No. 02 - deutsch-französisches Forum junger Kunst
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No. 02 - deutsch-französisches Forum junger Kunst
FESTIVALZEITUNGJOURNAL DU FESTIVAL UEFT SPKFL DIFO 1 O J F zTJT GSBO[ FSLVOTU I D T EFVU VNTKVOH NJUEFN GPS STDIBGU JTDIFO TU SUOF O[zT JO1B VUTDI'SB IOFOLVO&4 F % FS# $5*7 WBME 1&341& BWJHOF 'FTUJ EF PMM O"V HCFSU 5I F U O F & %P[ VOE EFT EV MMFNBOE U F K B SP VOQ GSBODP T N F U V GPS TBSUJT UBWFD BOE KFVOF SUFOBSJB DPBMMFN B FOQ UJWBMGSBO TDoOF T F G MF SUTEFMB F B &4 F-BWJHO T 7 F * 5 E $ E 1& "V 1&34 WFOBOUT MM S P F JOU CFSU 5I FU&H / * +6 +6/*] 2 0 02 . o N 21 BARBUSSE S’EN VA EN GUERRE... POUR LA PAIX photo: DR VON | D’ HENRI BARBUSSE REGIE | MISE EN SCÈNE: BALAZS GERA LE FEU MIT | AVEC Guillaume Gilliet BÜHNENFASSUNG | ADAPTION Delphine Jayot texte: AURÉLIE YOULIA Revenu du front en 1916, Henri Barbusse (1873-1935), jeune intellectuel parisien, relate la vie dans les tranchées, la peur des combattants et les massacres à mains nues. Sa vie, en somme, et celle de ses compagnons de la Grande Guerre. Prix Goncourt en 1916, “Le feu“ est son témoignage. Du même titre, le spectacle de Balazs Gera est l’adaptation de l’un des chapitres du livre. Au fond d’une péniche, une estrade sur laquelle repose un cube de 2 mètres sur 3 est dressée. Guillaume Gilliet, vêtu du manteau bleu des poilus surplombe les spectateurs. Tandis qu’il décrit les bruits de la guerre, des assourdissantes cannonades, les images des visages ensanglantés défilent. Son regard est fixement porté vers le lointain. D’abord immobile, l’unique comédien de cette adaptation reprend les mots de l’auteur pour dire le rôle du soldat : “se jeter dans cet espèce de rôle de fou imposé par la folie du genre humain”. Guillaume Gilliet avance alors dans un lent mouvement de sur place vers le public. Le tapis roulant incorporé dans le cube, et sur lequel le comédien ne va plus cesser de marcher puis de courir jusqu’à épuisement, représente l’avancée inexorable des soldats dans les tranchées. Pas de répit pour celui qui combat, pas de fuite possible pour celui qui se retrouve coincé dans les collines de la mort. Dans sa course vers l’abîme, le soldat avance droit, de plus en plus vite. Le tapis sous ses pieds prend des vitesses qui figurent la topographie du sol périlleux. La terre déchiquetée comme un boyau par les éclats d’obus prend corps dans la langue de Barbusse. Il évoque “le flanc de la tranchée crevée”, “le sol labouré de coups” dans “la terre ouverte”. Charnelle, son écriture a pourtant du mal ici à trouver un juste écho. Malgré la pertinence du tapis roulant, qui prend des allures de rouleau compresseur, on regrette la dissolution du texte dans l’effort à produire par le comédien. RENNEN UMS LEBEN Text : HANNAH KABEL Das Publikum findet sich im engen, diffus beleuchteten Laderaum des Theaterschiffs „Maria-Helena“ wieder. Der Ort passt gut zur beklemmenden Atmosphäre des Schlachtfeldes, in die einen „Le Feu“ vom ersten Moment an versetzt. Guillaume Gillet ist Henri Barbusse, ein französischer Intellektueller, der Zeugnis ablegt über seine Erlebnisse in den wahnsinnigen Sturmangriffen des Ersten Weltkriegs. Auf seinem Kriegstagebuch „Le Feu“ basiert diese Adaptation von Delphine Jayot. Es ist der Monolog eines Soldaten, der zwischen französischem und deutschem Schützengraben um sein Leben rennt: „Allons, en avant!“ Und so wird die Bewegung zum zentralen Motiv der Inszenierung. Gillet steht auf einem hölzernen Podest, ein für den Zuschauer unsichtbares Laufband treibt ihn auf den feindlichen Graben irgendwo hinter dem Zuschauerraum zu und lässt ihn doch nicht von der Stelle kommen. 60 Minuten lang lässt Regisseur Balazs Gera seinen Protagonisten ängstlich, wie in Zeitlupe sich vorantasten in der Totenstille vor dem Sturm, er lässt ihn schneller laufen angesichts der Granateneinschläge des Feindes, atemlos und keuchend vorwärts jagen in der Todesangst unter dem Kugelhagel der Deutschen. Barbusse beschreibt diesen fürchterlichen Angriff, der zum Lauf um das eigene Leben wird, mit einer ebenso vorantreibenden Sprache: „En avant“ – vorwärts. Und auch die physische Erschöpfung des Schauspielers, seine Atemlosigkeit schlägt sich in der Stimme nieder in diesem Angriff auf die „Sales Boches“, die Dreckigen Deutschen. Und doch ist das Thema nicht der Krieg zwischen Frankreich und Deutschland. Das wird spätestens dann klar, als Gillet seinen blauen Uniformmantel vor sich wirft und in verschwitztem Hemd und grauer Flanellhose weiter rennt – irgendein Soldat an irgendeinem Ort zu irgendeiner Zeit. Barbusse taumelt schließlich in totaler Erschöpfung weiter: Der starr in die Ferne gerichtete Blick schweift ab, der Soldat schließt die Augen und läuft und läuft und läuft und läuft. Und auch der Zuschauer schweift ab, denn die Inszenierung bietet in ihrem Fokus auf die Bewegung kaum Variationen. So kommt es trotz der – auch sportlich – beeindruckenden Leistung Guillaume Gillets zu einigen Längen. Die komplexe lyrische Sprache Barbusses, atemlos und gehetzt vorgetragen, erschwert außerdem das Textverständnis. Nach einer Ewigkeit erreicht Barbusse den rettenden Schützengraben. Doch es ist klar: Der nächste Angriff steht bevor, und das Rennen um das Leben scheint niemals enden zu wollen. 2 FESTIVALZEITUNGJOURNAL DU FESTIVAL ANNE TISMER 2. Ausgabe / 2ème numéro 12.06.2007 | SCHAUSPIELERIN | ACTRICE INTERVIEW ENTREVUE Foto | photo: Véronique Vercheval Text | texte: AURÉLIE YOULIA Übersetzung | traduction: MARION BOHY-BUNEL Par Aurélie Youlia, comédienne bilingue de culture française et allemande. Aurélie Youlia: Vous jouez „Le 20 Novembre“ au festival de Sarrebruck en français et en allemand. Quelle est la version originale? Anne Tismer: La première était en français, elle a été jouée pendant le festival de Liège. Lars Norén, auteur et metteur en scène de la pièce, est suédois. Nous parlons anglais ensemble, et pour le français nous avions une interprète. A.Y. : Le titre fait directement allusion à ce qui s’est passé le 20 novembre dernier à Emsdetten (Rhénanie-Westphalie), quand le jeune Sebastian Bosse a ouvert le feu dans son ancienne école sur plusieurs de ses camarades de classe. A.T. : La pièce ne parle pas que de ce garçon, mais c’est l’éditeur qui voulait ce titre. Lars Norén voulait l’appeler « Destruction », parce qu’il est question de tout faire exploser. Mais il ne s’agit pas de faire un documentaire sur l’histoire de Sebastian Bosse. A.Y. : Mais les photocopies que vous distribuez pendant la représentation sont bien des extraits originaux de son journal intime ? A.T. : Oui. La première fois que je l’ai lu, j’ai été très impressionnée qu’il y ait quelqu’un qui fasse l’annonce sur Internet de ce qu’il voulait faire. Et aussi qu’il raconte des choses dont on ne parle presque jamais à l’école, parce que quand on est adolescent on pense être responsable de ce qui nous arrive, et ça nous fait honte. Mais ce garçon a écrit sur sa souffrance et ses humiliations. Et là, je me suis souvenu de mes propres expériences à l’école. A.Y. : C’est à peu près la même chose pour le spectateur, même si on n’a pas forcément envie de devenir des meurtriers tout de suite. A.T. : Ce qui est très important, c’est qu’il n’était pas une victime. Mais des pensées comme celles-là, ça ne vous laisse pas de repos, et à un moment donné, quelque chose doit se passer. Mes souvenirs d’école ont été un véritable déclencheur pour l’interprétation de cette pièce. A.Y. : L’autoreprésentation dans cette génération est fortement imprégnée d’Internet, de la télévision, d’attitudes que vous reprenez vous-même dans la pièce. A.T. : Des nos jours, n’importe qui peut se montrer sur You-Tube-Canal, et voir son image diffusée en un clin d’œil dans le monde entier. Partout, on vous impose un modèle. En Allemagne, tout le monde est fan d’un quelconque Américain, ils ont la côte. C’est pour ça que Sebastian parle en anglais, parce qu’il veut que tout le monde le comprenne. Mais il n’aura jamais cette chance, et Internet est tout ce qu’il lui reste. A.Y. : Le fait de jouer en allemand ou en français fait-il pour vous une différence ? La représentation en allemand semblait plus dure, plus choquante et plus explosive. A.T. : Cela vient du fait que c’est moi qui ai traduit la pièce du français vers l’allemand. J’en ai profité pour faire des modifications et rendre certaines choses encore plus violentes. A.Y. : Était-ce votre première collaboration avec Lars Norén ? A.T. : Oui. Nous avions un collègue en commun, qui m’a demandé si je voulais faire quelque chose en français avec Lars Norén, et j’ai dit oui. Puis il a demandé à Lars, qui ne me connaissait pas, et nous avons réfléchi à ce que nous voulions faire. Pendant ce temps, il y a eu cet épisode à Emsdetten. Et là, j’ai su que je voulais faire quelque chose sur ce sujet. A.Y. : Et Norén a écrit le texte pour vous ? Oui. Il est parti du texte que ce garçon avait écrit sur Internet, et il l’a transposé dans sa propre écriture théâtrale. A.Y. : Quelle a été la réaction du public jusqu’à maintenant ? A.T. : Très variée. Certaines personnes ont quitté la salle parce que le texte contient des passages fascisants. Après quelques représentations, j’ai mené des discussions plus longues. Parfois les gens ne savent pas du tout ce qu’ils doivent dire après un tel spectacle. Il faut dire aussi que c’est difficile, parce que je viens de parler pendant une heure et il n’y a plus beaucoup d’arguments. Je les ai presque déjà tous réfutés. A.Y. : Vous travaillez depuis quelques mois dans votre propre collectif. Les raisons pour lesquelles vous avez quitté la Schaubühne tiennent-elles au fait que vous vouliez jouer des pièces politiquement engagées ? A.T. : Sinon je n’aurais pas pu faire cette pièce avec Lars Norén. Avec le Ballhaus Ost, nous venons justement de créer une pièce, « 25 Mai », qui traite des mères qui se débarrassent de leurs enfants dans les toilettes ou qui les jettent par la fenêtre. Quand on joue en son nom propre et qu’on ne dépend pas d’une institution, on peut se permettre de faire de telles choses. » 3 FESTIVALZEITUNGJOURNAL DU FESTIVAL SYLVIE HAMARD 2. Ausgabe | 2ème numéro 12.06.2007 Künstlerische Leitung | Directeurs artistiques INTERVIEW ENTREVUE | STÉPHANE KONOPCZYNSKI „Erstmal muss es mir gefallen“ Gespräch mit Sylvie Hamard und Stéphane Konopczynski Text & Übersetzung: MARIETTE Loirat & MAREIKE VENNEN Sylvie Hamard et Stéphane Konopczynski texte & traduction: MARIETTE Loirat & MAREIKE VENNEN Sylvie Hamard leitet in diesem Jahr zusammen mit Stéphane Konopczynski Perspectives. Nach ihrem Studium in Frankreich und Saarbrücken arbeitete sie von 1996 bis 2002 für „Le Carreau – Scène National de Forbach et de l’Est Mosellan“ und wirkte 2002 bereits bei Perspectives mit. Sie war zwei Jahre lang stellvertretende Leiterin des Theaters Paris-Villette und gründete eine deutsch-französische Theateragentur. Heute lebt sie in Berlin. Sylvie Hamard est co-directrice artistique avec Stéphane Konopczynski de PERSPECTIVES 2007. Après des études de biologie en France et un cursus universitaire à Sarrebruck, elle a travaillé de 1996 à 2002 au Carreau, Scène Nationale de Forbach. Elle participe à l’organisation du festival depuis 2002. Pendant deux ans, elle a été secrétaire générale du Théâtre ParisVillette et elle a créé « l’Agence théâtrale franco-allemande ». Aujourd’hui, elle vit à Berlin. Stéphane Konopczynski war in der Presse- und Öffentlichkeitsarbeit und in der Administrative von unterschiedlichen staatlichen Kultureinrichtungen Frankreichs tätig. Er war Teil der Leitung des Festivals Les Météores, bei welchem er das Chanson-Programm verantwortete. Parallel zum Festival Perspectives leitet er in Roubaix „La Condition Publique“, ein Kulturzentrum, das der Kulturfabrik in Berlin ähnelt. Stéphane Konopczynski a occupé des postes dans l’administration au sein de plusieurs centres culturels nationaux. Il a co-dirigé le festival des Météores, où il programmait notamment de la chanson française. En parallèle du festival Perspectives, il dirige à Roubaix « La Condition Publique », une fabrique culturelle qui fonctionne comme la Kultur Fabrik à Berlin. FZ: Wie haben Sie Sylvie Hamard kennen gelernt? Konopczynski: Als man uns die Festivalleitung angeboten hat, bin ich nach Berlin geflogen, um Sylvie zum ersten Mal zu treffen. Es war interessant für mich, mit jemandem zusammenzuarbeiten, der in Berlin lebt. Sylvie sieht die deutschen Produktionen und ich die französischen. Ich kümmere ich mich auch um das Musikprogramm. J.F : Comment avez-vous rencontré Sylvie Hamard ? S. K : Quand on nous a proposé la direction du festival l’an dernier, je me suis rendu à Berlin pour qu’on se rencontre. C’était intéressant pour moi de travailler avec quelqu’un qui vit à Berlin. Elle va voir les spectacles allemands, et moi je vais voir les spectacles français. Je m’occupe aussi de la programmation musicale. FZ: Mit welchem Konzept stellten Sie sich im Juni letzten Jahres für ihre gemeinsame Kandidatur in Saarbrücken vor? Konopczynski: Die französische Seite bestand auf einen französischen Kandidaten für die künstlerische Leitung, und auf deutscher Seite war die Bedingung, dass der Kandidat fließend deutsch und französisch spricht. Uns ging es vor allem darum, das Vertrauen des Publikums wiederzugewinnen. Um das zu erreichen, haben wir erstens entschieden, den Großteil des Festivals wieder auf die Stadt Saarbrücken zu konzentrieren. Zweitens wollen wir, dass das Festival zeitgenössische Formen des deutschen und französischen Theaters mit Vorstellungen für ein Massenpublikum kombiniert – wie etwa den Arbeiten von Heddy Maalem und dem Kollektiv AOC. Unser Ziel ist weiterhin, wieder eine gleichmäßige Aufteilung zwischen französischen und deutschen Produktionen zu erreichen. In den letzten drei Jahren gab es 80 Prozent französische und 20 Prozent deutsche Aufführungen. Mir lag darüber hinaus die Entwicklung eines französischen Chanson-Programms am Herzen, auch wenn die Gruppen zum Teil in Deutschland noch nicht bekannt sind. Das sind die Vorhaben für die nächsten drei Jahre. J.F : Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet que vous avez envoyé en juillet dernier pour votre candidature commune ? S. K : Les tutelles françaises souhaitaient impérativement que la direction artistique soit française. Du côté allemand, les candidats retenus devaient obligatoirement être bilingues. La priorité était de regagner la confiance du public. Nous avons donc décidé deux choses. Premièrement, concentrer la quasi-totalité du festival à Sarrebruck même, afin qu’il y ait une meilleure appréciation du festival. Il fallait ensuite trouver un compromis entre un festival des arts de la scène contemporaine qui présente la création française et allemande et des spectacles grand public avec des compagnies reconnues comme Heddy Maalem ou le collectif AOC. On souhaitait aussi un rééquilibrage entre le nombre de productions françaises et allemandes sans qu’il n’y ait rien de mathématique, puisque le choix des spectacles se fait en fonction de la qualité artistique. Ces trois dernières années, 80% des spectacles étaient français et 20% allemands. A cela, j’ai rajouté ma touche personnelle en développant un programme de chansons francophones même si les groupes ne sont pas encore très repérés ou très connus en Allemagne. Voici donc les grandes lignes du projet proposé pour les trois années à venir. FZ: Wie setzt sich die Finanzierung des Festivals zusammen? Konopczynski: Für Perspectives stehen uns insgesamt 650.000 Euro zur Verfügung. Wir erhalten Subventionen vom Saarland, vom Departement Moselle und von der Landeshauptstadt Saarbrücken sowie der französischen Botschaft in Berlin. Daneben unterstützen uns deutsche Unternehmen als Sponsoren. An Ausgaben haben wir 250.000 Euro für fixe Kosten. 400.000 Euro stehen für die Künstler und die Technik zur Verfügung; im Moment ist hier die Verteilung 50/50. Diese Verhältnis wird sich nächstes Jahr ändern. Dieses Jahr hat allein der Ausbau des Eurobahnhofs 180.000 Euro gekostet. J.F : Comment se répartit le budget du festival ? S.K : Le budget global est de 650 000 euros. Les subventions viennent du land de la Sarre, de la ville de Sarrebruck, du département de la Moselle, de l’ambassade de France à Berlin. Nous avons des sponsors d’entreprises allemandes, des partenariats, des coopérations. Concernant les dépenses, 250 000 euros sont nécessaires pour les frais fixes. 400 000 autres sont alloués au budget des artistes et de la technique. La répartition actuelle est de 50/50. C’est un ratio qui va diminuer l’année prochaine pour arriver à un rapport de 60/40. Cette année, l’équipement de l’Eurobahnof a coûté à lui seul 180 000 euros. FZ: Nach welchen Kriterien wählen Sie das Programm aus? Hamard: Im Prinzip muss mir eine Produktion gefallen. Wenn ich ins Theater gehe, habe ich erstmal keine besonderen Kriterien, sondern ich muss 100 Prozent überzeugt werden. J.F : Selon quels critères choisissez-vous les spectacles? S.H : En principe, quand je vais au théâtre, je suis enchantée ou je ne le suis pas. Je n’ai pas vraiment d’autres critères que celui d’être convaincue à cent pour cent. FZ: Nach welchen Kriterien haben Sie die Orte für die Vorstellungen ausgewählt? Hamard: Es war eine bewusste Entscheidung, unkonventionelle Orte zu wählen. Bei einer Ausgabe des Festivals war der Festivalclub beispielsweise in einem Schwimmbad untergebracht. Das fand ich schön. Wir versuchen Spielorte zu finden, die zu den darin aufgeführten Stücken passen. J.F : Comment avez-vous choisi les lieux pour les représentations? S. H : C’était un vrai choix de proposer des lieux atypiques. Par exemple, une année le Festival Club était établi dans une piscine. Je trouvais ça bien. On essaie de proposer des lieux en fonction des pièces. FZ: Wie wollen Sie das Saarbrücker Publikum dazu bewegen, sich an Orten wie einem brüchigen Busbahnhof Theatervorstellungen anzuschauen? Hamard: Wir versuchen, das Saarbrücker Publikum durch Presse, Flyer und öffentliche Veranstaltungen zu erreichen. Ich rede jeden Tag mit Leuten auf der Straße. Es ist schwer, jene, die in den letzten Jahren vom Festival enttäuscht und überfordert wurden, wieder zu gewinnen. Einmal bin ich sogar so weit gegangen, einer Frau anzubieten, ihr das Geld für die Karte zu erstatten, falls ihr das Stück nicht gefallen sollte. 4 « Ça doit d’abord me plaire ! » Entretien avec J.F : Comment comptez-vous attirer le public de Sarrebruck dans des endroits comme un hangar désaffecté ? S. H : Nous tentons de toucher les gens de Sarrebruck par la presse, en distribuant des flyers et les manifestations publiques. Je parle quotidiennement avec des gens dans la rue. Il est difficile de regagner la confiance des gens qui ont été déçus par le festival ces dernières années parce qu’ils estimaient le programme trop élitiste. Il m’est même arrivé de proposer à une dame de lui rembourser son billet, si le spectacle ne lui plaisait pas. 5 FESTIVALZEITUNGJOURNAL DU FESTIVAL 2. Ausgabe / 2ème numéro 12.06. 2007 THOMAS OSTERMEIER SCHAUBÜHNE AM LEHNINER PLATZ . BERLIN LA SCHAUBÜHNE À SARREBRUCK, Foto: Andreas Praefcke Text: JUSTINE WANIN UNSICHTBARES MAHNMAL WO DIE PERSPEKTIVEN ENTSTEHEN Text: MATTHIAS WEIGEL „Unser Ziel ist es, das »festival perspectives« als experimentelles Festival weiterzuentwickeln.“ So formuliert Sylvie Hamard, künstlerische Leiterin, ihren Anspruch an das deutsch-französische Festival. In diesem Jahr sind gleich zwei Produktionen der Schaubühne am Lehniner Platz aus Berlin eingeladen: „Das Produkt“ von Mark Ravenhill sowie „Unter Eis“ von Falk Richter. Und die Leitung dieses Hauses proklamiert ihrerseits: „Die Schaubühne steht heute für ein experimentelles und zeitgenössisches […] Autorentheater.“ Somit erscheint es schlüssig, dass das diesjährige deutschsprachige Theaterangebot des Festivals von Inszenierungen der Berliner Schaubühne bestimmt ist. La Schaubühne est un des rares théâtres allemands connus des Français qui aiment le théâtre et s’y précipitent à Berlin. Thomas Ostermeier, son directeur, présente différents spectacles en France. Premier metteur en scène associé par la nouvelle direction du festival d’Avignon lors de l’édition 2004, il y avait montré Woyzeck. Présenté comme appartenant à la nouvelle génération, Thomas Ostermeier est, à trente-neuf ans seulement, depuis plus de sept ans déjà à la barre de la Schaubühne, magistral vaisseau au cœur de Berlin Ouest. A la Schaubühne, tous les soirs, un décor est monté et démonté pour laisser la place à la mise en scène du lendemain. Les acteurs sont présents à l’année, tout comme les metteurs en scène, les scénographes, les dramaturges, les auteurs. Le théâtre est ouvert six jours sur sept. Cette année, le festival « Perspectives » fait la part belle à la Schaubühne avec plusieurs spectacles : Das Produkt, pièce de Ravenhill mise en scène par Thomas Ostermeier et Unter Eis, pièce écrite et mise en scène par Falk Richter dont le dramaturge, Jens Hillje est le bras droit d’Ostermeier. Le décor de ces deux pièces a été conçu par Jan Pappelbaum, responsable de la section scénographie du théâtre. Côté français, L´enfant froid, texte de Marius Von Mayenburg, qui est auteur associé à la Schaubühne. Enfin, Anne Tismer, interprète alternant en français et allemand les représentations du 20 Novembre, a été révélée au public mondial pour son interprétation de Nora, dans la mise en scène de Thomas Ostermeier. Profitons de leur présence pour découvrir ou approfondir notre connaissance de ce théâtre à dimension européenne et contemporaine où les acteurs, rompus à l’exercice de la scène, nous régalent de leur énergie contagieuse. Quant à ceux qui voudraient prolonger la découverte, signalons le travail du metteur en scène associé à la Schaubühne Luk Perceval, qui présentera pour la première fois sa prochaine mise en scène, Molière. Eine Passion au festival de Salzbourg le 30 juillet prochain. 6 , SCHAU SCHAU, BÜHNE! Es ist eine bewusste Schwerpunktlegung von Sylvie Hamard: „In diesem Jahr ist es die Schaubühne in Berlin, im nächsten Jahr wird es aber sicherlich ein anderes Haus sein.“ Gegründet wurde die Schaubühne 1962 von einer Gruppe Studenten in Abgrenzung zum starren Stadt- und Staatstheatersystem. Anders als unter der Leitung eines Intendanten versprach man sich durch eine demokratische, gleichberechtigte Führung alle Ensemblemitglieder an Stückeauswahl und Spielplangestaltung beteiligen zu können. Besonders unter der künstlerischen Leitung von Peter Stein, durch den das Theater seine bundesweite Bekanntheit erlangte, konnte sich im Geiste der späten 60er Jahre dieses alternative Modell bewähren. 1999 bekam schließlich das Quartett aus Sasha Waltz, Thomas Ostermeier, Jens Hillje und Jochen Sandig die künstlerische Verantwortung übertragen. Sie legten einen neuen Akzent auf Tanztheater. Doch schon fünf Jahre später ging man wieder getrennte Wege: Nach einem Streit über die Finanzverteilung verließen Sasha Waltz und Jochen Sandig den Theaterbetrieb, um sich um eigene Projekte zu kümmern – das Modell einer gleichberechtigten Leitung scheiterte. Längst hatte sich der Schwerpunkt des Spielplanes auf „Klassiker“ wie Shakespeare, Tschechow oder Büchner verlagert. Spätestens unter Thomas Ostermeier, dem verbliebenen Intendanten und auch Regisseur von „Das Produkt“ (Mittwoch, 21 Uhr, Alte Feuerwache), entwickelte sich eine spezielle „Schaubühnen-Ästhetik“. Sie zeichnet sich durch einen neuen Realismus in Bühnenbild und Spielweise aus: konkrete Gegenstände oder Gefühlswelten aus unserem Alltag beherrschen die Szenen. Für diese Ästhetik stehen ebenfalls die Arbeiten von Jan Pappelbaum, dem Ausstattungsleiter der Schaubühne am Lehniner Platz. Er erschuf unter anderem für die beiden Inszenierungen, die in Saarbrücken zu sehen sind, die Bühnenräume. Sie zeichnen sich durch hohe Funktionalität aus und nicht durch lediglich malerische Dekoration: Was auf der Bühne zu sehen ist, wird auch benutzt. 7 LICHT AM ENDE DES TUNNELS *NQSFTTVN NFOUJPOTMnHBMFT Text: MICHAELA SCHUH Noch ein paar Minuten bis zur Aufführung. Veranstaltungsort: Eurobahnhof.... und der ist wo? Wohl kaum am Saarbrücker Bahnhof, dieser riesigen Baustelle. Der Gebäudeklotz ist mit grünen Planen abgehängt, statt eines Haupteingangs gibt es einen provisorischen Durchgang zwischen Absperrgittern und Holzwänden, und die Zeitungsgeschäfte und Bäckereien sind jetzt graue Container vor der Bahnhofshalle. Und hier sollen die Perspectives-Aufführungen stattfinden? Die abenteuerliche Suche nach Hinweisschildern beginnt. Und endet schnell. Nix. Rien. Nur der Einheimische kennt die Lösung: Der Weg zur Kultur geht durch den Ostzugang! Aber: auch dort keine Artisten, keine Schauspieler. Nur Fahrkartenschalter, Ankunfts- und Abfahrtspläne hinter Glaskästen. Die Hausordnung der Bahn gibt es auch. Aber Wegweiser zum Ziel? Vielleicht sind die kleinen französischen Flaggen ein Fingerzeig? Nö, sie begrüßen nur den neuen ICE. Schade. Aber die Reise in die unergründlichen Weiten des Eurobahnhofs geht weiter... und wir stoßen auf einen Tunnel mit dem Begrüßungsschild: “Betriebsgelände der Deutschen Bahn - Durchgang nur für Mitarbeiter mit Berechtigungsausweis.” Wie bitte? Häh? Mit einem Festivalpass könnten wir dienen, aber mit einem DB-Ausweis? Doch, wir sind Rebellen und trauen uns hinein! Beißender Geruch steigt uns in die Nase. Moder, kalte Feuchtigkeit, Urin. Der Mörtel an den grauen Wänden bröckelt ab, überall Pfützen. Wasser sickert aus den Wänden, läuft an den Graffiti herunter auf den mit Zigarettenstummel übersäten Boden. Dazu schummriges Licht aus Neonröhren, versteckt hinter Gitter und Spinnenweben. “Le feu”, das Stück über einen Soldaten im Ersten Weltkriegs, könnte hier gespielt werden. Hier stellt sich das Grauen von ganz allein ein. Aber da: Am Ende des Tunnels ist Licht. Wir sind am richtigen Ort. Wir sehen Perspectives-Plakate. Vier Stück. Toll! Wir gehen die Stufen hoch. Den Kopf nach oben gerichtet, in Richtung Sonnenstrahlen. Die Nase nach oben gerichtet, in Richtung frische Luft. Der Boden vibriert. Züge quietschen. Das scheint der langersehnte Eurobahnhof zu sein! Ein schwarz ausgedruckter Pfeil auf einem DIN-A4-Blatt zeigt uns die Richtung. Wahnsinn! Der erste Hinweis! Wir sind glücklich. Freuen uns. Jetzt nur noch an den Absperrgittern entlang. Da hängt es schwarz auf gelb: “Willkommen im Quartier Eurobahnhof”. KULTURJOURNALISMUS JOURNALISME CULTUREL Diese Festivalzeitung ist im Rahmen eines deutsch-französischen Kulturjournalismus-Ateliers entstanden. Organisiert wird das Atelier vom deutsch-französischen forum junger kunst in Partnerschaft mit dem deutschfranzösischen Festival der Bühnenkunst PERSPECTIVES. Aude Lavigne (France Culture) und Egbert Tholl (Süddeutsche Zeitung) leiten das Atelier und die Redaktion der Zeitung. Das Redaktionsteam besteht aus 10 jungen Journalisten aus Frankreich und Deutschland. Alle Artikel können auch online gelesen werden: www.theaterkanal.de und www.festival-perspectives.de Dieses Projekt wird vom Deutsch-Französischen Jugendwerk finanziert. Mit freundlicher Unterstützung der Volkshochschule Saarbrücken, der Französischen Botschaft und des ZDF-Theaterkanals. Ce journal du festival a été créé dans le cadre d’un atelier franco-allemand de journalisme culturel. Cet atelier est organisé par le forum franco-allemand des jeunes artistes en partenariat avec le festival franco-allemand des arts de la scène PERSPECTIVES. Aude Lavigne (France Culture) et Egbert Tholl (Süddeutsche Zeitung) encadrent l’atelier et la rédaction du journal, composée de 10 jeunes journalistes de France et d’Allemagne. Tous les articles sont publiés en ligne: www.theaterkanal.de et www.festival-perspectives.de Ce projet est financé par l’Office franco-allemand pour la Jeunesse. Avec le soutien de la Volkshochschule de Sarrebruck, de l’Ambassade de France en Allemagne et le ZDF-Theaterkanal. 20 EFVUTDIGSBO[zTJTDIFTGPSVN KVOHFSLVOTU GPSVNGSBODPBMMFNBOEEFT KFVOFTBSUJTUFT `VFSF#BETUSBFB #BZSFVUI 5FM 'BY JOGP!GPSVNCBZSFVUIEF XXXGPSVNGPSVNPSH 1SPKFLUMFJUFSJO] SFTQPOTBCMFEFQSPKFUT .BSJB#PSOIPSO 1SPKFLUBTTJTUFOUJOOFO] BTTJTUBOUFTEFQSPKFUT )BOOBI,BCFM &MJTF;BNCFBVY %P[FOUFO]JOUFSWFOBOUT "VEF-BWJHOF &HCFSU5IPMM 3FEBLUJPO]SnEBDUJPO .BSJPO#PIZ#VOFM$MPUJMEF%F (BTUJOFT.BSJFUUF-PJSBU 5BCFB.BHFS4UFGBOJF.BSTDI .JDIBFMB4DIVI+VTUJOF8BOJO .BUUIJBT8FJHFM.BSFJLF7FOOFO "VSnMJF:PVMJB (FTUBMUVOH]HSBQIJTNF 5IPNBT,SjNFS 0SBOJFOCVSHFS4US #FSMJO XXXBMJBTUPNEF