la fonte des glaces une question brûlante
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la fonte des glaces une question brûlante
NOTRE PLANETE Revue du Programme des Nations Unies pour l’environnement - Mai 2007 LA FONTE DES GLACES UNE QUESTION BRÛLANTE Le changement climatique et la cryosphère NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE NOTRE PLANETE Notre Planète, la revue du Programme des Nations Unies pour l‘environnement (PNUE) PO Box 30552 Nairobi (Kenya) Tél: (254 20)7621 234 Fax: (254 20)7623 927 Mél: [email protected] Les numéros de Notre Planéte peuvent être consultés sur le site du PNUE www.unep.org/ourplanet ISSN 101 - 7394 Directeur de Publication: Eric Falt Rédacteur: Geoffrey Lean Coordinateurs: Naomi Poulton, David Simpson Collaborateur Spécial: Nick Nuttall Responsable Marketing: Manyahleshal Kebede Graphisme: Amina Darani Production: Division de la communication et de l‘information du PNUE Impression: Naturaprint Distribution: SMI Books Les articles figurant dans cette revue ne reflètent pas nécessairement les opinions ou les politiques du PNUE ou des rédacteurs; ils ne constituent pas non plus un compte rendu officiel. Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui y figurent n‘impliquent de la part du PNUE aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontiéres ou limites. Helen Bjørnøy, Ministre de l’environnement de Norvège... une planète différente - page 7 Roberto Dobles, Ministre de l’environnement et de l’énergie du Costa Rica et Président du Conseil d’administration du PNUE et du Forum ministériel mondial pour l’environnement... programme d’action - page 9 Yvo de Boer, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques... Sheila Watt-Cloutier, PNUE Champion de la Terre 2005 pour l’Amérique du Nord et Présidente internationale de la Conférence circumpolaire des Inuits 2002–2006... Qin Dahe, Coprésident, Groupe de travail 1 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et, jusqu’en avril 2007, Directeur de l’Administration météorologique chinoise... neige, glace et vie - page 18 et aussi Basanta Shrestha, Chef de la Division du système d’Informations sur les ressources naturelles et les montagnes du Centre international de mise en valeur intégrée des montagnes... réflexions people verbatim et chiffres livres prix et événements www produits NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE ...décrit de nouvelles solutions à un problème qui prend de l’importance et explique comment son pays se propose d’arriver à une production de carbone zéro. ...demande aux dirigeants politiques de relancer les négociations internationales — et de préserver les glaciers du monde. nouvelle dynamique - page 12 ...estime que les effets des changements climatiques sur l’Arctique et ses populations devraient être considérés comme une question de droits humains. une question de droits humains - page 14 ...examine le défi auquel est confrontée la nation à l’évolution la plus rapide du monde. chine : changements climatiques et développement - page 16 Susana Bischoff, Graciela Canziani et Patricia Centurión, expliquent quelle est l’importance de l’eau des glaciers et de la fonte des neiges en Amérique latine et suggèrent comment s’adapter à sa disparition. * Dollars ($) s‘entend des dollars des Etats-Unis. page 3 page 4 page 8 page 9 page 24 page 25 page 26 ...lance un appel pour que les hommes politiques, les entreprises et le grand public se mobilisent pour lutter contre les changements climatiques. Linda Fisher, Vice-Présidente et Responsable des questions de viabilité chez Dupont...Responsable des questions de durabilité chez Dupont... ...décrit la régression rapide des glaciers de l’Himalaya et demande que des mesures soient prises d’urgence pour faire face aux dangers qui en découlent. tsunamis de montagne - page 20 ...plaide en faveur d’une approche coordonnée au niveau mondial pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. l’action, ça marche - page 22 Peter Garrett, rock star, promoteur de campagnes et politicien... ...décrit les changements climatiques comme “une occasion qui se présente une seule fois dans une génération”. bande sonore verte - page 27 réflexions par Achim Steiner, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement Le monde s’apprête peut-être à dire « merci et bonne nuit » à l’ampoule électrique à incandescence, près de 130 ans après son invention par Thomas Edison. L’Australie a annoncé son interdiction; Cuba, le Venezuela et l’Union européenne figurent parmi les pays engagés dans la même direction. Cette disparition mérite d’être célébrée car les milliards d’ampoules à travers le monde — peu efficaces puisque 5 % seulement de l’énergie consommée est transformée en lumière — entraînent des émissions massives de dioxyde de carbone. Certes, pour lutter contre le changement climatique il faut que les gouvernements adoptent des réglementations fixant des objectifs de réduction des émissions et encouragent des formes plus durables de production et de consommation énergétiques. Mais une partie de la solution se trouve également au coin de la rue, dans la boutique ou au supermarché le plus proche, pas seulement dans les salles de conférences internationales. Ce message — le pouvoir d’action appartient aussi bien aux consommateurs qu’aux ministres et chefs d’Etat — est mis en avant par la Journée mondiale de l’environnement, lancée cette année par le Gouvernement norvégien dans la ville arctique de Tromsø. L’élimination des lampes gaspilleuses d’énergie n’est que l’une des nombreuses actions possibles. Par exemple, un rapport publié par l’Initiative Construction durable du PNUE montre que même selon certaines estimations prudentes, les émissions de CO2 des bâtiments à travers le monde pourraient être réduites de 1,8 milliard de tonnes par an moyennant une combinaison judicieuse de règlements gouvernementaux, une plus large utilisation des technologies économes en énergie et des changements de comportement. Une politique d’efficience énergétique plus vigoureuse pourrait entraîner une diminution de plus de 2 milliards de tonnes — près de trois fois la réduction totale prévue par le Protocole de Kyoto. Comme le montrent clairement les derniers rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le changement climatique représente un énorme défi social, environnemental et économique. Les régions polaires — auxquelles la Journée mondiale de l’environnement 2007 portera une grande attention — y sont particulièrement vunérables. Dans l’Arctique, la fonte généralisée des glaces, les dégâts causés aux bâtiments et infrastructures par les affaissements de terrain suite au dégel de leur permafrost, l’érosion côtière et la perte des moyens de subsistance traditionnels risquent fort de s’amplifier si l’on ne réduit pas de manière décisive les émissions de gaz à effet de serre. L’aspect positif est que le combat contre le changement climatique donne également aux pays développés une bonne occasion de tenir les nombreuses promesses qu’ils ont faites aux pays en développement en matière de financement et de développement et offre de nouvelles parades possibles Le PNUE encourage les pratiques respectueuses de l’environnement au niveau mondial et dans ses propres activités. Cette revue est imprimée sur du papier 100 % recyclé, en utilisant des encres d’origine végétale et d’autres pratiques respectueuses de l’environnement. Notre politique de distribution a pour objectif de réduire l’empreinte carbone du PNUE. aux problèmes environnementaux de grande ampleur comme la pollution de l’air ou la déforestation. En effet, si nous voulons éviter une modification dangereuse du climat et assurer la stabilité de l’Antarctique et de l’Arctique, sans parler du reste du monde, il nous faut rassembler nos réflexions et envisager toutes les solutions — de l’économie d’énergie au développement d’approvisionnements en énergie plus efficaces et moins polluants en passant par une gestion plus durable des terres et de la végétation. Nous avons absolument besoin d’un régime mondial capable de produire, à l’expiration du Protocole de Kyoto en 2012, une stratégie de réduction des émissions à la fois juste, équitable et efficace. Les pays industrialisés doivent être les premiers à agir et se montrer les plus audacieux. On peut se féliciter que l’Union européenne se soit fixé comme objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici 2020. Il est temps que d’autres relèvent le gant. Le reste du monde industrialisé ne peut plus justifier son inaction en invoquant un simple mythe : la réticence des pays émergents à contribuer aux efforts de réduction des rejets de CO2. Le Brésil, par exemple, devrait réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 14 % d’ici 2020; si une aide lui est fournie, cette diminution pourrait atteindre près de 30 %. Le scénario est identique en Chine et dans certains secteurs de l’économie indienne, notamment celui du transport. A plus long terme, il faudra atteindre des réductions de 60 à 80 % pour pouvoir stabiliser complètement l’atmosphère. Des nouvelles technologies seront nécessaires : la mise en place d’un régime post-Kyoto vigoureux sera sans aucun doute source d’inventions. Mais on peut déjà faire beaucoup pour sauver les calottes glacières des pôles, et le reste de la planète, avec quelques euros ou dollars, en utilisant des technologies déjà disponibles dans le commerce. L’Agence internationale de l’énergie estime qu’un passage total aux ampoules fluorescentes compactes à l’échelle mondiale permettrait de réaliser des économies de C02 de l’ordre de 470 millions de tonnes en 2010 — plus de la moitié des réductions prévues par le Protocole de Kyoto. L’heure est venue de confiner l’ampoule à incandescence aux livres d’histoire. Nous pourrons alors peut-être commencer à reléguer à ces mêmes pages la dramatique fonte des glaces polaires et les changements climatiques menaçants. Photo de couverture © John Wilkes Studio/Corbis. La fonte des glaces est le sujet brûlant du présent numéro de Notre Planète. Le thème de la Journée mondiale de l’environnement pour 2007 souligne l’importance des environnements froids du monde, depuis les pôles glaciaires jusqu’aux sommets tropicaux enneigés d’Afrique et d’Amérique du Sud en passant par les glaciers himalayens situés sur le toit du monde qui, par leur fonte, alimentent en eau une région où vit près de la moitié de la population mondiale. La fonte des neiges et des glaces de ces lieux d’importance vitale fait aussi disparaître tout espoir d’échapper aux conséquences désastreuses de changements climatiques impossibles à maîtriser. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE people OKOMBI SALISSA a été nommé Ministre du tourisme et de l’environnement de la République du Congo, ce qui en fait également le nouveau Président de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE). En qualité de président de cette Conférence, il dirigera le processus de mise en oeuvre du plan d’action concernant l’initiative en faveur de l’environnement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Présidente de la Commission mondiale de l’environnement et du développement; elle est connue surtout pour avoir développé l’idée politique générale de développement durable et pour avoir publié, il y a deux décennies, le rapport mémorable intitulé « Notre avenir à tous ». Le Président RICARDO © Hubert Boesl/dpa/Corbis OPRAH WINFREY, peut-être la célébrité la plus influente d’Amérique, a organisé son propre spectacle écolo en l’honneur de la Journée de la Terre, le 22 avril, en donnant des conseils sur la façon dont les familles des simples citoyens peuvent United Nations Secretary-General BAN Le Secrétaire général des Nations Unies, BAN KI-MOON, qui a fait de cette question l’une de ses priorités principales, a nommé trois Représentants spéciaux pour les changements climatiques. Tous trois sont des personnalités éminentes dans les affaires internationales concernant l’environnement. L’ex-Premier Ministre de Norvège, GRO HARLEM BRUNDTLAND, est l’ancienne JUANITA CASTAÑO a pris le poste de Chef du Bureau du PNUE à New York. Mme Castaño apporte au PNUE sa grande compétence dans le domaine des relations internationales car elle a été Ministre plénipotentiaire et extraordinaire de la Mission permanente de Colombie auprès des Nations Unies de 1989 à 1993. Parmi ses nombreuses responsabilités de l’époque, elle avait été chef du Groupe des 77 pendant les négociations sur la restructuration du Fonds pour l’environnement mondial. Mme Castaño a occupé ensuite plusieurs fonctions importantes aux niveaux régional et national, notamment celle de Vice-Ministre des affaires étrangères en 2001. En 2004, Mme Castaño a été nommée membre du Conseil consultatif du Secrétaire général des Nations Unies pour l’eau et l’assainissement. Pendant plus de 50 ans, SWAMI SUNDARANAND, un saint homme de 79 HALIFA DRAMMEH a été nommé Conseiller spécial du PNUE pour les affaires africaines au Cabinet du Directeur exécutif afin de renforcer la présence du PNUE en Afrique et de la rendre plus efficace. Le PNUE aidera à stimuler encore les processus panafricains pertinents tels que l’Union africaine et sa commission, la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) et le Conseil des Ministres africains pour l’eau, afin de promouvoir la coopération régionale dans le domaine de l’environnement, notamment le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). M. Drammeh a occupé plusieurs postes importants au PNUE au cours des années, notamment ceux de Directeur du Groupe sur la gestion de l’environnement et de Directeur adjoint (Division de l’élaboration des politiques et du droit). Avant d’entrer au service de l’Organisation des Nations Unies, il était cadre supérieur du Ministère des ressources naturelles du Gouvernement de la Gambie. Représenté par MARGARET BECKETT, Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, le Royaume-Uni qui, en avril, a pris la présidence du Conseil de sécurité composé réduire leur empreinte sur l’environnement et commencer à faire changer les choses dans le monde. Oprah a organisé un débat sur le réchauffement global avec Leonardo DiCaprio, acteur et meneur de campagne en faveur de l’environnement, et Michael Oppenheimer, autorité mondialement connue en matière de changements climatiques. Au cours de ce débat, ils ont abordé différents problèmes tels que les conséquences de la dépendance des combustibles fossiles, la contribution des décharges à la production de gaz à effet de serre et la nécessité de mesures politiques fortes. Ils ont également visité « le modèle dernier cri de maison familiale verte ». Cette question occupe une place de choix sur le site web d’Oprah, notamment avec un article intitulé « Réchauffement de la planète 101 » qui donne un aperçu général très clair des changements climatiques et de ce que chacun peut faire pour éviter qu’ils deviennent impossibles à maîtriser. LAGOS ESCOBAR du Chili a créé la Fondation pour la démocratie et le développement, tandis que HAN SEUNG-SOO, ancien Président de l’Assemblée générale, est actuellement à la tête du Forum coréen de l’eau qui s’occupe de la gestion durable des ressources en eau en Asie. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE ans, le « Sadhu qui fait clic », a pris plus de 100 000 photos du glacier de Gangotri en voie de régression dans la chaîne indienne de l’Himalaya. Il parcourt maintenant l’Inde pour sensibiliser les populations au risque de disparition rapide du Gangotri. « En 1949, lorsque j’ai vu le glacier pour la première fois, j’ai eu l’impression que j’étais lavé de tous mes péchés et que je renaissais véritablement », dit le swami. « Mais maintenant, il est impossible de faire la même expérience ». Le Gangotri recule de plus de 30 mètres par an. Les glaciers himalayens reculent peut-être plus rapidement que dans toute autre partie du monde, compromettant ainsi la sécurité hydrique future de près de la moitié de la population mondiale. de 15 nations, a lancé le premier débat que le Conseil ait jamais eu sur l’influence des changements climatiques sur la sécurité. Cette réunion d’une journée avait pour objectif d’examiner la relation entre énergie, sécurité et climat; plus de 50 délégations représentant les Etats insulaires menacés et les pays industrialisés responsables des émissions de gaz à effet de serre, ont pris part au débat. un grand défi Message du roi de Norvège Sa Majesté Harald V La Norvège est extrêmement honorée d’avoir été choisie par le Programme des Nations Unies pour l’environnement pour accueillir les célébrations internationales de la Journée mondiale de l’environnement 2007. Cet événement annuel est une reconnaissance importante de l’interdépendance actuelle du monde et de la responsabilité que nous partageons tous d’assurer le bien-être de l’humanité, aujourd’hui et demain. En tant que nation polaire, la Norvège espère que le thème officiel de la Journée mondiale de l’environnement 2007 — La fonte des glaces : une question brûlante? — inspirera de multiples activités et événements dans le monde. Le réchauffement planétaire dû à l’homme, dont la fonte des glaces est une illustration, est l’un des problèmes les plus graves auquel le monde doit aujourd’hui faire face. à leurs effets. Le changement climatique se traduira différemment selon les populations. Il pourra signifier la famine pour le paysan africain confronté à la sécheresse. Ou la nécessité d’immigrer pour l’insulaire confronté à l’élévation du niveau de la mer et aux tempêtes répétées. Ou encore la perte de la culture et des modes de vie traditionnels pour les peuples autochtones, notamment dans la région arctique où les produits chimiques toxiques en provenance d’autres régions sont une menace de plus pour la vie et la santé. La calotte glaciaire arctique diminue rapidement. La science nous met en garde : la fonte des glaciers des régions polaires provoquera une sérieuse élévation du niveau de la mer. Toute perturbation des régions polaires modifiera leur rôle crucial dans la régulation du climat terrestre, les cycles des océans et la fonction vitale des espèces migratrices. C’est fort à propos que 2007 marque également le début de l’Année polaire internationale qui verra des efforts coordonnés à l’échelle internationale pour promouvoir la recherche polaire. La glace est en train de fondre dans toutes les régions du monde. La fonte des glaciers de montagne en Afrique, en Asie, en Amérique et en Europe aura des répercussions sur les ressources en eau douce, avec les conséquences que l’on imagine pour la production alimentaire et la santé de l’humanité. La Norvège forme le vœu que les activités de la Journée mondiale de l’environnement soient nombreuses et variées, à l’image des mesures qui doivent être prises pour inverser l’évolution actuelle de l’environnement. La Journée mondiale de l’environnement doit être créative et tournée vers l’avenir, chercher les solutions possibles, instaurer de nouveaux partenariats et de nouvelles alliances à tous les niveaux : dans chaque foyer, au travail et au sein des communautés locales. La Norvège espère que la Journée mondiale de l’environnement et les célébrations qui se dérouleront un peu partout donneront une nouvelle impulsion aux efforts mondiaux pour résoudre les problèmes mondiaux d’environnement dans le but d’assurer le bien-être de l’humanité et notre avenir commun. Le changement climatique et la dégradation de l’environnement commandent la solidarité avec ceux qui sont particulièrement vulnérables Je vous souhaite bonne chance pour les célébrations de la Journée mondiale de l’environnement 2007. © Catherine Cunnigham NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE © Duncan Walker/istockphoto pour une NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE e planète différente par Helen Bjørnøy C’est un grand honneur pour le Gouvernement norvégien d’accueillir les célébrations internationales de la Journée mondiale de l’environnement 2007 autour du sujet « brûlant » de la fonte des glaces. La glace joue un rôle critique par son influence sur l’environnement de la planète. Elle renvoie une partie de la chaleur du soleil dans l’espace, ce qui refroidit la planète. Elle renferme une grande partie des ressources en eau douce du monde et constitue une part vitale des écosystèmes qui soutiennent la vie de l’homme et celle des espèces sauvages. La couverture de glace de la Terre est en train de se modifier considérablement. Sa diminution est un signe manifeste du réchauffement planétaire. Partout dans le monde, la fonte des glaces s’est accélérée dans les années 1990, années qui ont aussi été les plus chaudes jamais enregistrées. La glace fond sur la mer, sur la terre et dans le sol, avec l’amenuisement des glaciers de montagne et le dégel du permafrost. La fonte de la glace ne se limite pas aux régions polaires où elle se produit à un rythme effarant. Le phénomène est observé dans toutes les régions. Nous espérons que la Journée mondiale de l’environnement s’intéressera à tous les effets que le changement climatique et la fonte des glaces ont sur la vie des populations du monde entier, qu’il s’agisse de l’élévation du niveau de la mer, de l’érosion des sols, de la sécheresse, des inondations, des tempêtes ou des autres menaces pesant sur les moyens de subsistance et les modes de vie. Nous ne devons pas oublier qu’un environnement sain et stable, doublé d’une riche base de ressources naturelles, est essentiel pour le bien-être, le développement et la sécurité de l’humanité. Nous devons unir nos forces pour faire passer le message qu’il s’agit d’une cause importante qui mérite d’être défendue et pour laquelle il faut se battre, tant au niveau de la communauté internationale qu’au niveau individuel. Nous nous le devons à nous-mêmes et aux générations futures. En tant que nation polaire, la Norvège est parfaitement consciente de la vulnérabilité de l’Arctique et de son rôle majeur dans le système climatique mondial. L’Arctique, qui est une région fragile, est l’ultime dépotoir des produits chimiques toxiques persistants qui sont partout une menace pour la santé et la nature ; les produits chimiques toxiques sont à ce titre une autre priorité mondiale. Les régions polaires ont également une importance pour le monde entier en tant que lieu de reproduction des poissons et des espèces migratrices. Il est urgent de prendre des mesures. Nous devons inverser la tendance au réchauffement d’ici une ou deux décennies. Faute de quoi, nous assisterons à des bouleversements qui rendront la Terre méconnaissable. Un réchauffement de 1ºC supplémentaire constitue un seuil critique. Pour rester en deçà de ce seuil, il faut diminuer de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici le milieu du siècle. Pour faire face aux défis mondiaux de l’environnement, il faut une mobilisation non seulement des milieux politiques mais aussi des entreprises et de tout un chacun. Il n’y a pas UNE réponse à trouver, mais de nombreuses réponses. La Norvège est par conséquent ravie d’unir ses forces à celles du Programme des Nations Unies pour l’environnement afin que la Journée mondiale de l’environnement soit, partout dans le monde, l’occasion d’une vaste mobilisation et action en faveur de la vie sur Terre. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE “L’espoir est né dans ce pays que le présent Congrès des Etats-Unis se lèvera à cette occasion et opposera des solutions porteuses de sens à cette crise …. C’est notre bataille des Thermopyles.” Al Gore, ancien vice-président des Etats-Unis d’Amérique, engagé dans les campagnes sur l’évolution du climat “Un passager voyageant en avion est responsable en une heure des mêmes émissions de gaz à effet de serre qu’un Bangladeshi ordinaire pendant toute une année.” Beatrice Schell, Fédération européenne pour le transport et l’environnement “Sur l’île où je vis, on peut jeter une pierre d’un bord à l’autre. Nos craintes sur la montée du niveau de l’océan sont très réelles. Notre Cabinet étudie la possibilité d’acheter une terre dans un pays voisin pour le cas où nous deviendrions des réfugiés du changement climatique.” Teleke Lauti, Ministre de l’environnement (Tuvalu) “Nous ne pouvons pas laisser une consommation humaine sans frein décider du sort de la nature. C’est notre sort, après tout.” Tsetsegee Munkhbayar, Prix de l’environnement Goldman 2007 (Mongolie) “A moins que quelqu’un comme vous ne se donne un mal énorme, rien ne va s’arranger. Rien.” “J’ai escaladé cette montagne plus de 3 500 fois ces 59 dernières années. J’ai vu la glace diminuer de moitié pendant cette période.” The Lorax, Seuss Mzee Emmanuel, guide de montagne, Kilimanjaro (Tanzanie) 2005 L’année la plus chaude jamais enregistrée. Onze des années les plus chaudes des 125 dernières années se sont produites depuis 1990 33 Pourcentage de l’augmentation des émissions mondiales de CO2depuis 1987 6 Nombre de gaz à effet de serre couverts par le Protocole de Kyoto : dioxyde de carbone, méthane, oxyde nitreux, hexafluorure de soufre, hydrocarbures perfluorés (PFC) et hydrofluorocarbones (HFC) - CCNUCC 5 Stephen Hawking, physicien théoricien britannique, auteur de ‘Une brève histoire du temps‘ Objectif total de réduction des émissions de gaz à effet de serre par les Parties au Protocole de Kyoto par rapport aux niveaux de 1990 pendant la période d’engagement 2008–2012 50 Estimation en dollars des pertes économiques dues à des catastrophes de type météorologique telles que tempêtes tropicales et incendies de forêts en 2005 Quantité d’électricité en mégawatts produite par des éoliennes en 2005 – augmentation par rapport aux 4 800 mégawatts produits en 1995 “Le danger est que le réchauffement de la planète ne réussisse à s’auto-entretenir, si ce n’est déjà fait. La fusion des calottes arctique et antarctique diminue la proportion d’énergie solaire renvoyée dans l’espace, ce qui accroît encore la température. Le changement climatique pourrait ravager l’Amazone et d’autres forêts humides, et éliminer ainsi l’un des principaux moyens par lequel l’atmosphère est épurée de son dioxyde de carbone. L’élévation de la température des océans pourrait déclencher la libération d’énormes quantités de méthane, piégées sous forme d’hydrates sur les fonds océaniques. Ces deux phénomènes augmenteraient l’effet de serre, et par voie de conséquence le réchauffement planétaire. Nous devons inverser d’urgence le réchauffement de la planète, s’il en est encore temps.” chiffres 200 000 000 000 000 59 000 © AFP/Gallo Images verbatim 35 000 Pourcentage de la masse des glaciers d’Europe perdue depuis 1850 Nombre supplémentaire de décès en Europe dus à la vague de chaleur de 2003 7 Nombre de mètres correspondant à l’élévation du niveau de la mer si la couche de glace du Groenland fondait. Si toutes les glaces de l’Antarctique fondaient, le niveau de la mer s’élèverait de plus de 60 mètres 50 000 000 Nombre supplémentaire de personnes qui risquent d’être victimes de la faim d’ici à 2020 si les changements climatiques se poursuivent au même rythme — Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat Sauf indication contraire, toutes les données sont tirées des fiches d’information du PNUE concernant les changements climatiques et les questions polaires pour la Journée mondiale de l’environnement: www.unep.org/wed/2007 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE livres Perspectives mondiales pour les glaciers et la neige Tourisme durable dans les régions polaires Le tourisme est une activité qui se développe dans les régions polaires. Dans l’Arctique, il représente déjà un élément important des économies du Nord. Dans l’Antarctique, le nombre de touristes qui débarquent sur le continent antarctique continue à augmenter fortement. Nombreux sont ceux qui craignent que le tourisme favorise la dégradation de l’environnement des régions polaires (en particulier dans l’Antarctique) en soumettant la terre, la faune et la flore sauvages, l’eau et autres éléments de première nécessité ainsi que les moyens de transport à des pressions supplémentaires. Cette publication explique quels sont les problèmes que pose le tourisme dans les régions polaires et elle propose aux différentes parties prenantes concernées toute une série de bonnes pratiques. Elle se fonde sur les 12 principes du développement durable du tourisme établis par le PNUE et l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies. Elle donne un résumé des tendances et des schémas du tourisme dans les régions polaires ainsi qu’un programme politique fondé sur les conséquences qui en découlent. Ozzy Ozone : défenseur de notre planète — Ozzy va au pôle Nord Ozzy Ozone et son ami Zoé arrivent au pôle Nord et Tilman l’ours polaire leur sert de guide. Ils apprennent ce qui arrive au bouclier de protection de la Terre, la couche d’ozone, et quelle est sa relation avec le réchauffement de la planète. Ils rencontrent aussi quelques scientifiques qui participent à l’expédition à bord du Tara qui dérive dans la mer de glace de l’Arctique pendant la durée de l’Année polaire internationale 2007-2008. w w w . u n e p . o r g / p u b l i c a t i o n s Le thème de la Journée mondiale de l’environnement pour 2007, “Fonte des glaces – Un sujet brûlant?”, reflète les liens étroits qui existent entre glaces, neige et changements climatiques. La publication “Perspectives mondiales pour les glaciers et la neige” donne une évaluation faisant autorité et actualisée de l’état actuel de la cryosphère et de l’importance globale des changements - aujourd’hui et dans les années à venir. Cette publication est le deuxième rapport thématique d’évaluation du PNUE de la série L’Avenir de l’environnement mondial et il a été rédigé par des spécialistes connus du monde entier. L’économie des changements climatiques; L’étude Stern Nicholas Stern (Cambridge University Press, 2007) Une analyse complète et accessible des aspects économiques des changements climatiques réalisée par le chef du Service économique du Gouvernement britannique et ancien économiste en chef à la Banque mondiale. Les sujets traités comprennent la nature des aspects économiques et scientifiques des changements climatiques, leur impact sur la croissance et le développement du Nord et du Sud, les aspects économiques de la réduction et de la stabilisation des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, les politiques d’atténuation et d’adaptation et les difficultés d’une action internationale collective soutenue. Rêveries Arctiques Barry Lopez (Vintage Books USA, édition 2001) Encore l’un des plus beaux livres jamais écrit au sujet de l’Arctique - à la fois écosystème, terre des peuples autochtones qui y vivent et lieu empreint de beauté et de mystère. Pendant cinq ans, dans les années 1980, ayant sillonné la partie nord-américaine de l’Arctique entre le Détroit de Davis à l’est et le Détroit de Béring à l’ouest, Barry Lopez , auteur et lauréat d’un prix, a accompagné des biologistes, des géologues, des archéologues et des chasseurs inuits alors qu’il étudiait l’histoire, la faune et la flore sauvages, les traditions et l’avenir de cette région. Inondations Extrêmes: Une histoire de changement climatique Robert Doe. (Sutton Publishing, 2006). L’éditeur en chef du Journal international de météorologie, luimême expert dans le domaine de la recherche sur les tempêtes et les inondations, décrit le phénomène toujours plus répandu des « inondations extrêmes » et ouvre des perspectives sur la façon dont l’eau, comme les changements climatiques, devient le plus grand ennemi de l’humanité Equité dans l’adaptation aux changements climatiques Edité par W. Neil Adger, Jouni Paavloa, Saleemul Huq et M.J.Mace (The MIT Press, 2006). Des spécialistes en sciences politiques, économie, droit, géographie humaine et sciences du climat évaluent des questions de justice sociale dans l’adaptation aux changements climatiques, en examinant les défis que lance la nécessité de veiller à ce que les réactions politiques n’imposent pas un fardeau injuste à des populations déjà vulnérables. L’ouvrage décrit les bases philosophiques des différents types de justice, les inégalités actuelles et les charges futures par rapport aux changements climatiques et les applique à des exemples d’adaptation au Bangladesh, en Tanzanie, au Botswana, en Namibie et en Hongrie. De Kyoto à la mairie : Faire en sorte que les politiques internationales et nationales en matière de changements climatiques soient applicables au niveau local Edité par Lennart J Lundqvist et Anders Biel (Earthscan 2007) La mise en oeuvre des accords internationaux et des politiques nationales dans le domaine des changements climatiques est souvent compromise par différents obstacles aux niveaux sous-national, local et — peut-être plus important encore — individuel. Cet ouvrage étudie ces obstacles, en partant des recherches originales de la Suède, chef de file mondial pour des solutions environnementales efficaces. Les problèmes étudiés sont notamment les structures de gouvernance, les relations entre « experts » et grand public, les politiques possibles, les mesures fiscales, les perceptions des notions « équité » et intérêt personnel et l’importance des valeurs environnementales. Neige silencieuse Marla Cone (Grove/Atlantic, édition 2006) Considéré traditionnellement comme le dernier grand territoire préservé de la Terre, l’Arctique est en réalité le foyer de certains des peuples et des animaux les plus contaminés de la planète. Marla Cone a traversé l’Arctique, du Groenland jusqu’aux îles Aléoutiennes, pour découvrir pourquoi cette région est toxique. Des tonnes de substances chimiques et de pesticides dangereux provenant des Etats-Unis, d’Europe et d’Asie y sont transportées par les vents et les vagues qui vont vers le Nord et elles se développent dans la toile alimentaire de l’océan. De ce fait, on trouve dans le lait des Esquimaudes qui consomment de la viande de phoque et de baleine des concentrations beaucoup plus fortes de polychlorobiphényles (PCB) et de mercure que dans celui des femmes qui vivent dans les régions du monde les plus industrialisées; elles transmettent ainsi ces poisons à leurs nourrissons ce qui les rend vulnérables aux maladies. Véritablement Vert Bien souvent l’ampleur des problèmes environnementaux auxquels nous sommes confrontés peut nous donner un sentiment d’impuissance – mais c’est faux. Dans « Véritablement vert », Kim McKay et Jenny Bonnin, membres de l’équipe Clean Up Australia, proposent 100 petites astuces qui peuvent vous permettre de changer vraiment quelque chose, à la maison, dans le jardin, au travail, en voyage ou au sein de votre communauté. Enfilez un pull au lieu d’allumer le chauffage pour réduire les émissions de carbone. Eteignez les appareils électriques en enlevant la prise – et diminuez votre consommation (et vos factures !) d’énergie. Refusez les sacs en plastique et diminuez le gaspillage. Prenez des douches plus rapides et économisez de l’eau. Allez faire vos courses à pied ou en bicyclette et réduisez la pollution. Pratique, positif et facile à faire, Véritablement vert vous montre comment l’introduction de simples changements dans votre vie quotidienne peut contribuer à une planète plus saine. www.betruegreen.com”. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE © Kazuyoshi Nomachi/Corbis un programme d’action par Roberto Dobles Il ne reste pas beaucoup de temps pour s’attaquer au changement climatique. Nous ne pouvons attendre davantage. Bien que ce soit l’un des plus grands défis que l’humanité ait jamais affrontés, les mesures appropriées n’ont pas encore été prises. Nous devons reconnaître que, tout en ayant des causes spécifiques pour chaque pays, ses conséquences sont mondiales et ont des effets cumulatifs. Personne ne peut prédire ces effets avec une absolue certitude, mais nous avons maintenant suffisamment de preuves scientifiques pour comprendre que les bénéfices d’une action précoce et forte surpassent sans nul doute l’ampleur des coûts de l’inaction, et de ses risques. L’évolution du climat n’est pas une simple question d’argent. Un écheveau complexe de catastrophes entremêlées (environnementales, économiques, humaines, sociales, éthiques et politiques – et concernant la santé, l’équité et la justice, entre autres facteurs) est au cœur du problème, compliqué de surcroît par la relation entre pays développés et pays en développement. Le monde est en danger et il faudra prendre rapidement d’importantes mesures pour changer le cours des choses. Alors que les émissions de gaz à effet de serre ont pendant longtemps affecté le climat, nos actions (ou notre inaction) pendant les deux prochaines décennies auront des conséquences profondes dans la deuxième moitié de ce siècle, et au-delà. Les politiques nationales et mondiales doivent être modifiées. Nous ne pouvons, en effet, espérer inverser les tendances actuelles avec les politiques et les mécanismes qui en sont à l’origine. Pour obtenir des résultats différents, 10 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE il faut agir autrement. Et l’inaction n’est pas même envisageable. Nous devons concevoir des outils créatifs et novateurs pour attaquer le problème de front. Nous devons tout faire pour engager les économies développées et celles en développement dans des actions plus fortes, respectant le principe de responsabilités communes mais différenciées. Définir un ensemble équitable de responsabilités, relier les stratégies entre elles et élaborer un système efficace de gouvernance mondiale sont les parties essentielles d’une équation qui reste à définir d’urgence. Et nous devons apprendre comment aligner les priorités de nos pays sur l’action mondiale, en harmonisant les stratégies nationales avec la mise au point d’un nouveau système de gouvernance mondiale plus efficace. Un pays, le Costa Rica, a décidé de se lancer seul dans la bataille, proclamant sa volonté d’accéder à la « neutralité carbonique ». Une stratégie climatique intégrée sera conçue à cet effet, dont pourront s’inspirer les pays similaires qui se fixeraient les mêmes objectifs. Cette initiative amènera le climat aux avant-postes du programme gouvernemental. La majorité élue l’année dernière en a fait une priorité de son Plan de développement national. D’importants segments du secteur privé et des médias affichent déjà un soutien enthousiaste et la société costaricienne commence à partager le sentiment qu’une économie neutre au plan du carbone est aussi une économie compétitive. La stratégie, clairement orientée vers l’action, s’articule autour de cinq éléments: prise de décision s’en trouvera en retour augmentée, ce qui leur permettra d’entreprendre les actions nécessaires pour faire la différence. Mesure des résultats : Elaboration d’une méthode précise, fiable et vérifiable, assortie d’un mécanisme de suivi. Renforcement des capacités : Si nous voulons appliquer une stratégie nationale d’ensemble, nous devons renforcer les capacités à tous les niveaux de la société afin de répondre au changement climatique, mesurer et atténuer ses causes et apprendre – et faire savoir – comment nous adapter à ses conséquences. Atténuation : Le Costa Rica entend devenir un pays de « neutralité carbonique », doté d’une vision globale intégrant aux stratégies nationales touchant à la compétitivité tous les aspects de la question : environnementaux, sanitaires, économiques, humains, sociaux, éthiques, moraux, culturels, éducatifs et politiques. Promouvoir la neutralité carbonique auprès des entreprises, des régions et des communautés, et autres parties prenantes, ira de pair avec la mise en place d’incitations à l’action et l’apparition d’un élément supplémentaire de différenciation dans la concurrence. Le programme d’action comportera principalement les éléments suivants : réduction des émissions à la source; renforcement des puits de carbone par la reforestation et la régénération des forêts naturelles; et développement des marchés du carbone aux niveaux de la production et des produits locaux et internationaux. Notre programme visant à éviter la déforestation (qui comporte notre participation à la Coalition des pays à forêts tropicales humides) et notre nouvelle campagne de plantation d’arbres, qui sera aussi liée à la Campagne pour un milliard d’arbres de Wangari Maathai, sont parties intégrantes de nos actions planifiées sur l’évolution du climat. La relation du changement climatique avec la stratégie de compétitivité du pays compte beaucoup dans notre concept. Nous voulons créer les conditions induisant des comportements responsables et compétitifs. La communauté d’affaires internationale – comme le reconnaissent les sociétés du Projet de diffusion des informations sur le carbone (Carbon Disclosure Project) – convient que les grands risques économiques, financiers et concurrentiels liés au changement climatique sont : * Les risques concurrentiels, dus au passage de services et produits à haute intensité de carbone à d’autres, assurant une neutralité carbonique ou une faible consommation de carbone. * Les risques touchant à la réputation, dus à la perception que les consommateurs peuvent avoir de l’inaction des entreprises. * Les risques réglementaires, dus à la sujétion à des réglementations locales ou internationales... * Les risques économiques et financiers, dus aux effets des phénomènes climatiques extrêmes sur les biens et les infrastructures. Face à ces risques apparaissent aussi des occasions d’agir très importantes, liées à l’innovation, au ressenti des consommateurs, aux préférences des investisseurs, aux rapides mutations technologiques dans les secteurs de l’économie existants, et à l’émergence de secteurs nouveaux liés aux questions du changement climatique. Adaptation : La stratégie d’adaptation concernera essentiellement les ressources en eau, la santé, l’agriculture, les infrastructures, les zones côtières, les écosystèmes forestiers et la diversité biologique terrestre et océanique. Elle inclura la gestion des risques et la préparation aux catastrophes. Education, culture et sensibilisation du public : Le pays veut que son peuple participe, qu’il soit engagé et partie prenante dans la lutte contre le changement climatique, et qu’il édifie un système sociétal de prise de décision pour la mise en œuvre de la stratégie. Les habitudes personnelles, les préférences des consommateurs et les modes de consommation doivent être rendus compatibles avec les impératifs du changement climatique. Nous voulons des citoyens informés et sensibilisés, dotés de connaissances leur permettant de participer plus activement et plus efficacement aux questions relatives à l’évolution du climat. Leur capacité à peser sur les mécanismes de La gouvernance mondiale sera mise à l’épreuve lorsqu’il faudra résoudre l’un des plus grands défis de l’Histoire de l’humanité et les mécanismes qui ont abouti à l’actuelle crise du changement climatique devront alors être réexaminés. Nous n’obtiendrons pas des résultats différents en refaisant les mêmes choses et en nous appuyant sur les anciennes méthodes. Développer de nouvelles technologies pour aller vers une économie à consommation de carbone faible voire nulle – et stabiliser le dioxyde de carbone dans l’atmosphère – est une priorité qu’il faut intégrer à l’équation. Les pays devront se mettre d’accord, en particulier les principaux émetteurs. Si l’on veut sortir de l’impasse, les pays doivent ouvrir la voie en construisant un nouveau régime climatique international doté des objectifs et des calendriers nécessaires pour nous amener en sécurité et intelligemment dans le futur. Pour ouvrir le champ à une solution mondiale véritable, il faudra définir des engagements complémentaires et nouveaux et dissiper le climat de méfiance entre les pays. Après 2012, il faudra prendre en considération non seulement l’expérience acquise dans le cadre du Protocole de Kyoto mais aussi celle d’autres secteurs et méthodes d’action novateurs et complémentaires. Un cadre plus vaste est nécessaire pour inverser les tendances actuelles. Une combinaison d’engagements, certains de vaste portée et d’autres de portée plus restreinte, encouragerait les pays en développement à mieux intégrer les préoccupations sur le climat dans la planification de leur développement. Cela permettrait d’adapter les politiques aux contextes nationaux et, en même temps, de donner aux pays la reconnaissance internationale qui accroîtrait leur compétitivité en attirant les investissements étrangers directs. Le Protocole de Kyoto contient des éléments essentiels, notamment la démarche dite de « plafond et échange » des objectifs contraignants pour les Parties visées à l’Annexe I, les mécanismes souples (échange des émissions et mise en œuvre conjointe), et le Mécanisme pour un développement propre, qui permet aux pays en développement de créer des crédits négociables, projet par projet. Il est absolument fondamental de maintenir le Mécanisme pour un développement propre après 2012 afin d’encourager les investissements dans un secteur vital du marché. Mais cela n’autorise les crédits que pour des projets de petite taille; c’est pourquoi des approches programmatiques différentes face à ces crédits sont nécessaires pour réaliser des réductions d’émissions plus ambitieuses et plus larges dans les pays en développement. Il en va de même pour les incitations et les mécanismes nouveaux renforcés. Le champ d’investissement du Mécanisme pour un développement propre devrait aussi être élargi pour couvrir des activités sectorielles ou fondées sur les orientations gouvernementales – fixant des objectifs de réduction d’émissions pour des secteurs ou des pans économiques entiers à partir d’estimations de départ validées par des organes internationaux accrédités – de manière telle qu’un secteur entier puisse avoir le droit de négocier des quotas et des réductions d’émissions certifiées. Nous le voyons, tous les pays sont responsables de l’action sur le changement climatique et non simplement les plus grands. L’action doit être conforme au principe de responsabilités communes mais différenciées. Le Costa Rica poursuit une stratégie cohérente avec ses propres responsabilités aux plans local, régional et mondial. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 11 © Tui De Roy/Minden/Getty Images une dynamique 12 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE nouvelle Le réchauffement planétaire est indéniable. Le quatrième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) affirme que la hausse de la température moyenne du globe depuis le milieu du XXe siècle est très probablement due à l’augmentation observée des concentrations anthropiques de gaz à effet de serre. Dans l’Arctique, cette hausse a provoqué une diminution de 2,7 % des glaces océaniques par rapport à leur niveau de 1978. Ailleurs, les glaciers de montagne et la couverture neigeuse reculent. En Bolivie et au Pérou, par exemple, la surface des glaciers a régressé d’un tiers depuis les années 1970. L’évolution du climat est l’un des défis mondiaux les plus critiques de notre époque. Ses effets se font sentir sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’approvisionnement en eau, la montée du niveau des mers et la propagation des maladies transmises par des vecteurs. Pendant que la glace continue de fondre, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques rencontre de sérieuses difficultés à convenir de ce qu’il faudra faire à l’expiration de la première période d’engagement du Protocole de Kyoto, après 2012. Les discussions internationales visant à mettre en place un régime climatique à long terme sont entravées par un désaccord de fond sur la manière d’avancer. Il est difficile de généraliser la position des différents groupes de Parties, car les situations face au réchauffement de la planète varient grandement. Les pays en développement souffrent le plus des effets négatifs liés au climat, mais ils craignent que les limites aux émissions ne compromettent leur développement économique. Les pays industrialisés, mus par leur souci de compétitivité, rechignent à s’engager dans de nouvelles mesures de réduction des émissions si les pays en développement ne bougent pas. L’évolution du climat est un phénomène mondial qui, en tant que tel, nécessite une réponse mondiale embrassant les intérêts et les besoins de tous les pays. Les actions individuelles ne peuvent être qu’incohérentes et inefficaces. La communauté internationale a besoin d’un accord à long terme pour aborder la question du changement climatique, et d’un consensus sur la direction à suivre. La nécessité d’une réponse multilatérale est la principale raison pour laquelle le débat sur le changement climatique doit être ravivé au sein des Nations Unies. Plus de dix années de diplomatie ont mûri le mécanisme et mis en place le marché du carbone, l’un des plus puissants leviers de la politique internationale en matière d’environnement. En 2007, il faudra revigorer les négociations relatives à un futur régime climatique, pour éviter de négliger un quelconque volet de l’action contre le changement climatique, et pour offrir une stabilité politique au marché du carbone. La communauté internationale devrait rechercher la participation des décideurs économiques et financiers, car les nouvelles préoccupations relatives à la sécurité énergétique et à la croissance économique sont étroitement liées aux actions à la lutte contre le réchauffement de la planète. Pour instaurer un climat de confiance, les Parties devraient fixer des limites à leurs délibérations, en se mettant d’accord sur d’importants éléments consensuels, exprimés sous la forme de principes. Par exemple : * La nécessité d’une réponse mondiale à long terme tenant compte des dernières découvertes scientifiques et compatible avec les stratégies de planification à long terme du secteur privé. * L’importance de voir les pays industrialisés continuer de montrer le chemin en réduisant fortement leurs émissions, compte tenu de leur responsabilité historique, de leur pouvoir économique et de leurs capacités. * Des engagements supplémentaires des pays en développement, en particulier les grands pollueurs. par Yvo de Boer * La nécessité que les pays en développement bénéficient d’incitations les encourageant à limiter leurs émissions, et d’une assistance pour s’adapter aux conséquences du changement climatique, de façon à préserver les actions de développement économique et d’éradication de la pauvreté. * La totale souplesse du marché du carbone pour garantir son fonctionnement optimum au plan coûts-efficacité et pour mobiliser les ressources nécessaires à l’encouragement des pays en développement. Il est temps de modifier la dynamique du mécanisme de la Conventioncadre des Nations Unies sur les changements climatiques, pour faire de la session de la Conférence des Parties à Bali, en décembre, le début d’une nouvelle phase dans les politiques relatives à l’évolution du climat. Le débat autour du lancement, ou non, de nouvelles négociations, doit céder la place à une réflexion approfondie sur la manière dont les Parties envisagent la Convention à plus long terme. La première tâche, et la plus importante, est d’ouvrir les discussions qui façonneront un régime climatique futur. Entreront dans ce cadre, au premier chef, des négociations sur de plus amples engagements des pays industrialisés (actuellement sous la responsabilité d’un groupe de travail spécial au titre du Protocole de Kyoto) et une discussion plus large sur une coopération à long terme pour aborder la question du changement climatique, qui pourra prendre la forme d’un dialogue sous l’égide de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Ce dialogue ouvert et non contraignant doit permettre aux Parties de voir la Convention sous un angle plus large et de retenir quatre thèmes : faire progresser le développement de façon rationnelle; envisager des mesures d’adaptation; concrétiser tous les potentiels technologiques; réaliser tout le potentiel des occasions offertes par le marché. Cette perspective plus large doit fournir aux pays l’occasion d’identifier les composantes d’un prochain régime. La technologie devra y être privilégiée, dans la mesure où elle fournit les moyens matériels de s’attaquer au changement climatique. La Convention pourrait, par exemple, renforcer ses activités de déploiement et de transfert de technologie, et songer à mettre en place des accords et des partenariats de recherche-développement en matière de technologie. L’adaptation doit ensuite être vue comme une priorité, car on ne pourra pas maîtriser entièrement les effets de l’évolution du climat. Il faudra donc créer des mécanismes pour soutenir et renforcer l’évaluation de la vulnérabilité et de l’adaptation, et intégrer l’adaptation à la planification du développement. Des connaissances précieuses ont déjà été rassemblées en l’espèce, dans le cadre du programme de travail de Nairobi sur les incidences des changements climatiques, la vulnérabilité et l’adaptation à ces changements. Enfin, la mise en œuvre de la Convention exigera des ressources financières durables, suffisantes et prévisibles. Les Parties se lanceront dans une évaluation globale des ressources financières nécessaires pour traiter tous les aspects du changement climatique, dans le but de dégager ces ressources. Ce qui se passera en 2007 au niveau politique est vital pour l’avenir. Au fur et à mesure du temps qui passe, d’autres initiatives visant à traiter d’aspects particuliers du réchauffement de la planète se joindront probablement à celles déjà en place. La communauté internationale a la responsabilité de faire de ces initiatives des actions communes et d’éviter leur dispersion. Les gouvernements devraient consentir de grands efforts pour orienter les politiques internationales dans ce sens. La politique du changement climatique doit se réchauffer si l’on veut que les glaces de la planète demeurent gelées. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 13 un problème humain par Sheila Watt-Cloutier Pour les habitants de l’Arctique, les changements climatiques ne sont certainement pas de la théorie : il s’agit purement et simplement d’une réalité. Les changements climatiques induits par l’homme fragilisent l’écosystème dont nous, les Inuits, dépendons pour notre survie physique et culturelle. Trop souvent les discussions relatives au réchauffement de la planète ont tendance à se focaliser sur des questions politiques, économiques et techniques plutôt que sur ses incidences et ses conséquences pour l’homme. Mais les Inuits et les autres peuples du Nord en subissent déjà directement l’influence et ils se voient confrontés à des problèmes dramatiques qui, au cours des années à venir, pourraient entraîner un bouleversement social et culturel. Pendant de nombreuses générations, nous avons observé l’environnement de près, en faisant des prévisions météorologiques précises afin de pouvoir nous déplacer en toute sécurité sur la mer gelée pour aller à la chasse des mammifères marins, des morses et des ours polaires. Nulle part ailleurs la mobilité ne dépend autant de la glace et de la neige que pour nous. Elles sont nos autoroutes qui nous conduisent à nos supermarchés — l’environnement — et nous relient à d’autres communautés. Parmi les dommages dus à la fonte de la glace et du permafrost, nous retiendrons ceux causés aux habitations, aux routes, aux aéroports et aux oléoducs, l’érosion des paysages, l’instabilité des pentes et les glissements de terrain, la pollution de l’eau potable, le retrait des côtes de plusieurs mètres par an dû à l’érosion, la fonte des caves naturelles en glace destinés au stockage des produits alimentaires, la fonte du permafrost qui provoque l’affaissement des plages et une plus forte érosion, des chutes de neige plus nombreuses, des saisons sans mer gelée plus longues, l’apparition de nouvelles espèces d’oiseaux, de poissons et d’insectes, des conditions de gel de la mer imprévisibles et la fonte des glaciers, des cours d’eau remplacés par des torrents. Ces changements de grande envergure menacent d’effacer de nos mémoires le souvenir des lieux où nous étions, celui de notre identité et de tout ce que nous souhaitons devenir. L’Arctique est la sonnette d’alarme, le baromètre de la santé de la planète. Tout ce qui arrive dans le monde se produit d’abord ici. Si vous souhaitez voir comment se porte la planète, venez ici pour prendre son pouls. La science a récemment rattrapé le retard qu’elle avait sur les changements que nos chasseurs — qui étaient de véritables scientifiques — ont observés pendant des décennies. En 2004, la publication de l’Evaluation de l’impact du climat sur l’Arctique a permis de diffuser les résultats de l’évaluation régionale la plus détaillée du monde sur les changements climatiques, préparée par près de 300 chercheurs de 15 pays sous la houlette des Etats-Unis. La Conférence circumpolaire des Inuits et autres 14 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE organisations autochtones du Nord a veillé à ce qu’elle englobe les savoirs traditionnels, qu’elle ne soit pas simplement un exercice scientifique et que des recommandations politiques y soient annexées. Ses principales conclusions étaient les suivantes : I. Les espèces marines tributaires des glaces des mers, notamment les ours polaires, les phoques vivant sur la glace, les morses et quelques oiseaux de mer vont vraisemblablement diminuer et certaines seront menacées d’extinction. II. Pour les Inuits, le réchauffement va probablement bouleverser ou même détruire leurs traditions de chasse et d’alimentation, la diminution des superficies de glace entraînant le déclin ou la disparition des populations. Plus récemment, le Groupe intergouvernemental sur les changements climatiques qui comprend plus de 2 000 chercheurs est pratiquement arrivé aux mêmes conclusions. C’est un signe favorable : il semble que le monde soit enfin sur la même longueur d’onde. Dans l’Arctique, les changements climatiques ne sont pas simplement un problème d’environnement aux conséquences économiques défavorables. C’est une question de subsistance, une question de nourriture et une question de survie individuelle et culturelle. C’est un problème humain qui touche nos enfants, nos familles, nos communautés. L’Arctique n’est pas le « désert » ou une « frontière ». C’est notre patrie et c’est là que nous vivons. Malgré les conclusions indiscutables de l’Evaluation de l’impact du climat sur l’Arctique, nous avons continué à avoir des problèmes avec la communauté mondiale à propos de cette question urgente. A l’époque, en ma qualité de Présidente de la Conférence circumpolaire des Inuits, j’ai examiné les régimes internationaux des droits humains existants pour protéger les peuples de l’extinction culturelle — or c’est exactement ce à quoi les Inuits seraient exposés avec les changements climatiques. La question qui se posait à nous était de savoir comment préciser le but et l’orientation d’un débat qui semble toujours s’enliser dans des arguments techniques et des idéologies économiques concurrentes à court terme. J’étais profondément convaincue, et je le suis toujours, qu’il serait important au niveau international que les changements climatiques dans le monde fassent l’objet d’un débat et d’un examen dans le cadre des droits de l’homme — que de nombreux gouvernements, en particulier dans le monde développé, prennent au sérieux. En décembre dernier, après deux ans de préparation, moi-même et 62 autres Inuits du Canada et de l’Alaska avons déposé une plainte en justice. © James Balog/Stone/Getty Images Militante écologiste et Présidente de la Conférence circumpolaire inuit entre 2002 et 2006, Sheila Watt-Cloutier a été, en 2005, récompensée par le Prix Champions de la Terre du PNUE. Ce prix est attribué chaque année à sept leaders qui se sont distingués dans le domaine de l’environnement et ont exercé une influence notable sur la protection et le développement durable de l’environnement de la planète. Chaque numéro de Notre Planète contient un article de fond présentant les vues d’un des lauréats de ce prix. Pour en savoir plus au sujet de ce dernier, voir http://www.unep.org/champions/. Nous sommes convaincus que la Déclaration américaine de 1948 sur les droits et les devoirs de l’homme, appuyée par la Commission interaméricaine des droits de l’homme, peut nous donner un moyen efficace de défendre notre culture et notre mode de vie. Nous ne demandons pas aux Etats-Unis et au monde de prendre des mesures économiques rétrogrades. Nous disons simplement que les gouvernements doivent développer leurs économies en utilisant des technologies appropriées qui limitent substantiellement les émissions de gaz à effet de serre. Les Inuits et les autres peuples du Nord sont en danger du fait que quelques-uns adoptent les vues à court terme que privilégient certains milieux d’affaires. Mon objectif est d’éduquer et d’encourager la communauté mondiale à s’unir pour lutter contre des menaces globales. Par notre travail, nous avons placé l’aspect humain au premier plan et au centre de nos préoccupations. Nous avons changé le discours international en l’orientant vers des débats sur les valeurs humaines et les droits de l’homme au lieu de questions purement techniques et nous avons donné aux conférences des Nations Unies une impulsion et un sens renouvelé de l’urgence. Nous l’avons fait en rappelant aux peuples lointains que les chasseurs Inuits qui disparaissent à travers une couche de glace trop mince ont des liens avec les véhicules qu’ils conduisent, les industries qu’ils soutiennent et les politiques qu’ils choisissent d’élaborer et d’appliquer. Nous n’avons été ni agressifs ni provocateurs. Nous voulons établir des liens, pas les couper. Le message des Inuits est un « don », un acte de générosité venant d’une ancienne culture encore profondément attachée à l’environnement naturel, à un monde urbain, industriel et moderne qui a largement perdu ses liens avec elle. Au début, la Commission a choisi de ne pas « donner suite immédiatement » à notre pétition. Lorsque nous avons insisté, elle a décidé de tenir une audience sur les aspects juridiques des changements climatiques et les droits de l’homme. Ce fut vraiment un moment historique pour nous et pour le monde. Nous, les Inuits, avons vécu dans l’Arctique pendant des millénaires. Notre culture et notre économie sont le reflet de notre terre et de tout ce qu’elle donne. Nous avons des liens avec la terre et c’est d’elle que nous savons qui nous sommes — c’est d’elle que viennent nos connaissances et notre sagesse d’un autre âge. La lutte que nous menons pour prospérer dans l’environnement le plus dur qui soit nous a donné les perspectives dont nous avons besoin pour survivre dans le monde moderne. Ces perspectives respectueuses de l’être humain qui voient des liens avec toute chose devraient inspirer le débat sur les changements climatiques. N’est-ce pas parce que les peuples du monde ont perdu les liens qui existent entre eux et leurs voisins, entre leurs actes et l’environnement, que nous nous trouvons dans l’obligation de faire face aux changements climatiques ? Nous nous adapterons le mieux possible. Mais je crois fermement, comme beaucoup d’autres qui connaissent bien la question, qu’il y a dans les 10 à 15 prochaines années une possibilité de changer efficacement notre façon de vivre en tant que communauté mondiale. Il est encore temps d’empêcher que se réalisent les sombres prédictions de l’Evaluation de l’impact du climat sur l’Arctique : la disparition de notre culture de chasseurs pendant l’existence de mon petit-fils. Nous devons nous unir en tant que communauté mondiale et comprendre qu’elle est notre lot commun — de façon à assumer nos responsabilités et à prendre des mesures d’urgence pour résoudre ce problème si important de notre temps. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 15 Les changements climatiques ne suscitent pas simplement des préoccupations environnementales, mais constituent aussi un problème de développement majeur. Les grands changements climatiques et environnementaux liés au réchauffement de la planète au cours du siècle dernier ont revêtu une ampleur supérieure à la variabilité naturelle et représentent désormais une grave menace pour la survie de l’humanité et pour un développement socio-économique durable. Ils sont devenus un défi imminent pour chacun d’entre nous dans le monde. Ils ont eu également des incidences graves sur le climat et l’environnement de la Chine et ont fait obstacle à son développement. Une réaction appropriée aux changements climatiques s’impose donc dans le cadre des efforts nationaux déployés pour assurer l’harmonie entre l’homme et la nature et pour édifier une société harmonieuse. changeme Les dernières conclusions figurant dans la contribution du Groupe de travail 1 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat au quatrième Rapport d’évaluation de ce dernier mettent en évidence une augmentation marquée de la température moyenne à la surface du globe, une élévation continue du niveau de la mer et un rétrécissement régulier de la couverture neigeuse dans la plupart des zones de l’hémisphère Nord – évolutions qui dénotent toutes une tendance au réchauffement de la planète. Entre 1906 et 2005, la température moyenne à la surface du globe a augmenté de 0,74ºC (à l’intérieur d’une fourchette de 0,56ºC à 0,92ºC). Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, les températures moyennes dans l’hémisphère Nord ont été très probablement supérieures à celles enregistrées pendant toute période de 50 ans durant les 500 dernières années et sans doute les plus élevées que l’on ait connues depuis au moins 1,300 ans. Dans le cadre du réchauffement de la planète, le climat et l’environnement de la Chine ont également évolué profondément. Comme d’autres régions du globe, la Chine connaîtra une augmentation continue de la température à l’avenir. Le régime des précipitations évoluera également. Au cours des 100 dernières années, la température moyenne annuelle en surface a augmenté sensiblement en Chine (de 0,5ºC à 0,8ºC environ). L’année 2006 a connu la température moyenne annuelle la plus élevée enregistrée dans tout le pays depuis 1951 et s’est classée au deuxième rang après 1998 pour ce qui est de la température hivernale moyenne pendant la même période. Les prévisions concernant les changements climatiques futurs donnent à penser que la température de surface en Chine est susceptible d’augmenter notablement pour différents scénarios d’émissions au cours des 20 à 100 années à venir. Les précipitations tendront également à augmenter, mais de façon très variable aussi bien dans le temps que dans l’espace. Le nord de la Chine connaîtra davantage de jours de précipitations, tandis que les pluies seront plus abondantes dans le sud du pays. Dans certaines régions, les précipitations pourraient être excessives. Au cours des cinq dernières décennies, la Chine a aussi enregistré une évolution profonde à la fois de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques et climatiques extrêmes, qui ont augmenté aussi bien en nombre qu’en force. En 2006, elle a connu un nombre sans précédent d’événements météorologiques extrêmes, tels que la température élevée et la sécheresse qui ont sévi dans les provinces du Chongqing et du Sichuan; le typhon « Saomai », le plus violent depuis 1951, qui s’est abattu sur la province du Zhejiang; la grave sécheresse qui a touché le nord de la Chine; et la retombée de 330 000 tonnes de poussière sur Beijing en une seule nuit. Le réchauffement climatique accroît en outre le risque de feux 16 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE de forêt dans les régions sèches et arides, et l’on a enregistré l’an dernier les incendies les plus graves depuis 1987 dans le nord-est de la Chine. En Chine, les températures journalières maximales et minimales augmenteront à l’avenir. Le nombre de journées extrêmement froides diminuera probablement, mais la période estivale de grande chaleur durera sans doute plus longtemps et les températures extrêmement élevées, les vagues de chaleur et les sécheresses seront plus fréquentes. Les changements climatiques renforcent le caractère fluctuant de la production agricole et accroissent les pertes de récolte et de bétail dues aux catastrophes météorologiques. Si des mesures d’adaptation ne sont pas prises, la production végétale totale de la Chine pourrait diminuer de 5 à 10 % d’ici 2030. Le blé, le riz et le maïs seraient particulièrement touchés. Ils entraînent également une pénurie de ressources en eau de plus en plus grave en Chine. Les mesures du débit des six principaux fleuves depuis les années 1950 donnent à penser qu’il diminue. Dans le nord de la Chine, ents climatiques et développement par Qin Dahe certains cours d’eau s’assèchent complètement et certaines zones souffrent d’une baisse dramatique de la nappe phréatique. A l’avenir, le déséquilibre entre l’offre et la demande d’eau s’accentuera, en particulier lors des années sèches et dans le nord et nord-ouest de la Chine. des lacs, la baisse du niveau des eaux, la réduction des zones humides, la dégradation des prairies, l’extension de la désertification, la détérioration de la diversité biologique et la dégradation des écosystèmes marins, notamment des mangroves et des récifs coralliens. Les changements climatiques pourraient avoir de lourdes conséquences pour de grands aménagements en menaçant toujours davantage leur bon fonctionnement. Ils pourraient par exemple accroître les précipitations dans le cours supérieur du Yangtze, ce qui entraînerait probablement des catastrophes géologiques telles que coulées de boue et glissements de terrain dans la zone de captage du Réservoir des Trois Gorges. L’élévation de la température à laquelle on s’attend sur le plateau du Qinghai-Tibet pourrait dégrader encore le permafrost le long de sa voie de chemin de fer en déstabilisant probablement certaines parties de la liaison ferroviaire. Les changements climatiques constituent une menace sombre et bien réelle pour l’économie de la Chine et sa société, menace persistante qui a toutes chances d‘aller de mal en pis. Le Gouvernement chinois attache une grande importance à la protection du climat et a pris diverses mesures pour s’attaquer à cette question. En cette période sujette aux catastrophes fortuites, extrêmes et prolongées, il est plus impératif que jamais de prévenir et d’atténuer. Il faut faire face activement à cette menace et combattre les catastrophes climatiques extrêmes grâce à un solide système d’intervention et à une meilleure protection climatique, écologique et environnementale pour pouvoir contribuer comme il convient à l’application du « concept de développement scientifique », à l’édification d’une société harmonieuse, à un développement économique amélioré et plus rapide ainsi qu’à un développement socio-écomique durable en Chine. Les impacts des changements climatiques sur les systèmes naturels et les écosystèmes de la Chine – et sur son économie et sa société – se manifestent aussi sous diverses autres formes, telles que le rétrécissement de la superficie NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 17 © China Photos/Stringer/Getty Images chine neige, glace et vie Les fleuves d’Amérique du Sud représentent 35 % des ressources en eaux de ruissellement du monde. Et pourtant, la neige et la glace représentent encore une source supplémentaire importante d’eau puisqu’elles alimentent les vallées de montagne et les régions arides et semi-arides voisines. Les glaciers des Andes et la calotte glaciaire de Patagonie alimentent les fleuves, les lacs et les bassins de retenue. Les rivières qui se déversent dans l’océan Pacifique ont un régime saisonnier remarquable, avec la fonte des neiges et des glaces à la fin du printemps et en été. Le paysage de la côte du Pacifique sec et désertique qui s’étend de l’équateur jusqu’au centre du Chili et celui des hauts plateaux du Pérou et de Bolivie sont, dans une large mesure, tributaires des eaux provenant de la fonte des neiges. A l’extrémité la plus australe de l’Amérique du Sud à partir de 29º de latitude sud, c’est dans la partie orientale des Andes, au sud des fleuves Negro et Colorado que se trouvent les régions sèches et arides. Du fait de faibles précipitations, les rivières dépendent de la fonte des glaces et de la calotte glaciaire importante située entre 48º et 52º de latitude sud. Bien que les précipitations y soient plus abondantes, la fonte des neiges contribue aussi à alimenter les rivières du nord de la Patagonie. Les régions économiquement riches de Cuyo, au centre-ouest de l’Argentine, et du centre du Chili — où les populations urbaines sont nombreuses et où l’agriculture, surtout la culture des fruits (principalement de la vigne), l’énergie hydroélectrique et l’industrie sont importantes — dépendent aussi fondamentalement de la fonte des neiges et des glaces. A vrai dire, les plus anciens habitants de la région, les Huarpes, l’appelaient Cuyum ce qui signifie « Désert de l’enfer ». L’activité humaine n’a pu s’y développer que lorsque les immigrants européens ont introduit l’irrigation, ce qui a permis à la région de commencer à se développer. Les civilisations pré-colombiennes les plus avancées de la région andine inter-tropicale ont remarquablement bien réussi à gérer leurs ressources en eau. Les cultures pré-incas les plus développées complétaient l’eau de pluie sporadique et amélioraient leur approvisionnement en eau grâce à des travaux d’ingénierie efficaces comme une distribution judicieuse de l’eau pour l’irrigation, et en reliant les bassins versants de l’Atlantique et du Pacifique – par la construction d’un canal de 74 kilomètres de long pour transporter de l’eau à quelques 3 000 mètres dans le Cumbemayo. Les changements climatiques commencent déjà à se faire sentir de façon critique sur les conditions de vie des communautés autochtones des Andes, sur les activités de l’homme tributaires de l’eau et sur les écosystèmes naturels. La quantité d’eau de fonte disponible va diminuer de plus en plus et, partant, compromettre le développement durable. Selon des études récentes, les glaciers du Pérou risquent de disparaître complètement au cours des prochaines décennies. Pour les populations locales, en particulier les communautés autochtones des hauts plateaux de Bolivie, d’Equateur et du Pérou, le recul rapide des glaciers andins inter-tropicaux présente encore d’autres risques, par exemple avalanches et inondations dues au débordement des lacs glaciaires. Plus de la moitié des glaciers des zones tropicales du monde se trouvent dans les 19 chaînes de montagne recouvertes de glace du Pérou, principalement dans la Cordillère blanche. Ce danger est bien moindre plus au sud, dans les Andes de Patagonie où le recul est plus lent; bien que la diminution de la taille des glaciers y soit encore importante, elle ne présente pas les mêmes dangers et les mêmes risques. 18 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE La meilleure utilisation possible des ressources et du potentiel énergétique de l’immense quantité d’eau que renferment encore les glaciers situés le plus au sud consisterait à délocaliser les systèmes de production dans les 500 000 km2 et plus du plateau semi-aride de Patagonie. Ceci exigerait de conserver la diversité biologique précieuse de la région, de développer la technologie appropriée et d’utiliser rationnellement et judicieusement les grandes quantités d’eau de ruissellement et souterraine résultant du recul des glaciers. A cette fin, on pourrait s’inspirer de l’expérience de l’utilisation du bassin supérieur du Rio Negro à des fins industrielles qui, depuis les années 1930, a permis d’en faire le remarquable exportateur de fruits et de vins qu’il est aujourd’hui. Après avoir planifié l’adaptation des cultures céréalières dont les rendements vont baisser dans les campagnes du nord de l’Argentine, celles-ci pourraient par Susana Bischoff, Graciela Canziani and Patricia Centurión © Michael Ochs Archives/Corbis Tout ceci doit être complété par des mesures tenant compte des nouvelles conditions climatiques qui prévaudront dans l’océan Austral et l’Antarctique, tous deux soumis aux effets des changements climatiques qui ont des conséquences d’importance capitale pour les écosystèmes naturels dont dépend l’avenir de beaucoup d’espèces. Les changements environnementaux sont déjà manifestes et ils auront de sérieuses répercussions sur la chaîne alimentaire tributaire du phytoplancton. L’abondance du krill dépend de la température de la mer et de la disponibilité de phytoplancton. Le réchauffement de la planète risque de diminuer la production de krill et les sources d’aliments des poissons, des mammifères marins, des oiseaux de mer et autres espèces marines. Les pêcheries de l’océan Austral représentent une partie importante de la production alimentaire mondiale, aussi des programmes de recherche spécifiques doivent d’urgence être entrepris, des mesures appropriées de renforcement des capacités prises et des règlements adéquats élaborés pour assurer la protection de la vie de la faune et de la flore marines. Comme le souligne le Groupe intergouvernemental sur les changements climatiques, il est urgent à la fois d’atténuer l’augmentation constante de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et de mettre au point des stratégies d’adaptation pour faire face aux effets des changements climatiques. Toutes les mesures possibles doivent être envisagées et prises pour protéger les écosystèmes naturels de la Terre. Pour sauver les glaciers d’Amérique du Sud, il faut que les gouvernements et les entreprises privées agissent sans retard. Des mesures urgentes doivent être prises pour atténuer les dangers et les risques pour les populations qui dépendent encore de la fonte des neiges – et qui subissent actuellement les effets du recul rapide des glaciers de leurs montagnes. En même temps, il serait opportun de tirer parti de la disponibilité de l’eau qui, pendant un siècle ou davantage, bénéficierait au plateau de Patagonie. Une intervention rapide est indispensable pour protéger la vie et les biens de ceux qui sont déjà exposés aux effets catastrophiques des avalanches et des débordements des lacs glaciaires et pour planifier l’utilisation des ressources en eau provenant des glaciers avant qu’elles ne finissent par disparaître au sud du continent. Pour cela, il faut aussi élaborer des plans nationaux appropriés afin d’évaluer les conditions climatologiques locales, aujourd’hui et demain, d’utiliser judicieusement la terre et l’eau et de programmer la délocalisation des espèces les plus touchées par le réchauffement dans leurs habitats actuels. être délocalisées vers le bassin inférieur du Rio Negro et des terres irriguées d’autres sous-régions de la Patagonie. L’Institut pour le développement du Bassin inférieur du Rio Negro a déjà entrepris les études de faisabilité nécessaires. L’énergie indispensable à une telle entreprise pourrait être fournie par des usines hydroélectriques locales et par les vents d’ouest constants dont l’exploitation a déjà commencé. Les manifestations d‘ El Niño s’accompagneront d’importantes chutes de neige dans les Andes en dessous de 29º de latitude sud. Il y a donc lieu de planifier l’utilisation des eaux de fonte, de sélectionner des espèces végétales mieux adaptées au nouveau climat de la Patagonie, de fonder le développement sur la gestion intégrée des eaux et les études pédologiques appropriées et d’adopter des techniques agricoles permettant de tirer le meilleur parti possible du potentiel de cette région éloignée du globe. Pour les gouvernements et les entreprises privées d’Argentine et du Chili, l’adaptation constitue le défi le plus immédiat au niveau de la planification du développement durable. Bien pensée, elle permettrait d’utiliser au mieux la ressource la plus critique de notre siècle – l’eau, de sauvegarder la production alimentaire en analysant judicieusement les possibilités d’amélioration de la productivité avec l’eau provenant de la fonte des neiges et des glaces. Les chercheurs sont peut-être en mesure de prévoir de nouveaux scénarios environnementaux mais les décideurs doivent les réaliser. L’objectif de la Journée mondiale de l’environnement ne doit pas être simplement de décrire les difficultés résultant du réchauffement de la planète et de la perte de ses glaciers et de ses neiges qui en est la conséquence. Il doit aussi définir les grandes lignes de l’action future sur une planète qui se dirige vers un nouveau régime climatique au niveau mondial. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 19 des tsunamis da par Basanta Shrestha Les glaciers de l’Himalaya, qui s’étirent sur 4 000 km de l’Afghanistan, à l’Ouest, jusqu’à la Chine et au Myanmar, à l’Est, sont une source de vie pour des centaines de millions de personnes vivant dans cette région montagneuse et dans les plaines adjacentes. La chaîne de montagnes la plus élevée du monde — dont le nom allie les deux mots sanskrits ‘hima’ (neige) et ‘alaya’ (séjour) — s’enorgueillit de plus de 30 sommets dépassant 7 600 m et possède la plus vaste concentration de glaciers en dehors des pôles. Réserve inépuisable d’eau douce, ces glaciers sont la source d’immenses réseaux hydrographiques baignant toute l’Asie. A l’instar d’autres glaciers dans le monde, ils offrent un cadre unique à l’exploration scientifique et aux études sur la complexité du système climatique. Dans le monde entier, les glaciers reculent devant l’accélération du réchauffement de la planète, cependant que les activités humaines provoquent une croissance régulière des concentrations de gaz à effet de serre. Leur fonte est un indicateur important du changement climatique. Selon certaines prévisions, jusqu’au quart de la masse des glaciers de montagnes pourrait disparaître d’ici 2050, et jusqu’à la moitié d’ici 2100. Les changements de température sont plus prononcés à haute altitude et plusieurs études ont révélé que les glaciers himalayens fondent aujourd’hui à un rythme jamais vu. Les régimes d’écoulement des eaux douces s’en trouveront radicalement modifiés, ce qui aura des effets spectaculaires sur l’approvisionnement en eau potable, la biodiversité, la production hydroélectrique, l’industrie, l’agriculture et les moyens de subsistance. D’importantes données de référence sur les glaciers himalayens ont été rassemblées grâce à une étude réalisée pour le programme de recherche sur le changement climatique du Centre international de mise en valeur intégrée des montagnes, en partenariat avec le PNUE et le réseau Asie-Pacifique et en étroite collaboration avec des organisations partenaires nationales. Cette étude a recensé quelque 15 000 glaciers couvrant une superficie totale de 33 340 km2 au Bhoutan, au Népal et au Pakistan, ainsi que certains bassins hydrographiques de Chine et d’Inde. L’observation individuelle des glaciers montre que, pour certains, la cadence du recul a doublé depuis le début des années 70, bien que des variations existent d’un bassin à l’autre. La publication d’études sur le Bhoutan et le Népal, en 2001, a suscité une prise de conscience mondiale sur ce phénomène et ses conséquences. Un inventaire des glaciers chinois, étude à long terme de l’Académie chinoise des sciences, a conclu à une diminution de 5,5 % du volume des 46 928 glaciers du pays au cours des 24 années écoulées ce qui revient à la perte de plus de 3 000 km2 de glace. Cette étude prédit que, d’ici 2050, les deux-tiers auront disparu et, d’ici 2100, la quasi-totalité, si le climat continue d’évoluer au rythme actuel. Pendant ce temps, une étude du Centre international de mise 20 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE en valeur intégrée des montagnes concluait que la surface des glaciers dans le bassin du Poiqu, dans la Région autonome du Tibet, a diminué de plus de 5 % entre 1988 et 2000. Certains ont reculé de plus de 50 m par an. De même, le front du glacier de Gangotri, dans l’Himalaya indien, a remonté d’environ 2 km entre 1780 et 2001, et son recul se poursuit à un rythme inquiétant. Au Bhoutan, la comparaison de 66 glaciers sur une carte de 1963 avec une image satellite de 1993 montre qu’ils ont rétréci de 8,1 %, et que les plus petits ont totalement disparu. Alors que les glaciers reculent, des lacs se forment derrière leurs moraines frontales, nouvellement dégagées. La plupart des lacs glaciaires de l’Himalaya sont apparus au cours des cinquante dernières années. Ces lacs peuvent s’agrandir à une vitesse effrayante : les lacs glaciaires Imja Tsho et Tsho Rolpa, au Népal, s’élargissent d’environ 41 et 66 m par an respectivement. Une aussi rapide accumulation d’eau peut conduire à des ruptures soudaines de leurs barrages naturels, instables. D’énormes quantités d’eau et de débris seraient alors libérées, engendrant des phénomènes dits « Inondations provoquées par le débordement des lacs glaciaires ». Certaines de ces inondations ont déjà été signalées dans la région; en 1985, celle du lac Dig Tsho, dans le parc national de l’Everest, au Népal, a tué plusieurs personnes et détruit des chemins, des ponts, des maisons, des terres arables et une usine hydroélectrique en construction. Les inondations futures pourraient avoir des effets plus catastrophiques encore, et devenir des « tsunamis de montagnes » qui mettraient en danger des millions de personnes en aval. L’inaccessibilité, la rudesse du terrain en altitude et la dureté des conditions climatiques rendent difficile la surveillance des glaciers himalayens à l’aide des méthodes conventionnelles. La taille et l’éloignement de la plupart des glaciers de montagnes amènent à faire reposer leur surveillance et leur évaluation sur l’observation par satellite. Des efforts concertés sont constamment nécessaires pour surveiller les glaciers, atténuer les dangers qu’ils pourraient constituer, et mettre en place un système d’alerte rapide contre les possibilités d’inondations provoquées par les lacs glaciaires. Ce type de catastrophe est souvent transfrontalier; une coopération régionale est donc nécessaire pour élaborer une stratégie coordonnée permettant de traiter à la fois ces problèmes et ceux de la gestion de l’eau. Les glaciers himalayens font partie intégrante du système d’entretien de la vie dans la région et leur recul apporte la preuve irréfutable de la nécessité d’agir d’urgence pour contrer l’évolution du climat mondial. Il est difficile de prédire exactement comment les glaciers vont fondre dans l’avenir, mais il est temps d’agir collectivement pour éviter les pires conséquences. La communauté internationale doit agir immédiatement pour préserver les précieuses ressources naturelles de cette région du monde relativement inexplorée, et pourtant l’une des plus spectaculaires. NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 21 © Steve Razzetti/Taxi/Getty Images ans la montagne l’action, ça marche par Linda Fisher Un article récemment publié par une équipe de scientifiques spécialistes de l’atmosphère a montré que les actions issues du Protocole de Montréal de 1987 ont eu des effets significatifs sur la protection du climat terrestre et de la couche d’ozone. Les scientifiques ont conclu que les réductions des émissions de substances qui appauvrissent la couche d’ozone, telles que les chlorofluorocarbones (CFC), ont compensé dix années de rejets de dioxyde de carbone. Ce sont là de bonnes nouvelles, pour plusieurs raisons. On voit d’abord que la communauté internationale a agi à bon escient sur les CFC. Mais, et c’est plus important, cela démontre que nous pouvons agir concrètement sur le changement climatique, et que l’action, ça marche. Le réchauffement de la planète constitue aujourd’hui un défi en tous points aussi grave, mais beaucoup plus complexe, que la question de l’ozone sur laquelle avaient précédemment travaillé les concepteurs du Protocole de Montréal. La nécessité d’une action planétaire concrète est tout aussi impérative, d’autant plus que nous savons maintenant que cela marche. Nous devons travailler ensemble à élaborer une approche mondiale coordonnée et porteuse de sens. Nous sommes fermement convaincus du bien-fondé des principes tracés par la Table ronde mondiale sur le changement climatique et le Partenariat des États-Unis pour l’action sur le climat, deux coalitions qui ont récemment défini des cadres d’orientation pour s’attaquer aux questions de l’évolution du climat. Nous encourageons d’autres organisations à soutenir ces efforts pour faire progresser l’action au niveau mondial. Depuis près de 20 ans, DuPont s’efforce de réduire les émissions de gaz à effet de serre sur tous ses sites, dans le monde entier. Depuis 1991, l’entreprise a réduit de plus de 70 % ses émissions, économisant ainsi plus de trois milliards de dollars de dépenses énergétiques. Nous avons fixé aujourd’hui nos propres objectifs, ambitieux, en matière de durabilité, en visant des réductions plus poussées encore des émissions de gaz à effet de serre, et la mise sur le marché de nouvelles technologies et de nouveaux produits 22 NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE plus efficaces. Nous avons ainsi élargi nos engagements en faveur de la durabilité au-delà de la réduction de notre propre empreinte environnementale, pour développer le marché en améliorant le revenu des produits et en investissant davantage dans la recherche-développement directement liée à la croissance du marché — en particulier le développement de produits plus sûrs et plus écologiques pour les marchés mondiaux. Nous mettons au point les combustibles de demain, à haut rendement, et d’autres solutions bioénergétiques de remplacement pour élargir le choix des consommateurs, et nous fournissons déjà du matériel hautement performant dans le secteur des panneaux solaires photovoltaïques et des piles à combustible. Nous travaillons sur des solutions de remplacement des réfrigérants, présentant un moindre potentiel de réchauffement de la planète, et nous avons annoncé l’an dernier la mise au point d’un nouveau réfrigérant pour la climatisation des automobiles afin de satisfaire aux nouvelles réglementations de l’Union européenne. Nous avons récemment lancé la première membrane respirante de sous-toiture qui, conjuguée à un autre de nos produits, enveloppe entièrement la maison, épargnant ainsi jusqu’à 20% des dépenses énergétiques. Ce type d’action peut tout aussi bien être adopté par les fournisseurs, les clients et les consommateurs tout au long des chaînes de valeurs dans lesquelles nous opérons. Nous devons tous prendre des mesures contre le changement climatique dans le cadre de nos entreprises, notre travail et nos modes de vie. Nous encourageons le dialogue entre les sociétés, la communauté scientifique, les gouvernements et les organisations de défense de l’environnement — et demandons instamment à chacun d’agir. DuPont est engagée dans une politique mondiale sur le climat, qui est à la fois efficace au plan de l’environnement et économiquement viable. Alors que l’action gouvernementale reste concrètement à définir, nul ne conteste que l’action soit nécessaire. Sur ce point, le débat devrait s’apaiser, parce que les premiers résultats sont engrangés et qu’ils confirment notre intuition: l’action, ça marche. © Catherine Cunnigham NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 23 prix et événements Cette année, les célébrations de la Journée mondiale de l’environnement ont lieu en Norvège – à Oslo et à Tromsø. Parmi les évènements les plus marquants organisés à Tromsø, il y aura un service œcuménique célébré par S.E. l’Archevêque Desmond Tutu dans la cathédrale arctique en présence des représentants de différentes confessions, la cérémonie de remise du prix du Concours international de peintures pour enfants et un débat télévisé sur le thème de la fonte des glaces et des changements climatiques. Le 5 juin, les célébrations se poursuivront à Oslo avec la cérémonie de remise du Prix environnemental Sophie qui sera décerné à cette occasion à l’ex-Premier Ministre de Suède, Goran Persson. L’après-midi, une exposition artistique sur les changements climatiques organisée par le PNUE et le Musée d’histoire naturelle du monde aura lieu au Centre Nobel de la paix. http://www.wed.npolar.no/world-environment-day-2007/ journée mondiale de l’environnement changements climatiques La Journée mondiale de l’environnement a été instituée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1972 pour marquer l’ouverture de la Conférence de Stockholm sur l’environnement humain. Par une autre résolution, adoptée le même jour, l’Assemblée générale a créé le Programme des Nations Unies pour l’environnement, PNUE. Célébrée le 5 juin de chaque année, la Journée mondiale de l’environnement est l’un des principaux moyens permettant à l’Organisation des Nations Unies de sensibiliser davantage le monde à l’environnement et d’attirer l’attention des milieux politiques sur la nécessité de prendre des mesures. Le slogan de la Journée mondiale de l’environnement retenu pour 2007 est “La fonte des glaces : une question brûlante?”. A l’appui de l’Année polaire internationale, le thème de la Journée mondiale de l’environnement pour 2007 est axé sur les effets des changements climatiques sur les écosystèmes et les communautés des régions polaires et sur les conséquences qui en résultent dans le monde. http://www.unep.org/wed/2007/english/ Mars 2007 a vu le début de l’Année polaire internationale 2007–2008, effort déployé au niveau mondial pour mieux faire comprendre comment les régions polaires les plus éloignées de la Terre affectent les systèmes climatiques du globe. Organisée par le Conseil international pour la science (ICSU) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’Année polaire internationale 2007-8 comprendra plus de 200 projets et des milliers de savants de plus de 60 pays étudieront toute une série de sujets de recherche physique, biologique et sociale. Dans le cadre de cette Année, le PNUE soutient le projet ambitieux sur la dérive de l’Arctique dans le cadre duquel la goélette polaire Tara va dériver pendant deux ans, piégée dans les glaces de l’Arctique, offrant ainsi une plate-forme inédite aux observations et à la recherche scientifiques sur l’évolution de l’environnement arctique et communiquant ses constatations aux hommes de science, aux décideurs et au grand public. Il est possible de suivre la progression du Tara sur les pages consacrées à cette expédition sur le site web du PNUE www.unep.org. année polaire internationale prix « energy globe » 24 Après avoir aidé plus de 100 000 personnes dans 18 000 ménages indiens à financer l’énergie propre tirée de leurs systèmes solaires photovoltaïques domestiques, le Programme de prêts du PNUE pour la production d’énergie solaire en Inde, représenté par l’administrateur de projet Jyoti Prasad Painuly, a remporté le prix « Energy Globe ». Cette récompense est décernée chaque année à des projets du monde entier qui “font une utilisation prudente et économique des ressources et emploient des sources d’énergie alternatives”. Le Programme de prêts pour la production d’énergie solaire en Inde, d’une durée de quatre ans, lancé en 2003 avec l’appui de la Fondation des Nations Unies et de la Fondation Shell, est un partenariat entre le PNUE, le Centre Risoe du PNUE pour l’énergie, le climat et le développement durable et deux des plus grands groupes bancaires de l’Inde; il a pour objectif de mettre en place un marché du crédit à la consommation pour financer des systèmes solaires domestiques en Inde du Sud où le réseau électrique classique est inexistant ou peu fiable. Ayant commencé en 2003 comme une petite entreprise n’acceptant que des espèces, le marché du secteur domestique de l’énergie solaire voit actuellement plus de 50 % des ventes financées par les banques, dont 20 ont des réseaux de plus de 2 000 succursales qui offrent maintenant un financement pour le solaire domestique. Le PNUE s’est inspiré de la réussite du Programme de prêts pour la production d’énergie solaire en Inde pour l’étendre à d’autres régions, notamment sous forme de programmes de prêts pour le chauffage de l’eau à l’énergie solaire au Maroc et en Tunisie et d’autres encore en cours d’élaboration en Algérie, en Indonésie, au Mexique et au Chili. http://www.uneptie.org/energy/act/fin/india/ NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE Le « Goldman Environmental Prize » est la plus haute récompense mondiale attribuée à de simples écologistes, en remettant chaque année 125 000 dollars aux lauréats de chacun des six continents habités du monde. Les lauréats du Goldman Environmental Prize 2007, annoncés le 22 avril, sont les suivants : * Amérique du Nord : Sophia Rabliauskas, 47 ans, Manitoba, Canada, pour avoir assuré à titre intérimaire la protection de la forêt boréale du Manitoba. * Afrique : Hammerskjoeld Simwinga, 45 ans, Zambie, pour la création d’un programme de développement communautaire novateur qui a permis de rétablir des populations de faune sauvage. * Asie : Tsetsegee Munkhbayar, 40 ans, Mongolie, pour sa collaboration avec les pouvoirs publics et des organisations populaires afin de mettre un terme aux opérations d’extraction minière destructrices le long des rares voies d’eau de Mongolie. * Amérique du Sud et Amérique centrale : Julio Cusurichi, 36 ans, Pérou, pour avoir obtenu l’établissement d’une réserve nationale dans la région éloignée de l’Amazonie péruvienne afin de protéger les écosystèmes délicats des forêts pluviales et les droits des peuples autochtones. * Europe: Willie Corduff, 53 ans, Irlande, pour avoir mis fin à la construction d’un oléoduc traversant leur terre et approuvé illégalement. * Iles et Etats insulaires : Orri Vigfússon, 64 ans, Islande, pour avoir négocié le rachat des droits de pêche internationaux avec des gouvernements et des sociétés de l’Atlantique Nord afin d’arrêter les opérations commerciales destructrices de la pêche au saumon. http://www.goldmanprize.org/ Avec quelques 35 millions de volontaires de plus de 100 pays, selon les estimations, la campagne Nettoyons la planète est le partenaire le plus important du PNUE pour promouvoir des activités de sensibilisation et des actions en faveur de l’environnement dans le monde. Chaque année, cette campagne, qui atteint son apogée en septembre lors du week-end Nettoyons la planète, est liée au thème de la Journée mondiale de l’environnement; elle fournit à ses membres des feuilles d’information sur les problèmes et leur indique les liens sur son site web avec le PNUE. Les membres de Nettoyons la planète participent aux activités de la Journée mondiale de l’environnement sur tous les continents et, cette année, ils sont encouragés à contribuer à la Campagne pour un milliard d’arbres. www.unep. org/billiontreecampaign. campagne nettoyons la planète Changements Climatiques : Liens Utiles Cette page contient des liens avec les sites web de gouvernements, d’organisations internationales, d’organisations non gouvernementales, d’entreprises commerciales, de médias et d’autres groupes du monde entier pour vous aider à faire des recherches sur le phénomène complexe des changements climatiques. Nous avons compilé ces liens à partir de l’étude que nous avons faite de la grande quantité d’informations disponibles sur l’Internet afin de vous aider à trouver les sources les plus pertinentes pour vos recherches. La revue Notre Planète, cependant, ne souscrit aucunement aux points de vue de l’un quelconque des groupes avec lesquels nous avons des liens et nous ne pouvons en aucun cas garantir la précision des informations données sur ces sites. Nous espérons plutôt vous offrir un large éventail d’opinions et de perspectives. www www.unep.org Google Earth fait connaître les bureaux du PNUE - Vous êtes-vous jamais demandé à quoi ressemble le siège du PNUE à Nairobi? Ou encore où se trouvent les nouveaux bureaux du PNUE à Panama City ou à Paris? Et qu’en est-il du PNUE au Japon? Grâce à Google Earth et à la technologie de Google en matière de cartographie, le PNUE a maintenant simplifié la localisation de ses bureaux partout dans le monde. Si vous naviguez sur l’Internet avec Google Earth, vous pourrez bientôt vous rendre virtuellement en mission dans n’importe quel bureau régional, bureau extérieur, centre collaborateur ou secrétariat du PNUE, en téléchargeant simplement un petit fichier sur www.unep.org. Les logos du PNUE apparaîtront sur votre globe virtuel et en cliquant sur l’un d’entre eux vous serez transporté au bureau situé à cet endroit où vous trouverez l’adresse et les informations nécessaires pour prendre contact avec le bureau en question. Selon les détails des images satellitaires disponibles, vous pourrez peut-être même faire un zoom sur le bâtiment précis dans lequel il se trouve. Il faut savoir que www.ipcc.ch/ Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été créé par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le PNUE pour évaluer les informations scientifiques, techniques et socio-économiques pertinentes pour la compréhension des changements climatiques, leurs conséquences potentielles et les options offertes par des mesures d’adaptation et d’atténuation. www.grida.no/climate/vital/ Les graphiques climatiques d’importance vitale, produits par la base de données du PNUE sur les ressources mondiales (GRID-Arendal), donnent des informations graphiques claires et faciles à comprendre sur les changements climatiques, tirées des rapports d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et destinées aux scientifiques, aux décideurs, aux éducateurs et au grand public. unfccc.int/ La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et son Protocole de Kyoto servent de base aux efforts déployés dans le monde pour inverser la tendance au réchauffement de la planète en réduisant ou en compensant les émissions de gaz à effet de serre. www.unep.org/themes/climatechange/index.asp Le site du PNUE sur les changements climatiques donne des informations sur les activités du Programme des Nations Unies pour l’environnement dans ce domaine et sur ses liens avec ses partenaires. www.unep.org/wed/2007 Des informations concernant le thème de la Journée mondiale de l’environnement en 2007, « La fonte des glaces : un sujet brûlant », et aussi des détails sur la façon de planifier la Journée mondiale de l’environnement dans le monde ou d’y participer. etre partie prenante à la solution www.stopglobalwarming.org/ “Il n’est pas de cause plus importante que l’appel à l’action pour sauver notre planète. Il s’agit d’un mouvement en faveur du changement, auquel participent les individus, les pays et la communauté mondiale. Nous contribuons tous au réchauffement de la planète et nous devons tous être partie prenante à la solution du problème”. www.avaaz.org/en/climate_action_g8/ « Tous les habitants de la Terre interviennent pour trouver des solutions aux problèmes urgents du monde ». Avaaz a présenté les 100.000 premières signatures d’une pétition sur les changements climatiques à une réunion des Ministres de l’environnement du G8, en mars; il continue à en recueillir d’autres pour le Sommet des dirigeants des pays membres du G8 qui se tiendra en juin. Angela Merkel, Chancelière de l’Allemagne et Présidente du G8, a fait des changements climatiques une question prioritaire de l’ordre du jour de ce Sommet. www.carbonfund.org « Réduisez ce que vous pouvez, compensez ce que vous ne pouvez pas ». Le Fonds pour le carbone a pour mission d’arriver à un niveau mondial zéro de carbone. Il est possible de réduire les risques des changements climatiques en donnant aux citoyens et aux entreprises des moyens simples et abordables pour réduire leur empreinte carbone et soutenir des projets respectueux du climat. www.myclimate.org Le Partenariat pour la protection du climat se fonde sur le concept de solutions volontaires et novatrices pour protéger le climat et promouvoir les sources d’énergie renouvelables et l’efficacité énergétique. Avec myclimate.org., le site comprend une section de références sur les organisations et organisateurs de manifestations qui compensent déjà les émissions de CO2. en français www.greenfacts.org/en/climate-change-ar4/index.htm Ce site offre un résumé du rapport de 2007 du groupe de travail 1 du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat. Le site permet aux lecteurs de sélectionner les détails correspondant le mieux à leurs besoins. www.ecologie.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=960 Le site web du Ministère français de l’environnement et du développement durable donne des informations détaillées sur les questions liées aux changements climatiques. www.changement-climatique.fr Créé par le Conseil économique et social, le site offre un blog aux hommes de sciences, aux experts et au grand public pour échanger des idées et discuter sur les changements climatiques. mineco.fgov.be/energy/climate_change/home_fr.htm Le site contient des documents qui s’efforcent d’expliquer les aspects économiques et scientifiques des changements climatiques. Une section destinée aux enseignants propose un jeu-concours sur les changements climatiques. www.carbonneutral.com La société CarbonNeutral prétend être l’une principales entreprises de consulting du monde en matière de climat et de compensation, qui aide des milliers de personnes et des centaines de grandes entreprises dans le monde à mesurer, réduire et compenser leurs émissions de CO2. Le site donne des liens pour des entreprises, des acheteurs de carbone, des projets concernant le carbone et des produits respectueux du climat. www.carbonfootprint.com L’empreinte carbone est une mesure, exprimée en unités de CO2, de l’impact que les activités de l’homme ont sur l’environnement par rapport à la quantité produite de gaz à effet de serre. Le site web encourage les utilisateurs à prendre trois mesures simples : 1) calculer leur empreinte carbone, 2) la réduire et 3) compenser leur empreinte carbone. enviro-cool www.global-cool.com Soutenu par des célébrités, des musiciens, des hommes politiques et des capitaines d’industrie, ce nouveau mouvement mondial a pour objectif d’inverser les effets du réchauffement de la planète en demandant à un milliard de personnes de réduire leurs émissions de carbone d’une seule tonne par an pendant la prochaine décennie en faisant des choses aussi simples que débrancher leur I-Pod ou le chargeur de leur téléphone portable lorsqu’elles ne les utilisent pas. www.ec.gc.ca/default.asp?lang=En&n=6EE576BE-1 Environnement Canada, le site web des organismes canadiens chargés de l’environnement, offre un aperçu général détaillé de l’approche multiple adoptée par le Canada pour lutter contre les changements climatiques. www.ecorazzi.com « Le dernier des potins verts ». Ecorazzi est en quelque sorte un « canal pour faire circuler les derniers potins concernant des célébrités qui se lancent dans l’activisme et veulent inspirer le changement... Nous attirons aussi l’attention sur les efforts humanitaires, les campagnes salutaires, les collecteurs de fonds et les actes de bienfaisance ». ec.europa.eu/environment/climat/campaign La campagne de la Commission européenne « A vous de contrôler les changements climatiques » aide les individus à contribuer à la lutte contre les changements climatiques. www.treehugger.com TreeHugger se décrit comme « principal centre des médias consacré à l’intégration de la durabilité. Ayant un faible pour l’esthétique moderne, nous faisons notre possible pour être un guichet unique pour tout ce qui touche à l’écologie : nouvelles, solutions et informations concernant les produits verts. » NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE 25 produits Changer le présent Eco bouilloire « Changer le monde, un don à la fois », http://ChangingThePresent.org vous permet de protéger un acre de forêt pluviale, d’investir dans un programme d’assainissement ou de promouvoir l’éducation en faveur de l’environnement. Vous pouvez investir dans la recherche sur l’environnement, faire un don à un avocat qui défend les droits fonciers ou aider à lutter contre les changements climatiques. Et ceci ne concerne que l’environnement. ChangingThePresent offre des possibilités pratiquement pour n’importe quelle cause. D’après le Ministère de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales (DEFRA) du Royaume-Uni : « Si chacun faisait bouillir seulement la quantité d’eau dont il a besoin pour faire une tasse de thé au lieu de « remplir » la bouilloire chaque fois, nous pourrions économiser assez d’électricité pour éclairer pratiquement toutes les rues du RoyaumeUni ». La bouilloire écologique a un double réservoir breveté , dont un a une contenance de 1,5 litres d’eau, avec un dispositif de mesure qui permet de verser n’importe quelle quantité – depuis une tasse jusqu’à tout son contenu – dans un compartiment séparé, ce qui permet au consommateur d’économiser jusqu’à 30 % d’énergie par rapport à une bouilloire ordinaire. Cette bouilloire comporte un élément dissimulé en acier inoxydable de 3 kilowatts, un filtre lavable en argile et un couvercle verrouillable. ChangingThePresent.org www.ecokettle.com Smile Le projet de modèle durable d’éclairage pour tous (SMILE), fer de lance de la Royal Philips Electronics, a pour but de d’offrir un moyen d’éclairage abordable, de grande qualité et d’une grande efficacité énergétique là où il est le plus nécessaire. Deux solutions d’éclairage sont au cœur du projet SMILE : une lanterne portable rechargeable et une torche électrique LED actionnée manuellement. En partenariat avec le lauréat du prix Sasakawa du PNUE pour l’environnement, Development Alternatives, la Fondation Development of Humane Action et MART Rural Solutions, Philips met au point un modèle commercial qui permettra aux familles d’éclairer leur foyer sans polluer l’air à l’intérieur ni risquer de provoquer un incendie. Actuellement mis en oeuvre dans quatre Etats de l’Inde, le programme sera bientôt lancé dans huit autres. Les produits sont également utiles aux commerçants, aux pêcheurs qui travaillent de nuit et aux enfants qui étudient à la maison. www.philips.com/About/sustainability/Section-15220/ article-16680.html Plantic Bus scolaire hybride « Modifier la nature des plastiques », tel est le slogan de Plantic, la société australienne de technologie des matières plastiques biodégradables. Plantic Technologies a mis au point un produit de remplacement des matières plastiques conventionnelles qui est entièrement biodégradable, soluble dans l’eau et organique et tiré du maïs non modifié génétiquement. L’une de ses utilisations les plus récentes est celle de Sainsbury pour des « œufs de Pâques si organiques ». Selon un article paru dans le London Times, l’utilisation de ce nouvel emballage respectueux de la biologie par Sainsbury pourrait permettre d’éviter de rejeter sept tonnes de déchets dans des décharges. L’un des symboles les plus tenaces des Etats-Unis – le bus scolaire – va être converti grâce à IC Corporation, le plus grand fabricant de bus scolaires des Etats-Unis, et à Enova Systems, un fournisseur de premier plan de systèmes de transmission hybrides. Suite à une initiative appelée Projet de bus scolaire électrique hybride branché sur le secteur, 19 autobus hybrides ont été attribués à des Etats du pays par Advanced Energy, entreprise à but non lucratif qui a lancé un consortium d’achat de districts scolaires, d’agences publiques de fourniture d’énergie et de fournisseurs de transports scolaires. La nouvelle technologie hybride de bus scolaire pourrait réduire les émissions de 90 %. Autre avantage : comme les bus scolaires ne sont généralement pas climatisés, les fenêtres sont habituellement ouvertes lorsqu’il fait chaud. Les enfants sont donc exposés aux gaz des tuyaux d’échappement lors du ramassage à l’aller et au retour. Ce système hybride promet de diminuer l’exposition aux particules de diesel. www.enovasystems.com/ www.plantic.com.au 26 TracElite NOTRE PLANETE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LA CRYOSPHERE L’abattage illicite est une activité lucrative qui contribue en même temps à l’évolution du climat. Mis au point par la société de gestion de la forêt tropicale, TracElite est un système informatisé mondial qui suit le bois, de la souche jusqu’au magasin, aide à lutter contre l’abattage illicite et aide les consommateurs à choisir des produits durables. Avec ce système qui a été mis à l’essai en Indonésie, un arbre destiné à l’abattage autorisé reçoit un code barre unique, indiquant la variété à laquelle il appartient et le lieu où il se trouve, qu’il porte pendant tout le processus, depuis la forêt jusqu’au meuble. Lorsque le code barre est scanné, un serveur à Londres vérifie les informations. Du fait que le système fonctionne sur l’Internet, il est toujours activé. Les grossistes et les détaillants peuvent immédiatement intervenir pour identifier les problèmes avant que des produits contenant du bois d’origine inconnue soient manufacturés, emballés et expédiés. www.tracelite.com Allègement de la facture d’électricité Le Ministre australien de l’environnement, Malcolm Turnbull, a fait la une de la presse mondiale en février 2007 lorsqu’il a annoncé que l’Australie éliminerait progressivement les ampoules électriques à incandescence pour tenter de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les ampoules jaunes à incandescence, utilisées pratiquement sans aucun changement depuis qu’elles ont été inventées au XIXe siècle, seront remplacées par des ampoules compactes fluorescentes plus efficaces d’ici à 2009. Environ 95 % de l’énergie consommée par une ampoule électrique à incandescence est émise sous forme de chaleur plutôt que de lumière visible. L’efficacité d’une ampoule électrique à incandescence étant inférieure à 5 %, elle est approximativement équivalente au quart de celle d’une lampe fluorescente qui est de l’ordre de 20 %. L’interdiction des ampoules à incandescence permettrait à l’Australie de réduire, d’ici à 2012, ses émissions actuelles de carbone de 800 000 tonnes de carbone et de faire baisser le coût de l’éclairage des foyers de 66 %. http://www.environment.gov.au/minister/ env/2007/pubs/mr23apr07.pdf Né il y a 54 ans à Wahroonga, une banlieue de Sydney, il a grandi en jouant dans le bush qu’il aimait explorer et il a réussi à vaincre en partie son asthme en pratiquant le surf. Il explique à Notre planète « Je crois que ces expériences ont éveillé en moi l’amour de la nature ». A vingt ans, il participe à la création d’un groupe de rock progressif, qui allait devenir Midnight Oil, en 1976. Très proche de la communauté des surfeurs de Sydney — et présentée par le magazine Rolling Stone comme « l’un des groupes les plus importants que l’Australie ait jamais vu naître » — cette formation s’est rendue tout aussi célèbre par l’indépendance farouche de ses prises de position et de ses engagements que par sa musique. « Nous avons toujours été intéressés par ce qui se passait autour de nous », ajoute-t-il, « en tant que musiciens et auteurs, nous avons beaucoup voyagé et c’est ainsi que nous avons constaté que l’environnement se détériorait partout où nous allions ». Leurs chansons et leurs albums sont inspirés des thèmes de leurs campagnes, mais ils ont surtout acquis leur célébrité grâce à leurs concerts de solidarité et de bienfaisance. En 1990, ils se sont produits à New York sur un camion, face à l’immeuble Exxon, sous une banderole proclamant « Midnight Oil vous fait danser, Exxon Oil nous rend malades » pour protester contre la marée noire de l’Exxon Valdez en Alaska. Ils ont organisé des manifestations similaires à la mine d’uranium de Jubiluka, dans la région d’Arnhem (Australie); à Clayoquot, sur l’île de Vancouver (Canada), site d’une bataille épique concernant l’avenir de la forêt pluviale tempérée; et à São Paolo (Brésil) contre la pollution de l’air. Garrett rappelle que de nombreux autres artistes se sont ralliés à la cause de la défense de l’environnement mais il constate : « Je pense que nous faisions partie de ce changement d’attitude concernant l’environnement, qui s’est imposé au début des années 90, c’et pourquoi d’une certaine manière notre musique est devenue le symbole sonore de cette période ». Mais l’action la plus percutante de Midnight Oil est peut-être celle qui a marqué la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Sydney, en 2000, lorsque le groupe est monté sur scène en portant des combinaisons sur lesquelles était inscrit le mot « Sorry » pour demander pardon pour la génération « d’enfants aborigènes volés », arrachés à leurs parents par des organismes gouvernementaux et des missions religieuses pendant les sept premières décennies du XXe siècle. Comme il le fait remarquer : « Il existe un lien très étroit entre l’état de l’environnement et la capacité des peuples autochtones à disposer de moyens de production qui assurent leur subsistance ainsi qu’à jouer un rôle déterminant dans la vie de leur communauté ». Pendant ses deux mandats en tant que président de l’Australian Conservation Foundation, il a aidé cette organisation à se renforcer considérablement tant en termes de capacités que d’influence, à nouer des partenariats avec d’autres associations de protection de la nature, le secteur agricole et les milieux d’affaires — et à remporter d’importantes victoires, notamment pour la protection de l’Antarctique et la conservation de la forêt humide du Queensland. En 1984, il s’est présenté aux élections sénatoriales australiennes comme candidat du Parti pour le désarmement nucléaire, qu’il a contribué à fonder, mais ce n’est qu’en 2004 qu’il est entré au Parlement sous l’étiquette travailliste. Il est aujourd’hui membre du cabinet fantôme, chargé du Changement climatique, de l’Environnement et du Patrimoine national ainsi que de la culture. « Le changement climatique, avec son omniprésence et ses conséquences probables, constitue un ultime avertissement, déclare-t-il. « C’est une occasion qui ne s’offre qu’une fois par génération, celle de conjuguer tous nos efforts pour construire une économie à faible consommation de carbone, ouvrant de bonnes perspectives aux générations futures ». Peter Garrett © Will Burgess/Reuters/ The Bigger Picture Le changement climatique sonne comme « un dernier avertissement » déclare Peter Garrett—et il sait de quoi il parle, lui qui, en son temps, a tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme. Chanteur et derviche tourneur du groupe de hard rock/punk Midnight Oil, il a contribué à secouer l’industrie de la musique. Engagé en faveur de la protection de l’environnement et des droits humains, il milite depuis longtemps pour des causes variées telles que le mouvement contre les mines d’uranium, les droits des peuples autochtones, les jeunes sans domicile fixe et la protection des forêts tropicales humides. Aujourd’hui, devenu homme politique, il consacre une grande partie de son énergie à la lutte contre le réchauffement de la planète. www.unep.org/ourplanet