Andy Warhol et la bouteille de Coca-Cola Corpus d
Transcription
Andy Warhol et la bouteille de Coca-Cola Corpus d
HIDA ET NOUVEAUX PROGRAMMES DE PREMIERE Une proposition de mise en œuvre : Andy Warhol et la bouteille de Coca-Cola Cette proposition s'inscrit dans le thème 1 du programme d'histoire : Croissance économique, mondialisation et mutations des sociétés depuis le milieu du XIXe siècle (9 – 10 h), et plus particulièrement en ouverture du premier sous-thème (ou chapitre), Croissance et mondialisation : 1. La croissance économique et ses différentes phases depuis 1850 2. Les économies-monde successives (britannique, américaine, multipolaire) Objectifs : - aborder la problématique du chapitre (première partie du thème 1) par une œuvre d'art montrer que l'artiste est aussi un "témoin" de son temps, et que ce "témoignage" se manifeste autant par son œuvre que par les conditions de la production de cette œuvre. Corpus d'histoire des arts : Œuvre de référence : Andy Warhol, 210 Coca-Cola bottles, 1962, Sérigraphie, encre, acrylique et crayon sur toile de lin – 208,3 x 266,7 cm. Andy Warhol Foundation. Corpus complémentaire : Andy Warhol : o o o o o Coca-Cola, 1961, caséine, crayon de cire et peinture à l'huile sur toile, 103,5x132,1 cm. Large Coca-Cola, 1962, acrylique, crayon et Letraset sur toile, 208x145 cm. Boîtes de soupe Campbell (1962), série de 32 toiles, chacune 50,8 x 40,6. Before and After, 1962, acrylique sur toile, 182,9 x 255,9. Brillo box, 1964, sérigraphie sur bois. Robert Rauschenberg, Coca-Cola Plan, 1958, technique mixte. 67,9 x 64,1 x 14 cm Tom Wesselmann, Still life # 20, 1962, technique mixte, 121 x 129 cm. Marcel Duchamp (R. Mutt), Fontaine, 1917 Richard Hamilton, Just what it is that makes today's homes so different, so appealing, 1956, collage, 26 x 25 cm Roy Lichtenstein, La fille au ballon, 1961, Acrylique sur toile, 153 x 92 Eléments de méthodologie Lorsque le professeur d'histoire-géographie aborde une œuvre d'art dans un contexte d'histoire des arts, il doit veiller à placer l'œuvre au centre de son analyse. La démarche conseillée est donc de partir de l'œuvre, et précisément du regard que les élèves portent sur elle, avant d'élucider la relation que l'on peut établir entre cette œuvre d'art et un contexte ou un problème historique. Cette proposition, présentée lors des journées de formation consacrées aux nouveaux programmes de 1e les 23 et 25 mai 2011, s'efforce de suivre le cheminement du professeur et de ses élèves, de l'œuvre à la problématisation. 1 Andy Warhol, 210 Coca-Cola bottles, 1962, Sérigraphie, encre, acrylique et crayon sur toile de lin – 208,3 x 266,7 cm. Andy Warhol Foundation. 1. Regarder et comprendre Description de l'œuvre principale : o o o o 1 Toile de grande taille (plus de 5 m2). Chaque bouteille représentée est légèrement plus grande que l'original. Alignement, empilement de 7 rangées de 30 bouteilles de Coca-Cola. Série de bouteilles à la fois uniformes (ce sont toutes des bouteilles de Coca-Cola) et différentes ("remplissage" par la couleur, orientation - vues de face, de profil et de ¾- intensité des couleurs, blanc…) Le liquide est imprimé en brun par-dessus des ombres chinoises vert foncé peintes sur fond blanc. Les contours sont noirs. Warhol a donc utilisé au minimum 4 pochoirs ou écrans ce qui traduit la volonté d'introduire de la diversité dans ses motifs répétitifs1 In Chalumeau, Coca-Cola dans l'art, Chêne, 2008, p. 137. 2 Analyse o La toile est une sérigraphie2, c'est-à-dire un procédé de reproduction mécanique de l'image (cette reproductibilité s'oppose au geste du peintre, mis en avant dans l'expressionnisme abstrait par exemple). Andy Warhol découvre la possibilité de faire des écrans de sérigraphie d'après des photos. Cette œuvre est un des premiers résultats de cette découverte. Warhol apprécie la sérigraphie, pour différentes raisons : o "SIMILARITÉS ET DIFFÉRENCES La sérigraphie permet de reproduire la même image, avec chaque fois une légère différence. Les variations sont le résultat d'un excès d'encrage ou du déplacement de l'écran. L'image est transformée par le biais d'une technique contrôlée partiellement par l'artiste. OMBRES NOIRES La photographie est transférée sur la toile par l'intermédiaire d'un écran de soie, sur lequel est appliquée de l'encre noire. Les excès d'encre produisent des taches ou des ombres noires, qui viennent pervertir la perfection de l'image et peuvent suggérer la présence cachée de la mort" (ex. des Marilyn). (S. Farthing, Tout sur l'Art, Flammarion, 2010) L'œuvre est de grande taille, ce qui est à la fois une caractéristique de l'art du XIXe siècle (peinture d'histoire par exemple), mais aussi des toiles de l'expressionnisme abstrait (celles de Jackson Pollock par exemple sont fréquemment de grand format). Jackson Pollock, One, Number 31, 1950, 270 x 530 cm. MOMA. 2 Technique de reproduction des images. Une très bonne illustration de ce procédé est expliquée dans le Palettes consacré à Ten Lizes par A. Jaubert. 3 o Coca-Cola a été pour Warhol un sujet d'intérêt très vif au début des années soixante. Il montre un jour à son ami le documentariste Emile De Antonio les deux toiles peintes d'une bouteille de Coca. De Antonio a une réaction tranchée, qui influence fortement Warhol, encore partagé en 1961 entre l'héritage de l'expressionnisme abstrait (et la "picturalité" des œuvres) et la reproduction littérale des objets du quotidien. A gauche : Coca-cola, 1961, caséine, crayon de cire et peinture à l'huile sur toile, 103,5x132,1 cm A droite : Large CocaCola, acrylique, crayon et Letraset sur toile, 208x145 cm Collection Andy Warhol Foundation. De Antonio raconte : "[Andy] posa deux grandes toiles l'une à côté de l'autre contre le mur. D'habitude, il me montrait son travail d'un air plus détaché, aussi je me rendis compte tout de suite que c'était un test. Il avait peint deux images de bouteilles de Coca-Cola de 1,80 mètre de haut. L'une était élémentaire, en noir et blanc, l'autre évoquait l'expressionnisme abstrait. "Andy, lui dis-je, l'abstraite est une merde, l'autre est formidable. C'est l'image d'une société, de ce que nous sommes, c'est absolument magnifique et dépouillé ; tu devrais détruire la première et exposer l'autre". Andy Warhol n'est pas le seul artiste du Pop Art à avoir fait référence à Coca-Cola. Robert Rauschenberg en fait le sujet d'une composition (on appelle ces sculptures des Combines painting), Coca-Cola Plan, en 1958 et Tom Wesselmann intègre un verre de Coca dans sa nature morte Still Life #20, en 1962. Le Coca-Cola est en effet un des objets majeurs de la culture américaine (et mondiale), qui dépasse amplement le rang d'objet de consommation. Coca-Cola, c'est l'Amérique. C'est aussi un signe d'égalité démocratique. Pour Warhol, "ce qu'il y a de formidable dans ce pays, c'est que l'Amérique a créé une tradition où les plus riches consommateurs achètent la même chose que les plus pauvres. On peut regarder la TV et voir Coca-Cola, et on peut savoir que le président boit du Coca, Liz Taylor boit du Coca, et pensez donc, soi-même on peut boire du Coca, aucune somme d'argent au monde ne peut procurer un meilleur Coca que celui du clochard au coin de la rue. Tous les Coca sont bons. Liz Taylor le sait, le président le sait, le clochard le sait, et on le sait aussi." 4 Robert Rauschenberg, Coca-Cola Plan, 1958, technique mixte. 67,9 x 64,1 x 14 cm. Museum of Contemporary art, Los Angeles. Tom Wesselmann, Still life # 20, 1962, technique mixte, 121 x 129 cm. Albright-Knox Gallery, Buffalo. 5 La toile dans l'œuvre de l'artiste o De la publicité à l'art : éléments de biographie - 1928-1948 Andrew Warhola naît dans une famille d'ouvriers immigrés ruthènes (originaires du Nord-Est de la Slovaquie) à Pittsburgh (Pennsylvanie). Il suit une formation d'illustrateur publicitaire au Carnegie Institute of Technology. - 1949-1962 II s'installe à New York, où il devient un illustrateur de renom, remportant un vif succès en particulier grâce à la campagne de publicité pour la marque de chaussures I. Miller (1955). A partir de 1959, Andy Warhol se met à la peinture, en travaillant, tout comme Roy Lichtenstein à partir de comics ou de publicités qu'il agrandit (comme Before and After, 1960, peinture acrylique et sérigraphe sur toile, 137 x 178). Warhol se détourne des comics et très rapidement se livre à la représentation des objets du quotidien présents dans son environnement immédiat : bouteilles de soda, dont les Coca-Cola, soupes Campbell, lessive Brillo. En 1962 se tient à Los Angeles sa première exposition d'art, avec 32 tableaux représentant les boîtes de soupe Campbell. Il devient l'un des grands noms du Pop Art, et adopte le procédé de la sérigraphie. Les premiers tableaux inspirés par Marilyn Monroe sont exposés en novembre 1962. Before and After, 1962, acrylique sur toile, 182,9 x 255,9 cm. MOMA. Boîtes de soupe Campbell (1962), série de 32 toiles, chacune 50,8 x 40,6 cm. MOMA. 6 - 1963-1967 Warhol fonde The Factory (« l'usine »). L'atelier, situé à Manhattan, devient le lieu de regroupement d'artistes, d'acteurs, de musiciens underground et de toute une faune d'exclus et de drogués. Il conçoit un grand nombre de tableaux fondés sur la reproduction en série de la même image, la plupart réalisés par ses assistants. En 1963, il réalise des films expérimentaux, dans lesquels il fait figurer ses amis. Il produit le groupe musical Velvet Underground. - 1968-1969 En juin 1968, la féministe extrémiste Valérie Solanas (1936-1988) tire trois coups de feu sur Andy Warhol, qui en réchappe de justesse. Il allait toute sa vie souffrir des séquelles de cette tentative d'assassinat. Warhol rompt peu à peu les liens - sans doute artificiels - qui l'unissaient à la contre-culture radicale et anti-capitaliste des années 1960. - 1970-1987 Warhol vend des portraits à de riches personnalités et affirme sans honte que l'art consiste à faire des affaires : "L'art des affaires est l'étape qui succède à l'art. J'ai commencé comme artiste commercial, et je veux finir comme artiste d'affaires. Après avoir fait ce qu'on appelle "de l'art" (ou ce qu'on veut), je me suis mis à faire des affaires." Les critiques sont divisés sur cette dernière phase de sa carrière : pour certains, la glorification apparente de l'argent constituerait une satire de l'art moderne comme de la société moderne. Il meurt d'une attaque cardiaque après une opération de la vésicule biliaire. Interprétations o Une production artistique de masse pour une consommation de masse Andy Warhol : "je ne crois pas que l'art devrait être réservé à quelques uns, je crois qu'il est pour la masse du peuple américain." Warhol utilise des images que le public connaît déjà, qui sont immédiatement identifiables : objets, stars, billets de banque, etc. Que ce soient les bouteilles de Coca-Cola ou les boîtes de soupe Campbell, il reproduit un objet de consommation au sens littéral. La série des boîtes de soupe Campbell, au nombre de 32 toiles exposées en 1962, représentent chacune une soupe différente, correspondant aux différentes boîtes commercialisées à cette date. Il en est de même avec les boîtes Brillo (Brillo boxes) qu'il reproduit en bois sérigraphié. Brillo box, 1964, sérigraphie sur bois, 44 x 43 x 35,5 cm. Coll. particulière. 7 La production artistique de Warhol pose la question du statut de l'œuvre d'art. - tant par le sujet représenté, emprunté à la banalité, trivial, que par le mode "industriel" de création, le principe même de reproductibilité étant au cœur du projet warholien dans un monde de production et de consommation de masse. La qualité unique de l'œuvre d'art, quoique déjà remise en question par Marcel Duchamp et ses readymade, s'en trouve définitivement affectée. R. Mutt (Marcel Duchamp), Fontaine, 1917. Musée national d'art moderne. o Une œuvre conçue comme produit publicitaire ? C'est la thèse que développe notamment Hector Obalk3. Il compare l'œuvre de Warhol au processus publicitaire : - un concept directeur élaboré par le concepteur une direction artistique qui met au point l'image publicitaire Un rédacteur qui rédige les mots, le slogan qui accompagne l'image. Ces différentes compétences du travail de Warhol ne sont pas conjuguées mais exploitées indépendamment. Pour ces raisons, selon Obalk, Andy Warhol n'est pas un grand artiste. o Andy Warhol révolutionnaire ? Pour d'autres au contraire, comme Arthur Danto, il y a un avant et un après Andy Warhol. Andy Warhol se situe incontestablement dans la lignée de Marcel Duchamp. Celui-ci avait bouleversé la définition de l'art et de l'artiste en exposant des ready-made (à partir des années 1913-1916) : il avait posé la question du statut de l'art de façon radicale en exposant un urinoir signé R. Mutt. Comment faire mieux, plus "beau" qu'un objet industriel ? En même temps, Duchamp souhaitait abolir les catégories habituelles de jugement esthétique : "le choix [de l'objet] était fondé sur une réaction d'indifférence visuelle, assortie au même moment à une absence totale de bon ou de mauvais goût… en fait une anesthésie totale." 3 Andy Warhol n'est pas un grand artiste, Champs Flammarion, 2001. 1e édition, 1990. 8 Warhol ne se contente pas d'exposer des objets industrialisés (boîtes Campbell, boîtes Brillo, etc), il les fabrique. Il célèbre ainsi la vie quotidienne des Américains, ce qui parle à tout le monde. De ce fait, les objets de la vie quotidienne gagnent un statut iconique et le regard que l'on a sur eux se transforme. La banalité s'en trouve transcendée, alors même qu'elle est reproduite à l'infini ou presque par le biais des sérigraphies. On est proche ici de l'entreprise menée par Roland Barthes à peu près au même moment (Mythologies, 1957). Andy Warhol brouille les pistes. Pour l'écrivain Edmund White, " Andy a pris toutes les définitions possibles du mot art, pour les récuser. L'art révèle l'intervention de la main de l'artiste : Andy a recouru à la sérigraphie. Une œuvre d'art est un objet unique : Andy a produit des multiples. Un peintre peint: Andy a fait des films. L'art est séparé du commercial et de l'utilitaire : Andy s'est spécialisé dans les soupes Campbell's et les billets de banque. La peinture peut se définir par opposition à la photographie : Andy a réutilisé des instantanés. Une œuvre d'art est ce qu'un artiste signe, la manifestation d'un choix créatif : moyennant une modeste somme, Andy signait n'importe quel objet. L'art exprime la personnalité de l'artiste, en conformité avec son discours : Andy s'est fait remplacer par un imposteur dans une tournée de conférences. Le succès populaire de Warhol s'explique probablement par le fait qu'il a su épouser mieux que quiconque les aspirations de son temps. Pour le galeriste allemand Bastian : "A. Warhol a probablement dessiné une image de notre temps qui en dit plus sur notre époque que toute autre œuvre d'art. Comme s'il comprenait d'instinct notre civilisation." Le public a adhéré immédiatement aux images produites par Warhol parce qu'il les comprenait. Elles évoquaient leur univers alors que "le monde projeté par l'expressionnisme abstrait était le monde de ceux qui peignaient ces toiles." (A.C. Danto) 9 2. Le contexte artistique : le Pop Art Le mot de "Pop art" est utilisé pour la première fois en 1955 par un critique d'art anglais, Lawrence Alloway. Dès 1955-1956, des expositions d'artistes britanniques cherchent à rapprocher l'art de la vie contemporaine. Richard Hamilton, Just what it is that makes today's homes so different, so appealing, 1956, collage, 26 x 25 cm. Musée Kunsthalle, Tubingen, Allemagne. Richard Hamilton (1957), artiste britannique, auteur notamment du collage "Just what it is that makes today's homes so different, so appealing ?" [Qu'est-ce qui rend les intérieurs d'aujourd'hui si différents, si séduisants ?] (1956) où le terme de "pop" apparaît sur la sucette géante que porte le body-builder, définit ainsi le pop art : "populaire (destiné aux masses), Ephémère (à court terme), Consommable (facilement oubliable), Peu coûteux, Produit en série, Jeune (pour la jeunesse), Spirituel, Sexy, Futé, Séduisant, Du "big business"". Le Pop art intègre des éléments de l'environnement et minimise l'expression personnelle, à rebours de l'expressionnisme abstrait dont il cherche à se démarquer, ce qui l'amène aussi à un retour à la figuration. Les artistes utilisent de la peinture acrylique, du collage de matériaux étrangers à la peinture, la sérigraphie (Warhol, 1962). Les figures sont inspirées de la publicité, des magazines, des comics. Le Pop art démontre à quel point les médias ont transformé notre vision du monde. Le Pop art américain ne 10 se limite pas au détournement des thèmes et l'iconographie des mass médias. Il en détourne aussi les procédés, tel Roy Lichtenstein qui reproduit les petits points de la trame photographique visible dans les bandes dessinées des années 1950-1960. (Trame de points Benday, du nom de l'illustrateur du XIXe s. Benjamin Day, permettant d'obtenir des couleurs secondaires ou tertiaires.) Roy Lichtenstein, La fille au ballon, détail, 1961, Acrylique sur toile, 153 x 92, New-York, MOMA. Les artistes abolissent volontiers les frontières traditionnelles de l'art, comme par exemple l'opposition entre le bon et le mauvais goût. 11 3. Pourquoi aborder cette œuvre et ce mouvement artistique en classe de Première ? Que retirer de l'œuvre d'Andy Warhol qui satisfasse les exigences du programme ? o Warhol propose un regard, une analyse et non pas une critique de la société de consommation de masse Il est fasciné par la production de masse, par les objets de consommation de masse, leur uniformité et leur caractère prévisible. Il fait l'apologie de ces produits qui sont identiques pour tous les consommateurs Il révèle à quel point nous sommes envahis par ces objets, ces marques, ces signes que nous ne voyons pas ou plus tant ils font partie de notre environnement quotidien o Une plongée au cœur de l'art des Trente glorieuses, reflet partiel de la culture matérielle (et matérialiste : en témoigne la célébration des objets de consommation courante) de cette période o Un artiste dont la contemporanéité réside dans : L'utilisation des images iconiques qu'il contribue à créer ou à populariser L'instrumentalisation des médias, du marché de l'art La Factory (le faire faire). Warhol délègue dans son "usine" ou à des artisans une partie des tâches. De ce fait il reproduit le schéma de la production industrielle, à son échelle, tout en se situant dans la tradition des maîtres d'atelier. La création d'un "art de consommation de masse", produit en nombre pour le plus grand nombre. o L'apogée de la domination américaine (économie monde américaine) sur le monde de l'art : les États-Unis, et NY en particulier sont le centre du monde artistique depuis les années 1940 sur la production des biens de consommation de masse; la société américaine est la première à être entrée dans l'ère de consommation de masse et les produits américains, comme la bouteille de Coca-Cola, envahissent le marché. Ces objets sont aussi des vecteurs de la culture américaine. 12 Principales sources utilisées : Ouvrages généraux : F. Hamon et Ph. Dagen, Histoire de l'art, Epoque contemporaine, XIXe-XXe siècles, Flammarion, 1995. J.-L. Ferrier (dir.), L'aventure de l'art au XXe siècle, Chêne, 1990 (1e édition) Cl. Frontisi (dir.), Histoire visuelle de l'art, Larousse, 2009 pour la dernière édition. Stephen Farthing, Tout sur l'art, Flammarion, 2010. J.-L. Chalumeau, Comprendre l'art contemporain, Chêne, 2010 Les années Pop, Centre Pompidou, 2001. J.-L. Chalumeau, Coca-Cola dans l'art, Chêne, 2008. Sur l'œuvre d'Andy Warhol, très nombreuses références. On pourra retenir particulièrement ici : Andy Warhol, Silkscreens from the sixties, Schirmer/Mosel, 1988. Comprend un texte de John Coplans et un texte de Jean Baudrillard. H. Obalk, Andy Warhol n'est pas un grand artiste, Champs Flammarion, 2001 (dernière édition). A. C. Danto, Andy Warhol, Les belles lettres, 2011. Alain Jaubert, Ten Lizes, La Sept Arte, Palettes productions, 1999. © Thomas Faugeras, Lycée Jules Michelet, Montauban. [email protected] 13