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Guide sur le multiculturalisme au Québec
VOUS AVEZ
LE KALIMERA
DE LA COMMUNAUTÉ
GRECQUE !
LE PAYSAGE QUÉBÉCOIS EST
PLUS COLORÉ, SES TABLES PLUS
SAVOUREUSES ET SA CULTURE
ENRICHIE GRÂCE EN GRANDE PARTIE
AUX GRECS QUI ONT CHOISI LE
QUÉBEC COMME TERRE D’ACCUEIL.
Aujourd’hui on dénombre plus de 85000 membres de
la «koinotita», nom grec désignant la communauté
hellénique au Québec.
La dernière vague d’immigration ayant eu lieu
dans les années 70, la majorité d’entre eux est
maintenant constituée de la première et de la
deuxième génération des enfants de la Grèce.
Descendants de la Macédoine, du Péloponnèse, de
l’île de Crète et de nombreuses autres régions de ce
pays que l’on considère comme le berceau de la
civilisation, ils font partie de la grande famille
humaine du Québec depuis de nombreuses années.
HOMMAGE
À LA COMMUNAUTÉ
GRECQUE
CAHIER PUBLICITAIRE
DIMANCHE 4 AVRIL 2010
Tout comme les Québécois d’origine, les Grecs d’ici
sont farouchement attachés à leur langue et leur
culture. Ils les maintiennent d’ailleurs par le biais
de leur implication sociale, politique et artistique
ainsi qu’à travers le commerce et les affaires,
autant de domaines dans lesquels ils sont très actifs.
Découvrons maintenant cette grande richesse
culturelle que nous lègue la communauté
héllénique.
Bonne lecture!
*Kalimera
signifie Bonjour!
HEUREUX QUI COMME ULYSSE…
A CHOISI LE QUÉBEC !
Certains voulaient fuir la guerre et la pauvreté. D'autres
croyaient en l'existence d'un paradis à l'étranger, où «l'argent
poussait dans les arbres », selon des publicités véhiculées
à l'époque. Dès le 19e siècle, des milliers de Grecs ont choisi
de quitter leur pays. Beaucoup d'entre eux se sont installés au
Québec. Ils sont aujourd'hui plus de 85000 à vivre ici.
débarquent à Montréal en 1843. «À ce moment, ils
n'étaient que quelques-uns, dit Fotis Komborozos,
directeur des communications à la Communauté
hellénique de Montréal. Le Canada était plus ou
moins fermé à l'immigration jusqu'en 1960.»
LA COMMUNAUTÉ PREND RACINE
Le premier Grec à poser le pied au Canada arrive en Colombie-Britannique à la fin du 16e siècle. Apostolos Valerianos est un
navigateur. Il fait partie de la marine espagnole qui
explore la côte Ouest du pays. Toutefois, le nom du
premier Grec à visiter le Québec reste inconnu. Il était
interprète pour Samuel de Champlain lors de l'exploration
intérieure de la Nouvelle-France. On le surnommait
« le Grec », mais le personnage reste très mystérieux.
À Montréal, la communauté grecque commence
à s'organiser à partir de 1906, en fondant la
première congrégation de l'Église grecque orthodoxe
au Canada. Même si la communauté ne compte que
1000 personnes, la première école hellénique
d'Amérique du Nord, l'École Platon, est inaugurée en 1909.
Environ 17 ans plus tard, l'École Socrate est fondée.
Les premiers Grecs à immigrer au Canada arrivent plus d'un siècle
plus tard, pour fuir leur pays en pleine Guerre d'indépendance
contre l'Empire Ottoman, de 1821 à 1830. Certains d'entre eux
La grande vague d'immigration en provenance de la Grèce se
produit à partir des années 50. Les Grecs fuient un pays
ravagé, d’abord par la Deuxième Guerre mondiale, puis par la
2 – LE JOURNAL DE MONTRÉAL | VARIA | Dimanche 4 avril 2010
UNE VIE MEILLEURE
guerre civile. Les habitants des régions agricoles, les plus
durement touchés par l'économie en ruine, n'hésitent pas à
monter à bord de bateaux pour trouver une vie meilleure. Le
Québec accueille des immigrants de différentes îles grecques
et surtout de la presqu’île du Péloponnèse.
Selon Fotis Komborozos, de nombreux Grecs ont
choisi le Québec à cause des liens forts entre la
France et la Grèce. «Pendant des siècles, la
Grèce s'est associée à la France, bien plus qu'à
l'Angleterre! Les Grecs qui sont venus ici se
sentaient beaucoup plus proches de la culture
française que de celle des anglophones.»
Pourtant, les Grecs, tout comme plusieurs
autres minorités non catholiques, ont dû
fréquenter les écoles protestantes anglaises,
car les Catholiques n'acceptaient pas
les Grecs orthodoxes. «Ce n'est pas la faute
des immigrants s'ils n'ont pas appris le français, c'est celle du
gouvernement, jusqu'à ce que René Lévesque arrive au pouvoir et
adopte la Loi 101», soutient Fotis Komborozos.
Depuis 1977, les écoles grecques de Montréal sont
officiellement trilingues. Le français est la langue prédominante
dans l'enseignement.
ILS ONT FAIT LEUR
MARQUE AU QUÉBEC
TRAVAILLANTS, DÉTERMINÉS ET DÉTENANT UN SENS AIGUISÉ
DES AFFAIRES, LES GRECS D’ICI ONT FAIT LEUR MARQUE TANT
À MONTRÉAL QUE DANS LE RESTE DU QUÉBEC. ET CES TALENTS,
ILS LES ONT ÉGALEMENT LÉGUÉ À LA GÉNÉRATION SUIVANTE.
ACTEURS MAJEURS
DU VIEUX-MONTRÉAL
Antonopoulos, c’est le nom incontournable de
la scène touristique montréalaise. Installés
depuis près de quarante ans dans le
centre historique, les deux frères et fondateurs
du Groupe Antonopoulos, Tony et Costa, ont
mené leur barque de façon avisée depuis leur
premier restaurant, Le Coin, établi
en 1973. Le concept des hôtels-boutiques
à Montréal, c’est eux. Le succès commercial
apporté par le Place d'Armes, le Nelligan et
l'Auberge du Vieux-Port a permis au Groupe de
développer l'entreprise dans un cadre
familial. Chez eux, l’implication dans la communauté est de rigueur: Dimitri Antonopoulos est
actuellement le
président de la
Chambre de commerce hellénique
de Montréal.
Dimitri
Antonopoulos
L’ÉPICURIEN EN FÊTE
Trente ans déjà que Costas Spiliadis a ouvert son
restaurant Milos sur l’avenue du Parc. À l’époque, il
l’avait installé au dessus du Filoxenia, sa boîte à
chansons. Depuis Milos est devenu un des restaurants les plus réputés au Canada et Filoxenia nous
a quitté. Si vous passez par New York, Athènes, Las
Vegas et prochainement Miami, vous pourriez être
tenté par une expérience culinaire hors du commun
dans l’un de ses restaurants. Entre temps, Milos
s’est agrandi avec Cava Spiliadis spécialisé dans
l’importation de vins grecs haut de gamme et dirigé
par le fils du propriétaire, George. Appuyant les Arts
depuis longtemps, M.
Spiliadis commandite
le Festival du film
grec qui se tiendra au
mois de septembre
sous l’égide de Théo
Angelopoulos.
George Spiliadis,
fils de Costa
UN VIOLONISTE AUX
HAUTES RESPONSABILITÉS
Arrivé en 1969 à Montréal, Paul T. Kefalas n’a jamais perdu
le goût de jouer du violon. Diplômé de l’université Concordia en électronique, il débute sa carrière en ingénierie chez
Bell Canada et General Electric avant de se joindre à ABB,
un géant mondial des technologies de l'automation et de
l'énergie. En 1994, il devient le président-directeur général
d’ABB Canada. Dès 2004, il assume la tête de la division des
technologies de l’énergie électrique à l’échelle nord-américaine. Depuis novembre 2007,
il est également président du
Conseil d’administration de la
Société Les Ponts Jacques
Cartier et Champlain. De
manière plus personnelle, il
s'implique chaque année au
niveau de la fondation Rêves
d'enfants et il joue toujours du
violon.
Paul Kefalas
UN BÉNÉVOLE
AU GRAND COEUR
Architecte de formation et vice-président
construction de l’entreprise Construction
eSpace, John Theodosopolous n’hésite jamais à
s’impliquer dans sa communauté. De 2004 à
2008, cet homme de contact a été le président
de la Communauté hellénique de Montréal et en
est l’actuel vice-président exécutif. Du temps, il
en donne aussi au travers des associations de
parents d’élèves du collège Brébeuf et SainteMarcelline. Et, histoire de se délasser, il entraîne
plusieurs équipes
de l’Association de
soccer Lakeshore.
John
Theodosopoulos
UN CONCEPTEUR HORS PAIR
Difficile de passer à coté de Peter Morentzos quand on évoque la restauration
montréalaise. Avec son entreprise Morentzos Restaurant Group, il conçoit, développe
et commercialise des restaurants et concepts de restauration thématiques. Inspiré,
curieux et talentueux, on lui doit notamment les réalisations de La Queue de Cheval,
Trinity Estiatorio et Le Pois Penché. Pas mal pour un homme qui a commencé
à gagner sa vie comme livreur de pizzas et vendeur de vêtements.
Peter Morentzos
LE JOURNAL DE MONTRÉAL | VARIA | Dimanche 4 avril 2010 – 3
ICI, ON MANGE
À LA GRECQUE !
AVANT LES ANNÉES 60-70, QUI AU QUÉBEC AVAIT DÉJÀ ENTENDU PARLER
DE SOUVLAKIS, D’OLIVES KALAMATA ET DE TSAZIKI, ENTRE AUTRES METS
MÉDITÉRRANNÉENS? AUJOURD’HUI, LES PLATS ET DENRÉES D’ORIGINE GRECQUE
SONT SUR TOUTES LES TABLES QUÉBÉCOISES. ET C’EST TANT MIEUX! VOICI PARMI
LES GENS QUI ONT CONTRIBUÉ À CHANGER NOS HABITUDES ALIMENTAIRES.
L’HUILE D’OLIVE
COMME POINT DE DÉPART
Solon et Irini : des noms qui sonnent comme
une promesse dans le cœur de tout amateur
huile d’olive extra-vierge. Si on peut retrouver
ces marques sur nos tables, c’est grâce à la
famille Antypas. Débarqués de Grèce en 1967,
Miltiadis et son frère Sotiris démarrent leurs
affaires dès 1973 en vendant des olives et de
l’huile d’olive aux restaurateurs. Une manière
de promouvoir les produits de leur terre natale
et les bénéfices santé du «régime méditerranéen» par le biais de leur société de distribution, Defedis. Pilaros, leur seconde société,
leur permet de devenir le plus gros importateur de produits alimentaires méditerranéens
en Amérique du Nord. Avec le fils et les filles
de Miltiadis Antypas impliqués dans les opérations, leur devise
«nos clients font
partie de notre
famille » a de
beaux jours
devant elle.
Miltiadis Antypas
DU CANADA À LA CHINE
Quand il s’agit d’importer ou de fabriquer des mets grecs et méditerranéens au pays, les Aliments Krinos connaît la musique. Avec trois
usines au Canada et 80 employés, l’entreprise est en forte expansion
depuis sa fondation en 1960. Pourtant, Krinos ne pensait certainement pas qu’un jour elle ouvrirait une usine de fabrication et un pôle
de distribution en Chine. C’est chose faite depuis 2008, les produits
Krinos y circulant sous la marque Athina Foods. De quoi élargir ses
horizons commerciaux
et regarder un peu plus
vers l’Est.
L’équipe de Krinos
dans l’arrondissement
de Saint-Laurent
CÉLINE, UNE CLIENTE
RÉGULIÈRE
Arahova, c’est d’abord nom d’un
petit village en Grèce où plage et
montagne se rejoignent. Christos
Kalogrias, le fondateur d’Arahova Souvlaki,
y est né. En 1971, il lance un petit café de spécialités
grecques sur la rue St-Viateur, l’un des premiers du genre à
Montréal. Des recettes authentiques qui ont fait la réputation de la
chaîne de restaurants à un point tel que Céline Dion y commande
souvent un pita poulet. À la demande des clients, le fils et les filles de
Christos ont transposé dans le commerce de détail les grands succès de
la restauration et ont obtenu la certification Aliments du Québec.
4 – LE JOURNAL DE MONTRÉAL | VARIA | Dimanche 4 avril 2010
ENTREPRENEUR ET HOMME DE COEUR
L’homme derrière Dagwoods, C’est Spiro Krallis. Sa renommée, il
l’a acquise depuis 1989 grâce à son sandwich: un mélange de
sauce, de pain frais et de viande
froide tranchée directement devant
le client. La générosité, c’est ce qui
caractérise ce Montréalais né d’un
père grec émigré en 1952. Sa chaîne
de restaurants distribue chaque jour
ses surplus de nourriture à des banques alimentaires. Une belle manière
de s’impliquer dans la communauté.
Spiro Krallis
LA FORMULE GAGNANTE
C’est en 1982, sur la rue Duluth à Montréal, que le premier restaurant Au Vieux Duluth a vu le jour. Particularité du commerce: la
célèbre formule « Apportez votre vin » que le fondateur
Andreas Kragaris lance à l’époque avec d’autres restaurateurs.
Une formule qui fera le succès de l’entreprise. La chaîne de restaurants regroupe 44 points de vente au Québec et en Ontario.
LE SERVICE COMME DEVISE
Conan, c’est l’acronyme des prénoms des fils du fondateur: Constantinos et Andrew. Établie en 1989 par Jim Christopoulos, la compagnie
démarre modestement «Au départ, notre père menait son affaire
depuis son garage résidentiel de Brossard. Les chauffeurs des compagnies de livraison étaient stupéfaits
de voir notre mère ouvrir la porte du
garage et recevoir les commandes»,
raconte Andrew Christopoulos.
Depuis, l’entreprise familiale est
devenue un acteur incontournable
de la distribution alimentaire.
QUELQUES GRANDS NOMS
DE LA COMMUNAUTÉ HELLÉNIQUE
UN HOMME DE LETTRES
PAN BOUYOUCAS, AUTEUR
Pan Bouyoucas a été élevé au Liban par des parents d'origine
grecque. Il arrive à Montréal à 16 ans. Il veut devenir
peintre, mais ses parents s'y objectent. Il étudie donc l'architecture et les Lettres. Il publie son
premier roman à 26 ans. Son
œuvre reflète son attachement à
ses origines et son amour pour sa
terre d'accueil. « J'ai des racines
grecques, mais ma ville, c'est
Montréal ! »
Depuis plus de 30 ans, Pan Boyoucas
se consacre à l’écriture. Ses textes
ont été traduits en plusieurs
langues.
D’AMOUR ET D’OPÉRA
MARIA DIAMANTIS, SOPRANO ET DIMITRIS ILIAS, TÉNOR
« Maria et moi faisons tout ensemble », affirme Dimitris
Ilias. Les deux chanteurs d'opéra sont mariés, font des
tournées de concerts et enregistrent des disques
ensemble. « Nous parlons quatre langues chacun et nous
chantons dans plusieurs autres langues. »
D'origine grecque, Maria Diamantis et Dimitris Ilias sont
nés à Montréal. Leur passion pour la musique classique
hellénique les a amené à fonder la compagnie Chroma
Musika. La compagnie produit des concerts, organise
des séminaires au Canada et en Grèce, réalise des
enregistrements de musique grecque ancienne et contemporaine, en plus de produire des opéras et des livres
pour les enfants grecs. Chroma Musika a également
sa propre chorale, composée de jeunes chanteurs
grecs de Montréal. «Nous faisons la promotion de
la musique classique hellénique au Québec et nous
donnons l'opportunité aux enfants de chanter avec de
grands orchestres.»
Les deux chanteurs d'opéra, à travers leur passion pour
la musique, contribuent à transmettre la culture
grecque aux générations futures.
SURMONTER LA BARRIÈRE LINGUISTIQUE
NE JAMAIS OUBLIER SES RACINES !
MARY DEROS: CONSEILLÈRE DE LA VILLE- PARC- EXTENSION
GERRY SKLAVOUNOS — DÉPUTÉ DE LAURIER-DORION
Arrivée à Montréal à sept ans, Mary Deros a dû travailler fort pour
s'intégrer. « En revenant de l'école, j'étais souvent triste et
frustrée parce que je n'étais pas capable de m'exprimer
en français ou en anglais. » Mais Mary Deros a vite appris
et consacre maintenant sa vie à la communauté de
Parc-Extension, où elle a élevé ses trois enfants.
Gerry Sklavounos a grandi dans le quartier Parc-Extension,
à Montréal. Après avoir étudié le droit à l’Université McGill,
il est devenu avocat criminaliste. Le politicien n’a jamais
oublié ses racines grecques. Il a siégé au conseil exécutif
du Congrès hellénique du Québec, co-animé une clinique
juridique télévisée en langue grecque et il a porté le
flambeau dans le relais olympique de 2004 pour les Jeux
d'été d’Athènes. Depuis 2007, il est député libéral à
l’Assemblée nationale pour la circonscription de LaurierDorion, où se trouve son quartier enfance.
Mary Deros s'est lancée en politique en 1998. Sa plus grande
réalisation selon elle, c'est d'avoir inauguré une nouvelle bibliothèque dans son quartier, qui offre des livres en 14 langues.
LE JOURNAL DE MONTRÉAL | VARIA | Dimanche 4 avril 2010 – 5
L'ÉGLISE ORTHODOXE
AU CŒUR DE LA COMMUNAUTÉ
Au début du 20e siècle, l'Église était le pilier
de la communauté grecque à Montréal. Elle
rassemblait les gens, aidait à conserver la
langue et gérait l'éducation des enfants.
«La plupart des écoles étaient dans le sous-sol des
églises. Ainsi, les enfants étaient élevés selon les
traditions et les coutumes grecques», affirme le
père Panagiotis Pavlakos de l'église orthodoxe
grecque de l'Annonciation de Théotokos (Koimisis
Tis Theotokou), dans Parc-Extension.
1910, la communauté achète sa première église
sur le boulevard St-Laurent, au coût de 5500$.
ÉGLISES PLEINES
Encore aujourd'hui, la religion occupe une place
importante dans la communauté grecque de
Montréal. Les églises sont souvent bondées lors
des services religieux. «Le dimanche, les églises
sont toujours pleines. Et encore samedi dernier, j'ai
Les premiers immigrants venus de Grèce
n'avaient aucune intention de rester à Montréal.
Mais comme leur retour tardait à se faire, les
quelque 1000 Grecs de la métropole décidèrent
de se doter d'une église orthodoxe.
En 1905, ils se regroupent en congrégation. Deux
ans plus tard, ils fondent la Communauté grecque
orthodoxe de Montréal, baptisée Koinotita. En
donné six messes et l'église a été remplie toute la
journée», se réjouit le père Panagiotis Pavlakos.
Les mariages, les baptêmes, les fêtes de Pâques et
de Noël sont toujours des événements très courus
dans les églises grecques orthodoxes de Montréal.
Mais la piété des Grecs québécois n'est plus ce
qu'elle était. Environ le quart des enfants baptisés
proviennent d'unions libres, affirme le père Panagiotis Pavlakos. «Notre communauté est beaucoup
plus laïque qu'avant», se désole-t-il. Toutefois, les
membres de l'Église se consolent en se disant que
la nouvelle génération continue de tenir à cœur
son identité grecque orthodoxe.
En plus de l’église de l’Annonciation de Théotokos,
on retrouve à Montréal trois autres lieux de culte
grecs orthodoxes, soit la cathédrale Saint-Georges,
l’église Évangelismos Tis Theotokou et l’église
Saint-Jean-Baptiste. S’ajoutent à celles-ci une
dizaine d’autres églises orthodoxes grecques
ailleurs au Québec.
La communauté grecque
c’est…
Ne parlez pas de ghetto au président du Congrès
hellénique du Québec. Même si elle est bien
attachée à sa langue et culture, la communauté
grecque d’ici a évolué, et est québécoise à part
entière affirme-t-il.
«Nous sommes ici depuis longtemps et nous nous
sommes intégrés au Québec, affirme fièrement
Theodore Halatsis, président de la section québécoise du Congrès hellénique du Canada. Tout
comme les Québécois, nous tenons à préserver
notre langue, notre culture et nos traditions.»
Créé en 1986, le Congrès hellénique représente
une foule d’associations grecques de la grande
région de Montréal et d’ailleurs en province.
L’organisme se fait aussi le porte-parole et le
défenseur des droits des Québécois d’origine
grecque auprès des gouvernements fédéral
et provincial.
Le Congrès chapeaute également la Communauté hellénique de Montréal, qui inclue
désormais celle de Laval, soit au total plus de
85000 personnes.
LA COMMUNAUTÉ
HELLÉNIQUE DE MONTRÉAL
Fondé en 1909, cet organisme sans but lucratif
a pour la mission de préserver et promouvoir la
langue et la culture helléniques. Le CHM
administre un budget annuel de plus de 13M$,
détient des biens immobiliers d’une valeur de
quelque 55M$ et emploie environ 300 personnes.
L’organisme compte quatre église à Montréal (il y
en a au total une quinzaine au Québec); une école
trilingue sur cinq campus, cinq centres de la petite
enfance, deux foyers pour personnes âgées, une
bibliothèque, un centre d’études grecques, deux
centres communautaires et trois centres sportifs.
On y organise une pléiade d’activités éducatives,
sociales, culturelles et philantropiques ainsi que
des programmes d’assistance sociale qui soutiennent la population québécoise d’origine grecque.
DIVERSITÉ
«Les Grecs d’ici sont très fiers de leurs racines.
En fait, il existe au Québec une cinquantaine
d’associations des régions d’origine. Que ce soit
les Crétois, les Pontiens, les Macédoniens,
les Thessaloniques, les gens du Péloponnèse et
j’en passe. Chacune compte une centaine de
membres qui préservent leurs langue et culture
avec leurs troupes de danse et leur musique, par
exemple », informe M. Halatsis.
On retrouve également l’Association des
travailleurs grecs, des associations étudiantes
universitaires d’origine grecque, des associations
de femmes, parmi les nombreux regroupements qui
représentent la diversité de cette communauté.
6 – LE JOURNAL DE MONTRÉAL | VARIA | Dimanche 4 avril 2010
QUE VIVENT
LES TRADITIONS !
Pour les Grecs d’ici, le maintien de leur langue
et de leur culture passe par l’observance des
traditions provenant de leur mère-patrie. Or, si
certaines d’entre elles demeurent inchangées,
d’autres ont été adaptées pour réfléter leur
réalité québécoise.
Les arts occupent une grande place dans la communauté. Les troupes de danse, des poètes et
écrivains, les musiciens et des peintres sont les
porte-étendards de la culture hellénique, qui est
aussi variée que les régions de la Grèce.
FÊTE DE L’INDÉPENDANCE
Parmi les diverses fêtes célébrées par la communauté grecque, l’une des plus importantes
est la Fête nationale grecque, soulignant la
libération du peuple du joug de l’Empire
ottoman, le 25 mars 1821.
«C’est une grande fête à laquelle tous les Grecs
participent. La veille, une grande réception
réunit les dignitaires grecs et québécois, et des
messes spéciales et des activités à caractère
patriotique ont lieu chaque année», indique
George Sinoyannis, directeur exécutif de la
Communauté hellénique de Montréal.
Habituellement, le 25 mars, un imposant défilé
auquel participent quelque 3000 personnes
transforment la rue Jean-Talon en une mer de
drapeaux bleus et blancs, alors que se succèdent
de nombreuses troupes de danse, des gens arborant leur costumes régionaux et des fanfares.
Exceptionnellement cette année, le défilé ainsi
que le dépôt d’une couronne commémorative
auront lieu à Laval, le 25 avril, la date ayant été
différée en raison de la fête de Pâques.
Pour ce qui est de Pâques, c’est LA grande
fête de l’année, un peu à l’instar de Noël
pour les Québécois.
FESTIVAL FLAMME
HELLÉNIQUE
Autre moyen d’affirmer sa fierté, la communauté tiendra pour la 8e année consécutive
le festival la Flamme hellénique, qui aura
lieu au Parc Jean-Drapeau en août. « Pour
nous, ce festival est non seulement une
excellente façon de mettre en valeur nos
traditions, notre musique et notre art
culinaire, mais c’est aussi une très belle
vitrine pour montrer aux autres qui nous
sommes », dit M. Sinoyannis.
Très axé sur la famille et le partage entre
diverses communautés, le festival offrira la
chance de découvrir les troupes de danse
folklorique comme Orphéas et Terpsihori,
les bons mets méditérannéens ainsi que de
danser lors du party Bouzouki où musique
grecque traditionnelle côtoie les airs
modernes de la jeunesse hellénique.
Pour ceux qui se demandent ce qu’est un
bouzouki, il s’agit en fait d’un instrument
à corde grec, et par extension, la soirée
musicale où on le joue.
À chaque édition du festival, une association
grecque est mise en vedette. Cette année
c’est au tour de l’Association pontienne de
Montréal de faire valoir la culture pontique,
dont la langue et les traditions sont très
distinctes des autres régions de la Grèce.
LE JOURNAL DE MONTRÉAL | VARIA | Dimanche 4 avril 2010 – 7
8 – LE JOURNAL DE MONTRÉAL | VARIA | Dimanche 4 avril 2010