Ausgabe 1 - deutsch-französisches Forum junger Kunst

Transcription

Ausgabe 1 - deutsch-französisches Forum junger Kunst
Das deutsch-französische Seminar Kulturjournalismus begleitet zum dritten Mal das
Festival PERSPECTIVES: Nachwuchsjournalisten aus Frankreich und Deutschland besuchen die Veranstaltungen des Festivals und diskutieren und analysieren die Aufführungen unter der Leitung von Aude Lavigne (France Culture) und Egbert Tholl (Süddeutsche Zeitung).
In einer temporären Redaktion verfassen die Journalisten anschließend Kritiken, Interviews und Portraits und erstellen so die täglich erscheinende Festivalzeitung, die
in Zusammenarbeit mit der Volkshochschule Regionalverband Saarbrücken vor Ort
produziert wird; die sechs Ausgaben liegen als Printausgabe sowie als online-Ausgabe auf der Homepage des Festivals (www.festival-perspectives.de) und auf einem Blog
des ZDF-Theaterkanals (http://perspectives-sb.blogspot.com) vor.
Das deutsch-französische forum junger kunst bietet seit seiner Gründung im Jahr 1988
professionelle Weiterbildung in verschiedenen Disziplinen der darstellenden Kunst.
Aufgrund der binationalen Struktur der Workshops erhalten die Teilnehmer auf künstlerischer, professioneller und sprachlicher Ebene einen neuen Blick auf die Kultur des
Nachbarlandes.
Journalisme culturel
L’atelier de journalisme culturel franco-allemand accompagne cette année pour la troisième fois le festival PERSPECTIVES : de jeunes journalistes de France et d’Allemagne
assistent aux représentations du festival et discutent des spectacles sous la direction
d’Aude Lavigne (France culture) et d’Egbert Tholl (Süddeutsche Zeitung). En s’appuyant
sur ces échanges, ils élaborent au sein d’une rédaction temporaire le journal quotidien
du festival dans lequel ils abordent les questions actuelles du théâtre, de la danse et
du cirque.
Les six éditions sont disponibles en version papier et en ligne sur le site du festival
(www.festival-perspectives.de) et sur un blog du ZDF Theaterkanal (http://perspectives-sb.blogspot.com).
Le forum franco-allemand des jeunes artistes organise depuis sa création en 1988 des
stages de formation professionnelle dans différentes disciplines du spectacle vivant.
Ces ateliers binationaux permettent aux participants d’acquérir des compétences interculturelles tant au niveau artistique, linguistique que personnel.
Impressum
mentions légales:
deutsch-französisches forum junger kunst
forum franco-allemand des jeunes artistes
Äußere Badstraße 7a
95448 Bayreuth
Tel: + 49 (0) 921 9 800 900
Fax: + 49 (0) 921 7 930 910
[email protected]
www.forum-forum.org
1
er
FESTIVALZEITUNG
JOURNAL DU FESTIVAL
Projektleiterin
responsable de projets:
Maria Bornhorn
Projektassistentin
assistante de projets:
Amélie Legal
Annika Weber
Dozenten
intervenants:
Aude Lavigne (France Culture)
Egbert Tholl (Süddeutsche Zeitung)
Redaktion
rédaction:
Alix Baudoin
Christiane Lötsch
Liane Masson
Julie Olagnol
Nadja Pobel
Bettina Schuster
Hélène Vergnes
Gestaltung
graphisme:
Jürgen Titz
Eduard Schmid Strasse 21
81541 München
www.juergentitz.de
.–
13
e
de in P
fo u ro
in rum tsch jek
-f t d
D P
Fe eut ar tn jun ran es
P st sc e ge zö
D E R S iva h-F rsc r k sis
un oze P E l d ra haf un ch
d nt C er nzö t m st en
Eg en T I Bü s it
be : A V E hn isc d
r t u S en he em
Th de
ku n
ol La
ns
l
t
vi
gn
e
Kulturjournalismus
an
fe
st
iv
en
fr
le
m
ru
fo
Da m bl an t
io M ar ti al
Fo to : St ud
08
20
co
in
Ju
i/
u
-a n p
l
In
l
r
a p j
te
de l f ar eun em oje
rv
ra te e an c
s
en
a n n s
d t
an P r ts co- ari ar t d du
ts E R de all at ist es
:A S
e av es
et ud P E la s ma ec
C
n
Eg e
T cè d
be La I V ne
r t vig E S
Th ne
ol
l
un
.J
21
Stiftung für die deutsch-französische kulturelle Zusammenarbeit
1er FESTIVALZEITUNG | JOURNAL DU FESTIVAL
FESTIVAL PERSPECTIVES | 16.06.2008
FESTIVAL PERSPECTIVES
DU 13 AU 21 JUIN 2008
31ÈME ÉDITION
Unique festival franco-allemand des arts de la scène, le Festival Perspectives, qui a lieu tous les ans à
Sarrebruck, a pour enjeu principal de favoriser les échanges culturels entre la France et l’Allemagne.
Jusqu’au 21 juin, une quinzaine de spectacles est présentée, également repartie entre ceux de langue
allemande et de langue française. Pour cette 31ème édition, la directrice, Sylvie Hamard, a choisi
d’articuler sa programmation autour du thème de la frontière. Reflétant la diversité de la création contemporaine dans ces deux pays voisins, le festival accueille à la fois du théâtre, des performances, du
cirque et de la danse. Les spectacles se déroulent en divers points de la ville, dans des théâtres, des
lieux alternatifs, et parfois même dans la rue.
© Marc Jauneaud
Du côté Allemand, on a déjà pu voir une performance conçue par Eva Meyer Keller, qui se livre a
une réflexion pleine d’humour nous donnant à voir une série de tortures, souvent mortelles, exécutées
sur des cerises. Spectacle spécialement adapté à la ville et à ses alentours, Cargo Sofia-Saarbrücken
de la compagnie Rimini Protokoll, propose tous les soirs un parcours en camion qui met en scène
le quotidien de deux chauffeurs routiers bulgares. A noter: la compagnie présente également Karl
Marx: Das Kapital, Band 1. Le chorégraphe Martin Nachbar vient lui aussi avec deux spectacles: Repeater, dans lequel il invite son père à prendre part à son travail et Incidental Journey, pièce itinérante
s’appuyant sur un fait divers qui a récemment marqué les habitants de Sarrebruck. On le voit, c’est un
théâtre à côté des conventions du genre qui est ici proposé au public.
Du côté français, un double focus est également fait sur le metteur en scène Philippe Quesne, qui
présente pour la première fois son travail en Allemagne et dont on a vu L’Effet de Serge ce week-end,
pièce mi-ironique mi-pathétique sur la vie d’un jeune célibataire. Du même auteur, on attend dès mardi
La Mélancolie des Dragons, qui selon lui tente d’explorer « un sentiment humain, à savoir l’incapacité
à faire face à des problèmes qui semblent prendre des proportions énormes par rapport a l’existence
de l’individu ». Emilie Valantin revisite à sa manière, c’est-à-dire avec un acteur et des marionnettes, Les
Fourberies de Scapin de Molière, un grand classique du théâtre français. Tandis que c’est une femme,
Jeanne Mordoj, qui nous fait L’Éloge du Poil ! Enfin, des valeurs sûres, comme l’artiste Meg Stuart et des
spectacles moins déroutants complètent cette programmation « découverte ». Ainsi, le cirque, avec La
Part du Loup, et la danse du chorégraphe Abou Lagraa réuniront, à n’en pas douter, la communauté
des spectateurs du festival.
TEXTE: LIANE MASSON
« NARCISSE GUETTE »
MISE EN SCÉNE : D’EMILIE VALANTIN
JOUÉE PAR : JEAN SCLAVIS
« LES FOURBERIES
DE SCAPIN »
© Théâtre du Fust
Un Scapin : tous en un!
TEXT: ALIX BAUDOIN
Sur le pont de bois, des sacs entreposés attendent d’être
chargés sur quelque bateau en partance pour le pays de
l’amour et du hasard. La tranquillité de Naples est trompeuse: le Vésuve toujours fumant nous avertit que ce ne sera
pas de tout repos ; le chef à bord, ce soir, c’est Scapin, et
le voilà qui sort des sacs de jute les autres personnages de
la farce ! Seul acteur en chair et en os, Jean Sclavis joue
le personnage du valet Scapin et manipule avec malice et
justesse les huit marionnettes conçues par Emilie Valantin et
l’atelier du Théâtre du Fust.
Dans cette farce d’un Molière en fin de vie, Scapin connaît
toutes les ficelles du jeu, sait mettre en scène les fourberies
les plus drôles et les plus cruelles, et la désillusion lui fait dire
en sage qu’il mourra à la table où les marionnettes fêtent le
dénouement heureux. Jean Sclavis, en ce sens, pratique à
merveille la méthode des « pelures d’oignon » en superposant les rôles. En arrivant sur scène, il est Le Fourbe, l’acteur
qui endosse la redingote Louis XIV taillée dans du jeans pour
devenir le malin valet. Plus qu’un simple manipulateur, Sclavis
investit une sorte de triple rôle : déguisé en Scapin, il fait
jouer les articulations des marionnettes tout en prêtant une
voix spécifique à chacune et surtout, en accompagnant leur
jeu par des mimiques de faciès. Scapin est toujours double.
2
Ainsi s’animent le pleurnichant Octave marié sans le consentement de son père, le bedonnant Sylvestre bougon mais pas
mauvais garçon, la belle Hyacinte qui s’exprime en chantant
sur des notes de clavecin et tous ces autres personnages de
polystyrène qui soudain semblent mus par des sentiments. Et
tel est le rôle de Scapin : jouer avec les sentiments des uns
et des autres, pour se moquer et se venger, mais aussi pour
« donner à tout cela un peu d’humanité », comme il le dit si
finement à Hyacinte.
Le Fourbe Scapin, qui a déjà eu quelques démêlés avec la
justice, est d’une sourde cruauté malgré des allures désinvoltes. Au peureux Sylvestre qui doit être complice de l’une
des fourberies, il assure qu’en cas d’échec, ils partageraient
tous les deux les années de galère – en effet, ici, tous deux
ne font qu’un. Et la marionnette d’acquiescer docilement.
Scapin est prêt à assumer tous les risques, pourvu que l’on
s’amuse un peu. Et c’est ce que Jean Sclavis, dans un va-etvient acrobatique entre les personnages, réussit avec ces
Fourberies.
TEXTE: HÉLÈNES VERGNES
C‘est à la tombée de la nuit que la compagnie Ilotopie s‘approprie le lac du jardin
franco-allemand de Sarrebruck, pour son spectacle à fleur d‘eau intitulé „Narcisse
Guette“. Alors que le soir s‘empare des couleurs du paysage, huit îlots flottant à
la surface noire de l‘eau se rejoignent, délimitant ainsi l‘espace scénique. Ce sont
des hommes et des femmes, vêtus de survêtements aux teintes vives, qui s‘agitent et
battent le linge. Une voix off rappelle que Narcisse s‘est noyé dans la jouissance de
lui-même, et que dans notre monde où règne le diktat de l‘image, il ne fait pas bon
vivre près d‘un lac. Les acteurs crient, tapent sur la surface aqueuse, animés par des
gestes de folie hystérique. Ils interrogent obstinément leur miroir : „C‘est moi ça? C‘est
moi?“ hurlent-ils face à leur reflet.
Pendant une heure, le spectacle développe ainsi d‘une scène à l‘autre, un bestiaire
de chair et d‘objets qui propose des images autour du mythe. Tel est en tout cas son
propos énoncé au public. L‘ensemble: un foisonnement éclectique qui associe un
homme passant la serpillière, une femme avec un landau, un cycliste sur le lac, un
mélange de sculptures et de figures insolites. Depuis la berge, le spectacle se présente alors comme un ballet d‘actions surréalistes. Un homme cherche une femme, son
double, son miroir, sa deuxième moitié? Mais pris au piège dans une sorte de moulin
à portes en forme d‘hélices, il ne cesse d‘avancer pour toujours se retrouver seul.
Alors que se prolonge cette absurde acrobatie entre surface et abîme, l‘on s‘agite sur
le devant de la scène. Car c‘est au lac, lieu d‘illusion, d‘offrir à son tour un banquet
qui émerge avant de replonger devant ceux qui se promettaient de le partager. À
la vue des poulets rôtis et des chandeliers factices qui surgissent des profondeurs, le
public s‘enthousiasme de cette scène rococo kitsch … et perd progressivement de vue
le propos initial du spectacle.
C‘est alors que des figures plus dramatiques apparaissent, ainsi cette veuve placée sous un lampadaire flottant. Elle tente en vain d‘offrir des narcisses -nous y
voilà- aux hommes aveuglés par leur propre jouissance. Impuissante, elle assiste à
l‘emprisonnement collectif, à la cécité générale. Placé dans un lit immense dont la
lampe de chevet égale la taille des acteurs, un enfant, seul, semble étranger à la
scène. Les draps du lit noués autour d‘un arbre flottant, il observe, incrédule, le va-etvient des corps survoltés sur une musique aux couleurs changeantes.
Si „Narcisse guette“ émerveille le regard par un final très réussi, réunissant les acteurs
et leurs doubles, formés d‘air et de lumière, sur un lac où éclosent des fleurs, le spectacle, à force d‘images dissonantes, écarte le mythe originel, perd en cohérence et
tombe à l‘eau.
3
1er FESTIVALZEITUNG | JOURNAL DU FESTIVAL
FESTIVAL PERSPECTIVES | 16.06.2008
RIMINI PROTOKOLL
« CARGO SOFIA - SAARBRÜCKEN »
INTERVIEW
AVEC
MIT
INTERVIEW: ALIX BAUDOIN
ÜBERSETZUNG: ANNIKA WEBER
JÖRG KARRENBAUER
JÖRG KARRENBAUER
Né en 1967, Jörg Karrenbauer, metteur en scène du spectacle Cargo Sofia Saarbücken,
a fondé en 1993 le Freie Spielstätte Theaterdock, et a été assistant à la mise en scène au
Deutsches Schaupielhaus à Hambourg, où il a rencontré Stefan Kaegi, auteur du concept
du spectacle Cargo Sofia. Après Berlin, Paris, Dublin, Madrid, Varsovie, Vienne, Zagreb, et
d’autres villes européennes, ce spectacle itinérant mène les spectateurs en camion dans la
périphérie de Sarrebruck.
Jörg Karrenbauer (geb. 1967), Regisseur des Schauspiels Cargo Sofia Saarbrücken, gründete 1993 die Freie Spielstätte Theaterdock und war Regieassistent am Deutschen Schauspielhaus in Hamburg. Hier lernte er Stefan Kaegi kennen, den Schöpfer von Cargo Sofia.
Nach Berlin, Paris, Dublin, Madrid, Warschau, Wien, Zagreb und anderen europäischen
Städten, entführt die von Stadt zu Stadt ziehende Produktion die Zuschauer jetzt in einem
Lastwagen in die Umgebung Saarbrückens.
Quelle est la part d’adaptation d’une ville à l’autre ?
Cela varie beaucoup d’une ville à l’autre. On adapte les moments de vidéo au paysage,
pour trouver le bon rythme. Dans la mesure du possible, nous projetons des paysages urbains
quand nous roulons en ville, et des images d’autoroute quand nous sommes sur l’autoroute.
Avant le spectacle, nous programmons le montage vidéo, et le camion avance à la vitesse
qui correspond au rythme de la vidéo. Pour le son, c’est différent : on improvise selon les
situations. Cependant, la base reste toujours la même : le camion, les deux chauffeurs et
donc, la vidéo. Si l’on ne trouve pas de spécialiste dans les entrepôts qui pourrait faire une
présentation, ce n’est pas grave. Il est arrivé que seuls les deux chauffeurs jouent. Nous ne
définissons pas vraiment par avance quels intervenants nous allons chercher. Par exemple, ce
n’est que la quatrième fois qu’un policier fait une présentation pendant le spectacle.
Inwiefern wird die Inszenierung an die wechselnden Aufführungsorte angepasst?
Das kann von einer Stadt zur anderen sehr stark variieren. Wir passen die Videobilder an
die Landschaft an, um den passenden Rhythmus zu schaffen. Nach Möglichkeit projizieren
wir städtische Landschaften, wenn wir in der Stadt sind und Autobahnbilder, wenn wir auf
der Autobahn sind. Wir programmieren die Abfolge der Videobilder vor der Aufführung, und
der Lastwagen passt seine Geschwindigkeit an den entstandenen Rhythmus an. Bei dem Ton
ist es etwas anderes: wir improvisieren in Bezug auf die jeweilige Situation. Die Basis bleibt
allerdings immer dieselbe: der LKW, die zwei Fahrer und eben das Videomaterial. Wenn wir
keine Fachleute in den Warenlagern finden, die ihre Arbeit vorstellen können, ist das nicht
schlimm. Es ist schon vorgekommen, dass nur die beiden Fahrer auftreten. Wir planen nicht
wirklich im Voraus, welche Personen wir suchen werden. Zum Beispiel ist es erst das vierte
Mal, dass ein Polizist in das Stück eingebunden wird.
Comment se passe le travail d’écriture des monologues de présentation des intervenants
extérieurs ?
D’abord, je les rencontre et ils me parlent de ce qu’ils font. Puis, nous structurons ensemble
le texte. En général, ils parlent sans notes, et inévitablement, ce qu’ils disent change tous les
jours. Mais cela est voulu. Ils sont tout à fait libres d’ajouter une anecdote en rapport avec
l’actualité du jour, même si la structure de fond ne change pas. On veille à ce qu’ils ne modifient pas trop leur discours. Parfois, ils en disent un peu trop… par exemple, le policier, en
répétition, a commencé par souhaiter la bienvenue aux spectateurs du Festival Perspectives,
ce qui est délicat, car cela doit rester du théâtre.
Ventzislav Borissov et Nedjalko Nedjalkov se considèrent-ils maintenant comme acteurs ou
toujours comme chauffeurs de camion ?
Pour eux, la réponse est claire : ils sont chauffeurs de camion, mais cela fait deux ans que l’on
tourne avec ce spectacle, ils ont acquis petit à petit tout un vocabulaire qui revient souvent, et
ils savent maintenant très bien s’adapter aux diverses situations. Ainsi, le soir de la première,
une sortie d’autoroute était barrée pour travaux, et cela n’était pas prévu. Ils ont alors pris la
sortie suivante et ont très bien géré la situation. Pendant un quart d’heure, ils ne savaient pas
où ils étaient. Ils savent réagir face à l’imprévu, de même qu’ils sentent quand cela devient
ennuyeux pour les spectateurs.
4
Wie entstehen die Texte dieser ortsansäßigen Mitwirkenden?
Als erstes treffe ich mich mit ihnen und sie erzählen mir, wie ihre Arbeit aussieht. Danach
erarbeiten wir zusammen den Text. Normalerweise sprechen sie, ohne ihren Text vor Augen
zu haben und das, was sie sagen, ändert sich unweigerlich von Tag zu Tag. Aber das ist
gewollt. Es steht ihnen völlig frei, Anekdoten oder Andeutungen auf das aktuelle Geschehen
hinzuzufügen, auch wenn die Grundstruktur immer gleich bleibt. Wir achten darauf, dass sie
ihren Text nicht zu sehr verändern, denn manchmal sagen sie zu viel… der Polizist hat zum
Beispiel bei einer Probe die Zuschauer des Festival Perspectives willkommen geheißen, und
das ist heikel, denn das muss doch Theater bleiben.
Betrachten sich Ventzislav Borissov und Nedjalko Nedjalkov mittlerweile als Schauspieler
oder immer noch als LKW-Fahrer?
Für sie ist die Antwort eindeutig: sie sind LKW-Fahrer. Aber wir führen dieses Stück nun seit
zwei Jahren auf und sie haben sich nach und nach ein ganzes Register von Reaktionen
aufgebaut, die sich häufig wiederholen, und sie können sie sich mittlerweile sehr gut an die
verschiedenen Situationen anpassen. So war zum Beispiel am Abend der Premiere überraschend eine Autobahnausfahrt wegen einer Baustelle gesperrt. Sie haben also die nächste
Ausfahrt genommen und obwohl sie eine Viertelstunde lang überhaupt nicht wussten, wo sie
waren, haben sie die Situation ausgezeichnet gemeistert. Sie wissen mit Unvorhersehbarkeiten
umzugehen, genauso wie sie instinktiv spüren, wenn die Zuschauer unaufmerksam werden.
5
1er FESTIVALZEITUNG | JOURNAL DU FESTIVAL
FESTIVAL PERSPECTIVES | 16.06.2008
«DEATH IS
CERTAIN»
RIMINI PROTOKOLL - CARGO SOFIA SAARBRÜCKEN
GLOBALISIERUNG INDIVIDUELL
Der Motor des Lastwagens vibriert, Licht scheint spärlich in den Transportraum. Geladen
haben die bulgarischen Fernfahrer Ventzislav Borissov und Nedjalko Nedjalkov anstelle von
Wassermelonen heute Publikum. Dicht beieinander sitzt es auf der quer eingebauten Tribüne.
An der Längsseite befinden sich drei Leinwände, auf die Video- und Direktbilder projiziert werden. Der Lastwagen der Produktion CARGO SOFIA des Produktionskollektivs Rimini Protokoll
setzt sich in Bewegung.
Um aus dem Osten Europas nach Saarbrücken zu gelangen, braucht dieses mobile Theater zwei Stunden: Balkanklänge begleiten die Videoaufzeichnungen charmant unverschönter
Stadtimpressionen der Umgehungsstraßen von Sofia. Sie ziehen auf den Leinwänden vorbei
als würde man selbst hinausschauen. Immer wieder schalten sich die Fahrer aus der Fahrerkabine zwischen die Reisebilder, um mit trockenem Humor und Machomiene Anekdoten aus
ihrem Nomadenalltag zum Besten zu geben: Nedjalko verhilft sich mit einer Playboy im
arabisch geprägten Iran gerne zu 200 Litern Tankware, während Vento an Grenzübergängen
mit Zigaretten besticht: für einen einfachen Bus eine, für einen Doppeldecker zwei Stangen.
Außerdem fehlt es beiden gleichermaßen an Geduld mit Ampeln – es sei denn die Zeit lässt
sich wieder einmal mit dem Anblick einer schönen Frau überbrücken.
Plötzlich verlangsamt sich der Wagen, hält, die Leinwände fahren hoch. Zum Vorschein kommt
eine Glasfront, hinter welcher saarländisches Industriegebiet zur Kulisse für den Grenzübergang nach Serbien wird. Örtlichkeit erscheint relativ. Der Zuschauersaal ist umgeben vom
Theater `lokale Wirklichkeit´. Guckkastenbühne mal anders.
Profiteure der ökonomischen Internationalisierung gibt es sowohl im Privaten als auch auf
Unternehmensebene. Ein Beispiel für globale Entwicklung ist der Spediteur Willi Betz: Multimilliardär, der seit den sechziger Jahren in den Osten expaniert. Und betrügt. 2007 wurde er
wegen Sozialversicherungsbetrug und Bestechung zu fünf Jahren Haft verurteilt – die Firmengeschichte zieht spruchbandartig über die Leinwand.
Die Realität hält auch auf den Zwischenstopps bei stadtansässigen Firmen Einzug. „Spezialisten des Alltags“ wie der Manager eines Warenlagers, der fachmännisch auf die korrekte
Güteranordnung für die Belieferung hinweist. Falsche Beladung der LKWs kann teuer werden.
Oder der Angestellte eines Frischwarenlieferanten drei Blocks weiter. Pflichtbewusst erklärt er,
was zu tun ist, wenn ein beladener Kühlwagen eine Panne hat. Vor allem schnell handeln
– notfalls selbst zum Automechaniker werden. Sie fungieren als Nicht-Schauspieler, die dennoch sich selbst in ihrer Berufsrolle darstellen. Ob sich Vento als Schauspieler sähe, wurde
er im Anschluss an die Fahrt gefragt: „Wir sind beide Lastwagenfahrer. Und fahren. Und
erzählen.“
Eine plausible Erklärung. Empfunden werden sie dennoch als solche. Immerhin ist das Geschehen trotz der ungewöhnlich mobilen Aufmachung dem Gesetz der Theatralität verschrieben,
sind die Stationen abgesprochen, die Filmsequenzen abgestimmt, die Einwände und Anekdoten der beiden Hauptakteure reproduzierbar. Die Vermengung von Fiktion und Lokalrealität
– letztere letztlich auch zum fiktionalen Anteil mutiert - ruft aktive Identifikation mit den verhandelten Themen hervor, provoziert Brüche der Wahrnehmung und folglich die Hinterfragung
des eigenen Standpunktes. Mit CARGO SOFIA ist es dem Produktionskollektiv um Helgard
Haug, Stefan Kaegi und Daniel Wetzel samt Co-Regisseur Jörg Karrenbauer gelungen eine
personalisierte Sicht der sonst eher anonym anmutenden Globalisierung erfahrbar zu machen. TEXT: BETTINA SCHUSTER
6
© Annika Weber
© Cargo Thiemo Caliebe
REGIE: EVA MEYER-KELLER
PERFORMT DURCH: IRINA MÜLLER
KREATIVES TÖTEN
Eva Meyer-Keller kennt keine Gnade. Ihre Performance „Death is certain“ zeigt anhand
von Kirschen, wozu Menschen fähig sind.
Ein karger Raum, zwei Tische mit strahlend weißen Tischdecken. Der vordere ist leer, der hintere dagegen mit ordentlich aufgereihten Haushaltsutensilien vollgestellt: Klebeband, Zahnseide,
Alufolie, Strohhalme, verschiedene Sprays und 36 Kirschen, denen nichts Gutes bevorsteht;
soviel verrät die klinische Atmosphäre. Klein und zierlich, mit locker hochgesteckten Haaren
– so unschuldig und harmlos betritt Irina Müller den Raum. Die halbstündige Performance
„Death is certain“, erdacht von Eva Meyer-Keller, besteht darin, Kirschen auf alle erdenklichen
Arten zu foltern und zu ermorden.
Ihre Tatwaffen sind unspektakulär und in jeder Küche eines Einfamilienhauses zu finden. Nussknacker, Käsereibe, Fön oder Spielzeugauto werden im Lauf der Performance zu Mordwerkzeugen. Kirschen werden an einen Stein gebunden und in einem wassergefüllten Plastikbecher ertränkt, mit Voodoo-Nadeln dem Tode geweiht, gnadenlos zwischen Klotür und Wand
zerquetscht, in Baugips versenkt, in einer Mischung aus Backpulver und Essig verätzt oder
durch besagte Käsereibe zerfetzt. Und das sind nur die naheliegenden, unspektakulären Tötungsarten. Grausame Methoden aus dem Mittelalter werden aufgerufen, wenn Kirschen mit
Haarklammern gevierteilt und auf einem Streichholz-Scheiterhaufen verbrannt werden, oder
wenn das zarte Fruchtfleisch in einer aus Reißzwecken und Plastikbecher selbst gebastelten
Eisernen Jungfrau brutal zerrissen wird. Nicht immer endet die Kirsche in einem Zustand totaler
Zerstörung. Besonders perfide ist die langsame Folterung einer Kirsche, die zuerst akkurat
mit einer Rasierklinge gehäutet und dann mit Salz bestreut wird. Wenn Kirschen schreien
könnten…
Im Laufe der Performance sieht man den Tod nicht nur, man riecht und hört ihn auch. Der Geruch der Kirsche, die durch elektrische Stromschläge starb, bleibt einem lange in der Nase.
Ein winziger Tischfeuerwerkskörper zerfetzt mit einem Knall eine Kirsche von innen. Danach
wird es wieder still im Raum.
Irina Müller ist keine wild gewordene Mörderin, die grundlos zuschlägt. Im Minutentakt werden 36 Kirschen nach einem vorgeschriebenen Protokoll ermordet. Hier wird der Tod ähnlich
wie im Dritten Reich als mathematische Gleichung zelebriert. Tatsächlich stirbt eine Kirsche am
Zigarettenrauch in einem abgedichteten Plastikbecher. Das immer gleich bleibende Tempo
und die zielgerichteten Bewegungen evozieren die präzise Routine einer Henkerin. Fehlgriffe
kann sie sich nicht leisten, jeder tödliche Handgriff muss sitzen. Ordnung und Sauberkeit sind
wichtige Tugenden, wenn man korrekt töten will. Benutzte Utensilien werden säuberlich auf
den hinteren Tisch zurückgestellt und die mit Kirschblut verschmierten Hände regelmäßig an
ihrer Schürze abgewischt, die nach und nach der einer Fleischersfrau ähnelt.
Ob man will oder nicht, man fühlt mit den Kirschen mit, denn sie sind die perfekten Opfer:
Klein und rund, zartes Fruchtfleisch, das leicht aufgerissen werden kann und roter Saft, der wie
Blut sprudelt, wenn sie zerquetscht werden. Die Assoziationen mit Bildern von menschlicher
Folter, Todesstrafe und Kriegsverbrechen sind offensichtlich. Gleichzeitig ertappt man sich
dabei, weitere Tötungsarten zu überlegen und ausprobieren zu wollen. Es ist die geheime
menschliche Lust am perfiden Morden und Foltern, die durch die Performance bloßgestellt
wird. In keinem anderen Bereich sind Menschen so kreativ und einfallsreich wie beim Töten
anderer.
Am Ende des Kirschen-Massensterbens sieht der vordere Tisch wie ein verlassenes Schlachtfeld aus, auf dem zuvor ein wahnsinniger Psycho-Killer seine Fantasien ausgelebt hat. Eva
Meyer-Keller möchte man nicht im Dunkeln begegnen. Zumindest nicht als Obsthändler.
TEXT: CHRISTIANE LÖTSCH
7