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50 CENT.
HONDERD LIEDEREN
UIT HET
Fransch, ❑ uitsch en Engelsch repertoire,
VAN
JEAN-LOUIS PISUISSE.
Tournbz
PISLIISSE & HEMSING
1917/1918.
1
Les Metamorphoses.
(Chanson canadienne).
— Par derrier'chez ma tante
II lui ya-t-un etang,1
Par derrieechez ma tante
lui ya-t-un etang,
Je me mettrai anguille
Anguille dans l'etang
Je me mettrai anguille,
Anguille dans l'etang.
— Si tu te mets alouette,
Alouette dans les champs,
Si tu te mets alouette,
Alouette dans les champs,
Je me mettrai chasseur,
Je t'aurai en chassant.
Je me mettrai chasseur,
Je t'aurai en chassant.
— Si tu te mets anguille,
Anguille dans l'etang,
Si tu te mets anguille,
Anguille dans l'etang,
Je me mettrai pecheur,
Je t'aurai en pechant.
Je me mettrai pecheur,
Je t'aurai en pechant.
— Si tu te mets chasseur,
Pour m'avoir en chassant,
Si tu te mets chasseur,
Pour m'avoir en chassant,
Je me mettrai nonnette,
Nonnett' dans un couvent.
Je me mettrai nonnette,
Nonnett' dans un couvent.
— Si tu te mets pecheur,
Pour m'avoir en pechant,
Si tu te mets pecheur,
Pour m'avoir en pechant,
Je me mettrai alouette,
Alouette dans les champs.
Je me mettrai alouette,
Alouette dans les champs.
— Si tu te mets nonnette,
Nonnett' dans un couvent,
Si tu te mets nonnette,
Nonnett' dans un couvent,
Je me mettrai precheur,
Je t'aurai en prechant.
Je me mettrai precheur
Je t'aurai en prechant.
— Si tu te mets precheur.
Pour m'avoir en prechant,
Si tu te mets precheur,
Pour m'avoir en prechant,
Je me donn'rai a toi
Puisque tu m'aimes tant!
Je me donn'rai a toi
Puisque tu m'aimes tant!
2
Le boudoir d'Aspasie.
(Vieille chanson franccomtoise.)
Tout est charmant chez Aspasie,
L'Art y prodigue son savoir,
Mais ce que j'aime a la folie
C'est son sopha, c'est son boudoir.
bis.
Un jour dans l'ombre de mystêre,
L'Amour chez elle vint s'asseoir;
Il croyait etre avec sa mere
boudo i r.
Sur ce sopha, dans ce boudoir.
Je veux l'aimer pour toute ma vie,
Heureux de quelquefois pouvoir.
Causer avec la belle Aspasie
Sur son sopha, dans son boudoir.
bib.
Vous, qui contre mon Aspasie,
Tächez en vain de m'ëmouvoir,
Que peat votre philosophie
bas.
Contre un sopha, contr'un boudoir.
Elle est coquette, elle est volage,
Je le sais bien, mais ne veux pas le savoir . . . .
Quelle est la femme qui soft sage
bis.
Sur un sopha, dans un boudoir?
3
Brave Marin.
(Vieille chanson saintongeoise).
Brave marin revint de guerre
bis .
Toudoux ... .
Tout mal chausse, tout mal vêtu . . . .
Pauvre marin, d'oit reviens-tu?
Toudoux . . . .
Madame, je reviens de guerre (bis.)
Qu'on m'apporte ici du yin blanc
Que le marin boive en passant
Toudoux : . . .
Brave marin se mit a boire (bis.)
Se mit a boire et a chanter
La belle hOtesse a pleure.
Toudoux . . . .
Qu' avez-vous donc, la belle hOtesse (bis.)
Regrettez-vous votre yin blanc,
Que le marin boit en passant
Toudoux . . . .
C'est pas mon yin que je regrette (bis.)
Mais c'est la perte de mon mari . . . .
Monsieur, vous ressemblez a lui
Toudoux . . . .
Ah ! Bites-moi la belle hOtesse (bis.)
Vous aviez de lui trois enfants;
Vous en avez six a present . . . .
Toudoux .. . .
On m'a porte de ses nouvelles (bis.)
Qu'il était mort et enterre,
Et je me suis remariee
Toudoux . . . .
Brave marin vida son verre
Toudoux . . . .
Sans remercier, tout en pleurant,
S'en retourna-t-au regiment.
Toudoux . . . .
bis
4
Le Roi a fait battre tambour.
Vieille chanson franccomtoise.
Le Roi a fait battre tambour (bis.)
Pour voir toutes ses dames,
Et la premiere gull a vue
Lui a ravi son âme.
Rataplan, rataplan, rataplan. (bis.)
— „Marquis, dis-moi, la connais-tu ? (bis.)
Qui est cette jolie dame?"
Le Marquis lui a r6pondu :
— „Sire Roi, c'est ma femme."
Rataplan, etc.
— „Marquis, tu es plus heureux qu'moi, (bis.)
„D'avoir femme si belle ....
„Si tu voudrais me l'accorder,
„Je me chargerais d'elle."
Rataplan, etc.
— „Sire! Si vous n'aiez pas le Roi ... (b is .)
„J en tirerais vengeance;
„Mais puisque vous etes le Roi :
„A votre ob6issance ... ."
Rataplan, etc.
— „Marquis, ne te fâches donc pas (bis).
„T auras to recompense:
„Je te feral dans mes arm6es
„Beau-mar6chal de France !"
Rataplan, etc.
— „Adieu, ma mie ! Adieu, mon cceur! (bis.)
„Adieu, mon espérance!
„Puisqu'il te faut servir le Roi,
,S6parons-nous d'ensembles!"
Rataplan, etc.
La Reine a fait faire un bouquet (bis.)
De belles fleurs de lyse,
Et la senteur de ce bouquet
A fait mourir marquise.
Rataplan, rataplan, rataplan
5
Mon Habit.
&ranger.
Sois-moi fiale, 6 pauvre habit que j' aime!
Ensemble nous devenons vieux ;
Depuis dix ans je te brosse moi-méme
Et Socrate n'eat pas fait mieux.
Quand le sort a to mince aoffe
Livrerait de nouveaux combats,
Imite-moi, r6siste en philosophe.
Mon vieil ami, ne nous s6parons pas.
Je me souviens, car j'ai bonne mémoire,
Du premier jour, oil je te mis;
C'ëtait ma fete, et, pour comble de gloire
Tu fus chant6 par mes amis.
Ton indigence qui m'honore
Ne m'a jamais banni de leurs bras:
Tous ils sont prets a nous fêter encore,
Mon vieil ami, ne nous s6parons pas.
A ton revers j'admire une reprise,
C'est encore un doux souvenir;
Feignant un soir de fuir la tendre Lise
Je sens sa main me retenir.
On te dechire, et cet outrage
Aupres d'elle enchaine mes pas.
Lisette a mis trois jours a tant d'ouvrage,
Mon vieil ami, ne nous s6parons pas.
Ne crains plus tant ces jours de courses vaines,
Ofi notre destin fut pareil ;
Ces jours mel6s de plaisirs et de peines,
Mel6s de pluie et de soleil.
Je dois bientOt, ii me le semble,
Mettre pour jamais habit bas;
Attends un peu, nous finirons ensemble,
Mon vieil ami, ne nous s6parons pas.
6
Le Senateur,
Beranger.
Mon 6pouse fait ma gloire,
L'autre Jour dans sa campagne
Rose a de si jolis yeux ,
II nous mena par hasard.
Je lui doffs, on peut m'en croire,
Il m'enivra de champagne
Un ami bien prdcieux:
Et Rose fit lit.apart.
Le jour oil j'obtins sa foi
Mais de la maison, ma foi,
Un Sënateur vint chez moi!
Le plus beau lit fut pour moi,
Quel honneur, quel bonheur!
Quel honneur, etc.
Ah, Monsieur le Sënateur,
Je suis votre humble serviteur.
A l'enfant que Dieu m'envoie
Pour parrain je l'ai donne.
De ses faits, je tiens r6gistre,
C'est presqu'en pleurant de joie
C'est un homme sans dgal.
Qu'il baise le nouveau-ne,
L'autre jour chez un ministre
Et mon fils,
II mena ma femme au bal.
Est mis sur son testament!
S'il me trouve dans son chemin,
Quel honneur, etc.
des ce moment
Il me frappe dans la main !
Quel honneur, etc.
A table it aime qu'on rie.
Mais parfois j'en suis trop vert.
Chez moi un temps effrayable
J'ai pousse la raillerie
Me retint apres diner .. ..
Jusqu'a lui dire au dessert:
II me dit d'un air aimable :
„On croit, j'en suis convaincu
„Allez donc vous promener.
„Que vous me faites co ... .
„Mon cher, ne vous genez pas,
„Quel honneur, quel bonheur!
„Mon equipage est en bas."
„Ah, Monsieur le Sênateur,
Quel honneur, etc.
„Je suis votre humble serviteur!
7
Qu'est qu'ilay-a un?
Vieille chanson soldatesque.
Qu'est-ce qu'il-y-a-un?
11 n'y a qu'un Dieu qui rêgne sur les Cieux.
Qu'est-ce qu'il-y-a deux?
I1-y-a deux Testaments,
L'ancient et le nouveau,
Mais it n'y a qu'un Dieu, qui régne sur les Cieux
Qu'est-ce qu'il-y-a trois?
I1-y-a 3-cad6ro,
I1-y-a deux Testaments,
L'ancient et le nouveau,
Etc.
Qu'est-ce qu'il-y-a quatre?
I1-y-a 4-ine de Russie,
Etc.
Qu'est-ce qu'il-y-a cinq?
I1-y-a 5-plicit6,
Etc.
Qu'est-ce qu'il-y-a six?
11-y-a 6-téme metrique,
Etc.
Qu'est-ce qu'il-y-a sept?
I1-y-a 7 6patant,
Etc.
Qu'est-ce qu'il-y-a huit?
I1-y-a 8-tres au vin Blanc,
Etc.
Qu'est-ce qu'il-y-a neuf?
I1-y-a 9 a la coque,
Etc.
Qu'est-ce qu'il-y-a dix?
I1-y-a 1 0-enterie?
Etc.
8
Serrez vos rangs!
Aristide Bruant.
La voix du canon r6sonne,
L'air, tout empoudré, frissonne;
Serrez vos rangs ! mes enfants!
C'est le cri de la melee
Et l'écho de la van&
Répae: Serrez vos rangs !
On marche au pas gymnastique
La fiêvre se communique
Par les yeux étincelants.
On croise la baionette
Et chaque officier répete
En avant ! Serrez vos rangs!
On avance ..... La mitraille
Fait la part de la bataille,
On enjambe les mourants.
Gloire a celui qui succombe !
Dit le Commandant qui tombe
En criant : Serrez vos rangs !
Commandant et Capitaine
Sont 1A, couches dans la plaine,
Il reste les Lieutenants.
Allons ! dit l'un d'eux qui crie:
Pour l'honneur et la patrie !
Avancez ! Serrez vos rangs !
Le plomb crêve les poitrines,
Le sang creuse des ravines.
La rude voix des sergents
Couvre l'ouragan des balles,
On entend, par intervalles:
Sacrebleu ! Serrez vos rangs !
Sans officiers et sans guides
Its s'avancent ..... intrêpides ....
Un caporal de vingt ans,
Rassemblant les escouades,
Leur dit: — Allons, camarades,
Pour mourir ...... Serrez vos rangs !
Sous les ëclats de la foudre
On vit tomber, noir de poudre,
Le dernier de ses vaillants.
Il cria : Vive la France!
Et l'ëcho, rdpondit: France ! ....
En avant! ..... Serrez vos rangs !...
9
Les Poilus de J'Argonne.
A. Rameau.
Alp h. Diepenbroek.
Ce sont les Poilus de. l'Argonne,
La pipe au bec, les yeux fous,
Et dont l'allure vous etonne!
Its viennent d' oil 1' on ce tamponne:
Ce sont les Poilus de 1'Argonne,
Tous plus maigres que des coucous,
Sous leurs haillons, couvert de poux
Et souriant sous leur poil roux:
Ce sont les Poilus de 1'Argonne,
La bouffarde au bec, les yeux fous!
Ce sont les Poilus de 1'Argonne,
Renfrognes comme des hiboux,
Mais au fond leur dme chantonne
Avec le cuivre qui claironne:
Ce sont les Poilus de 1'Argonne,
De gloire leurs vieux coeurs sont saouls!
Leurs flingots, precieux joujoux
Seuls leur font faire des yeux doux:
Ce sont les Poilus de 1'Argonne,
Renfrognes comme des hiboux!
Ce sont les Poilus de ?Argonne
Qui vont se battre en casse-cou;
Leur oeil est vif, leur front rayonne,
La mitraille les environne:
Ce sont les Poilus de I'Argonne.
„rant mieux! Nous ferons des jaloux,
,,Tout le boulot sera pour nous,
„Ca va" crient-ils, „c'est dans nos gouts!'
Ce sont les Poilus de ?Argonne,
Qui vont se battre en casse-cou!
Ce sont les Poilus de 1'Argonne,
Peuple, qui vont mourir pour vous!
Its vont sous le canon qui tonne,
Ecraser la horde teutonne:
Ce sont les Poilus de 1'Argonne,
Et courant au levant des coups,
Ils vont deterrer de leurs trous
La louve germaine et ses lonps!
Ce sont les Poilus de 1'Argonne,
Peuple qui vont mourir pour vous!
10
Debout les Morts.
Renee Fauchois.
Ch. Pons.
Le tambour bat, la France nous appelle !
Courons, francais, au levant du danger !
Pour notre mere, 6ternellement belle
Allons combattre un barbare etranger!
En repoussant ses monstrueuses hordes.
Sous nos drapeaux, oublions nos discordes,
Soyons unis, nous serons les plus forts,
Aux fiers vivants se joignent les grands morts!
Hors des tombeaux oft vous dormiez naguere,
Morts glorieux, de qui la cendre bout,
Redressez-vous, a notre cri de guerre,
A nos cotes, ddendez notre terre,
Debout, les morts! Debout !
Nous cl6testions le pillage et la guerre,
A l'univers nous tendions notre main,
Nous ne voulions que la paix de la terre,
Et le bonheur de tout le genre humain !
Notre ennemi tromp6 par notre joie
Par trahison croyait tenir sa proie
Mais dans nos coeurs, amis des justes lois,
Briile toujours la fiert6 des Gaulois.
Hors des tombeaux ou vous dormiez naguere,
Morts glorieux de qui la cendre bout !
Redressez-vous, a notre cri de guerre
A nos cotes défendez notre terre,
Debout, les morts ! Debout!
Tous les 1-16ros de la vieille 6pop6e.
Nous apportant leur coeur ressuscit6,
Au cri de France, ont tire leur epee
Pour la justice et pour la libert6.
Hors des tombeaux oil vous dormiez naguere
Morts glorieux de qui la cendre bout
Redressez-vous a notre cri de guerre,
A nos cotes d gendez notre terre,
Debout les morts ! Debout les morts!
Debout !
11
La Duchesse Anne.
(Vieille chanson bretonne.)
Caait Anne de Bretagne,
Duchesse en sabots,
Revenant de ses domaines
En sabots, mirlitontaine.
Ah!
Vivent les sabots de bois!
Voila qu'aux portes de Rennes
Avec les sabots,
Trouva trois beaux capitaines
En sabots, etc.
Its saluent leur souveraine
Avec les sabots.
Lui donnent un pied de verveine
En sabots, etc.
S'il fleurit vous serez reine
Avec les sabots.....
Elle a fleuri la verveine
En sabots, etc.
La duchesse Anne fut reine
Avec les sabots,
Les Bretons sont dans la peine
En sabots, etc.
Les Bretons sont dans la peine
Avec les sabots
Its n'ont plus de souveraine
En sabots, mirlitontaine,
Ah!
Vivent les sabots de bois!
12
La Cloche d'Ys.
(Légende bretonne)
Ys, la ville maudite,
Avait dans son clocker
Une cloche bthite
Qui pleurait son peche.
Digue don, don daine
Digue don, don (16.
Ne pleurant qu'Elle seule,
Le Saint, tout chagrin&
R6clama sa Filleule
Mil et trois cents annêes.
Digue don .
Les Anges l'ont eux-mërnes
Fondue et ciselée;
Elle eut a son bapttme
Le bon Saint-Guenole.
Digue don ... .
Fit a Dieu tels reproches
Tant et tant rdpét6s,
Que Dieu lui dit:
„Ta Cloche, va la ressusciter !"
Digue don . .
Pourtant, quand 1'Insoumise
S'engloutit dans la Me ...
Avecque son Eglise
Perit la Cloche aimée.
Digue don ... .
C'est par sa voix profonde,
Qu'un jour sera chantê
Le „Te Deum" du monde,
Clamant sa aLibert6.
Digue don .
Cloche, sonne sur 1'Heure,
Grande Carillonnee!
Que nul de nous ne meure,
Sans t' entendre sonner
Digue don, don daine,
Digue don, don del
13
Le Bticheron.
Chanson rustique.
Th. Botrel.
Un frisson court a travers les orges et les mars .. .
On entend chanter les rouge-gorges dans les taillis ; —
L'ombre meurt .. et c'est de la lumiere le gai r6veil :
Bacheron, ouvre donc ta chaumiêre au gai soleil!
Lêve-toi ! L'aube est déjà levee!
Bacheron, prends ta grande cognée, mon gas !
Dans le mitan de la foret prochaine
Le vieux chene t'attend.
Ce geant, c'est toi qui vas l'abattre, toi, pauvre nain!
A son pied tu vins souvent t'ebattre, etant gamin ;
A son pied tu parlais a ta „Douce", coeur fr6missant .. .
Aujourd'hui la sêve t' eclabousse comme du sang.
Entends-tu quand s'abat ta cogn6e,
Entends-tu cette voix cl6sol6e, mon gas ?
C'est la clameur, immense et presque humaine
Du vieux chene qui meurt!
Bficheron, quand sur l'arbre tu cognes, sois sans remords :
II sera l'ami de nos besognes et de nos morts:
Dans la glebe ou sur la mer bourrue .. ou sur ton seuil
II sera Berceau, Barque ou Charrue, ou bien .. Cercueil!
Biicheron, ramasse ta cognee !
En chantant rejoins ta maisonn6e, mon gas !
Dans le soir d'or, sans revolte et sans haine
Le grand chene est mort!
14
La Paimpolaise.
Theodore Botrel.
Quittant ses genets et ses landes,
Quand le Breton se fait marin,
En allant aux peches d'Islande,
Voici quel est le doux refrain,
Que le pauvre gars
Fredonne tout bas:
Jaime Paimpol et sa falaise,
Son vieux clocher, son grand „pardon",
J'aime surtout la Paimpolaise,
Qui m'attend au pays breton.
Quand leurs bateaux quittent nos rives
Le cure dit : mes bons fieux,
„Priez souvent Monsieur Saint-Yves,
„Qui nous voit des cieux toujours bleus".
Et le pauvre gars
Fredonne tout-bas :
Le ciel est moms bleu, n'en dêplaise
A Saint-Yvon, notre Patron,
Que les yeux de ma Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton.
Guide par la petite Etoile
Le vieux patron d'un air tres fin,
Dit souvent que sa blanche voile
Semble a l'aile d'un sêraphin.
Et le pauvre gars
Fredonne tout-bas:
Ta voilure, mon vieux Jean-Blaise,
Est moms blanche au mat d'artimon
Que la coiffe a la Paimpolaise,
Qui m'attend au pays breton.
Mais souvent l'Oc6an qu'il dompte
Se reveille, lathe et cruel,
Et quand le soir, on se compte,
Beaucoup de noms manquent A l'appel
Et le pauvre gars,
Fredonne tout-bas:
Pour combattre la flotte anglaise,
II faut plus d'un moussaillon.
Yen ferons deux a la Paimpolaise,
Qui m'attend au pays breton.
Puis, quand La Vague le dësigne,
L'appellant de sa grosse Voix,
Le brave Islandais se r6signe,
En faisant le signe du Croix
Et le pauvre gars,
Quand vient le Trëpas:
Serrant la medaille qu'il baise,
Glisse dans l'Ocêan sans fond,
En songeant a sa Paimpolaise
Qui l'attend au pays breton.
15
Berceuse Cruelle.
Th. Botrel.
La pauvre veuve en sa chaumiere
A son petit chantait tout bas:
„Le Flot déjà m'a pris ton frere;
„Il l'aimait trop: ne l'aime past"
Berce, disait la Mer perverse,
Serre-le bien dans tes deux bras;
Berce, berce,
Berce, ton gas !
bis.
Lorsque la Mer etait tres douce
Le petit gas lui murmurait:
„Espere un peu, je serai mousse;
„Des mes douze ans je partirai!.."
.
Reve, disait le Vent de grave,
Reve au beau jour °it tu fuiras.
Reve, rave,
bis.
Reve, mon gas!
Lorsque la Mer etait mauvaise
Le petit gas a demi-nu
Chantait, debout sur la falaise,
Le front tourne vers I'Inconnu...
Chante, disait la Mer mechante,
Chante aussi fort que tu pourras
Chante, chante,
bis.
Chante, mon gas!
Un jour enfin la pauvre veuve
A vu partir son Bernier-ne ...
S'en est allë vers Terre-Neuve
Comme jadis son frere aine!
Danse! Le Flot roule en cadence!
Jusqu'A to mort tu danseras:
Danse, danse,
bis.
Danse, mon gas!
Son gas parti, la pauvre femme
L'espere en vain depuis un an
En maudissant la Mer infame
Qui lui repond en ricanant:
„Pleure! gemis! hurle a cette heure
J'ai mieux que toi, serre mes bras.
Pleure, pleure,
Pleure tes gas!!!
bis.
16
La Fanchette.
Theodore Botrel.
Amis, quittons cette assembl6e
Et fuyons le son des biniouis!
Que l'on remplisse ma bol6e,
D'eau-de-vie et de cidre doux :
Je vais vous conter une histoire,
Verse a boire !
Plus belle qu'un sOne breton,
Buvons donc!
Pendant que je faisais campagne
Tout 1A-bas.... aux lointains pays
Elle a quitt6 notre Bretagne
Avec un Monsieur de Paris !
Pour la chasser de ma m6moire,
Verse a boire !
Pour oublier son abandon.
Buvons done!
Vous connaissez tous la Fanchette
Que j'aimais avant d'embarquer;
C'êtait bien la plus mignonnette
Des gargailles a reluquer
Entre la Vilaine et la Loire
Verse a boire !
Entre Douarnenez et Redon,
Buvons donc.
On m'a conté que la Fanchette
Avait un renom três fameux,
Que ses baisers.... que l'on achête
Se payaient des prix fabuleux :
Amis ! pour trinquer a sa gloire,
Verse a boire!
A la sante de la Gothon,
Buvons done!
Elle avait promis de m'attendre
Si je retrouve l'infidele
Un jour, dans la vine d'enfer,
Jusqu'a mon retour du Tonkin,
Mais elle avait le cceur trop tendre 1 Je saurai me venger sur elle
Des chagrins que j'aurai souffer
Pour etre femme de marin....
Quand j'ai double le promontoire,
Je briserai ses dents d'ivoire,
Verse a boire!
Verse a boire!
Je n'ai point vu son cotillon....
L'ëcraserai sous mon talon.
Buvons done.
Buvons done!
Si, la premiere, elle se fäche
Et me fait chasser comme un chien...
... Je l'aime tant ! je suis si lâche!
Je ne lui reprocherai rien :
En baisant sa robe de moire
Verse a boire !
Je lui demanderai pardon....
Buvons done.
17
La Femme du Bossu.
Th. Botrel.
Autant ma femme est belle et fiêre,
Autant je suis ch6tif et laid;
C'est pourquoi le grand cousin Pierre
Chez moi fait tout ce qu'il lui plait.
A mon beau moulin, — qu'il desire, —
Si l'on vient du pays voisin
C'est pas pour moi! . . . vous allez rire:
C'est tour ma femme et son cousin!
Its ont le pain blanc de ma huche
Et moi je n'ai que du pain noir;
J'ai la piquette de la cruche:
Its ont le yin de mon pressoir;
Le bon lard frais, que je fais cuire,
Les galettes de sarrazin . .
C'est pas pour moi ! . . . vous allez rire:
C'est pour ma femme et son cousin!
Dans les magasins des grand'villes
J'ai, pour leur plaisir, achet6
Un tas d'affiquets inutiles,
Des meubles de chene sculpt6:
Le grand lit-clos ou l'on soupire,
Les chemisettes de basin .. .
C'est pas pour moi! . . . — vous allez rire!
C'est pour ma femme et son cousin!
Mais j'ai consulté la Dormeuse
Hier, a minuit, dans la fora;
La vieille sorciêre fameuse
M'a vendu son petit secret:
La drogue qui fait qu'on expire
A la barbe du mëclecin .
C'est pas pour moi ! . . . Je vas ben rire:
C'est pour ma femme et son cousin!
18
Les Canuts.
A r is t ide Bruant.
Pour chanter: Veni Creator
bis.
Il faut une chasuble d'or
Nous en tissons pour vous, grands de l'Eglise,
Et nous, pauvres canuts, n avons pas de chemise.
C'est nous, les canuts !
Nous sommes tout nus!
Pour gouverner it faut avoir
H is.
Manteaux ou rubans en sautoir.
Nous en tissons pour vous, grands de la terre,
Et nous, pauvres canuts, sans drap on nous enterre
C'est nous, les canuts!
Nous sommes tous nus !
Mais notre rêgne arrivera
bis.
Quand votre rêgne finira! ,
Nous tisserons le linceul du vieux monde,
Car on entend déjà la tempae qui grogne.
C'est nous les canuts!
Nous sommes tout nus!
19
A Biribi.
Aristide Bruant.
Y en a qui s' font de mauvaises totes
Au regiment.
Is s' tirent au flanc, ils font la bete,
Inutilement,
Quand ils n' veulent plus faire l'exercisse
Et tout 1' fourbi
On les envoie faire leur service
A Biribi.
A Biribi, c'est en Afrique,
Ousqu'le plus fort
Est oblige d'poser sa chique
Et d' faire le mort ,
Ousqu' le plus malin desespere
De faire chichi,
Car on n' peut jamais faire la paire.
A Biribi.
A Biribi, c'est la qu'on marche,
Faut pas flancher
Quand le chaouche Grit: „En avant, 'a rche'!
11 faut marcher !
Et quand on vent faire des Oates
C'est peau d'zehi:
On vous met les fers aux quat' pattes
A Biribi.
A Biribi, c'est la qu'on creve
De soif et d' faim,
C'est la qu'il faut marmer sans trove
Jusqu'a la fin;
Le soir on pense a sa famille
Sous l'gourbi ....
On pleure encore quand on roupille
A Biribi.
A Biribi, c'est la, qu'on rale,
On rale en rut,
La nuit on entend hurler l'male
Qu' aurait jamais cru
Qu'un jour it serait forcer d'connaitre
Mam'selle Bibi
Car tot ou lard it faut en etre
A Biribi.,
On est sauvage, lache et feroce
Quand on en ,revient,
Si par hasard, on fait un gosse
On s'en souvient ....
On voudrait mieux, quand on s' rappelle
Ce qu'on a subi,
Voir son enfant a la Nouvelle
Qu'a Biribi!
20
Ma Tate,
Gaston Secretan
Le long des fortifications,
Y'a pas d'erreur, c'est moi 1' plus bate.
Avec ma casquette a trois ponts
Et mon foulard rouge 6carlate.
Les copains, moi, j'les Begot' tous,
J'leur ai soul'vè plus d'un conquette,
Aussi r'gardent-ils d'un oeil jaloux
Ma téte.
Les mOmes elles tombent en pamoison
Elles voudraient tout's dev'nir ma femme...
Moi j'y mets pas d'opposition
C'est mon métier d'éte polygame.
J'suis bien tranquille sans m'êmouvoir,
J'ai toujours pas mal de galette,
Via c'que c'est que d'bien fair' valoir
Ma tae.
Quand un sergot d'un air malin
Essay' de fair' d'la rouspétence,
Je to l'retourne c,omme un lapin,
C'est pas d'ma faute, j'ai pas d'patience.
Tu parl's si je l'passe a tabac
Wm' s'il est fort comme un athlete,
J'y coll' dans l'creux d'son estomac
Ma tae.
Quand vient la nuit pour travailler,
J'attends derriere une port' cochere
Le bourgeois qui vient d' ripailler,
Et j' y fais viv'ment son affaire.
Alors quand it est sur le flanc,
Et qu'la lune éclair' ma silhouette,
II crache son ame rien qu'en voyant
Ma téte.
Fatal'ment je s'rai condamnë,
Car y s'ra prouv6 qu' j'assassine,
Faudra qu' j'attend', bléme et van né,
L'instant supreme d'la guillotine.
Alors, un beau jour on m'dira :
„C'est pour c'matin, fait's vot' toilette"
J'sortirai, la foul' saluera
Ma tete!
21
La Valse Chaviree.
R. le Peltier.
Em. Doloire.
rpossêcle un' mOm que c'est un vrai tr6sor,
J'm'en sens pour ell'chaqu' jour un peu plus fort.
C'est du Wire,
Ma ta' chavire,
Y'a pas d'erreur
J'suis bien mordu au coeur.
Elle est si bath avec ses grands yeux noirs,
Quand dans l'faubourg ell' descend sur l'trottoir.
Qu' moi qui la file,
D'un air tranquille
J'sais plus c'que j'fous
Je m'sens dev'nir jaloux!
J'en pinc tant
Que Dui dis tout rtemps
Si to voudrais lächer l'truc ma poulette,
A l'atelier, on gagn'rait d'la galette,
A m'r6pond
T'as done des visions,
En m'balladant sans m'fatiguer
C'est bien plus vite gagn6 !
J'possêcle un' mOm que c'est un vrai tr6sor,
J'en gratt' pour ell' chaq'jour un peu plus fort
C'est du Mire
Ma têt' chavire,
Y'a pas d'erreur
J'suis bien mordu au coeur.
Elle est si bath avec ses grands yeux noirs
Que quand ell' fait un typ' sur le trottoir.
Faut que j'me r'tienne,
Des qu'il l'emmêne,
J'suis cornme un fou,
J'pourrais faire un sal' coup.
Et depuis
J'suis a sa merci,
Ne vivant plus quand elle est en ballade,
Y'a pas d'erreur sur 'ment j'dois étemalade
Car enfin,
Avec mon turbin,
Moi j'en réponds y avait du pied,
On aurait pu s'marier.
22
J'possêcle un' mom' que c'est un vrai trdsor,
J'en gratt' pour ell'chaq' jour un peu plus fort
C'est du Wire,
Ma tet' chavire,
Y'a pas d'erreur
J'suis bien mordu au coeur.
Si qu'a voudrait s'attifer d'un chapeau
S'fout des colliers et des chain's sur la peau
Un peu moms brusque,
Dans des bell's frusques,
Ca ?raft j'te crois
Un vrai morceau de roi.
Notr' bonheur
C'est quand coeur a coeur
On peut guincher tous deux au bal musette,
Faut voir les autr's s'ils en ouvr'nt des mirettes.
Reins cambrés,
Les yeux chavirés
J'la tiens serrëe entre mes bras
En lui chantant tout bas:
Ah ! c'que t'es bath avec tes grands yeux noirs,
C'est toi sur ment la plus chouett du trottoir,
Ton r'gard m'enflamme,
Dis qu't'es ma femme,
Dis qu' tout en toi
C'est a moi, rien qu' a moi.
C'qui s'pass' la-d' dans c'est que qu' chos' de si doux,
Qu' c'est bien dommag' qu'on soy' que des voyous.
Mais ca n'empech'
Que ceux qui btchent
Vois-tu Loulou,
N's'aim'ront jamais tant qu'nous.
23
La Vigne au VIII.
De terre en vigne,
La voila, la joli' vigne!
Vigni, vignons, vignons le vin,
La voila., la joli' vigne-au-vin,
La voila, la joli' vigne !
De vigne en fleur,
La voila, la joli' fleur!
etc.
De fleur en grappe.
De grappe en cueille
De cueille en hotte.
De hotte en cuve.
De cuve en presse.
De presse en tonne.
De tonne en cruche.
De cruche en verre.
De verre en bouche.
De bouche en ventre
De ventre en terre,
La voila, la joli' terre,
Terri-, terrons, terrons le yin,
La voila, la joli' terre-au-vin
La voila, la joli' terre
24
Versez-moi du yin bleu!
Alex Bouvier.
Joseph Darcier.
Du cabaret de notr' village,
Quand je reviens en chancelant,
Je les vois tons sur mon passage,
S' eloigner d'un air meprisant;
Its disent Jacqu's est un ivrogne
Qui' bat sa femme et ses enfants,
Et qui les vendrait tout vivants
Pour avoir un pichet d'Bourgogne...
Jarni ! versez-moi du vin bleu,
J'aime son gout de pierre a feu!
Eh cordieu!
SitCA qu'il me monte a la tete
Je suis heureux,
Je suis joyeux,
Je crois a la vertu d'Jeannette,
A la vertu d'Jeannette.
Fredonnant une chanson gale,
Je revenais d' la fenaison,
Quand j'vois l'grand Claud' Sauter ma hale
Pour se sauver de la maison ...
Jeanne voulut me faire un conte,
Je prends ma hache et j'cours sur eux,
On m'dit: Qu'as-tu done, malheureux? .. ,
J'pouvais pourtant pas dir' ma honte !
Jarni! versez-moi, etc.
Chaque matin quand je m'eveille.
Ma p'tit' fille accourt m'embrasser:
Comme la c'ris' sa bouche est vermeille...
Eh ben ! j'rougis sous son baiser !
Et cependant elle est gentille,
Pourquoi la repousser, m'dit-on?
J'peux pourtant pas dir' pour raison:
Que c't'enfant-la, c'est pas ma fille!
Jarni! versez-moi, etc.
Qu'ell' soit ma fill' ou ben la sienne,
JTaime c't'enfant, et je n'veux pas,
Quand j'n'y s'rai plus qu'un autre vienne
Sur ses parents gloser tout bas!...
Op dira l'pêre aimait son verre,
C'etait un bon garcon pourtant...
Mais on n'mepris'ra pas l'enfant,
On n'saura pas c'que fut Ia mere.
Jarni! versez-moi du yin bleu,
J'aime son gout de pierre a feu,
Eh cordieu!
SitOt qu'il me monte a la tete
Je suis heureux,
Je suis joyeux:
Je crois a la vertu d'Jeannette,
A la vertu d'Jeannette.
25
Bonsoir, Madame La Lune!
i . mil BessiiTe.
Paul Mariniet
Pierrot sortant du cabaret,
Un soir que, pour noyer sa peine,
Il avait bu du yin clairet,
Revenait par la nuit sereine.
Le firmament resplendissait,
Les etoiles etaient en fete,
Et Pierrot qui seul devisait
Dit soudain en levant la tete:
Bonsoir, Madame la Lune, bonsoir, (bis)
C'est votre ami Pierrot qui vient vous voir,
Bonsoir Madame la Lune!
Je crois que je suis un peu gris,
J'ai pris plus qu'il n'est raisonnable,
C'est que ce tanta j'ai surpris
Pierrette grandement coupable;
Alors, de douleur ëperdu
J'ai chassê l'amante mechante,
Et puis j'ai bu, j'ai bu, bien bu,
Si bien que maintenant je chante.
Bonsoir, Madame la Lune, bonsoir, (bis)
C'est votre ami Pierrot qui vient vous voir,
Bonsoir, Madame la Lune!
Je vais rentrer chez moi tout doux
Tout seul comme un célibataire,
Car pour converser avec vous
Vrai ! Je suis par trop gris ma chore;
Puis vous avez 1A-haut, ma foi
Des airs de Lune qui flagorne,
Je crois que vous riez de moi .. .
Tue Dieu! vous me faites les cornes.
Bonsoir, Madame la Lune, bonsoir! (bis)
Votre croissant cornu fait peur a voir .
Bonsoir, Madame la Lune!
Rentrer? Qu'ai-je dit 1A, bon sang,
J'ai chassê tantOt la perfide,
Et j'ai peur, oui peur, a present
Du logis froid, dêsormais vide.
Je vais la comme un indigent
M'endormir au vent qui frissonne,
Berce par vos rayons d'argent,
Et rover que je lui pardonne.
Bonsoir, Madame la Lune, bonsoir! (bis)
Pierrette en songe va venir me voir.
Bonsoir, Madame la Lune.
26
Pierrot Assassin,
Redelsperger.
Max Tak.
J'ai vu Colombine un jour de printemps
Elle avait les yeux couleur de beau temps
Sa bouche, au baiser, se pamait si fraiche
Que je croyais mordre au cceur d'une Oche.
Et sa voix bercait
Mon amour mystique
Comme le verset
D'un fres doux cantique.
Et pendant des soirs. . . des soirs. . . et des soirs
Elle me mettait ses longs cheveux noirs
Sur les epaules, et j'endormais son reve
Quand d'amour recu le cceur faisait treve.
Et dans le repos
Discret de sa couche
Sur ses doux yeux clos
Je posais ma bouche.
Ah ! Reve menteur . . . Ah ! Revell maudit!
Un soir je revins, sans qu'on m'attendit .. .
A travers la porte, un bruit de bailers
Me cloue a mon seuil, les membres brises.
Its étaient la, deux
Dans la chambre rouge
J'hésite . . . anxieux
Et mon couteau bouge . . . !
Ah que ce fut bon de crisper mes doigts
Sur sa gorge nue, oil mourait sa voix!
Ses yeux, ses grands yeux, sortaient de la tete
Et moi, poursuivant mes instincts de bete,
J'ai coupe le cou
De ma Colombine
Et de mes genoux
Greve sa poitrine.
Et depuis des soirs, des soirs et des soirs
Je n'vois plus qu' des cierges. . . des ostensoirs. .
L'Eglise! le cercueil. . . et le cou d'ma mie
Tout ensanglante de mon infamie.
La nuit quell' horreur
La peur me tenaille
Un spectre moqueur
Me suit et me raille . . . !
27
Pierrot Pochard.
Max Mk.
Redelsperger.
Eh Bien oui je bois — Pourquoi donc pas ?
Quand est-ce que j'bois ? — Entre mes repas
Comme de ceux-ci y en a pas gras
C'est l'vin dans ma besace
Qui les remplace !
Refrain.
Mais oft donc, mais oil donc, qu'on noierait son chagrin
Si l'on n'avait pas l'vin?
Parbleu les gens riches, les cossus
Qui z'ont d'la galette tant et plus
Y z'ont chaud dans leur pardessus
Moi je me mets en ribotte
Quand je grelotte.
Refrain.
Mais oit donc, mais oU donc, qu'on noierait son chagrin
Si l'on n'avait pas I'vin ?
Et les malades, les souffreteux
Que la misêre est toujours sur eux
Qu'en toussant, leurs poitrines sonnent creux
On leur dit : Faut pas boire !
La belle histoire!
Refrain.
Mais oil donc, mais oii done, qu'on noierait son chagrin
Si l'on n'avait pas 1'N/in ?
Et quand on apprend subitement
Qu' sa Colombine a-t-un amant
C'est ca qu'est un chambardement .
Bënies soient les rasades
Et les camarades.
Refrain.
Mais oft donc, mais ou donc, qu'on noierait son chagrin
Si l'on n'avait pas l'vin?
28
Ta Bouche.
Maurice Boukay
Je to regarde sommeiller,
Si naïve sur l'oreiller
Un doux sourire sur ta bouche,
Me rappellant an6anti
Combien de fois elle a menti
Ta bouche!
Avec colêre je revois
Mes lâches pardons d'autrefois,
Malgr6 les aveus de ta bouche !
Je maudis ce tant folle amour
Honteux de mes pleurs, verses pour
Ta bouche!
Et je voudrais sous l'oreiller,
Oil semble encore me railler —
Meme quand tu dors! — cette bouche,
Je voudrais t' aouffer afin
Qu'elle ne mente plus enfin —
Ta bouche!
Ah, j'aurais des raffinements
En songeant a tous ces amants
A qui tu livras cette bouche .....
Mais, tu t' 6veilles . . . tu souris .. .
Veux. tu que je la baise, dis :
Ta bouche!
29
t'en iras les pieds devant
Maurice Boukay,
Marcel Legay.
Tu t'en iras les pieds devant .. .
Ainsi que tous ceux de to race,
Grand homme, qu'un souffle terrasse,
Comme le pauvre fou qui passe,
Et sous la lune va rtvant
De beaut6, de gloire aernelle,
Du ciel cherche dans les prunelles
Au rythme pur des villanelles .. .
Tu t'en iras les pieds devant!
Tu t'en iras les pieds devant .. .
Duchesse aux titres authentiques,
Catin qui cherche des pratiques,
Orpheline aux navrants cantiques,
Vous aurez mërne abri du vent,
Sous la neige en la terre grise,
Mtme blason, mëme chemise,
Console-toi, fille soumise
Tu t'en iras les pieds devant.
t'en iras les pieds devant,
toi qui mens quand to to signes,
Maltresse qui liras ces lignes
En buvant le yin de mes vignes
A la sante d'un autre amant.
Brune ou blonde, are dont la grace
Sourit comme une masque grimace,
Voici la Camarde qui passe ..
Tu t'en iras les pieds devant!
Tu
0
Tu t'en iras les pieds devant:
Grave docteur qui me disséques,
Prare qui chantes mes obseques,
Bourgeois, prince des hypothêques;
Riche ou pauvre, ignorant, savant,
Camarade, au grand Phalansttre
Nous aurons tous six pieds de terre.
Vers la Justice 6galitaire
Tu t'en iras les pieds devant!
30
A la m6moire venèree du bon Camarade, le Maitre-Chansonnier
Gabriel Montoya, deckle Octobre 1914.
La Berceuse bleue.
Gabriel Montoya.
C'ëtaient deux amants,
Qui revaient d'amour lointaine,
C'ëtaient deux amants.
Que réniaient leurs parents.
Its s'en sont allës
Sur une barque fragile ;
Its s'en sont all6s
Aux pays des exiles.
L'amant dit : „Mon cceur,
Je me ris de la rafale".
L'amant dit : „Mon cceur,
-„Prês du tien n'aura pas peur".
L'amante a ces mots
Dit: „Mon cceur n'a plus d'alarmes.
L'amante a ces mots
Dit: „C'est fini de nos maux."
Sur les grands flots bleus
Its tenterent l'aventure
Sur les grands flots bleus,
L'aventure d'être heureux.
Mais le vent les prit
Quand ils 6chang6rent leurs times;
Mais le vent les prit
Dans son tourbillon maudit.
„Je veux qu'un baiser
„Nous serve de viatique ,
„Je veux qu'un baiser
„Dernier vienne nous griser,
„Mes yeux dans tes yeux
,Et ma bouche sur to bouche
„Mes yeux dans tes yeux
„Nous pouvons aller aux cieux".
Leur voix s'eteignit
Tres douse dans la rafale,
Leur voix s'eteignit
Et se perdit dans la nuit.
Tout deux en s'aimant
Sous le linceul bleu des vaguer,
Tout deux en s'aimant
Dorment êternellement.
31
Le Travail
Xavier Privas.
Si tu veux etre libre et fort,
Travaille !
Si tu veux gagner sans effort,
Le Repos final de la mort,
Travaille!
Si tu veux etre respect6,
Travaille !
Si tu veux garder ta fiêrt6,
Ta belle humeur et ta sante,
Travaille!
Si tu veux soutenir tes droits,
Travaille !
Si tu veux que ta grande voix
Ait plus de force qu'autre fois,
Travaille !
Si tu veux forcer ton destin
Travaille!
Si tu veux que sur ton &clip.
Ton frêre to tende la main
Travaille !
32
Problemes.
Xavier Privas
Je n'ai pas le sou, et je veux me griser.
Probleme!
Je n'ai pas le sou, dis-moi, pc:sae, oft
Je puis me griser quand-meme!
Te griser, frere, tu le peux
Sans peine:
Elle a l'ivresse pour les gueux,
La Seine !
Je n'ai pas le sou, et je veux un baiser ...
Probleme!
Je n'ai pas le sou, dis-moi, poête, oit
Prendre ce baiser, quand-meme?
Ce baiser, frêre, tu le peux
Sans peine
Trouver chez l'amante des gueux:
La Seine!
Je n'ai pas le sou, et je veux m'reposer ...
Probleme!
Je n'ai pas le sou, dis-moi, poête, oft
Me reposer, quand-meme?
Te reposer, frêre, tu le peux
Sans peine ....
Elle a l' sommeil pour les gueux
La Seine!
33
La Chanson des Heures.
Xavier Privas.
A qui sait aimer,
A qui sait souffrir
Les Heures sont roses,
Les Heures sont noires,
Car c'est le Bonheur
Car c'est la Douleur
Qu'elles font germer,
Qu'elles font marir,
Dans l'Eden secret
Dans Fame bless&
Des Amours &loses.
Du choc des dthoires.
Les Heures sont roses
Les Heures sont noires
A qui sait aimer.
A qui sait souffrir.
A qui sait rtver
A qui sait mourir
Les Heures sont grises,
Les Heures sont blanches,
Car c'est le Souci
Car c'est le Repos
Qu'elles font lever,
Qu'elle font fleurir
Dans fame troubl6e
Aux cceurs detaches
Par d'amêres crises.
Des vitales branches.
Les Heures sont grises
Les Heures sont blanches
A qui sait rëver.
A qui sait mourir.
34
Le Testament de Pierrot
Xavier Privas.
Le corps et l'esprit
En capillotade,
Gravement malade
Pierrot tient le lit.
Et dans sa demeure
Colombine pleure
Lamentablement
Et prie humblement
Dieu d'être clement,
Pourque son amant
Ne meure ...
A mes crêanciers
Je legue mes dettes
Avec les sornettes
De pas mal d'huissiers.
Aux gens de Justice
Ma fres protectrice
Farine de choix,
Qui pourras, je crois,
Blanchir mainte fois
L'Ame de ces Rois
Du vice.
Lors un rayon blanc
De lune blafarde
Jette dans la mansarde
Un éclat troublant ....
L'albe trait irrite
Pierrot, qui s'excite
D'être en l'impouvoir
De mieux recevoir
Tanit, qui ce soir
Lui fait par devoir
Visite.
Aux gens de bon ton
Et haute noblesse
A nra mort je laisse
En prdcieux don,
Masque de Croyance,
Masque d'Indulgence
Et d'Humanitë.
Gens de qualite
N'ont en vërité
D'aucune bonte
L'essence.
Et pauvre Pierrot,
Que la mort tourmente,
Dicte a son amante
Cet ultime mot:
— Je, Pierrot, retracte
Par le present acte
Autre testament,
Ce seul document
De mes voeux formant
La teneur, vraiment
Exacte.
Aux rimeurs errants
Je legue et confie,
Mon arme: Ironie,
Pour cingler les Grands.
Au frere qui traine
Et misere, et peine
Par villes et champs,
Je laisse mes chants,
Dont les airs touchants
Calment des mëchants
La haine.
Je laisse mon cceur
A Colombinette,
Tant que la pauvrette
N'aura cceur meilleur.
J'approuve et je signe:
Pierrot. — Et fres digne
Le mourant palOt
A ces derniers mots
Renvoie au Tres Haut
Son dme et son lot
De guigne.
35
Les Ruines.
Xavier Privas
Aux sommets abrupts des coteaux
S'ërigent, comme des tombeaux
D'antiques manoirs f6odaux
Les Ruines.
Et devant l'amas alaiss6
De ces vestiges du passé,
Penseur par tes rëves berc6,
Tu t'inclines.
Poursuivant alors ton chemin,
Penseur, tu to dis que l'Humain
Et le Terrestre ont un destin
Nrissable;
Et qu'amours, richesses, beaut6s,
Orgueilleuses fëlicitds
Ne sont que palais enchantés
Sur le sable.
Et tu songes que les cerveaux,
Donjons des pensers gëniaur
Tels les manoirs seigneuriaux
Des collines,
S'effondrent dans le trou bean
De l'impitoyable 1■16ant
Que garde 1'Oubli, ce G6ant.
Des Ruines.
36
Les Laquais.
Xavier Privas
Affublez-vous d'une livr6e.
Prosternez-vous levant les forts,
A servir la force dorëe,
Appliquez Bien tous vos efforts !
Que se d6chainent les tempttes
De vos instincts bas et mauvais . .
Vous avez des 'Ames de Baes.
Laquais!
Courbez-vous sous les bastonnades,
Les injures, les camouflets,
Sans plaintes, sans cris, sans ruades,
Laissez-vous meutrir par les fouets.
Vous aes indigne de luttes
D'oit surgira 1'Humaine Paix,
Vous avez des dines de Brutes
Laquais!
Tous les fantoches de la vie
Vous font servir a leurs besoins,
De leur rigueur inassouvie
Vous restez les honteux t6moins.
Vous ttes des bétes de somme
Pliant sous le plus vil des faix,
Nul de vous n'est digne d'être homme
Laquais!
37
Les Inquiets.
Gaston Dumestre.
Quand la nuit tombe sur Paris,
Une bande noire chemine:
Ce sont les inquiets, sans logis ;
Par la tristesse et la famine
Leurs yeux quëteurs sont agrandis
Its vont, ils vont
Le long du fleuve profond,
Au bruit des vagues chanteuses,
Bercant leurs times rêveuses,
Les yeux brillants du &sir
Des flats verts, qui font mourir.
Les inquiets ont de fous espoirs
D'amantes qui leur seraient douces,
Et dans la tristesse des soirs
Rtvants de brunes et de rousses,
Its recherchent les coins biens noirs,
Its vont, ils vont etc.
Les inquiets dorment sur les bords
Du fleuve en rtvant de richesses,
La lune a l'air d'un flambeau d'or.
Et les pierreuses de duchesses . ...
Its rtvent : leur douleur s'endormit,
Its vont, ils vont etc.
38
FiIle d'ouvrier.
Jules Jouy.
Gustave Goublier.
Pale ou vermeille, brune ou blonde,
Bthë mignon,
Dans des larmes ca vient au monde...
Chair a guignon...
Ebouriff6, sucant son pouce,
Jamais lave.. .
Comme un vrai champignon ca pousse:
Chair a pave!
A quinze ans, ca rentre a l'usine;
Sans 6ventail,
Du matin au soir, ca turbine,
Chair a travail.
Fleur des fortifs, ca s'aiole.
Quand c'est girond,
Dans un guet-apens, ca se viole,
Chair a patron.
Jusque dans la moelle pourrie,
Rien sous la dent,
Alors, ca rentre „en brasserie".
Chair a client.
Ca tombe encor : de chute en chute
Honteuse. un soir,
Pour deux francs, ca fait la culbute,
Chair a trottoir.
Ca vieillit, et plus bas ca glisse . ..
Un beau matin,
Ca va s'inscrire a la police,
Chair a roussin ,
Ou bien, „sans carte", ca travaille
Dans sa maison;
Alors, ca se fout sur la paille,
Chair a prison.
D'un mal lent souffrant le supplice,
Vieux et tremblant,
Ca va geindre dans un hospice,
Chair a savant.
Enfin, ayant vide la coupe,
But tout le fiel,
Quand c'est crev6, ca se &coupe,
Chair a scalpel.
39
La Voleuse Rouge.
Maurice Boukay.
Marcel Legay.
J'ai sern6 dans la terre neuve.
Du b16 pour les miens et pour moi.
J'ai semë, sans savoir pourquoi,
Un baiser sur le bord du fleuve;
Et voici qu' une fine chante;
Viens moissonner les bl6s dor6s,
Viens cueillir aux rosiers pourpr6s.
Le baiser d'amour qui m'enchante!
J'ai repondu : „L'amour au diable!
Au liable le baiser fleuri!
Des ce soir it sera flari
Mieux vaut du pain blanc sur la table !"
Et j'ai pris ma bonne faucille.
Pour cOuper les bl6s jaunissants
Et j'ai laiss6 pour les passants
Le baiser, l'amour et la fine!
C'est l'hiver: On frappe a ma porte,
La fine entre et me dit: „J'ai faim !
„Si to veux me donner du pain,
„C'est ton baiser que je t'apporte."
Or, la fine etait si jolie
Qu'elle prit mon pain, tout mon biers,
Et mon baiser..... Je n'ai plus rien,
Plus rien, plus rien que ma folie!
40
A
ta porte.
Christien.
Christine.
Aujourd'hui tu m'ecris
D'avoir jamais compris,
D'oii provenait notre rupture.
Pour mieux te l'expliquer
Je vais recommencer
Le recit de notre aventure.
Comme je vins chez toi
Pour la premiere fois, —
C'est déjà bien loin
Mais qu'importe?
Je me souviens encore
Que je tremblais três fort
Sur le seuil de ta porte.
Un jour je suis venu,
Mais sans etre attendu
Et j'ai trouve ta porte close.
Je te savais bien IA,
Pourtant tu n'ouvris pas . . . .
Ah! j'ai compris l'horrible chose.
D'ailleurs, comment douter?
Des heures j'ai guétte,
Attendant que l'autre sorte.
Et je t'ai vue, oui toi!
L'embrasser comme moi,
Sur le seuil de ta porte.
Enfin tu m'as ouvert,
Mais devant tes grands airs
Je me sentais gauche et timide,
Rougissant pour un rien,
Tout comme un collegien:
J'ai du te paraitre stupide.
Et comme tu m'as grisê
De ton premier baiser.
L'emotion etait si forte
Que, n'osant rien tenter,
Je me suis arrete
Sur le seuil de ta porte.
Voir son bonheur crofiler,
Tous ses roves s'envoler,
Tout ce qu'on aimait disparaitre.
Vois-tu, j'en ai souffert,
Dans mon 'Arne et ma chair,
Jusqu'a t'insulter peut-etre.
Mais, j'ai dit: a quoi bon?
Tout est fini ..... Partons.
Maintenant ma tendresse est morte.
Et le coeur tout navre,
Tristement j'ai pleure
Sur le seuil de ta porte.
Lors se fut le roman
Cher a tous les amants,
lyre de baisers, de caresses,
Je t'aimais comme un fou,
Servant a deux genoux
L'amour comme on sert une messe.
Et quand je te quittais
Ton parfum me restait,
Tes baisers me servaient d'escorte:
Mais je partais songeur,
Car je laissais mon coeur
Sur le seuil de ta porte.
Me voici pour toujours
Seul et sans amour,
Mais d'avoir ecrit cette lettre,
Le souvenir bralant
De nos baisers d'antant,
M'a fait tressaillir tout mon etre.
Pourquoi lutter en vain?
Je sais bien que demain,
Je serai lathe, mail qu'importe . .
Je viendrai, malgrë tout,
Me mettre a deux genoux
Sur le seuil de ta porte.
41
Le Carillonneur.
E. Joullot et Marcel Bertal. Leo Daniderff.
Le sonneur du beffroi Jean-Pierre,
Solitaire, habite au sommet
La-haut parmi les vieilles pierres
Qui gardent si bien leur secret.
Mais ses cloches sont ses compagnes.
Et le soir quand vient Margoton,
Eveillant l'écho des montagnes
S'égrene un joyeux carillon.
Refrain:
Ecoutez donc les vieilles cloches
Sonner l'heure du rendez-vous,
Voici Margoton qui s'approche,
Leur murmure est encor plus doux.
Le bronze thranle la charpente,
Du sommet de la vieille tour
S'envole une chanson d'amour,
Les cloches chantent.
Un jour Margoton l'infidele
A Jean-Pierre fit ses adieux,
Elle allait, l'horrible nouvelle,
Epouser un autre amoureux.
Et torture jusqu'aux entrailles,
Jean-Pierre le carillonneur,
Dut Bonner pour leurs épousailles
Hurlant de rage et de douleur.
Refrain:
Ecoutez donc les vieilles cloches
Qui sonnent des carillons fous
Pour l'infidele au cceur de roche,
Pour Margoton et son époux.
Ecoutez les echos répondent
Et Jean-Pierre le délaisse,
Frappe le bronze a le briser,
Les cloches grondent.
Elles ont toutes des Mures
Les cloches du carillonneur,
Plus cruelles sont les blessures
Que Jean-Pierre porte en son cceur.
Pour mettre fin a son supplice,
Hanté par le passé maudit,
A l'heure oft l'on sonne l'office
Jean-Pierre au battant se pendit.
Refrain:
Ecoutez donc les vieilles cloches,
Comme un carillon ecroulë
De Jean-Pierre c'est la caboche
Qui frappe le bronze fele.
Elles sonnent sa derniere heure,
Et jetant encore aux echos
Un dernier rale de sanglots,
Les cloches pleurent.
42
La Folie verte.
Georges Sibre.
Francis Popy.
Pour noyer mon chagrin,
Pour ëtouffer ma plainte
Versez l'oubli divin,
Garcon, vite! Une absinthe!
raais jeune, insouciant,
J'avais vingt ans ....
Chaque dimanche, au bard de la riviêre
Avec Ninon, tendrement enlaces,
Nous ëchangions dans le plus grand mystëre
De doux serments et de brfllants bailers.
Comme une Sainte elle ëtait douce et belle
Et ses grands yeux, pareils au ciel profond,
Sur tout mettaient des milliers d'aincelles,
Et je l'aimais jusqu' a l'adoration ...
Ninon m'a fait aimer ...
A boire!
Doux printemps
Des amants,
Dans le pur cristal de mon verre,
Revivez, souriez
Comme des ombres passageres.
Plus d'ennui,
C'est l'oubli,
Je bois a mes illusions mortes!
Versez! Que le diable m'emporte!
Dieu, que la femme est fausse et le monde perversVersez le poison vert!
J'etais jeune, insouciant,
J'avais vingt ans ...
Un jour pourtant, que la brise etait douce,
Que les prës verts et les bois sentaient bon,
Que le soleil faisait blondir la mousse,
Ce fut en vain que j'attendis Ninon.
Jusqu' a la nuit j'appellai l'infidele
En sanglotant, mais seul l'ëcho des bois
Me r6pondit, ti mile, triste et grele,
Seule ma voix r6pondit a ma voix ...
Ninon m'a fait pleurer .. •
A boire!
Doux printemps
etc.
43
J'étais jeune, insouciant,
J'avais vingt ans ...
Je l'ai revue; elle est riche et mondaine,
Pour des byoux elle a vendu son coeur,
Elle oublia, qu'autrefois dans la plaine,
Le meme amour fit battre nos deux coeurs.
Elle est choyee, adulee, — moi, je souffre
Et nul ne peut venir me consoler.
Paris l'entraine et dans son vaste gouffre
Elle est perdue .. Et moi, j'suis damne ....
Ninon me fera mourir ...
A boire!
C'est la nuit,
Qui surgit
Dans le pur cristal de mon verre,
Tout est noir
Et l'espoir
Pour moi nest plus qu'une chimere ...
Laissez donc,
Ma Ninon
De ma douleur a fait sa gloire ...
Versez, mais versez donc a boire !!
Ouvrez a deux battants les portes de l'Enfer .
Versez le poison vert!
44
Le vieux Mendiant.
Henri Bernard.
Paul Delmet.
J'avais un grand sac plein d'ecus,
Que m'avait lëgue mon grand-pêre,
Des ecus blancs, qui brillaient plus
Que tous les ecus sur la terre.
Ah, mes ecus,
Qu'en as-tu fait,
Qu'en as-tu fait, Margot la brune?
Fondus dans tes doigts!
C'est parfait!
Et chantons au clair de la lune!
J'avais une belle maison
Avec jardin decant la porte,
De belles fleurs chaque saison,
Des fruits, que le diable m'emporte.
Ah, ma maison,
Qu'en as-tu fait,
Qu'en as-tu fait, Margot la brune?
Vendue au notaire!
Parfait!
Et chantons au clair de la lune!
Tu t'es achete des byoux,
Des bracelets et des dentelles,
Et des robes a des prix fous,
Oh! que je t'aimais mieux sans elles!
Ah, tout mon Bien,
Qu'en as-tu fait,
Qu'en as-tu fait, Margot la brune?
Mange, devore!
C'est parfait!
Et chantons au clair de la lune!
Si j'avais une autre maison,
Un autre sac, une autre terre .....
Mais je n'ai plus que ma chanson,
Et je suis vieux, trës vieux, ma chëre
Ah, ton amant,
Qu'en as-tu fait,
Qu'en as-tu fait, Margot la brune?
Un vieux mendiant!
C'est parfait!
Et chantons au clair de la lune!
45
Bonhomm e.
Paroles et musique de Gustave Nadaud.
Vous ne savez pas mon age?
J'ai bientOt quatre vingts ans . .
Apres un si long voyage
On a connu bien des Bens.
Mais je suis bon camarade
Et toujours jeune d'hurneur,
Je ne suis jamais malade,
J'ai bonne jambe et bon coeur.
C'est Bonhomme
Qu'on me nomme,
Ma sante, c'est mon trésor.
Et Bonhomme vit encor. (bis.)
Il pleut? J'ai mon parapluie.
11 fait froid? J'ai mon manteau.
Si, par hasard je m' ennuie,
Je m'en vais voir couler l'eau;
La nature tut6laire
Veille sur les passereaux:
Je laisse tourner la terre;
Je ne lis pas les journaux!
C'est Bonhomme
Qu'on me nomme
Ma gaitë, c'est mon tr6sor;
Et Bonhomme vit encor! (bis.)
J'avais assez de richesse,
Mais je fus trop obligeant,
Ce qui fait qu'en ma vieillesse
Je n'ai pas beaucoup d'argent.
A quoi pourrais-je pretendre?
Les petits vivent de peu:
J'ai du vin et du pain tendre,
Et le soleil du bon Dieu.
C'est Bonhomme
Etc.
Rien ne peut plus me surprendre;
La-bas j'irai sans regret.
Et, quand it faudra m'y rendre,
J' aurai mon paquet tout pra.
J'ai fait quelque bien sur terre,
BientOt je n'en ferai plus;
Quand je serai sous la pierre,
Je veux qu'on mette dessus:
"C'est Bonhomme
Qu'on le nomme;
Sa gait6 fut son trêsor . . ."
Mais Bonhomme vit encor! (bis.)
46
Pour les Pauvres!
Briollet et Leliévre.
Dans un cas de charite
Les gens de la haute societe
Organisent de petites fetes,
Oit l'on apporte sa galette.
Invite tout derniërement
Par un petit mot charmant,
Dans une de ces soirees,
Je paye d'abord deux louis d'entree.
C'est un plaisir de faire du bien,
Surtout si ca ne cofite presque rien.
C'est pour les pauvres que nous payons
Vestiaire et pourboire des garcons.
Ah ! c'est un grand consolation:
C'est pour les pauvres.
Maintenant que je viens de casquer,
J'ai le droit de valser et de m'ereinter.
Tant pis si demain je n' peux plus bouger...
C'est pour les pauvres.
Ensuite il fallut danser,
Pour les pauvres on peut bien suer;
J'avise une femme elegante,
Pesant au mains cent-cinquante.
Pris d'un sublime devouement,
Je fis de Pceuil a ce monument.
Pour soulager fame aimante
De l'humanite souffrante.
Prenant mon courage a deux mains,
Je la fis Sauter comme un lapin.
C'est pour les pauvres que nous dansons.
„Venez me voir demain a la maison"
Me dit-elle d'un air polisson:
„C'est pour les pauvres" .....
Apprennant qu'a d'autres jeunes gens
Elle avait demande autant,
Je pensais au nom des indigents:
C'est pour les pauvres.
Tout d'abord vient le banquet :
Hors d'oeuvres, volailles, entremets.
J'avalais des sauces douteuses,
Et des liqueurs capiteuses.
J'avais mal a l'estomac,
Mais la patronne a chaque plat
Me bourre et dit : „Pas de maniêres,
„C'est pour les pauvres, laissez-vous faire."
Je pensais : avec ce festin
Y a d' quoi nourrir vingt purotins !
C'est pour les pauvres que nous mangeons
Que nous buvons comme des cochons.
A nous les bonnes indigestions:
C'est pour les pauvres.
Pour me remettre tout a fait
J'allais dans un endroit discret,
Murmurant dans un hoquet:
„C'est pour les pauvres" . .
Pour me reposer un peu,
Je passe au salon de jeu,
Je joue au bac, a la roulette,
Et j' perils bravement toute ma galette.
Le patron de la maison
Me dit: „Nous vous connaissons.
„Sur parole, je veux vous faire
„Une ecarte pour vous refaire".
A chaque coup il tournait le roi,
Je pense il est rudement adroit.
C'est pour les pauvres que mon pognor
Passe dans le gousset du patron.
Faut pas regretter une bonne action:
C'est pour les pauvres.
A la fin je perdais dix mille francs,
Mai qui gagne deux mille bals par an.
Maintenant tous mes appointements,
C'est pour les pauvres.
47
Le vieux Marcheur.
Mayol
Pendant que dormait sa goutte,
Un vieux mari, tout grivois,
Disait a sa femme: Ecoute
Le recit de mes exploits.
Autrefois, bonne poulette,
Quand tu vantais ma vertu,
Je te fis souvent cornette . . . .
Tu n'en as jamais rien su.
bis
Te rappelles-tu l'amie,
Qui venait souvent nous voir? **
Je lui tenais compagnie
Dans ton absence; or, un soir
Pres de moi etant assise,
Elle me disait : „Que fais-tu!
Si j'allais etre surprise! .... " ?
bis.
Tu n'en as jamais rien su!
S
Les femmes, les plus coquettes,
Me trouvaient fort bon fawn,
J'avais soin, pres des fillettes,
De me donner pour garcon.
Quand l'espoir du mariage
Chez elles etait vecu,
On m'aimait, quoique volage . • • • )
bts.
Tu n'en as jamais rien su. S
Souviens-toi du long voyage,
Auquel tu m'as cru force .. .
En preparant mon bagage,
Tu pleuras . . . Je t'embrassai . .
Que les hommes sont canailles!
Hurt jours apres, revenu,
Je n'avais vu que Versailles, ....
Tu n'en as jamais rien su!
,)bis.
Ma confession tardive
Ma belle, te montre au moins
Que tu fus assez naïve,
De me croire en taus les points !"
— „Je feignais, disait la viOle,
D'étre aveugle, car, vois-tu,
Je te rendais la pareille . .
; '
bis.
Tu n'en as jamais rien su r
48
Rondeau d'un bec de gaz.
Dominus et Will.
Je suis pour vous plaice
Un bon rëverbere,
Qui n'a rien a faire
Qu' a rendre tout clair.
J'suis l'deux-mil-cent-onze
Grave comme un bonze,
J'ai le corps de bronze,
Et le bec „Auer".
Quand la nuit s'decroche
L'allumeur bancroche
Pres de moi s'approche,
La gaule a la main.
Il m'offre sa flamme,
Me déclanche Fame
Alors je me pame
Et je m'allume soudain.
Ma vie recommence
Car alors je lance
Mon incandescense
Sur des tas de gens
Bourgeois, ouvrieres,
Artists, fonctionaires,
Cocottes, militaires,
Se croisent en tout sens
Du diner c'est l'heure,
On passe, on m'effleure,
Tandis qu' je demeure
Rigide en le soir.
Puis plus de cohue,
Moi seul dans la rue
J'fais le pied de grue.
Au coin du trottoir.
Un toutou se hate
De lever la patte
Et fait sans ëpate
Pipi sur mon pied.
Un autre s'amene,
Cinq, six, un' douzaine,
Ca m'change en fontaine
Quel fichu métier
Puis, plein de tendresse
Avec sa maitresse
Un amant la presse
Et m'etrient avec.
Quels baisers farouches!
Et l'dësir me touche,
Qui'il vienne une bouche
Pour baiser mon bec.
Deux sergents de ville,
Sans se faire de bile,
De leur pas tranquille
Font trembler le sol.
Des cris ! . . . Une affaire
La bas ! . . . Ah ! Que faire ?
Du cote contraire
Ifs prennent leur vol.
Will et Thuiller.
Ensuite une fille
Dont le regard brille
Et la croupe tortille
Vient faire les cent pas
Au trouffion qui passe
Elle offre sa grace,
Pour six ronds, une tasse
Et un bon d' tabac.
Un poete qui erre,
Revant de chimere,
Vient prendr' ma lumiere.
Pour un vers luisant.
11 déclame, il jure
De mettr' ma flamme pure
Dans sa chevelure ...
C'est peut-etr' Rostand!
Puis, un gueux s'arrete,
Il leve la tete
Et ses yeux souhaitent
Un lit, du sommeil.
De ma flamme claire
Je lui dis: „Espere!
„Demain, pauvre here
„Luira ton soleil!"
Un poivrot cocasse
M'accroche, m'enlace,
Tendrement loquace
Il veut m'ebranler.
Mon silence le fache,
Il m'appele: „Grand lache"
Plein d' mepris il m' lache
Et s'en va rouler ...
Puis ..-. Crac! ... Sort stupide!
Un auto rapide
Fond comme une bolide
Sur moi, me choquant.
C'est une chute subite
Ma colonne atruite
L'auto prend la fuite
Et mon gaz fout l'camp.
Maint'nant j'suis inerte,
Brise, l'gueule ouverte,
Sans compter les pertes
Que je dois avoir!
Malgre mon mérite,
Et ma bonn' conduite.
Je suis tout de suite
Tombê sur l'trottoir.
Mon histoir' amere
Vous degoutte, j'espere,
D'vous faire reverbere ...
C'est trop triste, helas.
D'ailleurs, j'vous l'confie,
On trouve dans la vie
Meilleur' compagnie
Que Celle du gaz.
49
Le Monsieur qui attend.
Jean Deyrmon.
G. Gabaroche et Fred Pearly.
Elle avait dit a son marl
Je m'en vais aux Gal'ries
Acheter du v'lours assorti
A ma rob' Liberty
Viens me chercher, je to retrouv'rai
D'vant la grand' porte d'entr6e
Voila trois heures qu'il est la.
Et Madam 'ne sort pas.
C'est un Monsieur qu'i 'attend sa fernme
Laquelle est all& aux Gal'ries
Pour ach'ter du v'lours assorti
A sa rob' Liberty
11 s'dit j' m'en irais bien mais dam'
Si ell' sort et qu'ell' me trouv' pas
Ah ! mon Dieu qu'est c'qu'elle me pass'ra
Alors je reste 1A.
La nuit survint, it la passa
Sur un banc qu'aait 1A.
Et puis le lend' main ayant faim
Dejeuna d'un p'tit pain.
Une autre journ6' s'ecoula
Madame ne sortait pas.
Puis un' semaine et puis un mois
Et puis deux et puis trois.
C'est un Monsieur qu'i'attend sa femme
Laquelle est all& aux Gal'ries
Pour ach'ter du v'lours assorti
A sa rob' .Liberty
II sait tres bien qu' avec les dames
Des chos's it faut faire la part
Et que c'est vraiment un hasard
Quand ell's n'sont pas en r'tard.
Voila plus d'un an qu'il attend
II maigrit et comment
Ses vaements sont tout uses
Et sa barbe a pouss6
Tout l'mond' le connait dans l'quartier
Du bougnat a l'Oicier
En le regardant les agents
Dis'nt d'un air indulgent.
50
C'est le mossieu qu'i'attend sa femme
Laquelle est all& z'aux . GaVries
Pour ach'ter du v'lours assorti
A sa rob' Libertine'
Et lui qui au fond est bonne Alm
De tout le monde est le copain
Et même aux boueux le matin
II donne un p'tit coup de main.
Vingt ans se pass'nt 'cent ministêres
Se sont flanqu6s par terr'
Ses cheveux maint'nant sont tout blancs
Mais toujours ii attend'
Ii est dev'nu en veritd
Une vraie curiosit6
Que l'Agenc' Cook reguliêement
Fait voir a ses clients.
,
C'est un Monsieur qu'i' attend 'sa femme
Laquelle est all& z'aux Gal'ries
Pour ach'ter du v'lours assorti
A sa rob' Liberty
Remarquez bien Messieurs, Mesdames,
L'arang'të de cet animal;
Et lui toujours doux et cordial
Signe des cartes postales.
Or un jour, de la grande entrée
Sort un' dam' três ag6e
Il la r'connait, vite it bondit,
„Enfin, c'est toi, ch6rie.
„Tu sais, vraiment, c'est un peu long,
„Mais voyons que fais-tu donc?"
La vieill' dame ouvre de grands yeux :
„Qui êtes-vous, Monsieur?"
Je suis le Monsieur qu'i'attend sa femme
Qu'est all& un jour aux Gal'ries
Pour ach'ter du v'lours assorti
A sa rob' Liberty.
A c'est donc ca., dit la vieill' dame,
Ben, to risquais d'attendr' longtemps
Ce jour 1A, j' m'en souviens maint'nant
J'suis all6e au Printemps.
51
The keys of Heaven.
(Old Cheshire song.)
— I will give thee the keys of Heaven (bis)
Madam, will ye walk and talk with me?
— Though ye give me the keys of Heaven
No, I will not walk, nor talk with thee
-- I will give thee a blue silk gown
To make ye fine when ye go to town,
Madam, will ye walk and talk with me?
— Though ye give me, etc.
— I will give thee a coach and six,
Six black horses as black as pitch,
Madam, will ye walk and talk with me?
— Though, ye give me, etc.
— I will give thee the keys of my heart
And we '11 be married till death us do part...
Madam, will ye walk and talk with me?
— When ye give me the keys of thy heart
And we '11 be married till death us do part...
Then I will walk and talk with thee!
52
Robin-a-Thrush.
(Old Suffolk Song.)
Robin he married a wife in the West,
(Moppety, moppety, mono:)
And she turned out to be none of the best,
(With a high jig jiggety, tops and petticoats,
Robin-a-Thrush cries mono.)
When she rises she gets up in haste,
(Moppety, moppety, mono :)
And flies to the cupboard before she is laced
(With a high jig jiggety, tops and petticoats,
Robin-a-Thrush cries mono.)
She milks her cows but once a week,
(Moppety, moppety, mono :)
And that's what makes her butter so sweet,
(With a high jig jiggety, tops and petticoats,
Robin-a-Thrush cries mono.)
When she churns, she churns in a boot,
(Moppety, moppety, mono :)
And instead of a cruddle she puts in her foot,
(With a high jig jiggety, tops and petticoats,
Robin-a-Thrush cries mono.)
She puts her cheese upon the shelf,
(Moppety, moppety, mono:)
And leaves it to turn till it turns of itself,
(With a high jig jiggety, tops and petticoats,
Robin-a-Thrush cries mono.)
It turned of itself and fell on the floor,
(Moppety, moppety, mono :)
Got up on its feet and ran out of the door,
(With a high jig jiggety, tops and petticoats,
Robin-a-Thrush cries mono.)
It ran till it came to Wakefield Cross
(Moppety, moppety, mono :)
And she followed after upon a white horse,
(With a high jig jiggety, tops and petticoats,
Robin-a-Thrush cries mono.)
This song was made for gentlemen,
(Moppety, moppety, mono :)
If you want any more you must sing it again,
(With a high jig jiggety, tops and petticoats,
Robin-a-Thrush cries mono.)
53
The Midshipmite.
Weatherly.
't Was in fifty-five, on a winter's night,
Cheerily, my lads, yoho!
We'd got the Roossian lines in sight,
When up comes a little midshipmite,
Cheerily, my lads, yoho!
Who'll go ashore to-night says-'e
And spike their guns along with me?
Why, bless-ye, Sir, come alone, says we.
Cheerily, my lads, yoho! (bis)
Chorus.
With a long, long pull,
And a strong, strong pull,
Gaily boys, make her go!
And we'll drink to-night
To the midshipmite,
Singing : Cheerily, lads, yoho!
So we manned the cutter and shoved her out,
Cheerily my lads, yoho!
The lubbers might have heard us shout
As the middy cried : Now, my lads, pull about !
Cheerily, my lads, yoho !
And we made for their guns and we rammed 'em tight
And the musket-shots came left and right . . . .
And down drops the poor little midshipmite !
Steadily, my lads, yoho. (bis.)
Chorus.
I'm done for now, good-bye, says-'e,
Steadily, my lads, yoho!
You make for the boat, never mind for me .. .
We'll take 'ee back, Sir, or, die with thee ..
Steadley, my lads, yoho!
So we hoisted him in, in a terrible plight,
And we pulled every man with all his might,
And we saved the brave little midshipmite
Cheerily, my lads yoho ! (bis.)
Chorus.
54
Mad Willie.
Harrington and Gilbert.
I'm standing alone by the belfry tow'r,
And singing my mournful song;
The song I've sung for many a year,
Since Maggie, my wife, went wrong.
I mock the bells on a bridal morn,
And look on the ringers and ropes wit scorn,
„Mad Willie" I'm called—so sad and forlorn—
The grief in my heart is strong.
Chorus.
Dingdong, dingdong, dingdong bell!
Tales of fate you seem to tell!
Oh, what pains and sorrows dwell
In dingdong, dindong, dindong bell.
My Maggie was fair, as a wife could be!
I loved her with love divine,
Till young Squire came from over the sea,
And worshipped at Maggie's shrine.
He met her oft in the leafy dell,
And o'er her heart cast a cursed spell,
He tempted my wife, and Maggie, she fell.. .
He robbed me of what was mine!
Chorus.
Together to London one day they fled
And left me crushed heart and soul,
I'll never rest till I see him dead,
These hands shall his life control,
My fingers clutched round the villains throat,
His dying struggles I'll gladly note,
An eye for an eye ! Oh, how shall I gloat,
When deathbells for him shall toll.
Chorus.
55
The dying lancer.
Whyte Melville.
Charles Coote.
A tall stalwart lancer lay dying,
And as on his deathbed he lay,
To his friends who around him were sighing,
These last dying words he did say:
Wrap me up in my tarpaulin jacket,
And say a poor buffer lies low,
And six stalwart lancers shall carry me,
With steps, solemn, mournful and slow.
Oh, had I the wings of a little dove,
Far, far away would I fly,
Straight to the arms of my true love;
There I would lay me and die.
Wrap me up etc.
Now get you two little white tombstones,
Put them one at my head and my toe,
And get you a pen-knife and scratch there:
„Here lies a poor buffer below."
Wrap me up etc.
And get you six brandies and sodas,
Put them all around in a row,
And get you six jolly good fellows,
To drink to this buffer below.
Wrap me up in my tarpaulin jacket,
And say a poor buffer lies low,
And six stalwart lancers shall carry me,
With steps, solemn, mournful and slow.
56
Mandalay.
A Barrackroom-Ballad.
Rudyard Kipling .
By the old Moulmain Pagoda, looking eastward to the sea,
There's a Burma-girl a-setting, and I know she thinks of me;
For the wind is up the palmtrees, and the temple-bells they say:
„Come you back, you British soldier; come you back to Mandalay!"
Come you back to Mandalay,
Where the old Flotilla lay:
Can't you 'ear their paddles chunkin'
From Rangoon to Mandalay?
On the road to Mandalay.
Where the flying fishes play,
An' the dawn comes up like thunder
Outer China 'crost the Bay.
When the mist was on the rice-fields an' the sun was dropping slow,
She'd get 'er little banjo an' she'd sing „Kullalolo"!
With 'er arm upon my shoulder an' 'er cheek agin my cheek
We useter watch the steamers an' the „hathis" pilin' teak.
Elephints a-pilin' teak
In the sludgy, squdgy creek,
Where the silence 'ung that 'eavy.
You was 'arf afraid to speak!
On the road to Mandalay
etc.
But that 's all shove be'ind me long ago an' far away,
An' there ain't no 'busses running from the Bank to Mandalay;
But the temple-bells are callin', an' it 's there that I would be ....
By the old Moulmain Pagoda, looking lazy at the sea.
On the road to Mandalay,
Where the old Flotilla lay,
With our sick beneath the awnings
When we went to Mandalay,
On the road to Mandalay,
Where the flyin' fishes play,
An' the dawn comes up like thunder
Outer China 'crost the Bay!
57
Follow me 'ome.
Barrackroom Ballad.
Rudyard Kipling.
There was no one like 'im, 'orse or foot,
Nor any of the guns I knew
And because it was so, well o'course e' went and died
Which is just what the best men do.
So it 's: knock out y'r pipes
And follow me!
And it 's : finish off y'r swipes
And follow me!
Oh, hear the big drums callin':
Follow me, follow me 'ome!
is mare, she neighs the whole day long,
She paws the whole night through,
And she won't take 'er feed, 'cause of waiting for 'is steps,
Which is just what a beast would do.
'is girl, she goes with a bombardier
'afore 'er month is through,
Andthe bans are up in church,
'cause she 's got the beggar hooked,
Which is just what a girl would do ....
• OOOOO • ........
So it 's: knock out y'r pipes etc.
We fought 'bout a dog,
Last week it were,
Not more then a round or two,
An 'I knock'd 'im cruel hard,
An 'I wish I hadn't now,
Which is just what a man can 't do.
'e was all that I had
In the way of a friend,
An I've got to find one new,
But' I'd give me pay an' stripes,
Just to get the beggar back,
Which it 's now too late to do.
So it 's: knock out y'r pipes
And follow me!
An' its finish off y'r swipes
And follow me!
Oh, hear the fifes a-crawling
Follow me, follow me 'ome!
Take him away!
'E's gone where the good men go .
Take him away!
An' the gun-wheels turnin' slow ....
Take him away !
There 's more from the place he come.
Take him away ....
With the limber an' the drum!
58
Snarleyow.
Rudyard Kipling.
Gerard F. Cobb
This 'appened in a battle to a batt'ry of the corps
Which is first among the women an' amazing first in war;
An' what the blooming battle was, I don 't remember now,
But Two's off lead *) 'e answered to the name of Snarleyow.
They was moving into action, they was needed very sore,
To learn a little schooling to an elien army corps.
They 'ad nipped against an uphill, they was tucking down the brow.
When a tricky trundling roundshot gave the knock to Snarleyow.
Chorus:
Down in the infantry, nobody cares;
Down in the cavalry, Colonel 'e swears;
But down in the lead with the wheel at the flog
Turns a bold Bombardier to a little whipped dog!
They cut 'im loose and left 'im - - 'e was almost tore in two - But 'e tried to follow after as a well-trained 'orse should do;
He went an' fouled the limber, an' the Driver's brothers squeals:
„Pull up, pull up for Snarleyow - 'is 'ead's between is 'eels !"
The Driver humped 'is shoulder, for the wheels was going round,
An' there ain't no „Stop, conductor" when a batt'ry 's changing ground
Says 'e: „I broke the beggar in, an' very sad I feels,
„But I couldn't pull up not for You,
„Your 'ead between your 'eels!"
Chorus.
'E hadn't 'ardly spoke the word, before a dropping shell
A little right the batt'ry and between the sections fell;
And when the smoke 'ad cleared away, before the limber wheels,
There lay the Drivers' Brother with 'is 'ead between 'is 'eels.
Then sez the Driver's Brother, an' 'is words was very plain:
„For God's own sake get over me an' put me out o' pain !"
They saw 'is wounds was mortal an they judged that it was best,
So they took an' drove the limber straight accross 'is back an' chest.
Chorus.
The Driver 'e give nothing 'xcept a little coughing grunt,
But 'e swung 'is 'orses 'andsome when it came to „Action Front".
An' if one wheel was juicy, you may lay your Monday head,
't Was juicier for the beggars when the case begun to spread.
The moral of this story it is plainly to be this :
When serving of your country you 'avn't got no families.
You 'avn't got no brothers, fathers, sisters, wives or sons - If you want to win your battles; take and work your blooming guns!
Chorus.
Two's off lead = het vandehandsche voorpaard van het tweede stuk der batterij.
59
Danny Deever.
Rudyard Kipling .
Gerard F. Cobb..
What are the bugles blowin' for?" said Files-on Parade.
Jo turn you out, to turn you out," the Colour-Sergeant said.
,What makes you look so white, so white?" said Files-on-Parade.
„I'm dreadin' what I've got to watch," the Colour-Sergeant said.
For they're hang-in' Danny Deever, you can hear the Dead March play,
The regiment 's in 'ollow square; they're hangin' him to day;
They've taken of his buttons off an'cut his stripes away,
An' they're hangin' Danny Deever in the mornin'!
„What makes the rear rank breathe so'ard ? said Files-on-Parade.
„It's bitter cold, it's bitter cold," the Colour-Sergeant said.
„What makes that front-rank-man fall down ?" said Files-on-Parade.
„A touch o'sun, a touch o'sun," the Colour-Sergeant said.
„They are hangin' Danny Deever, they are marchin' of'im round,
They 'ave 'alted Danny Deever by 'is coffin on the ground ;
An"e'll swing in' 'arf a minute for a sneakin' shootin' hound ;
0 they're hangin' Danny Deever in the mornin'!
„Is cot was right 'and cot to mine," said Files-on-Parade.
„E's sleepin' out an'far to-night," the Colour-Sergeant said.
„I've' drunk 'is beer a score o'times," said Files on Parade.
„E's drinkin' bitter beer alone," the Colour-Sergeant said.
They are hangin' Danny Deever, you must mark 'im to 'is place,
For'e shot a comrade sleepin', you must look'im in the face:
Nine 'unfired of 'is county 'an the regiment's disgrace,
While they're hang-in' Danny Deever in the mornin' !
„What's that so black agin the sun ?" said Files-on-Parade.
„It's Danny fight-in'ard for life," the Colour-Sergeant said.
„Whats that that whimpers over 'ead?" said Files-on-Parade!
„It's Danny's soul that's pass-in' now," the Colour-Sergeant said.
For they're done with Danny Deever, you can hear the quick-step play
The regiment's in columm, an they're marchin' us away.
Ho ! the young recruits are shakin' an' they'll want their beer to day
After hangin' Danny Deever in the mornin'!
60
C e 1 1 s.
Rudyard Kipling.
Gerard F. Cobb.
I've a head like a concertina
I've a tongue like a button stick
I've a mouth like an old potato
And I'm more than a little sick, . . . .
But I've had my fun o' the Corp'ral's Guard:
I've made the cinders fly, . . . .
And I'm here in the Clink
For a thundering drink and blacking the Corporal's eye.. •
With a secondhand overcoat under my head,
And a beautiful view of the yard, . . . .
0 it's pack drill for me and a fortnight's C. B. *)
For "drunk and resisting the Guard"! . , . .
Mad drunk and resisting the Guard . . . .
Strewth but 1 socked it them hard! ....
So it's packdrill for me and a fortnight's C. B.
For "drunk and resisting the Guard".
I started o'canteen porter,
I finished o'canteen beer, . • . •
But a dose o'gin that a mate slipp'd in,
It was that that brought me here. . . .
'Twas that and an extry double Guard
That rubb'd my nose in the dirt,
But I fell away with the Corp'ral's stock
And the best of the Corp'ral's shirt.
With a secondhand I left my cap in a public-house,
My boots in the public road, . . . .
And Lord knows where,
And I don't care,
My belt and my tunic goed;
They '11 stop my pay,
They '11 cut away the stripes I used to wear.
But I left my mark on the Corp'ral's face,
And I think he'll keep it there!
With a secondhand f ) •
My wife she cries on the barrack gate, . • • .
My kid in the barrack yard .....
It ain 't that mind the Ord'ly room
It's that that cuts so hard .....
I'll take my oath before them both that I will sure abstain,
But as soon as I'm in with a mate and gin
I know I'll do it again.
I
With a secondhand *) C. B. = Confinement to Barracks.
61
Philosophy.
Anon Dime11.
There came a bee .upon a flower
All on a summer's day.
He sipped it once . . . .
He sipped it twice,
And then he flew away.
There came a lizzard on a wall,
All on a summer's day,
He ventured once . . .
He ventured twice,
And then he ran away.
There came a lover to a maid,
All on a summer's day,
He kissed her once . .
He kissed her twice,
And then he rode away.
For . . . .
The flower had no honey,
And the wall was n't sunny,
And the maid had no money.
62
The Curate and the Maiden.
T. C. Smale.
Once to a little grey church there came
A curate young and tender
His face was pale and his eye was tame,
And his form was somewhat slender.
But oh, a little maid looked at him,
As he raised his hand, so white and
[slim,
And preached of the heathen Hindoo,
Like a saint in a stained glass window,
Like some dyspeptic seraphim
Above in the stained glass window.
And she looked so neat
On her little oak seat,
So thought the curate when
He carefully blessed
Her, with all the rest
And the little maid said : „Amen."
„Amen"
And the little maid said : „Amen."
Once yet again the curate preached
In accents low and tender,
And a congregation scant beseeched,
Their heartfelt prayers to render;
And there just beneath the pulpit sat
That maiden in her Sunday hat,
With her cheeks like summer roses,
As he preached concerning Moses.
She simply knocked that curate flat
With her cheeks like summer roses.
The maid from her book
Gave an upward look
And said the curate then
„Oh give your love
ro the things above"
And the little maid sighed „Amen"
a. s. o.
That Sunday evening, as it rained,
She shared his big umbrella;
The curate took the chance thus gained
Like any other fellow.
And so. to be cutting the story short,
The curate paid his simple court,
And called her „his sweet-voiced Mary.
His own celestial fairy",
And asked if home he might escort
That maiden all unwary.
And late that night
By the candle light
She read about M. and N.
In her little prayerbook
And her sweet voice shook
As she said with a sigh „Amen"
a. s. o.
Gone was the summer, the curate, he
Went too, a little later,
To become a vicar in the north country
At a salary three times greater •
But the maid was sad, and her heart
[was sore,
She knew that her golden dream was
Oh, how could she ever endure it [o'er.
The loss of her tender curate !
But he married a maid of fifty-four
With means, did that simple curate
And every night
When the sunset light
Is over hill and glen,
With tearful eyes
The maiden cries :
„Ah men ! deceitful men !"
„Ah men!"
The little maid sighs „Ah men !"
63
The tin Gee-gee.
Cape.
I stroll'd one day down the Lowther Arcade,
That place for childrens toys,
Where you may purchase a dolly or a spade
For your good little girls and boys.
And as I passed a certain stall
A little wee voice said to me:
„Oh, I am a Colonel in a little cocked hat
„And I ride on a tin gee-gee.
Then I looked, and a little tin soldier I saw
In his little cocked hat, so fine.
He 'd a little tin sword, that shone in the light
As he led a glitt'ring line
Of tin hussars, who's sabres flashed
In a manner „à la military",
And that little tin soldier, he rode so proud
At their head on his tin gee-gee.
Now, that little tin soldier, he sobbed and he sighed,
So I patted his little tin head;
„What vexes your little tin soul ?" said I,
And this is what he said :
„I've been on the stall a very long time",
„And I'm marked one-and-nine as you see,
„While just on the shelf above my head
„There's a fellow marked two-and-three !"
„And he has n't got a horse and he hasn't got a sword,
„And I am quite as good as he,
„Then why marked me but one-and-nine,
„And the other chap two-and-three?
„There 's a jolly little dolly-girl over there
„And I'm madly in love with she,
„But now, that I'm only marked one-and-nine,
„She turns up her nose at me.
„She turns up her little wax nose at me
„And flirt with the two-and-three!"
64
„And, oh ! She 's dressed in a beautiful dress,
„That dress I do admire.
„She has pearly blue eyes, that open and shut
— „They 're worked inside by a wire
„And once upon a time, when the folks had gone,
„She used to ogle me ....
„But now that I am only marked one-and-nine
„She turns up her nose at me !''
„Cheer up", my little tin man, said I,
„I'll see what I can do.
„You 're fine little fellow, and it is a shame,
„That she should so treat you".
So I took down the label from the upper shelf,
And I marked him two-and-three,
And I labelled the other one one-and-nine,
Which was really rather wrong, you see,
But I felt so sorry for that little tin soul
As he rode on his tin gee-gee.
Now that little tin soldier, he puff'd with pride
At being marked two-and-three.
And that saucy little dolly-girl smiled once more,
For he 'd risen in life, d'ye see!
Oh, it is so in this world, for I am in love
With a maiden of high degree ... .
But I am only mark'd one-and-nine,
And other chaps two-and-three,
And a girl never looks at a one-and-nine
With a possible two-and-three!
65
Grandmother's Story.
Corney Grain,
I was a little girl, long years ago,
We wore leg-o-'mutton-sleeves, called „gigot",
And dear little hm, hm's with frills down-below,
In the days, when I was a girl.
My hairs, they curled them up every night.
In little curl-papers they screwed them up tight,
Till my head more ressembled the tail of a kite
In the days when I was a girl.
When
In my days we sang to Grandpa and Grandma.
Little songs, that all ended with tra-la-la-la,
Or joined in glee's with Papa and Mama,
In the days etc.
In those days our songs were not full of unrest,
„Soul-yearnings", „heart-throbbings" and „lips on lips pressed'
But I think, for young ladies our songs were the best
In the days etc.
In my days young folks never said „Oh, what rot !"
Or remarked that the weather was „Awfully hot".
Or spoke about things as „the whole blooming lot"
In the days when I was a girl.
In those days young folks never played the banjo
And could finish a sentence without „don 't ye know",
Oh, we had our advantages, dears, long ago,
In the days etc.
In my days we had not much „high art", I know,
But ladies could wash and could cook and could sew,
Which husbands found useful and never thought low,
In the days etc.
Now, I know, you all laugh at us, old fashioned folk,
Oh, I know, you all think : „Grandmama's such a joke . . • .
But, there's one thing, we never did, dears .... ..
that was : smoke
In the days, when I was a girl.
66
My old Dutch')
Albert Chevallier.
I've got a pal,2)
A reg'lar out-and-outer.
She's a dear good old gal
An' I'll tell ye'r all about 'er.
It's many a year
Since first we met ... .
'er 'air was then
As black as jet.
It's whiter now,
But she don 't fret,
Not my old gal.
I calls 'er Sall.
'er proper name is Sairer.3)
You might find a gal
That you'ld consider fairer ... .
She ain 't no angel :
She can start
A-jawing till it makes ye smart
It '5 just a woman,
Bless 'er 'eart,
Is my old gal!
Sweet, fine old gal ....
For worlds I would'nt lose' er.
She's a dear good old pal,
An' that's what made me choose 'er.
She's stuck tome
Through thick and thin,
When luck was out,
When luck wa in,
Ah ! what a wife to me she's been,
An' what sa pal.
I see yer, Sal!
Yer pretty ribbons sporting ....
It's a long time, old gal,
Since those bright young days o'courting
I ain't no coward
Still, I trust,
When we've to part —
As part we must
That Death may come and take me first
To wait me pal.
Chorus:
We've been together now for forty years!
An' it don't seem a day too much !
There ain 't no lady, livin' in the land,
That I 'Id swop 4) for me dear old Dutch!
1) „Dutch" is an abbreviation for „Duchesse", a nickname sa ^asticcally
given by the London costermongers to their wives.
2) „Pal" = friend.
3) „Sairer" = Sarah
4) „Swop" --=-= change.
67
„Jeerusalem's" Dead.
Brian Daly.
John Crook.
I've'ad four'arf pints at the „Magpie an' Stump",
An'two goes o'rum jes ter keep up my sperrits;
My mincepies are waterin'jes like a pump,
An' they're red as a ferrit's,
'Cos why? 'Tain't the missis nor kids wot I've lost,
But one wat I carefullie doctored an' fed;
The nussin' an' watchin"as turned out a frost,
The Jeerusalem's dead !
Yer won't see 'im pullin' the barrer no more,
Wi' me an' the missis asellin' the coke,
'E died 's arf'ernoon at a quarter ter four,
But I think that it's rougher on me than the moke,
'E'ad a big 'eart and a strong pair o' 'eels,
A temper as short as was e 'er manifactured;
In 'arness 'e used ter do 'ornpipes an' reels,
An' my ribs 'e once fractured !
'E bit like a devil, and eat like a 'orse,
An 'orfen 'e 'd try ter stan' up on 'is 'ead ,
It's all over now wiv 'is tricks an' 'is sauce.
The Jeerusalem's dead !
Yer won't see 'im pullin' the barrer no more, etc.
I stroked 'is old 'ead as 'e laid in the stall,
An' some' ow or other I felt I must kiss 'm.
I've a wife an some youngsters — 'e wasn't quite all,
But I know I shall miss 'im.
There's one thing I'm certain, 'is grub was the best,
An' I've gone short myself ter purvide 'im a bed :
Come an"ave 'arf a pint — there's a lump in my chest
The Jeerusalem's dead !
Yer won't see 'im pullin' the barrer no more, etc
68
The fallen Star.
Albert Chevalier.
Alfred H. West.
Thirty years ago I was a fav'rite at the „Vic",
A finished actor, not a Cuff and Collar shooting stick.
I roused the house to laughter, or called forth the silent tear,
And made enthusiastic gods vociferously cheer.
Those were the days, the palmy days, of Histrionic Art,
Without a moment's notice I'd go on for any part.
I do not wish to gas, i merely state in self defence,
The denizens of New Cut thought my Hamlet was immense.
Thirty years ago ! I can hear them shout „Bravo",
When after fighting armies I could never show a scar,
That time, alas! is gone, and the light that erstwhile shone
Was the light of a falling star.
From patrons of the circle too, I had my meed of praise.
The ladies all admired me in those happy halcyon days.
My charm of manner, easy grace, and courtly old-world air,
Heroic bursts of eloquence, or villain's dark despair.
I thrilled my audience! thrilled'em! as they never had been thrilled!
And filled the theatre nightly as it never had been filled!
Right through to mighty gamut of emotions I could range
From classic „Julius Ceasar" to the „Idiot of the Grange".
Thirty years ago! I was someone in the show,
And now I pass unrecognized in crowded street or bar!
The firmament of fame holds no record of my name,
The name of a fallen star!
The dramas that I played in were not all upon the stage.
Nor did I in an hour become the petted of the age.
Oft in my youthful days I've sung „Hot Codlins" as the clown,
And turned my face away, to hide the tear-drops rolling down.
And when the pit and gallery saw, I'd wiped the paint away,
They shouted „Go it, Joey, Ain't 'e funny? Hip hooray!"
My triumphs, and my failures, my rise, and then my fall!
They've rung the bell, the curtain's down, I'm waiting for my call t
Bills — not those I owe — but old playbills of the show!
My name as Hamlet, Lear, Virginius, Shylock, Ingomar!
The laurel on my brow — a favourite — and now —
Forgotten ! a fallen star !
69
Shipmates o'mine.
Ed. Teschemacher.
Wilfrid Sanderson.
Tell me, tell me where are you sailing,
Shipmates o'mine?
The morn is cold and the great winds are wailing,
Shipmates o'mine!
„Forth to the newland that ever is calling!"
„Forth we must go !" their brave words are falling ...
Fortune attend you there ! Good luck go with you!
Shipmates o'mine!
Tell me, tell me, where are you roaming,
Shipmates o'mine?
O'er blue seas or where the grey waves are foaming.
Shipmates o'mine?
Never a message, oh ! tell us your story,
All Fate has given you, sorrow or glory;
Send us one word, for our lone hearts are waiting
Shipmates o'mine!
Tell me, tell me, where are you sleeping,
Shipmates o'mine?
Down, deep down, where no rough tide is leaping,
Shipmates o'mine!
There in your slumber the great guns you're hearing,
Over your heads the proud ships are steering,
Till the trumpet shall sound, and your Captain shall wake you,
Shipmates o'mine!
70
)) Once aboard the lugger".
Ed. Teschemacher.
David Dick. Slater.
Oh in the happy days of old a sailor's life was free,
His heart was full of sunshine on land and on the sea,
His voice was always cheery where'er he chanced to go,
And every care he banished with a breezy „ho! ho ho!"
And when he met a maiden particularly nice,
To win her was no trouble, she loved him in a trice;
A sailor then was master, no maiden dared say nay,
For if she did he pointed to his lugger in the bay !
„Ho, hey, ho ! Love's the song for me,
Then up with the anchor, out we go to sea,
Tho' the maid be all unwilling, be the weather foul or fine,
Oh it's once aboard the lugger and the girl is mine!"
But times are very different now from what they used to be,
And girls are very different too, as everyone can see,
For now you have to woo them and long your suit must press,
And there's no lugger handy to make them answer „yes"!
But still we love them dearly as in the olden day,
And when they are not near us we almost pine away,
Yet oft when maids prove fickle and fill our hearts with woe,
Oh! how we wish we'd met them in the days of long ago.
Ho, hey, ho ! etc. .
•
71
Round the Galley Fire.
Herbert Oliver.
P. .I. Orellly.
When the day, is over
What more can jou desire,
Than to meet your merry messmates
Around the galley fire?
Oh, that's the time for yarning —
Stories tame or tall —
That's the time to sing a song
For a song is best of all
CHORUS :
Oh, round the galley fire, lads,
The ship going steady —
If they want a song from you
With a song be ready !
We revel in those with a chorus
Whether they've reason nor rhyme
0, roar us a chorus sonorous
And we're with you ev'ry time!
Bill will sing of smugglers,
And Jack will sing of love,
And Tom will tell of dusky maids
As gentle as a dove;
Oh Ned will sing of tempests
Harry troll a screed
Of pirates on the Spanish Main —
A most ferocious breed!
CHORUS:
But when the mate has time to sing
We hear a song of home,
Of English vales and English hills
Of loved ones o'er the foam
We lift a glass to all of 'em
To wives and sweethearts dear
And thankful that we're homeward bound
We raise a ringing cheer !
CHORUS:
72
I like you in velvet.
Paul A. Rubens.
There's a girl I symply dote on
She has no single flaw
A simple shirt and coat on,
And sailor hat made of straw,
And yet she looks more splendid
Than all the world to day;
She'll soon be my intented,
Perhaps, that's why I say
It's you I love
Not your frock, your hat, your glove,
I like you in velvet, I love you in plush,
In satin you are just like your own lovely blush
You're charming in silk, or a plain woolen shawl ;
You are symply delightful in anything at all
For you I have a passion,
I cannot sleep or eat;
The latest Paris fashion
Cannot make you more sweet.
Whatever frock you're dressed in,
Beside your eyes will pall
I take no interest in
Your dressmaker at all.
It's you I love
Not your frock, your hat, your glove,
I like you in velvet etc.
You may be dressed for dinner,
You may be dressed for tea,
But I am quite a beginner,
It makes no matter to me.
You may be in your balldress,
Or you perhaps I'll find
Dressed in your „what d' you call dress"
Your „night" well, never mind.
It's you I love
Not your frock, your hat, your glove,
I like you in velvet etc.
73
The Dancing Coon.
(A Plantation Song.)
Dancing I'll pass the time away,
Fluttering my nimble toes,
While I's a-waiting, weary waiting
For the sassiest little gal I knows.
Sadly pass those weary hours along
Underneath the shadders of the trees.
Sadly I'm a-humming a dancing song
To try to hide the shaken' ob my knees.
CHORUS.
Julie-Ann, I want you dear,
Julie-Ann I wants to hear
The gentle pit-pat-pit-pat-pit
Ob yer little feet
A-coming through the gloaming !
Hark ! Now the owl begins to hoot .
It's dark
And the stars are on the shoot
An' here 's a lonesome coon
Dancing to the moon
To keep 'is feet from taking root.
Hoola, I'll hear her coming soon,
See her where the moonbeams shine,
Oh, so simple,
With a dimple
In the middle ob the cheek what's mine.
Then she'll 'xplain that she 's detained some-way
Kiss me on the nose to make it right,
Say when I forgib' her she'll be mine some day
And do it all again another night!
CHORUS.
74
Julie-Ann. ma honey, listen hear,
Listen what I've got to say,
Hear me humming:
Soon is coming
If you like, my dear, our happy wedding-day.
Then the parson marries me and you
And when the grand festivity is o'er
You will see my wooden hut that's made for two
But where there's room for many many more!
CHORUS.
Julie-Ann I want you, dear,
Julie-Ann, say cann't you hear
The gentle pit-pat-pit-pat-pit
Of those little feet
Around our cabin roaming?
Hark ! Now the owl begins to hoot.
It's dark. And the stars are on the shoot
An' here 's a lonesome coon
Dancing to the moon
To keep 'is feet from taking root!
75
Maroona.
(Plantation Serenade.)
Bright shines the moon
Still shines the moon
O'er the langoon
O'er the lagoon,
I wait below
They fly away
To say I love ye so.
The words I wish to say
For by the moon
For by the moon
I lightly tune
To plaintine tune
My old banjo
Love finds a way,
To music sweet and low.
It did not know by day
Beside your curtains white
A poor plantation hand,
I know your eyes are peeping,
As pour as mouse, or nearly,
Oh, hear the tale by night.
No dude with manners grand,
I couldn't tell at noon,
No dandy-coloured coon.
There's none to hear but you,
I love you, that is all,
For all the folks are sleeping.
I love you oh, so dearly!
The world is meant for two
And love alone is all,
While brightly shines the moon.
While brightly shines the moon.
Come, come, oh Maroona!
Come, come, oh Maroona!
Walk with me by the bright moonlight
Walk with me by the bright moonlight
Come, come, oh Maroona,
Come, come, oh Maroona,
By the light of the moon !
By the light of the moon!
76
The old umbrella.
(Plantation song).
Granddad 's gone
Where the good niggers go,
And he's left me his old umbrella.
It's ten food wide, an' one half's red,
An' the other two halves is yellow.
And underneath the whole day long
I play on the old banjo
For the little piccaninies,
And the pretty yellow gal's
For they all love Uncle Joe.
Chorus :
Come under my old umbrella
Come along piccaninies do,
Hark to Uncle Joe a-singing,
Room for all of you.
Dinah was such a lovely gal,
Such lily-white teeth had she,
The darky-boys came buzzing all around
Like bumble-bees a-buzzing on a tree,
But Dinah only says „Now Jack
„And Sambo, get along, do,
„I'se only gwine with Uncle Joe,
„Old Joe I'se gwine with you.
Chorus.
Old umbrella 's been a good ole friend
To Dinah and to me.
There was only two of us just at first
And now there are twenty-three.
But Dinah only laughs and says :
„Now Uncle Joe, dont ye go fret.
There's plenty of room for the little piccaninies,
Old umbrella ain't worn out yet.
Chorus.
When the wool on the top ob the head
Am white as the lily-white snow
Then it's time to make way for the young folks, Dinah
Time for the old folks to go.
For when the sun am sinking fast
The night is close at hand,
Old umbrella am quite worn out,
Then its time for the happy land.
Shut up the old umbrella,
Hang up the old banjo.
Hark the piccaninies all am a-singing
Good-night Uncle Joe.
77
Der Schneider Jahrestag.
Schlesisches Volkslied.
Und als die Schneider Jahrstag hatt'n, da war'n sie alle froh, (bis)
Da aszen ihrer neunzig, ja neun mal neun und neunzig von
einem gebratnen Floh. (bis)
Und als sie nun gegessen hatt'n, da kamen sie in Hitz, (bis)
Da tantzten ihrer neunzig, ja neun mal neun und neunzig,
auf einer Nadelspitz. (bis).
Und als sie nun getanzet hatt'n, da konnten sie nichts mehr, (bis)
Da schliefen ihrer neunzig, ja neun mal neun und neunzig
in einer Lichtputzscheer. (bis).
Und als sie nun im Schlafe war'n, da raschelt' eine Maus, (bis)
Da schlupften ihrer neunzig, ja neunmal neun und neunzig
zum Schlasselloch hinaus. (his).
Refrain:
Widewidewitt dem Ziegenbock, meck meck meck dem
Schneider (bis)
Juchheirassa ! Juchheirassa
Zwirrrn raus!
Lass die Nadel sausen
78
Es fuhr ein Bauer ins Heu.
Altdeutsches Volkslied (178o).
Es hatte ein Bauer ein schOnes Weib,
Die blieb so gerne zu Haus.
Sie bat oft ihren lieben Mann,
Er mOchte doch fahren hinaus.
Er rnOchte doch fahren ins Heu! (bis).
Der Mann der dachte in seinem Sinn,
Die Reden die sind gut .. .
Ich stelle mich hinter die Hausthar hin,
Zu sehen was meine Frau thut.
Ich werde nicht fahren ins Heu! (bis.)
Da sprengte die Strasse ein Reiter herab,
So stolz wie ein Hofcavalier,
Das Weiblein am Fenster ein Zeichen ihm gab
Und Offnete leise die Thfir .....
„Mein Mann ist gefahren ins Heu! (bis.)
Er nam sie urn den Giirtelband
Und schwang sie hin und her .
Der Mann, der hinter der Hausthar stand
Trat plotzlich da herffir .....
Ich bin nicht gefahren ins Heu ! (bis.)
Ach, liebster, herzallerliebster Mann,
Vergieb mir diesen Fehl.
Will immer kassen und herzen Dich,
Dir kochen Silszmuss und Mehl.
Ich dachte, Du warest im Heu ! (bis.)
Und war, ich gefahren vieltausende Mal
In Heu und Haberstroh,
So wirst Du nun und nimmermehr
Einen Andern lieben also !
Sonst fahre der Teufel ins Heu ! (bis.)
79
Der Tod von Basel.
(Altdeutsches Lied.)
Als ich ein Junggeselle war
Nam ich ein steinalt Weib,
Ich hatt'sie kaum drei Tage.
. Ti-Ta-Tage,
Da hat 's mich schon gereut.
Da ging ich auf den Kirchhof hin
Und bat den lieben Tod !
Ach, lieber Tod von Basel,
Bi-Ba-Basel,
Nimm mir mein' Alte fort.
Und als ich dann nach Hause kam,
Die Alte war schon tot.
Ich spannte die Ross' am Wagen,
Wi-Wa-Wagen,
Und fuhr die Alte fort.
Und als ich auf den Kirchhof kam,
Das Grab war schon gemacht ....
Ihr, Trager, tragt fein sachte,
Si-Sa-Sachte,
Dasz die Alte mir nicht erwacht!
Und als ich nun nach Hause kam
War'n Stub' and Bett zu weit.
Ich warte' kaum Brie Tage,
Ti-Ta-Tage
Und nahm ein junges Weib.
Ach, selten kommt 'was Bessres nach....
Wie drackt das neue Joch !
Ach, lieber Tod van Basel,
Bi-Ba-Basel,
Hatt ich meine Alte noch !
80
Die Rosenlaube am Rhein.
Rheinisches Volkslied 1708.
In der Rosenlaube sasz ich,
Eine kleine Taube asz ich.
Rosenlaube, kleine Taube,
0, wie ist die Welt so schOn !
0, wie ist die Welt so schOn
Und im Abendsonnenscheine,
Trank ich goldnen Wein vom Rheine,
Sonnenscheine, Wein vom Rheine,
Rosenlaube, kleine Taube,
0, wie ist die Welt so schOn !
0, wie ist die Welt so schOn !
Neben wir sasz Krugwirts Kathchen,
War im Dorf das schOnste Madchen.
Krugwirts Katchen, schOnstes Madchen.
Sonnenscheine, Wein vom Rheine,
Rosenlaube, kleine Taube.
0, wie ist die Welt so schOn !
0, wie ist die Welt so schOn !
Ei, nun kommt wohl was vom Kiissen?
Wer kanns sagen, wer kanns wissen ?
Was vom Kfissen ? Wer kanns wissen ?
Krugwirts Kathchen, schOnstes Madchen.
Sonnenscheine, Wein vom Rheine,
Rosenlaube, kleine Taube,
0, wie ist die Welt so schOn !
0, wie 1st die Welt so schOn !
Abends war es um halb achte,
Nur die Sonne sah's and lachte,
Urn halb achte, Sonne lachte,
Was vom Kussen, wer kanns wissen,
Nachbars Katchen, schOnstes Madchen
Sonnenscheine, Wein vom Rheine,
Rosenlaube, kleine Taube,
0, wie ist die Welt so schOn !
0, wie ist die Welt so schOn !
81
Vom Wasser und vom Wein,
Ich sing' euch jetzt ein Liedchen fein,
Wohl von dem Wasser, wohl von dem Wein :
Die konnten einander nicht leiden,
Da fingen sie an zu streiten.
Ei, sprach der Wein, bin ich so fein,
Man filhrt mich in alien Landern hineih,
Man fiihrt mich im Wirth sein Keller
Und trinkt mich als Muskateller.
Ei, sprach das Wasser, bin ich so fein,
Man braucht mich wohl im Badstriblein,
Darin sich manche Jungfraue
Wohl badet warm oder auch laue.
Ei, sprach das Wasser, bin ich so fein,
ich leuchte wie rote Rubinenstein
Auf Backen und auf Nasen
Wenn festlich die FlOten blasen.
Ei, sprach der Wein, bin ich so fein,
Zu Nurnberg auf dem RathbrUnelein
Spring ich mit feinen Listen
Den Weibern aus den Brfisten.
Ei, sprach der Wein, bin ich so fein,
Ich darf wohl „Lacrima Christi" sein,
Wenn ftillt mit mir den Becher
Der frOmmeste aller Zecher.
Ei, sprach das Wasser, bin ich so fein,
Ich lauf dir iiber den WOrzeln hinein,
Und ware ich nicht geronnen
Du flattest nicht kOnnen kommen.
Da sprach der Wein, und Du hast Recht,
Du bist der Meister, ich bin der Knecht,
Geh' Du nur define Strasze
Ich will dir lass Leben lassen.
Da sprach noch das Wasser:
Flatest Du micht nicht erkann
Du warest wohl in der Sonne verbrannt ....
Sie wolten noch langer streiten
Da mischte der Schankwirt die Beiden.
82
Das Schreiberlein von Osnabruck.
Text von Rudolf Presber.
Da war ein Schreiber im hohen Rat
Zu Osnabruck oh weh !
Der tief den Blick in's Auge tat
Der schOnen Dorothee.
Er war nicht hilbsch, er war nicht Jung.
Doch seine SchnOrkel hatters Schwung,
Er legte in sein Federspiel
Sein Hoffen und sein Lebensziel,
Sein heimlich Harren und sein Weh
Um seine schOne Dorothee.
Und kam das hUbsche junge Blut
Vorbei mit leichtem Sinn,
So lupft' der Schreiber seinen Hut,
Als wars die Kaiserin.
Und niemals war'n so wundervoll
Die SchnOrkel noch im Protokoll.
Es sah das ganze Schriftsttick aus
Als wars ein einz'ger BlUtenstrausz,
Ein schwarz Bukett im weiszen Schnee,
Far seine schOne Dorothee.
B. F. Dolbin.
Und Sonntags sagt' dem Tintenfasz
Und Gans'kiel er ade,
Und ging, das Auge tranennasz,
Ins Feld und durch den Klee,
Und suchte so am Wiesenrand
Bis er der Blattchen viere fand
An einem langen grUnen Stiel
Zu Hoffenstrost und Minnespiel,
Ein Grusz vom Glad( im grunen Klee
An seine schOne Dorothee,
Da kam ein rauher Herbst ins Land
Verbluht war langst der Klee
Und mit dem Jager durchgebrannt
Die schane Dorothee.
Verzweifelnd, ach ! an seinem Gluck
Das Schreiberlein von Osnabruck,
Soff in des Rates hohem Haus
Vor Gram die ganze Tinte aus,
Die es so fein verschnOrkelt eh,
Zum Ruhm der schOnen Dorothee.
Ich aber harte dieses Stuck
In einer Nacht im Mai,
Im „Wilden Schwein" zu Osnabruck
Und dachte mir dabei :
0 JUngeling, o Jungeling,
So'n Madel ist ein eigen Ding,
Wenn Du zu zag das Hiltchen lupfst
Und einsam gehst und Blumchen zupfst,
So geht dir nachstens durch den Klee,
Bei Gott, die schOnste Dorothee.
83
Ein Weib.
Heinrich Heine.
H. Lautensack.
Sie batten sich beide so herzig lieb.
Spitzbubin war sie, 4444 er em Dieb.
Ale- er Schelmenstreiche machte,
Sie warf sich auf 's Bett, und lachte.
Der Tag verging in Freud' und Lust.
Des Nachts lag sie an seiner Brust .. .
Als man in 's Gefangnis ihn brachte,
Sie stand am Fenster und lachte.
Er liess ihr sagen : 0, komm zu mir,
Ich sehne mich so sehr nach dir,
Ich rufe nach dir, ich schmachte . . .!
Sie schattele das Haupt .. und lachte.
Urn sechse des morgens ward er gehenkt,
Urn Sieben ward er in 's Grab gesenkt . .
Sie aber, schon urn achte,
Trank roten Wein und lachte !
84
Liebesphilosophle.
Heinrich Heine.
Oscar Strauss.
Sie saszen beisammen am Theetisch
Und sprachen der Liebe gar vie! . .
Die Herren die waren aesthatisch,
Die Damen mit zartem Gefahl.
„Die Liebe musz sein platonisch'',
Der dfirre Hofrath sprach.
Die Hofrathin lacheit ironisch,
Und dennoch seufzet sie „Ach ....
Der Domherr ôffnet den Mund weit:
„Die Liebe sei nicht zu roh,
„Sie schadet sonst der Gesundheit".
Das Fraulein lispelt : „Wie so ?"
Die Gratin seufzet wehmutig
„Die Liebe ist eine Passion ...."
Und ilberreichet gutig
Die Tasse dem Herrn Baron.
Am Tische da war noch ein Platzchen,
Mein Liebchen, da 'last Du gefehlt...,
Du flattest so sasz, mein Schatzchen,
Von d e i n e r Liebe erzahlt
85
Seelenbtindnis.
Josef Willomitzer.
Ich Offne zOgernd ihren Brief,
Den kleinen Brief . . . . Was giebt er kund?
Vielleicht nimmt es Mathilde schief
Dasz ich sie liebe aus Herzensgrund .. .
Vielleicht hat sie mein Fleh'n erhOrt,
Vielleicht ist all mein Gluck zerstOrt ....
Ich seufzte tief.
Bevor mein Blick das Blatt durchlief. —
Sie schreibt: „Wir wollen Freunde sein
Wie Goethe und die Frau von Stein."
Da ruf' ich jubelnd: Frisch voran!
Dem Gluck will ich entgegen zieh'n!
Im Flug bringt mich die Pferdebahn
Zu meiner GOttin Tempel hin
„Komm an mein Herz, Du, sasses Gluck!"
luf ich ihr zu — Sie weicht zurtick,
Und staunt mich an . . . .
„Wie kOnnt Ihr mich so stilrmisch nah'n?
„Wir wollten doch nur Freunde sein
„Wie Goethe und die Frau von Stein!"
Und nun erzahlt sie mir genau,
Was sie gelernt im Pensionnat,
Vom Seelenbilndnis jener Frau
Mit Goethe, dem geheimen Rat,
Wie tadellos und einwandfrei
Der sasse Bund gewesen sei ... .
„Mathilde . . . . Sieh!
,,Was Du da sagst, das glaub' ich nie
„So wird's wohl nicht gewesen sein,
„Denn — Goethe — der war nicht von Stein!"
Da wiedersprach sie hochgemut .. .
So ging die Rede hin und her,
An Worte gab es eine Flut,
E::-. weites, sturmbewegtes Meer!
Es wuchs die Flut,
Es wuchs der Zank,
Bis btutig flammend die Sonne sank.
Und — kurz und gut . . . .
Dann kiissten wir uns mit Liebesglut,
So ganz allein, im Kammerlein . . . .
- – — —
Wie Goethe und die Frau von Stein!"
86
Fein Riischen.
Otto Julius Bierbaum.
Fein ROschen stand im Gartchen,
Und kiisse ein blondes Bartchen,
Mit ungestilmmer Gier. (bis)
Fein Rdschen, das war von Mama,
Das Gartchen, das war von Papa,
Das Bartchen war von mir. (bis).
Fein ROschen lag im Bettchen,
Und trug ein goldnes Kettchen,
Urn ihren Hals zum Zier. (bis)
Das Bettchen, das war von Papa,
Die Polster waren von Mama,
Das Kettchen war von mir. (b is) .
Fein ROschen sasz im Stabchen
Und hield ein kleines Bilbchen,
Das Herz zerbrach ihr schier (bis)
Das Stilbchen, das war von Papa,
Das Wieglein, das war von Mama.
Das Bubchen war von mir. (bis).
Fein ROschen liegt im Zimmer,
Bei guldnem Kerzenschimmer:
Zwei Englein stehn bei ihr. (bis)
Das Sarglein, das ist von Papa,
Die Kerzlein, die sind von Mama,
Ein Kranzlein ist von mir. (bis)
87
Der verrtickte Geiger.
R. Baumbach.
Emil Hess.
Ein Geiger sitzt am Strassenrand
Den Hut in 's Haar gedrUckt . . . .
Es ist bekannt in Stadt und Land :
Der Geiger ist verrackt.
Zerrissen ist sein Kleid,
DurchlOchert ist sein Schuh,
Er schwingt den Bogen nimmer mild,
Und singt dazu.
Drei Saiten hat die Fiedel mein,
Die beste Saite sprang . . . .
Drei Lieder kenn ich noch allein
Von alien, die ich sang.
Das erste sagt von Lieb',
Das zweite sagt von Treu,
Hahahaha! von Treu !
Das dritte klingt gar wilst und wild
Wie Sturm im Mai !
Es steht am Markt ein Giebelhaus,
Dort sing' ich gar zu gern.
Drei Jungfern schau'n zum Fenster 'naus,
Wie Sonne, Mond und Stern.
Die erste winkt und lacht,
Die zweite schilt und greint,
Die dritte deckt die Augen zu,
Und weint . . . .
Hahahaha!
Mein Liebchen ! sollst nicht traurig sein !
Du bist so schOn, so gut . . . .
Hahahaha!
Du wirfst mir aus dem Fensterlein
Drei Heller in den Hut.
Der erste ist far Brot,
Der zweite ist far Wein,
Der dritte Mr den Bettelmann
Am Strassenrain!
88
Der Arbeitsmann.
Richard Dehmel.
Wir haben ein Bett, wir haben ein Kind,
Mein Weib !
Wir haben auch Arbeit, und gar zu zweit,
Und haben die Sonne und Regen und Wind.
Und uns fehlt nur eine Kleinigkeit,
Um so frei zu sein, wie die Vogel sind:
Nur Zeit!
Wenn wir Sonntags lurch die Felder gehn,
Mein Kind,
Und fiber den Aehren welt und breit
Das blaue Schwalbenvolk blitzen sehn:
Oh, darn fehlt uns nicht das bischen Kleid,
Um so schen zu sein, wie die Vogel sind:
Nur Zeit!
Nur Zeit ! wir wittern Gewitterwind,
Wir Volk.
Nur eine kleine Ewigkeit.
Uns fehlt ja nichts, mein Weib, mein Kind,
Als all das, was durch uns gedeiht,
Urn so froh zu sein, wie die Vogel sind .. . .
Nur Zeit !
89
Der Bajazzo.
Siegwart Gentes.
Ihr seht vor Euch hier einen Bajazzo,
Ein' Mann, der toile Spasse macht,
Der Euch die Grillen soil vertreiben,
Damit Ihr heiter seid und lacht . . . .
Ich schneide oft ein schief Gesicht
Und spreche ganz trivial,
Trotzdem mir oft das Herze bricht
Vor inn'rer Seelenqual . . . .
Ich spiel' vor der Welt
KornOdie fur Geld
Und lache wie nie
Oft aus Ironie,
Und mOcht vor Verzweiflung laut schrei'n :
Ich bin ein Mensch !
Will kein Bajazzo sein !
Es lodert tief in meinem Herzen
Die gelbe Flamme „Eifersucht",
Die otters ich mit meinen Scherzen,
Jedoch umsonst, zu lOschen sucht' . . . •
Es ist mein Weib so schOn und heisz,
Es winkt ihr Jugend, Reichtum, Macht .
Und ich bin nur ein Clown, der weisz
Mit Puder sich, und haszlich, macht .. .
Des Abends im Zelt
Spiel Narr ich fur Geld,
Und lasze mein Weib,
Ihr lockenden Leib,
Mit Reichen und SchOnen allein .. .
Ich mOcht ein Mensch,
Und kein Bajazzo sein!
Mein Sohn, mein Stolz und Lebensfreude,
Liegt krank zu Haus, dem Tode nah.
Und ich, ich musz hinaus in die Manege,
Dort ruft die bitt're Pflicht mich ja . . . ;
Ich schmink mein trilbes Angesicht,
Hull' mich in bunter Flittertand . . . .
Da Milt — die Todesahnung ! — mir
Der Spiegel aus der Hand . . . .
Jetzt ruft's mich zum spasz.
Zu toiler Grimace,
Jetzt soli ich hinaus,
Vor's lachende Haus . . . .
Mein Sohn stirbt . . . ich kann nicht hinein .. •
Gott! Lasz' mich Mensch,
Und nicht Bajazzo sein !
90
Todtengraberlied.
Sinding.
HOIty.
Grabe, Spaten, grabe ,
Alles, was ich habe,
Dank ich, Spaten, dir !
Reich' und arme Leute
Werden meine Beute,
Kommen einst zu mir !
Weiland gross und edel
Nickte dieser Schadel
Keinem Grusse Dank !
Dieses Beingerippe
Ohne Wang' und Lippe
Hatte Gold und Rang.
Jener Kopf mit Haaren
War vor wenig Jahren
SchOn, wie Engel sind !
Tausend junge FIntchen
Leckten ihm das Handchen
Gafften sich halb blind !
Grabe, Spaten, grabe;
Alles was ich habe,
Dank ich, Spaten, dir!
Reich' und arme Leute
Werden meine Beute,
Kommen einst zu m gr !
91
Der Wagen rout.
R. Baumbach,
L. Bulmans.
Hoch auf dem gelben Wagen
Sitz ich beim Schwager vorn,
Vorwarts die Rosse jagen,
Lustig schmettert das Horn.
Berge und Walder und Matten,
Wogendes Aehrengold .....
Mochte wohl ruh'n im Schatten,
Aber. . . . der Wagen rat!
Fl'Men Mr' ich und Geigen,
Kraftiges Bassgebrum,
Lustiges Volk im Reigen
Tanzt urn die Linde herum ;
Wirbeit wie Laub im Winde,
Jubelt und lacht und tout.
Bliebe so gern bei der Linde,
Aber. . . . der Wagen rollt !
Postilion an der Schenke
Fattert die Rosse im Flug,
Schaumendes Gerstengetranke
Bringt uns der Wirt im Krug.
Hinter den Fensterscheiben
Lacht ein Gesichtchen hold.
MOchte so gern noch bleiben,
Aber. . . . der Wagen rollt!
Sitzt einmal ein Gerippe
Hoch auf dem Wagen vorn,
Tragt statt Peitsche die Hippe,
Stundenglas statt Horn:
Ruf' ich: „Ade, ihr Lieben,
„Die ihr noch bleiben wollt,
„tern war ich noch geblieben,
„Aber. . . . der Wagen rollt!"
92
Don Juan's letztes Abenteuer.
Am letzten Tage vom Karneval,
Da sah er im Ball-saal sie ;
Es war ein rauschender Maskenball,
Die leuchtendste Symphonie !
An einer Sdule, von Palmen versteckt,
Da lehnte Herr DON JUAN!
„Geh' Herrl, du zahlst das Souper und den Sekt !"
So sprach ihn die Kleine an !
Er sah nur ein leuchtendes Augenpaar
Erstrahlend in sonnigem Gluck !
Zwei reizenden Filszchen und goldblondes Haar
Bemerkte sein sicherer Blick.
Er fragt die Kleine wer sie denn sei ?
„Heut' bin ich dein Madchen, du Tor !"
„Denn morgen bin ich ja nicht mehr free !"
„Da flastert er leis ihr in's Ohr."
„Kleines Made! komm' und tanze, bist noch blaten-jung ;"
„Bleibt fur's Alter dir vom Glanze die Erinnerung ;"
„Du sollst nicht an Morgen denken und an alle Not;"
„Diese Nacht sollst du mir schenken : Morgen kommt der Tod !"
Sie saszen frOhlich im S6paree,
Ganz ferne erklang Musik ;
Herrn DON JUAN entzackt ihre NMI,
Als war ' es verheiszend Gluck I
Er kilszt die Handchen, den reizenden Mund,
Ihn hat ihr Parfilm berfickt !
Und langsam schwindet Bann Stunde auf Stund';
Sie jauchzt nur : ,,Du bist verriickt !"
Er nennt sie schon schmachtend „Du Kleine Maus"
Und sieht jenen Dritten noch nicht.
„Jetzt fahren wir beide zu mir schnell nach Haus !"
Da lacht sie ihm hell in's Gesicht !
„Du bist ja doch schon alt, Bummer Narr"
„Und langsam wirst du schon ganz weisz !"
„Und dort steht Hans, der mir untreu war !"
„Der kilszt mich ja dreimal so heisz."
„Kleines Made! komm' und tanze, raft er sehnend mich !"
„Sieh' er strahlt im Jugendglanze dich: verlache ich !"
„Wollte ihm ja nur beweisen dasz ich nicht in Not;"
„Du gehOrst zum alters Eisen. Tanze mit dem Tod !"
93
Wie Keulenschlage erkiang dem Ohr
Der Hohn den sie lachend spricht
Er stilrzt zum Wagen ! Der arme Tor!
Ihn blendet das grelle Licht!
Er glaubt das jubelnd das Alter verhOhnt
Der Geigen berackend Sang!
Und immer schneidend im Ohre ihm tOnt
Der qualenden Worte Kiang !
Die bittere Wahrheit hat sie gelehrt:
Wie elend das Leben doch sei ....
Er blickt in den Spiegel, ganz starr und verstOrt
Da weisz er's : es ist jetzt vorbei!
Zum Schreibtisch tastet zitternd die Hand,
Die Jugend vorilber, verblat .....
Ein kleiner blitzender Gegenstand:
Der Tod geigt sein schwermutig Lied !
Kleines Made!, komm' und tanze, bist noch bliltenjung!
Bleibt fur's Alter dir vom Glanze die Erinnerung!
Jugend darf urn Liebe werben, Alter kommt in Not,
Denn es musz am Wege sterben: tanzen mit dein Tod!
94
Hans der Schwarmer.
Detlev von Liliencron.
Oscar Strauss.
Hans Tafel liebte schOn Doris sehr.
Schein Doris Hans Tafel vielleicht noch mehr.
Doch seine Liebe, ich weiss nicht wie,
1st zu scheu, zu schuchtern, zu viel Elegie.
Im Kreise liest er Gedichte vor,
SchOn Doris steht unten am Gartenthor :
Ach, kam' er doch frisch zu mir hergesprungen,
Wie wollt' ich ihn herzen den lieben Jungen.
Hans Tafel liest oben Gedichte, (bis).
Am andern Abend der blOde Thor,
Hans Tafel tragt wieder Gedichte vor.
SchOn Doris das wirklich sehr verdriesst,
Dass er immer weiter and weiter liest.
Sie schleicht sich hinaus, er gewahrt es nicht,
Just sagt er von Heine ein herrlich Gedicht.
SchOn Doris steht unten in Rosendilften,
Und hdtte so gern seinen Arm um die Haften.
....
....... . .
Hans TOffel liest oben Gedichte, (bis).
Am andern Abend ist grosses Fest,
Viel Menschen sind eng aneinander gepresst.
Heut muss er's doch eindlich seh'n der Poet,
Wenn schOn Doris sacht aus der Thilre geht.
Der Junker Heinz Jurgen der merkt es doch gleich,.
Die Linden sie duften, die Nacht is so weich.
Und unten im stillen, dunklen Garten
Braucht heute schOn Doris nicht lange zu warten.
Hans TOffel liest oben Gedichte, (bis).
95
Die PantOffelchen.
Walter Kollo. Hermann K/ink.
Als ich einst zu spater Stunde
Mal ein blondes Made! sah,
Und sie leise etwas fragte,
Sprach sie hold errOtend : „Ja".
Ich gab ohne lang zu zaudern
Ihr nattirlich das Geleit,
Woraut sie errOtend meinte :
„Meine Wohnung ist nicht weit."
Da fiihrte sie sogleich
Mich in ihr kleines Reich.
Ein trauliches, kleines Zimmer
In rosigem Am pelschimmer,
Und weiter ganz hinten im Eckchen versteckt.
Ein schneeweisses Bettchen vom Himmel gedeckt,
Und drunter da unter dem Bettchen
Mit zierlichen Blumen und Blattchen
Stand leuchtend und einsam, so zierlich und fein
Ein Paar PantOffelchen reizend und klein.
Morgens frith schien hell die Sonne
's War ein Maitag wundersam,
Als ich von der stiszen Kleine
Ach zu ungern Abschied nahm.
Ich ktiszt' leis' sie aut die Haare
Wandte langsam mich zum gehn
Flasterte ihr zu ganz heimlich :
Schatz, lebwohl, auf Wiedersehn !
Sie sprach geschwiild zu mir:
Ich bring Bich bis zur Tar.
Ein trauliches, kleines Zimmer
In sonnengoldenem Schimmer
Nach einer trauten seligen Nacht
Das hat auf mich immer viel Eindruck gemacht.
Da huschte mein kleines Kokettchen
Sehr eilig und schnell aus dem Bettchen
Heraus aus dem Bettchen und grade hinein
In's Paar PantOffelchen, reizend und fein.
Winter tolgte ranch dem Fruhling, —
Und ein starker Frost dem Mai
Und ich wurd' ein artiger Eh'mann
Gott ich dacht' mir nichts dabei !
Meine Frau ist so bescheiden
Und sehr reich und lieb dazu,
Ich geb' ihr den Gute-Nacht Kusz
Und ich freu mich meiner Ruh'.
Doch manchmal halb im Traum
Seh' ich, erkennbar kaum :
Ein trauliches kleines Zimmer
In heimlich traulichem Schimmer .. .
Da plotzlich ein Ras .:.'heln, ich lahre zuriick,
Und unter das Nachbarbett gleitet mein Buick.
Da stehn in beschaulicher Ruhe
Zwei grosze gestrickte Schuhe .. .
Weisz Gott wenn ich kOnnte ich tauschte sie ein
Fur zwei Pantatelchen reizend und klein.
96
Die Marquise von Lavalliere.
Worte und Musik von Ralph Benatsky.
Die schOne Marquise von Lavalliere erzog des Konigs' Sohn
Und meint', das junge Prinzlein ware wohl in den Jahren schon ?
In denen die Liebe, so tra la la la,
Zu erwachen beliebe, so tra la la la.
Drum berief der KOnig den Familienrat,
An dem alles zu erscheinen hat.
Otto der Eiserne, Jacob der Grausame, und selbst Onkel Kasimir,
Max der Gewaltige, Hans das Kind, Pater Eusebius mit Brevier,
Friedrich der Fugsame, Paul der Genugsame, Ottokar eins, zwei,
drei, vier!
Quex der Silberne, — alles hier !
Sie saszen im Throngemache beisammen, worauf derKOnig sprach:
Nennt Oink mir einer SchOnen Namen, die tuchtig in dem Fach, —
Erwekken wohl kOnnte, so tra la la la,
Meines Sohnes Talente, so tra la la la,
Und jeder schrieb seine Meinung ein
Und warf das Papier in die Urne rein.
Otto der Eiserne, Jakob der Grausame, und selbst Onkel Kasimir,
Max der Gewaltige, Hans das Kind, Pater Eusebius mit Brevier,
Friedrich der Fugsame, Paul der Genugsame, Ottokar eins, zwei,
drei, vier!
Quex der Silberne, — alles hier !
Als man die Zettel dan itherzalte, da staunte jeder sehr.
Denn die ganze Familie erwdhlte Marquise von Lavalliere.
Es kannten die SchOne, so tra la la la,
Alle \Tater und Sane, so tra la la la.
Sie liebt', ich fand das riesig nett,
Die Dynastie von A bis Zet.
Otto der Eiserne, Jakob der Grausame, und selbst Onkel Kasimir
Max der Gewaltige, Hans das Kind, Pater Eusebius mit Brevier
Friedrich der Fugsame, Paul der Genugsame, Ottokar eins, zwei
drei, vier,
Quex der Silberne — alles hier !
Und einstemmig wurde ihr zuerkannt
Der Orden far Verdienste urn das Vaterland.
97
Am andern Morgen.
Willy Hagen.
Dr. R. Hirsch.
Halloh! . . . Jawohl . . . Ich bin es . . . Ich persônlich . ,
Guten Morgen, g'nadige Frau!
Ob es mich freut, dasz Sie nicht unversôhnlich? .. .
Ja ! Ich verstand Sie eben nicht genau.
Der Ball? . . . Reizend! . . . Sie? .. Des Festes Krone!
Ihre Toilette? .. Ein Preisgedicht!
Nein! Nein! Ich rede nicht in Phrasentone . .
Sie meinen? . . . Es ware meine Pflicht!
Was?! . . . Ich hatte Sie belogen? . . . .
Berauscht mit irgena einem Zauberwein ? .
Was ! ! .. Was war ich ? .... Ungezogen!!!
Madame, das muss ein Irrthum sein !
Sie fragen, ob ich nicht genau mehr wusste,
Dass wir im traulichen Salon a part?
Dass ich Sie wie ein wilder kasste?
Auf Ihren Nacken? Auf Ihr rothes Haar?
Ob mich nur Liebe hingerissen?
Ich gebe zu, ich bin nicht tugendsam .. .
Allein, was gestern war noch heut' zu wissen ! .. •
Ich bin kein Mnemotechniker, Madame !
Was sagen Sie ? . . . Ihr Mann ist eifersuchtig ? . .
Sie leiden meinetwegen Seelenpein ?
Er kennt mich?! .. Gott sei Dank nur fluchtig? .. ..
Madame, dass muss ein Irrthum rein !
Halloh ! .. Fraulein ! .. Jawohl, ich sprech' noch eine Weile!
Sind g'nadige Frau denn noch am Apparat?
Wie ? .. Ein Schwur . . . bei meinem Seelenheile .. .
Ob ich bereue was ich gestern that? .. .
Was ich von Ihnen dachte? .. .
Ich bin ein Mensch, der nur das Beste denkt .. .
Wie? .. Ob ich Sie verachte,
Weil Sie mir, Fremden, Ihre Gunst geschenkt? ..
Pardon, da scheint mir eine Frage wichtig:
Sie wollten doch die Nummer 6 . . . 0 . . . 9 ..? Nein !
Da war ja die Verbindung gar nicht richtig I
Ich wusste doch : dass musst' ein Irrthum sein!
98
Kuno, der Weiberfeind.
Fritz Griinbaum.
Rudolph Nelson.
Graf Kuno war ein Weiberfeind,
Und wenn's auch nicht plausibel schein t
Sein letztes Wort war immer:
Verdammte Frauenzimmer!
Allein Graf Kuno's Hass verdross
Der alten Ahnfrau auf dem Schloss,
Ophelia hiess die Gute
Mit ihrer scharfen Schnute.
Allnachtlich kam sie punkt zwolf Uhr
Aus irgend einer Eck' hervur.
Knochen, Knochen, nichts als Knochen
Kamen da hervorgekrochen.
Beene, Beene, nischt als Beene,
Keine Waden, keine Zahne.
Heulend rief Graf Kuno da:
0 heb' dich fort, Ophelia!
Graf Kuno hat sich nicht vermdhlt,
Denn erstens sprach er, kostet's Geld,
Dann blaht mir das Vergnugen,
Ein kleines Kind zu kriegen!
Und so ein Kind ist erstens laut,
Es briillt and brallt je mehr man's haut,
Des weitern ist's nie reinlich,
Und Windeln sind mir peinlich.
Die Anhfrau tobt, als sie's vernahm,
Weshalb sie heulend wiederkam.
Knochen, Knochen, lauter Knochen
Kamen da hervorgekrochen.
Keine Waden, keine Zahne.
Beene, Beene, nischt als Beene.
Schliesslich rief Graf Kuno : Ja,
Na also gut, Ophelia!
Graf Kuno auf die Freite ging
Bis seine Freiheit Pleite ging,
Amalia seine Kleene
War alles, nur nicht scheene!
Doch Kuno rief in siissem Schreck
0 Malchen, das Gespenst ist weg!
Dir dank' ich das voll Freuden,
Jetzt kannst du dich entkleiden.
Doch als Amalia folgte jetzt,
Da fiel Graf Kuno um, entsetzt.
Knochen, Knochen, lauter Knochen
Kamen da hervorgekrochen.
Keine Waden, keine Dime,
Beene, Beene, nischt als Beene.
Das Gespenst war wieder da,
Nur hiess es jetzt: Amalia!
99
Trinken wir!
Worte und Musik
von
Ralph Benatzky.
Drei muntre Burschen sassen einst beim Wein
Und schenkten stets die vollen Glaser ein :
Ein jeder erzahl' von seiner Liebsten, bier!
Erst trinken wir ! Trinken wir!
Der erste sprach : „Mein Lieb ist wie der Morgen
„In ihrer sassen, halb-vertraumten Zier,
„Mein Lieb ist frOhlich immer ohne Sorgen,
„Sie ist ja fast ein Kindlein noch. Trinken wir !"
Der Zweite rief: „Nun hurt was ich sag!
„Mein Schatz ist so schon wie der strahlende Tag,
„Kein Weib kijszt so heisz, ich weisz es genau,
„Denn, Bruder, mein Schatz ist eine Frau.
„Ein Weib, so prall wie dorten der Mond,
„Die ist schon das Kilszen und Lieben gewohnt,
„Heut Nacht noch, Kinder, beweist sie es mir,
„Drum: Trinken wir!"
Der Dritte hat hdmisch gelacht :
„Mein Schatzel ist die Nacht
„Sie liebt mich mit wilder Gier!
„Sie ist eine Dirne .. . . Trinken wir!"
,
Da furchten die beiden empOrt ihre Stirne:
Pfui! Eine Dirne!!
————— —
Doch grad als der Tarmer die Mitternacht bot.
Da kam urn die Ekke Gevatter Tod.
Sagt hainisch: „Mit Verlaub, wenn ik bitt
„Nehmt Euch nur gleich Eure Schatzchen mit."
Das Kind burg angstvol sein Gesicht,
Die Frau schrie wild: „Den kenn ich nicht!"
Die Dritte, Aermste, aber lachelt schier .....
,,Trinken wir! .... Und nun geh' ich mit Dir!"
100
Dort unter'm Baum.
Fritz Griinbaum.
Willy Kunkel.
Am Hugel wo der Flieder blillit,
Und eine Rosenhekke gluht,
Dort rauscht ein alter, ein Lindenbaum
Und weisz von einem verwehten Traum :
Hier spielten Hochzeit sie und Krieg,
Bis dasz der Abend niederstieg,
Bis silberklar das Mondlicht kam
Und er sich Re5schens Patschhand nahm.
Dort unterm Baum triffst du mich wieder
Hier nimm diese Blumen, Rosen und Flieder,
Und kommst du morgen zum Waldessaum
Dann spielen wir welter dort unterm Baum !
Die Zeit verging, das Mddel blilht,
Er war ihr Schatz, die Liebe gluht,
Da soll er waridern vom Dorfe fort,
Drei Jahre ferne vom Heimatsort.
Und ROschen weinte bitterlich
Und bat ihn noch : „Du denk an mich!"
„Ich schwe3r es dir, ich warte dein'',
Und gab ihm drauf das Hdridchen klein.
Dort unter'm Baum triffst du mich wieder,
Da wartet der Traum von Rosen und Flieder,
Und fahlst ein Beben du fern im Raum,
Dann denk' ich d8iner dort unterm Baum.
Und als er wieder kehrt zurilck,
Da lag sein alter Dorf, o, Gluck,
Der Weg, die Kirche, der Wiesenrain,
Wo mag denn nur sein ROschen sein ?
Ihr Vater sasz just vor dem Haus,
Den fragte er nach ROschen aus,
Der sah ihn an, welt ist der Weg . . . .
Kennst du den alten Wiesensteg.
Dort unterm Baum triffst du sie wieder.
Dort tra,umt sie den Traum, von Rosen un d Flieder....
Ihr Wunsch, ihr letzter, sie hauchte kaum :
„Dort will ich liegen, dort unterm Baum !"
101
Attacke.
Willecke.
Max Tak.
Die Lanzen starren,
Die Flagge weht,
Und Rosse scharren
Der Fairer spilt, ...
Auf zur Attacke
Vom Feind her kracht's!
Gezische — Geknacke,
Was macht's, was macht's!
Rechts stiirzt ein Reiter,
Links schleift ein Mann;
Nur weiter, weiter
Zum Feinde ran.
Der Schaft zersplittert,
Mein Schwert heraus
Und nicht gezittert
Halt aus — halt aus!
Hurra — sie weichen
Wir hinterdrein
Fort fiber Leichen
Muss sein — muss sein !
Noch diesen Graben,
Mein Ross, sei bray !
Wenn wir sie haben —
Die . . . Kugel traf. —
Kann mich noch halten,
War nur ein Stoss —
Zum Schadelspalten
Drauf los — drauf los !
Ha ! Der muss wanken,
Das ging ins Mark!
Jetzt nur nicht schwanken
Bin stark — bin stark.
Flôrt Ihr es blasen? . . Wir haben gesiegt . .
Tot auf dem Rasen
Der Reiter liegt.
.
102
Dragonerlied.
Hans Glaser.
Willy Rosen
Noch kraht kein Hahn, noch piepst kein Spatz,
Und alles schlaft, auch du mein Schatz.
Und wir Dragoner reiten.
Urn mit dem Feind zu streiten.
Wir pirschen uns heran gar schlau
Und reiten mit dem Morgenwind,
Der Himmel ist so blau so blau,
So blau wie wir Dragoner sind !
Ihr mfisst mich sehn reit' ich Patrouill'
Da klopf ich zehn die Hukke vull,
Der Feind weiss es zu sagen
Wie rich Dragoner schlagen.
Ich false ihn gar schnell und hau
Wo ich ihn eben grade find
Und hammre ihn so blau, so blau,
So blau wie wir Dragoner sind,
Und haben wir besiegt den Feind,
Dann Wein und Bier uns gutlich scheint,
Dragoner glanzend spuren,
Und trefflich requirieren.
Wir treiben es gar sehr genau, ,
Wenn Einer was zu trinken find,
Dann werden Alle blau, so blau,
So blau wie wir Dragoner sind.
Mein Schatz, bald kehr ich wieder heim,
Dann steig' ich froh ins Kammerlein.
Du wirst es ja noch wissen,
Wie wir Dragoner kfissen,
Wenn ich dir ins Gesichterl schau'
Dann wird 's mir heiss und kalt, mein Kind,
Denn deine Augen sind so blau ....
So blau wie wir Dragoner sind.
103
Eine Zigeunerlegende.
W. STUCKLEN.
Zigeunermadel kam zur Stadt gegangen,
„Hallo!" Es rief der Stadtsoldat,
„Mein Kind, 'es spricht der Magistrat,
Zigeuner massen all' am Galgen hangen.
Zigeunermadel, sieh den Berg, den runden,
Es steht ein fester Galgen drauf,
Da hing man deinen Liebsten auf,
Jetzt sind's g'rad zweimal vierundzwanzig Stunden".
Zigeunermadel fahlt ein leis' Erbeben,
Dann sprach sie: „Ell' loch, Stadtsoldat,
Und fiihr mich vor den Magistrat,
Mich lassen define hohen Herr'n wohl leben !"
Zigeunermadel stand ohn' Furcht und Scheuen
Vor dem Senat und sagte leis:
„Ihr Herr'n, mein Leben sei der Preis,
Ihr sollt Euch alle meines Dankes freuen."
Der Burgermeister dreht sich um im Kreise,
„Nun meine Herr'n, was denkt denn Ihr?
Ich meinesteils, ich bin daffir,
Vielleicht lehrt sie uns eine neue Weise."
Zigeunermadel blieb in seinen Handen,
Am andern Morgen brachte stumm
Er seine Ehegattin urn. —
Der Burgermeister musst am Galgen enden.
Als zweiter folgt ein Ratsherr dan ein dreister,
Tags d'rauf, der Teufel hat's gewollt.
Stahl er zehn feiste Sackel Gold,
Nun hangt er neben seinem Burgermeister.
Zigeunermadel floh nach zehn Tagen,
Am Galgen drauszen vor der Stadt,
Da hangt der gauze Magistrat;
Der Galgen konnt' sie alle kaum ertragen.
104
In der Gasse.
Leo Greiner
Der Stein war blutig
Der Stein war rot,
In der Liebesgasse
Die Liebste liegt tot,
Es hat sie Einer
Gen Ende der Nacht,
Wenn der Frithwind aufsteht
Umgebracht.
Ich fand sie in der Gasse!
Ich hatte es nimmerMehr gedacht.
Dasz sie einen Andern
Selig macht —
Nun, da ein fremde
Hand sie erschlug,
Wand're ich unselig,
Und weisz genug ... .
Ich fand sie in der Gasse!
Ich babe noch heute
Die Winternacht
Kusstrunken bei ihr
Zugebracht,
Und als ich heimlich
Schied von ihr
Da sprach sie:
Nun schlummr' ich
Und traum' von dir .. ..
Ich fand sie in der Gasse!
Ich kfisste sie so,
Ihr bleicher Mund
That nimmermehr
Das Geheimnis kund:
Den Namen des Andern, —
Mein tiefstes Leid ! —
Sie schwieg es auf Zeit
Und Ewigkeit . ...
Ich fand sie in der Gasse!
Sie traumte nicht,
Sie schlummerte nicht,
Sie lOschte trugernd
Das letzte Licht,
Sie halite sich tief
Und schlich sich fort:
Der andre Liebste
Warte dort . . • •
Ich fand sie in der Gasse !
i
Du, MOrderhand!
Du, Dieb meiner Lust
Hatte ich den Namen
Des Andern gewusst,
Ich Mite sie selber
Gen Ende der Nacht
Wenn der Frill-mind aufsteht
Umgebracht!
Ich fand sie in der Gasse!
Frau Wirthin, gieb mir
Einen Trunk!
Und die Guitarre
Plink and plunk ....
Ich sing dir ein Lied
Und mein Lied wird froh.
Das eiserne Schweigen
Ffircht ich so ....
Ich fand sie in der Gasse!
105
Frau Josephing
LEO HELLER.
Frau Josephin', Frau Josephin', was macht dein lieber Mann ?
Der sitzt im nahen Brantweinhaus
Und jagt den Lohn zur Tasch'heraus
Und sauft so viel er kann.
Frau Josephin', Frau Josephin', was macht dein Thchterlein ?
Die treibt sich in der Nacht herum,
Sie schaut sich flink nach Arbeit urn
Und bringt und bringt und bringt uns Geld herein.
Frau Josephin', Frau Josephin', sag' an was machst denn du?
Ich nehme einen festen Strick
Und lege ihn urn mein Genick
Und zieh' die Schlinge zu.
Frau Josephin', Frau Josephin', und kehrt dein Mann nach Haus?
Dann bin ich eine kalte Leich
Und wieg mich unter seinem Streich
Und halt' und halt' die Prugel aus.
Frau Josephin', Frau Josephin' und kommt die Tochter ran?
Die opfert ihre Silbermark
Und kauft der Mutter einen Sarg
Und zahlt den Herrn Caplan.