Programm - Philharmonie Luxembourg

Transcription

Programm - Philharmonie Luxembourg
18.11.
2015 20:00
Salle de Musique de Chambre
Mercredi / Mittwoch / Wednesday
Récital vocal
«Verlaine»
Mélodies de Gabriel Fauré à Léo Ferré
Philippe Jaroussky contreténor
Jérôme Ducros piano
Dans le cadre de
Gabriel Fauré (1845–1924)
«Clair de lune» op. 46 N° 2 (1887)
Cinq Mélodies de Venise op. 58 (1891)
N° 3: «Green»
Reynaldo Hahn (1874–1947)
Chansons grises (1893)
N° 4: «En sourdine»
Régine Wieniawski (1879–1932)
«Colombine» (1911)
Charles Bordes (1863–1909)
«Ô triste, triste était mon âme» (1886)
Claude Debussy (1862–1918)
Suite bergamasque (1890–1905)
N° 1: «Prélude»
Gabriel Fauré (1845–1924)
Cinq Mélodies de Venise op. 58 (1891)
N° 1: «Mandoline»
Déodat de Séverac (1872–1921)
«Le ciel est par-dessus le toit» (1900)
Ernest Chausson (1855–1899)
Deux poèmes op. 34
N° 1: «Écoutez la chanson bien douce» (1898)
Régine Wieniawski (1879–1932)
«Mandoline» (1911)
«La lune blanche» (1913)
Emmanuel Chabrier (1841–1894)
Dix pièces pittoresques (1881)
N° 6: «Idylle»
Reynaldo Hahn (1874–1947)
«D’une prison» (1892)
Claude Debussy (1862–1918)
Fêtes galantes I (1882–1891)
«En sourdine»
«Fantoches»
«Clair de lune»
Léo Ferré (1916–1993)
«Écoutez la chanson bien douce» (1965)
~ 45’
—
Józef Zygmunt Szulc (1875–1956)
Dix mélodies sur des poésies de Verlaine op. 83 (1907)
N° 1: «Clair de lune»
André Caplet (1878–1925)
«Green» (1902)
Reynaldo Hahn (1874–1947)
Chansons grises (1893)
N°1: «Chanson d’automne»
Camille Saint-Saëns (1835–1921)
«Le vent dans la plaine» (1912)
Léo Ferré (1916–1993)
«Colloque sentimental» (1986)
Claude Debussy (1862–1918)
Suite bergamasque (1890–1905)
N° 3: «Clair de lune»
Gabriel Fauré (1845–1924)
Cinq Mélodies de Venise op. 58 (1891)
N° 5: «C’est l’extase»
Ernest Chausson (1855–1899)
Quatre Mélodies op. 13
N° 1: «Apaisement» (1885)
Claude Debussy (1862–1918)
«Mandoline» (1880–1883)
Arthur Honegger (1892–1955)
Quatre Chansons pour voix grave H 184 (1944)
N° 3: «Un grand sommeil noir»
Claude Debussy (1862–1918)
«L’Isle joyeuse» (1904)
Fêtes galantes II (1893–1904)
«Les Ingénus»
«Le Faune»
«Colloque sentimental»
Charles Trenet (1913–2001)
«Chanson d’automne» (1941)
~ 45’
Verlaine, la musique
et la poésie
Benoît Duteurtre
La poésie de Verlaine est doublement musicale. Par le rythme
des vers et le jeu des sonorités, sa voix nous emporte à la lecture
des Romances sans paroles ou de Fêtes galantes. Tout, ici, s’écoule
naturellement. Les effets sophistiqués n’intéressent guère ce
poète qui tendrait plutôt, si l’on cherchait un équivalent, vers
la géniale simplicité d’un Schubert. Verlaine est ce musicien de
tous les jours qui chante pour nos oreilles et pour notre cœur.
Mais cette langue poétique est aussi devenue – c’est sa seconde
qualité musicale – la plus inépuisable source d’inspiration pour
les compositeurs qui n’ont cessé de s’en emparer.
Qu’on en juge: la musicologue Ruth L. White a répertorié plus
de 1500 adaptations, des années 1880 à nos jours, signées de
compositeurs classiques mais aussi de chanteurs comme Trenet,
Brassens ou Ferré. Verlaine, en ce sens, est «le» poète des musiciens, plus encore qu’Hugo ou Baudelaire, qu’Apollinaire ou
Aragon.
Si bien qu’on peut se demander, aussi, pourquoi un écrivain se
prête idéalement à la transposition musicale (le contre-exemple
étant Rimbaud, si rarement mis en musique, peut-être parce que
sa poésie est un monde de visions davantage que de sonorités).
Verlaine, en tout cas, n’était pas fâché qu’on s’empare ainsi de
ses vers. Au contraire. Si certains poètes ont regardé avec dédain
l’effort des compositeurs pour leur «ajouter» quelque chose –
comme si leurs mots avaient besoin des notes! –, celui-ci a toujours vu dans le chant un prolongement naturel de sa poésie.
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Paul Verlaine
Proche des musiciens dès ses jeunes années, il s’est enchanté de
tels rapprochements. Ainsi, le célèbre «De la musique avant toute
chose» qui ouvre son Art poétique peut-il s’entendre comme un
double projet: faire d’abord du poème une composition sonore,
avec ses rythmes ‹impairs› et ses accords ‹solubles dans l’air›; mais
l’utiliser aussi comme point de départ à cette fusion des arts, chère
aux parnassiens et aux symbolistes qui accordaient à la musique
un rang prééminent, plus encore depuis que Wagner (cité dans
plusieurs poèmes de Verlaine) offrait un modèle au rêve d’œuvre
totale.
Les amitiés musicales de Verlaine
Pour autant, la musique dans la vie de Verlaine ne fut pas une
rencontre distinguée d’esthètes, comme on peut en observer dans
l’entourage wagnérien de Mallarmé ou d’Ernest Chausson, mais
davantage une aventure de camarades épris d’opérette! Paul, à 19
ans, s’est lié d’amitié avec plusieurs musiciens rencontrés chez la
Marquise de Ricard: le violoniste Ernest Boutier, futur dédicataire
de la première partie des Poèmes saturniens; le compositeur Charles
de Sivry, grande figure de la bohème et du Chat Noir (dont Verlaine épousera la sœur, Mathilde); et le jeune Emmanuel Chabrier,
musicien venu d’Auvergne qui survit alors comme surnuméraire
au ministère de l’Intérieur, tandis que le poète gagne sa vie comme expéditionnaire à l’Hôtel de ville. Employés de bureau le
jour, artistes la nuit.
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Verlaine se rappellera des années plus tard ce cercle amical: «Des
peintres, des musiciens, ceux-ci en petit nombre – leur art s’isole et isole
trop – nous étaient d’aimables camarades… Sivry, l’inspiration (dans
le sens divin et rare du mot), la verve, la distinction faites homme, âme
de poète aux ailes d’oiseau bleu, Chabrier gai comme les pinsons et mélodieux comme les rossignols, se sentaient nos frères en la lyre et mettaient
en musique nos vers tels quels, sans les casser ni les «orner» – immense
bienfait que reconnaissaient une gratitude sans borne et quelle bonne volonté d’auditeurs ignorants en harmonie, mais intelligents du beau sous
toutes ses formes!» On note l’attrait de l’écrivain pour la simplicité
de la courbe musicale. D’où, sans doute, son goût pour la simple
chanson en cette décennie 1860–1870 où Chabrier et Verlaine
signent deux petites pochades: l’une s’intitule Vaucochard et fils
premier; l’autre Fisch-ton-Kan (sobriquet qui désignera plus tard
Napoléon III). Dans cette dernière figurent les premiers éléments
de L’Étoile, opérette que Chabrier composera en 1877, sans le
concours de Verlaine, mais en reprenant la fameuse «Chanson
du Pal». Entre-temps, les deux hommes se seront éloignés, sans
jamais se fâcher; et Verlaine se souviendra de ces belles années
dans À Emmanuel Chabrier, un poème de 1888:
Chabrier, nous faisions un ami cher et moi
Des paroles pour vous qui leur donniez des ailes […]
Chez ma mère charmante et divinement bonne
Votre génie improvisait au piano.
Verlaine, dans nos esprits, demeure tellement associé à une poésie mélancolique, tendre et profonde qu’on pourrait s’étonner de
ce goût léger qui le poussait à vouloir rivaliser avec «MM Offreun-bock, Hervé, Léo Delibes, Lecocq et tutti quanti…», au
moment même où il écrivait les vibrants Poèmes saturniens. La
moindre connaissance de la bohème parisienne montre pourtant
combien l’avant-gardisme, la plaisanterie, le sublime et le tragique
pouvaient s’y mêler. Verlaine n’hésite pas, d’ailleurs, à monter
sur scène pour chanter une «saynète bouffe» de son ami Charles
de Sivry, et il se produit «d’une façon si comique, avec des intonations
si burlesques, passant de la basse profonde d’un chantre de cathédrale au
fausset d’un ventriloque, qu’il déconcerta et stupéfia». Quelques an9
nées plus tard, en voyage avec Rimbaud, il écrit encore: «Je complète un opéra-bouffe 18e siècle, commencé il y a deux ou trois ans avec
Sivry. Ce serait avec de la musique à faire pour l’Alcazar de Bruxelles,
d’où sont partis Les Cent Vierges et Madame Angot».
Nous ne possédons aucune trace de ces compositions, mais la
rencontre de Verlaine avec Gabriel Fauré met en évidence, une
nouvelle fois, ses penchants pour la musique légère. Ses dernières
années sont particulièrement catastrophiques, jalonnées par l’alcoolisme, la débauche, les séjours en prison et à l’hôpital; mais
le poète est devenu, dans le même temps, une légende vivante
pour les écrivains et les esthètes, de Montesquiou à Maurice Barrès, en passant par Anatole France. Les adaptations musicales de
ses poèmes se multiplient; la Sacem lui verse quelques dividendes;
mais le manque chronique d’argent le pousse à d’autres projets
qui n’aboutiront guère; comme celui d’écrire une cantate «symbolique, patriotique, ou philosophique, 1000 francs!!! à mettre en musique pour la ville de Paris».
Début 1891, Winnaretta Singer, princesse de Scey-Montbéliard
et grande mécène musicale (elle deviendra bientôt princesse de
Polignac) sollicite Paul Verlaine qu’elle voudrait associer à Gabriel
Fauré, familier de son salon, dans une création musicale et littéraire. Rendant visite au poète à l’hôpital Saint-Antoine, le compositeur se demande «comment une créature humaine, si merveilleusement douée, peut se complaire dans ce perpétuel aller et retour entre
la brasserie et l’hospice!» Au printemps, rien n’est encore décidé.
C’est alors, écrit Jean-Michel Nectoux que Verlaine propose «une
adaptation lyrique de sa pièce Les Uns et les autres, ce qui ne plaisait
guère au musicien, puis il annonça qu’il avait trouvé un nouveau sujet: L’Hôpital Watteau». Cette comédie légère se déroulerait dans
une salle d’hôpital où Pierrot, Colombine et Arlequin bavarderaient d’un lit à l’autre sur la vie et l’amour. «J’espère avoir l’avantage de vous voir bientôt et de vous soumettre les premiers morceaux de
cette opérette», écrit Verlaine à la princesse; mais Fauré préfère renoncer. Cette année 1891 voit toutefois naître son premier grand
cycle de mélodies sur des poèmes de Verlaine: les cinq Mélodies
de Venise. Et Fauré, en 1919, réunira les figures de Watteau et Verlaine dans son ballet Masques et Bergamasques.
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Antoine Watteau, Fêtes galantes
Lors des funérailles du poète à l’église Saint-Étienne-du-Mont, le
10 janvier 1896, c’est le fidèle Charles de Sivry qui conduit la cérémonie. On remarque aussi, dans l’assistance, le jeune Reynaldo
Hahn, dont les Chansons grises auraient, paraît-il, ému Verlaine
aux larmes. Les orgues sont tenues par Théodore Dubois et Gabriel Fauré.
Une poésie sonore
Cela fait alors près de dix ans que se multiplient les mélodies avec piano sur des poèmes de Verlaine. La trace la plus ancienne,
hormis les opérettes avec Chabrier, est un duo pour soprano et
ténor écrit par Jules Massenet en 1871 sur les paroles de «La Lune
blanche» (extrait de La Bonne Chanson) qui seront très souvent mises en musique.
Mais l’engouement démarre vraiment dans les années 1880, avec
les premières tentatives de Debussy, Charles Bordes et Gabriel
Fauré, témoignant d’une extraordinaire concordance de sensibilité entre le poète et la nouvelle génération de compositeurs.
Notons également que ces adaptations portent, en grande majorité, sur les premiers recueils de Verlaine: Poèmes saturniens (1866),
Fêtes galantes (1869), La Bonne Chanson (1872), Romances sans paroles (1874), auxquels s’ajoutent quelques pages plus tardives de
Sagesse (1880) ou Jadis et naguère (1884).
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Dans une étude parue en 1949 dans la revue Contrepoints («Verlaine, ou: de la musique en toute chose»), le poète René Chalupt tente
d’expliquer: «L’originalité de Verlaine fut de faire entendre en ses poèmes une musique nouvelle. Avant lui, le vieux vers français, puis le vers
classique, puis le vers romantique, dans la mesure où il était musical, était basé sur les rythmes symétriques, sur la consonance et l’accord parfait.
Verlaine y introduisit la dissonance, ce qu’il appelle lui-même dans un de
ses poèmes «des accords harmonieusement dissonants» ou encore «un accord discord», le rythme irrégulier et capricieux… C’est une évidente affinité qui a poussé vers lui des musiciens tels que Fauré ou Debussy car on
trouve dans le vers verlainien la même liberté, la même variété, la même
subtilité rythmique qu’en leur musique».
Cette liberté relierait donc esthétiquement la langue de l’écrivain
et la musique française moderne. Mais le goût des compositeurs
pour Verlaine tient aussi, peut-être, à la présence de continuelles
allusions sonores dans sa poésie, lorsqu’il choisit pour titres
«Mandoline» ou «En sourdine» et baptise tout un recueil La Bonne
Chanson. Fêtes galantes fut d’abord sous-titré Suite pour clavecin,
préfigurant le goût de Debussy pour Couperin et Rameau. Les
instruments de musique sont également des personnages de la
poésie verlainienne, où sonnent des fifres, des flûtes et des tambours. La nature s’y organise en polyphonie dans «L’Heure exquise», si souvent adaptée («De chaque branche, part une voix, sous
la ramée»). Les notes font également leur apparition, tels «do mi
sol» dans «Sur l’herbe». Mais ce sont surtout les voix, vivantes ou
absentes («L’inflexion des voix chères qui se sont tues»), et même les
chuchotements qui résonnent dans ces vers, à l’image du «Colloque sentimental»:
Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles…
Comme l’écrit encore René Chalupt: «Verlaine transforme presque
tout en sonorités et accorde ces sonorités entre elles en délicat harmoniste.
Les sensations prennent chez lui la forme auditive de préférence à la forme visuelle, plastique olfactive ou autre». Pour cette même raison, les
compositeurs qui mettront Verlaine en musique pourront déve13
lopper leur recherche dans différentes directions: trouver un équivalent au rythme du poème; s’efforcer d’en traduire le sentiment
poétique; mais aussi tenter de recréer le monde sonore suggéré
par le texte.
Les compositeurs et Verlaine
Debussy, âgé de 19 ans, est le premier à prendre musicalement la
mesure du génie verlainien dans plusieurs mélodies de jeunesse
tirées de Fêtes galantes: «Clair de Lune», «Pantomime», «Fantoches»,
«Mandoline» et «En sourdine», des manuscrits datés de 1880–1881.
Au goût très sûr du jeune musicien pour la littérature se sont
peut-être mêlés quelques souvenirs d’enfance, quand le même
Debussy, âgé de huit ans, étudiait le piano avec une élève de
Chopin, Mme Mauté… mère de Charles de Sivry et belle-mère
de Verlaine; si bien qu’il a peut-être entrevu le poète au cours de
ces leçons. Après les esquisses de 1881–1882, il reviendra à Verlaine dans quelques-uns de ses plus beaux recueils: Ariettes oubliées (1888) incluant notamment «Il pleure dans mon cœur» et
«Green»; et les deux livres – cette fois «officiels» – de Fêtes Galantes
qui reprennent «En sourdine», «Fantoches», «Clair de lune»; puis
«Les Ingénus», «Le Faune» et le «Colloque sentimental».
Peu après les essais de Debussy, son contemporain Charles
Bordes est l’un des premiers compositeurs notables à publier, en
1886, un ensemble de mélodies sur des poèmes de Verlaine incluant «O triste était mon âme» (septième des Ariettes oubliées) et
«Promenade sentimentale» (des Poèmes saturniens). Ce musicien mort
jeune est surtout connu, de nos jours, comme fondateur de la
Schola Cantorum qui va former des générations de compositeurs
dans le culte de César Franck et de la musique ancienne. Mais
c’est évidemment Gabriel Fauré, déjà évoqué, qui va composer
après Debussy le plus bel ensemble de mélodies de Verlaine, inauguré en 1887 par le célèbre «Clair de lune op. 46 N °2», et prolongé en 1891 dans les poésies dites «De Venise» écrites lors d’un
séjour sur le Grand Canal, au palais de Winnaretta Singer. Ces
cinq mélodies op. 58 sont empruntées aux Fêtes galantes («Mandoline», «En sourdine», «À Clymène») et aux Romances sans paroles
(«Green», «C’est l’extase»). Fauré adaptera ensuite neuf poèmes de
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La Bonne Chanson (incluant «La Lune blanche»), d’abord en version pour voix et piano (1892) puis pour voix et quatuor à cordes (1898) – ce cycle offrant, selon François Porcile «la traduction
la plus sensible, la plus juste, la plus émouvante de Verlaine». D’autres
pièces paraissent séparément comme «Le ciel est par-dessus le toit»
extrait de Sagesse – et rebaptisé «Prison».
Le troisième compositeur à avoir idéalement mis Verlaine en
musique est Reynaldo Hahn, élève de Massenet qui se fait connaître dès 1893 pour son recueil des Chansons grises. Devenu très
jeune la coqueluche des salons parisiens, surtout lorsqu’il chante
en accompagnant au piano, Reynaldo fréquente les soirées d’Alphonse Daudet, rencontre Mallarmé et, dit-on, interprète devant
Verlaine plusieurs de ses mélodies. L’adaptation continuelle des
mêmes textes par différents compositeurs offre, en outre, une passionnante occasion de comparer leurs styles. Dans «Chanson
d’automne» (1891), «D’une prison» (1892) ou «En sourdine» (1914),
Reynaldo Hahn apparaît souvent comme celui qui sait le mieux
souligner la musique du langage avec une grande économie de
moyens.
D’autres compositeurs de la fin du 19e siècle s’emparent de la
poésie de Verlaine, tels Ernest Chausson, le wagnérien, proche
des milieux symbolistes. Dès 1885, il met en musique «La Lune
blanche»; puis, en 1898, «La Chanson bien douce» extraite de Sagesse.
En 1897, le languedocien Déodat de Severac adapte une nouvelle fois «Le ciel est par-dessus le toit». Charles Koechlin, de son côté,
met en musique la plus visitée des Romances sans paroles: «Il pleure
dans mon cœur» (1900). Et l’on retrouve même le vieux Camille
Saint-Saëns pour adapter en 1913 la première des Ariettes oubliées («C’est l’extase»), qu’il titre curieusement «Le vent dans la
plaine» – reprenant l’épigraphe du poème emprunté par Verlaine
à une pièce de Favart (encore l’Opéra-Comique!): «Le vent dans
la plaine, suspend son haleine…»
Poésie, mélodie et chanson
Le goût des compositeurs pour cet écrivain, qualifié par Ravel
d’«exquis chanteur», ne se démentira pas au 20e siècle, de Stravins16
ky en 1910 dans ses Deux Mélodies op. 9 («La Lune blanche», «Un
Grand Sommeil»), jusqu’au jeune Stockhausen dans ses Chöre für
Doris (1950) d’après des poèmes de Verlaine. Cette anthologie
permet également de découvrir les mélodies peu connues de Joseph Canteloube, qui adapte le «Colloque sentimental» avec accompagnement de piano (1903) puis de quatuor à cordes (1925).
André Caplet, le disciple de Debussy, retient comme son maître
les vers de «Green», mis en musique en 1902 lors de son séjour à
la Villa Médicis. Plus près de nous, Edgar Varèse et Arthur Honegger reprennent «Un grand soleil noir» du recueil Sagesse, le premier en 1906, alors qu’il étudie encore au conservatoire; le second en 1943. Mais on découvrira aussi avec curiosité l’apport
de deux musiciens d’origine polonaise: Jósef Zygmunt Szulc, arrivé à Paris à l’aube du 20e siècle, deviendra l’un des maîtres de
l’opérette française avec des succès comme Flossie ou Sidonie Panache; mais on lui doit également Dix Mélodies sur des poèmes de
Verlaine (1907), dont ce «Clair de lune» enregistré par la grande
Nelly Melba; enfin, Régine Poldowski, fille du célèbre compositeur et violoniste Wieniawski, met en musique de nombreux poèmes de Verlaine parmi lesquels «Mandoline» (1913), «La Lune
blanche» (1913) et «Colombine».
L’art si musical de Verlaine allait trouver un autre prolongement
qui invite à réfléchir sur le caractère si particulier de la musique
française, dans ses liens avec la poésie. Car cette langue sans accent tonique, plutôt monochrome, toute en nuances et en inflexions, se prête moins, peut-être, aux savantes élaborations musicales qu’au ton familier de la chanson, avec ses couplets, ses refrains, et son art de dire en fredonnant. Les compositeurs du Moyen-Âge et de la Renaissance s’y appliquaient déjà; la musique
baroque des airs de cour ou des opéras de Lully s’efforcera de retrouver cette forme de simplicité à laquelle Debussy aspire, d’une
autre façon, dans le dépouillement grégorien de Pelléas… Or Verlaine, parmi tous les poètes, est probablement celui qui trouve le
plus instinctivement ce délicat balancement. C’est pourquoi les
maîtres de la chanson populaire le regarderont comme un frère,
à commencer par Charles Trenet reprenant en 1941 la «Chanson
d’automne» (il remplace au passage «blessent mon cœur» par «bercent
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mon cœur», mieux adapté à l’optimisme du «fou chantant»!).
Brassens, en 1957, adapte la coquine «Colombine», tandis que Léo
Ferré, en 1964, conçoit tout un album de poésies de Verlaine et
Rimbaud merveilleusement mises en musique, telle cette «Chanson bien douce». Il reviendra au poète en 1986 avec une nouvelle
version du «Colloque sentimental». Ainsi Verlaine, dans les genres
les plus divers, incarne-t-il mieux que tout autre la rencontre de
la musique et de la poésie françaises.
Extrait de l’album «Green» / Philippe Jaroussky.
Avec l’aimable autorisation d’Erato / Warner Classics
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Unerschöpflicher Quell
musikalischer Inspiration
Christiane Tewinkel
Es ist kaum mehr vorstellbar, dass es einmal Zeiten gab, in denen
Verliebte lange Gedichte schrieben und Freunde einander Sonette
schenkten, in denen man mühselig versuchte, sperrige antike Versmaße in der eigenen Muttersprache wiederzubeleben, Lebensweisheiten nur in Reimpaaren distribuierte und lange darüber
streiten konnte, ob dieses oder jenes Thema (eine Schar Läuse
bei Rimbaud, ein krummer Pflaumenbaum bei Brecht) sich überhaupt als lyrischer Gegenstand eignete.
Heute werden neue Gedichte in Bändchen mit Niedrigstauflage
publiziert, andere werden vielleicht für runde Geburtstage verfertigt, bei denen sie kaum je aufhorchen lassen; dass ein gutes Gedicht nicht notwendigerweise aus Reimen, sondern vor allem aus
Rhythmus und Klang besteht und aus einer gebundenen, geradezu angebundenen Sprache (die ihr Möglichstes tut, sich gegen
das Gebundensein aufzulehnen und eben darin ihre Erfüllung
findet), ist diesen Gebilden oft nicht mehr anzuhören. Ebenso
wenig, dass ein gelungenes Gedicht so komplex sein kann, dass
es sich nicht auserzählen lässt, selbst dann nicht, wenn man
die Verse in aller Ruhe auseinanderzöge und eine geregelte Geschichte daraus formte. Denn auch um die Zielvorstellung einer
geschlossenen Geschichte geht es ja nicht in der lyrischen Dichtung, sondern viel eher um einen Zugriff auf die Sprache, der
auf verwirrende Weise beides zugleich ist, genau fixierend und
dennoch über die Maßen vieldeutig und vielsagend.
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So zeigt sich vor allem im Blick auf frühere Epochen, wie kunstvoll Lyrik als Ver-Dichtung der Welt auf allerengstem Raum
sein kann, und wie wichtig sie für das kulturelle Gedächtnis
bleibt, gerade weil sie auf ihre Weise portabel und in jedem Augenblick reproduzierbar ist. Die besondere ‹Tönlichkeit› eines
Gedichtes hat an dieser Situation großen Anteil. Sie wird auf einer gleichsam vorsprachlichen Ebene wirksam: Denken wir nur
an das schöne Spiel mit den Klängen in Paul Verlaines Le vent de
la plaine, wo vom Murmeln, dem Zwitschern und Flüstern der
Natur als Spiegel der Liebenden die Rede ist, an die Monochromie der dunklen O-Vokale in seinem früh entstandenen Chanson
d’automne oder an den großen Atem, der über seinem Gedicht
La lune blanche liegt – mit seinen verkürzten, gleichwohl weit ausschwingenden Versen.
Argwohn der Dichter gegen die Komponisten
So nimmt es nicht wunder, dass Dichter ihren Kollegen Komponisten nicht selten mit Vorsicht und Argwohn begegnet sind,
weil diese die Macht hatten, die den Versen eingeschriebene Musik zu potenzieren, jedenfalls stark zu manipulieren. Nicht umsonst hat der Musikwissenschaftler Hans Heinrich Eggebrecht
mit Blick auf die Wechselwirkungen der Künste im Klavierlied
zum «ästhetisch stärkeren Medium» die Musik, nicht die Worte, erhoben. Dass Komponisten den Eindruck, die Welt hebe an
zu singen, wenn man nur das rechte Wort trifft (wie Eichendorff
es formuliert hat), als freundliche Einladung zu weiterer Musikalisierung begriffen haben, ist hingegen genauso verständlich.
Manche Dichter haben sich darauf bereitwillig eingestellt und
die Nähe zur Musik von Anfang an gesucht, schon im Schreiben
selbst. Zu ihnen gehörte Verlaine, der wohl bekannteste Lyriker
des französischen Symbolismus, der mit seinem Wahlspruch «De
la musique avant toute chose» (aus dem programmatischen Gedicht Art Poétique von 1874) ein neues, ungleich stärker als bis
dahin von Musikalisierung geprägtes Ideal lyrischer Dichtung
zeichnete.
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Verlaine bei der Arbeit
Verlaine: Zwischen Exzessen und sinnlicher Poesie
1844 in Metz als Sohn eines Offiziers geboren und heute nicht
zuletzt wegen seiner wilden Lebensführung mit Alkoholismus,
Bisexualität und aggressiven Ausbrüchen gegen die eigene Mutter und den jungen Geliebten Arthur Rimbaud bekannt, die
schließlich zu einer Gefängnisstrafe von 18 Monaten führen sollten, hatte Verlaine seine erste Gedichtsammlung Poèmes saturniens bereits als Anfangszwanziger publiziert. In dieselbe Zeit fiel
ein wichtiger Text über den von ihm viel bewunderten Charles
Baudelaire.
1869 dann folgten die Fêtes galantes und 1870 La Bonne Chanson,
die Verlaine seiner jungen Braut Mathilde widmete, von der er
sich jedoch bald trennen sollte. Nach einem Gefängnisaufenthalt
Mitte der 1870er Jahre, den der Dichter ebenso wie der nur wenige Jahre später inhaftierte Oscar Wilde zum Schreiben nutzte, nach längeren Perioden als Lehrer in Großbritannien und in
der französischen Provinz kehrte Paul Verlaine 1882 nach Paris
zurück, gezeichnet von den Anstrengungen der zurückliegenden
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Jahre, völlig verarmt, immer wieder schwer krank, dennoch bis
zu seinem Tod im Jahr 1896 immer weiter schreibend und dichtend, endlich auch große öffentliche Anerkennung erfahrend.
Affinität zur Musik
Dem Wunsch nach Nähe zur Musik war Verlaine seit seinen Anfängen treugeblieben, nicht nur in seinen frühen Versuchen als
Autor von Libretti oder in späteren Texten, etwa zum Parsifal
Richard Wagners für die Revue Wagnérienne, vor allem aber dort,
wo es um die Rückbesinnung auf musikalische Prinzipien in der
Dichtung selbst ging. Eindrücklich hat der Musikwissenschaftler Jens
Rosteck vom «sprachlichen Musizieren» Verlaines gesprochen
und beschrieben, wie dieser die Grundfeste von Strophe und
Vers in Schwingung brachte, ohne sie doch ganz aufzugeben, wie
er an die Stelle der überlieferten Abzählbarkeit neue, klingende Ordnungsprinzipien rückte, mit Assonanzen und Binnenreimen, geschickt eingefügten Zeilensprüngen und verschiedenen
Verslängen.
In der Gedichtsammlung La Bonne Chanson erprobte Verlaine
sich am kunstvoll Kunstlosen, das sich in besonderer Weise für
die Liedvertonung eignete, und seinen Romances sans paroles von
1874 stellte er sogar einen Titel voran, der in der Anspielung auf
das gleichnamige Klavierwerk Mendelssohns auf reizvolle, fast
ironische Weise mit Konventionen der Titelgebung und mit der
Konzeptionalisierung von Musik und Dichtung spielte.
Nahrung für ein ganzes Genre
Tatsächlich erst nach einem Zeitversatz von zehn bis fünfzehn
Jahren, so schildert es Rosteck, erreichten Verlaines Gedichte die
europäische Musikwelt, wo sie nachhaltige Wirkung ausübten.
Zu den prominenten Komponisten noch des 20. Jahrhunderts,
die seine Texte vertonten, zählten Reger, Milhaud, Schoeck oder
Britten. Zu Lebzeiten Verlaines hingegen waren es vor allem die
eigenen Landsleute, die unter Rückgriff auf seine Gedichte ein
ganzes musikalisches Genre von neuem erweckten und zu bislang ungekannter Blüte führten.
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Originalausgabe von Verlaines Fêtes galantes.
Philippe Jarousskys und Jérôme Ducros’ Programm bildet das
weite Spektrum dieser musikalischen Reaktionen auf einzigartige
Weise ab. Gabriel Faurés ebenso wie André Caplets Green hält
wunderbar die Waage zwischen Bewegung und gezügelter Leidenschaft. Die Mandoline gerät Fauré zu einer entzückenden Petitesse, seine Kollegin Régine Wieniawski hingegen, Tochter des
polnischen Geigers und Komponisten Henryk Wieniawski, die
unter dem Pseudonym Poldowski schrieb und zahlreiche Verlaine-Gedichte vertonte, gibt dieser Mandoline noch ein bisschen
mehr Kraft. Die Figuren in Colombine lässt sie hüpfen wie Springteufel – ihre ruhig, fast zart ausgemalte Version des vielfach vertonten Gedichtes La lune blanche dagegen wird Jaroussky einen
der raren Momente von Ruhe in diesem schnellen, an Worten
und Bildern so reichen Programm gewähren.
Ganz ähnlich bedächtig wirkt Arthur Honeggers Fassung des
ebenfalls oft vertonten Grand sommeil noir, unterlegt von schwärzlich ziehenden Bässen im Klavier, oder Reynaldo Hahns En sourdine mit der bezaubernd singenden Nachtigall ganz zum Schluss.
Unterdessen ordnet sich Charles Bordes’ deklamatorisches Ô triste,
triste était mon âme mit langen Liegeakkorden und einer weitgehend deklamatorisch geführten Stimme ganz dem spezifischen
Duktus des Gedichtes unter, mit seinen in ihrer Fülle nahezu betäubenden Wortwiederholungen und Binnenreimen.
24
Gerade die Vielzahl der Mehrfachvertonungen wird hilfreich sein,
wenn man sich beim Zuhören von der raschen Aufeinanderfolge der Lieder überfordert glaubt. Schließlich verlangt das Verdichtungsgeschehen des lyrischen Textes, über das sich nun auch
noch Musik legt (manchmal zwar in freundlicher Dienerschaft,
doch häufig auch mit der Anspruchshaltung der ganz eigenen
Kunstform), Achtsamkeit und Geschicklichkeit nicht nur von denen, die das Doppelkunstgebilde «Lied» interpretieren, sondern
auch von jenen, die ihnen dabei zusehen und zuhören.
Wie gut also, dass viele Texte heute Abend wiederholt zu hören
sind, dass zu gleicher Zeit auch der pianistische Kosmos vergegenwärtigt wird, der zumal die vielen Verlaine-Lieder von Claude
Debussy umgibt, zu denen auch das überaus farbig akkordisierte
En sourdine aus Verlaines Fêtes galantes gehört – mit dem virtuosen Klavierstück L’Isle joyeuse oder dem so oft gespielten Clair de
lune aus der Suite bergamasque als instrumentalem Gegenstück zu
Verlaines berühmtem Gedicht. Und schließlich macht dieses Programm auch hörbar, wie eng vertraut hohe Kunst und holde Unterhaltung auch mit Blick auf Paul Verlaines Dichtung immer
gewesen sind.
Denn stellt sich bereits Emanuel Chabriers Klavierstück Idylle als
gemütliche Gebrauchsmusik dar, die von fern an die Salonkompositionen des Chopin-Zeitgenossen John Field erinnert, klingt
Hahns Version des Chanson d’automne über sparsamer Klavierbegleitung bereits etwas gefühlig, steigert Écoutez la chanson bien
douce des Chansonniers Léo Ferré den Gestus der Aufmunterung,
der bereits der Textvorlage eignet, und tönt nach heiterster Unterhaltungskunst. Ferrés Vertonung von Verlaines winterlichem
Zwiegespräch Colloque sentimental (tatsächlich steuert schon die
Textvorlage sanft am Sentimentalen vorbei) zieht derweil leichten
Kitsch-Verdacht auf sich. Vollends der 1913, bald siebzig Jahre
nach Verlaine geborene Charles Trenet aber, der vor allem durch
seine Chansons berühmt wurde, verwandelt die kurzen Verse des
Chanson d’automne in eine heitere, zügig abschnurrende Unterhaltungsmusik, in den klingenden Beweis dafür, dass eine kluge
Textvorlage unendlich viele musikalische Lesarten in sich birgt.
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Texte
Gabriel Fauré: «Clair de lune»
op. 46 N° 2
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et
bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements
fantasques
Tout en chantant sur le mode mineur
L’amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n’ont pas l’air de croire à leur
bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de
lune,
Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les
arbres
Et sangloter d’extase les jets d’eau,
Les grands jets d’eau sveltes parmi
les marbres.
«Mondschein»
Dein Herz ist ein erlesenes Gefild,
bezaubert von dem Takt der
Bergamasken,
von Lautenspielen und von Tanz –
ein Bild
fast traurig trotz der ausgelassnen
Masken.
Wenn sie in sanften Tönen auch
besingen,
will ihnen rechte Freude nicht gelingen,
der Liebe Siege und das leichte Sein,
und ihr Gesang verschmilzt im
Mondenschein.
Im stillen Mondenscheine schön und
fahl,
vor dem die Vögel träumen in den
Hecken,
und in Verzückung schluchzt der
Wasserstrahl,
der große schlanke Strahl im
Marmorbecken.
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«Moonlight»
Your soul is a choice landscape where
charming maskers and
bergamaskers pass to
and fro, playing the lute and
dancing and
almost sad in their fantastic disguises.
They sing the while in the minor mode
of conquering love and the easy life,
they do not seem to believe in
their happiness
and their song mingles with the
moonlight,
With the calm moonlight, sad
and lovely,
that makes the birds dream in the trees
and the fountains sob with ecstasy,
those tall, svelte fountains among
the marbles.
Gabriel Fauré:
Cinq Mélodies de Venise op. 58
N° 3: «Green»
Voici des fruits, des fleurs, des
feuilles et des branches
Et puis voici mon cœur qui ne bat
que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux
mains blanches
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble
présent soit doux.
J’arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer
à mon front.
Souffrez que ma fatigue, à vos
pieds reposée,
Rêve des chers instants qui la
délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler
ma tête
Toute sonore encore de vos
derniers baisers;
Laissez-la s’apaiser de la bonne
tempête,
Et que je dorme un peu puisque
vous reposez.
N° 3: «Green»
Hier siehst du Blätter, Früchte,
Blumenspenden,
und hier mein Herz, es schlägt für dich
allein.
Zerreiß es nicht mit deinen weißen
Händen,
lass dir die kleine Gabe teuer sein.
Ich komme eben ganz von Tau noch
blinkend,
den kühler Wind an meiner Stirn gefriert.
Geruhe, dass sie dir zu Füßen sinkend
in teurer Rast die Müdigkeit verliert.
Mein Haupt, noch dröhnend von den
letzten Küssen,
lass mich’s an deinen jungen Busen tun,
dass es genest von starken
Wettergüssen,
und lass mich, da du schläfst, ein
wenig ruhn!
N° 3: «Green»
Here are fruit, flowers, leaves
and branches,
And here is my heart, which beats
only for you.
Do not tear it with your two
white hands,
And may this humble present be
sweet in your lovely eyes.
I come covered in dew,
Which the morning wind freezes on
my forehead.
Let my fatigue, as I rest at your feet,
Dream of dear moments that will
refresh me.
On your young breast let me lay
my head
Still ringing with your last kisses;
Let it calm itself after the pleasant
tempest,
And let me sleep a little now that
you are resting.
Que les branches hautes font,
Pénétrons bien notre amour
De ce silence profond.
Fondons nos âmes, nos cœurs
Et nos sens extasiés,
Parmi les vagues langueurs
Des pins et des arbousiers.
Ferme tes yeux à demi,
Croise tes bras sur ton sein,
Et de ton cœur endormi
Chasse à jamais tout dessein.
Laissons-nous persuader
Au souffle berceur et doux
Qui vient à tes pieds rider
Les ondes de gazon roux
Et quand, solennel, le soir
Des chênes noirs tombera,
Voix de notre désespoir,
Le rossignol chantera.
N°4: «In der Stille»
In Waldes Dämmerschein
lass unter Zweig und Strauch
uns tief durchdrungen sein
von dieses Schweigens Hauch.
Dass unsrer Herzen Drang
hinschmilzt und zärtlich schweigt
im Duft, der sehnsuchtsbang
von Busch und Fichte steigt.
Schließ deine Augen du,
die Hände kreuze auf der Brust,
aus deines Herzens Ruh
vertreibe Leid und Lust.
Die Seelen neigen wir
dem Weh’n, das lind sich regt
und sanft zu Füßen dir
das braune Gras bewegt.
Und wenn der Abend kam
und schwarz von Bäumen sinkt,
leiht Stimme unserm Gram
die Nachtigall und singt.
Reynaldo Hahn: Chansons grises
N°4: «Quiet»
Calm in the half-light cast
by the lofty branches,
let us permeate our love
with this deep silence.
N°4: «En sourdine»
Calmes dans le demi-jour
Let us mingle our souls, our hearts,
our senses in ecstasy
27
among the vague murmurings
of the pines and arbutus trees.
Half close your eyes,
fold your arms on your bosom,
and let your sleeping heart
empty itself forever of all thought.
Let us be wooed
by the lulling and gentle
breeze that crinkles the russet grass
at your feet.
And when evening descends solemnly
from the oaks,
the nightingale will sing,
the voice of our despair.
Régine Wieniawski: «Colombine»
Léandre le sot,
Pierrot qui d’un saut
De puce
Franchit le buisson,
Cassandre sous son
Capuce,
Harlekin auch,
dieser so launenhafte
Schwindler,
in verrückten Kostümen,
die Augen leuchtend unter
seiner Maske,
–- Do, mi, sol, mi, fa, –
All diese Leute gehen,
lachen, singen
und tanzen vor
einem schönen,
bösen Kind,
dessen arglistige Augen,
grün wie die Augen
der Katzen,
ihre Reize behalten
und sagen: «Runter
die Pfoten!»
Arlequin aussi,
Cet aigrefin si
Fantasque
Aux costumes fous,
Ses yeux luisants sous
Son masque,
– Da gehen sie auf ewig!
Schicksalhafter Lauf
der Gestirne,
oh, sag mir, zu welchem
trübseligen oder grausamen
Unheil
– Do, mi, sol, mi, fa, –
Tout ce monde va,
Rit, chante
Et danse devant
Une belle enfant
Méchante
das unerbittliche Kind,
hurtig hebend
die Röcke,
eine Rose am Hut,
die Herde der Getäuschten
führt?
Dont les yeux pervers
Comme les yeux verts
Des chattes
Gardent ses appas
Et disent: «À bas
Les pattes!»
– Eux ils vont toujours! –
Fatidique cours
Des astres,
Oh! dis-moi vers quels
Mornes ou cruels
Désastres
L’implacable enfant,
Preste et relevant
Ses jupes,
La rose au chapeau,
Conduit son troupeau
De dupes?
28
«Colombine»
Leander, der Narr,
Pierrot, der hüpfend
wie ein Floh
durchs Strauchwerk dringt,
Cassander unter seiner
Kapuze,
«Columbine»
Leander the fool,
Pierrot hopping too
Like a flea
And leaping the wood,
Cassander with hood
Monkishly,
And then Harlequin,
That scoundrel of sin
Fantastic,
Mad-costumed so,
His eyes a-glow,
Can’t mask it,
– Do, mi, so , mi, fa –
All from wide and far,
Go laughing
Sing for her, dancing
That arch little thing
Enchanting
Whose eyes perverse
Green or something worse
Like a cat,
Cry, in her charms’ cause,
«Ah, mind where your paws
Are at!»
– Ever and on they go!
Fateful stars that flow
The faster,
Oh, say, towards what
Cruel or dismal lot,
What disaster
This implacable flirt,
Nimbly lifting her skirt,
Her troops,
A rose in her hair,
Leads onward there,
Her dupes?
Charles Bordes:
«Ô triste, triste était mon âme»
Ô triste, triste était mon âme
À cause, à cause d’une femme.
Je ne me suis pas consolé
Bien que mon cœur s’en soit allé,
Bien que mon cœur, bien que mon âme
Eussent fui loin de cette femme.
Je ne me suis pas consolé,
Bien que mon cœur s’en soit allé.
Ich fand keinen Trost,
obwohl mein Herz fortgegangen ist.
Und mein Herz, mein zu
empfindsames Herz
sagt zu meiner Seele: Ist sie möglich,
ist sie möglich – war sie es –,
diese stolze, diese traurige
Verbannung?
Meine Seele sagt zu meinem Herzen:
Weiß ich denn selbst, was diese
Falle von uns will,
anwesend sein und doch verbannt,
obwohl weit fortgegangen?
«Oh, sad, sad was my heart»
Oh, sad, sad was my heart,
Because, because of a woman.
I found no consolation
Though my heart had gone away,
Though my heart, though my soul
Had fled far from this woman.
I found no consolation
Though my heart had gone away.
And my heart, my too sensitive heart
Said to my soul: Is it possible,
Is it possible, – was it, –
This proud exile, this sad exile?
Et mon cœur, mon cœur trop sensible
Dit à mon âme: Est-il possible,
My soul said to my heart: Do I myself
Know what this trap wants
from us, this trap
Est-il possible, – le fût-il, –
Ce fier exil, ce triste exil?
Of being present even when exiled,
Even though gone far away?
Mon âme dit à mon cœur: Sais-je
Moi-même, que nous veut ce piège
D’être présents bien qu’exilés,
Encore que loin en allés?
«O traurig, traurig war meine Seele»
O traurig, traurig war meine Seele
wegen, wegen einer Frau.
Ich fand keinen Trost,
obwohl mein Herz fortgegangen ist.
30
Obwohl mein Herz, meine Seele
dieser Frau weit entflohen waren.
Gabriel Fauré:
Cinq Mélodies de Venise op. 58
N° 1: «Mandoline»
Les donneurs de sérénades
Et les belles écouteuses
Échangent des propos fades
Sous les ramures chanteuses.
C’est Tircis et c’est Aminte,
Et c’est l’éternel Clitandre,
Et c’est Damis qui pour mainte
Cruelle fit maint vers tendre.
Leurs courtes vestes de soie,
Leurs longues robes à queues,
Leur élégance, leur joie
Et leurs molles ombres bleues
Tourbillonnent dans l’extase
D’une lune rose et grise,
Et la mandoline jase
Parmi les frissons de brise.
N° 1: «Mandoline»
Sie, die klimpern auf den Saiten,
und die Schönen, welche lauschen,
tauschen matte Höflichkeiten,
wo die grünen Zweige rauschen.
Tircis und Aminte sind es,
auch Clitander darf nicht fehlen,
Damis, um manch spröden Kindes
Herz mit zartem Reim zu stehlen.
Ihrer langen Schleppen Seide,
ihre Westen, ihre glatten,
ihre Feinheit, ihre Freude,
ihre weichen, blauen Schatten
wirbeln, wo der Mond verdüstert
ros’ger bald erscheint, bald grauer,
und die Mandoline flüstert
in des Abendwindes Schauer.
N° 1: «Mandolin»
The serenaders
and the lovely listeners
exchange banal chatter
beneath the singing branches.
It is Tirsis and Aminte
and the eternal Clitandre
and Damis, who for many
a cruel lady composed many
a tender verse.
Their short silk doublets,
their long gowns with trains,
their elegance, their joy
and their soft blue shadows
Whirl in the ecstasy
of a pink and grey moon,
and the mandolin babbles
amid the quivering breeze.
Déodat de Séverac: «Le ciel est
par-dessus le toit»
Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme!
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.
La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.
– Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse?
«Es glänzt der Himmel über dem
Dach»
Es glänzt der Himmel über dem Dach
so blau, so stille.
Ein Baum wiegt draußen über dem
Dach der Blätter Fülle.
Eine Glocke im Himmel, den du siehst,
hörst sanft du klingen,
einen Vogel auf dem Baum, den du
siehst,seine Klage singen.
Mein Gott! Mein Gott! Das Leben fließt
dort ohne Leiden und Härmen.
Vom Städtchen kommt mir herüber dort
ein friedliches Lärmen.
– Und du dort, der weint bei Tag und
Nacht in schmerzlicher Klage,
o sage mir du dort, wie hast du
verbracht deine jungen Tage?
«The sky above the roof»
The sky above the roof,
So blue, so calm!
A tree, above the roof,
Waves its crown.
The bell, in the sky I watch,
Gently rings.
A bird, on the tree I watch,
Plaintively sings.
My God, my God, life is there
Simple and serene.
That peaceful murmur there
Comes from the town.
31
O you, O you, what have you done,
Weeping without end,
Say, O say, what have you done
With all your youth?
Ernest Chausson: Deux poèmes op. 34
N° 1: «Écoutez la chanson bien douce»
Écoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire.
Elle est discrète, elle est légère:
Un frisson d’eau sur de la mousse!
La voix vous fut connue (et chère?)
Mais à présent elle est voilée
Comme une veuve désolée,
Pourtant comme elle encore fière,
Et dans les longs plis de son voile
Qui palpite aux brises d’automne,
Cache et montre au cœur qui s’étonne
La vérité comme une étoile.
Elle dit, la voix reconnue,
Que la bonté c’est notre vie,
Que de la haine et de l’envie
Rien ne reste, la mort venue.
Elle parle aussi de la gloire
D’être simple sans plus attendre,
Et de noces d’or et du tendre
Bonheur d’une paix sans victoire.
Accueillez la voix qui persiste
Dans son naïf épithalame.
Allez, rien n’est meilleur à l’âme
Que de faire une âme moins triste!
Elle est en peine et de passage,
L’âme qui souffre sans colère,
Et comme sa morale est claire!…
Écoutez la chanson bien sage.
«Vernehmt des Liedes güt’ge Trauer»
Vernehmt des Liedes güt’ge Trauer,
das weint, um Euch ins Herz zu dringen.
Wie sacht verschwiegen tönt sein Singen:
Auf Moos ein zarter Wasserschauer!
Der Sang war teuer Eurem Herzen,
der jetzt verschleiert klingt und trübe,
der Witwe gleich, die ihre Liebe
beweint, erhaben in den Schmerzen.
Bald birgt sie in der Schleier Dunkel,
die in dem Hauch des Herbstwinds wehen,
bald lässt den Staunenden sie sehen
der Wahrheit sternengleich’ Gefunkel.
Das liebe Wort, das wir vernommen,
sagt uns, dass Güte unser Leben,
dass Hass und bitt’rer Neid entschweben
und enden, wann der Tod gekommen.
Sie singt vom Ruhm, der uns
beschieden,
wenn wir wie Kinder wunschlos wohnen,
von goldner Hochzeit, von den Kronen
des Glücks und kampflos sel’gem
Frieden.
Nehmt auf den Brautgesang, den
schlichten,
der stillen Stimme flehend Singen,
nichts Süß’res mag ein Herz vollbringen,
als trübe Herzen aufzurichten.
Die Seele, ob ihr Gram erblühte,
ob dunkle Leiden sie umnachten,
Wie klar und freundlich ist ihr
Trachten!…
O hört des weisen Liedes Güte!
«Hear the sweetest song pass»
Hear the sweetest song pass
That weeps for your sole delight.
It is discreet and so light:
A water-drop trembling on glass!
A voice known to you (and dear?)
But at present misted and veiled
Like a widow desolate, assailed,
Yet like her still proud, it appears,
And in the long folds of a veil
Stirred by the autumn breeze,
Hidden, to startled heart reveals
The truth like the star so pale.
It says, that voice you know,
That our life is goodness at last,
That hatred and envy pass,
Nothing’s left, death lays all low.
It speaks to us also of glory
Of humility, of asking no more,
And the marriage of golden ore
To sweet joy of peace without victory.
Welcome the voice that persists
In its naïve epithalamium,
Nothing more for the soul, now, come,
Than to render soul-sadness less.
It is hard-pressed, and passing by,
The suffering soul without anger,
And the moral is all too clear!
Listen to the song that is wise.
33
Régine Wieniawski: «Mandoline»
Les donneurs de sérénades
Et les belles écouteuses
Échangent des propos fades
Sous les ramures chanteuses.
C’est Tircis et c’est Aminte,
Et c’est l’éternel Clitandre,
Et c’est Damis qui pour mainte
Cruelle fait maint vers tendre.
Leurs courtes vestes de soie,
Leurs longues robes à queues,
Leur élégance, leur joie
Et leurs molles ombres bleues
Régine Wieniawski: «La lune blanche»
La lune blanche
Luit dans les bois;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée...
Ô bien-aimée.
Tourbillonnent dans l’extase
D’une lune rose et grise,
Et la mandoline jase
Parmi les frissons de brise.
L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure…
«Mandoline»
Sie, die klimpern auf den Saiten,
und die Schönen, welche lauschen,
tauschen matte Höflichkeiten,
wo die grünen Zweige rauschen.
Rêvons, c’est l’heure.
Tircis und Aminte sind es,
auch Clitander darf nicht fehlen,
Damis, um manch spröden Kindes
Herz mit zartem Reim zu stehlen.
Ihrer langen Schleppen Seide,
ihre Westen, ihre glatten,
ihre Feinheit, ihre Freude,
ihre weichen, blauen Schatten
wirbeln, wo der Mond verdüstert
ros’ger bald erscheint, bald grauer,
und die Mandoline flüstert
in des Abendwindes Schauer.
«Mandolin»
The serenaders
and the lovely listeners
exchange banal chatter
beneath the singing branches.
It is Tirsis and Aminte
and the eternal Clitandre
and Damis, who for many
a cruel lady composed many
a tender verse.
Their short silk doublets,
their long gowns with trains,
their elegance, their joy
and their soft blue shadows
34
Whirl in the ecstasy
of a pink and grey moon,
and the mandolin babbles
amid the quivering breeze.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise…
C’est l’heure exquise.
«Der weiße Mond»
Weich küsst die Zweige
der weiße Mond;
ein Flüstern wohnt
im Laub, als neige
sich der Hain zur Ruh…
Geliebte du.
Der Weiher ruht,
die Weide schimmert.
Ihr Schatten flimmert
in seiner Flut,
der Wind weint in den Bäumen…
Wir träumen, träumen.
Die Weiten leuchten
Beruhigung.
Die Niederung
hebt bleich den feuchten
Schleier hin zum Himmelssaum:
O hin, o Traum.
«The White Moon»
The white moon
gleams in the woods.
From each branch
a voice takes flight
beneath the leafy boughs...
Oh my beloved.
Vom Städtchen kommt mir herüber dort
ein friedliches Lärmen.
– Und du dort, der weint bei Tag und
Nacht in schmerzlicher Klage,
o sage mir du dort, wie hast du
verbracht deine jungen Tage?
The pond reflects
like a deep mirror
the silhouette
of the black willow
where the wind weeps…
«From prison»
The sky above the roof,
So blue, so calm!
A tree, above the roof,
Waves its crown.
Let us dream, this is the hour,
The bell, in the sky I watch,
Gently rings.
A bird, on the tree I watch,
Plaintively sings.
A vast and tender
appeasement
seems to fall
from the firmament
iridescent with stars…
This is the exquisite hour.
Reynaldo Hahn: «D’une prison»
Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme!
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.
La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.
– Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse?
«Aus einem Gefängnis»
Es glänzt der Himmel über dem Dach
so blau, so stille.
Ein Baum wiegt draußen über dem
Dach der Blätter Fülle.
Eine Glocke im Himmel, den du siehst,
hörst sanft du klingen,
einen Vogel auf dem Baum, den du
siehst, seine Klage singen.
Mein Gott! Mein Gott! Das Leben fließt
dort ohne Leiden und Härmen.
My God, my God, life is there
Simple and serene.
That peaceful murmur there
Comes from the town.
O you, O you, what have you done,
Weeping without end,
Say, O say, what have you done
With all your youth?
Claude Debussy: Fêtes galantes I
«En sourdine»
Calmes dans le demi-jour
Que les branches hautes font,
Pénétrons bien notre amour
De ce silence profond.
Fondons nos âmes, nos cœurs
Et nos sens extasiés,
Parmi les vagues langueurs
Des pins et des arbousiers.
Ferme tes yeux à demi,
Croise tes bras sur ton sein,
Et de ton cœur endormi
Chasse à jamais tout dessein.
Laissons-nous persuader
Au souffle berceur et doux
Qui vient à tes pieds rider
Les ondes de gazon roux
Et quand, solennel, le soir
Des chênes noirs tombera,
Voix de notre désespoir,
Le rossignol chantera.
35
«In der Stille»
In Waldes Dämmerschein
lass unter Zweig und Strauch
uns tief durchdrungen sein
von dieses Schweigens Hauch.
Dass unsrer Herzen Drang
hinschmilzt und zärtlich schweigt
im Duft, der sehnsuchtsbang
von Busch und Fichte steigt.
Schließ deine Augen du,
die Hände kreuze auf der Brust,
aus deines Herzens Ruh
vertreibe Leid und Lust.
Die Seelen neigen wir
dem Weh’n, das lind sich regt
und sanft zu Füßen dir
das braune Gras bewegt.
Und wenn der Abend kam
und schwarz von Bäumen sinkt,
leiht Stimme unserm Gram
die Nachtigall und singt.
«Quiet»
Calm in the half-light cast
by the lofty branches,
let us permeate our love
with this deep silence.
Let us mingle our souls, our hearts,
our senses in ecstasy
among the vague murmurings
of the pines and arbutus trees.
Half close your eyes,
fold your arms on your bosom,
and let your sleeping heart
empty itself forever of all thought.
Let us be wooed
by the lulling and gentle
breeze that crinkles the russet grass
at your feet.
And when evening descends solemnly
from the oaks,
the nightingale will sing,
the voice of our despair.
«Fantoches»
Scaramouche et Pulcinella
Qu’un mauvais dessein rassembla
Gesticulent, noirs sous la lune.
36
Cependant l’excellent docteur
Bolonais cueille avec lenteur
Des simples parmi l’herbe brune.
Lors sa fille, piquant minois,
Sous la charmille, en tapinois,
Se glisse demi-nue, en quête
De son beau pirate espagnol,
Dont un amoureux rossignol
Clame la détresse à tue-tête.
«Fantoches»
Scaramouche und Pulcinella,
übler Plan bracht’ sie zusammen,
fuchteln schwarz im Mondenschein.
Derweil sammelt der gelehrsam’
Doktor Balanzone langsam
Heilkraut zwischen Gräsern ein.
Püppchenschön auf leisen Sohlen
unterm Laubengang verstohlen
sucht sein Töchterchen halbnackt
ihren spanischen Piraten,
dessen Liebespein und Taten
die Nachtigall lauthals beklagt.
«Fantoches»
Scaramuccio and Pulcinella,
drawn together by some evil design,
gesticulate, black under the moon.
Meanwhile, the excellent doctor
from Bologna is slowly picking
medicinal herbs from the brown grass.
And his saucy-faced daughter
secretly slips into her bower,
half undressed, looking
for her handsome Spanish pirate
whose distress a loving nightingale
is proclaiming at the top of his voice.
«Clair de lune»
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et
bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements
fantasques
Tout en chantant sur le mode mineur
L’amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n’ont pas l’air de croire à leur
bonheur
Et leur chanson se mêle au clair
de lune,
Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux
dans les arbres
Et sangloter d’extase les jets d’eau,
Les grands jets d’eau sveltes
parmi les marbres.
«Mondschein»
Dein Herz ist ein erlesenes Gefild,
bezaubert von dem Takt der
Bergamasken,
von Lautenspielen und von Tanz –
ein Bild
fast traurig trotz der ausgelassnen
Masken.
Wenn sie in sanften Tönen auch
besingen,
will ihnen rechte Freude nicht gelingen,
der Liebe Siege und das leichte Sein,
und ihr Gesang verschmilzt im
Mondenschein.
Im stillen Mondenscheine schön und
fahl,
vor dem die Vögel träumen in den
Hecken,
und in Verzückung schluchzt der
Wasserstrahl,
der große schlanke Strahl im
Marmorbecken.
«Moonlight»
Your soul is a choice landscape where
charming maskers and
bergamaskers pass to
and fro, playing the lute and
dancing and
almost sad in their fantastic disguises.
They sing the while in the minor mode
of conquering love and the easy life,
they do not seem to believe in
their happiness
and their song mingles with the
moonlight,
With the calm moonlight,
sad and lovely,
that makes the birds dream in the trees
and the fountains sob with ecstasy,
those tall, svelte fountains among
the marbles.
Léo Ferré:
«Écoutez la chanson bien douce»
Écoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire.
Elle est discrète, elle est légère:
Un frisson d’eau sur de la mousse!
La voix vous fut connue (et chère?)
Mais à présent elle est voilée
Comme une veuve désolée,
Pourtant comme elle encore fière,
Et dans les longs plis de son voile
Qui palpite aux brises d’automne,
Cache et montre au cœur qui s’étonne
La vérité comme une étoile.
Elle dit, la voix reconnue,
Que la bonté c’est notre vie,
Que de la haine et de l’envie
Rien ne reste, la mort venue.
Elle parle aussi de la gloire
D’être simple sans plus attendre,
Et de noces d’or et du tendre
Bonheur d’une paix sans victoire.
Accueillez la voix qui persiste
Dans son naïf épithalame.
Allez, rien n’est meilleur à l’âme
Que de faire une âme moins triste!
Elle est en peine et de passage,
L’âme qui souffre sans colère,
Et comme sa morale est claire!…
Écoutez la chanson bien sage.
«Vernehmt des Liedes güt’ge Trauer»
Vernehmt des Liedes güt’ge Trauer,
das weint, um Euch ins Herz zu dringen.
Wie sacht verschwiegen tönt sein
Singen:
Auf Moos ein zarter Wasserschauer!
Der Sang war teuer Eurem Herzen,
der jetzt verschleiert klingt und trübe,
der Witwe gleich, die ihre Liebe
beweint, erhaben in den Schmerzen.
Bald birgt sie in der Schleier Dunkel,
die in dem Hauch des Herbstwinds
wehen,
bald lässt den Staunenden sie sehen
der Wahrheit sternengleich’ Gefunkel.
Das liebe Wort, das wir vernommen,
sagt uns, dass Güte unser Leben,
dass Hass und bitt’rer Neid entschweben
und enden, wann der Tod gekommen.
37
Sie singt vom Ruhm, der uns
beschieden,
wenn wir wie Kinder wunschlos wohnen,
von goldner Hochzeit, von den Kronen
des Glücks und kampflos sel’gem
Frieden.
Nehmt auf den Brautgesang, den
schlichten,
der stillen Stimme flehend Singen,
nichts Süß’res mag ein Herz vollbringen,
als trübe Herzen aufzurichten.
Die Seele, ob ihr Gram erblühte,
ob dunkle Leiden sie umnachten,
Wie klar und freundlich ist ihr
Trachten!…
O hört des weisen Liedes Güte!
«Hear the sweetest song pass»
Hear the sweetest song pass
That weeps for your sole delight.
It is discreet and so light:
A water-drop trembling on glass!
A voice known to you (and dear?)
But at present misted and veiled
Like a widow desolate, assailed,
Yet like her still proud, it appears,
And in the long folds of a veil
Stirred by the autumn breeze,
Hidden, to startled heart reveals
The truth like the star so pale.
It says, that voice you know,
That our life is goodness at last,
That hatred and envy pass,
Nothing’s left, death lays all low.
It speaks to us also of glory
Of humility, of asking no more,
And the marriage of golden ore
To sweet joy of peace without victory.
Welcome the voice that persists
In its naïve epithalamium,
Nothing more for the soul, now, come,
Than to render soul-sadness less.
It is hard-pressed, and passing by,
The suffering soul without anger,
And the moral is all too clear!
Listen to the song that is wise.
Józef Zygmunt Szulc: Dix mélodies
sur des poésies de Verlaine op. 83
N° 1: «Clair de lune»
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et
bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements
fantasques
Tout en chantant sur le mode mineur
L’amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n’ont pas l’air de croire à leur
bonheur
Et leur chanson se mêle
au clair de lune,
Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans
les arbres
Et sangloter d’extase les jets d’eau,
Les grands jets d’eau sveltes
parmi les marbres.
N° 1: «Mondschein»
Dein Herz ist ein erlesenes Gefild,
bezaubert von dem Takt der
Bergamasken,
von Lautenspielen und von Tanz –
ein Bild
fast traurig trotz der ausgelassnen
Masken.
Wenn sie in sanften Tönen auch
besingen,
will ihnen rechte Freude nicht gelingen,
der Liebe Siege und das leichte Sein,
und ihr Gesang verschmilzt im
Mondenschein.
Im stillen Mondenscheine schön und
fahl,
vor dem die Vögel träumen in den
Hecken,
und in Verzückung schluchzt der
Wasserstrahl,
der große schlanke Strahl im
Marmorbecken.
N° 1: «Moonlight»
Your soul is a choice landscape where
charming maskers and
bergamaskers pass to
and fro, playing the lute and
dancing and
almost sad in their fantastic disguises.
They sing the while in the minor mode
39
of conquering love and the easy life,
they do not seem to believe in
their happiness
and their song mingles with the
moonlight,
With the calm moonlight,
sad and lovely,
that makes the birds dream in the trees
and the fountains sob with ecstasy,
those tall, svelte fountains among
the marbles.
André Caplet: «Green»
Voici des fruits, des fleurs, des
feuilles et des branches
Et puis voici mon cœur qui ne bat
que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux
mains blanches
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble
présent soit doux.
J’arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer
à mon front.
Souffrez que ma fatigue, à vos
pieds reposée,
Rêve des chers instants qui la
délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler
ma tête
Toute sonore encore de vos
derniers baisers;
Laissez-la s’apaiser de la bonne
tempête,
Et que je dorme un peu puisque
vous reposez.
«Green»
Hier siehst du Blätter, Früchte,
Blumenspenden,
und hier mein Herz, es schlägt für dich
allein.
Zerreiß es nicht mit deinen weißen
Händen,
lass dir die kleine Gabe teuer sein.
Ich komme eben ganz von Tau noch
blinkend,
den kühler Wind an meiner Stirn
gefriert.
Geruhe, dass sie dir zu Füßen sinkend
in teurer Rast die Müdigkeit verliert.
Mein Haupt, noch dröhnend von den
letzten Küssen,
40
lass mich’s an deinen jungen Busen tun,
dass es genest von starken
Wettergüssen,
und lass mich, da du schläfst, ein
wenig ruhn!
«Green»
Here are fruit, flowers, leaves
and branches,
And here is my heart, which beats
only for you.
Do not tear it with your two
white hands,
And may this humble present be
sweet in your lovely eyes.
I come covered in dew,
Which the morning wind freezes on
my forehead.
Let my fatigue, as I rest at your feet,
Dream of dear moments that will
refresh me.
On your young breast let me lay
my head
Still ringing with your last kisses;
Let it calm itself after the pleasant
tempest,
And let me sleep a little now that
you are resting.
Reynaldo Hahn: Chansons grises
N°1: «Chanson d’automne»
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens,
Et je pleure;
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
De-ci, de-là,
Pareil à la
Feuille morte.
N° 1: «Herbstlied»
Seufzer gleiten
die Saiten
des Herbsts entlang,
treffen mein Herz
mit einem Schmerz
dumpf und bang.
Beim Glockenschlag
denk ich zag
und voll Peinen
an die Zeit,
die nun schon weit,
und muss weinen.
Im bösen Winde
geh ich und finde
keine Statt…
treibe fort,
bald da, bald dort –
ein welkes Blatt.
N° 1: «Autumn song»
The long sobs
of the autumn
violins
wound my heart
with a monotonous
languor.
Stifled
and pale, when
the hour chimes,
I remember
days long past
and I weep.
And I drift along
in the evil wind
carrying me off
this way, then that,
as if I were
a dead leaf.
Camille Saint-Saëns: «Le vent
dans la plaine»
C’est l’extase langoureuse,
C’est la fatigue amoureuse,
C’est tous les frissons des bois
Parmi l’étreinte des brises,
C’est, vers les ramures grises,
Le chœur des petites voix.
Tu dirais, sous l’eau qui vire,
Le roulis sourd des cailloux.
Cette âme qui se lamente
En cette plainte dormante
C’est la nôtre, n’est-ce pas?
La mienne, dis, et la tienne,
Dont s’exhale l’humble antienne
Par ce tiède soir, tout bas?
«Der Wind in der Ebene»
Dies ist die müde Verzückung,
dies ist der Liebe Bedrückung,
dies ist aller Wälder Gesang
unter dem Kusse der Winde,
dies ist durch des Laubes Gewinde
der kleinen Stimmen Klang.
O schwaches und frisches Flüstern!
Das murmelt und zwitschert im
Düstern,
das ähnelt dem sanften Moll,
dem Hauch auf bewegtem Korne…
und fast auf dem ringligen Borne
der Kiesel dumpfem Geroll.
Die Seele, die leidende, zage
in dieser schläfernden Klage.
Es ist die unsere, nicht?
Die meine, sprich, und die deine,
aus ihnen flieht leise der reine
Psalm in das Abendlicht.
«The Wind in the Plain»
It is languorous ecstasy,
It is the fatigue of love,
It is woods shivering
In the wind’s embrace;
It is, over towards the grey branches,
the chorus of tiny voices.
Oh, the frail, fresh murmur!
It babbles and whispers,
It resembles the soft cry
That the waving grass exhales.
It is like the muffled sound of
grinding pebbles
Under the rolling waters.
This soul, which is lamenting
In a dormant moan,
It is ours, is it not?
It is mine, tell me, and yours,
Whence emanates the humble anthem
On this warm evening, so quietly.
Ô le frêle et frais murmure!
Cela gazouille et susurre,
Cela ressemble au cri doux
Que l’herbe agitée expire…
41
Léo Ferré: «Colloque sentimental»
Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux formes ont tout à l’heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs
lèvres sont molles,
Et l’on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux spectres ont évoqué le passé.
– Te souvient-il de notre extase
ancienne?
– Pourquoi voulez-vous donc qu’il
m’en souvienne?
– Ton cœur bat-il toujours à mon
seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? –
Non.
Ah! les beaux jours de bonheur
indicible
Où nous joignions nos bouches! –
C’est possible.
– Qu’il était bleu, le ciel, et grand,
l’espoir!
– L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Tels ils marchaient dans les
avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.
«Colloque sentimental»
Im alten einsamen Park, wo es fror,
traten eben zwei Schatten hervor.
Ihre Augen sind tot, ihre Lippen
erblassen,
kaum kann man ihre Worte fassen.
Im alten einsamen Park, wo es fror,
rufen zwei Schatten das Ehmals hervor.
– Entsinnst du dich unsrer alten Minne?
– Was willst du, dass ich mich ihrer
entsinne?
– Dein Herz klopft bei meinem
Namen allein?
Siehst du mich noch immer im
Traume? –
Nein. –
Ach, die Tage so schön, das Glück so
unsäglich,
wo unsere Lippen sich trafen! –
Wohl möglich.
42
– Wie blau war der Himmel,
die Hoffnung wie groß!
– Die Hoffnung entfloh in den
finsteren Schoß.
Sie gingen hin in den wirren Saaten,
die Nacht nur hat ihre Worte erraten.
«Colloque sentimental»
In the old solitary and frozen park
Two forms recently passed by.
Their eyes are dead and their lips
are slack,
And one can barely hear their words.
In the old solitary and frozen park
Two spectres recalled the past.
– Do you remember our ecstasy
of long ago?
– Why would you want me to
remember it?
– Does your heart still beat at the
sound of my name?
Do you still dream of me? – No.
– Ah, those lovely days of
unutterable happiness,
when our mouths joined in kisses! –
Possibly.
– The sky was so blue, our hope
was so great!
‘Hope has fled, vanquished, toward
the dark sky.’
Thus they walked on through the
waving cornfields,
And only the night heard their words.
Gabriel Fauré:
Cinq Mélodies de Venise op. 58
N° 5: «C’est l’extase»
C’est l’extase langoureuse,
C’est la fatigue amoureuse,
C’est tous les frissons des bois
Parmi l’étreinte des brises,
C’est, vers les ramures grises,
Le chœur des petites voix.
Ô le frêle et frais murmure!
Cela gazouille et susurre,
Cela ressemble au bruit doux
Que l’herbe agitée expire…
Tu dirais, sous l’eau qui vire,
Le roulis sourd des cailloux.
Cette âme qui se lamente
Et cette plainte dormante
C’est la nôtre, n’est-ce pas?
La mienne, dis, et la tienne,
Dont s’exhale l’humble antienne
Par ce tiède soir, tout bas?
«Dies ist die müde Verzückung»
Dies ist die müde Verzückung,
dies ist der Liebe Bedrückung,
dies ist aller Wälder Gesang
unter dem Kusse der Winde,
dies ist durch des Laubes Gewinde
der kleinen Stimmen Klang.
O schwaches und frisches Flüstern!
Das murmelt und zwitschert im
Düstern,
das ähnelt dem sanften Moll,
dem Hauch auf bewegtem Korne…
und fast auf dem ringligen Borne
der Kiesel dumpfem Geroll.
Die Seele, die leidende, zage
in dieser schläfernden Klage.
Es ist die unsere, nicht?
Die meine, sprich, und die deine,
aus ihnen flieht leise der reine
Psalm in das Abendlicht.
«It is languorous ecstasy»
It is languorous ecstasy,
It is the fatigue of love,
It is woods shivering
In the wind’s embrace;
It is, over towards the grey branches,
the chorus of tiny voices.
Oh, the frail, fresh murmur!
It babbles and whispers,
It resembles the soft cry
That the waving grass exhales.
It is like the muffled sound of
grinding pebbles
Under the rolling waters.
This soul, which is lamenting
In a dormant moan,
It is ours, is it not?
It is mine, tell me, and yours,
Whence emanates the humble anthem
On this warm evening, so quietly.
Ernest Chausson: Quatre Mélodies
op. 13
N° 1: «Apaisement»
La lune blanche
Luit dans les bois;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée…
Ô bien-aimée.
L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure…
Rêvons, c’est l’heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise…
C’est l’heure exquise.
«Beruhigung»
Weich küsst die Zweige
der weiße Mond;
ein Flüstern wohnt
im Laub, als neige
sich der Hain zur Ruh…
Geliebte du.
Der Weiher ruht,
die Weide schimmert.
Ihr Schatten flimmert
in seiner Flut,
der Wind weint in den Bäumen…
Wir träumen, träumen.
Die Weiten leuchten
Beruhigung.
Die Niederung
hebt bleich den feuchten
Schleier hin zum Himmelssaum:
O hin, o Traum.
43
«Appeasement»
The white moon
gleams in the woods.
From each branch
a voice takes flight
beneath the leafy boughs…
ihre weichen, blauen Schatten
Oh my beloved.
The pond reflects
like a deep mirror
the silhouette
of the black willow
where the wind weeps…
«Mandolin»
The serenaders
and the lovely listeners
exchange banal chatter
beneath the singing branches.
Let us dream, this is the hour,
A vast and tender
appeasement
seems to fall
from the firmament
iridescent with stars…
This is the exquisite hour.
Claude Debussy: «Mandoline»
Les donneurs de sérénades
Et les belles écouteuses
Échangent des propos fades
Sous les ramures chanteuses.
C’est Tircis et c’est Aminte,
Et c’est l’éternel Clitandre,
Et c’est Damis qui pour mainte
Cruelle fait maint vers tendre.
Leurs courtes vestes de soie,
Leurs longues robes à queues,
Leur élégance, leur joie
Et leurs molles ombres bleues
Tourbillonnent dans l’extase
D’une lune rose et grise,
Et la mandoline jase
Parmi les frissons de brise.
«Mandoline»
Sie, die klimpern auf den Saiten,
und die Schönen, welche lauschen,
tauschen matte Höflichkeiten,
wo die grünen Zweige rauschen.
Tircis und Aminte sind es,
auch Clitander darf nicht fehlen,
Damis, um manch spröden Kindes
Herz mit zartem Reim zu stehlen.
Ihrer langen Schleppen Seide,
ihre Westen, ihre glatten,
ihre Feinheit, ihre Freude,
44
wirbeln, wo der Mond verdüstert
ros’ger bald erscheint, bald grauer,
und die Mandoline flüstert
in des Abendwindes Schauer.
It is Tirsis and Aminte
and the eternal Clitandre
and Damis, who for many
a cruel lady composed many
.........a tender verse.
Their short silk doublets,
their long gowns with trains,
their elegance, their joy
and their soft blue shadows
Whirl in the ecstasy
of a pink and grey moon,
and the mandolin babbles
amid the quivering breeze.
Arthur Honegger: Quatre Chansons
pour voix grave H 184
N° 3: «Un grand sommeil noir»
Un grand sommeil noir
Tombe sur ma vie:
Dormez, tout espoir,
Dormez, toute envie!
Je ne vois plus rien,
Je perds la mémoire
Du mal et du bien…
Ô la triste histoire!
Je suis un berceau
Qu’une main balance
Au creux d’un caveau:
Silence, silence!
N° 3: «Ein großer schwarzer Traum»
Ein großer schwarzer Traum
legt sich auf mein Leben:
Alles wird zu Raum,
alles wird entschweben.
Ich kann nichts mehr sehn,
all das Gute, Schlimme
kann ich nicht verstehen…
o du trübe Stimme.
Eine dunkle Hand
schaukelt meinen Willen,
glättet mein Gewand,
still im Stillen.
N° 3: «A long black sleep»
A long black sleep
Descends upon my life:
Sleep, all hope,
Sleep, all desire!
I can no longer see anything,
I am losing my remembrance
Of good and evil…
Oh, the sad story!
I am a cradle
rocked by a hand
In the depth of a vault.
Silence, silence!
Claude Debussy: Fêtes galantes II
«Les Ingénus»
Les hauts talons luttaient avec les
longues jupes,
En sorte que, selon le terrain et le vent,
Parfois luisaient des bas de
jambes, trop souvent
Interceptés! – et nous aimions
ce jeu de dupes.
Parfois aussi le dard d’un insecte jaloux
Inquiétait le col des belles sous
les branches,
Et c’était des éclairs soudains
de nuques blanches,
Et ce régal comblait nos jeunes
yeux de fous.
Le soir tombait, un soir équivoque
d’automne:
Les belles, se pendant rêveuses à
nos bras,
Dirent alors des mots si
spécieux, tout bas,
Que notre âme depuis ce
temps tremble et s’étonne.
«Die Kindlichen»
Die hohen Fersen kämpften und die
langen Kleider,
und je nachdem es Boden oder Wind
gefiel,
erglänzten manchmal Beine,
aufgefangen leider
zu häufig – und wir liebten dieses
Torenspiel.
Und störte eines neidischen
Insektes Stich
den Hals der Schönen manchmal unter
einem Busche,
so spähten wir, ob Glanz auf weißen
Gliedern husche,
und unser närrisches Vergnügen
mehrte sich.
Verfänglich war ein Spätjahr-Abend
angebrochen:
Die Schönen hingen träumerisch an
unserm Arm
und sagten Worte so verdächtig ohne
Harm,
dass unsre Herzen seit der Zeit
verwundert pochen.
«The Ingenuous»
High heels fought against long skirts
so that, depending on the terrain
and the wind,
an ankle could sometimes be
glimpsed, too often
intercepted! And we liked this
fool’s game.
Sometimes too, a jealous insect’s sting
bothered the pretty girls’ necks
beneath the branches.
And there were sudden flashes
white napes
on which our young, wild eyes
regaled themselves.
Evening fell: an equivocal autumn
evening.
The pretty girls, dreamily hanging
on our arms,
whispered to us such beguiling words
that our souls, ever since, have
trembled in surprise.
«Le Faune»
Un vieux faune de terre cuite
Rit au centre des boulingrins,
Présageant sans doute une suite
Mauvaise à ces instants sereins
Qui m’ont conduit et t’ont conduite,
– Mélancoliques pèlerins, –
Jusqu’à cette heure dont la fuite
Tournoie au son des tambourins
«Der Satyr»
Dreist lacht in grünem Parkesgrunde
ein Satyr aus gebranntem Ton,
für künftig uns mit schlimmer Kunde
nach jenem heitern Tag zu drohn,
45
der mich geführt mit dir im Bunde
bis heut, da leichten Fluges schon
uns trüben Pilgern diese Stunde
beim Klang des Tamburins entflohn.
«The Faun»
An old terracotta faun
laughs in the middle of the lawn
promising, no doubt, a bad end
to this present serenity
– Entsinnst du dich unsrer alten Minne?
– Was willst du, dass ich mich ihrer
entsinne?
– Dein Herz klopft bei meinem
Namen allein?
Siehst du mich noch immer im
Traume? –
Nein. –
which has led me and led you,
two melancholy pilgrims,
to this moment passing
in a clash of tambourines.
Ach, die Tage so schön, das Glück so
unsäglich,
wo unsere Lippen sich trafen! –
Wohl möglich.
«Colloque sentimental»
Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux formes ont tout à l’heure passé.
– Wie blau war der Himmel, die
Hoffnung wie groß!
– Die Hoffnung entfloh in den
finsteren Schoß.
Leurs yeux sont morts et
leurs lèvres sont molles,
Et l’on entend à peine leurs paroles.
Sie gingen hin in den wirren Saaten,
die Nacht nur hat ihre Worte erraten.
Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux spectres ont évoqué le passé.
«Colloque sentimental»
In the old solitary and frozen park
Two forms recently passed by.
– Te souvient-il de notre extase
ancienne?
– Pourquoi voulez-vous donc
qu’il m’en souvienne?
– Ton cœur bat-il toujours à mon
seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? –
Non.
Ah! les beaux jours de bonheur
indicible
Où nous joignions nos bouches! –
C’est possible.
– Qu’il était bleu, le ciel, et grand,
l’espoir!
– L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Tels ils marchaient dans les
avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.
«Colloque sentimental»
Im alten einsamen Park, wo es fror,
traten eben zwei Schatten hervor.
Ihre Augen sind tot, ihre Lippen
erblassen,
kaum kann man ihre Worte fassen.
46
Im alten einsamen Park, wo es fror,
rufen zwei Schatten das Ehmals hervor.
Their eyes are dead and their lips
are slack,
And one can barely hear their words.
In the old solitary and frozen park
Two spectres recalled the past.
– Do you remember our ecstasy
of long ago?
– Why would you want me to
remember it?
– Does your heart still beat at the
sound of my name?
Do you still dream of me? – No.
– Ah, those lovely days of
unutterable happiness,
when our mouths joined in kisses! –
Possibly.
– The sky was so blue, our hope
was so great!
«Hope has fled, vanquished,
toward the dark sky.»
Thus they walked on through
the waving cornfields,
And only the night heard their words.
Charles Trenet: «Chanson
d’automne»
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Bercent mon cœur
D’une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens,
Et je pleure;
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
De-ci, de-là,
Pareil à la
Feuille morte.
«Herbstlied»
Seufzer gleiten
die Saiten
des Herbsts entlang,
treffen mein Herz
mit einem Schmerz
dumpf und bang.
Beim Glockenschlag
denk ich zag
und voll Peinen
an die Zeit,
die nun schon weit,
und muss weinen.
Im bösen Winde
geh ich und finde
keine Statt…
treibe fort,
bald da, bald dort –
ein welkes Blatt.
«Autumn song»
The long sobs
of the autumn
violins
wound my heart
with a monotonous
languor.
Stifled
and pale, when
the hour chimes,
I remember
days long past
and I weep.
And I drift along
in the evil wind
carrying me off
this way, then that,
as if I were
a dead leaf.
Reproduit avec l’aimable autorisation
d’Erato / Warner Classics.
Abdruck mit freundlicher Genehmigung
von Erato / Warner Classics.
Reproduced by kind authorisation of
Erato / Warner Classics.
Deutsche Übersetzungen
Colombine, Ô triste était mon âme:
Gudrun Meier
C’est l’extase langoureuse, Chanson
d’automne, Clair de lune, Colloque sentimental, Green, Les Ingénus: Stefan
George
Écoutez la chanson bien douce, En
sourdine, Le ciel est, par-dessus le toit,
Le Faune, Mandoline: Graf Wolf von
Kalckreuth
Fantoches © 2014 Bertram Kottmann
La Lune blanche, Un grand sommeil
noir: Richard Fedor Leopold Dehmel
English translations
C’est l’extase langoureuse, Colloque
sentimental, Green, Les Ingénus,
Un long sommeil noir © Corinne Orde
Chanson d’automne, La Lune blanche
© Peter Vogelpoel
Clair de lune, En sourdine © Richard
Miller
Colombine, Écoutez la chanson bien
douce © A S Kline, www.poetryintranslation.com
Fantoches Béatrice Vierné
Le Faune: Erato / Warner Classics
Mandoline © Richard Wigmore
Ô triste, triste était mon âme ©
Laura L. Nagle
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Interprètes
Biographies
Philippe Jaroussky contreténor
Âgé d’un peu plus de 35 ans, le contreténor Philippe Jaroussky
a déjà conquis une place prééminente dans le paysage musical
international, comme l’ont confirmé les Victoires de la Musique
(Révélation Artiste lyrique en 2004 puis Artiste lyrique de l’année en 2007 et 2010) et, récemment, les prestigieux Echo Klassik Awards en Allemagne, lors de la cérémonie 2008 à Munich
(Chanteur de l’année) puis celle de 2009 à Dresde (avec L’Arpeggiata). Avec une maîtrise technique qui lui permet les nuances
les plus audacieuses et les pyrotechnies les plus périlleuses,
Philippe Jaroussky a investi un répertoire extrêmement large
dans le domaine baroque, des raffinements du seicento italien,
avec des compositeurs tels que Monteverdi, Sances ou Rossi,
jusqu’à la virtuosité étourdissante des Händel ou autres Vivaldi,
ce dernier étant sans doute le compositeur qu’il a le plus fréquemment servi ces dernières années. Il a très récemment abordé
la période préclassique avec Johann Christian Bach, en compagnie du Cercle de l’Harmonie. Philippe Jaroussky a aussi exploré la mélodie française, accompagné du pianiste Jérôme Ducros, dans les plus grandes salles d’Europe et lors d’une vaste
tournée au Japon. Le domaine contemporain prend une place
croissante dans sa carrière, avec la création d’un cycle de mélodies composées par Marc-André Dalbavie sur des sonnets de
Louise Labé avec l’Orchestre National de Lyon dirigé par Thierry
Fischer (reprise en 2010 avec l’Orchestre de Paris sous la direction de Christoph Eschenbach). Philippe Jaroussky a été sollicité par les meilleures formations baroques actuelles telles que le
page de gauche: Philippe Jaroussky et Jérôme Ducros
photo Marc Ribes
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Concerto Köln, l’Ensemble Matheus, Les Arts Florissants, Les
Musiciens du Louvre Grenoble, Le Concert d’Astrée, L’Arpeggiata, Le Cercle de l’Harmonie, Europa Galante, l’Australian Brandenburg Orchestra, I Barocchisti, le Freiburger Barockorchester,
Appolo’s Fire, Anima Eterna ou encore le Venice Baroque Orchestra. Il a été acclamé dans les festivals et les salles les plus prestigieuses, aussi bien en France qu’à l’étranger. En 2002, il a fondé l’Ensemble Artaserse qui se produit dans toute l’Europe.
Détenteur d’une discographie déjà impressionnante, Philippe
Jaroussky a aussi pris une part importante dans l’Édition Vivaldi
de naïve aux côtés de Jean-Christophe Spinosi et de l’Ensemble
Matheus. Depuis plusieurs années, Philippe Jaroussky entretient, pour ses disques-récitals, des relations très étroites avec
Erato Warner Classics (ex Virgin Classics-EMI), son label exclusif, pour lequel il a signé des disques qui ont tous reçu de nombreuses distinctions. Signalons l’album «Heroes» (airs d’opéras
de Vivaldi) avec l’Ensemble Matheus – récompensé par un Disque d’Or en 2007, un Diapason d’Or, un 10 de Classica-Répertoire, un Choc du Monde de la Musique, un Gramophone Award
ou encore un Timbre de Platine d’Opéra International. Le CD
hommage à Carestini a été élu Disque de l’Année aux Victoires
de la Musique 2008 et au Midem Classical Awards en 2009, et
a reçu le 10 de Classica-Répertoire ainsi que le Timbre de Diamant d’Opéra Magazine. Le disque «Opium», consacré à la mélodie française et où il est accompagné par le pianiste Jérôme
Ducros, a rencontré le même succès. Dans ses deux derniers
disques, Philippe Jaroussky a fait redécouvrir des compositeurs
peu enregistrés, Johann Christian Bach, avec Le Cercle de l’Harmonie dirigé par Jérémie Rhorer, sorti début novembre 2009, et
Antonio Caldara, avec le Concerto Köln dirigé par Emmanuelle
Haïm, sorti en novembre 2010. En juin 2011, Philippe Jaroussky
a fait ses débuts scéniques aux États Unis. Il a tenu le rôle-titre
de l’opéra Niobe d’Agostino Steffani à Boston et Great Barrington. Il est retourné ensuite aux États Unis pour une tournée de
concerts dans des festivals et séries de concerts prestgieuses
à Los Angeles, Berkeley, Duke University, Boston ou encore à
Ann Arbor. En 2012, Philippe Jaroussky a participé à la production de Giulio Cesare des Salzburger Festspiele aux côtés de
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Cecilia Bartoli. Dans la foulée, Cecilia Bartoli l’a invité à enregistrer des duos d’Agostino Steffani sur son disque «Mission».
Après un repos sabbatique de 9 mois, Philippe Jaroussky
est de retour sur la scène internationale en septembre 2013 aux
côtés du Venice Baroque Orchestra et Andrea Marcon, pour la
tournée Farinelli, avec plus d’une cinquantaine de concerts dans
le monde (Paris, Moscou, Berlin, Francfort, Munich, Stuttgart,
Luxembourg, Bruxelles, Madrid, Barcelone, mais également
Los Angeles, Berkeley, New York, Chicago, Pékin, Shanghai, Taipei, Tokyo, Osaka, Séoul, Hong Kong).
La saison 2015/16 sera principalement axée autour de Händel,
avec différentes collaborations prestigieuses. Tout d’abord, à
l’été 2015, Philippe Jaroussky a abordé pour la première fois sur
scène le rôle de Ruggiero dans Alcina au Festival d’Aix-en-Provence. Il a inauguré la saison d’opéra du Théâtre des ChampsÉlysées aux côtés de William Christie et des Arts Florissants
dans la production de Theodora. Il interprétera également le
rôle d’Arsace dans Partenope, accompagné de l’orchestre italien
Il Pomo d’Oro. Il reprendra ensuite le rôle de Ruggiero dans Alcina pour quelques dates aux côtés de Sonya Yoncheva, avec
l’Accademia Bizantina placée sous la baguette d’Ottavio Dantone. Enfin, Philippe Jaroussky aura l’honneur d’être artiste
en résidence au Konzerthaus de Berlin pour 2015/16, avec pas
moins d’une dizaine de projets tout au long de la saison.
Philippe Jaroussky est le parrain de l’Association IRIS qui représente les patients atteints de déficits immunitaires primitifs.
Philippe Jaroussky Countertenor
Mit seinen etwas über 35 Jahren hat sich der Countertenor
Philippe Jaroussky bereits einen herausragenden Platz in der internationalen Musiklandschaft erobert, wie nicht zuletzt die Victoires de la Musique zeigen (Nominierung als Opernsänger des
Jahres 2004, und schließlich Opernsänger des Jahres 2007 und
2010) ebenso wie die Verleihung des deutschen Echo Klassik
2008 in München (Sänger des Jahres) und 2009 in Dresden (zusammen mit L’Arpeggiata). Mit einer technischen Meisterschaft, die ihm gewagteste Nuancierungen ebenso erlaubt wie
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gewaltige klingende Feuerwerke, hat sich Philippe Jaroussky
ein extrem großes Barock-Repertoire erobert, das die durch
Komponisten wie Monteverdi, Sances oder Rossi repräsentierten Raffinessen des italienischen Seicento ebenso beinhaltet
wie die durch Händel oder auch Vivaldi geforderte überwältigende Virtuosität. Wobei die letztgenannten Komponisten jene sind,
denen sich der Sänger in den letzten Jahren am häufigsten zugewandt hat. Jüngst widmete er sich mit Johann Christian Bach
einem Komponisten der Vorklassik – gemeinsam mit Cercle de
l’Harmonie. Mit dem Pianisten Jérôme Ducros hat Philippe Jaroussky das französische Lied für sich entdeckt und präsentierte es nicht zuletzt im Rahmen einer ausgiebigen Japantournee
und in den bedeutendsten Konzertsälen Europas. Einen entscheidenden Platz in seinem künstlerischen Schaffen nimmt
auch die zeitgenössische Musik ein, so mit der Uraufführung eines
Liedzyklus von Marc-André Dalbavie auf Sonette von Louise Labé
gemeinsam mit dem Orchestre National de Lyon unter Thierry
Fischer (wiederaufgeführt durch das Orchestre de Paris unter Leitung von Christoph Eschenbach im Jahre 2010). Philippe Jaroussky wurde durch die besten Barockmusik-Ensembles verpflichtet, wie Concerto Köln, Ensemble Matheus, Les Arts Florissants, Les Musiciens du Louvre Grenoble, Le Concert d’Astrée,
L’Arpeggiata, Le Cercle de l’Harmonie, Europa Galante, Australian Brandenburg Orchestra, I Barocchisti, Freiburger Barockorchester, Appolo’s Fire, Anima Eterna oder auch Venice Baroque
Orchestra. Auf den renommiertesten Festivals und bedeutendsten Bühnen in Frankreich ebenso wie im Ausland wird der Künstler gefeiert. 2002 gründete er das Ensemble Artaserse, das in
ganz Europa auftritt. Der Sänger, der auf eine beeindruckende Diskographie verweisen kann, spielte an der Seite von JeanChristophe Spinosi und dem Ensemble Matheus eine entscheidende Rolle für die Vivaldi-Edition des Labels Naïve. Seit einigen
Jahren unterhält Philippe Jaroussky für seine Recital-Einspielungen enge Beziehungen zu Erato Warner Classics (vormals Virgin
Classics-EMI). Die Aufnahmen bei diesem Exklusiv-Label wurden
mit zahlreichen Ehrungen bedacht. «Heroes», eine Aufnahme
mit Arien aus Opern von Vivaldi zusammen mit dem Ensemble
Matheus, beispielsweise erhielt 2007 einen Disque d’Or, einen
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Diapason d’Or, eine «10» von Classica-Répertoire, einen Choc
du Monde de la Musique, einen Gramophone Award und auch
einen Timbre de Platine d’Opéra International. Die CD in Hommage an Carestini wurde zur CD des Jahres der Victoires de la
Musique 2008 und den Midem Classical Awards 2009, und erhielt ebenso eine «10» von Classica-Répertoire wie den Timbre
de Diamant d’Opéra Magazine. Die gleichen Erfolge feierte die
Platte «Opium», die Jaroussky mit Jérôme Ducros eingespielt
hat. Auf seinen beiden jüngsten Einspielungen hat der Sänger
sich dem Werk bisher selten aufgenommener Komponisten gewidmet – Johann Christian Bach mit Cercle de l’Harmonie unter dem Dirigat von Jérémie Rhorer, erschienen im November 2009, und Antonio Caldara mit Concerto Köln unter Emmanuelle Haïm, erschienen im November 2010. Im Juni 2011 gab
Philippe Jaroussky sein Operndebüt in den USA. Er gestaltete
die Titelpartie in Agostino Steffanis Niobe in Boston und Great
Barrington. In die USA kehrte er für eine Konzerttournee zurück,
die ihn auf die Podien diverser Festivals und Konzerthäuser führte – nach Los Angeles, Berkeley, an die Duke University, nach
Boston und Ann Arbor. 2012 stand Jaroussky an der Seite von
Cecilia Bartoli auf der Bühne der Salzburger Festspiele in der
Produktion von Giulio Cesare. In Folge dessen lud die Sängerin
ihn als Duett-Partner für einige Werke von Agostino Steffani auf
ihrer CD «Mission» ein. Nach einer Kreativpause von neun Monaten kehrte Philippe Jaroussky im September 2013 auf die internationale Bühne zurück – mit dem Venice Baroque Orchestra und Andrea Marcon für die Tournee «Farinelli» mit mehr
als 50 Konzerten in aller Welt (Paris, Moskau, Berlin, Frankfurt,
München, Stuttgart, Luxemburg, Brüssel, Madrid, Barcelona,
aber auch Los Angeles, Berkeley, New York, Chicago, Peking,
Shanghai, Taipeh, Tokio, Osaka, Seoul und Hong Kong). Die Saison 2015/16 steht prinzipiell im Zeichen Händels und weist eine
ganze Reihe herausragender Zusammenarbeiten auf, darunter
das Rollendebüt als Ruggiero in Alcina im Sommer 2015 beim Festival von Aix-en-Provence. Gemeinsam mit William Christie und
les Arts Florissants eröffnete er die Opernsaison am Théâtre des
Champs-Élysées in der Produktion von Theodora. Er gestaltet
die Partie des Arsace in Partenope, begleitet vom italienischen
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Orchester Il Pomo d’Oro. Anschließend wird er an der Seite
von Sonya Yoncheva mit der Accademia Bizantina unter Ottavio
Dantone abermals als Ruggiero in Alcina auf der Bühne stehen.
Schließlich hat Philippe Jaroussky die Ehre, in der laufenden
Saison Artist in Residence des Konzerthauses Berlin zu sein.
Dies beinhaltet nicht weniger als rund ein Dutzend Projekte im
Laufe der Spielzeit. Der Künstler ist Pate der Gesellschaft IRIS,
die sich für die Interessen von Menschen mit angeborenen Immundefekten einsetzt.
Jérôme Ducros piano
Né en 1974, Jérôme Ducros étudie le piano auprès de Françoise
Thinat au Conservatoire d’Orléans, puis avec Gérard Frémy et
Cyril Huvé au Conservatoire national supérieur de musique de
Paris où il obtient un premier prix de piano à l’unanimité avec félicitations du jury en 1993. Il poursuit ses études en troisième
cycle aux côtés de Gérard Frémy, et rencontre également Leon
Fleisher, György Sebök ou encore Davitt Moroney. À Villarceaux,
il bénéficie des master classes de Christian Zacharias. En 1994
a lieu à la Scala de Milan le premier Concours International de
Piano Umberto Micheli organisé par Maurizio Pollini qui siège
au jury présidé par Luciano Berio. Jérôme Ducros y obtient le
deuxième prix, ainsi que le prix spécial pour la meilleure interprétation de la pièce imposée, Incises de Pierre Boulez, créée
lors de l’épreuve finale. Depuis lors, les concerts se succèdent:
au Festival de Montpellier, à l’Orangerie de Sceaux, à La Roque
d’Anthéron, au Festival de Pâques de Deauville, au Théâtre du
Châtelet, au Théâtre des Champs-Élysées, à la Salle Pleyel, à
Radio France où il fait de nombreuses apparitions, au Théâtre du
Capitole, au Concertgebouw Amsterdam, ainsi qu’à Londres,
Genève, Rome, Berlin, New York ou encore Tokyo. On a pu l’entendre en soliste aux côtés d’orchestres tels que le Johannesburg Philharmonic Orchestra, l’Orchestre de Chambre de Paris,
l’Orchestre National de Lyon, l’Orchestre de Chambre de Lausanne, l’Orchestre National de Lille, l’Ensemble Orchestral de
Paris, l’Orchestre Français des Jeunes ou le Rotterdam Philharmonic Orchestra, avec des chefs tels que Alain Altinoglu, Paul
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Meyer, James Judd, Emmanuel Krivine, Marc Minkowski et
Christopher Hogwood, entre autres. Très attaché à la musique
de chambre, il joue aux côtés de musiciens comme Augustin
Dumay, Michel Portal, Michel Dalberto, Nicholas Angelich,
Frank Braley, Paul Meyer, Gérard Caussé, Tabea Zimmermann,
Jean-Guihen Queyras, Henri Demarquette, Renaud et Gautier
Capuçon, le Quintette Moraguès, le Quatuor Parisii et Jérôme
Pernoo avec qui il forme un duo depuis 1995. Il s’est produit
avec la soprano Dawn Upshaw à Londres, New York, Salzbourg
et au Théâtre des Champs-Élysées où leur concert a été enregistré par Erato. En 2007, il entame une collaboration privilégiée
avec Philippe Jaroussky. Des concerts de mélodies françaises
sont prévus avec lui à travers le monde les prochaines saisons.
Sur France Musique, il est régulièrement invité aux émissions
L’Atelier du musicien (Jean-Pierre Derrien) et La Règle du «je»
(Martine Kaufmann). Parmi les œuvres qu’il donne souvent en
récital, citons la transcription pour deux mains de la Fantaisie
pour piano à quatre mains de Schubert qui a reçu un accueil enthousiaste du public et de la critique. Elle figure sur un disque
consacré aux fantaisies de Schubert (Ligia Digital) qui a obtenu
le Diapason d’Or de l’Année 2001. La partition de cette transcription est sortie en septembre 2004 aux éditions Billaudot. Le
Trio pour deux violoncelles et piano, qu’il a composé en 2006, a
été joué à de nombreuses reprises. Créé à Minsk, il a été repris
au festival Les vacances de Monsieur Haydn de Jérôme Pernoo
en 2006 et aux Rencontres artistiques de Bel-Air de Renaud Capuçon en 2007. Il est édité chez Billaudot dans la collection de
Gautier Capuçon.
Parmi ses enregistrements, citons en 2008 un disque consacré à l’œuvre pour piano et orchestre de Fauré avec l’Orchestre
de Bretagne dirigé par Moshe Atzmon (Quartz), un récital avec
Renaud Capuçon (Virgin Classics) et, dernièrement, les sonates
pour piano et violoncelle de Beethoven avec Jérôme Pernoo.
Il a enregistré un disque de mélodies françaises «Opium», en
compagnie de Philippe Jaroussky, Renaud et Gautier Capuçon
et Emmanuel Pahud (Virgin Classics). Jérôme Ducros compose
depuis ses plus jeunes années, mais n’a rendu publique cette
partie de son activité qu’en 2006, à la création de son Trio pour
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deux violoncelles et piano. En mai 2013 paraît «En aparté», première monographie de l’œuvre de Ducros contenant son Quintette avec piano et son Trio pour violon, violoncelle et piano.
Jérôme Ducros Klavier
1974 geboren, studierte Jérôme Ducros zunächst Klavier bei
Françoise Thinat am Conservatoire d’Orléans, dann bei Gérard
Frémy und Cyril Huvé am Conservatoire national supérieur de
musique de Paris, wo er 1993 mit Auszeichnung bei einstimmiger Juryentscheidung abschloss. Ein Aufbaustudium absolvierte er bei Gérard Frémy, arbeitete aber auch mit Leon Fleischer, György Sebök und Davitt Moroney. In Villarceaux nahm er
an Meisterkursen von Christian Zacharias teil. 1994 fand an der
Mailänder Scala erstmals der von Maurizio Pollini organisierte internationale Klavierwettbewerb Umberto Micheli statt – unter
dem Juryvorsitz von Luciano Berio. Jérôme Ducros gewann den
zweiten Preis und einen Sonderpreis für die beste Interpretation
des Pflichtstückes der Schlussrunde Incises von Pierre Boulez.
Seither häufen sich die Konzerte: auf dem Festival von Montpellier, in der Orangerie von Sceaux, La Roque d’Anthéron, dem
Festival de Pâques de Deauville, im Théâtre du Châtelet, im Théâtre des Champs-Élysées, der Salle Pleyel, bei Radio France, wo
er sehr oft zu erleben ist, im Théâtre du Capitole, dem Concertgebouw Amsterdam ebenso wie in London, Genf, Rom, Berlin, New York oder auch Tokio. Als Solisten mit Orchester konnte
man ihn an der Seite von Klangkörpern wie Johannesburg Philharmonic Orchestra, Orchestre de Chambre de Paris, Orchestre
National de Lyon, Orchestre de Chambre de Lausanne, Orchestre National de Lille, Ensemble Orchestral de Paris, Orchestre
Français des Jeunes oder Rotterdam Philharmonic Orchestra erleben, mit Dirigenten wie Alain Altinoglu, Paul Meyer, James
Judd, Emmanuel Krivine, Marc Minkowski und Christopher Hogwood. Als engagierter Kammermusiker spielt er mit Künstlern
wie Augustin Dumay, Michel Portal, Michel Dalberto, Nicholas
Angelich, Frank Braley, Paul Meyer, Gérard Caussé, Tabea Zimmermann, Jean-Guihen Queyras, Henri Demarquette, Renaud und Gautier Capuçon, Quintette Moraguès, Quatuor Pa59
risii und Jérôme Pernoo, mit dem er seit 1995 ein Duo bildet.
Mit der Sopranistin Dawn Upshaw trat er in London, New York,
Salzburg und im Théâtre des Champs-Élysées auf, wo das gemeinsame Konzert durch Erato aufgezeichnet wurde. 2007 begann er
die intensive Zusammenarbeit mit Philippe Jaroussky. In den kommenden Spielzeiten sind gemeinsame Konzerte mit französischem
Liedrepertoires in der ganzen Welt geplant. Auf France Musique
gehört er regelmäßig zu den Gästen der Sendungen L’Atelier
du musicien (Jean-Pierre Derrien) und La Règle du «je» (Martine Kaufmann).Unter den häufig von ihm im Konzert gespielten Werken sei die Transkription für Klavier zu zwei Händen der
Schubertschen Phantasie zu vier Händen genannt, die von Publikum und Kritik enthusiastisch aufgenommen wurde. Sie ist
Teil einer CD-Einspielung, die sich den Schubert-Phantasien zuwendet (Ligia Digital) und erhielt den Diapason d’Or des Jahres
2001.Die Notenausgabe zu dieser Transkription erschien 2004
im Verlag Billaudot. Das von ihm komponierte Trio für zwei Violoncelli und Klavier aus dem Jahre 2006 wird häufig gespielt –
nach der Uraufführung in Minsk wurde es noch im selben Jahr
beim Festival Les vacances de Monsieur Haydn und 2007 bei
den Rencontres artistiques de Bel-Air gespielt. Es ist ebenfalls
bei Billaudot erschienen – in der Reihe von Gautier Capuçon.
Unter den zahlreichen Einspielungen Ducros’ sei jene aus dem
Jahr 2008 hervorgehoben, die sich Gabriel Faurés Werken für
Klavier und Orchester widmet, und die er mit dem Orchestre
de Bretagne unter Moshe Atzmon bei Quartz aufnahm, ebenso wie ein Recital mit Renaud Capuçon (Virgin Classics) und
schließlich Beethovens Sonaten für Violoncello und Klavier mit
Jérôme Pernoo. Zusammen mit Philippe Jaroussky, Renaud et
Gautier Capuçon und Emmanuel Pahud hat er für Virgin Classics
«Opium» mit französischer Vokalmusik aufgenommen. Seit jungen Jahren ist Jérôme Ducros auch kompositorisch aktiv, wobei sein Trio für zwei Violoncelli und Klavier das erste Werk war,
das er auch veröffentlichte. Im Mai 2013 erschien dann mit «En
aparté» die erste Werkmonographie Ducros’, die sein Quintette
avec piano und sein Klaviertrio enthält.
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SUSPENSE
RAINY DAYS 2015
FESTIVAL DE MUSIQUE NOUVELLE
PHILHARMONIE LUXEMBOURG
24.–29.11.2015
DESIGN: PENTAGRAM DESIGN BERLIN / PHOTO: JUSTUS OEHLER
WWW.RAINYDAYS.LU
Récital vocal
Prochain concert du cycle «Récital vocal»
Nächstes Konzert in der Reihe «Récital vocal»
Next concert in the series «Récital vocal»
13.01.
2016 20:00
Salle de Musique de Chambre
Mercredi / Mittwoch / Wednesday
Mark Padmore ténor
Paul Lewis piano
Lieder de Schumann, Brahms, Schubert et Wolf
Luxembourg Festival 2015
Prochain événement à la Philharmonie
Nächste Veranstaltung in der Philharmonie
Next event at the Philharmonie
25.11.
2015 20:00
Grand Auditorim
Mercredi / Mittwoch / Wednesday
«Hitchcock: The Lodger»
United Instruments of Lucilin
Tatsiana Zelianko musique (création)
Film: The Lodger (Les Cheveux d'or / Der Mieter)
Prochain événement au Grand Théâtre
Nächste Veranstaltung im Grand Théâtre
Next event at the Grand Théâtre
19. & 20.11.
Jeudi / Donnerstag / Thursday
2015 20:00
Grand Théâtre
«Winterreise»
Franz Schubert
Liederzyklus für Stimme und Klavier (1827)
Gedichte von Wilhelm Müller
William Kentridge Inszenierung & visuelle Konzeption
Sabine Theunissen Ausstattung
Greta Goiris Kostüme
Herman Sorgeloos Licht
Snezana Marovic Video -Editor
Janus Fouché Video -Operator
Matthias Goerne Bariton
Markus Hinterhäuser Klavier
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La plupart des programmes du soir de la Philharmonie sont
disponibles avant chaque concert en version PDF sur le site
www.philharmonie.lu
Die meisten Abendprogramme der Philharmonie finden
Sie schon vor dem jeweiligen Konzert als Web-PDF unter
www.philharmonie.lu
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Partenaire officiel:
Partenaire automobile exclusif:
Impressum
© Etablissement public Salle de Concerts
Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte 2015
Pierre Ahlborn, Président
Stephan Gehmacher, Directeur Général
Responsable de la publication: Stephan Gehmacher
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Tous droits réservés.
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