Six mois sans mortellaro, grâce au pédiluve à jets dirigés

Une astuce. Le H formé
Tendances
par l’IPN protège les buses
et les vaches… Elles ne risquent pas
de s’écorcher contre les buses.
& NEWS LAITIERES
Six mois sans mortellaro,
grâce au pédiluve à jets dirigés
«
ortellaro ». Le problème
s’était amplifié depuis
l’augmentation du cheptel et de
la concentration dans le bâtiment… A Bournezeau, en Vendée, Eva et Alexis Petitprez produisent 640 000 litres de lait.
« Pour se faire une idée : nous
avons posé 160 pansements l’année passée. »
Autant de traitements individuels
qui, pour autant, ne suffisaient pas
à juguler la maladie.
L’idée de la prévention s’est imposée, avec un passage obligé :
« comment assurer la propreté
des pieds? » La solution est venue
d’un « pédiluve » maison, plus
exactement d’un « lave-pieds à
jets dirigés » en sortie de salle de
traite.
Le couloir de retour mesure 85 cm
de large. Alexis et son beau-frère
David se sont lancés dans la
maçonnerie, façonnnant deux
goulottes ainsi qu’un bourrelet
central écarteur de pattes…
M
3m3/VL/an
Pour laver les pieds
en prévention
de Mortellaro.
5 secondes de jet
Le passage de la vache
est détecté
par une cellule.
Pédiluve à jets dirigés sur l’élevage Petitprez. Deux goulottes de 22 cm de large chacune.
En central : le bourrelet écarteur de pattes mesure une vingtaine de centimètres. L’ensemble sur
deux mètres de long.
52 n° 449 PLM octobre 2013
« Les vaches
n’ont pas eu
de mal à s’habituer. Elles
voient où elles
posent les
pieds. Cela les
rassure sûrement » explique l’éleveuse
Eva Petitprez.
Deux buses serties
dans un IPN
En amont de cet aménagement,
un IPN a été fixé. Deux buses y
sont insérées… L’astuce : le H
formé par l’IPN protège les buses
et les vaches (elles ne risquent pas
de s’écorcher contre les buses).
En y regardant de plus près, les
buses sont en fait des bouts de
tube en cuivre aplatis. « Il a fallu
tâtonner pour trouver le bon
réglage… Le but est de nettoyer
avec suffisamment de pression les
quatre pieds sans que le jet ne
parte trop loin et sans mouiller la
mamelle qui vient juste
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Un point clé. Les bouses raclées,
en amont du pédiluve, peuvent être
dégagées sur le côté juste avant. Sinon, le
couloir de retour serait difficile à nettoyer…
« Les pieds
sont nettoyés
à l’eau claire.
Une traite par
mois, nous
ajoutons un
produit de traitement »
explique l’éleveur Alexis Petitprez.
du pédiluve, peuvent être dégagées sur le côté juste avant. Cela
peut paraître un détail, mais c’est
un détail qui compte. Il vaut
mieux y penser avant, pour ne pas
se retrouver avec un couloir de
retour qui sera difficile à nettoyer
sinon.
Si c’était à refaire? « Les bordures
pourraient être plus hautes. Certaines vaches ont tendance à
poser une patte en dehors de la
rigole. Et l’ensemble un peu plus
long: 2,50 ou 3 m, au lieu de 2 m
actuellement. »
Le résultat n’en est pas moins très
positif: « depuis la mise en route
du dispositif, en février (2), seuls
deux pansements ont été nécessaires et encore pour des
limaces. » La maladie de Mortellaro semble contenue par le lavage
des pieds.
Le budget total avoisine 1500 À
dont la moitié pour la pompe
doseuse. « Le temps passé à
concevoir et monter le dispositif
n’est rien, comparé au temps que
nous passions à faire les pansements. Sans parler du bien-être
des vaches retrouvé. »
A.W.
▼
POUR EN SAVOIR PLUS
Contact.
▼
[email protected]
d’être traite. » .Un
réducteur de pression a été installé
en amont, « sinon les buses projetaient l’eau beaucoup trop loin ».
Une cellule fixée au mur et une
simple électrovanne commandent
le tout. Entre les traites, l’eau est
54 n° 449 PLM octobre 2013
coupée juste avant l’électrovanne.
Par contre, la cellule est laissée en
marche, « car elle a besoin de
chauffer pour fonctionner. Si on
la coupe, les premières vaches qui
sortent de la salle de traite ne sont
pas détectées ».
Les jets sont automatiquement
activés pendant cinq secondes.
C’est de l’eau du réseau seule qui
est le plus souvent utilisée. Mais
les éleveurs ont intégré une pompe
doseuse permettant d’ajouter un
produit de traitement (1).
A noter que les bouses raclées
dans le couloir de sortie, en amont
ici, avec une réduction de la quantité:
« une traite par mois » au lieu de deux,
grâce à l’amélioration de la santé des
pattes.
Signe intéressant: « on ne voit plus les
vaches lever la patte après être passées
dedans… » Signe que les lésions sont en
recul.
Précision (2). Peu de pâturage. Pas
de fermeture du bâtiment.
L’amélioration ne vient pas d’un effet
saison. Le bilan des années précédentes,
sans pédiluve à jets dirigés, le confirme:
« les lésions de Mortallero se manifestaient tout au long de l’année ».
▼
La vache descend une marche (la hauteur de l’IPN) pour entrer dans le dispositif. Cela l’oblige à
ralentir, à bien positionner ses pattes. Les pieds avant sont de ce fait les mieux lavés. « Il faudrait augmenter un peu la hauteur des rebords et la longueur de l’ensemble, pour optimiser le lavage des pieds
arrière ».
Précision (1). Solution de traitement,