LAST Mag #18
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LAST Mag #18
LifeSTyle / Musique / Art / Glisse Edito Super pouvoir n’est rien sans Super vouloir Nous tairons l’identité des membres de l’équipe LAST Mag qui, enfants, faisaient régner la justice en scred pendant que les adultes étaient affairés à leurs tristes responsabilités. D’une part, car les super héros ont toujours eu cette volonté de se mélanger avec les simples mortels dans l’anonymat le plus pur. Une façon de ne pas totalement vivre en marge de leur réalité si insipide, eux qui ne savent ni voler, ni faire exploser les super méchants à grands coups de lattes hypersoniques. D’autre part pour ne pas attirer trop de galéjades faciles sur les membres en question. (C’est la raison principale) Prenez le temps d’admirer tout le bonheur, toute la fierté, toute la puissance maîtrisée miroitant dans le fond de ces petits yeux malicieux. Avec ce même regard, ils ont concocté ce numéro parfumé au Super. Et qui sait, peut-être leur arrive t’il, de temps à autre, de reprendre du service à l’ombre des regards. Ce n’est pas une raison pour dormir tranquilles, braves gens. Le Monde a besoin de toutes vos initiatives et de tous vos talents. Super pouvoir n’est rien sans Super vouloir. C’est bien beau tout ça, vous seriez en droit de me dire : « Ouais, super chéri...» Je vous répondrai : « Non, pas de supercheries ici...» BG www.last-mag.com / / www.last-mag.com Sommaire 06 News 10 T’entends ? T’as vu ? T’as lu ? 12 24 fenêtres, chronique d’images en mouvements 13 Tu lis quoi ? C’est bien ? T’en es où ? 14 BD 15 Enfant du Rap 16 Les cauchemars du Fléau 18 Le monologue pour camisole pour couple 19 Freestylo 20 Carte blanche à Marko 22 Carte blanche à Elroy Vs Neopren 24 Carte blanche à Taling 26 Passage au festival international du court métrage 27 Live Pic #1 /// Yarah Bravo 28 Les Enfants 2la Basse 29 Rhésus 30 Emergencefilm 33 LAST Shop / Abonnement 34 3 artistes + 1 marque = … 36 Aiguisé comme une lame... 38 Around the World with Vinyl & Co. 40 Voyage-Voyage Hong Kong 46 Salade de papaye Astromisée ! 48 LAST games 49 FIRST games 50 Agenda << couv by Marko http://www.marko-93.com LifeSTyle / Musique / Art / Glisse www.last-mag.com / / www.last-mag.com <News> Jouets pour adulte Une sélection de toys par Michael Lau qui nous ont... eh bien qui nous ont troué le cul. Les Project After Dark par Michael Lau et Prodip et les Future & Womax - Maharishi Version /// Dispos sur Artoyz.com A l’ancienne Simple, efficace, oldschool pour la Mavrk de la nouvelle collection Flashbacks Nike 6.0. C’est bon ça ! Dispo cet été. J’aurai voulu être un skateuuuur ! Il n’est jamais trop tard, vous pouvez participer aux camps d’été MUC Skateboard / Boarder Gang 2007 avec au programme : Cours de skate avec renforcement des bases le matin en présence de pros, visite de Montpellier ou baignade sur les plages du sud de la France l’aprèm. Sessions libres et best tricks sur les meilleurs skateparks de la région 34 (Poussan, Clapiers, Sète, La Paillade, Frontignan, Grammont) le soir. Contest en fin de semaine et une vidéo de fin de stage après une initiation au montage. A partir du 1er juillet, pour plus d’infos www.muc-skateboard.com ou 04 99 58 80 48 Awake Studio, ne nous laissons pas uniformiser ! Peintre, illustrateur, graphiste, Bruno Leyval fonde le Awake Studio en 2002 avec pour objectif de tisser un lien entre les arts et les cultures alternatives. Après plusieurs projets avortés, l’idée de créer un magazine sur internet lui sembla la méthode la plus appropriée pour diffuser le projet. En 2004 le Awake Studio Magazine est publié online et, en moins d’un an, devient un site référence français consacré à l’art, au post-graffiti, au rap et aux cultures urbaines. Après deux années de travail acharné, diverses collaborations et une centaine d’interviews d’artistes parmis les plus influents de leurs générations (Tabas, Space Invader, 777Run, Koa, JR, Keny Arkana, Rocca, 123Klan, Will-e, …) Bruno reprend ses pinceaux et le magazine cesse temporairement sa publication. Fort de cette expérience journalistique et humaine et des connections qu’elle à entraînée, il transforme Awake en studio de création spécialisée dans la communication visuelle, les arts graphiques et l’organisation d’expositions collective. En 2006, HukOne (Peintre, illustrateur, graphiste designer et musicien) rejoint Awake Studio. Le studio à déjà organisé deux expositions avec la participation de Dan23 et les projets s’enchaînent. L’aventure ne fait que commencer ! http://www.awakestudio.com www.rzostore.com De plus en plus de site vendent des produits collectors, Rzostore.com se démarque avec ce site qui est l’extension d’une vraie boutique située à Strasbourg. Le site existe depuis un an et propose des toys, sneakers et wear en série limitées et autres accessoires. De nouvelles références s’ajoutent régulièrement comme le R.A.D.A.R. by DELTA et ce n’est que le début. Bonne Année pour Arthur Longo L’année 2007 commence bien pour le jeune freestyler français Arthur Longo qui accumule les belles prestations sur les gros contests internationaux. En effet, il a commencé par défier la hiérarchie lors du O’neill Evolution, compétition de haut rang du TTR à Davos. Dans l’épreuve de quarter pipe, il a, du haut de ses 18 ans, surclassé tous les concurrents durant les qualifications avec un backside air à plus de 7m au dessus du coping. En finale, malgré de très beaux runs, il ne parvient pas à garder la tête du classement mais termine tout de même à une belle 7e place. Il devance néanmoins des riders tels que Travis Rice, Markku Koski, Mathieu Crepel et même Terje Haakonsen. “He absolutely killed it both in the pipe and on the quarter. Challenging Terje on height on every run”, dixit Drew Stevenson, the Boss du circuit TTR. Quelques semaines plus tard, il confirme son talent à Avoriaz pour le Oneill’ Pro Freestyle, sur le quarter de face, où il était nettement au dessus du lot avec des tricks ultra smooth. Il remporte ainsi ce contest, bluffant tout le public présent lors de la finale nocturne. Celui qui était encore considéré comme un rookie vient de passer le cap et il semblerait qu’il n’ait pas fini de jouer dans la cour des grands. Il aura d’ailleurs une nouvelle fois l’occasion de chatouiller, ou même de regarder de haut, l’élite mondiale du snowboard à Oslo (Norvège) sur l’un des contests les plus mythique, à savoir l’Artic Challenge organisé par Terje Haakonsen himself. Et vous savez quoi ? On l’a surpris aux 2 Alpes en mode chilling dans une chaise longue du snowpark en train de lire le LAST Mag #17 entre deux cabs 540° sur le slopestyle. La preuve en image... The Zoo Murone Clothing a offert à 12 artistes la possibilité de s’exprimer sur une casquette de la marque et une boite qui va accueillir un tee au nom de l’expo. Elr°y, Geraldine, ilk, Jewels, Mezzoforte, Motte, Pier, Ques, Tenas, Tetsouille et Veuch ont pu s’exposer dans 5 lieux : de San Sebastian à Paris en passant par Bayonne, Toulouse et Lyon. Visible jusqu’au 27 Mars chez Aimecube (Paris). Vous pourrez également retrouver à la vente les 12 packs customisés sur www.murone-clothing.com www.last-mag.com / / www.last-mag.com Yannick et les mini-toyz Le pro freerideur Yannick Amevet qui nous régale chaque année de somptueuses part dans les vidéos Absinthe, s’est laissé séduire par le shop Kid Robot lors d’un passage à New York. Depuis, ces deux pro-shops Billabong localisés à Annecy & aux 2 Alpes dénombrent de nombreux tozs en vente et en déco. Concours ? Concours ? J’arrive ! Shils organise un concours photo sur le thème «Coïncidence de l’improbable». Les meilleurs photos seront exposées dans la galerie et les auteurs des deux plus belles gagneront des t-shirt collectors et des sets de badges. Envoyez vos photos à [email protected] ou au pire, allez visiter le site: www.shils.net. The Zoo Pour les fans de FIRST Games JOYSTICK JUNKIES vous a préparé une collection de tee et de hoodies à la hauteur de votre nostalgie. www.joystickjunkies.com Tchad Unpoe Beaucoup d’actus pour cet éternel activiste hip hop Toulousain à la plume acérée : tout d’abord, la réédition d’ «Emcique Furilla» (son premier album) en vinyle, prévue pour le mois d’avril. Puis viendront, en juin le maxi «le poids d’une ombre», et si tout se passe bien, son nouvel album pour Novembre prochain. Emcique Furilla (2005) et Musique de France (2006) sont toujours en téléhargement gratuit depuis son site : www.tchad-unpoe.net Le V7 Teenage Tour est de retour ! A suivre, les étapes près de chez vous sur www.v7distribution.com Une guitare Gibson à gagner ! Et aussi un contrat de sponsoring avec Mada pour ton groupe. Pour participer a ce jeu concours envois une démo 2 titres de ton groupe si on ne vous a pas encore vu à la télé ! Plus d’info sur www.will-rock-4-clothes.com Apple on Campus : Banco ! Ne vous y méprenez pas, il ne s’agit pas d’une énième campagne visant à encourager nos étudiants à manger des pommes. De nos souvenirs lointains, à l’université, le fruit défendu était pleinement dégusté et pas que pendant les soirées du jeudi. Il ne s’agit pas non plus d’un concours, façon « Ze Scientifique Star », visant à dénicher la relève du fameux Isaac. Bon je vous l’accorde, des histoires autour de la pomme ce n’est pas ce qui manquent donc je vous fais le serment que c’est la dernière. En fait, Apple On Campus n’est ni plus ni moins la célèbre marque, ayant popularisé de nombreux concepts dont certains ont révolutionné l’informatique, qui investit quelques universités de France et de Navarre pour le bien des étudiants. L’objectif de ce programme est donc de proposer à tous ces étudiants une gamme complète de matériels, de logiciels, de périphériques et autre petits joujoux technologiques de la marque à un tarif vraiment préférentiel. Jusqu’à 12 % de différence du prix public conseillé, ce qui n’est pas dérisoire pour l’achat par exemple d’un MacBook ou d’un Mac Pro. Grosso modo, ça représente une économie de 200 €. Et Dieu sait (et moi aussi d’ailleurs), ce qu’un étudiant peut faire avec cette somme ! Une bonne initiative donc pour notre jeunesse avide de savoir. Si vous faites partie des intéressés, plus d’infos sur www.apple.com/fr/aoc Altertoys En quelques mois ce forum français, créé à l’initiative d’un des plus gros collectionneurs de Qee, TacTac, est devenu une référence pour les passionnés de toys. Et surtout le lieu idéal pour vendre ou échanger ses jouets. Depuis sa création, le 24 mai 2006, les jouets les plus rares et recherchés ont été proposés par ses 450 membres. Cette nouvelle plateforme d’échange permet aux collectionneurs de partager leurs bons plans pour se procurer les dernières sorties sans tabou puisque ce forum n’est rallié à aucun site ou shop marchand. Des échanges riches et frais à partager en communaute. /// www.altertoys.com Street act Le 10 février dernier, l’art urbain était à l’honneur à la salle Pétrarque de Montpellier. Organisé par l’association du même nom, le temps d’une journée, performance graffiti, installation et expo de HEAT, ZEST, ZORG, EACK, PYRE, SHINE, PHONE, The WIZARD, FABULOUS, DEZEM ,Loli, étaient à découvrir. Un lieu adapté, des performances réussies, tous les ingrédients étaient réunis pour un bel événement. Un seul regret : cette expo n’a duré qu’un seul jour... Suivez de prêt les projets de cet association qui nous réserve de belles choses pour la suite. /// www.myspace.com/streetact Soviet qui peut ! A l’initiative de Voets et Hazy, le Graphic Syndicate, c’est un collectif de kamarades baignant dans l’univers graphique sous toutes ses formes, et qui applique le principe de la démocratie participative artistique. Pour être clair, le concept de type ouvert invitera tous les interessés à réaliser des fresques collectives, peu importe les talents et savoir faire de chacun, l’importance réside dans la collaboration, la participation et l’échange. Pour vous inscrire et en savoir plus : www.graphicsyndicate.com ou encore www.myspace.com/graphic_syndicate </News> www.last-mag.com / / www.last-mag.com T’entends ? T’as vu ? Sean « Puffy » Combs : Press Play (Bad Boy/Warner) Le nouveau P.Diddy est fidèle à son auteur : grandiloquent, glamour et décadent Comme en 1997, Puffy fait du radio friendly qui tape dans la pop et flirte avec le r’n’b. Et en 2006, ça donne une explosion dansante et franchement jouissive au milieu de laquelle, fidèle à lui-même, il enchaîne les phases vantardes comme autant de signes extérieurs de richesse. Un peu raide, il demeure quand même meilleur dans les fameux slogans qu’il crie en intro ou en backs, que dans les couplets qu’on lui écrit. D’où la différence majeure avec 1997 : sans protégé affamé à faire rapper pour relever le niveau, sans Mase, Jadakiss, Black Rob ou même Loon ( !), Puffy seul n’est pas assez convaincant pour nous convertir à sa philosophie matérialiste. A défaut, il se contente de livrer un très bon album, dans lequel, il danse, chante et s’éclate comme un dingue. Mais un peu tout seul quand même. (PS : « Everything I Love », avec son orgue étrange, ses scratches énervés et son couplet fumant de Nas est le joyau oublié de l’année 2006. Ca y est, c’est dit) Yacine_ DJ Vadim - Soundcatcher (BBE Records) La maison de disque anglaise qui aura flatté nos oreilles avec les aspects plutôt personnel de producteurs à succès (Pete Rock sans CL ni une pléthore d’invités plus ou moins utile, Will.I.Am avant son trop plein de succès ou encore feu Jay Dilla) nous propose d’entrer dans le studio du plus russe des producteur américains: DJ Vadim, excusez du peu. Après 10 ans d’activisme dans tous les domaines du hiphop moderne (créateur de maison de disque, présentateur radio, peintre de rue, directeur artistique, DJ ou producteur de RAP espagnol...) le fondateur de Jazz Fudge nous pond une nouvelle poupée russe aux multiples contenus et au qualités fluctuantes mais au kiff bien présent. Beaucoup de choses sont critiquables dans cet album (la durée de certains morceaux que l’on apprécie pas, par exemple) mais le plaisir certain avec lequel il a été réalisé, apporte un autre aspect aux morceaux. The soundcatcher est un album de beatmaker, un disque que Vadim Peare a dû apprécier réaliser. Bref un album dont l’inégalité est légitime et qui mérite un peu plus qu’un jeté d’oreille Seyr Mafia K’1fry – Jusqu’à la mort (Wagram) « Je suis Mafia K’1fry ! ». Et vous aussi, d’ailleurs. C’est bien là la force du groupe qui réussit à rendre son histoire accessible à tous, sans pour autant perdre sa spécificité. Au contraire, avec le temps, les têtes brûlées du Val-de-Marne sont devenues des patriarches du ghetto qui n’ont plus besoin de hausser le ton pour se faire entendre. Ils en profitent même pour s’amuser et se réapproprient par exemple l’énergie de la drum’n’bass ou du crunk sans jamais les décalquer. Cela donne des morceaux d’extra-terrestres tels que le tachycardique « La Pillule » ou encore l’électrisant « K’1fry Club » qui, sans couplet ni refrain, se limite à une suite d’imprécations fêtardes déclamées avec ferveur. Pour le reste les rappeurs sont à la hauteur : Mista Flo montre qu’on peut-être mélodieux et rentre-dedans, Dry change de flow toutes les deux mesures, la rédemption artistique de Kery James est impressionnante, Rim’K a définitivement le sens de la formule, et surtout Manu Key donne avec classe dans le conseil d’ami à connotation politique (« Touche pas à mon pote/Encore moins à ma go »). Qui dit mieux ? Un album à écouter dans le métro, pour ne pas se laisser marcher sur les pieds en cas d’affluence. Yacine_ iLiKETRAiNS – Progress Reform ( Fierce Panda 2006 ) On a beau faire tout son possible pour être à l’affût de la moindre nouveauté et ainsi ne rien rater d’essentiel dans l’actualité musicale, il faut tout de même reconnaître que l’on passe à coté de beaucoup de choses… Fort heureusement il n’est jamais trop tard ! Retour en Juin 2006, iLiKETRAiNS sort le très brillant « Progress Reform » qu’on pourrait aisément présenter comme le résultat d’une nuit d’amour entre Sigur Ros et Interpol. Les compositions du groupe sont plutôt directes ( pour du post-rock ) et les puissantes envolées de morceaux tels que Terra nova, A rook house for bobby ou Stainless steel vous emmèneront loin, très loin au point de ne plus toucher terre. En reprenant connaissance, il est fort probable que vous vous disiez : « heureusement que je ne suis pas passé(e) à coté ! ». La réflexion suivante sera : « mais comment ça doit cartonner en live !!! » et c’est bien là le problème, pas de nouvelles dates prévues en France pour l’instant… restez vigilant, car s’il devait y en avoir une, ça serait vraiment fâcheux de la rater. Diegbass THE LONGCUT – A Call and Response ( Deltasonic 2006 ) Après une insoutenable attente, The Longcut nous livre enfin son premier album : « A Call and Response ». Les premières démos on ne peut plus prometteuses laissaient entrevoir un habile mélange d’indie rock progressif et de dance. Un mélange relativement classique pour des mancuniens mais plutôt surprenant pour nos pauvres petites oreilles françaises trop peu sensibilisées à ce genre de sonorités. Cette longue attente aura sans doute permis au groupe de gommer légèrement l’aspect electro ( parfois bourrin ) des démos pour arriver à un album qui, avouons le, respire cash la maturité. « A Call and Response » figure en très bonne place aux cotés des productions d’autres illustres artistes de Manchester avec lesquels on trouvera quelques lointaines ressemblances ; The Longcut reste avant tout un groupe atypique, inclassable, donc à découvrir ! Diegbass Amon Tobin - Foley Room (Ninja Tune) 6 ans après Supermodified et 2 après un « demi album » en forme de bande originale de jeu vidéo, Amon Tobin revient sur Ninja Tune et (nous) replonge dans son marasme sonore complexe, univers musical dense et mécanique à la limite de l’oppressant. Accroc des expérimentations et autres auditions triturées le jeune Americano-brésilien fait la passerelle entre la musique concrète et l’electro aux beats brisés, une passerelle que l’on ne franchit pas aisément et dont la tribalité effraie l’oreille. À première vue tout ça respire l’hostilité à grandes narines, mais le sens du sample de l’animal et l’adresse avec laquelle il mène chaque morceau créent un des albums à l’univers le plus riche de ces derniers temps. Tobin s’éloigne de la sonorité jazzeuse de son premier effort et ce, pour mieux exploiter la « de-structure » de cette musique maudite. On frôle le bruitisme construit des rythmiques cadencées de Bricolage et l’on se noie dans la technologie métallique de Supermodified. Le film Foley Room accompagnant l’album est un bon « amuse-oreille » et aborde le processus de création pour le moins original de cet ingénieux amoureux du son. On y découvre le maître des lieux enregistrant des insectes, des animaux, la mélopée mécanique d’une usine de gravure de Cds et le Kronos Quartet (ayant travaillé entre autre avec les Tiger Lillies). L’assemblage de tous ces éléments disparates et la dérangeante cohérence de ce qui en résulte impressionne vraiment. Foley Room est : énergique, épais, violent et très moderne, et l’énorme morceau Always résume très bien tout ça. Entre un clip de Chris Cunningham et Maverick a Strike de Finlay Quaye, Foley Room est vraiment une expérience sonore à ne pas rater. Seyr Coup de coeur Manimal - Retour aux sources (Gourmets Recordingz) Maxi à pirater légalement sur http://www.myspace.com/manimalhiphop 2007, c’est l’ére de tous les paradoxes, en matière de musique ou autre. Avec «Retour aux sources», nous tenons un cas de figure probant, ce maxi 8 titres étant éxtremement bien produit, royalement mixé, et GRATUIT. Bien loin de la merde sous celophane à 15 euros qui peuple souvent les têtes de gondoles des grandes surfaces. En un clic, vous pourrez juger de la qualité de travail opérée par Manimal, MC bilingue qui multiplie avec talent les phases en français et en anglais, ainsi que par la clique des Gourmets, Tcheep et Bonetrips en tête. La qualité n’a pas de prix, en voici l’illustration parfaite. TruK www.last-mag.com / 10 For right or wrong / Prod. : Burton/Mandalay / Style : Chacun fait ce qui lui plait, plait, plait… « For right or wrong » est un beau documentaire qui s’attache principalement aux parcours croisés de 3 riders. La vie de Shawn White est rythmée par la compétition et la quête de l’or olympique, c’est une star internationale soumise à la pression de la victoire, des sponsors et des médias. Jeremy Jones incarne la vie du rail, cherchant ses propres limites de jibber dans la quasi-clandestinité des spots urbains. De l’Alaska à Hemsedal Nicolas Muller promène son insouciance et son inspiration autour de la planète blanche. 3 riders, 3 témoignages sincères, 3 vies mais un même sport. (Cette vidéo est en téléchargement gratuit sur : www.burton.com/movie/flash.html) Akwel « That » / Prod. : Forum / Style : Halfway crooks Il est indéniable qu’en matière de jib, le team Forum amène le truc à un autre niveau. Travis Kennedy, dans la séquence introductive, martyrise les mains courantes à tour de bras. Les valeurs sûres du team (Peter Line, Devun Walsh, JP Walker, Joni Malmi) récitent le répertoire. Bref, c’est moderne, très tech et la post prod est soignée. Mais là où le posse Forum fait vraiment la différence, c’est sur la sape et l’attitude : bandana, casquette, maillots de baskets, doudounes XXXL… toute la panoplie y passe. En vrai, les mecs de chez Forum, ils font froids dans le dos…brrr, de vrais gangsters. Mouais… Akwel More / Prod. : Absinthe / Style : Parfait Autant le dire tout de suite, cette vidéo est vraiment une réussite, Absinthe propose une vraie alternative aux vidéos Mack Dawg. Plus que des tournicotis ultra tech, on peut apprécier des tricks « simples » (tout est relatif quand même…) mais gros, des spots originaux, de longs travellings au cœur de l’action comme si on y était, une bande son plutôt soigné (Gangstarr, Dj Shadow…), des riders vraiment stylés (Gigi Ruf, Nicolas Muller, Travis Rice et… Nico Droz !). C’est une vision ludique du snowboard, le tout dans du backcountry bien poudré. Peut-être la meilleure vidéo de l’hiver. Akwel Clerks II Kevin Smith livre une suite au film culte Clerks. 10 ans aprés le premiers Opus, nos deux employés, pas modéle du tout, Dante et Randal, sont contraints de travailler dans un Fast Food aprés l’incendie de leur historique épicerie/video-club. Cela ne les empeche pas de continuer à débattre sur la zoophilie, de comparer Georges Lucas, Peter Jackson et Dieu, de s’acharner sur leur collégue geek fan des transformers ou de remettre en question leur amitié et leurs décisions maritales. Loin d’être si léger qu’il n’en a l’air, Clerks 2 est un grand Kevin Smith : cynique, décapant, drôle, incorrect et burlesque. Et comme dirait Dante «You never go as to mouth...» : le film de toute une generation de branleurs ! Seyr T’as lu ? « Punisher : Le Tigre » (Ennis/Larosa-Severin) « Ghost Rider : Enfer & Damnation » (Ennis/Crain) « 100 Bullets : Parlez Kung Vous » (Azarello/Risso) Tous disponibles chez Panini Comics Leroy Grannis / Surf Photography of the 1960s and 1970s Retrouvez les origines du Surf vu par l’objectif et le talent du photographe Leroy Grannis, un très bel ouvrage qui retrace le surf vierge, vierge de logo, des spots vierges de Californie qui sont aujourd’hui devenus incontournables. Un seul objectif, immortaliser la vague parfaite et la vie des acteurs du surf de l’époque qui en étaient à sa recherche. 29 euros / Taschen On compare souvent le scénariste irlandais Garth Enis à Quentin Tarantino... Un peu facile mais c’est vrai qu’ils partagent un goût sûr pour le blasphème et la violence graphique, ainsi qu’un talent certain pour les dialogues. Autant d’ingrédients présents dans « Enfer & Damnation », road movie où un démon obèse, une ange adepte de l’ultra violence et un motard fantôme se jettent à la poursuite d’une créature sortie des enfers. Le tout est un brin confus mais les scènes d’apocalypse peintes par le dessinateur Clayton Crain en mettent plein la vue. Les lecteurs plus prosaïques préfèreront « Le Tigre » où Ennis met en scène le Punisher face à cinq mafieux et un maton néo-nazi dans un règlement de comptes carcéral qui fait passer « Prison Break » pour « Papa Schultz ». Par ailleurs, puisqu’on parle de vengeance sanglante, le volume 3 de « 100 Bullets » (écrit par Brian Azarello) est sorti. Cette anthologie (où un homme mystérieux fournit un flingue à des ratés pour qu’ils se vengent impunément de la personne qui a ruiné leur vie) est très agréable, grâce à ses dialogues elliptiques et son graphisme en clair obscur. Mais pour être honnête, je n’ai pas compris grand-chose à l’histoire de ce tome. N’hésitez pas à m’envoyer un mail pour m’expliquer tout ça si vous y voyez plus clair. Merci d’avance. LeMush Yacine_ ([email protected]) ALL GONE Il existait l’encyclopédie Larousse illustrée, voici le livre qui en a tout l’air mais pour les collectionneurs de sneakers, toy designers ou autre objets collectors comme les tees et skates. Cet ouvrage est une très bonne initiative, avec un classement chronologique où l’on peut découvrir mois par mois les sorties dans ces domaines sur l’année 2006. Un contenu riche mais toutefois pas exhaustif. On notera des commentaires et anecdotes, en anglais, sympas sur chaque produit présenté. Vivement début 2008 pour feuilleter le 2ème volume ! 30 euros bientôt ou déjà Sold Out bien entendu ! Colette / LaMjc 11 / www.last-mag.com /// Carnet DVD 24 fenetres Chronique d’images en mouvements Par Guillaume Baron, impatient d’en découdre avec 2007. En gros : un double programme à l’ancienne concocté par deux sales gosses nommés Tarantino & Rodriguez. Les Spartes de Miller racontés par le réalisateur de l’Armée des Morts. David Fincher de retour aux affaires avec une fresque policière qui reconstitue les 70’s avec précision et virtuosité. Spider-Man côté obscure de la Force. Harry Potter en mode schyzo. La guerre d’Algérie enfin montrée par le cinéma français. L’excité réal de Narc sort Alicia Keys de sa poche et compte bien pulvériser nos rétines à coups de flingues rutilants. Samuel Jackson attache Christina Ricci à son radiateur pour lui jouer du blues. Le nouveau Pixar. Michael Bay qui nous pond une adaptation des Transformers. Et vous savez quoi? Tout ça c’est le premier semestre de 2007... En attendant, bientôt dans votre salon : New-York éxhibe depuit 2001 une cicatrice béante, symbole du chaos dormant sous nos fenêtres. Le Pentagone, centre névralgique du haut commandement militaire U.S et résidence secondaire de Tom Clancy resta longtemps défiguré par une attaque invisible. Et 45 passagers, presque tous américains, reposent en paix, quelque part dans une forêt de Pennsylvanie. En paix d’après la version officielle. 11 Septembre 2001. Le Vol 93 est détourné par des terroristes, sans aucun doute liés à un certain Ben Laden. Passée la panique, les passagers se révoltent, prennent le temps d’appeller leurs proches pour leur dire qu’ils ne seront pas là pour le déjeuner et font échouer le plan des pirates de l’air (armés de cuters) grâce à un sacrifice consistant à crasher l’appareil en pleine forêt. Voilà la version officelle, mise en scène par Peter Greengrass, l’énervé du bon Bloody Sunday. Le style se veut docu, tendance ultra utilisée dans les films hollywoodiens récents catégorie « fait réel » (Trafic, Syriana). Le ton est premier degré, enrobé d’un héroïsme très 80’s. C’est un bon spectacle, mais on appelle ça de la propagande. Ah, mais c’est pas grave. Les producteurs ont bien compris que les hommes ont besoin d’espoir. Tant pis si cet acte, au demeurant honnorable, est biaisé par un système sous influence. Et quel plus beau symbole que Superman, drapé de rouge et de bleu, toujours prompt à sauver notre Monde. Sans même se demander si notre Monde le vaut bien. Bref, après une période de receuillement, Supes revient ici bas, pour reprendre le cour de la vie de Clark Kent, sans vraiment avoir envie d’enfiler le costume de héros. Forcément, Lex Luthor a encore la folie des grandeurs et hop, on tient là la résurrection du plus grand héros américain. Vieux pot, vieilles recettes etc... Les effets spéciaux sont les seuls à bénéficier de l’air du temps. Pour le reste c’est mou, déjà vu, bien moins réussi que la rennaissance Batman Begins. Aussi chiant que Smallville quoi. Superman Returns ? Mais pour quoi faire? Encore un vieux héros, un gueule fatiguée qui a passé pas mal de temps à sauver nos fesses. Bruce Willis. Cette fois le vieux Bruce, flic à l’ancienne de New-York et trop vieux pour ces conneries, doit amener un témoin clé au tribunale (le très bon Mos Def). Une mission de routine concoctée par des flics véreux qui voient en Willis le dindon de la farce. A-t-on seulement déjà vu Willis en victime passive ? Les 16 blocs qui le séparent de son terminus seront une fois de plus le moyen de nous démontrer que les légendes ne meurent jamais. Brillant lorsqu’il s’agit de donner vie à des personnages qui reflètent une partie cabossée de lui-même, Willis sort ce simple actionner de l’anonymat, consient de ses limites et visiblement fier de son parcours. Les bombes atomiques américaines n’ont pas engendrées que Godzilla. Les radiations ont fait des dégats jusqu’ au Nouveau Mexique. Les militaires yankee ont inventé de véritables monstres, bien plus effrayants que le lézard géant nippon. Alexandra Aja, jeune réalisateur français, force l’entrée et oppose deux fratries bien différentes, deux faces d’une même pièce. La métaphore sociale n’est qu’une toile de fond qui ne vient jamais entraver le récit. La Colline a des Yeux reste un film d’horreur spectaculaire, tordu et sacrément efficace. D’un côté, des consanguins radiocatifs devenus cannibales. Bien emmerdant quand on habite au milieu du désert et qu’on a une famille nombreuse à nourrir. De l’autre, une famille de sitcom en route pour la Californie. Au milieu, une mise en scène inspirée, brillante, qui transforme ce remake en western flippant. Pour beaucoup d’observateurs, les U.S se bouffent de l’intérieur. Comme dans La Colline..., la cellule familiale sert de symbole, de point de repère. Sauf que dans cet exceptionnel Devil’s Reject, on suit la traque du côté des «méchants». Coupables de meurtres odieux, les Firefly (nom de notre famille) sont poursuivis par un shériff sifonné (l’énorme William Forsythe) bien décidé à venger la mort de son frère, tué par nos psychopathes dans la préquelle La Maison des 1000 morts (moins bon mais aussi timbré). Rob Zombie est un putain de cinéaste, passez-moi l’expression, mais c’est indispensable. Il aborde une multitude de thèmes casse-gueule, prends le risque d’axer son récit autour de personnalités d’anti-héros crades, violents mais finalement attachants. Galerie de portraits de rednecks repoussant, de cul-terreux incultes et de putes déguisées en princesse Leia, The Devil’s Reject parcoure une Amérique schyzophrène, omnubilée par la légitimité de la vengeance. Tourné en 30 jours, sans tête d’affiche et avec un budget serré, The Devil’s Reject ne s’impose aucune liwww.last-mag.com / 12 mite, affiche fièrement sa parenté au cinéma des 70’s et restera comme une oeuvre unique, à ranger entre L’épouventail (de Schatzberg) et Salo ou les 120 journées de Sodome (de Pasolini). On peut trouver pire filiation. Michael Mann est un matérialiste enthropologue. Il aime étudier les comportements, et s’aide souvent des objets qui entourent ses personnages pour illustrer ses analyses. Bateaux, avions, horsbord, une Ferrari, lofts, villas, fusils d’assaut, mojitos... Tout cela faisait partie de la mythologie de sa série culte Miami Vice. Déjà ambitieuse, la série n’en restait pas moins un pur produit formaté MTV. Mann reprend ses ingrédients, change de méthode et creuse le sillon du flic infiltré dépressif avec une mélancolie et une maîtrise hors du commun. La classe de la mise en scène donne le vertige. Mann magnifie chaque plan, chaque séquence avec l’ambition de divertir, mais de divertir comme jamais un blockbuster ne l’avait fait avant. C’est réaliste, beau, triste et respectueux du spectateur. Privilégiez l’édition collector, elle offre le film en version cinéma et en version longue (avec un générique de début à tomber!). Juste un chef d’oeuvre de plus à l’actif du cinéaste americain le plus précieux du moment. Série carcérale définitive, oeuvre télevisuelle unique, Oz peut être considérée comme la mère (avec NYPD Blue) des séries modernes. Glauque, violente et pertinente, l’oeuvre de Tom Fontana a posé des bases de récits qui se déclinent désormais dans toutes les bonnes productions actuelles (The Shield, Prison Break, 24...). Longtemps ignorée par les distributeurs français car programmée sur le cable, Oz arrive dans un coffret DVD à ne surtout pas rater. Pour finit sur une petite pointe d’humour, le livre Trois de Kaamelott poursuit les aventures du roi Arthur à la recherche de son Graal. Même si dans le fond ils sont plus portés sur la bouffe et la boisson que sur leur mythique quête, Arthur et ses foutraques de la table ronde propose un show drôle qui ose le renouvellement, plutôt que de sombrer dans la formule toute faite. Voilà pour l’instant. Continuez à ne pas regardez les séries de TF1, on se retrouve dans deux mois, si on a pas explosé d’ici là. Stéphane, 26 ans, fan du seigneur des anneaux et de blogs sur les imprimantes SCSI. Tu lis quoi ? Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer un auteur New Yorkais qui m’avait déjà impressionné avec Tout est illuminé. C’est l’histoire d’un garçon de 9 ans, Oskar, pas mal névrosé. Après avoir trouvé une clé mystérieuse cachée dans l’armoire de feu son père, il décide de partir à la recherche de ce dernier, mort dans les attentats du 11 septembre. Son périple au sein de cette ville blessée, va l’amener à découvrir, en filigrane, l’histoire de sa famille. C’est bien ? C’est génial. L’écriture est fine, autant dans le fond que sur la forme, les personnages sont vrais et la poésie omniprésente. On a souvent envie de pleurer, parfois de joie, et les émotions sont vraiment honnêtes. L’humour farfelu des personnages et de certains procédés stylistique renforce leur justesse et l’on se retrouve dans beaucoup des ressentis du jeune Oskar. Il ya des images et les fautes d’orthographe sont corrigées en rouge (!). Il y a vraiment beaucoup d’originalité dans ce livre ! T’en es où ? Je l’ai fini. Les dernières pages sont la photo d’un corps tombant du World Trade Center mais à l’envers. En les feuilletant on le voit remonter… Richard, 27 ans, spécialiste en surveillance médiatique régionale (à mi-temps seulement) Tu lis quoi ? « Encore Une Danse » de Katherine Pancol. Les héros sont des bourgeois désoeuvrés qui couchent tous les uns avec les autres, jusqu’à ce qu’ils apprennent qu’une maladie appelée le Sida existe. Le roman se passe en 1998. C’est bien ? Ca se veut philosophique mais c’est écrit comme les pages cuisine de Marie-Claire. Je comprends mieux pourquoi je l’ai trouvé à 1 euro dans une solderie… T’en es où ? Un passage où une des filles pleure devant un film de Sandrine Bonnaire après s’être acheté un Wonderbra. David, 23 ans, monteur/soudeur de clips vidéo à succès Tu lis quoi ? Le magazine SVM, consacré aux nouvelles technologies, d’Internet aux appareils photos numériques, etc… C’est bien ? Bah, en fait, je l’ai acheté parce que je pensais que c’était un magazine de jeux vidéos… C’est très pointu. Faut s’y connaître pour apprécier. Quand c’est le cas, je suppose que c’est intéressant. T’en es où ? A ces fameuses pages jeux vidéo, justement ! Sabrina, 32 ans, spécialiste du « comment se faire enculer à sec » (couscous pour tous) Tu lis quoi ? « La désobéissance civile de Henri David Thoreau, un penseur américain. Dans ce livre écrit en 1849, Thoreau fait part de son refus de se soumettre aux lois dictées par le gouvernement américain et appelle le lecteur à en faire de même, mais toujours de manière non-violente. Ce refus des règles se justifie par des principes supérieurs propres à chacun (moraux, spirituels, sociaux). C’est bien ? Vraiment intéressant. Thoreau a écrit ça il y a plus de 150 ans, à la suite de son refus de payer une taxe destinée à financer la guerre contre le Mexique. Dans une époque où le rêve américain était en gestation aux Etats-Unis, ses idées sont vraiment subversives et se retrouvent aujourd’hui dans certains courants « alter » (un autre monde est possible…). Par la suite, Thoreau est parti vivre dans la forêt où il a écrit « La vie dans les bois ». Quand dire, c’est faire…. ! T’en es ou ? Aux deux tiers. Le bouquin est petit, 60 pages, donc ça va vite et ça se lit bien. 13 / www.last-mag.com COMME UNE ETOILE TOMBEE DU CIEL Pas le temps pour les regrets et sale temps pour les idoles…. On savait que l’absence renforçait les légendes, mais qu’en est-il des retours mitigés ? Réponse dans l’étude de cas déprimante ci-dessous, qui nous laisse croire que l’heure n’est plus aux mythes, mais seulement aux souvenirs et aux êtres humains perfectibles. Chouette, Superman est revenu. Officiellement, il était parti dans l’espace pour chercher des traces de Krypton, sa planète natale. En réalité, la Warner attendait surtout qu’expire le contrat qui les liait à Nicolas Cage, sûrement engagé pour le rôle un jour de cuite ou de premier avril. Mais après le succès de « Spider-Man » ou « X-Men », des héros plus modernes et plus humains, il était vraiment temps que le premier et le plus puissant d’entre eux revienne réclamer son dû au box-office et dans l’imaginaire des gamins. Pour l’occasion, Cage a donc été remplacé par… un illustre inconnu dont le mérite est de ressembler vaguement à Christopher Reeve. Arrive donc « Superman Returns », annoncé comme une relecture moderne d’un mythe immortel mais qui n’est en fait qu’un truc bizarre, long et incestueux. A la fois suite de « Superman II » et remake officieux de « Superman I » (auquel il emprunte dialogues, musiques, morceaux d’intrigues, Marlon Brando et même quelques scènes d’action), le film n’est qu’un fatigant clin d’œil de 2h25. Plein de références s’enchaînent gratuitement, l’histoire fait du surplace, les acteurs posent au lieu de jouer et le spectateur n’est pas au cinéma mais plutôt au musée Grévin. Bref, voilà ce qu’on retient : Superman est revenu sur Terre, mais personne ne sait trop pourquoi. En plus, Brandon Routh ne ressemble même pas tant que ça à Reeve, tiens. « I take off the blazer, loosen up the tie, Step inside the booth, SUPERMAN IS ALIVE ! » (Jay-Z, “Kingdom Come”) Jay-Z avait réussi l’impossible : atteindre l’immortalité de son vivant pour devenir une sorte de version happy-end de Biggie & 2pac. Adulé, samplé et cité à tour de bras par ses pairs, à la fois omniprésent et impalpable, il frôlait carrément le statut de dieu vivant. En témoigne son passage au Zénith de Paris où il avait béni ses fidèles en les reconnaissant dans la foule. Il aurait alors pu se contenter de faire prospérer son catalogue avec des tournées et des remixes, comme le Rap-Sinatra qu’il prétendait être. D’ailleurs ses projets récents (l’album duo avec R-Kelly, le Epconcept avec Linkin Park) avaient tout de disques posthumes. Mais non, plutôt que d’être idéalisé, JayZ a préféré revenir avec l’album « Kingdom Come ». Truc marrant, c’est aussi le nom d’une BD où un Superman vieillissant sort de sa retraite pour botter le cul de jeunes super-héros qui font leur boulot comme des manches… Mais passons. Le plus gros défaut de ce film est surtout de nous faire croire que si Superman peut fonctionner en tant que symbole, souvenir ou héros d’un soap-opéra pour ados diffusé sur M6, il a définitivement du mal en tant que personnage à part entière. On le trouve trop foncièrement gentil, pas assez torturé… De quoi sérieusement se demander où est passée notre innocence. Alors plutôt que de douter, autant se replonger dans les quatre films classiques disponibles en coffret (avec une version complètement inédite de « Superman II », sortie des coffres de Warner). Vestiges de temps plus innocents, eux seuls sont encore capables de nous faire croire qu’un homme peut s’envoler après avoir fait exploser les boutons de sa chemise…. Le problème, c’est que la résurrection divine de JayZ a quelques ratés. Passée la grandiloquente trilogie introductive, parsemée de références bibliques et super-héroïques, l’album tombe vite dans une autosatisfaction molle. Content de lui, de son sort (« I Made It ») et de son âge (« Thirty Something »), Jay-Z ne veut pas se fatiguer à prouver quoique ce soit. A l’aise dans ses pompes (voire ses pantoufles) et peu motivé à rapper comme il sait le faire, il survole ses sujets et oublie qu’il n’a jamais été aussi bon que dans l’adversité. « Reasonable Doubt » ? Autoproduit par dépit après les refus des maisons de disque. « Blueprint » ? Conçu pour rappeler que le player de « Big Pimpin’ » n’avait pas effacé le hustler torturé de « Can I Live ». Et l’épuré « Black Album » ? Une réponse à son « Blueprint II » encombré d’invités… Mais désormais reconnu par tous comme l’inspirateur d’un rap classieux, adulte et intelligent, Jay-Z est enfin devenu ce qu’il voulait être. D’où l’absence de tension de l’album. Il faut attendre « Beach Chair », à l’ambiance à la fois lourde et aérienne (fournie par Chris Martin de Coldplay) pour l’entendre prendre conscience de l’inertie qui le menace, telle un trop beau rêve l’empêchant de se réveiller. « I’m not afraid of dying, I’m afraid of not tryin’ », lâche-t-il, groggy mais redevenu lucide et humain juste à temps pour sauver l’honneur du disque. Au moins, maintenant a-t-il un nouveau défi sur les épaules : regagner le panthéon et y rester. S’il n’est pas porté par un enjeu ou un conflit, quels qu’ils soient, on dit qu’un scénario de film ne peut tout simplement pas exister. Eh bien, ça a l’air d’être aussi le cas pour un rappeur qui n’a plus rien à prouver. Grâce à « Kingdom Come » Jay-Z a enfin découvert que sa vraie kryptonite, plus que l’argent, l’âge ou les autres rappeurs, c’est l’unanimité. Yacine_ illustration : Seyr Références : Album « Kingdome Come » (Def Jam/Universal) DVD « Superman Returns » et coffret « Superman Ultimate” (Warner Home Video) www.last-mag.com / 14 15 / www.last-mag.com Les cauchemars du Fleau Texte de Fléau et photos de Seyr D’après le film « TCHAO PANTIN » de Claude Berry (Après avoir perdu l’ouïe, comment vivre dans un monde d’images en 4 chapitres) /// Fabrication \\\ C’était une nuit comme toutes les uniques, ne portant pas de nom, mais un masque, rythmée par le balai urbain, Les insomnies du crachin redessinent le décor, cette progéniture conçue par le parpaing Les ruelles concèdent aux suspicions, que la présomption amorce les retours de flammes Une filature de la filiale d’une filiation ne réverbérant plus dans les flaques d’eaux, pas dans la peau d’âne Une rencontre, l’angoisse au ventre à ciel couvert entre une jeunesse de façade et une vieillisse docile Deux époques issues d’un même tant, les pouls se croisent, se creusent, puis se scellent. La pénombre jalouse le jour et se rassoit, étanche sa soif, comme d’habitude, comme un épilogue sans lecteur, Car l’autre a la maison de ses moyens, les murs de ses voisins, les secrets de ses besoins, la carence de cette chaleur. /// Soliloque \\\ Les promesses des Bookmakers n’engagent que leurs clients depuis que leurs dividendes devisent, Le money time monnaie terre brûlée et séquelles prémonitoires en vue de faire communiquer les vases. Le crépuscule guette, hébété, sachant pertinemment que rien ne viendra plus, si ce n’est cette gorge sèche… …Le même fond de bouteille qui s’efface, le même décor qui s’enfonce, les mêmes gestes et vide qui s’affaisse, puis lâche. Un peu de caféine dans la routine, du tabac froid pour la rétine, a jeun pour un bilan sans gains, C’est la cour des contes, l’accoutumance du déjà-vu, le labyrinthe des plans B aussi lézardé que vain. Quand on oublie de tirer sur les ambulances, elles finissent par arriver… Par erreur, par conviction du miroir, Durant un petit mensonge entre amis, une bouche et une oreille ne sont pas faites pour réfléchir. /// Scénographie \\\ L’habit ne fait pas le moine, ni l’aumône, les états d’âmes cautionnent les Abymes car l’alibi est une femme, L’Homme hait une arme, l’homme est une arme, l’arme éteint l’Homme pour que l’homme entende l’arme. Les pleurs incessants de ses matins maussades… une flamme, une bouffée, un répit, une expulsion en bonne et due forme, Le souffle, lancinant, reprend son cycle, s’arrête, se tait, questionne, poursuit son boulevard de croix, jalousant ses larmes. « Tous les taudis se ressemblent et se rassemblent comme pour tromper leur ennui ou survivre à celle qui suivra » La main, lourde, tambourine à la porte, un tribunal public à domicile, sans un silencieux, un silence, des aveux, puis il tira. La vengeance serait-elle un meurtre, quand on l’exécute sous les yeux de l’innocence maquillée, seul le destinataire de la justice importe… Sans foi ni loi, on trouve le libre-arbitre de sein, l’otage de litige entre morale et les lettres mortes. /// Happy end \\\ Le jour se lève… Encore… Parfois… Mais, il se surprend à l’attendre comme pour la première fois, Les héros ont la gueule de leur récit, le sommeil que leur préconise l’insomnie, les errances que prescrivent leurs choix. Une visite conjugale à même la couche, un parloir à l’horizontale, où l’on s’excuse de sa nature, à titre honorifique. Il n’y a plus rien à raconter, quand on connaît déjà l’histoire depuis toujours, mais chut, rien n’est arrivé, ni l’église, ni les flics. Il y a des réveils où l’on veut croire, où l’on peut vouloir, pas de caféine ni de tabac ce matin, alors on s’ignore et l’on s’imagine, En se disant secrètement que crever du temps qui passe, c’est une sortie de secours qui vaut bien les coulisses des suicides sans origines. Certains se quittent pour se trouver, l’absence est une clef, ce sera peut être une belle nuit, ce soir, ébloui, il se perd dans la lueur, hum, naïvement. La rédemption réclame du sang alors l’histoire se sample, avec une vie banale on ne peut que disparaître bêtement. www.radio-rct.com 99.3 FM (69) Rythme(s) & Mécanisme(s) (hiphop-soul-jazz-blues-triphop-chanson française-hiphop) Tous les jours de 19 h à 20 h 30 La Blackline Dimanche de 21 h à minuit. …RDV aux points de fuite des perspectives… www.last-mag.com / 16 17 / www.last-mag.com LAST Mag et le conseil de la salle des fêtes de le Monastier sur gazeille (alt. 950 m) en association avec l’amicale bouliste de Monaco et sous la supervision des droits d’auteurs de Pierre Bachelet sont fiers de vous présenter : « Le monologue pour camisole pour couple » (Du sang bleu est requis pour lire cet extrait de pensée universal) ...j’apporterai ma prière à l’idiot fils, du progrès en podcastant mon suis-Cid, puisque l’on ne peut toujours pas accompagner la mort de ceux que l’on chérit, mais pourquoi ne pas en dialoguer, au débat participatif, la mort est un projet de société fédérateur car elle nous concerne tous, Le Débat particifactice ou l’hégémonie du dialogue de sourds, c’est le projet d’échange d’idées que proposent les périodes électorales aux actionnaires du conseil d’administration, vous, nous, nous avons le choix d’appartenir à un ensemble de réflexions sur des problématiques explicitées par les faits d’hiver et de début de printemps, tu a le choix d’avoir un avis et d’y participer ou de te taire en étant un mauvais citoyen Français ou un jeune déclinologue de banlieue, le débat par essence et particifactice, par pragmatisme communiquant, initie une nouvelle ère, la dictature du débat que l’on peut standardiser par besoin de rien, envie de quoi ? comme jamais envie de personne, des dialogues évoluent, celui qui est le plus opérant est certainement cet échange qui lie un homme et un meuble, éduque par sa télécommande, il analyse des tranches de vie, par exemple ce futur film de Patrice Lecompte, les bronzés vont voter, Hé chérie, ils ont l’air heureux ces gens là, ai-je pu entendre dans le tramway ce matin, une vision, une version, une caméra, Segolène quand à elle à été au niveau de la précédente visite instrumentalisante de Nicolas Sarkozy, dans la symbolique, mais cette fois-ci, symbolique des plus populistes, exit aimé Césaire ou autre penseur de la Caraïbe, Lilian Thuram (un sportif à lunette) et Marie José Perec (post cotorep) étaient les fers de lance de l’argumentation de la royaliste, en parlant de Marie Jo et Lilian, elle proclame : « ils sont à l’image du peuple Guadeloupéen et du peuple Français dans son entier, avec ses qualités de travail, d’endurance, de confiance, de gaîté, de victoires arrachées », premièrement, pourquoi sont ils à l’image du peuple Guadeloupéen et du peuple Français dans son entier, et pas simplement à l’image de la France, je pense que les Guadeloupéens présents savaient ou ils habitaient, et de 2, les qualités proposées ressemblaient plus à celles d’un entraînement quelconque et petit 3 ou sont passées ces personnes d’origines contrôlées, avocats médecins, bouchers, profs, mères au foyer, techniciens de surface, ha oui, ils ne passent pas à la tété. Mais on nous dit que l’on a le choix, toi, oui, toi, c’est bien à toi que je parle, pour la somme modique de l’abandon total de réflexion de fond, tu peux avoir le choix, tu peux accéder au culte du choix, le choix de vivre, de mourir, de fumer ou non dans un espace public, de voter par sms pour la staracademy ou ton président de la république, c’est le choix souverain à portée de tes lèvres, tu peux à la fois être de gauche et t’acheter une berline allemande consommant 100 litres au sang, le contenance totale d’un trou dans la couche d’ozone, mais dans le même temps, tu peux te doucher avec le gel Ushuaia, la conscience tranquille, en refusant de boire du Coca Cola, mais en possédant la collection complète des 10 saisons de Friends en série limitée, tu a le choix, et le devoir du choix, d’être pour les pensées d’Alain Finkielkraut tout en te masturbant sur Adriana Karembeu, tu as le choix de l’ignorance devant te télévision tout en réclamant des hausse de budget de l’éducation nationale, tu as le choix de la démocratie même si tu ne saurai pas quoi en faire, peu importe car nous avons la mémoire courte, entre une histoire sans message et une parodie de justice, quel aurait été le meilleur, premièrement d’en avoir un, en second d’avoir à défaut du statut de dépositaire, celui de légataire universel des meurtrissures de la ségrégation à la française du 20ème siècle, le malheur serait d’avoir besoin d’un film ou d’un téléfilm qui retraceraient la réalité tout en restant dans la logique de production culturelle, les arts ne peuvent se substituer à l’histoire, et le divertissement, quel qu’il soit, au savoir et à la connaissance, et le balai médiatique de reprendre sa scénographie, en se focalisant sur les conséquence, pour ou contre la légion d’honneur dans le cercueil du pompier pyromane de Paris, les causes sont plus complexes à démontrer, surtout quand ont tient le silence journalistique depuis plus de 40 ans ? faut croire que l’histoire n’aime que les Pepol (sans village) de son temps, de son ton, de son teint, trouver des possibilités de s’oublier, Empathie de l’amour ou amour de l’empathie, pourquoi trouver de lésion à la passion et comment prouver les liaisons de la raison, L’amour à bon dos où abandonne fonction de la posture du quidam, depuis que les gens et leur sentiments s’assimilent aux choses et à leur positions, l’échiquier croit au monochrome dans un dialogue monocorde pour une religion monothéiste l’empathie, la solution à tout le dilemme, à moins de définir l’amour comme un problème, n’obtenir qu’une synthèse idyllique d’un réseau de nuances, donne une légitimité à la cause du pourquoi s’engager, prendre un risque, se découvrir, s’ouvrir, souffrir, à défaut de trouver des réponses dans un éditorial de 5 min, trouvons plutôt le qui ? qui a tué l’amour comme doivent se le dire les adolescentes avec un poney tatoué sur le dos écoutant les hymnes au bonheur du r’nb contemporain, le coupable est Cupidon, l’eunuque et frustré avec son arc playskool, premier âge, réponse à l’industrie du bonheur sous cellophane et code barre pour 14 février et plus si affinité et fellation réponse B, l’un des fils de Phillipe De Villiers lorsqu’il a touché son frère, réponse en tout bien tout honneur au nom de la patrie de l’hétérosexualité et des bonnes mœurs, C ou toi et tes excès de rien pour un tout qui n’existe pas, précèdent tes aigreurs de l’autre qui n’existe plus réponse D, enfin bref,, chacun à son niveau a abandonné son libre arbitre au profit de satellites totalitaires vendant de la démocratie liberticide, on dénonce les erreurs de la machine à mirage plus que le terrain des idées que l’on a déserté, qu’importe les exportateurs ou les marchandises, le huis clos de l’individualisme n’inclut pas, ou plus, la pensée, mais uniquement ses dépendances économiques (la survivance) et égocentrique (l’existence), entre les deux il y avait la vie et l’avis, nous les retrouveront peut-être à la fin du viager sociétaire et sociétal, demandez à votre boite crânienne et non à vos yeux, vos oreilles, rendez-vous dans cinq années... Sylvain de la Sanction Divine www.last-mag.com / 18 Freestylo Pyramide des ages Au jardin des plantes, deux sensibilisées s’observent avec prudence, avec méfiance, à travers les mots employés par les uns par les autres le ressenti n’est pas le même .Ci-dessous, une litanie employée par deux générations. 72 ans Jeunesse, Vieillesse, Sécurité, Malignité, Intensité, Obscurité, Mollesse, Paresse, Maladresse, Sagesse, Indignité, Grossesse, Finesse, Emancipé, Dextérité, Responsabilité, Passion, Passion, Passion, Rédemption, Ambition, Fonction, Erosion, Américanisation, Présomption, Exécution, Finition, Reconversion, Acclimatation, Lamentation, Émotion, Actualisation, Gestation, Acceptation, Mécanisation, Addition, Soustraction, Capitalisation, Commisération, Action, Fusion, Alimentation, Socialisation, Dévotion, Sensation, Constellation, Section, Amputation, Définition, Motion, 26 ans. Vieux. Jeune. Je suis. Je suis jeune. Je suis jeune pour certains, et vieux pour d’autres. Je suis le témoin du temps. Je suis le temps qui passe sur moi comme sur les autres. Je n’accepte plus ce temps qui passe sur les autres. Je suis la vieillesse qui aime aveuglément, la sagesse des anciens qui se répètent. J’observe avec sagesse, la jeunesse de ses poings qui frappent sur la table des débats faciles. J’ai honte de ces poings qui frappent irrespectueusement sur la table des débats faciles. Est-ce qu’être vieux c’est supporter cette impétueuse jeunesse et ses irrévérences ? J’observe avec jeunesse ces vieux qui ne veulent pas me comprendre. J’observe avec jeunesse ces jeunes qui ne veulent pas me comprendre. J’observe avec jeunesse ces jeunes que je ne veux pas comprendre. Je suis heureux. Je ne veux pas comprendre ces idées d’un autre temps. Est-ce qu’être jeune, c’est refuser de comprendre que la passion ne se perd pas ? Est-ce qu’être jeune c’est comprendre que la passion ne change pas. Je n’aime pas avoir tort. Qui aime avoir tort ? J’ai tort. J’ai peur de la mort des autres. J’ai peur de ma propre mort. Ils ne mourront jamais. La vie est longue. La vie est courte. La vie s’achève. La vie est si belle. Je n’arrive pas à exprimer mon amour. Je n’arrive pas à trop exprimer mon amour. Je n’arrive pas à exprimer mon respect. Je n’arrive pas à dire merci. Je suis philosophe. Je suis heureux. Je suis fatigué. Je suis triste. Vieux jeu. Je suis. Vieux. … Merci Au jardin d’acclimatation, deux cages se font face. Les enfants se promenant dans les allées du parc contemplent les pensionnaires : « Ce serait magnifique d’ouvrir la cage aux oiseaux » se disent-ils, « De leur donner la liberté de s’aimer, ils l’ont bien mérité ». Père, Fils : C’est la même matrice ! « On a toujours du mal, à voir ses guides devenir guidés… » Victor & Stéphane Krzywoglowy 19 / www.last-mag.com www.last-mag.com / 20 21 / www.last-mag.com www.last-mag.com / 22 23 / www.last-mag.com www.last-mag.com / 24 25 / www.last-mag.com /// Passage au festival international du court metrage Trois jours a Clermont-Ferrand « - La vache, elle est vachement longue, cette bande-annonce ! - C’est pas une bande-annonce, Nabil, c’est un court métrage. » (un cinéma parisien du 18e arrondissement en juin 2006, juste avant la projection du film « Dans La Peau de Jacques Chirac ») Objet obscur, mal défini sans format (il peut durer entre 1 seconde et 59 minutes), ni réelle valeur économique, le court métrage est un genre de film bien incongru pour le grand public. C’est pourtant à cette cause perdue que l’association « Sauve Qui Peut Le Court » consacre un festival depuis maintenant 29 ans. « Mais à quoi ça sert ? » Rejeté des circuits traditionnels (les exploitants préfèrent diffuser des publicités De Fursac avant les films qu’ils projettent), le court métrage se veut autant un espace d’expérimentation qu’une carte de visite des réalisateurs voulant faire du long métrage. Le Festival de Clermont permet d’en voir un échantillon plus ou moins représentatif. Au programme, 500 films, classés par origines (les films français et les autres) ou par genre (expérimental, clip…). De quoi se faire une idée et ainsi constater que beaucoup de réalisateurs français déclarent forfait devant le défi de raconter une histoire complète dans ce format. A la place, on a droit à de l’épure contemplative sur fond de récit minimaliste. Il est souvent question d’un personnage principal qu’on suit seul, qui est filmé en plan fixe dans son environnement et qui n’est pas très expressif ni même très actif. Ce qui donne des passages qui tiennent autant du cinéma que de la projection de carte postale. Autant, dans ce cas, mettre des photos bout à bout. Ce qui réussit très bien à « Ma Mère, Histoire d’Immigration » de Farida Hamak & Felipa Cannales qui nous raconte trente ans de la vie à Paris d’une famille d’algériens, simplement à l’aide d’une voix-off et de photos en noir & blanc. Le film reste collé à son sujet, les mots sont bien choisis et petit à petit, les visages semblent s’animer à l’écran grâce à la voix de la narratrice qui transmet son émotion discrète au spectateur. Mais ce sont surtout les films étrangers qui ont retenu l’attention, justement par leur envie de raconter le plus d’histoire possible en quelques petites minutes. Que ce soit celle du « Petit Voleur », mettant en scène un gamin coréen avec une tâche de naissance à l’œil qui cambriole toujours le même appartement. Ou « Kokos », à la fois film burlesque, comédie musicale et faux documentaire sur la fabrication de gâteaux à la noix de coco. Sans parler des quelques curiosité projetées dans le cadre du programme « Super Héros » : « New Superman Asiate : la Reconstruction de la Nation » qui aurait pu être écrit par Descartes (oui, carrément) ou « The Raftman’s Razor » film envoûtant autour d’un héros de BD triste donc l’inaction fait le bonheur de deux geeks de 15 ans. www.last-mag.com / 26 Et surtout, il y a eu « The Tricko » (de Hossein Martin Fazeli) ovni slovaque, qui montre en temps réel comment une discussion fort courtoise sur le base ball peut dégénérer, spécialement quand l’épicier porte un t-shirt qui ne plaît pas à un de ses clients. Théologique, vif et nerveux comme un coup de batte derrière la nuque « The Tricko » est tout ça à la fois. Ce n’est donc pas pour rien qu’il obtenu les applaudissements les plus forts et les plus sincères que j’aie pu entendre de tout mon passage au Festival, essentiellement marqué par mon errance dans Clermont-Ferrand à la recherche de la salle de cinéma indiquée sur mon plan (cela dit, les habitants de Clermont ont été très gentils avec moi). A force de me perdre, j’ai fini par trouver refuge à la « Jetée », centre de visionnage des archives du festival. J’ai notamment pu y voir « Cache ta Joie », film français sur la vie fort ordinaire d’un adolescent plus ou moins atteint d’une tumeur au cerveau. A ma grande surprise (imaginez-moi bouche bée), le film était l’œuvre de Jean-Baptiste Laubier alias … Para One du groupe TTC. Comme le monde est petit. Et après, on me reproche de tout le temps parler de rap…. Entre l’énergie de Roxanne Shante et l’indépendance de Apani B Fly Emcee : Yarah Bravo représente One Self et le hip hop. Accompagnée de DJ Vadim, ce petit bout de femme plein de bonne vibes fait bouger les têtes et battre les coeurs hiphop... Un soleil brûlant qui enflamme les yeux des Backpapers et autre BBoys toujours aussi heureux de voir enfin le sexe, pas si faible que ça, représenter ! Yacine_ 27 / www.last-mag.com /// Musique Enfants 2la basse /// Musique Rhesus Après avoir chroniqué amoureusement leur premier album dans le précédent numéro, il est temps de mettre un coup de projecteur plus appuyé sur les Enfants 2la Basse, des mecs qui font grave exploser le caisson... Fin 2006, le périscope tour faisait étape à Montpellier, Rhésus, Kaolin, et Maczde Carpate se partageaient la scène de la salle victoire 2 et on en a profité pour poser quelques questions à Laura, Aurélien, et Simon du groupe Rhésus : Présente nous le projet Enfants 2la Basse. Les Enfants 2la Basse, c’est un projet qui réunit 4 artistes d’horizons proches mais quand même différents : nous avons Mc Kopat qui vient de la drum’n’bass, Yanneck-B, du milieu electro, Dj Stamiff du milieu hip hop et Lord-J du reggae. Ca donne un son hybride et métissé dans lequel chacun peut trouver son compte. Au début, c’est parti de l’idée de monter un live, j’entends par là un vrai live à une époque où les configurations de scène pour ce genre de musique se réduisent souvent au minimum. Et puis de fil en aiguille, E2LB s’est formé sur cette base. En 2005, on a crée les morceaux, on s’est bien pris la tête pour se mettre d’accord, autant sur les textes que sur la musique. En 2006, j’ai monté des dossiers, j’ai fait des demandes de financements pour lancer le projet, et on les a obtenus ! Du coup on a produit l’album, trouvé un distributeur, on prépare un spectacle... Ca avance ! Pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas encore, comment présenteriez-vous Rhésus ? Aurélien : On est un trio pop-rock français, on existe depuis 5 ans, on a déjà sorti deux maxis en autoprod’ et on a un album qui est sorti en octobre 2005. Simon : C’est un gros indépendant, en fait ils n’ont pas la culture du single comme dans les grosses majors où il faut à tout prix un single bien commercial. Aurélien : Ils n’ont pas un discours de major de toute façon. On entend parler de vous depuis quelques années mais bizarrement SAD DISCO n’est que votre premier album ? Aurélien : Jusqu’à cet album, on était sur un petit label indépendant Grenoblois. A cette période, on a préfèré sortir des maxis et puis faire nos armes en concert, histoire de trouver notre son. On a sorti notre album quand on a senti qu’on avait les moyens d’aller dans un vrai studio , c’est ce qui est arrivé après notre signature chez PIAS. Simon : On n’avait peut être pas encore la maturité artistique nécessaire. Un trio basse / guitare / batterie, dans 90% des cas ça donne de la power pop. D’où vient votre approche que je qualifierai de pop tout court ? Aurélien : Il y a une différence entre le studio et la scène. Quand on joue tous les trois, on a tendance à rendre les morceaux plus rock parce qu’il y a moins de couches. Mais à la base les morceaux sont assez pop, bien léchés, dans le sens où c’est vraiment des chansons, ça part pas d’un riff. Simon : On ne se préoccupe pas de savoir si c’est power ou pas, ce qui compte c’est d’avoir une bonne mélodie. C’est incisif ou plus retenu mais ça nous ferait chier qu’on nous décrive comme un groupe de power pop, on a des morceaux hyper fragiles qui tiennent sur 3 bouts de fil et aussi des morceaux plus rentre-dedans. Parle-nous de votre premier album. Qui compose ? Qui écrit ? Alors, c’est Yanneck qui compose et Mc Kopat qui écrit, mais l’un a toujours une influence sur l’autre, ils partagent les idées. A la base, ils étaient à deux sur ce projet, et au moment de monter le live, ils ont fait appel à Stamiff et Lord-J, donc le collectif tend de plus en plus à travailler à quatre plutôt qu’à deux comme c’était le cas au début. C’est ce qui explique que Kopat soit vocalement très présent sur cet album, mais les prochains morceaux seront plus partagés. Vos influences sont très variées ? Peux-tu nous en dire plus ? C’est dû à différentes choses. Déjà, on aime quand un set bouge, que ce n’est pas trop statique, et rester tout le temps dans le même style, ça nous emmerde un peu... Et j’ai l’impression que le public aussi ! Du coup on a opté pour un crossover des styles, tout en gardant la même couleur electro. Souvent, tu achètes un album, tout se ressemble, et il y a 2 ou 3 morceaux sur 17 qui sont vraiment bons. Nous, on a essayé d’aborder des standards de chaque style en les bossant bien chacun. Et puis, cette pluralité des styles nous permet de toucher un public varié et éclectique... instruments et c’est vachement branché punk en fait, nous c’est pas trop ça. Sayag, pleins d’instruments aussi et très jazz, comme son nom l’indique, donc non plus. Je dirai un mélange des Svink en ce qui concerne l’humour et le travail de scène (les Svink qui ont un show terrible, on les a vu sur scéne à Lille l’année passée, c’est vraiment bon !), et de TTC pour le côté Electro. Après je pense qu’on a notre propre identité, je connais pas beaucoup de groupe en France qui jouent ce qu’on joue. Un message ou un coup de gueule à faire passer ? Ouais : j’ai de la peine quand je vois les «artistes» de la starac sur qui les boites de disques misent des millions, c’est jalousant, ça montre bien que le système de la musique en France est devenu rentier, ils investissent plus comme avant en prenant des risques, tu comprends, si 300.000 jeunes envoient chacun un texto pour voter pour Houcine ou Nolwenn, bah ils sont sur que ça va se vendre... Pendant que des tas de vrais artistes galèrent, poussent des caisses ou bossent sur les plates formes téléphoniques, c’est rageant. J’invite tous les lecteurs de LAST Mag à venir à nos concerts, qu’ils voient que les Enfants 2la Basse essaient de leur donner un son neuf et frais, et qu’on a besoin de tout leur soutien pour imposer une musique que bon nombre d’entre eux réclament et aimeraient voir un peu plus démocratisée. Antoine Sing-Paul pour E2LB Propos recueillis par Goloom. « Le système de la musique en France est devenu rentier » 5 ans, c’est quand même allé assez vite ! Simon : Oui c’est cool, on a eu de la chance mais on peut même ramener l’histoire sur une période de 3 ans en fait ! « Sur Sad Disco on avait mis beaucoup de déo, beaucoup de parfum, et là le second album aura plus notre odeur » Aujourd’hui en France les directeurs artistiques (pour la plupart) ne veulent pas signer des groupes qui chantent en anglais, il faut au moins un single en français. Comment avez vous coupé à cela ? Aurélien : On a eu la chance de gagner un concours pour les Inrocks, qui sont très branchés pop anglaise et notre maison de disque (PIAS) l’est aussi. C’est quasi la seule maison de disque à signer des groupes, pas pour leur nationalité ou la langue dans laquelle ils chantent, mais pour la musique qu’ils jouent. Vous sentez plus près des collectifs hip hop style Svinkels ou TTC ou bien des groupes type Sayag Jazz Machine et la Phaze ? Difficile à dire... parce que la Phaze, c’est avec batterie, www.last-mag.com / 28 L’avenir du groupe, 2ème album ? Laura : Là on arrive en fin de tournée, le projet immédiat c’est effectivement l’enregistrement du deuxième album. Le coté sympa, c’est qu’on va enchaîner directement sur le studio. On veut retrouver sur disque ce qu’on peut donner en concert, on va pouvoir conserver l’énergie et la dynamique de la tournée pour avoir un son qui nous est plus fidèle. Simon : En fait sur SAD DISCO, on avait mis beaucoup de déo, beaucoup de parfum et là le second album aura plus notre odeur. Quelle question qu’on ne vous a t’on jamais posée et à laquelle vous souhaiteriez répondre ? Aurélien : Je vais retourner ta question, il y a une question qu’on nous pose à chaque fois, c’est « pourquoi vous vous appelez Rhésus ?» et on en a un peu marre (rires) Au final, c’est très difficile de définir le style Rhésus, donc je vous laisse le soin de le faire vous-même... Aurélien : Je dirais très anglo-saxon, sinon pour le non-définir, je dirais qu’on n’est pas comme certains groupes qui ont vraiment UN son, genre Editors. Disons que quand on a une chanson calme, on va aller à fond dans cette optique là sans se dire qu’il va falloir que ça s’énerve sur la fin et quand on a un gros riff c’est pareil. On ne cherche pas à appliquer un schéma commun à toutes nos chansons, mais c’est très dur de se définir ( rires) Vous écoutez quoi en ce moment ? Aurélien : Je me suis remis les Doves et puis Creed aussi Laura : Joy division en vinyle, Killing Joke. Artistiquement vous vous sentez proche de quels groupe : Simon : Des groupes belges comme Sharko ou Deus, scandinaves comme Kent, ce genre de groupes. Nada Surf aussi… Propos recueillis par Diegbass Vous êtes allés enregistrer en Belgique, c’était un choix pratique ou artistique ? Simon : C’est le hasard total, notre label a des réseaux en Belgique donc ça s’est fait comme ça... On était très content d’aller enregistrer là bas. Sur scène vous présentez un vrai show. Ca fait partie du concept ? Exact ! Le concept c’est de fournir du live, du vrai live, donc au programme de notre show, le public pourra retrouver un live electro, un show lumière, un show de turn-tablism, de la mise en scène, de l’humour, du costume, un vrai spectacle vivant histoire que la personne qui connait pas spécialement le genre musical qu’on aborde retienne quand même ce qu’il a vu sur scène. C’est super important de donner du show car les gens voient qu’il y a du taf, que c’est attractif, on se fout pas de leur gueule, comme nous on aime quand un artiste nous donne du show et qu’on sent qu’on n’a pas payé la place pour juste réécouter son album sur scène. re Cali ou Miossec. On y est sensible mais c’est un univers fondamentalement différent du notre. Le mix de l’album place le chant en avant, et en tant que songwriter, on peut supposer que tu as des choses à dire. Ma question c’est « La langue anglaise n’est-elle pas une sorte de masque pour éviter de trop se dévoiler ? A moins que cela ne soit juste parce que ça sonne bien ? » Aurélien : Derrière chaque texte il y a une petite histoire, et l’anglais est une façon assez visuelle de s’exprimer, c’est un peu comme des polaroids. Tu peux donner de belles images qui sonneraient super « cul » en français, mais c’est une question de ressenti, moi je le sens mieux en anglais. Ca correspond plus à ma sensibilité et puis il je trouve que phonétiquement ça sonne mieux. Simon : Ca serait super dur de chanter en français sur notre musique. Dans les groupes qui chantent en Français, tu as ceux issus de l’école Brel/Noir Désir, et les autres qui ont un chant plus parlé gen29 / www.last-mag.com Je vous laisse le mot de la fin : Aurélien : On se languie de préparer notre second album, en éspérant pouvoir le faire sortir au printemps 2007 ! Simon : Et puis il faut quand même qu’on dise qu’on est super contents d’être dans un tour bus ! /// Urban Emergencefilm Un univers graphique abouti, un DVD dans les bacs, une approche non usuelle de la planche à roulette, des flots d’initiatives... Tout ceci fait partie de l’univers d’Emergencefilm. beN Ries, répond à nos questions, car au croisement de tout cela, deux pages dans LAST Mag c’est le strict minimum... « Au départ, c’était vraiment local, ensuite c’est devenu rapidement régional ; puis maintenant on voyage au-delà des frontières ! » Emergencefilm, c’est qui ? C’est une association basée en Lorraine. Emergencefilm, c’est un collectif d’amis, qui réalise la promotion par la communication, l’audiovisuel et l’événementiel des sports de glisse, des cultures urbaines et alternatives. En gros, l’association réalise des clips et des reportages ; organise des rencontres, des projections, des manifestations sportives et culturelles autour du skateboard, de la musique, de l’image,… , et créée des objets de communication (t-shirts, stickers, dvd, …) Les premières réalisations remontent à 2000, peux-tu nous résumer le parcours jusqu’à 2007, avec quelques temps forts de votre aventure ? Metz - 1998 - Quelques amis sirotent une bière après une bonne session de skate, tous fatigués mais heureux d’avoir bien ridé aujourd’hui ! Comme souvent après quelques verres, les conversations vont bon train. « C’est quand même pas la fête dans l’Est » dit l’un des gars de la bande. L’éditorial du dernier numéro de Sugar Magazine le clame haut et fort, et constate la faible activité du skateboard en France, et particulièrement dans les régions de l’Est. Ça y est, on attrape l’idée au vol ! On va montrer qu’on existe ! À cet instant, l’idée de développer une scène émergente naît alors dans l’Est ; c’est la naissance de Emergence qui canalise cette dynamique. Quelques skateurs motivés se mettent alors au travail, et la vidéo « Emergence-The East Skateboarding » voit le jour en 2000. Merci Pascal d’avoir trouvé le nom ! Bien joué ! Nous avons beaucoup filmé et finalement fait émerger de jeunes talents, … , en tout cas des skateurs qui méritent et qui ont peu de possibilités d’être médiatisés. On y découvre les meilleures compétitions de l’année à Strasbourg, Nancy, Metz, Épinal, Troyes, Provins et Reims. Une centaine de cassettes vidéos sont distribuées un peu partout. Il y aura près de cent quatre-vingt spectateurs à la projection organisée à la Fac à Metz. En 2002, on remet ça ! À la découverte des meilleurs spots de Nancy, Metz, Luxembourg, Reims, Châlons-en-Champagne, Rouen, Nantes, Paris et Chelles. Cette fois-ci, on paye son apéro et on projette le film « Emergence 02 - Guess who’s Back » dans une ancienne abbaye devant deux cent cinquante personnes. Déjà Bud ou Skatecrew nous soutiennent dans notre action ! Créer un collectif avec des amis n’est pas une idée nouvelle, alors ce sont greffés un pote spécialisé dans l’animation, un autre qui faisait du montage, un autre qui a décidé de produire la vidéo, … . Je me sentais à l’aise, et j’ai réussi à fédérer des gens créatifs pour un projet précis. On a finalement fonctionné comme une petite entreprise…, et ce fut un sacré challenge. La vidéo fut totalement auto financée, et cela était vraiment très important puisque nous n’avions aucune étiquette, cela correspondait parfaitement à une envie de rapprocher les gens entre eux, le temps d’une session, ou plus si affinités….. www.last-mag.com / 30 Le concept est tout trouvé, réaliser une vidéo et réunir des gens pour la regarder ! Un film doit vivre, et les projections permettent de faire se rencontrer toute ce petit monde. Tout cela a complété mes compétences et mon savoir-faire (à la base j’ai fait des études de communication et d’audiovisuel) et j’ai eu des demandes pour réaliser une vidéo, organiser une démonstration, représenter les jeunes auprès de la Mairie, monter des projets, agir et motiver les troupes … . Nous avons ensuite créé l’association Metz Skate Culture, qui nous a permis d’organiser plusieurs événements et surtout d’obtenir un bowl couvert et un street park à Metz (Bravo à Reda et à toute l’équipe de MSC pour leur motivation) Quelle est la genèse du projet « Skatez vous êtes filmés » ? Au départ, c’était vraiment local, ensuite c’est devenu rapidement régional ; puis maintenant on voyage au-delà des frontières ! Le troisième volet de « Emergence » a été réalisé pour conclure cette trilogie, nous avons créé l’association Emergencefilm avec Flo, Mous, Pat, Rital, Pierlo, Xav, Romain, Reda et Pikat pour réaliser une sorte d’aboutissement ! J’ai obtenu une Bourse Défi Jeunes du Ministère de la Jeunesse et des Sports en 2005. Cela a été le déclencheur. Le magasin Carhartt à Metz m’a donné un sérieux coup de pouce . J’ai monté un projet autour d’un vidéo magazine, avec des rubriques (portraits, clips, courts-métrages, …). Aussi, j’ai rencontré le photographe Nicolas Malinowski, qui a été une vraie source d’inspiration ; il m’a présenté plein de gens (Terence Bougdour, Philippe Leweurs,… ). « Skatez ! Vous êtes filmés » présente des professionnels connus et reconnus à côté d’amateurs qui le méritent. 25 groupes et musiciens se sont occupés de la bande son. La musique est essentielle, et certaines chansons ont été composées spécialement pour le film. Comme pour les skateurs, tous les styles de musiques, amateurs et confirmés. Deux ans de travail intensifs pour un joli coffret avec dvd vidéo de 52 minutes (+30 minutes bonus) et cd avec la bande originale du film. En plus, il y a du bmx, du surf, et plein de surprises. Il y a une forte identité graphique et un superbe travail de montage, comment à été régie la direction artistique du film pour parvenir à ce résultat (que l’on trouve vraiment concluant) ? Alors là, c’est le moment de parler de Mous. Sans lui, Emergencefilm n’en serait pas là aujourd’hui. Mous, ce n’est pas simplement un tueur, c’est le meilleur ! C’est un petit génie, un artiste, un vrai. Il avait dans la tête plein de choses depuis longtemps, et quand l’idée d’une Emergence03 est arrivée, il a pu travailler sur ses idées et établir une charte graphique bien spécifique. Je ne m’en suis pas du tout occupé. Je lui ai fait entièrement confiance, cela fait tellement longtemps qu’on se connaît. Les centaines, voire plutôt les milliers d’heures de travail nous ont permis à tous les deux de continuer à explorer l’art du montage, du graphisme. « Skatez ! Vous êtes filmés » est une véritable carte de visite pour chacun de nous. Le montage a été fait à 98% par moi, je me suis éclaté à travailler le rythme et sur des musiques que nous avions peaufinées avec les musiciens. Cela a été une véritable révélation. Il faut citer la troisième personne à avoir travailler sans compter, c’est Jérémy, l’ingénieur du son de Emergencefilm. Son travail a été essentiel, mixer tous ces bruits assourdissants de planches à roulettes ! Que c’est bon de travailler avec des passionnés ! Puis il ne faut pas oublier Cyril, qui est à Londres, et qui a fait un gros boulot pour le site Internet ! C’est génial de bosser avec des amis. Nous avons un vrai projet pertinent qui nous tient à cœur et qui nous pousse à toujours aller de l’avant. pas notre dvd, car il n’y a pas la dernière figure à la mode, ni les skateurs qui sont dans le vent. J’ai vendu plus de dvd dans les magasins fnac que dans les skateshops ! Je voulais que le film soit aussi pour le grand public. Il plait aussi bien à mes grands parents, aux skateurs, au Maire du village ou bien aux institutionnels. Tous les jeunes téléchargent les vidéos maintenant ; et même si tu as Eric Koston ou Jamie Thomas dans ta vidéo, ça ne se vendra pas. Moi, j’ai ouvert le plus de portes possibles pour faire découvrir le monde de l’image, de la musique et des sports urbains. Comment ça se passe avec les différents partenaires ? La bourse du Ministère de la Jeunesse et des Sports m’a bien aidé pour filmer et préparer le film ; et les partenaires Eastpak, Skatecrew, Trauma et Cell Division ont été présents au moment des projections et sur l’édition du DVD. Je suis très content de pouvoir promouvoir de petites marques comme Trauma ou Skatecrew, c’est surtout d’abord un bon feeling. J’ai été ravi d’avoir Eastpak aussi, cela apporte un certain poids. Les prochaines étapes de promotion et de développement ? Je suis en train d’avoir des commandes pour des institutions qui veulent des reportages « un peu jeunes » ; je crierai victoire quand cela sera signé ! Nous continuons à promouvoir le DVD plus que jamais. Merci Philippe Leweurs et Fabrice Lecuyer pour leur soutien tellement gratifiant. L’association Emergencefilm commence à organiser des événements qui n’ont rien à voir avec le skateboard, et c’est tout aussi intéressant, notamment avec Contrasts. J’ai écrit des articles sur les cultures urbaines aussi pour quelques magazines locaux. Aussi, je réalise maintenant des clips vidéos musicaux pour des artistes. J’adore le rythme et le rapport image/son. Enfin je ne m’arrête jamais, c’est un peu le problème… Il y a toute une dynamique événementielle autour des projets vidéo, sous forme de projection, concerts, expos et autres performances… Ce réseau artistique existe depuis la première heure ou s’est-il greffé avec le temps et les rencontres ? Avec le temps et les rencontres bien sûr, notre réseau s’est agrandi ! J’aime penser qu’il faut se provoquer les rencontres, échanger et se mélanger entre curieux et créatifs. « Skatez ! Vous êtes filmés » promotionne les musiciens, et nous avons maintenant un réseau dans le monde de la musique. Les passionnés de skateboard, de musique, d’image, de vidéo font partie de notre réseau et cela devient une grande famille. J’ai emmené quelques groupes avec moi faire la promo du DVD dans les magasins Fnac. C’était vraiment excellent ! Nous allons à Troyes avec l’artiste Barcella le 29 mars ; et aussi nous organisons une grosse soirée avec X Ray Production le 28 avril au Batofar à Paris. Es tu satisfait des retours opérés par la presse spé sur vos actions ? Ça vient doucement. Quelques magazines soutiennent mon initiative et je les en remercie. Mais nous sommes beaucoup critiqués par les skateurs. On ne fait pas comme tout le monde je crois. Je ne veux citer personne, mais certains shops ou sites spécialisés n’aiment 31 / www.last-mag.com Que t’évoque la phrase « Agir local, penser global » ? Je préfère bien plus agir en région que de vouloir faire trop grand tout de suite. Je fonctionne étape par étape, et c’est bien plus concret. Nous faisons bouger la région, et l’offre culturelle en ressort diversifiée ! Moi j’aime bien le mot « collectif ». Qu’est ce qui t’énerve le plus dans le milieu ? Tout le monde est figé et ça m’énerve un peu. Si tu veux te faire plaisir, et réaliser ce qui te tient à cœur, il ne faut pas écouter ce qu’on dit ; et y aller à l’instinct. Je n’aime pas trop le monde des skateurs, très macho, très critique. C’est toujours plus facile de critiquer, surtout quand on ne fait rien de son côté ! Parlons de l’avenir : qu’est ce qui se trame en cuisine maintenant ? Je ne m’arrête jamais, je déborde de motivation. Un prochain clip pour un groupe de Rock’n Mob Les Johnny’s, quelques reportages payés (enfin !) ; et puis je ne sais pas trop, surfer sur la vague, ou le bitume … ? Quelques idées et projets de vidéos à la montagne et à la mer ! J’en profite pour remercier mon père qui croit en moi depuis toujours ; le génial Mous, le trop bon preneur d’images Florent, Pierlo, le rider le plus cinglé que je connaisse, Pascal the team manager et surtout Rital, sans qui rien de tout ça n’aurait été possible. Enfin, tous les musiciens qui croient en moi et en Emergencefilm. www.emergencefilm.com www.myspace.com/emergencefilm Propos recueillis par TruK LAST Shop MIST Deck’On #3/3 Disponible ! La 3ème board de Mist, « la violette », complète le premier triptyque Deck’On réalisé en collaboration avec l’artiste que l’on sait pratiquant de planche à roulette ! 100 exemplaires ont été édités par modèle, chaque plateau est numéroté sur le top. A suivre le triptyque Tilt Deck’On... 88 euros / pièce + frais de port > Disponible sur www.deck-on.com LAST « Van » Bubble Le LAST Bubble est un support original de customisation. Il vous permet de laisser libre cours à votre créativité. Composé d’une surface en papier et d’une structure gonflable, on peut le décorer à loisir pour en faire un objet unique et personnel. 5 euros livré / pièce et 20 euros les 5 Disponible sur www.last-action.com/bubble Abonnement LAST Mag (6 numéros) Vous êtes un peu flemmard, vous aimez beaucoup LAST Mag, vous êtes amoureux de votre facteur... Bref, vous désirez ardamment recevoir LAST Mag dans votre boîte aux lettres ? Faites nosu aprvenir un courrier avec vos coordonnées, accompagnées d’un réglement par chèque de 20 euros à l’ordre de LAST Action à l’adresse suivante : LAST Action PIT Pompignane Bat T2, rue de la vieille poste, 34055 Montpellier cedex 1 Pour les 20 premiers : votre LAST Mag sera accompagné du DVD « Skatez vous êtes filmés » made by Emergencefilm ! Vous pouvez également vous abonner en ligne sur www.last-mag.com (paiement sécurisé Paypal) www.last-mag.com / 32 33 / www.last-mag.com /// Zoom sur 3 artistes + 1 marque = … De plus en plus de marques collaborent avec des artistes, quand ce ne sont pas les artistes eux mêmes qui créent leur propre marque. Emmanuel Debruères, Chef de Produit de la Division Outerwear chez Billabong Europe, a gentiment répondu à nos questions et nous présente le projet de la marque intitulé « Expression Series » Quels sont la démarche et le concept de Billabong pour ses « Expression Series » ? Le graphisme est un élément clé dans la construction de la collection Outerwear de Billabong, donc une association avec des artistes était naturelle pour développer cette tendance. L’identité visuelle est l’élément qui différencie la marque dans le marché. Quelle est l’origine de ce projet, le déclic ? L’évolution du graphisme en interne au cours des deux dernières saisons a permis cette saison de lancer ce projet avec les artistes, c’était une évolution naturelle. De plus, l’équipe du design connaissait personnellement les trois artistes, ce qui a facilité le départ de l’association. Au niveau du design, un autre élément clé a été le succès commercial de l’ensemble Oil/Diamond la saison dernière, l’ensemble «Signature Series» en noir et blanc dessiné avec Wolle Nyvelt, l’un des nos riders. Le côté bicolore a été développé avec l’ajout de graphisme Nico Thomas. Quelles sont les artistes qui ont été retenus pour la première série ? Et pour les projets à venir ? Nico Thomas, Supakitch et Koralie. Pour l’avenir, on envisage de continuer notre collaboration avec ces trois artistes mais aussi de trouver de nouveaux talents avec qui travailler, à l’image de notre politique dans le sport, qui est de développer les disciplines (surf, snow) au niveau junior. Comme avec le Billabong World Junior Pro Leysin. Quels ont été les critères de sélection pour retenir les artistes ? Le relationnel, la diversité du travail de l’artiste et la compatibilité avec notre univers de marque. Comment vont s’échelonner les séries ? Toutes les saisons, donc une fois par an. Quel type de pièces vont être éditées ? La ligne « Expression Series » propose une gamme de vestes, pantalons, sous-vêtements, accessoires mais aussi du textile (tee-shirts et sweats) avec une identité visuelle et graphique unique, qui permet au consommateur d’exprimer son confort et la résistance à l’eau. Deux pans sont en noir uni et le troisième est blanc, avec un dessin unique de Nicolas Thomas. La veste Origami et le pantalon Fold sont en fait disponibles en quatre couleurs dont un imprimé mettant en scène l’un de ses personnages. style et son individualité : Pour Supakitch, un artiste de rue originaire de Montpellier, sa signature est un petit animal appelé Supanimal, un hybride de lion, aigle, chat, panda et écureuil, son travail s’est fait sur la collection Femmes, avec deux vestes (Firefly et Supakitch), un pantalon (Bio), un sac à dos (Edelweiss) et un sweat (Supa). La Firefly est une veste haut de gamme avec des standards de respirabilité et étanchéité élevé, dans un imprimé unique développé par Supakitch et mettant en scène le Supanimal. Des découpes laser en plastique transparent sur les côtés de la capuche permettent une meilleure visibilité latérale. la veste Tag, en blanc uni est vendue avec un marqueur pour être customisée ! Vous pourrez terminer les logos pré dessinés ou découvrir les imprimés sur la capuche et la poitrine en reliant les points de 1 à 100. La Tag sera vendue à 149 Euros (prix public conseillé), visant ainsi un consommateur jeune qui souhaite avoir un équipement personnalisé. Pour les collaborations avec Nicolas Thomas, Koralie et Supakitch une ligne de pièces, là encore, totalement uniques et inédites a été développée. Nicolas Thomas, skater et snowboarder, membre de la SpaceJunk Gallery est l’un des artistes les plus reconnus issus de la board culture. Son travail (déjà connu avec les planches APO) est caractérisé par un trait fin (influence du dessin industriel), des couleurs vives et des personnages qui semblent prisonniers d’un monde virtuel. Il a travaillé sur trois vestes (NT, Origami et Two Face), 1 pantalon (Fold), 2 tee-shirts (Nico et Thomas) et un ensemble de sous vêtements techniques (Birdy et Bowel). La Two-Face est l’illustration de l’association du graphisme et de la technicité. C’est une veste haut de gamme avec des standards de respirabilité et d’étanchéité très élevés (20 000 mg et 20 000 mm). Elle se compose de trois pans de vestes, reliés par deux zips (poitrine et dos), étudiés pour maximiser le www.last-mag.com / 34 Koralie a également travaillé sur la collection Filles. Son travail est inspiré de la sensualité et l’élégance des geishas, ainsi que du style mangas. Son univers est très doux et poétique. Elle a créé un imprimé que l’on retrouve à l’intérieur du rabat de poitrine asymétrique de la veste Tiaré, que l’on peut porter du côté uni ou imprimé (le rabat étant retenu par un aimant). Cet imprimé se retrouve également sur le tee-shirt Koralie. Où et quand pourra-t-on se procurer ces produits ? Dans les points de vente Billabong, les magasins Billabong à enseigne, notamment le Billabong Store Montpellier, à partir de septembre 2007. Propos recueillis par Np 35 / www.last-mag.com /// Internet Aiguise comme une lame... ...pointu comme un couteau, Guillotine (www.glltn.com) est un site Internet qui nous a emballé par son contenu riche et qualitatif sur la street culture, on a donc souhaité en savoir plus sur son origine et sur la motivation de ses créateurs pour vous le faire partager, ils nous dévoilent tout sur ce site sans danger, mais qui tue ! Les Etats-Unis et le Japon représentent également une part très importante de nos lecteurs. Fondé sur le bouche à oreille, les résultats de Glltn.com sont pour le moment très encourageants ! Comment expliques-tu le succès de ce site ? On est encore loin de ce qu’on peut appeler un véritable succès ! Guillotine n’est encore qu’un bébé sur Internet ! Nous avons un réel désir de présenter au public francophone ce qui se fait de meilleur dans cette culture. Tout va tellement vite, qu’il est très difficile de se tenir informé au jour le jour des sorties, des annonces, des dates d’expositions, etc. De nouvelles marques se créent quasiment chaque jour, alors imaginez les produits qui sortent et les collaborations ! Guillotine essaie tant bien que mal de devenir une source fiable et réactive (avec pour l’instant une moyenne de 130 news par mois) de tout cet univers. J’ai toujours pensé que si un projet était réalisé avec le cœur, avec toute la passion possible, le résultat ne pouvait être que positif, l’échec impossible ! Aujourd’hui cela se confirme avec Guillotine. C’est notre amour pour cette culture qui nous motive. Je pense que les gens l’ont bien compris… Quand on assiste à d’incroyables vernissages, ou simplement quand on part à la recherche de news croustillantes sur Internet, tout cela est fait avec une véritable passion. Pourquoi ce nom ? Bonjour ! Avant de trouver un nom pour notre site, nous avions déjà une idée très claire de ce que nous voulions. Il était important que ce soit avant tout un mot français, mais qu’il soit également compréhensible dans plusieurs langues. C’est en me sectionnant la main en cuisinant que j’ai eu l’idée de Guillotine. Ce nom a une portée symbolique très forte et on pense qu’il reste facilement dans les esprits. Il est, bien entendu, synonyme de révolte, d’insurrection et de changement. Enfin, n’oublions pas que le tricentenaire de la Révolution Française approche à grands pas, on préfère être d’ors et déjà sur le coup ! Combien de personnes s’occupent du site ? Peux-tu te présenter, ainsi que les autres membres ? Glltn.com, c’est avant tout une passion commune entre deux amis (Pointfiz et moi-même, Nicododo) ! Rapidement, le site a dû s’agrandir pour pouvoir, d’une part, être plus réactif à l’actualité, mais surtout pour tacher d’être présent aux expositions, couvrir les vernissages, les soirées et autres évènements qu’on a envie de partager avec nos lecteurs. Aujourd’hui, nous sommes présents en France à Paris, Marseille, Montpellier, Lille, mais également à l’étranger : Madrid (moi-même), New York, bientôt en Belgique à Bruxelles et, on l’espère, rapidement au Canada. L’idéal serait d’être présent dans toutes les grandes villes d’Europe, dans d’autres grandes villes des Etats-Unis, sans oublier l’Asie… On y travaille ! Es-tu toi-même actif de cet univers, mis à part le fait que tu aies créé ce site ? Collectionneur de toys ? de sneakers ? Artiste ? On ne pourrait parler quotidiennement de cet univers si l’on n’était pas profondément attaché à tout cela ! Je collectionne effectivement certains toys depuis plusieurs années, les baskets aussi. Plus que des hobbies, ce sont de véritables passions, qui prennent du temps (ce qu’on appelle la « chasse ») et surtout de l’argent. Tous les membres de glltn.com partagent ces passions à différents niveaux, certains sont plus sneakers, d’autres passionnés par les arts graphiques, par exemple. Il était important que chacun des membres ait une spécialité qui lui tienne à cœur ! Avant d’avoir créé Guillotine, nous avons également créé, quelques mois plus tôt, Altertoys.com avec Tactac (le seigneur de Montpel- -lier), le premier forum français indépendant sur la culture toy. Indépendant car il n’est associé à personne si ce n’est à ses membres, de plus en plus nombreux (on vient de dépasser les 400 membres à l’heure où j’écris ces lignes). On peut y échanger, vendre et acheter des toys entre membres, ce qui constitue pour nous l’un des éléments clé de cette culture qui est très communautaire et chaleureuse à la fois et où, au fil du temps, tout le monde finit par se connaître. Pourquoi ces 4 thèmes : Art, Lifestyle, Sneakers, Toys ? Nous avons créé ces quatre catégories dès la naissance du site car elles représentent pour nous les quatre points cardinaux de cette culture ! Il était donc fondamental que Guillotine en soit une vitrine. Plus que des thèmes, chacun d’entre eux sont de véritables univers, avec leurs galaxies propres et leurs différents systèmes solaires ! Il est très facile de se perdre tellement ces macrocosmes sont vastes et le flux d’informations rapide ! Mais au bout du compte, ils finissent par se croiser et s’entrecroiser, pour ne former plus qu’un : notre Culture ! Michael Lau fait des Mr Shoe, et des Nike SB, tout comme Medicom qui a réalisé une des SB les plus recherchées. Nike et Adidas font depuis très longtemps des toys de leurs cotés, tout comme les meilleures marques de streetwear (Il n’y a qu’à voir le nombre de be@rbricks réalisés en collaboration avec ces dernières). Les artistes collaborent de plus en plus avec les marques, et ce n’est que le début ! Depuis quand est ouvert le site ? L’idée a germé durant l’été 2006, et dès la fin du mois d’Août, on postait notre première news sur Glltn.com! Combien as-tu de visites par jour ? Les chiffres sur Guillotine sont en constante augmentation, surtout depuis le début de l’année ! Aujourd’hui on compte entre 300 et 500 personnes qui se connectent quotidiennement ! C’est peu et à la fois énorme quand on sait que nous n’avons jamais fait de réelle promotion du site (même si c’est un passage obligé et on le prépare). La majorité de nos lecteurs sont français, mais, de plus en plus, les pays francophones commencent à s’intéresser à nous, que ce soit la Belgique ou le Canada. >> www.last-mag.com / 36 Quelles évolutions vas-tu lui apporter ? Une boutique de vente en ligne ? Nous avons beaucoup d’idées pour développer Guillotine, mais il est peut-être encore trop tôt pour en parler... Comment vois-tu ce site dans 5 ans ? Je rêve de pouvoir créer un Comité d’Entreprise pour Guillotine SARL qui pourrait proposer des week-ends ski aux Deux-Alpes. Tous les collaborateurs bénéficieraient de tickets restaurants à 37,90 € et on installerait nos bureaux dans une montgolfière géante ! Plus sérieusement on serait très heureux si dans 5 ans, Guillotine pouvait toucher une plus grande partie de la population, et non juste une niche de connaisseurs. C’est en tout cas notre objectif, et on ne souhaite pas négliger la qualité pour autant, au contraire ! Quelque chose à rajouter ? Freestyle : On a plusieurs projets assez fous pour le mois de Mars ! Un concours avec une marque de streetwear qui commence à beaucoup faire parler d’elle, va bientôt voir le jour sur le site. On travaille également depuis plusieurs mois sur un projet qui devrait faire énormément de bruit, puisqu’il met en scène une tonne d’artistes français et internationaux, ça va vraiment être très intéressant. C’est quelque chose que j’avais dans la tête depuis longtemps, je suis content que cela puisse enfin se réaliser grâce à Guillotine même si on ne peut pas en dire plus pour le moment ! Nos sommes aussi en très bon contact avec nos amis au Canada et Guillotine va désormais être beaucoup plus présent là bas en y couvrant les meilleurs évènements qui s’y passent. Nous avons plein de projets dans la tête, certains vont se réaliser très prochainement et d’autres dans le futur ! Un grand merci à tous nos amis et à LAST Mag de nous avoir proposé cette interview, vous faites un boulot incroyable ! Propos recueillis par Np www.glltn.com www.myspace.com/glltn [email protected] (n’hésitez pas à les contacter !) 37 / www.last-mag.com /// Toys Around the World with Vinyl & Co. Qu’est-ce que le toy design ? Une hype de plus ? Un moyen de faire cracher quelques dollars de plus aux nerds des 4 coins du monde ? Des bouts de plastique destinés à prendre la poussière sur les bureaux de tous les informaticiens de la terre ? Non, c’est évidement bien plus que ça. Pour comprendre ce que représente ce nouveau média, rencontre avec deux réalisateurs qui ont décidé de traverser le Monde à la recherche des instigateurs de ce mouvement. Qui, où, quand, comment, pourquoi ? Vous saurez tout quand le documentaire que tournent actuellement ces deux autodidactes surdoués sera disponible en DVD. De Los Angeles à Tokyo, de Hong-Kong à Londres, le vinyl livrera une partie de ses secrets grâce à Jaç et Johan. Petit entretien apéritif. « Est-ce-que le design toy est un nouveau media, et est-ce-que ce media est amené à perdurer ? » D’où vient l’idée de Vinyl & Co, documentaire sur les toys design ? Jaç : A la base, on est fans de jouet en général. Johan a mis la main sur des toy design de Jarvis il y a 4 ans, et on s’est intéressé au support. Après, on travaillait dans la vidéo, notamment sur un documentaire sur la troupe de danseurs lyonnais «Pokemons». Notre passion pour la vidéo et les jouets nous a amené à l’idée de réaliser un doc sur le monde du design toys. On a tourné les premières images à Paris, il y’ a 1 an. On a rencontré Michaël Rouah de chez Artoyz qui nous a tout de suite conforté dans l’idée que le projet était intéressant. On va aller aux quatre coins du monde pour rencontrer un maximum de designer, faire le tour de la question. D’où ça vient, où ça en est aujourd’hui, où ça va... C’est un mouvement qui est disséminé à travers le Monde ? Jaç : C’est une culture qui est née en Asie, principalement à Hong-Kong avec Michaël Lau. Il a commencé à transformer des jouets comme les G.I Joe 12 pouces en graffeurs, musiciens etc... Le jouet n’était plus un produit dérivé mais un prolongement de l’univers des designers. Les designers ont mixé tout ce qu’ils aimaient de la pop-culture occidentale, ciné, music, comics... Donc des gens aux U.S ont vu les références et des points de connexions sont apparus. Johan : c’est un truc de nerd encore ! Le toy design c’est le carrefour de toutes les influences de ce qu’on a appelé la «street culture» dont les pères pourraient être le BMX, le skate, le graff. C’est le support sur lequel la musique, les vêtements, le graffiti convergent. Les mecs qui s’influencent tous les uns et les autres se retrouvent. Le toy design a en plus un côté oeuvre d’art. L’autre mouvement que l’on peut mettre en parallèle c’est les baskets. On peut les collectionner, mais les baskets ça a encore ce côté fonctionnel. Et des paires de baskets atteindront difficilement les prix de certains toy design. Voilà pourquoi aujourd’hui c’est un mouvement mondial. Des marques comme Chanel ou Christian Lacroix ont designé des jouets. Quand tu vois qu’Eddie Slimane a designé les dernières poupées Daft Punk... de formes différentes. Même le Louvre, pour la section art contemporain, a acheté des design toy pour le fond de collection. Une des grandes questions qu’on pose dans le documentaire c’est «Est-ce-que le design toy est un nouveau media, et est-ce-que ce media est amené à perdurer ?» Le but du doc c’est d’avoir tous les acteurs majeurs du mouvement, dans tous les domaines. Les artistes, les chefs de productions, les gens qui sont dans les magasins, les exposants, tous les gens qui font vivre le truc. Johan : Tous les artistes qu’on a rencontré ont une grosse attente sur ce documentaire. On s’intéresse aussi à ce qui se passe avant que le jouet soit produit. Avant de faire un jouet, le mec a une idée, un crayon et une feuille. Certains ont fait des écoles, d’autres pas. On s’intéresse à tout le processus de création. Propos recueillis par Guillaume Baron Il y a donc un véritable impact culturel? Jaç : Le jouet, t’as pas besoin de le traduire. Il a pas besoin de s’exprimer. Tu rentres dans l’univers du graphiste. Il y a tellement de styles et www.last-mag.com / 38 39 / www.last-mag.com www.last-mag.com / 40 41 / www.last-mag.com Photos : Gaylord Pedretti & Nico Lafay www.last-mag.com / 42 43 / www.last-mag.com www.last-mag.com / 44 45 / www.last-mag.com /// Recette Salade de papaye Astromisee ! proposée par LeMush www.last-mag.com / 46 47 / www.last-mag.com LAST games FIRST games Bip Bip Bip… Tiding Tiding. 1989, la Game Boy (ou « Le » Game Boy, Nintendo soutenant que ce nom quasiment devenu commun, est masculin) se faufile entre nos mains. L’autisme se propage, quitte les écrans télé de chambre et autres salons pour infiltrer le métro, le restau ou encore la salle d’attente du toubib. La Game Boy a ce caractère attractif limite fétichiste, avec ses deux petits boutons rouges et sa grosse croix bien noire. Elle déclenche l’envie de la tripoter et, très vite, de s’exciter sur ses aspérités fonctionnelles. C’est certainement pourquoi les garçons aiment parler d’Elle... au féminin. Histoire Si vous suivez avec assiduité les chroniques Last Games, vous devez vous rappeler que dans le n°16, nous vous avions parlé des adaptations vidéos ludiques de longs métrages. Si le 7ème art est une source d’inspiration pour les éditeurs, vous allez découvrir que le 9ème art, autrement dit l’univers des Bandes Dessinées, l’est également. Et comme le sujet est vaste et que nous avons un petit penchant pour les comics books, vous comprendrez que notre sélection s’oriente vers la modélisation, pour nos consoles, de supers-héros issus de ce véritable phénomène d’édition né aux Etats-Unis. Spiderman : Bataille pour New York Editeur : Activision // Supports : GBA – DS Spiderman étant l’un des personnages les plus populaires de l’univers des comics, nous tenions à vous présenter la dernière adaptation vidéo ludique qui lui est consacrée. Dans ce titre exclusif aux consoles portables de Nintendo, vous enfilerez alternativement le costume de « L’Homme-Araignée » ou celui du Bouffon Vert, qui soit dit en passant, a été un peu trop nourri à la créatine par les développeurs. Comprenez donc qu’il n’appartiendra qu’à vous de sauver la ville ou de la mettre sens dessus-dessous. On peut ainsi se demander si, de l’autre côté de l’Atlantique, Norman Osborn qui se cache sous l’apparence du Bouffon Vert s’apparente en quelque sorte à un terroriste. Reste à savoir si DobleU se prend pour l’autre. Petite parenthèse, pour venir en aide aux habitants de New York City, Spidey ne fait pas dans la demie-mesure, et tel un super héros, il affiche fièrement ses supers pouvoirs et dispose d’un panel de mouvements qui donneront du fil à retorde à ceux qui ont décidé de jouer les méchants ! Ne vous aventurez pas à délaisser un citoyen de Big Apple car il vous faudra immédiatement recommencer votre mission. Ainsi, pour vous aider, un petit symbole vous indiquera les civils en détresse… Sans doute une idée de Bernardo ! Petit bémol, l’utilisation de la toile n’est pas infinie et il faut attendre que la jauge soit remplie pour vous balancer d’immeubles en immeubles. Dans la série « bien dommage », on regrette aussi le fait d’avoir à utiliser par moment l’écran tactile avec le stylet sur DS, car au-delà de casser le rythme du jeu, c’est tout simplement superflu. Malgré tout, le jeu est doté d’un bon gameplay, d’un réalisme intéressant, d’un bon rendu graphique, d’une très bonne utilisation des deux écrans de la DS et de pages des comics qui font bien plaisir. Les fans apprécieront. A ce sujet, on peut d’ores et déjà vous annoncer que la sortie de Spiderman 3 sur grand écran mai prochain s’accompagnera d’une adaptation sur PC, Xbox 360, PS3, Wii, PS2 et DS. Superman returns Éditeur : Electronic Arts // Supports : PS2 – NGC – Xbox – Xbox 360 – GBA – DS – PSP Evoquer les comics dans les jeux vidéos, sans consacrer le moindre aparté à Superman, serait inopportun. Est-il nécessaire de vous rappeler que l’Homme d’Acier est le premier de la longue descendance des super-héros ? Le daron en quelque sorte ! Déjà plus de 70 ans d’histoire derrière lui et notre super héros doté de super-pouvoirs venus d’ailleurs ne semble pas avoir pris une ride. Du moins dans nos cœurs car dans ce dernier volet de la saga Superman, se retrouver dans la peau du super-héros qui aura marqué notre jeunesse, ne s’avère pas très palpitant. Inspiré du film plutôt médiocre, le jeu s’éloigne quelque peu du scénario principal, ce qui n’est pas une mauvaise chose au premier abord. Pour le reste… En effet, sur papier, on nous propose d’incarner ce défenseur des justes causes avec tout l’attirail qui va avec, à savoir super-force, super-vitesse, super-souffle, super-ouïe, vision à rayons X, thermovision, possibilité de voler… Ni une ni deux, on se dit « Metropolis, I’m coming ! ». D’autant que le jeu vous plonge dans pas moins de 20.000 hectares virtuels. Manette en main, c’est une autre histoire. Le graphisme et le game-play sont décevants, bien loin d’être à la hauteur de la Xbox 360, dans le cas de notre mise à l’épreuve. Si le scénario et les 3 modes de jeux peuvent s’avérer non déplaisants, la durée de vie reste très limitée. The Man of Steel manque de punch et paraît « pataud ». Le manque d’action est flagrant… et patati et patata. Avec ce titre, un mythe pourrait bien s’effondrer… Héros de la ligue des justiciers Editeur : Warner Bros. Interactive Entertainment // Supports : PS2 – PSP – DS – GBA Vous regardez trop la télévision, bonsoir. Et si vous zappiez de temps en temps sur le JT, vous auriez remarqué que le monde va mal et qu’il est menacé. Dans ce jeu, c’est la même sauf que le réchauffement de la planète n’est pas la cause d’une éventuelle fin du monde mais ce sont les projets de destruction totale de Brainiac, ainsi que des forces démoniaques qui menacent l’univers tout entier. La solution trouvée pour sauver la planète de ce triste sort : réunir la crème des crèmes des super-héros de DC Comics. Toujours sur le pied de guerre quand il s’agit de combattre de dangereux ennemis, Batman, Superman, Green Lantern, Flash, Wonder Woman, Zatanna & Martian Manhunter répondent à l’appel. Et pour contrer le stratagème de Brainiac et de ses vils acolytes, il est possible de la jouer solo ou en équipe (uniquement sur PS2). Le concept est vraiment intéressant, d’autant plus lorsque l’on est fan de comics. Ce soft réserve son lot de surprises qui raviront le gamer comic’s addicted que vous êtes. En effet, à force de parties, vous pourrez débloquer de nouveaux personnages (Aquaman, Hawkgirl, Huntress, Green Arrow…), de nouveaux costumes, booster les pouvoirs de votre dream team… La durée de vie est malgré tout limitée mais le travail graphique sur les décors, le gameplay, la diversité des environnements et des ennemis, le scénario propre à l’univers des comics, en font un titre à ne pas contourner. Les fans seront conquis, les novices séduits. Marvel Ultimate Alliance Editeur : Activision // Supports : PC – PS2 – PS3 – Wii – Xbox – Xbox 360 – GBA – DS - PSP Après vous avoir présenté le jeu où les super-héros de DC comics faisaient coalition contre la fin du monde, c’est au tour des Marvel de se retrouver pour vaincre les forces du mal. Ça sonne un peu comme « Qui veut la peau de mon crew ? » mais l’objectif de telles retrouwww.last-mag.com / 48 vailles est bien de contrecarrer le sinistre Dr Fatalis et les Maîtres du Mal qui sont sur le point de mettre la main sur un pouvoir qui pourrait mettre en péril l’univers tout entier ! Mais dans quel monde vit-on ? Fort heureusement, à la rescousse il y a du people au portillon. Jugez plutôt : Spiderman, Daredevil, Iron Man, les X-Men, Wolverine, Blade, Captain America et Jean Noubli. Il vous faudra composer une équipe de 4 pour vous lancer dans l’aventure qui ressemble à un bon hack’n’slash comme on les aime. Vous pourrez accroître la réputation de votre groupe à mesure que vos coéquipiers progresseront dans l’aventure. Vous aurez le choix de faire évoluer chaque personnage individuellement ou de former un groupe afin de conserver un certain équilibre. Un détail qui a son petit effet, la possibilité de donner un nom à votre équipe, lui attribuer un logo et même créer votre propre véhicule. Ce titre regorge de bonus, qui en plus de ravir les fans du genre, offrent une durée de vie intéressante. Au-delà de la pléthore de super-héros qu’il est possible d’incarner, vous allez croiser en chemin une ribambelle de personnages de BD célèbres de l’univers Marvel (petit clin d’œil aux fans qui sont encore septiques). On apprécie particulièrement, le mélange subtil d’Action/RPG, le graphisme, le gameplay riche et intense, les différents modes et notamment le mode multijoueurs et le mode online. S’il faut retenir des points négatifs, on regrette que le jeu n’aie été traduit et surtout les sous-titres. Il est malgré tout, difficile de faire comme si Marvel Ultimate Alliance n’était pas le chouchou de cette chronique. Après tout, on a aussi le droit d’être fan. Son papa, c’est Gunpei Yokoi, une sorte d’employé du mois de Nintendo sur 25 ans. Ce mec est à l’origine des Game & Watch (en 1980) vous savez, ces petits jeux de poche avec un écran LCD monochrome qui font le bonheur des collectionneurs et autres nostalgiques. L’histoire de la Game Boy lui est intimement liée, et c’est l’occasion où jamais de rappeler son parcours, de 1970 où il intègre Nintendo, multiplie les succès avec des projets hautement plébiscités (les consoles que l’on vient de citer, le développement de jeux tels que Metroïd ou Kid Icarus, l’adaptation de Super Mario, Mario Paint sur Famicom…) pour finir sur un échec commercial : le Virtual Boy qui demeure le plus gros plantage de Nintendo, en 1995. Il ne quitte pas l’univers du jeu vidéo, malgré cet échec cuisant qui ternit sa passion limite maladive. Gunpei Yokoi, passionné et à tendance suicidaire, n’aura jamais le profil du mec fauché… si ce n’est par une voiture le 4 octobre 1997. Il nous quitte à l’âge de 56 ans, après avoir fait rêver des générations de joueurs, tapi dans l’ombre des labos de recherche et développement. En bref, la Game boy c’est 118 millions d’exemplaires écoulés (la plus vendue de l’histoire), une qualité graphique relativement moyenne mais une grande autonomie, un super catalogue de jeux et un prix aussi réduit que sa taille… Elle sort en 1989, arrive en France à l’automne 1990, et connaîtra de nombreuses évolutions avant de céder sa place à la DS, en 2004. Accessoires Une multitude d’accessoires vont être développés, du plus inutile au plus intéressant. Dans ce dernier postulat, on retrouve le fameux « Cable Link », qui permet de relier deux Game Boy et de partir dans de folles sessions multijoueurs ou tout simplement d’échanger des données. Revenons également sur le « Light Max », une loupe couplée à deux petites ampoules, le tout clipsé au dessus de l’écran, ayant pour vocation d’en améliorer la lisibilité. Pas du luxe, avouons le. Le « Radio Game Boy » s’inscrit aussi dans cette catégorie de produits à l’usage sympathique : branché sur le port Link, il transforme la mini console en radio portative. Puis, dans le délire accessoire nazes, j’ai l’honneur de vous présenter le « Camera Game Boy » (sorti sur le tard, en 1997) qui s’insère dans le slot cartouche et permet de prendre et stocker une quarantaine de photos en quatre niveaux de gris. Super. Et s’il vous paraissait intéressant de shooter des photos minables avec une Game Boy, il ne vous restait qu’à vous munir du « Game Boy Printer » pour les imprimer sur papier et décorer votre chambre avec de sinistres petites images de merde. Grande classe. Les super-héros des comics books n’ont jamais rechigné à se retrouver dans les cartouches ou CD de consoles. De Batman, en passant par les 4 fantastiques, Hulk, sans oublier les X-Men et Daredevil, et même Thor et Captain America sur Megadrive, l’aventure comics sur nos consoles ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. En effet, Konami annonce Marvel Trading card games sur PC, PSP & DS pour avril prochain. Si vous avez bien suivi, vous aurez noté que Spiderman fait son come-back en mai avec Spiderman 3. Take 2 annonce pour juin 2007, la sortie de « Fantastic 4 : Rise Of The Silver Surfer », adaptation du film éponyme qui sortira sur les écrans à cette même période. Enfin, l’adaptation cinématographique d’Iron Man qui sortira dans les salles obscures mai 2008 donnera aussi le jour à un jeu officiel sur consoles next-gen. C’est Sega qui nous réserve l’occasion d’incarner ce super-héros technologique dont l’esprit est capable de concevoir les armes les plus étonnantes. Wonder Woman aura-t-elle droit à son quart d’heure de gloire en solo sur nos consoles ? Jeux La plupart des succès made in Nintendo ont été déclinés sur la console portable : Super Mario Land, The Castlevania adventure, The legend of Zelda... Mais, tel que l’a signifié MiD dans son illustration ci-dessous, le jeu qui fera le succès de la Game Boy n’est autre que la première cartouche proposée en 1989 : le légendaire Tetris. Wikipedia nous rapporte l’anecdote fort sympathique qui avance que Tetris fut peut-être « la plus efficace des armes de guerre de l’URSS tant il avait fait perdre de temps et de productivité au bloc de l’ouest pendant les dernières heures de la guerre froide ». Inutile de revenir sur le principe du jeu, on se contentera de saluer Alexei Pajitnov, son concepteur original, qui a lâché ses briques sur le monde dès 1985 et consacre toujours sa vie à l’élaboration de jeux de type puzzle. Le second boom viendra en 1996, avec les Pocket Monsters, abrégés et connus sous le nom de Pokemon. Avant de devenir ambassadeurs du breakdance français, les Pokemon sont des petits monstres un peu cons qui ne savent pas dire autre chose que leur propre nom (mis à part ce sacré Maw) mais qui ont beaucoup parlé aux enfants du monde entier : selon les statistiques officielles de Nintendo du 19 décembre 2005, les jeux Pokemon se sont vendus à environ 143 millions d’exemplaires, soit le plus grand succès de l’histoire du jeu vidéo. Le plus génial dans l’histoire, c’est qu’ils arrivent à se mettre à dos des grands pontes du Christianisme, du Judaïsme et de l’Islam... Car ils ont une vie de démons que l’on invoque pour les premiers, affichent des caractères Nazi pour les seconds (les Manji, historiquement ce sont des symboles de bonne fortune bouddhistes qui ont la gueule de croix gammées), ou font de la propagande subliminale des seconds pour les troisièmes... Vous arrivez à suivre ? Bref, la Game Boy a ouvert la voie aux consoles portables à cartouches. Eh oui jeune, il y avait une vie avant la PSP... TruK Illustration : MiD (www.latong.net) Gaylord Pedretti 49 / www.last-mag.com /// Bons plans Agenda www.last-mag.com / 50 51 / www.last-mag.com www.last-mag.com / 52
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