Revue de presse des SIAE alsaciennes
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Revue de presse des SIAE alsaciennes
Revue de presse des SIAE alsaciennes 2nd semestre 2013 _ SOMMAIRE JUILLET 1 2 3 4 6 11 13 18 19 24 25 29 30 31 - HUMANIS : plus de 500 participants au tour du monde des saveurs - ALEMPLOI : Franck FAVRE prend la présidence - SPORT SOLIDARITE INSERTION : animations estivales - ESPACE & DEVELOPPEMENT : on a appris à se poser les bonnes questions - SERVIR : une activité stable - ALSA : réussir une bonne salade de pâtes, c’est un projet - ENTRAIDE EMPLOI : l’entraide, une solution pour le retour à l’emploi - ADIT : fin de formation - ADIT : l’histoire de France pour souder les salariés - LA PASSERELLE : les paniers de légumes arrivent aujourd’hui - INSEF : les seniors sont de plus en plus touchés - MEINAU SERVICES : la régie de quartier reprend ses marques - INSEF INTER : en croissance continue, à cause du chômage - LA PASSERELLE : les deux défis de l’équipe du chantier d’insertion - EMMAÜS MUNDOLSHEIM : c’est déjà la rentrée page 1 1 2 2 3 3 4 6 6 7 8 8 9 10 11 AOUT 3 11 13 15 17 19 20 23 24 25 26 27 - LA PASSERELLE : la dimension sociale s’intègre au paysage - LES 7 PAINS : quand l’aide alimentaire prend des vacances - LES JARDINS DE WESSERLING : quatre salariés au service de l’insertion - AFFAIRE D’ENTR’AIDE : la bonne occase peut être éthique - LES JARDINS D’ICARE ET DE WESSERLING : quand le maraîchage plante sa graine - PONEY-CLUB LES AMAZONES : une première aux Amazones - LES JARDINS DE WESSERLING : la fête du potager aux jardins ; le potager dans tous ses états - LES JARDINS DE WESSERLING : le potager au pays de Gulliver - DEFI : « on reçoit énormément de monde ici » - LA MANNE : un chèque pour quatre associations - LES JARDINS DE WESSERLING : une fête pour le chantier ; le potager solidaire par tous les temps - LES JARDINS DE WESSERLING : vivent les erreurs de prévisions météo ! ; la tomate reine de la fête du potager - LE RELAIS EST : une collecte de cartables usagés pour les enfants défavorisés page 13 13 14 15 16 16 17 18 18 19 19-20 20-21 22 SEPTEMBRE 13 - TREMPLINS : des remparts contre l’exclusion 14 - LA TABLE DE LA FONDERIE : 3 questions à Brigitte CARRAZ, présidente - EMI INTER : Décès de Bernard PACHOD 15 - TREMPLINS : les remparts, de la destruction à la réhabilitation 17 - IDE-AL : de l’huile de coude locale - TREMPLINS : l’issue de douze ans de restauration des remparts 19 - ESPACE ET DEVELOPPEMENT : insertion, chantier de remise en peinture 24 - BRUCHE EMPLOI : pour une meilleure réinsertion professionnelle 25 - LA BANQUE ALIMENTAIRE : prêts à remplir un frigo qui n’est pas le vôtre ? 26 - EMMAÜS MUNDOLSHEIM : les premières puces du Polygone 27 - LES JARDINS D’ICARE ET DU TREFLE ROUGE : les belles récoltes des jardins de Cocagne page 23 25 25 26 26 27 28 28 29 29 30 _ SOMMAIRE OCTOBRE 1 - ALTERNATIVE ENVIRONNEMENT : des personnes en difficulté peuvent tenir leurs engagements ! - MOBILEX : des passionnés d’autocars anciens projettent d’ouvrir un musée à Betschdorf 2 - LES JARDINS D’ICARE : les portes grandes ouvertes samedi - LA BANQUE ALIMENTAIRE : en quête de recrues 4 - LES JARDINS DU GIESSEN : les légumes font leur cirque 7 - LES JARDINS D’ICARE : convivialité et souvenirs 8 - PONEY CLUB LES AMAZONES : plus d’espace de loisirs 11 - SPORT SOLIDARITE INSERTION : l’art du boomerang 12 - LES JARDINS DE LA MONTAGNE VERTE : des jardins pour semer l’espoir 18 - ATLAS : le 150ème conteneur 24 - L’ETIK’ETTE : Emmaüs, les 30 ans en famille 25 - LA BANQUE ALIMENTAIRE : actions « pour manger à sa faim » 26 - ESPACE ET DEVELOPPEMENT : toujours plus d’activité 27 - L’ETIK’ETTE : Emmaüs fête 30 ans en famille page 31 32 32 33 33 34 34 35 35 35 36 37 38 39 NOVEMBRE 1 - AMAC : l’entretien des tombes pour réinsérer des jeunes chômeurs 3 - EMMAÜS MUNDOLSHEIM : « avec mes collègues, on forme une bonne équipe » 10 - MANNE EMPLOI : un chèque de 1 591 € - INSEF : le radis s’enracine à Ungersheim - CARIJOU : le Conseil Général organise une grande collecte de jouets et de vêtements 14 - EPICEA : les légumes à partager trouvent leur place à Thann 16 - CARIJOU : grande collecte de jouets et de vêtements - BRUCHE EMPLOI, SERVIR, LE RELAIS DE LA FERME DU CHÂTEAU : recruter de façon solidaire 17 - HUMANIS : dans la bulle … 19 - ADESION : les meubles relookés de l’ATELIER DU BEAU 20 - ATELIER DU BEAU : insertion créative et talentueuse 21 - EMMAÜS MUNDOLSHEIM : stammtisch solidaire 22 - URSIEA : Marcel CZAJA triomphe au CESER - APOIN, LIBRE OBJET : associations et entreprises en mode séduction 23 - LES JARDINS D’ICARE à Sentheim (concourent pour le prix Fondation Passions Alsace) - PATRIMOINE ET EMPLOI à Husseren (concourent pour le prix Fondation Passions Alsace) 24 - DEFI : aller vers l’emploi avec l’association DEFI ; un forum de l’insertion - LA MINE D’ARTGENS : vivre une autre économie sur le territoire 27 - LA BANQUE ALIMENTAIRE : l’heure de la collecte - EMMAÜS MUNDOLSHEIM : une place pour tous 28 - MANNE EMPLOI : l’indispensable mobilité pour aller au travail - TREMPLINS : la promotion des contrats aidés 29 - DEFI : le défi de l’emploi solidaire 30 - SCOP ESPACES VERTS : sociale, solidaire et efficace ! page 40 40 42 42 43 43 44 44 44 45 45 45 46 46 47 48 48 49 49 50 50 51 52 53 _ SOMMAIRE DECEMBRE 1 - HUMANIS : une initiative gourmande - ALEMPLOI : un réseau de marraines 2 - HUMANIS : secrets de chefs pour des soupes étoilées 3 - LA MINE D’ARTGENS : le modèle coopératif crée des emplois malgré la crise - LA PASSERELLE : paroles d’employés en équilibre à La Passerelle 4 - SCOPROBAT : restructuration solidaire - ALSA : le théâtre qui change le regard - EMMAÜS HAGUENAU : un nouveau président et un nouveau bâtiment 5 - EPICEA : réfection d’un muret 6 - CARIJOU : paradis pour enfants - EMMAÜS MUNDOLSHEIM : ces objets recyclés du désir - ENVIE : cuisine et dépendances - L’ATELIER DU BEAU … meuble 9 - PONEY CLUB LES AMAZONES : Saint-Nicolas aux Amazones 10 - L’ÎLE AUX EPIS : les sympathiques retrouvailles des seniors 13 - AGIR : première fête de Noël pour réunir les forces vives d’Agir 14 - BANQUE ALIMENTAIRE : 320 tonnes récoltées en deux jours 15 - DEFI : inauguration de la nouvelle déchetterie - PATRIMOINE ET EMPLOI & LES JARDINS D’ICARE : aller plus loin ensemble 16 - HUMANIS : au village du Partage, les associations font assaut d’imagination 17 - SERVIR : les 25 ans de Servir - TREMPLINS : un contrat aidé, tremplin vers l’avenir 19 - LA MANNE : les fruits de la solidarité 20 - ESPACE ET DEVELOPPEMENT : une belle palette d’objets en bois 21 - LA MANNE ALIMENTAIRE doit gérer une situation de carence 25 - EMMAÜS MUNDOLSHEIM : rouler solidaire 29 - ENTRAIDE EMPLOI : création d’un groupe d’économie solidaire, ensemble c’est plus simple 31 - LA MANNE : récolte de dons page 54 55 55 56 57 58 59 59 60 60 61 62 62 63 63 64 64 65 66 66 67 67 68 69 69 70 70 71 L’ALSACE_01/07/2013 DNA_02/07/2013 Plus de 500 participants au Tour du monde des saveurs Groupement d’employeurs pour l’insertion : Le Colmarien Franck Favre prend la présidence d’Alemploi Le début du parcours hier, place Gutenberg à Strasbourg. Photo Jean-Marc Loos Le collectif Humanis a réussi la 4e édition de son Tour du monde des saveurs, au cœur de Strasbourg. Une façon de se faire connaître… Le directeur d’Alemploi Thomas Loch, à gauche, avec son nouveau président Franck Favre. Photo DNA – Cédric Joubert Place Gutenberg, un orchestre joue de la musique folklorique alsacienne. Rien à voir avec le Tour du monde des saveurs lancé par le collectif d’associations Humanis, même si l’un et l’autre participent de l’animation estivale. « Le collectif comprend 106 associations des deux départements, à la fois des antennes locales de grandes ONG ou des associations de solidarité internationale », explique Jean-Marie Pons, administrateur d’Humanis. Franck Favre, patron de l’entreprise de BTP de la région de Colmar Olry Arkedia, succède à Philippe Scherberich à la tête de la SCIC Alemploi. Franck Favre, 46 ans, chef d’entreprise et employeur impliqué depuis de très longues années dans l’insertion, connaît Alemploi sur le bout des doigts. Prendre la succession de Philippe Scherberich à la présidence de cette organisation est donc une suite tout à fait logique. Ils étaient environ 500 à avoir réservé leur place sur internet, pour un parcours plutôt sympathique. Un rallye pédestre, avec six étapes à travers la ville. Chaque groupe part avec un guide qui fournit les explications historiques sur les différents quartiers de Strasbourg. Place Gutenberg, l’apéritif est servi avec des tapas, place Kléber ce sont des bananes frites – un plat d’Afrique de l’Ouest – en guise d’entrée. Les convives s’installent à des tables, pendant que des musiciens jouent de la musique indienne… Une autre entrée sera servie place Broglie. Ainsi les convives découvrent les cuisines indienne, d’Amérique du Sud et asiatique. Et la marche se termine devant un buffet de gâteaux au parc de l’Orangerie. « J’ai beaucoup travaillé au sein du groupement d’employeurs pour l’insertion et l’emploi du BTP. C’est un prolongement. De toute façon, il n’y a pas d’autres moyens pour combler nos besoins de main-d’œuvre que de mettre tous les acteurs autour de la table. C’est ce que fait, entre autres, Alemploi », explique le nouveau président aux côtés de son directeur général Thomas Loch. Mettre toutes les chances du côté du jeune Alemploi est une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) qui travaille sur plusieurs fronts pour amener vers l’emploi des personnes qui ont un certain chemin à parcourir : mise à niveau, formation complémentaire. « On essaye de mettre toutes les chances du côté du jeune pour qu’il réussisse et accède à un métier », explique Franck Favre. « Dans le BTP, cela fait six ans qu’on est en tension sur l’emploi. Nous avons tous réduit nos effectifs mais nous n’avons pas envie de perdre les salariés qu’on a formés. On a toujours d’importants besoins de formation de professionnels », ajoute le chef d’entreprise. Très concrètement il explique qu’il ne parvient pas à trouver le chef de chantier dont il aurait besoin depuis… le mois de janvier. À chaque étape, les associations qui participent à l’opération présentent leurs projets solidaires, tel ce centre de formation d’apprentis au Burkina Faso. Une cinquantaine de bénévoles sont mobilisés pour l’opération. Mais Humanis, ce sont aussi deux chantiers d’insertion qui accueillent des personnes en difficulté. « Nous mettons le pied à l’étrier à ceux qui sont à la marge » , relève Henri Dreyfus, président de la Mission locale de Strasbourg et conseiller municipal délégué, venu soutenir l’opération. Car la devise d’Humanis – « Agir ici pour aider là-bas » – marque bien que ces deux axes ne sont pas contradictoires… Pour faire face à ce type de problème, les entreprises de travaux publics mais aussi de la métallurgie se sont regroupées, sous des formes qui ont évolué depuis une 1 vingtaine d’années (DNA du 8 juin). Le groupement aide aussi les entreprises de travaux publics à répondre aux clauses d’insertion des marchés publics. Dans les quartiers, le Festiv’été démarre lundi 8 juillet par une semaine créative et ludique à l’école Prunelliers, avec des jeux et du sport ainsi qu’un atelier de création de sculptures mobiles et une sortie à Schirmeck. Du 15 au 19 juillet, semaine artistique au quartier SNCF, suivie du 22 au 26 juillet par une semaine « jeux et sport » à l’école République, avec une sortie le 26 juillet à la volerie des aigles, au château du HautKoenigsbourg. Du 5 au 9 août, on alternera bricolages le matin et sport l’après-midi à l’école des Prunelliers. Enfin, du 12 au 16 août, au quartier SNCF, la dernière semaine sera consacrée à des jeux de plein air. Actuellement, Alemploi compte 223 entreprises adhérentes. Le groupement délivre 5,5 millions d’euros de prestations, dont deux tiers pour le BTP, le reste se répartissant entre l’industrie et le tertiaire. Plus de 370 personnes ont été placées sous diverses formes de contrat. Le souhait de Franck Favre est de développer l’organisation, qui dispose d’un très important savoir-faire en ingénierie de formation, vers de nouveaux secteurs comme l’agroalimentaire. Les jeunes bischheimois pourront aussi miser sur le CSF VictorHugo pour ne pas s’ennuyer cet été. Seul centre socioculturel du secteur à rester ouvert en juillet comme en août, le CSF propose notamment un programme familial combinant les sorties, au zoo de Kalrsruhe, à la piscine de Woerth ou au parc animalier de Sainte-Croix, et les soirées pour tous, avec animations et barbecue. L’accueil de loisirs sans hébergement prendra en charge les enfants de 4 à 11 ans, répartis en trois groupes. DNA_02/07/2013 Animations estivales L’ALSACE_03/07/2013 «On a appris à se poser les bonnes questions» Au plan d’eau de la Ballastière comme dans les quartiers, la Ville de Bischheim propose cet été des activités ludiques et sportives pour les enfants et les jeunes. Photo archives DNA – M. Rollmann La Ville de Bischheim, avec l’aide d’intervenants extérieurs, propose cet été aux jeunes des animations tous azimuts. Que faire, dans une commune où les parents peuvent rarement offrir deux mois de vacances à leur progéniture, pour éviter que les enfants et les jeunes passent l’été à errer comme des âmes en peine au pied de leurs immeubles ? L’an dernier à Bischheim, l’opération Festiv’été, organisée dans les quartiers et à l’extérieur de la commune, a fait la preuve de son utilité. Les animateurs ont comptabilisé 586 présences, soit une moyenne de 20 jeunes par jour. Sous le regard de Renato Spera (au fond, tee-shirt rouge), qui anime l’atelier de théâtre forum, Jonathan, Sarah et Mouloud jouent une scène de discrimination, dans une entreprise, envers une nouvelle recrue qui a le terrible défaut d’être… une femme. Photo Dom Poirier Menée depuis sept ans par l’association Espace et développement, l’action « De la forme à l’emploi » permet à des personnes bénéficiaires du RSA de reprendre confiance pour faire un pas vers le monde du travail. Idem à la Ballastière, explique l’adjoint Jean-Claude Kieffer. La fréquentation a été variable selon la météo, allant de 105 jeunes en moyenne par beau temps à 76 jeunes par temps couvert. Sur l’été, la moyenne de fréquentation des animations à la Ballastière est de 100 jeunes, dont 45 % de filles. « Tant qu’il ne pleut pas, il y a du monde à la Ballastière, même quand il ne fait pas chaud du tout », constate Jean-Claude Kieffer. Un rendez-vous à Pôle emploi qui vire au dialogue de sourds, un entretien d’embauche qui tourne au vinaigre… Sarah, Mouloud, Jonathan et Roylie sont désormais armés pour éviter ce genre de situations. De début mars à fin juin, ils ont participé, avec d’autres bénéficiaires du RSA, à l’action « De la forme à l’emploi », menée par Espace et développement (structure d’insertion installée à Bourtzwiller), qui leurapermis de gagner en confiance pour affronter le marché du travail. Grâce notamment à des ateliers de « relooking » ou de santé, en apprenant également les gestes qui sauvent et en passant le PSC1 (Prévention et secours civiques niveau 1). « C’est un Ballastière : animations en semaine Cet été, les animations sportives et ludiques seront proposées à la Ballastière du lundi 8 juillet au vendredi 30 août, de 14 h à 18 h en semaine. Des interventions extérieures viendront enrichir le programme habituel : les sports hors des sentiers battus de Sport Solidarité Insertion, les performances picturales de Valérie Grand, l’atelier mosaïque d’Esat Évasion et les jeux avec la Maison du même nom. 2 moyen de devenir acteur, une forme de citoyenneté », indique Claire Peyreton, chargée des relations entreprises à Espace et développement. Certains ont obtenu aussi le Pim (Passeport internet et multimédia). d’associations, d’entreprises. de collectivités locales et Après le rapport moral du président Maurice Noll, la directrice Nathalie Bordé a abordé le bilan de l’association Servir qui œuvre pour l’insertion de personnes en recherche d’emploi. Et pour compléter le travail sur le CV, la recherche d’emploi, la formation, un atelier de théâtre forum était animé par le comédien et metteur en scène Renato Spera. La dernière séance, ouverte aux partenaires de l’action, a permis de mesurer le chemin parcouru. Car si, sur scène, Mouloud se présente face à un recruteur avec une certaine nonchalance, c’est pour mieux souligner l’importance de l’attitude – notamment corporelle – lors d’un entretien d’embauche. Et quand Renato Spera joue un conseiller emploi obtus et revêche, poussant Jonathan dans ses retranchements (« Il faut vous bouger, je n’ai pas de recette magique ! »), il montre qu’il faut savoir gérer son propre stress pour pouvoir rester zen face à un interlocuteur agressif. Et pourquoi pas oser l’humour, pour désamorcer certaines tensions ou déjouer les a priori. « Notre cœur de métier est historiquement tourné vers les tâches ménagères, ce qui engendre une féminisation à plus de 88 %. Mais depuis quelques mois, les salariés masculins acceptent de faire le même travail. En 2012, nous avons fait travailler 161 personnes », a-t-elle souligné. Constat encourageant : même avec un contrat pour faire des ménages, 65 % des salariés viennent spontanément s’inscrire à Servir, parfois pour seulement quelques heures par mois. Élément plus étonnant par contre : seuls 9 % des 34 nouveaux salariés en 2012 sont venus par l’intermédiaire du Pôle emploi. Ils étaient 21 % en 2011. « Au final, sur 33 salariés, huit ont obtenu un CDI, c’est peu aux yeux de l’ex-direction du travail, mais nous faisons ce qui est en notre pouvoir pour aider ceux qui le souhaitent », tient à préciser la directrice. « On a appris à se poser les bonnes questions, à s’adapter, à ajuster notre attitude », résume Mouloud. « Cela nous permet de faire face à toutes les situations », complète Sarah. « C’était un groupe très investi, très actif tout au long du projet, souligne Anne-Marie Ledemé, animatrice de groupe. Cela se ressent dans leur manière d’être et de faire au quotidien. » Parmi eux, certains ont déjà décroché une formation ou un emploi. Tous sont devenus acteurs de leur vie. Concurrence de grands groupes et de banques Dans son intervention consacrée à Servir Pro, qui intervient depuis 12 ans pour le maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées, la directrice a indiqué que l’association, avec ses 41 intervenants, avait permis de fournir des prestations l’an dernier à 287 clients. Mais elle a également exprimé une inquiétude. « Face aux exigences nouvelles pour les personnes âgées imposées par les pouvoirs publics et qui augmentent nos coûts, sans compensation de l’État, nous sommes confrontés à une concurrence de grands groupes et de banques qui, compte tenu des volumes, peuvent proposer des tarifs moindres. » DNA_04/07/2013 Associations Servir et Servir Pro : Une activité stable Pour rassurer la directrice, Chantal Jeanpert, la présidente de la Mission locale et adjointe à la mairie de Molsheim, a confirmé que « la municipalité continuera à apporter une aide à l’association pour sa mission d’utilité publique et de lien social sur le territoire, sans accorder ni support, ni publicité à des groupes privés. » Rapports d’activités et rapports financiers — budget à l’équilibre — ont été approuvés à l’unanimité. Enfin Me Hervé Thomas, huissier à Molsheim, rejoint le conseil d’administration. (*) Les partenaires de Servir sont : Pôle emploi, le conseil général, la Mission locale et la Maison de l’emploi et de la formation de Molsheim, ainsi que la Direccte (ex direction du travail). L’ALSACE_06/07/2013 Jean-Luc Sutter : «Réussir une bonne salade de pâtes, c’est un projet» Nathalie Bordé, directrice de l’association Servir : « 70 % de nos clients s’estiment satisfaits de nos services ». PHOTO DNA Pour présenter à leurs partenaires (*) les rapports d’activités 2012, les assemblées générales de Servir et Servir Pro ont réuni à l’Hôtel de la Monnaie, à Molsheim, de nombreux représentants En guise d’introduction au sujet, le directeur de l’Association pour le logement des sans-abri (Alsa), Jean-Luc Sutter, livre aux financeurs quelques chiffres qui peuvent effrayer. « Sept bénéficiaires décédés dont deux suicidés et un assassiné, 18 3 résidants particulièrement vulnérables suite à la dégradation de leur situation de santé […], 7 salariés agressés violemment […], 14 résidants ayant fortement dégradé leur logement […].» Pourtant, ces événements font partie de la réalité du travail social auprès de personnes en très grande difficulté. l’Alsa parle de « travail social palliatif », notion développée par le sociologue Marc-Henry Soulet qui dirige une chaire de travail social et politiques sociales à l’université de Fribourg. Devant l’impossibilité à transformer des individus en vue de les adapter à une société toujours plus exclusive, il faut avant tout préserver les usagers de la détresse et de l’abandon. Et puis, à côté de ça, il y a des tranches de vie aussi modestes qu’essentielles, à l’image de l’histoire de M., « représentatif d’un parcours réussi à l’Alsa », explique Jean-Luc Sutter. 370 usagers, 37 permanents L’Association pour le logement des sans-abri (Alsa) a enregistré en 2012 environ 370 usagers, dont 80 % d’hommes, et une majorité de personnes âgées de 35 à 50 ans (moyenne d’âge : 43 ans). Plus de 80 % sont célibataires. M. est né en 1961, il a été accueilli dan un logement de l’Alsa il y a quelques années déjà. En 2005, il a pu bénéficier d’un suivi médical qui lui a permis de stabiliser sa situation par rapport au VIH, à une hépatite C et à ses addictions à des drogues dures. 60 % des usagers touchent le RSA (revenu de solidarité active), 27 % l’allocation adulte handicapé (AAH), 4 % sont des retraités. La part des retraités est en augmentation ces dernières années. « En 2008, il réalise avec un copain un projet de location de logement et n’est plus hébergé par l’association, il reste accompagné dans le cadre du RSA », poursuit le directeur de l’Alsa. « En juillet 2009, échec, ils doivent quitter leur logement avec quelques dettes locatives. M. demande à revenir à l’Alsa. Il y est accueilli en hébergement temporaire. Sa santé se dégrade, il devient davantage dépendant, il est victime de prédateurs qui squattent son logement. En octobre 2010, il demande et obtient une place en maison-relais, toujours à l’Alsa, où il bénéficie de la vie collective, d’un accompagnement quotidien, des activités organisées sur le site. » Concernant les résidants des maisons-relais, les services de psychiatrie adulte – centres hospitaliers de Mulhouse et Rouffach – sont les principaux orienteurs, avec 23 % des demandes. Les bénéficiaires d’une AAH sont majoritaires dans ces maisons et le handicap psychique surreprésenté. L’Alsa enregistre également dans ses maisons-relais une progression du nombre de personnes orientées par le Service d’urgence sociale. L’Alsa gère aussi un chantier d’insertion qui compte 57 salariés et une dizaine d’encadrants. Dix travailleurs sociaux gèrent les cinq maisons-relais. Dix travaillent au SASH (service d’accompagnement social et d’hébergement). « Accompagné jusqu’à la fin » M. participe activement à tous les ateliers, écriture, sorties… Il obtient une reconnaissance de son statut de handicap en 2011. Mais sa santé continue de se dégrader. « Il meurt le 26 juillet 2012 à l’hôpital, comme la plupart des gens. Il aura été accompagné jusqu’à la fin. ». M. n’est pas mort seul et ses amis, en particulier les autres résidants de la maison-relais, étaient présents à ses obsèques. L’Alsa a assuré 156 maraudes en 2012 pour aller à la rencontre des personnes qui vivent dans la rue (220 personnes rencontrées). « L’accompagnement de l’Alsa lui a permis dans un premier temps de retrouver la capacité à se projeter, de réaliser un projet, puis de ne pas retomber trop bas lors de l’échec de ce projet , indique Jean-Luc Sutter. Il a pu également faire face dignement à la dégradation de sa situation de santé et de terminer sa vie entouré, en sécurité, soigné. » L’équipe de l’Alsa, qui doit accompagner quotidiennement des personnes en très grande fragilité, très éloignées de l’emploi et parfois atteintes de pathologies lourdes, ne veut pas entendre parler d’insertion, au sens où l’entendent parfois les pouvoirs publics. « Notre objectif : l’ancrage » Jean-Luc Sutter, directeur de l’Alsa, lors d’une visite au collectif d’appartements-relais aux Coteaux. Photo Darek Szuster « Pour nous, l’accompagnement n’est pas l’insertion. Notre objectif est plutôt l’ancrage. Les marginaux sont là de toute façon, ils font partie de la société. Et sur les quelque 350 usagers de l’Alsa, la plupart ont déjà beaucoup dérivé ; ils ont des problèmes psychiatriques ou d’addiction, ils sortent de prison, ils ont très peu travaillé… On ne peut pas mettre les gens dans des défis impossibles, 70 % des personnes restent durablement dans les dispositifs d’insertion. Il faut sortir de cette idéologie face à une inégalité irréductible, l’humanité n’est pas seulement dans le travail. Les actions collectives permettent aux gens de se rencontrer, de couper leur temps, de se sentir utile. Réussir une bonne salade de pâtes ensemble, participer à des ateliers créatifs, des sorties, c’est déjà un beau projet. » DNA_11/07/2013 L’entraide, une solution pour le retour à l’emploi Le président du conseil général du Bas-Rhin, GuyDominique Kennel, a rendu visite à l’ensemblier «Entraide Emploi», un groupement d’organismes qui favorise l’insertion des plus fragilisés sur le marché du travail. «L’Alsa a un seuil d’admission bas » et un « haut seuil de tolérance », explique encore Jean-Luc Sutter. Le directeur de 4 Les travailleurs souhaitant intégrer ces structures d’insertion sont préalablement sélectionnés par Pôle emploi. L’ensemblier «Entraide Emploi» choisit ensuite parmi les candidats celui ou celle dont le profil correspond le plus au poste disponible. « Avec toutes les demandes qu’il y a, il faut prioriser », constate Laure Laddi, responsable de l’unité territoriale d’action médico-sociale (Utam) de Saverne. Les difficultés rencontrées « Nous travaillons beaucoup en partenariat avec d’autres entreprises. Lorsqu’elles vont mal, nous aussi », explique Laurence Eulert, directrice adjointe de Saveico (sous-traitance industrielle). Heureusement, selon les responsables des organismes d’insertion, les partenariats de longue date avec certaines entreprises aident à palier un peu la mauvaise conjoncture. Face à des chômeurs de longue durée, des individus au parcours décousu et une conjoncture compliquée, certains organismes ont décidé de miser sur l’économie sociale et solidaire. C’est leur initiative et leurs résultats qu’a voulu encourager le conseil général du Bas-Rhin en leur rendant visite lundi dernier à la pépinière Halbwachs de Saverne. Autre problème pour les salariés en insertion, la mobilité. Les distances entre chaque commune sont parfois étendues et les transports en commun peu ou pas assez développés. Difficile sans permis de se déplacer. Pour y remédier, le département a mis en place une association pour l’aide à la mobilité. De son côté «Entraide emploi» confirme la mise en place de covoiturages et de prêts de deux roues. Que proposent ces structures d’insertion ? L’ensemblier «Entraide emploi» est composé de six organismes. Regroupés autour d’un objectif commun, ces associations, entreprises d’insertion et SARL facilitent l’accès des travailleurs en difficultés au marché du travail. Chacune d’elle embauche ces « écorchés de la vie » pour proposer ensuite diverses prestations à des particuliers, des entreprises ou des collectivités (entretien d’espaces verts, entretien des rivières, production de bois de chauffage, sous-traitance industrielle etc.). Les résultats Les conséquences de cette mobilisation ce sont 53% de «sorties dynamiques». Comprenez les travailleurs qui à la fin de leur période d’insertion trouvent un CDD de plus de trois mois, un CDI ou une formation qualifiante. « Nous aimerions arriver à faire encore plus, insiste Raymond Kern, mais entre la conjoncture et les parcours parfois très compliqués de certains, ce n’est pas évident ». Le directeur de ces structures d’insertion s’est d’ailleurs dit inquiet lors de la conférence de l’après-midi, à propos des subventions qui pourraient bientôt dépendre du taux de réussite des sorties des bénéficiaires. « On mutualise les moyens humains et matériels autant que faire se peut, mais on ne peut pas tout faire non plus. Notre mission est d’accompagner les gens dans leur formation et leur reconstruction professionnelle. Nous ne sommes pas une activité de placement et [avec cette réforme], à moyens égaux, nos encadrants passeraient leur temps à démarcher les entreprises plutôt qu’à suivre nos travailleurs », clarifie-t-il. Le but est à la fois de permettre à des travailleurs en difficulté d’acquérir un savoir-faire pour se réinsérer sur le marché du travail, mais aussi de s’intégrer au sein d’une équipe. « Les personnes qui arrivent ici sont parfois au chômage depuis longtemps, elles ont des histoires de vie souvent compliquées. Elles ne sont pas formées, mais c’est pour ça que nous sommes là », commente Francine Klein, présidente de «Entraide emploi». Comment cela fonctionne-t-il ? Les organismes d’insertion sont chargés d’accompagner et d’effectuer un suivi socioprofessionnel des personnes accueillies chez eux. Ils affinent les projets professionnels pour les uns ou en créent avec ceux qui n’en ont pas. Les personnes ne peuvent bénéficier de ce système plus de deux ans cumulés, sauf dérogation (très) exceptionnelle. Après cela, ils doivent retourner sur le marché du travail classique.L’insertion est donc une phase transitoire pour remettre d’aplomb ceux qui ont eu un accident de parcours. Un message qu’a entendu le président du conseil général mais qui précise que « le budget pour la solidarité a augmenté de 100 millions d’euros en trois ans, pour atteindre aujourd’hui 500 millions. Nous avons besoin d’un contrôle des dépenses afin que ce budget ne soit ni critiqué, ni critiquable au vue des débats actuels ». Des enjeux compliqués et paradoxaux que devront réaliser ensemble les différents protagonistes de l’économie sociale et solidaire s’ils souhaitent la pérenniser. Le rôle des acteurs publics Le département du Bas-Rhin finance en partie ces structures d’insertion par le biais de subventions. Pour l’ensemblier «Entraide emploi», elles s’élèvent à 1 452 662 euros dont 384 368 euros proviennent du conseil général. Le chiffre d’affaires généré par ce regroupement est lui de 3 377 241 euros. Outre ces retombées économiques et sociales positives, cette subvention se justifie par une mission d’accompagnement des bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA), mission confiée à ces organismes par délégation du conseil général. Le financement est donc destiné au suivi social de ces personnes. 335 C’est le nombre de salariés en insertion en 2012 pour l’ensemblier «Entraide emploi», dont 53% de sorties dynamiques. Cela représente 108 équivalents temps pleins. En tout, ces structures regroupent 39 salariés permanents. Un groupement de structures variées L’ensemblier «Entraide Emploi» comprend six sous-ensembles : - Entraide emploi : service à la personne, travaux de propreté, délégation d’accompagnement (bénéficiaires du RSA, logement). 5 - Espace environnement : entretien courant du jardin, travaux de propreté, délégation d’accompagnement. - Halbwachs : aménagement et création d’espaces verts, création paysagère. - Saveico et sea (uniquement pour les entreprises) : soustraitance industrielle. - Alternative environnement : production de bois de chauffage, entretien des rivières, entretien des espaces verts. - Alternative bois (collectivités) : travaux forestiers, taille des vergers. française très variable. Ces personnes, via l’Adit, travaillent dans le secteur du bâtiment, de la propreté, des espaces verts et du recyclage des déchets. Ces structures prennent la forme d’associations, d’entreprises d’insertion, d’entreprise adaptée, ou de SARL. La masse salariale de l’ensemblier représente plus de 3,5 millions d’euros en 2012. Malgré les problèmes de remise en confiance, ceux liés à la pratique du français ou à l’absentéisme pour une partie du personnel, l’expérimentation est considérée par l’équipe de l’Adit comme un beau succès. Nouveauté de la formation 2012, un module novateur «coaching» sur la valorisation de la personne comme citoyen à part entière, une thématique sur le « bien manger, bien bouger », et la présentation des organisations françaises et européennes. Ce module a rassemblé deux groupes mixtes de 15 salariés une fois par mois durant trois heures. Il a également porté sur la gestion du budget, la compréhension d’une feuille de salaire… DNA_18/07/2013 L’histoire de France pour souder les salariés En guise d’expérimentation pour renforcer la cohésion entre les salariés, un groupe de travailleurs d’Adit s’est réuni pendant un an pour discuter de sujets aussi variés que le manger bien et les institutions européennes. Bilan. Reçus à la pépinière de Halbwachs à Monswiller, les responsables politiques ont écouté les intervenants avec attention. Photos DNA – JM Ils ont fait en tout 645 heures de formation sur leur temps de travail, en un an. Au menu pour cette quinzaine de travailleurs de l’entreprise d’insertion Adit : l’histoire de France, rédiger un CV percutant, décrypter le fonctionnement de Pôle Emploi, ou encore (re) prendre confiance en soi. Réparties sur une année, ces séances bimensuelles de deux ou trois heures étaient une expérimentation, destinée à rapprocher les salariés. L’ALSACE_13/07/2013 Fin de formation à l’Adit « Organiser des moments privilégiés sur le temps de travail, pour des personnes souvent éloignées ou coupées du monde du travail », résume Houla Benzidi, responsable administrative d’Adit. « L’idée est aussi de leur apporter un socle de connaissances communes, alors que certains sont en France depuis peu de temps. » Dans le groupe, des hommes, des femmes, de tous les âges, travaillant dans les secteurs des services ou de la propreté. Les formateurs étaient également salariés de l’entreprise, ou prestataires extérieurs. L’AFSCO, la CCI (chambre de commerce et d’industrie), ou encore Pôle Emploi sont quelques-uns des partenaires sollicités par Adit pour les formations. Démarrage délicat « Au début, beaucoup étaient réticents à l’idée de s’ouvrir aux autres », explique la responsable. Ce que confirme une des participantes, Yamina Aiboud : « Au début, on n’était pas rassurées. On ne savait pas ce qu’on allait faire. » La formation rappelait également à certains leur échec scolaire. Une partie des personnes formées cette année à l’Adit. Photo L.G. L’Association pour le développement de l’insertion par le travail (Adit), installée au 33, rue Jacques-Mugnier à Mulhouse, a terminé une formation d’insertion de deux ans touchant 89 personnes de 16 nationalités différentes, avec un niveau de formation et de connaissance de la langue Et puis finalement, au fil des séances, les langues se sont déliées, les hommes et les femmes se sont mélangés. Les salariés se sont approprié la formation, en demandant aux formateurs de se pencher sur des sujets précis. « Nous avons 6 eu une session avec l’AFSCO sur comment bien manger, ou encore comment rédiger son CV. C’était très utile », soutient Marie-Laure Miehe, en reconversion après avoir travaillé dans le textile. « Nous sommes très contents du résultat, les salariés se sont rapprochés, ils se sont impliqués », affirme Houla Benzidi. activité depuis une longue durée, aux jeunes sans formation, aux sortants de prison, aux personnes handicapées, bref, aux «accidentés de la vie», comme l’explique Martine Bigot, responsable de la structure et chargée de l’accompagnement. Envoyés par Pôle Emploi ou par des associations, les 15 salariés s’activent à l’entretien des espaces verts. C’est seulement depuis l’année dernière qu’une activité de maraîchage a été lancée, test à l’appui avec la vente de quelques paniers pour sonder la réception. Même si dégager du temps pour ces agents polyvalents, carreleurs, ou peintres, a été compliqué pour les responsables de chantiers, il s’avère également qu’ils sont maintenant plus épanouis dans leur emploi, et plus efficaces. Les cours de français, qui existaient déjà avant l’expérimentation, ont été renforcés grâce à l’opération, passant de 10 heures à 20 heures par personne. Comment innover l’accompagnement professionnel ? La question, posée par le FDI (fond départemental de l’insertion), était l’objet d’un appel à projet en 2011, auquel a répondu l’Adit. Sélectionnée, l’expérimentation a donc pu être menée. L’entreprise emploie environ 70 salariés en insertion, ayant été éloignés de l’emploi pour différentes raisons. Devant le succès de l’opération, un second groupe a été formé parmi les nouveaux arrivants pour suivre une nouvelle année de formations. Les salariés cueillent les petits pois pour la composition du premier panier en vente aujourd’hui. Salades, côtes de blettes, courgettes, ail, choux-raves, compléteront la panoplie. En arrière-plan, la serre que les travailleurs ont euxmêmes construit. Photos DNA Le choix du format Chose faite et approuvée, la distribution commence pour de bon dès aujourd’hui pour les « petits » paniers. Car il existe le format réduit et le panier « maxi ». Ce qui les différencie ? Les petits paniers comptent deux-trois sortes de légumes, tandis que les autres en comptent le double. La vente se fera plutôt au courant du mois d’août pour les seconds. Sachant que le potentiel de distribution est d’une vingtaine de paniers par semaine, mieux vaut se presser pour en bénéficier! À noter que la vente fonctionne par abonnements et qu’il existe plusieurs formules : un mois, trois mois et six mois (bien qu’il sera difficile de faire tenir la récolte sur une aussi longue période cette année). L’engagement est positif à plus d’un titre puisqu’il permet d’obtenir des légumes cultivés localement (donc de privilégier le circuit court), - qui plus est traités sans utilisation deproduits chimiques (la structure est en voie d’obtenir le label « bio ») - et enfin il soutient la dynamique de réinsertion. Adit a décidé de pérenniser les formations avec une nouvelle promotion chaque année. Photo DNA – Aleth Arrías DNA_19/07/2013 Chantier d’insertion «La Passerelle» : Les paniers de légumes arrivent aujourd’hui ! « Le but c’est aussi d’aller vers une activité de vente pour que les salariés aient une corde de plus à leur arc, qu’ils reprennent confiance en eux », précise Martine Bigot. Les employés qui viennent d’Hirsingue, Hirtzbach, Altkirch ou encore Bisel, ont un contrat de six mois renouvelable jusqu’à quatre fois. Les âges et les profils sont variés, et la structure tend à aller vers la parité dans son recrutement, challenge presque atteint pour le moment ! Petite nouveauté au sein de la structure «La Passerelle» à Hirsingue : depuis l’année dernière, une activité de maraîchage s’est développée. Les légumes cultivés localement et façon « bio » sont enfin prêts à être vendus. Lancement de l’opération aujourd’hui en fin d’après-midi... Ils sont encadrés dans leur travail par Armelle Georges, horticultrice salariée de «La Passerelle» : « on essaye d’aller vers un tout cohérent dans notre manière de travailler. Pas d’emploi de produits chimiques, nous tentons de faire notre propre compost, notre engrais, des tisanes de plantes, etc. ». « De toute façon, on ne saurait pas faire autrement », conclut Armelle Georges. 65 variétés de légumes Lutter contre l’exclusion. C’est dans ce but qu’est née en 2009 «La Passerelle», un chantier d’insertion destiné à faciliter le retour à l’emploi. Il s’adresse aux personnes sans Topinambour, artichaut, cardon, betterave, fenouil, carotte, haricot, ail, ciboule courgette… Pas moins de 65 variétés de légumes sont cultivées sur un terrain d’un demi-hectare 7 propre à l’association qui travaille également en partenariat avec des producteurs locaux, ces derniers mettant à disposition des parcelles lorsque l’espace manque. perspectives » et proposer « un type d’emploi différent, riche en sens. Nous avons à inventer avec d’autres, comme les Jardins d’Icare, des modes de développement pas seulement économique, mais un mode de vie et d’utilité sociales. » Concrètement, Insef a accueilli 57 personnes en 2012, en a recruté 13 et salarié 29 : autant d’hommes (15) que de femmes (14). Les plus de 50 ans représentaient 31 % de l’effectif. 21 étaient bénéficiaires du revenu de solidarité active, quatre de l’allocation de solidarité et sept avaient une reconnaissance de travailleur handicapé. Manque de chance pour cette année, le temps n’a pas été des plus profitables à l’exploitation de la parcelle. « Il ne faut pas s’attendre à voir les 65 variétés de légumes dans son panier », sourit l’horticultrice, presque désolée. Il est certain qu’avec un mois et demi voire deux mois de retard pour certaines cultures, il faudra s’armer de patience pour le florilège de légumes ! L’accompagnement social et professionnel s’est opéré avec deux prestataires, Justice insertion droit, qui a suivi 11 salariés en restauration, et l’Écomusée d’Alsace, qui en a suivi 18. La formation (sécurité routière, espaces verts, travail en libreservice, tronçonnage) a concerné quatre stagiaires. Une personne a trouvé un contrat d’insertion à la Table de la Fonderie à Mulhouse. Une autre a eu « un poste en contrat à durée indéterminée de responsable du site périscolaire à Lutterbach de Mulhouse Alsace agglomération, après cinq années chez nous », a relevé Thomas Dreyfus, le coordinateur. C’est en effet le personnel d’Insef qui assure la réception des repas, le service et le nettoyage des locaux. Préparés dans la cave des locaux de «La Passerelle», les paniers sont distribués à l’extérieur, devant le bâtiment, le vendredi de 16 h à 18 h. Une fiche « recette » sera à chaque fois livrée avec de quoi améliorer ses connaissances culinaires. La Passerelle, 2 place de l’Église, 68560 Hirsingue. Appeler le matin pour réserver au : 03 89 40 56 39 mail : [email protected] L’ALSACE_24/07/2013 «Les seniors sont de plus en plus touchés» L’association confectionne par ailleurs 80 repas par jour au restaurant Chateaubriand, pour les résidants du foyer, les élèves de l’école Steiner, les enfants en accueil de loisir, les travailleurs handicapés de Sinclair et des convives extérieurs, «ce qui crée de l’interaction entre le milieu handicapé, les personnes âgées, les jeunes et les autres» , souligne Thomas Dreyfus. Une bonne nouvelle Insef assure aussi l’entretien des espaces verts de l’Écomusée, du quartier Ouest de Lutterbach, du parc de la Brasserie, des rives et cours d’eau de la commune où, bonne nouvelle, « le travail va être quasiment doublé cette année, avec le réaménagement du parcours sylvestre. » Les salariés en insertion d’Insef aplanissent actuellement le chemin qui part de l’entrée de la rue des Chevreuils, dans le Nonnenbruch, avant de s’attaquer à la réfection du parcours sylvestre. Photo A.O. DNA_25/07/2013 La régie de quartier reprend ses marques L’association Insef de Lutterbach a accueilli, en 2012, un nombre croissant de personnes en très grande difficulté et en a salarié six de plus que l’année précédente. « On a réussi à maintenir notre activité à un niveau qui permet l’accueil de personnes sans emploi en grande difficulté. Vingt-neuf ont travaillé sur des postes d’insertion », a résumé Brigitte Carraz, présidente d’Insef (Insertion par l’emploi et la formation), lors de l’assemblée générale de l’association d’insertion de Lutterbach. Mais il n’y a pas là de quoi pavoiser, car « le chômage ne cesse d’augmenter, il atteint presque 13 % en Alsace, avec une progression de 19 % des chômeurs de longue durée, de 17 % chez les seniors et de 14 % chez les moins de 25 ans. L’intérim, par contre, baisse de 50 % à Mulhouse, ce qui est énorme » Dans les nouveaux locaux de la régie de quartier Meinau Services. Au centre, la vice-présidente, entourée des membres de son équipe. Photo DNA - Marion wendling «Les seniors sont de plus en plus touchés» « Les seniors sont de plus en plus touchés. Quand nous avons créé Insef il y a vingt-cinq ans, ce sont les jeunes qui étaient les plus nombreux », a poursuivi la présidente. Pour elle, le secteur de l’insertion doit ouvrir « d’autres La tour 28 avenue de Normandie est en train d’être démolie. La régie de la Meinau est donc désormais installée dans deux endroits : 15 rue 8 L’ALSACE_29/07/2013 Schulmeister pour l’accueil et l’administration, et 12 rue Weinmann pour les ateliers. Insef-Inter en croissance continue, à cause du chômage… « Le plus gros employeur du quartier.» Ainsi Michel Koch, directeur de la régie de quartier, définit-il l’association à ceux qui ne la connaissent pas. Ce qui, on s’en doute, surprend plus d’un interlocuteur. Et pourtant : fondée il y a vingt ans, la régie dispose aujourd’hui de deux labels d’Etat, entreprise d’insertion et entreprise adaptée (pour accueillir des salariés en situation de handicap physique, mental et souffrant de maladies psychiques). «En 2012, nous avons embauché 49 chômeurs», résume Michel Koch. Il s’agit à chaque fois de contrats à durée déterminée de 24 mois maximum. « Le seul critère de recrutement : avoir envie de travailler. » Un impératif: rester dans le quartier Pendant ces deux ans, le salarié est accompagné à tous les niveaux, social et professionnel. Un tuteur le suit dans l’apprentissage du savoir-faire et du savoir être, et une formation peut être organisée. Mais ce n’est pas tout : un «diagnostic social» est réalisé également pour identifier (et régler) d’éventuels autres problèmes personnels, de santé, de logement, etc. qui freinent l’accès à l’emploi. Le nombre d’heures travaillées est passé de 30 570 en 2011 à 34 064 en 2012. Photo A. O. Résultat : la régie de quartier, c’est un peu un « guichet unique » vers lequel les personnes en difficulté peuvent se tourner pour trouver des solutions à plusieurs soucis qui s’accumulent. L’association intermédiaire Insef-Inter, qui met à disposition de particuliers et de collectivités des personnes en difficulté d’emploi, a proposé l’an passé 34 000 heures de travail à 175 salariés. Car en ligne de mire, reste la « sortie » au bout de deux ans. «Certains peuvent être prêts à entrer sur le marché de l’emploi»…. «d’autres ne tiennent pas le coup, ou préfèrent retourner au chômage». Mais pour le directeur et le président, Jean-Louis Huber, « toutes améliorent leur employabilité ». « Il faut que les deux structures d’insertion, Insef et InsefInter, continuent à se développer, par les temps qui courent », a annoncé, en ouverture de l’assemblée générale de l’association intermédiaire lutterbachoise, la présidente, Brigitte Carraz. Pour continuer dans cette voie, la régie de quartier a besoin «de rester dans le quartier, c’est impératif». Et ce n’est pas si simple à la Meinau, où les locaux vides adaptés ne courent pas les rues. Suite à l’annonce de la démolition de la tour 28 avenue de Normandie, la régie, locataire de CUS Habitat, a cherché… sans trouver autre chose que ces deux espaces séparés, l’administratif rue Schulmeister, les ateliers rue Weinmann. « Le secteur de l’insertion par l’économique reste porteur d’emplois et a produit le plus d’emplois dans l’agglomération, en 2012, ce qui montre sa force, mais c’est inquiétant », a-telle remarqué, puisque c’est la preuve que le chômage ne cesse d’augmenter. Services à la personne : 2/3 des heures Cent cinquante personnes en difficulté ont été accueillies, 66 ont bénéficié d’un entretien approfondi et ont été recrutées. «Elles viennent parfois avec des demandes qu’on ne peut pas toujours satisfaire, a expliqué la responsable de la structure, Renée Zanchetta, mais on peut leur donner des pistes.» « On y est très bien », souligne le président. Mais ce n’est pas « l’idéal » non plus d’être ainsi « coupé en deux ». « Ça ne facilite pas les contacts, mais nous avons adapté notre fonctionnement pour que personne ne se sente abandonné. » Cent soixante-quinze, en tout, ont été mises à disposition de particuliers (qui bénéficient d’une réduction d’impôt équivalente à 50 % du montant de leur facture annuelle) pour des travaux de ménage (16 206 heures), de repassage (1246), de jardinage (1169) et de bricolage (241) ou de collectivités (mairies de Pfastatt, Lutterbach et Morschwiller) qui ont proposé 5765 heures de travail, d’entreprises (3750) et d’associations (3604). La régie garde son rêve en tête : devenir propriétaire. Les moyens sont là, mais il faut encore trouver l’emplacement, «au cœur de la population», dans un quartier en pleine rénovation. En attendant, l’association continue d’avancer, à développer les partenariats avec Pôle Emploi, ou avec les entreprises… ou à mener des campagnes de sensibilisation contre le cancer du sein, par exemple. Soixante-quinze intervenants par mois Dernière nouveauté : récemment, les régies de quartier sont devenues éligibles pour les emplois d’avenir, subventionnés à 75 % par l’Etat. Cela fera un emploi de plus pour la régie de la Meinau… Ce qui représente 75 intervenants par mois qui effectuent une ou plusieurs missions, 3000 contrats de travail et 3000 factures et fiches de salaires à rédiger. Les femmes dominent largement : 126, contre 49 hommes. 51 personnes étaient bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), 8 de l’allocation de solidarité, 19 étaient reconnues 9 comme travailleurs handicapés. « On remarque une progression lente, mais exponentielle du nombre d’hommes », a constaté Renée Zanchetta. reconnaissance de travailleur handicapé… On identifie les différents freins à l’emploi et on travaille avec elles un projet professionnel », explique Martine Bigot, responsable de la structure et en charge de l’accompagnement socioprofessionnel. Autre chiffre inquiétant : sur les 175 salariés, 39 avaient moins de 26 ans, 22 plus de cinquante : parmi elles se trouvaient cinq retraités. Insef-Inter a également proposé à ses employés des formations : l’entretien des locaux en a concerné 8, le jardin, 2, la communication avec le client, 3. Une action spécifique «fracture numérique», financée par l’État, a été menée en partenariat avec la Maison de la citoyenneté mondiale : une information collective a été dispensée à 84 stagiaires, une individuelle à 80. « Cette action est importante, a relevé la responsable, elle permet aux personnes souvent isolées, qui ne sortent pas, de tisser des liens entre elles. Nous continuerons, même si elle n’est plus financée. » Le chantier d’insertion emploie actuellement 15 personnes (elles seront 17 au 1er août) en contrats uniques d’insertion de six mois, qui sont renouvelables jusqu’à quatre fois. Sous la houlette de deux encadrants techniques, ces salariés se forment et travaillent – 24 heures par semaine – dans deux domaines d’activités. Les espaces verts, d’abord : « On se partage l’entretien des espaces verts de Hirsingue avec les services techniques de la commune. On effectue aussi l’entretien des berges du Feldbach », précise Martine Bigot. Et depuis septembre dernier, le chantier d’insertion développe une activité de maraîchage, en extérieur et dans la serre que l’équipe a achevé de construire elle-même il y a peu (en juin), à proximité du magasin Leclerc de Hirsingue. L’accompagnement social et professionnel se traduit aussi par le soutien à la rédaction de CV, de lettres de motivation, dans les démarches administratives et le surendettement. CONTACTER Insef-Inter, 50 rue Aristide-Briand à Lutterbach, tél. 03.89.51.23.60, courriel : [email protected]. C’est là que, vendredi dernier, a été inauguré un système de distribution de paniers de légumes, sur abonnement. « On démarre avec une quinzaine d’abonnés et il reste des places. Pour l’heure, compte tenu des conditions climatiques qu’on a eues cette année, l’objectif est d’arriver à 25 paniers. Mais à terme, on aimerait monter à 35. On propose deux formules : un mini-panier à 7,50 € par semaine et un maxi-panier à 15 €. Les gens peuvent s’abonner pour quatre semaines ou pour 12 semaines. La distribution se fera chaque vendredi de 16 h à 18 h 30. Aucun argent liquide ne circule sur le site, les abonnés reçoivent une facture à payer directement au Trésor public. » L’ALSACE_30/07/2013 Les deux défis de l’équipe du chantier d’insertion La Passerelle Les légumes que cultivent les salariés de La Passerelle sont nombreux (lire le témoignage de Marisela Reyes en encadré ci-dessous). Et assurer une production suffisante pour remplir chaque semaine les paniers des abonnés représente un beau challenge. La quinzaine de salariés du chantier d’insertion La Passerelle, à Hirsingue, qui travaille dans les espaces verts et le maraîchage, a lancé vendredi un service de distribution de paniers de légumes. Elle prépare par ailleurs d’arrache-pied l’arrivée du jury du fleurissement dans la commune, qui vise une troisième fleur. Mais l’équipe de La Passerelle travaille aussi d’arrache-pied pour tenter de relever un deuxième défi, cette fois dans son activité d’entretien des espaces verts et des massifs fleuris de Hirsingue : ces jours-ci, le jury du fleurissement doit venir en inspection et la commune espère décrocher une troisième fleur. C’est valorisant de créer du fleurissement, de la beauté dans une ville, et de faire pousser des légumes de qualité Alors, pour mettre toutes les chances du bon côté, les salariés du chantier d’insertion – qui ont, eux aussi, très à cœur de voir Hirsingue obtenir cette distinction supplémentaire – sont davantage aux petits soins pour les espaces verts et fleuris qu’ils ont en charge de faire prospérer, en partenariat avec le personnel municipal. « Dans nos deux domaines d’activité, on peut voir des résultats tangibles et c’est important pour les personnes qui travaillent ici. C’est valorisant de créer du fleurissement, de la beauté dans une ville et de faire pousser des légumes de qualité », souligne Martine Bigot. Qui ajoute : « On n’a pas le label bio pour nos légumes, mais la culture est faite dans ce sens. » Marisela Reyes, salariée de La Passerelle, préparait vendredi matin, avec ses collègues, les légumes pour remplir les paniers. Photos F.F. Née à l’initiative du Centre communal d’action sociale de Hirsingue et basée à la Maison des associations de la commune, La Passerelle est un chantier d’insertion depuis 2009, après avoir été un chantier école. « Nous accueillons des personnes – hommes et femmes – qui ont du mal à retrouver un emploi. Elles peuvent avoir des profils très divers : chômeurs de longue durée, mères de famille qui n’ont pas travaillé depuis un moment, jeunes non diplômés, personnes qui ont des soucis d’addiction, personnes qui ont une De la République dominicaine aux champs de La Passerelle Originaire de République dominicaine, Marisela Reyes, 39 ans, est arrivée en France il y a près de huit ans. « En arrivant, je ne parlais pas le français, je n’avais pas de permis, c’était difficile 10 de trouver un emploi. J’ai appris le français pendant trois ans. Ça va faire un an que je travaille à La Passerelle » , confiaitelle, vendredi, penchée sur une brouette pleine de superbes courgettes, tout juste cueillies sur les terres que cultive – en extérieur et sous serre – l’équipe du chantier d’insertion pas loin du magasin Leclerc de Hirsingue. « De métier, je suis serveuse dans la restauration. Je n’avais pas travaillé pendant une dizaine d’années quand j’ai quitté mon mari et je me suis retrouvée seule avec mes enfants. J’ai été voir l’assistante sociale et elle m’a envoyée ici », raconte Patricia Pernot, 51 ans, employée de La Passerelle depuis mars 2012. On a des courgettes, de l’ail, du chou, des petits pois, des herbes aromatiques… Et rapidement, cette habitante de Hirtzbach a pris beaucoup de plaisir à s’initier aux deux domaines d’activités du chantier d’insertion de Hirsingue, le maraîchage – « J’en fais un peu » – et l’entretien des espaces verts et le fleurissement, auxquels elle consacre la plus grande partie de son temps de travail. Et ce vendredi, il y avait une pression toute particulière : « On a les récoltes à faire, parce que la distribution des paniers commence aujourd’hui » (lire aussi ci-dessus), expliquait-elle avant de détailler les nombreux légumes qu’elle et ses collègues bichonnent au fil de l’année avec leur encadrant technique, ici à Hirsingue ou – pour les pommes de terre et les carottes – dans un autre champ à Eglingen. « Au départ, je n’y connaissais pas grand-chose, à part les plantes d’appartement ! Mais j’ai fait pas mal de formations : élagage, tonte, débroussaillage, aménagement des jardins d’ornement, vente, petite maçonnerie… J’ai appris des tas de choses. Ce sont surtout les fleurs qui m’intéressent. » « Ici, on a des courgettes, de l’ail, du fenouil, des herbes aromatiques, du chou rouge, des petits pois, des côtes de bette, des radis… On a mis en terre du maïs. On vient aussi de planter des salades. » « Cette troisième fleur, il faut qu’on l’ait ! » Alors c’est peu dire que Patricia accorde une grande importance à la visite imminente du jury du fleurissement à Hirsingue et à la distinction supplémentaire que la commune convoite : « Cette troisième fleur, il faut qu’on l’ait ! Tout le monde est à l’œuvre pour ça. Il y a plein de choses à faire : balayage, désherbage, soufflage, arrosage, vérification de tout le parcours… Il faut que tout soit tip-top, jusqu’au moindre détail ! », témoignait-elle vendredi. À son côté, Martine Bigot, la responsable de La Passerelle, apportait cette précision : «Cette semaine, comme l’encadrant technique espaces verts est en congés, c’est Patricia qui a la responsabilité du fleurissement.» Je suis quelqu’un qui aime aider les gens, je ne fais pas les choses pour moi-même Martine Bigot, la responsable du chantier d’insertion, complète : « Dans la serre, il y a des tomates, mais elles ne sont pas prêtes. » Marisela Reyes aime bien le maraîchage, tout comme les activités espaces verts et fleurissement de La Passerelle, auxquelles elle participe aussi. Mais c’est dans un autre domaine qu’elle aimerait, quand elle quittera la maison, trouver un emploi durable : « Je voudrais devenir aide à domicile. Je suis quelqu’un qui aime aider les gens, je ne fais pas les choses pour moi-même », confie-t-elle en souriant. S’ABONNER Les personnes qui souhaitent se renseigner ou souscrire un abonnement aux paniers de légumes préparés par La Passerelle peuvent se rendre au siège de l’association, 2, rue de l’Église à Hirsingue, où un accueil est assuré tous les matins du lundi au vendredi de 8 h à 12 h. Tél. 03.89.40.56.39. Au sein du chantier d’insertion, Patricia n’a pas seulement appris au plan technique et professionnel : « Ici, on fait aussi d’autres activités : cuisine, théâtre… Et on travaille en équipe. J’ai pris confiance en moi, je me suis ouverte à beaucoup de choses. Vous m’auriez vue au début, je n’aurais pas pu vous parler ! », rigole la jeune quinquagénaire, qui ajoute : « quand je me lève le matin, je suis contente de venir à mon travail, je crois que tout le monde ne peut pas en dire autant ! » Quand elle quittera La Passerelle, Patricia espère trouver un emploi dans les espaces verts et le fleurissement, « dans un patelin, par exemple ». 2nd article « J’ai pris confiance en moi » DNA_31/07/2013 Chez Emmaüs Mundolsheim C’est déjà la rentrée scolaire Les ventes spéciales organisées régulièrement par le magasin de Mundolsheim du groupe Emmaüs rencontrent toujours un certain succès. Elles permettent aux familles modestes de couvrir leurs besoins dans des conditions particulièrement favorables. Patricia Pernot devant le siège de La Passerelle à Hirsingue. Arrivée à La Passerelle en mars 2012 après une dizaine d’années sans activité professionnelle, Patricia Pernot s’est formée à l’entretien des espaces verts et s’est prise de passion pour le fleurissement. Celle de dimanche dernier était consacrée à la rentrée scolaire et aux loisirs. Les visiteurs ont pu puiser dans un grand choix d’articles scolaires (sacs, classeurs et équipements des écoliers) d’un côté et de loisirs de l’autre (instruments de musique, objets divers et même des ordinateurs et des 11 tablettes). On pouvait y dénicher des sacs d’écolier de 2 à 4 €, des classeurs en bon état, de 0,50 à 1 €, des ordinateurs de 60 à 100 €, ou des instruments de musique de 20 à 80 €. Le directeur Thierry Kuhn, à l’initiative de cette action concrète, s’est déclaré satisfait du résultat de cette journée en relevant que cette vente spéciale est prolongée jusqu’au 15 août. Par ailleurs, tous les derniers dimanches du mois, les clients bénéficient d’une remise de 50 % sur tous les articles vendus dans le magasin. Une opportunité à ne pas rater à la fin de chaque mois. Elle permet de contribuer à l’insertion des personnes vulnérables par l’activité économique et de favoriser le réemploi et le recyclage des objets usagés. La vente spéciale se prolonge jusqu’au 15 août. Photo DNA 12 DNA_03/08/2013 La dimension sociale s’intègre au paysage L‘Étage a ouvert deux semaines de plus cet été. Photo DNA – Marion Wendling « Le mois d’août reste du bricolage ; l’ensemble des lieux doit donner congé à ses salariés, il y a moins de bénévoles, c’est plus compliqué », résume Jacques Buisson, directeur de l’Étage. David Hengy et Jérôme Ribier, du pôle fleurissement, entourent Martine Bigot, responsable du chantier d’insertion La Passerelle, sur la place de la mairie. La porte du restaurant social, situé quai des Bateliers, s’ouvrait cette fin juillet sur une cinquantaine de personnes, beaucoup de jeunes gens, cible originelle du club situé là, même si cela fait longtemps que les tempes argentées se comptent aussi dans la file d’attente. Petite, mais néanmoins utile originalité. À Hirsingue, commune de 2 249 habitants, le service technique et La Passerelle, un chantier destiné à l’insertion sociale, se partagent l’aménagement des espaces verts. Riad Ghoul, coordinateur des équipes d’accueil, s’occupait ce jeudi des règlements. Car ouvrir plus, sans moyens spécifiques, a mobilisé un peu tout le monde, à tour de rôle. Les employés de l’association entretiennent notamment le Feldbach : ils prennent soin des plantes du ruisseau, nettoient les berges, et réutilisent certaines plantes pour leur activité de maraîchage. Aux nombreux bénévoles, une cinquantaine en tout, s’ajoute une quarantaine de salariés, dont deux cuisiniers. Les assiettes, servies à table, sont vite avalées. Ils sont peu à s’attarder ce jour-là, mais des discussions s’engagent néanmoins avec les assistants sociaux qui, depuis quelques mois, descendent dans la salle, où les horaires élargis ont eu grand succès – avec ce que cela suppose d’activité supplémentaire. Car l’Étage n’est pas qu’un restaurant ou un café convivial, c’est aussi un lieu d’accompagnement, notamment pour les moins de 25 ans. Côté commune, Dominique Anstett, responsable du service technique, est à l’origine du projet floral. Il est secondé par les membres du pôle fleurissement. Et la ville ne fait pas les choses à moitié puisqu’outre la dynamique sociale, l’aspect environnemental est pleinement pris en compte. L’eau de pluie est notamment récupérée, un véhicule électrique est utilisé pour l’arrosage, l’emploi de produits chimiques est minimisé, et des matières recyclables sont utilisées pour des créations originales. Les équipes, comme partout, ont besoin de souffler et de prendre des vacances. Il y a un mieux néanmoins cette année, avec toujours l’Abribus, qui sauve le dimanche, Caritas et ses petits-déjeuners quatre fois par semaine, ceux de la Fringale (les Restos du cœur) du lundi au samedi, qui ouvre par ailleurs trois midis, et Femmes de parole, un quatrième. « Proposer un joli cadre de vie, c’est un attrait touristique, c’est quelque chose qui a toujours tenu à cœur de la commune », explique Rémi Hermann, directeur général des services. Fin juin, les travaux se sont terminés au square Elisa, nouvel espace destiné à l’épanouissement visuel. Avec tous ces pétales, la commune espère obtenir la troisième fleur. Un repas par jour minimum L’Étage donc, qui a ouvert deux semaines de plus, jusqu’à ce dimanche 11 août, et les 7 Pains, désormais présents tout l’été sauf le dimanche, mais juste à midi. Le dispositif permet au minimum de faire un repas par jour. DNA_11/08/2013 Quand l’aide alimentaire prend des vacances, le creux du mois d’août C’est une première pour les 7 Pains de ne pas avoir rangé les casseroles ce mois d’août. « Toute l’année, on tourne midi et soir, six jours sur sept, à flux tendu ; c’est dur pour les équipes, pose Josua Koschig, chef du service. Mais il y a un manque, alors plutôt que de fermer trois semaines, on a décidé d’ouvrir en juillet et août mais juste à midi. L’activité est allégée, on le sent. » La vingtaine de salariés en insertion encadrés par trois permanents peut, avec le service du soir en moins, partir en vacances. « On n’embauche pas plus, donc il faut anticiper les congés de tout le monde. » Cette expérimentation demande Les équipes très sollicitées des restaurants sociaux L’Étage et les 7 Pains ont écourté leurs vacances cette année. Pour combler le vide laissé chaque été, alors que la demande est toujours là. 13 un peu de gymnastique. Pour l’heure en tout cas, « il n’y a pas eu de retours cinglants d’usagers », ajoute Josua Koschig. Les quatre encadrants rencontrés portent en eux une dimension supplémentaire, celle du regard sur l’autre, sur celui dont le parcours de vie a été cabossé par des événements aussi divers que déstabilisants. Ces quatre personnes sont le lien entre les intentions des bénévoles et la réalisation possible sur le terrain. Ce qui ressort de façon exemplaire de l’entretien : un mot « équipe » et un nom : Bernard Pacault. Ce dernier, un postier à la retraite, assume, assure en temps que bénévole le délicat, essentiel et stratégique rôle de « directeur des ressources humaines ». C’est lui qui avec humanité, intelligence et exigence permet un lien serein entre les bénévoles, les salariés et les encadrants. Les réactions ont été un peu plus vives quand le système d’accès a changé : c’est désormais sur prescription de la Coda, plate-forme d’accueil des demandeurs d’asiles gérée par le Foyer Notre-Dame, qu’arrivent les usagers. Dans les rangs des habitués se trouvent beaucoup de demandeurs d’asile logés à l’hôtel, sans possibilité de cuisiner. En avril, mai et juin, l’activité s’est intensifiée, avec jusqu’à 450 repas servis en une journée, en juin, alors que la moyenne est de 300. La rentrée s’annonce rude Premier portrait : Florence Cattenoz. C’est elle que le public voit dans les allées entre fleurs et légumes. C’est elle qui gère tout ce qui pousse et tous ceux qui font que ça pousse. Derrière un sourire retrouvé, elle confesse son credo, simple : « Avec l’équipe on veut faire un beau jardin. » Florence Cattenoz a suivi une formation agricole, « mais ce n’était que de la gestion », nuance-t-elle… Visiblement pour elle, la paperasse ne vaut pas les mains dans la terre. À l’Étage aussi, le printemps n’a pas été de tout repos. En servant 120 repas par services, la structure peut difficilement faire mieux. Elle a notamment accueilli des familles, soit 50 personnes hébergées à l’hôtel, adressées à l’Étage initialement de novembre à mars, mais qui sont venues jusqu’à la fin du mois de juillet. La rentrée s’annonce rude. DNA_13/08/2013 Authentique autodidacte, elle souligne que c’est à Wesserling qu’elle a tout appris. Elle insiste même : « Je n’ai pas eu de maître, c’est en faisant, en lisant, en observant, en discutant avec les professionnels que mon savoir-faire s’est construit. » On la sent très indépendante. Jardins de Wesserling - Quatre salariés au service de l’insertion Se faire plaisir en travaillant Entrée à Wesserling il y a dix ans, elle est persuadée que tout, dans son rapport avec le personnel en insertion, n’est qu’un état d’esprit et que l’important est de faire comprendre que l’on peut se faire plaisir en travaillant. Dans son approche avec son équipe, elle tente de partager sa passion. Pour elle, l’humain autant que la plante a droit à l’exigence et au respect. En hiver, elle initie à la vannerie et prépare des confitures pour la vente. Pour Florence Cattenoz, le faire «ensemble» est un travail de chaque moment, comme cette pause du matin où ceux du potager et ceux du Parc partagent. Les Jardins de Wesserling sont un chantier d’insertion professionnelle. Le fonctionnement est quelque peu atypique, car l’association est constituée de bénévoles et d’un encadrement salarié. Quatre portraits de personnalités dont le métier est autre chose qu’une simple profession. Florence Cattenoz, Catherine Kragen, Jessica Marbach et Stéphane Henry exercent des fonctions déterminantes dans l’association des Jardins de Wesserling. On oublie souvent que la réputation du site du Parc de Wesserling trouve là son origine. C’est par les potagers que l’on pénètre dans le site. Un site où se mêlent étrangement et harmonieusement des soucis humains et économiques. Depuis leur origine, les Jardins de Wesserling ont pour présidente Georgette Tacquard. Ils sont devenus une entreprise qui nécessite une gestion pilotée par des professionnels. Catherine Kragen Florence Cattenoz : la jardinière Parcours surprenant pour cette diplômée d’un DUT en gestion transport et logistique. Catherine Kragen se définit comme un « accompagnant socioprofessionnel ». Sa mission, plus que son boulot, est une liste d’infinitifs à la Prévert : recruter, accueillir, intégrer dans l’équipe, qualifier, former, redynamiser, évaluer, valider et peut-être le plus important, préparer au départ. La force de l’équipe Catherine Kragen offre le sourire retenu de ceux qui osent regarder la réalité en face. Elle précise : « Ils sont si bien ici Florence Cattenoz : « L’important c’est l’état d’esprit. » PHOTO DNA 14 qu’ils n’ont guère envie de voir ailleurs. Or, là est notre engagement. Il leur faut trouver un autre travail. » On peut s’interroger sur la solitude et le poids de la fonction qui conduit à une évaluation de la personne en insertion. Il faut prendre en compte l’aspect technique du travail accompli, mais également le savoir être. « On ne renouvelle pas indéfiniment les contrats, il arrive qu’il faille nous séparer d’une personne », souligne Catherine Kragen. DNA_15/08/2013 Avec Affaire d’Entr’aide, la bonne occase peut aussi être éthique Ce qui n’est pas dit, mais toujours sous entendu, c’est l’importance, la force de l’équipe dont le rôle est éminemment formateur. Pour la jeune femme, l’implication du conseil administratif de l’association est fédératrice d’énergie. Mais le réseau des partenaires medico-sociaux allié à celui des réseaux d’insertion évite la solitude de ce qui est pour elle une vocation. « Ici, ce n’est qu’une passerelle, il faut surtout être à l’écoute. » Le regard est vif, le silence est bruyant de tous ces problèmes que peuvent générer les injustices, les drames liés à l’humain. Jessica Marbach Camille Sonrier et Harold Décidément, il faut croire que dans les potagers de Wesserling il y a une graine qui pousse sans problème : c’est celle du sourire. Jessica Marbach glisse doucement vers ses trente printemps. Ce n’est pas sa licence de géographie humaine qui l’a franchement amenée à prendre des responsabilités administratives, comptables et commerciales. Les Jardins de Wesserling, elle connaît : elle y a été très tôt bénévole. Un truc de famille… Le magasin de la Fondation de l’Armée du Salut, Affaire d’Entr’aide propose de se meubler et de s’habiller à petit prix. Alimentée par des dons, la vente des stocks vient financer un travail d’insertion auprès de personnes en contrats aidés. L’adresse est connue des chineurs. Vous prenez à droite au château d’eau vers Kingersheim lorsque vous venez de Mulhouse et vous stoppez une centaine de mètres plus loin à gauche : c’est là que se trouve le magasin de l’Armée du Salut. Ici la bonne occase n’est pas une affaire de commerce mais une Affaire d’Entr’aide, comme l’indique l’enseigne des lieux. La mise en valeur du patrimoine Jessica Marbach, c’est de son bureau, de son ordinateur qu’elle fait, qu’elle agit. Ce qui fait d’elle un peu un personnage de l’ombre… Mais son travail contribue à mettre les Jardins en lumière ! Montage de dossiers pour décrocher les subventions, gestion des investissements, elle est très accaparée par le souci d’autofinancement nécessaire à l’association depuis que les aides ont commencé à faner… «Nous sommes un chantier d’insertion avec 30 contrats aidés», rappelle Camille Sonrier, chef de service du pôle insertion. Les meubles et objets vendus proviennent de dons, comme chez Emmaüs à Cernay. « L’activité économique ne doit pas dépasser 30 % du budget », la mission sociale étant par ailleurs subventionnée par des fonds du département, européens et de l’État. Jessica Marbach a mis sur pied un ingénieux réseau d’acheteurs. Grâce à internet, elle propose tout ce qui est en vente directe. Les produits changent, le potager décoratif n’a pas une production régulière, le système permet en plus de la vente d’être en contact avec les membres de l’association. La clientèle a évolué au fil des années, relève Josiane, encadrante technique présente depuis plus de vingt ans. Jessica exerce un mi-temps aux « potagers » et un autre à Patrimoine et Emploi, également chantier d’insertion professionnelle. «Cela m’oblige à une gymnastique de l’esprit», observe-t-elle. Ce qui l’enthousiasme aussi dans sa fonction c’est la mise en valeur du patrimoine local. Son dossier prioritaire actuellement est la préparation de la fête du potager du 25 août. « Dans le temps, il s’agissait plus ou moins de personnes en difficulté ou sans moyen hébergées par l’Armée du Salut ou envoyées par les services sociaux. Depuis cinq-six ans la palette est plus large, on voit des gens qui bossent et n’arrivent plus à la fin du mois. Ils nous disent : « on achèterait bien du neuf mais nos moyens ne nous le permettent pas ». Ils trouvent de belles choses chez nous ». 15 S’y ajoutent les amoureux de la brocante. Catherine Specklin, la directrice, précise : « Nous produisons des paniers toute l’année dont un tiers pour la vallée de la Doller. Il y a également deux tournées, des dépôts dans les magasins, des paniers fraîcheurs avec la SNCF en gare de Thann, le marché de Masevaux le mardi. » Pour elle, il faut lier le social à l’économique, à l’écologique. Son souci est de trouver d’autres terrains pour parvenir à un réel système de rotation. (Contact : ✆ 03 89 66 19 99) « Le meuble reste l’épine dorsale, et on trouve des vêtements, des livres, de la déco, de la vaisselle », constate Alain, un autre encadrant. Les personnes en contrat aidé travaillent sur place, à la gestion des stocks, l’accueil, le tri et la livraison des marchandises. Ce sont des contrats de six mois renouvelables jusqu’à 24 mois. «Certains ont retrouvé un emploi après. On les recrute pour leur apporter quelque chose, reprendre une activité et sortir de leur isolement», souligne Camille. Pour les potagers de Wesserling la problématique est différente dans la mesure où les légumes et petits fruits font partie intégrante de l’aspect décoratif des jardins. Et pourtant pour Bernard Pacault (directeur des ressources humaines bénévole) et Georgette Tacquard (présidente bénévole), la vente des légumes est devenue incontournable, la baisse des aides de l’État étant manifeste. C’est au cabanon des jardins que l’on peut s’approvisionner ou commander grâce à un astucieux système par internet. Et ça marche d’autant mieux que l’aspect social et convivial est préservé. (Contact : ✆ 03 89 82 91 98). DNA_17/08/2013 Quand le maraîchage plante sa graine DNA_19/08/2013 Première aux Amazones Un champ de maraîcher : l’apport d’une belle diversité dans le paysage des vallées. PHOTO DNA Il y a encore quelques décennies, les acker (champs cultivés) étaient communs dans le paysage de nos vallées. Chaque famille cultivait ses légumes, ses pommes de terre. Des vestiges de cette époque restent encore très visibles. Terrasses et murettes en sont les témoins. Aujourd’hui, le maraîchage renaît de façon professionnelle. Caroline et Pascal Nicolle de Sentheim, Marie Egler d’Oderen, Fabienne et Paul Saur de Fellering, se sont lancés dans une autre approche économique de l’exploitation de la terre dans nos vallées. L’agriculture de montagne ne concernait depuis des années que l’élevage, la production de viande et de produits laitiers. Le maraîchage a semé une graine que la volonté des convictions a su faire germer et qui d’ores et déjà porte ses fruits. Ce qui interpelle chez ces « aventuriers » de la terre, c’est une étrange sérénité, malgré des moments que l’on devine difficiles. Un magnifique lapin blanc qui n’avait pas l’air de trop souffrir de la chaleur. Photo DNA – Pierre-marie Gallais Pour la première fois, le poney-club accueillait ce week-end une fête de la basse-cour. Si l’aide de l’État privilégie toujours les grandes exploitations agricoles au détriment d’une diversité d’approche de l’agriculture, on ne sent chez eux aucune animosité, mais une certaine incompréhension. Présidée par Ketty Camorali , l’association « Poney-club chantier d’insertion Les Amazones » a ouvert ses portes durant deux jours à deux sociétés avicoles partenaires, celle de Wittenheim présidée par Marie-Jeanne Perih, et celle d’Illzach dont les rênes sont tenues par Jean-Jacques Schurch. La première association a vu le jour en 1926, la seconde l’année suivante. À remarquer : ces pionniers sont des pionnières, Caroline, Marie et Fabienne sont les initiatrices de ces entreprises. Un lien fort entre la sensibilité féminine et la terre mère ? Des associations d’insertion professionnelle « Les Jardins d’Icare » de Sentheim et « Les Jardins de Wesserling, » sont dans la même approche respectueuse de la terre. De culbutant en queue de paon (pigeons), de gris bleu de Vienne en feu noir bleu Havanne (lapins), de poule d’Alsace naine en faverolle foncée naine (volailles) : ce sont une centaine de sujets qui ont été présentés à l’attention du public essentiellement familial. Le maraîchage : outil d’insertion professionnelle « Les jardins d’Icare » à Sentheim et les « jardins de Wesserling » ont comme outil d’insertion professionnelle le travail de la terre et la production de légumes. Pour « les jardins d’Icare » ce sont 5,5 ha, 2 800 m² de tunnel pour une terre où « poussent les cailloux ». Présentés, mais pas exposés. « Il s’agit effectivement d’une présentation d’animaux de basse-cour, de jeunes sujets de l’année, et non pas d’une exposition qui voit l’intervention 16 d’un jury », a nuancé Marie-Jeanne Perih. « L’hiver rigoureux – on a eu des portées de lapins gelées -, le printemps pourri et maintenant la canicule : autant d’éléments défavorables qui expliquent qu’il y a eu peu d’accouplements, peu de pontes, peu de naissances. Le peu d’animaux des deux associations a fait qu’on ne pouvait pas faire une exposition. Mais celle-ci aura bien lieu le dernier week-end d’octobre à la Halle au Coton.» Le célèbre « Jean-Paul le jardinier » dispensera comme c’est désormais la tradition, ses conseils avisés. La tomate s’est depuis quelques années imposée comme vedette. Lors de l’événement « Troc Jardin » des plants du goûteux fruit avaient été gratuitement offerts. Ce sera l’occasion de faire état des résultats. Concours de tomates Le concours de la plus grosse, la plus originale, la plus petite tomate restera un des moments forts. Pour la première fois la médiathèque « L’Étoffe des mots » délocalisera dans le potager certains ouvrages concernant plantes et jardinage. Renseignements : ✆ 03 89 82 91 98/ 06 07 96 10 86. Une tendance qui a déjà quelques années et qui ne fait que se confirmer : la fameuse crise, incite de plus en plus de jeunes ménages à se fournir chez les aviculteurs en poules pour les oeufs et en lapins pour la viande. Des aviculteurs qui connaissent aussi une crise, celle du non-renouvellement des membres. Aussi cherchent-ils des adhérents. Ecrire à : [email protected] L’ALSACE_20/08/2013 Le potager dans tous ses états à Wesserling DNA_20/08/2013 La fête du potager aux Jardins En vedette la tomate : la plus grosse ; la plus petite, la plus “rigolote”… PHOTO DNA L’événement qu’est la fête du potager à Wesserling est porteur de tout un symbole : celui de la mise en vedette d’un projet social, celui de la reconnaissance d’un travail liant des salariés, des bénévoles, des techniciens des beaux jardins. Ce 25 août : de belles plantes, de bons légumes, de la musique, des artistes, des jeux. En un mot : la fête. Ce beau spécimen, présenté par l’encadrant technique Stéphane, a remporté en 2012 le prix de la tomate la plus grosse. Archives M.-O. B. Dimanche 25 août, l'association des Jardins de Wesserling organise la Fête du potager, une manifestation grand public pour s’informer, goûter, jouer, découvrir les savoir-faire et les savoir-cultiver. Georgette Tacquard est la présidente bénévole de l’association d’insertion professionnelle « Les Jardins de Wesserling » et ce depuis sa création en 2000. Tous les amateurs de jardins et de jardinage ont rendez-vous dimanche prochain au Parc de Wesserling. Le 25 août, le potager sera en fête et ouvrira ses plates-bandes aux visiteurs. On pourra admirer les massifs, déguster les produits de saison bio, concourir pour la plus belle tomate, écouter de la musique ou les conseils d’experts. Quand on évoque « le potager », elle insiste toujours avec beaucoup de passion et de conviction sur l’aspect social, patrimonial et environnemental de ce qui anime le lieu. Pousser ensemble en harmonie La fête mobilise une centaine de personnes, salariés, bénévoles de l’association et amis. Les bénéfices permettent de financer le chantier d’insertion des Jardins de Wesserling, qui emploie actuellement 13 personnes et un apprenti, encadrés par quatre permanents. Georgette Tacquard, la présidente, croit fermement aux vertus du travail de la terre sur le plan professionnel, social et humain : « Le jardin est un support d’insertion intéressant et valorisant, d’autant plus qu’ici les cultures légumières et florales sont admirées par des milliers de personnes. » D’année en année, fleurs, légumes et décors poussent ensemble dans une harmonie dont le souci esthétique et pédagogique n’est pas étranger. Ici, ce n’est ni un potager, ni un jardin d’agrément, ce sont les deux. Une osmose étonnante. Pour cette association, la « fête du potager » est l’événement phare. Ce sera ce dimanche 25 août. Dans tous les coins, des expositions d’artistes, des jeux pour les enfants, de la musique, un chariot du marché, un coin confiture, de la gastronomie légumière et fruitière. 17 C’est un des plus beaux jardins du Grand Est. Classé « Jardin remarquable » dès 2005, il attire chaque année des milliers de visiteurs. Mais les potagers de Wesserling, aménagés au 18e et XIXe siècle, ne se contentent pas d’être beaux. En sortant les friches de leur sommeil de Belle au bois dormant en 2000, les bénévoles de l’association « Les Jardins de Wesserling » poursuivent un triple objectif : recréer, évidemment, des beaux jardins cultivés dans le respect de la nature, tisser un lien végétal vers le passé textile du site, favoriser le retour à l’emploi et à une vie sociale. En bocaux et dans l’assiette La Fête du potager s’inscrit dans le Festival des jardins métissés sur le thème des voyages de Gulliver. On s’y sentira minuscule devant d’immenses pots de tournesols ou différent face aux miroirs déformants. On rencontrera des auxiliaires de jardin géants : fourmis, coccinelles, araignées et libellules. À l’atelier de l’infiniment petit, le monde pourra être vu au microscope. On circulera parmi les souvenirs rapportés du Japon par Gulliver, petits ponts de bois, bassins zen et fontaine « shishi odoshi » en bambou. Au détour des allées, des œuvres d’artistes feront référence à la nature. Les enfants pourront rivaliser d’agilité, avec les courses en sac ou le chamboule-tout. Un pari un peu fou relevé par seulement une vingtaine de bénévoles. Aujourd’hui, l’association compte un millier de membres et donne du travail à 18 salariés, dont 13 en insertion. La grande fête annuelle ce dimanche, est une belle occasion de découvrir ces jardins pas tout à fait comme les autres. Ce n’est pas une visite « barbante » ni « pédagogique » qui attend les visiteurs mais une journée pleine de surprises dont la première, à savoir l’air « japonisant ». C’est que le potager s’est mis aux couleurs du Festival des Jardins métissés qui fait la part belle à Gulliver. Des ponts rouges, bassins zen et autres clins d’œil évoquent le voyage de Gulliver au Japon ; des insectes géants guettent, des vêtements du géant traînent un peu partout, des pots de fleurs surdimensionnés ou encore des miroirs déformants qui vous transforment en nain ou… géant. Les enfants se glissent dans la tanière du hérisson, se cachent dans le bois comme une coccinelle, se camouflent dans la coquille de l’escargot, s’embusquent dans la toile d’araignée près de la mygale géante. Des ateliers de fleurs en tissu et bocaux décoratifs proposeront aux petits et grands des rendez-vous créatifs. Pour la première fois, la médiathèque L’Étoffe des mots s’installera dans le verger avec des livres sur le jardinage et les jardins du monde. Les fruits et légumes passeront du potager à l’assiette sous forme de tartelettes, gaspacho, brochettes, crèmes et jus pressés, pour faire le plein de vitamines. Les conseils de Jean-Paul le jardinier Les airs de blues et les chansons françaises ou anglaises des Common Cryers accompagneront l’heure de l’apéritif et l’après-midi sera rythmé par le rock énergique des Airplaners. Les productions horticoles seront commercialisées dans le cabanon modernisé, où on trouvera aussi des sirops de plantes, de la bière artisanale et des glaces. Les jardiniers amateurs pourront tout connaître de la culture des légumes grâce aux conseils des professionnels du parc et de Jean-Paul le jardinier, secondés par deux commères qui donneront des leçons de jardinage déjantées. À partir de 10 h, le concours de tomates accueillera les candidates à l’entrée des jardins. De la plus grosse à la plus petite en passant par la plus originale, toutes ont leur chance et chaque lauréat sera récompensé. Un peu partout dans le potager, des ateliers et jeux pour petits et grands invitent à participer : on joue les artistes en créant des bocaux décoratifs à partir de fleurs et légumes du jardin, en réalisant des aquarelles, en fabriquant des papillons. Tandis que les plus jeunes se défoulent au Chamboule-tout-àla-tomate et à la course à la brouette, ou se reposent à l’heure des contes sous le séquoia, les adultes apprennent tout sur la tomate, demandent conseil à Jean-Paul le jardinier. Attention à ne pas confondre les jardiniers qui répondent volontiers à vos questions sur le jardinage avec les jardiniers déjantés qui dispensent des drôles de conseils ! Au détour des allées, des artistes et artisans d’art exposent leurs œuvres, des musiciens rythment les pas des visiteurs. On se pose au salon de thé au verger pour goûter des tisanes du jardin et des sirops avant de déguster de petits ouvrages littéraires. L’ALSACE_23/08/2013 Le potager au Pays de Gulliver Des pauses gourmandes permettent de goûter de petits plats savoureux à base de légumes (verrines, tartes, saucisses de légumes…), de se désaltérer avec des jus frais de fruits et de légumes, un cocktail à la pastèque ou, plus classique, avec une bonne pression ou des bières belges. Tous les bénéfices de cette journée bucolique servent entièrement au financement du chantier d’insertion. Cela mérite bien de reprendre un lot de tombola ! L’ALSACE_24/08/2013 «On reçoit énormément de monde ici» Suivez les traces de Gulliver au Japon.Photos Vincent Voegtlin C’est la fête dans les jardins potagers de Wesserling ! Entre jardinage, art, ateliers, musique, gastronomie et animations pour les enfants, ce rendez-vous annuel est une belle sortie pour toute la famille. Quand une gare n’est pas rasée ou privatisée, elle devient souvent un musée. Celle de Guebwiller a 18 DNA_25/08/2013 réussi la prouesse de rester un lieu ouvert au public, avec une indéniable plus-value sociale. Un chèque pour quatre associations Jeudi soir , le restaurant Meistermann, siège social du Kiwanis Colmar Hohlandsbourg, a été le cadre d’une remise d’un don de 5 200 € partagé entre quatre associations ; une action conforme aux préceptes du mouvement : aider les enfants du monde. Différents projets ont été suivis et financés par le Club Service avant la fin de son exercice. Le président Christian Haas, en présence des membres du club, a remercié les représentants des associations de leur implication dans les diverses causes qui concernent l’aide à des enfants, adolescents et adultes en difficulté. À l’atelier de Défi Services, avec Fatime et Sylvie : le train n’est pas encore de retour à Guebwiller, mais le fer y repasse déjà… L’association Défi, locataire depuis 18 ans du rez-de-chaussée, a progressivement développé ici trois structures visant toutes à accompagner vers l’emploi des personnes qui en étaient éloignées à des degrés divers. De l’« historique » Défi Emploi, qui se fait leur intermédiaire avec des particuliers, des collectivités, des entreprises, pour des travaux à domicile (du ménage à la manutention), à Défi Services, qui fonctionne à la gare comme une entreprise d’insertion sous la forme d’un atelier de repassage, et jusqu’à Défi Pro, la plus récente qui, depuis 2008, organise avec des personnes qualifiées du service à la personne (garde d’enfants, personnes âgées). Avec un effectif de quelque 200 personnes et «presque 500 clients», « on reçoit énormément de personnes dans cette gare », assure la directrice Corinne Perrin. On sent bien que le travail des dix permanents trouve sa pleine expression lorsque, comme l’indique Corinne Perrin, « on fait passer une personne de Défi Emploi à Défi Pro, c’est-à-dire par exemple de quelques de ménage à un diplôme d’auxiliaire de vie ». Sylvie Bernt et Sylvie Moussier du conseil municipal de Ribeauvillé ont apporté leur soutien au jeune Guillaume Darcel 15 ans, accompagné de ses parents, qui a subi une greffe du cœur à l’âge de onze ans. Trouver un organe compatible sur un enfant de cet âge et obtenir l’accord délicat des parents a été un long chemin. Le traitement permettant d’éviter un éventuel rejet, a été la cause de problèmes qui ont nécessité de multiples et longues hospitalisations. Le don attribué par le Kiwanis, va permettre à Guillaume de payer des cours particuliers de rattrapage scolaire. Nathalie Prunier vice-présidente de Schizo-Espoir-Colmar, a présenté son association de familles et proches de personnes souffrant de schizophrénie ou de troubles apparentés. Parmi les autres bénéficiaires présents, Philippe Hubert président de la Manne Colmar une association dont l’objet est l’aide alimentaire et l’insertion professionnelle; et Eugène Garetti qui dirige l’Institut Médico-professionnel l’Arsea-Impro les Artisans de Colmar, un établissement pour enfants et adolescents handicapés. « Il faut surtout du travail » Dans cette perspective, le fait de travailler dans ce qui fut une gare, où l’administration occupe le ci-devant bureau du chef de gare, ne change pas grand-chose. Si ce n’est, reconnaît Corinne Perrin, « le charme » de l’endroit – et « surtout la verrière ». Cela donne aussi un autre relief au mini-débat qui s’instaure avec ses collaboratrices sur la question des transports : « Pour nous qui essayons de ramener les gens à l’emploi, c’est souvent ce qui pose problème, car beaucoup de gens n’ont pas le permis, ou pas de voiture… » DNA_25/08/2013 Une fête pour le chantier Il est vrai que rayonnant sur tout l’arrondissement, Défi essaye de « caser » les gens là où ils résident. Mais, objecte cette autre, face à la possible réouverture de la ligne « c’est surtout du travail qu’il faut ici ». Aujourd’hui, dimanche 25 août, quelle que soit la météo, le Potager de Wesserling sera en fête, de 10 h à 18 h 30, avec l’association d’insertion “Les jardins de Wesserling”, Jean-Paul, le jardinier, et le désormais traditionnel concours de tomates… De toute façon, réouverture ou pas, le futur nouveau chef de gare et Défi ne risquent pas de se marcher sur les pieds : d’ici un an, l’association déménage dans de nouveaux locaux à Soultz, tout en ajoutant une nouvelle activité à son dispositif : une recyclerie… CONTACTER Défi 2, avenue du Maréchal-Foch à Guebwiller, tél. 03.89.76.83.93 ; site internet : www.association-defi-68.fr La Fête du Potager cons tue l’anima on majeure de l’association des Jardins de Wesserling. Elle est l’occasion pour ses membres de présenter leur associa on et leurs projets au public, d’aller à sa rencontre mais aussi et surtout d’organiser cet événement jardin au bénéfice des emplois en insertion. Les entrées à la Fête du Potager, les ventes d’abonnements annuels (carte familiale ou individuelle donnant accès gratuitement aux jardins de Wesserling) et les ventes des produits du potager permettront notamment de con nuer à financer ce chantier d’insertion. 19 Cet événement annuel met le potager en ébullition : découverte des jardins, buvette, restauration, ambiance musicale, expositions, ateliers de création, jeux, tombola, conseils pour le jardinage, médiathèque du verger et vente de légumes du jardin… Tout est réuni pour passer une journée agréable, conviviale et idéale pour faire le plein d’idées jardin ! petits plats du potager et aux grillades est d’ailleurs accessible librement à l’entrée du parc. Tous les bénéfices serviront au financement des emplois du chantier d’insertion de l’association des Jardins de Wesserling. Actuellement, 13 salariés travaillent dans les jardins. Et aussi… Le potager en fête au Parc de Wesserling nd 2 article Les jardins extraordinaires de Gulliver sont à voir jusqu’au 6 octobre de 10 h à 18 h (18 h 30 les dimanches et tous les jours en août). Écomusée textile, tous les jours de 10 h à 18 h. À ne pas manquer, le son et lumière à la Grande Chaufferie “Powerhouse Europe Connected”, œuvre géante textile réalisée par 50 étudiants européens – tous les après-midi (inclus dans le tarif d’entrée du musée) ; les visites guidées gratuites et démonstrations théâtralisées, tous les jours ; les étonnantes expositions du musée, “Couleurs Flamenco”, “Trame nature”, “Inspirations textiles, Expo Patchwork” et le labyrinthe des couleurs. Temps fort annuel pour l’association des Jardins de Wesserling, la Fête du potager, édition 2013, se déroule ce dimanche au Parc de Wesserling. Le public pourra découvrir l’étonnant potager du site, œuvre du chantier d’insertion, et profiter de nombreuses animations : conseils pour le jardinage avec Jean-Paul le jardinier, vente de légumes du jardin, musique, concours de tomates, expositions, ateliers création, jeux, tombola du jardinier, restauration et buvette… Le bénéfice de la journée contribuera au fonctionnement du chantier d’insertion. L’ALSACE_25/08/2013 Le potager de Wesserling solidaire par tous les temps DNA_26/08/2013 Vivent les erreurs des prévisions météo ! Un judicieux jeu des mille-tomates : une tomate-tigre à gagner… PHOTO DNA On a craint le pire ! Le stress de l’organisation de cette fête du potager de Wesserling a atteint son paroxysme avec des prévisions météo alarmistes. Les souvenirs de l’an passé tels de maudits fantômes hantèrent la nuit du samedi des organisateurs. Mais l’aube se leva sur un dimanche un peu menaçant, juste pour la forme, avant une superbe lumière d’été finissant « Un p’tit coin d’paradis, contre un coin d’parapluie… » DR C’est aujourd’hui la grande fête aux jardins potagers de Wesserling. Des jardins qui sont beaux par tous les temps, même sous la pluie ! Un indéniable et mérité succès pour cet événement qui mobilise l’association des « Jardins de Wesserling » depuis plusieurs semaines, sinon plusieurs mois. Il suffit de faire comme les pieds de tomates, qui s’abritent élégamment sous des jolis parapluies… La plupart des ateliers se font, de toute façon, à l’abri. Concours de tomates, fabrication de pots décoratifs de légumes et de fruits, création d’aquarelle, fabrication de papillons, contes et jeux pour les enfants, expositions d’artistes permettent de passer un bon dimanche en famille. La reconnaissance pour les salariés Une exceptionnelle reconnaissance pour les salariés, bénévoles et professionnels. Beaucoup de monde, des amateurs de beaux potagers, des touristes, des soutiens à ce chantier d’insertion professionnelle. Au détour des bosquets bien des surprises. De la peinture, des conseils, de la musique, une petite restauration de quoi étonner les papilles, une médiathèque – potagère délocalisée, Tout tourne autour des légumes, fruits et fleurs. Les jeux et animations, mais aussi la restauration. L’espace dédié aux 20 une « madame raku » et sa terre à création, un jeu des milletomates (la vedette du jour). Une belle et efficace présence du Rotary Club de Thann et surtout une exceptionnelle ambiance sous un soleil coquin qui sut se faire désirer. stand de dégustation proposait verrines et tartelettes, tomates en crumble et farcies ou crèmes de légumes. La tomate, star de la fête Une fois passées les portes du parc, place à la découverte des carrés maraîchers, où les fleurs champêtres côtoient les légumes et les herbes aromatiques. Une collection de tomates, stars de la fête, était exposée sur un présentoir de bottes de paille. Rondes, longues ou biscornues, rouges, noires, vertes, oranges ou tigrées, on pouvait en voir de toutes les couleurs. Ce fruit aux variétés insoupçonnées a ses « miss » et on élisait dimanche la plus grosse, la plus petite et la plus originale. Un succès incontestablement mérité pour une équipe qui sous la houlette de Georgette Tacquard, la présidente, contribue de façon désormais incontournable au succès du Parc de Wesserling. L’ALSACE_26/08/2013 La tomate reine de la fête du potager à Wesserling Différents artistes et artisans exposaient des peintures, aquarelles, céramiques, sculptures végétales en mousse et joubarbe. Dans le verger, les sportifs pouvaient s’affronter en course en sac, les plus calmes lisaient tranquillement un livre au salon de thé de la médiathèque L’étoffe des mots. Les curieux observaient au microscope des pollens, des coupes de végétaux ou se penchaient attentivement sur les fleurs de la tomate. Des tomates, encore, étaient à vendre sous forme de semences, l’association Kokopelli proposant une cinquantaine de variétés. La Fête du potager offrait aussi l’opportunité d’améliorer ses propres plantations, grâce aux conseils des professionnels et de Jean-Paul le Jardinier, fidèle à la manifestation. On parlait engrais, paillage et tuteurage. De nombreuses questions concernaient l’amélioration des sols, pour laquelle le spécialiste recommande le compost, ou le fumier à étaler en surface. Les parapluies étaient de sortie pour abriter les pieds de tomates, mais ils ont peu servi, hier, malgré un ciel menaçant. Photo Vincent Voegtlin En faisant le tour du jardin, on rencontrait aussi quelques drôles de jardiniers déjantés aux conseils loufoques. Aux alentours de midi, guidés par l’ouïe et l’odorat, les visiteurs se dirigeaient vers les grillades du Rotary Club de Mulhouse et les tartes flambées de l’association des jardins, pour déjeuner en musique. Au-delà de l’aspect festif, l’objectif de la manifestation était aussi de sensibiliser les visiteurs à l’action des Jardins de Wesserling, association et entreprise d’insertion qui met à l’honneur des cultures respectueuses de l’environnement. La structure emploie une quinzaine de personnes, quatre permanents et concerne de nombreux bénévoles, qui hier, n’ont pas hésité à se mouiller pour la bonne cause Minuscule, jaune, difforme ou énorme, la tomate était la reine de la fête du potager, organisée, hier, dans les jardins du Parc de Wesserling. À la mijournée, une douzaine de jardiniers avaient rougi de plaisir en inscrivant leur tomate au concours, qui récompense le fruit le plus original, le plus petit et le plus gros. Juste à côté, sur des ballots de paille, le nombreux public a pu admirer des tomates de toutes les formes et de toutes les couleurs, du rouge au vert en passant par le jaune et le noir. La fête du potager, c’est aussi l’occasion d’un grand moment de convivialité dans le Parc de Wesserling, où on discute légumes et échange des bons plans de jardiniers autour d’une bière belge, en l’occurrence celle du Rotary club de Chaudfontaine, qui tenait un stand avec le Rotary Mulhouse Europe au profit du chantier d’insertion des jardins de Wesserling. Des légumes à croquer Effet de mode ou volonté de revenir à des valeurs sûres, le jardinage a le vent en poupe. C’est pourquoi, sans doute, il y avait foule à la Fête du potager organisée, hier, à Wesserling. Le public était invité, hier, à tester ses connaissances sur le potager, dans les jardins du Parc de Wesserling. Photo Vincent Voegtlin La pluie n’arrête pas les jardiniers. Malgré une météo menaçante, ils sont venus en grand nombre, hier, à la Fête du potager du Parc de Wesserling. À l’entrée des jardins, le marché aux légumes était chargé de produits de saison et le kiosque de la tombola disparaissait sous les fleurs. À côté, le 21 L’ALSACE_27/08/2013 Une collecte de cartables usagés pour les enfants défavorisés Durant tout le mois de juillet, l’entreprise d’insertion Le Relais a mis en place une collecte d’envergure au niveau national afin de fournir aux familles dans le besoin des cartables pour la future rentrée scolaire. Les enseignes Carrefour, Auchan et Casino étaient associées à cette opération et offraient un bon d’achat de 10 € à chaque personne qui rapportait un cartable en magasin. « La majorité des cartables rapportés sont encore en bon état. Ils ont été acheminés au centre de tri du Relais, dans le Nord, avant d’être redistribués aux familles en France, mais aussi dans plusieurs pays d’Afrique », précise Sophie Rondeau, chargée de développement pour Le Relais Est, qui gère les régions Alsace et Franche-Comté et dont l’antenne se situe à Wittenheim. Cette opération avait lieu pour la 5e année consécutive et a permis, l’an dernier, de récupérer 350 000 cartables dans tout l’Hexagone, « bien au-delà de l’objectif que l’on s’était fixé, qui était de 200 000 », explique Sophie Rondeau. « On profite également de cette opération pour développer nos partenariats avec les enseignes qui participent, et notamment pour proposer des animations dans les galeries des centres commerciaux », poursuit la chargée de développement. Le Relais Est, créé en 1994, accueille 90 salariés, dont la moitié embauchée en contrat d’insertion. « Le but du Relais est aussi de créer de l’emploi pour les personnes exclues du monde du travail », explique Sophie Rondeau. Ces personnes travaillent principalement comme collecteurs sur les 1130 bornes alsaciennes et franc-comtoises au sein desquelles les particuliers peuvent déposer vêtements, chaussures et linge de maison. 4500 tonnes de marchandises ont ainsi été revendues ou revalorisées l’an dernier. 22 DNA_13/09/2013 Des remparts contre l’exclusion Les travaux sont réalisés en six mois. La municipalité donne son feu vert pour démarrer le rejointement des pierres. L’association doit néanmoins continuer à faire ses preuves quelques mois supplémentaires. La confiance des élus castinétains est gagnée. Celle-ci est alors renouvelée chaque année. Si le chantier permet la consolidation des remparts, Tremplins reconstruit aussi les hommes. Avec des contrats allant de six à 24 mois (voire plus pour les seniors), environ 150 personnes, très éloignées du marché de l’emploi, passeront sur le site pour apprendre un métier. Le chantier d’insertion des remparts devient progressivement une vitrine du savoir-faire et du sérieux de l’association Tremplins. « D’autres associations d’insertion, comme l’association « Patrimoine et emploi » pour la restauration du château de Wildenstein et les remparts de Wissembourg, sont venues appréhender notre manière de faire », souligne Antonio Minadéo, directeur de l’association Tremplins. Vue aérienne du site des remparts. Photo DNA – Franck Delhomme Le maire de Châtenois est invité à intervenir en 2006 au centre socioculturel Saint-Thomas à Strasbourg afin d’expliquer tout l’intérêt d’un chantier d’insertion dans ce type d’opération de restauration. Initié en 2001, le chantier de consolidation des remparts de Châtenois s’achève. L’inauguration aura lieu ce samedi. Ces travaux réalisés grâce à un chantier d’insertion auront permis de développer toute une dynamique autour du patrimoine. À Châtenois et ailleurs… L’attractive carte de visite du chantier des remparts permet aussi à l’association d’obtenir d’autres marchés. En 2010, la ville de Ribeauvillé se lance dans la réhabilitation du jardin seigneurial. La commune de Scherwiller leur demande d’intervenir pour la réfection du chemin de l’Aubach. Tout récemment, la mairie de Kintzheim fait appel à Tremplins pour le rejointement des murs aux abords de l’église. C’est un long roman, c’est une belle histoire. Au quartier du château de Châtenois, l’opération de restauration des remparts, engagée en 2001 par la municipalité, aura apporté bien plus qu’une simple valorisation du patrimoine. La structure d’insertion vient encore de remporter des appels. Un chantier de réhabilitation du château du Spesbourg à Andlau devrait démarrer d’ici les prochains jours. Et la reconstruction de remparts à Labroque débutera l’an prochain. Désormais revêtu du sceau de la réussite, les travaux ont été en grande partie réalisés par un chantier d’insertion mené par l’association Tremplins. Cette réhabilitation est aussi un bel exemple de réappropriation du site non seulement par la population locale mais aussi par les touristes. Des fouilles archéologiques, un jardin médiéval, la fête des remparts et un sentier d’interprétation Ce projet à effet boule de neige aura pourtant mis du temps à s’écrire. Pendant une vingtaine d’années, les équipes municipales successives évoquent furtivement la sauvegarde des remparts. D’autres projets, plus prioritaires, ne poussent pas plus loin la réflexion. En décembre 1993, le site est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Cinq années passeront encore avant que les élus ne se penchent sérieusement sur la question. Pendant tout ce temps, la végétation continue d’envahir le site. Celui-ci est devenu quasi-inaccessible à partir de l’espace de stationnement à côté de l’église. En parallèle à cette consolidation, des fouilles sont entreprises en 2008 avec le pôle interdépartemental rhénan. L’emplacement médiévale est fortuitement découvert en l’écroulement d’un mur. archéologiques archéologique d’une maison 2003 lors de Afin de valoriser le travail effectué, la municipalité, sous l’impulsion de l’adjoint au maire Christian Gerber, crée une grande manifestation populaire médiévale. La fête des remparts a fêté sa dixième édition en 2012 avec faste. Toujours dans le sens de la valorisation de ce patrimoine, un sentier d’interprétation pour rendre accessible le site au plus grand nombre a été créé en 2010. Un jardin médiéval a aussi été installé à proximité de la tour des sorcières. En 2001, l’architecte du patrimoine Jean-Luc Isner est finalement désigné comme maître d’œuvre. « Le projet s’est inscrit immédiatement sur la durée. Le chantier était prévu sur huit ans », rappelle le maire Jean-Jacques Goldstein. Aujourd’hui, la commune lance une étude sur la réalisation d’un circuit touristique et patrimoniale autour de la thématique des jardins en liaison avec la future maison du tourisme et du patrimoine. Une vitrine du savoir-faire de l’association Tremplins L’implication de l’association Tremplins n’est en revanche nullement envisagée sur le long terme… «Le chantier d’insertion devait se borner à dévégétaliser le site afin que des entreprises puissent ensuite intervenir pour la maçonnerie», souligne l’élu. Une convention d’une année est établie à cet effet. C’était sans compter sur l’efficacité des bénéficiaires. Un chantier de douze ans : une réhabilitation exemplaire des remparts par un chantier d’insertion À Châtenois, la population locale et les touristes se sont réappropriés le site des remparts. La municipalité a même créé un événement populaire autour de ce patrimoine 23 médiéval. La fête des remparts a fêté sa dixième édition l’an dernier. vivre tous les jours. « Le chef d’équipe doit avoir des compétences techniques mais aussi une capacité d’écoute et aimer les relations sociales. L’essentiel passe par le travail. Quand ils arrivent ici certains ne savent pas tenir une truelle ou fabriquer de la chaux. Il est aussi important de rappeler les règles de vie en communauté et d’arriver à l’heure. » La création d’un sentier d’interprétation, l’installation d’un jardin médiéval et la mise en place de circuits touristiques ont aussi découlé de cette démarche de valorisation de ce site. L’inauguration des remparts a lieu ce week-end. Un livret de 32 pages tiré à 2000 exemplaires retrace cette belle épopée. Le chef d’équipe préfère taire les mauvais souvenirs pour mieux se souvenir des belles choses. « Quelques anciens reviennent voir l’évolution du site. » Depuis quelques années, deux équipes de huit personnes travaillaient en alternance sur le site. L’année qui arrive sera une période de transition pour le chantier d’insertion de Châtenois… Le Normand s’est aussi beaucoup impliqué dans la vie locale en participant aux travaux de l’association « Patrimoine et histoire », en œuvrant aux différents chantiers de fouilles archéologiques et en animant la fête des remparts. Après douze ans de travaux, la consolidation des remparts de Châtenois s’achève. Photo DNA – Franck Delhomme Leduc a redonné ses lettres de noblesse aux remparts Délaissant les vergers de Normandie, Vianney Leduc traverse la France pour s’installer à Châtenois en septembre 2001. Le futur chef d’équipe du nouveau chantier d’insertion de l’association Tremplins n’imagine pas une seule seconde qu’il va vivre une belle aventure qui va durer douze ans… Vianney Leduc voit s’achever un chantier qu’il aura conduit pendant douze ans. Photo DNA – Franck Delhomme Les chiffres 1,35million € Venant d’achever un chantier de réhabilitation intégrale d’un manoir, Vianney Leduc doit conduire une petite équipe de cinq bénéficiaires du revenu minimum d’insertion (RMI) afin de mener à bien la dévégétalisation du site des remparts. L’opération doit s’étaler sur une année. Tel est l’investissement financier de la ville de Châtenois pour mener à bien la réhabilitation des remparts. Le chantier d’insertion a coûté 670 000 € , les travaux classiques 505 000 € et les honoraires 175 000 €. Le projet avait été évalué initialement entre 20 et 25 millions de francs. Une mission d’un an bouclée en… six mois ! 150 En cette fin de soirée de septembre, le Normand fait la connaissance d’Albert Carl, l’adjoint au maire qui doit lui remettre les clefs de son appartement. Les deux hommes ne savent pas encore qu’ils se rencontreront chaque semaine en réunion de chantier pendant douze ans avec Jean-Luc Isner, un architecte du patrimoine colmarien… Le chantier démarre quelques jours plus tard. C’est le nombre de personnes passées par le chantier d’insertion de l’association Tremplins. 12 C’est le nombre d’années pour arriver à la fin du chantier. Et plus par affinités ! Si le chantier d’insertion des remparts est le plus emblématique des travaux réalisés par les équipes de l’association Tremplins, il est loin d’être le seul à Châtenois. « Nous avons travaillé avec peu de moyens. Au début, j’utilisais même ma propre voiture et ma remorque pour le chantier. » Difficile d’imaginer en voyant le site des remparts d’aujourd’hui ce qu’il était alors. La végétation avait tout envahi. Les murs disparaissaient par endroits sous un mètre cinquante de lierre. La ronce s’était propagée. De nombreuses bennes de déchets verts mises à disposition par le Smictom d’Alsace centrale se remplissent à vitesse grand V. En six mois, la dévégétalisation du site est achevée. Les équipes de l’association Tremplins seraient-elles infatigables ? En sus du chantier d’insertion des remparts de Châtenois, les bénéficiaires ont œuvré à une petite dizaine de réhabilitation ou de mise en valeur du patrimoine local. Le dégagement et la restauration de la chapelle où jaillit la source Jeriabrunne et la restauration du pigeonnier rue de la République, ce sont eux. La création d’un jardin médiéval et la restauration intérieure de la tour des sorcières, ce sont toujours eux. Le déplacement du calvaire provenant de la maison Rugraff à la rue de la Montagne, le déplacement de l’oratoire à l’amorce du Georgenbrunnweg et la confection d’un mur attenant, la réfection d’un mur délimitant le parking dans la rue de la Montagne, ce sont encore eux ! Ils ont aussi Afin de terminer la convention, Vianney Leduc et son équipe commencent le rejointement des pierres au mur. Après une phase d’observation sur une année, le résultat est à la hauteur des espérances de la municipalité. Celle-ci confirme son engagement financier d’année en année. Durant ce temps, Vianney Leduc aura vu passer près de 150 bénéficiaires. Avec ses hauts et ses bas. Et des situations pas forcément faciles à 24 mené plusieurs interventions dans la commune rue de l’Église, rue des Tisserands, au Castel et à la maison des associations. Et la récente création du sentier viticole est encore de leur fait. Et comme il est toujours difficile de clore une belle histoire, l’aventure devrait se prolonger l’année prochaine. La commune a déjà prévu de confier de menus travaux à l’association Tremplins. Tout au long de ces années, l’opération aura finalement été « gagnant-gagnant ». On assiste à de beaux élans de solidarité, par exemple quand un client paye 6 € en plus pour offrir un repas. On lance d’ailleurs une opération dans cet esprit en vue des Journées de la solidarité. En revanche, les collectivités consacrent de moins en moins de budget au social, on doit se tourner vers le privé pour obtenir de l’aide, la sélection est rude et il y a beaucoup de dossiers à remplir pour avoir une chance d’être remarqué. L’association Tremplins a donné du travail durant plusieurs années à des personnes en difficultés. De l’autre, la commune a pu faire réaliser des travaux à moindre coût… Ce partenariat exemplaire a essaimé ailleurs. Ce qui n’est pas pour déplaire aux acteurs de cette belle histoire. Qui vient manger à la Table de la Fonderie ? La clientèle se compose par exemple d’étudiants, d’enseignants et intervenants à l’UHA, de professionnels qui travaillent dans le quartier…Il y a encore du travail à faire auprès des habitants, car on ne va pas forcément au restaurant tous les jours dans son quartier ! Mais l’intégration dans l’environnement local est l’un de nos objectifs principaux: on participe par exemple à l’organisation de la Fête de quartier, qui a malheureusement été annulée cette année, et on noue des partenariats avec des structures comme l’école Kléber, le centre socioculturel Porte du Miroir ou La Navette. L’ALSACE_14/09/2013 Trois questions à… Brigitte Carraz, présidente de la Table de la Fonderie, à Mulhouse Que se passe-t-il d’autre à la Table de la Fonderie ? Nous avons lancé en février la Fabric’ à projets, un groupe d’animation qui propose une fois par mois une soirée débat autour de thèmes variés : le bénévolat, l’alimentation, l’architecture, la prison… Le prochain a lieu le 25 septembre sur le thème des préjugés sur les migrations, avec le réseau national Ritimo. On participe ensuite aux Journées de la solidarité, avec une expo photo et une rencontre le 23 octobre avec ATD Quart Monde. L’expo actuelle est consacrée aux travaux des jeunes suivis par l’Impro Sinclair, réalisés avec des matériaux de récupération, qui prouvent que chacun peut avoir du talent. CONTACTER La Table de la Fonderie, 21 rue du Manège à Mulhouse. Ouvert du lundi au vendredi à midi et le soir sur réservation pour les groupes. Tél. 03.89.46.22.74. Web : www.table-fonderie.fr et Facebook. DNA_14/09/2013 Décès du conseiller municipal Bernard Pachod Photo S.F. Comment fonctionne la Table de la Fonderie ? La Table de la Fonderie est un restaurant solidaire et associatif qui existe depuis 2008 dans un quartier populaire mulhousien en mouvement, qui brasse du monde grâce à l’université ou à la clinique Saint-Sauveur. Deux tarifs sont proposés pour le menu du jour : un tarif plein à 10 € et un tarif réduit à 6 € pour les personnes en difficulté financière et les étudiants. Le tarif réduit représente 30 à 35 % des repas et on cherche à le promouvoir. On a aussi lancé une formule plus simple pour 8 € ou 4,80 €. Ainsi qu’un menu enfant, en tenant toujours à proposer une alimentation équilibrée. À Schiltigheim, le conseil municipal vient de perdre l’un de ses membres. Bernard Pachod, colistier d’Andrée Munchenbach, faisait partie du groupe des écologistes indépendants. Il est décédé mercredi à l’âge de 57 ans des suites d’une longue maladie. La Table de la Fonderie est aussi un chantier d’insertion : huit salariés sont embauchés en CUI (contrat unique d’insertion) de six mois, quatre pour le service, quatre pour la cuisine. Il s’agit de personnes éloignées du monde du travail pour des raisons diverses, certaines travaillaient dans le domaine de la restauration, d’autres pas, mais l’exigence de qualité et d’hygiène est la même que dans tout autre restaurant. Bernard Pachod avait 57 ans. Bernard Pachod, l’ancien directeur du centre socioculturel de Lingolsheim, était à la tête d’une entreprise d’insertion (EMI INTER – ndlr) 25 Châtenois vient de tourner une page non négligeable de son développement en menant à son terme douze ans d’un chantier de réhabilitation qui visait à remettre en état le double mur d’enceinte du cimetière et du quartier du château. Un marathon qui s’est achevé par quelques pas autour de ces remparts, pour de nombreux invités, hier en fin de journée. DNA_15/09/2013 Les remparts, de la destruction à la réhabilitation Au lendemain du 11 septembre 2001… « Le 12 septembre 2001 (le lendemain de l’attentat du World Trade Center ndlr), débutait ce chantier qui s’appuyait à la fois sur des professionnels de la restauration historique et sur des entreprises d’insertion, rappelait Jean-Jacques Goldstein, le maire de Châtenois, hier soir. Un choix que nous n’avons pas regretté », a-t-il poursuivi en soulignant l’exemplarité de ce chantier continu. Coup double pour Châtenois qui inaugurait hier un cycle de douze années de réhabilitation des remparts de son cimetière fortifié, le plus grand d’Alsace, à grand renfort de chantiers d’insertion confiés à l’association Tremplins. Au moment où s’achève cette réhabilitation, qui a représenté un coût de 1,35 million d’euros et permettra désormais à Châtenois de développer toute une dynamique autour du patrimoine, des fouilles archéologiques viennent de mettre au jour des éléments datant de la destruction partielle de ces mêmes remparts… Il y a douze ans, le projet avait été estimé à 20 voire 25 millions de francs. Au final, l’investissement s’est monté à 1,35 millions d’euros. Pour un million, Châtenois a redoré son blason, et développé une nouvelle dynamique dans le sillage de ces chantiers : fouilles archéologiques, fête des remparts, jardin médiéval, mais aussi édition d’un beau guide sur le quartier du château, présenté hier soir, et d’autres projets à venir comme l’aménagement d’une maison du tourisme et du patrimoine, dont le concours de maîtrise d’œuvre sera lancé avant la prochaine échéance électorale, pour un montantsimilaire à ce qu’auront coûté ces douze années de chantier d’insertion. L’équipe de chercheurs menée par l’archéologue médiéviste Jacky Koch a mis la main sur deux boulets de trébuchets, des engins de siège médiévaux, dans la cave d’une maison du 15e ou 16e siècle. « Ce bombardement est sans doute à mettre en rapport avec l’incendie de la maison du chevalier (fouillée il y a quelques années et qui a livré un impressionnant mobilier militaire). Or rien, dans les sources historiques, n’évoque un quelconque siège », s’étonne l’archéologue du PAIR. Selon lui, cet épisode guerrier pourrait être mis en lien avec la Guerre des Paysans, qui a fait rage en 1525, en particulier non loin de là, à Scherwiller… Finalement, l’achèvement de la restauration des remparts n’a rien de la pose d’une dernière pierre. Au contraire, sur ce socle stabilisé, Châtenois va pouvoir développer une solide dynamique patrimoniale. A l’issue de son discours, Jean-Jacques Goldstein s’est pris à citer le divin Jules César : « rien ne sera achevé tant qu’il restera quelque chose à faire. » Allusion à la poursuite de son propre mandat politique (il fait encore le silence sur ses intentions) ? Ou simplement manière de rappeler qu’il y a encore beaucoup à faire… Douze années de chantiers ininterrompus auront été nécessaires pour réhabiliter les remparts du 13e siècle de Châtenois. Photo DNA – F. Delhomme Pléthore d’invités, dont le député, le sous-préfet, ont parcouru les remparts aménagés. Photos DNA – Franck Delhomme Inauguration des remparts réhabilités : la dernière pierre ? DNA_17/09/2013 La dernière pierre a été posée sur cet édifice qui a nécessité douze ans de chantiers constants. Le plus grand cimetière fortifié d’Alsace, inauguré hier soir, est donc achevé. Un autre chapitre s’ouvre désormais… De l’huile de coude locale Il y a douze ans, les ronces, les pierres éboulées, les supputations d’archéologues ou d’architectes du patrimoine. Aujourd’hui, le mortier, le chemin de déambulation, la pelouse bien entretenue, et toujours quelques questions d’historiens en suspens… Un atelier de pressage de noix a été inauguré samedi soir à la maison des services de Drulingen, dans le cadre des opérations « Vergers solidaires » 26 Les particuliers qui souhaitent bénéficier de l’atelier doivent venir avec des cerneaux déjà décortiqués. Ils seront mixés dans un robot, avant d’être transvasés dans un cylindre recouvert au préalable d’un tissu, tassés, et enfin placés dans la machine sous pression qui va fonctionner toute seule. Il faut compter entre 12 et 24 heures pour extraire un maximum du précieux jus. et « Passé à venir ». Une nouvelle manière de valoriser les savoir-faire locaux. Avec deux kilos de cerneaux de noix, les arboriculteurs peuvent espérer repartir avec un litre d’huile. Cela signifie que 50 % du fruit est composé de pure matière grasse, un ratio qui en a étonné plus d’un. « Chez vous, vous devez laisser sécher les noix au soleil et au vent, surtout pas dans la chaufferie, et les rentrer la nuit. Si elles ont un ou deux ans, c’est encore bon. Plus vieilles, elles donneront moins d’huile », explique Bernard Brion. Le rafraîchissement de l’atelier et l’acquisition du robot et des deux pressoirs a coûté 8 800 euros. La Région a subventionné à hauteur de 15 %, et le Département 10 %. Le reste est à la charge de la Comcom, qui espère encore obtenir des fonds européens. Il en coûtera aux particuliers 2,50 euros par kilo de noix pressé, et 60 cents la bouteille vide de 50 cl, s’ils ne viennent pas avec la leur. L’ALSACE_17/09/2013 L’issue de douze ans de restauration des remparts Gérard Anthony a détaillé le fonctionnement du pressoir. « Si vous venez avec des cerneaux de noix qui sentent le moisi, je ne vous les presserai pas ! Je ne veux pas gâter les machines », explique Gérard Anthony, encadrant à l’entreprise d’insertion IDE-AL, lors de l’inauguration de l’atelier de pressage de noix, samedi soir à la maison des services de Drulingen. C’est lui qui s’occupera de transformer les noix apportées par les particuliers en huile. « Le pressage à froid est de meilleure qualité », explique Jean Mathia, président de la communauté de communes d’Alsace Bossue. Il affirme que cet atelier était réclamé par les arboriculteurs locaux. Tania Osswald, chargée de l’opération « Vergers solidaires » initiée par la Comcom pour sauvegarder les vergers d’Alsace Bossue, complète : « Il n’est pas toujours aisé de se faire presser ses noix quand on apporte de petites quantités. » Ce sont douze ans de restauration des remparts qui ont été fêtés samedi à Chatenois. Les visiteurs écoutent les explications du chantier des fouilles. Photo Raymond Schoch Les secrets du mécanisme L’idée de cet atelier trottait déjà depuis un moment dans la tête de Bernard brion, président de l’association arboricole de Weyer. Il s’est tout naturellement associé au projet, et a apporté ses conseils. « Nous avons visité une bonne dizaine de machines. C’est finalement celle d’Alfred Wagner, un bricoleur de Kolbsheim, qui nous a séduits. Il fabrique toutes sortes de robots, notamment un qui casse les coques de noix, c’est très pratique ! » Samedi, Châtenois a célébré la fin des douze ans de travaux de restauration des remparts médiévaux. Un travail d’envergure. Le 12 septembre 2001, la commune de Châtenois démarrait un chantier important et riche par ce qu’il allait apporter : la restauration des remparts médiévaux autour de l’église. Alfred Wagner a livré les secrets du mécanisme de sa machine, et deux pressoirs ont été fabriqués par l’entreprise HB Métallerie, à Drulingen. « Et tout a fonctionné du premier coup ! », s’exclame Bernard Brion. La collectivité a toujours à cœur de valoriser les entreprises et les talents locaux. Philippe Richert, président du conseil régional, était sur place pour l’inauguration. Il s’est enthousiasmé : « Nous avons les noyers ici, cette initiative pour valoriser le fruit est très utile ! » Ce chantier a mêlé un intense travail d’insertion par le partenariat avec l’association intermédiaire Tremplins, et des fouilles archéologiques aux trouvailles particulièrement riches. Douze ans plus tard, ces travaux sont terminés et la commune a fêté cela samedi après-midi, inaugurant par la même occasion une passerelle permettant d’admirer le site. 27 Un nouveau chantier de ce type aura lieu pendant les vacances de la Toussaint. C’est depuis la cour du presbytère que la vue sur le chantier des fouilles autour des remparts est la plus globale. Mais la passerelle permet d’accéder au plus près des travaux et de voir plus en détail le résultat de toutes ces années de travail. Mulhouse Habitat fournit le matériel nécessaire aux chantiers et finance l’intervention par une subvention pour couvrir les salaires des jeunes. Jacky Koch, archéologue au Pair (pôle d’archéologie interdépartemental rhénan) et responsable des fouilles effectuées dans le cadre des chantiers annuels avec des étudiants en archéologie, explique qu’en 2013, ce sont plus particulièrement deux secteurs qui ont été travaillés : le premier, situé au nord, présente une levée de terre défensive qui précède le mur d’enceinte en pierre. DNA_24/09/2013 Pour une meilleure réinsertion professionnelle En dessous, un bâtiment a été découvert et une couche noire indique un incendie. Dans les restes du sinistre, des céramiques du XI ou XIIe siècle ont été mises au jour, ce qui permet de dater la levée de terre aux alentours du XIe siècle et sa destruction vers le milieu du XIIIe lorsque la construction du mur d’enceinte a été réalisée. Ce talus est en réalité la première forme de défense d’un château qui, selon une mention de 1139 de deux chevaliers de Kestenholz proche de l’évêque de Strasbourg, se trouvait à cet endroit. Le deuxième, situé vers l’est, a mis à jour un bâtiment adossé à l’enceinte, donc contemporain du mur en pierre ou encore plus récent, dans lequel a été mis au jour un trautstein, un contrepoids de pressoir qui est en place dans un logement spécial et qui devrait faire l’objet des fouilles de 2014. De leur côté, les compagnons du devoir, en souvenir de leur présence à Chatenois jusqu’à la fin des années 90, ont remis à la commune une maquette de la charpente du clocher de l’église. Lors de la visite de Guy-Dominique Kennel, en mai dernier, les élus avaient évoqué le contournement de Rothau via le site de Steinheil. La découverte de la gagée jaune va compliquer la donne. Photo – archives DNA La restauration des remparts est terminée, mais des travaux annexes auront encore lieu durant un an. La dernière réunion de la communauté de communes a été grandement consacrée aux questions de réinsertion professionnelle, avec Bruche emploi en invité vedette. On y a aussi parlé de la gagée jaune… Ensuite, viendra la mise en tourisme du lieu. Celle-ci se fera en concordance avec la création de la future Maison du tourisme de Châtenois dans l’ancienne « maison Scheidling », idéalement placée sur la route des Vins, face à l’école. On y trouvera entre autres les découvertes faites lors des fouilles. Bruche emploi est une «association intermédiaire conventionnée par l’Etat ayant pour objet l’embauche des personnes sans emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières, en vue de faciliter leur insertion professionnelle en les mettant à titre onéreux à disposition des personnes physiques ou morales». Au-delà de cette définition, qui a l’avantage d’être précise, Bruche emploi s’interroge aujourd’hui sur son financement. La situation, en la matière se résume à une seule question : comment augmenter la productivité de la structure, qui évolue autour de son seuil de rentabilité, sans avoir à faire appel à plus de subventions ? Les travaux devraient commencer vers 2015. L’ALSACE_19/09/2013 Insertion Entretien d’espaces verts et services à la personne Photo : DR Marie-Pierre Gasparec, la directrice de la structure, est venue l’autre soir présenter cette équation aux élus communautaires et évoquer avec eux des pistes de développement pour la structure. À Bourtzwiller, le partenariat entre Mulhouse Habitat et l’association Espace Développement a permis à cinq jeunes garçons et cinq jeunes filles habitant à Bourtzwiller de participer, du 26 au 30 août, au chantier de remise en peinture des locaux communs de trois entrées d’immeuble du quartier Picasso. Elle a d’abord dressé un petit bilan de l’activité. En 2012, le nombre d’heures de mise à disposition correspond à 17,35 ETP (Equivalent temps plein). Sur l’année, 90 personnes ont été inscrites et 80 ont été mises à disposition pour un total de 21 816 heures. L’objectif serait d’atteindre 25 000 heures, 28 mais pour le moment il semble difficile à réaliser. Un accompagnement est souhaité dans le travail de réflexion sur le développement de l’activité et le repositionnement de l’association. DNA_26/09/2013 Les premières puces du Polygone Parmi les opportunités de développement, les services à la personne (212 clients en 2012) figurent en bonne place, mais l’association compte aussi sur les travaux d’entretien et de nettoyage ainsi que sur d’autres activités de service. Bruche emploi envisage ainsi de développer l’activité d’entretien des espaces verts. Mais l’association est confrontée à différentes contraintes liées à la santé de ses salariés, leur encadrement, l’utilisation du matériel. Elle s’interroge aussi sur la structure juridique permettant de réaliser ces prestations, en tenant compte justement de ces questions d’encadrement et de matériel. Elle invite aussi les collectivités à ne pas hésiter à recourir à ses services pour l’entretien des espaces verts. Enfin, l’autre sujet de réflexion de Bruche emploi est sa visibilité avec une méconnaissance encore trop grande de son offre. Marie Amalfitano, directrice de Lupovino, et Thierry Kuhn, directeur d'Emmaüs Mundolsheim, travaillent main dans la main pour faire de ces puces une réussite. Photo DNA - Michel Frison Porté par Lupovino, l’« Espace tsigane » prévoit l’implantation de lieux de mixité et de convivialité au sein du quartier du Polygone. Les puces organisées dimanche 29 septembre de 9 h à 19 h sur le parking de l’arrêt tram Kibitzenau en sont la première traduction concrète DNA_25/09/2013 Portes ouvertes de la Banque alimentaire : prêts à remplir un frigo qui n’est pas le vôtre ? L’opération de résorption de l’habitat insalubre engagée ne peut, à elle seule, suffire à changer le vécu – ni l’image – du Polygone. Partant de ce constat, l’association Lupovino a élaboré un projet aux multiples facettes baptisé « Espace tsigane ». Une conciergerie de quartier qui servirait de centre de ressources ; un café associatif où l’on pourrait échanger et découvrir la culture tsigane ; un mini-marché ; la relecture de son propre projet associatif : les chantiers ouverts sont nombreux – et à des stades plus ou moins avancés. Il en est un qui se traduira concrètement dimanche. Les premières « Puces du Polygone » n’auront pas lieu au cœur du quartier – « c’est trop tôt », analyse Marie Amalfitano, la directrice de Lupovino –, mais à sa lisière, sur le parking de l’arrêt de tram Kibitzenau, à l’angle de la route du Neuhof et de la rue Paul-Dopf (ligne C). Sur les 31 emplacements, 29 sont déjà réservés, dont 18 par des habitants du quartier, « qui ont répondu tard et sont encore sur la réserve ; pour eux, c’est la première fois qu’un événement se passe au Polygone », analyse Eric Schultz, chargé de projet, qui a travaillé avec Monique Brodmann. Il évoque une « brocante expérimentale », et précise que l’idée est de la pérenniser – au rythme d’une fois par mois dans un premier temps – dès le printemps prochain. Les « gilets orange » recrutent ! Photo archives DNA Dans le département, des milliers de personnes en gilets orange sont déjà engagées pour ramasser, trier, stocker et redistribuer gratuitement des denrées alimentaires. 83 associations partenaires dépendent de ces distributions. En 2012, 2 000 tonnes de denrées ont été redistribuées, soit l’équivalent de 5 millions de repas. Le modèle de Clignancourt Pour cette première, Lupovino a travaillé en partenariat avec l’Afpa et Emmaüs Mundolsheim, qui a mis à disposition du matériel (essentiellement de la vaisselle et du petit mobilier) dans le cadre d’un stand « solidaire » dont la recette ira à Lupovino. «Ce projet me rappelle un peu Emmaüs des débuts», souligne son directeur, Thierry Kuhn, qui voit là un tout premier pas vers une insertion sociale et professionnelle et évoque, à terme, des « passerelles possibles », Emmaüs Mundolsheim étant un chantier d’insertion. « Sachant que À Strasbourg, la Banque alimentaire recrute notamment des chauffeurs, magasiniers, gestionnaires de stock, responsables communication, RH… Pour une demi-journée par semaine ou un peu de temps tous les jours. Jeudi 26 septembre. Portes ouvertes de 15 h à 18 h, 98 rue de la Plaine-des-Bouchers. Cérémonie d’accueil avec les personnalités à 18 h.Postes à pourvoir et renseignements sur www.banquealimentaire.org 29 80 % des habitants du Polygone sont au RSA », précise le président de Lupovino, Eric Faure. Et que les deux structures cherchent à inventer des modèles économiques « qui [nous] dégagent le plus possible de la subvention publique », complète Eric Schultz. Cette année, les récoltes sont bonnes. Et une demi-douzaine de personnes en insertion ont trouvé cet été un emploi ou une formation : « En six mois, nous avons atteint notre objectif d’insertion annuel », se félicite-t-elle. Les Jardins ont soudain manqué de bras, mais une quinzaine de bénévoles ont prêté main-forte en attendant l’arrivée de nouvelles personnes en insertion. « Cette dynamique est stimulante, les gens se sentent plus forts… » En marge des puces, des animations sont prévues dimanche. De 11 h à 14 h, Monsieur Paul et son orgue de barbarie animeront le marché ; de 15 h à 16 h, Dino Mehrstein – qui habite le quartier – interprétera des airs de jazz manouche et de 17 h à 19 h, Antoinette Cremona, chanteuse de rue, sillonnera le parking avec sa guitare en bandoulière. Ajoutez à cela une paella « à la tsigane » à déguster sur place… « C’est michto ! » (c’est super !), comme on dirait au Polygone. «Notre ambition est de retourner la stigmatisation dont fait l’objet le quartier depuis des décennies», conclut Marie Amalfitano. Autre satisfaction : « Tous consomment maintenant plus de légumes. » À midi, ils préparent ensemble leur repas et apprennent à cuisiner. Ils peuvent acheter des légumes au tiers du prix normal, comme d’autres personnes aux faibles revenus. Grâce à de généreux donateurs. « S’abonner aux paniers hebdomadaires, c’est un acte de solidarité, un engagement qui nous permet d’avoir une meilleure visibilité ». Ces paniers sont livrés en une trentaine de points de distribution dans tout le sud du Haut-Rhin. Avis aux nouveaux amateurs et à ceux qui veulent créer un nouveau point de distribution. CONTACTER Tél. 03.89.57.38.10 et 03.89.66.19.99 À Clignancourt, Saint-Ouen ou Montreuil, ça a fonctionné. Pourquoi pas au Polygone ? L’ALSACE_27/09/2013 Les belles récoltes des jardins de Cocagne Portes ouvertes aux Jardins du Trèfle Rouge d’Ungersheim, samedi 28 septembre de 11 h à 17 h, et aux Jardins d’Icare à Sentheim, samedi 5 octobre de 11 h à 17 h. Photo Thierry Gachon Les Jardins du Trèfle Rouge à Ungersheim et les Jardins d’Icare à Sentheim, membres du réseau Cocagne, ouvrent leurs portes au public. Particularité : ils cultivent en bio et emploient des personnes en réinsertion professionnelle. « Nous préparons chaque semaine 550 paniers de légumes. Nous pourrions bien en fournir 650 », dit Véronique Wurth, responsable des Jardins du Trèfle Rouge à Ungersheim. Ouverte depuis deux ans, cette exploitation maraîchère est une antenne des Jardins d’Icare, implantés depuis 2000 à Sentheim. Ces deux jardins totalisent 14 ha, 52 ouvriers maraîchers et 12 encadrants, professionnels du maraîchage ou de l’insertion. Ils sont complémentaires. « Les sols et climats sont différents. Ils permettent d’étaler les récoltes et de diversifier les productions », dit Catherine Specklin, responsable d’Icare. 30 Octobre 2013_"LE MAG" _Magazine d'information du Pays de Saverne Plaine et Plateau n°6 31 VIP. « Nous effectuons aussi des sorties dites nostalgiques durant lesquelles le chauffeur accueille les voyageurs en blouse et casquette d’époque avec en fond une musique des années 1960 ou 1970… », confie-t-il. L’ALSACE_01/10/2013 Des passionnés d’autocars anciens projettent d’ouvrir un musée à Betschdorf Un chantier d’insertion avec 14 salariés L’espace Euromobile de Betsch-dorf dispose en outre de deux ateliers de restauration. L’un est animé par les bénévoles de l’association. L’autre, géré par Mobilex, accueille un chantier d’insertion qui emploie 14 salariés. « Nous sommes en train de restaurer quatre autocars. Les travaux peuvent durer jusqu’à trois ans et s’élever en moyenne à 70 000 € par véhicule », souligne Jean-Louis Eschenlauer. Il insiste sur la participation financière de la Fondation du Patrimoine qui permet de réhabiliter ces véhicules. L’association espère, dans deux ans, pouvoir ouvrir un musée Euromobile sur ce site. « Nous devrions alors pouvoir exposer 200 véhicules : autocars, tracteurs, voitures, camions… Mais nous souhaitons ne pas nous cantonner dans l’exposition des véhicules avec une pancarte explicative, mais les rassembler par décennies au milieu d’un décor et d’un mobilier urbain de chaque époque », pointe-t-il. Ces véhicules proviendront de la collection de l’association alsacienne, de particuliers qui sont frustrés de ne pouvoir les Jean-Luc Eschenlauer dans l’entrepôt de Betschdorf, qui regroupe 44 autocars anciens dont certains sont les derniers modèles existant dans le monde. Photo Hervé Kielwasser monter, mais aussi des quatre autres associations françaises qui œuvrent dans ce même domaine et qui renseignent les Bas-Rhinois quand un véhicule est intéressant dans leur région. À Betschdorf, un bâtiment de 8 000 m² abrite 44 autocars anciens préservés ou en cours de restauration. D’ici deux ans, 200 véhicules pourraient y être présentés au public dans un décor d’époque. L’ALSACE_02/10/2013 Les portes des Jardins d’Icare grandes ouvertes samedi « Contrairement à d’autres pays européens, il ne reste plus pas beaucoup d’autocars anciens en France. À titre d’exemple, il en existe environ 5 000 en Allemagne, contre quelques centaines dans notre pays. Outre-Rhin, 800 autocars anciens sont encore habilités à rouler sur route avec des voyageurs alors qu’ils sont à peine 25 chez nous » , relève Jean-Louis Eschenlauer, secrétairefondateur de l’Association Autocars Anciens de France. Une des explications est que les Allemands, pour fuir la France à la fin de la dernière guerre, avaient réquisitionné des autocars… et ne les avaient pas rendus : « La RATP avait envoyé des agents qui avaient réussi à en récupérer 140 après la guerre », poursuitil. 260 membres en France Cette association de passionnés, composée d’actifs et de retraités d’entreprises de transport, de conducteurs de cars, de passionnés de mécanique…, s’était constituée avec une dizaine de membres, en 2007, pour prendre ensuite une ampleur inespérée et atteindre aujourd’hui 260 membres répartis dans toute la France. Jean-Louis Eschenlauer en a eu l’idée quand il vendait des autocars d’occasion et sillonnait la France pour cela, constatant « le nombre impressionnant de ces véhicules laissés à l’abandon ». Auparavant, Jean-Louis Eschenlauer avait travaillé avec son père qui dirigeait l’entreprise de transport portant son nom, avant de diriger une concession automobile. Une exposition de courges sera proposée samedi, à la journée portes ouvertes aux Jardins d’Icare, à Sentheim. Photo Viviane Tabourin Le chantier d’insertion des jardins d’Icare, à Sentheim, ouvre ses portes au public samedi 5 octobre, de 11 h à 17 h. Les portes ouvertes des Jardins d’Icare à Sentheim seront l’occasion de découvrir les champs dans lesquels les légumes sont cultivés, en profitant des explications techniques des ouvriers maraîchers sur la conduite des cultures. Le programme comporte une exposition de courges, la vente de légumes et de produits locaux, un concours de pesée de courge, la visite des champs… Et des surprises pour les enfants! Artisans du monde, partenaire des Jardins d’Icare, tiendra un stand de vente de produits issus du commerce équitable. Buvette et petite restauration sur place, avec « Nous avons aujourd’hui 44 autocars entreposés à Betschdorf dont une quinzaine roulent encore et peuvent être exposés au public lors de manifestations hors de nos murs. Parmi eux, quatre subissent tous les six mois un contrôle technique leur permettant de continuer à transporter des passagers », détaille-t-il. Ils sont très demandés pour égayer des anniversaires, des mariages, des événements commerciaux ou pour accueillir des 32 également des grillades, accompagnées de salades diverses et de gâteaux maison (sur réservation). les commandes et conditionner les denrées, c’est ici que les quatre amies se sont rencontrées. Les Jardins d’Icare proposent à leurs adhérents, sous forme d’abonnement, des paniers hebdomadaires de légumes cultivés en agriculture biologique. L’association livre aussi des paniers fraîcheur, sur réservation, à la gare de Thann. Pour elles, ce lieu permet «de se retrouver entre copines et de donner de son temps aux autre ». Jeudi, quatorze nouvelles recrues ont revêtu le gilet orange à la suite de leur visite. Mais de nombreux postes restent à pourvoir et l’équipe attend encore des renforts en prévision de l’hiver. Y ALLER Portes ouvertes aux Jardins d’Icare, 3 rue des Daims, à Sentheim. Contact : tél. 03.89.66.19.99 ; courriel : [email protected] Rejoindre l’équipe sur www.banquealimentaire.org L’ALSACE_04/10/2013 Les légumes des Jardins du Giessen font leur cirque ! DNA_02/10/2013 Banque alimentaire : En quête de recrues Les portes ouvertes à la Banque alimentaire du Bas-Rhin ont notamment pour objet de favoriser le recrutement de bénévoles. Photo DNA - Laurent Réa Les légumes bio des Jardins du Giessen sont à découvrir cru ou cuisinés, dimanche lors des portes ouvertes de cet atelier d’insertion par le travail à Châtenois. Archives Anne Suply A Strasbourg, les « gilets orange » appellent aux renforts. Jeudi dernier, la Banque alimentaire du Bas-Rhin a ouvert les portes de son entrepôt dans l’espoir d’étoffer ses troupes. Mission accomplie, même s’il reste des postes à pourvoir. « Ça va être le cirque ! » dimanche aux Jardins du Giessen, dans le Parc d’activités du Giessen : spectacle, animation musicale et produits locaux sont au menu de ces portes ouvertes. Ils sont actuellement cinquante Bas-Rhinois à porter le gilet orange de la Banque alimentaire et à gérer le fonctionnement de l’entrepôt de 2 500 m² situé dans la Plaine des Bouchers à la Meinau. Les Jardins du Giessen organisent leurs portes ouvertes dimanche toute la journée, sur leur site à l’entrée du Parc d’activité du Giessen par la RN59 entre Sélestat et Châtenois. Au programme de la journée : des légumes à découvrir, goûter et acheter, mais aussi d’autres produits locaux : miel, confits, chutneys, farines, céréales, choucroute… Pour la plupart bénévoles – 18 salariés seulement, dont 14 en insertion professionnelle sous convention avec Pôle Emploi – ils assurent l’approvisionnement, la collecte, la distribution et la gestion des stocks. Chaque année, plus de 2 000 tonnes de denrées sont réparties dans 83 associations humanitaires ou caritatives comme les Restos du cœur ou le Secours populaire. En 2012, cinq millions de repas ont pu être distribués. Côté animations, le Condor présentera son spectacle de cirque « La Porte » et le Babanu Quartet jouera de la musique des Balkans, du folklore yiddish, de la valse musette… Les enfants pourront participer à des ateliers sur mesure, tandis que les salariés des Jardins assureront des visites guidées des serres et plates-bandes. Une exposition d’œuvres des jardiniers artistes et artisans sera à voir. «Découvrir les lieux peut donner envie de rejoindre l’équipe » Dans le cadre de la journée nationale de recrutement, l’antenne du Bas-Rhin a choisi d’ouvrir ses portes au public, «pour lui permettre de comprendre le fonctionnement de la Banque alimentaire», précise Coralie Tijou, déléguée générale de l’organisation régionale. «Découvrir les lieux peut aussi donner envie de rejoindre l’équipe.» Les visiteurs pourront se restaurer, avec pizzas aux légumes du jardin, assiette de grillades, bière et vin bio, jus de pomme maison, crêpes et gâteaux… Les Jardins du Giessen, basés à Châtenois, sont un chantier d’insertion sociale et professionnelle par le maraîchage biologique créé en 2010 par la SAVA (Section d’aménagement végétal d’Alsace). Cette structure a pour vocation d’accompagner des personnes éloignées de l’emploi dans leur projet professionnel. Les légumes sont produits localement Pour l’occasion, un «parcours de la solidarité» a été mis en place à travers les rayons, avec des fiches de postes détaillant les missions de chacun. Des bénévoles, comme les «mamies gâteaux», y ont joint leur témoignage : chargées de préparer 33 (Châtenois, Erstein) et sont proposés sous forme d’abonnement hebdomadaire de paniers. Les légumes sont cultivés selon le cahier des charges de l’agriculture biologique. des liens avec les personnes que j’ai côtoyées. Mon passage chez Icare m’a permis d’obtenir une autonomie. Aujourd’hui je suis une formation d’assistante de vie aux familles qui me prépare à l’obtention d’un titre professionnel, avec une promesse d’embauche à la clé. » Plus d’infos au 03.88.85.16.03, [email protected] ; www.lesjardinsdugiessen.com Et Catherine Specklin, la directrice des jardins d’ajouter : «Quatre personnes nous ont ainsi quittés cet été. Une personne suit la même formation que Félicia, une autre suit une formation en chauffage-sanitaire, et la quatrième a trouvé du travail dans la restauration.» L’ALSACE_07/10/2013 Convivialité et souvenirs aux Jardins d’Icare Les jardins d’Icare accueillent des personnes embauchées pour une durée de deux ans maximum. Au cours de cette période les salariés sont suivis et soutenus pour construire un projet personnel et retrouver un emploi. L’ALSACE_08/10/2013 Plus d’espaces de loisirs aux Amazones La jument Omega se prépare à emmener les visiteurs découvrir les cultures des Jardins d’Icare, à Sentheim. Photo Viviane Tabourin Couper du ruban tricolore pour les nouveaux équipements du poney-club. Photo Laurent Schneider Samedi, les jardins d’Icare de Sentheim avaient un air de fête pour leurs portes ouvertes : un moment convivial durant lequel salariés, bénévoles et grand public se sont retrouvés. Le poney-club Les Amazones, à Wittenheim, a vécu récemment une journée essentielle. Son parc animalier s’est officiellement enrichi de deux aires de jeux, l’une sous couvert dans un nouveau bâtiment très accueillant, l’autre en plein air, équipée notamment d’un minigolf. Dans le cadre de la journée portes ouvertes aux Jardins d’Icare, samedi, à Sentheim, différents ateliers ont été proposés. Parmi lesquels un stand de découverte de différentes essences d’arbres. Joseph, fils d’une ancienne salariée, invitait le public à reconnaître différents conifères ou arbustes à partir de leurs aiguilles, feuilles ou fruits. Tous ces nouveaux équipements été inaugurés en présence de nombreux invités. Par l’adjonction de ces aires de jeux, le poney-club, qui est un chantier d’insertion conventionné, a «diversifié ses activités», a précisé Ketty Camorali, présidente de l’association porteuse. «Ces espaces de loisirs accroissent nos possibilités de donner du travail à des personnes sans emploi et de les former. Nos encadrants et nos bénévoles sont tous fiers de nos réalisations et aussi de notre réussite au niveau de l’insertion sociale.» Un peu plus loin, les visiteurs pouvaient s’amuser à identifier différents légumes et aromatiques cultivés aux Jardins d’Icare, définir quelle partie de la plante se mange et finir par une dégustation ! Le coût global de ces investissements s’élève à 344 000 €, 73000 € pour l’aire de jeux extérieure, 41 500 € pour le minigolf et 229 600 € pour le nouveau bâtiment. Tout cela a été financé d’une part grâce à des aides de la Ville, de la Région et du Fonds départemental d’insertion, et surtout par des fonds propres, dont notamment un emprunt de 170 000 € garanti par la Ville. Sandrine, potière dans le Val de Villé, et fidèle au rendez-vous, proposait aux adultes et aux enfants de travailler la terre en la modelant ou au tour. Et bien sûr, il était possible de visiter les cultures, visite qui se faisait cette année en charrette, tirée par la jument Omega. « C’est un endroit inoubliable » Vente de légumes des jardins et de produits en direct des producteurs complétait les possibilités de cette journée. Jean-Marie Belliard, conseiller régional, Jo Spiegel, conseiller général du canton de Wittenheim, et le maire Antoine Homé ont tour à tour pris la parole pour féliciter Ketty Camorali et l’ensemble des bénévoles de l’association et les encourager à poursuivre leur action en faveur des personnes rencontrant des difficultés sociales et professionnelles. Ces portes ouvertes sont un rendez-vous apprécié des salariés en insertion qui font découvrir leur travail à leurs proches et aux visiteurs. C’est aussi un moment apprécié par les anciens salariés qui reviennent avec beaucoup de plaisir. « On vient dire bonjour », confirme Félicia, qui a travaillé 18 mois aux jardins d’Icare et qui passe régulièrement. « C’est un endroit marquant, important et inoubliable, ajoute-t-elle. J’ai gardé 34 personnes se trouvant socioprofessionnelle. DNA_11/10/2013 L’art du boomerang en grande difficulté Depuis sa création à Strasbourg en 2001 par Fatima Riahi, l’association a permis l’insertion de plus d’une centaine de membres. Par l’intermédiaire du Pôle Emploi ou encore du Relais Emploi, les personnes défavorisées, et répondant à certains critères sociaux tels que les bénéficiaires du RSA, de l’ASS (Allocation Spécifique de Solidarité), les chômeurs de longue durée, les habitants en ZUS (Zone Urbaine Sensible), ont la possibilité d’intégrer l’association des JMV dans le cadre du Contrat Unique d’Insertion (CUI) proposé par l’État. Ils deviennent ainsi salariés dans une période comprise entre 6 et 24 mois. Les emplois peuvent être divers : aide-maraîcher, livreur chauffeur, employé administratif etc. Actuellement, l’association compte une quarantaine de salariés. « Les employés apprennent un nouveau rythme de vie, à créer du lien social, à travailler en groupe, à valoriser leur travail et, par ce biais, reprennent confiance en eux », explique Élodie Cordary, conseillère en économie familiale. Ils sont surtout encadrés par une équipe qui s’occupe de la réinsertion professionnelle et de régler les problèmes sociaux. En outre, les assistantes proposent des ateliers linguistiques ou culinaires. « Cela permet de leur apprendre à manger sainement », précise-t-elle. L’association est donc une passerelle pour s’insérer dans la société, et non pas de l’assistanat. En plus des aides sociales de l’État et de l’Union européenne, l’association reçoit les bénéfices du magasin de fruits et légumes ouvert il y a plus d’un an. Il propose des paniers maraîchers composés de fruits et légumes de saison à bas prix, allant de 8 à 15 euros. Un marché a lieu le dernier vendredi du mois et à Eckbolsheim le mardi et le jeudi. Une date est à retenir : vendredi 25 octobre au siège de l’association des JMV, avenue du cimetière, à Strasbourg, pour un marché bio dans une ambiance festive et musicale. La technique de lancement n’est pas évidente. Photo DNA Qui a essayé de lancer un boomerang ? Qui a réussi à le faire revenir ? Ce n’est pas si facile que dans les films… La médiathèque de Marlenheim et l’association Sport Solidarité Insertion ont donné hier l’opportunité de fabriquer et apprendre à lancer un boomerang. L’atelier a été un succès. La première partie consistait à affiner l’angle d’attaque du boomerang. Cette courbature rend les lames aérodynamiques et est indispensable pour que le boomerang revienne vers son lanceur. La deuxième partie a fait appel à l’imagination des participants. Pour le décorer, tout est permis : modèles tigrés, en feu… Pour satisfaire la curiosité des jeunes, les animateurs ont apporté différents types de boomerang. Cette ancienne arme australienne n’a pas une seule forme. Elle peut avoir deux, trois ou quatre lames. Sa popularisation comme loisirs a obligé à trouver des alternatives au bois. C’est ainsi que les boomerangs en mousse sont conseillés pour s’initier. « Un boomerang dans la tête, ça doit faire mal », glisse à ce sujet Jeanne. Elle n’a pas tort! La dernière partie de l’atelier s’est déroulée dans le terrain de foot. « Il faut tirer tout droit, sinon il ne reviendra pas », explique l’animateur aux enfants. Et après quelques tentatives, tout le monde s’en sort. Ou presque! Les lycéens avec Élodie Cordary, conseillère en économie familiale aux Jardins de La Montagne-Verte Photo J1J Adrien Jakubowicz L’ALSACE_12/10/2013 Des jardins pour semer l’espoir DNA_18/10/2013 Le 150e conteneur Créé par « Savoir et compétences » en 2002, le chantier d’insertion Atlas a expédié la semaine dernière son 150e conteneur de matériel médical L’association des Jardins de la Montagne-Verte (JMV) constitue un tremplin vers une nouvelle vie pour les 35 des ans devenu la véritable plateforme logistique de la fondation. au profit de la Fondation Albert-Schweitzer, à Lambaréné, au Gabon. Un long travail de collecte Financé par l’AFAAS (Association française des amis d’AlbertSchweitzer), le conteneur contient du matériel collecté dans les hôpitaux strasbourgeois, mais aussi à Munster, Colmar, Sélestat, Karlsruhe et ailleurs… « Nous sommes de véritables travailleurs de l’ombre : descendre un lit médicalisé du 3e étage sans ascenseur, ce n’est pas simple ! D’autant qu’ensuite, il faut tout trier, rénover ce qui doit l’être, classer, entreposer », insiste Pierre Barbera, qui couve en grand frère attentif et ferme les salariés – « souvent des esquintés de la vie »- dont il a la charge. Il faudra encore deux à trois semaines au conteneur, parti il y a huit jours, pour atteindre le Gabon, via Rotterdam ; il en faudra au moins autant ensuite pour s’acquitter de toutes les formalités douanières et rejoindre l’hôpital de brousse. Le conteneur de matériel humanitaire devrait arriver à destination dans un peu moins de deux mois. Photo DNA – Michel Frison « L’activité humanitaire est inscrite dans nos gènes ; elle est à l’origine de notre association. » Si le directeur de « Savoir et compétences », Alain Freismuth, déplore la baisse d’activité dans ce domaine -les associations ayant de plus en plus de mal à réunir les fonds pour financer les conteneurs-, quatre personnes en insertion (contre 26 à l’origine) restent affectées au secteur humanitaire, encadrées par Pierre Barbera. DNA 24/10/2013 Emmaüs : les 30 ans en famille « Au fil des ans, nous avons dû diversifier nos activités », précise Alain Freismuth. Dans les locaux de l’association présidée par Jean-Pierre Hauser, rue Denis-Papin, une partie du personnel du chantier d’insertion (dix personnes) travaille ainsi pour la filière bio – « nous préparons des paniers pour Solibio et faisons de la transformation et du conditionnement pour L’Alsacienne de restauration ». Les six autres salariés réparent, en sous-traitance, les vélos de La Poste, d’Erstein à Brumath. « Nous fonctionnons avec des contrats aidés et des financements de l’État, du conseil général du Bas-Rhin et du Fonds social européen », précise le directeur. Les retraités ont été mis à l’honneur avec l’animation des "Acroballes" PHOTO DNA Des lits et du matériel de cardiologie Trois jours après la journée mondiale de la misère, la communauté Emmaüs a bouclé dimanche son 30e anniversaire en réunissant sa grande famille avec la communauté et amis de Scherwiller, l’Etikette à Sélestat et le président national Franz Vali. Jeudi dernier, une bonne partie du personnel et quelques bénévoles s’affairaient pour charger le conteneur de 74 m3 en partance pour le Gabon. Un anniversaire n’arrivant jamais seul, ce conteneur était le 10e au profit de la Fondation Albert-Schweitzer, « qui a été l’une des toutes premières associations à nous faire confiance au début du chantier et reste notre client le plus fidèle », salue Alain Freismuth. C’est dans une ambiance de fête très familiale que près de 200 personnes se sont retrouvées à la salle des fêtes de Scherwiller ce dimanche, accueillies par Anne, Eric et Gauthier, les artistes de la compagnie "Acroballes" qui ont su dévoiler tout leur art, plein de grâce, de jongleur, clown et musicien pendant toute l’après-midi. Il y en a beaucoup d’autres : le chantier d’insertion a déjà envoyé des conteneurs en Côte d’Ivoire, au Cameroun, en Syrie, au Cambodge, au Liban, en Palestine… « Une vingtaine de destinations au total », précise Alain Freismuth. Coordinatrice à la fondation de l’hôpital Albert-Schweitzer de Lambaréné -qui compte quelque 200 lits et 300 salariés-, Françoise Dieudonné-Ruetsch a suivi tout le chargement, répertoriant patiemment le matériel embarqué : des lits médicalisés, quelques bureaux, du matériel de cardiologie (échographe, angiographe…), du petit matériel type compresses, « mais aussi des médicaments que nous commandons aux Pays-Bas, et même du bourrage destiné aux nounours que nous fabriquons sur place et que nous revendons ensuite ici pour collecter des fonds », explique-telle, précisant que le chantier d’insertion d’Illkirch était au fil Les compagnons et amis avaient préparé eux-mêmes un superbe repas de fête ponctué d’animations et de spectacles, qui a pu mettre en valeur toute la richesse de cette grande famille Emmaüs depuis les talents de cuisinier, pâtissier, fleuriste, serveur jusqu’à celui d’acteur, chanteur ou artiste participant au défilé de mode. Un défilé de mode unique L’équipe d’Etikette autour de Sandra, Camille et Catherine avaient réussi à mobiliser presque toutes les femmes du chantier d’insertion professionnelle pour un défilé de mode réalisé uniquement avec des vêtements récupérés au 36 magasin. « Toutes volontaires pour cette présentation, elles nous ont surprises par leur aisance à s’exprimer librement et à se dévoiler autrement que dans le travail », explique Camille. par personne de denrées jetées chaque année à la poubelle, soit 400 € par an par famille. Plusieurs compagnons ont également joué le jeu et se sont révélés mannequins, comédiens voire danseurs. En présence du président national Comme dans toutes les familles, c’était aussi l’occasion d’honorer la dizaine d’anciens, aujourd’hui retraités, comme Bernard, Charles, Daniel, Ernest, Frantz, Guy, Henri, Luigi, Martin, Michel. Etaient aussi là des représentants des autres communautés alsaciennes (et de Toulouse avec son responsable Paul Hartmann, ancien de Scherwiller) mais aussi le nouveau président national élu en mai dernier Franz Valli, heureux de sa première visite : « J’ai découvert un outil de travail formidable qui est à la disposition de personnes qui n’auraient pas trouvé ailleurs un accueil ou un emploi. Le spectacle démontre aussi que quand on fait confiance aux personnes, ils vous le rendent au multiple ». Un président qui est en lui-même un symbole, étant passé dans la même structure du statut d’aidé, à salarié puis bénévole. Il a en effet connu Emmaüs en 1985 en arrivant à la communauté de Dijon. Freddy Sarg, président de la Banque alimentaire, Frédéric Bierry, viceprésident du conseil général et Philippe Gras, directeur du magasin. Document remis Une opération en trois temps Lors de sa présentation de l’opération, Frédéric Bierry rappelle qu’« en tant que chef de file de l’action sociale et de la solidarité, le conseil général se mobilise aux côtés de ses partenaires économiques et sociaux pour apporter des réponses adaptées aux populations les plus fragilisées, à travers des politiques publiques volontaristes, innovantes, et qui dépassent le strict cadre de ses compétences obligatoires». « Jeune retraité depuis début 2013, j’ai accepté la présidence nationale en mai et c’est donc en tant que bénévole que j’ai le plaisir de découvrir cette communauté de Scherwiller qui est un peu une auberge espagnole. » Monique Guzman, présidente, a voulu s’arrêter un instant sur ces 30 ans après quelques sketchs rappelant la vie d’Emmaüs : « Regardons derrière nous tout ce qu’ensemble nous avons rêvé, tout ce qu’ensemble nous avons construit, tout ce qu’ensemble nous avons partagé : moments de joie, de peine, d’enthousiasme, de colère aussi… Forts des valeurs qu’ensemble nous défendons pour que toujours l’Homme reste au cœur de nos projets hier, aujourd’hui et demain ». Collectivité solidaire, le conseil général du Bas-Rhin est partenaire de la Banque alimentaire depuis de nombreuses années et a décidé de lancer un plan d’actions intitulé « manger à sa faim » qui se déroulera tout au long du mois de novembre. « Manger à sa faim » se déroulera en trois temps : 1. Une opération en réponse au cri d’alarme lancé par la Banque alimentaire, qui rencontre de plus en plus de difficultés à collecter des denrées et à mobiliser des bénévoles. Samedi 30 novembre, jour de la collecte de la Banque alimentaire, des agents du conseil général du BasRhin donneront de leur temps sur une quarantaine de sites de collecte pour lesquels la Banque alimentaire a des difficultés à trouver des bénévoles, répartis sur l’ensemble du territoire bas-rhinois. . D’autres amis ont partagé aussi des phrases-clefs de l’Abbé Pierre, « Avec tout l’argent du monde, on ne peut rien faire sans les hommes mais avec les hommes on peut tout, y compris de l’argent », ou cette conclusion lue par Dylette, la plus ancienne bénévole : « Vivre, un peu de temps donné pour apprendre à aimer ! » DNA_25/10/2013 Actions pour «manger à sa faim» Chaque heure passée à la collecte alimentera un compte épargne temps solidaire pour des collègues du conseil général qui accompagnent des proches atteints d’une grave maladie ou en fin de vie. Certains n’ont pas la possibilité de se procurer une aide extérieure et traversent de terribles difficultés financières, dans une situation de détresse personnelle et familiale. Ces collègues pourront ainsi s’absenter pour s’occuper de leurs proches sans perte de rémunération. Dans le cadre de la journée mondiale du refus de la misère et dans le contexte de crise actuel, Frédéric Bierry, vice-président du conseil général du BasRhin en charge des solidarités, a lancé l’opération « Manger à sa faim » depuis le Super U de Lingolsheim, en présence de Freddy Sarg, président de la Banque alimentaire et Philippe Gras, directeur du magasin. Cette opération matérialise l’attachement de la collectivité et de ses agents aux valeurs de solidarité et d’engagement au service des plus démunis. Cette énergie collective a déjà permis, un mois et demi avant la collecte, de récolter plus de 600 heures de bénévolat ! 2. Une opération de collecte départementale qui s’étendra du 30 octobre au 30 novembre avec un point de collecte dans chaque chef-lieu de canton pour soutenir la Banque alimentaire. Et augmenter le volume de la grande collecte nnuelle qui ne fournit aujourd’hui que 10 % des besoins réels. Le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire est en augmentation. Les associations de solidarité sont obligées de limiter l’accès à leurs distributions. Paradoxalement, on constate un gaspillage avec en moyenne une vingtaine de kilos 37 3. L’organisation d’un moment d’échanges et de convivialité avec tous les bénévoles de la Banque alimentaire et les responsables des supermarchés pour les soutenir dans leur engagement. Si une partie des jeunes « inoccupés » du quartier viennent frapper à la porte de la structure, il y a aussi tous les autres. « Notre souci, c’est d’arriver à les toucher. Certains sont en situation d’isolement, déscolarisés, des "perdus de vue"… D’où notre action avec le collège, pour bien faire connaître le rôle d’ED », poursuit le directeur. L’ALSACE_26/10/2013 Toujours plus d’activité à Espace et développement ED mène des actions spécifiques pour les adolescents : le «suivi collège» (élèves de 3e du collège de Bourtzwiller et de Segpa, section d’enseignement général et professionnel adapté) qui permet une découverte des métiers et des dispositifs d’orientation. En 2012, tous les élèves de 3e générale ont trouvé un stage ; le dispositif Prométhée qui s’adresse aux jeunes mineurs déscolarisés. Seize jeunes en ont bénéficié en 2012, dix ont repris une activité, formation, apprentissage ou retour en milieu scolaire. Plus généralement, la Plateforme de services offre un accueil (information, conseil, orientation de premier niveau), une aide administrative, un accès à des bornes internet, téléphonique et fax, un accès à des bornes informatiques pour la rédaction de CV, lettres de motivation, test d’éligibilité RSA… Un atelier conseil, orientation, emploi, un point d’écoute (Cram, CIDFF…), un point info jeunesse… L’équipe d’Espace et développement, dans le hall d’accueil de l’association. Photo Denis Sollier 894 demandeurs d’emploi Dans sa mission d’accompagnement socioprofessionnel, ED a recensé 894 demandeurs d’emploi (public RSA, Plie, jeunes ou adultes dans un parcours socioprofessionnel vers une formation ou un emploi). « Dans le cadre du PLIE, on a suivi 189 hommes et 209 femmes, la tranche d’âge la plus représentée étant celle des 30-45 ans. Parmi les freins à l’emploi, il y a le faible niveau de formation, des problèmes de compréhension du français, des problèmes de mobilité (permis de conduire), de santé… » L’association Espace et développement a tenu récemment son assemblée générale pour faire le bilan de son activité. Toujours plus d’usagers pour un budget serré. « L’activité d’Espace et développement est plutôt florissante… De plus en plus de personnes ont besoin de nous », constate Pascal Eymer, directeur d’ED depuis 2006. La structure accueille toujours plus de bénéficiaires du RSA, elle consacre 2,5 équivalents temps plein à cette mission. Nouvelle activité Enfin, parmi les activités « phares » d’ED, le chantier d’insertion Meubles de jardin en bois de palettes recyclées. Cette activité qui a élu domicile dans des anciens locaux de Manurhin, rue de Soultz, a démarré en septembre 2012. «Nous avons une douzaine de personnes en contrat aidé qui travaillent dans cet atelier qui a généré en 2012 environ 6 000 € de chiffre d’affaires. Les meubles sont vendus non-traités, mais tout est possible.» ED a édité un catalogue avec tous les produits disponibles (bancs, tables, fauteuils, chaises, composteur, bacs à fleurs, poulailler, cache-poubelle, rangeoutils…) mais l’atelier travaille aussi à la carte (contact : Natacha Madercic, tél.03.69.76.70.46, courriel : [email protected]). RSA : environ 250 suivis « On était à 90, 100 personnes suivies environ en 2011, on est plutôt à 250 aujourd’hui. » Toutes les personnes suivies ne sont pas forcément des habitants du quartier, elles sont envoyées à ED par les services du conseil général. Autre constat : « Les personnes qui viennent nous voir n’ont pas que des problèmes d’emploi, elles ont des difficultés financières, vivent dans la précarité… Et depuis quelques mois, on accueille aussi davantage de jeunes qui ont des niveaux bac, voire plus (plus de 50 %). Auparavant, c’était plutôt des gens qui s’étaient arrêtés au niveau 3e, CAP… » 1200 personnes accueillies Déficit financier Sur les quelque 1200 personnes accueillies par la Plateforme de services, il y a plus de 400 jeunes (moins de 26 ans). « Certains viennent pour une aide ponctuelle, d’autres pour un accompagnement renforcé. La plupart sont âgés de 22 à 26 ans et certains n’ont plus d’activité régulière depuis deux, trois, voire quatre ans… » Comme de nombreuses structures qui œuvrent dans le champ social, ED rencontre des difficultés financières, en raison de la stagnation des subventions, voire, pour les aides européennes, leur diminution régulière. En 2012, l’association a enregistré un déficit de 40 000 € (sur un budget global de 800 000 €). La structure compte 18 permanents salariés et 12 personnes en contrat aidé (chantier d’insertion). ED organise des chantiers éducatifs, une quarantaine de jeunes en ont bénéficié en 2012. « Ils effectuent des travaux de peinture et de nettoyage, c’est une façon de les remobiliser. » Les jeunes qui bénéficient d’un accompagnement renforcé viennent au moins une fois par quinzaine voir leur conseiller. Sur les 340 jeunes suivis en 2012, 164 ont repris une activité, 66 en CDD, CDI ou intérim, 80 sont partis en formation. À l’étroit actuellement rue de Saint-Nazaire, ED doit déménager en septembre 2014 dans d’anciens locaux de Manurhin, d’une surface de 600 m². 38 accueil ou un emploi. Le spectacle démontre aussi que quand on fait confiance aux personnes, elles vous le rendent au centuple ». Monique Guzman, présidente a voulu s’arrêter un instant sur ces 30 ans après quelques sketches rappelant la vie d’Emmaüs. L’ALSACE_27/10/2013 Emmaüs fête 30 ans en famille « Regardons derrière nous tout ce qu’ensemble nous avons rêvé, tout ce qu’ensemble nous avons construit, tout ce qu’ensemble nous avons partagé : moments de joie, de peine, d’enthousiasme, de colère aussi… Forts des valeurs qu’ensemble nous défendons pour que toujours l’Homme reste au cœur de nos projets hier, aujourd’hui et demain », en partageant aussi des phrases-clefs de l’Abbé Pierre « Avec tout l’argent du monde, on ne peut rien faire sans les hommes mais avec les hommes on peut tout, y compris de l’argent » ou cette conclusion lue par Dylette, la plus ancienne bénévole «Vivre, un peu de temps donné pour apprendre à aimer !» Le nouveau président d’Emmaüs France, Franz Vali, ancien compagnon était de passage à la communauté de Scherwiller qui fête ses 30 ans tout au long de cette année. Honneur aux anciens avec les « Acroballes » Photo BK Après de nombreuses manifestations chaque mois depuis février, avec différents partenaires, la communauté Emmaüs de Scherwiller a bouclé ce dimanche son anniversaire en réunissant sa grande famille avec le président national, des représentants d’autres communautés, les compagnons, les amis et les salariés de Scherwiller et de l’Etik’ette à Sélestat C’est dans une ambiance de fête très familiale que près de 200 personnes se sont retrouvées à la salle des fêtes de Scherwiller ce dimanche, accueillies par Anne, Eric et Gauthier, les artistes de la compagnie « Acroballes » qui ont su dévoiler tout leur art, plein de grâce, de jongleur, clown et musicien pendant tout l’après-midi. Les compagnons et amis avaient préparé eux-mêmes un superbe repas de fête ponctué d’animations et de spectacles qui a pu mettre en valeur toute la richesse de cette grande famille Emmaüs depuis les talents de cuisinier, pâtissier, fleuriste, serveur jusqu’à celui d’acteur, chanteur ou artiste participant au défilé de mode. Franz Vali, président d’Emmaüs France à Scherwiller. Photo BK «Franz Vali, président national d’Emmaüs-France représente symboliquement dans son parcours toute la richesse du mouvement basé sur le trépied Compagnons-salariés et amis», disaient les compagnons de Scherwiller en l’accueillant. Il est sans doute le premier voire le seul président d’une grande association nationale à être passé dans la même structure du statut d’aidé, à salarié puis bénévole. Il a en effet connu Emmaüs en 1985 en arrivant à la communauté de Dijon. « Un compagnon m’a donné du café et offert une cigarette (que je n’ai pu lui refuser alors que je ne fumais pas) J’ai eu envie de rendre ce geste à d’autres et d’être à leur disposition. J’y suis resté comme compagnon quelques mois et j’ai pu me former. Quelques années après, j’ai été responsable salarié d’une communauté puis d’autres pendant 28 ans. J’avais aussi une responsabilité nationale comme trésorier. Jeune retraité début 2013, j’ai accepté la présidence nationale en mai et c’est donc en tant que bénévole que j’ai le plaisir de découvrir cette communauté de Scherwiller qui est un peu une auberge espagnole. On y trouve de tout et il y a une bonne ambiance. Le projet d’Emmaüs est le même pour tous, compagnons, bénévoles et salariés mais les fonctions de chacun sont complémentaires et enrichissantes. On n’a plus notre fondateur mais on est 117 communautés à travers la France plus les chantiers d’insertion, les logements… On a besoin de vous tous pour poursuivre ce grand chantier de l’Abbé Pierre ». L’équipe d’Etikette autour de Sandra, Camille et Catherine avaient réussi à mobiliser presque toutes les femmes en insertion professionnelle pour un défilé de mode réalisé uniquement avec des vêtements récupérés au magasin. Première visite d’un nouveau président « Toutes volontaires pour cette présentation, elles nous ont surpris par leur aisance à s’exprimer librement et à se dévoiler autrement que dans le travail », explique Camille. Plusieurs compagnons ont également joué le jeu et se sont révélés mannequins, comédiens voire danseurs. Comme dans toutes les familles, c’était aussi l’occasion de mettre à l’honneur la dizaine d’anciens, aujourd’hui retraités comme : Bernard, Charles, Daniel, Ernest, Frantz, Guy, Henri, Luigi, Martin, Michel. Étaient aussi là des représentants des autres communautés alsaciennes (et de Toulouse avec son responsable Paul Hartmann, ancien de Scherwiller) mais aussi le nouveau président national élu en mai dernier Franz Valli, heureux de sa première visite : « J’ai découvert un outil de travail formidable qui est à la disposition de personnes qui n’auraient pas trouvé ailleurs un 39 Chabane est à genoux, il a en charge les graviers d’une des plus grandes tombes du cimetière. « Il faut enlever les feuilles mortes et surtout tous les petits déchets végétaux. Il faut presque prendre un caillou après l’autre dans la main. Mais à la fin, on voit la différence. » Chabane en profite pour aller sur la tombe de son père et de son frère, dans la partie musulmane, pour y déposer des fleurs. L’ALSACE_01/11/2013 L’entretien des tombes pour réinsérer des jeunes chômeurs Parmi les plus jeunes, certains effectuent des TIG (travaux d’intérêts généraux). « Suite à un TIG de 120 heures, j’ai décroché un contrat aidé, de 24 heures par semaine pendant un an », indique l’un deux, tandis que l’autre précise : « Pour ma part, c’est un contrat de 6 mois, on a au moins du travail. » Une fois nettoyées, les tombes sont plus belles Issam continue à travailler tout en parlant. Il enlève les mousses. « Pour les tombes en granit, on frotte à la brosse métallique, pour celles qui sont en marbre, c’est plus facile. Il suffit de nettoyer et de terminer le tout à la raclette ». Et Mohammed de compléter très justement : « Une fois nettoyées, l es tombes sont plus belles. Même si l’essentiel, c’est que les défunts reposent en paix. » Toute l’équipe travaille sous la houlette d’Yvette, tous les jours de 8 h 30 à 16 h, avec une pause de 30 minutes. « Nous travaillons à partir d’un plan du cimetière. Sur place, nous piquons un piquet pour permettre à notre équipe de repérer la tombe. » Une partie de l’équipe de l’Amac entretient une des tombes les plus grandes, côté catholique du cimetière central. Le nettoyage demande de la patience et de la minutie, malgré la chute incessante des feuilles mortes. Photos S.H. À l’approche du 1er novembre, les cimetières connaissent un afflux de visiteurs équipés de brosses et de serpillières. Parmi eux, les jeunes de l’association de réinsertion Amac qui propose l’entretien des tombes à l’année. Pour cette chef d’équipe, c’est l’entretien des graviers qui est le plus contraignant car aucun outil n’est adapté. « Lorsque nous avons des arbustes ou des haies, nous les taillons. Cela fait aussi partie du contrat. Nous travaillons presque par tous les temps, sauf s’il gèle ou s’il neige. » En dehors de la période de la Toussaint, l’Amac propose différents services aux particuliers, entreprises, collectivités : déneigement, ménage… Un contrat de travail est toujours passé entre le client et l’association. « Nous occupons sept personnes du début du printemps à la mi-novembre. Nous entretenons en moyenne 200 tombes par an. Les périodes les plus denses sont la fête des mères, début juin, et autour du 1er novembre », explique Marie-Claude Chanvrier, directrice d’Amac (Association mulhousienne d’aide aux chômeurs) services. Créée en 1988, cette association permet à des jeunes au chômage de profiter de contrats aidés, pour favoriser l’insertion professionnelle. SE RENSEIGNER L’Amac, 60 boulevard Roosevelt à Mulhouse, Tél. 03.89.60.05.60, site : www.amac68.fr, mail : [email protected] DNA_03/11/2013 Elle propose dans les quatre cimetières de Mulhouse (central, Dornach, Bourtzwiller et Nord) d’entretenir les tombes, moyennant des forfaits compris entre 60 € et 198 €, selon la prestation choisie. « Nous avons développé cette activité depuis une dizaine d’années et elle ne cesse d’augmenter. Nous avons comme clients des familles de Mulhouse et des environs, mais aussi dont les membres se sont expatriés à l’étranger », précise la directrice. Les contrats ne concernent pour l’instant que les tombes chrétiennes. « Mais nous avons un de nos salariés musulmans qui fait fleurir la tombe de son frère, par notre association. Cela lui convient bien. Nous irons au jardin des souvenirs pour l’un de nos anciens salariés, afin d’y déposer des fleurs », ajoute Marie- Claude Chanvrier. « Avec mes collègues, on forme une bonne équipe » L’essentiel, c’est que les défunts reposent en paix Kevin, Chabane, Mohammed, Issam et Chérif font partie de l’équipe en charge du nettoyage des tombes au cimetière central à Mulhouse. « Nous travaillons ici depuis le 1er octobre et les tâches ne manquent pas », explique Mohammed, un jeune homme affable. « Nous plantons des pensées, surtout jaunes et grenats, mais aussi de la bruyère nature ou colorée », complète Chérif, qui arrose une des plantations réalisées le matin même. Thierry Kuhn en compagnie de sa jeune recrue dans les locaux d’Emmaüs. PHOTO DNA – Laurent RÉA 40 scolarisation des enfants. Le projet, financé par la Ville de Strasbourg, a vu le jour à l’automne 2011. Bianca S., Rom de Roumanie, est en France depuis cinq ans et demi. La jeune femme, aujourd’hui salariée chez Emmaüs à Mundolsheim, a connu, avant cette embauche,, qui a 7 ans aujourd’hui », raconte 2nd article Une année complète pour signer un contrat Bianca dans un français simple mais volubile. Il y a trois ans, la famille s’est agrandie avec la naissance d’un petit garçon. « Dans la région de Timisoara, d’où je viens, tout le monde disait que la France offrait une vie meilleure. C’est pour cela que nous sommes venus. Ça a été très dur. » « C’était un miracle de recevoir cette lettre » Sans jamais détailler ni s’attarder sur ses conditions de vie avec des enfants en bas âge et sans aucune ressource, Bianca explique : « On a d’abord été sur un terrain sauvage à Koenigshoffen : puis la mairie nous a proposé de nous installer à l’Espace 16 » (*). «J’ai participé, avec un groupe de femmes, à un atelier couture pour présenter un patchwork géant au Conseil de l’Europe », poursuit la jeune femme de 25 ans. «J’ai suivi des cours de français avec une association.» Arrive ensuite, avec l’implication du collectif Latcho Rom, une proposition de travail par Emmaüs. « Il y a eu un an de démarches avec la préfecture : j’avais fini par perdre espoir, alors c’était un miracle de recevoir cette lettre d’autorisation, de pouvoir sortir de nos problèmes… ». Les campements, type bidonville, de Strasbourg : ici, les personnes sont le plus éloignées de toute idée même d’intégration. archives DNA – MichelFrison Thierry Kuhn, directeur d’Emmaüs à Mundolsheim, revient sur le combat de tout un collectif pour obtenir le seul contrat de Bianca. « Travailler, ça n’a pas été compliqué, ni dur. Je me suis habituée rapidement. J’adore mon travail et, avec mes collègues, on forme une bonne équipe. » Son directeur à Emmaüs, Thierry Kuhn, ajoute : « Bianca est non seulement une formidable vendeuse, mais elle est aussi un vrai moteur pour les autres. » « Notre première préoccupation, dans la structure, est que les gens ne peuvent s’en sortir qu’à partir du moment où ils sont dans un dispositif d’accès à l’emploi », démarre le patron d’Emmaüs Mundo. « Mais à l’époque où nous avions fait passer un entretien à Bianca, les Roumains et les Bulgares n’avaient pas droit à un contrat d’insertion en France. » « Bianca étant motivée, j’ai poussé la logique jusqu’au bout et j’ai fait une promesse d’embauche pour la jeune femme, ce qui devait débloquer, en théorie, la situation. » Dans son parcours d’insertion, la jeune femme a été également hôtesse de caisse dans un supermarché, hors de la structure d’Emmaüs, donc. « Ils sont très contents de moi », annonce-t-elle, tout sourire en forme de rapport de stage. « Grâce à mon contrat, je ne suis plus à la rue [sous-entendu à faire la manche, ndlr]. On a une meilleure situation. Nos enfants sont scolarisés et on s’en occupe bien. Ma fille me ramène de très bonnes notes. Je suis fière d’elle. » Avec son premier salaire, Bianca est « entrée pour la première fois dans un grand magasin pour faire les courses en famille ». « On a pris tous les produits qu’il nous fallait et des vêtements pour les enfants. » Dans l’intonation, juste le bonheur de… la normalité. La promesse d’embauche envoyée en préfecture avec une demande d’autorisation est repartie à la DIRECCTE (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). « Cette dernière nous a opposé un refus administratif », se souvient Thierry Kuhn. « Le contrat ne pouvait être signé sans titre de séjour, le titre de séjour ne pouvait être obtenu sans travail »… Bref on nageait en pleine bureaucratie kafkaïenne. « Des gens m’ont aidée quand j’étais par terre » « On est passé alors, avec le collectif Latcho Rom, au lobbying politique et juridique », poursuit le directeur d’Emmaüs. « Nous avons multiplié les coups de fil à la préfecture, les courriers de soutien, les argumentaires. » Lorsqu’on demande à la jeune femme si elle a gagné en estime d’elle-même, elle se dit plutôt « contente » que fière. « Je veux dire surtout un grand merci aux gens qui m’ont entourée, qui m’aidaient quand j’étais par terre. Il y a une dame âgée, en particulier, ce n’est pas ma mère, mais aujourd’hui, je l’appelle maman. Lorsque je suis en congé, je retourne la voir, je discute avec elle. J’ai gardé le contact avec ces gens que j’aime. » Une procédure de simplification mise en place Heureusement, le 26 août 2012, puis le 30 janvier suivant, deux circulaires officielles encouragent finalement les contrats d’insertion pour les populations roumaines et bulgares, et les considèrent même, pour le coup, comme des outils adaptés. Au fait, que pense Bianca des préjugés, y compris au sein du gouvernement, sur l’impossibilité d’intégration des Roms, en particulier dans le monde du travail ? « Je ne suis pas d’accord, quand on dit que nous ne voulons pas travailler. Etre au chômage, c’est de la souffrance, la même pour les personnes Rom et les autres. Non ? » « Il a fallu ensuite coordonner la DIRECCTE, la préfecture et Pôle Emploi, pour poser enfin, en avril dernier, le contrat à la signature face à notre recrue »… « Notre mission est de rappeler, prouver, montrer que chacun a sa place : à Emmaüs, on a considéré que nous avions l’obligation morale d’aboutir à ce contrat. » (*) Espace d’insertion, rue du Rempart, avec des caravanes, des douches et sanitaires, des machines à laver. Et surtout un suivi social, des cours de français, un accent porté sur la Thierry Kuhn est doublement ravi de cette embauche : « Ça se passe très bien, cette jeune femme est rayonnante, elle 41 apporte cette énergie à toute l’équipe ici. » Et permet à la structure d’insertion d’insister sur sa conviction : «Potentiellement, cette réussite peut marcher avec chacune des personnes dans ce type de situation.» L’Alsace_10/11/2013 Le radis s’enracine à Ungersheim Aujourd’hui, grâce aux assouplissements administratifs et à la mission Roms de la Ville de Strasbourg, une procédure de simplification administrative a été mise en place, et on peut obtenir ce type de contrat en 15 jours. Quatre nouveaux contrats ont d’ailleurs été signés dernièrement à Mundolsheim pour des Roms : ils effectueront du tri ou conduiront les camions de l’entreprise. « Pour la quarantaine d’autres salariés, qui viennent d’horizons très différents, ces personnes sont comme elles : des hommes et des femmes en recherche d’emploi, qui ont passé un entretien concluant pour leur contrat et s’intègrent à l’équipe sans subir ni apporter de préjugés », souligne Thierry Kuhn. « En plein Mois de l’économie sociale et solidaire, cet exemple montre que nos structures sont en capacité de monter des activités utiles à tous, créatrices d’emploi et… de richesse », s’enthousiasme encore le patron militant. « Aujourd’hui, Bianca contribue à la fois à la sauvegarde de l’environnement et au PIB de la France. » Jean-Marie Zusslin (à gauche) a payé la facture des repas des vendangeurs en radis au directeur de l’Insef, Thomas Dreyfus (à droite), en présence du maire d’Ungersheim, du cuisinier et du président de l’association des Heibich, gestionnaire de la monnaie locale. Photo Vincent Voegtlin Première monnaie complémentaire lancée en Alsace par la com-mune d’Ungersheim en juillet, le radis circule au-delà du village. Une manière de relocaliser l’économie. News letter Passions Alsace_10/11/2013 Viticulteur en bio-dynamie à Orschwihr, Jean-Marie Zusslin a innové cette année : il a choisi de servir à ses vendangeurs des repas 100 % bio préparés par la cantine scolaire d’Ungersheim, et il les a payés en « radis ». Jeudi, il a remis quelque 1700 radis pour payer les 500 repas fournis par l’Insef, association d’insertion qui gère la cantine locale. Celleci s’approvisionne en légumes aux Jardins du Trèfle rouge, autre chantier d’insertion installé à Ungersheim (30 salariés). L’économie sociale et solidaire Manne Emploi à Colmar « Des plats excellents, tout le monde se réjouissait chaque jour. On recommencera », assure le vigneron qui a aussi mordu aux radis, monnaie complémentaire de l’euro, porteuse de valeurs qu’il partage. « Il s’agit de mettre en valeur le commerce local, de refuser la spéculation, de promouvoir les circuits courts », rappelle le maire, JeanClaude Mensch. Lancés le 13 juillet à l’occasion de la Fête nationale, les 8000 premiers radis émis ont été « dévorés » en l’espace de quelques heures : « Tous ont été écoulés le soirmême, se félicite l’association des Heibich, qui gère cette monnaie locale. Aujourd’hui, au moins un tiers des radis sont en circulation. » L’association offre un accompagnement social et professionnel aux personnes sans emploi situées en zone rurale où l’une des difficultés rencontrées est la mobilité. Manne Emploi, pour se rapprocher de ces personnes, veut créer des ateliers « mobilité » délocalisés. Pour animer ces ateliers, elle doit acquérir du matériel. Elle a donc sollicité l’aide de la Fondation Passions Alsace. Le système est simple : un radis vaut un euro. Il est accepté par les commerçants et artisans locaux, du boulanger au coiffeur, du restaurant aux stands de légumes des Jardins du Trèfle et de viande de l’éleveur local. Les familles qui paient le centre de loisirs des enfants en radis bénéficient de 25 % de réduction, grâce à une subvention de la commune. « Nous voulons affirmer ainsi notre attachement à l’économie sociale et solidaire », assure le maire La Poste soutient depuis ses débuts la Fondation dans son rôle de passerelle. Par cette aide supplémentaire, elle a voulu aider ce projet proposé par la Fondation qui s’inscrit dans sa politique de soutien au développement local. C’est un chèque d’un montant de 1591 € qui sera remis à l’association par la Fondation Passions Alsace en présence de Jacques Perrier, Directeur Délégué de La Poste en Alsace. 500 repas bio par jour D’ici janvier, une nouvelle cuisine collective sera opérationnelle. L’Insef, qui prépare actuellement 50 repas par jour, avec trois salariés en insertion, pourra fournir jusqu’à 500 repas par jour, avec six salariés : « Nous disposerons d’un outil de travail professionnel pour former d’anciens chômeurs. 42 La cuisine est un secteur qui recrute, explique Thomas Dreyfus, directeur de l’Insef. Nous pourrons livrer des repas à d’autres établissements, à quinze minutes à la ronde. » Des repas 100 % bio et majoritairement d’approvisionnement local. L’Alsace_14/11/2013 Les légumes à partager trouvent leur place à Thann La municipalité d’Ungersheim poursuit ainsi son chemin vers «l’autosuffisance alimentaire et la transition énergétique». L’Hélioparc produit de l’électricité photovoltaïque depuis plus de dix mois, accueille ses premières entreprises dans les locaux aménagés sous les panneaux solaires, et a acheté l’ancienne maison du portier du carreau Marie-Louise pour la transformer en restaurant pour les entreprises du secteur. «Le menu sera livré par la cuisine centrale de l’Insef », précise Xavier Baumgartner, d’Hélioparc Une petite éolienne La pose d’une petite éolienne de 20 kW sur l’ancien carreau d’Ungersheim est à l’étude. « Avec un mât de 16 m et des pales de 10 m, sur un promontoire de 18 m de haut, elle culminera à 40 m », annonce Frédéric Maurer, d’Éoliennes 68. « L’identité d’Ungersheim, c’était l’église, le château d’eau et le chevalement des mines qui cherchait des ressources à 1000 m sous terre, rappelle Marc Grodwohl, fondateur de l’Écomusée. L’éolienne cherchera l’énergie du vent. Elle remplacera le chevalement dans le paysage. Ungersheim revit autrement. » Le mouvement des Incroyables comestibles fait des émules à Thann. Légumes, plantes aromatiques et petits fruits sont à la disposition des habitants du Kattenbach. DR Depuis un mois, de grands bacs de culture sont installés dans le quartier du Kattenbach, à Thann, au croisement des rues du Rangen et des Tanneurs. Chacun peut s’y servir ou repiquer des plants de légumes, petits fruits et aromates. L’initiative a pour but de relier les habitants du quartier par la pratique du jardinage et le partage des récoltes. Portée par présidente de l’association Thann’Sel, Marie-Pauline Fassel, l’expérience a été mise en œuvre à l’occasion de la Journée de la solidarité, le 5 octobre à Thann. L’Alsace_10/11/2013 Le conseil général organise une grande collecte de jouets et de vêtements La démarche correspond au mouvement des Incredible Edible (« Incroyables comestibles ») né en 2008 en Angleterre. Le principe consiste à transformer des espaces publics en jardins potagers, pour lutter contre la vie chère et renouer avec ses voisins. Les grandes jardinières, réalisées par l’entreprise d’insertion Epicea, ont été officiellement inaugurées vendredi soir, dans le cadre des rencontres de Thann’Sel (Système d’échange local). « L’expérience est fondée sur l’échange et la convivialité, des valeurs à la base de notre association. C’est aussi une invitation à reproduire l’idée dans d’autres lieux. Les bacs seront alimentés par nos bénévoles et, surtout, par les riverains. Nous aimerions également associer les enfants de l’école maternelle toute proche, qui pourraient utiliser les bacs comme outils pédagogiques », a expliqué Marie-Pauline Fassel. Du 12 novembre au 12 décembre, le conseil général du BasRhin organise une collecte de jouets et de vêtements auprès des agents du département. L’opération est menée en partenariat avec des structures solidaires, telles que Carijou et Le Relais, et a deux objectifs : favoriser l’insertion de personnes en situation précaire et donner une deuxième vie aux jouets ou aux vêtements, ce qui limite les déchets. Triés, complétés et nettoyés par des personnes en insertion, les jouets seront remis à neuf et vendus à prix modiques dans le magasin Carijou, 45 rue du Faubourg-National à Strasbourg. Triés eux aussi, les vêtements seront mis en vente à petits prix pour plus de la moitié d’entre eux. Les vêtements inutilisables seront recyclés en chiffons et isolants (35 %). Le reste (10 %) sera enfoui ou incinéré pour fournir de l’énergie. DNA_16/11/2013 Grande collecte de jouets et de vêtements Des bacs de collecte seront mis à la disposition des agents à l’Hôtel du Département à Strasbourg (Place du Quartier-Blanc, quartier Petite-France) ; à la Passerelle 67 (20 rue Livio, à la Meinau) ; à la Maison du conseil général d’Haguenau (3 rue des Sœurs) ; à la bibliothèque départementale du Bas-Rhin de Villé (16 rue Louis-Pasteur) ; ainsi qu’à la bibliothèque départementale du Bas-Rhin de Truchtersheim (44 rue du Sonnenberg Dans le cadre du mois de l’insertion, des collectes de jouets et de vêtements sont organisées du 12 novembre au 12 décembre auprès des agents du Département, en partenariat avec des structures solidaires : Carijou et Le Relais. Ces collectes sont ouvertes au public sur plusieurs sites du conseil général. Cette opération répond à plusieurs objectifs. D’abord, favoriser l’insertion de personnes en situation précaire. 43 Ensuite, offrir une deuxième vie aux jouets et aux vêtements, ce qui limite les déchets et permet d’acheter responsable et à des prix modiques. Une démarche 100 % développement durable. Bruche Emploi et, bien sûr, le Relais du château de Pierre Hoerter, qui accueille la table ronde. L’association intermédiaire Servir, présentée par sa directrice, Nathalie Bordé, met des demandeurs d’emploi à disposition de professionnels ou de particuliers sur la zone de Molsheim, le but étant que ces personnes retrouvent ensuite un emploi pérenne. Une employée de l’association explique son parcours d’aide-ménagère chez Servir, qui lui a permis d’accéder à une formation qualifiante d’aide-soignante ; elle espère bien obtenir ce diplôme pour décrocher un emploi dans un hôpital. Évitez le gaspillage et soutenez ce mouvement solidaire ! Jeux de société, poupées, voitures, puzzles, livres… peuvent être en bon état, incomplets, usés. Vêtements, chaussures attachées par paire, petite maroquinerie (sac à main, ceintures)… doivent être propres, en bon état ou facilement réparables (à mettre dans des sacs plastiques de 50 litres maximum). Un autre aspect de l’insertion est illustré ensuite par Alexandra Lutter-Schmitt, chargée au conseil général des clauses d’insertion des marchés publics. Le code des marchés publics permet en effet aux collectivités (communes, com’com, bailleurs sociaux, etc.) d’intégrer dans les appels d’offres des critères sociaux notamment, imposant ainsi l’emploi de personnes handicapées ou bénéficiaires du RSA aux prestataires. Sur le territoire, le premier marché comportant une clause d’insertion a été le contournement de Molsheim en 2006-2008. D’autres marchés (collège de Benfeld, transport en site propre de Wasselonne), voire également des marchés de service font actuellement l’objet de telles clauses. Et après… Triés, complétés et nettoyés par des personnes en insertion, les jouets seront mis à neuf et vendus à prix modique dans le magasin Carijou, 45 rue du Faubourg-National à Strasbourg. Triés, les vêtements seront pour une partie mis en vente à petits prix (55 %). Le reste du textile sera recyclé en chiffons et isolant (35 %). Le reste (10 %) sera enfoui ou incinéré, et fournit de l’énergie. Des bacs sont à disposition sur les sites du conseil général suivants : • Hôtel du Département, Strasbourg (place du Quartier-Blanc, quartier Petite France) • Passerelle 67, Strasbourg (20 rue Livio, Meinau) • Maison du conseil général de Haguenau (3 rue des Sœurs) • Bibliothèque départementale du Bas-Rhin de Villé (16 rue Louis-Pasteur) • Bibliothèque départementale du Bas-Rhin de Truchtersheim (44 rue du Sonnenberg). Ne pas stigmatiser les bénéficiaires du RSA Pierre Hoerter présente ensuite l’entreprise d’insertion la ferme du château, qui accompagne depuis 15 ans les personnes vers une qualification dans les métiers de bouche, le but étant toujours une sortie vers un travail pérenne, « ce qui est le cas pour la plupart d’entre elles », explique-t-il. Daniel Mischler, employé à la ferme, témoigne sur son parcours, d’abord commercial, puis, touché par le chômage, il se tourne vers la restauration avec Pierre Hoerter. Certain d’avoir trouvé à présent sa voie, il continue à se qualifier dans un métier qui lui plaît. DNA_16/11/2013 Recruter de façon solidaire Marie-Pierre Gasparec présente ensuite les particularités de Bruche Emploi, entreprise d’insertion dont le territoire est plus rural et comporte un taux de personnes âgées important. Les employeurs sont plutôt des particuliers ou des entreprises artisanales. Différents témoignages (salarié, entreprise cliente) permettent d’illustrer les partenariats construits par Bruche emploi. La directrice de la mission locale de Molsheim, Dany Delecroix, termine la table ronde en présentant les contrats aidés par l’État : le contrat d’accompagnement vers l’emploi et le contrat d’avenir. Les intervenants à la table ronde. PHOTO DNA Mardi soir une table ronde s’est déroulée au Relais de la ferme du château dans le cadre du Mois de l’insertion. L’idée : promouvoir l’économie solidaire. « On a trop tendance à stigmatiser les bénéficiaires du RSA, ce sont des citoyens à part entière avec un niveau de considération mais aussi d’exigence envers la société », conclut Frédéric Bierry. Cette rencontre regroupait des employeurs potentiels et des représentants du monde de l’économie sociale et solidaire (ESS), ainsi que des bénéficiaires de ces dispositifs d’insertion. Le but : sensibiliser ces différents acteurs au retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA. DNA_17/11/2013 Dans la bulle Humanis Pendant le mois de l’économie sociale et solidaire, le collectif d’associations de solidarité internationale Humanis a mobilisé ses membres autour d’une « Solisphère », pour présenter au public les projets pour lesquels des hommes et des femmes se battent quotidiennement partout dans le monde. Dans son introduction, le conseiller général Frédéric Bierry souligne « le contexte de précarité grandissante dans lequel se trouve le pays, mais aussi le territoire, ce qui a conduit à augmenter le budget de l’action sociale du département de 30 M€». L’ESS est représentée ce soir par trois structures : Servir, Hier sur la place Kléber, les passants ont été invités à y entrer pour laisser des messages solidaires. 44 Pour être acteurs de cette journée, le public a été convié à rejoindre la troupe du Potimarron pour un temps de théâtre forum sur le thème de l’écologie DNA_20/11/2013 Braderie à l’Atelier du Beau - Insertion créative et talentueuse Une « Solisphère », pour présente les projets pour lesquels des hommes et des femmes se battent quotidiennement partout dans le monde. Photo DNA – Michel Frison Du talent à revendre pour l’équipe de l’Atelier, ici en compagnie de Lucinda. PHOTO DNA Jusqu’à samedi dans le cadre du mois de l’économie solidaire, l’Atelier du Beau propose une attrayante braderie de meubles « relookés » L’Alsace_19/11/2013 Les meubles relookés de l’Atelier du Beau Donner une seconde vie à des meubles usagés en les remettant au goût du jour, tout en permettant à des personnes sans emploi de se réinvestir dans une activité professionnelle porteuse de créativité et de solidarité… C’est la vocation de l’Atelier du Beau (structure d’ADESION). A l’atelier, une dizaine de personnes en insertion œuvrent ainsi avec talent à la réalisation de superbes meubles et objets d’intérieur. Sous la conduite artistique de Lucinda, les résultats sont épatants et originaux : patine, décors peints, tendance nature ou plus fantaisie… des créations originales, de quoi meubler cuisines, salons, chambres, bureaux. De surcroît, ce sont des meubles de qualité à des prix plutôt sympas. A l’Atelier du Beau, l’accueil y est chaleureux, les meubles y respirent la vie, s’y rendre s’est faire de belles affaires, c’est aussi se montrer solidaire. L’exposition-vente a lieu à Wittenheim. Photo Laurent Schneider Depuis hier matin et durant toute cette semaine, l’Atelier du beau de l’association d’insertion par le travail Adesion organise une braderie de meubles relookés dans ses locaux du 8 rue de Lorraine à Wittenheim. Cette opération est réalisée dans le cadre du Mois de l’économie sociale et solidaire. Les 10 personnes en réinsertion professionnelle et leur encadrant technique Lucinda De Oliveira accueillent le public tous les jours de 10 h à 17 h pour montrer leurs créations originales, des meubles remis en état et décorés, une centaine au total. Toutes ces créations sont des pièces uniques. Atelier du Beau, 8 rue de Lorraine Wittenheim (cité JeuneBois) Tel. 03 89 52 85 15. www.atelierdubeau.fr : Braderie du lundi 18 au samedi 23 novembre, de 10h à 17h. DNA_21/11/2013 Stammtisch solidaire Dans le cadre du mois de l’économie sociale et solidaire et en collaboration avec la Fnars (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale Alsace), Emmaüs Mundolsheim propose un « stammtisch solidaire » sur le thème « crise économique, sociale et environnementale, des solutions existent », ce vendredi 22 novembre à 14 h. L’Atelier du beau travaille également sur commande. Les prestations vont de la remise à l’état brut par ponçage manuel à une décoration personnalisée. Y ALLER Atelier, 8 rue de Lorraine à Wittenheim jusqu’au 24 novembre de 10 h à 17 h. Contact : Adesion, Maison du Bassin potassique, 260 route de Soultz à Wittenheim, tél. 03.89.52.82.15. Internet : www.atelierdubeau.fr L’objectif de ce stammtisch est de présenter la structure d’insertion Emmaüs Mundolsheim, créée en 2000, basée sur la récupération, la valorisation et le réemploi des objets collectés auprès des habitants et entreprises de la CUS Nord. 70 personnes accompagnées par an La structure a permis de proposer un emploi à près de 50 personnes en difficulté, d’accompagner plus de 70 personnes 45 par an vers l’emploi et la formation professionnelle. Elle collecte et valorise annuellement plus de 1 000 tonnes d’objets, soit autant de déchets qui ne se trouvent pas dans les poubelles. Gérant d’Ocito-Services, groupe de 200 salariés dans quatre sociétés, dont trois entreprises d’insertion à Illzach, Marcel Czaja, 56 ans, représente depuis dix-huit ans au CESER l’union régionale des structures d’insertion par l’économique d’Alsace (URSIEA). Par ailleurs, elle permet d’aider de nombreuses personnes en situation de précarité ou des associations par un soutien ou un partenariat direct. Candidat malheureux à la présidence en 2007, il était devenu le bras droit du président Stalter. Lors de sa démissionsurprise, début 2013, Marcel Czaja avait été élu par 70 voix sur 78. Hier, sa réélection était assurée dès 9 h 49, à l’issue de sa déclaration de candidature, puisqu’aucun autre membre n’a tenté sa chance. Dans un discours déjà « semi-présidentiel », Marcel Czaja avait donné des éléments de programme. Il a notamment insisté sur sa « méthode », alliant « dialogue, ouverture et indépendance ». Son score, regroupant les trois collèges de l’assemblée (entreprises et libéraux, syndicats, vie collective) indique qu’il a été largement entendu. « C’est surtout à une crise de sens à laquelle nous devons faire face aujourd’hui », met en avant Thierry Kuhn, directeur de la structure. « Emmaüs peut montrer au quotidien qu’en redonnant du sens au travail et à l’activité, nous pouvons remettre l’humain au centre de nos préoccupations, faire de la solidarité un but et montrer que chacun peut trouver une place dans un monde qui génère de plus en plus l’exclusion. » Par des actions concrètes, les structures d’insertion apportent des réponses aux problématiques d’emploi, de création de richesse, de formation, de solidarité, de lien social, mais aussi de sauvegarde de l’environnement. 29 femmes dans l’assemblée Le CESER a ensuite procédé à l’élection des présidents de commissions et des vice-présidents. Joseph Zorgniotti redevient 1er vice-président, Pascale Libert sera 2e viceprésidente. Frédéric Deck reprendra la commission Environnement ; Jean-Louis Hoerlé présidera la commission Compétitivité ; Joseph Zorgniotti la commission Cohésion sociale ; Pascale Libert prendra la commission Éducation ; Anne Sander retrouve la commission Territoires et Coopération ; Jean-Louis Freyd présidera la commission Culture et Sports. Patrice Diochet (CFTC) s’est vu opposer un candidat CGT, Claude Leclerc, pour la commission Transports, mais l’a emporté par 45 voix contre 28. Ce stammtisch aura lieu dans la salle de vente d’Emmaüs, 4 rue du Général Rapp à Mundolsheim. Il sera suivi par une visite de la structure. Contact et inscriptions : Élisabeth El Gharbi, ✆ 06 58 09 65 35 DNA_22/11/2013 Marcel Czaja triomphe au CESER « Le CESER nouveau est arrivé », a commenté Philippe Richert – par allusion au beaujolais nouveau du troisième jeudi de novembre. Le président (UMP) du conseil régional a félicité Marcel Czaja de sa réélection. Le préfet Stéphane Bouillon avait rappelé les règles posées pour le renouvellement de l’assemblée : la féminisation (les femmes y sont désormais 29) et le rajeunissement. Une façon, a-t-il souligné, d’être « représentatif de la richesse humaine et sociale de l’Alsace ». DNA_22/11/2013 Associations et entreprises en mode séduction Seul candidat, élu avec 97,5 % des voix. PHOTO DNA – Laurent RÉA Le conseil économique, social et environnemental régional (CESER) – la seconde assemblée de la Région – a réélu hier matin son président par 76 voix sur 78. Il n’a manqué que deux bulletins – trouvés blancs – à Marcel Czaja pour être réélu à l’unanimité des 78 membres du CESER. Élu une première fois pour neuf mois en février dernier, pour boucler le mandat de son prédécesseur Bernard Stalter, Marcel Czaja n’a pas trouvé d’opposant sur le chemin d’une réélection triomphale après le renouvellement de l’assemblée. Entreprises et associations se sont retrouvées autour d’une table. Ils avaient huit minutes devant eux pour trouver des partenariats possibles entre eux. PHOTO DNA – FRANCK KOBI Dans le cadre du Mois de l’insertion organisé par le conseil général du Bas-Rhin, Alsace active a 46 organisé au CASF de Bischwiller un speed dating entre entreprises et associations. Le but ? Faire naître des partenariats innovants s’inscrivant dans une démarche de développement durable entre ces deux structures. Créer l’étincelle « Ce speed dating est un premier contact, nous créons l’étincelle. Les associations et les entreprises peuvent ensuite décider de se revoir et, dans ce cas-là, nous les mettrons en relation », souligne Cécile Dupré La Tour. Si ce rendez-vous innovant était le premier du genre sur le secteur de Bischwiller, Alsace active propose depuis quatre ans cette formule. Une soixantaine de partenariats ont depuis vu le jour. Notamment la création de trousses et de cabas par le chantier d’insertion strasbourgeois Libre Objet à partir des sachets défectueux des cafés Sati. Un speed dating un peu particulier s’est tenu il y a peu au centre d’animation social et familial (CASF) de Bischwiller. Ici, les participants n’étaient pas à la recherche d’une âme sœur, mais d’un « partenariat gagnant-gagnant », certes moins romantique, mais plus adapté. Organisé dans le cadre du Mois de l’insertion par le conseil général du Bas-Rhin avec Alsace active, ce speed dating réunissait, en effet, des chefs d’entreprise et des dirigeants d’association. « Deux mondes qui se croisent rarement et qui pourtant ont des choses à développer ensemble, dixit Cécile Dupré La Tour, en charge du laboratoire régional du partenariat à Alsace active. On ne fait pas forcément le lien entre l’activité privée d’une entreprise de torréfaction de café et une association de réinsertion via l’agriculture, et pourtant il peut y en avoir. L’association est ravie de récupérer la cellulose issue de la torréfaction pour le compost de ses jardins et l’entreprise heureuse de s’en débarrasser. » L’Alsace_23/11/2013 Les Jardins d’Icare à Sentheim Huit minutes pour trouver des synergies possibles Ainsi, pendant deux heures, sept chefs d’entreprise (banques, aéronautique, vêtements professionnels, production et commercialisation d’enseignes, etc.) se sont donc rapidement retrouvés autour d’une table ronde, chacun à tour de rôle, avec huit acteurs du monde associatif (culture, insertion, handicap, sport et bien-être, etc.) Ils n’ont eu que huit minutes pour s’entretenir, soit deux minutes pour se présenter respectivement, et quatre minutes pour constater si des synergies étaient possibles entre eux. Deux consignes devaient être respectées : « l’association ne peut venir demander de l’argent et l’entreprise ne doit pas être dans une démarche de développement commercial pur et dur. Entre les deux, il y a un champ de possibilités énormes », précise Cécile Dupré La Tour. Ce jour-là, Olivier Hell de l’entreprise Fiba-expert comptable vient de rencontrer Sébastien Blanchard de l’association Apoin, un chantier d’insertion dans l’entretien des espaces verts. « C’est un service qui pourrait nous intéresser. Aujourd’hui, nous voulons sortir de l’expertise comptable et apporter une valeur ajoutée à nos clients », avance Olivier Hell. Archives Denis Sollier Bernard Knittel, responsable de la production et de la logistique recherche au sein de l’entreprise Bardusch, basée à Bischwiller, a lui des intentions bien précises. « Nous souhaitons trouver des débouchés pour nos vêtements détruits qui forment une vingtaine de tonnes de déchets par an. On sait qu’aujourd’hui, ils peuvent être recyclés, par exemple, dans l’isolation phonique. Pareil, nous avons beaucoup de déchets plastiques, nous cherchons des solutions pour les recycler », explique-t-il. Au fur et à mesure des discussions, des pistes se dessinent. Le projet. – On constate que quand les revenus diminuent, les achats de fruits et légumes diminuent. En situation de précarité, les personnes ont des carences alimentaires. Le programme en projet permettra à des personnes en difficulté, proches des deux sites de Sentheim et d’Ungersheim, de bénéficier chaque semaine de paniers de légumes à un prix réduit (30 % du prix). L’association Les Jardins d’Icare, créée en 1995, a pour objet de favoriser l’insertion professionnelle et sociale de personnes en difficulté dans le cadre d’une activité de production et vente de légumes bio. Les bénéficiaires sont suivis par l’association Icare et participent à divers ateliers (cuisine, groupes de parole, partage de connaissances) afin de se réapproprier les légumes dans la nourriture. À l’issue de la rencontre, Thierry Schuler, responsable des ressources humaines à La Poste de Haguenau, a, par exemple, des projets de stages-découverte du métier de facteur avec une association d’insertion. « Des connexions que nous n’avions pas imaginées se mettent en place », sourit-il. La fondation est sollicitée pour financer une partie de ce programme. 47 L’Alsace_23/11/2013 Employeurs le matin… Patrimoine et Emploi à Husseren S’adressant aux employeurs potentiels le matin (à partir de 8 h 45), ce forum est destiné à expliquer l’insertion par l’activité économique, les aides existantes afin de favoriser l’embauche, les contrats de mise à disposition temporaire de personnels. …demandeurs d’emploi l’après-midi Les personnes touchées par la crise (qu’elles soient ou non déjà en contact avec Défi) sont accueillies à partir de 13 h 30 afin de prendre connaissance de l’ensemble des aides existantes en matière de formation, d’orientation, d’insertion. Organisé dans le cadre du « Mois de l’économie sociale et solidaire », ce forum sera suivi au premier trimestre de 2014 d’un job dating réunissant employeurs potentiels et demandeurs d’emploi. Le forum se déroule à la Pépinière du Florival, 7 rue de l’Industrie à Soultz (dans la Zone d’activités intercommunale). L’Alsace_24/11/2013 Un forum de l’insertion Photo Thierry Gachon L’association Patrimoine et Emploi, créée en 2005 à Husseren-Wesserling, œuvre à la formation et à l’insertion professionnelle des personnes éloignées de l’emploi. Elle réalise pour le compte des communes du canton de SaintAmarin des travaux de pavage, du débroussaillage, de la rénovation, la réalisation de murets en pierres sèches, la réhabilitation de sentiers et la construction d’abris en bois. Depuis 2006, elle intervient dans le cadre du projet intercommunal de mise en valeur des ruines du château du Schlossberg, à Kruth-Wildenstein. Lundi 25 novembre à 8 h 45, se déroulera dans les locaux de la pépinière d’entreprises du Florival, 7 rue de l’industrie à Soultz, un forum de l’insertion intitulé «Le défi de l’emploi, s’unir, agir et réussir l’emploi solidaire». Organisée par DEFI service, DEFI emploi et le Pôle Emploi de Guebwiller, structures liées par une convention de partenariat, cette rencontre se déroulera en deux temps. La matinée petit-déjeuner, qui s’inscrit dans le mois de l’économie sociale et solidaire, est destinée à l’information des chefs d’entreprise sur l’insertion par l’activité économique, les structures existantes sur le territoire, les aides et mesures de Pôle Emploi pour favoriser l’embauche, les différents contrats de mise à disposition et la méthode de recrutement par simulation. Le projet. – Dans le cadre du projet mené autour du château du Schlossberg, les salariés en insertion et les bénévoles se mobiliseront pour donner vie aux vestiges du château, grâce à un spectacle original et ludique, sur les traces d’un dragon, avec des personnages extraordinaires. Ce projet s’étalera sur une dizaine de jours pour présenter une animation originale dans ce fond de vallée (4 000 spectateurs attendus). L’après-midi est réservé aux demandeurs d’emploi, qui sont invités à se présenter à partir de 13 h 30. La fondation est sollicitée pour participer à l’achat du matériel. Au cours de ce forum, ils pourront obtenir toutes les informations nécessaires à l’insertion professionnelle, la mobilité, la formation, l’orientation et les coordonnées des entreprises d’insertion. DNA_24/11/2013 Aller vers l’emploi avec l’association Défi Ce forum a également pour objectif d’aider les demandeurs dans leurs démarches de recherche d’emploi. Depuis la signature de la convention locale de partenariat entre ces trois structures le 14 mars dernier, des actions ont été menées conjointement afin de permettre l’accès à l’emploi durable des personnes salariées de DEFI, ainsi que des demandeurs d’emploi les plus touchés par la crise économique. Depuis une vingtaine d’années, Défi prend en charge les personnes les plus fragilisées par la crise économique, les chômeurs de très longue durée, les gens peu ou pas qualifiés ainsi que ceux n’ayant jamais occupé d’emploi salarié, par le biais de structures permettant le retour progressif à un travail qualifié, adapté aux possibilités de chacun. Aides à la personne, travaux d’entretien divers auprès de particuliers comme d’entreprises, aide à la reconversion… sont quelquesunes des pistes qu’empruntent annuellement, avec succès, plusieurs centaines de bénéficiaires. Cette nouvelle action a également pour but de promouvoir les outils d’aide au retour à l’emploi proposés par Pôle Emploi. Y ALLER Forum de l’insertion, lundi 25 novembre, à partir de 8 h 45, dans les locaux de la pépinière d’entreprises du Florival, 7 rue de l’industrie à Soultz. 48 Parce que les petits ruisseaux font les grandes rivières, le slogan de la campagne 2013 de la Banque alimentaire en appelle à la responsabilité de chacun ces vendredi 29 et samedi 30 novembre. Mairies, écoles, hyper et supermarchés… Cette année encore, 600 points de collecte, répartis dans tout le département, accueilleront les dons. L’Alsace_24/11/2013 « Vivre une autre économie sur le territoire » Déléguée générale de la Banque alimentaire du Bas-Rhin, Coralie Tijou espère atteindre les 300 tonnes, soit l’équivalent de 600 000 repas distribués par les 86 associations partenaires. En 2012, quelque 290 tonnes avaient été collectées, couvrant 15 % des besoins annuels. Zineb Guichaoua parlera de son expérience à La Mine d’Artgens. Archives Catherine Chenciner Économie sociale et solidaire, économie circulaire, de fonctionnalité, économie durable, coopération économique… : de quoi parle-t-on au juste ? La coopérative Cooproduction et le Parc naturel régional des Ballons des Vosges organisent une table-ronde et un débat sur ce sujet ce mercredi 27 novembre de 16 h 30 à 19 h, à La Mine d’Artgens à Sainte-Marie-auxMines. Des experts donneront quelques repères théoriques : Francis Kern, professeur d’économie à l’Université de Strasbourg, Pierre Roth de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire, et Stéphane Bossuet, de la coopérative d’activité et d’emploi Artenréel. La Banque alimentaire espère collecter 300 tonnes de vivres ce week-end dans le département. Photo DNA – J.-C. Dorn Étudiants et retraités sont de plus en plus concernés Ceux-ci vont croissant et concernent désormais toutes les tranches d’âge. Le 5 décembre, l’Afges ouvrira une épicerie sociale et solidaire dédiée aux étudiants sur le campus strasbourgeois. Un signe des temps, « ces derniers représentant désormais 15 % de notre public », remarque le président de la BA du Bas-Rhin, Freddy Sarg. D’autres feront part de leurs expériences concrètes : Zineb Guichaoua parlera de l’entreprise d’insertion La Mine d’Artgens et Christine Lheureux, conseillère régionale de Lorraine, du pôle d’écoconstruction des Vosges. Dominique Rivière, d’ecOOparc, présentera le pôle territorial de coopération économique sur le Parc naturel régional des Ballons des Vosges. La soirée se prolongera par les échanges autour d’un dîner préparé sur place par le restaurant d’insertion. Les enfants – souvent élevés par des femmes seules – sont eux aussi de plus en plus nombreux : 4 500, auxquels s’ajoutent 500 bébés, sur 15 000 personnes aidées. Et que dire des retraités, qui représentaient 8 % du public il y a quelques années encore, « pour un chiffre qui flirte aujourd’hui avec les 14 % », note Coralie Tijou. Si l’élan de solidarité est toujours au rendez-vous – pour preuve les 5 000 bénévoles mobilisés pour la collecte, avec notamment la participation cette année de 650 employés du conseil général qui, en donnant deux heures, alimenteront en plus un compte épargne temps « solidaire » –, la chasse au gaspi est plus que jamais de mise. CONTACTER Inscription recommandée pour la table-ronde, réservation indispensable pour le repas auprès de Dominique Rivière, tél. 06.38.92.27.89 ; courriel : [email protected] Les denrées collectées vendredi et samedi seront redistribuées dès jeudi prochain par les associations. Et ici, de toute façon, rien ne se jette, tout se transforme… Les légumes pourris rejoignent le bio composteur du Rohrschollen ; le pain dur est transformé en chapelure du côté de Marlenheim ; quant à la viande dont la date limite est dépassée, elle est mise à disposition de la SPA. « Au final, notre empreinte carbone est positive », se réjouit Coralie Tijou. DNA_27/11/2013 Banque alimentaire : l’heure de la collecte La 28e collecte annuelle de la Banque alimentaire – celle du Bas-Rhin fournit 86 associations et vient en aide à 15 000 personnes – aura lieu les 29 et 30 novembre. Cinq mille bénévoles sont mobilisés. Pour la première fois cette année, la Banque alimentaire s’est en outre choisie – « à la demande de Paris », précise Freddy Sarg – un parrain. Ou plutôt quatre : le député européen Joseph Daul, le bâtonnier François Simonnet, le dessinateur Jean Risacher et l’ancien procureur général Olivier Dropet, qui se dit « convaincu de l’utilité profonde de cette organisation qui irrigue toute une série d’associations ». « Une petite part de vos courses peut sauver une famille, donnez ! » 49 « Notre mission, c’est restaurer l’homme dans sa globalité, et cela ne passe pas que par la nourriture. Nous lui permettons aussi de se mettre debout », résume Freddy Sarg, faisant notamment référence à un autre aspect de la Banque alimentaire du Bas-Rhin, qui compte depuis 2005 un chantier d’insertion employant 15 personnes, dont certaines sont passées par la case « prison ». Depuis qu’elle a décroché un contrat chez Emmaüs, la salariée a déjà gagné un galon : se loger, première étape dans un parcours où, dans certains cas, tout est à reconstruire depuis le début. Des contrats modulables de quelques heures par semaine Le conseil général du Bas-Rhin étudie actuellement des contrats modulables de moins de vingt heures pour une mise en place progressive de « savoir être ». Avant même d’évoquer les « compétences », quatre à cinq heures d’insertion par semaine, pour certaines personnes exclues depuis longtemps, c’est un défi en soi. Collecte annuelle de la Banque alimentaire, les vendredi 29 et samedi 30 novembre, dans 600 points de collecte du département. www.banquealimentaire.org DNA_27/11/2013 Une place pour tous Chômeurs, accidentés de la vie, migrants ou autres, les personnes qui sont guidées vers la maison fondée par l’abbé Pierre, ont des profils variés, cumulant parfois de lourds handicaps qui rendent leur insertion plus que laborieuse. Difficile, donc, pour la structure, de trouver des « sorties dynamiques », c’est-à-dire vers l’emploi pour « les moins employables, un terme qui déplaît à Thierry Kuhn. « La tentation pourrait être de relever le niveau d’exigence à l’entrée pour obtenir de bons chiffres de placement, mais nous nous y refusons », insiste le directeur. Point noir, les jeunes « Le point noir, ce sont les jeunes de moins de 25 ans », relève Jacques Beaucourt, président régional de la FNARS. « Nous espérons que le projet de loi évolue dans un sens positif, vers un assouplissement des contrats, pour pouvoir proposer des contrats plus courts, et des essais de quelques jours ». Emmaüs Mundo valorise 1 000 tonnes d’objets par an, des objets collectés auprès des habitants ou entreprises du nord de la CUS. Photos J.C.Dorn En espérant que le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire assouplisse le cadre de son intervention, Emmaüs s’efforce de redonner confiance aux exclus et de les remettre sur le chemin vers l’emploi. Un défi quotidien. Dans les démarches en faveur d’un retour vers l’emploi, une chargée d’insertion pointe les « rigidités » de Pôle emploi qui donne le feu vert pour l’agrément et l’intégration dans un chantier d’insertion. Elle note toutefois qu’elle a réussi à accompagner un Rom chez un employeur privé « car il a vu que ça se faisait ailleurs et que c’était possible ». Deux barettes-marguerites piqués dans les cheveux, Martine, 52 ans, fait partie des « anciens » d’Emmaüs. Ceux qui disposent d’un emploi. La quinquagénaire a été invitée à témoigner, lors du 4e stammtisch solidaire organisé, vendredi dernier, par la FNARS (fédération nationale des associations de réinsertion sociale), une rencontre destinée à démontrer que, malgré la crise, des solutions existent. « C’est parfois un casse-tête, témoigne Thierry Kuhn. Notre objectif, c’est d’enfoncer les portes, on ne lâche rien ! ». Chez Emmaüs, répète-t-il, l’accueil est et restera inconditionnel. Contacter : Emmaüs, tel : 03 88 18 15 61 1 million d’euros. C’est le budget du chantier d’insertion Emmaüs Mundo qui s’autofinance à 40 %. Il reçoit des subventions pour financer le volet « accompagnement professionnel et social ». La structure fonctionne avec 50 emplois insertion et dix permanents (dont trois sont issus d’un parcours d’insertion). « Agent de service logistique et fière de l’être» Les années chômage, le tri des vêtements chez Emmaüs pendant deux ans, l’accompagnement par une assistante professionnelle à qui elle a le sentiment de devoir tout et qu’elle remercie… Martine raconte brièvement son parcours jusqu’au stage providentiel dans une maison de retraite qui opère un déclic dans sa vie. « Cela m’a donné l’idée de travailler dans ce domaine », relate-t-elle d’une voix posée et assurée. « Ensuite, je suis restée seulement une semaine à la maison, puis j’ai enchaîné deux CDD et un CDI ». « Depuis deux ans et demi, je travaille dans une maison de retraite, poursuit-elle, je suis agent de service logistique et j’en suis fière ! ». DNA_28/11/2013 Manne Emploi : l’indispensable mobilité pour aller au travail Christelle, tout de noir vêtue, pomponnée et maquillée, s’exprime en public, malgré le stress. La jeune femme, la vingtaine, pourrait être étudiante. Sauf qu’avant d’arriver en Alsace, elle confie qu’elle était… « SDF ». « J’ai été en foyer. Emmaüs m’a donné un emploi, ça m’a stabilisé. On peut monter en grade, peu à peu », résume en quelques phrases la jeune femme qui s’occupe désormais du tri de vêtements. Les problèmes d’accès à l’emploi, au-delà des problèmes économiques, peuvent s’avérer plus complexes pour certaines catégories de populations. Soit parce qu’elles n’ont jamais travaillé, soit qu’elles manquent de maîtrise et de 50 Un des objectifs de la table-ronde organisée mardi autour des emplois aidés visait à «inciter les employeurs à franchir le pas», selon Estelle Burgain, du conseil général. compréhension de la langue française, ou plus prosaïquement qu’elles sont sans moyens de locomotion. Ces différents contrats sont pris en charge de 70 à 90 % et ont chacun leur spécificité comme l’a rappelé Marie-Thérèse Mergel, conseillère emploi au conseil général : « le CAE pour les bénéficiaires du RSA socle, le CAE modulable pour les publics plus éloignés de l’emploi et le contrat d’avenir pour les jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés ». L’une des missions que s’est fixée l’association Manne emploi, est de rapprocher ces gens du monde du travail. Elle s’appuie sur le constat qu’être éloigné de l’emploi et des structures pour y parvenir depuis un certain temps, diminue les possibilités de prise d’activités professionnelles. Les difficultés de mobilité sont particulièrement importantes en zones rurales. Notamment pour les personnes dont la situation financière rend l’obtention du permis de conduire, et à plus forte raison l’achat d’une voiture, inaccessibles. Dès lors, comment leur donner les moyens d’insertion sociale ? Après le témoignage d’employés (lire ci-dessous), quelques employeurs du secteur non-marchand (communes, communautés de communes, EHPAD, associations…) ont eux aussi évoqué l’emploi de personnes en situation de précarité (bénéficiaires du RSA, jeunes, demandeurs d’emploi…) en mettant en valeur les différents contrats aidés. Des ateliers de proximité Pour Isabelle Le Guellec, animatrice d’ateliers pour Manne emploi et porteuse du projet ‘‘la proximité, carte du succès’’, « il faut leur donner tous les moyens possibles de se déplacer. Ça commence par la connaissance des freins à la mobilité, des moyens de transport, par apprendre à lire un plan, des horaires de bus, et leur expliquer que s’ils sont prêts à faire vingt minutes de train, dix minutes à bicyclette ou en bus et cinq minutes à pied, ils auront agrandi leur rayon de possibilité d’emploi et étendu leur cercle de recherche. […] Il ne faut pas discriminer les gens qui n’ont pas le permis de conduire, mais au contraire leur donner des moyens de se déplacer, c’est l’intermodalité », explique-t-elle. « Nous avons par exemple quatre personnes de la Manne, qui en partenariat avec l’association Cadres, apprennent à faire du vélo. Pour un déplacement en ville, la voiture n’est pas forcément utile. » « Des contrats adaptés à chaque personne et à chaque situation » La mairie de Heiligenstein emploie deux personnes en contrats aidés, dont un agent d’abord embauché sous un contrat unique d’insertion (CUI) de 6 mois à raison de 7 h/semaine, avant d’être transformé en CAE de 6 mois à 20 h/semaine. « La plus-value des contrats aidés, c’est qu’ils sont adaptés à chaque personne et à chaque situation », souligne Pauline Kehren, conseillère territoriale en insertion au conseil général. Antonio Minadeo, directeur de l’association Tremplins, structure d’insertion par l’activité économique, en profite pour rappeler que « ce n’est pas parce qu’on emploie des personnes en réinsertion que la qualité du travail est dévalorisée ». Ainsi, la municipalité de Villé embauchera un contrat d’avenir au 1er janvier prochain pour rejoindre l’équipe technique. Pour développer ce projet, Isabelle Le Guellec a monté un dossier qu’elle défend auprès de la fondation Passions Alsace en vue d’obtenir un soutien financier pour l’acquisition de matériel informatique mobile. Cela permettra d’animer des ateliers de proximité en zone rurale, pour tenter de lever les freins à la mobilité, et apporter des possibilités à ceux qui sont éloignés de l’emploi. Le projet a suscité l’intérêt du groupe La Isabelle Le Guellec, et Poste, qui a décidé de le financer l’association Manne emploi, sont en offrant 1 591 euros, somme lauréats de la fondation Passions correspondante à l’achat d’un Alsace. PHOTO DNA rétroprojecteur et d’un ordinateur portable. Plusieurs interrogations subsistent néanmoins autour de ces contrats, comme la question de leur pérennisation une fois que les aides s’arrêtent. « On souhaiterait tous que l’employé puisse rester sur son emploi, assure Estelle Burgain. Après, on sait que la collectivité n’a pas forcément les moyens de prendre en charge la totalité du salaire. Mais le temps du contrat, même s’il a une fin, n’est pas un temps perdu : on y développe des savoir-faire, des savoir être, qui permettent aussi de prendre confiance en soi. » DNA_28/11/2013 La promotion des contrats aidés Une trentaine de personnes, employeurs et employés, ont participé à la table ronde sur l’emploi et, notamment, le recours aux contrats aidés. Photo DNA – Franck Delhomme Le conseil général organisait mardi, à Châtenois, une table-ronde pour l’emploi dans le cadre du Mois de l’Insertion, consacré cette année au retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA, notamment par l’intermédiaire des contrats aidés. 51 L’Alsace_29/11/2013 Le défi de l’emploi solidaire Le forum de l’emploi solidaire a réuni une vingtaine d’employeurs à la Pépinière du Florival. Photo Gabrielle Schmitt Hohenadel DEFI Services, entreprise d’insertion, et Pôle Emploi ont organisé, lundi dernier à la Pépinière du Florival, un forum de l’emploi solidaire, dans le cadre du mois de l’économie sociale et solidaire. La matinée a réuni une vingtaine d’employeurs autour d’une table ronde d’échanges pour évoquer l’insertion par l’activité économique. La rencontre était animée par Laurence Canonica, référent social, et Danielle Speitel, conseillère à l’emploi de DEFI, Nathalie Bernhard, directrice de l’agence Pôle Emploi de Guebwiller, ainsi que plusieurs responsables de structures d’insertion dont l’ursiea (Union régionale des structures d’insertion par l’économique Alsace) et Contact Plus. Toutes les aides et mesures pour l’emploi ont été présentées, ainsi que les outils et les services, les emplois d’avenir, le contrat de génération, l’évaluation des compétences des demandeurs d’emploi, le conseil en recrutement, la publication des offres et les structures existantes. Ateliers et stands L’après-midi, animé par les mêmes personnes et en présence de Corinne Perrin, directrice de l’ensemblier DEFI, a été consacré aux demandeurs d’emploi. Un courrier leur a été envoyé pour participer à deux ateliers, l’un sur la mobilité, l’autre sur l’orientation. Plusieurs stands étaient à leur disposition pour les renseigner sur l’insertion professionnelle, la formation, les emplois de proximité et les structures d’insertion. Cette action a été menée conjointement par Pôle Emploi, DEFI Service et DEFI Emploi dans le cadre d’une convention locale de partenariat signée en mars 2013, dont l’objectif est de permettre l’accès à l’emploi durable des personnes salariées de DEFI et des demandeurs d’emploi les plus touchés par la crise économique. 52 CUS Magazine n°59_Novembre|Décembre 2013 53 Strasbourg Magazine n° 248_décembre 2013 54 « faire des miracles », mais simplement d’accompagner des femmes vers un retour à l’emploi. DNA_01/12/2013 Un réseau de marraines Valérie François, elle, a travaillé 13 ans dans les assurances comme chargée de clientèle avant de quitter l’entreprise qui l’employait « suite à un harcèlement moral ». « Cela fait cinq ans que je galère », explique aujourd’hui cette femme de 42 ans convaincue que son âge est déjà un problème. Valérie Ludwig, qui travaille pour Alemploi – qui propose une offre globale de prestations au service des entreprises et des demandeurs d’emploi dans le domaine du bâtiment, des travaux publics, de l’industrie et du tertiaire – va essayer de l’aider et de lui ouvrir son carnet d’adresses. D’autres étaient secrétaires médicales, libraires, ou même avocate – c’est le cas d’une jeune femme réfugiée politique – avant de se retrouver au RSA. Pour permettre aux binômes de faire connaissance avant la signature d’une « charte d’engagement » plus formelle, plusieurs tables rondes étaient organisées autour de diverses thématiques : les stéréotypes sexuels, comment concilier vie de famille et vie professionnelle, les atouts de la reconversion et des parcours non linéaires, les différents types de contrats et la formation… L’occasion aussi de permettre aux unes et aux autres de réaliser qu’elles ont plus de points communs qu’on pourrait le croire a priori. Opération de « marrainage » pour l’emploi au parc des Tanneries. photo dna – marc rollmann Dans le cadre du mois de l’insertion, une opération « marrainage pour l’emploi » était organisée mardi dernier à la Maison du conseil général. Objectif : mettre en relation des bénéficiaires du RSA et des marraines susceptibles de faire parler leur expérience et jouer leurs réseaux. « Moi aussi j’ai connu le chômage et les cabinets de reclassement » « C’est une action à petite échelle, mais très concrète », remarque le conseiller général du canton d’Illkirch, Claude Froehly, qui souligne de son côté « le fort engagement du conseil général en faveur de l’emploi ». Neuf allocataires du RSA d’un côté, autant de chefs d’entreprise, de responsables de formation ou d’agences d’intérim de l’autre : l’opération marrainage pour l’emploi, qui consiste en une mise en relation et un suivi individuel d’une bénéficiaire du RSA par une marraine six mois durant, vise avant tout à tisser du lien entre des femmes qui ont « réussi » et d’autres qui aspirent à sortir de la précarité. DNA_02/12/2013 Secrets de chefs pour des soupes étoilées « Un budget social exponentiel, qui se monte à 136 millions par an » Ce n’est pas un hasard si l’initiative est venue du conseil général. « Le nombre d’allocataires du RSA – 33 000 sur le département, dont 23 000 pris en charge par le CG – a augmenté de 8 % en un an. Nous sommes confrontés à un budget social exponentiel, qui se monte à 136 millions par an », précise Alexandra Lutter-Schmitt, conseiller emploi en charge du secteur Sud de la CUS (Illkirch, Ostwald, Lingolsheim, Geispolsheim… qui compte à lui seul 2 200 allocataires du RSA), au service insertion du CG. Ouvrir son réseau Responsable commerciale et marketing des fleurs Kammerer, à Illkirch, Esther Lehrmann a rejoint l’entreprise familiale après un chemin un rien tortueux, fait d’expériences très formatrices mais aussi de quelques galères. Elle « marrainera » Sarah Histel, 29 ans, titulaire d’un diplôme en imprimeriereproduction. « Il n’y a plus de boulot dans cette branche », explique cette dernière. Au chômage depuis un an et demi, elle envisage aujourd’hui de se recycler comme… fleuriste, d’où la mise en lien. « C’est une bonne expérience », estime pour sa part Esther Lehrmann. « Moi aussi j’ai connu le chômage et les cabinets de reclassement. Aujourd’hui, j’espère pouvoir ouvrir quelques portes et faire bénéficier de mon réseau », explique-t-elle, consciente qu’il ne s’agit pas de Parmi les grands chefs d’Alsace, l’incontournable Émile Jung, qui, hier, a fait une halte pour l’opération « La soupe étoilée. » Il est entouré de Monique Berthelon (à droite)) à l’origine du projet et de Danielle Jouannot, viceprésidente d’Humanis. PHOTO DNA – Marc ROLLMANN Projet solidaire mis en œuvre par le collectif d’associations Humanis, l’opération « La soupe étoilée » risque bien de faire concurrence à l’incontournable vin chaud des marchés de Noël. À chaque semaine , sa soupe originale créée par de grands chefs d’Alsace : Hubert Maetz et sa soupe de topinambours aux noisettes (jusqu’au 5 décembre), Eric Westermann et sa 55 crème de potiron aux parfums d’orange et gingembre (du 6 au 12 décembre), Laurent Huguet et sa crème de céleri au gingembre (du 13 au 19 décembre) puis Émile Jung et sa soupe cressonnière (du 20 au 23 décembre). Sainte-Marie-aux-Mines où germent des projets de coopération pour faire revivre la vallée. Il fallait oser. Ouvrir au cœur de Sainte-Marie-aux-Mines, petite ville éprouvée par les difficultés économiques, un lieu aussi atypique que la Mine d’Artgens. Alors que les filons argentifères de la vallée sont épuisés depuis longtemps, l’association Hêtre explore cette mine inépuisable que sont les gens et l’art. Des stars de l’art culinaire qui ont répondu « sans hésiter » à l’appel de Monique Berthelon d’Humanis, à l’initiative de « La soupe étoilée. » « Ces soupes sont réalisées sous la direction et le contrôle du traiteur Kieffer par une équipe de bénévoles et de salariés du collectif », souligne cette dernière. La Mine d’Artgens Le principe est simple : une soupe achetée et c’est de l’argent dans les caisses pour poursuivre et mettre en place différents projets. Elle a transformé les locaux désaffectés d’une boulangerie et d’un garage du centre-ville en salles de restaurant, de spectacles et d’exposition. Une réalisation exemplaire de beauté et de simplicité. « Nous avons tenu à n’employer que des matériaux naturels locaux, à confier les travaux aux artisans du coin », dit Zineb Guichaoua, directrice de la Mine d’Artgens. « L’argent de ces ventes va permettre de continuer d’accueillir 60 à 65 salariés en insertion en Alsace, par an, mais aussi d’acheter du matériel pour le collectif », indique Monique Berthelon. Le collectif Humanis réunissant une centaine d’associations caritatives en Alsace, dont une trentaine dans le Bas-Rhin, œuvre aussi au niveau international. Les trois espaces de la Mine d’Artgens sont chaleureux et modulables, pouvant accueillir jusqu’à 150 personnes. Sa deuxième saison culturelle propose 20 spectacles de théâtre, de musique, d’humour, avec des artistes locaux et des invités, des soirées « Escales » pour voyager par la gastronomie et le spectacle, des expositions d’arts plastiques renouvelées chaque mois. Une programmation variée qui fait place à la créativité, à la découverte, au jeune public. « Nous avons réussi notre pari culturel. On nous disait que le projet n’était pas adapté au territoire. La présence du public montre le contraire. Mais le monde du spectacle n’est pas rentable… » « Être solidaire » Une notion de partage qui a convaincu les chefs. À l’image d’Émile Jung, qui, en attendant son tour, a fait le déplacement hier… pour servir la soupe. « Je n’ai pas hésité une seule seconde à accepter de donner ma recette. C’est important d’être solidaire », déclare ce dernier avant d’ajouter : « Et lorsque c’est fait sous le contrôle de Kieffer, c’est un gage de qualité. » Le restaurant l’est-il plus ? « Pas facile. L’activité traiteur progresse, la demande est de plus en plus locale : les institutions, l’office de tourisme. Nous sommes encore tout neufs… » Sa cuisine privilégie les produits frais, locaux, régionaux, bio. Elle permet à une personne en insertion d’apprendre le métier dans un environnement professionnel. « Notre entreprise d’insertion existe depuis 2006 : toutes les sorties ont été réussies, débouchant sur des vrais emplois. Notre ambition est de former aussi des jeunes aux métiers techniques du spectacle. » Jusqu’au 23 décembre, Monique Berthelon prévoit de vendre « quelque 50 litres de soupe par jour et de 150 à 200 litres les week-ends. » Déjà hier, les visiteurs étaient nombreux à succomber au charme de ce délice crémeux hivernal. Humanis, village du partage, place Kléber. 3 euros le verre de soupe, 8 euros le litre. L’Alsace_03/12/2013 Le modèle coopératif crée des emplois malgré la crise L’équipe salariée de la Mine d’Artgens compte six personnes, dont une en contrat d’insertion, une en contrat d’avenir et deux en contrat d’accompagnement pour l’emploi. L’investissement, de 1,5 million d’euros, est subventionné à 25% par la Région Alsace, assumé à 75% par l’association. Une charge énorme. « Heureusement, nous pouvons compter sur les 27 bénévoles actifs de l’association Hêtre : ils ont aidé à construire le lieu, font le ménage, participent à la prise de toutes les décisions importantes… Il n’y a pas de chef ! » Cette aventure repose sur la conviction que tisser des liens, partager et coopérer peut être une réponse à la crise économique, une clé pour inventer une autre économie dans la vallée. C’était justement le thème de la rencontre organisée mercredi dernier à la Mine d’Artgens par le Parc régional naturel des Ballons des Vosges à l’occasion du Mois de l’économie sociale et solidaire. « Ne pas attendre passivement » « Il s’agit de relier les entrepreneurs, associations, coopératives et tous les acteurs locaux pour répondre aux besoins du territoire à partir de ses ressources spécifiques qui peuvent générer des activités et des emplois. Il ne faut pas attendre passivement la venue d’un investisseur », explique « Il faut oser » : c’est la conviction de Zineb Guichaoua, fondatrice de la Mine d’Artgens à Sainte-Marie-aux-Mines, lieu de spectacles, d’exposition et restaurant-traiteur en entreprise d’insertion. Quand les grandes entreprises capitalistes détruisent des emplois, celles de l’économie sociale et solidaire (ESS) en créent. Exemple à 56 Francis Kern, professeur d’économie à l’Université de Strasbourg. l’industrie. Mais les espaces verts et le maraîchage me plaisent bien. » « En Alsace, le nombre d’emplois créés par les entreprises de l’ESS a progressé de 4,2 % entre 2007 et 2011 quand celles de l’économie capitaliste en ont perdu 1 % , souligne Pierre Roth, délégué de la Chambre régionale de l’ESS. Un effectif de plus de 70 000 salariés sur un total de 650 000, ce n’est pas anecdotique : cela représente 11 % des emplois en Alsace, 8 % du produit intérieur brut. » Une nouvelle loi sur l’ESS est en préparation pour renforcer le développement du mode coopératif, pour favoriser l’innovation sociale. Employé depuis juillet, le jeune homme a déjà suivi plusieurs formations et a appris le reste sur le terrain. « En plus du travail, j’avais aussi des problèmes de logement et de transport. Je vais bientôt avoir un appartement et passer mon permis. Ce genre de problèmes est aussi un frein pour trouver un emploi. » L’Alsace_03/12/2013 Myriam, 54 ans, est originaire de Montbéliard. Venue en Alsace quand tout allait bien, elle a vécu de « gros soucis ». «C’est par le service du logement que j’ai entendu parler de la Passerelle. Je suis ici depuis avril dernier et j’ai appris à faire du maraîchage et du nettoyage de sites. Je pratique aussi un peu de fleurissement mais je ne suis pas encore experte», précise-t-elle. En plus des formations qui peuvent servir dans un service espaces verts, comme celle qui permet d’acquérir les bases pour faire de la petite maçonnerie, Myriam a également suivi des formations en bureautique, allemand, relation clientèle, communication… « Certaines de ces formations nous permettent par exemple d’être plus à l’aise pendant un entretien d’embauche. D’autres de connaître les logiciels courants qui peuvent servir sur différents postes. » Après son passage à la Passerelle, Raphaël aimerait se diriger vers les métiers de la route. « Mais c’est encore un peu vague… » Je prends ce qu’il y a et je ne cherche pas à comprendre Paroles d’employés en équilibre à la Passerelle Avoir du temps pour suivre des formations, c’est aussi ça l’esprit d’un chantier d’insertion. « Pour les gens qui n’ont pas travaillé depuis un certain temps, pouvoir se poser pour se remettre à niveau est utile », note Martine Bigot. Pour Isabelle, 49 ans, c’est aussi une étape nécessaire. «J’étais artisan cordonnier pendant vingt ans. Je me suis retrouvée veuve avec mes deux enfants et je n’arrivais plus à joindre les deux bouts. J’ai vendu la cordonnerie et je me suis retrouvée au chômage pendant deux ans.» L’équipe de la Passerelle participe à la décoration de Noël des rues de Hirsingue. Photos I.L. Ils s’appellent Raphaël, Isabelle, Myriam ou Roger. Tous ont trouvé à la Passerelle un moyen de reprendre le chemin du travail. Ils font part de leurs espoirs et de leurs doutes. Pour elle, la Passerelle s’est révélée être une bonne solution. « Avant, j’étais mon propre patron mais je me suis intégrée au groupe. Ça fait du bien. C’est un autre travail et je n’ai pas trop d’idées pour la suite. Mais je suis ouverte à toutes les propositions. » Dans les locaux de la Passerelle, place de l’Église à Hirsingue, les employés arrivent pour leur pause de midi. Tous sont bien couverts pour supporter la température hivernale. Patricia, 52 ans, fait partie de ces travailleurs du chantier d’insertion. « Depuis le 1er mars 2012, précise-t-elle. Je suis restée sans travail pendant dix ans. » Et son passage à la Passerelle lui a donné l’occasion de découvrir les métiers des espaces verts. «Je me suis occupée du fleurissement. J’étais vraiment contente quand la commune a eu sa troisième fleur.» En plus de son expérience de terrain, Patricia a augmenté ses chances de trouver un emploi dans ce domaine en suivant des formations. « J’en ai fait une sur l’aménagement des jardins spécifiques à l’Écomusée. Et je cherche du travail d’abord dans ce domaine. » Roger, 43 ans, est moins optimiste. « J’ai vécu des années de chômage en passant d’un contrat aidé à un contrat d’avenir. Pour moi, ces dispositifs ne servent à rien à part à avoir une petite paye. Aujourd’hui, tu peux trouver des contrats intérim aussi, mais un boulot réel, il n’y en a pas ! » Il faut en effet savoir que les employés ne peuvent rester à la Passerelle qu’un maximum de deux ans. « Les employés travaillent 24 heures par semaine de façon à retrouver un rythme de travail », précise Martine Bigot, responsable du chantier. Fabrice, 33 ans, travaillait quant à lui dans le commerce et le management. C’est un contrat comme saisonnier pour ramasser les asperges à Illfurth qui lui a donné envie de s’intéresser aux métiers de l’agriculture. « C’est une belle opportunité ici pour découvrir le maraîchage bio. Ensuite, je voudrais continuer en devenant employé agricole. » Depuis un an à la Passerelle, Roger apprécie néanmoins la possibilité des employés du chantier de pouvoir faire des stages en entreprise afin de découvrir divers métiers. « Mais suivre une formation à 50 ans, en sachant qu’il n’y a pas forcément du travail après… Alors je prends ce qu’il y a et je ne cherche pas à comprendre. » Raphaël, 21 ans, est arrivé là par la mission locale. « J’ai commencé plusieurs formations que je n’ai pas terminées, explique-t-il. Avant j’étais plutôt dans le domaine de La vente des paniers de légumes est pour lui une occasion de montrer ses compétences dans les relations avec les clients. 57 Pour les dix-sept employés de la Passerelle, en plus des deux encadrants et de l’accompagnatrice socioprofessionnelle, la proximité des bénévoles de Caritas Hirsingue, dont les locaux sont situés dans le même bâtiment que la Passerelle, peut aussi être un soutien. Pas moins de 80 personnes sont actuellement employées en contrats d’insertion d’une durée allant jusqu’à deux ans par la société coopérative et participative (Scop) Scoprobat. Née il y a une trentaine d’années – sous un nom différent – la société qui compte aujourd’hui une trentaine de salariés permanents propose des emplois et un accompagnement à des hommes et femmes en rupture sociale et professionnelle dans les domaines du bâtiment (Bâtiscop), de la blanchisserie (Point lavande) et de l’entretien (Proxim). « Nous aidons ceux qui en ont besoin », note Maurice Peter, responsable de l’équipe hirsinguoise. « Nous pensons que c’est important de soutenir l’emploi. Un chantier d’insertion comme la Passerelle est une occasion de se remettre en route pour trouver une activité professionnelle. Ça permet aussi de retrouver plus de dignité et une reconnaissance. Nous sommes également partenaires avec l’association Re-sources à Hirtzbach. Il faudrait que d’autres communes ou communautés de communes développent des structures comme celle-ci. » Il y a quelques mois encore, la Scoprobat partageait les locaux vétustes de la rue des Eyzies avec le centre social et culturel du Neuhof. Aujourd’hui en pleine possession des lieux, l’entreprise d’insertion offre à ses bâtiments « à bout de souffle » un indispensable lifting, toujours sur fond d’économie sociale et solidaire. Une charte pour l’optimisation des parcours d’insertion Pour la réalisation des travaux de restructuration des locaux, la Scoprobat a en effet exigé que les entreprises intervenant sur le chantier mettent en œuvre des clauses spécifiques d’insertion. Lundi, huit entrepreneurs ont apposé avec le maire Roland Ries leur signature à la « charte pour l’optimisation des parcours d’insertion » mise au point par la Scoprobat. Entre 10 et 15 % des volumes horaires des travaux de restructuration devraient être dédiés à l’insertion, un objectif bien supérieur aux 5 % exigés par l’agence nationale pour la rénovation urbaine. C’est la société d’insertion Id’ées Intérim qui fera le lien avec les entreprises pour établir les parcours des employés en insertion. Trois ou quatre personnes devraient ainsi prendre part aux travaux, d’après Michel Sexauer, PDG de la Scoprobat. Le nettoyage fait partie de l’entretien des espaces verts. DNA_04/12/2013 Entreprise d’insertion Scoprobat : restructuration solidaire Réunis lundi, en présence de Roland Ries, pour donner le coup d’envoi des travaux, les salariés de la Scoprobat et les entrepreneurs et architectes du chantier se sont donné rendez-vous dans 18 mois, date annoncée de la fin des travaux pendant lesquels les salariés continueront à occuper les lieux. D’ici là, le bâtiment aura subi une transformation totale avec notamment l’ajout d’un deuxième étage sur toute la surface et la création, au centre, d’un patio destiné à apporter de la lumière à tous les bureaux. Des espaces de stockage seront également construits à côté du siège totalement réhabilité de l’entreprise. Le bâtiment affiche pour quelques jours encore l’enseigne du CSC avec lequel la Scoprobat partageait les lieux. Photo DNA – Laurent Réa L’entreprise d’insertion Scoprobat restera sur ses terres historiques du Neuhof. Lundi était officiellement inauguré le lancement des travaux de restructuration de ses locaux de la rue d’Eyzies : un chantier d’insertion, naturellement. Le futur bâtiment. Document d’architectes – Rey Lucquet et associés 58 expérience. « Ça nourrit l’esprit ! Il y a des liens qui se créent entre les gens, on se sent entouré. Il y a une certaine magie dans le théâtre. Et puis, c’est pas comme au cinéma où on peut recommencer une prise. Là, on est sur la corde raide. Ça fait monter l’adrénaline, il faut y aller… » Jean-Pierre participe également aux ateliers d’écriture proposés par l’Alsa. L’Alsace_04/12/2013 Le théâtre qui change le regard Carole, elle, se réjouit de se rendre à l’atelier. « J’y vais… avec empressement. Ça m’a donné une certaine assurance, dans l’expression orale. » Pour les travailleurs sociaux, c’est aussi très enrichissant. Cécile accompagne des résidants à l’Alsa depuis trois ans. C’est la première année qu’elle participe à l’atelier. «Éducateurs et résidants se retrouvent ensemble sur scène, partagent le trac… Personnellement, ça m’a beaucoup apporté. Je n’avais jamais fait de théâtre, c’est un dépassement de soi, une grande aventure ! On voit aussi les résidants autrement, on a une meilleure connaissance les uns des autres, il y a plus de confiance.» Résidants et travailleurs sociaux de l’association montent sur scène pour conter une histoire inventée collectivement. Photo Dom Poirier Cette année, la petite troupe a aussi eu le plaisir de se rendre à une manifestation organisée par la fondation Abbé Pierre au Thor, village près d’Avignon, où se déroule le festival « C’est pas du luxe ». On y présente des spectacles d’un peu partout, tous montés au sein de structures d’insertion sociale. La compagnie L’Inattendue a accompagné le projet théâtre de l’Alsa (Association pour le logement des sans-abri) réunissant sur scène usagers et travailleurs sociaux. Dénouement cette semaine, avec deux représentations publiques. Ces ateliers artistiques en milieu social sont des lieux de reconstruction, ils font partie de l’accompagnement, participent au développement du lien et de l’estime de soi. « J’ai un trou ! », lance David à la metteure en scène. « Tout est tellement beau et lumineux ici… », amorce Florence Laffargue, metteure en scène et souffleuse, «… Est-il possible de passer toute une éternité dans les nuages ? », complète l’acteur qui retrouve spontanément son texte. Hier matin, sur la scène de l’Espace Matisse, à Mulhouse, la petite troupe procède au premier filage de la pièce La Guerre du temps n’aura pas lieu. Depuis le mois d’avril, la compagnie l’Inattendue anime l’atelier théâtre qui accueille des résidants des maisons relais et appartements gérés par l’Alsa (Association pour le logement des sans-abri) et des travailleurs sociaux engagés dans le projet. Tout le travail de l’atelier a été suivi par un photographe, Roman Launer. Ses images sont visibles à l’Espace Matisse cette semaine. DNA_04/12/2013 Un nouveau président et un nouveau bâtiment « On s’est retrouvé toutes les semaines à la Fac rue d’Alsace, au cours de séances de deux heures. Pour un atelier d’initiation, d’improvisation. On a cherché des textes, des idées… Le thème de la pièce est arrivé rapidement », indique Florence Laffargue qui s’est emparée des idées de chacun pour écrire. Elle s’est adaptée aussi aux fluctuations du groupe, certaines personnes ayant décroché en cours de route. Au bout du compte, ils sont onze sur scène. « Dans cette histoire, il y deux peuples, le peuple du bitume ou peuple d’en bas, tout le temps stressé… Et le peuple des nuages ou peuple d’en haut, très zen. Le peuple du bitume projette de se rendre chez le peuple des nuages pour voler le temps zen… » On ne vous en dira pas plus. Vous pourrez découvrir le dénouement de l’histoire en allant voir les artistes sur la scène de l’Espace Matisse. Jean-Paul Frickert (à gauche) a cédé la présidence de l’association Emmaüs Saverne – Haguenau à Michel Willemet qui devra superviser la construction du nouveau bric-à-brac (en arrière-plan). Document remis L’ancien président de la communauté Emmaüs de Haguenau-Saverne vient de passer la main à Michel Willemet. Ce dernier devra mener à bien la construction d’un nouveau bric-à-brac de 800 m2. Au sein de la troupe, il y a les « accros » comme André, Serge et Robert qui participent à l’atelier depuis plusieurs années. Michel Willemet est à la tête de la communauté Emmaüs de Saverne–Haguenau depuis la réunion du conseil d’administration du 11 octobre. Il succède à Jean-Paul Frickert qui avait (re) pris la présidence en avril dernier, après des mois très mouvementés au sein de l’association d’insertion. On se sent entouré D’autres ont rejoint la troupe plus récemment. C’est le cas de Jean-Pierre, dernier venu. « On m’a attrapé au lasso ! », explique-t-il, tout en précisant qu’il avait déjà fait une petite expérience théâtrale au lycée. Comme l’ensemble des participants, Jean-Pierre est très heureux de vivre cette 59 Coût des travaux : 13 150 € dont une participation du Conseil général de 40 % de la part subventionnable, ce qui représente 2 070 €. Démission surprise En effet, le président de la communauté Emmaüs de Saverne– Haguenau depuis 2006, Jean-Paul Frickert, avait cédé sa place à Francis Laurent en avril 2012. Coup de théâtre, ce dernier avait démissionné sept mois à peine après son élection se disant « découragé » par une « politique d’ensemble qui ne [lui] convenai [t] pas ». Une petite cérémonie de réception des travaux s’est déroulée en présence du président et de la directrice de la société d’insertion Epicea, du personnel de la société, et des membres du conseil municipal. C’est son prédécesseur, Jean-Paul Frickert qui a repris le flambeau dans l’urgence. « Grâce à lui, il n’y a pas eu de rupture. Nous avons pu continuer à travailler », note Michel Willemet. Le nouveau président devra notamment suivre la construction du nouveau bric-à-brac de 800 m², situé sur le terrain de la communauté, route de Bischwiller à Haguenau. L’ancien bâtiment de 340 m² en tôle était devenu trop petit pour accueillir les nombreux dons faits à la communauté. « Une partie des marchandises était stockée dehors et s’abîmait sous les intempéries », remarque Michel Willemet. La construction de ce vaste hall vise à « mettre en valeur encore plus ce que vous donnez », précise-t-il s’adressant aux donateurs. « Grâce à vos dons matériels que nous revalorisons, nous participons au développement de l’économie solidaire. » Des dons bienvenus puisque « le nombre de personnes en situation précaire et donc d’acheteurs ne cesse d’augmenter ». Réception des travaux Document remis DNA_06/12/2013 Paradis pour enfants Un budget de 200 000 euros Une cinquantaine de compagnons (39 à Haguenau et 10 à Saverne) et une quinzaine de personnes en contrat d’accompagnement dans l’emploi sur les deux sites participent à cette action de tri, de valorisation des objets, de vente de ceux-ci, de soutien des plus démunis. « Mais cela ne suffit plus, nous avons besoin de bénévoles qui viennent épauler ces compagnons. Une heure, une journée, un peu de son temps, nous rend la vie plus facile », invite Michel Willemet. Le bâtiment neuf, construit pour 200 000 euros — entièrement financé par l’association — devrait être terminé au printemps 2014. Une entreprise réalise le gros œuvre et les compagnons donnent un précieux coup de main « conformément à l’esprit d’Emmaüs », se réjouit le président. Le magasin Carijou, eldorado de l’enfance pour petits budgets. PHOTO DNA – Auriane Sinniger De la mi-novembre à Noël, c’est la saison haute pour le magasin strasbourgeois Carijou, temple du jouet de seconde main. Petits ou grands, les clients défilent pour dénicher LE cadeau à mettre sous le sapin. DNA_05/12/2013 Réfection d’un muret Dans le cadre de la politique de gestion des espaces ruraux et périurbains et des ressources naturelles (GERPLAN) initiée par le Conseil Général, la commune a pu bénéficier de la réfection d’un muret pour la préservation et la valorisation du patrimoine rural Un jouet a-t-il une âme ? À entendre Amira Moro, encadrante technique de l’association d’insertion Carijou, la réponse est oui. « Et non seulement nous assurons une seconde vie aux jouets, mais nous donnons également une deuxième chance à nos salariés. » Créée en l’an 2000, Carijou (une contraction de CARItas et JOUet) est une association d’insertion par l’activité économique sur le thème de la récupération, la valorisation et la commercialisation de jouets et de matériel de puériculture d’occasion. Ces travaux ont concerné un muret en pierres sèches situé sur le sentier du chemin de croix, lieu très fréquenté par les touristes. La remise en état s’est effectuée dans la pure tradition, sans apports de matériaux extérieurs ni artificiels. L’entreprise d’insertion Epicea, dont le siège se trouve à Vieux-Thann, a été chargée de cette restauration. D’un œil expert Sous le toit de la Fédération de Charité CARITAS d’Alsace proche du Secours Catholique, Carijou collecte des jouets 60 simplement pour se faire plaisir. Un peu comme chez cette grande enseigne d’ameublement d’origine suédoise, mais avec le sentiment de faire une bonne action en plus, « on repart toujours avec quelque chose » de chez Emmaüs, dit une ancienne salariée en insertion croisée à Mundolsheim. L’originalité de cette communauté, une des six du mouvement fondé par l’abbé Pierre installées en Alsace (avec Strasbourg, Saverne, Haguenau, Scherwiller et Cernay) ? Elle propose un contrat de travail et une formation professionnelle à une cinquantaine de personnes en difficulté… prêtes à vous aider. auprès d’organismes allant du Secours populaire aux grands magasins, en passant par la Croix Rouge, la Banque alimentaire et le don de particuliers. « Pour 2013, nous tablons sur plus de 400 m³ de jouets récupérés », révèle Josua Koschig, chef de service au pôle insertion auprès de la Fédération de Charité, « davantage qu’en 2012 » (390 m³). Ces jouets atterrissent dans le local de stockage du magasin strasbourgeois. Là, ils sont triés, nettoyés, contrôlés, réparés et remis à neuf pour être finalement étiquetés et présentés à la vente à bas prix. Le vêtement donné à une association, le meuble restauré avec goût, le jouet acheté d’occasion… Les objets du quotidien ont une seconde vie. Une nouvelle économie se développe. Deux douzaines de personnes à dominante féminine composent l’équipe de Carijou : derrière les coulisses, deux encadrantes techniques, une accompagnatrice sociale et une autre pour l’emploi. Et si la véritable nouvelle économie, ce n’étaient pas les nouvelles technologies, mais l’économie sociale et solidaire (ESS) ? Une des réponses à la crise. Une de ces idées à creuser pour sortir du marasme… En réinsertion, on compte deux chauffeurs, deux couturières, ainsi que dix agents de tri et de nettoyage qui œuvrent, tournevis et chiffon en main. Six vendeuses se relayent en magasin pour conseiller les clients à la recherche de l’objet convoité. Performante, centrée sur l’humain, utile à l’environnement : elle cumule atouts et vertus. Mais l’ESS, c’est quoi ? Lors de notre visite des lieux, un lundi après-midi, un petit garçon et son papa étaient en train de tester différents bolides de petite taille sur le sol du magasin. Ailleurs, deux préadolescentes venues « juste pour regarder un peu » étaient visiblement tiraillées entre poupées et livres. Et un couple de quinquagénaires sélectionnait d’un œil expert des figurines de collection. Un vaste champ qui regroupe les coopératives, mutuelles, associations… appliquant la gouvernance démocratique, la répartition des bénéfices et la solidarité. En Alsace, ces structures représentent plus de 10 % de l’emploi, soit quelque 70 000 salariés. Décidément, pour le rêve de jouet tout comme pour le jouet de rêve, il n’y a pas d’âge ! « C’est une très belle illustration d’un secteur qui marche sur ses deux pieds : l’économie et le social », souligne Marc Brignon, chargé de mission à la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire d’Alsace (CRESS). La personne passe avant le profit Carijou, 45, rue du Faubourg-National, à Strasbourg, est ouvert le lundi de 14 h à 18 h 30 et du mardi au samedi de 10 h à 18 h 30, ainsi que les dimanches 15 et 22 décembre de 14 h à 18 h 30. « Notre moteur, c’est la solidarité », renchérit Thierry Kuhn, directeur d’Emmaüs Mundolsheim. « On a renversé la tendance : nos entreprises créent de la richesse, mais cet argent est utilisé pour développer l’emploi. » DNA_06/12/2013 Une façon pour l’ESS de renvoyer le modèle libéral à ses travers et de rappeler que la personne doit « passer avant le profit ». Ces objets recyclés du désir Car la crise est passée par là, asséchant les porte-monnaie et faisant émerger d’autres manières de consommer – qu’Internet a contribué à développer : achat d’occasion, achat à plusieurs, location, prêt… (1) Associations d’insertion spécialisées dans la récupération et la revente de jouets ou d’électroménager, dépôt-vente de vêtements ou bouquiniste… Les acteurs que nous avons rencontrés ne font pas tous partie de la famille sociale et solidaire, mais ils participent à la seconde vie des objets. Et le public est au rendez-vous par nécessité, par conviction ou par goût. Il suffit d’observer le succès d’un grand déballage chez Emmaüs ou la multiplication des vide-greniers aux beaux jours pour s’en convaincre. Bibelots, livres, disques, jouets, meubles… On trouve de tout chez Emmaüs où l’on va pour dénicher la bonne affaire, se faire plaisir et/ou réaliser une bonne action. Photo DNA – Michel Frison Bibelots, livres, disques, jouets, meubles… On trouve de tout chez Emmaüs où l’on va pour dénicher la bonne affaire, se faire plaisir et/ou réaliser une bonne action. Photo DNA – Michel Frison En dix ans, l’Ess a créé 440 000 emplois, soit une croissance de 23 % contre 7 % en moyenne dans l’économie française. La solidarité en prime chez Emmaüs Vêtements, livres, disques, jouets, tableaux, vaisselle, meubles… On trouve de tout chez Emmaüs et on y croise toutes sortes de gens. De l’enseignante folle de fripes au brocanteur à la recherche de la perle rare, en passant par le chômeur venu s’équiper bon marché, ils sont là au milieu des étals, nonchalants ou stressés à l’idée de se faire chiper la bonne affaire. Ils sont venus par nécessité, par solidarité ou « Qu’on nous voie comme une nouvelle économie, ça interroge », s’amuse Pascal Monard, directeur d’Envie Strasbourg (2), rappelant qu’Emmaüs existe depuis 1949 et son entreprise depuis 1984. « Mais c’est la preuve que l’économie sociale et solidaire a quelque chose à dire, qu’elle a des valeurs fortes à partager. » 61 (1) « Les secondes vies des objets », un rapport d’analyse du centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (2012) traitement des DEEE (déchets des équipements électriques et électroniques). « Parfois, indique Gérard Bornemann, responsable du magasin de Colmar, les gens viennent d’eux-mêmes déposer des appareils », mais l’essentiel des équipements est collecté auprès des producteurs, distributeurs ou déchetteries. Ils sont ensuite démantelés dans les ateliers de recyclage d’Envie mais la petite partie considérée comme réutilisable est envoyée dans les ateliers de réparation. (2) Envie est un réseau d’entreprises d’insertion spécialisées dans le réemploi des équipements électriques et électroniques (voir article suivant) DNA_06/12/2013 Cuisine et dépendances « Quatre-vingts pour cent de nos recettes viennent de la vente », explique Hugues Dumont, directeur d’Envie Haute-Alsace, «et nous permettent d’employer plus de 40 personnes dans nos ateliers et magasins d’Illzach, Mulhouse et Colmar». Depuis 1993, à raison de contrat d’insertion de 2 ans maximum incluant des formations adaptées, 600 personnes sont passées par Envie Haute-Alsace. « 64 % d’entre eux ont réintégré le monde du travail ». Strasbourg : 6 rue Herrade ; Colmar : 154 route d’Ingersheim ; Mulhouse : 1 rue de la Tour-du-Diable DNA_06/12/2013 L’Atelier du Beau… meuble Gérard Bornemann accueille et conseille les clients d’Envie à Colmar. PHOTO DNA-j-luc syren De l’électroménager à petit prix qui procure un emploi à des personnes en réinsertion tout en ménageant les ressources de la planète : le réemploi dans tous ses avantages, c’est chez Envie. Un four pour 29 €, un lave-linge pour 150, une cuisinière ou un petit frigo pour 120… Rénovés, garantis un an, pièces et maind’œuvre. Le bouche à oreille aidant, quelque 300 lavevaisselle, micro-ondes, congélateurs, aspirateurs et autres appareils électroménagers sont vendus chaque semaine dans trois magasins à l’enseigne Envie en Alsace (1). Anne Gutleben (à gauche) et Lucinda De Oliveira (à droite) encadrent deux jeunes femmes en insertion. Photo DNA – F.Z. Une ancienne cuisine en chêne, un chevet de grand-mère, une petite table d’écolier… Tous ces vieux objets sont d’abord destinés à la déchetterie. Mais ils deviennent très convoités, une fois passés par les mains des jeunes femmes de l’Atelier du Beau. Ce sont des machines d’occasion récupérées, triées, nettoyées, réparées par les salariés d’Envie, une entreprise d’insertion leader dans le réemploi des équipements électriques et électroniques. Développement durable Émanation d’Emmaüs au départ, Envie est née à Strasbourg il y a une trentaine d’années pour conjuguer réinsertion et recyclage d’électroménager. La fédération a servi de modèle pour d’autres entreprises sociales et constitue aujourd’hui un réseau d’une cinquantaine d’unités dans tout l’Hexagone, figurant parmi les principaux opérateurs de la collecte et du Son carnet de commandes est plein, au moins jusqu’en février prochain. Créé il y a cinq ans, l’Atelier du Beau connaît un succès grandissant. Une belle reconnaissance pour cet atelier d’insertion exclusivement féminin niché dans un hangar à Wittenheim, dans la couronne mulhousienne. 62 « Au départ, les particuliers nous apportaient un meuble à repeindre », explique Anne Gutleben, chargée de développement. « Ils étaient sensibles à la dimension humaine de notre projet. C’est d’ailleurs ce que les gens recherchent actuellement, cette notion de solidarité ». pour en offrir un prometteur avant-goût. L’heure était à la joie, plein les yeux, les oreilles et les papilles pour les très nombreux visiteurs des Amazones, tous enchantés par la féerie de Noël et la magie de Saint-Nicolas. Et puis, les clients ont craqué de plus en plus nombreux pour l’esprit vintage très à la mode donné à ces vieux meubles. Repeints de couleurs vives, de motifs parfois dissymétriques, ils deviennent uniques. Une âme d’artiste En effet Lucinda De Oliveira, qui est l’encadrante technique de l’Atelier du Beau, se fait une règle de ne jamais peindre deux meubles de la même manière. Par contre, elle y met toute son âme d’artiste et un indéniable talent. Elle entraîne dans son sillage une petite équipe d’une dizaine de jeunes femmes en recherche d’emploi, leur apprenant à poncer, peindre, choisir les couleurs et travailler en équipe. Ainsi, dès qu’une vieille commode arrive à l’atelier, elle est prise en main. Soit le client a son idée et l’équipe exécute ses souhaits, soit Lucinda se rend sur place pour accorder le futur meuble à l’intérieur existant. Jusqu’ici, 90 % du chiffre d’affaires de l’Atelier du Beau était réalisé par le biais de ces commandes de particuliers. Puis un jour, un hôtel de Guebwiller a demandé à l’Atelier du Beau de redonner du style à ses meubles. Maintenant, c’est une grande commande pour un hôtel de Kaysersberg qui est en chantier. Ces commandes permettent à l’atelier d’insertion de continuer à exister et d’accompagner les jeunes femmes vers un retour à la vie active. Demoiselle Alésia ravie de sa balade en compagnie de son poney Crypton. PHOTO DNA DNA_10/12/2013 Les sympathiques retrouvailles des seniors Céline n’avait plus travaillé pendant trois ans et reconnaît avoir « repris confiance, repris une vie sociale, réappris à parler ». Une autre jeune femme va partir en formation. «Généralement, il se produit un déclic», ajoute Anne Gutleben, « elles acquièrent une expérience qu’elles peuvent ensuite faire valoir. Elles cherchent toutes seules un emploi. Une de nos stagiaires, qui était très renfermée et n’avait jamais travaillé, vient d’obtenir un travail de réceptionniste de nuit. C’est formidable ». Infos sur www.atelierdubeau.fr ou sur RDV au ✆ 03 89 52 82 15 DNA_09/12/2013 Saint-Nicolas aux "Amazones" Les seniors du Port-du-Rhin ont passé un agréable après-midi à chanter et à danser. PHOTOs DNA – Jean-François Badias Dans un parc superbement décoré aux couleurs de Noël, petits et grands étaient ravis d’un après-midi dominical consacré à la rencontre de Saint-Nicolas, mais aussi de son comparse, le sinistre Hans Trapp accompagné par son âne. Les enfants ont savouré la hotte pleine de friandises généreusement distribuées par Saint Nicolas, ils auront également pris bien du plaisir à découvrir les animaux et l’impressionnante basse-cour des Amazones et bien entendu, pour les plus courageux, des balades à dos de poney dans la forêt voisine étaient incontournables. Des chants et un marché de Noël, manalas, bredalas et vin chaud à profusion… les fêtes sont proches. Aux Amazones, association d’insertion qui compte 27 salariés à ½ temps, tous étaient sur le pont Dans le cadre des animations de fin d’année, les seniors du quartier du Port-du-Rhin se sont retrouvés jeudi au restaurant d’insertion de l’Île aux épis pour le repas de Noël. Rameutés par Christine de l’association des résidents du Portdu- Rhin, Frank du centre socioculturel Au-delà des ponts et Elodie de la mairie de quartier, les aînés du quartier de la Porte de France sont venus avec plaisir au restaurant de l’Île aux épis. Ils ont eu le bonheur de partager les repas de Noël avec l’adjointe au maire, Françoise Buffet. 63 DNA_14/12/2013 Oublier les soucis Banque alimentaire : 320 tonnes collectées en deux jours « Encore une année de plus », se sont dit de nombreux convives avant de déguster le délicieux menu préparé par la brigade d’insertion. Que de souvenirs à évoquer de la belle époque. Pour le doyen d’âge Louis, 95 ans, et les organisateurs, l’essentiel était de s’amuser pour ne pas penser aux soucis du lendemain. Les écoliers de la classe de CP de l’école du Rhin ont tout fait pour leur changer les idées : sous la direction de leur maîtresse Marylène Petit, ils ont chanté le vent soufflant dans le Beau sapin par une Douce nuit ainsi que la naissance du Divin enfant et l’arrivée du père Noël avec sa hotte remplie de cadeaux. C’était beau et émouvant ! Certains ont dansé bien en rythme aux sons de Jean-Claude, l’homme orchestre, alors que s’autres se contentaient de les regarder. Puis, on s’est souhaité de belles fêtes en se donnant rendez-vous à l’année prochaine. L’Alsace_13/12/2013 Première fête de Noël pour réunir les forces vives d’Agir Bénévoles et salariés s’affairent pour trier les montagnes de denrées collectées. PHOTO DNA – Jean-François Badias Les 28 et 29 novembre, 320 tonnes de denrées ont été collectées par la banque alimentaire dans le Bas-Rhin. Depuis, bénévoles et employés s’affairent dans les locaux de la rue de la Plainedes-Bouchers. Une fois encore, la générosité des Bas-Rhinois va permettre à la banque alimentaire d’honorer les commandes des 85 associations qu’elle approvisionne toute l’année. Le dernier week-end de novembre, 320 tonnes de denrées ont été collectées, soit 640 000 repas à distribuer aux plus démunis. C’est 20 tonnes de plus que l’année dernière. Un succès, malgré une situation économique difficile qui touche un nombre croissant de personnes. Et pourtant, « ce ne sont pas toujours les plus aisés qui donnent », note Coralie Tijou, déléguée générale. André Schwald, président de l’association Agir avec les sans-emploi, a accueilli ses invités au Cercle Saint-Thiébaut. Photo M.T. André Schwald, président d'Agir, accueille ses invités Photo Michel Tschann « Quand on sort d’ici, on est content. On se sent utile » « Cette fête de Noël est la première organisée par l’association Agir avec les sans-emploi », a précisé André Schwald, président de l’association intermédiaire, en accueillant ses invités, mardi soir au Cercle Saint-Thiébaut de Thann. En sus des dons effectués toute l’année par les grandes surfaces (sur des produits retirés des rayons), les entreprises industrielles, l’État et le Fonds européen d’aide aux plus démunis, cette collecte permet de renflouer les stocks de la banque alimentaire, notamment sur toute une gamme des produits en rupture pendant plusieurs semaines. Une soirée chaleureuse et conviviale qui a rassemblé toutes les forces vives d’Agir, venant des cantons de Thann, Masevaux et Cernay : salariés, membres permanents, élus du conseil d’administration… soit au total 75 participants. Pour les réunir, un bus a fait le trajet depuis Masevaux, tandis que les salariés de Cernay sont, eux, venus par le train. Rançon du succès : les bénévoles et salariés du siège de la structure se démènent pour venir à bout des montagnes de denrées, les tirer et préparer les commandes. Sirine, 19 ans, fait partie de la main-d’œuvre supplémentaire dépêchée par le Conseil général pour cette période d’intense activité. En service civique au foyer de l’enfance du Neuhof, la jeune femme n’a pas choisi de consacrer du temps à la collecte et au tri. Elle n’en est pas moins ravie. « Quand on sort d’ici, on est content. On se sent utile », sourit la jolie brune. Le buffet a été préparé par La Table de la fonderie, un chantier d’insertion mulhousien. Quant à l’animation, elle était efficacement assurée par le duo musical Nicole et Rézak. Et une saynète a été présentée sur la grande scène du cercle par les jeunes comédiens de la compagnie Ouver’Thur. 64 collèges, du stagiaire au jeune en service civique, du simple agent jusqu’aux membres de la direction générale, y compris Guy-Dominique Kennel, président du conseil général. Tous se sont retrouvés pour une journée de solidarité collective. Même discours chez Lysiane, 18 ans, qui effectue pour sa part un stage à la banque alimentaire dans le cadre de son bac pro « service aux personnes et aux territoires ». Ici, la jeunesse côtoie les habitués de longue date de la banque alimentaire et un large éventail de couches de la société est représenté. « Souvent ce sont les gens qui ont été abîmés par la vie qui s’engagent », confie le pasteur Freddy Sarg, président de la banque alimentaire du Bas-Rhin. Pour valoriser l’engagement de ses agents, le conseil général a souhaité doubler symboliquement cette opération d’une action de solidarité interne. Des situations difficiles Ces dernières années, de plus en plus de demandeurs d’emploi font partie des bénévoles. Didier est de ceux-là. Le mardi et le jeudi, il consacre une demi-journée à l’association. Un engagement qu’il juge « gratifiant » et dont il espère, aussi, tirer une expérience professionnelle pour décrocher un emploi. Certains agents du conseil général sont eux-mêmes dans des situations semblables à celles de personnes en faveur desquelles le conseil général agit : ils sont aidants familiaux et accompagnent des proches gravement malades ou en fin de vie mais peuvent difficilement se faire aider, pour des raisons financières bien souvent. De plus, ils ont souvent épuisé tous leurs droits à congés. Pas de répit entre Noël et nouvel an En visite jeudi, le préfet du Bas-Rhin Stéphane Bouillon a salué l’action de la banque alimentaire où, a-t-il résumé, « la charité est bien ordonnée ». Les 708 heures de bénévolat réalisées par les agents du conseil général seront offertes par la collectivité à ces aidants familiaux. Ils pourront ainsi s’absenter pour se consacrer à leurs proches, sans perte de rémunération. Cette année, pour la première fois, bénévoles et salariés seront présents entre Noël et nouvel an, afin de réceptionner les surplus des entreprises et surtout, les produits à date courte des grandes surfaces. La collecte a lieu deux jours par an, mais la générosité a une vie après Noël : chaque année, cinq millions de repas sont distribués grâce à l’action de la banque alimentaire. L’Alsace_15/12/2013 Inauguration de la nouvelle déchetterie 300 agents solidaires De nombreux agents du conseil général, issus de toutes les catégories de service, se sont investis personnellement document remis Lors de la grande collecte de denrées de la banque alimentaire, le conseil général du Bas-Rhin a proposé à ses agents de s’engager bénévolement pour assurer des permanences sur une quarantaine de sites où la banque alimentaire peine à trouver des bénévoles. Un brouillard dense s’était invité à l’inauguration de la déchetterie Soultz 2. Photo Gabrielle Schmitt Hohenadel Cet appel a été entendu par plus de 300 agents qui ont ainsi offert 708 heures de bénévolat pour la collecte. Jeudi soir, avant la réunion du conseil communautaire, les délégués de la Communauté de communes de la Région de Guebwiller (CCRG) ont inauguré la nouvelle déchetterie, située rue Albert-Reinbold à Soultz, qui a été mise en service le 22 octobre dernier. Répartis sur l’ensemble du territoire, ils ont complété les équipes de bénévoles ou, dans certains supermarchés, assuré intégralement la collecte. Toutes les catégories d’agents étaient représentées, du technicien des routes au travailleur social ou à l’agent des 65 « Soultz 2, plus grande, plus fonctionnelle, plus sûre, telle que nous l’avons souhaité », a dit le président Marc Jung, en présence du personnel de la SPL FloRIOM et des partenaires.Ce site de 20 000 m² est équipé d’un pont-bascule avec accès par badge et caméra vidéo de surveillance. jardins spécialement conçus à destination des personnes handicapées. L’ancienne déchetterie, Soultz 1, sera mise à disposition de l’association DEFI à compter du 1er janvier à titre gracieux, pour démarrer l’activité de recyclerie-ressourcerie (L’Alsace du 14 décembre). DEFI a en effet l’obligation d’ouvrir les postes d’insertion au courant du mois de mars prochain. Troisième prix : Patrimoine et emploi (Husseren-Wesserling) va organiser un spectacle pour souder ses stagiaires et ses bénévoles autour d’un moment fédérateur, « la recherche du dragon du Schlossberg ». Deuxième prix : JALMALV (Strasbourg) va pouvoir financer un week-end de parole et d’échange pour les adolescents en situation de deuil. Quatrième prix, « l’outil en main » (Thann, Mulhouse et Strasbourg), qui dit « travailler avec les mains et le cœur », utilisera cette aide pour renforcer l’amour des jeunes pour le travail manuel. Évoquant le passage à la RIOM (redevance incitative des ordures ménagères) le 1er janvier prochain, le président de la CCRG a encore estimé que « Soultz 2 rendra un meilleur service à nos usagers. Malgré un recours au tribunal administratif, nous avons tout mis en œuvre pour travailler en concertation avec les riverains. Nous la confions aux bons soins de la SPL ». Cinquième prix : les « Jardins d‘Icare » (Sentheim) vont poursuivre leur action en direction des familles vulnérables pour leur réapprendre à bien se nourrir avec des produits biologiques. Marc Jung a remercié « tous ceux qui ont participé à l’élaboration du projet » avant de couper symboliquement le ruban tricolore et de dévoiler la plaque inaugurale. Sixième prix : le Théâtre de la Chimère (Haguenau) qui, pour le 70e anniversaire de la libération de l’Alsace, va monter un spectacle historique, « Undrem Nordwind ». Septième prix : Humeur aqueuse (Strasbourg) où il est possible d’apprendre à coudre, de créer des modèles. Huitième prix : « Mémoire mulhousienne », un musée à ciel ouvert qui, par la réfection de tombes, aide les jeunes de la Fondation Saint-Jean à surmonter leurs difficultés familiales, voire à trouver une voie professionnelle. DNA_15/12/2013 Aller plus loin ensemble Neuvième prix : Tapart d’art ou comment donner le sourire à des résidents de l’Ehpad de Colmar en facilitant l’irruption d’un clown dans leur chambre. Ces associations sont aidées à raison de 1500 à 3000 euros. Guillaume d’Andlau a rappelé que l’aide de la Fondation intervient pour un projet quand celui-ci devient réalité. La Fondation cherche de nouveaux dossiers à soutenir. Infos sur www.fondationpassionsalsace.com L’Alsace_16/12/2013 Au Village du Partage, les associations font assaut d’imagination Des lauréats prêts à continuer leurs actions pour les autres. PHOTO DNA Guillaume SEVIN Se définissant comme une passerelle entre les associations et les entreprises, la Fondation Passions Alsace tient à soutenir financièrement certains projets tout en les faisant connaître. La remise des prix de cette édition 2013 a eu lieu à Mulhouse sous la présidence de Guillaume d’Andlau. « La principale vertu des associations est de pouvoir mettre en commun, se mobiliser et identifier les besoins pour progresser » a expliqué Jean-Pierre Lavielle, président de la CCI Sud Alsace Mulhouse qui a accueilli la Fondation Passions Alsace dans ses locaux pour cette cérémonie de remise de prix. Neuf associations, sur 30 dossiers déposés, ont été retenues par la Fondation. Le vote qui a départagé les dossiers s’est fait par Internet, avec le soutien des quotidiens régionaux, les DNA et l’Alsace. Ce n’est pas de la tarte flambée, mais le brieli proposé par les bénévoles de l’association ELA. Photo Jean-Marc Loos Les primés Place Kléber à Strasbourg, le Village du Partage est dédié aux associations. Les bénévoles ne sont pas à court d’idées. Ce vote, effectué par 4 300 internautes, a mis très largement en tête l’association AMPRA (Colmar), association de médecine physique et de réadaptation d’Alsace, qui a créé des 66 etc.), sans faire de bénéfice. Une deuxième association, Servir Pro, davantage tournée vers le maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées, s’est rajoutée par la suite. « Pour la première fois, avec le conseil d’administration, pour ces 25 ans et aussi pour Noël, nous avons regroupé les deux associations – un gros budget pour nous -, en mettant en valeur nos équipes », explique la directrice, Nathalie Bordé. Près du grand sapin, où – seul bémol – la musique ne contribue pas vraiment à l’ambiance de Noël, clubs services et associations caritatives font assaut d’imagination Dans les chalets, certains proposent le traditionnel vin chaud, en insistant sur des recettes originales, à base de pinot noir. D’autres vendent aussi du jus de pommes ou du chocolat chaud, en mettant l’accent sur les produits d’Alsace, comme les Petits frères des pauvres qui s’occupent de personnes âgées isolées. On trouve aussi, dans la plupart des chalets, des Bredle confectionnés le plus souvent par les bénévoles… La petite équipe de départ a été fondée à l’époque par Anita Krimm-Munch, secrétaire générale, sur une idée du souspréfet. Elle perdure donc sur le territoire, au service des actifs et des personnes âgées, preuve qu’elle est efficace. Plus inédit, le « brieli », servi par les membres de l’association ELA, de lutte contre les leucodystrophies. Autour de midi, la queue se forme devant le chalet pour goûter cette tarte flambée, fabriquée non pas à base de pâte à pain, mais depâte levée, avec de la crème et des lardons, qui se réchauffe très bien. L’association est agréée par la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte). Un repas a donc réuni tout le monde, pour les remercier du travail fourni toute l’année et manifestement l’idée a plu, puisque la salle était comble. Brieli et soupes étoilées C’est un boulanger de Geispolsheim qui prépare le brieli sur des plaques d’un mètre sur 60 cm. « Autrefois, les gens venaient le faire cuire, comme le baeckeoffe, dans le four du boulanger », explique l’un des bénévoles, heureux du succès de l’opération. Pour 3 € la part, les badauds partent rassasiés. Mais c’est aussi l’occasion de parler des objectifs d’ELA. Les permanents de l’association ont préparé la salle et assuré le service. Et, pour une fois, ce sont les salariés qui se sont fait Servir. Le président Maurice Noll en a profité, avec le personnel encadrant, pour féliciter la directrice pour sa récente réussite professionnelle en lui offrant un cadeau. Et, comme le dit la chanson, on a dansé jusqu’au bout de la nuit ! Un peu plus loin, Humanis, un collectif de 104 associations humanitaires et de solidarité internationale, propose la « soupe étoilée ». À ne manquer sous aucun prétexte. Chaque semaine, un autre étoilé d’Alsace concocte une soupe – préparée ensuite par des personnes en insertion d’Humanis, avec l’appui logistique d’un traiteur – qui se déguste sur place (3 €). Nombreux ceux qui viennent chaque semaine avec leur thermos ou une bouteille en verre pour déguster leur soupe chez eux. Après Hubert Maetz, président des Étoilés, et le Strasbourgeois Eric Westermann, c’est Laurent Huguet de La Wantzenau qui propose une crème de céleri au gingembre. À partir de vendredi, on pourra tester la soupe cressonnière d’Émile Jung… Dans le chalet d’Humanis, les associations se relaient aussi pour faire connaître leurs actions. Nathalie Bordé a été mise à l’honneur pendant la soirée. PHOTO DNA Jusqu’à ce soir, on peut retrouver Vozama, pilotée par Frère Claude qui réalise un formidable travail auprès des enfants et des villageois de Madagascar. Pour soutenir Vozama, on peut acheter de la vanille, ou des petites voitures en métal récupéré… L’Alsace_17/12/2013 Un contrat aidé, tremplin vers l’avenir « Changer le monde, les femmes le peuvent ! » assurent les «équipières de Saint-Vincent», qui ciblent la réinsertion des femmes, en liaison avec les services sociaux. Leur chalet est lumineux, décoré avec des étoiles à base de bouteilles en plastique. Elles vendent des Bredle, de la confiture, mais aussi un cahier de recettes et un sac de courses jaune. Pour emporter tous les petits achats… DNA_17/12/2013 Les 25 ans de Servir Vendredi soir, une petite fête rassemblait environ 80 intervenants de Servir, l’association d’insertion qui fêtait ses 25 ans au hall des sports. Depuis le 1 er décembre, la souriante Sabrina Balzli est à l’accueil de l’association Tremplins à Sélestat. Photo Catherine Chenciner L’association Servir a vu le jour en 1998 à Molsheim. Elle met à disposition des personnels en recherche d’emploi auprès des particuliers et des entreprises (ménage, bricolage, jardinage, Pour soutenir l’emploi, il y a les contrats d’avenir cette année, et plus largement les contrats aidés, 67 DNA_19/12/2013 comme celui dont bénéficie Sabrina Balzli, à l’association Tremplins. Association La Manne pour aider les plus démunis : les fruits de la solidarité « J’ai essayé », assure dans un sourire Sabrina Balzli, Scherwilleroise de 23 ans. Et de fait, depuis qu’elle a obtenu son baccalauréat ST2S (Sciences et technologies de la santé et du social), la jeune femme n’a cessé de chercher un emploi. Ainsi a-t-elle travaillé en tant qu’agent des services hospitaliers (ASH) dans une maison de retraite à Ribeauvillé pendant six mois. Elle a ensuite été employée comme télévendeuse dans un magasin d’informatique durant quatre mois, puis ponctuellement. « J’ai fait aussi régulièrement des services dans des restaurants de Villé », précise-t-elle. À quoi elle ajoute, depuis un an, une activité de vendeuse à domicile pour une société d’ustensiles culinaires. Un indéniable « dynamisme » qui a convaincu Tremplins de Sélestat de l’embaucher en CAE (Contrat d’accompagnement dans l’emploi) comme agent d’accueil, le 1er décembre. « On nous a vanté son sérieux, ses capacités à apprendre », apprécie le directeur de l’association intermédiaire, Antonio Minadeo. Ayant échoué à plusieurs reprises au concours de l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi), sur liste d’attente à celui d’aide-soignant, Sabrina Balzli envisage à présent une formation de conseillère en insertion professionnelle, via l’Afpa de Strasbourg. La marchandise est stockée au fur et à mesure qu’elle arrive des supermarchés, boulangeries ou des dons privés. PHOTOs DNA Vers une formation qualifiante « Ma situation de vendeuse à domicile ne me permettait pas de prendre un congé de formation, et c’est très cher. Je pouvais essayer en contrat de professionnalisation, mais c’est dur de trouver un patron ». Dans cet objectif et afin de valider son projet, la jeune femme, suivie par la Mission locale de Sélestat, a été amenée à effectuer une « évaluation en milieu de travail » de quinze jours à Tremplins. Implantée à Colmar depuis 26 ans, La Manne œuvre au quotidien par le truchement de son centre d’entraide alimentaire et grâce aux différentes actions concrètes et complémentaires qu’elle mène sans relâche. Des centaines de familles, prescrites par les services sociaux, reçoivent chaque année un soutien qui peut être de l’ordre de l’aide alimentaire, de l’épicerie sociale, du restaurant social ou des chantiers d’insertion. Une cuisine pédagogique a même été récemment créée à côté du restaurant. C’est ensuite qu’elle a eu connaissance d’un poste d’agent d’accueil à pourvoir à l’association, pour un an, en remplacement d’un congé de maternité. Elle n’a pas hésité. « Je l’ai appris mi-octobre, et ça s’est fait vite », indique-t-elle. Pour Antonio Minadeo et son équipe, qui compte déjà deux autres personnes en contrat aidé, la question était alors de savoir s’il fallait privilégier l’embauche d’un salarié de plus de 26 ans, l’État remboursant davantage, soit 90 % du salaire versé. « Sa situation sociale nous semblait plus urgente, c’est ce que nous avons privilégié. Nous avons reçu beaucoup de candidatures, notamment de titulaires d’un BTS, ce qui m’a surpris, mais montre que le marché de l’emploi est au plus bas », explique le directeur. Les dons sont en baisse Alain Faure le directeur de l’association constate une baisse significative des dons. Hier matin, un camion qui vient de faire sa tournée de collecte des supermarchés arrive. Son contenu confirme les propos du directeur… «Avant ces temps de crise, il était plein. Ce matin il l’est à peine à moitié. Il y a quelques cageots et bacs remplis d’aliments et c’est tout». Amélie responsable à l’entraide alimentaire et ses collègues stockent les denrées qui arrivent : fruits, légumes, conserves, féculents, denrées périssables… mais aussi des produits de première nécessité, des produits de toilette, couchesculottes… Elle prépare les colis pour les familles qui dès 14 h (du lundi au vendredi) vont affluer pour trouver de la nourriture, une aide matérielle et aussi du réconfort. La jeune femme est rémunérée au Smic pour 24 heures de travail hebdomadaires, l’association touchant 80 % sur 20 heures. Occupée à l’accueil et à un travail administratif, elle semble tout à son aise. Contrairement à un emploi d’avenir, un CAE n’est pas lié à une formation qualifiante, cependant son employeur l’aidera à l’obtenir. Si Pôle Emploi l’accepte, l’ « idéal » serait qu’il soit prolongé et qu’elle bénéficie en même temps d’un contrat de professionnalisation sur quinze mois. Sa formation serait ainsi financée et elle aurait la possibilité de passer à la pratique. Dans le restaurant social, véritable lieu de vie, nombreux sont ceux qui sont déjà là, en quête d’un bon repas chaud et d’un accueil chaleureux. Hubert Philipp, président et fondateur de La Manne, explique « c’est une prise en charge holistique de l’homme, on essaye de considérer l’individu dans son ensemble ». « Son poste pourrait évoluer, elle participerait à des entretiens et se verrait confier le projet professionnel de quelques personnes en insertion », reprend Antonio Minadeo. Une bonne « opportunité » pour Sabrina Balzli et, comme son nom l’indique, un formidable tremplin. La Manne est membre du Réseau français des Banques alimentaires. Elle fonctionne en partie grâce à des subventions publiques, bénéficie d’un soutien important de la Ville de 68 Colmar, du conseil général et d’autres organismes sociaux, ainsi que de dons privés et de marchandises. Salariés et bénévoles sont bien placés pour regretter la société de gaspillage dans laquelle nous vivons. « Surtout en ces temps difficiles » dit Hubert Philipp qui rappelle que « le gaspillage représente chaque année 20 kg par personne et par famille ». Augmentation du nombre de familles bénéficiaires, érosion des dons, la Manne alimentaire n’est pas loin de tirer le diable par la queue. Le constat est identique à celui des Restaurants du cœur : la Manne, centre d’entraide alimentaire et de soutien par le travail fondé en 1986, est toujours socialement aussi indispensable. « Entre 2012 et 2013, le nombre de familles bénéficiaires a augmenté de 17,2 % », signale Hubert Philipp, président de la Manne, à Colmar. L’Alsace_20/12/2013 Une belle palette d’objets en bois Concrètement, 1350 familles dépendent des appoints alimentaires délivrés rue du Galtz. Et ce chiffre risque d’augmenter encore en 2014, estime, en substance, Alain Faure, nouveau directeur d’une association qui emploie aujourd’hui neuf permanents (sept équivalents temps plein), sans compter les 15 contrats en insertion en cours. Des camionnettes qui se remplissent moins bien Le problème est simple : alors que les familles se pressent de plus en plus nombreuses au comptoir, le volume des dons a pris ces cinq dernières années le chemin inverse. «Nous sommes clairement en situation de carence». Le président en veut pour preuve le contenu d’une camionnette qui vient d’arriver (mercredi) pour décharger l’une des collectes entreprises auprès des partenaires commerciaux (Cora, Leclerc-Wintzenheim, Super et Hyper U, Monoprix, Match et Métro) est plutôt maigre : « Ces dernières années, on remplissait la camionnette. Ce n’est plus le cas. Les dons en nourriture ont baissé de 75 % », s’alarme Hubert Philipp. En cause, la politique des « dates courtes » menée par les super et hypermarchés, qui ont créé des rayons de produits démarqués. Du made in Bourtzwiller. D.S. Achat de lait obligatoire Installé dans d’anciens locaux de Manurhin, à Bourtzwiller, le chantier d’insertion de l’association Espace et développement réalise des meubles en bois sympas en recyclant des palettes. Quelques produits bien ciblés manquent cruellement à l’appel, comme le lait. « Nous sommes dans l’obligation d’en acheter ; la banque alimentaire est en rupture de stock. » Tous produits confondus, la Manne s’est vue dans l’obligation de « multiplier par deux » ses achats en 2013. « C’est général, toutes les associations caritatives sont d’accord pour affirmer que les dons sont en baisse. » Chaque semaine, une dizaine de tonnes de dons alimentaires sont collectées. Un gros travail de triage est ensuite mené sous la houlette d’Amélie Lallemand, responsable de la distribution. « Il y a des pénuries de fruits par exemple, que nous gérons au jour le jour. » Au catalogue : du mobilier de jardin, mais aussi des meubles qui peuvent trouver toute leur place en intérieur (fauteuils, tables basses ou hautes, tabourets, mobilier pour enfants, armoires, étagères, etc.). « Selon les modèles, ça peut aller de 40 € à 250 € », situe Natascha Madercic, la responsable du chantier, où sont employées une douzaine de personnes en insertion. L’équipe travaille surtout sur commande, mais certains meubles sont disponibles au chantier, 10, rue de Soultz à Mulhouse (entrée par la rue de Kingersheim, tél. 03.69.76.70.46, ouverture de 8 h à 17 h du lundi au jeudi et de 8 h à 12 h le vendredi), où on trouve aussi des petits objets en bois : bannettes à courrier (20 €), bougeoirs (4 à 6 €), mangeoires… La liste des produits devant impérativement figurer dans le panier distribué à la famille est, quoi qu’il arrive, établie quotidiennement. « Les légumes sont obligatoires, au minimum cinq, deux fruits au minimum, et différents féculents comme le riz, le couscous, les œufs, etc., en cas de surplus, des boissons (non alcoolisées), du café, du chocolat ». Il y a une vingtaine d’années, se souvient Hubert Philipp, les bénéficiaires avaient droit à une bouteille de Côtes-du-Rhône, un passé bel et bien révolu… Pour un bébé, le panier doit comprendre un lait de croissance, des couches, des petits pots salés et sucrés. Chaque panier correspond à cinq repas par personne. Dans certains cas, les familles ne paient pas, si elles n’ont aucune ressource. Dans le cas contraire, elles versent 3 € symboliques (pour quatre personnes), ce panier valant en réalité 70 €. La Manne n’est « en aucun cas prescripteur », seuls les services sociaux sont habilités à aiguiller les familles vers le centre. « Il y a encore des gens qui n’ont vraiment rien L’Alsace_21/12/2013 La Manne alimentaire doit gérer une «situation de carence» 69 mais il faut vraiment que la gratuité soit l’exception », insiste le président. Trafic à Gisèle Untersinger, la présidente des Restos du cœur 67. Trouver un nouveau modèle Courant janvier, Armand Perego, le président de la CroixRouge Alsace Lorraine recevra, d’autre part, une Renault Kangoo et une 406 Peugeot. Compte tenu de l’évolution du comportement des donateurs et de la volonté de redonner un nouveau souffle social au principe de l’aide alimentaire, une réflexion globale devrait être engagée l’an prochain. « Sans véhicule, n’existerait pas » « Il faut trouver un nouveau modèle », estime Alain Faure qui évoque quelques pistes de réflexion tel que le développement de l’épicerie sociale (déjà existante), de façon à « généraliser la vente », assortie d’une contrepartie sociale comme la réduction de l’endettement, par exemple ; ce qui est d’ailleurs déjà le cas aujourd’hui. En tout cas, face aux obstacles, l’association s’interroge sur « la façon d’utiliser ses moyens autrement » et surtout comment diversifier au maximum ses ressources financières. Emmaüs Mundolsheim Ces 4 véhicules viennent s’ajouter aux 27 précédents dons opérés depuis 1994 en faveur des associations locales. La direction et les salariés du Groupe ÉS savent se mobiliser pour soutenir les associations caritatives, collecter des fonds lors d’opérations de mécénat et également contribuer en association avec le conseil général du Bas-Rhin au Fonds de solidarité logement (FSL). Les bénéficiaires n’ont pas manqué de remercier très vivement le Groupe ÉS pour cette donation solidaire bienvenue, le directeur Thierry Kuhn relevant même que « sans véhicule, Emmaüs Mundolsheim n’existerait pas ». Il lui a exprimé sa reconnaissance en lui faisant remettre un tome rare de la Nouvelle Encyclopédie. En 2013, le soutien à neuf associations caritatives du Bas-Rhin se montera à 18 000 €. L’Esat Travail et Espérance de Mundolsheim s’est déjà vu remettre dans le cadre de la Semaine du développement durable, près de 400 vêtements de travail et les Restos du cœur une somme de 7 000 €, représentant le bénéfice du concert à la cathédrale de l’orchestre d’harmonie d’Électricité de Strasbourg. En énergéticien de proximité, responsable et solidaire, le Groupe ÉS s’emploie à assurer l’accès énergétique à tous, en engageant des moyens matériels et humains nécessaires pour aider les familles en détresse et faire face aux difficultés de ses clients et des habitants de sa région, en collaboration avec les services sociaux. La Manne compte aussi un restaurant à vocation sociale : chaque année, 1950 repas sont préparés et servis. Ici, le cuisinier Jean-Michel en train de servir l’entrée à ses clients. DNA_25/12/2013 Rouler solidaire DNA_29/12/2013 Création d’un groupe d’économie solidaire : Ensemble, c’est plus simple Depuis 1989, date de création de l’association Entraide Emploi, l’insertion sociale et professionnelle a fait bien du chemin dans la région de Saverne. Six autres structures se sont jointes à la première pour former un « ensemblier d’insertion » qui aujourd’hui se transforme en un groupe d’économie solidaire (GES), pour être plus efficace et transparent dans sa gestion. Les clés d’un utilitaire Renault ont été remises à François Raimbault, président d’Emmaüs Mundolsheim. Photo DNA – Cédric Joubert Dans le cadre du programme d’actions solidaires, que le Groupe ÉS donne depuis vingt ans une deuxième vie aux véhicules de sa flotte, en les offrant à ses partenaires associatifs pour lutter contre la précarité économique et énergétique. Au départ, existaient deux associations distinctes, Entraide Emploi et Alternative Bois. A elles deux, elles pilotaient cinq structures d’insertion qui représentent une masse salariale non négligeable, environ 3,5 millions d’euros en 2012, soit près de 300 personnes en insertion dont 38 permanents ou encadrants qui, eux, ne sont pas en insertion. Chaque C’est ainsi que mercredi dernier, le directeur d’ESR, JeanClaude Mutschler, a remis au garage du Centre Opérationnel de Mundolsheim, les clés d’un Renault Master à François Raimbault, président d’Emmaüs Mundolsheim et d’un Renault 70 association était gérée par un conseil d’administration, composée comme il se doit de bénévoles. Conscients de la lourdeur administrative de « l’ensemblier d’insertion », les différents partenaires ont planché depuis juillet 2011 pour trouver un statut mieux adapté et moins complexe. Et les voilà en train de créer le premier groupe d’économie solidaire (GES) du Bas-Rhin. social. La forme juridique est l’association intermédiaire (AI). Afin de varier les activités proposées aux demandeurs d’emploi, Entraide Emploi a créé en son sein une filiale, Saveico, en 1992, avec le statut d’entreprise d’insertion (EI), dans le domaine de la sous-traitance industrielle. De son côté, l’association Alternative Bois a été constituée en 1995, avec pour objet social l’insertion professionnelle en développant une activité de valorisation des produits forestiers et d’entretien des espaces naturels. En 2000, Alternative Bois s’est rapprochée de l’association Entraide Emploi, compte tenu de leur proximité géographique et de leurs valeurs communes. De ce rapprochement est née la société d’insertion Alternative Environnement à laquelle Alternative Bois a apporté l’ensemble de ses activités. Puis cette dernière a développé un atelier chantier d’insertion. Le retour à l’emploi après de longues périodes de chômage et de galère se fait de manière progressive Ce changement a été acté par le conseil d’administration extraordinaire du 17 décembre dernier. Ce fut aussi l’occasion de toiletter les statuts et de rappeler les objectifs d’un tel GES, toujours sous la forme associative. Dans son article 2, il est rappelé que « l’association a pour objet de contribuer à l’insertion sociale et professionnelle, sur le territoire de Saverne et environs, de personnes rencontrant des difficultés particulières d’accès à l’emploi ». Et ce à travers « une offre diversifiée et coordonnée […] dans le domaine des services à la personne, de l’aménagement et l’entretien des espaces verts et naturels, des voies, réseaux et immeubles bâtis, ainsi que de la sous-traitance industrielle […]». En 2006, la société entreprise d’insertion Saveico a créé la société Saverne entreprise adaptée (SEA), en tant que filiale d’Entraide Emploi pour favoriser l’emploi de personnes handicapées par le biais d’une activité dans le domaine de la sous-traitance industrielle. Deux autres structures se sont jointes récemment à cet ensemblier, en 2009, la SARL Halbwachs, paysagiste et pépiniériste, et Espace environnement, SARL agréée pour les services à la personne. Ce montage progressif de structures qui marient le social et l’économique a donc donné naissance le 17 décembre dernier au GES (groupement d’économie solidaire) dont le directeur général est Francis Kern, et le siège à Monswiller. Ces objectifs étaient déjà ceux de « l’ensembier d’insertion » qui à travers ses différentes missions permettaient de proposer du travail aux personnes en difficultés, selon leur degré d’employabilité. Le retour à l’emploi après de longues périodes de chômage et de galère se fait de manière progressive. Aujourd’hui déjà, et bien sûr à l’avenir, les personnes en insertion pourront passer d’une structure à l’autre en fonction de leur évolution professionnelle et personnelle. (*) Présidente, Francine Klein; 1er vice-président, Jean Gilliot; 2e vice-président, Bernard Zapf; trésorier, Hubert Strobel; secrétaire, Nadège Maréchal. Fonctionnement plus dynamique Il s’agit pour les encadrants de construire un parcours d’insertion pour chaque salarié, tout en satisfaisant les demandes des clients en matière d’entretien d’espaces verts, de ménage, de travaux forestiers, de sous-traitance industrielle et de tous les marchés qu’on leur confie. Le fonctionnement de la nouvelle association qui porte le GES se veut plus dynamique. En appui au conseil d’administration (*) de 16 personnes, des commissions seront créées pour impliquer davantage les membres et prendre à bras-le-corps des projets comme, par exemple, celui de rénover le bâtiment remarquable dans lequel toutes ces structures sont regroupés, à Monswiller dans la cour de la pépinière Halbwachs. A la présidence de ce tout nouveau-né « groupe d’économie solidaire », Francine Klein. Le premier vice-président est Jean Gilliot. « Ce changement de statut n’est pas lié à une situation délicate, nos structures se portent bien. Nous sommes dans une spirale vertueuse et attachée à des valeurs humaines », commentent Francine Klein et Jean Gilliot, d’une même voix. Chapeau bas à tous ces gestionnaires bénévoles qui ne tirent aucun bénéfice pécuniaire de leur mandat d’administrateur. Une denrée rare en ces temps où des actionnaires privés mettent sur le carreau des millions de salariés pour leur enrichissement personnel… Et ce sont souvent ces ouvriers et employés, broyés par le système, qui rejoignent ces indispensables structures d’insertion, rares endroits où l’humain prime encore sur l’économique. Jean Gilliot, président d’Alternative Bois, et Francine Klein, présidente d’Entraide Emploi, ont fusionné leurs structures pour en faire un groupe d’économie solidaire. Photo DNA – Simone Giedinger DNA_31/_12/2013 Pour La Manne Récolte de dons A cours de la semaine du 20 au 24 janvier 2014 l’agence immobilière Orpi Baumann Immo, rue Turenne, organise une grande action de solidarité pour l’association caritative La Manne de Colmar. La genèse de l’ensemblier d’insertion La toute première association fut Entraide Emploi, constituée en avril 1989, avec l’objectif d’harmoniser l’économique et le 71 A cette occasion, des dons seront récoltés et remis à l’association qui se mobilise pour les plus démunis via une aide alimentaire ou encore une insertion professionnelle. L’occasion est donnée à chacun de participer à cet élan de solidarité qui aujourd’hui encore est essentiel ! La participation et la générosité de chacun peut être bénéfique pour apporter du soutien et de la joie à ces nombreux foyers, alors n’hésitez plus; les conseillères de l’agence et les bénévoles attendent les généreux donateurs. Adresse où déposer les dons : 32, rue Turenne, 68000 – Colmar. 72 Nous agissons avec le concours de
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