I`m sorry - E

Transcription

I`m sorry - E
I’m sorry …
A Bleach fanfiction
Juin 2011
Kim Bok-Sil
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NOTES ANNEXES
Disclaimer : Tous les personnages (ou presque) appartiennent à Tite Kubo, auteur de l’œuvre
originale : Bleach.
J’ai repris le concept de base d’une fiction lue sur le site http://www.fanfic-fr.net/. Je remercie
l’auteur, Chijou-san, de m’avoir permis de le faire.
C’est une histoire que j’aurai pu écrire avec d’autres personnages de mon propre cru et que j’aurai
pu placer dans un autre contexte, mais je mets beaucoup trop de temps à élaborer des gens en
général et puisqu’en ce moment je suis prise de la folie Bleach, il me semblait plus facile d’écrire avec
ces personnages que j’affectionne ^^ ce qui transforme donc le récit de fiction à fanfiction comme on
les appelle !
Ecrite en moins d’une semaine, il y a peut-être des incohérences … ^^
OOC – AU (Out Of Character – Alternative Universe)
Je tiens à prévenir que ce n’est pas une histoire gaie ! xD Ce n’est pas entièrement du drame, mais
quand même, si on est dépressif, il vaut peut-être mieux éviter de lire ! xD
quelques explications qui peuvent être utiles à la compréhension du récit :
Au Japon, on ne s’appelle pas par le prénom, sauf si nous sommes des amis proches, en général on
s’appelle par le nom de famille et on rajoute une particule (-kun, -san, -sama) selon le degré de
respect ou la différence de hiérarchie
La rentrée des classes au Japon s’effectue en Mars de chaque année, ils ont un mois de vacances
pendant l’été
Dans les classes, ils sont en général placés par ordre alphabétique
On envoie pas de SMS en Asie, mais des mails
Hime signifie princesse
Onii-chan, onee-chan, nii-chan, nii-sama etc. signifie grand-frère ou grande sœur avec un certain
degré de respect selon le suffixe employé
Ohayo = bonjour pour le matin
Konbanwa = bonsoir
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Elle était brune. Non. En réalité, ses cheveux étaient aussi noirs que l’ébène. Ses yeux étaient d’un
bleu profond et brillants, mais voilés d’une lueur de tristesse. Assise sous un arbre, un livre d’images
dans les mains, elle portait l’uniforme d’une école maternelle de la ville. Sa classe, en sortie scolaire,
s’était arrêtée dans ce parc voisin de leur école pour goûter et jouer. Elle était seule et c’est ce qui
avait attiré son attention.
Lui, il était assis sur un banc à l’ombre d’un arbre à proximité du toboggan, son majordome, un
adolescent d’environ dix-huit ans, à ses côtés. Son père était dans le building d’en face en train de
régler des affaires et ils l’attendaient là. Issu d’une famille aisée, il n’avait pas une enfance ordinaire.
Toujours tiré à quatre épingles, entouré d’enfants de la même condition sociale, il ne connaissait que
les enseignements en institution privée, les précepteurs, les cours de musique, de kendo et de karaté,
les salons de thé et les grandes réceptions. Alors il s’était montré très curieux quand il avait vu tous
ces enfants descendre d’un bus. Leurs instituteurs leur avaient donné les consignes avant de les
laisser s’amuser.
Ils s’étaient tous élancés sur l’aire de jeux. Certains avaient grimpé au toboggan, d’autres sur le
tourniquet. Des filles avaient préféré les balançoires pendant que des garçons s’étaient rués dans le
bac à sable.
Il les observait avec curiosité quand cette petite fille avait attiré son attention. Alors que tous ces
enfants de son âge jouaient ensemble, elle s’était mise à l’écart et personne n’avait cherché à
l’intégrer dans leurs jeux. Ils semblaient tous l’ignorer.
Il ne comprenait pas. Lui qui vivait entouré sans cesse de dizaines de personnes mais qui se sentait
toujours si seul manquant totalement ou presque de liberté, se demandait comment pouvait on
vouloir s’isoler alors qu’on avait la possibilité de participer à toutes ces activités qui lui semblaient si
amusantes. Il voulait lui demander, mais il n’osa pas. Alors il resta sagement assis. Il continua
simplement à les observer.
Elle était seule. Comme toujours. Très renfermée depuis le décès brutal de ses parents quelques
mois auparavant dans un accident de voiture, elle ne parlait presque jamais. Elle avait du déménager
avec son frère de dix ans son aîné de Tokyo à Karakura, où leur grand-père les avait recueillis. C’est
d’ailleurs à cause de son mutisme qu’elle était exclue des autres. Ils la trouvaient étrange. Elle ne
souriait pas, ne jouait pas, avait toujours ce livre d’images avec elle, ne se mêlait pas à eux et de
toute façon ils ne voulaient pas d’elle. Autant de raisons pour la rejeter.
Elle était bien sous son arbre avec le livre d’images que son grand-père lui avait donné à leur arrivée.
Il avait appartenu à son père quand il était enfant et elle ne s’en séparait plus. Elle ne faisait pas
grand cas des autres. Personne à part son frère et son grand-père n’avait tenté de briser les barrières
de son monde intérieur. Alors puisqu’ils ne s’intéressaient pas à elle, pourquoi se serait-elle
intéressée à eux ?
Elle tournait les pages de son livre quand trois ombres se profilèrent devant elle. Trois garçons de sa
classe.
_ T’es bizarre ! lança le premier.
_ Pourquoi tu parles pas ? Tu sais pas ? Et pourquoi tu fais toujours cette tête ? demanda le second.
_ Parce que c’est une sorcière ! s’écria le troisième.
Ils lui lancèrent chacun une poignée de sable au visage avant de courir autour d’elle en riant aux
éclats et en chantant :
_ Rukia est une sorcière ! Rukia est une sorcière ! Rukia est une sorcière !
Il avait vu les garçons approcher, mais il ne s’attendait pas à ce qu’ils agissent ainsi. Il avait observé
toute la scène d’un œil étonné.
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Alors elle s’appelait Rukia ? Mais pourquoi ne faisait-elle rien ? Ces garçons venaient de se montrer
très méchants et continuaient, mais elle ne se défendait pas. Elle n’avait même pas fait un geste. Les
instituteurs n’avaient rien vu, rien entendu. Ils étaient trop loin, elle devait bien le savoir. Il l’observa
alors plus attentivement et vit une larme rouler le long de sa joue. Elle l’essuya rapidement avant de
se replonger dans son livre pendant que les trois garçons continuaient de se moquer d’elle. Aucune
autre larme ne coula. Il était tout à sa contemplation de Rukia quand il vit l’un des garçons se
pencher pour ramasser une nouvelle poignée de sable. Anticipant ce qui allait se passer, il se leva
brusquement et couru vers eux.
_ Ichigo-sama ! s’exclama son majordome surpris avant de s’élancer à sa poursuite.
Une main se posa sur l’épaule du jeune homme.
_ Kurosaki-sama ?
_ Laisse le faire Izuru, dit Isshin en allumant une cigarette. Je suis curieux de voir comment mon fils
va réagir.
Ichigo courait vite pour son âge. Il attrapa le poignet du garçon avant qu’il ne lance le contenu de sa
main.
Rukia vit une nouvelle silhouette se dessiner devant elle. Elle n’en fit pas grand cas, pensant que
c’était un bourreau de plus, jusqu’à ce qu’elle entende :
_ Je vous prie d’arrêter !
Elle releva alors la tête surprise. Devant elle se trouvait un petit garçon, probablement de son âge ou
à peine plus âgé. Elle ne le connaissait pas, il ne portait pas d’uniforme mais un pantalon gris, une
chemise blanche et un gilet sans manche noir. Elle s’arrêta sur l’étrange couleur de cheveux du
garçon : orange. Que faisait-il ?
_ Hey ! T’es qui toi ? demanda le petit garçon en dégageant son poignet.
_ Tu n’as pas besoin de le savoir, répondit Ichigo avec un air hautain. Je ne veux pas non plus savoir
ton nom, mais tu devrais arrêter ! Ta conduite n’est pas digne ! Tu devrais la laisser tranquille !
Elle trouvait qu’il avait un drôle de langage. Mais elle était aussi très surprise. Jusqu’ici, à part son
frère, personne n’avait jamais pris sa défense.
_ Et moi, je crois que tu devrais partir ! répondit le petit garçon à Ichigo pendant que ses deux
acolytes se plaçaient à ses côtés. Sinon tu vas avoir une bonne leçon !
_ Trois contre un. Ce n’est pas très équitable ! Mais soit, je vous affronterai ! répondit dignement
Ichigo.
A quelques mètres de là, Izuru Kira qui observait la situation se tourna vers Isshin Kurosaki, qui, d’un
signe de tête, lui donna la permission d’intervenir. Il ne se fit pas prier et se plaça devant Ichigo et
Rukia en prenant un air sévère. Les trois garçons décampèrent.
Ichigo se tourna alors vers Rukia :
_ Ils sont partis, ça y est.
_ Merci, dit elle simplement d’une voix douce.
_ Tu sais, tu ne devrais pas te laisser faire ainsi ! Ce ne sont que des misérables sans honneur ! clama
Ichigo.
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Contre toute attente, elle rit à ses paroles. Un tout petit rire au son cristallin. Il n’avait jamais
entendu de rire aussi joli.
_ Tu parles bizarrement ! dit-elle en souriant.
Elle ne savait pas pourquoi, mais elle qui n’avait pas ri depuis si longtemps, n’avait pas réussi à s’en
empêcher en la présence de ce petit garçon inconnu, dont l’intervention lui avait réchauffé le cœur.
_ Ah euh … fit il gêné en se grattant l’arrière de la tête. Je m’appelle Kurosaki, Kurosaki Ichigo, ajoutat-il en s’inclinant respectueusement.
Elle n’avait jamais rencontré quelqu’un d’aussi poli et maniéré, surtout à leur âge.
_ Enchantée Kurosaki Ichigo, moi je m’appelle Kuchiki Rukia. Mais tu peux m’appeler Rukia ! Quel âge
as-tu ? demanda-t-elle sans plus de cérémonie.
Il n’était pas habitué à des questions aussi directes ni à un parler aussi franc. Mais ça ne le dérangeait
pas.
_ J’ai six ans. Je suis en première année d’école primaire. Et toi ? Et puisque je peux t’appeler Rukia,
tu peux aussi m’appeler Ichigo.
_ J’ai cinq ans et je suis en dernière année de maternelle. Tu as de drôles de cheveux ! ajouta-t-elle
en souriant.
Habituellement, dès qu’on lui parlait de ses cheveux, Ichigo oubliait totalement ses bonnes manières
et entrait dans une colère noire. Kira et Isshin qui restaient à proximité furent donc très surpris
quand ils l’entendirent répondre très calmement :
_ On me le dit souvent, mais tu sais, c’est ma vraie couleur de cheveux, je suis né ainsi.
_ Je trouve ça joli !
Le petit garçon rougit au compliment. Rukia ne sembla pas s’en apercevoir.
_ Que regardes-tu ? demanda-t-il pour changer de sujet.
_ Un livre d’images. Tu veux voir ?
_ Avec plaisir, répondit Ichigo en s’adossant à ses côtés le long de l’arbre.
Ils feuilletèrent le livre en silence. Alors que le soleil baissait dans l’horizon, l’instituteur les
interrompit.
_ Kuchiki ! Viens ! On rentre ! C’est bientôt l’heure et ton grand-père va t’attendre sinon !
Rukia et Ichigo se levèrent. Elle s’inclina devant lui :
_ Merci beaucoup Ichigo, je suis très contente de t’avoir rencontré !
_ Moi aussi, dit Ichigo en s’inclinant à son tour. J’espère te revoir bientôt !
_ Je viens souvent jouer dans ce parc avec mon frère, alors si tu viens aussi des fois, on se verra là !
_ Peut-être, répondit Ichigo, et si les autres continuent de t’embêter, dis leur que je viendrais
défendre ton honneur !
Elle sourit et s’éloigna en lui faisant un signe de la main.
Ichigo attendit qu’elle disparaisse à l’intérieur du bus avant de rejoindre son père et son majordome.
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_ Je suis fier de toi mon fils, dit Isshin en lui ébouriffant la tignasse. Tu as fait une bonne action
aujourd’hui.
_ Merci père.
Il hésita puis :
_ Pourrai-je revenir ici ? Elle m’a dit qu’elle venait souvent. Je ne salirai pas mes vêtements et me
tiendrai bien !
_ Je n’y vois aucun inconvénient tant que cela n’empiète pas sur ton temps d’études. Allons rentrons,
il se fait tard, ta mère et tes sœurs doivent nous attendre !
_ Mes sœurs doivent déjà dormir, répliqua le petit garçon en tentant de replacer ses cheveux. A leur
âge, on ne fait que dormir et boire des biberons !
Sur ce, il monta dans la voiture.
_ Mon fils grandit trop vite, n’est ce pas Izuru ?
_ Oui Isshin-sama, répondit le jeune majordome en souriant et en refermant la portière.
Elle ne savait pas pourquoi, mais à l’instant même où il avait engagé la conversation avec elle,
quelque chose s’était réchauffé en elle. Et même si elle avait toujours ce visage dur et renfermé
devant les autres, ses yeux étaient plus vifs. Ce changement n’échappa ni à son grand-père, ni son
frère qui le lui firent remarquer lors du dîner :
_ On dirait qu’il t’est arrivé quelque chose de bien aujourd’hui Rukia-chan, dit Ginrei Kuchiki en lui
servant un bol de riz.
_ Oui, dit Rukia en souriant, j’ai rencontré un garçon !
Ginrei sourit. Pour la première fois depuis qu’elle était arrivée, sa petite fille était réellement enjouée.
Byakuya, lui, manqua de s’étouffer avec son riz et s’exclama :
_ T’es trop jeune !
Rukia ne comprenait pas vraiment la réponse de son frère aîné. S’il y avait un âge pour rencontrer
des garçons, pourquoi y en avait-il dans sa classe alors ? Leur grand-père sourit devant l’air agacé de
Byakuya et celui interrogatif de Rukia.
_ Allons, allons Byakuya-kun. Ne sois pas ridicule, elle n’a que cinq ans. Qu’est-ce que ce sera quand
elle aura ton âge ?
_ Elle sera toujours trop jeune, répondit Byakuya en se renfrognant dans son bol de riz.
Sous ses airs de dur, Byakuya adorait littéralement sa petite sœur même s’il ne voulait pas l’avouer et
passait beaucoup de temps à l’embêter.
_ Ne t’occupe pas de ce grognon Rukia-chan et continue ton histoire. Parles moi un peu de ce garçon.
Comment s’appelle-t-il ?
_ Il s’appelle Ichigo …
_ C’est quoi ça ? C’est pas un prénom ! coupa de nouveau Byakuya. Qui aurait l’idée d’appeler son fils
« fraise » ?
_ Et il m’a défendue, continua Rukia en ignorant royalement son frère et raconta alors toute l’histoire.
_ Ces garçons t’ennuient encore ? demanda Byakuya.
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Oups, elle avait oublié qu’elle ne voulait plus inquiéter son frère et son grand-père avec ces histoires.
Au tout début, quand elle en avait parlé, Byakuya était allé en pleine nuit trouver les parents de ces
garçons qui l’avaient trouvé extrêmement mal élevé. Il avait exigé des excuses, mais son
comportement n’avait fait qu’attirer quelques ennuis à leur grand-père. Depuis, Rukia avait décidé
de ne plus rien dire. Elle aimait trop son frère et son grand-père pour qu’ils aient des problèmes par
sa faute.
_ Non pas tout le temps, mentit-elle.
_ Tu es sûre ? demanda son frère méfiant.
_ Oui !
Il y eut un moment de silence pendant lequel Byakuya observa sa sœur. Pour paraître plus crédible,
celle-ci fixa son frère dans les yeux et ne baissa pas le regard. Il finit par rompre le silence :
_ Bon. Je veux bien passer sur son prénom ridicule puisqu’il a pris ta défense.
_ Moi je l’aime bien ce prénom, dit simplement Rukia.
Le dimanche suivant, quand Byakuya emmena Rukia jouer au parc, Ichigo était là, assis sur un banc,
un livre dans les mains, Kira à ses côtés. Dès qu’elle le vit, Rukia se dirigea vers lui.
_ Hey Rukia ! Attends ! tenta vainement Byakuya en regardant sa sœur s’élancer vers un drôle de
petit garçon trop bien habillé pour son âge et avec de drôles de cheveux oranges assit sur un banc.
Il lui emboîta le pas et s’arrêta un peu derrière elle :
_ Bonjour Ichigo ! dit-elle gaiement en se plantant en face de lui.
_ Bonjour Rukia, dit-il en se levant pour s’incliner face à elle.
Alors c’était lui la fraise, se dit Byakuya. Il lui semblait drôlement coincé pour un gamin de six ans.
D’une politesse rare.
_ Je te présente mon grand-frère, Byakuya !
_ Bonjour, dit Ichigo en s’inclinant respectueusement vers l’adolescent aux cheveux longs aussi noirs
que ceux de sa sœur et aux yeux gris. Je m’appelle Kurosaki Ichigo. Je suis ravi de faire votre
connaissance.
D’une politesse carrément démesurée. Il n’avait que quinze ans et c’était le frère de Rukia, pas la
peine d’en faire des tonnes.
_ Ah euh ouais, bonjour, moi aussi, dit Byakuya en faisant une petite révérence.
_ Je vous présente Izuru, continua Ichigo.
Byakuya et Rukia saluèrent le jeune homme poliment, puis Rukia prit Ichigo par la main et l’entraîna
à l’ombre de l’arbre où ils s’étaient rencontrés. Byakuya était impressionné du changement qui
s’était opéré chez sa sœur en quelques jours depuis sa rencontre avec Ichigo. Il les observait attendri
avant de se souvenir qu’il n’était pas seul. Il se tourna alors vers Izuru.
_ Et au fait, tu es qui ? demanda-t-il sans plus de cérémonie. Son frère aîné ?
_ Non, répondit Izuru poliment. Je suis Kira Izuru, le majordome d’Ichigo-sama.
_ Ok ok, je vois, répondit Byakuya distrait avant de réaliser. Attends une seconde … le le le quoi ? Le
ma … ma … majordome ?
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_ Oui, répondit Izuru en souriant visiblement amusé par la réaction de Byakuya.
_ C’est quoi son nom déjà à ce petit ?
_ Kurosaki.
Byakuya connaissait bien ce nom. Isshin Kurosaki était un homme d’influence dans la ville toute
entière et ailleurs. Ils étaient riches. Très riches. Parmi les familles les plus riches du Japon. Le
gymnase du lycée portait son nom. Il était dit de lui qu’il était un homme profondément bon. La
surprise passée, Byakuya et Izuru firent connaissance, laissant Ichigo et Rukia débuter une grande
amitié.
Pendant trois années, ils se retrouvèrent là tous les dimanches. Izuru et Byakuya étaient devenus eux
aussi amis par la même occasion. La famille d’Ichigo avait fait la connaissance de celle de Rukia un
dimanche et ils pique-niquaient tous ensemble deux fois par an. Les petites sœurs d’Ichigo, Yuzu et
Karin, des jumelles, étaient fan de Rukia et la suivaient partout. Masaki et Isshin s’étaient pris
d’affection pour les Kuchiki.
Rukia avait totalement retrouvé le sourire et confiance en elle. Ichigo avait sa première véritable
amie.
Ils étaient encore des enfants, mais se sentaient en parfaite confiance l’un avec l’autre et se parlaient
à cœur ouvert.
Elle lui avait confié ses blessures et sa tristesse.
Il lui avait parlé de sa solitude avant qu’elle n’entre dans sa vie.
Elle lui avait promis de toujours être près de lui pour qu’il ne soit plus jamais seul.
Il lui avait promis de toujours la protéger pour qu’elle ne soit plus jamais triste.
Ce jour là, Ichigo avait eu neuf ans quelques mois auparavant, Rukia venait de fêter ses huit ans. Ils
s’étaient retrouvés au parc pour qu’il lui offre son cadeau :
_ J’ai aussi une nouvelle à t’annoncer, lui dit-il l’air grave.
_ Qu’est-ce-que c’est ? demanda-t-elle inquiète.
_ Oh rien de très grave. Mais je vais devoir déménager à Tokyo. Père a perdu beaucoup de choses
dans son entreprise de la capitale. Je n’ai pas tout saisi, mais il nous faut partir d’ici pour aller vivre là
bas maintenant.
_ Alors on se reverra plus ? demanda tristement Rukia.
_ Bien sûr que si ! Juste moins souvent c’est tout ! Et puis je t’ai apporté ma nouvelle adresse, ainsi,
nous pourrons nous écrire ! Et je n’oublie pas ma promesse ! Si tu as besoin de moi, je serai là,
n’oublie pas !
_ J’oublie pas non plus, je serai toujours ton amie pour que tu sois plus jamais tout seul ! Tu
reviendras me voir ?
_ Promis !
_ Promis promis ?
_ Promis promis tête de lapin, lui dit il en lui frottant la tête.
Il devait la dépasser d’une tête déjà. Elle n’était pas bien grande pour son âge.
_ En parlant de lapin, tu n’ouvres pas ton cadeau ?
Elle sourit et ouvrit le paquet qu’il lui avait donné quelques minutes plus tôt. C’était une peluche
toute douce en forme de lapin blanc. Son animal préféré. Elle le remercia chaleureusement.
Le lendemain, la famille Kurosaki partait pour Tokyo.
La première année, ils s’écrivirent régulièrement. Puis les évènements tragiques s’enchaînèrent pour
l’un comme pour l’autre et le temps fit son effet.
Masaki Kurosaki perdit la vie l’année des dix ans d’Ichigo dans un tragique accident. Ichigo s’en
sentait responsable même si tout le monde lui affirmait que ce n’était pas le cas. Masaki ayant
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toujours été le pilier de la famille, Isshin mit beaucoup de temps à s’en remettre et ses affaires s’en
ressentirent grandement. Et Ichigo doubla une classe pour la première fois.
Au même moment, Rukia et Byakuya perdaient leur grand-père. Agé de seulement dix-neuf ans,
Byakuya fut contraint d’abandonner ses études et de trouver un travail pour subvenir à leurs besoins
afin de ne pas être séparé de sa sœur par les services sociaux.
Rukia et Ichigo n’eurent plus de nouvelles l’un de l’autre à ce moment là.
Sept ans plus tard …
Après être passé par divers petits boulots, Byakuya avait fini par passer le concours d’officier de
police. Il avait brillamment réussi et était parti en école à Tokyo. Il revenait tous les week-ends, Rukia
passant la semaine chez Gin et Rangiku, un couple d’amis de lycée de Byakuya. Au vu de ses résultats,
il avait été admis dans la formation des forces d’élite, une formation en un an, puis avait demandé à
intégrer le poste de Karakura. Il estimait que Rukia avait subi assez de changements et d’épreuves
sans encore changer d’école en cours de collège, surtout qu’elle avait fini par réussir à s’intégrer et à
s’ouvrir un peu aux autres.
Mais aujourd’hui, il avait obtenu une promotion qu’on ne refuse pas : inspecteur à la section
criminelle de Tokyo. A seulement vingt-six ans, bientôt vingt-sept, et surtout avec seulement quatre
ans et demi de service, c’était un véritable exploit. Mais il avait toujours été considéré comme un
prodige. Rukia en avait été très heureuse et s’était montrée très fière de lui. Byakuya lui avait
proposé de terminer son lycée à Karakura en restant chez Gin et Rangiku et de venir le rejoindre
après, mais elle ne voulait pas se séparer de lui et avait choisi de le suivre à Tokyo. Elle passerait donc
son année de Terminale et son diplôme du Secondaire à la capitale.
Byakuya qui connaissait la mauvaise réputation et la dangerosité des lycées de Tokyo du fait de
l’apparition répétée de gangs, en ayant lui-même fait partie à son époque collège avant le décès de
leurs parents, avait cherché un lycée relativement correct. Rukia avait été acceptée à l’Académie
Ouran, un établissement réservé aux enfants des familles les plus fortunées et les plus influentes,
grâce à ses excellents résultats qui lui avaient permis d’obtenir une bourse au mérite conséquente.
Ils emménagèrent dans la maison de fonction attribuée à l’inspecteur Kuchiki deux semaines avant la
rentrée des classes et une semaine avant la prise de poste de Byakuya. Elle comportait quatre pièces
et un jardin. Puisqu’il ne serait pas très souvent présent, Byakuya avait laissé à Rukia la plus grande
chambre et lui avait donné carte blanche pour la décoration.
L’inspecteur Kuchiki, lui, fut surpris de découvrir ses « nouveaux » collègues. Personne ne l’avait
prévenu que les trois quart de la brigade criminelle où il avait été affecté était composée de ses
anciens camarades d’école.
_ Alors « Inspecteur » Kuchiki ! lança une voix derrière lui pendant qu’il récupérait son pass à l’accueil.
Si on m’avait dit que tu reviendrais à Tokyo après avoir fait tout un foin pour retourner à Karakura, je
l’aurais pas cru !
_ Hi … Sagi ? demanda Byakuya incrédule.
_ Hisagi en un seul mot ! répondit l’homme au tatouage « 69 » sur la joue gauche. T’as oublié mon
nom ou quoi ?
_ Excuse-moi Shuuhei, répondit Byakuya affichant toujours un air de hibou ébloui. Je ne savais pas
que tu faisais partie de cette brigade !
_ A la base non, je faisais partie des forces spéciales, mais une opération a mal tourné et mon œil a
pris un sacré coup, expliqua Hisagi Shuuhei en montrant le côté droit de son visage qui était balafré
de trois marques verticales. Du coup je peux plus exercer comme tireur d’élite et j’ai choisi la crim’
pour me reconvertir ! Mais mon vieux, laisse moi te dire que t’es pas au bout de tes surprises ici !
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_ Qu’est-ce-que tu veux dire ? demanda Byakuya pas très rassuré d’un coup.
_ Bah viens ! Tu vas voir ! Au fait, je suis ton nouvel équipier attitré ! T’es content ?
_ Un obsédé comme toi … je suis pas sûr pour le coup !
_ Pfff c’te réputation, je suis devenu beaucoup plus sage !
Ils prirent l’ascenseur jusqu’au sixième étage.
_ Tiens, regarde qui voilà, dit Shuuhei en sortant de l’ascenseur.
_ Yo ! Kuchiki ! Alors tu rejoins nos rangs il paraît ? demanda un homme un peu plus grand qu’eux
aux cheveux courts et noirs.
_ Et merde … Kaien Shiba, soupira Byakuya en souriant.
_ Ah ben ça fait plaisir ! répondit faussement vexé le dit Kaien.
_ T’inquiètes il a fait la même gueule quand il m’a vu, dit Shuuhei en riant.
_ Bougez-vous bordel ! Vous êtes en plein milieu ! s’exclama une voix sortant de derrière un amas de
cartons portés par …
_ Yoruichi ? interrogea Byakuya.
_ Elle-même ! Yo Byakuya-boy, ça fait un bail !
_ Je suppose que si elle est là …
_ Gagné Kuchiki-san ! coupa une autre voix d’homme. Je suis là aussi !
_ Kisuke Urahara … Bordel, mais vous faites quoi tous ici ?
_ La même chose que toi ! On est dans la brigade d’élite quelle question stupide ! répondit Yoruichi
en se débarrassant de ses cartons dans les bras de son co-équipier Kisuke.
_ Si on m’avait dit ça, j’aurai refusé cette promotion !
_ Jamais content celui-là, on le changera donc jamais ! soupira Kaien. Et t’as pas vu notre chef encore
…
_ T’as un problème Kaien ? rugit une voix derrière eux.
Ils se retournèrent tous pour faire face à une femme qui avait un bras artificiel et un air menaçant.
_ Euh … non non Onee-chan, répondit Kaien.
_ Ouais ! J’préfère !
_ Kuu … Kuukaku ? C’est elle la chef ? demanda Byakuya.
_ Ouais, tu devais bien t’en douter vu que Yoruichi et Kisuke sont là non ? On va dire que c’est la
surprise qui te ralentit le cerveau ! Bon allez en piste les gars on a du boulot ! Et bienvenue Bya-boy !
Byakuya était heureux de retrouver ses amis, mais en même temps … Il n’était pas très rassuré !
Ichigo vivait toujours à Tokyo. Après le décès de sa mère, les affaires de la famille s’étaient
totalement détériorées, les mettant dans une situation difficile. Pour palier à cela, Isshin avait
accepté une fusion avec le groupe Inoue, l’une des familles les plus influentes et riches du Japon. Afin
de sceller cette union, Ichigo avait été fiancé à la fille des Inoue : Orihime.
Isshin avait laissé le choix à son fils et celui-ci avait accepté pour le bien de sa famille dont il se sentait
plus responsable qu’il n’aurait dû.
Orihime Inoue était une véritable enfant pourrie gâtée. Une vraie gosse de riche méprisant les gens
de catégorie sociale inférieure. Elle avait rencontré Ichigo lors de plusieurs réceptions et en était
tombée follement amoureuse. Quand elle apprit que leurs familles allaient faire affaire, elle
convainquit son père de tout faire pour « obtenir » Ichigo qui ne lui avait jusque là, jamais porté le
moindre intérêt malgré toutes ses tentatives.
Il avait ensuite été transféré du lycée Otei à l’Académie Ouran lors de sa seconde année
d’enseignement secondaire pour rejoindre sa « fiancée ».
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Beau garçon, un air toujours distant, une réputation de bagarreur, à la tête du gang de l’Académie
Ouran, riche, il avait tous les atouts pour être surnommé le « Prince » du lycée à son grand désarroi.
Son meilleur ami, Renji Abarai, l’avait suivi dans ce lycée. Il n’était pas en reste non plus, attirant tous
les regards de par ses longs cheveux rouges sang et ses multiples tatouages. Sa réputation non plus
n’était plus à faire et il pouvait obtenir n’importe quelle fille. Il était le seul à qui Ichigo confiait
absolument tout.
Renji, lui, vivait seul. Il était un très riche héritier, mais à la mort de ses parents, c’est son grand-père
et son oncle qui avaient repris les affaires familiales, le laissant se gérer seul. Il n’avait jamais
vraiment été entouré de l’amour d’une famille.
Ichigo et lui au début étaient ennemis jurés puis ils étaient devenus inséparables.
Ce matin, c’était la rentrée. Quand Ichigo arriva avec Orihime pendue à son bras, il vit au loin Renji
adossé le long du mur qui entourait la cour du lycée, une cigarette à la main.
_ Yo ! dit il à l’attention de son ami, grimaçant en voyant la rouquine qui ne le lâchait pas.
_ Salut, t’es en avance dis-moi, c’est rare !
_ J’fais toujours un effort pour le premier jour, tu sais bien.
_ T’en as une pour moi ?
_ Kurosaki-kun ! dit Inoue d’un air réprobateur.
_ Quoi ?
_ Tu sais bien que je ne supporte pas l’odeur de la cigarette.
_ Ecoute j’ai fait un effort, j’ai réduit, tu vas pas m’empêcher de fumer si j’en ai envie quand même ?
On n’est pas dans un espace clos là !
Elle lui sourit bêtement :
_ Ah ! Décidément, je ne peux rien te refuser !
_ Inoue ! appela une jeune fille de leur âge aux cheveux bruns et courts.
_ Ah ! Bonjour Tatsuki-chan ! Comment vas-tu ?
_ Bien bien ! Vous êtes au courant ? Y a une nouvelle cette année dans notre classe.
_ Ah bon ? demanda Inoue. Je n’en ai pourtant pas entendu parler. Quelle famille ?
_ C’est ça le plus étonnant ! C’est une roturière ! Elle a été acceptée parce qu’elle a obtenu une
bourse d’études !
_ Il n’y a qu’une seule bourse d’études à Ouran, répliqua Inoue. Et pour l’obtenir il faut obtenir
98/100 de moyenne aux tests.
_ Elle les a eus.
_ Pff ! Il va falloir que j’en touche un mot à père ! Ces tests devaient être drôlement simples pour
qu’une fille sans éducation puisse entrer dans notre lycée ! Cela risque de salir notre réputation !
_ J’vois pas en quoi, intervint Renji.
_ Je te demande pardon ? demanda Inoue outrée.
_ Il a raison, dit Ichigo. Si c’est une tête, ça remontera au contraire notre moyenne générale.
_ Ah oui, tu as raison Kurosaki-kun ! Je n’avais pas vu cela de cette façon ! Allons Tatsuki, entrons en
classe, laissons ces messieurs discuter et fumer tranquillement ! A tout à l’heure Kurosaki-kun !
Les deux filles s’éloignèrent.
_ A tout à l’heure Kurosaki-kun ! singea Renji. Sérieux, j’sais pas comment tu fais pour la supporter.
_ C’est pas tout à fait comme si j’avais le choix en fait !
_ Ouais je sais, excuse moi. Mais vraiment j’ai du mal. C’est vraiment pour te soutenir que je tolère sa
présence.
_ Je sais, merci d’ailleurs. Y a que toi qui sais tout.
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_ Bon, allez on rentre, dit Renji en entendant la sonnerie retentir.
Les deux amis rejoignirent leur classe ne prêtant aucune attention à la jeune fille aux cheveux
d’ébènes qui semblait perdue derrière eux.
Rukia trouva enfin le bureau du proviseur Yamamoto. Il lui souhaita la bienvenue et lui expliqua
brièvement les règles du lycée, la félicitant au passage pour ses excellents résultats. Il lui donna son
emploi du temps et fit appeler le professeur Ukitake, un homme assez jeune qui avait pourtant de
longs cheveux blancs rassemblés en une queue de cheval.
_ Voici votre professeur d’histoire. Ukitake-sensei.
Rukia s’inclina poliment.
_ Ukitake, voici ta nouvelle élève, Kuchiki Rukia. Je compte sur toi pour la présenter à sa nouvelle
classe.
_ Bien ! Enchanté de faire ta connaissance Rukia ! J’ai jeté un œil sur tes résultats scolaires qui sont
impressionnants ! J’espère que tu continueras ainsi. Suis-moi, nous allons rejoindre la classe.
Rukia s’inclina vers Yamamoto avant d’emboîter le pas à Ukitake. Pendant qu’ils traversaient le lycée
et montaient les escaliers qui les menaient jusqu’à la salle de classe, Ukitake lui présenta brièvement
les professeurs qu’elle aurait :
_ Je suis donc Ukitake Juushiro, ton professeur d’histoire et géographie. Le professeur de japonais
c’est Soi Fon, elle est assez … spéciale dirons nous, mais c’est un bon professeur. Pour la physiquechimie, c’est Kurotsuchi Mayuri. Il peut faire peur, il a des idées étranges, mais en général ça se passe
plutôt bien. Concernant la biologie, tu auras monsieur Kyoraku, Shunsui Kyoraku. Il paraît rêveur
comme ça, il est tête en l’air et arrive très souvent en retard, mais il est très sévère dans sa notation.
Les cours de mathématiques sont dispensés par Shinji Hirako. Il est spécial lui aussi, mais si on suit
bien son cours, on peut très bien s’en sortir. Au vu de tes résultats tu n’as de toute façon aucun
problème dans cette matière ! Et pour le sport, habituellement, c’est Zaraki Kenpachi qui s’en occupe,
mais il a été accepté dans un camp d’entraînement qu’il convoitait depuis longtemps, alors on attend
encore son remplaçant.
_ Il n’y a pas de cours d’anglais ?
_ Oh si ! Bien sûr ! J’allais oublier, ton professeur d’anglais sera Ise Nanao. Nous voici arrivés. Je te
demande de patienter un instant.
_ Entendu.
Ukitake lui sourit et entra dans la classe :
_ Bonjour à tous ! Et silence !
Les élèves regagnèrent leur place et firent silence avec plus ou moins de bonne volonté. Quand le
calme fut de retour, Ukitake reprit la parole :
_ Bien. Nous accueillons cette année une nouvelle élève parmi nous. Je vous demande de lui faire
bon accueil. Tu peux entrer !
Rukia entra dans la classe, tête baissée, trop timide pour faire face à tout ce monde d’un coup. A
peine était-elle entrée que des murmures se firent entendre.
« C’est elle la boursière ? »
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« Ah ouais c’est la pauvre dont on a entendu parler ! »
« Pff la blase, elle est même pas baisable … »
« La pauvre elle n’a apparemment pas assez d’argent pour s’acheter du maquillage ! »
« Bof … »
« Mouais … »
« Super on va y passer combien de temps là ? »
Tatsuki et Inoue échangèrent un regard lourd de sens en observant la nouvelle venue.
_ Silence ! les réprimanda Ukitake. Voici Kuchiki Rukia, elle nous vient de Karakura.
A ce moment là, Ichigo qui se balançait sur sa chaise perdit l’équilibre. Il se rattrapa de justesse
provoquant un vacarme de tous les diables. Il tenait sa chaise d’une main, se retenait à son bureau
de l’autre et fixait avidement la nouvelle venue, visiblement très surpris.
_ Un problème Kurosaki ? demanda Ukitake interloqué.
A l’entente du nom prononcé, Rukia releva vivement la tête. Ichigo et elle se fixèrent un instant.
Pas de doutes.
Ses cheveux orange.
Ses yeux bleus si foncés.
Son regard, qui montrait qu’il était seul. Encore une fois.
Son visage, qui montrait qu’elle avait été blessée. Encore une fois.
_ Kurosaki ? reprit Ukitake.
_ Ah ! Euh non rien, j’ai juste dérapé.
_ Bien. Tu as quelque chose à dire Kuchiki ?
_ Non.
_ Dans ce cas, tu peux aller t’asseoir à côté de Kurosaki Ichigo.
Rukia fila s’asseoir, baissant de nouveau la tête.
Le regard qu’Ichigo et elle avaient échangé n’avait pas échappé à Orihime.
La réaction qu’avait eue Orihime en surprenant le regard entre Ichigo et Rukia n’avait pas échappé à
Renji.
Puisque c’était le premier jour de cours, ils n’avaient que quatre heures avec leur professeur
principal où celui-ci dressait la liste des enseignements avec le programme imposé et les fournitures
scolaires nécessaires. Ils avaient ensuite leur journée de libre pour pouvoir organiser au mieux leur
véritable rentrée du lendemain.
La sonnerie avait à peine retenti que Renji, plus rapide que l’éclair, avait empoigné Ichigo par le col
de sa chemise et l’avait traîné dehors à sa suite, celui-ci ayant à peine eu le temps d’attraper son sac.
_ Hey !!!
_ Kurosaki-kun ? fit bêtement Inoue.
_ Désolé Inoue, réunion ! beugla Renji en passant la porte traînant Ichigo derrière lui.
_ Mais … commença Ichigo.
La fin de sa phrase se perdit dans le couloir qu’il traversa à la vitesse de la lumière.
Inoue et Tatsuki se regardèrent sans comprendre puis sortirent à leur tour.
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Rukia rassembla ses affaires tranquillement avant de sortir. L’accueil n’avait pas été très chaleureux,
mais c’était le dernier de ses soucis.
C’était Ichigo. Et ils étaient dans le même lycée. Dans la même classe. Assis côte à côte. Elle avait du
mal à y croire. Ichigo, son ami d’enfance. Ils avaient perdu contact, mais elle ne l’avait jamais oublié.
Et au vu de sa réaction, il l’avait reconnue immédiatement lui aussi. Elle commençait à se plonger
dans ses souvenirs, se dirigeant machinalement vers la sortie du lycée, quand elle se sentit happée
par deux paires de bras. En un rien de temps, elle se retrouva plaquée contre un mur à l’arrière du
lycée. Tatsuki la maintenait d’un côté, Orihime de l’autre.
_ Hey mais ça va pas ? fit Rukia surprise.
_ Tais toi. Dis moi ce qu’il y a entre Kurosaki-kun et toi, attaqua Inoue.
_ Je vois pas en quoi ça te regarde, répondit Rukia.
_ Ca me regarde parce que je suis sa fiancée !
_ Félicitations.
_ Arrête tes sarcasmes et ton cynisme ! Réponds !
_ En quel honneur ?
Orihime lui asséna une claque retentissante.
_ J’aurai presque pu avoir mal.
_ Réponds ! Qu’est ce que tu as à cacher ?
_ Rien, mais si Ichigo est ton fiancé, tu devrais plutôt lui demander directement !
_ I … Ichigo ? Tu te permets de l’appeler par son prénom ? ragea Orihime.
_ Si tu as quelque chose à lui demander, tu devrais le faire directement, s’obstina Rukia nullement
impressionnée.
_ C’est à toi que je demande !
_ Et tu ferais mieux de nous répondre ! dit Tatsuki l’air menaçant. Sinon je peux t’assurer que tu vas
rentrer chez toi dans un sale état.
Ok, elle avait fait mouche. Byakuya devait être à la maison ce soir, il lui avait dit qu’il rentrait dîner,
elle préférait éviter de ressembler à un punching ball humain, surtout connaissant les réactions de
son frère.
_ Alors tu te décides ? demanda Inoue pendant qu’elle enfilait lentement son poing américain.
_ Pfff … J’aurai pas la paix tant que je te répondrai pas c’est ça ?
_ T’as tout compris ! T’es un peu lente d’esprit ! répondit Tatsuki.
_ Ce n’est rien de plus qu’un ami d’enfance.
_ Il n’a jamais parlé de toi.
_ On ne s’était pas revu depuis qu’il a déménagé ici.
_ C’est tout ?
_ Oui !
D’un regard Inoue autorisa Tatsuki à lâcher Rukia. Sans un mot et sans un regard, celle-ci leur tourna
le dos et prit le chemin du retour.
« De vraies tarées » fut sa seule pensée pendant qu’elle rentrait chez elle.
De son côté Ichigo se faisait littéralement traîner par le col de sa chemise par son meilleur ami qui
courait presque aussi vite qu’il le pouvait. Au bout d’un moment il réagit enfin et cria :
_ Bordel Renji ! Lâche-moi ! On va où là ? Tu fais quoi ?
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Renji sembla sortir de ses pensées et s’arrêta net.
_ Ah ouais, ça y est on est assez éloigné du lycée …
_ Assez éloignés … ? On est presque rendu à l’autre bout de la ville avec tes conneries ! Et puis je
savais pas qu’il y avait une réunion aujourd’hui …
_ T’es con ou tu le fais exprès Ichigo ? demanda Renji. T’es à la tête du gang, si y avait une réunion tu
serais le premier à le savoir. C’était un faux prétexte, ça ne t’a pas paru évident ? Bon j’ai soif en plus.
_ T’as couru comme un dératé, tu m’étonnes que t’aies soif. Viens on va aller prendre un truc au café
en face là …
Ils traversèrent la route et s’installèrent en terrasse. Ils commandèrent deux thés glacés. La jeune
serveuse leur décocha un regard aguicheur en leur apportant leurs boissons, qu’ils ignorèrent
royalement.
_ Bon, c’est quoi le problème ? demanda Ichigo en reposant son verre.
_ La nouvelle. C’est la fille de ton enfance ?
_ Ouais …
_ Ca n’a pas échappé à Inoue. Je l’ai vue.
_ T’es sérieux ?
_ Ichigo … T’as vu ta réaction ?
Avec le recul, elle apparaissait effectivement à Ichigo comme étant plutôt repérable.
_ Et vu qu’elle a eu la même …
_ Bref, tu veux en venir où.
_ Vu la famille d’Inoue et la jalousie maladive dont elle est atteinte dès qu’on te touche … Je pense
qu’il faudrait que tu voies Kukichi … Kuchichi …
_ Kuchiki !
_ Ouais bref, elle, en cachette. Si ta cruche apprend quoi que ce soit vous concernant, elle va lui faire
payer. Tu le supporterais ? Tu as déjà beaucoup de monde à protéger autour de toi par rapport à
cette famille. Ton père, Yuzu, Karin …
_ Je sais.
Tout un tas de pensées se bousculaient dans la tête d’Ichigo à ce moment là. Les Inoue étaient
connus pour leur fortune, mais aussi parce qu’ils n’avaient jamais hésité à user de tous les moyens,
légaux ou non, pour obtenir ce qu’ils voulaient.
_ Je verrai demain, déclara simplement le rouquin.
Ils terminèrent leurs thés glacés en silence.
Rukia possédait déjà tout ce qui était inscrit sur la liste des fournitures exigées, mais elle s’arrêta tout
de même faire quelques courses pour le dîner. Elle était en train de choisir des tomates quand son
téléphone sonna.
_ Oui ?
_ Rukia, c’est moi, annonça la voix grave de son frère.
_ Oh ! Justement je pensais à toi, je fais des courses pour le dîner ! Tu voudrais manger quelque
chose en particulier ?
_ C’est à propos de ça que je t’appelle … prévois quelque chose de grand, un plat pour beaucoup.
_ Pardon ?
_ Mes collègues ont décidé de s’inviter à manger.
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Rukia rit de bon cœur. Elle imaginait bien la tête de son frère en ce moment même, lui qui tenait à sa
tranquillité.
_ Je vois je vois … il fait plutôt beau, un barbecue ?
_ Ca ira très bien. On va essayer de rentrer assez tôt.
_ Vous êtes combien ?
_ On sera cinq de plus.
_ Allons ne sois pas si blasé onii-chan ! Ca va te faire du bien un peu de faire la fête avec tes
collègues !
_ Je les vois déjà tous les jours et parfois plusieurs nuits d’affilée aussi, j’ai pas besoin de les avoir à la
maison.
_ Oh allez Byakuya ! Et puis comme ça, tu nous présenteras la petite sœur dont on entend parler
depuis si longtemps ! fit une voix derrière son frère.
_ Tu ne l’approches même pas toi, espèce de pervers ! Je dois raccrocher à ce soir.
_ Entendu ! dit Rukia avant d’exploser de rire en ayant entendu la voix en question hurler « au
secours » avant que Byakuya ne raccroche.
Elle changea donc de rayon et prit de quoi faire un barbecue. Au final elle était plus chargée qu’une
mule et le trajet jusque chez elle lui paraissait insurmontable.
Tout en traînant difficilement ses sacs derrière elle, elle repensa à sa première journée de lycée et à
Ichigo. Alors il était fiancé ? Il s’était passé tellement d’années depuis le dernière fois qu’ils s’étaient
contactés qu’il n’était pas étonnant qu’il y ait eu de grands changements, mais quand même. De là à
ce qu’il soit fiancé. A une folle en plus. Enfin bref, elle verrait bien demain, aujourd’hui, elle n’avait
même pas eu le temps de lui parler.
Elle en était là de ses réflexions quand un sac lâcha et que les oignons roulèrent sur le trottoir.
_ Merde ! lâcha-t-elle dépitée.
Elle posa les autres sacs et entreprit de poursuivre les oignons qui dévalaient la pente quand un pied
les arrêta en pleine course.
_ Un coup d’main ? proposa l’inconnu une cigarette à la bouche.
Rukia releva la tête. Si elle trouvait qu’Ichigo avait une drôle de couleur de cheveux, celui-ci, le
battait à plates coutures avec sa chevelure cyan.
_ Merci, dit elle pendant qu’il se penchait pour l’aider à ramasser les oignons.
_ De rien. J’t’ai jamais vue dans l’coin. T’es nouvelle ?
_ Euh oui on a emménagé il y a pas longtemps.
_ A ton uniforme, j’dirai qu’tu vas à Ouran. J’connais des gens là bas. Au fait, dit-il en se relevant et
en lui prenant le sac des bras, je m’appelle Grimmjaw Jaggerjack.
_ Waouh ! Ca c’est un nom ! ne put s’empêcher de commenter Rukia.
Il rit à la remarque :
_ J’avoue. Ma mère était japonaise et mon père allemand, alors ça a donné ça. Et toi ?
_ Ah oui pardon, je m’appelle Kuchiki Rukia.
_ Très bien Kuchiki Rukia, je vais t’accompagner un moment, traverser ce quartier à cette heure là,
toute seule, c’est pas une très bonne idée.
_ Ah bon ?
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_ On voit qu’tu connais pas la ville ! Y a des luttes régulières entre clans de lycées, t’étais pas au
courant ?
_ Non !
_ Le clan de ton lycée est d’ailleurs un des plus connus et réputés. Le chef c’est Ichigo Kurosaki. Tu
l’connais ?
Rukia se raidit imperceptiblement à cette annonce. Même si il l’avait remarqué, Grimmjaw ne fit
aucun commentaire.
_ Pas vraiment, mentit-elle.
_ Ah dommage. Bref, ici c’est un des quartiers les plus chauds, à cause du pont là bas tu vois ? dit il
en montrant un pont qui enjambait le fleuve qui se trouvait à proximité. Y a des affrontements
réguliers.
_ Ah ok … Merci pour le renseignement, je ferai attention alors.
Ils avaient atteint les sacs qu’elle avait abandonnés sur le sol. Il lui prit des mains, ce qui fait qu’elle
n’eut plus que son sac d’école à porter.
_ Alors, demanda-t-il en reprenant la marche, tu viens d’où ?
_ De Karakura. On a dû déménager pour le travail de mon frère.
_ Et tes parents ?
_ Ils sont morts.
_ Ah merde. Désolé.
_ Tu pouvais pas savoir et puis t’y es pour rien ! sourit-elle.
_ Ouais c’est vrai ça d’abord, répondit il en lui souriant.
_ J’habite juste là bas, tu peux me laisser si tu veux, je t’ai assez accaparé.
_ Non je te raccompagne jusqu’au bout ! Et puis je ne suis pas pressé.
Ils firent encore quelques pas ensemble. Il lui laissa les sacs devant la grille.
_ Bon et ben, à la prochaine Rukia-chan !
Elle fut surprise qu’il l’appelât par son prénom directement mais ne releva pas et fit de même :
_ Merci Grimmjaw-kun et à bientôt !
Il s’éloigna en allumant sa cigarette et en lui faisant un signe de la main.
Rukia le regarda tourner au coin de la rue puis ramassa ses sacs et entra chez elle … où un spectacle
inattendu la figea sur place. Byakuya était maintenu au sol par un homme portant un bob rayé vert
et blanc et une femme aux cheveux violets et bâillonné par la main d’un homme avec une cicatrice
sur le côté droit du visage et un tatouage « 69 » sur la joue gauche.
_ Salut Rukia-chan ! lança une autre femme en faisant son apparition. On a du empêcher ton frère
d’intervenir quand il a vu que tu étais avec un garçon en rentrant ! C’est bon, relâchez-le où il va
s’étouffer !
Les trois autres lâchèrent Byakuya qui se releva en un rien de temps :
_ C’était qui ? demanda-t-il directement à sa sœur.
_ Vous êtes déjà là ? répondit Rukia.
_ Ca ne répond pas à ma question ! Et évidemment qu’on est déjà rentrés ! On a terminé en avance
et toi, t’as mis des années à faire tes courses ou quoi ?
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_ Non mais il y avait du monde au magasin et ensuite c’était trop lourd, j’avançais pas, puis un sac
s’est percé, j’ai du poursuivre les oignons qui dévalaient la pente que je venais de monter et
Grimmjaw m’a aidée à les ramasser puis m’a raccompagnée en portant les sacs.
_ Grimmjaw ? Encore un nom étrange ! Tu le connais ?
_ Bon Bya-boy ! Laisse-la respirer un peu ! intervint la femme au bras artificiel. Et puis présente nous
cet adorable petit bout d’femme !
Byakuya, l’homme à la cicatrice et un autre qu’elle n’avait pas encore vu vinrent prendre les sacs
pendant que l’homme au bob s’occupait de mettre en place le barbecue.
_ Rukia, vas te changer tu risques de salir ton uniforme, dit Byakuya, on s’occupe de la nourriture. Et
pas la peine de gueuler je vous la présenterai après ! Ca vous apprendra à me brutaliser dans ma
propre maison !
Rukia sourit et obéit. Elle revint rapidement pour pouvoir faire la connaissance des collègues de son
frère qui lui paraissaient forts sympathiques.
_ Ah ! Te voilà ! J’me présente, je suis Kuukaku Shiba, je dirige cette brigade de bras cassés !
Rukia tiqua un peu n’osant pas rire de la plaisanterie face au bras artificiel de la jeune femme mais se
détendit quand Yoruichi intervint :
_ Ton humour est pourri tu vas nous la traumatiser et après Byakuya va faire la gueule ! Moi je suis
Yoruichi ! Shihoin Yoruichi mais je préfère que tu m’appelles par mon prénom !
_ Je crois que c’est valable pour tout le monde ici ! dit l’homme au bob. Je suis Kisuke Urahara,
partenaire officiel de Yoruichi.
_ Elle a pas besoin de savoir quels sont vos liens ! râla Byakuya au loin.
_ Quel râleur celui là ! Je suis Kaien Shiba. Le frère de la dégénérée là.
_ Si je suis une dégénérée ! toi aussi !
Rukia fut frappée par sa ressemblance physique avec Ichigo mais n’en dit pas un mot.
_ Et moi, je suis le co-équipier de ton frère, Hisagi Shuuhei ! Tu es vraiment trop mignonne Rukiachan !
La main de Byakuya s’abattit violemment sur le crâne de Shuuhei.
_ Je t’ai dit de pas l’approcher de trop près espèce d’obsédé !
_ Je suis ravie de faire votre connaissance ! dit Rukia. Depuis le temps ! Il parait que vous étiez à
l’académie avec nii-chan ?
_ En fait, Kuukaku était notre instructeur, Kisuke et Yoruichi ses seconds. Seuls Shuuhei et moi étions
en cours avec Byakuya. Il nous a toujours beaucoup parlé de toi, dit gentiment Kaien.
_ Kaien, ne reviens pas trop sur le passé, répliqua Byakuya.
_ Oh c’est trop mignon ! dit Kuukaku, il a peur que Rukia apprenne que son frère aîné lui voue un
culte sans limite !
_ Kuukaku ! ragea Byakuya avant de commencer à la poursuivre entre la maison et le jardin spatule
en main.
Rukia éclata de rire. Elle était heureuse de voir son frère s’amuser autant.
Ils préparèrent le barbecue et dînèrent dans la bonne humeur. Les collègues de Byakuya la
harcelaient de questions pour savoir comment il était plus jeune par exemple, ce qui faisait
grandement râler le concerné.
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_ Bon, il se fait tard, annonça Yoruichi alors que la Lune était déjà bien haute dans le ciel étoilé. On va
y aller, tu as école demain toi non ?
_ Oui à huit heures.
_ Ravie de t’avoir rencontrée petite Rukia, j’ai hâte de te revoir, dit elle en lui ébouriffant les cheveux.
En route Kisuke ! Kuukaku, on te ramène ?
_ Ouais ! Allez bonne nuit les enfants.
On entendit un vague grognement de la part de Byakuya.
_ A très bientôt Rukia, si tu as besoin de nous, tu sais où nous trouver et si tu veux nous rendre visite,
n’hésite pas à venir à la brigade, j’te payerai un chocolat chaud ! Allez c’est parti !
Ils passèrent la porte en leur faisant des signes de la main et montèrent dans la voiture de Kisuke.
_ A bientôt Rukia-chan ! dit Hisagi en apparaissant brusquement devant elle. Tu peux m’appeler Oniichan si tu veux ! Et n’hésite pas à venir me voir si …
_ Si rien du tout ! coupa Byakuya en l’attrapant par le cou et en l’entraînant dehors pour lui
frictionner le crâne violemment.
_ Ah ces deux là, soupira Kaien à côté de Rukia en souriant. Ils ont toujours été comme ça ! Mais à
côté de ça, en équipe, ils sont les meilleurs !
_ Je suis très contente de vous avoir rencontrés, dit Rukia.
_ Nous aussi, tu sais ton frère t’adore littéralement. Il ne te le montre peut-être pas comme ça, mais
si quelqu’un touchait à un seul de tes cheveux, il en deviendrait fou de rage.
_ Oui, j’ai beaucoup de chance, répondit Rukia attendrie. Il m’a beaucoup parlé de vous aussi, mais je
suis contente de vous avoir rencontré, maintenant je sais que vous veillez les uns sur les autres.
_ Tu as peur pour lui ? demanda Kaien.
_ Un peu … Il est ma seule famille maintenant. Je peux tout supporter tant que je suis avec lui mais …
_ Il ne lui arrivera rien, je te promets qu’on fera tout pour, lui dit Kaien rassurant en lui posant une
main sur la tête.
Ils se fixèrent quelques instants puis, de par leur soudaine proximité et du fait, pour Rukia, qu’il
ressemblait énormément à Ichigo, ils se sentirent gênés, rougirent et détournèrent le regard. Puis
Kaien dit la première chose qui lui passait par la tête, ayant laissé sa main sur sa tête :
_ Euh … C’est vrai que tu es petite !
_ Oui ! dit Rukia sautant sur l’occasion de changer de sujet. On me le dit souvent ! Je ne mesure
qu’un mètre quarante quatre, alors comparée à mon frère qui fait un mètre quatre-vingt, je parais
encore plus petite ! Et puis vous êtes plus grands que lui Shuuhei et toi et …
_ … lève ta main de ma sœur !
Ce fut tout ce qu’ils perçurent avant que Byakuya ne mette Kaien dehors avec Shuuhei et ne referme
la porte.
_ Ils sont sympas, commenta Rukia.
_ Ils sont épuisants.
_ Mais tu les aimes !
_ Pas autant que toi, dit il en déposant un baiser sur le front de sa sœur.
Elle sourit.
_ Et ta première journée d’école ?
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_ Ordinaire, répondit elle.
Elle ne voulait pas l’inquiéter avec l’histoire concernant Inoue et ne voulait pas non plus parler
d’Ichigo tant qu’elle ne lui avait pas directement adressé la parole.
_ Bien. Vas te coucher, je vais ranger, tu te lèves tôt demain.
_ Merci, bonne nuit !
Il lui sourit.
Il était tard et Rukia mit un certain temps à trouver le sommeil. Quand son réveil sonna à six heures
du matin, elle avait l’impression qu’elle avait fermé les yeux la seconde précédente. Elle mit du
temps à se préparer et dû courir pour arriver à l’heure au lycée. Elle arriva juste avant Shinji Hirako,
professeur de mathématiques.
Après deux heures de mathématiques avec l’étrange Hirako et deux heures de chimie avec le plus
étrange encore Kurotsuchi Mayuri, ce fut l’heure du repas. Elle sortit son bentô et s’apprêtait à
manger à sa table tranquillement quand Ichigo, Renji, Inoue et Tatsuki qui étaient sortis
s’approchèrent d’elle :
_ Je ne vois pas pourquoi on doit revenir ici pour terminer cette discussion, disait Ichigo blasé.
_ Parce que ! dit Inoue d’une voix suraiguë. Toi ! Redis-moi ce que tu as dit hier ! cria-t-elle en
pointant Rukia du doigt, attirant l’attention de toutes les personnes présentes dans la classe et le
couloir.
_ Pardon ? demanda Rukia ses baguettes en suspension au dessus d’un morceau d’omelette.
_ Tu m’as dit quoi à propos de Kurosaki-kun hier ?
_ Que nous étions amis d’enfance.
_ Alors tu vois ! Elle dit qu’elle te connait ! J’exige de savoir ce qu’il en est de votre relation ! hurla
Orihime au bord de la crise de nerfs.
Ichigo était en mauvaise posture. Il avait pensé s’en sortir en racontant un mensonge à Inoue, mais il
ne savait pas qu’elle était allée trouver Rukia la veille. Il fixa la jeune fille aux yeux foncés. Puis son
attention se reporta sur Inoue et Tatsuki qui la fixaient d’un air mauvais. Il réfléchit à toute vitesse et
finit par dire d’une voix froide tout en fixant Rukia dans les yeux :
_ Impossible. Je n’aurai jamais pu traîner avec quelqu’un d’une classe sociale si inférieure à la mienne.
_ Tu n’es donc qu’une simple menteuse ! dit Inoue à Rukia. Tu t’es inventé une vie parce que tu es
trop malheureuse et qu’il ne se passe rien chez toi !
Rukia ne répondit pas, trop estomaquée. La réaction d’Ichigo la veille lui avait pourtant bien prouvé
qu’il l’avait reconnue. Alors pourquoi disait-il cela maintenant ? Elle en laissa tomber ses baguettes
sans s’en apercevoir et continua à fixer Ichigo droit dans les yeux.
Celui-ci eut du mal à soutenir son regard. Encore plus quand il vit apparaître la même lueur de
tristesse qui voilait ses yeux quand ils s’étaient connus enfants.
Au bout de quelques minutes qui parurent une éternité au rouquin, Rukia dit simplement :
_ Soit. J’ai du me tromper.
_ Te tromper ? Alors que tu connais son prénom ? dit Tatsuki.
_ Tu es vraiment misérable ! continua Inoue. Tu continues à te chercher des excuses ! C’est vraiment
pathétique ! C’est pour ça que je dis que les gens de ton rang ne devraient pas nous côtoyer d’aussi
près ! Vous êtes vraiment prêts à tout pour …
_ Ca suffit, dit Renji d’un ton plutôt autoritaire en voyant le regard de Rukia devenir de plus en plus
voilé par la tristesse et l’humiliation.
20
Inoue se retourna vers lui.
_ De quoi tu te …
_ Il a raison, coupa Ichigo. On … a assez perdu de temps avec elle, j’ai faim.
Il se détourna d’elle le plus rapidement possible et sortit de la classe suivi des deux filles. Renji partit
en dernier et sembla adresser un regard d’excuses à Rukia, mais elle ne le vit même pas. Autour
d’elle, tous les autres élèves riaient de son humiliation et en rajoutaient une couche.
Rukia ne mangea pas. Elle referma simplement sa boîte repas et la rangea. Puis elle décida d’aller
faire un tour dehors. La salle de classe lui avait soudain paru oppressante. Elle avait l’impression de
suffoquer. Elle ne comprenait pas. Elle n’avait plus donné de nouvelles, certes, mais lui non plus
n’avait jamais cherché à reprendre contact. Alors pourquoi lui faire endurer cela ? Et puis le Ichigo
qu’elle connaissait respectait tout le monde, même ceux qui n’étaient pas de sa classe sociale. Elle
n’arrivait pas à croire qu’il l’ait dénigrée ainsi. Non c’était impossible. Il devait y avoir une raison.
C’était ça. Il y avait forcément une raison. Il fallait qu’elle trouve le moyen de le voir seule à seul pour
savoir. Il lui expliquerait tout. Ils s’étaient toujours tout dit enfants. Il n’y avait pas de raison pour que
ça change. Elle lui avait promis qu’il ne serait plus jamais seul et elle tiendrait sa promesse. Il y avait
une raison, il la lui donnerait et tout s’arrangerait.
De son côté Ichigo n’écoutait pas les babillages de Tatsuki et Orihime se vantant et se délectant de
l’humiliation publique de Rukia à laquelle il avait participé. Il regrettait ses paroles, mais pour son
bien, il valait mieux qu’ils n’aient plus aucun contact l’un avec l’autre. Plus jamais. Il fallait qu’elle le
déteste. Il avait pris le bon chemin pour ça. Mais ça lui avait fait du mal. Beaucoup de mal. Encore
plus en pensant au mal qu’il lui avait fait.
Renji observait son ami du coin de l’œil. Il était triste pour lui. Ichigo avait subi de dures épreuves ces
dernières années. Malgré tout, il avait toujours parlé de Rukia. Quand il parlait d’elle, Ichigo semblait
revivre. Comme si toutes ces épreuves ne pesaient pas plus lourd qu’une plume sur ses épaules
pourtant chargées. Il imaginait sans problème la peine qui devait régner en ce moment même dans le
cœur d’Ichigo. Mais il ne pouvait malheureusement rien y faire. Il savait très bien qu’il avait fait cela
pour le bien de Rukia contrairement aux apparences. Il aurait voulu l’aider, mais tout ce qu’il pouvait
faire, c’était le soutenir pour qu’il tienne le coup. Il était triste aussi pour Rukia. Il ne la connaissait
pas, mais elle lui semblait sympathique. Complètement différente de toutes les filles de cette école
qui abusaient du parfum et maquillage de marque, Rukia restait entièrement naturelle. Pas même un
peu de rimmel sur les cils. Et pourtant elle restait jolie. La jalousie et la bêtise des autres leur faisait
dire qu’elle était laide, mais c’était faux. Il espérait au moins que dorénavant, Inoue la laisserait en
paix.
Forte de son hypothèse, Rukia retourna en cours le cœur plus léger, mais le doute subsistait.
A la fin des cours, elle suivit discrètement Ichigo pour voir s’il repartait seul. Inoue et Tatsuki
montèrent dans une limousine. Elles insistèrent un moment, mais Ichigo finit par avoir raison d’elles
et elles le laissèrent partir seul et à pieds. Rukia lui emboîta le pas à distance raisonnable. Il
s’éloignait de plus en plus du lycée, elle était loin de chez elle, c’était la direction opposée qu’il avait
prise. Il longea un moment le fleuve puis descendit sur la berge et s’assit dans l’herbe. Elle attendit
quelques minutes, personne d’autre ne venait. Elle descendit alors à son tour.
Il entendit des pas se rapprocher de lui et fit volte face.
La surprise se lut sur son visage quand il reconnut Rukia face à lui. Elle lui souriait. Il aurait voulu
fondre son expression dure et froide pour lui sourire à son tour, mais il ne pouvait pas.
_ Qu’est ce que tu fous là ?
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_ Je viens te demander des explications.
_ J’te dois rien.
_ J’estime que tu pourrais m’expliquer tes paroles de ce matin.
_ Y a rien à expliquer.
Bon sang, elle était toujours aussi têtue.
_ Je pense au contraire que si. Tu m’as reconnue, tu sais qui je suis. Pourquoi le nier ? Et pourquoi
dire des choses si mauvaises ?
_ Parce que.
_ Quelle répartie.
_ Je t’emmerde.
_ Je m’en serais pas doutée. Le problème tu vois Ichigo, c’est que je n’y crois pas une seule seconde.
_ Tu devrais pourtant.
_ Non. Je suis sûre que tu as une bonne raison pour avoir dit ça.
_ Absolument aucune.
_ Je le sais. Ichigo, je t’ai connu enfant. Tu n’as pas été élevé ainsi dans la haine du plus démuni. Tu
n’es pas comme ça. Tu es bon, tu as un cœur. Je sais que tu as une raison pour faire cela, je veux
simplement que tu me l’expliques et qu’on trouve ensemble une solution.
Non justement. Il ne fallait surtout pas qu’elle soit mêlée à tout cela.
_ Bordel, t’es têtue ! Ma vie d’avant je veux l’oublier c’est clair ? T’en fais partie, alors tu dégages
aussi ! Y a pas d’autre raison ! Ca fait quoi … sept ans qu’on s’est pas vus ? Tu crois que je suis resté le
même ? Rêve pas ! Les gens changent ! C’est pas de ma faute si toi tu n’as pas évolué. T’es toujours
aussi pauvre, aussi incapable de te défendre ! Il a fallu que mon pote intervienne pour que ma
fiancée arrête de parler, toi comme toujours, tu laissais faire ! Bon sang, quand on était gamins,
c’était mignon, mais à ton âge ça relève de la débilité profonde !
_ Mais …
_ Y a pas de mais ! Tu vois quelqu’un d’autre là ? Non nous sommes seuls ! Si y avait une autre raison,
je te l’aurai dit, mais là y en a pas, et comme tu peux le constater je me cache de personne ! Alors
lâche moi un peu la grappe et retourne jouer dans ton coin ! C’est assez clair pour toi ?
Rukia le fixa, semblant le jauger. Elle plongea son regard sombre dans le sien.
Il le savait, c’était sa façon à elle de déterminer si on lui mentait ou non. Dommage pour elle, il était
devenu très bon acteur ces dernières années. Il se força, mais ne cilla pas. Soutenant son regard. Se
forçant à prendre un air dur avec elle. Il tiendrait aussi longtemps qu’il le faudrait. Elle sembla enfin
le croire. Elle se détourna simplement de lui.
_ Je suis désolée pour toi, dit elle lui tournant le dos. Mais si tu me trouves misérable, je te trouve
pitoyable. Tu n’es pas devenu quelqu’un de bien. J’ai appris que tu étais à la tête d’un gang au lycée.
Tu méprises les autres. Le plus pathétique de nous deux, c’est toi ! cria-t-elle avant de partir en
courant.
Renji qui arrivait croisa Rukia en pleurs. Elle ne le vit même pas. Quand il rejoignit Ichigo sur la berge,
celui-ci n’était pas vraiment en meilleur état. Il serrait les poings à s’en faire blanchir les phalanges, la
mâchoire à s’en briser les dents.
_ Tu as fait ce qu’il fallait Ichigo, dit-il en posant sa main sur l’épaule de son ami.
_ J’avais promis de la protéger pour qu’elle ne soit plus jamais triste. Aujourd’hui, c’est moi qui l’ai
faite pleurer.
_ Tu n’avais pas le choix.
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_ Ouais. Je crois.
_ Au moins, elle te connaît assez bien pour savoir qu’il y a une raison. Même si tu as du la convaincre
du contraire. Tu as fait ce qu’il fallait pour protéger une amie comme elle. Tu as bien fait, répéta
Renji.
Les paroles de Rukia avaient blessé profondément Ichigo, mais comme il le faisait depuis des années,
il enfouit ces blessures au plus profond de son être. Il devait affronter le chef de gang des arrancars,
du lycée Kokuto. Ca allait le défouler. Il adressa un sourire à Renji et celui-ci sut que c’était le signal
du départ pour le point de rendez-vous.
Rukia courait à en perdre haleine, les larmes ruisselant le long de son visage et de son cou. Elle
n’arrivait pas à le croire. Elle ne pouvait pas le croire. Et pourtant. Elle avait lu sur son visage, dans
ses yeux, qu’il le pensait réellement. Elle était triste et terriblement malheureuse. Elle rentra chez
elle en claquant la porte et s’effondra sur son lit. Heureusement, son frère n’était pas là. Elle pleura
une heure durant puis se rinça le visage à l’eau glacée pour tenter d’effacer toutes traces de sa
tristesse. Coup de pouce du destin, Byakuya appelait une heure plus tard pour dire qu’il ne pourrait
pas rentrer cette nuit.
_ Tu vas bien ? demanda-t-il ayant décelé un tremblement dans la voix de sa sœur.
_ Oui pourquoi ?
_ Tu es sûre ?
_ Mais oui ne t’inquiètes pas !
_ Et ta journée d’école ? Rien à raconter ?
_ Non, rien de particulier, tout est terriblement normal !
_ Bien. A demain dors bien.
_ Merci à demain.
Quand Byakuya raccrocha, il avait l’air soucieux.
_ Un problème avec Rukia ? demanda Shuuhei.
_ Je ne sais pas.
_ Qu’est ce que tu veux dire ? demanda Kaien.
_ C’est étrange. Déjà j’ai eu l’impression qu’elle avait pleuré. Ensuite …
_ Elle ne t’a toujours pas parlé du garçon ? intervint Shuuhei.
_ Quel garçon ?
_ Il a fait des recherches sur le lycée et la classe de Rukia, expliqua Shuuhei. Il s’est aperçu que l’ami
d’enfance de Rukia, Ichigo Kurosaki, était dans la même classe qu’elle, mais Rukia ne l’a toujours pas
mentionné.
_ Tu as fait des recherches sur … passons, commença Kaien. Ils ne se sont peut être pas reconnus …
_ T’en connais beaucoup toi des mecs qui s’appellent Ichigo Kurosaki ? demanda Byakuya peu
convaincu.
Touché. Il ne connaissait aucun garçon qui avait pour prénom « fraise » …
_ Laisse venir, dit Yoruichi. A son âge, les filles ont des secrets ! C’est normal !
_ J’espère que tu as raison …
« J’espère aussi » pensa Yoruichi.
_ Tu l’as cru ? demanda Tatsuki Arisawa à son amie alors qu’elles étaient dans la limousine qui les
ramenait chez elles.
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_ Qui ?
_ Ichigo.
_ Pas vraiment.
_ On fait quoi pour la fille ?
_ Pour l’instant rien. On va attendre de voir si elle bouge. Surveille-la. Si elle fait un pas de travers, on
s’occupe d’elle.
_ J’ai hâte de voir ça …
La vie reprit son cours normal.
Ichigo ignorait Rukia pour le plus grand plaisir d’Inoue.
Rukia ignorait Ichigo pour le plus grand déplaisir de celui-ci.
Ichigo cachait sa tristesse et évacuait sa frustration dans les combats contre les autres clans au grand
dam de Renji.
Rukia ne mentionnait toujours pas Ichigo ce qui provoquait l’incompréhension chez son frère. Mais il
n’osait pas aborder le sujet.
Elle cachait aussi parfaitement sa tristesse et sa solitude à Byakuya, Inoue et Tatsuki veillant à ce
qu’elle ne s’intègre à aucun groupe. Elle n’en avait de toute façon pas tellement envie.
Les mois passèrent ainsi. Et l’été arriva. Et avec l’été, les vacances.
Rukia rentrait chez elle après être allée faire quelques courses pour le dîner. Elle portait une simple
robe blanche à bretelles. La chaleur écrasante l’avait forcée à ne sortir que le soir et le climat était
encore étouffant. Elle était plongée dans ses pensées quand une voix la sortit de sa rêverie.
_ Je croyais t’avoir dit d’être prudente quand tu passais par ici !
Elle releva la tête et vit Grimmjaw assis sur la barrière qui longeait la côte qu’elle montait.
_ Bonsoir Grimmjaw !
_ Salut ! répondit-il en soufflant la fumée qu’il venait d’aspirer.
Il descendit de la barrière et lui prit le sac qu’elle portait.
_ J’te raccompagne, c’est plus prudent.
_ Merci.
Ils recommencèrent à marcher. Dans le silence. Au bout de quelques minutes Grimmjaw le brisa.
_ Ca a pas l’air d’aller fort.
_ Si si.
_ J’te crois pas.
Elle resta silencieuse.
_ Tu sais, on s’connaît pas beaucoup. Mais je pense que t’as pas beaucoup d’amis dans l’coin. Si tu
veux parler, j’suis là.
_ Qui te dit que je n’ai pas beaucoup d’amis ?
_ J’ai mes sources. J’t’ai dit. J’connais des gens dans ton lycée. On m’a parlé d’une nouvelle qui
pouvait pas s’intégrer à cause de certaines personnes …
_ Oh …
_ J’croyais que tu connaissais pas Kurosaki, attaqua-t-il sans y mettre plus de formes.
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Elle se figea. Il s’arrêta deux pas en avant. Il la fixa.
_ Tu veux en parler ?
_ C’est une longue histoire.
_ J’ai tout mon temps, dit-il en s’installant sur la barrière. Viens, j’mords pas.
Elle lui sourit et s’adossa à côté de lui.
Il était grand lui aussi et perché sur la barrière, il la dépassait encore plus. Elle paraissait tout
simplement minuscule.
_ En fait, on se connaît depuis qu’on est gosses, commença-t-elle.
Elle lui raconta alors toute l’histoire.
_ Je pense que c’est un beau crétin. Laisser filer une fille comme toi … Tu devrais plus t’occuper de lui.
Il en vaut pas la peine. Si tu veux …
Il descendit de la barrière et du pouce essuya la larme qui roulait le long de la joue de la jeune fille
puis il se pencha vers elle, son visage à quelques centimètres à peine de celui de l’adolescente :
_ … je lui ferai payer le fait de t’avoir faite pleurer.
Elle le regarda surprise. Il lui sourit sincèrement.
_ Ce n’est pas la peine, dit elle en se reprenant mais en rougissant de leur proximité. Comme tu l’as
dit, il n’en vaut pas la peine.
Il se redressa, satisfait et lui prit la main.
_ Allez en route ou ton frère va se faire du souci pour toi.
Au loin, quelqu’un les avait observés.
Il la ramena jusque devant sa porte tout en lui tenant la main. Arrivés devant chez elle, il lui déroba
son téléphone en un rien de temps.
_ Si t’as besoin, dit-il en ouvrant le cellulaire et en pianotant dessus. Appelle-moi, termina-t-il en lui
rendant son téléphone.
_ Merci, lui dit elle en lui souriant franchement.
_ A bientôt bella, dit il en s’éloignant.
Elle referma la grille et poussa la porte d’entrée. Cette fois, Byakuya était collé contre le mur
maintenu par Shuuhei et Kaien qui le bâillonnaient de leurs mains.
_ Sincèrement Rukia-chan, dit Shuuhei en souriant. Quand tu te fais raccompagner par un mec,
demandes lui de te laisser au coin de la rue, c’est qu’il est fort ton frère …
_ … Et difficile à maintenir en place ! ajouta Kaien en relâchant Byakuya.
Une fois libéré, Byakuya asséna une petite tape derrière la tête de Kaien et une plus forte derrière
celle de Shuuhei.
_ Aïe ! Pourquoi tu me frappes plus fort ?
_ Parce que tu lui donnes de mauvaises idées ! Rukia, ce garçon ne m’inspire aucune confiance.
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_ Aucun ne t’inspire confiance, lui répondit simplement sa sœur en lui souriant. Heureusement que
j’ai pris plus de gâteaux de riz que prévu ! ajouta-t-elle à l’attention de Shuuhei et Kaien.
Ils lui sourirent et ils s’installèrent tous les quatre pour déguster les pâtisseries au clair de Lune tout
en discutant. Rukia les laissa pour aller se coucher.
_ Ta sœur est triste, dit simplement Shuuhei, une fois qu’elle fut partie.
_ Vous avez remarqué aussi, dit Byakuya.
_ Oui, dit Kaien, même si elle essaye très habilement de le cacher. Je pense que si nous n’étions pas
si habitués à déceler le mensonge, nous n’aurions rien vu.
_ Laisse la venir à toi, dit Shuuhei. Ce garçon que tu ne sens pas, peut être qu’il va l’aider à s’en sortir
au final.
_ Peut-être … murmura simplement Byakuya songeur.
_ Quoi ? fit Ichigo en décrochant son téléphone de mauvaise humeur.
_ C’est Renji.
_ Ah. Qu’est ce que tu veux ? Il est six heures du matin bordel !
_ Je sais, mais j’ai pas pu appeler hier soir vu que t’étais avec Inoue.
_ Qu’est-ce qu’il se passe ?
_ Hier soir, j’ai vu … Enfin, Grimmjaw, il traîne avec Rukia.
_ Quoi ? s’exclama Ichigo en se redressant dans son lit parfaitement réveillé.
_ Ouais t’as bien entendu.
_ T’es sûr de toi ?
_ Ouais.
_ Rukia n’est pourtant pas du genre à traîner avec ce genre de racaille ! Et ça m’étonnerait que
Byakuya la laisse faire !
_ Rukia est seule dans cette ville, son frère est pas con il doit le savoir. Si Grimmjaw fait ami-ami avec
elle et qu’il ne se montre pas sous son vrai jour, tu crois vraiment qu’il va faire quelque chose ?
_ Non t’as raison … J’vais demander de l’aide aux shinigamis.
_ Je m’en doutais.
_ Merci de m’avoir prévenu Renji.
_ T’inquiètes.
Ils raccrochèrent et Ichigo composa en vitesse un numéro de téléphone.
_ Ouais ? fit une voix pâteuse.
_ Yo, c’est moi.
_ Ichigo ? Un problème ? demanda la voix tout à fait réveillée.
_ Faut qu’on s’voit Toshiro.
_ Dans une demi-heure au squat.
Ichigo sourit et raccrocha. Il s’habilla en vitesse et sortit prétextant un jogging matinal auprès de ses
sœurs et son père. Une demi-heure plus tard, il entrait dans un bâtiment désaffecté. Il y avait des
vieux canapés troués et divers accessoires. Au centre, un garçon aux allures de collégien, pourtant
âgé de dix-sept ans lui aussi, des cheveux courts et blancs et des yeux d’un bleu turquoise envoûtant.
_ Yo, dit il.
_ Yo, dit Ichigo en s’installant.
_ Alors vas-y, explique.
Toshiro Hitsugaya était le chef du gang des shinigamis du lycée Otei, où Ichigo avait passé sa
première année d’enseignement secondaire. Il avait été le chef de ce gang mais quand il avait dû être
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transféré, il avait laissé la main à Toshiro puisque Renji le suivait. Ichigo savait qu’il pouvait compter
sur eux à cent pour cent en cas de besoin.
Le rouquin entreprit d’expliquer toute son histoire à Toshiro :
_ Ecoute bien. Tout ce que je vais te raconter, seul Renji est au courant.
_ Vas-y. Tu connais ma discrétion.
Ichigo lui raconta alors toute son histoire concernant Rukia, Inoue, son passé, son présent, Grimmjaw.
_ J’aimerai que vous gardiez un œil sur elle.
_ Tu m’étonnes … Avec Grimmjaw dans les parages y a de quoi s’inquiéter. Tu crois qu’il sait que vous
vous connaissez ?
_ Si Rukia et lui sont aussi proches qu’on le pense, peut être qu’elle lui en a parlé. J’ai peur qu’il lui
arrive quelque chose Toshiro.
_ T’inquiètes pas. On va faire le nécessaire. Les gars poseront pas de questions à partir du moment
où ils sauront que c’est pour t’aider. Je vais assigner Ikkaku et Yumichika à la tâche.
Ikkaku et Yumichika étaient les meilleurs du groupe après Toshiro, ce qui rassura Ichigo.
_ Merci.
_ Pff tu parles, c’est que dalle. J’aimerai pouvoir t’aider pour le reste …
_ Pour ça, personne ne peut rien. Mais veiller sur elle ça m’enlève déjà une bonne épine du pied.
_ Renji nous filera un coup de main je suppose.
_ Tu sais qu’on peut toujours compter sur lui.
Les deux garçons se serrèrent la main et se séparèrent.
L’après-midi même, il faisait vraiment trop chaud pour rester enfermée mais Rukia ne savait pas trop
où aller. Lorsqu’elle passa devant la fenêtre du salon réfléchissant à ce qu’elle pourrait faire, elle
remarqua quelqu’un devant chez elle. Elle souleva le rideau et vit apparaître une chevelure bleue.
Souriante, elle alla ouvrir la porte :
_ Tu aurais pu sonner !
_ J’aime bien cramer en plein soleil, répondit Grimmjaw sans se retourner.
_ Qu’est ce que tu fais là ?
_ J’avais espéré que tu m’envoies un mail ou que tu m’appelles histoire que je puisse te contacter,
mais tu n’en as rien fait. Je suis déçu, dit il en se retournant et en lui souriant.
_ Oh ! dit Rukia. Désolée, il y avait des amis de mon frère à la maison hier quand je suis rentrée et
après je suis allée me coucher directement.
_ Bien … Ca me semble être une bonne excuse … Tu comptes faire quoi pour te faire pardonner ?
demanda-t-il avec un sourire en coin.
_ Euh …
_ Moi j’ai mon idée. Je te réquisitionne pour l’après midi. Tu ne connais pas bien la ville n’est-ce-pas ?
_ Effectivement.
_ Alors ça te dirait un petit tour au centre commercial à la clim ? Et après je t’invite au ciné …
Rukia le considéra un moment perplexe. Ca ressemblait étrangement à un rendez-vous. Comme s’il
lisait dans ses pensées, il lança :
_ Au cas où tu te poserais la question, c’est un rendez-vous. Et j’ose espérer que tu vas accepter,
ajouta-t-il en souriant malicieusement.
_ Puisque j’ai rien de mieux à faire, répondit-elle en souriant de la même façon.
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Elle attrapa son chapeau et son sac à main, ferma la porte derrière elle et le rejoignit à la grille.
_ Tu fais comment pour supporter une veste par ce temps ?
_ J’ai jamais vraiment chaud et jamais vraiment froid, répondit-il évasif. Et puis elle est légère.
Il portait un jean noir, un débardeur bleu rappelant furieusement la couleur de ses yeux et de ses
cheveux et une veste en lin blanc. Il était encore plus grand que dans ses souvenirs et elle se sentait
vraiment minuscule par rapport à lui.
_ Tu mesures combien ? demanda-t-elle.
Il sourit. C’est ce qu’il aimait chez elle. Elle était naturelle. Elle ne s’embarrassait pas d’artifices, ni
physiquement, ni oralement.
_ Un mètre quatre-vingt six, répondit il.
_ Je me sens vraiment minuscule.
_ Tu l’es un peu, se moqua-t-il gentiment.
Elle se renfrogna un peu, souvent complexée par sa petite taille. Il sourit de plus belle et lui prit la
main pour l’attirer plus près de lui :
_ Mais ça fait partie de ton charme. Si tu n’avais pas été aussi petite, je ne t’aurais peut-être pas
remarquée la première fois alors que je squattais simplement en observant les passants. Puis je t’ai
vue passer avec tes sacs. Tu semblais harassée par tout ce poids, mais déterminée à avancer malgré
tout. J’avais peur que tu vacilles au premier virage alors machinalement je t’ai suivie. Puis tes oignons
m’ont permis d’engager la conversation.
_ Justement, je me demandais comment on avait pu en arriver là …
_ Où ça ? A ce que je t’aide ? Ou à ce que je te demande un rendez-vous sans te connaître
réellement ?
_ Les deux … Tu viens d’expliquer la première …
_ J’sais pas. D’habitude les filles j’me prends pas trop la tête avec. Mais toi j’y ai pensé dès le moment
où je t’ai vue. Et puis il a fallu que j’attende des mois avant de te revoir. J’avais pas envie d’attendre
encore. J’me suis dit que c’était le moment.
Il était franc et elle aimait bien ça.
Ils allèrent se mettre au frais dans un centre commercial, s’installant dans un café pour boire un thé
glacé où ils firent plus ample connaissance :
_ Tu vas à quel lycée toi ? demanda Rukia en sirotant sa boisson.
_ Rotenburo. T’en as jamais entendu parler ?
_ Non …
_ Alors c’est pour ça que tu t’es pas méfiée de moi …
_ Y a des raisons ?
_ Un peu, répondit il en souriant.
_ Explique moi ça ?
_ On fait partie des lycées à problème de Tokyo. Je suis le chef des Espadas. Le gang de Rotenburo.
On dira qu’on est à niveau équivalent avec les Shinigamis d’Otei et des Tenshô d’Ouran.
_ Alors tu es un délinquant ? demanda Rukia.
_ On peut dire ça comme ça … Effrayée ?
_ Pas tellement …
_ Tu devrais peut-être ?
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_ Tu m’as toujours aidée et écoutée jusque là …
_ C’était peut-être ma stratégie pour t’attirer dans mes filets ?
_ Je sais me défendre.
_ T’as réponse à tout toi non ?
_ On me le dit souvent !
Il lui sourit.
_ Je dois donc te considérer comme dangereux ? demanda-t-elle.
_ Ca dépend …
_ De quoi ?
Il sembla réfléchir.
_ Non en fait, toi, j’ai plus envie de te protéger que de te faire du mal …
_ C’est bon à savoir !
Il avait été honnête mais était étonné de sa réaction. Elle n’avait pas peur ?
_ Alors je ne t’effraye pas du tout ?
_ Bah pour le moment, y a aucune raison …
_ Tu aimes le style « bad boy » en fait hein ?
_ Pas spécialement. J’aime les gens honnêtes. Tu en fais partie.
_ Ca me plaît c’que tu dis.
_ De toute façon, mon frère est flic. Je ne crains pas grand-chose, ajouta-t-elle en lui souriant.
_ Tu es bien confiante, lui répondit-il.
_ C’est normal, il fait partie des meilleurs flics du monde ! dit-elle des étoiles plein les yeux.
Il rit.
_ Tu es drôlement fière de lui …
_ C’est ma seule famille dorénavant et j’ai toujours pu compter sur lui en toutes circonstances. C’est
pas facile pour un ado de dix-neuf ans de se retrouver avec une gosse de neuf piges à charge.
_ J’avoue. Il a fait du bon boulot. Mais je ne lui plairai pas à mon avis.
_ Aucun garçon ne lui plaît ! répondit Rukia en riant franchement.
_ T’as un joli rire.
Elle rougit.
_ Ah euh merci.
Elle n’était pas vraiment habituée aux compliments. Au lycée, elle entendait plutôt qu’elle était laide.
Elle ne s’était jamais vraiment trouvée particulièrement jolie, mais elle commençait à penser qu’elle
était vraiment affreuse.
_ On va au ciné ? demanda-t-il.
_ Y a un film intéressant ?
_ Ca dépend ce que tu entends par intéressant !
_ Pas un truc à l’eau de rose, ni un film d’horreur …
_ Y a justement un film d’action sympa si ça te tente …
_ Allons-y !
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Elle sortit son portefeuille pour régler sa consommation mais il posa sa main sur la sienne :
_ Qu’est ce que tu fais ?
_ Ben je vais pas partir sans payer ! Enfin euh c’est pas ton style j’espère ? demanda-t-elle se
rappelant qu’il lui avait dit qu’elle pouvait le considérer comme un délinquant.
Il éclata de rire.
_ Non ! Je suis un bagarreur, j’admets, mais en aucun cas un voleur ! C’est juste que c’est un rendezvous, t’as oublié ?
Elle n’en avait pas eu des masses alors c’est pas comme si elle savait comment ça se passait …
_ Euh …
_ J’suis quand même pas le premier mec qui t’invite !
_ Non pas tout à fait mais …
_ Laisse tomber, dit il en sentant son malaise. Si tu veux tout savoir, c’est moi qui t’ai proposé ce
rendez-vous. Je t’invite, je t’offre, c’est tout ajouta-t-il avec un clin d’œil.
Il alla régler et revint vers elle.
_ Merci.
_ J’ai pas dit que c’était gratuit … En échange, tu me laisses te tenir la main en public ?
Elle sourit et fit semblant de réfléchir avant de lui tendre la main.
_ Allez ! On y va ! lança-t-il en saisissant sa main. On va être en retard pour la séance, ajouta-t-il en
commençant à courir.
Il sentit les doigts fins s’accrocher aux siens à mesure qu’il accélérait.
Ils arrivèrent au cinéma essoufflés.
_ Tu cours vite ! Tu tiens bien la distance ! Vu ta taille on dirait pas ! la taquina-t-il.
_ Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences !
_ Attends moi là, je vais chercher les places.
Il s’éloigna la laissant dans le hall. Elle observait le cinéma qu’elle ne connaissait pas. Les murs étaient
bleu nuit et le plafond parsemé de petites ampoules, imitant un ciel étoilé. Grimmjaw revint
quelques instants plus tard et la reprit par la main pour l’entraîner à sa suite dans la salle.
Inoue avait insisté pour qu’il l’accompagne voir une comédie romantique à vomir. Il avait failli
s’endormir plus d’une fois et n’était pas mécontent de sortir enfin de la salle. Alors qu’Orihime
l’assommait de son babillage lui relatant les meilleurs passages du film, selon elle, il vit une
silhouette qu’il connaissait bien : Grimmjaw Jaggerjack. Qu’est ce que ce délinquant notoire faisait
ici ? Puis une autre personne attira son attention : Rukia. Elle était jolie dans sa robe bleue pastel à
bretelles, elle tenait son chapeau et son sac d’une main et … Grimmjaw de l’autre. Il ne put réprimer
une moue boudeuse.
Grimmjaw se sentit observé et tourna la tête pour apercevoir Ichigo. A sa tête, il devinait que l’autre
n’était pas très content de le voir en compagnie de Rukia. Il lui sourit avec un air de défi. Au même
moment Rukia, qui n’avait pas aperçu le rouquin, lança :
_ Dis donc, ils ont mis la clim à fond ici !
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_ Tu as froid ? demanda Grimmjaw en reportant son attention sur elle.
_ Un peu.
Il lâcha sa main pour retirer sa veste et la lui poser sur les épaules.
_ Et toi ?
_ J’te l’ai dit. J’ai jamais vraiment chaud ou froid, je peux m’en passer.
Ichigo grimaça de plus belle et Grimmjaw lui lança un dernier regard satisfait avant de reprendre
Rukia par la main et d’entrer dans la salle.
_ Kurosaki-kun ? Tu m’écoutes ? demanda Inoue le tirant de ses rêveries.
_ Mouais.
_ Je te disais donc que Kyo était d’un romantisme fou, tu as vu quand …
Ichigo ne l’écoutait déjà plus. Il aperçut Ikkaku et Yumichika qui entraient à leur tour dans la même
salle que Grimmjaw et Rukia. Ils lui firent un rapide signe de tête avant de disparaître.
Il était rassuré. Rukia ne risquait rien.
_ Alors ? demanda Grimmjaw quand ils sortirent de la salle deux heures plus tard.
_ G-E-N-I-A-L ! J’ai adoré ! Vraiment super !
_ T’es pas une fille ordinaire toi quand même !
_ Ah bon ?
_ Non ! répondit-il en riant. En général, elles préfèrent les films à l’eau de rose, pas les films de
combat … Mais c’est un compliment venant de moi, lui assura-t-il.
_ Tant mieux alors !
_ Allez, j’te raccompagne, sinon ton frère va encore se faire un sang d’encre.
Ils marchèrent main dans la main jusque chez Rukia. Byakuya était dehors sur le pas de la porte avec
Shuuhei, Kaien et Yoruichi. Ils buvaient de la bière et parlaient de tout et de rien. Quand Grimmjaw
et Rukia apparurent devant la grille, Byakuya se leva et se dirigea vers eux. Il tiqua quand il vit que le
garçon qui accompagnait sa sœur lui tenait aussi la main mais ne fit aucune remarque. Kaien et les
autres retenaient leur souffle.
Nullement impressionné, Grimmjaw, qui dépassait Byakuya, lui tendit la main :
_ Bonjour, je suis Grimmjaw Jaggerjack.
_ Kuchiki Byakuya, répondit simplement celui-ci en serrant la main tendue.
_ J’espère que j’ai pas trop accaparé Rukia.
_ Ca dépend depuis combien de temps vous êtes ensemble.
Rukia déglutit. Grimmjaw sourit.
_ Le début de l’après-midi, je suis passé la chercher.
_ Je vois que tu la raccompagnes aussi. C’est bien, je n’aime pas trop qu’elle se ballade seule à cette
heure là.
_ Moi non plus.
Byakuya sourit imperceptiblement. Il prenait soin d’elle, c’était déjà ça. Même si il avait une drôle de
couleur de cheveux. Même si il avait un nom totalement imprononçable. Décidément, sa sœur avait
de drôles de goûts concernant les hommes.
_ Tu veux entrer boire un truc avant de partir ? demanda Yoruichi comme si elle était chez elle.
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_ Non merci, je dois rentrer moi aussi, répondit Grimmjaw avant de se pencher vers Rukia et de lui
embrasser furtivement la joue. Envoie-moi un mail ce soir que je puisse te joindre.
Byakuya était rouge de colère, Kaien et Shuuhei avaient bondi pour le retenir de frapper Grimmjaw
qui osait embrasser sa sœur devant lui. Rukia rougit de gêne et de plaisir et acquiesça d’un signe de
tête. Grimmjaw lui sourit et partit en allumant une cigarette.
_ Tu t’es bien amusée Rukia-chan ? demanda Yoruichi en la prenant par les épaules et en l’entraînant
à l’intérieur pendant que Kaien et Shuuhei s’occupaient de Byakuya.
_ Oui !
_ Alors raconte moi tout !
Grimmjaw avait tourné au coin de la rue quand il jeta son mégot et s’arrêta.
_ Pas la peine de me suivre comme ça. Je vois que le môme a envoyé les meilleurs, mais j’dois
vraiment vous rappeler qui j’suis ?
Ikkaku et Yumichika se montrèrent et se plantèrent derrière lui. Grimmjaw se retourna.
_ Bon, on fait quoi. On s’bat ou on discute ? Perso, j’vous avouerai qu’j’ai passé une bonne journée et
qu’j’ai pas vraiment envie de la terminer avec votre sang qui tâche mes fringues, mais si j’ai pas
l’choix.
_ Pour le moment, répondit Ikkaku, on a aucune raison de te mettre une branlée, mais si ça peut
t’faire plaisir, j’suis toujours partant !
_ Me fais pas trop rire surtout toi. Laissez-moi deviner, la demande vient de Kurosaki non ?
Ikkaku et Yumichika se turent. Contre toute attente, c’est Renji qui répondit, sorti de nulle part.
_ A ton avis ?
_ Abarai. Toi par contre, j’t’avais pas remarqué. Il a peur de quoi le rouquin ?
_ Faut vraiment que tu demandes ?
_ J’lui ferai pas de mal. J’suis pas comme lui.
Renji tiqua. Rukia lui avait donc parlé.
_ Mais tu pourras lui dire, que si il a un truc à me dire, qu’il vienne me voir directement. D’un autre
côté, vu la façon dont il l’a traitée, je pense qu’il a pas vraiment son mot à dire. Mais si je dois en
débattre avec quelqu’un ça sera lui. Fais lui savoir.
_ Me faire savoir quoi ? demanda Ichigo en arrivant les mains dans les poches.
_ Manquait plus qu’toi !
_ Qu’est ce que tu fais là Ichigo ? demanda Renji surpris.
_ J’ai pu me libérer. Quand j’t’ai vu avec Rukia j’me suis dit que j’allais quand même venir vérifier par
moi-même qu’elle était bien rentrée.
_ Tu te préoccupes de son sort maintenant ? lança Grimmjaw moqueur.
_ Qu’est ce que tu veux dire ?
_ Je veux dire que je suis au courant de tout. Elle m’a raconté toute l’histoire. D’ailleurs, j’ai bien
envie de te faire payer ce que tu lui as fait, ajouta-t-il en faisant craquer ses phalanges.
_ Tu cherches juste un prétexte pour te défouler, répondit froidement Ichigo.
_ Détrompe toi. J’avoue, d’habitude, je saute sur n’importe quelle occasion. Là j’ai vraiment envie de
te défoncer la gueule. Elle a pleuré à cause de toi et j’ai pas trop aimé.
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Ichigo leva un sourcil perplexe. Cette grosse brute de Grimmjaw tenait vraiment à Rukia ? C’était
possible ça ? Bien évidemment que c’était possible, comment ne pas s’attacher à cette petite boule
de nerfs qui … Oh là doucement, on ne parle pas d’un animal de compagnie non plus … Animal de
compagnie …
_ … de compagnie … ? dit Ichigo tout haut.
_ Gné ? fut la réaction des quatre autres.
Ichigo les regarda surpris.
_ J’ai pensé tout haut ?
Renji leva les yeux au ciel.
_ Ouais.
_ Ah. Non j’me demandais juste si tu tenais vraiment à elle ou si tu t’étais trouvé un nouvel animal de
compagnie à pro…
Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Grimmjaw avait bondit sur lui, l’empoignant au col, le
plaquant au mur.
_ Fais gaffe à c’que tu dis Kurosaki, lui dit il menaçant.
_ Y a de quoi s’poser des questions avec toi, répondit Ichigo sur le même ton. Et j’peux t’assurer que
si tu lui fais le moindre mal, j’te le pardonnerai pas !
_ C’est l’hôpital qui s’fout d’la charité là non ? répondit Grimmjaw avec un sourire mauvais.
_ J’avais des raisons de le faire, répliqua Ichigo. Que ça te plaise ou non, tu sais pas tout !
Il se dégagea de l’étreinte de son ennemi.
_ T’es sérieux là ? demanda Grimmjaw. Tu crois vraiment que t’as ton mot à dire ?
Il ricana.
_ Je serai toi, je resterai à ma place. Et t’as pas une fiancée de toute façon ? Laisse Rukia faire ce
qu’elle veut de sa vie, je réussirai à t’effacer très rapidement de sa mémoire, tu ne seras rapidement
qu’un vague mauvais souvenir pour elle, je …
Grimmjaw continuait à lister ce que bientôt Ichigo serait pour Rukia ne réalisant pas qu’il avait
touché une corde extrêmement sensible. Ichigo explosa soudainement et se rua sur Grimmjaw, dans
une colère noire, laissant échapper tout son mal être et sa frustration.
Grimmjaw trop occupé à parler et à tirer sur sa cigarette se fit surprendre. Le premier coup que lui
porta Ichigo au niveau de l’estomac le fit se plier en deux et lâcher son mégot. Le second l’atteignit
en plein visage, lui ouvrant la lèvre, le troisième lui entailla l’arcade sourcilière gauche. Il se reprit à
ce moment là et recula en position de défense :
_ Ha ha ! On dirait que j’ai touché juste !
_ Ta gueule ! cria Ichigo avant de tenter de le frapper à nouveau.
Grimmjaw recula de nouveau, évita un coup de poing pour envoyer son pied valser dans l’abdomen
d’Ichigo. Celui-ci allait repasser à l’attaque quand Renji et Ikkaku se précipitèrent sur lui pour le
stopper. Il n’était pas en état de se battre, il allait se faire massacrer.
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Les voisins, alertés par le bruit et sachant que Byakuya était policier avaient fait appel à lui. Quand il
arriva suivi de Kaien, Shuuhei et Yoruichi, la situation portait à confusion. Grimmjaw était dos au mur
avec le visage en sang et face à lui se trouvaient Renji, Ichigo et Ikkaku. Yumichika était un peu en
retrait.
_ Bravo, dit Shuuhei.
_ Trois contre un, c’est joli, reprit Yoruichi.
Ils se tournèrent vers eux. Ichigo et Byakuya se fixèrent un moment. Ce dernier allait parler quand
Rukia arriva et entra dans une colère noire :
_ Mais bordel qu’est ce qu’il se passe ici ?
Elle se tourna vers Grimmjaw.
_ Oh mon Dieu ! Tu vas bien ?
_ Ouais, t’inquiètes pas, il cogne comme une fillette.
_ Ichigo ! C’est toi qui as fait ça ?
_ Tu ne devrais pas traîner avec lui ! répondit Ichigo toujours en colère.
_ Ah ouais ? et pourquoi ? Tu crois vraiment que t’as quelque chose à dire là-dessus ?
_ Je sais ce qu’il est !
_ Ca tombe bien, moi aussi !
_ Non tu te trompes ! Tu ne peux pas prétendre savoir qui il est alors que vous vous connaissez
depuis …
_ Je ne peux pas quoi ? le coupa-t-elle folle de rage. Je te connais depuis qu’on est mômes, je croyais
savoir qui tu étais mais je me suis grandement trompée ! Alors viens pas me raconter des salades
d’accord ! Ca n’a rien à voir avec le temps depuis lequel on s’connaît ! Il est peut être pas le meilleur
parti qui soit selon vos critères de riches, mais lui au moins, il est honnête et il m’a pas rejetée parce
que je ne fais pas partie de sa catégorie sociale comme toi tu l’as fait ! Tu as déjà oublié Ichigo ? Tu
voulais oublier ton passé et j’en fais partie alors il faut que je sorte de ta vie ? Ben je l’ai fait, alors
maintenant, mêles toi de tes propres affaires et sors de la mienne !
Ignorant totalement les autres, Rukia se dirigea vers Grimmjaw :
_ Tu vas bien ?
_ Ne t’inquiètes pas, lui dit il en souriant.
_ Viens à la maison, je vais te soigner tout ça.
_ Non je vais …
_ Tu ne peux décemment par renter comme ça ! Tu vas faire peur à tous mes voisins.
_ Ok, ok, je m’incline !
Elle l’entraîna à sa suite.
_ Yoruichi, vas avec elle, ordonna Byakuya d’une voix froide.
Yoruichi ne répondit rien mais fit un signe de tête à Kaien et Shuuhei. Byakuya était en colère, ça se
sentait. Ils allaient devoir le surveiller. Elle emboîta le pas à Rukia.
Ichigo et Byakuya se fixaient, puis le rouquin baissa les yeux. Il était en tort, il le savait et Byakuya
n’était pas vraiment du genre à pardonner facilement, encore plus quand il s’agissait de sa sœur.
_ Je m’étonnais, dit Byakuya d’un ton un peu trop calme, que Rukia ne t’ait jamais mentionné, alors
que je savais parfaitement que vous étiez dans la même classe depuis le début de l’année. Je
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comprends pourquoi. Et je comprends le fait qu’elle n’ait rien dit. Elle devait certainement penser à
ta survie.
Ichigo déglutit difficilement.
_ Est-ce-que tu lui as réellement dit tout ça ?
_ Si tu veux tout savoir, répondit Ichigo le plus calmement possible, j’ai dit encore pire que ça.
Kaien fut frappé par le regard empli de culpabilité qu’avait Ichigo à ce moment là. Byakuya ne vit rien.
_ Ne t’approche plus jamais d’elle. Je ne tolèrerai ta présence à ses côtés qu’au lycée. En dehors, tu
ne t’approches pas à moins de cent mètres. Et je suis sérieux.
_ Byakuya, écoute tu ne dois pas la laisser faire, je te jure que je ne veux que son bien ! J’ai pas oublié
la promesse que …
Byakuya ne l’écouta pas. Il se jeta sur lui si rapidement que personne n’eut le temps de réagir. Il
attrapa Ichigo par le col et le plaqua violemment contre le mur.
_ Tu n’as rien à dire. Tu n’as pas oublié ta promesse dis-tu … Tu as prouvé le contraire. Je ne veux pas
savoir ce que tu penses, je ne veux pas savoir ce que tu as à dire. Tu ne t’approches plus d’elle. Un
point c’est tout. Si tu lui fais du mal, je te tuerai Ichigo Kurosaki. J’espère que tu m’as bien compris. Je
te tuerai.
Ichigo agrandit les yeux de surprise. Byakuya était on ne peut plus sérieux. Shuuhei et Kaien lui firent
lâcher prise. Shuuhei et Byakuya s’éloignèrent en premier. Kaien se retourna et fixa Ichigo un
moment. Il n’ajouta rien puis s’en alla à son tour.
Rentré chez lui, Byakuya se rendit sans un mot à la salle de bain. Grimmjaw était assis sur la baignoire,
Rukia terminait de lui appliquer un pansement sur l’arcade.
_ Rukia, sors, dit il. J’ai à lui parler.
_ Onii-chan …
_ Laisses, dit Grimmjaw.
_ Ok …
Rukia sortit rejoindre Yoruichi qui l’attendait à la porte et qui l’emmena au salon où étaient Kaien et
Shuuhei.
_ Tu m’as l’air d’être une sacrée tête brûlée, dit Byakuya en rangeant la trousse de premiers secours
dans la pharmacie au dessus du lavabo.
_ Tu parles en connaissance de cause non ? répliqua Grimmjaw.
_ Pardon ?
_ Je te connais Kuchiki Byakuya. C’est assez amusant de voir que tu fais partie de la police
maintenant alors que tu faisais partie au collège du pire gang qui existait à l’époque.
_ C’est très loin tout ça. On parle du présent.
_ Je peux encore bien tourner, t’en es la preuve vivante non ?
_ On ne parle pas de moi.
_ Tu t’inquiètes pour ta sœur. J’peux comprendre. Personne n’aimerait voir sa sœur ou sa fille traîner
avec moi.
_ Exactement. Néanmoins, j’ai l’étrange impression que tu n’es peut-être pas si mauvais. En tout cas,
en ce qui la concerne.
_ Ton flair de flic te trompe pas, Rukia avait raison. J’veux pas qu’il lui arrive du mal.
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_ Je te préviens. Je te tolèrerai tant qu’elle t’appréciera. Toutefois, ça m’embêterait beaucoup si elle
se retrouvait dans une situation inconfortable par ta faute.
_ Moi aussi.
Byakuya lui sourit légèrement.
_ Quels sont tes liens avec Kurosaki Ichigo ?
_ Pas très bons comme t’as pu le constater.
_ Je n’aurai qu’une demande. Prends soin d’elle parce que je ne peux malheureusement pas tout
savoir. Fais attention. Je vous surveille quand même.
_ T’inquiètes pas. J’l’aime bien. Vraiment.
Ils restèrent silencieux un moment, puis Byakuya sortit de la salle de bain. Rukia se leva quand il
revint au salon et raccompagna Grimmjaw au portail.
_ Qu’est ce qu’il s’est passé ?
_ Rien de grave, on a jamais été trop copains avec Kurosaki. T’en fais pas.
_ Tu crois que c’est prudent de rentrer seul ?
Il sourit, posa ses bras sur ses épaules et pencha vers elle :
_ T’es mignonne quand tu t’inquiètes. Mais je ne risque rien. A bientôt. Fais de beaux rêves, ajouta-til en l’embrassant furtivement sur les lèvres avant de s’en aller.
Rukia Kuchiki. Bientôt dix-sept ans. Obtint son premier baiser ce soir d’été. Elle resta plantée là
comme une potiche pendant quelques secondes, rouge comme une tomate, avant de se décider à
rentrer.
Après le départ de Byakuya, Ichigo, Renji, Ikkaku et Yumichika étaient restés un moment sans bouger.
Renji fit un signe de tête à Ikkaku et Yumichika signifiant qu’il voulait rester seul avec Ichigo.
_ Bon ben nous on va pas s’éterniser, dit Ikkaku.
_ A plus les mecs, dit Yumichika en lui emboîtant le pas.
_ Ouais, merci, répondit Renji.
Il les regarda s’éloigner puis s’approcha d’Ichigo, lui posant une main sur l’épaule.
_ On ferait mieux de bouger d’ici mec.
Ichigo ne répondit pas mais se mit en marche. Au bout d’un moment, il prit la parole.
_ Il a raison Renji. Enfin ils ont raison.
_ Qui ?
_ Rukia, Byakuya et même Grimmjaw.
_ C'est-à-dire ?
_ Je n’ai pas mon mot à dire. Grimmjaw a l’air de vraiment tenir à elle. Et il est fort. Il saura la
protéger mieux que moi.
_ Tu plaisantes ? T’es prêt à te faire détester pour la protéger justement. Et Grimmjaw, j’ai quand
même pas entièrement confiance.
_ Moi non plus. Pourtant son regard … J’ai l’impression qu’il était sérieux.
_ On va quand même les surveiller au cas où.
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_ Il a repéré Ikkaku et Yumichika.
_ Mais pas moi.
_ T’as autre chose à foutre Renji.
_ Pas vraiment. Fais-moi confiance.
_ Tu sais que tu as toute ma confiance.
Orihime était en train de tester un énième vernis à ongles :
_ Bon sang Kilari ! Il est affreux ! Retires moi ça immédiatement ! Je vais demander à ce qu’on te
renvoie ! Tu n’es vraiment d’aucune utilité !
La jeune domestique était au bord des larmes pendant qu’elle retirait le vernis à ongles de sa jeune
maîtresse capricieuse. Elle ne dut son salut qu’à l’entrée du majordome de la famille.
_ Mademoiselle Arisawa pour vous.
_ Faites entrer. Kilari, sors, je m’en occuperai moi-même puisque tu n’es qu’une pauvre incapable.
La jeune domestique s’inclina et se dépêcha de sortir.
Tatsuki fit son entrée.
_ Alors ? demanda Orihime en attrapant coton et dissolvant.
_ On avait raison de pas le croire. Il s’est battu avec Grimmjaw Jaggerjack.
_ Jusque là, rien de bien étonnant !
_ La cause de leur bagarre était Kuchiki.
Orihime serra la bouteille de dissolvant dans sa main avant de la jeter violemment contre le mur.
_ Il va falloir qu’on s’occupe de son cas à celle-là !
_ Je connais la personne parfaite pour ça, dit Tatsuki.
_ Tu penses à Ulquiorra ?
_ Oui.
_ Pas bête. Il déteste Ichigo et a des comptes à régler avec Grimmjaw. Contacte-le. Il a carte blanche
pour faire ce qu’il veut de cette petite garce.
Tatsuki sourit et ouvrit son téléphone.
La journée avait été mouvementée et heureusement que les collègues de Byakuya étaient tous venus
manger avec eux. Au moment d’aller se coucher, Rukia envoya un mail à Grimmjaw :
« Tu es bien rentré ? »
« Ah quand même ! Je me demandais quand tu allais m’envoyer un petit message ! Oui je suis bien
rentré. Et toi ta soirée ? Pas trop dur avec ton frère ? »
« Non ses collègues sont venus dîner, ça a détendu l’atmosphère ^^ »
« Tu as quelque chose de prévu demain ? : ) »
« Non, Byakuya part tôt au travail. Tu as quelque chose à proposer ? ;) »
« Tu prends goût à ma présence ? »
« Pas vraiment, mais j’ai rien à faire de mes journées :p »
« Vilaine ! Je viendrai te chercher demain après-midi et on avisera ! »
« Ok ! Bonne nuit »
« Bonne nuit Hime »
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Rukia rougit de bonheur et s’endormit le cœur paisible pour la première fois depuis son arrivée à
Tokyo.
Au final, ils se virent tous les jours de la semaine, apprenant à mieux se connaître, Grimmjaw faisant
découvrir la ville à Rukia.
La nuit était déjà tombée quand Grimmjaw raccompagna Rukia chez elle. Il l’embrassa tendrement
avant de partir :
_ A demain, lui dit-il en souriant.
_ A demain !
Il attendit qu’elle ait refermé la porte pour partir.
Quand elle entra chez elle, il n’y avait personne. Dans la cuisine, un mot laissé par son frère :
« Inter d’urgence, rentrerai pas avant demain matin, gratin au frigo,
Je t’aime à demain.
PS : n’en profites pas pour laisser ton petit ami dormir ici, il se pourrait que je rentre pendant la
nuit ! »
Elle sourit, sortit le plat laissé par son frère, du frigo et alluma le four. Elle se dirigea ensuite au salon
où elle alluma la télévision pour avoir un fond sonore puis retourna à la cuisine pour préparer son
plateau repas. Elle ouvrit le placard qui se trouvait à côté du four pour sortir une assiette. Quand elle
le referma, elle poussa un cri de surprise et lâcha l’assiette qui se brisa sur le sol. Un homme se
trouvait juste à côté d’elle. Il était brun, pas très grand, des yeux verts et son visage n’exprimait
absolument rien.
Par réflexe, elle recula :
_ Qui êtes-vous ? Qu’est ce que vous faîtes chez moi ? Comment êtes-vous entré ?
_ Je suis un pro du crochetage de serrure. On m’a demandé de me débarrasser de toi. Je croyais avoir
une proie plus amusante. Tu es tellement petite et menue que j’ai l’impression que je pourrai te
briser en posant simplement la main sur toi, répondit froidement l’homme.
Il avança vers elle et tenta de la saisir au col. Elle le repoussa de toutes ses forces et lui envoya un
coup de pied qu’il intercepta en levant la jambe. Elle frappa son tibia de toutes ses forces et tenta de
s’échapper.
_ Finalement, tu seras plus difficile à avoir que prévu. Tant mieux, commenta-t-il alors qu’il était seul
dans la cuisine avant de s’élancer après elle.
Elle traversa le salon en direction de la porte d’entrée, mais l’inconnu fit un bond immense, aux
limites des capacités humaines, et arriva à la porte juste avant elle. Avec une rapidité
impressionnante, il la saisit par le poignet. Elle attrapa le vase qui se trouvait sur la commode de
l’entrée et le brisa sur lui. Il leva simplement l’autre bras et ne cilla même pas quand le verre entama
sa peau.
En quoi il était fait celui-là ? se demanda brièvement Rukia avant de tenter d’extirper son bras de la
poigne de fer de son agresseur. C’était peine perdue. Son visage n’exprimant toujours absolument
rien, il lui retourna le bras, la forçant à lui tourner le dos et plaça son autre main sous sa gorge,
agrippant son cou avec une telle force qu’il la fit suffoquer. Son sang dégoulinait sur son débardeur
blanc.
_ Tu vas me suivre bien gentiment. On m’a donné carte blanche. J’ai envie de m’amuser.
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Rukia essaya vainement de protester mais elle manquait d’air et ne tarda pas à perdre connaissance.
Il la chargea sur son épaule et la mit dans sa voiture avant de démarrer.
Byakuya rentra sur les coups de trois heures du matin. Il tiqua quand il vit la porte entrouverte.
Sortant son arme de service, il pénétra dans la maison à pas comptés et poussa la porte d’entrée. Le
salon et la cuisine étaient allumés, il y avait du verre brisé dans l’entrée et du sang. Son cœur
manqua un battement. Il atteignit la chambre de Rukia et poussa la porte. Le lit était fait, rien n’avait
bougé. La sienne était aussi intacte. Le bureau pareil. Personne dans le salon. Les débris d’une
assiette sur le sol de la cuisine.
_ Rukia ? appela t il tout en sachant que c’était inutile. Rukia tu es là ? continua-t-il tout en sortant
son téléphone portable.
Il composa frénétiquement le numéro de sa sœur et poussa un juron quand il entendit la sonnerie de
celui-ci retentir dans le salon. Il raccrocha et composa le numéro de Shuuhei.
_ Bya-chan … je venais de m’endormir.
_ Désolé mais Rukia a disparu !
_ Quoi ? demanda Hisagi en se réveillant totalement.
_ Il y a des traces de lutte dans la maison, reprit Byakuya d’une voix blanche. Je vais chez Jaggerjack
et Kurosaki.
_ Non attends moi ! J’arrive tout de suite ! Ne bouge pas de chez toi surtout !
_ Mais …
_ Byakuya tu n’es pas en état ! Attends moi j’te dis, j’arrive dans dix minutes !
Shuuhei raccrocha et appela Kaien tout en s’habillant.
_ Bordel Hisagi on vient de se taper une journée de trente-sept heures !
_ Je sais, mais y a un problème chez Byakuya, apparemment Rukia a disparu. Je fonce chez lui.
_ Ok, j’appelle les autres et on arrive.
Shuuhei enfreignit au moins les trois quarts des règles du code de la route et arriva en moins de dix
minutes chez son collègue. Byakuya était assis sur le pas de la porte, son révolver toujours à la main,
une cigarette dans l’autre. Sans un mot, Shuuhei posa une main sur son épaule puis entra pour
constater les dégâts lui-même. Quand il ressortit, Kaien, Kuukaku, Yoruichi et Kisuke étaient là.
Ils s’organisèrent rapidement. Kuukaku retournait au poste avec les échantillons qu’elle avait
prélevés, Yoruichi et Kisuke commençaient à quadriller la ville. Byakuya, Kaien et Shuuhei se
rendaient chez Ichigo et Grimmjaw.
Ils commencèrent par ce dernier. Il vivait dans un appartement à proximité. Ils sonnèrent et celui-ci
ouvrit la porte du bâtiment sans même demander qui était là. Il les attendait adossé au cadre de la
porte d’entrée, torse nu, portant seulement un bas de jogging. Vraisemblablement, il venait de se
réveiller. Il parut étonné quand il les vit débarquer tous les trois. Sans un mot il les invita à entrer
dans son appartement. Kaien prit la parole une fois qu’il eut refermé la porte et se fut installé face à
eux.
_ Grimmjaw, dis nous quand tu as vu Rukia-chan pour la dernière fois s’il te plaît.
_ Rukia … ? Quand je l’ai ramenée chez elle ce soir aux alentours de vingt-deux heures trente.
_ Elle ne t’a pas contacté depuis ?
_ Non … mais je ne comprends pas, je l’ai laissée chez vous, dit il en se tournant vers Byakuya, elle a
refermé la porte à clés et je suis parti. Qu’est ce qu’il y a ? Il lui est arrivé quelque chose ? demanda-til réellement inquiet.
_ Elle a disparu, répondit simplement Byakuya.
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_ Kurosaki … grogna Grimmjaw avant de se lever.
_ Qu’est ce que tu fais ? demanda Shuuhei.
_ Je vais aller trouver cette enflure.
_ Non, dit Kaien, on va y aller après. Toi il serait préférable que tu restes chez toi.
_ Mais …
_ C’est ce que tu as de mieux à faire si tu veux nous aider, reprit Shuuhei. Si tu as des informations,
appelle nous, dit-il en lui donnant sa carte. On s’occupe de tout. On te tient au courant.
Ils se levèrent. Kaien observa Grimmjaw qui semblait perdu avant de refermer la porte.
_ Messieurs ? Je peux vous aider ? demanda un homme d’un certain âge quand ils arrivèrent à la
porte de la propriété des Kurosaki.
_ Laisse Toma, je les connais, dit Izuru en descendant les escaliers.
Toma s’écarta, Kira prit sa place à la porte.
_ Byakuya … Je ne m’attendais pas à te voir ici, depuis quand es-tu à Tokyo ?
_ Ton gamin t’en as pas parlé ? demanda Byakuya sur la défensive. On est arrivés en février, il est
dans la même classe que Rukia.
A la réaction étonnée de Kira, ils surent qu’il n’était réellement pas au courant.
_ Non, monsieur ne m’en a jamais parlé, dit il en fronçant les sourcils.
_ Peu importe, il est où ? demanda Byakuya.
_ Ichigo-sama dort.
_ Réveille-le, on doit lui parler.
_ Mais …
_ On est de la police Izuru, c’est très important.
Kira ne se fit pas prier. Il les fit entrer dans un petit salon et alla chercher Ichigo. Celui-ci descendit
torse-nu, un bas de jogging en guise de pyjama.
« Décidément, pensa Byakuya en haussant un sourcil, ils sont bien plus semblables qu’ils ne le
pensent »
_ Qu’est ce qu’il se passe ? demanda Ichigo fronçant les sourcils en voyant qui se trouvait devant lui.
_ Quand as-tu vu Rukia pour la dernière fois ? demanda Shuuhei.
_ Ruki … y a un problème ? demanda-t-il inquiet.
_ Réponds à la question s’il te plaît.
_ L’autre jour, chez vous y a un peu plus d’une semaine, avec Grimmjaw et les autres pourquoi ? Il lui
est arrivé quelque chose ?
_ Rukia a disparu, répondit Kaien d’un ton calme.
_ Disparu ? Mais on ne disparaît pas comme ça !
_ Tu n’as entendu parler de rien ? reprit Kaien.
Ichigo fondit sur Byakuya et le saisit au col.
_ Bordel ! J’t’avais dit de pas la laisser traîner avec ce connard de Grimmjaw !
Byakuya se dégagea brutalement de l’étreinte d’Ichigo.
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_ Il n’est pas non plus au courant, dit Shuuhei en se plaçant entre Ichigo et Byakuya avant que ce
dernier ne se jette sur lui. Nous sommes allés le voir en premier. Tu ne sais vraiment rien ?
_ Bien sûr que non ! Sinon je l’aurai dit !
La porte s’ouvrit sur une adolescente d’une douzaine d’années aux cheveux châtains.
_ Ichi-nii … y a un problème ? demanda la petite ensommeillée.
_ Yuzu ! Qu’est ce que tu fais là ? demanda Ichigo en se retournant vers sa petite sœur. Retourne te
coucher, je discute simplement avec des amis.
Yuzu dévisagea les étrangers et s’arrêta plus longuement sur Byakuya.
_ Bya-kun !! s’écria-t-elle en s’élançant vers lui. Ca fait longtemps !
_ Tu as bien grandi, dit Byakuya en se radoucissant. Je suis étonné que tu te souviennes de moi ! Ca
fait si longtemps !
_ C’est aussi parce que je vois la photo de toi et de Rukia-chan tout le temps dans la chambre d’Ichinii ! Elle est là ? J’aimerai la revoir !
Byakuya leva un regard interrogateur vers Ichigo. Celui-ci détourna les yeux gêné et rappela sa sœur.
_ Yuzu, il faut que tu ailles te coucher, je t’expliquerai tout plus tard, mais là, nous sommes au beau
milieu d’une discussion très importante.
_ D’accord ! A bientôt Bya-kun ! Et amène Rukia la prochaine fois avec toi ! Karin sera très contente
de vous revoir aussi !
_ Entendu, répondit simplement Byakuya.
Quand Ichigo raccompagna Byakuya, Shuuhei et Kaien à la porte, ce dernier se retourna et lui dit :
_ Je le vois dans tes yeux. Ne fais rien de stupide et appelle-moi si tu apprends quelque chose.
Surpris Ichigo ne réagit pas tout de suite puis se saisit de la carte de visite de Kaien et lui sourit avant
de refermer la porte.
Il soupira, fixa la carte un instant avant de la mettre dans sa poche.
_ Ichigo, tu n’aurais pas des choses à me dire ? demanda Isshin qui était derrière lui, adossé au cadre
de la porte du salon.
_ Papa ? Tu dors pas ?
_ Difficile avec tous tes beuglements. Je peux savoir ce que Byakuya faisait ici ? Et plus important …
Tu n’as pas l’air étonné. Depuis quand est il en ville ? Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ?
_ Pas maintenant papa …
_ Ichigo ! Si tu as des problèmes …
_ Pour l’instant, c’est une amie qui a des problèmes et je dois lui venir en aide. Je te promets de tout
t’expliquer après, mais s’il te plaît, je dois agir rapidement.
Isshin hésita puis se résigna.
_ Si tu as vraiment des problèmes Ichigo, il faut que tu m’en parles. N’oublie pas que nous sommes
une famille.
_ Merci papa, dit Ichigo en souriant avant de remonter dans sa chambre.
Il claqua la porte, chercha un t-shirt et appela Renji :
41
_ Mouais ? répondit son meilleur ami d’une voix pâteuse.
_ Appelle Toshiro. Rukia a disparu, la police est à sa recherche. Grimmjaw aussi je pense. On va filer
un coup de main.
_ Disparu ? Tu as plus d’infos ?
_ Non apparemment, elle a été enlevée chez elle ce soir vers vingt-trois heures.
_ Très bien. On se retrouve au squat.
Un quart d’heure plus tard, Renji, Toshiro, Ikkaku et Yumichika attendaient Ichigo qui ne tarda pas à
arriver. Il leur exposa brièvement la situation et ensuite ils se séparèrent pour chercher à travers la
ville.
De son côté Grimmjaw avait entrepris les recherches aussi mais seul. Il sillonnait la ville et tous les
bas quartiers à la recherche de Rukia. Il ne s’était jamais inquiété comme ça pour qui que ce soit.
C’était nouveau. Et il n’aimait pas du tout cette sensation.
Quand elle ouvrit les yeux, Rukia vit trouble au début. Un bourdonnement incessant lui cassait les
oreilles. Elle avait mal aux bras et comprit quelques minutes plus tard que c’était parce qu’elle était
justement suspendue par les bras à cinquante centimètres du sol dans une sorte de hangar. En face
d’elle, son agresseur. Il avait négligemment bandé son bras blessé.
_ Tu te réveilles enfin, dit-il de sa voix toujours aussi monocorde. T’en as mis du temps.
_ Qu’est ce que vous me voulez ?
_ A toi personnellement, rien en fait. J’en ai après Jaggerjack et Kurosaki. Et on m’a indiqué que tu
étais un bon moyen de vengeance pour moi.
_ Qui « on » ?
_ Secret.
_ Et vous allez me faire quoi ?
_ Justement, j’y réfléchis encore. Déjà je n’ai pas encore décidé si je te tuais ou si je te laissais en vie
pour que tu sois traumatisée à jamais.
Il était complètement dingue. C’est tout ce qui vint à l’esprit de Rukia. Ce type était entièrement,
totalement, complètement allumé du cerveau.
_ Je pense déjà te laisser quelques marques indélébiles sur le corps, histoire que mes « amis » se
rappellent de moi à chaque fois qu’ils te verront.
_ En ce qui concerne Ichigo, peu de chances, nous ne nous voyons plus.
_ C’est pas ce qu’on m’a dit.
_ Bordel mais c’est qui ce « on » ?? s’énerva Rukia.
Il la considéra un instant. Une très légère expression de surprise sembla passer sur son visage avant
qu’il ne redevienne impassible.
_ Etrange.
_ Quoi ?
_ Tu n’as pas l’air d’avoir peur.
_ Je suis morte de trouille mais aussi très énervée ! Pour le moment je crois que la colère l’emporte
sur le reste !
_ Vraiment étrange.
_ Quoi encore !!!!
_ Tu es extrêmement honnête.
Elle le regarda perplexe. Il n’avait jamais vu d’humain avant elle ou quoi ?
42
_ J’ai bien envie de discuter un peu avec toi avant de commencer.
_ Franchement, j’ai pas spécialement envie de discuter avec un taré qui pense à me torturer !
_ Tu sais, ta réaction est vraiment bizarre. Habituellement, les gens feraient en sorte de ne pas
m’énerver et seraient heureux que je veuille discuter avec eux, ça retarderait leurs souffrances.
« Habituellement » ?? Il était habitué à faire ça ? Vraiment pas net ce mec. Bon ok, ça, elle avait pas
eu besoin de l’entendre parler pour s’en apercevoir.
_ De toute façon, c’est toi qui mène là que je sache, quoi que je dise ou quoi que je fasse, ça n’y
changerait rien ! Autant rester moi-même !
_ Tu as une logique surprenante ! Ca m’ennuierait presque de te faire du mal. J’aimerai bien te
garder avec moi …
_ Hé ho l’abruti ! J’suis pas un animal de compagnie ! répondit Rukia vexée.
Etrangement, il sourit pour la première fois. Cela parut le surprendre lui-même.
_ Tu es vraiment particulière … je commence à comprendre l’intérêt d’Ichigo et de Grimmjaw pour
toi … Même moi tu m’intéresses …
_ Ichigo et moi on se parle plus, faut que je te le dise en quelle langue ? Il m’a demandé de sortir de
sa vie, ce que j’ai réussi avec brio !
_ Et ça ne t’a pas paru étrange ?
_ Pourquoi ?
_ Secret … répondit-il.
_ Tu vas me torturer, tu pourrais au moins me répondre !
_ Vraiment amusante … Vraiment intéressante … Etrangement, je les comprends pour la première
fois …
_ Fais pas comme si j’étais pas là !
_ Désolé Rukia-chan.
_ Et puis … Tu t’appelles comment toi ? Tu connais mon nom mais moi je ne connais pas le tiens !
_ C’est vrai. Je manque de politesse. Ulquiorra Ciffer.
_ Et on se connaît ? Parce que je vois pas ce que je t’ai fait !
_ Toi personnellement rien mais …
_ Mais quoi ?
Il allait répondre quand il entendit un bruit.
_ Oh … Il nous a trouvés plus vite que je ne le pensais.
_ Qui ?
_ Tu verras.
Ulquiorra disparut en rien de temps du champ de vision de Rukia. Elle le chercha du regard, en vain.
Face à l’entrée du bâtiment, elle vit Grimmjaw entrer. Méfiant il regarda à droite puis à gauche et se
décida à avancer vers elle.
_ Tu vas bien ? demanda-t-il d’une voix plate.
_ Je cr …
Elle ne finit pas sa phrase. En une fraction de seconde, Ulquiorra était apparu derrière Grimmjaw.
Celui-ci l’ayant senti se retourna pour attaquer, mais Ulquiorra l’électrocuta avec un taser.
_ Enfoiré, lâcha Grimmjaw avant de s’écrouler.
43
_ Je te connais Grimmjaw, je ne suis pas fou, dit simplement Ulquiorra alors que son interlocuteur
était KO.
Impuissante, Rukia vit le brun traîner négligemment Grimmjaw derrière lui et l’attacher solidement
avant de le laisser au sol comme une vulgaire descente de lit.
_ Bien … où en étions-nous, reprit Ulquiorra face à Rukia.
Ichigo avait vu Grimmjaw se diriger vers l’ancienne usine de composants électronique désaffectée.
Apparemment, ils avaient eu la même idée. C’était le repaire d’Ulquiorra Ciffer, un désaxé
sadomasochiste qui lui avait donné du fil à retordre. Il se plaisait à une époque à enlever des lycéens
et lycéennes pour les torturer. Grimmjaw et lui s’étaient associés pour pouvoir le piéger parce
qu’Ulquiorra Ciffer était certes un malade mental, mais doté d’une grande intelligence. Il pensait par
contre qu’il était en prison et ne savait pas depuis quand il avait été relâché.
Le rouquin suivit discrètement l’homme aux cheveux bleus et caché, il assista à sa mise au tapis. Il vit
que Rukia n’avait rien. Ulquiorra ne semblait pas l’avoir remarqué. Prudemment, il s’éloigna sans
faire de bruit et appela Toshiro, Renji, Ikkaku et Yumichika pour leur dire où il se trouvait. Il hésita un
instant puis composa le numéro de Kaien.
_ Inspecteur Shiba.
_ C’est Kurosaki. Je les ai trouvés, chuchota Ichigo.
_ Ichigo ! s’exclama Kaien, attirant par la même occasion l’attention de ses collègues. Où êtes-vous ?
_ C’est Ulquiorra Ciffer, chuchota l’adolescent.
_ Qui ? Ca coupe Ichigo, je t’entends mal !
_ Ciffer, répéta Ichigo. Ulquiorra Ciffer !
_ Ciffer ?
_ Oui.
_ Où es-tu ? demanda Kaien.
_ A l’anc…
_ Merde, ça a coupé !
_ Qu’est ce qu’il t’a dit demanda Byakuya.
_ Ciffer. Shuuhei ! Fais des recherches sur un certain Ciffer !
Shuuhei s’exécuta et trouva rapidement des résultats. Byakuya qui se trouvait derrière lui blêmit
quand il vit le dossier du criminel.
_ On fonce ! lança Yoruichi en se ruant à l’extérieur suivie par ses collègues.
Ichigo sentit une violente douleur au niveau de son cou.
_ Vraiment pas bien Kurosaki, dit Ulquiorra de son ton monocorde.
_ Enfoiré … Qu’est … ce …
_ Je t’ai fait ? Je viens de t’injecter une drogue qui va te paralyser momentanément. Mais je voulais
que tu restes conscient ! Grimmjaw ne se réveille pas. Tant pis, tu seras le seul spectateur de mon
œuvre avec Rukia-chan !
Ichigo voulut répliquer, mais ses lèvres ne bougèrent pas et il s’aperçut qu’il ne pouvait pas non plus
bouger d’un millimètre un seul de ses membres.
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Ulquiorra le saisit par le col de son t-shirt et le traîna derrière lui comme un vulgaire sac de sable. Il
plaça Ichigo assit, à côté de Grimmjaw toujours inconscient et lui ligota tout de même les mains
solidement au cas où. Ichigo vit Rukia attachée au dessus du sol.
_ Ca va Rukia-chan ? Tu n’as pas trop mal aux bras ? demanda Ulquiorra.
_ A ton avis crétin !
Elle sentait que son sang n’affluait plus dans ses mains et elle avait l’impression que ses épaules
allaient se déchirer si elle faisait un seul mouvement.
_ Oui, je sais, la position n’est pas très confortable, mais c’est celle qui m’est le plus pratique.
Maintenant que nous avons un spectateur conscient, nous allons pouvoir commencer. Et il va falloir
faire vite parce que le vilain Kurosaki a essayé de contacter la police.
« Alors il pense que je n’ai pas réussi à les avoir » pensa Ichigo.
Il espérait que ça laisserait un peu plus de temps à Rukia devant elle et à la police d’arriver.
Ulquiorra avait déballé ses « instruments » devant lui sur une table et semblait réfléchir.
_ Je n’arrive pas à me décider Rukia-chan. Puisque nous avons fait connaissance et que je t’aime bien,
je te laisse choisir. Par quoi devrais-je commencer ?
Rukia déglutit avec peine.
_ Je …
_ Tu ?
_ Je ne vois pas, répondit-elle.
_ Oh ! Attends, je vais te les approcher, dit Ulquiorra en faisant rouler la table jusqu’à elle.
Ichigo lut la peur dans les yeux de Rukia lorsqu’elle vit les objets de torture sous ses yeux. Une larme
roula malgré lui le long de sa joue. Il était totalement impuissant. Grimmjaw avait la « chance » de ne
pas voir ce qu’il se passait.
Ulquiorra détourna son attention au même moment.
_ Oh ! Regarde Rukia-chan ! Non seulement Ichigo est venu te chercher, mais en plus, il pleure pour
toi ! Je t’avais bien dit qu’il ne se fichait pas de toi.
Rukia fixa Ichigo incrédule.
Ulquiorra s’approcha de lui et essuya la larme de son pouce puis observa la trace humide sur son
doigt.
_ Je me suis toujours demandé … Ce que ça faisait de pleurer … Et pourquoi on pleure ?
Il se retourna vers sa victime.
_ Tu le sais toi Rukia-chan ?
Elle le considéra un moment, surprise.
_ Et bien, on peut pleurer parce qu’on est triste. Ou en colère. On peut aussi pleurer de joie.
_ Ce sont pourtant des sentiments très différents, objecta Ulquiorra.
_ Oui, mais ils peuvent provoquer la même réaction.
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_ Mais alors, comment sait-on de quel sentiment il s’agit ?
_ Il faut prendre en compte l’expression du visage de la personne.
_ Oh … Dommage, j’ai paralysé Kurosaki. Tant pis. Je ne saurai pas … As-tu fait ton choix ?
Rukia reporta avec un air de dégoût son attention sur la table qui était devant elle. Elle ne reconnut
aucun de ces objets mis à part le scalpel et elle ne savait absolument pas à quoi pouvaient bien servir
les autres.
_ Euh …
_ Fais ton choix Rukia-chan. C’est un immense privilège que les autres n’ont pas eu.
Elle déglutit difficilement, ayant l’impression qu’elle allait vomir si elle continuait à respirer.
Puisqu’elle ne connaissait la véritable utilité que d’un seul de ces objets, elle répondit :
_ Le scalpel …
_ Excellent choix ! Vraiment, je suis épaté. Tu m’impressionnes.
Il saisit l’objet et se tourna vers Ichigo.
_ Je comprends vraiment tout à fait que vous ayez eu envie de vous occuper d’elle. Elle est vraiment
très intéressante. Oh ! Mais notre ami se réveille !
Grimmjaw avait la bouche pâteuse et la nausée. Il chercha à se redresser, mais n’y parvint pas, c’est
là qu’il réalisa que ses membres étaient entravés et qu’il ouvrit les yeux. Devant lui, Ulquiorra qui
s’était penché pour le mettre en position à assise à côté d’Ichigo. Il voulut parler mais s’aperçut qu’il
était bâillonné.
_ Allons allons, je n’allais pas te laisser la possibilité de vociférer. Ta voix m’ennuie toujours
terriblement.
Grimmjaw se tourna vers Ichigo. Celui-ci tourna les yeux vers lui mais ne put toujours pas bouger une
seule parcelle de son corps.
_ Oh, lui, il est paralysé, répondit négligemment leur ravisseur.
Grimmjaw était totalement entravé et ne pouvait pas non plus beaucoup bouger. Ils virent,
impuissants, Ulquiorra s’approcher de Rukia.
_ Regarde, finalement, nous aurons deux spectateurs … Ca rend la chose plus intéressante non ?
_ Pas spécialement, répondit Rukia. La finalité reste la même.
_ Vraiment, comme je regrette de devoir t’abîmer …
Il saisit son visage. Grimmjaw tenta de protester, mais rien d’audible ne sortit de sa bouche
bâillonnée.
Lentement, la lame glissa le long visage de Rukia. De la tempe au bas de la mâchoire, lui arrachant
des larmes de douleur.
_ Tu pleures parce que tu as mal ? demanda Ulquiorra sans vraiment attendre de réponse. Je peux le
voir à ton visage. Mais tu ne cries pas. Je suis impressionné.
Il allait recommencer quand il fut propulsé violemment au sol.
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Renji venait d’arriver sur les lieux et Ulquiorra, trop absorbé dans sa tâche ne l’avait pas repéré. Il
s’était alors jeté violemment sur lui, le renversant. Toshiro qui arrivait au même moment se précipita
sur Ulquiorra pour le maintenir au sol. Renji cherchait de quoi l’attacher.
_ Abarai ! Dépêche ! cria Toshiro. Il va m’échapper !
Renji se précipita au secours de Toshiro. Ils avaient du mal à le contenir. Toshiro se vit propulsé d’un
coup sur le côté et Renji évita un coup de scalpel de justesse, lâchant par la même occasion le
bourreau.
Ulquiorra se releva d’un bond et commença à courir vers la sortie quand un violent coup de pied
l’arrêta. Touché à l’abdomen, il recula emporté par l’élan et se plia du fait de la douleur. Yoruichi
venait d’arriver. Kisuke prit le relais en le poussant contre le mur. Yoruichi vint l’aider à le maintenir
pendant que Shuuhei lui passait les menottes.
Kaien appela les secours pendant que Byakuya sortait un couteau et rompait les liens qui
maintenaient sa sœur au dessus du sol. Elle s’effondra dans ses bras.
_ Tout est fini, lui murmura-t-il en lui passant la main dans les cheveux. Tout est fini Rukia.
Réalisant la présence rassurante de son frère, elle se laissa aller dans ses bras laissant libre cours à
ses larmes.
Pendant que Kisuke, Yoruichi et Kuukaku faisaient monter Ulquiorra dans leur véhicule, Kaien et
Shuuhei détachèrent Ichigo et Grimmjaw.
_ Ca va ? demanda Kaien. Qu’est ce qu’il vous a fait ?
_ J’ai simplement été tasé. Kurosaki a été paralysé par une drogue quelconque.
Les ambulances arrivèrent au même moment. Sans adresser un regard aux garçons, Byakuya porta sa
sœur jusqu’à la première ambulance et partit avec elle directement. Ichigo et Grimmjaw furent pris
en charge ensemble.
_ Mais j’ai rien, râla Grimmjaw.
_ Il faut quand même que tu fasses un check-up. Kuukaku, je vais avec eux, dit Kaien en montant
dans l’ambulance.
_ Ca marche, on vous retrouve là bas ! Vous venez les mômes ? demanda-t-elle à Renji et Toshiro.
Ils acquiescèrent et montèrent dans la voiture de Kuukaku pendant que Yoruichi et Kisuke
emmenaient Ulquiorra au poste. Quand Kuukaku arriva à l’hôpital, Ikkaku et Yumichika les
attendaient, prévenus par Toshiro. Isshin arriva peu après avec Kira.
_ Où est Ichigo ? demanda Isshin en secouant Renji comme un prunier. Où est mon fils ??
_ Monsieur Kurosaki, dit Kuukaku, il est en ce moment examiné par des médecins. Il nous faut
attendre encore quelques minutes.
_ Qu’est ce qu’il s’est passé ? demanda Isshin à Renji.
_ Je sais pas trop en fait, répondit celui-ci abasourdi par les évènements.
Comme Isshin Kurosaki se tournait vers Kuukaku, celle-ci lui fit signe qu’elle n’en savait pas plus pour
le moment.
_ Voilà, dit le médecin en terminant d’appliquer le pansement sur la joue de Rukia. J’ai terminé les
points de suture.
_ Merci Unohana-sempai, dit Byakuya.
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_ Je t’en prie. J’ai fait au mieux, la coupure n’était pas trop profonde, malgré tout, j’ai peur que
Rukia-chan garde une cicatrice. Je reviens tout à l’heure.
Rukia la remercia d’un regard.
_ Comment tu te sens ? demanda Byakuya en s’asseyant au bord du lit.
_ Secouée. Je veux rentrer à la maison.
_ On va y aller dans quelques minutes. Unohana est allée te chercher des médicaments.
_ Comment vont les autres ?
_ Je ne sais pas.
Shuuhei entra au même moment.
_ Désolé de vous déranger, mais j’ai besoin de la déposition de Rukia-chan.
_ Entre, dit Byakuya.
_ Tu as des nouvelles de Grimmjaw et d’Ichigo ? demanda Rukia.
_ Ils vont bien. La paralysie de Kurosaki s’estompe petit à petit et Jaggerjack n’a qu’une légère
brûlure sur le torse. Est-ce que tu te sens prête à tout me raconter ? demanda Shuuhei d’une voix
douce.
_ Oui.
Rukia lui expliqua tout en détails, de son enlèvement à leur arrivée. Shuuhei enregistra le tout sur
son dictaphone et sortit au moment où Unohana revenait faire les recommandations d’usage avec
un sachet venant de la pharmacie de l’hôpital.
_ Je viens prendre la déposition de ces messieurs, dit Shuuhei en entrant dans la salle d’examen où
se trouvaient Ichigo et Grimmjaw entourés de Kaien et d’Isshin.
_ Comment va Rukia ? demandèrent les deux adolescents en même temps.
_ Elle est secouée et risque de garder une cicatrice à vie, mais elle s’inquiétait plus pour vous deux.
Grimmjaw, je vais commencer par toi si tu veux bien.
Byakuya borda Rukia. La maison avait été nettoyée par Yoruichi pendant qu’ils étaient à l’hôpital, il
ne restait plus de trace de la lutte qui y avait eu lieu.
Assommée par les calmants donnés par Unohana, Rukia trouva rapidement le sommeil. Byakuya prit
place dans le fauteuil qui se trouvait près de la fenêtre. Son regard se posa un instant sur la peluche
en forme de lapin blanc usée qui trônait sur la table de nuit de sa sœur et il s’endormit à son tour.
De retour chez lui, Grimmjaw s’affala sur son lit et ne bougea plus. Il se sentait totalement impuissant
et misérable.
Ichigo avait encore du mal à marcher, il entra chez lui soutenu par son père et Izuru. Ils l’aidèrent à
s’allonger.
_ Attends papa, il faut que je te parle, dit Ichigo à son père.
_ Tu es sûr de vouloir le faire maintenant ?
_ Oui. Je ne sais pas si j’en aurais le courage plus tard.
Isshin amena la chaise de bureau d’Ichigo près de son lit et y prit place.
_ Je ne sais pas trop par où commencer …
_ Si tu commençais par m’expliquer pourquoi tu ne m’as pas parlé des Kuchiki ?
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_ Pour ça, il faut que je t’explique autre chose avant. Pour faire court, il y a quelques mois, Inoue
s’est plainte à son père que je ne lui portais pas assez d’attention. Sa jalousie maladive la poussait à
me soupçonner de tout et n’importe quoi dès que j’adressais la parole à une autre fille, même si
c’était la déléguée de classe pour demander un simple renseignement et il faut dire que je ne faisais
absolument pas attention à elle. Son père m’a alors convoqué. Il a menacé de mettre fin à son
arrangement avec toi si sa fille se plaignait encore de moi et à détruire toutes les personnes qui
m’étaient chères en commençant par toi, Yuzu et Karin.
_ Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ? demanda Isshin avec une légère pointe de reproche.
_ Parce que. Si maman est morte, c’est de ma faute et …
_ Ichigo, coupa son père. Masaki est morte dans un accident. Rien n’était ta faute. Personne ne te le
reproche. Il n’y a que toi qui t’accuses de cet évènement tragique. Tu n’as pas à te sentir responsable
de nous. Je suis le père dans cette famille et c’est uniquement de ma faute si on en est là. Je ne veux
pas que tu portes un fardeau trop lourd pour tes jeunes épaules.
_ Peut-être … mais c’est comme ça que j’ai analysé la situation à ce moment là. J’avais vraiment peur
qu’il vous fasse du mal. Et … Quand Rukia est arrivée en ville, j’ai eu peur aussi pour elle. Dès le
premier jour, Inoue et Tatsuki s’en sont prises à elle. Il fallait que je l’éloigne de moi. Pour son bien.
Pourtant, le danger ne venait pas que d’elles. Aujourd’hui elle a failli mourir.
Sa dernière phrase se ponctua d’un sanglot. Secoué par ses pleurs, il ne put plus parler. Isshin prit
son fils dans ses bras.
_ J’irai parler à Inoue demain.
_ Non ! Non s’il te plaît papa. N’en fais rien. Pas tout de suite en tout cas ! Attends la fin de l’année
scolaire. Rukia partira étudier dans une prestigieuse université au vu de ses résultats. Attends qu’elle
soit loin s’il te plaît, je peux encore le supporter un moment … Je t’en prie, promets le moi.
Maintenant que tu es au courant, je sais que tu me soutiendras, ça sera plus facile.
Isshin considéra son fils un moment. Devant son désarroi, il décida d’accepter.
_ Ce Ciffer … dit Yoruichi en mâchouillant un capuchon de stylo. Comment est il sorti de prison ?
_ Il ne veut pas parler ? demanda Kuukaku en entrant dans la pièce.
_ Non, dit Kisuke. Un vrai taré. Rien ne l’émeut, rien ne le perturbe. Il reste simplement muet. On a
tout essayé.
_ Il est noté « bonne conduite », dit Kaien en parcourant le dossier du criminel.
_ Bonne conduite ? C’est possible ça ? demanda Shuuhei. Il a été jugé mentalement déficient … Ca
n’a rien à voir !
_ Etrange … dit Kuukaku. De toute façon, vu l’état de fatigue dans lequel on se trouve tous, on
avancera pas sur le dossier aujourd’hui. Rentrez chez vous prendre un peu de repos. On reprend
cette enquête demain et en pleine forme !
Ils partirent chacun de leur côté pour au final tous se retrouver devant chez Byakuya.
_ Je vois qu’on a tous eu la même idée, dit Yoruichi.
Kaien sourit et sonna. Byakuya vint leur ouvrir.
_ Oh ! Bonjour.
_ Salut, dit Shuuhei. On est venu prendre des nouvelles.
_ Entrez. Elle vient de se rendormir. Elle a fait plusieurs cauchemars.
_ On en ferait à moins, répondit Kuukaku en entrant.
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Ils s’installèrent dans le salon et firent part à Byakuya du peu d’éléments dont ils disposaient.
_ Je vois … Je pense qu’on n’arrivera pas à plus maintenant, dit-il. Vous devriez aller vous reposer, on
se voit demain.
_ Tu devrais rester avec ta sœur, dit Kuukaku. Laisses nous nous occuper de ça.
_ Mais …
_ Ca devient une enquête officielle, dit Yoruichi. Tu es trop impliqué. D’ailleurs, toi aussi Shuuhei. Vu
que vous êtes en équipe.
_ Mais je veux vous aider ! répondit Hisagi.
_ Je sais, dit Kuukaku. Nous vous tiendrons au courant, mais il vaut mieux qu’on ne vous voit pas sur
le terrain pendant l’enquête.
_ Ok … Je viendrai te tenir compagnie si tu veux bien alors, dit Shuuhei à Byakuya.
_ Je veux bien. Tu pourrais distraire un peu Rukia. Elle va avoir besoin de soutien et je ne suis pas sûr
de suffire.
_ On sera là pour t’épauler, dit Kaien approuvé silencieusement par les autres.
_ Merci.
Le lendemain, Shuuhei vint de bonne heure chez Byakuya. Ils étaient tous les deux installés devant la
télévision, en silence, quand la sonnette retentit.
Ichigo et Grimmjaw étaient arrivés en même temps devant la maison des Kuchiki. Ils s’étaient fixés
un moment, puis d’un accord tacite, ils décidèrent qu’ils pouvaient facilement mettre de côté leurs
querelles pour Rukia. Hésitant un long moment devant la grille, ils finirent par sonner.
Byakuya se leva pour aller ouvrir, suivi de Shuuhei, pensant que c’était peut-être un de leurs
collègues pour leur donner des nouvelles de l’enquête.
_ Qu’est ce que vous fichez là ? demanda Byakuya froidement.
_ On … on voulait … commença Ichigo.
_ Savoir comment allait Rukia, termina Grimmjaw.
Le sang de Byakuya ne fit qu’un tour. Il se précipita dehors et saisit les deux adolescents au col avant
de les plaquer contre le mur qui cernait la maison et le jardin.
_ Vous vous fichez de moi ? C’est à cause de vous tout ça !
La colère décuplait sa force et aucun des deux jeunes hommes ne chercha à se défaire de son
emprise.
_ Tout est de votre faute ! C’est après vous qu’il en avait !
Ils baissèrent les yeux.
_ Je ne veux plus que vous l’approchiez !
_ Byakuya … tenta Shuuhei.
_ Toi, j’aurai du t’interdire dès le début de t’approcher d’elle ! ragea-t-il à l’attention de Grimmjaw.
_ Je sais, répondit simplement celui-ci.
_ Attends, c’est entièrement de ma faute, intervint Ichigo. Si je ne l’avais pas isolée dans le but de la
protéger …
Le poing de Byakuya s’abattit violemment contre la joue d’Ichigo.
50
_ La ferme ! Quand j’ai vu que vous seriez dans la même classe, je me suis senti rassuré ! Tu avais
promis de la protéger ! De toujours la protéger ! Tu as manqué à ta promesse ! Tu l’as jetée dans la
gueule du loup ! Alors je ne te permets pas de parler de protection !
_ Je sais.
_ Ta gueule ! s’écria Byakuya rouge de colère.
Il allait de nouveau le frapper, mais Hisagi l’en empêcha à temps.
_ Arrête Byakuya ! C’est inutile !
_ Ces enflures ! Tout est de leur faute !
_ Ils culpabilisent assez comme ça, dit Shuuhei en observant la mine défaite des deux garçons. Ca ne
sert à rien. Tu vas t’attirer des ennuis.
_ Qu’est ce qu’il se passe ? demanda soudain la toute petite voix de Rukia.
Ils se tournèrent tous vers elle. Elle semblait tellement fragile dans le t-shirt trop grand pour elle de
son frère, plus blanche qu’un linge, son pansement lui mangeant la moitié du visage.
_ Rien, dit Byakuya. Rentre te reposer.
_ Vous allez bien ? demanda-t-elle à l’attention des deux garçons.
_ Rukia ! Rentre immédiatement !
_ Mais Onii-chan … tenta vainement Rukia.
_ Rukia-chan, reprit Shuuhei d’une voix plus douce. Rentre s’il te plaît. Ils vont bien. Ne t’en fais pas.
Byakuya. Rentre aussi.
Byakuya se dirigea vers la porte et se retourna avant d’entrer :
_ Si l’un de vous l’approche ou cherche à la contacter. Je le massacre.
Il attrapa sa sœur par les épaules et disparut dans la maison.
_ Mais Onii-chan, dit Rukia une fois dans la maison. Ce n’est pas entièrement de leur faute tu sais …
_ Ah oui ? Et tu as fait quoi pour mériter ça ? Tu le connaissais peut-être ce mec ?
Rukia resta silencieuse. Il n’avait pas tort.
_ Tant que les choses n’ont pas été élucidées, je t’interdis de les revoir ou de leur reparler. Je suis on
ne peut plus sérieux Rukia. Tu comprends ?
_ Mais …
_ Rukia. Je ne plaisante pas.
Elle baissa les yeux.
_ D’accord.
Il l’embrassa sur le front et la reconduisit à sa chambre.
_ Ca lui passera, dit Shuuhei à l’attention des deux garçons. Je ne sais pas dans combien de temps,
mais ça lui passera. En attendant, je vous conseille effectivement de ne plus traîner à proximité de
Rukia-chan. Maintenant, rentrez chez vous.
Shuuhei entra à son tour dans la maison laissant les deux adolescents devant la grille.
51
Ichigo et Grimmjaw s’adossèrent le long du mur et restèrent silencieux pendant quelques minutes.
_ C’était quoi tes raisons ? demanda brusquement Grimmjaw.
_ Quoi ?
_ Tes raisons. Pour l’éloigner de toi. Tu as dit que c’était pour la protéger. Pourquoi ?
_ Une longue histoire …
_ Tu veux pas m’expliquer ?
Ichigo le dévisagea. Il ne savait pas s’il pouvait lui faire confiance. Mais d’un côté, il se sentait
étrangement proche de Grimmjaw en cet instant.
_ T’as vraiment le temps de m’écouter ? demanda-t-il perplexe.
_ On dira que j’ai plus de petite amie, on est en vacances et en général, c’est contre toi que je me
bats …
_ On devrait aller ailleurs pour ça. Si Byakuya nous voit traîner ici il va finir par nous tuer.
En silence, Grimmjaw se mit en marche. Ichigo lui emboîta le pas.
Ils entrèrent dans l’appartement de Grimmjaw toujours aussi muets.
Ichigo détailla en vitesse le deux pièces. Du couloir, il pouvait apercevoir la chambre de son hôte.
Une pièce blanche, une étagère au mur, une armoire et un lit deux places impeccablement fait. Pas
un pli sur la couette ni sur les oreillers.
_ Vas-y, fais comme chez toi, dit Grimmjaw en s’installant dans le salon.
Ichigo entra dans la pièce. Parfaitement rangée aussi. Il était surpris. Vu la bête limite sanguinaire
que pouvait être Grimmjaw lors de leurs affrontements, il ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il soit
une fée du logis. Comme quoi …
Il prit place sur le canapé.
_ Tu veux un truc à boire ? Soda, thé glacé, vodka …
_ On a pas vraiment l’âge de boire …
_ Fais moi croire que ça t’a déjà empêché de le faire.
Ichigo lui sourit.
_ J’en étais sûr, dit Grimmjaw en sortant deux verres, sa bouteille d’alcool et du jus de pommes.
Il installa le tout sur la table basse et s’installa dans le fauteuil face à Ichigo.
_ Sers-toi, fais comme chez toi.
Ichigo les servit tous les deux. Ils trinquèrent et burent une gorgée.
_ Alors ? attaqua Grimmjaw.
_ Qu’est ce qu’elle t’a déjà raconté ?
_ Que vous vous connaissiez depuis mômes et que tu l’avais envoyée promener lors de vos
retrouvailles en gros. Mais j’aimerais avoir ta version.
_ Ok … Par où commencer …
_ Par le début non ? Raconte moi à partir du moment où vous vous êtes rencontrés.
_ Bon. Comme tu l’sais, je suis né dans une famille riche. Donc l’éducation pour moi c’était pas tout à
fait l’école avec les copains et le foot. Même si mes parents étaient loin d’être comme tous les autres,
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ils nous ont quand même donné une éducation « digne » de notre rang. Donc l’amusement, je
connaissais pas trop, d’autant que mes sœurs sont nées bien après, alors j’étais fils unique pendant
les premières années de ma vie.
_ En gros, tu te faisais grave chier dans ta vie quoi …
_ Voilà, c’est à peu près ça. Bref. J’ai ensuite rencontré Rukia dans un parc. Elle était avec sa classe,
mais elle s’était isolée. Des garçons l’ont embêtée, je ne sais pas pourquoi, je suis intervenu. A partir
de là, nous nous sommes vus régulièrement sa famille et la mienne et nous sommes devenus amis.
On était gamins, mais on parlait de tout. J’ai appris que quand je l’ai rencontrée, elle venait de perdre
ses parents et avait du venir à Karakura avec son frère parce que leur grand-père avait obtenu leur
garde. Elle était encore traumatisée et les gosses du coin étaient pas commodes, c’est pour ça qu’elle
était toute seule. Je crois qu’elle a toujours géré les choses plus ou moins seule depuis le décès de
ses parents parce qu’elle voulait laisser son frère et son grand-père tranquilles. Bref, ensuite j’ai dû
déménager ici. Au début, on s’écrivait régulièrement. Quand j’ai eu dix ans, ma mère est morte dans
un accident. J’avais insisté pour rentrer à pieds de l’entraînement. Il faisait beau, je voulais profiter
encore un peu du soleil et de la chaleur de l’été. Elle a accepté. A un feu rouge, alors qu’on attendait
pour traverser, un passant m’a bousculé. Je suis tombé sur la route au moment où une voiture
arrivait. J’étais en train de me relever, ma mère s’est précipitée pour me pousser sur le côté, mais
elle a pris le choc à ma place. Je me suis toujours senti responsable de sa mort.
Ichigo marqua une pause. C’était toujours aussi douloureux pour lui de parler de cet accident.
_ Tu n’y es pour rien pourtant, dit Grimmjaw. C’était un accident.
_ Si j’avais pas insisté pour rentrer à pieds, si on avait pris la limousine comme toujours, ça ne serait
pas arrivé.
_ Avec des « si », on pourrait refaire le monde. C’est un accident qui aurait pu arriver à n’importe qui
et je ne pense sincèrement pas que tu doives t’en accabler. J’suis sérieux. Si je pensais le contraire, tu
sais mieux que quiconque que je manque assez de tact pour te le faire remarquer.
Ichigo sourit à cette remarque.
_ C’est vrai … Enfin … Après ça, mon père a mis du temps à s’en remettre. Ma mère était tout pour lui.
Il en aurait presque oublié qu’il avait trois gosses. Il s’est repris, mais le problème c’est qu’il avait
laissé les affaires familiales de côté trop longtemps et que certaines personnes malveillantes en
avaient profité. Des fonds conséquents ont été détournés. Il n’avait pas bouclé un seul contrat entre
temps. Autant dire qu’on a eu beaucoup de pertes et absolument aucun bénéfice. Pour redresser, il a
tout tenté pendant un temps, il ne rentrait même plus à la maison tant il travaillait. Mais il coulait. La
famille Inoue a alors proposé de s’associer à lui pour l’aider à remonter les affaires. Il y avait une
condition.
_ Laisse moi deviner. Te fiancer à la cruche rouquine. Désolé si je t’offense, mais je connais Orihime
depuis des années et j’peux vraiment pas me la sentir.
_ Oh non ! T’en fais pas pour ça je ne la supporte pas non plus. Mais bon, s’il fallait en passer par là
pour que les affaires remontent, qu’on garde notre entreprise et que mon père rentre plus souvent à
la maison auprès de mes petites sœurs, j’étais près à l’accepter. C’est comme ça que je me suis
retrouvé fiancé à seize ans. J’ai été transféré d’Otei à Ouran avec Renji qui étant au courant de tout,
m’a suivi pour me soutenir moralement dans tout ça.
_ Putain, tu m’étonnes …
_ Enfin bon, moi je vivais ma vie comme d’habitude et c’était bien là le problème. Inoue est jalouse à
en crever et elle estimait que je ne lui portais pas assez d’attention. Bon, c’est pas faux, je ne
m’occupais absolument pas d’elle, je n’en voyais pas l’intérêt honnêtement …
_ Moi non plus en fait !
Ils reprirent une gorgée de vodka chacun.
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_ Elle est allée se plaindre auprès de son père qui m’a convoqué. Il m’a très clairement expliqué que
si sa fille avait encore à se plaindre de moi, il ferait ce qu’il faut pour détruire mon père, mes petites
sœurs et l’entreprise familiale. Et tu connais la réputation des Inoue.
_ Oh l’enfoiré de merde !
_ Comme tu dis ! Donc tu te doutes bien que quand Rukia est arrivée …
_ Elle avait raison alors. Elle m’a dit qu’elle était persuadée que tu avais une raison pour lui faire ça,
mais que tu lui avais affirmé le contraire.
_ Je voulais pas qu’elle soit impliquée dans ces histoires.
_ J’me doute.
_ Au final, je l’ai faite pleurer. T’avais le droit de me frapper pour ça, l’autre jour.
_ Je peux toujours le faire si tu veux, plaisanta Grimmjaw.
_ Pour avoir fait ça, je t’y autoriserai toujours.
_ Je plaisantais mec. Vous avez perdu contact quand ?
_ Au moment du décès de ma mère.
_ Ca devait correspondre au moment où son grand-père est mort.
_ Ginrei est mort ? A cette époque ?
_ Ouais. Elle m’a dit qu’à partir de ce moment là, elle ne t’avait plus écrit et que toi non plus. C’est
son frère qui a réussi à obtenir sa garde. Il a abandonné ses études et il a fait tout un tas de petits
boulots avant de se lancer dans une carrière de flic.
_ Je savais pas …
_ Je pense qu’elle n’est pas au courant non plus que tu as perdu ta mère.
_ Ca correspond effectivement … Enfin au final, tout ça n’aura servi à rien puisqu’elle a quand même
failli mourir à cause de moi …
_ A cause de nous. Malheureusement pour moi, je suis aussi impliqué dans l’histoire. D’ailleurs, tu
trouves pas bizarre qu’Ulquiorra se soit retrouvé en liberté ? Ca fait quoi … Un an et demi qu’on l’a
fait mettre en taule ?
_ Deux ans en fait. C’était au début de notre première année de lycée.
_ Ouais. Enfin de toute façon, ça fait pas assez longtemps … Il avait été condamné pour plus non ?
_ En fait, il avait été jugé mentalement déficient et placé en institut psychiatrique je crois.
_ Et tu penses franchement que vu ce qu’il a fait endurer à des lycéens et lycéennes, ils l’ont laissé
sortir comme ça après deux ans ?
_ Ca me paraît étrange aussi … mais d’un autre côté, comment tu expliques qu’il se soit retrouvé en
liberté sans aucun avis de recherche à son sujet ?
_ Comment tu sais qu’il y avait pas d’avis de recherche ?
_ Logique, on a fait partie de ceux à cause de qui il a été enfermé. S’il s’était échappé, les flics nous
auraient prévenus en premier lieu.
_ D’autant plus étrange alors … Tu crois qu’il y aurait moyen de savoir ce qu’il en est ?
_ Franchement, avec Byakuya et son équipe sur l’affaire, on a peu de chances de pas se faire repérer !
Mais ça vaudrait le coup de tenter si on trouve une solution …
_ On va réfléchir à ça quand on aura les idées claires, dit Grimmjaw en vidant d’un trait son verre
avant de s’en resservir un autre.
Le silence s’imposa un moment puis :
_ Toi qui le connais pas trop mal … Byakuya …
_ Il va mettre du temps à décolérer. En même temps, je le comprends. Rukia …
_ A failli être défigurée à vie, mutilée ou pire encore … Elle a failli mourir.
Grimmjaw poussa un soupir lourd de sens et ajouta :
_ Je déteste ce sentiment.
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_ Quel sentiment ? demanda Ichigo en terminant son verre.
_ Une saloperie que j’avais jamais connu avant.
Ichigo lorgna sur la bouteille hésitant à se resservir. Grimmjaw qui venait de terminer son second
verre décida pour lui en leur versant à tous les deux une bonne dose de vodka et très peu de jus de
pommes.
_ C'est-à-dire ?
_ Une impression de manque et un vide à cause d’une personne.
_ Tu tiens vraiment à elle en fait alors ?
_ Evidemment.
_ J’peux le comprendre. Elle a changé ma vie à moi aussi. Je me demande souvent ce que ça aurait
été si j’avais pas déménagé. Ou si tout simplement, ça ne s’était pas passé comme ça pour moi.
_ Tu l’as jamais oubliée en sept ans de séparation hein ?
_ Jamais. Elle m’a marqué à vie. C’est la première qui m’a fait découvrir le sens de l’amitié profonde.
J’avais jamais été aussi libre avec quelqu’un avant de la rencontrer. C’est con hein ? On avait que six
ans à l’époque mais pourtant …
_ Tu l’aimes.
_ Non ! Enfin si mais c’est juste mon amie depuis toujours c’est tout !
_ C’était pas une question.
_ J’t’assure que non !
_ A d’autres Kurosaki !
_ Bordel, je sais encore ce que je ressens non ?
_ Avec tout ce qui t’est arrivé ces dernières années, je pense pas justement ! Dis-moi ce que tu
ressens au plus profond de toi maintenant vis-à-vis d’elle et sans te mentir à toi-même.
Le silence reprit place un instant. Ils vidèrent tous les deux leurs verres d’un trait. N’ayant rien mangé
auparavant, l’alcool commençait à leur monter à la tête sérieusement. Ichigo prit la bouteille et les
resservis.
_ Je vais aller en chercher une autre avant de plus pouvoir me lever, dit Grimmjaw.
Ichigo acquiesça d’un signe de tête et entama son verre le temps que son acolyte revienne de la
cuisine.
Grimmjaw posa lourdement la bouteille sur la table et se laissa tomber au fond de son fauteuil.
_ Alors ?
_ Quoi ?
_ Qu’est ce que tu ressens au fond de toi maintenant là, en ce moment vis-à-vis de Rukia ?
Ichigo rassembla ses esprits un instant puis se lança :
_ Je me sens complètement pitoyable de pas avoir réussi à la protéger alors que j’ai tout fait pour,
j’ai eu peur de ne plus jamais la revoir, je suis triste de ne plus la revoir qu’au lycée alors qu’à la base
c’est ce que j’ai cherché à produire comme effet, je veux pas la perdre tout en sachant que je ne
peux pas m’approcher d’elle pour un tas de bonnes raisons … je veux qu’elle soit près de moi parce
qu’il n’y qu’avec elle que j’me sens pas seul même si mon père, mes sœurs, Renji, Toshiro et les
autres sont près de moi … Je veux la voir comme avant … Je veux lui parler comme avant … Je veux …
Elle me manque.
_ T’es amoureux, dit simplement Grimmjaw.
_ Non !
_ Bordel c’que t’es têtu ! Admets-le au moins !
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_ Je peux pas l’admettre. Si je l’admets, je suis fichu …
Grimmjaw regarda Ichigo avec tristesse. Pour rien au monde il n’aurait voulu prendre sa place.
_ Et ça me fait encore plus chier de le dire devant son mec, ajouta Ichigo en vidant un autre verre et
en se resservant encore une fois.
_ Tu parles. Pour le moment, je suis plus rien du tout. Et c’est moi que ça fait chier parce que j’ai
quasiment aucune chance contre toi.
_ Pourtant …
_ Rien du tout. Elle est sortie avec moi parce que tu n’étais plus dans sa vie. Tu crois vraiment qu’elle
aurait accepté si t’étais resté auprès d’elle ?
Ils se fixèrent en silence.
Pitoyables.
C’est ce qu’ils pensaient l’un de l’autre.
C’est ce qu’ils pensaient d’eux même.
C’est ce qu’ils étaient à ce moment précis.
Ils continuèrent à vider des verres en silence jusqu’à terminer la première bouteille. Ils eurent du mal
à ouvrir la seconde mais l’entamèrent tout de même tout en se mettant à déblatérer un tas de
choses plus ou moins compréhensibles. L’avantage d’être saoul, c’est qu’on avait toujours
l’impression de tout comprendre. Ils continuèrent jusqu’à terminer la seconde bouteille et à
s’effondrer ivres morts dans le salon de Grimmjaw.
_ Quel abruti !! ragea Inoue dans sa chambre en compagnie de Tatsuki.
_ T’es encore sur le fait qu’Ulquiorra se soit fait arrêté ?
_ Ce crétin ! On lui donne la possibilité de prendre sa vengeance et il la manque !
_ Tu as des nouvelles d’Ichigo ? demanda Tatsuki.
_ Non. J’ai essayé de le joindre mais je tombe sans arrêt sur son répondeur !
_ D’après ce que j’ai appris, il a été paralysé par Ulquiorra. Il doit se remettre.
_ Justement ! Qu’est ce qu’il faisait là-bas lui ? Il avait besoin d’aller sauver cette mijaurée ?
_ Les flics sont allés le trouver. Tu te doutais bien qu’il partirait à sa recherche …
_ Je devrais aller chez lui ! s’exclama Inoue n’écoutant pas un mot de ce que son amie lui disait.
_ T’es sûre de toi là ?
_ Ouais ! Je vais aller le trouver, je suis sa fiancée, j’ai le droit de prendre de ses nouvelles !
_ Certes mais …
_ Mais quoi ?
_ Tu es dans un état de nerfs qui n’est pas forcément bon là …
Inoue sembla réfléchir.
_ Tu as raison, dit-elle au bout d’un moment. Ca attendra demain. Y a intérêt à ce qu’Ulquiorra ne
lâche rien !
_ Tu le connais. On peut le menacer de ce qu’on veut, il ne parlera pas. Par contre, là où ça risque de
poser problème, c’est que les flics vont se demander comment il est sorti.
_ Ils ont intérêt à s’accrocher pour trouver ! En attendant, il faut que je trouve un autre moyen pour
me débarrasser d’elle.
_ Ulquiorra aurait pourtant pu l’amocher comme il faut. Dommage.
_ Oui, lui il aurait pu la rendre si laide qu’elle n’aurait présenté aucun intérêt aux yeux de qui que ce
soit ! Malheureusement, il a échoué ! Je dois trouver un autre moyen ! Tant qu’elle vivra, Ichigo ne
pourra pas penser uniquement à moi et à moi seule !
_ Tant qu’elle vivra … ? demanda Tatsuki. Tu ne comptes pas la tuer quand même ?
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_ Bien sûr que si ! C’est le seul moyen pour me débarrasser définitivement d’elle !
Tatsuki regarda son amie avec une lueur de peur au fond des yeux. Elle n’avait aucun scrupule à se
venger de quelqu’un, mais de là à la tuer …
_ Tu n’es pas sérieuse là Orihime ?
_ Qui sait … répondit cette dernière.
Tatsuki réfléchit un moment, puis mit ça sur le compte de la colère. Inoue n’irait jamais jusqu’au
meurtre. Elle en était persuadée.
Les jours passaient, mais leur enquête n’avançait toujours pas. Ulquiorra avait été remis en prison,
jugé pour récidive. Mais il n’avait pas lâché un mot, plaidant juste la culpabilité sans aucun remords à
l’évidence.
Kuukaku rageait. Rien. Encore rien. Toujours rien. Toutes les pistes qu’ils avaient suivies avaient
mené à un cul de sac. Elle ne savait pas comment Ulquiorra était sorti, qui avait réussi à trafiquer les
dossiers mais il était doué l’enfoiré. Ils ne faisaient que tourner en rond, sans cesse renvoyés à leur
point de départ. Cela faisait déjà deux semaines qu’ils étaient dessus, travaillant d’arrache-pied.
Même si l’enquête concernait un membre de leur équipe, Kuukaku avait réussi à l’obtenir et à
déléguer toutes celles en cours qui n’étaient pas trop importantes aux autres services de la police
criminelle. Mais ils n’arrivaient à aucun résultat et pour la première fois depuis le début de sa
carrière, Kuukaku sentait qu’elle était au bord de la crise de nerfs. Elle décida d’aller voir Ulquiorra
pour essayer encore une fois de lui tirer des aveux. Même si ils avaient tous échoué les onze fois
précédentes.
La rentrée des classes avait eu lieue après ces vacances d’été mouvementées.
Ichigo avait été surpris qu’Inoue n’aborde pas le sujet Rukia-Ulquiorra-Grimmjaw, sachant que la
nouvelle avait fait la une des journaux locaux. Il n’était en tout cas pas assez fou pour le mettre luimême sur le tapis.
Etrangement, Inoue faisait comme si de rien n’était et agissait toujours de la même façon avec lui. Si
ce n’est qu’elle se montrait encore plus collante qu’avant.
Son père étant à présent au courant, Ichigo supportait un peu mieux le comportement débilitant de
sa fiancée puisqu’il pouvait vider son sac auprès de lui à présent. Il continuait donc à agir au mieux
pour le bien de sa famille.
Il avait plus ou moins repris sa petite routine quotidienne.
Supporter Inoue.
Aller en cours.
Tenter de trouver une solution au problème Ulquiorra avec Grimmjaw.
Répondre aux défis des autres gangs de lycée, remettre à leur place ces petits prétentieux qui
souhaitaient prendre le contrôle des différentes factions. Sur ce dernier point d’ailleurs, c’était
totalement raté. Ichigo et Grimmjaw avaient décidé de s’associer et avaient intégré aussi le clan des
Shinigamis à leur pacte. Tous les trois ensemble, ils étaient littéralement invincibles, ce qui avait
calmé les ardeurs de pas mal de gangs.
Mais il y avait toujours des téméraires.
Ou des inconscients.
Au choix.
Par contre, Rukia n’était pas revenue en cours et personne n’avait rien dit à ce sujet. Il ne pouvait pas
se renseigner lui-même et Grimmjaw n’avait pas eu de nouvelles non plus.
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Ils débutaient une seconde semaine de cours et toujours pas de Rukia en vue. Inoue toujours sur les
talons, il était difficile à Ichigo de se renseigner à ce sujet. Il attendit donc d’être enfin tranquille chez
lui pour appeler Renji.
_ Tu t’es enfin débarrassé de ton pot de glue ? demanda Renji en décrochant.
_ M’en parle pas.
_ Qu’est ce qu’elle a ? C’est pire qu’avant !
_ J’en sais rien. C’est limite si je peux aller aux chiottes tout seul ! Mais en même temps, j’ai pas trop
envie de lui demander son problème. J’ai peur que ce soit encore pire après …
_ Tu crois que c’est possible ?
_ Avec elle, faut s’attendre à tout.
_ Ouais en même temps, elle est bien atteinte, j’avoue …
_ C’est le moins qu’on puisse dire … Tu pourrais me rendre un service s’il te plaît ?
_ Bien sûr.
_ Tu crois que tu pourrais demander à Ukitake-sensei s’il sait pourquoi Rukia ne vient pas ?
_ Tu crois vraiment que je t’ai attendu pour le faire ? Il en sait rien. Yamamoto a rien voulu lui dire
apparemment.
_ Bordel, même le prof sait pas … Et j’me vois pas demander à Byakuya.
_ A moins que tu sois devenu suicidaire.
_ Me donne pas des idées. Qu’est ce que je serais tranquille au moins …
Kira, qui apportait une collation à son jeune maître, avait entendu – malgré lui bien évidemment – la
conversation des deux amis. Il attendit la fin du coup de téléphone avant de frapper à la porte et de
déposer son plateau.
_ Puis-je me retirer pour le reste de l’après-midi monsieur ? demanda-t-il.
_ Bien sûr Izuru ! Me demande pas à chaque fois, tu sais que tu es libre de tes mouvements avec moi !
lui répondit Ichigo avec un sourire.
_ Merci monsieur, répondit Kira en souriant.
Il retira ses vêtements de majordome, enfila un jean bleu pâle et une chemise noire et grimpa sur sa
moto.
Byakuya, dont le travail avait été nettement réduit depuis que son service avait pris l’enquête
concernant sa sœur, sirotait tranquillement son thé quand la sonnette retentit.
Sans se presser, il posa son journal et alla ouvrir.
_ Salut Byakuya, dit Izuru en retirant son casque.
_ Qu’est ce que tu viens faire ici ?
_ Je pense, qu’il faut vraiment qu’on parle toi et moi.
Byakuya hésita un instant puis s’effaça pour le laisser entrer.
Ils s’installèrent dans le jardin, Byakuya lui offrit une tasse de thé qu’il accepta.
_ Bien. Alors de quoi veux-tu me parler, dit Byakuya relativement froidement en se rasseyant.
_ Déjà, je suis content de te revoir depuis le temps.
_ Dans d’autres circonstances, je l’aurai sûrement été aussi.
_ Justement. Je viens te parler de ces fameuses circonstances. Rukia-chan n’est pas là ?
_ Non. Elle ne reviendra pas avant quelques jours.
_ Je vois. Est-ce que tu penses vraiment tout savoir Byakuya ?
_ Qu’est ce que tu veux dire ?
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_ Je veux dire que je comprends parfaitement ta réaction, vu que tu défends ta sœur. Depuis que je
te connais, elle est ton « bien » le plus précieux, si je puis me permettre d’en parler ainsi. Je
comprends tout à fait ton point de vue. Mais ne t’es tu pas montré un peu dur envers mon jeune
maître ?
_ De quoi tu parles ? demanda Byakuya qui commençait à être sur la défensive. C’est lui qui t’envoie ?
_ Allons, tu sais parfaitement au fond de toi que la réponse est non. Ichigo n’a pas tant changé que tu
veux le croire. Ce n’est pas son genre. Je suis venu de moi-même. De la même façon que Rukia-chan
représente ton univers, Ichigo-sama représente le mien. Ma famille sert la famille Kurosaki depuis
des générations. Quand j’ai eu treize ans, on m’a confié la tâche de veiller sur Ichigo lorsqu’il est né. Il
est à présent la personne qui compte le plus au monde pour moi. Et même s’il ne veut pas que ça se
sache, je me dois de rétablir la vérité et de le défendre.
_ Accouche, répondit Byakuya commençant à perdre patience.
_ Que crois-tu savoir à propos d’Ichigo ?
_ Que c’est un crétin fini qui a failli faire tuer ma sœur.
Kira sourit. Il ne changeait décidément pas.
_ Tu m’as sorti la même réplique quand ils sont tombés dans le ruisseau qui devait faire environ
cinquante centimètre de profondeur.
Byakuya se remémora rapidement cet instant. Ils avaient emmené Rukia et Ichigo faire une ballade
en forêt. Près d’un ruisseau, Ichigo avait voulu montrer à Rukia des têtards. Attirant sa curiosité, elle
s’était un peu trop penchée et était tombée la tête la première dans l’eau. Ichigo avait suivi en
tentant de la rattraper.
_ Excuse-moi, mais les choses sont tout à fait différentes aujourd’hui. Elle a réellement failli mourir.
_ Je le sais. Et Ichigo culpabilise assez tout seul.
_ Il n’avait qu’à pas agir de la sorte dès le début et tout cela ne serait peut-être pas arrivé. Si il l’avait
accueillie comme il se doit, Rukia n’aurait certainement pas commencé à traîner avec Grimmjaw et
ce taré d’Ulquiorra n’aurait pas vu en elle le moyen parfait de se venger des deux en une seule fois.
_ Ce qui n’empêche pas qu’il aurait pu s’en prendre à elle quand même.
_ Dans ce cas, il aurait dû s’en prendre à la fameuse fiancée d’Ichigo. Otohime je ne sais trop quoi, dit
Byakuya.
_ C’est Orihime. Et tu ne te demandes pas pourquoi, alors qu’il est fiancé et qu’il a repoussé Rukia,
Ichigo a volé à son secours ? Et ne me fais pas croire que tu n’as pas entendu la réflexion de Yuzu
quand vous êtes venus l’interroger, à propos de la photo de vous qu’il garde près de son lit.
_ Explique moi ça alors, monsieur je sais tout !
_ T’es toujours aussi soupe au lait en fait, rit Izuru. Bien. Commençons par le début. La situation des
Kurosaki s’est gravement détériorée après le décès de Masaki Kurosaki.
_ Elle est morte ?
_ Dans un accident oui. Un accident dont Ichigo s’est toujours senti responsable, même si ce n’était
pas le cas. Après cela, les choses sont allées de mal en pis. Monsieur Kurosaki était au bord de la
faillite quand le groupe Inoue a proposé une association entre les deux groupes pour l’aider. La
condition était qu’Ichigo se fiance avec Orihime. Pour le bien de sa famille, Ichigo a accepté. J’ai
appris il y a peu, qu’Orihime, capricieuse comme pas permis, était allée se plaindre à son père du peu
d’intérêt qu’Ichigo lui portait. Pour le forcer à rendre sa fille heureuse, Inoue a menacé Ichigo de s’en
prendre à toutes les personnes chères à son cœur s’il ne se montrait pas un peu plus « coopératif ».
C’est pour cela qu’il a rejeté Rukia-chan lors de son retour. Il pensait que le danger viendrait
essentiellement de la famille Inoue. Sachant qu’Ulquiorra était censé être sous les barreaux, il n’y a
pas pensé une seule seconde.
_ Soit. C’est certes une conduite honorable. Mais je maintiens son interdiction d’approcher Rukia.
_ Définitivement ? demanda Kira en levant un sourcil.
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Byakuya sembla réfléchir.
_ Jusqu’à ce que les choses se tassent en ce qui concerne Ulquiorra et ces Inoue. Je n’ai aucune
confiance en eux de ce que tu me dis. Mais pourquoi ne pas avoir essayé d’en parler à la police ?
_ Tu es toi-même dans ce milieu. Tu penses vraiment qu’on s’attaque à l’une des familles les plus
influentes sans preuves tangibles ?
_ Touché.
_ Je peux savoir où est Rukia-chan au moins pour le rassurer … ?
Byakuya soupira.
_ S’il te plaît. Si tu savais le souci qu’il se fait Byakuya … Je pense sincèrement qu’après toi, c’est la
personne qui tient le plus à elle. Et en troisième position vient Grimmjaw.
Byakuya fit la moue. Il n’avait aucune envie de rassurer ces deux abrutis.
_ Byakuya, soupira Kira. Ne joue pas l’enfant gâté avec moi.
_ Ca va ça va … Je l’ai envoyée à Karakura pour prendre du repos loin de Tokyo. Elle est chez Gin et
Rangiku. Elle revient ici à la fin de la semaine. Mais qu’il ne compte pas la revoir au lycée. Elle n’ira
plus. Je me suis débrouillé pour qu’elle obtienne des cours par correspondance. Ensuite je l’enverrai
en université aux States ou en France. Elle obtiendra son diplôme de Secondaire en avance, c’est une
formation accélérée.
_ Je vois. Merci Byakuya. Je vais rentrer à présent. A bientôt.
_ On verra, répondit Byakuya sans se lever pour le raccompagner.
Kira sourit. Byakuya avait flanché. Il n’en voulait donc pas autant qu’il le disait à Ichigo et Grimmjaw.
Néanmoins, il était clair qu’il s’écoulerait plusieurs années avant qu’ils puissent revoir Rukia. Au
moins, ils ne risquaient plus la mort. Enfin pas tant qu’ils restaient à bonne distance de la demeure et
de la sœur Kuchiki.
Le sourire aux lèvres, il se hâta de rentrer pour expliquer la situation à Ichigo, omettant bien sûr le
fait qu’il ait parlé de sa situation à Byakuya, se justifiant simplement en rappelant à son maître qu’à
la base, Byakuya et lui étaient aussi devenus amis.
Kuukaku attendait dans la salle d’interrogatoire de la prison qu’on lui amène Ulquiorra Ciffer. Quand
il entra, elle put remarquer qu’il affichait toujours le même visage vide d’expression. Il s’installa
tranquillement face à elle.
_ Bonjour commandant Shiba, dit il.
_ Passons les politesses Ciffer. Tu sais tout aussi bien que moi que ça te fait ni chaud ni froid qu’on
soit poli ou pas avec toi.
_ Effectivement. C’est simplement de la politesse que les gens ordinaires emploient tous les jours.
_ Les gens ordinaires ? Parce que tu pense vraiment être une personne ordinaire ?
_ Je suis une personne ordinaire dans un monde ordinaire.
_ T’es vraiment fêlé du casque toi.
_ Ce n’est pas en m’insultant que vous obtiendrez quoique ce soit.
_ Non mais ceci dit, ce n’est pas en restant courtoise non plus.
_ C’est vrai.
_ Donc autant me passer un peu les nerfs sur toi.
_ Cela signifie donc que vous êtes énervée.
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_ Effectivement Ciffer. Et c’est de ta faute. Puisque tu ne veux pas nous aider, nous tournons en rond
je te l’avoue. Et ça commence à me gonfler. Parce que tu vois, le problème dans l’histoire, c’est que
t’as touché à la famille. Et on ne te lâchera pas jusqu’à ce que tu nous craches une information.
_ J’ai cru comprendre. Par contre je ne vois pas ce que vous entendez par la famille.
_ La fille que t’as enlevé, c’est la sœur d’un de mes hommes. On fait tous partie de la même famille
et c’est comme si t’avais touché à notre propre sœur.
_ Oh ! Alors vous la connaissez ? demanda Ulquiorra visiblement intéressé.
_ Pardon ?
Kuukaku n’en revenait pas. C’était la première fois depuis des semaines qu’elle voyait une vague
expression sur son visage.
_ Rukia-chan, vous la connaissez personnellement ?
_ C’est ce que je viens de te dire crétin.
_ C’est mon amie, vous savez ?
Kuukaku tenta de garder son calme.
_ Tu as failli la tuer et tu l’appelles ton amie ?
_ Oh non, je ne l’aurais pas tuée. Ce n’était pas intéressant puisque si je l’avais fait, Ichigo et
Grimmjaw n’auraient pas pu se souvenir de moi. Alors qu’en la mutilant, ils y auraient été obligés
puisqu’ils auraient vu tous les jours les blessures que je lui aurais infligées. Si elle n’avait pas été le
meilleur moyen d’obtenir ma vengeance, je me serais servi de quelqu’un d’autre. Rukia-chan a été
gentille avec moi. Elle m’a aidée à comprendre des choses.
_ A comprendre quoi ?
_ Des sentiments humains. Je suis sûr que si nous avions pu discuter un peu plus, elle m’aurait aidée
encore plus. Jusqu’ici, je n’ai réussi à comprendre que le vide et la vengeance. Je n’ai toujours pas
complètement saisi la douleur, mais je sais que ça fait du mal aux gens qui la subissent et aussi à ceux
qui les entourent et qui tiennent à eux. Rukia-chan m’a expliqué qu’on pouvait pleurer pour plusieurs
raisons même si elles paraissent totalement opposées au premier abord.
Complètement allumé se disait Kuukaku.
_ Mais j’y pense, dit Ulquiorra. Je pourrais peut-être vous donner des indices … à une condition.
_ Apparemment, tu as aussi compris le marchandage, répliqua Kuukaku. Je t’écoute.
_ Je veux parler à mon amie.
La commandante n’était pas sûre d’avoir bien compris.
_ A ton amie ?
_ Oui. Si je dois parler à quelqu’un, ça sera elle. Parce que c’est la seule qui m’a aidé. Je la trouve très
intéressante. En face à face bien évidemment.
_ Attends une seconde Ciffer. De quelle amie parles-tu ?
Il la considéra avec un air vaguement étonné avant de répondre calmement :
_ Je vous croyais plus intelligente Shiba-san. Mais peut-être est-ce dû à la fatigue, il paraît que ça
peut ralentir le raisonnement. Je viens de vous parler d’elle. Je n’en ai qu’une. C’est Rukia-chan.
Non, en fait elle avait parfaitement compris.
Merde.
En fait, ça n’allait sûrement pas plus l’avancer.
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Byakuya n’allait certainement pas laisser sa sœur parler avec lui. Logique.
Rukia n’allait certainement pas vouloir parler avec son agresseur. Normal.
Les autres membres de l’équipe n’allaient certainement pas sauter de joie à l’idée de ce marché. Ca
se comprenait.
Elle-même n’était pas vraiment sûre de vouloir leur en parler. Mais elle le devait.
_ Je vais voir, dit Kuukaku.
_ Oh, je pense que si vous revenez me voir pour me dire que c’est non, ce sera une décision qui
viendra de vos services et je saurai alors que vous n’avez aucunement l’intention de m’accorder quoi
que ce soit et que donc je n’aurai aucune raison de vous aider.
_ Pourquoi cela ?
_ Parce que je refuserai de croire que mon amie ne souhaite pas me parler.
L’enfoiré. Il était sacrément intelligent.
_ Je dois néanmoins obtenir les autorisations nécessaires. Je reviendrai dès que j’en saurai plus.
_ Je vous attends avec impatience. Si tant est que je puisse la ressentir.
Kuukaku ressortit de la prison plus déboussolée qu’avant d’y aller, alors qu’elle était pourtant dans le
flou total.
Elle s’installa au volant de sa voiture mais ne démarra pas tout de suite, allumant une cigarette.
Son mégot s’était éteint depuis longtemps quand elle se décida à rentrer au poste.
_ Alors ? demanda Yoruichi quand Kuukaku entra. Tu as obtenu quelque chose ? Tu as mis plus de
temps que d’habitude !
_ Réunion, répondit simplement la chef de brigade en entrant dans la salle de briefing.
Kaien, Yoruichi et Kisuke la suivirent.
_ Bon.
Kuukaku s’arrêta là. Les autres étaient suspendus à ses lèvres.
_ Nee-chan ! s’exclama Kaien un peu plus fort que prévu. Tu vas nous faire crever !
_ Justement bande de cons ! C’est quand j’aurai parlé qu’on risque de crever !
_ Ben parle alors ! répliqua Yoruichi. Je préfère encore crever qu’attendre comme une conne là !
Kuukaku prit une grande inspiration et leur annonça le marché proposé par Ulquiorra.
Six minutes après l’annonce, on pouvait encore entendre une mouche voler.
_ Mais il est taré ou quoi ? s’exclama Kaien.
_ Et toi t’es con ou tu l’fais exprès ? demanda sa sœur énervée.
Oui. Effectivement. Demander d’un homme admis en cellule psychiatrique dans une institution
pénitentiaire si il était taré. C’était très con.
_ Bon calmons-nous, dit Kisuke. Je vais dire ce que tout le monde ici pense et sait au plus profond de
lui-même, c’est la seule issue pour notre enquête. Nous sommes flics et nous devons absolument
empêcher la personne qui est derrière tout ça de nuire. La première étape à résoudre dans
l’immédiat … C’est … Comment l’annoncer à Byakuya.
_ Et surtout, comment lui faire accepter, ajouta Yoruichi.
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_ En même temps, je ne suis pas sûr d’accepter moi-même le fait que Rukia-chan se retrouve en face
de ce malade mental … alors son frère, termina Kaien en exprimant la pensée du groupe.
_ Bon. Qui se dévoue ? demanda Kisuke.
_ J’crois qu’il faudrait aller lui annoncer ça tous ensemble, vous croyez pas ?
Ils se retournèrent tous pour voir Shuuhei adossé au cadre de la porte de la salle.
_ Bordel, vous étiez tellement absorbés et abasourdis que vous m’avez pas entendu entrer. Sérieux
les mecs … et les filles, ajouta-t-il devant le regard noir des deux représentantes de la gent féminine
présentes dans la pièce, d’une part, ça serait mieux qu’on soit tous là pour le soutenir avec une
nouvelle pareille et réussir à le convaincre et d’autre part … ça serait mieux qu’on y aille tous, au
moins on pourra survivre en masse face à lui !
_ Pas con, répondit Kaien.
Ils prirent tous le temps d’avaler un café bien serré et de fumer une cigarette avant de se rendre chez
les Kuchiki.
_ Tiens, qu’est ce que vous faîtes tous ici ? demanda Byakuya en ouvrant la porte.
_ Il faut qu’on te parle. Et tu ferais mieux de t’asseoir aussi, répondit Kuukaku en entrant.
Il haussa les épaules et referma la porte avant de les rejoindre dans le salon. Yoruichi et Kisuke lui
firent signe de s’installer entre eux deux sur le canapé. De toute façon, vu qu’ils squattaient déjà
quasiment toute la place dans son salon, c’est pas tout à fait comme si il avait le choix.
Une fois assit, il trouva que ses collègues le regardaient vraiment étrangement. Il n’était pas à l’aise
du tout. Instinctivement, il se tourna vers son co-équipier. Dès qu’il croisa son regard, il comprit que
quelque chose n’allait vraiment pas.
_ Hisagi. Dis-moi ce qu’il se passe.
_ Ok … Alors voilà …
Hisagi exposa la situation le plus calmement et le plus clairement possible à Byakuya qui comprit à ce
moment là pourquoi il était placé entre Yoruichi et Kisuke. Ils étaient là pour le retenir de tout briser
en mille morceaux dans la pièce et l’empêchèrent même de se lever pour limiter les dégâts.
_ Hors de question !
_ Byakuya, on pense la même chose, dit Kuukaku. Mais malheureusement …
_ J’ai dit non ! Rukia n’approchera plus jamais ce taré ! Vous m’entendez ?
_ Ecoute … commença Shuuhei.
_ Bordel vous comprenez pas ce que signifie « non » ???
_ Byakuya, écoute ! insista Kuukaku. Nous non plus ça ne nous enchante pas, mais c’est le seul
moyen pour avancer et mettre hors d’état de nuire le fumier qui est derrière tout ça !
_ Mais c’est ma sœur bordel ! Elle s’est fait agresser par ce taré ! Vous vous rendez-compte ?
_ Et je suis la mieux placée pour savoir si je suis capable de lui faire face ou pas non ? répliqua
soudain la voix de Rukia.
Tous se tournèrent vers elle étonnés. Ils ne l’avaient même pas entendue entrer.
_ Mais … commença Byakuya.
_ J’en étais sûre, tu t’es trompé de date. Si t’écrivais mieux toi aussi … C’était aujourd’hui ma date de
retour. Pas demain.
_ Oups … Mais si tu t’en doutais, pourquoi t’as pas appelé ?
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_ Parce que je me suis dit que c’était l’occasion d’avoir un moment de liberté. Ne le prends pas mal
nii-chan, je sais que c’est pour mon bien, mais depuis cette histoire, tu ne me laisses pas faire un pas
seule …
_ Bon retour, dit Kuukaku pour détendre un peu l’atmosphère.
_ Merci !
Kaien était le seul qui n’avait pas revu Rukia depuis sa sortie de l’hôpital. Il était celui qui s’était
tellement épuisé pour trouver une solution pour faire parler Ulquiorra qu’il avait dû être hospitalisé
d’urgences pendant trois jours, ayant poussé ses limites à bout. Ensuite, elle était partie quelques
jours à Karakura.
On avait retiré son pansement et ses points de suture depuis longtemps, pourtant une vilaine
cicatrice boursoufflée venait abîmer son si joli visage sur tout le côté gauche. La blessure était encore
trop fraîche et plus profonde que le pensait Unohana. Il fallait attendre encore un peu pour voir le
résultat définitif.
_ Je suis d’accord pour aller lui parler si c’est la seule solution.
_ Non attends Rukia, intervint Byakuya. Je suis sûr qu’on peut trouver un autre moyen de le faire
parler !
_ Bya-chan … Ca fait un peu plus d’un mois maintenant. Et toujours rien. Il ne parlera pas autrement.
Et sincèrement, je ne souhaite à personne de vivre un truc semblable. Alors si on peut obtenir
quelque chose. J’irai. De toute façon, je ne risque rien pas vrai ? En prison …
_ Effectivement, dit Shuuhei. Si tu y vas, nous serons tous à proximité. Au moindre geste, nous
n’hésiterons pas.
_ S’il te plaît Byakuya … Signe l’autorisation, lui dit Rukia.
Byakuya fixa sa sœur un moment puis détourna le regard et dans un soupir de mécontentement
signa les papiers qui étaient posés sur la table.
Kaien se leva et posa sa main sur la tête de Rukia.
_ Merci Rukia-chan. Tu es vraiment très courageuse.
Il caressa rapidement ses cheveux avant de sortir. Yoruichi le rejoignit devant la grille.
_ Qu’est ce que t’as ?
_ Rien.
_ Arrête. Pas avec moi Kaien. J’te connais depuis que t’es môme.
_ Alors si tu sais, pourquoi tu me demandes.
_ T’es tombé amoureux de la sœur de ton collègue encore mineure.
_ Tais-toi. J’ai honte.
_ Je vois pas pourquoi. Rukia-chan est mignonne comme un cœur, elle est ultra mature pour son âge.
N’importe quel homme pourrait en tomber amoureux.
_ Tu le vois comme ça toi … ? demanda Kaien dépité.
_ Ouais. Et ça me dérange pas venant de toi parce que je sais que tu franchiras pas la limite. Et puis
ne te considères pas comme un de ces pervers dégoûtants qu’on arrête. Tu sais où commence le mal
et t’as même pas huit ans de plus qu’elle vas …
_ T’as une drôle de façon de me réconforter.
_ Ouais … Tu m’connais non ?
Kaien marqua une pause puis :
_ Mais ça se voit tant que ça ?
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_ Non. Les autres n’ont rien remarqué. On dira que Byakuya est trop fixé sur Kurosaki, Jaggerjack et
Hisagi pour penser à toi comme prédateur potentiel.
_ J’aime pas trop les mots que tu emploies, fit Kaien avec une moue boudeuse.
_ Désolée j’aurais pas du dire ça comme ça. Tu pourras assurer quand même pour l’entretien avec
Ulquiorra ?
_ J’suis bien obligé. J’ai absolument aucune raison valable à présenter pour ne pas y aller. Tu me vois
sérieusement dire à ma sœur : « Désolé, je sais qu’on est tous impliqués, mais moi j’peux encore
moins parce que j’ai du mal à considérer Rukia comme une sœur ? »
_ Mauvais plan.
_ On est d’accord.
_ Mais y a pas de raison, t’as bien réussi à te contenir quand Jaggerjack a commencé à s’intéresser à
elle.
_ Normal. A ce moment là, j’avais pas encore réalisé. J’m’en suis rendu compte après son agression.
_ Ah. Merde.
Kaien s’étira :
_ Mais j’suis un pro ! Alors tout ira bien !
_ J’te fais confiance pour ça, répondit Yoruichi en lui faisant un clin d’œil.
Les autres sortirent à ce moment là :
_ Non Byakuya ! Tu ne passeras pas les portes de la prison ! criait Kuukaku.
_ Mais pourquoi ??
_ Tu me prends pour un jambon ? Le moindre geste que pourrait avoir Ulquiorra aussi innocent qu’il
soit te paraitrait déplacé et tu le prendrais comme excuse pour foncer dedans et tout foutre en l’air !
_ Mais …
_ J’ai dit NON ! Tu nous fais pas confiance ou quoi ?
_ C’est pas ça …
_ Alors laisses nous faire, ajouta Kuukaku en se radoucissant. T’es bien placé pour savoir qu’elle
risque rien avec nous non ?
Byakuya se résigna :
_ Bon. Ca aura lieu quand ?
_ Après demain, le temps de tout organiser avec l’administration. Shuuhei et Kaien viendront vous
chercher.
Pendant les deux jours qui suivirent, Rukia sentait le stress monter en elle progressivement.
Le jour J, Byakuya et elle attendaient Kaien et Shuuhei devant la porte. Ils arrivèrent en début
d’après-midi. Une fois sur place, Byakuya lâcha à regret la main de sa sœur devant les portes du
pénitencier :
_ A tout à l’heure, lui sourit Rukia.
_ Sois prudente, lui répondit simplement son frère.
Elle lui adressa un nouveau sourire qui se voulait confiant, puis suivit Kaien et Shuuhei à l’intérieur.
Ils traversèrent la prison. Kaien remarqua qu’elle était très nerveuse. Il lui prit la main :
_ Tout ira bien. Nous serons tous autour de toi.
_ Je sais, lui répondit-elle en lui souriant.
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Elle resserra sa main autour de celle, nettement plus grande, de Kaien.
_ Entrez, dit Kuukaku en les accueillant. Bon Rukia-chan, Kaien et Shuuhei seront derrière la vitre
sans teint. Yoruichi, Kisuke et moi juste à côté de cette porte vitrée. Au moindre problème, tu nous
fais signe on intervient. OK ?
_ Ok …
_ Je vais le faire venir.
Elle sortit. Kaien resta seul avec Rukia.
_ N’aie pas peur, lui dit il rassurant.
_ Facile à dire.
Elle était au bord de la crise de nerfs. Il ne put résister et la serra contre lui. Surprise elle ne dit rien.
Elle était rassurée. C’était un peu comme si son frère était près d’elle. Quand Kuukaku revint, elle
tiqua à leur position mais ne fit pas de remarque.
_ Il arrive. Kaien, vas rejoindre Hisagi.
Kaien lâcha Rukia en lui adressant un dernier sourire et rejoignit son collègue.
_ C’était quoi ça ? demanda Shuuhei.
_ De quoi ?
_ Ce câlin.
_ Rien.
_ C’est ça ouais.
Ulquiorra fit son entrée. Menotté, il s’installa à un bout de la table. Rukia à l’autre.
_ Pas de conneries Ciffer, lui dit Kuukaku. On a respecté notre part du marché, t’as intérêt à tenir la
tienne. Et reste à ta place. On est à côté, ajouta-t-elle à l’attention de Rukia.
_ Merci.
Kuukaku sortit et referma la porte.
_ Bonjour Rukia-chan, dit Ulquiorra. Je suis ravi de te revoir.
_ Bonjour. Pardonne-moi, mais je ne suis pas vraiment en mesure de te dire la même chose.
_ Oui. J’ai lu un jour que si tu faisais du mal à tes amis, cela pouvait les mettre en colère et provoquer
de la rancœur de leur part à ton égard. Je suppose que tu es en colère après moi pour ça, dit-il en
pointant sa joue gauche.
_ Oui. On peut dire ça comme ça.
_ Je suis désolé tu sais. Enfin je crois.
_ Comment ça tu « crois » ? On est désolé ou on l’est pas, répondit Rukia perplexe.
_ Et bien, je ne l’ai jamais été jusqu’à présent. Je ne sais donc pas vraiment. Dis moi Rukia, explique
moi comment c’est d’être désolé ?
Rukia réfléchit un instant. Comment expliquer ça ?
_ Et bien … Etre désolé, c’est regretter ce qu’on a fait.
_ Et comment on sait si on regrette ?
_ Est-ce que tu trouves ça bien de m’avoir fait ça ?
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_ Non. En fait au début je m’en fichais, comme pour les autres, mais maintenant que je te vois, je
trouve dommage d’avoir abîmé ton visage. Je le trouvais mieux avant. Je crois qu’on dit « joli ».
_ Je pense donc effectivement que ce sont des regrets. Après ils sont plus ou moins forts.
_ D’accord. Tu sais, je suis heureux de t’avoir pour amie. Tu m’expliques tellement de choses à
chaque fois !
_ Moi, j’ai du mal à te comprendre, dit Rukia. Comment se fait-il que tu ne comprennes pas les
sentiments humains ? Tu l’es pourtant ?
_ Oui. Si on regarde ma constitution, je suis humain. Mais du plus loin que je me souvienne, je n’ai
jamais rien ressenti de particulier. Ni la douleur, ni la tristesse, ni la joie ou la colère. Tu sais, je n’ai
jamais pleuré. J’aimerai savoir ce que ça fait.
Vraiment, c’était possible ? Rukia avait du mal à assimiler qu’un être humain puisse être comme ça.
_ C’est pour ça que j’ai fait tout ça. Je voulais comprendre comment les êtres humains réagissaient.
Mais ce n’est qu’en te rencontrant que j’ai pu comprendre certaines choses, tu étais là pour
m’expliquer. Tu sais, tu es ma première amie. Ca je le sais parce que quand je te vois, je ressens un
intérêt pour toi, ce n’est pas vide comme pour les autres.
_ Pourtant, tu ressens de l’intérêt pour Grimmjaw et Ichigo aussi non ?
_ Oui. Alors ce sont aussi mes amis.
_ Non, puisque tu as voulu leur faire du mal.
_ Alors ce sont mes ennemis ? Pourtant maintenant que je sais ce que c’est qu’être désolé, je le suis
pour eux. Et je regrette aussi ce que j’ai fait, parce que j’ai compris que ce que je faisais était mal et
que c’est pour ça qu’ils m’ont puni la première fois.
_ Exactement.
_ Ils ont peut-être cherché à m’aider comme on dit ?
_ Peut-être, je ne suis pas eux, je ne peux pas te le dire. D’ailleurs, dit Rukia en dirigeant la
conversation. En parlant de cette première fois, peux-tu me dire comment tu t’es échappé ?
_ Je peux te dire, que je ne me suis pas échappé.
Ils se turent. Rukia voyant qu’il ne relancerait pas de lui-même rompit le silence :
_ Tu sais Ulquiorra. Les amis se rendent service. Moi je t’explique des choses, il serait juste que tu
m’en expliques aussi.
_ C’est vrai.
Il sembla hésiter.
_ Qu’est ce qu’il y a ? demanda Rukia.
_ Si je te dis tout. Tu ne reviendras plus me voir.
_ Tu sais, ce n’est de toute façon pas si facile que ça de venir te voir. Tu es considéré comme
dangereux, il faut un tas d’autorisations pour venir.
Il garda le silence. Rukia entreprit alors de passer un marché avec lui :
_ Si tu me dis tout, je peux te promettre une chose. Je deviendrais ta correspondante. Tu pourras
m’écrire une fois par mois, tu me poseras toutes les questions que tu veux et je te répondrais.
_ Vraiment ?
_ Oui. C’est une promesse.
_ Ce serait bien … réfléchit Ulquiorra.
Mais il ne semblait toujours pas entièrement convaincu. Rukia laissa passer quelques minutes et se
décida à proposer autre chose.
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_ Et si ce que tu me dis nous aide vraiment beaucoup. Je promets de venir te voir une à deux fois par
an.
Ulquiorra sourit sincèrement.
_ Bordel ! Mais qu’est ce qu’elle fiche ? s’exclama Kaien en se levant suite à la promesse faite par
Rukia au détenu.
_ Kaien ! Qu’est ce que tu fous ? demanda Hisagi en le rattrapant et en l’obligeant à se rasseoir.
_ Mais …
_ Ton attitude n’est absolument pas professionnelle.
Kaien se raidit sur son siège. Ils avaient toujours été trop impulsifs chez les Shiba …
_ Je sais que tu ne la considères pas tout à fait comme une sœur, comme nous. Mais reste pro Kaien.
Byakuya compte sur nous.
Décidément, tout le monde était au courant ou quoi ?
_ Je ne pense pas que les autres l’aient remarqué. Yoruichi, si certainement, c’est la plus observatrice
de nous tous. Mais à part nous ,je pense pas, dit Shuuhei comme s’il lisait dans ses pensées.
Ils reportèrent leur attention sur l’étrange échange qui avait lieu entre Ulquiorra et Rukia.
_ Je souris ?
_ Oui, lui dit Rukia en adoucissant sa voix.
_ C’est ça être heureux ?
_ Etre heureux, c’est très fort. Je ne suis pas en toi, mais je dirai qu’au moins, là, tu éprouves de la
joie.
_ Tu vois Rukia-chan, grâce à toi, je comprends plus de choses qu’en vingt-deux années de vie.
Elle comprit soudain quelque chose concernant Ulquiorra et lui sourit sincèrement à son tour.
_ Alors tu es d’accord ? demanda-t-elle pour revenir sur le sujet.
_ Oui. Je pense que c’est équitable. J’ai ta parole ?
_ Tu peux compter dessus.
_ Alors écoute bien. Je vais tout te raconter. J’ai toujours été comme ça, à ne rien ressentir. Ca a
intéressé plusieurs personnes que tu qualifierais certainement de malveillantes. Quand j’ai été pris et
incarcéré il y a deux ans par la faute … non grâce à Kurosaki et à Jaggerjack, je pense que j’ai ressenti
de la colère et une envie de ce qu’on appelle vengeance, parce qu’à cause d’eux, je ne pouvais plus
atteindre le but que je m’étais fixé. Il y a quelques semaines, quelqu’un s’est servi de cette
« rancœur » pour me demander de t’abîmer. C’est une personne très influente et très riche. Elle a
tiré toutes les ficelles et brouillé toutes les pistes pour me faire sortir sans que personne ne le sache.
Il a simplement été noté sur mon dossier que j’avais été relâché pour bonne conduite. Mais jamais
personne n’aurait pu trouver de qui il s’agissait. Est-ce que toi, tu pourrais trouver qui c’est ?
_ Je dois deviner ?
_ J’aimerais bien.
_ Donne moi plus d’indices.
_ Hum … Et bien, cet homme très influent a un enfant. Un enfant qui t’en veut terriblement. Et qui
est en lien avec Kurosaki.
_ I … Inoue ? demanda Rukia incrédule.
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Elle savait que Orihime en avait après elle, mais elle ne pensait pas que ça pourrait aller jusque là !
_ Gagné ! Vraiment, je ne suis pas déçu avec toi. Je suis vraiment content de t’avoir rencontré !
_ Tu as des preuves de ce que tu avances ? Parce que seuls tes dires ne suffiront pas. Excuse moi de
te le dire, mais tu es considéré comme mentalement déficient alors …
_ Non ne t’excuses pas. J’aime beaucoup ta franchise. Et pour répondre, oui j’ai des preuves. Il suffit
de regarder mon téléphone. J’ai tout enregistré.
_ Ton téléphone a été fouillé de fond en comble, on a même pas retrouvé la liste de tes appels.
_ Normal. Il est modifié. Je dois le manipuler moi-même.
_ Tu promets de ne rien faire de louche ?
_ Je te le promets.
_ Dans ce cas, je te l’amènerai moi-même, lui sourit-elle.
_ C’est vrai ?
_ Puisque je te le dis !
_ Je peux te poser une autre question ?
_ Vas-y.
_ Qu’est ce que c’est la reconnaissance ?
Rukia se lança dans de grandes explications, Ulquiorra parut convaincu, puis ce fut l’heure de se
séparer.
_ Je reviens demain avec ton téléphone, lui dit-elle.
_ A demain alors Rukia-chan !
_ Ulquiorra ? appela-t-elle alors qu’il était en train de sortir de la salle entouré de deux gardiens.
_ Oui ?
_ Je te suis très reconnaissante de ton aide, lui dit-elle en souriant.
_ Merci. Et moi je suis vraiment désolé de t’avoir fait ça. J’espère que ça s’en ira.
_ L’avenir nous le dira.
_ L’avenir … oui … répondit il évasif avant de disparaître de son champ de vision.
Kuukaku entra avec les autres :
_ Ca va Rukia-chan ?
_ Etrangement, oui. Je me sens apaisée.
_ Il faut qu’on aille chercher ce téléphone, dit Shuuhei.
_ Il est dans la pièce des preuves à conviction, répondit Yoruichi.
_ Je m’occupe de la paperasse pour la visite de demain, dit Kuukaku. Yoruichi, Kisuke, allez vous
assurer qu’on nous pique pas le téléphone. Cette enquête sent de plus en plus mauvais. Shuuhei, tu
raccompagnes Rukia et Byakuya chez eux. Tu fais le topo à Byakuya.
Ils s’en allèrent. Kaien resta seul avec sa sœur.
_ Et moi ? je fais quoi ?
_ Toi, il faut qu’on discute. Il se passe quoi avec Rukia ?
_ Rien du tout pourquoi ? demanda Kaien aussi innocemment que possible.
_ Me prends pas pour une andouille. Je suis ta sœur aînée.
_ Alors tu sais comme moi, qu’il ne vaut mieux pas qu’on le dise.
Le silence s’installa.
Oui, elle le savait. Tant qu’ils ne l’admettaient pas, ce n’était pas réel.
69
Ils se voilaient la face. Pas vraiment dans l’optique de leur profession. Mais quand il s’agissait de
sentiments, c’était peut-être la meilleure chose à faire justement avec leur métier. Elle lui sourit et
l’entraîna à sa suite.
Byakuya se précipita au devant de sa sœur quand elle sortit suivie de Shuuhei.
_ Tu vas bien ? demanda-t-il en la serrant dans ses bras.
_ Arrête ! Tu m’étouffes ! rit-elle. Tout s’est très bien passé mais on revient demain.
Byakuya leva un regard interrogateur vers Shuuhei.
_ Longue histoire, soupira Shuuhei. Allez, en route, j’te raconte tout sur le chemin.
Ils étaient arrivés devant la demeure des Kuchiki et Shuuhei coupa le contact.
_ Et vous l’avez laissée faire ? demanda Byakuya légèrement en colère.
_ Ne t’en fais pas Onii-chan. Tout ira bien. Ulquiorra est beaucoup plus sympa qu’il en a l’air en fait.
Shuuhei et Byakuya la fixèrent incrédules.
Sympa ?
Ulquiorra ?
Ulquiorra sympa ?
Il l’avait balafrée, elle avait oublié ou quoi ?
_ Vous lui avez fait subir une lobotomie ou quoi ? demanda Byakuya.
_ Non ! rit Rukia. Mais il faut juste le comprendre.
_ Ah parce que tu le comprends maintenant ?
_ Ben pas tout à fait. Mais tu sais. Il pourrait devenir quelqu’un de bien.
_ De toute façon, tant qu’on n’a pas les preuves qu’il dit avoir, sous les yeux, répliqua son frère, on
ne peut être sûrs de rien.
Il faisait nuit noire quand l’homme entra dans le manoir par une porte dérobée. Il frappa à la porte
du bureau.
_ Entrez, annonça la voix grave de Kazuki Inoue.
Il se retourna pour faire face à son invité.
_ Il est bien tard. Tu as du nouveau Ishida ?
_ Oui monsieur. J’ai appris qu’aujourd’hui, Rukia Kuchiki est allée rendre visite à Ulquiorra Ciffer.
_ Pardon ?
_ Il semblerait monsieur que Ciffer se soit plus ou moins « attaché » à sa victime.
_ Lui ? S’attacher à quelqu’un ? Ce n’est qu’un pantin sans vie. Absolument impossible.
_ Pourtant, c’est vraisemblablement le cas.
_ Il ne parlera pas. Et s’il le fait, qui croira les propos d’un dégénéré ? Je ne me fais pas de soucis pour
le moment.
Il hésita un moment.
_ Mais continue de le surveiller de près.
_ Bien monsieur.
70
Ishida se retira laissant seul son patron, plongé dans ses réflexions.
Jusqu’à aujourd’hui, Inoue avait cédé à tous les caprices de sa fille. Leur famille était forte, influente
et crainte. Il le savait. Mais il commençait à se demander si il avait bien fait de s’attaquer à cette
Kuchiki pour faire payer Kurosaki. Il en voulait à cette famille. Après tout, c’était de leur faute si son
demi-frère était en prison depuis maintenant bientôt huit ans. Si cet abruti de gamin aux cheveux
orange n’était pas tombé sur la route, si cette cruche qui lui servait de mère ne s’était pas précipitée
pour le sauver, son frère n’aurait jamais renversé cette femme. On n’aurait jamais découvert qu’il
conduisait en excès de vitesse et sans permis. Et il n’aurait pas été incarcéré pour homicide.
Personne ne savait que l’assassin était de sa famille. Il avait effacé toutes les traces.
Non, en fait, il avait bien fait. Il en était sûr. Et il aiderait sa fille à se débarrasser de cette gamine qui
semblait tant compter aux yeux du fils Kurosaki. Une fois son fils détruit, le reste de la famille suivrait.
Et lui, il avait tout à y gagner.
Le lendemain matin, ils filèrent tous très tôt à la prison. Byakuya avait été autorisé à venir.
_ Bonjour Rukia-chan, lança Ulquiorra, presque enjoué.
_ Bonjour Ulquiorra ! Comment vas-tu aujourd’hui ?
_ Je pense aller bien. C’est une question qu’on se pose souvent ?
_ Oui, ça fait partie de la politesse. Aujourd’hui, nous serons avec mon amie Yoruichi, pour que tu
nous montres tes preuves. Mais tu peux parler librement devant elle.
_ Je te fais confiance. Je crois que c’est ça ?
_ Si tu crois en ce que je te dis et que tu penses que c’est bel et bien la vérité, alors oui, c’est ce qu’on
dit.
_ Alors je te fais confiance.
Yoruichi s’approcha avec le téléphone. Ulquiorra s’en saisit.
_ Viens voir Rukia-chan, dit Ulquiorra.
Byakuya et Kaien étaient extrêmement tendus de l’autre côté de la vitre sans teint. Ils n’étaient pas
vraiment d’accord pour que Rukia s’approche d’Ulquiorra à moins de deux mètres.
Rukia, elle, ne se posa pas de questions et se pencha au dessus de son épaule.
_ Tu vois, dit Ulquiorra. Il faut faire plusieurs choses pour atteindre le journal de mes correspondants
et les fichiers enregistrés.
A une vitesse impressionnante, Ulquiorra naviguait sur son téléphone comme s’il s’agissait d’un
ordinateur. Il entra plusieurs codes secrets, tapa plusieurs invitations de commandes, entra dans le
système interne du téléphone qu’il avait protégé lui-même par différentes énigmes et différents
mots de passe. Il lui fallut près d’une demi-heure pour atteindre tout ce qu’il fallait.
_ Voilà, regarde, dit il en lançant une vidéo.
On y voyait Ulquiorra face à face avec Kazuki Inoue et on entendait l’entièreté de l’accord qu’ils
avaient passé.
_ Comment t’as pu enregistrer ça sans qu’ils s’en aperçoivent ? demanda Rukia.
_ Je ne suis pas idiot. Je suis venu plus tôt pour poser mon téléphone portable en mode vidéo et je
l’ai déclenché à distance avec un autre téléphone qui était en réalité factice et me servait de
télécommande.
_ Je vois … Tu as autre chose ?
_ Des appels provenant des téléphones d’Inoue Orihime, d’Inoue Kazuki et d’Arisawa Tatsuki.
71
_ Je peux voir ? demanda Yoruichi.
_ J’ai désactivé toutes les protections. Vous pouvez en faire ce que vous voulez.
_ Merci, répondit poliment Yoruichi avant de s’emparer du téléphone.
_ Vous partez ? demanda Ulquiorra.
_ On a obtenu deux heures de visite, dit Rukia. Il nous reste encore une heure et dix minutes devant
nous. Yoruichi doit aller déposer au plus vite un dossier, moi je vais rester discuter un peu avec toi.
Il lui sourit et en profita pour lui poser tout un tas de questions auxquelles elle tenta de répondre du
mieux possible.
_ Yoruichi, file au labo, dit Kuukaku. Byakuya, Kisuke, vous attendez ici qu’elle sorte. Kaien, Shuuhei,
en route, on a de la paperasse et des demandes de mandats qui nous attendent.
La procédure était lancée, la machine mise en marche.
Kuukaku monta son dossier en une demi-journée et le présenta à un juge qui lui signa tous les
mandats qu’elle souhaitait.
Ishida entra dans le bureau de son patron sans même prendre la peine de frapper à la porte.
_ Monsieur !
_ Ishida ? Mais tu es complètement fou ?
_ Ils ont des preuves à charge contre vous ! Il vous faut partir !
_ Pardon ?
_ Les inspecteur Shiba et Hisagi sont en route pour venir vous arrêter, vous et votre fille !
Kazuki mit un certain temps à réagir, puis il ferma son ordinateur portable, le glissa dans son attaché
caisse et prit son manteau.
_ Appelle l’hélico. On part dans dix minutes, il nous récupère sur le toit. Vas chercher Orihime.
_ Bien mon…
Ishida n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Il vit au travers de la fenêtre du bureau, entrer dans
l’allée, la voiture des deux inspecteurs.
_ On n’a pas le temps. Ils sont là.
_ Quoi ? s’exclama Kazuki en se tournant vers la fenêtre.
Kazuki débrancha son téléphone qui était en charge, le glissa dans sa poche et attrapa sa mallette.
_ Tant pis pour Orihime, dit il en ouvrant un passage derrière sa bibliothèque. Elle s’en sortira, elle
est mineure. On y va Ishida !
En un rien de temps, les deux hommes étaient passés derrière la bibliothèque et avaient descendu
les escaliers d’un passage souterrain qui les mènerait à l’extérieur.
Kaien et Shuuhei sonnèrent à la porte. Le majordome vint leur ouvrir.
_ Messieurs ?
_ Bonjours, inspecteur Shiba et voici mon collègue, l’inspecteur Hisagi. Nous avons un mandat contre
Inoue Kazuki et Inoue Orihime.
_ Un mandat ? demanda l’homme surpris.
_ Oui. Sont-ils ici ?
72
_ Monsieur est dans son bureau et mademoiselle dans sa chambre.
_ Excusez-nous, dit Hisagi en passant pour entrer.
Au moment même où ils entraient, ils virent Orihime qui bousculait une domestique en piaillant, la
forçant par le même coup à descendre les escaliers à reculons.
_ Nom d’un chien Kilari ! Combien de fois vais-je devoir te le répéter ? Tu es complètement idiote ou
simplement incapable ?
_ Inoue Orihime, dit Kaien en s’interposant. Vous êtes en état d’arrestation.
_ Pardon ? demanda la jeune fille avec un air d’ahurie.
_ Vous êtes en état d’arrestation. Tout ce que vous direz pourra et sera retenu contre vous …
_ Papa !!!!! hurla Orihime en remontant les escaliers en courant. Papa aide moi !!!!
Kaien la suivit, la plaqua contre le mur et lui passa les menottes, lui lisant de nouveau ses droits. Un
officier en tenue vint la récupérer pour la faire monter en voiture pendant que Kaien et Shuuhei se
dirigeaient en courant vers le bureau de Kazuki. Ils trouvaient étrange que le père n’ait pas répondu
aux cris de cochon égorgé de sa fille.
Ils enfoncèrent la porte qui était fermée de l’intérieur mais la pièce était vide.
_ Merde, où il est ce con ? s’exclama Hisagi en ressortant.
Au même moment, une voiture démarrait en trombes devant les grilles de la propriété.
_ Merde Shuuhei ! Il s’enfuit !!
Les deux hommes se ruèrent dans leur voiture et démarrèrent le plus rapidement possible.
_ Appel à toutes les unités, ici Crim 2, inspecteur Shiba, nous sommes à la poursuite d’un suspect en
berline noire, nous n’avons pas d’autres informations. Le criminel est considéré comme dangereux !
_ Merde Kaien ! Tu l’as paumé ? répondit la voix de sa sœur.
_ On sait pas comment il a réussi à s’échapper, répondit Kaien.
_ On vous soutient, on prend le Nord, mais avec ta description, on risque de devoir arrêter les trois
quarts de Tokyo !
_ Ici Yoruichi, on a Arisawa, elle est en route pour le poste. On prend le Sud.
_ Ici Kuchiki, je prends l’Est.
Ils patrouillèrent pendant des heures, mais ne trouvèrent rien.
_ Bordel Kaien ! Qu’est ce que vous avez fichu ? s’exclama Kuukaku alors qu’ils se retrouvaient au
poste.
_ Selon les infos des enquêteurs de terrain qui ont fouillé la maison des Inoue, répondit Byakuya qui
était arrivé un peu avant eux, il y avait un passage secret derrière la bibliothèque qui menait à un
passage sous la maison.
_ C’était pas indiqué ça sur les plans … dit bêtement Shuuhei.
_ Ils ont trouvé quelque chose dans la maison ? demanda Kuukaku.
_ Oui. Pas mal de dossiers, il a piqué un sacré paquet de fric à diverses entreprises qu’il a essayé de
couler. Notamment la firme Kurosaki. C’est lui qui les a presque fait couler avant de les aider. Pire
encore, on a découvert quelque chose dans un vieil ordinateur qui traînait et qui était hors d’usage à
première vue. Son demi-frère est Aizen Sosuke. C’est lui qui a renversé et tué Masaki Kurosaki.
_ Qu’est ce que c’est que cette histoire encore ? demanda Kuukaku en fronçant les sourcils. Soit.
Interrogez les gamines.
_ Leurs avocats ne sont pas encore là.
73
_ Ben dès que c’est le cas, faites le. Je vais lancer un mandat de recherche et d’arrêt contre le fugitif
Inoue Kazuki.
Le premier avocat à arriver sur place fut celui de Tatsuki. Yoruichi et Kisuke se chargèrent de
l’interroger en présence de ses parents et de l’homme de loi. Elle craqua rapidement et avoua tout
ce dont elle était au courant.
Entre temps arriva l’avocat d’Orihime. Mais il n’était pas venu seul.
_ Qu’est ce que tu fiches ici Kurosaki ? demanda Kuukaku en voyant arriver Maître Iba accompagné
d’Ichigo et son majordome.
_ Mademoiselle m’a demandé d’amener son fiancé avec moi, répondit Iba.
_ Il n’a rien à faire ici.
_ Kurosaki-kun !!! hurla Inoue en le voyant. C’est terrible !!! ajouta-t-elle en larmes.
Izuru qui avait aperçu Byakuya se dirigea vers son bureau.
_ Entrez, répondit Byakuya quand il entendit trois coups frappés à sa porte. Kira ? demanda-t-il en
levant la tête.
_ Salut.
_ Qu’est ce que tu fais là ?
_ J’ai accompagné Ichigo. L’avocat de sa « fiancée » est venu nous chercher. Elle a demandé à ce qu’il
soit là.
_ Je suis pas sûr que ce soit une bonne idée Kira …
_ Pourquoi cela ?
_ Ecoute, on a appris pas mal de choses en très peu de temps. Et il vaudrait mieux que Kurosaki ne
les apprennent pas.
_ Comme par exemple ?
Byakuya s’assura que la porte de son bureau était fermée avant de parler.
_ Bon écoute. Je ne devrais rien te dire. Mais en souvenir de notre amitié …
Il baissa la voix.
_ Inoue Kazuki est le demi-frère de l’assassin de la mère de Kurosaki. Il a fait sortir Ulquiorra en lui
demandant en échange d’obéir à sa fille et c’est apparemment Orihime et son amie là, Arisawa qui
ont donné les ordres à Ulquiorra concernant ma sœur.
_ Pardon ? fit Kira. Tu es sûr de toi ?
_ On a trouvé des dossiers, on a des preuves. Malheureusement, Kazuki nous a échappé. Il n’a en
revanche pas hésité à laisser sa fille derrière lui.
_ Un monstre … Cet homme est un …
Ils furent interrompus par la voix de Kaien :
_ Kurosaki ? Qu’est-ce-que tu fais devant la porte de Byakuya ?
Ichigo réagit en une fraction de seconde. Il poussa violemment Kaien avant de s’élancer au dehors
des bureaux en courant et de dévaler les escaliers.
_ Merde ! s’écria Byakuya. Kaien ! Arrête-le !! ajouta-t-il en sortant de son bureau avant de s’élancer
lui-même à la poursuite de l’adolescent.
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Mais Ichigo avait pris trop d’avance sur lui. Il avait beau être rapide, quand il arriva en dehors du
bâtiment, il ne vit pas une seule trace du rouquin.
_ Putain ! Merde ! s’écria-t-il avec un mouvement d’humeur sous le regard outré des passants.
Ichigo courait à perdre haleine. C’était quoi ce délire ? Il fonça sans réfléchir jusqu’à l’une des
planques des Shinigamis. Il s’installa seul et au calme un instant pour reprendre ses esprits et
repasser les évènements dans sa tête.
_ Vous n’avez donc pas assez de preuves à charges contre ma cliente, dit Iba.
Kuukaku dût se résigner. Orihime avait réussi à tout faire passer sur le dos de Tatsuki. C’était
essentiellement le téléphone de son amie qui avait été utilisé pour contacter Ulquiorra. Il n’y avait de
trace d’aucun message venant directement d’elle-même.
Rien. Que dalle. Et Tatsuki qui n’était sûrement que son chien, allait tout prendre.
Putain de justice.
_ Très bien. Nous allons relâcher mademoiselle Inoue, dit-elle du bout des lèvres. Néanmoins, au vu
des évènements, il lui est demandé de ne pas quitter la ville et il serait même mieux qu’elle reste
chez elle.
_ Bien évidemment, répondit l’avocat sur un ton mielleux. Venez mademoiselle Inoue. Nous pouvons
partir.
Elle redressa le torse et la tête, considéra Kuukaku et Hisagi avec un air hautain et sortit.
_ Où est Kurosaki-kun ? demanda-t-elle en le cherchant du regard.
_ Il a dû rentrer chez lui, mentit Kaien. Son père l’a demandé.
_ Oh … Je vais donc aller …
L’avocat lui coupa la parole.
_ Mademoiselle, il serait plus sage que vous rentriez chez vous. Vous n’aurez qu’à l’appeler une fois
rentrée.
_ Oh … très bien.
Ichigo appela finalement Grimmjaw. C’était le seul qui avait lui aussi une dent contre les Inoue et qui
était en lien avec l’affaire Ulquiorra. Celui-ci le rejoignit rapidement.
Le rouquin lui fit un topo relativement rapide de la situation et de ce qu’il avait entendu.
_ T’es sûr de toi ? demanda Grimmjaw abasourdi.
_ Ouais.
_ Putain d’enfoiré de merde. Je compte pas rester les bras croisés en attendant que ça se passe !
_ Je m’attendais à ce que tu dises ça, dit Ichigo avec un sourire mauvais.
_ On attend quoi ?
_ Faut qu’on trouve la planque de ce salopard. Et vite.
Les deux adolescents se mirent en marche.
_ Alors ? demanda Kazuki à Ishida.
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Personne ne connaissait l’existence d’un lien quelconque entre Ishida Uryuu et Kazuki Inoue.
Absolument personne. Orihime le connaissait uniquement de vue. Elle ne savait ni son nom, ni son
adresse, et l’avait pris pour un quelconque associé comme elle en croisait tant. Il était donc en
parfaite sécurité dans son appartement.
_ Orihime a été relâchée, répondit le jeune homme. Pas assez de preuves, et apparemment, Iba a fait
en sorte que tout retombe sur Arisawa.
_ Parfait. Tu iras la chercher.
_ J’aimerai éviter de vous laisser seul. Je préfèrerai y envoyer Sado.
_ Orihime ne suivrait jamais Sado. Et il n’a pas autant d’informations sur moi que toi, si jamais elle se
méfie, tu seras plus à même de la convaincre.
_ Mais …
_ Dans ce cas là, demande à Sado de venir ici pour ma protection pendant que toi tu vas chercher
Hime.
_ Très bien.
Ishida prit son téléphone et appela Sado Yasutora. Quelques secondes plus tard, il revenait vers
Kazuki.
_ Sado va arriver. Je vais attendre qu’il arrive et je vais …
_ Non. Il sait très bien où tu habites. Vas chercher ma fille le plus rapidement possible.
_ Je ne pense pas que …
_ Ishida. Ne me fais pas me répéter.
_ Très bien.
Ishida rappela Sado pour lui expliquer qu’il partait directement chercher Orihime et qu’il ne serait
donc pas là quand il arriverait. Il prit ensuite son casque et sortit de l’appartement.
Quand il arriva à proximité de la propriété des Inoue, il put voir qu’elle était sous étroite surveillance
policière. Il se gara devant une maison dans laquelle il entra. N’importe qui aurait cru que c’était un
honnête travailleur qui rentrait chez lui après une journée de travail. Sachant que tout le voisinage
était surveillé, il fit comme si de rien n’était. Il alluma la télévision, prit un soda dans le réfrigérateur
et un paquet de chips dans le placard et s’installa devant une émission de variétés qu’il regarda en
entier. Après quoi, il alla dans la chambre préparer un pyjama et se fit couler un bain. La salle de bain
était la seule pièce qui n’avait aucune fenêtre. Il s’y enferma, puis souleva les toilettes, révélant une
échelle. Il emprunta le passage secret qui le mena droit dans la salle de bain personnelle d’Orihime. Il
déplaça en douceur la dalle qui cachait la sortie sous le lavabo. La salle de bain était dans le noir.
Il regarda l’heure : vingt heures vingt-trois. Dans sept minutes, Inoue viendrait prendre son bain. Il
n’avait plus qu’à patienter.
Orihime avait été secouée par les évènements et par le fait que son père l’ait abandonnée. Elle
fulminait. Tout ça c’était la faute de cette Rukia de toute façon ! Si elle n’était pas apparue dans sa
vie, elle n’aurait jamais fait appel à cet abruti d’Ulquiorra qui, pour on ne sait quelle raison idiote,
avait décidé pour la première fois de sa vie de parler ! Elle balança le long des murs de sa chambre
tout ce qu’elle trouva. Une fois qu’elle eût bien évacué sa rage, elle décida d’aller se détendre dans
son bain.
_ Kilari ! Je vais prendre mon bain ! Qu’on ne me dérange sous aucun prétexte ! C’est clair ?
_ Oui mademoiselle, répondit la jeune domestique d’une voix tremblante.
76
Orihime claqua la porte de sa chambre et entra dans sa salle de bain personnelle. Elle alluma la
lumière et sentit un bras l’attraper par la taille. Elle n’eut pas le temps de crier qu’une autre main se
posait sur sa bouche.
_ Chut, fit doucement Ishida en les plaçant face au miroir. Vous me reconnaissez ?
Elle fit « oui » de la tête.
_ Je suis un ami de votre père. Je l’ai aidé à s’échapper. Il m’a envoyé ici pour vous chercher. Si vous
criez, nous sommes tous fichus. Je vais vous relâcher. Entendu ?
Elle acquiesça de nouveau d’un mouvement de tête.
Ishida relâcha sa prise.
_ Vous êtes donc à la solde de mon père, lui dit-elle.
_ Oui.
_ Je me rappelle de vous. Je vous ai vu plusieurs fois, mais je ne pensais pas que vous étiez à son
service.
_ Bien, il faut faire vite. On va passer par le passage que j’ai emprunté. On va se retrouver dans une
maison du voisinage proche. Je sortirai en premier, il vous faudra patienter un moment avant de
pouvoir sortir. Je viendrai vous chercher. Entendu ?
_ Oui.
Ichigo et Grimmjaw sillonnaient la ville. En réalité, ils ne savaient pas trop où ils allaient, n’ayant pas
la moindre idée d’où pouvait éventuellement se trouver Kazuki. Grimmjaw était plongé dans ses
pensées quand il buta dans un homme à la carrure massive et au teint mat, qui ne semblait pas être
purement japonais.
_ ‘scusez-moi, marmonna-t-il.
_ C’est rien, répondit l’homme d’une voix calme avant de continuer son chemin.
Ichigo qui était à côté retira la capuche de son sweat-shirt qui lui couvrait la tête et s’arrêta au milieu
du trottoir, fixant l’étranger qui continuait son chemin.
_ Quoi ? demanda Grimmjaw en revenant à sa hauteur.
_ J’le connais …
_ Ah bon ?
_ Ouais … Pas toi ?
_ Absolument pas et j’peux te dire qu’un gaillard comme ça, j’m’en rappellerais !
_ Donc je l’ai pas croisé dans une bagarre quelconque … Je sais ! Je l’ai vu chez les Inoue une fois !
_ T’es sûr ?
_ Certain.
_ Tu crois qu’on devrait le suivre ?
_ Je pense que ça vaudrait le coup d’essayer tu crois pas ?
Grimmjaw sourit, rabattit sa capuche sur son crâne et ils emboîtèrent le pas au géant.
_ Toujours pas de piste valable pour Inoue ? demanda Kuukaku épuisée.
_ Toujours rien, répondit Yoruichi. On a placé sa maison sous surveillance et celle des Kurosaki aussi.
_ En parlant de ça, toujours rien pour le fils Kurosaki ?
77
_ Toujours rien, dit Shuuhei. Byakuya et son majordome sont toujours à sa recherche. Ils ont
contacté ses amis, aucun n’a eu de ses nouvelles, ils sont donc partis à sa recherche aussi et
Grimmjaw est introuvable.
_ Décidément … Ca s’enchaîne soupira la femme au bras artificiel. Bon allez, on repart. Il faut qu’on
trouve ce fumier. Pour essayer d’aller plus vite, on se sépare et on patrouille seuls. Soyez prudents
les gars !
Ishida entra dans la salle de bain. Il avait plongé la maison dans le noir et fermé les volets, comme si il
allait se coucher. Il fit sortir Orihime et ouvrit une trappe qui menait à la cave.
_ Encore des passages dégoûtants … soupira celle-ci.
_ Nous n’avons pas le choix.
Ils traversèrent un long couloir terreux avant de ressortir dans les égouts. Ishida souleva une grille et
regarda à droite, puis à gauche. La ruelle était déserte. Ils sortirent, il repositionna la grille et se
dirigea vers une moto qui était à l’entrée de l’impasse.
_ Maintenant que je suis dehors, je veux aller chez Kuchiki, dit subitement Orihime.
_ Pardon ?
_ Vous m’avez expliqué les plans de mon père il n’y a aucune place pour ma vengeance si nous
partons dans six heures !
_ Ecoutez mademoiselle, je pense qu’il vaudrait mieux ne pas dévier de notre direction. C’est …
_ Je ne veux plus entendre un mot ! Soit vous m’aidez à me débarrasser de cette garce, soit j’y vais
seule !
_ Je vous en empêcherai.
_ Ah oui ? Et comment ? En m’assommant peut-être ? Dans ce cas, mon père ne sera certainement
pas heureux d’apprendre que vous m’avez brutalisée et en plus de ça, comment comptez –vous
m’emmener à moto si je suis inconsciente ?
Euh … Bon ok, elle n’avait pas tort pour le coup.
_ Mademoiselle, ce n’est vraiment pas une bonne idée.
_ Vous pouvez dire ce que vous voulez, tout ce que ça aura comme effet, c’est de nous faire perdre
du temps. Et je croyais qu’il était précieux.
_ Inoue-san, nous devrions vraiment rentrer auprès de votre père.
_ Très bien. J’y vais seule.
Elle allait sortir de l’impasse quand il la rattrapa par le bras.
_ Bon, bon très bien. Mais il va falloir faire vite.
_ Si vous m’aidez, je pense que ça ira encore plus vite, répliqua-t-elle en montant derrière lui et en
attachant son casque.
Ichigo pénétra dans l’immeuble à la suite de Sado Yasutora. Sa capuche qui lui descendait au niveau
des yeux et son casque audio plaqué sur les oreilles le couvraient bien. Il monta après lui dans
l’ascenseur. Ichigo appuya en premier sur le bouton du troisième étage, Sado sur le second.
Quand le géant descendit, Ichigo qui jouait avec une pièce de monnaie la fit volontairement tomber
au sol. Elle roula un moment. Il descendit alors de l’ascenseur pour la rattraper. L’homme au teint
mat ne fit pas attention à lui et pénétra dans le troisième appartement sur la gauche.
Avant de refermer la porte de l’appartement, il vit l’adolescent remonter dans l’ascenseur.
78
Ichigo s’arrêta au troisième, puis prit les escaliers pour descendre et aller ouvrir à Grimmjaw resté à
l’extérieur. Ils remontèrent jusqu’à l’appartement où Ichigo avait vu disparaître l’homme et collèrent
leur oreille à la porte.
_ Ishida risque de mettre du temps à récupérer ma fille, disait la voix d’Inoue.
Les deux adolescents échangèrent un regard. C’était bien lui.
_ Je vais aller appeler les flics, chuchota Grimmjaw en sortant la carte de Shuuhei de son portefeuille.
_ Ok, je reste dans le coin, répondit Ichigo sur le même ton.
Grimmjaw prit les escaliers pour redescendre un étage plus bas et appeler.
_ Inspecteur Hisagi.
_ C’est Grimmjaw Jaggerjack.
_ Ah ! Mais où étais tu ? On t’a cherché un moment, t’aurais pas vu Kurosaki ?
_ Je suis avec lui justement, on a trouvé Kazuki Inoue.
_ Qu … Quoi ??? Dis-moi où vous êtes ?
_ A la résidence Tenkei. Deuxième étage, appartement numéro seize.
_ Très bien. Surtout vous ne faîtes rien, on arrive le plus rapidement possible ! Ne bougez surtout pas,
tu m’entends Grimmjaw ?
_ Ouais.
_ A tout de suite.
Hisagi raccrocha et prit sa radio :
_ A toutes les unités, ici Crim’3, je sais où se trouve le suspect ! Résidence Tenkei, deuxième étage
porte seize ! Kurosaki et Jaggerjack sont sur les lieux, ce sont les informateurs.
Ses collègues répondirent tous à l’appel et tout le monde rebroussa chemin pour repartir en plein
centre de Tokyo.
_ Appelle ses amis, dit Byakuya à Kira qui patrouillait avec lui. Dis leur de rentrer chez eux et qu’on
prend la suite, ça pourrait se révéler dangereux, je ne veux aucun de ces gosses à proximité.
_ Ouais, tout de suite !
Il prit son téléphone et contacta Renji :
_ Abarai-kun, c’est Kira, on a retrouvé Ichigo, merci pour votre aide.
_ Ok ! Génial ! J’appelle les autres. Il va bien ?
_ Oui, répondit Kira.
_ Tant mieux ! Merci Kira !
_ Merci à vous !
Ils raccrochèrent.
Renji se chargea de prévenir ses amis. Il s’arrêta ensuite dans un snack pour manger un morceau. A
force d’arpenter la ville dans tous les sens, il était affamé.
Grimmjaw remonta les escaliers. Il rejoignit Ichigo derrière la porte.
_ C’est bon, chuchota-t-il.
79
_ Cool, on devrait …
Ichigo n’eût pas le temps de terminer sa phrase. La porte venait de s’ouvrir sur l’homme qu’ils
avaient suivi.
_ Je me disais bien, dit le géant, que j’avais entendu quelque chose qui bourdonnait … Et il me
semblait bien que tu me suivais toi …
Ils n’eurent même pas le temps d’amorcer un semblant de fuite. Le géant à la force herculéenne les
saisit par le col et les jeta à l’intérieur de l’appartement.
_ Qu’est ce que c’est ? demanda Kazuki en sortant de la cuisine. Ho ho ! Regardez-moi ça … Kurosaki
et Jaggerjack … Les vermines, ça traîne vraiment partout …
_ Et c’est toi qui dis ça ? répliqua Grimmjaw.
_ Silence ! Et respecte-moi pauvre petit vermisseau. Sado, amène les au salon. Au cas où l’idée vous
prendrait de vouloir vous échapper, je préfère vous prévenir. Sado n’est pas vraiment facile à écarter
de son chemin. Et moi, je ne me sépare pas mon ami …
Sur ces dernières paroles, il sortit un pistolet automatique.
Les deux adolescents déglutirent difficilement.
Renji revenait chez lui à pieds quand une moto le dépassa.
Il aurait juré reconnaître la silhouette d’Orihime.
Il secoua la tête. Impossible. Il avait dû se tromper. Arpenter la ville pendant des heures avec aussi
peu d’heures de sommeil avait dû lui embrouiller l’esprit. Il attaqua donc tranquillement la côte qui
se dressait devant lui.
Ishida coupa le moteur un peu avant la maison des Kuchiki. Il fit descendre Inoue et parcourut les
derniers mètres en poussant l’engin pour ne pas attirer l’attention de Rukia. Ils ouvrirent la grille avec
discrétion et s’approchèrent de la fenêtre du salon.
Rukia était installée devant la télé avec une assiette de nouilles sautées au curry.
Par gestes, Ishida fit comprendre à Inoue qu’ils allaient faire le tour et passer par la porte de la
cuisine côté jardin.
Il n’eut aucun mal à la crocheter et à entrer. Le tout dans le silence le plus complet. Ils pénétrèrent
sur la pointe des pieds dans le salon.
Rukia vit soudainement une ombre dans le reflet de la télévision et se retourna.
Trop tard.
Ishida la bâillonna de sa main et se saisit d’elle. Elle était si légère qu’il n’eut aucun mal à la soulever
par l’arrière du canapé et à la plaquer au sol. Il lui lia les mains et la releva.
_ Je serais toi, je ne crierais pas, dit Inoue face à elle en appuyant un couteau de cuisine le long de sa
joue gauche. Ah !! Je pensais que jamais je ne réussirais à me débarrasser de toi … Et finalement,
c’est l’occasion rêvée ! Après ça, je partirais avec mon père !
_ Mais qu’est ce que tu me veux à la fin ?
_ Depuis que tu es entrée dans ma vie, tu n’as pas arrêté de la détruire petit à petit ! D’abord Ichigo,
puis Ulquiorra qui, par je ne sais quel miracle a décidé de te parler, ce qui a conduit à la chute de ma
famille !
_ Attends, je n’ai rien à voir là dedans ! C’est toi qui as tout provoqué …
_ Silence ! J’ai bien essayé de me débarrasser de toi avant, mais il semblerait que l’on est jamais aussi
bien servie que par soi-même !
80
Renji continuait tranquillement son chemin quand le reflet d’un lampadaire dans un rétroviseur
attira son attention.
C’était la moto qu’il avait vue juste avant, quand il avait pensé voir Orihime en passagère. Qu’est ce
que cet engin fichait devant la maison de Rukia ?
Poussé par la curiosité et très certainement par son instinct, il s’approcha. La grille était ouverte. Il
entra alors et s’approcha lentement de la fenêtre du salon. Au même moment, il vit un homme
s’emparer de Rukia et la plaquer au sol. Un peu plus loin, il aperçut Inoue munie d’un couteau de
cuisine long comme son bras.
Il fouilla dans sa poche pour trouver son téléphone portable et fit tomber un morceau de carton. Il le
retourna et lut : Inspecteur Shiba Kaien.
Il se remémora la scène de la veille.
« _ Oh ! Ichigo, t’as fait tombé un truc !
_ Hm ? ah ouais, c’est la carte de visite du flic qui est passé chez moi quand Rukia avait disparu …
Tu peux la jeter.
_ Ben je ferai ça plus tard, tu vas pas la jeter sur la voie publique non plus ! répliqua Renji en la
glissant dans la poche de sa veste.
_ Oh ! Tu deviens écolo ? se moqua gentiment Ichigo. »
Et bien finalement, il avait bien fait, se dit il.
Il composa le numéro.
_ Inspecteur Shiba ! déclama Kaien en décrochant tout en prenant un virage sur la corde en se
rendant à la résidence Tenkei.
_ Je suis Renji Abarai, un ami de Kurosaki Ichigo. J’appelle parce qu’il y a un souci chez les Kuchiki, un
homme et Inoue Orihime ont pénétré chez elle, chuchota Renji.
La cœur de Kaien rata un battement.
_ J’arrive tout de suite ! Bouge pas de là où t’es !
Kaien jeta le téléphone sur le siège passager et fit un demi-tour au frein à main avant d’enclencher la
sirène de sa voiture.
Byakuya et les autres arrivèrent presque en même temps devant la résidence Tenkei quand ils
entendirent un autre appel :
_ Ici Crim’2 ! J’ai reçu un appel d’Abarai Renji me signalant une agression chez l’Inspecteur Kuchiki !
Je me rends sur les lieux !
_ Vas-y ! dit Kuukaku à Byakuya.
Kira descendit en vitesse de la voiture pendant que Byakuya repartait dans l’autre sens les nerfs à vif.
Shuuhei et les autres entrèrent dans la résidence.
_ Restez ici, ordonna Kuukaku à Kira. Nous on monte.
_ Ok, répondit Izuru.
Les inspecteurs prirent les escaliers et s’arrêtèrent au deuxième étage.
81
_ Pas de trace de Kurosaki ou de Jaggerjack, chuchota Shuuhei en jetant un œil dans le couloir. Rien
de sus …
Sa phrase se perdit lorsqu’un coup de feu retentit.
_ Vous m’aurez été bien utile tout de même, dit Kazuki en s’installant dans un fauteuil. Toi Jaggerjack,
je me suis fait un plaisir d’éliminer ta sœur. C’était d’une facilité déconcertante. Grâce à ça, j’ai pu
reprendre le contrôle de tout le Nord de la ville. Quelle petite garce c’était.
Grimmjaw en resta bouche-bée.
Ichigo ne comprenait pas.
_ Ah ! Apparemment, tu ne sais pas tout Kurosaki ! Sa sœur aînée avait la garde de ce petit crétin.
Elle possédait une sacrée fortune et était à la tête d’une des plus grandes familles de la mafia
japonaise. Elle contrôlait tout le côté Nord de la ville. Elle a lutté. Longtemps. Mais j’ai fini par l’avoir.
Cet abruti n’avait que douze ans. Il a été placé sous tutelle puisqu’il héritait de toute sa fortune, il
était à l’abri pour le restant de ses jours. Je n’ai pas vu l’intérêt de me débarrasser de lui à l’époque
puisqu’il ne me gênait pas dans mes projets …
_ Mais décidément vous êtes une famille d’assassin ! s’écria Ichigo.
_ Ah ? Tu es au courant que c’est mon demi-frère qui a renversé ta mère ? Vraiment … Mais si tu ne
t’étais pas trouvé là toi aussi … Ma vie aurait été toute autre ! Mon frère et moi aurions pu dominer
Tokyo en si peu de temps … Mais vous avez contrecarré nos plans ! Et il croupit en prison depuis ! Je
n’ai jamais réussi à le tirer de là, son dossier avait été monté par l’un des juges les plus influents de
l’époque ! Heureusement, c’est plus facile maintenant. La preuve avec Ulquiorra. Hop hop hop les
garçons ! Mieux vaudrait ne pas bouger ! ajouta-t-il en pointant son arme sur eux quand ils firent un
mouvement sous le coup de la colère.
_ Et tu vas faire quoi ? ragea Grimmjaw. Nous buter ? Tu crois pas que la liste de tes crimes est assez
longue ?
_ Franchement … Tu crois que je serais aussi calme si je n’étais pas sûr de m’en sortir ?
_ Enfoiré …
Ichigo réfléchissait à toute vitesse. Qu’est ce qu’ils pouvaient faire ? La police mettait du temps à
arriver et ça commençait à devenir dur de se contenir face à de telles révélations. Mais il fallait qu’il
pense à son père et à ses sœurs. Ils étaient deux. Mais ils n’étaient justement QUE deux. Sado avait
une force de tous les diables. Il était sûr qu’un seul coup de poing de la part de cet homme suffirait
presque à les tuer. Et en face, il y avait un automatique douze coups qui les fixaient droit dans les
yeux.
Ichigo n’écoutait plus Inoue mais la voix de Grimmjaw le tira de sa rêverie.
_ T’es vraiment qu’un sale enfoiré de merde !
_ Pff à la limite … Kurosaki … Il peut encore servir, je n’en ai pas fini avec eux, mais toi … Non, j’ai
beau réfléchir, tu ne me sers plus à rien.
Sans hésiter, Kazuki leva son arme et tira. La balle atteignit l’adolescent en plein cœur.
Ichigo vit blanc pendant une fraction de seconde, puis il vit son ami s’effondrer sur le sol.
_ Grimm … Grimmjaw !
Ichigo se jeta auprès de lui et appuya de toutes ses forces sur la blessure.
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_ Restes avec nous ! Restes avec nous ! Grimmjaw !
La porte vola en éclats. Sado réagit au quart de tour mais une balle sortant du révolver de Kuukaku se
logea entre ses deux yeux.
Sous le coup de la surprise, Kazuki mit trop de temps à réagir et Shuuhei tira.
Le projectile entra dans le bras droit de l’homme qui lâcha son arme. Yoruichi se rua sur lui et le
menotta en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
_ Appelez une ambulance !! hurla Ichigo.
_ C’est fait, répondit Kisuke. Pousses toi.
Kisuke qui avait pris une serviette éponge dans la salle de bain fit pression avec sur la blessure de
Grimmjaw.
_ Merde, il perd trop de sang.
_ Ichi … go …
Le rouquin s’approcha.
_ J’ai … plus … personne. Promets … qu’on … m’oubliera pas.
Il tenta de reprendre sa respiration mais n’y parvint que difficilement.
_ Mais qu’est ce que tu dis ? Tu t’en sortiras ! Tu vas t’en sortir !
_ Pro …
_ Oui oui je promets mais tais toi maintenant ! Garde tes forces !
Grimmjaw sourit.
_ Rukia … Tu … lui … di …
Il poussa soudainement un râle et ferma les yeux.
_ Grimm … jaw ? interrogea Ichigo.
Kisuke baissa la tête.
_ Il …
Les secouristes pénétrèrent dans l’appartement au même moment.
Orihime crachait son venin en face de Rukia depuis déjà dix bonnes minutes.
_ Mademoiselle, dit Ishida pour lui rappeler qu’ils étaient pressés.
_ Ah oui c’est vrai … De toute façon j’ai dit tout ce que j’avais à dire … Là j’hésite simplement … Est-ce
que je te fais la même marque de l’autre côté du visage ? Ou est-ce-que je te tue ?
Orihime faisait passer son couteau du visage au cou de Rukia tout en parlant.
Ishida vit une ombre passer et lâcha Rukia pour se jeter sur le nouvel arrivant.
Kaien n’en fit qu’une bouchée de pain et l’assomma le long du buffet. Quand il se retourna, Inoue se
jetait sur Rukia qui était au sol et ne pouvait plus bouger, entravée par ses liens.
83
Il se précipita pour la protéger et reçut un coup de couteau dans l’abdomen.
_ Kaien !! s’écria Rukia.
Il réussit à parer le second coup de couteau.
Sa forcé décuplée par la rage, Orihime frappait de toutes ses forces. La premier coup avait touché
l’homme, mais avait raté sa cible principale. Elle recommença, mais ce même homme bloqua son
bras. Elle relevait une nouvelle fois l’arme quand un coup de feu retentit.
Elle sembla se figer. L’arme tomba. Orihime se retourna lentement pour voir Byakuya dans
l’encadrement de la porte, son révolver toujours pointé vers elle.
Elle baissa ensuite les yeux pour voir son pullover blanc se teinter de rouge au niveau de sa poitrine.
Et elle tomba lourdement sur le sol.
Byakuya prit sa radio pour appeler les secours, poussa le couteau du pied à l’autre bout du salon.
_ Kaien ? Ca va ?
_ Ouais, répondit son collègue difficilement. Ca va aller. Occupes toi de détacher ta sœur.
Un mois plus tard …
Kazuki Inoue était en prison, jurant tous les jours en hurlant qu’il se vengerait. Toute sa fortune avait
été distribuée entre les différentes entreprises qu’il avait arnaquées.
Sa fille avait été admise à l’hôpital. La balle qu’elle avait reçu avait transpercé son poumon droit,
mais avait aussi endommagé définitivement sa colonne vertébrale, la laissant tétraplégique à vie.
Les blessures de Kaien étaient heureusement relativement superficielles, mais il garderait des
cicatrices à vie.
Tatsuki Arisawa avait été placée en maison de correction jusqu’à sa majorité et condamnée à
plusieurs centaines d’heure de travaux d’intérêt général.
Byakuya et Rukia avaient déménagé. Trop de mauvaises choses s’étaient passé dans cette maison. Ils
étaient désormais dans un immeuble où Kaien et Kuukaku avaient des appartements voisins.
Les Kurosaki en avaient enfin terminé avec les difficultés concernant leurs affaires familiales, libérés
d’un poids. Et surtout, ils avaient un nouveau membre dans la famille …
_ Fais attention ! réprimandait Yuzu en arrivant dans la cuisine. Si tu veux à manger, il faut me le dire !
Je peux te faire un bon plat ! Mais tu dois être prudent ! Le docteur a dit que tu ne devais pas trop
bouger, c’était à cette condition que t’avais le droit de rentrer ! Alors il faut l’écouter !
_ Elle a raison, renchérit Karin. C’est grave une blessure à ce niveau là ! T’es pas rentré dans la famille
pour en sortir au bout de quelques semaines !
_ Bordel … je commence à me dire que j’étais très bien tout seul moi ! Elles sont toujours comme ça
Ichigo ?
Le rouquin rit.
_ Ca veut dire qu’elles t’aiment bien. Et estimes-toi heureux, parce que quand elles ont quelqu’un
dans le nez, elles sont juste infectes.
_ Comme toi, en somme.
_ Ca veut dire quoi ça Jaggerjack ?
_ Pff … soupira Karin. Ces deux là … On dirait presque qu’ils sont frères pour de vrai quand on les
entend …
_ Ca c’est bien vrai … Maintenant, on en a deux pour le prix d’un, ajouta Yuzu.
_ Papa est taré pour avoir voulu le prendre dans la famille …
84
_ Hé les gamines, j’suis pas un chiot abandonné trouvé dans la rue non plus, grommela Grimmjaw.
_ Et en plus il râle tout le temps, comme Ichi-nii … Allez viens Yuzu. On va aller regarder la télé. Ca
sera toujours plus intéressant.
La brune prit sa jumelle châtain par le bras et l’entraîna en dehors de la cuisine.
_ Enfin, c’est pas une raison pour faire n’importe quoi quand même ! ajouta-t-elle avant de sortir
définitivement de la pièce.
Grimmjaw et Ichigo les regardèrent partir en souriant tendrement.
Puis ils se virent l’un l’autre.
Et reprirent des têtes de gros durs.
Kuukaku sonna chez Byakuya en pleine nuit.
_ Qu’est ce qu’il se passe ? demanda celui-ci en ouvrant la porte.
_ J’viens d’avoir un appel du pénitencier de Soukyokou.
_ Inoue ? demanda Byakuya inquiet.
_ Il est mort. Ulquiorra s’est occupé de lui. Mais lui aussi a été grièvement blessé. Il demande à voir
Rukia-chan. On l’a transféré à l’hôpital central.
_ Je viens ! s’exclama Rukia qui s’était levée en entendant des voix dans le couloir.
_ Je m’en doutais. Kaien nous attend en bas.
Byakuya et Rukia s’habillèrent en vitesse et rejoignirent Kuukaku et Kaien dans la voiture de ce
dernier. Une demi-heure plus tard, ils entraient aux urgences.
_ Inspecteur Shiba, dit Kuukaku en présentant sa carte aux policiers qui se trouvaient à l’entrée de la
chambre.
_ On nous a prévenus. Entrez.
Rukia se précipita à l’intérieur de la chambre. Ulquiorra était étendu sur le lit. Sa poitrine était
entourée d’un bandage tâché de sang.
_ Tu es venue, dit-il simplement.
_ Oui. Que s’est-il passé ?
_ Il était de l’autre côté, dans l’autre carré de prisonniers. Mais chaque jour, je l’entendais dire qu’il
se vengerait de vous tous. Tu es mon amie Rukia-chan. Ma seule amie. Et je sais de quoi il est capable.
Je me suis dit, que si je ne m’en occupais pas, personne d’autre ne le ferait. Je crois que c’est ce
qu’on appelle la peur. J’ai eu peur pour vous.
_ Oui. C’est exactement ça, sourit Rukia.
Il lui tendit une main qu’elle saisit.
_ Et là, je pense que je ressens la douleur.
_ Tu as mal ? il faut demander à l’infirmière …
_ Non, coupa-t-il. La douleur physique, je ne la ressens toujours pas. Je ne sais pas pourquoi. Là j’ai
mal parce que je vais mourir. Et que je ne te verrai plus. Tu ne pourras plus m’expliquer toutes ces
choses que je voulais savoir.
_ Mais qu’est-ce-que tu racontes ? demanda Rukia. Tu as l’air d’aller relativement …
_ Oh ça, c’est parce que je ne ressens pas grand-chose physiquement parlant. Mais les médecins ont
dit que j’allais mourir bientôt. Alors c’est pour ça que j’ai mal.
85
_ Tu es triste Ulquiorra.
_ C’est de la tristesse ?
_ Oui.
_ Alors grâce à toi, j’aurai connu la tristesse, le regret et la joie. Merci mon amie. Et je suis désolé que
cette marque sur ton visage ne parte pas.
_ Ne t’en fais pas pour ça. C’est pas si moche au final maintenant que ça a dégonflé !
_ Toi, tu as cherché à me comprendre et à m’aider à atteindre mon but. Les autres se sont juste
servis de mes capacités à ne rien ressentir et en ont profité. Tu es la meilleure personne que j’ai pu
rencontrer dans ma vie. Au revoir Rukia-chan.
Soudainement, sans prévenir, il ferma les yeux en souriant. Le moniteur cardiaque se mit à sonner.
C’était fini.
Rukia laissa échapper des larmes puis se reprit. Elle posa la main encore chaude d’Ulquiorra sur le lit
et essuya ses joues. Byakuya lui posa les mains sur les épaules et lui embrassa le front.
_ Ca va onii-chan, lui dit-elle. Je vais bien. Il a réussi à atteindre une partie de son but avant de partir.
_ C’était quoi ce fameux but ? demanda Kuukaku.
_ Vous ne l’avez toujours pas compris ? demanda Rukia en regardant tour à tour Kaien, Kuukaku et
Byakuya.
Devant leur mutisme, elle devina que la réponse était négative.
_ Ulquiorra avait parfaitement conscience de sa différence. Il ne pensait qu’à la faire disparaître.
Mais seul, sans personne pour l’épauler, il a pris la mauvaise direction. Il ne cherchait qu’à devenir un
peu plus humain. Mais personne ne l’a jamais compris.
_ Personne à part toi, dit Byakuya en lui souriant. Je pense qu’il avait raison au final en t’appelant son
amie. C’est vraiment ce que tu représentais pour lui …
Ils firent un moment de silence pour lui rendre hommage puis sortirent de la chambre.
Après tous ces évènements, Rukia prit de la distance et s’isola un peu. Elle ne sortait que très peu,
travaillant d’arrache-pied pour obtenir son diplôme en avance, ce qu’elle réussit avec brio. Elle partit
peu après pour étudier la criminologie aux Etats-Unis. Byakuya et ses collègues étant les seuls au
courant de son départ furent également les seuls à l’accompagner à l’aéroport pour lui dire au revoir.
_ Tu m’appelles dès que tu arrives là bas hein ?
_ Oui, répondit Rukia en souriant.
_ J’ai contacté Ashido, tu te rappelles de lui ?
_ Ben oui quand même ! La dernière fois que je l’ai vu, ça remonte à même pas deux ans ! Et il était
toujours à la maison quand vous étiez au lycée ! Rangiku, Gin, lui et toi étiez inséparables !
_ Bref, il t’attendra à l’aéroport et t’aidera à t’installer. Tu n’hésites pas. Je viendrai te voir pendant
mes vacances.
_ Entendu.
_ Bon. Et tu fais attention à toi !
_ D’accord.
_ Tu ne laisses pas n’importe quel garçon t’approcher, de toute façon Ashido me tiendra au courant
de tout et si il faut je viens pour…
_ Onii-chan !!! s’exclama Rukia. Arrête un peu ! Tu me stresses à force !
_ Elle a raison Bya-boy, lui dit Kuukaku. Elle va monter dans l’avion avec une migraine pas possible si
tu continues comme ça !
Byakuya se renfrogna comme un petit garçon pris en faute, ce qui fit rire tout le monde.
86
Rukia fit ses au revoir correctement et serra son frère dans ses bras avant de monter dans l’avion.
C’est à ce moment là que Byakuya remarqua la tête d’une peluche usée qui dépassait du bagage à
main de sa sœur … Un petit lapin.
Un peu plus loin, derrière un pilier, deux jeunes hommes assistaient à ces au revoir.
Quand Rukia disparut derrière la porte d’embarquement, Byakuya lança à voix haute :
_ Je vois que Kira vous a fait passer le message ?
Ichigo et Grimmjaw sortirent de leur cachette.
_ Vous auriez pu dire quelque chose.
_ Non, répondit Grimmjaw.
_ Il valait mieux qu’elle parte le cœur léger. Nous revoir maintenant, c’était trop tôt, continua Ichigo.
Ca lui aurait rappelé trop de mauvais souvenirs.
Yoruichi leur sourit.
_ C’est qu’ils ont mûri les petits, commenta-t-elle.
Ils firent une moue boudeuse avant de tourner le dos et de s’en aller.
Byakuya entra dans son appartement et referma la porte.
Il observa un moment l’environnement en silence.
Tout lui paraissait bien calme d’un coup.
Il alluma la télévision et se servit un whisky sec.
Il était à peine installé dans son canapé que la sonnette retentit.
Il se leva et trouva Kaien devant sa porte avec un sac de la superette du bas de la rue à la main.
_ J’me suis dit, que t’allais déprimer un peu sans ta sœur, alors …
Byakuya lui sourit.
_ T’as pris les provisions ?
_ Tu m’connais, répondit Kaien en entrant dans le salon et en vidant le contenu du sac sur la table, à
savoir quelques gâteaux apéritif, deux bouteilles de saké et un pack de bières.
_ Tu m’en veux pas, j’ai attaqué sans toi, dit Byakuya en levant son verre.
_ T’inquiètes, j’te rattraperai vite !
_ J’te fais confiance.
Les deux hommes s’installèrent sur le canapé et trinquèrent.
_ J’vais me sentir seul quand même, dit soudaient Byakuya dont les joues avaient pris une jolie teinte
rosée.
_ Bah on est là nous ! répondit Kaien un peu éméché.
_ C’est pas pareil ! J’ai toujours vécu avec elle, la seule fois où on a été séparés, c’était quand j’étais à
l’académie et encore, j’avais taffé comme un dingue pour avoir de super résultats et faire la
formation en un an seulement !
_ Bah t’iras la voir pendant tes vacances non ?
_ Tu m’as pris pour Crésus ou quoi ? J’irai une fois dans l’année à mon avis ! Pas plus ! J’peux pas !
_ Ouais. C’est cher. Mais c’est toi qui lui a proposé d’aller étudier aux States en même temps !
_ Ouais mais fallait bien qu’elle s’éloigne d’ici il s’est passé trop de mauvaises choses !
87
_ Mais ça va durer longtemps là !! Trop longtemps … !
_ J’avais raison ! lâcha soudainement Byakuya en vidant son verre de saké.
_ Hein ?
_ T’es amoureux d’elle !!!
_ Non !!
_ Oh hé ça va hein !! dit Byakuya en leur servant un énième verre de saké et en tentant
désespérément d’ouvrir la seconde bouteille.
_ Tu dis n’importe quoi d’abord ! répliqua très virilement Kaien en lui prenant la bouteille des mains
et en faisant sauter le bouchon en une fraction de secondes.
_ J’dis pas n’importe quoi ! T’es mareuoux de ma sœur !
_ J’suis quoi ???
_ Mamoreuh euh … amoureux !!!
_ Pff n’importe quoi là !
_ Si c’est vrai ! Hic !
_ Non j’te dis que non !
_ Si !
_ Non !
_ Si !
_ Non !
_ Non !
_ Si !
_ Haha !!!! Tu t’es fait aboir ! euh … avoir !
_ C’est dégueulasse !
_ Haha !! fit Byakuya triomphant en se servant un autre verre.
Ils restèrent un moment silencieux, puis Kaien lui demanda plus sérieusement :
_ T’es au courant depuis quand ?
_ Depuis longtemps !
_ Et … ça ne t’a pas dérangé ?
_ On dira que je sais que tu sais te tenir toi. T’aurais jamais rien tenté, t’es trop raisonnable.
_ Qui sait …
_ Non, je le sais parfaitement. Mais si ça peut te rassurer, t’es celui que je préfère parmi le choix qui
s’offre à elle.
_ Ha ha ! Dommage que ça soit pas l’avis de la principale concernée !
_ En même temps, je pense que Rukia n’est pas prête à avoir une quelconque relation avec un
homme maintenant. Et puis de toute façon, elle est toujours la dernière au courant de tout ça. Elle
pense encore que Kurosaki la considère comme une simple amie d’enfance …
_ Les jeunes filles peuvent être bien naïves …
_ Et j’aurai aimé qu’elle le reste un peu plus longtemps …
Ils firent de nouveau le silence, repensant brièvement à tout ce qu’il s’était passé au cours de cette
année mouvementée.
_ De toute façon, termina Kaien. Je savais dès le début que c’était à sens unique. Au final, c’est à moi
que ça va rendre le plus service ce départ. Je pourrai m’en détacher plus facilement comme ça …
Byakuya lui sourit et ils trinquèrent une nouvelle fois.
Cinq ans et demi plus tard …
88
La première brigade de la police criminelle de Tokyo était en pleine effervescence.
Kuukaku et Yoruichi sautaient dans les bras de Byakuya à tour de rôle en hurlant des « Félicitations »
retentissants, pendant que Kisuke, Shuuhei et Kaien, beaucoup moins exubérants se contentaient de
lui serrer la main.
_ Vraiment ! disait Yoruichi. Je suis très heureuse pour toi !
_ Et moi donc ! ajouta Kuukaku.
_ On y croyait plus à force, dit à son tour Kaien en lui souriant.
_ Ben ça va, c’était pas si désespéré que ça non plus ! répondit Byakuya en rougissant un peu.
_ Tu plaisantes ? A chaque fois que tu voulais te lancer, y avait toujours un truc qui tombait à ce
moment là ! dit Shuuhei.
_ Ben c’est que c’était pas le bon moment !
_ Ouais, enfin heureusement, maintenant, c’est fait et en plus, c’est positif !! s’écria Kuukaku.
_ Parce que tu en doutais ?
_ Ben sincèrement, vu c’que t’as dans la caboche des fois … le taquina la chef de brigade.
_ Ah ben merci, ça fait plaisir ! Je vois que tu crois en mes capacités …, répondit Byakuya faussement
vexé.
_ Avoue qu’à ce niveau là, t’as toujours été un peu en difficultés, ajouta Kisuke.
_ Oui … c’est vrai, admit Byakuya en riant.
_ Ah là là ! Enfin le principal c’est que ça ait fonctionné cette fois ! Mais tu vas nous manquer !! dit
Kuukaku.
_ Bon ben ça va ! Je pars pas définitivement non plus ! répliqua Byakuya ! En plus de ça, le mariage
est pas avant trois mois, ce qui implique que le voyage de noces non plus ! Et puis il ne durera que
deux semaines ! Après vous m’aurez de nouveau sur le dos !
Ils rirent de bon cœur. Après toutes les épreuves supportées par la famille Kuchiki, Byakuya avait fini
par rencontrer une jeune femme tout à fait charmante, qu’il avait fini par réussir à demander en
mariage au bout de trois années de relations. A chaque fois qu’il devait se lancer, il y avait toujours
eu un appel d’urgence le réquisitionnant ou autres joyeusetés.
La jeune femme, répondant au prénom d’Hisana, avait accepté avec joie et Byakuya avait fait part de
la nouvelle à ses collègues dès le lendemain matin.
_ Tu l’as annoncé à Rukia-chan ? demanda Shuuhei.
_ Tu plaisantes ? Il était à peine quatre heures du matin là bas quand Hisana a accepté, alors j’allais
quand même pas la réveiller !
_ Pour une nouvelle pareille venant de son frère, je suis sûre qu’elle ne t’en aurait pas voulu ! lui dit
Kaien. Allez, appelle là maintenant ! Il devrait être dix-huit heures chez elle. Elle ne doit certainement
pas dormir et ses cours sont terminés.
Byakuya fixa Kaien quelques secondes avant de prendre sa décision.
Contrairement à ce qu’ils avaient pensé, Kaien n’avait jamais réussi à se détacher complètement de
Rukia, même si il savait pertinemment qu’il n’avait aucune chance.
Elle était revenue deux ans auparavant pour fêter Noël avec son frère et faire la connaissance
d’Hisana, avec qui le courant était très bien passé dès le début.
Byakuya, qui avait déménagé dans une petite maison, avait organisé une fête de Noël avec tous ses
collègues, histoire que Rukia les revoit tous puisqu’elle ne restait qu’une petite semaine.
Prenant son courage à deux mains, Kaien s’était lancé et avait pris Rukia à part pour lui confier ses
sentiments :
« _ Voilà …
89
Le silence se fit.
_ Oui ? demanda Rukia en souriant, ne se doutant pas une seule seconde de ce qu’il allait lui annoncer.
Il prit une grande inspiration et se lança.
_ Je voulais te dire Rukia-chan, que je ressens pour toi un peu plus qu’une simple amitié et c’est aussi
au-delà des sentiments fraternels que tu pourrais avoir par exemple avec Shuuhei ou Kuukaku. Je sais
que ça peut te choquer, mais je voulais te le dire et être honnête avec moi-même au passage. Je suis
désolé si je te prends au dépourvu et je comprendrais parfaitement que tu ne veuilles plus qu’on se
voie.
Kaien avait détourné le regard, fixant obstinément un point très au dessus de la tête de Rukia.
Le silence s’installa quelques instants avant que Rukia ne prenne la parole à son tour.
_ Je suis flattée, dit-elle souriante. Vraiment très flattée qu’un homme aussi bon que toi s’intéresse à
moi. Je ne peux néanmoins pas répondre à tes sentiments de la même façon. Pour être honnête avec
toi, je te considère vraiment comme un grand-frère. J’espère ne pas te faire trop de peine en te disant
ça comme ça … La vérité, c’est qu’on ne m’a jamais confié ses sentiments comme tu viens de le faire
et je ne sais pas trop comment m’y prendre. Mais je peux t’assurer que j’en suis malgré tout très
heureuse, je suis juste désolée de ne pas pouvoir y répondre comme tu le souhaiterais … Et
personnellement, je ne vois aucune raison valable à ce qu’on ne se voit plus. Si tu sortais de ma vie,
j’en serai vraiment malheureuse.
Kaien sourit. Elle avait tenté d’y mettre des formes sans vraiment réussir, le tout avec un sourire
candide. Il lui ébouriffa les cheveux dans un geste affectueux, se pencha pour lui déposer un baiser sur
le front et lui dit :
_ Merci. »
Kaien avait toujours su que ce serait plus ou moins la réponse que Rukia lui donnerait, mais il avait
voulu être fixé pour de bon. Néanmoins, il ne pouvait s’empêcher de rester attaché à elle. Mais il
s’appliquait à faire en sorte que ses sentiments deviennent plus fraternels.
Byakuya avait quand même un peu de peine pour son ami.
Il décrocha le téléphone et composa le numéro de sa sœur. Il mit le haut parleur.
_ Yes ? Rukia speaking, répondit la voix de sa sœur.
_ Ohayo, répondit son frère.
_ Ah ! Nii-chan ! Chez nous, ça serait plutôt konbanwa en fait ! répondit-elle en riant. Comment vastu ?
_ Avant que tu continues, je me dois de te prévenir que tu es sur haut-parleur.
_ Salut Rukia-chan !!! hurlèrent les collègues de son frère lui arrachant le tympan au passage.
_ Bonjour tout le monde !
_ Allez Byakuya-boy !! Annonce lui !! le pressa Yoruichi.
_ Quoi ? demanda Rukia. Qu’est ce qu’il se passe ?
_ Rien de bien grave, ne t’inquiète pas. Je voulais juste te dire que j’avais fait ma demande à Hisana.
Et qu’elle a été assez folle pour répondre oui.
Rukia poussa un hurlement de joie dans le téléphone qui dû ameuter le bâtiment entier.
Byakuya avait par réflexe éloigné le combiné, mais en était ressorti à moitié sourd quand même.
90
_ C’est pour quand ? c’est pour quand ? demandait Rukia surexcitée. Il va falloir que je revienne ! Il
faut que j’organise mon retour ! Acheter le billet ! Tu m’as laissé assez de temps pour tout ça ? Il y
aura combien d’invités ? Tu vas faire ça où ? Hisana a déjà choisi sa robe de mariée ? Et pour le
gâteau ? Et le traiteur ? Et la musique ? Et …
_ Ho là ! Doucement ! rit Byakuya devant l’excitation de sa sœur. Le mariage est prévu pour le mois
de juin, il te reste donc trois mois pour préparer ton voyage et la demande ne date que d’hier. On a
prévu le mariage dans trois mois parce qu’on veut le faire cette année. Mais pour le moment, rien
n’est prêt.
_ Ah d’accord ! Oh là là ! Je suis si heureuse !!
_ Merci, dit son frère en souriant. Et toi ? Ton boulot ?
_ Je ne suis qu’en stage pour le moment, mais je devrais obtenir mon diplôme d’ici deux semaines. Et
avec un peu de chance, vu que ça se passe bien dans l’équipe où je me trouve, il est fort possible
qu’ils m’embauchent ! Par contre je risque de ne pas rester en Californie, ils développent la filière. La
police fait de plus en plus souvent appel à nous et nous sommes donc très souvent en déplacement.
On commence même à avoir des demandes venant de différents pays ! Les profilers ne sont pourtant
habituellement pas reconnus, mais ça commence à prendre de la place depuis quelques mois. Alors
ils vont étendre le cabinet à plusieurs états et peut-être même à plusieurs pays ! J’ai travaillé une
semaine avec le F.B.I et Ashido est en angleterre pour une mission avec Interpol !
_ Je suis fier de toi, lui dit simplement Byakuya.
_ Bon, il faut que je te laisse, on va aller dîner avec des amis, mais je suis vraiment super heureuse
pour vous deux et je pense revenir pour le début du mois de juin alors !
_ Fais comme tu peux, répondit Byakuya. A bientôt !
_ A bientôt !! Félicitations ! dit Rukia avant de raccrocher.
_ Et ben dis-donc, elle a fait du chemin la petite, commenta Kuukaku. Elle se débrouille bien ! J’ai
entendu parler du cabinet de consultants dont elle fait partie. Ils sont très très bons. On en aurait
bien besoin dans le coin parfois !
_ Ils ont tous fait un sacré chemin, répondit Kaien. J’ai appris que Jaggerjack s’était engagé dans
l’armée de terre. Il est en mission aux quatre coins du globe maintenant. Et Kurosaki, lui, est devenu
un très bon avocat apparemment.
_ Il a été diplômé ? demanda Byakuya.
_ Ouais, avec un an d’avance.
_ On l’a croisé au tribunal l’autre jour, expliqua Kaien. Il venait de remporter sa quatrième affaire en
solo. Et pas des moindres. Il était l’avocat des victimes de la secte du Soleil.
_ Ah p’tain ! commenta Kuukaku. Cet ancienne petite tête brûlée ? C’est lui qui a remporté cette
affaire ?
_ Ouais, il a été commis d’office parce que les deux familles qu’il représentait n’avaient pas les
moyens de s’offrir un avocat. Il a accepté et voilà le résultat !
_ Bof, dit Byakuya. C’est pas comme si il avait vraiment besoin d’argent de toute façon.
_ Tu l’aimes toujours pas depuis le temps ! s’exclama Kisuke.
_ Il tourne autour de ma sœur depuis qu’il est tout p’tit !
_ N’importe quoi, commenta Shuuhei en levant les yeux au ciel et en riant. Ils n’ont pas eu de contact
depuis qu’elle est partie et tu le sais très bien !
_ Et ben même !
_ Décidément, on le changera jamais celui là, soupira son co-équipier.
_ En tout cas, c’est lui qui fait en sorte que la tombe d’Ulquiorra soit toujours gardée en bon état, dit
Yoruichi. Alors on peut remercier son attachement envers ta sœur, ajouta-t-elle avec un petit sourire.
Les semaines passèrent.
Byakuya et Hisana étaient plus ou moins débordés par les préparatifs de leur mariage, mais c’était un
stress qui les rendait heureux. Ils avaient fixé la date au vingt-six juin. Rukia devait revenir quelques
jours avant et Byakuya attendait la date avec impatience.
91
Il avait convié la famille Kurosaki et Kira au mariage.
Isshin qui n’avait pas oublié les « petits Kuchiki » comme il les appelait toujours même si le frère et la
sœur avaient désormais respectivement trente-trois et vingt-trois ans en avait été ravi et avait décidé
de leur offrir leur voyage de noces.
Gênés, Hisana et Byakuya avaient tenté de refuser, mais Isshin s’était mis en colère.
Et quand Isshin Kurosaki était en colère, ce n’était pas beau à voir du tout.
Craignant pour leur propre survie, les deux fiancés avaient fini par accepter.
C’était le vingt-sept mai. Il faisait beau et déjà chaud malgré l’heure plutôt matinale.
Ichigo était en route vers son bureau. Il avait décidé d’y aller à pieds pour profiter du beau temps,
mais s’arrêta un instant pour retirer la veste de son costume en lin beige qui lui tenait déjà trop
chaud, pour se retrouver en chemise à manches courtes. Il se pencha pour récupérer sa mallette qu’il
avait posée au sol et allait reprendre sa marche matinale quand une silhouette attira son regard.
Des cheveux noirs comme l’ébène dépassaient d’un chapeau à larges bords.
Une petite taille.
Une robe bleue ciel à bretelle.
Non, ce n’était pas elle. Elle devait revenir pour le mariage de son frère, mais il n’avait pas lieu avant
la fin du mois. Et si Rukia était dans le coin, Byakuya s’en serait vanté auprès de Kira qui le lui aurait
déjà dit …
Ichigo secoua la tête.
Elle lui manquait donc à ce point pour qu’il commence à la voir partout ?
Néanmoins, il suivit la direction prise par la jeune femme.
Ils marchèrent un moment, elle s’arrêta un instant pour prendre une bouteille d’eau et un peu après
pour acheter un bouquet de lys blanc. Il hésita mais n’osa pas la suivre dans les boutiques.
Il se sentait un peu bête, tel un stalker.
Elle ressortit, son bouquet à la main, le visage toujours caché par son chapeau et continua sa route.
Au moment où elle grimpa dans un taxi, Ichigo allait faire de même, mais son téléphone portable
sonna.
Et merde, jamais au bon moment.
_ Kurosaki ? fit il en décrochant.
_ Ouais, c’est moi, répondit Renji à l’autre bout du fil. Qu’est ce que tu fous ? On t’attend pour la
réunion !
_ La réunion ? Quelle réunion ?
_ T’as pas eu le mail du boss ?
Merde, c’est ça qui avait vibré sur son smartphone tout à l’heure.
_ Euh non, mentit-il.
_ Ben ramène tes fesses, elle commence dans dix minutes, une grosse affaire pour le cabinet.
Merde, toujours au mauvais moment.
_ Euh ok, j’arrive le plus rapidement possible, répondit Ichigo en observant les alentours pour évaluer
la distance qui le séparait désormais de son bureau.
Bon, ok, il était à l’opposé.
Il allait devoir courir.
_ Kurosaki ? fit la voix de son patron à l’autre bout du fil.
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_ Euh … Li-san ? répondit Ichigo hésitant.
_ Vous avez dix minutes, annonça calmement Shaolan Li.
Ichigo n’eut pas le temps de répondre, son patron avait déjà raccroché.
Il prit alors son courage à deux mains, ou pour le cas, ses jambes à son cou pour arriver au bureau
dans les délais.
Le lendemain, Ichigo se rendit sur la tombe d’Ulquiorra pour la nettoyer et arroser les fleurs.
Quand il arriva, il eut la surprise de trouver un bouquet de lys blanc déposé sur la pierre tombale.
Surpris, il se rendit chez le gardien :
_ Oh bonjour Kurosaki-san ! salua l’homme assez âgé.
_ Bonjour, excusez-moi, je voulais savoir, savez-vous qui a déposé ce bouquet de lys ?
_ Ma foi non, répondit l’homme. Je suis désolé, mais il n’y s’y trouvait pas hier quand je suis parti et il
était là ce matin par contre.
_ Tant pis, merci … Au revoir !
_ Au revoir Kurosaki-san !
C’était donc Rukia qu’il avait aperçue ?
_ Ton amie est venue te rendre visite Ulquiorra ? Si c’est le cas, tu as du en être heureux … Mais tu
aurais pu lui dire de venir me voir aussi … Je suis un peu jaloux, dit-il. En tout cas, je n’ai pas grandchose à faire aujourd’hui, tout a été soigneusement nettoyé …
Il se releva et s’en alla.
Non en y repensant, c’était sûrement Rukia qu’il avait vue. C’était obligatoirement elle. Trop de
coïncidences.
Histoire d’en avoir le cœur net, il alla voir Kira dès qu’il rentra chez lui.
_ Izuru ?
_ Ichigo-sama ?
_ Dis-moi, tu n’aurais pas entendu dire que Rukia était dans le coin par hasard … ?
_ Non. Byakuya lui-même se plaignait hier que le temps ne passait pas assez vite et qu’il aurait bien
aimé que sa sœur puisse aider aux préparatifs pour le conseiller et assister au dîner de répétition qui
aura lieu le premier … Et vous le connaissez, si sa sœur avait débarqué plus tôt, il en aurait fait toute
une histoire et aurait appelé tout le monde pour les prévenir ! Pourquoi ?
_ J’ai cru la voir et … enfin j’ai cru qu’elle était là.
_ Vous voulez que j’appelle Byakuya ?
_ Si ça ne te dérange pas …
Izuru lui sourit et sortit son téléphone.
_ Ouais ? répondit Byakuya.
_ Oh là ! Toi t’as encore pas bien dormi !
_ Tu parles, j’ai fait une journée de trente-deux heures au boulot et en rentrant, il fallait faire des
essayages … Je viens à peine de me coucher …
_ Excuse-moi de te réveiller alors, dit Kira d’un air désolé.
_ Oh t’inquiètes, je m’étais pas encore endormi. Un problème ?
_ Ta sœur ne serait pas dans le coin par hasard ?
_ Non, elle ne doit pas revenir avant deux semaines … Pourquoi ?
_ Pour rien, je pensais l’avoir aperçue …
_ Ca me paraît impossible, répondit Byakuya.
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_ A moi aussi maintenant. Bon j’te laisse dormir alors …
_ Merci … Et au fait ! Vous venez toujours ce week-end pour le dîner de répétition ?
_ Oui ! Isshin est encore plus excité que si c’était son fils qui se mariait …
_ Alors à samedi soir !
Ils raccrochèrent.
_ Bon, dit Ichigo. J’ai dû rêver alors …
Après tout, Rukia n’était pas la seule brune de petite taille et il n’était pas le seul à s’occuper de la
tombe d’Ulquiorra.
Ca ne tournait vraiment pas rond dans sa tête ces derniers temps.
Et puis pourquoi faire une fixation sur elle ?
Ils ne s’étaient pas donné de nouvelles depuis son départ pour les States. Il en avait par
l’intermédiaire de Kira, certes, mais bon …
Et puis, apparemment, vu la tournure que prenaient les évènements pour elle là bas, il était fort
possible qu’elle y reste un moment étant donné qu’elle avait été embauchée dans l’entreprise où elle
avait effectué son stage.
Vraiment, complètement débile comme idée de s’accrocher à quelqu’un de si proche et si éloigné à
la fois.
Vraiment, complètement débile comme idée d’être devenu ami avec cet abruti de Grimmjaw qui lui
avait fait admettre et réaliser qu’il était amoureux de Rukia.
Vraiment, complètement débile comme idée d’avoir suivi cette fille la veille juste parce qu’elle lui
ressemblait, de l’avoir vue acheter des fleurs et de s’être, du coup, fait une fausse joie quant à un
retour anticipé.
Vraiment, complètement débile comme idée de l’avoir laissée partir sans rien dire.
Vraiment, complètement débile de l’avoir approchée dans ce parc quand ils étaient gosses …
Il se mit une claque mentale. Jusqu’où il allait remonter comme ça ? Débile que ses parents lui aient
donné naissance aussi tant qu’on y était !
Il arrivait à proximité du palais de justice quand il aperçu Kaien et Shuuhei discuter avec une jeune
femme de petite taille, portant un chapeau beige à larges bords pour se protéger du soleil.
Il secoua la tête et ferma les yeux. Il les rouvrit la seconde d’après et vit Kaien et Shuuhei qui se
dirigeaient vers lui. Mais seuls.
Il était pris d’hallucinations ou quoi ?
C’était le travail. Il travaillait comme un dingue ces derniers temps.
Oui, c’était certainement ça. C’était dû au surmenage.
Il faudrait qu’il pense à demander des congés à son patron !
_ Yo Ichigo ! salua Shuuhei.
Kaien lui fit un signe de tête.
_ Salut vous deux, quoi de neuf ?
_ Rien de particulier, répondit Kaien. On est là pour témoigner dans une affaire de meurtre. La
routine quoi. Et toi ?
_ Je crois que je suis victime d’hallucinations en ce moment …
_ Pardon ? demanda Shuuhei.
Et merde, il avait pensé à voix haute.
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_ Euh …
_ Explique nous ça, l’encouragea Kaien.
_ Rien … C’est juste … Que ça fait deux jours que j’ai l’impression de voir Rukia en ville …
_ Alors là, répondit Shuuhei, si c’était le cas, t’inquiètes pas que tout Tokyo serait au courant.
Byakuya aurait fait passer une annonce dans le journal qui serait passé à la Une !
_ Exactement, reprit Kaien. En plus de ça, sacré hasard de la croiser là où tu vas … La ville est grande !
_ Ouais je sais bien … je dois être surmené …
_ Bon, il faut qu’on y aille nous. Repose-toi Kurosaki, dit Shuuhei en riant. T’en as besoin à ce que je
vois !
Sur ce, les deux hommes entrèrent dans le palais de justice.
Et Ichigo commençait à se poser de sérieuses questions sur son état mental.
La semaine passa rapidement et le samedi soir arriva vite.
_ Bordel, râlait Byakuya. Il fout quoi Kaien ? Il s’est perdu entre l’église et le restau ?
_ Calme-toi, lui dit Hisana en riant.
_ Mais il a dix-sept minutes de retard ! Si jamais il fait ça le jour J, je l’assassine !
_ Mais non, dit Kuukaku, ça te ferait un garçon d’honneur en moins et ça serait con que tu termines
en taule pour homicide volontaire le jour de ton mariage !
_ Pff, vraiment, pourquoi il a fallu qu’il attende le dernier moment pour faire cette « course
urgente », il ne fait jamais rien comme tout le monde celui-là, continua de râler Byakuya.
_ Tu peux parler, renchérit Yoruichi. Un dîner de répétition, ça se fait la veille du mariage
normalement !
_ Oui ben avec nos emplois du temps, je vois pas comment on aurait pu caler le dîner de répétition et
les enterrements de vie de célibataires à deux jours du mariage !
_ Il a pas tort pour le coup, intervint Kisuke.
_ Allons, allons, dit Hisana. Installons-nous à table, c’est là que nos invités vont briser la glace, si tu
fais ta mauvaise tête tout du long, ça ne va inciter personne à faire connaissance !
Ils s’installèrent tous dans le restaurant qu’ils avaient réservé pour l’occasion.
Les convives lièrent rapidement conversation.
Isshin avait trouvé à discuter avec Gin, parlant de Karakura et des changements qui avaient eu lieu
dans la ville.
Rangiku, fidèle à sa réputation de fêtarde trinquait avec Shuuhei en parlant de Byakuya pendant le
lycée et énumérant la liste des conquêtes de ce dernier et son manque de délicatesse quand il
refusait les confessions de leurs camarades de classe.
Elle était d’ailleurs en train de resservir son interlocuteur quand elle versa soudainement à côté du
verre et se leva d’un bond en hurlant :
_ Kya !!!!!
Tous se tournèrent vers l’entrée du restaurant. Dans l’encadrement de la porte se trouvaient Kaien,
avec à son bras Rukia.
L’effet de surprise passé, Byakuya se leva comme une furie et fonça droit sur sa sœur. Il la prit dans
ses bras et la serra contre lui.
_ Onii-chan, tu m’étouffes ! rit-elle.
Il relâcha son étreinte et lui sourit :
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_ Quand es-tu arrivée ? lui demanda-t-il simplement.
_ Il y a une semaine …
_ Et t’es au courant depuis quand toi ? demanda Byakuya à Kaien.
_ Désolé, répondit celui-ci en se grattant la tête et en souriant. Je ne savais pas non plus qu’elle
devait revenir en avance … Elle m’a appelé quand j’étais en planque avec Shuuhei l’autre jour pour
me demander l’hospitalité. Elle voulait te faire une surprise pour ton dîner de répétition, alors on a
gardé le secret …
_ Alors, t’as toujours envie de l’assassiner ? demanda Shuuhei en riant.
_ Non ! D’un coup, ça ne me dit plus rien ! Mais tu devais pas avoir ton congé à la fin du mois ?
demanda Byakuya à l’attetion de sa sœur.
_Justement, à ce propos … dit Rukia. J’ai une autre suprise ! Ma boîte ouvre un nouveau cabinet ici et
j’y ai été affectée … Du coup, je vais désormais travailler en étroite collaboration avec la police de
Tokyo !
_ Tu veux dire que tu reviens ? s’exclama Byakuya. Définitivement ?
_ Oui, c’est effectivement ce que ça signifie !
_ Ca c’est un cadeau de mariage en avance ! s’exclama Kuukaku. Bon retour parmi nous Rukia !
ajouta-t-elle en se levant.
Ce dîner de répétition prenait une toute autre tournure soudainement.
La plupart des convives s’étaient levée pour aller féliciter Rukia, lui souhaiter un bon retour parmi
eux et l’assaillir de questions.
Ichigo se leva discrètement et s’isola sur la terrasse. Le restaurant était en hauteur et de là, il avait
une vue magnifique sur la ville. Il s’accouda à la rembarde et alluma une cigarette.
Il se sentait étrange.
Pendant la semaine entière, il avait pensé devenir fou et s’était cru victime d’hallucinations. Il pensait
qu’il la voyait partout parce qu’il espérait ardemment la revoir. Il aurait dû être soulagé de savoir que
c’était bien elle qu’il avait vu et qu’il n’était pas mentalement déficient.
Pourtant, maintenant qu’il la voyait en chair et en os, il ne savait plus.
Il croyait que toutes ces années de sépéaration avaient tout effacé. Il pensait qu’il éait passé au
dessus de tout, mais au moment même om il l’avait vue apparaître et qu’il avait été certain qu’il
s’agissait bel et bien d’elle, il avait su qu’il s’était trompé.
Il n’avait rien oublié.
Elle était juste enfouie au plus profond de son être et elle lui était revenue en pleine figure aussi
violemment qu’un coup de massue : sa culpabilité.
Il en était là de ses réflexions quand une voix le tira de ses pensées :
_ Alors, c’est là que tu te caches ?
_ Rukia ? interrogea-t-il en se retournant.
_ C’est bien moi ! répondit-elle en souriant.
Comme il la regardait d’un air incrédule, elle reprit :
_ Shuuhei et Kaien m’ont dit que tu avais cru halluciner ces derniers jours ! Mais je te rassure, ce
n’est pas le cas ! Je suis bien là, bien en face de toi et Los Angeles ne m’a pas rendue idiote et
superficielle, cette cicatrice est là pour le prouver ! Termina-t-elle en riant et en pointant le côté
gauche de son visage où une ligne blanchâtre dessinait le contour de la tempe jusqu’au bas de la
mâchoire.
Ichigo détourna le regard et baissa la tête.
Rukia interpréta sa réaction de travers et s’empressa d’ajouter :
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_ Oh ! Excuse-moi ! Je suis vraiment désolée ! Je ne pensais pas que ça t’avait touché à ce point !
Enfin j’aurai dû m’en douter … Ton boulot est déjà très éprouvant, tu n’avais pas besoin de stress
supplémentaire ! Quelle andouille je fais ! Vraiment, dit-elle avec un air sincèrement désolé, des fois
je me dis que je ferais mieux de réfléchir avant de …
_ Arrête ! s’écria soudainement Ichigo plus fort qu’il ne le voulait.
Elle le regarda surprise.
Ils gardèrent un moment le silence.
Elle ne savait pas trop comment réagir.
Elle avait du mal à comprendre la réaction d’Ichigo.
Etait-ce de la colère ?
De la déception ?
Et le fait qu’il reste à présent silencieux avec cet air de chien battu, le regard baissé, ne l’aidait en rien
à avancer dans ses réflexions.
Il ne savait pas quoi dire.
Trop de choses se bousculaient dans sa tête.
Par où commencer ?
Avait-il seulement le droit d’exprimer ce qu’il ressentait ?
Et le fait de l’entendre s’excuser, alors qu’elle n’avait rien fait de mal et qu’il était le seul à blâmer,
voir dans ses yeux qu’elle cherchait toujours à le comprendre n’arrangeait rien. Tout aurait …
_ … peut-être été plus simple si tu m’avais accablé de reproches …
_ Pardon ? fit Rukia qui comprenait de moins en moins la situation.
Il fallait vraiment qu’il arrête de penser à voix haute.
Comme il restait muet, trop occupé à se donner des claques mentales, Rukia le relança :
_ Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils d’incompréhension.
_ Ca veut dir c’que ça veut dire, répondit Ichigo en lui souriant tristement. C’est égoïste, je te
l’accorde, mais pour moi, tout aurait été certainement plus simple si tu m’en avais voulu …
_ De quoi tu parles ?
Décidément, elle ne le comprenait vraiment pas ce soir.
_ Qu’est-ce que je devrais te reprocher au juste ?
_ Tout. Tout ce qu’il s’est passé il y a maintenant presque six ans. Tout ce que tu as vécu et enduré
par ma faute. Toute cette violence qui s’est invitée dans ta vie juste parce que nous étions amis.
Cette marque indélébile sur ton si joli visage et qui est là pour te rappeler le calvaire que tu as vécu
pendant cette année qui aurait dû être celle de nos retrouvailles. Cette mort à laquelle tu as du faire
face plusieurs fois alors que tu l’avais déjà côtoyée si souvent dans ton enfance … Toute cette
tristesse qui t’a entourée, alors que j’avais promis de t’en protéger …
_ Ichigo ? Coupa-t-elle. Tu … culpabilises pour tout ça ? Depuis … depuis tout ça ? demanda-t-elle
surprise.
_ Je n’ai jamais eu l’occasion de m’excuser auprès de toi depuis et de toute façon, je ne suis pas sûr
que ça aurait changé grand-chose …
_ Idiot !! s’exclama-t-elle soudainement. T’es complètement crétin ou tu le fais exprès ?
Cette fois, c’est lui qui la regarda sans comprendre.
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_ Tu crois vraiment que tu es responsable de tout ça ? Tu penses réellement que je t’en veux ??
_ Tu as toutes les raisons du monde pour !
_ Mais pas du tout ! Il y a des choses qui arrivent sans raisons particulières, le destin n’est pas tendre
avec tout le monde voilà tout ! Nous nous en sommes plutôt bien sortis et c’est ce qui compte ! Ce
sont des épreuves difficiles certes, mais qui ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui ! Et
personnellement, pour toi comme pour moi, je suis plutôt fière du résultat ! Ce qu’il s’est passé était
essentiellement dû à la folie des Inoue ! Toi aussi tu as souffert à cause d’eux ! Alors ne prends pas
tout sur toi ! J’aurai même presque tendance à dire que tu es celui qui a le plus souffert dans cette
histoire ! Tu as du faire face seul à de terribles épreuves pour protéger ta famille menacée. Pour
protéger tes amis. Tu as souffert en silence pendant des années en faisant comme si tout allait bien !
Tu penses avoir failli à ta promesse de me protéger ? C’est moi qui n’ai pas respecté la mienne !
J’avais promis de ne plus jamais te laisser seul ! Quand je suis arrivée ici, tu as tout fait pour que je te
déteste, justement dans le but de me protéger ! Et moi ? Moi je t’ai laissé seul. Si quelqu’un doit
s’excuser et s’en vouloir ici, c’est moi ! C’est uniquement moi Ichigo ! It’s my fault ! I’m sorry Ichigo !
I’m so sorry ! s’exclama-t-elle en anglais, oubliant un instant dans le feu de l’action qu’elle était de
retour au Japon.
_ Mais … Mais non ! balbutia-t-il. Je n’ai pas dit ça pour que tu t’en veuilles ! Et c’est toi qui as
souffert ! Tu as été enlevée, menacée, malmenée … Ta cicatrice est là pour le prouver !
_ Elle est là pour me rappeler que j’ai fait la connaissance de quelqu’un d’affreusement seul que j’ai
eu la satisfaction de pouvoir aider un peu et qui a donné sa vie pour m’en remercier, répondit Rukia
d’une voix douce. Je vois cette cicatrice comme ça depuis longtemps maintenant. Elle ne représente
plus rien de mauvais pour moi. Je suis sincère.
Il la fixa un instant pour savoir si elle disait la vérité ou si elle cherchait simplement à le déculpabiliser.
Il détermina assez facilement à son regard que ce n’était que la pure vérité, ce qu’elle pensait au plus
profon d’elle-même.
_ J’aurais tout de même tellement voulu que nos retrouvailles se passent autrement, soupira-t-il.
Le silence s’installa de nouveau. Puis Rukia reprit :
_ Tu crois vraiment que si nos retrouvailles s’étaient passées autrement, tout aurait été différent ?
_ J’en suis persuadé.
_ Alors … recommençons aujourd’hui !
_ Quoi ? fit Ichigo sans comprendre.
Elle s’accouda à ses côtés.
Ils fixèrent les lumières de la ville.
_ Profitons de l’occasion qui nous est donnée aujourd’hui de nous retrouver une nouvelle fois après
une longue absence. Laissons de côté les blessures du passé, elles ne nous aideront en rien. Faisons
en sorte que mon retour à Tokyo après ces cinq années d’études marque notre nouveau départ.
Qu’en dis-tu ?
_ TU crois vraiment qu’on peut faire ça ? demanda Ichigo peu convaincu.
_ Il suffit de s’en donner les moyens ! Le destin nous offre une nouvelle chance, saisissons la !
Il réfléchit une fraction de seconde puis acquiesça d’un signe de tête.
Elle se tourna alors vers lui :
_ Bonsoir Ichigo ! Je suis Kuchiki Rukia, tu te rappelles de moi ?
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_ Bien sûr ! répondit il jouant le jeu. Je t’ai rencontrée dans un parc, à l’ombre d’un arbre dans la
ville de Karakura. Des garçons t’ont embêtée et j’ai promis de te protéger à l’époque. Tu t’en
rappelles ? Crois tu que je sois en mesure de respecter cette promesse ?
_ Plus que jamais, dit-elle avec un sourire. J’en suis persuadée. Et moi, j’avais promis de ne plus
jamais te laisser seul. Es-tu sûr de toujours vouloir de ma compagnie pour que je puisse la respecter ?
_ Plus que jamais, répondit-il. Et commence donc par accepter d’être ma cavalière au mariage de ton
frère. Ce sera un bon début, tu ne crois pas ?
Ils se sourirent.
Adossé au bar, Byakuya observait la scène de loin.
_ Ces deux là ne sont pas faits pour être séparés, commenta Isshin en le rejoignant.
_ Mouais … grommela Byakuya.
Isshin rit.
_ Arrête un peu ! Tu en es parfaitement conscient ! Et ce depuis toujours. Tu apprécies mon fils, mais
ton instinct de grand-frère t’a toujours soufflé qu’il risquait de prendre de la place dans le cœur de ta
petite sœur, si précieuse à tes yeux.
_ Si tu le dis …, répondit vaguement Byakuya en détournant le regard.
Isshin sut alors qu’il avait touché juste. Il lui posa une main sur l’épaule.
_ T’en fais pas. Il ne lui ferait jamais de mal.
_ Je le sais bien. C’est pour ça que ça m’énerve. J’arriverai jamais à le détester complètement.
Isshin sourit et trinqua avec le futur marié.
_ Il ne manque plus que Grimmjaw revienne, et tu seras comblé ! ajouta-t-il pour le taquiner.
Byakuya s’étouffa avec la gorgée qu’il était en train d’avaler.
_ Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda-t-il suspect.
_ Qu’en cinq ans et quelques, la seule source de rivalité qui continue de subsister entre Ichigo est lui,
c’est une certaine petite brune !
Sept ans plus tard …
Elle était brune. Non. En réalité, ses cheveux étaient aussi noirs que l’ébène. Ses yeux étaient d’un
bleu profond et brillaient. Assise sous un arbre, un livre d’images dans les mains, une peluche usée
qui avait dû être un lapin blanc à une certaine époque, elle rêvassait.
Soudain, quelqu’un lui tira une mèche de cheveux, la faisant sursauter …
_ Papa !!!! hurla-t-elle. Ryotaro m’embête tout le temps !!!
_ C’est pas vrai ! répondit le petit garçon.
_ Si c’est vrai !
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Un peu plus loin, assise sur un banc, lovée tout contre son mari, Rukia observait ses enfants en
souriant tendrement. Kari, la petite dernière âgée de quatre ans, était son portrait craché. Les
mêmes yeux, la même couleur de cheveux. Un caractère bien trempé.
Son fils aîné lui était le portrait craché de son père. Il avait déjà cinq ans. C’était une vraie boule de
nerfs, il courait partout et embêtait sa sœur sans arrêt. Mais il ne supportait déjà pas qu’on la touche
et s’était déjà battu à l’école maternelle pour la défendre.
Les deux enfants se disputaient gentiment sous cet arbre. Il lui rappelait beaucoup de souvenirs.
Ryotaro prit la peluche de sa sœur et alla se percher sur une barrière. Kari était beaucoup trop petite
pour pouvoir l’attraper.
Oui, c’était vraiment tout le portrait de sa mère … Elle serait vraisemblablement assez petite elle
aussi. Contrairement à Ryotaro qui taillait déjà grand pour son âge.
_ Bon, t’y vas ou j’y vais ? demanda-t-elle
_ Laisse, répondit son époux en l’embrassant avant de se lever.
Il se dirigea vers ses enfants pour mettre fin à la dispute avant que cela ne dégénère.
_ Allez ! Ryotaro, tu descends de cette barrière et tu rends sa peluche à Kari. Ca va encore dégénérer
et vous allez être punis. Ce n’est pas ce que vous voulez n’est-ce pas ?
_ Non, répondirent les deux enfants penauds.
_ Venez prendre votre goûter.
Les deux enfants se précipitèrent vers leur mère qui sortait un paquet de gâteaux de son sac et deux
briquettes de jus d’orange.
_ Papa ! Tu nous racontes comment t’as rencontré maman ? demanda Kari en s’installant sur les
genoux de sa mère.
_ Oh oui ! reprit Ryotaro. Raconte-nous comment tu l’as sauvée !
Leur père leur sourit.
_ Vous êtes sûrs ? demanda-t-il. Vous n’en avez pas marre de l’entendre ?
_ Oh non ! répondirent en chœur les enfants.
_ Bon … Très bien … Alors, tout commença sous cet arbre que vous voyez là bas …
Ichigo se lança dans le récit favori de ses deux enfants sous le regard attendri de Rukia.
THE END
Hey ! C’est pas fini, y a un mot de l’auteur à la page suivante !
100
Bonjour !
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de lire cette histoire ^^
A ce jour, je n’ai pas encore eu le temps de corriger les fautes d’orthographe et j’espère que cela n’a
pas trop gêné votre lecture ! Je ferai une mise à jour dès que ce sera fait.
J’espère que cette fanfiction vous a plue et j’espère que vous me laisserez vos avis et vos impressions.
A très bientôt pour une autre histoire !
Juin 2011
Kim Bok-Sil
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