Mission Mexique-Belize octobre 2009
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Mission Mexique-Belize octobre 2009
MISSION « LAMANTIN » MEXIQUE et BELIZE 18 au 29 octobre 2009 Photos : Hervé Magnin et Sandra Pédurthe Rapport de mission par Denis GIROU, Hervé MAGNIN et Sandra PEDURTHE Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 SOMMAIRE Objectifs..............................................................................................................................4 Composition de la délégation...........................................................................................4 Carte de situation de la mission.......................................................................................4 Programme de la mission..................................................................................................5 Mission au Mexique...........................................................................................................6 a. L'Ambassade de France..............................................................................................6 b. La CONANP : Comision Nacional de Areas Naturales Protegidas.............................7 c. L'Aquarium de Veracruz...............................................................................................8 d. La zone humide d'Alvarado et les coopératives de femmes et de pêcheurs..............9 e. Université de Tabasco...............................................................................................10 f. ECOSUR, El Colegio de la Frontera Sur....................................................................12 g. Centre de loisirs Xel Ha.............................................................................................14 Mission au Belize.............................................................................................................15 a. Recherche d'un « manatee watching » ou écotour sur les lamantins.......................15 b. II Symposio de Manatis : el manati, situacion actual y cambio climatico..................16 c. Centre de réhabilitation pour lamantins ....................................................................18 Les principales conclusions et les orientations à suivre............................................19 Les contacts......................................................................................................................21 a. Liste des personnes rencontrées...............................................................................21 b. Liste d'autres personnes ressources.........................................................................22 c. Liste des participants au II Symposium « Manatis »..................................................22 Liste des sigles utilisés...................................................................................................22 Supports d'information issus de la mission.................................................................23 Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 Objectifs La réintroduction du lamantin présente un volet « coopération régionale » important. Les scientifiques impliqués dans l'étude de l'espèce au Mexique et au Belize sont actifs dans le réseau international comme en témoigne les communications faites à la conférence sur les siréniens à Atlanta en mars 2009 à laquelle le parc participait. Nouer des relations de confiance avec la communauté scientifique, les instances nationales et les acteurs sociaux est essentiel afin d'établir un projet régional pour la conservation du lamantin (notamment, en favorisant l'amélioration de la connaissance sur cette espèce à l'échelle locale et régionale) et de préparer ensemble les conditions optimum préalables à tout prélèvement d'animaux dans la population. Le Centre d’activités régional pour les aires et les espèces spécialement protégées (CAR-SPAW) est fortement impliqué dans le projet, notamment au travers de la mise en application du plan d'action pour la conservation des mammifères marins de la grande région des Caraïbes et du plan de gestion régional en faveur du lamantin des Antilles (plans du PNUE). Cette mission visait donc à rencontrer les scientifiques impliqués, évaluer l'étendue de la connaissance qu'ils ont du statut de leurs populations et discuter de notre projet et de son acceptabilité locale. Au Belize, il s'agissait des mêmes préoccupations, auxquelles s'ajoute la participation à un symposium sur les lamantins durant lequel le projet a été exposé. Composition de la délégation Parc national de la Guadeloupe : Denis GIROU, Directeur - Hervé MAGNIN, chef du service biodiversité et Sandra PEDURTHE, chargée de mission lamantin CAR – SPAW : Franck GOURDIN – chargé de mission à la coopération internationale (participant aux rencontres organisées à Mexico, Veracruz et Villahermosa) Carte de situation de la mission Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 Programme de la mission Dimanche 18 octobre : arrivée à Mexico City Lundi 19 octobre : − matin : rencontre de l'Ambassade de France à Mexico City − après midi : rencontre de la CONANP (Comision nacional de areas naturales protegidas) à Mexico City Mardi 20 octobre : − matin : transfert en avion à Veracruz (Etat de Veracruz) − après midi : visite de l'Aquarium (espace public et technique) Mercredi 21 octobre : journée à Alvarado, zone humide (sortie en bateau) Jeudi 22 octobre : − matin : transfert en avion à Villahermosa (Etat de Tabasco) − fin de matinée, après midi : rencontre de Leon David Olivera et de ses étudiants (Université de Tabasco) Vendredi 23 octobre : transfert en bus jusqu'à Chetumal (Etat de Quintana Roo) (Départ de Franck Gourdin) Samedi 24 octobre : - matin : participation à la veille sanitaire d'un lamantin en captivité - après midi : rencontre de l'équipe d'ECOSUR travaillant sur le lamantin Dimanche 25 octobre : visite d'un bassin avec des lamantins en captivité d'un centre de loisirs (Xel Ha) (Départ de Denis Girou et Hervé Magnin) Lundi 26 octobre : transfert en bus (Sandra Pédurthe) jusqu'à Belize City et validation de l'inscription au « XIII congress of the Mesoamerican society for biology and conservation » Mardi 27 octobre : déplacement à Caye Caulker et recherche d'un écotour « Manatee watching » Mercredi 28 octobre : présentation du projet au symposium sur le lamantin des Antilles du Congrès Jeudi 29 octobre : visite du centre de réhabilitation de Sarteneja Vendredi 30 octobre : départ de Belize City. Crevettiers d'Alvarado et lamantin de l'aquarium de Veracruz (Photos : H. Magnin et S. Pédurthe) Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 Mission au Mexique Dates : 19 au 25 octobre 2009. a. L'Ambassade de France Date : 19 octobre Site : Mexico City Interlocutrices : Mesdames Annie MARCHEGAY (Coopération scientifique et technologique) et Audrey HUMMEL (Chargée de mission Tourisme et Aéronautique, responsable des bourses) La délégation Guadeloupéenne avec Audrey Hummel Après une courte présentation du parc national de la Guadeloupe et de ses territoires, le projet de réintroduction du lamantin a été présenté. Une interrogation concernant les bourses possibles pour des thésards/post-docs a été posée à Audrey Hummel. Cela peut s'avérer possible dans le cadre d'un accord bilatéral et pour une personne de nationalité mexicaine. Ces bourses prennent notamment en charge le coût des charges sociales. C'est une piste qui mérite d'être approfondie. La fondation Carlos Slim, milliardaire mexicain, apporte son aide sur des programmes en faveur de la protection de l'environnement et en particulier par convention auprès du WWF Mexique. Bien qu'à priori le projet lamantin n'intègre pas les objectifs du programme, un contact avec le WWF Mexique serait intéressant (Directeur : Omar Vidal). Annie Marchegay nous informe d'un projet de création d'un observatoire de la mer et des littoraux (« observatoire Cousteau, de la mer et des littoraux »). De nombreux organismes de recherche français sont impliqués dans le projet : IRD, IFREMER, Université et centres de recherche de Marseille, Université de Brest... mais aussi la Fondation Cousteau, l'AFD.... Du côté mexicain, la collectivité de Veracruz est impliquée, de même que le WWF Mexique. Pour le moment, deux antennes mexicaines sont en place. Une au sein de la Basse Californie (CIBNOR de La Paz) et une dans le Yucatan à Merida (CINVESTAV). Cet observatoire va s'ouvrir prochainement sur la Caraïbe et l'Amérique du Sud. 8 thèmes de recherche dont les aires protégées composent cet observatoire. La participation du PNG et du CAR-SPAW a été proposée par l'Ambassade. Ainsi, la participation à un colloque en mars/avril au Mexique sur l'observatoire peut être envisagée, afin de développer un partenariat et présenter les travaux de la Guadeloupe. A cette date, une délégation mexicaine se trouvait en France afin de rencontrer le MEEDDM, le MAE, le FFEM, l'AFD et les partenaires scientifiques. Il serait intéressant que la thématique lamantin puisse rejoindre cette dynamique d'observatoire. La coopération du Mexique avec Cuba fonctionne très bien et pourrait offrir des pistes de rapprochement intéressantes, compte tenu des relations privilégiées que le parc national a pu développer avec Cuba. Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 b. La CONANP : Comision Nacional de Areas Naturales Protegidas Date : 19 octobre 2009 Site : Mexico City Interlocutrice : Madame Dulce Maria AVILA MARTINEZ (Sous directrice de la coordination interinstitutionnelle) (http://www.conanp.gob.mx/) Réunion à la CONANP (Photo : H. Magnin) Après une présentation du projet de réintroduction, Dulce Maria Avila nous présente le programme de conservation pour les espèces en danger (« programa de Conservacion de Especies en Riesgo – 2007-2012 - PROCER). Le projet est innovant pour le gouvernement puisqu'il s'intéresse pour la première fois aux espèces. L'objectif est d'établir les bases, coordonner, articuler les efforts du Gouvernement fédéral et autres secteurs de la société, de la conservation des espèces en danger prioritaires pour le pays. Le choix des espèces prises en considération (espèces prioritaires) se base sur un ensemble de critères : espèce en risque d'extinction, à forte valeur patrimoniale, valeur économique ou valeur scientifique. Pour chaque espèce, un programme d'action est prévu, mais actuellement seules une vingtaine d'espèces (Marsouin de Californie, antilope américaine...) ont leur programme d'action (l'objectif pour 2012 : avoir 30 plans d'action). Le lamantin n'est pas encore traité, le sous-comité du Mexique traitant du lamantin devrait se réunir en décembre 2009 pour discuter des orientations possibles. Ce comité réunit plusieurs scientifiques que nous avons rencontrés durant cette mission. Le perspective d'organiser un colloque en Guadeloupe auquel serait invité le Mexique a été énoncé à Dulce Maria Avila ; son appui ainsi que celui de son collègue (Oscar Ramirez Flores) pour l'identification des personnes ressources lui a été demandé. Elle nous rappelle qu'une loi mexicaine « ley general de vida silvestre y su reglamento » consultable sur le site du SEMARNAT (http://www.semarnat.gob.mx) (aussi organe de gestion fédéral pour la CITES) interdit la capture des mammifères matins et donc le lamantin et nous indique les grandes difficultés que cela va être pour obtenir un permis d'exportation (CITES). Seule une procédure internationale solidement motivée pourrait rendre la négociation possible. Par ailleurs, il lui a été rappelé que le Mexique n'a toujours pas ratifié le protocole SPAW, mais que le CAR-SPAW y travaille. La CONANP entretient peu de relation avec les établissements de recherche et les zones à lamantins (Golfe du Mexique et côte Caraïbe) ne sont concernées que très ponctuellement par des aires protégées de niveau fédéral (cartographie à revoir). Dans tous les cas, ce sont les actions de conservation plus que la recherche qui sont soutenues par la CONANP. Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 c. L'Aquarium de Veracruz Date : 20 octobre Site : Veracruz Interlocuteurs : Daniella (guide) et Dr. Alberto Luna Andrade (Directeur de l'aire technique) (http:// www.acuariodeveracruz.com/ Aquarium de Veracruz (Photos : H. Magnin) Environ 120 personnes travaillent au sein de l'Aquarium. L'inauguration d'un delphinarium est prévue pour mi-novembre. L'objectif scientifique est le suivant : suivre le régime alimentaire des animaux et étudier la bioaccumulation (comparaison animaux captifs et animaux sauvages). Une visite de l'aquarium a été proposée. La partie technique concernant les lamantins, dirigée par Alberto Luna, nous a été expliquée. Il y a actuellement 5 lamantins. A l'origine, des jumeaux (mâle et femelle) orphelins ont été amenés d'Alvarado en 1998 et mis en soins à l'Aquarium qui a ainsi développé ses compétences sur ce thème. Depuis, ces deux géniteurs ont donné naissance à trois jeunes . Le problème de la consanguinité et du devenir de ces animaux a été soulevé par Coralie Nourisson, rencontrée plus tard dans le programme. L'aquarium présente des capacités limitées, mais continue à être destinataire d'animaux en détresse, récemment ils ont transféré deux individus au Dolphin Discovery (Cancun). Les animaux qui sont reçus à l'aquarium, notamment les orphelins qui peuvent lui être acheminés, n'ont pas vocation à être relâchés, puisqu'aucun protocole n'est mis en place pour éviter leur imprégnation. Le bassin où nagent les lamantins présentés au public derrière un mur vitré accueille un mâle adulte et deux jeunes. La femelle et son nouveau né ont été séparés dans un bassin extérieur qui n'est pas accessible au public. Les bassins sont remplis avec de l'eau douce. L'alimentation est faite à base d'un régime très varié Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 de fruits et de légumes frais, rincés avec une solution javellisée. Un contact rapide a eu lieu avec l'équipe pédagogique et la mise en relation avec l'Ecole de la Mer de Guadeloupe est à organiser. d. La zone humide d'Alvarado et les coopératives de femmes et de pêcheurs Date : 21 octobre Site : Alvarado (Etat de Veracruz) Interlocuteurs : Mesdames Blanca Elisabeth CORTINA JULIO, Ibiza MARTINEZ SERRANO (Biologistes à l'Université Veracruzana, Institut de recherches biologiques), Irmina (présidente de la coopérative des femmes de pêcheurs) et Daniel (Président de la coopérative de pêcheurs) Réunion avec une communauté de pêcheurs d'Alvarado La ville d'Alvarado est située à l'embouchure d'une vaste zone humide de 200 000 ha inscrite à la convention Ramsar depuis 2004. Cette zone humide est composée de plusieurs lagunes et rios. La végétation est dominée par des palétuviers (10 000 ha ??) et la jacinthe d'eau qui, à certaines périodes, peut recouvrir de grandes étendues. Des herbiers et des algues sont aussi présents malgré la turbidité de l'eau. L'activité économique dominante est la pêche de différentes ressources (crevettes, poissons d'eau douce et d'eau salée, palourdes...). A l'exception des gros crevettiers, la pêche artisanale est encore très développée ; la pisciculture de tilapia est pratiquée mais l'espèce s'est échappée et a colonisé les milieux naturels ; la palourde est pêchée à la main et en apnée ; les parcs d'engraissement donnent des productions élevées qui ont petit à petit saturé le marché local. Blanca Cortina, rejoint depuis peu par Ibiza Martinez, travaille depuis 10 ans dans un projet de conservation des ressources naturelles mettant en avant la participation active des communautés d'Alvarado. Ainsi, des groupes de travail et une forte sensibilisation ont permis de développer des activités autres que la pêche aux filets et le braconnage des lamantins. Certaines communautés ont mis en place des coopératives de pêcheurs (pour les hommes) et des coopératives pour les femmes, dédiées aux activités d'aquaculture (palourdes « almejas »). L'artisanat est un objectif à développer (des exemples d'autres communautés ont été montrés, utilisant les tiges de jacinthe d'eau pour confectionner sacs, sets de table...). Pour la récolte des palourdes, les hommes plongent en apnée (avec ou sans masque). Les femmes réensemencent des sites clôturés par des petits spécimens de palourdes achetés à d'autres communautés. Au dire des pêcheurs, les filets ne sont pas un risque pour les lamantins qui passent dessous ou qui les déchirent facilement. Il est difficile d'évaluer la mortalité du lamantin dans cet espace, mais il arrive qu'ils récupèrent des Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 jeunes orphelins qui sont transférés pour l'instant vers l'aquarium de Veracruz. L'université apporte son appui technique en cherchant des fonds et orientant les nouvelles activités (appui scientifique). Des études ont été réalisées sur le suivi des paramètres physique de l'eau (pH...) et la taille des palourdes, afin d'améliorer la production. La production de palourdes est croissante et actuellement, ils recherchent une solution pour l'exporter puisque l'offre est devenue supérieure à la demande. Selon eux, le site ne possède pas de capacité limite pour la production. D'autres communautés développent cette activité ce qui augmente la concurrence et réduit les bénéfices. Une étude de la contamination a été effectuée et a montré la présence d'argent et de mercure dans les sédiments. Ainsi, la diversification des activités de ces pêcheurs assurent une certaine conservation des ressources naturelles et donc du lamantin (autrefois pêché et mangé). Prochainement, ils annoterons les observations de lamantins et leurs activités afin de connaître l'utilisation de la zone. Ce travail de fonds depuis des années porte ses fruits comme en témoignent les anecdotes qui racontent l'interposition des enfants au secours d'un lamantin voué a être tué par leur père. Le développement de l'écotourisme est envisagé mais avec beaucoup de prudence. Une autre étape est la construction d'un centre de soins dans une lagune peu fréquentée pour permettre de récupérer les orphelins et les animaux en difficulté dans l'objectif de les relâcher en milieu naturel. L'étude des coûts est actuellement à l'étude. Ibiza va également débuté un recensement de la population en se concentrant sur une zone. Actuellement, la population est estimée à une centaine d'individus. Dans les années 40-50, des dizaine de lamantins étaient tués tous les jours. Maintenant, très peu sont tués ou retrouvés morts, est-ce du à une diminution des effectifs et/ou aux efforts de la sensibilisation ? Il y aurait un grand intérêt pour le PNG de s'associer à cette initiative et de pouvoir s'impliquer dans l'action auprès de populations locales. Pêcheur de palourdes et artisanat à base de tiges de Jacinthe d'eau (sac...) (Photos : H. Magnin) e. Université de Tabasco Date : 22 octobre Site : Villahermosa (Etat Tabasco) Interlocuteur : Leon David OLIVERA GOMEZ (professeur-chercheur à l'Université de Tabasco) Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 Rencontre de l'équipe de Leon David Olivera (Photos : H. Magnin) Nous avons présenté le projet à Leon David Olivera et son équipe (thésard : Darwin Jimenez et ses étudiants de licence et master). Les questions soulevées ont été les suivantes : − combien d'animaux y avait-il en Guadeloupe ? − y a t-il des études sur la contamination bactériologique (élevage, animaux domestiques...) ? − pourquoi vouloir réintroduire plus de femelles ? (d'un point de vue génétique, il faudrait autant de mâles que de femelles) − si les animaux migrent vers d'autres pays, que fait-on ? Ces questions méritent un approfondissement, notamment sur les études bactériologiques existantes dans le Grand Cul-de-Sac marin et la communication à tenir aux îles voisines de la Guadeloupe. Une action avec le CAR SPAW est à envisager puisque ces îles ne sont pas encore signataires du protocole (et convention de Carthagène). La question de diversifier les sources de lamantins ou de se concentrer sur la population la plus proche génétiquement de celle présente autrefois en Guadeloupe a été posée à Leon David Olivera. Celui-ci préfère la seconde option. Il pense qu'il ne faut pas écarter la possibilité de récupérer des animaux en provenance de centre de soins. Il précise que des restes de lamantins datant de 1500 ans seraient présents au Mexique. De même, le Belize aurait des échantillons de lamantins. Par la suite, Leon David Olivera présenta le projet Lamantin de Tabasco, initié en 1998 et à partir de 2004, l'Université a été plus impliquée. La région de Tabasco possède la plus grande zone humide du Mexique avec des ramifications allant jusqu'à 400 km à l'intérieur des terres. Elle a été classée en 1995 à la convention Ramsar et en réserve de la biosphère de Pantanos de Centla sur 300 000 ha. La population de lamantin est estimée à environ 500 individus et les moyens de comptage se font à la fois par avion et par enquête. Des observations indirectes (herbiers mangés...) et des enquêtes ont été menées, et le SONAR latéral, les balises (satellites, GPS) et l'acoustique (méthode passive) utilisés. La zone se divise en 3 : une partie proche de la côte peu sensible aux fluctuations des précipitations, une zone de transition et une zone avec de gros changements du niveau d'eau et de la salinité. L'alternance de saison des pluies et saison sèche provoque un changement d'alimentation pour les lamantins : en saison des pluies, les berges sont inondées rendant accessible la végétation aux lamantins. C'est aussi la période de reproduction. En période sèche, l'incendie est localement pratiqué pour débusquer les tortues. Les menaces actuelles sont : l'exploitation pétrolière et toutes les activités annexes, les filets de pêche, la déforestation, le changement d'habitat, la contamination bactérienne, le trafic de bateaux et le braconnage (vraiment peu). Les autorités sont inquiètes des simulations faites de l'élévation du niveau de la mer qui saliniserait les eaux jusqu'à 100 km à l'intérieur pour une hausse de 2 m en 2075. Un programme de conservation du lamantin est en cours financé par Pemex (société publique des Pétroles du Mexique). Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 Il travaille aussi sur de nombreuses thématiques (génétique, parasitose, sang, toxicologie...) ; l'Université est équipée pour travailler en biomoléculaire. Afin de caractériser l'activité vocale il est envisagé d'installer des hydrophones enregistreurs fixes, les interférences avec le bruit du moteur étant trop importantes. Mais les lamantins utilisent peu de vocalises ; c'est le couple mère – veau en utilise le plus. L'utilisation du SONAR est intéressante à mettre en oeuvre dans les eaux turbides, comme en Guyane Française. Leur sonar est latéral et balaye jusqu'à 20 m et 7 m de profondeur, mais nécessite d'avoir des fonds homogènes. Un article vient de paraître à ce sujet (Detection of freeranging West Indian manatees Trichechus manatus using side-scan sonar, dans ENDANGERED SPECIES RESEARCH). Sur cette thématique, Leon David est en collaboration avec l'association TRICHECHUS du Costa Rica (contacts à demander) afin d'apporter son expérience sur le site de Tortuguero. Un atelier de travail aura lieu en début 2010 et une participation du PNG serait à prévoir, notamment dans la perspective de mener une telle étude en Guyane. En effet, le site serait adapté pour mettre en place un comptage des lamantins, ce qui apporterait des informations récentes sur l'état de la population. L'appui scientifique et technique serait fourni par Leon David et son équipe (étude à programmer en 2010 en saison sèche), Une lagune fermée (isolée par un canal impénétrable par les animaux), en plein cœur de la ville, accueille une vingtaine d'animaux (majorité de femelles) et qui sert de site d'expérimentation. C'est une zone protégée (protection fédérale), mais dont la réglementation est mal respectée (bateau, pêche, ...). Des captures – recaptures ont été menées. Des animaux ont été équipés de balises VHF. La lagune est contaminée par les eaux usées, les eaux de pluie... Des analyses de sang sont effectuées pour les identifier et surveiller leur état sanitaire. Des études biomoléculaires et de génotoxicité vont commencer. L'étude des pesticides n'a pas été faite, par manque de calibration. Un rapprochement avec Dana wetzel du Mote Marine Laboratory pourrait leur être proposé. Rob Bonde va débuter une étude génétique afin de connaître la différenciation avec les autres groupes. f. ECOSUR, El Colegio de la Frontera Sur Date : 23 octobre Site : Chetumal (Etat de Quintana Roo) Interlocuteurs : Dr. Benjamin MORALES (Chercheur à ECOSUR, El Colegio de la Frontera Sur), Coralie NOURISSON (en thèse sur la génétique des lamantins) et Nataly CASTELBLANCO (en thèse sur l'écologie et le comportement des lamantins) (http://www.ecosur-qroo.mx/) Dr. B. Morales participe au comité consultatif national pour la conservation du lamantin. La population étudiée réside sur la baie de Chetumal qui est salée de faible profondeur et qui collecte de nombreuses entrées d'eau douce. A ce titre, c'est la situation qui se rapprocherait le plus de la baie du GCSM. Il y a très peu de bateaux de plaisance du fait de la turbidité des eaux. Les menaces sont donc plus dues à la chasse, la pêche accidentelle dans les filets et la pollution. Cette zone géographique d'après les études génétiques montre que les animaux seraient issus d'une colonisation par la population du Golfe du Mexique. L'étude des déplacements par balise argos montre aussi, qu'à quelques exceptions près, les animaux sont assez sédentaires et que la population serait bien distincte de celle du Belize plus au sud. La population est estimée à 250 individus. Les autorités sont amenées à récupérer des orphelins dont les mères sont probablement tuées pour leur viande. Aucun centre de soins n'est en place sur la région et les animaux transitent donc vers le Dolphin Discovery à Cancun. Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 Avec l'équipe « lamantin » d'ECOSUR Synthèse de l'intervention de Coralie Nourisson sur l'étude génétique des populations de lamantins du Mexique (remarque : un de ses directeurs : Robert Bonde, de l'USGS de Floride) Les études ont porté sur l'ADN mitochondrial et sur une approche de l'ADN nucléaire sur un large échantillon. Elles confirment la distinction génétique des populations de la côte Caraïbe de celles du Golfe du Mexique dont elle semble provenir. Les sous-populations se distinguent aussi entre les deux localités de Chetumal et du Bélize. Une femelle peut-être fécondée par plusieurs mâles mais le mécanisme de sélection reste encore inconnu. Les échantillons d'ADN peuvent être conservés à -80 °C mais le plus simple et de refaire l'extraction. Dans l'hypothèse du test d'identité, le contrôle peut être fait dans les 48 h. Un grand projet de regroupement des échantillons pour une étude génétique sur l'ensemble de l'aire de répartition est envisagée. A ce jour, Cuba refuse de transmettre ses échantillons. La Colombie ressort déjà des premières études comme le berceau de l'espèce avec un niveau de diversité inégalé. Bien que très résistante aux maladies et aux changements d'environnement, l'espèce peut localement être plus vulnérable dans les populations de colonisation récente dotées d'un patrimoine génétique pauvre. Il est retenu d'éviter toute translocation d'animaux entre les deux populations Caraïbe et Golfe du Mexique. Néanmoins vis à vis du projet de la Guadeloupe, Coralie serait plutôt favorable à garantir la plus grande diversité à la population fondatrice. Synthèse de l'intervention de Nataly Castelblanco sur l'écologie, le comportement et l'utilisation de l'habitat des lamantins Cette équipe de recherche possède une solide expérience en matière de tag autant Argos que radio. A partir des résultats de suivi, il est possible de caractériser le territoire vital du lamantin (au bout de 60 jours pour le mâle - plus mobile et 30 jours pour la femelle - plus sédentaire). L'hypothèse de travail qui expliquerait les rapprochements d'animaux en période de reproduction pencherait plus sur les émissions d'hormones que par les vocalises, mais c'est un champ encore vierge de la recherche. La localisation dans l'espace des habitats favorables se fait certainement par l'apprentissage des jeunes par leur mère pendant la phase d'éducation. Il n'en reste pas moins que les mâles peuvent adopter des comportements erratiques sur de longues distances et en pleine mer, qui assurent ainsi un flux de gènes entre les populations. Au plan de la coopération, malgré la situation frontalière du Belize, les échanges scientifiques semblent toujours difficiles. Le Bélize est présenté comme ayant une bonne synergie entre aires protégées et recherche, qui manque au Mexique. Par ailleurs, la forte similarité des contextes Américains et Africains justifierait totalement des Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 rapprochements transatlantiques. Le suivi de l'alimentation a permis de caractériser le régime alimentaire ; on peut relever par exemple que le palétuvier rouge est un complément alimentaire des herbiers qui constituent leur base. Le temps d'apnée se raccourci quand l'animal broute et la profondeur moyenne à laquelle il évolue pour se nourrir est de 4 m. La sortie de terrain a permis de découvrir un animal « Daniel », un jeune mâle récupéré non sevré qui après élevage et relâcher était fragilisé par son imprégnation envers l'homme. Il a donc été recapturé et remis dans un enclos en pleine eau pour une présentation au public et pour l'éducation. La séance de capture et de soins a été une belle occasion de participer à la manipulation (http://w2.ecosur-qroo.mx/manati/index.htm) Capture et suivi de l'état de santé du lamantin Daniel (Photos : S. Pedurthe) g. Centre de loisirs Xel Ha Date : 25 octobre Site : Xel Ha (Etat de Quinatna Roo) Interlocuteurs : Coralie NOURISSON (ECOSUR), Saitra PEREZ (Biologiste) et Eric TREJO GARCIA (« entraineur » des lamantins) Ce centre de loisir, au nord de Chetumal, est implanté sur une lagune naturelle ouverte sur la mer et propose des activités diverses : plages, vélos, massages, snorkeling, activités aquatiques, delphinarium (nage avec les dauphins), « manati-narium ». 3 lamantins, provenant de Tabasco, sont maintenus en captivité. Deux sont arrivés au stade de jeunes en 2004 et 2005 (orphelins, mâle et femelle), le troisième (mâle) est né en captivité (issu d'un autre centre du même type, plus au nord, Xcaret). Le programme de nage avec lamantin est officiellement uniquement pour celui né en captivité puisqu'ils n'ont pas l'autorisation pour les 2 autres. Mais ils vont demander la garde officiel et permanente des 2 autres afin de les inclure dans le programme de nage avec les lamantins. Il a été autorisé de se mettre à l'eau afin de prendre des photos sous marines. Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 Lamantins de Xel Ha (Photos : S. Pédurthe) L'eau est naturellement saumâtre du aux résurgences nombreuses. Ces animaux sont nourris à heures régulières, par les touristes et/ou les soigneurs (légumes et fruits). Il n'est pas prévu d'accueillir d'autres animaux et aucun programme de reproduction n'est mis en place. Mission au Belize La mission au Belize a été réalisée par Sandra Pédurthe, du 26 au 29 octobre. a. Recherche d'un « manatee watching » ou écotour sur les lamantins Date : 27 octobre Site : Caye Caulker (Photo : S. Pédurthe) Plusieurs opérateurs touristiques ont été contactés, à l'hotel mais aussi sur place, à Caye Caulker. Cet îlet, à 45 minutes en bateau de Belize City, est un site fortement touristique, hébergeant plusieurs hotels/ « Bed and Breakfast » ainsi que différents opérateurs touristiques proposant: − pêche sportive, − snorkeling sur la barrière récifale, nage avec les raies et requins, − manatee watching. 3 opérateurs touristiques ont été contactés directement sur place, mais aucun ne proposait d'observation de lamantin ce jour là (basse saison touristique). Néanmoins, les informations Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 obtenues donnent des informations contradictoires. Certains disent qu'il est possible de nager avec eux (sans problème !), d'autres précisent qu'ils sont très furtifs (et donc aucune garantie d'observation), d'autres, comme Friends of Swallow Caye (association, www.swallowcayemanatees.org/) l'interdisent au nom du sanctuaire pour lamantins « Swallow Caye Wildlife Sanctuary » (à proximité de Belize City). En effet, la baignade est soumise à une autorisation délivrée par Forestry Department de Belmopan et à la permission de Friends of Swallow Caye. b. II Symposio de Manatis : el manati, situacion actual y cambio climatico Date : 28 octobre Site : Belize City Interlocuteurs/organisateurs : Zaida PIEDRA et Alexander GOMEZ du « proyecto Manati » du Costa Rica (http://proyectomanati.wordpress.com) Présentation du projet au Symposium Manatis du congrès de la Société Mésoaméricaine pour la Biologie et la Conservation Ce deuxième symposium prend place au sein du XIIIe congrès de la Société Mésoaméricaine pour la Biologie et la Conservation se déroulant du 26 au 29 octobre à Belize city (http://msbcbelize2009.com/live/ et http://www.sociedadmesoamericana.org/capitulos/mexico.php) Les présentations étaient les suivantes : Manatee evolution, life history and health assessment studies. Robert Bonde, Margaret Kelogg, Cathy Beck Il s'agit de la même présentation faite à Atlanta en mars 2009 (cf. diaporama) Diagnóstico coproparasitoscópico en el manatí antillano (Trichechus manatus manatus) del sureste de México. *Arturo Hernández‐Olascoaga, León D. Olivera‐Gómez and Benjamín Morales‐Vela Objectif : déterminer la présence d'helminthes et leur fréquence au sein de deux populations de lamantins Variables influencing the use of freshwater systems by Antillean manatee in Southeaster, México. *Darwin Jiménez‐Domínguez and León David Olivera‐Goméz Objectif : identifier les variables de l'habitat en relation avec l'utilisation des milieux aquatiques (eau douce) par les lamantins Résultats : les paramètres jouant sur la présence des lamantins : transparence de l'eau, la végétation submergée et la distance à une confluence. La rivière de Usumacinta est un système d'eau douce très fréquenté par les lamantins (grand intérêt à le préserver) Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 Los agroquímicos en el hábitat del manatí: aspectos de la problemática en Costa Rica. Alexander Gomez Lepiz. Objectif : évaluer les conséquences de l'agriculture et notamment de la culture de l'ananas sur les eaux douces Résultats : impacts visibles sur les poissons, la végétation aquatique (changement de végétation), augmentation de la sédimentation à cause d'une érosion accrue et donc impact sur l'habitat du lamantin. Activité récente à prendre en considération pour la conservation. Vulnerabilidad para el manatí por cambios en la zona costera mexicana derivados del cambio climático. *León David Olivera Gómez Même présentation que celle du 22 octobre Ten‐year overview of manatee captures, health assessments and radio tracking in Belize: 1997‐ 2007. *Jamal Galves et al (américains : Robert Bonde, James Powell) Objectif : comprendre l'effet des facteurs environnementaux et humains sur la santé, la reproduction et les mouvements des lamantins Résultats : Étude débutée en 1997. 115 individus capturés (bateau et filets). Diverses données biomédicales récoltées (taille, prise de sang, fèces, urine, tissus...). Utilisation d'un ultra son a permis de déterminer le statut d'alimentation corrélé avec l'abondance de la végétation. Les lamantins les plus loin de la côte (au niveau des Cayes) présentent davantage de cicatrices. Certains ont été marqués (VHF, satellite ou GPS). Une certaine fidélité aux sites est notée. Dans Southern Lagoon, une zone à fort potentiel de nourriture est connue « manatee hole », qui se caractérise par une température de l'eau plus élevée ainsi qu'une salinité plus grande. Certains individus effectuent des mouvements plus grands, comme un mâle qui a été observé à Chetumal. Des prochaines captures auront lieux en avril 2010. Los manatíes del Lago Gatún, Canal de Panamá. *Guiselle Muschett Objectif : améliorer la connaissance sur les lamantins présents au sein d'une lagune du canal de Panama (Bocas del Toro, proche frontière Costa Rica : autre site avec lamantins) Résultats : comptage et suivi par interviews, survols, bateau, bibliographie (lamantins morts). 16 individus maximum ont été recensés. Des analyses génétiques ont été effectuées sur des fèces de lamantins (Bocas del Toro et lago Gatun) : un seul même haplotype J. (remarque : Avant la construction du canal, des lamantins étaient présents. Après, il y a des interrogations. Des lamantins ont alors été amenés dans le canal dans les années 60. Sur la façade Pacifique, les habitats ne sont pas propices aux lamantins, mais ils peuvent traverser le canal). L'utilisation de microsatellite a permis d'identifier un mâle comme étant un lamantin d'Amazonie. Rehabilitation of WestIndian Manatee in Belize. *Zoe Walker and Jamal Galves 800 à 1000 individus seraient présents au Belize (500 d'après Jamal Galves) . Le Belize a mis en place un « national manatee recovery plan » (avec un groupe national auquel appartiendrait Benjamin Morales) et un réseau de surveillance des mammifères marins (Belize Marine Mammal Network), mais aussi un sanctuaire « Corozal Bay Wildlife Sanctuary ». Malgré ceci, les morts de lamantins sont fréquentes à cause de collisions avec les bateaux, de nombreux orphelins étant alors retrouvés. Wildtracks (ONG) a alors mis en place un centre de réhabilitation. L'objectif du centre est de réhabiliter les orphelins à repartir à l'état sauvage, en évitant l'imprégnation de l'animal. Le suivi de l'animal relâché est ensuite effectué par Wildlife Trust manatee tracking programme. Possible reintroduction of the Antillean manatee (Trichechus manatus manatus) in the Grand Cul de‐ Sac Marin (Guadeloupe, Lesser Antilles). *Sandra Pédurthe et al. Une seule interrogation : comment sait-on que la chasse est la cause de disparition du lamantin ? Par la suite, quelques échanges informels ont eu lieux, faisant part à la fois de l'importance de communiquer avec l'ensemble de la région Caraïbe, en rappelant que les animaux ne seront prélevés que si les conditions le permettent. Artie Wong, de l'ONG Save the Manatee, nous conseille de venir en Floride pour rencontrer les diverses personnes travaillant sur cette espèce, beaucoup d'entre elles travaillant en collaboration avec le Mexique, Belize ou Colombie. Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 Foro El manatí, situación actual y el cambio climático Une des questions soulevées durant ce forum : Quelles sont les étapes à suivre sur le court et moyen terme pour orienter la recherche sur les lamantins en relation avec le changement climatique ? Il manque des données de base pour alimenter les modèles. Fournir une éducation et communication adéquates. Faire de la recherche pour la conservation (et passer à l'action) et non pour faire seulement des études ! Avoir des recherches multidisciplinaires, sans oublier les bases. Travailler ensemble, partager la connaissance, intégrer les expériences de chacun. David Leon Olivera rappelle alors que le projet de réintroduction a le mérite d'exister et peut permettre d'avoir une nouvelle vision de la conservation d'une telle espèce. Malheureusement, peu de personnes étaient présentes à ce symposium du fait de la situation géographique du Congrès (Belize City est assez difficilement accessible), la proximité d'autres congrès (notamment celui du Québec 15 jours avant) et le montant de l'inscription. c. Centre de réhabilitation pour lamantins Date : 29 octobre Site : Sarteneja Interlocutrice : Zoe WALKER, directrice du centre Un des bassins du centre de réhabilitation de Sarteneja (Photos : S. Pédurthe) Le centre se trouve à Sarteneja, au nord de Belize City (à 2h de route), en direction de la frontière avec le Mexique. Il accueille uniquement les lamantins orphelins (jusqu'à 2 ou 3 maximum); les adultes blessés, étant soignés sur place (situation évaluée par Jamal Galves) majoritairement. Des volontaires internationaux sont recherchés pour assurer les soins de base (donner à manger, nettoyer les bassins, surveiller...). Un travail avec les pêcheurs de Sarteneja est engagé, puisque certains donnent de leur temps pour effectuer les soins, notamment lors d'une arrivée de lamantin. Au début, le centre n'avait que des structures temporaires (piscines gonflables...). Maintenant, il est équipé de deux bassins circulaires. Le plus grand est situé à l'extérieur, à proximité du second, plus petit, lui étant protégé du soleil par un toit en toile (bassin aux soins intensifs). L'eau provient de la baie (eau salée) par pompage. Un système de refroidissement/réchauffage de l'eau existe par l'ajout d'eau douce. Le petit bassin est accolé aux hébergements des volontaires et à la « cuisine » (préparation des biberons de lait). Cette proximité avec les volontaires est très importante parce qu'un jeune lamantin arrivant nécessite une attention étroite durant les 48-72 premières heures, avec une présence quasi continue dans l'eau à ses côtés. En effet, les jeunes arrivent souvent à l'âge d'un ou deux mois, sont très fragiles et angoissés, et n'arrivent pas toujours à remonter à la surface pour respirer. Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 Les animaux arrivent soit par bateau, avion ou camion (les jeunes lamantins sont plus sensibles au trajet en camion). L'alimentation se concentre principalement sur le lait (lait en poudre, vitamines...) et par la suite, des herbiers leur sont donnés, dans un tube lesté, afin qu'ils prennent l'habitude d'aller au fond pour s'alimenter. Un pêcheur volontaire procède également à l'initiation des jeunes à la recherche d'herbiers (plonge) et à sa consommation (simule la mastication). Ceci afin d'assurer la réussite de la libération. Le contact avec les humains (les volontaires) est réduit au minimum. Une seule personne (assimilée à la mère) est dans l'eau en son contact si cela est nécessaire. Par exemple, lors de notre visite, l'animal présent au centre (3 mois) a été sorti de l'eau afin d'effectuer un examen de santé et le tagger (PIT). Par la suite, une personne a été dans le bassin afin de lui fournir une présence et contact qu'il a recherché très rapidement. Les principales conclusions et les orientations à suivre Le lamantin est présent au Mexique de l'Etat de Veracruz au Quintana Roo (Péninsule du Yucatan) mais de manière discontinue : Alvarado, Villahermosa et ses lagunes (Tabasco) dans le Golfe du Mexique et Bahias de Chetumal et Ascencion sur la façade Caraïbe. Les animaux de la Baie de Chetumal peuvent se rendre au Belize (et vice versa) qui présente aussi des lamantins en plusieurs sites : Southern Lagoon, au sud de Belize City, au niveau de certains « Cayes », et Placenaa Lagoon. Les estimations des populations sont : − Alvarado : 100 individus − Tabasco : 500 individus − Chetumal/Ascencion : 250 individus − Belize : 500-1000 individus Le site le plus semblable à celui de la Baie du Grand Cul-de-Sac Marin est la baie de Chetumal et le Belize dans sa partie côtière marine (pas les lagunes) : eau salée, herbiers, peu de navigation de plaisance, pêcheurs présents. Une interrogation demeure, celle de l'accès à l'eau douce notamment dans la baie de Chetumal et Ascencion (rivières ?, résurgences ?). Plusieurs groupes de recherche travaillent sur le lamantin avec différentes approches : − Université Veracruzana, avec les coopératives de pêcheurs d'Alvarado : éducation, sensibilisation, concertation, travail avec les communautés, − Université de Tabasco : suivi de populations (méthodologies diverses : SONAR, Tag, acoustique...), captures − ECOSUR (Chetumal/Ascencion) : captures, suivi de l'état sanitaire, suivi de population (télémétrie), génétique − Belize (USGS de Floride, Sea 2 Shore de Floride, Wildlife Trust, Coastal Zone Managment Authority and Insitute) : suivi de population, suivi sanitaire, marquage, centre de soins pour orphelins, génétique (via Robert Bonde) Par ailleurs, les divers échanges effectués au cours de cette mission donnent une idée des compétences des autres pays : Brésil : centre de soins et suivi des relâchers Colombie : centre de réhabilitation et suivi des relâchers Mexique : monitoring (différentes méthodes dont le SONAR), centres de captivité, génétique Belize : monitoring et centre de réhabilitation pour orphelins Panama : utilisation de balises satellite (expérimentation) Floride : compétences dans tous les domaines ou presque. Très peu d'échanges ont lieu entre les pays. Le CAR SPAW pourrait donc aisément apporter son − − − − − − Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 soutien à l'échange de données et d'expériences. Le colloque n'est peut-être pas le plus productif, même s'il ne faut pas l'écarter. Une aide à la rédaction ou la collecte d'information pour la Sirenews existante peut aussi être envisagée. Pistes de travail de coopération : − − − − − − − − − − − − − étude de la population de lamantin en Guyane grâce au SONAR : atelier de travail au Costa Rica début 2010, mise en application en Guyane en 2010 (équipe de Tabasco) travaux de post-docs : définir précisément les thèmes, sites d'étude, laboratoire d'accueil – étudier les propositions de Coralie Nourisson sur la génétique et la capture/recapture et Nataly Castelblanco sur l'étude de la population de Colombie - recherche de bourses/fonds (RAMSAR, Ambassade de France...) organiser un séjour à Alvarado et/ou Chetumal ou le Belize avec des élus et pêcheurs guadeloupéens. Porto Rico est aussi une piste à étudier en priorité du fait de la proximité de la Guadeloupe et de son niveau de développement plus comparable organiser un séjour en Floride pour rencontrer les diverses personnes ressources ayant des spécialités différentes. étudier la possibilité de participer à des captures de lamantins au Belize (avril 2010, à confirmer) et du rapprochement avec les scientifiques et gestionnaires, étudier la faisabilité de réhabiliter des jeunes animaux (orphelins) en Guadeloupe, avec l'assistance du centre de Sarteneja du Belize, s'informer sur le manatee watching et sa gestion organisé au Belize, réfléchir sur le soutien éventuel du PNG au centre de soins d'Alvarado dans la perspective d'avoir des lamantins captifs pour la réintroduction (interrogations sur adaptation eau douce / eau salée) réfléchir sur le soutien éventuel du PNG à Cuba pour l'amélioration de la connaissance (utilisation du SONAR) – se tenir informé du projet GEF Lamantin que Cuba souhaite déposer en début 2010 (cf. Franck Gourdin du CAR-SPAW) réflexion à la mise en place d'un projet régional mené par le CAR-SPAW dans le cadre du plan régional sur les lamantins : discussion à approfondir avec John Reynolds et proposition à faire à la prochaine COP. mise en relation avec Dana Wetzel pour les aspects « contamination » avec l'Université de Tabasco approfondir la recherche sur les besoins en eau douce et les sources présentes à Chetumal, Bahia de Ascension (Mexique), Belize. proposer la thématique « lamantin » à l'Observatoire Cousteau de l'Ambassade de France. Actions/Etudes à mener en Guadeloupe : organiser un atelier de travail en Guadeloupe avec les Mexicains (aide de la CONANP), les cubains et américains − approfondir la question de la contamination bactériologique − approfondir la connaissance sur la population guadeloupéenne de lamantins d'autrefois (quantification) − développer une communication et concertation avec les îles avoisinantes la Guadeloupe − Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 Les contacts a. Liste des personnes rencontrées Nom Annie MARCHEGAY Organisme Ambassade de France à Mexico City Fonction Chargée de la Coopération scientifique et technologique Email [email protected] Audrey HUMMEL Ambassade de (quitte ses fonctions France à Mexico en janvier 2010) City Chargée de mission [email protected] Tourisme et Aéronautique, responsable des bourses Dulce Maria AVILA MARTINEZ CONANP Sous directrice de la [email protected] coordination interinstitutionnelle Alberto LUNA ANDRADE Aquarium de Veracruz Directeur de l'aire technique [email protected] Blanca Elisabeth CORTINA JULIO Université Veracruzana, Institut de recherches biologiques Biologiste [email protected] [email protected] Ibiza MARTINEZ SERRANO Université Veracruzana, Institut de recherches biologiques Biologiste [email protected] Leon David OLIVERA GOMEZ División Académica Professeur de Ciencias Chercheur Biológicas, Universidad Juárez Autónoma de Tabasco [email protected] Benjamin MORALES Ecosur, El Colegio de la Frontera Sur Chercheur [email protected] Nataly CASTELBLANCO Ecosur, El Colegio de la Frontera Su En thèse [email protected] Coralie NOURISSON Ecosur, El Colegio de la Frontera Su en thèse sur la génétique des lamantins [email protected] Eric TREJO GARCIA Xel Ha Entraineur de lamantins [email protected] Alexander GOMEZ LEPIZ Universidad Chargé du Proyecto [email protected] Nacional de Costa Manati Costa Rica, Rica, Centro Cientifico Tropical – Costa Rica Zaida PIEDRA Universidad Chargée du Nacional de Costa Proyecto Manati Rica, Centro Costa Rica Cientifico Tropical – Costa Rica [email protected] Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 Zoe WALKER National Manatee Rehabilitation Centre, Wildtracks (Sarteneja) - Belize Directrice [email protected] b. Liste d'autres personnes ressources Nom Organisme Fonction Email Omar VIDAL WWF Mexique Directeur [email protected] Oscar RAMIREZ FLORES CONANP Encargado de las [email protected] Especies Prioritarias para x la Conservacion Fabian VANOYE LARA Aquarium Veracruz Vétérinaire (département manaties@acuariodevera Mammifères aquatiques cruz.com et reptiles) c. Liste des participants au II Symposium « Manatis » Nom Organisme Email Robert BONDE US Geological Survey – Sirenia Project [email protected] – Florida Integrated Science center Floride Arturo Hernández‐ Olascoaga Centro de Investigacion y Estudios Avanzados del Instituto Politecnico Nacional (CINVESTAV) - Mexico [email protected] Darwin Jiménez‐ Domínguez Division academica de Ciencias Biologicas, Universidad Juarez Autonoma de Tabasco - Mexico [email protected] Alexander Gomez Lepiz Universidad Nacional de Costa Rica, Proyecto Manati Costa Rica, Centro Cientifico Tropical – Costa Rica [email protected] Jamal Galves Coastal Zone Managment Authority and Insitute – Belize City [email protected] Guiselle Muschett Rufford foundation, Wildlife Trust Alliance, Instituto Smithsonian de Investigaciones Tropicales...- Panama Zoe Walker National Manatee Rehabilitation Centre, Wildtracks (Sarteneja) - Belize [email protected] Liste des sigles utilisés AFD CAR SPAW CIBNOR CINVESTAV CONANP ECOSUR FFEM IFREMER IRD MAE MEEDDM Agence Française pour le Développement Centre d'activités régionale pour les aires et les espèces spécialement protégées Centro de Investigaciones Biologicas del Noroeste Centro de Investigacion y de Estudios Avanzados Comision Nacional de Areas Naturales Protegidas El Colegio de la Frontera Sur Fonds Français pour l'Environnement Mondial Institut Français de recherche pour l'exploitation de la mer Institut de Recherche pour le Développement Ministère des Affaires Étrangères Ministère de l'Ecologie, l'Energie, du Développement Durable et de la Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009 PNG PNUE SEMARNAT USGS Mer Parc national de la Guadeloupe Programme des Nations Unies pour l'Environnement Secretaria de Medio Ambiente y Recursos Naturales US Geological Survey Supports d'information issus de la mission − − − − DVD : Mujeres pescadoras de las lagunas : establecimiento de unidades de gestion ambiental en el humedal de Alvarado. Bases para su ordenamiento ecologico y social Dépliants : − los humedades de Mexico − Belize Audubon Society − ELAP : Escuela Latinoamerica de Areas Protegidas − UCI : Universidad para la cooperacion Internacional (directeur : Olivier Chassot) − PALNet : protected areas learning network (mise en oeuvre par UCI et ELAP, soutenu par UNEP, UICN, GEF) Revues : − Pescadores y Malatines. El manati en la gtradicion oral de los pobladores del humedal de Alvarado. agosto 2000. − Manual escolar de educacion ambiental (plusieurs exemplaires) − Mesoamericana, revista oficial de la Sociedad Mesoamericana para la Biologia y la Conservacion, Volumen 12(1 et 2), volumen 13 (1 et 2) (disponible à la documentation du PNG) Diaporamas : - Programa de Conservacion de Especies en Riesgo : 2007-2012 (CONANP, version papier) - Proyecto Manati Tabasco (Leon David Olivera) - La génétique appliquée à la conservation du Lamantin (Coralie Nourisson) - Ecology, behavior and habitat use of manatees in chetumal bay, Mexico (Nataly Castelblanco) Lamantin à l'Aquarium de Veracruz (Photo : D. Girou) Rapport de mission du Parc national de la Guadeloupe au Mexique et au Belize – Octobre 2009