cinéma et droits humains - Amnistie internationale
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cinéma et droits humains - Amnistie internationale
Amnistie internationale, section canadienne-francophone Volume 28, no 1, mars 2007 Publication trimestrielle – 1,25 $ Mars 2007 Volume 28 Numéro 1 Le magazine des droits humains www.amnistie.ca Sommaire Éditrice déléguée Béatrice Vaugrante Coordination et réalisation Anne Sainte-Marie 4 Dossier 10 Les artistes appuient Amnistie 14 Appels mondiaux 18 Fermons Guantánamo ! Collaborateurs André Paradis Jacques Poulin Caroline Russel Anne-Émilie Brisson Jean Trudelle Mise en page Turcotte design Impression : Impart Litho Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada, par l’entremise du Programme d’aide aux publications (PAP), pour nos dépenses d’envoi postal. Envoi de Poste-Publications no 40069162 Enregistrement no 09637 La teneur des textes n’engage que les auteurs. Les droits humains et les arts Amnistie internationale a toujours compté sur les artistes afin de briser l’indifférence du grand public,un obstacle majeur dans notre lutte pour le respect des droits humains.Souvent,un film de fiction,un documentaire ou une chanson font infiniment plus que tous les discours,les communiqués de presse et les rapports que nous publions pour faire comprendre l’odieux d’une situation. Dans ce numéro :cinéma et musique sont à l’honneur. Premier groupe québécois à embarquer dans le projet Make some noise : Doba Caracol Burundi et Bélarus :aidez-nous à faire libérer deux prisonniers d’opinion ! À Montréal,tout comme dans plus d’une vingtaine de pays, des manifestations ont demandé une nouvelle fois aux autorités américaines de fermer ce centre de détention. OYE ! OYEZ ! AGIR paraît 4 fois par année et est publié par Les Éditions Agir, filiale d’Amnistie internationale, section canadienne francophone. RENCONTRE ANNUELLE SUR LES DROITS HUMAINS Thème : Quand la planète souffre, les droits humains sont menacés Samedi 28 avril 2007 ADRESSE : 6250, boul. Monk, Montréal, Qc. H4E 3H7 Téléphone : (514) 766-9766 Sans frais : 1 800 565-9766 Télécopieur : (514) 766-2088 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE 2007 Dimanche 29 avril 2007 École secondaire Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont 475 avenue Bloomfield, Outremont © AI Dépôt légal : Bibliotèque nationale du Canada Bibliotèque nationale du Québec ISSN 0847-9798 EN COUVERTURE LES DROITS HUMAINS ET LES ARTS Le groupe de musique québécois Les Trois Accords, en se joignant aux Black Eyed Peas, The Cure, Barenaked Ladies, Billy Talent et autres artistes internationaux, se distingue en étant le tout premier à proposer une chanson de Lennon en français, en ligne sur le site Make some noise. 2 ¬ Mars 2007 Pour plus d’information, surveillez la page d’accueil de notre site web : www.amnistie.ca Si vous désirez assister à l’une ou l’autre de ces rencontres, contactez Jacques Poulin [email protected] 514-766-9766 # 229 1-800-565-9766 # 229 CINÉMA ET DROITS HUMAINS MON INTÉRÊT POUR LE CINÉMA remonte à mes années d’étude à l’Université Laval au milieu des années 60. Comme responsable du secteur des activités théâtrales sur le campus, j’avais le privilège d’un laissez-passer pour toutes les activités tenues au Théâtre de la Cité universitaire. Or, il y avait à l’époque un « ciné-club » dont les responsables étaient des mordus du cinéma, organisant non seulement des projections hebdomadaires des meilleurs films, mais aussi des semaines portant sur des cinémas nationaux : tchèque, hongrois, français, japonais, etc. J’y ai vraiment « découvert » le cinéma et je suis devenu un cinéphile. P ar la suite, à Montréal, j’ai fréquenté avec assiduité les cinémas alors dits « de répertoire », l’Élysée, le Verdi, puis l’Outremont, ainsi que les projections organisées par le Cinéma d’information politique (CIP), animé, entre autres, par André Melançon, maintenant réalisateurmetteur-en-scène et comédien connu, Robert Daudelin, longtemps directeur de la Cinémathèque québécoise et Yvan Patry, cinéaste documentariste aujourd’hui décédé, réalisateur, avec Danielle Lacourse de plusieurs films, dont Chronique d’un génocide annoncé (Rwanda). Mon implication dans le Festival des droits de la personne de Montréal (FFDPM) trouve son origine première dans la Semaine d’actions contre le racisme (SACR). Ce rendez-vous annuel où se mêlent, l’espace d’une dizaine de jours, colloques, débats, tables rondes, activités jeunesse, expositions, cinéma, musique, événements médiatiques et littérature, se tient maintenant depuis 8 ans. Le FFDPM est né en 2006, dans le prolongement de la semaine de cinéma sur le racisme et les relations interculturelles organisée dans le cadre de la SACR , avec l’idée d’ élargir la perspective à tous les enjeux de droits humains. Comme j’ai été associé à la Semaine d’action contre le racisme depuis le début et que j’ai toujours eu un grand intérêt pour le cinéma, les responsables d’Images Interculturelles m’ont demandé de me joindre à un petit noyau de personnes pour créer le festival. Avec des échéances très courtes et des moyens très limités, dans une grande fébrilité, nous avons réussi à organiser la première édition du FFDPM, qui s’est tenue sur deux jours, en mars dernier, au Cinéma Beaubien, et qui a remporté un bon succès. J’assure, depuis, la coprésidence du conseil des gouverneurs du festival, formé de personnalités des milieux du cinéma et des droits humains, en plus de participer activement à son comité d’organisation. Déjà, en 1998, à l’occasion du 50ième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, alors que j’assurai la direction générale de la Ligue des droits et libertés, j’avais développé un projet de Semaine du cinéma sur les droits qui devait se tenir à la Cinémathèque québécoise. Finalement, ce projet s’était fondu dans la première Rencontre internationale du documentaire de Montréal et j’avais participé très activement à son comité de programmation. J’avais beaucoup apprécié cette expérience, surtout les échanges avec les cinéastes documentaristes. Participer activement à l’organisation du Festival des films des droits de la personne, c’est pour moi faire se rejoindre deux passions qui m’habitent depuis l’âge adulte. Je vous invite à venir partager mes passions. ANDRÉ PARADIS Directeur général par intérim AI Canada francophone 3 ¬ Mars 2007 DOSSIER CINÉMA ET MUSIQUE DES ARTISTES DÉFENDENT LES DROITS HUMAINS Jennifer Lopez a été honorée par Amnistie internationale le 14 février à l’occasion du festival du film de Berlin pour son travail de productrice et d’actrice du film Bordertown. Ce film traite des meurtres de plusieurs centaines de femmes mexicaines à Juarez, une ville située à la frontière avec les États-Unis. Antonio Banderas et Martin Sheen figurent également au générique du film, réalisé par Gregory Nava. L’actrice a reçu le prix «Artistes pour Amnistie» des mains du prix Nobel de la paix Jose RamosHorta. Elle sera également décorée par Norma Andrade, cofondatrice de l’association «Nuestras Hijas de Regreso a Casa» (Ramenez nos filles à la maison), qui rassemble les mères et proches des victimes. 4 ¬ Mars 2007 War lord,Road to Guantanamo,Hotel Rwanda… A-t-on jamais vu un déferlement aussi soutenu de films – en particulier de films de grands Majors américains – dénonçant des scandales des droits humains? De Leonardo di Caprio (Diamants de sang) à Jennifer Lopez ( Bordertown), en passant par Nicolas Cage (War Lord), les stars de cinéma emboîtent le pas aux vedettes rock et aux écrivains célèbres pour permettre au message d’Amnistie de rejoindre une audience beaucoup plus vaste. P lus près de nous, Michel Brault, avec Les Ordres, ou Denis Chouinard, avec L’ange de goudron et Clandestins, nous ont rappelés que cela nous concerne aussi parce que cela peut se passer ici. Depuis quelques années, des partenariats se tissent entre des réalisateurs de films et AI. Les premiers portent à l’écran des films grands publics qui illustrent des situation de violation des droits humains. Pour sa part, Amnistie anime des débats, propose des com- VOX-POP Sur le Web Visitez la nouvelle section Les artistes qui nous appuient, sous l’onglet Miltitez avec Amnistie pléments d’information et surtout des actions pour mettre fin à ces violations, combattre l’impunité ou faire adopter traités et convention. De plus, depuis deux ans, la section canadienne francophone, à l’instar d’autres sections à travers le monde, au Pays-Bas ou à Vancouver, est impliquée dans le Festival des films sur les droits de la personne de Montréal. Nous vous invitons au Festival, en vous présentant une courte entrevue avec son porte-parole, Hugo Latulippe, et en présentant le palmarès des films en lien avec les droits humains établi par nos membres. Par ailleurs, parce que leur popularité et leur sensibilité à la liberté d’expression en font souvent des victimes des régimes répressifs, poètes, musiciens et chanteurs sont depuis toujours des alliés d’Amnistie internationale. Le projet Make some noise rassemble une cinquantaine d’entre eux (pour le moment !) et associe musiques, festivités et actions pour défendre les personnes partout où la justice, la liberté et l’égalité sont bafouées. Grâce aux reprises exclusives de chansons de John Lennon, aux vidéos d’artistes internationaux Nous avons demandé à nos membres quels étaient selon eux les films les plus marquants pour des défenseurs des droits humains. Nous avons reçu plusieurs réponses enthousiastes et nous remercions tous ceux qui ont pris la peine de partager leurs coups de cœur. Certains nous ont suggéré un seul titre, d’autres nous ont rappelé trois fois pour compléter leur liste et pour exposer les raisons de leurs choix. Plus de 45 titres ont été soumis, signe que les droits humains inspirent les cinéastes. Si certaines suggestions ont plus de 50 ans, la plupart des films mentionnés ont été projetés récemment. VOICI LE PALMARÈS DES FILMS LES PLUS CITÉS. Z de Costa-Gavras LA LISTE DE SCHINDLER de Steven Spielberg MISSING (Porté disparu), de Costa-Gavras LES ORDRES de Michel Brault L’AGRONOME de Jonathan Demme (sur la vie et la mort de Jean Dominique, de Radio-Haïti) DOUZE HOMMES EN COLÈRE de Sidney Lumet HURRICANE de Norman Jewison, avec Denzel Washington LA CONSTANCE DU JARDINIER de Fernando Meirelles, d’après le roman de John LeCarré MIDNIGHT EXPRESS réalisé par Alan Parker, d’après un scénario d’Oliver Stone et de William Hoffer. MISSISSIPI BURNING d’Alan Parker Suivent ensuite une série de films qui ont tous été mentionnés à plus d’une reprise : Ghandi, Good night and good luck, Amistad, Les diamants du sang, Hotel Rwanda, Dead Man walking. Enfin, parmi les autres films qui n’ont été cités que par une seule personne, mentionnons : CONSTANTIN COSTA-GAVRAS Le silence des fusils d’Arthur Lamothe, les films d’Andrej Varda, et aux possibilités d’agir, Make Some Noise veut inciter L’homme de marbre et L’homme de fer, une nouvelle génération branchée sur le cyberespace à se La vita è bella, de Roberto Benigni, mobiliser pour les droits humains. Outre les Trois Accords, The promises de Justine Shapiro et BZ qui font notre couverture, et Doba Caracol qui nous Goldberg, Sacco et Venzetti, de Giuliano accorde une entrevue en pages 10 et 11, la chanteuse Montaldo, avec Gian Maria Volonte, Le Audrey de Montigny a accepté de participer au projet et dernier roi d’écosse, de Kevin Macdonald, Au d’appuyer notre organisation. Sa version de « Love » revoir les enfants de Louis Malle, L’argent de poche de devrait être disponible au moment où vous lirez ces lignes. François Truffaut, In the heat of the night avec Sidney Poitier et Et que deviendraient nos manifestations si elles Rod Steiger, American History X, de Tony Kaye, Une journée étaient désertées par des artistes qui contribuent à attirer particulière d’Ettore Scola, Le dictateur, de Charlie Chaplin, et l’attention des médias ? Nous vous présentons trois courJohnny got his gun, de Dalton Trumbo. tes entrevues de complices qui depuis des années répon> Suite à la page 6 dent toujours « présent » ! «Vous ne pouvez changer la vision politique des gens avec un film,mais vous pouvez au moins engendrer une discussion politique ». 5 ¬ Mars 2007 DOSSIER CINÉMA ET MUSIQUE > Suite de la page 5 Pour équilibrer ce palmarès très occidental, la journaliste Aline Gobeil (nouvelles radio de RadioCanada) nous suggère : Water, tourné par la cinéaste canadienne Deepa Mehta, sur l’Inde et les veuves privées de tous les droits (« magnifique ! »), les films du Syrien Mohamed Mallas, sur les crimes d’honneur, le film controversé, mais excellent La route 181, de Eyal Sivan, cinéaste israélien, et de son homologue palestinien Michel Khleïfi, qui nous amènent sur la ligne verte de démarcation entre Israel et les Territoires occupés (« long, mais fascinant »). « Mais mon premier choix c’est Lumumba, film magnifique sur l’indépendance du Congo, l’assassinat du leader Lumumba, le racisme exubérant des coloniaux, les débuts de Mobutu comme allié servile des États-Unis. C’est un film puissant. Rien que pour les discours de Lumumba, il faut voir ça. » Daniel Turcotte, du Groupe 45, haute ville de Québec, nous suggère entre autres : Nuit et brouillard d’Alain Resnais, tourné en 1955, « Film aux images parfois à la limite du supportable, mais nécessaires en tant que devoir de mémoire. Je pense l’avoir vu pour la première fois lors de mon secondaire; et l’ai revu dans le cadre d’un de mes cours en science politique à l’université. Je crois qu’il s’agit là du premier film à traiter de l’univers concentrationnaire nazi de la Seconde Guerre mondiale en France, et ce à peine dix ans après la fin de cette période traumatisante. Pour Richard Guay, membre du groupe 45 (Haute-Ville de Québec) et animateur du groupe scolaire de l’École secondaire de la Courvilloise, à Beauport : « Sur le thème de la justice, rien n’a encore égalé dans mon esprit le film Douze hommes en colère, de l’américain Sidney Lumet (1957), où le héros, défenseur de l’accusé qu’il croit innocent, parvient à convaincre tous les autres membres du jury. ». Il suggère aussi « le classique des classiques Le Cuirassé Potemkine, un film muet soviétique réalisé par Sergueï Eisenstein en 1925. Un condensé dénonçant les inégalités. » RÉALISÉ PAR ANNE SAINTE-MARIE 6 ¬ Mars 2007 Dans le cadre de ce numéro sur l’art et les droits humains, Agir a demandé à certaines personnalités du monde artistique de répondre à quelques questions sur les liens qui unissent les deux thèmes, sur des œuvres qu’ils ont jugés marquantes à ce chapitre, sur des projets qu’ils ont ou qu’ils voudraient réaliser en ce sens. ARMAND VAILLANCOURT Est-il nécessaire de dire que le parcours d’Armand Vaillancourt, sculpteur et artiste visuel est impressionnant? Né seizième enfant d’une famille de dix-sept, élevé par des parents qu’il qualifie lui-même de peu fortunés, mais de travaillant et surtout de sensibles au bonheur des autres. C’est d’eux qu’il tient sa grande générosité. Non pas seulement au sens matériel du terme, mais aussi celle du cœur, celle qui l’a fait se mêler aux noirs dans le Texas des années 1950, qui le fait s’enhardir au sujet de la guerre en Irak, des nombreuses injustices commises chaque jour dans de lointains pays et aussi juste sous son nez, dans sa propre ville. Pour Armand Vaillancourt, l’art et les droits humains sont indissociables. À ce sujet, il affirme que l’artiste est « une entité et [qu’il] est responsable de [son travail] », du message qu’il porte. Il explique qu’il ne pourrait lui-même faire une statue de Pinochet, de Staline ou d’un grand leader maoïste, même si ces gens ont occasionné de grandes libérations, ils ont aussi ordonné des purges épouvantables. Lorsqu’il parle de ses travaux, il avance qu’ils ont tous une connotation politique, comme cette fontaine, à San Francisco sur laquelle il avait écrit « Vive le Québec » lors du dévoilement en 1971. Il évoque le souvenir de projections de films tels que Les raisins de la colère, de Steinbeck ou encore les films de Charlie Chaplin, projections organisées par le parti communiste en 1953. Il parle aussi de la musique de la Bolduc qu’il qualifie de révolutionnaire parce qu’elle chantait le « petit monde », expression qu’aussitôt il confie détester. Pour lui, le monde ordinaire est plutôt extraordinaire à force de passer au travers des épreuves que peut leur infliger le quotidien. Tout le discours de cet artiste tourne autour de la générosité, du don – de soi, de temps, d’œuvres. 6Il travaille auprès de jeunes dans les écoles depuis une cinquantaine d’années, il évoque même le projet de faire une sorte de musée en évolution avec les œuvres de ces jeunes qu’il collectionne au fil de ses rencontres. Il collabore aussi beaucoup avec divers organismes, donnant des œuvres, prenant la parole. En riant, il confie « avoir fait le tour du corps humain, de toutes les maladies » avec toutes les fondations avec lesquelles il a collaboré. Il dit de lui qu’il est incapable Garnotte et Stéphane Poulin, au coude à coude, lors d’une activité de sensibilisation à l’UQAM, en mars 2006, dans le cadre de la campagne Contrôlez les armes. Ce qui le rend particulièrement sensible aux droits humains, c’est que plusieurs de ses confrères dans le monde sont empêchés de pratiquer leur métier librement et ce de façon parfois brutale. Il cite en exemple un caricaturiste iranien qui avait été mis en « La liberté, c’est presque plus important que la vie ». ARMAND VAILLANCOURT de dire non, mais ne le perçoit pas comme un défaut. Pour lui, la vie est un système de vase communicants. « Les autres, c’est moi. Je suis un nous », dit-il. Peut-être est-ce pour cette raison que l’inertie des gens le fait profondément réagir. « Ce n’est pas vrai qu’on a tous la même chance » affirme-t-il pour ensuite enchaîner sur les thèmes de la justice et de la tolérance, des valeurs qu’il a transmises à son fils de quinze ans qui a écrit « Lettre d’outremer pour en finir avec la guerre ». Comme ses parents l’ont fait avec lui, il lègue à son tour des valeurs solides et droites. Son franc-parler et son goût de la provocation ne lui ont pas toujours valu que des applaudissements, il a bien eu quelques démêlés avec les autorités, mais s’en est toujours sorti la tête haute et les principes intacts. Pour Armand Vaillancourt, « la liberté, c’est presque plus important que la vie ». Selon lui, il a encore beaucoup de choses à faire. Il suffit de garder le cap et de rester connecté sur son époque. Son truc? Ne jamais vieillir aussi longtemps qu’on est en vie. GARNOTTE De son point de vue de caricaturiste (au quotidien Le Devoir), Garnotte considère qu’il ne peut se prononcer sur le sujet de l’art. Par contre, il peut aisément parler de son métier. Dans un quotidien, les droits humains ne font la manchette que lorsqu’ils sont bafoués. C’est alors que le dessin peut devenir un outil de dénonciation et que la caricature prend un autre aspect, plus social. Le dessin satirique amène une certaine sensibilité, selon lui, que tous les dessinateurs n’ont pas. prison pour certains de ses dessins. Dans d’autres États, c’est la police qui vient chercher le journaliste, la répression va jusqu’à la violence; lire ici, la possibilité de se faire casser les doigts. Après le 11/09/01, il serait presque facile de basculer dans un État où la libre expression serait bafouée et où les caricaturistes seraient parmi les premiers à en payer le prix. À l’évocation du scandale des caricatures du prophète, il affirme que cela peut aussi se passer en Occident, qu’on a vu, à cette même époque, de grands groupe de presse empêcher toutes caricatures de Mahomet et de ce qui touchait le sujet. Les situations peuvent facilement déraper. Cela crée une forme de censure. Depuis les évènements de septembre 2001, la société semble très fragile. Par exemple, le Canada sous l’influence des États-Unis a commis des erreurs aux conséquences importantes. Dans l’affaire Maher Arar, les autorités ont posé des gestes au mépris des droits fondamentaux. C’est justement ce deux poids deux mesure qui fait réagir Garnotte, que, selon « la gueule du client » on puisse poser des actions irréparables et ce, souvent au mépris de la vie des gens, de la vie d’un peuple. Il se souvient aussi de la projection du film Road to Guantanamo organisée par Amnistie Internationale comme d’un beau moment où l’art rencontrait les droits humains. À ce sujet, il évoque aussi Z de Costa Gavras. « Les films qui ont été vus par beaucoup de gens, qui ont touché l’imaginaire collectif restent dans l’esprit. Ce sont eux qui peuvent amener des références dans la caricature. » > Suite à la page 9 7 ¬ Mars 2007 DOSSIER CINÉMA ET MUSIQUE Kalsang Dolma, protagoniste du film « Ce qu’il reste de nous » a donné plusieurs ateliers lors du congrès ou de la formation des jeunes d’AI. HUGO LATULIPPE PORTE PAROLE DU FFDPM Hugo Latulippe 8 ¬ Mars 2007 FESTIVAL DE FILMS SUR LES DROITS DE LA PERSONNE DE MONTRÉAL FFDPM e LE 7 ART AU SERVICE DES DROITS HUMAINS P LAURE WARIDEL « J’ai été très honoré qu’on m’offre d’être le porteparole du Festival, assure Hugo Latulippe. Ce que je dégage rejoint donc ce que je pense : avec les films inscrits au FFDPM, on va voir ce qui se passe réellement sur la terre et nous allons tous pouvoir approfondir notre réflexion sur ce qui est au cœur des grands conflits. » « Le défi, pour le festival, pour des organisations de droits humains et pour moi, » poursuit Hugo Latulippe, « reste toujours de rejoindre la majorité, de cesser de prêcher à des convertis. Je suis profondément convaincu que le succès commercial est possible pour un film avec des préoccupations de droits humains et ce, sans compromis. » L’aventure de Ce qu’il reste de nous, un film sur le Tibet qui a été stoppé dans son élan vers une distribution internationale par des considérations politiques et de sécurité, a été marquante pour Hugo Latulippe. « Le film est toujours d’actualité et la tenue des Jeux Olympiques en Chine est une nouvelle occasion à mes yeux de renouveler l’« empowerment » de ceux qui ont vu le film. » Avec ce désir, très amnistien, de favoriser l’action chez le spectateur, Hugo Latulippe tient à être très présent dans les salles, lui que tout indigne. Il n’y a qu’à jeter un œil sur ses projets avec sa boîte de production Esperamos : une série documentaire sur les manifestes au Québec, une adaptation d’un documentaire sur l’Uruguay, un documentaire sur le conflit au Proche-Orient, une fiction sur l’Afrique subsaharienne et la route du sida... our Images Interculturelles, organisateur du Festival de films sur les droits de la personne de Montréal (FFDPM), le 7e art possède une capacité particulière pour impliquer le spectateur et stimuler son émotion. La fiction met en scène des exils, des conflits, des violences, des douleurs, des absurdités… Elle invente les retrouvailles et l’acceptation, elle invente la vie, la paix et l’espoir. Le documentaire montre la permanence des situations d’intolérance, géographiquement et historiquement. Il présente les crises actuelles, remet en mémoire les violations des droits et met à jour les fanatismes passés sous silence… Le 7e art offre le rappel et l’avertissement suivant : hier comme aujourd’hui, ce qui s’inscrit sur l’écran peut se dérouler à l’autre bout du monde comme sur le pas de notre porte. Le FFDPM veut ainsi confirmer la puissance et la force du cinéma comme outil d’information et d’éducation du public sur les grands enjeux sociaux. Tel un leitmotiv, il veut rappeler à tous l’importance des droits de la personne et du respect des libertés fondamentales. > Suite de la page 7 STÉPHANE POULIN Stéphane Poulin lors du dernier Marathon d’écriture, le 9 fécembre dernier. Il en est au moins à son troisième Marathon, sans compter les vigiles (peine de mort, Israël-Liban, Contrôlez les armes...) Le FFDPM est supporté par un Conseil des Gouverneurs composé de personnalités influentes des milieux cinématographiques, culturels et des droits de la personne. Ainsi, depuis l’an dernier, André Paradis y représente Amnistie internationale. La deuxième édition du FFDPM a pour porte-parole le cinéaste engagé, Hugo Latulippe (Bacon, le film, Ce qu’il reste de nous) que le magazine L’Actualité cite parmi les personnalités qui dessinent le Québec de demain. Le festival s’ouvrira avec la projection en première québécoise du film de fiction Bamako du réalisateur Mauritanien, Abderrahmane Sissako. Bamako relate un procès du village malien fait à la Banque Mondiale et au Fonds Monétaire International, que les citoyens estiment responsables du drame qui secoue l’Afrique. Le film s’est mérité le Prix du jury au Festival du film de Carthage 2006, le Coup de Cœur du public au Festival Lumières d’Afrique de Besançon 2006, le Grand prix du public au Festival Paris Cinéma 2006 et a été présenté en Sélection Officielle hors compétition au Festival de Cannes en 2006. DU 23 AU 29 MARS Courts et longs-métrages de AU CINÉMA DU PARC fictions et documentaires, en WWW.FFDPM.COM provenance de plusieurs pays, prendront l’affiche de cette édition. Divers thèmes seront abordés tels que la situation des Roms en Europe, les réfugiés écologiques, les guerres, l’homophobie, les génocides, la prostitution, l’exploitation, etc. Le FFDPM est membre du Human Rights Film Network. Pour Stéphane Poulin, les arts et les droits humains vont de pair. Les premiers étant les témoins de notre temps, ils peuvent donc servir à exprimer des préoccupations sociales. Étant illustrateur jeunesse, Stéphane n’a pas encore eu l’occasion de réaliser un projet en lien avec les droits humains. Et il affirme du même souffle que ça lui a toujours manqué. Il travaille présentement sur l’illustration d’un livre sur les murs et l’intolérance. S’inspirant du mur qui sépare Israël de la bande de Gaza, il cite en exemple l’ancien mur de Berlin et celui qui empêche les immigrants clandestins mexicains de passer aux États-Unis. S’agissant là d’un projet de livre pour adulte, Stéphane explique que cela aurait pu se faire en littérature jeunesse, mais qu’il était plus intéressant de le faire dans sa forme actuelle. Le message porté peut être plus complexe, plus étoffé et sera peut-être aussi (malheureusement et à tort) pris plus au sérieux que si ç’avait été un livre pour enfants. Pour ajouter à son propos, il mentionne les peintres de genre du 16e siècle, plus précisément Bruegel l’ancien, qui n’hésitaient pas à mettre en scène le peuple et sa petite misère, au contraire des artistes de la bourgeoisie qui peignaient les portraits des nobles. Stéphane Poulin croit que l’art devrait avoir une fonction sociale en plus d’esthétique. Il parle aussi du film Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000, d’Alain Tanner. Il évoque son souvenir de ces personnages qui luttent se trouver une place, pour pouvoir vivre, pour pouvoir s’exprimer pleinement. Selon lui, tout ce film est porté par le sentiment d’amour. Pour lui, ce qui parle d’amour traite, en quelque sorte, des droits humains. Quand les gens sont portés par un réel sentiment amoureux, les droits humains ne sont pas bien loin. Ainsi, l’amour devient une forme de moteur à l’expression des droits humains. C’est justement pour cette raison que la violence faite aux femmes et aux enfants le révolte. Il étaie sa pensée ici en expliquant que ce n’est pas parce que ces groupes sont plus fragiles, mais plutôt parce que les femmes sont moins belliqueuses de nature. Même si les hommes ne choisissent pas toujours d’aller à la guerre. Ce sont les femmes qui portent et enfantent les enfants. Du même souffle, il affirme que le jour où les femmes accèderont à leur pleine émancipation, la face du monde changera. ENTREVUES RÉALISÉES PAR ANNE-ÉMILIE BRISSON 9 ¬ Mars 2007 DOBACARACOL UNE CHANSON DÉDIÉE AU PEUPLE DU DARFOUR DobaCaracol, c’est d’abord le duo Doriane Fabreg (Doba) et Carole Facal (Caracol), une magie qui se produit lorsque leurs voix s’harmonisent avec force et justesse et que le rythme de leurs djembés vous transporte dans sa danse. Depuis la sortie de leur album Soley, le groupe a donné plus de 300 concerts entre le Québec, la France, le Mexique, le Japon et l’Australie, incarnation du caractère universel de la musique. Soley, certifié Disque d’or au Canada, a également remporté le prix Félix pour le meilleur album de l’année 2006 dans la catégorie Musique du monde. 10 ¬ Mars 2007 L e rythme « complètement fou » adopté par le groupe ne l’a pas empêché d’accepter d’emblée de participer au projet Make Some Noise d’Amnistie internationale, en lançant une nouvelle version de la chanson Hold On de John Lennon. « Quel immense honneur pour nous de reprendre cette chanson », précisent-elles. « Nous étions en tournée en France l’automne dernier, alors nous avions peu de temps pour nous l’approprier », explique Carole. « Nous avons donc concentré nos efforts avec les musiciens qui nous accompagnent et nous avons eu beaucoup de plaisir à lui donner une nouvelle couleur », ajoutent-elles, souriantes et le regard complice. « Lors de l’enregistrement en studio, nos pensées étaient dirigées vers l’œuvre de John et vers son merveilleux message de paix ». Le groupe a également souligné le lancement de la chanson en direct à l’émission Belle et Bum sur les ondes de Télé-Québec. « Nous tenions à interpréter cette chanson en particulier », ce qu’elles firent le 9 décembre dernier, la veille de la Journée internationale des droits de l’homme. Depuis, les membres de DobaCaracol incluent la chanson Hold On dans tous leurs concerts et le groupe ne manque pas de souligner son engagement avec Amnistie internationale et l’importance de faire valoir le respect des droits humains dans le monde. «On pense qu’on peut faire passer des messages par la musique. Ça fait l’unanimité dans le groupe. C’est peut-être même plus efficace parce que ça s’adresse aux émotions », expliquent Carole et Doriane. Elles insistent sur le fait que les artistes ont le pouvoir de David Buissière, Mohammed Coulibaly, Maxime Lepage) et le groupe apparaît sous le nom DobaCaracol. En 2002, les FrancoFolies de Montréal et de La Rochelle en France s’arrachent le groupe qui reçoit des critiques très élogieuses. En 2004, DobaCaracol s’associe avec les disques Indica avec qui ils produisent l’album Soley. « Dans notre musique, nous célébrons la beauté et c’est notre féminité qui ressort », dit Doriane. Leur militantisme ne s’exprime pas tant dans les textes de leurs chansons que dans le choix des projets qu’elles décident d’appuyer. Make Some Noise est leur 2e projet pour Amnistie internationale. En 2004, Carole et Doriane ont participé aux célébrations du 35e anniversaire du Bed In pour la paix à Montréal, aussi organisé avec l’appui de Yoko Ono et on retrouve leur nom sur le disque de Give Peace a chance produit à cette occasion. Elles sont porteparole de la coalition Eau Secours, ont participé à l’événement Live 8 en Ontario en 2005, à celui de Solidarythmé (dans le cadre de la Semaine d’actions contre le racisme en 2006) et se sont ralliées sans hésitation lorsqu’on a fait appel à elles pour un spectacle bénéfice pour les victimes du Tsunami. « À cet Pourquoi le Darfour? « Parce que c’est un conflit mal et sous-médiatisé ». susciter l’attention du public et c’est pour cette raison qu’elles ont le désir de s’impliquer. « Rassembler les gens pour les causes qui nous tiennent à coeur, c’est notre cheval de bataille », confirment-elles. LES ÉVÉNEMENTS S’ENCHAÎNENT Leur rencontre en 1998 marque le début d’une révélatrice et très enrichissante amitié. Doriane, française d’origine dont les influences musicales sont issues du R&B et du reggae est passionnée du voyage et explore les chants et rythmes d’autres cultures. Carole, québécoise, est influencée par le violon et la musique classique avant de chavirer plus tard dans l’univers punk, tout en développant un goût pour la création musicale. Fusion cosmique éclatante: l’une trouve dans l’autre le son et le sens du rythme qu’elle recherchait. Elles explorent leurs talents en chantant et en jouant des djembés au Carré Saint-Louis. Un ami les invites à performer au bar Les Conneries, sur Saint-Denis et bien vite, elles y jouent tous les mardis soirs. Elles se joignent quelque temps comme choristes au groupe de reggae Kaliroots avant de développer leur propre répertoire. Depuis, les événements s’enchaînent rapidement : participation aux Francouvertes en 2001, sortie la même année d’un premier disque Le calme son, produit et distribué de façon indépendante, participation à divers festivals d’envergure internationale où la couleur unique des harmonies vocales du duo leur permet d’être recrutées pour assurer la première partie de groupes tels Alpha Blondie, Tryo et la Rue Kétanou. Parallèlement, elles sont choisies comme choristes par plusieurs artistes internationaux de grande renommée. Dès 2002, de talentueux musicien se greffent-à elles (Martin Lizotte, événement seul, nous avons pu, avec les autres artistes impliqués, récolter plus d’argent que le montant versé par le gouvernement Charest », rigolent-elles. DobaCaracol tient à dédier sa version de la chanson Hold On de John Lennon à tous les gens qui vivent dans la souffrance actuellement au Darfour, « pour que la musique puisse leur donner un peu de force pour tenir et pour construire un pays sans violence», précisent-elles. Pourquoi le Darfour? « Parce que c’est un conflit mal et sous-médiatisé », répond Doriane. Carole, récemment marquée par la lecture de Un dimanche à Kigali de Gilles Courtemanche, insiste sur l’urgence pour la communauté internationale d’intervenir avant qu’un génocide comme celui du Rwanda se répète. « On a de la difficulté à accepter la souffrance dans le monde », s’entendent-elles pour dire. « On ne comprend pas comment l’humain peut avoir un tel non-respect de la vie et peut être destructif pour des questions d’argent ». Ces mères de famille et citoyennes du monde vivent un sentiment d’insécurité devant l’état de notre planète, mais font de leur mieux pour inculquer de saines habitudes de vie et des valeurs basées sur le respect d’autrui et de l’environnement à leurs enfants. Au moment de l’entrevue, Carole et Doriane travaillaient avec Luck Mervil à l’événement « Les WeekEnds pop de l’OSM » du 7 février, sous le thème du métissage des musiques du monde. Elles continuent leur tournée au Canada, aux États-Unis (New-York, Philadelphie) et en Europe ( France, Suisse, Belgique, Allemagne) tout en concoctant un nouvel album qui, elles l’espèrent, verra le jour d’ici la fin 2007. CAROLINE RUSSELL [email protected] 11 ¬ Mars 2007 BONNES NOUVELLES LE DARFOURCOÛTE LA PRÉSIDENCE DE L’UA AU SOUDAN Le Ghana a été choisi pour prendre la présidence annuelle tournante de l’Union africaine (UA) à la place du Soudan, auquel le poste avait été promis l’an dernier. L’ancien président malien qui préside la commission de l’UA, ALPHA OUMAR KONARÉ. a précisé que le président ghanéen John Kufuor avait été choisi « par consensus » après les réserves exprimées par bon nombre des dirigeants présents au sujet du président soudanais Omar Hassan al Bachir. La perspective d’une présidence soudanaise, promise à Khartoum lors du précédent sommet de l’UA, était décriée par des ONG et les gouvernements occidentaux qui voyaient mal comment le Soudan, en plein conflit au Darfour, pouvait prétendre diriger l’Union africaine. Amnistie internationale avait estimé pour sa part que la crédibilité de l’Union africaine serait entamée si elle choisissait comme pays président le Soudan « alors même qu’il défie les décisions de l’UA et de l’Onu sur le déploiement de forces de maintien de la paix au Darfour ». SYRIE UN ANCIEN PRISONNIER D’OPINION REMERCIE LE RÉSEAU DES ACTIONS URGENTES ABDEL RAHMAN AL SHAGHOURI (« Abud » pour ses amis), considéré comme un prisonnier d’opinion, a été libéré en août 2005, après avoir purgé l’intégralité de sa peine d’emprisonnement. Il avait été condamné au terme d’un procès inique, pour avoir formulé des critiques à l’égard du gouvernement. Il avait fait l’objet de plusieurs Actions urgentes. L’équipe travaillant sur la Syrie au Secrétariat international d’Amnistie est finalement parvenue à entrer en contact avec Abdel Rahman al Shaghouri en janvier. Voici le message que celui-ci lui a fait parvenir : « Je suis heureux d’apprendre que l’organisation qui m’a défendu s’intéresse encore à ce qui m’arrive, même après ma libération. Il est de mon devoir de saluer les efforts fournis par tous ceux qui ont agi, dans le monde entier, afin d’attirer l’attention sur différentes affaires, la mienne en particulier, et de faire connaître la vérité. J’ai été témoin de ces efforts un après-midi [alors qu’il se trouvait en détention] : ENFANTS SOLDATS j’écoutais la BBC (en prison, on écoute en général presque tous les bulletins d’information) et si je me souviens bien, c’était l’émission The talk of the hour. Le sujet abordé était la Syrie et le statut des prisonniers. L’un des invités a dit : « Il n’y a pas de prisonniers d’opinion en Syrie. »À ce moment-là, La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé fin janvier je me suis demandé comment il l’acte d’accusation de THOMAS LUBANGA DYILO, un réagirait si quelqu’un portait mon chef de guerre congolais accusé d’avoir enrôlé des cas à sa connaissance. C’est alors enfants soldats. que j’ai entendu [l’attachée de Il sera la première personne à être jugée par cette presse d’Amnistie internationale instance à La Haye, aux Pays-Bas. La chambre prélimipour le Moyen-Orient et l’Afrique naire de la CPI a estimé qu’il y avait « des preuves suffidu Nord] lui demander : « Et Abdel santes» de penser que Thomas Lubanga est « responRahman al Shaghouri alors ? » sable criminellement» de l’enrôlement et la conscription L’invité lui a répondu qu’il ne d’enfants âgés de moins de quinze ans et de les avoir fait connaissait pas bien mon cas. participer aux hostilités dans la province d’Ituri. Tout cela renforce ma volonté Au centre de réinsertion du Bukavu, d’ex enfants-soldats L’ancien chef de l’Union des patriotes congolais est de République démocratique du Congo brûlent leurs de continuer à agir avec ceux qui uniformes militaires pour marquer la fin de leur vie sous le coup de trois chefs d’inculpation pour enrôlement de soldats. m’ont aidé, et à tout le moins, de et conscription d’enfants de moins de quinze ans et pour les remercier pour ce qu’ils ont les avoir fait participer activement au conflit sanglant dans la province accompli, pas uniquement pour moi mais aussi pour d’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo, en 2002 et tous ceux qui sont « perdus » . ABUD 2003. Il risque la prison à perpétuité. Plus de 8000 personnes ont été tuées dans les combats qui se sont poursuivis dans la province de l’Ituri après la fin de la guerre civile de 1998-2002. THOMAS LUBANGA SERA JUGÉ PAR LA CPI 12 ¬ Mars 2007 MOLDAVIE UN HOMME AYANT CONNU LA TORTURE EST LIBÉRÉ SERGUEÏ GOURGOUROV a été libéré sous caution le 9 décembre par la cour d’appel de Chisinau. Il avait été arrêté le 25 octobre et aurait subi par la suite des passages à tabac et des décharges électriques pour qu’il « avoue » le vol d’un téléphone portable. Sa santé a été si gravement affectée par ces tortures qu’il n’a pas été en mesure de se présenter à l’audience où sa libération a été prononcée. Le jour même, il quittait le centre de détention. Il a été reconduit chez lui sur une civière. Le lendemain, Sergueï Gourgourov a subi des examens médicaux aux urgences d’un hôpital de Chisinau. L’Action urgente lancée par AI a marqué les esprits en Moldavie. Les deux avocats chargés du dossier de Sergueï Gourgourov ont participé à une conférence de presse organisée par la section moldave d’AI le 23 novembre, en présence de journalistes de trois chaînes de télévision, de deux stations de radio et de la presse écrite. Au centre de détention, Sergueï Gourgourov a reçu la visite, le 24 novembre, d’une délégation du Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants ainsi que celle de procureurs et d’avocats parlementaires (médiateurs) chargés des questions relatives aux droits humains. Il avait été transféré à l’hôpital de la prison de Prounkoul, le 2 décembre, mais cet établissement, mal équipé, n’a pas été en mesure de réaliser les tests permettant de déterminer la gravité de ses blessures. Le 24 janvier, Vyatcheslav Tsourkan, avocat et membre de la section moldave d’AI , a rencontré les assistants du procureur général adjoint. Ceux-ci se sont plaints du fait qu’ils recevaient jusqu’à 150 lettres par jour et de la mauvaise image que l’action menée sur ce cas donnait à la Moldavie au niveau international. Ils avaient en leur possession un sac postal pesant environ 50 kg contenant des milliers de lettres envoyées du monde entier par des membres du Réseau des Actions urgentes. IRAN ANNULATION DE LA CONDAMNATION À MORT PAR LAPIDATION DE NAZANIN En raison des protestations internationales, notamment relayées par NAZANIN AFSHIN-JAM, reine de beauté canadienne d’origine iranienne, la condamnation à mort par lapidation de Mahabad Fatehi, 19 ans, connue sous le nom de Nazanin, avait été annulée par la Cour suprême en mai 2006 et son affaire renvoyée pour être rejugée. Le 14 janvier 2006, les juges d’un tribunal pénal de Téhéran ont finalement innocenté Nazanin Fatehi de l’accusation de meurtre prémédité contre son agresseur qui tentait de la violer. Ils lui ont ordonné de payer la Diya (prix du sang) à la famille de l’homme qu’elle a tué en état de légitime défense en mars 2005. Elle avait été condamnée à mort pour cet homicide en janvier 2006. Cette affaire souligne à quel point il est urgent de réformer le système judiciaire en Iran afin que la peine capitale ne soit plus prononcée contre des personnes accusées de crimes commis alors qu’elles n’avaient pas dix-huit ans. ARABIE SAOUDITE/ MAROC MAJDA MOSTAFA MAHIR a été libérée de prison en Arabie saoudite en novembre 2006 et elle est rentrée au Maroc. Elle avait été arrêtée en 1997 et condamnée à mort pour le meurtre d’un homme. La sentence avait cependant été annulée après que la famille de la victime eut renoncé à son droit d’exiger sa mort. Majda Mostafa Mahir a adressé ses sincères remerciements à tous ceux qui se sont mobilisés en sa faveur et qui ont contribué à sa libération. 13 ¬ Mars 2007 BURUNDI DROITS RÉSERVÉS POURSUIVI POUR AVOIR CRITIQUÉ LE GOUVERNEMENT GABRIEL RUFYIRI, président de l’ONG Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome), a récemment été libéré sous condition mais les charges qui pèsent sur lui n’ont pas été levées. Arrêté en septembre 2006 pour avoir accusé des membres du gouvernement burundais de détournement de fonds et mis en examen pour « imputations dommageables », il a été détenu à la prison de Mpimba, à Bujumbura, la capitale. Gabriel Rufyiri Amnistie internationale considère cet homme comme un prisonnier d’opinion, incarcéré et poursuivi uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. Gabriel Rufyiri a maintes fois critiqué le gouvernement pour son incapacité à arrêter les auteurs de détournements de fonds publics. Tout récemment, l’Olucome s’était élevé contre les autorités à l’occasion de la vente d’un avion présidentiel, déplorant que le gouvernement ait perdu plus de deux millions de dollars en n’acceptant pas l’offre la plus avantageuse. L’ONG a régulièrement fait l’objet de manœuvres de harcèlement. Certains de ses membres ont reçu par téléphone des menaces dirigées contre eux et leur famille, du fait de leur action au sein de cette organisation. Les locaux de l’Olucome auraient même été occupés par une trentaine d’hommes qui auraient forcé le personnel à sortir du bâtiment et cadenassé les portes pour l’empêcher de travailler. LETTRE À ADRESSER À Président Pierre Nkurunziza, Président de la République Boulevard de l’Uprona Rohero I BP 1870 Bujumbura Burundi COPIE À ADRESSER À Ambassade du Burundi Son Excellence Mme Epiphanie KABUSHEMEYE NTAMWANA Ambassadeur Ambassade de la République du Burundi 325, rue Dalhousie, bureau 815 Ottawa (Ontario) K1N 7G2 Canada. Monsieur le Président de la République, Gabriel Rufyiri, président de l’ONG Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome), a été arrêté en septembre 2006 pour avoir accusé certains membres du gouvernement burundais de détournement de fonds. Mis en examen pour « imputations dommageables » et détenu à la prison de Mpimba, à Bujumbura, il a récemment été libéré sous condition mais les charges qui pèsent sur lui n’ont pas été levées. Gabriel Rufyiri, l’Olucome et ses membres n’ont cessé d’être la proie de harcèlements. En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnistie internationale qui considère Gabriel Rufyiri comme un prisonnier d’opinion, détenu uniquement pour avoir fait usage de son droit à la liberté d’expression, je vous demande de faire lever les charges qui pèsent sur lui. Je prie également les autorités d’ouvrir sans délai une enquête indépendante sur les allégations de harcèlement et d’intimidation dont les membres de l’Olucome sont l’objet et de traduire en justice ceux qui en sont les responsables. Espérant que mon appel sera entendu, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma haute considération. SIGNATURE, NOM, ADRESSE 14 ¬ Mars 2007 RÉPUBLIQUE DE BÉLARUS BYMEDIA.NET EMPRISONNÉ POUR SON MILITANTISME Zmitser Dashkevich Monsieur le Président Zmitser Dashkevich, dirigeant du mouvement d’opposition Jeune Front, a été condamné le 1er novembre 2006, à la suite d’un procès à huis clos, à une peine de prison d’un an et demi. Il a été inculpé pour organisation et participation à une activité d’une organisation non gouvernementale non enregistrée. En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnistie internationale qui considère Zmitser Dashkevich comme un prisonnier d’opinion, détenu pour le seul fait d’avoir usé de ses droits à la liberté de réunion, d’association et d’expression, je vous demande sa libération immédiate et inconditionnelle. Espérant que vous ferez droit à ma requête, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma haute considération. SIGNATURE, NOM, ADRESSE ZMITSER DASHKEVICH, dirigeant du Jeune Front, un mouvement d’opposition de jeunes, a été condamné, le 1er novembre 2006, à l’issue d’un procès à huis clos, à un an et demi de détention. Il avait été cité à comparaître le 15 septembre 2006 dans le bureau du procureur et inculpé pour « organisation ou participation à l’action d’une organisation non gouvernementale non enregistrée », en vertu d’un article pénalisant les organisations de la société civile, les personnes ou entités qui critiquent ouvertement le gouvernement. Cet article avait été ajouté au Code pénal biélorusse, en décembre 2005, dans le cadre d’une série de modifications de la législation en vue des élections présidentielles de mars 2006. Des centaines de personnes, dont des représentants politiques de l’opposition, des écrivains, des diplomates et des militants de la société civile, ont manifesté devant le tribunal à Minsk et réclamé sa libération immédiate. Amnistie internationale considère Zmitser Dashkevich comme un prisonnier d’opinion emprisonné au seul motif d’avoir exercé son droit à la liberté d’expression, de réunion et d’association. Il avait déjà été arrêté, avec quatre autres personnes, en avril 2006, lors d’une manifestation pacifique organisée à l’occasion du vingtième anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Les cinq hommes avaient été remis en liberté au mois de mai. LETTRE À ADRESSER À President Alyaksandr G. Lukashenka ul. Karla Marxa 38 220 016 Minsk République de Bélarus COPIE À ADRESSER À Ambassade de la République de Bélarus Son Excellence Mme Nina MAZAI Ambassadeur Ambassade de la République de Bélarus 130, rue Albert, bureau 600 Ottawa (Ontario) K1P 5G4 15 ¬ Mars 2007 EN BREF LIBAN ISRAËL DOIT REMETTRE LES PLANS DES FRAPPES PAR BOMBES À SOUS-MUNITIONS Alors même que le Département d’État des Etats-Unis faisait part de son inquiétude, dans un rapport au Congrès, d’éventuelles violations par Israël de son accord classifié sur l’usage des bombes à sous-munitions, AI exhortait le gouvernement israélien à remettre les plans et les coordonnées détaillées des zones dans le sud du Liban où ses forces ont tiré des centaines de milliers de bombes à sous-munitions, lors du conflit avec le Hezbollah, en juillet-août 2006. Chaque jour de retard pris par Israël, de nouvelles vies de civils sont mises en danger dans le sud du Liban. Lors des six derniers mois, des accidents impliquant des bombes n’ayant pas explosé ont fait plus de 200 victimes, dont plusieurs enfants, dans des villages dans le sud du Liban. Trente personnes, dont huit démineurs, ont été tuées. L’absence d’informations montrant où ces bombes ont été utilisées a ralenti et rendu plus dangereuse la tâche des démineurs, faisant courir un risque supplémentaire et inutile aux civils comme aux démineurs. Le Centre de coordination des Nations unies pour le déminage a identifié plus de 800 sites où sont éparpillés des restes de bombes à sous-munitions et autres munitions n’ayant pas explosé, mais toujours mortels. Amnistie exhorte le gouvernement des États-Unis, qui a fourni la majorité des bombes, à s’assurer que les autorités israéliennes fournissent les plans afin de réduire le risque qu’il y ait de nouvelles victimes civiles. En août et septembre 2006, des chercheurs d’AI ont découvert des sous-munitions BLU-63 n’ayant pas explosé, issues de bombes CBU-58B, à Ainata, et à Rashaya al Foukhar. Ces engins air-sol fabriqués par les États-Unis contiennent chacun 650 petites bombes. 16 ¬ Mars 2007 Aux États-Unis, la responsable de la campagne contre la peine de mort a reçu un message de David Hickley, membre de l’équipe d’avocats ayant défendu Clarence Ray Allen. Ce dernier a été exécuté le 17 janvier à la prison de San Quentin, en Californie. Voici la lettre envoyée par l’avocat : Merci beaucoup pour vos paroles bienveillantes et pour l’action que vous avez menée. Lors de ma dernière visite à Ray Allen, je lui ai parlé de l’action urgente. Il était ému et abasourdi que des inconnus prennent publiquement sa défense. Les autorités pénitentiaires ont renoncé à lui faire porter des menottes pendant les cinq derniers jours. Il a pu recevoir des visites et serrer sa petite-fille dans ses bras. Elles lui ont également permis de revêtir des parures amérindiennes. Un conseiller spirituel amérindien était à ses côtés lors de ses dernières heures. Ray Allen s’est montré impassible, tout en restant affable ; il semblait vraiment soulagé de quitter le couloir de la mort, un endroit absolument effroyable, après y avoir passé vingt-trois ans privé de tout espoir. Cette journée m’inspire tristesse et honte pour cet État et pour la nation. Permettez-moi d’exprimer, au nom de tous ceux qui se sont efforcés d’empêcher cette exécution, notre profonde reconnaissance pour la solidarité dont vous avez fait preuve et pour le travail que vous avez accompli. MERCI HAÏTI MEURTRE D’UN JOURNALISTE JEAN-RÉMY BADIO travaillait comme journaliste et photographe indépendant. Selon nos informations, il a été abattu le 19 janvier chez lui à Martissant, où la guerre des gangs s’intensifie depuis plus de deux ans. Jean-Rémy Badio était membre de SOS Journalistes, une organisation haïtienne de défense et de protection des droits des journalistes et de la liberté de la presse. Selon cette organisation, il a été tué pour avoir photographié des membres d’un gang armé. Sa famille a déclaré qu’il avait déjà reçu des menaces de mort de la part de membres du gang. Les autorités haïtiennes doivent faire en sorte que le meurtre de Jean-Rémy Badio ne reste pas impuni. Une enquête approfondie doit être diligentée dans les Dans un certain nombre de meilleurs délais et les conclusions de dossiers précédents, pour lesquels une enquête a été cette enquête devront être rendues ouverte, l’impunité prévaut publiques. Il faut montrer aux membres toujours. Parmi les des groupes armés qu’il ne saurait y avoir journalistes concernés, on peut citer Jean Léopold d’impunité pour de tels crimes et que Dominique, assassiné à Portleurs auteurs seront jugés. au-Prince le 3 avril 2000. CENTRO DE DERECHOS HUMANOS “MIGUEL AGUSTIN PRO JUAREZ Le 4 mai 2006, Magdalena Garcia Durán, indigène mazhaua, a été arrêtée en même temps que 200 autres personnes à Atenco. Elle a déclaré par la suite qu’elle avait été frappée par la police et qu’elle n’avait pas pu bénéficier des services d’un avocat et d’un traducteur compétents. Bien que Magdalena Garcia Durán ait réussi à prouver à un tribunal fédéral qu’elle n’était pas présente au moment des faits, elle a été inculpée d’enlèvement de policiers et de voie de fait sur une route nationale, et elle est toujours en prison. MEXIQUE JUSTICE PÉNALE EN CRISE Dans un nouveau rapport rendu public le 7 février, Amnistie internationale appelle le gouvernement et le Congrès nouvellement élus à procéder immédiatement à la modernisation de la sécurité publique et de la justice au Mexique. Les défaillances de la justice pénale au Mexique sont graves et sont lourdes de conséquences pour les membres les plus vulnérables de la société, les populations indigènes par exemple: écart considérable entre règles de droit et protection effective ; détention provisoire entachée d’irrégularités ; accusations pénales forgées de toutes pièces pour persécuter les militants politiques et les défenseurs des droits humains ; absence de clause de présomption d’innocence dans la Constitution mexicaine, etc.. Du fait de ces défaillances de l’appareil judiciaire au Mexique, arrestations arbitraires, tortures, procès iniques et impunité sont systématiques dans tout le pays et à tous les niveaux. En ne prenant pas de mesures pour remédier à cette situation, le nouveau gouvernement laisserait entendre que les violations des droits humains sont tolérées au Mexique. Les recherches menées par AI montrent qu’un très grand nombre de personnes privées de leurs droits fondamentaux sont placées en détention sur la base d’éléments de preuve forgés de toutes pièces ou inexistants. Les erreurs judiciaires qui en résultent ont pour effet que la population se défie de la justice et de la primauté du droit. Dans les rares cas où des enquêtes officielles sont menées sur ces faits, c’est l’impunité qui prévaut. TURKMÉNISTAN TREIZE RECOMMANDATIONS AU NOUVEAU PRÉSIDENT À l’approche du scrutin du 11 février, AI a publié une série de recommandations appelant le président du Turkménistan à mettre fin à l’absence de liberté d’expression, aux détentions arbitraires et à la torture, aux procès inéquitables, ainsi qu’aux violations des droits économiques et sociaux des personnes. Réaliser la promesse pré-électorale d’accorder à tous l’accès à Internet serait une avancée appréciable. Toutefois, il faut faire beaucoup plus pour redresser un bilan catastrophique en matière de droits humains. Le régime du défunt président Saparmourad Niyazov (décédé le 21 décembre) a réprimé sans pitié toute forme d’opposition pacifique. Des dissidents ont été torturés et emprisonnés à l’issue de procès inéquitables ou forcés à prendre le chemin de l’exil. Des personnes ont perdu leur emploi et ont été interdites de sortie du pays simplement parce qu’elles avaient des liens avec un opposant. Les autorités prenaient pour cible les défenseurs des droits humains, en présentant leur action comme relevant de la « trahison » ou de « l’espionnage ». La subordination des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire au président explique pourquoi la question de l’impunité n’a pu être résolue et pourquoi les atteintes aux droits humains se sont poursuivies. Farid Tukhbatullin s’adresse aux médias , appuyé par Iryna Toustsik. Farid Tukhbatullin est un écologiste et un défenseur des droits humains de Dashoguz dans l’est du Turkménistan. Iryna est la responsable des droits humains de « Zubr », un mouvement non autorisé pour la démocratie et les droits humains, basé à Minsk. 17 ¬ Mars 2007 – DE LA MUSIQUE POUR AMNISTIE – RENDEZ-VOUS LES 7 ET 8 MAI ! AMATEURS DE MUSIQUE ET AMIS D’AI, SORTEZ VOS AGENDAS! C’est au cégep Ahuntsic, les 7 et 8 mai prochains à 20 heures, que sera présentée la 19e édition du récital annuel De la musique pour Amnistie, qui permet de récolter à chaque printemps de précieuses contributions versées directement au mouvement. Cette année, la première partie du concert, dédiée à la musique classique, permettra aux auditeurs d’entendre deux chanteuses exceptionnelles, dont on peut déjà dire qu’elles font partie de la relève vocale québécoise. Née le 1er janvier 1987 à Sousse, en Tunisie, RIHAB CHAIEB a entrepris l’étude de la musique classique vers l’âge de 16 ans seulement. Mais elle a fait montre d’un rare talent et elle a été acceptée, quelques mois plus tard, au Cégep de Saint-Laurent pour un Double Dec en chant classique et en mathématiques et société. Accueillie ensuite à l’Université McGill, elle travaille actuellement avec Winston Purdy dans le programme Voice Performance. Elle a reçu plusieurs prix, dont celui de la chanteuse la plus prometteuse pour la saison 2006-2007. Déjà polyglotte, elle envisage de continuer ses études musicales en Allemagne. Sa complice ISABELLE NICOLAS est originaire de Saint-Hyacinthe. Préférant à l’âge de dix-huit ans la musique à la médecine, elle étudie également avec Winston Purdy . Elle a interprété le rôle de La Contessa di Almaviva dans des extraits de l’opéra Le Nozze di Figaro de Mozart lors de son examen final au collégial et a participé à des récitals de musique anci- enne au Redpath Hall de l’Université McGill. Lors de l’édition 2006 du NATS Festival à Montréal, elle a remporté le premier prix de sa catégorie, et le troisième prix de la finale du Concours de Musique du Canada, en mai 2006. Deux jeunes musiciennes qu’il faut entendre absolument! Les habitués de notre rendezvous printanier retrouveront aussi avec plaisir, en première partie, le pianiste Jean Trudelle qui interprétera la première Ballade de Chopin, ainsi que d’autres musiciens. En deuxième partie, la chorale Jazzimuth offrira les airs les plus enlevants de son répertoire. Il ne faut pas manquer cette petite soirée de détente pour célébrer le printemps…amenez vos amies et amis! Des cartons d’invitation, qui permettent de publiciser l’événement, sont disponibles sur demande et livrés à domicile. RENSEIGNEMENTS LORRAINE FRADETTE AU 514-388-8696. UNE SOIRÉE DE SENSIBILISATION ET DE LEVÉE DE FONDS CAROLINE RUSSELL Le 29 novembre dernier, le groupe #30 Montréal/Outremont a organisé une soirée de sensibilisation et de levée de fonds pour Amnistie internationale, sous le thème « Non à la torture dans le cadre de la guerre contre le terrorisme ». Le comédien et chanteur Paul Ahmarani était le maître de cérémonie et il a donné tout d’abord la parole à Adil Charkaoui, emprisonné au Canada sous un certificat de sécurité et en libération sous des conditions très sévères, puis à Imen Derouiche, À la demande du prisonnière d’opinion soumise à la torture en Tunisie. groupe d’AI et au Les discussions ont suivi et on repris de plus belle après grand plaisir des spectateurs, la la projection du documentaire choc « Sécurité pour l’un soirée s’est et torture pour l’autre » de la réalisatrice Elsa Lambert. terminée par une interprétation en La musique généreuse des artistes Thomas Jensen duo par Neema et et Neema a redonné le sourire à tous, et l’envie de danser Thomas Jensen (accompagnés au à plus d’un. piano) de la chanson Imagine, de John Lennon. 18 ¬ Mars 2007 Le 2 février 2007,Amnistie internationale a écrit au Ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Stockwell Day, une lettre ouverte pour lui faire part de nos inquiétudes croissantes concernant la santé et le bien-être de Mahmoud Jaballah, Mohammad Mahjoub et Hassan Almrei en grève de la faim depuis alors plus de huit semaines au Centre de surveillance de l’Immigration de Kingston (CSIK). LA DÉTENTION ILLIMITÉE EST INACCEPTABLE caux, à l’exercice régulier et l’accès à l’extérieur pour les détenus. Nous avons insisté pour qu’une procédure indépendante de traitement des plaintes soit instituée afin d’examiner les préoccupations relatives aux pratiques de détention. Étant donné l’absence d’une procédure indépendante du traitement des plaintes et d’une lacune apparente en matière de suivi médical quotidien, il est vital que le gouvernement agisse sans délai afin d’assurer qu’une évalua- CAROLINE RUSSELL Nous nous sommes réjouis de l’annonce de la libération conditionnelle de Mohammad Mahjoub » affirmait le 16 février André Paradis, directeur général par intérim de la section canadienne francophone d’Amnistie internationale. « Par contre, nous croyons toujours que le gouvernement est en mesure et a le devoir d’agir davantage pour intervenir dans cette crise. » Depuis plus de cinq ans, ces hommes sont détenus en vertu de certificats de sécurité d’immigration. Leur détention est réellement devenue indéfinie, car ils ont un choix limité ; soit rester en détention en continuant de contester juridiquement la procédure inéquitable qui gouverne leurs cas, soit accepter de retourner dans des pays où, selon Amnistie internationale, ils font face à de graves risques de torture. Un grand nombre d’organisations de défense des droits de l’homme, de juristes, ainsi que de mécanismes de protection des droits de l’homme des Nations unies tels que le Comité des droits de l’homme, le Comité contre la torture et le Groupe de travail sur la détention arbitraire ont exprimé de graves inquiétudes concernant le fait que les procédures de délivrance de certificats de sécurité ne respectent pas les normes internationales régissant les détentions et les procès équitables. Ils se préoccupent également de la position du gouvernement qui croit qu’il est justifié de déporter ces hommes vers des pays où ils risquent la torture. Ces inquiétudes concernant l’absence de procès équitable et du risque d’un retour vers la torture sont au cœur des grèves de la faim. Amnistie internationale a appelé à maintes reprises le gouvernement du Canada à réformer les lois et pratiques relatives aux certificats de sécurité et aux conditions de détention pour les détenus sous certificats de sécurité. « Nous avons aussi demandé des amendements à la législation canadienne afin de bannir catégoriquement la déportation de tout individu vers un pays où il fait face à un grave risque de torture. » souligne André Paradis. « Ces hommes se sont sentis contraints d’entreprendre cette démarche désespérée en raison de l’inaction du gouvernement à traiter ces sérieuses lacunes en matière de droits humains. » Amnistie internationale a également souligné des inquiétudes relatives à la nature des visites familiales, l’accès aux programmes offerts par la prison, aux soins médi- Adil Charkaoui a été libéré de prison sous des conditions extrêmement contraignantes. Il doit entre autres être « chaperonné » par son père, à gauche sur cette photo. tion impartiale des allégations et des demandes faites par les grévistes de la faim soit effectuée. Amnistie internationale formule les demandes suivantes : nommer instamment une personne chargée d’effectuer cette évaluation ; veiller à ce qu’un suivi médical quotidien de ces deux hommes débute immédiatement et ne soit sujet à aucune condition arbitraire ou déraisonnable. Amnistie réitère par ailleurs les demandes qu’elle a déjà formulées. Amnistie internationale regrette la décision du gouvernement de construire un établissement de détention spécialisé pour les personnes détenues en vertu d’un certificat de sécurité à Kingston. En créant cet établissement, le gouvernement a officialisé la détention longue et indéfinie de ces détenus au moment où la validité constitutionnelle du processus de délivrance d’un certificat de sécurité est contesté devant la Cour suprême du Canada. 19 ¬ Mars 2007 FERMONS GUANTÁNAMO! L e 11 janvier, date des premiers transferts de prisonniers en 2002, et pendant tout le mois de janvier, un peu partout dans le monde, des voix se sont élevées pour demander au gouvernement américain de fermer Guantánamo. Près de 400 personnes d’environ 35 nationalités sont toujours détenues sans inculpation ni jugement à Guantánamo. Le centre de détention de Guantánamo est la partie visible, mais bien peu transparente, d’un iceberg aux sombres facettes : détentions illimitées et au secret, « restitutions », recours à la torture et aux traitements cruels, inhumains ou dégradants. Les Etats-Unis maintiennent d’autres centres de détentions, secrets, avec la complicité de plusieurs autres pays. À Montréal, la manifestation a eu lieu le jeudi 25 janvier. Partis du Carré Phillips, les manifestants, dont plusieurs habillés en orange pour représenter les détenus ou en treillis militaire pour personnifier les soldats américains, se sont rendus face au Consulat des États-Unis. À Montréal, par moins 30o le 25 janvier dernier. © RACHID TNIOUI Des militants, dans plus de 25 pays, se sont mobilisés contre les détentions illégales à Guantánamo, réclamant des procès équitables et la justice pour tous. 20 ¬ Mars 2007 Les membres d’AI Maroc lors d’un sit-in en face du bureau des Nations unies à Rabat. © AI Sur la place Wenceslas, à Prague, les militants AI de la République Tchèque ont libéré 430 ballons orange, en l’honneur des 430 personnes alors détenues à Guantanamo. AI Grèce a manifesté devant le parlement grec, à Athènes. Sur le dos des manifestants, des témoignages d’ex détenus de Guantanamo. Poster de la section turque d’AI Signez la pétition en ligne pour faire fermer Guantanamo. 21 ¬ Mars 2007 LISTE DES GROUPES POUR FORMER OU JOINDRE UN GROUPE : 514-766-9766 ou 1-800-565-9766 (poste 229) GROUPES LOCAUX RÉSEAUX SECONDAIRE CHICOUTIMI Université du Québec à Chicoutimi – 401 Catherine Durocher 418-543-0796 GRANBY / WATERLOO - 42 Anne Larkin 450-539-1102 JOLIETTE - 41 Ginette Joly 450-756-4067 MONTRÉAL • 7 Centre-ville, Sébastien Otis 514-271-0724 • 28 Université de Montréal, Anne Dagenais-Guertin 514-383-7894 • 30 Outremont, Alexandra Haedrich 514-278-6460 • 62 UQAM, Joëlle Michaud 514-987-3000 # 1938 • 189 Univ. de Montréal, Faculté de droit Marie-Ève Gingras, 514-277-1966 OTTAWA / GATINEAU - 53 Gilles Galarneau (613) 747-9290 OUTAOUAIS / UQO – 187 Patrick Morin 819-772-4520 QUÉBEC • 20 Université Laval, Isabelle Giroux (418) 878-4394 • 45 Haute-ville, Michelle Jacob (418) 523-5703 • 191 Université Laval Marie-Kim Mercier Faculté de Droit (418) 843-1497 RIMOUSKI - 35 Marie-Armelle Thébaud (418) 724-7046 RIVE-SUD - 102 Sylvain Pelletier (450) 468-5449 SEPT-ILES - 95 Roger Thiffaut (418) 968-2106 SHERBROOKE • 29 Michel Lannou 450-532-5480 • 175 Université de Sherbrooke, campus Ouest Sébastien Carpentier 819-562-8424 ST-BONIFACE / MB - 156 Alphonse Lawson (204) 257-1540 STE-THÉRÈSE - 157 Johanne Lefebvre 514-237-2537, 450-437-0383 ST-HYACINTHE - 166 Monique Arpin (450) 799-3729 ST-JEAN-SUR-RICHELIEU - 183 Denise Dubuc 450-545-1276 ST-JÉRÔME / LAURENTIDES-58 Denise Brouillard (450) 436-4633 THETFORD-MINES - 59 Guy-Paul Massicotte 338-4093 TORONTO, ON - 50 Yveline Baranyi (416) 621-0865 TROIS-RIVIÈRES / MAURICIE - 109 Vickie Schnieders (819) 373-5043, (819) 379-3223 VALLÉE DU RICHELIEU - 51 Marie-Marthe Brault (450) 467-0317 Baie-Comeau École serge-Bouchard Baie-Saint-Paul Centre Éducatif Saint-Aubin Beauport École sec. La Courvilloise / École sec. La Seigneurie Beloeil École sec. Polybel Boisbriand École sec. Jean-Jacques Rousseau Bois-des-Filion Écoles Rive-Nord Buckingham École Sec. H-Gamelin Cap-Rouge École Des Grandes Marées / Séminaire St-François Chambly École sec. De Chambly Charlesbourg École sec. Charlesbourg Charny École sec. Les Etchemins Châteauguay École Louis-Philippe-Paré / École St-René Chicoutimi École sec. Charles-Gravel / École prim. De la Pulperie / École prim. Des Jolis Prés Coaticook Collège Rivier Cowansville Poly. Massey-Vanier Deux-Montagnes École sec. Deux-Montagnes Dieppe, NB École sec. Mathieu-Martin Donnacona École sec. Donnacona Drummondville École Jeanne-Mance / École sec. Marie-Rivier / Collège St-Bernard Farnham École sec. Jean-Jacques-Bertrand Gatineau École sec. De L’Ile / École sec. Grande-Rivière / École sec. Nicolas-Gatineau / Collège St-Alexandre / École sec. St-Joseph Gloucester, ON École sec. Louis-Riel Granby École sec. J.H. Leclerc / École Présentation de Marie / École sec. Sacré-Cœur / Grand-Mère École Du Rocher Greenfield Park École sec. Participative l’Agora Havre-St-Pierre École sec. Mgr Labrie Huntingdon École sec. Arthur-Pigeon Iberville École Sec. Marcellin-Champagnat Joliette École sec. Thérèse-Martin Jonquière École sec. Arvida / École sec. Jonquière / École sec. Kénogami / École prim. Notre-Dame du Rosaire La Baie École sec. La Baie La Malbaie École sec. Du Plateau Lachenaie École sec. Des Rives Lafontaine Académie Lafontaine Laprairie École Jean-de-Lamennais / École sec. de La Magdeleine / École sec. St-François-Xavier L’Assomption Collège L’Assomption / École sec. Paul-Arseneau RÉSEAU ACTIONS URGENTES Marie Côté 514-766-9766 #234 RÉSEAU CONTRE LA PEINE DE MORT Gilles Sabourin 450-872-5418 514-875-3451 RÉSEAU ÉCONOMIE ET DROITS HUMAINS Richard Séguin 514-272-8427 RESEAU ENFANTS Olivier Valuet 450-465-1937 RÉSEAU FEMMES Anne Sainte-Marie 514-766-9766 RÉSEAU JURISTES Louis-Philippe Marineau 450-472-0364 – 514-982-7161 #7501 RÉSEAU LGBT Alejandro Labonne 514-274-3902 RÉSEAU SANTÉ Marie Côté 514-766-9766 CÉGEPS DRUMMONDVILLE Cégep de Drummondville GATINEAU Cégep de L’Outaouais Campus Gabrielle-Roy et Campus Félix-Leclerc JOLIETTE Cégep de Joliette JONQUIÈRE Cégep de Jonquière LA MALBAIE Centre d’études collégiales en Charlevoix LA POCATIÈRE Cégep de La Pocatière LÉVIS Cégep de Lévis-Lauzon LONGUEUIL P.L.A.C.E. Rive-Sud – Options nouvelles MASCOUCHE Cégep régional Lanaudière à L’Assomption MATANE Cégep de Matane MONT-LAURIER Centre d’études collégiales MONTRÉAL Collège Ahuntsic / Collège André-Grasset / Cégep André-Laurendeau / Cégep Bois-de-Boulogne / Collège Brébeuf / Collège Gérald-Godin / Cégep Maisonneuve / Cégep Marie Victorin / Collège Stanislas / Cégep St-Laurent / Collège de Musique Vincentd’Indy/ Cégep du Vieux-Montréal QUÉBEC Cégep François-Xavier Garneau / Collège Mérici / Cégep Ste-Foy RIMOUSKI Cégep de Rimouski ROUYN-NORANDA Cégep de Rouyn-Noranda SHERBROOKE Cégep de Sherbrooke / Séminaire de Sherbrooke ST-FÉLICIEN Cégep de St-Félicien ST-GEORGES Cégep Beauce-Appalaches ST-HYACINTHE Cégep de St-Hyacinthe TROIS-RIVIÈRES Collège Laflèche / Cégep de Trois-Rivières VICTORIAVILLE Cégep de Victoriaville Laval École d’éducation Int. de Laval / École Georges-Vanier / Collège Letendre / École sec. St-Maxime / École Curé Antoine Labelle / Lévis Collège de Lévis / École Marcelle-Mallet / Juvénat Notre-Dame / École sec. Pointe-Lévis Longueuil École sec. De Mortagne/ École D’Éducation internationale / École sec. Gérard-Filion / C.E.A. Le Moyne-d’Iberville / École sec. Jacques-Rousseau / École sec. Mgr-A.-M.-Parent / École prim. St-Barthelemy / Collège Notre-Dame-de-Lourdes / Louiseville École sec. L’Escale Macamic Pavillon Le Séjour Royal Roussillon Marieville École sec. Euclide-Théberge Mascouche École Du Coteau Moncton École sec. L’Odyssée Mont-Laurier Poly. St-Joseph Montmagny École sec. Louis-Jacques Casault Montréal Académie de Roberval / Collège Beaubois / Collège Charlemagne / École sec. Félix-Leclerc / École D’Éducation Internationale de Montréal / Collège Jean-Eudes / École sec. Jeanne-Normandin / École sec. Louis-Riel / École sec. Marie-Anne / Marymount Academy / École sec. Mgr Richard, Édifice Galt/ École sec. Mgr-Richard, Édifice Rhéaume / École Mont-Royal / Collège Mont-Saint-Louis / Collège de Montréal / Collège Notre-Dame / École prim. N-D des-Rapides / École Paul-Gérin-Lajoie d’Outremont / École sec. Pierre-Laporte / Collège Régina-Assumpta / École Sophie-Barat / Collège St-Louis, Pavillon Lasalle / Collège St-Louis, Pavillon Lachine / Pensionnat St-Nom de Marie / Villa-Maria / Collège Ville-Marie Montréal-Nord École sec. Henri-Bourassa Mont-Rolland École sec. A-N-Morin Napierville École sec. Louis-Cyr Nicolet École sec. Jean-Nicolet / Collège Notre-Dame-de L’Assomption / Nouvelle Paroisse St-Jean-l’Évangéliste Oka École sec. Oka Orléans, ON École sec. Gisèle-Lalonde Paspébiac École sec. de Paspébiac Pincourt École sec. Du Chêne Bleu Québec Collège Champigny / École sec. De Rochebelle, 1er cycle, 2e cycle / École sec. La Camaradière / École sec. Les Compagnons de Cartier / Collège St-Charles Garnier / Repentigny École sec. Felix-Leclerc/ École sec. Jean-Baptiste-Meilleur Rigaud Collège Bourget Rimouski École Paul-Hubert Roberval Cité étudiante Roberval JOINDRE UN RÉSEAU Si vous désirez mener des actions en lien avec une des thématiques précédentes, n’hésitez pas à contacter la personne responsable. 22 ¬ Mars 2007 Rosemère Externat Sacré-Cœur / École sec. Hubert-Maisonneuve. Rouyn-Noranda École sec. La Source Salaberry-de-Valleyfield École sec. Baie-St-François Senneville École sec St-Georges Shawinigan École sec. Des Chutes/ Séminaire Ste-Marie Shediac, NB École sec. Louis-J Robichaud Sherbrooke École sec. de Bromptonville / École prim. Eymard / École sec. Du Phare / Collège Mont Notre-Dame / Maison des jeunes de Fleurimont Sorel École sec. Fernand-Lefèbvre St-Agapit École sec. Beaurivage St-Alexis-des-Monts École sec. Des Boisés St-Amable École sec. François-Williams Saint-Ambroise École Bon Pasteur St-Anselme École sec. St-Anselme St-Bruno Séminaire Ste-trinité / Centre des services alternatifs St-Damien École sec. St-Damien Ste-Agathe-des-Monts Polyvalente des Monts Ste-Catherine École Les Timoniers Ste-Geneviève École Ste-Geneviève Ouest Ste-Justine École sec. Des Appalaches Ste-Thérèse École sec. Ste-Thérèse St-Étienne École De la Clé du Boisé St-Fulgence École prim. Mont-Vallin St-Georges École sec. St-Georges St-Gérard-Magella École sec. De L’Amitié St-Hilaire École sec. Ozias-Leduc St-Hyacinthe École sec. Hyacinthe-Delorme / École sec. St-Joseph, Pavillon Mgr Moreau / Collège St-Maurice St-Jean-sur-Richelieu École sec. Armand-Racicot / École sec. Beaulieu St-Jérôme École sec. St-Jérôme St-Jovite Poly. Curé-Mercure St-Lambert Collège Durocher St-Léonard d’Aston École sec. La Découverte St-Pierre-les-Becquets École Sec. Les Seigneuries St-Polycarpe École sec. Soulanges Terrebonne École sec. Armand-Corbeil / École sec. Léopold-Gravel / École prim. Notre-Dame / École St-Sacrement Tracy École sec. Bernard-Gariépy, Trois-Rivières École sec. Chavigny/ École sec. Des Pionniers : Pavillon St-Ursule et Pavillon de la Salle / Académie Les Estacades / Institut Secondaire Keranna / Collège Marie-De-L’Incarnation / Séminaire St-Joseph / L’Assomption Val-d’Or École sec Le Carrefour Varennes Collège St-Paul Vaudreuil École sec. Cité-des-jeunes, pavillon Vaudreuil Waterloo École sec. Wilfrid-Léger Whitby, ON. École catholique St-Charles-Garnier REGARDS SUR LE MONDE RAPPORTS-PAYS, 12,5 x 21 cm 7.27 7.28 7.29 7.30 7.31 7.32 Israël, Territoires occupés, Autorité palestinienne : une année d’intifada, 2001, 113p. Fédération de Russie : Un pays sans véritable justice, 2002, 123p. Fédération de Russie : La discrimination raciale, 2003, 109 p. Algérie : Mesures prometteuses ou simples faux-fuyants?, 2003, 68 p. Fédération de Russie : Une justice en devenir, 2003, 133 p. France : Pour une véritable justice, 2005, 120 p. 11,95 $ 11,95 $ 11,95 $ 11,95 $ 11,95 $ 11,95 $ RAPPORTS-PAYS, 12,5 x 22,5 cm 7.8b 7.9b AGENDA 2007 Trilingue (français, anglais et espagnol) avec illustrations inspirées des 30 articles de la Déclaration Universelle des droits de l’homme. 1.22 Agenda 2007 en 3 langues (français, anglais, espagnol) 10,00 $ Mauritanie : un avenir sans esclavage?, 2002, 60p. Tunisie : Le cycle de l’injustice, 2003, 59 p., BROCHURES ILLUSTRÉES, 21 x 27 cm 8.15 8.17 8.18 8.19 8.22 8.23 Torture : en finir avec l’impunité pour en finir avec l’injustice, 2001, 19p. Irak : La population avant tout, 2003, 19 p., Fédération de Russie : La justice : un lointain idéal?, 2003, 15 p. Mettre fin à la violence contre les femmes : un combat pour aujourd’hui (résumé), 2004, 23 p. Vies détruites, corps brisés : Halte aux crimes commis contre les femmes lors des conflits armés, 2004, 16 p. Cruels, inhumains et toujours dégradants : Non à la torture et aux mauvais traitements dans la guerre du terrorisme. 17p. 5.19 5.20 5.21 5.22 5.24 5.25 5.26 Rapport annuel 2006, 18,5 x 23 cm, 2005, 403 p. Des mots qui volent comme des oiseaux (lettres et témoignages des prisons du monde), 15 X 21 cm, 1999, 276p. Éric-Henri Tandundu, Prisonnier d’opinion adopté par A.I. 15 X 22,5 cm 2001, 386 p. Tunisie, le livre noir, 22 X 14 cm, 180 p. Pour des procès équitables, 21 X 29.5 cm, 2001, 183 p. Les organisations internationales : Amnesty International, 21,5 cm X 27 cm, 2002, 32 p. Guide à l’usage des membres, 2002, 151 p. Nouvelles pour la liberté, 2003, 14 X 21 cm., 177 p. Les normes des Nations unies sur la responsabilité des entreprises en matière de droits de l’homme : vers une responsabilité juridique, 2004, 19 X 29.5 cm, 34 p. Combattre la torture — Manuel pour l’action, 21 cm X 29,5 cm, 2004, 195 p. William Sampson : Confidences d’un homme innocent, 2006, 405 p. NOUVEAU 23,95 $ 39,95 $ 20,00 $ 24,95 $ 29,95 $ 19,95 $ 8,95 $ 19,95 $ 12,95 $ 29,95 $ 21,95 $ 6250, Boul. Monk Montréal (Québec) H4E 3H7 Tél.: (514) 766-9766 Fax : (514) 766-2088 Envoi de poste-publications Enregistrement no 09637 NOM MODE DE PAIEMENT : Mandat-poste 14,95 $ 14,95 $ 14,95 $ 14,95 $ 14,95 $ 14,95 $ 14,95 $ 14,95 $ DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE 5.1 5.17 Je m’abonne à AGIR (5 $ pour un an) Je fais un don à Amnistie Je deviens membre d’Amnistie* 20 $ 30 $ 50 $ 100 $ AUTRE : $ 5,95 $ Torture : ces femmes que l’on détruit, 2001, 79p, Torture : identité sexuelle et persécution, 2001, 80p. Racisme : les dérives de la justice, 2001, 132p. Torture : une impunité criminelle, 2001, 143p. Mettre fin à la violence contre les femmes : un combat pour aujourd’hui, 2004, 156p. Les crimes commis contre les femmes lors des conflits armés, 2004, 127 p. Armes à feu : les femmes en danger, 2005, 88p. Dignité et droits humains: Une introduction aux droits économiques, sociaux et culturels, 2005, 87p. J’appuie Amnistie internationale Chèque 5,95 $ 5,95 $ 5,95 $ 5,95 $ 5,95 $ RAPPORTS THÉMATIQUES, 16 x 23 cm 6.11 6.13 6.14 6.15 6.16 6.17 6.18 6.19 5.27 5.28 6,95 $ 6,95 $ Visa Master Card ADRESSE NO DE LA CARTE VILLE DATE D’EXPIRATION (ANNÉE / MOIS) CODE POSTAL SIGNATURE ADRESSE COURRIEL TÉLÉPHONE ( ) * Le montant suggéré pour la cotisation de membre est de 30 $ (15 $ pour les étudiants et les membres de l’Âge d’or) N.B.: Un reçu pour fin d’impôt est émis automatiquement pour tous les dons de 15 $ et plus. Numéro d’enregistrement : 100193457RR0001 23 ¬ Mars 2007 POUR VOIR LES ARTICLES PROMOTIONNELS, VISITEZ LE WWW.AMNISTIE.CA SOUS L’ONGLET APPUYER AMNISTIE ET LA RUBRIQUE MATÉRIEL PROMOTIONNEL UNE AUTRE FAÇON D’AIDER AMNISTIE! FAITES COMME PAUL AHMARANI, PRIX JUTRAS 2006 COMME MEILLEUR ACTEUR POUR SON RÔLE DANS CONGORAMA PORTEZ UN T-SHIRT AMNISTIE DESSIN DE PICASSO SUR FOND NOIR (3.8) (TAILLE HOMME) ¬ 19 95 $ DISPONIBLE AUSSI SUR FOND GRIS OU ROUGE, POUR HOMMES ET POUR FEMMES 1.10 1.12 1.13 1.16 1.2 1.22 1.23 1.24 1.25 1.20 1.26 1.27 1.28 1.3 1.31 1.32 1.33 ARTICLES DE PROMOTION avec logo d’Amnistie Sac éthique en coton bio (incl. poche) 39 x 39 cm, dessin de Picasso Sac de taille noir, empiècement en cuir Stylo bille, encre bleue Casquette noire, logo bougie et adresse WEB Autocollant noir I blanc I or (ensemble de 2) Agenda 2007 en 3 langues (français, anglais, espagnol) Foulard AI noir en laine polaire, 21 X 148 cm Tuque AI noire en laine polaire Ensemble foulard & tuque Breloque AI en argent Lanière noire Tasse avec couvercle Gourde 500 ml Boutonnière argent Tablier Traite des femmes Linge à vaisselle Traite des femmes NOUVEAU Ensemble Tablier et linge à vaisselle Traite des femmes SPÉCIAL T-SHIRTS Dessin de Picasso, Fond NOIR 19,95 $ (pour hommes) – P, M, L, XL, XXL 3.8F Dessin de Picasso, Fond NOIR, 19,95 $ (pour femmes –ajusté) – P, M, L, XL 3.13 Dessin de Dansereau, fond BLANC 19,95 $ (pour hommes) – P, M, L, XL 3.13F Dessin de Picasso, Fond BLANC, 19,95 $ (pour femmes –ajusté) – P, M, L, XL 3.15 Violence contre les femmes: 17,95 $ inacceptable! (pour hommes) 3.16 Aimer, un droit fondamental! 17,95 $ (taille H- XL seulement) 3.17 Dessin de Picasso, fond BEIGE 15,95 $ (pour homme) – M, L, XL SPÉCIAL 3.17 F Dessin de Picasso, fond BEIGE 15,95 $ (pour femmes –ajusté) – M, L, XL SPÉCIAL 3.19 Dessin de Picasso, fond GRIS 19,95 $ (pour homme) – P, M, L, XL, XXL NOUVEAU 3.19 F Dessin de Picasso, fond GRIS 19,95 $ (pour femmes –ajusté) – P, M, L, XL NOUVEAU 3.21 Dessin de Picasso, fond ROUGE 19,95 $ (pour homme) – P, M, L, XL NOUVEAU 3.21 F Dessin de Picasso, fond ROUGE 19,95 $ (pour femmes –ajusté) – P, M, L, XL NOUVEAU 3.8 14,95 $ 14,95 $ 2,95 $ 19,95 $ 1,00 $ 10,00 $ 16,95 $ 16,95 $ 29,95 $ 25,00 $ 4,95 $ 7,00 $ 9,00 $ 3,95 $ 12,95 $ 4,00 $ 15,00 $ Bon de commande ARTICLE COULEUR TAILLE QTÉ. PRIX UNIT. 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