l`adieu au v8 - Renault Sport
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l`adieu au v8 - Renault Sport
L’ADIEU AU V8 ADIEU TO THE V8 L’ADIEU AU V8 ADIEU TO THE V8 Le rideau s’abaissera en fin de saison sur l’ère du V8 2,4 L dans le Championnat du Monde FIA de Formule 1. Un événement majeur, car ces huit années de présence ininterrompue en ont fait le moteur le plus endurant de l’histoire de la Formule 1. Avant l’arrivée en 2014 des V6 1,6 L turbocompressés, nous rendons ci-dessous hommage à l’une des architectures ayant le plus longuement servi la catégorie reine de la monoplace : des moteurs atmosphériques, totalement optimisés, très puissants et extrêmement rapides. After eight seasons, the FIA Formula One World Championship will say goodbye to the 2.4 litre V8 engine formula at the end of 2013. Here, we pay our dues to the highly optimized, ultra-high output, ultra-high speed, normally aspirated engines before they make way for the new turbocharged 1.6 litre V6 power units in 2014. STATISTIQUES* STATISTICS* * depuis 2006 * since 2006 1,271 750 2,000,000 8 moteurs assemblés engines constructed ch (Puissance max - version 2013) bhp (Max power - 2013 version) saisons de compétition years of competition kilomètres parcourus kilometres run 18,000 Max tr/min (version 2013) Max rpm (2013 version) 43,800 vis de bielle connecting-rod bolts 45,900 soupapes d’échappement exhaust valves used 22,000 soupapes d’admission inlet valves used 95 5,000 bougies spark plugs 10,600 filtres à huile oil filters 43,200 kg (poids dans le cadre du réglement FIA) kg (weight - FIA rules perimeter) pièces par moteur components per engine 21,800 pistons pistons 7,600,000 pièces utilisées parts used RENAULT : LE MOTORISTE LE PLUS TITRÉ DE L’ÉPOQUE V8 RENAULT: THE MOST SUCCESSFUL ENGINE SUPPLIER OF THE V8 ERA In 2013 Infiniti Red Bull Racing and Renault Sport F1 secured their fourth consecutive Constructors’ World Championship title. It was the first time in over 20 years that a constructor-engine partnership had achieved such an unbroken run of success. In fact, only once in the history of the sport has a partnership achieved a similar feat (McLaren-Honda from 1988 – 1991). For Renault, the title concluded the V8 engine era on a high note. The French manufacturer secured the first-ever title under the V8 engine regulations in 2006 with Renault F1 Team, and now comes full circle to win the final title. With five of the possible eight crowns, Renault is now the most successful engine manufacturer of the V8 engine formula. The 2013 title brings Renault’s total number of constructors’ championships to 12. V8: AN ERA OF POWERFUL DOMINATION* 59 wins 65 pole positions 55 fastest laps 3665.5 points 5 Constructors’ world titles 5 Drivers’ world titles 40% of wins in the V8 era 1 in every 2 pole positions 6 different drivers have won races with the Renault V8 4 different teams have won races with the Renault V8 En 2013 Infiniti Red Bull Racing et Renault Sport F1 ont remporté leur quatrième Championnat du Monde Constructeurs de F1 consécutif. C’est la première fois depuis plus de 20 ans qu’une association constructeur-motoriste remporte un tel succès ininterrompu. Cette performance est quasi-inédite dans l’histoire de la F1 puisque seuls McLaren et Honda ont réussi pareil exploit entre 1988 et 1991. Avec ce nouveau titre, Renault a conclu en beauté l’époque du moteur V8 en Formule 1. En 2006, le constructeur français avait décroché la première couronne mondiale de l’ère V8 avec son écurie Renault F1 Team. Avec ce dernier titre, la boucle est bouclée. Renault est le motoriste F1 le plus titré de la période V8 avec cinq couronnes mondiales en huit saisons. Le sacre 2013 porte à 12 le nombre de championnats constructeurs remportés par Renault. V8 : UNE ÈRE DE DOMINATION* 59 victoires 65 pôle positions 55 meilleurs tours en course 3665.5 points 5 Titres Constructeurs 5 Titres Pilotes 40% des victoires de l’époque V8 1 pôle position sur 2 ou 50% des pôles positions 6 pilotes différents ont gagné avec le V8 Renault 4 écuries différentes ont gagné avec le V8 Renault *suite au GP des Etats-Unis *correct post USA GP POWERING DRIVERS TO VICTORY Renault has powered five of the eight drivers’ titles in the V8 era. Fernando Alonso became the first-ever V8 champion in 2006 with the Renault F1 Team. In 2010 the Sebastian Vettel dominance began when the German won his first of his titles. He cleaned up in 2011 and 2012 as well and in India 2013 became a quadruple world champion, bringing him level with Renault Ambassador Alain Prost’s tally. Alain Prost: ‘I’m delighted to see Sebastian win the title. He is a great driver and he has had some outstanding wins this year, some of the best of his career so far. Singapore was one of those wins: he was fighting all the way but he made it look easy, which is always a mark of a worthy winner. ‘You can see he is methodical in his approach, builds a strong team around him that is 100% motivated for success and is entirely focused on the end result. ‘He is a great champion and I don’t think this title will be his last. He has a good team around him, stability with the technical team and with Renault, and of course he is still young enough to challenge for more. ‘I’m pleased to see him equal my four titles. I wish him all the best to go on and win others and become a great Renault champion.’ RENAULT PROPULSE LES PILOTES VERS LA VICTOIRE Au cours de l’époque V8, Renault a participé aux cinq titres pilotes. Au volant de sa Renault F1 Team, Fernando Alonso a inauguré la série en devenant le premier champion de cette ère en 2006. En 2010 la domination de Sebastian Vettel s’est affirmée et le jeune allemand a remporté son premier titre. Il a continué à monopoliser les victoires en 2011 et 2012 puis lors du GP d’Inde 2013 il est devenu quadruple champion du monde. Ce triomphe a permis à Sebastian d’égaler le palmarès d’Alain Prost, ambassadeur Renault, quadruple champion du monde des Pilotes. « Je suis ravi que Sebastian ait gagné le titre », confie Alain Prost. « C’est un très grand pilote et il a remporté des victoires magnifiques cette saison, certainement parmi les plus belles de sa carrière. Singapour a été l’une d’elles ; même si de l’extérieur la course a semblé facile, il s’est battu du départ à l’arrivée. C’est la marque des plus grands. « Vous pouvez observer son approche méthodique et sa capacité à réunir autour de lui une équipe 100% motivée pour le mener à la victoire, car seul ce résultat final lui importe. « C’est un grand champion et je suis persuadé que cette couronne ne sera pas la dernière. Son équipe est excellente, la structure technique qui l’entoure est stable, aussi bien au sein de son team que du côté de Renault et, bien entendu, il est encore suffisamment jeune pour prétendre à de nouveaux défis. « Je suis heureux qu’il soit parvenu à égaler mes quatre titres. Je lui souhaite désormais bonne chance pour la suite de sa carrière, il remportera certainement d’autres sacres et sera un grand champion Renault. » STATISTIQUES DU V8 RENAULT OVERALL RENAULT V8 STATISTICS: *le 18/11/2013 (suite au GP des Etats-Unis) *correct as of 18/11/2013 (post USA GP) • Première saison : • Première course : • Première victoire : • Victoires : • Pole positions : • Meilleurs tours en course : • Titres de Champion du Monde : • Points marqués : 2006 GP de Bahreïn 2006 GP de Bahreïn 2006 59 65 55 5 3665.5 • First year of competition: • First GP: • First win: • Number of wins: • Number of poles: • Number of fastest laps: • Number of championships: • Total points: 2006 Bahrain GP, 2006 Bahrain GP, 2006 59 65 55 5 3665.5 Victoire Wins Pôles positions Poles Meilleurs tour Fastest laps Points Points 2006 8 7 5 206 2007 0 0 0 75 2008 2 0 0 109 2009 6 6 8 179.5 2010 9 15 8 661 2011 12 18 10 723 2012 9 9 11 839 2013 13 10 13 873 Total 59 65 55 3665.5 L’ÉPOPÉE DU V8 THE LIFE OF THE V8 2006 Les tout nouveaux moteurs V8 atmosphériques sont introduits en remplacement des V10 3.0L utilisés jusqu’alors. L’alésage maximum autorisé est de 98 millimètres et le poids minimum fixé à 95 kilos. Chaque unité doit être utilisée pour deux week-ends de Grand Prix (soit environ 1 400 kilomètres). Le développement des moteurs est autorisé et toute modification doit être conforme à la réglementation technique. The new 2.4 litre V8 engines are introduced, replacing the incumbent 3.0l V10 units. Maximum permitted cylinder bore is 98mm and a minimum weight of 95kg is prescribed. Each engine must be used for two events (approx. 1400km). Engine development is unrestricted, subject to any modifications respecting the prescribed technical regulations. 2007 Afin de limiter l’escalade des coûts, le règlement sportif pour la saison 2007 comprend maintenant une homologation des moteurs. Les spécifications techniques retenues sont celles des blocs utilisés lors du Grand Prix du Japon 2006 et tout développement est interdit pendant la période d’homologation. De plus, le régime maxi est limité à 19 000 tours/min. Des modifications sont autorisées pour adapter les moteurs aux voitures 2007 ou pour solutionner des problèmes de fiabilité. Tout nouveau changement doit être validé par la FIA. To reduce engine development costs, engine homologation is introduced in the sporting regulations for the 2007 season. Based on engines raced at the 2006 Japanese Grand Prix, development is frozen for the duration of the homologation period. In addition, a maximum rev limit of 19,000rpm is introduced. Modifications are allowed to re-tune the engines for the 2007 cars and to correct reliability problems. Subsequent changes are permitted only with the prior agreement of the FIA. 2008 L’Unité de Contrôle Electronique (ECU), commune à tous les motoristes et fournie par McLaren Electronics, est imposée par le règlement. Sont finalement interdits le contrôle de la procédure de départ, le contrôle actif du frein moteur et plusieurs algorithmes de gestion élaborés. Toutes les équipes doivent utiliser les mêmes programmes informatiques et ordinateurs pour le contrôle du moteur et de la boîte de vitesse. Il est possible d’effectuer des changements sur le moteur pour une meilleure adaptation à la ECU « standard » et une réévaluation approfondie est mise en place pour adapter du mieux possible le fonctionnement du moteur à la nouvelle plateforme électronique. The standard ECU (supplied by McLaren Electronics) is imposed by regulation. Launch control, active engine braking and many other elaborate control algorithms are outlawed. All teams must use the same hardware and software for engine and gearbox control. Changes to the engine to adapt to the SECU are permitted, and extensive re-validation is performed to adapt engine operations to the new electronics platform. 2009 Une nouvelle règle est introduite pour réduire les budgets : le nombre de moteurs autorisés par pilote sur l’intégralité de la saison est réduit à huit. Chaque moteur doit être certifié pour une durée de vie d’environ 2 500 km. Le régime maximum est désormais limité à 18 000 tours/min, et le SREC (Système de Récupération d’Energie Cinétique) est maintenant autorisé. Sa fonction consiste à récupérer une partie de l’énergie de freinage pour la transférer dans un système de stockage d’énergie (batterie), avant de la redistribuer sous forme de boost. Il est possible d’effectuer des changements pour adapter les moteurs au régime de 18 000 tours/ min et au SREC. Les bénéfices du SREC ne justifient pas toujours le prix et le poids d’un tel système, certaines équipes n’en font donc pas l’usage. En fin de saison, il s’avère être une aide non négligeable lors des manœuvres de dépassements. In a further initiative to reduce costs, a new rule limiting each driver to a maximum of eight engines per season is introduced. The engine must be validated for a life of approximately 2,500km. The rev limit is reduced to 18,000rpm, plus KERS (kinetic energy recovery system) is permitted. KERS recovers energy dissipated under braking, stores in a battery and redeploys as a power boost at a later time. Changes are permitted to retune the engine to 18,000rpm and to adapt to KERS. The performance benefit of KERS is not universally evaluated to justify the cost and weight of the system, so not all teams choose to run it. By the end of the season it proves to be a valuable aid to overtaking or defending. 2010 Toutes les équipes acceptent de ne pas utiliser le SREC pendant cette saison afin de réduire les coûts. Avec le gel du développement des moteurs imposé par les restrictions d’homologation, les départements châssis et moteur cherchent de nouvelles techniques pour améliorer la performance de la voiture grâce au moteur. Les premiers essais de « diffuseur soufflé » font leur apparition. La cartographie moteur est adaptée pour augmenter les rejets de gaz d’échappement qui, à leur tour, servent à augmenter la performance aérodynamique sous le fond plat de la voiture. By mutual agreement between teams, KERS is not used for the season to keep costs in check. With base engine performance development forbidden by the homologation restrictions, engine and chassis groups seek new ways to improve car performance using the engine. The first trials of what would become known as exhaust blowing take place. Engine mapping is adjusted to increase energy in the exhaust stream, which is in turn used to improve the aerodynamic performance of the car underbody. 2011 La plupart des équipes utilisent le SREC. L’usage des gaz d’échappement pour augmenter le grip aérodynamique est devenu coutume. La plupart des équipes exploitent cette technique sous une forme ou une autre (en « souffle froid » ou « souffle chaud »). Les accélérateurs servent à contrôler le flux régulier des échappements et d’autres techniques sont utilisées pour contrôler la transmission du couple moteur. Lors du Grand Prix d’Angleterre, la FIA clarifie le règlement et introduit des restrictions pour limiter l’utilisation des gaz d’échappement. Most teams use KERS. More extreme exhaust blowing strategies and chassis developments to harness them become all the rage. Almost every team exploits the technique in some form (either ‘hot-blowing’ or ‘cold-blowing’). Engine throttles are used to control exhaust mass flow and other techniques are used to control engine torque delivery. At the British Grand Prix, the FIA introduces rule clarifications and mapping restrictions to limit the scope of exhaust blowing. 2012 La spécification des moteurs est toujours gelée sauf pour l’installation dans les nouveaux châssis et pour solutionner des problèmes de fiabilité. Le règlement concernant les pièces de carrosserie change et la cartographie moteur est de plus en plus contrôlée pour limiter les gains de performance avec l’utilisation des échappements soufflés. Les constructeurs se concentrent ainsi sur la cartographie pour bénéficier d’un rendement optimum et améliorer le comportement des voitures. A la mi-saison, une restriction supplémentaire limite les effets de ces artifices. The engine specification remains frozen, except for necessary changes for year-on-year installation changes and reliability fixes. Bodywork regulation changes and ever sterner mapping restrictions greatly reduce the scope for car performance improvement by exhaust blowing. Driver torque maps become a hot topic as engine engineers seek to get the most out of the engine and its maps to improve overall handling. A clarification further restricting the scope of engine maps permitted is published mid-season. 2013 Dernière année de compétition des V8, il n’est donc pas nécessaire de préparer de nouveaux développements pour le futur. Le programme technique est concentré sur la préparation de chaque Grand Prix pour assurer performance et fiabilité. La stratégie de développement est désormais totalement dédiée au nouveau moteur V6 turbocompressé qui fera son apparition en 2014. The final year of competition for the V8 and no future development is required. In-season development is dedicated to preparing each GP and assuring engine performance and reliability in the car. Future development at the factory is devoted to the new V6 turbocharged Power Units to be introduced from 2014. ROB WHITE INTERVIEW AVEC ROB WHITE, DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT (TECHNIQUE) INTERVIEW WITH ROB WHITE, DEPUTY MANAGING DIRECTOR (TECHNICAL) « CHAQUE ANNÉE, IL Y A EU DES ÉVOLUTIONS. » ‘ALMOST EVERY YEAR THERE HAS BEEN A CHANGE.’ QUELLES ONT ÉTÉ LES PRINCIPALES ÉVOLUTIONS DU MOTEUR V8 DEPUIS 2006 ? WHAT HAVE BEEN THE KEY EVOLUTIONS OF THE V8 SINCE 2006? Ce que l’on serait tenté de dire, c’est qu’il n’y a pu avoir aucune évolution en raison du gel moteur. Malgré tout, il y a eu des changements importants dans l’utilisation et les exigences. En fait, chaque année, il y a eu des évolutions. La première, en 2007, a été l’homologation ou le gel des parties les plus importantes du moteur, ainsi que l’introduction d’un régime maximal. En 2008, le périmètre des homologations s’est étendu, et le SECU a été introduit. En 2009 la limite de huit moteurs par voiture et par saison a été mise en place et le régime maximal est passé de 19 000 à 18 000 tours/minute. Plus récemment, nous avons obtenu des clarifications successives sur la cartographie moteur et son utilisation. La F1 étant ce qu’elle était, il nous a fallu fournir la meilleure performance possible aux voitures malgré le poids des nouvelles contraintes. Dans le même temps, il nous a fallu augmenter de manière significative la complexité et la durée de vie des moteurs. Auparavant, nous les gérions comme nous voulions. Nous pouvions mettre un nouveau moteur dans la voiture pour une course, et le remplacer pour la course suivante. Concrètement, cela veut dire que l’on pouvait l’emmener à ses limites sans se soucier de l’impact sur sa durée de vie. La limite de huit moteurs par saison impliquait de devoir leur faire prendre part, en moyenne, à trois courses chacun. Nous avons beaucoup progressé dans l’amélioration de la durée de vie du moteur et de ses composants, sans nouvelle technologie ni dégradation de la performance. Grâce à ces évolutions, le moteur peut aujourd’hui parcourir 2 500 km sans aucune perte de puissance. Auparavant, on parlait d’une durée de vie de 350 km pour un moteur. Nous avons multiplié cette distance par sept en moins de 12 ans. The easy thought is to say that there can be no evolutions during an engine freeze! However there have still been several notable changes in the use and requirements for engines in the V8 era. In fact, almost every year there has been a change. The first, for 2007, was a homologation or freeze of the major parts and introduction of a rev limit. Then for 2008, the homologation perimeter was extended, and the SECU introduced. In 2009, the limit of eight engines per driver per season was introduced and the rev limit was reduced from 19,000rpm to 18,000rpm. More recently, we have also had successive clarifications on engine mapping and usage. EN OUBLIANT LE GEL DES DÉVELOPPEMENTS ET LA LIMITE DU RÉGIME MOTEUR, DE QUOI LE V8 SERAIT-IL CAPABLE AUJOURD’HUI ? En mettant de côté la limite du régime, nous aurions pu continuer à l’améliorer jusqu’à être bloqués par les contraintes physiques du processus de combustion. A un tel régime, une diminution du rendement serait apparue en raison des frottements élevés rencontrés à une telle vitesse de rotation. Sans aucune réglementation dans ce domaine, je pense que l’on aurait pu atteindre les 22 000 tours/minute, apportant un surplus de puissance de 75 chevaux (à 10 % près), équivalant à un gain de temps au tour de 2 seconde sur un circuit comme Monza. Quant au gel des développements, il est difficile de savoir ce qu’il serait advenu s’il n’avait pas été instauré. Il est difficile de définir le niveau qui aurait été atteint en termes de performance, en exploitant les limites de la réglementation. Il aurait pu être intéressant d’effectuer les mêmes améliorations que celles qui ont été effectuées (échappement, cartographie…), mais les priorités auraient pu être différentes. QUELLES DIFFÉRENCES PRÉSENTENT LES BLOCS DÉLIVRÉS PAR LES MOTORISTES PRÉSENTS EN F1 ? La plupart des gens pensent que les moteurs sont semblables depuis l’instauration du gel des développements. Mais ils étaient vraiment différents au moment où la réglementation a été arrêtée, à un stade où le moteur V8 n’en était qu’à ses débuts. La réglementation technique est stricte et il y a plusieurs caractéristiques communes entre les différents moteurs, tels que l’alésage ou le régime maximal. Mais il y a des milliers de façons de dessiner un moteur dans les limites du règlement. Ca ne parait peut-être pas évident mais, dans un environnement laissant libre cours au développement, il y a davantage de chances que les différents motoristes parviennent aux mêmes solutions. L’impact du moteur sur la performance de la voiture est toujours aussi important qu’avant, malgré des règles fixes. With F1 being what it is, the challenge has been to produce the best car performance under each new set of constraints. In parallel, we have had to adapt to a much more complicated engine lifecycle and longer engine life. In previous times, it was possible to fit engines at will: you could fit a new engine for a race and then replace for the next round. This meant you could push it to the absolute limits without taking account of any future usage. The limit of eight engines per season, means some engines must be used for three races. We have therefore learned a lot about increasing engine and component life, without any major technology change or performance penalty. As a result engines can now run for up to 2,500km without any significant power drop off. In the past engine life was just over 350km, so we are running to more than seven times the distance of twelve years ago. WITHOUT THE ENGINE FREEZE AND LIMIT ON RPM, WHAT WOULD THESE ENGINES BE CAPABLE OF? Without the rev limit we would have continued to pursue greater rpm until we became limited by the physics of the combustion process and diminishing returns due to increased friction with increasing rotational speed. Without any other new regulatory constraint, I imagine we would have reached over 22,000 rpm by now and would have found a further 75 horsepower (ie +10%), equivalent to a lap time gain of around 2 sec at Monza. Without doing the development work, it is difficult to judge the level at which engine performance would have converged at the limit of the technical regulations. The same effects that have been pursued in the frozen era (exhausts, mapping etc) would have been of interest, but the priorities may have been different. HOW DIFFERENT ARE THE ENGINES FIELDED BY DIFFERENT MANUFACTURERS NOW? Many people assume that the engines are similar since the specification has been frozen, however they are all very different as the specifications were frozen at a point in time where the V8 was relatively immature. The technical regulations are strict and there are some common characteristics including the bore size and rpm limit, but there are many thousands of design decisions that are not fixed in the regulations. Perhaps it is not obvious but, in an unfrozen environment there is more opportunity to converge on common solutions between engine suppliers. The engine contribution to car performance is just as important now; even if frozen in performance, the impact on the car remains as important as it ever has been. Si la performance est gelée, son impact reste aussi capital qu’auparavant. QUELLE A ÉTÉ LA PARTIE LA PLUS DIFFICILE À OPTIMISER, OU À MAINTENIR AU MÊME NIVEAU, SUR LE V8 ACTUEL ? Il n’y a aucun sujet facile dans un moteur de Formule 1. Tous les systèmes, tous les composants réclament une attention minutieuse, du soin et de l’entretien. Les parties les plus difficiles à maintenir ont été les pièces soumises à des contraintes intenses, tels que les pistons, les bielles et tout ce qui permet la distribution de la puissance. Par exemple, les pistons sont soumis à une force 8 000 fois plus élevée que la gravité (ils accélèrent de 0 km/h à 100km/h en moins d’une 1/2000ème d’une séconde). Un piston actuel pèse 250 grammes mais, quand le moteur atteint sa limite de 18 000 tours/minute (ce qui représente 300 rotations par secondes !), la force exercée sur le piston et la bielle est de deux tonnes. WHAT HAVE BEEN THE MOST DIFFICULT PARTS TO OPTIMIZE, OR MAINTAIN, IN THE CURRENT V8S? There are no easy subjects in a Formula One engine. All of the systems and parts require a great deal of attention, care and maintenance. However the most difficult parts to maintain are the perennial stressed parts such as the pistons, connecting rods and bearings that the power travels through. For example the pistons are stressed to more than 8,000 times the force of gravity (they accelerate from 0 to 100km/h in less than 1/2000th of a sec). The actual weight of a piston is only 250g but when the engine revs to its maximum limit of 18,000rpm (that’s 300 revs per second!) the acceleration exerts a force of 2 tonnes on the piston and conrod. POINTS IMPORTANTS DE LA RÉGLEMENTATION TECHNIQUE ET SPORTIVE KEY V8 ENGINE TECHNICAL AND SPORTING REGULATIONS L’ARCHITECTURE DU MOTEUR ENGINE ARCHITECTURE: • Le moteur doit être un 4 temps, V8 de 2,4 litres, avec un angle de 90°. • La vitesse de rotation du vilebrequin ne doit pas excéder 18 000 tours par minute. •Le moteur doit être atmosphérique. Le turbo est interdit. • Le moteur doit faire un poids minimum de 95 kg. • Le moteur doit compter deux soupapes d’admission et deux soupapes d’échappement par cylindre. • L’alésage du cylindre ne doit pas excéder 98,0 millimètres. • Les systèmes d’admission ou d’échappement à géométrie variable sont interdits, tout comme les levées de soupapes variables et commandes de soupapes variables. • A l’exception des pompes à essence électriques, les pièces auxiliaires au moteur doivent être actionnées mécaniquement directement à partir du moteur avec une vitesse relative au vilebrequin. •Un seul injecteur de carburant est autorisé par cylindre. Il doit injecter directement dans le côté ou le sommet de l’orifice d’entrée de la trompette d’admission (injection indirecte). • Engines must be 4-stroke, 2.4-litre V8s, with a V-angle of 90˚. • Crankshaft rotational speed must not exceed 18,000 rpm. • Engines must be normally aspirated. Supercharging is forbidden. • Minimum weight of 95kg. • Engines must have two inlet valves and two exhaust valves per cylinder. • Cylinder bore diameter must not exceed 98.0mm. • Variable-geometry inlet systems or exhaust systems are not permitted, nor are variable valve timing and variable valve-lift systems. • With the exception of electric fuel pumps, engine auxiliaries must be mechanically driven direct from the engine with a fixed speed ratio to the crankshaft. • Only one fuel injector per cylinder is permitted which must inject directly into the side or the top of the inlet port. KERS ET RÉCUPÉRATION D’ÉNERGIE KERS AND ENERGY RECOVERY: • A l’exception d’un KERS complètement chargé, la quantité totale d’énergie renouvelable stockée dans la voiture ne doit pas excéder 300 kJ. Tout ce qui peut être récupéré à un taux supérieur à 2 kW ne doit pas dépasser 20 kJ. • La puissance maximale entrante ou sortante ne doit pas excéder 60 kW et l’énergie libérée par le KERS ne peut pas dépasser 400 kJ par tour. • With the exception of one fully charged KERS, the total amount of recoverable energy stored on the car must not exceed 300kJ. Any which may be recovered at a rate greater than 2kW must not exceed 20kJ. • The maximum power, in or out, of any KERS must not exceed 60kW and energy released from the KERS may not exceed 400kJ in any one lap. COUPLE TORQUE CONTROL: • La seule façon dont le pilote peut contrôler le couple du moteur se fait par l’intermédiaire d’une unique pédale d’accélérateur. • La cartographie de la pédale d’accélérateur au sein du boitier électronique standard (ECU) doit correspondre au type de pneus adaptés à la voiture : une cartographie pour les pneus slicks et une cartographie pour les pneus pluie ou intermédiaires sont autorisées. •Le fonctionnement du moteur ne doit pas être dépendant de l’action sur la pédale d’embrayage. • La vitesse du ralenti ne doit pas excéder 5 000 tours par minute. •The only means by which the driver may control the engine torque is via a single chassis mounted foot (accelerator) pedal. •The accelerator pedal shaping map in the ECU may only be linked to the type of the tyres fitted to the car: one map for use with dry-weather tyres and one map for use with intermediate or wet-weather tyres. • Engine control must not be influenced by clutch position, movement or operation. • The idle speed control target may not exceed 5,000rpm. ECHAPPEMENTS : EXHAUSTS: • Les sorties d’échappements sont considérées comme faisant partie de la carrosserie. Elles ne sont pas soumises à la réglementation des composants du moteur (notamment en ce qui concerne les matériaux). • La ligne d’échappement ne peut pas comporter plus de deux sorties. Ces deux sorties doivent être orientées vers l’arrière et tous les gaz d’échappement doivent les emprunter. • Engine exhaust systems are defined as bodywork, and are not subject to regulations specific to engine components (eg materials). • Exhausts may incorporate no more than two exits, both of which must be rearward facing tailpipes, through which all exhaust gases must pass. IGNITION AND STARTING: • A supplementary device temporarily connected to the car may be used to start the engine both on the grid and in the pits. • Ignition is only permitted by means of a single ignition coil and single spark plug per cylinder • The car may have a stall prevention system to avoid the possibility of a car involved in an accident being left with the engine running. All such systems must be configured to stop the engine no more than ten seconds after activation. FUEL & OIL SYSTEMS: • All the fuel stored on board the car must be situated between the front face of the engine and the driver’s back. • The fuel tank must be a single rubber bladder conforming to or exceeding the specifications of the FIA. • No fuel intended for immediate use in a car may be more than ten degrees centigrade below ambient temperature. • Competitors must ensure that a one litre sample of fuel may be taken from the car at any time during the Event. • All oil storage tanks must be situated between the front wheel axis and the rearmost gearbox casing longitudinally. DÉMARRAGE ET ALLUMAGE MATERIALS: • Un dispositif supplémentaire peut être relié à la monoplace afin de permettre la mise en route du moteur sur la grille de départ ou dans les stands. •La mise en route du moteur n’est autorisée que par l’intermédiaire d’une seule bobine d’allumage ainsi qu’une seule bougie d’allumage par cylindre. • Chaque monoplace doit bénéficier d’un système de coupure afin d’éviter que le moteur d’une voiture impliquée dans un accident ne continue à tourner. Ce dispositif doit être configuré pour permettre l’extinction du moteur moins de dix secondes après son activation. CARBURANT ET HYDRAULIQUE • Tout le carburant embarqué à bord de la monoplace doit se situer entre l’avant du moteur et le dos du pilote. • Le réservoir en carburant doit être une poche en élastimine conforme ou supérieure aux normes exigées par la FIA. • Tout carburant destiné à un usage immédiat à bord de la monoplace ne doit pas se situer plus de dix degrés Celsius au-dessous de la température ambiante. • Les concurrents doivent s’assurer qu’un échantillon d’un litre de carburant peut être prélevé à tout moment durant un week-end de Grand Prix. • Les réservoirs d’huile embarqués à bord doivent se situer entre l’axe de la roue avant et la dernière enveloppe longitudinale de la boite de vitesses. MATÉRIAUX • Une règlementation spécifique s’applique aux matériaux du moteur dès lors qu’ils sont plus coûteux que les matériaux utilisés sur l’ensemble de la voiture. D’une manière générale, les •Specific materials regulations apply to the engine, more onerous than the overall car materials regulations. In general, conventional technologies are obligatory and ‘exotic’ materials are forbidden. CONTROL ELECTRONICS : •All components of the engine, gearbox, clutch, differential and KERS in addition to all associated actuators must be controlled by a Standard Electronic Control Unit (SECU), supplied by an FIA designated supplier to FIA specifications. • The SECU may only be used with FIA approved software and may only be connected to the control system wiring loom, sensors and actuators in a manner approved by the FIA. ENGINE USAGE (SPORTING) • Unless he drives for more than one team, each driver may use no more than eight engines during a Championship season. The eight engines may be used at any race as required. • Should a driver use more than eight engines he will drop ten places on the starting grid at the first Event during which each additional engine is used. If two such additional engines are used during a single Event the driver concerned will drop ten places on the starting grid at that Event and at the following Event. • If an engine is changed in accordance with Article 34.1 (after qualifying), the engine which was replaced may not be used during any future qualifying session or race with the exception of the last Event of the Championship. • The engines are sealed and identified by the FIA, their installation in the car is declared and technologies traditionnelles sont obligatoires et aucun matériau ‘exotique’ n’est autorisé. CONTRÔLE ÉLECTRONIQUE their use is followed by FIA technical staff. An engine is deemed to be used once the car’s timing transponder shows that it has left the pit lane. • Between events, the engine exhaust flanges are sealed in order that the engines may not be started (or dyno tested). • Toutes les composantes du moteur, de la boite de vitesses, du différentiel et du KERS, ainsi que tous les systèmes d’activation, doivent être contrôlés par le boitier électronique standard (Standard Electronic Control Unit, SECU) qui est fourni par un sous-traitant choisi par la FIA, selon les normes définies par la FIA. • Le SECU ne peut être exploité que par un logiciel approuvé par la FIA et ne peut être connecté au système de contrôle, aux capteurs et aux systèmes d’activation que d’une façon précise et définie par la FIA. UTILISATION DU MOTEUR (RÈGLEMENTATION SPORTIVE) • A moins qu’il ne pilote pour plus d’une équipe, un pilote ne peut utiliser que huit moteurs sur l’ensemble de la saison. Les huit moteurs peuvent être utilisés lors de n’importe quelle course. •Si un pilote utilise un moteur de plus que les huit autorisés dans la saison, il reculera de dix places sur la grille de départ du Grand Prix durant lequel le 9ème moteur supplémentaire est utilisé. Si deux moteurs supplémentaires sont utilisés le même week-end, le pilote reculera de dix places sur la grille de départ du Grand Prix concerné, ainsi que le suivant. • Si un moteur est remplacé comme stipulé dans l’Article 34.1, ce dernier ne pourra plus être utilisé lors des séances de qualification ou des courses, sauf lors du dernier Grand Prix. • Les moteurs sont scellés et identifiés par la FIA. Leur mise en place dans la monoplace est déclarée et leur utilisation est suivie par le personnel technique de la FIA. Un moteur est considéré comme utilisé une fois que le transpondeur de la voiture indique que celle-ci a quitté la voie des stands. • Entre les Grands Prix, les sorties d’échappements sont scellées afin de ne pas permettre au moteur d’être démarré (ou passé au banc). HOMOLOGATION DU MOTEUR (RÈGLEMENTATION SPORTIVE) • Selon la réglementation introduite en 2007, seuls des moteurs homologués peuvent être utilisés en F1. La base de cette homologation repose sur les spécificités des moteurs utilisés lors du Grand Prix du Japon 2006. • Aucun changement fondamental n’a été fait à ces spécificités et aucune modification n’est permise sans le consentement de la FIA, après consultation de tous les motoristes. •Les modifications permettant un gain de performance ne sont pas permises. Les changements tolérés concernent l’implantation du moteur dans les monoplaces, la fiabilité ou la facilité d’entretien. ENGINE HOMOLOGATION (SPORTING): • Under regulations introduced for the 2007 season, only homologated engines may be used in F1. The basis of the homologation is the specification of engines used during the 2006 Japanese Grand Prix. • No fundamental changes have been made to the engine specification since this point and no modifications are permitted without the prior approval of the FIA following consultation with all engine suppliers. •Performance enhancing changes are not permitted. Changes are normally approved to facilitate engine installation in different cars, or for reasons of reliability reasons or benign housekeeping. LES COMPOSANTS D’UN V8 KEY PARTS OF THE V8 SYSTÈME D’ADMISSION D’AIR AIR INTAKE SYSTEM FONCTION Ce composant est constitué d’un conduit d’admission, d’un filtre à air, d’une boîte à air, de trompettes, de papillons/boisseaux rotatifs et d’un actionneur hydraulique. Son rôle consiste à insuffler de l’air (en corrélation directe avec la puissance délivrée par le moteur) avec le minimum de chute de pression possible tout en assurant au moteur le niveau de propreté requis. MATERIAU Carbone, aluminium, acier et plastique QUANTITÉ DANS LE MOTEUR 1 conduit d’admission 1 filtre à air 1 boîte à air 8 papillons 8 trompettes 1 actionneur SYSTÈME D’ALIMENTATION FUEL SYSTEM LE SAVIEZ-VOUS ? Le temps nécessaire à l’accélérateur pour s’ouvrir et se fermer totalement est de 10 à 15 millisecondes. Cela correspond au temps d’action d’un flash d’appareil photo ! A pleine charge, le moteur aspire plus de 500 litres par seconde. FONCTION Délivre le carburant depuis le réservoir jusqu’aux injecteurs situés dans la boîte à air du moteur. Il est alors mélangé à l’air aspiré puis brûlé dans la chambre de combustion grâce à l’étincelle des bougies. Le système est constitué d’un réservoir de carburant, de pompes de gavage, alimentant un réservoir tampon relié aux rampes d’injecteurs. LE SAVIEZ-VOUS ? Le réservoir peut contenir près de 165 kilos (220 litres) de carburant. FUNCTION Components include the air horn, air filter, air box and trumpets, the butterflies barrels and the hydraulic actuator. The job of the system is to regulate intake air flow (which is directly related to the power delivered by the engine) and to deliver the air with minimal pressure loss (and the required level of cleanliness) to the engine. MATERIAL Carbon, Aluminium, Steel and Plastic NUMBER IN ENGINE 1 air horn 1 air filter 1 air box 8 butterflies 8 trumpets 1 actuator DID YOU KNOW… A throttle can go from completely closed to completely open in 10 to 15 milliseconds, the duration of light for a photo flash strobe. At full power, the engine ‘sucks’ more than 500 litres/sec. FUNCTION Delivers the fuel from the fuel tank to the fuel injectors in the engine where it will be mixed with the ingested air and ignited by the spark plug. It comprises the fuel tank, lift pumps, fuel collector and overhead rail. DID YOU KNOW… The fuel tank can take up to 165 kg (220 litres) of fuel. SOUPAPE VALVE FONCTION Les soupapes d’admission et d’échappement contrôlent l’entrée du mélange air/carburant dans le cylindre ainsi que l’évacuation des gaz d’échappement (suite à la combustion). MATERIAU Acier ou titane QUANTITÉ DANS LE MOTEUR 4 (2 + 2) par cylindre 32 au total LE SAVIEZ-VOUS ? Les arbres à cames tournent à la moitié du régime moteur ; au régime maximum, les soupapes s’ouvrent 150 fois par seconde ! FUNCTION Intake and exhaust valves control the intake of air and fuel into the cylinder and the exit of the combustion gasses. MATERIAL Steel or Titanium NUMBER IN ENGINE 4 (2+2) per cylinder 32 in total DID YOU KNOW… The camshafts turn at half the engine speed, so the valves will be able to open 150 times per second! PISTON PISTON FONCTION Transforme la pression qui se développe dans la chambre de combustion durant l’explosion en une force mécanique agissant sur la bielle et le vilebrequin. Grâce aux segments qui l’entourent, il assure également l’étanchéité de la chambre de combustion, depuis la partie inférieure du cylindre ou du carter. FUNCTION Transforms the pressure that develops in the combustion chamber during the explosion into a mechanical force acting on the conrod and then the crankshaft. The other function is, together with the piston rings it carries, sealing the combustion chamber from the lower part of the cylinders or crankcase. MATERIAU Aluminium MATERIAL Aluminium QUANTITÉ DANS LE MOTEUR 8 NUMBER IN ENGINE 8 LE SAVIEZ-VOUS ? Lorsque le moteur tourne à la vitesse maximum, le piston subit des contraintes correspondantes à 8000 fois son poids (0 à 100 km/h en moins de 1/2000e de seconde). DID YOU KNOW… When running at maximum rpm, the force on the pistons will be more than 8,000 times its own weight (0 to 100 km/h in less than 1/2000th sec). BIELLE CONROD FONCTION Elle transforme le mouvement alternatif du piston et un mouvement rotatif du vilebrequin. MATERIAU Titane QUANTITÉ DANS LE MOTEUR 8 VILEBREQUIN CRANKSHAFT LE SAVIEZ-VOUS ? La bielle est l’une des pièces les plus sollicitées d’un moteur à piston. Ce n’est pas pour rien qu’une portion du circuit de Bathurst, en Australie, a été baptisée « ligne droite de la bielle » (Conrod Straight) tant les casses moteur y sont nombreuses ! FONCTION Cette pièce mécanique récupère l’ensemble de l’énergie générée par la combustion. MATERIAU Acier QUANTITÉ DANS LE MOTEUR 1 LE SAVIEZ-VOUS ? La tolérance d’usinage de cette pièce est de 1 micron. FUNCTION Converts the up and down motion of the piston. MATERIAL Titanium NUMBER IN ENGINE 8 DID YOU KNOW… The conrod is one of the most stressed parts of any piston engine. At the Bathurst circuit in Australia there is a straight named the Conrod Straight as there are so many engine failures there! FUNCTION Converts the up and down motion of the piston. MATERIAL Steel NUMBER IN ENGINE 1 DID YOU KNOW… The machining tolerance of this part is down to 1 micron. ARBRE À CAMES CAMSHAFT FONCTION Les arbres à cames sont entraînés par le vilebrequin via une cascade de pignons. Le profil des cames actionne un linguet qui contrôle l’ouverture et la fermeture de la soupape au meilleur moment pour le remplissage des cylindres, la combustion et l’échappement. MATERIAU Acier QUANTITÉ DANS LE MOTEUR 2 soupapes d’admission et 2 soupapes d’échappement par cylindre. LE SAVIEZ-VOUS ? La loi d’arbre à cames est l’élément essentiel pour le contrôle de la combustion. La cascade de pignons qui entraîne les arbres à cames assure un contrôle parfait entre le bas et le haut moteur. FUNCTION The camshaft is driven by the crankshaft through gears. Cam lobes operating finger followers ensure that the valves open and close at the optimum time for cylinder filling, combustion and scavenging. MATERIAL Steel NUMBER IN ENGINE 2 inlet and 2 exhaust per engine. DID YOU KNOW… Cam timing is critical to the combustion process and the gears must assure precise timing while separating the dynamic behaviour of the bottom and top end. CARTER-CYLINDRE CYLINDER HEAD FONCTION Les cylindres sont alignés sur deux rangées de quatre unités en forme de V. FUNCTION In a V layout the cylinders are split into 2 banks of 4 each in a V formation. MATERIAU Aluminium MATERIAL Aluminium QUANTITÉ DANS LE MOTEUR 1 NUMBER IN ENGINE 1 LE SAVIEZ-VOUS ?? Le bloc moteur dans une F1 associé aux culasses (deux) et au bas carter font partie intégrante de la structure de la voiture. DID YOU KNOW… The cylinder block in an F1 car, together with the cylinder head and crankcase, forms part of the chassis structure. Without it the car would collapse. FONCTION Lubrifie les composants internes du moteur. FUNCTION Lubricates the internals of the engine. LE SAVIEZ-VOUS ? L’huile circule dans le moteur avec un débit de 60 litres par minute environ. Il y a environ 5 litres d’huile, et celle-ci fait à peu près 12 fois par minute le tour du moteur et du circuit de refroidissement. DID YOU KNOW… The oil circulates round the engine at a rate of approx. 60 litres per minute. There is about 5 litres of oil, so the oil does completes approx. 12 laps per minute of the engine and cooling circuit. SYSTÈME DE LUBRIFICATION OIL SYSTEM ECHAPPEMENTS EXHAUSTS FONCTION Sortant de la culasse, les gaz de combustion transitent par le système d’échappement qui les rejette à l’extérieur. MATERIAU Inconel LE SAVIEZ-VOUS ? Durant une course, la température des échappements du RS27 peut atteindre 1000°C, à comparer aux 240°C d’un four de cuisine. Des matériaux réfractaires sont utilisés car ces chiffres sont proches de la température de fusion de la plupart des métaux. FUNCTION The rubbish chute of the engine, where the waste gases go. MATERIAL Inconel DID YOU KNOW… During a race, the exhausts of the RS27 will reach up to 1000°C, an average consumer oven will only reach 240°C. These temperatures are very close to the melting point of most metals, therefore, special lightweight materials are used. KERS KERS FONCTION Système de Récupération d’Energie Cinétique – récupère l’énergie lors du freinage et la convertie en puissance électrique au travers d’un moteur générateur électrique. FUNCTION Kinetic Energy System – recovers energy dissipated under braking and converts to electrical power via an MGU. The stored power can be deployed as a power boost. QUANTITÉ DANS LE MOTEUR 1 système NUMBER IN ENGINE 1 system LE SAVIEZ-VOUS ? Un boost de SREC est l’équivalent d’un surplus de 80 cv pendant 2 à 3 secondes. DID YOU KNOW… One boost of KERS is equivalent to a shot of 80bhp for 2 – 3 secs. SYSTÈME DE REFROIDISSEMENT COOLING SYSTEM FONCTION La chaleur générée dans le moteur par la combustion doit être évacuée pour assurer la fiabilité du moteur. Le système de refroidissement fait circuler de l’eau qui transfert la chaleur issue du bloc moteur et des culasses vers les radiateurs. L’air frais traversant ceux-ci permet de la refroidir. LE SAVIEZ-VOUS ? Il y a en environ 5 litres d’eau en permanence dans le moteur pour assurer le refroidissement. Au régime maxi, le fluide s’écoule au rythme de 240 litres par minute (soit plus que le débit d’une lance à incendie) ! La chaleur dissipée dans l’eau pourrait chauffer un bâtiment de 2500 m2 alors que la température ambiante est de 0°C. FUNCTION Heat generated inside the engine during combustion needs to be evacuated to keep the engine under control. It circulates water that picks up heat within the cylinder block, dumps it in the radiator where it exchanges with the airflow. DID YOU KNOW… To cool this heat approx. five litres of water will be in the engine at any one time. At maximum revs the water will be circulated at 240 litres per minute (more than a fireman’s hose)! The heat dissipated in the water could heat a 2,500m2 building at 0°C ambient temperature! LE V8 RENAULT RENAULT’S V8S Désignation :RS27-2013 Configuration: 2.4L V8 Nbr de cylindres :8 Nbr de soupapes :32 Cylindrée : 2400 cc Poids : 95 kg Angle du V :90° Régime maxi : 18,000 tr/min ( à partir de 2009) Carburant :Total Huile :Total Puissance : >750 ch (pour installation, temp/pression/ humidité typiques) Bougies : décharge sur demi surface Allumage : inductif à haute énergie Pistons : alliage d’aluminium Bloc moteur : alliage d’aluminium Vilebrequin : alliage d’acier nitruré avec contrepoids en alliage de tungstène Bielles : alliage de titane Système d’adm. : 8 papillons Configuration: 2.4L V8 No of cylinders:8 No of valves:32 Displacement:2400cc Weight:95kg V angle:90° RPM: 18,000 (from 2009) Fuel:Total Oil:Total Power output: >750 bhp (typical car installation, typical temp/pressure/humidity) Spark plugs: Ignition system: Pistons: Engine block: Crankshaft: Semi surface discharge High energy inductive Aluminium alloy Aluminium alloy Nitrided alloy steel with tungsten alloy counterweights Connecting rods: Titanium alloy Throttle system: 8 butterflies L’HISTORIQUE DU V8 RENAULT THE HISTORY OF RENAULT’S V8 2006 RS26 2.4l V8 Renault R26 RENAULT F1 TEAM Fernando Alonso Giancarlo Fisichella Grâce à son moteur V8, Alonso remporte sept épreuves et règne sur la F1 pour la deuxième année consécutive. Une victoire de Fisichella permet par ailleurs à Renault de dominer à nouveau le championnat Constructeurs. Using the new V8 engine Alonso wins seven races and takes his second championship. A win for Fisichella helps Renault to successfully defend its constructors’ title. 2007 RS27 2.4l V8 Renault R27 RENAULT F1 TEAM Heikki Kovalainen Giancarlo Fisichella Red Bull RB3 RED BULL RACING Mark Webber David Coulthard Renault s’allie pour la première fois à Red Bull Racing. Le constructeur français conclut la saison à la 3e place du championnat Constructeurs et l’association RBR / Renault RS27 totalise quant à elle 75 points. Renault teams up with Red Bull Racing for the first time. Renault finishes third in the constructors’ championship and between RBR and Renault the RS27 engine chalks up 75 points. 2008 RS27 2.4l V8 Renault R28 RENAULT F1 TEAM Fernando Alonso Nelson Piquet Red Bull RB4 RED BULL RACING Mark Webber David Coulthard Avec deux victoires au compteur, Renault termine 4e du classement Constructeurs. Red Bull monte en puissance et boucle la saison en accumulant de gros points. Renault finishes fourth in the constructors’ championship with two wins*. Red Bull continues to grow in strength, ending the year with a string of points’ finishes. 2009 RS27 2.4l V8 Renault R29 Red Bull RB5 RENAULT F1 TEAM Fernando Alonso Nelson Piquet Romain Grosjean RED BULL RACING Mark Webber Sebastian Vettel Red Bull décroche sa première pole position et la transforme en victoire au Grand Prix de Chine. Le team se paye même le luxe de conclure la saison sur trois victoires consécutives. Le bloc RS27 aura offert à RBR un total de six pole positions. Red Bull scores its first pole position and win in China and finishes the season with three consecutive victories. The RS27 secures six pole positions between RBR and Renault. 2010 RS27 2.4l V8 Renault R30 Red Bull RB6 RENAULT F1 TEAM Robert Kubica Vitaly Petrov RED BULL RACING Mark Webber Sebastian Vettel Le partenariat entre RBR et Renault atteint les sommets. Red Bull s’impose sur 9 des 19 Grands Prix du calendrier et triomphe pour la première fois au championnat Constructeurs au soir du Grand Prix du Brésil. Vettel est pour sa part sacré Champion du Monde grâce à sa victoire lors du feu d’artifice final à Abou Dhabi. The RBR-Renault partnership flourishes. Red Bull wins nine of the 19 races and secures its first constructors’ championship at the Brazilian GP. Vettel is crowned champion at the final race of the year. 2011 RS27 2.4l V8 Renault R31 Red Bull RB7 Lotus T128 LOTUS RENAULT GP Vitaly Petrov Nick Heidfeld Bruno Senna RED BULL RACING Mark Webber Sebastian Vettel TEAM LOTUS Heikki Kovalainen Jarno Trulli Red Bull poursuit sur sa lancée en offrant 11 victoires à Vettel et une à Webber. Les deux titres tombent ainsi naturellement dans son escarcelle. Lotus Renault GP, pour sa première saison sous cette nouvelle appellation, accroche deux podiums, tandis que Team Lotus boucle sa première année d’association avec Renault à la 10e place du championnat Constructeurs. Red Bull picks up where it left off, with 11 wins for Vettel and one for Webber to cruise to both titles. The newly named Lotus Renault GP scores two podiums while new recruit Team Lotus finishes 10th in the constructors’ championship. 2012 RS27 2.4l V8 Lotus E20 Red Bull RB8 LOTUS F1 TEAM Kimi Räikkönen Romain Grosjean Jérome d’Ambrosio RED BULL RACING Mark Webber Sebastian Vettel Caterham CT01 CATERHAM F1 TEAM Heikki Kovalainen Vitaly Petrov Williams FW34 WILLIAMS F1 TEAM Pastor Maldonado Bruno Senna Cela ne s’était plus vu depuis 1997 : le duo Williams-Renault est reconstitué et remporte le Grand Prix d’Espagne. Red Bull signe sept victoires dont trois doublés d’affilée. Premier succès pour Lotus. Neuf nouveaux Grands Prix enrichissent ainsi le palmarès du moteur Renault RS27. Renault teams up with Williams for the first time since 1997 and scores a win in Spain. Red Bull makes it three in a row with the triple-double with seven wins, while Lotus scores a further victory. In total the RS27 engine wins 9 races. 2013 RS27 2.4l V8 Lotus E21 Red Bull RB9 Caterham CT03 Williams FW35 LOTUS F1 TEAM Kimi Räikkönen Romain Grosjean Heikki Kovalainen INFINITI RED BULL RACING Mark Webber Sebastian Vettel CATERHAM F1 TEAM Charles Pic Giedo van der Garde WILLIAMS F1 TEAM Pastor Maldonado Valtteri Bottas Le moteur V8 RS27 effectue sa tournée d’adieu en compétition. The final year of competition for the RS27 V8 engine. LES TEMPS FORTS DU V8 CLASSIC V8 MOMENTS 2006 GRAND PRIX DE BAHREÏN BAHRAIN GP Après son triomphe au championnat 2005, les projecteurs sont braqués sur Renault qui a tenté le pari d’être parmi les derniers à baptiser son nouveau moteur V8. Champion du Monde en titre, Fernando Alonso justifie son statut en s’imposant avec la manière au terme d’une lutte épique face à la Ferrari de Michael Schumacher. After winning the 2005 championship, all eyes were on Renault, who had taken a gamble in being one of the last teams to run the incoming V8 engine. Fernando Alonso wins a hard-fought victory to start his title defence despite heavy pressure from Ferrari’s Michael Schumacher. 2006 GRAND PRIX DU JAPON JAPANESE GP Fernando Alonso assure son deuxième titre de Champion du Monde des Pilotes et offre à Renault le championnat Constructeurs. Renault réussit l’exploit d’être couronné coup sur coup avec deux moteurs d’architectures différentes. Fernando Alonso holds on to secure his second drivers’ title, giving Renault F1 Team the double-double of the drivers’ and constructors’ titles. The result awards Renault back to back titles with two different engine configurations. 2009 GRAND PRIX DE CHINE CHINESE GP Renault devient fournisseur de moteurs en 2007 et devient partenaire de Red Bull Racing. Cette association devient de plus en plus compétitive course après course et remporte sa première victoire en Chine. La première d’une longue série… Renault moved into engine supply in 2007 with a partnership with Red Bull Racing. The collaboration goes from strength to strength, culminating in its first win at the Chinese Grand Prix. It was to be the first of many… 2011 GRAND PRIX D’ITALIE ITALIAN GP Avec 75% du tour couvert à plein régime et une vitesse moyenne avoisinant les 230 km/h, l’Autodromo di Monza est un véritable défi pour les moteurs. Pour la première fois depuis 1995, Renault s’impose sur le circuit milanais grâce à Sebastian Vettel, victorieux du duel qui l’a opposé à Fernando Alonso. The Autodromo di Monza is the hardest test for engines, with 75% of the lap spent flat out and an average speed of more than 230kph. Sebastian Vettel gives Renault its first win at the track since 1995 in a classic duel with Fernando Alonso. 2012 GRAND PRIX D’ESPAGNE SPANISH GP Témoin des capacités d’adaptation du moteur RS27, Pastor Maldonado offre au nouveau partenariat Williams-Renault sa première victoire après seulement cinq courses. Proving the adaptability of the RS27, Pastor Maldonado gives the renewed WilliamsRenault partnership its first win in only its fifth race together. 2013 GRAND PRIX D’AUSTRALIE AUSTRALIAN GP Lotus F1 Team renoue avec la victoire dans les rues de l’Albert Park grâce à Kimi Räikkönen. En seulement un an, le moteur RS27 a mené trois équipes et quatre pilotes différents sur la plus haute marche du podium. Lotus F1 Team retains its winning ways with a win for Kimi Raikkonen on the streets of Albert Park. The RS27 had won with three different clients and four different drivers over the course of just one year. 2013 GRANDS PRIX DE CORÉE ET DU JAPON KOREAN AND JAPANESE GPS Pour la première fois depuis 17 ans, Renault obtient le résultat parfait en monopolisant le podium de ces deux courses asiatiques disputées à une semaine d’intervalle. Renault powers two consecutive podium lock outs in the Asian double header, the first time in 17 years it has taken a perfect podium score in two races. LA GENÈSE DU TOUT PREMIER V8 TIMELINE OF THE FIRST V8 La nouvelle règlementation technique est adoptée en 2004 et les V8 entrent en scène en 2006. Développer en moins de deux ans un bloc issu d’une feuille blanche constitue un enjeu majeur, d’autant plus qu’en 2005 le titre mondial est en jeu. Il faut donc bien répartir les effectifs car ni la dernière saison du V10, ni la première du V8 ne peuvent être sacrifiées… Regulations for the V8 engines were confirmed in 2004, with the first year of running scheduled for 2006. Developing a brand new engine in less than two years was a major challenge, particularly with a championship at stake in 2005. A delicate balancing act was formed. Neither the last year of the V10 nor the first year of the V8 could be sacrificed… Mai 2004 La réglementation sur le nouveau V8 est validée. May 2004 V8 regulations are confirmed. 6 octobre 2004 01 02 La première spécification technique officielle du RS26 - premier V8 développé par Renault - est livrée à Viry-Châtillon. Les objectifs : • Dessiner un V8 à 90° qui se rapproche le plus possible du V10 RS25 tout en respectant les contraintes imposées par la FIA, telles que le poids, le centre de gravité et la hauteur du vilebrequin. • Utiliser les pièces éprouvées du RS25 pour maximiser la fiabilité et la performance. 6 October 2004 First official technical specification of the RS26 – the first Renault V8 – is circulated at Viry-Châtillon. Novembre 2004 Tests approfondis sur le banc monocylindre afin de déterminer la taille des soupapes et leurs emplacements. November 2004 Extensive testing on the single cylinder dyno, including analysis of valve size and location. Décembre 2004 Première mise en route d’un V10 de 2004 adapté, constitué d’un bloc spécial à 90° ne faisant tourner que 8 des 10 cylindres disponibles. December 2004 First demonstrator runs, an adapted 2004 V10 using only 8 of the available 10 cylinders and a special 90° cylinder block. 05 03 04 Février 2005 Développement poussé du piston et du conduit d’admission sur le banc monocylindre. February 2005 Further single cylinder testing, with inlet port and material piston tests. Objectives: • Design a V8 engine with a 90° angle as close as possible in specification to the RS25 V10 while respecting the aggressive FIA targets for mass, centre of gravity and crank centre line height. • Use proven RS25 pieces where possible to minimise risks on reliability and performance. Mars 2005 Essais de conduit d‘admission et de boîte à air. March 2005 06 Inlet port tests, plenum tests. Fin juillet 2005 Le premier moteur est installé sur le banc. End of July 2005 First engine on the electric bench. Début août 2005 Le premier V8 tourne au banc moteur. Start of August 2005 First V8 engine fired up on the dyno. 09 08 07 Avril 2005 Tests des matériaux adéquats pour concevoir le piston. April 2005 Material piston tests. Fin août 2005 Premier test d’endurance du moteur. 11 Début septembre 2005 Le moteur effectue son premier run complet au banc. Les performances correspondent aux objectifs fixés en octobre 2004. Start of September 2005 First full engine run on dyno. Performance is in line with expectations (from spec released in October 2004). 10 End of August 2005 First endurance engine tested. 12 Décembre 2005 Le premier V8 est livré au Renault F1 Team à Enstone, en Angleterre. December 2005 First full engine delivered to Renault F1 Team in Enstone. 13 Janvier 2006 Le moteur V8 est monté sur le châssis et mis en route pour la toute première fois. January 2006 V8 engine is fitted into the chassis and fired up for the first time. Troisième semaine de janvier 2006 La monoplace entre en piste pour disputer sa toute première séance d’essais officiels. Third week of January 2006 The car takes to the track for the first official test session. 14 Avril 2006 Grand Prix de Saint-Marin. La spécification B du moteur RS26 est introduite, avec une nouvelle culasse, une meilleure isolation thermique, un nouvel arbre à came et un échappement amélioré. Le gain de performance du moteur est significatif. Mars 2006 15 Août 2006 The D spec is signed off for use in the Turkish Grand Prix. Fuel injection is refined, as are the camshafts, which are now made with DLC. Conical exhaust primaries and a new piston spec are introduced. Bahrain GP. Renault F1 Team wins the first race of the season with Fernando Alonso. Giancarlo Fisichella then claims victory at race two in Malaysia, with Alonso winning again in Australia. Juillet 2006 17 San Marino GP. The B spec of the RS26 is introduced with a new cylinder head, insulated ports, new camshafts and enhanced exhausts. The engine gives a big step forward in performance. August 2006 March 2006 16 April 2006 La Spec D est prête pour le Grand Prix de Turquie. L’injection de carburant est affinée, tout comme les arbres à cames désormais recouverts d’une couche de carbone-diamant (DLC). Une sortie d’échappement conique et de nouveaux pistons sont introduits. Grand Prix de Bahreïn. Fernando Alonso remporte le premier Grand Prix de la saison avec le Renault F1 Team. Giancarlo Fisichella s’impose à son tour lors de l’épreuve suivante en Malaisie avant que l’Espagnol ne retrouve la plus haute marche du podium en Australie. 18 La Spécification C du moteur apparaît lors du Grand Prix des Etats-Unis. Malheureusement, elle n’apporte pas le niveau de performance escompté. La Spec B est donc à nouveau développée, avec notamment un nouveau profil d’arbre à cames associé à une cartographie optimisée. Une pression de 100 bar est ensuite appliquée lors du Grand Prix de France. July 2006 USA GP. A C spec engine is run, but the step is not as significant as expected. Instead all the possible gains from the B spec are unleashed, including developments on the camshaft and engine tuning. Injection at 100bar is introduced for the French Grand Prix. EN RÉSUMÉ SUMMARY 1er Grand Prix 1st GP Fin de saison End of season Puissance Performance 680 ch 680bhp 700 ch 700bhp Régime moteur moyen Average RPM 18,250 tr/min 18,250rpm 18,750 tr/min 18,750rpm Régime Régime moteur le plus élevé Highest RPM 19,000 tr/min 19,000prm 19,500 tr/min 19,500rpm October 2006 Les évolutions introduites tout au long de la saison sont appliquées sur la Spec E : réduction du frottement des pistons, nouvelles soupapes, amélioration du système de lubrification, bielles et arbres à cames figurent ainsi au chapitre de cet ultime développement. October 2006 Spec E is introduced. All the evolutions tested over the year are run; low friction pistons, new valves, improvements to the oil system, conrods and camshafts are all included in the upgrade package. 19 LÉON TAILLIEU INTERVIEW AVEC LÉON TAILLIEU, CHEF DE PROJET DU MOTEUR RS26 INTERVIEW WITH LÉON TAILLIEU, PROJECT LEADER FOR THE RS26 « NOUS AVIONS DEUX DOSSIERS IMPORTANTS À DÉVELOPPER EN SIMULTANÉ, ET EN PLUS UN CHAMPIONNAT À GAGNER ! » ‘WE HAD TWO IMPORTANT PROJECTS RUNNING SIMULTANEOUSLY, PLUS A CHAMPIONSHIP TO WIN!’ RACONTEZ-NOUS LA GENÈSE DU BLOC RS26, LE PREMIER MOTEUR V8 RENAULT. WHAT DO YOU REMEMBER ABOUT THE GENESIS OF THE RS26 PROJECT, THE FIRST RENAULT V8 ENGINE? Cette période a été particulièrement chargée. Nous avions développé de 2001 à 2003 une série de V10 avec un angle très ouvert qui ne se sont pas avérés aussi compétitifs que nous l’espérions. Afin de gagner en fiabilité et en performance, nous avons décidé en 2004 de revenir à une génération plus ancienne avec un angle réduit. Les progrès ont alors été significatifs et cela s’est confirmé en 2005 grâce à un excellent châssis et ce très bon nouveau moteur au V « fermé ». Conscients que nous pourrions demeurer très compétitifs en 2006, et même s’il avait dû s’agir d’un V10, nous souhaitions présenter un moteur dont l’angle du V serait de 90°. Nous nous battions cependant déjà pour le championnat 2005 et c’est devenu l’une de nos priorités. En sachant que le V8 constituerait l’avenir, il nous a fallu soigner les premières étapes de son développement. Nous n’étions pas très nombreux autour de ce projet en mai 2004 lorsque nous avons commencé carnous avions donc deux dossiers importants à développer en simultané, et en plus un championnat à remporter ! It was a particularly busy time. To give the context, we had run with a family of wide-angle V10s from 2001 to 2003 that had not been as competitive as expected, so we decided to reuse an older generation engine for 2004 to be more reliable and competitive. Subsequently we had done an all new narrow V10 for 2005 that proved to be fully competitive. So in 2005 we had a good chassis and a good narrow V engine and made some big progress, but our objective had always been to race with a 90° angle V engine in 2006, even if it was to be a V10. But we found ourselves fighting for the championship already in 2005 instead! Winning the 2005 championship was the absolute priority, but we knew that the V8s would be the next era, and that it had to start well. Work started in May 2004. At first we had very few people on the project as everyone was dedicated to the current V10s. We had two important projects running simultaneously, plus a championship to win! COMMENT CE PROJET A-T-IL ENSUITE ÉVOLUÉ ? HOW DID THE PROJECT PROGRESS? La nouvelle réglementation technique sur le V8 a été validée très tardivement. Nous avons pensé que ceci pourrait être un avantage car nous avions déjà planché tardivement sur le V10, avec des victoires à la clé ! Les discussions ont débuté en mai 2004 et le premier cahier des charges a été distribué en interne au mois d’octobre de cette même année. Compte tenu des délais, nous avons transformé notre V10 à 90° en un V8 de fortune caractérisé par seulement 8 cylindres actifs sur les 10 contenus dans le bloc. Ce prototype a commencé à fonctionner fin 2004. Il s’agissait de la solution la meilleure et la plus rapide pour être prêts à temps. The V8 engine regulations were confirmed very late. At the time we believed it was to our advantage as we had been very late with the V10, but then we started to win! We started discussions in May 2004 and the first cahier de charges was published internally in October later that year. Given the deadlines, we transformed our 90° angle demonstrator V10 into a makeshift V8, running a 10 cylinder block with only 8 cylinders. This demonstrator started running at end of 2004. It was the best and quickest solution to be ready in time. A CETTE PÉRIODE, QUELLES ÉTAIENT LES PRIORITÉS ? We were aware of the very tight deadlines so we worked on the dyno while others were running on track, with the new V8s in the back of old cars. From our experience with Williams in the 90s, however, we knew that our strategy would pay dividends in the long run – a hybrid car is never a particularly good option. Instead we did a lot of concept testing on the demonstrator. We tried different sorts of ignition orders and acoustics as we needed to learn how to tune the V8. Reducing vibrations at this point was the main concern, and the demonstrator allowed us to do this. At first we had one demonstrator, but then we had three or four at the end. We started the single cylinder tests at the end of 2004, and it really helped get to grips with the combustion process. Conscients des courts délais à respecter, nous avons beaucoup travaillé en banc d’essais tandis que nos concurrents testaient leur nouveau V8 en piste, accouplé à un ancien châssis. Ayant tiré les enseignements de notre association avec Williams dans les années 90, nous étions persuadés que notre stratégie s’avérerait payante à long terme car l’emploi d’une voiture hybride n’est pas forcément la bonne option. Nous nous sommes donc concentrés à effectuer un grand nombre d’essais de concepts sur simulateur pour tester différents types d’allumages, d’acoustique, et apprendre à régler le V8. Réduire les vibrations a ensuite été notre préoccupation majeure et les longues heures passées au simulateur ont justifié notre choix de son utilisation intensive. Les tests du cylindre unique ont enfin débutés fin 2004 et ce fut la toute première fois que nous utilisions cette méthode. Ce fut très utile pour comprendre le processus de combustion. UN AN AVANT SON INTRODUCTION, QUELLES ONT ÉTÉ LES ÉTAPES LES PLUS IMPORTANTES DANS LE DÉVELOPPEMENT DU V8 ? Le RS25 combinait les points forts des moteurs à angle très ouvert et ceux de la génération plus ancienne des RS24. Le RS26 était aussi une amélioration du RS25. Il ne s’agissait pas d’une révolution car nous avons calqué notre travail sur l’expérience acquise précédemment, à savoir ouvrir l’angle du V et modifier l’alignement des cylindres pour une meilleure intégration au châssis. Nous nous sommes adaptés au règlement le plus strict en ce qui concerne les matériaux et la fabrication. Nous avons également travaillé sur la chambre WHAT WERE THE MAIN PRIORITIES AT THIS TIME? WHAT WERE THE MAIN STAGES IN DEVELOPMENT FROM THAT POINT, ONE YEAR TO GO? The RS25 combined the best of the unsuccessful wide V engines and the older generation RS24. The RS26 was in turn a refinement of the RS25. It was not a major revolution as we based our work on the existing expertise: we opened the angle and changed the bank stagger for chassis integration reasons. We adapted to the stricter material and construction regulations. We also worked on the combustion cylinders, ignitions, valves and – of course - performance. We had two versions of the engine – the version with the cylinder head that was identical to the V10 (except with two cylinders less), and then an evolution that came later. The first engine was fired up in the first week of August 2005 – actually pretty late, as previous engines had been fired up at the end of June. We fired up – voluntarily – one month late to optimize the time available for calculation and test results. It proved to be right: the power for first engine was close to the estimated figure – producing 680bhp at 93kg for a de combustion, l’allumage, les soupapes et bien entendu sur la performance. Pour cela nous avons disposé de deux versions du moteur : la première avec une culasse identique au V10, deux cylindres en moins ; puis une évolution apparue un peu plus tard. Si les années précédentes les blocs ont tourné pour la première fois tourné fin juin, il aura fallu patienter jusqu’au début du mois d’août pour celui-ci. Nous avons volontairement souhaité reporter d’un mois sa mise en route afin d’optimiser les calculs et les résultats d’essais dans le cadre du calendrier qui nous était imparti. Ce fut encore une fois une bonne décision car la puissance du moteur était très proche de nos prévisions, de l’ordre de 680 chevaux pour 93 kilos alors que le poids minimum autorisé était de 95 kilos. Nous avons ensuite poursuivi les essais de fiabilité et d’endurance puis en décembre 2005 nous lui avons fait subir un premier test axé à 100% sur la longévité. Nous avons par conséquent été en mesure d’accoupler directement le moteur au nouveau châssis, avec des pièces homologuées et sans rencontrer de soucis majeurs. TOUT A FONCTIONNÉ COMME PRÉVU ? Les moteurs ont été livrés à Enstone fin décembre puis ont été montés sur les monoplaces dès le début du mois de janvier. Les premiers essais sur circuit ont eu lieu trois semaines plus tard et tout s’est déroulé comme dans un rêve ! Nous n’avions dès lors aucun regret d’avoir repoussé l’échéance de cette première sortie en piste. N’AVAIT-IL JAMAIS TOURNÉ SUR AUCUN CIRCUIT AUPARAVANT ? Dans la mesure où il n’existait aucune restriction des essais, la majorité des équipes a roulé dès décembre 2005. J’ai dû me montrer persuasif et nous avons décidé de reporter ces tests. L’installer sur la voiture aurait fait office de compromis, mais cela ne remplacera jamais la batterie de tests effectués sur le banc. C’est la raison pour laquelle le premier run ne s’est déroulé qu’en 2006. 95kg minimum. We then tested it for reliability and endurance and hit 100% endurance at the end of December 2005. It meant we could put the first engine into the car with fully homologated parts, which lead to there being no major incidents. DID EVERYTHING GO TO PLAN? The engines were delivered to Enstone at the end of December and we fitted the engines into the cars at the start of January. The first track test was the third week of January…it worked like a dream and we didn’t have any regrets about pushing the deadlines back, particularly on track. SO AT THIS POINT THERE WAS NO TRACK TESTING? All the teams wanted to run with the V8 in December 2005 as there were no testing rules at that point. We knew it would be a waste of time as you just end up doing things twice so I lobbied to delay everything. Better to have the engine on the test beds longer than run around in the back of a car that is always going to be a compromise. We ran for the first time in 2006 instead. WAS THIS A GAMBLE? It was a worry for the teams as all they talked about was vibrations, vibrations, vibrations. And then there was the fact that all our competitors were running on track. But we knew it was the best decision for us and that the data gained in the dynos would be much more valuable than anything gained on track with a hybrid car. We said not to worry about the vibrations – although we were comparing a V10 with 3l with a V8 with 2.4l – the cylinder capacity was the same. The team had in mind the comparison of the 3l V8 with the 3L V12 of the Seventies…. A V8 would vibrate more but there was a multiplying factor. However we needed to convince everyone that they would not destroy the chassis! S’AGISSAIT-IL D’UN PARI QUE VOUS SOUHAITIEZ RELEVER ? HOW DID THE FIRST SEASON GO? Au sein des différents teams, la seule préoccupation était les vibrations … Ils n’avaient que ce mot à la bouche ! Nos concurrents, par ailleurs, avaient choisi d’effectuer la plupart de leurs essais en piste. L’option choisie était selon nous la meilleure, car nous avons pu recueillir sur le banc un nombre incalculable de données qui nous auraient certainement échappé sur une voiture hybride. V10 3,0 litres ou V8 2,4 litres, la cylindré unitaire étant similaire, nous avons insisté pour que l’équipe ne soit pas trop anxieuse au sujet des vibrations. Ils ont pu se remémorer la comparaison offerte par les V8 3,0 litres et les V12 de cylindrée identique dans les années 70… Certes, un V8 vibre davantage, mais il faut considérer de nombreux autres facteurs. Le moteur ne devait pas endommager le châssis et il a fallu convaincre tout le monde ! COMMENT S’EST DÉROULÉE LA PREMIÈRE SAISON ? Elle a plutôt bien débuté puisque nous avons remporté la victoire lors des trois premiers Grands Prix. Nous nous sommes ensuite attelés à fournir à chaque course de nouvelles évolutions que nous pouvons classer selon quatre spécifications.. La Spec B, qui a principalement concerné la culasse, l’étanchéité et l’arbre à came, est apparue lors de la quatrième épreuve. Nous avons également joué sur l’échappement et il en a résulté un réel gain de performance. La Spec C était attendue pour la 10e course et devait nous permettre d’effectuer un bond en avant. Grâce à l’augmentation de la pression de l’injection à 100 bar et de nouveaux réglages du moteur au niveau de la boîte à air, les performances offertes par la Spec D ont cette fois été en net progrès. Finalement, la Spec E a été pour nous l’opportunité de rassembler toutes ces améliorations. Nous en avons donc profité pour inclure tous les changements apportés pendant la saison et bénéficier de cette spécification sur laquelle nous avons poussé le développement des échappements, des cames, des réglages… En fin d’année, nous avons ainsi pu constater un gain de 5% par rapport aux performances initiales. Le championnat n’a pas été simple à remporter car nous l’avons gagné lors du tout dernier Grand Prix, mais c’est le travail abattu au début de l’année, qui nous a permis d’obtenir la couronne mondiale. It started very well, with wins in the first three races of the year. We were bringing new evolutions to each race, but we broadly categorized them into four different specs, the B, C, D and E spec. The B spec was introduced at the fourth GP and had modifications to the cylinder head, isolation and a new camshaft. We also played with the exhausts and gained a lot more performance. The C spec was scheduled for the tenth race and was predicted to be a big increase. We brought a couple of developments forward and the specs merged slightly – some of the main points of the B spec were ultimately realized and some of the C spec proved not to be so successful. With the D spec we gained more performance with injection at 100bar and some work on engine tuning in the airbox. The E spec was then an opportunity for us to throw all our improvements on to the engine. Fisichella had had an engine problem before the final race of the year and we had to replace it, so we put all the changes into this spec, including further work on exhausts, cams, tuning and so on. At the end of the year we had gained roughly 5% more performance. It was not an easy championship to win – we only won at the last race – but the work we had done behind the scenes and at the start of the year is what really won it for us. AXEL PLASSE INTERVIEW AVEC AXEL PLASSE, CHEF DE PROJET SUR LE MOTEUR RS27 INTERVIEW WITH AXEL PLASSE, PROJECT LEADER FOR THE RS27 « LORSQUE NOUS AVONS APPRIS QUE LE DÉVELOPPEMENT DES MOTEURS ALLAIT ÊTRE GELÉ, L’ESPRIT EST DEVENU TRÈS DIFFÉRENT ET NOUS AVONS DÛ FAIRE FACE À UN NOUVEAU CHALLENGE. » ‘THE ATMOSPHERE BECAME VERY DIFFERENT. WE HAD TO FACE A VERY NEW CHALLENGE AS WE LEARNED THAT THE ENGINE FREEZE WAS COMING.’ VOUS AVEZ ÉTÉ EN CHARGE DU PROJET RS27. QUAND AVEZ-VOUS DÉBUTÉ SA CONCEPTION ? YOU TOOK ON THE RS27 PROJECT. WHEN DID WORK START ON THIS? Nous avons commencé à plancher sur ce moteur dès que nous avons terminé de travailler sur notre dernier V10, le RS25, qui venait d’obtenir deux nouveaux titres mondiaux. L’esprit a changé au milieu de l’année 2006 lorsque nous avons appris que le développement des moteurs allait être gelé. Un nouveau défi se présentait à nous. C’était un peu comme si nous devions jeter à la poubelle tout le travail déjà accompli car nous devions utiliser le moteur existant… Cela a complètement changé notre mentalité. Je me souviens même avoir envoyé un mail à Rob White pour lui demander si nous avions toujours un emploi ! Nous étions parvenus à un point de non retour et il nous était impossible d’utiliser des pièces sur lesquelles nous avions longuement travaillé car elles ne pouvaient pas être adaptées. Nous sommes cependant parvenus à conserver certaines innovations et je dois avouer que le moteur 2007, celui-là même qui vient de disputer sept saisons d’affilée, aurait pu ne jamais voir le jour. LE GEL DES MOTEURS A DONC ÉTÉ EFFECTIF EN 2007. DÈS LORS, QUELLE A ÉTÉ VOTRE LIGNE DIRECTRICE ? Malgré notre scepticisme à la naissance du projet, je dois reconnaître que peu de pièces sont restés à l’identique entre 2006 et 2013. Nous sommes entrés dans un cycle permanent d’affinage de nos solutions techniques. Vous pouvez vous demander comment cela est possible alors que l’on ne peut pas développer le moteur, mais pour des raisons « justes et équitables », le règlement autorise des modifications si elles sont correctement justifiées. Il ne doit pas y avoir un effet direct sur le niveau de performance, et la puissance maximale doit rester à 750 chevaux, mais nous avons ainsi fait d’énormes progrès en matière de fiabilité, d’assemblage et de contrôle des dépenses. IL Y A EU PLUSIEURS CLARIFICATIONS SUR LA MANIÈRE DONT PEUT FONCTIONNER LE MOTEUR. CES PARAMÈTRES ONT-ILS DAVANTAGE LIMITÉ VOTRE MARGE DE MANŒUVRE ? Ce fut tout le contraire en réalité. La FIA a ouvert la boîte de Pandore en 2009 lorsqu’elle a validé la réduction du régime moteur. Nous tenions en effet une occasion en or de changer les pièces affectant directement les réglages du moteur, tels que les injecteurs, les trompettes, les conduits et tout ce qui concerne le système d’admission. En apportant ces modifications, il a ainsi fallu revoir nos points de référence sur la majeure partie du moteur. Nous avons assisté durant cette période à une augmentation de la durée de vie des V8 et une réduction du nombre de moteurs nécessaires pour couvrir la saison. Le but recherché, « juste et équitable », a été respecté et nous avons effectué un certain nombre de changements pour améliorer la longévité et la fiabilité. Just after finishing work on the RS25, the last V10, still covered in champagne from the championship win, we started on the RS27. Then midway through 2006 the atmosphere became very different. We had to face a very new challenge as we learned that the engine freeze was coming. It almost felt that all the work we had done we could throw away as we would have to use the previous engine. This completely changed our mentality – I can remember writing an email to Rob White asking if we still had jobs! There was a point where we couldn’t go backwards. We couldn’t put the pieces we had developed back on the shelf as they were bespoke. We managed to push a lot of the innovations through, but it was very close and the 2007 engine, which has been used for seven seasons since, came within a hair’s breadth of not being born. SO THE ENGINE FREEZE CAME IN FOR 2007. HOW DID YOU WORK WITHIN THIS RESTRICTION? Despite our sceptism at the start of the project, it is fair to say that no parts are the same between 2007 and 2013. We entered into a permanent cycle of refinement. You might ask how this is possible under the freeze, but the rule relating to changes for ‘fair and equitable reasons’ gives many ways of justifying change. Firstly, we can change for reliability. Then we can update for cost reasons: we have reduced the overall operating and development costs of the engine by several tens of thousands of Euros. The third opportunity is for a change of supplier. Sometimes you change for logistical reasons to improve lead times. There are also various other justifications, the most important one being chassis installation improvement. It is possible to update depending on the team’s choice on various points such as the auxiliaries and engine mounting points. However, there has been zero input to overall performance, which has remained at 750bhp, but we have made great strides in improving reliability, build and cost. THERE HAVE BEEN SEVERAL CLARIFICATIONS TO THE WAYS ENGINES CAN BE USED. HAS THIS BEEN A LIMITING FACTOR AS WELL? Actually quite the opposite. When the FIA introduced the reduction in rpm in 2009 they opened Pandora’s Box. We had a one-shot, intense opportunity to change the parts directly affecting the tuning of the engine, so the injectors, trumpets, inlet ports, everything to do with the inlet system. By doing this we changed a lot of the reference points and reworked a significant proportion of the engine. We have also seen an increase in engine life and a reduction in the number of engines per year so, for the fair and equitable reasons, we have made a certain number of changes to improve durability and reliability. HAVE YOU GAINED MORE PERFORMANCE THROUGH THESE CHANGES? AVEZ-VOUS GAGNÉ EN PERFORMANCE GRÂCE À CES CHANGEMENTS ? En théorie, une baisse du régime maxi engendre une perte de puissance. Cela a toujours été traditionnellement notre credo de faire progresser cette courbe car un moteur atmosphérique génère sa puissance grâce à ses rotations par minute : à un chiffre de couple donné, si vous augmentez le régime de 10%, la puissance suit cette même progression de 10%. When you drop the rpm normally you drop the bhp. It has traditionally been our credo to increase the rpm as a normally aspirated engine will generate power from rpm: for a given torque level, if you increase the rpm by 10% you increase the power by 10%. To reverse this process and reduce to 19,000rpm and then to 18,000rpm was a major sea change and we felt that we would really lose out, however we have still managed to improve Inverser ce processus pour le réduire à 19 000 tr/min puis 18 000 tr/min est très important et nous étions persuadés que nous allions perdre en performance. Nous sommes cependant parvenus à augmenter la puissance et rendre la monoplace plus rapide ! Nous avons re-calibré le moteur pour 18 000 tr/min tout en l’appréhendant d’une manière différente. Nous avons également étroitement collaboré avec notre partenaire pour le carburant, Total, afin de gagner en performance grâce aux trompettes d’admission, au carburant et au lubrifiant. Ils nous ont beaucoup aidé à améliorer notre consommation d’essence et réduire la friction. Leurs innovations nous ont apporté à elles seules un gain de 1 à 2%. D’autres progrès ont permis de mieux accoupler le moteur au châssis, notamment le développement du désormais célèbre « échappement soufflé », les températures de fonctionnement du moteur, etc… Ce cycle de développement permanent, en particulier lors des trois dernières années, a contribué à rendre les voitures une seconde plus rapides sans pour autant assister à une quelconque augmentation de la puissance. AVEZ-VOUS ÉGALEMENT AMÉLIORÉ LA CONSOMMATION DE CARBURANT ? Nous avons radicalement amélioré celle-ci et pas seulement grâce à la qualité du carburant que nous utilisons. Nous avons notamment fait de gros progrès dans la gestion de la consommation. Nous avons également développé l’utilisation du moteur, en coupant par exemple les cylindres dans les courbes afin de réduire le flux de carburant, ou en mettant en place différentes gestions lors de certaines phases de course. Nous pouvons ainsi aujourd’hui économiser 6% de carburant sans avoir touché à la moindre pièce. Cet apport est non négligeable car 6% du réservoir correspond à 10 kilos d’essence, soit un gain de 0,2 à 0,4 seconde au tour. POUVEZ-VOUS PRÉTENDRE AVOIR À CE JOUR EXPLORÉ TOUTES LES SOLUTIONS OFFERTES PAR LE MOTEUR ? Je ne pense pas que l’on puisse le prétendre. Nous avons toujours respecté le règlement mais il subsiste toujours de nouvelles voies à explorer. Le travail effectué sur les échappements et les diffuseurs soufflés, apparus en 2010 et 2011, en est l’illustration. Cependant, nous devons désormais soigner l’entretien du bloc car nous sommes à la limite sur tous les aspects : tolérances, pièces… Bien que ce ne soit pas facile, il existe une véritable relation entre le sous-traitant, le constructeur, l’équipe et le moteur. Malheureusement, les V8 de F1 sont des divas et vous devez les soigner et leur consacrer le plus de temps possible. Même si c’est la septième saison du RS27, nous apprenons encore tous les jours (et continuons parfois de transpirer !) the horsepower and make the car go faster! This is partly due to the retuning at the 18,000rpm, but also several other important ways we worked with the engine. We have also worked very closely with our fuel partner, Total, to jointly gain performance through fuels and lubricants. They have greatly helped us in improving fuel consumption and reducing friction – I would say we are now 1 – 2% quicker, purely thanks to the improvements in fuel. There have also been performance improvements thanks to the way the engine is installed into the car, including but not limited to the now famous blown exhaust, engine operating temperatures and so on. This cycle of continuous development, particularly in the past three years, has contributed to the cars being more than one second quicker. Most of these improvements have been without any increase in bhp whatsoever. HAVE YOU ALSO IMPROVED FUEL CONSUMPTION? We have radically improved the fuel consumption, not just in the improvement of the fuels we use, but also in the strategy of how we consume fuel. We have got more sophisticated in how we use the engine, such as cutting cylinders in corners and reducing the amount of fuel used, plus using different engine modes at different points of the race. It is fair to say we are now 6% more fuel efficient, and all without changing any parts. This gives a major advantage as 6% of a total fuel load equates to around 10kg of fuel, or between a 0.2 – 0.4sec gain per lap. WOULD YOU SAY YOU HAVE EXPLOITED ABSOLUTELY EVERYTHING FROM THE ENGINE NOW? I don’t think you can ever say you are finished. We have always respected the regulations but there are always developments, for example the work we did on exhausts and blown floors in 2010 and 2011. There is still a great degree of maintenance however as we are borderline everywhere…on tolerances, parts, plans, everything. There is an alchemy between supplier, manufacturer, team and engine, and it’s a fragile balance. Unfortunately F1 engines are divas, and you need to nourish them, and give them a lot of energy. Even in the seventh year of use for the RS27, we are still learning (and sometimes sweating !). STEPHANE RODRIGUEZ INTERVIEW AVEC STEPHANE RODRIGUEZ, CHEF DE PROJET SUR LE MOTEUR RS27 INTERVIEW WITH STEPHANE RODRIGUEZ, PROJECT LEADER FOR THE RS27 « COLLABORER AVEC PLUSIEURS ÉQUIPES A RADICALEMENT MODIFIÉ NOTRE APPROCHE » ‘WORKING WITH MULTIPLE TEAMS HAS DEFINITELY CHANGED OUR APPROACH.’ QUELLES ONT ÉTÉ LES PRINCIPALES MODIFICATIONS APPORTÉES DEPUIS 2009 ? WHAT ARE THE PRINCIPAL CHANGES SINCE 2009? Nous avons principalement axé nos efforts sur l’allongement de la durée de vie du moteur. Le plus gros challenge a ensuite consisté à gérer leur utilisation car chaque pilote dispose de seulement huit blocs sur l’ensemble de la saison. Il nous a cependant fallu travailler sur un projet parallèle avec la réintroduction du SREC, le système de récupération d’énergie cinétique. Certaines équipes en ont fait l’usage en 2009, avant qu’il ne soit banni la saison suivante puis de nouveau accepté en 2011. Au début, les équipes ont assumé l’exploitation du SREC, mais nous sommes ensuite devenus responsables du MGU (moteur générateur électrique) et de son intégration au système électrique. Les teams, pour leur part, ont pris en charge la batterie. Nous avons ainsi dû étudier les différentes options pour accoupler le SREC aux monoplaces afin d’optimiser leur intégration. We have worked a lot on extending the engine life. The biggest challenge is how we use the engine bearing in mind there are only eight units allowed per driver per year. However as a separate project we have had to deal with the reintroduction of KERS. It was used by some teams in 2009, then banned in 2010 before making a reappearance in 2011. In the early stages the teams took responsibility for the system, but now we are responsible for the MGU and its integration into the electrical system, while the teams look after the battery. We have therefore had to look at ways of integrating the KERS into the car and optimizing this packaging. COMMENT S’EST DÉVELOPPÉ LE SREC CES TROIS DERNIÈRES ANNÉES ? Unlike the engine, the rules are not frozen on KERS and we have made great strides forward with the system. We have made changes to make it as light as possible, so it is easy to package, and we have also extended the life of each part so we don’t have to change the system as often. In particular we have worked hard with our suppliers to improve reliability on the mechanical parts, but also conducted intensive research into the software and control systems and duty cycles so it can be used in different conditions or different temperature ranges. Additionally, we have worked on a bespoke system for each team so installation in each chassis is as optimal as possible. Remember in 2009 we only supplied Lotus with KERS, in 2011 it was Red Bull and Lotus, and in 2012 it was Red Bull, Lotus and Caterham. The way Red Bull uses and packages KERS is completely different to the way Lotus uses it, for instance, so we have restructured to include dedicated separate teams to optimizing the packaging. A la différence du moteur, le règlement reste ouvert et nous avons effectué des progrès significatifs dans ce domaine. Nous l’avons d’abord rendu le plus léger possible afin de faciliter son installation dans le châssis, puis nous avons allongé la durée de vie de chaque composant. Ceci nous a permis de ne pas avoir à remplacer le système trop souvent. Sur le plan mécanique, nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos fournisseurs pour améliorer la fiabilité, mais également mener des recherches intensives sur les logiciels et systèmes de contrôle. L’objectif a consisté à déterminer des programmes et des cycles de fonctionnement pouvant être appliqués dans diverses conditions et différents niveaux de températures. Nous avons en outre travaillé sur des systèmes sur-mesure à destination de nos équipes afin que leur intégration au châssis soit optimale. En 2009, nous ne fournissions le SREC qu’à Lotus, puis Red Bull en 2011 et Caterham, enfin, a complété la liste en 2012. La manière avec laquelle Red Bull fait fonctionner son SREC n’a rien à voir avec la façon de procéder chez Lotus. Il a donc fallu s’adapter pour offrir à nos équipes le meilleur service possible. DEPUIS QUATRE ANS, AVEZ-VOUS APPORTÉ DES CHANGEMENTS SIGNIFICATIFS DANS LA COMBUSTION INTERNE DU MOTEUR ? Nous avons corrigé certains éléments qui méritaient de l’être et nous avons renforcé certaines pièces fragiles du moteur. Le vilebrequin, par exemple, a subi quelques modifications dans son architecture et son intégration au bloc, mais il a également fallu repenser les bielles pour prévenir leur casse et optimiser la dynamique de leurs mouvements. Les principales évolutions ont cependant concerné les pistons qui sont certainement la partie la plus sollicitée. Avec la limitation du nombre de V8, ces éléments subissent de fortes charges sur de plus longues durées et, de ce fait, il a fallu imaginer de nouveaux designs pour garantir un haut niveau de fiabilité, particulièrement en 2011 et 2012. La lubrification a également constitué une part importante de nos développements. Nous avons passé de longues heures à réduire le flux et s’assurer que la consommation soit similaire sur l’ensemble du moteur. Il s’agit d’un exercice basique destiné à comprendre les différents paramètres et leur impact sur la performance globale, le but étant d’utiliser le moins de lubrifiant possible, gage d’un poids moindre et donc d’un gain de temps au tour. Enfin, avec l’interdiction des ravitaillements, effective en 2010, nous avons travaillé sur l’efficacité de l’écoulement du carburant et redéfini l’utilisation du moteur sur un tour de piste pour, làencore, gagner en performance. HOW HAS KERS DEVELOPED OVER THE PAST THREE YEARS? HAVE YOU MADE ANY SIGNIFICANT CHANGES TO THE INTERNAL COMBUSTION ENGINE IN THE LAST FOUR YEARS? We have largely corrected any outstanding issues and also reinforced some of the more fragile parts of the engine such as the crankshaft, which has seen slight changes to its architecture and how we install it into the engine. We have also reinforced the conrods to stop breakages and to improve the dynamics of the system. However the principle updates have been to the pistons, which are the most stressed parts of the engine. Due to the increase in engine life these parts now have to sustain these enormous forces for a longer time, so through a redesign and recalculation we pushed through different designs and build in 2011 and 2012 to guard against reliability concerns. Another large area of development is to the oil system. We have spent a large time looking at reducing the dissipation across the engine and ensuring oil consumption is the same across all the engines. It is basic work to understand the different parameters and the impact on performance, but by doing this we can use less oil and therefore carry less weight, so achieve an overall lap time gain. Finally, in 2010 refueling was outlawed so we needed to work on fuel efficiency and how we use the engine at different points along the lap to improve overall race time. IN 2009 YOU WERE WORKING WITH TWO TEAMS, NOW IT IS FOUR. HAS THAT CHANGED OPERATIONS? Working with multiple teams has definitely changed our approach. Even if the engine is essentially the same there are lots of differences between teams and how they install and VOUS FOURNISSIEZ DEUX ÉQUIPES EN 2009 ET ELLES SONT AUJOURD’HUI AU NOMBRE DE QUATRE. OPÉREZ-VOUS DIFFÉREMMENT DÉSORMAIS ? Collaborer avec plusieurs équipes a radicalement modifié notre approche. Même si le moteur est identique dans son ensemble, il y a beaucoup de différences entre chaque team, notamment sur l’intégration du bloc et sa plage de fonctionnement. Afin d’optimiser le package de chacun, nous avons abordé différemment notre travail sur le banc à Viry et les essais sont plus soutenus que par le passé, tant en fréquence qu’en complexité des données recherchées. En 2010 et 2011, par exemple, nous nous sommes focalisés sur les échappements afin de gagner en endurance et en performance. Je dirais que cela représentait 70% de notre activité à Viry. Dans la mesure où nous fournissons davantage de moteurs, l’activité est devenue plus importante. Pas uniquement au niveau de l’assemblage, mais également pour la réception des pièces, les essais sur le banc et aéro sur piste… Les tests inhérents à la boîte de vitesses ont aussi augmenté et nous pouvons ainsi analyser les effets sur la transmission. C’est instructif car nous avons pu comprendre comment fonctionne l’ensemble et en tirer les bénéfices pour permettre à nos équipes d’être immédiatement dans de bonnes dispositions. Pour cette raison, nous sommes impliqués dans la genèse de chaque nouvelle monoplace. Cela représente beaucoup de travail, qui plus est avec un nombre de partenaires qui a doublé en cinq ans, et il a fallu restructurer notre organisation. Nous avons mis en place des ingénieurs de liaison ce qui permet aux équipes d’avoir un contact direct avec Viry pour obtenir des réponses rapides et précises à leurs demandes. IL DOIT MAINTENANT Y AVOIR DES STATISTIQUES IMPRESSIONNANTES CONCERNANT LE MOTEUR… ? Le moteur développe plus de 750 cv et la vitesse de pointe de la voiture dépasse 330 km/h – ce qui n’est pas très loin de la vitesse de croisière d’un petit avion privé. L’accélération de 0 à 60 km/h se fait en 1,6 secondes, à peu près comme un avion de combat F16. Le moteur peut passer de 0 à 100 km/h en 2,5 secondes, de 0 à 200 km/h en 5,1 secondes et de 0 à 300 km/h en 12,0 secondes, en fonction des réglages aérodynamiques et des pignons de boîte. Tout ceci avec un poids de seulement 95 kg, moins que celui d’un moteur de 60 cv d’une petite voiture de ville ! La chaleur produite par notre V8 est telle que les échappements du RS27 atteignent une température de 1000° C. Pour vous donner une idée de ce chiffre incroyable, la température de la lave volcanique est comprise entre 700°C et 1200°C ! use the engine. To optimize the engine within the car we have changed the way we use the dynos at Viry. We now test a lot more than in the past, with an intensification of the number of tests but also in the complexity of each particular test. For example in 2010 and 2011 we conducted a lot of work on the exhausts for endurance and performance…in fact I would say that it was around 70% of our work at our Viry. The other aspect is that we are now making more engines so there is more activity, not just in build, but in purchasing, dyno testing and then also track time with aero tests. The frequency of the gearbox testing has also increased as we can analyse how the engine works within the drivetrain. This is of huge benefit as we can see how the engine works with the entire car and allow the team to get it right from the start. For these reasons we are involved in the car design process from the very start. It’s a lot of work – plus we have doubled the number of teams we supply in five years – so we had a slight restructure. We created liaison engineer posts so each team had direct access to Viry and we could respond quickly and accurately to each request. THERE MUST NOW BE SOME PRETTY IMPRESSIVE STATISTICS FOR THE ENGINE… The engine produces over 750bhp and top car speed is over 330kph – not far off the cruising speed of a private light aircraft. Acceleration from 0 – 60kph can be done in 1.6 seconds, approximately the same as an F16 fighter plane. It can do 0 to 100 km/h (62 mph) in 2.5 seconds, 0 to 200 km/h (124 mph) in 5.1 seconds and 0 to 300 km/h (186 mph) in 12.0 seconds, dependent on aerodynamic setup and gearing. This is notwithstanding a weight of just 95kg, less than the weight of a 60 bhp city car engine! The heat produced by the engine is also such that the exhausts of the RS27 will reach up to 1,000°C. To give you an idea of this unimaginable temperature, volcanic lava is between 700°C and 1,200°C! RÉMI TAFFIN INTERVIEW AVEC RÉMI TAFFIN, DIRECTEUR DES PRESTATIONS PISTE INTERVIEW WITH RÉMI TAFFIN, HEAD OF TRACK OPERATIONS « SI VOUS OBSERVEZ LE PREMIER V8, PUIS L’ACTUEL, VOUS CONSTATEREZ QUE 95% DES PIÈCES ONT ÉTÉ MODIFIÉES, CHACUNE ÉTANT OPTIMISÉE SELON SA FONCTION… » ‘IF YOU LOOKED AT THE FIRST V8 AND THE CURRENT V8 YOU WOULD SEE THAT 95% OF THE PARTS HAVE CHANGED, WITH EACH BECOMING COMPLETELY OPTIMIZED FOR ITS FUNCTION…’ COMMENT VOS MÉTHODES DE TRAVAIL ONT-ELLES ÉVOLUÉ CES HUIT DERNIÈRES ANNÉES ? HOW HAVE YOUR WORKING PRACTICES CHANGED OVER THE PAST EIGHT YEARS? En 2006 le principe était simple : les développements étant autorisés, nous pouvions laisser libre cours à notre imagination, l’objectif consistant à être toujours au top des innovations. Chaque course apportait ainsi son lot d’évolutions. Le gel des moteurs apparu l’année suivante a totalement changé la donne car notre marge de manœuvre s’est considérablement réduite. Nous avons donc reporté nos efforts sur l’allongement de la durée de vie du moteur, chaque bloc devant parcourir toujours plus de kilomètres. Nous avons ainsi dû apprendre à économiser nos V8 et les utiliser de manière successive. COMMENT AVEZ-VOUS ABORDÉ CETTE NÉCESSITÉ D’ACCROÎTRE SA DURÉE DE VIE ? Déterminer une spécification des moteurs et réduire leur nombre sur le total de la saison a inévitablement nécessité de les rendre plus robustes. Chacun d’eux, ainsi que l’intégralité des pièces qui les composent, ont vu leur durée de vie passer de 300 - il y a 12 ans - à 2500 kilomètres. Pour être absolument certains que ces éléments tiendraient le coup sur d’aussi longues distances, nous nous sommes assurés qu’ils pourraient en parcourir 3000. En dépit de l’interdiction de développer les moteurs, certaines évolutions ont cependant demeuré pour des questions de fiabilité. Si vous observez le premier V8, puis l’actuel, vous constaterez en effet que 95% des pièces ont été modifiées, chacune étant optimisée selon sa fonction… Grâce au travail effectué sur ce paramètre, il y a maintenant très peu de dégradation au niveau des performances. Si auparavant un moteur perdait près de 15 chevaux entre le début et la fin de son cycle de vie, la perte est désormais infime. LA MANIÈRE D’UTILISER LE MOTEUR A-T-ELLE CHANGÉ EN HUIT ANS DE COMPÉTITION ? Oui, et de façon incroyable. En 2006, nous avions carte blanche : arbres à came, pistons, chambre de combustion et autres… nous apportions les développements que nous souhaitions. C’est ensuite devenu une toute nouvelle manière d’appréhender chaque course. Nous affinons, désormais. Par exemple sur la cartographie couple moteur ou commande d’accélérateur afin de délivrer le couple optimal. Plus que la puissance, nous avons découvert que les gains étaient plus importants en ayant un moteur plus léger et plus économe en carburant. Par ailleurs nous avons également constaté que l’intégration des pièces puis, plus tard, l’utilisation des échappements et de la cartographie avaient une grande incidence sur la performance. VOUS PENSEZ-DONC QUE LES MOTEURS SONT DÉSORMAIS PLUS SOPHISTIQUÉS ? Nous avons amélioré nos méthodes de travail mais en raison du gel des V8, nous avons dû explorer de nouveaux domaines. Le diffuseur soufflé en est l’illustration. Nous aurions pu imaginer cela auparavant, mais au début de l’ère de ces moteurs, la priorité consistait à développer la puissance. Dès lors qu’elle a été limitée à 750 chevaux, nous avons dû concentrer nos efforts sur de nouveaux facteurs de performance, tel que le flux de l’énergie produite. Nous avons par exemple remarqué que sur l’énergie disponible au niveau du carburant, un tiers de celle-ci était destinée au vilebrequin, les deux tiers restants étant dissipés autre part, dont plus de la moitié dans les échappements… Nous nous sommes donc demandés comment utiliser cette énergie perdue. L’étape suivante a donc consisté à In 2006 we had free development so the principal challenge of that year was keeping on top of the innovations, which would be introduced at almost every race. The engine freeze in 2007 made a big difference. The envelope to work in became much smaller. The biggest challenge has however been the extended life, with fewer engines having to run more kilometres. We have had to learn how to economise our engines and use them in a more sequential way. HOW HAVE YOU TACKLED THE EXTENDED ENGINE LIFE? By fixing the specification of the engines and reducing the number allowed per year we naturally had to make everything more robust. Each and every part has to cope with a much longer life now, running up to 2,500km instead of just 300km 12 years before. To make sure we can do this we run the parts to 3,000km, ensuring they are more than capable of the longer distances. Even under frozen regulations there are improvements all the time for reliability. In fact if you looked at the first V8 and the current V8 you would see that 95% of the parts have changed, with each becoming completely optimized for its function. By working on this, there is now very little degradation over an engine’s life. Before there used to be a drop off of around 15bhp from the start to the finish, now it is very negligible. HAS ENGINE USAGE CHANGED OVER THE EIGHT YEARS OF COMPETITION? Yes, incredibly. In 2006 engines were developed all the time – changing camshafts, pistons, combustion chamber and so on, so it was a completely new way of working each race. Now it is much more about fine-tuning; working with mapping, driver torque maps and pedal maps to deliver optimal and maximum torque. We have found that there are greater gains in being lighter and more fuel efficient, and not simply looking for more power, for instance. We have learnt how to gain performance in other ways through installation, and then lately in the way the exhausts and maps have been used. SO YOU WOULD SAY ENGINE STRATEGIES HAVE GROWN IN SOPHISTICATION? We have simultaneously refined our processes, but we have also explored many other avenues due to the engine freeze. The blown floors are a very good example. We could have thought about it at the start of the V8 era, but at that point we were focused on gaining horsepower. At the point when the power output was fixed at 750bhp we went horizontal rather than vertical. We looked at where the energy produced went, for instance. Of the available energy from the fuel, we saw a third goes to the crankshaft and then two thirds go elsewhere, with more than 50 % dissipated in the exhausts. We asked ourselves if we could use this energy. The next stage was to increase the amount of gas produced by the engine to ensure a steady stream of exhaust, which could be used aerodynamically. We worked on the throttle timing and keeping the stream steady – in essence we weren’t touching the engine. We have also looked at the way we use the engine modes, such as running on four cylinders, two cylinders and then one cylinder, which delivered radical improvements in efficiency and driveability. The changes were not extreme, but the results were. Equally we have increased the capability of running lower water, oil flow and higher water and oil temperatures and have improved the fuel efficiency, allowing us to carry less liquids (water/oil/fuel) in the car, which augmenter le volume des gaz produits par le moteur pour assurer un flux constant au niveau de l’échappement afin de le convertir en appui aérodynamique. Nous avons travaillé sur le pilotage de l’accélérateur afin de conserver ce flux le plus constant possible - en fait nous ne touchons pas au moteur. Nous avons également testé différents modes, par exemple tourner sur quatre, deux ou même un seul cylindre, ce qui nous a permis d’effectuer des progrès considérables tant en efficacité qu’en souplesse. Ces évolutions n’ont pas été extrêmes, mais les résultats, eux, l’ont été ! De la même manière nous sommes parvenus à réduire le volume d’eau, le débit d’huile et la température de ces deux fluides tout en progressant dans l’économie du carburant. Cela nous a permis d’embarquer une moindre quantité de liquide (eau / huile / carburant) qui a entraîné une diminution du poids de la monoplace et donc une amélioration des chronos. TOUT CECI PENDANT UNE PÉRIODE DE GEL DES MOTEURS ? Et oui. Le V8 a été homologué en 2007 et seuls certains changements, pour des raisons justes et équitables entre les constructeurs, ont été autorisés. C’est surtout la manière de le faire fonctionner qui a contribué à le rendre plus performant. Il y a cinq ou six ans, il fallait 72 heures pour assembler et mettre en marche une voiture, et l’on cherchait surtout pendant cette période à trouver le maximum de puissance et de couple. Nos stratégies ont été graduellement affinées et nous avons étudié tous les domaines dans lequel le moteur pouvait apporter des bénéfices. Par exemple, lorsqu’il est devenu évident que la gestion des pneumatiques avait une incidence majeure sur le résultat, nous avons développé de nouvelles cartographies pour améliorer la souplesse du moteur et permettre une meilleure motricité et une moindre dégradation des pneumatiques. Si la monoplace glisse moins et l’attaque du virage est moins agressive, la longévité des pneus augmente et permet une meilleure performance en course. A-T-IL ÉTÉ INSTRUCTIF DE COLLABORER AVEC PLUSIEURS ÉQUIPES ? Au tout début, il existait une configuration standard du moteur Renault, mais nous avons ensuite dévié sur plusieurs possibilités afin de pouvoir s’adapter à chaque équipe. Auparavant nous installions un moteur et donnions les directives pour l’utiliser. Aujourd’hui, nous apportons un panel de réglages et charge est donnée à l’équipe d’adopter la solution la plus appropriée. C’est un service sur-mesure qui leur est apporté car les températures de fonctionnement ou divers éléments tels que les échappements où les boîtes à air peuvent être modifiés. Grâce à cela, nous avons beaucoup appris sur les capacités d’un moteur dans son ensemble. PENSEZ-VOUS QUE VOUS AURIEZ ENGRANGÉ AUTANT D’INFORMATIONS SANS CES RESTRICTIONS ? Il y a d’autres voies que nous aurions pu explorer mais ce fut impossible à cause de ce gel. Par exemple, rouler sans papillon et générer en permanence un flux de gaz d’échappement permettant de maintenir les gains aérodynamiques générés par cet effet. Sans cette limitation du développement, il aurait été possible d’atteindre 22 000 tr/min et 850 chevaux, mais il aurait aussi été probable de ne constater aucune amélioration sur un tour. Certes, plus de puissance est synonyme d’une meilleure vitesse, mais d’autres facteurs entrent en comptent et méritent d’être exploités… Les voitures sont plus efficaces désormais, et l’efficacité, logiquement, engendre de bons résultats. all contribute to a lower car weight and improved laptime. AND THIS HAS ALL BEEN DONE UNDER AN ENGINE FREEZE? Yes. The V8 was homologated in 2007 and only changes for fair and equitable reasons between engine manufacturers are permitted. It is rather the way we use the engine that has contributed to an improvement in laptime. Five or six years ago we had 72 hours to build and run a car and those 72 hours were better suited to finding horsepower and the torque required. Gradually as our strategies became more refined we looked at other areas where the engine could be used to help. For instance, when it became clear that tyre life was a major ingredient of success, we started look at the driver torque maps to deliver improved driveability and therefore grip and tyre degradation. If the car moves around less and is less aggressive from the corners the tyres will last longer, which of course helps the overall race performance. HAVE YOU LEARNT ANYTHING FROM WORKING WITH MULTIPLE TEAMS? At the very start there were standard rules for the Renault engine but now there are very different ways of installing and running an engine in each team. Before, we put an engine in and said how we used it, but now we say that the engine can be used within a certain envelope and teams can choose which corner to go for. Operating temperatures, external pieces such as exhausts and air boxes can all be changed – it is a completely bespoke service for each team, but in turn, we learn more about how far we can use the engine. DO YOU THINK WE WOULD HAVE LEARNT THIS WITHOUT A FREEZE? There are many things we could have done but we couldn’t due to the freeze: for instance, we could have run without throttles and generated so much gas that the aerodynamics would be permanently engaged. Without any restriction on development, it is possible we would be at 22,000rpm and 850bhp. The more horsepower you have, the quicker you go, but there are other areas to develop… the cars are much more efficient now, and ultimately efficiency delivers results. Renault Sport F1 Press Contact LUCY GENON Email : [email protected] Mobile : +33 (0)6 11 71 61 78 www.renaultsportf1.com