Je dédie cette thèse à: A mes très chers parents
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Je dédie cette thèse à: A mes très chers parents
Je dédie cette thèse à: A mes très chers parents . Aucune dédicace, aucun mot ne pourrait exprimer à leur juste valeur la gratitude et l'amour que je vous porte. Je mets entre vos mains, le fruit de longues années d'études, de longs mois de distance de votre amour de votre tendresse, de longs jours d'apprentissage. Loinne de vous, votre soutien et votre encouragement m'ont toujours donné de la force pour persévérer et pour prospérer dans la vie. Chaque ligne de cette thèse chaque mot et chaque lettre vous exprime la reconnaissance, le respect, l'estime et le merci d'être mes parents. A mes frères Chaymae et Abdessamiy. Veuillez trouvez dans ce travail un modeste témoignage de mon admiration et toute ma gratitude, de mon affection la plus sincère et de mon attachement le plus profond. A mon bien aimé Sidi Mohamed Je n' ai jamais su t'exprimer mon amour, je n ai jamais pu te montrer à tel point tu m’est cher, je te le dis aujourd'hui à travers ce travail. Je te le dis à travers chaque effort que j ai fourni pour faire ce travail ; un effort que tu me l'a redessiné dans une image d' effort simple et facile, franchissable et tolérable grâce à ta grandeur d'âme, grâce à la noblesse de tes pensées et grâce à la douceur de tes mots et grâce à la chaleur de ton amour. Merci pour ton soutien perpétuel, merci pour ton amour généreux, merci de m'avoir aimer. Mon oncle Elbadri et ma tante Rkia Aucune expression ne pourrait exprimer à sa juste valeur, le respect et l’estime que je vous dois. Je vous dédie en terme de reconnaissance pour tout l’encouragement le soutien moral financier et gastronomique et en témoignage de gratitude et d'attachement. A mes tantes Rabia, Nezha, Ilham, Zhour, Fatima et leurs petites familles. Vous m’avez toujours soutenu et vous continuez à le faire. Je vous considère beaucoup plus comme mes grandes sœurs que comme des tantes et je ne trouverais les mots pour vous exprimez mon affection et mon estime. Je vous souhaite tous bonheur, santé et prosperité. A mes grands parents. Je vous dédie cette thèse en témoignage de gratitude d'estime et d'attachement. Puisse dieu vous accorder santé, longue vie et prospérité. A la famille HAJJAMIE Mr et Mme Hajjamie,Hanae, Rajae, Ali, Anas et Said. Veuillez trouvez dans ce travail un modeste témoignage de mon admiration et toute ma gratitude, de mon affection la plus sincère et de mon remerciement le plus profond pour votre hospitalité et votre générosité. A mes oncles et tantes paternels et leurs petites familles En témoignage de gratitude et d' attachement. Mes cousins et cousines Lamiae, Ahlam, Amine, Jalal, Abdel Ali, Chawki, Ismail, Maha et Sara, Mhidou et Simo,…..Je vous souhaite tous bonheur, santé et prospérité . Mes ami(e)s. Manar,Asmae,Hanane, Amal, Noufissa,Ilham, Khadija,Naoufal,Khalid,Imad, Anass, Marwane, Amal, Siham et Salma…………..je vous souhaite tous un avenir plein de succès. A la mémoire de notre amie Hanane hamdoune Que ton âme repose en paix A tous ceux que j’ai omis de citer REMERCIEMENTS A NOTRE MAITRE ET PRESIDENT DE THESE MONSIEUR BENJELLOUNE MOHAMED CHAKIB PROFSSEUR EN PNEUMO-PHTYSIOLOGIE Vous m’avez fait l’honneur d’accepter de présider le jury de ma thèse. J’ai été touché par votre sympathie et votre amabilité. Je saisie cette occasion pour vous exprimer mon profond respect. Veuillez trouver dans ce travail un modeste témoignage de mon admiration et de ma gratitude pour la qualité de l’enseignement que vous nous avez dispensé durant nos années d’études médicales. A NOTRE MAITRE ET RAPORTEUR DE THESE MONSIEUR LOUCHI ABDELLATIF PROFESSEUR ASSISTANT EN CHIRURGIE GENERALE Vous m’avez fait le grand honneur d’accepter de me diriger dans ce travail avec bienveillance et rigueur. Votre attachement au travail bien fait est l’objet de ma considération. Votre amabilité, votre dynamisme, votre dévouement pour le travail et votre compétence ont suscité mon admiration. Je garde un excellent souvenir de la qualité de l’enseignement que vous nous avez prodigué. J’espère être digne de la confiance que vous avez placée en moi en me guidant dans l’élaboration et la mise au point de ce travail. Veuillez trouver dans ce travail, très cher maître, le témoignage de ma gratitude et l’expression de mes sentiments les plus respectueux. A NOTRE MAITRE ET JUGE DE THESE MADAME SIHAM TIZNITI PROFESSEUR AGREGEE EN RADIOLOGIE J’étais très sensible à la gentillesse et à la cordialité de votre accueil. Vous avez accepté avec amabilité de bien vouloir juger ce travail. Je saisis cette occasion pour vous exprimer ma reconnaissance pour le temps que vous avez consacré à notre formation médicale. Veuillez trouver dans ce travail l’expression de mon profond respect et de ma gratitude. A NOTRE MAITRE ET JUGE DE THESE MONSIEUR HARRANDOU MUSTAPHA PROFESSEUR EN ANESTHESIE-REANIMATION Vous m’avez fait le grand honneur d’accepter de juger ce travail. Votre modestie, votre sympathie et votre amabilité sont dignes de considération. Veuillez trouver dans ce travail le témoignage de mon respect, mon admiration et ma gratitude pour la qualité de la formation que vous nous prodiguée. CHAPITRE I :Introduction……………………………………..........................1 CHAPITRE II : GENERALITES……………………………………………………...2 I/RAPPEL HISTORIQUE :…………………………………………………………………4 II/RAPPEL ANATOMO-PHYSIOLOGIQUE DE LA PLEVRE :…………………..5 A/ Rappel anatomique de la plèvre :……………………………………………7 1)Plèvre viscérale :…………………………………………………………………………….7 2)Plèvre pariétale :…………………………………………………………………………….8 B/ Rappel physiologique de la plèvre :……………………………………….19 III/ RAPPEL PHYSIOLOGIQUE ET ANATOMOPATHOLOGIQUE :…….......23 CHAPITRE III : L’ETUDE……………………………………………………………27 I / MATERIEL :……………………………………………………………………………..28 II/ RESULTATS :…………………………………………………………………………..35 A/ Epidémiologie :………………………………………………………………35 1) Répartition selon le sexe :……………………………………………………………..35 2) Répartition selonl’âge:...............................................................................36 B/ Antécédents et facteurs favorisants :……………………………………..36 C/ délai d’évolution :………………………………………………………….….36 D/clinique :………………………………………………………………….……..37 E/ Paraclinique :…………………………………………………………………..38 1) La radiographie de thorax :…………………………………………………………...39 2) La tomodensitométrie :..............................................................................40 3) L'échographie :…………………………………………………………………………..42 4) La fibroscopie bronchique:……………………………………………………………42 5) Biologie:……………………………………………………………………………………43 F/ ETIOLOGIES du prothorax :………………………………………………….46 G/ Complications du puothorax:………………………………………………47 H/Traitement :……………………………………………………………………..47 1) Traitement médical :……………………………………………………………………..47 2)Traitement chirurgical :………………………………………………………………….49 3) Traitement adjuvant:…………………………………………………………………….49 I/ Résultats :……………………………………………………………………….50 1) Séjour en réanimation chirurgicale:………………………………………………..50 2) Surveillance:………………………………………………………………………………51 3) Evolution:...................................................................................................52 4) Durée d'hospitalisation:………………………………………………………………..52 CHAPITRE IV : DISCUSSION……………………………………………….……53 I ) CLINIQUE :………………………………………………………………….…….…….54 A/ Sexe : …………………………………………………………………….…….54 B/ Age :…………………………………………………………………….……….54 C/ Terrain et facteurs favorisants :…………………………………………..54 D/ Signes cliniques :……………………………………………………………..55 II )PARACLINIQUE :……………………………………………………………….……...57 A/ Radiologie :…………………………………………………………………….57 B/ La ponction exploratrice de la plèvre :…………………………………..73 C/ Autres examens :……………………………………………………………..78 III ) DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :…………………………………………..………79 A/ Avant la ponction :……………………………………………………………79 B/ Après la ponction :…………………………………………………………...80 IV) FORMES ETIOLOGIQUES :…………………………………………………….….80 A/ Pyothorax parapneumonique :……………………………………………..81 B/ Pyothorax consécutifs à une tuberculose :………………………………81 C/ Pyothorax aspergillaire :………………………………………………….….85 D/ Pyothorax compliquant une hydatidose pulmonaire :………………..86 E/ Pyothorax post-traumatiques :………………………………….…………88 F/ Pyothorax post-opératoires :……………………………………….………88 G/ Pyothorax sur cavité de pneumonectomie :…………………………….90 1) Les empyèmes sans fistules bronchiques:…………………………………………92 2) Les empyèmes consécutifs à une fistule bronchique:…………………………..93 3) Les empyèmes d’origine hématogène:……………………………………….…….94 H/ Autre étiologies plus rares :………………………………………….……..94 V) Complications des Pyothorax :…………………………………………………95 VI) Traitement :……………………………………………………………………..…….98 A/ Traitement médical :…………………………………………………...………….99 1) Le traitement antibiotique :…………………………………………………………..99 2) Evacuation de l’épanchement pleural :……………………………………………102 2..1) Les ponctions pleurales :………………………………………………………….102 2..2) Le drainage pleural :……………………………………………………………….103 2..3) La comparaison des deux méthodes :………………………………………….107 2..4) la fibrinolyse intra-pleurale :…………………………………………………….108 3) Traitement de l’état général :……………………………………………………….112 4) Rééducation respiratoire :……………………………………………………………112 B/ Traitement chirurgical :………………………………………….……………..113 1) La pleurotomie à ciel ouvert :……………………………………………………….114 2) La décortication :………………………………………………………………………114 2..1) Les principes de la décortication:………………………………………..……..114 2..2) Technique opératoire:………………………………………………..……………114 2..3) Indications et résultats:………………………………….………………………..117 3) La pleuro-pneumonectomie et l’extra pleuro-pneumonectomie:………….120 4) La thoracostomie :…………………………………………………………………….121 5) La thoracoplastie :………………………………………….…….……………………123 5..1) Principes de La thoracoplastie:……………………………………….………….123 5..2) Technique opératoire:……………………………………………………………..124 5..3) Indications:…………………………………………………………………………..129 5..4) Résultats:……………………………………………………………………………..131 6) Les myoplasties :………………………………………………………………………132 7) La thoracoscopie :………………………………………………………..……………136 8) Traitement des pyothorax sur cavité de pneumonectomie :......................139 8..1) Sans fistule bronchique:…………………………………………………………..139 8..2) Avec fistule bronchique:…………………………………………………………..141 CHAPITRE V : CONCLUSION…………………………………….……………143 RESUMES :…………………………………………………………..………………….144 BIBLIOGRAPHIE :…………………………………………………………………….150 1 I) INTRODUCTION: Les pyothorax ou pleurésies purulentes sont définis par la présence entre les deux feuillets de la plèvre, d’un liquide franchement purulent, épais, crémeux, souvent malodorant, ou d’un liquide louche ou clair mais contenant une majorité des polynucléaires altérées, avec de nombreux germes à l’examen direct sur lame. [1] L’incidence des pyothorax – source considérable de morbidité et de mortalité chez les personnes à terrain favorisant – a nettement diminuée depuis 1970 pour devenir stable avec la découverte de nombreux antibiotiques. [2] Un retard de diagnostic, une prise en charge médicale trop tardive ou insuffisante laisse l’infection évoluer vers l’enkystement de l’empyème dans une poche pleurale cloisonnée et la formation des pacchypleurites compromettant la fonction pulmonaire et conduisant vers une intervention chirurgicale destinée à oblitérer les poches résiduelles et à restituer une mécanique respiratoire normale. [3] Plusieurs méthodes chirurgicales sont proposées telles que : la pleurotomie à ciel ouvert, la décortication, la pleuropneumectomie et l’extra pleuropneumectomie, la thoracostomie, la thoracoplastie et la myoplastie ainsi que la thoracoscopie. 2 Le choix d’une intervention chirurgicale adéquate dépendra de l’état général et respiratoire du patient, des données cliniques et des formes étiologiques des pyothorax. Nous rapportons notre expérience à travers l'étude des dossiers de 16 malades atteints de pyothorax collégés au service de chirurgie B du Professeur Louchi Abdellatif sur une période étalée de Janvier 2003 à Décembre 2006, dans le traitement d’empyème afin d’analyser les indications et les résultats de chaque technique chirurgicale. 3 4 1/ RAPPEL HISTORIQUE : 500 ans avant Jésus-Christ, HIPPOCRATE reconnaissait la pleurésie purulente et la traitait par incision intercostale ou résection costale avec comblement de la plaie pour établir un drainage fermé. Cette méthode est restée à la base de traitement jusqu’ au 20ème siècle. [1] Vers la moitié du 19ème siècle, BOWDITCH aux Etats-Unis et TROUSSEAU en France ont popularisé l' usage de la thoracocenthèse, et ont démontré que le drainage ouvert n’est pas nécessaire chez tous les patients. [4] En 1876, HEWITT a décrit le drainage fermé. C’est le premier à utiliser de l’eau dans les flacons de drainage. [4] En1890, ESTANDLER a introduit la thoracoplastie et SCHED a décrit ce moyen chirurgical. [1] Vers 1893, BECK, DELORME et FOWLER ont décrit la décortication et ont promu le développement de cette technique. [1] En 1918, GRAHAM et BELL ont établi deux principes du traitement de l’empyème aigu : un drainage adéquat évitant le pyopneumothorax, la stérilisation et l’oblitération précoce de la cavité pleurale. [1] En 1923, EGGERS a rapporté dans une série de 99 patients traités par la décortication à l’hôpital Walter-Reed, que les deux tiers de ces malades ont guéri. Une autre étude a été rapportée dans la même année concernant 146 observations de cette décortication après l’épidémie de la grippe. [4] Au cours de la deuxième guerre mondiale, la décortication a été développée par les chirurgiens des armées alliées ; utilisée alors pour traiter un 5 grand nombre d’hémothorax par plaie thoracique. Ses indications s’étendent après à tous les empyèmes sous l’impulsion de SAMSON et WILLIAMS. [5] En 1950, TILLET et SHERRY ont proposé le débridement enzymatique des poches des pyothorax par la combinaison de Streptokinase et streptodornase. Le taux de glucose du liquide pleural a été proposé comme indicateur des tubes de thoracostomie en 1950 et 1960. Ainsi ; LIGHT et AL ont proposé que le PH de liquide pleural soit un nouvel indicateur en 1972 et le LDH –Lactic Dehydrogenase- en 1980. [4] Au cours de la dernière décennie ; la thoracoscopie vidéo-assistée {VATS} vient de bouleverser le traitement des empyèmes localisés et de se propager dans le monde entier. [4] 6 II/RAPPEL ANATOMOPHYSIOLOGIQUE : A- Rappel anatomique de la plèvre : [6-7] Les plèvres « pleurae »sont des membranes séreuses indépendantes qui tapissent la face profonde des parties latérales de la cage thoracique et enveloppent chacun des deux poumons. Chacune des plèvres présente deux feuillets : v Un feuillet viscéral qui tapisse la face superficielle du poumon. v Un feuillet pariétal qui revêt la plus grande partie de la face profonde des parois de la partie latérale de la cage thoracique. Ces deux feuillets se continuent l’un avec l’autre sans solution de continuité au niveau du hile pulmonaire sur la face médiastinale du poumon en formant la ligne de réflexion de la plèvre. Ils sont maintenus normalement au contact l’un de l’autre par un film liquidien ,et délimitent entre eux une cavité virtuelle : La cavité pleurale ,qui n’apparaît réellement que lorsque l’on introduit de l’air entre les deux feuillets. 1) La plèvre viscérale : « Pleura pulmonalis » Elle tapisse toute la surface du poumon à l’exception d’une partie de sa face médiastinale où elle se réfléchit au niveau du hile sur les éléments du pédicule pulmonaire pour devenir plèvre pariétale. Cette ligne de réflexion se poursuit au dessous du hile pour constituer une formation particulière : Le ligament triangulaire. La plèvre tapisse également normalement le fond des scissures pulmonaires qui séparent entre eux les différents lobes du poumon .Mais il faut savoir que ce revêtement pleural des scissures est souvent incomplet, les deux feuillets viscéraux s’accolent entre eux sur une partie de l’étendue de la 7 scissure .La plèvre viscérale est unie au parenchyme pulmonaire par une mince couche de tissu cellulaire sous pleural qui se poursuit à l’intérieur du parenchyme en formant la trame ou interstitium du poumon . Figure n ° 1 : Vue anatomique montrant la plèvre viscérale. 2) La plèvre pariétale : « Pleura parietalis » Elle tapisse presque entièrement la face profonde des parties latérales, extra-médiastinales de la cavité thoracique. Elle repose sur la paroi par l’intermédiaire d’une couche celluleuse, plus ou moins épaisse suivant le point considéré : le Fascia endothoracique. En raison de la forme de la cage thoracique , on distingue ainsi à la plèvre pariétale : v Un segment costal ou plèvre costale (Pleura Costalis), 8 v Un segment médiastinal ou plèvre médiastinale (Pleura Mediastinalis), v Un segment diaphragmatique ou plèvre diaphragmatique (Pleura Diaphragmatica). Ces trois segments se poursuivent sans solution de continuité les uns avec les autres en formant les culs de sac pleuraux parmi lesquels on distingue : Un cul de sac médiastino-costal antérieur, un cul de sac costodiaphragmatique, enfin un cul de sac médiastino-diaphragmatique. Figure n ° 2 : Vue anatomique montrant la plèvre parié 9 a) Les moyens d union de la plèvre pariétale à la paroi : Le Fascia Endothoracique : La plèvre pariétale repose sur la face profonde de la paroi thoracique par l’intermédiaire d’une couche de tissu celluleux : Le fascia sous-pleural ou fascia endothoracique dont l’épaisseur et la densité varient selon le point considéré. Ce fascia endothoracique pratiquement avasculaire constitue un plan de clivage dit plan extra-pleural où l’on peut cheminer pour libérer la plèvre et le poumon quand la plèvre est entièrement symphysée. -Au niveau de la face profonde des cotes et des espaces intercostaux, le fascia endothoracique est épais, dense, bien individualisé. -En avant, derrière le sternum, et en arrière au niveau des gouttières latéro- vertébrales il est extrêmement mince et envoie quelques tractus fibreux à la face antérieure de la colonne dorsale. -En bas, au niveau du diaphragme, il est pratiquement inexistant et la plèvre pariétale adhère à ce niveau fortement au muscle dont il est pratiquement impossible de cliver. -En dedans, il se poursuit avec le tissu cellulaire du médiastin. -En haut, enfin, il se densifie de façon considérable au-dessus de l’orifice supérieur du thorax et constitue le diaphragme cervico-thoracique de BOURGERY « Membrana Supra Pleuralis » qui tombe au-dessus du plan de la première côte pour former le dôme pleural, plancher de la région susclaviculaire. Au sein de ce diaphragme cervico-thoracique, on a pu individualiser plus ou moins artificiellement un certain nombre de ligaments suspenseurs de la plèvre dont l’existence est en fait controversée. 10 Figure n ° 3 : Coupe frontale montrant les rapports de la plèvre en vue antérieure [8]. 11 Figure n ° 4 : Coupe frontale montrant les rapports de la plèvre en vue postérieure. [8]. 12 Figure n ° 5 : Coupe transversale montrant les rapports de la plèvre avec les organes de voisinage. b) La plèvre costale : Elle tapisse la face profonde des cotes et des espaces intercostaux dont elle est séparée par le fascia endothoracique. -En avant elle tapisse la face profonde des cartilages costaux jusqu’au bord du sternum et se réfléchit en arrière pour devenir plèvre médiastinale. -En arrière, elle s’étend jusqu’au gouttières latéro-vertèbrales où elle se réfléchit également en direction de la plèvre médiastinale. -En bas , enfin elle se réfléchit pour devenir plèvre diaphragmatique. 13 Figure n ° 6 : Vue anatomique montrant la plèvre costale. c) La plèvre diaphragmatique : Plus mince que la plèvre costale, elle est surtout extrêmement adhérente à la face supérieure des coupoles diaphragmatiques qu’elle ne recouvre qu’en partie .A gauche, en effet, elle laisse libre la partie du diaphragme destinée à l’insertion du péricarde et ne tapisse que les 2/3 postéro-externes de la coupole située en dehors d’ une ligne antéropostérieure passant par le bord externe de l’orifice de la veine cave inférieure. A droite comme à gauche elle se réfléchit en dedans pour devenir plèvre médiastinale, et on dehors pour devenir plèvre costale dans le sinus costo- 14 diaphragmatique en formant une rigole circulaire ou cul de sac costodiaphragmatique. Figure n ° 7 :Vue anatomique montrant la projection de la plèvre dans le cul de sac diaphragmatique. d) La plèvre médiastinale : Plus mince que la plèvre costale, elle s’étend selon une direction antéropostérieure depuis les gouttières costo-vertébrales en arrière jusqu’à la face 15 postérieure du sternum en avant, où elle se poursuit avec la plèvre costale au niveau de cul-de-sac médiastino-costal antérieur ; elle se moule sur le relief des organes médiastinaux formant ainsi une série de petits culs-de-sac transversaux sont : -Les culs-de-sac inter-azygo-oesophagiens à droite. -Les culs-de-sac inter-aorto-oesophagiens à gauche. -Les culs-de-sac pré-oesophagiens. • Au dessus du pédicule pulmonaire elle forme : -A gauche, au dessus du segment horizontal de la crosse de l’aorte, la fossette sus aortique, de POIRIER. -A droite, au dessus de la crosse de la grande veine azygos, la fossette sus-azygos. • Au niveau du pédicule pulmonaire : La plèvre médiastinale forme un monchan presque circulaire autour des éléments du pédicule dont elle tapisse les face antérieure, postérieure et supérieure .En dehors, au niveau du hile,elle se poursuit avec la plèvre viscérale de la face médiale du poumon. • Au dessous du hile : la réflexion de la plèvre médiastinale autour des éléments du pédicule se poursuit jusqu’au diaphragme ;la plèvre forme à ce niveau, se réfléchissant transversalement, deux lames à double feuillets adossées l’une sur l’autre et dont l’ensemble constitue le Ligament triangulaire du poumon. 16 Figure n° 8 : Vue anatomique montrant la plèvre médiastinale. c) Vascularisation et innervation de la plèvre : Ø Plèvre viscérale: La plèvre viscérale est vascularisée par des rameaux des artères bronchiques ; le drainage veineux est tributaire des veines pulmonaires, réalisant un shunt droit gauche. Les lymphatiques et les nerfs sont ceux du poumon. Ø Plèvre pariétale: La plèvre pariétale reçoit les vaisseaux artériels ,veineux lymphatiques et les nerfs de voisinage : artères thoraciques internes, intercostales, les veines 17 correspondantes se drainant vers la veine cave inférieure et les rameaux nerveux proviennent des nerfs intercostaux , des nerfs phréniques et des troncs sympathiques. Figure n ° 9 : Schéma anatomique montrant la vascularisation et l’innervation de la plèvre. 18 B-Rappel physiologique de la plèvre: La plèvre pariétale a un rôle clé dans la formation et la résorption de liquide et de protéines ; en raison de la proximité de la microcirculation de la surface pleurale et de la présence des ponts situées entre les cellules mésothèliales. A l’inverse ; en raison de la faible perméabilité à l’eau et aux solutés de la plèvre viscérale ; il y a peu d’échanges entre l’interstitium pulmonaire et l’ espace pleural à l’ état normal .La formation de liquide est de 0,15 ml / kg / h .Ainsi il n’existe que 7 à 14 ml –environ 0, 3 ml /kg- de liquide distribués régulièrement sous forme d’un film de 3 à 5 um à la surface des cellules mésothéliales. Ce liquide contient des molécules de surfactant oligo- lamellaire qui favorise le glissement des feuillets pleuraux en contact. La circulation des fluides est la résultante : -Des pressions hémodynamiques vasculaires « gradient allant des hautes pressions des microvaisseaux systémiques de la plèvre pariétale vers les basses pressions de la vascularisation pulmonaire de la plèvre » . -Des pressions oncotiques du liquide pleural. - De l’efficacité du drainage lymphatique de cet espace. Les lymphatiques du feuillet pariétal sont l élément clé des facultés d'absorption de la plèvre .Ils sont représentés par des sinus et des vaisseaux situés dans le tissu conjonctif sous mésothelial ; et en relation directe avec la cavité pleurale par l’ intermédiaire des pores ; situés dans la portion basses et postérieure de la plèvre médiastinale et intercostale. Ces éléments n’ existent pas au niveau du feuillet viscéral .Les mouvements respiratoires influencent la propulsion de la lymphe ce qui explique en partie l’intérêt de la kinésithérapie. 19 Ainsi ; ils existent des forces qui sont en faveur de la formation du liquide pleural et qui incluent la pression intra pleurale négative « -5 cm H2O » et la pression hydrostatique capillaire de la plèvre pariétale « 30 cm H2O » et viscérale « 24 cm H2O » . D’un autre coté, les forces qui s’opposent à cette formation sont la pression oncotique pleurale « 34 cm H2O » et la pression oncotique du fluide lui-même « 5 cm H2O » .Donc la différence de pression est de 6 cm H2O de coté de la plèvre pariétale et 0 cm H2O du coté viscérale. Le schéma suivant explique les forces qui s'interfèrent dans la formation du liquide pleurale Figure n °10 : Schéma montrant les forces en faveur et en défaveur de la formation du liquide pleural.[11]. 20 Au terme de ce bilan de pression ; on peut confirmer : -Le liquide pleural est sécrété par la face pariétale de la plèvre thoracique et non par la face viscérale. - La pression négative intra-pleurale « - 5 cm H2O » permet aux poumons de se dilater et occuper tout le volume thoracique sous l’effet de la pression atmosphérique ; et permet également la transmission parfaite des mouvements de la cage thoracique aux poumons et vice versa. -Le déséquilibre entre ces différentes pressions engendre la formation d’une pleurésie en cas de : Ø Une pression hydrostatique élevée comme chez les insuffisants cardiaques. Ø Une pression oncotique intra vasculaire basse comme dans le cas des hypoalbuminémies. Ø Une pression intra pleurale trop diminuée par atélectasie pulmonaire. Ø Un drainage lymphatique défaillant par une tumeur médiastinale obstructive. Ø Une perméabilité capillaire augmentée par inflammation ou tumeur pleurale. [4-10-11-12] 21 C-Rappel anatomopathologique de la pleurésie: Quelque soit l’origine de l’infection pleurale, le pyothorax passe par trois stades successifs : [1-11-12] 1. La phase de diffusion : La pleurésie apparaît secondairement à l'accumulation du liquide dans l'espace pleural. D'autre part, ce liquide résulte d'une migration des polynucléaires activées sous l'effet de l'irritation infectieuse, vers l'endothélium juxta pleural. Ainsi, ces leucocytes libèrent des phospholipases responsables des lésions vasculaires qui augmentent la perméabilité capillaire et par la suite la pression interstitielle qui favorise le passage du liquide vers la plèvre. Le drainage lymphatique sera dépassé et la pleurésie apparaît. Localement, le PH est normal, le taux de LDH est<1000u/l; la glycopleurie est supérieure à 0,6g/l. Les feuillets viscéral et pariétal sont encore mince, très congestifs, de couleur rougeâtre souvent pigmentés de purpuras hémorragiques. Leur surface est recouverte de dépôts fibrineux encore peu importants, faciles à décoller. Le liquide citrin, plus au moins louche est légèrement étalé dans la cavité pleurale. La lésion pulmonaire sous jacente est en pleine évolution. A ce stade, la guérison anatomique totale est encore possible sous l’effet du seul traitement médical. L’épanchement se résorbe, la réexpansion pulmonaire se fera sans séquelles. 2. La phase de collection : Au cours de la phase de collection, il y aura une production locale de Tumor Necrosis Factor Alpha qui joue un rôle important dans la formation d'interleukine 8. Ce dernier va augmenter le chimiotactisme des polynucléaires. 22 On remarque aussi que les bactéries gagnent plus facilement la plèvre où elles se multiplient d'une façon plus rapide suite à l'acidification du milieu qui va diminuer l'activité des leucocytes et à la pauvreté du liquide pleural en opsonine et en complément. Il existe également un passage important des protides vers la plèvre et une diminution des capacités de fibrinolyse locale à cause des phénomènes inflammatoires. Des fibroblastes migrent vers la plèvre et sécrètent des glycosamines glycanes et du collagène qui participent à la formation d’un coagulum compartimentant la plèvre en logettes. Le liquide devient trouble puis franchement purulent, et son analyse trouve une majorité de polynucléaires altérés , la recherche bactériologique et souvent positive à l’examen direct. Le PH est acide<7,20, le taux de LDH élevé supérieur à 1000 u/ l, la glycopleurie est faible < 0, 5 g/ l. Une symphyse progressive s’annonce en haut et en avant, qui tend à circonscrire le liquide vers la partie postéro-inférieure de la cavité pleurale. L‘étude histologique montre que la séreuse est tapissée de débris fibrinopurulents et nécrotiques, tandis que dans le tissu conjonctif sous jacent persistent des phénomènes exsudatifs initiaux. A ce stade déjà le parenchyme sous pleural peut être modifié( sclérose interlobulaire et des petits foyers d’atélectasie). L’apposition de couches successives de fibrines, sur la face périphérique des feuillets pleuraux, aboutit à une pacchypleurite de plus en plus épaisse, prédominant sur la plèvre pariétale. A cette période et durant un temps très variable, la résorption reste possible et la guérison peut encore survenir sous l’effet d’un traitement médical bien conduit, soit de façon totale, soit plus souvent au prix des séquelles à types de brides, de symphyse localisées ou 23 globales pouvant circonscrire de minimes poches suppurées résiduelles, ou de pacchypleurite épaisses pouvant se calcifier .Mais en l’absence de geste thérapeutique efficace, le passage va se faire insensiblement vers le stade d’enkystement . Figure n ° 11:Vue macroscopique d’une pleurésie fibreuse [9]. 3. Phase d’enkystement ou de chronicité : [1-9-12]. La lame fibrineuse recouvrant la plèvre va évoluer vers une organisation irréversible. Cette plaque va se fixer par sa face profonde au feuillet pleural viscéral sous jacent dont elle va devenir inclivable totalement ou partiellement. 24 Ce processus adhérentiel est beaucoup plus précoce et rapide au voisinage des foyers pulmonaires pathologiques sous-corticaux. La pacchypleurite pariétale se développe d’une façon encore plus intense, effaçant toute trace de feuillet pleural pariétale, s’accolant au diaphragme et pouvant s’étendre aux différents éléments de la paroi thoracique, et entrainant un rétrécissement progressif des espaces intercostaux. Après une inhibition du jeu costale et diaphragmatique, les muscles s’atrophient, fixant les cotes et la coupole en position expiratoire, amenant une rétraction globale de l’hémithorax. L’étendue de la poche pleurale est variable essentiellement en fonction de la souplesse qu’a conservé le poumon sous-jacent. Souvent l’épanchement purulent est collecté au point déclive, en bas et en dehors, va s’enkyster par symphyse de la plèvre aux limites de la collection. Les dimensions de ces poches enkystées peuvent dans une certaine mesure se réduire progressivement, mais la sclérose de la paroi rend en général impossible toute chance de guérison spontanée. Il peut aussi que l’épanchement ait collabé tout le poumon et que l’altération du parenchyme pulmonaire, jointe au développement rapide de la pacchypleurite, ne permette pas le retour de poumon vers la paroi .Il n’y aura pas dans ce cas, de symphyse et de d’enkystement. Le pyothorax est total et le poumon, incarcéré dans une couenne rigide, est plaqué contre le médiastin. Seule une intervention chirurgicale plus au moins délabrante peut amener la guérison. 25 Figure n ° 12:Vue macroscopique d'une pleurésie purulente et fibrineuse. Empyème [9]. 26 27 I/ MATERIEL ET METHODES: Notre étude a porté sur une série rétrospective de 16 cas de pyothorax chronique traités chirurgicalement au service de chirurgie générale B du Professeur Louchi Abdelatif de C.H.U Hassan II de Fès durant la période s’étendant du Janvier 2003 à Décembre 2006. Cette étude a consisté à l ‘étude du dossier médical et du compte rendu opératoire de tous nos malades. Pour mener ce travail ; nous avons établi une fiche d’exploitation. Les éléments recueillis sont : v L ‘ âge et le sexe. v Les antécédents pathologiques respiratoires et extrarespiratoires. v L’étiologie du pyothorax. v Les données cliniques. v Les données para cliniques. v Les modalités thérapeutiques. v L’évolution. Tous nos malades étaient traités initialement par des antibiotiques, ponctions ou drainages itératifs dans des services de pneumologie ou dans des cabinets des praticiens de la ville, et donc sont reçus au service de chirurgie B au stade de chronicité dans un délai variable. 28 ABREVIATIONS M : masculin F : féminin. Tuber : tuberculose. Ttt : traitement. Nbr : nombre. Sd : syndrome. KHF : kyste hydatique du foie. KHP : kyste hydatique du poumon. AEG : altération d’état générale. KC : cancer . VATS : chirurgie thoracique assistée par vidéoscopie. NHA : niveau hydroaérique. TDM : tomodensitométrie. IRM : imagerie par résonance magnétique. ADP : adénopathies BK : bacilles de KOCH IDR : intradermoréaction. Dl thorac : douleur thoracique Expect : expectoration. Tx: toux. T°: fièvre. PILP: ponction itérative à liquide purulent. Dtr resp : détresse respiratoire. 29 FICHE D’EXPLOITATION DE CHIRURGIE DE PYOTHORAX IDENTITE : CLINIQUE : NO : Non et Prénom : NE : Année : Age : Sexe : Fièvre : Matité thoracique : Murmures vésiculaires diminués : M: F: FACTEURS DE RISQUES : Tabagisme : passif : actif : Vibrations vocales diminués : Râles bronchiques : PARACLINIQUE : Radiologie : Rx thoracique face et profil : Ethylisme : Pleurésie libre : Bronchopathie chronique Pleurésie cloisonnée : Néoplasie évolutive: Calcifications pleurales : Diabète : Images d’abcès pulmonaire : Néphropathie : pulmonaire : Stomatologie et infection ORL : Lésions de tuberculose : ANTECEDANTS : pulmonaires : obstructive : Cardiopathie : Immunodépression : Tuberculose pleuro pulmonaire : Aspergillose : Niveau hydroaérique : Images de cancer broncho- Modification d’anciennes images Kyste hydatique rompue : Caverne aspergillaire : Traumatisme thoracique : DDB : Kyste hydatique de poumon : Poumon opaque : Chirugie thoracique : ADP médiastinales : Kc pulomaire : MOTIFS DE CONSULTATION : Cardiomégalie : TDM thoracique : Fièvre : Pleurésie libre : AEG : Pleurésie cloisonnée : Détresse respiratoire : Calcification pleurale : Dyspnée : Niveau hydroaérique : Expectorations purulentes : Images de cancer broncho- Hémoptysie : pulmonaire : Douleur thoracique : Toux : Ponction pleurale itérative à liquide Pacchypleurite : Images d’abcès pulmonaire : Lésions de tuberculose : purulent : 30 Modification d’anciennes images pulmonaires : Ionogramme : Désordre hydro-électrolytique: Kyste hydatique rompue : Hémoculture : Caverne aspergillaire : Positive : DDB : Germes : ADP médiastinales : Gazométrie : Echographie thoracique : PaO2 bas : Epanchement pleural : PaCO2 élevé : Libre : cloisonné : Quantité : Fibroscopie bronchique : siège : Compression bronchique : Epaississement pleural : EFR : BIOLOGIE : Autres : Calcifications pleurales : Insuffisance respiratoire : Ponction pleurale : Macroscopie : purulent: Négative : crémeux : ETIOLOGIES : épais: Tuberculose : hémorragique : Pyothorax parapneumonique : PNN altérées : Kyste hydatique de poumon : Hématies abondantes : Post-opératoire : Ph<7,20 : Pyothorax sur cavité de glycopleurie/glycémie<0,5 : pneumonectomie : Cytologie : Aspergillose : Chimie : LDH>1000u/l : Bactériologie : Biopsie pleurale : Epaississement pleural Post-traumatique : Pyothorax d’origine hématogène : Pyothorax par infection de voisinage : COMPLICATIONS : inflammatoire : Pacchypleurite : Présence de BK dans les crachats : Atélectasie pulmonaire : IDR à la tuberculine : Emphysème : Sérologie hydatique : Complications générales : NFS : Choc septique : VS élevée : Ostéo-arthrite : Présence de cellules néoplasiques : positive : négative : Hyperleucocytose à PNN : Rétraction des espaces intercostaux : Extériorisation du pus : Insuffisance cardiaque : 31 TRAITEMENT : SURVEILLANCE : Médical : Fièvre : Antibiothérapie : Dyspnée : B Lactamine : Etat général : Aminosides : Drainage : Imidazolés : cliches thoraciques : Vancomycine : Hyperleucocytose : Quinolones : Persistance de Pyothorax sur les Drainage pleural : VS élevée : Fibrinolytiques EVOLUTION : Favorable : Chirurgical : Décortication : Défavorable : Pleurotomie à ciel ouvert : Infection de la paroi : pleuropneumectomie : Insuffisance respiratoire : Thoracostomie : Mortalité Pleuro pneumectomie et extra Thoracoplastie : Persistance de Pyothorax : Myoplastie : Thoracoscopie : Délai d’intervention : Adjuvant : Drainage thoracique : Kinésithérapie respiratoire : Transfusion sanguine : Traitement de l état général : Nutrition hyperprotéique : Correction de désordre hydro électrolytique : Oxygénothérapie : Séjour en réanimation : Nbr des jours : 32 Num Age Sexe Antécedents 1 16 ans 2 30 ans M KHP opéré Infections ORL F Contage tuberculeux Clinique Etiologies Complication Intervention Evolution T°/tx Post-opératoire - Décortication Bonne T°/AEG KHP Pacchypleurite Décortication Persistance de Dl thorac/PILP Dt thorac/dyspnée Atélectasie rainé,bonne Choc septique Tx/expect pyothorax,red évolution à long terme 3 16 ans F - T°/AEG Parapneumonique Dl thorac/dyspnée Pacchypleurite Décortication Bonne Décortication Bonne Atélectasie Tx/expect 4 5 7 28 ans 43 ans 18 ans F M M Traumatisme T°/AEG Post- Pacchypleurite thoracique Dl thorac/dyspnée traumatique Atélectasie Vésicule tumorale T°/AEG Parapneumonique Décortication Bonne Nodule hépatique Dl thorac/dyspnée Infection de Pacchypleurite Tx/expect voisinage Diabète T°/AEG/Tx Parapneumonique Atélectasie Décortication Bonne KH rompue - Décortication Bonne Tx/expect Dl thorac 8 20 ans M Tabac KHP AEG/TX Dl thoac/Dyspnée 33 Num Age Sex Antécédents Clinique Etiologie Complication Intervention Evolution e 9 70 ans M Diabète;Tuberc AEG/Tx Tuberculose Pacchypleurite Décortication Bonne 10 26 ans M Tabac;Tuberc AEG/Tx/Expect Tuberculose Pacchypleurite Décortication Bonne Pleuro-pulmonaire Dyspnée/Hémoptysie Pleuro-pulmonaire Dl thorac/Dyspnée Atélectasie Atélectasie 11 60 ans M Lymphome malin T°/AEG Kc broncho- Atélectasie Décortication Décès 12 20 ans F Pré éclampsie 2 T°/Dl thorac Parapneumoniq - Décortication Bonne sem avant Dyspnée ue Tuberc pleuro- T°/AEG/Tx/Expect Tuberculose - Décortication Bonne pulmonaire Dl thorac/Dyspnée KHF fistulisé dans Dl thorac/Dyspnée Post-opératoire - Décortication Persistance du non hodgkinien pyothorax 13 14 21 ans 56 ans M M la plèvre Dl thorac Dtr resp pulmonaire pyothorax, redrainé, puis bonne évolution à long terme 15 16 17 ans 17 ans M M Traumatisme T°/Tx Post- - Décortication Bonne thoracique Dyspnée traumatique Traumatisme T°/ AEG/Tx Post- Extériorisation Décortication Bonne thoracique Dl thorac/Dyspnée traumatique du pus 34 II/ RESULTATS : A)EPIDEMIOLOGIE : 1) Répartition selon l’âge : L’âge de nos patients varie de 16 à 70 ans avec un maximum entre 20 et 30 ans et un âge moyen de 32,06 ans. Figure13:Répartition selon l'âge 7 6 6 5 nombre 5 4 3 2 2 2 1 0 0 [10-20] [20-30] [30-40] [50-60] âge par intervalle de 10 ans 35 [60-70] 2/ Répartition selon le sexe : Dans notre série on note la présence de : -11 Hommes ; soit 68,75%. -5 Femmes ; soit 31, 25%. Figure n °14: Répartition selon le sexe Femmes; 31,25% Hommes; 68,75%; 69% B) Antécédents et facteurs favorisants : Les pyothorax surviennent le plus souvent sur un terrain de débilité . Les facteurs favorisants retrouvés dans notre série sont représentés comme suit : v Tabagisme : 2 de nos malades sont tabagiques chroniques soit 12,5% . v Néoplasie évolutive : est présente chez 2 malades . Un patient avait une vésicule biliaire tumorale et un nodule hépatique . Le deuxième malade avait un lymphome malin non hodgkinien à haut grade et à localisation extra médullaire ; splénique ; et pulmonaire soit 12 ,5% des cas . 36 v Diabète : Le diabète était présent chez 2 de nos malades soit 12,5 % v Stomatologie et infection ORL : Seulement 1 malade avait dans ses antécédents des angines à répétition soit 6,25% v Immunodépression : 3 malades ont présenté un état immunodépressif .1 seul malade avait une insuffisante hepato-cellulaire compliquant une Hépatite C; et chez les 2 autres leur immunodépression est due au cancers qu'ils avaient ; soit 18;75 % . v Tuberculose pleuro pulmonaire : Dans notre série ; 3 malades ont présenté une tuberculose pleuro-pulmonaire et un malade avait un contage tuberculeux soit 25%des cas . v Traumatisme thoracique : 3 de nos malades ont dans leurs antécédents un traumatisme thoracique soit 18,75%. v Kyste hydatique : 2 malades avaient un kyste hydatique pulmonaire et un autre avait un kyste hydatique du foie fistulisé dans la plèvre thoracique soit 18, 75% . v Autres antécédents : une seule malade avait comme antécédent une pré éclampsie 2 semaines avant l ‘ apparition de pyothorax ,soit 6,25% des cas. C) Délai d ‘évolution : Le délai d’évolution était difficile à préciser du fait que la plupart de nos malades nous ont été référés après avoir posé le diagnostic positif et après un séjour plus au moins long dans un autre service . Le délai varie de 3 semaines à 3 mois avec une moyenne de 2, 20 mois. D) Motifs de consultation et signes cliniques : Les signes cliniques présents chez les malades de notre série sont 37 représentés dans le tableau suivant : Tableau n° III: Les différents signes cliniques retrouvés dans notre série Signes Cliniques Nombre de cas Pourcentage -Fièvre -13 cas -81 ,25% -Altération d’état -12 cas -75% -Douleur thoracique -15 cas -93 ,75 % -Détresse respiratoire -1 cas -6 ,25 % -Dyspnée -14 cas -87, 25 % -Toux -13 cas - 81, 25 % -Expectorations -7 cas -43, 75 % -Hémoptysie -2 cas -12, 5 % -Ponction itérative à -7 cas -43, 75 % -16 cas -100 % générale purulents liquide purulent -Synd.d’épanchement liquidien -Râles pulmonaires -1 cas -6, 25 % -Synd.oedemato- -2 cas -12, 5 % ascitique - Le côté droit est atteint chez 13 malades soit 81, 25 % - Le côté gauche chez trois malades soit 18, 75 %. 38 E) Paraclinique : a) Radiologie : 1/ La Radiographie du thorax : Tous nos malades ont bénéficié de plusieurs clichés radiographiques du thorax de face et du profil : Ø Pour poser le diagnostic positif. Ø Pour évaluer l ‘efficacité du traitement médical. Ø Dans un but préopératoire. Ø En post-opératoire. Ø Et pour suivre l ‘évolution à long terme. Les images radiologiques retrouvées sont représentées dans le tableau suivant : 39 Tableau n°IV: Répartition des différents images radiologiques Images radiologiques Nombre des cas Pourcentage -Pleurésie libre -10 cas -62,5% -pleurésie cloisonnée -3 cas -18,75% -Niveau hydroaérique -5 cas -31,25% -Images de Kc -1 cas -6 ,25 % pulmonaire -Lésions de -2 cas -12,5% tuberculose -K.H.P rompue -1 cas -6 ,25 % -Poumon opaque -4 cas -25 % - ADP médiastinales -1 cas -6, 25 % -Atélectasies -3 cas -18, 75 % -Pneumothorax -1 cas -6, 25 % 2/ La tomodensitométrie : Seulement 7 de nos malades ont bénéficié d ‘ un examen tomodensitométrique et les résultats retrouvés sont résumés dans le tableau suivant : 40 Tableau n ° V: Les différents signes scannographiques retrouvés chez nos patients. Signes Nombre des cas scannographiques Pourcentage/7 malades -Pleurésie libre -4 cas -57,14 % -Pleurésie cloisonnée -3 cas -42,85 % -Niveau hydro- -3 cas -42,85 % -1 cas -14,28 % -1 cas -14,28 % -KHP rompue -2 cas -28,56 % -Images de LMNH -1 cas -14,28 % -Pacchypleurite -5 cas -71,42 % -Atélectasie -2 cas -28,56 % -Pneumothorax -1 cas -14,28 % -Images de -1 vas -14,28 % -Ascite libre -1 cas -14,28% aérique -Lésions de tuberculose -Images d'abcès pulmonaire et sous phrénique pulmonaire cloisonné pneumonie 41 3/ L ‘échographie thoracique : Seulement 6 malades ont bénéficié d’ une échographie thoracique. Le tableau ci-dessous résume les différents aspects échographiques retrouvés chez ces patients. Tableau n ° VI : Fréquence des signes échographiques dans notre série. Images Nombre des cas Pourcentage/6malades -2 cas -33,33 % -1 cas -16,66 % -3 cas -50 % -Epaissisement -1 cas -16,66 % -Epanchement -1 cas -16,66 % échographiques -Pleurésie libre abondante -Pleurésie cloisonnée abondante -Pleurésie cloisonnée de moyenne abondance pleural péricardique 4/ La fibroscopie bronchique : Seulement 1 malade le n ° 9 a pu bénéficié d ‘une fibroscopie bronchique qui a montré une compression bronchique suite à un granulome tuberculeux . 42 b) Biologie: 1/ Ponction pleurale : Chez 14 malades ; on a fait des ponctions de liquide pleural avec études cytobactériologiques et chimique de ce liquide .Voici les résultats trouvés: Tableau n° VII : Résultats de la ponction pleurale Numéro du Macroscopie patient du liquide 1 purulent 2 purulent Cytologie Chimie Bactériologie PNN altérées Non fait Pseudomonas pleural PNN altérées Non fait Pseudomonas + klebsiella 3 purulent PNN Albumine :62g/l Rivalta + Staphylocoque doré 4 purulent PNN Non fait Proteus 5 purulent PNN altérées Non fait Non fait 7 Purulent PNN altérées Albumine :58g/l négative Rivalta :+ 9 épais PNN altérées Non faite 11 purulent PNN altérées Albumine :40g/l Staphylocoque Hématies Rivalta:+ nombreuses LDH=1000u/l Lymphocytes>PNN Bacille de koch aerus 12 purulent PNN altérées Non faite Streptocoque 13 épais PNN altérées Albumine :47g/l négative Rivalta :+ 14 purulent PNN altérées 43 LDH=250 Non fait 2/ Biopsie pleurale : Seulement 5 malades ont bénéficié d ‘une biopsie pleurale. -Patient n ° 3 = Biopsie pleurale faite, mais les résultats sont non retrouvés. -Patient n ° 4 = La biopsie pleurale a montré un épaississement pleural inflammatoire non spécifique . -Patient n ° 9 = L ‘ étude anatomopathologique de cette biopsie a montré une pacchypleurite d ‘origine tuberculeuse. -Patient n ° 10 = On a trouvé un épaississement pleural inflammatoire d ‘origine tuberculeux . -Patient n ° 13 = La biopsie pleurale a montré un épaississement pleural inflammatoire non spécifique. 3/ Autres examens biologiques : v Numération formule sanguine { NFS} : Tous nos malades ont bénéficié d ‘ une numération formule sanguine et qui a montré une hyperleucocytose à prédominance polynucléaires neutrophiles sauf chez le malade n ° 11 atteint de LMNH chez qui il y avait une prédominance lymphocytaire. Soit 93,75 %. Cet examen a pu montré une anémie sévère par carence en fer chez 2 autres malades n ° 2 et 4 . Les NFS de contrôle ont mis en évidence l'évolution de la correction de l ‘hyperleucocytose et de l ‘Anémie . v Recherche de bacilles de KOCH dans les crachats et l'intradermoréaction à la tuberculine : On a pratiqué cet examen chez 9 de nos malades .Ils étaient négatifs chez 6 malades . 44 Par contre ; -Chez le malade n ° 9 et 13 = La recherche de BK était négative et IDR à la tuberculine était positive .Une tuberculose pleurale était incriminée dans l ‘explication de ces résultats. -Chez le patient n ° 10 : La présence de BK dans Les crachats et IDR positive étaient en faveur d ‘une tuberculose pleuro-pulmonaire . v Sérologie hydatique : Seul 3 malades ont bénéficié de cet examen. La sérologie était positive chez le patient N° 1 et négative chez le patient n ° 8 et 13 . v Vitesse de sédimentation et CRP : Les patients n ° 2, 7 ,11 chez qui on a pratiqué ces 2 examens avaient une vitesse de sédimentation élevée et la CRP était à 96mg/l chez le malade n ° 2 . v Hémoculture : Seul le patient n ° 12 a bénéficié de cet examen qui était négatif . v Ionogramme sanguin : Cet examen était réalisé chez tous nos patients dans un but préopératoire. Il a montré un désordre hydro-électrolytique à type d ‘ hyperglycémie chez les patients n ° 2 , 5 , 6 , 7 ,11 , 14 . v Gazométrie et saturation sanguine : Seul la patiente n ° 6 a bénéficié d ‘une saturation sanguine en oxygène qui était normale à 98% . v Etude de la fonction respiratoire : Aucun malade n ‘a pu bénéficié de cet examen . 4/ Autres examens : v Protéinurie de 24 heures : est positive chez la patiente n ° 12 qui a 45 présentée une pré-éclampsie . v Echo-doppler des membres inférieurs : Cet examen radiologique a mis en évidence une thrombophlébite des membres inférieurs chez la patiente n ° 4 .Cette patiente a bénéficié de plusieurs examens de TP et INR pour contrôler l ‘efficacité des anti-coagulants. v Echographie abdominale : Pratiqué chez le patient n ° 5 ;elle a objectivé un abcès hépatique. F/ Etiologies du pyothorax : Les étiologies du pyothorax dans notre série se répartissent comme suit : -La tuberculose : retrouvée chez trois patients soit 18,75%. -Parapneumonique : 5 cas avaient une infection parapneumonique responsable du pyothorax soit 31,25%. _Parapneumonique + infection de voisinage : cette étiologie à double infection a été retrouvée chez 1 patient soit 6 ,25% des cas. -Kyste hydatique de poumon : 2 patients avaient un kyste hydatique de poumon soit 12,5% des cas. -Kyste hydatique de poumon et kyste hydatique de foie : un seul malade avait une double localisation de kyste hydatique au niveau de poumon et du foie .Ce dernier était fistulisé dans la plèvre et à participé à l apparition d’une pleurésie purulente soit 6,25% des cas. -Post-opératoire : retrouvé chez 1 seul malade qui a subi une lobectomie soit 6,25% des cas. -Post-traumatique :3 de nos malades ont développé un pyothorax posttraumatique soit 18,75% des cas. 46 G/Complications du pyothorax : Les complications de l’empyème thoracique retrouvés chez nos malades sont regroupées dans le tableau suivant : Tableau n °VIII: Complications de pyothorax Complications Nombre Pourcentage Atélectasie 1 cas 6,25 % Pacchypleurite 3 cas 18,75 % Pacchypleurite+atélectasie 3 cas 18,75 % Pacchypleurite+atélectasie+choc 1 cas 6 ,25 % septique Pacchypleurite+atélectasie+choc 1 cas 6,25 % hémorragique Atélectasie+extériorisation de 1 cas 6,25 % pus H/ TRAITEMENT : 1) Traitement médical : A) Antibiothérapie : Tous nos malades ont été mis systématiquement sous antibiotiques. L’association de plusieurs antibiotiques « une bi ou trithérapie » était généralement la règle. Ce qui conditionne la voie d’administration. La durée d’utilisation de ces antibiotiques est plus au moins longue et varie selon l’état 47 infectieux du malade,L’efficacité et la réponse du traitement. Elle varie d’une à cinq semaines « avec alternance de classes antibiotiques »pour les antibiotiques classiques et de six à neuf mois pour les antituberculeux. Le tableau suivant résume les différents antibiotiques utilisés. Tableau n ° IX :Les différents antibiotiques utilisés Les antibiotiques Le nombre des cas Bétalactamines 2 cas Quinolones 1 cas Bétalactamines+Quinolones 1 cas Bétalactamines+Imidazolés 2 cas Bétalactamines+Aminosides 3 cas Bétalactamines+Quinolones+Imidazolés 2 cas Bétalactamines+Quinolones+Imidazolés+Aminosides 2 cas Antituberculeux 3 cas Vancomycine 0 cas B) Le drainage pleurale : Tous nos malades ont bénéficié de l’installation d’un ou de plusieurs drains pleuraux dans le but d’une évacuation complète de l’épanchement purulent. Et devant l’échec de drainage thoracique et le passage à la chronicité du pyothorax, l’indication chirurgicale a été posé chez tous nos patients. Ainsi, le drainage thoracique a été utilisé comme moyen médical avant 48 L'acte opératoire et comme traitement adjuvant de la chirurgie de la pleurésie purulente. Seulement deux malades ont été redrainé pour la troisième fois après échec et évolution défavorable du moyen chirurgicale { persistance du pyothorax sur les clichés radiologiques du contrôle} soit 12,5% des malades. La durée du drainage variait d’une à six semaines avec une moyenne de 2 ,88 semaines. C) Les Fibrinolytiques : Aucun malade n’a reçu un traitement à base de fibrinolytiques. 2 ) Traitement chirurgical : Tous nos malades ont été opérés une seule fois pour traiter chirurgicalement le pyothorax. La décortication était le seul moyen chirurgical utilisé. Chez un seul patient, on a essayé la thoracoscopie vidéo assistée mais cette méthode a échoué pour des raisons techniques et elle a été converti en décortication par thoracotomie. Chez certains patients, et en plus de la décortication, on a réalisé un geste chirurgical sur l étiologie du pyothorax : -Le patient n °2 = on a réalisé une décortication+résection du dôme saillant d’un kyste hydatique de poumon. -Le patient n ° 5 = il a bénéficié d’une décortication +phrénotomie et drainage d’un abcès sous phrénique. La durée d’intervention est en moyenne de 60 minutes. 3) Traitement adjuvant : Ø Drainage thoracique : tous les malades ont bénéficié d’une irrigation- drainage thoracique comme traitement adjuvant de l’ acte opératoire Ø Kinésithérapie respiratoire : Le recours à la kinésithérapie 49 respiratoire a été précisé chez 6 malades seulement. On a pas trouvé des données infirmant ou confirmant l’ utilisation de ce moyen adjuvant chez les autres patients. Transfusion sanguine : Ø six de nos malades ont été transfusé par des culots globulaires : § Patients n ° 2 et 4 pour anémie sévère. § Patients n ° 8 et 14 pour choc hémorragique. § Patients n ° 1 et 15 pour une raison non précisée dans les documents. Ø Nutrition hyperprotéique : Les malades n ° 2 et 14 ont bénéficié d’une nutrition hyperprotéique vue l’altération grave de leur état général. Ø Correction du désordre hydroéléctrolytique : Cette correction était nécessaire chez 8 de nos malades qui ont présenté des troubles à type d’hyper ou d’hypoglycémie et d’hyponatrémie au cours de leurs hospitalisations. Ø Oxygénothérapie : Seulement les malades n ° 5, 6 , et 11 ont bénéficié d’ une oxygénothérapie en lunettes pour une courte durée au cours de leurs séjours au service de réanimation chirurgicale . I/Autres résultats : Ø Séjour au service de réanimation chirurgicale : Jusqu'à la fin de l'année 2005, le service de chirurgie B ne possédait pas un système d'aspiration permettant aux malades de bénéficier d'une irrigation drainage dans les suites immédiates de l'acte opératoire. C' est pourquoi on a trouvé que 10 malades ont séjourné en réanimation chirurgicale pour pouvoir profiter du drainage postopératoire. 3 autres ont nécessité une 50 correction des troubles hydroelectrolytiques et des complications tel que choc septique et hémorragique. C'est en 2006, que le service a connu une rénovation importante et dispose actuellement de 2 salles thoraciques et d'un équipement moderne. La durée de ce séjour en réanimation chirurgicale a variée de 2à 45 jours. Ø Surveillance : La surveillance post-opératoire a porté sur les éléments suivants v La persistance de la fièvre ; la dyspnée ; l’état général et surveillance de système de drainage. v La persistance de pyothorax sur les clichés de contrôle ; l’hyperleucocytose et la V S élevée . voici les résultats obtenus : § Patient n ° 2 = on a marqué une perturbation de tous les paramètres de surveillance. § Patient n ° 5 = on a mis en évidence une persistance de pyothorax sur les clichés radiologiques de contrôle. § Patient n ° 6 = son état général était perturbé. § Patient n ° 11 =la dyspnée et le mauvais état général étaient le maître symptôme. § Patient n ° 14 = la surveillance a mis en évidence une dyspnée un état général altéré , et un système de drainage qui ramenait du liquide pleural. § Patient n ° 15 = on note la persistance de pleurésie sur les clichés du contrôle . 51 Ø Evolution : L’ évolution était favorable chez 13 malades. Patient n ° 2 et 14 = l’ évolution était défavorable au début avec § une persistance de pyothorax . c' est pourquoi on a décidé de les redrainer. Ces 2 patients ont bien répondu au troisième drainage et l'évolution à long terme était favorable. Patient n ° 11 = ce patient est décédé le même jour de § l’opération chirurgicale. Plusieurs facteurs ont contribué à ce décès : l'âge « 60 ans » ; la néoplasie sous jacente « Lymphome malin non hodgkinien à haut grade et à plusieurs localisations » , l'altération d'état général , et le syndrome oedemato-ascitique. Ø Durée d’hospitalisation : Elle a varié de 4 jours à 10 semaines avec une moyenne de 25 jours. Chez un seul malade ; cette durée n’ a pas été précisée. 52 53 I) La Clinique : A) Sexe : Plusieurs études faites ont montré la prédominance masculine chez les patients atteints de pyothorax. Weese a trouvé que la pleurésie purulente est présente chez 67 % des malades de sexe masculin, contre 33 % des femmes. Et Sullivan a objectivé une fréquence masculine de 84 %. Dans notre série ; on a 68, 75 % des hommes opérés pour pyothorax contre 31,25 % des femmes. B) Age : L' âge de survenue de l'empyème thoracique est variable. Certains travaux ont retrouvé un âge moyen de 40 ans [13-14] .D’autres études comprenant des études pédiatriques confirment deux pics de fréquence : l’un entre 0 et 9 ans ;l’autre entre 40 et 60 ans.Une étude faite au C.H.U de rabat en 2004 a montré un âge moyen de 34 ans.[5] . Dans notre série ; l’âge de nos malades varie entre 16 et 70 ans ; avec un maximum de fréquence entre 20 et 30 ans ; et une moyenne de 32 ,06 ans. C) Terrain et Facteurs Favorisants : L'apparition de l'empyème thoracique dépend largement des facteurs de risque sous-jacents. Classiquement on trouve : v Tabagisme : retrouvé dans 33 %chez Alfageme [15], 36 % chez MUIR [16], et 40 % au C.H.U de Rabat [5]. Dans notre série ; il n’est présent que dans 12, 65 % . 54 v Les états immunodépressifs « Diabète, prise de corticoïdes, Cirrhose, malnutrition, VIH .. » : Son taux varie dans les séries de 14,5 % à 48 % [15-16] .Dans notre série ; on trouve 12,5 % des cas de diabète, 6,25 % des cas d’insuffisance hépatocellulaire ;soit un total de 18 ;75 % des cas d’immunodépression . v Les antécédents de Tuberculose pleuro-pulmonaire : Vinod a trouvé que la tuberculose est présente comme antécédent dans 4 % des cas [17] ; 50 % pour Schneiter [18] et 90 % pour SHIRAISHI [19] et 60 % pour l’équipe de Rabat [5] . Dans notre série, elle est présente dans 25 % des cas. v Une néoplasie évolutive : Il est admis que la maladie tumorale constitue un milieu propice et favorable à la survenue de telle infection. 12 % [20] à 23% [21-22] des pyothorax compliquent l histoire naturelle d'un cancer. Dans notre série il est de 12 ,5 % .Un état d’immunodépression et/ou l’existence d’une pneumopathie intéressant le territoire en aval de l'obstruction crée par le cancer sont les deux facteurs classiquement évoqués pour expliquer la pathogénie de l’empyème thoracique . v La bronchectasie : Elle est présente chez 10 % [15] à 20 % [16] des malades ayant un empyème thoracique . Aucun cas n’est retrouvé dans notre série. D) Signes Cliniques : Le mode de début est très variable d’un sujet à l’ autre dépendant de l’âge , de la nature de germe , et de l’existence de lésions pleuropulmonaire préalables tuberculeuses ou non . 55 Le début est souvent brutale, marqué par une fièvre , une douleur thoracique et une malaise générale . Cependant, dans certaines formes, la symptomatologie peut se résumer pendant des semaines ou des mois à une altération d’état général, un décalage thermique sans signes thoraciques nets . Cette évolution est volontiers retrouvée chez les sujets âgés et les patients sous corticoïdes au long cours . Les anaérobies prédisposent à une symptomatologie plus torpide. Une antibiothérapie préalable à l’aveugle peut cacher la symptomatologie et entraîner un retard diagnostique. En phase d’état, la fièvre, la dyspnée, et la douleur thoracique sont des signes quasi constants pour la plupart des auteurs [23-24]. Le tableau suivant résume la fréquence des différents signes cliniques. Table n ° X: Fréquence des signes cliniques dans notre série et dans la littérature. Signes cliniques Littérature Notre série Fièvre 71 à 100 % 81 , 25 % Douleurs thoraciques 40 à 65 % 93 , 75 % Dyspnée 33 à 100 % 87 , 5 % Toux 65 à 100 % 81 , 25% Expectorations 55 à 95 % 43 , 75 % Altération d’état général 33 % 75 % 56 II) PARACLINIQUE : A/Radiologie : [25] Les signes radiologiques au cours des pleurésies purulentes sont fonction de leur topographie « donc de la position du patient », de leur importance,de l'état de la plèvre et du parenchyme pulmonaire sousjacent. On va analyser la sémiologie du pyothorax à partir de chaque examen radiologique demandé. 1) Le cliché de thorax : v A la phase de diffusion : Les culs de sac représentent le siège de prédilection des épanchements sous pulmonaire quand leurs volumes est < 300cc.Ils sont de détection plus difficile . Le liquide pleural se situe entre la coupole en bas et la face inférieure du lobe inférieur en haut sans atteindre le cul-de-sac costo-diaphragmatique. La coupole apparaît surélevée et son sommet trop externe. A gauche, la distance entre la poche à air gastrique et le poumon dépasse 15 mm. De profil, la coupole surélevée a un aspect aplati dans sa partie postérieure . Si l' épanchement est mobile, les clichés en décubitus latéral , dorsal ou debout avec une inclinaison latérale améliorent la visibilité de la coupole. La position de Trendelenburg accentue la diminution de la transparence au niveau de l'apex. v A la phase de collection : Quand l' épanchement est abondant,il existe en position verticale une 57 opacité homogène de tonalité liquidienne à limite supérieure souvent floue concave en haut et en dedans. En bas, elle efface l'hémicoupole correspondante. Figure n ° 13: Cliché thoracique de face montrant une pleurésie abondante Lorsque l'épanchement est très abondant, l'hémithorax peut être complètement opaque et s'accompagne d'un collapsus du poumon et d'un refoulement du médiastin du côté opposé. Il s'accompagne de signes de distension: élargissement des espaces intercostaux et rétrosternal, abaissement, voire inversion de l'hémicoupole diaphragmatique. En décubitus dorsal, quand l'épanchement est important, il entraîne une diminution homogène de la transparence, un émoussement du sinus costodiaphragmatique, une surélévation voire un effacement de la coupole diaphragmatique. La sensibilité du cliché thoracique en décubitus dorsal est faible et contribue à l'essor de l'échographie dans les services de réanimation. 58 Figure n °14 : Cliché thoracique montrant une pleurésie de grande abondance droite. Figure n °15 : Radiographie thoracique de face montrant un poumon droit Opaque. 59 v A la phase d' enkystement : L'épanchement se présente comme une opacité de densité hydrique non déclive; homogène, qui se raccorde à la plèvre en pente douce. Les limites de l'épanchement sont nettes quand le rayon incident est tangent à l'interface épanchement-poumon et floues dans les autres cas. En profil, il se traduit par une limite antérieure et externe. Les épanchements médiastinaux et paracardiaques sont difficiles à mettre en évidence. Le changement des images pulmonaires anciennes fait craindre un pyothorax et doit faire pratiquer une échographie thoracique. Figure n °16 : Radiographie thoracique montrant une pleurésie de moyenne abondance et une atélectasie pulmonaire. 60 2)Echotomographie : L'échographie vient compléter le cliché thoracique quand il n'est pas possible d'obtenir un cliché en position verticale ou latéral en particulier en réanimation. Elle détecte les pleurésies avec une bonne sensibilité de 92 % seule et atteint 98 % en association avec le cliché thoracique, et guide en temps réel la ponction ou la mise en place d'un drain thoracique. v Aspect échographique d' un épanchement liquidien non compliqué : Il est visible sous forme d'une collection anéchogène ou hypoéchogène limitée en profondeur par une ligne hyperéchogène correspondant à la plèvre viscérale et le poumon. Le renforcement postérieur est difficile à apprécier en raison de diffraction du faisceau ultrasonore au contact de l' air sous pleural. Lorsque l' épanchement est abondant, les segments pulmonaires collabés sont visibles sous formes d'images hyperéchogène mobiles avec les mouvements respiratoire et les battements cardiaques. v Aspect échographique d'un épanchement enkysté : Les épanchements compliqués forment des poches hypoéchogènes hétérogènes ou parfois plus échogènes, difficiles à différencier d'une formation solide comportant des cloisons bien visibles. Deux signes échographiques sont alors évocateurs de leur nature liquidienne : les modifications de forme et d'épaisseur avec la respiration, et la présence de cloisons mobiles avec le cycle respiratoire ou cardiaque. La sensibilité de l'échographie dans ce cas est de90%. 61 Figure n °17 : Echographie thoracique montrant un épanchement cloisonné et présence de bulles « pyopneumothorax ». Figure n °18 : Coupe échographique montrant une pleurésie cloisonnée. 62 Figure n ° 19: L'échographie thoracique a montré un épanchement péricardique associé à la pleurésie cloisonné chez le même malade.. 3/ La tomodensitométrie : v Aspect TDM des épanchements pleuraux non compliqués : Le diagnostic d'une pleurésie est facile; devant une opacité de densité liquidienne homogène à limites nettes, se moulant sur les côtes. Elle se raccorde en pente douce avec la paroi. Elle se trouve dans les réçessus postérieurs et elle est mobile avec la position du malade. Parfois, la différenciation entre un épanchement pleural et intraabdominal est difficile. v Aspect TDM des empyèmes : Les pyothorax forment une opacité hypodense, qui se raccordent à la paroi en pente douce de façon inconstante. La limite interne de la 63 collection est régulière. Les parois sont fines et la limite avec le parenchyme adjacent est nette. La densité de la collection ne permet pas de préjuger la nature du liquide « sérofibrineux, purulent, hémorragique…» et n'est pas modifiée par l'injection de produit de contraste. Figure n ° 20: Coupe scannographique en fenêtre parenchymateuse montrant une pleurésie abondante et atélectasie pulmonaire. 64 Figure n °21 : Coupe scannographique en fenêtre osseuse montre un épanchement pleural et un pneumothorax cloisonné et épaississement pleural avec la présence d'une tumeur qui comprime les bronches et attracte le médiastin et collabe le poumon. 65 Figure n °22 : Même coupe en fenêtre parenchymateuse montrant l'envahissement et l'atélectasie pulmonaire ainsi que la pleurésie et le pneumothorax cloisonné. 66 Figure n °23 : Même image scannographique en reconstruction coronale. L'empyème comprime le parenchyme pulmonaire , et refoule les vaisseaux et les bronches. La présence de gaz peut être secondaire aux germes en cause « anaérobiques…» , à une fistule bronchopleurale, ou surtout à une ponction pleurale. Cet aspect est retrouvée dans 30 % des cas de la série de J. VAN et de SRADET [1], et 31,25% des cas dans notre série. Les lésions sont volontiers multiples et associées à un épanchement de la grande cavité. On peut aussi trouver des images d' abcès pulmonaires, de DDB, kyste hydatique rompue… 67 Dans notre série , on a retrouvée 28,57 % des images évoquant un kyste hydatique rompue et 6,25 % avaient des images de lymphome à localisation pulmonaire Après injection de produit de contraste, les deux feuillets de le plèvre se rehaussent nettement et sont clivés et épaissis « supérieur à 3 mm ». [25-26] Enfin les tissus sous costaux sont épaissis et la graisse extrapleurale est dense. Figure n ° 24: Coupe scannographique montrant un épanchement de moyenne abondance cloisonné avec rétraction pulmonaire et épaississement du feuillet pariétal d'origine tuberculeuse. La TDM est aujourd'hui le meilleur examen pour différencier les empyèmes des abcès pulmonaires. Le tableau ci-dessous nous résume les points de différence entre ces deux pathologies. 68 Tableau n ° XI: Différenciation tomodensitométrique entre empyème et abcès pulmonaire. Sémiologie Empyème Abcès pulmonaire Forme Lenticulaire Sphérique Dimensions L'empyème se moule L'abcès a toujours les sur la paroi thoracique mêmes dimensions. en position debout. Les dimensions de la collection changent de longueur en fonction de la position du malade. Angle de raccordement Angle obtus Angle aigue Rapports avec le L'empyème comprime le L'abcès remplace le parenchyme poumon, les bronches poumon. les bronches et vaisseaux. et les vaisseaux ne sont pas refoulés et s'arrêtent brutalement à son contact. Paroi Paroi fine, et limites Paroi épaisse et nettes avec le poumon. irrégulière, pas de limites nettes avec le poumon car il est entouré par un foyer de pneumonie. Signe de dédoublement Présent, car le liquide pleural sépare les deux feuillets pleuraux. 69 Absent Figure n °25: Coupe TDM montrant une volumineuse collection hétérogène à double composante liquidienne et aérique faisant évoquer en premier un abcès pulmonaire . 70 Figure n ° 26: Même image en reconstruction coronale « Fenêtre osseuse » 71 Figure n °27: Même image en reconstruction coronale « Fenêtre parenchymateuse» La TDM permet de guider avec précision la ponction et surtout le drainage des épanchements. Elle met en évidence une malposition du cathéter. Le principale inconvénient du guidage TDM vient de l'impossibilité de suivre en temps réel la progression de l'aiguille. A distance, elle permet d'évaluer les séquelles pleuro pulmonaires 4/ L’ imagerie par résonance magnétique: L’ IRM , avec en particulier des coupes sagittales en T1 , permet une analyse précise de la plèvre et de son infiltration par un phénomène inflammatoire ou tumoral . En cas de tumeur pleurale il existe habituellement des anomalies de la graisse sous pleurale et de la partie interne des muscles intercostaux. Ces anomalies n’existent pas en cas de pyothorax, mais cet 72 aspect n’est pas spécifique. 5/ Le TEP-Scanner : Le TEP- scanner n'a pas d'indications en cas de pyothorax. B) La Ponction exploratrice : v Technique : [1] Le résultat de la ponction pleurale étant l’élément essentiel du diagnostic, sa technique doit être parfaite afin d’éviter les ponctions faussement blanches et les complications : souillure du liquide rendant l’interprétation des résultats difficiles, complications mécaniques dominées par la création d’un pneumothorax. Une prémédication est nécessaire chez certains patients « atropine ou benzodiazépines en intramusculaire ». Le repérage soigneux du site de ponction est un élément important : on piquera en pleine matité, en évitant les régions trop basses où s’accumule la fibrine et où le poumon risque d’être proche de la paroi. Le repérage peut être guidé par les radiographies, l’examen sous amplificateur de brillance , l’échographie ou la tomodensitométrie. Après désinfection soigneuse de la peau par un antiseptique local, on anesthésie la paroi jusqu’à la plèvre pariétale , dont le passage peut présenter une légère résistance, ave la XylocaÏne à 2 %. La ponction doit être réalisée avec une aiguille de fort calibre permettant l écoulement d’ un pus parfois épais, et une seringue d’une capacité de 20 ml au moins. On pique au bord supérieur de la côte inférieure en créant le vide au bout de l’aiguille. Malgré une bonne technique, la ponction peut être blanche du fait des adhérences, de la richesse en fibrine. Il faut alors la répéter en changeant de site. 73 Figure n °28 : Technique de la ponction pleurale v • Résultats : Macroscopie : -il peut être simplement louche, correspondant à la phase initiale de l’infection, soit une pleurésie incomplètement traitée par une antibiothérapie. -L’aspect peut être sérohématique voire franchement hématique en cas d’origine traumatique. La mise en culture du liquide sera de toute façon systématique. -L’ aspect peut être typiquement celui d’un pus franc, épais, crémeux, verdâtre ou brunâtre. Certains épanchements sont malodorants, orientant plus volontiers vers un germe anaérobie ou une entérobactérie Chez les 14 malades qui ont bénéficié d’une ponction exploratrice de la plèvre, le liquide pleural était franchement purulent. 74 • Cytologie : -Elle prend toute son importance quand l’examen bactériologique n’ a pas retrouvé de germe. La mise en évidence d’une majorité de polynucléaires altérés parmi la formule cellulaire permet de faire le diagnostic . -A ces éléments s’adjoignent des hématies plus au moins abondantes, quelques cellules lymphocytaires et des cellules mésothéliales desquamées -De même, la cytologie a montré la présence de PNN altérés chez tous les patients , sauf chez le patient n ° 11 qui avait une prédominance lymphocytaire. • Chimie: L’examen biochimique du liquide pleural est d’intérêt moindre. Certains auteurs insistent sur la détermination de la glycopleurie, du PH local, de la PCO2 pour guider la thérapeutique , avant la phase de la franche purulence. Un PH inférieur à 7 doit faire traiter une pleurésie parapneumonique à liquide clair comme une pleurésie purulente, d’après Potts et coll. [26] Le tableau suivant montre l’évolution dans le temps de la pleurésie Purulente. 75 Tableau n °XII : Evolution dans le temps de la conception des stades évolutifs des pleurésies purulentes parapneumoniques selon Strange et Sahn[27-28]. Année 1980 Evolution Ep pp non compliqué Ph>7,2 ;Gly>0.4g/l → LDH<1000ui/l 1995 >10mm sur radio en ep pp cloisonné → Ph<7,2 ;Gly<0,4g/l ; Pus LDH>1000ui/l → Ph<7 ;gly<0,4 → Décubitus latéral ;Ph>7,2 LDH>1000ui/l+ Gly>0,4g/l empyème cloisonnement multiple poches purulentes multiples +germes au direct ou en culture L’étude de la glycopleurie, du PH ; et du LDH pleural n’a pas été faite chez nos malades sauf chez le patient n ° 11 ;qui a montré un LDH=1000ui/l. Par contre , l’étude de Rivalta et le dosage de protéines pleurales ont montré la présence d’une pleurésie exsudative chez tous nos patients. • Bactériologie : Elle doit être effectuer de façon systématique lors du premier prélèvement, avant toute injection locale, et si possible , avant toute antibiothérapie. Le transport doit se faire à l’abri de l’air. La technique associe un examen direct après coloration de Gram ,et l’ ensemencement sur milieux aérobie et anaérobie enrichis. La recherche de bacilles acidi-alcoolo-résistants sont systématiques après coloration de Ziehl. L’ utilisation de la technique de contre-immuno-électrophorèse est intéressante dans le diagnostic rapide des empyèmes décapités par l’antibiothérapie. L’ antibiogramme de chaque souche est un élément essentiel pour guider l’antibiothérapie. Avant l’ère des antibiotiques ; les pneumocoques étaient les agents les 76 plus fréquents des pleurésies purulentes. Finland et Barnes les retrouvaient dans 46 % des cas en 1935 et 15 % des cas en 1972 après introduction des antibiotiques [29] .Fantin a trouvé 19 % des cas dans une étude faite en 1986 [30]. Actuellement, et du fait de l’importance croissante des empyèmes acquis en milieu hospitalier, la fréquence des BGN a considérablement augmenté allant de 3 % en 1935 à 21 % en 1972pour Finland [29] . Les germes les plus fréquents sont : Klebsiella 21%, Enterobacter 3%, Pseudomonas aeurogenosa 25%, Proteus 7% et Escherichia Coli 30% de l' ensemble des germes gram négatif. [4] La proportion de staphylocoque a connue une croissance du fait de l’apparition des souches résistantes. Elle représente 36% des bactéries gram positif. [4] La responsabilité des germes est différemment considérée selon les auteurs. Les plus trouvés étaient : BactéroÏdes 20%, Fusobacterium 14%, peptostreptococus 20%, peptococus et clostridium 7 % de l'ensemble des germes anaérobiques. [4-13]. Enfin, l’infection du liquide pleural peut être polymicrobienne surtout en cas de fistule broncho-pleurale . Dans notre série, nous avons trouvés : - BGN : 21,42 % des cas. - Staphylocoque : 14,28 % des cas. - Streptocoque : 7,14 % des cas. - Bacilles de KOCH : 7,14 % des cas. - La bactériologie était négative chez le reste des cas. 77 C) Autres examens : ü Les hémocultures : Elles sont positives dans 4 à 25 % des cas [31-32] .Elles peuvent être positives alors que le liquide pleural est stérile. ü La bronchoscopie : Elle est systématique en cas de pyothorax à la recherche d’une obstruction bronchique dont la nature cancéreuse reste à redouter. Dans notre série, elle a montré une compression bronchique par un granulome tuberculeux ü Un bilan fonctionnel : IL permet d’évaluer la valeur du poumon homo et controlatéral avant de prendre une décision chirurgicale. Il permet aussi de suivre l’évolution de la récupération sous l’effet du traitement. Il comporte une spirométrie une pulmonaire ;et la mesure des gaz du sang . ü La numération formule sanguine « NFS » : L’ hyperleucocytose à PNN manque parfois dans les formes chroniques et régresse après évacuation du pus. Cette hyperleucocytose est présente chez15 malades, soit 93,75 % ü Ionogramme sanguin : Il est demandé pour apprécier les désordres hydro-éléctrolytiques ü La recherche de BK dans les crachats et IDR à la tuberculine: Ils sont demandés quand l’étiologie tuberculeuse est fortement suspectée. ü Un bilan général : La recherche d’un foyer infectieux à distance doit être systématique. Un examen de l’état buccodentaire et de la sphère ORL est indispensable. 78 L’existence d’ un foyer infectieux abdominal ou pelvien est souvent plus bruyant, et peut nécessiter un geste chirurgical urgent. Il faut compléter le bilan général par la recherche de tares associés :diabète ; lésion organique cardiaque ou néphrologique ; hépatopathie. Ceci conditionne largement la thérapeutique et le pronostic. Effectivement, ce bilan général a mis en évidence une insuffisance hepato-cellulaire chez 1 patiente et abcès sous phrénique chez un autre et un diabète chez 2 malades. III) Diagnostic différentiel : A/ Avant la ponction : [10-25] Plusieurs diagnostiques différentiels pourraient être discuter devant une opacité dense de tout ou une partie de l'hémithorax. v Une atélectasie d’ un poumon ou d’ un lobe : l’échographie pleurale permet de trancher en montrant qu’ il n’y a pas de zones anéchogènes. v Une hypoplasie pulmonaire : se voit surtout chez l’enfant. L ‘ hémithorax n’ est pas entièrement sombre, des images claires dues à des languettes pulmonaire du côté opposé sont visibles. Une TDM thoracique ou une scintigraphie de perfusion et de ventilation peuvent être nécessaires pour trancher. v Un abcès de poumon : c’est la TDM qui permet de poser le diagnostic de certitude, l’échographie n’apporte que des éléments morphologiques mais aucun renseignement sur le parenchyme avoisinant. v Une collection sous diaphragmatique : Les contours de foie et 79 de la rate sont net au scanner car ils sont en contact direct avec l’épanchement, alors que dans un épanchement pleural ils sont flous en raison de l’interposition du diaphragme. v Des tumeurs kystiques : Le scanner peut orienter le diagnostic v Une hernie diaphragmatique : Ce diagnostic différentiel se discute essentiellement après chirurgie thoracique ou abdominale avec ouverture du diaphragme . B/ Après ponction : Le diagnostic différentiel se discute essentiellement sur un aspect macroscopique trouble du liquide [32] : v Les chylothorax : sont dus à l’obstruction ou une plaie du canal thoracique. Le liquide est stérile et riche en triglycérides (>1,1g/l). v Maladies de système : certaines d’entres elles peuvent s’accompagner de pleurésie trouble : Lupus érythémateux aigue disséminé, Polyarthrite rhumatoïde. v Pancréatites : les pleurésies observées lors des poussées de pancréatite sont troubles et riches en amylases. v Epanchements néoplasiques : riches en cellules tumorales. IV) Les formes étiologiques : Plusieurs étiologies sont incriminées dans l'apparition du pyothorax qui le regroupent en pyothorax primaire et secondaire. L’empyème primaire compte pour la majorité des cas et inclut les épanchements pleuraux causés par les inflammations pleuro pulmonaire « pneumopathie , tuberculose pleuro-pulmonaire , cancer bronchique , abcès pulmonaire , corps étrangers … ». 80 L’ empyème secondaire inclue les empyèmes post-opératoire ; post-traumatique ; ou par inoculation iatrogène. La suppuration pleurale peut être secondaire à l’extension des infections de voisinage ; sous diaphragmatique, médiastinal ou à partir du cou [1-13]. A) Pyothorax parapneumonique: L'étiologie para pneumonique reste la cause la plus fréquente des pyothorax sur différentes séries. Ainsi, Les pneumopathies communautaires sont responsables de 38 à 57 % de l’ensemble des pleurésies purulentes [4-16-32]. Et on estime que 5 % des pneumopathies bactériennes sont responsables de véritable pyothorax. Dans notre série ; l’étiologie parapneumonique est la première cause responsable de 31 , 25 % des cas . Les pneumopathies bactériennes sont suivies par un groupe hétérogène associant des abcès pulmonaires, des broncho-pneumopathies primitives nosocomiales, des pneumopathies de déglutition ou secondaire à une néoplasie bronchique ou à une dilatation de bronches. L’importance du foyer parenchymateux d’origine est très variable ; mais il va influencer de façon décisive sur l’allure évolutive et pronostic de l’empyème. B) Pyothorax consécutif à une tuberculose : La tuberculose est une étiologie redoutable et qui doit être évoquée à toute âge et surtout. Mais on a observé dans notre étude, que la tuberculose présente plus première étiologie, elle a régressé au deuxième plan avec un pourcentage de 18,75 % .Plus rare dans les pays développés ; elle s’y voit surtout chez les transplantés ; les immunodéprimés « HIV ; chimiothérapie… » 81 et chez les sujets âgés [1-33] .Le tableau suivant va nous montrer la place qu’occupe l’étiologie de tuberculose dans différentes séries. Tableau n °XIII : Pourcentage de l’étiologie tuberculeuse dans différentes séries . Série Pourcentage Ashis [13] et Almerindo [14] 0% Vinod [17] 4% Notre série 18 ,75 % Feng Chou [34] 25 % C.H.U de Rabat [5] 56 % Yuste [35]. 63 % Le liquide pleural d'origine tuberculeuse est exsudatif. La glycopleurie est inférieur < à 2 mmol / l et le PH < 7,3. La recherche de BK est en général négative à l'examen direct et souvent même après culture « sensibilité 20à 25 % » . La PCR « polymerase chain reaction » très sensible pourrait mettre en évidence le génome de Mycobacterium tuberculosis dans le liquide pleural. La ponction-biopsie pleurale à l'aiguille confirme le diagnostic dans 80 à 90% par la présence de follicules tuberculeuses épithélioides et gigantocellulaires avec nécrose caséeuse [10]. Il peut s’agir d’un abcès froid pleural ; ou d’un pyopneumothorax par rupture d une caverne tuberculeuse en intrapleural. De même ; les pleurésies sérofibrineuses d’origine tuberculeux peuvent passer à la purulence par des ponctions pleurales avec faute d’asepsie ; voire être favorisée par une corticothérapie intempestive [1] . 82 Figure n °29 : Coupe scannographique en fenêtre osseuse montrant un hydropneumothorax cloisonné d'origine tuberculeuse 83 Figure n °30 : Coupe scannographique du même malade montrant un hydropneumothorax cloisonné et des lésions pulmonaires d'origines tuberculeuse. On distingue les pyothorax tuberculeux et post tuberculeux. Le pyothorax post tuberculeux est un pyothorax qui se déclare après ou au cours d’ un traitement antibacillaire. La recherche de BK est négative à L’examen direct et à la culture, aussi bien dans les crachats que dans le liquide pleural [33]. Dans notre série, parmi les 3 malades dont l’origine tuberculeux était incriminé dans l’explication de pathogénie du pyothorax ; 2 malades avaient 84 une pleurésie purulente post-tuberculeuse soit 66 , 66 % des cas. Le pyothorax tuberculeux est un pyothorax qui s’accompagne d’une tuberculose active ; la recherche de BK est positive dans les crachats ou dans le liquide pleural ;ou bien on a des lésions spécifiques d’une tuberculose à l’étude anatomopathologique d’une biopsie ou d’une pièce opératoire [33] . Dans notre série , un seul malade avait un pyothorax Tuberculeux soit 33, 34%. La prise en charge dépendra de l’état du parenchyme sous-jacent et controlatéral , de l’épaisseur de la plèvre , de l’existence de séquelles de tuberculose ancienne ou bien d’une tuberculose active. Un traitement médical préalable s’imposera toujours dans le dernier cas C) Pyothorax aspergillaire : L'aspergillose est la plus fréquente des mycoses à l'origine d'une infection de la plèvre. Le diagnostic repose sur la présence de précipitines sériques et surtout sur l'isolement de l'aspergillus dans le pus pleural. L’empyème aspergillaire survient dans deux conditions en dehors d’infections après chirurgie thoracique : -Le plus souvent ; l’aspergillus vient de se greffer sur des lésions pleurales séquelles de tuberculose. -Ailleurs , il s’agit d’ une aspergillose invasive survenant chez un sujet immuno-déprimé avec localisation pleurale. Le pus dans ces empyèmes pleuraux a un aspect « chocolat » du fait de la tendance hémorragique de la cavité pleurale. Radiologiquement, l'aspect épaissi et mamelonné de la plèvre pariétale fait évoquer l'origine aspergillaire. 85 La chirurgie reste le traitement de choix ; les injections locales d’amphotéricine B ne donnent que des résultats inconstants et transitoires. Dans notre série, on n’a trouvé aucun cas de pyothorax consécutifs à l’aspergillose. D) Pyothorax compliquant une hydatidose pulmonaire : Le pyothorax est secondaire à une rupture d’un kyste hydatique pulmonaire dans la cavité pleurale. Cette rupture se voit à peu près dans 3 à 7 % des cas de KHP [ 36] . La radiographie pulmonaire montre souvent un niveau hydroaérique avec l’image de la membrane hydatique flottante. La chirurgie est le seul traitement envisageable. C’est une étiologie qui n’est pas rare dans notre contexte, elle est responsable de 12 ,5 % de cas de pyothorax compliquant une hydatidose pulmonaire et 6 , 25 % de kyste hydatique à double localisation pulmonaire et hépatique. Soit un total de 18 ,75 % des cas. 86 Figure n °31: Images échographique montrant un kyste hydatique hépatique fistulisé dans la plèvre.. Figure n °32 : Images échographiques montrant le foie siège du kyste hydatique qui s’est fistulisé dans la plèvre et un épanchement pleural 87 E) Pyothorax post traumatique : On estime que 5 à 25 % [ 32-34 ] des pyothorax sont liés à des traumatismes thoraciques fermés ou des plaies profonde de poitrine par balle ou arme blanche. Dans notre série les traumatismes thoraciques représentent 18, 75 % des cas. Le tableau suivant met en évidence la place qu’occupe l’étiologie post-traumatique de pyothorax. Tableau n °XIV : Pourcentage de pyothorax post-traumatique dans différentes séries. Série Pourcentage Vinod [17] 5% Magdeleinat [37] 12 , 5 % Notre série 18 ,75 % Ledford [38] 20 % Feng Chou [ 33] 25 % Almerindo [ 39] 26 % Les pyothorax post-traumatiques s’explique par inoculation directe de la cavité pleurale par la surinfection d’un hémothorax ou bien ils peuvent compliquer la perforation de l’œsophage. F) Pyothorax post-opératoire : De nombreuses études rétrospectives ont montré l’augmentation de la fréquence des empyèmes post-chirurgicaux ; qu’ils soient thoraciques ou abdominaux chez les sujets âgés ou tarés . Ces pyothorax post-opératoires compliquent essentiellement la chirurgie thoracique ; plus rarement d’autres chirurgies. Ils représentent 16 88 à 36 % de l’ensemble de pyothorax [17-35] . Dans notre série ; cette étiologie représente seulement 6 ; 25 % des cas. Figure n °32: Cliché thoracique montrant un pyothorax post- lobectomie Supérieure. La chirurgie oesophagienne est la plus pourvoyeuse d’empyème post-opératoire. Un pourcentage de 5 à 9 ,4 % de l’ensemble de la chirurgie oesophagienne se compliquent d’un empyème [1-4]. Le lâchage de suture est le mécanisme le plus souvent en cause. Les résections parenchymateuses pulmonaire se compliquent dans 1 ,2 %. D’empyème par le biais d’une fistule bronchique [1]. Le risque est 2,45 fois plus important après pneumonectomie qu'après une lobectomie ou 89 ségmentectomie. Pour Dally [40], 78 % des résections pour aspergillose se sont compliqués de pyothorax. La chirurgie de dilatation de bronches se complique de 4 , 5 % [41]. Pour la chirurgie cardio-vasculaire est moins septique, l’empyème post-opératoire ne se trouve que dans 0,5 % mais il est redoutable car il survient chez des sujets fragiles , et nécessite de ce fait un diagnostic et une prise en charge rapide. Les pyothorax peuvent être également une complication d'une brèche pleurale ou de la chirurgie abdominale. En fait la collection d’un abcès sous phrénique favorise la création d’une fistule à travers la coupole. diaphragmatique et donc une communication avec la cavité thoracique. Enfin un empyème satellite d’une pneumopathie post-opératoire est toujours possible. Cette étiologie est particulièrement fréquente après chirurgie thoracique chez les bronchopathes chroniques. Le mauvais drainage est un facteur essentiel dans l’ apparition de cet empyème, c'est pourquoi il faut insister sur l'importance de la kinésithérapie bronchique. La mortalité des pyothorax post-opératoire reste élevée comparée à d'autres étiologies. Elle représente 25 % des décès [1]. La gravité de ces empyèmes post-opératoire donne tout son prix à leur prévention axée sur une préparation nutritionelle et anti-infectieuse du malade, une technique de suture chirurgicale méticuleuse et un drainage thoracique efficace. G ) Pyothorax sur cavité de pneumonectomie : Après pneumonectomie, la plèvre se remplit de liquide et malgré la rétraction thoracique ;il reste très souvent une cavité contenant du liquide normalement stérile. L’infection de ce liquide représente depuis la première 90 pneumonectomie pour cancer réalisée en 1933 [42], une complication redoutée par les chirurgiens thoraciques d’une part à cause de sa fréquence estimée de 2 % à 16 % , et d’autre part à cause de sa longue évolution et sa gravité éventuelle. Cette infection peut être précoce en post-opératoire immédiat ou tardive à bas bruit. Le tableau ci-dessous va nous montrer l'incidence du pyothorax après pneumonectomie dans différentes séries. Tableau n ° XV : Incidence du pyothorax après pneumonectomie dans différentes séries [42]. Auteurs Année Nombre de cas Pourcentage Vester 1991 506 4, 5 % Patel 1992 197 4, 1 % Gregoire 1993 60 13 ,3 % Al kattan 1994 530 1 ,3 % Motohiro 1995 264 4,9% Massard 1996 25 12 % Wright 1996 256 3,1% Mitsudomi 1996 62 15 % Haraguchi 1996 76 7,9% Jasczuk 1998 77 2,8% De perrot 1999 100 7% Klepetko 1999 129 0,8% Mayo 2000 713 4, 5 % Chafik 2002 824 2 ,9 % 91 Il existe trois grands mécanismes étiopathogéniques à l’origine de pyothorax : 1/ Les empyèmes sans fistule bronchique : Ils sont secondaire à une contamination per-opératoire lors d' intervention sur un foyer septique ; ouverture d’une poche pleurale infectée ouverture d’un poumon détruit , section de la bronche , saignement important dans la cavité…En effet , ces empyèmes sont souvent rencontrés au cours de traitement des affections inflammatoires non néoplasiques , pour Pomeratez 22 ,5 % des pneumonectomies pour tuberculose se compliquent d’un empyème [43]. Deschamps dans une étude rétrospective portant sur 713 pneumonectomie a montré que : une pathologie inflammatoire , un VEMS pré-opératoire bas ; une capacité de diffusion de monoxyde de carbone basse ; un taux d’hémoglobine bas ; un drainage post-opératoire et une transfusion per-opératoire sont des facteurs de risque de développement d’une infection de la cavité de pneumonectomie [42]. Pour d’autres études ; l’âge ;la durée d’intervention prolongée et la présence de BK dans le pus sont aussi des facteurs de risque [44] Pour diminuer ce risque , Didier et coll. Décrivent et évaluent une technique qui consiste à combiner à la pneumonectomie pour des infections pulmonaires chroniques , un débridement de la cavité pleurale et son « packing » par des compresses imbibées par une solution antiseptique .Le débridement et le packing seront répétés chaque 48 heures en bloc opératoire jusqu’à ce que la cavité devienne macroscopiquement propre, après quoi , le thorax sera fermé sur une solution antibiotique. Par cette technique le 92 nombre d’intervention par malade varie de 2 à 4 avec moyenne de 2,9 ;mais aucun cas de récidive n’a été rapporté par l’ auteur [45]. L’empyème sans fistule bronchique est soupçonné en post-opératoire devant toute fièvre persistante , en sachant que certaines infections ne donnent que des décalages thermiques. Un syndrome infectieux; une nette altération d'état général ou l'augmentation rapide du volume de l'épanchement doivent conduire à l'arrêt de l'antibiothérapie et la répétition de la ponction qui permettre d'affirmer l'infection. 2/ les empyèmes consécutifs à une fistule bronchique : Les fistules broncho-cavitaires sont favorisées par la mauvaise trophicité des tissus ; la bronchopathie chronique, la chimiothérapie ou la radiothérapie pré-opératoire , le curage médiastinal , la technique de suture .De même , on a montré que le VEMS pré-opératoire bas , un drainage post-opératoire prolongé, la perfusion d’une quantité importante des solutés durant les 12 premières heures , l’assistance ventilatoire prolongée , peuvent favoriser la survenue d’une FBP [42] . Le diamètre du moignon bronchique a été identifié comme étant un facteur de risque majeur de l’occurrence de la FBP post-pneumonectomie quand il excède 25 mm [46]. Différentes séries signalent une prédominance nette des fistules bronchiques à droite « 80 % » [42-47] .Ceci s’explique par la disposition particulière de l’artère bronchique droite qui atteint la bronche souche loin de son origine trachéale, qui lors d’une dissection avancée de la bronche , entraîne la dévascularisation du moignon bronchique augmentant le risque de fistule. Elle s’explique aussi par l’enfouissement spontané du moignon bronchique à gauche sous la crosse aortique [42] . 93 Beaucoup d’auteurs proposent de fermer le moignon bronchique par des agrafes [42] ,ou de le renforcer par différents tissus afin de diminuer le risque d’incidence d’une FBP après une pneumonectomie à risque. Les tissus les plus utilisés sont la plèvre ; le péricarde ; un lambeau péricardique postérieur pédiculé ; la veine azygos ; le tissu celluleux médiastinal et le muscle intercostal. L’empyème avec fistule bronchique se manifeste par 3 types de manifestations associées : - Vomique du liquide pleural. - Fièvre avec altération d’état général. - Insuffisance respiratoire brutale par inondation du poumon restant par le liquide pleural. La radio thoracique peut montrer un abaissement du niveau du liquide, déviation du médiastin ou atteinte du poumon controlatéral. 3/ Les empyèmes d’origine hématogène : Bellany a émit en 1991l’hypothèse d’une contamination hématogène de la cavité de pneumonectomie [48] sur l’observation de 3 malades qui présentaient un pyothorax tardif post-pneumonectomie. Le mécanisme hématogène a été retenu pour deux raisons : d’une part l’absence de fistule bronchique , et d’autre part la nature des germes en cause qui ne sont pas des agents habituels des infections nosocomiales. Cette complication pourrait en partie être prévenue par une surveillance attentive et un traitement précoce des foyers infectieux chez ces patients, en particulier des infections dentaires et des pneumopathies controlatérales. H) Autres étiologies plus rares : Le pyothorax peut être du à l' Actinomyce Israeli : 94 Ils sont particuliers par : -La présence d'une alvéolite subaiguë distale; parfois pseudotumorale, souvent lobaire inférieur. -La survenue fréquente d'une excavation puis d'un empyème. -La fréquence d'un envahissement pariétale avec abcès et ostéomyélite costale. -Une porte d'entrée parfois retrouvée cervico-faciale, après avulsion dentaire ou gastro-intestinale. [1] La suppuration pleurale peut être secondaire aussi à une infection de voisinage : v Suppuration sous phrénique d’origine hépatique «amibienne ou autres », intestinale ou pancréatique , comme c’est le cas de certaines pancréatites nécrotico-hémorragiques qui se fistulisent dans la cavité pleurale [49]. v Suppuration médiastinale dûe à une fistule oesophagienne, une fistuletrachéale ou bien à une médiastinite descendante et nécrosante [50]. Le pyothorax peut être dû à des métastases septiques pleuropulmonaires. Dans un cadre septicémique ou d’immunodépression. C’est le cas de syndrome de LEMIERRE qui associe une trombophlébite jugulaire avec une septicémie à germes anaérobiques et qui peut occasionner un empyème bilatéral [51]. V) Complications des pyothorax : L’évolution de pyothorax est conditionnée par la précocité et la qualité du traitement, mais aussi par les lésions sous-jacentes et les conditions générales dans lesquelles ils surviennent. 95 v Facteurs anatomiques locaux : [1] • Si le poumon est sain : Les manœuvres d’évacuation de l’épanchement peuvent permettre la réexpansion si la pachypleurite n’est pas très organisée. • Si le poumon est pathologique : La suppression de la poche et la récupération fonctionnelle respiratoires sont compromises. Les territoires pulmonaires incapables de subir une réexpansion favoriseront la persistance de la poche. v Facteurs généraux : ü L’âge: élevé est noté par certains auteurs comme facteur de mauvais pronostic. Finland et Barnes retrouvent une mortalité de 75 % pour les sujets de 70 ans et plus , et de 49 % pour les sujets âgés de 50 à 69 ans [29]. ü L’existence d’une néoplasie sous-jacente à l’empyème est un élément péjoratif évident [52]. ü L’existence de tares associés est souvent retrouvé comme facteur de mortalité , qu’il s’agisse d’alcoolisme, de bronchopathie chronique obstructive, de dilatation de bronches , de diabète ,de lésions organiques neurologique ,rénale ou cardiaque. ü Les conditions dans lesquelles se déclare l’empyème sont également un élément majeur du pronostic. Ainsi ,les empyèmes acquis en milieu hospitalier,notamment post-chirurgicaux sont de pronostic redoutable. ü La mortalité accrue en cas d’empyème acquis à l’hôpital est soulignée par Varkey et Weese [23]. Dans les grandes séries, l’origine post-opératoire des décès est souvent retrouvée. La cause de cette mortalité accrue dans les infections hospitalières n’est pas univoque :La gravité de la maladie sous 96 jacente ,altération de l’état général et enfin la virulence des germes responsables des infections. Les bacilles gram négatifs « Pseudomonas aeurogenosa , Escherichia coli ,Klebsiella pneumoniae, Enterobacter » sont fréquemment à l’origine des infections acquises à l’hôpital [29].Indépendamment du caractère nosocomiale ou non de l’infection ,la mortalité accrue des empyèmes liées au bacilles à gram négatif et au staphylocoque doré est établie [52] . Du fait d’un traitement tardif ou incomplètement appliqué ; un certain nombre de séquelles et des complications se produisent [1] : Sur la plèvre : Pacchypleurite avec symphyse étendue, v circonscrivant souvent une cavité résiduelle irréductible et entravant la réexpansion fonctionnelle du poumon qui se trouve enserré dans une gangue rigide. Sur la paroi : Rétraction des espaces intercostaux pouvant aller v jusqu’à une déformation thoracique fixée ; facteur fréquent de douleurs thoraciques pénibles. Sur le poumon : Sclérose et rétraction parenchymateuse avec v emphysème paracicatriciel ; et bronchectasies secondaires. Une évaluation très soigneuse de l’état général , un bilan exact des lésions pulmonaires et une étude très poussée de la fonction respiratoire sont nécessaire avant d’envisager l’opportunité d’une décortication ou d’une intervention plus complexe. v Extériorisation du pus : § Vers la paroi : En réalisant un empyème de nécessité, annoncé par des signes pariétaux à type d’hyperesthésie , œdème luisant ,circulation veineuse sous-cutanée . Ainsi se forme un véritable phlegmon de l’espace 97 intercostal qui peut s’évacuer à la peau au niveau d’un orifice de fistule cutanée après un trajet oblique toujours très complexe explorable par fistulographie. § Vers les bronches : par véritable effraction secondaire de la poche pleurale dans les voies aériens qui va se produire au bout de quelques semaines .Elle est annoncée par une douleur , une hémoptysie , une crise de dyspnée et vomique pleurale abondante , fractionnée ou nummulaire suivant le calibre et l’état de la fistule broncho-pleurale ; d’où l’intérêt de l’étude par bronchographie et tomodensitométrie. § Vers le rétropéritoine : L’empyème thoracique peut se fistuliser à travers le diaphragme vers le rétropéritoine [53]. v Des complications générales : -Accidents septico-pyohémiques et formation d’abcès métastatique à distance en particulier dans le cerveau ; insuffisance cardiaque ; maladie amyloïde ; rhumatisme infectieux ; ostéo-arthropathie hypertrophiante pneumique . - La mortalité : varie dans la littérature de 1 % à 19 %. VI) TRAITEMENT : Rappelons que le traitement chirurgical ou médicale d'une cause éventuelle doit être envisagée : Kyste hydatique, collection purulente sous diaphragmatique, cancer intrathoracique, maladie thrombo-embolique septique ou non, une pleurésie secondaire à un infarctus. D'une manière générale un traitement cohérent impose la recherche et la prise en compte d'une porte d'entrée, qu'elle soit ORL, dentaire, pulmonaire «dystrophie» ou digestive. Dans le pronostic immédiat entrent en grande part les désordres 98 biologiques et hydro-éléctrolytiques en particulier. Ils sont souvent satellites et facteurs aggravants d'une infection sévère. Leur reconnaissance et leur traitement adapté sont indispensables. Le traitement des pyothorax doit répondre à certaines exigences : stérilisation ; évacuation de l’épanchement ; retour du poumon à la paroi et traitement d’une cause éventuelle. Le choix de la méthodes d’ évacuation de l’épanchement dépend essentiellement du stade évolutif du pyothorax au moment de la prise en charge de l’état clinique du patient ; notamment sa capacité à subir un geste chirurgical . On dispose de différents moyens médicaux et plusieurs techniques chirurgicales pour traiter l’empyème thoracique. A) Traitement médical : 1/Traitement antibiotique : C’est un élément essentiel de la thérapeutique car il permet de stériliser le pus pleural et de traiter le ou les foyers parenchymateux sous-jacent .Il s’agit d’un traitement urgent, à débuter dès la réalisation de la ponction pleurale exploratrice [1]. Le choix de l’antibiotique empirique dépendra de l’activité des molécules au site de l’infection , la facilité d’administration , la bonne tolérance du médicament et l’augmentation de la fréquence des germes producteurs de B lactamases. L ‘ odeur du liquide pleural peut guider le choix puisque 60 % des pyothorax à germes anaérobies sont fétides. Le traitement par voie parentérale est préférable initialement 99 pour assurer une bonne diffusion des antibiotiques ; puis un relais per os sera pris car la durée du traitement est nécessairement longue. Elle sera fonction de l’étendue des lésions locales ; de l’étiologie et de l’évolution sous traitement. On dispose de plusieurs molécules efficaces : ý Les pénicillines : reste le plus souvent utilisé. La pénicilline G est essentiellement indiquée en cas d’infection pneumococcique ou d’infection à anaérobie, en sachant que BactéroÏdes Fragilis lui est résistant. Les ampicillines sont largement utilisées, du fait de leur facilité d’emploi par voie orale pouvant relayer une antibiothérapie parentérale. L’oxacilline est réservée au traitement des infections à staphylocoques sensibles. ý Les céphalosporines : La très large utilisation des céphalosporines actuellement observée dans cette indication, si elle est parfois justifiée , doit être nuancée ; en effet, le large usage de ces molécules favorisent la sélection des mutants multirésistants parmi les bacilles Gram négatifs. Par ailleurs, leur spectre à des limites qu’il faut connaître :pas d’activité sur l’entérocoque,faible activité sur le staphylocoque et sur le pyocyanique. Ils restent néanmoins d’excellents antibiotiques, du fait de leur spectre large, leur absence de toxicité, leur bonne diffusion tissulaire. ý Les aminosides : posent des problèmes particuliers ; très actifs bactériologiquement, notamment sur les bacilles Gram négatifs et le staphylocoque, leur emploi prolongé est limité du fait de leur toxicité. Ils sont inactivés par un PH local acide et par les débris cellulaires constituant le pus . leur utilisation ne se conçoit qu en association, pour éviter l’émergence de souches résistantes , et à la période initiale du traitement, chez les patients présentant un tableau septique sévère nécessitant un antibiotique rapidement bactéricide . 100 ý Les nouvelles Quinolones (fluoroquinolones) sont particulièrement intéressantes, notamment dans le traitement des infections acquises en milieu hospitalier .leur bonne activité sur de nombreux bacilles Grams négatifs, sur le staphylocoque, leur excellente diffusion tissulaire, leur faible toxicité et leur facilité d’administration sont des avantages majeurs. ý La clindamycine: malgré les complications digestives parfois graves qu’elle entraîne , a été utilisé avec succès dans les empyèmes a anaérobies et a cocci Gram positifs ý Les nitro-imidazolés: essentiellement le métronidazole , ont prouvé leur grande efficacité dans le traitement des empyèmes à anaérobies .leur grande activité sur ces germes leur excellente diffusion tissulaire et leur facilités d utilisation en font les antibiotiques de choix dans ces infections. ý La Vancomycine: sera réservée au traitement des empyèmes a staphylocoque posant des problèmes de résistance ý Les anti-bacillaires : sont administrés quand le pyothorax est consécutif à une tuberculose. Les modalités précises de l’antibiothérapie ne sont pas aisées à définir ; cependant avant le résultat bactériologique de la ponction pleurale, la plupart des cliniciens utilisent une association d’antibiotiques, centrée sur le ou les germes les plus probables au vu de l’examen clinique et radiologique. Dans un deuxième temps , une fois le germe identifié , l’utilisation d’une association ne doit pas être la règle . Elle est nécessaire en cas de germe dont on connaît la particulière gravité, pour éviter la sélection de mutants résistants (pyocyanique) ou en cas de flore polymicrobienne. 101 Sur une étude rétrospective évaluant l’efficacité des différentes molécules dans le traitement des empyèmes [13]. L’association Clindamycine+ Gentamycine a prouvé qu’elle était le protocole le plus efficace quand elle est utilisé de première ou deuxième intention ; avec un taux de succès de 82 % . Les céphalosporines de première ou de deuxième génération ont été efficaces dans 54 % des cas .La pénicilline a prouvé en revanche qu’elle a échoué dans 67 % des cas. Si le traitement par voie parentérale est préférable initialement ; les antibiotiques présentant une forme orale sont d’utilisation plus facile ultérieurement ; notamment après la sortie du patient de l’hôpital. La durée du traitement est en effet nécessairement longue ; elle sera fonction de l’étendue des lésions locales ; de l’étiologie et de l’évolution sous traitement. Elle variait de 4 à 8 semaines [1] pour les antibiotiques classiques et de 6 à 9 mois pour les anti-tuberculeux. 2/ Evacuation de l épanchement pleural : En évacuant le pus de la cavité pleurale ; il s’agit d’interrompre le processus infectieux ; de permettre la réexpansion du poumon et d’éviter le cloisonnement de la plèvre. Le choix de la méthode d’évacuation la plus appropriée va dépendre en partie du stade d’évolution de l’empyème 2-1/ Les ponctions pleurales : [1] Simples ou associées à des lavages de la plèvre ; elles doivent être quotidiennes au début puis espacées en fonction des données radiologiques. Il est nécessaire d’utiliser un gros trocart ou une aiguille de fort calibre ; placé après anesthésie locale et repérage soigneux de la pleurésie. L’évacuation 102 du pus ; devenant rapidement difficile sera facilitée par des lavages du sérum physiologique parfois associés à des antiseptiques. L’aspiration sera pratiquée à la seringue ou à l’aspirateur. Certains auteurs terminent par une injection endopleurale d’antibiotique. Ces ponctions pleurales itératives permettent un taux de guérison qui varie de 15 % à 36 %selon les séries [13] . 2-2/ Le drainage pleural :[54]. Pour être efficace, un drainage thoracique doit être v Irreversible pour interdire un retour des épanchements dans la plèvre, c'est le principe du système de soupage. v Etanche; pour éviter toute fuite responsable d'une entrée d'air ou d'une aspiration inefficace v Aseptique : tout le système doit être stérile pour éviter la contamination de la plèvre. v Aspiratif :pour aspirer suffisament la dépression utile doit être 35-40 cm d'eau. Plusieurs drains sont utilisés : drain de Monaldi, drain d'Argyle, drain de Joly. Ce dernier est en silicone, et ne provoque pas de réaction inflammatoire, il est souple , moins douleureux et moins apte à cailloter. a) Technique : Les deux orifices sont couramment utilisés : -Un antérieur à 2 cm de bord latéral du sternum utilisé chez le blessé allongé et le polytraumatisé.-Un axillaire, au niveau du 4ème espace, esthétique, moins douloureux et ne bloquer pas le mouvement du bras. 103 Figure n °33 : Sites préferentiels de drainage. [54]. -L'orifice d'entrée doit respecter les interdictions suivantes : * ne jamais pénétrer au dessous du mamelon. *ne jamais utiliser un orifice de plaie. * ne jamais utiliser un ancien orifice de drain. b)Taille du drain : -On utilise les calibres de 28 à 32 dans les épanchements liquidiens d'autant plus est épais. c) Comment placer le drain : -On place le malade en décubitus dorsal. -On repère l'orifice d'entrée , on réalise une anesthésie locale par la xylocaine à l'aide d' une longue aiguille. -On réalise une discision des plans musculaires jusqu'au rebord costale à 104 l'aide d'une pince type Halstead. -On introduit le trocart de Monod quand la plèvre est effondrée. -On s'assure de la mobilité du drain dans la cavité, on enlève le mandrin et le liquide sort. Figure n °34 : Technique de drainage A : Reperage de l'orifice d'entrée B: Anesthésie locale C : Incision cutannée D : Création du trajet du drain E : Mise en place du trocard F : Vérification de l'épanchement G : Mise en place du drain H : Fixation du drain par des points . Figure n °35 : Fixation du drain par des pansements. 105 Pour un drainage antérieure, le trocart doit viser l'apex vers l'oreille opposée du sujet. Pour un drainage axillaire, le trocart vise l'arrière et un peu en bas. On fixe le drain par un simple point en U d'attente. On peut fixer un deuxième point ou un trajet tunnélisé d'une dizaine de centimètres sous pansement. Quand l'épanchement est cloisonné, l' abord doit être direct dans la poche ou servi d'un radioguidage. d) Incidents : Quelques incidents et complications peuvent survenir à la pose du drain: Le trajet pariétale, la plaie d'organe sous diaphragmatique, la plaie pulmonaire, la plaie du cœur et d' un gros vaisseaux. Pour les éviter, il faut : -ne pas placer le drain si le retrait du mandrin ne ramène ni air ni liquide. -faire une incision suffisamment grande pour introduire le drain sans forcer. -clamper immédiatement le drain qui donne issue à un saignement abondant et coagulable. e) Surveillance : -Elle se fait toutes les heures le premier jour puis biquotidien. -Il faut changer le bocal et le tuyau chaque jour, surveiller l'aspect du liquide, ainsi l'efficacité du drainage est apprécier sur les clichés du contrôle. -Devant un drain exclu et si l'épanchement persiste, on peut mobiliser le drain ou le reperméabiliser, ou le remplacer. -Quand un bullage prolongé dure plus de 7 jours, et en absence de fuite, il témoigne d'un défaut de cicatrisation pulmonaire ou bronchique. -La survenue d'une fièvre ectique doit faire suspecter une infection du liquide pleurale. 106 f) Indications : Le drainage est fortement indiqué en cas de pleurésie purulentes, postopératoirs, après exérèse pulmonaire limitées ou post pneumonectomie. Le drainage peut être associé à un lavage simple au serum physiologique et un antiseptique, à des enzymes fibrinolytiques en l'absence de fistule pleuropulmonaire, ou à une irrigation comme l'a décrit Rosenfeldt en utilisant un drain en double lumière. Tous nos malades ont bénéficié d'une irrigationdrainage en post-opératoire. Le drain sera enlevé quand le liquide de lavage ressort clair, les contrôles bactériologiques sont négatifs à plusieurs examens successifs, l'aspiration est non productive, et lorsque le poumon a fait retour à la paroi. Une épreuve de clampage de 36 à 48h sous surveillance clinique et radiologique est nécessaire. La durée de drainage est en moyenne de 7 à 20j. [55]. Un drainage correcte apparaît comme le premier geste indispensable du traitement du pyothorax. Son efficacité est différemment appréciée selon les auteurs ; elle est certes fonction de l’étiologie, mais également du stade évolutif de l’empyème avant que tout traitement soit débuté. Le taux de succès varie de 45 % à 90% [1-13-17-21-27-31]. 2-3/ La comparaison des deux méthodes : Le choix entre les ponction-lavages et le drainage d’emblée reste très controversé. Une de rare études d’emblée est celle de RYAA STORM [56].Elle met en parallèle 51 patients traités par ponction-lavage itératives et 43 malades drainés en première intention. Les résultats sont représentés dans le tableau suivant: 107 Tableau n ° XVI: Résultats comparatifs entre drainage et ponction-lavage Résultats Ponction-lavage Drainage Guérison complète 51 % 46 % Guérison avec séquelles 38 % 45 % Stérilisation à 7 jours 90 % 2% Durée d’hospitalisation 2à3 semaines 5 semaines pleurales Les résultats étaient similaires. L’avantage du traitement par ponction itératives réside en la stérilisation rapide du liquide pleural, et une durée d’hospitalisation plus courte. Les équipes américaines proposent le drainage d’emblée comme la thérapeutique locale de première intention [57] . 2-4/ La fibrinolyse intrapleurale :[27] Les fibrinolytiques utilisés sont la streptokinase et l’urokinase. La streptokinase a été utilisée depuis 1949 puis abondonnée du fait de ses effets secondaires. Elle est réutilisé depuis plus de 20 ans, sous une forme purifiée. L’usage de l’urokinase est apparu 7 ans plus tard .Ces 2 enzymes sont un puissant activateur de plasminogène et conduisent à la plasmine, enzyme « Trypsine-like »qui dégrade la fibrine, le fibrinogène et d’autres molécules apparentées. La quantité du sérum physiologique intrapleural , la dose de fibrinolytiques qu’elle contient, le nombre d’injection par jour,le nombre de jour de traitement sont extrêmement variables d’une publication à l’autre[27]. 108 Les tableaux suivants vont nous montrer les différents protocoles utilisés pour la streptokinase et l’urokinase. Tableau n ° XVII: Différents protocoles de la streptokinase Auteurs Année Nombre Procédures des cas Roupie 1996 16 et al[58] 250.000ui/ Dose % de Effets moyenne succès secondaires 1à3 88 Fièvre 2 à 11 69 Saignement 1 à 10 78 RAS 3 à 10 92 Fièvre 25-50ml Clampé4h/j Ou via ponction Temes et 1996 19 al[59] 100750ui/ 100ml Clampé 4h/j Aspiration 20 cmH2O Chin et 1997 23 250.000ui/ 100ml lim[60] Clampé 4h/j Bouros et al[61] 1997 25 250.000ui/ 100ml Clampé3h/j 109 Tableau n °XVIII : Les différents protocoles de l’utilisation de l’urokinase Auteurs Année Nombre Procédures de cas Moulton 1989 12 80-150.000ui/ 3-8 100ml [62] Clampé 4h 1995 98 % de moyennes succès et al Moulton Doses 100- et al 250.000ui/20- [63] 40ml Effets secondaires 100 aucun 1-12 95 Aucun 3-12 92 aucun Clampé 1à4h Bouros 1997 25 100.000ui/ et al 100ml [61] Clampé 3h Ø Résultats obtenus avec la streptokinase : Les taux de guérison obtenus avec la streptokinase varient de 44 % à 100 % . Le taux des thoracotomies « le plus souvent pour décortication » est d’environ 20 %. Le taux de guérison est donc de prés de 80 %. Une étude plus récente a montré la disparition de la chirurgie après usage plus précoce de streptokinase [64] . Ø Résultats obtenus avec l’urokinase : Avec l’urokinase ; le taux de guérison varie de 63 à 100 %. Le taux des thoracotomies peut être évalué à près de 9 % . Le taux de guérison est donc supérieur à 90 % . Ø Technique de Debesse : [65] Cette technique est basée sur un drainage immédiat avec fibrinolyse 110 intrapleurale. Les poches enkystées , même les plut petites ,sont drainées. Le retard pris à faire une ponction pleurale et le retard pris à drainer l’épanchement sont les principaux facteurs conduisant à la nécessité de recourir à une chirurgie parfois lourde. Après avoir contrôlé la bonne position du petit drain par une radiographie thoracique de face et de profil ; les injections de fibrinolytiques sont commencées : -Un tiers d’ampoule de streptokinase « 250.000 ui » dilué dans 15 à 20 ml de sérum physiologique. Puis le drain est clampé pendant 2 à 3 heures. La manœuvre est répétée 3 fois/jour ou au minimum matin et soir. Le reste de l’ ampoule est conservée à + de 4 °c étant réutilisé. Quand il est déclampé, le drain est toujours mis en aspiration .Si le produit ressort autour du drain celuici est alors mobilisé progressivement et retiré en 2 à 3 jours de façon à éviter les rétentions purulentes sur son trajet. -La kinésithérapie est débuté dès la confirmation du diagnostic et la mise en place d’un système de drainage et poursuivie parfois plusieurs mois. -Dans les formes évoluées et vues tardivement, la pacchypleurite régresse habituellement dès les mois suivant comme cela a été signalé par Neff et al. [66]. Cette résorption possible pendant très longtemps et du reste l’argument permettant aux auteurs intervenant par videothoracoscopie de ne décortiquer que la pacchypleurite viscérale et d’abondonner sa composante pariétale. Ces fibrinolytiques peuvent avoir comme effets secondaire : une fièvre transitoire ;saignement ;douleur thoracique ; signes neurologiques transitoires ; érythème de la paroi ; rasch cutané ; d’autres manifestations allergiques avec possibilités de choc anaphylactique. 111 3/ Traitement de l’atteinte de l’état général : Ø -Les désordres associés à l’empyème sont fréquents et conditionnent largement la mortalité. Ø -La nutrition de ces patients souvent amaigris par une infection sévère et prolongée est essentielle. L’alimentation doit être riche en protides. Ø -La correction des troubles hydro-éléctrolytiques ;d’un diabète ; la prévention d’un delirium tremens sont nécessaires Ø L’oxygénothérapie par voie nasale sera décidée en fonction des données de gazométries ; mais elle est initialement utile en cas de pathologie broncho-pulmonaire préexistante. 4/ Rééducation respiratoire : [1] La kinésithérapie respiratoire doit être systématique en cas de pleurésie purulente. Elle sert à limiter les séquelles fonctionnelles liées au pyothorax. Selon Debesse ; elle a 3 buts : v Améliorer le drainage bronchique : Le blocage des muscles respiratoires associé à une toux douloureuse et produisent peu, conduit à l’encombrement bronchique qui perturbe l’oxygénation alvéolaire, d’autant plus que la pleurésie purulente survient chez des patients porteurs de bronchopathies chroniques. Le drainage bronchique vise à obtenir l’assèchement bronchique ; permettant une meilleure ventilation et ce à tous les stades de la maladie. v Réexpansion du poumon : La rééducation favorise le maintien de l’expansion pulmonaire à tous les stades. Elle est indispensable dans les jours qui suivent un acte opératoire car elle permet d’éviter la formation d’une poche secondaire. 112 v Rééducation des muscles respiratoires : Au stade de chronicité , c’est l’ensemble des muscles intercostaux de l’ hémithorax et de la coupole diaphragmatique qui sont bloqués. La rééducation dispose schématiquement 3 méthodes que l’on combine entre elles : § Posture inspiratoire du poumon pleurétique : elle est réalisé par mise en décubitus latéral sur le côté sain,ce qui place le diaphragme du côté malade en position inspiratoire. § Travail en expiration :il est effectué en position assise , en décubitus ventral et latéral sur le côté sain § Travail en inspiration lente forcée : il favorise l’expansion pulmonaire, mais étant fatigué , il ne se conçoit que tardivement dans la rééducation. La durée de la kinésithérapie doit être longue de 3 à 6 mois. B/ Traitement chirurgical : 1/ La pleurotomie à ciel ouvert : Encore appelé débridement pleural, thoracotomie à minima, thoracotomie de nettoyage ou empyèmectomie. Il s'agit d'un abord direct déclive de la poche après anesthésie générale. On fait un repérage de le poche, on pratique une thoracotomie de 10 cm de long ; souvent avec résection costale en regard de la moitié inférieure de la poche. Sous contrôle visuel, on procède à l’évacuation des débris fibrino-nécrotique, l’effondrement des ébauches de cloisonnement, le nettoyage des deux feuillets pleuraux et l’abrasion des couches superficielles de la pacchypleurite. En cas de difficultés, on peut agrandir l’incision en vue d’une décortication . L’intervention se termine par la mise en place d’un ou plusieurs 113 drains aspiratifs [1-31]. Ce procédé peut être utilisé de première intention avec un taux de succès de 91 % [67] . 2/ La Décortication : La décortication est l'intervention idéale destinée à traiter les séquelles pleurales importantes lorsqu'elle est réalisable. 2-1/ Principes de la décortication : Pour supprimer le foyer de suppuration s’il persiste et pour restaurer la fonction pulmonaire, la décortication libère le poumon en compression chronique de sa coque fibreuse inextensible ,et restaure le jeu intercostal et de rétablit la cinétique diaphragmatique . Cette intervention non mutilante associe l'empyémectomie et la décortication de la face interne de la poche, la pneumolyse et décortication pariétale garante d'une réexpansion harmonieuse recherchée [1]. 2-2/Technique opératoire : Pour éviter l’inondation bronchique en cas de fistule bronchopleurale persistante et pouvoir moduler l’expansion pulmonaire durant la dissection, on procède une intubation par une sonde trachéale sélective séparée . La thoracotomie utilisée est une thoracotomie postérolatérale au niveau du cinquième ou sixième espace intercostal donnant accès à l’ensemble de la cavité pleurale. L’imbrication serrée des côtes peut imposer une résection costale. 114 Figure n ° 36:Malade en position pour thoracotomie postéro-latérale. En cas de difficulté majeure au niveau de cul de sac diaphragmatique, une seconde ouverture intercostale est possible dans le septième ou huitième espace. La décortication pariétale est le premier temps opératoire en recherchant un plan extrapleural dont le clivage sera ensuite élargie par pression et décollement digital. La progression de la dissection se fait en avant et vers le médiastin où la poche pleurale marque des limites nettes avec la plèvre viscérale et avec le tissu celluleux du médiastin . La dissection se fait en évitant les éléments anatomiques dangereux : nerf phrénique ; vaisseaux mammaires internes ; veines azygos ; aorte ; 115 vaisseaux sous-claviers ; racines inférieures du plexus brachial. Il est préférable de réaliser une décortication incomplète que de léser un élément anatomique. Après avoir achevé le contournement des bords de la poche ;on réalise une décortication pulmonaire pour libérer la face profonde de la poche de la corticalité pulmonaire. Le bullage post-opératoire est largement tributaire de la minutie accordé à réaliser cette étape. La décortication est complétée par la réouverture des scissures ; le pelage des derniers lambeaux de membrane pellucide entravant la réexpansion et la section du ligament triangulaire. La décortication idéale enlève la poche en bloc et sans ouverture, mais en pratique l’intégrité de cette poche est plus difficile à conserver du fait des difficultés de dissection ou de présence d’un trajet de drainage externe . La décortication peut se faire avec ouverture première délibérée de la poche ;mais cela a l’inconvénient de favoriser la contamination per-opératoire de la cavité et de la thoracotomie. 116 Figure n ° 37: Schéma d'une décortication montrant les éléments dangereux à éviter.[ 27] 1: Vaisseaux mamaires internes 2: Péricarde 3:Nerf phrénique 4: œsophage 6: aorte 7: plexus brachial 5: Veine azygos 8: ganglion stellaire sympatique 9: vaisseaux sous claviers 10: veine cave supérieure 11: diaphragme et péritoine 12 : artère intercostale 13: nerf sympathique La découverte d’un territoire pathologique anatomique ou fonctionnellement détruit, non expansible et susceptible de réensemencer la cavité thoracique, peut imposer une résection pulmonaire de volume variable : segementectomie, lobectomie ou à l’extrême une pleuro-pneumonectomie. La qualité du drainage post-opératoire conditionne largement le succès de l’intervention, car il doit évacuer les épanchements liquidiens et gazeux et permettre au poumon de rester accolé à la paroi. 2-3/ Résultats et indications : 117 La décortication est largement indiquée pour traiter les pyothorax .Son incidence est variable dans la littérature : Elle est de 17 % pour Vinod [17], 33,5 % pour Ashis [13]. Dans notre série ,tous les malades ont bénéficié de cette méthode sans exception. Globalement, la décortication est indiquée après échec du traitement médical associé à des ponctions ou aux drainage, mais que ces étapes ont préparé de meilleurs conditions pour l’intervention. Mais la décortication peut être indiquée de première intention en cas de pyothorax complexe. Selon les auteurs [13-14-68-69] les critères de pyothorax complexes étaient : v Un empyème multicloisonné. v Un empyème négligé > 4 semaines v Une plèvre épaissie au scanner avec injection de produit du Contraste. v Un empyème localisé à la gouttière postérieure de la plèvre. v Une perte supérieure à 25 % des fonctions du poumon à la scintigraphie de perfusion. Dans une étude rétrospective ; la décortication était nécessaire chez 50% des malades dont l’ agent causal de l’empyème était un anaérobie , un staphylocoque ,un pneumocoque ou un BK malgré une prise en charge rapide. Les auteurs proposent à travers cette étude de réaliser une décortication si la culture du liquide pleural trouve un de ces germes, et si l’état de malade et sa radiographie ne s’améliorent pas après 48 heures du drainage efficace et cela afin de diminuer la morbidité et le coût de la prise en charge. La décortication est une intervention efficace dans le traitement 118 des pyothorax avec disparition dans la majorité des cas de la ou des poches pleurales et obtention dans la majorité des cas d’une réexpansion pulmonaire complète .Le taux de succès pour Magdeleinat est de 92 %[37].Celui de notre série est de 81,25 % Et dans le but d’évaluer l’impact de la décortication sur la fonction du poumon, Wilod et coll. [70] étudiaient chez 26 malades atteints de pyothorax chronique les résultats de la scintigraphie de perfusion, de la spirométrie et l’analyse des gaz du sang avant et 35 semaines après la décortication Tableau n ° XIX :Résultats de l’exploration fonctionnelles avant et après la décortication L’examen Pré-opératoire Droit Scintigraphie de 24,5 % Gauche 18 % perfusion 62,3 % CV « volume courant » 50 % Post-opératoire Droit Gauche 45,2 % 34,1 % 79, 8 % 69, 2 % VEMS Les chiffres de la spirométrie et de la scintigraphie de perfusion ainsi que ceux des gaz du sang s’améliorent significativement après décortication Dans une étude rétrospective ,Vinod et ses coll. [17] comparent le coût de la décortication avec celui du drainage et du drainage radioguidée dans le traitement de pyothorax multicloisonné .Les 3 méthodes avaient un coût similaire ,mais en cas d’échec des drainages ,leurs coût devient alors nettement supérieur à celui de la décortication. Par ailleurs, les auteurs constatent que la durée d’hospitalisation pour la décortication est nettement moindre que celui des autres techniques. 119 Elle est cependant une intervention lourde comme en témoignent les temps opératoires souvent long « 1 à 8 heures » . Dans notre série, le temps opératoire est environ 1 heure. Ainsi que les pertes sanguines importantes « 200 à 300 ml » [37]. Ces pertes sanguines doivent être minimisées par une technique soigneuse et une hémostase pas à pas. La décortication a également ses propres complications comme l’empyème récurrent retrouvés dans 12 , 5 % des cas dans notre série , la fistule broncho-pleurale, et le saignement. Le taux de mortalité plaide en faveur de larges indications de la décortication : il est de 1,3 à 1 ;8 % [ 13] et de 6,25 % de cas dans notre série, soit 1 malade/16. Rappelons que ce malade avait plusieurs facteurs de mauvais pronostic : l’âge ; le mauvais état général ; le syndrome oedemateux-ascitique ; et le stade évolutif de la néoplasie. 3/ La Pleuro-pneumonectomie et extra pleuro-pneumonectomie : Dans certains cas, la décortication pratiqué isolement n'est pas suffisante et est vouée à l'échec du fait de l'existence d'une fistule broncho-pleurale et de l'existence d'un territoire pulmonaire pathologique sévérement endommagé ou complètement détruit donc incapable de s'expandre et d'occuper la cavité thoracique [1]. Les chirurgiens thoraciques sont amenés à réaliser une pleuropneumonectomie ; une intervention qui permet d’éliminer le foyer infectieux et une éventuelle fistule menaçante. C’ est une intervention lourde douée d’un risque de mortalité de 1 à 9,5 % [40] et de pyothorax récurrent de 16 à 40 % [40-71-72]. A la place de la pleuro –pneumonectomie ,plusieurs pro cédés ont été avancés dans le but de diminuer l’incidence des complications post120 opératoires ; l’extra pleuro-pneumonectomie ; la décortication ;la thoracomyoplastie. Dans une série rétrospective de 94 pyothorax chronique [19] ; Shiraishi évalue la technique de l’extra pleuro-pneumonectomie . Une technique qui consiste à enlever le poumon et la poche pleurale sans rompre cette dernière et cela pour éviter de contaminer la cavité résiduelle, le taux d’empyème post-opératoire était plus bas que celui de la pleuro-pneumonectomie,et il était de l’ordre de 9,7 % mais la mortalité reste élevé avec un taux de 8,5 %. En fait, la différence entre les 2 techniques est plus théorique que pratique car il est difficile de préserver la poche pleural intacte au cours de l’intervention. Il parait même souhaitable d’ouvrir cette poche dans tous les cas pour nettoyer ; éviter l’encombrement et vérifier l’état du parenchyme en particulier l’existence d’une fistule broncho-pleurale. 4/ Thoracostomie : Il y a plus de cent ans, Estlander a décrit la thoracostomie ou drainage ouvert pour traiter les empyèmes tuberculeux [31], et elle a été remise à jour par Clagett [73]. Cette fenestration ou marsupialisation « gueule de four » nécessite une anesthésie générale, une incision est pratiqué en regard des plus grandes dimensions de la poche résiduelle. Elle peut varier d’une résection seule côte sur 8 cm pour Clagett [73], jusqu’à la résection de 3 à 4 côtes sur 15 à 20 cm pour Weissberg [74] .La peau est ourlée à la plèvre pariétale. 121 Figure n °38 : Schéma d'une fenestration: Thoracostomie, après invagination de la peau vers la cavité pleurale. [27] 1: plèvre viscérale 2: pacchypleurite viscérale 3: suture des angles en recouvrant les sections costales 4: peau rabattue 5: fixation au plan intercostal profond et à la pacchypleurite 6: diaphragme La poche est traitée ensuite par irrigation- lavage ou méchage quotidiens avec des mèches imbibés de solution de Dakin. La stérilisation est obtenue en six à huit semaines ; et un certain nombre de fistules cicatrisent spontanément , mais en cas de fistule persistant , le pansement quotidien doit être poursuivie pendant plusieurs mois . Dés lors on peut décider de refermer la fenêtre , de combler la poche résiduelle par des plasties musculo-cutanées ou encore laisser tout simplement la poche se combler totalement et progressivement par épithélialisation [31] . Les indications de cette thoracostomie sont rarement des échecs des 122 autres thérapies , elles sont plutôt réservées aux empyèmes postpneumonectomiques ou pour des patients très débilités chez qui la décortication pleurale, trop agressive, a été récusée . [1-31-44]. En 1935, Léo Eloesser a décrit une technique chirurgicale pour le traitement des pyothorax tuberculeux , une technique qui associe la thoracostomie à la création d’un lambeau cutané qui constitue une valve permettant à l’air et au pus de sortir , sans que l’air rentre à la cavité pleurale. Ceci maintient la pression négative intrapleurale malgré le drainage ouvert ,et permet au poumon de s’expandre. L’incision a la forme d’un « U » au dessus de la poche pleurale et après résection de la côte sous jacente ; le lambeau cutané est suturé à la cage thoracique [75]. En 1971, Panagiotis Symba a reporté la technique du lambeau d’Eloesser modifiée pour le traitement des pyothorax non tuberculeux. La modification consiste à inverser l’incision en « U » . L’incision à la partie la plus inférieure de la poche, et une fois cette poche drainée et les côtes réséquées , le lambeau est suturé à la base de la cavité abcédée [75] Vinod rapporte une série rétrospective [75] de 78 patients traités pour pyothorax chronique par la technique d’ Eloesser modifiée avec une mortalité de 5 % mais un succès de 100 %. 5/ La Thoracoplastie : 5-1/ Principes de la thoracoplastie : [76] Le but de la thoracoplastie consiste à accoler les deux faces d'une poche chronique, grâce à l' affaissement de la paroi thoracique obtenue par résections costales. L'étendue de la résection est fonction des dimensions de la poche. Il faut 123 en principe réséquer jusqu'à la côte sous jacente à la poche pleurale, sans jamais intéresser la 10 ème côte qui est un arc-bouton thoracique à respecter. Si ses indications pour traiter certaines tuberculoses se sont dédinées, elle seule peut régler certaines cavités suppurées postopératoires vouées à un drainage définitif. 5-2/ Techniques opératoires : Deux règles sont essentielles et commandent toute la technique chirurgicale : - réaliser des résection homogènes, suffisamment larges pour que soit effacé tout cul de sac, tout anglement. - Déshabiller chaque côte de sa gaine périostée avec un soin méticuleux avant de la réséquer à partir de ces bandes de périoste conservées se formera à moyen terme ;un plastron de régénérats osseux qui assurera la rigidité du volet pariétal que l’on a crée . L’importance des résections costale dépend du volume de la poche pleurale et de la décision d’une éventuelle myoplastie. Le principe est d’éliminer toute l’armature costale du sommet au dessus d’un plan horizontal correspondant à la limite inférieure de la poche. Du fait de l’alignement des résections sur un plan horizontal , les deux ou les trois premières côtes seront réséquées en totalité, les côtes suivantes sont amputées de façon dégressive, en laissant des fragments antérieurs de plus en plus longs. 124 Figure n °39 : Alignement des résections costales dans la thoracoplastie. A : Résection de cinq côtes B : Résection de huit côtes. [76] La position de l’opéré est celle d’une thoracotomie ordinaire , la seule différence c’est que le thorax n’est pas fixé dans un plan strictement vertical mais incliné vers l’avant de 20 ou 30 degré. L’incision cutanée commence en haut , 5 cm au dessus de l’horizontale passant par l’épine de l’omoplate, à 2 travers de doigts de son bord spinal qu’elle va longer parallèlement . Elle se termine en contournant la pointe de l’omoplate et s’ arrête 6 à 8 cm plus en avant. En cas de thoracotomie préalable , l’incision doit être prolongée en haut. La section des plans musculaires intéresse le trapèze, le grand dorsal , le rhomboÏde. Le grand dentelé est libéré sur son bord postérieur et seulement récliné vers l’avant. La section des muscles peut être modifié si une myoplastie est envisagée. 125 Le grill costal est exposé par traction maximale sur l’omoplate à l’aide d’un crochet autostatique. En arrière on dégage la masse musculaire latéro-vertébrale jusqu’à apercevoir les têtes des apophyses transverses. En réséquant les arcs costaux, il est impératif de conserver intact le manchon périosté en le « pelant » des faces et des bords de la côte . la côte est sectionnée d’abord en arrière à 1 cm de la transverse, puis en avant au niveau souhaité. La deuxième côte doit être toujours réséquée en totalité. Figure n ° 40 :Thoracoplastie supérieure avec résection de la première côte A: niveau des coupes costales. B : thoracoplastie réalisée [76]. On procède par la suite à la résection des bouts postérieurs , cols et têtes costales ce qui évite un angle mort dans les territoires dorsaux. Pour d’autres auteurs la suppression des bouts postérieurs n’est pas nécessaire ce qui permet de diminuer le degré de scoliose [75-77] . 126 Figure n °41 : Schémas de désinsertion costale [76]. 127 A ce moment, la première côte est suffisamment exposée pour être traitée. Ses rapports anatomiques font de sa résection un temps délicat avec un risque de blesser la veine sous clavière ou le plexus brachial. Selon des auteurs [75-77] la première côte doit être préservée et seulement déperiostée sur sa face inférieure pour permettre à la plèvre pariétale d’être détachée dans sa portion apicale tout en gardant l’intégrité de la structure du cou et de la ceinture scapulaire. L’intervention sera terminée par alignement des bouts antérieurs et par la section en arrière des muscles intercostaux qui restent tendus par l’apophyse transverse. Certains proposent de réséquer le tiers ou la moitié inférieure de l’omoplate pour éviter son incarcération dans le déféct pariétal en postopératoire. Entre sommet affaissé et omoplate, couvert du sous scapulaire , un espace mort a été crée qui , non drainé, va se remplir de 300 ml de sang environ. Cet hématome n’est pas en soi néfaste . Il augmente temporairement le collapsus recherché et limite la respiration paradoxale. On choisit donc souvent de ne pas drainer si l’on a toutefois la crainte d’un saignement postopératoire particulier ou d’une infection , on place un drain de gros calibre par une contre-incision axillaire .Ce drainage est systématiquement retiré au bout de 24 à 48 heures . 128 Figure n ° 42: Thoracoplastie de cinq côtes avec un hématome qui a apparu à J1 et qui s'est résorbé après quinze jours. [76] 5-3/indications : La très grande majorité des thoracoplasties réalisées actuellement le sont pour des pyothorax post-opératoire. La thoracoplastie ne peut être considérée qu’après avoir bien contrôlé l’empyème par une antibiothérapie et un drainage, et être parvenu à une chronicité à peu près stable. La nature de la pathologie sous jacente ayant amené à réaliser la première intervention doit être prise en considération. En cas de pathologie bénigne , la thoracoplastie peut être programmée au moins après 3 mois . En cas de pathologie maligne, un délai d’un semestre voire d’un an doit être respecté. Il y a des particularités de la technique opératoire selon le type de la t thoracotomie préalable. En cas de pyothorax sur cavité de pneumonectomie, la thoracoplastie 129 sera programmée après avoir réduit le volume de la cavité par un drainage prolongé ou mieux par un drainage- lavage qui permet parfois à lui seul de fermer certaines petites fistulettes broncho-cavitaires [75]. Le nombre de côtes à réséquer sera évalué après ouverture de la cavité pleurale en fonction des limites anatomiques de celle-ci, il est généralement de neuf. Le déperiostage est difficile à cause des modifications de tous les éléments pariétaux entraînées par la suppuration chronique. On ouvre la cavité pleurale pour la laver et la débarrasser des dépôts fibrineux. On vérifie l’absence de fistule bronchique , et dans le cas contraire on la traite après avoir achevé la thoracoplastie.Le vaste plastron musclo-periosté doublé de la pachypleurite va devoir s’appliquer totalement sur le médiastin. Pour lui donner la souplesse voulue, on désépaissit la pachypleurite en la grattant avec une raspatoire, ou bien en sectionnant le plastron depuis le diaphragme jusqu’au sommet au niveau de sa ligne de réflexion antérieure parasternale. Figure n °42 : Clichés thoraciques montrant une pneumonectomie suppurée avec fistule bronchique traitée par la suite par une thoracoplastie de neuf côtes et effacement totale de la cavité. 130 En 1961 ANDREWES a modifié la technique et l’a diffusée en France sous la terme de thoracoplastie. la technique consiste à fabriquer un lambeau constitué par de la plèvre désépaissie, des muscles intercostaux et de la fascia endothoracique . Ce lambeau va être appliqué et suturé contre le médiastin. Après exérèse partielle ou une décortication ; la thoracoplastie n’est décidée que lorsqu’on est certain de ne plus pouvoir réduire la poche par drainage En cas de lobectomie supérieure, une thoracoplastie apicale limitée peut être utilisée, mais souvent le transfert d’un lambeau musculaire approprié peut résoudre le problème. 5-4/ Résultats : Le taux de succès de la thoracoplastie varie dans la littérature de 75 % à 90 % [62-64], pour ICARD il est de 87 % [75]. La mortalité est souvent en rapport avec la pathologie sous jacente qu’ave l’intervention elle-même, son taux varie de 0 % à 13% [78-79]. En per-opératoire parmi les incidents qui peuvent survenir , on note la lésion du plexus brachial, une blessure vasculaire surtout la veine sous-clavière ou bien une blessure d’un cul de sac dural. En post-opératoire immédiat on peut voire une respiration paradoxale dûe à la défectuosité pariétale surtout en cas de thoracoplastie étendue, c’est pourquoi certains auteurs préconisent de faire un bandage compressif à la fin de l’intervention. 131 Figure n °43 : Schéma d'un bourdonnet destiné à éviter le flottement d' un hémithorax après thoracoplastie étendue ou subtotale. Les fils sont passés au niveau de la peau présternale et pararachidienne. Mais à long terme une insuffisance respiratoire chronique peut toujours s’installer du fait de la scoliose cervico-dorsale qu’entraînerait l’intervention surtout en cas d’ablation de la première côte. Pour cela, une kinésithérapie active doit être entretenue en péri-opératoire pour diminuer les conséquences squelettiques et musculaires de la thoracoplastie. Les séquelles thoraciques sont limitées, et les résultats esthétiques sont généralement bien acceptés et bien tolérés par ces malades, notamment si le nombre de côtes réséquées est réduit. 6/ Les myoplasties : Les greffes musculaires ou musculo-cutanées ont pour but de fermer les fistules broncho pleurale ou oesophagiennes et de combler les cavités de pyothorax chroniques. Les transpositions musculaires peuvent être utilisées comme deuxième temps opératoire prévisible d’une thoracostomie ou d’une thoracoplastie, mais 132 elles peuvent être utilisées seules pourvu que la poche a été stérilisée dans toute la mesure du possible. Différents muscles peuvent servir comme matériel à ces myoplasties. Elles sont généralement effectuées au dépens d’un ou plusieurs muscles de la paroi thoracique ( grand dorsal, grand et petit pectoral, grand dentelé ) , plus rarement au dépens des grands droits de l’abdomen . Les lambeaux dans ce cas là sont pédiculés. Le choix sera fonction du volume et de la topographie de la poche , du degré d’atrophie musculaire consécutive aux précédentes interventions Tableau n °XX : Les lambeaux musculaires [77] Muscle Pédicule Site d’entrée % de l’espace occupé Grand dorsal Thoracodorsal 7ème ou 8ème côte 30-40 Grand dentelé Thoracolatéral Première incision 10-15 Grand pectoral Thoracoacromial 2ème ou 3ème côte 20-30 Petit pectoral Thoracoacromial 2ème ou 3ème côte 1-2 Grand droit Epigastrique Diaphragme 5-15 supérieur antérieur 133 Figure n °44: Aire de prélèvement du muscle grand dorsal avec son pédicule et le lambeau musculaire correspondant, et le recouvrement d'une cavité pleurale par ce muscle.[80] La cavité ayant été soigneusement nettoyée, le lambeau y est introduit par une fenêtre pariétale suffisamment large pour ne pas traumatiser ou comprimer le pédicule, et dont le site dépend de l’origine de la vascularisation du lambeau. Le muscle est fixé aux paroi de la poche, puis le thorax est fermé sur plusieurs drains. Des interventions itératives sont quelquefois nécessaires, soit du fait de la sous-estimation de l’espace à combler, de la rétraction ou de la nécrose plus ou moins étendue du greffon. Le taux de succès de ces myoplasties avoisine les 80 % dans le traitement des pyothorax chroniques, et les 85 % pour la fermeture des fistules bronchiques. La mortalité peut atteindre comme même les 10 % [77]. Les myoplasties peuvent constituer le deuxième temps dans le traitement des pyothorax chronique après la thoracostomie. Cette dernière ayant permis de diminuer l’état septique, d’améliorer les conditions générales du patient et d’assurer un meilleur résultat dans la fermeture des fistules bronchiques. Un délai de 2 à 7 mois doit être respecté entre les deux 134 interventions. Yuste rapporte un taux de réussite de 87 , 5 % [ 35-69] en utilisant cette méthode. Les greffons musculaires peuvent également servir pour refermer la fenêtre de la thoracostomie dés que la stérilisation est obtenue. Horst [71] propose pour réparer ce déficit d’utiliser même les deux bouts du muscle grand dorsal sectionné lors d’une thoracotomie postéro-latérale préalable. Les myoplasties peuvent être associées à la thoracoplastie « thoracomyoplastie » pour traiter les pyothorax chroniques, notamment ceux sur cavité de pneumonectomie. En effet, après préparation plus ou moins longue de la cavité par drainage ou par thoracostomie, on réalise dans un premier temps la thoracoplastie puis la myoplastie. L’avantage de cette technique est de réduire l’importance des résections costales et diminuer les déformations thoraciques. Les thoracomyoplasties ont été utilisées par EUGENIUSZ [82] avec un taux de succès de 95 %. Si la plupart des auteurs voient dans les muscles de la cage thoracique le meilleur matériel pour combler la poche pleurale, d’auteurs préfèrent utiliser des muscles extrathoraciques par le moyen de lambeaux libres. C’est le cas de FUNG-CHOU et HUNG-CHI [83-84] qui utilisent des lambeaux libres musculocutanées recueillis à partir du muscle vaste latérale du quadriceps. Ces lambeaux offrent plusieurs avantages ;une riche vascularisation par le système circonflexe de la fémorale latérale, un long pédicule, un volume suffisant pour remplir la poche pleurale et une facilité d’insertion dans la cage thoracique. Le lambeau est introduit à la partie supérieure de la cavité au contact d’une éventuelle fistule bronchique, son pédicule sera anastomosé avec les vaisseaux mammaires internes ou thoracodorsaux par des techniques de microchirurgie. 135 La partie dermique de ces lambeaux offre des meilleurs possibilités pour la cicatrisation et la fermeture des fistules bronchiques Par ailleurs, SHIMIZU [85] rapporte le cas d’un patient traité avec succès par un lambeau libre musculo-cutané mais cette fois-ci recueilli à partir de grand droit de l’abdomen. Pour MINGKE [89], la déformation thoracique provoquée par les thoracoplasties et les myoplasties même minime , peut être évitée par l’utilisation du grand épiploon comme matériel de transposition. Le grand épiploon est vascularisé par les vaisseaux gastro-épiploique droits, et sera introduit dans la cage thoracique à travers une incision antérieure de la coupole diaphragmatique. Les taux de succès rapporté par MINGKE est de 93.1% dans le traitement de la cavité et de 89.5% dans le traitement des fistules bronchiques. 7/ thoracoscopie: La thoracoscopie vidéo-assistée constitue la nouveauté des techniques chirurgicales des pyothorax chroniques récemment décrite. C'est un véritable geste chirurgical qui permet une visualisation pleurale sans thoracotomie La chirurgie thoracique assistée par vidéoscopie (thoracic surgery assisted by videoscopy, VATS) est effectué sous anesthésie générale et en décubitus latéral. Le patient est intubé de façon sélective afin d’affaisser le poumon qui sera exploré . Deux à trois voies d’accès sont nécessaires selon le cas. Deux incisions de 3 cm sont réalisé sur la ligne de la thoracotomie postéro-latérale présumée , pour qu’elles soient incluses dans la grande incision en cas de conversion à une chirurgie à ciel couvert. Une troisième incision peut être ajouté sur le 7éme espace s’il y a des difficultés opératoires. 136 Figure n ° 45: Instrumentation spécifique de la vidéothoracoscopie Figure n ° 46: Schéma montrant la mise en place du matériel de la vidéothoracoscopie en position postéro-latérale. Dans un premier temps l’index de l’opérateur est introduit au niveau de l’orifice antérieur pour apprécier la rigidité de l’espace intercostal, l’épaisseur de la plèvre, le degré des adhérences du poumon avec la paroi. Cette palpation 137 digitale sert aussi à réaliser une première dissection et rompre des adhérences [88] . Si l’espace pleural se trouve très obstrué, l’orifice inférieur est placé à proximité de l’antérieur pour introduire les deux index et disséquer suffisamment le poumon de la paroi avant de placer la caméra [89] . Grâce aux différents instruments de dissection introduit par l’endoscope ( anse diathermique , électrocoagulation ) la thoracoscopie permet de nettoyer la cavité pleurale, d’effondre les brides, d’affaisser les logettes multiples, d’aspirer le liquide pleural et de placer le drain en bonne position sous contrôle visuel. Il est aussi possible de réaliser une décortication soit par électrocoagulation , sous par irrigation d’un sérum salé isotonique sous haute pression [89]. Enfin des prélèvements biopsiques sont à effectuer à la recherche d’une étiologie méconnue « tuberculose, néoplasie » [90]. La thoracoscopie a prouvé son efficacité dans le traitement des empyèmes au stade fibrinopurulent [13] .Dans une étude prospective menée par HEINZ [84] portée sur 67 malades ayant un empyème fibrinopurulent et traités par VATS, le taux de récurrence de l’infection était de 4 % .HUTTER a pu obtenir un taux de succès de 100 % en traitant 12 malades en même stade [9192]. Si tous les approuvent la place de la thoracoscopie dans le traitement des empyèmes au stade fibrinopurulent , il en est pas de même pour le stade de chronicité . Pour HEINZ un empyème chronique ne peut en aucun cas être traité par thoracoscopie, mais pour KLEINA [93] un pyothorax ave une longue durée d’évolution ne constitue pas une contre-indication à la thoracoscopie. Dans la littérature, le taux de succès de la décortication par thoracoscopie pour ce genre d’empyème varie de 56 % à 76 % [89-94], alors que le taux de convertion en chirurgie à ciel ouvert est à peu près de 40 %. 138 JOHN propose une stratégie [95] qui consiste à aborder initialement tous les pyothorax, quelque soit leur stade évolutif par thoracoscopie, et se convertir en chirurgie à ciel ouvert si on réalise en per-opératoire que le poumon ne peut pas s’expandre et occuper tout l’ hémithorax. Dans une étude rétrospective [96], comparant les résultats obtenus par décortication classique et ceux par thoracoscopie, le taux de succès était équivalent pour les deux méthodes. L’avantage de la thoracoscopie résidait dans un temps d’intervention, une durée de drainage et d’hospitalisation nettement plus courts. Par ailleurs, la thoracoscopie a été utilisée avec succès dans la prise en charge des pyothorax post traumatiques « 70 à 83 % de réussite » [97], et dans le traitement des empyèmes sur cavités de pneumonectomie [98] en offrant l’avantage de pouvoir enlever les débris intra thoracique, source éventuelle de rechutes. En plus une bronchoscopie peut s’effectuer en même temps opératoire pour tenter de fermer une petite fistule bronchique associée. 8 / Traitement du pyothorax sur cavité de pneumonectomie : Les pyothorax sur cavité de pneumonectomie peuvent être gérés par différents moyens selon la durée d’évolution et les préférences de chaque équipe, avec des résultats très variables dans la littérature. La présence d’une fistule broncho-pleurale rend le traitement plus compliqué. 8-1 / Sans fistules bronchique : Beaucoup d’auteurs trouvent dans le drainage aspiratif avec lavage par une solution antiseptique (Polyiodovioline ) ou une solution antibiotique, un moyen efficace et non invasif pour le traitement de ce type d’empyème [99] . Son but est d’évacuer les épanchements purulents et la création d’une 139 dépression intrathoracique favorisant le comblement de la cavité et l’épaississement de ses parois. La stérilisation est obtenue dans la majorité des cas environ, et au dépens de longue période d’hospitalisation. Sa thoracoscopie peut permettre une évacuation rapide et complète de l’empyème, car sous contrôle visuel elle évacue le pus et les débris encombrés dans le cul de sac [98]. Si l’empyème est chronique et multicloisonné, et après échec des drainages lavages l’indication d’une reprise chirurgicale peut être nécessaire en espérant obtenir une stérilité durable de la poche. Une thoracostomie peut être proposée de manière à pouvoir mécher et laver directement la cavité, son objectif étant d’obtenir une cavité propre et bourgeonnante. Son principal inconvénient reste le côté esthétique sans être assurée de réussite à long terme. La majorité des patients doivent faire face à un deuxième acte chirurgical de fermeture de la thoracostomie, attendre sa fermeture spontanée ou encore rester thoracostomisés durant toute leur vie. Il y a plus de 40 ans, CLAGETT et GERACI ont introduit une procédure en deux temps pour le traitement de ces empyèmes : une thoracostomie et irrigation quotidienne de la cavité, et une fois la stérilisation obtenue cette cavité est fermée sur une solution antibiotique [100]. DIDIER [97] a décrit un concept thérapeutique accéléré qui consiste en un débridement radical et répété chaque 48 heures jusqu’à ce que la cavité pleurale devienne macroscopiquement propre. Ce débridement se fait dans le bloc opératoire et sous anesthésie générale. Ce procédé a été réalisé chez 20 malades avec un taux de succès de 100 %. Tous ont guéri au bout de 8 jours. 140 Après préparation de la cavité par drainage ou par thoracostomie, une thoracoplastie peut être proposée pour l’ affaisser ce qui permet de régler définitivement la suppuration. La thoracoplastie chez 5 malades avec 1 cas de récidives. Les thoracoplasties peuvent être associées à d’autres techniques telle une myoplastie ou une greffe musculo-cutanée, mais généralement ces techniques sont réservées aux pyothorax avec fistule bronchique [82]. 8-2/ Avec fistule bronchique : Si la fistule est précoce et reconnue avant l’infection du liquide pleural, une réintervention d’urgence de suture avec recouvrement du moignon peut être proposée , mais rarement réalisable dans les conditions post-opératoires. En cas d’empyème déclaré, le traitement consiste d’abord en une évacuation aussi complète que possible avant d’envisager la réparation de la fistule. Le traitement endoscopique avec un bronchoscope rigide a surtout un intérêt diagnostique. Il permet de confirmer l’existence d’une fistule, préciser son siège, son diamètre et la longueur du moignon. Elle permet aussi l’attouchement des berges de la fistule avec une solution de nitrate d’argent ou d’acide Trichloracétique. Mais ces techniques endoscopiques ne donnent de bons résultats que sur de petites fistulettes [101]. ABRUZZINI (1961), PERELMAN et AMBATIELLO (1970) ont proposé d’atteindre le moignon bronchique par voie transternale transpéricardique pour contourner les zones infectées. Le péricarde antérieur est ouvert de façon longitudinale, et après mobilisation de la veine cave supérieur et de l’aorte le péricarde postérieur est ouvert de la même façon ce qui expose la carène et la zone initiale des deux bronches souches. Le moignon bronchique est suturé manuellement et recouvert par un lambeau péricardique. Si ce moignon est trop court ou bien inexistant, une résection d’un coin ou de la carène avec 141 anastomose trachéo-bronchique peut être proposée. La cavité résiduelle est ensuite traitée par drainage-irrigation pour les uns [99] ou bien par thoracoscopie ou thoracostomie pour les autres [101]. Cet abord transternale transpéricardique du moignon bronchique peut traiter définitivement la fistule, mais cette technique reste malheureusement dotée d’une lourde mortalité ; 6,25 % pour TOPCUOGLU [99] jusqu’ à 16 % pour PORHANOU [101]. L’échec de tous ces procédés dans le traitement des empyèmes avec fistule amènent les auteurs à utiliser des plasties par des lambeaux musculaires et cutanés. 142 CONCLUSION Les pyothorax chroniques présentent l'évolution naturelle d'une pleurésie purulente tardivement diagnostiquées, non ou mal traitées médicalement. Plusieurs étiologies sont incriminés dans l'apparition du pyothorax. Dans notre série, on a constaté que la tuberculose a régressé au 2 ème rang pour céder la place à l'étiologie parapneumonique responsables de 31,25 % des cas. La chirurgie reste un moyen thérapeutique ultime pour traiter les empyèmes chroniques, mais dont le choix de la technique varie en fonction de l'étiologie, du stade évolutif, de la qualité du parenchyme sous-jacent et du terrain sur lequel l'infection survient. La décortication est une intervention efficace, à visée conservatrice permettant dans la majorité des cas la disparition de la ou les poches pleurales et l'obtention d'une réexpansion pulmonaire complète. Une résection pulmonaire de volume variable peut être associée en cas de découverte d'un territoire pathologique. Les pyothorax sur cavité de pneumonectomie, sont redoutables par les problèmes thérapeutiques qu'ils posent. La coexistence d'une fistule broncho-pleurale rend le traitement encore plus compliqué. Le recours à des techniques chirurgicales lourdes comme la thoracoplastie ou la myoplastie est parfois nécessaire pour régler définitivement le problème de l'infection. La chirurgie thoracique assistée par vidéoscopie est une technique très fiable dont l'avenir est prometteur. 143 RESUME Le pyothorax ou empyème est défini par la présence entre les deux feuillets pleuraux d’un liquide purulent ou clair contenant des polynucléaires altérées et des germes à l’examen direct. La chronicité des pleurésies purulentes est résultante d’un diagnostic tardif ou d’un échec du traitement médical. Dans ce cas, la chirurgie a pour but de prévenir la récidive et de restituer la fonction respiratoire. Le but de ce travail consiste à analyser les différents aspects thérapeutiques du pyothorax et déduire les résultats de chaque technique chirurgicale à travers l’expérience du service du chirurgie générale B du Professeur Louchi Abdelatif au CHU HASSAN II à fès et une revue de la littérature. Pour mener ce travail, nous avons étudié rétrospectivement de 2003 à 2006 une série de 16 malades traités chirurgicalement du pyothorax chronique ,et nous avons analysé les paramètres cliniques, paracliniques et étiologiques, et nous avons évalué les résultats en fonction de chaque technique utilisée. Nous avons obtenus comme résultats 68,75% des hommes contre 31,25% des femmes avec un âge moyen de 32,06 ans, et un délai d’évolution de 2,20 mois. 144 La tuberculose est retrouvée comme antécédent chez 25% des malades. Le kyste hydatique et les traumatismes thoraciques sont présents chez 18,75% des cas. L’étiologie parapneumonique est la première à être incriminé avec un pourcentage de 31,25% des cas, suivie de la tuberculose, du kyste hydatique et de l’étiologie post-traumatique retrouvés chez 18,75% des patients. Tous les malades ont bénéficié de la décortication dont l’évolution était favorable chez 15 malades. Le décès est noté chez un seul malade. Ainsi, le taux de la mortalité est de 6,25% dans notre série. Conclusion : La tuberculose a régressé au 2ème rang des causes du pyothorax chronique après l’étiologie parapneumonique . Les techniques chirurgicales sont nombreuses et dépendent essentiellement de l’étiologie et de la qualité du parenchyme sous-jacent. La décortication reste une intervention très efficace qui permet d’effacer les poches pleurales séquellaires et de restituer la fonction respiratoire. 145 ABSTRACT The pyothorax or empyema is defined by the presence in the pleural space of a purulent or clear liquid containing the impairment polynuclear and germs in the direct microscopic examination. The chronicity of the purulent pleurisy is resulting from a tardif diagnosis or a failure of the medical treatment. In this case, the purpose of the surgery is to prevent the recidives and to restore the respiratory function. The goal of this work consists to analyze the different therapeutic aspects of the pyothorax and to deduce the results from each surgical technic through the experiment of the Professor Louchi Abdelattif's service of the general surgery B in the CHU HASSAN II in Fes and a review of the literature. In this work, we studied retrospectivement from 2003 to 2006 a series of 16 patients who had a chronic pyothorax and treated surgically, and we analyzed the clinical, Para clinical and etiologic parameters, and we evaluated the results according to each technic used. We obtained enough results for example: 68, 75 % of the patients are men whereas 31, 25 % are women patients. The average of the age of those patients is32, 06 years, and 2, 20 months are necessary to evolve to the chronic empyema stage. Tuberculosis is found like antecedent in 25 % of the patients. The thoracic hydatid cyst and traumatisms are present in 18,75 % of the cases. The Para pneumonic etiology is the first cause of purulent pleurisy with being accused with a percentage of 31, 25 % of the cases, followed 146 tuberculosis, hydatid cyst and post-traumatic etiology found in 18, 75% of the patients. All the patients profited from the decortication method whose evolution was favorable among 15 patients. The Mortality average is 6, 25 %; the death of one person. Conclusion: Tuberculosis regressed into the 2nd row of the causes of the chronic pyothorax after the parapneumonic etiology. The surgical technics are numerous and depend primarily on the etiology and the quality of the subjacent parenchyma. The decortication remains a very effective intervention which makes it possible to erase the pleural pockets sequellaires and to restore the respiratory function 147 ﻳﻌﺮﻑ ﺗﻘﻴﺢ ﺍﻟﺼﺪﺭ ﺑﻮﺟﻮﺩ ﺳﺎﺋﻞ ﳐﻤﻮﺝ ﺃﻭ ﺻﺎﰲ ﻣﺎ ﺑﲔ ﻭﺭﻳﻘﺎﺕ ﺟﻨﺒﻮﻳﺔ ﻭﳛﺘﻮﻱ ﻋﻠﻰ ﻛﺮﻳﺎﺕ ﺑﻴﻀﺎﺀ ﻣﺘﻌﺪﺩﺓ ﺍﻟﻨﻮﻯ ﻭﺟﺮﺍﺛﻴﻢ ﻋﻨﺪ ﺍﻟﻜﺸﻒ ﺍﻬﺮﻱ ﺍﳌﺒﺎﺷﺮ. ﺇﻥ ﺗﻘﻴﺢ ﺍﻟﺼﺪﺭ ﺍﳌﺰﻣﻦ ﻳﺄﰐ ﻛﻨﺘﻴﺠﺔ ﻟﺘﺸﺨﻴﺺ ﻣﺘﺄﺧﺮ ﳍﺬﺍ ﺍﳌﺮﺽ ﺃﻭ ﻟﻌﻼﺝ ﻃﱯ ﻏﲑ ﻓﻌﺎﻝ. ﻭﺗﺒﻘﻰ ﺍﳉﺮﺍﺣﺔ ﻛﻮﺳﻴﻠﺔ ﻓﻌﺎﻟﺔ ﳌﻨﻊ ﻋﻮﺩﺓ ﻇﻬﻮﺭ ﺍﳌﺮﺽ ﻭﲢﺴﲔ ﻋﻤﻠﻴﺔ ﺍﻟﺘﻨﻔﺲ. ﻳﻬﺪﻑ ﻫﺬﺍ ﺍﻟﻌﻤﻞ ﺇﱃ ﲢﻠﻴﻞ ﳐﺘﻠﻒ ﺍﻟﻄﺮﻕ ﺍﻟﻌﻼﺟﻴﺔ ﻟﺘﻘﻴﺢ ﺍﻟﺼﺪﺭ ﻭﺍﺳﺘﺨﻼﺹ ﻧﺘﺎﺋﺞ ﻛﻞ ﺗﻘﻨﻴﺔ ﺟﺮﺍﺣﻴﺔ ﻋﻠﻰ ﺣﺪﺓ ﻣﻦ ﺧﻼﻝ ﲡﺮﺑﺔ ﻣﺼﻠﺤﺔ ﺍﳉﺮﺍﺣﺔ ﺍﻟﻌﺎﻣﺔ "ﺏ" ﺑﺎﳌﺴﺘﺸﻔﻰ ﺍﳉﺎﻣﻌﻲ ﺍﳊﺴﻦ IIﺑﻔﺎﺱ ﻭﺍﺳﺘﻌﺮﺍﺽ ﳌﻨﺸﻮﺭﺍﺕ ﻃﺒﻴﺔ. ﻭﻣﻦ ﺃﺟﻞ ﻫﺬﺍ ،ﻗﻤﻨﺎ ﺑﺪﺭﺍﺳﺔ ﺍﺳﺘﺮﺟﺎﻋﻴﺔ ﺍﻣﺘﺪﺕ ﻣﻦ 2003ﺇﱃ 2006ﻤﻮﻋﺔ ﻣﺘﻜﻮﻧﺔ ﻣﻦ 16ﻣﺮﻳﻀﺎ ﺑﺘﻘﻴﺢ ﺍﻟﺼﺪﺭ ﲤﺖ ﻣﻌﺎﳉﺘﻬﻢ ﺑﻮﺍﺳﻄﺔ ﺍﳉﺮﺍﺣﺔ ﰒ ﺣﻠﻠﻨﺎ ﺍﳌﻌﻄﻴﺎﺕ ﺍﻟﺴﺮﻳﺮﻳﺔ ﻭﺍﻟﻘﺒﺴﺮﻳﺮﻳﺔ ﻭﺍﻟﺴﺒﺒﻴﺔ ﻭﻗﻴﻤﻨﺎ ﻧﺘﺎﺋﺞ ﻛﻞ ﺗﻘﻨﻴﺔ ﺟﺮﺍﺣﻴﺔ ﻣﺴﺘﻌﻤﻠﺔ. ﻭﻣﻦ ﺍﻟﻨﺘﺎﺋﺞ ﺍﻟﱵ ﺍﺳﺘﺨﻠﺼﻨﺎﻫﺎ ،ﺃﻥ ﻧﺴﺒﺔ ﺍﻟﺬﻛﻮﺭ ﺍﳌﺮﺿﻰ ﺷﻜﻠﺖ %68,75ﰲ ﺣﲔ ﺃﻥ ﻧﺴﺒﺔ ﺍﻹﻧﺎﺙ ﱂ ﺗﺰﺩ ﻋﻦ .%31,25ﻭﻛﺎﻥ ﻣﻌﺪﻝ ﺳﻦ ﻫﺆﻻﺀ ﺍﳌﺮﺿﻰ ﻳﻘﺎﺭﺏ 32,06ﺳﻨﺔ .ﻭﺃﺟﻞ ﺗﻄﻮﺭ ﺍﳌﺮﺽ ﻧﺎﻫﺰ 2,20ﺷﻬﺮ. ﺃﺣﺼﻴﺖ ﺳﻮﺍﺑﻖ ﺩﺍﺀ ﺍﻟﺴﻞ ﻋﻨﺪ %25ﻣﻦ ﺍﳌﺮﺿﻰ ،ﻭﺳﻮﺍﺑﻖ ﺍﻟﻜﻴﺴﺔ ﺍﻟﻌﺪﺍﺭﻳﺔ ﻭ ﺍﻟﺮﺿﺢ ﺍﻟﺼﺪﺭﻱ ﻋﻨﺪ .%18,75 ﺷﻜﻠﺖ ﺍﻟﺘﻌﻔﻨﺎﺕ ﻗﱪﺋﻮﻳﺔ ﺃﻭﻝ ﻣﺴﺒﺒﺎﺕ ﺗﻘﻴﺢ ﺍﻟﺼﺪﺭ ﰲ ﺳﻠﺴﺘﻨﺎ ﻫﺎﺗﻪ ﺑﻨﺴﺒﺔ ،%31,25ﰲ ﺣﲔ ﺗﺮﺍﺟﻊ ﺩﺍﺀ ﺍﻟﺴﻞ ﺇﱃ ﺍﳌﺮﺗﺒﺔ ﺍﻟﺜﺎﻧﻴﺔ ﺑﻨﺴﺒﺔ %18,75ﻭﻳﺸﺎﻃﺮﻩ ﻓﻴﻬﺎ ﺍﻟﻜﻴﺴﺔ ﺍﻟﻌﺪﺍﺭﻳﺔ ﻭﺍﻟﺮﺿﺢ ﺍﻟﺼﺪﺭﻱ. ﻛﻞ ﻣﺮﺿﺎﻧﺎ ﻋﻮﳉﻮﺍ ﺑﻄﺮﻳﻘﺔ ﺍﻟﺘﻘﺸﲑ ﺍﳉﺮﺍﺣﻴﺔ ﺍﻟﱵ ﺃﻋﻄﺖ ﻧﺘﺎﺋﺞ ﺟﺪ ﺇﳚﺎﺑﻴﺔ ﻋﻨﺪ 15ﻣﺮﻳﻀﺎ. ﺳﺠﻠﺖ ﺣﺎﻟﺔ ﻭﻓﺎﺓ ﻭﺣﻴﺪﺓ ﻋﻨﺪ ﻣﺮﻳﺾ ﻭﺍﺣﺪ .ﻭﱂ ﺗﺘﻌﺪﺩ ﻧﺴﺒﺔ ﺍﻟﻮﻓﻴﺎﺕ .%6,25 148 ﺧﻼﺻـﺔ: ﺗﺮﺍﺟﻊ ﺩﺍﺀ ﺍﻟﺴﻞ ﺇﱃ ﺍﳌﺮﻛﺰ ﺍﻟﺜﺎﱐ ﰲ ﻣﺴﺒﺒﺎﺕ ﺍﻟﺪﺑﻴﻼﺕ ﰲ ﳏﻴﻄﻨﺎ ﺑﻌﺪ ﺩﺍﺀ ﺍﻟﺘﻌﻔﻨﺎﺕ ﺍﻟﻘﱪﺋﻮﻳﺔ. ﺗﺘﻌﺪﺩ ﺍﻟﻮﺳﺎﺋﻞ ﺍﳉﺮﺍﺣﻴﺔ ﻟﺪﺍﺀ ﺗﻘﻴﺢ ﺍﻟﺼﺪﺭ ،ﻟﻜﻦ ﺍﺧﺘﻴﺎﺭ ﻃﺮﻳﻘﺔ ﻋﻮﺽ ﺃﺧﺮﻯ ﻳﺒﻘﻰ ﺭﻫﻴﻨﺎ ﲟﺴﺒﺒﺎﺕ ﻫﺬﺍ ﺍﳌﺮﺽ ﻭﲜﻮﺩﺓ ﺍﳌﱳ ﺍﻟﺮﺋﻮﻱ. ﻭﺗﺒﻘﻰ ﻋﻤﻠﻴﺔ ﺍﻟﺘﻘﺸﲑ ﻣﻦ ﺃﳒﻊ ﺍﻟﻄﺮﻕ ﺍﳉﺮﺍﺣﻴﺔ ﺍﻟﱵ ﲤﻜﻦ ﻣﻦ ﻣﺴﺢ ﺍﳉﻴﻮﺏ ﺍﳉﻨﺒﻮﻳﺔ ﻭﺇﻋﺎﺩﺓ ﺍﻟﻮﻇﻴﻔﺔ ﺍﻟﺮﺋﻮﻳﺔ. 149 Bibliographie 1- FANTIN. 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