3e Trimestre 2003 - Dernières nouvelles
Transcription
3e Trimestre 2003 - Dernières nouvelles
RENTREE 2003 POUR LES ELEVES DE L’ÉCOLE BARSAMIAN N°19 - 3e trimestre - septembre 2003 - Prix 1,54 VOYAGE SUR LES TERRES DE NOS ANCETRES BATIR L’ARMÉNIE DU FUTUR Magazine trimestriel du Conseil Communautaire Arménien de la Côte d’Azur Sommaire n°19 Fête arménienne sur la plage du Majestic .......................................................... Page 4 Les nouvelles du Foyer Culturel ......................................................................... Page 5 La fête de fin d’année de l’Ecole Barsamian.................................................. Pages 6-7 Ecole Barsamian : La rentrée du mercredi ......................................................... Page 8 La rentrée des associations ................................................................................. Page 8 La rentrée des élèves de l’Ecole Barsamian * ..................................................... Page 9 Tachtahantes à St Raphaël ................................................................................ Page 9 Les sites Internet du Complexe-Ecole Barsamian et de PAREV ....................... Page 10 « Pampir », groupe de rock arménien * ...................................................... Pages 11-12 Nouvelle mission d’Aquassistance à Gumri....................................................... Page 13 Le club des étudiants francophones de Gumri ................................................ Page 14 Hovannès Igityan, nouveau directeur de l’EUCCA ....................................... Page 15 Cap à « l’Est »............................................................................................ Pages 16-17 Un voyage inoubliable ............................................................................. Pages 18-19 Le chat de Van ......................................................................................... Pages 19-20 Histoire(s) de famille(s) ............................................................................. Pages 21-22 Christian Estrosi, président par intérim du Conseil Général ............................ Page 22 Le point sur les subventions du Conseil Communautaire ................................ Page 22 Biographie de Ara Abramian ........................................................................... Page 23 A la rencontre de Michel Kitabdjian .......................................................... Pages 24-25 Bilan de la saison 2002-2003 de l’Union Sportive Arménienne ....................... Page 26 Dalilo : Chants d’ailleurs pour jeunes chanteurs .............................................. Page 27 Sarian roi chez Picasso ..................................................................................... Page 28 Les diplômés de l’année 2002-2003 .................................................................. Page 29 Le rôle des Arméniens en Egypte ..................................................................... Page 30 Ani, une cité en péril * ................................................................................................................................. Pages 31-32 Hommage à Jean Cazarian ................................................................................................................................ Page 32 Le mouvement national arménien (1914-1923) ......................................................................................... Pages 33-34 Histoire : Des criminels au service de l’Etat * ..................................................................................................... Page 35 La Transfiguration et « Vartavar » * .................................................................................................................. Page 36 Nouvelles communautaires et religieuses ......................................................................................................... Page 37 PA R E V C ô t e d ’ A z u r Magazine d’Information et de Communication du Conseil Communautaire Arménien de la Côte d’Azur 281, Bd de la Madeleine - 06000 Nice Photos couverture : G. D.-D. ; D.T. ; C.K. Tél. : 04 97 07 06 13 - 06 14 40 71 09 / Fax : 04 92 15 05 84 site : www.parevcotedazur.com email : [email protected] Directeur de la Publication : Gaspard Kayadjanian Directeur de la Rédaction : Charles Kechkekian Commission paritaire N°1104 G 78867 Imprimé sur les presses numériques de l’imprimerie «Pierotti» 408, Bd de la Madeleine - 06000 Nice Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 (*) Textes en arménien - Page 2 - EDITORIAL NOUVEAU : UNE RENTREE HAUTE EN COULEURS NOTRE SERVICE DE TRANSPORT L S e retour de vacances signifie par trop souvent, le retour de la grisaille. En cette période quelque peu morose, les membres du Comité de rédaction de votre magazine ont décidé de vous apporter un peu de gaieté. Désormais PAREV Côte d’Azur sera entièrement composé de pages en couleurs. Certes, il ne s’agit là que d’une cette légère évolution ; cependant, elle témoigne de l’intérêt profond que nous portons à nos lecteurs. C’est la raison pour laquelle nous mettons tout en œuvre pour vous offrir, chaque trimestre, le meilleur magazine possible. Dans le même ordre d’idée, vous pourrez trouver à la fin de chacun de nos articles en langue arménienne, un bref aperçu en français de la teneur de ces derniers, dans la rubrique intitulée « Notre résumé ». Espérons que cette embellie « rédactionnelle » coïncidera avec celle que nous attendons tous, pour la République d’Arménie. La rentrée y sera délicate, les élections présidentielles en Azerbaïdjan à la fin de l’année pouvant bouleverser le fragile équilibre instauré depuis quelques années. Par ailleurs, les incessantes rumeurs d’ouverture de frontières avec le voisin turc sont perçues avec plus ou moins d’enthousiasme ici et là. Toutefois, et c’est là la seule certitude au milieu de tous ces doutes, les évènements s’accélèrent et les choses sont en passe de changer. Gageons que ce soit de manière positive ! vous éprouvez des difficultés à vous déplacer pour assister aux manifestations et autres cérémonies, communautaires ou religieuses, qui se déroulent au Complexe-Ecole Barsamian (281, Bd de la Madeleine) ou en l’église arménienne Sainte-Marie de Nice, n’hésitez pas à contacter Mlle Maguy Bosnakian au : I 04 97 07 06 13 ou 06 14 40 71 09 Un service de transport, destiné à toutes celles et tous ceux qui en ont besoin, va prochainement être mis en place afin d’offrir à tout un chacun, la possibilité de participer à la vie de notre communauté. Charles KECHKEKIAN CALENDRIER DES MANIFESTATIONS DIMANCHE 5 OCTOBRE 2003 A 18H30 : Conférence de M. Chahen Khatchatourian, Directeur du Musée Sarian de Yerevan, à l’U.G.A.B.-Nice VENDREDI 10 OCTOBRE 2003 A 21H00 : « Bouroumdouroum » : Pièce de théâtre (en français et en arménien) de la troupe de Nareg Dourian au Complexe Barsamian Renseignements et Réservations : 04 97 07 06 13 – 06 14 40 71 09 SAMEDI 11 OCTOBRE 2003 A PARTIR DE 12H00 : Fête de Tarkmantchatz (Fête des Saints Traducteurs) organisée par le Foyer Culturel après la cérémonie religieuse à la salle Ochagan (une collation est prévue) LUNDI 20 OCTOBRE 2003 A 21h00 : Assemblée Générale Ordinaire et Extraordinaire de l’Association Cultuelle des Arméniens de Nice et de ses environs. Renseignements : 04 93 88 11 61 – 04 93 62 19 50 (a.-m.) DIMANCHE 26 OCTOBRE 2003 : Représentation de la Troupe de Danse d’enfants « Pountch et Kissane » au Complexe Barsamian. Renseignements et Réservations : 04 97 07 06 13 – 06 14 40 71 09 14-15-16 NOVEMBRE 2003 : Phonéthon du Fonds Arménien de France (cf. page 15) SAMEDI 22 NOVEMBRE 2003 : Concert des Maîtres de la Musique Arménienne au ComplexeEcole Barsamian Renseignements : 04 97 07 06 13 - 06 14 40 71 09 DIMANCHE 23 NOVEMBRE 2003 DES 10H00 : Kermesse de l’Union des Dames Arméniennes de Nice à la Maison du Séminaire (29, Bd Franck Pilatte) VENDREDI 28 NOVEMBRE 2003 A 20H30 : Dîner du Beaujolais nouveau organisé par l’U.G.A.B.-Nice DIMANCHE 30 NOVEMBRE 2003 : 3e Foire du Livre au Complexe Barsamian en présence de nombreux auteurs (interventions, débats, dédicaces) Renseignements : 04 97 07 06 13 - 06 14 40 71 09 DIMANCHE 7 DECEMBRE 2003 A 18H00 : Concert de l’Orchestre de Chambre de la Côte d’Azur (Violon/Direction : Alain Babouchian) au Palais des Congrès de Nice Acropolis (salle Athena) à l’occasion du 15e anniversaire du tremblement de terre en Arménie et du 15e anniversaire du Complexe-Ecole Barsamian. Entrée libre. Renseignements : 04 97 07 06 13 - 06 14 40 71 09 DIMANCHE 14 DECEMBRE 2003 : Fête de Noël de l’école Barsamian au Complexe-Ecole Barsamian. Renseignements : 04 93 44 44 03 Conseil Communautaire Arménien de la Côte d’Azur Complexe-Ecole Barsamian - 281, bd de la Madeleine - 06000 Nice Tél. : 04 97 07 06 13 - 06 14 40 71 09 / Fax : 04 92 15 05 84 / e-mail : [email protected] Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 3 - UNION DES ARMENIENS DE CANNES ET DE SES ENVIRONS FETE ARMENIENNE SUR LA PLAGE DU MAJESTIC P Dès les premiers hors d'œuvres servis (arméniens bien sûr) Marten Yorgantz entra en piste pour donner le ton. Interprétant des chansons du répertoire arménien, ces dernières créerent une ambiance si particulière et festive, qu’elle enthousiasma tous les participants qui exécutèrent kotcharis et autres fameuses danses arméniennes. Une invitée inattendue a fait son intrusion au cours de la soirée : la canicule. Cette dernière n'a handicapé en rien l'ardeur des danseuses et danseurs qui continuèrent à évoluer sur la piste de danse. Vers minuit, une tombola dotée de nombreux prix de valeur, fût organisée au profit du Fonds Arménien de France. C'est vers 2h du matin que tous les La fête bat son plein à Cannes Photo : G.K. LUS de 250 convives avaient répondu présents, samedi 9 août dernier, à l'invitation de l'Union des Arméniens de Cannes à l'occasion de leur fête annuelle. Comme les années précédentes, celle-ci s’est déroulée sur la Plage de l’Hôtel Majestic et était animée par Marten Yorgantz, le chanteur arménien de renommée internationale. Après que le président Gaspard Kayadjanian et Madame Elise Ounanian eurent souhaiter la bienvenue à toute l'assistance, respectivement en Français et en Arménien, la fête pouvait commencer. Les convives présents ce soir-là venaient de tous les horizons : Argentine, Canada, Angleterre, Italie, Suisse, Belgique, sans compter tous ceux de l'Hexagone, avec une forte concentration de convives de la région Rhône-Alpes en général, et de Vienne en particulier. convives durent se séparer, au grand regret des jeunes danseurs qui ne voulaient pas abandonner la piste. Parmi les personnalités présentes signalons la présence de M. Henri Leroy, Maire de Mandelieu la Napoule et Conseiller Général, les responsables d’associations arméniennes de Belgique, d’Argentine mais aussi de Paris, Lyon, Marseille, Nice, Draguignan etc. Une apparition furtive et inattendue sur les coups de minuit, celle de JeanMarie Bigard avec ses amis arméniens. YORGANTZ, LE CHANTEUR AUX MILLE CHANSONS FETE SES 40 ANS DE CARRIERE L E 19 octobre prochain, Marten Yorgantz fêtera ses 40 ans de carrière* en compagnie de 40 artistes, comédiens, chanteurs, danseurs ainsi que de nouveaux talents. Cheveux grisonnants, teint clair, regard azur, Yorgantz possède plus de mille chansons à son actif dans plus de 10 langues. La trentaine de mélodies qu’il a interprété pour les enfants et ses innombrables tubes ont fait danser Photo : G.K. VOICI DES ROSES BLANCHES... Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 L 4 juillet dernier, un généreux donateur a fleuri au moyen d’un large coussin de 150 roses blanches le monument dédié aux victimes du génocide des Arméniens érigé Square de Verdun à Cannes. Ce geste, hautement symbolique, est d’autant plus remarquable qu’il a été fait dans l’anonymat. Merci à vous, cher donateur ! E - Page 4 - plusieurs générations. Il s’est produit dans plusieurs pays, notamment aux Etats-Unis mais aussi en Arménie, en Europe et en Egypte. Yorgantz a chanté dans le monde entier, avec des chansons modernes et traditionnelles à la fois. Il a fait découvrir la langue et la danse arménienne « le kotchari » partout où il s’est produit. Yorgantz chante l’amour, la danse et la jeunesse ; d’ailleurs comme il le dit « c’est avec les chansons d’amour que tout passe plus facilement et que l’on fait vibrer l’esprit et le cœur des gens ». Avec 20 albums à son actif, il est incontestablement « Le » chanteur arménien le plus populaire d’Europe, bref, un chanteur sur lequel le temps n’a pas de prise... *19 OCTOBRE 2003 : COCKTAIL - SPECTACLE - SHOW De 16h à 20h sur la Péniche « MAXIM’S » à Paris au pied de la tour Eiffel Renseignements et réservations : 01 48 78 46 09 VIE ASSOCIATIVE LES NOUVELLES DU FOYER CULT UREL ARMENIEN DE NICE MOIS DE LA CULTURE ARMENIENNE - DATES A RETENIR Vendredi 10 octobre 2003 à 21h00 : Au Complexe Barsamian, représentation théâtrale en arménien, en français et... avec les mains de « BOUROUM-DOUROUM », une pièce de Nareg Dourian. Venez nombreux rire avec nous ! Entrée : 10 euros Samedi 11 octobre 2003 à partir de 12h00 : Enfants et parents sont conviés dans la salle Ochagan, afin de célèbrer la Fête des Saints Traducteurs « TARKMANTCHATZ ». Une collation est prévue. Entrée libre Vendredi 24 octobre 2003 à 21h00 : Dans la salle Ochagan, Soirée Culturelle avec poèmes et lectures de textes. Entrée libre. NOS ACTIVITES COURS DE DANSES TRADI- COURS DE LANGUES TIONNELLES ET POPULAIRES (français-arménien) ARMENIENNES THEATRE La troupe de théâtre du Foyer Cul- pour jeunes et enfants, avec la trou- Tous les jeudis de 19h30 à 21h00 turel vous annonce que les répéti- pe NAÏRI (sous la direction de dans la salle Ochagan sous la direc- tions, sous la direction de Mmes Maguy Bosnakian et Alexandre tion de Mlle Hourdan et de Mmes Anahit Tavtian et Hripsimé Bosna- Ozararat). Répétitions : 1 fois par Kassighian et Tanikyan kian, ont lieu tous les vendredis dès 21h00 dans la salle Ochagan semaine STAGE DE THEATRE POUR MUSIQUE CINE-CLUB (6 à 14 ans) L’Orchestre Yerepouni ouvre ses A partir du mois de novembre, le Stage en arménien occidental orga- portes à tous ceux qui souhaite- Foyer organisera des projections de nisé par Nareg Dourian du 19 raient intégrer le groupe. Répéti- films arméniens (deux fois par décembre au 24 déccembre 2003 tions : chaque mercredi dès 21h00 mois) dans la salle Ochagan. ENFANTS ET ADOLESCENTS Pour tous renseignements, contactez Mme Ayda TANIKYAN au 04 93 96 26 20 APPRENDRE EN S’AMUSANT niveaux d’interactivités croissants qui permettent aux élèves de manipuler correctement la souris, cliquer, faire glisser des objets, frapper sur les touches du clavier (moyenne section), l’apprentissage des formes, couleurs, lettres, chiffres, se repérer dans l’espace, comprendre la notion du temps qui passe et découvrir le monde vivant et les objets (grande section), découverte et construction des savoirs fondamentaux : bases de la lecture, calcul, créativité, éveil aux sciences (cycle II) pour aboutir à la formalisation des savoirs et entraînement aux savoirsfaire (cycle III). A IDER l’enfant à faire ses premiers pas… vers l’ordinateur. L’école Barsamian reconduit cette année l’heureuse expérience d’atelier informatique mis en place à la rentrée 2000. Reconnu d’intérêt pédagogique, l’outil informatique apparaît comme un outil d’accompagnement complémentaire aux activités de classe favorisant l’acquisition des compétences et des notions du programme de chaque cycle. Que ce soit en dispositif de remédiation ou en découverte, l’interactivité permet de renouveler les façons d’apprendre en créant un environnement convivial pour favoriser l’apprentissage, quelque soit le niveau des élèves. Les activités sont proposés avec des Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 A VOS CLICS ! Herminé HOURDAN Enseignante en Cycle II - Page 5 - ECOLE BARSAMIAN LES ELEVES DE L’ECOLE BARSAMIAN FETENT LA FIN DE L’ANNEE SCOLAIRE S AMEDI 28 juin dernier, les élèves de l’Ecole Barsamian ont offert aux nombreux spectateurs présents, un grand spectacle de fin d’année. Enchaînant avec rigueur, talent et beaucoup d’enthousiasme chants, déclamations et autres saynètes, ces derniers sont parvenus à tenir en haleine toute l’assistance pendant plus de deux heures trente. Honorés par la présence de Mlle Suzanne Barsamian, fille de M. Toros et de Mme Lucy Barsamian, nos élèves ont su donner à cette occasion, le meilleur d’eux-mêmes. Une nouveauté pour cette année, le spectacle était présenté par les anciens élèves de l’école. Répondant présents à l’appel de leurs enseignantes, ils ont accepté avec joie de s’impliquer dans cette manifestation. ci-dessus : Les petites danseuses de CE1 ont émerveillé toute l’assistance ci-contre : représentation de « La sorcière du placard à balais » par les élèves du C’est par la traditionnelle cérémonie de remise des diplômes, qui récompense la fin du cycle d’études à l’Ecole Barsamian, que l’aprèsmidi a débuté. Cette année, ce sont Mlles Laura Russo et Salomé Soulava qui ont été ci-dessus : un extrait de l’Opéra de la Lune Photos : C.K. ci-contre : Les instruments traditionnels arméniens étaient eux-aussi de la fête Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 6 - distinguées et saluées comme il se doit. Ensuite, les élèves des Cycles I (petite et moyenne section de maternelle), II et III ont exécuté danses arméniennes, représentations en français et en arménien (Le réveil de la nature ; La sorcière du placard à balais ; La citadine et la paysanne ; L’Opéra de la lune ; Le mariage) ainsi qu’un désopilant numéro en anglais sur le thème de Laurel et Hardy. Pendant ce temps là dans les coulisses... ci-dessous : Mme Badem en compagnie des anciens élèves de l’école Vives les mariés ! Conseil d’Administration, corps enseignant, parents d’élèves ainsi que toutes celles et ceux qui font le succès de cette école. Pour clore cette journée riche en émotions, toute l’assistance était conviée à se réunir autour d’un succulent barbecue organisé à l’extérieur par les parents d’élèves, et animé par notre incontournable DJ Marc Topalian. Heureux et rassasiés, ce n’est que (beaucoup) plus tard dans la nuit que tous les participants regagnèrent leurs domiciles. Les applaudissements, nombreux et fournis durant toute la représentation, ont résonnés encore plus fort lors du final qui a réuni sur scène, petits et grands, anciens élèves, C.K. NOS ELEVES ONT DES CŒURS DE LIONS Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 Photos : C.K. L A fête de fin d’année était à peine achevée, que les élèves de l’Ecole Barsamian étaient déjà remontés sur scène en ce lundi 30 juin 2003. Cette fois-ci, c’était en l’honneur du Lions Club Nice-Victoire et de l’association Soroptimist International, que nos petits artistes se sont produits. En présence des membres du Lions Club, les élèves de l’école ont fait des merveilles. Et pour cause, les liens tissés entre ces associations et notre établissement sont très forts. Ainsi, les élèves ne manquent jamais de participer aux concours organisés par le Lions Club dans le cadre des « Actions pour la Jeunesse ». Cette année, l’école à été particulièrement gâtée puisqu’en plus des traditionnels lots qui lui ont été offerts, une élève a pu passer quelques jours à Disneyland-Paris. Par ailleurs, grâce à Soroptimist International, trois autres élèves ont pu passer 10 jours de vacances à la montagne. Mme Hilda Badem, Directrice de notre école, remercie chaleureusement ces deux associations pour leurs actions. Représentation spéciale pour les membres du Lions Club Nice-Victoire - Page 7 - ECOLE BARSAMIAN LA RENTREE DU MERCREDI ci-contre : Les cours d’anglais sont assurés par Mme Christine Kartun-Soticek ci-dessous : Une nouveauté supplémentaire pour cette année avec les cours d’initiation à l’italien Photos : C.K. C hose peu commune, les élèves de l’Ecole Barsamian ont fait, en ce mercredi 10 septembre 2003, leur seconde rentrée des classes. Au programme cette année, des cours optionnels de soutien en français, des cours d’anglais, d’arts visuels, d’arménien, d’informatique et d’Education Civique. Devant le succès de ces activités les années précédentes, le Conseil d’Administration de l’école et la Direction ont décidé d’ajouter à cette liste, des cours d’initiation à la langue italienne. Ces derniers seront assurés par Mme Licia Dono-Jamgotchian dont le fils Michaël a fréquenté pendant de nombreuses années, l’Ecole Barsamian. C.K. Mme Hripsimé Bosnakian et sa classe d’arts visuels LA RENTREE DES ASSOCIATIONS M 10 septembre dernier, alors que d’autres suivaient paisiblement la retransmission du match Slovénie-France, les responsables de nos associations azuréennes ont répondu présents à l’invitation du Conseil Communautaire Arménien de la Côte d’Azur, et se sont réunis au Complexe Barsamian pour effectuer leur rentrée. Après s’être mutuellement salués, les convives écoutèrent le mot de bienvenue président du Conseil Communautaire, Gaspard Kayadjanian, qui les invita par la suite, à faire honneur au cocktail qui venait d’être dressé pour eux. Un verre à la main, ces derniers évoquèrent leurs projets pour l’année 2003-2004 avant d’être appelés à se rassembler autour de la table de réunion. Bref, la rentrée fut studieuse ce soir-là ! ERCREDI ci-dessus : Tous les responsables de nos associations étaient présents pour cette rentrée ci-contre : Après le réconfort... l’effort ! Une réunion de travail attendait les convives après le cocktail de rentrée. C.K. Photos : C.K. Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 8 - NOUVELLES LOCALES RENTREE 2003-2004 A L’ECOLE BARSAMIAN - SF9GTYUK retrouver leurs camarades même si, et c’est bien normal, les derniers arrivants ont versé une petite larme à l'entame de cette nouvelle année scolaire. Qu’importe, elle séchera bien vite à l’Ecole Barsamian ! Texte en arménien provisoirement non reproductible L 1er septembre dernier, en présence du Conseil d’Administration, des enseignantes et bien sûr, des élèves, la rentrée à l’Ecole Barsamian s’est effectuée dans la bonne humeur. Ces derniers étaient joyeux de UNDI TACHTAHANTES AU HOME ARMENIEN A ST RAPHAEL nienne de qualité. Peu après, Arsène et Alexandre, talentueux musiciens, donnèrent le ton en interprétant plusieurs airs arméniens tous plus entraînants les uns que les autres. U NE fois encore, l’Association Arménienne d’Aide Sociale a rassemblé le 15 août dernier au Home Arménien de St Raphaël, une foule de compatriotes venus de tous les horizons. Le programme avait commencé à 10h30 par une mes s e c é l é b r é e p a r Monseigneur Daron Géréjian en présence du Père Boyer et chantée par la chorale arménienne dirigée par M. Khatchig Yilmazian. Photo : G.A. Par la suite, c’est le célèbre Marten Yorgantz accompagné de son orchestre, qui entra en piste à la grande joie des danseurs. Malgré la canicule, ces derniers ne ménagèrent pas leurs efforts pour danser Kotcharis et autres danses. M. EdouA l’heure du repas, un ard Vartanian, responQue la fête commence avec Marten Yorgantz ! buffet fastueux était mis sable de l’A.A.A.S. prit la à la disposition des participants avec des spécialités armé- parole pour relater les actions de son association. Puis, ce fut au tour de M. Alain Touhavian, président nouvellement élu de la même association, de s’exprimer. Une tombola fut alors proposée au public. qui remporta un vif BIENVENUE AU PERE succès. VATCHE HAIRAPETIAN L es fidèles de l’église arménienne Sainte-Marie de Nice, souhaitent la bienvenue au Père Vatché HAIRAPETIAN, ainsi qu’une pleine réussite dans sa nouvelle mission au sein de notre communauté. A noter la présence de Messieurs Govciyan, Yedirkardachian, Hovivian (le dessinateur Hoviv), Schemavonian ainsi que d’autres responsables communautaires arméniens. RECHERCHE Toute information relative à M. Kourkene Yazidjian, né en 1889. Ce dernier aurait vécu au 20, Avenue Cap de Croix, à Nice. Texte en arménien provisoirement non reproductible contact : [email protected] Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 9 - INTERNET LES SITES DU COMPLEXE-ECOLE BARSAMIAN ET DE PAREV SONT EN LIGNE D EPUIS cet été, deux nouveaux sites internet ont vu le jour : d'une part, le site de PAREV Côte d’Azur, le magazine du Conseil Communautaire Arménien et, d'autre part, le site du Complexe-Ecole Barsamian. Concernant le premier, le site est en ligne à l'adresse suivante : www.parevcotedazur.com Mis à jour régulièrement, Il présente l'actualité de la communauté arménienne de la Côte Egalement développé, le site du Complexe-Ecole Barsamian offre une foule d'informations sur les activités de l'Ecole Barsamian, les trois cycles d'apprentissage, les différents cours, les élèves et leurs travaux ainsi que les services qui y sont proposés. Ce site se trouve à l'adresse suivante : www.ecolebarsamian.com Faciles à utiliser et consultables de tous les points du globe, nous espérons que ces deux outils de communication, d'information et d'échange remportent un franc succès. En perpétuel changement, ces deux sites n'attendent que vos suggestions, idées ou conseils. N'hésitez pas à nous écrire ! [email protected] [email protected] Jean GRIZNIC Responsable informatique d'Azur, le calendrier des manifestations ainsi que des informations pratiques utiles à tous. En outre, il offre une page de liens permettant de découvrir la richesse et la diversité des sites arméniens présents sur le Net. Enfin, il permet de contacter notre rédaction pour demander des renseignements, des informations ou échanger des points de vue. Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 10 - Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 11 - Texte en arménien provisoirement non reproductible NOTRE RESUME « Pampir » est le groupe phare du rock arménien. Originaires de Gumri, les membres du groupe s’inspirent du folklore et des chants populaires arméniens. Indubitablement moderne, le groupe a lancé un nouveau style musical où le rock se mêle avec bonheur aux chants religieux. Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 12 - NOUVELLES D’ARMENIE MISSION AQUASSISTANCE A GUMRI DU 8 AU 22 MAI 2003 A notre arrivée, nous avons rencontré le nouveau Directeur de la société CHIRAK, (exARPI) M. Hovhannes ASOYAN. Cette nomination est une très bonne décision pour tous car ce dernier est convaincu de l’efficacité du projet préconisé par AQUASSISTANCE et nous a aidé de façon très active depuis 2 ans. Le quartier ANI (25.000 habitants) est maintenant mieux alimenté qu'en octobre 2002. Les habitants commencent à limiter le gaspillage d'eau dans les immeubles. 15.000 habitants ont de l’eau 24 heures sur 24 et les autres ont de l'eau au moins 12 heures par jour (au lieu de 2 heures avant). Cela fait plaisir de voir l'après-midi des femmes étendre leur linge sur les fils accrochés par des poulies entre les immeubles, et ceci même au 4e étage. Elles ont enfin de l'eau en permanence. Il y a 2 ans, notre chauffeur nous disait : « II n'y a pas d'eau ici... Regardez les femmes qui sortent de l'immeuble avec des seaux, pour aller chercher de l'eau dans les points bas du quartier ANI... ». Des enquêtes ont été réalisées dans les appartements par Jacques BERENGUER et Dominique DUQUENNE, pour aider la population à localiser et à éliminer les pertes d'eau dans les appartements. Il a été décidé de mettre deux « enquêteurs », à temps plein pendant un an, pour continuer ce travail. L’un des ces deux postes sera financé par moitié par SPFA et AQUASSISTANCE, l'autre le sera par CHIRAK. SPFA et AQUASSISTANCE ont également décidé de financer la pose de 600 compteurs d'immeubles. Une fois ce travail effectué, nous avons bon espoir que tout le quartier ANI ait de l'eau 24 heures sur 24 dans 6 à 12 mois. Dominique DUQUENNE a formé 2 nouveaux agents de CHIRAK à l'utilisation de l'appareil de détection des fuites et à l’appareil de localisation des conduites. Jacques BERENGUER et Dominique DUQUENNE ont réalisé avec Norik (de la Société CHIRAK) la vérification annuelle du pilote de commande du réducteur de pression de 300 mm, installé en Mai 2002 pour l'alimentation du quartier ANI. Nous avons vérifié le bon fonctionnement des deux chloromètres, apportés en octobre 2002 et installés dans les réservoirs de Marmachène et de Maissian. Deux autres chloromètres seront donc apportés, comme prévu, lors de notre prochain voyage, pour Hovouni et Vard Bar. L'Agence de l'Eau Seine Normandie a subven- Réunion dans le cadre de la « Commission Compteurs » tionné plusieurs projets dans la ville de Gumri, à la demande de SPFA et ARPI. AQUASSISTANCE continuera d’apporter son aide et ses connaissances à l’Arménie. D’ailleurs, la prochaine mission devrait se dérouler courant septembre ou octobre 2003. Dominique CHENILLE ECONOMIE L’INDUSTRIE DU DIAMANT EN ARMENIE LE 3 e FORUM ECONOMIQUE DIASPORA-ARMENIE SE TIENDRA EN SEPTEMBRE P l’année 2003, l’Arménie s’est engagée à importer près de 400.000 carats de diamants bruts russes, à destination de ses entreprises de transformation et de découpe. Jusqu’à ce jour, les entreprises arméniennes n’achetaient alors tout au plus, que 50.000 carats de diamants à la Russie. En marge de cette nouvelle, le porte-parole du ministère arménien du développement économique et commercial, a révélé que le fournisseur russe de l’Arménie - la compagnie d'ALROSA - avait augmenté le prix de vente de sa matière première. Toutefois, l’Arménie achètera quand même tous ses diamants auprès de ce même partenaire en 2003. Chaque année, les entreprises arméniennes taillent pour plus d'un million de carats de diamants. Par conséquent, l’achat de diamants russes couvrira 40 % de la demande arménienne cette année. OUR (source : RIA Novosti - Gamlet Matevosyan - août 15) Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 13 - L forum économique Diaspora-Arménie qui se déroulera à Yerevan du 22 au 24 septembre 2003, rassemblera des entrepreneurs arméniens venus d'Arménie et de Diaspora. Au cours de cette réunion, les participants réfléchiront sur les actions à mener en vue d'améliorer le climat des investissements en Arménie. Par ailleurs, les conférenciers tenteront d'améliorer le niveau des relations commerciales et économiques entre la Diaspora et l’Arménie. E Comme lors des deux dernières éditions qui se sont tenues en 1999 et 2002, l’objectif principal de ce forum est de favoriser la prospérité économique de l’Arménie. Pour plus d’informations sur le Forum, son ordre du jour et sur l’économie arménienne vous pouvez visiter le site : www.businessdiaspora.org. NOUVELLES D’ARMENIE LE CLUB DES ETUDIANTS FRANCOPHONES (CLEF) E 1996, alors que l'Arménie était en proie à de graves pénuries, quelques étudiants courageux ont créé le club francophone de Gumri au sein de Solidarité Protestante France-Arménie (SPFA) une association à buts humanitaires et culturels. Courageux, ils l’étaient car ils ont trouvé la force de surmontertoutes les difficultés présentes à Gumri, ville martyre qui n'en finit pas de se remettre des plaies tragiques infligées par le tremblement de terre de 1988. N Ces jeunes étudiants se sont réunis, au nom de la langue française, et se sont créé leur petit monde francophone. C’est en s’inspirant du club de Yerevan, où se trouve le bureau principal de la SPFA, que le club de Gumri a vu le jour. Au tout début, il n’y avait que quelques membres. Ils se réunissaient régulièrement pour parler français, organiser des discussions et des soirées culturelles. Ces rencontres représentaient de merveilleuses occasions de communiquer en français, et se faire de nouveaux amis. Avec le temps, une véritable équipe s’est formée ; élargissant son champ d'activités elle s’est lancée dans de nouveaux projets qui vont plus loin que le seul développement de la langue française en Arménie. Chaque année les étudiants bénévoles prennent part aux différentes actions humanitaires réalisées par la SPFA, travaillent dans les colonies de vacances en tant que moniteurs et participent aux voyages touristiques de la SPFA, ce qui leur permet de se perfectionner en français ; les jeunes francophones accompagnent souvent en qualité d'interprètes, les Français venus dans le cadre de diverses missions. Depuis plus d’un an, des membres du club visitent chaque semaine, des enfants handicapés à l’orphelinat et essayent de leur apporter un peu plus de chaleur humaine provenant « de ce monde extérieur » qui leur reste malheureusement, inconnu et inaccessible. A l’image de leur ville qui se reconstruit depuis 1988, les membres du club ambitionnent d’apporter un souffle nouveau aux jeunes de Gumri Nous cherchons à collaborer avec ceux qui poursuivent les mêmes buts que nous. Nous avons déjà des relations directes avec l’équivalent français de notre club, « Phil'Arménie », qui est la branche étudiante de la SPFA à Paris. Cette dernière est ouverte à tous les jeunes intéressés par l'Arménie et souhaitant participer à des projets humanitaires et culturels. Grâce à de nombreux dons, le club possède désormais une belle bibliothèque francophone. En outre, celle-ci dispose de tout l’équipement technique nécessaire (satellite et Internet) afin d’ouvrir aux jeunes, de nouveaux horizons. Dans son souci de promouvoir la langue, la culture française et de multiplier les pôles francophones en Arménie, la SPFA a proposé dès l'été 1998 aux principales universités et écoles françaises de Yerevan et de Gumri , un vaste programme audiovisuel de perfectionnement en langue française élaboré par l'Agence de la Francophonie. Dans cette Arménie en pleine reconstruction, ce programme ne manque pas d’intérêt, non seulement parce qu'il permet un contact direct et vivant avec la réalité francophone d'aujourd'hui, mais aussi parce qu'il constitue une porte ouverte sur le monde occidental. Actuellement, il existe quatre clubs francophones en Arménie et un en Artsakh. D’ailleurs, tous les cinq collaborent activement dans la réalisation des projets communs aux cinq villes. Pour résumer et pour conclure, le club offre de nombreuses possibilités à tous ces jeunes qui cherchent à s’instruire, à agir et à faire du bien autour d’eux ; bref, à tous ceux qui veulent construire l’Arménie de demain. Ellada LORETSIAN Présidente du CLEF - Gumri PHONETHON 2003 DU FONDS ARMENIEN DE FRANCE L E Phonéthon 2003 organisé par le Fonds Arménien de France, aura lieu cette année du jeudi matin 13 novembre, au dimanche soir 16 novembre 2003. L’édition 2003 sera comme l’année précédente, destinée à financer la construction de la Route Dorsale du Karabagh, ouvrage dont dépend directement la poursuite du développement socio-économique observé actuellement dans la région. 5 centres d’appels repartis sur toute la France à Paris, Lyon, Marseille, Montpellier et Nice seront à la base de cette opération. La réussite du Phonéthon dépend avant tout, de la mobilisation des 600 bénévoles qui auront pour tâche de contacter par téléphone plus de 30 000 familles et 5 500 entreprises. La salle informatique de l’Ecole Barsamian à Nice, sera mise à notre disposition une fois encore par la Direction de l’établissement. Nous invitons d’ores et déjà tous les volontaires qui souhaitent participer à cette opération à s’inscrire auprès de notre responsable local. Pour ce faire, contactez Monsieur Gaspard KAYADJANIAN au 06 13 40 73 98 en indiquant les jours et les horaires qui vous conviennent. Dès le 1er octobre, vous pourrez d’ores et déjà faire vos promesses de dons en appelant le 0810 854 854 (N° Azur - prix d’un appel local) FONDS ARMENIEN DE FRANCE - NICE-CÔTE D’AZUR Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 14 - NOUVELLES D’ARMENIE HOVANNES IGITYAN, NOUVEAU DIRECTEUR DE LA CHAMBRE DE COMMERCE DE L’UNION EUROPEENNE EN ARMENIE L’EUCCA est avant tout l’union des entreprises européennes en Arménie, affirme son Directeur Exécutif M. Hovhannes Igityan. Actuellement la Chambre comprend 18 membres représentants respectivement des entreprises françaises, allemandes, grecques, italiennes, anglaises, hollandaises, autrichiennes (voire argentines) ainsi que des entreprises mixtes. Parmi les membres il y a beaucoup d’entreprises françaises comme Pernod-Ricard, Grant Thornton Amyot, Castel, Alcatel qui participent au développement économique du pays, et la Chambre a son rôle à jouer pour développer d’avantage le cadre légal des affaires. 11 entreprises sont en cours d’adhésion et EUCCA est en négociation avec 13 entreprises candidates à l’adhésion. Actuellement le Board (Conseil des d’Administration) est constitué de Yoannis Krallis, Antonio Montalto, Armand Pinarbaci et Jonathan Stark. Le Conseil se réunit une fois par mois. Depuis avril 2003, M. Hovhannes Igityan assume les fonctions de Directeur Exécutif de la Chambre. Il y a apporté sa riche expérience, précisément grâce à son rôle de principal négociateur pour l’accession de l’Arménie à l’OMC et au Conseil de l’Europe, son expérience des relations avec l’Union Européenne et sa réputation en tant qu’ancien Président de la Commission des Affaires Internationales de l’Assemblée Nationale arménienne. Le personnel local se constitue d’un Office Manager et d’une personne s’occuParev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 pant de la logistique. L’EUCCA emploie également des stagiaires et des experts européens. Actuellement un stagiaire grec s’occupe de l’élaboration de rapports commandés par la Commission Européenne. Une experte allemande, Mlle Judith Peltz s’occupe d’un projet de développement du tourisme en Arménie et de la fondation d’une école du tourisme en Arménie. Photo : G.D.-D. L A Chambre de Commerce de l’Union Européenne en Arménie ou « European Union Chamber of Commerce in Armenia » (EUCCA) a été inaugurée le 7 février 2003, à Erévan en présence des Ambassadeurs des pays européens, des représentants de l’Union Européenne, des entreprises européennes exerçant en Arménie et du Ministre du Commerce et du Développement Economique ainsi que du Conseiller Economique du Président Kotcharian. Elle a été fondée à l’initiative des compagnies européennes avec le soutien des ambassades européennes et de la Commission Européenne. Les fondateurs de la Chambre espèrent qu’elle donnera un nouveau souffle à l’Accord de Partenariat et de Coopération entre l’Union Européenne et l’Arménie dans le développement du commerce et des relations économiques. Mlle Judith Peltz, chargée du développement du tourisme en Arménie avec M. Hovannes Igityan La Chambre de Commerce est appelée à représenter et à défendre les intérêts de ses membres car les entreprises occidentales sont confrontées très souvent à une réalité différente due à une mentalité héritée de la bureaucratie soviétique. Ces obstacles sont difficiles à gérer au quotidien, alors que les entreprises purement locales sont habituées et gèrent ces problèmes plus facilement. Malgré son adhésion à l’OMC et la politique déclarée de s’intégrer progressivement dans la famille européenne, l’Arménie a encore beaucoup à faire pour normaliser le climat des affaires et harmoniser sa législation à celle de l’Union Européenne. D’après le Directeur Exécutif, M. Igityan, les entreprises ressentent très fortement le besoin de standardisation des lois, spécialement celles relatives à la bureaucratie et au système des taxes. L’EUCCA travaille en étroite relation avec le Ministère du Commerce arménien, le Ministère des Finances et le Département des Taxes pour résoudre directement et plus efficacement les problèmes qu’affrontent les entreprises européennes. Une des activités de la Chambre est d’enregistrer les plaintes et les propositions de ses membres et de les présenter au Gouvernement arménien et à l’Union Européenne. La Chambre cherche également à aider les compagnies européennes qui souhaitent établir des contacts et faire des affaires en Arménie. Les entreprises arméniennes peuvent s’adresser à l’EUCCA pour les questions d’exportation vers l’Union Européenne, pour développer leurs technologies de production, pour mettre leurs produits aux standards européens. - Page 15 - Pour réaliser les objectifs mentionnés ci-dessus, l’EUCCA travaille en collaboration avec les attachés commerciaux des Ambassades des pays européens représentés en Arménie. Elle travaille également pour l’établissement de contacts directs avec les chambres de commerce des pays européens, ce qui lui permet d’établir son réseau. Afin de résoudre les problèmes quotidiens des entreprises européennes, la Chambre propose un service de médiation entre le Gouvernement arménien et ses membres, le but étant de pouvoir régler les différends avant recours devant les tribunaux. Actuellement, l’EUCCA travaille avec le Ministère du Commerce afin d’assurer l’harmonisation des lois aux standards européens, processus dont bénéficieront les entreprises européennes présentes en Arménie et les entreprises arméniennes, ce qui rendra plus attractif le climat des investissements en Arménie. A la fin du mois de septembre, se tiendra le « Diaspora Business Forum » au cours duquel l’EUCCA offrira son aide aux hommes d’affaires Arméniens de la Diaspora désireux de trouver des partenaires en Arménie. Une chose est rassurante : pour devenir membre de l’EUCCA, l’entreprise doit avoir une bonne réputation et respecter scrupuleusement la loi. Pour plus d’information vous pouvez visiter le site Internet de l’EUCCA : www.eucca.am. Gohar DANIELIAN-DUBOST Correspondante de PAREV en Arménie EVENEMENT CAP A « L’EST » Voyage sur les terres de nos ancêtres D 12 au 19 juin dernier, c’est un périple exceptionnel que nous avons effectué en Turquie, dans l’Est Anatolien. C’est Samson Ozararat, l’organisateur de ce voyage, qui nous a convié avec Dikran Timourdjian, Kirkor Ajderhanyan, le Pr Charles Aboulker, Pierre Fiori et Patrick Mottard à fouler cette terre qui fut celle de mes ancêtres. Arrivés à Istanbul, cinq amis d’Arménie, Sévak Avakian, Zaven Harutyunyan, Hovannès Igityan, Lévig Katchatryan et Sébastien Dubost sont venus se greffer à notre groupe. Dès le lendemain, nous prenions l’avion pour Ankara où d'autres amis devaient nous rejoindre. A l'aéroport, nous rencontrons notre guide ethnologue qui nous accompagnera sur place ainsi que Hrant Dink, le DirecU maisons nous amène à penser qu’elles devaient appartenir aux Arméniens. La cité d’Ani sous haute surveillance Emus, nous reprenons la route ; notre prochaine étape, c’est Ani la ville mythique aux mille et une églises. Ani étant une zone militaire, c'est un commandant qui nous reçoit et c’est un mini-bus de l'Armée qui nous emmène sur les différents sites. Les inscriptions la route pour Dogubayazid. Sur la en arménien sont de route, il est frappant de rencontrer partout, gravées dans tous les 50 kms, des colonnes de 40 à la pierre. Devant la 60 tanks flambants neufs ainsi que de cathédrale d’Ani, un nombreuses casernes. Mais ce n’est panneau écrit en pas tout car très régulièrement, nous anglais et en turc, étions contrôlés par des « genmentionne les noms darmes » puis par la sécurité militaire. des rois qui l’ont bâti Lorsque l’on demandait le pourquoi tout en prenant bien d’un tel déploiement militaire, on soin de ne pas men- nous répondait que le PKK en était la tionner qu’ils étaient cause ! Arrivés à destination, nous Arméniens. Tout au nous retrouvons aux pieds du splendilong de notre voya- de Mont Ararat. Cette vision de la ge, nous avons été « face cachée » de la montagne était confrontés à un mur tout simplement bouleversante. de silence concernant les Arméniens. Après une nuit d’hôtel, nous quittons Ainsi, concernant les notre montagne sacrée et partons Les ruelles de Kars inscriptions armé- pour Van via Bitlis, que nous atteiniennes, les dépliants gnons après quelques dizaines de kms. nous affirmaient Bitlis est la ville natale du grand-père teur du journal arménien d’Istanbul qu’il s’agissait de russe voire de géor- de Samson Ozararat ; avant 1915, l’ar« Agos ». S’étoffant progressivement, gien. Quoi de plus normal puisque rière grand-père de ce dernier était le notre groupe devait finalement se selon l’histoire officielle turque, les propriétaire des abattoirs de la ville. composer de 27 personnes pour ce Arméniens n’ont jamais vécu sur ces Nous étions à peine arrivés dans la terres ! Ainsi voyage. les dépliants Notre première étape fut Kars, une évoquent les ville proche de la frontière avec Hittites, les 1 l'Arménie. Pour l’anecdote, nous Ourartéens , les Seldjouavons découvert sur place, un « Hôtel Karabag ». Après avoir déjeuné dans kides, les Otun restaurant et visité la ville, nous tomans mais les recherchons l’église arménienne ; pas après plusieurs demandes, on nous Armé-niens. indique l'endroit. L’Eglise, typiquebrève ment arménienne, est désormais La transformée en mosquée et il a fallu se visite d’Ani déchausser pour y rentrer ! Quelle (3/4 d’heutristesse ! Mais nous n'étions pas au re) était à bout de nos surprises. La ville est assez peine termisérable, la population est kurde en minée que majorité. Dans les rues de Kars, l’ar- nous preAutrefois fièrement dressées, ces khatchkars sont désormais laissés à l’abandon sur l’île d’Aghtamar chitecture particulière de certaines nions déjà Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 16 - La fameuse église Sainte Croix sur l’île d’Aghtamar cité, que Samson est parti immédiatement à la recherche de son passé. Grâce aux indications des autochtones, il a retrouvé l’emplacement des anciens abattoirs qui avaient été partiellement démolis, ainsi que de précieuses informations sur des membres de sa famille. A l’image de Kars, la ville est misérable. Les gens semblent désœuvrés et vivent de petits boulots. Apparemment, il n’y a pas d’industries à l’horizon. Avant d’arriver à Van, nous pouvions déjà admirer le lac du même nom. Ce dernier, surplombé du Mont Sipan et de sa crête enneigée, était véritablement majestueux. A 10 km de Van, nous faisons escale dans un grand hôtel tou-ristique. Après un dîner vite expédié, nous effectuons une visite sommaire de la ville, entassés à 20 dans un minibus conçu pour douze personnes ! Le lendemain, nous sommes partis à la découverte du lac de Van et de deux de ses îles. L’ancre levée, nous nous dirigeons vers notre première destination, l’île de Çarpanak (Kduts en arménien). Sur place, une grande tristesse nous a envahi. L’église arménienne y est en ruine et ses murs sont « tagués ». Les vandales n’ont aucun respect pour ces pierres chargées d’histoire. A l’intérieur de l’église, nous Van. Dieu que le pays de nos ancêtres est beau. Oui, les récits de mes parents étaient bien vrais, leur pays est vraiment magique ! Le lendemain, nous avons visité la forteresse qui surplombe Van et ses nombreux vestiges ourartéens. Le surlendemain, après avoir visité le musée local sans véritable intérêt, nous repartions déjà vers Istanbul. Je n’ai qu’un seul regret : ne pas avoir pu me rendre à Palou et à Tcharsandjak, pays de mes parents, et à Mouch, pays de ma tante, malheureusement trop éloignés de notre itinéraire. Je rêvais pour-tant de voir ces contrées qui représentaient à leurs yeux, un véritable paradis perdu. La mort dans l’âme, nous quittions cette région où notre peuple vécu pendant des millénaires avant d’être méthodiquement exterminés pendant le génocide de 1915. Arrivés sur les rives du Bosphore, ce sont trois jours de visites qui nous attendaient. Ainsi, entre autres, nous pouvons encore voir quelques fresques. L’émotion nous étreint et avec elle, un mélange d’amertume et un impérieux besoin de recueillement. Avec quelques amis, nous récitâmes alors le Hayr Mer (Notre Père) les larmes aux yeux. Plus tard, nous abordions enfin l’île d’Aghtamar. Entrevue avec le Patriarche d’Istanbul S.S. Mesrob Mutafian L’église y est un peu mieux conservée, des mesures de restaura- avons pu nous rendre au Patriarcat tion ayant été entreprises (et Arménien d’Istanbul où nous avons financées) par rencontré S.S. Mesrob Mutafian. Le l’UNESCO. L’é- dernier jour, nous nous sommes renmotion était très dus à l’hôpital arménien Surp Pirgic Sur le lac de Van, l’îlot de Kduts et son église forte pendant la où nous avons conversé avec ses resvisite de la cha- ponsables. Riche en émotions, en soupelle. Sur place, venirs et en rencontres, ce voyage où nous nous a véritablement tous marqué et chantâmes de bouleversé. Notre retour à Nice fut nouveau le alors des plus éprouvants, les uns et Hayr Mer, les les autres devant s’efforcer de revenir Turcs du groupe à la réalité du quotidien après avoir participèrent foulé cette terre qui était celle de nos également à la pères. prière. C’est sous un soleil Gaspard KAYADJANIAN ardent que nous Photos : Dikran Timourdjian avons visité l’île, et que nous 1 Les Ourartéens sont l’unes de composantes nous sommes qui donnèrent naissance au peuple armébaignés dans les nien, à l’instar des Gaulois pour le peuple eaux du lac de français Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 17 - CARNET DE ROUTE UN VOYAGE INOUBLIABLE par Pierre FIORI L l’on m’a demandé d’écrire quelques mots pour PAREV sur notre séjour en Turquie, j’ai été particulièrement touché. C’est en effet avec toujours beaucoup d’émotion que j’évoque ce voyage auquel j’ai eu le privilège de participer. De plus, si certains de mes amis le sont, je ne suis pas d’origine arménienne, et c’est donc en toute humilité que j’ai transmis ces quelques lignes, extraites d’un carnet de voyage que j’ai consacré à ce séjour. Mais, avant toute chose, je voudrais remercier mes amis, Gaspard KAYADJANIAN, Kirkor AJDERHANYAN, Samson OZARARAT et Dikran TIMOURDJIAN, pour m’avoir permis de partager, avec eux, ces moments inoubliables. ORSQUE Kars, première confrontation au génocide Disposant d’une heure avant le départ, nous longeons la rue principale en direction d’une ancienne église arménienne, située au pieds de la forteresse de Kars et qui, après des années d’abandon, a aujourd’hui été transformée en mosquée. C’est cela aussi le génocide ; le fait de faire disparaître toute présence arménienne, de nier, aujourd’hui encore, jusque dans les moindres détails, une culture, une tradition, une histoire. Je peux aujourd’hui m’en faire plus qu’une image ; je suis, moi aussi, confronté à cette réalité, qui se révèlera, par la suite, inimaginable. Beaucoup de petites échoppes sont installées dans les anciennes maisons arméniennes. Celles-ci sont facilement reconnaissables, car ce sont les seules ornées de colonnades ou de décorations ; mais plus aucune inscription, plus aucune date ne subsistent. (…) Kars et son église devenue mosquée Voir Ani et mourir Notre bus repart. Nous nous dirigeons vers Ani, la capitale historique de l’Arménie, escortés par un véhicule militaire. Après avoir franchi plusieurs points de contrôle militaire, perdus dans la steppe, nous nous retrouvons enfin face aux vestiges de la ville d’Ani, dernier « check-point » avant la frontière arménienne. Les murailles d’enceinte, toujours droites, délimitent encore clairement ce que fut cette ville qui a compté jusqu’à 100.000 habitants. Plusieurs églises et cathédrales sont encore visibles et abritent des fresques Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 18 - Devant les murailles d’Ani... d’une grande beauté. Cet instant est particulièrement émouvant, car, sous la surveillance constante des militaires turcs, nous voyons revivre, sous nos yeux et grâce à notre guide, la capitale historique de l’Arménie. Samson évoque une chanson traditionnelle arménienne, chantée à quelques centaines de mètres de là (nous sommes à moins de 50 kms de Erevan) et qui dit « j’aimerais être un oiseau, pour passer au dessus de cette colline, rejoindre Ani et y mourir ». De l’autre côté des murailles, la ville est naturellement protégée par un canyon qui sépare aujourd’hui les deux pays. Sur les flancs des falaises, on peut distinguer des habitations troglodytiques. Notre guide nous indique d’ailleurs que plusieurs églises ont été sculptées directement dans la roche. C’est un véritable privilège que de se trouver là. Ce lieu n’est que rarement ouvert au public, compte tenu de la proximité de la frontière, mais aussi pour ce qu’il représente. (…) Le Mont Ararat … Après plusieurs heures de route, toujours ponctuées par des points de contrôle militaire, le paysage change. Il devient plus aride et comme «bosselé» ; puis il change encore, pour devenir escarpé et rocailleux. Il s’agit, en fait, des premiers signes du Mont Ararat, de ces coulées de lave millénaires qui ont formé un paysage quasi lunaire. Puis, derrière des nuages élevés, il apparaît soudain, imposant, majestueux. Notre bus s’arrête à ses pieds, dans une grande plaine. Photographies, embrassades. Presque comme des enfants devant un spectacle de magie, face à quelque chose qui nous dépasse, mais aussi, aujourd’hui, qui nous unit, nous ramassons avec empressement des cailloux ronds et noirs au bord de la route. Comme si nous voulions ramener chez nous, déjà, ces témoins des émotions qui nous étreignent. Le soleil se couche et notre bus redémarre, mais nous ne perdons pas des yeux le Mont Ararat, comme si nous voulions le conserver dans nos têtes, à tout jamais. (…) Bitlis, à la recherche du passé Quand la famille de Samson fut déportée, une petite fille (la sœur de son grand-père) en bas âge fut soustraite aux militaires par un voisin. Mais les survivants n’eurent plus de nouvelles et ne surent jamais ce qu’elle était devenue. Descendu du bus, à Bitlis, Samson raconta cette histoire au premier commerçant venu, qui lui dit s’en souvenir et lui indiqua le lieu de la maison familiale. Samson, accompagné de L’Ararat vu du côté turc Photos : D.T. quelques amis, est alors parti essayer de la retrouver. Accueilli sur place (les anciens abattoirs de la ville1) par un voisin, Samson eut confirmation de cette histoire. Il apprit même que cette petite fille, devenue femme (« elle était très belle, vous savez » lui a-t-on dit) se maria et fonda une famille. « C’est une bonne famille », poursuivit ce témoin du passé, « ses enfants sont aujourd’hui installés à Istanbul, mais ils n’oublient pas Bitlis, ils envoient chaque année de l’argent pour les travaux de la mosquée ». Nos amis se sont alors rendus au cimetière des abattoirs, mais aucune ins- cription ne subsistait. C’est un retour au sources que nous partageons tous à cet instant ; pas un apaisement, mais plutôt une satisfaction de savoir, comme une trace retrouvée, peut être le sentiment d’exister encore, malgré tout. C’est en tout cas comme cela que je le perçois. Je crois qu’à ce moment là, notre groupe s’est soudé de manière définitive, Samson racontant sa découverte aux uns et aux autres, en plusieurs langues et plusieurs fois de suite. J’imagine qu’un autre, à sa place à cet instant, n’aurait pu que garder le silence. Lui, était devenu invulnérable. (…) Sur le Lac de Van, l’îlot de Cerpanac Ce qui est impressionnant sur Cerpanac ce sont d’abord les mouettes, des milliers d’oiseaux et leurs cris. Le bateau nous dépose sur une petite plage de gravier blanc. Nous marchons en file indienne en direction de l’ancienne église arménienne, aujourd’hui seule bâtisse encore debout, alors que jusqu’à 300 personnes ont vécu dans ce lieu. Si, de loin, l’église a conservé sa silhouette droite, dès que l’on y accède ce n’est même plus une ruine, c’est un saccage. Les murs sont tagués, les pierres enlevés, le sol labouré. Ce lieu est rendu encore plus fantomatique par le guano, les nids et les oiseaux morts qui jonchent le sol, l’odeur est insupportable. Alors que nous essayons de nous extraire de ce lieu, avec le sentiment d’être confrontés à quelque chose d’insoutenable, Hrant, Levik et Hovig improvisent une prière suivie d’un chant arménien. Le temps s’arrête, l’émotion étreint chacun d’entre nous et, quasi immédiatement, chacun quitte ce lieu, presque en vitesse et le groupe s’éparpille sur l’îlot. Du haut de la colline qui surplombe l’église, je cherche Hrant du regard, essayant de le reconnaître parmi tous les autres. Je le distingue dans l’eau, en train de nager, seul, comme s’il avait voulu se laver, ou plutôt comme s’il avait voulu prolonger cet instant par un baptême. Je ne perds de vue aucun de ses mou-vements. Il plonge plusieurs fois sous l’eau avant de regagner la rive. Je rejoins le bateau en passant au milieu des nids, les mouettes volent au dessus de ma tête en piqué. Je retrouve Hrant sur la plage et l’embrasse. Juste quelques mots, un regard. Nous avons vécu la même histoire. (…) Une danse sur les rives du lac de Van Deux musiciens, installés sous une tente face à nous, commencent à jouer de la musique traditionnelle. Plusieurs membres de notre groupe demandent des chansons particulières. Comme emportés par la musique, Gaspard et Kirkor, vite rejoints par certains d’entre nous entament un Kotchari. Je les ai vus plusieurs fois danser, lors de soirées au complexe Barsamian de Nice, mais cette fois ce n’est plus une simple danse. Gaspard frappe le pied du sol, soulevant le sable fin. J’ai la sensation qu’il reprend possession de la terre de ses ancêtres. Son visage, tourné vers le ciel, est comme illuminé ; sa main dans celle de Kirkor, ils enchaînent les pas en tournant sur eux mêmes. Les turcs, les arméniens, un ami azéri dansent ensemble. Certains pleurent. C’est un moment merveilleux. Gaspard me dira, quelques minutes plus tard, ne plus ressentir de fatigue. En fait, il a même rajeuni. Son visage est radieux. (…) 1 Le grand-père de Samson était le directeur de ces abattoirs. LE CHAT DE VAN D 12 au 19 juin, j’ai eu le privilège de faire partie de la délégation franco-arménienne qui a visité l’Est de la Turquie qui fut en réalité, pendant des siècles, le cœur de la grande Arménie. L’émotion ne pouvait qu’être au rendezvous d’un tel périple. Elle le fut ! Pour autant, elle a formidablement nourri la réflexion du témoin Candide que j’étais. Et de la réflexion au désir d’action, la pente est naturelle pour qui milite pour un monde meilleur. U L’EMOTION Présente à KARS, la première fois que je me trouve face à une petite église arménienne en tout point semParev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 blable à celles qui m’avaient émues dans « Calendar » le très beau film d’Atom Egoyan. Présente sur le site d’ANI quand, sous escorte armée, nous découvrons au fond d’un canyon l’ARPA ÇAYI qui fut jadis un trait d’union entre les peuples d’Arménie, avant de devenir une frontière infranchissable. Présente à BITLIS, la ville sans femme, où certains d’entre nous partirent à la recherche de leur mémoire familiale. Présente dans cette petite chapelle arménienne de l’île aux Oiseaux du lac de VAN, quand des membres de la délégation redonnent vie aux murs envahis par la végétation et profanés par des graffitis, le temps d’une prière vibrante… - Page 19 - Patrick Mottard aux pieds de l’Ararat LA REFLEXION A l’heure de la demande d’intégration à l’Union Européenne, la permanence de ce phénomène est d’autant plus stupéfiante qu’elle semble toucher des couches très diversifiées de la population. Côté vert, celui de l’espoir, nous pouvons témoigner que les Turcs de bonne volonté existent. Nous les avons rencontrés. Malgré leur faiblesse numérique, malgré leur marginalité idéologique, j’ai l’intuition qu’ils finiront par l’emporter. Mais à quel prix et dans combien de temps ? En tout cas, j’ai la conviction que ce sera plus long et plus difficile que je ne le pensais avant le voyage. Autre rayon vert, les acteurs écono- Photos : D.T. Stimulée par l’émotion, ma réflexion fut rapidement à l’image de l’extraordinaire regard du chat de VAN, aperçu fugitivement sur les rives du lac : un œil gris bleu, un œil vert… Côté gris bleu, celui de l’apparente immobilité des choses, je suis surpris par l’ampleur de l’adhésion – au moins formelle – de la société turque au mensonge d’Etat négationniste concernant le génocide arménien. Kduts, « l’Ile aux Oiseaux » sur le lac de Van et son monastère tagué par des vandales sans scrupules KARS (fédérateur d’une association entre villes turques, arméniennes et géorgiennes) et les Arméniens d’Arménie de notre délégation étaient d’accord pour souhaiter l’ouverture la plus rapide possible des frontières. Afin que les peuples de la région puissent circuler, travailler, commercer… Ce pragmatisme libreéchangiste est peut-être porteur d’espoir. L’ACTION Pour qui s’est engagé dans la vie publique, la réflexion n’a pas de sens si elle n’est pas un moteur de l’action. C’est ainsi que je suis persuadé qu’il faut multiplier – à l’instar des pongistes américains dans la Chine de Mao des années 70 – les délégations officieuses de ce type. Le chat de Van miques et même politiques de la région semblent souhaiter une normalisation rapide. Le maire turc de Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 Rencontrer des élus locaux turcs, le MEDEF local, le Patriarche arménien d’Istanbul, des représentants de la presse arménienne de Turquie n’est pas sans intérêt pour faire évoluer les mentalités, surtout quand la délégation, composée de Français, arméniens ou non, et d’Arméniens d’Arménie est accompagnée, pendant une partie du voyage, par des intellectuels turcs libéraux. Sur le - Page 20 - fond, toute solution passe par un accord entre les acteurs de la région. Pour cela, il faudra bien trouver un jour le Willy Brandt turc qui saura s’agenouiller avec humilité devant la douleur d’un peuple. Et/ou, pourquoi pas, le Frederik De Klerk turc qui acceptera d’intégrer sans restriction les minorités dans la communauté nationale. A écouter certains responsables, on a l’impression que ce temps n’est pas si éloigné que cela ; à regarder de près la vitalité du mensonge d’Etat, on est parfois un peu découragé. Il est évident que le poids de la diaspora sur l’opinion publique internationale est un atout qui devrait définitivement renvoyer le négationnisme aux poubelles de l’Histoire. Mais rien n’est gagné. Cet objectif est pourtant vital. Européen convaincu, je pense que l’Europe politique et sociale que j’appelle de mes vœux peut être la matrice d’une gouvernance mondiale. Et je suis intimement persuadé que le Caucase est le premier trait d’union entre cette Europe et la gouvernance mondiale. Puisse le deuxième œil du chat de VAN virer également au vert… Patrick MOTTARD Conseiller municipal de Nice Conseiller général des Alpes-Maritimes MEMOIRE HISTOIRE(S) DE FAMILLE(S) par Jacqueline TOROSSIAN M ON père, Méguerdich Achdjian est né à Trébizonde (dans l’Empire Ottoman) en 1893. Grand patriote, il rejoint la résistance faisant de lui l’unique rescapé de toute sa famille pendant le génocide des Arméniens. Ayant servi dans les armées alliées pendant la Grande Guerre, il a été enrôlé dans le 4e régiment d’Infanterie et a participé aux opérations militaires sur le front du Caucase, dans le secteur d’Erzeroum de 1914 à 1918. En 1919, il devient le domestique personnel du capitaine Poidebard au sein de la Mission Militaire Française du Caucase à Erévan. En 1920, il gagnera clandestinement Constantinople. Là, il rencontre et épouse ma mère, également originaire de la ville de Trébizonde et donnent naissance à mon frère Agop en 1921. ci-dessus : Le jeune Méguerdich entouré par sa famille à Trébizonde ci-contre : Mon père, patriote arménien Pourtant, Méguerdich n’a qu’un seul souhait : rejoindre la France. C’est sur le bateau à vapeur qui a conduit ma famille jusqu’en France, que m’a mère m’a donné le jour. Heureusement, c’est à Paris (1 e r arrondissement) que j’ai été inscrite. Quant à mes prénoms (Jacqueline, Françoise, Valentine) c’est aux capitaines du navire que je les dois. A Trébizonde, mon père exerçait les Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 métiers de coiffeur et... de dentiste ! Il faut savoir qu’en ce temps-là, l’exercice de ces deux professions n’était pas incompatible. Quoiqu’il en soit, à son arrivée en France, Méguerdich ouvre un salon de coiffure dans le 13e arrondissement à Paris avant d’en ouvrir un second, au coin de la rue Rivoli quelques ci-dessus : Mon époux, Krikor Torossian, pose avec ses années plus tard. coéquipiers du club de football de l’U.G.A. d’Alfortville Entre-temps, il avait fait une demande de natu- côte 26 ans durant. ralisation française pour lui, ma mère, mon frère et moi- Mon époux n’a pas eu une existence même. Sa requête, qui se facile lui-aussi. Né en 1906 à Brousse, trouvait être l’une des pre- il prend le chemin de l’exode avec sa mières faite par un Armé- famille. Peu d’entre-eux survivront nien, a rapidement été aux massacres perpétrés pendant le acceptée... sauf pour ma génocide de 1915. Ayant gagné Istansœur ! En effet cette derniè- bul, sa mère le place avec son frère, re, qui était née à Paris en dans un orphelinat afin qu’ils puissent s’instruire. Arrivée à Marseille, cette 1925, n’en a pas eu besoin. dernière entreprend des démarches Dès 1939, pour retrouver ses fils et les mon frère récupère... en 1924 ! En 1930, la Agop, qui famille bâtit une grande maison de 12 n’était alors pièces dans laquelle ils hébergent d’autres familles. Krikor et son frère qu’apprenjouaient alors au football dans le club ti-coiffeur au-près de de l’U.G.A. d’Alfortville. Mon mari, notre père, surnommé « le lion » était très doué et rêvait de faire carrière. s’engage dans l’armée a Malheureusement, un adversaire du tout juste Racing Club de Paris, lui casse le 18 ans. Plus fémur au cours d’un match. Un intertard, il re- ne de l’hôpital Pitié Salpétrière de joindra Paris, fait l’erreur de lui poser un l’armée de plâtre. Oublié dans une grande salle De Lattre qui comprenait vingt patients, il pleude Tassigny re de douleur. Les médecins se voient à Dakar et dans l’obligation de lui amputer la ce, avant de jambe quelques jours plus tard. Mais gagner l’Ita- Krikor à force de courage, apprend à lie et finalement, la France. Après la vivre avec son handicap et se rééguerre, il exercera la profession de duque seul, aucune réparation financoiffeur à Mantes la Jolie puis à Mont- cière ne lui ayant été accordée. Il pellier. apprend alors la coiffure et dirige son Pour ma part, j’ai débuté comme coif- propre salon avant de m’épouser en feuse à l’âge de 14 ans et demi en 1952. Nous vécûmes heureux créant, chez mon père, un salon pour ensemble jusqu’au 9 octobre 2002, Dames. En 1952, j’ai épousé Krikor date de sa disparition. Torossian et avons travaillé côte à Un dernier mot enfin sur la vie de ma - Page 21 - Maître Marmarian, grand avocat parisien et son épouse, elle-aussi originaire de Trébizonde, étaient devenus des amis de la famille. Or cette dernière, qui avait fondé une fabrique de poupée à Erévan des années auparavant, a rencontré une dame qui lui a demandé si elle connaissait à Paris une certaine Annig Vartanian, ma mère. Cette inconnue qui a abordé Mme Marmarian, n’était autre que ma tante. Je vous laisse imaginer la joie des retrouvailles des deux sœurs 50 ans après avoir été séparées à Constantinople.; Le destin vous joue parfois de drôles de tours ! Photos : J.T. mère. Après le génocide, elle s’est trouvée être avec sa sœur, les seules rescapées de leur famille. Malheureusement, elles furent contraintes de se séparer. Cinquante longues années plus tard, un concours de circonstances extraordinaire les a fait se retrouver. ci-contre : Mon mariage avec Krikor CHANGEMENT A LA TETE DU CONSEIL GENERAL DES ALPES-MARITIMES R écemment, nous avons appris la démission de Monsieur Charles Ginésy, le Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes. Durant de nombreuses années, ce dernier nous a régulièrement apporté son soutien dans le cadre de nos acti- vités. Pour le remplacer, c’est son Vice-président, Monsieur Christian Estrosi qui assurera l’intérim jusqu’aux prochaines élections. Rappelons pour mémoire, que Monsieur Estrosi a joué un rôle non négligeable dans le processus de reconnaissance du génocide des Arméniens par l’Etat français, en sa qualité de député des Alpes-Maritimes. L’ensemble des membres du Conseil Communautaire Arménien de la Côte d’Azur, lui souhaitent une pleine réussite dans ses nouvelles fonctions à la tête de notre département. ANNEE 2003 : SUBVENTIONS ACCORDEES AU CONSEIL COMMUNAUTAIRE ARMENIEN DE LA COTE D’AZUR PAR LE CONSEIL GENERAL DES ALPES-MARITIMES : PAR LE CONSEIL REGIONAL PACA : Conception magazine PAREV : 20 000 euros Fête de l’Arménie : 30 000 euros Fête de l’Arménie : 30 000 euros Activités pour l’année 2003 : 15 000 euros Soutien aux activités de l’association : 40 000 euros Insertion magazine PAREV : 15 000 euros Insertion magazine PAREV : 6 860,20 euros SORTIE DVD L film ARAM de Robert Kechichian est sorti en DVD le 6 août dernier. A noter, aux côtés de Simon Abkarian (Une bête sur la lune), la présence de Serge Avédikian et d’Isabelle Sadoyan (Mayrig). E Un film à se procurer d’urgence chez les bons distributeurs de la région ! Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 22 - BIOGRAPHIE ARA ARCHAVIROVITCH ABRAMIAN Après avoir terminé des études d'économie à l'Institut de l'agriculture d'Erévan, il est entré dans la vie active. Directeur adjoint de département au ministère de l'industrie électronique de l'URSS en 1989, il devient, en 1991, directeur général de la Compagnie Comeks, entreprise qui produit des équipements électroniques. Depuis 1993, il préside la société Concorde, une firme de production et d'investissements travaillant dans le bâtiment, l'industrie chimique, le commerce de diamants, l'holographie et l'industrie alimentaire. La société a participé aux travaux de restauration du Kremlin de Moscou et à la construction de divers édifices sociaux-culturels et d'habitation. Sous la direction et avec la participation directe de M. Abramian, la société a obtenu des brevets pour des instruments médicaux destinés au dépistage précoce et au traitement d'affections cancéreuses et du SIDA, ainsi que pour des produits biologiques destinés à l'alimentation des malades. L'Union des Arméniens de Russie, fondée avec la participation d'Ara Abramian en 2000, s’est fixée différents objectifs. Tout d’abord, consolider la communauté arménienne de Russie dans l'esprit du renforcement de la construction étatique russe ; puis, aider au renforcement de la paix, de l'amitié et de la concorde entre les peuples ; par ailleurs, mobiliser le potentiel intellectuel, industriel et financier de la diaspora arménienne au bénéfice de la Russie ; enfin, promouvoir activement la langue russe en Arménie. Le président de l'Union accorde une grande importance aux questions de l’enseignement, du renforcement de la paix inter-ethnique et inter-confessionnelle. Il se soucie tout particulièrement de développer l’enseignement de la langue maternelle là où vivent des communautés d'Arméniens, de créer des écoles arméniennes du dimanche. Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 Pour encourager l'apprentissage de la langue russe, il apporte son concours, financier et organisationnel, à l'Olympiade internationale de russe. Ara Abramian a fourni des ordinateurs pour l'Université russo-arménienne de Erevan et a créé un cabinet linguistique pour l’enseignement de l'arménien à l'Université de linguistique de Moscou. Il verse également des bourses aux étudiants et doctorants, aide tout particulièrement les écoles rurales d'Arménie et d'Artsakh (Karabagh) en finançant les travaux d'entretien, l'achat d'ordinateurs et de manuels scolaires. Photo : RIA-NOVOSTI A Archavirovitch Abramian, président de l'Union des Arméniens de Russie, est né le 15 mai 1957, en Arménie, dans le village de Malichka, près d'Erévan. Ses parents étaient tous deux médecins. Il a quatre frères et une sœur. Ara Abramian est marié à Natalia Vladislavovna. Le couple a deux filles, Youlia et Anna, nées respectivement en 1987 et 1998 et un fils Vladislav, né en 1992. RA Ara Abramian apporte aussi une aide financière conséquente aux programmes de l'Académie nationale d'Arménie pour le développement de la recherche fondamentale dans les domaines des sciences de la vie et exactes, de l'étude de la langue et de la civilisation arménienne, de l'économie, du droit, etc. Il a également sponsorisé le monument dédié au grand humaniste et explorateur polaire Nansen, érigé à Moscou. Il contribue à la réalisation d'expositions de tableaux de peintres russes et arméniens. Dans son village natal de Malichka en Arménie, Ara Abramian a entièrement financé la construction de l’église arménienne Sainte-Anne et du musée consacré à l'amitié russoarménienne. Il a aussi apporté sa contribution financière à l'aménagement de khatchkars arméniens à Moscou et dans d'autres grandes villes de Russie. En 2001, Ara Abramian et l'Union des Arméniens de - Page 23 - Russie qu'il préside ont organisé, en Fédération de Russie, en Arménie et au Haut Karabagh, une série de manifestations culturelles à l'occasion du 1700e anniversaire de la proclamation du christianisme comme religion officielle de l'Arménie. Ara Abramian apporte son soutien aux programmes sportifs pour les jeunes. D'importants travaux de remise en état de la base sportive de ski alpin de Tsakhkadzor (Arménie) sont actuellement en cours avec sa participation. Il a fondé le club de football « Ararat-Moscou » et contribue à la préparation d'une équipe d'athlètes de la communauté arménienne de Russie pour les Jeux panarméniens. Les actions caritatives d'Ara Abramian sont très diverses. Elles concernent l'aide aux victimes de tremblements de terre et autres catastrophes naturelles en Arménie (un hôpital de 500 lits et une école pour 1 200 élèves sont en construction à Spitak), la prise en charge des soins pour les militaires, la livraison d'aide humanitaire pour les soldats des forces de la paix russes en Yougoslavie et pour les militaires russes en Arménie, etc. Pour ses mérites en tant que président de l'Union des Arméniens de Russie et sa contribution au renforcement de la paix inter-ethnique, Ara Abramian a été décoré de l'Ordre de l'Amitié. Pour ses activités caritatives, Abramian a reçu l'insigne « Pour la défense des droits de l'homme ». Il a également été décoré de la médaille « Pour le renforcement de la fraternité d'armes » du ministère russe de la Défense, de l'insignemédaille « Pour services dévoués » de l'association La Russie orthodoxe et de la médaille « Gagarine ». Ara Abramian est également chevalier de l'Ordre de « Saint Constantin le Grand ». L'UNESCO lui a remis un Diplôme d'honneur pour sa participation à la reconstruction du Kremlin. Il a aussi été distingué par l'église Apostolique Arménienne qui lui a remis sa plus haute distinction « l'Ordre du Saint Illuminateur ». En 2001, pour sa contribution remarquable au renforcement de la société civile en Russie, Ara Abramian a été nommé « Homme de l'année » dans le domaine politique, prix instauré par l'Institut biographique russe. RIA-NOVOSTI Centre d’Information SPORTS A LA RENCONTRE DE MICHEL KITABDJIAN, ARBITRE INTERNATIONAL DE FOOTBALL P AREV Côte d’Azur : Michel Kitabdjian, votre entrée dans le milieu du football, c’est à l’Union Sportive Arménienne de Nice que vous la devez. Vous étiez alors joueur. A vos yeux, que représente ce club ? Michel KITABDJIAN : L’U.S.A., c’est le club de mes origines et j’en suis fier. Je suis également fier de vous dire qu’avec mon père et mon fils, trois générations de Kitabdjian s’y sont succédées. De ces années au sein du club, je garde d’excellents souvenirs ; à l’époque, nous n’étions ni pauvres ni riches, il n’y avait que des gens heureux mais nous ne le savions pas que nous étions heureux. Sur le plan sportif, notre équipe de football pouvait rivaliser avec la Division d’Honneur. En 1952, nous avons d’ailleurs été sacrés Champions de la Côte d’Azur. Cette équipe avait de la classe et a formé quelques champions comme Gaby Solakian qui a joué chez les professionnels. Pour ma part, j’étais un des moins bons, j’étais un peu trop tendre ! P. : Pourquoi avez-vous décidé un beau jour, de devenir arbitre ? M. K. : Je n’ai jamais souhaité devenir arbitre : ce sont les rencontres et le hasard qui ont décidé pour moi. Tout a commencé un jour où j’avais la charge d’arbitrer une des équipes de jeunes de l’U.S.A. Le manque d’arbitre nous imposait alors de jouer ce rôle de temps à autre. Or après ce match un certain Monsieur Coore- vets, greffier au Tribunal de Nice qui m’avait longuement observé pendant la rencontre, m’a invité à passer les examens officiels. Je me suis exécuté et j’ai réussi. Progressivement, j’ai gravi tous les échelons et suis devenu arbitre international. P. : Quel est votre plus beau souvenir en tant qu’arbitre ? M.K. : J’essaye de rendre beau tous mes souvenirs ; mais bon, comme il faut choisir, je n’en retiendrais que quelques uns. Sur le plan technique, c’était lors du match Leeds-Celtic de Glasgow en demi-finale de Coupe d’Europe des Clubs Champions. J’avais laissé jouer les équipes à fond. A la fin du match, les dirigeants de Leeds m’ont félicité alors qu’ils venaient de perdre le match. Le lendemain, j’ai eu droit à des articles élogieux dans la presse britannique : c’est dire ! Sur le plan humain, j’en ai plusieurs. Le premier c’était en 1968 lors de la Coupe du Monde à Mexico. J’avais sympathisé avec un jeune garçon qui suivait le bus des arbitres. Ayant compris qu’il avait faim, je lui donnais tous les jours des fruits et du pain que je prenais à mon hôtel. Les conditions étaient difficiles à cette époque surtout quand on appartient à une famille de 15 personnes. Et bien sachez qu’aujourd'hui, ce « petit » m’écrit encore ! La grande équipe de l’U.S.A. de 1952 avec (de g. à d.) : Mampré Acolanian - Président, Michel Kitabdjian, Louis Bruni, Gaby Solakian, Jean Tchalekian, Koko Minoyan, Keropé Krikorian et Henri Balian - Trésorier (debouts) ; André Mitat, Levon Tokatlian, Maurice Balabanian, Arthur Kasparian, Gaby Aslanian et Paul Bourgo (assis). Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 24 - Sur les hauteurs de la cité arménienne de la Madeleine, le jeune Michel pose avec son ami Robert Cantzanakian Il y a ensuite cet épisode en Roumanie ; après avoir officié lors d’un match entre l’équipe nationale et la Bulgarie, mon interprète m’a dit qu’un homme souhaitait me parler. MICHEL KITABDJIAN Né le 7 mai 1930 à Nice Joueur à l’U.S.A. Nice de 1946 à 1953 Arbitre du District de la Côte d’Azur en 1952, de la ligue de Méditerranée en 1955, de la Fédération Française de Football en 1957. International durant 19 saisons jusqu’en 1979. Classé arbitre français n°1 de 1965 à 1976 A dirigé 1 500 rencontres en France (1ère, 2ème divisions et Coupe de France) 1 finale de Coupe de France en 1965 (Rennes-Sedan) A arbitré 233 rencontres à l’étranger dont 24 matchs internations Jeux Olympiques de 1968 à Mexico Mini coupe du Monde en 1972 au Brésil 2 demi-finales de Coup d’Europe (1965 et 1971) 1 finale de Coupe d’Europe 1975 Vice-Président délégué du Comité directeur du district Côte d’Azur Président d’honneur du district Côte d’Azur en 2002 Membre de la Commission Centrale des Arbitres de la F.F.F. Responsable national des jeunes arbitres Français Délégué de l’U.E.F.A. Insigne spécial de la F.I.F.A. Médaille d’or du District, de la ligue, de la F.F.F., de la ligue Nationale et de la Jeunesse et des Sports Plaquette de la F.F.F. source : U.S.A. Sur la pelouse détrempée du stade Gerland à Lyon, Michel Kitabdjian est entouré des capitaines Lyonnais et Stéphanois, Raymond Domenech et Jean-Michel Larqué Après m’avoir posé quelques questions, il s’est avéré que cet homme n’était autre que le cousin de mon père, ces derniers ayant été séparés après le génocide de 1915. Permettez-moi enfin, d’évoquer un dernier souvenir que j’ai ramené du stade de l’équipe d’Ararat en Arménie. J’étais alors délégué de l’UEFA. Le gardien du stade m’a exprimé sa fierté de rencontrer un délégué d’origine arménienne. Auparavant, quand il jouait pour l’équipe grecque du Panathinaïkos, il m’a dit avoir été arbitré par un arménien. Je lui ai alors appris que cet arbitre c’était moi. A cette nouvelle, l’homme s’est jeté dans mes bras ! P. : Avez-vous déjà arbitré une équipe turque ? M.K. : Plusieurs fois car à l’époque, l’échange d’arbitres était fréquent. Je n’ai pas eu de problèmes particuliers lors de mes déplacements même si j’ai trouvé quelque peu regrettable l’attitude de la presse à mon égard. Après avoir arbitré un match du championnat turc de première division, le journal sportif local m’a attribué une excellente note pour ma prestation. Toutefois, il n’a pas mentionné mon nom arménien ; ainsi, dans leur colonnes, j’étais devenu Monsieur « Michel » : mon prénom avait remplacé mon patronyme ! P. : Est-il exact qu’indirectement, vous êtes à l’origine de la séance des tirs aux buts ? M.K. : C’est on ne peut plus vrai. Au cours d’un match de Coupe du Monde à Marseille opposant la Tunisie au Maroc, les équipes s’étaient neutralisées à l’issue des prolongations (2 à 2). Je les ai départagé à pile ou face car c’était la règle alors. N’acceptant pas leur élimination, les Tunisiens ont injustement contesté mon tirage ! Toutefois, comprenant leur amertume, j’ai adressé une requête à la FIFA afin que celle-ci trouve un autre moyen de désigner un vainqueur. L’instance mit alors au point les fameux tirs aux buts. P. : Le rôle d’arbitre est souvent difficile et ingrat. Dans les moments difficiles, comment parveniez-vous à rester serein ? M.K. : C’est à ma famille et à mon épouse que je dois mon équilibre. Mes parents m’ont inculqué des valeurs morales et spirituelles très fortes ; d’ailleurs ma mère répétait toujours qu’il ne sert à rien d’être méchant sur terre. Quant à ma femme, elle a toujours été à mes côtés, patiente et réconfortante : je ne la remercierai jamais assez pour son soutien. Sans eux, je n’aurais jamais eu la carrière qui a été la mienne. DEMANDES D’EMPLOIS Père de famille donne cours de mathématiques (tout niveau jusqu’en faculté) ainsi que des cours de russe. Tél. : 06 64 96 50 50 Enseignante en primaire, niveau bac+4, donne cours de soutien scolaire tous niveaux jusqu’en 3e + espagnol jusqu’au bac. Tél. : 06 62 29 99 26 (après 17h00) Homme de 52 ans, toutes mains, cherche emploi région niçoise. Tél. : 06 22 33 32 98 ou 04 97 07 06 13 376, Boulevard de la Madeleine - 06000 NICE Tél. : 04 93 44 59 84 - Fax : 04 93 96 47 06 Site Internet : www.mari-net.fr E-mail : [email protected] NOS ADRESSES Cherche à louer appartement ou petite villa au calme entre Cannes et Menton. Tél. : 01 40 65 09 70 PHOENIX Jardins 6, Rue Masséna - NICE * 42, Rue Arson - NICE * 18, Boulevard Gorbella (Monoprix) - NICE * 195, Place du Grand Jardin - 06140 VENCE * Bir Hakeim (Centre Bourse) - MARSEILLE * St-Ferreol - (Zone Piétonne) - MARSEILLE Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 LOCATION Elagage, abattage, taille Création, entretien Débroussaillage Pascal LABORDE Chemin du Rayet 06950 FALICON - Page 25 - Tél : 06.20.34.25.37 Fax : 04.93.84.71.05 UNION SPORTIVE ARMENIENNE DE NICE BILAN DE LA SAISON 2002-2003 C ’EST un bilan positif que l’U.S.A. de Nice et ses 70 licenciés présentent pour l’exercice 2002-2003. En dépit de fortunes diverses, les sportifs des cinq équipes de basket-ball du club ont fait honneur à leurs maillots. Commençons comme il se doit, par l’équipe féminine. Disputant leur premier championnat en Pré-Excellence Senior, les filles ont connu un parcours délicat mais très méritant. Témoignant d’un esprit et d’un fair-play exemplaires, l’équipe entraînée par N. Balyozyan et dirigée par M. Garakoglu, a progressé régulièrement au cours de la saison. Après les féminines, évoquons maintenant les équipes masculines. Les Minimes, entraînée par J. Surmenian et dirigée par S. Canli, ont obtenu de très bons résultats en Honneur. Cette saison, ils évolueront dans la division supérieure à savoir, en Excellence. Les Cadets, entraînés quand à eux par N. Sahakian et dirigé par E. Goguet, ont enregistré de bons résultats en Honneur et ce, malgré le départ de quelqu’uns de leurs co-équipiers pour les équipes Senior. Ces dernières sont composées d’une équipe Reserve évoluant en Honneur, entraînée par N. Sahakian et dirigée par D. Milletli, et d’une équipe Première qui a réalisé une superbe saison pour sa 1ère année en Excellence. Entrainée par T. Ruiz et dirigée par V. Kamber, celle-ci a terminée à la 2e place de son championnat (à égalité de points avec le 1er). Cette année, l’U.S.A. L’USA RECRUTE a également participé à différentes compétitions annexes comme les Jeux Sportifs à Genève, le Tournoi Manouk à Paris, le Tournoi de St Martin-Vésubie ou Pour la saison le Tournoi de Villeuneuve-Loubet. Signalons enfin, que le club dispose de 2 ar2003-04 qui débitres départementaux (N. Sahakian et L. Parseriantz) et d’un arbitre régional (G. butera fin sepMardirosyan). Armée de la sorte, le club peut regarder l’avenir avec confiance. tembre, l’U.S.A. de Nice recrute Dernière minute : Le samedi 6 septembre dernier, l’équipe première Senior joueuses, joueurs (masculine) s’est qualifiée et dirigeants. e pour le 2 tour de Coupe de Photos : N.S. France après leur victoire 78 à 76 sur l’équipe de Sanary (qui évoluait en Nationale 3 en 2002-2003). Pour tout renseignements, contactez M. Vartkès KAMBER au 04 93 888 007 ci-dessus : l’équipe des cadets et ses dirigeants ci-contre : Les équipes de l’USA présentes aux « 5e Jeux Sportifs des Communautés Arméniennes d’Europe » à Genève INSCRIVEZ VOUS SUR LES LISTES ELECTORALES ET VOTEZ L dynamisme d'une communauté ne se mesure pas seulement avec sa croissance numérique ou économique, mais aussi avec sa participation à la vie de sa cité, de son département, de sa région et de son pays. Pour cela rien de plus facile : VOTER. E Pour nos préoccupations quotidiennes et pour notre avenir nous devons voter. Ne nous enfermons pas dans un système autonome, un microcosme, qui est le champ clos de nos soucis quotidiens. Les périodes électorales ne doivent pas nous laisser indifférents. En tant que citoyen français, chaque membre de notre communauté devra se sentir concerné par les prochaines échéances électorales. Si nous ne votons pas, nous laissons les autres décider à notre place ! N'oublions pas que des générations d'hommes et de femmes se sont battus pour avoir ce droit. Aussi le Conseil Communautaire vous demande avec insistance d'aller voter aux prochaines élections Vérifiez également si vos enfants âgés d'au moins 18 ans sont bien inscrits sur les listes électorales. VOTEZ ! ET FAITES VOTER VOS AMIS ! Conseil Communautaire Arménien de la Côte d'Azur Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 26 - CULTURE DALILO : CHANTS D’AILLEURS POUR JEUNES CHANTEURS P AREV Côte d’Azur : Sorti le 15 avril dernier, le CD Dalilo est une compilation de 8 chants populaires et folkloriques arméniens. Monsieur Sarkissian, pouvez-vous nous présenter ce projet que vous avez dirigé ? sans arméniens dans leur vie quotidienne. Ces chants ont été recueillis et archivés par des auteurs comme Komitas. Sur ces mélodies, j’ai procédé à des arrangements musicaux contemporains agrémentés d’instruments traditionnels tels que le doudouk, le zourna, le dehol... Haig Sarkissian en pleine répétition avec la chorale d’enfants de l’école Tebrotzassère Photo : netarmenie.com P. : Est-il été aisé de travailler avec des enfants ? H.S. : Je suis professeur de musique et de chorale depuis 10 ans à l’école Tebrotzassère. Je sélectionne les enfants qui participent à la chorale pour la qualité du timbre de leur voix et pour leur oreille musicale. Les enfants de la chorale sont par conséquent, très enthousiastes et adorent chanter. Le chant est aussi un moyen d’apprentissage de la langue et du travail de groupe par le plaisir Haig SARKISSIAN : Dalilo est le 2e CD de chants folkloriques arméniens que j’ai réalisé avec la chorale d’enfants de l’école Tebrotzassère du Raincy (93) ; cette chorale est composée d’environ 60 enfants âgés de 7 à 20 ans. Pour la composition du CD « Dalilo », j’ai sélectionné des chants tirés des archives du patrimoine folklorique arménien. Ce sont des chants très anciens que chantaient les pay- tion des textes. P. : A l’heure de la « Star Academy » et de « A la recherche de la nouvelle star », Dalilo peut-il trouver une place dans le cœur du public ? H.S. : Quelqu’un de sensible à la musique peut également apprécier la douceur mélodique des chants populaires d’Arménie ou d’ailleurs, vecteurs d’histoire. P. : Comment peut-on se procurer le CD Dalilo ? H.S. : Vous pouvez me contacter directement au 06 87 83 84 88 ou bien vous le procurer auprès du secrétariat de l’école Barsamian au 04 93 44 44 03 (prix du CD : 15 euros plus frais de port). P. : Pensez-vous que Dalilo puisse également intéresser des non-arménophones ? H.S. : Je pense que « Dalilo » peut également intéresser des non-arménophones à cause de la beauté des mélodies qui ont une force émotionnelle plus puissante que la significa- FAITES VOS LEGS A LA FONDATION EDUCATIVE ET CULTURELLE BARSAMIAN SOUS L’EGIDE DE LA FONDATION DE FRANCE Notre Communauté s'est dotée depuis quelques années, grâce à la générosité de la famille Barsamian, d'une fondation visant au financement de nos projets éducatifs et culturels, avec comme priorité le développement de la langue, la préservation de notre culture et de nos traditions arméniennes. Cette fondation qui permet l'épanouissement de notre jeune génération, gage de notre avenir, à été créée à l'origine avec un capital de 4 000 000F (env. 609 800 ) qui aujourd'hui, grâce à la générosité de nombreux bienfaiteurs, s'élève à 4 630 000F (env 705 800 ). Depuis sa création, la Fondation Barsamian a contribué à soutenir financièrement plus de 80 étudiants au moyen de bourses scolaires. En 2002, grâce à un legs testamentaire de feue Madame Vartanouche Der-Minassian de Cannes, le capital de la Fondation s'est trouvé doté d'une somme de 500 000F (env. 76 200 ) supplémentaires. Bien sûr, outre les dons de nos généreux bienfaiteurs, ce sont surtout les legs qui lui assureront la pérennisation dans l'avenir. Tous les legs adressés à la Fondation Barsamian sous l'égide de la Fondation de France, sont exonérés des droits de mutation, celle-ci étant déclarée d'utilité publique. Par ailleurs, il est important de savoir que la capital de la Fondation étant intangible, ce sont seulement les intérêts qui sont reversés, qui permettent le financement des différentes missions éducatives et culturelles. POUR TOUTE INFORMATION APPELEZ LE 04 93 44 44 03 OU LE 06 14 59 88 99. Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 27 - CULTURE SARIAN ROI CHEZ PICASSO L ’ ÉVÉNEMENT estival marquant cette année sur la Côte d’Azur est assurément l’arrivée royale de Martiros Sarian au Musée Picasso d’Antibes1, en cette forteresse Grimaldi dont les remparts plongent en Méditerranée qui ajoute son bleu éclatant aux couleurs vives de Sarian. sujets de ses peintures quitter leurs toiles et le soleil voler, s’enfuir, comme une invitation au grand voyage. Photo : S.S. Grâce à la fusion très performante de J.-L. Andral, conservateur en chef du musée Picasso et Chahen Sophie et Ruzanna Sarian, les deux petites-filles de l’artiste Khatchaturian, entourent Shamiram Sevag et Guillaume Aral, directeur du nouveau directeur de la Galerie Ferrero musée Sarian d’Erevan, cette remarquable exposition faire son choix de tableaux en vue de réunit environ 70 œuvres venues des cette exposition dont le vernissage en musées d’Arménie, de Moscou, de St présence de Rosanne et Sophie, les Petersbourg etc... Ce fût un travail de deux petites-filles du peintre, fût longue haleine. Je me souviens de l’ap- honorée par l’Ambassadeur d’Arménie préciation et de l’enthousiasme de J.-P. S.E. Edward Nalbandian, en présence Andral quand je lui ai rapporté d’Armé- d’autorités locales devant une foule nie l’an dernier, l’album Sarian afin d’y d’amateurs venus de toutes parts, même de Los Angeles. Cet événement tout à fait exceptionnel fût suivi d’un événement personnel qui m’a bouleversé. Mariné, jeune reporter de télévision venue spécialement d’Erevan pour filmer ce vernissage fût tant surprise d’avoir devant elle la fille de Roupen Sevag que le choc émotionnel la fît éclater en sanglots. J’ai dû la prendre dans mes bras afin de calmer son trouble. Constantinople, rue à midi (1910) Voilà réunis pour trois mois, Sarian (1880-1972) et Picasso (1881-1973) étant complètement contemporains, vécu les mêmes années à un an près, cette rencontre posthume aurait pu être réelle lors du séjour de Sarian à Paris (1921-1922). Ce sont-ils vus, ou parlé ? Je n’ai trouvé aucun document à ce sujet. « Au pays du soleil volant » exposition nommée ainsi par JeanLouis Andral en rapport aux dernières impressions de Sarian qui voyait des « Cher papa, tu fais encore pleurer les beaux yeux des femmes arméniennes, c’est incroyable. » Shamiram SEVAG Renseignements : 04 92 90 54 23 Musée Picasso, Château Grimaldi - 06600 Antibes 1 Portrait de la mère de Martiros Sarian (1904) R E T R O U V E Z S U R R . C . F. / 9 6 . 8 F M L A C U LT U R E - L A M U S I Q U E - L E S I N F O R M AT I O N S DE LA COMMUNAUTE ARMENIENNE A LA RADIO par Anouche, Raffi et Charles Tous les mercredis de 12h03 à 12h30 Si vous possédez des enregistrements de musique arménienne, contactez nos animateurs au 06 63 77 35 95 qui se feront un plaisir de les passer à l’antenne. Par avance merci ! Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 28 - JEUNESSE LES DIPLOMES DE L’ANNEE 2002-2003 Teni AJDERHANYAN : BTS Tourisme Vartan ARZOUMANIAN : Licence d'Administration et de Gestion des Entreprises Culturelles Sylvia BARCERIAN : 1ère année - BTS Comptabilité Maral ERSOY : Diplôme de l'INT Management en Finance Réhane ERSOY : Licence de MASS (Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales) Aline EVREN : Ani BASAR : Licence en Sciences Politiques Dr Arek BASAR : Diplômé de la « Capacité de Médecine de Catastrophe » Ara BOGHOSSIAN : Maîtrise de Sciences Economiques et de Gestion, option Monnaie et Finance Dashyan Shaké DASHYAN : DEUG (1ère année) Economie Appliquée Baccalauréat STT Sako HABIBIAN : MGE (Marketing et Gestion des Entreprises) IDRAC (Ecole Supérieure de Commerce) Anouch HOVSEPIAN : Agrégation de Physique option Génie électronique Aurore KECHKEKIAN : Marie-Rose KECHKEKIAN : DEUG - Anglais Sarine KHACHATRYAN : Maîtrise en Français (Langue Etrangère) à l’UNSA Faculté des Lettres Anouche MARDIROSYAN : Licence en Sciences de l'Information et de la Communication Jérôme SURMENIAN : 2e année études Dentaires Christian VARTANIAN : Doctorat es sciences Serge YAZMACIYAN : Baccalauréat STT Ne sont mentionnés dans cette liste de diplômés, que celles et ceux qui nous ont communiqué leurs résultats avant la date limite de bouclage du magazine). ( 5e année études de Médecine Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible NOTRE RESUME - Santé Le Dr Elena Kehyayan de Milan, expose dans son article une méthode de calcul du poids idéal pour les filles et les garçons. Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 29 - HISTOIRE LE ROLE DES ARMENIENS EN EGYPTE (dernière partie) L A réforme judiciaire a provoqué, entre la France et Nubar, ce que j'appellerai des malentendus plus sérieux et plus durables. Cette réforme remettait en cause les fameuses Capitulations, ce monument devenu sans doute impopulaire mais dont on peut dire qu'il avait représenté, à l'origine, au XVIe siècle, une conquête prodigieuse de la France conçue au service de l'influence française en Orient et longtemps source de satisfaction avant de devenir une source d'abus inhérents à l’âge de l'institution. Nubar a combattu ces abus, il n'a pas combattu la France qui a cependant vu en lui un adversaire. Pour ménager toutes les parties, Nubar a institué les tribunaux mixtes qui étaient composés pour moitié d'Egyptiens et pour moitié d'étrangers, à savoir une solution de compromis qui seule, à l’époque, était acceptable de part et d'autre. Nubar imposa le droit français et la langue française aux tribunaux mixtes auxquels la France finit par se rallier sans abandonner pour autant ses préventions contre un Nubar soupçonné d'être, au surplus, un agent de l’Angleterre. L'ouverture de la polémique NubarCromer ne manqua pas de faire prévaloir une version plus authentique des faits et d'ouvrir les yeux de la France, forcée d'admettre que Nubar ne l’avait jamais traitée comme il traitait l’Angleterre. Melchior de Vogué écrivit justement : « Nubar Pacha a lutté contre les Anglais pour leur arracher quelques bribes d'indépendance ; il a déployé pendant quelques années des trésors d'imagination pour sauver les débris de ses créations avortées. Puis, comme il n’était pas de ces naïfs qui croyaient à une occupation temporaire, il se retira des affaires et quitta son pays ». Paris fit avant cela, en direction de Nubar, de discrètes avances qui malheureusement restèrent sans lendemain, Nubar étant malade et partant. Mais le mythe de sa prétendue hostilité envers la France n'est pas totalement détruit pour autant. Encore un mot sur les tribunaux mixtes, auxquels Nubar a peut-être donné le meilleur de lui-même. Alors que rien ne l'y obligeait, Nubar aura été l'avocat d'une cause en quête de défenseur depuis l’antiquité, je veux parler du sort du fellah, ce paysan égyptien taillable et corvéable à merci. Nubar a non seuParev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 lement défendu cette cause, mais il l’a défendue avec succès. Il a mis son talent d'homme d'Etat au service de ses qualités de philanthrope. Il a mené une action proprement humanitaire qui aura été autant sinon plus remarquable que son action politique. Avant d'en finir avec Nubar, il nous faut évoquer ses relations avec les Arméniens, dont l'essentiel se situe autour du Congrès de Berlin, réuni en 1878 par Bismarck qui invita Nubar à y assister. Bismarck appréciait beaucoup Nubar. D’ailleurs il l'appelait : « Le petit Arménien rusé ». Pourtant Nubar n'était petit ni par la taille ni par l'esprit. Quant à la ruse, où se logeait-elle ? Dans le génie diplomatique de Nubar ou plutôt dans celui de Bismarck qui faisait ainsi, peut-être un retour sur lui-même ? Revenons au Congrès auquel Nubar assista d'autant plus volontiers qu'il avait été mis en disponibilité par le Khédive Ismaïl avec lequel il s'était disputé une fois de plus. Le Congrès avait pour but, entre autres, d'amener la Turquie à des réformes. Nubar en profita pour préparer un projet destiné à l'Arménie. Mesuré et constructif ce projet, venant de Nubar, avait des chances d'être accepté par la Porte. Or les Arméniens de Constantinople, saisis d'un aveuglement suicidaire, ont rejeté le projet de Nubar et imposé le leur, beaucoup plus radical, qui fraya la voie à la tragédie que l'on sait. Très affecté par tant d'incompréhension, Nubar put au moins partager sa peine avec deux autres Arméniens présents au Congrès. L'un était le Prince Malcom, représentant de la Perse, l'autre le Général comte LorisMélikov, membre de la délégation russe et tout récent vainqueur de Kars. Malcom, Ambassadeur à Londres et à Rome, a été appelé le régénérateur du monde persan. Anatole France lui a dédié un de ses livres avec cette dédicace « A l'esprit prophétique du Prince Malcom Khan ». Quant à Loris-Mélikov il s'est vu confier par Alexandre II, en pleine crise nihiliste, le Ministère de l'Intérieur avec des pleins pouvoirs baptisés par les Russes « Dictature du Cœur ». C'est dire que la rencontre - Page 30 - L’Egypte, terre des pharaons et des fellahs de ces trois hommes a fait des coulisses du Congrès de Berlin une apogée de l'arménité. Venons-en à celui qui aura été, à la fois, le dernier Arménien membre du gouvernement égyptien, et le plus illustre Arménien catholique d'Egypte : Yakoub Artin Pacha, fils de l'ancien ministre Artin Bey Tchrakian, qui pendant 22 ans - de 1884 à 1906 a exercé les fonctions de ministreadjoint puis de ministre de l'instruction publique, fonctions qui ont permis à leur titulaire de rénover profondément les conceptions et les méthodes de renseignement du pays. On a pu dire à Yakoub Artin Pacha : « Si l'Egypte doit la justice à Nubar Pacha, elle vous doit l'instruction ». Sa démission en 1906 mit un terme définitif au rôle gouvernemental des Arméniens d'Egypte. Je n'ai pas l'intention de conclure. J'ai déjà, chemin faisant, procédé à quelques déductions de circonstance, qui me dispensent d'une conclusion d'ensemble. Mon Maître André Siegfried disait qu'il ne sert à rien de conclure. Si elle ne débouche pas sur un horizon nouveau, une conclusion n'est jamais qu'une redite. Le moment est venu de refermer la porte un instant entrouverte sur la nuit d'un passé qui méritait un rayon de lumière. Pascal CARMONT Ancien Consul Général de France à Sao Paulo, Johannesburg, Alexandrie Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 31 - NOTRE RESUME T. Takvorian, après avoir évoqué la brillante histoire de la ville d’Ani, dresse un bilan sur son état de détérioration. Il appelle de ses vœux l’UNESCO et l’Union Européenne à sauver ce bijou du patrimoine arménien et mondial . JEAN SARKIS CAZARIAN N’EST PLUS C ’ E S T le 4 septembre 2003 que cet homme d’exception nous a quitté brutalement, terrassé par une crise cardiaque. Il était l’un des phares les plus éminents de la communauté arménienne de la Côte d’Azur. Né le 1er janvier 1931 à Marseille, il s’était installé à Nice dès 1963, et avait fait toute sa carrière à la Société Marseillaise de Crédit dont il avait franchi tous les échelons, pour finir directeur de l’agence monégasque jusqu’en 1991, date de sa retraite. Très tôt il est attiré par la vie associative, sportive et culturelle. Scout au Hay Ari de Marseille puis capitaine de l’équipe de football US Ardziv, il sera ensuite président du Nor Seround de Marseille dans les années 50, membre de la FRA et fondateur de l’école Hamaskaïne de Marseille. Jean Cazarian était une véritable encyclopédie vivante, un homme de culture Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 doublé d’un homme de cœur, un humaniste et par dessus tout une mémoire, particulièrement bien sûr, s’agissant de l’histoire de l’Arménie. Il en aura nourri les siens, sa propre famille comme ses proches, dans une totale discrétion et une humilité absolue. Mais il aura aussi transmis son savoir au C.D.C.A. (Comité de Défense de la Cause Arménienne) dont il a été vice-président auprès de notre regretté Vahé Sirabian au début des années 80. Outre son savoir, c’est la passion qui l’animait que nous n’oublierons jamais ; car c’était un homme de conviction, aux idées nobles et généreuses, respectueux de l’autre, au caractère trempé, le costume tou-jours impeccable, fidèle en amitié comme à ses idéaux pro-Dachnak qu’il ne cachait pas, défenseur inflexible des droits de l’homme et gardien obstiné du Yerakouïn. Mais Jean Cazarian, malheureusement, ne verra pas son plus grand rêve se réaliser : la reconnaissance du génocide des Arméniens par la Turquie. C’était le combat de sa vie, et sa toile restera, à jamais, inachevée, lui qui aura été l’un des instigateurs de la commémoration du 24 Avril à Nice. Il laissera pour tous un grand vide autour de lui, son épouse qu’il aimait tant, ses enfants adorés Sonia et Mickaël, ses petits- Page 32 - enfants chéris et ses amis encore incrédules. Il restera, pour toujours, une source d’inspiration et un exemple pour tous ceux d’entre nous qui n’acceptent pas ce monde imparfait et sa cohorte de haines et d’injustices mais qui veulent donner un autre visage de l’Humanité. C’était aussi le sens de son engagement au sein du Rotary Club de Nice. Au revoir ! Jeannot, mon ami, mon frère, nous t’aimerons toujours, ta voix forte et mélodieuse, ton rire tonitruant, tes conseils avisés, tes sélections d’articles découpés aux ciseaux nous manquent déjà. Tu reposes, désormais, éternellement en pleine lumière, en toute sérénité et en parfaite harmonie avec un univers dont le mystère t’interpellait et dont tu viens de lever un coin du voile. A l’ensemble de sa famille, à la douce Alice, à ses frères, à ses enfants et à leurs familles nous adressons nos condoléances les plus attristées avec l’assurance de notre fidèle affection et de notre profonde peine. « Les Hommes passent, la Cause demeure. D’autres se lèveront pour la perpétuer. Et encore d’Autres pour la mener à son terme ». Armand SAMMELIAN Président du Comité de Défense de la Cause Arménienne - Section Côte d’Azur HISTOIRE LE MOUVEMENT NATIONAL ARMENIEN (1914-1923) L « question arménienne », tard venue dans la question d'Orient, ne commence officiellement qu'en 1878 des suites de la guerre russo-turque de 1877-1878. Demeurée jusque-là une affaire intérieure à l'Empire ottoman, elle entre, avec l'article 16 du traité préliminaire de San Stefano (3 mars 1878), dans l'arène des questions internationales. L'Europe, habituée depuis des siècles à ne voir dans les Arméniens qu'une communauté religieuse ou un peuple s'adonnant au commerce depuis Constantinople jusqu'en Europe ou aux Indes, découvre soudain rattachement de ce peuple pour sa patrie séculaire. Les Arméniens, aussi, manifestaient des revendications similaires à celles des peuples chrétiens des Balkans qui tentaient, eux, depuis près d'un siècle, de secouer le joug conquérant. L'ancienne Arménie englobait un territoire de plus de 300 000 km 2 et s'étendait grosso modo entre, au nord, le royaume ancien du Pont et la Géorgie, au sud, les chaînes du Taurus en Cilicie et le Kurdistan, à l'est, la mer Caspienne et l'Azerbaïdjan, au sud-est la Perse et, à l'ouest, le plateau de l'Anatolie centrale jusqu'à Sivas. Ce territoire, partagé pendant plus de trois siècles entre deux empires islamiques, l'Empire Ottoman et la Perse, connaît, depuis 1828, dans sa partie orientale, un troisième possesseur, l'Empire des tsars. A En passant sous la dépendance de la Russie, les Arméniens du Caucase vont goûter à la sécurité pour leur vie et leurs biens dont leurs compatriotes de l'Empire ottoman restent privés depuis des siècles. Car, en vérité, la question des réformes arméniennes existait bien avant le traité de San Stefano, mais avait été voilée sous la formule générale des « réformes à appliquer dans l'empire ottoman ». La mauvaise volonté du gouvernement ottoman, qui se résigne mal à respecter les engagements souscrits dans l'article 61 du traité de Berlin et à introduire les réformes nécessaires dans les provinces habitées par les Arméniens, pousse de jeunes intellectuels arméniens du Caucase, ou établis en Europe, à prendre exemple sur les patriotes grecs ou bulgares. C'est ainsi que naît, en 1887, le parti clandestin « Hentchak » à Genève, suivi de peu à Tiflis par le parti de la Fédération révolutionnaire arménienne (1890), plus communément connu sous le sigle FRA. Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 L'appel à la révolution des partis arméniens installés à l'étranger trouve un certain écho chez les Arméniens de l'Empire ottoman et du Caucase. Mais la riposte du sultan AbdulHamid n'en est que plus cruelle et les massacres organisés par le gouvernement ottoman, dans les années 18941896, font, selon des sources autorisées, au moins 250000 victimes.Leurs tentatives n'aboutissant pas, les partis politiques arméniens acceptent la main fraternelle tendue par les Jeunes Turcs. C'est grâce à la participation de tous les peuples de l'Empire, épris de justice et de liberté (Albanais, Arméniens, Bul- des Jeunes Turcs : « ...D'après la Constitution, tous les sujets turcs, aussi bien les musulmans que les non-musulmans, sont égaux devant la loi. Mais vous devez comprendre vous-mêmes que c'est impossible. C'est tout d'abord, la charia2 qui s'y oppose, tout notre passé, les sentiments de centaines de mille de croyants qui s'y opposent. Ensuite, et c'est beaucoup plus important, les chrétiens eux-mêmes s'y opposent, car ils ne veulent à aucun prix être des Ottomans. «...» De l'égalité, il ne peut être question en Turquie que le jour où l'ottomanisation de tous les éléments sera accomplie et ce travail sera gares, Grecs, Juifs et Turcs) qu'en 1908 les Jeunes Turcs vont parvenir au pouvoir et promulguer la Constitution ottomane inspirée de Midhat pacha. Le rêve des Arméniens de voir s'ouvrir une ère de tolérance et de liberté s'écroule vite. Avant même l'anniversaire de la révolution ottomane, au début d'avril 1909, plus de 20 000 Arméniens trouvent la mort, victimes d'atrocités perpétrées avec la connivence des autorités ottomanes. Cet événement significatif annonce que les Jeunes Turcs vont suivre la même politique que leurs prédécesseurs à l'égard des peuples chrétiens de l'Empire. D'ailleurs, au cours de l'été 1910, dans un discours non divulgué, prononcé à Salonique devant un public choisi et restreint, Talaat bey1 ne laisse aucun doute sur le vrai visage des Jeunes Turcs. Talaat expose, on ne peut mieux, la pensée long et difficile. Nous y réussirons, il n'y a pas de doute, mais en attendant, il faut que nous tranquillisions nos voisins ». - Page 33 - En 1910 et 1911, la guerre de Tripoli, puis les guerres des Balkans, mettent les Jeunes Turcs dans le plus grand embarras. Eux qui accusaient AbdulHamid d'incompétence pour son incapacité à résister aux empiétements de l'Occident, se trouvent en peu de temps confrontés à de multiples problèmes. Alors qu'ils sont acculés à céder de nouveaux territoires en Afrique ou dans les Balkans, voilà que resurgit la question arménienne. Sur la proposition de Kévork V, chef suprême de l'Église arménienne d'Etchmiadzine, Boghos Nubar pacha, le fils de l'ancien ministre du Khédive, Nubar pacha, prend l'initiative de réintroduire la question armé- Photo : C.K. Conférence de M. Arthur Beylerian au Complexe-Ecole Barsamian de Nice le 24 mai dernier nienne sur le tapis de la diplomatie européenne. En dépit des intrigues de la Sublime Porte pour semer la discorde et briser l'entente des grandes puissances garantes, par l'article LXI du traité de Berlin, de l'introduction des réformes dans les provinces habitées par les Arméniens en Asie mineure, Boghos Nubar pacha réussit à arracher l'accord du 8 février 1914. Le texte est signé par le grand vizir Saïd Halim pacha, au nom du gouvernement ottoman, et par Goulkevitch, conseiller à l'ambassade de Russie à Constantinople. Par cet accord bilatéral, le gouvernement ottoman s'engage à nommer deux inspecteurs généraux dans l'Arménie turque, divisée désormais en deux secteurs, maintenus sous la souveraineté ottomane. Le secteur nord comprendra les vilayets3 de Trébizonde, Sivas et Erzeroum, le secteur sud ceux de Bitlis, Diarbékir, Kharpout et Van (cf. carte page précédente). La clause la plus importante de cet accord prévoit que ces inspecteurs généraux contrôleront, chacun dans son ressort, l'administration de la justice, de la police et de la gendarmerie. De plus, les inspecteurs généraux auront le droit de proposer au gouvernement ottoman la nomination des fonctionnaires supérieurs. Il est certain que, par la signature de cet accord, l'autorité absolue sur une partie de son territoire échappait au gouvernement ottoman. Il fallut pourtant plus de deux mois de négociations avant de trouver deux hauts fonctionnaires européens jouissant de l'agrément de toutes les puissances intéressées, sans pour autant être désagréables à la Sublime Porte. Mais les évènements se précipitent en Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 Europe. A peine les inspecteurs généraux des provinces arméniennes, Westenenk, ancien résident des Indes néerlandaises pour le secteur nord et le colonel Hoff, de nationalité norvégienne, pour le secteur sud, sont-ils arrivés à Constantinople, que l'assassinat du prince hériter d'Autriche-Hongrie, à Sarajevo, le 28 juin 1914, déclenche l'affrontement entre la Russie, la France et la Grande-Bretagne contre le bloc germanique. L'empire ottoman a déjà choisi son camp, mais les dirigeants Jeunes Turcs vont prendre leur temps. Enver pacha, ministre de la Guerre et chef d'État-Major, décrète, dès le 3 août 1914, la mobilisation générale, mais ce fervent admirateur du Kaiser n'en renouvelle pas moins aux Alliés les assurances les plus explicites quant à la neutralité du gouvernement ottoman dans cette guerre européenne. A l'instar des autres communautés non musulmanes de l'Empire, les Arméniens sont, eux aussi, appelés sous les armes. Vers la fin de juillet 1914, alors que la FRA s'est réunie en congrès à Erzeroum, en présence des dirigeants du parti au Caucase et en Iran, le Comité central de l'Union et Progrès lui envoie deux émissaires : le Dr Bahaeddin Chakir accompagné d'Eumer Nadji, le propagandiste du parti. Les deux Jeunes Turcs ont pour mission d'obtenir le concours de la FRA pour le cas où l'Empire ottoman aurait à se battre contre la Russie. L'Union et Progrès a en tête de provoquer, avec l'aide de la FRA, l'insurrection des Arméniens du Caucase contre la Russie. La réponse de la FRA n'est pas celle que l'on espère à Constantinople. Dédaignant les promesses des Jeunes Turcs, les membres de la FRA se déclarent pour la neutralité en cas de guerre contre la Russie et suggèrent avant tout de ne pas s'immiscer dans un conflit qui ne pourra être que désastreux pour l'Empire ottoman. C'est la première rupture officielle entre la FRA et le Comité Union et Progrès sur la politique extérieure de l'Empire. Depuis le 2 août 1914, les dirigeants Jeunes Turcs ont signé avec l'Allemagne un accord secret, en vertu duquel la Turquie s'engage à entrer en guerre aux côtés de l'Allemagne contre l'Entente. Enver et Talaat, responsables de l'accord secret turco-allemand, croient venu le moment de reconquérir tout le territoire perdu depuis deux siècles et de rebâtir l'époque glorieuse des sultans. Le premier coup porté à l'Occident par la Sublime Porte est le rappel, à la mi-août 1914, du colonel Hoff, ins- Page 34 - pecteur général du secteur sud de l'Arménie turque. A peine arrivé à Van, Hoff est invité à retourner à Constantinople, sous le prétexte de la guerre européenne et de la mobilisation générale. Quant à Westenenk, qui n'avait pas encore gagné Erzeroum, il reçoit du gouvernement ottoman l'ordre exprès de rentrer chez lui, en raison des circonstances exceptionnelles. Ainsi, sous le prétexte qu'il est obligé de reporter l'introduction des réformes, le gouvernement ottoman enterre en réalité définitivement les engagements qu'il avait solennellement reconnus, peu de mois auparavant. Le deuxième coup important des dirigeants du Comité Union et Progrès est l'abolition, à dater du 1er octobre 1914, des capitulations accordées aux puissances occidentales des deux camps, depuis des temps immémoriaux. Cette initiative hardie soulève des protestations, non seulement de la part des puissances de l'Entente, mais aussi de l'Allemagne et de l'AutricheHongrie, les propres alliés de la Turquie. Ainsi que le soulignera Djemal pacha, ministre de la Marine, dans ses souvenirs posthumes « ...la Turquie voulait tout d'abord être débarrassée de ses engagements internationaux ». Une fois l'Empire ottoman libéré de toute entrave, Enver pacha pousse plus loin encore ses projets. C'est lui le fondateur de la fameuse, organisation spéciale dite Techkilat-i Mahsoussé, composée de brigands et de prisonniers de droit commun. Des milliers de détenus sont relâchés et, après avoir prêté serment, enrôlés dans des bandes de volontaires dites tchétés, d'environ dix à cinquante hommes. Subventionnées par le ministère de la Guerre, ces bandes spéciales s'engagent à pénétrer au Caucase, avant même la déclaration de la guerre, afin de provoquer des sabotages et l'insurrection de leurs coreligionnaires de l'autre côté de la frontière. Les préparatifs de guerre quasiment terminés, Enver pacha, à l'insu même de Djemal pacha, ministre de la Marine, son ami mais néanmoins rival de carrière, transmet, le 29 octobre 1914, à la flotte ottomane l'ordre formel de bombarder les ports russes sur la mer Noire. La guerre turco-russe éclate le 31 octobre 1914. Arthur BEYLERIAN Mehmed Talaat (1874-1921) est le chef de file des Jeunes Turcs de 1908 à 1918 1 2 Loi canonique musulmane 3 Mot turc signifiant province Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible NOTRE RESUME Cet article dresse une liste des responsables du génocide des Arméniens qui ont, par la suite, occupés de hautes fonctions au sein du nouvel Etat turc créé sur le ruines de l’Empire Ottoman. Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 35 - Texte en arménien provisoirement non reproductible Texte en arménien provisoirement non reproductible NOTRE RESUME La Transfiguration et « Vartavar » Il s’agit d’une grande cérémonie religieuse et populaire arménienne, au cours de laquelle un seul et même sacrement est délivré pour deux fêtes. La 1ère, invite les fidèles à renaître sur le plan spirituel ; la 2e consiste en une purification physique par l’eau, symbole du déluge et de l’histoire de Noé. Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 36 - NOUVELLES COMMUNAUTAIRES ET RELIGIEUSES ETAT CIVIL NAISSANCES M. et Mme Guillaume et Rebeca ARAL sont heureux de vous annoncer la naissance de leur fils : Jean-Jacques ARAL né à Nice, le 25 juin 2003 M. et Mme Hayk et Méliné KAYMAKCILAR sont heureux de vous annoncer la naissance de leur fille : Nora KAYMAKCILAR née à Nice, le 19 février 2003 MARIAGES M. Ayk GULBAHCE et Mlle Sandrine MARIE : le 7 juin 2003 M. Xavier BARBERIS et Mlle Linda HAGOPIAN : le 21 juin 2003 BAPTEMES 22 février 2003 : 12 avril 2003 : 12 avril 2003 : 20 avril 2003 : 20 avril 2003 : 17 mai 2003 : 17 mai 2003 : 18 mai 2003 : 28 juin 2003 : 9 août 2003 : Vasken PRIBETICH Jessika ASIK Kevin ASIK Benoît Karekin JARRIN Cécile Méliné JARRIN Anna DERTADIAN Virgil DERTADIAN Alexandre COULLET Elise ALTOUNIAN Théo PIRLIAN 9 août 2003 : 24 août 2003 : 7 septembre 2003 : Emma MORINO Gaby Noubar TOSCANO Romain Apkar MONACA DECES - M. Charles JAMGOTCHIAN : - Mme Alice VISCARDI née PAPASIAN : - M. Toros GOCER : - M. Jean CONSTANIAN : - Mme Marguerite GUDENIAN : - M. Georges HOVNANIAN : - Mme Nekdar MARKARIAN : - M. Henri BERBERIAN : - Mme Suzan ARSAKIAN : - Mme Marie CAFEDJIAN née DERMINASSIAN : - M. Jean Sarkis CAZARIAN : 17 janvier 2003 14 février 2003 15 février 2003 7 mai 2003 10 mai 2003 23 mai 2003 2 juin 2003 3 juillet 2003 4 août 2003 8 août 2003 4 septembre 2003 TRADITIONNELLE CELEBRATION MARIALE DU MOIS D’AOUT E N ce dimanche 17 août 2003, les fidèles étaient venus nombreux en l’église apostolique arménienne Sainte-Marie de Nice pour célébrer la fête dédiée à la Sainte Vierge. Comme de coutume après l’office, la viande (le « Madagh ») et le raisin étaient bénis avant d’être distribués à la foule. Cette année, aux côtés de Mgr Narek Chakarian et du Père Calouste Tévian, nous notions la présence du Père Vatché Haïrapetian. Précisions enfin, que la messe était interprétée par la Chorale Sayat Nova. ci-dessus : Mgr Chakarian est entouré des Pères Haïrapetian (à sa gauche) et Tévian (à sa droite) pour la bénédiction de la viande et du raisin. ci-contre : une foule nombreuse est venue assister à cette célébration majeure du calendrier (Photos : C.K.) Parev Côte d’Azur - 3e trimestre 2003 - Page 37 - L A B I B L I O T H È Q U E D E PA R E V. . . Achetez des livres pour vous ou vos amis Du négationnisme Yves Ternon N°1 14,00€ De l’innocence des victimes Yves Ternon Grand Dictionnaire Arménien-Français Takvor Takvorian Grand Dictionnaire Français-Arménien Takvor Takvorian Histoire de l’Arménie Moïse de Khorène N°2 N°3 N°4 N°5 Le déporté de Deir-ez-Zor Noubar Makaroff N°7 13,00€ 15,00€ 48,80€ 45,80€ Revue d’Histoire La 2e phase du génocide préparé par R. Kévorkian Revue d’Histoire La Cilicie préparé par R. Kévorkian Revue d’Histoire Mardin 1915 Yves Ternon N°8 N°9 N°10 L’homme le plus triste Berdj Zeytountsian 20,00€ 30,00€ 30,00€ L’Arménienne aux yeux d’or Maurice Gouiran Les mendiants honorables Hagop Baronian De quoi je ? Jean-Jacques Varoujean N°13 N°14 N°15 12,00€ 05,00€ 13,00€ 24,40€ Les Amiras Pascal Carmont N°6 18,00€ Ani, capitale de l’Arménie en l’an mil Raymond Kévorkian N°11 L’Eglise Arménienne dans l’œcuménisme Albert Khazinedjian 38,00€ L’Eglise Arménienne dans l’Eglise Universelle Albert Khazinedjian N°17 20,00€ Pour recevoir un ou plusieurs de ces ouvrages, remplissez le bon ci-dessous accompagné de votre chèque libellé à l’ordre du Conseil Communautaire Arménien de la Côte d’Azur et adressé à : (Dans la limite des stocks disponibles) - Conseil Communautaire Arménien de la Côte d’Azur - 281, Bd de la Madeleine 06000 Nice Nom .............................................. Prénom ................................... Adresse ..................................................................... ...................................................................................... Code Postal .............................. Ville .......................................... Réf. N°01 N°02 N°03 N°04 N°05 N°06 Prix 14,00 15,00 48,80 45,80 24,40 18,00 Réf. N°07 N°08 N°09 N°10 N°11 N°12 Prix 13,00 20,00 30,00 30,00 38,00 14,00 Réf. N°13 N°14 N°15 N°16 N°17 Prix 12,00 05,00 13,00 20,00 20,00 Sous-total : ......................................... Frais de port : 5 par ouvrage TOTAL A PAYER : .........................................