Voir le livret - Arts Florissants
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A N D R É C A M P R A 1660-1 744 l C a m p r a : Salve R e g i n a (5:50) F R A N Ç O I S C O U P E R I N 1668-1 733 2 C o u p e r i n : A u d i t e o m n e s et e x p a v e s c i t e (10:09) PETITS M O T E T S 3 C o u p e r i n : R e s p i c e in me (s: r>) LES ARTS F L O R I S S A N T S 4 C o u p e r i n : Salve R e g i n a (10:48) W i l l i a m C h r i s t i e direction 4 musicale, orgue A n n e - M a r i e Lasla viole 5 C o u p e r i n : U s q u e q u o , D o m i n e (6:38) 6 C a m p r a : I n s è r e D o m i n e (8:50) Paul A g n e w haute-contre de gambe 7 C o u p e r i n : Q u i d r e t r i b u a m tibi D o m i n e (6:23) C a t h e r i n e G i r a r d , M a i a S i l b e r s t e i n violon 8 C a m p r a : Q u e m a d m o d u m desiderat c e r v u s (9:12) C h a r l e s Z c b l c y , R u t h U n g c r flûte 9 C a m p r a : F l o r c t e prata (9:10) n 72:52 SALVE R E G I N A CAMPRA . COMPERI N PETITS P A U L MOTETS A ^ N E W . W I L L I A M A N N E - M A R I E C H R I S T I E L A S L A . LES A R T S FLORISSANTS Paul Agnew Photo © Sandrine Expilly A N D R É CAMPRA ,««0-1744 FRANÇOIS COUPERIN aa- mì Petits motets André Campra 1 Salve Regina François Couperin 2 Audite omnes et expavescite (Meditano de Passione Christi) 3 Respice in me 4 Salve Regina 5 Usquequo, Domine André Campra 6 Insère Domine François Couperin 7 Quid rétribuant tibi Domine André Campra a Quemadmodum desiderat cervus 9 Florete prata LES ARTS F L O R I S S A N T S "William Christie direction Paul A g n e w musicale, orgue haute-contre A n n e - M a r i e Lasla viole de gambe C a t h e r i n e G i r a r d , M a i a Silberstein violon C h a r l e s Zebley, R u t h U n g e r flûte 9 2,6,9 CAMPRA, COUPERIN Petits motets maître de chapelle de la cathédrale Notre-Dame. Ses compositions lui procurent une grande notoriété et ses talents dramatiques sont remar- André C a m p r a : entre le service de Dieu qués par trois personnalités qui orienteront le et les délices de l'opéra cours de sa destinée : le duc de Sully, la duchesse André Campra naît à Aix-en-Provence en de la Ferté et Philippe d'Orléans, futur régent. 1660 d'une mère française et d'un père italien : En 1697, Campra compose L'Europe généalogie décisive pour un compositeur qui opéra-ballet publié sous le nom de son frère se fera l'un des hérauts des goûts réunis. Après Joseph. Nul n'est dupe cependant de l'impos- avoir suivi l'enseignement de son père, il intègre ture, comme en témoigne une petite chanson galante, la fameuse Maîtrise de Saint-Sauveur d'Aix qui court alors dans Paris : « Quand notre et entame parallèlement, à l'âge de 18 ans, des Archevesque scaura/L'auteur du nouvel études religieuses. En 1681, le chapitre de la Opera/De sa cathédrale Campra/Decampera ». cathédrale d'Aix menace de le renvoyer pour Dans la préface du second livre de motets (1699), 1 avoir participé sans autorisation à des repré- il tranquillise le clergé de Notre-Dame en sentations théâtrales. Il s'agit d'une première l'assurant une nouvelle fois de son obligeance. altercation sans conséquences mais déjà signi- Son succès à l'opéra égale celui qu'ont connu ses ficative d'un tiraillement entre l'Eglise et l'Opéra deux premiers livres de motets : le public s'en qui le poursuivra toute sa vie : il faudra l'inter- régale, se rue tous les samedis à la cathédrale vention de personnes influentes pour pallier pour en apprécier les « grâces », et achète les l'incapacité du compositeur à choisir entre le partitions imprimées par Ballard (le nombre de service divin et les délices de l'opéra. En 1693, retirages atteste de ce succès). Pourtant, Campra Campra arrive à Toulouse où il occupe le poste « décampe » de Notre-Dame en 1700, non pas de maître de chapelle à St Etienne. Après onze parce qu'il en a été chassé, mais de son plein gré années de bons et loyaux services, il réclame un et soutenu par ses admirateurs de l'Académie congé de quatre mois pour se rendre à Paris dans Royale. le but de s'y perfectionner. Il ne reviendra pas et, sans nouvelles de sa part, le clergé doit bientôt La redécouverte des motets engager un remplaçant. En 1694, Campra se de François C o u p e r i n trouve effectivement à Paris, où, par le concours Ces motets ont connu une fabuleuse destinée. de puissants protecteurs, il obtient le poste de Le comte de Toulouse, bâtard de Louis xiv et de 2 Mme de Montespan, élève de François Couperin, grâce à l'intervention d'une mécène australienne, voue une véritable passion à la musique. Il pos- Louise Dyer (fondatrice des Editions de l'Oiseau- sède, en son château de Rambouillet, la plus Lyre). In fine, les motets de Couperin sont aujour- somptueuse bibliothèque musicale du royaume d'hui conservés à la Bibliothèque nationale. après celle du roi lui-même. A sa mort, la totalité du patrimoine échoit à son fils, le duc Le petit m o t e t : le triomphe discret mais de Penthièvre. D'héritage en dot, la collection certain du goût italien musicale arrive entre les mains de Louis-Philippe, A partir des années 1660, la politique centralisa- roi des Français. Lorsque celui-ci abdique, ses trice de Louis xiv fait émerger en France le culte biens sont vendus aux enchères sur la place de l'art national. Les assauts de l'art italien, frei- publique : les volumes de musique contenant nés de façon récurrente depuis la Fronde, font notamment des « motets de Lalande, Colasse, couler beaucoup d'encre : tous les amateurs de Minoret, Desmarets, Campra, Bernier, et musique prennent bientôt parti dans la querelle. Couperin » sont majoritairement acquis par L'un des critiques les plus virulents de l'époque, un Anglais pour la somme de 600 francs. U n Lecerf de la Viéville, tout en reconnaissant le pasteur, lui-même féru de musique, en hérite et talent des deux musiciens, émet de fortes réserves les cède au St Michael's Collège de Tenbury. sur l'art italianisant de Campra, et Couperin se Nouveau revers du destin : en 1978, cette insti- voit qualifié par lui de « serviteur passionné de tution connaît de graves difficultés financières et l'Italie ». Ces deux musiciens cultivent pourtant doit se résoudre à vendre ses collections chez majoritairement des formes françaises et leur Sotheby's. Par l'intermédiaire d'un marchand style s'inscrit globalement dans la tendance post- français, la Bibliothèque nationale de France lullyste. Le petit motet est une forme musicale acquiert alors les volumes les plus importants. au goût du roî : certes issu de la musique des D'autres lots avaient été acquis en 1848 par deux maîtres italiens, il a été repensé par Henry Français : une partie a réintégré le fonds du Dumont et Pierre Robert pour s'intégrer au rite conservatoire, tandis que d'autres volumes ont gallican. En effet, la messe basse était agrémentée reparu chez un marchand de livres anciens du d'« un grand motet, d'un petit motet pour l'éléva- Boulevard Haussmann à Paris dans les années tion, et [d']un Domine 1930. Ces partitions, qui auraient pu se volatiliser L'effectif restreint (ici, une voix accompagnée salvumfac regem 3 ». au gré des emplettes de collectionneurs parisiens, de la basse continue, parfois soutenue par un ont réintégré le fonds vendu chez Sotheby's ou deux instruments de dessus) n'enlève rien à l'expressivité des pièces : si le grand motet desiderat impressionne le fidèle par sa pompe, le petit un récit d'opéra italien). Les compositions des de Couperin évoquant en sous-main motet le touche plus volontiers par son intério- Italiens sont bien connues de ce dernier : il est rité et son éloquence profonde (ainsi le Salve l'un des premiers à introduire l'art de la sonate Regîna de Campra s'ouvre-t-il sur une interpel- lation sublime de simplicité et de recueillement). en France. D'abord publié sous l'anagramme de son nom, donnant ainsi naissance à un Faute d'avoir, comme Campra, composé pour la cousin imaginaire (Pernucio), ces « sonades » scène, c'est dans ses petits motets que François seront enrichies de danses et publiées en 172e Couperin révèle son génie dramatique : chaque (Les imploration se teinte de sensualité, chaque silence prend un sens rhétorique (début du Salve Regîna), la diversité et la puissance des passions du texte sont ardemment défendues par la Nations). D e la même manière que Couperin compose avec des influences italiennes pour le roi de F r a n c e , le petit motet est un des genres officiels 4 où l'italianisme est le plus exploité : faut-il composition (notamment dans les continuelles s'approcher le plus possible du Soleil pour ne oppositions entre la bonté divine et la misère pas être brûlé ? Ni Campra, ni Couperin n'ont humaine de YAudite omnes, de la paix profonde - entrepris le voyage d'Italie. La tentation d'expli- « Et pius traditus est » - à la violence - « imma- quer ces influences ultramontaines par le père de nitas, impietas, perversitas » - en passant par l'un ou le faux cousin de l'autre se dissipe rapide- la suavité - « tua bonitas, tua charitas »). La ment au vu de pistes plus tangibles : la présence frénésie des fidèles accourant pour entendre reconnue à l'époque de musiciens italiens ces motets, les interprètes plus familiers du (Lorenzani au service de la reine) ou italianisants théâtre que de l'encens des cathédrales, et la (Charpentier chez Mlle de Guise, les Jésuites et musique elle-même, tout dans ces petits motets le Dauphin), ou encore les rapports qu'entretient évoque l'opéra. Cependant, ces pièces sont, chez Couperin avec la cour italianophile de James 11 Couperin et Campra, le lieu d'un foisonnement Stuart, alors exilé à Saint-Germain-en-Laye. Par d'ingrédients italiens : la forme, alternant air et ailleurs, les deux compositeurs ont probablement récit ; l'écriture de la voix, recourant souvent au fréquenté le salon de l'abbé Mathieu, « curé de mélisme ; des basses continues en croches perpé- St André-des-Arcs, pendant plusieurs années tuelles rappelant les sonates en trio de Corelli ; du dernier siècle, [qui] avoit établi chés lui un les harmonies suaves et expressives (par exemple, concert toutes les semaines où l'on ne chantoit l'imploration initiale du que de la musique latine composée en Italie par Quemadmodum les grands maîtres qui y brilloient depuis 1 6 5 0 ». CAMPRA, La superficie du salon et les instruments que Motets 5 COUPERIN possède l'abbé (deux violons, une viole, un violone, un orgue et un clavecin) laissent à André Campra: t o r n between the service of penser que le petit motet devait être l'un des God and the delights of opera genres favoris de ce cénacle. Il y a fort à parier que André Campra was born in Aix-en-Provence in nos deux compositeurs ont pu tantôt entendre là 1660 to a French mother and an Italian father - les joyaux de la musique italienne d'alors, tantôt a highly appropriate family background for a y faire jouer les leurs. composer who was to be one of the first to point towards the synthesis of French and Italian styles known as the gouts réunis. After Sébastien Daucé receiving some instruction from his father, 1. Chansonnier de Maurepas cité par Maurice Campra entered the famous choir school of Barthélémy, Campra, Paris, Picard, 1957, p. 23. St Sauveur in Aix, and when he reached the age 2. Pour une présentation exhaustive de l'histoire des of eighteen, also commenced his ecclesiastical manuscrits des motets de Couperin, voir la préface de studies. In 1681, the chapter of Aix cathedral K. Gilbert, D. Moroney et O . Memed à l'édition des threatened to sack him for having taken part Œuvres complètes de François Couperin, Editions de in theatrical performances without permission. This was to prove to be the first occasion on l'Oiseau-Lyre, Monaco, 1995. 3. Pierre Perrin, préface des Canticapro capella régis, which he fell foul of the ecclesiastical authorities 1665. and emerged from the experience relatively 4. I l occupe à cette époque la charge de claveciniste unscathed, and it set the tone for the rest of his ordinaire de la Chambre du roy. career, which was to be characterised by the 5. Les dons des enfants de Latone, Serre de Rieux, Paris, competing claims of church and opera. It took 1734, p. 112. the intervention of influential backers to force the composer to make up his mind between the service of God and the delights of opera. In 1683, Campra arrived in Toulouse, where he became maitre de chapelle at St Etienne. After having loyally discharged his duties there for eleven years, he applied for four months' leave William Christie Photo Simon Fowler/ Virgin Classics in order to visit Paris to further his musical printed by Ballard (the number of reprints is education. When he failed to return (and did further evidence of the popularity of these not even bother to inform his employers of his works). Campra did in fact finally 'decamp' plans), the church authorities had no choice but from Notre Dame in 1700 - not because he was to find a replacement. From 1694 onwards, forced out, but of his own free will and with the Campra was a resident of Paris, where with the support of his admirers at the Academie Royale help of powerful patrons, he secured the post of de Musique. maitre de cbapelle at Notre Dame Cathedral. His works earned him much fame and his The rediscovery of the motets of dramatic talents were noticed by three figures Francois C o u p e r i n who were to influence the course of his career: The story behind these motets reads like a fairy- the Duke of Sully, the Duchess of la Ferté and tale. The Count of Toulouse (the illegitimate son 2 Philip of Orleans, the future regent. In 1697, of Louis xiv and Madame de Montespan) was a Campra composed L'Europe pupil of Couperin and a great lover of music. galante, an opéra- ballet that was published under the name of his His palace at Rambouillet boasted the most brother Joseph. However, no-one was taken in sumptuous music library in the country after by this act of subterfuge, as can be seen from the that of the king himself. O n his death, the entire words of a ditty then going the rounds of Paris: estate went to his son, the Duke of Penthievre. 'Quand notre Archevesque scaura/L'auteur du Louis-Philippe, the king of the French, later nouvel Opera/De sa cathedrale Campra/ acquired the music collection as part of a dowry. Decamperà' (When our archbishop finds out After his abdication in 1848, Louis-Philippe's the composer of the new opera Campra will possessions were sold off by public auction, and 1 decamp from his cathedral). In the preface to his the main part of the music collection (consisting second book of motets (1699), he tried to placate of 'motets by Lalande, Colasse, Minoret, the Notre Dame clergy by assuring them once Desmarets, Campra, Bernier and Couperin') more of his devotion. He was to enjoy as much was bought by an English bidder for 600 francs. success in the field of opera as he had with his These pieces were subsequently inherited by a first two books of motets - the public could not clergyman with a keen interest in music, who get enough of these, but flocked to the cathedral left them to St Michael's College in Tenbury. every Saturday to take advantage of the 'graces' A further twist of fate occurred in 1978, when they bestowed, and snapped up the scores the college found itself in serious financial diffi- culties and was forced to offer up its collections of the day, Lecerf de la Vieville, while acknow- for sale at Sotheby's. Through a French dealer, ledging the talents of Campra and Couperin, the Bibliothèque nationale de France then expressed strong reservations over the Italianate acquired the most important volumes. Other art of the former and described the latter as 'an lots had been acquired back in 1848 by two enthusiastic servant of Italy'. Yet both composers French buyers: one batch became part of the cultivated mainly French forms and their style Paris Conservatoire collection, while other is generally considered to represent a logical volumes resurfaced in 1930 at a second-hand continuation of the tradition founded by Lully. bookseller's on the Boulevard Haussmann in T h e petit motet was a form that appealed to the Paris. These scores, which could so easily have king: the genre may have been borrowed from been snapped up by Parisian collectors and then Italian composers, but it was recreated by Henry vanished without trace, were - thanks to the Dumont and Pierre Robert in a form more good offices of an Australian art-lover, Louise suited to the Gallican rite. In practice, L o w Dyer (the founder of the Editions de l'Oiseau- Mass was accompanied by 'a grand motet, a Lyre) - reunited with the collection bought at petit motet for the Elevation and a Sotheby's. And so the final outcome of all this salvum fac regem'. is that Couperin's motets are today housed in for (in this case, a single voice accompanied by the Bibliothèque nationale. continuo, occasionally reinforced by one or two 3 Domine The modest forces called extra instruments), in no way detracts from the The petit motet: the discreet but definite expressive power of the works: if the grand triumph of the Italian style motet impressed the faithful with its pomp and From the 1660s onwards, the centralist policies ceremony, the impact of the petit motet derived of Louis xiv gave rise to a cult of national art in France. Much ink was spilt over the encroachment of Italian influences, which there had been regular efforts to hold in check since the Fronde (opposition to the French court partly triggered by resentment of the power of the Italian-born chief minister Cardinal Mazarin), and it was not long before all music-lovers had taken sides in the quarrel. One of the most virulent critics more from its intimate quality and its profound eloquence (a good example of this is the way in which Campra's Salve Regina begins with a sublime questioning passage distinguished by its simplicity and meditative quality). Unlike Campra, Couperin had no experience of composing for the theatre, but he was still able to give vent to his dramatic genius in his petits motets: each entreaty is tinged with sensuality, each silence takes on a rhetorical significance were later augmented by the addition of dance (as at the beginning of his Salve Regina), movements and were published in 1726 as the contrasts and the powerful passions of the text are faithfully reflected in the music, notably in Les Nations. In the same way that Couperin drew on the frequent comparisons drawn between divine Italian influences in his works for the king of goodness and human misery in Audite France , the petit motet was one of the official omnes, from deep peace ('Et pius traditus est') via 4 genres that most often had recourse to the suavity ('tua bonitas, tua charitas') to violence Italian manner, leading one to suspect that its ('immanitas, impietas, perversitas'). The frenzy composers may have been motivated by an urge of the faithful rushing to hear these motets; the to see just how much they could get away with. performers more at home in the theatre than In fact, neither Campra nor Couperin ever with the incense-laden atmosphere of the visited Italy. It may be tempting to account for cathedral; the music itself - everything about the influence of Italy by reference to the father these petits motets suggests opera. There can be of the former or the invented cousin of the latter, no denying the abundance of Italian ingredients but a rather more plausible explanation is to in the motets of Couperin and Campra: the hand: the presence in France of both real Italian form, based on alternating arias and recitatives; musicians (Lorenzani was at that time in the the frequently melismatic vocal writing; the service of the queen) and those heavily influenced continuo parts featuring a perpetually flowing by the Italian style (Charpentier was employed quaver bass line that brings to mind the trio by Mademoiselle de Guise, the Jesuits and the sonatas of Corelli; the smooth and expressive Dauphin), as well as Couperin's connections harmonies (a good example of these are to be with the Italophile court of the Stuart King found in the initial entreaty of Couperin's James 11, then in exile at Saint-Germain-en- Quemadmodum desiderat, which makes sly reference to Italianate operatic recitative). Laye. Moreover, the two composers probably frequented the salon of the Abbe Mathieu, Couperin was familiar with the work of 'the parish priest of St Andre-des-Arcs for a contemporary Italian composers, and was one number of years during the last century, [who] of the first to introduce the sonata to France. put on a concert every week at which only Latin Originally issued under an anagram of the music written in Italy by the great masters who composer's surname, and thus giving birth to have excelled there since 1650 was sung'. The an imaginary cousin (Pernucio), these 'sonades' limited capacity of the salon and the instruments 5 that the Abbé had at his disposal (two violins, CAMPRA, a viola, a violone, an organ and a harpsichord) Motetten COUPERIN lead one to conclude that the petit motet must have been one of the favourite genres of this André C a m p r a : Zwischen kirchlichem Dienst coterie. It is more than likely that these occasions und den Freuden der Oper would have enabled our two composers to hear André Campra wurde 1660 als Sohn eines some masterpieces of contemporary Italian Italieners und einer Französin in Aix-en- music as well as providing an opportunity for Provence in Frankreich geboren - eine Abstam- their own works to be performed. mung, die für einen Komponisten, der verschie- Sébastien Daucé zu bringen suchte, von entscheidender Bedeutung dene Geschmacksrichtungen auf einen Nenner Translation: Paula war. Nachdem er bei seinem Vater Unterricht Kennedy erhalten hatte, wurde er Chorknabe an der 1. From the Maurepas chansonnier, quoted by Maurice berühmten Kathedrale Saint-Sauveur in Aix Barthélémy in Campra (Picard, Paris 1957), p-23- und nahm parallel dazu, mit achtzehn Jahren, 2. For a comprehensive account of the history of the ein religiöses Studium auf. 1681 drohte ihm das manuscripts of Couperin's motets, see the preface by Kapitel der Kathedrale mit einem Verweis, weil K. Gilbert, D. Moroney and O . Memed to the Œuvres er unerlaubt an Theateraufführungen teilgenom- complètes of François Couperin (Editions de l'Oiseau- men hatte. Das war eine erste Auseinander- Lyre, Monaco 1995). setzung, die ohne Folgen blieb, aber bereits 3. From the preface to the Canticapro capella regis bezeichnend war für die Reibereien zwischen (1665) by Pierre Perrin. Kirche und Oper, die ihn sein Leben lang begleiten 4. A t this period he held the position of 'claveciniste würden - einflussreiche Persönlichkeiten ordinaire de la Chambre du roy'. mussten schließlich einschreiten, weil sich der 5. Les dons des enfants de Latone, Serre de Rieux, Paris 1734, p.112. Komponist zwischen kirchlichen Diensten und den Freuden der Oper nicht entscheiden konnte. 1683 ging Campra nach Toulouse, wo er Kapellmeister an Saint-Etienne wurde. Nach elf Jahren treuer Dienste erbat er sich einen viermonatigen Urlaub, um sich in Paris weiterzubilden. E r kehrte nicht mehr zurück, und weil der Klerus ohne Nachricht von ihm blieb, musste bald ein Zahl der Neuauflagen ist der Beweis für diesen Vertreter eingestellt werden. 1694 befand sich Erfolg). 1700 „verduftete" Campra tatsächlich Campra jedenfalls in Paris, wo er durch die aus der Kathedrale Notre-Dame, aber nicht weil Fürsprache einflussreicher Gönner an der er hinausgeworfen worden wäre, sondern aus Kathedrale Notre-Dame eine Anstellung als völlig freien Stücken und mit der Unterstützung Kapellmeister erhielt. Seine Kompositionen seiner Bewunderer aus der Académie Royale. brachten ihm große Bekanntheit, und auf seine Talente als Dramatiker wurden drei Persön- Die Wiederentdeckung der Motetten von lichkeiten aufmerksam, die seinem weiteren François C o u p e r i n Weg die Richtung wiesen: der Duc de Sully, die Couperins Motetten haben einen legendären Weg Duchesse de la Ferte und Philippe d'Orleans, zurückgelegt. Der Graf von Toulouse, unehe- der spätere Regent. 1697 komponierte Campra L'Europe galante, eine Ballettoper, die unter 2 licher Sohn von Ludwig XIV. und Madame de Montespan, Schüler von François Couperin, dem Namen seines Bruders Joseph veröffent- widmete sich der Musik mit wahrer Leiden- licht wurde. Allerdings Heß sich niemand durch schaft. Er besaß in seinem Schloss Rambouillet diesen Schwindel täuschen, wie ein kleines Lied die - neben der Sammlung des Königs - präch- beweist, das damals in Paris kursierte: tigste Musikbibliothek des Reiches. Bei seinem notre Archevesque Opera/De scaura/L'auteur sa cathedrale du Quand nouvel Tod fiel sein Vermögen an seinen Sohn, den Duc Campra/Decampera x de Penthièvre. Als ererbte Mitgift gelangten die (Wenn unser Erzbischof erfahrt, von wem die Musikalien in die Hände des „Bürgerkönigs" neue Oper stammt, dann wird Campra aus Louis-Philippe. Als dieser abdankte, wurde seiner Kathedrale verduften). Im Vorwort zu seine Habe öffentlich versteigert - die Mehrheit seinem zweiten Buch mit Motetten (1699) der Musikbände, die hauptsächlich „Motetten besänftigte er die Kleriker von Notre-Dame, von Lalande, Colasse, Minoret, Desmarets, indem er sie ein weiteres Mal seiner Dienst- Campra, Bernier und Couperin" enthielten, willigkeit versicherte. Seinem Erfolg in der Oper wurden für einen Betrag von 600 Franken von stand die Beliebtheit seiner beiden ersten Bücher einem Engländer erworben. Ein Pfarrer, selbst mit Motetten in nichts nach - das Publikum ein Musiknarr, erbte sie und vermachte sie dem drängte jeden Sonnabend zur Kathedrale, um St Michael's College in Tenbury. Eine weitere ihre „Zierlichkeiten" zu würdigen, und kaufte Wende kam, als diese Institution 1978 in finan- die bei Ballard gedruckten Partituren (die hohe zielle Bedrängnis geriet und beschlossen wurde, die Sammlung bei Sotheby's zu verkaufen. Durch behalte gegenüber der italianisierenden Kunst Vermittlung eines französischen Händlers erwarb Campras und titulierte Couperin als „passionier- die französische Nationalbibliothek die bedeu- ten Diener Italiens". Diese beiden Komponisten tendsten Bände. Weitere Stücke waren 1848 von pflegten allerdings vorwiegend französische zwei Franzosen gekauft worden; davon kehrte Formen, und ihr Stil orientierte sich an der ein Teil in den Bestand des Conservatoire Tradition Lullys. Die kleine Motette war eine zurück, während weitere Bände in den 1930er musikalische Form nach dem Geschmack des Jahren bei einem Antiquitätenhändler auf dem Königs. Zwar war sie aus der Musik der Boulevard Haussmann in Paris auftauchten. italienischen Meister hervorgegangen, Henry Diese Partituren, die dort von beliebigen Dumont und Pierre Robert jedoch hatten sie Sammlern hätten erworben werden können, neu durchdacht und den Gepflogenheiten des gingen dank der Intervention von Louise Dyer, gallikanischen Ritus angepasst. So wurde die einer australischen Mäzenin (Gründerin der stille Messe durch „eine große Motette, eine Editions de L'Oiseau-Lyre), wieder in den kleine Motette für die Erhebung der Hostie und Bestand von Sotheby's über. Heute befinden ein Domine sich die Motetten Couperins in der Pariser Die geringe Besetzung (hier eine vom General- Nationalbibliothek. salvum fac regem" ausgeschmückt . 3 bass begleitete Stimme, die von ein oder zwei Instrumenten in höherer Lage gestützt wird) ist Die kleine Motette - ein leiser, aber der Ausdruckskraft der Stücke in keiner Weise unverkennbarer Sieg des italienischen abträglich: Hatte die große Motette die Gläubi- Geschmacks Im Zuge der Zentralisierungspolitik, die Ludwig XIV. verfolgte, entstand in den 1660er Jahren in Frankreich ein Kult der nationalen Kunst. Die Angriffe auf die Kunst der Italiener, die seit der Fronde immer wieder einmal abgebremst worden waren, ließen viel Tinte fließen - alle Musikfreunde ergriffen bald in diesem Streit Partei. Lecerf de la Vieville, einer der schärfsten Kritiker dieser Zeit, gestand den beiden K o m p o nisten zwar Talent zu, äußerte jedoch heftige Vor- gen durch ihre prächtige Ausgestaltung beeindruckt, so berührte die kleine Motette vor allem durch ihre Innerlichkeit und Eloquenz (Campras Salve Regina zum Beispiel beginnt mit einem erhabenen Ruf voller Schlichtheit und Andacht). Bei Francois Couperin, der im Gegensatz zu Campra nicht für die Bühne komponiert hat, sind es die kleinen Motetten, die sein dramatisches Genie beweisen: Jedes Bittgebet nimmt eine sinnliche Färbung an, jede Pause gewinnt rhetorische Bedeutung (Beginn des Salve Regina), Anne-Marie Lasla Photo © G u y Vivien die vielfältigen und tiefen Emotionen, die der diese Weise einem erdachten Vetter (Pernucio) Text beinhaltet, sind in der Musik auf beein- das Leben schenkten, wurden um Tänze erwei- druckende Weise herausgearbeitet (so in der fort- tert und 1726 veröffentlicht (Les währenden Gegenüberstellung von göttlicher Liebe und menschlichem Leid in Audite omnes, Nations). In der gleichen Weise, wie Couperin für den französischen König Musik mit italienischen von tiefem Frieden - „Et pius traditus est" - und Einflüssen komponierte , war die kleine Motette Gewalt - „immanitas, impietas, perversitas" - einer der offiziellen Gattungen, die am häufig- 4 auf dem Weg über sanfte Zwischentöne - „tua sten Italianismen verwendete. Muss man sich bonitas, tua C h a r i t a s " ) . Die Gläubigen, die der Sonne so weit wie möglich nähern, um nicht begeistert herbeieilten, um diese Motetten zu verbrannt zu werden? Weder Campra noch hören, die Interpreten, die mit dem Theater Couperin haben jemals eine Reise nach Italien vertrauter waren als mit dem Weihrauch der unternommen. Die Versuchung, diese Einflüsse Kathedralen, und schließlich die Musik selbst, aus dem Süden in dem einen Fall auf den Vater, in diesen kleinen Motetten erinnert alles an im anderen Fall auf den falschen Vetter zurück- die Oper. Freilich sind in diesen Stücken, bei zuführen, wird bald zunichte, sobald sich bessere Couperin ebenso wie bei Campra, italienische Möglichkeiten abzeichnen: Damals hielten sich Ingredienzien in Fülle vorhanden: die Form bekanntlich viele italienische Musiker in Frank- mit ihrem Wechsel von Arie und Rezitativ; reich auf (Lorenzani im Dienst der Königin), die Gesangsstimme, die häufig Melismen Komponisten bedienten sich italienischer verwendet; eine Generalbassbegleitung aus Stilelemente (Charpentier bei Mademoiselle ständig wiederkehrenden Achteln, die an de Guise, den Jesuiten und dem Dauphin), und Corellis Triosonaten denken lässt; sanfte Couperin schließlich unterhielt Kontakte zu und ausdrucksvolle Harmonien (zum Beispiel James II. Stuart, der sich in Saint-Germain-en- das Bittgebet zu Beginn von Couperins Laye im Exil befand. Zudem besuchten beide Quemadmodum desiderat, das einem italie- Komponisten vermutlich den Salon von Abbe nischen Opernrezitativ ähnlich ist). Der Mathieu - „Pfarrer an St Andre des Ares, Komponist kannte die Musik der Italiener mehrere Jahre im vergangenen Jahrhundert, sehr genau, und als einer der Ersten brachte [der] jede Woche bei sich zu Hause ein Konzert er die der Kunst der Sonate nach Frankreich. stattfinden ließ, wo man nur lateinische Musik Seine „sonades", die zunächst unter dem sang, in Italien von großen Meistern komponiert, Anagramm seines Namens erschienen und auf die dort seit 1650 brillierten" . Die Größe des 5 Salons und die Instrumente, die der A b b e besaß (zwei Violinen, eine Viola, ein Violone, eine Orgel und ein Cembalo) lassen vermuten, dass die kleine Motette eine der bevorzugten Gattungen dieses Kreises war. Man möchte wetten, dass unsere beiden Komponisten dort entweder die Juwelen der damals aktuellen italienischen Recording Eglise de Gorges, Manche (France), Musik hören konnten oder ihre eigenen Stücke 28-30 July 2004 (recorded during the n t h Festival aufführen ließen. de Lessay) Producer Nicolas Bartholomée (Musica Numéris) Executive producer Alain Lanceron Sebastien D a u c e Übersetzung: Gudrun Meier Balance engineer Mireille Faure (Musica Numéris) Editing Nicolas Bartholomée & Mireille Faure 1. Chansonnier de Maurepas, zitiert von Maurice (Musica Numéris) Barthelemy, Campra, Paris, Picard, 1957, S. 23. F r o n t cover Photo Matthew Somorj ay/Millennium 2. Ausführlich dokumentiert ist die Geschichte der Back cover Photos from the concert performance Manuskripte von Couperins Motetten im Vorwort von at the Cathedral Saint Théodorit, Uzès, 18 J u l y 2004 K. Gilbert, D. Moroney und O . Memed zu der Ausgabe © www.vikingphoto.fr der CEuvres completes von Francois Couperin, LMitions de POiseau-Lyre, Monaco, 1995. Les Arts Florissants sont subventionnés par le Ministère 3. Pierre Perrin, Vorwort zu Cantica pro capella regis, de la Culture et de la Communication, la Ville de Caen i66f. et le Conseil régional de Basse-Normandie. 4. E r ist zu dieser Zeit Cembalist im Dienst des Königs. 5. Les dons des enfants de Latone, Serre de Rieux, Paris 1734, S. 112. ® 2005 The copyright in this sound recording is owned by E M I Records Ltd/Virgin Classics. © 2005 E M I Records Ltd/Virign Classics. www.virginclassics.com Sei gegrüßt, Königin Hail, Holy Queen Sei gegrüßt, Königin, Mutter der Barmherzigkeit: Hail, H o l y Queen, mother of mercy: Unser Leben, unsere Wonne und Hoffnung, sei gegrüßt. hail, our life, our sweetness and our hope. Z u dir rufen wir, Verstoßene, Evas Kinder. W e cry to you, exiled children of Eve, Z u dir erheben wir unser Seufzen, we send you our sighs, groaning and weeping, weinen und Klagen in diesem Tränental. from this valley of tears. So richte, unsere Fürsprecherin, O most gracious advocate, voller Erbarmen turn towards us deine Augen auf uns. your most merciful gaze, Zeige uns Jesus, die gesegnete Frucht deines Leibes, and when our exile is ended, show to us Jesus, nach dieser Zeit der Verbannung. the blessed fruit of your womb. O milde, reine, sanfte Jungfrau Maria. O clement, O loving, O sweet Virgin Mary. H ö r t alle und entsetzt euch Hear this, all you people, and be afeared (Meditation on the passion of Christ) (Meditation über das Leiden Christi) H ö r t alle und entsetzt euch, Hear this, all y o u people, and be afeared. seht her und staunt. Listen to this, and be astounded. Der ungerechte Mensch hat gesündigt, Rebellious man has sinned und der Gerechte hat gelitten. and a just man suffers. Der frevelhafte Mensch hat gefehlt, Impious man has committed the crime und der Fromme ist ausgeliefert worden. and a pious one is handed over. Wer hat dergleichen jemals gesehen? W h o has ever seen such treachery? Wer hat dergleichen jemals gehört? W h o has ever heard such blasphemy? Was der Knecht begangen, nimmt der H e r r auf sich. The L o r d answers for the slave's iniquity, Was der Schuldige verdient, hat Gott erlitten. G o d has suffered what the guilty deserve: Was der Sünder begangen, erduldet der Schöpfer. the Creator has removed the sinner's crime. ANDRÉ CAMPRA 1 Salve Regina Salut, ô reine Salve Regina, mater misericordiaî : Salut, ô reine, mère de miséricorde, vita, dulcedo, et spes nostra, salve. notre vie, notre douceur et notre espoir, salut. A d te clamamus, exules, filii Eva;. Vers vous montent nos cris d'exilés, de fils d'Eve. A d te suspiramus, gementes et fientes Vers vous s'élèvent nos soupirs, nos gémissements et in hac lacrimarum valle. nos pleurs, en cette vallée de larmes. Eia ergo, advocata nostra, D e grâce donc, ô notre avocate, illos tuos miséricordes tournez vers nous oculos ad nos converte. vos yeux si compatissants, E t Jesum benedictum fructum ventris tui, et après cet exil, faites-nous voir Jésus, nobis post hoc exiiium ostende. le fruit béni de votre sein. O clemens, O pia, O dulcis Virgo Maria. O clémente, ô bonne, ô douce Vierge Marie. FRANÇOIS COUPERIN (Meditatio de Passione Christi) Ecoutez tous et frémissez (Méditation sur la passion du Christ) Audite omnes et expavescite, Ecoutez tous et frémissez, attendîte et obstupescite. regardez et soyez stupéfaits ! Audite omnes et expavescïte 2 Iniquus homo peccavit, L'honneur injuste a péché et Justus passus est. et c'est le Juste qui a souffert. Impius homo deliquit, L'homme impie a fait le mal, et pius traditus est. et le Pieux a été livré. Quis umquam tale vidit ? Q u i a jamais vu cela ? Quis umquam hasc audivit ? Q u i a jamais ouï cela ? Q u o d commisit servus, sustinet Dominus : C e que l'esclave a commis, le Maître le prend sur lui ; quod meruit reus, passus est Deus : la peine du coupable, c'est Dieu qui l'a endurée ; quod commisit peccator, tolerat Creator. ce que le pécheur a commis, le Créateur le prend sur lui. O liebster Jesus! O most lovable Jesus! O unschuldiger Heiland! O most innocent Saviour! Was hast du getan? Was ist dein Verbrechen? W h a t evil have you done? W h a t is your crime? Was hast du den Menschen getan? What harm have you done against us men? D u , der du für alle sterben wolltest? Yet you were willing to die for us all. W i e unsäglich groß ist Gottes Liebe! H o w indescribable is the nature of God's love! W i e unbeschreiblich blind ist des Menschen Seele! H o w stupendously blind is the mind of man! W i e tief hinab gestiegen, To what depths gnädigster Jesus, did your humility descend, ist deine Demut! most merciful Jesus? W i e weit hinauf gestiegen, To what heights undankbarer Mensch, did your perversity ascend, ist deine Torheit! most ungrateful Man? O sanfter Jesus, woher rührt deine Zuwendung? 0 sweetest Jesus, who can measure the breadth Deine Güte, deine Liebe? of your love, your goodness, your charity? O ungerechter Sünder, wie groß wird deine Torheit, W h o can measure the height of your barbarity, deine Schändlichkeit und Niedertracht noch werden? hatred and perversity, most wicked sinner? Sieh mich an (Zu E h r e n der holden J u n g f r a u Maria) L o o k down on me Sieh mich an, göttliche Mutter der Frömmigkeit, L o o k down on me, divine Mother of love, die du mich empfangen im mütterlichen Schoß. you have cared for me from my mother's womb, (In h o n o u r of the Blessed Virgin M a r y ) Daher freut sich mein Herz, hofft auf dich therefore my heart rejoices, and hopes in y o u , und frohlockt. and is glad. Daher liebe ich dich, Himmelskönigin! Therefore I love y o u , O Queen of Heaven! Ich verehre dich, lobe dich, Herrscherin der Engel! 1 venerate you, I praise y o u , O Queen of Angels! Sieh mich an, Mutter der Frömmigkeit, L o o k down on me, O Mother of devotion, die du mich empfangen im mütterlichen Schoß. who has cared for me from my mother's womb. Ich liebe dich, Mutter der Reinheit! I love y o u , O Mother of purity! Ich verehre dich, Liebe des Göttlichen! I venerate you, O love of the Godhead! O Jesu amabilissime ! O Jésus très aimable ! O Salvator innocentissime ! O Sauveur très innocent ! Q u i d fecisti ? Q u o d est tuum scelus ? Qu'as-tu fait et quel est ton crime ? Q u i d fecisti hominibus ? Qu'as-tu fait aux humains, Tu qui voluisti mori pro omnibus ? Toi qui voulus mourir pour nous tous ? O ineffabilis divina; charitatis dispositio ! O ineffable inclination de la charité divine ! O stupenda humana; mentis excascatio ! O stupéfiant aveuglement de l'âme humaine ! Q u o descendìt, Jusqu'où est descendue, Jesu clementissime, Jésus très clément, tua humilitas ! ton humilité ! Q u o ascendit, Jusqu'où est montée, homo ingratissime, homme impénitent, tua perversitas ! Ta perversité ! O Jesu dulcissime, quo processit tua dilectio ? Très doux Jésus, d'où nous vient ton amour ? Tua bonitas, tua charitas ? Ta bonté ? Ta charité ? O peccator iniquissime, quo ascendit tua Très inique pécheur, jusqu'où ira ton ignominie ? immanitas, impietas, perversitas ? Ton impiété ? Ta perversité ? Respice in me (Ad honorem Beatae Maria; Virginis) Regarde-moi (en l'honneur de la Sainte Vierge Marie) Respice in me, divina Mater pietatis, Regarde-moi, divine Mère de bonté, qua; suscepisti me ab utero matris, qui m'as accueilli dès le sein maternel. propter hoc la;tatur, in te sperat, C'est pourquoi mon cœur se réjouit, et exultat cor meum. en toi il espère et exulte. Propter hoc, te amo, O Regina Cadorum ! C'est pourquoi je t'aime, ô Reine du Ciel ! Te colo, te laudo, O princeps Angelorum ! J e te vénère, je te loue, ô princesse des anges ! Respice in me, O mater pietatis, Regarde moi, Mère de bonté qua; suscepisti me ab utero matris. qui m'as accueilli dès le sein maternel. Te amo, O mater puritatis ! J e t'aime, ô Mère de pureté, Te colo, O amor Deitatis ! je te vénère, ô amour de la Déité. D u bist die Mutter ohne Makel, You are Mother inviolate, ein Gefäß als Zeichen der Hingabe, shining vessel of devotion, Mutter der schönen Liebe. mother of beauteous delight. Deshalb lobe, liebe, verehre ich dich. Therefore I praise you, I love you, I venerate you. O liebreiche Mutter, unschuldige Jungfrau! 0 most delightful Mother, most innocent Virgin! Schenke mir ein Herz, das dir geweiht Give me a heart devoted to you, und ganz ergeben ist, which I will offer to you completely. ich verschreibe mich dir ganz, 1 dedicate myself totally to you, ich binde mich ganz an dich. I enlist myself totally in your service, D u , Jungfrau, nimm mich an, O Virgin, accept me, du, Mutter, beschütze mich. O Mother, protect me. Sei gegrüßt, Königin Hail, Holy Queen Sei gegrüßt, Königin, Mutter der Barmherzigkeit: H a i l , H o l y Queen, mother of mercy: Unser Leben, unsere Wonne und Hoffnung, sei gegrüßt. hail, our life, our sweetness and our hope. Z u dir rufen wir, Verstoßene, Evas Kinder. W e cry to y o u , exiled children of E v e , Z u dir erheben wir unser Seufzen, we send you our sighs, groaning and weeping, weinen und Klagen in diesem Tränental. from this valley of tears. So richte, unsere Fürsprecherin, O most gracious advocate, voller Erbarmen turn towards us deine Augen auf uns. your most merciful gaze, Zeige uns Jesus, die gesegnete Frucht deines Leibes, and when our exile is ended, show to us Jesus, nach dieser Zeit der Verbannung. the blessed fruit of your womb. O milde, reine, sanfte Jungfrau Maria. O clement, O loving, O sweet Virgin Mary. Wann, Herr, wirst du H o w long, O Lord Wann, Herr, wirst du mich vergessen? H o w long, O Lord, will you forget me - to the very end? Wann wirst du dein Antlitz von mir wenden? H o w long will you turn your face away from me? W i e lange werde ich meine Seele mit Sorgen, H o w much longer must I keep warlike thoughts mein Herz mit Schmerzen nähren, Tag für Tag? in my soul, this sorrow in my heart, all day long? Tu es une mère inviolée, Tu es Mater intemerata, vas insigne devotionis, réceptacle insigne de la ferveur, mater pulchra; dilectionis. Mère du bel amour. Propterea te l a u d o , te amo, 4 5 te c o l o . C'est pourquoi je te loue, je t'aime, je te vénère, O mater dilectissìma, Virgo innocentissima ! ô mère toute aimable, Vierge toute innocente ! D a mihi prò te cor devotum, Donne-moi envers toi un cceur dévoué, quod tibi offeram totum, qui puisse s'offrir tout entier. me totum tibi adscribo, Tout entier je m'enrôle auprès de toi, me totum tibi astringo, tout entier je m'attache à toi. tu me, Virgo, suscipe, Toi, Vierge, reçois-moi, tu me, Mater, protege. toi, Mère, protège-moi. Salve Regina Salut, ô reine Salve Regina, mater misericordia; : Salut, ô reine, mère de miséricorde, vita, dulcedo, et spes nostra, salve. notre vie, notre douceur et notre espoir, salut. A d te ciamamus, exules, f i l i i Eva;. Vers vous montent nos cris d'exilés, de fils d'Eve. A d te suspiramus, gementes et flentes Vers vous s'élèvent nos soupirs, nos gémissements et in hac lacrimarum valle. nos pleurs, en cette vallée de larmes. Eia ergo, advocata nostra, D e grâce donc, ô notre avocate, illos tuos misericordes tournez vers nous oculos ad nos converte. vos yeux si compatissants, E t Jesum benedictum fructum ventris tui, et après cet exil, faites-nous voir Jésus, nobis post hoc exilium ostende. le fruit béni de votre sein. O clemens, O pia, O dulcis Virgo Maria. O clémente, ô bonne, ô douce Vierge Marie. Usquequo, Domine Jusques à quand, Seigneur Usquequo, Domine, oblivisceris me i n finem ? Jusques à quand, Seigneur, vas-tu m'oublier, Usquequo, Domine, avertis faciem tuam a me ? et détourneras-tu de moi ton visage ? Quam diu ponam Consilia in anima mea, Combien de temps nourrirai-je mon âme de soucis dolorem in corde meo per diem ? et mon cceur de douleur, jour après jours ? Wann wird der Feind über mich die Oberhand gewinnen? H o w long will my enemy triumph over me? Sieh mich an, hör mich an, mein Herr und Gott. Look down on me, and hear me, L o r d my G o d . Erleuchte meine Augen, bewahre mich vor dem Schlaf Enlighten my eyes lest I fall asleep in death; des Todes; lass nie meinen Widersacher sagen: Ich habe ihn besiegt. may my enemy never say: I have overcome him. Die mich angreifen, werden frohlocken, wenn ich Those who oppress me will exult if I am in torment; strauchle; doch ich hoffe auf deine Barmherzigkeit. but I have hoped in your mercy. Mein Herz wird jubeln dank deines Beistands. M y heart shall rejoice in your salvation. Ich werde dem Herrn singen, der mir Gutes getan hat, I will sing to the L o r d who has rendered me good und den Namen des allerhöchsten Gottes lobpreisen. a psalm to the name of the Lord most high. Psalm 12 (14) Psalm 12 (14) Lass mich, H e r r Lord, place in my breast Lass mich, Herr, in meiner Brust Lord, place in my breast deine Liebe spüren. the delight of your love. Lass mich dich ehren, nicht mit Worten, Grant that I may love you, not in word, nicht mit Sprache, sondern durch Taten und Wahrheit. nor speech, but by work and in truth. Lass meinen Glauben, meine Hoffnung wachsen, Increase faith in me, nurture hope und meine Seele scheide dahin, and may my soul faint, von den Speeren deiner Liebe durchbohrt. pierced by the lance of your love. W i e schön du bist, geliebter Gott! H o w beautiful you are, my beloved! W i e sanft, ohne Fehl zu den Deinen! H o w sweet, how perfect to your own! Entzünde mein Herz Inflame my heart mit dem Feuer deiner göttlichen Liebe. with the flame of your divine charity. D u allein bist mein König, meine Freude You alone are my King, my joy und meine einzige Sehnsucht. and my desire. Usquequo exaltabitur inimicus meus super me ? Jusqu'à quand l'ennemi prévaudra-t-il sur moi ? Respice, et exaudi me, Domine Deus meus. Regarde-moi, écoute-moi, ô mon Seigneur, ô Dieu ! Illumina oculos meos, ne unquam obdormiam Illumine mes yeux, garde-moi pour jamais du sommeil de la mort, in morte ; nequando dicat inimicus meus : prxvalui adversus eum. et que jamais mon ennemi ne dise : J ' a i vaincu. Q u i tribulant me exultabunt si motus fuero ; Ceux qui m'attaquent exulteront si je suis ébranlé, ego autem in misericordia tua speravi. mais moi, j'espère en ta miséricorde. Exultabit cor meum in salutari tuo. M o n cœur exulte grâce à ton aide. Cantabo Domino qui bona tribuit mihi ; J e louerai le Seigneur qui m'a comblé de biens et psallam nomini Domini altissimi. et chanterai le nom du Dieu Très-Haut. Psaume 12 (14) Psalmus 12 (14) ANDRÉ CAMPRA Insere D o m i n e Mets, Seigneur Insere Domine, insere pectori meo, Mets, Seigneur, mets dans ma poitrine tua: dilectionis affectum. le sentiment de ton amour. D a mihi te diligere, non verbo, Donne-moi de t'honorer non par les mots, non lingua, sed opere et veritate. non par la langue, mais en actes et en vérité. Auge in me fidem, spem fove Fais croître en moi la foi, réchauffe mon espérance, et deficiat anima mea, et que mon âme succombe, amoris tui transfixa jaculis. percée des traits de ton amour. Quam pulcher es, dilecte mi ! Que tu es beau, mon bien-aimé ! Quam suavis, indelictus tuis ! Que tu es doux, irréprochable pour les tiens ! Accende cor meum Embrase mon cœur divinis Charitatis tua; flammis. des feux de ta Charité ! Tu solus Rex meus, gaudium Tu es mon seul R o i , ma seule joie, et desiderium meum. mon seul désir. Wie soll ich dir danken, H e r r (Danksagung) W h a t return can I make to you Lord (An act of thanksgiving to God) W i e soll ich dir danken, Herr, für alles, What return can I make to you, Lord, was du für mich getan hast. for all the things you have done for me? D u geruhtest, für mich zu leiden, You were so good as to suffer for me, für mich zu sterben, to die for me, und hast mich mit deinem teuren Blut erlöst. and you redeemed me with your precious blood. W i e soll ich dir danken, Herr, What return can I make to you Lord, denn du hast mich mehr als dich selbst geliebt. for you have loved me more than yourself? D u hast meine Seele aus tiefem Schlamm gezogen, You have rescued my soul from the deep pit aus einem See des Unglücks, and from the lake of misery, aus schmutzigem Morast, aus tiefer N o t . from the filthy mire, and from dire straits. W i e soll ich dir danken, Herr, What return can I make to you, Lord, für alles, was du für mich getan hast? for all the things you have done for me? D u hast meine Seele You have led out my soul von den Ketten der Sünde, from the fetters of sin, aus den Schlingen der Jäger, from the noose of evildoers, von den Stürmen der Welt befreit. and the shipwreck of the world. W i e soll ich dir danken, Herr, W h a t return can I make to y o u , L o r d , für alles, was du für mich getan hast? for all the things you have done for me? D u hast meine Seele You have saved my soul aus Todesgefahr errettet, from danger of death, von der Knechtschaft der Dämonen from the slavery of demons und der Grausamkeit des Teufels. and the devil's cruelty. Deshalb sage ich dir Dank Because of this I will offer you my thanks und werde deinen Namen feiern, and praise your name; von deinen Wundern berichten I will tell of your great marvels, und alle Tage meines Lebens and all the days of my life dir fromm und rechtschaffen dienen. I will serve you in holiness and justice. FRANÇOIS COUPERIN Quid retribuam tibí Domine (Gratiarum actio ad Deum) C o m m e n t te remercier, Seigneur (Action de grâces envers Dieu) Q u i d retribuam tibi, Domine, pro omnibus Comment te remercier, Seigneur, qua; fecisti pro me. pour tout ce que tu fis pour moi ? Dignatus es pro me pati, Tu as daigné souffrir pour moi, pro me mori, mourir pour moi, et pretioso tuo sanguine redemisti me. et tu m'as racheté de ton sang précieux. Q u i d retribuam tibi Domine, Comment te remercier, Seigneur, quoniam dilexisti me plus quam te. puisque tu m'as aimé plus que toi-même. Eruisti animam meam de limo profundi, Tu as tiré mon âme des boues de l'abîme et de lacu miseria;, et d'un lac de malheur, de luto fa;cis, et de loco angustia;. d'une fange d'ordure et d'un lieu de détresse. Q u i d retribuam tibi Domine, Comment te remercier, Seigneur, pro omnibus qua; fecisti pro me ? pour tout ce que tu fis pour moi ? Eduxisti animam meam Tu as sorti mon âme a peccatorum vinculo des chaînes du péché, de laqueo venantium, du piège des chasseurs et de mundi naufragio. et des tempêtes du monde. Quid retribuam tibi Domine, Comment te remercier, Seigneur, pro omnibus qua; fecisti pro me ? pour tout ce que tu fis pour moi ? Salvasti animam meam Tu as sauvé mon âme de mortis periculo, du péril de la mort, a da;monum servitute, de l'esclavage des démons et crudeli demonio. et du diable cruel. Propterea vota mea tibi reddam, C'est pourquoi je te rendrai grâces et confitebor nomini tuo, et je célébrerai ton nom, narrabo mirabilia tua, je raconterai tes miracles et cunctis diebus vita; mea; et durant tous les jours de ma vie serviam tibi in sanctitate et justitia. te servirai en sainteté comme en justice. Just as the deer longs Wie der Hirsch lechzt W i e der Hirsch nach frischem Wasser lechzt, As the deer longs for springs of water, so dürstet meine Seele nach dir, mein Gott. so does my heart long for you, O G o d . Meine Seele dürstet nach Gott, dem lebendigen Gott, M y soul thirsts for G o d , the living spring: wann darf ich kommen und Gottes Angesicht schauen? when shall I come and appear before the face of God? Meine Tränen waren mir Nahrung Tag und Nacht, M y tears have been my only bread by day and by night: denn man fragt mich ständig: W o ist dein Gott? while they said to me daily, 'Where is your G o d ? ' Das Herz geht mir über, wenn ich daran denke, I recalled these things and my heart melted within me wie ich zum Hause Gottes ging so I will go up to the place of the wondrous tabernacle, mit der großen Schar, up to the house of G o d jubelnd und dankend amid voices of rejoicing and praise in der feiernden Menge. and the sound of feasting. Warum bist du so traurig, meine Seele, W h y are you sad, my soul, und was sorgst du dich? and why are you disturbed within me? Hoffe auf Gott, denn ich werde ihn preisen: Hope in G o d , for I will praise him still, E r ist mein Gott und mein Retter. the salvation of my countenance and my G o d . Psalm 41 (42) Psalm 41 (42) Ihr Wiesen, erblüht Burst out in flower, fields Ihr Wiesen, erblüht, Burst out in flower, fields, ihr Lilien, sprießt. lilies, burst into leaf, Der Bräutigam kommt aus dem Libanon, the bridegroom is coming up from Lebanon in den Gärten zu wandeln. to pasture his sheep in the gardens. Eilt wirbelnd herbei, ihr Winde, Blow, south winds, in whirling flow, öffnet sanft säuselnd eure Flügel. unfurl your softly murmuring wings U n d durch grünende Schatten, to verdant shades mit fächelnden Lüften where breezes gently sway. fliegt her, helft, lasst die Saat aufgehen, Fly forth, favour, flower, ANDRÉ CAMPRA Q u e m a d m o d u m desiderat cervus C o m m e une biche soupire Quemadmodum desiderat cervus ad fontes aquarum : Comme une biche soupire après des courants d'eau, ita desiderat anima mea ad te Deus. ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! Sitivit anima mea, ad Deum fontem vivum : M o n âme a soif de Dieu, du Dieu vivant : quando veniam et apparebo ante faciem D e i ? quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? Fuerunt mihi lacrima: meae panes die ac nocte : Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, dum dicitur mihi quotidie, U b i est Deus tuus ? pendant qu'on me dit sans cesse : O ù est ton Dieu ? Hase recordatus sum et effudi in me animam meam J e me rappelle avec effusion de cœur quoniam transibo in locum tabernaculi quand je marchais entouré de la foule, admirabilis usque ad domum D e i et que je m'avançais à sa tête vers la maison de Dieu, in voce exultationis au milieu des cris de joie et des actions de grâces et confessionis sonus epulantis. d'une multitude en fête. Quare tristis es anima mea Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et quare conturbas me ? et gémis-tu au dedans de moi ? Spera in Deo, quoniam adhuc confitebor illi : Espère en Dieu, car je le louerai encore ; salutare vultus mei et Deus meus. il est mon salut et mon Dieu. Psaume 41 (42) Psalmus 41 (42) Florete prata Prés, couvrez-vous de fleurs Florete prata, Prés, couvrez-vous de fleurs, frondete lilia. lys, couvrez-vous de feuilles ! Gredietur de Libano sponsus, Voici que le Fiancé vient du Liban ut pascatur in hortis. se délasser dans les jardins. Currite austri, turbine fluido, Vents, courez d'un souffle rapide, solvite pennas murmure placido. ouvrez vos ailes avec un doux bruissement ! E t viridantibus umbris, E t par les ombres verdoyantes, et ventilantibus auris, avec vos brises frémissantes, advolate, secúndate, germinate, volez ici, aidez, faites germer, lasst alles fruchtbar sein in Wald und Flur und weht make fruitful the pleasant glades, and fan with delight in der schmeichelnden Schar meinen Geliebten herbei. the charming spots between the streams. So komm, Feldblume, So come, my flower of the meadow, sanfter Windhauch, sweet breeze, Tau des Himmels. dew of heaven. Die Sonne, Neither the sun die blinde Nacht freut mich nicht. nor the blind night delights me. K o m m , Liebe, komm, Leben, Come my love, come my life, unendliches H e i l der Welt. bringing salvation to the ends of the earth. Tröste eine Seele, die dich liebt Give solace to one who loves y o u , und vor Sehnsucht vergeht. languishing and sighing. Übersetzung; Gudrun Meier Translation: Louise Rüey-Smith fecundate, grata inter nemora, fécondez tout dans ces bosquets charmants ; et dilecto ventilate, blanda inter agmina. puis éventez, troupes flatteuses, mon Bien-aimé. Ergo veni, campi flos, Venez donc, charmante fleur des champs, dulcis aura, venez, doux zéphyr, cadi ros. venez, rosée du ciel. M e non sol, L e soleil et la nuit non ca:ca nox delectat. me déplaisent. Veni amor, veni vita, Venez, mon amour, venez, ma vie, mundi Salus infinita. venez, Salut éternel du monde ; E t languenti, suspiranti, soulagez une âme languissante et soupirante après vous ; da solamen te amanti. soulagez un cœur qui n'a d'amour que pour vous. 7243 5 4 5 7 2 0 2 9