La revue Saint-Vincent Collège et Instituts - CES Saint
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La revue Saint-Vincent Collège et Instituts - CES Saint
n°75 MARS 2008 Numéro d’agrément P601174 Belgique - België P.P. 7000 Mons 1 5/1105 Saint-Vincent Collège et Instituts Le maître qui marche parmi ses disciples ne donne pas de sa sagesse, mais plutôt de sa foi et de son amour. (Khalil Gibran) Périodique trimestriel - Expéditeur et éditeur responsable: Olivier Blanquet, chaussée de Braine 22, 7060 Soignies - Bureau de dépôt: 7000 Mons 1 Prochaine Journée des Ancien(ne)s Samedi 11 octobre 2008 (Date à prendre sous réserve à cause de travaux dans la cour intérieure. Confirmation dans les prochains numéros) sommaire 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 14 15 16 Editorial… Regrets et espoirs In memoriam… pour un ancien Président… Pierre Deschamps In memoriam… hommage… Abbé Bény In memoriam… pour Cécile… Mme Schelstraete-Goossens Au revoir, Monsieur le Principal… Philippe Buyse Ce n'est qu'un au revoir… Pol Dossche Une vie bien remplie à Saint-Vincent… Maurice Van Vooren Un grand Sonégien… Christian Host Adieu, Monsieur le Géographe… Philippe Mergen Saule et les pleureurs… Saule Nos élèves… Aventure Nouvelles de famille Gitega… Le Collège Notre-Dame au Burundi Cotisation 2008 UN TOUT GRAND MERCI à vous, les 500 Ancien(ne)s qui avez payé votre COTISATION 2008. Grâce à vous, nous repartons avec des finances déjà quelque peu assainies, et surtout avec l'espoir de poursuivre sereinement notre publication. Le Comité de l'Association des Anciennes et Anciens. Comité de la Revue: Présidence des Ancien(ne)s: Olivier Blanquet - Vice-présidence: Monique Laurent Rédaction de la Revue: Julie Hollogne et Jean Hamelryckx Mise en page, graphisme: Vincent Hamelryckx Secrétariat et distribution: Pol Dossche et Marie Prévot Courriel: [email protected] (revue, articles, nouvelles, commentaires) [email protected] (adresses, renseignements, communications) [email protected] (association, journée des anciens et anciennes) Site Web du Collège: www.ces-st-vincent.be Site des internats: www.internat-st-vincent.be Journal du Collège (1 à 6): sur le site www.ces-st-vincent.be, rubrique “Actualités-Vie quotidienne” Site-photos: sur le site www.ces-st-vincent.be, rubrique “Notre Histoire” puis “Ancien(ne)s élèves” 2 REGRETS ET ESPOIRS EDITO Avec tous nos regrets… Quelque cinq cents Anciennes ou Anciens seulement recevront ce 75e numéro de notre Revue. J'en ai le cœur blessé. Non parce que 10 % "seulement" des Anciens ont payé leur cotisation pour le recevoir. Ce pourcentage n'est pas pour nous un échec, compte tenu de l'intérêt immédiat très relatif que suscite une telle parution dans la vie trépidante de beaucoup, compte tenu de la ténuité du lien qu'ont gardé beaucoup d'Ancien(ne)s avec leur Collège ou Institut, compte tenu d'une certaine négligence, d'une certaine paresse tout humaine, compréhensible et excusable dont nous faisons souvent preuve, négligence qui ne signifie nullement désintérêt et encore moins rejet. Non! Ce pourcentage, si faible paraisse-til, est pour nous un encouragement. Ce qui m'attriste, c'est que, pour des raisons financières que notre président Olivier Blanquet vous a déjà expliquées dans les numéros précédents, nous ne soyons plus à même, financièrement, d'adresser cette Revue à tous les Anciennes et Anciens. Comprenez-moi bien: ce qui me désole, c'est que nous ne soyons plus à même de conserver le lien trimestriel avec tous. Heureusement, grâce à l'intervention financière du Conseil d'administration des Collège et Institut, du CES si vous préférez, de l'ensemble de nos écoles secondaires pour être clair aux yeux de tous, les familles des élèves actuels, de la 1ère à la 6ème, de l'enseignement technique comme du général rénové, continueront à recevoir ce "lien" chaque trimestre. Les élèves actuels, ainsi que leurs familles, s'ils veulent être attentifs et accueillants à notre travail assidu depuis 1981, sauront ainsi que le Collège – ou le CES – n'est pas seulement constitué d'élèves qui sont là pour obtenir un diplôme et puis oublier bien vite ce qu'ils ont vécu à Saint-Vincent avec leurs professeurs et leurs copains ou leurs amies. Ils comprendront au contraire que Saint-Vincent est aussi constitué d'anciens élèves, filles et garçons, femmes et hommes du monde d'aujourd'hui, qui se souviennent de leur formation "de quand ils étaient ados", et qui puisent encore et toujours à la source qu'ils ont fait surgir en leur jeunesse dans l'étude, les loisirs, les discussions parfois passionnées, souvent passionnantes avec leurs pairs de l'époque et avec leurs professeurs et éducateurs. Et je suis sûr que la plupart des Anciennes et Anciens n'ont pas oublié que Saint-Vincent, ce n'est pas une grande bâtisse nostalgique où ils ont décroché leur diplôme, mais que c'est encore aujourd'hui des jeunes filles et des jeunes garçons en pleine formation. Des jeunes qui constitueront l'ossature solide du XXIème siècle et qui sont aujourd'hui confiés à leurs maîtres pour s'y préparer. Des maîtres que, chères Anciennes et chers Anciens, vous avez bien connus vous aussi. Ce qui me frappe chaque année lorsque, au mois d'octobre, des Anciens se retrouvent pour célébrer leur jubilé, c'est qu'ils se retrouvent avec les mêmes conversations, les mêmes rires, les mêmes discussions, les mêmes idées et valeurs fondamentales que ceux qu'ils partageaient dans leur jeunesse, accrus, bien sûr, des révisions plus ou moins prononcées que leur vie et leur expérience ont provoquées – et c'est normal. Ils sont d'hier et d'aujourd'hui tout en pensant à demain, tout en parlant de demain. On n'est pas de "Saint-Vincent d'aujourd'hui" ou de "Saint-Vincent d'hier", on est "de Saint-Vincent". C'est un fil rouge au sens plein du terme. Et ce qui me blesse aujourd'hui, c'est que nous ne soyons plus en mesure de conserver ce fil rouge intact auprès de tous nos lecteurs potentiels. Nous garderons le contact avec les Anciens par tous les moyens, mais nous avons besoin de leur participation. Il serait d'ailleurs bon que leur participation ne soit pas seulement financière, mais qu'elle se manifeste aussi par des contacts, des récits de souvenirs, des réflexions dictées aussi bien par hier que par aujourd'hui. Que les élèves d'hier et ceux d'aujourd'hui prennent l'initiative de s'exprimer dans ce petit bulletin de contact – comme les élèves actuels peuvent le faire dans le jeune "Journal du Collège", dont je félicite au passage les créateurs et rédacteurs. Bref, je souhaite de tout cœur que notre "revue" soit de plus en plus la voix de tous, actuels et anciens élèves et professeurs de toutes les écoles. 3 Ceci dit, le présent numéro sera en grande partie consacré à l'une des constituantes de base, la plus constante, du Collège (Collège au sens large du terme): les professeurs. Chaque année maintenant, plusieurs professeurs prennent leur retraite. Il est bien normal que nous leur disions merci au nom de tous. De plus, cette fois, deux professeurs qui ont profondément marqué leurs élèves et leurs collègues, Madame Cécile Schelstraete-Goossens et Monsieur l'abbé André Bény, nous ont quittés pour de bon ici-bas. Il va de soi aussi que nous leur rendions hommage et que nous évoquions leur souvenir. Nous le ferons du fond du cœur… et ce sera, pour bien des Anciennes de l'Institut et bien des Anciens du Collège, l'occasion de se rappeler tout ce que ces deux grandes personnalités leur ont apporté. C'est grâce à des femmes et des hommes comme eux que Saint-Vincent continue à couvrir de sa magie des jeunes étudiantes et étudiants, mais aussi des femmes et des hommes d'aujourd'hui. Jean Hamelryckx, rédacteur. IN MÉMORIAM…POR UN ANCIEN PRÉSIDENT PIERRE DESCHAMPS Nous apprenons en dernière minute le décès, survenu le 26 mars 2008 dans sa 87e année, de M. Pierre Deschamps, un ancien de la rhéto 38. Nous tenons à lui rendre ici un hommage particulier, car il fut, de 1957 à 1982, le président de l'Association des Anciens du Collège Saint-Vincent. Sorti de rhétorique en 1938, docteur en droit de l'UCL, M. le Sénateur Pierre Deschamps était avocat honoraire au barreau de Tournai, membre honoraire de la Chambre des représentants, ancien vice-président et membre honoraire du Parlement européen, ancien responsable national de l'association "Vie montante". Sa vie fut consacrée au barreau, à la politique, à sa foi et, surtout, à sa famille. Lors de la célébration du centenaire du Collège, en 1974, la séance académique d'ouverture de cette année exceptionnelle avait été réservée aux Anciens. Ceuxci étaient venus nombreux et la "grande étude" transformée en salle de fête était pleine à craquer. Devant cette assemblée, présidée par le représentant de S.M. le roi Baudouin, M. le Sénateur Pierre Deschamps avait prononcé un brillant discours, dans lequel il avait fait ressortir les valeurs éducatives que les anciens élèves conservaient de leur passage à Saint-Vincent. Nous l'en remercions encore. Nous n'oublions pas, d'autre part, qu'il faisait partie d'une promotion exceptionnelle, celle de 1938, qui se réunissait chaque année autour de l'autel puis autour d'une autre table, dans un restaurant ou chez Pierre Deschamps est le deuxième à gauche. l'un d'entre eux. Leur fidélité dans l'amitié était née sur les bancs du Collège et ils tenaient à ce rite annuel. Il y avait là, autour de Pierre, deux anciens professeurs que beaucoup d'Anciens ont bien connus: Henri Strodiot, "le" prof. de math, et Pierre Mahieu, "papa" Mahieu. Il y avait aussi tous les autres rhétoriciens de 1938. Seuls subsistent aujourd'hui Jean de Fauconval, Pierre Ferbus, Jacques Ricour et Henri Strodiot. Ce dernier, nous le rencontrons encore parfois dans ses marches à travers Soignies. A tous ces vieux amis de Pierre Deschamps, nous redisons toute notre sympathie et notre admiration. A la famille de Pierre, nous disons tout notre attachement et nous l'assurons de la pérennité de notre mémoire. Jean Hamelryckx, ancien président des Anciens. 4 IN MÉMORIAM… HOMMAGE ABBE BENY En invoquant la mémoire de l'abbé André Bény, il me semble voir se dresser des générations d'Anciens qui n'ont rien oublié de l'homme de sciences, mâchouillant son cigarillo (en dépit de tous les interdits des Principaux successifs), amorçant son cours de sciences par un "Journal d'informations" et affrontant, avec un égal bonheur (et une réelle passion qu'il masquait derrière un apparent détachement!) la Physique, la Chimie, la Géographie, la Biologie…! Car l'abbé Bény était un "homme de sciences" dans toute l'acception du terme : il en avait la rigueur, le souci de la recherche, la curiosité dans tous les domaines nouveaux, l'exigence de la précision et des certitudes. Mais cet homme de rigueur, et dont le premier abord pouvait paraître froideur ou superbe, était un gai luron, un confrère de joies et de rires! Et j'en appelle ici aux anciens confrères, prêtres et laïcs, qui n'ont pas oublié les soirées de fête… voire de bitures de vieux étudiants, que nous avons partagées! Il était né à Néchin, dans la petite ferme de ses parents, en 1925. Sans doute tenait-il de ses ancêtres terriens ce sens du concret et des réalités tangibles, et dont les "expériences" se devaient de pouvoir être reconstituées. Envoyé à Louvain durant son séminaire pour y suivre une formation universitaire "en théologie",… il avait tout bonnement (et avec quel culot!) boudé ces cours-là pour suivre les cours de la Faculté des Sciences! Il racontait, avec sa verve parfois caustique, qu'il avait appris le russe pendant les cours de dogme et de droit canonique! Dessin-portrait de François Louant, 1979 Car il avait la passion des langues. Et, outre le néerlandais, il parlait couramment l'anglais et l'allemand, et "se débrouillait", disait-il, en russe. Il avait fait un voyage en URSS stalinienne, en cachant son état sacerdotal; mais il avait célébré l'Eucharistie, dans sa chambre d'hôtel, face au Kremlin. Ordonné prêtre en 1951, il fut envoyé au collège de Soignies. Tout son parcours, il le fit à Saint-Vincent, jusqu'à l'âge de la retraite, en 1990. Puis l'évêché de Tournai l'utilisa à bon escient pour mettre sur ordinateur les données concernant les prêtres : il fut ainsi le premier informaticien au service du diocèse de Tournai. Mais une thrombose le paralysa à demi, et il se retira dans la maison paternelle, à Néchin, où sa sœur et son beau-frère l'accueillirent avec une générosité à laquelle on rendit hommage, le jour de ses funérailles (le 25 janvier 2008). C'est lui-même qui décida, afin de ne pas être une charge trop lourde pour les siens et sans doute dans un dernier élan de cette farouche indépendance qui était la sienne?) de se retirer au home de Néchin. Ce grand bonhomme que nous avons tous connu… si sûr de lui, si dédaigneux de tous les ukases ou contraintes qu'il ne s'imposait pas lui-même,… a terminé sa vie dans la dépendance totale,… dans l'humble abandon du malade presque impotent et fragilisé; et le personnel soignant de l'Institut a admiré sa gentillesse, sa confiance en eux, et sa docilité! Ce sont là de grandes choses qui ne peuvent que surgir d'hommes dont la vie a été toute donnée et discrètement marquée par la Foi et l'Espérance. Chanoine Guy Agneessens, ancien Principal. Photo d’A. Libert, 1955. 5 IN MEMORIAM… POUR CÉCILE MME SCHELSTRAETE-GOOSSENS 1965… Je l’observais depuis un moment, du coin de l’œil… Penchée sur une pile de cahiers, Cécile s’assoupissait malgré elle, ses yeux papillonnaient : « Cécile tu ne crois pas que …. », elle me sourit et ce fut le début de notre complicité… Nous étions toutes deux en attente: Marie-Anne et Marc allaient naître quelques mois plus tard ! « Sans doute, mais il faut que je termine ces corrections… ». C’était bien là Cécile, elle luttait ! Et elle lutta jusqu’au bout. Très discrète, elle parla rarement des siens. Mais on savait combien ses enfants et petits-enfants comptaient pour elle. Dans la suite, elle élargit même son cercle de famille. Que n’ont-ils faits, Cécile et Robert pour accueillir d’autres jeunes et tout particulièrement deux Burundaises, Larissa et Gloria, venues faire leurs études en Belgique. Organisatrice née, elle menait tout de front, son ménage sa famille, sa profession et … son jardin ! Elle recherchait les plantes rares qui pouvaient s’harmoniser dans cet îlot de paix et de verdure, qu’elle soignait avec amour et avec art. Car là aussi Cécile excellait. Adieu Cécile… nous ne te verrons plus, mais ton souvenir, ton sourire, ton courage surtout resteront pour toujours gravés dans nos cœurs. Nicole Leveau et les amies de Cécile. Photos de ses amies. Et puis ce fut la maladie ! Une fois de plus Cécile lutta… Elle supporta les traitements, les chimios… tout en gardant un contact serein avec les médecins et les infirmières. Elle crut avoir surmonté le mal. Hélas! il était toujours là, tapi dans l’ombre, attendant son heure…Elle dut s’avouer vaincue, ce qu’elle fit avec beaucoup de dignité. 6 AU REVOIR, MONSIEUR LE PRINCIPAL PHILIPPE BUYSE A tout seigneur, tout honneur. "S'il te plaît, rédige-moi encore un article… S'il te plaît, parle-moi d'un Principal…"' Le 1er septembre 2007, Monsieur Buyse a remis non le sceptre mais la houlette (ou la barre) du Collège à Monsieur Gheur. Il nous en a parlé lui-même dans le numéro précédent, le 74e, de cette Revue, nous invitant à garder le cap du navire "Saint-Vincent" dans la ligne de son histoire et dans la collaboration de ses différentes composantes. Philippe Buyse… "Ce cadet d'une famille de six enfants, où le papa est trop tôt disparu, a été élevé par une maman hongroise, énergique et infatigable", a précisé Philippe Declerck lors de l'hommage rendu à M. Buyse le 23 novembre 2007 par le corps professoral du CES Saint-Vincent. "Il nous est venu tout droit de la capitale", mais - non! – il n'est pas un citadin égaré en province. Romaniste d'une grande sensibilité artistique et littéraire, Philippe s'est investi à fond au Collège Saint-Vincent, participant aux activités culturelles des grands élèves… et secondant la direction dans l'organisation des cours et des horaires. C'est donc tout naturellement qu'en septembre 2002 il a succédé à Monsieur Dechèvre et est devenu le premier Principal ni prêtre ni ancien du Collège… et, de surcroît, d'origine hongroise! et de tous ses travailleurs, du Conseil d'administration au personnel cuisinier et ouvrier, en passant par les corps enseignant et éducatif, et, bien entendu, par les élèves et leurs parents, M. Buyse a été un rassembleur, un animateur réfléchi et enthousiaste, le capitaine tenant la barre du grand navire comme il l'avait promis en 2002. Seuls les matchs de Justine Henin à Roland-Garros et partout dans le monde réussissaient à le distraire de sa tâche et à lui procurer des temps morts dans son travail. Mais n'est-ce pas normal pour un grand sportif (rappelons au passage ses exploits de joggeur) et un brillant tennisman? Aujourd'hui, soyez rassuré, Monsieur le Principal. Vous avez bien poursuivi le sillage du "Saint-Vincent", celui-ci continuera à se creuser et à laisser des traces de son long cours, la barre restera fixe et le cap sera gardé malgré les crachins et les tempêtes, grâce à l'union de tous, du nouveau capitaine au plus jeune des moussaillons. Jean Hamelryckx, inspiré par Philippe Declerck. Photo d'Armand Dechèvre. La tête remplie de projets, il a néanmoins toujours veillé à d'abord écouter les avis de chacun avant de prendre une décision. Mais une fois celle-ci prise, il s'y est toujours tenu fermement. Soucieux d'une bonne communication, il a fait en sorte que, photocopieuses, valves et casiers aidant, chacun soit au courant le plus vite possible de ce qui le concernait. Désireux d'éviter la routine et de stimuler sans cesse ses troupes, il a chaque année inscrit le travail pédagogique dans une thématique générale neuve. Attentif au travail en équipe et à la collaboration des diverses composantes du Collège 7 CE N’EST QU’UN AU REVOIR POL DOSSCHE - Monsieur Dossche, voudriez-vous faire annoncer dans la Revue la naissance de ma fille … ? - Monsieur Dossche, pourriez-vous me communiquer les coordonnées d'un de mes copains de rhéto …? - Pol, peux-tu me dire à combien d'exemplaires nous devons tirer la prochaine Revue? - Bonjour Monsieur, puis-je avoir une bouteille de vin. C'est pour la table de la rhéto 19.. ? Telle s'est déroulée la vie professionnelle, sociale et familiale de cet homme né en 1949, qui passa son enfance dans la ferme familiale de Trazegnies, parlant le néerlandais avec ses parents et le français à l'école. Parfait bilingue donc, Pol voulait devenir instituteur, mais l'amour des langues le mena au régendat en langues germaniques… tout comme aujourd'hui à l'apprentissage de l'italien. Car Pol reste boulimique de savoir et de culture. Oui, Pol Dossche est vraiment l'un des piliers de notre Association des Anciens. Secrétaire aux fichiers sans cesse remis à jour, distributeur de la Revue des Anciens (devenue Revue des Anciens, des Anciennes et de tout le CES d'aujourd'hui, ce qui nous a fait atteindre un tirage de 8.000 exemplaires), grand échanson lors du souper ou dîner des Anciens, Pol est partout, toujours disponible. Tout comme au Collège d'ailleurs où, de 1970 à 2007, il fut non seulement titulaire de 1e D puis de 4e A et prof de néerlandais et d'anglais d'une grande compétence, mais aussi grand argentier des outils pédagogiques pour les langues modernes, ouvrier inlassable de la procure et du prêt de livres, animateur dynamique de nombreux voyages pédagogiques en Angleterre avec les 4es, en Turquie avec les rhétos, accompagnateur cultivé des 5es et 6es au théâtre, et – nous l'en remercions particulièrement dans cette Revue – membre actif et engagé à fond dans l'Association des Anciens. Et ceci ne représente qu'une partie des activités de cet homme sur qui on a toujours pu compter, partout. Car il faudrait aussi énumérer son dévouement au Rugby Club de Soignies, ses balades à vélo avec ses collègues… ou avec Ria, ses nombreux voyages, à commencer par son inoubliable raid au Cap Nord avec Robert Mahieu, expédition que, tout jeunes profs, ils relatèrent si bien lors des activités culturelles mises sur pied pour célébrer le centenaire du Collège en 1974-75. Travailleur au dynamisme débordant, il le fut aussi dans sa maison avec Ria, pour ses filles dans leurs maisons, dans son jardin qui fait sa fierté, dans ses repas conviviaux - car Pol et Ria savent recevoir! – et aujourd'hui dans son amour de baby-sitter auprès de ses petits-enfants. De même, il fut – et c'est ce que nous retiendrons tous de lui – un professeur enthousiaste, hypermotivé et emballant. Sa vie de professeur était, comme il l'a dit lui-même le 25 janvier dernier au moment de l'adieu, "le plaisir de travailler ensemble" avec ses collègues, "le bonheur de partager avec ses élèves l'étude, mais aussi ces moments privilégiés au foot ou à vélo", "le bonheur de voir des jeunes intéressés par le néerlandais et demander des échanges linguistiques avec des élèves du Sint-Vincentiuscollege van Eeklo", "la joie de retrouver comme collègue le petit jeune à qui il avait donné cours." Et aujourd'hui, "le merci d'avoir fait avec ses élèves un bout de chemin, (…) avec ses collègues une longue route dans le train de la vie." Jean Hamelryckx, inspiré par Etienne Wilmotte. Photo d'Armand Dechèvre. 8 UNE VIE BIEN REMPLIE À SAINT-VINCENT MAURICE VAN VOOREN Maurice Van Vooren : une vie bien remplie à SaintVincent Non, Maurice, un basketteur n'est pas un balochard, et le basket-ball n'est pas un jeu de hasard. C'est un sport d'équipe qui présente comme objectif aux joueurs de lancer un ballon dans un anneau placé à 3,05 m. du sol (d'accord), après avoir progressé soit en faisant rebondir le ballon soit en le passant à un équipier (rappel); ce sport demande vitesse, clairvoyance et précision (n'est-ce pas?). Les joueurs de grande taille y sont très recherchés et assez avantagés (non?). Et justement, Maurice, tu étais un homme grand, comme tu fus un grand homme. Voilà, pour le basket, les choses remises au point. Quant à Maurice? Maurice Van Vooren est né à Attre, il a grandi à la campagne dans une famille wallonne originaire des Flandres. C'était un garçon plein d'énergie, un sportif dans l'âme, pour qui le basket fut une passion durant ses huit années d'internat au Collège Saint-Vincent, de 1961 à 1969. Collège où il s'était tellement plu qu'il allait, au terme de ses études universitaires, revenir y exercer une longue carrière au service de l'éducation physique, du sport (surtout le basket) et des jeunes, de 1973 à 2007. "Pégase du basket sonégien", comme le qualifiait Géry Hautem le 25 janvier dernier lors de la séance académique du "Ce n'est qu'un au revoir", Monsieur Van Vooren allait d'ailleurs varier ses activités et ses fonctions durant ces 34 années de carrière. Successivement professeur d'EPS au moment du student-boum provoqué à Soignies par le Rénové et les Humanités techniques Sports, puis secrétaire de la FNSEL siégeant à Soignies, re-professeur ensuite d'éducation physique et d'anatomie, encore directeur d'internat (il en avait connu un bout) et enfin professeur pour la troisième fois et vedette annuelle du Rhéto Trophy avec ses élèves, Maurice a goûté à tout, a bien œuvré à l'accroissement du Collège qu'il avait connu, élève, sans salle omnisports, sans Tilleul ni Pavillon, mais avec simplement deux dortoirs et une grande cour de terre rouge collant aux chaussures les jours de pluie. Il a vu croître, grâce à une bonne gestion économique, dira-t-il, la prospérité du Collège, la création d'emplois… et surtout la possibilité offerte aux jeunes en difficulté de se relancer dans des études plus attrayantes, plus proches de leurs goûts, plus "réconciliantes" avec l'école et la vie. Ce 25 janvier donc, nous avons salué Maurice, nous l'avons remercié avec humour et émotion. Il nous a dit à tous ce qu'il avait sur le cœur… et il attend déjà la première occasion de revenir pour préparer sa sixième retraite,… celle de guide touristique de ses anciens collègues au château … d'Attre. Jean Hamelryckx, inspiré par Géry Hautem. Photo d'Armand Dechèvre. 9 UN GRAND SONÉGIEN, MONSIEUR… CHRISTIAN HOST En 1971, "le Collège", en pleine explosion démographique, accueillait en son corps professoral un spécimen assez rare - et ce qui est rare est précieux! -, un Brainois né au Congo! Il était présenté, par deux vieux scouts brainois, papa Mahieu et Marcel Léonard, comme un Joyeux Tapir… Le Principal de l'époque, l'abbé Agneessens, le rebaptisa Phacochère… En fait, il s'agissait de Monsieur Christian Host. les visions de l'école basées sur des réalités pédagogiques purement imaginaires. Ce 25 janvier, c'est pourtant avec son cœur qu'il a terminé son au revoir, en nous invitant à l'intériorité et en nous redisant toute son amitié. Jean Hamelryckx, inspiré par Jacques Hoebeke. Photo d'Armand Dechèvre. Ce jeune professeur de mathématique, fan de Chostakovitch et créateur passionné d'herbiers, s'est installé à Soignies avec sa famille, si importante pour lui. Tout fier d'être devenu sonégien (hum!), il se fit vite adopter et apprécier dans sa nouvelle patrie par son dynamisme et son sens de l'engagement. Chrétien sensible aux valeurs sociales (n'avait-il pas connu et vécu lui-même divers tris sociaux, particulièrement dans les écoles?), Christian se mit, avec Jacques Hoebeke notamment, au service de tout ce qui lui semblait une cause juste. Animateur des émissions de la radio sonégienne, du Tour Saint-Vincent et de la célébration de Noël, Christian consacrait essentiellement son énergie aux jeunes. C'est ce même souci des jeunes qui le rendit très attentif à la pédagogie, repensant sans cesse l'école. Et cet idéal l'amena à son second métier. Détaché de l'enseignement, il devint conseiller-accompagnateur pédagogique. Ce ne fut pas toujours facile: dans certaines écoles, il ressentit de la méfiance et même de l'agressivité. Mais, empiriste plus confiant au vécu qu'aux raisonnements abstraits, Christian s'attela à confectionner des bulletins, des projets d'établissement, des plans de formation; il réfléchit aux méthodes de travail et de mémorisation, il travailla au lien entre le primaire et le secondaire… Et il étudia les multiples décrets Onkelinx, Hazette et Arena… Quel mérite, quand même! Aujourd'hui, Christian n'a pas mis fin à ses réflexions. Il continue à pourfendre l'individualisme des maîtres et eChristian félicité par son ami Jacques 10 ADIEU, MONSIEUR LE GÉOGRAPHE. PHILIPPE MERGEN Adieu, Monsieur le Géographe O grand saint Nicolas, patron des écoliers… O grand Philippe Mergen, modèle des professeurs… Enfin!!! Modèle des professeurs – pas seulement de géographie - qui attachent plus d'importance à l'essentiel qu'au formalisme qui procure bonne conscience. Pour lui, en effet, les compétences ne se sont jamais mesurées au compte-goutte en remplissant les diverses colonnes d'un bulletin auquel les parents finissent par ne plus rien comprendre. Pour lui, la compétence vit au cœur de l'élève, elle se renforce par l'intérêt qu'on lui propose, par l'observation scientifique, par la réflexion. Elle est savoir, savoir-réfléchir et savoir-faire. Les cours tout faits, bien soumis aux critères des fabricants de programmes et aux décrets des ministres non enseignants de l'enseignement, Philippe n'y a jamais cru. Lui, le géographe, il emmenait ses élèves dans des excursions géniales qu'il préparait sur le terrain pour pouvoir leur montrer la Terre, la leur expliquer concrètement dans ses données géographiques et géologiques (rappelons sans le faire rougir que Philippe a fait un doctorat en géologie). Qui ne se souvient des synclinaux et des anticlinaux de la région de Han-sur-Lesse, des méandres de la Lesse vus du Belvédère et de la résurgence de la Lomme à Eprave? grande échelle aussi, en jouant saint Nicolas pour tous les collègues. Ah! Saint Nicolas Mergen, quel plaisir! Quel bonheur pour Isabelle (qui a rempilé en père Fouettard), pour Bruno (toujours gentiment taquiné) et pour tous les autres! Et quelle jubilation pour le grand saint d'un jour de voir, agenouillés devant lui, son Préfet, son Directeur, son Principal… et ses Jolies Collègues, et de leur pardonner avec indulgence leurs petites manies remises à leur juste place aux yeux de tous dans l'humour et l'amitié. Son amitié d'ailleurs était sincère et généreuse. N'avaitil pas le cœur sur la main, celui qui refusa un jour de faire saint Nicolas parce qu'une collègue pleurait, ou qui reprit une heure de cours en TS à une collègue au bord du gouffre? Nous avons tous connu avec lui des moments magiques. Thierry Masson surtout, qui n'a pu, le 25 janvier, cacher son bonheur d'avoir fait la route chaque jour en covoiturage avec Philippe et d'avoir appris avec lui la joie de vivre, le respect réel et profond des intérêts de l'élève et du métier d'éducateur. Le Collège voit partir un géographe humaniste, mais il garde Thierry, et il n'a pas fini de rire. Jean Hamelryckx, inspiré par Thierry Masson. Photo d'Armand Dechèvre. Et cela, il le faisait avec la pleine conscience de nos limites à tous. Il aimait la dérision. Cela évite l'orgueil et cela permet d'accorder sa juste valeur à toute chose. Cela permet aussi, à travers un humour parfois acide (il est certainement le premier à le reconnaître), de garder la modestie nécessaire, de rester les pieds sur terre… avec bonne humeur. Car Philippe aime rire. Cela lui permet d'ailleurs de faire distinguer l'important du stérile. Peut-être peut-on dire plus simplement que Philippe aime vivre. Goûter l'amitié devant un rosé bien frais accueillant l'invité. Goûter l'amitié sur une 11 SAULE ET LES PLEUREURS SAULE Au cours de l’été 2006, je feuilletais négligemment un magazine; j’avais quelques minutes à perdre et les remplissais sans conviction. Une page interpella quand même mes yeux peu enclins à une lecture approfondie; un gros titre éveilla ma curiosité, troubla ma nonchalance: Saule et ses pleureurs. Bizarre, ce titre. Etonnante, la conjonction de ces deux noms. Singulière et intrigante, l’évocation de cette salicacée au feuillage vert tendre. Sous ce titre et au-dessus de l’article occupant cette page, une photo: un gars aux cheveux ébouriffés, encore un mec qui n’a jamais entendu parler du peigne sans doute… C’est drôle, cette tête me dit quelque chose! On dirait Baptiste. J’appelle mon épouse à la rescousse: eh oui, on dirait Baptiste. Vite et avec attention cette fois, je parcours le texte; il y est bien question d’un saule chanteur accompagné de ses musiciens et choristes qu’il appelle ses pleureurs; mais nulle mention n’est faite du nom, du vrai nom de ce saule à tête humaine… On dirait pourtant bien que c’est Baptiste… Et c’était bien Baptiste, Baptiste Lalieu. Eh oui, Baptiste ! beaucoup se souviennent de lui ; nombreux sont ceux qui se rappellent avoir découvert, au printemps 1996, sur la scène du Collège, un Caligula en tutu rose dans la pièce du même nom d’Albert CAMUS. Eh bien, cet empereur romain sombrant dans la plus profonde démence avait alors le visage de Baptiste! Déjà comédien! déjà plongé dans les rêves les plus fous! déjà décidé à décrocher la lune, même si le metteur en scène de l’époque ne s’appelait pas Franco Dragone que les Louviérois connaissent bien, mais Vincent Marin. Et je me suis arrangé pour aller voir ce Saule et son spectacle au Théâtre de La Louvière le 1er mars; je ne connaissais que quelques bribes de ses chansons; je l’avais aperçu quelques fois à la RTBF qui le présentait comme la Révélation francophone de l’année. Et pour rien au monde, je n’aurais manqué ce rendez-vous avec mon ancien élève de la 6A de 19951996. Pour rien au monde, je n’aurais raté l’occasion de voir à l’œuvre celui qui était le voisin de classe et le grand ami de Frédéric, mon garçon, qui s’en est allé en septembre 2001, accompagné d’une chanson que Baptiste chanta avec beaucoup de sensibilité et d’émotion au cours de la messe de funérailles. Aujourd’hui, je me souviens des jours anciens et… je me réjouis d’avoir pu entendre, voir et admirer les pleureurs et leur Saule. Je suis un saule qui pleure En attendant mon heure Si le roseau penche Moi mon cœur flanche Regarde comme c’est joli Un arbre triste la nuit Qui quand tout le monde dort S’inquiète encore Il est sensible, ce Saule; sa chevelure étoilée se laisse décoiffer par une toute petite brise. Il ne faut pas grand-chose pour l’émouvoir: le temps qui passe, les jours qui se fanent ; et il veut se faire à l’idée que sur cette planète, il résume sa vie avec des peutêtre. Et il s’élève contre le sort qu’on fait aux gens qu’on dit « marqués pas d’chance », qu’on prétend victimes de « la loi de Murphy » : Un pied qui s’foule C’est la loi de Murphy Un mur qui s’écroule C’est la loi de Murphy… alors que: tout seul chez lui, Murphy se marre, car sa loi ne tient qu’à des bobards. Et : Murphy, j’te l’dis, droit dans les yeux, t’es juste qu’un tout petit merdeux qui a inventé la poisse; c’est dégueulasse, la poisse enlise, la poisse enlace! Les textes de notre Baptiste baptisé Saule parlent bien sûr des hommes, de nous; sa plume chante le monde, la vie; l’onglet de sa guitare écrit l’homme et ses travers (1), égratigne le puissant qui écrase (2), caresse le petit qui accomplit chaque jour sa tâche dans la dignité (3): (1) Ah, c’est le propre de l’homme Que ce bon vieux minimum On a la flemme du samedi soir On fout plus rien c’est dérisoire Que l’minimum 12 SAULE ET LES PLEUREURS (2)T’es qu’un con qui s’ignore Si senor si senor J’ai raison et t’as tort Si senor si senor Et je suis ton patron Si senor si senor Sans moi plus de pognon Si senor si senor Toi et tous tes copains Si senor si senor Vous refaites ma toiture Si senor si senor Vous entretenez mon jardin Si senor si senor Et vous lavez ma voiture Si senor si senor Puis tu rentreras chez toi Voir ta femme et tes gosses Et avant le repas Vous bénirez le boss (ref) le boss pour qui tu bosses (3) dans son assiette qui s’abîme luisent les pièces de vingt centimes sublime, madame pipi s’fait son film elle a plus de style dans ses gestes que toutes les stars du show-business plus de classe que les gens qui passent en costard trois pièces moi, j’dis que dans ces personnes qu’on oublie sommeille un soleil de minuit une petite lueur qui fait de ces femmes de jolies dames. Tête de lard, tête en l’air. Tel était Baptiste au Collège. Comme Caligula, il n’avait guère les pieds sur terre. Je me souviens de l’aventure, ou plutôt de la galère, que constitua son T.F.E. Il « oubliait » qu’il fallait respecter des échéances, il « perdait de vue » qu’il fallait bosser sérieusement et régulièrement… il avait la tête ailleurs… déjà ! C’est pas d’ma faute, j’suis né comme ça… (ref) ma tête est ailleurs sur une autre planète parmi les grands rêveurs aux allures un peu bêtes comme un gros poisson ça fait des bulles dans mon cerveau des trucs mal connectés qui font que j’suis distrait Eh oui, ses parents ont eu beau le lui répéter, moi, j’ai eu beau m’arracher les cheveux (?!?), il était tête en l’air, il est tête ailleurs. Et sa vie est tout sauf un long fleuve tranquille. Il lui arrive (souvent) de rentrer tard auprès de sa douce mie: Fais pas de bruit quand tu rentres Referme la porte derrière toi Essaie de pas te faire entendre Comme un fantôme en d’sous de ses draps Mais il se dépêche : En attendant que j’sois près d’toi Fais comme si j’étais déjà là Et surtout n’éteins pas Parc’que je cours Je cours je cours Pour être auprès de TOI Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est encore et toujours un grand gamin : En sortant du bureau J’m’achète un bon jeu vidéo Ce soir ma femme a fait des frites Et j’vais les manger super vite Parc’qu’après le souper, Y a un copain qu’j’ai invité À v’nir jouer d’la guitare Dans mon garage très tard (ref) mais t’as mais t’as mais t’as quel âge mais t’as quel âge mon grand tais-toi chérie, j’ai le complexe de Peter Pan Baptiste m’a vraiment conquis en ce 1er mars. Parce qu’il chantait très bien, avec une rare aisance et une remarquable justesse de ton. Parce qu’il était dans une connivence totale avec ses musiciens et choristes. Parce qu’il vivait et vibrait à l’unisson avec les spectateurs. Et surtout parce qu’il était encore lui : un gars optimiste, enthousiaste, disponible, simple et soucieux des gens simples. Oh ! je ne cherche nullement à donner de lui une image édulcorée. Il est et, je l’espère, sera toujours le Baptiste échevelé et débraillé, décoiffant et désopilant. Et quelle fut ma joie lorsque, avant le spectacle, nous sommes tombés par hasard nez à nez, puis bras dans les bras ! Et qu’elle était savoureuse la chope qu’on a lampée ensemble après son tour de chant et la séance d’autographes! On a parlé, autant qu’on a pu; on a ri, autant qu’on a pu: S’il ne me restait qu’un seul jour Juste avant de partir Je f’rais l’idiot simplement pour Écouter les gens rire Ce 1er mars, j’ai découvert un Saule non pas pleureur, mais entouré de ses pleureurs. Ce 1er mars, je me suis souvenu de ce grand efflanqué qui occupait naguère le dernier banc du local 301 au Collège; son voisin et lui me faisaient le signe du canard quand je divaguais un peu trop. Je me souviens des jours anciens et… je souris… Bernard Roelens,ancien titulaire de rhéto. 13 NOS ÉLÈVES AVENTURE Quel paysage ! A la veille des congés de la Toussaint, les sujets de discussion fusent. L’objectif est d’alimenter les compagnons de classe de divers thèmes et faits anodins puisés à travers les médias ou décodés dans d’autres lieux de rencontres. Mais une certitude transparaît, l’école est temporairement hors des têtes de tous nos adolescents. conducteur de cette journée. Un rire suffit à rassurer et la difficulté est engloutie. Le phénomène de groupe joue un rôle prépondérant. Les échanges visuels et verbaux constituent des réconforts. Les difficultés physiques ravissent tous les étudiants. Chacun évolue à son propre rythme. Une autonomie saine naît de la confiance réciproque entre les étudiants, les moniteurs et les professeurs. Une dernière bouffée d’oxygène sonégienne et nous prenons la direction de l’Aventure Parc de Wavre où nous attendent des prouesses physiques dans un cadre verdoyant. Observateurs, Madame Hollogne et moi-même contemplons les mines de nos élèves. Des regards balaient l’habitacle de l’autocar, des visages plongent sous la bulle du MP3 et des rires communicatifs envahissent le véhicule. Chacun y va de ses astuces en vue de préparer au mieux l’inconnu qui se rapproche au fil des kilomètres. Enfin, une imposante barrière laisse entrevoir divers parcours de cordes où un cocktail d’audace, de force et de coordinations musculaires semble ne faire qu’un. Nous ne sommes pas seuls et la patience est de rigueur à l’entrée de ce vaste parc. Une première gratification émane de nos étudiants. Ils font preuve de philosophie et meublent avec courtoisie ce long délai d’attente. C’est à nous. Le discours protocolaire expliqué par les moniteurs est complété par la projection d’un film. Chaque membre reçoit une salopette et les accessoires spécifiques aux différents circuits. Très vite, les réalités reprennent le dessus. Certains enchaînements représentent des obstacles d’ampleurs différentes suivant les sensations vécues par les étudiants. Un fait est évident : la coopération est le fil Déjà, la fin de l’après-midi retentit. Une fois n’est pas coutume, une camaraderie plane au-dessus de chaque tête. Les soucis sont mis temporairement hors d’usage. La plénitude est une valeur gratifiante. Elle prépare la semaine de congé. La spontanéité, le franc-parler des élèves nous ressourcent. Tout le savoir inculqué dans les différentes matières y prend tout son sens. Nos étudiants renferment des valeurs essentielles, clés indispensables pour voler de leurs propres ailes dans le quotidien de la vie. Notre travail n’est certainement pas vain… A quand notre prochain challenge ? Pour le 2e degré technique-animation, Jean-Luc Vandorpe. 14 NOUVELLES DE FAMILLE Mariages Delphine SIRAUT et Christophe DESMYTER, le 1er octobre 05. Isabelle LAGNEAUX et Sergio MATTA, le 14 juillet 07. Roland BASTENIER et Anne MORSOMME, le 4 août 07. Catherine HALON et Antoine GUEUNING, le 20 octobre 07. Naissances Rachel, chez Christophe et Delphine DESMYTER-SIRAUT, le 26 janvier 05. Samuel, chez Christophe et Delphine DESMYTER-SIRAUT, le 12 octobre 06. Simon, chez Bernard et Sophie van der VLEUGEL-MARBAIX, le 13 mars 07. Zoé, chez Laurent et Sandrine MARBAIX-WILMUS, le 1er avril 07. Edeline, chez Mathieu et Elodie DECABOOTER-CLAEYSSENS, le 3 avril 07. Guillaume, ches Valentine et Vincent LEROY-LAMANT, le 16 avril 07. Clémence, chez Xavier et Sophie HOEBEKE-BOUGARD. Cyril, chez Karen et Benoît MANCHE-BEKAERT, le 3 septembre 07. Capucine, chez Fabrice et Charlotte MOGENET-VAN BALBERGHE, le 19 novembre 07. Mathis, chez Paulin et Mélanie LEFEBVRE-DUBOIS, le 5 décembre 07. Basile, chez Véronique et Jean-François GUISSET-MANCHE, le 2 janvier 08. Laura, chez Christelle et Cédric MASSON-ROUSSEAU, le 28 février 08. Baptiste, chez Pierre et Maryse VANSTEENBRUGGE-VANDENBULCKE, le 4 mars 08. Décès Gérard DELMOITIE, ancien de la rhéto 42, en 2007. Luc BONNIER, ancien de la rhéto 65, le 19 octobre 07. Jacques CORDIER, ancien de la rhéto 57, père de Sébastien, fin octobre 07. Charles DEHAYE, ancien de la rhéto 59, frère de Claude, le 9 novembre 07. Parviz DAMANEH, ancien de la rhéto 1953, le 26 novembre 07. Robert ELOOT, ancien de la rhéto 39, le 2 décembre 07. Philippe LEMMENS, beau-frère d'Eric DEPAEPE, en 2007. L’abbé François BAVAY, ancien de la rhéto 41. Hippolyte POSTIAUX, ancien du Collège, père d'Anne et de Thérèse, fin 07. Jacques CORDIER, ancien de la rhéto 57, père de Sébastien, le 24 décembre 07. Maria BAVAY, veuve de Pierre GAUBE (†), mère d'Emile GAUBE (†), de Jacqueline GALLEE-GAUBE et de Marie-Louise GAUBE, grand-mère de Wivine et Sylvie GAUBE, d'Olivier et Christelle GALLEE, le 10 janvier 08. Sébastien LEBLOND, ancien de la rhéto 98 (bio), le 18 janvier 08. L'abbé André BENY, ancien professeur du Collège, ancien secrétaire de l'Association des Anciens, oncle de Dominique VERHOEST, le 20 janvier 08. Cécile SCHELSTRAETE-GOOSSENS, ancien professeur de l'Institut, épouse de Robert SCHELSTRAETE, mère d'Etienne, d'Isabelle et de Marie-Anne, le 27 janvier 08. Antoinette ROLAND-DUQUESNE, mère d'Etienne, Philippe, Marie-France, Yves, Marie-Antoinette et Anne, belle-mère de Didier et Eric Gosset, grand-mère de Pascale, Stéphane, Laurence, Benjamin, Sébastien et Hugues ROLAND, de François, Antoine, Catherine, Julien, Nicolas et Alexandre GOSSET, le 16 février 08. Anne-Marie (Annie) JOSEPH, épouse de Guy HAUTENAUVE, mère de Benoît et Olivier, belle-sœur de Jean-Paul (†), Pierre, André,Anne-Marie, Louis-Marie et Jean-Marie (†), tante de Jacqueline et Jean-Marc, le 26 février 08. Raymond PICOT, beau-père de Chantal BRION, grand-père de Valentin et Laurie PICOT, le 13 mars 08. Pierre DESCHAMPS, ancien de la rhéto 38, ancien président de l'Association des Anciens, le 26 mars 08. André ROOSENS, père de Suzanne, Roland, Cécile et Luc, le 3 avril 08. Roger GOESAERT, ancien de la 4e moderne 37, en avril 08. Christophe LUCAS, ancien de la rhéto 81, frère de Thomas, en avril 08. Daniel FERNANDES-MARTINS, frère de David, le 2 avril 08. 15 Le COLLEGE NOTRE-DAME de GITEGA (Burundi) GITEGA EXTRAORDINAIRE !!! Dans un courrier de fin novembre 2007, nous avons proposé aux professeurs et aux 600 anciens et anciennes de Saint-Vincent qui avaient connu le Chanoine GOSSERIES de relever le double défi de la fidélité au passé et de l’espérance en l’avenir. Le but à atteindre: RÉCOLTER 15.000 EUROS pour améliorer une partie des locaux scolaires de ce Collège, durement éprouvés par le temps et ravagés par la guerre civile. MISSION PLEINEMENT RÉUSSIE: En effet, durant les mois de décembre 2007 et de janvier 2008, de nombreux dons ont permis de récolter une somme globale légèrement supérieure aux 15.000 euros espérés. Ce résultat nous apporte une profonde satisfaction. Sur place, il a contribué également à remettre la Communauté Educative en action. Les châssis sont remplacés, des locaux retrouvent une allure attrayante, l’installation électrique a été rénovée …Soyez-en vivement remerciés. Et maintenant? Nous nous tournons vers les anciens et anciennes qui n’ont pas connu le Chanoine Paul Gosseries. A l’exemple de vos aînés, ne pourriez-vous pas, vous aussi, apporter votre pierre à la renaissance de ce Collège fondé par le Chanoine Gosseries? RIEN DE PLUS SIMPLE: un versement au compte 195 – 0121281 – 10 de Service d’entraide Dimanche 20, place de Vannes – 7000 MONS avec la mention : JUBILE GITEGA – SAINT-VINCENT Heureux de partager avec vous cette joie profonde, nous vous redisons toute notre gratitude. Florent ROISIN, Elève de 52 à 54, instituteur de 60 à 84, Directeur Ens. fondamental de 84 à 93. Armand DECHEVRE, Rhéto 1964, professeur de 69 à 84, Directeur Institut St-Vincent de 84 à 2000, Principal Collège St-Vincent de 2000 à 2002. NB / Tout versement de 30 euros et plus permet de recevoir un document pour déduction fiscale.