1915 Choix du mois Janvier Février Mars Avril Mai

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1915 Choix du mois Janvier Février Mars Avril Mai
-1Le texte provient de l’ensemble du journal des instituteurs, les photos proviennent d’internet, de
documents allemands et de photographies personnelles.
Les textes en rouge et italique proviennent de Paris Match ou de données personnelles (1)
Les textes en bleu et italique proviennent du site Wikipédia (2)
Les textes en vert proviennent de « Mémoires du XXème siècle » de Bordas (3)
(Il apparaît que les faits peuvent être à des dates légèrement différentes)
Janvier
Juillet
Février
Août
1915
Choix du mois
Mars
Avril
Septembre Octobre
Mai
Juin
Novembre Décembre
Vendredi 1er janvier 1915.
153ème jour de la guerre, 108ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: combats d'artillerie de
la mer à Reims; nous détruisons plusieurs ouvrages allemands. En Argonne, de violentes attaques et contreattaques dans le bois de la Grurie ont été à la fin favorables aux Français. Violentes canonnades dans la
région de Verdun. Aux environs de Toul, près de Flirey, six contre-attaques ennemies ont été vaillamment
repoussées. En Haute-Alsace, nous continuons à progresser pied à pied dans Steinbach; les gares de Metz
et d'Arnaville ont été bombardées par nos avions. Nancy a reçu des bombes lancées par des Taubes.
Un cuirassé anglais, le Formidable a été torpillé et a coulé. (par le sous-marin U24)
Les Allemands reconnaissent leur échec en Pologne, et les Autrichiens en Galicie.
Les Russes avancent dans les Carpathes.
Samedi 2 janvier 1915.
154ème jour de la guerre, 109ème jour de la bataille de l'Aisne el du Nord: violentes canonnades de
la mer à l'Aisne; la région de Reims a été très vivement bombardée par l’ennemi. Dans la région de Perthes,
nous avons enlevé un bois à 2 kilomètres au nord-est de Mesnil-les-Hurlus. En Argonne, dans le bois de la
Grurie, quelques tranchées perdues par nous ont été reprises presque aussitôt. Dans les Vosges, à Brémenil,
à 3 kilomètres nord-est de Badonviller, nous avons repoussé une violente attaque de l'ennemi qui a subi des
fortes perles. A Steinbach, notre infanterie enlève trois nouvelles lignes de maisons.
Les Russes débouchent des Carpathes et provoquent une vive panique en Hongrie.
En Pologne, une nouvelle et très violente attaque allemande contre les Russes, sur la Bzoura, a
complètement échoué.
Dimanche 3 janvier 1915.
155ème jour de la guerre, 110ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: le temps, très mauvais,
entrave considérablement les opérations; le sol est détrempé; de la Lys à Arras, le calme a été presque
complet, malgré quelques canonnades isolées. Après un violent combat d'artillerie dans la région d'Albert et
de Roye, nous avons pu progresser de 500 mètres près de La Boisselle (hameau situé a 5 kilomètres au nord
est d'Albert) sur le plateau de Touvent (Le plateau de Touvent est situé è 15 kilomètres à l'est de
Compiègne et à 5 kilomètres au nord d’Attichy), notre artillerie lourde a démoli divers
ouvrages d'où l'ennemi gênait nos travailleurs. Nous avons aussi progressé de 300
mètres près de Perthes-les-Hurlus. Deux nouvelles attaques allemandes dans les bois
de la Grurie ont été repoussées. Dans les Vosges, nous avons occupé une tranchée
ennemie près de Celles-sur-Plaine. En Haute-Alsace, nous avons bombardé un train en
gare d'Allkirch et détruit quelques voies ferrées au sud-est de la gare.
Le cardinal Mercier, archevêque de Malines, fait lire dans toutes les églises
Cardinal Mercier
belges une protestation contre l'occupation allemande.
En Pologne, une guerre de tranchées semble devoir succéder à l'échec de l'offensive allemande.
L'armée russe du Caucase remporte une grande victoire sur les Turcs à Sarykamish, près d’Ardagan.
(1) (Paris) : Des prières publiques sont organisées dans toutes les églises pour le succès des alliés
-2Lundi 4 janvier 1915.
156ème jour de la guerre, 111ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: temps toujours pluvieux;
la journée, sauf encore quelques duels d'artillerie isolés, a été complètement calme de la mer à l'Oise; nous
faisons de nouveaux et sensibles progrès dans les environs de Perthes et de Mesnil-les-Hurlus. En Argonne,
une attaque de nos troupes pour enlever Boureuilles, au sud-ouest de Varennes a échoué; nous continuons à
progresser dans le bois Le Prêtre. En Haute-Alsace, nous enlevons le village entier de Steinbach et une
hauteur importante à l'ouest de Cernay.
En Pologne, les armées austro-allemandes semblent renoncer à de nouvelles
offensives, après la victoire russe des quatre rivières (Bzoura, Rawka, Pilitza, Nida).
Huit corps d'armées russes envahissent la Hongrie.
Dans la victoire de l'armée russe du Caucase, à Sarykamish, un corps d'armée
turc en entier a capitulé, un autre a été détruit. C'est le général allemand von Sanders
qui commandait l'armée turque,
Gal Von Sanders
(3) A Sarikamisch, dans le Caucase. Fin de la bataille qui opposait depuis le 25 décembre 1914 les
Turcs aux Russes. Ceux-ci capturent le 9ème corps d'armée turc et s'emparent d'Ardahan.
Mardi 5 janvier 1915
157ème jour de la guerre, 112èmejour de la bataille de l'Aisne et du Nord: malgré l'état du sol
détrempé par les pluies, les Alliés ont progressé dans les dunes en face de Nieuport, notamment dans la
région de Saint-Georges où nous avons enlevé maisons et tranchées et où nous avons progressé de 200 à
500 mètres. Dans la région de Lens, l'ennemi nous a pris des tranchées que nous avons reprises après une
contre-attaque. Dans la région de Saint-Mihiel, nous avons enlevé plusieurs positions stratégiques
allemandes. En Alsace, nous progressons du côté d'Orbey, au sud-est du col du Bonhomme, et du côté de
Cernay.
Les Russes reprennent leur marche sur Cracovie; l'armée autrichienne parait en pleine retraite.
Des navires italiens sont à Durazzo; l'Albanie est en pleine révolution.
Le cardinal Mercier aurait été arrêté par les Allemands après l'envoi de sa lettre pastorale.
(1) Les Russes gagnent la bataille des Quatre-Rivières.
Mercredi 6 janvier 1915.
158ème jour de la guerre, 113ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: deux attaques des
Allemands dans la région des dunes et au sud-est de Saint-Georges ont été repoussées; de la Lys à l'Oise, il
n'y a eu que des combats d'artillerie; légère avance de nos batteries au nord-ouest de Reims. En Argonne,
tranchées perdues, puis reprises; nous avons fait sauter 800 mètres de
tranchées allemandes, près du ravin de Courtechausse. C'est au combat de
Courtechausse, où s'est particulièrement distinguée la légion italienne, qu'a
péri Constantin Garibaldi, frère du lieutenant Bruno Garibaldi, mort
précédemment au service de la France, et auquel, le jour même, on faisait à
Rome d'imposantes funérailles. Les Allemands bombardent toute la journée
l'hôpital de Thann; dans les environs de Steinbach, l'ennemi a réussi à
C. Garibaldi
B. Garibaldi
réoccuper, en partie, une de ses anciennes tranchées.
Jeudi 7 janvier 1915.
159ème jour de la guerre, 114ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: de violentes attaques
des Allemands ont été partout repoussées; dans la région de Lille, nous avons repris une tranchée que nous
venions de perdre, et nous avons fait sauter quelques ouvrages allemands. En Argonne, combats d'artillerie
avantageux pour nous. En Woëvre, au nord-ouest de Flirey, nous nous sommes rendus maîtres d'une partie
de la première ligne ennemie. En Haute-Alsace, le combat n'a pas cessé; nous avons progressé vers Altkirch.
La pluie persistante retarde toutes les opérations.
En Pologne, nombreux combats sur le front.
L'invasion russe continue en Galicie et en Bukovine.
(3) Le président Yuan Che-k’ai (Yuan Shikai) demande au Japon de retirer ses troupes du territoire
chinois considérant que les opérations militaires dans le Chan-tong (Shandong) sont achevées
-3Vendredi 8 janvier 1915.
160ème jour de la guerre, 115ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, légère
avance vers Lombaertzyde où nous avons enlevé un mamelon occupé par l'ennemi, et aussi à l'est de SaintGeorges; nous avons aussi un peu progressé dans la région d'Arras, où toutefois nous avons dû, dans le bois
de Berthonval (hameau de la commune de Mont-Saint-Eloi, dans le Pas-de-Calais, à 8 kilomètres N.-N.-O.
d'Arras), évacuer quelques parties de tranchées, sans que nous ayons subi d'attaque, mais parce que, par
suite des pluies, les hommes étaient enlisés jusqu'aux épaules. Dans la région de Reims, violent combat,
entre Bétheny (à 2 kilomètres au nord de Reims) et Prunay (à 14 kilomètres au S.-E. de Reims), dans lequel
l'ennemi a subi de fortes pertes, tandis que les nôtres sont minimes. Au nord de Soissons, nous avons enlevé
une redoute allemande, conquis deux lignes ennemies et repoussé trois contre-attaques. En Argonne, à la
Haute-Chevauchée, une violente attaque allemande, à la suite de l'explosion de quelques-unes de nos
tranchées de première ligne, nous a forcés à nous replier d'un kilomètre, mais, par une contre-attaque, nous
avons réoccupé nos positions. En Haute-Alsace, dans la région de Thann et d'Altkirch, nous avons repris à
l’ennemi des tranchées qu'il nous avait prises, et même gagné du terrain à l'est de ces tranchées.
(1) Publication d’un rapport sur les violations des droits commises par les Allemands en France lors
de l’invasion.
(3) Le Journal officiel publie un rapport sur les « violations du droit des gens » commises par les
Allemands en France au moment de l’invasion, qui recense les pillages, incendies, massacres dont la
population a été victime
Samedi 9 janvier 1915.
161ème jour de la guerre, 116ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: le mauvais temps
persiste sur tout le front, et dans toute la région du Nord il n'y a guère que des combats d'artillerie;
toutefois, entre Arras et Amiens nous enlevons un certain nombre de tranchées et nous repoussons une
violente attaque vers Perthes-les-Hurlus dont nous nous emparons. Pour se venger, les Allemands
bombardent Soissons dont ils incendient le Palais de justice. En Haute-Alsace, les Allemands, après avoir
reçu des renforts importants, réoccupent, au prix de grosses pertes, Burnaupt-le-Haut.
Les Russes atteignent la chaîne de montagnes séparant la Bukovine de la Hongrie.
Les Allemands sont battus au Cameroun.
Dimanche 10 janvier 1915.
162ème jour de la guerre, 117ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: combats d'artillerie de
l'Aisne à l'Oise; l'ennemi continue à bombarder Soissons. Dans la région de Perthes-les-Hurlus et près de
Beauséjour, au nord-est de Reims, nous faisons quelques progrès. Nous repoussons quelques attaques dans
les Hauts-de-Meuse et en Haute-Alsace. Des avions et des Zeppelins volent au-dessus de Calais et de
Dunkerque, essayant d'atteindre Douvres; obligés devant la chasse qu'on leur donne de rebrousser chemin,
ils jettent des bombes sur Malo-les-Bains et tuent cinq civils.
Les Russes envahissent la Hongrie par la Bukovine; ils occupent plusieurs points de la Transylvanie.
Les Monténégrins battent les Autrichiens.
Lundi 11 janvier 1915.
163ème jour de la guerre, 118ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: combats d artillerie de
la mer à l'Oise et de l'Aisne à l'Argonne; nous progressons de 200 mètres au nord de Perthes; dans la
région de Soissons, nous enlevons deux lignes de tranchées et nous nous emparons d'une importante
position.
Dans le Caucase, la bataille entre les Russes et les Turcs continue avec acharnement.
(3) Décidés à « libérer l’Egypte du joug anglais », les Turcs lèvent 40000 hommes sous le
commandement de Djemel pacha pour s’emparer du cana de Suez
Mardi 12 janvier 1915
164ème jour de la guerre, 119ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: combats très violents au
nord-est de Soissons où les Allemands ne réussissent pas à reprendre les positions qu'ils ont perdues.
Combat extrêmement violent sur le fortin situé au nord de la ferme de Beauséjour: l'ennemi parvient à
-4établir une tranchée à l'intérieur de l'ouvrage, mais nous en conservons la plus grande partie. Nous
repoussons deux attaques dans les Hauts-de-Meuse. Vif combat favorable aux Français à Saint-Sauveur, à
la frontière de Lorraine. Le mauvais temps, les tempêtes de neige continuent.
Mercredi 13 janvier 1915.
165ème jour de la guerre, 120ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: le mauvais temps
(brouillard, pluie, neige, tempête) gêne considérablement la marche des opérations, surtout en Belgique.
Entre Soissons et Berry-au-Bac, nous faisons sauter des batteries ennemies; des combats très acharnés se
livrent au nord-est de Soissons, dans lesquels sont engagées des forces ennemies importantes; de
nombreuses attaques et contre-attaques sont livrées sans résultats décisifs; toutefois, nous avons dû
reculer jusqu'à l'Aisne et abandonner une hauteur importante, l'éperon 132; cet échec, très minime, dû à
l'arrivée d'importants renforts ennemis, est tout à fait local. Violents combats
d'artillerie en Champagne, dans la région de Souain. Brouillard et neige dans les
Vosges.
Dans le Caucase, les opérations russes se poursuivent avec succès.
Dans la mer Noire, la flotte russe détruit une soixantaine de bateaux turcs.
En Autriche-Hongrie, le comte Berchtold, ministre des Affaires étrangères,
donne sa démission.
(3) Le Saint-Siège proteste contre l’internement par les Allemands du
Comte Berchtold
cardinal belge Désiré-Joseph Mercier, archevêque de Malines qui, dans une lettre pastorale datée du 25
décembre, avait accusé l’Allemagne d’avoir violé son serment sur le respect de la neutralité belge.
Jeudi 14 janvier 1915.
166ème jour de la guerre, 121ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: en Belgique, violente
canonnade entre Nieuport et Ypres, malgré un brouillard intense; entre la Lys et l'Oise, dans les environs de
Lens, notre artillerie a dispersé des travailleurs ennemis et bombardé efficacement quelques tranchées; au
nord de Soissons, près de Crouy, de vifs engagements ont eu lieu toute la journée: nous avons légèrement
progressé en certains points; dans d'autres nous avons, malgré les attaques réitérées de l'ennemi, conservé
nos positions; mais à l'est devant Vrégny, nous avons dû céder. La crue de l'Aisne contrarie beaucoup nos
communications, plusieurs ponts sont emportés; cependant nous nous établissons solidement au sud de la
rivière, avec des têtes de pont sur la rive nord; les attaques ennemies dans le nord de Soissons sont
enrayées; le succès partiel des Allemands est tout à fait local et n'a aucune influence sur le reste des
opérations. Sur tout le reste du front, quelques canonnades intermittentes.
Dans le Caucase, les Russes continuent à poursuivre les restes de l'armée turque.
Sur la rive gauche de la Vistule, de nouvelles attaques allemandes ont été vigoureusement
repoussées.
(3) En Autriche-Hongrie, démission du ministre des Affaires étrangères Léopold Bertchold, Le
comte Stephan Burianvon Rajecz lui succède.
(3) Sur le front de l’Ouest, succès de l’offensive allemande sur Crouy, dans la région de Soissons, à
la faveur d’une crue de l’Aisne Les troupes française doivent se replier après quinze jours de combats.
Vendredi 15 janvier 1915.
167ème jour de la guerre, 122ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, vifs
combats de la mer à la Lys; les Alliés progressent sensiblement vers Lombaertzyde; dans la région d'Arras,
les zouaves enlèvent brillamment à la baïonnette des positions ennemies, sur la route Lille-Arras; dans la
région de Roye, notre artillerie démolit deux pièces ennemies, fait sauter un dépôt de munitions et
bouleverse des ouvrages allemands; près de Soissons, les Allemands s'emparent du village de Saint-Paul qui
est presque aussitôt repris par les Français; dans la région de Saint-Mihiel, une forte attaque allemande est
arrêtée et nous détruisons les passerelles établies par l'ennemi sur la Meuse; dans les Vosges, vers
Senones, nous détruisons des tranchées allemandes.
Les Russes poursuivent les Turcs dans le Caucase.
friche.
(1) En Allemagne, les prisonniers de guerre sont utilisés pour cultiver les zones marécageuses en
Samedi 16 janvier 1915.
-5168ème jour de la guerre, 123ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, combats
d'artillerie entre Nieuport et Ypres; de la Lys aux Vosges, plusieurs attaques ennemies sont repoussées,
près de Perthes, au bois de Beauséjour, à La Boisselle, à Flirey; mais près de Carency, à Notre-Dame-deLorette, l'ennemi réussit à réoccuper une partie des tranchées qu'il avait perdues le 14; combats
d'artillerie dans la région de Reims, ainsi que dans l'Argonne, dans les Vosges, particulièrement avantageux
pour nous du côté de Clémery, à l'est de Pont-à-Mousson.
Dans les Carpathes, neiges et froid intense interrompant les opérations.
Dimanche 17 janvier 1915.
169ème jour de la guerre, 124ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, nous
continuons à progresser d'une manière très appréciable entre Nieuport et Lombaertzyde; nous prenons
quelques tranchées et détruisons quelques ouvrages à la Grande-Dune et au sud de Saint-Georges; dans la
région d'Arras, nous reprenons, après un vif combat à Blangy, la fonderie dont l'ennemi s'était emparé; nous
progressons également dans la région de Perthes-Beauséjour; des attaques de l'ennemi sont arrêtées près
de Troyon et de Beaulne. La neige entrave beaucoup les opérations dans l'Argonne et dans les Vosges.
Les Russes reprennent l'offensive sur la Vistule.
Lundi 18 janvier 1915.
170ème jour de la guerre, 125ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, de la mer à
l'Aisne, canonnades intermittentes, malgré la tempête et les pluies. Tempêtes et neige également dans les
Vosges et en Haute-Alsace; deux violentes attaques allemandes sont repoussées à Vic-sur-Aisne, près
d'Autréchy; La Boisselle, que nous avions momentanément évacuée à la suite d'un incendie ayant causé une
violente explosion est brillamment reprise par les Français.
Les Allemands bombardent Thann, en Alsace, et Saint-Paul, près de Soissons.
Au nord-ouest de, Pont-à-Mousson, nous nous emparons de plusieurs ouvrages allemands au bois Le
Prêtre.
Les Russes repoussent vigoureusement plusieurs attaques allemandes sur la Vistule, et continuent
dans le Caucase à poursuivre ce qui reste de l'armée turque.
(3) Le gouvernement japonais envoie une liste de revendications à la Chine (les « vingt et Une
Demandes ») dont l’acceptation par celle-ci conditionne la restitution de son territoire à bail de Kiao-tchéou
(Jiaozhou). Outre des privilèges d’exploitations (mines, agriculture, voies ferrées, métallurgie), le Japon
exige une zone d’influence exclusive dans le Chan-tong (Shandong), la Manchourie, la Mongolie et la Chine
centrale. Placée dans un état de vassalité de fait, la Chine devra s’engager à ne pas céder une quelconque
parcelle de territoire à une tierce puissance et accepter la tutelle japonaise sur toute son administration
intérieure.
Mardi 19 janvier 1915.
171ème jour de la guerre, 126ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique et dans la
légion d'Arras, et même sur presque toute la totalité du front, les pluies et la neige entravent les
opérations; dans la région de Reims, combats d'artillerie; violent combat à La Boisselle, où nous maintenons
nos positions très vivement attaquées; au nord-ouest de Pont-à-Mousson, nous nous emparons d'environ
500 mètres de tranchées allemandes. Notre sous-marin Saphir est coulé par une mine dans les Dardanelles.
En Angleterre, sur les côtes du Norfolk, plusieurs Zeppelins exécutent dans la soirée et dans la
nuit un raid et lancent des bombes qui tuent quelques personnes et causent des dégâts à Yarmouth,
Slteringham et Kingslina où ils visent tout particulièrement le palais royal que les souverains anglais avaient
quitté quelques heures auparavant.
Les Russes avancent en Prusse orientale et aussi au sud de la Transylvanie.
(2) Premier bombardement aérien de civils par un Zeppelin au Royaume-Uni.
Mercredi 20 janvier 1915.
172ème jour de la guerre, 127ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, dans la
région de Nieuport, les ennemis essaient en vain de détruire notre pont sur l'Yser; nous parvenons à
détruire quelques uns de leurs ouvrages; à Notre-Dame de Lorette, entre Béthune et Arras, nous reprenons
une tranchée après un violent combat; l'ennemi bombarde violemment Blangy, près d'Arras; trois attaques
allemandes sont repoussées dans la région d'Albert; en Argonne, dans le bois de la Grurie, nous perdons et
-6reprenons dans une contre-attaque deux tranchées; à la Fontaine-aux-Charmes, nous repoussons une
violente attaque; nous avançons d'une centaine de mètres au nord-ouest de Pont-à-Mousson. Des neiges et
un très grand froid arrêtent les opérations dans les Carpathes. Le froid fait de très nombreuses victimes.
(3) Les troupes russes, qui ont occupé Ardanoutch à l’ouest d’Ardahan, obligent les armées turques
à évacuer la région du Tchorok au sud-ouest de Batoum (Caucase).
Jeudi 21 janvier 1915.
173ème jour de la guerre, 128ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: de la mer à la Lys,
combats d'artillerie; à Notre-Dame-de-Lorette, près d'Arras, nous repoussons une attaque allemande
opérée après un violent bombardement des positions françaises; en Champagne, dans la région de
Beauséjour, nous enlevons quelques positions ennemies, et nous progressons légèrement; en Argonne, près
de Saint-Hubert, la canonnade allemande bouleverse nos tranchées, mais nous repoussons les attaques et
gardons nos positions; à Saint-Mihiel, nous enlevons 150 mètres de tranchées allemandes; en Alsace, dans
les environs de Thann, dans la région de Silberbach-Hartmannsweilerkopf (sommet de la chaîne des Vosges,
au nord de Thann), on se bat violemment, et sans discontinuer depuis un jour: nous progressons lentement.
Les Russes continuent à progresser en Bukovine. Dans la mer Noire, un torpilleur russe coule 12
bateaux turcs avec leur cargaison.
A Berlin, on fête avec enthousiasme le raid des Zeppelins sur l'Angleterre.
(2) Offensive russe dans les Carpates.
(3) Début de l’offensive russe dans la région des Carpates. Les autrichiens, pour entraver l’avance
russe vers les plaines de Hongrie, commence à concentrer leurs forces.
Vendredi 22 janvier 1915.
174ème jour de la guerre, 129ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, les Alliés
progressent au delà de Lombaertzyde, les Allemands bombardent Nieuport; entre Ypres et l'Oise, notre
artillerie remporte de sérieux avantages; en Champagne, plusieurs attaques allemandes sont repoussées;
dans la forêt d'Apremont, nous devons céder 150 mètres de tranchées prises l’avant-veille à l'ennemi; dans
le bois Le Prêtre, nous avons dû céder aussi une partie des tranchées précédemment conquises par nous.
Les Allemands bombardent Saint-Dié, sans grand résultat; du col du Bonhomme au col de la
Schlucht, notre artillerie fait taire l'artillerie allemande; le combat acharné continue à Hartmannsweiler.
Une escadrille d'avions allemands bombarde Dunkerque; l'un d'eux est abattu; les consulats des Etats-Unis
et de Norvège sont atteints.
Des avions anglais bombardent la gare d'Ostende, endommageant des sous-marins dans le port de
Zeebrugge et quelques ouvrages militaires de Bruges.
Samedi 23 janvier 1915.
175ème jour de la guerre, 130ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, le mauvais
temps continue à contrarier les opérations; toutefois les Alliés progressent légèrement dans la région de
Lombaertzyde; combats d'artillerie sur tout le front; des attaques allemandes sont repoussées dans les
régions d'Arras, d'Albert, de Soissons, de Saint-Mihiel; en Haute-Alsace, particulièrement à FontaineMadame, de violentes attaques allemandes ont été repoussées; le combat acharné continue
à Hartmannsweiler. En Pologne, l'offensive russe continue; l'offensive en Hongrie donne lieu à de violents
combats dans les Carpathes.
Dimanche 24 janvier 1915
176ème jour de la guerre, 131ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, les forces
allemandes, dispersées par suite des effets de notre artillerie, n ont pu mettre à exécution l'attaque
qu'elles avaient préparée dans la région de Nieuport; dans la vallée de l'Aisne, notre artillerie a détruit
plusieurs ouvrages allemands; en Argonne, au Four-de-Paris, violent combat après lequel nous conservons nos
positions, sauf une quarantaine de mètres de tranchées démolies par la grosse artillerie, et inutilisables; en
Haute-Alsace, continuation du combat de Hartmannsweiler où les Français atteignent les réseaux de fil de
fer barbelé des Allemands.
Dans la mer du Nord, la flotte anglaise arrête un raid allemand, coule le grand croiseur le Blücher,
et endommage sérieusement deux autres.
-7(1) (une bataille navale au large de Helgoland et sur le Doggerbank oppose allemands et
Britanniques. Le cuirassé allemand « Blücher » est coulé, le croiseur « Lion » est endommagé.)
(2) Victoire de la flotte britannique près du Dogger Bank sur l’escadre allemande
(3) Dans les parages du Doggerbank, la flotte britannique inflige une sévère défaite à l’escadre
allemande chargée d’attaquer le littoral. En 2 heures, le croiseur de bataille Blücher est coulé.
(3) La Grèce ayant laissé entendre qu’elle pourrait intervenir aux côté de l’Entente si elle obtenait
des compensations territoriales, le ministre britannique des Affaires étrangères, sir Edward Grey offre à
Eleuthérios Vénizélos, Premier ministre grec, la cession de la région de Smyrne et l’ile de Chypre, annexée
par la Grande-Bretagne le 5 novembre 1914
Lundi 25 janvier 1915.
177ème jour de la guerre, 132ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, nous
progressons légèrement vers Saint-Georges; depuis la Belgique jusqu'en Argonne, des canonnades locales et
quelques engagements dans lesquels les Allemands sont repoussés; sur la Meuse, notre artillerie détruit les
ponts de Saint-Mihiel; en Lorraine, à Emberménil (dernière station sur la ligne du chemin de fer avant
d'arriver à Avricourt. Le village est à 1 kilomètre au nord de la station qui est à 8 kilomètres à l'ouest
d'Avricourt), nous surprenons et nous capturons un détachement bavarois; une brume intense arrête les
opérations dans les Vosges et en Alsace.
En Russie, à Libau, un Zeppelin, qui tentait de bombarder la ville, a été abattu.
Mardi 26 janvier 1915.
178ème jour de la guerre, 138ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: dans la région d'Ypres,
à l'est d'Ypres, nous arrêtons une forte attaque allemande, nous faisons 300 prisonniers; dans les régions
de La Bassée, à Givenchy et à Guinchy (à 3 kilomètres au sud-ouest de La Bassée, sur le canal de La
Bassée.), cinq attaques dirigées contre les lignes anglaises sont vivement repoussées avec de grandes pertes
pour les Allemands; dans la région de Craonne, nous réoccupons des tranchées que les Allemands nous
avaient prises, après les avoir bouleversées; en Argonne, quelques combats à notre avantage,
particulièrement à Saint-Hubert et à Fontaine-Madame; en Alsace, les Allemands bombardent sans grands
résultats Thann, Lembach (à 2 kilomètres au sud de Thann, au pied des Vosges) et Sentheim (à 6 kilomètres
à l'ouest de Pont-d'Aspach, sur la ligne de Cernay à Massevaux).
En Bukovine, les Russes avancent vers la Hongrie.
(3) Poursuite de la guerre des tranchées en Artois et en Picardie consolidant le front par des
attaques locales, les troupes anglo-françaises prennent Givenchy-en-Gohelle, près de Lens.
(3) En vue de son intervention dans la guerre aux côté des Alliés, la Grèce exige une protection
contre une éventuelle menace bulgare ainsi que l’assurance d’une alliance avec la Roumanie, avant de
poursuivre les négociations avec la Grande-Bretagne.
Mercredi 27 janvier 1915.
179ème jour de la guerre, 134ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: nombreux combats
d'artillerie de Nieuport jusqu'à Soissons; nous repoussons plusieurs contre attaques dans la région de
Craonne; à la Creute, le combat est très violent: les Allemands nous prennent des tranchées qu'ils perdent
peu après, laissant un millier de morts sur le champ de bataille; en Argonne, à Saint-Hubert, nous
repoussons vigoureusement quatre attaques de l'ennemi.
Jeudi 28 janvier 1915.
180ème jour de la guerre, 135ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: la journée a été
relativement calme sur tout le front. En Belgique, combats d'artillerie; les Allemands bombardent
Zonnebecke; dans l'Aisne et dans l'Argonne, il n'y a eu aussi que des luttes d'artillerie; dans les Vosges,
nous progressons sensiblement au nord de Senones dans le Ban-de-Sapt; en Alsace, nous avançons
également dans la région d'Ammertzviller, malgré un violent bombardement.
(1) A Paris, découverte d’un trafic de fournitures volées organisé par un proche de Caillaux.
(3) Le gouvernement britannique accepte le principe d’une opération contre le détroit des
Dardanelles, projet présenté par le ministre de la Marine Winston Churchill avec un triple objectif :
contrôler Constantinople, obliger le gouvernement ottoman à signer la paix et surtout ouvrir les détroits au
trafic maritime.
-8(3) Le colonel Edward House, envoyé spécial du président Wilson, quitte Washington pour une
mission de reconnaissance en Europe destinée à engager des négociations de paix sur la base de l’évacuation
de la France et de la Belgique.
(3) Soutenue par l’Allemagne, le gouvernement italien négocie sa neutralité dans le conflit et
demande à l’Autriche-Hongrie de lui céder Trentin comme compensation.
Vendredi 29 janvier 1915.
181ème jour de la guerre, 136ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord; en Belgique, les
Français, après un très vif combat, s'emparent de la Grande-Dune près de Nieuport, et s'y établissent;
plusieurs attaques de l'infanterie ennemie sont repoussées entre Ypres et Arras; les Anglais repoussent une
attaque allemande à La Bassée; des avions allemands bombardent Dunkerque et y tuent quelques habitants;
des avions français bombardent des cantonnements allemands dans les régions de Laon, de La Fère et de
Soissons; à l'est de Soissons, deux tentatives de l'ennemi pour traverser l'Aisne sont brisées.
La Chambre française vote le projet de loi gouvernemental sur le retrait des naturalisations des
Austro-Allemands.
L'offensive russe progresse sur tout le front.
Samedi 30 janvier 1915.
182ème jour de la guerre, 137ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: luttes d'artillerie sur
presque tout le front; ces luttes sont partout favorables aux Alliés; à La Bassée, les Anglais ont repris
toutes les tranchées qu'ils avaient dû céder momentanément; au sud d'Arras, les Allemands bombardent
l'église de Fouquevilliers; en Argonne, très sérieux combat au bois de La Grurie, dans lequel Français et
Allemands ont subi des pertes importantes; nos troupes ont dû reculer d'environ 200 mètres; près de
Fontaine-Madame, trois attaques allemandes ont été repoussées; en Woëvre, près de Flirey, les Allemands
ont fait exploser des mines destinées à bouleverser nos tranchées, mais elles n'ont détruit que les leurs.
Des sous-marins allemands, au mépris du droit des gens, ont torpillé cinq navires de commerce, dans
la Manche, en face du Havre, et dans la mer d'Irlande.
Dimanche 31 janvier 1915.
183ème jour de la guerre, 138ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: la lutte d'artillerie
continue sur tout le front; elle est particulièrement vive dans le Nord: notre artillerie a pris partout
l'avantage; une attaque allemande au sud d'Ypres a été repoussée. A Nancy, un Zeppelin est chassé par le
feu de nos canons, mais un Taube bombarde une école maternelle; il ne fait aucune victime.
Les Russes, en Prusse orientale, s'avancent vers Tilsitt; dans les Carpathes, ils battent les
Autrichiens dans plusieurs combats; en Perse, ils s'emparent de la ville de Tabritz, que les Turcs avaient
occupée. Dans la mer Noire, des torpilleurs russes coulent plusieurs voiliers turcs.
En Italie, une imposante manifestation en faveur de la guerre a lieu à Rome.
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Février :
(2) Les premiers avions armés d’une mitrailleuse, les Vickers F.B.5 équipent une escadrille de
chasse britannique du Royal Flying Corps.
Lundi 1er février 1915.
184ème jour de la guerre, 139ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: lutte d'artillerie
particulièrement vive en Belgique; les Allemands bombardent, avec de l'artillerie lourde, les points occupés
par les Belges dans la région de l'Yser et autour d'Ypres; de la Lys à la Somme, à Guinchy les Anglais ont dû
momentanément reculer devant une attaque allemande, mais, dans une contre-attaque, ils ont repris le
terrain perdu et se sont même emparés de tranchées ennemies; au nord de la route Béthune-La Bassée, de
violentes attaques allemandes ont été repoussées; peu d'Allemands ont pu regagner leurs lignes; les canons
français de gros calibre ont bombardé la gare de Noyon, où de nombreuses provisions de ravitaillement ont
été détruites; en Argonne et en Woëvre, plusieurs attaques allemandes ont été repoussées; dans les
Vosges et en Alsace, les opérations sont entravées par des chutes de neige très abondantes; un sous-marin
essaie, sans succès, de torpiller un bateau-hôpital anglais.
-9(1) Mer du Nord : Un sous-marin allemand torpille 4 navires marchands anglais.
Mardi 2 février 1915.
185ème jour de la guerre, 140ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: entre la Lys et l'Oise, à
l'ouest de Lens, l'artillerie française arrête une vive fusillade allemande; les Allemands lancent sur la
rivière de l'Ancre, en amont d'Aveluy, au nord d'Albert, des brûlots chargés de matières explosibles; ces
brûlots ont été arrêtés et éteints avant leur explosion; en Champagne, trois attaques allemandes, à Perthes,
à Mesnil-les-Hurlus, à Massiges, sont repoussées; nous progressons légèrement vers Perthes; en Argonne,
deux attaques allemandes près de Bagatelle sont repoussées; de la Meuse aux Vosges, calme sur tout le
front.
Dans les Carpathes, les combats continuent avec un avantage marqué pour les Russes.
A Berlin, le pain est rigoureusement rationné; chaque habitant n'a droit qu'à un maximum de 2 kilos
par semaine.
Mercredi 3 février 1915.
186ème jour de la guerre, 141ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: combats d'artillerie sur
divers points du front, et particulièrement vifs vers Nieuport; une vive attaque allemande a été violemment
repoussée à Notre-Dame-de-Lorette, au sud-ouest de Lens; le bombardement de la route Arras-Béthune a
- 10 été arrêté, et plusieurs blockhaus allemands ont été détruits. Notre artillerie a aussi obtenu d'excellents
résultats dans la vallée de l'Aisne; dans la région de Perthes, après un léger recul, nous avons repris les
positions perdues, et nous avons même pu progresser un peu; en Woëvre et dans les Vosges, nous avons
progressé en quelques points.
Les Russes infligent, sur la rive gauche de la Vistule, de grosses pertes aux Allemands. Sur le front
Borjinoff-Voliaschidlowska, la bataille, commencée depuis le 31 janvier, continue avec un acharnement
extraordinaire.
(1) Paris : conférence des ministres des Finances alliés
(3) Le gouvernement allemand, qui depuis le 1er août 1914 a interdit toute manifestation et réunion
d’opposition, autorise une certaine forme de critique publique en permettant aux députés qui ne pourraient,
en conscience, appliquer la discipline de vote de s’abstenir au moment du scrutin.
(3) Prévue depuis le 11 janvier, l’attaque turque sur le canal de Suez se heurte à la résistance de
l’infanterie égyptienne retranchée le long des berges et appuyée par les tirs de 2 navires français. Le corps
turc reflue vers Gaza.
(3) En France, La conférence des ministres des Finances alliés à Paris. Pour assurer la convergence
des opérations militaires, David Lloyd George, ministre britannique des Fiances, soumet au président
Poincaré, l’idée d’un organe central où seraient représentés les hauts commandements britannique, français
et russe
Jeudi 4 février 1915.
187ème jour de la guerre, 142ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique et au nord
d'Arras, combats d'artillerie; nous enlevons quelques tranchées autour d'Arras; les avions allemands
déploient une grande activité, notre artillerie produit des effets efficaces dans l'Aisne; quelques combats
dans l'Argonne où des tranchées sont perdues et reprises; en Alsace, une attaque allemande échoue
complètement. Une conférence des ministres des finances anglais, russe et français, aboutit à un accord
financier de la plus haute importance. La Chambre française vote la création d'une « croix de guerre »
destinée à commémorer les actions d'éclat de nos soldats.
Les Russes avancent lentement dans les Carpathes, où on signale la présence de forces allemandes
très considérables. Sur la rive gauche de la Vistule, la bataille continue avec un acharnement extraordinaire:
les Allemands opèrent toujours avec d'énormes masses compactes; les pertes sont considérables de part et
d'autre.
(1) Balkans : Exécution des Serbes condamnés pour l’attentat de Sarajevo.
(1) Berlin : L’Allemagne déclare que toutes les eaux territoriales de la Grande-Bretagne font partie
du champ de bataille et que tout bateau y sera coulé sans avertissement.
(2) Le gouvernement allemand proclame « zone de guerre », les eaux territoriales britanniques :
début de la guerre sous-marine.
(3) En Allemagne, le gouvernement annonce que les eaux territoriales des iles britanniques seront
désormais considérées comme « zone de guerre » ; les navires de commerce ennemis seront détruits même
s’ils transportent des passagers ; les navires neutres ne seront pas épargnés. En effet, selon l’Allemagne, la
flotte marchande britannique abuserait du pavillon neutre pour se mettre à l’abri.
Vendredi 5 février 1915.
188ème jour de la guerre, 143ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord:
En Belgique, continuation de la grande activité des avions allemands; notre artillerie fait taire des batteries
ennemies autour d'Arras; légers progrès en Champagne, au nord de Beauséjour; en Woëvre, l'artillerie
française disperse des convois et incendie de nombreux wagons allemands; en Alsace, une attaque
allemande est repoussée au sud d'Altkirch.
Les Allemands déclarent zone militaire les eaux qui entourent les Iles Britanniques, et dans
lesquelles les navires, même ceux des neutres, seront visés par leurs torpilles, sans avis préalable.
Le combat sur la Vistule se continue avec la même énergie. L'offensive russe continue au nordouest des Carpathes.
Samedi 6 février 1915.
189ème jour de la guerre, 144ème jour de la batailla de l'Aisne et du Nord: en Belgique, journée
relativement, calme, sauf quelques attaques de nuit peu importantes repoussées vers Nieuport; légère
- 11 avance des Anglais à Guinchy, entre le canal et la route de Béthune-La Bassée; combats d'artillerie d'Arras
à Reims; bombardement du quartier nord de Soissons par les Allemands; légère progression en Champagne
au nord de Massiges; nouvelle attaque allemande repoussée à Beauséjour; une brume épaisse couvre les
Vosges. La « Journée du 75 » (insignes vendus dans toute la France au bénéfice de l’Oeuvre pour le front)
obtient un succès très remarquable.
Les combats russes et allemands sur la Vistule continuent en revêtant un caractère des plus
acharnés.
Les troupes monténégrines repoussent en Herzégovine une violente attaque autrichienne.
Dimanche 7 février 1915.
190ème jour de la guerre, 145ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: de la mer à l'Oise,
combats d'artillerie particulièrement violents à Guinchy, à l'ouest de La Bassée; nombreux combats sans
grande importance dans l'Aisne et en Champagne; succès des batteries françaises au nord de Massiges; au
nord de Mesnil-les-Hurlus, nous nous emparons d'un bois solidement fortifié par les Allemands; en Argonne,
violent combat à Bagatelle où nous perdons et reprenons nos positions.
La menace de l'Allemagne de torpiller tous les navires marchands, même neutres, dans les mers
anglaises, provoque une violente indignation dans le monde entier.
Continuation de la terrible lutte russe et allemande sur la Vistule et dans les Carpathes.
(1) Paris : Arrivée de Ricciotti Garibaldi, organisateur de la Légion garibaldienne
(2) Offensive allemande au sud-est des lacs Mazuriques, dirigée par Hindenburg. Encerclés, les
Russes se replient sur le Niémen le 22 février.
(3) L’armée allemande de Prusse-Orientale dirigée par le maréchal von Hindenburg prend l’offensive
au sud-est des lacs Mazures dans le but de s’emparer de Varsovie.
Lundi 8 février 1915
191ème jour de la guerre, 140ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, luttes
d'artillerie; quelques combats sur la route de Béthune-La Bassée où nous progressons, et aux environs de
Péronne; les Allemands bombardent Soissons avec des projectiles incendiaires qui atteignent la cathédrale;
ils bombardent aussi Reims et Pont-à-Mousson: une femme et deux enfants sont tués; dans l'Aisne, la
Champagne, l'Argonne, combats d'artillerie.
La vie des Italiens à Trieste devient intolérable devant la tyrannie autrichienne.
Les terribles batailles de la Vistule et, des Carpathes semblent se montrer à l'avantage des armées
russes.
Mardi 9 février 1915.
192ème jour de la guerre, 147ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: de la mer jusqu'en
Champagne, luttes d'artillerie; en Lorraine, au nord-est de Manonviller, attaque d'infanterie où les
Allemands sont repoussés du Remanbois, boqueteau à l'est de Leintrey, jusqu'à Leintrey.
Les pertes éprouvées par les Allemands sur la Vistule, sur la Bzoura et la Rawka paraissent être
considérables; l'offensive russe continue dans les Carpathes.
(1) Egypte : Le canal de Suez est fermé aux bateaux neutres
Mercredi 10 février 1915.
193ème jour de la guerre, 148ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: légère avance à La
Boisselle, où nous occupons, après une violente charge à la baïonnette, des tranchées allemandes où nous
avions fait exploser des fourneaux de mine; en Argonne, luttes d'artillerie, bombardement de Bolante et de
Bagatelle; une attaque allemande très violente sur l'ouvrage Marie-Thérèse est repoussée; en Lorraine,
dans la forêt de Parroy, ainsi que dans les Vosges, plusieurs attaques allemandes sont repoussées,
(1) Allemagne : La ration journalière de pain par personne est de 225 g.
(1) Washington : Les Etats-Unis protestent contre la déclaration allemande du 4 février et
déclarent que toute attaque d’un bâtiment américain sera considérée comme une atteinte à leur neutralité.
(3) En Russie, la Douma affirme la résolution de la nation russe de faire la guerre jusqu’au bout.
Jeudi 11 février 1915.
- 12 194ème jour de la guerre, 149ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: nombreux combats
d'artillerie sur tout le front; les Allemands bombardent violemment Nieuport et les rives de l'Yser; de part
et d'autre les avions déploient une grande activité; en Champagne et en Argonne, surtout dans la région de
Bagatelle, la lutte à coups de lance-bombes est violente: une nouvelle attaque allemande contre l'ouvrage
Marie-Thérèse est repoussée avec de grandes pertes pour les Allemands; dans les Vosges, près du château
de Lusse, au nord du col de Sainte-Marie, nous avons enlevé une tranchée allemande.
Des avions français incendient des magasins d'approvisionnements et de munitions à Dusseldorf.
Dans les Carpathes, les Russes remportent une importante victoire sur les Austro-Allemands qui
abandonnent 40 000 morts sur le champ de bataille.
(3) Offensive française dans la région de Guebwiller (Alsace) et le mont Sudelkopf (Vosges). Les
soldats attaquent pendant 4 jours malgré la neige.
Vendredi 12 février 1915.
195ème jour de la guerre, 150ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: continuation de
nombreux combats d'artillerie sur tout le front; au sud de la Boisselle, l'ennemi fait exploser une mine à
l'extrémité d'une de nos tranchées, nous nous y maintenons cependant; de la Somme a l'Argonne, on signale
le bombardement de Tracy-le-Mont par l'ennemi et la grande activité de notre artillerie dans les environs
de Reims et de Soissons; en Lorraine, nous canonnons les gares de Thiaucourt et d'Arraville, et nous
repoussons une attaque près d'Arracourt; des attaques allemandes sur les tranchées du bois des Taurres,
au nord de Verdun, sont repoussées; dans les Vosges, les chasseurs alpins enlèvent brillamment une position
allemande au nord de Hartmannswillerkopf; en Alsace, plusieurs positions allemandes sont enlevées dans les
environs du Sudelkopf .
En Belgique, 34 avions anglais et français font des dégâts considérables à Zeebrugge et à Ostende,
bases des sous-marins allemands.
Les Etats-Unis adressent à l'Allemagne une note énergique dans laquelle ils déclarent que les
menaces contre les navires neutres sont incompatibles avec des relations amicales.
Les pertes allemandes dans les combats de Pologne paraissent être énormes. Le froid tombant la
nuit à 8 degrés au-dessous de zéro, ajoute encore à l'horreur de ces massacres.
Samedi 13 février 1915.
196ème jour de la guerre, 151ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique,
recrudescence des combats d'artillerie; de même dans la région d'Arras, sur la Somme et en Champagne,
quelques explosions de mines dans les tranchées; les Allemands bombardent les villages de Pailly et de
Tracy-le-Val; en Champagne, près de Souain, un bataillon français qui s'était emparé d'un bois, en avant des
tranchées, n'a pu s'y maintenir; vives canonnades en Alsace dans la région de Sudelkopf.
Continuation de très violents et nombreux combats entre les Russes et les Austro-Allemands sur le
Niémen, la Vistule, le San et dans les Carpathes; l'avantage semble être du côté des Russes, mais on
annonce l'arrivée de forces considérables austro-allemandes.
Dimanche 14 février 1915.
191ème jour de la guerre, 152ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: combats d'artillerie
très violents à Nieuport dans les tranchées de la Dune, à Ypres, et de la Lys à l'Aisne; une attaque
allemande à la Noulette est immédiatement arrêtée par le feu de l'infanterie française; Reims est de
nouveau bombardée; en Lorraine, attaques allemandes aux environs de Pont-à-Mousson et à Nauroy; dans les
Vosges, l'ennemi prend l'offensive par la vallée de la Lauch; cette offensive est combattue avec succès par
les skieurs français. Une violente tempête de neige sévit dans toutes les Vosges.
Des bandes albanaises franchissent la frontière serbe. Au nord de la Serbie se concentrent
d'importantes forces austro-allemandes.
Lundi 15 février 1915.
198ème jour de la guerre, 153ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: en Belgique,
bombardement violent et ininterrompu des tranchées françaises de la Dune; à Poëlcappelle, au nord-est
d'Ypres, notre artillerie lourde éteint une batterie allemande; sur la route de Béthune La-Bassée, nous nous
emparons d'une tranchée allemande et en détruisons plusieurs autres au sud d'Arras; canonnades très vives
dans les environs de Soissons; luttes acharnées de tranchée à tranchée en Argonne, vers Bagatelle et
- 13 Marie-Thérèse; en Lorraine, prise par les Allemands et reprise par les Français du signal de Xon; dans les
Vosges, l'offensive allemande, par la vallée de la Lauch, est arrêtée.
L'invasion albanaise s'étend en Serbie.
A la frontière de la Prusse orientale, dans la région d'Augustovo, des forces allemandes
considérables tentent d'envelopper les deux ailes de l'armée russe; les Allemands avancent sur plusieurs
points le long de la Vistule. Les Allemands avancent aussi en Bukovine; ils ont passé la rivière Sereh.
Mardi 16 février 1915.
199ème jour de la guerre, 154ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, les Anglais
reprennent deux éléments de tranchées qu'ils avaient perdus la veille au soir; des vaisseaux anglais et
français bombardent le parc d'aviation allemande de Ghistelle et le port d'Ostende; entre l'Oise et l'Aisne,
près de Bailly, l'artillerie française bombarde d’importants rassemblements ennemis; dans le secteur de
Reims, nous progressons près de Loivres; dans la région de Perthes et de Beauséjour, nous enlevons trois
kilomètres de tranchées allemandes; en Argonne, plusieurs combats d'infanterie depuis le Four-de-Paris
jusqu'à l'ouest de Boureuilles; au nord-ouest de Pont-à-Mousson, nous nous emparons, dans le bois Le
Prêtre, de plusieurs blockhaus ennemis.
Les Albanais sont chassés du territoire serbe.
(2) Deuxième offensive alliée en Champagne pour empêcher tout transfert de troupes allemandes
en Russie.
(3) Le ministre italien des Affaires étrangères Sidney Sonnino, lassé des tergiversations austrohongroises sur la question des compensations, fait savoir au ministre austro-hongrois des Affaires
étrangères, le comte Burian, que l’Italie s’opposera à toute nouvelle action militaire autrichienne dans les
Balkans si elle n’obtient pas au préalable une cession des territoires revendiqués.
(3) Début de la 2ème offensive en Champagne qui a pour but d’interdire tout transport de troupe
allemandes en Russie en fixant le maximum d d’effectifs dans cette région.
Mercredi 17 février 1915.
200ème jour de la guerre, 155ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord; 40 aéroplanes anglais
et 8 aéroplanes français jettent 140 bombes sur les ouvrages militaires d'Ostende et sur la station
aéronautique de Ghistelle; ils rentrent tous sans avoir été atteints par les engins allemands; l'artillerie
belge bombarde efficacement d'importants rassemblements ennemis; au nord d'Arras, nous enlevons deux
lignes de tranchées et nous refoulons énergiquement de violentes contre-attaques; en Champagne, dix
contre-attaques de nuit sont repoussées; au nord-ouest de Perthes, nous enlevons les positions ennemies sur
un front de 800 mètres; plusieurs attaques repoussées à Mesnil-les-Hurlus et à Beauséjour; en Argonne,
progrès dans les bois de la Grurie, malgré deux violentes attaques ennemies à la baïonnette; progrès en
Argonne et Meuse; en Alsace, prise des hauteurs dominant la ferme Sudelle.
Des avions français bombardent la gare de Fribourg-en-Brisgau.
Une importante et très rapide concentration de forces allemandes oblige les Russes à se replier et
à évacuer la Prusse orientale, tandis que les armées austro-allemandes menacent de tourner leur aile gauche
en Bukovine, où les Russes se replient au delà du Pruth.
(1) France : Mobilisation de la classe 1892.
Du 17 au 21 février :
(2) Violents combats aux Eparges.
Jeudi 18 février 1915.
201ème jour de la guerre, 156ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: de la mer à l'Aisne,
plusieurs combats d'artillerie, tout à l'avantage des Alliés; dans l'Artois, à Roclincourt cinq contre-attaques
allemandes sont repoussées; en Champagne, dans la région de Souain-Perthes-Beauséjour, deux contreattaques très violentes sont également repoussées, l'ennemi fait des pertes importantes en matériel et en
munitions; en Argonne, nous gagnons du terrain dans le bois de la Grurie; sur les Hauts-de-Meuse, aux
Eparges, nous avançons aussi; en Lorraine, dans la région de Xon, nous nous emparons du village de Norroy.
Les Allemands commencent le blocus des eaux anglaises; un bateau norvégien et un vapeur français
sont torpillés, sans avis préalable.
(1) Berlin : Les jeux olympiques de 1916 n’auront pas lieu.
- 14 -
Vendredi 19 février 1915.
202ème jour de la guerre, 157ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, une
attaque allemande sur les tranchées à l'est d'Ypres est vivement repoussée avec des pertes importantes
pour l'ennemi; en Champagne, dans la région de Souain-Perthes-Beauséjour, de nouvelles attaques sont
repoussées et nous progressons; Reims est encore bombardé; sur les Hauts-de-Meuse un nouvel assaut des
Allemands est arrêté par l'artillerie; dans les Vosges, dans la région du col du Bonhomme, nous chassons
l'ennemi d'une hauteur dont il s'était emparé dans la nuit.
Un combat acharné a lieu sur la Vistule.
Dans les Carpathes, plusieurs attaques allemandes sont repoussées. Deux sorties de Przemysl sont
repoussées.
Les Autrichiens bombardent de nouveau Belgrade. Les Serbes bombardent Semlin.
La flotte anglo-française bombarde l'entrée des Dardanelles; deux forts sont déjà détruits, le
troisième est fort endommagé.
(1) Turquie : La flotte britannique bombarde les fortifications de Gallipoli.
(2) Expédition des Darnanelles (fin en février 1916).
(3) En Allemagne, arrestation de Rosa Luxemburg, militante révolutionnaire condamnée à un an de
prison en 1914 pour propagande anti militariste
(3) Dans l’Empire ottoman, les prisonniers de droit commun sont officiellement libérés par décision
du gouvernement pour être enrôlés dans des tchétés (bandes de brigands composés de dix à cinquante
individus) chargées du massacre des déportés arméniens.
C’est le ministre de la guerre Enver pacha qui, dès octobre 1914, avait eu l’idée de cette organisation.
(3) Sur le front turc, début de l’opération navale lancée par les Alliés aux Dardanelles (front de
Gallipoli). La flotte anglo-française commandée par l’amiral Garden réussit le 25 à abattre les forts turcs
qui commandent l’entrée du détroit
Samedi 20 février 1915.
203ème jour de la guerre, 158ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les Allemands
bombardent Nieuport et les Dunes; combats d'artillerie de la Lys à l'Oise et sur l'Aisne; en Champagne,
plusieurs contre-attaques sont repoussées; sur les Hauts-de-Meuse, aux Eparges, au sud de Verdun, nous
avançons après avoir repoussé une sixième contre-attaque ennemie; dans les Vosges, au sud de Lusse, nous
repoussons, malgré la pluie et la neige, plusieurs contre-attaques, mais au Sattel, en Alsace, à l'ouest de
Munster, l'ennemi prend pied sur un éperon du Reichackerkopf.
Les Russes repoussent plusieurs attaques allemandes.sur la rive gauche de la Vistule. L'échec
complet de l'offensive russe contre Ossovielz est confirmé: l'ennemi a dû abandonner l'action, n'ayant pu
amener ses grosses pièces, vu l'impraticabilité des routes.
(2) Bombardement de Reims.
(3) Reims, victime de multiples bombardements depuis octobre 1914 est de nouveau pilonnée (5000
obus tombent autour de la cathédrale en une seule nuit)
Dimanche 21 février 1915.
204ème jour de la guerre, 159ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, nous
perdons près d'Ypres une tranchée que nous reprenons quelques instants après; de la mer à l'Aisne,
combats d'artillerie; en Champagne, nous nous emparons, après une contre-attaque brillamment repoussée,
des tranchées allemandes situées dans un bois près de Perthes; nous progressons au nord du Mesnil; en
Alsace, sur les rives de la Fecht, nous repoussons trois attaques.
(1) San Francisco : Ouverture de l’Exposition universelle avec la participation de 45 nations, dont
les bélligérants actuels
Lundi 22 février 1915.
205ème jour de la guerre, 160ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: un Zeppelin bombarde
Calais, cinq personnes civiles sont tuées; entre la Lys et l'Aisne, notre artillerie disperse des groupements
ennemis et détruit des convois; Reims subit un violent bombardement qui fait d'assez nombreuses victimes;
dans la région Souain-Beauséjour, nous repoussons deux vives attaques et nous enlevons une ligne de
tranchées; l'ennemi subit des pertes importantes; en Argonne, violents combats d'infanterie tout à notre
- 15 avantage, près de Fontaine-aux-Charmes, Marie-Thérèse et le bois Bolante; progrès sensibles dans le bois
de Cheppy; dans la forêt d'Apremont, au bois Bouchet, nous nous emparons d'une tranchée; en Alsace,
continuation de combats d'infanterie sur les deux rives de la Fecht; nous nous emparons de la majeure
partie du village de Stosswihr (au nord ouest de Munster), après un recul momentané de nos avant-postes
d'avant-garde.
Les Russes arrêtent l'offensive allemande au nord de la Pologne. Les Autrichiens reculent en
Bukovine.
(1) Berlin : L’Allemagne déclare la guerre sous-marine totale, ce qui signifie la destruction de tous
les bâtiments, à quelque pays qu’ils appartiennent, dans les zones définies comme zones de guerre.
(3) L’offensive allemande dans la région des lacs Mazures entraîne la défaite et le repli des Russes
sur la ligne du Niémen après leur encerclement dans la forêt d’Augsutovo.
Mardi 23 février 1915.
206ème jour de la guerre, 161ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: la journée est
relativement calme dans le Nord; en Champagne, vers Beauséjour, nous nous emparons de quelques
tranchées; à Drillancourt, au nord-est de Verdun, nous faisons sauter un dépôt de munitions allemand; en
Alsace, à Stosswihr, nous arrêtons une attaque allemande.
Le bombardement des Dardanelles, interrompu pendant deux jours par suite du mauvais temps,
reprend activement.
(3) Un représentant des Arméniens de Zeïtoun (Cilicie) déclare à l’état-major russe de l’armée du
Caucase que 15000 Arméniens seraient prêts à attaquer les communications turques si des munitions leur
étaient fournies. Victimes de discriminations, désarmés, pillés, les Arméniens se retournent
progressivement contre les Turcs.
Mercredi 24 février 1915.
207ème jour de la guerre, 162ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: de la Lys à l'Aisne,
plusieurs combats d'artillerie favorables aux Alliés; en Champagne, nous progressons après des combats
heureux à Auberive-sur-Suippe, au nord du Mesnil et au nord de Perthes; nous progressons aussi dans la
forêt d'Apremont, au Bois-Brûlé.
Les actes de piraterie allemande continuent: plusieurs navires de différentes nations sont torpillés
ou sautent sous l'action des mines.
L'Angleterre ferme la mer d'Irlande à la navigation.
Jeudi 25 février 1915.
207ème jour de la guerre, 162ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord (nota, le journal donne
le même nombre de jours de guerre pour le 24 et le 25 février) : en Belgique, combats d'artillerie
particulièrement vifs à Lombaertzyde où nous détruisons blockhaus, observatoire et batteries ennemis; de
la Lys à l'Aisne, calme relatif; en Champagne, bombardement de gares, trains et
rassemblements ennemis, par nos avions; au nord du Mesnil, ouvrage allemand enlevé;
au sud de Chabure les canons français détruisent canons et caissons allemands et
dispersent une colonne en marche; en Argonne, nous avançons et des contre-attaques
allemandes sont arrêtées par notre artillerie; entre Argonne et Meuse, nous
progressons dans le bois de Cherpy; en Lorraine, près de Parroy, des patrouilles
françaises chassent des patrouilles ennemies.
Le président Wilson transmet à l'Angleterre une proposition allemande pour
faire cesser le blocus naval par sous-marins moyennant le ravitaillement de la
Le président
population civile par les Etats-Unis.
Wilson
Quatre forts des Dardanelles sont encore détruits par la flotte des Alliés.
Vendredi 26 février 1915.
208ème jour de la guerre, 163ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, l'armée
belge reprend les tranchées qu'elle avait momentanément perdues, et sur la route de La Bassée (Nord)
l'armée anglaise gagne une centaine de mètres de tranchées; dans la vallée de l'Aisne, vive canonnade
réduisant au silence l'artillerie ennemie; en Champagne, nous progressons au nord-ouest de Perthes et au
nord de Mesnil-les-Hurlus; dans la Meuse, à Apremont, nous progressons dans le Bois-Brûlé.
- 16 La flotte anglo-française débarque des détachements sur la presqu'île de Gallipoli.
En Pologne, à Prasnysz, les Russes remportent sur les Allemands une victoire qui arrête leur marche
sur Varsovie.
(2) Echec de l’offensive allemande aux lacs Mazuriques : les Russes font 10 000 prisonniers au nord
de Varsovie.
(3) L’avance allemande sur Varsovie est arrêtée au nord de la ville par les Russes. Les Allemands
battent en retraite, abandonnant 10000 prisonniers et un matériel considérable.
Samedi 27 février 1915.
209ème jour de la guerre, 184ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, dans les
dunes près de Lombaertzyde, nous nous emparons d'une tranchée allemande; de la mer à l'Aisne, rien à
signaler; en Champagne, nous nous emparons à la baïonnette de 500 métres de tranchées allemandes; en
Argonne, notre artillerie fait sauter un dépôt de munitions allemand, près de Saint-Hubert; entre Argonne
et Meuse, au bois de Malancourt, les Allemands aspergent de liquide enflammant une de nos tranchées que
nous sommes forcés d'abandonner; les occupants sont cruellement brûlés; dans la région de Verdun et des
Hauts-de-Meuse, notre artillerie lourde anéantit un détachement et un
campement et fait sauter un dépôt de munitions; nous continuons à
progresser au Bois-Brulé; en Lorraine, à Laneuveville, une attaque allemande
est repoussée; à Metz, une caserne est bombardée par un avion français.
En Pologne, à Prasnysz, les Russes prennent une offensive énergique;
ils ont repris la ville dont les Allemands venaient de s'emparer; les
prisonniers affluent; les Allemands battent en retraite, poursuivis par
avion français (G4
l'artillerie russe
Caudron)
Dimanche 28 février 1915.
210ème jour de la guerre, 165ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, succès des
Belges sur la rive droite de l'Yser; leurs avions bombardent la gare maritime d'Ostende; dans la Somme, à
Bécourt, près d'Albert, une attaque allemande est arrêtée par notre artillerie; l'ennemi bombarde Soissons
et Reims; notre avance continue dans la région de Perthes et de Beauséjour; en Argonne, à l'ouest de
Boureuilles, nous prenons 300 mètres de tranchées; dans les Vosges, nous avançons un peu dans la région
d’Hartmannsvillerkopf, et nous repoussons une vive attaque à la Chapelotte.
En Pologne, la garnison de Prasnysz a rendu les armes; la retraite des Austro-Allemands continue.
(3) L’offensive allemande sur la butte de Vauquois, à la lisière de l’Argonne, dans la forêt des
Hesse, où les combats se succèdent depuis le 28 octobre 1914. Le lendemain, les français contre-attaquent
avec succès.
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Lundi 1er mars 1915.
211ème jour de la guerre, 166ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: de la Belgique jusqu'en
Champagne, rien à signaler, des tempêtes de pluie et de neige entravant les opérations; en Champagne, où
nous progressons légèrement, une forte attaque allemande est repoussée au Mesnil; en Alsace, nous
repoussons quelques attaques.
Une note franco-anglaise aux Etats neutres répond au décret allemand pour le blocus sous-marin
des eaux anglaises: tout trafic est désormais interdit à l'Allemagne.
(1) En Grande-Bretagne, un bataillon de femmes est constitué
(2) Les alliés étendent le blocus à la totalité des marchandises allemandes.
(3) En réplique à la déclaration allemande du 4 février relative à la guerre sous-marine, les Alliés
étendent le blocus à la totalité des marchandises destinées à l’Allemagne.
Mardi 2 mars 1915.
212ème jour de la guerre, 167ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique et jusqu'à
l'Aisne, journée assez calme; en Champagne, nouveau bombardement de Reims; malgré la tempête, nous
progressons entre Perthes et Beauséjour; il est confirmé que les éléments de la garde qui nous ont attaqué
dans la nuit de dimanche à lundi ont subi des pertes énormes; en Argonne, dans le secteur Bagatelle-MarieThérèse, nous perdons et reprenons presque aussitôt une tranchée avancée; dans la Meuse, dans la légion de
- 17 Vauquois, nous progressons, malgré de vives contre-attaques; près de Pont-à-Mousson, une attaque de nuit
au Bois Le-Prêtre est repoussée.
Le bombardement des Dardanelles, un moment interrompu de nouveau par une tempête, reprend
avec l'extinction de nouveaux forts à l'intérieur du détroit, cependant que la division française opère dans
le golfe de Paros.
En Pologne, après la victoire de Prasnysz, deux corps d'armée allemands, battus, sont repoussés
jusqu'à la frontière.
Mercredi 3 mars 1915.
213ème jour de la guerre, 168ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: de la Belgique à l'Aisne,
canonnades d'intensité variable; en Champagne, bombardement de Reims, progrès accentués au nord de
Souain, de Mesnil et de Beauséjour, et particulièrement sensibles à l'ouest de Perthes, où un régiment de la
garde prussienne a subi des pertes énormes; en Argonne, canonnades assez vives, plusieurs attaques
allemandes sont repoussées.
(3) La Russie rejette toute participation grecque à l’expédition des Dardanelles, craignant par la
suite des revendications de la Grèce sur Constantinople
Jeudi 4 mars 1915.
214ème jour de la guerre, 169ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, dans les
dunes, l'artillerie française s'empare de deux tranchées ennemies, après une vive canonnade; au nord
d'Arras, à Notre-Dame-de-Lorette, l'ennemi s'empare d'une de nos tranchées récemment construite et en
contact presque immédiat avec les leurs; en Champagne, Reims est bombardé toute la journée à raison d'un
obus toutes les trois minutes; nous continuons à avancer au nord-ouest de Perthes et de Mesnil, malgré de
violentes contre-attaques de l'ennemi qui nous laisse de nombreux prisonniers; en Argonne, au Four-de-Paris
et à Vauquois, nous repoussons des attaques allemandes; près de Verdun, au fort de Vaux, nous abattons un
taube allemand.
En Wurtemberg, un aéroplane français fait sauter l'importante poudrerie de Rottweill. A
Gérardmer, l'hôpital est bombardé par un taube.
Deux sous-marins allemands sont coulés dans la Manche, l'un par les Anglais, l'autre par les
Français.
Les Dardanelles: le bombardement est intense dans les détroits; autour des détroits, nous
bombardons les défenses du golfe de Saros jusqu'à Kavak, et de la côte d’Asie jusqu'à Smyrne.
(1) La Russie annonce ses prétentions territoriales sur les Dardanelle et Istanbul. La France et la
Grande-Bretagne la soutiennent.
(3) La butte de Vauquois, en Argonne, occupée dès septembre 1914 par les forces allemandes de
Kronprinz, est reprise par les Français. Toutes les contre-offensives allemandes lancées en 1915 seront
repoussées.
(3) Dans un mémorandum, la Russie annonce ses prétentions territoriales sur Constantinople, les
Dardanelles et les iles de Tenedos et Imbros.
Vendredi 5 mars 1915.
215ème jour de la guerre, 170ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, dans les
dunes, nous repoussons douze fois les Allemands qui essayaient de reprendre la tranchée perdue la veille;
au nord d'Arras, à Notre-Dame-de-Lorette, nous reprenons la tranchée perdue la veille, en faisant 150
prisonniers et en nous emparant de plusieurs mitrailleuses; en Champagne, le bombardement de Reims,
surtout de la cathédrale, continue tout le jour; nous progressons dans la région de Perthes où nous nous
emparons de 600 mètres de tranchées, au nord-est de Mesnil, et dans les ravins au nord-ouest de
Beauséjour, où les pertes ennemies sont très élevées; en Argonne, nous nous emparons d'une partie du
village de Vauquois; nous faisons de nombreux prisonniers au bois Le Prêtre, au nord-ouest de Pont-àMousson; dans la Meurthe-et-Moselle, à Badonviller, nous repoussons une contre-attaque allemande et nous
nous avançons jusqu'aux fils de fer des tranchées ennemies; en Alsace, à Hartmannswillerkopf, nous nous
emparons de quelques tranchées et d'un fortin.
Les Dardanelles: nous achevons de détruire les forts Dardanos et Souan-Déré; nous draguons les
mines immergées; nous bombardons Smyrne.
- 18 Après la défaite de Prasnysz, les forces .allemandes se retirent vers Thorn, pour s'y abriter et se
refaire. Dans la région d'Ossowietz, les Allemands s'acharnent à conserver leur terrain.
Samedi 6 mars 1915.
216ème jour de la guerre, 171ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, violentes
canonnades à Westende et dans la région d'Ypres; au nord d'Arras, à Notre-Dame-de-Lorette, nous
progressons, à la suite de nos contre-attaques; en Champagne, nous repoussons deux contre-attaques dans
le ravin de Beauséjour; en Alsace, nous repoussons une contre-attaque devant Uffholz et nous faisons
sauter un dépôt de munitions à Cernay.
Le roi de Grèce fait démissionner le cabinet Venizelos qui voulait engager la guerre contre la
Turquie.
Dans les Dardanelles, les opérations se développent dans le détroit, dans le golfe de Saros et sur
la côte d'Asie.
Les Russes s'emparent de Stanislau, ce qui les rend maîtres de la voie d'occupation de la Bukovine
et de la Galicie orientale.
Les Allemands tentent une diversion vers Rava, au sud-ouest de Varsovie.
(3) En Grèce, devant le refus catégorique du roi Constantin 1er d’accepter le principe d’une
intervention, Eleuthérios Vénizélos, président du Conseil, démissionne
Dimanche 7 mars 1915.
217ème jour de la guerre, 172ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, rien à
signaler; au nord d'Arras, à Notre-Dame-de-Lorette, nous repoussons quatre contre-attaques des
Allemands contre les tranchées que nous leur avons prises; en Champagne, nous progressons légèrement
autour de Perthes et au nord-ouest de Beauséjour où nous enlevons une nouvelle tranchée; au nord de
Verdun, à Consenvoye, nous repoussons une contre-attaque; dans les Vosges, nombreux engagements, tous à
notre avantage, à Mulbach, à Stosswihr, à Inberg, au sud des Hautes-Huttes, et sur les flancs de
Reichackerkopf.
Les Dardanelles: les opérations contre les forts continuent; les forts sont détruits les uns après les
autres.
Les Allemands envoient d'importants renforts du côté d'Ossowietz.
Lundi 8 mars 1915
218ème jour de la guerre, 173ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, rien à
signaler; en Champagne, des tempêtes de neige gênent les opérations; toutefois, nous repoussons une
contre-attaque ennemie et nous nous emparons d'environ 500 mètres de tranchées au nord-est de Mesnil,
mais, entre Mesnil et Beauséjour, nous abandonnons quelques mètres de tranchées pris hier; dans la Meuse,
dans de forêt d'Apremont, au Bois-Brulé, nous nous sommes emparés d'une tranchée contenant un
important matériel; dans la Meurthe-et-Moselle, à Badonviller, nous progressons; dans les Vosges, le
sommet de Reichackerkopf, dont nous restons maîtres, est vivement disputé; en Alsace, à Burnhaupt, nous
repoussons une contre-attaque.
Quatre hydroaéroplanes anglais bombardent l'atelier des sous-marins et le quartier général
allemand à Ostende.
Les Dardanelles: pendant que la flotte anglo-française détruit les forts des détroits, les Russes
bombardent les ports turcs de la mer Noire.
Mardi 9 mars 1915.
219ème jour de la guerre, 174ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord; en Belgique, les
Allemands tentent une attaque au sud-est de Dixmude, ils sont repoussés; au nord d'Arras, à Notre-Damede-Lorette, violents combats qui n'ont rien changé aux positions des adversaires; en Champagne, violents
combats, qui se sont terminés à notre avantage, dans les environs de Perthes et de Souain: au Mesnil, nous
enlevons 200 mètres de tranchées et nous reprenons quelques mètres de tranchées perdus la veille; en
Argonne, au Four-de-Paris, nous nous emparons de 200 mètres de lignes allemandes dans les Vosges, au
Reichackerkopf, nous repoussons plusieurs attaques ennemies.
Les Dardanelles: la flotte anglaise est renforcée de plusieurs cuirassés, les opérations continuent.
(1) Victoire allemande à Grodno contre les Russes
- 19 (2) Le gouvernement italien présente aux gouvernements de l’entente un mémorandum contenant
les prétentions de l’Italie en échange de son intervention dans le conflit (Trentin, Tyrol du Sud, Trieste,
l’Istrie et une partie de la Dalmatie).
(3) L’Autriche-Hongrie annonce au gouvernement italien qu’elle accepte le principe des concessions
territoriales mais les négociations entre l’Italie et l’Entente sont déjà très avancées et plus séduisantes
pour les Italiens.
(3) Le gouvernement italien présente aux gouvernements de l’Entente un mémorandum en seize points
élaboré le 4 et contenant les prétentions de l’Italie en échange de son intervention dans le conflit. Outre le
Trentin, l’Italie réclame le Tyrol du Sud, Trieste, L’Istrie, la Dalmatie jusqu’à Narenta, le port de Vallona
(Albanie), sans compter les compensations éventuelles en Asie Mineure (région d’Adalia) et en Afrique.
Mercredi 10 mars 1915
220ème jour de la guerre, 175ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, très
violent bombardement de Nieuport-Ville; entre la Lys et le canal de La Bassée, important succès de l'armée
anglaise qui, appuyée par l'artillerie lourde française, enlève le village de Neuve-Chapelle et progresse vers
Aubers en s'emparant de 2500 mètres de tranchées; plus de 1 000 prisonniers et de nombreuses
mitrailleuses sont capturés; l'ennemi a environ 10 000 hommes hors de combat; en Champagne, nous
repoussons plusieurs contre-attaques très vives; nous avançons au Mesnil où nous nous emparons d'un
ouvrage allemand en livrant un combat acharné à Maisons-de-Champagne, où l'ennemi fait des pertes
considérables; en Argonne, à Fontaine-Madame, nous détruisons un blockhaus allemand et avançons d'une
centaine de mètres; entre le Four-de-Paris et Bolante, l'ennemi nous enlève des tranchées que nous venions
de lui prendre et que nous lui reprenons quelques heures après; sur les Hauts-de-Meuse, nous démolissons
un certain nombre de tranchées allemandes.
Sur mer, trois steamers anglais sont coulés par des torpilles; un nouveau sous-marin allemand est
coulé par un vaisseau anglais.
Les Allemands tentent une nouvelle offensive en Pologne septentrionale.
La flotte russe bombarde les ports de la mer Noire.
(3) Le nouveau président du Conseil grec, Dimitri Gounaris, lance une proclamation de neutralité
sans équivoque.
Jeudi 11 mars 1915.
221ème jour de la guerre, 176ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, les Anglais
bombardent Westende et repoussent deux contre-attaques à Neuve-Chapelle; les Français repoussent deux
attaques dans les environs d'Ypres, à Zandwoorde; en Champagne, près de Mesnil, nous enlevons plusieurs
tranchées; dans les Vosges, nous repoussons plusieurs contre-attaques au Reichackerkopf.
(1) Les intellectuels français signent un manisfeste répliquant à celui des intellectuels allemands
d’août 1914.
(1) En Allemagne, on produit du salpêtre artificiel.
Du 11 mars et 10 avril :
(2) Accord des gouvernements britannique et français sur le principe d’une annexion
de Constantinople par la Russie.
Vendredi 12 mars 1915.
222ème jour de la guerre, 177ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, au sud de
Nieuport, vers Schoorbakke, l'armée belge progresse de 500 mètres; à Lombaertzyde, les Français
s'emparent d'un fortin allemand et progressent de 100 mètres; à l'est d'Armentières, vers le hameau de
Piètre, les Anglais repoussent deux fortes contre-attaques allemandes
et s'emparent de quelques tranchées; en Champagne, vers Mesnil, nous
nous emparons de plusieurs tranchées ennemies; dans les Vosges, au
Reichackerkopf, nous repoussons une attaque de nuit et progressons
de 200 mètres.
Les généraux Maunoury et Villaret, visitant une tranchée, à 30
mètres de l'ennemi, sont tous deux grièvement blessés à la tête, par la
même balle.
Gal Maunoury
Gal Villaret
- 20 Le croiseur allemand Prinz-Eitel, qui avait coulé un navire américain et qui se réfugiait pour se
ravitailler dans un port de Virginie, est retenu par les Etats-Unis pour acte de piraterie.
Dans plusieurs villes d'Autriche, la foule assiège les boulangeries.
Dans les Dardanelles, le forcement des détroits se poursuit avec vigueur.
Les Russes résistent énergiquement à l'offensive allemande.
(3) Acceptées par le gouvernement britannique, les revendications italiennes donnent lieu à des
contre-propositions russes sur la question de la côte dalmate, peuplée en majorité de Slaves et que les
Russes, par égard pour la Servie, ne veulent pas céder à l’Italie
(3) Par une note adressée à Sergueï Sazonov, ministre russe des Affaires étrangères, le
gouvernement britannique accepte de satisfaire les revendications russes exposées le 4 sous réserve d’une
conclusion heureuse de la guerre.
Mardi
(3) Fin de la 1ère bataille de Champagne, quia débutée en décembre 1914. Engagée par les troupes
françaises de l’armée Langle de Cary afin d’interdire les transports de troupes allemandes depuis la France
jusqu’au front de l’Est, elle n’aboutit qu’à des gains de terrain insignifiants mais a infligé de lourdes pertes
aux Allemands.
Samedi 13 mars 1915.
223ème jour de la guerre, 178ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, à NeuveChapelle, les troupes anglo-françaises avancent d'environ 3 kilomètres; les contre-attaques allemandes sont
repoussées avec des pertes considérables; à Piètre, nous enlevons plusieurs maisons fortifiées; en
Champagne, à Mesnil, nous repoussons deux attaques allemandes et nous progressons, sensiblement; dans les
Vosges, au Reichackerkopf, nous repoussons plusieurs attaques allemandes.
Le bombardement de Smyrne recommence.
Dimanche 14 mars 1915.
224ème jour de la guerre, 119ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, l'armée
belge détruit un fortin que les Allemands avaient établi sur le cimetière de Dixmude; les Allemands
bombardent Ypres; une escadre anglaise bombarde Westende; les Allemands bombardent la cathédrale de
Soissons et le quartier environnant; au nord de Reims, au bois du Luxembourg, nous repoussons une attaque
allemande; aussitôt le bombardement de Reims recommence; en Argonne, entre le Four-de-Paris et Bolante,
nous nous emparons de 300 mètres de tranchées et nous repoussons des contre-attaques; sur les Hauts-deMeuse, aux Eparges et au Chamois, au nord de Badonviller, nous arrêtons des attaques allemandes.
Le vaisseau allemand le Dresden, qui a coulé un grand nombre de navires de commerce anglais et
français, a lui-même été coulé par les Anglais à l'île Juan-Fernandez; l'équipage est prisonnier.
Les Dardanelles: les forts de Gallipoli sont détruits par la flotte alliée.
(1) Le croiseur Dresden est coulé par les britanniques
Lundi 15 mars 1915.
225ème jour de la guerre, 180ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, l'armée
belge continue à avancer; au sud d'Ypres, nous repoussons une vive contre-attaque allemande; les Anglais,
repoussés à Saint-Eloi, reprennent, après un violent combat, le village et les tranchées voisines; au nord
d'Arras, à Notre-Dame-de-Lorette, et près d'Ecurie-Roclincourt, nous enlevons plusieurs lignes de
tranchées et en faisons sauter d'autres; dans la région d'Albert, près de Carnoy, une tranchée française
saute, mais nous la rétablissons peu après; dans la vallée de l'Aisne, près de Vassens, deux compagnies
allemandes subissent des pertes considérables; en Champagne, nous avançons aux environs de Souain, de
Perthes et de Mesnil; en Argonne, à Bagatelle, au Four-de-Paris, à Bolante, à Vauquois, nous progressons en
repoussant de vives contre-attaques; au Bois-Le-Prêtre, les Allemands font sauter quatre tranchées
françaises, s'en emparent, mais en sont presque aussitôt chassés.
L'Allemagne accorde toute satisfaction aux Etats-Unis pour faire relaxer le Prinz-Eitel.
Les Dardanelles: le croiseur anglais Ametyst pénètre jusqu'au milieu des Dardanelles où il parvient,
malgré le feu des forts, à couper le câble reliant les deux rives.
Mardi 16 mars 1915.
- 21 226ème jour de la guerre, 181ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, les Anglais
s'emparent de toutes les tranchées au sud de Saint-Eloi; au nord d'Arras, à Notre-Dame-de-Lorette, des
contre-attaques allemandes très violentes sont repoussées; en Champagne, nous progressons un peu au
nord-est de Souain et de Beauséjour; en Argonne, au Four-de-Paris, à Bolante, à Vauquois, nous repoussons
des contre-attaques allemandes; au Bois-Le-Prètre, nous repoussons à trois reprises différentes des
attaques allemandes pour reprendre les tranchées que nous avions reconquises la veille; dans les Vosges, au
sud du Reichackerkopf, les Allemands s'emparent d'une de nos tranchées que nous leur reprenons quelques
heures après.
(1) En Allemagne, les prisonniers de guerre sont contraints de travailler dans les mines plus de 10
heures par jour.
(2) Fin de la bataille de Champagne. Échec de la tentative de percée française en Champagne
(février-mars).
Mercredi 17 mars 1915.
227ème jour de la guerre, 182ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, sur l'Yser,
l'armée belge progresse en repoussant une contre-attaque; au nord d'Arras, à Notre-Dame-de-Lorette,
nous repoussons trois contre-attaques, dont une de nuit; dans la région d'Albert, à Carnoy, violents combats
sans changements de position; Soissons et Reims sont de nouveau bombardées; en Champagne, nous
progressons au nord de Mesnil, à Perthes, à Souain; les Allemands font des pertes considérables dans une
contre-attaque repoussée à Mesnil; en Argonne et en Woëvre, vives canonnades et contre-attaques
allemandes repoussées; à Colmar, un aviateur français bombarde les casernes.
L'offensive des Russes se développe au nord de la Vistule. La situation de Przemysl investie
s'aggrave.
Les succès des Russes sur les Turcs s'affirment aussi au Caucase.
Jeudi 18 mars 1915.
228ème jour de la guerre, 183ème jour de la bataille de
l’Aisne et du Nord: en Belgique, l'armée belge continue à progresser
sur l'Yser; de la Lys à l'Oise, à Notre-Dame de-Lorette, violents
bombardements des Allemands; un zeppelin jette des bombes sur la
gare de Calais; en Champagne, nous progressons à Mesnil et à
Beauséjour, en repoussant des contre-attaques; au nord de Verdun,
dans le bois de Consenvoye, nous enlevons deux tranchées; dans les
Vosges, à Hartmannswillerkopf, nous avançons un peu, en causant à
l'ennemi des pertes très fortes.
Aux Dardanelles, très violent bombardement des forts
turcs de la passe la plus resserrée (passe de Tchanak par les flottes
alliées. Les résultats acquis causent des pertes sensibles: le cuirassé
français le Bouvet et deux cuirassés anglais, atteints par des mines
flottantes, coulent; le cuirassé français le Gaulois, endommagé,
cesse le combat.
Les Russes s'emparent de Mamel en Prusse orientale.
(3) Après avoir bombardé du 10 au 15 mars les forteresses
de la partie la plus resserrée du détroit des Dardanelles, la flotte
anglo-française échoue dans sa tentative de franchir les détroits et
perd un tiers de ses navires.
Le Bouvet
Le Gaulois
Vendredi 19 mars 1915.
219ème jour de la guerre, 184ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: journée assez calme sur
presque tout le front; nous progressons un peu à Notre-Dame-de-Lorette, en Argonne, près du Four-deParis et aux Eparges; nous repoussons des contre-attaques dans le bois de Consenvoye et au nord-est de
Mesnil; vifs combats d'artillerie dans l'Aisne; aux Eparges, prise du saillant Est, occupé depuis un mois par
l'ennemi.
- 22 La garnison de Przemysl fait une sortie. Les Russes font prisonniers 107 officiers, 3954 soldats et
s'emparent de 16 mitrailleuses.
Samedi 20 mars 1915.
230ème jour de la guerre, 185ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: au nord-est d'Albert, à
La Boisselle, nous repoussons une violente attaque de nuit; légers progrès dans le voisinage de Mesnil; à
Perthes, nous repoussons une violente attaque de nuit; progrès continus aux Eparges où nous repoussons
trois contre-attaques; en Woëvre, au bois Mortmare, notre artillerie détruit un blockhaus et fait exploser
des dépôts de munitions; nous avançons aussi au Bois-le-Prêtre.
(1) Fin de la bataille hivernale en champagne : Echec de l’offensive française malgré l’emploi par
l’artillerie de la technique du feu roulant.
(3) Réponse de l’Entente au mémorandum italien du 9 mars. Le ministre italien des Affaires
étrangères, Sidney Sonnino, n’en est pas satisfait parce que l’Italie devrait consentir à un agrandissement
de la façade maritime de la Servie et accepter l’autonomie de l’Albanie.
(3) Le gouvernement russe accepte les principes défendus par le ministre britannique des Affaires
étrangères sir Edward Grey concernant l’extension de la zone britannique en Perse et la séparation des pays
de population arabes de l’Empire ottoman en vue de leur indépendance.
Dimanche 21 mars 1915.
231ème jour de la guerre, 180ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: nouveau bombardement
de la cathédrale de Soissons qui a reçu 27 obus et qui est fort endommagée; en Champagne, légers progrès
à Mesnil; aux Eparges, nous repoussons deux contreattaques; dans les Vosges, nous perdons et reprenons le
Petit et le Grand-Reichackerkopf. Dans la soirée, quatre zeppelins se dirigent sur Paris; deux s'en
retournent, l'un à Ecouen, l'autre à Mantes; les deux autres arrivent à Paris entre 1 heure et 3 heures,
lancent quelques bombes dans la banlieue et dans les quartiers sud-ouest de Paris; ils font quelques blessés
et causent peu de dégâts; les Parisiens suivent sans la moindre crainte, mais avec une grande curiosité, la
bataille aérienne qui leur fait un peu l'effet d'un feu d'artifice au-dessus de Paris plongé dans l'obscurité la
plus profonde. Le premier des zeppelins semble avoir été sérieusement endommagé.
Les combats les plus violents ne cessent pas d'être livrés entre les Russes et les Allemands sur le
Niémen.
Une importante sortie de la garnison de Przemysl est de nouveau repoussée avec des pertes très
importantes.
(1) Le 2ème crédit de guerre allemand porte sur 9 milliards de marks.
(2) Un Zeppelin bombarde Paris.
(3) Au Reichstag, 32 députés sociaux-démocrates refusent de voter les nouveaux crédits
militaires.
(3) Un zeppelin bombarde plusieurs arrondissements de Paris dans la nuit du 21 au 22, faisant un
mort et 7 blessés.
Lundi 22 mars 1915.
232ème jour de la guerre, 187ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: au nord d'Arras, à
Notre-Dame-de-Lorette, une violente contre-attaque nous fait perdre 10 mètres de tranchées; au nord-est
d'Albert, à la Boisselle, nous faisons sauter une tranchée dont nous occupons ensuite une partie; Reims est
bombardée et reçoit 50 obus; en Argonne, près de Bagatelle, les Allemands subissent deux échecs durant
lesquels ils font des pertes très importantes; aux Eparges, nous repoussons cinq contre-attaques
successives; nous progressons un peu au nord de Badonviller. Des zeppelins tentent de revenir sur Paris,
mais l'alerte est donnée à temps, et ils s'en retournent d'où ils étaient venus, après avoir pu lancer, sans
grand résultat, trois bombes sur Villers-Cotterets. Les aviateurs français se distinguent de tous côtés: en
Belgique, dans l'Aisne, en Champagne, en Alsace. Ils font d'utile besogne.
La tempête qui règne depuis quelques jours aux Dardanelles interrompt les opérations militaires.
La flotte russe bombarde plusieurs ports de l'Asie Mineure sur la mer Noire.
La forteresse de Przemysl, assiégée depuis six mois, se rend. Le général Kusmanek, commandant de
la garnison, accepte de se rendre sans condition. La garnison rendue consiste en 9 généraux, 93 officiers
supérieurs, 2 500 officiers et fonctionnaires et 117 000 soldats. C'est la victoire la plus importante
remportée par les Russes depuis le commencement de la guerre.
- 23 (2) Capitulation de la place autrichienne de Przemysl devant les Russes.
(3) Capitulation des forts austro-hongrois à Przemysl dans les Carpates. L’armée russe, victorieuse
fait 110000 prisonniers et récupère de nombreuses pièces d’artillerie lourde.
Mardi 23 mars 1915.
233ème jour de la guerre, 188ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: en Belgique, l'artillerie
française détruit plusieurs ouvrages importants; au nord-ouest d'Arras, à Carency, nous nous emparons
d'une tranchée allemande; une nouvelle tentative de bombardement de Soissons est immédiatement arrêtée
par notre artillerie; Reims est encore bombardée et un avion allemand, en jetant des bombes sur la ville,
fait trois nouvelles victimes dans la population civile; en Champagne, à Vauquois, les Allemands aspergent une
de nos tranchées avec un liquide enflammé, et nous forcent à abandonner une quinzaine de mètres; aux
Eparges, nous arrêtons deux attaques, ainsi qu'à Bagatelle; à Hartmannswillerkopf, nous enlevons une ligne
de tranchées et des blockhaus.
Les succès des Russes continuent dans le Caucase.
Aux Dardanelles, les navires alliés rentrent dans les détroits.
(1) Prezmysl capitule et les Russes y font 120 000 prisonniers
Mercredi 24 mars 1915.
234ème jour de la guerre, 189ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : en Belgique, l'armée
belge progresse sur la rive droite de l'Yser enlève une tranchée allemande sur la rive gauche; de la Lys à
l'Oise, au nord d’Arras, à Notre-Dame-de-Lorette, deux attaques de nuit des Allemands sont très vivement
repoussées ; des aviateurs allemands lancent des bombes sur Lillers et Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais,
et aux Estaires, dans le Nord; sept personnes civiles, dont trois femmes, sont tuées; les dégâts matériels
sont insignifiants; en Alsace, à Hartmannswillerkopf, nous enlevons une deuxième ligne de tranchées, tout
près du sommet; nous faisons des prisonniers.
Aux Dardanelles, les opérations des navires dragueurs de mines continuent malgré la tempête.
Les Russes, en Prusse orientale, évacuent Mémel et se replient sur leur territoire; en Pologne, le
bombardement d'Ossowietz par les Allemands continue, mais s'affaiblit; dans les Carpathes, les succès des
Russes s'accentuent; il en est de même dans le Caucase.
Des avions anglais bombardent les ateliers de sous-marins allemands près d'Anvers et en
détruisent deux qui étaient presque entièrement construits.
Jeudi 25 mars 1915.
235ème jour de la guerre, 190ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: de la Lys à l'Oise, à
Notre-Dame-de-Lorette, nous repoussons une attaque allemande; en Champagne, vers Perthes-les-Hurlus,
autre attaque allemande repoussée; il en est de même en Argonne, à Fontaine-Madame; au nord-est de
Verdun, aux bois de Consenvoye et des Taures; enfin en Woëvre, aux Eparges. La pluie persistante a
beaucoup entravé les opérations.
Aux Dardanelles, le dragage des mines continue.
En Pologne, combats très violents, non décisifs; dans les Carpathes, les Russes continuent à avancer
et font de nombreux prisonniers.
Les Anglais ont coulé un sous-marin allemand qui avait fait de nombreuses victimes.
Un sous-marin allemand torpille un navire de commerce hollandais.
Vendredi 26 mars 1915.
236ème jour de la guerre, 191ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, violents
combats d'artillerie vers Niewport; au nord de Saint-Georges, nous avançons un peu et nous nous emparons
d'une ferme, en avant de nos lignes; en Champagne, combats d'artillerie; en Alsace, au Reichackerkopf, les
Allemands lancent, sans résultats d'ailleurs, des liquides enflammés dans nos tranchées; à Metz, nos
aviateurs bombardent la gare et des hangars de dirigeables, ainsi que des casernes à l'est de Strasbourg.
Les Russes progressent à l'ouest du Niémen et dans les Carpathes, en faisant environ 6 000
prisonniers.
Journée serbe: dans toutes les écoles françaises, on célèbre, en les racontant, les exploits
héroïques de la Serbie.
- 24 (3) Après 2 mois de combats, les Français s’emparent de l’Hartmannsweilerkopf, sommet des
Vosges méridionales, qui a changé plusieurs fois de mains.
(3) Le colonel américain Edward House, envoyé en mission en Europe depuis le 30 janvier pour
établir des négociations de paix, conclut à l’échec de ses tentatives.
Samedi 27 mars 1915.
137ème jour de la guerre, 192ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: Arras est bombardé
pendant la nuit; à La Boisselle, guerre de mines avantageuse pour nous; en Argonne, dans la région de
Bagatelle, jets de bombes d'une ligne à l'autre; en Alsace, nous arrivons au sommet de
l'Hartmannswillerkopf où les Allemands laissent des centaines de morts, où nous faisons de cinq à six cents
prisonniers et où nous nous emparons d'un important matériel, tandis que nos pertes sont peu élevées; un
avion allemand lance des bombes sur Manonviller, au nord-ouest de Thann, et tue trois petits enfants;
l'avion est abattu par les Français.
Les Russes progressent au delà des Carpathes; à Ossowietz, l'artillerie allemande a presque
entièrement cessé le feu.
Dimanche 28 mars 1915.
238ème de la guerre, 193ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les aviateurs belges
bombardent le camp d'aviation de Ghistelle; à l'est des Hauts-de-Meuse, près de Marcheville, nous
enlevons 300 mètres de tranchées ennemies, nous repoussons deux contre-attaques, mais nous perdons une
partie des tranchées conquises; en Woëvre, aux Eparges, nous nous emparons de 150 mètres de tranchées.
Aux Dardanelles, les flottes anglaise et française ont, du golfe de Saros, bombardé la rive
européenne. La flotte russe de la mer Noire bombarde les forts extérieurs et les batteries du Bosphore sur
les deux côtes.
A l'ouest du Niémen, les Russes livrent aux Allemands des combats très violents; ils continuent à
avancer dans les Carpathes, en faisant toujours de nombreux prisonniers.
(1) A Berne, la conférence internationale des femmes socialistes adopte une résolution de paix.
Lundi 29 mars 1915.
239ème jour de la guerre, 194ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, les
Allemands bombardent Nieuport-Ville et Nieuport-Bains et causent quelques dégâts au pont jeté sur l'Yser;
dans la région d'Ypres, nous faisons sauter un important poste allemand; en Champagne, vers Beauséjour,
violent combat d'artillerie; un avion allemand laisse tomber des bombes sur Reims, la cathédrale est encore
atteinte: en Argonne, canonnade et lancement de bombes, surtout dans la région de Bagatelle; en Woëvre,
aux Eparges, violents combats dans lesquels des tranchées sont prises et reprises; nos positions sont
maintenues.
Aux Dardanelles, bombardement intense de plusieurs forts du détroit; les Turcs préparent une
vigoureuse organisation défensive. La flotte russe de la mer Noire continue à bombarder les forts
extérieurs du Bosphore.
Les Russes entravent l'offensive allemande à l'ouest du Niémen, et avancent dans les Carpathes
malgré des contre-offensives autrichiennes; ils avancent aussi dans le Caucase.
(3) Dans la Caucase, après des offensives russes victorieuses dans la région de Kars, les Turcs
évacuent toute la région de Batoum (mer Noire).
(3) La flotte russe de la mer Noire attaque l’entrée du Bosphore tandis que la flotte alliée pénètre
de nouveau dans les Dardanelles
Mardi 30 mars 1915.
240ème jour de la guerre, 195ème jour de la bataille de
l’Aisne et du Nord: canonnades intermittentes de la mer à l'Aisne;
en Champagne, lutte d'artillerie et lutte de mines où nous avons eu
l'avantage; en Argonne, combats très violents, mais sans résultats
appréciables de part ni d'autre; au nord de Verdun, les Allemands
commencent à bombarder le fort de Douaumont, mais leurs
batteries sont immédiatement réduites au silence; en Woëvre, au
bois Le Prêtre, nous enlevons une ligne de tranchées.
- 25 Le bombardement des forts des Dardanelles par les flottes
Douaumont
alliées continue, ainsi que le bombardement des forts du Bosphore
par la flotte russe.
En Pologne, la contre-offensive allemande est entravée; à Ossowietz, le bombardement a presque
cessé, et dans les Carpathes l'avance russe continue.
Au large de Dieppe, un torpilleur français coule un sous-marin allemand.
Des avions anglais bombardent les ateliers des sous-marins de Zeebrugge; des avions français
bombardent des gares et des bivouacs dans plusieurs régions du front; des avions belges manifestent aussi
une très efficace activité.
Mercredi 31 mars 1915.
241ème jour de la guerre, 196ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: en Belgique,
bombardement par des avions français de la gare maritime de Bruges et du camp d'aviation de Gits; dans le
Nord, un taube et un zeppelin ont bombardé Bailleul, sans causer de dégâts; en Champagne, dans les régions
de Beauséjour et de Ville-sur-Tourbe, combats d'artillerie particulièrement violents; en Argonne, entre le
Four-de-Paris et Bagatelle, vifs combats de nuit pendant lesquels nous nous emparons de 150 mètres de
tranchées; au bois Le Prêtre, les Allemands reprennent les tranchées qu'ils avaient perdu la veille, puis nous
les leur reprenons, ensuite, et nous conservons tout le gain fait par nous le 30 mars.
La bataille continue entre le Niémen et la Vistule où se trouvent au moins quinze corps d'armée
allemands.
L'offensive russe continue dans les Carpathes; les Russes font de nombreux prisonniers.
La forte tempête qui règne depuis plusieurs jours aux Dardanelles arrête les opérations. La flotte
russe bombarde quelques ports turcs de la mer Noire.
Deux vapeurs anglais sont torpillés par les sous-marins russes.
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Jeudi 1er avril 1915.
242ème jour de la guerre, 197ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: au sud-ouest de
Péronne, devant Dompierre et au nord de Berry-au-Bac, lutte de mines sur plusieurs points du front; en
Woëvre, à l'ouest du bois Le Prêtre, nous avons occupé le village de Fey-en-Haye, repoussé plusieurs
attaques et avons fait de nombreux prisonniers.
Sur le front du Niémen, les Russes, après un violent combat, poursuivent leur offensive.
Toutes les contre-attaques autrichiennes, dans les Carpathes sont repoussées. La marche en avant
des Russes dans le Caucase continue.
Dans les Dardanelles, les opérations de repêchage des torpilles s'opèrent sous la protection de
cuirassés qui bombardent les batteries turques.
A l'entrée du Bosphore, la flotte russe a coulé un torpilleur turc et gravement endommagé un autre.
Vendredi 2 avril 1915.
243ème jour de la guerre, 198ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: rien d'important à
signaler sur l'ensemble du front; près de Dompierre, plusieurs tranchées allemandes sont détruites à la
mine; en Argonne, à Bagatelle, une tentative d'attaque allemande est arrêtée net; en Woëvre, la gare de
Vigneulles a été bombardée par nos avions.
Les Russes continuent à avancer sur le front à l'ouest du Niémen et dans les Carpathes.
Plusieurs milliers de comitadjis bulgares, vêtus d'uniformes militaires, ont envahi, à l'improviste, le
territoire serbe à Valandovo; les Serbes ont dû se retirer jusqu'à Stroumitza et, grâce à l'arrivée de
troupes venant de villes voisines, ils ont pu reprendre l'offensive et poursuivre les comitadjis au delà de la
frontière.
(1) France : La classe 1917 est appelé par « mesure de simple prévoyance »
Samedi 3 avril 1915.
244ème jour de la guerre, 199ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: dans la région de la
Somme, à Dompierre et à La Boisselle, la guerre de mines continue à l'avantage des Français; près de
- 26 Lassigny, une attaque allemande a été arrêtée net; en Alsace, à Burnhaupt-le-Haut, nous repoussons deux
attaques allemandes.
Les succès russes continuent sur le Niémen et dans les Carpathes.
Les sous-marins coulent quatre vaisseaux anglais, un vaisseau norvégien et un bateau français; ces
navires étaient tous de petit tonnage, environ 500 tonnes en tout; les sous-marins semblent tenir beaucoup
au nombre pour produire une plus forte impression, et ils n'hésitent pas à couler les navires de pêche, que
protègent cependant les conventions internationales.
Dimanche 4 avril 1915.
245ème jour de la guerre, 200ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: la journée a été calme
sur tout l'ensemble du front, sauf en Woëvre où nous avons continué à progresser; nous nous sommes
emparés du village de Regniéville, à deux kilomètres et demi de Fey-en-Haye, que nous avions occupé le 1er
avril.
De nombreux combats de détails, dont quelques-uns très violents, se livrent sur presque tout le
front, à l'ouest du Niémen et dans les Carpathes, mais la marche en avant des Russes continue.
Lundi 5 avril 1915.
246ème jour de la guerre, 201ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: journée de pluie et de
brouillard sur tout le front; en Argonne, au sud-est de Vauquois, nous nous emparons d'une partie d'un
ouvrage ennemi; au sud-est de Saint-Mihiel, au bois d'Ailly, nous enlevons trois lignes successives de
tranchées, nous progressons au sud-est du bois d'Ailly, au Bois Brûlé; au nord-est de Regniéville, nous nous
emparons de quelques positions allemandes.
Un navire anglais et un navire américain ont été torpillés; un navire allemand de 2 500 tonnes a
heurté contre une mine et a coulé.
(1) L’armée française lance une offensive de grande envergure sur la Moselle et sur la Meuse.
Du 5 au 12 avril 1915 :
(2) Combats aux Eparges. Les opérations commencèrent le 5 avril et durèrent 4 jours, quatre jours
de lutte et de souffrance. Elles n’ont pas eu d'équivalent parmi toutes les attaques menées depuis le début
de la guerre. L'objectif assigné fut le fameux point X qui était considéré comme la clef de la position.
Mardi 6 avril 1915.
247ème jour de la guerre, 202ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: journée de pluie sur
tout le front, marquée cependant de progrès appréciables de notre part; à l'est de Verdun, nous nous
sommes emparés du village de Gussainville et de quelques collines environnantes; vers le petit village de
Maizeray, puis au bois d'Ailly, au bois Brûle et au bois Le Prêtre, nous nous emparons de quelques tranchées;
enfin, au sud-est d'Hartmannswiller, nous progressons aussi et nous faisons des prisonniers.
Six grands vapeurs allemands ont été coulés par leurs propres mines entraînées à la dérive.
Les Russes avancent dans les Carpathes, malgré l'épaisse couche de neige qui couvre les sommets.
Dans le Caucase, quelques combats locaux, tous à l'avantage des Russes.
On se bat sur un front de 2668 kilomètres!
A l'ouest, les troupes françaises occupent 870 kilomètres, les troupes anglaises 50 kilomètres, les
troupes belges 28 kilomètres: total, 948 kilomètres.
A l'est, nos alliés russes ont à faire face à un front de 1370kilomètres. .
Au sud, les vaillants Serbes et Monténégrins occupent un front de 350 kilomètres.
(1) En échange de sa neutralité, l’Italie exige de l’Autriche, le Tyrol du Sud et la ville de Trieste
avec l’Istrie. L’Autriche s’y refuse.
Mercredi 7 avril 1915.
248ème jour de la guerre, 203ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: continuation du
mauvais temps, cependant l'armée belge enlève un détachement allemand qui avait réussi à passer sur la rive
gauche de l'Yser, au sud de Driegrachten; à l'est de Verdun, direction d'Etain et de Pareid, nous nous
rendons maîtres de deux lignes de tranchées; aux Eparges, nous faisons un bond en avant important malgré
les contre-attaques allemandes fauchées par notre artillerie; même succès au bois d'Ailly, au bois Brûlé et
- 27 au bois Le Prêtre où nous restons maîtres des positions conquises et faisons de nombreux prisonniers parmi
lesquels des hommes de la garde prussienne.
Dans la région de l'ouest du Niémen, des combats de détail continuent.
Dans les Carpathes, malgré le renfort des troupes allemandes, les contre-attaques sont arrêtées;
tous les sommets de la chaine principale des Beskides tombent aux mains des Russes.
Les forts intérieurs des Dardanelles sont bombardés par des croiseurs et des hydro-aéroplanes
anglais et français.
En Egypte, à quelques milles au nord-est de El-Kantara, un détachement de cavalerie turque est mis
en fuite par les patrouilles anglaises.
Le gouvernement grec envoie une note à la Bulgarie lui faisant ressortir l'inconvénient grave
d'incursions de bandes de comitadjis contre les voies de chemins de fer.
Jeudi 8 avril 1915.
249ème jour de la guerre, 204ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, combats
d'artillerie, ainsi que dans la vallée de l'Aisne et à l'est de Reims; les Allemands essaient vainement de
reprendre le fortin de Beauséjour perdu sur leur front de Champagne; entre Meuse et Moselle, les
résultats de nos efforts sont décisifs:
1° sur les fronts nord-est et est de Verdun, nous enregistrons un gain de vingt kilomètres
de largeur sur trois kilomètres en profondeur.
2° sur les Hauts-de-Meuse, aux Eparges, nous avons conquis le plateau, point stratégique
de haute importance
3° près de Saint-Mihiel, nous nous emparons du sud-ouest du bois d'Ailly
4° dans la Woëvre méridionale, entre le bois de Mortmare et le bois Le, Prêtre, nous
occupons un front de 7 à 8 kilomètres de long sur 3 kilomètres en profondeur: les contre-attaques
violentes sont repoussées et l'ennemi fait des pertes formidables.
En Alsace, trois aviateurs français jettent des bombes sur la gare de Habsheim et
le hangar d'avions de cette place.
Le corps expéditionnaire d'Orient, placé sous le commandement du général
d'Amade, se concentre
à Ramleh, station balnéaire près d'Alexandrie; un attentat est commis, mais échoue,
contre le Khédive d'Egypte.
Du 1er au 7 avril, les sous-marins allemands ont coulé 5 navires jaugeant 7 904
Gal D’Amade
tonnes. Un sous-marin allemand, avarié, est rentré à Anvers.
La capture d'un navire suédois par les Allemands soulève de violentes protestations à Stockholm.
Une conférence commence entre les délégués suédois et les délégués russes pour régler la question
de la réunion des deux pays par un chemin de fer.
(3) Poursuivant les négociations avec l’Autriche-Hongrie, l’Italie demande, outre le Trentin, les iles
Curzolari, Vallona, l’autonomie de Trieste et la reconnaissance de la prépondérance italienne en Albanie en
échange de sa neutralité. Le comte Burian refuse.
(3) La ville de Zeïtoun (Cilicie) es t prise d’assaut par les troupes ottomanes. La population est
désarmée, les notables arrêtés ou pendus et des déportations massives sont effectuées vers la région de
Deïr-ez-Zor, dans le désert de Syrie.
Vendredi 9 avril 1915.
250ème jour de la guerre, 205ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: les troupes
britanniques repoussent une attaque allemande près de Kermel; les troupes belges envahissent une tête de
pont sur la rive droite de l'Yser; en Champagne, une action locale à Beauséjour tourne à notre avantage;
entre Meuse et Moselle, de nouveaux progrès sont réalisés; les Eparges, qui dominent la plaine de Woëvre,
sont complètement à nous: les combats à la baïonnette ont été terribles, plus de 30 000 Allemands, depuis
le commencement de l'action, sont tombés là; au bois d'Ailly, nous prenons 6 mitrailleuses, 2 lance-bombes
et 400 mètres de front; au bois Mortmare, malgré 15 contre-attaques, nous gardons nos positions.
A l'ouest du Niémen, on signale des actions secondaires.
Dans les Carpathes, les Russes effectuent avec succès la traversée de la chaîne principale; la
bataille générale qui est engagée près des plaines de Hongrie couvre plus de 100 milles de l'est à l'ouest.
Au Caucase, dans la région côtière, quelques fusillades sont signalées.
- 28 L'exportation des pommes de terre est interdite, sous toutes ses formes, en Hollande.
Une conférence des délégués chinois et des délégués japonais, réunis à Pékin, étudie un règlement
concernant le régime de la Mandchourie.
(3) L’éperon des Eparges, dont la crête domine la plaine de la Woëvre, est repris par les troupes
françaises après plus de 2 mois de siège. Les troupes allemandes l’avaient conquis le 21 septembre 1914.
Samedi 10 avril 1915.
251ème jour de la guerre, 206ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : accalmie sur tout le
front; Reims est de nouveau bombardé; entre la Meuse et la Moselle, nous faisons de nouveaux progrès: au
bois d'Ailly et au bois de Mortmare, nous enlevons des tranchées et prenons 5 mitrailleuses et un lance
bombes; au nord de Regniéville, nous élargissons notre position; en Lorraine, une demi-compagnie, qui avait
poussé jusqu'à Bezanges-la-Grande, a été enveloppée par des forces supérieures et faite prisonnière.
A l'ouest du Niémen, les Russes enlèvent deux lignes de tranchées, font 600 prisonniers et
s'emparent de 8 mitrailleuses.
En Pologne, la pluie torrentielle et les inondations arrêtent les hostilités.
Dans les Carpathes, malgré la neige, le dégel et les intempéries, les Russes s'approchent de la
vallée d'Uszok.
Le Kronprinz-Wilhelm, mouillé dans les eaux américaines, a reçu l'ordre de l'Amirauté allemande de
suivre l'exemple du Prince-Eitel et de se laisser interner: ce corsaire avait été surpris par un sous-marin
américain qui lui ordonna de se rendre au quai sanitaire.
La nouvelle du départ de M. Venizelos, chef de la majorité de la Chambre hellénique, en désaccord
avec le roi de Grèce, sur l'entrée immédiate de son pays dans les rangs des Alliés, cause une profonde
émotion en Grèce.
(3) Comme la Grande-Bretagne le 12 mars, la France souscrit à son tour au mémorandum russe du 4
mars relatif aux cessions territoriales.
Dimanche 11 avril 1915.
252ème jour de la guerre, 207ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: au nord d'Albert, les
Allemands ont prononcé sur les deux rives de l'Ancre une attaque qui a été repoussée; dans l'Argonne, nous
avons pris 300 mètres de tranchées ennemies; au bois d'Ailly, nous gagnons une nouvelle ligne de tranchées;
au bois Le Prêtre, à la lisière ouest du Quart-en-réserve, nous réalisons également une avance et prenons
une mitrailleuse: la neige, la pluie et le vent ont fait rage pendant toute la journée. Nos avions ont lancé des
obus de 155 sur la gare maritime et la fonderie de Bruges. Le Président de la République, accompagné de M.
Millerand, ministre de la Guerre, s'est rendu au milieu des troupes françaises qui opèrent dans le Nord; il
est allé ensuite au quartier général belge saluer le roi Albert et la reine.
Le vapeur français Frédéric-Franck a été torpillé: il a pu néanmoins, avec son équipage, arriver à
Portsmouth.
Dans les Carpathes, les Russes développent une violente action dans la région du col d'Uszok.
Lundi 12 avril 1915.
253ème jour de la guerre, 208ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, sur
l'Ancre, entre l'Oise et l'Aisne, et en Champagne, duels d'artillerie; entre Meuse et Moselle, surtout aux
Eparges, malgré de violentes contre-attaques, nous organisons les positions conquises au cours des journées
précédentes.
Un dirigeable allemand a jeté sur Nancy 7
bombes: deux commencements d'incendie ont été
facilement éteints. Un Zeppelin a survolé l'île
hollandaise d'Ameland.
Plusieurs steamers anglais ont été attaqués par
des hydravions allemands, mais ils ont peu souffert;
plusieurs vapeurs sont torpillés par des sous-marins
allemands.
La bataille des Carpathes, depuis la direction de
Bartfeld jusqu'à celle de Stry, évolue avec une
Destruction d’un magasin rue Victor à Nancy
grande intensité: les Russes font 2 700 prisonniers,
dans la nuit du 11 au 12 avril
- 29 dont 530 officiers ; dans les autres secteurs, les rencontres entre les éléments en reconnaissance
deviennent plus fréquents.
Le destroyer anglais Fox, envoyé en éclaireur, franchit une distance de 10 milles, à très grande
vitesse, dans les Dardanelles; le cuirassé anglais London entre également dans le détroit: les batteries
turques de la côte adriatique ont seules été actives.
Avec le concours d'un hydravion, le cuirassé français Saint-Louis bombarde, dans le voisinage de
Gazo, un campement turc.
Un avion français bombarde Smyrne.
Le cours du mark allemand, à New-York, subit une perte de 1/5 de sa valeur nominale
(3) Ouverture de la conférence des partis socialistes hongrois, autrichien et allemand qui se tient à
Vienne jusqu’au 13. Les participants se prononcent en faveur de la création – après la guerre- d’un tribunal
d’arbitrage international.
Mardi 13 avril 1915.
254ème jour de la guerre, 209ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: journée calme sur
l'ensemble du front; à l'est de Berry-au-Bac, nous nous emparons d'une tranchée allemande; en Argonne et
entre Meuse et Moselle, combats à coups de bombes et de grenades d'une tranchée à l'autre. Nos avions
bombardent avec succès les hangars militaires allemands de Vigneulles (dans la Woëvre) et dispersent un
bataillon en marche.
Sur le front russe, accalmie: le dégel printanier a mis les routes en mauvais état.
Le bombardement des Dardanelles reprend.
En Mésopotamie, à Schaiva, une expédition turque est défaite par les Anglais.
Le gouvernement bulgare, pour empêcher de nouveaux incidents de Comitadjis
en territoire serbe, prend des mesures militaires sévères à l'entrée de la frontière
Une note du comte Bernstorff ambassadeur de l'Allemagne aux Etats-Unis,
rendue publique, reproche aux Etats-Unis de fournir du matériel de guerre aux Alliés: la
grande presse neutre d'Amérique proteste contre cette incorrection d'ordre
Von Bernstorff
diplomatique.
Mercredi 14 avril 1915.
255ème jour de la guerre, 210ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: l'ennemi commence une
nouvelle attaque des positions belges sur l'Yser, au sud de Dixmude; journée calme sur le reste du front,
sauf aux Eparges où les contre-attaques allemandes sont repoussées; au bois d'Ailly et au bois de
Mortmare, où nous progressons, des prisonniers et de nombreuses munitions restent entre nos mains. Un
Zeppelin a jeté des bombes au-dessus de Bailleul: notre terrain d'aviation n'a pas été atteint; des avions
allemands ont dû atterrir dans nos lignes, près de Lieuville; un autre, atteint par notre feu, est tombé.
Un Zeppelin, le Z-9, a survolé pendant 35 minutes le littoral du Northumberland (comté anglais
au sud de l'Ecosse) et a jeté des bombes, sans résultats sérieux, sur différentes cités, non loin de
Newcastle.
Deux vapeurs anglais et un vapeur hollandais ont été torpillés; des bâtiments de guerre allemands
ont saisi 4 chalutiers à vapeur hollandais.
Légère offensive des Allemands en Prusse orientale; en Pologne, il y a quelques engagements dans
les lignes avancées.
C'est dans les Carpathes qu'a lieu le grand effort: les troupes autrichiennes renforcées de troupes
allemandes se livrent à de nombreuses contre-attaques que les Russes repoussent avec succès.
Jeudi 15 avril 1915.
256ème jour de la guerre, 211ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : au nord d'Arras,
brillant succès qui nous rend maître de tout l'éperon sud-est de Notre-Dame-de-Lorette; au sud, à Ovillers,
près de la Boisselle, nous progressons; dans tout le secteur de l'Argonne, à Fontaine-auxCharmes, à Bagatelle et à Meurissans, nous bouleversons les tranchées allemandes et notre
ascendant s'affirme; aux Eparges, nous sommes violemment bombardés ; au bois d'Ailly,
nous prenons 400 mètres de tranchées sur 100 mètres en profondeur; en Alsace, au nord
de Lauch, dans la direction de Schepfenriethkopf (sud-ouest de Metzeral), nous avançons
de 1500 mètres. Le lieutenant aviateur Garros abat un taube entre Ypres et Armentières;
R. Garros
- 30 un aviateur allemand lance des bombes sur l'hôpital de Mourmelon; un de nos avions jette
cinq bombes sur le grand quartier général allemand, à Mézières-Charleville; un de nos dirigeables bombarde
la gare de Frihourg-en-Brisgau; enfin, une escadrille des avions français bombarde avec succès les
bâtiments militaires allemands d'Ostende.
Le front russe de la grande bataille des Carpathes est, à ce jour, de 380 kilomètres environ et
quatre millions d'hommes sont en présence: l'offensive russe s'exerce de la vallée du Dniester à la Tbeiss.
Dans la mer Noire, les torpilleurs russes, sur la côte d'Anatolie, détruisent i vapeurs et plusieurs
voiliers ravitaillant les Turcs.
Sur la côte méditerranéenne de Syrie, près de Saint-Jean-d'Acre, un croiseur français détruit un
pont de la voie ferrée.
(1) L’Autriche fixe à 50 ans l’âge limite d’incorporation.
(3) Au nord du lac de Van, dans la région que les Russes viennent d’évacuer, les Turcs ravagent 80
villages et massacrent 24000 Arméniens jusqu’au 18.
Vendredi 16 avril 1915.
257ème jour de la guerre, 212ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: aucune action nouvelle
importante; à Notre-Dame-de-Lorette, les contres-attaques allemandes sont arrêtées net; il en est de
même aux Eparges; au bois Mortmare, nous faisons sauter un dépôt de munitions allemand.
Des zeppelins, accompagnés de taubes, survolent quelques villes des comtés anglais d'Essex et de
Suffolk, s'arrêtant à 70 kilomètres de Londres : les bombes allument quelques incendies rapidement
éteints.
Les aviateurs français et anglais lancent 40 bombes sur plusieurs villes allemandes de la rive droite
du Rhin et incendient la gare de Haltingen.
L'activité allemande augmente dans la Prusse orientale.
Dans les Carpathes, les Russes commencent un mouvement offensif, dans la direction de Rostok.
Un cuirassé anglais bombarde Kilid-Bahr, sur la côte européenne, à l'endroit, le plus resserré des
Dardanelles.
La flotte russe bombarde Kara-Burun, à l'intérieur des lignes de Tchataldja.
Un cuirassé français bombarde efficacement les ouvrages d'El-Arish (port syrien entre le canal de
Suez et Gaza) et les troupes turques signalées autour de cette place.
Samedi 17 avril 1915.
258ème jour de la guerre, 213ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: dans la vallée de
l'Aisne, notre artillerie lourde bombarde avec succès les grottes de Pasly (non loin de Soissons) qui abritent
des troupes allemandes; en Champagne, au nord-est de Perthes et au nord de Mesnil, nous résistons
victorieusement à l'artillerie ennemie; dans les Vosges, nous réalisons de sensibles progrès sur les deux
rives de la Fecht: rive nord, nous nous emparons de l'éperon ouest du Sillakerwassen; rive sud, nous enlevons
le sommet du Schnepfonriethkopf (1225 mètres d'altitude), point culminant du massif.
Dans la mer du Nord, un vapeur grec est torpillé par un sous-marin allemand.
L'artillerie serbe ouvre le feu contre l'île d'Anakale, sur le Danube; les Autrichiens ripostent en
bombardant Tekia, sur la rive serbe.
Dans les Carpathes, les Russes s'emparent d'une hauteur au sud-est de Polen; autour du col
d'Uzsok, un combat se livre au cours duquel les troupes austro-allemandes perdent 18000 hommes.
Dans le Caucase, après avoir essuyé une fusillade, près du littoral, les Russes progressent vers le
sud.
Le croiseur britannique Minerva et des contre-torpilleurs obligent un torpilleur turc à s'échouer
sur les côtes de l'île de Chio, dans la mer Egée.
Un sous-marin anglais s'échoue à la pointe de Kephis, dans les Dardanelles: l'équipage est fait
prisonnier par les Turcs.
(3) Dans le cadre des négociations sur les « Vingt et Une demandes » transmises à la Chine le 18
janvier, les japonais acceptent de revenir sur quelques revendications (notamment concernant la MongolieIntérieure) à condition que toutes les autres soient acceptées.
(3) Au lendemain de l’assassinat d’Ishkan, l’un des trois chefs dachnaks de Van, le député arméniens
de Van, Vramian, est arrêté chez Djevdet pacha, commandant en chef des troupes frontalières turques.
- 31 Dimanche 18 avril 1915.
259ème jour de la guerre, 214ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : journée relativement
calme; les troupes britanniques enlèvent, près de Zvartele, en Belgique, 2110 mètres de tranchées
allemandes; dans la vallée de l'Aisne, au bois de Saint-Mard, nous chargeons à la baïonnette et infligeons
des portes sérieuses à l'ennemi; en Champagne, au nord-ouest de Perthes, nous enlevons 60 mètres de
tranchées allemandes; en Lorraine, près de la forêt de Parroy, nous repoussons facilement de petites
attaques; en Alsace, les attaques allemandes à Orbey et au Petit Reichackerkopf coûtent de lourdes pertes
à l'ennemi.
Un avion belge abat un avion allemand près de Roulers; une de nos escadrilles bombarde avec succès
un terrain d'aviation allemand en Belgique; des avions allemands survolent Belfort, endommageant seulement
quelques hangars et quelques caisses de poudre.
L'aviateur français Garros est obligé d'atterrir à Ingelmunster (10 kilomètres au nord de Courtrai)
et est fait prisonnier.
La fonte des neiges et la crue des rivières arrêtent la plupart des opérations dans les Carpathes
et en Bukovine; près de Polen, du Strij et dans la chaîne de la Rozancka, les troupes russes prononcent des
attaques, font des prisonniers et prennent des mitrailleuses et des lance-bombes.
Un croiseur français, assisté d'un hydravion, bombarde un camp turc, au sud de Gaza, et lui inflige
des pertes considérables.
(3) Le comte de Romanones, chef du parti libéral espagnol, souligne dans un discours que, l’équilibre
de la Méditerranée étant sur le point d’être rompu à l’Est par la prise de Constantinople, il doit en
compensation être rétabli à l’Ouest par l’annexion de Tanger au domaine espagnol.
(3) Contraint d’atterrir à Ingelmunster, près de Courtrai, dans les lignes ennemies, le souslieutenant Roland Garros est fait prisonnier après avoir abattu plusieurs avions allemands depuis le 1er avril.
Lundi 19 avril 1915
260ème jour de la guerre, 215ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: l'action heureuse des
troupes britanniques, commencée le 17, se termine aujourd'hui par l'occupation complète de la côte 60, à
l'est d'Ypres, qui domine la campagne; aux Éparges et au bois Mortmare, les contre-attaques allemandes
sont repoussées; progrès sensibles dans les Vosges, sur les deux rives de la Fecht: nous occupons une série
de hauteurs importantes au point de vue stratégique; au cours de cette action, nous enlevons un secteur
d'artillerie de montagne et deux mitrailleuses.
Un aviateur anglais incendie un hangar de dirigeables allemands, près de Gand.
Un sous-marin allemand torpille un chalutier; un autre chalutier, qui tente de sauver l'équipage,
essuie des coups de feu et est obligé de se retirer; un vapeur hollandais heurte une mine et sombre.
Dans les Carpathes, de nombreux renforts continuent d'affluer d'Allemagne: l'offensive austroallemande, contre les hauteurs de Polen, marquée par une ténacité exceptionnelle, échoue.
Les forces anglaises occupent Keemanshoop, deuxième ville du Sud-Ouest africain.
Mardi 20 avril 1915.
261ème jour de la guerre, 216ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: dans la région de
Soissons le secteur de Reims et l'Argonne des actions d'artillerie assez vives sont signalées: 50 obus
incendiaires sont lancés sur Reims; sur le reste du front, il n'y a que quelques contre-attaques allemandes,
d'ailleurs repoussées; au bois de Mortmare, entre Meuse et Moselle, nous prenons une ligne de tranchées
ennemies.
En Galicie orientale, les Russes repoussent une attaque autrichienne, près de Gorlice; une escadrille
d'avions allemands lance une centaine de bombes sur Biélostok et sa banlieue: il y a des tués et des blessés
parmi la population civile; un zeppelin envoie des bombes sur la ville de Ciechanow.
(1) Le ministre du trésor britannique, David Llyod George, exige le passage à l’économie de guerre.
(3) Début du siège de Van par les troupes ottomanes. Les 30000 Arméniens retranchés ne
disposent que de 1500 hommes armés de peu de munitions.
Mercredi 21 avril 1915.
262ème jour de la guerre, 217ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, des
attaques se produisent contre les tranchées occupées par les troupes britanniques à la côte 60; elles sont
repoussées: l'ennemi a perdu sur ce point, depuis le 17 avril, environ 4 000 hommes; en Champagne et en
- 32 Argonne, quelques attaques locales sont arrêtées net par notre artillerie; au nord de Flirey, nous enlevons
une nouvelle tranchée allemande et la relions aux nôtres: notre gain des derniers jours porte ainsi sur un
front continu de plus de 700 mètres.
Le nombre total des bateaux de pêche et des navires marchands britanniques détruits depuis le
début des hostilités à ce jour est de 168; il est de 2 du 14 au 21 avril.
Les Russes font sur le front oriental des expéditions aériennes: plusieurs de
leurs aéroplanes «dreadnoughts », capables de transporter une vingtaine de passagers,
bombardent la gare de Soldau; un avion allemand jette des bombes sur Varsovie et
Lomza.
La réponse des Etats-Unis à la note de M. Bernstorff, ambassadeur d'Allemagne
à Washington, lui est remise: le ministre des Affaires étrangères, M. Bryan fait
connaître que les États resteront neutres, mais continueront la vente et l'exportation
W. Bryan
des armes et munitions aux Alliés.
Jeudi 22 avril 1915.
263ème jour de la guerre, 218ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: au nord d'Ypres et à la
cote 60, les troupes britanniques repoussent de violentes contre-attaques allemandes; près de Saint-Mihiel,
dans la forêt d'Apremont, au lieu dit « la Tête-de-Vache », nous enlevons deux lignes successives de
tranchées; en Alsace, nous continuons à progresser sur les deux rives de la Fecht. Un taube survole Amiens
et blesse deux personnes.
Toute navigation entre le Royaume-Uni et la Hollande est momentanément suspendue.
Le tsar de Russie, Nicolas, arrive en Galicie et prend connaissance
personnellement du rapport sur les opérations. Les Autrichiens bombardent la position
des Monténégrins, et leur infanterie prononce plusieurs attaques, toutes repoussées.
Dans les Carpathes, les Austro-Allemands attaquent les hauteurs occupées
par les Russes dans la région de Polen, mais inutilement.
En Mésopotamie, des détachements anglais poursuivent les Turcs: ceux-ci
sont maintenant à 50 milles de Bassorah.
En Perse, des troupes turques ont occupé quelques territoires; les soldats
persans se retirent sans combattre.
Tsar Nicolas II
(1) Offensive allemande, avec utilisation de gaz à Ypres.
(2) Première utilisation de gaz asphyxiants à Steenstraate et à Ypres par les Allemands.
(3) Le catholicos (chef de l’Eglise orthodoxe) arméniens demande à l’Italie d’intervenir
diplomatiquement auprès des autorités turques pour faire cesser les persécutions et les massacres.
(3) Sur le front de Stenstraate, lors d’une offensive déclenchée contre le saillant d’Ypres, les
Allemands utilisent pour la première fois des gaz toxiques. Il s’agit ici de gaz suffocants et vésicants, à
base de sulfure d’éthyle dichloré, que l’on appelle ypérite. L’ensemble de la division française recule, ouvre
une brèche sur le front et se trouve incapable de contre-attaquer. L’emploi des gaz de combat est interdit
depuis la convention de la Haye du 29 juillet 1899.
Dimanche
(3) Débarquement d’un corps expéditionnaire allié dans la presqu’ile de Galllipoli en renfort des
forces navales des Dardanelles. Pour faciliter cette opération, les flottes alliées poursuivent pendant ce
temps le bombardement des forts et l’attaque des côtes.
Vendredi 23 avril 1915.
264ème jour de la guerre, 219ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: vifs engagements en
Belgique; les troupes belges, dans la boucle de l'Yser, au nord de Dixmude, infligent de fortes pertes à
l'ennemi; au nord d'Ypres, dans la nuit du jeudi au vendredi, les Allemands emploient, en grande quantité,
contrairement à la convention de la Haye, des bombes asphyxiantes dont l'effet est ressenti jusqu'à 2
kilomètres en arrière de nos lignes et nous font reculer: nos contre-attaques, appuyées des troupes
anglaises et belges, ont permis de regagner du terrain; au bois d'Ailly, nous prenons 700 mètres de
tranchées et faisons une centaine de prisonniers dont 3 officiers; dans la forêt d'Apremont, à la Tête-deVache, nous progressons et notre artillerie fait exploser deux dépôts de munitions et anéantit presque
totalement une compagnie d'infanterie allemande.
- 33 Deux zeppelins se dirigeant sur Blyth ont dû rebrousser chemin; les aviateurs anglais de la région
d'Ypres forcent les avions allemands à s'éloigner; les aviateurs français mettent en fuite deux taubes qui
survolent Hazebrouck.
Le tsar de Russie arrive à Przemysl et visite la place.
Les Autrichiens échouent dans leur tentative d'attaque des positions russes de la région de
Volossati.
Les Serbes opèrent un coup de main, au nord de Semlin, contre les canonnières fluviales ennemies.
Les opérations des flottes alliées dans les Dardanelles sont reprises: une escadre a bombardé les
forts intérieurs, tandis qu'une autre escadre bombardait la côte, à l'entrée du golfe de Saros.
Samedi 24 avril 1915.
265ème jour de la guerre, 220ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: l'effort violent des
Allemands pour exploiter les surprises provoquées par les bombes asphyxiantes échoue: nous regagnons peu
à peu le terrain, soutenus par les troupes belges et britanniques qui remanient au fur et à mesure leur 3
positions; en Champagne, au saillant nord du fortin Beauséjour, combat local à notre avantage; aux Éparges,
au bois d'Ailly et à la forêt d'Apremont, nous maintenons nos gains.
Des détachements allemands, sur le front oriental, attaquent sans succès les positions russes,
entre Calvarria et Ludwinow.
Dans les Carpathes, l'intensité du feu de l’artillerie ennemie augmente, mais les attaques dans la
région du col d'Uszok sont repoussées.
(2) Arrestation et déportation de plus de 600 intellectuels arméniens de Constantinople par
les Jeunes-Turcs. Date considérée symboliquement comme marquant le début du génocide des Arméniens.
Dimanche 25 avril 1915
266ème jour de la guerre, 221ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en
Belgique, nos contre-attaques, vers le nord, sur la rive droite de l'Yser, se poursuivent
avec succès, en étroite liaison avec nos alliés ; les Allemands ont deux corps d'armée et
continuent l'emploi des gaz asphyxiants; en Argonne, nous enlevons une tranchée
ennemie et prenons deux mitrailleuses; sur les Hauts-de-Meuse, à la tranchée de
Calonne, combat local à notre avantage.
Sur le front oriental, accalmie.
Les négociations austro-italiennes et balkaniques se poursuivent activement.
Le corps expéditionnaire franco-anglais, sous les ordres du général Hamilton,
débarque dans la presqu'île de Gallipoli. Bombardement des forts des Dardanelles et du
Bosphore par les troupes alliées.
Hamilton
(2) Débarquement d'un corps expéditionnaire allié aux Dardanelles. Échec de l’expédition
de Gallipoli, qui coûte la vie à plus 200 000 soldats britanniques sur 400 000 engagés, provenant pour la
plupart du Commonwealth (fin en juillet).
Lundi 26 avril 1915.
267ème jour de la guerre, 222ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les troupes
britanniques au nord-est d'Ypres et les troupes françaises le long du canal de l'Yser font des progrès
sensibles et infligent de grosses pertes aux Allemands; ceux-ci se servent à nouveau de gaz asphyxiants,
mais un moyen de protection a été mis en service dans nos tranchées et dans celles des alliés; sur les Hautsde-Meuse, malgré l'extrême violence de l'effort allemand, nous restons maîtres de notre front EpargesSaint-Rémy, tranchée de Calonne; dans les Vosges, l'ennemi a réussi à prendre pied au sommet de
l'Hartmannsviller.
Les aviateurs anglais bombardent les gares de Courtrai, de Tourcoing, de Roubaix, de Staden, de
Roulers; un taube survole Belfort, sans pouvoir lancer de bombes.
Dans la direction de Strij, combat acharné: un bataillon autrichien tout entier se rend.
L'armée russe du Caucase occupe, dans la direction d'Olty, plusieurs points importants du
territoire turc.
(1) Londres : Accord secret de l’Italie avec les alliés, lui occtroyant des compensations
territoiriales si elle déclare la guerre à l’Autriche.
- 34 (2) Traité secret de Londres entre l’Entente et l’Italie qui s’engage à entrer en guerre contre les
empires centraux dans un délai d’un mois. Les Alliés acceptent les revendications du 9 mars.
(3) Signature à Londres d’un pacte secret par lequel l’Italie s’engage à intervenir dans le conflit
dans un délai d’un mois. En contrepartie, ses revendications territoriales présentées le 9 mars sont
acceptées par les Alliés.
Mardi 27 avril 1915.
268ème jour de la guerre, 223ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: consolidation de nos
progrès et des progrès des troupes britanniques et belges dans la région d'Ypres; le sommet de
l'Hartmannsviller (le Vieil-Armand) est repris par les troupes françaises qui avancent encore de 200
mètres.
Nos avions bombardent les gares de Bollwiller, de
Chambley et d'Arnaville.
Le croiseur-cuirassé Léon-Gambetta, battant pavillon du
contre-amiral Senès, est torpillé par un sous-marin autrichien,
dans l'Adriatique, au large d'Otrante: tous les officiers ont péri à
leur poste; il y a 110 marins français survivants.
Des éléments ennemis manifestent une grande activité
dans la direction de Tilsitt et Yourbourg, sur le Haut-Niémen.
Dans les Carpathes, combats acharnés près du col d'Uszok Funérailles à Nancy des victimes d’un
Les troupes alliées, dans la péninsule de Gallipoli, avancent
taube
avec l'appui efficace des navires.
(1) Newport : Les Etats-Unis arraisonnent 2 croiseurs allemands.
(1) Courlande : Offensive allemande sur le front oriental.
(3) Offensive allemande au nord du Niémen, en Courlande, conçue par l’état-major allemand comme
une diversion lui permettant de préparer l’offensive en Galicie
Mercredi 28 avril 1915.
269ème jour de la guerre, 224ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: notre progression
continue au nord d'Ypres: les pertes des Allemands sont extrêmement élevées; sur les Hauts-de-Meuse
(front des Eparges à la tranchée de Calonne) nous gagnons 1000 mètres.
Nos aviateurs bombardent les hangars de zeppelins de Friedrichshafen et la gare, les ponts et
l'usine de Léopoldshoehe.
Au nord et à l'ouest du Niémen, sur tout le front, le contact entre Russes et Autrichiens devient
plus étroit.
Dans les Carpathes, près du col d'Uszok, l'ennemi a attaqué sans succès une hauteur au nord-est de
Loubnia.
Au Caire, la cavalerie indienne met en fuite une troupe turque.
Jeudi 29 avril 1915.
270ème jour de la guerre, 225ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en liaison avec les
armées britanniques et belges, nous continuons notre avance; accalmie sur le reste du front occidental.
Dunkerque est bombardé par une vingtaine d'obus lancés par une artillerie allemande de gros
calibre.
Des avions allemands bombardent Epernay. Trois taubes survolent Belfort, causant des dégâts
insignifiants.
Dans les Dardanelles, les attaques des navires turcs sont brisées par le feu de la Queen-Elisabeth.
(3) Dans le but de provoquer un soulèvement et de justifié ainsi les massacres en cours, un
communiqué officiel du ministère de la Guerre turc dénonce l’animosité des Arméniens du Caucase et des
Provinces arméniennes contre les Turcs, suscité par des comités établis en Europe
Vendredi 30 avril 1915.
271ème jour de la guerre, 226ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: progression régulière
des troupes françaises et alliées au nord d'Ypres, dans la région de Steenstraete, sur une profondeur de
- 35 500 mètres à 1 kilomètre; Dunkerque reçoit à nouveau une dizaine d'obus de gros calibre; Reims reçoit plus
de 500 obus dont beaucoup d'obus incendiaires: le feu a pu être circonscrit.
Un de nos dirigeables bombarde les voies ferrées et les hangars de la région de Valenciennes; deux
zeppelins et des avions allemands lancent des bombes incendiaires sur Ipswich et Bury (comté anglais de
Suffolk) et sur Walton (port de l'Essex): ce raid n'a aucune suite.
Des troupes alliées avancent dans la direction de Gallipoli (à l'extrémité du détroit des
Dardanelles) et du fort de Nagara (côte asiatique).
(1) Attaque aérienne allemande sur la Grande Bretagne.
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En mai :
(2) Offensives allemandes contre la Russie (mai-oct.).
Samedi 1er mai 1915
272ème jour de la guerre, 227ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: journée calme sur les
deux fronts. Une série de petites actions navales ont lieu au large de la côte hollandaise: un contretorpilleur anglais est coulé par un sous-marin allemand; deux torpilleurs allemands sont détruits par des
contre-torpilleurs anglais.
L'amirauté anglaise annonce la reprise du trafic des marchandises entre l'Angleterre et la
Hollande.
Le nouveau cuirassé français Languedoc est lancé avec succès à Bordeaux.
Aucune manifestation ne marque la journée: la Fédération des travailleurs avait décidé de ne pas
célébrer le 1er mai.
L'ambassadeur d'Allemagne fait annoncer, en Amérique, que les passagers à bord des vaisseaux
britanniques et des Alliés voyagent à leurs risques et périls.
Dimanche 2 mai 1915.
273ème jour de la guerre, 228ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: aucune modification
importante des fronts n'est signalée; dans la vallée de l'Aisne et en Champagne, l'ennemi emploie divers
engins qui répandent une odeur d'éther; nous bombardons quelques forts du front sud du camp retranché
de Metz.
Quelques taubes survolent Epinal et Remiremont et lancent des bombes.
La destruction du Gulflight, bateau-citerne américain, et la mort du capitaine et d'une partie de
l'équipage, crée une agitation dans les cercles officiels des Etats-Unis.
(1) Pologne : Offensive austro-allemande contre les russes en Galicie
(2) Offensive austro-allemande en Galicie pour éviter l’invasion de la Hongrie par les Russes
(3) pour éviter l’invasion de la Hongrie par les Russes, les troupes austro-allemandes lancent
l’offensive en Galicie
Lundi 3 mai 1915.
274ème jour de la guerre, 229ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: attaques allemandes,
avec gaz asphyxiants, mais sans résultat, au nord et au sud d'Ypres, près de la côte 60, que gardent les
troupes britanniques. Les Allemands, qui ont poussé une pointe entre Libau et Mitau (côte russe de la
Baltique), s'abstiennent de toute attaque.
Les Turcs dirigent avec violence des attaques en masse contre les positions des Alliés dans les
Dardanelles: les Alliés avancent quand même dans la péninsule.
La flotte russe de la mer Noire bombarde les fortifications du flanc droit de la position de
Tchataldja et le fort Karabournou, sur le littoral.
(2) L’Italie dénonce le traité de la Triple-Alliance, qui la liait aux empires centraux
(3) L’Italie dénonce le traité de la tripe Alliance qui la liait jusque-là aux Empire centraux
Mardi 4 mai 1915.
- 36 275ème jour de la guerre, 230ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les troupes
britanniques continuent, au nord d'Ypres, à repousser les Allemands: notre progression s'accentue, en
Belgique, dans la région de Steenstraete; nous avançons en Argonne, à Bagatelle; une nouvelle attaque nous
permet d'élargir notre gain au bois Le Prêtre.
Un raid de cavalerie allemande entre Libau et Vilna est arrêté par les Russes; un effort austroallemand a lieu sur le secteur du milieu du front russe dont Cracovie est le centre; une forte pression est
opérée par l'ennemi sur le Dounaietz.
Mercredi 5 mai 1915.
276ème jour de la guerre, 231ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: continuation des
attaques allemandes dans le secteur d'Ypres; à l'ouest de Perthes (en Champagne) et au Four-de-Paris (en
Argonne), les tentatives d'attaque allemande échouent; entre Meuse et Moselle, action très vive, surtout au
bois d'Ailly où l'ennemi prend pied dans une partie de notre première ligne; au bois Mortmare, nous enlevons
deux lignes de tranchées allemandes; en Alsace, nous prenons le mamelon est du Sillakerwasen et avançons
dans la direction du Steinbruck.
Un croiseur allemand et des torpilleurs se montrent dans la Baltique, devant Libau; en Galicie, la
bataille entre la Vistule et les Carpathes se développe; les Allemands ont amené des forces considérables:
quelques lignes russes se replient sur la deuxième ligne de fortifications.
La flotte russe de la mer Noire bombarde les forts de la rive gauche du Bosphore.
L'inauguration du monument élevé à Garibaldi et aux Garibaldiens, à Quarto, a lieu; le président de
la Chambre italienne et de nombreux députés y assistent, mais le roi et le Gouvernement se font excuser au
dernier moment.
Jeudi 6 mai 1915
277ème jour de la guerre, 232ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: au nord-est d'Ypres,
les Allemands, à grand renfort de gaz asphyxiants, réussissent à s'emparer de la cote 60, conquise le mois
dernier par l'armée anglaise ; au bois d'Ailly, nous reprenons une partie de la position perdue hier; les
Allemands réoccupent le mamelon est du Sillakerwasen.
Dans la région de Mitau, les troupes russes serrent de près l'ennemi. Dans la direction de Mlawa,
elles poursuivent les succès récemment obtenus.
En Galicie, entre la Vistule et les Carpathes, les combats revêtent le caractère d'une grande
bataille; une division russe, cernée, réussit à s'ouvrir un passage.
De violents combats continuent dans la péninsule de Gallipoli; les aéroplanes des Alliés survolent des
forts.
M. Ribot dépose à la Chambre le projet de loi qui a pour but d'élever à 6 milliards la limite des bons
de la Défense nationale.
(2) Les Russes battent en retraite sur un front de 160 km.
(3) Les Russes battent en retraite en Galicie sur un front de 160 kilomètres et ramènent leurs
divisions vers la ligne du San
Vendredi 7 mai 1915
278ème jour de la guerre, 233ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les troupes
britanniques reprennent quelques tranchées de la côte 60 au sud-est d'Ypres; sur le reste du front, de
petites attaques, à l'ouest de Péronne et en Champagne, au fortin Beauséjour, sont facilement repoussées.
Les Allemands, appuyés par leur flotte, occupent Libau presque sans combat.
Le bombardement des Dardanelles et des campements turcs dure toute la journée; les forts
jusqu'à Nagara gardent le silence.
Le Lusitania transatlantique géant anglais, est torpillé et coulé au large des côtes de l'Irlande; il y
avait à bord, passagers et équipage, 1 978 personnes dont beaucoup d'Américains: 700 personnes environ
ont pu être sauvées.
(1) Le sous-marin U-20 coule le paquebot britannique « Lusitania » qui reliait New-York à Liverpool :
1198 disparus.
Le Japon présente un ultimatum à la Chine demandant une réponse, dans les quarante-huit heures,
aux revendications japonaises.
- 37 (2) Torpillage du paquebot britannique Lusitania au sud des côtes irlandaises par un sous-marin
allemand. 1 198 personnes sont noyées, dont 124 Américains. Le navire aurait transporté des munitions.
(3) Ultimatum du Japon à la Chine exigeant l’acceptation immédiate des « Vingt et Une Demandes »
à l’exception du « Groupe V » relatif à la tutelle japonaise sur l’organisation intérieure chinoise, YuanCheh’ai (Yuan Shiikai) s’incline le lendemain.
(3) Au sud des côtes irlandaises, un sous-marin allemand torpille le transatlantique britannique
Lusitania . Parmi les 1200 disparus 118 sont citoyens américains.
Samedi 8 mai 1915.
279ème jour de la guerre, 234ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, les Anglais
repoussent les attaques allemandes près de Saint-Julien et au nord d'Ypres, à la côte 60, et reprennent une
nouvelle partie des tranchées perdues il y a trois jours; à l'ouest de Lens, un bataillon français enlève un
fort ouvrage allemand; dans la direction de la Fecht, nous progressons de près d'un kilomètre, sur un front
de 1500 mètres.
Six transports turcs sont coulés par les Russes, dans le Bosphore; l'armée turque d'Andrinople est
partie dans la direction de Médéa.
La Chine accepte la dernière note japonaise: le Japon retire le paragraphe concernant des chemins
de fer du Sud.
(1) Les allemands conquièrent Libau sur le front de l’est.
(1) En France, publication d’un rapport sur les gaz asphixiants utilisés par les allemands.
Dimanche 9 mai 1915.
280ème jour de la guerre, 235ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: entre Nieuport et la
mer, les attaques allemandes sont repoussées, les troupes britanniques gagnent du terrain, leurs aviateurs
bombardent avec succès une dizaine de points occupés par l'ennemi en Belgique; au nord d'Arras, dans la
direction de Loos et au sud de Carency, nous enlevons, sur un front de 7 kilomètres, trois lignes de
tranchées ennemies et nous nous emparons de plusieurs villages: notre avance en
profondeur atteint près de 4 kilomètres; nous faisons plus de 2 000 prisonniers.
En Galicie occidentale, les Russes font de vigoureuses contre-attaques; en
Galicie orientale, ils reprennent le col de Doukla et gardent leurs positions sur le
versant sud des Carpathes.
La Chine accepte l'ultimatum japonais.
Le Président de la République, accompagné du général de Castelnau, visite les
troupes qui opèrent dans la région de Ribécourt.
Gal Castelnau
Ce jour, Emile Béthouart est tué au combat à Bagatelle.
(1) La Chine devient un état vassal du Japon.
(2) Offensive française en Artois. Échec (juin).
(3) Début de l’offensive française en Artois dans la région d4arras. Entre
Notre-Dame-de-Lorette et Neuville-Saint-Waast, le 33ème corps d’armée commandé
par le général Philippe Pétain réussit une percée du front allemand sur 6 kilomètres
Lundi 10 mai 1915.
281ème jour de la guerre, 236ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord : dans la direction de
Lombaertzyde et de Saint-Georges (au sud d'Otrente), nous progressons en nous emparant de points
fortifiés par les Allemands; au nord d'Arras, nous élargissons nos gains, entre Careney et Souchez: nous
avons fait plus de 4 000 prisonniers, dont 40 officiers et un colonel, et pris plus de 10 canons et de 50
mitrailleuses ; sur le reste du front, notamment dans l'Argonne et en Alsace, au Sillakerwasen, continuation
de la lutte d'artillerie. Dunkerque est de nouveau, bombardée: elle reçoit 3 obus; Bergues reçoit 11 obus,
deux zeppelins survolent "Westcliff et Southend (à une quarantaine de kilomètres de Londres) et lancent
80 bombes qui allument de nombreux incendies.
En Courlande, dans la région de Chavli-Mitau, combats de cavalerie sur un large front; entre la
Vistule et les Carpathes, l'offensive des Allemands est entravée: les Russes se replient sur leurs positions
fortifiées; dans la Bukovine, sur la rive droite du Dniester, les Russes progressent, font 5000 prisonniers et
prennent 6 gros canons, 8 mitrailleuses et un grand butin de guerre.
- 38 Vers la position de Belgrade, sur la côte du Danube, l'artillerie serbe réduit au silence l'artillerie
autrichienne.
La flotte de la mer Noire, après un bombardement des forts du Bosphore, échange une canonnade
avec le croiseur turc Goeben qui, atteint plusieurs fois, sort de la sphère de combat.
(1) Londres : 1ère attaque des zeppelins.
(3) Grâce au renfort de plusieurs divisions, les troupes allemandes prennent Libau (Leepaja) sur la
mer Baltique et poursuivent leur avance en Courlande
Mardi 11 mai 1915.
282ème jour de la guerre, 237ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: au nord de Diximude,
les troupes belges repoussent les Allemands en leur infligeant de fortes pertes, et au sud de Dixmude elles
gagnent du terrain; à l'est d'Ypres, les troupes britanniques, à l'abri de masques, laissent passer les nuages
asphyxiants, et anéantissent à bout portant des colonnes allemandes marchant en formations serrées; dans
le secteur d'Arras, à Loos, à Notre-Dame-de-Lorette, à Ablain-Saint-Nazaire, à Carency et à Neuville, nous
enlevons les fortins et ouvrages allemands et des tranchées et, de nouveau, nous faisons de nombreux
prisonniers. Un avion français allume un incendie à Maubeuge, dans un hangar de dirigeables ennemis; un
taube survole Saint-Denis et lance 5 bombes faisant 6 victimes; un zeppelin, signalé dans la région de
Compiégne, comme se dirigeant sur Paris, rebrousse chemin subitement.
Les troupes russes refoulent les Allemands dans le sud-ouest de la région de Chavli; dans le secteur
du Dniester, les Autrichiens commencent une retraite désordonnée.
(3) Succès de l’offensive russe dans l’Azerbaïdjan, entre le lac de Van et le lac d’Ourmia, après la
capitulation de Khoi et de Dilmann les 2 et 3 mai. Van est occupée le 19
Mercredi 12 mai 1915.
283ème jour de la guerre, 238ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les combats au nord
d'Arras sont très violents: les Allemands, renforcés de jeunes troupes, reprennent une partie du terrain
devant Loos; les Français, au cimetière de Neuville, à Saint-Vaast, à Carency et à Ablain, brisent quatre
contre-attaques, progressent, enlèvent trois lignes successives de tranchées et menacent l'ennemi dans ses
autres positions, faisant de nombreux prisonniers et prenant de nouvelles mitrailleuses; sur le reste du
front, nous arrêtons net trois attaques: près de Berry-au-Bac, de Beauséjour et de Marie-ThérèseBagatelle.
En Galicie, l'intensité des combats diminue sur une partie considérable du front.
La flotte alliée, rentrant dans les détroits, bombarde les forts de Kilid-Bahr, Sultanieh et Nagura;
un cuirassé anglais, le Goliath (lancé en 1898) est torpillé et coule, tandis qu'il protégeait,le flanc des
troupes françaises de l'intérieur des Dardanelles.
M. de Giers, le nouvel ambassadeur de Russie, arrive à Rome.
Jeudi 13 mai 1915
284ème jour de la guerre, 239ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: malgré de violentes
attaques, nous restons maîtres du fortin de Notre-Dame-de-Lorette et infligeons à l'ennemi des pertes
extrêmement élevées; nous prenons la presque totalité des villages de Carency, Le bois au sud, véritable
poste fortifié (côte 105), et d'Ablain-St-Nazaire: nous faisons 1 050 prisonniers (dont un colonel et un
commandant d'un bataillon de chasseurs) et prenons un matériel considérable (dont 3 000 fusils) et de gros
approvisionnements d'obus et de mitrailleuses: le ministre de la Guerre, M. Millerand, envoie au général
commandant en chef un télégramme de félicitations à transmettre aux troupes; le succès du bois Le Prêtre
nous permet de prendre la totalité de la position allemande.
Les troupes russes, en Galicie, se rassemblent successivement sur la ligne de la rivière San, dans le
but d'établir une répartition plus concentrée.
Le conseil des ministres italien, estimant que la direction du gouvernement n'a pas l'assentiment
unanime des partis constitutionnels, présente sa démission au roi: celui-ci réserve sa décision.
La note des États-Unis à l'Allemagne, à propos des torpillages récents, déclare que l'Allemagne doit
reconnaître aux neutres le droit de se diriger vers n'importe quel endroit à bord de bâtiments marchands
neutres ou belligérants.
(1) Les Etats-Unis protestent contre le torpillage du « Lusitania »
- 39 (2) Italie : à la suite d’une ultime tentative de Giovanni Giolitti visant à empêcher la guerre, Antonio
Salandra démissionne, laissant au roi la décision de la guerre. Le roi le rappelle.
(3) Premières protestations américaines après le naufrage du Lusitania. Le président Wilson insiste
pour que Berlin reconnaisse avoir violé le droit international et réclame des dédommagements. Refus de
l’Allemagne le 29.
Vendredi 14 mai 1915.
285ème jour de la guerre, 240ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : la pluie tombe sans
arrêt et l'état du terrain rend les actions difficiles dans le secteur d'Arras; notre offensive, cependant,
continue; nous nettoyons d'Allemands les villages et fortins conquis: plus de 100 officiers ont été faits
prisonniers, depuis le 9 mai; nous avons pris 20 canons, 8 pièces lourdes, 100 mitrailleuses et lance-bombes.
Les Russes, repliés à l'ouest du San, organisent leurs forces pour comprendre dans leur ligne la
place forte de Przemysl.
(2) A Rome, Gabriele D'Annunzio lance un appel nationaliste qui s’inscrit dans un vaste mouvement
favorable à l’entrée en guerre de l’Italie. Mussolini, favorable à l’entrée en guerre de l’Italie, est chassé
du PSI et fonde le Faisceau autonome d’action révolutionnaire.
Samedi 15 mal.
286ème jour de la guerre, 241ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: au nord d'Ypres, nous
enlevons plusieurs tranchées en avant de Het-Sas et une partie de Steenstraete, à l'ouest du canal; au sud
d'Arras, nous continuons la conquête de parties de villages encore occupées par l'ennemi: violent
bombardement réciproque dans tout ce secteur.
La presse italienne annonce que le traité de la Triple-Alliance a été dénoncé, par l'Italie, le 4 mai.
(2) Les Russes sont battus dans les Carpates par la XIe armée du maréchal August von Mackensen.
(3) Après la prise de Tarnow (sur le Dunajec) le 3, XIème armée du maréchal August von
Mackensen chasse les Russes des Carpates en passant la Wistoka
Dimanche 16 mai 1915.
287ème jour de la guerre, 242ème jour de la bataille, de l'Aisne et du Nord: en Belgique,
à Steenstraete, nous repoussons quatre contre-attaques allemandes; plus au sud (vers le nord de la
Bassée), les troupes britanniques enlèvent un kilomètre de tranchées, et, dans la direction de QuinqueRue, 1 500 mètres en profondeur; dans le secteur d'Arras, nous consolidons notre gain; nous faisons
exploser un ballon captif allemand, à l'est de Vimy, et bombardons la gare de Somain; en
Champagne, action toute locale: nous perdons, puis reprenons une position, en faisant 300
prisonniers, dont 9 officiers; plus de 1 000 cadavres allemands sont dans nos tranchées
reconquises.
Nuit et jour, les détroits sont bombardés: grâce aux ballons captifs et aux
réflecteurs des alliés qui éclairent le terrain, les troupes turques sont décimées.
Le roi d'Italie refuse la démission du cabinet Salandra
A. Salandra
(3) Promulgation d’une loi qui prévoit l’installation des réfugiés turcs dans les demeures et sur le
territoire des Arméniens
Lundi 17 mai 1915.
288ème jour de la guerre, 243ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: la pluie qui tombe dans
le Nord, sans discontinuer, empêche toute action importante; en Belgique, les Allemands se retirent à
l'ouest du canal de l'Yser; les troupes britanniques enlèvent, au nord de la Bassée, quelques tranchées et
capturent des mitrailleuses et un millier de prisonniers: dans la région de Hel-Sas, nos progrès
s'accentuent.
Des zeppelins font un raid sur l'Angleterre: l'un d'eux lance une quarantaine de bombes sur
Ramgaste (dans le comté de Kent, à l'embouchure de la Tamise); un autre zeppelin survole Calais et jette
quelques bombes.
En Bukovine, les Russes battent les troupes autrichiennes et font 20 000 prisonniers; les troupes
austro-allemandes bombardent de façon intense les forts de l'ouest de Przemysl.
(1) En France, le nombre de soldats britanniques atteint 600 000.
- 40 (3) Début des combats pour Jaroslau (Iaroslaw) sur le San. Les Russes et Austro-Allemands
enregistrent de lourdes pertes humaines.
(3) En Belgique, après plusieurs jours de combats dans la région de Stenstraate sinistrée par les
gaz de combat le 22 avril, les Allemands sont contraints de repasser le canal de l’Yser.
Mardi 18 mai 1915.
289ème jour de la guerre, 244ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les brouillards et la
pluie empêchent toute action; nous repoussons les attaques allemandes à Notre-Dame-de-Lorette et
enlevons un groupe de maisons près du cimetière d'Ablain.
L'armée russe réoccupe Czernowitz, mais l'ennemi réussit à s'affermir sur la rive droite du San;
des taubes survolent Przemysl.
Les forts de la côte adriatique des Dardanelles sont violemment bombardés.
(3) Crise ministérielle provoquée par la division du cabinet sur la poursuite ou l’arrêt des opérations
des Dardanelles. Sous la pression conjuguée du chef du parti libéral David Lloyd George, Premier ministre
Herbert Asquith décide de former un cabinet d’unité nationale.
Mercredi 19 mai 1915.
290ème jour de la guerre, 245ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: le mauvais temps et
une brume opaque arrêtent les opérations.
A l'ouest de Chavli les Allemands se replient sur un front considérable; sur le front de Galicie, le
combat continue avec acharnement; entre la Vistule et Przemysl, l'ennemi avance, malgré ses grosses
pertes.
(3) Sur le front Sambor-Stry, sur la rive sud du Dniestr, les Russes sont violemment attaqués par
les 350000 hommes de l’armée bavaroise : 30000 soldats russes périssent sous l’assaut.
Jeudi 20 mai 1915
291ème jour de la guerre, 246ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les communiqués
officiels ne signalent aucun événement de guerre. Les troupes russes débarquées par la flotte de la mer
Noire démolissent les quais et les débarcadères de la région de l'est d'Erekli.
La Chambre italienne, dans une « séance historique », donne pleins pouvoirs au ministère Salandra,
en cas de guerre.
(3) Par 407 voix contre 74, la Chambre italienne accorde les pleins pouvoirs au gouvernement
Salandra pour déclarer la guerre à l’Autriche-Hongrie.
Vendredi 21 mai 1915.
292ème jour de la guerre, 247ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: actions toutes locales
dans la région du Nord: au-dessus d'Ypres, l'échec allemand est très sensible, les troupes françaises font
de nombreux prisonniers.
Le Sénat italien, à l'unanimité, adopte l'ordre du jour approuvant les déclarations du ministère
Salandra.
Samedi 22 mai 1915.
293ème jour de la guerre, 248ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: dans toute la région du
Nord, les troupes britanniques et les troupes françaises organisent leurs avances et nettoient d'Allemands
les tranchées conquises.
Un taube survole Paris et lance 8 bombes qui ne font ni dégâts, ni victimes.
Le roi d'Italie signe le décret ordonnant la mobilisation générale.
Dimanche 23 mai 1915.
294ème jour de la guerre, 249ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: partout, sur le front
occidental, les troupes alliées repoussent des contre-attaques et consolident leur situation.
- 41 Sur le front oriental, la grande bataille de Galicie continue: de la Vistule à la
Roumanie, le nombre de combattants, de chaque côté, est évalué à un million et demi:
l'ennemi possède 4 000 canons.
L'Italie déclare la guerre à l'Autriche: l'état de guerre commencera le lundi 24
mai; le ministre de la Guerre français, M. Millerand, adresse aux généraux Joffre (du
front occidental) et Gouraud (du corps expéditionnaire des Dardanelles) une proclamation
saluant, dans cette intervention, un nouveau gage de victoire définitive.
(1) Londres : David Llyod George devient ministre de l’Armement et Arthur James
lord Balfour remplace Winston Churchil à l’Amirauté.
Gal Gouraud
(3) L’Italie déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie après avoir mobilisé la veille
Du 23 mai ou 24 mai :
(2) L’Italie déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.
Lundi 24 mai 1915.
295ème jour de la guerre, 250ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, aux
environs d'Ypres, les attaques allemandes, avec gaz asphyxiants, sont repoussées; en France, au nord de la
Bassée, progrès des troupes britanniques; aux environs d'Arras, les troupes françaises repoussent toutes
les contre-attaques allemandes.
Un chaud combat continue sur le Niémen; en Galicie, sur les rives du San, les attaques allemandes,
vigoureuses et réitérées sont repoussées.
Des petites unités navales autrichiennes et
des aéroplanes attaquent, dans l'Adriatique,
différents ports, notamment Venise et Ancône; les
torpilleurs italiens et l'artillerie anti-aérienne en
ont facilement raison et causent des pertes
sensibles aux bâtiments austro-hongrois; le chef
Gal Cadorna
Lord Fisher
Amiral Jackson
d'état-major italien, le général Cadorna, part pour
le front; sur la frontière de Carniole et sur la frontière du Frioul, les troupes italiennes s'avançant en
territoire ennemi ne rencontrent qu'une faible résistance: les Autrichiens se retirent en détruisant les
ponts et brûlant des maisons.
Des transports turcs sont coulés par les alliés dans la mer de Marmara.
Lord Fisher, amiralissime anglais, est remplacé par l'amiral Jackson.
Mardi 25 mai 1915
296ème jour de la guerre, 254ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: les attaques allemandes
sont de nouveau arrêtées en Belgique et dans le Nord, sauf près d'Ypres; au nord-ouest d'Angres, nous
enlevons un gros ouvrage, et au sud nous prenons un kilomètre de tranchées. Deux aéroplanes allemands se
dirigent sur Paris; notre escadrille les chasse sans pouvoir les rejoindre; nos avions sur le front montrent
une grande activité: ils bombardent Douai, Hervilly (parc d'aviation allemand) et Saint-Quentin.
Entre Przemysl et le grand marais du Dniester, l'artillerie lourde allemande se livre à une violente
offensive.
En appuyant les troupes britanniques australiennes sur le rivage de la presqu'île de Gallipoli, le
cuirassé anglais le Triumph est torpillé par un sous-marin allemand dans le golfe de Saros et coule: le
passage d'un sous-marin allemand a été signalé dans le détroit de Gibraltar.
A la frontière de Carniole, les Italiens s'emparent du val d'Inferno; à la frontière du Frioul, ils
disposent leurs troupes sur les hauteurs conquises entre le Judrio et l'Isonzo; les aviateurs italiens
bombardent l'usine d'électricité et la gare de Montfalcone; un croiseur italien est atteint par un torpilleur
autrichien près de Lissa.
(3) Signature d’un traité sino-japonais qui satisfait toutes les revendications du Japon sur le
Chantong (Shandong), la Manchourie méridionale, la Mongolie-Intérieure orientale, les mines de la Chine
centrale et la province du Fou-Kien. Une note annexe promet la restitution à la Chine du « territoire à bail »
de Kiao-tchéou (Jiaozhou) à la fin e la guerre contre un autre dont l’emplacement reste à déterminer.
- 42 -
Différentes vues de l’Isonzo
Mercredi 26 mai 1915.
297ème jour de la guerre, 252ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: malgré de violentes
canonnades, nous conservons tous nos gains de la région d'Angres; les troupes britanniques font une nouvelle
avance dans la direction de la Bassée. Un aviatik allemand, qui se dirige sur Paris, est abattu; dans un
nouveau raid sur Southend, en Angleterre, un zeppelin allume une dizaine d'incendies et tue deux femmes.
Un vapeur américain, le Nebraskan, affrété pour le transport du charbon par le ministère de la marine
américaine, est torpillé au nord de l'Irlande.
Les troupes russes progressent au sud-ouest de la ligne Mouravrev-Chavli; sur la Bobre, les
Allemands emploient des gaz asphyxiants; la lutte violente se poursuit à l'angle formé par la Vistule et le
San: les Russes résistent énergiquement à l'avance des troupes austro-allemandes.
Le roi d'Italie, généralissime des armées, part pour le front; le duc de Gênes est nommé lieutenantgénéral du royaume; le gouvernement italien déclare le blocus du littoral austro-hongrois et du littoral de
l'Albanie: il saisit sept paquebots autrichiens au port de Gênes; les troupes italiennes s'emparent de
Cormons.
Le cuirassé anglais Majestic (construit en 1895), coopérant aux opérations militaires de la péninsule
de Gallipoli, est torpillé par un sous-marin allemand.
(3) Le ministre de l’Intérieur (Empire ottoman) Talaat pacha avertit officiellement le grand vizir
Saïd Halim des mesures qu’il a été contraint de prendre pour étouffer la « prétendue » révolution
arménienne. Il propose en conséquence que soient déportés au sud de Mossoul et à Deïr-ez-Zor tous les
rebelles et la population des provinces de Van. Bitlis, Erzeroum, ainsi que de certains districts de Cilicie.
Jeudi 27 mai 1915.
298ème jour de la guerre, 253ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les troupes belges
repoussent deux attaques allemandes près de Dixmude; dans le secteur d'Arras, les troupes françaises
s'emparent de quelques tranchées; dix-huit avions français, ayant chacun 50 kilogrammes de projectiles,
bombardent la fabrique d'explosifs de Ludwigshaffen, près de Mannheim, et son annexe à Oppau.
Dans la région de Chavli, les Allemands reculent; en Galicie, le 3ème
corps caucasien fait plus de 6000 prisonniers austro-allemands; mais, par suite
de la supériorité de son artillerie, l'ennemi gagne un certain espace sur les
deux rives du San.
Les troupes italiennes prennent l'offensive de la Valline à la Carniole,
sur un front de plusieurs centaines de kilomètres; à la frontière du Tyrol et du
Trentin
Trentin, lutte d'artillerie; les hydro avions italiens lancent des bombes sur la
ligne de Trieste à Nabresina.
Dans les Dardanelles, nos aéroplanes continuent à survoler les forts turcs que les grosses unités de
la flotte alliée bombardent nuit et jour; le sous-marin anglais E-11 coule, dans la mer de Marmara, deux
vaisseaux turcs contenant une grande quantité de munitions; dans le port de Constantinople même, il lance
une torpille.
Vendredi 28 mai 1915.
299ème jour de la guerre, 254ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: continuation des
progrès de l'armée britannique vers la Bassée ; les troupes françaises repoussent les contre-attaques
allemandes près d’Angres et continuent à s'emparer de tranchées et de positions fortifiées près d'AblainSaint-Nazaire et de Souchez; au bois Le Prêtre et en Alsace, dans le massif de Schnepfenrieth, nous
progressons de plusieurs centaines de mètres. Malgré les gaz asphyxiants des Allemands, aucun changement
- 43 important n'est signalé dans le combat acharné qui continue sur le San; dans le grand marais du Dniester,
les attaques obstinées des troupes austro-allemandes sont repoussées.
Sur la frontière tyrolienne, les forts autrichiens de Luserna, Busa, Spitzverb sont gravement
endommagés par l'artillerie italienne; à la frontière du Frioul, les dirigeables italiens causent de graves
dégâts en territoire ennemi.
Dans les détroits, les alliés obtiennent de nouveaux succès dans la région de Kamba-Tepe.
(1) A Berlin, manisfestation des femmes pour la paix et contre la hausse des prix.
Samedi 29 mai 1915
300ème jour de la guerre, 255ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: succès de détail des
troupes britanniques à l'est de Pestubert; au nord d'Arras, nous réalisons de nouveaux progrès sur la route
de Souchez; même progrès en Argonne.
La bataille de Galicie continue: les Russes font évacuer par l'ennemi une partie de la rive droite du
San; ils prennent l’offensive dans la vallée de la Dolina.
Les Italiens occupent le sommet du Spessa, à la frontière du Trentin et du Tyrol, et, en Cadore, le
défilé de Tre-Cocci et de Cortina-Dampezzo; sur le plateau d'Asiago, les batteries italiennes détruisent le
fort blindé de Luserna.
(3) Les Alliés remettent à Vasil Radoslavov, président du Conseil bulgare, une note officielle
acceptant toutes les revendications territoriales de la Bulgarie concernant la Macédoine, la Dobroudja
méridionale et la ville portuaire de Cavalla
Dimanche 30 mai 1915.
301ème jour de la guerre, 256ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Belgique, sur la rive
droite de l'Yser, les troupes françaises ont enlevé toutes les tranchées allemandes de la cote 17 (région de
Pilken); dans le secteur d'Arras, chaude action au Labyrinthe où nous progressons de 400 mètres; au bois Le
Prêtre, nouvelle avance en enlevant quelques tranchées allemandes.
Les combats se poursuivent à l'avantage des Russes dans la région de Chavli; dans la Vistule
supérieure, ils font plus de 8 000 prisonniers;
Les combats du San se développent: les Russes infligent à l'adversaire de grosses pertes; dans la
région du Dniester, ils prennent une offensive résolue: l'ennemi commence une retraite désordonnée;
l'Officiel russe donne, au 1er avril, le total des prisonniers pris par les armées russes et internés en
Russie: 10 734 officiers et 605 378 soldats.
Un dirigeable italien incendie l'arsenal autrichien de Pola.
Lundi 31 mai 1915.
302ème jour de la guerre, 257ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les troupes belges
bombardent avec succès les tranchées ennemies dans le secteur de Dixmude; nous nous emparons, sur le
chemin de Souchez à Carency, du Moulin Malon et de quelques tranchées allemandes. Un taube tente de
survoler Epinal; il est chassé aussitôt.
Sur la rive gauche de la Vistule, l'armée allemande attaque avec des forces considérables et en
dépensant une énorme quantité de gaz asphyxiants; en Galicie, continuation d'un feu violent; dans la région
de Strij, combat dont on ne peut encore constater le résultat.
L'escadrille italienne de contre-torpilleurs bombarde les chantiers de Monfalcone, causant de
graves dégâts; la marche en avant des troupes italiennes dans le Tyrol et le Trentin continue; ces troupes
s'emparent de la hauteur de Comi-Zugua qui domine Roverto, et du mont Belvédère qui domine Fiera-diPrimieri.
Dans les Dardanelles, combats quotidiens de petite envergure qui se terminent par des gains pour
les troupes alliées.
La réponse de l'Allemagne aux Etats-Unis, relative au torpillage du Lusitania, est arrivée à
Washington et augmente la tension entre les deux Etats: cette réponse se borne à discuter les faits.
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Mardi 1er juin 1915.
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- 44 303ème jour de la guerre, 258ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: dans le secteur nord
d'Arras, les troupes françaises réalisent de nouveaux progrès; nous nous emparons de la sucrerie de
Souchez; dans le « Labyrinthe », au sud-est de Neuville, nous continuons d'enlever plusieurs parties de ce
système fortifié; au bois Le Prêtre, nous perdons quelques-unes des tranchées conquises. 90 bombes
incendiaires sont jetées d'un zeppelin sur différentes localités des environs de Londres et provoquent
quelques incendies rapidement éteints.
Deux aéroplanes autrichiens survolent Bari et Brindisi, laissant tomber des bombes qui n'ont
produit aucun dégât; la flotte italienne détruit les installations sémaphoriques et radiographiques de l'île
Lissa et une importante station de vedette de l'île Curzola.
Mercredi 2 juin 1915
304ème jour de la guerre, 259ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les troupes anglaises
enlèvent à la baïonnette le Château-Hooge, près de Zonnebecke; les troupes françaises continuent à avancer
dans le Labyrinthe et à Neuville et font plusieurs milliers de prisonniers. Reims, et plus particulièrement la
cathédrale, est bombardée à nouveau; un taube lance deux bombes sur Remiremont sans causer de dégâts.
Le général allemand commandant la place de Libau est prisonnier des Russes; Przemysl est
bombardée par des pièces allemandes de gros calibre.
Les armées autrichiennes et italiennes sont en contact sur la rivière Isonzo: la première ligne de
défense est aux mains des Italiens; la côte dalmate est canonnée par la flotte italienne.
Le blocus des côtes d'Asie Mineure, entre les Dardanelles et le golfe de Saros, est déclaré; un
sous-marin anglais torpille, dans la mer de Marmara, un transport allemand.
Le président de la République des Etats-Unis, M. Wilson, et le comte Bernstorff, ambassadeur
d'Allemagne, ont un entretien: le président rappelle l'Allemagne à l'exécution du droit international.
(1) La Grande-Bretagne décide le blocus des côtes de l’Asie Mineure
Jeudi 3 juin 1915.
305ème de la guerre, 260ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: nouvelle progression de nos
troupes au Labyrinthe et au sud-est de Neuville-Saint-Vaast.
29 avions français bombardent le quartier général du Kronprinz: ils lancent 178 obus et plusieurs
milliers de fléchettes.
En Pologne, les troupes russes ont nettement l'avantage; en Galicie, nos alliés évacuent Przemysl,
après avoir rasé les dernières fortifications, et se concentrent à l'est; aux abords de la ville de Strij, les
forces importantes austro allemandes progressent.
(2) Rupture du front russe sur Gorlice en Galicie. Les Russes évacuent Przemysl
Vendredi 4 juin 1915.
306ème jour de la guerre, 261ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord: les Allemands
bombardent Verdun et Saint-Dié avec des pièces à longue portée: les obus n'atteignent pas leur objectif;
nous bombardons le front sud du camp retranché de Metz.
Des forces navales allemandes considérables sont signalées dans la Baltique, à proximité du golfe
de Riga; de Przemysl, les Allemands poursuivent leur offensive dans la direction de Mosoïsk; sur le Pruth,
les Russes repoussent, avec succès, les contre-attaques autrichiennes.
Dans la presqu'île de Gallipoli, les troupes alliées attaquent sur tout le front avec l'appui de la
flotte: le centre anglais occupe deux lignes de tranchées turques; les troupes françaises enlèvent la
première ligne adverse.
Samedi 5 juin 1915.
307ème jour de la guerre, 262ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: au sud de Souchez,
nous enlevons un poste allemand au « Cabaret Rouge »: l'activité de l'artillerie est grande dans tout le
secteur d'Arras; la lutte se poursuit à notre avantage au Labyrinthe; nous repérons la pièce qui a tiré hier
sur Verdun et la prenons sous notre feu.
Sur le front italien, les mouvements de concentration des grandes masses continuent; dans
l'Adriatique moyenne et inférieure, la flotte italienne coupe les câbles télégraphiques autrichiens, détruit
les phares et endommage des lignes de chemins de fer; dans la haute Adriatique, les contre-torpilleurs de
nos alliés bombardent, de nouveau, Monfalcone.
- 45 L'inauguration officielle du pavillon français à l'Exposition de San-Francisco a lieu aux
applaudissements de la société américaine.
Dimanche 6 juin 1915.
308ème jour de la guerre, 263ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: contre-attaques
incessantes des ennemis à la Chapelle-de-Lorette, à Aix-Noulette et à Souchez, mais partout brisées: nous
nous emparons même de quelques tranchées nouvelles; au nord de l'Aisne, à l'est de Tracy-le-Mont, nous
prononçons une attaque et enlevons, d'un seul bond, sur un front d'un kilomètre, deux lignes de tranchées
et plusieurs ouvrages ennemis.
Trois navires allemands sont endommagés dans la Baltique par des submersibles russes.
Sur le lac de Garde, vive canonnade: les forts autrichiens sont visés; du Monte-Nero, les Italiens
arrosent abondamment les Autrichiens.
Les troupes serbes dessinent une avance sur Scutari.
(1) Guillaume II exclut les transports de passagers de la guerre sous-marine.
(1) Les allemands franchissent le Dniestr.
(3) Craignant que les Etats-Unis irrités par l’affaire du Lusitania, ne mettent fin à leur neutralité,
Guillaume II envoie au président Wilson une déclaration concernant la limitation de la guerre sous-marine :
les navires transportant des passagers seront épargnés. Mécontent de cette décision, l’amiral allemand von
Tirpitz offre sa démission de ministre de la Marine. L’empereur refuse.
(3) (Maroc espagnol) La colonne du général Villalba atteint la Moulouya tandis que les insurgés
menés par Ar-Raisuli essuient une série de défaites
Lundi 7 juin 1915
309ème jour de la guerre, 263ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: malgré un feu d'une
extrême violence de l'artillerie allemande, dans la région de Loretto, d'Ablain, du Cabaret-Rouge (près de
Souchez), du Labyrinthe et d'Ecurie, nous réalisons de nouveaux progrès; au nord de l'Aisne, près du
Moulin-Toutvent, nous enlevons, sur un front de 1200 mètres, deux lignes de tranchées: 2000 morts
allemands sont sur le terrain; entre Reims el Soissons, nous progressons d'une centaine de mètres; à
Vauquois, par représailles, nous aspergeons de liquide enflammé les tranchées allemandes.
Les avions anglais incendient un hangar de dirigeables allemands, près de Bruxelles, et bombardent
Gand: un aviateur anglais et un aviateur français font sauter un zeppelin entre Gand et Bruxelles; un
zeppelin opère sur la côte est de l'Angleterre, tuant ou blessant une quarantaine de personnes.
Dans la région de Chavli, les troupes austro-allemandes, renforcées, s'emparent de Bubie; sur la
rive gauche de la Vistule, elles emploient des gaz asphyxiants; en Galicie, elles refoulent à nouveau les
Russes; sur la rive gauche; du Dniester, elles avancent jusqu'à la voie ferrée.
Les troupes italiennes poursuivent leur prise de possession de bonnes positions, au-delà de la
frontière, sur toute la ligne de l'Isonzo, de Caporetta à la mer.
(1) Le Lieutenant britannique Warneford abat un zeppelin
Mardi 8 juin 1915
310ème jour de la guerre, 264ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: au sud d'Hébuterne
(plateau de l’Artois), nous continuons à progresser vers l'est, près de la ferme Toutvent.
Les Allemands avancent entre le Niémen et le chemin de fer de Wirballen; ils franchissent, près de
Juravno, la rive gauche du Dniester.
Les Serbes enrayent un mouvement albanais en occupant plusieurs points stratégiques de l'Albanie.
Un dirigeable italien survole et bombarde Fiume; mais à la suite d'une panne, il atterrit et prend
feu; les troupes italiennes s'emparent définitivement de l'importante position de Preikofel que les
Autrichiens défendaient avec acharnement; le long des lignes de l'isonzo, les Italiens poursuivent les
opérations ayant pour but d'établir des têtes de pont solides: ils occupent la ville de Monfalcone.
Le vice-amiral Aubert, chef d'état-major de la marine Française, meurt au Val-de-Grâce; le viceamiral de Jonquiéres lui succède.
M. Bryan, ministre des Affaires étrangères des Etats-Unis, démissionne; il veut que la note à
adresser à l'Allemagne ne puisse entrainer les Etats-Unis dans de graves complications; M. Wilson,
président de la république, accepte cette démission.
- 46 Mercredi 9 juin 1915.
311ème jour de la guerre, 265ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: nous tenons la totalité
des maisons de Neuville-Saint-Vaast; dans la région d’Hébuterne, malgré un violent bombardement, nous
élargissons nos positions autour de la ferme Toutvent; au bois Le Prêtre, nous enlevons trois lignes de
tranchées allemandes.
Combats favorables aux Russes, dans la région de Chavli, au nord du front, et sur la rive gauche; du
Dniester, au sud.
(2) En Allemagne, 750 sociaux-démocrates conduits par Karl Liebknecht protestent contre la
politique du gouvernement.
Jeudi 10 juin 1915.
312ème jour de la guerre, 266ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: au front nord de
Dixmude, l'artillerie belge arrose les tranchées ennemies; dans la région d'Hébuterne, notre gain,
entièrement maintenu, porte un front de 1800 mètres et une profondeur d'environ un kilomètre; nous
prenons six mitrailleuses; sur les Hauts-de-Meuse, notamment aux Eparges, violent combat d’artillerie.
A Moscou, de graves désordres éclatent: la foule brise les usines et les magasins des sujets des
pays ennemis: les Russes se préparent à l'action ; nos alliés rejettent sur la rive droite du Dniester de
grandes forces ennemies et leur font éprouver de grosses pertes: 17 canons. 49 mitrailleuses, 6500
Austro-Allemands, dont 188 officiers, sont pris.
Les Italiens s'emparent de la ville autrichienne de Gradisca.
Un sous-marin allemand coule, dans la mer du Nord, deux torpilleurs anglais.
Une grande usine d'automobiles pour l'armée est détruite par un incendie à Londres: c'est le 41ème
incendie suspect, depuis le mois de novembre, dans les ateliers intéressant la défense nationale.
(2) Offensive italienne sur l’Isonzo contre les lignes autrichiennes. Douze batailles sur l’Isonzo de
juin 1915 à octobre 1917 coûtent d’énormes pertes en hommes et en matériel.
(3) Deuxième note envoyée à Berlin par le président Wilson qui accentue la polémique américanoallemande engagée depuis l’affaire du Lusitania
(3) Première offensive italienne sur l’Isonzo destinée à briser la ligne de défense autrichienne. Les
italiens prennent Monfalcone, au nord-ouest de Trieste, et avancent vers le camp retranché de Gorizia.
Vendredi 11 juin 1915
313ème jour de la guerre, 167ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: nous consolidons tous
nos gains dans la région de Neuville-Saint-Vaast: l'inventaire du butin donne 3 pièces de 77, 15
mitrailleuses, des milliers de grenades, 800000 cartouches, 1 000 fusils, des appareils incendiaires, des
obus de 105, de nombreuses caisses d'explosifs, d'équipement, de vivres.
Les Russes infligent une défaite subite aux Allemands dans le secteur de Juravno qui est la base
des opérations contre Lemberg: l'ennemi est rejeté au delà du Dniester.
Une tentative des Autrichiens, tendant à inonder la région basse de l'isonzo, échoue: l'inondation,
insignifiante, est absorbée par les canaux et n'entrave pas la marche de l'armée envahissante.
Les Serbes s'emparent de Tirana, en Albanie.
A proximité du Bosphore, deux torpilleurs russes ont un engagement avec le croiseur Breslau et lui
cause des avaries.
En termes courtois, mais énergiques, le Gouvernement des Etats-Unis, répondant à la note de
l'Allemagne à propos du torpillage des navires marchands, demande des assurances concernant les mesures
à prendre par l'Allemagne pour sauvegarder, dans l'avenir, la vie et les biens des citoyens américains.
(1) La Grande-Bretagne conquiert la colonie allemande du Cameroun
(1) (2) (3) La Serbie envahie l’Albanie et occupe Tirana.
Samedi 12 juin 1915.
314ème jour de la guerre, 268ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les Belges refoulent les
lignes allemandes dans la région du nord-est de Nieuport; violent combat d'artillerie dans le brouillard épais
qui enveloppe le secteur d'Arras.
Les communiqués russes confirment le succès de nos alliés à Juravno.
Sur le front italien, petites rencontres, les Autrichiens se repliant graduellement; les Italiens
occupent de nouveaux défilés en Carnie; ils bombardent avec succès la forteresse de Malborghetto.
- 47 -
Dimanche 13 juin 1915.
315ème jour de la guerre, 269ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: nous enlevons trois
lignes ennemies au sud-est d’Hébuterne.
Le ministère de la Guerre russe évalue à 15000 tués les pertes des Austro-Allemands sur la rive
gauche du Dniester.
Le communiqué officiel des opérations dans les Dardanelles est publié ce jour; il va du 15 mai au 1er
juin: ces opérations, malgré la nature du terrain, sont actives sur tout le front, du golfe de Saros au détroit
des Dardanelles.
Les élections législatives commencent en Grèce: le parti vénizelliste, partisan de l’intervention aux
cotés de la Triple-Entente, présente partout des candidats.
Lundi 14 juin 1915.
317ème jour de la guerre, 270ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les troupes belges
passent sur la rive est de l'Yser; en Lorraine, nous portons nos lignes en avant de la région d'Embermenil et
de la forêt de Paroy: notre progression dans ce secteur, comme dans le secteur d'Arras, se poursuit sans
interruption; quelques bombes sont lancées, sans résultats, par des taubes, sur Nancy, Saint-Dié, Belfort.
Les Allemands bombardent Ossovetz; l'artillerie russe répond.
Dans la vallée de Cordevoie, en Carnie, et dans la région de Monte-Nero, l'artillerie italienne
endommage les ouvrages autrichiens.
De violentes bagarres entre Turcs et Allemands se produisent à Galata et à Pera, faubourgs de
Constantinople,
En Grèce, le parti de M. Venizelos, partisan de l'entrée en guerre immédiate contre la Turquie, est
vainqueur: les deux tiers des députés de la nouvelle Chambre sont venizélistes.
Mardi 15 juin 1915.
318ème de la guerre, 271ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : Une pièce allemande lance
quelques projectiles sur Compiègne; en représailles du bombardement par les Allemands de villes ouvertes
françaises et anglaises, 23 avions alliés jettent 135 projectiles sur Karlsruhe, capitale du grand-duché de
Bade, provoquant de nombreux incendies et une forte panique.
Un zeppelin survole la côte nord-est de l'Angleterre et lance des bombes: il y a 15 tués et 15
blessés.
Sur le front russe, près de Chavli, la lutte continue avec des alternatives d'avance et de recul; sur
le front ouest du Niémen moyen, les Austro-Allemands sont repoussés; les éléments ennemis qui ont passé
le Dniester en amont sont anéantis.
Sur le front italien, le duel d'artillerie continue; au col de Freikopel, après huit charges à la
baïonnette, deux armistices sont conclus pour enlever les morts et les blessés.
Le Board of Trade de Londres constate qu’en dépit de la campagne des sous-marins allemands, le
commerce britannique s'accroît: la valeur des importations de mai 1915 dépasse de 10 millions de livres
sterling le chiffre de mai 1914; de même pour les exportations.
Mercredi 16 juin 1915.
319ème jour de la guerre, 272ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les troupes
britanniques enlèvent une tranchée au nord d'Ypres et avancent légèrement à l'est de Festubert; Reims est
bombardée par les Allemands : une centaine d'obus incendiaires touchent la ville: dans les Vosges, sur les
deux rives de la haute Fecht, nous faisons d'importants progrès, et parmi notre butin figurent 300000
cartouches.
En Galicie, les Allemand réunissent de formidables effectifs à l'est du San; les engagements sont
violents; dans la vallée de l'Orjitz, les Allemands occupent une partie des tranchées russes.
Dans la zone de Monte-Nero, les troupes alpines italiennes font avec succès des reconnaissances
stratégiques; un dirigeable italien cause de graves dégâts à l'important embranchement de chemins de fer
de Divaccia; le sous-marin italien Médusia, qui avait accompli d'utiles services d'exploration, a été coulé par
un sous-marin ennemi.
Dans les Dardanelles, un détachement ennemi qui opère une attaque contre les tranchées anglaises
est complètement détruit.
- 48 (3) En Artois, les Français et les Anglo-Canadiens déclenchent une offensive autour de Neuville ;
300000 obus sont tirés en 24 heures par les Alliés.
Jeudi 17 juin 1915.
320ème jour de la guerre, 273ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les Allemands engagent
11 divisions dans les combats qui se développent dans le secteur d'Arras: partout cependant, à la route
d'Aix-Noulette, à Souchez, au château de Garleul. A Neuville, les troupes françaises ont l'avantage,
soutenues par le tir de près de 300 000 obus de notre artillerie: les pertes des deux, côtés sont sérieuses;
en Alsace, nos succès continuent sur les deux rives de la Fecht: les Allemands incendient Metzeral.
Les attaques des sous-marins allemands contre les navires neutres augmentent: le même jour sept
navires neutres sont détruits, dont trois vapeurs norvégiens.
Des rencontres marquent les progrès graduels de l'offensive italienne dans la région du Tyrol, du
Trenntin et en Cadore; l'artillerie italienne cause de graves dégâts à Malborghetto; sur l'Isonzo, nos alliés
débouchent à Plava et conquièrent les hauteurs environnantes.
(1) Devant l’ampleur des blessures à la tête, le ministère de la guerre décide de fournir des casques
aux soldats.
(3) L’ambassadeur d’Allemagne à Constantinople informe le chancelier von Bethmann-Hollweg que le
gouvernement turc a ouvertement admis vouloir profiter de la guerre pour exterminer la population
arménienne sans être gêné par la diplomatie européenne.
Vendredi 18 juin 1915
321ème jour de la guerre, 274ème jour de la bataille de l'Aisne et, du Nord : violent duel
d'artillerie dans le secteur d'Arras, mais le front n'est pas modifié; en Alsace, nous consolidons les
positions conquises et progressons: notre feu tient les communications de l'ennemi entre Metzeral et
Munster.
Les Russes se retirent de la rive droite du San.
Des contre-torpilleurs autrichiens canonnent Pesaro et Rimini, villes ouvertes italiennes: les dégâts
sont peu importants; des hydro avions italiens opèrent la destruction de Divaccia.
(1) Arrêt de l’offensive en Artois.
Samedi 19 juin 1915.
322ème jour de la guerre, 275ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les. Allemands
concentrent de nombreuses forces d'artillerie vers Dixmude; les Anglais détruisent quelques tranchées
allemandes aux environs d'Armentières; sur le secteur d'Arras, au fond de Buval, dans la direction de
Souchez, au nord du Labyrinthe, nous repoussons toutes les contre-attaques et portons notre front en
avant; en Alsace, malgré la pluie torrentielle nous prenons sur la Fecht orientale quelques. villages et
avançons vers le petit ballon de Guebwiller et dans la direction de Landersbach; nous bombardons
Munster et occupons complètement Metzeral.
Sur le front russe, entre le Pruth et le Dniester combats tenaces.
Les Italiens, maîtres de tout le massif de Monte-Nero, commencent l'investissement de Tolmino qui
est puissamment; fortifié; un dirigeable italien bombarde, près de Trieste, fabrique de munitions
autrichienne.
Un sous-marin des alliés coule, dans la mer de Marmara, trois transports turcs remplis de troupes.
Dimanche 20 juin 1915.
323ème jour de la guerre, 276ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: sur les Hauts-deMeuse, dans le secteur de la tranchée de Calonne, nous enlevons deux lignes ennemies; en Lorraine, près de
Reillon, lutte locale très chaude.
Le kaiser prend le commandement suprême en Galicie: le quartier général se trouve à Pless en
Silésie; les critiques militaires russes conseillent l'évacuation de Lemberg afin de conserver une plus grande
liberté d'action.
Mr Venizelos, ancien premier ministre de Grèce, dont le parti a triomphé aux récentes élections,
déclare publiquement que la Grèce doit marcher contre les puissances de l'Europe centrale.
Lundi 21 juin 1915.
- 49 324ème jour de la guerre, 277ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: dans le secteur au
nord d'Arras, nous réalisons de nouveaux progrès vers Souchez; en Lorraine, près de Reillon, nous enlevons
toute la première ligne allemande sur un front de 1500 mètres; dans la région du Bonhomme, nous prenons le
Calvaire et arrivons au village ; dans la vallée de la Fecht, nous avons délaissé le cimetière et la gare de
Metzeral, après un véritable corps à corps. Les escadrilles françaises bombardent, dans le Nord, des parcs
d'aviation de l'ennemi, incendient quatre hangars, abattent deux avions et un ballon captif.
L'offensive austro-allemande continue en Galicie: les troupes russes se retirent des lacs de
Godorek sur Lemberg.
Sur le front du Tyrol et du Trentin, les Italiens occupent Punta-Tasca; en Carnie, ils continuent leur
tir sur Malborghetto; sur la rive gauche de l'Isonzo, à Plava, les Autrichiens cherchent inutilement à
rejeter les alliés sur la rive droite.
La flotte des cuirassés alliés bombarde violemment Gallipoli.
Le rapport général du budget est distribué à la Chambre: il constate que notre budget de guerre
s'élève à 2 milliards par mois, soit 3 millions par heure, 5O 000 francs par minute.
Mardi 22 juin 1915.
325ème jour de la guerre, 278ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: Dunkerque est
bombardée par une grosse pièce allemande qui tue quelques civils: nous réduisons la pièce au silence; les
troupes belges, au nord de Saint-Georges, s'emparent d'une tranchée allemande; dans le secteur d'Arras et
dans les Hauts-de-Meuse, malgré de violentes contre-attaques allemandes, nous conservons la presque
totalité des tranchées prises hier; en Lorraine, à la crête du Reillon et dans les Vosges, entre les deux
branches de la Fecht nous élargissons notre gain.
Les Russes évacuent Lemberg dont les Austro-Allemands deviennent maître.
L'artillerie autrichienne canonne troupes italiennes à Frenkofel; dans la baie de Plezzo, les
Autrichiens installent de grosses pièces d'artillerie.
Le corps expéditionnaire d'Orient attaque avec succès les lignes turques sur les deux tiers du
front; le cuirassé Saint-Louis bombarde efficacement les batteries des côtes d'Asie.
(2) Prise de Lemberg (Lvov) par les Allemands sur les Russes, qui battent en retraite
(3) En Galicie, après avoir passé le San et pris Przemysl le 3, les Austro-Allemands s’emparent de
Lemberg. Les Russes battent en retraite vers l’est
(3) Les négociations ayant repris avec la Roumanie, Sergueï Sazanov, ministre russe des Affaires
étrangères, abandonne aux Roumains en contrepartie de leur intervention aux côtés de l’Entente.
Czernowitz et la ligne du Pruth mais demande un délai pour le Banat. Le 25, Ion Bratianu, président du
Conseil roumain, reste intraitable sur la question du banat et offre des compensations militaires pour
rassurer les Serbes.
(3) Entretien du papa Benoit XV publié dans le quotidien français la Liberté. Le souverain pontife,
tout en exprimant son horreur de la guerre, reste imprécis sur les condamnations dont l’Allemagne doit
faire l’objet. Vive émotion dans l’opinion publique française.
Mercredi 23 juin 1915.
326ème jour de la guerre, 279ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: en Artois, dans
l'Argonne, sur les Hauts-de-Meuse et dans les Vosges, l'artillerie allemande fait rage et l'infanterie
contre-attaque: partout lutte de mines et de grenades; nous repoussons l'ennemi et lui infligeons de grosses
pertes; en Lorraine, nous nous emparons de deux ouvrages près de Leintrey et, dans la région de la Fecht,
nous occupons Sondernach.
Les troupes italiennes occupent les sommets importants du Monte-Nero et se consolident sur la
rive gauche de l'Isonzo.
(1) Le général de corps d’armée August von Mackensen est nommé maréchal.
(1) L’industrie allemande propose au chancelier d nouveaux buts de guerre : annexer la Pologne, les
pays Baltes et l’Ukraine à l’espace économique et politique allemand.
(3) Les grands industriels allemands formulent de nouveaux « buts de guerre » qu’ils soumettent
au chancelier von Bethmann-Hollweg : l’annexion de la Pologne, de l’Ukraine et des Pays baltes en fait partie
Jeudi 24 juin 1915.
- 50 327ème jour de la guerre, 280ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: l'ennemi bombarde
Arras et atteint une ambulance : religieuses et infirmières sont tuées; sur les Hauts-de-Meuse, à la
tranchée de Calonne et à Metzeral, nous nous maintenons dans une partie des tranchées ennemies, malgré
l'artillerie allemande.
Après un feu très intense, les Allemands prennent l'offensive dans la région des vallées de
l'Omouleff et d'Orjetz; les Austro-Allemands passent le Dniester près du village de Rousdwiany.
En Carnie, les Italiens enfoncent la coupole du fort Helsel; les troupes de nos alliés avancent le long
de l'Isonzo, rive gauche, et occupent Globna, au nord de Plava; sur l'Isonzo inférieur, elles s'emparent du
plateau situé entre Sagravo et Montfalcone; un avion italien lance des bombes sur les usines métallurgiques
autrichiennes de la Ferryera.
L'armée monténégrine s'empare d'importantes positions à proximité immédiate de Scutari.
Vendredi 25 juin 1915.
328ème jour de la guerre, 281ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: nouveau progrès des
troupes françaises, dans l'Artois, entre Angres et Souchez; en Champagne et en Argonne, la lutte de mines
se poursuit; sur les Hauts-de-Meuse, en Lorraine et dans les Vosges, les contre-attaques allemandes, très
violentes, sont repoussées en infligeant de grosses pertes. Nos avions bombardent la gare de Douai et les
gares voisines.
La retraite des Russes s'effectue en bon ordre jusqu’à la Vistule: nos alliés se fortifient le long du
fleuve. En Carnie, les Autrichiens renouvellent vainement leurs attaques contre la ligne italienne de
Palgrande à Palpicolo; les Italiens occupent la cime de Zellenkoffet; afin de faire décroître les inondations
de l'Isonzo inférieur, ils obstruent le canal de Montlfalcone.
(1) Ribot appelle les particuliers à faire des efforts financiers pour défendre le « patrimoine
commun ».
(3) Georges Clémenceau salue dans le quotidien l’Homme enchaîné l’entrée en guerre de l’Italie :
« L’Italie, hésitante, a reconnu que son histoire ne lui permettait pas d’être absente d’un combat qui est
celui de l’humanité tout entière.
(3) A la Chambre, le ministre des Finances Alexandre Ribot prononce un discours sur l’augmentation
des dépenses militaires prévues à partir du mois de juillet. Un appel est lancé aux particuliers pour qu’ils
« fournissent leur appoint à l’œuvre d’héroïsme » en confiant à l’Etat or et capitaux.
Samedi 26 juin 1915.
329ème jour de la guerre, 282ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: journée calme sur
l’ensemble du front: les orages rendent impossibles toute action sérieuse, mais nos gains sont maintenus.
Dans la région du Dniester, continuation de la lutte: les Allemands paraissent vouloir couper l'armée
russe.
(1) Le gouvernement allemand interdit le « Vorwärts » après qu’il a publié une résolution de paix de
l’aile gauche du parti social démocrate.
(3) La quotidien berlinois Vorwürts est de nouveau censuré et interdit pur avoir publié un manifeste
pacifiste émanant de la fraction radicale du parti social-démocrate
(3) Arrestation et massacres à coups de hache de tous lles Arméniens valides du vilayet (distict)
de Sivas. Les femmes, molestées par la police et par les Kurdes, se réfugient en convois vers le sud. Les
vilayets de Bitlis, Erzeroum et Trébizonde sont vidés de toute la population arménienne, qui est tuée ou
déportée.
(3) La Chambre vote à l’unanimité la proposition de loi présentée par Victor Dalbiez (radical) sur les
moyens d’obtenir « une meilleure utilisation des hommes mobilisés et mobilisables » façon prudente de
désigner la « chasse aux embusqués ». Promulgation le 19 août.
Dimanche 27 juin 1915.
330ème jour de la guerre, 283ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: les Allemands
reprennent pied, sur un front d'environ 200 mètres, dans le chemin d'Ablain à Angres, au nord de Souchez;
en Argonne, ils prononcent une attaque violente; en Lorraine, ils lancent des obus incendiaires sur
Arracourt.
Sur la rive gauche de la Vistule, les Austro-Allemands engagent le combat avec des forces
importantes.
- 51 Le communiqué italien constate, sur le front de l'Isonzo, l'emploi, de la part des Autrichiens,
d'obus contenant des gaz asphyxiants
L'amiral anglais commandant aux Dardanelles fait savoir que le ravitaillement des Turcs et des
Allemands est effectué par des navires grecs, ce qui peut amener des conséquences regrettables.
Lundi 28 juin 1915,
331ème jour de la guerre, 284ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: duel d'artillerie sur
tout le front français; les contre-attaques allemandes à la tranchée de Calonne et à Metzeral sont
repoussées.
L'avion français piloté par l'aviateur Gilbert qui bombarda le 27 les hangars à zeppelins de
Friedrischafen a dû atterrir en Suisse, par suite d'une panne de moteur.
Une division de vaisseaux allemands bombarde le port de Vindau et tente un débarquement: cette
tentative est repoussée par les torpilleurs russes; un torpilleur ennemi touche une mine et saute; les
Austro-Allemands passent au-delà du Dniester.
Dans la Carnie, l'artillerie de montagne italienne bat avec efficacité le campement autrichien près
du Pal Piccolo; les avions autrichiens bombardent les positions italiennes, généralement avec peu de
résultats.
Les sous-marins anglais causent de nouveaux dommages à la navigation turque, dans la mer de
Marmara; dans la mer Noire; les navires de guerre russes coulent 14 voiliers turcs chargés de benzine et de
pétrole.
La Chambre des communes anglaise adopte le bill relatif à la fabrication intensive des munitions.
Mardi 29 juin 1915
332ème jour de la guerre, 285ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: dans le chemin creux
d'Angres à Ablain, secteur d'Arras, nous progressons; lutte incessante à coups de torpilles et de grenades
à Bagatelle, dans le secteur des Vosges.
Une poussée importante des forces allemandes continue sur le Bug occidental (région de Varsovie);
Les forces austro-allemandes du Dniester, renforcées, multiplient les attaques contre le
mouvement de repli des Russes.
Aux Dardanelles, le corps d'année d'Australie, aidé de trois navires de guerre anglais, inflige de
très grosses pertes aux Turcs.
Par un rescrit, le tsar Nicolas institue un Conseil des fournitures militaires qui fera passer dans les
usines les commandes de l'Etat avant celles des particuliers.
(1) Début de l’offensive italienne de l’Isonzo
Mercredi 30 juin 1915.
333ème jour de la guerre, 286ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord: nous progressons au
sud du Cabaret rouge, secteur d'Arras; après une violente canonnade, les forces allemandes, évaluées à
deux divisions, nous attaquent près de Bagatelle, secteur de l’Argonne: quelques éléments de nos lignes sont
occupés.
Les Austro-Allemands prononcent des attaques opiniâtres dans divers secteurs du front: après des
pertes terribles, ils se maintiennent sur quelques points de Dniester ; devant les tranchées russes, à une
centaine de pas.
Des rencontres favorables aux Italiens ont lieu entre Castello et Condino; sur le front de L’Isonzo,
les attaques autrichiennes à l'est de Plava sont repoussées; Le même sort est réservé aux attaques sur le
plateau de Sagrade.
Les Monténégrins poursuivent l'offensive en Bosnie.
Le général Gouraud Commandant en chef le corps expéditionnaire français d'Orient, est atteint par
des éclats d'obus, dans une tranchée, à 200 mètres des Turcs. Sa vie n'est pas en danger; le général
Bailloud, prend provisoirement le commandement.
(1) Les puissances centrales foncent sur le Bug et la Vistule.
(1) Au Chili, la guerre navale interrompt le commerce du salpêtre.
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- 52 Jeudi 1er juillet 1915.
334ème jour de la guerre, 287ème jour de la bataille de l’Aisne et du Nord : dans l'Argonne, les
Allemands, employant des projectiles de gros calibre et des obus asphyxiants, essaient de percer notre
front entre la route de Binarville et le Four-de-Paris : notre organisation de deuxième ligne refoule les
attaques et rétablit le front à environ 200 mètres des éléments détruits de notre première ligne.
Les troupes italiennes occupent solidement, en tête de la vallée de Resia,
l'importante position de Banikri-Strendeni, dominant la Conque de Plezzo ; les aviateurs
italiens bombardent la gare de Sandamel.
Un navire américain, l'Armenian, est torpillé par un submersible allemand.
M. Poincaré, président de la République française, signe deux décrets portant
nomination de deux nouveaux sous-secrétaires d'Etat au ministère de la Guerre : l'un
J. Godart
s'occupant du ravitaillement (M. Thierry), l'autre du service de santé militaire (M. Justin
Godart).
(1) La Chambre autorise les femmes à excercer la puissance parentale
(3) A Trézibonde, au jour fixé pour le début de la déportation arménienne, plusieurs milliers de
soldats turcs bouclent la ville et massacrent la population par petits groupes.
(3) Le général Gouraud, commandant du corps expéditionnaire français des Dardanelles, est
sérieusement blessé (il perdra le bras droit). Le 30, le général Sarrail sera désigné pour lui succéder.
Vendredi 2 juillet 1915.
335ème jour de la guerre, 288ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : la canonnade est
particulièrement vive au nord d'Ypres, à Souchez, au nord de l'Aisne et en Argonne : toutes les attaques
d'infanterie allemande qui suivent sont arrêtées.
Entre l'île Gotland et le littoral de la Courlande, vif engagement entre des croiseurs et torpilleurs
russes et allemands : le mouilleur de mines allemand Albatros échoue sur le rivage, et un croiseur allemand
est touché.
L'action d'artillerie devient plus intense le long de toute la frontière italienne, surtout en Carnie où
les Italiens détruisent les ouvrages de Prodil et divers campements ennemis.
Une commission d'officiers serbes se rend à Durazzo pour s'entendre avec Essad-Pacha sur la
meilleure manière de pacifier définitivement le pays.
Une explosion endommage considérablement le Capitole, palais du Sénat, à Washington.
Samedi 3 juillet 1915.
336ème jour de la guerre: en Belgique, recrudescence d'activité d’artillerie ennemie ; à Arras,
quelques obus allemands déterminent des incendies dont on se rend maître; en Argonne et dans la région de
Metzeral, les attaques allemandes sont repoussées à la baïonnette.
Nos avions bombardent les gares de Chatlerange, Zarpen et Langeniarck (Belgique), ainsi que des
batteries allemandes à Vimy et à Beaurain; Les allemands progressent entre Wieprz et le Bug.
Dans la mer Noire, un sous-marin russe, dans la région houillère, détruit plusieurs vapeurs; les
torpilleurs russes bombardent Zunguldak.
Un attentat est commis à New-York par un Américain d'origine allemande, professeur d'allemand à
l'Université de Cornell, contre le banquier Morgan, favorable à la Quadruple-Entente : l'assassin est arrêté
; il se déclare l'auteur de l'attentat du 2 contre le Capitole.
(1) La Grande-Bretagne estime le coût journalier de la guerre à 3 millions de livres.
(3) Début du massacre des Arméniens de Mouch dans le vilayet (district) de Bitlis
Dimanche 4 juillet 1915
337ème jour de la guerre : action d'artillerie en Belgique, dans la région de Nieuport; en formations
serrées, les Allemands attaquent nos positions du chemin creux d’Angres à Ablain (au nord de la route AixNoulette-Souchez) : ils sont repoussés avec de lourdes pertes ; Le paquebot français Carthage est torpillé
par un sous-marin allemand ; deux submersibles allemands sont canonnés dans la Manche par des bâtiments
de la flottille française : l'un d'eux est atteint par plusieurs obus.
Sur le versant septentrional du Pol Grande, les Autrichiens essaient, vainement, une attaque
appuyée par un vif feu d'artillerie, dans le but de reprendre les tranchées occupées par les alpins-italiens.
- 53 (3) Après avoir vainement tenté de prendre le contrôle de la presqu’ile de Gallipoli, les Turcs
cessent leur offensive générale.
Manque les faits entre le 5 et le 10 juillet 1915
Lundi 5 juillet 1915
(1) Défaite italienne près de Gradisea et de Gorizia
Mercredi 7 juillet 1915
(1) Echec turc aux Dardanelles
(2) Première conférence interalliée à Chantilly où sont examinées les offensives sur le front de
l’Ouest, le front italien et en Serbie.
(3) Conférence interalliée qui se tient à Chantilly sur l’initiative du chef d’état-major de l’armée, le
général Joseph Joffre. Décidant des offensives à la fois sur le front de l’Ouest, le front italien et en
Serbie. L’Entente réalise un premier pas « vers une action concordante ».
Jeudi 8 juillet 1915
(1) Allemagne : 1347 personnalités, appartenant au monde de la science et de l’économie, exigent
une politique d’annexion à l’Est comme à l’Ouest.
Vendredi 9 juillet 1915
(1) Allemagne : L’historien Hans Delbrück est à l’initiative d’un texte repoussant les thèses
annexionnistes
Dimanche 11 juillet 1915.
344ème jour de la guerre : journée calme sur le front occidental : l'armée britannique chasse les
Allemands de quelques éléments de tranchées ; les troupes françaises du secteur d'Arras gagnent une ligne
au nord de la station de Souchez ; l'ennemi envoie quelques obus sur Arras et Reims.
Les Russes, dans leur retraite stratégique, arrêtent en partie l'offensive allemande et, dans la
région de Lublin, sont maîtres des opérations.
Dans une rivière du Sud-Africain allemand, le croiseur Koenigsberg est détruit par des navires de
guerre anglais.
Le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères des Etats-Unis part pour la résidence d'été du
président Wilson, afin de conférer avec lui sur la note allemande relative au Lusitania.
Lundi 12 juillet 1915.
345ème jour de la guerre: grande activité des Allemands au sud de Souchez : ils occupent le
cimetière et quelques tranchées; au nord de l'Oise, bombardement réciproque particulièrement violent,
ainsi qu'au bois Le Prêtre et à la Croix-des-Carmes.
Depuis l'évacuation de Lemberg, le chiffre des prisonniers austro-allemands est évalué par les
Russes à 36 000 hommes.
Une escadrille d'aéroplanes italiens bombarde avec succès un campement ennemi aux environs de
Gorizia.
Suivant le ministre de l'Intérieur autrichien, 809 cas de choléra sont constatés à Vienne.
(3) Le Sud-Ouest africain allemand se rend aux troupes sud-africaines commandées par le général
Louis Botha, favorable aux Alliés.
Mardi 13 juillet 1915.
346ème jour de la guerre: deux attaques allemandes, d'ailleurs complètement repoussées, ont lieu
devant nos positions du Labyrinthe (secteur d'Arras) et sur la rive est de la Fecht-de-Sondernach (dans les
Vosges). Trente-cinq avions français survolent et bombardent la gare stratégique installée par les
Allemands à Vigneulles-les-Hattonchatel qui dessert la région de la tranchée de Calonne et celle de la forêt
d'Apremont, et allument plusieurs incendies.
Dans le Haut Cadore, l'action offensive italienne se développe : le tir de destruction continue
contre les ouvrages autrichiens de Platz et de Landro.
- 54 En face de forces importantes, les Russes, dans le secteur entre les rivières Orjitz et Lydynia, se
replient sur leur deuxième ligne.
Aux Dardanelles, les Alliés font de nouveaux progrès sur plusieurs points d'occupation de la basse
vallée du Kereves.
(1) Offensive des armées allemandes et austro-hongroise en Pologne.
(2) Offensive allemande sur le Niémen et la Narew dans le but d’encercler les Russes stationnés
dans la boucle de la Vistule
(3) Début de l’offensive allemande qui, de la Courlande à la Narev et de la Galicie à Ivangorod, a
pour objectif d’encercler les forces russes stationnées dans la boucle de la Vistule, à l’ouest de Varsovie
(3) Reprise de l’offensive allemande en Argonne après le semi échec du 20 juin. L’armée du
Kronprinz tente vainement d’encercler Verdun et d’atteindre le chemin de fer de Châlons.
Mercredi 14 juillet 1915
347ème jour de la guerre: en Belgique, les troupes britanniques, au sud-ouest de Pilken, repoussent
une nouvelle fois les Allemands; Arras est bombardé avec des obus de gros calibre : le quartier de la
cathédrale souffre particulièrement; en Argonne, nous prenons l'offensive et enlevons quelques tranchées
allemandes.
Nos aviateurs détruisent la gare de Libercourt, bifurcation militaire entre Douai et Lille.
Au nord de Libau et de Chavli, les Allemands, ayant reçu du renfort, avancent; les Russes
consolident leur position le long de la Vistule et, grâce à leur artillerie, gagnent du terrain vers Cracovie.
Dans la région de Falgarego, l'infanterie italienne occupe le sommet du Falzanego.
Le transfert des cendres de Rouget de l'Isle, auteur de la Marseillaise, aux Invalides, donne lieu à
une manifestation grandiose à Paris.
Le conseil national du Parti socialiste français vote une motion en faveur de la poursuite, avec une
fermeté inflexible, de l'œuvre de la défense nationale.
Jeudi 15 juillet 1915
348ème jour de la guerre : en Argonne, la lutte est circonscrite au nord de la route de Servon : les
Allemands réussissent à reprendre pied dans le bois Beaurains.
La progression des Allemands se développe entre la mer Baltique et la Vistule ; les AustroAllemands renforcent considérablement leurs lignes sur la Narew, dans le nord de la Pologne; les troupes
autrichiennes passent en quelques points le Dniester.
En Carnie, les attaques autrichiennes entre les monts Cogliano et Pezzo-Avostano sont repoussées.
(1) Londres : les crédits de guerre s’élèvent à 600 millions de livres.
Vendredi 16 juillet 1915
349ème jour de la guerre: journée agitée : sur la rive droite de l'Aisne, à l'ouest de Soissons, les
Allemands, après avoir lancé 4 000 obus, sont forcés de reculer. Dix avions français lancent des bombes,
atteignent la gare militaire de Chauny où sont concentrés d'importants dépôts de matériel allemand, et y
allument deux incendies.
Les Allemands, entre la Vistule et le Bug, continuent à développer leur offensive générale ; dans la
mer Noire, les torpilleurs russes et le submersible Marge détruisent plusieurs vapeurs et plusieurs voiliers
turcs.
L'artillerie lourde italienne provoque des explosions et des incendies dans les ouvrages autrichiens
du col de Predil.
Le refus de la Roumanie de permettre le passage des armes et des munitions d'Allemagne en
Turquie augmente la tension entre les empires centraux et la Roumanie.
Samedi 17 juillet 1915
350ème jour de la guerre : canonnade violente sur le front français : dans la région du nord
d'Arras, particulièrement vers Souchez et Neuville ; sur la rive droite de l'Aisne, dans la région de Troyon ;
en Argonne, dans la région de Marie-Thérèse ; sur les Hauts-de-Meuse, région des Eparges et de Sonvaux ;
dans les Vosges, au Ban-de-Sapt; mais partout l'ennemi est arrêté.
Les Allemands progressent en Courlande ; sur le Dniester et entre le Dniester et le Bug, les
combats sont favorables aux Russes.
- 55 Deux dirigeables italiens bombardent les ouvrages ennemis autour de Gorizia, et des campements
dans le Carso.
Dimanche 18 juillet 1915.
351ème jour de la guerre : sur les Hauts-de-Meuse, vives actions d'infanterie ; nous reprenons un
élément de tranchée à l'ennemi.
Dans la région Libau-Chavli, l'offensive allemande continue; les Russes remanient le front sur des
positions plus proches de la Narew et regroupent leurs troupes sur la rive gauche de la Vistule.
Une division de vieux croiseurs-cuirassés italiens s'approche des eaux de Cattaro, bombarde la ville
et Gravosa : l'un des croiseurs, le Garibaldi, est torpillé par un sous-marin autrichien et coule.
(1) Deuxième offensive italienne de l’Isonzo
(1) En France, entrée en vigueur de la semaine de permission par roulement.
(2) Premières permissions de six jours accordées par roulement à tous les combattants français.
Échec italien de la deuxième offensive sur l’Isonzo
(3) Les premiers permissionnaires arrivent à Paris à la suite de la décision gouvernementale qui
accorde, par roulement, des permissions de 6 jours à tous les combattants
(3) 2ème offensive italienne de l’Isonzo sur le Carso, qui ne vient pas à bout des troupes
autrichiennes de l’Istrie.
Mercredi
(3) La concession de Guillaume II du 6 juin se révélant insuffisante, le 3ème avertissement
américain prend une allure d’ultimatum pour que ne se reproduisent plus des « actes semblables » au
torpillage du Lusitania. Le président Wilson se prononce pour une « paix maritime » sans compromis.
Vendredi
(3) Après 4 jours de négociations avec les ambassadeurs de l’Entente à Sofia, le ministre français
des Affaires étrangères, Théophile Delcassé, et son homologue russe Sergueï Sazanov refusent la cession
de la Macédoine à la Bulgarie.
Dimanche
(3) 2 navires de commerce américains sont coulés au large de l’Irlande par des sous-marins
allemands
Lundi 19 juillet 1915
352ème jour de la guerre : en Belgique, l'ennemi bombarde les tranchées de Saint-Georges et
l'église de Boesinghe ; à l'est d'Ypres, les Anglais occupent 150 mètres de tranchées allemandes; en Artois,
en Argonne et en Lorraine, les attaques allemandes, à faibles effectifs d'ailleurs, sont repoussées. Quatre
avions français lancent 48 obus sur la gare de bifurcation de Challerange, au sud de Vouziers; six autres
avions bombardent la grande gare et la gare de marchandises de Colmar.
Dans la région de Riga-Chavli, la progression des Allemands continue.
En Carnie, les Italiens tirent sur le fort Hermann, au nord-est de Plezzo, et provoquent des
dommages considérables ; l'occupation italienne, le long de l'Isonzo et sur le plateau de Carso, progresse :
2000 Autrichiens sont faits prisonniers.
(3) A l’ile Maurice, arrestation et internement des sujets d’origine allemande et autrichienne en
séjour dans la colonie.
Mardi 20 juillet 1915.
353ème jour de la guerre : les Allemands bombardent violemment Souchez et Neuville-SaintWaast; les villes de Reims et de Soissons reçoivent des obus. Un de nos dirigeables lance 23 obus sur la
gare militaire et sur un dépôt de munitions de Vigneulles-les-Hattonchatel ; deux de nos avions bombardent,
à nouveau, la gare de Colmar.
Les Russes redressent leur front de la Vistule à Ossevetz pour s'appuyer sur leur forteresse de
Newo-Gregoriesk.
(1) Les troupes allemandes occupent Radom (Pologne)
Mercredi 21 juillet 1915.
354ème Jour de la guerre : aux lisières orientales de l'Argonne, l’ennemi parvient à prendre pied
dans une tranchée ; dans les Vosges, sur les hauteurs est de la Fecht du Nord, nous prenons une partie des
- 56 organisations défensives allemandes; Saint-Dié est bombardé par une vingtaine d'obus. Trente et un avions
français bombardent la gare de Conflans-en-Jarnisy : le dépôt de locomotives est atteint.
Sur la Narew, l'ennemi tente de s'avancer : les Russes le refoulent en partie.
Les Italiens pressent de plus en plus Gorizia, qui paraît à la veille de capituler, et gagnent une
partie de la ligne des hauteurs qui, de la rive droite, courent vers la ville et les fronts de l'Isonzo.
Jeudi 22 juillet 1915.
355ème jour de la guerre : dans les Vosges, au nord de Munster, sur les hauteurs qui dominent à
l'est de la vallée de la Fecht du Nord, nous occupons la crête du Linge et prenons pied dans les carrières du
Schratzmannels et les bois du Barrenkopf. Nos avions lancent des obus sur la gare d'Autry, près de
Binarville.
Les Allemands se groupent sur les voies, dans la région de Chavli-Mitau.
Les troupes italiennes occupent les hauteurs de Monfalcone et de Goritza : le roi assiste à l'affaire
avec le général Cadorna; les Autrichiens, avec quatre contre-torpilleurs, canonnent quelques parties du
chemin de fer d’Ortona à Pedaso et l'île de Tremiti.
La note américaine à l'Allemagne est envoyée à Berlin : elle invite à nouveau l'Allemagne à
respecter sur mer les règles internationales.
Vendredi 23 juillet 1915
356ème jour de la guerre: en Argonne, nous nous emparons d'un élément de tranchée ennemi qui
permet de rectifier notre front à notre avantage; les faubourgs de Soissons, de Reims et les villes de Pontà-Mousson et Gérardmer reçoivent quelques obus. Un groupe d'avions français bombarde la gare de
Conflans-en-Jarnisy.
Etant données les difficultés de ravitailler en combustible les usines de Varsovie et de Riga, le
matériel est transporté à l'intérieur de la Russie, aux frais de l'État.
Dans le Carso, les Italiens, grâce à une manœuvre enveloppante, s'emparent de 1500 Autrichiens,
dont 76 officiers.
Samedi 24 juillet 1915.
357ème jour de la guerre : journée calme, sauf dans les Vosges : les Allemands attaquent sans
succès au Reichackerkopf et sur les hauteurs à l'est de Metzeral.
Au sud de la région de Mitau, les troupes allemandes continuent à avancer.
Le communiqué officiel annonce que l'avance des Italiens est d’environ 3 à 5 kilomètres par
semaine; la voie ferrée reliant Trente à Vienne est menacée.
(3) Menacés d’encerclement, les Russes évacuent Van et donnent l’ordre à tous les Arméniens de la
province de s’enfuir avec l’armée pour se replier sur la frontière.
Dimanche 25 juillet 1915.
358ème jour de la guerre : nouveau succès dans les Vosges ; au Ban-de-Sapt, nous nous emparons
d'organisations défensives allemandes très puissantes et les organisons.
Dans la mer Noire, les torpilleurs russes de la région du Bosphore bombardent un camp de cavalerie
turque et causent l'explosion d'un train de ravitaillement.
Les Italiens bombardent Plava et détruisent plusieurs forts; à Ternovo, ils rejettent l'ennemi à 2
kilomètres en arrière.
La presse anglaise affirme que la Grèce a envoyé une flottille dans les eaux turques de Vourla et de
Smyrne pour y faire une démonstration en guise de protestation contre les mauvais traitements infligés aux
sujets grecs.
(1) En Irlande, 2 navires de commerce américains sont coulés par des sous-marins allemands.
Lundi 26 juillet 1915.
359ème jour de la guerre : action d'artillerie entre Aix-Noulette et Souchez, dans la région de
Soissons et au bois Le Prêtre ; Arras et Pont-à-Mousson sont bombardés par les Allemands; nos avions
lancent des obus et des fléchettes sur la gare militaire de Nantillais, au nord de Montfaucon.
Dans la mer Noire, les torpilleurs russes coulent 40 voiliers turcs chargés de charbon et détruisent
un pont suspendu.
- 57 La marine italienne occupe l'île de Pelagosa, importante par sa situation stratégique.
Le bombardement des positions turques, à l'intérieur des détroits, continue : les Alliés cherchent
à détruire les batteries ennemies sur la côte asiatique.
Mardi 27 juillet 1915.
360ème jour de la guerre: un bombardement par les Allemands de Furnes et d'Oost-Dunkerque est
suivi d'un tir de représailles de notre part sur Westende et Middelkerque; Arras est deux fois bombardé;
en Alsace, sur la crête de Lingerkopf et les environs, sur un front de 2 kilomètres, nous achevons la
conquête de la position et l'organisons.
Sur le front de la Narew, le combat se développe avec opiniâtreté : les Allemands amènent de
fortes réserves.
Dans la vallée de Laone, les Italiens complètent la possession des hauteurs par l'occupation du
Monte Lavanech et la cime de Pissoma ; sur le Carso, ils prennent la position de San Michele et font 3 200
prisonniers.
Mercredi 28 juillet 1915
361ème jour de la guerre : les Allemands, au nord de Souchez, réussissent à prendre pied sur un
point de 20 mètres environ, sur notre front ; la ville de Soissons est bombardée.
Sur le front de la Narew, où les combats acharnés se poursuivent, la ligne générale du front n'est
pas encore modifiée.
Les Italiens continuent leur avance sur le Carso ; les Autrichiens commettent de graves
déprédations à Trieste.
Deux sous-marins anglais continuent à entraver la navigation turque dans la mer de Marmara.
Jeudi 29 juillet 1915.
362ème jour de la guerre : nous occupons un nouveau groupe de maisons au Ban-de-Sapt (Vosges);
nos escadrilles d'avions bombardent la voie ferrée d'Ypres à Roulers, les organisations allemandes près de
Combles et près de Reims, les gares militaires de Chatel en Argonne et de Burthecourt en Lorraine.
L'état-major russe prend la décision d'évacuer Varsovie et d'abandonner la ligne de la Vistule pour
se tenir au front du Bug et des marais de Wlodawa : cette retraite permet à l'armée russe de rester
intacte.
Les Italiens réalisent de grands progrès dans la vallée de Cordevole.
Pour des raisons militaires, les Alliés occupent provisoirement Mytilène et notifient cette décision
à la Grèce.
(1) Les Marines américains occupent l’île d’Haiti.
Vendredi 30 juillet 1915.
363ème jour de la guerre : les Allemands réussissent à pénétrer dans une partie de tranchée
anglaise récemment conquise à Hooghe; sur le front français, l'activité de l'artillerie se concentre dans les
Vosges, au Barrenkopf, où nos tirs de barrage causent aux Allemands de lourdes pertes;
nos avions bombardent l'usine de gaz asphyxiants de Dornach (Alsace), les usines
pétrolifères de Pechelbronn, près de Wissembourg, les gares de Chauny, de Fribourg et de
Detwiller.
Sur la rive droite de la Vistule, les Allemands réussissent à faire passer, en
plusieurs endroits, des avant-gardes.
Le pape Benoît XV adresse aux peuples belligérants et à leurs chefs un appel les conjurant
Benoît XV
de mettre fin à la guerre.
(1) Retraite russe en Pologne
Samedi 31 juillet 1915.
364ème jour de la guerre : les Allemands bombardent Dunkerque et Compiégne; et un de leurs
avions survole Nancy ; en Argonne, dans la région de Fontaine-aux-Charmes et au Four-de-Paris, le
bombardement des tranchées de part et d'autre se poursuit d'une façon presque continue ; sept avions
français bombardent la gare et l'usine d'aviatiks à Fribourg-en-Brisgau, et le camp d'aviation de Dalheim,
près de Morhange.
- 58 Entre la Vistule et le Bug, les troupes russes passent à des positions préparées sur leurs derrières;
elles évacuent Lublin et un secteur de chemin de fer.
Dans les Dardanelles, à défaut de grandes batailles, les communiqués relatent de petits combats qui
ont une importance stratégique considérable.
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Dimanche 1er août 1915.
365ème jour de la guerre : en Alsace, l'ennemi attaque sans succès nos positions ; entre Meuse et
Moselle, un bataillon allemand, surpris, est en partie détruit; les avions allemands bombardent Pont-àMousson et le plateau de Malzéville, près de Nancy.
En Russie, le président de la Douma ouvre la séance en affirmant la volonté du pays de mener la
lutte à bonne fin : le discours est salué de chaleureuses acclamations.
Sur l'Isonzo, les opérations italiennes pour développer la tête de pont de Plava continuent avec
succès.
Au nombre des personnes tuées dans le nouveau torpillage d'un paquebot, l’Ibérian, par un sousmarin allemand, se trouvent quelques Américains.
Lundi 2 août 1915
366ème jour de la guerre : les engagements à coups de pétards et de grenades et les luttes de
mines se généralisent sur le front français ; sur les Hauts-de-Meuse, entre les Eparges et la tranchée de
Calonne, une violente attaque allemande est arrêtée par nos feux d'artillerie ; Arras, Soissons, Pont-àMousson et Manoncourt-sur-Seille sont bombardés avec des obus incendiaires par les Allemands.
En Russie, l'ennemi avance sur le front de la Narew ; dans la région d'Ivangorod, les Russes
reculent peu à peu ; dans la mer Noire et sur la côte d'Anatolie, les torpilleurs russes détruisent dix voiliers
ennemis.
La flotte italienne est maîtresse du golfe de Trieste; en Carnie, les Italiens avancent et consolident
leurs gains.
Partout, dans les Etats alliés et dans les Etats impériaux, l'anniversaire de la déclaration de guerre
donne lieu à des manifestations.
Mardi 3 août 1915.
367ème jour de la guerre : en Argonne, dans le secteur Saint-Hubert, Marie-Thérèse, Fontaineaux-Charmes, cote 213, la lutte est vive : les Allemands ne peuvent déboucher.
Le ministre de la Guerre publie une note montrant les dangers des cuirasses et autres appareils à
protection pour militaires : ces appareils ont pour effet de déformer les balles et de donner ainsi aux
blessures un caractère d'extrême gravité.
Dans la direction de Riga, les Russes se replient au delà de la rivière Ekau ; les forces allemandes
qui ont traversé la Vistule progressent sur une distance considérable.
Les Autrichiens tentent un coup de main sur le Carso, mais les Italiens leur infligent de lourdes
pertes.
(1) Un sous-marin allemand arraisonne le navire de commerce américain « Pass of Bahama » et le
conduit jusqu’à Cuxhaven.
(3) Le ministre britannique des Affaires étrangères sir Edward Grey envoie au nom de l’Entente
une note à la Bulgarie lui précisant l’étendue et la date de remise des territoires réclamés en échange de
son intervention. Mécontentement de la Grèce qui oppose une fin de non-recevoir le 12 et de la Serbie ont la
réponse, le 15 constitue un refus pur et simple.
Mercredi 4 août 1915.
- 59 368ème jour de la guerre ; sur la partie occidentale du front peu d'activité,
sauf en Belgique et dans la forêt d'Apremont, sur les hauteurs du Linge où l'artillerie
est violente.
Sur la Narew et sur la Vistule, les Russes continuent à se retirer sur un
nouveau front; les armées du prince de Bavière prennent les lignes extérieures et
intérieures des forts de Varsovie.
Les batteries lourdes italiennes effectuent des tirs efficaces contre la gare
de Borgo, dans le val de Sugaro, où l'on remarquait un intense mouvement de troupes
et de chariots.
Prince de Bavière
(1) Les troupes austro-hongroises occupent Ivangorod sur la Vistule
(3) Organisation du contrôle parlementaire sur la Défense nationale. Après accord entre les
groupes politiques de la Chambre et le président du Conseil René Viviani, il est décidé que les commissions
parlementaires désigneront l’un de leurs membres pour des « missions temporaires » et d’ »objet
déterminé » destinées à contrôler la défense nationale.
Jeudi 5 août 1915.
369ème jour de la guerre : dans les Vosges, l'action allemande est vive : nous perdons quelques
éléments de tranchées, sur la crête du Linge.
Varsovie est occupée par les Allemands : les Russes effectuent leur retraite en bon ordre.
Au Parlement français, lecture d'un message de M. Poincaré affirmant, une nouvelle fois, l'union
sacrée et la volonté des Alliés d'imposer une paix qui garantira la sécurité de l'Europe.
(1) Les troupes allemandes prennent Varsovie.
(2) Les troupes allemandes prennent Varsovie, Lublin et Cholm
Vendredi 6 août 1915.
370ème jour de la guerre : combats locaux sur le front français ; en Lorraine, les Allemands font un
grand effort autour de nos positions de Reillon qu'ils ne peuvent prendre ; deux taubes jettent quelques
bombes dans la vallée de la Meurthe.
L'archevêque de Riga a quitté la ville avec le clergé : on se bat sur les bords de la Missa, à dix
milles en amont de cette ville.
Trois dirigeables italiens bombardent avec succès des campements autrichiens et des gares : l'un
d'eux, après avoir survolé Pola, tombe à la mer.
(1) Les députés au Conseil d’empire autrichien exigent la création d’un royaume réunifié de Pologne
avec la Galicie, uni à la monarchie habsbourgoise.
Samedi 7 août 1915.
371ème jour de la guerre : en Argonne, les Allemands renouvellent vainement leurs attaques contre
la cote 213; dans la forêt d'Apremont, le bombardement se poursuit avec intensité.
Les Russes effectuent leur retraite en donnant d'énergiques contre-attaques et en faisant
éprouver aux Allemands de lourdes pertes : le butin des Allemands est presque nul.
Après un combat acharné, les Italiens sont parvenus sur les sommets dominant Gorizia, dont la
chute parait imminente.
La Chambre française vote le retour au « pain bis », c'est-à-dire le blutage donnant un taux de 74
p. 100 de l'extraction de la farine de blé et l'adjonction de 5 p, 100 de farine de seigle ou de riz.
quintal.
(1) France : La Chambre donne le droit au gouvernement de réquisitionner le blé à 30 francs le
(3) Le corps d’armée britannique commandé par le général Ian Hamilton débarque dans la baie de
Suvia (Gallipoli) mais ne parvient pas à déborder les positions turques de la région d’Ananfarta.
Dimanche 8 août 1915.
372ème jour de la guerre : dans les Vosges, l'ennemi bombarde nos positions du Linge et de
Sehratzmaennele et s'empare d'une trentaine de mètres de tranchées françaises.
Les Allemands avancent dans la direction de Riga.
L'Italie adresse à la Porte une demande catégorique d'explications et de réparations : les sujets
italiens à Constantinople sont particulièrement molestés.
- 60 Un grand conseil de guerre des états majors allemands et autrichiens, présidé par le kaiser assisté
de l'archiduc héritier d'Autriche et du kronprinz, est annoncé.
(3) Début de l’offensive allemande sur la ligne du Niémen. Kovno capitule le 17 août.
Lundi 9 août 1915.
373ème jour de la guerre : des navires anglais canonnent la côte belge et un avion bombarde
Bruges; un contre-torpilleur anglais heurte une mine dans la mer du Nord et coule; journée mouvementée
dans le secteur d'Arras : toutes les attaques allemandes sont repoussées ; en Argonne, l’ennemi attaque nos
postes avancés : il est rejeté par notre feu.
Trente-deux avions français de bombardement, escortés d'avions de chasse, bombardent la gare et
les usines de Sarrebrûck : des incendies sont observés ; quatre de nos avions ne rentrent pas dans nos
lignes.
L'état-major de Vienne et de Berlin envisage la possibilité d'une nouvelle attaque de la Serbie
comme conséquence du refoulement des Russes vers l'est; les Russes arrêtent les Allemands à 37
kilomètres de Riga.
Les Turcs, malgré les assurances du Gouvernement bulgare que la Bulgarie restera neutre,
fortifient Andrinople et les lignes de Tchataldja.
Mardi 10 août 1915.
374ème jour de la guerre : les Allemands entourent quelques villes de Belgique, notamment
Courtrai, de fortes défenses de fils de fer barbelés : personne n'est autorisé à sortir sans permission
spéciale ; journée calme sur le front français ; on ne signale que des actions d'artillerie : en Artois, dans la
vallée de l'Aisne (région de Troyes), aux lisières de l'Argonne et en forêt d'Apremont.
Une escadrille de zeppelins visite le littoral oriental de la Grande-Bretagne, faisant peu de dégâts ;
des hydravions français bombardent un zeppelin qui rentre désemparé à Ostende ; nous effectuons un
bombardement de nuit de ce port.
Les Russes repoussent tous les assauts à Kovno.
Une campagne est menée en Italie pour qu'il soit laissé un million d'hommes du lac de Garde à
l'Isonzo et distribué l'autre million entre la Belgique et la presqu'île de Gallipoli.
La ville de Gaza, base de ravitaillement des troupes turques, au nord de la Palestine, est presque
entièrement démolie par un croiseur français.
Mercredi 11 août 1915
375ème jour de la guerre: en Argonne, très violent bombardement de nos positions à l'est de la
route de Vienne-le-Château-Binarville : les Allemands réussissent à garder un élément de nos tranchées de
première ligne.
Les opérations les plus importantes du front oriental sont les attaques allemandes contre la
forteresse de Kovno et la marche sur le chemin de fer Varsovie-Vilna : l'ennemi vise l'occupation de Vilna
que la plupart des fonctionnaires russes ont évacué.
Les Autrichiens bombardent Bari, Santo Spiritto et Molfetta, sans occasionner de dommages
appréciables ; dans la haute Adriatique, un sous-marin autrichien est torpillé par un submersible italien et
coule.
Jeudi 12 août 1915.
376ème jour de la guerre : sur le front français, luttes locales à coups de pétards et de grenades,
sans résultats de part et d'autre. Une flottille de destroyers allemands sort d'Ostende en reconnaissance:
devant le feu violent de nos batteries terrestres, les unités ennemies rentrent à leur port d'attache.
Deux zeppelins survolent le littoral anglais et ne causent que des dégâts peu importants.
La population civile de Dvinsk évacue cette ville de 100000 âmes, située à 200 kilomètres au nordest de Kovno déjà évacué ; la flotte allemande de la Baltique se sert maintenant comme base du port de
Libau pris aux Russes.
Un croiseur français détruit à coups de canon les ateliers allemands de Jaffa qui fabriquent des
armes et des munitions et construisent des bateaux destinés à l'attaque du canal de Suez.
Les Autrichiens bombardent Belgrade avec des obusiers de gros calibres ; les Serbes ripostent en
bombardant Semlin et Pantchevo.
- 61 -
Vendredi 13 août 1915.
377ème jour de la guerre : rien à signaler sur le front français, si ce n'est des actions d'artillerie
en Artois, en Argonne où la canonnade a été accompagnée d'une lutte à coups de grenades et de pétards, et
en forêt d'Apremont.
Le but de l'état-major allemand se dessine en Russie: il essaie de s'emparer de la ligne naturelle de
la base défensive russe, sur la Dvina, le Niémen, le Bug et le Dniester, qui relie le golfe de Riga à la
frontière roumaine.
Aucun événement d'importance sur le front italien : les communiqués ne mentionnent que de petites
escarmouches.
Un sous-marin anglais torpille, dans les Dardanelles, une canonnière turque.
Samedi 14 août 1915.
378ème jour de la guerre : en Argonne, l’ennemi prononce une attaque sur tout le front du secteur
Marie-Thérèse : il est repoussé par notre feu et subit des pertes sensibles.
L'activité de la flotte allemande, dans la Baltique, augmente : l'Allemagne semble viser l'occupation
des îles d'Aland ; une manœuvre heureuse du général Alexieff, autour de Vlodawa, dégage la retraite russe
entre la Vistule et le Bug: les Allemands doivent reculer.
L'ambassadeur de Turquie à Berlin est rappelé sur la demande du kaiser, l'ambassadeur ayant, dans
un rapport, exprimé l'avis que l'Allemagne et l'Autriche étaient à la période d'épuisement qui déterminera
leur chute.
Dimanche 15 août 1915.
379ème jour de la guerre : bombardements réciproques et violents en Artois (secteur de Souchez
et de Roclincourt), en Champagne (fortin de Beauséjour) et en Lorraine (région de Leintrey et Reillon).
Un groupement de 19 avions bombarde les parcs et dépôts allemands de la vallée de Spada : 108
obus sont lancés sur les objectifs.
Sur le front de la Narew au Bug, les Allemands continuent leurs furieuses attaques, éprouvant des
pertes terribles.
Les Autrichiens évacuent les villes de la vallée de Sugana, notamment Borgo, cité de 12000 âmes :
la population est envoyée à Innsbruck, fuyant les troupes italiennes qui progressent.
Des avions et un croiseur anglais bombardent la ville d’Idjadik, près de Smyrne ; les Turcs perdent
2 000 hommes.
Lundi 16 août 1915.
380ème jour de la guerre : nos batteries causent à l'ennemi des portes sensibles dans la région de
Quennevières et sur le plateau de Nouvron; elles endommagent sérieusement les ouvrages allemands près de
Berry-au-Bac; l'ennemi ayant envoyé des obus sur Saint-Dié, nous tirons sur les gazomètres de SainteMarie-aux-Mines qui font explosion et nous incendions une fabrique allemande à l'est de Munster.
Un sous-marin allemand, à canons à longue portée, lance plusieurs obus sur les
villes de Parlon, Harington et Whitehaven, dans le comté de Cumberland, sur la côte de
la mer d'Irlande ; les dégâts sont peu appréciables : les journaux allemands affirment
que cette attaque est un prélude.
Les Allemands s'acharnent au siège de Kovno.
Les troupes italiennes poursuivent la pénétration du Tyrol.
Lord Kitchener
Lord Kitchener, ministre de la Guerre anglais, vient en France où il est reçu par
M. Millerand: il visitera pendant quelques jours l'armée française du Nord et l'armée anglaise.
Mardi 17 août 1915.
381ème jour de la guerre : nous bombardons violemment les positions
ennemies dans la région du Linge et à Landersbach : notre infanterie prend
pied sur la crête et s'y installe.
En prévision de combats que l'on prévoit, les Russes quittent
Bielostock, à environ 100 kilomètres
de Brest-Litovsk, sur la ligne de Varsovie-Pétrograd ; les hôpitaux civils, les
- 62 banques sont évacués.
Allemands à Brest-Litvosk
Vingt et une unités navales autrichiennes attaquent l'île de Pelagosa:
la garnison italienne soutient l'attaque et force l'ennemi à se retirer.
Les sous-marins alliés se trouvant dans la mer de Marmara empêchent le ravitaillement par mer des
troupes ottomanes.
(1) France : vote de loi Dalbiez destinée à combattre les « embusqués ».
Mercredi 18 août 1915.
382ème jour de la guerre ; combat local furieux sur la crête de Sondernach : nous gardons et
consolidons les positions conquises hier.
Des zeppelins font une incursion sur les comtés de l'est de l'Angleterre : il y a une quarantaine de
civils blessés et quelques tués.
C'est au nord immédiat de Brest-Litovsk que s'accumulent les troupes
allemandes ; l'évacuation de Riga et de Vilna se poursuit : les banques ont été
transférées à Moscou où ont été emportées les cloches des églises, en prévision d'une
occupation de l'ennemi.
D'après le dernier rapport du ministre de l'Intérieur en Autriche-Hongrie, le
choléra se répand dans la monarchie, surtout en Galicie.
Le paquebot Arabie, sur lequel se trouvent des Américains, est torpillé par un
submersible allemand; une enquête est ouverte par M. Lansing, secrétaire d'Etat aux
Affaires étrangères, à Washington.
Mr Lansing
(3) Prise de Ivanrod la forteresse de Novogeorgirvsk, obligeant les Russes
à se replier sur Brest-Livovsk le 4 août et Varsovie, Lublin et Cholm le 5 août.
Jeudi 19 août 1915.
383ème jour de la guerre : grande activité sur le front français, principalement dans les Vosges, au
sommet du Linge : nous nous emparons d'une nouvelle tranchée allemande à la crête de Schratzmaennele.
Le fort de Kovno tombe aux mains des Allemands, la sécurité des Russes sur la ligne Brest-Litovsk
est menacée et la ligne du Niémen devient moins sûre; les vaisseaux russes qui protègent l'entrée du golfe
de Riga se replient, après un combat, sur une position plus proche, à cause de la supériorité de la flotte
ennemie.
Aux Dardanelles, dans la zone sud, combats de patrouille et luttes d'artillerie ; dans la zone
nord, l'aile gauche anglaise réalise des progrès dans la plaine d'Anafarta.
(3) Dans le vilayet d’Alep, à Ourfa, les 28000 Arméniens de la ville se réfugient dans leurs
quartiers et entament une résistance armée tandis que massacres et déportations se poursuivent dans tout
l’Empire.
(3) Le transatlantique Arabic de la White Star Line est torpillé et coulé près de l’Irlande par un
sous-marin allemand. 40 disparus dont 2 citoyens américains.
Vendredi 20 août 1915.
384ème jour de la guerre : en Artois, après un violent tir d'artillerie et trois contre-attaques,
l'ennemi réussit à reprendre pied dans les tranchées que nous lui avons enlevées sur le chemin d'Ablain à
Angres.
Les Allemands s'emparent de Novo-Georgiewsk, malgré l'opiniâtre défense des Russes.
A Rome, le Conseil des ministres se réunit et examine l'état des rapports italo-turcs, la Turquie
venant, par décret, d'interdire les communications en langue italienne.
M. Venizelos accepte de former le nouveau ministère, en Grèce.
A la Chambre française, importants débats sur le service sanitaire aux armées : M. Viviani annonce
qu'il prendra la parole à la séance de jeudi prochain.
Samedi 21 août 1915
385ème jour de la guerre : les Allemands lancent une quarantaine d'obus sur Reims; en Alsace, nos
engins de tranchées bouleversent les positions ennemies et y font sauter plusieurs dépôts de munitions.
L'investissement de Brest-Litovsk, objectif immédiat des armées austro-allemandes, se resserre.
- 63 Le gouvernement italien expédie l'ordre à l'ambassadeur d'Italie à Constantinople de présenter une
déclaration de guerre à la Turquie.
(1) (2) (3) L’Italie déclare la guerre à l’Empire Ottoman.
(3) A Beyrouth, des patriotes libanais sont exécutés par les troupes de Djemal pacha, commandant
turc de la IVème armée.
Dimanche 22 août 1915.
366ème jour de la guerre: en Artois, au nord de Souchez, et dans les Vosges, sur la crête de
Sondernach, les attaques allemandes sont rapidement et facilement arrêtées.
La flotte allemande pénètre dans le golfe de Riga, mais après avoir éprouvé de grosses pertes, les
navires ennemis reculent.
Les seules positions fortifiées que les Autrichiens détiennent encore sur le Carso sont les cols de
Doberdo et de Harcottini : Doberdo est bombardé de façon ininterrompue.
Lundi 23 août 1915.
387ème jour de la guerre : l'ennemi lance quelques obus sur Arras, Montdidier et Reims; dans les
Vosges, sur les crêtes du Linge-Barrenkopf, nous nous emparons de quelques tranchées allemandes. Deux
torpilleurs d'escadre français coulent un destroyer allemand au large d'Ostende ; une importante flotte
britannique bombarde Zeebrugge et Knocke, sur la côte belge.
Les membres de la Douma votent un ordre du jour de félicitations à la marine russe pour l'exploit
qu'elle a accompli dans le golfe de Riga en chassant les forces navales allemandes et mettant un
dreadnought, deux croiseurs et huit torpilleurs ennemis hors de combat.
Devant Goritz, les positions autrichiennes sont pressées jusqu'à une centaine de mètres, de sorte
que le tir des troupes italiennes arrive jusqu'aux maisons de Goritz.
Le secrétaire particulier du président Wilson, dans un discours, fait allusion à la crise grave
actuelle entre les États-Unis et l'Allemagne.
(2) Repoussés sur Brest-Litovsk, les Russes abandonnent la ligne du Bug. La Pologne est aux mains
des empires centraux
Mardi 24 août 1915.
388ème jour de la guerre : dans les Vosges, violents combats sur les hauteurs situées à l'est de la
Fecht ; nos avions bombardent les gares de Ternier et de Noyon, et la gare d'Offenbourg (grand-duché de
Bade).
Les Russes s'efforcent de contenir la poussée des armées austro-allemandes dans la direction de
Kovno à Vilna; après l'évacuation des fortifications d'Ossowiecz par les troupes russes, celles-ci se replient
en bon ordre.
Les Autrichiens essaient, le long du front italien, des actions à distance avec l'aide de leur
artillerie : cette action est promptement et efficacement contre-attaquée par les troupes italiennes.
La Chambre serbe accepte les sacrifices de territoires qui permettraient de refaire la Ligue
balkanique et de mettre cette Ligue au service de la Quadruple-Entente.
(1) France : Le Figaro lance une pétition contre la censure politique.
Mercredi 25 août 1915.
389ème jour de la guerre : combats à coups de grenades et luttes de mines, sur le front français.
Un de nos avions incendie la gare de Lorrach, dans le grand-duché de Bade, et une escadre de 72 avions
survole les hauts fourneaux de Dilliggen (fabrique d'obus et de plaques de blindage), au nord de Sarrelouis,
et les bombardent.
Le groupe des armées austro-allemandes de Kovno opère sa jonction avec celui de la Courlande; les
progrès de l'ennemi sont gênés par les boues de Pologne : les Austro-Allemands font de grands efforts pour
saisir les routes de Wlodawa et de Brest-Litovsk.
Les Turcs bombardent l'île Perim, à l'entrée de la mer Rouge.
(1) Offensive franco-britannique en Artois et en Champagne qui se solde par des gains minimes de
territoires.
Jeudi 26 août 1915.
- 64 -
d'obus.
390ème jour de la guerre : sur le front français, continuation de la lutte à coups de grenades et
Sur le front russe, vers Vilna, les attaques allemandes sont repoussées ; les
troupes russes se concentrent sur le Niémen ; la forteresse de Brest-Litovsk est prise :
les troupes austro-allemandes pénètrent dans le fort principal pendant que les Russes
évacuent le secteur en bon ordre.
Plusieurs corps d'armée allemands s'avancent vers le Tyrol ce qui semble indiquer
qu'ils sont destinés à agir contre les Italiens.
Dans une lettre adressée à la presse, sir E. Grey répond au discours du chancelier
E. Grey
allemand et montre que l'Allemagne a préparé et voulu la guerre.
A la Chambre des députés, M. Viviani prononce un discours où il fait appel à l'union patriotique de
tous les Français : l'affichage est voté et, à l'unanimité moins une voix, la Chambre approuve les crédits
pour les sous-secrétariats à la guerre.
(1) Le groupe d’armée de Mackensen prend Brest-Litovsk. L’ensemble de la Pologne est aux mains
des puissances centrales.
(3) Les vives attaques dont est victime à la Chambre le ministre de la Guerre Alexandre Millerand
depuis le 13 sont muselées par un discours patriotique du président du Conseil René Viviani.
(3) A la suite du discours de René Viviani, la chambre vote par 535 voix contre une, les crédits
militaires. Elle suspend ses séances publiques jusqu’au 16 septembre 1915
(3) Le gouvernement allemand présente ses excuses aux Etats-Unis pour le torpillage de l’Arabic le
19 et offre une indemnité.
Septembre 1915
Vendredi 27 août 1915.
391ème jour de la guerre : en Champagne, près de Suippes, l'offensive esquissée par les Allemands
est repoussée ; en Alsace, vers Sondernach, nous prenons de nouvelles tranchées allemandes; es villages de
Blénod-lès-Pont-à-Mousson, Thann et Vieux-Thann sont violemment canonnés par les Allemands.
Sur le front oriental, les Russes continuent pas à pas leur retraite, abandonnant les unes après les
autres les villes préalablement dévastées.
Une statistique officielle porte que les Italiens ont jusqu'ici perdu 30000 hommes contre 100 000
aux Autrichiens, tués, blessés, ou prisonniers.
Aux Dardanelles, les communiqués signalent des progrès obtenus par les Alliés : les Turcs se
replient sur leur seconde ligne ; 10 000 Anglo-Français de renfort arrivent à Mudros.
Samedi 28 août 1915.
392ème jour de la guerre: nous bombardons, de façon intensive et efficace, des tranchées
allemandes dans la région de Nieuport, et au nord d'Arras, à l'est de la route de Lille. Six avions allemands
se dirigent vers Paris, lançant des bombes sur Nogent, Montmorency, Ribécourt et Compiègne (deux
infirmiers et un enfant sont tués) : ces avions, pris en chasse par les nôtres, se sauvent ; l'un d'eux est
abattu au nord de Senlis.
Sur le front oriental, la retraite russe continue, couverte par des combats d'arrière-gardes; une
tentative d'offensive de l'ennemi, au nord de Bieloslock, est arrêtée ; la garnison russe de Brest-Litovsk a
pu rejoindre le gros de l'armée, après avoir fait sauter tous les ponts ; une grande bataille est engagée
entre Russes et Autrichiens dans le secteur de Bessarabie.
Les nouvelles et hardies opérations des Italiens se développent sur les rudes sommets du massif
Dadamello (3000 mètres d'altitude); nos alliés gagnent du terrain.
Dimanche 29 août 1915.
393ème jour de la guerre : combat très violent près de Dixmude; notre artillerie poursuit son
action continue sur le front occidental, dans le secteur d'Ablain, au nord de l'Aisne (environs de Craonne et
de Berry-au-Bac), entre l'Aisne et l'Argonne, et dans la région de Metzeral. Nos avions bombardent les
baraquements ennemis de Grand-Pré, de Monchentin et de Lançon, en Argonne.
L'offensive allemande, sur le front oriental, se produit sur les ailes ; la ligne russe à l'ouest de
Galicie est reportée en arrière.
- 65 Sur le front italien, dans le val Sugana, les Autrichiens détruisent quelques ponts de la grande
route et du chemin de fer, dans le fond de la vallée.
Lundi 30 août 1915.
394ème jour de la guerre : notre artillerie endommage, dans le secteur de l'Argonne, quelques
tranchées ennemies. Les avions alliés bombardent des tranchées allemandes sur le front belge.
Sur le front oriental, les Austro-Allemands tendent à enfoncer le front russe sur la Dwina et à
provoquer ainsi l'évacuation de Riga.
Le ministre de l'Intérieur autrichien reconnaît 929 cas officiels de choléra asiatique.
Mardi 31 août 1915
395ème jour de la guerre : sur le front français, notre artillerie, sans incidents notables, poursuit
son action continue et efficace
M. Millerand, ministre de la Guerre, rentre du front où il a conféré avec les officiers généraux sur
les mesures à prendre en vue de la campagne d'hiver.
Les Allemands continuent à développer leurs opérations en Russie sur leurs deux ailes : les arrièregardes russes leur infligent de grosses pertes
Les raids des aviateurs italiens continuent contre les objectifs militaires ; ils bombardent la gare
de Vogersko, des campements ennemis étendus et des dépôts de munitions à Sesana.
(1) L’Allemagne et l’Autriche divisent la Pologne en deux districts administratifs et militaires :
Varsovie aux Allemands, Kielce aux Autrichiens.
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Mercredi 1er septembre 1915.
396ème jour de la guerre : dans les Vosges, (après un bombardement d'obus à gaz suffocants,
l'ennemi lance deux violentes attaques contre nos tranchées du Linge : nous maintenons toutes nos
positions.
L'offensive allemande est particulièrement violente en Galicie : les Russes remportent des succès
sur un large front, enlevant à l'ennemi 30 canons, 24 mitrailleuses et faisant 3 000 prisonniers.
Sur le front italien, au Carso, mouvement de troupes autrichiennes : les garnisons de tranchées
sont remplacées par des troupes fraîches.
L'île Ruad, située entre Latakieh et Tripoli, est occupée par un détachement de l'escadre française
qui tient le blocus du littoral de la Syrie.
Au nom de l'Allemagne, le comte Bernstorff écrit au secrétaire des Affaires étrangères à
Washington que les sous-marins allemands ne doivent couler aucun navire ayant des passagers, sans
avertissement, s'il n'offre pas de résistance.
(1) Etats-Unis : L’ambassadeur allemand, le comte Bernstorff, déclare après la destruction de
l’ »Arabie » qu’à l’avenir la marine allemande appliquera les règles de la loi corsaire contre les paquebots.
Jeudi 2 septembre 1915.
397ème jour de la guerre : en Belgique, répondant à un bombardement dirigé sur Nieuport-Ville et
les secteurs voisins, notre artillerie effectue des tirs efficaces contre des rassemblements et des parcs
ennemis; les Allemands lancent des obus incendiaires sur Soissons et la région.
Entre la Willia et le Niémen, les Austro-Allemands avancent et prennent Grodno ; en Galicie, nos
alliés, en se retirant sur un front rétréci, infligent de grandes pertes à. l'ennemi.
Sur le Carso, les Autrichiens évacuent quelques tranchées, laissant de nombreuses armes et
munitions.
Le Japon mobilise son industrie pour apporter une aide efficace à la Russie.
Vendredi 3 septembre 1915
398ème jour de la guerre : bombardement violent et réciproque sur le front français.
Les Allemands occupent Loutsk, en conformité du repliement des Russes sur la rivière du Styr; les
troupes russes de Galicie occupent de nouvelles positions, laissant protéger leurs mouvements par les
arrière-gardes.
- 66 Une série d'opérations concertées entre les troupes italiennes du haut Piave et celles de la vallée
de Dégano chasse les Autrichiens du massif entier.
La Serbie et la Roumanie concentrent des forces le long de la route que l'armée austro-allemande
doit parcourir pour donner la main aux armées turques.
(3) Signature entre des 2 pays (Bulgarie/Empire ottoman) d’un accord assurant à la Bulgarie une
rectification de frontières jusqu’à la ligne du fleuve Maritza (Thrace)
Samedi 4 septembre 1915.
399ème jour de la guerre : continuation de la lutte d'artillerie entre les troupes françaises et les
troupes allemandes; répondant à nos tirs de destruction contre ses tranchées et ses ouvrages, l'ennemi
lance sur Reims une centaine d'obus : on ne signale pas de victimes.
Le paquebot anglais Hespérian, ayant 700 passagers, est torpillé sans avis préalable par un
submersible allemand ; passagers et équipage ont pu être sauvés.
Sur le front Riga-Vinsk, les troupes russes se retirent sur la rive droite de la Dwina ; par contre,
entre la Sventa et la Willia, nos alliés avancent; près de Grodno, les Allemands lancent une partie de leurs
forces sur la rive droite du Niémen.
(1) Russie : La forteresse de Grodno tombe aux mains des Allemands.
Dimanche 5 septembre 1915.
400ème jour de la guerre : activité toujours marquée de l'artillerie sur notre front.
Les Russes continuent leur retraite en bon ordre avec des succès d'arrière-gardes, dus surtout aux
automobiles blindées qui, par une action pleine de sacrifices, jettent un grand désordre dans les troupes
allemandes.
Le progrès des armées italiennes devient sensible surtout dans le secteur de Doberdo.
Lundi 6 septembre 1915 (401ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Les combats d'artillerie se poursuivent partout avec violence ; quarante de nos avions
bombardent la gare, les usines et les établissements militaires allemands de Sarrebruck : les
dégâts sont considérables.
Sur le front Russe:
Les Allemands avancent sur la Dvina, sur le front du Niémen, et en Galicie, sur la rivière
Sereth ; le tsar prend le commandement effectif de ses armées ; le grand-duc Nicolas est nommé
vice-roi du Caucase.
Sur le front Italien:
Le généralissime Joffre, en Italie depuis trois jours, est présenté au roi ; il s'entretient
avec le commandement suprême italien et visite quelques-unes des parties les plus caractéristiques
de la frontière.
Contre la Turquie:
Dans la mer Noire, deux torpilleurs russes attaquent le croiseur turc Hamidieh et deux
torpilleurs ennemis, et les forcent à prendre la fuite.
La piraterie Allemande:
Un vapeur français est torpillé en face de Belle-Isle par un submersible allemand, nouveau
modèle, au rayon d'action étendu.
(2) Traité secret entre la Bulgarie et les empires centraux, selon lequel la Bulgarie
obtiendrait la Macédoine et un débouché sur l’Adriatique si elle déclare la guerre à la Serbie et à
l’Entente.
(3) Signature d’un traité d’alliance secret entre la Bulgarie et les Empires centraux. La
Bulgarie se doit de déclarer la guerre à la Serbie et à l’Entente dans un délai de 35 jours. En
- 67 retour, elle obtiendra la Macédoine, un débouché sur l’Adriatique, plus une bande de territoire
établissant le long du Danube une communication permanente avec l’Autriche.
(3) Le tsar Nicolas II prend le commandement des armées russes, relevant le grand-duc
Nicolas de ses fonctions de généralissime.
Mardi 7 septembre 1915 (402ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Le violent bombardement, de part et d'autre, continue, de Dixmude en Alsace ; notre
artillerie de la région de Nieuport coopère au bombardement des batteries des côtes allemandes de
Westende par la flotte britannique ; en réponse au tir allemand sur les villes ouvertes de Saint-Dié
et Gérardmer, nos avions lancent des bombes sur la gare et les établissements de Fribourg et sur
les gares de Sarrebourg, Tergnier, Lens.
Sur le front Russe:
Les Allemands concentrent seize corps d'armée sur les routes de la région de Loutzk, vers
Doubno et Rovno.
Sur le front Italien:
Les Autrichiens attaquent Rovereto, Mori et Riva, avec des forces considérables, essayant
d'envahir le territoire italien : ils sont repoussés et essuient de lourdes pertes.
La piraterie Allemande:
Un sous-marin allemand torpille un cargo français en face de l'embouchure de la Gironde.
Mercredi 8 septembre 1915 (403ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Lutte d'artillerie toujours active; dans la partie occidentale de l'Argonne, deux divisions
allemandes, après, un large emploi de gaz asphyxiants, prennent pied dans nos tranchées avancées ;
nos avions bombardent les établissements militaires de Frescati et la gare des Sablons, à Metz.
Sur le front Russe:
Dans le secteur de Grodno et au sud du Niémen, l'ennemi avance, grâce à des attaques
opiniâtres, pour s'emparer des voies de chemins de fer ; en Galicie, les Russes remportent un grand
succès et font un gros butin de guerre : 8 000 Austro-Allemands et 200 officiers restent
prisonniers.
Sur le front Italien:
En Cadore, les troupes italiennes avancent dans toute la zone du Monte Croce Comelico,
mais, devant la forte organisation défensive elles s'arrêtent; combats d'escadrilles dans le bas
Isonzo.
Jeudi 9 septembre 1915 (404ème jour de la guerre).
Sur le front Français:
En Argonne (région de la Fontaine-aux-Charmes), très violente canonnade ; les Allemands
renouvellent leurs attaques avec un grand acharnement : nous perdons un élément de tranchée à
l'est du Clayon de Binarville; les avions allemands bombardent la gare de Challerange; un dirigeable
français bombarde la gare et les usines de Nesle.
(1) Londres : Attaque aérienne allemande sur la City
Sur le front Russe:
Dans la région de Skidel, les Russes poursuivent leur repliement, conformément à leur
nouveau plan; même repliement entre le Niémen et le Pripet ; sur les routes, vers Rovno, ils essaient
- 68 d'entraver l'avance des Allemands : ceux-ci progressent le long des chemins de fer d'Olyka à
Klevan.
Vendredi 10 septembre 1915 (405ème de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Canonnade très vive en Belgique, dans la région de Nieuport ; dans les Vosges, l'ennemi
attaque vivement avec des obus de gros calibre et des obus suffocants et s'empare d'une partie de
tranchée de première ligne au Schratzmaennele ; deux taubes allemands bombardent Compiègne :
l'un est abattu ; nos avions bombardent la gare de Lutterbach et la gare de Grand-Pré.
Sur le front Russe:
Les Russes avancent sur la rive gauche de la Dvina, au sud-est de Riga ; violent combat à
l'est de Grodno : les adversaires couchent sur leurs positions.
Sur le front Italien:
Tout le long du front, de petites rencontres continuent.
Samedi 11 septembre 1915 (406ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Activité toujours grande de l'artillerie sur tout le front.
Sur le front Russe:
Des forces considérables austro-allemandes prononcent une offensive énergique entre la
Swenta et la Willia ; malgré des attaques opiniâtres, les Russes conservent Skidel; sur le cours
inférieur du Sereth, ils développent leur avance.
Sur le front Italien:
La ville autrichienne de Gorizia agonise, cernée par les troupes du général Cadorna : le
dernier obstacle à la prise est une montagne d'une position très forte.
Dimanche 12 septembre 1915 (407ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Lutte incessante à coups de bombes et de grenades, accompagnée de canonnades
réciproques.
Sur le front Russe:
On signale un recul de l'ennemi dans la direction du Dniester.
Contre les Turcs:
La dernière période de la guerre a été très calme : dans la zone nord, les Turcs ont ouvert
un feu violent sans sortir de leurs tranchées; dans la zone sud, nos mortiers de tranchées ont
bombardé deux petits fortins et causé des pertes sensibles à l'ennemi.
Lundi 13 septembre 1915 (408ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
La lutte d'artillerie demeure continue et opiniâtre ; sur le front de Lorraine, nos batteries
dirigent des rafales efficaces sur les tranchées et les organisations allemandes; nos avions
bombardent la gare et la Banque d'Empire de Trêves, la gare de Doramary-Baroncourt et la gare de
Donaueschingen (sur le Danube).
Sur le front Russe:
- 69 Les armées russes contiennent l'offensive allemande sur la plus grande partie du front ; en
Galicie, elles poursuivent l'ennemi en retraite : depuis le 30 août à ce jour, le chiffre des
prisonniers austro-allemands dépasse 40000.
Sur le front Italien:
Sur le haut Isonzo, les troupes italiennes attaquent de fortes positions et atteignent des
résultats sensibles, malgré les difficultés du terrain.
Mardi 14 Septembre 1915 (409ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
L'activité de l'artillerie est toujours la même ; nos avions bombardent la gare de
bifurcation de Bensdorf, près de Morhange, et les cantonnements ennemis au nord d'Ypres.
Sur le front Russe:
Les troupes austro-allemandes sont repoussées de Budzanow jusqu'à Buczaez, et leurs
arrière-gardes repassent hâtivement le Dniester, dans la direction de Stanislaw et d'Horodenka.
Sur le front Italien:
Dans le bassin de Plezzo, grâce à des efforts opiniâtres, les troupes italiennes arrachent
quelques fortes positions à l'ennemi qui se sert de bombes asphyxiantes.
Europe :
(1) L’Allemagne, L’Autriche-Hongrie, l’Empire Ottoman et la Bulgarie signent une alliance. Une
convention secréte attribue la partie grecque et serbe de la Macédoine à la Bulgarie contre la promesse de
son entrée en guerre.
(3) Passant outre aux protestations serbo-grecques, les représentants de l’Entente promettent à la
Bulgarie la totalité de la Macédoine à la fin des hostilités si elle consent à entrer en guerre immédiatement.
Mercredi 15 septembre 1915 (410ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Les combats d'artillerie se poursuivent avec intensité.
Sur le front Russe:
Les critiques militaires constatent que la situation stratégique des Allemands, sur le front
oriental, empire sensiblement: l'aile droite de l'ennemi est paralysée et des réserves du nord sont
appelées au sud, ce qui diminue la pression allemande sur le front principal.
Sur le front Italien:
Raids italiens hardis contre les positions ennemies, à 3 000 mètres d'altitude, dans la
haute vallée de Genova.
Sur le front Serbe :
Les Autrichiens tentent, à trois reprises, de franchir la Save ; les Serbes les repoussent
par leurs feux d'infanterie.
Jeudi 16 septembre 1915 (411ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
En Belgique, dans le secteur de Nieuport, tirs efficaces de notre artillerie lourde; en
Lorraine, nos batteries effectuent des tirs de destruction sur les organisations ennemies.
Sur le front Russe:
- 70 Les armées allemandes sur Pinsk ne progressent qu'avec de grandes pertes sur les deux
rives du canal du Bug au Dniester; en Galicie, la situation russe s'améliore dans la région du sudouest de Tarnopol.
Sur le front Italien:
Les Autrichiens lancent de puissants explosifs contre les travaux d'approche italiens sur le
Carso: l'analyse des bombes révèle la présence de fortes quantités d'acide prussique.
(3) Après 10 jours de combats, les troupes austro-allemandes doivent renoncer à prendre
Tarnopol en Galicie.
Vendredi 17 septembre 1915 (412ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Notre artillerie de divers calibres et nos canons de tranchées endommagent les positions
ennemies, plus spécialement au sud d'Arras et dans les Vosges; nous détruisons l'usine électrique
de Truckheem.
Sur le front Russe:
Les Russes poursuivent les opérations commencées dans la région galicienne; la nouvelle
avance des Allemands sur Pinsk les éloigne de 200 kilomètres de leur base de ravitaillement (BestLitovsk et Bielostok); la poussée allemande contre la ligne Vilna-Dvinsk permet à l'ennemi d'isoler
Vilna : les Russes envisagent l'évacuation de cette ville.
Sur le front Italien:
L'offensive austro-hongroise, dans la vallée de l'Ansiei, et, en général, dans les Alpes
Carniques, a complètement échoué.
Samedi 18 septembre 1915 (413ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
La terrible bataille entre bouches à feu et son intensité ne font qu'augmenter,
particulièrement en Artois, en Picardie et dans l'Argonne ; devant Saint-Mihiel, nous détruisons le
grand pont, un pont de bateaux et trois passerelles.
Sur le front Russe :
Sur le théâtre Sud, les Austro-Allemands sont en retraite, sur le Sereth; sur le théâtre
central, l'avance des Allemands suit un développement lent, mais méthodique, vers Pinsk et la ligne
Vilna-Rovno; des reconnaissances de cavalerie semblent avoir pour but de couper les
communications de Pétrograd et le front : 13 divisions de cavalerie allemande s'avancent à l'est de
Courlande.
Sur le front Italien:
Le fort de Malborghetto est évacué par les Autrichiens qui se retirent en enlevant leur
artillerie.
(3) Après s’être emparer de la forteresse de Grodno sur le Niémen le 4, les troupes
austro-allemandes entre à Vilna après avoir réussi à encercler les Russes
Dimanche 19 septembre 1915 (414ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
La flotte britannique bombarde les organisations allemandes du littoral belge : notre
artillerie lourde de la région de Nieuport agît en liaison avec elle ; sur les Hauts-de-Meuse, nous
détruisons les organisations ennemies et faisons exploser quatre de leurs dépôts de munitions.
- 71 -
Sur le front Russe:
Les troupes allemandes du général Mackensen s'emparent de Pinsk, qui
commande les marais de Pripet : la ville avait été évacuée par les Russes.
Dans les Dardanelles :
Les combats continuent, difficiles, entre les fronts de tranchées des
Alliés et des Turcs ; les « critiques militaires » se demandent qui arrivera
premier à Constantinople: les Alliés par les Dardanelles ou les Austro-Allemands
par les Balkans.
Lundi 20 septembre 1915 (415° jour de la guerre).
Gal Mackensen
Sur les fronts Belge et Français :
Notre artillerie de tous calibres continue son tir de destruction sur les ouvrages ennemis
et prend sous son feu des routes de ravitaillement, surtout en Artois, dans la région de Berry-auBac, en Champagne et dans le secteur de Ban-de-Sapt; nous détruisons une partie de la gare de
Thiaucourt et coupons un pont de la voie ferrée Metz-Château-Salins.
Sur le front Russe:
L'avance allemande en Lithuanie s'accentue : l'ennemi occupe Vilna et fait effort pour
envelopper l'armée russe de ce secteur.
Sur le front Italien:
Activité des dirigeables italiens qui bombardent le camp d'aviation ennemi d'Aisovizzi et
l'embranchement et le viaduc du chemin de fer de Nabresina.
En Turquie :
L'accord de la Bulgarie avec la Turquie est un fait officiellement accompli : la Bulgarie
promet sa neutralité à la Turquie.
(3) Le commissaire-résident général au Maroc Louis Lyautey exprime au ministre des
Affaires étrangères Théophile Delcassé le regret de ne pouvoir accueillir au Maroc les 5000
Arméniens de Syrie sauvés des massacres ottomans et réfugiés à Port-Saïd. Leur seule présence
causerait une profonde impression sur les milieux indigènes déjà perturbés par la propagande
étrangère.
Mardi 21 septembre 1915 (416ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belges et Français :
L'activité de l'artillerie se manifeste d'un bout à l'autre du front ; le duel engagé depuis
plusieurs semaines tourne à notre avantage dans le secteur du nord d'Arras, sur le canal de l'Aisne
à la Marne (où nous prenons pied sur la rive droite du poste de Sapigneul) et dans les Hauts-deMeuse ; un de nos dirigeables bombarde la bifurcation d'Amagne-Lucquy (à l'est de Rethel); 19 de
nos avions bombardent la gare de Bensdorf (à l'est de Morhange).
Sur le front Russe:
Les Allemands poursuivent leurs desseins contre Dvinsk et Riga : l'armée russe paraît se
soustraire à l'étreinte de l'ennemi.
Sur le front Serbe :
L'artillerie allemande, en collaboration avec l'armée autrichienne, commence à bombarder
des positions serbes sur le Danube, contre Semendria.
- 72 (3) Ordre de mobilisation générale que le président du Conseil bulgare Vasel Radoslavov
justifie devant l’Entente comme le simple passage de la neutralité « désarmée » à la neutralité
« armée »
(3) Le roi Constantin de Grèce signe le décret de mobilisation générale annoncée
officiellement le 23
Mercredi 22 septembre 1915 (411ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
En Belgique, canonnade intense dans la région de Boesinghe; violentes rafales d'artillerie au
nord du camp de Chalons ; 8 avions français bombardent la gare de Conflans, sur la ligne de Verdun
à Metz; un autre groupe d'avions est allé bombarder Stuttgart (le palais royal et la gare sont
touchés).
Sur le front Russe:
Dans la région est de Vilna, les combats continuent ; sur la proposition du commandant en
chef des armées du front sud-ouest, le clergé de Kieff suspend l'évacuation des objets sacrés
commencée, aucun danger ne menaçant plus la ville.
En Turquie :
Les Turcs, expédient en Syrie des approvisionnements, des canons et des munitions; ils
lèvent de nombreux soldats, sous le commandement de 2000 officiers allemands, pour reprendre
une deuxième expédition d'Egypte.
Allemagne :
(1) Le 3ème emprunt de guerre rapport 12 milliards de marks ;
(3) Sans attendre l’assentiment du roi Constantin, le premier ministre grec Eleuthérios
Vénizelos, communique à la France et à la Grande-Bretagne la suggestion d’un débarquement allié à
Salonique. La France accepte le 23 et la Grande-Bretagne le 24.
Jeudi 23 septembre 1915 (418ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belges et Français :
Notre artillerie dirige un feu intense et efficace sur les tranchées allemandes, plus
particulièrement dans la région de l'Artois et en Champagne ; en Argonne, l'artillerie allemande
riposte faiblement ; des groupes de nos avions bombardent les gares d'Offenbourg, de Conflans et
de Vouziers et les cantonnements ennemis de Langemark et de Middelkerke.
Sur le front Russe:
Les Allemands redoublent d'efforts à Dvinsk où ils attaquent de tous côtés; le front sud
demeure favorable aux Russes.
Sur le front Italien:
Les Autrichiens dirigent sur Trieste et Innsbruck de nouvelles troupes.
Sur le front Serbe :
Sur une partie du front de la Drina, les Serbes entravent les fortifications de l'ennemi.
Vendredi 24 septembre 1915 (419ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
Tirs multiples contre les travaux et les batteries des Allemands ; les attaques ennemies en
Lorraine, avec emplois d'obus lacrymogènes, sont complètement repoussées.
- 73 Sur le front Russe:
Continuation des succès allemands au front nord; au front sud, les Austro-Allemands
subissent une grave défaite à l'est de Luzk, sur le chemin de Lemberg : les Russes reprennent Luzk
et l'ennemi repasse le Styr.
Dans les Balkans :
La Bulgarie décrète la mobilisation des classes de 1890 à 1912; la Grèce mobilise les
classes de 1892 à 1911 ; l'état-major serbe déclare zone de guerre la région frontière avec la
Bulgarie et fortifie cette région.
(1) La Bulgarie se mobilise contre la Serbie
Samedi 25 septembre 1915 (420ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Nos troupes, opérant en liaison avec les troupes britanniques, prennent pied, au nord
d'Arras, sur plusieurs points des lignes ennemies ; en Champagne, nos troupes d'infanterie partent
à l'assaut des lignes allemandes entre la Suippe et l'Aisne et occupent les premières positions
adverses sur la presque totalité du front.
(1) Nouvelle offensive franco-britannique en Artois.
Sur le front Russe :
Le communiqué russe de ce jour affirme que du 2 au 19 septembre, les armées russes ont
fait 45000 prisonniers austro-allemands.
Dans le Balkans :
Le gouvernement bulgare déclare qu'il décide d'observer la neutralité armée; les journaux
officieux grecs estiment que la Grèce doit demeurer solidaire avec la Serbie.
(2) Echec d'une tentative franco-britannique de percée en Champagne et en Artois (fin
le 11 octobre).
Seconde bataille de Champagne
(3) Début de l’offensive franco-britannique en Champagne (front principal) et en Artois
(front secondaire). A la fin de la journée, la première position allemande est enlevée en Champagne.
Dimanche 26 septembre 1915 (421ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
En Artois, nous maintenons toutes les positions conquises la veille: en Champagne, des
combats opiniâtres se poursuivent : nos troupes pénètrent dans les lignes allemandes sur un front
de 25 kilomètres et une profondeur variant de 1 à 4 kilomètres, faisant 12 000 prisonniers.
Sur le front Russe:
La retraite russe du groupe de Vilna s'effectue avec succès : l'ennemi n'a pas réussi à
envelopper un seul corps d'armée de nos alliés.
Sur le front Italien :
L'artillerie italienne exécute des tirs bien dirigés contre la gare et le chemin de fer de
Tarvis.
Dans le Balkans :
L'accord turco-bulgare concernant la cession de territoires à la Bulgarie est officiellement
annoncé à Sofia.
Lundi 27 septembre 1915 (422ème de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
- 74 Les troupes britanniques, contre-attaquées violemment par les Allemands, gardent tout le
terrain conquis, y compris Loos : le total des prisonniers allemands est de 2600; en Artois, les
troupes françaises maintiennent leurs positions à l'est de Souchez ; en Champagne, les combats se
poursuivent avec ténacité, nous progressons sur un front étendu et atteignons la deuxième position
allemande; les avions alliés bombardent la gare de Valenciennes.
Sur le front Russe:
Les attaques allemandes autour de Dwinsk coûtent très cher à l'ennemi ; sur la Wilia,
combats acharnés de cavalerie; entre le Niémen et le Pripet, les Allemands font fléchir la ligne
russe par endroits.
Sur le front Italien:
Sur le Carso, les troupes italiennes réalisent des progrès sensibles dans la direction de
Peteano et se retranchent sur des positions d'attente.
L’emprunt des alliés :
Les délégués financiers anglo-français et les banquiers américains sont d'accord pour
lancer aux Etats-Unis un emprunt de 500 millions de dollars : le succès est assuré par les
souscriptions des grosses banques.
(1) Les banques garantissent un crédit de 500 millions de dollars à la Grande-Bretagne et à
la France.
Mardi 28 septembre 1915 (423ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
L'offensive britannique progresse à l'est de Loos : les prises s'élèvent maintenant à 53
officiers, 2800 hommes, 18 canons, 32 mitrailleuses et un matériel considérable; l'offensive
française en Artois et en Champagne progresse également : le général Marchand est blessé ; en
Argonne, l'offensive allemande, forte de huit bataillons, aboutit à un sérieux échec : les terrains
devant nos tranchées sont couverts de cadavres.
Sur le front Italien:
L'artillerie autrichienne lance des obus incendiaires sur Monfalcone, Mandria et Adria : une
rapide intervention des batteries italiennes fait cesser le tir ; le cuirassé italien Benedetto-Brin
est incendié par un court-circuit: le contre-amiral, 8 officiers et 350 marins périssent.
Sur le front Serbe :
Des mouvements de troupes austro-allemands sont signalés dans la direction menant à la
frontière serbe du Danube.
(3) Poursuivant leur campagne en Mésopotamie, les britanniques prennent Kout-el-Amara,
au sud de Bagdad, sur le Tigre, après de très violents combats contre les turcs.
Mercredi 29 septembre 1915 (424ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Les troupes anglaises continuent à avancer au sud de Loos ; en Artois, la progression
continue à l'est de Souchez ; en Champagne, la lutte se poursuit sans répit sur tout le front ;
l'ennemi canonne violemment nos tranchées au nord et au sud de l'Aisne ; les pertes éprouvées par
les Allemands ces jours-ci, tant en tués, blessés et prisonniers, dépassent l'effectif de trois corps
d'armée ; le nombre total des prisonniers est de 23 000.
Sur le front Russe:
L'enfoncement du centre russe entre Dwinsk et la Wilia et Gombine, avec une énergique
poussée allemande entre la Wilia et le Niémen, échoue : les ennemis éprouvent de grosses pertes;
dans les marais de Poliésie et les fondrières de Pinsk, les reconnaissances allemandes sont enlisées.
- 75 -
Dans le Balkans :
Deux ministres bulgares offrent leur démission au roi ; le parti de l'opposition en Bulgarie
prie le roi de trouver une solution pacifique ; le gouvernement bulgare décrète l'état de siège.
Jeudi 30 septembre 1915 (425ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
En Artois, violent bombardement des Allemands ; en Champagne, nous prenons pied, en
plusieurs points, dans les tranchées de la deuxième position de défense de l'ennemi; nos escadrilles
bombardent les lignes de communication en arrière du front allemand : des obus sont lancés sur les
gares de la vallée de la Suippe.
(1) France : La Chambre vote une augmentation de la solde des hommes de troupes et des
sous-officiers.
(3) En France, la Chambre vote une augmentation de la solde des hommes de troupe et
des sous-officiers à dater du 1er octobre.
Sur le front Russe:
Les critiques militaires assurent que l'offensive allemande est enrayée en Russie ; seize
divisions du front oriental seraient transportées sur le front occidental.
Dans le Balkans :
A la Chambre grecque, M. Venizelos, président du Conseil, déclare que son pays s'opposera
à toute tentative d'un Etat balkanique qui voudrait créer, en sa faveur, une situation
prépondérante.
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Octobre :
(2) Après la perte de Wilno en septembre par les Russes, le front Est se stabilise sur une
ligne Rīga-Pinsk-Tarnopol.
Vendredi 1er octobre 1915 (426ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Les troupes britanniques et les troupes françaises, chacune dans leur secteur, repoussent
les contre-attaques allemandes et maintiennent les gains des jours précédents; au nord de l'Aisne,
l'ennemi se livre à de violentes démonstrations contre nos tranchées.
Sur le front Russe:
L'ennemi reste refoulé vers la ligne ferrée de Dwinsk à Vilna ; l'offensive allemande est
également entravée dans la direction de Pinsk.
Sur le front Italien :
Dans le secteur de Tolmino, les Italiens attaquent tout le long du front les retranchements
ennemis; ils réussissent à garder le terrain conquis sur les hauteurs de Santa Maria et de Santa
Lucia.
Dans le Balkans :
Plusieurs incidents de frontière éclatent entre les soldats bulgares et serbes ; les Bulgares
creusent des tranchées à la frontière et établissent des réserves de fils de fer barbelés ; les
représentants de la Quadruple- Entente à Sofia ont fait savoir au gouvernement bulgare que les
Alliés interviendraient si la Serbie était menacée.
- 76 Samedi 2 octobre 1915 (427ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belges et Français :
Les Allemands bombardent violemment le secteur de Dixmude : l'artillerie belge répond
avec énergie; en Belgique, notre artillerie lourde coopère au bombardement, par la flotte
britannique, des batteries allemandes de Westende ; en Artois, en Champagne et entre Meuse et
Moselle, canonnade de part et d'autre : l'ennemi fait usage d'obus suffocants ; une escadre de 65
avions français bombarde les gares de Vouziers et de Challerange, et coupe un train allemand près
de Laon.
Sur le front Russe :
De la Baltique à l'extrême sud, la situation tourne légèrement à l'avantage des Russes : le
front russe devient plus stable.
Sur le front Serbe :
Un bataillon allemand, ayant tenté de passer par Semendria, est détruit par les troupes
serbes.
Dans le Balkans :
La Bulgarie concentre des troupes sur la frontière macédonienne serbe.
Dimanche 3 octobre 1915 (428ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Les troupes belges, britanniques et françaises, malgré les obus suffocants et les contreattaques multiples des Allemands, maintiennent intégralement toutes leurs positions et tous leurs
gains.
Sur le front Russe:
Dans le secteur de Dwinsk, les Allemands font reculer les troupes russes ; par contre, les
Allemands reculent dans la région du chemin de fer de Vileika à Polotzk ; dans la mer Noire, une
escadrille de navires de guerre bombarde et détruit des organisations ennemies ; le Communiqué
officiel russe constate que « le passage méthodique de la défensive à l'offensive s'effectue avec
une habileté et une insistance dignes de troupes de grande valeur ».
Sur le front Italien:
Tout le long du front de l'Isonzo (depuis le mont Rombon jusqu'au Carso), les Autrichiens
font un grand gaspillage d'artillerie, sans résultats efficaces.
Dans les Balkans :
L'intervention franco-anglaise sous forme de débarquement à Salonique est en voie de
réalisation; l'Autriche crée des incidents sur la frontière de la Roumanie.
Lundi 4 octobre 1915 (429ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Les troupes britanniques repoussent les contre-attaques allemandes, sauf en un point ; au
nord d'Arras, notre progression, plus lente, continue : l'ennemi peut reprendre pied dans un
carrefour; en Champagne et dans les Vosges, nous repoussons les contre-attaques ; très violent
bombardement de part et d'autre au Vieil-Armand ; une de nos escadrilles d'avions bombarde la
gare des Sablons, à Metz ; d'autres poursuivent le bombardement des lignes, bifurcations et gares
en arrière du front allemand ; un zeppelin survole Chalons et cause des dégâts matériels ; notre
dirigeable Alsace est considéré comme disparu.
Sur le front Russe:
- 77 Après une bataille de deux jours, les Russes s'emparent de la voie ferrée LidaMolodetchno; autour de Dwinsk, les Allemands subissent des pertes énormes sans gagner un pouce
de terrain.
Dans le Balkans :
La Russie, au nom de la Quadruple-Entente, a remis un ultimatum à la Bulgarie enjoignant le
renvoi des officiers allemands et autrichiens, dans les 24 heures; M. Venizelos déclare à la
Chambre grecque que son pays remplira rigoureusement ses obligations à l'égard de la Serbie et se
rangera aux côtés de la Quadruple-Entente.
(3) Le représentant russe de l’Entente remet un ultimatum au gouvernement de Sofia
enjoignant celui-ci de rompre « ouvertement avec les Puissances centrales » et de renvoyer les
officiers allemands attachés à l’état-major bulgare.
Mardi 5 octobre 1915 (430ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Les vaisseaux de guerre anglais canonnent les positions allemandes de Westende et de
Middelkerke ; bombardement, violent, de part et d'autre, sur tout le front.
Sur le front Russe :
Les Allemands font, en arrière du front de Dwinsk, des préparatifs, avec la même activité
que celle qui a précédé la prise de Kovno : de nombreux canons lourds sont transportés au front.
Dans le Balkans :
Le débarquement des troupes anglo-françaises à Salonique commence; deux escadres
russes se tiennent au large de Varna et de Gourgas; M. Venizelos est reçu par le roi de Grèce
Constantin qui déclare qu'il ne peut suivre la politique du cabinet actuel : M. Venizelos remet sa
démission au roi, bien que la Chambre ait voté un ordre du jour de confiance au cabinet; les
représentants de la Quadruple-Entente demandent leurs passeports, la réponse bulgare à
l'ultimatum russe étant insuffisante.
(1) Les troupes franco-britannique débarquent à Salonique
(2) (3) Entrée en guerre de la Bulgarie contre la Serbie, déclaration officielle le 14.
Arrivée des premières troupes de l'A.O.
(3) Débarquement des troupes anglo-françaises, qui formeront l’armée d’Orient, dans le
port de Salonique en vue d’établir une tête de pont pour une action contre la Bulgarie et l’Empire
ottoman. Officiellement désavouée par la Grèce, cette opération n’en est pas moins effectuée avec
l’accord que le Premier ministre Vénizelos a donné dès le 28 septembre
(3) Démission du Premier ministre grec Vénizelos à la suite du désaccord qui l’oppose au roi
Constantin sur la question de l’intervention et malgré la confiance que lui a accordée le Parlement
dans la nuit du 4 au 5 par 142 voix contre 120
Mercredi 6 octobre 1915 (431ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Action d'artillerie sur tout le front ; en Champagne, nouveau résultat heureux pour nos
troupes : nous prenons un solide point d'appui dans la seconde ligne de résistance ennemie.
Sur le front Russe :
Le duel d'artillerie ne cesse pas dans la région de Dwinsk ; sur le front des lacs, les Russes
refoulent l'ennemi.
En Italie :
Le conseil des ministres discute longuement au sujet du concours à donner aux puissances
alliées dans les Balkans : des mesures militaires sont envisagées; le ministre des Affaires
étrangères remet ses passeports au ministre de Bulgarie à Rome.
- 78 -
Dans le Balkans :
L'offensive austro-allemande contre la Serbie se développe : le corps expéditionnaire est
estimé à 400000 hommes; 2000 canons sont transportés sur la frontière.
(1) La Russie, la France et la Grande-Bretagne adressent un ultimatum à la Bulgarie
(2) Invasion de la Serbie par la Bulgarie
(3) En Serbie, début de l’offensive des troupes allemandes et autrichiennes placées sous le
commandement du général von Mackensen
Jeudi 7 octobre 1915 (432ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
L'ennemi bombarde violemment notre front au nord de la Scarpe ; il échoue partout
ailleurs dans ses contre-attaques ; nous progressons légèrement près de la route d'Arras à Lille ;
un de nos avions mitraille, en Champagne, un ballon captif allemand qui est incendié.
(3) Rapport du général Joffre, chef de l’état-major, au gouvernement qui annonce la
suspension des opérations en Champagne, l’armée n’ayant pu percer la 2ème position allemande le 5.
Sur le front Russe:
Au nord-ouest de Dwinsk, une partie des tranchées russes sont prises par l'ennemi.
Dans le Balkans :
La flotte russe prépare le blocus des ports bulgares et de la mer Noire; la concentration
des troupes allemandes sur la frontière hongroise, roumaine et serbe est terminée; le nouveau
cabinet grec est présidé par M. Zaïrois qui représente la neutralité absolue; la Roumanie refuse le
passage, pour la Turquie, de machines allemandes destinées à la fabrication du matériel de guerre.
Grèce :
(1) Le roi Constantin forme un nouveau gouvernement
(3) Après la démission d’Eleuthérios Venizelos, Alexandros Zaïmis forme le nouveau
cabinet. Partisan d’une « neutralité armée », il ne s’oppose pas au débarquement allié à Salonique
mais repousse, par une note envoyée à Belgrade le 9, toute intervention armée aux côtés des
Serbes
Vendredi 8 octobre 1915 (433ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Les Allemands bombardent violemment notre front, nos batteries répondent partout
énergiquement; en Champagne, nous faisons de nouveaux et sensibles progrès dans le saillant
conservé par l'ennemi en avant de sa deuxième ligne.
Sur le front Russe:
L'effort allemand se concentre sur Dwinsk : 700 000 hommes, soutenus par des canons de
300, sont destinés à prendre cette ville et la ligne de la Dwina.
Sur le front Serbe :
Des éléments autrichiens, partis du front de la Drina, pénètrent en territoire serbe : le
gouvernement serbe prend ses dispositions pour transférer à Pristina (au nord-ouest de Nisch) les
ministères et les banques actuellement à Nisch.
Dans le Balkans :
L'Allemagne donne à la Grèce l'assurance que la Bulgarie n'attaquera pas cet Etat.
Samedi 9 octobre 1915 (434ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
- 79 Trois assauts des Allemands, en vagues très denses, successives, contre Loos et les
positions contigües, sont arrêtés par nos troupes : les pertes de l'ennemi sont extrêmement
importantes; en Lorraine, de fortes reconnaissances ennemies sont rejetées, sauf une qui prend
pied dans une portion minime de nos positions de première ligne ; les Allemands avouent
officiellement la perte de 45 sous-marins.
Sur le front Russe:
Les navires de guerre russe du golfe de Riga détruisent, à Cholk, par un bombardement
intense, les batteries allemandes : le forcement de la Dwina, vers Jacobstadt, par l'ennemi est
arrêté par les Russes, mais le mouvement tournant des troupes allemandes vers Dwinsk s'accentue.
Dans le Balkans :
Le ministère Zaïmi déclare que « vis-à-vis des puissances de l'Entente, la neutralité
grecque continuera à avoir le caractère de la plus sincère bienveillance »; l'ennemi qui est entré en
Serbie en traversant le Danube à la forteresse de Belgrade est en partie anéanti par les troupes
serbes.
(1) (3) Au nord du front les armées austro-allemandes prennent Belgrade (Serbie)
(3) (Afrique Occidentale Française) Décret ordonnant la mobilisation des indigènes de plus
de 18 ans dans les formations de tirailleurs sénégalais, pour servir hors de l’AOF pendant la durée
de la guerre.
Dimanche 10 octobre 1915 (435ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
Même activité d'artillerie sur le front et, de tranchée à tranchée, lutte à coups de
grenades et de torpilles; en Champagne, nous progressons en prenant une nouvelle tranchée
allemande ; en Lorraine, nous reprenons le terrain perdu hier; une de nos escadrilles lance une
centaine de gros obus sur les gares de l'arrière-front de Champagne et sur les troupes qui s'y
trouvaient assemblées.
Sur le front Russe :
Le combat revêt un grand acharnement dans la région de Dwinsk; au sud du Pripet, l'ennemi
avance légèrement.
Sur le front Serbe :
Les Serbes font remarquer que l'occupation de Belgrade par l'ennemi n'a qu'une
importance secondaire, puisque la ville était évacuée.
Lundi 11 octobre 1915 (436ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
Les violentes contre-attaques contre les fronts anglais et français devant Loos et au nord,
aboutissent à un coûteux échec de l'ennemi : plus de sept mille Allemands sont tombés devant nos
tranchées; nous progressons très sensiblement dans la vallée de Souchez et sur les crêtes ; en Champagne,
nouveau progrès également.
Sur le front Russe :
Le front allemand tend à se fixer dans la région de la Dvina où l'ennemi se retranche ; les
Allemands avancent sur la rivière Pripriat ; dans la région de Loutsk, les opérations sont favorables
à nos alliés qui occupent la rive du fleuve Styr.
En Italie :
Une note officielle déclare que l'absence momentanée de troupes italiennes à Salonique
n'implique pas une abstention de l'Italie ou un refus d'intervenir.
- 80 Sur le front Serbe :
L'agression est triple : sur le front du Danube, de la Save et de la Drina ; l'effort allemand
se porte surtout sur le front du Danube afin de s'emparer des deux chemins de fer : Belgrade à
Nisch et Semendria-Nisch ; la Bulgarie vise la ligne Sofia-Nisch ; l'artillerie serbe, sauf devant
Belgrade, arrête l'ennemi.
Mardi 12 octobre 1915 (497ème jour de la guerre).
. Sur les fronts Belge et
Français:
Partout, canonnade intense
et réciproque; en Champagne, notre
progression continue ; en Lorraine
et dans les Vosges, violente
attaque de l'infanterie allemande
complètement repoussée.
Sur le front Russe:
Des aviateurs allemands
bombardent Dvinsk et les gares de
chemin de fer voisines ; les Russes
enfoncent le front ennemi sur la
Strypa et font 2000 prisonniers,
dont 160 officiers
Sur le front Italien:
Les attaques et contreattaques se succèdent
fréquemment : les troupes
italiennes font quelques progrès.
Sur le front Serbe :
Les Bulgares commencent
l'attaque dans la direction de
Vlassina, à 25 milles au sud-est de
Nisch : toutes les attaques sont
repoussées par les troupes serbes
; le général Sarrail, commandant en
chef de l'armée d'Orient, arrive à
Salonique.
Le front Serbe
A la chambre Française :
M. Viviani, président du Conseil, lit une déclaration sur la situation dans les Balkans et fait
connaître que l’expédition de Salonique a lieu en plein accord avec le gouvernement anglais et avec
la coopération des troupes russes ; M. Delcassé, ministre des Affaires étrangères, donne sa
démission : M. Viviani prend ce portefeuille ; la séance de la Chambre est mouvementée : l'ordre du
jour de confiance est voté par 372 voix, contre 9, sur 381 votants.
(3) Exécution à Bruxelles d’Edith Louisa Cavell, infirmière britannique, née le 4 décembre
1865 à Swardeston (Norfolk). Membre à Bruxelles d’une organisation qui aidait les prisonniers alliés
à gagner les Pays-Bas, elle fit évader plus de 200 personnes avant d’être arrêtée, condamnée à
mort par un tribunal militaire allemand et fusillée.
Mercredi 13 octobre 1915 (438ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
- 81 Les attaques allemandes continuent : partout, elles sont repoussées, sauf sur le front du
Linge, dans les Vosges, où l'ennemi prend pied dans nos tranchées, sur un front de 50 mètres
environ ; nos avions bombardent la gare de Bazancourt et la bifurcation d'Achiet, près de Bapaume;
des zeppelins survolent Château-Thierry ; d'autres zeppelins font un nouveau raid sur Londres,
causant peu de dégâts.
Sur le front Russe:
La municipalité de Dvinsk retourne dans cette ville, à la suite des nouveaux succès russes;
trois divisions ennemies sont en déroute sur la Strypa ; en Bukovine, dans la direction de Lemberg,
les succès deviennent de plus en plus importants.
Sur le front Italien:
Le long de la frontière du Tyrol, les troupes italiennes avancent; en Carnie, les Autrichiens,
après une intense préparation d'artillerie, essaient de prendre l'offensive: ils sont repoussés avec
de graves pertes.
Dans le Balkans :
La pression austro-allemande au nord de la Serbie est très forte ; les Bulgares attaquent
sur le front est et visent la gare de Kniazavatz ; plus au sud, ils menacent la voie ferrée de Vlassina
: partout les troupes serbes tiennent tête à l'ennemi.
La quadruple-entente :
A la Chambre des Communes, sir Edward Grey expose la politique de la Quadruple-Entente
en Orient et fait une déclaration analogue à celle de M. Viviani ; au Sénat français, M. Viviani
annonce qu'il est autorisé à dire que l'Italie ne restera pas étrangère à l'action commune aux
Balkans.
(3) Démission du ministre de la Guerre Théophile Delcassé à la suite de l’échec des
négociations menées avec la Grèce et la Bulgarie ; Le président du Conseil René Viviani assure
l’intérim du ministère.
Jeudi 14 octobre 1915 (439ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Canonnade réciproque et presque continue sur tout le front; nos avions bombardent
l'arrière-front ennemi en Champagne.
Sur le front Russe;
La poussée allemande, dans le nord, parait conjurée ; l'échec de l'ennemi, au sud,
s'accentue : à partir des marais de Pinsk, la ligne fléchit; vers la Galicie et la Bukovine, les AustroAllemands reculent ouvertement.
Sur le front Serbe :
Au nord de Belgrade, les Serbes résistent énergiquement ; ils sont victorieux à Kinajevatz
où les Bulgares ont attaqué en force : le communiqué serbe constate que « la Bulgarie a commencé
les hostilités, comme en 1913, traîtreusement, par surprise et sans déclaration de guerre. »
(1) La Roumanie et la Grèce se déclarent neutres dans le conflit bulgaro-serbe.
Vendredi 15 octobre 1915 (440ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Tirs de répression et de barrage et lutte très vive d'engins de tranchées ; en Champagne
(à l'est d'Auberive) et dans les Vosges (au sommet du Vieil-Armand), l'ennemi peut reprendre pied
sur quelques points, dans quelques éléments de tranchées.
Sur le front Russe :
- 82 Les sous-marins anglais nettoient la Baltique des unités allemandes; un contre-torpilleur
allemand est coupé en deux, un autre contre-torpilleur et un croiseur ennemis fuient; l'importation
de Suède est arrêtée.
Sur le front Italien:
Les troupes italiennes prennent la forte position de Pregasina, point avancé du groupe
fortifié de Riva, à l'ouest du lac de Garde.
Sur le front Serbe :
Envisageant toutes les éventualités, le Gouvernement serbe décide que, dans le cas d'une
progression sérieuse de l’ennemi, le siège du Gouvernement et les administrations de l'Etat seront
transférés à Mitrovitza, près de la frontière monténégrine; une lutte violente se poursuit dans le
secteur de Semendria; les Serbes évacuent Prahovo, station de chemin de fer serbe, sur le Danube.
Samedi 16 octobre 1915 (441ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Nous repoussons partout les contre-attaques allemandes et reprenons les positions
perdues la veille au Vieil-Armand; nos avions bombardent la gare des Sablons, à Metz, la gare
d'Avricourt et des centres de ravitaillement ennemis ; les Allemands effectuent de
bombardements aériens sur des villes anglaises, et un de leurs taubes lance deux bombes sur
Nancy.
Sur le front Russe:
L'offensive allemande paraît arrêtée partout, la guerre de tranchées recommence.
Sur le front Serbe :
Les forces alliées quittent Salonique, se rendant sur le front serbe, à la frontière serbobulgare : on s'attend, en Macédoine, à une rencontre ; le Gouvernement invite toutes les femmes et
les enfants en Macédoine serbe à émigrer ; de grosses forces bulgares s'efforcent d'atteindre la
voie ferrée de Nisch à Salonique.
Dimanche 17 octobre 1915 (442ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
En Artois, nous enlevons une barricade ; en Lorraine, nous gagnons 100 mètres de
tranchées ; nos avions bombardent la ville de Trêves.
Sur le front Russe :
Des avions allemands bombardent la gare de Roemershof, au nord de Friedrichstadt; un
zeppelin jette sur Minsk une quinzaine de bombes.
Sur le front Italien :
Les Italiens avancent dans la vallée de Ledro où ils s'établissent solidement.
Sur le front Serbe :
Les Serbes continuent à résister dans la région de Podejarevatz et de Belgrade ; sur la
Save, leurs contre-offensives rejettent l'ennemi dans le lleuve; avec l'assistance de troupes
françaises, les Serbes s'avancent de Houdovo vers Stroumitza.
(3) L’ambassadeur britannique en Grèce, Francis Elliot, déclare au Premier ministre Zaïmis
que son gouvernement cédera l’ile de Chypre à la Grèce si elle prend les armes en faveur de la
Serbie. Refus de la Grèce le 20.
Lundi 18 octobre 1915 (443ème jour de la guerre).
- 83 Sur les fronts Belge et Français:
Les tentatives d'attaques de l'ennemi, à Souchez, au nord de Verdun et dans les Vosges,
sont arrêtées par nos tirs de barrage d'artillerie et d'infanterie ; notre artillerie bombarde la gare
de Blamont.
Italie :
Suisse :
(1) Troisième offensive sans succès des italiens sur l’Isonzo
(1) Un avion allemand bombarde 2 villes
Sur le front Russe :
Les attaques allemandes dans la région de Dvinsk sont repoussées ; sur la rive ouest du lac
Pguinskoe, la ligne du front ennemi est enfoncée ; sur le Styr, les Russes gagnent quelques
tranchées.
Sur le front Serbe :
Les troupes serbes et alliées avancent vers Stroumitza, en Bulgarie : dans la direction de
Vrania, les Bulgares essaient une attaque vers la voie ferrée Nisch-Uskub ; les Serbes, sur la Save,
se retirent vers le sud-est: ils évacuent également, dans la région de Belgrade, les tranchées
d'Avala; après avoir évacué Pojarevatz, ils se replient plus au sud.
(2) Troisième bataille de l’Isonzo
Mardi 19 octobre 1915 (444ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
A l'est de Reims, l'ennemi tente, sur un front de 10 kilomètres, une attaque avec des
effectifs importants : cette attaque n'aboutit qu'à un échec complet; bombardement intense sur le
reste du front; nos avions bombardent le terrain d'aviation allemand de Burlincourt, au nord-est de
Château-Salins.
Sur le front Russe:
L'ennemi est de plus en plus inactif : les troupes russes remportent des succès locaux
importants, dans le secteur de Dvinsk, au sud du Priatet sur le Styr.
Sur le front Italien :
L'activité des troupes italiennes le long de la frontière du Tyrol augmente; l'Italie déclare
la guerre à la Bulgarie.
Sur le front Serbe :
Les Serbe se replient en bon ordre sur tous les fronts où ils sont attaqués.
En Angleterre :
Un ministre anglais, sir Edward Carson, démissionne par suite de la divergence de vues,
entre lui et le Cabinet, sur la politique balkanique.
(2) (3) L’Italie déclare la guerre à la Bulgarie
(3) Le Japon adhère à la déclaration alliée du 5 septembre 1914 qui l’engage à ne pas signer
de paix séparée.
Mercredi 20 octobre 1915 (445ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
Les feux concentrés de nos batteries font sauter d'importants dépôts de munitions dans
les lignes ennemies au nord de l'Aisne; à l'est de Reims, nouveau et violent bombardement allemand
: notre artillerie y répond avec énergie.
- 84 -
Sur le front Russe :
Les troupes russes accentuent leur succès sur le Styr : les Austro-Allemands battent en
retraite, laissant des milliers de prisonniers et une grande quantité de butin ; le tzar de Russie
adresse aux peuples slaves un manifeste dénonçant la trahison du tzar Ferdinand de Cobourg,
prince allemand en Bulgarie.
Sur le front Italien :
Appuyés par un feu intense de leur artillerie, les Italiens entament des actions offensives
le long de la frontière du Trentin et du Tyrol, et y réalisent des progrès sensibles.
Sur le front Serbe:
Les Serbes se battent vaillamment pour empocher la jonction des troupes allemandes avec
les troupes Bulgares
Jeudi 21 octobre 1915 (446ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
A trois reprises, les Allemands renouvellent, à l'est de Reims, sur un front de 8 à 9
kilomètres, leurs attaques : ils essuient un coûteux échec et ne peuvent en aucun point aborder nos
premières lignes de tranchées.
Sur le front Russe:
Sur la rive gauche du Styr les Russes continuent à poursuivre l'ennemi qui, en retraite, se
disperse à travers les forêts.
Sur le front Italien:
Nouveau succès italien dans la région du Tyrol et du Trentin, dans la vallée de Giudicaria;
sur l'Isonzo et sur le Carso, les actions d'artillerie continuent.
Sur le front Serbe :
Sur le front nord, les Serbes s'opposent avec ténacité à l'avance allemande; sur le front
est, les Bulgares prennent Vrania et Velose : la ligne de Salonique est ainsi coupée en deux endroits,
et l'armée serbe est, en ce moment, coupée de Salonique.
(3) Les escadres franco-britanniques bombardent les ports bulgares jusqu’au 25
Vendredi 22 octobre 1915 (447ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
En Belgique, nous arrêtons net les préparatifs d'attaques allemandes; en Champagne, le
bombardement allemand se maintient très violent : nous ripostons avec des tirs de répression très
efficaces ; un groupe de nos avions bombarde le parc d'aviation allemand de Cunel (entre Argonne
et Meuse).
Sur le front Russe:
Pas de changement important ; les Austro-Allemands continuent à employer presque
exclusivement des balles explosives.
Dans le Balkans :
La flotte alliée bombarde la côte de Thrace bulgare et continue à bombarder Dedeagatch ;
les troupes françaises continuent à quitter Salonique, se rendant sur le front serbe; les Serbes
ayant semé des mines dans le Danube, la navigation est suspendue sur ce fleuve; l'Angleterre aurait
offert l'île de Chypre à la Grèce pour que cette puissance exécute les clauses du traité grécoserbe : la Grèce aurait refusé.
- 85 Samedi 23 octobre 1915 (448ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
Nous arrêtons toutes les tentatives de l'ennemi, qui essaie d'avancer ; sur le front de
Lorraine, nous prenons quelques tranchées.
Sur le front Russe:
Des combats importants continuent sur la rive gauche du Styr.
Sur le front Italien:
L'offensive, plus énergiquement conduite, continue partout avec des succès importants.
Dans le Balkans :
Les communications entre la Grèce et la Serbie sont interrompues par suite de la
destruction d'un pont de chemin de fer reliant Zimpevojoï à Destorvn; les troupes bulgares ont à
souffrir des pluies torrentielles qui rendent difficile toute marche en avant.
Conseil des ministres en France :
Le ministre de l'Intérieur soumet au Conseil un projet tendant à donner aux maires et aux
préfets le droit de taxer toutes les denrées et matières nécessaires à la subsistance, le chauffage
et l'éclairage.
(3) En guerre avec la Serbie depuis le 11, les Bulgare prennent Skopje en Macédoine.
Dimanche 24 octobre 1915 (449ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Les Allemands, pour la huitième fois depuis cinq jours, sont refoulés au sortir de leurs
tranchées, dans le secteur du bois de Givenchy ; nos batteries effectuent des tirs de destruction
efficaces sur les tranchées et ouvrages ennemis en Champagne, entre Meuse et Moselle, et en
Lorraine.
Sur le front Russe:
Une importante bataille est en cours, avec tendance manifeste en faveur des forces
russes, sur tout le front du Styr ; les Russes concentrent de forts contingents avec de l'artillerie
lourde à la frontière de Bessarabie.
Dans le Balkans :
Les Austro-Allemands ne pouvant actuellement ni forcer le passage, ni opérer leur jonction
avec les Bulgares, gardent la défensive en attendant des renforts; la flotte russe bombarde très
efficacement, dans la mer Noire, les ports bulgares de Varna et de Bourgas ; les journaux grecs
estiment que 180 000 Anglo-Français ont débarqué jusqu'ici à Salonique, à Cavala et à Katerina; les
Bulgares occupent Koumanovo.
Lundi 25 octobre 1915 (450ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français.
En Champagne, nos troupes remportent un important succès, en prenant
le saillant dit «la Courtine», très fortement organisé par les Allemands ; le roi
George V, M. Poincaré, président de la République, et M. Millerand, ministre de
la Guerre; visitent une partie du front des troupes britanniques.
George V
Sur le front Russe:
Lutte opiniâtre au front nord, vers Riga, à l'ouest, et Dvinsk, à l'est : les troupes couchent
sur leurs positions ; au sud de Dvinsk, jusqu'à la Vilna, les Russes précipitent leurs efforts :
situation stationnaire en Galicie.
- 86 Sur le front Italien:
Le bombardement de Goritza est interrompu pour permettre à l'infanterie italienne de se
lancer en avant : de nombreuses positions sont prises.
Sur le front Serbe :
Les Austro-Allemands passent le Danube à Orsova et s'emparent de Tékia; les Bulgares
avancent aux environs de Prahovo : c'est, à bref délai, la jonction des deux forces ; les Bulgares
s'emparent d'Uskub, évacuée par les Serbes.
Mardi 26 octobre 1915 (451ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
Lutte vive en Champagne, autour de l'ouvrage « la Courtine » que nous conservons en partie
; le roi d'Angleterre, le prince de Galles, le président de la République et le général Joffre
parcourent une partie d'un secteur du front français, malgré le bombardement.
Sur le front Russe:
Riga, base navale et port de refuge très important, est l'objectif principal des troupes
allemandes du front nord : de violents combats continuent tout le long de la Dvina.
Sur le front Italien :
Sur le plateau de Carso, la droite italienne perce les lignes ennemies sur 8 kilomètres ; les
défenses autrichiennes sont complètement anéanties.
Dans le Balkans :
La situation des Serbes devient de plus en plus difficile : les ennemis dessinent contre eux
de vastes mouvements d'encerclement ; le corps expéditionnaire français mène une action
énergique dans la vallée du Vardar; les Alliés débarquent à Dédéagatch des troupes qui visent à
couper la ligne de Salonique à Constantinople.
Mercredi 27 octobre 1915 (452ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
Au sud de Loos, nous dispersons de fortes
patrouilles : en Champagne et à l'est de Reims, les
Allemands tentent de nouvelles attaques complètement
enrayées ; le général Joffre porte à la connaissance de nos
troupes un ordre du jour du roi d'Angleterre affirmant
que ses « armées sont fières de se battre à côté de leurs
camarades français » : la Commission de l'hygiène publique
à la Chambre se prononce contre l'incorporation de la
classe 1917 au 15 novembre et pour son incorporation au 15
mars prochain.
Patrouille allemande dans l’Aisne
Sur le front Italien:
Dans la vallée de Lédro, les troupes italiennes
complètent la conquête de la rive gauche du fleuve du
Panola, en occupant plusieurs localités.
Patrouille allemande en Argonne
Dans le Balkans :
Les premiers succès de l'expédition française entre Krivolak et Stroumitza forcent les
Bulgares à abandonner la ville d'Ichtip : nos troupes sont à 18 lieues d'Uskub et les Serbes
reprennent Velès.
Jeudi 28 octobre 1915 (453ème jour de la guerre).
- 87 -
Sur les fronts Belge et Français:
Des actions d'artillerie particulièrement intenses et prolongées sont signalées en Belgique,
ainsi qu'au nord d'Arras et en Champagne.
Sur le front Italien:
L'artillerie italienne bombarde de plus en plus violemment Rovereto.
Dans le Balkans :
Le Gouvernement serbe maintient sa capitale à Nisch qui est mis en état de défense ; un
service de ravitaillement de l'armée serbe est organisé à travers le Monténégro en employant le
chemin de fer d'Antivari ; des routes similaires sont ouvertes à travers le Sandjak de Novibazar.
(2) (3) Le président du Conseil roumain Ion Bratianu refuse le libre passage sur le
territoire roumain de l’armée russe qui viendrait renforcer les Serbes.
(3) En Artois, malgré la suspension des grandes offensives, les Français atteignent la cote
140 qui domine la plaine de Douai.
Vendredi 29 octobre 1915 (454ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
Au cours des combats incessants qui se poursuivent en Champagne pour la possession des
ouvrages de « la Courtine » encore occupés par les Allemands, nous réalisons un très sensible
progrès en enlevant à l'ennemi plusieurs tranchées, sur un front de 150 mètres environ : sur le
front de Lorraine, bombardement particulièrement violent : notre artillerie atteint un train
militaire en gare de Burthecourt.
Sur le front Italien :
Les avions italiens accomplissent des raids heureux sur le plateau de Bainsizza et sur le
Carso, bombardant sur plusieurs points le chemin de fer de Valle-Laca (Idria), le chemin de fer de
Goritza à Trieste, et atteignant des campements et des colonnes en marche.
(1) Les italiens enlèvent des positions autrichiennes dans les Dolomites
Dans les Balkans:
Le ministre de Grèce fait à M. Sonnino, ministre des Affaires étrangères à Rome, une
communication où il est dit que, « contrairement à des bruits tendancieux répandus par la presse
austro-allemande ou bulgare, la Grèce a rendu et continue à rendre à la Serbie et aux puissances de
l'Entente des services inappréciables».
En France :
Le cabinet Viviani démissionne ; un nouveau ministère est constitué ayant à sa tête M.
Briand ; les ministres sont : MM. Viviani, de Freycinet, Combes, Bourgeois, Guesde, Cochin, Ribot,
Malvy, général Galliéni, amiral Lacaze, Painlevé, Méline, Clémentel, Sembat, Doumergue.
M. Briand
M. De Freycinet
M. Combes
M. Bourgeois
- 88 -
M. Guesde
M. Doumergue
M. Cochin
M. Ribot
M. Malvy
Gal. Galliéni
M. Painlevé
M. Méline
M. Viviani
M. Sembat
M. Clémentel
(3) Démission du président du Conseil René Viviani. Après 16 mois d’exercice et des difficultés
extérieures croissantes, il juge nécessaire de céder sa place à Aristide Briand pour mettre au point une
autre combinaison ministérielle
Samedi 30 octobre 1915 (455ème jour de la guerre)
Sur les fronts Belge et Français:
En Artois, nous progressons en occupant quelques tranchées ; au sud-est de Neuville-SaintVaast, les Allemands réoccupent quelques éléments de tranchées ; en Champagne, nous repoussons
quatre attaques successives : le bombardement est extrêmement violent.
(1) Paris : Pour lutter contre la hausse des prix, la préfecture fait placarder les prix de
vente atteints pendant la semaine.
(3) Formation du 5ème cabinet Briand avec le général Galiéni à la Guerre, Ribot aux
Finances, Malvy à l’Intérieur et Viviani à la Justice. Briand prend aussi les Affaires étrangères.
Sur le front Russe:
A la suite du succès des Russes sur la rivière du Styr, les Allemands évacuent Kovel où ils
avaient accumulé des provisions et des munitions.
Dans le Balkans :
Les troupes anglaises de Salonique opèrent leur jonction avec les troupes serbes.
Dimanche 31 octobre 1915 (456ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Après une violente préparation d'artillerie, en Champagne, les Allemands mènent quatre
attaques à fond avec d'importantes masses d'infanterie : les vagues d'assaut sont décimées par
- 89 notre feu et, sauf sur une petite partie de la butte de Tahure, l'ennemi est repoussé et rejeté
dans ses tranchées de départ ; les pertes allemandes sont très importantes.
Sur le front Russe:
Ralentissement de toutes les attaques austro-allemandes.
Sur le front Italien:
Les progrès des troupes italiennes continuent lentement sur tout le front et
particulièrement sur les hauteurs de Podgora.
Sur le front Serbe :
La situation des Serbes est la suivante: au nord, entre Belgrade et l'arsenal serbe de
Kragouivats, nos alliés interdisent aux Allemands toute progression ; à l'ouest, les Autrichiens
avancent de quelques kilomètres ; à l'est, les Serbes se replient devant les forces bulgares qui,
maîtresses de Zaietchar, de Kniajevats et de Pirot, s'efforcent de s'ouvrir les routes de Paratchin
et de Nisch ; au sud, la coopération serbo-franco-anglaise met en danger l'aile gauche bulgare.
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Novembre :
(2) Offensive autrichienne en Bucovine.
(2) Occupation de la Serbie et du Monténégro austro-allemande de Gorlice-Tarnów sur le front Est.
Lundi 1er novembre 1915 (458ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Les combats se poursuivent sans modification des positions respectives.
Sur le front Russe:
Rafales d'artillerie des deux côtés : situation sans changement.
Sur le front Italien:
Action intense des artilleries et attaques d'infanterie des deux côtés ; les avions italiens
bombardent efficacement les gares de Santa Lucia, de Tolmina, de San Pietro et de nombreux
campements ennemis.
Dans le Balkans :
Dans le Montenegro, les Autrichiens reprennent la position de Gora ; le plan des Allemands
et des Bulgares se dessine de plus en plus : couper la retraite vers le sud au gros de l'armée serbe
du nord ; les troupes françaises continuent à dégager le front entre Pabrovo et Gradetz : elles
approchent de la frontière bulgare ; la flotte anglo-française recommence le bombardement de
Dédéagatch.
Mardi 2 novembre 1915 (459ème Jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Canonnade réciproque et vifs combats de tranchées à tranchées.
Sur le front Russe:
Lutte d'artillerie et fusillades peu animées ; les Russes accentuent leur offensive en
Galicie orientale.
Dans le Balkans :
- 90 Un raid de cavalerie a établi la jonction des Bulgares et des Austro-Allemands ; le duc de
Mecklembourg se rend à Sofia pour démontrer que la roule de Sofia à Constantinople est ouverte
aux Allemands.
A la chambre des communes :
M. Asquith, premier ministre anglais, déclare à la Chambre des communes qu'il demandera
la conscription obligatoire si le recrutement volontaire ne suffit pas, et qu'il reste persuadé du
triomphe final des Alliés.
Mercredi 3 novembre 1915 (460ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Lutte d'artillerie et d'engins de tranchées ; en Champagne, les Allemands ont pu pénétrer
dans quelques éléments de nos tranchées avancées.
Sur le front Russe:
Il est établi que dans les combats de ces jours-ci, sur la Strypa, les Russes ont fait 3600
prisonniers.
Dans le Balkans :
Des transports de troupes anglaises et françaises arrivent journellement.
Au parlement Français:
M. Briand, à, la Chambre, M. Viviani, au Sénat, lisent la déclaration ministérielle, qui
complète la réponse de M. Briand aux interpellations : le président du Conseil fait l'éloge de notre
armée et de ses chefs et affirme que le ministère veut hâter la victoire du droit et écraser, avec
l'aide des Alliés, le militarisme prussien.
(1) Aristide Briand désigne comme unique objectif de la guerre la reconquête de l’Alsace
et la Lorraine.
Jeudi 4 novembre 1915 (461ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
En Belgique, notre artillerie dirige sur les positions ennemies de Lombaertzyde un
bombardement prolongé; en Champagne, nous délogeons l'ennemi des quelques points de tranchées
qu'il a pris hier.
Dans le Balkans :
La retraite des Serbes continue; malgré les progrès des efforts convergents des armées
austro-allemandes et bulgares, elle n'est pas enveloppée ; le général Sarrail rentre d'une inspection
rapide de la région occupée par les Français à Guevgueli et Krivolak.
Chambre Grecque:
A la suite d'une discussion sur la politique extérieure de la Grèce et de l'intervention de
M. Venizelos, le ministère Zaïmis est mis en minorité, par 147 voix contre 114, et démissionne.
(3) Clémenceau, sénateur radical, est nommé président de la commission sénatoriale de
l’Armée et de la commission sénatoriale des Affaires étrangères.
(3) Pour convaincre les Italiens d’envoyer un contingent à Salonique dès que l’offensive sur
l’Isonzo le permettra, le général français Henri Gouraud se rend jusqu’au 6 auprès du grand
quartier général italien à Rome puis jusqu’au 11 auprès du gouvernement. Le généralissime italien
Luigi Cadorna diffère sa réponse
Vendredi 5 novembre 1915 (462ème jour de la guerre).
- 91 Sur les fronts Belge et Français :
Cinq combats aériens ont lieu au-dessus des lignes anglaises ; en Champagne, nous mettons
en échec deux nouvelles attaques allemandes : l'ennemi réussit à pousser quelques éléments dans
une de nos tranchées de première ligne ; en Alsace, une de nos escadrilles survole Dornach et
bombarde les usines de gaz suffocants.
Sur le front Italien:
Le mauvais temps sévit sur le théâtre des opérations, avec des neiges abondantes dans la
zone haute et des pluies persistantes dans la zone basse.
Sur le front Serbe:
Les troupes françaises mettent la main sur les ponts de la Cerna, au nord-ouest de
Krivolak; nous engageons une action au nord de Rabrovo ; duel d'artillerie intense à Valandovo.
Istanbul
(1) Les Bulgares conquièrent le nœud ferroviaire de Nisch qui assure la liaison Vienne-
Dans la méditerranée:
Des sous-marins allemands, qui ont réussi à passer Gibraltar, pourchassent quelques-uns de
nos transports, dans la Méditerranée.
(3) Un manifeste austro-allemand déclare que les anciens territoires polonais de Russie
forment un nouveau royaume de Pologne.
(3) Grèce : Démission du président du Conseil Zaïmis, remplacé le lendemain par
Skouloudis.
Samedi 6 novembre 1915 (463ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Bombardement réciproque violent.
(1) Paris : Entretien Kitchener-Briand
Sur le front Russe:
Dans la mer Baltique, les vaisseaux russes ouvrent le feu contre les positions allemandes,
près de Schlock ; près de Riga, les Russes avancent légèrement ; sur le reste du front, ils
maintiennent l'ennemi.
Sur le front Serbe :
L'armée bulgare, descendant pour envahir la Macédoine par la route de Velès à Prilep, est
battue par les Serbes à Izvor : l'armée bulgare fuit dans la direction de Velès ; du côté de
Rabrovo, nous consolidons les positions acquises ; devant Krivolak, les Bulgares renouvellent leurs
attaques, inutilement.
En Grèce:
Le nouveau cabinet est constitué : M. Skouloudis, président du Conseil, a toujours témoigné
des sentiments amicaux envers la Triple-Entente.
Vienne :
(1) Le 3ème emprunt austro-hongrois rapporte 3,3 milliards de couronnes.
Dimanche 7 novembre 1915 (464ème jour de la guerre)
Sur les fronts Belge et Français :
Lutte d'engins de tranchée et combats d'artillerie : il y a arrêt dans les contre-attaques
allemandes.
- 92 Sur le front Russe:
Calme sur l'immense ligne qui s'étend de Dvinsk au Pripet : c'est dans cette zone que les
Allemands ont puisé les divisions envoyées en France et en Serbie.
Sur le front Serbe :
Les Bulgares ont occupé Nisch, la seconde capitale serbe : tous les tunnels ont été détruits
par les Serbes pour retarder la jonction des Austro-Allemands et des Bulgares sur la ligne
Belgrade-Nisch-Sofia ; les Français font de nouveaux progrès dans la direction de Stroumitza.
Lundi 8 novembre 1915 (465ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
De violents combats d'artillerie se poursuivent en Artois, dans le secteur de Loos et du
bois de Givenchy, et en Champagne, à l’est de Tahure; dans les Vosges, lutte rapprochée à coups de
bombes.
Sur le front Russe:
Le général Rousski, commandant en chef des armées du Nord, remet à la municipalité de
Petrograd un message déclarant que « l’armée fait son devoir et qu'elle est assurée de la victoire ».
Dans le Balkans :
Sur le front monténégrin, front Grahovo-Voutchido, au nord des bouches de Cattaro, les
attaques autrichiennes sont repoussées; sur le front serbe, l'armée des Serbes se replie vers les
régions montagneuses ; un nouveau contingent d'infanterie anglaise débarque à Salonique, mais les
forces anglaises actuelles en Serbie ne sont pas évaluées à plus de 50 000 hommes.
Dans la Méditerranée :
Le paquebot France est torpillé par un sous-marin allemand ; l'équipage est sauvé.
La note américaine :
Une note américaine à la Grande-Bretagne proteste contre les entraves apportées au
commerce des Etats-Unis par le blocus anglais, et prétend que le blocus des ports allemands de la
Baltique n’est pas effectif.
Mardi 9 novembre 1915 (466ème Jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
Fusillade continue de part et d'autre dans la région de Loos ; violents bombardements
ennemis en Champagne, région du Trapèze.
Sur le front Russe:
En Courlande et dans la région de Mitau, les Russes progressent légèrement; pas de
changement sur le reste du front : l'invasion allemande parait arrêtée.
Dans le Balkans :
Les communiqués officiels représentent la situation comme plus satisfaisante pour les
Serbes et les Alliés : sur le front anglo-français, l'avance de nos troupes continue lentement.
En Grèce:
La Grèce demande aux Alliés une nouvelle avance de 40 millions ; cette demande est
examinée sympathiquement.
Dans la Méditerranée :
Le vapeur italien Ancona, ayant 422 passagers et 60 hommes d'équipage, est coulé par un
sous-marin autrichien : Il y a de nombreuses victimes et, parmi elles, plusieurs Américains.
- 93 -
Mercredi 10 novembre 1915 (467ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
En Belgique, notre artillerie exécute, sur les organisations allemandes de la région des
dunes, un bombardement efficace ; en Champagne, l'ennemi tente, sur la butte de Tahure, deux
assauts violents qui sont repoussés ; entre Meuse et Moselle, nos batteries dispersent une colonne
d'infanterie allemande, route de Saint-Maurice à Woel.
En Italie :
Une note italienne dit que les Bulgares, en menaçant l'Albanie, pour arriver sur
l'Adriatique, portent atteinte aux intérêts de l'Italie qui prendra les mesures opportunes pour y
parer rapidement.
(1) (2) (3) Quatrième offensive italienne sur l’Isonzo que les troupes ne parviennent
toujours pas à franchir.
Dans le Balkans :
La jonction des Anglais et des Français est un fait accompli ; la ligne des Alliés passe par
Prilep, Grasko, Krivolak, Dovolobo et aboutit à Stroumitza : l'objectif des Bulgares, qui était de
porter un coup décisif aux Alliés avant l'arrivée des nouveaux renforts attendus à Salonique, a
échoué.
(3) Les troupes russes réussissent leur attaque dans la région de tarnopol, au sud, faisant
3500 prisonniers.
Jeudi 11 novembre 1915 (468ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
Canonnade de part et d'autre.
(1) Galliéni fait la guerre aux « embusqués ».
Sur le front Russe:
L'état-major russe estime que « la deuxième phase de la guerre sur le front oriental se
termine avec l'arrêt définitif de l'invasion; la troisième phase s'ouvrira au printemps, quand les
Russes refouleront les envahisseurs»
Sur le front Italien:
Les troupes italiennes s'emparent du col de Lana qui est une des plus importantes portes
d'entrée des Autrichiens en Italie.
Dans le Balkans :
Monastir est menacée : le colonel commandant les troupes serbes de cette ville se trouve
coupé de toute communication avec le gros de l'armée ; M. Denys Cochin, ministre français, part
pour Salonique : il visitera les diverses formations de troupes françaises.
(3) Churchill, qui depuis le 23 mai et depuis le relatif échec du débarquement alliée à
Gallipoli, dont il est rendu responsable, n’occupait plus qu’un poste honorifique au gouvernement,
prend le commandement d’une unité en France avec le grade de lieutenant-colonel.
Vendredi 12 novembre 1915 (469ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Combats d'artillerie particulièrement violents en Belgique, en Artois, au nord de la Somme
et entre Meuse et Moselle : pas d'action d'infanterie.
Sur le front Russe:
Une offensive russe en Courlande, région de Riga et Mitau, se dessine.
- 94 -
Dans le Balkans :
Les Anglo-Français avancent légèrement sur la ligne Gradsko-Velès.
En Italie :
Le Conseil des ministres italien examine la question de la participation de l'Italie à
l'expédition des Balkans.
En Angleterre :
Le Gouvernement anglais fait connaître qu'il établira la conscription obligatoire pour les
jeunes gens valides, avant d'incorporer les gens mariés qui ont contracté un engagement militaire,
si ces jeunes gens ne s'enrôlent pas volontairement avant le 30 novembre.
En Grèce :
Un décret du roi prononce la dissolution de la Chambre : les élections sont fixées aux 6 et
19 décembre.
(3) Discours patriotique à la Chambre du ministre des Finances Ribot qui annonce un nouvel
emprunt, voté à l’unanimité par les députés.
Samedi 13 novembre 1915 (470ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Violents bombardements réciproques.
Sur le front Russe:
Depuis six semaines, les communiqués russes affirment que les armées du général Ivanof
ont fait plus de 125 000 prisonniers.
Sur le front Italien:
L'offensive italienne continue régulièrement.
En Grèce:
Une mission austro-allemande est arrivée à Athènes pour régler la situation entre la Grèce
et les empires centraux ; d'autre part, lord Kitchener et M. Denys Cochin ont une mission en Grèce
pour parler au nom de la Quadruple-Entente.
Haïti :
(1) Haiti passe sous protectorat américain
Dimanche 14 novembre 1915 (471ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Les attaques d'infanterie allemandes, aux environs de Lille échouent.
Sur le front Italien:
La bataille engagée autour de la ville de Gorizia n'est pas terminée, mais tout le plateau et
les abords des forts de Gonzia sont sous le feu de l'artillerie italienne.
Sur le front Serbe :
La retraite des Serbes continue en bon ordre : le moral de l'armée est excellent ; les
troupes françaises établissent une liaison de plus en plus étroite avec les détachements serbes qui
opèrent dans la région de Prilep,
Europe centrale :
- 95 (1) Tomas Masaryk crée un comité d’action pour fonder un état tchécoslovaque
indépendant.
Lundi 15 novembre 1915 (476ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Combats à coups de grenades et large emploi de mines.
Sur le front Italien :
Progrès des troupes italiennes sur l'Isonzo : dans le bassin de Plezzo ; et sur les hauteurs
nord-ouest de Gorizia ; les avions italiens bombardent le Carso, les gares de Reigenberg, San
Danielle, Skope, Dortogliane et des trains ennemis ; les avions autrichiens bombardent Vérone.
Mardi 16 novembre 1915 (477ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
Actions d'artillerie particulièrement intenses en Champagne, en Argonne, en Woëvre, dans
la forêt d'Apremont et en Alsace (région d'Ammertzwiller).
Sur le front Russe:
Situation calme, sauf devant les passages du Styr où les combats continuent.
En Grèce:
M. Denys Cochin arrive à Athènes, et est frénétiquement acclamé.
En Angleterre:
Les autorités des ports britanniques arrêtent le départ de 90 vapeurs grecs chargés.
Mercredi 17 novembre 1915 (478ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
La lutte d'artillerie continue.
Dans le Balkans :
Monastir est de plus en plus menacée : le corps consulaire quitte la ville pour Fiorina, la
situation des Serbes devient critique ; les Bulgares permettent le passage à travers la Thrace
d'effectifs turcs venant de Dédéagatch et qui marchent contre nous.
En Grèce :
M. Denys Cochin visite M. Scouloudis président du Conseil, à Athènes.
En France :
L'Officiel publie le décret relatif à l'emprunt national voté par les
Chambres, du type 5 p. 100, émis à 88 francs, sans limite du total des
souscriptions; quatre des principaux ministres anglais, MM. Asquith, Balfour,
Grey, Lloyd George, ont à l'Elysée une conférence à laquelle assistaient MM.
Poincaré, Briand, le général Galliéni, l'amiral Lacaze, Ribot, Malvy, le général
Joffre; le port de Marseille n'accepte plus d'embarquement de
marchandises pour la Grèce.
Lloyd George
Jeudi 18 novembre 1915 (479ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
Canonnade toujours violente : notre artillerie effectue au sud de la Somme un
bombardement visiblement efficace.
- 96 -
Dans les Balkans :
Les Bulgares marchent sur Prilep; les Serbes s'attendent à la chute de cette ville.
En Grèce :
M. Denys Cochin est reçu par le roi de Grèce ; l'entretien dure plus d'une heure ; M.
Guillemin, notre ministre à Athènes, déclare que les puissances alliées demandent simplement à la
Grèce de conserver à sa neutralité le caractère bienveillant qu'elle a promis, et de continuer à
accorder les facilités spéciales qu'elle s'est engagée à donner à nos corps expéditionnaires.
En Angleterre :
Le gouvernement britannique autorise les navires grecs qui ont complété leur cargaison à
partir.
Vendredi 19 novembre 1915 (480ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
Lutte d'artillerie et d'engins de tranchées ; huit avions ennemis essaient de survoler
Lunéville ; ils s'enfuient devant le feu de nos avions.
Sur le front Italien:
Les Autrichiens fortifient de plus en plus Gorizia ; leur artillerie se montre très active
dans toute la zone.
Dans le Balkans :
Les Serbes précipitent leur retraite vers le Monténégro;
Samedi 20 novembre 1915 (481ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Les tirs de concentration de notre artillerie obtiennent des résultats constatés,
notamment en Belgique, dans la région de Boesinghe, et dans la Somme, près de Beuvraignes ;
douze avions alliés survolent Anvers.
Sur le front Russe:
L'action allemande pour atteindre le Styr est considérable : la bataille, dans cette zone,
dure depuis un mois, les pertes austro-allemandes sont évaluées à 100 000 hommes.
En Grèce:
Lord Kitchener est reçu par le roi de Grèce et le président du Conseil; la légation
d'Angleterre, à Athènes, publie une note disant que « les puissances alliées jugent nécessaire de
prendre certaines mesures qui auront pour effet d'interrompre les facilités d'ordre économique et
commercial dont la Grèce jouissait de leur part».
Au Japon :
Le gouvernement japonais s'émeut du torpillage d'un de ses bateaux par un sous-marin
allemand ; par représailles, si le fait se renouvelle, il prendra des mesures contre les résidents et
commerçants allemands du Japon.
Chine :
Shikai
(1) Le parlement ratifie le rétablissement de la monarchie et le couronnement de Yuan
(3) Après la prise de Nich (Serbie) par les Bulgare, le 5 novembre, les Allemands occupent
Novi-Bazar, dans le Kosovo.
- 97 Dimanche 21 novembre 1915 (482ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Accalmie, sauf sur les bords du canal d'Ypres, en Belgique, et aux alentours de
Beuvraignes, en Picardie, où le duel d'artillerie continue.
Sur le front Russe:
Hormis l'action d'artillerie reprise autour de Riga, les communiqués ne signalent
d'engagements qu'à l'ouest de Dvinsk ; la lutte se poursuit, ardente, sur le Styr, où les AustroAllemands craignent d'être enlisés.
Dans le Balkans :
La situation des armées serbes acculées au Monténégro et à l'Albanie parait critique ;
aucun changement n'est signalé dans le secteur de Monastir; lord Kitchener a eu, à bord d'un navire
anglais, à Salonique, une entrevue avec les généraux Sarrail et Mathon; M. Denys Cochin est dans
cette ville et confère avec les généraux français.
En Italie :
M. Salandra, président du Conseil, et M. Orlando, garde des sceaux, discourent et
affirment que l'Italie veut, elle aussi, la coordination des efforts de la Quadruple-Entente, et
étudie la forme de l'intervention dans les Balkans, pour arriver à une commune victoire
Lundi 22 novembre 1915 (483ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français :
En Artois et en Champagne, activité toujours marquée des deux artilleries; en Alsace,
violente canonnade au Vieil-Armand.
Sur le front Italien :
Succès des troupes italiennes le long du front de l'Isonzo et sur les hauteurs de Gorizia.
Dans le Balkans:
Une action est engagée par le corps expéditionnaire français contre les Bulgares, sur le
Rajeck, affluent de la Cerna ; calme vers Stroumitza ; l'armée serbe inflige une défaite aux
Bulgares sur la ligne Nisch-Leiskovatz; le Gouvernement serbe abandonne Mitrovitza et se dirige en
Albanie, à Scutari.
(1) L’armée ottomane défait les britannique commandés par le général Townsend
En France :
La mission suédoise est reçue par le Président de la République ; la légation de Grèce à
Paris communique une note disant qu'il n'y a aucun accord politique gréco-bulgare.
Mardi 23 novembre 1915 (484ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Combats aériens nombreux entre avions français et aviatiks allemands.
Sur le front Russe:
Quelques actions se produisent sans provoquer de modifications dans la situation générale.
Sur le front Serbe :
La situation des Serbes, quoique peu satisfaisante, n'exclut pas la possibilité d'une
retraite vers le sud, elle maintient des communications avec les Alliés.
En Grèce :
- 98 Une information allemande fait savoir que, dans le cas où les Serbes et les Alliés seraient
repoussés en territoire grec, la Grèce devrait procéder à leur désarmement si elle voulait que sa
neutralité fût respectée par l'Allemagne.
En Angleterre :
Le Gouvernement anglais fait connaître qu'aucun blocus de ports grecs n'a été institué et
n'est en vigueur ; conférence à Londres, au ministère des Munitions, entre les représentants de
l'Angleterre, de la Russie, de l'Italie et de la France, tendant à assurer l'approvisionnement des
munitions des Alliés.
(2) battue sur tous les fronts, l’armée serbe bat en retraite vers l’Albanie, d’où elle est
évacuée vers Corfou.
(3) Réformes dans l’organisation des troupes mises en œuvre depuis le 4 par le nouveau
ministre de la Guerre, le général Gallieni (suppression des lettres de recommandation, des
secrétaires de ministère, des porte-fanions et des hommes d’escortes des généraux)
(3) Menacée au nord, à l’est et au sud par des offensives convergentes, l’armée serbe du
roi Pierre 1er de Serbie bat en retraite vers l’Albanie
Mercredi 24 novembre 1915 (485ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Journée calme, sauf en Woëre, au bois Brûlé ; la gare d'Arras reçoit des allemands une
cinquantaine d'obus.
Sur le front Italien:
Bombardement continu autour de Gorizia.
Sur le front Serbe :
La défense du secteur de Monastir est l'objet de tous les efforts des Serbes.
En Grèce :
Le roi de Grèce invite M. Denys Cochin à déjeuner au palais royal ; le Gouvernement grec
remet aux représentants de la Quadruple-Entente une note conçue en termes amicaux et qui donne
satisfaction aux demandes de garanties considérées comme nécessaires (sécurité, facilités des
communications par télégraphe et par chemin de fer).
En France :
La Commission de l'armée, sur la demande du général Galliéni, ministre de la Guerre, se
prononce pour l'appel de la classe 1917 à la date du 15 décembre.
Jeudi 25 novembre 1915 (486ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Canonnade habituelle, spécialement active dans la vallée de la Somme.
Sur le front d’Italie :
Les avions italiens bombardent plusieurs camps d'aviation autrichiens.
Dans le Balkans :
Les Russes massent de gros effectifs sur la frontière de Bessarabie et sur certains points
du Danube.
En France :
Les souscriptions à l'emprunt national, dit «Emprunt de la Victoire», commencent en
France; les souscripteurs se pressent en foule devant les caisses publiques.
(1) L’ «emprunt de la Victoire» rapporte 24 milliards de francs
- 99 (3) Rencontre à Zurich entre les représentants belges et allemands pour examiner les
possibilités d’une paix bilatérale.
(3) A Ctésiphon, au sud-est de Bagdad, les britanniques sont battus par les 12ème et 13ème
corps d’armée turcs de Mossoul et de Bagdad. Le général Townshend est contraint de se replier sur
Kout-el-Amara
Vendredi 26 novembre 1915 (487ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Journée calme ; dans les Vosges, la neige tombe en abondance; en Argonne, notre artillerie
fait sauter un dépôt de munitions allemand.
Sur le front Serbe :
Les derniers renseignements officiels indiquent que l'armée serbe, réduite à 130 000
hommes environ, assure sa retraite vers Prichtina et Monastir, après avoir déjoué les tentatives
d'enveloppement bulgares.
Dans la Russie :
Une grande quantité de grosses pièces d'artillerie japonaise arrive à Odessa pour l'armée
russe.
En Italie :
Lord Kitchener, arrivé à Rome, a des entrevues avec M. Salandra, président du Conseil, et
la plupart des ministres italiens.
Samedi 27 novembre 1915 (488ème de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Aucun effort de part ni d'autre sur un point déterminé, sauf au nord-est de Verdun où, par
trois fois, une émission de gaz suffocants est lancée par les Allemands, mais sans attaque
d'infanterie ; nos avions bombardent la gare de Noyon.
Dans le Balkans :
Les renforts débarqués à Salonique sont estimés à 120 000 hommes ; notre corps
expéditionnaire reste fortement établi sur la rive droite de la Cerna où il tend à se développer
jusqu'au contact des forces serbes qui défendent Monastir et sont toujours accrochées aux avantgardes bulgares autour de Prilep ; la principale armée serbe bat en retraite vers l'Albanie, faute de
munitions.
(1) Défaite de l’armée serbe, qui perd la région de l’Amsel
En Angleterre :
Une importante mission militaire russe est arrivée à Londres, dans le but de conférer sur
la conduite de la guerre.
Dimanche 28 novembre 1915 (489ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Canonnade habituelle ; nos avions bombardent le hangar de Habsheim, à l'est de Mulhouse.
En Italie :
Lord Kitchener, retour du front italien, est reçu à Turin.
Dans le Balkans :
Les Allemands et les Autrichiens, en deux colonnes, avancent en Macédoine : les Allemands
sont à Prichtina, les Autrichiens ont dépassé Mitrovitza, les Bulgares les attendent à Uskub ; le
- 100 gros de l'armée serbe bat en retraite en Albanie: ce n'est plus la Serbie, c'est la France et
l'Angleterre que l'Allemagne et l'Autriche viennent combattre sur le Vardar.
En Grèce :
Les négociations entre la Grèce et la Quadruple-Entente continuent sur les détails
concernant les facilités demandées pour assurer les libres mouvements des troupes alliées en
Macédoine et dont la première note n'avait parlé qu'en termes généraux.
Lundi 29 novembre 1915 (490ème jour de la guerre)
Sur les fronts Belge et Français:
Combats locaux à coups de grenades; coups de main; au Labyrinthe, pour la possession de
quelques entonnoirs.
Sur le front Italien :
Dans la zone du théâtre des opérations, la température très rigoureuse ralentit l'activité
de l'infanterie.
Sur le front Serbe :
Combats au sud de Prilep entre les colonnes bulgares marchant sur Monastir et les forces
serbes qui défendent la ville ; les civils évacuent Monastir.
(3) Le gouvernement de Vienne reconnaît la culpabilité du commandant du sous-marin qui le
7, a coulé le vapeur italien Ancona, provoquant la mort de 200 passagers dont une vingtaine étaient
citoyens américains.
Mardi 30 novembre 1915 (491ème jour de la guerre)
Sur les fronts Belge et Français:
Journée de pluie et de brouillard ; dégel en Champagne ; nous bouleversons les tranchées
ennemies dans la vallée de la Fecht.
Sur le front Russe :
Les Allemands fortifient activement toute la ligne du Bug.
En Grèce :
Echange de notes entre la Quadruple-Entente et la Grèce; pour rendre plus clairs et plus
précis les accords de principe; le président du Conseil hellénique « assure la continuation, de la
neutralité bienveillante de la Grèce vis-à-vis de l'Entente aussi longtemps que les droits souverains
ne seront pas violés et que des restrictions d'ordre militaire ne lui seront pas imposées ».
En France :
La Chambre vote à l'unanimité, moins quelques abstentions, l'incorporation de la classe
1917 pour le 5 janvier 1916.
(3) La discussion à la Chambre sur l’incorporation de la classe 1917 s’achève par un vote à
main levée autorisant le ministre de la Guerre, le général Gallieni, à procéder à celle-ci dès le 5
janvier 1916.
Pendant ce mois, en Afrique Occidentale Française, A la suite de l’enrôlement dans l’
armée
française de 50000 indigènes, une importante révolte éclate dans la région située entre la Volta et
le Niger. Sanglante, elle durera 8 mois.
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Décembre :
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- 101 (2) Effort de guerre considérable, animé en Allemagne par Rathenau, en Grande-Bretagne par Lloyd
George et en France par Albert Thomas et Louis Loucheur.
(2) Apparition des tanks à chenilles sur les champs de bataille.
Vendredi 1er décembre 1915 (491ème jour de la guerre)
Sur les fronts Belge et Français :
Canonnade énergique de notre artillerie, particulièrement en Belgique, de concert avec
l'artillerie anglaise ; dans le secteur de Frise, vallée de la Somme ; entre la Somme et l'Oise ; et au
nord-est de Soissons.
Sur le front Russe:
Calme, du golfe de Riga jusqu'à la frontière roumaine.
En Italie :
M. Sonnino, président du Conseil, déclare à la Chambre italienne que l'Italie a adhéré à la
convention de Londres (pas de paix séparée avec les empires centraux) et qu'elle portera au
secours à l'armée serbe.
En Grèce :
La presse gouvernementale publie une note disant que la Grèce s'en tiendrait à interdire
que des combats pussent être livrés sur son territoire.
(1) La Roumanie signe avec les puissances centrales un traité de livraisons importantes de
céréales.
(3) L’Italie adhère au pacte de Londres du 5 septembre 1914, ce qui l’engage à ne pas
signer de paix séparée.
(3) Par décret, le général Joffre, chef de l’état-major général et commandant en chef des
armées françaises du Nord et du Nord-Est, est nommé commandant en chef de toutes les armées
françaises opérant en Europe.
(3) Les troupes de l’armée d’Orient qui tiennent un front de 65 kilomètres à Salonique
reçoivent l’ordre du général Sarrail de se replier au-delà du Vardar. Le 12, les Bulgares sont
arrêtés sur le frontière grecque.
Jeudi 2 décembre 1915 (493ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Canonnade vive de part et d'autre, dans le secteur de Loos, du bois en Hache et d'Angres ;
l'ennemi lance une soixantaine d'obus sur Arras.
Sur le front Russe :
Le grand calme, à la suite de la neige et du gel, règne sur le front : les Russes prennent
leurs dispositions en vue de l’hiver.
Dans le Balkans :
Sanglants engagements dans la direction de Prilep et d'Alenci : les Serbes se retirent de
Monastir; sur le front français, dans les montagnes de Krivolak, le froid intense arrête les
mouvements.
(1) Les pouvoir du généralissime Joffre sont étendus
(2) Les troupes alliées de Salonique reçoivent l’ordre de se replier au-delà du Vardar.
Vendredi 3 décembre 1915 (494ème jour de la guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
Actions d'artillerie sur quelques points du front.
- 102 Sur le front Italien:
Nouveaux succès italiens au Monte-Reno : après un intense bombardement des Autrichiens,
infanterie ennemie avance par vagues successives décimées par nos alliés.
Dans le Balkans :
Monastir est occupée par les Bulgares ; les Serbes se retirent dans la région de Resan.
Samedi 4 décembre 1915 (496ème jour de ta guerre).
Sur les fronts Belge et Français:
La pluie torrentielle gène notre tir : canonnade intermittente sur le front.
Dans le Balkans :
Dans la région Stroumitza-Doiran, sur le front anglo-français, les Bulgares essaient vainement
de déloger les Alliés des puissantes positions occupées par eux.
En France :
Une importante conférence franco-anglaise a lieu à Calais ; les principaux ministres anglais et
français et le général Joffre délibèrent sur les principales questions posées à l'heure actuelle.
(2) A Calais, les états-majors de France et de Grande-Bretagne examinent la question
de Salonique, hésitant entre l'évacuation et le maintien des troupes.
(3) Réunion franco-britannique à Calais en présence de Herbert Asquith et Aristide
Briand. L’état-major examine l’épineuse question de Salonique et hésite entre évacuation et
maintien des troupes.
Dimanche 5 décembre 1915 (496ème jour de la guerre)..
Sur les fronts Belge et Français :
Notre artillerie exécute des tirs efficaces dans la région de Hetsas, en Belgique, on se font
des mouvements de troupes ennemies ; quelques obus incendiaires atteignent Arras.
Dans le Balkans :
Les armées autrichiennes se concentrent à Nisch; une manifestation contre la continuation de
la guerre a lieu à Sofia : les manifestants sont dispersés par la police.
A compter de ce jour les comptes-rendus seront fait semaine par semaine. Ceci est dû à l’accalmie
sur les fronts et aux informations contradictoires provenant des évènements dans les Balkans.
Du lundi 6 décembre 1915 (492ème jour de la guerre) au dimanche 12 décembre 1915 (498ème jour)
Sur les fronts Belge et Français :
Il ressort d'un rapport du maréchal French que nos contingents ont cédé la
place au sud Arras, à des effectifs anglais dont les lignes s'étendent jusqu'aux abords
de la Somme. : la ville d'Albert se trouve dans leur rayon d'action.
En Artois, la canonnade ne se relâche guère: Loos et Givenchy demeurent le
théâtre de ce duel, ainsi que le secteur de Fouquescourt, en Picardie.
Sur deux points, en Champagne, nous avions perdu, 300 mètres, environ de
tranchées ; nous les avons regagnés lentement, avec le minimum de risques : au sud de
Saint-Souplet et à l'est de la Butte de Souain. Ce sont là des incidents locaux.
Mal. French
En Argonne, c'est la guerre de mines, qui prévaut; mais l'armée du Kronprinz semble méditer
quelques nouvelles attaques ; nos batteries détruisent, les réservoirs de gaz suffocants ; près de
Béthincourt, et nos troupes, solidement installées y défendent l'accès, du camp retranché de Verdun, à 8
kilomètres des forts avancés.
- 103 Un grand conseil de guerre, sous la présidence du généralissime Joffre et auquel assistaient les
délégués militaires; des puissances de l’Entente, a tenu plusieurs réunions à Paris.
A la Chambre dés députés, M. Briand, président du Conseil, refusé de répondre aux interpellations
sur le haut commandement : le général Joffre a été nommé généralissime de nos armées sur tous les fronts,
et le général de Castelnau, chef d'état-major général.
Sur le front russe.
L'accalmie continue à régner sur la presque totalité du front russe, seules les lignes, de la Drina
sont témoins d'une certaine activité de l’artillerie.
Pour la vingtième fois des Allemands échouent non loin d'Uskub, à 35 kilomètres environ au sud-est
de Riga. Partout ailleurs, les combattants restent blottis dans les tranchées, aux prises avec la neige et la
pluie.
Une armée russe se prépare en Bessarabie : elle a maintenant les armes qui lui faisaient défaut.
Sur le front italien.
Dans la zone de Monte-Nero le brouillard a permis aux Autrichiens de prendre pied sur le
contrefort de Vodil, mais les contre-attaques italiennes les en ont délogés à peu près.
Sur le front de l'Isonzo, les difficultés du terrain, à la suite de pluies intenses diminuent l'activité
de l'infanterie.
Sur les hauteurs du Calvaire, à l'ouest de Gorizia, les Autrichiens perdent des munitions et du
matériel.
Dans le secteur du mont Saint-Michel et sur le Carso, petites opérations offensives.
Dans les Balkans.
L'armée serbe, évaluée à 150000 hommes, continue son mouvement de retraite vers l’Albanie, dans
des conditions rendues très pénibles par le mauvais temps et l'insuffisance des resSources: elle a
abandonné Ipek après, trois jours de résistance.
Malgré des efforts héroïques le Monténégro voit l'encerclement se resserrer autour de ses
anciennes frontières: les Autrichiens remontent la vallée de l'Ibar, tandis que les Bulgares, arrivés à
Diakova et menaçant le cours inférieur du Drin, ne sont plus qu'à 20 lieues de Scutari d'Albanie.
Une armée italienne débarque à Vallona pour faire face aux attaques ennemies et empêcher les
côtes de l'Adriatique de tomber au pouvoir des Germano-Bulgares : les éléments serbes monténégrins et
italiens peuvent former, une armée assez puissante, pour refouler les envahisseurs.
L'effort bulgare se porte, violent, en Macédoine contre le corps expéditionnaire franco-anglais; le
général Sarrail fait replier nos troupes : ce mouvement s'explique par les dispositions devenues
défectueuses de nos forces étalées en demi cercle sur la Cerna et le Vardar et menacées d'enveloppement
par l'attitude équivoque de la Grèce, par l’éloignement de notre base de Salonique, par l'insuffisance des
effectifs et du matériel.
En Allemagne.
A la Chambre hongroise, des paroles se sont, élevées, pour demander qu'on arrête
l’effusion de sang et que la paix soit rétablie. Au Reichstag, le chancelier de l'empire, M.
de Bethmann-Hollweg, a fait une description optimiste de la situation militaire et
économique de l'Allemagne et des empires centraux pour intimider les puissances de
l'Entente et égarer les neutres. Il attend, dit-il, pour discuter les conditions de paix, que
les adversaires de l'Allemagne fassent des propositions. Les socialistes ont nettement
affirmé que l'Allemagne ne peut pas rendre l’Alsace-Lorraine.
Du 6 au 8 décembre :
(2) Conférence de Chantilly. Les Alliés coordonnent leur plan d’offensive pour 1916.
(1) Le 9, fin de la 4ème bataille de l’Isonzo
BethmannHollweg
(3) Ouverture d’une nouvelle conférence militaire interalliée qui se tient à Chantilly jusqu’au 8. Est
adopté le principe d’une offensive simultanée avec ke maximum de moyens sur les fronts français, italien et
russe.
- 104 (3) Par la signature d’un accord, le gouverneur grec garantit aux Alliés que l’armée de Salonique
n’aura à redouter aucun acte d’hostilité de la part des toupes grecques.
Du lundi 13 décembre 1915 (499ème jour de la guerre) au dimanche 19 décembre 1915 (505ème
jour).
Sur les fronts Belge et Français.
Nos alliés britanniques poursuivent avec succès la série de leurs petites
attaques : en deux points du secteur d'Armentières, ils ont pénétré dans les tranchées
allemandes. Leur artillerie, jointe à la nôtre, réduit au silence les batteries ennemies au
nord d'Ypres et le long du canal. Le général Douglas Haig, qui succède au maréchal
French dans le commandement en chef des forces anglaises en France suit
attentivement les incidents de ce secteur, car les inondations, qui entravent les
opérations ennemies devant les lignes belges, n'atteignent pas la région d'Ypres, et
Douglas Haig
celle-ci pourrait être le théâtre d'événements importants.
L'artillerie belge, opérant en étroite liaison avec nous, réduit au silence les canons allemands au sud
de Dixmude et coopèrent à la garde du passage d'eau de Steenstraete, d'où l'ennemi essaya tant de fois de
déloger nos troupes.
Opérations toutes locales de l'infanterie française entre Souchez et Givenchy, entre Somme et
Oise, et sur les bords mêmes de l'Aisne, où les Allemands tiennent la rivière en amont de Soissons.
Le bombardement réciproque d'une certaine violence au nord de Nancy, secteur de NoményAulnois, montre que les adversaires continuent à s'observer de près au voisinage de la frontière lorraine.
Les dépêches signalent de nombreux transports de troupes allemandes du front oriental sur le
nôtre (douze divisions ennemies et des effectifs de l'armée de Gallwitz) ; il y aurait 2 400 000 combattants
ennemis actuellement en présence des armées franco-anglo-belges depuis la mer du Nord aux Vosges : c'est
l'indice d'une offensive allemande prochaine dont les récents mouvements de troupes dans les Flandres et
en Alsace, la fermeture des frontières belge et suisse et une proclamation de l'héritier de Wurtemberg
accréditent la vraisemblance.
(1) Le 11, le général de Castelnau est nommé second du généralissime
Sur le front russe.
Les communiqués de l'état-major russe deviennent de plus en plus concis : nos alliés montrent de
l'activité en Bukovine.
Près de Riga, toutes les reconnaissances des éléments d'éclaireurs ennemis se terminent à
l'avantage des Russes : par endroits en poursuivant l'ennemi, ils pénètrent dans les lignes allemandes.
Au nord-ouest de Dwinsk, l'artillerie russe disperse et détruit en partie une colonne allemande.
Sur le front Italien.
Au confluent de la Torra et de l'Astico, les troupes italiennes, grâce à une avance méthodique,
réussissent à occuper la Cima Norre qui domine le cours du Haut-Astico et en commande la possession.
Sur les hauteurs au nord-est de Goritzia, nos alliés repoussent une attaque contre leurs positions
d'Ostava et en face de Peuma.
Sur tout le front, actions habituelles d'artillerie.
Dans les Balkans.
La situation dans la Macédoine a peu changé : le général Sarrail a toutes ses troupes en territoire
grec et il se dit prêt à résister à n'importe quel assaut. Les fortifications de Salonique sont poussées très
activement : elles s'étendent aux positions avancées de la Chalcidique, qui doivent servir de point d'appui à
notre flotte, et englobent tout le nœud de voies ferrées aboutissant à la ville.
Nos aviateurs combattent très efficacement de nouvelles concentrations bulgares à proximité du
territoire grec.
L'ambassadeur allemand à Athènes fait de pressantes démarches auprès du gouvernement grec
pour obtenir que les troupes turques entrent en Grèce combattre le corps expéditionnaire français, s'il est
impossible d'accorder le libre accès aux troupes bulgares. Le président du Conseil, M. Skouloudis, persiste à
déclarer que nos ennemis n'ont pas l'intention de violer la frontière et qu'ils porteront plutôt leur effort en
- 105 Albanie contre les Serbes et les Italiens. Les diplomates des deux groupes de puissances agissent vivement
à Athènes.
Les Italiens débarquent 30 000 hommes à Durazzo: le ravitaillement des Serbes, par l'Albanie, a
commencé; il s'opère dans des conditions difficiles, à travers des régions peu accessibles. Mais l'Italie
déclare qu'elle ne peut tolérer que l'Autriche, sa rivale, s'établisse sur la côte orientale de l'Adriatique.
(3) Divergences entre les états-majors allemand et austro-hongrois. Dans une lettre à son
homologue allemand von Falenhayn, le chef d’état-major autrichien von Hötzendorff démontre qu’une
offensive dans le sud du Tyrol abattrait l’Italie. Refus des Allemands
Dimanche
(3) Le maréchal Douglais Haig succède au maréchal John French à la tête de toutes les forces
britanniques en France
(3) Première évacuation des Dardanelles par les troupes anglo-françaises. Décidé en novembre
1915, le retrait commence par le front de Gapa-Tépé et de Sulva. Les alliés, devant leur incapacité à venir à
bout des fortifications ennemies et face à une résistance farouche entretenue par le général allemand Otto
Liman von Sanders n’ont donc pu mener à bien cette expédition.
Du lundi 20 décembre 1915 (506ème jour de la guerre) au dimanche 26 décembre 1915 (512ème
jour).
Sur les fronts Belge et Français.
Le mauvais temps gêne les opérations sur la plus grande partie du front.
Sur le front belge, bombardement réciproque, particulièrement violent sur les bords de l'Yser.
Sur le front anglais, violent bombardement allemand à Ypres et à Saint Jean, et contre la première
ligne de nos alliés et leurs tranchées de soutien au nord-est d'Ypres ; les Anglais canonnent les tranchées
de première ligne ennemies, ainsi que Zonnebecke, Zandvoorde et Teubrielen; au cours d'une seule journée,
il y a quarante-quatre combats aériens.
En Artois, l'artillerie française se montre active dans la région de Givenchy.
La semaine a été particulièrement rude, dans les Vosges, au Vieil-Armand : une attaque heureuse de
nos troupes, déclenchée à la suite d'une préparation d'artillerie, nous permet d'occuper une notable partie
des ouvrages ennemis et de faire 1 300 prisonniers ; mais, peu à peu, les Allemands ont repris pied dans
leurs tranchées : nos éléments de gauche sont revenus à leurs positions de départ; au centre et à droite
nous avons conservé entièrement le terrain conquis sur un front de 2 kilomètres. Une tempête de neige
arrête les opérations.
La crue de la Meuse a été tellement rapide que les Allemands n'ont pas eu le temps de creuser les
fossés nécessaires pour maintenir les eaux dans leur lit : le pont en bois de Givet a été entraîné par le
courant; la Sambre est également sortie de son lit, et une partie de la ville de Namur est sous l'eau ; une
quantité de travaux de défense allemands sont détruits par les inondations.
Le capital des rentes souscrites à l'emprunt national français dépasse 14 milliards ; un groupe de
banquiers anglais demandent aux Alliés de mobiliser de plus en plus leur fortune liquide : à la Chambre des
Communes, M. Lloyd George fait une déclaration importante :« L'Angleterre fabrique des munitions en
quantités prodigieuses », et la Chambre vote les crédits pour un quatrième million d'hommes ; le Reichstag
allemand vote un crédit de 10 milliards pour la guerre, la minorité socialiste vote contre; à New-York, le
cours du mark descend à 77 1/4 cents, cours le plus bas qui ait été coté depuis l'ouverture des hostilités.
Sur le front Italien.
Sur le front Tyrol-Trentin et en Carnie, actions intenses d'artillerie : les Autrichiens causent
quelques dommages.
Dans la vallée du ruisseau de Camers (Adige), l'ennemi a fait rouler de gros rochers des hauteurs
dominant le pays au nord, sans réussir toutefois à causer de graves dégâts.
Sur le front de l’Isonzo, il ne s'est produit aucun événement important.
Sur le plateau de Tolmino, les Alpins italiens sont séparés des Hongrois par des murs formés de
sacs de sable, la roche et le feu de l'ennemi ne permettant pas l'ouverture de tranchées; auparavant,
c'étaient les cadavres gelés des soldats tués qui servaient de parapet. Les Italiens ont eu à s'ouvrir à la
mine un chemin de 30 kilomètres pour se ravitailler.
- 106 -
Sur le front russe.
Action d'artillerie sur la ligne de Dwinsk contre les ouvrages allemands: l'offensive des ennemis sur
le front Riga-Dwinsk échoue.
Violents combats en Galicie orientale : une tentative d'offensive ennemie a été brisée et suivie
d'une contre-attaque des Russes qui ont mis l'ennemi en retraite, lui faisant de nombreux prisonniers et
s'emparant d'armes et de munitions.
En Perse, les Russes occupent Khoum, Hamadan et Noveran.
Dans les Balkans.
L'armée serbe se reconstitue en Albanie : elle est ravitaillée avec la coopération d'Essad Pacha.
Les Alliés poussent activement les fortifications de Salonique : le major général de Castelnau,
qui est à Salonique, a eu un long entretien avec le général Sarrail ; cette visite, dans les circonstances
présentes, a une grande importance, étant donnée surtout l'arrivée continuelle des transports ; tous les
jours on débarque du matériel; les Anglais ont retiré leurs troupes de Suvla, dans les Dardanelles, pour
renforcer celles de leur secteur de Salonique.
En Macédoine, les belligérants se préparent des deux côtés de la frontière grecque.
Une rencontre d'avant-postes a eu lieu entre Grecs et Bulgares sur le territoire albanais ; il n'y a
que quelques blessés et tués : le commandant bulgare a exprimé ses regrets au commandant de la troupe
grecque.
Le gouvernement grec, par suite de l'abstention du parti de M. Venizelos, à des élections
approuvant en apparence sa politique ; mais les deux tiers des électeurs se sont abstenus. M. Scouloudis,
président du Conseil, vient de prendre une ordonnance interdisant l'exportation des denrées alimentaires à
destination de Salonique : cette ordonnance gênera non seulement nos soldats, mais la population civile qui
voit là une nouvelle tracasserie de l'administration grecque contre les Alliés.
(1) le 21, le roi Nicolas 1er envoie une offre de paix à François-Joseph
(1) le 21, les troupes franco-britanniques se retirent des dardanelles et gagnent Salonique.
(3) Battus sur tous leurs fronts de résistance, les Allemands se réfugient en Guinée espagnole.
Du lundi 27 décembre 1915 (513ème jour de la guerre) au dimanche 2 janvier 1916 (519ème jour)
Sur les fronts Belge et Français.
Les navires anglais bombardent la côte flamande; l'artillerie allemande vise de son côté la ville de
Nieuport.
En Belgique, les Allemands canonnent violemment plusieurs agglomérations des Alliés, sur le front
de l'Yser. De concert avec l'artillerie belge, notre artillerie de campagne et nos canons de tranchées
attaquent les organisations ennemies de la région des dunes : des incendies sont allumés et deux dépôts de
munitions sautent, dans le secteur de Saint-Georges. A l'est de Boesinghe et dans la région de
Streenstraete, même succès de notre artillerie.
Le 1er janvier, les Allemands ont bombardé Nancy, ville ouverte ; une dizaine d'obus d'une pièce de
350 ont tué quelques civils : le résultat militaire est nul. Nos batteries coupent court à cette manifestation,
le gros canon ayant été rapidement repéré par nos aéroplanes.
Le temps toujours pluvieux rend impossible toute opération importante en Champagne : l'ennemi
tente une attaque à la grenade sur nos tranchées avoisinant la route de Tahure à Somme-Py; il est
facilement repoussé.
Vigoureuse démonstration de nos batteries autour de Mulbach, dans la vallée de la Fecht : ce village
est en aval de Metzeral, sur le chemin de Munster.
A l'autre extrémité du ballon de Guebviller, sur le versant du Vieil-Armand, les Allemands
concentrent un tel feu d'artillerie que 300 mètres de nos tranchées ont du être évacués.
Sur le front russe.
Sur le front de Dvinsk, le thermomètre est descendu jusqu'à 60 degrés Farenheit : malgré cette
température extrêmement basse, les Allemands travaillent à leurs fortifications de campagne.
Sur le front de Riga, jusque dans la région de Priept, aucun changement.
- 107 Sur le Pripet, les combats continuent. Dans le secteur de la rivière du Styr, les Russes avancent et
passent sur la rive gauche, malgré de furieuses contre-attaques.
Sur le front de la rivière de la Strypa, les Russes occupent encore deux nouvelles lignes de
tranchées ennemies.
Entre le Dniester et la frontière roumaine, nos alliés atteignent les fils de fer barbelé de l'ennemi,
les détruisent et consolident le terrain gagné.
Sur le front italien.
Sur tout le front, les artilleries adverses continuent de vives actions.
Les Autrichiens prononcent de petites attaques d'infanterie, facilement déjouées, près de Mori
(Val Lagarina) et des pentes du Rombon (Plezzo). Dans la zone du Carso, une action de quelques
détachements italiens permet la capture de prisonniers, d'armes et de munitions.
Des avions ennemis lancent des bombes, sans aucun dommage, sur Mario (Val Lagarina) et sur
Strigno et Borgo (Val Sugana).
Dans les Balkans.
Le maréchal von Mackensen est nommé commandant en chef de toutes les forces ennemies opérant
contre nous dans les Balkans.
L'apparition de la cavalerie allemande au nord de la frontière grecque est signalée.
Les travaux de défense dans le camp retranché de Salonique sont presque terminés : les positions
des Alliés, d'après les critiques militaires, sont inexpugnables. 15000 ouvriers grecs ont travaillé jour et
nuit pendant deux semaines, sous la conduite d'officiers du génie français. Nos lignes de tranchées,
doublées de fil barbelé, sont actuellement achevées ; les pièces d'artillerie et les munitions sont accumulées
en très grande quantité.
Le roi de Grèce, Constantin, interviewé, affirme à nouveau qu'il garde une neutralité bienveillante
pour les Alliés et qu'il veut « éviter le Charybde allemand autant que le Scylla anglais ».
Des avions austro-allemands ayant bombardé nos campements de Salonique, le général Sarrail,
malgré les protestations du gouvernement grec, fait arrêter les consuls des puissances ennemies, qui
dirigent une véritable armée d'espions.
Une partie de l'armée serbe fait son apparition à Durazzo.
Un sous-marin allemand ou autrichien torpille dans la Méditerranée le Persia, paquebot qui
transportait à Bombay de très nombreux colis postaux, un fort courrier et une faible cargaison : le Persia
n'avait à bord ni matériel de guerre, ni combattants. La plus grande partie des passagers a été sauvée,
grâce aux canots du paquebot.
(1) Le 29, ce qui reste de l’armée serbe et le souverain Pierre 1er se réfugient sur l’île de Corfou.
(3) Vote des crédits militaires au reichstag. 22 députés sociaux-démocrates quittent la séance
pour ne pas voter, mais 20 y demeurent pour voter contre, rompant la discipline de parti.
(3) Le roi Pierre 1er de Serbie, son fils Alexandre et ce qui reste de l’armée serbe se réfugient
dans l’ile de Corfou.
(3) Le gouvernement britannique expose à Lisbonne les avantages que présenterait la réquisition
par les Alliés des 38 navires allemands restés inutilisés dans les eaux portugaises depuis le début de la
guerre.
(3) Ordre général du généralissime Joffre aux armées : « pendant que nos ennemis parlent de paix,
ne pensons qu’à la guerre et à la victoire »
(3) Le général Sarrail, commandant en chef de l’armée d’Orient et organisateur du camp retranché
de Salonique, fait expulser les consuls des Empires centraux à la suite du bombardement de Salonique par
un aéroplane allemand.
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