La revue Saint-Vincent Collège et Instituts - CES Saint

Transcription

La revue Saint-Vincent Collège et Instituts - CES Saint
n°75
MARS 2008
Numéro
d’agrément
P601174
Belgique - België
P.P.
7000 Mons 1
5/1105
Saint-Vincent
Collège et Instituts
Le maître qui marche parmi ses disciples
ne donne pas de sa sagesse,
mais plutôt de sa foi et de son amour.
(Khalil Gibran)
Périodique trimestriel - Expéditeur et éditeur responsable: Olivier Blanquet, chaussée de Braine 22, 7060 Soignies - Bureau de dépôt: 7000 Mons 1
Prochaine Journée des Ancien(ne)s
Samedi 11 octobre 2008
(Date à prendre sous réserve à cause de travaux dans la cour intérieure.
Confirmation dans les prochains numéros)
sommaire
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04
05
06
07
08
09
10
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16
Editorial… Regrets et espoirs
In memoriam… pour un ancien Président… Pierre Deschamps
In memoriam… hommage… Abbé Bény
In memoriam… pour Cécile… Mme Schelstraete-Goossens
Au revoir, Monsieur le Principal… Philippe Buyse
Ce n'est qu'un au revoir… Pol Dossche
Une vie bien remplie à Saint-Vincent… Maurice Van Vooren
Un grand Sonégien… Christian Host
Adieu, Monsieur le Géographe… Philippe Mergen
Saule et les pleureurs… Saule
Nos élèves… Aventure
Nouvelles de famille
Gitega… Le Collège Notre-Dame au Burundi
Cotisation 2008
UN TOUT GRAND MERCI
à vous, les 500 Ancien(ne)s qui avez payé votre COTISATION 2008.
Grâce à vous, nous repartons avec des finances déjà quelque peu assainies,
et surtout avec l'espoir de poursuivre sereinement notre publication.
Le Comité de l'Association des Anciennes et Anciens.
Comité de la Revue:
Présidence des Ancien(ne)s: Olivier Blanquet - Vice-présidence: Monique Laurent
Rédaction de la Revue: Julie Hollogne et Jean Hamelryckx
Mise en page, graphisme: Vincent Hamelryckx
Secrétariat et distribution: Pol Dossche et Marie Prévot
Courriel: [email protected] (revue, articles, nouvelles, commentaires)
[email protected] (adresses, renseignements, communications)
[email protected] (association, journée des anciens et anciennes)
Site Web du Collège: www.ces-st-vincent.be
Site des internats: www.internat-st-vincent.be
Journal du Collège (1 à 6): sur le site www.ces-st-vincent.be, rubrique “Actualités-Vie quotidienne”
Site-photos: sur le site www.ces-st-vincent.be, rubrique “Notre Histoire” puis “Ancien(ne)s élèves”
2
REGRETS ET ESPOIRS
EDITO
Avec tous nos regrets…
Quelque cinq cents Anciennes ou Anciens seulement recevront ce 75e numéro de notre Revue. J'en
ai le cœur blessé. Non parce que 10 % "seulement"
des Anciens ont payé leur cotisation pour le recevoir.
Ce pourcentage n'est pas pour nous un échec, compte
tenu de l'intérêt immédiat très relatif que suscite
une telle parution dans la vie trépidante de beaucoup, compte tenu de la ténuité du lien qu'ont gardé
beaucoup d'Ancien(ne)s avec leur Collège ou Institut, compte tenu d'une certaine négligence, d'une
certaine paresse tout humaine, compréhensible et
excusable dont nous faisons souvent preuve, négligence qui ne signifie nullement désintérêt et encore
moins rejet. Non! Ce pourcentage, si faible paraisse-til, est pour nous un encouragement.
Ce qui m'attriste, c'est que, pour des raisons financières
que notre président Olivier Blanquet vous a déjà
expliquées dans les numéros précédents, nous ne
soyons plus à même, financièrement, d'adresser cette
Revue à tous les Anciennes et Anciens. Comprenez-moi
bien: ce qui me désole, c'est que nous ne soyons plus
à même de conserver le lien trimestriel avec tous.
Heureusement, grâce à l'intervention financière du
Conseil d'administration des Collège et Institut, du
CES si vous préférez, de l'ensemble de nos écoles
secondaires pour être clair aux yeux de tous, les familles
des élèves actuels, de la 1ère à la 6ème, de l'enseignement
technique comme du général rénové, continueront
à recevoir ce "lien" chaque trimestre. Les élèves actuels,
ainsi que leurs familles, s'ils veulent être attentifs
et accueillants à notre travail assidu depuis 1981,
sauront ainsi que le Collège – ou le CES – n'est pas
seulement constitué d'élèves qui sont là pour obtenir
un diplôme et puis oublier bien vite ce qu'ils ont
vécu à Saint-Vincent avec leurs professeurs et leurs
copains ou leurs amies. Ils comprendront au contraire
que Saint-Vincent est aussi constitué d'anciens élèves,
filles et garçons, femmes et hommes du monde
d'aujourd'hui, qui se souviennent de leur formation
"de quand ils étaient ados", et qui puisent encore
et toujours à la source qu'ils ont fait surgir en leur
jeunesse dans l'étude, les loisirs, les discussions
parfois passionnées, souvent passionnantes avec leurs
pairs de l'époque et avec leurs professeurs et éducateurs.
Et je suis sûr que la plupart des Anciennes et Anciens
n'ont pas oublié que Saint-Vincent, ce n'est pas une
grande bâtisse nostalgique où ils ont décroché leur
diplôme, mais que c'est encore aujourd'hui des jeunes
filles et des jeunes garçons en pleine formation.
Des jeunes qui constitueront l'ossature solide du
XXIème siècle et qui sont aujourd'hui confiés à leurs
maîtres pour s'y préparer. Des maîtres que, chères
Anciennes et chers Anciens, vous avez bien connus
vous aussi.
Ce qui me frappe chaque année lorsque, au mois
d'octobre, des Anciens se retrouvent pour célébrer
leur jubilé, c'est qu'ils se retrouvent avec les mêmes
conversations, les mêmes rires, les mêmes discussions, les mêmes idées et valeurs fondamentales que
ceux qu'ils partageaient dans leur jeunesse, accrus,
bien sûr, des révisions plus ou moins prononcées
que leur vie et leur expérience ont provoquées – et
c'est normal. Ils sont d'hier et d'aujourd'hui tout en
pensant à demain, tout en parlant de demain.
On n'est pas de "Saint-Vincent d'aujourd'hui" ou de
"Saint-Vincent d'hier", on est "de Saint-Vincent". C'est
un fil rouge au sens plein du terme.
Et ce qui me blesse aujourd'hui, c'est que nous ne
soyons plus en mesure de conserver ce fil rouge intact
auprès de tous nos lecteurs potentiels. Nous garderons
le contact avec les Anciens par tous les moyens, mais
nous avons besoin de leur participation. Il serait d'ailleurs
bon que leur participation ne soit pas seulement
financière, mais qu'elle se manifeste aussi par des
contacts, des récits de souvenirs, des réflexions dictées
aussi bien par hier que par aujourd'hui. Que les élèves
d'hier et ceux d'aujourd'hui prennent l'initiative de
s'exprimer dans ce petit bulletin de contact – comme les
élèves actuels peuvent le faire dans le jeune "Journal
du Collège", dont je félicite au passage les créateurs
et rédacteurs. Bref, je souhaite de tout cœur que notre
"revue" soit de plus en plus la voix de tous, actuels
et anciens élèves et professeurs de toutes les écoles.
3
Ceci dit, le présent numéro sera en grande partie
consacré à l'une des constituantes de base, la plus
constante, du Collège (Collège au sens large du terme):
les professeurs. Chaque année maintenant, plusieurs
professeurs prennent leur retraite. Il est bien normal que nous leur disions merci au nom de tous.
De plus, cette fois, deux professeurs qui ont profondément marqué leurs élèves et leurs collègues,
Madame Cécile Schelstraete-Goossens et Monsieur
l'abbé André Bény, nous ont quittés pour de bon
ici-bas. Il va de soi aussi que nous leur rendions
hommage et que nous évoquions leur souvenir. Nous
le ferons du fond du cœur… et ce sera, pour bien
des Anciennes de l'Institut et bien des Anciens du
Collège, l'occasion de se rappeler tout ce que ces
deux grandes personnalités leur ont apporté. C'est
grâce à des femmes et des hommes comme eux que
Saint-Vincent continue à couvrir de sa magie des
jeunes étudiantes et étudiants, mais aussi des femmes
et des hommes d'aujourd'hui.
Jean Hamelryckx,
rédacteur.
IN MÉMORIAM…POR UN ANCIEN PRÉSIDENT
PIERRE DESCHAMPS
Nous apprenons en dernière minute le décès, survenu le 26 mars 2008 dans sa 87e année, de M. Pierre
Deschamps, un ancien de la rhéto 38. Nous tenons
à lui rendre ici un hommage particulier, car il fut,
de 1957 à 1982, le président de l'Association des
Anciens du Collège Saint-Vincent.
Sorti de rhétorique en 1938, docteur en droit de
l'UCL, M. le Sénateur Pierre Deschamps était avocat
honoraire au barreau de Tournai, membre honoraire
de la Chambre des représentants, ancien vice-président
et membre honoraire du Parlement européen, ancien
responsable national de l'association "Vie montante".
Sa vie fut consacrée au barreau, à la politique, à sa
foi et, surtout, à sa famille.
Lors de la célébration du centenaire du Collège, en
1974, la séance académique d'ouverture de cette année
exceptionnelle avait été réservée aux Anciens. Ceuxci étaient venus nombreux et la "grande étude" transformée en salle de fête était pleine à craquer. Devant
cette assemblée, présidée par le représentant de S.M.
le roi Baudouin, M. le Sénateur Pierre Deschamps
avait prononcé un brillant discours, dans lequel il
avait fait ressortir les valeurs éducatives que les anciens
élèves conservaient de leur passage à Saint-Vincent.
Nous l'en remercions encore.
Nous n'oublions pas, d'autre part, qu'il faisait partie
d'une promotion exceptionnelle, celle de 1938, qui
se réunissait chaque année autour de l'autel puis
autour d'une autre table, dans un restaurant ou chez
Pierre Deschamps est le deuxième à gauche.
l'un d'entre eux. Leur fidélité dans l'amitié était née
sur les bancs du Collège et ils tenaient à ce rite annuel.
Il y avait là, autour de Pierre, deux anciens professeurs
que beaucoup d'Anciens ont bien connus: Henri
Strodiot, "le" prof. de math, et Pierre Mahieu, "papa"
Mahieu. Il y avait aussi tous les autres rhétoriciens
de 1938. Seuls subsistent aujourd'hui Jean de Fauconval, Pierre Ferbus, Jacques Ricour et Henri Strodiot. Ce dernier, nous le rencontrons encore parfois
dans ses marches à travers Soignies.
A tous ces vieux amis de Pierre Deschamps, nous
redisons toute notre sympathie et notre admiration.
A la famille de Pierre, nous disons tout notre attachement et nous l'assurons de la pérennité de notre
mémoire.
Jean Hamelryckx,
ancien président des Anciens.
4
IN MÉMORIAM… HOMMAGE
ABBE BENY
En invoquant la mémoire de l'abbé André Bény, il
me semble voir se dresser des générations d'Anciens
qui n'ont rien oublié de l'homme de sciences, mâchouillant son cigarillo (en dépit de tous les interdits des
Principaux successifs), amorçant son cours de sciences par un "Journal d'informations" et affrontant,
avec un égal bonheur (et une réelle passion qu'il
masquait derrière un apparent détachement!) la Physique,
la Chimie, la Géographie, la Biologie…! Car l'abbé
Bény était un "homme de sciences" dans toute l'acception du terme : il en avait la rigueur, le souci de
la recherche, la curiosité dans tous les domaines nouveaux, l'exigence de la précision et des certitudes.
Mais cet homme de rigueur, et dont le premier abord
pouvait paraître froideur ou superbe, était un gai
luron, un confrère de joies et de rires! Et j'en appelle
ici aux anciens confrères, prêtres et laïcs, qui n'ont
pas oublié les soirées de fête… voire de bitures de
vieux étudiants, que nous avons partagées!
Il était né à Néchin, dans la petite ferme de ses parents, en 1925. Sans doute tenait-il de ses ancêtres
terriens ce sens du concret et des réalités tangibles,
et dont les "expériences" se devaient de pouvoir être
reconstituées.
Envoyé à Louvain durant son séminaire pour y suivre une formation universitaire "en théologie",… il
avait tout bonnement (et avec quel culot!) boudé
ces cours-là pour suivre les cours de la Faculté des
Sciences!
Il racontait, avec sa verve parfois caustique, qu'il avait
appris le russe pendant les cours de dogme et de
droit canonique!
Dessin-portrait de
François Louant, 1979
Car il avait la passion des langues. Et, outre le néerlandais, il parlait couramment l'anglais et l'allemand,
et "se débrouillait", disait-il, en russe. Il avait fait
un voyage en URSS stalinienne, en cachant son état
sacerdotal; mais il avait célébré l'Eucharistie, dans
sa chambre d'hôtel, face au Kremlin.
Ordonné prêtre en 1951, il fut envoyé au collège
de Soignies. Tout son parcours, il le fit à Saint-Vincent, jusqu'à l'âge de la retraite, en 1990. Puis l'évêché
de Tournai l'utilisa à bon escient pour mettre sur
ordinateur les données concernant les prêtres : il
fut ainsi le premier informaticien au service du diocèse
de Tournai.
Mais une thrombose le paralysa à demi, et il se retira dans la maison paternelle, à Néchin, où sa sœur
et son beau-frère l'accueillirent avec une générosité
à laquelle on rendit hommage, le jour de ses funérailles
(le 25 janvier 2008).
C'est lui-même qui décida, afin de ne pas être une
charge trop lourde pour les siens et sans doute dans
un dernier élan de cette farouche indépendance qui
était la sienne?) de se retirer au home de Néchin.
Ce grand bonhomme que nous avons tous connu…
si sûr de lui, si dédaigneux de tous les ukases ou
contraintes qu'il ne s'imposait pas lui-même,… a
terminé sa vie dans la dépendance totale,… dans
l'humble abandon du malade presque impotent et
fragilisé; et le personnel soignant de l'Institut a admiré
sa gentillesse, sa confiance en eux, et sa docilité!
Ce sont là de grandes choses qui ne peuvent que
surgir d'hommes dont la vie a été toute donnée et
discrètement marquée par la Foi et l'Espérance.
Chanoine Guy Agneessens, ancien Principal.
Photo d’A. Libert, 1955.
5
IN MEMORIAM… POUR CÉCILE
MME SCHELSTRAETE-GOOSSENS
1965… Je l’observais depuis un moment, du coin
de l’œil…
Penchée sur une pile de cahiers, Cécile s’assoupissait
malgré elle, ses yeux papillonnaient :
« Cécile tu ne crois pas que …. », elle me sourit et
ce fut le début de notre complicité… Nous étions
toutes deux en attente: Marie-Anne et Marc allaient
naître quelques mois plus tard !
« Sans doute, mais il faut que je termine ces corrections… ».
C’était bien là Cécile, elle luttait !
Et elle lutta jusqu’au bout.
Très discrète, elle parla rarement des siens. Mais on
savait combien ses enfants et petits-enfants comptaient
pour elle.
Dans la suite, elle élargit même son cercle de famille.
Que n’ont-ils faits, Cécile et Robert pour accueillir
d’autres jeunes et tout particulièrement deux
Burundaises, Larissa et Gloria, venues faire leurs études
en Belgique.
Organisatrice née, elle menait tout de front, son ménage
sa famille, sa profession et … son jardin !
Elle recherchait les plantes rares qui pouvaient
s’harmoniser dans cet îlot de paix et de verdure,
qu’elle soignait avec amour et avec art. Car là aussi
Cécile excellait.
Adieu Cécile… nous ne te verrons plus, mais ton
souvenir, ton sourire, ton courage surtout resteront
pour toujours gravés dans nos cœurs.
Nicole Leveau et les amies de Cécile.
Photos de ses amies.
Et puis ce fut la maladie !
Une fois de plus Cécile lutta… Elle supporta les
traitements, les chimios… tout en gardant un contact
serein avec les médecins et les infirmières.
Elle crut avoir surmonté le mal.
Hélas! il était toujours là, tapi dans l’ombre, attendant
son heure…Elle dut s’avouer vaincue, ce qu’elle
fit avec beaucoup de dignité.
6
AU REVOIR, MONSIEUR LE PRINCIPAL
PHILIPPE BUYSE
A tout seigneur, tout honneur.
"S'il te plaît, rédige-moi encore un article… S'il te
plaît, parle-moi d'un Principal…"'
Le 1er septembre 2007, Monsieur Buyse a remis non
le sceptre mais la houlette (ou la barre) du Collège
à Monsieur Gheur. Il nous en a parlé lui-même dans
le numéro précédent, le 74e, de cette Revue, nous
invitant à garder le cap du navire "Saint-Vincent" dans
la ligne de son histoire et dans la collaboration de
ses différentes composantes.
Philippe Buyse… "Ce cadet d'une famille de six enfants,
où le papa est trop tôt disparu, a été élevé par une
maman hongroise, énergique et infatigable", a
précisé Philippe Declerck lors de l'hommage rendu
à M. Buyse le 23 novembre 2007 par le corps professoral du CES Saint-Vincent. "Il nous est venu tout
droit de la capitale", mais - non! – il n'est pas un
citadin égaré en province. Romaniste d'une grande
sensibilité artistique et littéraire, Philippe s'est investi
à fond au Collège Saint-Vincent, participant aux
activités culturelles des grands élèves… et secondant
la direction dans l'organisation des cours et des horaires.
C'est donc tout naturellement qu'en septembre 2002
il a succédé à Monsieur Dechèvre et est devenu le
premier Principal ni prêtre ni ancien du Collège…
et, de surcroît, d'origine hongroise!
et de tous ses travailleurs, du Conseil d'administration au personnel cuisinier et ouvrier, en passant
par les corps enseignant et éducatif, et, bien entendu, par les élèves et leurs parents, M. Buyse a été un
rassembleur, un animateur réfléchi et enthousiaste,
le capitaine tenant la barre du grand navire comme
il l'avait promis en 2002.
Seuls les matchs de Justine Henin à Roland-Garros
et partout dans le monde réussissaient à le distraire
de sa tâche et à lui procurer des temps morts dans
son travail. Mais n'est-ce pas normal pour un grand
sportif (rappelons au passage ses exploits de
joggeur) et un brillant tennisman?
Aujourd'hui, soyez rassuré, Monsieur le Principal.
Vous avez bien poursuivi le sillage du "Saint-Vincent", celui-ci continuera à se creuser et à laisser
des traces de son long cours, la barre restera fixe et
le cap sera gardé malgré les crachins et les tempêtes,
grâce à l'union de tous, du nouveau capitaine au
plus jeune des moussaillons.
Jean Hamelryckx,
inspiré par Philippe Declerck.
Photo d'Armand Dechèvre.
La tête remplie de projets, il a néanmoins toujours
veillé à d'abord écouter les avis de chacun avant de
prendre une décision. Mais une fois celle-ci prise,
il s'y est toujours tenu fermement. Soucieux d'une
bonne communication, il a fait en sorte que, photocopieuses, valves et casiers aidant, chacun soit au
courant le plus vite possible de ce qui le concernait. Désireux d'éviter la
routine et de stimuler sans
cesse ses troupes, il
a chaque année
inscrit le travail
pédagogique dans
une thématique générale
neuve. Attentif au travail
en équipe et à la collaboration des diverses
composantes du Collège
7
CE N’EST QU’UN AU REVOIR
POL DOSSCHE
- Monsieur Dossche, voudriez-vous faire annoncer
dans la Revue la naissance de ma fille … ?
- Monsieur Dossche, pourriez-vous me communiquer
les coordonnées d'un de mes copains de rhéto …?
- Pol, peux-tu me dire à combien d'exemplaires nous
devons tirer la prochaine Revue?
- Bonjour Monsieur, puis-je avoir une bouteille de
vin. C'est pour la table de la rhéto 19.. ?
Telle s'est déroulée la vie professionnelle, sociale et
familiale de cet homme né en 1949, qui passa son
enfance dans la ferme familiale de Trazegnies,
parlant le néerlandais avec ses parents et le français
à l'école. Parfait bilingue donc, Pol voulait devenir
instituteur, mais l'amour des langues le mena au
régendat en langues germaniques… tout comme
aujourd'hui à l'apprentissage de l'italien. Car Pol reste
boulimique de savoir et de culture.
Oui, Pol Dossche est vraiment l'un des piliers de
notre Association des Anciens. Secrétaire aux
fichiers sans cesse remis à jour, distributeur de la
Revue des Anciens (devenue Revue des Anciens, des
Anciennes et de tout le CES d'aujourd'hui, ce qui
nous a fait atteindre un tirage de 8.000 exemplaires),
grand échanson lors du souper ou dîner des Anciens,
Pol est partout, toujours disponible.
Tout comme au Collège d'ailleurs où, de 1970 à 2007,
il fut non seulement titulaire de 1e D puis de 4e A et
prof de néerlandais et d'anglais d'une grande compétence, mais aussi grand argentier des outils pédagogiques
pour les langues modernes, ouvrier inlassable de la
procure et du prêt de livres, animateur dynamique
de nombreux voyages pédagogiques en Angleterre
avec les 4es, en Turquie avec les rhétos, accompagnateur cultivé des 5es et 6es au théâtre, et – nous l'en
remercions particulièrement dans cette Revue –
membre actif et engagé à fond dans l'Association
des Anciens.
Et ceci ne représente qu'une partie des activités de
cet homme sur qui on a toujours pu compter, partout.
Car il faudrait aussi énumérer son dévouement au
Rugby Club de Soignies, ses balades à vélo avec ses
collègues… ou avec Ria, ses nombreux voyages, à
commencer par son inoubliable raid au Cap Nord
avec Robert Mahieu, expédition que, tout jeunes profs,
ils relatèrent si bien lors des activités culturelles mises
sur pied pour célébrer le centenaire du Collège en
1974-75.
Travailleur au dynamisme débordant, il le fut aussi dans sa maison avec Ria, pour ses filles dans leurs
maisons, dans son jardin qui fait sa fierté, dans ses
repas conviviaux - car Pol et Ria savent recevoir! –
et aujourd'hui dans son amour de baby-sitter auprès
de ses petits-enfants.
De même, il fut – et c'est ce que nous retiendrons
tous de lui – un professeur enthousiaste, hypermotivé
et emballant. Sa vie de professeur était, comme il
l'a dit lui-même le 25 janvier dernier au moment
de l'adieu, "le plaisir de travailler ensemble" avec
ses collègues, "le bonheur de partager avec ses élèves
l'étude, mais aussi ces moments privilégiés au foot
ou à vélo", "le bonheur de voir des jeunes intéressés
par le néerlandais et demander des échanges linguistiques avec des élèves du Sint-Vincentiuscollege
van Eeklo", "la joie de retrouver comme collègue le
petit jeune à qui il avait donné cours." Et aujourd'hui,
"le merci d'avoir fait avec ses élèves un bout de chemin,
(…) avec ses collègues une longue route dans le train
de la vie."
Jean Hamelryckx,
inspiré par Etienne Wilmotte.
Photo d'Armand Dechèvre.
8
UNE VIE BIEN REMPLIE À SAINT-VINCENT
MAURICE VAN VOOREN
Maurice Van Vooren : une vie bien remplie à SaintVincent
Non, Maurice, un basketteur n'est pas un balochard,
et le basket-ball n'est pas un jeu de hasard. C'est
un sport d'équipe qui présente comme objectif aux
joueurs de lancer un ballon dans un anneau placé
à 3,05 m. du sol (d'accord), après avoir progressé
soit en faisant rebondir le ballon soit en le passant
à un équipier (rappel); ce sport demande vitesse,
clairvoyance et précision (n'est-ce pas?). Les joueurs
de grande taille y sont très recherchés et assez avantagés (non?). Et justement, Maurice, tu étais un homme
grand, comme tu fus un grand homme. Voilà, pour
le basket, les choses remises au point.
Quant à Maurice? Maurice Van Vooren est né à Attre,
il a grandi à la campagne dans une famille wallonne
originaire des Flandres. C'était un garçon plein d'énergie, un sportif
dans l'âme,
pour qui le basket fut une passion durant ses huit
années d'internat au Collège Saint-Vincent, de 1961
à 1969. Collège où il s'était tellement plu qu'il allait,
au terme de ses études universitaires, revenir y exercer
une longue carrière au service de l'éducation physique,
du sport (surtout le basket) et des jeunes, de 1973
à 2007.
"Pégase du basket sonégien", comme le qualifiait Géry
Hautem le 25 janvier dernier lors de la séance académique
du "Ce n'est qu'un au revoir", Monsieur Van Vooren
allait d'ailleurs varier ses activités et ses fonctions
durant ces 34 années de carrière. Successivement
professeur d'EPS au moment du student-boum
provoqué à Soignies par le Rénové et les Humanités
techniques Sports, puis secrétaire de la FNSEL siégeant
à Soignies, re-professeur ensuite d'éducation
physique et d'anatomie, encore directeur d'internat
(il en avait connu un bout) et enfin professeur pour
la troisième fois et vedette annuelle du Rhéto Trophy
avec ses élèves, Maurice a goûté à tout, a bien œuvré
à l'accroissement du Collège qu'il avait connu, élève,
sans salle omnisports, sans Tilleul ni Pavillon, mais
avec simplement deux dortoirs et une grande cour
de terre rouge collant aux chaussures les jours de
pluie. Il a vu croître, grâce à une bonne gestion économique, dira-t-il, la prospérité du Collège, la création d'emplois… et surtout la possibilité offerte aux
jeunes en difficulté de se relancer dans des études
plus attrayantes, plus proches de leurs goûts, plus
"réconciliantes" avec l'école et la vie.
Ce 25 janvier donc, nous avons salué Maurice, nous
l'avons remercié avec humour et émotion. Il nous
a dit à tous ce qu'il avait sur le cœur… et il attend
déjà la première occasion de revenir pour préparer sa sixième retraite,… celle de guide touristique
de ses anciens collègues au château … d'Attre.
Jean Hamelryckx,
inspiré par Géry Hautem.
Photo d'Armand Dechèvre.
9
UN GRAND SONÉGIEN, MONSIEUR…
CHRISTIAN HOST
En 1971, "le Collège", en pleine explosion démographique, accueillait en son corps professoral un
spécimen assez rare - et ce qui est rare est précieux!
-, un Brainois né au Congo! Il était présenté, par
deux vieux scouts brainois, papa Mahieu et Marcel
Léonard, comme un Joyeux Tapir… Le Principal de
l'époque, l'abbé Agneessens, le rebaptisa Phacochère…
En fait, il s'agissait de Monsieur Christian Host.
les visions de l'école basées sur des réalités pédagogiques purement imaginaires. Ce 25 janvier, c'est
pourtant avec son cœur qu'il a terminé son au revoir,
en nous invitant à l'intériorité et en nous redisant
toute son amitié.
Jean Hamelryckx,
inspiré par Jacques Hoebeke.
Photo d'Armand Dechèvre.
Ce jeune professeur de mathématique, fan de
Chostakovitch et créateur passionné d'herbiers, s'est
installé à Soignies avec sa famille, si importante pour
lui. Tout fier d'être devenu sonégien (hum!), il se
fit vite adopter et apprécier dans sa nouvelle patrie
par son dynamisme et son sens de l'engagement.
Chrétien sensible aux valeurs sociales (n'avait-il pas
connu et vécu lui-même divers tris sociaux, particulièrement dans les écoles?), Christian se mit, avec
Jacques Hoebeke notamment, au service de tout ce
qui lui semblait une cause juste. Animateur des émissions de la radio sonégienne, du Tour Saint-Vincent et de la célébration de Noël, Christian consacrait
essentiellement son énergie aux jeunes.
C'est ce même souci des jeunes qui le rendit très
attentif à la pédagogie, repensant sans cesse l'école.
Et cet idéal l'amena à son second métier. Détaché
de l'enseignement, il devint conseiller-accompagnateur
pédagogique. Ce ne fut pas toujours facile: dans
certaines écoles, il ressentit de la méfiance et
même de l'agressivité. Mais, empiriste plus
confiant au vécu qu'aux raisonnements
abstraits, Christian s'attela à confectionner
des bulletins, des projets d'établissement, des plans de formation;
il réfléchit aux méthodes de travail et de mémorisation, il travailla au lien entre le primaire
et le secondaire… Et il étudia les multiples décrets
Onkelinx, Hazette et Arena…
Quel mérite, quand même!
Aujourd'hui, Christian n'a
pas mis fin à ses réflexions.
Il continue à pourfendre l'individualisme des maîtres et
eChristian félicité par son ami Jacques
10
ADIEU, MONSIEUR LE GÉOGRAPHE.
PHILIPPE MERGEN
Adieu, Monsieur le Géographe
O grand saint Nicolas, patron des écoliers…
O grand Philippe Mergen, modèle des professeurs…
Enfin!!! Modèle des professeurs – pas seulement de
géographie - qui attachent plus d'importance à l'essentiel
qu'au formalisme qui procure bonne conscience. Pour
lui, en effet, les compétences ne se sont jamais mesurées
au compte-goutte en remplissant les diverses colonnes
d'un bulletin auquel les parents finissent par ne plus
rien comprendre. Pour lui, la compétence vit au cœur
de l'élève, elle se renforce par l'intérêt qu'on lui propose, par l'observation scientifique, par la réflexion.
Elle est savoir, savoir-réfléchir et savoir-faire. Les cours
tout faits, bien soumis aux critères des fabricants
de programmes et aux décrets des ministres non
enseignants de l'enseignement, Philippe n'y a jamais
cru. Lui, le géographe, il emmenait ses élèves dans
des excursions géniales qu'il préparait sur le terrain
pour pouvoir leur montrer la Terre, la leur expliquer
concrètement dans ses données géographiques et
géologiques (rappelons sans le faire rougir que Philippe
a fait un doctorat en géologie). Qui ne se souvient
des synclinaux et des anticlinaux de la région de
Han-sur-Lesse, des méandres de la Lesse vus du Belvédère
et de la résurgence de la Lomme à Eprave?
grande échelle aussi, en jouant saint Nicolas pour
tous les collègues. Ah! Saint Nicolas Mergen, quel
plaisir! Quel bonheur pour Isabelle (qui a rempilé
en père Fouettard), pour Bruno (toujours gentiment
taquiné) et pour tous les autres! Et quelle jubilation pour le grand saint d'un jour de voir, agenouillés
devant lui, son Préfet, son Directeur, son Principal…
et ses Jolies Collègues, et de leur pardonner avec
indulgence leurs petites manies remises à leur juste
place aux yeux de tous dans l'humour et l'amitié.
Son amitié d'ailleurs était sincère et généreuse. N'avaitil pas le cœur sur la main, celui qui refusa un jour
de faire saint Nicolas parce qu'une collègue pleurait,
ou qui reprit une heure de cours en TS à une collègue
au bord du gouffre?
Nous avons tous connu avec lui des moments
magiques. Thierry Masson surtout, qui n'a pu, le
25 janvier, cacher son bonheur d'avoir fait la route
chaque jour en covoiturage avec Philippe et d'avoir
appris avec lui la joie de vivre, le respect réel et profond des intérêts de l'élève et du métier d'éducateur.
Le Collège voit partir un géographe humaniste, mais
il garde Thierry, et il n'a pas fini de rire.
Jean Hamelryckx,
inspiré par Thierry Masson.
Photo d'Armand Dechèvre.
Et cela, il le faisait avec la pleine conscience
de nos limites à tous. Il aimait la dérision.
Cela évite l'orgueil et cela permet d'accorder
sa juste valeur à toute chose. Cela permet
aussi, à travers un humour parfois acide
(il est certainement le premier
à le reconnaître), de garder
la modestie nécessaire, de rester
les pieds sur terre… avec
bonne humeur. Car Philippe
aime rire. Cela lui permet d'ailleurs de faire distinguer l'important du
stérile.
Peut-être peut-on dire plus simplement que Philippe aime vivre.
Goûter l'amitié devant un
rosé bien frais accueillant
l'invité. Goûter l'amitié sur une
11
SAULE ET LES PLEUREURS
SAULE
Au cours de l’été 2006, je feuilletais négligemment
un magazine; j’avais quelques minutes à perdre et
les remplissais sans conviction. Une page interpella
quand même mes yeux peu enclins à une lecture
approfondie; un gros titre éveilla ma curiosité, troubla
ma nonchalance: Saule et ses pleureurs. Bizarre, ce
titre. Etonnante, la conjonction de ces deux noms.
Singulière et intrigante, l’évocation de cette salicacée
au feuillage vert tendre. Sous ce titre et au-dessus
de l’article occupant cette page, une photo: un gars
aux cheveux ébouriffés, encore un mec qui n’a jamais
entendu parler du peigne sans doute… C’est drôle,
cette tête me dit quelque chose! On dirait Baptiste.
J’appelle mon épouse à la rescousse: eh oui, on dirait
Baptiste. Vite et avec attention cette fois, je parcours
le texte; il y est bien question d’un saule chanteur
accompagné de ses musiciens et choristes qu’il appelle
ses pleureurs; mais nulle mention n’est faite du nom,
du vrai nom de ce saule à tête humaine… On dirait
pourtant bien que c’est Baptiste…
Et c’était bien Baptiste, Baptiste Lalieu.
Eh oui, Baptiste ! beaucoup se souviennent de lui ;
nombreux sont ceux qui se rappellent avoir découvert, au printemps 1996, sur la scène du Collège,
un Caligula en tutu rose dans la pièce du même
nom d’Albert CAMUS. Eh bien, cet empereur romain
sombrant dans la plus profonde démence avait alors
le visage de Baptiste!
Déjà comédien! déjà plongé dans les rêves les plus fous!
déjà décidé à décrocher la lune, même si le metteur
en scène de l’époque ne s’appelait pas Franco Dragone
que les Louviérois connaissent bien, mais Vincent Marin.
Et je me suis arrangé pour aller voir ce Saule et son
spectacle au Théâtre de La Louvière le 1er mars; je
ne connaissais que quelques bribes de ses chansons;
je l’avais aperçu quelques fois à la RTBF qui le présentait comme la Révélation francophone de l’année.
Et pour rien au monde, je n’aurais manqué ce rendez-vous avec mon ancien élève de la 6A de 19951996. Pour rien au monde, je n’aurais raté
l’occasion de voir à l’œuvre celui qui était le voisin
de classe et le grand ami de Frédéric, mon garçon,
qui s’en est allé en septembre 2001, accompagné
d’une chanson que Baptiste chanta avec beaucoup
de sensibilité et d’émotion au cours de la messe de
funérailles. Aujourd’hui, je me souviens des jours
anciens et… je me réjouis d’avoir pu entendre, voir
et admirer les pleureurs et leur Saule.
Je suis un saule qui pleure
En attendant mon heure
Si le roseau penche
Moi mon cœur flanche
Regarde comme c’est joli
Un arbre triste la nuit
Qui quand tout le monde dort
S’inquiète encore
Il est sensible, ce Saule; sa chevelure étoilée se laisse
décoiffer par une toute petite brise. Il ne faut pas
grand-chose pour l’émouvoir: le temps qui passe,
les jours qui se fanent ; et il veut se faire à l’idée
que sur cette planète, il résume sa vie avec des peutêtre.
Et il s’élève contre le sort qu’on fait aux gens qu’on
dit « marqués pas d’chance », qu’on prétend victimes de « la loi de Murphy » :
Un pied qui s’foule
C’est la loi de Murphy
Un mur qui s’écroule
C’est la loi de Murphy…
alors que: tout seul chez lui, Murphy se marre, car
sa loi ne tient qu’à des bobards.
Et : Murphy, j’te l’dis, droit dans les yeux, t’es juste
qu’un tout petit merdeux qui a inventé la poisse;
c’est dégueulasse, la poisse enlise, la poisse enlace!
Les textes de notre Baptiste baptisé Saule parlent
bien sûr des hommes, de nous; sa plume chante
le monde, la vie; l’onglet de sa guitare écrit l’homme
et ses travers (1), égratigne le puissant qui écrase
(2), caresse le petit qui accomplit chaque jour sa
tâche dans la dignité (3):
(1) Ah, c’est le propre de l’homme
Que ce bon vieux minimum
On a la flemme du samedi soir
On fout plus rien c’est dérisoire
Que l’minimum
12
SAULE ET LES PLEUREURS
(2)T’es qu’un con qui s’ignore
Si senor si senor
J’ai raison et t’as tort
Si senor si senor
Et je suis ton patron
Si senor si senor
Sans moi plus de pognon
Si senor si senor
Toi et tous tes copains
Si senor si senor
Vous refaites ma toiture
Si senor si senor
Vous entretenez mon jardin
Si senor si senor
Et vous lavez ma voiture
Si senor si senor
Puis tu rentreras chez toi
Voir ta femme et tes gosses
Et avant le repas
Vous bénirez le boss
(ref) le boss pour qui tu bosses
(3) dans son assiette qui s’abîme
luisent les pièces de vingt centimes
sublime, madame pipi s’fait son film
elle a plus de style dans ses gestes
que toutes les stars du show-business
plus de classe que les gens qui passent
en costard trois pièces
moi, j’dis
que dans ces personnes qu’on oublie
sommeille un soleil de minuit
une petite lueur qui fait de ces femmes
de jolies dames.
Tête de lard, tête en l’air. Tel était Baptiste au Collège.
Comme Caligula, il n’avait guère les pieds sur terre.
Je me souviens de l’aventure, ou plutôt de la galère,
que constitua son T.F.E. Il « oubliait » qu’il fallait
respecter des échéances, il « perdait de vue » qu’il
fallait bosser sérieusement et régulièrement… il avait
la tête ailleurs… déjà !
C’est pas d’ma faute, j’suis né comme ça…
(ref) ma tête est ailleurs
sur une autre planète
parmi les grands rêveurs
aux allures un peu bêtes
comme un gros poisson
ça fait des bulles dans mon cerveau
des trucs mal connectés qui font que
j’suis distrait
Eh oui, ses parents ont eu beau le lui répéter, moi, j’ai
eu beau m’arracher les cheveux (?!?), il était tête en l’air,
il est tête ailleurs.
Et sa vie est tout sauf un long fleuve tranquille. Il lui
arrive (souvent) de rentrer tard auprès de sa douce mie:
Fais pas de bruit quand tu rentres
Referme la porte derrière toi
Essaie de pas te faire entendre
Comme un fantôme en d’sous de ses draps
Mais il se dépêche :
En attendant que j’sois près d’toi
Fais comme si j’étais déjà là
Et surtout n’éteins pas
Parc’que je cours
Je cours je cours
Pour être auprès de TOI
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est encore
et toujours un grand gamin :
En sortant du bureau
J’m’achète un bon jeu vidéo
Ce soir ma femme a fait des frites
Et j’vais les manger super vite
Parc’qu’après le souper,
Y a un copain qu’j’ai invité
À v’nir jouer d’la guitare
Dans mon garage très tard
(ref) mais t’as mais t’as mais t’as
quel âge
mais t’as quel âge mon grand
tais-toi chérie, j’ai le complexe de Peter Pan
Baptiste m’a vraiment conquis en ce 1er mars. Parce
qu’il chantait très bien, avec une rare aisance et une
remarquable justesse de ton. Parce qu’il était dans
une connivence totale avec ses musiciens et choristes. Parce qu’il vivait et vibrait à l’unisson avec
les spectateurs. Et surtout parce qu’il était encore
lui : un gars optimiste, enthousiaste, disponible, simple et soucieux des gens simples. Oh ! je ne cherche
nullement à donner de lui une image édulcorée. Il
est et, je l’espère, sera toujours le Baptiste échevelé
et débraillé, décoiffant et désopilant. Et quelle fut
ma joie lorsque, avant le spectacle, nous sommes
tombés par hasard nez à nez, puis bras dans les bras
! Et qu’elle était savoureuse la chope qu’on a lampée ensemble après son tour de chant et la séance
d’autographes! On a parlé, autant qu’on a pu; on
a ri, autant qu’on a pu:
S’il ne me restait qu’un seul jour
Juste avant de partir
Je f’rais l’idiot simplement pour
Écouter les gens rire
Ce 1er mars, j’ai découvert un Saule non pas pleureur,
mais entouré de ses pleureurs.
Ce 1er mars, je me suis souvenu de ce grand efflanqué qui occupait naguère le dernier banc du local
301 au Collège; son voisin et lui me faisaient le signe
du canard quand je divaguais un peu trop.
Je me souviens des jours anciens et… je souris…
Bernard Roelens,ancien titulaire de rhéto.
13
NOS ÉLÈVES
AVENTURE
Quel paysage !
A la veille des congés de la Toussaint, les sujets de
discussion fusent. L’objectif est d’alimenter les compagnons de classe de divers thèmes et faits anodins
puisés à travers les médias ou décodés dans d’autres
lieux de rencontres. Mais une certitude transparaît,
l’école est temporairement hors des têtes de tous
nos adolescents.
conducteur de cette journée. Un rire suffit à rassurer
et la difficulté est engloutie. Le phénomène de groupe
joue un rôle prépondérant. Les échanges visuels et
verbaux constituent des réconforts. Les difficultés
physiques ravissent tous les étudiants. Chacun évolue
à son propre rythme. Une autonomie saine naît de la
confiance réciproque entre les étudiants, les moniteurs
et les professeurs.
Une dernière bouffée d’oxygène sonégienne et nous
prenons la direction de l’Aventure Parc de Wavre
où nous attendent des prouesses physiques dans
un cadre verdoyant.
Observateurs, Madame Hollogne et moi-même
contemplons les mines de nos élèves. Des regards
balaient l’habitacle de l’autocar, des visages plongent
sous la bulle du MP3 et des rires communicatifs envahissent
le véhicule. Chacun y va de ses astuces en vue de
préparer au mieux l’inconnu qui se rapproche au
fil des kilomètres.
Enfin, une imposante barrière laisse entrevoir divers
parcours de cordes où un cocktail d’audace, de force
et de coordinations musculaires semble ne faire qu’un.
Nous ne sommes pas seuls et la patience est de rigueur
à l’entrée de ce vaste parc.
Une première gratification émane de nos étudiants.
Ils font preuve de philosophie et meublent avec
courtoisie ce long délai d’attente. C’est à nous. Le
discours protocolaire expliqué par les moniteurs est
complété par la projection d’un film. Chaque membre
reçoit une salopette et les accessoires spécifiques
aux différents circuits.
Très vite, les réalités reprennent le dessus. Certains
enchaînements représentent des obstacles d’ampleurs
différentes suivant les sensations vécues par les étudiants. Un fait est évident : la coopération est le fil
Déjà, la fin de l’après-midi retentit. Une fois n’est
pas coutume, une camaraderie plane au-dessus de
chaque tête. Les soucis sont mis temporairement
hors d’usage. La plénitude est une valeur gratifiante.
Elle prépare la semaine de congé.
La spontanéité, le franc-parler des élèves nous
ressourcent. Tout le savoir inculqué dans les différentes
matières y prend tout son sens. Nos étudiants renferment des valeurs essentielles, clés indispensables
pour voler de leurs propres ailes dans le quotidien
de la vie. Notre travail n’est certainement pas vain…
A quand notre prochain challenge ?
Pour le 2e degré technique-animation,
Jean-Luc Vandorpe.
14
NOUVELLES DE FAMILLE
Mariages
Delphine SIRAUT et Christophe DESMYTER, le 1er octobre 05.
Isabelle LAGNEAUX et Sergio MATTA, le 14 juillet 07.
Roland BASTENIER et Anne MORSOMME, le 4 août 07.
Catherine HALON et Antoine GUEUNING, le 20 octobre 07.
Naissances
Rachel, chez Christophe et Delphine DESMYTER-SIRAUT, le 26 janvier 05.
Samuel, chez Christophe et Delphine DESMYTER-SIRAUT, le 12 octobre 06.
Simon, chez Bernard et Sophie van der VLEUGEL-MARBAIX, le 13 mars 07.
Zoé, chez Laurent et Sandrine MARBAIX-WILMUS, le 1er avril 07.
Edeline, chez Mathieu et Elodie DECABOOTER-CLAEYSSENS, le 3 avril 07.
Guillaume, ches Valentine et Vincent LEROY-LAMANT, le 16 avril 07.
Clémence, chez Xavier et Sophie HOEBEKE-BOUGARD.
Cyril, chez Karen et Benoît MANCHE-BEKAERT, le 3 septembre 07.
Capucine, chez Fabrice et Charlotte MOGENET-VAN BALBERGHE, le 19 novembre 07.
Mathis, chez Paulin et Mélanie LEFEBVRE-DUBOIS, le 5 décembre 07.
Basile, chez Véronique et Jean-François GUISSET-MANCHE, le 2 janvier 08.
Laura, chez Christelle et Cédric MASSON-ROUSSEAU, le 28 février 08.
Baptiste, chez Pierre et Maryse VANSTEENBRUGGE-VANDENBULCKE, le 4 mars 08.
Décès
Gérard DELMOITIE, ancien de la rhéto 42, en 2007.
Luc BONNIER, ancien de la rhéto 65, le 19 octobre 07.
Jacques CORDIER, ancien de la rhéto 57, père de Sébastien, fin octobre 07.
Charles DEHAYE, ancien de la rhéto 59, frère de Claude, le 9 novembre 07.
Parviz DAMANEH, ancien de la rhéto 1953, le 26 novembre 07.
Robert ELOOT, ancien de la rhéto 39, le 2 décembre 07.
Philippe LEMMENS, beau-frère d'Eric DEPAEPE, en 2007.
L’abbé François BAVAY, ancien de la rhéto 41.
Hippolyte POSTIAUX, ancien du Collège, père d'Anne et de Thérèse, fin 07.
Jacques CORDIER, ancien de la rhéto 57, père de Sébastien, le 24 décembre 07.
Maria BAVAY, veuve de Pierre GAUBE (†), mère d'Emile GAUBE (†), de Jacqueline GALLEE-GAUBE et
de Marie-Louise GAUBE, grand-mère de Wivine et Sylvie GAUBE, d'Olivier et Christelle GALLEE,
le 10 janvier 08.
Sébastien LEBLOND, ancien de la rhéto 98 (bio), le 18 janvier 08.
L'abbé André BENY, ancien professeur du Collège, ancien secrétaire de l'Association des Anciens, oncle
de Dominique VERHOEST, le 20 janvier 08.
Cécile SCHELSTRAETE-GOOSSENS, ancien professeur de l'Institut, épouse de Robert SCHELSTRAETE,
mère d'Etienne, d'Isabelle et de Marie-Anne, le 27 janvier 08.
Antoinette ROLAND-DUQUESNE, mère d'Etienne, Philippe, Marie-France, Yves, Marie-Antoinette et Anne,
belle-mère de Didier et Eric Gosset, grand-mère de Pascale, Stéphane, Laurence, Benjamin,
Sébastien et Hugues ROLAND, de François, Antoine, Catherine, Julien, Nicolas et Alexandre
GOSSET, le 16 février 08.
Anne-Marie (Annie) JOSEPH, épouse de Guy HAUTENAUVE, mère de Benoît et Olivier, belle-sœur de
Jean-Paul (†), Pierre, André,Anne-Marie, Louis-Marie et Jean-Marie (†), tante de Jacqueline et
Jean-Marc, le 26 février 08.
Raymond PICOT, beau-père de Chantal BRION, grand-père de Valentin et Laurie PICOT, le 13 mars 08.
Pierre DESCHAMPS, ancien de la rhéto 38, ancien président de l'Association des Anciens, le 26 mars 08.
André ROOSENS, père de Suzanne, Roland, Cécile et Luc, le 3 avril 08.
Roger GOESAERT, ancien de la 4e moderne 37, en avril 08.
Christophe LUCAS, ancien de la rhéto 81, frère de Thomas, en avril 08.
Daniel FERNANDES-MARTINS, frère de David, le 2 avril 08.
15
Le COLLEGE NOTRE-DAME de GITEGA (Burundi)
GITEGA
EXTRAORDINAIRE !!!
Dans un courrier de fin novembre 2007, nous avons
proposé aux professeurs et aux 600 anciens et
anciennes de Saint-Vincent qui avaient connu le Chanoine
GOSSERIES de relever le double défi de la fidélité
au passé et de l’espérance en l’avenir.
Le but à atteindre: RÉCOLTER 15.000 EUROS pour
améliorer une partie des locaux scolaires de ce
Collège, durement éprouvés par le temps et ravagés
par la guerre civile.
MISSION PLEINEMENT RÉUSSIE: En effet, durant
les mois de décembre 2007 et de janvier 2008, de
nombreux dons ont permis de récolter une somme
globale légèrement supérieure aux 15.000 euros espérés.
Ce résultat nous apporte une profonde satisfaction.
Sur place, il a contribué également à remettre la Communauté Educative en action. Les châssis sont remplacés, des locaux retrouvent une allure attrayante,
l’installation électrique a été rénovée …Soyez-en
vivement remerciés.
Et maintenant? Nous nous tournons vers les anciens
et anciennes qui n’ont pas connu le Chanoine Paul
Gosseries. A l’exemple de vos aînés, ne pourriez-vous
pas, vous aussi, apporter votre pierre à la renaissance
de ce Collège fondé par le Chanoine Gosseries?
RIEN DE PLUS SIMPLE:
un versement au compte 195 – 0121281 – 10
de Service d’entraide Dimanche
20, place de Vannes – 7000 MONS
avec la mention : JUBILE GITEGA – SAINT-VINCENT
Heureux de partager avec vous cette joie profonde,
nous vous redisons toute notre gratitude.
Florent ROISIN,
Elève de 52 à 54, instituteur de 60 à 84,
Directeur Ens. fondamental de 84 à 93.
Armand DECHEVRE,
Rhéto 1964, professeur de 69 à 84,
Directeur Institut St-Vincent de 84 à 2000,
Principal Collège St-Vincent de 2000 à 2002.
NB / Tout versement de 30 euros et plus permet
de recevoir un document pour déduction fiscale.