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Le magazine du département de l’Oise n°2 JANVIER 2005 Questionnaires : 15 000 réponses qui vont compter La double peine des handicapés > P.16 Labo départemental : à votre santé > P.18 L'Oise a du cœur > P.30 > Vous avez la parole… « Je vous écris au sujet de la campagne lancée en 2004 par l'Ademe (l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Son but est d'inciter le grand public à la maîtrise de l'énergie. Nous avons tous à notre niveau le devoir et le pouvoir de préserver notre planète en changeant nos comportements. » SABRINA ARMAN, « J’espère que le Conseil général ne soutiendra pas le projet de troisième pont à Compiègne. Il y a d’autres priorités : réouverture de maisons pour tous, création de bains-douches, agrandissement du foyer municipal pour accueillir plus de personnes sans toit. » JEAN-YVES SNEYAERT, Compiègne message nternet « Je suis allé voir l’exposition “L’Oise a du cœur”. Mais comment éviter que le nombre de personnes sollicitant une aide sociale augmente, alors que des entreprises de la région faisant d’énormes bénéfices continuent à licencier ou à fermer ? » DOMINIQUE BÉZIN, Thiverny « Le Conseil général va-t-il se porter volontaire pour le transfert de la propriété de monuments historiques de l’Etat aux collectivités locales ? Si oui, quels sont les projets de restauration et de mise en valeur de ces monuments ? » MARIE BENOIT, message internet « Je viens de prendre connaissance de “60” n°1, bravo. Une mine d’informations. Je voudrais avoir les coordonnées du CDCPH, cité page 7. J’ai en effet un fils de 27 ans qui est handicapé et suis à la recherche de contacts dans l’Oise. » MARTINE MAHAUT, message internet 1, RUE CAMBRY 60024 BEAUVAIS CEDEX «Je suis président d’une association dans mon village et j’ai été sollicité pour réfléchir aux animations et activités proposées aux plus jeunes. J’ai lu un article concernant une ludothèque itinérante proposée par vos services. Je souhaiterais en savoir davantage. » [email protected] LAURENT JACQUOT, Sercœur CET ESPACE EST LE VÔTRE : PROPOSITIONS, QUESTIONS, COUPS DE GUEULE… FAITES-NOUS PART DE VOS IDÉES. 60 CONSEIL GÉNÉRAL 60 - N°2 - Janvier 2005 > Édito > SOMMAIRE N°2 JANVIER 2005 année 2004 s’est achevée, et avec elle la vaste consultation citoyenne que j’ai lancée au cours de l’automne. Dans ce numéro, j’ai tenu à vous en présenter les résultats. Ce processus démocratique aura permis d’élaborer les orientations budgétaires pour l’année 2005. l' De nouvelles orientations Chacune des décisions qui ont été présentées devant l’Assemblée départementale lors du débat d’orientation budgétaire 2005, le 16 décembre dernier, aura été le fruit de recommandations ou de synthèses issues des débats et des réponses au questionnaire que vous nous avez adressées. L’année 2005 est symbolique pour la nouvelle majorité du Conseil général. Car elle lui permettra d’adopter son premier budget et ainsi de mettre en œuvre l’ensemble de ses priorités. Je souhaite que cet exercice budgétaire soit au plus près de vos préoccupations. C’est pourquoi je l’ai placé sous le signe des solidarités, de l’égalité des chances et de l’emploi. > À la une - p.4 Bienvenue aux artistes Une résidence les accueillera bientôt > En bref - p.6 L'actualité du département > Dossier - p.10 Des réponses qui vont compter Ce que disent vos 15 000 réponses au questionnaire. Ce que la majorité départementale va en faire. > L’Oise en action - p.16 La double peine des handicapés Comment les aider à mieux vieillir ? Un labo au top niveau Zoom sur le laboratoire départemental d'analyses Bonne année à tous La mobilisation de nombreux citoyens et d’acteurs de la vie départementale autour de la consultation nous aura offert l’opportunité de mettre en œuvre notre volonté de partenariat, d’écoute et de dialogue. Dans cette perspective, je forme le vœu que pour l’année 2005 nous avancions ensemble vers un avenir fraternel et solidaire pour notre département. Bonne et heureuse année à toutes et à tous. PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL > Du nord au sud - p.19 Sécurité environnementale Comment l'Oise devient une terre d'excellence, reconnue internationalement > Ils font l’Oise - p.24 Écrivaine, boulanger, jeune sportif, agriculteurs : portraits de ceux qui brillent dans leur domaine > Itinéraires - p.26 Techniques ancestrales Aides au logement Promenade autour de l'artisanat Le département met le paquet > Sports - p.28 > L’Oise en tête - p.22 « 60 » est une publication du Conseil général de l'Oise • 1, rue Cambry – 60024 Beauvais Cedex • Directeur de la publication : Yves Rome • Directeur de la rédaction : Xavier Mahé • Conception : EuroRSCG C&O • Rédaction et réalisation : Anatome • Impression : Houdeville - BP 410 - 60004 Beauvais Cedex • Tirage : 320 000 exemplaires • Diffusion : La Poste • ISSN en cours • Photos de couverture : Jean-Luc Cormier / Le bar Floréal d’après vidéo Compléments d’action / Opérationnelle communication Retrouvez avec ce numéro notre supplément “spécial résultats” Hélène Bernard Rencontre avec une femme de tête et de cœur 60 - N°2 - Janvier 2005 Belle rencontre pour Saint-Lucien Quand un tennis-club s'ouvre aux jeunes des quartiers > Culture - p.30 > Agenda - p.32 > Tribunes libres - p.34 3 > À la une CULTURE ARTISTES SÉLECTIONNÉS PAR UN JURY INDÉPENDANT SERONT REÇUS POUR 6 MOIS . PARMI LES CONDITIONS D’ADMISSION, LA DISPONIBILITÉ DES ARTISTES POUR DES INTERVENTIONS EN MILIEU SCOLAIRE. Jean-Luc Cormier / Le bar Floréal D’ICI À L’ÉTÉ, TROIS PREMIERS Bienvenue aux artistes Les anciens appartements privés du président du Conseil général, inoccupés depuis l’élection d’Yves Rome au printemps 2004, changent de fonction. Ils accueilleront bientôt peintres, sculpteurs ou écrivains. es appartements privés du Conseil général s’apprêtent à vivre une nouvelle vie. De “résidence présidentielle”, ils vont devenir “résidence culturelle”. Dès le printemps prochain, des artistes seront invités à y séjourner. Peintres, sculpteurs ou écrivains disposeront ainsi, chacun pendant six mois (non renouvelables), d’un lieu de création inédit. À l’origine de cette transformation, la volonté du nouveau président du Département de manifester plus de modestie dans l’exercice du pouvoir. Mais également le souhait, de la part de la nouvelle majorité, de reconnaître toutes les formes d’expression et de favoriser les échanges entre différentes disciplines artistiques. Pour être admis à séjourner dans la résidence, il ne suffira pourtant pas d’être artiste, même de talent. Car parmi les critères retenus, figurera une condition indispensable : participer, en lien avec l’Éducation nationale, à des animations pédagogiques dans les “ Fred Boucher Jean-Luc Cormier / Le bar Floréal l DES ESPACES DE TRAVAIL ARTISTIQUE, EN COURS DE CONCEPTION, SERONT INTÉGRÉS AUX ANCIENS APPARTEMENTS . collèges du département. Un jury indépendant, composé de 9 membres venus d’horizons divers, se prononcera sur les admissions. Certaines des œuvres créées pourront être offertes par les artistes au département. Elles contribueront ainsi à constituer une nouvelle collection d’art contemporain. Si elles s’y prêtent, elles pourront aussi être exposées, tant dans les bâtiments publics de l’Oise que dans les jardins du Conseil général, qui deviendront à cette occasion des jardins d’art. Ouverts à tous. BENOÎT MOUGNE Parole de peintre PASCAL BRUANDET, MEMBRE DU COLLECTIF HORS CADRE Il y a relativement peu de lieux ouverts à l’art contemporain dans le département. Et si de nombreux artistes vivent ici, beaucoup gardent les yeux tournés vers Paris. Ce signe de reconnaissance est donc bienvenu. Pour nous, cette résidence devra également permettre une ouverture de l’Oise vers des artistes venus d’ailleurs, et une opportunité pour des artistes de l’Oise de rayonner à l’extérieur. Nous sommes aussi favorables au principe d’un jury ouvert et renouvelé régulièrement, pour sortir de la conception un peu féodale de la culture qui prévalait auparavant. 60 - N°2 - Janvier 2005 5 > En bref ÉDUCATION Les collégiens bien dans leurs murs Une construction et deux réhabilitations menées à terme : les travaux dans les collèges visent à offrir des conditions d’étude qui favorisent la réussite de tous. a qualité de la scolarité des collégiens passe aussi par celle des locaux. En charge de la construction et de l’entretien des bâtiments des collèges, le Conseil général vient de mener à bien trois chantiers. Avec une volonté : offrir les meilleures conditions d’étude aux élèves et aux enseignants, en prenant en compte leurs besoins. LES 900 ÉLÈVES DU COLLÈGE JEAN-DE-L A-FONTAINE À CRÉPY-EN-VALOIS Le plus important des trois chantiers PROFITENT DEPUIS PEU DE LOCAUX REFAITS À NEUF. est la construction d’un nouvel établissement, à Bornel, pour un coût de plus de de travaux. Il a été officiellement inauguré par le 11 millions d’euros (plus de 73 millions de francs), président Yves Rome, jeudi 25 novembre. Ce collège totalement pris en charge par le Conseil général. à taille humaine accueille cette année 480 élèves et Baptisé Françoise-Sagan, hommage à l’auteure de pourra en recevoir jusqu’à 600. Bonjour tristesse récemment disparue, le collège La construction du collège Françoise-Sagan fait suite a ouvert ses portes à la rentrée 2004, après un an à la partition du collège de Chambly qui accueillait alors 1 200 élèves. Cet établissement a d’ailleurs été entièrement reconstruit dans le même temps, pour un NOMINATION montant de 10,5 millions d’euros. Il reçoit désormais 600 collégiens. Dernier chantier abouti, celui du collège Jean-de-LaFontaine de Crépy-en-Valois, réhabilité pour un coût de 7,35 millions d’euros. Là, 900 collégiens ont pu retourner à leurs études dans un cadre repensé. Le nouvel inspecteur d’académie Sans attendre, de nouveaux chantiers sont en vue. de l’Éducation nationale s’appelle Outre la réhabilitation du collège Michelet de Creil, Alain Chevrel. Il est arrivé fin novembre en provenance déjà engagée, les communes de Bresles, Méru, d’Angoulême où il exerçait les mêmes fonctions. Thourotte, Betz et Crèvecœur-le-Grand devraient Alain Chevrel succède à Marie-Louise Testenoire, bénéficier de travaux de réhabilitation-extension partie pour Évry. lancés en 2005. ■ André Lejarre / Le bar Floréal l DR Un nouvel inspecteur fait sa rentrée 6 60 - N°2 - Janvier 2005 télex > SERVICE PUBLIC MÉMOIRE Le Trésor public et le Conseil général main dans la main 14-18 en tenue d’époque DR 1914-2004… 90 ans déjà. Parce que le temps passe et que la mémoire de la Grande Guerre s’efface, Saint-Just-en-Chaussée proposait de replonger dans l’ambiance de l’époque, les 11 et 12 décembre. Au programme de cette manifestation organisée en partenariat avec DE G. À D. : M. DURBIN, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DEVOIR DE MÉMOIRE, YVES ROME, l’Office national des ET M. DESMEDT, MAIRE DE SAINT-JUST. anciens combattants et le Souvenir français : une exposition, mais aussi une reconstitution grandeur nature, avec défilé militaire, démonstration de tir au canon de 75 ou présentation de l’un des taxis de la Marne. ■ 3 200 000 m de remblai, c’est ce que nécessite le doublement de la D200 entrepris par le Conseil général, entre Sainte-Marie et Houdencourt IMMOBILIER D’ENTREPRISE Orlait boit du petit lait D.R. Et le vainqueur est… L’entreprise Orlait de Compiègne. La nouvelle unité de cette entreprise de commerce de produits laitiers a reçu le 9 décembre le premier prix de la onzième édition du concours Chambiges. Organisé par la Sémoise et le Conseil général, ce prix récompense les meilleures réalisations de bâtiments industriels et commerciaux de plus de 500 m2 . Le bâtiment lauréat a été conçu par l’architecte Olivier Brière, du cabinet BG Concept, implanté à Compiègne. Il s’inscrit dans une démarche de haute qualité environnementale. Parmi ses points forts : son intégration harmonieuse dans l’environnement, le recours à l’écoconstruction (matériaux recyclables et non polluants), la maîtrise de l’énergie. Pour les 42 salariés du site, cette construction garantit un confort d’utilisation avec sa bonne isolation acoustique, la luminosité des pièces et la qualité de l’air soufflé dans chaque local. ■ 60 - N°2 - Janvier 2005 Quand les administrations travaillent mieux entre elles, le service public s’améliore. C’est la démonstration que font les services départementaux et le Trésor public de l’Oise. Ils viennent de signer une convention, portant notamment sur les échanges informatiques. Des moyens de paiement plus modernes, tels les paiements par carte bancaire sur internet, pourront être utilisés par les usagers. De leur côté, les créanciers du Conseil général pourront être payés à 30 jours, au lieu de 45 actuellement. Des améliorations qui interviendront progressivement dans les deux prochaines années. > PICARDIE Bonjour monsieur le préfet Michel Sappin est le nouveau préfet de la région Picardie. Il prend la succession de Pierre Mirabaud, nommé délégué à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (Datar). Michel Sappin, 56 ans, était depuis 2002 préfet de la Seine-Saint-Denis. > SENLIS L’histoire à livre ouvert Belles ou sombres, de nombreuses pages d’histoire ont été présentées à Senlis, dans le cadre du 16 e salon du livre d’histoire qui se tenait f i n n o v e m b r e d a n s l ’a n c i e n n e é g l i s e Saint-Pierre. Un salon qui fait référence, avec plus de 1 300 titres présentés, dont une majorité de nouveautés. À noter, la richesse de l’espace régional qui présentait 500 ouvrages et revues touchant à l’histoire de la Picardie et du nord de l’Ile-de-France. Les historiens en herbe étaient également à la fête avec 900 livres d’histoire destinés à la jeunesse. En complément, une exposition consacrée à George Sand était présentée à la bibliothèque municipale. > CHAMBRE DE COMMERCE Jacky Lebrun réélu Et de trois. Jacky Lebrun, 66 ans, président de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Oise, vient de se voir confier par ses pairs un troisième mandat de cinq ans. Réélu à l’unanimité du bureau, Jacky Lebrun a affiché ses priorités sur les grands dossiers, à savoir l’aéroport ParisBeauvais, l’aménagement de la nationale 31 et le canal Seine-Nord. 7 > En bref ÉCONOMIE Sur le terrain de l’emploi PARMI LES ENTREPRISES QUE LE DÉPARTEMENT AIDE À S’AGRANDIR : LES ÉTABLISSEMENTS LUCIEN, À ALLONNE . “ ue comptez-vous faire contre les délocalisations ? », demandait au président Yves Rome un Isarien dans la précédente édition de “60”. La réponse du Conseil général passe par l’action et le soutien à l’activité économique. Pour preuve, l’implantation de l’entreprise SMW Automotive, à Venette, dans la Zac du Bois de Plaisance dont le chantier vient de s’ouvrir. Avec à la clé, 35 emplois créés dès octobre 2005 et une quarantaine par la suite. Cette entreprise de sous-traitance dans le secteur automobile a été séduite par ses bonnes relations avec la Sémoise. SMW compte aussi sur l’implantation de la Zac à proximité de l’Université technologique de Compiègne, et de ses ingénieurs en génie mécanique réputés, sans oublier la présence d’une main-d’œuvre qualifiée. Le Conseil général a participé financièrement à l’opération en déboursant q D.R. Le Conseil général soutient l’acquisition de terrains pour favoriser l’implantation ou le développement d’entreprises. Et exige des créations d’emploi en contrepartie. 33 300 euros pour l’achat du terrain. De l’argent investi contre une promesse de créations d’emplois puisque les subventions peuvent être récupérées si le nombre de postes annoncés n’est pas respecté. Dans le même esprit, le Conseil général vient de débloquer 20 000 euros pour financer l’acquisition d’un terrain afin de favoriser le développement de l’entreprise Lucien, sur la Zac de Ther, à Allonne. Là encore, l’emploi est au cœur des préoccupations, avec 270 contrats à durée indéterminée, dont 50 créations avant la fin 2009 au sein de cette entreprise de découpe de viande et fabrication de charcuterie. Enfin, 33 333 euros sont dégagés pour accompagner l’implantation de l’entreprise LR Services sur le parc d’activités du Haut-Villé à Beauvais. Cette fois, 54 emplois sont à créer dans le secteur logistique d’ici à la fin 2009. ■ > ENVIRONNEMENT Une entreprise de Rainvillers récompensée Des boues d’épuration… à la construction d’une maison. Il n’y a qu’un pas, technologique, que franchit allègrement l’entreprise VBC 3000, qui a reçu un prix de l’innovation 2004 au dernier salon des maires et des collectivités locales. L’entreprise, installée à Rainvillers, a été primée dans la catégorie environnement pour sa 8 fabrication de briques et granulats à partir des boues d’épuration, auxquelles est ajouté de l’argile avant cuisson. Et en plus, ce nouveau matériau possède des qualités d’isolation thermique et phonique. CONTACT > Tél. : 03 44 82 84 80 - www.vbc3000.fr 60 - N°2 - Janvier 2005 télex PROCHE-ORIENT La paix fait salle comble > HANDICAP Succès pour la tournée de l’Orchestre pour la Paix. Invité par le Conseil général et la Région Picardie, cet orchestre composé de 40 musiciens juifs, musulmans, chrétiens, venus du Proche-Orient et du Maghreb, a donné deux représentations gratuites, les COLLÈGE LE POINT-DU-JOUR, À AUNEUIL . EN MARGE DE LEURS CONCERTS, LES MUSICIENS SONT ALLÉS 9 et 12 décembre À LA RENCONTRE DES ÉLÈVES, AUX QUATRE COINS DE L’OISE. à Beauvais et à Creil. Les concerts ont été précédés d’interventions dans les collèges, pour faire passer le message de paix. Un texte symbolique, fruit d’un atelier d’écriture organisé par quatre associations, a été lu avant chaque représentation : « Face aux déferlements de souffrance et de mort, le rêve solitaire du poète, de l’artiste ou du musicien paraît aussi fragile que le battement d’aile du papillon. Et pourtant, la frêle palpitation de votre musique peut suffire à soulever les montagnes…» ■ Obtenir son permis de conduite et disposer d’un véhicule adapté : pour les personnes à mobilité réduite et les membres de leur famille, c’est indispensable. Pour les mettre sur la bonne voie, l’association Club des loisirs et d’entraide de l’hôpital de Garches propose sa cinquième édition d’un guide complet, intitulé Aménagements des véhicules individuels pour personnes à mobilité réduite. Vendu à prix coûtant, 5 euros, frais de port compris, ce guide recense les aménagements disponibles et leur prix. Il donne également des conseils pour le passage du permis B avec aménagements. D.R. Un petit livre bien pratique CONTACT Club des loisirs et d’entraide 11, rue Claude-Liard. 92380 Garches > Tél. : 01 47 02 09 60 > RADIO DU FUTUR Autoroute de l’information Radio France expérimente un programme radio d’informations routières destiné aux professionnels de la route français, espagnols et portugais. Diffusé par satellite dans les trois langues, il a été présenté le 25 novembre dans les locaux de la Sanef, à Senlis. Ce programme doit proposer flashs d’informations, points info trafic et musique. Surtout, il doit permettre une continuité de l’information entre les trois pays concernés. CULTURE À pas contés > ÉCONOMIE La fonderie, un métier d’avenir D.R. Il était une fois… En novembre, les 58 bibliothèques du réseau départemental ont organisé leur cinquième festival Contes dans l’Oise. Le principe est simple : permettre aux petits et grands de se retrouver, gratuitement, pour une veillée d’automne autour d’un conteur. D’année en année, le bouche-à-oreille fonctionne et l’édition 2004 a ainsi compté dix communes de plus que la ABBI PATRIX : UN DES PLUS GRANDS précédente. Le public ne s’y CONTEURS FRANÇAIS ACTUELS . trompe pas, qui vient écouter les plus grands conteurs du moment, à l’image d’Abbi Patrix, dont la création Le Compagnon était accueillie à la bibliothèque départementale le 12 novembre. ■ 60 - N°2 - Janvier 2005 Issue de la tradition industrielle du XIXe siècle, la fonderie reste une activité d’actualité et un métier d’avenir. C’est ce que rappelle une étude de l’observatoire économique de la Sémoise, parue en novembre. La filière emploie 2 860 personnes dans le département, réparties dans 18 entreprises. Spécialisées dans l’aluminium, le cuivre et la fonte, ces entreprises interviennent dans des secteurs où l’innovation paye : aéronautique, aérospatiale, automobile, chimie, télécommunications. Pour répondre à leur besoin de main-d’œuvre qualifiée, le lycée Marie-Curie de Nogent-sur-Oise propose bac pro et BTS. 9 Dossier > Concertation Des réponses CLERMONT, 22 ET 23 NOVEMBRE. LES PREMIÈRES ASSISES DÉPARTEMENTALES SONT L’OCCASION DE PRÉSENTER À 1 000 DÉCIDEURS André Lejarre / Le bar Floréal DÉPARTEMENTAUX LES RÉPONSES DES ISARIENS AUX QUESTIONNAIRES . Après les “forces vives” de l’Oise, invitées à participer à quinze forums thématiques, c’était au tour de l’ensemble des Isariens, à travers un questionnaire, de donner leur avis sur les besoins de leur département, et sur les priorités budgétaires du Conseil général pour 2005. Chiffre considérable : plus de 15 000 d’entre eux ont joué le jeu de cet exercice démocratique. Retour sur cette parole citoyenne, et sur la façon dont les élus vont en tenir compte. qui vont compter our la seconde fois en moins de neuf mois, les tion, logement, cadre de vie, transports, routes : autant Isariens se sont exprimés. Après avoir porté de domaines où se joue la qualité de l’existence, depuis au pouvoir, au printemps 2004, une majorité les conditions d’accueil des enfants au collège, jusqu’aux départementale d’alternance, ils ont été plus de nuisances générées par le trafic routier dans sa ville ou 15 000 à prendre la plume pour mettre en avant son village. leurs préoccupations quotidiennes, et ce qui leur appa- Conserver son emploi ou le retrouver, être mieux protégé, avoir une meilleure qualité de vie, telles peuvent ainsi raissait prioritaire pour l’Oise. Un nombre de réponses qui peut sembler faible, au regard être résumées les attentes des citoyens ayant exprimé des 320 000 questionnaires distribués. Mais que les spé- leur point de vue. Ces attentes constituent autant de défis pour le Conseil général. Car ses moyens cialistes de ce genre de cond’intervention n’étant pas illimités, il sultation jugent élevé. Car doit aborder l’élaboration de son budget la méthode, contrairement avec l’obligation de définir des priorités aux sondages par téléphone, d’action. faisait appel à une démarche active de la part des c’est le nombre de citoyens citoyens, invités à prendre Favoriser le logement qui ont rempli et retourné du temps pour donner leur des jeunes et des étudiants le questionnaire qui leur avis sur chacun des quinze Des priorités auxquelles les Isariens étaient avait été envoyé par thèmes proposés. également invités à réfléchir. “Préserver Yves Rome et son équipe. Les milliers de réponses parles espaces naturels sensibles” est-il plus venues au Conseil général important que “généraliser l’enfouissement dressent un tableau contrasté. Celui d’un département où des réseaux électriques” ou que “promouvoir le commerce coexistent inquiétude et espoir de progrès, expression de équitable” ? À l’instar du demandes catégorielles et sens de la solidarité. thème “environnement et développement durable”, EN MATIÈRE DE ROUTES, L’AMÉLIORATION DE LA SÉCURITÉ il s’agissait de classer de L’économie et l’emploi en tête ET DES TRAVERSÉES DE VILLAGES Première information significative : la très grande sen- 1 à 5 les propositions souEST LA PRIORITÉ POUR 57 % DES sibilité des habitants aux questions de développement mises. Avec des résultats PERSONNES AYANT RÉPONDU. économique et d’emploi. Avec 66 % de réponses, ce thème très variables d’un thème arrive largement en tête des préoccupations. Ce qui n’est à l’autre. pas étonnant, alors que plane la menace permanente des D’un côté en effet, sur cerdélocalisations. Et celle, tout aussi réelle, de voir l’État – et tains sujets, les réponses ne certaines des entreprises dépendant de lui – abandonner font pas l’objet d’écarts très importants. C’est le cas par des pans entiers du territoire. L’action sociale et la solidarité (avec 53 % de citations) exemple du tourisme, avec viennent en deuxième position. Une place qui s’explique, un écart peu élevé entre le puisque l’inquiétude économique et sociale génère une forte quart de réponses prônant demande de protection de la part des institutions publiques. une mise en valeur du patriDemande face à laquelle le Conseil général ne peut rester moine bâti et naturel du département et les 14 % de insensible : il est, ici, au cœur de ses compétences. Un troisième groupe de préoccupations, cité par une souhaits d’une campagne moitié des citoyens, concerne la vie quotidienne. Éduca- nationale de ■ ■ ■ p Hervé Dez / Le bar Floréal 15 000 60 - N°2 - Janvier 2005 11 Dossier > Concertation 3 questions à... Développer les solutions de garde pour les enfants Qu’il surprenne ou pas, le classement des priorités des Isariens n’est, cependant, pas toujours aussi serré. Loin s’en faut. Le thème de l’enfance et de la famille, par exemple, voit une demande s’imposer de façon très nette : celle du développement des solutions de garde pour les enfants. Avec 40 % de réponses, elle devance nettement des propositions comme le développement de lieux d’accueil parents-enfants (12 %) ou la mise en place d’actions intergénérations (8 %). De même, sur la question des personnes âgées, la proposition de répondre aux besoins de services d’aide à domicile l’emporte-t-elle haut la main, avec 49 %. Loin devant l’accueil en structures spécialisées. Un classement qui reflète la volonté des personnes âgées de pouvoir rester chez elles le plus longtemps possible. Et qui constitue un défi pour les pouvoirs publics, tant les besoins sont grands et les moyens encore insuffisants. Autre grand sujet de défi pour les élus départementaux : l’économie et l’emploi. On savait le thème sensible. Les réponses aux propositions du questionnaire confirment cette sensibilité. Avec une avance de près de 50 % sur la deuxième proposition (le développement de l’aéroport de Beauvais-Tillé), les Isariens ayant répondu demandent que les aides publiques aux entreprises soient conditionnées au maintien et au développement de l’emploi. Un engagement d’ores et déjà pris par la nouvelle majorité départementale. BENOÎT MOUGNE 12 YVES PALAU, universitaire Docteur en science politique, Yves Palau est responsable de l’unité de recherche sur la gouvernance publique de l’université de Paris XII. YVES PALAU LORS DE SON INTERVENTION AUX A SSISES Il revient, DÉPARTEMENTALES . pour “60” sur UN REGARD D’EXPERT SUR le dialogue L’OPINION DES ISARIENS . engagé par la nouvelle majorité du Conseil général avec la population du département. André Lejarre / Le bar Floréal ■ ■ ■ promotion de l’Oise. Notons cependant que le développement de l’accessibilité des lieux touristiques aux personnes handicapées se classe troisième sur cinq. Signe intéressant d’une sensibilité des citoyens aux questions du handicap. Les réponses sur certains autres thèmes, si elles ne manifestent pas non plus d’écarts très importants entre elles, créent néanmoins la surprise. C’est le cas du logement, domaine dans lequel un quart des personnes demande que soit favorisé le logement des jeunes et des étudiants. Et presque autant, soit 23 %, que soit soutenue l’accession sociale à la propriété. Deux demandes qu’on s’attendait plutôt à voir minoritaires, mais qui atteignent le même niveau que la réhabilitation des logements anciens ou l’aide à la création de nouvelles habitations. Y a-t-il beaucoup de départements, en France, qui se lancent dans des opérations de concertation comme celle de l’Oise ? Y.P. : Les opérations de concertation ont tendance à se généraliser. L’originalité de celleci est qu’elle a été systématique : tous les foyers ont été sollicités. Et la consultation touche les domaines les plus variés de la vie des gens. Une autre particularité vient de ce que cette consultation est associée à une phase politique capitale : le vote du budget. Elle peut donc être considérée comme un véritable outil d’aide à la décision entre les mains des élus. Qu’est-ce qui vous a surpris dans les résultats ? Y.P. : Ma surprise principale, mais cela ne devrait pas en être une, vient du sérieux avec lequel les Isariens ont répondu. Il n’y a ici aucune contradiction entre les réponses apportées. Au contraire, nous sommes en présence, par exemple en matière de logement, des contours d’une véritable politique publique. Cela 60 - N°2 - Janvier 2005 Paroles MALIK BOBY, 27 ANS, VENDEUR (CREIL) confirme l’intérêt que portent les citoyens à la vie publique. Et cela contredit le discours, un peu facile et souvent entendu, sur la soi disant “dépolitisation” des Français. » « PROPOS RECUEILLIS PAR B.M. ALEXANDRA PINET, 22 ANS, DEMANDEUSE D’EMPLOI (BAILLEUL-LE-SOC) On est bloqués. « » D.R. « Pas de transport, pas de travail. Pas de travail, pas de logement. PHILIPPE MORANT, 55 ANS, MÉDECIN (GUISCARD) Moi je mettrais le paquet sur les personnes âgées. Je crois qu’il faut aider nos vieux à bien finir leur vie. » Hervé Dez / Le bar Floréal » D.R. Moi, j’ai rencontré des gens qui ne savent même pas rédiger une lettre. D.R. Comment cet exercice de démocratie Cela participative peut-il être confirme prolongé ? Y.P. : Développer l’intérêt que la démocratie participative est un portent exercice difficile. les citoyens Il faut à mon sens éviter trois obstacles à la vie principaux. D’abord, il ne faut politique. pas décevoir les habitants, car le temps de la mise en œuvre est toujours très long. Ensuite, il faut savoir que certaines catégories sociales sont moins à l’aise que d’autres dans ce genre d’exercice. Il ne faut pas les oublier. Enfin, il faut veiller à PARMI LES PRIORITÉS EN MATIÈRE SCOLAIRE, LE FINANCEMENT DES respecter la démocratie ACTIVITÉS ÉDUCATIVES DANS représentative, LES COLLÈGES, AINSI QUE LA c’est-à-dire les élus. GÉNÉRALISATION DE L’OPÉRATION “DOUBLE LIVRE”. Il importe donc de varier les méthodes de concertation, en tenant compte de la diversité de la population, afin de permettre au plus grand nombre de s’exprimer. Et d’approfondir ainsi la culture démocratique de notre pays. ■ important, « C’est d’être instruit. André Lejarre / Le bar Floréal Dossier > Concertation EN LIAISON AVEC L’INSPECTION D’ACADÉMIE, LE CONSEIL GÉNÉRAL A OUVERT CINQ CHANTIERS . PARMI EUX, LA SIGNATURE DE CONVENTIONS D’ÉDUCATION ARTISTIQUE ET SCIENTIFIQUE. BUDGET 2005 Les nouvelles orien Malgré une situation financière difficile, la majorité départementale s’apprête à voter, à la fin du mois, un budget profondément réorienté. e temps des décisions est venu. Après avoir écouté, tout au long de l’automne, des milliers de citoyens s’exprimer sur l’avenir du département, Yves Rome a présidé, à la mi-décembre, le débat d’orientations budgétaires. Un préalable indispensable avant l’adoption, à la fin du mois de janvier, du premier “nouveau” budget départemental. Solidarités, égalité des chances, emploi et développement durable : telles sont les nouvelles priorités du Conseil général. Trois axes de travail qui se déclinent en un grand nombre de projets, touchant à la vie quotidienne des habitants, mais également à la préparation de l’avenir à l 14 travers des investissements de moyen et long termes. Parmi les décisions déjà prises, plusieurs touchent à l’approfondissement de la démocratie locale. Objectif : doter le département de structures de dialogue et d’écoute permettant aux décideurs d’être constamment en prise avec la réalité. C’est ainsi, par exemple, que seront créés dès cette année un conseil du développement durable, un conseil général des jeunes, ou un salon des associations. D’autres mesures concernent la proximité entre les services publics de l’Oise et leurs usagers. Annoncées dès l’automne dernier, les nouvelles “maisons” du Conseil général auront notamment pour mission de renforcer le service public dans des secteurs géographiques souvent délaissés. De leur côté, les services sociaux départementaux seront réorganisés en profondeur. Avec une nouvelle philosophie : instruire les dossiers d’aide au plus près du terrain. Un effort particulier sera aussi fait en faveur 60 - N°2 - Janvier 2005 > ZOOM SUR Côté recettes, les sources de financement du Département sont mises à mal. D’abord par un niveau d’endettement élevé : avec 381 euros par habitant, il dépasse de 25% la moyenne des collectivités comparables. Mais aussi, voire surtout, par les conséquences de la nouvelle étape de la décentralisation lancée par le Premier ministre. Transferts des routes nationales et des personnels “TOS” de l’Education nationale, mise en œuvre du RMI, réforme de la dotation globale de fonctionnement : autant de dangers pour le contribuable départemental. Côté dépenses, l’Oise est confrontée à de nombreux besoins non satisfaits, que le dialogue engagé ces derniers mois a permis de mieux identifier. Et qui se voient confirmés par les chiffres. Ainsi, en matière d’aide sociale, les dépenses isariennes sont inférieures de près de 20 % à la moyenne des départements comparables. Côté investissements, le retard est de 13 %. Et en matière de sécurité civile, l’écart est de 45 %. CLERMONT, 23 NOVEMBRE. YVES ROME, CONCLUANT LES A SSISES DÉPARTEMENTALES . André Lejarre / Le bar Floréal Une situation financière difficile YVES ROME PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL « entations d’une plus grande justice sociale. C’est ainsi que les collégiens de 6e pourront tous, progressivement, bénéficier du dispositif “double livre”. Autre exemple de solidarité : les jeunes se verront encouragés en matière économique, culturelle ou sportive, par la création d’un dispositif “jeunes talents de l’Oise”. Ceux d’entre eux qui traversent une période difficile pourront, quant à eux, se tourner vers une des trois maisons des adolescents qui leur seront ouvertes. Enfin, pour faire le lien entre les besoins de court terme et les générations futures, le Conseil général s’inscrira dès cette année dans le dispositif “agenda 21”. Une démarche qui l’engagera à respecter, dans tous ses domaines d’intervention, des principes environnementaux responsables. B.M. Nous répondrons dès l’année 2005 à certaines de vos attentes. D’autres ne seront peut-être pas satisfaites immédiatement. Je le dis avec force : tout au long des trois prochaines années, les élus de la majorité départementale feront des choix. Ils les feront dans la totale transparence, en connaissant vos besoins, vos attentes, et dans le respect de la démocratie représentative. 60 - N°2 - Janvier 2005 » 15 > L’ Oise en action SOLIDARITÉ Handicapés : la double peine Quand les personnes handicapées vieillissent, leurs difficultés et celles de leurs proches redoublent. D’où un effort particulier impulsé par le Département, en relation étroite avec les acteurs de terrain. Avec trois maîtres mots : écouter, évaluer, accompagner. e problème est identifié, même s’il reste difficile d’en mesurer l’ampleur exacte. Dans l’Oise, dans les cinq années à venir, on estime que 120 à 150 personnes handicapées dépendantes auront atteint ou dépassé la cinquantaine. Et seront donc, ainsi que leurs proches, dans l’attente d’une réponse adaptée à leur situation. Une réponse qui manque encore à ce jour. Car bien que déjà nombreux et complémentaires dans les l 16 services qu’ils proposent, les établissements actuels ne sont pas toujours préparés pour une telle évolution. L’embarras du choix Ces structures sont aujourd’hui de plusieurs types. Il existe, tout d’abord, les foyers dits “occupationnels”. Financés par le Département, ils accueillent, sans limite d’âge, les personnes handicapées ne pouvant pas travailler. Il y a ensuite les foyers d’hébergement. Également pris en charge par le Département, ils s’occupent en général des personnes handicapées en activité. Un aménagement du temps de travail est possible pour les personnes vieillissantes. La personne handicapée peut aussi se tourner vers une maison de retraite classique. Son accueil réussira si le personnel de la maison de retraite reçoit une formation spécifique 60 - N°2 - Janvier 2005 et que le lien avec la structure d’origine de la personne handicapée n’est pas rompu. Un lien qui pourrait être encouragé par la signature de conventions de partenariat entre les structures pour personnes âgées et les établissements accueillant des personnes handicapées. Par ailleurs, on se voit souvent confronté à un problème de génération, la moyenne d’âge dans une maison de retraite se situant le plus souvent TRUMILLY, FOYER SAINT-RIEUL . BIEN QUE TRÈS PROFESSIONNELLES, LES STRUCTURES EXISTANTES NE PEUVENT FAIRE FACE À ELLES SEULES AU VIEILLISSEMENT DES PERSONNES HANDICAPÉES . “ Parole de professionnel Éducateur de formation, PHILIPPE MARCY est sur le terrain depuis près de 30 ans. Sa mission : l’hébergement et l’accompagnement social. D.R. Quel est selon vous le problème posé par le vieillissement des personnes handicapées ? C’est un phénomène assez nouveau, lié à l’augmentation de l’espérance de vie. Les structures existantes n’ont pas les moyens d’y répondre efficacement. Il faut pouvoir proposer à ces personnes une réorientation vers une structure spécifique. > ZOOM SUR Ce qui est forcément déstabilisant pour ces personnes, non ? Bien sûr. On ne peut pas du jour au lendemain dire à quelqu’un qui est chez nous depuis 30 ans : « Il faut partir et aller ailleurs. » Il faut une transition. Il y a tout un travail de préparation et d’accompagnement. Et ça peut parfois prendre un ou deux ans ! André Lejarre / Le bar Floréal Comment se passe cette transition ? Il faut rester à l’écoute. L’ancien foyer doit impérativement garder un lien, ça permet d’atténuer l’angoisse. La personne doit pouvoir revenir pour raconter aux autres ce qu’elle vit et comment elle le vit. 1 200 autour de 80 ans. Autre solution : l’accueil familial ou le maintien à domicile. Le Conseil général verse alors une allocation compensatrice et/ou finance une aide ménagère. Aller plus loin Bien évidemment les formules existantes ont toutes leurs limites. c’est le nombre de places dont dispose le département dans des structures adaptées aux handicapés Ne serait-ce que géographiquement. Un pan entier du département, le nord-ouest, reste en effet dépourvu de centre d’accueil. Une carence à laquelle le Conseil général souhaite s’attaquer. Avec un premier signe fort : un appel à projets pour la création d’une structure exclusivement réservée aux personnes handicapées âgées. Cette institution inédite, qui verra le jour dans les tout prochains mois, proposera notamment un suivi médical plus approprié, et un personnel mieux formé et davantage sensibilisé. Bientôt une amélioration L’appel à projet lancé récemment par le Conseil général se donne pour objectif d’augmenter, dans l’Oise, la capacité d’accueil des personnes handicapées vieillissantes. De nouvelles structures, financées conjointement par le Département et l’Assurance maladie, verraient le jour. Sur les cinq candidatures reçues pour prendre en charge ce projet, deux ont plus particulièrement attiré l’attention de la commission des affaires sociales et de son président, Henri Bonan. Un premier foyer, d’une capacité de 50 places, pourrait ouvrir ses portes début 2007 du côté de Crépy-en-Valois. Un deuxième, de 60 places, pourrait voir le jour un an plus tard, dans le secteur de Clermont-Nivillers. NATHALIE JALLAGEAS 60 - N°2 - Janvier 2005 17 > L’ Oise en action LABORATOIRE DÉPARTEMENTAL À votre santé Outil départemental au service de la santé publique, le laboratoire d’analyses de l’Oise met ses compétences à la disposition de clients institutionnels et privés pour prévenir les risques sanitaires. ous l’œil averti des techniciens du laboratoire départemental d’analyses de l’Oise défilent chaque année près de 85 000 échantillons. Les eaux, les produits alimentaires et les prélèvements sanguins effectués sur les animaux sont passés au crible des experts, chargés de dépister d’éventuels problèmes sanitaires. Principaux clients du s Jean-Luc Cormier / Le bar Floréal SITUÉ À BEAUVAIS, LE LABORATOIRE DÉPARTEMENTAL D’ANALYSES EMPLOIE 38 PERSONNES, AU SERVICE D’AUTRES ORGANISMES PUBLICS, DE PARTICULIERS ET D’ENTREPRISES . 18 laboratoire : les services départementaux chargés de contrôler le respect des normes d’hygiène. « Nous réalisons 35 % de notre chiffre d’affaires avec les analyses des eaux de consommation courante pour la DDASS », explique le directeur du laboratoire, Jean-Baptiste Trousselle. Régulièrement, les eaux du robinet font ainsi l’objet de vérifications pour dépister des pollutions d’origine chimique ou biologique. Les analyses hydrologiques, activité majeure du laboratoire, concernent également la chaîne de l’eau en amont. Stations d’épuration, nappes phréatiques ou tours réfrigérantes utilisées par les industries sont aussi l’objet de comptes-rendus, qu’ils soient exigés par la loi ou demandés par les clients. Parmi les industriels de l’Oise, 2 000 font appel aux services du LDA pour le contrôle d’installations susceptibles de générer des contaminations. Les domaines agroalimentaire et vétérinaire, les deux autres secteurs d’activité du laboratoire, représentent 20 % du 60 - N°2 - Janvier 2005 travail. De nombreux commerçants exerçant des métiers de bouche sont clients d’autocontrôles pour garantir la qualité de leurs produits. Certains informent les consommateurs de leur démarche en apposant un autocollant du LDA sur leur vitrine. Des contrôles inopinés dans les établissements peuvent également donner lieu à des analyses, demandées par les directions régionales compétentes en matière de sécurité alimentaire. Il en va de même pour les éleveurs, soumis à des normes rigoureuses concernant la salubrité de leurs cheptels. « Le laboratoire est un outil de protection de la santé publique et de surveillance de l’environnement », résume JeanBaptiste Trousselle. Afin de garantir la justesse de ses résultats, le laboratoire a mis en place une démarche continue d’assurance qualité qui a permis l’obtention d’agréments ministériels et l’accréditation Cofrac (Comité français d’accréditation). MARIE PAIRE > Du nord au sud Sécurité environnementale : objectif excellence Avec le projet de Centre européen de recherches technologiques et environnementales, l’Oise veut s’imposer comme territoire de référence en matière de maîtrise des risques. e la catastrophe de Bophal, il y a 20 ans en Inde, à l’explosion de l’usine AZF de Toulouse, en 2001, le risque industriel semble s’être imposé comme l’une des pires menaces de la société moderne. Pas question, pourtant, de se résigner à la fatalité. Bien au contraire : l’Oise entend d devenir docteur “ès” préventions des risques. Et pour concrétiser cette ambition, un trio inédit s’est constitué: l’Université technologique de Compiègne (UTC), l’Ineris (Institut national de l’environnement et des risques industriels) et les pompiers de l’Oise ont ensemble donné naissance au Certe (Centre européen de recherches technologiques et environnementales). Derrière cette floraison de sigles à décrypter, un réel projet concret et innovant : « il s’agit de créer, autour de 60 - N°2 - Janvier 2005 la problématique de la sécurité industrielle, des synergies entre la recherche, la formation autour des métiers du risque et l’expérimentation in situ », explique-t-on à la direction du développement des territoires au Conseil >>> 19 > Du nord au sud unique non seulement en France, mais aussi pour toute l’Europe du Nord. Il aurait pour principal atout la qualité du travail collectif et pluridisciplinaire entre ingénieurs, chercheurs et pompiers. Avec leur spécialité et leur rigueur, ces professionnels de la prévention auront pour tâche de tester les matières sensibles, d’évaluer les risques de pollution ou encore de simuler des scénarios d’explosion. Le Certe mise aussi sur la dynamique qu’il enclencherait, et qui ne manquerait pas de susciter l’intérêt des grandes entreprises françaises et étrangères. Toutes réfléchissent à la sécurisation de leurs sites sensibles et aux investissements à réaliser pour les mettre aux normes de sécurité. Le Conseil général, très sensible aux questions de développement économique, joue un rôle moteur dans ce projet. Il se propose, d’abord, de fournir le site sur D.R. >>> général. Le projet serait L ABORATOIRE DE L’UNIVERSITÉ DE TECHNOLOGIE DE COMPIÈGNE. lequel le Certe pourrait s’implanter. Et surtout, il souhaite que ce projet d’envergure puisse s’intégrer à l’un des vingt pôles de compétitivité dont la création a été annoncée à l’automne 2004 par le gouvernement. Un label qui donnerait aux habitants et entreprises de l’Oise des atouts supplémentaires, bien utiles dans la compétition mondiale. ISABELLE FRIEDMANN > ZOOM SUR… Les pôles de compétitivité En 2005, une vingtaine de pôles de compétitivité seront créés. Une initiative qui se fixe trois objectifs : redonner du souffle à la politique industrielle de la France, rendre plus attractif son territoire et lutter contre 20 les délocalisations. Exonérations fiscales, allègements de charges, aides directes… les pôles sélectionnés bénéficieront de moyens pour leur projet. Pour renforcer, à l’échelle de leur territoire, les synergies 60 - N°2 - Janvier 2005 entre le tissu industriel, les grandes écoles et les unités de recherche. Les dossiers de candidature seront déposés d'ici fin février. Et la liste des premiers pôles dévoilée au printemps 2005. La halte-garderie itinérante de Saint-Justen-Chaussée reprend la route en janvier à bord d'un nouveau bébé-bus. Le bus dispose d'une salle de puériculture, d'un espace de repos et d'un bureau pour recevoir les parents et les assistantes maternelles. L'achat de ce matériel est financé par la communauté de communes du plateau picard, la Caisse d'allocations familiales et le Conseil général, à hauteur de 5 950 euros. Ce service de halte-garderie itinérante accueille chaque semaine 150 enfants dans 10 communes différentes. ROUTES Feu vert sur l’A16 La décision est prise : grâce à un financement de 520 000 euros du Conseil général, l'échangeur Beauvais Sud de l'autoroute A16 sera achevé dans les prochains mois. La première bretelle, permettant d'entrer en direction d'Amiens, devrait être prête pour le début de l'été. Quant à la bretelle de sortie, qui permettra aux conducteurs venant du Nord – et notamment aux poids-lourds – de ne plus traverser Beauvais lorsqu'ils se rendent vers Amiens, devrait elle ouvrir à la fin de l'année. télex LOGEMENT L'aide arrive > DOMFRONT Alzheimer dans le viseur Quatorze communes bénéficient du fonds départemental en faveur du logement. Les premiers logements sortent de terre. La maladie d'Alzheimer est un fléau qui s'étend avec le vieillissement de la population. Solidarité oblige, une subvention de 160 000 euros vient d'être votée par le Conseil général pour permettre la création, au sein de la maison de retraite “La Compassion”, à Domfront, d'une unité spécialisée de 17 places. Opac de l'Oise SAINT-JUST Un nouveau bébé-bus nnoncé en novembre, mis en œuvre en décembre. Le fonds départemental d'intervention en faveur du logement, doté d'un million d'euros, va bénéficier à quatorze communes. Les premières subventions départementales viendront soutenir la construction ou l'aménagement de 192 logements, dont 112 en individuel, y compris 10 maisons pour personnes âgées. Les premiers chantiers seront achevés à la fin du premier semestre 2005. Pour y parvenir, 783 450 euros ont été débloqués sur 2004, en aide à l'acquisition de terrains et à la construction de logements sociaux. L'annonce a été faite le 9 décembre dernier par le président Yves Rome devant les maires et les bailleurs concernés : Oise Habitat, Opac de l'Oise, SA d'HLM du Beauvaisis et SA d'HLM du département de l'Oise. L'ambition du Conseil général est de parvenir à la création de 600 logements par an dans les trois prochaines années. a > LES COMMUNES CONCERNÉES Allonne, hameau de Villers-sur-Thère ; Noailles, Zac de Ninflé ; Liancourt, résidence et Zac “Les abords du parc” ; Laigneville, “Les agathes” ; Chambly, lieu-dit “La croix où l'on prêche” ; Villers-sous-Saint-Leu, rue des Tilleuls ; Longueil-Sainte-Marie, rue du Fayel ; Mery-La-Bataille, boulevard de la Gare ; Ivry-le-Temple, rue de Treigny ; Crèvecœur-le-Grand, avenue du Château ; Tricot, rue de Courcelles-Epayelles et rue Brûlée ; La Neuville-Saint-Pierre, rue Bonshommes ; Morvillers, rue Riquefosse ; Breteuil-sur-Noye, rue de Paris. 60 - N°2 - Janvier 2005 > NOYONNAIS Chantiers d’insertion Deux projets de réinsertion de bénéficiaires du RMI, cofinancés par le Département, ont commencé ces dernières semaines. Le premier, itinérant, permet à trois personnes de se former au bâtiment, sur les installations de la communauté de communes de la haute vallée de l'Oise. Le second, “De Fil en aiguille”, est tourné vers les femmes et porte principalement sur le textile et l'habillement. > BEAUVAISIS Culture pour tous Pour trois ans, la compagnie de l'Héliotrope est en résidence au Théâtre du Beauvaisis, dans le cadre de “Théâtre en pays de l'Oise”. Les acteurs de la compagnie sillonnent la région, et offrent également, tous les mardis après-midi, des répétitions ouvertes au monde scolaire. Pour soutenir cette démarche, le Conseil général vient d’attribuer à la compagnie une aide de 7 500 euros. 21 > L’ Oise en tête LOGEMENT Jean-Luc Cormier / Le bar Floréal Elle ne Hélène Bernard l’affirme haut et fort : « Le droit au logement est un droit fondamental. » Parce qu’immobilier et social ne font pas toujours bon ménage, la directrice de Tandem Immobilier, agence immobilière à vocation sociale (AIVS), a dû batailler ferme pour faire reconnaître la légitimité de sa démarche, loger des gens dont l’accès au parc public n’est plus possible. Rencontre. laisse p e > HÉLÈNE BERNARD EN 5 DATES 1986 : conseillère en économie sociale et familiale 1988 : responsable nationale au sein des Guides de France (scoutisme français) p ersonne à la porte Comment vous est venue l’idée de créer cette agence immobilière ? Hélène Bernard : Le droit au logement est un droit fondamental et il faut pouvoir le faire vivre. J’ai été recrutée en 1992 par l’Adars (Association départementale d’accueil et de réadaptation sociale) pour trouver un logement à des personnes qui vivaient en centre d’hébergement depuis longtemps. Perçues comme difficiles, ayant peu de ressources, fichées, elles n’arrivent plus à accéder à un logement. Je me suis rendu compte en observant ce qui se faisait que le moins mauvais moyen pour loger ces personnes était le parc privé. D’où viennent les familles que vous relogez ? H.B. : On agit sur l’ensemble de l’Oise. Les familles viennent pour 1992 : création de l’AIVS 1996 : obtient sa carte professionnelle 2002 : diplômée de l’Institut supérieur des dirigeants d’entreprise de l’économie sociale (ISDEES) 95% du département. On n’importe pas la pauvreté… ce qui était une des craintes du départ. Deux tiers de notre activité se passent sur l’arrondissement de Beauvais, mais on cherche à la développer sur le bassin creillois, Clermont, Liancourt et aussi Compiègne. Mais là, nous sommes confrontés au coût du foncier. Combien de familles avez-vous relogé ? H.B. : On estime à 16 000 le nombre de demandes de logement en attente sur le département. Chaque année, nous recevons entre 700 et 900 demandes. Depuis que Tandem existe, nous avons relogé 500 familles que la plupart des bailleurs refusent, et actuellement nous gérons 200 logements. À la suite d’une évaluation récente, on a constaté que 64% d’entre eux ne posent que très peu de difficultés pour 11% qui, eux, en posent. Les propriétaires acceptent-ils facilement de louer un logement ? H.B. : Nous devons apporter aux propriétaires un service suffisamment intéressant pour les convaincre de prendre un risque. Notre démarche repose sur trois arguments : d’abord la gestion de proximité. Nous nous rendons au moins une fois par an, parfois une fois par mois, au domicile pour récupérer le loyer et vérifier l’état du logement. Quand un problème se pose, nous réagissons dans les 48 heures. Nous apportons ensuite aux propriétaires des garanties « pour la réhabilitation de leur logement, comme le propose l’Anah (Agence nationale d’amélioration de l’habitat). Tout cela est-il suffisant pour régler le problème du mal-logement ? H.B. : On pourrait multiplier par 100 le nombre et l’action des AIVS (34 en France), cela ne suffirait pas à résoudre le problème du C’est possible de loger des gens en difficulté pour peu qu’on y mette les moyens. Cela coûte beaucoup moins cher que le mal-logement. » complémentaires : garantie de loyer et assurance dégradations locatives. Nous avons passé des accords avec des assureurs et des mutuelles d’assurances, la Macif et la Maif, permettant d’assurer le paiement du loyer ainsi que les dégradations volontaires commises par un locataire ou un sinistre qui se serait produit dans un logement non assuré par son locataire. Enfin, nous leur proposons l’accès à des subventions 60 - N°2 - Janvier 2005 mal-logement. On ne fait que contribuer à sa résolution. L’ensemble des AIVS gère environ 8 000 logements. Il faut que, parallèlement à l’action de ces associations, on augmente sérieusement la création de logements HLM. PROPOS RECUEILLIS PAR CLAUDE BARDAVID CONTACT Tandem Immobilier 21, rue de Gesvres 60000 Beauvais Tél. : 03 44 48 35 86 [email protected] 23 > Ils font l’Oise LE GOÛT DES MOTS Ella, elle l’a RÉGAL Nouvelles, romans, albums pour enfants : dans sa maison de Senlis, Ella Balaert laisse courir Meilleur jeune boulanger sa plume. Avec toujours des personnages en quête de vérité et de liberté. « Mes personnages refusent d’être prisonniers d’un destin », explique-t-elle. Un socle en pain, avec une tête de clown, en pain toujours : cette pièce montée a permis à Anthony Chaudron d’obtenir le titre de meilleur jeune boulanger de France. Sur les neuf lauréats de l’épreuve, Anthony, 18 ans, est arrivé deuxième. Qualifié d’office pour la compétition européenne, en septembre au Danemark. La consécration pour ce petit-fils de boulanger ! À l’heure où la mode des pains au sésame, pavot, et divers céréales sévit, Anthony a lui sa préférence : « la baguette naturelle, elle a beaucoup de goût et reste la plus difficile à faire ». Le pain de tradition française, sans fioriture. Quand il rentre chez lui à Lierville, Anthony rejoint son groupe de musique punk, pour se défouler, après la chaleur des fourneaux. Comme Marie Read, femme pirate, héroïne de son dernier roman. Quant à la forme, cette ancienne élève de Normale Sup’ aime le genre de la nouvelle. Tant il est exigeant : « Il n’autorise pas de bavardage. En quelques pages, il faut trouver une chute. » Un temps enseignante, puis salariée d’une agence de communication, Ella Balaert, maman de trois enfants, ne se consacre plus qu’aux mots. Et pour elle, l’écriture n’est pas toujours solitaire. Animatrice d’ateliers, dans le Loiret et en Normandie, elle se délecte : sur un thème donné, comme “le fil” ou “le bleu”, « on lance un mot comme une balle et on regarde comment elle rebondit ». Au fil des séances, des images jaillissent, des récits s’amorcent, des personnages prennent forme, et les apprentis écrivains découvrent la magie des mots. 24 Jean-Luc Cormier / Le bar Floréal Jean-Luc Cormier / Le bar Floréal Marie Pirate, éditions Zulma, 2001 ; La Lettre déchirée, Flammarion, 1997 ; Pianissimo Violette, Flammarion/Castor Poche, 1998. Thierry Honnorat JET-SKI 14 ans, parmi les plus grands « La vitesse, la glisse, le désir de contrôler » : pour Édouard Menguy, le jet-ski est une passion. Un entraînement intensif, sur l’étang de Marny-surOurcq, a permis au collégien de se hisser sur les podiums mondiaux de la glisse. En octobre, il est revenu d’Arizona avec le titre de vice-champion du monde de jet. Et le fier souvenir d’avoir côtoyé “les plus grands” de son sport. La prochaine saison, Édouard affrontera avec la même détermination les plans d’eau européens, de la Belgique au Portugal. En attendant, il fait une pause hivernale. PASSIONNÉS Univers terre Une même ambition anime Olivier Varlet et François Gravelle, coprésidents des Jeunes Agriculteurs de l’Oise : transmettre le goût de la terre et de son travail. Jeunes trentenaires, ils ont tous deux la passion du métier. Ils aiment le contact avec les bêtes. La question de la reprise de l’exploitation familiale ne s’est pas même posée. Ni pour l’un ni pour l’autre. Une vocation presque génétique. Et pourtant, les journées de travail sont longues, ponctuées par l’incontournable traite des vaches, à 7 heures et à 19 heures. Ce qui explique, peut-être, les désertions : on ne compte qu’une installation pour trois départs, dans le département. D’où un « risque de friche » s’inquiète Olivier. Les deux hommes mettent en avant les André Lejarre / Le bar Floréal avantages de leur métier : « pas de routine, pas de patron, la liberté ». Les sacrifices ? Ils sont surtout familiaux. « Heureusement, ma femme est infirmière, elle a beaucoup de contraintes, alors elle peut comprendre les miennes », explique François. Qui n’a tout de même pas pris de vacances depuis deux ans. 60 - N°2 - Janvier 2005 25 > Itinéraires loisirs ARTISANAT Techniques ance Qu’il s’agisse du textile, du travail de la nacre ou de la poterie, les artisans de l’Oise sont les héritiers d’un savoir-faire séculaire, trop souvent méconnu du grand public. AU XIXE SIÈCLE, LE VILLAGE DE PONCHON A COMPTÉ JUSQU’À HUIT FABRIQUES DE CÉRAMIQUE. DÉSORMAIS, CE TRAVAIL SUBSISTE GRÂCE À L’ARTISANAT. st-ce la proximité de Paris ou des grandes foires de Champagne ? Sans doute un peu des deux. Toujours est-il que l’Oise peut se targuer de cultiver des traditions à la fois artisanales et industrielles particulièrement anciennes. Ainsi, le drap de Beauvais est-il réputé en Europe durant tout le Moyen Âge, et la présence de grands élevages de moutons fait la fortune de l’industrie textile jusqu’au XVIIIe siècle, à tel point que Colbert décide de créer une manufacture royale de tapisserie à Beauvais. À partir du XIXe siècle, la brosserie et le travail de la nacre prennent le relais pour devenir une des productions phares de l’Oise. En 1900, cette filière emploie pas moins de 10 000 personnes, sans compter les ouvriers à domicile, contre à peine 3 000 aujourd’hui. Ivoire d’Afrique, polis de poneys d’Argentine, soies de sangliers russes ou de porcs chinois, c’est la planète entière qui s’invite alors dans les ateliers du département, pour la confection de brosses et peignes, sans oublier la nacre qui sert à la production des boutons. En 1909, la ville de Méru, dans le sud du département, sert de théâtre à la grève des boutonniers. Un conflit social qui s’achève avec l’intervention de la troupe. L’autre grande production du département, c’est sans conteste la poterie, dans le pays de Bray. Une argile de bonne qualité, mais aussi un savoir-faire dont l’ancienneté remonte à la période gallo-romaine ont fait depuis longtemps la réputation des potiers de l’Oise. Au fil des siècles, les maîtres de l’argile et du feu ont donné au travail de l’émail, de la faïence ou de la céramique ses lettres de noblesse. Aujourd’hui, leurs héritiers continuent de perpétuer la tradition, produisant des objets usuels ou de véritables œuvres d’art. ■ E MICHEL CLERGET Retrouvez d’autres idées de sorties en pages 30 à 33. 26 60 - N°2 - Janvier 2005 À MÉRU-SUR-OISE, LE MUSÉE DE LA NACRE ET DE LA TABLETTERIE PROPOSE TOUTE L’ANNÉE LA VISITE D’ANCIENS ATELIERS, ET DES DÉMONSTRATIONS DE FABRICATION DE DOMINOS ET DE BOUTONS. > ZOOM SUR… cestrales L’art de la tapisserie À Beauvais, deux sites rendent hommage au savoir-faire multiséculaire de la tapisserie : la Galerie nationale, et la Manufacture nationale. La première présente toute l’année une collection de modèles du Moyen Âge à nos jours, notamment à travers des expositions temporaires thématiques. La seconde permet quant à elle, sur rendez-vous, d’admirer le travail des lissiers, qui perpétuent un savoir-faire présent dans la région depuis le XVIIe siècle. SURTOUT PRÉSENTE EN PAYS DE BRAY, LA POTERIE EST DANS L’OISE UNE TRADITION DONT LES ORIGINES REMONTENT À LA PÉRIODE GALLO-ROMAINE. > EN PRATIQUE Association de la poterie du pays de Bray Tél. : 03 44 89 20 73 Galerie nationale de la tapisserie 22, rue Saint-Pierre à Beauvais. Ouverte tous les jours (sauf le lundi) de 10h à 11h30 et de 14h30 à 16h30 (horaires d’hiver). Tél. : 03 44 05 14 28 Manufacture nationale de la tapisserie 24, rue Henri-Brispot à Beauvais. Ouverte sur rendez-vous les mardi, mercredi et jeudi de 14h à 16h. Tél. : 03 44 15 30 30 (comité départemental du tourisme) 51, rue Roger-Salengro à Méru. Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 14h30 à 17h. Tél. : 03 44 22 61 74 Sur le web : http://www.musee-nacre.com/ E Retrouvez sur le web des dizaines d’idées de sorties dans votre département : www.oisetourisme.com CÉLÈBRE SUR TOUTES LES FOIRES D’EUROPE AU MOYEN ÂGE, LE DRAP DE BEAUVAIS A FAIT LA RÉPUTATION DE L’INDUSTRIE TEXTILE. UN SAVOIR-FAIRE QUI SE MAINTIENT AUJOURD’HUI GRÂCE AUX ARTISANS. Comité départemental du tourisme Musée de la Nacre et de la Tabletterie > Sports TENNIS “ Repris en main il y a trois ans, le club de tennis du quartier Saint-Lucien de Beauvais multiplie les projets et le nombre de ses licenciés. Recette du succès : la convivialité et l’ouverture. D.R. Bel échange pour Saint-Lucien Saint-Lucien, c’est fair play et solidaire », telle est la devise formulée par les jeunes du quartier initiés au tennis pendant les vacances scolaires. Fondement de la philosophie du club, l’accès au tennis pour tous préside aux projets développés depuis 2001. À l’époque, la section tennis du centre sportif Saint-Lucien vivote dans l’ombre, lorsqu’un joueur motivé par la perspective de partager et d’ouvrir ce sport reprend le club en main. « Nous avons commencé à neuf, avec la volonté de faire jouer un maximum de gens grâce à une faible cotisation, et ça a fait boule de neige », explique son très actif président, Philippe Vibert. Partisan d’un tennis démocratique, il s’attelle à faire vivre ce petit club sans le sou, avec pour fer de lance la communication et l’enthousiasme de ses membres. « Avec l’ambiance à part qui règne à Saint-Lucien, maintenant nous sommes connus », raconte Philippe Vibert. Bilan : en trois ans, le groupe a multiplié les effectifs par 5 et s’attend à compter 60 licenciés en 2005. Les “Lucioles” et les “Lulus”, surnoms révélateurs « 28 de la dynamique amicale du club, se retrouvent aussi en dehors des cours, sur internet pour échanger les résultats et les actualités de l’association, ou autour d’une table. Sans oublier les réunions pour faire le point sur les projets. Après avoir mené des actions de sensibilisation en direction des jeunes, mais également des femmes, l’objectif pour l’année à venir est de fidéliser ces nouveaux publics. « Je n’en reviens toujours pas que tous les projets se concrétisent », conclut Philippe Vibert, enchanté mais vigilant : « ce qui monte vite peut aussi vite s’écrouler. C’est une belle aventure et j’espère qu’elle va durer le plus longtemps possible ». L’avenir récompensera sans doute cette formidable énergie mise au service du plus grand nombre. MARIE PAIRE CONTACT > Philippe Vibert 103, rue de Pontoise - 60000 Beauvais Tél. : 03 44 02 32 25 [email protected] 60 - N°2 - Janvier 2005 “ Parole d’animateur (UN THÉRAIN POUR L’INITIATIVE, LES LOISIRS ET L’ÉDUCATION) Et les jeunes, comment ont-ils perçu cette action ? Après une première phase de scepticisme et d’inquiétude face à la nouveauté, ils ont senti qu’ils avaient face à eux des gens qui ont envie de transmettre et pas des professeurs donneurs de leçon, et ça a accroché. Ils ont beaucoup apprécié ces journées d’initiation et ont manifesté de très bonnes capacités. Ils se sont très vite pris au jeu et ont même > FÉLICITATIONS 220 sportifs récompensés Comme nous vous l’annoncions dans le précédent numéro, les sportifs méritants de l’Oise se sont vu inviter, courant décembre, dans les salons de l’Hôtel du Département. Et remettre, des mains du président Yves Rome et de Gérard Weyn, vice-président chargé de la vie associative et sportive, des récompenses allant de 76 à 381 euros. Parmi les bénéficiaires de cette reconnaissance collective, le Nogentais Franck Perque (champion du monde cycliste de course aux points) et le Beauvaisien Jean-Michel Schillé (champion du monde de triathlon handisport). JEAN-PAUL DESCAMPS, DIRECTEUR DE L’ASSOCIATION Utile > PRATIQUE SPORTIVE Coup de pouce aux 16 / 18 ans D.R. Quel est l’intérêt des journées d’initiation au tennis pour les jeunes du quartier Saint-Lucien ? Le tennis permet une ouverture sur des pratiques nouvelles. L’idée est de faire découvrir aux jeunes d’autres sports que ceux qu’ils pratiquent plus facilement, comme le football. On sort un peu des schémas de quartier, avec la nouveauté, les rencontres avec d’autres clubs et des adultes. D’autant que les membres du tennis club, qui ont proposé de participer bénévolement à ces actions, sont animés par le désir de faire connaître ce sport et font preuve d’un sens pédagogique aiguisé. en bref imaginé un slogan : «solidaire et fair play.» Ont-ils continué à jouer au tennis ? Un certain nombre vont approfondir avec le club et avec des animateurs qui jouent sur les terrains du quartier. L’objectif était de parvenir à créer une équipe de jeunes joueurs. Nous sommes en train de le concrétiser avec Philippe Vibert, qui règle les dernières démarches administratives pour les huit jeunes volontaires. Cette équipe participera donc à des compétitions dans les prochains mois. Les initiations se poursuivent par ailleurs pendant les vacances et nous allons les proposer aux filles, parce que pour le moment il n’y a que des garçons. Favoriser l’accompagnement des jeunes jusqu’à la fin de l’adolescence : c’est ce que vient de décider le Département, en annonçant l’augmentation des aides versées aux clubs accueillant les jeunes de 16 à 18 ans. Jusqu’à cette année, les clubs n’étaient subventionnés que pour les moins de 16 ans. > CLUBS Un logiciel pour mieux gérer Les tâches de gestion pèsent lourd dans l’emploi du temps des responsables associatifs. C’est particulièrement vrai en matière sportive, lorsqu’il s’agit de défrayer tel intervenant ou bien d’organiser déplacements ou achats de matériel. Pour leur faciliter la tâche, le Conseil général a décidé d’acquérir en 2005 un logiciel d’aide à la gestion. Il sera mis gratuitement à la disposition des clubs qui en feront la demande. Une journée de formation pourra également être organisée pour se familiariser avec son utilisation. > SPORT ET HANDICAP Des mesures incitatives La solidarité à l’égard des personnes handicapées physiques et mentales exige des réponses concrètes. Pour inciter les clubs à s’inscrire dans les dispositifs “handisport” et “sport adapté”, une aide départementale spécifique va être mise en place. Elle concerna aussi bien le soutien à l’encadrement sportif que l’acquisition de matériels adaptés. 60 - N°2 - Janvier 2005 29 > Culture / bons plans EXPOSITION Plus de 13 000 personnes touchées par l’exclusion et la pauvreté, 3 500 sans-domicile-fixe : l’Oise n’échappe pas aux grandes souffrances de notre époque. C’est pourquoi, depuis le 15 décembre, l’Hôtel du Département a ouvert ses portes – en leur proposant de présenter leurs activités – aux principales associations qui luttent contre l’exclusion et la pauvreté : la Banque alimentaire, la Croix-Rouge, Emmaüs, la fondation Agir contre l’exclusion, le Secours catholique et le Secours populaire. Des associations auxquelles s’ajoutent les Restos du cœur, au centre de cette exposition à travers une cinquantaine de photos en noir et blanc signées Antoine Agoudjian, de l’agence Rapho. Pendant un an, le photographe a sillonné la France des Restos, et en a rapporté des témoignages d’abandon et d’isolement, mais aussi de très belles images reflétant solidarité et chaleur humaine. Parallèlement à la présentation de ces clichés et à celle de chaque association, les visiteurs sont invités à participer à une grande collecte de denrées alimentaires. Sucre, huile, farine, biscuits, céréales, pâtes, riz, aliments pour bébés : autant de produits qu’il sera possible de déposer sur place, afin qu’ils soient redistribués aux associations. Antoine Agoudjian / Rapho L’Oise a du cœur AUTOUR DE L’EXPOSITION D’ANTOINE AGOUDJIAN, UNE GRANDE COLLECTE DÉPARTEMENTALE . Jusqu’au 15 janvier, du lundi au vendredi de 9h à 18h. Hôtel du Département - 1, rue Cambry à Beauvais. CONTACT > Tél. : 03 44 06 64 66 THÉÂTRE CAROLINE PIETTE DANS LE RÔLE D’AGNÈS Molière en Beauvaisis Michel Palazon Pour le cinquantième anniversaire de la mort de Louis Jouvet, l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet a commandé sept œuvres créées dans ses murs par le grand acteur et metteur en scène. Jacques Lassalle a ouvert la série avec L’École des femmes, pièce de Molière qu’il explore, avec l’élégance et la simplicité qui lui sont propres, à la lumière de Jouvet, tout en l’inscrivant dans un questionnement d’aujourd’hui. Un spectacle rare, servi par des comédiens admirables, qui laisse le spectateur à la fois étonné et subjugué. Jeudi 13 et vendredi 14 janvier à 20h30. Théâtre du Beauvaisis, place Georges-Brassens à Beauvais. 30 CONTACT > Tél. : 03 44 06 08 20 [email protected] 60 - N°2 - Janvier 2005 en bref CONTACT > Tél. : 03 44 92 76 76 > DANSE La Fontaine revisité Une redécouverte de trois petites fables devenant trois courtes pièces, mélanges des arts vivants : chant, comédie, danse, allant du hip-hop au classique déhanché. Belle rencontre entre La Fontaine et l’inventivité, la malice et la technique d’artistes d’aujourd’hui. Samedi 15 janvier à 17h. Théâtre du Chevalet à Noyon. L’orchestre de Picardie sous la direction de Gisèle Ben-Dor Un concert exceptionnel avec une direction féminine en la personne de Gisèle Ben-Dor et un violoniste de renom : David Grimal. Actuellement à la tête de l’Orchestre symphonique de Santa Barbara et du Boston Pro Arte Chamber Orchestra, Gisèle Ben-Dor s’est imposée depuis 1999 parmi les plus grands à l’échelle internationale, gagnant la reconnaissance du public, de la critique et du milieu musical. Au programme, des œuvres de Robert Schumann, Franz Schubert, Astor Piazzola et Alberto Ginastera. Vendredi 14 janvier à 21h. Théâtre impérial de Compiègne. D.R. Un univers doux, poétique et burlesque, débordant d’imagination. La compagnie Méli Mélo réinvente le cirque et propose avec À quoi tu penches, un spectacle visible par tous, à partir de 8 ans. Mardi 18 janvier à 20h. Espace Jean-Legendre, théâtre de Compiègne. CONCERT CONTACT > Tél. : 0 825 000 674 ou 03 44 40 17 10 www.theatre-imperial.com BANDE DESSINÉE Astérix en picard CONTACT > Tél. : 03 44 93 28 20 > CONCERT Jazz Jam sessions avec le Ku-Umba Franck Lacy Quintet. Franck Lacy fait ses premières armes au début des années 80 et démarre sa carrière de leader en 1990 avec son premier album Total Weights and Blue Fire. Récompensé d’un Grammy Award, il gagne aussi quatre années consécutives un prix décerné par le magazine Downbeat. Samedi 29 janvier à 20h30. Centre Jules-Verne à Breteuil. CONTACT > Tél. : 03 44 80 90 25 SOUPE À L’ART Rencontres-surprises à Crépy Né voici juste 45 ans de l’imagination de Goscinny et Uderzo, le petit Gaulois est traduit en 110 langues et dialectes. La sortie d’un album décliné en six langues régionales est le fruit de la volonté de Sylvie et Albert Uderzo, répondant à l’intérêt croissant pour le patrimoine culturel et linguistique. L’édition en picard inaugure cette nouvelle collection. En librairie. CONTACT www.asterix.tm.fr Soupe à l’art, le concept a de quoi surprendre et pourtant “on s’y retrouve”, comme l’ont prouvé les précédentes éditions. Maître d’œuvre de l’opération, l’association Hors Cadre sollicite des artistes de toutes disciplines (peinture, sculpture, photo, musique…) qui interagissent, se stimulent et se répondent dans une incroyable structure scénographique, sur le thème universel de l’alimentation. Son but est, entre autres, de montrer l’art dans des lieux qui ne lui sont pas destinés, en particulier en milieu rural. Pendant la semaine, les enfants sont invités avec leurs enseignants à visiter l’exposition, accompagnés d’un ou plusieurs artistes. L’exposition est ouverte au public du mardi au samedi. Le samedi, dans une ambiance conviviale, les visiteurs sont invités à une fête gustative, visuelle, sonore et émotionnelle. Chants, musiques, contes se succèdent pendant qu’ils dégustent les soupes de toutes les couleurs préparées pour eux. Exposition du mardi 25 au samedi 29 janvier. Soirée performance samedi 29 janvier à partir de 20h. Maison des jeunes et de la culture - Espace Europe à Crépy-en-Valois. Pascal Bruandet Arts du cirque 2004. Éditions Albert René / Uderzo-Goscinny > JEUNE PUBLIC CONTACT > Tél. : 03 44 39 63 18 www.hors-cadre.org 60 - N°2 - Janvier 2005 31 > Agenda > EXPOSITIONS Maquettes en tout genre Exposition d’une partie des nombreuses œuvres de Gérard Boitel. Ses maquettes de bateaux et dioramas de la vie quotidienne sont surprenants de réalisme et d’une qualité de réalisation proche de la perfection. À découvrir. Du 4 au 27 janvier. Office de tourisme de Crépy-en-Valois. > CONTACT TÉL. : 03 44 59 03 97 Soirée poésie réinventent et utilisent les principes scientifiques. Du 4 janvier au 11 février. Médiathèque du Chevalet à Noyon. > CONTACT TÉL. : 03 44 93 28 20 Talents cachés Dix-sept Crépynois présenteront leurs œuvres : sculptures sur bois, aquarelles, dessins à la plume, acrylique, huiles, pastels, mobiles. Photos et collages vous feront entrer dans l’univers de ces artistes amateurs. Une légitime reconnaissance. Du 7 au 28 janvier. Bibliothèque de Crépy-en-Valois > CONTACT TÉL. : 03 44 87 92 53 la saison. Depuis trois ans ce spectacle tourne dans le monde : Europe, Asie, Amérique. Sur scène dix interprètes visitent, dans une danse explosive, des notions contradictoires comme la beauté et la laideur. Le spectacle explore l’amour dans tous ses états : extase, coups de foudre, chagrin, larmes... en jouant avec un “décor-film” où les danseurs apparaissent et disparaissent de façon spectaculaire. À ne pas manquer. Le 19 janvier à 20h45. Théâtre La Faïencerie à Creil. > CONTACT TÉL. : 03 44 24 95 70 > THÉÂTRE > CONTACT TÉL. : 03 44 06 08 20 Blush > CONTACT TÉL. : 03 44 11 43 83 Rêver la science 24 estampes prêtées par l’Artothèque des bibliothèques d’Amiens Métropole vous révéleront comment des artistes contemporains tels que François Morellet, Cozette de Charmoy ou Constantin Xenakis… jouent, détournent, 32 De Wim Vandekeybus (Cie Ultima Vez). Blush est un des événements danse de > CONTACT TÉL. : 03 44 93 28 20 Les Saones Mammame Autour de Daniel Levigoureux, dont les peintures-paysages sont exposées jusqu’au 15 février. En présence des poètes qui sont au cœur de son processus créatif : Gérard Fournaison, Denis Dormoy et Philippe Legrand. Le 14 janvier à 20h30. Musée départemental de l’Oise à Beauvais. Spectacle musical par Kaleïdo Compagnie. Retrouvez les chefs-d’œuvre d’Édith Piaf revisités par cinq chanteurscomédiens, sur des tempos de jazz ou de bossa nova, tout en préservant la poésie, l’atmosphère et la personnalité de “Madame Piaf”. Le 20 janvier à 20h30. Théâtre Le Chevalet à Noyon. Clown et musique > DANSE De Jean-Claude Gallotta. Le chorégraphe grenoblois de renommée mondiale propose, presque 20 ans après, une reprise de sa célèbre création Mammame. Le 19 janvier à 20h30. Théâtre du Beauvaisis à Beauvais. Piaf, l’ombre de la rue Maman les p’tits naufrages de Dominique Pompougnac. Ce trio clownesque et musical s’appuie sur de courts textes dits ou chantés, des intermèdes visuels accompagnés par des chansons de marins du répertoire traditionnel. L’histoire s’articule autour d’un petit bateau de papier qui revient et raconte, après avoir traversé les dessous de la ville et l’océan, toutes ses aventures et découvertes. À partir de 4 ans. Le 12 janvier à 14h30. Théâtre La Faïencerie à Creil. > CONTACT TÉL. : 03 44 24 95 70 60 - N°2 - Janvier 2005 Par la compagnie Chenevoy. Yves Chenevoy et son équipe construisent un spectacle où l’humain, les non-dits et les fantasmes sont au cœur de l’action ; où la vie, quelles que soient les lourdeurs qu’elle contient, l’emporte sur la mort ; où l’espoir naît toujours des rencontres humaines ; où la lumière sort des parcours les plus obscurs… Le 28 janvier à 20h30. Théâtre Le Chevalet à Noyon. > CONTACT TÉL. : 03 44 93 28 20 > MUSIQUE Rock garage surf Pour fêter ses 20 ans de contre-culture lysergique, Nova Express, le label du légendaire kaiser Lucas Trouble, nous présente sa Psychotronic Revue... L’occasion de vérifier que les groupes du label : Hawaï Samuraï (surf instrumental), > Utile Holy Curse (hi-energy Detroit style) et Cowboys from Outer Space (rock’n’ roll vaudou) comptent parmi les meilleurs punk n’rollers de l’hexagone et d’ailleurs... Le 21 janvier à 21h. Grande salle de l’Ouvre-boîte à Beauvais. > CONTACT TÉL. : 03 44 10 30 80 Percussions d’Afrique Sluk dont le style est purement hardcore avec quelques pointes de heavy et de trash... Betty Better Biscuit, musique lourde et sombre, rythmiques lentes et riffs qui se veulent hypnotiques. Genre post hardcore. Le 29 janvier à 21h. Grande salle de l’Ouvre-boîte à Beauvais. 3e fête de la soupe Le principe reste toujours le même : vous venez avec une soupe de votre spécialité, à partager sous le signe de la diversité des cultures, après on danse. Cette année, la Pologne sera à l’honneur. Dégustation des soupes, puis place à la musique et à la danse avec le groupe polonais : Max Klezmer Band. > CONTACT TÉL. : 03 44 10 30 80 Guem, Algérien d’origine nigérienne, auteur d’une trentaine d’albums depuis les années 70, est considéré comme LA référence ultime dans le domaine de la percussion. Outre le succès de son célèbre morceau Le Serpent (utilisé pour le générique de l’émission Ça se discute), il a acquis sa notoriété par ses prestations scéniques hors du commun mêlant musique traditionnelle et musique de transe. En première partie, Mare Sanogo, d’origine malienne, est un spécialiste du djembé. À ne surtout pas manquer ! Le 22 janvier à 21h. Grande salle de l’Ouvre-boîte à Beauvais. > CONTACT TÉL. : 03 44 10 30 80 Métal hardcore Avis aux amateurs de “gros son” ! Black Bomb A, groupe incandescent de métal hardcore, bien connu des fans de Lofofora, Watcha ou encore Oneyed Jack ; un second album, Speech of Freedom ; deux chants qui pulvérisent les genres et alternent parties mélodiques, cris aigus, voix de basse profondes et rauques. Pop rock Trademark “En Valse Circienne”. L’expérience des concerts, des enregistrements a fait mûrir le groupe qui, après avoir laissé peut-être plus de place par le passé à la musique électronique, retourne maintenant à un rock plus épuré, plus essentiel mais toujours renouvelé. Le 29 janvier à 21h. Théâtre des Poissons à Frocourt. > CONTACT TÉL. : 03 44 02 35 77 www.theatredes poissons.free.fr > SALONS, BROCANTES, FÊTES ET MARCHÉS 13e salon du collectionneur Salon toutes collections : cartes postales, patrimoine, littérature, photographie, exposition, antiquités, brocante. Le 16 janvier de 8h30 à 18h. Salle Saint-Nicolas à Compiègne. > CONTACT TÉL. : 03 44 40 14 71 OU 06 62 26 36 01 Coup de cœur 60 - N°2 - Janvier 2005 Le 29 janvier à 19h30. Théâtre La Faïencerie à Creil. > CONTACT TÉL. : 03 44 24 95 70 1er salon de l’enfance Organisé par la Jeune chambre économique, ce salon permettra d’aborder, entre autres, les questions de santé, de pédagogie, du civisme, des droits de l’enfant, avec, bien entendu, une place pour l’éveil et le jeu. Et pour mettre ces sujets importants à la portée de tous, les organisateurs promettent ateliers, animations et spectacles. Les 22 et 23 janvier de 10h à 12h et de 14h à 18h. Centre de rencontres de la Victoire - 112, rue SaintJoseph à Compiègne. > CONTACT www.president.jcec. free.fr En famille Un Conseil général proche et efficace Les numéros utiles du département Hôtel du Département 1, rue Cambry BP 941 60024 Beauvais Cedex Tél. : 03 44 06 60 60 Fax cabinet : 03 44 06 60 00 Fax administration : 03 44 06 60 01 www.cg60.fr Musée départemental 1, rue du Musée BP 618 60006 Beauvais Tél. : 03 44 11 11 30 Archives départementales 71, rue de Tilloy 60000 Beauvais Tél. : 03 44 12 14 80 Fax : 03 44 12 14 81 Bibliothèque départementale de l’Oise 22, rue VinotPréfontaine 60000 Beauvais Tél. : 03 44 84 74 20 Fax : 03 44 02 33 72 Laboratoire départemental 1, rue Albert-etArthur-Desjardins 60000 Beauvais Tél. : 03 44 06 62 78 Fax : 03 44 06 60 36 33 > Tribunes libres Espaces d’expression ouverts à chacun des groupes politiques de l’Assemblée départementale en vertu de la loi sur la démocratie de proximité adoptée en 2002. GROUPE UPMD GROUPE COMMUNISTE Orientations budgétaires pour 2005 Les moyens d e à vos besoins l l a nouvelle majorité a présenté un programme très inquiétant : • La mise sous tutelle des communes : pour bénéficier de subventions d’investissement, les communes devront faire allégeance à la politique départementale. Les maires courageux refuseront ce dictat. Des subventions sollicitées à un titre ne peuvent être conditionnées par des contraintes politiques. • En matière de délinquance : dès 2005 il n’y aura quasiment plus de nouvelles dépenses en faveur des gendarmeries : seulement 1,4 million d’euros contre 19,7 en 2004 sans chiffrage d’actions de remplacement. On sait ce que signifie ce genre de silence. • Pour l’assainissement, c’est le flou total : à quoi mènera l’attribution d’un “forfait selon les travaux présentés et les capacités” ? Cela permettra-t-il aux maires de faire aboutir les dossiers les plus difficiles ? • Une politique du logement qui tient en seulement 16 lignes ! À part la création de logements sociaux, rien pour les autres habitants. du programme de bâtiments de gendarmeries. 2 En matière sociale, rechercher les moyens d’injecter de l’effort, du travail, de la responsabilisation, pour tirer ceux qui peuvent avoir du ressort vers le haut. 3 Préparer l’augmentation du nombre de personnes âgées des années à venir en faisant du maintien à domicile un axe fort de la politique départementale et en concevant la maison d’accueil du troisième millénaire. 4 Mettre sur pied un mode de subvention de l’assainissement qui permette à chaque habitant de l’Oise de payer le m3 d’eau à un prix raisonnable. Par souci de transparence la majorité devrait soumettre les augmentations d’impôt qu’elle annonce à référendum, elle ferait enfin preuve de l’esprit démocratique auquel les habitants de l’Oise ont droit. LES MEMBRES DU GROUPE UPMD En effet, la politique actuelle du gouvernement et plus généralement de la droite pilotée par le Medef aboutit à une précarité et une insécurité sociales grandissantes, tandis que les inégalités sociales se creusent. L’individualisme, la mise en concurrence des individus, des groupes, des collectivités, des organismes sont encouragés au grand bénéfice du “marché” grand pourvoyeur de chômage et d’emplois précaires d’un côté, de taux de profits records de l’autre au détriment des personnes et de la société. Comment répondre aux besoins en financement public alors que le recours à la fiscalité est entravé par l’insuffisance et même la baisse des revenus de la majorité de nos concitoyens ? Comment faire plus à l’heure où, au nom de la “décentralisation” Nous avons, au contraire proposé, 4 véritables orientations : 1 Continuer la lutte contre la délinquance grâce aux enveloppes financières rendues disponibles par la diminution 34 es forums et les assises organisés à l’initiative de la majorité de gauche du Conseil général ont mis en évidence des besoins et des attentes fortes de nos concitoyens. Que ce soit en matière de solidarité, d’emplois, de logement, d’éducation, de culture et d’égalité des chances, c’est un véritable appel vers une politique nouvelle d’intervention publique que nos concitoyens se tournent, à juste raison. 60 - N°2 - Janvier 2005 > Tribunes libres GROUPE OISE À GAUCHE d e répondre s Raffarin / Sarkozy l’État transfère les charges sans donner au Département les moyens de les assumer ? La réponse à cette question n’est pas technique, elle est politique : les élus communistes préconisent que notre Assemblée départementale engage une campagne d’information sur les transferts financiers, les besoins nouveaux, et appellent nos concitoyens à l’action, pour combattre la mise en œuvre de la “décentralisation” – notamment les transferts de charges –, pour exiger une réforme fiscale qui s’attaque au chantier de la justice fiscale en mettant à contribution ces revenus financiers à hauteur significative pour permettre d’engager les politiques voulues par la majorité des électeurs de l’Oise. GILLES MASURE, PRÉSIDENT DU GROUPE COMMUNISTE Rattraper les retards et défendre nos territoires l es élus du groupe Oise à Gauche se réjouissent du succès rencontré par la vaste consultation populaire intitulée “Pour le budget 2005, je donne mon avis”. Cette participation, jamais vue dans l’Oise, manifeste la soif de dialogue des Isariens et sert de socle pour l’élaboration du budget qui sera présenté en février 2005. Le débat d’orientations budgétaires qui s’est déroulé au mois de décembre a défini les grandes orientations de la majorité départementale. Cette dernière entend agir concrètement et avec détermination au service de tous à travers quatre grands axes prioritaires : la solidarité, l’égalité des chances, l’emploi et le développement durable. Cette politique ambitieuse se heurte cependant à la situation calamiteuse des finances du Conseil général laissée par la droite. En effet, la minorité départementale a aggravé sérieusement le niveau d’endettement du Département (381 euros par habitant contre 306 dans les départements de la même strate). Plus préoccupant encore, l’ancienne majorité a faiblement investi dans plusieurs secteurs essentiels comme l’action sociale et la sécurité civile. Ce constat oblige Yves Rome et son équipe à engager des opérations lourdes pour 60 - N°2 - Janvier 2005 rattraper ces retards considérables. De même, la décentralisation à la sauce Raffarin pose de sérieuses interrogations quant à l’avenir financier des collectivités territoriales. À ce jour, le gouvernement n’a donné aucune indication concernant la date et les modalités des transferts de compétences, et surtout il ne donne aucune garantie sur le volet financier. Cette politique décidée de façon brutale, sans concertation préalable avec les élus locaux, vise à affaiblir la solidarité entre les territoires et à imposer le libéralisme le plus sauvage. C’est pourquoi les élus du groupe Oise à Gauche tiennent à réaffirmer que quelles que soient les difficultés imposées par les mesures de décentralisation, ils se battront pour continuer à moderniser nos cantons, et maintenir l’égalité de traitement et d’accès aux services départementaux pour tous les citoyens. LE GROUPE OISE À GAUCHE WWW.OISEAGAUCHE.ORG 35 En route vers... Yves ROME et le Conseil général de l’Oise vous souhaitent une année fraternelle et solidaire.
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