Géographie et territoire: Caractérisation physico

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Géographie et territoire: Caractérisation physico
TUNISIE - Géographie et territoire
Géographie et Territoire
Marie-Eve Plante
Le présent document dresse un profil de la géographie physique de
la Tunisie. Il sera principalement question de l’ensemble des caractéristiques géographiques, tel l’hydrographie, le climat, le relief, la
végétation et l’agriculture, qui façonnent les principales unités paysagères du territoire.
La principale référence sur laquelle se base ce document est l’atlas
de Tunisie de Muhammad Fahfah. Le site internet du centre national
de la recherche scientifique (http://www.cnrs.fr/ http://www.cnrs.fr/) a
fournit l’information concernant les actions posées par l’état en ce qui
concerne les projets de mobilisation des ressources aquifères.
WAT Workshop_atelier/terrain Mahdia 2006
TUNISIE - Géographie et territoire
La Tunisie dans le Maghreb et et le bassin méditerranéen
France
Italie
Portugal
Espagne
Maroc
Algérie
Tunisie
Libye
Continent européen
Zone tellienne (plus de 400 mm de pluie par an)
Zone steppique (de 100 à 400 mm de pluie par an)
Zone saharienne (moins de 100 mm de pluie par an)
WAT Workshop_atelier/terrain Mahdia 2006
« La providence assigna à la Tunisie une place privilégiée, au
cœur d’une mer où vinrent s’alimenter les cultures. Du balcon du
Maghreb, la Tunisie regarde l’Europe et l’Orient. Ses côtes hospitalières accueillent les hommes et les idées des deux rives ».
(BACHMANN, Frédéric, MINDER, Frédy, Tunisie L’Orient au seuil
de l’Europe)
TUNISIE - Géographie et territoire
La Tunisie se situe au Nord de l’Afrique entre l’Algérie à l’Ouest et la
Libye au sud-est. Elle établit au Sud la jonction entre les Sahara algérien et libyen. Plus petit pays du Maghreb, elle se retrouve bordée
au Nord et à l’Est par la Méditerranée, sur 1300 kilomètres. La Tunisie
est donc le pays du Maghreb le plus largement ouvert aux influences
de cette mer.
La Tunisie est la contrée la moins montagneuse du Haut Maghreb
(Maroc, Algérie, Tunisie). Son relief souligne le passage entre le domaine sud européen et les espaces africains. Elle se trouve à cheval
entre le domaine atlasique, partie méridionale du vaste plissement tertiaire qui structure une partie du Sud Européen, et le vieux continent
africain.
Malgré sa souplesse, le relief tunisien n’en demeure pas moins un
facteur important. La dorsale Tunisienne, point culminant du pays
marque en effet une séparation entre le Nord et le Sud du pays. De
toute évidence, les conditions côtières contrastent énormément avec
celles de l’intérieur qui sont grandement affectées par le désert du
Sahara. En effet, les dépressions chargées d’humidité de l’Atlantique
viennent se butter sur la Dorsale et y précipitent les pluies. Celles-ci
se raréfient fortement au Sud de la Dorsale. Dans ce pays dépourvu
d’hydrographie, seul le fleuve Mejerda coule de manière continue.
Le relief, combiné à la latitude du pays et à sa nature géologique
de ses sols, conditionne manifestement le climat, la température et
l’hydrographie, et permettent l’établissement d’une végétation qui
varie considérablement du Nord au Sud. Voyons maintenant comment
les conditions géographiques conditionnent la diversité des paysages
Tunisiens du Nord au Sud.
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TUNISIE - Géographie et territoire
1ere partie -Tunisie Géographique
Le relief
La géologie
La pluviométrie et le climat
L’hydographie
La végétation
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Le relief
Le relief Tunisien est très peu tourmenté; plus de la moitié du territoire
est à moins de 200 mètres d’altitude. Il n’en demeure pas moins que
le relief est une caractéristique essentielle qui dessine une transformation progressive du paysage tunisien du Nord au Sud. La structure
orographique et géologique de la Tunisie est étroitement liée au climat, aux ressources en eaux, à la végétation et donc à la diversité des
paysages dans leur ensemble.
TUNISIE - Géographie et territoire
souvent desséchées mais alimentées quelques fois d’eaux pluviales.
La dépression du chott Jerid marque le début de l’horizontalité infinie
du Sahara. Les dunes de sable, hautes et épaisses à l’ouest du désert, s’amincissent et disparaissent à l’Est sur le plateau incliné du
Dahar. Une grande plaine, La Jeffara vient se greffer au talus à l’est
du Dahar et s’étend jusqu’au littoral.
M
ro
Kh
Du Nord au Sud –De l’Atlas à la Plateforme saharienne
tel
l
Sa
Do
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le
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Sousse
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Mahdia
Sfax
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Gaf
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1000
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Da
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800
600
400
200
100
Sa
ra
La région de Gafsa se caractérise par des crêtes allongées qui
achèvent la fragmentation du relief montagneux. Celles-ci surplombent
les plaines et les chotts, des immenses lagunes saumâtres le plus
Tunis
irie
ha
Le passage entre les plis de montagnes au plateau désertique ne
s’opère pas sans transitions. Le Nord et le Sud sont principalement
séparés par les Steppes, qui forment la Tunisie centrale. Celles-ci sont
une ensemble de plaines et de montagnes au nord de Gafsa et au
sud de la Dorsale. Les hautes Steppes sont des plaines élevées qui
morcellent le relief montagneux tandis que les Basses Steppes sont
moins élevées, plus vastes et s’étendent largement en bordure de la
côte orientale. (Sahel)
Haut
od
d
Les zones montagneuses tunisiennes, d’altitudes modestes, sont le
prolongement ultime des chaînes atlasiques (Atlas tellien et saharien) qui s’estompent et disparaissent à l’Est. Le long du littoral nord,
s’étend le prolongement du Tell algérien, un plissement raide du côté
de la mer qui se ramifie pour donner les contrées montagneuses de
Khroumirie et des Mogods. Le Tell (haut Tell) se poursuit au sud de la
vallée de la Mejerda. Par ses plaines homogènes, celle-ci contraste
avec le relief plus accidenté du Tell. La dorsale tunisienne EST la principale extrémité orientale de l’Atlas saharien et le point culminant de
la Tunisie.
um
og
0m
Garaa, sebkha ou chott
Cours d’eau à écoulement perenne
Cours d’eau à écoulement temporaire
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TUNISIE - Géographie et territoire
Chevauchant le domaine atlasique et le vieux continent africain, la
Tunisie montre une structure plissée au nord et une structure monoclinale* au sud. Les terrains sont sédimentaires sauf à La Galite où elles
sont éruptives.
Atlas
Jeffara
Chaîne
de Gafsa
Dahar
500
0
Hautes
steppes
1000
Dorsale
1500
Mejerda
m
Plateforme saharienne
N
S
Falaise de Corbous au Cap Bon
Atlas tunisien
Chotts
Portes du Sahara
Source: http://voyage.aol.fr, 2006
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TUNISIE - Géographie et territoire
Géologie
Chevauchant le domaine atlasique et le vieux continent africain, la
Tunisie montre une structure plissée au nord et une structure monoclinale* au sud. Les terrains sont sédimentaires sauf à La Galite où elles
sont éruptives.
Exemple de forme karstique- Lapiaz
La Tunisie se trouve dans une région géologique principalement calcaire. Les régions montagneuses du Nord se caractérisent par une
morphologie karstique. Ce type de relief résulte de la l’action de l’eau,
pénétrant les porosités des affleurements rocheux, qui dissout les carbonates de calcium. Ce phénomène d’érosion chimique explique aussi l’extension des sols calcimorphes, surtout dans la région du Nord où
les précipitations sont plus abondantes.
Sources: Google images, 2006
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Climats - Pluviométrie et température
Les différences de températures et de précipitations sur l’ensemble
de la Tunisie découlent principalement des effets conjugués de la latitude, de l’influence maritime et du relief. Située au nord du 30e parallèle, la Tunisie se situe entre deux continents, l’Afrique et l’Europe et
expose plus du tiers de sa périphérie aux eaux de la Méditerranée.
Cette proximité à la Méditerranée s’avère la plus influente des éléments qui conditionnent les températures et les précipitations. Dans
l’ensemble, les précipitations sont peu importantes en Tunisie. Par
contre, en hiver, lorsque les anticyclones* de Sibérie et des Açores
recouvrent respectivement l’Europe et l’Afrique du Nord, la Méditerranée, située entre les deux, forme une zone de pression beaucoup
plus faible ouvrant ainsi un corridor aux perturbations frontales (dépressions*) qui balayent l’Atlantique d’Ouest en Est. Dans le même
sens, les anticyclones* subtropicaux regagnent leur position habituelle
vers le Sud et s’affaiblissent tandis que les dépressions* se renforcissent et pénètrent de plein fouet en Méditerranée. La Tunisie doit essentiellement ses précipitations à ces dépressions qui frappent la côte
méditerranéenne, chargées de vents humides nord-ouest. Par contre,
les précipitations sont souvent irrégulières et souvent torrentielles et
leur violence érosive est un facteur d’aridité non négligeable.
journées ensoleillées. Néanmoins, la Dorsale tunisienne joue un rôle
essentiel dans la répartition des précipitations entre son versant Nord
et son versant Sud. En effet, son orientation favorise la condensation de l’humidité sur les versants Nord, exposé aux vents nord-ouest
chargés d’eau, et l’empêche d’atteindre l’intérieur. Le versant méditerranéen du prolongement de l ‘Atlas reçoit en moyenne 1000 mm de
pluie par année alors que les précipitations diminuent de moitié sur le
versant abrité des vents où les précipitations atteignent 400 à 600 mm
de pluie annuellement.
Tunis
Sousse
Mahdia
Sfax
1500
Avec sa double façade maritime, la Tunisie est largement imprégnée
par l’influence de la mer. La Méditerranée modère les températures
sur la frange littorale et diminue l’évaporation. Elle contribue ainsi à
atténuer le déficit pluviométrique au nord et à l’Est. Les pluies décroissent du Nord au Sud du pays, et la côte septentrionale entre Bizerte
et Tabarka reçoit les pluies les plus abondantes (1 000 mm en moyenne par an. Kébili, dans le Sud, reçoit moins de 100 mm par an.
1000
L’absence de grands reliefs expose la Tunisie en été au souffle chaud
et sec du vent saharien, le Sirocco, qui remonte vers le Nord en suivant
le mouvement des anticyclones* subtropicaux. Ce phénomène atteint
la Méditerranée où la dépression hivernale laisse place aux chaudes
150
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TUNISIE - Géographie et territoire
600
400
300
200
100
50 mm
TUNISIE - Géographie et territoire
Climats - Régions climatiques
La délimitation des régions climatiques montre une concordance avec
la pluviométrie et les températures. Le climat est soumis aux mêmes
facteurs géographiques; la latitude, la mer et le relief. Ces factuers,
mis en commun, diversifient et augmente le contraste entre les climats. Le climat est de type méditerranéen au Nord et le long des
côtes, avec des hivers doux, humides et pluvieux et des étés chauds
et secs. Le Sud est plutôt affecté par un climat désertique. En Tunisie
centrale, le facteur méditerranéen et le facteur saharien s’affrontent à
armes égales en se laissant tour à tour le champ libre pour mieux se
refouler ensuite.
Tunis
Sousse
Mahdia
Malgré le grand contraste entre le Nord et le Sud, schématiquement,
les étés sont secs et les hivers plus frais et humides sur l’ensemble
du territoire.
Climat
Méditerranéen
Max moyen
Min moyen
Pluviométrie
Écart annuel
degré Celsius
degré Celsius
mm
degré Celsius
26
11
500-1500
Méditerranéen
Sfax
15
300-600
semi-aride
Nuance
26
10
16
28
8
20
maritime
Nuance continentale
Subhumide
Méditerranéen
150-300
Semi-aride, nuance maritime
aride
Nuance
25
11
14
28
10
18
maritime
Nuance conti-
Aride, nuance maritime
Aride, nuance continentale
nentale
Saharien
Semi-aride, nuance continentale
32
7
150
WAT Workshop_atelier/terrain Mahdia 2006
25
Climat saharien
TUNISIE - Géographie et territoire
Hydographie -critère prépondérant
Tunis
Le réseau hydrographique naturel reflète bien la situation pluviométrique de la Tunisie: les oueds* du nord sont généralement bien
alimentés, particulièrement en hiver. Le plus important d’entre eux,
l’oued Medjerda, né en Algérie, se jette dans le golfe de Tunis après
415 Km et peut atteindre, en hiver, un débit de 1000m3/s). Ceux du
sud sont en général à sec, mais peuvent se transformer en redoutables torrents. Leurs cours épisodiques vont se perdre dans les bassins
intérieurs dont le plus important est le Chott El Djerid.
Le réseau hydrographique est donc régit principalement par la rareté
des précipitations. La majorité des oueds* sont à écoulement temporaire et ne se remplissent que grâce aux rares orages. Les oueds peuvent ainsi passer de l’état de sécheresse à celui de torrent éphémère.
La Medjerda est le seul véritable fleuve à écoulement pérenne en Tunisie. Situé au nord du pays, dans le Tell, il reçoit beaucoup d’affluents
et son débit est très variable. En moyenne, celui-ci peut passer de 1
000 m3/s à 1m3/s. Les cours d’eau de la région centrale descendent
de l’Atlas et coulent vers le Sud où ils s’évaporent dans des marais
salés.
Sousse
Mahdia
Sfax
Chott El Jerid
Cours d’eau à écoulement temporaire
Cours d’eau à écoulement perenne
Garaa, sebkha ou chott
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TUNISIE - Géographie et territoire
Chott El Jerid
Les Chotts* et les Sebkhas*
La Sebkha est une zone caractérisée par des dépôts de sel ou de
gypse et par l’absence de toute végétation. Les Chotts* en sont la bordure et sont pourvues d’une steppe halophile* (se dit d’une végétation
qui vit dans les milieux salés)
La Sebkha est limitée aux régions chaudes et arides et sa surface est
toujours très près de la nappe phréatique, habituellement à moins d’un
mètre. Des eaux souterraines remontent vers la surface par l’action
capillaire et s’évaporent rapidement dans le niveau infra supérieur à
cause des températures élevées. L’eau dissout les sels sur son passage, y compris le carbonate de calcium, le gypse (CaSO4-2HÒ),
le chlorure de l’anhydrite (CaSO4) et de sodium (NaCl), qui seront
ensuite précipités et déposés suite à l’évaporation. Ces sels sont
présents dans les sols avoisinant les Sebkhas, principalement composés de dépôts de plages gypso-salins et d’alluvions diverses de
l’ère quaternaire.
Enfin, les dépôts de sels créent une croûte dure et imperméable à 50
cm au-dessous de la surface. Cette croûte, avec sa salinité élevée,
empêche toute croissance de plantes. Elle empêche également le
drainage de l’eau de surface, de sorte qu’après les pluies, les sebkhas
restent inondées. L’eau de surface s’évapore alors avec le temps, laissant souvent une croûte blanche de sel.
Chott El Jerid
Source: Google images, 2006
cristaux de sel dans les chotts
BACHMANN, Frédéric, MINDER, Frédy, Tunisie L’Orient au seuil
de l’Europe, Éditions Elsevier Séquoia, Paris-Bruxelle, 1973
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TUNISIE - Géographie et territoire
Végétation
Tunis
Sousse
La végétation tunisienne est fortement diversifiée dû aux grands ensembles topographiques et climatiques variant du Nord au Sud. Une
fois de plus, le relief et la pluviométrie agissent comme facteurs déterminants de la distribution de la végétation sur l’ensemble du territoire.
Cependant, la présence de la végétation en Tunisie dépend essentiellement de sa résistance et de son adaptation à la sécheresse, surtout
pendant l’été, où les vents chauds du sud présentent une sérieuse
menace. On y retrouve presque exclusivement des espèces xérophyles* (fortement adaptées à l’aridité). Les arbres comme le chêneliège, le chêne vert ou l’olivier sauvage ont de petites feuilles rugueuses qui limitent leur évaporation. Les arbres à aiguilles comme le
pin d’Alep pâtissent encore moins de la sécheresse et de l’aridité du
sol et les armoises (le génépi, l’absinthe et l’estragon) en buissons,
s’en préservent grâce à leurs tissus ligneux.
Mahdia
Sfax
Chêne-liège
Chêne zen
Chêne Kermès
Thuya de berberie
Garrigue et maquis
Oléolentisque
Chêne vert et pin d’Alep
Steppe secondaire à armoise champêtre
Steppe d’alfa
Végétation littorale
Végétation continentale
désert
Végétation halophile
Garaa, sebkha ou chott
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Cours d’eau à écoulement temporaire
Cours d’eau à écoulement perenne
12
1000 mm
600 mm
m
400 mm
Végétation
1200
TUNISIE - Géographie et territoire
200 mm
800
400
0
N
S
Végétation tellienne
Végétation tellienne steppique
Forêt de chênes lièges
Végétation subdésertique et désertique
Pins maritimes
Steppe d’Alfa
Source: Google images, 2006
La coupe du Nord au Sud indique visiblement que le climat et la pluviométrie ont une influence directe sur la répartition de la végétation sur le territoire. En effet, au Nord de la Dorsale, on retrouve la végétation arborescente tandis qu’au Sud, on retrouve plutôt une végétation de steppe, résistante au manque d’eau.
Le relief est aussi un facteur déterminant sur la distribution de la strate arborescente.
Il a déjà été établi que les conditions pluviométriques varient entre le Nord et le Sud de la Dorsale, ce qui engendre un établissement végétal qui
diffère quelque peu d’un versant à l’autre. Les essences typiquement méditerranéennes, comme le chêne-liège et le chêne zen, s’établissent le long
du littoral, sur un pallier d’altitude situé entre 600 et 800 m. Le Haut Tell et la Dorsale sont principalement affectés par le chêne vert et le pin d’alep
au nord-ouest. La distribution du chêne vert, moins résistant à la chaleur et à la sécheresse, se retrouve principalement au Nord et sur les sommets
de la Dorsale et diminue graduellement sur le versant Sud. Finalement, le génévrier transite entre le pin d’alep et la végétation steppique*.
La Tunisie se divise donc en trois grandes zones de végétation, délimitées par le relief et le climat.
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TUNISIE - Géographie et territoire
2e partie -Mosaïque des unités paysagères du territoire
Particularités Physiques (relief, végétation, géomorphologie,
sols)
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Tell et Dorsale (nord)
Steppes et Sahel (centre)
Région de Gafsa, Sahara, Dahar et Jeffara (sud)
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Particularités
TUNISIE - Géographie et territoire
Zone montagneuse -Palmeraie dans l’Atlas tunisien
Le Nord –Tell et Dorsale
Le Nord tunisien se caractérise principalement par un relief montagneux (Le Tell et la Dorsale tunisienne) et la vallée de la Mejerda.
Le Tell est l’ensemble des reliefs situés au Nord de la ligne Thala-Tunis. Son ensemble topographique est formé de marnes, de gypses,
mais principalement de calcaires. On retrouve aussi, le long du littoral
une composition géologique d’argile et de grès.
La région du Tell peut se subdiviser en deux unités séparées par la
vallée de la Mejerda; le Tell du Nord (Est et Ouest) et le Haut Tell, situé
au Sud du cours d’eau.
De manière générale, les côtes au Nord et à l’Est sont rocheuses et
découpées.
Du littoral Nord-Ouest, jusqu’à la vallée de la Mejerda s’articulent des
croupes massives séparées (généralement de 400 à 800 m) par de
profondes vallées aux versants convexes. Au nord-est s’étendent
des collines et des jebels*, dépassant rarement 400 m, qui séparent de vastes plaines. Celles-ci ne dépassent pas 200 m d’altitude et
s’abaissent progressivement vers la mer, à l’Est.
Source: Google images, 2006
Atlas tunisien -Dorsale
La Vallée de la Merjerda
La Mejerda taille une grande vallée de largeur variable. Ses terres fertiles sont exploitées d’Ouest en Est par la culture céréalière intensive.
La formation de brousse oléosentisque* est presque disparue suite à
l’extension des cultures et laisse maintenant place à la Garrigue*, aux
plantes odoriférantes (lavande, thym, genêt, romarin).
WAT Workshop_atelier/terrain Mahdia 2006
Source: http://www.nachoua.com/Tunisie/Photostun.htm, 2006
15
Le Haut Tell surgit au sud de la vallée de la Mejerda avec une topographie de plateaux ondulés de 600 à 800 m d’altitude. Il est aussi
dominé par des chaînons isolés et allongés.
TUNISIE - Géographie et territoire
Forêt de chênes-lièeges
La Dorsale est une chaîne de crêtes hautes qui culmine au Jebel
Châambi, point le plus élevé de la Tunisie avec ses 1544 m d’altitude.
Elle s’étire jusqu’au Cap Bon et sa continuité n’est interrompue que
par quelques dépressions transverales.
En plus d’une pluviométrie plus élevée que dans le reste du pays, la
formation calcaire du Tell et de la dorsale emmagasine l’eau et permet
l’établissement de forêts plus denses.
Forêt de chênes verts
L’influence de la mer se fait sentir par la domination au Nord et à l’Est
d’espèces végétales sempervirentes du monde méditerranéen.
C’est dans le Tell du Nord-Ouest que s’installent de grandes étendues de chênes lièges à épais sous-bois ainsi que des groupements
d’oliviers sauvages (très morcelés par les cultures), de la garrigue* et
du maquis.
Dans le Tell du Nord-Est poussent les thuyas de Berbérie qui constituent de maigres boisements. Enfin, au Cap Bon, le chêne de Kermès, bien que recherché par les artisans, ne subsiste qu’en de claires
forêts. Les groupements d’oliviers sauvages s’y poursuivent, toujours
autant morcelés par les cultures dans la vallée de la Merjerda.
Forêt de pins d’Alep
Le Haut Tell et la dorsale tunisienne sont dominés par des forêts
claires de chênes verts, de pins d’Alep, de chênes kermès, de buissons de lentisques et de teraclinis articulata. Le passage à la steppe
est marqué par la présence du genévrier.
Source: Google images, 2006
WAT Workshop_atelier/terrain Mahdia 2006
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TUNISIE - Géographie et territoire
Le Centre -Les Steppes
Les Hautes Steppes sont une région de larges plaines élevées entre lesquelles s’interposent des chaînons montagneux. Elles se montrent comme une transition entre les paysages montagneux du Nord
et l’horizontalité du désert. Les Basses Steppes se situent à l’Est et
en contrebas des Hautes Steppes. Elles s’allongent de vastes plaines
côtières parsemées de collines molles où se forment des cuvettes fermées dans lesquelles aboutissent certains cours d’eau. Ces plaines
se terminent à l’Est par un littoral bas et peu accidenté qui se termine
en mer progressivement dans la mer sous forme d’une plateforme
continentale.
Steppe à armoises
La plaine littorale et l’intérieur sont le domaine de la steppe d’Alpha et
de l’olivier. La steppe est recouverte de grandes étendues herbeuses
d’alpha, de sparte et de buissons d’armoise.
La Basse Steppe constitue la bande intermédiaire entre le Sahel méditerranéen et le Sahara. Dans cette région, le paysage prend un aspect
de désolation en été, tout y est rabougri et brûlé, Seuls y persistent les
touffes d’alfa, le chanvre, l’armoise blanche et l’armoise champêtre.
Sur les dômes montagneux de la Haute Steppe, on retrouve quelques
maigres boisés de pins d’Alep, et un peu plus bas, des genévriers de
Phénicie. Dans les Basses Steppes, l’armoise champêtre couvre les
sols sablonneux, le jujubier couvre les dépressions et fonds de cours
d’eau au sol argileux, et les plantes halophyles* se retrouvent autour
des sebkhas*.
WAT Workshop_atelier/terrain Mahdia 2006
Source: http://www.eauxetforets.gov.ma/steppe.htm, 2006
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TUNISIE - Géographie et territoire
Oasis dans la vallée de Gafsa
Le Sud -Région de Gafsa, Sahara, Dahar et Jeffara
Gafsa est une région de crêtes allongées et dissymétriques qui surgissent brutalement au-dessus des plaines et des chotts*. Ces lacs salés
marquent le début des paysages du désert avec leur basse altitude
(20-30 m) et leur grande étendue. Ils sont une caractéristique incontournable des paysages sahariens.
À l’Ouest du Sahara se dressent les dunes de sables, hautes et
épaisses, qui s’amincissent et disparaissent à l’Est sur le Dahar. Ce
dernier est un plateau incliné dans lequel s’enfoncent des cours d’eau
à écoulement temporaire et dont les eaux vont se perdre dans le sable
du désert. L’extrémité Est du Dahar est un immense talus auquel se
rattache la plaine monotone de la Jeffara, qui s’étend jusqu’au littoral.
Au Sud, ce sont les plantes développant d’abondantes racines leur
permettant de résister aux sécheresses qui subsistent. On y retrouve
une végétation de graminées vivaces clairsemées qui pénètrent le sol
jusqu’à plusieurs mètres pour emmagasiner l’humidité et résister aux
vents brûlants.
Source: Jellal ABDELKAFI, «Construction et déconstruction des paysages, le cas
de la Tunisie», dans Paysage modes d’emploi, pour une théorie du paysage, 2004
Végétation désertique
Gafsa
Les palmiers-dattiers poussent et croissent dans des oasis aux alentours des chotts El Jerid, El Fejej, El Rharsa, grâce à des nappes
souterraines. Autour des points d’eau permanents, les oasis étaient
autrefois des formations spontanées. Elles sont maintenant devenues
des terrains de cultures intensives de palmiers-dattiers irriguées. La
végétation le long du littoral est formée de rhantorium. Sur le Dahar
apparaît le baguel, et sur le sol plus sablonneux le drinn. Autour des
sebkhas, on retrouve les mêmes formations halophiles* que dans la
Steppe mais plus clairsemées.
Source: Jellal ABDELKAFI, «Construction et déconstruction
des paysages, le cas de la Tunisie», dans Paysage modes
d’emploi, pour une théorie du paysage, 2004
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TUNISIE - Géographie et territoire
3e partie -Territoire façonnés –Particularité des régions (géogaphie physique et humaine) et typologie des régions agricoles
Agriculture -Généralités (carte des régions agricoles)
Arboriculture
Olivier
Amandier
Fruitière
Cultures céréalières
Particularités
Nord (Tell)
Exemple du terroir du Tell (Jendouba) et du Cap Bon
(Soliman)
Centre (Steppes et Sahel)
Hautes Steppes -Exemple du du terroir Douar Melikat
Basses steppes -Exemple du terroir du Sahel (El Louza)
Sud
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TUNISIE - Géographie et territoire
Agriculture- Généralités
L’agriculture tunisienne est soumise au climat méditerranéen. Les récoltes sont surtout conditionnées par les précipitations. Le relief et
la nature des sols sont aussi déterminants dans l’établissement et
le type d’agriculture sur le territoire. La Dorsale marque la limite entre la Tunisie humide au Nord et celle semi-aride ou aride du Sud.
Schématiquement, on retrouve principalement au Nord les cultures
céréalières sèches (n’ayant pas besoin de systèmes d’irrigation) qui
sont favorisées par des sols fertiles et une pluviométrie supérieure à
400 mm/an. Dans le centre, l’arboriculture prédomine tandis qu’elle
diminue graduellement dans le Sud pour laisser la place aux cultures
irriguées, grâce à des forages artésiens, de palmiers-dattiers.
Tunis
Sousse
Mahdia
Sfax
Il est aussi important de noter qu’à l’ancienne culture, dont les produits
sont destinés à l’alimentation, est venue se juxtaposer la grande culture coloniale destinée à l’exportation (huile d’olive, blé, vin).
L’olivier est par excellence l’arbre représentatif de l’arboriculture en
Tunisie. Par sa morphologie et sa rusticité, il pousse et s’adapte à des
sols aussi diversifiés que ceux du Nord et du Sud.
La culture de l’amandier se retrouve souvent associée à celle de
l’olivier, en intercalaire. On la retrouve essentiellement dans le CentreSud puisque les sols lourds du Nord, avec leur excès d’humidité, sont
peu favorables à cette culture. La vigne, les agrumes et le palmier-dattier sont les cultures les plus importantes après l’olivier et l’amandier et
fournissent les principaux produits d’exportation après l’huile d’olive.
100 000 oliviers
100 000 amandiers
Oasis (palmiers-dattiers)
Vigne
Agrumes
Cultures maraîchères
Céréales (rendemant à l’hectare en quintaux)
4à5
5 à 10
Plus de 10
Garaa, sebkha ou chott
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Cours d’eau à écoulement temporaire
Cours d’eau à écoulement perenne
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TUNISIE - Géographie et territoire
Agencement des parcelles agricoles dans la vallée
de la Mejerda, Haut Tell (Jenjouba)
Régions-Particularités
Jenjouba
Tell
Nord-Ouest
Cette région, la plus humide du pays, n’offre que des sols peu fertiles.
Les paysans vivant dans des petits villages pratiquent l’agriculture
céréalière extensive traditionnelle et l’élevage bovin. Les hivers trop
humides et les étés secs ne permettent que de chétives cultures de
tabac et de légumes qui accompagnent la céréaliculture et l’élevage,
et servent à l’alimentation familiale. La population est dense, mais organisée en groupes de maisons rurales isolées, et la misère de cette
paysannerie incite à l’émigration. On retrouve aussi dans cette région
quelques exploitations de chênes-lièges qui aident aussi à combler les
manques d’une maigre agriculture.
Cultures cérialièeres, vallée de la Mejerda
La vallée de la Mejerda contraste énormément avec ses vastes plaines aux sols riches et profonds, c’est l’une des zones les plus riches de
la Tunisie. Les cultures céréalières y sont mécanisées et s’alternent
(dans le temps et sur les espaces cultivés) avec les légumineuses,
les fourrages et la betterave sucrée. Les industries alimentaires contribuent à l’essor des villes de cette région aux dépens des petits paysans qui sont refoulés vers les piémonts aux sols maigres.
Source: Jellal ABDELKAFI, «Construction et déconstruction des paysages, le cas de la Tunisie», dans
Paysage modes d’emploi, pour une théorie du paysage, 2004
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Nord-Est -polyculture intensive: domaines céréaliers, arboricoles
cultures maraîchères
La petite et moyenne exploitation familiale y dominent. La proximité
de la ville de Tunis et de son marché de consommation a fait de cette région la plus grande zone de production intensive de légumes,
d’agrumes, de raisins et de vin. Les cultures céréalières sont présentes
au Nord de Tunis, mais tendent à se repousser vers la vallée de la
Mejerda. L’organisation spatiale des cultures conserve la marque de
la colonisation. En effet, on y trouve des grandes plantations viticoles,
des grands domaines céréaliers des douars* de salariés agricoles et
des villages-centres reliés par un réseau routier très dense.
TUNISIE - Géographie et territoire
Bizerte
Champs de blé à Bizerte
Le Cap Bon se distingue aussi par son monopole sur la culture des
agrumes et la viticulture. La ceinture maraîchère est aussi typique de
la presqu’île due à la proximité de la nappe phréatique et le canal des
Eaux du Nord qui pallie les insuffisances de celles-ci.
Haut Tell et Dorsale
On y retrouve essentiellement des cultures de céréales, limitées dans
les hautes plaines ayant de bons sols et des pluies suffisantes. Ces
cultures sont associées à l’élevage extensif de moutons. L’ancien système de culture basé sur la complémentarité du pacage dans les collines et des labours dans les plaines a été remplacé par des grandes
exploitations de monoculture céréalière mécanisée. Ici aussi, les villages de paysans sont devenus des foyers d’exode.
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Source: http://www.nachoua.com/Tunisie/Photostun.htm, 2006
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TUNISIE - Géographie et territoire
Terroir de la Haute Steppe
(Douar Melikat)
Le Centre -Les Steppes et le Sahel
Centre -Arboriculture (oliviers, amandiers et cultures fuitières) élevage
Sahel -Oliveraies, céréales
Douar Melikat
La répartition des précipitations très hétérogène est ce qui permet de
cultiver des zones de terre dispersées dans la steppe.
Hautes Steppes (exemple du terroir Douar Melikat)
L’arboriculture sèche remplace de plus en plus la steppe d’Alfa et
d’armoise dans cette région. L’élevage de moutons reste le plus important de Tunisie malgré la raréfaction des bergers (ils émigrent vers les
villes industrielles ou minières) et l’imprévisibilité climatique. Avec les
reculs de l’élevage et du système d’exploitation communautaire, les
structures sociales se transforment. Elles se manifestent par la progression de l’habitat dispersé, une tendance qui ralentit l’installation
d’équipements collectifs dans le milieu rural de la Haute Steppe.
Source, FAHFAH, Muhammad,
Atlas de Tunisie, 1979
Oliveraies denses -Dans la Haute Steppe, l’arboriculture sèche
(oliviers et amandiers) remplace de plus en plus les steppes à
alfa et à jujubier
Source: Google images, 2006
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TUNISIE - Géographie et territoire
Basses Steppes (exemple du terroir du Sahel, El Louza)
Les Basses Steppes et le Sahel (territoire bordant le littoral) sont caractérisés par une forte densité humaine et une concentration urbaine et
industrielle le long du littoral, contrastant donc avec les densités plus
faibles de l’arrière-pays. L’arboriculture sèche et les cultures fruitières
prennent progressivement la place des céréalicultures. Les petites
exploitations des environs urbains sont remplacées par de grands
domaines étatiques ou privés et l’extension des périmètres irrigués
augmentent le sous-emploi rural. L’exode rural continue néanmoins
à amener les populations agricoles vers les villes. La vieille oliveraie
sahélienne se fait aussi détrônée - sur le plan économique - par les
modifications apportées par la croissance urbaine, le commerce et le
tourisme sur la côte.
Dans le Sahel du Sud, Mahdia est une région de transition. Au Nord,
on retrouve une oléiculture très dense et du maraîchage côtier. Tandis
qu’au Sud, l’oléiculture est plus espacée, à l’image des plaines sfaxiennes.
Terroir du Sahel -El Louza
Sfax
El Louza
Source, FAHFAH, Muhammad, Atlas de Tunisie,
1979
Oléiculture sfaxienne
Les Steppes de Sidi Bouzid
Sidi Bouzid
Source: http://www.nachoua.com/Tunisie/Photostun.htm, 2006
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Source: Google images, 2006
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TUNISIE - Géographie et territoire
Le Sud
Sud -Agriculture difficile étant donné le manque d’eau. L’agriculture
n’est possible que par l’irrigation
Le Sud était traditionnellement tourné vers le nomadisme et le commerce caravanier qui faisait de cette région un carrefour d’échanges
avec les tribus voisines de Libye et d’Algérie et les tribus oasiennes du
Jerid. Ces oasis sont cependant de moins en moins liées au désert du
au déclin du nomadisme et du commerce. Dans les oasis, le palmierdattier est la culture dominante et les arbres fruitiers en constituent le
sous-étage. Ces dernières sont par contre de plus en plus abandonnées à cause du manque d’eau et de l’extension des plantations de
palmiers. Les villes autour du Chott Jerid restent imprégnées de ruralité malgré les quelques équipements urbains et la vocation de plus en
plus touristique de cette région.
Les villages perchés du Jebel Matmata témoignent de l’ancienneté
de l’occupation du sol. Les sédentaires berbérophones utilisent encore aujourd’hui les méthodes anciennes d’utilisation du versant et de
la plaine. Des terrasses aménagées derrière des murets de pierres
servent à retenir dans les vallons les eaux des rares averses pour la
culture de l’olivier. En contrebas de ces terrasses, on cultive l’orge et
le blé, aux récoltes incertaines.
Dans la plaine de la Jeffara, et dans le Dahar, la steppe d’alpha est dégradée par le surpâturage des troupeaux ovins (moutons) et caprins
(chèvre).
Oasis entre Tozeur et Nefta; culture de palmiers-dattiers
Tozeur
Nafta
Source: http://www.nachoua.com/Tunisie/Photostun.htm,
2006
Sur le littoral du Sud-Est, les activités de pêche ont été infiniment modifiées par le tourisme, la production d’hydrocarbures compense cette
baisse d’activité. Gabès, un ancien grand marché aux portes du désert, a aussi diversifié ses activités en devenant un foyer d’industries
chimiques lourdes, un port d’exportation et un centre universitaire.
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TUNISIE - Géographie et territoire
Le survol du territoire de la Tunisie témoigne des facteurs géographiques principaux qui façonnent les grandes unités paysagères
du territoire. Il constate aussi de l’importance capitale de l’eau sur celui-ci. « C’est de l’eau que nous avons créé tout ce qui vit » (verset du
Coran, BACHMANN, Frédéric, MINDER 1973, p.50).
La dichotomie régionale de la Tunisie, du Nord au Sud, accusée par
le relief et le climat, se confirme pleinement, en fonction de l’eau, dans
l’aspect de la végétation naturelle, dans les modes de vie, dans les
types d’agglomérations et dans l’exploitation du sol.
En raison de sa rareté, l’eau constitue donc un enjeu fondamental
pour le développement actuel et futur de la Tunisie. Une politique
hydraulique, qui vise la mobilisation des eaux par des barrages permettant les transferts du Nord et du centre vers le littoral, est menée
depuis les trois dernières décennies. La mobilisation des eaux est l’un
des objectifs fondamentaux de l’intervention de l’Etat, particulièrement
à partir des années 1970. Ces années ont été marquées par une croissance urbaine accélérée, une amélioration relative du niveau de
vie et une extension des périmètres irrigués, qui se traduit par une
augmentation de la demande en eau. (http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/
dosclim/biblio/pigb16/04_ressources.htm). L’engagement de l’état se
poursuit jusqu’en 1999 avec la mise en place de la Stratégie Décennale de Mobilisation de Ressources en Eaux (1999-2000), qui ambitionne la mobilisation quasi-totale des ressources disponibles.
Le bilan actuel est positif malgré le désengagement progressif de
l’état. La gestion de la demande en eau devra exigera dans l’avenir
de déterminer le rôle de tous les acteurs concernés par la mobilisation des ressources en eaux en les responsabilisant sur la gestion des
eaux d’irrigation, notamment par la maîtrise de sa consommation.
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Bibliographie
TUNISIE - Géographie et territoire
Sites internet
http://guides.tangka.com/tunisie/Chapt3Sub2.htm
http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim/biblio/pigb16/04_ressources.htm
BACHMANN, Frédéric, MINDER, Frédy, Tunisie L’Orient au seuil de l’Europe, Éditions
Elsevier Séquoia, Paris-Bruxelle, 1973, 208 p.
http://www.expatclic.com/eofi/article.php3?id_article=1263
http://www.utap.org.tn/html/utap/utap_a.htm
http://www.la-tunisie.com/reference/geographie/geo1.php
DESPOIS, Jean, Géographie de l’Afrique du Nord-Ouest, Payot, Paris, 1967,
http://www.eauxetforets.gov.ma/steppe.htm
570 p.
http://www.edelo.net/sahara/gen_geo.htm
http://www.nachoua.com/Tunisie/Photostun.htm
DESPOIS, Jean, La Tunisie Ses régions, Librairie Armand Colin, Paris, 1961, 224 p.
DESPOIS, Jean, La Tunisie orientale : Sahel et basse steppe. Étude géographique.
Presses universitaires de France, Paris, 1955, 554 p.
FAHFAH, Muhammad, Atlas de Tunisie /sous la direction de Mohamed Fakhfakh;
sous le patronage de Georges Laclavère ; collaborateurs, Mongi Bchir, Éditions Jeune
Afrique, 1979, 72 p.
Jellal ABDELKAFI, «Construction et déconstruction des paysages, le cas de la Tunisie», dans Paysage modes d’emploi, pour une théorie du paysage, sous la direction
de Odile MARCEL, Éditions Champ Vallon, France, 2004, 296 pages.
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TUNISIE - Géographie et territoire
Glossaire
Anticyclone : Zone de haute pression
.
Chott : Bordure d’une sebkha pourvue d’une steppe halophile.
Dépression : Zone de basse pression.
Garaâ : Dépression formée inondable pendant la saison des pluies.
Garrigue : Association buissonnante discontinue des plateaux calcaires méditerranéens.
Halophile : Se dit d’une végétation qui vit dans les milieux salés.
Monoclinal : S’applique à un ensemble des strates affectées d’un pendage unique sur
une vaste surface.
Oléiculture : Culture de l’olivier.
Oued : Rivière d’Afrique du Nord, cours d’eau souvent temporaire dans les régions
arides.
Sebkha : Zone caractérisée par des dépôts de sel ou de gypse et par l’absence de
toute végétation.
Steppe : Formation végétale ouverte et basse constituée de plantes adaptées au
manque d’eau, herbacées ou ligneuses disposées en touffes espacées. Étymologiquement, au Maghreb, il s’agit d’une formation végétale formé de touffes d’alfa.
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TUNISIE - Géographie et territoire
Principaux végétaux présents sur le territoire de la Tunisie:
chênes-lièges
chêne de Kermès
thuya de berbérie
génévrier
chêne vert
jujubier
pin d’alep
lentisques
teraclinis articulata
steppe d’alfa
steppe à armoise
romarin
thym
lavande
genêt
palmier-dattier
olivier
amandier
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