Voir le bulletin - Académie Culinaire de France
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ISSN 1296-3259 EDITORIAL Pour un Trophée Gagnant ! C’est la phase de ralliement du 38ème Trophée National de Cuisine et Pâtisserie. Cette phase a bien joué son rôle puisque les six finalistes, tous bien coachés pour employer un mot à la mode, ont réalisé une très belle prestation mêlant Tradition Culinaire et Modernité dans la réalisation comme dans la présentation de leurs plats et assiettes. J’ose me rappeler le temps où les candidats invitaient les Chefs amis à déguster leurs plats avant le concours et prenaient note de leurs réflexions. Aujourd’hui les Coaches ont pris le relais….. et demain ? Mais le candidat reste toujours seul pour la dernière épreuve. Alors rendez vous en Mars 2010. Gérard Dupont COMPTE RENDU DE LA REUNION DU JEUDI 8 JANVIER 2009 Etaient présents : Messieurs AUBERT, BARBIER, BEL, BELLOUET, BERNARDE, BERTHIER, BESSOT, BONTE, BONTEMPS, BOR, BOURGET, BRYS, CARTON, CREVOISIER,DANQUIGNY, DEYRIES, DUCROUX, EVRARD, FILLION, FOUCHER Ch. FOCHER M, GARDETTE, GIRON, JACQUET, JASNOT, LABAT, LEGRAND, LEGAY, MARQUOIN, MEUNIER, NEVEU, NIAU, PEARRON, PERSON, POMMEREUL, PRALONG, RAIMBAULT, REGNIER, RIEBBELS, RIPPA, ROUX, SABINE, SAFFRE, SIBENALER, SIMON, SOURDEIX, TALALAS Excusés : Messieurs ADRIAN, BAUDOIN, BELLESSORT, BENARD, BESNARD, BREDA, BROSSARD, CREVEUX, DIONNET, GUERANGER, JESSIN, LE COURTOIS, OLERON, OZERAY, PICART, PROCHASSON, THOMAS, THURIES, TIREL Le Président Gérard DUPONT ouvre la séance en présentant ses vœux à l’Assemblée. Il expose le calendrier 2009 et donne des nouvelles des membres de l’Académie Culinaire de France. Puis il invite les membres présents à déguster les galettes des Rois présentées par Messieurs Christian REGNIER, Guy JASNOT et Jean Marc EVRARD. Nous remercions les Pâtissiers qui comme chaque année assurent avec générosité la présence des galettes : Messieurs Serge BREDA, Pascal NIAU, James BERTHIER, Christian THOLONIAT, Pierre BONTE et Denis RUFFEL. Chaque Membre présent est reparti avec un cadeau de nouvel an : une boite de 4 verres Open Up offert par Chef & Sommelier. D’autres cadeaux ont été adressés à Messieurs LARINI et RECEVEUR pour PACA, à Monsieur BOR pour le Sud Ouest et à Messieurs GARNIER et JEGU pour la Bretagne Pays de Loire, à Messieurs REGNIER et BONTEMPS pour le centre et à Monsieur PACHECO pour la Normandie. CONFERENCE ET INTRONISATION DU 10 JANVIER 2009 FACULTE DE MEDECINE Le samedi 10 Janvier nous sommes à nouveau réunis pour la séance ouverte de l’Académie à la Faculté de Médecine de Paris. Trois cents Membres et Amis de l’Académie ont trouvé place sur les gradins pour entendre la conférence de Madame Lydia GAUTIER. Conférencière, Auteur et Expert en Thé, diplôme d’Ingénieur Agronome. A la suite d’une conférence de qualité, quelques questions sont posées à la conférencière. (voir le résumé). Puis nous procédons à l’intronisation des nouveaux membres Titulaires à l’Académie Culinaire de France. Eloge de Charles ALAMAGNIE prononcé par Eric JEGU Eloge de Pierre LAVARENNE prononcé par Dominique SAFFRE Eloge d’Alexandre DUMAINE prononcé par Michel PASQUET Puis les nouveaux membres Associés et Auditeurs reçoivent aussi leur diplôme et leur insigne des mains du Président et du Secrétaire Général de l’Académie. AUDITEURS Parrains AGASSE Gérard Chef Production Catering Aerien - 77 BARBIN Patrick Chef Sofitel Thalassa – 56 CHABAUDIE Cédric Chef Présidence de la République - 75 CIVEL Raphael Conseiller, Cuisinier et Président Sté Gastromer - 85 DIVERNET Xavier Chef Divernet Traiteur - 76 FALCHI Olivier Chef Sofitel Arc de Triomphe - 75 LARRAT Christophe Chef et Consultant Centre de Formation A. DUCASSE - 75 LEGENDRE Eric Chef Groupe Gérard Joulie MAILLARD Erik Chef à domicile MARTINEZ David Chef Rest. Golf de Luxembourg NEF Frédéric Chef Marriott Rive Gauche - 75 P. DUCROUX M. PRALONG A. LE GALL R. ARCHAMBAUD B. VAUSSION G. BESSON Y. GARNIER J. SABINE G. BOR D. GIRAUD G. DUPONT A. LE COURTOIS G. PRALUS M. THEUREL G. BONTEMPS C. SIMON G. DUPONT J. SABINE G. ROUX D. RIPPA G. LEGAY G. DUPONT PEJUS Sébastien Chef , Consultant et Formateur Groupe A. DUCASSE - 95 G. ROUX D. DUMESNIL RADIX Gilbert Directeur Marketing Nestlé Professionnel - 77 VEILLET Lionel Chef Présidence de la République - 75 VILLETTE Thierry Chef Fairmont Hotel – Monte Carlo ASSOCIES BEAUVAIS Luc Conseil en hygiène et Sécurité Alimentaire et Cuisinier - 75 G. DUPONT F. DEOLARTE B. VAUSSION G. ROUX E. JUNG M. DEL BURGO Parrains G. BOR G. LE GOFF JAMBON Patrick Saveur Communication THIERRY-MIEG François Directeur Restauration Club Pekin 2008 BOUCHET Nathalie Chef et Conseiller Culinaire Sté FRIMA LOZACH Hubert Professeur CFA Médéric - 75 MARTIN Pascal Chef Château des Bondons - 77 AUDITEURS HORS METROPOLE JAN Stéphane Ecole Professionnelle - Suisse RABAEY Gérard Chef Propriétaire « Pont de Brent » - Suisse ROCHAT Philippe Chef Rest. Rochat - Suisse WALLIMANN Stéphane Chef et Enseignant Centre Form. et SMS Culinaire - Suisse N. VANNIER D. SAFFRE F. PROCHASSON P. JUHEL JY. LEURANGER G. LEGAY M. ROTH D. DUMESNIL JM. FLEURY Parrains H. GLEIBER D. ALLEGRA H. GLEIBER H. GLEIBER B. VIOLIER H. GLEIBER D. ALLEGRA MAILLARD Christophe Chef Asara Villa and Suite - Thaïlande Y. GARNIER L. ALLEREAU ESCRIBA Christian Chef Pâtisserie ESCRIBA - Espagne C. THOLONIAT JY. MALITOURNE **** Conférence de Lydia Gautier – expert « thé » « Les accords Thés / Mets » Le Samedi 10 Janvier 2009 Faculté de Médecine de Paris – 12 rue de l’Ecole de Médecine – 75006 PARIS L’objectif de cette conférence était de présenter le thé comme un véritable produit gastronomique en montrant que c’est un produit de terroir avec, pour chaque cru, une identité marquée organoleptique, et donc des accords thés et mets tout aussi riches à faire que pour le vin. C’est une belle alternative alliant bien être et gourmandise quand on ne peut pas ou on ne veut pas boire d’alcool pendant les repas. En effet, les bienfaits du thé sont maintenant prouvés et reconnus, en particulier ses propriétés anti-oxydantes puissantes qui agissent sur l’organisme à différents niveaux. C’est d’ailleurs une mode qui se développe de manière exponentielle aux Etats Unis où certains grands restaurants ont des « sommeliers » de thé. C’est une tendance porteuse que je prône depuis plus de 10 ans et qui est enfin reconnue outre atlantique et qui ne va aller qu’en se développant ces prochaines années sur le vieux continent, j’en suis sûre ! Aborder ces accords thés et mets, c’était aussi l’occasion de développer tout le champ possible à explorer en le travaillant tel une épice. La cuisine au thé n’est pas nouvelle, de nombreux chefs ont déjà tenté l’expérience mais s’arrêtant souvent aux grands classiques par manque de connaissance du produit. Résumé de la conférence Après une brève présentation des caractéristiques agronomiques du théier et une redéfinition de ce que l’on appelle au sens strict en France le thé issu d’une espèce botanique bien précise : le Camellia sinensis (Linné), nous avons revu les grandes règles de préparation du thé, étape préalable indispensable pour une bonne dégustation souvent négligée dans les restaurants et les salons de thé par manque de matériel adapté ou méconnaissance du produit. Puis les 6 couleurs furent détaillées. Ce sont les suivantes : blanc, vert, jaune, bleu-vert, rouge et noir avec une différence de classification entre la classification originelle chinoise et celle mise en place en Occident (rouge en Chine = noir en Occident, noir en Chine = sombre en Occident). Ces couleurs correspondent à des degrés d’oxydation de la feuille plus ou moins importants, pour les extrêmes, le thé vert n’étant pas du tout oxydé et le rouge l’étant totalement. Pour chaque couleur, pour chaque grande origine, le processus de transformation fut expliqué et des notions furent données sur l’influence du terroir ou du processus de transformation sur la révélation de la typicité aromatique du thé et donc de sa personnalité. Pour chaque couleur, furent présentés ensuite les profils aromatiques de chaque grand cru, les conseils de préparation et les accords envisageables thés et mets sur du salé comme du sucré. Une dernière partie fut consacrée à l’usage du thé en cuisine avec des notions élémentaires abordées pour le travail de cette « épice » (temps d’infusion et dosage en fonction des supports d’infusion, des couleurs de thé, modes d’utilisation infusé, pulvérisé, en feuille entière, etc.). Lydia Gautier Expert « thé » (consultante – formatrice - auteur) www.lydiagautier.com Bibliographie de Lydia Gautier sur le thé : • Thés et Mets : Subtiles Alliances, éd. Aubanel, oct. 08 • Le Coffret du Dégustateur de Thé, éd. Aubanel, oct. 08 • Le thé, arômes et saveurs du monde, éd. Aubanel, oct. 05 Ce dernier existe en version anglaise : • Tea, aromas and flavours around the world, éd. Chronicle Books, sept 06, USA ELOGE DE PIERRE-FRANCOIS LAVARENNE Par Dominique SAFFRE Sieur de « LA VARENNE », Ecuyer de Monsieur le Marquis d’Uxelles Ecuyer de cuisine, François-Pierre de « LA VARENNE » était depuis 10 ans au service du Maréchal de France, Gouverneur de Chalon-sur-Saône : Monsieur le Marquis de d’Uxelles (mort au siège de Gravelines, le 17 août 1658) et qui ne reste aujourd’hui dans notre souvenir que par …. La Duxelles (un hachis de champignons rehaussé d’oignon, échalote, persil, le tout cuit à feu vif dans le beurre). Aujourd’hui, on fait des duxelles de légumes ainsi fondus qui servent de fonds à des braisages ou des sauces. En fait, on peut imaginer que c’est « LA VARENNE » qui donna le nom de son maître à la duxelles de champignons. « J’ay donc rédigé par escrit ce que j’ay mis si long temps en pratique dans l’honneur de vostre service… » En vieux français SVP. Pierre Davis, éditeur du « Cuisinier Françoys », le présentait comme un ouvrage « dont la matière et le titre semblent nouveaux dans ce Paris du 17è siècle » (1651 exactement). Réédition en 1654 par le titre du « Cuisinier François ». Christian Guy fait remarquer que l’on a tort de traduire « Cuisinier Françoys » par cuisinier français et que « LA VARENNE » s’appelait lui-même « le Cuisinier François ». Jean Desmurs signale que l’on écrivait « ois » et que l’on prononçait « ouais ». Cet ouvrage eut, jusqu’en 1727, plus de trente éditions. Ce livre semblait moderne, car cela faisait plus de cent ans qu’il n’y avait pas eu de nouveau livre de cuisine en France (uniquement quelques réimpressions d’ouvrages élaborés entre la fin du XVè et le milieu du XVIè siècle).. Nous sommes au début du règne de Louis XIV et sous ce règne brillant, la science des festins obéit à l’impulsion progressive qui fit avancer toutes les autres sciences. Sous la gouvernance de Mazarin, François-Pierre était alors sous influence du règne de Louis XIII. Le royaume était divisé par un Richelieu, pénétré de l’importance des services qu’un maître queux habile peut rendre à un diplomate avisé et encourageait les artistes culinaires. Du reste, les grands de l’époque ne dédaignaient pas de s’occuper de cuisine (les potages, les ragoûts, les entremets et le roi Louis XIII lui-même avait une réputation d’être un cuisinier de valeur). « Enseignant la manière de bien apprêter et assaisonner toutes sortes de viandes grasses et maigres, légumes, pâtisserie et autres mets qui servent tant sur les tables des grands que des particuliers ». Dans cet ouvrage, les potages (qui étaient alors des ragoûts épais à base de pain) ont une grande place et, si l’auteur ne fait appel qu’aux épices et aux herbes courantes, sans trop en abuser, il retrouve les cuisiniers d’avant Catherine de Médicis. Celle-ci d’origine italienne emmena avec elle une kyrielle de cuisiniers italiens possédant certaines traditions culinaires romaines et qui répandirent le goût des desserts et des entremets glacés. Cette cuisine moyenâgeuse de l’époque a été repoussée vers le nord par la cuisine italienne des chefs de Catherine de MEDICIS et notre actuelle cuisine est plus latine que française. Ainsi naquit la prédestinée de « LA VARENNE » en qualité de créateur de mets, répondant aux demandes de ces nouveaux seigneurs affinés (séparation de la gourmandise, de la voracité et de la goinfrerie) : on l’a regardé comme un penchant qu’on pouvait avouer, comme une qualité sociale, agréable à l’amphitryon, profitable au convive, utile à la science, et l’on a mis les gourmands à coté de tous les autres amateurs qui ont aussi un objet de prédilection. Un esprit général de convivialité s’est répandu dans toutes les classes de la société. Ils prirent leur 1ère tasse de café rapporté par les hollandais ou par Soliman Aga, ce turc puissant dont raffolèrent nos trisaïeuls, en 1660. La rue Saint André des Arts eut le premier café orné de glaces et de tables de marbres à peu près comme on le voit de nos jours. Animé par une révolution culinaire qui a fait passer la gastronomie française à l’ère moderne, le nom des cuisiniers les plus fameux était presque toujours annexé à celui de leurs patrons. Ces derniers en tiraient vanité. Ces deux mérites s’unissaient et les noms les plus glorieux figurèrent dans les livres de cuisine à coté des préparations qu’ils avaient protégées, inventées ou mises au monde. La gastronomie est la connaissance raisonnée de tout ce qui a rapport à l’homme, tant qu’il se nourrit. Son but est de veiller à la conservation des hommes, au moyen de la meilleure nourriture possible par les principes d’une recherche de denrées irréprochables. Sans doute que les préparations ont été exclusivement confiées à des serviteurs de la bouche, tant que le secret en est resté dans les souterrains, tant que les cuisiniers seuls se sont réservés cette matière et qu’il n’a été écrit que des dispensaires. Les résultats de ces travaux n’ont été que les produits d’un art. Les savants ont examiné, analysé et classé les substances alimentaires et les ont réduites à leurs plus simples éléments. Tandis que toutes ces choses se passaient dans les cabinets des savants, on disait tout haut dans les salons que la science qui nourrit les hommes vaut bien au moins celle qui enseigne à les faire tuer : les poêles chantaient les plaisirs de la table et les livres qui avaient la bonne chère pour objet présentaient des vues plus profondes et des maximes d’un intérêt plus général. Telles sont les circonstances qui ont précédé l’avènement de la Gastronomie. Suivant l’aphorisme du professeur parmi tant d’autres : « Le créateur, en obligeant l’homme à manger pour vivre, l’y invite par l’appétit, et l’en récompense par le plaisir… » Elle met le lecteur devant l’œuvre qui, en 1651, par les principes qu’elle enseigne et par le répertoire des plats représentés, rompait avec les pratiques héritées de la cuisine médiévale en annonçant la naissance de la cuisine française moderne. C’est dans cet esprit que « LA VARENNE » se nourrissait de produits venus des quatre coins de la planète avec l’avènement d’épices exotiques telles que safran, cannelle, cumin, gingembre, muscade, cardamome et autres… Comme si notre François-Pierre se délectait de nouvelles recettes ou d’une « cuisine revisitée » où nous sentons chez lui un brin de nostalgie de la cuisine d’avant la Médicis. Les plats de « LA VARENNE » seraient presque un retour au début du règne de Louis XIII comme sa tourte aux blancs de Chapon avec pistaches et beaucoup de sucre alors que c’était presque vulgaire à ce règne de sucrer les plats. Il n’en faisait qu’à sa tête et suivait une cuisine qui ressemblait à son humeur de joyeux français avec ses phrases bien à lui : « Quand je mange une soupe aux choux, je veux qu’elle ait goût de chou ». Les mets selon lui doivent respecter l’intégrité gustative et visuelle des ingrédients au lieu de chercher à les masquer comme c’était le cas autrefois. Révolutionnaire dans son approche, « le Cuisinier François » apporte le premier témoignage de procédés qui nous sont devenus familiers : les bouillons, potages et sauces seront aromatisés au moyen d’un oignon piqué de clou de girofle et d’un bouquet garni ; les champignons entrent en masse dans la confection de la garniture des plats. Aussi, LA VARENNE nous livre, entre autres, la première recette des œufs à la neige, de pâte feuilletée, telle qu’elle se fait encore aujourd’hui et de beaucoup d’appellations devenues classiques, comme les préparations au naturel, au bleu, à la mode. Il est mentionné dans son livre pour remplacer les liaisons à la farine ou bien au pain, voire au jaune d’œuf que l’on additionne de beurre. Le roux est né, puis la réduction est une nouvelle technique pour donner consistance aux sauces. Avec l’apparition des jus et coulis, ancêtre des fonds on entre dans une nouvelle ère de la cuisine avec « les espagnoles » comme pour rendre hommage à l’infante d’Espagne devenue reine de France en épousant le roi Louis XIV. Ainsi « LA VARENNE » a dû changer son répertoire avec cette cuisine dite moderne qui lui ressemblait et donnait un goût aux choses avec des mariages de produits nouveaux et sans masquer les saveurs jadis enlevées ou dénaturées… A la fin de sa vie, il quitta Paris pour des raisons personnelles et comme beaucoup de grands cuisiniers de cette époque, il mourut pauvre vers 1678 à plus de 60 ans… Ainsi va le parcours d’un homme simple avec l’esprit innovateur et serviteur de son milieu social de l’époque… Nous dirions de lui maintenant qu’il était une locomotive… Selon l’avis d’un admirateur du 19è siècle « Son livre transposé, adapté, pourrait apporter un renouveau sérieux à la cuisine actuelle » … . ELOGE DE Charles ALAMAGNIE Par Eric JEGU Mesdames, Messieurs, mes chers confrères et amis. Messieurs les Membres du Bureau, Monsieur le Président, Je suis honoré et fier que vous m’ayez choisi pour occuper le fauteuil de monsieur Charles ALAMAGNIE. Ce grand cuisinier naquit le 4 novembre 1878 dans l’Allier. Il fit son apprentissage de cuisine dans cette région où il commença à y exercer ses talents. Après quelques années passées en province, fort d’une solide formation, son entourage l’encouragea à se présenter dans les grandes maisons parisiennes. Il fit ses premières armes dans le célèbre restaurant Voisin, rue Cambon, où il devint, après y avoir fait ses preuves, chef rôtisseur. A la fermeture de ce restaurant, il entra au Ritz-Vendôme, Célèbre établissement de la place de Paris, ouvert en 1898, par César Ritz. Le Maître Auguste Escoffier y organisa l’installation des cuisines et en prit la direction. Le succès fut immédiat et perdure encore aujourd’hui. Charles Alamagnie devint très vite chef saucier. Puis le Chef Monsieur Gimon, le nomma second. En 1920, il prit son premier poste de chef au Grill Room Cambon, succédant au grand chef Monsieur Aimos. Ce fut à cette époque qu’il livra ses recettes dans la Revue Culinaire, notamment en mars 1921 avec la fameuse timbale de spaghettis Brillat-Savarin. En 1922, sa brigade se composait de 30 cuisiniers. Sous les conseils d’un ami grenoblois, Victor Michel, il prit sous ses ordres un jeune commis, Lucien Ogier, cuisinier de talent qu’il forma pendant 8 ans. C’est lui qui quelques années plus tard créa l’association des Maîtres Queux qui devait devenir l’association des Maîtres Cuisiniers de France. En 1927, il quitta le Ritz-Cambon pour aller faire une saison au Casino de Dieppe. Un petit homme réservé et modeste l’accueillit : Le grand maître Auguste Escoffier, conseiller culinaire et technique de cet établissement. Ce dernier l’initia à une cuisine technique et codifiée, de celle qui confirme le chef et régale le client. La saison terminée, le Maître Edouard Ninion lui confia la direction des cuisines de son établissement « Restaurant Larue », place de la Madeleine à Paris. Maison prestigieuse, où le tout Paris se pressait. Il dirigeait à cette époque, la plus jeune brigade parisienne. En 1930, Il quitta le Restaurant Larue, pour prendre la direction des cuisines du café de Paris et du Pavillon d’Armenonville . Il y restera jusqu’à la fin de la guerre. En 1951, il publia « La cuisine simplifiée grâce au « Master » ouvrage préfacé par son ami gastronome et médecin Edouard de Pomniane. Il nous laissa de belles citations telles que : «- la cuisine d’un regroupement humain est le reflet du ciel, de la terre, des eaux du pays, où il est fixé » ; ou encore : «- chaque nation aime sa cuisine, elle la considère comme la meilleure de toutes. Chacune a raison, car elle ne peut s’en passer ». Mr Charles Alamagnie nous quitta en 1957. Il fût membre du conseil d’administration de la Société des Cuisiniers de Paris. Il laisse le souvenir d’un très grand chef. Ceux qui l’ont connu, gardent en mémoire le souvenir d’un homme digne, simple et respectueux des valeurs, qui nous réunissent ce soir dans cet amphithéâtre de la Faculté de Médecine. Quelle considération vous me faites d’occuper le fauteuil de ce grand homme, qui fut plus récemment celui d’un grand nom de la cuisine française, Monsieur Jean BORDIER, Meilleur Ouvrier de France et président des Maîtres Cuisiniers de France. C’est un immense honneur pour moi d’être devant vous aujourd’hui. J’adresse toute ma gratitude à mes pairs membres de la commission de nomination. Par votre décision, vous m’apportez une reconnaissance formidable, à laquelle j’ai souvent rêvée, lorsque jeune cuisinier chez FAUCHON, je regardais, plein d’admiration, mes aînés se préparer pour se rendre aux réunions de notre belle et prestigieuse Académie. Je suis conscient des devoirs liés à cette charge et je ferai tout mon possible pour m’en montrer à la hauteur. Je vous remercie. ELOGE D’Alexandre DUMAINE Par Michel PASQUET Messieurs Les Présidents, Mesdames et Messieurs, Chers Académiciens et Amis Membre auditeur de l’Académie Culinaire de France depuis 1982, je viens d’être élu membre titulaire. Je suis très honoré de ce titre et oh ! Combien comblé par le fauteuil du Maître Alexandre Dumaine qui m’a été attribué. Tout d’abord permettez moi d’avoir devant vous, une pensée pour le grand chef André Fevre du restaurant Fouquet’s auquel je succède à ce fauteuil et pour Monsieur Michel Malapris qui présida l’Académie Culinaire de France pendant de nombreuses années et qui fut mon premier maître d’apprentissage. Bien avant l’époque de la bombe atomique, la gastronomie avait ses « trois grands » -Fernand Point : Le « Merveilleux « de Vienne » -André Pic: Le « Débonnaire » à Valence sur Rhône -Alexandre Dumaine : le « Magnifique » à Saulieu appelé également « le roi des cuisiniers » ou bien encore « le cuisinier des rois ». Alexandre Dumaine est né le 26 août de l’an gourmand 1895 à Digoin. Situé sur les bords de la Loire sauvage, aux confluents de ces rivières des plus paisibles que sont l’ Arroux, la Bourbier, l’Arconce, la Vouzance, traversée de canaux aux vastes et poissonneux bassins, la cité digoinaise évoque une sorte de Venise rustique et bourguignonne entre le Bourbonnais et le Charolais. Elle appartient aux sites attachants de ce département de Saône et Loire qui s’enorgueillit justement d’être une pépinière de prestigieux cuisiniers. Mr Lapautre qui fut à la belle époque le chef du Pré Catelan et du Fouquet’s était aussi fils de Digoin. Le grand Fernand Point, avait vu le jour à Louhans et son élève et successeur aux fourneaux de la Pyramide, Paul Mercier était lui aussi né à Digoin. Mr Delorme qui dirigea avec science la brigade de Lapérouse était originaire du Charolais tout proche. Le génial Alex Humbert, chef du Maxim’s à Paris ouvrit les yeux à Fleurine sur Saône. L’aristocratique chef de La Bourgogne à Paris, Robert Monassier a débuté devant la poêle de papa à Rully, dans les vignes. Le maître queux Louis Bonnevay héritier d’une dynastie de cuisiniers depuis 1770, propriétaire de L’hôtel de LA POSTE à Paray Le Monial une maison très ancienne et de flatteuse réputation, vit dès 1907 débuter la vocation culinaire du jeune Alexandre Dumaine. Subissant le sort commun de tous les bons compagnons de France, le jeune Alexandre Dumaine quitte sa petite patrie pour conforter son art vers de plus vastes horizons. Il découvre en même temps que les premières voitures automobiles, la grande ville de Vichy. Il est admis dans la brigade du Carlton sous les ordres de Mr Aleti qui, satisfait de lui, le confie aux cuisines du Carlton de Cannes. Puis c’est la montée à Paris. Il a l’honneur d’être admis par Léopold Mourier et le chef Tony Giraud dans la fameuse brigade du Café de Paris, avenue de l’Opéra, temple gastronomique de cette insouciante époque. C’est à cette école incomparable que le jeune commis de Digoin découvrit les perdreaux et les faisans rôtis, taquinés d’alouettes ou d’ortolans, ainsi que les truites au Chambertin qui comportaient toujours en garniture des truffes pelées cuites en même temps. Après le café de Paris, Alexandre Dumaine entre triomphalement à l’Elysées Palace dans la prestigieuse brigade du chef de cuisine Mr Delaunay. Il est affecté au «garde manger » sous l’autorité d’une autre toque blanche extraordinaire: Marius Dutrey. C’est là que la guerre de 1914 vint le cueillir pour un entracte de quatre années qui n’ont rien eu de gastronomique. Bon chef et mauvais caractère, mais ce portrait pourrait être celui de beaucoup d’entre nous, la tête près de la toque, Alexandre Dumaine qui fait partie de la Classe 15, est volontaire pour l’artillerie de campagne, 58e puis 251e RAC, il s’initie aux subtilités du canon de 75 sur le chemin des dames, puis à Verdun. Il se verra attribuer la croix de guerre avec cette citation: «Toujours volontaires pour les choses les plus difficiles». Il en fut une des plus difficiles en effet. Rapidement repéré non seulement comme bon canonnier mais aussi comme excellent « cuistot », il se vit confier la préparation d’un déjeuner pour le Président Georges Clemenceau venu en inspection sur le front, ce dont il s’acquitta au mieux malgré les difficultés des approvisionnements. Après la victoire, notre gastronomie nationale mise en sommeil reconquiert son prestige grâce à l’apostolat du gourmand Curnonsky. Les chefs survivants, piaffant après des années d’inaction rivalisèrent de nouvelles créations. Des pionniers souhaitaient que la cuisine française rayonne au-delà des frontières : Mr John Dal Piaz, Président de La Compagnie Générale Transatlantique décida d’ouvrir une chaîne d’hôtels et de restaurants gastronomiques en Afrique du nord et s’en ouvrit aux Présidents Francis Carton et Alfred Guerot de la société des cuisiniers de Paris qui lui présentèrent Alexandre Dumaine. Alexandre et Jeanne Dumaine, promue son adjointe compétente, s’embarquèrent pour l’Algérie en 1922. La carrière saharienne débuta à l’hôtel Michelet dans la haute Kabylie et durant neuf années, le couple multiplia les expériences et assura la réputation des hôtels transatlantiques. Ainsi Alexandre Dumaine et votre serviteur, eurent-ils le même employeur pendant une période d’une durée similaire: lui en Afrique du Nord et moi sur le Paquebot France. La nostalgie de la France et de leur chère Bourgogne gagna peu à peu les Dumaine qui apprirent qu’une bonne affaire était à vendre sur les plateaux du Morvan: L’Hostellerie de la Côte d’Or à Saulieu. Auréolés de leur jeune renommée, Alexandre et Jeanne prirent possession des lieux en 1932 et en firent très vite un haut lieu de la gastronomie nationale. Le succès fut assuré par la clientèle d’Afrique du nord, qui fidèle à son chef talentueux ouvrit la route de Saulieu. Parmi eux, les dirigeants de la Compagnie Générale Transatlantique et Louis Forest, Président fondateur du Club des Cent. Curnonsky consacra son talent en lui amenant les membres de l’Académie des gastronomes. Le Tout Paris descendant sur la côte d’azur faisait alors une halte à Saulieu: Mistinguett, Sacha Guitry, Le boxeur Georges Carpentier, Salvador Dali entre autres. Le Guide Michelin a reconnu ses mérites d’année en année et c’est en 1935 qu’il reçut sa 3eme étoile. En 1936, un ministre de la III ème république épingla sur sa poitrine la légion d’honneur au beau titre de CUISINIER. Alors revinrent les heures sombres de l’occupation et son cortège de restrictions. Après le débarquement de Normandie en Juin 1944, alors que les alliés sont aux portes de Paris, Hitler décide de prendre en otage le chef de l’état français, le maréchal Pétain C’est à la Côte d’Or que le vieux soldat passera sa dernière nuit en France le 20 Août 1944 avant de rejoindre l’Allemagne sous escorte. Après des années de privations et de frustrations, les français redécouvrent avec la victoire les délices de la bonne table, et les gastronomes retrouvèrent tout naturellement le chemin de la bonne hostellerie des Dumaine à Saulieu. Aux français vinrent se joindre bientôt la fine fleur des gourmands internationaux. Alexandre Dumaine perfectionne les plats de sa première renommée et crée de nouvelles recettes qui font l’admiration du club des cent, de l’académie des gastronomes et des épicuriens anonymes qui ont la chance de s’asseoir à sa table. Il reçoit également, parmi les plus talentueux : Le Président Carton du fameux restaurant de la Madeleine, Fernand Point de la pyramide à Vienne, Marius Vettard Président des toques blanches lyonnaises, Mr Vaudable de Maxim’s et son chef Alex Humbert, Julien François, inlassable Président de la fédération des industries hôtelières françaises, Mr Potfer de la réserve de Beaulieu, Alfred Guérot, Maître Queux et Président d’honneur de l’Académie culinaire de France. C’est l’apothéose d’un génie de l’art culinaire. Ses pairs sont unanimes et le grand Alfred Guérot lui-même de déclarer : «Dumaine est le Carême du XXe siècle» Alexandre Dumaine était Maître Cuisinier de France et sommelier confirmé, noblesse oblige, spécialiste des vins de Bourgogne: il avait dans sa cave, plus de 450 variétés de vins, de Champagnes et de grands alcools. Il s’est retiré en 1964 à l’âge de 69 ans, en laissant l’hostellerie de la Côte d’ Or au chef François Minot issu d’une vieille famille de restaurateurs bourguignons. En 1972, il rédige son ouvrage « Ma Cuisine » qu’il dédie à son épouse. Il livre ses souvenirs dont je me suis inspiré et ses plus belles recettes comme entre autres : « La Timbale de brochet éminence et sa fameuse terrine de bécasse chaude au chambertin ». Alexandre Dumaine nous a quitté le 2 Avril 1974 à l’âge de 79 ans. Pour conclure cet éloge académique, j’aimerais vous citer quelques pensées du Maître qui me semblent d’une brûlante actualité, preuve de son génie visionnaire : « Un cuisiner ne peut pas se départir du classicisme qui est un monument de base, mais il peut y ajouter ses observations personnelles, d’où la particularité de sa cuisine. Les produits employés font partie des connaissances indispensables. Il faut tenir compte de la provenance, des saisons, et de leur fraîcheur. Il n’y a qu’une seule cuisine: la bonne. Le contact avec les gastronomes est indispensable car nous, nous faisons la cuisine mais eux la dégustent. C’est à ce moment que nous devenons des restaurateurs.» Fier de siéger au fauteuil d’un si grand maître, je m’engage devant vous à soutenir l’Académie Culinaire de France afin de pérenniser son action et sa mémoire. Je vous remercie de votre attention. ****** Nous clôturons cette belle cérémonie, comme chaque année, par un cocktail dinatoire. Cocktail organisé par Erik MAILLARD accompagné des élèves de l’école Ferrandi. Nos remerciements s’adressent à nos généreux donateurs pour ce buffet : VALRHONA, VERGER ST EUSTACHE, RHC, FAUCHON, PANOTEL, HEREFORD, ENTREMETS DE FRANCE, CHEDEVILLE. BUFFET – FACULTE DE MEDECINE – 10 JANVIER 2009 INTRONISATIONS A BRUXELLES – 25 JANVIER 2009 Accueillis à la gare de Bruxelles Midi par Monsieur THEUREL, Président Délégué du Bénélux, nous nous dirigeons vers l’Hôtel Sheraton, lieu même des intronisations et du dîner de gala qui en suivra. Vers 18h nous voici dans le salon de réception réservé à la manifestation organisée par la Délégation du Benelux. Sur un large écran, le film du dernier « Trophée Passion » passe en boucle. Après les salutations d’usage, Monsieur THEUREL entouré de son Bureau, fidèle depuis plus de 20 ans et le Président Gérard DUPONT remettent la médaille de Chevalier de l’Ordre Mondial de l’Académie Culinaire de France à Monsieur Claude RENDU ex chef du Sheraton Bruxelles. Puis le diplôme et l’insigne de l’Académie sont remis à 6 nouveaux membres : Gaetan COLIN, Eddy DEKETELAERE, Jean GALLER, Vincent MASSON, Laurent RICHARD, Frédéric SALPETIER Le menu de Gala nous est servi dans les magnifiques salons de l’Hôtel Sheraton. La bonne ambiance habituelle à l’événement honore les nouveaux récipiendaires. Le lendemain nous quittons Bruxelles pour Paris laissant nos amis belges à leurs fourneaux. COMPTE RENDU DE LA REUNION DU JEUDI 5 FEVRIER 2009 Etaient Présent : Messieurs AUBERT, BARBIER, BEL, BESSOT, BONTEMPS, BOR, CARTON, CREVEUX, DUCROUX, EVRARD, FILLION, GIRON, GRANGE, GUERANGER, GUILMAULT, HARDY, HEE, JACQUET, JASNOT, JESSIN, LE FAOU, LARRAT, LEGENDRE, MEUNIER, NIAU, PASQUET, PIGAULT, PRALONG, RAIMBAULT, REGNIER, RIEBBELS, RIPPA, ROUX, SABINE, SAFFRE, SIBENALER, SIMON, THOMAS, Excusés : Messieurs ACKERMANN, BAUDOUIN, BEAUVAIS, BESNARD, BONNELLES, BONTE, BOURGET, BRILLARD, CHIBA, Mme CARCANO, CHABAUDIE, CROISILLE, DOVERGNE, DUMESNIL, FLEURY, JAUFFRET, Mme JOBIN, LEJEUNE Fr, LEJEUNE M., MARTIN J., LOZAC’H, POMMEREUL, PRALUS, PRIMAUT, PROCHASSON, SOURDEIX, THURIES, TIREL, VEILLET La séance est ouverte par Messieurs Pierre DUCROUX, Vice-Président et Jean SABINE, Secrétaire Général. Après avoir souhaité la bienvenue et excusé le Président Gérard DUPONT de son absence, Jean SABINE donne la parole à Monsieur Gérard BOR pour son exposé : Le Mouton AOC Barèges-Gavarnie « Si bon… qu’on lui a dédié tout un Pays » C’est au cœur des Pyrénées que se situe le canton de Luz St Sauveur, encore appelé Pays Toy. Entre le Cirque de Gavarnie et le Col du Tourmalet, sur un territoire dominé par le Pic du Midi de Bigorre, une vingtaine d’éleveurs se sont organisés au début des années 90, soucieux d’obtenir une meilleure reconnaissance de la qualité de leur production. Ainsi, en 2003, leurs produits sont reconnus « Appellation d’Origine Contrôlées ». l’AOC consacre la qualité d’un produit obtenu selon des pratiques ancestrales, ainsi que son lien au terroir. Mais quels sont donc ces produits exceptionnels issus de ce Pays de montagnes ? Le mouton Barèges-Gavarnie est issu de la race locale et rustique : la « Barégeoise ». L’AOC Barège-Gavarnie est le fruit d’une longue tradition d’élevage, qui a su conserver les produits uniques de son terroir. L’AOC propose deux produits : la jeune brebis de boucherie (de2 à 6 ans) et le doublon, mâle châtré de 18 mois à 2 ans. Nés, élevés et abattus dans la zone de production, ces produits sont typiques du Pays Toy. Elevés selon des pratiques pastorales traditionnelles, leur alimentation repose essentiellement sur l’herbe et le foin des montagnes. En effet, l’été, les troupeaux pacagent dans les pâturages de haute altitude, que l’on appelle ici « estives » (1600 à 2800 mètres d’altitude). En totale liberté jour et nuit, ils vont sélectionner les meilleures herbes de la montagne, les plantes aromatiques, la réglisse, le serpolet… Leur engraissement se fait ainsi de façon totalement naturelle, et c’est ça qui fait le goût si particulier de l’AOC Barèges-Gavarnie ! Au printemps et à l’automne, appelé « intersaison », les animaux séjournent et pâturent sur les secteurs de moyenne montagne à une altitude comprise en 1000 et 1800 mètres. En période hivernale, les troupeaux séjournent au point le plus bas de l’exploitation. Leur alimentation est alors constituée de fourrage sec, foins et regains récoltés encore de façon traditionnelle, au râteau, sur les pentes et les plateaux de Barèges, Luz St Sauveur ou Gavarnie. AOC Barèges-Gavarnie « Tous les parfums de la montagne en bouche… » Le mode d’élevage des moutons AOC Barèges-Gavarnie permet à la viande d’avoir des qualités gustatives exceptionnelles. Sa chair est d’un rouge prononcé, soutenu, vif et brillant. C’est une viande dont le persillé intramusculaire nourrit la viande de ses arômes et lui apporte moelleux et souplesse. Côtelettes, gigots ont une saveur unique, caractérisée par des parfums de serpolet et de réglisse. C’est une viande rustique mais fondante, sa tendreté et son caractère juteux lui apportent une grande finesse. Ce produit est saisonnier, gage d’une qualité non usurpée. En effet, l’AOC Barèges-Gavarnie est disponible de juin à décembre, lorsque les bêtes sont encore en estive (ou viennent d’en descendre) et que leur viande regorge encore de tous les parfums des pâturages de haute altitude. Tél : 05 62 92 32 16 / 06 08 62 25 95 / [email protected] / www.aoc-bareges-gavarnie.com La conférence est très appréciée et après les inévitables questions, l’assemblée se termine autour du verre de l’amitié. NECROLOGIE : - Monsieur Gérard BELLOUET nous a adressé un hommage à Gaston LENOTRE. « Au revoir, Monsieur Gaston LENOTRE, Notre maître vient de nous quitter, au nom de ses milliers d’élèves, nous lui devons un hommage solennel. Il a fait évoluer et rayonner la pâtisserie, la gastronomie française dans notre pays et dans le monde entier. C’est une œuvre immense qu’il a forgée tout au long de sa vie. Pour tous ceux qui ont travaillé à ses côtés, nous avons pu apprécier la qualité du travail, la qualité était le mot sacré, le goût, la recherche constante de toujours mieux faire, pour aller vers la perfection. Ce grand Monsieur de la profession avait une intelligence innée, il était près de son personnel. Il a su instaurer une ambiance familiale et était débordant de générosité. Il nous appelait ses collaborateurs, ses enfants, ses copains : quel bel exemple d’humilité. Aimé et respecté de tous, nous étions honoré de travailler pour ce patron d’exception. Lorsqu’il arriva au 44 rue d’Auteuil à Paris, c’était une Pâtisserie qui employait 10 à 12 personnes, 25 ans plus tard Monsieur Gaston LENOTRE se retrouvait avec une entreprise d’environ un millier d’employés. N’oublions pas que Monsieur Gaston LENOTRE a créé la première école de perfectionnement en France pour les Pâtissiers, chocolatiers, glaciers, restaurateurs… dans les années 1972. Nous n’oublierons jamais son œuvre immense au service de notre profession et de là-haut, il regardera certainement, si tous ses élèves suivent bien la route qu’il leur a tracée… Merci beaucoup, Monsieur. Au revoir, Monsieur… - Monsieur Guy JASNOT nous informe du décès de Monsieur Philippe BROUSSARD - Monsieur Christian REGNIER nous informe du décès de Monsieur Gabriel BOURGEOIS, ex Chef du Georges V et Président d’Honneur de l’Amicale des Cuisiniers de l’Yonne. - Monsieur Jean Paul BONIN nous informe du décès de Monsieur Gilbert PERNET ex Chef de la Réserve à Beaulieu sur Mer pendant 12 ans, MOF cuisine 1965. COMPTE RENDU DU TROPHEE NATIONAL DE CUISINE ET DE PATISSERIE Le Mercredi 4 Mars 2009 à l’Ecole Ferrandi ESCF – Paris Dès 7h30, Monsieur Jean SABINE Commissaire Général accueille 6 candidats sélectionnés pour la finale. A 8h30, le premier entre en cuisine et toutes les 15 mn, un candidat prend place. Messieurs JASNOT et PEARRON officient en qualité de Jury de Cuisine. Côté salle, les coordinateurs Georges BONTEMPS et Christian REGNIER organisent la mise en place du Jury dégustation et accueillent les plus matinaux. Jury Dégustation Cuisine : Marc THIVET – Lauréat 1983 - Chef Cordon Bleu, Jean Jacques BARBIER – Lauréat 1973 – Chef Retraité, André LE GALL – Lauréat 1978 – Chef Retraité , Marcel LE FAOU – Chef Retraité, Fabrice PROCHASSON – MOF – Chef Lenôtre, Jérôme LE MINIER – MOF – Lauréat 2002 et Trophée Passion 2003 – Chef Présidence du Sénat Jury Dégustation Pâtisserie : Jean CREVEUX : MOF – Chef Retraité, Pascal NIAU – MOF – Chef Retraité, Marc PRALONG – Chef Retraité, Jean Claude SIBENALER – Chef Retraité, Jean Yves MALITOURNE – Chef Retraité, James BERTHIER – Chef Sucré Cacao Le Jury Dégustation installé, les 2 premiers plats sont présentés à l’heure soit 13h30. L’un des plats restera en présentation et le second en dégustation. C’est avec 15mn de retard que la cérémonie de remise des prix commence, retard dû au recomptage des points, 1 seul point séparant le premier du second. Monsieur Gérard BOR, Maître de Cérémonie, après les discours d’accueil du Président Gérard DUPONT et de Monsieur GARDET remplaçant Monsieur DE MARCILLAC, invite les récipiendaires de la médaille d’or de l’Académie Culinaire de France à se présenter au podium. Discours prononcés par le Président Gérard DUPONT : Madame Ghislaine OUDRY, Chère Madame, Vous représentez ici comme chaque année, la maison Bragard. Votre gentillesse et votre sourire planent sur tous les concours et plus particulièrement sur le nôtre. Tous les cuisiniers vous connaissent et apprécient votre sympathique présence. Je suis très heureux en leur nom de vous remettre la médaille d’or de l’Académie Culinaire de France. Monsieur Claude PATOUREAU, Cher Ami, Vous avez commencé votre carrière dans cette école Ferrandi, puis le CAP en poche rejoint la belle et grande maison Marnier Lapostolle. Votre progression au sein de cette maison que vous avez servie avec talent et efficacité durant 45 ans, d’Apprenti à Directeur des Relations Extérieures France et vous voici jeune Retraité. Pour tous les moments agréables que vous nous avez offerts, recevez la médaille d’or de l’Académie. Monsieur Bernard VAUSSION, Chef, Cher Ami, Nous connaissons tous vos qualités et qualifications professionnelles. Votre Brigade est jeune mais vous avez su vous entourer de jeunes talents et ils ont su vous le prouver : MOF, Trophée Passion et bien d’autres récompenses dont vous êtes l’instigateur. Vous avez depuis 1 an, ce magnifique Trophée dans votre bureau. Mieux, vous l’avez rénové et le voici plus brillant qu’au 1er jour. Nous vous en remercions. Le Bureau de l’Académie Culinaire de France comme tous ses membres sont heureux de vous remettre la médaille d’or. Puis notre Maître de Cérémonie Gérard BOR invite les récipiendaires du diplôme de Membre Emérite à rejoindre le Président près du Podium : Messieurs Joël ROBUCHON, Emile JUNG, s’excusent. Ils sont en voyage. Monsieur Michel BLANCHET, aux fourneaux pour réouverture de son restaurant suite aux vacances hivernales. Discours prononcés par le Président Gérard DUPONT : Monsieur Gérard BESSON : Cher Gérard, Vous étiez lorsque nous nous sommes connus, Chef chez Garin à Paris puis au Pavillon Royal Chef du Restaurant gastronomique. 1 an plus tard, vous êtes Chef au restaurant Jamin. Un titre de MOF et étoile Michelin. Puis vous vous installez au restaurant qui porte votre nom rue du Coq Héron. Les étoiles vous suivent. Vous êtes donc depuis 20 ans étoilé Michelin. Cher Gérard, je suis heureux de vous remettre le diplôme de membre Emérite. Monsieur Pascal NIAU : Cher Pascal, MOF Pâtissier, vous parcourez le monde pour présenter la maison Dalloyau et sa belle Pâtisserie. Inventeur infatigable de nouvelles pâtisseries, de nouveaux décors, vous êtes Artiste. Peindre pour vous détendre dites-vous mais je crois savoir que vous avez déjà exposé et que vous exposerez bientôt à Enghien. Vive l’Artiste. Nous sommes ravis Cher Pascal de vous remettre le diplôme de membre Emérite, diplôme que vous avez dessiné. Monsieur Jean Claude GIRON : Cher Jean Claude, C’est ici que vous avez officié en tant que Professeur et fini votre carrière. Venu de votre Auvergne à Paris, c’est au Bristol que vous imposez votre talent de Chef pendant de longues années puis un passage pour visiter Paris, les cuisines et l’Ecole Ferrandi. Nous sommes très fiers de vous remettre le diplôme de Membre Emérite. Enfin la remise des prix du Trophée National. En présence de Madame OUDRY, et de Myriam BENE, les candidats sont photographiés en veste BRAGARD et tablier MANDAR. Jean SABINE leur remet à chacun un diplôme de participation au Trophée National. Remise d’un coffret VALRHONA par le très sympathique Jean Marc TORRES à chaque candidat, 16 verres CHEF & SOMMELIER remis par Jean SABINE, un Grand Larousse Gastronomique remis par Monsieur VENUTO de LACTALIS. Les candidats ont eu à leur disposition durant le concours les produits CHEF de NESTLE et la liqueur Cordon Rouge de GRAND MARNIER. Le Président remet et félicite le Meilleur Commis, Adrien ARNOUX puis les prix intermédiaires sont remis : TROPHEE MAITRES CUISINIERS DE FRANCE : Laurent PERREAL TROPHEE MICHEL MALAPRIS : Maxime NOUZE PRIX DE DESSERT MARNIER LAPOSTOLLE : Franck BARUZIER PRIX TERRE ET MER DAVIGEL : Arnaud FAYE PRIX DE PRATIQUE CULINAIRE SERVAIR: Franck BARUZIER PRIX DE L’INNOVATION : Jocelein TOURNADRE 3ème PRIX Jocelein TOURNADRE - Restaurant de Direction CANAL+ - Issy Les Moulineaux 1 stage à l’Ecole du Chocolat offert par VALRHONA 2ème PRIX Arnaud FAYE - L’Espadon Hôtel Ritz – Paris Il reçoit la médaille d’Argent de l’Académie Culinaire de France 1 Mixer Robot Coupe 1 stage à l’Atelier Pierre HERME par l’ESCF Ferrandi Puis, Monsieur Gérard BOR demande à Monsieur Jean SABINE d’annoncer le lauréat 2009 LAUREAT Ludovic COLPART - Restaurant de Direction AREVA – Paris La Défense Il reçoit le Trophée National de Cuisine et Pâtisserie 1 œuvre d’art remise par le Président Gérard DUPONT Il est sélectionné pour la ½ finale du Trophée Passion 2010 1 voyage pour 2 personnes remis par Michel QUISSAC 1 batteur mélangeur KitchenAid Tonnerre d’applaudissements. Plus de 150 convives ont apprécié le Crémant rosé de la Société SIEUR D’ARQUES. Le buffet chocolat VALRHONA, les canapés salés de la maison CHEDEVILLE et les petits fours du Chef Pâtissier Denis RUFFEL. Nos remerciements s’adressent aux Elèves de l’Ecole, aux Professeurs, à Monsieur FOUCHER et Monsieur DE MARCILLAC Directeur pour leur aimable collaboration à la réalisation de cette belle journée. Les photos sont de Monsieur Stéphane LAURE et de Jean Marc EVRARD. A voir sur notre site : www.academieculinairedefrance.com ASSEMBLEE GENERALE – JEUDI 5 MARS 2009 – GRAND HOTEL (voir le compte rendu en annexe) Au cours de l’Assemblée Générale du 5 Mars 2009 dont le rapport est en annexe, ont reçu le diplôme de Membre Emérite, des mains du Président : Monsieur Gérard BELLOUET, Cher Joël, je préfère Gérard, et pour cause… Vous êtes MOF, vous avez longtemps travaillé avec Monsieur Gaston LENOTRE puis monté votre propre école, aujourd’hui prestigieuse, école de Pâtisserie connue dans le monde entier. Je vous félicite et je vous remets avec plaisir le diplôme de membre Emérite. Monsieur Daniel DUMESNIL, Cher Daniel, avec des années de différence, nos chemins se sont croisés à l’Hôtel de l’Aigle Noir à Fontainebleau. Je vous ai parrainé à l’Académie. Vous avez terminé votre carrière Professeur à l’UTEC en Seine et Marne. Je suis honoré aujourd’hui de vous remettre le diplôme de membre Emérite. Monsieur Jean MEUNIER, Cher Jean, Vous êtes un Chef très connu au sein de l’Académie. Cuisinier Pâtissier, vous avez assuré votre carrière en maison bourgeoise. Pendant plus de quarante ans chez les plus Grands tels que les Rothschild, les Blummenthal ou les Betancourt, etc.. Nous sommes très heureux de vous honorer ce soir en vous remettant le diplôme de membre Emérite de l’Académie Culinaire de France. Monsieur Christian REGNIER, Cher Christian, Nous connaissons tous votre dévouement pour les jeunes cuisiniers, afin de leur transmettre votre savoir. Je ne citerai pas toutes les maisons où vous avez travaillé mais seulement les plus connues : le Café de la Paix avec le Chef Georges DURY, la Maison des Polytechniciens et les Grands Salons, le Bourget, etc.… Tous les membres du Bureau sont satisfaits de vous remettre le diplôme de membre Emérite. Au cours d’un déjeuner organisé dans les Salons privés de la SERVAIR, le Président Gérard DUPONT remet à Monsieur Patrick ALEXANDRE, Président Directeur Général de SERVAIR, la médaille d’Or de l’Académie Culinaire de France. Monsieur Patrick ALEXANDRE, Vous êtes diplômé de l’institut d’Etudes Politique de Paris et de l’institut Supérieur des Affaires. En 1982, vous entrez à Air France. Deux ans plus tard, vous êtes nommé Directeur Commercial pour l’Italie avant de devenir Assistant du Président d’Air France en 1988. En 1996, vous êtes nommé Directeur Général Adjoint en charge des ventes à l’étranger et en 1998, vous devenez Directeur Général Commercial International Le 2 Janvier 2008 vous prenez vos fonctions de Président Directeur Général de SERVAIR. Votre souhait, voire votre ambition est de développer SERVAIR, maintenir SERVAIR dans la qualité, l’hygiène alimentaire, l’environnement et de construire une logique de développement durable. Je voudrais vous rassurer Monsieur le Président ; voyageant assez régulièrement sur Air France, mais aussi sur des compagnies que vous fournissez, je peux me permettre de vous dire que vous n’avez pas de véritable concurrent en qualité de services et de prestations. C’est en pleine connaissance de l’activité que vous présidez que j’ai le plaisir, accompagné de mes amis Membres de l’Académie Culinaire de France de vous remettre notre plus haute distinction « la Médaille d’Or ». Pour passer le temps, J’ai cherché longtemps A faire des rimes Gentiment. N’étant pas doué, J’ai perdu mon temps. C’est évident : Je suis reparti Dans mon métier C’est plus prudent J’ai retrouvé de bons moments Ça se comprend. Mais en retraite On devient fainéant, Et comment. Alors j’ai enfilé mes souliers, Pour aller me promener. Respirer l’ai du temps, En marchant En pensant que pour être poète Il ne faut pas Avoir le cerveau lent. Henri Raimbault Membre Emérite Honoraire Document de diffusion interne réservé aux membres de l’Académie Culinaire de France Directeur de la Publication – Gérard DUPONT Comité de Rédaction – Le Bureau 45 rue Saint Roch – 75001 Paris - Tél : 01 47 03 37 08 – Fax : 01 47 03 39 10