Laïcité en France
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Laïcité en France
SUVal Separating and unifying values: trails of west - eastern values Les valeurs qui nous unissent et celles qui nous séparent : courants des valeurs en Occident et en Orient – Was uns trennt und was uns eint Société Culturelle Franco-Allemande – Auvillar (S.F.A.) Auvillar, 7. – 11. Juli 2010 Valeurs, values, Werte : sur le rapport de l’État et des religions à l’époque de la globalisation Werte, values, valeurs : Zum Verhältnis von Staat und Religionen im Zeitalter der Globalisierung Values – Werte – valeurs : State and religions in the era of globalisation _______________________________________________ Base de lecture – Textsammlung – reader ________________________________________________ © SFA – Auvillar Uniquement pour l’usage personnel – Nur für den Privatgebrauch – For private use only ! SUVal Separating and unifying values: trails of west - eastern values Les valeurs qui nous unissent et celles qui nous séparent : courants des valeurs en Occident et en Orient Société Culturelle Franco-Allemande – Auvillar (S.F.A.) Table des matières – Inhaltsverzeichnis – directory 1 Laïcité, laïcisme, valeurs laïques – Laizität, Laizismus, laizistische Werte – secularism, values of secularism 1.1 La laïcité en France (Ministère des Affaires étrangères, 2007) .................................3 1.2 Der Laizismus in Frankreich (Ministère des Affaires étrangères / Französiches Aussenministerium, 2007).........................................................................................6 1.3 Secularism in France (Ministère des Affaires étrangères / French Ministry of Foreign Affairs, 2007) .............................................................................................10 1.4 Laïcisme (Wikipedia) ..............................................................................................14 1.5 Laizismus – Laizität (Wikipedia) .............................................................................16 1.6 Laïcité as secularity or secularism (Wikipedia) .......................................................21 1.7 Henri Pena-Ruiz : Fondements et actualité de l’idéal laïc (Ferenczi, 2002) ...............27 1.8 Henri Pena-Ruiz : Grundlagen und Aktualität der laizistischen Wertvorstellung (Ferenczi, 2002) ..................................................................................................................35 2 Culture, interculturalité, dialog interreligieux 2.1 Culture et interculturalité (Raimon Panikkar, 2004) ................................................45 2.2 Kultur und Interkulturalität (Raimon Panikkar, 2004) ..............................................47 2.3 Religion, Philosophy and Culture (Raimon Panikkar, 2000) ...................................49 2.4 Anne-Sophie Lamine: L’ « interreligieux citoyen » (Lamine, 2004) ........................71 2.5 Anne-Sophie Lamine: Der „Interreligiöse Bürger“ (Lamine, 2004) .........................79 3 Presse 3.1 Marianne und Madonna (ZEITonline, 2008) ...........................................................88 3.2 Le refus de la politique (Marianne, 2009) ...............................................................94 3.3 Europa hat viel gelitten (Der Spiegel, 2010) ...........................................................96 Annexe Agendas de l’atelier à Auvillar du 7 au 12 juillet 2010 ............................................97 1 2 Avril 2004, mise à jour en mai 2007 La laïcité en France La laïcité, principe de séparation de la société civile et de la société religieuse, est un fondement de la République française. Cette caractéristique, inscrite dans la Constitution est le fruit d’une longue tradition historique : héritage de 1789 puis de la IIIème République avec les lois Ferry de 1882 et Goblet de 1886 sur l’école primaire, la laïcité en France a été consacrée par la loi du 9 décembre 1905 séparant les Eglises de l’Etat. Enracinant la laïcité dans les institutions françaises, cette loi implique la liberté de conscience et de culte, la libre organisation des Eglises, leur égalité juridique par l’absence de reconnaissance officielle de religions, le droit à un lieu de culte, la neutralité des institutions à l’égard des confessions religieuses et en particulier de l’école et de la liberté de l’enseignement. Si cette séparation fut d’abord douloureusement ressentie par beaucoup de Français et a suscité de nombreux conflits, elle a aussi permis la mise en place progressive d’un "Pacte laïque", c’est-à-dire d’une cohésion des Français autour de valeurs et de principes laïcs. Aujourd’hui pourtant se développent en France des revendications culturelles et religieuses et des difficultés nouvelles sont constatées lors de la mise en œuvre du principe de laïcité dans le monde du travail, dans les services publics, en particulier, dans les établissements scolaires. Parmi les principaux facteurs ayant conduit à ces interrogations figurent la problématique de l’intégration des populations immigrées, le développement de liens entre cultures différentes et la confrontation à d’autres modèles de relations entre l’Etat et les Eglises dans le cadre notamment de l’élargissement de l’Union européenne. Certains voient dans cette situation nouvelle une menace contre la laïcité et réclament sa confirmation par une loi ainsi qu’une réaffirmation et un strict respect de la loi de 1905 alors que d’autres revendiquent plutôt des aménagements à la loi de 1905. Face à ces difficultés et débats, focalisés une nouvelle fois sur les établissements scolaires, une Commission sur l’application du principe de laïcité dans la République, présidée par le Médiateur, Bernard Stasi, a été mise en place en juillet 2003 par le chef de l’Etat, elle a rendu son rapport le 11 décembre 2003. L’orientation prise est celle d’une réaffirmation du principe de laïcité dans la République française. © Ministère des Affaires étrangères, 2007 3 1 A la suite de ce rapport, a été votée la loi n° 2004-228 du 15 mars 2004 interdisant “le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse” dans les écoles, les collèges et les lycées publics en France. La circulaire du 18 mai 2004 pour l’application de ce principe a été publiée au JO le 22 mai 2004. En 2005, le centenaire de la loi de 1905 a donné lieu à de nombreuses manifestations. Le Premier Ministre l’a présenté dans un communiqué du 14 février 2005. Il a évoqué les deux objectifs de cette commémoration : une réflexion de fond sur les rapports entre Etat et religions et un effort de pédagogie (en particulier grâce à un site, voir l’adresse dans “Pour aller plus loin”). En avril 2007, une charte de la laïcité dans les services publics élaboré par le Haut conseil à l'intégration et le Premier ministre rappelle aux agents et aux usagers de ces services leurs droits et leurs devoirs en la matière. Pour aller plus loin LÉGISLATION Code de l’éducation, La laïcité de l’enseignement public : articles L141-1 à L141-6. Code de l’éducation, La liberté de l’enseignement : articles L151-1 à L151-6. La charte de la laïcité, Premier Ministre, avril 2007. http://www.premierministre.gouv.fr/IMG/pdf/La_Charte_de_la_laicite_dans_les_services_publics.pdf SITE 1905-2005, 100 ans de laïcité en France / Académie des Sciences morales et politiques. http://www.1905-2005.fr RAPPORTS ET ETUDES Application de la loi du 15 mars 2004 sur le port des signes religieux ostensibles dans les établissements d’enseignement publics : rapport à Monsieur le ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche / Hanifa Chérifi, juillet 2005. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/064000177/index.shtml Rapport public 2004 : jurisprudence et avis de 2003. Un siècle de laïcité. Conseil d’Etat, 2004, 479 p. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/044000121.shtml La laïcité aujourd’hui : rapport d’étape / Commission nationale consultative des droits de l'homme, 2003, 21 p. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/034000728.shtml Commission de réflexion sur l’application du principe de laïcité dans la République : rapport au Président de la République / Bernard STASI. - Présidence de la République, 2003, 78 p. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/034000725.shtml Rapport fait au nom de la mission d’information sur la question des signes © Ministère des Affaires étrangères, 2007 4 2 religieux à l’école / Jean-Louis DEBRE. - Assemblée nationale, collection « Documents d'information de l'Assemblée nationale », 2003. Tome I, 1ère et 2ème partie : http://www.assemblee-nat.fr/12/rapports/r1275-t1.asp Le port du foulard islamique à l'école (en Europe) : étude de législation comparée/ Sénat, Service des études juridiques, novembre 2003. http://www.senat.fr/lc/lc128/lc128.html L’enseignement du fait religieux dans l’école laïque / Régis DEBRAY. – Ministère de l'éducation nationale, 2002, 35p. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/024000544.shtml DOSSIERS ET ARTICLES La laïcité : dossier thématique. Site du Premier Ministre. http://www.premier-ministre.gouv.fr/thematique/societe_m123/laicite_m555/ Laïcité : les 100 ans d'une idée neuve, Hommes et migrations, n° 1258 de novembre / décembre 2005 et n° 1259 de janvier / février 2006 (I : A l'école ; II : Culture(s), religion(s) et politique). Cent ans de laïcité à la française / Mélina Gazsi. – Ministère des Affaires étrangères, revue « Label France » , n°60, 4ème trimestre 2005. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/france_829/label-france_5343/les-numeros-labelfrance_5570/lf60-60-ans-onu_11476/societe_11490/cent-ans-laicitefrancaise_22287.html La laïcité : débats 100 ans après la loi de 1905 / La Documentation française, novembre 2005. http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/dossier_actualite/laicite/jean_bauberot.shtml Laïcité : mémoire et exigences du présent / Dossier réalisé par Dominique Borne. – La Documentation française, collection Problèmes Politiques et Sociaux, n°917, octobre 2005. Réaffirmer le principe de laïcité : dossier d’actualité. Site du Premier Ministre, mai 2004. http://www.premierministre.gouv.fr/information/les_dossiers_actualites_19/reaffirmer_principe_laicite_ 68/laicite_pierre_angulaire_republique_41691.html La République et la laïcité : entretien avec Jean Baubérot. - La Documentation française, collection Regards sur l’actualité , n° 298, février 2004, , pp. 5-23. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/laicite/jean-bauberot.shtml Etat, laïcité, religions. – La Documentation française, collection Regards sur l’actualité n° 298, février 2004. Quelle laïcité aujourd’hui ?, site Vie publique. http://www.vie-publique.fr/decouverte_instit/citoyen/citoyen_3_1_0_q2.htm © Ministère des Affaires étrangères, 2007 5 3 Oktober 2006, Mai 2007 auf den neuesten Stand gebracht Der Laizismus in Frankreich Der Laizismus – der Grundsatz der Trennung von ziviler und religiöser Gesellschaft – bildet eine der Grundlagen der Französischen Republik. Diese in der französischen Verfassung verankerte Trennung ist das Ergebnis einer langen historischen Tradition: Als Vermächtnis von 1789 und danach der III. Republik mit den Gesetzen Ferry von 1882 und Goblet von 1886 betreffend die Grundschule wurde der Laizismus in Frankreich durch das Gesetz vom 9. Dezember 1905 über die Trennung von Kirche und Staat festgeschrieben. Dieses Gesetz, das den Laizismus in den französischen Institutionen verankerte, garantiert die Gewissens- und Religionsfreiheit, die freie Organisation der Kirchen, ihre rechtliche Gleichstellung durch das Fehlen der offiziellen Anerkennung von Religionen, das Recht auf eine Kultstätte, die Neutralität der Institutionen gegenüber den Konfessionen, insbesondere der Schulen sowie die Unterrichtsfreiheit. Diese Trennung wurde zwar von vielen Franzosen ursprünglich als schmerzhaft empfunden und führte zu zahlreichen Konflikten, ermöglichte aber gleichzeitig auch die schrittweise Schaffung eines „laizistischen Pakts“, das heißt des Zusammenhalts der Franzosen auf der Grundlage laizistischer Werte und Grundsätze. Heute werden allerdings in Frankreich kulturelle und religiöse Forderungen laut und treten in der Arbeitswelt, im öffentlichen Dienst, insbesondere in den Schulen neue Schwierigkeiten bei der Durchsetzung des Grundsatzes des Laizismus auf. Zu den wichtigsten Faktoren, die zu dieser Infragestellung führten, gehören die Problematik der Integration der Einwanderer, die Herausbildung von Beziehungen zwischen unterschiedlichen Kulturen und die Konfrontation mit anderen Modellen des Verhältnisses zwischen Staat und Kirchen, insbesondere im Rahmen der Erweiterung der Europäischen Union. Manche sehen in dieser neuen Situation eine Bedrohung des Laizismus und fordern dessen Fortschreibung durch ein Gesetz sowie die Bekräftigung und strikte Einhaltung des Gesetzes von 1905, während sich andere eher für Änderungen am Gesetz von 1905 aussprechen. Zur Lösung dieser Schwierigkeiten und Diskussionen, die sich erneut auf die Schulen konzentrieren, setzte der Präsident der Republik im Juli 2003 eine Kommission über die © Ministère des Affaires étrangères, Fränzosiche AuBenministerium, 2006 6 1 Anwendung des Grundsatzes des Laizismus in der Republik unter dem Vorsitz des Ombudsmanns Bernard Stasi ein, die am 11. Dezember 2003 ihren Bericht vorlegte. Man entschied sich für die Bekräftigung des Grundsatzes des Laizismus in der Französischen Republik. Nach der Vorlage dieses Berichts wurde das Gesetz Nr. 2004-228 vom 15. März 2004 verabschiedet, das „das Tragen auffälliger religiöser Symbole oder Kleidungsstücke durch Schüler“ an öffentlichen Grund- und weiterführenden Schulen in Frankreich untersagt. Der Runderlass vom 18. Mai 2004 zur Durchsetzung dieses Grundsatzes wurde am 22. Mai 2004 im Amtsblatt der Französischen Republik veröffentlicht. 2005 – dem einhundertsten Jahrestag der Verabschiedung des Gesetzes von 1905 – wurden zahlreiche Veranstaltungen organisiert. Aus diesem Anlass veröffentlichte der Premierminister am 14. Februar 2005 ein Kommuniqué. Darin wies er auf die beiden Ziele dieser Gedenkveranstaltungen hin: grundsätzliche Überlegungen über die Beziehungen zwischen Staat und Religionen sowie Aufklärungsarbeit (insbesondere über eine Website, siehe die Adresse unter „Nähere Informationen“). Im April 2007 wurde eine vom Hohen Rat für Integration und vom Premierminister erarbeitete Laizismus-Charta für den öffentlichen Dienst eingeführt, die dessen Bedienstete und Nutzer an ihre diesbezüglichen Rechte und Pflichten erinnert. Nähere Informationen GESETZGEBUNG Gesetzbuch über die Bildung – der Laizismus an den öffentlichen Schulen : Artikel L141- 1 bis L141-6. Gesetzbuch über die Bildung – die Freiheit des Unterrichts: Artikel L151-1 bis L151-6. Laizismus-Charta für den öffentlichen Dienst , Premierminister, April 2007. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/laicite.pdf WEBSITE 1905-2005, 100 Jahre Laizismus in Frankreich / Académie des Sciences morales et politiques. http://www.1905-2005.fr BERICHTE UND STUDIEN Anwendung des Gesetzes vom 15. März 2004 über das Tragen auffälliger religiöser Symbole an öffentlichen Schulen: Bericht an den Minister für Bildung, Hochschulwesen und Forschung / Hanifa Chérifi, Juli 2005. © Ministère des Affaires étrangères, Fränzosiche AuBenministerium, 2006 7 2 http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/064000177/index.shtml Öffentlicher Bericht 2004: Rechtsprechung und Stellungnahme von 2003. Ein Jahrhundert Laizismus. Staatsrat, 2004, 479 Seiten. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/044000121.shtml Der Laizismus heute: Zwischenbericht / Nationale beratende Kommission für Menschenrechte, 2003, 21 Seiten. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/034000728.shtml Reflexionskommission über die Anwendung des Grundsatzes des Laizismus in der Republik: Bericht an den Präsidenten der Republik / Bernard STASI. - Präsidialamt der Republik, 2003, 78 Seiten. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/034000725.shtml Bericht erstellt im Namen der Informationsgruppe zu Fragen religiöser Symbole an den Schulen / Jean-Louis DEBRE. – Nationalversammlung, Kollektion „Documents d'information de l'Assemblée nationale“, 2003. Band I, 1. und 2. Teil: http://www.assemblee-nat.fr/12/rapports/r1275-t1.asp Tragen des islamischen Kopftuchs an den Schulen (in Europa): eine komparative Studie der einschlägigen Rechtsvorschriften / Senat, Abteilung Rechtsfragen, November 2003. http://www.senat.fr/lc/lc128/lc128.html Unterricht über die Religionen an laizistischen Schulen / Régis DEBRAY. – Bildungsministerium, 2002, 35 Seiten. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/024000544.shtml DOSSIERS UND ARTIKEL Der Laizismus: Themendossier. Website des Premierministers. http://www.premier-ministre.gouv.fr/thematique/societe_m123/laicite_m555/ Laizismus: die 100 Jahre einer neuen Idee, Hommes et migrations, Nr. 1258 von November / Dezember 2005 und Nr. 1259 von Januar / Februar 2006 (I: an der Schule; II: Kultur(en), Religion(en) und Politik). Einhundert Jahre Laizismus in Frankreich / Mélina Gazsi. – Ministerium für auswärtige Angelegenheiten, Zeitschrift „Label France“, Nr. 60, 4. Quartal 2005. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/france_829/label-france_5343/les-numeros-labelfrance_5570/lf60-60-ans-onu_11476/societe_11490/cent-ans-laicitefrancaise_22287.html Laizismus: Diskussionen 100 Jahre nach dem Gesetz von 1905 / La Documentation française, November 2005. http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/dossier_actualite/laicite/jean_bauberot.shtml Laizismus: Erinnerung und Erfordernisse der Gegenwart / Dossier zusammengestellt von Dominique Borne. – La Documentation française, Kollektion Problèmes Politiques et Sociaux, Nr. 917, Oktober 2005. Bekräftigung des Grundsatzes des Laizismus: aktuelles Dossier. Website des © Ministère des Affaires étrangères, Fränzosiche AuBenministerium, 2006 8 3 Premierministers, Mai 2004. http://www.premierministre.gouv.fr/information/les_dossiers_actualites_19/reaffirmer_principe_laicite_ 68/laicite_pierre_angulaire_republique_41691.html Die Republik und der Laizismus: Gespräch mit Jean Baubérot. - La Documentation française, Kollektion Regards sur l’actualité , Nr. 298, Februar 2004, S. 5-23. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/laicite/jean-bauberot.shtml Staat, Laizismus, Religionen. – La Documentation française, Kollektion Regards sur l’actualité, Nr. 298, Februar 2004. Welcher Laizismus heute?, Website Vie publique. http://www.vie-publique.fr/decouverte_instit/citoyen/citoyen_3_1_0_q2.htm © Ministère des Affaires étrangères, Fränzosiche AuBenministerium, 2006 9 4 April 2004, updated in May 2007 Secularism in France Secularism, the principle of separation between civil society and religion, is a fundament of the French state. Secularism in France, enshrined in the Constitution, has a long history. It is a legacy of the French Revolution, expanded under the Third Republic with the Ferry Act of 1882 and the Goblet Act of 1886 on primary schooling, and enshrined in the Act of 9 December 1905 on the separation of church and state . By ensuring that France’s institutions are secular, the act upholds freedom of conscience and worship, freedom for churches to organise their own affairs, equality of churches before the law since there is no official religion, the right to a place of worship, the neutrality of institutions – particularly schools - towards religions, and freedom of education. Although the separation of church and state was difficult for many French people to accept at first and sparked controversy, it led gradually to a “secular pact”, i.e. social cohesion around secular values and principles. However, new cultural and religious demands are emerging in France and clashes with secularism occurring in workplaces and public institutions, particularly schools. The main factors contributing to this situation are the issues of the integration of immigrants and developing intercultural ties and confrontation with other models of relations between church and state, particularly in an enlarging European Union. Some see the new situation as a threat to secularism and call for a law to confirm secular principles, as well as a reassertion and strict application of the 1905 Act, whereas others are in favour of amending the 1905 Act to make it more flexible. In the midst of this debate, the focal point of which was schools once again, a commission on the application of secularism in state institutions, chaired by the mediator, Bernard Stasi, was set up by the French president in July 2003. The commission submitted its report on 11 December 2003. The report emphasises a reassertion of the principle of a secular state. Following the report, the Act 2004-228 of 15 March 2004 was passed. The act prohibits “the wearing of symbols or clothing by pupils that clearly demonstrate a religious affiliation” in public primary and secondary schools in France. The Circular of 18 May 2004, implementing the act, was published in the Official Journal on 22 May 2004. © Ministère des Affaires étrangères / French Ministry of Foreign Affairs, 2007 10 1 In 2005, the centenary of the 1905 Act was commemorated by numerous events. The prime minister issued a statement on the occasion on 14 February 2005, which stressed the twofold objective of the commemoration: an in-depth discussion of the relationship between the state and religion and an educational campaign (particularly through a website, see link in “More information” below). In April 2007, a secularism charter in public institutions drafted by the High Council for Integration and the Prime Minister reminds all agents and users of public services of their rights and duties in this area. For further information LEGISLATION Education code - Secular public education: Articles L141-1 to L141-6. - Education Code: freedom of education: Articles L151-1 to L151-6. http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnCode?commun=&code=CEDUCATL.rcv Secularism charter in public institutions, Prime Minister, April 2007 http://www.premierministre.gouv.fr/IMG/pdf/La_Charte_de_la_laicite_dans_les_services_publics.pdf WEBSITE 1905-2005, 100 years of secularism in France / Academy of Moral and Political Science. http://www.1905-2005.fr REPORTS AND SURVEYS Application of the Act of 15 March 2004 on the wearing of obvious religious symbols in public schools: report to the minister of education and research, Hanifa Chérifi, July 2005. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/064000177/index.shtml Public Report 2004: case law and opinions, 2003. A century of secularism. Conseil d’Etat, 2004, 479 p. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/044000121.shtml Secularism today: a progress report / National Consultative Commission on Human Rights, 2003, 21 p. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/034000728.shtml Commission on the application of secularism in state institutions: report to the president / Bernard Stasi. President’s Office, 2003, 78 p. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/034000725.shtml © Ministère des Affaires étrangères / French Ministry of Foreign Affairs, 2007 11 2 Report of the fact-finding mission on religious symbols in schools / Jean-Louis Debré. – National Assembly, Documents d'information de l'Assemblée nationale, 2003. Volume I, Parts 1 and 2: http://www.assemblee-nat.fr/12/rapports/r1275-t1.asp The Islamic headscarf in schools (in Europe): comparative study of legislation / Senate, Legal Affairs Department, November 2003. http://www.senat.fr/lc/lc128/lc128.html Teaching religion in secular schools / Régis Debray. – Ministry of Education, 2002, 35p. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/024000544.shtml © Ministère des Affaires étrangères / French Ministry of Foreign Affairs, 2007 12 3 PAPERS AND ARTICLES La laïcité (Secularism): Thematic feature. Website of the Prime Minister’s Office. http://www.premier-ministre.gouv.fr/thematique/societe_m123/laicite_m555/ Laïcité : les 100 ans d'une idée neuve (Secularism: 100 years of a new idea), Hommes et migrations No. 1258, November-December 2005, and No. 1259, JanuaryFebruary 2006 (I: A l'école; II: Culture(s), religion(s) et politique). Cent ans de laïcité à la française (100 years of secularism à la française) / Mélina Gazsi. – Ministère des Affaires étrangères, Label France No. 60, 4th quarter 2005. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/france_829/label-france_5343/les-numeros-labelfrance_5570/lf60-60-ans-onu_11476/societe_11490/cent-ans-laicitefrancaise_22287.html La laïcité : débats 100 ans après la loi de 1905 (Secularism: the state of the debate 100 years after the 1905 Act) / La Documentation française, November 2005. http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/dossier_actualite/laicite/jean_bauberot.shtml Laïcité : mémoire et exigences du présent (Secularism: past and present) / Dominique Borne. – La Documentation française, Problèmes Politiques et Sociaux No. 917, October 2005. Réaffirmer le principe de laïcité (Reasserting the principle of secularism) : Current affairs feature. Website of the Prime Minister’s Office, May 2004. http://www.premierministre.gouv.fr/information/les_dossiers_actualites_19/reaffirmer_principe_laicite_ 68/laicite_pierre_angulaire_republique_41691.html La République et la laïcité : entretien avec Jean Baubérot (The state and secularism: interview with Jean Baubérot). - La Documentation française, Regards sur l’actualité No. 298, February 2004, pp. 5-23. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/laicite/jean-bauberot.shtml Etat, laïcité, religions (State, secularism and religion). – La Documentation française, Regards sur l’actualité No. 298, February 2004. Quelle laïcité aujourd’hui ? (What kind of secularism do we need today?), Vie publique website. http://www.vie-publique.fr/decouverte_instit/citoyen/citoyen_3_1_0_q2.htm © Ministère des Affaires étrangères / French Ministry of Foreign Affairs, 2007 13 4 Laïcisme Le laïcisme est un courant d'idées qui vise à protéger activement la vie publique de toute ingérence religieuse. Si la laïcité applique avec une certaine souplesse la séparation de l'État et des Églises, le laïcisme souhaite réduire la vie religieuse des citoyens à la seule sphère privée, hors de toute manifestation sociale et publique. Bien qu'il s'en rapproche beaucoup, le laïcisme n'est pas l'anticléricalisme. Ce dernier consiste à estimer que le clergé est trop puissant, voire nuisible, et doit être jugulé. Le laïcisme lui, concerne les marques de l'influence religieuse indépendamment des clergés et des Églises, par exemple lorsqu'un politicien excipe de sa foi pour justifier ses positions 1 . Point de vue des droits de l'homme en Europe Au sens strict, la laïcisme apparaît en contradiction avec l'article 18 de la Déclaration universelle des droits de l'homme selon lequel la liberté de pensée, de conscience et de religion implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites 2 . L'article 9 de la Convention européenne précise quant à lui que ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques et l'accomplissement des rites. L'alinéa 2 ajoute toutefois que La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l'objet d'autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l'ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d'autrui. 3 Point de vue de la laïcité "républicaine" Articles détaillés : Laïcité et Laïcité en France. Note : ce qui suit vaut pour la France uniquement. La République française n'a pas de religion d'État. À ses yeux, toutes les confessions sont égales. Le ministère de l'Intérieur a la charge de gérer les relations aux cultes, et une très large part des édifices de culte sont confiés à la gestion de l'État et des collectivités locales depuis la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905. Cette égalité de traitement implique que chaque représentant (individu ou organisme) de la République doit veiller à ne pas laisser la religion s'immiscer dans les affaires de l'État. En effet, une disposition prise en faveur de croyants d'une religion particulière pourrait être considérée comme discriminante pour le reste de la communauté nationale. La 1 cf. entre autres l'attitude de Christine Boutin concernant le PACS et l'adoption d'enfants par les couples homosexuels. 2 Déclaration universelle des droits de l'homme. [archive 3 « Droits et libertés », Lexinter. [archive] 14 République garantit le libre exercice des cultes (dans les limites du respect de l'ordre public) au nom de la liberté de conscience ; elle affirme parallèlement ne reconnaître aucun culte. À ce débat de fond s'ajoutent des raisons historiques. Ainsi, la religion catholique a longtemps dominé le paysage politique français (à travers la monarchie de droit divin sous l'Ancien Régime, puis l'ultramontanisme sous la Troisième République). Cela explique une certaine méfiance française à l'égard d'une Église catholique qui, dans d'autres pays d'Europe (comme la Pologne), est bien plus acceptée, voire écoutée, par les gouvernements. Le laicisme, considéré comme un militantisme, s'oppose ainsi aux expressions publiques de la vie religieuse comme les processions, la prière du vendredi dans la rue, les sonneries de cloches ou l'appel du muezzin. Ce point de vue suscite des réticences à droite mais aussi à gauche. De plus, de nombreux problèmes actuels d'éthique ou de société comme l'interruption volontaire de grossesse, les modifications génétiques ou le voile islamique suscitent des conflits entre les partisans de la laïcité et des représentants autorisés ou des membres extrémistes de différentes confessions. Pour certains laîcs il apparait naturel de refuser à la religion tout droit de s'exprimer sur des affaires publiques ou de société, puisque les extrémistes engageraient abusivement leur communauté par leurs actes et leurs paroles. Le dialogue n'en est pourtant pas rompu entre institutions républicaines et représentants modérés des religions. Le terme même de « laïcisme » n'est pas revendiqué par les tenants de la laïcité. En effet il comporte une dimension active (sorte de prosélytisme laïc), agressive, voire péjorative qui ne correspond pas à l'idée qu'ils se font de leur mission qu'ils voient avant tout comme défensive. De plus rares sont ceux qui veulent véritablement s'attaquer à la croyance religieuse, cette dernière étant comprise dans le périmètre de la liberté de conscience. Point de vue du catholicisme militant Selon certains penseurs catholiques comme Laurent Laot, le laïcisme comporte « une visée explicite de lutte antireligieuse. Il entend travailler au dépérissement de toute Église et à l’extinction sociale des confessions religieuses, à partir du postulat qu’elles sont obscurantistes et aliénantes ». Le laïcisme a été condamné par plusieurs encycliques catholiques, dont Mirari vos, Quanta cura, Vehementer nos, Gravissimo Officii Munere, Lamdudum, Iniquis afflictisque et Quas Primas. Ce document provient de « http://fr.wikipedia.org/wiki/La%C3%AFcisme ». Catégorie : Laïcité 15 Laizismus Laizismus (auch: Laizität) beschreibt religionsverfassungsrechtliche Modelle, denen das Prinzip strenger Trennung von Religion und Staat zu Grunde liegt. Geschichte Der Begriff „Laizismus“ (laïcité) ist eine 1871 geprägte Wortschöpfung des französischen Pädagogen und Friedensnobelpreisträgers Ferdinand Buisson, der sich für einen religionsfreien Schulunterricht einsetzte. Sie geht auf den griechischen Begriff λαϊκισμός, von „Laie“ im Sinn von „Nicht-Geistlicher“, zurück. 1905 wurde in Frankreich das Gesetz zur Trennung von Religion und Staat, für das sich insbesondere der damalige Abgeordnete und spätere Ministerpräsident Aristide Briand eingesetzt hatte, verabschiedet. Die Auswirkungen der Dreyfus-Affäre führten nach heftigen Auseinandersetzungen in Frankreich zu einer parlamentarischen Mehrheit für die neue Gesetzgebung. Damit fand das von Buisson geschaffene Prinzip erstmals konsequent Anwendung. Der Begriff laïcité wurde aber erstmals in der Verfassung von 1946 verwendet. Demnach ist Frankreich eine laizistische Republik (république laïque). Laizistische Staaten Staaten, die nach ihrer Verfassung laizistisch sind Bei folgenden Staaten ist der Begriff „Laizismus“ in der Verfassung verankert: • • • • • • • • • Frankreich (Artikel 1 der Verfassung von 1958) Indien Japan (Artikel 20 und 89 der Verfassung von 1947, im Artikel 28 der alten MeijiVerfassung von 1889 nur nominell, vgl. Staats-Shintō) Mexiko (Artikel 3 der Verfassung von 1917) Türkei (Artikel 2 der Verfassung von 1938) Kuba (seit 1959) Portugal (Artikel 41, Absatz 4 der Verfassung von 1976) Uruguay (Artikel 3 der Verfassung von 1964) Türkische Republik Nordzypern (Artikel 1 der Verfassung) Allerdings weisen diese Staaten markante Unterschiede in der Ausprägung und Umsetzung des Laizismus auf. Frankreich und Portugal sind die einzigen ihrem verfassungsrechtlichen Anspruch nach laizistischen Staaten der Europäischen Union. Am 9. Dezember 1905 wurde in Frankreich das Loi Combes verabschiedet. Dieses Gesetz zur Trennung von Religion und Staat realisierte in Frankreich das heute noch geltende Prinzip der vollständigen Trennung von Religion und Staat. Das Gesetz galt zwar vor allem der Katholischen Kirche, doch wurden aus Gründen der Neutralität in diese Regelung die anderen Konfessionen einbezogen. Allerdings ist in Portugal sowie in beiden elsässischen Départements und das lothringische 16 Département Moselle in Frankreich die Umsetzung des Laizismus, durch in Konkordaten vereinbarte Rechte der römisch-katholischen Kirche, unvollständig. In der Türkei wird der Laizismus als „Unterordnung der Religionsausübung unter den Staat“ interpretiert, da die islamischen Imame vom Staat ausgebildet werden und dieser durch das Amt für Religiöse Angelegenheiten enge inhaltliche Vorgaben für deren Arbeit macht.[1] Säkulare Staaten und kirchliche Tradition Viele westliche Staaten sind zwar nicht nach ihrer Verfassung explizit laizistisch, praktizieren jedoch in unterschiedlichem Ausmaß die Trennung von Staat und Religion(en) und so die Neutralität des Staates in religiösen und weltanschaulichen Belangen. In diesem Sinne gelten die meisten Staaten in Afrika, Amerika und Europa als säkular. Der Katholizismus akzeptiert seit dem Zweiten Vatikanischen Konzil eine relative Laizität des Staates und der weltlichen Sachbereiche (vgl. Gaudium et Spes, 1965), hält aber an seinem geistlichen Absolutheitsanspruch fest. Den evangelischen oder orthodoxen Staatskirchen ist eine Anerkennung des Laizismus eigentlich nicht möglich; sie gelingt nur auf dem theologischen Umweg über den traditionellen „Gehorsam des Christen“ gegenüber jedweder Obrigkeit (Röm 13,1 LUT), also auch der säkular-demokratischen. Die evangelischen Freikirchen haben das Staatskirchentum immer abgelehnt, also aus religiöser Perspektive die Religionsfreiheit gutgeheißen, und begrüßen daher auch die jüngere Selbstkorrektur der katholischen Position. Laizismus in Frankreich Die Auswirkungen des französischen politischen Kampfes von 1905 sind bis heute in der Interpretation des Begriffs im Alltagslebens spürbar. Dabei sind zwei Interpretationen zu unterscheiden: eine liberale, die unter Laizismus die institutionelle Trennung von Staat und Kirche versteht, und eine radikale (laïcard), für die Laizismus das Verbot jeglicher religiöser Betätigung außerhalb eines engen, privaten Bereiches bedeutet. Während das liberale Verständnis des Laizismus heute auch bei den christlichen Kirchen akzeptiert wird, gibt es zahlreiche Vertreter der harten Interpretation in den Reihen der politischen Elite bis hin zum Parti communiste français, der Französischen Kommunistischen Partei. Der Katholizismus hat den ideologischen Laizismus bis heute nicht anerkannt, da das Papsttum an einem Vorrang seiner geistlichen Autorität gegenüber der Staats- und Gesellschaftsordnung festhält. Allerdings hat die katholische Kirche seit dem Zweiten Vatikanischen Konzil bewusst auf politische Sonderrechte und Privilegien im Staat verzichtet und vertritt heute nicht mehr das Konzept einer Staatsreligion, die zuletzt auch in Italien abgeschafft wurde (1984). Im heutigen französischen Verständnis ist Laizismus zu einem politischen Ideal geworden, das die Grundsätze der Neutralität des Staates gegenüber den Religionen, deren Gleichbehandlung sowie die Glaubensfreiheit zum Ziel hat. Laizismus ist ein Verfassungsprinzip. Religion ist ausschließlich Privatangelegenheit, woraus folgt, dass Religion nicht nur keine staatliche, sondern auch keine öffentliche Funktion hat. In Anwendung dieses Grundsatzes wurde 1905 das gesamte Kirchenvermögen ohne Entschädigung verstaatlicht, wovon jene Teile, die „dem Kult dienen“ den einzelnen Glaubensgemeinschaften zur Nutzung überlassen werden können. Frankreich erkennt kirchliche Organisationen zwar in ihrer Existenz an, sie erhalten jedoch keine staatlichen Zuschüsse; allerdings existieren steuerliche Begünstigungen. Davon ausgenommen sind das Elsass und das Département Mo17 selle, die zum Zeitpunkt des Gesetzes von 1905 nicht zu Frankreich gehörten und deren Bewohner sich nach der Rückkehr 1919 gegen die Übernahme der französischen Regelung wehrten. Im Übersee-Département Französisch-Guyana wird das Personal der katholischen Kirche vom Staat bezahlt. Die Anstaltsseelsorge („aumôneries“) ist ebenfalls vom Verbot der staatlichen Förderung von Religion ausgeschlossen, wobei auf die Verwirklichung der Religionsfreiheit hingewiesen wird (Art. 1 Abs. 2 des Trennungsgesetzes von 1905). Dazu gehört auch die Militärseelsorge, die zunächst auf katholische, protestantische und jüdische Militärgeistliche beschränkt war. 2005 wurde sie durch eine islamische Militärseelsorge ergänzt.[2] Der Laizismus wird in Frankreich strikt praktiziert. Der Staat sieht es als Aufgabe an, seine Bürger gegen religiöse Praktiken, die der öffentlichen Ordnung oder den Rechten des Einzelnen zuwiderlaufen, zu schützen. In französischen öffentlichen Schulen ist es verboten, Lehrer oder Schüler nach ihrer Religion zu fragen. Jedoch existiert daneben ein fest verankertes, breit gefächertes privates Schulsystem, insbesondere das „enseignement catholique“. Pfarrer können nicht zugleich für öffentliche Unternehmen arbeiten. Frankreich betrachtet die religiösen Auffassungen der Bürger als reine Privatsache; es gibt keine amtlichen Statistiken zur Konfessionszugehörigkeit der Bevölkerung. Dies hat unter anderem zur Folge, dass es in der aktuellen politischen Debatte in Frankreich zu Segregation oder Diskriminierung auf dem Arbeitsmarkt keine verlässlichen Zahlen gibt. Seit 2004 ist es auch untersagt, in Schulen auffällige religiöse Zeichen zu tragen, wie Schleier, Kippa, Kreuze, Turbane (bei Sikhs) oder Ordenstracht. Andererseits übertragen die staatlichen Sender France 2 (TV) sowie France Culture (Radio) sonntägliche Gottesdienste und Andachten. Präsident Nicolas Sarkozy hat in verschiedenen Reden und in seinem Buch Der Staat und die Religionen eine Neubestimmung der französischen Laizität vorgeschlagen, die er offene oder positive Laizität nennt. Damit sollen die Religionen mehr in die öffentliche Verantwortung genommen werden, auch um Fundamentalismus zu verhindern.[3] In der noch offenen Diskussion der auch durch persönliches Verhalten unterstrichenen Neupositionierung wird Sarkozy von laizistischen Verbänden stark kritisiert.[4] Laizismus in der Türkei Mehrere andere Staaten nahmen sich das französische Modell zum Vorbild, insbesondere die Türkei unter Atatürk, wobei in der Türkei allerdings nicht von einer wirklichen Trennung von Religion und Staat die Rede sein kann. Mit den weitreichenden Veränderungen in der Zeit Atatürks wurde der Laizismus zu einer Staatszielbestimmung. Der Laizismus ist bis heute in der türkischen Verfassung verankert. Hatte der neue Staat zunächst noch massiv antireligiös gewirkt – so wurden Wallfahrten nach Mekka verboten und ein Religionsstudium war von 1933 bis 1948 nicht möglich.[1] Faktisch hat sich der Staat der (islamischen) Religion bemächtigt und versucht, diese durch die staatliche Religionsbehörde Diyanet zu domestizieren. Mit der Zeit hat sich der Begriff des Laizismus in der Türkei verhärtet.[5] In der Zeit von Atatürk war es noch üblich, ein Kopftuch zu tragen (so auch seine eigene Ehefrau sowie seine Mutter). Später wurde der Laizismus so interpretiert, dass auf staatlicher Ebene solches Sichtbarmachen der Religion nicht gerne gesehen wird. So ist es verpönt, sich als Politiker in der Öffentlichkeit zu seiner Religion zu bekennen. Kopftücher oder sonstige religiöse Zeichen sind in öffentlichen Gebäuden gesetzlich verboten. Im Februar 2008 hatte das Parlament auf Initiative der AKP per Verfassungsänderung eine Freigabe des Kopftuches für Studentinnen durchgesetzt. Die Änderung wurde vier Monate 18 später vom Verfassungsgericht rückgängig gemacht. Damit sind Frauen, die Kopftücher tragen, weiterhin von einem Hochschulstudium ausgeschlossen. Die türkische Partei CHP stützte ihren Wahlkampf allein auf den Laizismus.[6] Die kemalistische Elite versucht ihre Macht auch dadurch zu sichern, dass sie behauptet, der Laizismus sei gefährdet. So sollte das Nationalgefühl der türkischen Bevölkerung gestärkt werden. Nach den letzten Wahlen zeigt sich allerdings eine Abkehr von der bisherigen Definition des Laizismus.[7] Am 14. März 2008 wurde vom Generalstaatsanwalt Abdurrahman Yalçınkaya ein Verbotsverfahren gegen die AKP beantragt. Zu Begründung hieß es, die AKP sei ein „Zentrum anti-laizistischer Aktivitäten“. Das Verfahren wurde vom Verfassungsgericht der Türkei behandelt. Der Generalstaatsanwalt forderte für 71 Personen ein Politikverbot, darunter befanden sich der türkische Präsident Abdullah Gül, der türkische Ministerpräsident und Vorsitzende der AKP Recep Tayyip Erdoğan und der ehemalige Parlamentspräsident Bülent Arınç. Im Gericht stimmten zwar sechs der elf Richter für eine Schließung der AKP, das notwendige Quorum von sieben Richtern wurde aber knapp nicht erreicht.[8] Quellen 1. ↑ a b Bekim Agai: Islam und Kemalismus in der Türkei; Aus Politik und Zeitgeschichte (B 33–34/2004) 2. ↑ Zur Anstalts- und Militärseelsorge: Christian Walter: Religionsverfassungsrecht; Tübingen 2006, S. 324 f. 3. ↑ Nicolas Sarkozy, Der Staat und die Religionen, Lutherisches Verlagshaus, 2008. 4. ↑ [1], [2]. 5. ↑ Bekim Agai: Islam und Kemalismus in der Türkei; Aus Politik und Zeitgeschichte (B 33–34/2004); insbesondere der Abschnitt Der laizistische Staat als religiöser Akteur 6. ↑ Anna Vakali: Populäre Paranoia; Frankfurter Allgemeine Zeitung vom 19. Juli 2007, S. 31 7. ↑ Stefan Laurin: Mehrheitswahlrecht: 34 Prozent bringen eine Zweidrittelmehrheit. Die politischen Parteien und die Regierung in Ankara; in: Das Parlament 18/2004 vom 26. April 2004 8. ↑ Türkisches Verfassungsgericht lehnt Verbot der Regierungspartei ab, Der Spiegel vom 30. Juli 2008 Literatur • • Roger Mehl: Art. Laizismus. In: TRE 20 (1990), S. 404-409 Jean-Michel Ducomte: La laïcité; Miland: Les Essentiels, 2001 Weblinks [Bearbeiten] Wiktionary: Laizismus – Bedeutungserklärungen, Wortherkunft, Synonyme, Übersetzungen und Grammatik • • Rudolf Walther: Marianne und Madonna; in: Die Zeit 51/2002 Philippe Crevel, Norbert Wagner: Laizität – Garant der politischen Stabilität Frankreichs oder Selbsttäuschung? 19 • • • La Documentation française: La laïcité (Laizismus aus offizieller französischer Sicht) Die Tagespost: Wie viel Laizismus verträgt der französische Staat? Vor hundert Jahren begann der Kulturkampf der „Grande Nation“ – Konfessionelle Schulen nach wie vor gefragt; Ausgabe vom 11. Juli 2002 Cemal Karakas: Türkei. Islam und Laizismus zwischen Staats-, Politik- und Gesellschaftsinteressen; HSFK-Report Nr. 1/2007; Frankfurt am Main: Hessische Stiftung Friedens- und Konfliktforschung, 2007; ISBN 978-3-937829-45-6 Quelle: http://de.wikipedia.org/wiki/Laizismus 20 Laïcité Motto of the French republic on the tympanum of a church, in Aups (Var département) which was installed after the 1905 law on the Separation of the State and the Church. Such inscriptions on a church are very rare; this one was restored during the 1989 bicentenary of the French Revolution. See also: Separation of religion and state In French, laïcité (pronounced [la.isi te]) is a concept of a secular society, connoting the absence of religious involvement in government affairs as well as absence of government involvement in religious affairs.[1][2] During the twentieth century, it evolved to mean equal treatment of all religions, although a more restrictive interpretation of the term has developed since 2004.[3] Dictionaries ordinarily translate laïcité as secularity or secularism (the latter being the political system)[4], although it is sometimes rendered in English as "laicity" or "laicism". In its strict and official acceptance, it is the principle of separation of church (or religion) and state.[5] Etymologically, laïcité comes from the Greek λαϊκός (laïkós "of the people", "layman").[6][7] Controversy The word has been used, from the end of the 19th century on, to mean the freedom of public institutions, especially primary schools, from the influence of the Catholic Church[8] in countries where it had retained its influence, in the context of a secularization process. Today, the concept covers other religious movements. Proponents assert laïcité is based on respect for freedom of thought and freedom of religion. Thus the absence of a state religion, and the subsequent separation of the state and Church, is considered a prerequisite for such freedom of thought. Proponents maintain that laïcité is thus distinct from anti-clericalism, which actively opposes the influence of religion and the clergy. Laïcité relies on the division between private life, where adherents believe religion belongs, and the public sphere, in which each individual, adherents believe, should appear as a simple citizen equal to all other citizens, devoid of ethnic, religious or other particularities. According to this conception, the government must refrain from taking positions on religious doctrine and only consider religious subjects for their practical consequences on inhabitants' lives. Supporters argue that Laïcité by itself does not necessarily imply any hostility of the government with respect to religion. It is best described as a belief that government and political issues should be kept separate from religious organizations and religious issues (as long as the latter do not have notable social consequences). This is meant to protect both the government from any possible interference from religious organizations, and to protect the religious organization from political quarrels and controversies. 21 Critics of laïcité argue that it is a disguised form of anti-clericalism and individual right to religious expression, and that, instead of promoting freedom of thought and freedom of religion, it prevents the believer from observing his or her religion. In Europe today, the controversy often centers around banning of wearing hijab, taxpayers' rights to religious choice in education services and restrictions placed on the construction of new mosques. In the United States, it centers around school prayer, creationism and related issues. Another critique is that, in countries historically dominated by one religious tradition, officially avoiding taking any positions on religious matters favors the dominant religious tradition of the relevant country. They point out that even in the current French Fifth Republic (1958–), school holidays mostly follow the Christian liturgical year, even though Easter holidays have been replaced by Spring holidays, which may or may not include Easter, depending on the years. However, the Minister of Education has responded to this criticism by giving leave to students for important holidays of their specific religions, and food menus served in secondary schools pay particular attention to ensuring that each religious observer may respect his religion's specific restrictions concerning diets. Laïcité in different countries France The principle of laïcité in France is implemented through a number of policies. The French government is legally prohibited from recognizing any religion (except for legacy statutes like those of military chaplains and the local law of Alsace-Moselle). Instead, it recognizes religious organizations, according to formal legal criteria that do not address religious doctrine: whether the sole purpose of the organization is to organize religious activities (so that, for instance, the pretense of being a religious organization is not used for tax evasion) whether the organization disrupts public order. Laïcité was first established in public education with the 1880s Jules Ferry laws, voted after the fall of the reactionary Public morality government following the 16 May 1877 crisis. Laïcité is currently accepted by all of France's mainstream religions. Exceptions include the monarchists, who wish to reinstate Catholicism as a state religion with a stronger political role, as well as with some Islamist leaders who believe their religious law to be superior to civil law. French political leaders, though not prohibited from making religious remarks, generally refrain from demonstrating openly that their policies are directly inspired by religious considerations. Christine Boutin, who openly argued on religious grounds against a legal domestic partnership available regardless of the sex of the partners, including homosexual couples (see PACS), was quickly marginalized. Religious disputation is generally considered incompatible with reasoned political debate. Of course political leaders may openly practice their religion (for instance, president Nicolas Sarkozy is a Christian, specifically a Catholic), but they are expected by some to refrain from mixing their private religious life with their public functions. The term was originally the French equivalent of the term laity, that is, everyone who is not Catholic clergy. After the French Revolution this meaning changed and it came to mean keeping religion separate from the executive, judicial, and legislative branches of government. This includes prohibitions on having a state religion, as well as for the government to endorse any religious position, be it a religion or atheism. 22 Although the term was current throughout the nineteenth century, France did not fully separate church and state until the passage of its 1905 law on the separation of the Churches and the State, prohibiting the state from recognizing or funding any religion. All religious buildings in France (mostly Catholic churches, Protestant temples and Jewish synagogues) became the property of the City councils, who now have the duty to maintain the buildings but can't subsidize the religious organizations using them. In areas that were part of Germany at that time, and which did not return to France until 1918, some arrangements for the cooperation of church and state are still in effect today (see AlsaceMoselle). Laïcité is currently a core concept in the French constitution, whose Article 1 formally states that France is a secular republic ("La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale.") Many see being discreet with one's religion as a necessary part of being French. This has led to frequent divisions with non-Christian immigrants, especially with France's large Muslim population. A recent debate has been over whether any religious apparel or displays by individuals, such as the Islamic hijab, Sikh turban, (large) Christian crosses and Jewish Stars of David, should be banned from public schools. Such a ban came into effect in France in 2004, see French law on secularity and conspicuous religious symbols in schools. The strict separation of church and state which began with the 1905 law has evolved into what some see as a "form of political correctness that made bringing religion into public affairs a major taboo."[9] President Sarkozy has criticised this approach as a "negative laicite" and wants to develop a "positive laicite" that recognizes the contribution of faith to French culture, history and society, allows for faith in the public discourse and for government subsidies for faith-based groups.[9] Sarkozy sees France's main religions as positive contributions to French society. He was elected on a platform proposing a modernisation of the Republic’s century-old principle of laicite.[10] He visited the Pope in December 2007 and publicly acknowledged France's Christian roots, while highlighting the importance of freedom of thought [11], hinting that faith should come back into the public sphere. Sarkozy publicly declared the burqa "not welcome" in France in 2009 and favored legislation to outlaw it, following which in February 2010 a post office robbery took place by two burqa-clad robbers, ethnicity unknown, who after entering the post office, removed their veils.[12] In line with Sarkozy's views on the need for reform of laïcité, Pope Benedict XVI on September 12, 2008 said it was time to revisit the debate over the relationship between church and state in, advocating a "healthy" form of laïcité.[13] Meeting with Sarkozy, he stated : "In fact, it is fundamental, on the one hand, to insist upon the distinction between the political realm and that of religion in order to preserve both the religious freedom of citizens and the responsibility of the state toward them." [13] He also stated: "On the other hand, [it is important] to become more aware of the irreplaceable role of religion for the formation of consciences and the contribution which it can bring to – among other things – the creation of a basic ethical consensus within society.”[13] Belgium In Belgium, "laïcité" has a double meaning. It refers on the one hand to the separation between Church and State, thereby closely mirroring French concepts, but the word is also used to designate the community of those citizens that reject religion and follow a secular way of life, such as free-thinkers. To distinguish between the two concepts, this community is also called georganiseerde vrijzinnigheid (Dutch) or laïcité organisée (French). 23 Under the Belgian constitution, ministers of the gospel are paid with government funds and the constitution has been amended in 1991 in order to give the same right to persons fulfilling similar functions (mainly moral assistance) for the laicist community. Belgian public schools of both linguistic communities must offer all pupils the choice between the study of one of the "recognised" religions (Catholicism, Protestantism, Anglicanism, Orthodoxy, Judaism and Islam) and a course in non-religious morals. Turkey In Turkey, a strong stance of secularism has held sway since Mustafa Kemal Atatürk's Turkish revolution in the early 20th century. On March 3, 1924 Turkey removed the caliphate system and all religious influence from the state. Sunni Islam, the majority religion, is now controlled by the Turkish government through the Department of Religious Affairs, and is state-funded. Islamic views which are deemed political are censored in accordance with the principle of secularism. This system of Turkish laïcité permeates both the government and religious sphere. The content of the weekly sermons in all state funded mosques has to be approved by the state. Also, independent Sunni communities are illegal. Minority religions, like Armenian or Greek Orthodoxy, are guaranteed by the constitution as individual faiths and are mostly tolerated, but this guarantee does not give any rights to religious communities. Turkey's view is that the Treaty of Lausanne gives certain religious rights to Jews, Greeks, and Armenians but not, for example, to Syrian-Orthodox or Roman Catholics, because of the fact that the latter ones did not play any political roles during the treaty. However the Treaty of Lausanne does not specify any nationality or ethnicity and simply identifies nonmoslems in general. Recently, the reestablishment of the old Greek Orthodox seminary on Heybeli Island near Istanbul became a political issue in regard to Turkey's accession to EU membership. The EU considers such prohibition to amount to suppression of religious freedom. However, it is pointed out that if Greek Orthodoxy is allowed to reopen a school it will become the only religion in Turkey with the right to an independent religious school. Recent attempts by the conservative government to outlaw adultery caused an outcry in Turkey and was seen as an attempt to legislate Islamic values, but others point out that the legislation was intended to combat polygamy which is still common in rural areas, although not recognized legally. Also, as in France, Muslims are forbidden from wearing the hijab in government institutions such as schools (whether as teachers or as students), or the civil service. The ban in universities was briefly lifted in 2008, but reinstated by court order later that year. Contrast with the United States In the United States, the First Amendment to the Constitution contains a similar concept, although the term "laicity" is not used either in the Constitution or elsewhere, and is in fact used as a term to contrast European secularism with American secularism. In his opus Democracy in America, Alexis de Tocqueville notes the synergy between religion and democracy in the United States, and decries what he sees as the excesses of laïcité and anti-clericalism among French democrats. Similarly, a modern French commentator, philosopher and a drafter of the Universal Declaration of Human Rights, Jacques Maritain, noted the distinction between the models found in France and in the mid-twentieth century US. He considered the US model to be more amicable, because it had both "sharp distinction and actual cooperation" between church and state, what he called "an historical treasure", and he admonished the US: "Please to God that you keep it carefully, and do not let your concept of separation veer round to the European one."[14] 24 That amendment includes clauses prohibiting both governmental interference with the "free exercise" of religion, and governmental "establishment" of religion. These clauses have been held by the courts to apply to both the federal and state governments. Together, the "free exercise clause" and "establishment clause" are considered to accomplish a "separation of church and state." However, separation is not extended to bar religious conduct in public places or by public servants. Public servants, up to and including the President of the United States, often make proclamations of religious faith. Sessions of both houses of the United States Congress and most state legislatures typically open with a prayer by a minister of some faith or other, and many if not most politicians and senior public servants in Washington, DC attend the annual Roman Catholic Red Mass at the Cathedral of St. Matthew the Apostle regardless of their personal religious convictions. In contrast to France, the wearing of religious insignia in public schools is largely noncontroversial as a matter of law and culture in the U.S.; the main cases where there have been controversies are when the practice in question is potentially dangerous (for instance, the wearing of the Sikh kirpan knife in public places), and even then the issue is usually settled in favor of allowing the practice. In addition, the U.S. government regards religious institutions as tax-exempt 501(c)(3) non-profits provided that they do not overtly interfere with politics, which some observers interpret as an implicit act of establishment. Moreover, the military includes government-paid religious chaplains to provide for the spiritual needs of soldiers. In contrast to Europe, however, the government cannot display religious symbols (such as the cross) in public schools, courts and other government offices, although some exceptions are made (e.g. recognition of a cultural group's religious holiday). In addition, the United States Supreme Court has banned any activity in public schools and other government-run areas that can be viewed as a government endorsement of religion. Proposal in Mexico In March 2010, the lower house of the Mexican legislature introduced legislation to amend the Constitution to make the Mexican government formally "laica"—meaning "lay" or "secular".[15] Critics of the move say the "context surrounding the amendment suggests that it might be a step backwards for religious liberty and true separation of church and state.".[15] Coming on the heels of the Church's vocal objection to legalization of abortion as well as same sex unions and adoptions in Mexico City, "together with some statements of its supporters, suggests that it might be an attempt to suppress the Catholic Church's ability to engage in public policy debates."[15] Mexico has had a history of religious suppression and persecution. Critics of the amendment reject the idea that "Utilitarians, Nihilists, Capitalists, and Socialists can all bring their philosophy to bear on public life, but Catholics (or other religious minorities) must check their religion at the door" in a sort of "second-class citizenship" which they consider nothing more than religious discrimination.[15] European Union The European Union is an officially secular body that maintains no formal connection to any religion, but Article 17 of the Treaty on the Functioning of the European Union recognises the "status under national law of churches and religious associations" as well as that of "philosophical and non-confessional organisations". The preamble to the Treaty on European Union mentions the "cultural, religious and humanist inheritance of Europe". The EU currently operates on a model of state secularity which runs in the middle between the Laïcité of France and the separation of church and state in the U.S., although it may 25 further reform its structure of secularity as more predominately-Orthodox Christian and predominately-Muslim states are integrated as member states of the Union. Notes 1 Religion and Society in Modern Europe, by René Rémond (Author), Antonia Nevill (Translator), Malden, MA, U.S.A.: Blackwell Publishers, 1999. 2 Evelyn M. Acomb, : The French Laic Laws, 1879-1889: The First Anti-Clerical Campaign of the Third French Republic, New York : Columbia University Press, 1941 3 "The deep roots of French secularism". BBC News. 2004-09-01. http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/europe/3325285.stm. Retrieved 2010-05-07. 4 Collins Robert French Dictionary Unabridged, Harper Collins publishers 5 TLFi dictionary: http://www.cnrtl.fr/lexicographie/laicit%E9? 6 Webster's Revised Unabridged Dictionary. Retrieved September 30, 2008, from Dictionary.com website: http://dictionary.reference.com/browse/laic 7 http://www.tiscali.co.uk/reference/dictionaries/difficultwords/data/d0007430.html 8 Excerpt of Nouveau dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire, http://www.premiumwanadoo.com/jeunes-laiques/modules.php?name=News&file=article&sid=10 1911: 9 a b Beita, Peter B. French President's religious mixing riles critics Christianity Today, Jan. 23, 2008 10 http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/sarkozy/dossier.asp?ida=430149 intégration, Sarkozy s'explique Religions, République, 11 Sarkozy breaks French taboo on church and politics 12 Burqa-clad robbers hold up post office 13 a b c Allen, John L. Pope in France: The case for 'healthy secularism' National Catholic Reporter, Sep. 12, 2008 14 Carson, D. A. Christ And Culture Revisited, p. 189, Wm. B. Eerdmans Publishing, 2008 15 a b c d Goodrich, Luke, Mexico's Separation of Church and State OffNews March 18, 2010, originally published in the Wall Street Journal External links One of the architects of the law against religious symbols in schools defends the liberalism of laicite in the Harvard Law Record The deep roots of French secularism, article by Henri Astier on BBC News online, Sept 1st, 2004 Karakas, Cemal (2007): Turkey. Islam and Laicism Between the Interests of State, Politics and Society. Peace Research Institute Frankfurt (PRIF), Germany, PRIF-Report No. 78/2007. Conference on Laicite and secularism Retrieved from "http://en.wikipedia.org/wiki/La%C3%AFcit%C3%A9" Categories: French law | French words and phrases | Secularism | Roman Catholic Church history | Philosophical concepts Quelle: http://en.wikipedia.org/wiki/La%C3%AFcit%C3%A9 26 Henri Pena-Ruiz Fondements et actualité de l’idéal laïc Nous vivons dans un monde déchiré. La question qui est posée concerne la possibilité de penser, d'espérer, de vivre un monde commun à tous les hommes, par-delà leurs différences. Comment y parvenir ? Il est clair qu'il peut y avoir une dimension mortifère pour la liberté d'une certaine liaison de la religion et de la politique. Non que la religion comme témoignage spirituel engendre nécessairement la violence, mais que la religion, instrumentalisant la politique et dans une terrible dialectique se faisant instrumentaliser par elle, peut engendrer le pire. Il est clair que la laïcité n'est pas antireligieuse, car elle ne s'en prend pas à la religion comme témoignage spirituel délié, libre, pratiqué par une conscience affranchie. En revanche, elle est rigoureusement incompatible avec la constitution de la religion en une politique oppressive et dominatrice. A l'âge où notre monde dérive dans ce qu'on appelle bien improprement des « identités collectives », il convient de s'interroger sur cette notion d'identité collective, à la fois douteuse et dangereuse. Pour un être humain, la notion même d'identité est à prendre dans un sens ouvert et dynamique. La liberté la plus essentielle est de choisir soi-même le sens qu'on entend donner à sa vie, sans tutelle religieuse ou idéologique d'aucune sorte. Jean-Paul Sartre le rappelait : jusqu'au dernier jour, jusqu'au dernier souffle, nous pouvons décider de ce que nous sommes. Bref, même individuellement l'identité n'est jamais close, elle est une sorte de récit de soi à soi, de décision de se construire par le libre usage de ce que la société a fait de nous. La liberté de se faire soi-même, c'est une idée chère à Kant, déjà, et radicalisée par l'existentialisme cher à Sartre. C'est aussi, fondamentalement, une idée force propre à la philosophie de la laïcité, qui ne demande pas à un homme d'abdiquer une croyance mais qui rappelle à tout homme qu'il doit être libre de se définir, de choisir son option spirituelle, de se choisir croyant, athée ou agnostique. Selon l'étymologie, est agnostique celui qui considère que l'au-delà est inconnaissable (agnôstos, en grec). De fait, il y a trois grands types d'options spirituelles : croyance religieuse, conviction athée, conviction agnostique. Il y a sans doute parmi nous des athées, des croyants et des agnostiques. Il n'en reste pas moins [246] vrai que nous formons un monde commun, que nous faisons le partage du sens et de la raison, que nous sommes capables de dialoguer. Nous représentons, par-delà nos différences, une sorte de République de la pensée. En quoi consiste donc notre monde commun ? Il réside dans le fait que nous sommes capables de ne pas nous enfermer dans nos différences ou plus exactement d'assumer nos options spirituelles respectives mais avec assez de distance pour ne jamais oublier l'autre. Respecter l'altérité de l'autre, c'est admettre qu'il ait une autre option spirituelle et refuser, à l'évidence, qu'un tel fait lui donne des droits différents dans l'espace public. Tout État où la religion jouit d'un privilège public est contraire à l'égalité des hommes comme à la liberté. Tout État qui, par un régime concordataire, par des accords passés avec des autorités religieuses, reconnaît dans l'espace public des privilèges à l'option religieuse, bafoue manifestement le principe de stricte égalité des citoyens, quelles que soient leurs options spirituelles. Il en serait de même si un État, comme ce fut le cas de l'Union soviétique stalinienne, entreprenait d'ériger l'athéisme en doctrine officielle et de persécuter les religions. Bref, l'idéal laïque repose principiellement sur l'association de la liberté de conscience et de la stricte égalité de tous les citoyens, qu'ils soient athées, agnostiques ou croyants. Deux massacres qui se font écho En face de cela, nous avons une tragique démonstration par l'absurde de ce qu'est la laïcité, avec les violences inspirées par les trois monothéismes lorsqu'ils deviennent les ressorts de pouvoirs théologico-politiques. Il y a le présent, mais il y a aussi le passé, et il faudrait éviter toute tentation de stigmatisation unilatérale d'une religion. Et pour éviter cette tentation, il faut se souvenir que les trois grands monothéismes ont sécrété leur propres fondamentalismes. Souvenons-nous : dimanche 24 août 1572, au petit matin, l'amiral de Coligny, chef protestant, est assassiné. Dans les Chroniques de la France moderne, l'historien Joël Cornette, rappelle : « Plus tard, lors du massacre populaire, le corps de Coligny fut traîné dans la rue par des petits enfants, puis châtré, décapité, mutilé aux mains et aux pieds avant d'être jeté vers la Seine. Trois jours après, le Parlement ordonna que son cadavre fut exposé au gibet de Montfaucon pour être viande et charogne des vers et des corbeaux. » C'est la première SaintBarthélemy, la Saint-Barthélemy des chefs politiques. Alors, dans une atmosphère messianique, une seconde Saint-Barthélemy commence : la Saint-Barthélemy populaire. Audelà de la tuerie des huguenots de guerre, [247] c'est la tuerie des protestants qui a commencé dans cette atmosphère messianique de prêche où l'on promet le Paradis à qui saura extirper l'engeance de ce monde. « On a vu, dit-on, une aubépine au-dessus du crucifix. Et cela autorise un certain nombre de catholiques à parcourir les rues de Paris et à tuer tous les protestants qu'ils rencontrent et qu'ils connaissent. Alors a commencé ce massacre, dit Jacques Cornette, de telle sorte qu'il n'y avait point de ruelle dans Paris, quelque petite qu'elle fut, où l'on en n'ait assassiné quelques-uns. » Et le sang coulait dans les rues « comme s'il avait beaucoup plu ». Il y aurait eu, selon les historiens, environ 3 500 morts, ce jour de la Saint-Barthélemy : 3 500 morts ! L'équivalent des morts des Twin Towers, le 11 septembre, 3 500 morts pour lesquels on avait promis le Paradis à leurs assassins, 3 500 morts pour lesquels la raison d'État fera dire à Charles IX, qui n'avait pas donné l'ordre du massacre, que finalement c'est lui qui l'avait donné. Rien dans ce royaume ne peut se passer sans son assentiment, sans porter ombrage à sa puissance. C'est la troisième SaintBarthélemy, la Saint-Barthélemy réécrite par raison d'État. Qu'est-ce à dire ? Que le christianisme est mortifère ? Non ! Pas lui en tant que tel. Mais le christianisme instrumentalisé dans un projet politique, dans cette terrible alliance de Dieu et de César qui fait que Dieu, allégorie de la religion, donne à César un pouvoir qu'il légitime et sacralise en monarchie de droit divin. En échange de quoi, César reconnaît à Dieu une emprise sur l'espace public. Ce couple infernal de Dieu et César, dont pourtant, paraît-il, une parabole du Christ aurait souhaité la séparation (« Payez l'impôt à l'empereur, rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. »), ce couple infernal a engendré dans l'histoire effective, par cette liaison dangereuse, des violences que chacun connaît et dont il faut se souvenir, non pour une sorte de ressassement du ressentiment mais pour que le présent, entrant en écho avec le passé, ne soit pas le lieu de la réitération de l'oppression. Or la figure du fondamentalisme n'est que le verre grossissant des oppressions théologicopolitiques d'hier et d'aujourd'hui. Traits communs : la promesse du Paradis aux « fous de Dieu », la confusion de la loi religieuse et de la loi politique, l'association sanguinaire de César et de Dieu, la dénégation de l'indépendance de la sphère privée. Samuel Huntington, penseur 28 américain auteur du livre The Clash of Civilizations, ose renouer avec l'idéologie colonialiste la plus éculée en prétendant qu'il y a une hiérarchie entre les cultures et que, bien entendu, la culture judéo-chrétienne de l'Occident est au-dessus de la culture de l'islam. Amnésie sélective et idéologie apologétique se conjuguent ici. Avec des confusions devenues habituelles. D'abord, le concept de culture mêle deux choses distinctes. Selon l'étymologie latine, colere, qui veut dire soigner, améliorer, on entendait jadis par culture – et c'est le [248] sens libérateur du mot – le processus par lequel l'homme, transformant la Nature, y compris sa propre nature, conquiert les conditions de sa propre existence, et s'élève au meilleur de lui-même. La culture ainsi comprise n'est pas l'enfermement dans la tradition mais, bien au contraire, la distance à soi de la tradition, qui permet de voir au-delà, de délier l'horizon. Bref, tout en vivant ici et maintenant, la culture est ce qui ouvre l'universel au regard humain. C'est cette culture-là que l'on semble un peu trop vite oublier aujourd'hui au nom du concept ethnographique et sociologique de culture. Ce dernier est un concept statique qui désigne l'ensemble systématisé des traditions et des usages d'un groupe humain à un moment donné. Si l'excision du clitoris fait partie de la culture de certaines tribus maliennes et sénégalaises, alors, par respect des cultures, il faudra ne rien dire sur la mutilation qu'elle représente. On voit à quelle absurdité ont pu conduire simultanément la vénération de la culture-tradition, entendue en son sens statique, et l'oubli de la culture-émancipation, entendue en son sens dynamique. Certes, la mauvaise conscience d'un Occident colonialiste peut expliquer le désir de revaloriser les cultures qui furent effectivement piétinées par l'ethnocentrisme colonialiste. Je suis d'ailleurs surpris et désolé de voir que le livre de Samuel Huntington, traduit sous le titre français, Le Choc des civilisations, n'ait pas suscité la levée de boucliers de l'intelligentsia française devant le retour en force de l'ethnocentrisme néocolonialiste qui prétend hiérarchiser les cultures. Mais, aujourd'hui, lorsqu'on prétend enfermer les hommes dans leurs identités collectives supposées, clouer les peuples à des religions et les religions à des cultures statiques, évidemment on ne prépare pas la voie à une ouverture émancipatrice. Il ne faut pas pour cela nier son originalité ni ses racines, mais éviter de confondre l'affirmation de soi et la crispation sur une tradition exclusive des autres. Ce genre d'identification au groupe peut engendrer la guerre, et le crime contre ceux qui n' adoptent pas un tel marquage identitaire. Je pense avec émotion à une jeune étudiante algérienne. Elle s'appelait Katia Bengana. Elle ne voulait pas porter le voile et, un jour, des représentants du GIA lui ont dit : « La semaine prochaine, tu viens à l'université avec ton voile ou bien tu cesseras de vivre. » Et Katia Bengana est venue tête nue. Elle a été tuée à bout portant. Si au nom de la culture, on entend consacrer l'enfermement dans la différence, on prépare un monde de guerre et d'aliénation. Il faut donc aujourd'hui, face au danger du retour des « identités collectives » qui se crispent sur elles-mêmes, comme on l'a vu dans la défunte Yougoslavie, face à la renaissance de nouvelles figures des guerres de religion, rappeler l'idéal laïc. La laïcité n'est pas un produit culturel comme la paella serait un produit culturel espagnol ou le canard laqué un produit culturel chinois. [249] Non ! La laïcité a été construite dans l'Occident, non pas par une génération spontanée surgie sur le terreau occidental mais par ce difficile et douloureux mouvement de distance à soi des sociétés humaines qui, essayant de détruire en elles les principes d'oppression, ont engendré, souvent dans le sang et les larmes, l'idéal de laïcité. Il a fallu que Giordano Bruno meure sur le bûcher, en place de Rome, en 1600, pour avoir osé déclarer que la Terre n'était pas le centre du monde. Il a fallu qu'il y ait 29 les guerres de religion. Il a fallu qu'il y ait l'Index librorum prohibitorum, l'Index des livres interdits, dans lequel figurait Les Misérables de Victor Hugo, seulement supprimé par le concile Vatican II en 1962, sous la pression de l'aspiration à l'émancipation laïque. La laïcisation des sociétés a humanisé les religions en les forçant à revenir à leur témoignage spirituel ou à la dimension de témoignage spirituel dont elles n'auraient jamais dû se départir. La liberté radicale de conscience Bref, il faut pourfendre, me semble-t-il, ce contresens qui voudrait faire de la laïcité un produit culturel occidental. Il est aussi stupide, me semble-t-il, de dire que la laïcité est un pur produit français et qu'elle ne vaut que pour la France, car c'est évidemment la suggestion qui est faite alors, que de dire que la pénicilline ayant été inventée par le docteur Fleming, docteur écossais, ne vaut que pour les Écossais ; c'est confondre l'origine temporelle et le fondement de droit. Si un principe est fondé sur le droit, alors il s'affranchit de son origine temporelle. Je trouve d'ailleurs étrange que certains représentants antilaïcs du monde religieux s'évertuent à assigner à résidence historiquement et socialement la laïcité alors qu'à l'évidence, ils refuseraient un tel traitement relativiste pour la loi d'amour du Christ. La loi d'émancipation laïque de Marianne par rapport non pas à la religion mais à la tutelle de la religion, de la République par rapport à Dieu, a aujourd'hui cent ans. Cela signifie-t-il que cette loi du 9 décembre 1905 est obsolète ? Il faut pour répondre examiner ce qui la fonde, et non manier abstraitement le critère de l'âge. Une telle façon d'argumenter ne s'adresse pas à la raison mais use d'un argument de fait qui n'a pas valeur de droit. Certains voudraient aujourd'hui remettre en question la séparation laïque, alors qu'elle seule assure simultanément la liberté de conscience et l'égalité de droits des athées, des croyants et des agnostiques, en n'attribuant pas d'autre finalité à la loi commune de la sphère publique que ce qui est l'intérêt commun à tous. Une telle loi fut, de l’avis de beaucoup, considérée comme une loi d'émancipation mutuelle de la politique et de la religion, et de tolérance. [250] Tout en assignant la religion à la sphère privée, entendue au sens juridique, elle permit aux fidèles de continuer à fréquenter leurs lieux de culte toujours mis à leur disposition. Quant à la prétendue solitude géographique de la France dans l'Europe, cet argument, comme l'argument historique, ne sert qu'à relativiser la laïcité. Depuis quand la solitude estelle un argument de droit ? La France était seule en 1789 contre l'ensemble des monarchies coalisées d'Europe. Je ne pense pas que cela lui donnait tort. Bref, il faut rompre avec tous ces pseudo-arguments qui à mots couverts visent – cela est clair – à relativiser la laïcité. Pourquoi ne pas la relativiser ? Je voudrais le dire très rapidement. N'oublions pas que si le relativisme est un argument démystificateur et libérateur lorsqu'il vise un faux universel – ainsi, le relativisme culturaliste a-t-il pu rappeler que les peuples colonisés avaient aussi leurs civilisations –, il peut devenir, lorsqu'il s'absolutise, un argument qui désarme les hommes devant la tyrannie. Il s'agit de savoir ce qui réellement est universel, et concevoir l'universalité de façon critique, excluant toute visée apologétique. Quel est le véritable universel, qui échappe au relativisme ? C'est celui que notre raison peut déduire et exposer, afin de le soumettre au jugement de tous les hommes. Le mot « laïc, laïque » vient du grec laos. Le laos, c'est nous tous, c'est l'unité d'une population – selon le sens primitif du mot laos. Le laos devient demos – on le sait –, il devient peuple, au sens de l'entité politique, dans la démocratie. Mais quelquefois, entre le laos et le demos, il peut y avoir une différence quantitative: Lorsque le demos exclut les femmes, les 30 métèques, les esclaves, effectivement l'assise humaine du demos est singulièrement restrictive. C'est pourquoi il faut rappeler la vocation de tous les membres du laos, de l'ensemble du peuple, à devenir des citoyens. Le laos unit. Construisons une fiction commode. Nous sommes le laos et nous allons nous unir. Nous allons nous constituer en république laïque. Comment le ferons-nous ? Jean-Jacques Rousseau répondrait en substance : « Nous devons nous donner à nous-mêmes une loi commune qui fera que nous tous soyons tous pleinement libres et pleinement égaux, dans le cadre du respect mutuel des libertés. » Rousseau encore : « Ce que chacun aliène à la communauté, c'est cela seul qui importe à la vie de la communauté. » Et au-delà, il y a la personne privée qui est naturellement indépendante de la personne publique. Que je croie en Dieu, que je ne croie pas en Dieu, que je sois agnostique, cela est mon affaire. Je n'ai pas à demander à une autorité extérieure à moi la permission de croire ou de ne pas croire. Ni à jouir de droits moindres du fait que je suis athée, ou croyant. La liberté radicale de conscience est indérivable d'autre chose qu'elle-même. Elle repose sur la dignité originaire de [251] l'homme. Cela signifie que la liberté de conscience n'est pas seulement la tolérance, car, dans la tolérance, il y a l'idée d'une autorité qui tolère (qui « supporte », selon l'étymologie latine tolerare), et qui, demain, peut très bien ne plus tolérer. Le roi Henri IV, huguenot de cœur, est devenu catholique par raison d'État (« Paris vaut bien une messe »), puis a promulgué l'édit de Nantes avec l'aide du grand humaniste Michel de l'Hôpital. Il a permis aux protestants d'avoir un certain nombre de places fortes et de pratiquer leur culte, mais cette tolérance devait être brisée, quatre-vingt-quinze ans après, par l'édit de Fontainebleau de Louis XIV : « Un roi, une foi, une loi. » Bref, dès lors, moi, si je suis protestant, il suffit de quatre-vingt-quinze années d'intervalle pour que je sois toléré ou non toléré. Et l'on a le sinistre souvenir des dragonnades organisées par Louis XIV. La liberté radicale de conscience est indérivable, car elle est première, et nul ne peut m'imposer ou m'interdire un credo, ni me stigmatiser parce que je suis athée ou croyant. Le principe de stricte égalité Il y a donc un principe immédiat qui accompagne cette liberté de conscience, c'est le principe de stricte égalité. Que je sois croyant, athée ou agnostique, je dois disposer rigoureusement des mêmes droits, ce qui évidemment est incompatible avec quelque concordat que ce soit. Lorsque Napoléon en 1801-1802 a fait un concordat au terme duquel il reconnaissait aux Églises un régime très avantageux de cultes reconnus, assorti de multiples emprises sur l'espace public, il a brisé la laïcité comme principe de stricte égalité. Et nous en avons une triste trace en Alsace-Moselle où il y a des cours de religion dans les écoles publiques et où les familles athées ou agnostiques sont obligées de solliciter une dérogation. Ce régime est doublement scandaleux, du point de vue des Droits de l'homme. En effet, il oblige une famille à rendre publique son option spirituelle, ce qui est incompatible avec le droit de dire ou de ne pas dire, car la liberté de manifester, c'est aussi la liberté de garder pour soi. En second lieu, il donne à entendre que la religion est la norme et que l'absence de religion est la dérogation à la norme. Bref, il installe les citoyens dans une hiérarchie. Si l'Église adhère aujourd'hui aux Droits de l'homme, donc au principe d'égalité des athées et des croyants, est-elle prête à abandonner les privilèges ainsi détenus en Alsace-Moselle ? Cela fournirait la preuve manifeste de son attachement récent à l'égalité. Que les catholiques, ou les croyants, imaginent seulement l'inverse, à savoir qu'il y ait un cours d'athéisme ou d'humanisme athée dans l'école publique et que l'on permette aux familles de croyants de solliciter une [252] 31 dérogation. Un tel système serait tout aussi scandaleux, puisque les croyants, cette fois-ci, seraient dans la situation d'infériorité. Jésus-Christ aurait dit : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasse. » Au passage, je précise qu'un cours religieux de religion n'a rien à voir évidemment avec une approche laïque du fait religieux dans des cours d'histoire, de philosophie et de lettres. L'exigence est en l'occurrence que les religieux ne prennent pas part à cet enseignement en tant que tels, pas plus qu'on ne doit donner, me semble-t-il, à un Institut de recherches marxistes le droit d'intervenir dans la formation des professeurs d'histoire pour faire connaître le communisme. Il me semble que la laïcité suppose la stricte séparation et la stricte extériorité des personnels qui enseignent et des personnes qui sont engagées dans la défense militante d'une foi. En résumé, la laïcité, c'est d'abord l'union du principe de liberté radicale de conscience, et de celui de la stricte égalité des athées, des croyants et des agnostiques. Et le troisième principe indissociable, c'est l'idée que la seule raison d'être de la loi commune, de l'espace public, doit être de promouvoir ce qui est l'intérêt commun et universel. Il y a d'ailleurs fort à faire à cet égard. Lutter pour la justice sociale, pour la promotion de la culture, pour le développement de la rationalité en acte dans le débat public, voilà des tâches qui donnent à Marianne un champ d'action ample. On ne peut soutenir, comme certains le font trop souvent, que le fait que Marianne, la République, s'abstienne d'arbitrer les croyances signifie que, par sa neutralité confessionnelle, elle ne défendrait aucune valeur. Non ! Marianne n'est pas indifférente aux valeurs : elle promeut les valeurs qui permettent à tous les hommes, quelles que soient leurs différences spirituelles, de se retrouver au-delà de ces différences. Marianne, la République, les institutions publiques et, en premier lieu, l'école publique et laïque, sont destinées à promouvoir ce qui est d'intérêt commun à tous les hommes. Dans l'école laïque, libre de toute allégeance, tous les enfants ont leur place, quelle que soit leur religion, quelle que soit leur option spirituelle. Jacques Muglioni donnait une définition simple et lumineuse de l'école : «L'école, c'est le lieu où l'on apprend ce que l'on ignore pour pouvoir, le moment venu, se passer de maîtres. » Je crois que cette idée est plus actuelle que jamais, aujourd'hui où les maîtres ont pris de nouvelles figures, qu'ils soient gourous, hommes inspirés, puissances médiatiques, qui donnent pour vrai le vrai-semblable. La laïcité constitue un véritable projet d'émancipation, notamment par le souci de former l'autonomie de jugement. Bref, la laïcité n'est pas seulement un idéal que l'on pourrait définir négativement, par abstention et privation, ou réaction. C'est un idéal positif qui prend d'abord sens pour quelque chose et non pas contre [253] quelque chose. Beaucoup trop de lectures réactives de l'idéal laïc ont voulu le réduire à une lutte antireligieuse, anticléricale. C'est, à mon avis, un contresens réducteur. Il est indéniable que certains laïcs se sont faits anticléricaux, de la même façon que le peuple de Paris a bien dû prendre les armes pour détruire la Bastille. Si la monarchie avait livré d'elle-même la Bastille, on n'aurait pas eu besoin de ces combats. Si l'Église n'avait pas résisté et si elle avait d'elle-même abandonné ses privilèges, les emprises temporelles dont elle jouissait dans la sphère publique, il n'y aurait pas eu de combat anticlérical. N'inscrivons donc pas dans le concept positif de laïcité la mémoire des luttes historiques qui furent nécessaires pour l'émancipation laïque. On ne dit pas « droits de l'homme de combat. », on dit « Droits de l'homme ». On ne va pas dire « laïcité de combat », on dit « laïcité ». Et cette laïcité n'est ni ouverte ni fermée. C'est la laïcité tout court, sans adjectif. Il est insultant de parler de laïcité ouverte, comme si la laïcité avait été fermée ou pouvait être 32 fermée. Si la laïcité est confondue avec l'athéisme militant, alors ce n'est plus la laïcité, car la laïcité n'est pas solidaire d'une option spirituelle particulière. J'irais même jusqu'à dire que la laïcité transcende les transcendances particulières puisqu'elle est l'instauration d'un lieu, d'un temps, d'un espace de rencontre des hommes qui, sans abdiquer leurs options spirituelles particulières, peuvent trouver le chemin de la concorde et de l'entente pourvu qu'ils apprennent à vivre leurs croyances avec assez de distance pour ne pas s'enfermer en elles : l'espace public laïc, non confessionnel, car dévolu à l'universel, est le meilleur antidote contre l'enfermement communautariste. Il respecte la sphère privée tout en se protégeant de ses intrusions, toujours source de guerre, car l'asservissement de la sphère publique à une religion ou même à la version religieuse de la conscience ne peut être vécu que comme une agression par les tenants des autres options spirituelles. La lutte contre le racisme Je conclurai en évoquant la difficile question de la lutte contre le racisme et le risque, aujourd'hui, de stigmatisation unilatérale d'une composante de la population. Il faut pour cela rappeler que tous les mono-théismes ont eu leurs intégrismes. On évitera ainsi de stigmatiser unilatéralement une religion, de confondre, par exemple, l'islam et l'islamisme, comme si Averroès n'avait pas existé au XIe siècle, et comme s'il n'y avait pas eu les Lumières de l'islam, hélas aujourd'hui largement oubliées par l'islam politique – je reprends ici l'expression de Zazi [254] Sadou, présidente du Rassemblement algérien des femmes démocrates (RAFD) qui se battent pour l'égalité des femmes et des hommes et la suppression de l'interprétation intégriste de la loi coranique. Bref, je crois qu'il faut éviter la stigmatisation unilatérale mais pas en ayant des complaisances avec la figure intégriste de l'islam. Il n'est pas acceptable que l'on puisse attaquer un écrivain sous prétexte qu'il a critiqué une religion, car on fait alors trois glissements. Premier glissement : on glisse du nécessaire respect qui est dû aux croyants en tant qu'hommes au respect des croyances. Or il n'y a pas plus à respecter des croyances ou des idéologies politiques qu'il n'y aurait à censurer la pensée et à lui interdire le droit de critique et de satire. Si quelqu'un, dès que sa croyance ou sa conviction politique est publiquement tournée en dérision, attaque en justice, on aura des procès sempiternels. Il faut se souvenir qu'après avoir publié la Lettre sur les aveugles, Diderot avait été accusé d'insulte au christianisme, et embastillé. Le procès contre Houellebecq ressemble au procès contre Diderot, même s'il se pare de la mauvaise conscience inspirée par le souvenir de la colonisation. Car enfin on n'effacera pas celle-ci en faisant les yeux doux à l'islam politique. La deuxième chose que je voudrais dire, c'est qu'insulter ou tourner en dérision une croyance, ce qui n'a pas à être confondu avec tourner en dérision ou insulter un croyant comme homme, cela n'a rien à voir avec des propos de nature raciste, sauf à clouer un peuple à une religion, comprise étrangement comme sa marque distinctive. Critiquer une religion, ce n'est pas critiquer un peuple comme tel, ce n'est donc pas un acte raciste. Troisième remarque : la mauvaise conscience néocoloniale nous incite évidemment à être très vigilants sur le risque de stigmatisation unilatérale des musulmans. Mais la critique que l'on peut adresser à une religion ne peut être condamnée comme telle... Bien sûr, on s'indignera des amalgames irrecevables, comme ceux opérant la confusion entre islam et islamisme – similaire à celle du christianisme et de l'Inquisition. Par conséquent, il y a là à 33 éviter toute discrimination dans la tradition interprétative. La dernière erreur que l'on fait lorsqu'on prétend que critiquer une religion, c'est critiquer, par exemple, le peuple arabe, est proprement aberrante, à la fois, comme cela est dit plus haut, parce qu'un peuple ne se définit pas par sa religion, et parce que chacun sait que les Arabes sont minoritaires démographiquement au sein des musulmans. La véritable défense de la laïcité, c'est celle qui consiste à rappeler – et ce sera le mot de la fin, pour ma part – que toutes les religions sont dangereuses lorsqu'elles sont instrumentalisées par des projets de domination politique et lorsque dialectiquement elles instrumentalisent à leur tour la politique. S'il y a aujourd'hui des privilèges qui demeurent pour certaines [255] religions dans l'espace public, ce n'est pas en étendant ces privilèges à une autre religion qu'on résoudra le problème, mais en supprimant les privilèges des religions qui en jouissent aujourd'hui. Quand j'entends aujourd'hui certains se servir de la question dite « musulmane » pour dire : « Il faudrait revenir sur ce statut privé de la religion. Cela permettrait aux musulmans d'avoir le même statut que les autres religions », je récuse une telle démarche, dont le point aveugle est la prétention des religions au monopole de la spiritualité. Ce n'est pas en étendant aux musulmans des privilèges dont jouissent les religions traditionnelles en Europe, et en Alsace-Moselle, qu'on progressera, mais c'est en les supprimant. Chaque religion sera ainsi ramenée à son statut d'option spirituelle, au même titre que l'humanisme athée ou la conviction agnostique. Il restera malgré tout un autre type de problème : c'est l'inégalité sociale qui frappe beaucoup plus les immigrés, dans une certaine mesure, que les Français. Mais alors, si c'est un problème social, luttons contre ce problème social par une politique sociale. Et ce n'est pas la peine de donner un supplément d'âme en abaissant l'exigence laïque. Un problème social doit recevoir une réponse sociale, un problème socio-économique doit recevoir une réponse socio-économique. Ne mêlons pas les libéralismes. Le libéralisme politique est essentiel à réaffirmer. Mais le libéralisme de la mondialisation capitaliste qui assigne chacun à résidence et voudrait l'enfermer dans la solitude et la déréliction de sa présence au sein d'un monde froid, glacé par la mercantilisation, ce libéralisme-là, oui, doit être combattu. Mais ce n'est pas parce qu'on combat cette mondialisation inhumaine que l'on doit pour autant restaurer des privilèges pour les prétendues identités collectives. Souvenons-nous : l'unité de l'humanité, c'est la référence ultime de l'idéal laïc, qui a, me semble-t-il, un bel avenir parce qu'il fait le triple pari de la liberté de conscience fondée sur la culture éclairée, de la stricte égalité des hommes, quelles que soient leurs options spirituelles, et de la concorde fraternelle fondée sur la liberté et l'égalité. Dans : Thomas Ferenczi (éd.) , Religion et politique, une liaison dangereuse ? (Éditions Complexe, 2003). 14e FORUM LE MONDE – LE MANS, 25 au 27 octobre 2002, pp. 245-255. 34 Henri Pena-Ruiz Grundlagen und Aktualität der laizistischen Wertvorstellung Wir leben in einer zerrissenen Welt. Es geht uns hier um die Frage, ob es möglich ist, eine gemeinsame Welt für alle Menschen jenseits ihrer Unterschiede zu denken, zu hoffen und zu leben. Wie können wir dahin kommen? Es ist einleuchtend, dass es für die Freiheit einer bestimmten Verbindung von Religion und Politik eine tödliche Dimension geben kann. Nicht so sehr dass die Religion als Zeugnis des Geistes notwendigerweise Gewalt hervorbringen müsste, aber dass Religion das Schlimmste erzeugen kann, wenn sie die Politik instrumentalisiert und sich in einer schrecklichen Dialektik von der Politik instrumentalisieren lässt. Es ist einleuchtend und klar, dass die Laizität nicht antireligiös ist, denn sie beschuldigt die Religion nicht, ein entbundenes freies Zeichen des Geistes zu sein, das von einem befreiten Bewusstsein praktiziert wird. Dagegen ist die Laizität strikt unvereinbar mit der Religion, wenn sie in einer unterdrückenden und dominierenden Politik ihren Grund hat. Unsere Welt kommt mittlerweile in ein Alter, wo sie in das abdriftet, was man fälschlicherweise „kollektive Identitäten“ nennt. Die Frage nach dieser sowohl zweifelhaften wie gefährlichen „kollektiven Identität“ stellt sich aber zu Recht. Der Mensch muss selbst den Begriff der Identität in einem offenen und dynamischen Sinn verstehen. Am unentbehrlichsten ist die Freiheit, den Sinn, dem man seinem Leben geben will selbst zu wählen, ohne jede religiöse oder ideologische Bevormundung. Jean-Paul Sartre erinnerte daran bis zu seinem letzten Tag, bis zu seinem letzten Atemzug: Wir können darüber entscheiden, was wir sind. Kurz, selbst als Individuums ist unsere Identität nie abgeschlossen, sie ist eine Art Erzählung des Selbst an das Ich, der Entscheidung über sein Selbstkonstrukt durch den freien Gebrauch dessen, was die Gesellschaft aus uns gemacht hat. Die Freiheit sich selbst zu machen, war schon eine Lieblingsidee von Kant, die von Sartres geliebten Existenzialismus radikalisiert wurde. Im Grunde ist das auch eine genuine Idee einer Philosophie der Laizität, die von einem Menschen nicht verlangt, einen Glauben aufzugeben, sondern die jeden Menschen daran erinnert, sich frei zu definieren, seine geistige Wahl zu treffen, sich zu entscheiden, ob man Glaubender, Gottloser oder Agnostiker sein will. Etymologisch betrachtet ist jener agnostisch (griech. agnôstos), der glaubt dass das Jenseits unerkennbar und unnahbar ist. Faktisch gibt es drei große Typen spiritueller Optionen: den religiösen Glauben, die atheistische und die agnostische Überzeugung. Zweifellos gibt es bei uns Atheisten, Gläubige und Agnostiker. Nicht weniger wahr ist, dass wir eine gemeinsame Welt bilden, dass wir Sinn und Vernunft unter uns teilen, dass wir zum Dialog fähig sind. Jenseits unserer Differenzen sind wir Vertreter einer Art Republik des Denkens. Worin besteht nun unsere gemeinsame Welt? Sie besteht in der Tatsache, dass wir fähig sind, uns nicht in unsere Differenzen einzuschließen oder genauer unsere jeweiligen geistigen Optionen anzunehmen, aber immer mit genügend Abstand. um nie den anderen zu vergessen. Die Andersartigkeit des anderen zu respektieren bedeutet, anzuerkennen, dass er eine andere geistige Option hat und abzulehnen, dass eine solche Tatsache ihm offenkund35 lich unterschiedliche Rechte im öffentlichen Raum gibt. Jeder Staat, in dem die Religion ein öffentliches Privileg hat, steht im Gegensatz zur Gleichheit der Menschen und zur Freiheit. Jeder Staat, der durch Form eines Konkordats, der durch Verträge mit den Autoritäten der Religion öffentlich Privilegien in der religiösen Option anerkennt, verhöhnt offensichtlich das Prinzip der strikten Gleichheit der Bürger, wie auch immer ihre spirituelle Option sein mag. Dasselbe wäre es auch, wenn ein Staat, wie das der Fall in der Sowjetunion Stalins war, den Atheismus zur offiziellen Doktrin erheben und die Religionen verfolgen würde. Kurz: die laizistische Wertvorstellung beruht prinzipiell auf der Vereinigung der Gewissensfreiheit und der strikten Gleichheit aller Bürger, seien sie Atheisten, Agnostiker oder Gläubige. Zwei Massaker mit Echo Dem gegenüber wurde das, was Laizität bedeutet, auf tragische Weise durch die Gewalttaten ad absurdum geführt, die von den drei monotheistischen Religionen inspiriert wurden, als sie zu Ressorts der theologisch-politischen Mächte wurden. Da gibt es die Gegenwart, aber da ist auch die Vergangenheit, und man sollte jeden Versuch einer einseitigen Stigmatisierung einer Religion vermeiden. Um dieser Versuchung zu entgehen, müssen wir uns daran erinnern, dass die drei großen monotheistischen Religionen alle ihre eigenen Fundamentalismen verbreitet haben. Erinnern wir uns an den 24. August 1572, als beim Morgengrauen Admiral Coligny, der Führer der Protestanten, ermordet wurde. In der Chronik des modernen Frankreich erinnert daran der Historiker Joël Cornette: „Später beim Massaker durch die Volksmenge wurde der Leichnam Colignys von kleinen Kindern durch die Straßen geschleift, dann, bevor er in die Seine geworfen wurde, entmannt, enthauptet und an den Händen und Füßen verstümmelt. Drei Tage später ordnete das Parlament an, dass sein Leichnam auf dem Galgen von Montfaucon ausgestellt werden soll, als Fleisch und Aas für Würmer und Raben.“ Nach diesem ersten Bartholomäusfest der politischen Führer begann ein zweites mit messianischer Atmosphäre: das Bartholomäusfest des Volks. Nach dem Blutbad der Hugenotten im Krieg begann nun das Abschlachten der Protestanten in einer messianischen Predigtatmosphäre, wo man das Paradies dem versprach, der das Natterngezücht dieser Welt auszurotten wusste: „Über dem Kreuz, so sagt man, habe man einen Weißdorn gesehen. Und das autorisiert eine bestimmte Anzahl der Katholiken, durch die Strassen von Paris zu laufen und alle Protestanten zu töten, denen sie begegneten und die sie kannten. Nun hat solches Massaker begonnen, sagt Jacques Cornette, bei dem es nicht eine Gasse in Paris gab, so klein sie auch sein mochte, in der nicht einige ermordet wurden.“ Und das Blut floss in den Strassen „wie nach einem starken Regen“. An diesem Bartholomäustag soll es den Historikern gemäß ungefähr 3500 Tote gegeben haben! Das Äquivalent der Toten der Twin Towers vom 11. September, die 3500 Tote, für die man den Mördern das Paradies versprochen hatte, sind die 3500 Toten, für welche die Staatsraison zu Charles IX sagen ließ, dass er nicht den Befehl zum Massaker gegeben habe, und ihn doch schließlich gegeben hatte. Nichts kann in diesem Königreich passieren ohne seine Zustimmung, ohne Schatten auf seinen Macht zu werfen. Das ist das dritte St. Bartholomäusfest, das St. Bartholomäusfest, das von der Staatsraison neu geschrieben wurde. Was heißt das? Das das Christentum todbringend ist? Nein! Nicht das Christentum als solches. Aber das Christentum, das in einem politischen Projekt instrumentalisiert wurde, in jener schrecklichen Allianz von Gott und Cäsar, in der Gott, die Allegorie der Religion, dem Cäsar eine Macht gibt, die ihn legitimiert und in einer Monarchie göttlichen Rechts heiligt. Im 36 Tausch dazu anerkennt Cäsar für Gott den Einfluss im öffentlichen Raum. Dieses höllische Paar Gott und Cäsar, das freilich im Gleichnis Christi getrennt sein soll („Zahlt dem Kaiser die Steuer, gebt Cäsar das, was Cäsar gehört, und Gott, was Gott gehört.“), dieses höllische Paar hat in der geschichtlichen Wirklichkeit durch diese gefährliche Liaison Gewalttaten hervorgebracht, die jeder kennt und an die man sich erinnern muss. Man muss sich daran erinnern nicht als eine Art Wiederbelebung von Ressentiments, sondern damit die Gegenwart nicht zum Ort der Wiederholung von Unterdrückung wird, wenn sie in das Echo mit der Vergangenheit kommt. Freilich ist das Aussehen des Fundamentalismus nicht nur die Vergrößerung der theologischpolitischen Unterdrückungen. Es gibt Gemeinsame Züge: Die Verheißung des Paradieses an die „Verrückten Gottes“, die Verwechslung des religiösen Gesetzes mit dem politischen Gesetz, die blutrünstige Vereinigung von Cäsar und Gott, die Leugnung der Unabhängigkeit der Privatsphäre. Der amerikanische Denker Samuel Huntington, Autor des Buchs Kampf der Kulturen, wagt es, bei der abgetreten Ideologie des Kolonialismus anzuknüpfen, wenn er behauptet, das es unter den Kulturen eine Hierarchie gäbe, und dass, man höre, die jüdischchristliche Kultur des Westens über der Kultur des Islams steht. Hier verbinden sich selektiver Gedächtnisschwund und apologetische Ideologie – mit den üblichen Konfusionen. Zunächst vermischt der Kulturbegriff zwei verschiedene Dinge. Nach der lateinischen Etymologie von colere d.h. pflegen, verfeinern, verbessern, verstand man unter Kultur – und das ist der befreiende Sinn des Wortes – den Prozess mit dem der Mensch die Natur verändert, darin inbegriffen seine eigene, und die Bedingungen seiner eigenen Existenz erobert und sich selbst über sich hinaus verbessert und erzieht. So verstanden ist die Kultur nicht ein sich Abschließen in der Tradition, sondern im Gegenteil der Abstand von sich von der Tradition, der es gestattet das Jenseits zu sehen, den Horizont loszulösen. Kurz: Dadurch dass der Mensch im hier und jetzt lebt, öffnet die Kultur das Allgemeine und Allumfassende dem menschlichen Blick. Genau diesen Kulturbegriff scheinen wir heute ein wenig zu schnell im Namen des ethnographischen und soziologischen Kulturbegriffs zu vergessen. Der letztere ist ein statischer Begriff, der die systematisch beschriebene Gesamtheit der Traditionen und Gebräuche einer Gruppe von Menschen in einer gegeben Zeit bezeichnet. Wenn die Beschneidung der Klitoris Teil der Kultur bestimmter Stämme in Mali und im Senegal ist, dürfe man mit Rücksicht auf diese Kulturen nichts über die Verstümmelung sagen, die sie bedeutet. Man sieht, zu welcher Absurdität die Verehrung der Kultur als Tradition in ihrer statischen Bedeutung führt, wenn man gleichzeitig die Kultur als Befreiung in ihrer dynamischen Bedeutung vergisst. Gewiss, das schlechte Gewissen eines kolonialistischen Westens kann das Verlangen erklären, die Kulturen wieder aufzuwerten, die wirkungsvoll durch den kolonialistischen Ethnozentrismus zertrampelt wurden. Im Übrigen bin ich erstaunt und verzweifelt sehen zu müssen, dass das Buch von Samuel Huntington, ins Französische übersetzt als Der Schock der Zivilisationen, nicht zum Gegenkampf der französischen Intelligenzia geführt hat gegen die mächtige Wiederkehr des Neokolonialismus, der die Hierarchisierung der Kulturen befürwortet. Wenn man aber heute dafür ist, die Menschen in ihre mutmaßlichen kollektiven Identitäten einzusperren, die Völker an Religionen und die Religionen an statische Kulturen zu nageln, bereitet man offensichtlich nicht den Weg einer befreienden Öffnung vor. Dafür muss man weder seine Originalität noch seine Wurzeln verleugnen, sondern vermeiden, seine Selbstbehauptung mit dem verkrampften Festhalten an einer exklusiven Tradition der anderen zu verwechseln. Diese Art der Gruppenidentifikation kann Krieg hervorbringen und Verbrechen gegen jene, die eine solche Identitätsmarkierung nicht annehmen. 37 Ich denke bewegt an eine junge algerische Studentin. Sie hieß Katia Bengana. Sie wollte nicht den Schleier tragen. Eines Tages sagten ihr Vertreter der GIA 1 : „Nächste Woche kommst du mit dem Kopftuch zur Universität, sonst lebst du nicht mehr.“ Und Katia Bengana kam ohne Kopfbedeckung. Sie wurde aus allernächster Nähe getötet. Wenn man im Namen der Kultur einer Abkapselung in der Verschiedenartigkeit zustimmt, bereitet man eine Welt des Krieges und der Entfremdung vor. Im Angesicht einer gefährlichen Wiederkehr „kollektiver Identitäten“, die sich krampfhaft an sich selbst klammern, wie wir es weiland in Jugoslavien gesehen haben, müssen wir im Angesicht der Wiedergeburt neuer Formern von Religionskriegen an die laizistische Wertvorstellung erinnern. Der Laizismus ist kein Kulturprodukt wie die spanische Paella oder die Pekingente. Nein! Die Laizität wurde im Abendland entwickelt. Sie entstand auf westlichem Boden nicht durch den spontanen Aufstand einer Generation, sondern durch die schwierige und schmerzhafte Arbeit der Selbstdistanz menschlicher Gesellschaften, die versucht haben die Prinzipien der Unterdrückung zu zerstören und oft mit Blut und Tränen das Ideal der Laizität hervorgebracht haben. Giordano Bruno musste 1600 in Rom auf dem Scheiterhaufen sterben, weil er die Erklärung gewagt hatte, die Erde sei nicht das Zentrum der Welt. Es musste Religionskriege geben. Es musste den Index librorum prohibitorum geben, den Index der verbotenen Bücher, in dem auch Die Elenden von Victor Hugo aufgelistet ist, der erst 1962 nach dem Vaticanum II unter dem Druck der laizistischen Emanzipation aufgelöst wurde. Die Laisierung der Gesellschaften hat die Religionen humanisiert und gezwungen zu ihrem geistigen Zeugnis zurückzukehren oder zur Dimension ihres geistigen Zeugnisses, von der sie sich nie entfernen hätten dürfen. Die radikale Freiheit des Gewissens Kurz : Mir scheint, wir müssen den Widersinn anprangern, der aus der Laizität ein westliches Kulturprodukt machen will. Genauso dumm ist es, scheint mir, zu sagen, dass die Laizität eine rein französische Schöpfung sei und nur für Frankreich taugen würde. Denn das suggeriert man auch, wenn man sagen würde, dass das Penizillin, eine Entdeckung des schottischen Arztes Fleming, nur für die Schotten tauge. Das bedeutet, den zeitlichen Ursprung mit der Grundlage des Rechts zu verwechseln. Wenn ein Prinzip auf dem Recht begründet wird, befreit man es von seinem zeitlichen Ursprung. Im Übrigen finde ich es befremdend, dass sich einige antilaizistische Vertreter der religiösen Welt abquälen, die Laizität unter historischen und sozialen Hausarrest zu stellen, während sie offensichtlich eine solche relativistische Behandlung des Liebesgebots Christi ablehnen würden. Das Gesetz von Mariannes laizistischer Emanzipation ist heute 100 Jahre alt: Das Gesetz bedeutet eine Emanzipation nicht im Hinblick auf die Religion, sondern auf die Bevormundung der Religion, auf die Bevormundung der Republik im Hinblick auf Gott. Heißt das, dass dieses Gesetz vom 9. Dezember 1905 überholt und gegenstandslos ist? Um darauf eine Antwort zu geben, müssen wir die Begründung untersuchen und nicht abstrakt das Kriterium des Alters behandeln. Eine solche Argumentationsweise richtet sich nicht an die Vernunft, sondern stützt sich auf ein Argument von Fakten, das keine Wertgrundlage im Gesetz hat. Einige wollen derzeit die laizisti1 Groupe islamique armé. Islamistische algerische Terrororganisation, vgl. http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_islamique_arm%C3%A9 – http://en.wikipedia.org/wiki/Armed_Islamic_Group_of_Algeria 38 sche Trennung von Kirche und Staat in Frage stellen, obwohl nur sie allein gleichzeitig die Gewissensfreiheit und die Rechtsgleichheit der Atheisten, Gläubigen und Agnostiker absichert, indem sie dem allgemeinen Gesetz der Öffentlichkeit keinen anderen Zweck zuteilt als das gemeinsame Interesse aller. Ein solches Gesetz war nach Meinung vieler gedacht als ein Gesetz der gegenseitigen Freiheit der Politik und der Religion, und der Toleranz. Dadurch dass das Gesetz die Religion im juristischen Sinne auf die Privatsphäre verweist, hat es allen Gläubigen erlaubt, weiterhin ihre Kultstätten zu besuchen und sie ihnen zur Verfügung gestellt. Im Hinblick auf die Behauptung von Frankreichs geographischem Alleinsein in Europa dient dieses Argument wie auch das historische nur dazu, um die Laizität zu relativieren. Seit wann ist das Alleinsein ein Argument des Rechts? Frankreich stand 1789 allein gegen die alliierten Königreiche in Europa. Ich glaube nicht, dass Frankreich damit falsch lag. Kurz: Wir müssen mit all den Pseudoargumenten Schluss machen, die eindeutig mit verdeckten Worten darauf abzielen, die Laizität zu relativieren. Warum soll man sie nicht relativieren? Ich möchte das schnell sagen. Vergessen wir nicht, dass der Relativismus entmystifizierend und befreiend sein kann, wenn er auf einen falschen Allgemeinbegriff abzielt. So konnte der kulturalistische Relativismus daran erinnern, dass auch die kolonisierten Völker ihre Zivilisationen hatten. Der Relativismus kann aber, wenn er verabsolutiert wird, die Menschen gegen Tyrannei machtlos machen. Wir müssen wissen, was wirklich allgemein ist, und müssen das Allgemeine kritisch konzipieren indem man jede apologetische Sicht ausschließt. Was ist das wahrhaft Universelle, das dem Relativismus entkommt? Es ist das, was unsere Vernunft ableiten und darstellen kann mit dem Ziel, es dem Urteil aller Menschen zu unterstellen. Das Wort „Laie, laizistisch“ kommt von griech. laos. Der laos, das sind wir; nach dem einfachen Sinn des Worts laos ist das die Einheit einer Bevölkerung. Laos wird bekanntlich zu demos, es wird in der Demokratie zu Volk im Sinne einer politischen Einheit. Aber manchmal kann zwischen laos und demos ein quantitativer Unterschied bestehen: Wenn der demos die Frauen ausschließt, die Mischlinge und die Sklaven, dann ist in Wirklichkeit die menschliche Grundlage des demos restriktiv. Deshalb muss man daran erinnern, dass alle Mitglieder des laos, die Gesamtheit des Volks, berufen sind, Bürger zu werden. Der laos eint. Machen wir uns eine bequeme Fiktion. Wir sind der laos und wir wollen uns vereinen. Wir konstituieren eine laizistische Republik. Wie machen wir das? Jean-Jacques Rousseau würde inhaltlich so antworten: „Wir müssen uns ein gemeinsames Gesetz geben, das uns ganz frei und ganz gleich machen wird im Rahmen des gegenseitigen Respekts unserer Freiheiten.“ Und noch einmal Rousseau: „Das was jeder einzelne für die Gemeinschaft aufgibt, nur das ist für das Leben der Gemeinschaft wichtig.“ Und darüber hinaus ist es die Privatperson, die auf natürliche Weise von der öffentlichen Person unabhängig ist. Dass ich an Gott glaube, dass ich nicht an Gott glaube, dass ich agnostisch bin, all das ist meine Sache. Ich muss keine Autorität außerhalb von mir um Erlaubnis fragen, ob ich glauben oder nicht glauben darf. Ich habe auch keine geringeren Rechte durch die Tatsache, dass ich Atheist bin oder Glaubender. Die grundsätzliche Freiheit des Gewissens kann von nichts anderem abgeleitet werden als aus ihr selbst. Sie beruht auf der ursprünglichen Würde des Menschen. Das bedeutet, dass die Gewissensfreiheit nicht nur die Toleranz ist, denn in der Toleranz steckt die Idee einer Autorität, die toleriert (die nach der Etymologie des lat. tolerare „erträgt“) und morgen vielleicht nicht mehr toleriert. König Heinrich IV, ein Hugenot aus Überzeugung, wurde katholisch aus Staatsraison („Paris ist eine Messe wert“) und hat dann das Edikt von Nantes mit 39 Hilfe des großen Humanisten Michel de l’Hôpital erlassen. Er gestattete den Protestanten eine gewisse Anzahl befestigter Orte und die Praxis ihres Kults. Aber diese Toleranz musste 95 Jahre später durch das Edikt Ludwigs XIV von Fontainebleau gebrochen werden: „Ein König, ein Glaube, ein Gesetz.“ Kurz: Von jetzt an gilt: Wenn ich Protestant bin, genügt ein Intervall von 95 Jahren, um toleriert zu sein oder nicht. Und wir haben auch das finstere Andenken an die organisierten Überfälle durch Ludwig XIV. Die grundsätzliche Freiheit des Gewissens ist unableitbar, weil sie als erste da ist, und nichts kann mein Credo belasten oder verbieten oder stigmatisieren, weil ich Atheist oder Glaubender bin. Das Prinzip der strikten Gleichheit Es gibt folglich ein unmittelbares Prinzip, das diese Gewissensfreiheit begleitet, das Prinzip der strikten Gleichheit. Ob ich Glaubender, Atheist oder Agnostiker bin, immer kann ich über dieselben Rechte verfügen, was mit irgendeinem Konkordat unverträglich ist. Als Napoleon 1801-1802 ein Konkordat abschloss, mit dem er den Kirchen eine sehr vorteilhafte Ordnung für die anerkannten Kultformen einräumte, hat er die Laizität als Prinzip strenger Gleichheit gebrochen. Eine traurige Spur haben wir noch davon in Elsass-Lothringen, wo es Religionsunterricht in den öffentlichen Schulen gibt und wo atheistische oder agnostische Familien eine Ausnahmegenehmigung benötigen. Diese Verfassung ist aus der Sicht der Menschenrechte zweifach skandalös. Einmal, weil eine Familie ihre geistige Wahl offenbaren muss. Dies ist unvereinbar mit dem Recht, seinen Glauben zu offenbaren oder nicht, denn die Freiheit seinen Glauben kundzutun entspricht auch der Freiheit seine Meinung bei sich zu behalten. Zum zweiten kann man aus dieser Verfassung verstehen, dass die Religion die Norm darstellt und dass das Fehlen der Religion das Abweichen von der Norm bedeutet. Kurz, sie ordnet die Bürger in eine Hierarchie. Wenn die Kirche heute an den Menschenrechten festhält, also auch am Prinzip der Gleichheit von Atheisten und Gläubigen, ist sie dann auch bereit, diese so in Elsass-Lothringen etablierten Privilegien aufzugeben? Das würde ein manifester Beweis ihrer Verbundenheit mit der Gleichheit sein. Die Katholiken oder die Gläubigen sollten sich nur das Gegenteil vorstellen und zwar dass in der öffentlichen Schule eine Unterrichtstunde in Atheismus oder atheistischem Humanismus stattfindet und man den gläubigen Familien erlaubt eine Sondergenehmigung zu beantragen. Ein solches System wäre genauso skandalös, weil diesmal die Gläubigen in der Situation der Unterlegenheit wären. Jesus Christus hätte gesagt: „Tu das nicht dem Nächsten, was du nicht willst, dass man es dir tut.“ An dieser Stelle möchte ich präzisieren, dass Religionsunterricht natürlich nichts zu tun hat mit einem laizistischen Zugang zum Thema Religion im Geschichtsunterricht, in Philosophie oder Literatur. Der Anspruch ist dabei, dass die Religiösen als solche nicht an diesem Unterricht teilnehmen. Genauso wenig sollte man meiner Meinung nach einem Institut für Marxistische Forschung das Recht einräumen, bei der Ausbildung von Geschichtslehrern mitzuwirken, um den Kommunismus bekannt zu machen. Mir scheint dass die Laizität voraussetzt, dass das unterrichtende Personal und die bei der Verteidigung eines Glaubens engagierten Personenen strikt getrennt sind und außen stehen. Zusammenfassend ist zu sagen, dass die Laizität zunächst die Prinzipien der radikalen Gewissensfreiheit und der strikten Gleichheit von Atheisten, Gläubigen und Agnostikern vereinigt. Davon lässt sich das dritte Prinzip nicht trennen: Es ist die Idee, dass die einzige Existenzberechtigung des öffentlichen Rechts und des öffentlichen Raums sein soll, das gemeinsame und allgemeine Interesse zu fördern. In dieser Hinsicht gibt es viel zu tun. Der Kampf 40 um soziale Gerechtigkeit, um die Förderung der Kultur, um die Entwicklung einer rationellen öffentlichen Auseinandersetzung – all das sind Aufgaben für ein breites Aktionsfeld von Marianne. Nicht unterstützen kann man die Meinung, wie das einige zu oft tun, dass Marianne, die Republik, dadurch, dass sie sich durch ihre Neutralität in konfessionellen Fragen von Glaubensurteilen enthalte, keinen einzigen Wert verteidige. Nein! Marianne sind Werte nicht gleichgültig: sie fördert die Werte, die es allen Menschen möglich macht, sich jenseits ihrer spirituellen Unterschiede wieder zu treffen, wie auch immer ihre Differenzen sein mögen. Marianne, die Republik, die öffentlichen Einrichtungen und an erster Stelle die öffentliche und laizistische Schule, sind dazu da, das zu fördern, was dem gemeinsamen Interesse für alle Menschen dient. In der laizistischen Schule, die frei von jeder Treuepflicht ist, haben alle Kinder ihren Platz, wie auch immer ihre Religion und ihre geistige Option sein mögen. Von Jacques Muglioni stammt die einfache und erleuchtende Definition der Schule: „Die Schule ist der Ort, wo man das lernt, was man nicht weiß, um im richtigen Augenblick keine Lehrer mehr zu brauchen.“ Ich glaube, dass diese Idee aktueller denn je ist, heute wo die Lehrer neue Gesichter bekommen haben, seien sie Gurus, Erleuchtete oder mediale Mächte, die das wahrscheinliche als wahr ausgeben. Die Laizität ist ein wirkliches Emanzipierungs-Projekt vor allem durch ihre Absicht und Mühe. die Unabhängigkeit des Urteils zu bilden. Kurz: die Laizität ist nicht nur ein Ideal, das man durch Enthaltung, Abzug oder Reaktion definieren könnte. Sie ist ein positives Ideal, das zunächst seinen Sinn für eine Sache und nicht gegen etwas hat. In viel zu vielen Texten der Reaktion auf die laizistische Wertvorstellung wurde versucht, den Laizismus als antireligiösen, antiklerikalen Kampf zu reduzieren. Das ist meiner Meinung nach ein reduzierender Widersinn. Man kann nicht abstreiten, dass einige Laien antiklerikal waren, genau so wie die Volksmassen in Paris zu den Waffen greifen mussten, um die Bastille zu zerstören. Wenn die Monarchie die Bastille selbst übergeben hätte, wären diese Kämpfe unnötig gewesen. Es hätte keinen antiklerikalen Kampf gegeben, wenn die Kirche keinen Widerstand geleistet und wenn sie selbst ihre Privilegien im öffentlichen Leben aufgegeben hätte. Wir sollten also in das positive Konzept der Laizität nicht die Erinnerung an den historischen Kampf schreiben, der zur Emanzipation der Laien nötig war. Wir sagen auch nicht „Kampf-Menschenrecht“, man sagt „Menschenrecht“. Wir sagen nicht „Kampf-Laizität“, sondern „Laizität“. 2 Und diese Laizität ist weder offen noch geschlossen. Es ist Laizität ganz kurz, ohne Adjektiv. Es ist beleidigend von offener Laizität zu sprechen, wie wenn die Laizität geschlossen worden wäre oder geschlossen werden könnte. Wenn die Laizität mit dem kämpferischen Atheismus verwechselt wird, ist sie nicht mehr die Laizität, denn die Laizität ist mit keiner besonderen geistigen Option solidarisch. Ich möchte sogar soweit gehen zu sagen, dass die Laizität besondere Transzendenzen übersteigt, weil sie die Institution eines Ortes, einer Zeit, eines Raums der Menschenbegegnung ist, die ohne ein Verzicht auf ihre geistigen Optionen den Weg der Eintracht und des sich Verstehens finden können, vorausgesetzt dass sie ihren Glauben mit solcher Distanz zu leben lernen, dass sie sich nicht in ihm einschließen: Der öffentliche laizistische Raum, nichtkonfessionell und dem Universellen geöffnet, ist das beste Gegenmittel gegen ein kommunitaristisches 3 sich Einschließen. Die laizistische Öffentlichkeit 2 3 Im Original : On ne dit pas « droits de l'homme de combat. », on dit « Droits de l'homme ». On ne va pas dire « laïcité de combat », on dit « laïcité ». Anmerkung des Übersetzers: Abweichend vom Deutschen und Englischen hat der Begriff „Kommunitarismus“ (communautarisme) im Französischen vor allem in religionssoziologischen Texten eine Sonderbedeu- 41 respektiert die Privatsphäre und schützt sich gleichzeitig gegen seine Kriege verursachenden Eindringlinge, denn die Knechtung der öffentlichen Sphäre durch eine Religion oder durch eine religiöse Lesart des Gewissens kann nur als Aggression von Anhängern anderer spiritueller Optionen erlebt werden. Der Kampf gegen der Rassismus Ich komme zum Schluss auf das schwierige Problem des Kampfes gegen den Rassismus und auf das derzeitige Risiko einer einseitigen Stigmatisierung von Teilen unserer Bevölkerung. Dazu muss ins Gedächtnis gerufen werden, dass alle Monotheismen Phasen des Fundamentalismus hatten. Dadurch kann man vermeiden, einseitig eine Religion zu stigmatisieren und z.B. den Islam und den Islamismus zu verwechseln, als ob nicht schon im 12. Jh. Averroës existiert hätte und als ob es im Islam keine Aufklärung gegeben hätte. Leider ist das heute bei den politischen Vertretern des Islam ziemlich in Vergessenheit geraten. Ich greife hier eine Aussage von Zazi Sadou auf, der Präsidentin der RADF 4 , einer Vereinigung von Frauen, die für die Gleichheit von Frauen und Männern und gegen die fundamentalistische Interpretation des islamischen Gesetzes kämpfen. Kurz: Ich glaube wir müssen einseitige Stigmatisierungen vermeiden aber nicht dadurch, dass wir dem fundamentalistischen Gesicht des Islam schön tun. Es ist unannehmbar, dass man einen Schriftsteller unter dem Vorwand angreift, er habe eine Religion kritisiert; damit begeht man drei Ausrutscher: 1. Ausrutscher: Man gleitet vom notwendigen Respekt, der Gläubigen als Menschen gebührt, in den Respekt vor Glaubensinhalten. Nun soll man aber Glaubensinhalte oder politische Ideologien weder mehr respektieren noch das Denken zensieren und ihm das Recht auf Kritik und Satire verbieten. Wenn jemand, sobald sein Glaube oder seine Überzeugung öffentlich ins Lächerliche gezogen wurde sofort vor Gericht klagt, wird man nicht endende Prozesse haben. Erinnern wir uns: Nachdem Diderot seinen Brief über die Blinden zum Gebrauch der Sehenden veröffentlicht hatte, wurde er wegen Verhöhnung des Christentums angeklagt und ins Gefängnis gesteckt. Der Prozess gegen Houellebecq ist dem Prozess gegen Diderot ähnlich, selbst wenn er durch die Erinnerung an die Kolonisation mit schlechten Gewissen ge- 4 tung, die zu erheblichen Verständnisschwierigkeiten („confusion profonde“) führen kann. Während Kommunitarismus in den anglosächsischen und deutschsprachigen Ländern eine kapitalismus- und liberalismuskritische Bewegung in der Kulturphilosophie bezeichnet (Aladdair MacIntyre, Michael Walzer, Benjamin R. Barber, Charles Taylor, Amitai Etzioni u.a.), hat der Begriff im Französischen meist eine abwertende Bedeutung: „Communautarisme“ wird häufig verstanden als Bedrohung des Zusammenhalts von Gesellschaft und Nationalstaat, wenn religiöse oder kulturelle Minoritäten durch ihre Werte und Normen die republikanischen, egalitären und laizistischen (d.h. universalistischen) Ideale durch Berufung auf das Recht auf Andersartigkeit beinträchtigen und gefährden. Dagegen geht der Kommunitarismus in der aus den USA stammenden kulturphilosophischen Konzeption davon aus, dass nur „ein in eine sprachlich, ethnisch, kulturell, religiös oder sonst wie definierte Gemeinschaft eingebetteter Mensch“ in der Lage sei, „über die Grundsätze der Gerechtigkeit zu befinden. In der Gemeinschaft herrschen bestimmte, gemeinsam geteilte Wert- und Moralvorstellungen sowie Traditionen vor. Nur auf der Basis dieser gemeinsamen Wertvorstellungen, vor allem auf der Grundlage einer gemeinschaftlichen Konzeption des Guten, könne sinnvoll über die Grundsätze der Gerechtigkeit verhandelt werden.“ Vgl. http://de.wikipedia.org/wiki/Kommunitarismus – http://en.wikipedia.org/wiki/Communitarianism. (G. Sch.) RAFD : Rassemblement algérien des femmes démocrates. 42 schmückt ist. Denn dieses lässt sich nicht auslöschen, wenn man dem politischen Islam schöne Augen macht. Das zweite, was ich sagen wollte ist, dass das Beleidigen oder ins Lächerliche Ziehen eines Glaubens nicht verwechselt werden darf mit dem ins Lächerliche Ziehen oder Beleidigen eines Glaubenden als solchen. Und das hat nichts zu tun mit rassistischen Themen, außer man nagelt ein Volk an eine Religion, die damit auf seltsame Weise zu seinem Erkennungszeichen wird. Eine Religion zu kritisieren bedeutet keinen rassistischen Akt wie wenn man an einem Volk als solchem Kritik übt. Dritte Bemerkung: Das neokoloniale schlechte Gewissen regt uns natürlich an, sehr wachsam über das Risiko einer einseitigen Stigmatisierung von Muslimen zu sein. Aber die Kritik gegen eine Religion kann nicht als solche verdammt werden … Natürlich regen wir uns auf über unzulässige Verbindungen wie über die Verwechslung von Islam und Islamismus – so ähnlich wie bei Christentum und Inquisition. Folglich müssen wir jede Diskriminierung in traditionellen Interpretationen vermeiden. Ganz abwegig ist z.B. der jüngste Irrtum, wenn man behauptet, man würde bei der Kritik der Araber nur eine Religion kritisieren. Denn zum einen definiert sich ein Volk nicht über seine Religion, wie schon gesagt wurde, zum anderen weiß jeder, dass die Araber innerhalb der Muslime demographisch in der Minderheit sind. Die beste Verteidigung der Laizität besteht darin, – und das wird mein letztes Wort sein – daran zu erinnern, dass alle Religionen gefährlich sind, wenn sie von Projekten der politischen Herrschaft instrumentalisiert werden oder wenn sie andererseits im Rollentausch die Politik instrumentalisieren. Wenn es heute immer noch für einige Religionen Privilegien im öffentlichen Raum gibt, dann wird man das Problem nicht dadurch lösen, dass man diese Privilegien auch auf andere Religionen erweitert, sondern dadurch, dass man die derzeitigen Privilegien der Religionen aufhebt. Derzeit bedienen sich einige der sog. Frage „Islam“, um zu sagen: „Wir müssen wieder zum Privatstatus der Religion zurückkehren. Das würde den Muslimen gestatten, den gleichen Status zu haben wie die anderen Religionen“. Ein solches Vorgehen lehne ich ab, bei dem der blinde Punkt der Anspruch der Religionen auf ein Monopol der Spiritualität ist. Nicht dadurch werden wir Fortschritte machen, dass man auch den [französischen] Muslimen die Privilegien der traditionellen Religionen in Europa und in ElsassLothringen gibt, sondern dadurch, dass man sie abschafft. Jede Religion würde dann auf ihren Status der spirituellen Option zurückgeführt mit dem gleichen Rechtstitel wie der atheistische Humanismus oder die agnostische Überzeugung. Dennoch wird eine andere Art von Problem bleiben: es ist die soziale Ungleichheit, die in einem gewissen Maße viel mehr die Immigranten trifft, als die Franzosen. Aber, wenn dies ein soziales Problem ist, dann lasst uns gegen dieses Problem durch Sozialpolitik kämpfen. Es lohnt sich nicht, mehr für die Seele zu tun dadurch, dass man die Forderung nach Laizität geringer macht. Ein soziales Problem braucht eine soziale Antwort, ein sozio-ökonomisches Problem braucht eine sozio-ökonomische Antwort. Vermischen wir nicht die Liberalismen. Den politischen Liberalismus müssen wir unbedingt wieder erneuern. Aber den Liberalismus der kapitalistischen Globalisierung, der jedermann unter Hausarrest stellt und die Menschen in der Einsamkeit und Verlassenheit der eiskalten Kauf- und Konsumwelt einsperren möchte, dieser Liberalismus muss bekämpft werden. Aber auch wenn wir diese inhumane Globalisierung bekämpfen, müssen wir noch lange nicht die Privilegien für die vermeintlichen kollektiven Identitäten wieder einsetzen. Vergessen wir nicht: die Einheit der Menschheit ist der letzte und höchste Richtwert der laizistischen Wertvorstellung. Dieser Wert hat wie mir scheint 43 eine schöne Zukunft, weil er einen dreifachen Gewinn der Freiheit des Gewissens bringt – der Gewissensfreiheit, die auf einer aufgeklärten Kultur gebaut ist, auf der strikten Gleichheit der Menschen, wie immer auch ihre geistigen Optionen sein mögen, und der auf Freiheit und Gleichheit gebauten brüderlichen und schwesterlichen Einheit. In: Thomas Ferenczi (Hrsg.), Religion et politique, une liaison dangereuse ? (Éditions Complexe, 2003). 14e FORUM LE MONDE – LE MANS, 25 au 27 octobre 2002, S. 245-255. – Übersetzung : Gerhard Schneider (SFA). 44 Culture et interculturalité par Raimon Panikkar Ce texte a été élaboré par l’auteur pour animer la discussion " Cultures et dialogue interculturel " du Forum Universel des Cultures 2004. 1. Nous entendons par culture le mythe englobant d’une société à un point donné du temps et de l’espace. Le mythe est cet horizon d’intelligibilité où toutes nos perceptions de la réalité prennent sens. Le mythe nous offre le cadre dans lequel s’inscrit notre vision du monde ; il permet et conditionne toute interprétation de la réalité. Ainsi, nous ne sommes pas pleinement conscients de notre propre mythe, des croyances sur lesquelles se fonde la construction d’une cosmovision précise. Nous ne devenons conscients de notre propre mythe que lorsqu’un autre nous le montre ou quand nous l’avons déjà abandonné, même partiellement. 2. La culture ne peut être objectivée. C’est en participant à son mythe qu’il est possible d’approcher et connaître une culture donnée. Chaque culture est une galaxie comprenant une expérience et une perception du monde d’où émerge sa propre compréhension, qui lui donne son originalité et qui déterminent ce qui est significatif pour une collectivité : les critères de vérité, de bonté et de beauté, ainsi que les limites du monde et la façon d’y être. 3. On peut distinguer entre nature et culture, mais elles sont inséparables dans l’être humain. La culture est la manière par laquelle s’exprime la nature humaine. L’homme est un être naturellement culturel. La culture est le terrain sur lequel nous avançons consciemment vers notre destin, vers une expérience pleine de la vie. Tout être humain existe et se réalise dans une culture donnée. 4. Les cultures sont mutuellement incommensurables. Comme nous faisons tous partie d’une culture au moins, il ne saurait exister de point de vue extérieur ’neutre’ à partir duquel évaluer ou juger une autre culture ; nous sommes dans tous les cas dépendants du langage et des critères de vérité de notre propre culture. En conséquence, il est impossible d’établir une hiérarchie entre les cultures ou de prétendre que les valeurs d’une culture peuvent s’appliquer toujours aux autres cultures ; c’est dire qu’il est impossible d’absolutiser ou d’universaliser ses propres valeurs. Nous pouvons seulement parler d’invariants humains, c’est-à-dire des réalités propres à toute l’humanité, tel que penser, parler, croire, aimer... que chaque culture interprète néanmoins de façon différente et spécifique. 5. Les cultures ne sont pas du folklore et ne peuvent pas être réduites à des manières incidentes de considérer et de vivre sa vie. Elles ne sont pas non plus des espèces d’un genre "culture universelle" qui inclurait tous les peuples et toutes les époques. Toutefois, il y a quelques valeurs 45 transculturelles à des moments précis de l’histoire tel que, par exemple, des normes éthiques pour la paix, la justice et l’harmonie sociale. 6. Chaque culture a ses valeurs propres qu’il est impossible d’absolutiser. Toutes les valeurs sont relatives, mais ceci n’implique pas le relativisme. Le relativisme détruit toute possibilité de croire en quelque chose. Par contre, la relativité nous dit que chaque cosmovision et chaque affirmation sont relatives à leur contexte. Personne ne possède une vision complète et absolue de la réalité qui, loin de ne pas avoir de valeur, est constituée par la trame indivisible des dimensions cosmique, divine et humaine. Chaque être humain, et de façon analogue chaque culture, est un nœud de cette trame ou, si l’on préfère, un centre de la réalité ayant une valeur intrinsèque tout à fait unique. La relativité culturelle nous enseigne le message de l’importance cruciale de chaque culture et de chaque être. En même temps, elle rend évidente l’impossibilité de les absolutiser. 7. La croyance dans l’universalité de ses propres contenus culturels est l’essence même du mono-culturalisme qui mène directement au colonialisme. Les cultures sont incommensurables mais elles ne sont pas incommunicables entre elles, ce qui serait un solipsisme. L’interculturalité se trouve à mi-chemin entre l’absolutisation d’une culture et l’incommunicabilité absolue entre elles. 8. L’interculturalité nous décrit la situation dynamique d’un être humain qui, conscient de l’existence d’autres personnes, valeurs et cultures, sait qu’il ne peut pas s’isoler. Le dialogue interculturel est un impératif pour notre monde actuel. L’interculturalité découle de la conscience des limites de chaque culture et de la relativisation de tout ce qui est humain. Elle se manifeste en tant que caractéristique intrinsèquement humaine et donc aussi culturelle. 9. Toutes les cultures sont le résultat d’une permanente fécondation mutuelle. Les cultures, telle la réalité, ne sont pas statiques : elles se trouvent dans un processus continu de transformation. Le dialogue entre les cultures, ainsi que la tâche philosophique d’essayer de devenir conscient de son propre mythe, de le questionner et le transformer, et de chercher des équivalences entre différents discours culturels, constituent le processus par lequel chaque personne humaine et chaque culture coopèrent au destin de l’humanité et de l’univers qui, en grande partie, repose entre nos mains. Il est donc question ici de dignité et de responsabilité humaines. Raimon Panikkar 7 mars 2002 L’auteur, né à Barcelone en 1918, de mère catalane et de père hindou, est philosophe et théologien. Professeur émérite de l’Université de Santa Barbara en Californie, il réside actuellement à Tavertet (Catalogne, Espagne). Il est auteur de plusieurs livres et articles qui portent sur le dialogue interreligieux et interculturel. Source : http://www.buddhaline.net/article.php3?id_article=728 – http://www.alliance21.org/caravan/fr/3/pg16.htm 46 Kultur und Interkulturalität Raimon Panikkar Dieser Text wurde vom Autor beim « Forum Universel des Cultures 2004 » als Arbeitspapier vorgelegt. 1. Wir verstehen unter Kultur den umfassenden Mythos einer Gesellschaft an einem gegeben Punkt im Raum und in der Zeit. Der Mythos ist der Horizont unseres Verstehens, wo alle unsere Wahrnehmungen der Wirklichkeit Sinn bekommen. Der Mythos gibt uns den Rahmen, in den sich unsere Sicht der Welt einschreibt; er ermöglicht und bedingt jede Interpretation der Wirklichkeit. Wir sind uns allerdings nicht ganz über unseren eigenen Mythos bewusst, über unseren Glauben, auf den sich eine präzise Sicht des Kosmos aufbaut. Wir werden uns unseres eigenen Mythos erst bewusst, wenn ihn ein anderer uns zeigt oder wenn wir ihn schon aufgegeben haben, selbst nur teilweise. 2. Kultur lässt sich nicht objektivieren. Wenn wir Anteil an unserem Mythos haben, wird es möglich, sich einer gegebenen Kultur anzunähern und sie kennen zu lernen. Jede Kultur ist eine Galaxis, die eine Erfahrung und eine Sicht der Welt beinhaltet, von der das eigene Verstehen kommt, das einem seine Originalität gibt und all das bestimmt, was typisch für ein Kollektiv ist: die Kriterien des Wahren, Guten und Schönen, wie auch die Grenzen der Welt und ihrer Art und Weise dort zu leben. 3. Man kann Natur und Kultur unterscheiden, sie sind aber im Menschen untrennbar. Die Kultur ist die Art und Weise, durch welche sich die menschliche Natur ausdrückt. Der Mensch ist von Natur aus ein kulturelles Wesen. Die Kultur ist das Terrain, auf dem wir bewusst auf unsere Bestimmung zuschreiten, auf eine ganze Erfahrung des Lebens. Jedes menschliche Wesen existiert und realisiert sich in einer gegebenen Kultur. 4. Die Kulturen lassen sich untereinander nicht messen. Weil wir alle wenigstens an einer Kultur teilhaben, kann es keinen « neutralen » Gesichtspunkt außerhalb geben, von dem aus wir eine andere Kultur beurteilen können. In allen Fällen sind wir von der Sprache und den Wahrheitskriterien unserer eigenen Kultur abhängig. Folglich ist es unmöglich eine Hierarchie unter den Kulturen zu errichten oder zu behaupten, dass die Werte einer Kultur sich immer auf andere Kulturen anwenden lassen. Das bedeutet, dass es unmöglich ist, seine eigenen Werte zu verabsolutieren oder sie zu verallgemeinern. Wir können nur von unveränderlichen menschlichen Größen sprechen, d.h. von Wirklichkeiten, die zur ganzen Menschheit gehören wie z.B. Denken, Sprechen, Glauben, Lieben … die aber dennoch von jeder Kultur unterschiedlich und spezifisch interpretiert werden. 5. Kulturen sind keine Folklore und lassen sich nicht auf zufällige Arten reduzieren, wie man sein Leben betrachtet und lebt. Kulturen sind auch keine Gattungen einer « Universalkultur », die alle Völker und Epochen einschließt. Es gibt allerdings an bestimmten Momenten der Geschichte 47 transkulturelle Werte, solche wie z.B. ethische Normen für den Frieden, für die Gerechtigkeit und die sozialen Harmonie. 6. Jede Kultur hat ihre eigenen Werte, die man nicht verabsolutieren kann. Alle Werte sind relativ; das bringt aber keinen Relativismus mit sich. Der Relativismus zerstört jede Möglichkeit, an etwas zu glauben. Dagegen sagt uns die Konzeption der Relativität, dass jede Sicht des Kosmos und jede Behauptung in einem Verhältnis zu ihrem jeweiligen Kontext stehen. Keiner hat eine vollständige und absolute Sicht der Realität. Die Sicht der Wirklichkeit ist immer an einen Wert gebunden und kommt durch das unsichtbare Raster der kosmischen, göttlichen und menschlichen Dimensionen zustande. Jedes menschliche Wesen – und auf analoge Weise jede Kultur – ist eine Schnittstelle in diesem Raster, oder wenn man so will, ein Mittelpunkt der Wirklichkeit mit einem einzigartigen inneren Wert. Die kulturelle Relativität verkündet uns die Botschaft von der zentralen Wichtigkeit jeder Kultur und jeden Seins, gleichzeitig belegt sie die Unmöglichkeit, sie zu verabsolutieren. 7. Der Glaube an die Allgemeingültigkeit seiner eigenen kulturellen Inhalte gehört zum Wesen des Monokulturalismus; er führt direkt zum Kolonialismus. Die Kulturen lassen sich untereinander nicht messen, sind aber miteinander in Kommunikation. Das Gegenteil würde sonst einen Solipsimus bedeuten. Interkulturalität liegt auf halbem Weg zwischen der Verabsolutierung einer Kultur und der absoluten Unmöglichkeit miteinander zu kommunizieren. 8. Die Interkulturalität beschreibt uns die dynamische Situation eines Menschen, der im Wissen von der Existenz anderer Personen, Werte und Kulturen davon überzeugt ist, dass er sich nicht isolieren kann. Der interkulturelle Dialog ist für unsere derzeitige Welt ein Imperativ. Die Interkulturalität kommt aus dem Bewusstsein der Grenzen jeder Kultur und der Relativierung alles Menschlichen. Interkulturalität zeigt sich als charakteristisch darin, dass sie zutiefst menschlich und auch kulturell ist. 9. Alle Kulturen sind das Ergebnis einer fortwährenden gegenseitigen Befruchtung. Die Kulturen, wie auch die Wirklichkeit, sind nicht statisch: sie sind in einem ständigen Prozess der Transformation. Der Dialog zwischen den Kulturen bildet die Grundlage des Prozesses, mit dem menschliche Personen und Kulturen zusammenwirken im Hinblick auf das Schicksal der Menschheit und des Universums, das zum großen Teil in unseren Händen ruht. Der Dialog zwischen den Kulturen sowie auch die Aufgabe der Philosophie, sich seines eigenen Mythos bewusst zu werden, ihn zu hinterfragen und zu verändern und die Gleichwertigkeiten innerhalb des kulturellen Diskurses zu suchen, sind uns also schicksalhaft anvertraut. Es geht hier um die Frage der menschlichen Würde und Verantwortung. Der Autor, 1919 als Sohn einer katalanischen Mutter und eines indischen Vaters in Barcelona geboren, ist Philosoph und Theologe. Als emeritierter Professor der Universität von Santa Barbara in Kalifornien, lebt er gegenwärtig in Tavertet (Katalanien, Spanien). Er ist Autor zahlreicher Publikationen zum interreligiösen und interkulturellen Dialog. Quelle : http://www.buddhaline.net/article.php3?id_article=728 Übersetzung: Gerhard Schneider (SFA) 48 http://them.polylog.org/1/fpr-en.htm Raimon Panikkar Religion, Philosophy and Culture Summary Content español Religion, philosophy and culture are three "elements" of the human reality. If the first could be compared to the feet with which Man journeys towards his destiny, philosophy could represent the eyes that scrutinize that journey, and culture, the earth on which Man is walking during his concrete pilgrimage. Interculturality represents the relativity (not the relativism) of everything human, and therefore of these three notions. The question of the nature of philosophy is already a philosophical question, and intimately connected with what Religion stands for. An intercultural approach shows that one cannot separate Philosophy from Religion, and that both are dependent on the culture which nurtures them. In order to do justice to the problem, we need to introduce the function of mythos, which complements that of logos. 1 Introduction I. Philosophy 1. What are we talking about? 2. Homeomorphic equivalents 3. What it is that we are talking about II. Culture 4. The encompassing myth 5. Nature and culture 6. Interculturality III. Problems 7. The transformative function of philosophy 8. Interculturalization 9. Mythos and logos Introduction »Philosophy is but the conscious and critical accompaniment of Man's journeying towards his destiny. This journeying is called religion in many cultures.« 1 2 Philosophy is but the conscious and critical accompaniment of Man's journeying towards his destiny. This journeying is called religion in many cultures. The following considerations, intending to put or discover a certain order in the world of religio-cultural galaxies, will serve as prolegomena to the unavoidable problem, today more than ever, of the meeting of religions. Intercultural philosophy situates itself in terra nullius (no man's land), in a virgin place that no one has yet occupied; otherwise, it would no longer be intercultural but would belong to a determined culture. Interculturality is no one's land, it is utopia, situated between two (or more) cultures. It must keep silent. Now today, since it is coming to vogue, and because historical archetypes repeat themselves, I fear that we are finding ourselves, like Moses face to face with a "promised land", but without anyone having promised it to us: maybe because it does not exist – except as an utopia. 2 T 3 49 4 5 When Aaron enters it, that land ceases already to be "promised" and he appropriates it as a Hebrew land, which must "expel" its original inhabitants. When Christianity and later modern science have entered these foreign lands they equally believed that these were promised lands they believed that their duty was to "expel" the ancient errors and convert the "Natives". It is not customary for philosophy to go out and conquer or convert, but it has often been the one that has justified such intercultural skirmishes. This somewhat polemical introduction would like to put us on our guard against the risk that the growing movement towards intercultural studies be nothing but the symptom of a culture, which, because it is in crisis, seeks to expand its "market," as does the capitalistic system with its investments in the "Third World". Interculturality is problematic. The very moment that I open my mouth to speak, I am obliged to use a concrete language, and thus I am completely in a particular culture: I am on a land which already belongs to someone. I am in my culture. cultivating my land, speaking my language. And if I must, moreover, be understood by my readers, I must necessarily enter a land which is common to all. While we have, in a certain sense, conquered space, since there are readers on all continents, we have been unable to dominate time, since we are necessarily contemporary. While assuming the past and taking into consideration the possible futures, we communicate in the present and cannot escape the myth of contemporaneity, no matter how polydimensional it may be. We are obliged to representation. What therefore is the territory that belongs to a problematic intercultural philosophy? My answer would be simple if we were not dealing with philosophy. It would then be sufficient to say that it is a territory acknowledged as common, for example that of music, and then approaching it according to the distinct perspectives of our respective cultures. But this is not valid in the case of that human activity which claims to leave thematically no territory outside of its critical reflection. It follows that we are thematically obliged to question the very nature of our question about philosophy and about the very soil where what we call "philosophy" has flourished. In the following text, after having put forward three reflections on the issue of philosophy, followed by three considerations on what is culture, we shall then dedicate three chapters to our specific problematic. 3 T 6 »Interculturality is no one's land, it is utopia, situated between two (or more) cultures.« 7 8 9 I. Philosophy 10 We have already insinuated that we initially and provisionally understand by philosophy, that human activity which asks questions about the very foundations of human life under the heavens and on earth. 1. What are we talking about? »The question about philosophy is already 11 Let us repeat: the question about philosophy is already philosophical and, thus, already belongs itself to philosophy. 50 philosophical and, thus, already belongs itself to philosophy. To which philosophy? Obviously, to all philosophy.« 12 To which philosophy? Obviously, to all philosophy, as we have just said. But the answer to be given to the question: what is that philosophy, is no longer a common one, since we shall give one answer or another according to the particular conception that we have of philosophy. Now, this conception depends on the culture within which we elaborate an answer. We are dealing here, not with what is called a hermeneutical but a prior philosophical circle. We cannot ask the question what is philosophy except within a specific philosophy, even if, in most cases, that philosophy is not explicit. The answers are varied. We know many of them: we ask about Being, about Reality, about the nature of the question itself, about what saves us, makes us aware, critical, free, happy, gives a meaning to our life, allows us to act, etc. What is it about? It is about knowing what different cultures have understood by philosophy. The "histories of philosophy" have much to say about that question. But what is the question asked by these philosophies? Obviously, they relate the "history" of the different conceptions of "philosophy". Within cultures where philosophy has a certain validity or importance, no major problem arises. But once again, what are we talking about when the word does not exist? How are we going to translate it, and what criterion do we have, in order to know that our translation is correct? This brings us to an unavoidable methodological issue. T 13 T 14 15 T 16 T 2. Homeomorphic equivalents 17 The majority of studies on this theme have been more or less monocultural. This is due to the global predominance of Western culture during the last 500 years, and to the concrete fact that an Hellenic word has been used to formulate the question. The question: what is philosophy, was asked on the basis of what the Greeks originally understood that word to mean. It is on the basis of that one culture and with instruments of that same culture that we have approached those foreign lands, those foreign cultures. This is all the more meaningful since the majority of learned people from other cultures have hastened to show us that what we call by that name also existed in their respective cultures. Thus we have important studies on Indic, Chinese, Bantu, Japanese and other, philosophy, as being so many branches that enrich the known studies on Ancient, Medieval, German, Spanish ... philosophy. These experts usually tell us that their respective philosophies are oftentimes more rich in certain aspects that have been neglected by Western philosophy, and that they help us to broaden and deepen the very conception of philosophy. But it is rare that they have asked themselves in a critical and thematic way, what question they were asking when asking the question of philosophy. We know today, for example. that there are idealists in India, materialists in China, mystics in Japan, a more sensuous and concrete philosophy in Africa. etc. The majority of those who cultivate (or engage in) philosophy have started from the Western model and have made known to us that what is called philosophy in the West. has existed and still exists in other cultures. But the Greek concept of philosophy, with all its variation and reforms, continues to be the paradigm according to which one proceeds to research what is philosophy in other cultures. T »It is on the basis of that one culture and with instruments of that same culture that we have approached those foreign lands, those foreign cultures.« 18 T 19 T »Homeomorphic equivalents are not mere literal translations, any more than they merely translate the role that the original word claims to play, but they play a function which is equivalent or comparable to that supposedly played by philosophy.« 51 20 21 22 23 When translating the word, one seeks equivalents to the concept of philosophy, equivalents conditioned by the original Greek model: even if the notion has somewhat evolved subsequently. I have introduced, a few years ago, the notion of homeomorphic equivalents, as a first step towards interculturality. One should, in our case, research both the eventual equivalent notions to philosophy in other cultures, and the symbols (not necessarily the concepts and even less a unique concept) that express the homeomorphic equivalents of philosophy. Homeomorphic equivalents are not mere literal translations, any more than they merely translate the role that the original word claims to play (in this case: philosophy), but they play a function which is equivalent (analogous) or comparable to that supposedly played by philosophy. It is therefore not a conceptual but a functional equivalent, i.e. an analogy of the third degree. One does not seek the same function (as that exercised by philosophy) but the function that is equivalent to that exercised by the original notion in the corresponding cosmovision. Let us consider a few examples that may help us. "Brahman" is not a translation for "God", since the concepts do not correspond (their attributes not being the same), and since the functions are not identical (brahman not having to be creator, providence, personal, as God is). Each one of these two words express a functional equivalence within the corresponding two cosmovisions. There is more. In that example, the correlation is almost biunivocal (one word homeomorphically corresponding to the other); but it could not be. We can for example translate "religion" by dharma without necessarily translating dharma by "religion." Dharma equally means duty, ethics, element, observance, energy, order, virtue, law, justice, and has been even translated by reality. But the word "religion" can also mean sampradâya, karma, jati, bhakti, marga, pûja, daivakarma, nimayaparam, punyasila ... Each culture is a world. If by philosophy, one then understands the intellectual activity which clarifies the use of our concepts or which purifies our language, we shall not seek what plays that role in the other culture. but what accomplishes the function equivalent to that which the clarification of concepts and words plays in the first conception that we have talked about. There are at least 33 notions in classical Sanskrit which could he homeomorphically compared to the equivalent function of philosophy. 4 One can therefore discuss the issue of whether this activity of the human mind should be called philosophy. We believe that it is appropriate if we do not wish to condemn ourselves to a cultural Solipsism: but we must not forget that the relationship must be established in both directions, moving for example from the Greek equivalents to those of the other culture, and from the latter to the Hellenic ones. We cannot claim to define through one single word what intercultural philosophy is, nor even presuppose that such a philosophy exists. What is possible however is to inquire about the many homeomorphic equivalents, and, from within the other culture, to try to formulate what can correspond to what we are trying to say when we say the word philosophy. We must seek a middle way between the colonial mentality which believes that we can express the totality of the human experience through the notions of a single culture, and the opposite extreme which thinks that there is no communication possible between diverse cultures, and which should then condemn themselves to a cultural apartheid in order to preserve their identity. I am thinking of the case of Bhutan as a political example. Our problem is not merely a "speculative" one. T 24 »We cannot claim to define through one single word what intercultural philosophy is, nor even presuppose that such a philosophy exists.« 25 T 26 27 28 52 29 Without claiming in the least to say something which is universally valid. let me venture, as I journey through this middle way, to sketch an answer to the problematic that we have set forth. 3. What it is that we are talking about 30 »What we could call intercultural philosophy would be a new genus of philosophy, an enriching of the term beyond its cultural limits.« 31 32 33 Given the contingent fact that today's Western languages are somewhat intercultural vehicles, we could adopt the Hellenic word philosophy as a symbol of something, which, up till now, had no reason to be present in the meaning of what was called philosophy originally and that is still called philosophy. What we could call intercultural philosophy would then not be a new species of philosophy, alongside the classifications offered to us by the histories of philosophy, but it would be a new genus of philosophy, an enriching of the term beyond its cultural limits. Just as – as we shall see – the great cultures of mankind are not real species of a real genus, but each one of them is rather a genus (with subcultures as species), so the intercultural notion of philosophy would represent a distinct superior genus (which we could perhaps continue to call philosophy) and not another species of a unique genus. This kind of supergenus, of a purely formal character and valid only within a specific moment of time and space, would be a transcendental, and not a categorial relation with what, until now, has been called philosophy. This philosophy would be a formal transcendental and not a category. In this sense, intercultural philosophy does not exist as does an idealistic philosophy (one which presents certain common traits), or a Catalan philosophy (without content that is necessarily common, but cultivated by the Catalans or in the Catalan language). An intercultural philosophy exists only as transcendental to the different human activities which correspond homeomorphically to what, in a certain culture, we call philosophy. As I try to follow this middle way which avoids solipsism without falling into colonialism, I shall try to describe in a very provisional manner, as follows, the philosophical activity that would have a certain intercultural validity: Philosophy could he understood as the activity by which Man participates consciously and in a more or less critical manner, in the discovery of reality and orients himself within the latter. By saying activity, we wish to surmount the reductionism that is represented by a certain conception of philosophy as being something purely theoretical. An intercultural philosophy cannot eliminate the dimension of praxis, understood not only in a platonic and/or Marxist sense, but also eminently existential, to use another polysemic word. The word "activity" also indicates that it is a matter of acting, of a human agere, which need not therefore be limited to a mere mental or rational operation. By using the word Man, we refer to the philosophical activity which is specific to the human being. Neither angels nor animals philosophize. Philosophy is an activity, belonging to Man as such. Philosophy would be that primordially and specifically human activity. The notion of participation in our description claims to indicate the passive aspect of philosophical activity. T »Philosophy could he understood as the activity by which Man participates consciously and in a more or less critical manner, in the discovery of reality and orients himself within the latter.« 34 35 36 37 38 53 39 Life, as well as the reality in which we live, has been given to us and we find ourselves immersed in it. We are, as we participate in it, something anterior and superior to ourselves, both individually and collectively. Philosophical activity is an activity of acknowledgement before being one of pure knowledge. By qualifying philosophical activity as conscious, we wish to indicate that consciousness embraces an activity and a reality which is much broader than reason, not only because Spanish and French words include very wisely moral conscience, i.e. the knowledge of good and evil, but also because while it includes rationality and intelligibility, it does not limit itself to the latter. We are aware that there is something that we do not understand, we are aware that both Nothingness and Being, even if they are unintelligible, can be real. There exists a thinking which is non discursive, non deductive, an imaginal, iconic awareness, a non reflexive intuition, etc. And experience shows us that many cultures have cultivated these types of consciousness which are not included in rationality – without necessarily falling into irrationality, the latter being incompatible with philosophical activity, thus abandoning the realm of the human strictly speaking. 5 We add the word critical because we seek to underline both the intellectual dimension of philosophical activity and its questioning character. Every man could potentially be a philosopher, but the word "critical" suggests that the first innocence has been lost, and that, in the vision of reality held by any man, the philosopher asks the why of what is given to him. The word "critical" comprises also reflection, skepsis and introspection. Human consciousness is constitutively consciousness: it is a gnosis which knows that we are not alone (ni estamos ni somos solos). We have added degrees to critical consciousness, for even if a minimum of self-consciousness seems to belong to all philosophy, it is not necessary to accept a Kantian type of "critique" as being essential to the notion of philosophy. No matter what, with a more or less critical consciousness, philosophy is a discovery of what is and of what we are. Not only is reality disclosed to us by itself, but we also discover it in virtue of our active participation in the dynamism of reality itself of which we are a part. There is no point in saying that this discovery or revelation takes place within some limited parameters that make us who we are and of which we are aware. Philosophical activity is as much a discovery of reality as that of what we are. It is a partial, hypothetical, doubtful, imperfect, contingent discovery but a revelation in the last analysis. A revelation which, because it is one, continues to be so; i.e. an unveiling which never ceases, not only because of a possible infinitude of reality, but because of our own finitude, which results in that every discovery is at the same time a covering over. Practically all philosophies have known that truth has a seductive appearance; it simultaneously reveals and hides itself. Not only would absolute truth dazzle us, but it would not enlighten us, for it could not be total if we ourselves were not in it. Or, as we shall insinuate further, all incursion of the light or of the intelligibility of logos within the obscure realm of the mythos is accompanied by another shadow that the logos leaves behind it and which the mythos discreetly covers anew. All demythization is accompanied by a remythization; 6 it is always necessary that something be "pre-sup-posed". T 40 T T T HTU 41 T 42 T »Practically all philosophies have known that truth has a seductive appearance; it simultaneously reveals and hides itself.« UTH T T HTU 54 UTH 43 By reality, we understand all that is, or is thinkable, all that can enter our consciousness, the representation (whether realistic or idealistic), the idam of the Upanishads ... We exclude neither Being nor Nothingness, nor do we limit ourselves to what can be expressed by the verb to be. We use this word as the broader and (maybe) deeper of all – not as all (no theory whatsoever is formulated here), but as an ultimate symbol which would hence encompass also what could dialectically appear as non-real. Let us not forget that the great challenge of interculturality is the relativization of all apriori. The notion of orientation, finally, wishes to underline the vital aspect, both practical and existential, of philosophy. It is through philosophy that Man gives orientation to his life, forges his destiny and moves towards what he considers his goal (whatever may be its meaning). Philosophical activity would thus be that specifically human activity by which Man realizes as such – what many cultures have called the salvific character of philosophy, or of what it is customary to translate by religion. This orientation may postulate a North or at least a magnet, but it is philosophy, as conscious activity about the meaning of life or of reality, which puts the compass into our hands. And while some extremist positions say that we should do away with the compass, that waying on our own without an (external) compass, would also be the interiorization of a compass which does indicate no other direction but the one that we create or imagine. From the starting point of interculturality, philosophy can be considered as the conscious and more or less critical companion of Man's journey – corresponding in many cultures to what could be translated by religion. It is obvious that every word used will be differently interpreted by different philosophies. It follows that an intercultural philosophy questions all notions, and each one of the notions of a current in a given culture. After having taken all these precautions, I believe that one can speak provisionally of intercultural philosophy as being a transcendental relation to what we call philosophy. We have not thereby left our culture, we have not jumped over our own shadow but we have opened ourselves, as much as possible, to the experience of the reality of other cultures, ever ready to dialogue with the latter, as we shall now say. T 44 T T »From the starting point of interculturality, philosophy can be considered as the conscious and more or less critical companion of Man's journey – corresponding in many cultures to what could be translated by religion.« 45 T T 46 T T T II. Culture 47 It is well known that the term "culture" has undergone during the 17th century in Europe, a certain mutation which has crystallized in a modern sense only since a little less than a century ago. It is a term, which remains suspect to some especially the Anglo-Saxons. Before that, culture meant something else. Cultura anima may be one of the better definitions of philosophy (Cicero: Tusculanae disputationes. II, 13). The word means I cultivate (cura, curatio, cultus), implying honor and veneration. Culture was always culture of something. Hence has it come to mean what we still mean when we speak of a cultivated man. And it is through the intermediary of "civilization" that "culture" has come to take on the meaning that is widespread today. 7 T 48 T T T T T HTU 4. The encompassing myth 55 UTH 49 To the hundreds of definitions of culture that exist today, I shall risk adding one more, which has at least the advantage of being maybe the shortest of them all, and which finally coincides with the majority of accepted descriptions. All the latter say that culture is constituted by rituals, customs, opinions, dominant ideas, ways of life which characterize a certain people at a given period. If language is an essential element, history and geography are equally cultural factors. We summarize all that in the word myth, understood as symbolizing that which we believe at such a deep level that we are not even aware that we believe it: "it is useless to say it," "it is understood," "it is obvious," "we shall not pursue the investigation any further" ... We question myth only when we already partly stand outside it: this is because it is precisely the myth which offers us the basis from which the question as question makes sense. For the myth gives us the horizon of intelligibility where we must situate any idea, any conviction or any act of consciousness so that they may be held by our mind. Of course, there are particular myths and we must also distinguish between on the one hand, mythologies, mythologoumena, mythemes, and on the other, myth strictly speaking, which is what makes possible a narration of myths, a science about myths, more or less explicit groups of myths and the themes themselves as rational translations of what the myths themselves allow to appear as translatable. All this should not be confused with the myth strictly speaking, that horizon which gives the condition of intelligibility of everything that is subsequently said. Each culture, in a sense, could be described as the encompassing myth of a collectivity at a certain moment in time and space; it is what renders plausible, credible, the world in which we live, where we are. This accounts for the flexibility and mobility of myth as well as the impossibility of grasping our own myth, except when we hear it from the mouth of others because having accorded the latter a certain credibility or when it has ceased to be a myth for us. Myth and faith are correlative, just as there exists a special dialectic between mythos and logos (as well as between logos and mythos). Each culture possesses a cosmovision and reveals the world in which we live – in which we believe to be. Each culture is a galaxy which secretes its self-understanding, and with it, the criteria of truth, goodness, and beauty of all human actions. Cultures are not folklore, as certain mainly political milieux are in the habit of interpreting them, when they speak arrogantly and condescendingly of multicultural tolerance. Cultures are not mere specific forms of a genus called human civilization. Each culture is a genus. Cultures are not abstract species of a single sovereign genus. The sovereign genus, which would be human culture, exists only as an abstraction. Let us say it more academically: there are no cultural universals, i.e. concrete meaningful contents valid for all the cultures, for mankind throughout all times. What one calls human nature is an abstraction. And every abstraction is an operation of the mind which removes (abstracts) from a greater reality (as seen by this mind) something (less universal) which it considers as important. There cannot be cultural universals, for it is culture itself which makes possible (and plausible) its own universals. T »For the myth gives us the horizon of intelligibility where we must situate any idea, any conviction or any act of consciousness so that they may be held by our mind.« 50 T T 51 T T 52 »Each culture is a galaxy which secretes its selfunderstanding, and with it, the criteria of truth, goodness, and beauty of all human actions.« 53 54 T T T T T T 55 T T T 56 56 By saying that there are no cultural universals, we are using a way of thinking which is foreign to the modern "scientific" mentality, in which predominates (when not dominates) simple objectivity (and objectibility) of the real. Culture is not simply an object, since we are constitutively immersed in it as subjects. It is the one that makes it possible for us to see the world as objects, since self-consciousness, i.e. subjectivity, essentially belongs to the human being. It ensues that all classification of cultures is nothing but a formal abstraction with a claim to objectivity to which no real culture can be reduced. Culture is the encompassing myth which makes it possible for us to believe the world in which we live. Every cosmology is the logos of a kosmos which shows itself to us as such, thanks to the mythos which renders it visible to us. There are no cultural universals. But there are, for sure, human invariants. Every man eats, sleeps, walks, speaks, establishes relationships, thinks ... But the way according to which each one of the human invariants is lived and experienced in each culture is distinct and distinctive in each case. It is undeniable that at certain given moments of mankind, there are myths that acquire a greater universality than others, but even in such cases, the way we usually interpret them, is distinct. "You shall not kill" can be the formulation of an abstract universal myth that we all interpret today as the condemnation of cannibalism: however, the real belief in an absolute "thou shall not kill" is far from being universal. Let us not forget that a myth is constitutively inobjectifiable and that it is myth (in the sense in which we use this word) only for those who believe in it. As for the others, these are myths only in a condescending and pejorative sense of the word, as used in the modern colonial era. We see the myths of others as more or less legendary mythologies – we do not see the beam in our own eye. It is very revealing to inquire whence and why a "mythology" was born (not the narrative, mythos-legein) as a rational science about others' myths (legends). All those who do not come from the South or the Center of England speak English with an accent: only the "natives", of course, speak without an accent ... Everything which did not fit into the mental framework of what is called the Enlightenment, which flourished precisely when the West had politically "conquered" more than three quarters of the planet, has been called primitive myth, and still nowadays, "on the way to development". Cultural respect requires that we respect those ways of life that we disapprove, or even those that we consider as pernicious. We may be obliged to go as far as to combat these cultures, but we cannot elevate our own to the rank of universal paradigm in order to judge the other ones. This is the great challenge of pluralism and one of the cements of interculturality. T 57 T T »There are no cultural universals. But there are, for sure, human invariants. But the way according to which each one of the human invariants is lived and experienced in each culture is distinct and distinctive in each case.« 58 T 59 60 »Cultural respect requires that we respect those ways of life that we disapprove, or even those that we consider as pernicious.« T 61 T T T T T T 62 T T T 5. Nature y culture »Man is a cultural animal. Culture is not extrinsic to him, but natural. Man is a being that is naturally cultural – or culturally 63 We can pursue with a double assertion: a. Culture is the field that makes it possible for us to cultivate the world that it itself presents to us, so that Man may become fully human and achieve his fullness. T 64 T T T 57 natural.« 65 b. Culture is the specific form of human nature. The nature of Man is cultural. Culture is not an additive to Man, it is not something artificial. Man is a cultural animal. Culture is not extrinsic to him, but natural. Man is a being that is naturally cultural – or culturally natural. The ultimate criterion for condemning another culture will therefore consist in showing that it is anti-natural – although the very idea of nature is already culture-specific. One could critique western civilization by saying that it is the culture which has championed a dichotomy between the natural nature and cultural nature of man, so that it has separated religion (a cultural fact), from what is natural, thus converting it either into something that is supernatural, or into an ideology (comparable to a mere doctrinal superstructure). By thus separating culture from nature, it has constructed a culture which is artificial in the pejorative sense (although it is said to be scientific). According to the Chinese proverb, one cannot stay too long on the tip of one's toes. It seems to me that it is a key for understanding Western culture. Yet the Western experience is fertile. We cannot separate nature from culture, but neither should we say that they are simply the same. The problem in the West has been acute ever since the Greeks. The physei, what corresponds to physis, to nature, is not identically the same as nomôi, as what pertains to nomos, to the norm. To separate them or to make them into something identical would lead to the destruction of the humanum. Their relation is nondualistic, advaita. Culture is neither a mere accident of Man, nor is it his substance: it is not identical to human nature. There can be antinatural cultures. Much water has flowed under the bridges since the Greeks. Maybe the following considerations could be of some help here. While in the world of nature, there are things, in the world of culture, there are objects. Here either, it certainly is not possible to separate them. Everything that man touches, no matter how natural he believes it to be, is always at the same time cultural. So-called natural things never cease to be representations of human consciousness. But natural things are distinct from artificial ones, especially from "ideas", "representations", "idols", "images" ..., which do not claim to be in the world of nature, but to be real in the human world of culture. These realities we call objects, since they are undoubtedly projections, ob-jecta of our mind, objects of thinking. Justice, for example, is not a thing: being a cultural reality, it is an object of human thinking. For animals also and maybe also for sentient awareness, there are things. But for man, there are also objects, and he thinks objects as such. That is why he can thus meditate upon them, experiment with them and manipulate them. We must here take up a theme which is unavoidable when speaking of an intercultural philosophy. An object is a representation of human consciousness. From that perspective, natural things, as we call them, are also objects. But it is the human mind itself which distinguishes between the objects that exist in nature and those that belong to the world of culture. A horse does not belong to the same order of reality as does justice, but one cannot say that an African mask, in its ritual reality, is simply natural, nor exclusively cultural. The whole Sacramental view of the universe, whether Hindu, Christian, Bantu ... presupposes this non-dual relationship between the natural and the cultural. Objects of thinking are cultural invariants. Every man thinks, and to think is to think something. This something is the objectum of thinking, what the activity of the mind projects, throws in front of itself in virtue of the stimulation it has received. T 66 T T 67 T T 68 T T 69 T T »The concept has been identified with the intelligibility of a thing: it follows that if philosophy wants to know what things are, it must necessarily operate with concepts. The concept has thus become the unique instrument of philosophy.« 70 T T 71 T T 72 T T T 58 73 The concept, however, is not such an invariant. The concept is a universal in the most technical meaning of the term, it is an abstraction of the mind which grasps or claims to grasp the "quiddity" of a thing, called essence, substance, representation, idea, or as one wishes. The same word has been used with many meanings. But the concept is not a cultural universal. And this is what we wish to underline: not all cultures operate with concepts. The concept, which is maybe the genial "invention" of Socrates (or of the Platonic Socrates), in spite of the protests of Isocrates at that time, has become the best instrument of Western philosophy. For Hegel, concept is the mediator par excellence between being and becoming, and not only an instrument, but, so to speak, the soul of the things themselves. The concept has been identified with the intelligibility of a thing: it follows that if philosophy wants to know what things are, it must necessarily operate with concepts. The concept has thus become the unique instrument of philosophy. There are, however, homeomorphic equivalents to philosophy, which do not operate with concepts. I am not referring only to what the 19th-century colonial mentality has called prelogical or preconceptual thinking, but equally to systems of thought as elaborate as a good portion of Indic philosophy. 8 There is, for example, a philosophical activity of Man which operates with symbols and not with concepts. It does not therefore try to do a conceptual algebra which corresponds to reality, but to present or to make possible intuitions of reality itself. There are numerous classes of intelligibility, many ways of being aware of reality and of participating in it. That is the intercultural challenge. 74 T T T T T T T 75 »There are numerous classes of intelligibility, many ways of being aware of reality and of participating in it. That is the intercultural challenge.« 76 T T T T T T T HTU UTH 6. Interculturality 77 We have already asserted that interculturality is the philosophical imperative of our times. But we have mentioned a twofold temptation: monoculturalism and multiculturalism. There is a monoculturalism which is as subtle as it is wellintentioned. It consists in admitting a vast range of cultural diversity, but against the unique backdrop of a common denominator. Our categories have taken root so deeply in the substratum of modem man, that it is difficult for him, for example, to imagine that he could think without concepts or without applying the law of causality. One postulates therefore a universal and hence common reason, and a unique intelligibility: likewise, one finds it difficult to see how we could abstract from our categories of space, time and matter. An example, which is powerful in every sense of the word, can be taken from modern science, which claims to be universal, forgetting that its cements themselves have been drawn up from a particular culture. We have already mentioned as monocultural examples the "scientific" ideas of space and time, to which we could add those of matter, energy, and above all the possibility of translating in algebraic terms the phenomena of nature, the docility of the latter towards set and determinating laws. Because of the spectacular feats that it has made possible, modern science, often without willing it, has converted these polysemic symbols already mentioned (time, space, matter ...) into univocal and definable (circumscribed, although not understood) signs. T 78 T T »Interculturality is the philosophical imperative of our times.« 79 T T »The relativity inherent to interculturality does not question the discoveries of a culture, but neither does it absolutize them. It relativizes them, i.e. it considers them valid and legitimate within a given culture.« T 59 80 Whatever may be the case, since we shall not enter now into a global evaluation of modern science and of its underlying epistemology, we only affirm that all these pillars on which modern science rests, are not intercultural: they belong to one culture only. We do not intend to say by this that other forms of thought and their underlying myths are more valid or less valid, nor that they should or should not disappear. We are only stating that we have here a monoculturalism which does not allow the full blossoming of other cultures. Let us repeat that monoculturalism is not incompatible with tolerance of all those ways of life which accept the encompassing myth of modern culture. In the present situation, the latter could be described as the law of the market, the power of money, the universal value of modern science, the technological complex as the necessary framework of the common life of human beings, and above all, the specific way of thinking and seeing life. To the dominant monoculturalism belong the major portion of what are usually called the definite assets of modern science, such as the fact that it is the earth that rotates around the sun and not vice-versa, the law of entropy or the malaria cycle, modern man is not ready, and rightly so, to accept a cultural relativism which would bring him to doubt about his "scientific progress". But the cultural relativity of an intercultural discourse has nothing to do with such relativism. The relativity inherent to interculturality does not question the discoveries of a culture, but neither does it absolutize them. It relativizes them, i.e. it considers them valid and legitimate within a given culture and within the parameters admitted by the latter: in a word, within the encompassing myth of that culture. Not to be disposed to relativize the present cosmology when we have relativized all others is equivalent to a fossilization of time and to the very negation of the idea of progress – unless one wishes to domesticate the latter in order to oblige it to a gratuitously postulated linearity or to set the realm in which the "paradigm" could change – a very significant attitude of modern monoculturalism. We have indicated at the beginning that monoculturalism is very rooted in the human mind and difficult to surmount. Here again dawns the challenge of interculturality. Our civilization accepts easily other cultures as long as the latter accept the rules of the game that the former postulates. And it is obvious that because of its very power, our civilization can allow itself the luxury of being much more tolerant than weaker cultures. T 81 T T 82 T T 83 T T »It is obvious that because of its very power, our T 60 civilization can allow itself the luxury of being much more tolerant than weaker cultures.« 84 What has brought about the theoretical justification of monoculturalism is the practical triumph of evolutionary thinking, which in turn is indebted to the linear conception of time. According to that thinking, mankind follows a linear "progress"; with its meanderings, twists and turns, up to an "omega" point – that some philosophers interpret as the secularization of the eschatological thinking of Abrahamic religions. It is not so much a matter of the hypothesis according to which man has come from the monkey as of the fact of believing that we have evolved within a geography and history which have a double dimension, and that the meaning of human life, of mankind and of the whole cosmos consists in "developing", i.e. evolving towards that "end". Evolution is primarily a form of thinking which believes that it can reach the intelligibility of a phenomenon if it has explained its linear temporal gestation, in other words, if it visualizes the trajectory according to which a given phenomenon has come to be, by riding a time which has brought it all the way up to us. Cosmology is being reduced to a cosmogony: to explain the gestation of something is equivalent or comparable to having understood: it the how has then become equivalent or "equiparable" to the why and has replaced the what – for to control the how it is superfluous to know the what. What is important, because that is what is efficient, is to "know" how things operate. If such be the case, it is enough to "know" the evolution of man and of cultures in that unique sense. The official language of the United Nations, which speaks of "developed" and "developing" countries is highly revealing. We are in a monocultural world: there is no consolation in saying that it is pluricultural. Only one culture sets the rules of the game. It is precisely the task of philosophy to reach the ultimate roots of reality and to become aware of this monoculturalism which is invisible from within our own myth. Then, possibly, we may find a window which will allow us to find an exit. We are saying "exit" because it is practically a world consensus that we must exit from this modern civilization which has no future, since it cannot continue to grow and develop indefinitely. An intercultural philosophy could show us that other civilizations, without denying their negative aspects, have had other myths which allowed them to live a full life – obviously for those who have believed in them; but we must immediately add here, that this is in no way a matter of idealizing the past or of seeing only the bright side of other cultures. And that is what precisely brings us to interculturality. The other temptation mentioned comes from the extreme opposite, which we have called multiculturalism. We have already said that multiculturalism is impossible. Acknowledging the primordial function of each culture, which consists in offering a vision of reality which allows man to live his life, we could maybe defend an atomised and separated pluriculturalism, i.e. a separate and respectful existence between diverse cultures, each in its own world. We would thus have the existence of a plurality of cultures without mutual connection. But what is obviously impossible is the coexistence of their fundamental diversity in today's world. One cannot put forward that acknowledging this incompatibility already supposes a supracultural or universal logic. For such an incompatibility can be justified within the respective categories of diverse cultures. For example, for a culture such as the Western one, it appears obvious that there can be no life in common possible with a culture which believes that spirits constantly and freely interfere in human actions, without consideration for what are called physical or psychological laws. T 85 86 »We are in a monocultural world: there is no consolation in saying that it is pluricultural. Only one culture sets the rules of the game.« 87 T T T T T T 88 T T »In no way are we denying that there can be a transcultural validity of certain formal ways of thinking.« 89 T T T 61 90 Also from the point of view of other cultures, it is obvious that there is incompatibility, not so much because there is formal contradiction, but because there is a de facto incompatibility. The theoretical justification would then be, for example, not that A is incompatible with B because B is equiparable to Non-A, but because A is simply greater than B and phagocytises B. In no way are we denying that there can be a transcultural validity of certain formal ways of thinking. Let us not forget that every universality is formal and that formality presupposes certain axioms (precisely formal ones) that are postulated or acknowledged. Thus, for example, the principle of non-contradiction which applies when affirming the incompatibility between A and non-A, presupposes that A remains constant both in time and in my thought, that non-A as negation of non-A corresponds to it-is-not-A, and mostly that my thought of A and of non-A corresponds to the extra-mental reality of A and of non-A, etc. – presuppositions that need not be recognized by all cultures. Moreover, multiculturalism today is also de facto impossible. The dominant culture has already penetrated foreign territories to such an extent that it would be myopic not to see it. Technocracy, to say it in a word, has practically penetrated the four directions of the earth. We may have to surmount or dominate it, but we cannot ignore its ubiquity. Maybe it is destined to become the unique culture which will replace all others; but this does not mean that it is a super-culture encompassing all others. In that context, we have, to this point, said two things: that monoculturalism is lethal and multiculturalism is impossible. Interculturality recognizes both assertions and seeks a middle way. Monoculturalism asphyxiates other cultures through oppression. Multiculturalism leads us to war of cultures (with the foreseeable routing of the weakest) or condemns us to a cultural apartheid which also in the long run, becomes stifling. We have taken the position that cultures are mutually incompatible, but in no way have we said that they are incommunicable. The fact that the circumference and the radius are mutually incommensurable (we could have said it in a more poetic and Platonic way, of the lyre and of the bow), in no way means that they do not condition each other, nor that they can become separate. We could even expand the metaphor and add that, just as there is no circumference without a radius, there is no culture without interculturality, at east implicit. Every circumference has its radius even if the latter is not outlined. No culture can remain static without destroying itself. A culture is nothing but an abstraction if it is not concretely embedded in human beings that cultivate and live it, and thus modify and transform it without following logical laws. A certain discipline called by the modern name of Begriffsgeschichte or History of Ideas has inclined us to believe that, except for certain modifications of paradigm, cultural transformations follow roughly the laws of deduction or of induction – as if they were computers. Human reality does not exhaust itself in history, nor human history in the history of ideas – may Hegel forgive us! One thing is the condition of possibility for a particular cultural stream to emerge, and the necessary plausibility for that stream to find root and to grow, another thing is to limit human freedom, the activity of the mind and the creativity of men to these simple intellectual operations. A man is not a machine, anymore than thinking is mere calculus. T 91 T T 92 T T 93 T »Monoculturalism is lethal and multiculturalism is impossible. Interculturality recognizes both assertions and seeks a middle way.« 94 95 »Interculturality is inherent to the human being and a unique culture is as incomprehensible and impossible as a single universal language and as one man alone.« T T T T T T T 62 T 96 97 98 »To think that cultures are incommunicable because they are incommensurable is a rationalistic presupposition.« 99 This means that interculturality is inherent to the human being and that a unique culture is as incomprehensible and impossible as a single universal language and as one man alone. All cultures are the result of a continuous mutual fecundation. The dream of the Tower of Babel is the great temptation of the powerful, of the "entrepreneurs" (of works-of all kinds) and of those who inhabit the higher mansions. The human condition is made up of more or less comfortable huts, but within human scale and with practicable pathways (not highways) between them. The example of language is an eloquent one. One only has to live in Australia, in India or in the United States of America, to become aware of the variations and variants of the English language. Suffice it to move across Peru, Bolivia or Mexico to understand that Spanish is an abstraction and that living languages are always dialects – at least the spoken languages –, for example the academic dialect. To think that cultures are incommunicable because they are incommensurable is a rationalistic presupposition which believes that only a common ratio mensurabilis can be the instrument of human communication. To understand (entenderse) each other does not mean to comprehend each other (comprenderse). Intelligibility is not the same thing as awareness (tener consciencia). One can be aware of something that is unintelligible, as we have said. The fact of having separated wisdom into knowledge (without love), on one hand, and love (without knowledge), on the other hand, has fragmented the human being. Interculturality is the complete form of human culture. But interculturality means neither one (single) culture, nor a disconnected plurality. Here again, emerges the necessity of surmounting monism without fading into dualism: advaita. Intercultural communication presents a special problematic nature. This will be the aim of our following chapter. T T T T T T T T III. Problems 100 Our topic will be met only partially since we are not trying to elaborate an intercultural philosophy but only to describe from outside this terra nullius (no man's land), by opening windows and doors in an attempt to communicate. For that purpose, we can formulate the following considerations. T T 7. The transformative function of philosophy »Each philosophy emerges 101 from the womb of a culture, and simultaneously by questioning what holds that culture together, can transform it. In fact, every deep cultural change has emerged from philosophical The purely formal description of philosophy, as being that human activity which deals in a practical and/or theoretical fashion with the ultimate problems of which man is aware, allows us to assert that it is its mission to overcome the possible (and real) inertia (physical and mostly mental) of man, who, ensconced more or less comfortably in his culture, doesn't try to look beyond his own myth. T T 63 activity.« 102 Assuredly, each culture offers to philosophy the language that the latter needs to formulate its insights. But it is no less certain that each philosophy tries to question the very foundations on which each culture is based: it is philosophy that investigates the ultimate content of the more or less explicit cosmovision of each culture. We have already indicated that a specific difference of philosophy with respect to other "disciplines" consists in looking back rather than ahead, in questioning what holds a culture together instead of hurrying up to scale a (cultural) edifice in construction. In that sense, philosophy is authentic skepsis, revolutionary, protesting and transforming. In other words, each philosophy emerges from the womb of a culture, and simultaneously by questioning what holds that culture together, can transform it. In fact, every deep cultural change has emerged from philosophical activity. It has repeatedly been said that philosophers, although with chronological time lags, are those who influence the most the destinies of history. This radical character of philosophy means that it takes its nourishment from a sub-soil where also other cultures take their roots. By that I mean that the stimulus of philosophical thinking comes from its underground contact with other roots. Or if we were to radically change metaphor, will be transcultural what carries far away seeds and lets then fall into the philosopher's cogitation (without forgetting the irony and humor hidden in that cogitation – a philosophy without humor loses the humus which keeps it vigorous and stops it from wilting into fanaticism). By trying to be aware of its myth, philosophy opens itself up to interculturality in order to accomplish its task of transmythicization, thus transforming the original culture's vision of reality. This transformation takes place although at velocities that can be very different within both cultures in question. The authentic meeting between cultures does not necessarily take place mid-way, but certainly outside the respective field of either. Otherwise, there would not be meeting but phagocytosis or rejection. I insist on this point because the skirmishes (generally economic and political, even military) of certain cultures in foreign fields are not examples of interculturality but of domination. Each philosophy is a human effort to move out of its own myth, an attempt to move out of the horizon of one's own world, as represented in miniatures of the late renaissance, which show man piercing the heavens, and glimpsing into an infinite universe which was then starting to dawn before his very eyes. Every philosophy, by approaching the mythos with logos, exercises a demythologizing function, although it otherwise necessarily remythologizes, as I have said. One cannot separate the logos from myth or the myth from logos. Let us summarize a very complex situation. One receives this incitement to philosophize, as much from the avatars of one's own culture as from the stimuli that come from foreign cultures. T 103 T T 104 T T 105 T T »By trying to be aware of its myth, philosophy opens itself up to interculturality in order to accomplish its task of transmythicization, thus transforming the original culture's vision of reality.« 106 T T T 8. Interculturalization »Mientras que "multi" y 107 "pluri" indican las aportaciones sectoriales y metodológicamente clausas The contemporary effervescence within the dominating culture has sparked a series of efforts to try to move out of this culture's apparent dead-end. T T 64 que varias disciplinas 108 proporcionan al estudio de un tema, "inter" designa que el problema mismo está planteado en términos tales que no puede ser resuelto desde una sola disciplina y que "trans" disciplinariedad apunta a la constitución de un nuevo abordaje que 109 supera los abordajes disciplinares que le dieron origen « Celina A. Lértora Mendoza: Enfoque epistemológico de los problemas de interdisciplinariedad (in this issue) T T HTU 110 The present culture, preoccupied by the growing specialization of knowledge, has begun to cultivate, especially among academics, what has been called pluri-disciplinarity. The latter consists in approaching a problem belonging to a given discipline with the help of the methods of other disciplines, although the problem continues to belong to the original discipline. It is as if one were calling upon mates to jump aboard one's ship and help one avoid shipwreck. Another effort consists in a methodological transfer, i.e. in applying the method belonging to one discipline to another discipline. This has been called interdiscplinarity. Here one does not ask others to come and help us, but we go over to their ship or, at least, we want to navigate together. Obviously, for a method to work, it has to abide by and be more or less homogeneous with the object under investigation. One can only help us if we are experts in the functioning of our own ship. Thus the mathematical method can apply to physics, but it would not be adequate to apply it to theology for example. In other words, interdisciplinarity can only apply to homogeneous disciplines. More recently, some have introduced the term transdisciplinarity to designate a method which claims to go beyond the barriers of discipline. When neither the oars nor the sails of our boat are of use on the river, we ask people somewhere to throw us some ropes, to pull us from the shore maybe in order to navigate upstream. This method wishes to confront the most diverse disciplines and approach a plural intelligibility of the complexity of human phenomena. 9 One must navigate on the water and move on earth. But both the fact of starting from the existing disciplines within the contemporary culture, and the requirement that the methods used should be dependent on those disciplines, result in that one does not go beyond the culture in which these disciplines have their rationality of being. The sailors in the boat and the hawlers on the embankments both try to have us go up the ever same river. Transdisciplinarity represents a decisive step towards interculturality, but one is still within disciplines that claim to be universal and belong to a particular culture. One is still within the syndrome of globalization just as the studium generale a few centuries ago, believed in the unique ars magna which claimed to be able to be the foundation of a true universitas, by unifying all knowledge. The challenge of interculturality is more disconcerting and must hence be more humble and not claim to displace transdisciplinarity but situate it and relativize it. The question will then be asked: what is appropriate? Universitas or rather pluriversitas? In another order of things, one speaks of inculturation. Two great examples: Christianity and modern science with its technology. The initial presupposition is, obviously, that these living great historical facts of mankind are supra-cultural, and that they therefore have the possibility and even the right to inculturate in the different cultures of mankind, without thereby bringing them to lose their identity. After all that we have said, it should be clear, that, unless one is defending a reductionist conception of culture, no human phenomenon can aspire to be supra-cultural. This does not prevent that there be values or cosmovisions which, born in a particular culture, may be adopted or accepted by others. I am not denying that there may be and must be relatively transcultural values, but this is not synonymous with transculturality. In that respect one can rather speak of interculturation or of mutual fecundation. I have insisted on the polysemy of words, and I myself have used this word as a possible reinterpretation of inculturation in the present Christian reflection. 10 In our intercultural context, that word could also serve as a symbol of the middle way mentioned above, between cultural solipsism and imperialistic globalization. T T T T T T HTU 111 T »I am not denying that there 112 may be and must be relatively transcultural values, but this is not synonymous with transculturality. In that respect one can rather speak of interculturation or of mutual fecundation.« 113 T T T T 114 UTH T T T HTU 65 UTH 115 Another word, polysemic also, which could help us, would be pluralism. In both cases, it is a matter of not cutting off potential human communication. without having to reduce them to a common denominator of a unique reason. 11 It may be appropriate on this occasion to express some considerations, which we shall reduce to three, on what could be called a methodic of interculturality. Let us first set the main problems. The "methodic" belonging to interculturality cannot be one that is followed in interpreting and comparing texts. Nor can it be a hermeneutic of contexts. To interpret a text, one is required to know how to read and to know the pretext which made it possible. The adequate hermeneutics for such an enterprise is one that I have allowed myself to call diatopical. The topoi, or cultural sites, are distinct, and one cannot presuppose a priori that the intentionalities which have made it possible for these different contexts to emerge, are equal. However, with the necessary caveats of a diatopical hermeneutics, contexts can be put into relationship and thus one achieves a certain understanding of these contexts. However, as previously said, cultures cannot be reduced to contexts which house different texts and give them meaning. Texts can give distinct answers to a problem. It is the contexts that present a problem for us, but it is not legitimate to suppose that the problems of the different cultures are the same (only with different answers). The questions themselves are different. Nevertheless, as we have said, human communication is not impossible because man is much more (not less) than reason and will. The text is run by reason, the context by will. But the human texture is anterior to both the text and the context and it is the fruit neither of reason nor of will. It is given to us, it is a gift, we find it, we acknowledge it, we accept it or rebel against it, but it is there as materia prima, that some will call divine, God or in some other way. It is sufficient for us to acknowledge that the ultimate priority belongs to the given, to the gift, to what we receive or believe that we receive. From that perspective, interculturality is also a given. And while each one of us, from within, is seeking to encompass or to situate other cultures, at least formally, we cannot but acknowledge that the instruments we hold to come closer to other cultures, come to us, forged by the culture in which we are living. There is in man, a feminine dimension which has been too much ignored in the majority of philosophical reflections. T T HTU 116 T 117 T »Cultures cannot be reduced to contexts which house different texts and give them meaning.« 118 119 120 T T T T T T 121 T a. The first consideration, after that general reflection, is not very popular in the mainstream culture: the field of interculturality does not belong to the will; it escapes it, and is found beyond the will to be able to, to know and to seek. Authentic interculturation is not the inculturation of a culture which considers itself superior, or as having the duty to inculturate, to save, to colonize, to civilize ... It is a spontaneous fruit of the human condition, a natural result of man's life on this planet, a hieros gamos, if we wish to abuse a certain "mythology" in which the Gods pull the strings of the elective affinities and avatars of history. The healthy relations between cultures, those which seek no sort of conquest, belong to the very dynamism of the yin/yang of reality, to the commercium between the divine and the human, as attested by history itself. Hence the necessity of a pure heart: although, by pronouncing the word necessity, we already introduce the great temptation of wanting to direct and even to manipulate it, in order to realize our "good intentions", so often justified under cover of divine Will (interpreted T 122 »The field of interculturality does not belong to the will; it escapes it, and is found beyond the will to be able to, to know and to seek.« 123 UTH T T T T T T 66 124 by us, inevitably). Moreover, wanting to possess a pure heart already soils it, to desire nirvana is the greatest obstacle to its attainment, or to think in advance how we are going to witness to the spirit makes us lose not only credibility but the very power (purity, grace) of the spirit. In a word, the methodic of interculturality is not voluntary, but simply natural. T 125 T b. Interculturality also shies away from the hold of the intellect (its apprehension, comprehension, grasp, begreifen); interculturality is not of the domain of reason. Reason can only operate from its own field, and from the particular field of a given space and time. "Sociology of Knowledge" also includes a History and Geography of Knowledge. Our intelligence is imbedded in time and space and cannot function outside of them and outside of very particular spaces and times. It is appropriate to mention here if only parenthetically, that even the cultures that we geographically experience as borderline are not contemporary but diachronical. Each has its own space and lives in its respective time. Neither the clock nor the sun are the masters of human time, any more than Newton or Einstein are those who have discovered space. It follows that reason, which is always our reason, is not the competent judge for the negotium of interculturality. A first consequence of this is that what is called comparative philosophy is a pure impossibility and a leftover from that imperial and colonialistic past that the intercultural discourse obliges us to mention more than once. The basis for this is very simple. For an authentically comparative philosophy, we would need a fulcrum that is neutral, impartial and hence external to philosophy. Now, by definition, such does not exist. Philosophy as we would like to define it, is characterized by the claim of not admitting a superior authority which orders or dominates it. That authority would then be the authentic philosophy. It is significant in this respect to remind oneself that comparative studies have emerged when the goddess Reason reigned in monarchical and despotic fashion in western culture. And nowadays, even if it is no longer absolute queen, it has not yet abdicated its throne of constitutional monarch – thus giving free rein to the struggle, especially political, for power, through the means of each one's instrumental reason. Many years ago I introduced the notion of "imparative philosophy" to situate more adequately our irrepressible aspiration to know the concrete human panorama as it presents itself to our intellect. We cannot compare, but we can and must learn (imparare from high Latin) from the wisdom of other philosophies and cultures, and hence criticize. 12 In a word, reason does not have the mission of governing (man), but the function of policing. Reason which reigns with much honour in more than one culture cannot autoconsecrate itself the monarch of all cultures. But the alternative is not chaos. T »The methodic of interculturality is not voluntary, but simply natural.« T T 126 T 127 129 T T T T »The median way opens up when we become aware of the function and power of myth next to the 128 indispensable but not exclusive role of logos in Man. This is what I have called the new innocence.« T T HTU T UTH T c. La alternativa, si así queremos llamar a este esfuerzo por describir la interculturalidad, no debe renunciar ni a la razón ni a la voluntad, sino sólamente a superar toda idolatría. La vía media se abre al darnos cuenta de la función y poder del mito al lado del papel imprescindible pero no exclusivo del logos en el hombre. A esto lo he llamado la nueva inocencia. T T 67 130 From the outset we suggest that the present mainstream culture had set its stakes on logos in all its dimensions, but had omitted to take the mythos into account, reducing the latter to being the Cinderella of the former. My aim here is not to underline the importance of mythos nor to give it back its role. 13 Let me just state that its function is essential for an intercultural philosophy. T 131 T T T HTU UTH 9. Mythos and logos 132 Let us try to come to a certain conclusion. Cultures are plural. The plurality of cultures in this world does exist, not only in times past but also today. We have already criticized the mainstream culture's facile temptation to phagocytize them all, with the consolation of making them evolve towards a superior culture, without their truly losing anything. This is the modern syndrome of "conversion" according to the Christianity of the second half of this century, a syndrome which manifests itself even more crudely in the contemporary scientific mentality: nothing should be renounced, one must surmount and progress. According to the vocabulary that we are using here, one could say that the plurality of cultures is a fact that is obvious to the logos; their pluralism is a myth, obviously for those who believe in it. By pluralism, I mean that human attitude which, recognizing the contingency of everything which is human, and that man is not only an object of knowledge but also a knowing subject (knower), acknowledges that systems of thinking and cultures exist which are mutually incompatible and even contradictory, and that nevertheless man does not have the capacity to pass absolute judgement. This does not mean abstaining from critique, nor from the obligation to oppose certain forms of culture which are considered to be noxious or erroneous from another culture's viewpoint. But the nature of intercultural philosophy is not so much a question of dealing with borderline cases, or with decisions to be taken regarding aberrations as of seeking paths of interculturality which, without aiming at building a new tower of Babel, do not renounce human communication. This means giving up the spiritual and material bulldozer but not the human word, which is dialogue. We have already said that interculturality is the locus of dialogue. What is lacking to reach cultural conviviality is dialogical dialogue, whose condition, among others is mutual respect. We say dialogical and not merely dialectical dialogue because the latter already presupposes the primacy of a logos (a very restricted one at that) that many cultures do not accept. The dialogue between cultures requires not only mutual respect but also a minimum of mutual understanding, which is impossible without sympathy and love. All this brings us to the re-valorization and maybe the transforming reinterpretation of a notion which, in spite of being very Hellenic, might be able to serve as a springboard to interculturality. We are obviously referring to the myth which is word, narration, which is conscious, which is not incompatible with logos, but which is irreducible to the latter. We cannot embrace reality no matter how proteic our effort: neither the individual alone, nor one culture alone, nor man isolated from the cosmos and the divine. T 133 134 »The dialogue between cultures requires not only mutual respect but also a minimum of mutual understanding, which is impossible without sympathy and love.« Raimon Panikkar 135 was professor of philosophy at the Universities of Madrid, Roma, Varanasi (India), Harvard y Santa Barbara (California). He lives and works now near Barcelona. 136 T T T T T T T T T 137 T T 138 T T T 68 139 We cannot on the other hand, as men, renounce aspiring to the whole, we cannot settle for a part of the whole of which we are in some way conscious. And so the binomial mythos-logos seems to open the window for us unto that vision which, unsatisfied with the pars pro toto, becomes aware of that which (without dominating it) laughs, enjoys, lives ... the totum in parte. Interculturality continues to be a no man's land that we all can enjoy, provided we do no seek to possess it. T 140 T T T Translated from the French by Robert Vachon. polylog: Forum for Intercultural Philosophy 1 (2000). Online: http://them.polylog.org/1/fpr-en.htm ISSN 1616-2943 Source: INTERculture 135 (1998), 99-120. HTU UTH Notes T T 1 This text reproduces, with some variations, the inaugural address of the first Congress of Intercultural Philosophy, held in Mexico City in March 1995, address whose title was "Filosofía y cultura: una relación problemática". It was published in: Ilu. Revista de Ciencias de las Religiones 1 (1996), 125-148. 2 The major part of all of the themes considered in this article have already been at least sketched in many of my writings, even if only those are mentioned which can help to justify the brevity of this text. 3 See the pioneering work of R. Fornet Betancourt (1994): Filosofía intercultural. México: Universidad Pontificia de México; and even more recently R. A. Mall (1995): Philosophie im Vergleich der Kulturen. Stuttgart: Wissenschaftliche Buchgesellschaft. 4 See my study (1993) "Satapathaprajña: Should we speak of Philosophy in Classical India?". In: G. Fløistad (ed.): Contemporary Philosophy, Vol. VII. Dordrecht: Kluwer, 11-67. 5 One can quote as an example the work edited by D. Fraser (1974): African Art as Philosophy. New York: Interbook, who overcomes aesthetic and anthropological "cliches" that are usually applied, in a more or less condescending manner, to African culture (sensual, aesthetic, vivacious, joyous, primogenial – but with little "thinking"). 6 Playing with the possibilities of the German language, I have introduced a few years back, the word "Ummythologisierung". See my article (1963, published in Italian in 1961) "Die Ummythologisierung in der Begegnung des Christentums mit dem Hinduismus". In: Kerygma und Mythos (Hamburg) 6.1, 211-235. 7 See, among many other studies, volume III (1967) of Europaïsche Schlüsselwörter, entitled "Kultur und Zivilisation", edited by Sprachwissenschaftliches Colloquium, Bonn – München: Hueber, and the chapter "Zivilisation, Kultur" of volume VII (1992) of Geschichtliche Grundbegriffe, edited by O. Brunner, W. Conze and R. Koselleck, Stuttgart: Klett-Cotta. 8 See my book (1997) La experiencia filosófica de la India, Madrid: Trotta, which dispenses me from being more explicit. See the interesting book by B. Nicolescu (1996) La transdisciplinarité, Monaco: Rocher, which 9 inaugurates a whole movement, and which has published a collective manifesto (at Arrabida, 1994) on transdisciplinarity. 10 With respect to Christianity which offers us a good example but which I cannot deal with here, see the contributions of the Indian Theological Association, little known outside its milieu (while noting its maturity in the course of time): J. B. Chethimattam (ed.) (1972): Unique and Universal. Fundamental Problems of an Indian Theology. Bangalore: Dharmaran College; J. Pathrapankal (ed.) (1973): Service & Salvation. Bangalore: TPI; M. Amaladoss / T. John / G. Gispert-Sauch (eds.) (1981): Theologizing in India. Bangalore: TPI; C. van Leuwen (ed.) (1984): Searching for an Indian Ecclesiology. Bangalore: ATC; K. Pathil (ed.) (1987): SocioHTU UTH HTU UTH HTU UTH T T T HTU UTH HTU UTH HTU UTH HTU UTH T T T T T T T HTU UTH HTU UTH HTU T T T T T T T T UTH T T T T T T T T T T 69 T T T T Cultural Analysis in Theologizing. Bangalore: ITA; K. Pathil (ed.): Religious Pluralism. An Indian Christian Perspective. Delhi: ISPCK. Sorry not to be more explicit on the theme of pluralism inherent to interculturality, that I have 11 treated at length and repeatedly on other occasions. See for example (1995) Invisible Harmony. Minneapolis: Fortress, and J. Prabhu (ed.) (1996): The Intercultural Challenge of R. Panikkar. Maryknoll: Orbis. 12 See my (1980) "Aporias in the Comparative Philosophy of Religion". In: Man and World (The Hague – Boston – London) 13.3-4, 357-383, y "What is Comparative Philosophy Comparing?" In: G. J. Larson / E. Deutsch (eds.) (1988): Interpreting Across Boundaries. New Essays in Comparative Philosophy. Princeton: Princeton University Press, 116-136. 13 The bibliography is immense. May I signal, because of their importance, the two volumes (which comprise a vast bibliography) of Ll. Duch (1995): Mite i cultura. Aproximació a la logomítica I. Barcelona: Publicacions de l'Abadia de Montserrat, and (1996): Mite i interpretació. Aproximació a la logomítica II. Barcelona: Publicacions de l'Abadia de Montserrat. HTU T T UTH HTU T T UTH HTU T T T T UTH T T Author: Raimon Panikkar © 2000 Raimon Panikkar & polylog e.V. HTU HTU themes HTU UTH literature HTU UTH UTH agenda UTH HTU archive UTH HTU anthology UTH HTU calendar UTH HTU links UTH HTU home | search | sitemap | newsletter | interphil | imprint | donations HTU UTH HTU UTH HTU UTH HTU UTH 70 HTU UTH HTU UTH HTU UTH UTH profile HTU UTH Anne-Sophie Lamine L’ « Interreligieux citoyen » Les valeurs communes permettent d'entrer en relation avec d'autres croyants et d'agir avec eux. Leur mise en avant accompagne l'activité interreligieuse. La nature même de cette activité interreligieuse, qui est de dépasser les antagonismes et les prétentions à une vérité exclusive, la rend largement déclarative et programmatique, comme on a déjà pu le constater. La question des valeurs est au centre des motivations et des programmes, pourtant l'analyste remarquera bien vite que ces valeurs peuvent s'opposer et qu'elles exigent des arrangements. Les valeurs invoquées dans les relations interreligieuses Je rappelle que je considère comme valeurs les valeurs invoquées et reconnues comme telles par les acteurs. Celles-ci sont abordées de manière analytique à partir des discours de militants. Dans certains cas, on peut aussi les mettre en relation avec des pratiques des protagonistes. Les valeurs les plus fréquemment invoquées dans les relations interreligieuses sont : la tolérance, la convivialité, la paix, la « commune humanité », la solidarité, la citoyenneté et la laïcité. On a déjà souligné que la question éthique (intra-mondaine) est au cœur des motivations des pratiquants de l'interreligieux. Les militants reconnaissent et affirment très fréquemment que leurs religions sont porteuses de valeurs communes. C'est presque un leitmotiv de l' « interreligieux », un point commun qui permet d'entrer en relation avec d'autres croyants et éventuellement d'agir avec eux. Les acteurs de diverses confessions ont des discours très similaires sur l'importance première de la dimension éthique et du bien commun. Ainsi un catholique dira : « Nous devons travailler à faire émerger une société avec des repères éthiques, avec ceux qui ont une religion et ceux qui n'en ont pas. » Un militant juif l'exprimera d'une manière un peu différente : « Le dialogue est fondamental entre hommes de bonne volonté, pour faire progresser les choses dans le bon sens. [Ce qui est important, c'est de] retrouver une communion, un [215] partage autour des valeurs éthiques et dans la solidarité matérielle. » De la bouche d'un musulman, on entendra : « Entre les religions, il y a des choses qu'on peut partager, des valeurs, des notions, des principes moraux. Pourquoi n'essaye-t-on pas de travailler ensemble sur des grandes questions qui peuvent rassembler tout le monde, pour le bien de tout le monde, pour le bien de la société. » Ces expressions sont typiques des discours sur les « valeurs communes » et seraient quasiment interchangeables. Les propos convergent aussi dans l'affirmation du non-monopole de leur religion, ou des religions globalement, en matière de valeurs. En effet, dans les motivations des militants, dans la manière dont ils présentent leur religion, dans leur vision du dialogue, ou encore dans les propos tenus dans les rencontres, la plupart des valeurs sont pareillement citées par des membres des diverses religions. En outre, celles-ci sont aussi revendiquées dans d'autres cercles (ou par les membres non religieux) comme des « valeurs laïques » 1 . Il s'agit maintenant de voir plus précisément quelles sont ces valeurs revendiquées et 1 Une question est d'ailleurs en débat : existe-t-il des valeurs spécifiquement religieuses ? Certains acteurs pensent que oui, car elles sont prescrites par leurs religions. Pourtant cela ne dit pas en quoi elles seraient spécifiques. Celles qu'ils défendent comme telles sont aussi défendues ailleurs comme des valeurs laïques. L'appartenance religieuse ainsi que le type de rapport aux textes peut par contre avoir une influence sur la hiérarchisation des valeurs (en mettant par exemple la pudeur devant la discrétion). comment elles apparaissent dans les débats interreligieux. Les expressions « tolérance », « respect de l'autre », « connaissance de l'autre » et « reconnaissance de l'altérité » peuvent être regroupées. Ils sont très fréquents dans le discours interreligieux. Ils forment un continuum, allant de la tolérance à la reconnaissance. La tolérance est parfois décriée comme insuffisante ou condescendante. Cela est souvent le fait de membres de religions minoritaires. Le respect est considéré comme l'exigence minimale du dialogue. La connaissance est affirmée comme nécessaire pour un meilleur «vivre ensemble». Elle devrait aussi contribuer à éviter les clichés réducteurs, les préjugés et permettre d'aller vers la reconnaissance de l'altérité. Dans la pratique, la majorité des activités interreligieuses portent effectivement sur la connaissance des diverses religions, et incluent des temps d'échanges ou de débats. La question de la reconnaissance de l'altérité est plus délicate et plus difficile à honorer. La convivialité et le «vivre ensemble» sont aussi des valeurs fréquemment affirmées. Elles sont communes à toutes les associations [216] incluant des musulmans et en particulier aux associations locales, dans des banlieues ou des villes ayant une forte population immigrée : « Il faut que nous apprenions à vivre ensemble. Et la seule manière de vivre ensemble est d'apprendre à se connaître. [... Cette célébration interreligieuse], c'est une fête de la paix. [...] C'est une question de convivialité, de citoyenneté du quartier où je suis » [pasteure protestante, 50 ans]. « Lorsqu'on vit dans une société multiconfessionnelle, je pense, on n'a pas le choix, c'est-à-dire, le dialogue, c'est le chemin indispensable, pour consolider les bases du vivre ensemble et il n'y a pas mieux pour bien vivre ensemble qu'une connaissance mutuelle et cette connaissance ne peut pas être possible s'il n'y a pas de dialogue » [responsable d'organisation musulmane nationale, «orthodoxe », environ 50 ans]. Cette convivialité laisse une place à l'informel, à la gratuité, au don. Elle se traduit par des visites, des échanges de vœux, l'assistance à un culte ou à une fête importante. Les militants invoquent aussi assez unanimement l'humanité, la dignité humaine, « l'impératif religieux de mettre l'homme au centre ». La solidarité et la justice sont des valeurs qui peuvent se traduire par des pratiques concrètes dans quelques associations : jeûne et collecte au profit d'organisations humanitaires, soutien scolaire, atelier de tissage pour femmes maghrébines dans une cité, repas intercommunautaires ouverts aux plus démunis. Dans un contexte français où la laïcité et la citoyenneté prennent une grande place dans le discours sur l'identité et sur la société, ces deux notions sont également considérées comme des valeurs par les militants des associations interreligieuses. La laïcité est souvent soulignée par les uns et les autres comme favorisant la pluralité et la liberté religieuse, même si ses acceptions diffèrent, en particulier pour ce qui concerne la visibilité des signes religieux. La citoyenneté est aussi très prisée, comme le souligne un militant : «Dans la vie, on n'a pas d'étiquette chrétien, musulman sur le front, dans la vie, on est citoyen. La question est : comment promouvoir une citoyenneté respectueuse les uns des autres ?» La paix apparaît aussi comme une valeur très fréquemment affirmée, elle est invoquée dans quasiment toutes les célébrations interreligieuses. Les croyants se rassemblent pour prier pour la paix. Les célébrations sont particulièrement nombreuses lors de conflits graves ou de catastrophes : la guerre du Golfe, la seconde Intifada ou le 11 septembre 2001. Le thème est aussi abordé sous l'angle théologique ou géopolitique. La paix englobe aussi souvent plus largement la paix sociale. Elle est considérée par certains comme la finalité du dialogue. [217] La laïcité, la citoyenneté et la paix deviennent des sortes de méta-valeurs qui englobent les conditions éthiques du «vivre ensemble» : aspiration et engagement au bien commun, 72 respect de la diversité et appartenance à une commune société et à une commune humanité. Des déclinaisons particulières On a vu que la manière dont ces valeurs sont énoncées varie assez peu avec l'appartenance religieuse. Une approche culturaliste des valeurs n'est donc pas pertinente ici. Il s'agit plutôt de les aborder de manière compréhensive. Les acteurs ne leur attribuent en général pas une validité propre à leur code culturel. Les valeurs ont un sens pour eux et ils ont des raisons fortes d'y adhérer individuellement. De plus, ils reconnaissent à celles-ci une pertinence trans-religieuse. Cependant les valeurs invoquées peuvent varier selon le type de dialogue. Ainsi le dialogue judéo-chrétien est surtout théologique et historique. L'antisémitisme et la reconnaissance de racines juives du christianisme y prennent une place centrale. Le dialogue islamo-chrétien est influencé par le fait que l'église catholique a longtemps considéré les musulmans comme des travailleurs immigrés et exploités, et a développé une approche sociale plus que théologique. Malgré la prise en compte proprement religieuse, cette dimension sociale persiste. De plus, indépendamment de l'histoire des relations islamocatholiques, la ségrégation sociale et les discriminations sont des réalités qui concernent de nombreux citoyens d'origine maghrébine, qu'ils s'identifient ou non comme musulmans. Quand les musulmans sont impliqués dans des relations interreligieuses, les valeurs de solidarité, de convivialité et de vivre ensemble sont donc plus significatives que dans le dialogue strictement judéo-chrétien. Le type de dialogue donne donc des cadres sollicitant des valeurs différentes. Les conflits de valeurs La question des valeurs est au centre des motivations et des programmes, mais comment se traduisent-elles dans le fonctionnement concret des associations ou rencontres interreligieuses ? Comment entrent-elles en conflit ? Quels arbitrages sont possibles ? Quelles valeurs prennent une place supérieure en cas de conflit ? Le repérage des valeurs [218] déclarées pourrait laisser penser qu' « on en reste à des échanges d'idées et d'amabilités », comme le déplore une responsable musulmane, à propos de certaines rencontres. En effet, les acteurs s'attachent aux aspects positifs et intégrateurs des valeurs, et laissent en général de côté le fait qu'elles puissent faire l'objet de conflits. Il s'agit donc de repérer des cas où ces conflits apparaissent et les valeurs qui sont mises en concurrence, même si elles ne sont pas forcément explicitées. Dans les associations interreligieuses, les conflits apparaissent à propos de questions concrètes comme le choix de travailler avec tel ou tel représentant religieux, de l'inviter comme conférencier ou de lui proposer de participer à l'association. Les objections viennent souvent, mais pas exclusivement, de chrétiens et concernent les partenaires jugés «trop communautaires», voire «intégristes» «j'ai des réserves », «accepte-t-il le pluralisme ?», «reconnaît-il la laïcité ?», «on dit qu'il a un double langage», «les RG se sont intéressés à sa mosquée, ce n'est certainement pas sans raison». Face à la défense de l'altérité, de la confiance ou du respect de la différence, on invoquera alors la vigilance. Le débat autour du voile constitue un excellent exemple, car il apparaît régulièrement, souvent incidemment au cours de discussions portant sur d'autres thèmes. Les propos peuvent être vifs ; «C'est un signe gravement discriminatoire, sexiste», «La religion, ça n'est pas une affaire de vêtements, la foi c'est intérieur». En outre, dans les associations interreligieuses, la forme et la résolution de ces conflits de valeurs diffèrent avec le degré effectif de plurali73 té en leur sein. Un membre musulman isolé dans un groupe très majoritairement chrétien aura évidemment plus de difficulté à faire valoir son point de vue. Dans les cas cités ci-dessus, le représentant «orthodoxe» et le voile; la frontière des positions passe au milieu des confessions. Etonnamment, on invoque l'attachement à la laïcité et à la citoyenneté des deux côtés: De plus, dans le cas du voile, la discrimination sexuelle est éventuellement invoquée par ceux qui le condamnent, mais récusée par les intéressées, celles qui le portent. Celles-ci pourront alors évoquer la pudeur, tout en soulignant qu'il y a diverses manières de la vivre, mais qu'elles entendent qu'on respecte la leur. Notons que la question d'égalité dés sexes, bien qu'elle apparaisse souvent latéralement, n'est pas facilement abordée frontalement 2 . La valeur qui entre en conflit n'est jamais expli-[219]citée. Les réactions à ces deux types de situations sont liées à la crainte du communautarisme. Derrière cette justification, l'universalisme qui s'oppose à l'authenticité. La reconnaissance de l'altérité et de l'authenticité peut en effet entrer en conflit avec l'égalité et l'universalisme, ou du moins avec les expressions que prennent ces valeurs. Elle est liée aux représentations des acteurs. Ainsi, les musulmans sont souvent considérés par les chrétiens comme «en retard» dans leur réflexion théologique et dans leurs pratiques religieuses et invités à suivre le modèle chrétien, considéré comme plus moderne 3 . C'est donc un socle humaniste (mais dans lequel les rapports de genre sont escamotés) qui permet la rencontre interreligieuse et qui fournit un ensemble de valeurs qui semblent faire consensus. Ce consensus interreligieux n'est finalement possible qu'avec l'exigence paradoxale de ne pas trop parler ni des particularités religieuses controversées (signes visibles d'appartenance, orthodoxie), ni des interactions contemporaines entre religions et politique (Moyen-Orient). Comme le souligne un militant protestant: « L'interreligieux "marche" lorsqu'il s'intéresse aux droits de l'homme, chez nous en tout cas, mais il vaut mieux éviter de parler du Moyen-Orient, les droits reconnus aux hommes de là-bas étant appréciés selon les engagements des uns et des autres. Mais il ne faut pas trop parler de ce qui fait référence dans chaque famille religieuse, ni du statut de la femme. » 4 De fait, dans les rencontres interreligieuses, la reconnaissance concrète de l'altérité connaît des limites non explicitement formulées. Pourtant le dialogue ne se contente pas d'un relativisme radical enfermant ou clôturant chaque communauté. Cependant la difficulté de reconnaître l'authenticité est source de conflits, comme dans la société plus large. Pour l'analyse, il faut aussi distinguer les valeurs très générales qui sont invoquées par les acteurs, de leurs expressions qui prennent souvent une forme symbolique, liées à des cultures, ou à des pratiques religieuses spécifiques. Ainsi, Raymond Boudon, tout en s'opposant énergiquement au relativisme des valeurs, souligne: «Le principe du respect de l'individu implique le respect de la diversité culturelle. [220] Cette diversité résulte de l'histoire ; elle dérive du fait crucial que les valeurs s'expriment normalement de manière symbolique, et par là mobilisent des signes effectivement "arbitraires". Le principe du respect de l'individu implique donc bien l'absence de toute discri- 2 Quand elle est abordée, c'est en donnant les références scripturaires qui permettent de défendre cette égalité, mais aussi, le plus souvent, en admettant l'écart entre cette norme et la réalité attribué à l'influence culturelle: «Le machisme est partagé par les pays méditerranéens, que l'on soit catholique ou musulman.» 3 Par moderne, il est entendu l'usage des méthodes herméneutiques et historico-critiques et l'inivisibilité des signes et pratiques (on reviendra sur cette question au chapitre 7, à propos des identités) 4 Colloque «Le dialogue interreligieux : chance ou défi», organisé par la Fédération protestante de France, Paris, 28 septembre 2002. 74 mination, notamment culturelle. Il n'implique en revanche ni une théorie relativiste des valeurs, ni une conception tribaliste des sociétés.» 5 Les débats autour de la signification du voile montrent bien la difficulté de poser une frontière entre des valeurs et des pratiques ou des expressions symboliques. Pour pratiquer plus ou moins intensément et pour affirmer leur identité religieuse, les croyants ont à leur disposition des réservoirs limités de pratiques et de symboles qui sont à la fois spécifiques à chaque tradition, et très différents dans leur forme et leur visibilité d'une tradition à l'autre. De plus, ces pratiques et ces symboles sont devenus polysémiques, à la fois au sein de chaque tradition et plus encore d'une tradition à l'autre. Le signe d'une pratique et d'un engagement religieux pleinement choisi est assumé pour les uns, peut apparaître pour d'autres comme le symbole d'une identité héritée et imposée, d'un fondamentalisme ou encore d'une soumission à des valeurs patriarcales. La tension Identitè-Pluralité et l'opposition Communauté-Universel C'est dans la dimension éthique du croire que ces croyants de diverses religions peuvent se rejoindre sur des valeurs communes, alors que la dimension transcendante du croire, si elle peut révéler certains points communs ou similitudes, fait aussi apparaître des différences irréductibles. [221] La tension identité-pluralité. On a vu que la dimension immanente du croire permet de faire du commun, alors que la dimension transcendante est plus marquée par la dimension identitaire, à la fois dans les croyances et les pratiques cultuelles. C'est là un des paradoxes de l'activité interreligieuse : la tension entre identitaire et engagement commun. Cette opposition peut être nuancée car les acteurs peuvent aussi mettre en œuvre diverses stratégies religieuses d'acceptation et de considération positive de la différence. Un musulman fera référence au verset coranique affirmant que la différence est voulue par Dieu 6 , un chrétien affirmera qu'il dialogue avec un bouddhiste «car c'est mon Dieu qui est son créateur». Cependant les problèmes apparaissent lorsque la vision de société des uns entre en conflit avec les pratiques religieuses des autres. Une militante musulmane, en relatant son parcours, souligne la difficulté à être acceptée avec sa spécificité : « On avait une vision idéaliste de la France, on croyait que l'espace de liberté y était assez large pour accueillir notre différence, notre religiosité. On croyait posséder les moyens, la langue...» [musulmane, profession libérale; portant le foulard, 40 ans, arrivée en France pendant ses études supérieures]. Finalement, les difficultés apparaissent lorsque l'universalisme des uns n'est plus compatible avec l'authenticité des autres. Les débats ou même les conflits qui apparaissent régu5 R. Boudon, «Pluralité culturelle et relativisme», in W. Kymlicka et S. Mesure (dir.), Comprendre, n° 1, «Comprendre les identités culturelles», Paris, PUF, 2000, p. 337 ; voir aussi Le sens des valeurs, Paris, PUF, «Quadrige», 1999, et «La "rationalité axiologique" : une notion essentielle pour l'analyse des phénomènes normatifs», Sociologie et sociétés, 31/1, 1999; p. 103. 6 «Si Dieu l'avait voulu, Il aurait fait de vous une seule communauté. Mais Il veut vous éprouver en ce qu'Il vous donne. Concurrencez-vous donc dans les bonnes œuvres. C'est vers Allah qu'est votre retour à tous; alors Il vous éclairera de vos divergences.» (Coran, sourate 5, verset 48 ; ce verset est très fréquemment cité dans les rencontres interreligieuses). 75 lièrement dans les relations interreligieuses, comme nous l'avons, vu à propos du choix des interlocuteurs, ou encore du voile et de la privatisation de la religion sont un reflet du débat social français sur les identités, la citoyenneté et la laïcité. Celui-ci est une transposition déformée du débat intellectuel et politique anglo-saxon, entre universalité et communauté, entre «républicains libéraux» et «multiculturalistes modérés» 7 , transposition dans laquelle les expériences américaines et anglaises servent de repoussoir. [222] Dans le cas de la pluralité religieuse française, il ne s'agit pas de savoir s'il faut privilégier une approche (philosophiquement) libérale ou reconnaître des droits particuliers, mais d'une débat entre la valorisation d'une approche (religieusement) libérale, dans laquelle les pratiques religieuses sont invisibles 8 , et une acceptation d'un religieux qui peut prendre des formes plus intensives et plus visibles. Dans les débats interreligieux, le choix communautarien est a priori exclu, puisque le communautarisme n'est défendu par aucun des partenaires, mais il apparaît comme concept-repoussoir; dans des propos de dénonciation. Ces débats reflètent aussi les diverses conceptions de la laïcité qui coexistent parmi les pratiquants de l'interreligieux, qui se polarisent schématiquement entre la «laïcité républicaine», qui exige de cantonner les particularismes à la sphère privée, et la «nouvelle laïcité» qui tente d’intégrer la pluralité. Pragmatisme contre universalisme On peut observer que dans les associations nationales ou dans les grandes rencontres, les acteurs et les conférenciers musulmans sont le plus souvent «estampillés laïquement et républicainement corrects». Ce sont par exemple des intellectuels musulmans très laïques, libéraux ou même parfois agnostiques, des membres de la Mosquée de Paris ou encore des soufis, alors qu'on ne verra que très rarement les représentants de l'islam populaire ou orthodoxe 9 , sur lesquels on tient un discours très critique et qui sont considérés comme intégristes. Cela coïncide avec une préférence accordée à une vision plutôt libérale de la religion : une religion à la fois sans signes visibles et sans pratiques contraignantes. A l'inverse, dans les associations locales, en particulier celles où la participation des nonchrétiens est assez importante, on observe globalement des attitudes beaucoup plus pragmatiques. Les «majoritaires» font confiance et reconnaissent aux membres d'une autre tradition la compétence pour choisir leurs représentants. Ils travaillent avec ceux qui sont là. Les militants chrétiens ne sont pas forcément très satisfaits du choix des conférenciers musulmans de type «prédicateur», tenants [223] d'un fort discours identitaire 10 , mais la règle du jeu est la non-ingérence dans les choix de l'autre. Dans le premier cas, les militants chrétiens recherchent le dialogue avec «le même», alors que, dans le second, 7 Parmi les auteurs principaux de ce débat, on peut citer la référence libérale de J. Rawls, l'approche modérément communautarienne de C. Taylor (qui accorde cependant une grande importance d l'égalité), l'approche intermédiaire de W. Kymlicka. En France, le débat est bien davantage entre républicains (non libéraux) et partisans d'une laïcité pluraliste. Pour une analyse de la réception française du débat, voir M.C. Granjon, «Le regard en biais. Attitudes françaises et multiculturalisme américain (1990-1993)», Vingtième siècle, 143, 1994, p. 18-29. 8 Cette demande républicaine n'est pas philosophiquement libérale, même si elle se formule en opposition aux risques (affirmés) de communautarisme. 9 Ceux-ci sont pourtant majoritaires parmi ceux qui fréquentent un lieu de culte, comme l'ont montré les élections du Conseil français du culte musulman en 2003. 10 Comme Hassan Iquioussen ou Tariq Ramadan ; sur les «prédicateurs», voir D. Bouzar, L'islam des banlieues, Paris, Syros, 2001. 76 celui des associations locales, la recherche de relations avec «l'autre» est plus fréquente. Certaines associations interreligieuses sont plus exigeantes que les ministères publics en matière de libéralisme religieux et ne reconnaissent pas certaines tendances pourtant représentées dans le Conseil français du culte musulman. Ce débat formule la question qui apparaît en filigrane derrière tous les processus de reconnaissance à l'œuvre dans les relations interreligieuses, ainsi que des résistances à la reconnaissance : celle de la reconnaissance de l'authenticité et de son lien avec l'égalité, en matière religieuse, et qui concerne par voie de conséquence la laïcité. Conclusion L'étude du mouvement interreligieux sous l'angle de questions axiologiques montre l'émergence d'un ensemble de normes communes et souligne l'importance centrale accordée à la recherche de «valeurs communes» et même à leur démonstration. La recherche d'un consensus éthique, lié à l'objectif central du «vivre ensemble», ne signifie pas l'absence de conflits de valeurs. Ces conflits existent et opposent des visions différentes de l'égalité, de l'universalisme ou de la laïcité. L'approche en termes de valeurs met aussi en évidence de nouveaux types des comportements religieux face à la pluralité. On pourrait d'abord s'attendre à ce que les militants de l'interreligieux, militants de la relation à l'autre ou de la «paix des dieux», soient des défenseurs du relativisme. Il apparaît plus pertinent de les qualifier de «pratiquants modestes de l'absolu». Pratiquants de l'absolu, car ils ne versent aucunement dans le relativisme, celui des valeurs, et encore moins celui des croyances religieuses. Modestes, car ils ne tentent pas d'imposer leur vision du transcendant et ils ont réduit leurs prétentions exclusivistes. «La vérité dépasse le caractère partiel de nos vérités», disent-ils, ou [224] encore «la vérité, il n'y a que Dieu qui la connaît», voilà qui est assez éloigné du relativisme théologique ou axiologique. Les constats établis nous font écarter toute approche culturaliste et même conséquentialiste 11 des valeurs. De plus, contrairement au grief qui est souvent adressé au communautarisme, l'appartenance communautaire ne se définit pas (forcément) en opposition avec ce qui lui est extérieur. Les acteurs des relations interreligieuses composent à la fois avec les multiples facettes de leur identité 12 et avec la diversité culturelle et religieuse de la société. Leur manière de composer est dynamique, et évolue avec leurs expériences et avec les étapes de leur vie, d'autant plus qu'ils sont éprouvés par ces rencontres. Les relations interreligieuses étant un lieu où la question des identités joue un rôle central, il n'est pas surprenant que celle des valeurs apparaisse aussi de façon récurrente. L'identité est en effet indissociable de l'orientation vers le bien moral, comme l'indique Charles Taylor : «Mon identité est définie par les engagements et les identifications qui constituent le cadre ou l'horizon à l'intérieur duquel je peux essayer de déterminer au cas par cas ce qui est bon, ou valable.» 13 Le paradoxe réside alors dans la volonté de concilier la reconnaissance de valeurs 11 De type choix rationnel, utilité espérée ou fonctionnaliste. Pour la discussion entre les différentes théories du normatif, voir R. Boudon, « La "rationalité axiologique"... », op. cit. 12 Professionnelle, culturelle, religieuse, citoyenne, politique, associative... 13 C. Taylor, Les sources du moi. La formation de l'identité moderne, Paris, Le Seuil, 1998, p. 46. La référence à cet auteur est choisie pour sa contribution majeure à l'identité. Les positions de cet auteur sur le multiculturalisme s'inscrivent dans des controverses qui excèdent le cadre de cet ouvrage. Son approche de l'identité est particulièrement pertinente pour traiter de relations interculturelles ou interreligieuses, dans la mesure où il la considère comme dialogique, se formant, et continuant à se développer tout au 77 communes et d'identités plurielles. Source : Anne-Sophie Lamine: La cohabitation des dieux. Pluralité religieuse et laïcité. Presses Universitaires de France. Paris 2004, pp 214-224. long de la vie, dans les rapports avec les autres. J'ai cependant des réserves à émettre sur sa tendance à trop peu distinguer l'identité individuelle dé l'identité collective (dans Multiculturalisme, Paris, Flammarion, 1994) : cela est (probablement) satisfaisant pour des groupes linguistiques, mais pas pour des groupes religieux. 78 Der „Interreligiöse Bürger“ Durch die gemeinsamen Werte wird es möglich, in Beziehung zu anderen Gläubigen zu treten und mit ihnen zu handeln. Mit diesen Werten im Vordergrund wird interreligiöse Aktivität begeleitet. Wie schon gezeigt, besteht diese interreligiöse Aktivität im Überwinden der Antagonismen und der Überheblichkeit, eine exklusive Wahrheit zu haben. Das macht sie auf breiter Ebene aussagekräftig und programmatisch. Die Frage der Werte steht im Zentrum der Motivationen und der Programme, auch wenn eine Analyse sehr schnell zeigt, dass diese Werte in Widerstreit stehen können und Verständigung verlangen. Werte, auf die man sich bei interreligiösen Beziehungen beruft Wiederholend sei gesagt, dass ich als Werte jene betrachte, auf die sich die Akteure berufen und die von ihnen anerkannt werden. Sie werden analytisch angegangen, sobald sie im Streitgespräch verwendet werden. Manchmal kann man sie auch in Beziehung zum Handeln der Protagonisten stellen. Die in interreligiösen Beziehungen am meisten angesprochenen Werte sind: die Toleranz, die Gastlichkeit, der Friede, die „gemeinsame Menschheit“, die Solidarität, die Staatsbürgerschaft und die Laizität. Es wurde bereits herausgestellt, dass die Frage der Ethik (innerweltlich) im Zentrum der Motivationen und der Praxis des Interreligiösen steht. Engagierte Beteiligte anerkennen und betonen sehr häufig, dass die Religionen Träger gemeinsamer Werte sind. Das ist fast ein Leitmotiv des „Interreligiösen“, eine Gemeinsamkeit, die es möglich macht, mit anderen Gläubigen in Beziehung zu kommen und eventuell mit ihnen zu handeln. Die Akteure der unterschiedlichen Konfessionen haben einen sehr ähnlichen Diskurs über das, was sie am wichtigsten bei der ethischen Dimension und des Gemeinwohls halten. So wird ein Katholik sagen: „Wir müssen daran arbeiten, dass wir eine Gesellschaft mit ethischen Markierungen hervorbringen, mit jenen, die eine Religion haben und mit jenen, die keine haben.“ Ein engagierter Jude wird auf wenig unterschiedliche Weise sagen: „Der Dialog unter den Menschen guten Willens ist die Grundlage, dass sich die Dinge im guten Sinn entwickeln. Man muss wieder zu einer Gemeinsamkeit finden, zu einem Austausch über die ethischen Werte und in materieller Solidarität.“ Aus dem Mund eines Moslem wird man hören: „Es gibt Dinge, die man unter den Religionen teilen kann, Werte, Begriffe, moralische Prinzipien. Warum versuchen wir nicht über die großen Fragen zusammenzuarbeiten, die alle zusammenführen, zum Wohl aller, zum Wohl der Gesellschaft.“. Solche Aussagen sind typisch für den Diskurs über „gemeinsame Werte“ und fast austauschbar. Die Aussagen stimmen auch überein in der Betonung des Nicht-Monopols ihrer Religion, oder aller Religionen im Hinblick auf die Werte. In der Tat werden von den Mitgliedern der verschiednen Religionen die meisten Werte gleich zitiert, bei den Motivationen der engagierten Gläubigen, in der Art und Weise, wie sie ihre Religion vorstellen, in der Sichtweise des Dialogs oder auch bei den Statements in ihren Begegnungen. Darüber hinaus berufen sich auf Werte auch anderen Kreise (oder ihre nicht-religiösen Mitglieder), wie z.B. die „laizistischen Werte“ 1 . Jetzt geht es darum, genauer festzustellen, welche Werte verlangt werden und wie sie in 1 Im Übrigen wird eine Frage diskutiert: Gibt es spezifisch religiöse Werte? Bestimmte Autoren bejahen dies, weil sie von ihren Religionen vorgeschrieben werden. Allerdings sagt das nichts darüber, worin sie spezifisch sein sollten. Und jene Werte, die als spezifische ausgegeben werden, werden anderswo als laizistische Werte vorgestellt. Andererseits kann die religiöse Zugehörigkeit sowie der Typ des Bezugs auf die [religiösen] Texte einen Einfluss auf die Hierarchisierung der Werte haben (indem z.B. das Schamgefühl vor die Diskretion gestellt wird). den interreligiösen Debatten auftauchen. Man kann die Begriffe „Toleranz“, „Achtung des anderen“, „Kenntnis des anderen“ und „Anerkennung der Andersartigkeit“ neu einteilen. Man findet sie sehr häufig im interreligiösen Diskurs. Sie bilden ein Kontinuum von der Toleranz bis zu Anerkennung. Manchmal wird die Toleranz als ungenügend oder herablassend abgewertet. Das ist oft bei Mitgliedern religiöser Minoritäten der Fall. Der Respekt wird als Minimalforderung des Dialogs betrachtet. Die Kenntnis wird als Notwendigkeit für ein besseres „Zusammenleben“ unterstrichen. Sie müsse auch dazu beitragen, reduzierende Klischees, Vorurteile zu vermeiden und eine Anerkennung der Andersartigkeit zu ermöglichen. In der Praxis tragen die meisten interreligiösen Aktivitäten wirksam dazu bei, die verschiedenen Religionen kennen zu lernen und beinhalten Zeiten des Austauschs und der Debatten. Delikater und schwieriger zu würdigen ist die Frage der Anerkennung der Andersartigkeit. Die Gastlichkeit und das „Zusammenleben“ (Geselligkeit) sind ebenfalls Werte, die oft betont werden. Sie sind allen Vereinen gemeinsam, die muslimische Mitglieder haben und besonders bei den örtlichen Vereinen in den Vorstädten oder Orten mit großer Migrantenpopulation: „Wir müssen lernen zusammen zu leben. Und die einzige Weise des Zusammenlebens ist das Lernen sich kennen zu lernen. […] Diese interreligiöse Feier ist ein Fest des Friedens. […] Es ist eine Frage der Gastlichkeit, der Staatsbürgerschaft des Stadtteils in dem ich bin.“ [Protestantische Pfarrerin, 50 Jh.]. „Wenn man in einer multikonfessionellen Gesellschaft lebt, glaube ich, hat man keine Wahl, d.h. der Dialog ist der unersetzbare Weg, um die Grundlagen des Zusammenlebens zu festigen und es gibt nichts besseres für das gute Zusammenleben als das gegenseitige Sich-Kennen und dieses Kennen ist ohne den Dialog nicht möglich. [Verantwortlicher einer nationalen muslimischen Organisation, „strenggläubig“, ca. 50 Jh.]. Diese Gastlichkeit lässt Platz für das Informelle, für das Unentgeltliche, für das Geschenk. Sie wird verwirklicht durch Besuche, Austausch von Glückwünschen, Anwesenheit bei einer kultischen Veranstaltung oder bei einem wichtigen Fest. Die engagierten Gläubigen verweisen auch einstimmig auf die Menschlichkeit, auf die Menschenwürde, „den religiösen Imperativ, den Menschen in die Mitte zu stellen“. Die Solidarität und die Gerechtigkeit sind Werte, die sich durch konkrete Praktiken in einigen Vereinigungen übersetzen lassen: Fasten und Spendensammlung zugunsten humanitärer Organisationen, Unterstützung und Nachhilfe für die Schule, Webwerkstatt für maghrebinische Frauen in einer Wohnsiedlung, offene interkommunitäre Essen für die Ärmsten. Im französischen Kontext, wo die Laizität und die Staatsbürgerschaft einen großen Raum im Diskurs über die Identität und die Gesellschaft einnehmen, werden diese beiden Begriffe von den engagierten Mitgliedern der interreligiösen Vereine ebenfalls als Werte betrachtet. Die Laizität wird oft von einigen als förderlich für den Pluralismus und die Religionsfreiheit hervorgehoben, selbst wenn Religionsfreiheit unterschiedlich gesehen wird, besonders im Hinblick auf das sichtbare Tragen religiöser Zeichen. Auch die Staatbürgerschaft wird als sehr bedeutsam betrachtet, wie es ein aktiver Mitarbeiter betont: „Im Leben hat man kein christliches oder muslimisches Etikett auf der Stirn, im Leben ist man Bürger. Die Frage heißt: wie können wir ein Leben als Staatsbürger mit gegenseitigem Respekt fördern?“ Der Friede ist auch ein Wert, der sehr häufig betont wird. Auf ihn wird in fast allen interreligiösen Feiern hingewiesen. Die Gläubigen versammeln sich, um für den Frieden zu beten. Solche Feiern sind besonders zahlreich in Zeiten von Konflikten und Katastrophen: z.B. der Golfkrieg, die zweite Intifada oder der 11. September 2001. Das Thema wird auch unter dem Blickwinkel der Theologie oder der Geopolitik angegangen. Oft beinhaltet der Friede auch breiter den sozialen Frieden. Er wird von bestimmten Autoren als Zweckbestimmung des Dialogs gesehen. 80 Die Laizität, die Staatsbürgerschaft und der Friede werden zu einer Art von Meta-Werten, welche die ethischen Bedingungen des „Zusammenlebens“ umfassen: Streben und Engagement zum Gemeinwohl, Achtung der Unterschiedlichkeit und Angehörigkeit zu einer gemeinsamen Gesellschaft und einer gemeinsamen Menschheit. Besondere Lesarten Wir haben gesehen, dass die Weise, wie diese Werte verkündet werden, sehr wenig mit der Religionszugehörigkeit variiert. Ein kulturalistischer Zugang ist hier also wenig relevant. Es handelt sich eher darum, sie hermeneutisch (durch das Verstehen) anzugehen. Meist schreiben ihnen die Akteure keine besondere Gültigkeit für den kulturellen Kodex zu. Die Werte haben einen Sinn für sie und sie haben starke Gründe, ihnen als Individuen zu folgen. Außerdem räumen sie ihnen eine trans-religiöse Bedeutung ein. Dennoch können die erwähnten Werte je nach dem Typ des Dialogs variieren. So ist der jüdisch-christliche Dialog hauptsächlich theologisch und historisch. Der Antisemitismus und die Anerkennung der jüdischen Wurzeln des Christentums nehmen hier einen zentralen Raum ein. Der islamisch-christliche Dialog ist durch das Faktum beeinflusst, dass die katholische Kirche lange die Muslime als immigrierte und ausgebeutete Arbeiter sah und mehr einen sozialen als einen theologischen Zugang entwickelt hat. Und trotz einer größeren religiösen Berücksichtigung, überwiegt die soziale Dimension. Dazu kommt, dass unabhängig von der Geschichte der islamisch-katholischen Beziehungen die soziale Trennung und Diskrimination Realitäten für viele Bürger maghrebinischen Ursprungs sind, ob sie sich als Muslime identifizieren oder nicht. Wenn Muslime an interreligiösen Beziehungen beteiligt sind, haben die Werte der Solidarität, der Gastlichkeit und des Zusammenlebens mehr Bedeutsamkeit als im ausschließlich jüdisch-christlichen Dialog. Der Typ des Dialogs bestimmt also die Rahmen für die unterschiedlichen Werte. Konflikt der Werte Die Frage der Werte liegt im Zentrum der Motivation und der Programme. Wie aber übertragen sie sich im konkreten Funktionsablauf der Vereine oder der interreligiösen Begegnungen? Wie geraten sie in Konflikt? Welche Schlichtungsmöglichkeiten gibt es? Welche Werte nehmen im Fall eines Konflikts einen höheren Rang ein? Bei der Ermittlung der angegebenen Werte hätte man denken können, dass „man auf der Ebene des Austausches von Ideen und Liebenswürdigkeiten“ bliebe, wie das ein leitender Muslim über bestimmte Begegnungen beklagt. In der Tat klammern sich die Akteure an die positiven und integrierenden Aspekte der Werte, wobei sie gewöhnlich die Tatsache beiseite lassen, dass sie Gegenstand von Konflikten sein können. Es geht also darum, die Fälle zu ermitteln, wo diese Konflikte auftauchen und die konkurrierenden Werte, selbst wenn sie nicht präzise ausgedrückt sind. In den interreligiösen Gesellschaften entstehen die Konflikte auf Grund konkreter Fragen wie z.B. die Entscheidung, mit diesem oder jenem Vertreter der Religion zu arbeiten, ihn als Redner einzuladen oder ihm vorzuschlagen, bei der Vereinsversammlung teilzunehmen. Oft, aber nicht ausschließlich, kommen die Einwände von den Christen und betreffen die Partner, die sie zu „kommunitaristisch“ («trop communautaires» hier „orthodox“, „fundamentalistisch“) 2 verurteilen: „Ich habe Einwände“, „akzeptiert er den Pluralismus?“, „an2 Anmerkung des Übersetzers: Abweichend vom Deutschen und Englischen hat der Begriff „Kommunitarismus“ (communautarisme) im Französischen vor allem in religionssoziologischen Texten eine Sonderbedeutung, die zu erheblichen Verständnisschwierigkeiten („confusion profonde“) führen kann. Während Kommunitarismus in den anglosächsischen und deutschsprachigen Ländern eine kapitalismus- und libe- 81 erkennt er die Laizität?“, „man sagt, er habe eine doppelte Zunge“, „der Geheimdienst hat sich für seine Moschee interessiert; das kommt sicher nicht ohne Grund“. Wenn es darum geht, die Andersartigkeit zu verteidigen, das Vertrauen oder die Respektierung des Unterschieds, beruft man sich auf die Wachsamkeit. Dafür ist die Debatte um das Kopftuch ein gutes Beispiel, weil sie regelmäßig auftritt, häufig zufällig im Laufe von Diskussionen mit anderer Thematik. Die Aussagen können sehr lebhaft sein: „Das ist ein schwer diskriminierendes, ein sexistisches Zeichen“, „Religion ist keine Angelegenheit der Kleider, der Glaube ist im Inneren“. Dazu kommt, dass die Form und die Lösung dieser Konflikte in den interreligiösen Gesellschaften unterschiedlich sind, je nach dem effektiven Grad des Pluralismus in ihrer Mitte. Ein muslimisches Mitglied, das in einer Gruppe mit stark christlicher Mehrheit isoliert ist, wird offensichtlich mehr Schwierigkeiten haben, seinen Standpunkt zu Geltung zu bringen. Bei den oben zitierten Fällen, beim Vertreter der „Rechtgläubigkeit“ (im franz. Text „orthdodox“) und dem Kopftuch, verlaufen die Grenzen mitten durch die Konfessionen. Erstaunlicherweise beruft man sich auf beiden Seiten auf seine Zugehörigkeit zur Laizität und auf die Staatsbürgerschaft: Zusätzlich wird im Fall des Kopftuchs eventuell auf die sexuelle Diskrimination verwiesen von jenen, die das Kopftuch verdammen, eine Diskrimination aber abgelehnt von jenen, die es tragen. Jene könnten auf die Schamhaftigkeit verweisen und dabei unterstreichen, dass es verschiedene Arten gibt, sie zu leben, dass sie aber erwarten, dass man ihre eigene respektiert. Die Frage der Gleichheit der Geschlechter wird bekanntlich nicht so leicht frontal angegangen 3 , auch wenn sie oft nur auf einer Seite aufgeworfen wird. Der Wert, der in Konflikt gerät, wird nie deutlich ausgedrückt. Die Reaktionen auf diese beiden Situationstypen sind mit der Angst vor dem Kommunitarismus 4 verbunden. Hinter dieser Rechtfertigung zeigt sich der Widerspruch von Universlismus und individueller Authentizität. Die Anerkennung der Andersartigkeit und der Authentizität kann in der Tat in Konflikt mit der Gleichheit und dem Universalismus kommen, oder wenigstens mit den Ausdrücken, den diese Werte annehmen. Sie ist mit den Darstellungen der Akteure verbunden. So werden die Muslime oft von den Christen als „zurückgeblieben“ in ihren theologischen Überlegungen und religiösen Praktiken betrachtet und 3 4 ralismuskritische Bewegung in der Kulturphilosophie bezeichnet (Aladdair MacIntyre, Michael Walzer, Benjamin R. Barber, Charles Taylor, Amitai Etzioni u.a.), hat der Begriff im Französischen meist eine abwertende Bedeutung: „Communautarisme“ wird häufig (vgl. unseren Textausschnitt) verstanden als Bedrohung des Zusammenhalts von Gesellschaft und Nationalstaat, wenn religiöse oder kulturelle Minoritäten durch ihre Werte und Normen die republikanischen, egalitären und laizistischen (d.h. universalistischen) Ideale durch Berufung auf das Recht auf Andersartigkeit beinträchtigen und gefährden. Dagegen geht der Kommunitarismus in der aus den USA stammenden kulturphilosophischen Konzeption davon aus, dass nur „ein in eine sprachlich, ethnisch, kulturell, religiös oder sonst wie definierte Gemeinschaft eingebetteter Mensch“ in der Lage sei, „über die Grundsätze der Gerechtigkeit zu befinden. In der Gemeinschaft herrschen bestimmte, gemeinsam geteilte Wert- und Moralvorstellungen sowie Traditionen vor. Nur auf der Basis dieser gemeinsamen Wertvorstellungen, vor allem auf der Grundlage einer gemeinschaftlichen Konzeption des Guten, könne sinnvoll über die Grundsätze der Gerechtigkeit verhandelt werden.“ Vgl. http://de.wikipedia.org/wiki/Kommunitarismus – http://en.wikipedia.org/wiki/Communitarianism. (G. Sch.) Wenn sie angegangen wird, geschieht das meist mit Referenzen auf die [heiligen] Schriften, die es zulassen, diese Gleichheit zu verteidigen; am meisten aber auch dadurch dass man die Kluft zwischen dieser Norm und der Realität dem Einfluss der Kultur zuschreibt. „Der Machismus verteilt sich auf die Mittelmeerländer, sei man Katholik oder Muslim.“ Vgl. Fußnote 2. 82 aufgefordert dem christlichen Modell zu folgen, das man für moderner hält. 5 . Es ist also ein humanistischer Sockel (mit getarnten Beziehungen der Geschlechter), der die interreligiöse Begegnung ermöglicht und eine Auswahl von Werten zur Verfügung stellt, mit denen ein Konsens möglich scheint. Dieser interreligiöse Konsens ist am Ende nur möglich durch die paradoxale Forderung nicht zu viel zu reden, weder über die widersprüchlichen religiösen Besonderheiten (sichtbare Zeichen der Angehörigkeit, orthodoxe Rechtgläubigkeit), noch über die derzeitigen Interaktionen von Religion und Politik (Mittlerer Osten). Wie dies ein engagierter Protestant unterstreicht: „Der Interreligiöse Dialog „funktioniert“, wenn man sich für die Menschenrechte interessiert, bei uns jedenfalls, aber es ist besser, Gespräche über den Mittleren Osten zu vermeiden. Die den Menschen dort zugebilligten Rechte, werden je nach dem Engagement der einen und der anderen für gut geheißen. Man soll aber nicht zu viel über das sprechen, was in jeder religiösen Familie von Bedeutung ist, noch über den Status der Frau.“ 6 In Wirklichkeit kennt die konkrete Anerkennung der Andersartigkeit Grenzen, die nicht ausdrücklich formuliert sind. Dennoch gibt sich der Dialog nicht mit einem radikalen Relativismus zufrieden, der jede Gemeinschaft einschließt oder einsperrt. Die Schwierigkeit, die Authentizität anzuerkennen, bleibt aber Quelle von Konflikten, hier wie in der größeren Gesellschaft. Bei einer Analyse muss auch zwischen den sehr allgemeinen Werten unterschieden werden, auf die sich die Akteure berufen, zwischen ihren Ausdrücken, die oft eine symbolische kulturabhängige Form haben und den spezifischen religiösen Praktiken. So unterstreicht Raymond Boudon, wenn er einem Relativismus der Werte energisch widerspricht: „Das Prinzip der respektvollen Achtung des Individuums schließt den Respekt vor der kulturellen Vielfalt ein.“ Diese Vielfalt ist das Ergebnis der Geschichte. Sie entspringt der entscheidenden Tatsache, dass sich die Werte normalerweise symbolisch ausdrücken, und von hier mobilisieren sie in der Tat „willkürliche“ Zeichen. Das Prinzip der respektvollen Achtung des Individuums beinhaltet also die die Abwesenheit jeglicher Diskrimination, besonders aber der kulturellen. Dagegen schließt es aber weder eine relativistische Theorie der Werte, noch eine tribalistische Gesellschaftstheorie ein.“ 7 Die Debatten um die Bedeutung des Schleiers zeigen gut die Schwierigkeit, eine Grenze zwischen den Werten und den Praktiken oder den symbolischen Ausdrucksformen zu ziehen. Um mehr oder weniger intensiv zu praktizieren und ihre religiöses Identität zu bekräftigen, haben die Gläubigen begrenzte Vorräte von Praktiken und Symbolen; sie sind zugleich für jede Tradition spezifisch und von einer Kultur zur anderen sehr unterschiedlich in ihrer Form und im sichtbaren Tragen religiöser Zeichen. Außerdem sind diese Praktiken und Symbole mehrdeutig geworden, sowohl im Inneren jeder Tradition als auch noch mehr von einer Tradition zur anderen. Das völlig frei gewählte Zeichen einer religiösen Praxis und eines religiösen Engagements, wird von den einen akzeptiert und kann für andere wie das Symbol einer geerbten und aufgezwungenen Identität eines Fundamentalismus oder 5 6 7 Unter modern versteht man den [wissenschaftlichen] Gebrauch der hermeneutischen und historischkritischen Methode und die visuelle Diskretion der religiösen Zeichen und Praktiken (« l'inivisibilité des signes et pratiques ») ; wir werden darauf im Kapitel 7 zurückkommen, wo es um die Identitäten geht. Colloque «Le dialogue interreligieux : chance ou défi», organisé par la Fédération protestante de France, Paris, 28 septembre 2002. R. Boudon, «Pluralité culturelle et relativisme», in W. Kymlicka et S. Mesure (dir.), Comprendre, n° 1, «Comprendre les identités culturelles», Paris, PUF, 2000, p. 337 ; vgl. auch Le sens des valeurs, Paris, PUF, «Quadrige», 1999, und «La „rationalité axiologique“ : une notion essentielle pour l'analyse des phénomènes normatifs», Sociologie et sociétés, 31/1, 1999; S. 103. 83 sogar einer Unterwerfung unter patriarchalische Werte erscheinen. Die Spannung Identität – Pluralität und der Gegensatz Gemeinschaft – Allgemeinheit In der ethischen Dimension des Glaubens können sich die Gläubigen der verschiedenen Religionen über die gemeinsamen Werte einigen, während die transzendente Dimension des Glaubens auch irreduzierbare Differenzen hochkommen lässt – wenn sie überhaupt Gemeinsamkeiten oder Ähnlichkeiten enthüllen kann. Die Spannung Identität – Pluralität. Wir haben gesehen, dass die immanente Dimension des Glaubens Gemeinsames hervorbringen kann, während die transzendente Dimension stärker von der Dimension der Identität geprägt ist, sowohl bei den Glaubensinhalten wie auch in der Praxis des Kults. Hier begegnen wir einem Paradox des interreligiösen Handelns: die Spannung zwischen dem Bereich der Identität und dem gemeinsamen Engagement. Dieser Gegensatz kann in Nuancen abgestuft werden, denn die Akteure können verschiedene religiöse Strategien der Annahme und positiven Erwägung des Unterschieds in Gang setzen. Ein Muslim wird den Koranvers heranziehen, der betont, dass Gott den Unterschied gewollt hat 8 , ein Christ wird betonen, dass er den Dialog mit einem Buddhisten pflegt, „denn es ist mein Gott, der sein Schöpfer ist“. Allerdings kommen die Probleme zum Vorschein, wenn die Sicht der Gesellschaft der einen Gruppe mit den religiösen Praktiken der anderen in Konflikt gerät. Eine engagierte Muslima hebt beim Bericht ihres Werdegangs die Schwierigkeit hervor, mit ihrer Besonderheit akzeptiert zu sein: „Wir hatten eine idealistische Sicht von Frankreich, wir glaubten, der Freiheitsraum für die Annahme unserer Verschiedenheit, unserer Frömmigkeit, sei größer. Wir glaubten, im Besitz der Mittel zu sein, die Sprache …“ [Muslima, Freiberuflerin; Kopftuchträgerin, 40 Jh, Einreise nach Frankreich während ihres Hochschulstudiums]. Schließlich tauchen Schwierigkeiten auf, wenn der Universalismus der einen Gruppe nicht mehr vereinbar ist mit der Echtheit und Originalität der anderen. Wie wir oben am Beispiel der Wahl eines Redners, oder auch beim Schleier und der Privatisierung der Religion gesehen haben, sind die Debatten oder sogar die Konflikte, die in den interreligiösen Beziehungen regelmäßig entstehen, ein Abbild der französischen Auseinandersetzung über die Identität, die Staatsbürgerschaft oder die Laizität. Diese letztere ist eine entstellte Übertragung der angelsächsischen intellektuellen und politischen Debatte zwischen den Vertretern der Universalität und der Gemeinschaft, zwischen „liberalen Republikanern“ und „gemäßigten Multikulturalisten“ 9 , eine Übertragung, bei denen die amerikanischen und englischen Erfahrungen als abschreckendes Beispiel verwendet werden. 8 9 „Wenn Gott es gewollt hätte, hätte er aus euch eine einzige Gemeinschaft gemacht. Er will euch aber mit dem, was er euch gibt auf die Probe stellen. Wetteifert also miteinander in den guten Werken. Ihr alle müsst zu Allah zurückkehren; Er wird euch über eure Unterschiede aufklären.“ (Koran, Sure 5, Vers 48 ; dieser Vers wird sehr häufig bei den interreligiösen Begegnungen zitiert.). Von den Hauptautoren dieser Auseinandersetzung kann man die liberale Position von J. Rawls zitieren, den gemäßigten Kommunitarismus von C. Taylor (der freilich der Gleichheit eine große Bedeutung einräumt), und die Mittelposition von W. Kymlicka. In Frankreich findet diese Auseinandersetzung viel mehr zwischen den (nicht liberalen) Republikanern und den Kämpfern für eine pluralistische Laizität statt. Für eine Analyse der französischen Rezeption dieser Debatte vgl. M.-C. Granjon, «Le regard en biais. Attitudes françaises et multiculturalisme américain (1990-1993)», Vingtième siècle, 143, 1994, S. 18-29. 84 In der Sache des religiösen Pluralismus in Frankreich geht es nicht darum, zu wissen, ob man einen (philosophisch) liberalen Ansatz privilegieren oder Sonderrechte anerkennen soll. Es geht vielmehr um die Auseinandersetzung, ob man einen (religiös) liberalen Ansatz, bei dem die religiösen Praktiken nicht sichtbar zur Schau gestellt 10 sind, aufwerten soll, oder eine religiöse Praxis akzeptieren darf, die intensivere und sichtbarere Formen annehmen kann. In den interreligiösen Debatten ist die Entscheidung für den Kommunitarismus a priori ausgeschlossen, da ja der Kommunitarismus von keinem der Partner vertreten wird. Er erscheint aber in den Aussagen, bei denen etwas angeprangert wird, als Konzept für ein abschreckendes Beispiel. Diese Debatten sind auch ein Spiegel der verschiedenen Konzepte der Laizität, die es bei den Praktizierenden des Interreligiösen gibt. Sie lassen sich schematisch polarisieren zwischen der „republikanischen Laizität“ und der „neuen Laizität“. Die „republikanische Laizität“ fordert, eigenbrötlerische Besonderheiten in der Privatsphäre unterzubringen, und die „neue Laizität“ versucht, die die Vielzahl zu integrieren. Pragmatismus gegen Universalismus Es lässt sich beobachten, dass in den nationalen Vereinigungen oder bei den großen Begegnungen die muslimischen Akteure und Redner am häufigsten „den laizistischen Stempel tragen und republikanisch korrekt sind“. Dies sind z.B. die sehr laizistischen, liberalen oder manchmal sogar agnostischen muslimischen Intellektuellen, Mitglieder der Pariser Moschee oder auch Suffis, während man dort nur sehr selten die Vertreter des populären Islam oder der Rechtgläubigkeit antrifft 11 , über die sehr kritisch geredet und die als Integristen betrachtet werden. Das entspricht einer eher liberalen Religionsauffassung: der einer Religion ohne das Tragen sichtbarer Zeichen und ohne verpflichtende Praktiken. Dagegen kann man bei den lokalen Vereinigungen, besonders bei denen mit großer nichtchristlicher Teilnahme, insgesamt pragmatischere Haltungen beobachten. Die „Mehrheitlichen“ haben Vertrauen und anerkennen bei den Mitgliedern mit einer anderen Tradition die Kompetenz, ihre Vertreter zu wählen. Sie arbeiten mit denen zusammen, die da sind. Die engagierten Christen sind meist nicht sehr mit der Wahl muslimischer Redner vom Typ „Prediger“ zufrieden, die in ihrem Diskurs sehr auf die Identität abheben 12 , die Spielregel ist aber, sich bei der Wahl des anderen nicht einzumischen. Im ersten Fall suchen die engagierten Christen den Dialog „dem Gleichgesinnten“. Im zweiten Fall, dem der lokalen Vereinigungen, ist aber die Suche nach „dem Andersgesinnten“ häufiger. Was den religiösen Liberalismus anbelangt, so sind einige interreligiöse Vereinigungen liberaler und anspruchsvoller als öffentliche Minister und anerkennen bestimmte Tendenzen nicht, auch wenn sie sogar im Conseil français du culte musulman anerkannt sind. Diese Debatte bestimmt die Frage, die filigranartig hinter jedem Prozess der Anerkennung in den interreligiösen Beziehungen erscheint, wie auch der Widerstände gegen die Anerkennung. Es ist die Frage der Anerkennung der Echtheit und Einzigartigkeit des anderen und ihre Verbindung zur Gleichheit bei religösen Angelegenheiten, die auch konsequenterweise die Laizität betrifft. 10 11 12 Diese republikanische Frage ist philosophisch nicht liberal, selbst wenn sie gegen die bestätigten Risiken des Kommunitarismus gestellt wird. Diese sind freilich in der Mehrheit unter den Besuchern von Kultstätten, wie es die Wahlen zum Conseil français du culte musulman 2003 gezeigt haben. Vgl. Hassan Iquioussen ou Tariq Ramadan ; sur les «prédicateurs», in D. Bouzar, L'islam des banlieues, Paris, Syros, 2001. 85 Schluss Die Untersuchung der interreligiösen Bewegung unter dem Blickwinkel der Werte bringt einer Gesamtheit von gemeinsamen Normen hervor und unterstreicht die zentrale Bedeutung einer Suche nach „gemeinsamen Werten“ und ihrer Erklärung. Die Suche nach einem ethischen Konsens verbunden mit Ziel des „Zusammenlebens“ bedeutet keine Abwesenheit von Wertkonflikten. Diese Konflikte existieren und richten sich gegen die verschiedenen Vorstellungen der Gleichheit, des Universalismus und der Laizität. Das Vorgehen mit Wertbegriffen macht auch neue Typen des religiösen Verhaltens gegenüber der Pluralität deutlich. Man könnte zunächst erwarten, dass die Kämpfer für das Interreligiöse, die Streiter der Beziehung zum anderen oder des „Friedens unter den Göttern“ Verfechter des Relativismus wären. Es ist treffender, sie als „bescheidene Praktiker des Absoluten“ zu bezeichnen. Praktizierende des Absoluten, weil sie niemals in den Relativismus umkippen, in den Relativismus der Werte, und noch weniger in den der religiösen Glaubensinhalte. Bescheiden, weil sie nicht versuchen ihre Sicht des Transzendenten anderen aufzuerlegen, und weil sie ihre Anmaßung, andere auszuschließen, reduziert haben. „Die Wahrheit geht über den Teilcharakter der Wahrheiten hinaus“, sagen sie, oder auch; „Die Wahrheit kennt nur Gott.“ – All das ist weit entfernt vom theologischen oder axiologischen Relativismus. Die gemachten Feststellungen entfernen uns von jedem kulturalistischen und selbst konsequenzialistsichen 13 Ansatz der Werte. Dazu kommt, dass im Gegensatz zum Vorwurf, der oft dem Kommunitarismus gemacht wird, sich die Zugehörigkeit zum Kommunitarismus nicht unbedingt im Gegensatz zu dem definiert, was außerhalb von ihm ist. Die Akteure der interreligiösen Beziehungen schließen Kompromisse zum einen mit den vielfachen Facetten ihrer Identität 14 und zum andern mit der kulturellen und religiösen Verschiedenheit der Gesellschaft. Die Art und Weise Kompromisse zu schließen ist dynamisch und entwickelt sich mit ihren Erfahrungen und Lebensabschnitten zumal sie von diesen interreligiösen Begegnungen auf die Probe gestellt werden. Da in interreligiösen Beziehungen die Frage der Identität eine zentrale Rolle spielt, ist es nicht erstaunlich, dass auch die Wertfrage immer wieder gestellt wird. Die Identität lässt sich in der Tat nicht von der Orientierung auf das moralisch Gute trennen, wie dies Charles Taylor aufzeigt: „Meine Identität definiert sich durch die Verpflichtungen und Identifikationen, die den Rahmen oder Horizont bestimmen, innerhalb dessen ich versuchen kann von Fall zu Fall zu bestimmen, was gut oder gültig und wert ist.“ 15 Das Paradox liegt also im Willen, die Anerkennung von gemeinsamen Werten und vielfachen Identitäten in Einklang zu bringen. 13 14 15 Gehört zum Typ der rationellen Wahl ; Wahl mit erhoffter Nützlichkeit oder funktionalistische Wahl. Zur Diskussion der verschiedenen Theorie des Normativen vgl. R. Boudon, « La „rationalité axiologique“... », op. cit. Professionnelle, kulturelle, religiöse, staatsbürgerschaftliche, politische, gesellschaftliche, Identität, Vereinsidentität ... C. Taylor, Les sources du moi. La formation de l'identité moderne, Paris, Le Seuil, 1998, S. 46. Wir haben diesen Autor wegen seiner vielen Beiträge zur Identitätsfrage gewählt. Die Positionen dieses Autors zur Frage der Mulitkulturalität tangieren Kontroversen, deren Behandlung den Rahmen dieser Publikation sprengen würde. Sein Ansatz zur Identität ist insofern besonders relevant, um die Frage der interkulturellen oder interreligiösen Beziehungen zu behandeln, als er die Identität als dialogisch betrachtet : Die Identität findet in den Beziehungen zum Mitmensch ihre Form und entwickelt sich in diesen Beziehungen mit den anderen lebenslang weiter. Ich habe allerdings Vorbehalte gegen seine Tendenz, die individuelle und kollektive Identität zu wenig zu unterscheiden (in Multiculturalisme, Paris, Flammarion, 1994): dies mag für Sprachgruppen zufriedenstellend sein, nicht aber für religiöse Gruppen. 86 Quelle : Anne-Sophie Lamine: La cohabitation des dieux. Pluralité religieuse et laïcité. Presses Universitaires de France. Paris 2004, S. 214-224. Übersetzung: Gerhard Schneider (SFA). 87 Religion Marianne und Madonna Vor 100 Jahren begann Frankreich, eine strikte Trennung zwischen Staat und Kirche durchzusetzen Von Rudolf Walther / 15.9.2008 Im Februar 1906 herrscht in Frankreichs Norden der offene Aufruhr. Die Bauern und kleinen Leute greifen zu Forken und Sensen; im flandrischen Städtchen Boeschèpe ist schon der erste Tote zu beklagen. Es geht um das Allerheiligste, im ursprünglichen Sinne des Wortes. Es geht den aufgebrachten Menschen darum, „ihre“ Kirche vor den staatlichen Steuereinnehmern zu schützen. Diese sollen die Kirchengüter inventarisieren – um sie zu sozialisieren. Genau genommen tobten damals zwei Kriege gleichzeitig: jener gegen die Erfassung der Kunstwerke und „die Öffnung der Tabernakel“ sowie jener „zwischen Priestern und Lehrern“, die um die Seelen und Köpfe der Kinder fochten. Vier Jahre zuvor hatte der Konflikt begonnen, im Schlüsseljahr 1902, als der Radikaldemokrat Émile Combes Ministerpräsident geworden war. Sein Ziel: die völlige rechtliche Trennung von Kirche und Staat. Für seine Gegner war es „Antiklerikalismus“, wenn nicht blanke Gottlosigkeit. Combes selbst und seine Leute verstanden sich als Laizisten, sie wollten die laizistische Republik. Schon mit der Großen Revolution von 1789 hatte die Religion in Frankreich den Status einer Privatsache bekommen. Das Individuum hatte das Recht, sich aus vielerlei traditionalen Bindungen zu befreien, darunter auch der religiösen. Und noch heute gibt es an der Sorbonne in Paris einen Lehrstuhl für Geschichte und Soziologie der Laizität. Doch die Wurzeln reichen noch tiefer. Mit seinem zornigen „Écrasez l’infame superstition!“ („Rottet den niederträchtigen Aberglauben aus!“) stritt bereits Voltaire gegen die allmächtige staatliche Zensur unter kirchlichem Einfluss. Skandalöse Exempel für die mittelalterliche Herrschsucht der Kirche gab es noch zu seiner Zeit die Fülle. So hatte der Klerus 1766 maßgeblich Anteil daran, dass der Edelmann Jean François La Barre so lange gefoltert wurde, bis er gestand, gottlose Lieder gesungen, ein Kruzifix zerstört und bei einer Prozession den Hut aufbehalten zu haben. Zur Strafe für diese „Albernheiten“, wie Voltaires Kampfgefährte Denis Diderot schrieb, schnitt man dem jungen Mann zuerst die Zunge und dann den Kopf ab, bevor der übrige Körper öffentlich verbrannt wurde. Die Kirche verdammt die Menschenrechte Solche Erfahrungen mit dem Katholizismus als Staatsreligion erklären, warum nach 1789 selbst gemäßigtere Revolutionäre der Kirche so hart zusetzten – bis hin zu dem Versuch, das Land völlig zu entchristianisieren. Etliche Priester flohen, kehrten jedoch in der zweiten Hälfte der neunziger Jahre wieder heim, als die Kirche ihre Bewegungsfreiheit zurückerhielt. 1801 schloss Napoleon mit Papst Pius VII. ein Konkordat, dem ein Jahr später die „organischen Artikel“ folgten, mit denen Kirche und Staat einen Weg zu friedlicher Koexistenz fanden. Der beiderseits ungeliebte Kompromiss zwischen „dem freien und dem ka- 88 tholischen Frankreich“, wie sich der Schöpfer des Code Napoléon, Jean-Étienne Marie de Portalis, 1802 formulierte, hielt immerhin 100 Jahre lang. Zwar scheiterten in der Zeit der Restauration alle Bemühungen, „die Revolution [zu] töten“ und die alten Verhältnisse wiederherzustellen, wie es sich zum Beispiel der konservative Philosoph Joseph de Maistre erhofft hatte, doch der hohe Klerus errang erneut eine dominierende Stellung, die er unter dem Bürgerkönigtum Louis Philippes von 1830 an verteidigen konnte. Damals begann, was der Historiker Denis Pelletier „die Zeit der Orden“ nennt: Bis 1880 wurden nicht weniger als 400 neue Gemeinschaften gegründet, die etwa 180000 Mitglieder besaßen – rund zehnmal so viele wie 1808. Die meisten Kleriker waren als Lehrer tätig; die Mädchenausbildung lag fast vollständig in der Hand von Nonnen. Von 1852 an, im Zweiten Kaiserreich Napoleons III., galt eine Schulsatzung, der zufolge es die erste Pflicht der Lehrer war, „die Kinder religiös zu unterweisen“. Dagegen setzten die Republikaner ihre eigene Parole: „Schreiben, lesen, rechnen, das ist alles, was man lernen muß“, meinte zum Beispiel der spätere Minister Adolphe Thiers. Die Haltung Napoleons III. zur Kirche war eher taktischer Natur. Ein Zeichen setzte seine so ehrgeizige wie fromme Gemahlin Eugénie, die den Papst als Paten ihres Sohnes, des Thronfolgers, gewann. Beim hohen Klerus hatte bereits Napoleons Staatsstreich vom 2.September 1851 als „Putsch Gottes“ gegolten. An die Stelle des Bundes von „Thron und Altar“ trat nun jener von „Säbelherrschaft und Weihwasserwedel“. Es war, wie Léon Gambetta, der Verkünder der Republik 1870, sagte, „die fürchterliche Allianz zwischen jenen, die niederkartätschen, und jenen, die Kartätschen segnen“. In den fünfziger und sechziger Jahren begann die Kirche eine Kampagne zur Rekatholisierung, mit der sie 1856 den Kult um das Heilige Herz Jesu Christi wiederbelebte und die Wunder- und Marienverehrung sowie Wallfahrten in großem Stil organisierte; der Ausbau der Eisenbahn bot da ganz neue Perspektiven. Den Höhepunkt bildete die Weihe der Grotte von Lourdes. 100 000 Pilger waren wunderfroh herbeigeeilt. Von Rom aus gab Papst Pius IX. das Seine dazu: Mit den Enzykliken Syllabus und Quanta Cura brandmarkte er 1864 Religions- und Gewissensfreiheit als „Freiheit des Verderbens“. Zusammen mit anderen 80 „modernen Irrtümern“ vom Rationalismus über den Liberalismus bis zur Aufklärung blieben die elementaren Menschenrechte kirchlich verdammt. Während die liberale Presse und die republikanische Opposition unter Napoleon III. verfolgt oder ins Exil gejagt wurden, konnte sich der militante Katholizismus frei entfalten. Louis Veuillot von der erzklerikalen Zeitschrift L’Univers beklagte 1867 den historischen Fehler Kaiser Karls V., Luther nicht verbrannt zu haben: Denn „dieser und seine Komplizen haben der Kirche 40 Millionen Menschen weggenommen“, was bei zwölf Generationen seit dem 16. Jahrhundert „480 Millionen Menschen“ zu „Verdammten“ gemacht habe. Die „offen zur Schau gestellte Entente [der Kirche] mit einem Regime, das die bürgerlichen Freiheiten unterdrückte“ – wie der in Paris lehrende Historiker François Caron urteilt –, stärkte die laizistische Bewegung, die sich freilich noch nicht öffentlich zeigen konnte. 1870 kapitulierte zwar das Kaiserreich vor den deutschen Truppen, aber in Gesellschaft und Politik herrschten danach nicht die Republikaner, sondern Monarchisten, Bonapartisten, Konservative und Klerikale, die durch die Angst vor der demokratischen Republik zusammengeschweißt wurden. Wie einst unter der Restauration nach 1815 sollte unter der Präsidentschaft Marschall Marie-Edme MacMahons die „moralische Ordnung“ („ordre moral“) wieder aufgerichtet werden. Der Bischof von Nantes sah das kurze Experiment der Pariser Commune 1871 als „eine göttliche Züchtigung“. Zwei Jahre nach Sedan lobte eine französische Lehrerzeitschrift die deutsche Schule als Vorbild, da diese „Gehorsam und nicht Revolution“ lehre. Zu einer Verschärfung der Beziehungen zwischen Staat und Kir89 che kam es erst 1876/77, als sich Papst Pius IX. vom jungen italienischen Staat bedroht fühlte und mehr oder weniger offen französische Militärhilfe forderte. Die französischen Republikaner, noch von der Niederlage im Krieg gegen Deutschland gezeichnet, witterten ein Komplott von Monarchisten und Jesuiten, die das Land in einen Krieg für den Papst stürzen wollten. Seit Léon Gambettas Rede vom 4. Mai 1877 galt deshalb als Schlachtruf der Republikaner: „Le cléricalisme? Voilà l’ennemi!“ („Der Klerikalimus? Das ist der Feind!“). Die Klosterschulen gerieten nun in den Ruch, ein Hort des „Hasses gegen das moderne Frankreich“ (Gambetta) zu sein. Im März 1879 präsentierte Erziehungsminister Jules Ferry zwei Schulgesetze. Eines enthielt einen Paragrafen, wonach im öffentlichen wie im kirchlichen Bildungswesen nur unterrichten durfte, wer einem staatlich zugelassenen Orden angehörte; in diesem Sinne autorisiert waren damals ganze fünf Orden. Diese Bestimmung wurde zurückgenommen und ersetzt durch die Vorschrift für kirchliche Lehranstalten, sich staatlich genehmigen zu lassen, ansonsten würden sie innerhalb eines halben Jahres geschlossen. Die katholische Presse empfand das als Kampfansage: „Von heute an“, schrieb ein Kirchenblatt, „gibt es einen unversöhnlichen Krieg zwischen Katholiken und den Umstürzlern, die uns regieren.“ Die Ordensgemeinschaften weigerten sich einfach, Genehmigungen für ihre Schulen zu beantragen. Also schloss der Staat im Juni 1880 261 Klosterschulen und wies 5643 Jesuiten aus. Rund 200 Beamte, die sich den Gesetzen widersetzten, verloren ihre Stelle. Im Juni 1881 und im März 1882 trat Ferrys bis heute berühmte Schulreform in Kraft: Schulpflicht und kostenloser Unterricht für alle Kinder. Obendrein sollte im Klassenzimmer das Prinzip der Laizität gelten und eine „moralische und staatsbürgerliche Erziehung“ eingeführt werden. Ferry wollte Kinder – entgegen katholischer Propaganda – keineswegs zu Materialisten und Atheisten erziehen lassen. Sein Ziel war bescheiden: In den Schulzimmern mussten nur die Christusbilder durch jene der Marianne ersetzt werden, der Verkörperung der Republik. Der Religionsunterricht sollte zudem durch „die gute alte Moral unserer Väter“ und die Ethik Kants abgelöst werden. Ferry dachte sich die Schule als Ort „ziviler Eintracht“, aus dem er religiöse Zänkerei ebenso verbannen wollte wie ethischen Gesinnungsdruck und fromme Indoktrination – in seiner schlichten Diktion: allein „Unterrichtsfreiheit“ sollte herrschen. Auch die Klerikalen hetzen gegen Dreyfus Es ging den Republikanern vor allem darum, die Schule gegen klerikale und monarchische Versuchungen patriotisch und national zu imprägnieren. Die Institution sollte gleichsam geimpft werden gegen die Viren der Vergangenheit. In der verbogenen Perspektive der Klerikalen wurde dadurch der Lehrer zum Ersatzpriester und „König der Republik“. Aus der Defensive heraus ließ die republikanische Regierung für die Feiern des 14. Julis Schülerbataillone aufmarschieren. Die konservative und klerikale Presse denunzierte die Erinnerung an den Tag des Bastillesturms pauschal als Feier zum „Fest der Morde“. Schließlich jedoch glätteten sich die Wogen wieder. Entspannung schuf zuerst der Bischof von Algier am 12. November 1890, als er in einem Toast vor versammelten Offizieren dazu riet, die Republik zu achten. Anschließend ließ er die Marseillaise spielen – von einem kirchlichen Musikkorps! Auch der Papst zielte mit der Enzyklika Inter Sollicitudines im Februar 1892 auf Befriedung. Leo XIII. zufolge sollte jeder in seinem äußeren Verhalten „das Regime akzeptieren, das sich Frankreich gegeben hat“ (und durfte im Übrigen darüber denken, wie er wollte – eine gesichtswahrende gegenseitige Anerkennung im Dissens). 90 Das laue Klima änderte sich schlagartig mit der Dreyfus-Affäre. Der jüdische Offizier Alfred Dreyfus war 1894 verhaftet und in einem skandalösen Verfahren aufgrund gefälschter Beweise wegen Landesverrats von einem Militärgericht zu lebenslanger Verbannung verurteilt worden. Nichts und niemand rührte sich zunächst, weil Dreyfus’ Schuld erwiesen schien. Erst der Generalstabsoffizier Marie-Georges Picquart und der Journalist Bernard Lazare deckten, unabhängig voneinander, die Machenschaften des Militärapparats auf. Im Januar 1898 griff der Schriftsteller Émile Zola mit seinem berühmten Artikel J’accuse in den Fall ein. Dreyfus wurde in einem zweiten Prozess 1899 nochmals verurteilt, drei Jahre später begnadigt, aber erst 1906 vollständig rehabilitiert. Gegenüber den achtziger Jahren hatten sich nun die Fronten völlig verschoben: Mit einem Mal stand den Republikanern ein konservativ-klerikales Lager gegenüber, das sich im Zeichen eines aggressiven Nationalismus und Antisemitismus für die Ehre von Nation und Armee schlug. Nationale Vortrommler wie der Schriftsteller Maurice Barrès spielten „das umfassendere System der Rasse“ und die Bindung an „Scholle und Ahnen“ gegen republikanische Freiheit und demokratische Gleichheit aus . Der Autor Maurice Muret schließlich erklärte „die Mentalität des modernen Juden“ zum Todfeind des Katholizismus. Damit konnte der Laizismus nicht länger partriotisch-national, sondern nur noch demokratisch, republikanisch, sozialistisch und antimilitaristisch auftreten. Dreyfus-Verteidiger wurden in den Augen der Nationalisten, Antisemiten und Klerikalen über Nacht zu „Hetzern der Unordnung, antikatholischen Sektierern und Vaterlandslosen“. Jetzt, im Verlauf der Dreyfus-Affäre, bekamen es die Republikaner zu spüren, dass während der vergangenen Jahre eine schleichende Restauration in den Schulen eingezogen war. Sie hatten noch wie Jules Ferry geglaubt, „Lesen“ sei „der Anfang von allem“, und aus den Lesern würden automatisch republikanische Wähler. Sie vernachlässigten deshalb nicht nur soziale Reformen, sondern übersahen obendrein, dass – zivil verkleidet – längst wieder zahllose klerikale Lehrer in privaten und öffentlichen Schulen unterrichteten. Schon 1893 besuchten 51 Prozent aller Gymnasiasten kirchliche Gymnasien. Der Sieg der Republik in der Schule stand nur auf dem Papier. In einer Grundsatzerklärung von 62 Bischöfen aus dem Jahr 1891 für „das christliche Frankreich“ kam das Wort Republik gar nicht mehr vor. Auch waren zwischen 1896 und 1898 Ordensgemeinschaften als Schulträger wieder zugelassen worden, die vorgesehene Verstaatlichung der Mädchenschulen wurde vertagt. Freilich war auch der Katholizismus kein homogener Block von reaktionären Ultras. Unter den liberalen und sozialliberalen Katholiken ragte besonders der Schriftsteller Charles Péguy heraus, der sich 1898 auf Dreyfus’ Seite stellte, weil er sich sein „Vaterland nicht durch eine Lüge entehren“ lassen wollte. Noch während der Dreyfus-Affäre formierten sich die verschiedenen Gruppierungen der radikalen Republikaner 1901/02 zu Parteien, um vereint den im Stillen wieder erstarkenden „Klerikalismus zu bekämpfen und die Republik zu verteidigen“, wie es im Programm hieß. Zusammen mit den sozialistischen Parteien bildeten sie von 1902 an den „Block“. Nun waren Land wie Parlament in zwei Lager gespalten: die klerikal-nationalistische Koalition hier und der „Block“ aus linken und rechten Republikanern sowie Sozialisten dort – ein Erfolg von Émile Combes. 1902 wurde er als Ministerpräsident zugleich Innen- und Kultusminister. Er stammte aus Südwestfrankreich, wurde in einem Priesterseminar ausgebildet, wandte sich aber von der Kirche ab und – wie viele aus der Elite der radikalen Politiker – den Freimaurern und Freidenkern zu. Zunächst war er Bürgermeister in Pons, später Senator. Combes bemerkte, dass der einstige Ruf nach „Unterrichtsfreiheit“ den Radikalen längst entwunden worden war. Konservative benutzten das Wort im Kampf gegen die Republik 91 und den „laizistischen Staat, … seine Gesetze und seine Souveränitätsrechte“ (Combes). Er ließ deshalb das Lieblingsbuch aller Schüler – Tour de France par deux enfants – ins Republikanisch-Laizistische umschreiben. Und in der Schulgrammatik war jetzt nicht mehr Gott groß, sondern Paris. Bereits nach dem Vereinsgesetz von 1901 mussten sich Orden genehmigen lassen; Mitglieder nichtgenehmigter Gemeinschaften durften nicht länger unterrichten. Und Combes tat nun auch alles dafür, das neue Gesetz umzusetzen. Orden erhielten keine Genehmigungen mehr, nichtzugelassene wurden aufgelöst. Bis Oktober 1902 mussten etwa 30000 Ordensleute ins Exil, 10000 Schulen wurden geschlossen oder unter weltliche Aufsicht gestellt. Der radikale Politiker und Sorbonne-Professor Ferdinand Buisson stellte 1903 fest: „Die bürgerliche Gesellschaft hat die Leitung aller öffentlichen Dienste wieder übernommen.“ Der Jubel war verfrüht, denn der katholische Widerstand gegen „die freimaurerischjakobinisch-sozialistische Tyrannei“ (der Publizist Jacques Piou) gingen weiter. Am 5. Juli 1904 erließ Combes ein generelles Lehrverbot für die Mitglieder aller Orden – auch der autorisierten. Er wollte nun obendrein den Beamtenapparat und das Militär „republikanisieren“, stieß jedoch auf starken Widerstand. Sein Kriegsminister musste den Hut nehmen, als herauskam, dass er illegal Akten (fiches) über 9000 Offiziere anlegen ließ, in denen der Kirchenbesuch und religiöse Gewohnheiten festgehalten waren. 1904 nutzte Combes ein Geplänkel über diplomatische Floskeln bei der Ernennung von Bischöfen, um die Beziehungen mit Rom abzubrechen und seinen Wunsch zu verwirklichen – ein Gesetz zur Trennung von Kirche und Staat. Sein eigener Vorschlag war nicht mehrheitsfähig, aber die beiden Sozialisten Aristide Briand und Jean Jaurès legten zusammen einen Gesetzentwurf vor, der am 3. Juli 1905 eine Mehrheit fand. Briand wollte die Kirche nicht zerstören, sondern ihr, Toleranz, Gerechtigkeit und Weltlichkeit des Staates wahrend, Grenzen setzen. Im maßgeblichen Artikel des Gesetzes „garantiert die Republik Gewissensfreiheit“ und lehnt die Anerkennung, Subventionierung und Bezahlung „aller Gottesdienste“ („cultes“) ab. Die Kirchen und deren Eigentum wurden zu Staatseigentum erklärt, das die zu bildenden „Religionsgemeinschaften“ („associations cultuelles“), in denen auch Laien vertreten sein mussten, zurückmieten konnten. Die Hüter des laizistischen Staates bleiben wachsam Widerstand und Proteste – wie der eingangs beschriebene Aufruhr in Frankreichs Norden –, häuften sich, nachdem Pius X. das Trennungsgesetz in seiner Enzyklika Vehementer nos als gottlos bezeichnet hatte. Mitte März 1906 stoppte die Regierung die umstrittene Inventarisierungsaktion, und mit dem Gesetz vom 2.Januar 1907 überließ der Staat die Kirchen schließlich den Priestern mit der rechtlichen Formel, sie seien „Besitzer ohne Rechtstitel“. Bereits konfiszierte Kirchengüter wurden an Wohlfahrtseinrichtungen verteilt. Kirche und Staat blieben fortan getrennt. Beim Schulwesen allerdings blieb diese Trennung eine Fiktion. Die kirchlichen Schulen bestanden als „private“ weiter – und können sich bis heute auf staatliche Subventionen verlassen. Als 1984 die Sozialisten einen einheitlichen Schuldienst schaffen wollten, mobilisierten katholische Privatschulen und deren Elternverbände mehr als eine Million Menschen zu einer der größten Demonstrationen in Frankreich. Bis heute lässt die französische Elite ihre Kinder gerne in kirchlichen Schulen erziehen – rund 10000 Einrichtungen (mit weniger als zehn Prozent Arbeiterkindern und Ausländern), die rund 13 Prozent des gesamten nationalen Bildungsbudgets beanspruchen. 92 Doch auch die Hüter des laizistischen Staates bleiben wachsam. Als ein liberaler Erziehungsminister in den neunziger Jahren die Beschränkung der staatlichen Zuwendungen an katholische Schulen aufheben wollte, protestierten ebenfalls Hunderttausende gegen das Vorhaben, mit Erfolg. Und 1974, nach der Trauerfeier für Präsident Georges Pompidou in Notre-Dame, fragte Le Monde, warum der Staatsakt nicht in einem Palast der Nation stattgefunden habe: Der Staat kostümiere sich religiös – und die Kirche erschleiche sich mal wieder „gesellschaftliche Nützlichkeit“. Der Autor ist Historiker und lebt in Frankfurt a. M. Copyright (c) DIE ZEIT 51/2002 Adresse http://www.zeit.de/2002/51/A-Combes Von Rudolf Walther Datum 15.9.2008 - 11:07 Uhr Quelle (c) DIE ZEIT 51/2002 – http://www.zeit.de/2002/51/A-Combes 93 94 95 96 SUVal Separating and unifying values: trails of west - eastern values – Was uns trennt und was uns eint Les valeurs qui nous unissent et celles qui nous séparent : courants des valeurs en Occident et en Orient Société Culturelle Franco-Allemande Auvillar (SFA) Titre de l’atelier Valeurs, values, Werte : sur le rapport de l’État et des religions à l’époque de la globalisation Date 7 au 12 juillet 2010 Sujets Organisation • • • • Lieu : Auvillar Discussion sur les valeurs : tour d’horizon et résultats du travail des partenaires Les valeurs des Français et le laïcisme Fondamentalisme religieux – Valeurs laïques Dialogue interculturel et interreligieux : Exemples de leur réalisations réussies Société Culturelle Franco-Allemande (SFA) Marie José Schneider Ballouhey 14 Place de la Halle, 82340 Auvillar / France Téléphone: 0033 563291423 – Messagerie: 0033 962 308 578 Email: [email protected] Documentation du projet SUVal sur Internet: http://www.sfa-auvillar.com/projet-grundtvig-SUVAL.php Sur le contexte… « Ce qui nous sépare et ce qui nous relie » : tel est le critère qui nous a guidés au sein de notre partenariat éducatif, pour réfléchir sur les valeurs. Ce partenariat réunit des participants venant d’Allemagne, d’Angleterre, d’Autriche, d’Italie, de Pologne et de France. – Tout d’abord il s’agissait, dans notre projet, des valeurs qui circulent dans la croyance, l’éducation, et enfin dans la cohabitation concrète des religions abrahamiques. Ces religions ont façonné profondément notre culture européenne, et surtout nos mœurs et nos « valeurs ». Mais en suivant cette démarche, nous ne pouvions nous limiter aux valeurs religieuses. Notre « Occident chrétien » en effet est imprégné depuis des milliers d’années non seulement par le christianisme, le judaïsme et l’Islam, mais il a reçu également l’empreinte d’événements « profanes », comme par exemple la Révolution française, avec ses valeurs laïques. Il nous faut considérer aussi ces dernières. Par ailleurs, au siècle de la globalisation, ces valeurs traditionnelles connaissent des mutations sous l’influence de l’économie, du commerce, de la politique, des moyens de communication et de mobilité. Ce thème a été aussi abordé dans ce projet. – Au cours de nos ateliers à Vienne (26-29 oct. 08), Tübingen (12-15 mars 09), Lodz (18-20 juin 09), Florence (22-25 oct. 09) et Witchford (virtuellement 15-17 avril 10), nous avons acquis de nouvelles connaissance sur ce sujet, grâce à la préparation de ces rencontres, la réalisation et l’approfondissement par l’élaboration du vécu. – L’atelier final à Auvillar est conçu pour réaliser comme un tour d’horizon de ce que chacune des institutions présentes a constaté dans son pays respectif, et du travail qu’elle a elle-même réalisé. Deux autres points forts à Auvillar : - d’une part, la démarche spécifique des Français, mettant en avant la laïcité et les valeurs laïques face aux valeurs religieuses. - D’autre part, l’exacerbation de certaines valeurs aboutissant en divers points du globe aux fondamentalismes et à des tensions entre Etat et religions. Enfin, nous espérons développer une vue prospective sur les règles de base pour un dialogue interculturel et interreligieux, avec des exemples pour une pratique réussie dans nos pays respectifs. Agenda Date Heure Manifestations à partir de 20 h. Arrivée des participants à Auvillar dans la maison de la SFA, 14 Place de la Halle, 82340 Auvillar Répartition des logements Rencontre des Participants, souper. Mercredi, 7 juillet 2010 Jeudi, 8 juillet 9.00 – 10.00 10.00 – 12.30 Vendredi, 9 juillet Samedi, 10 juillet Dimanche, 11 juillet Ouverture de l’atelier, dans la Salle des Fêtes: Marie-José Ballouhey, Gerhard Schneider, et alii: Mots d’accueil ; exposition de l’agenda ; but et contenus de l‘atelier Tout d’horizon de la discussion sur les valeurs dans les différents pays. Présentation de ce qui a été fait et découvert. 12.30 – 15.00 Repas et pause 15.00 –17.00 17.00 –19.30 Atelier : conférences et discussions • Gerhard Schneider : Les valeurs des Français • Marie José Ballouhey et Gilles Compagnat: Quelques réflexions sur la laïcité 20.00 Diner, échanges 10.30 – 12.30 Atelier : conférences et discussions • Max Lagarrigue : La laïcité française à l'épreuve de l'Islam • Discussion en groupes sur l’intervention 12.30 – 15.00 Repas et pause 15.00 – 16.00 • 9.00 – 10.30 16.00 – 18.00 18.00 Atelier : conférences et discussions Gerhard Schneider : Interculturalité et dialogue interreligieux • Groupes de travail et mise en commun • Ouverture de l’exposition de Christoph Gardner sur le thème : Valeurs laïques • Projection du travail sur le thème des valeurs du photoclub de Vienne 20.00 Diner, échanges 9.00 – 12.00 Atelier : • Rétrospective et évaluation du projet SUVal etc.. 12.00 –14.00 Repas en commun et pause 14.00 – 19.30 „Apokalypse, pélerins et Pont Canal”: Excursion avec Gerhard Schneider à Moissac 20.00 „Pique-Nique” sur la Place du Château à Auvillar Départ SUVal Separating and unifying values: trails of west - eastern values – Was uns trennt und was uns eint Les valeurs qui nous unissent et celles qui nous séparent : courants des valeurs en Occident et en Orient Société Culturelle Franco-Allemande Auvillar (SFA) Titel des Workshops Werte – values – valeurs : Zum Verhältnis von Staat und Religionen im Zeitalter der Globalisierung Datum 7. – 11. Juli 2010 Themen • • • • Organisation Société Culturelle Franco-Allemande (SFA) Ort : Auvillar Wertediskussion: Standortbestimmung und Arbeitsergebnisse der Projektpartner Die Werte der Franzosen und der Laizismus Religiöser Fundamentalismus versus laizistische Werte Interkultureller und interreligiöser Dialog und „gute Bespiele“ ihrer Verwirklichung Marie-José Schneider-Ballouhey Place de la Halle, 82340 Auvillar / France Telefon: 0033-563291423 – Messagerie: 0033 962 308 578 Email: [email protected] Dokumentation zum Projekt SUVal im Internet: http://www.sfa-auvillar.com/projet-grundtvig-SUVAL.php Zum inhaltlichen « Was uns trennt und was uns eint », sollte das Auswahlkriterium unserer Spurensuche nach Kontext des den Werten sein, die wir in unserer Lernpartnerschaft SUVal gemeinsam mit Teilnehmern aus Deutschland, England, Frankreich, Italien, Polen und Österreich durchgeführt haben. Es ging Workshops uns zunächst um die Werte, die sich im Glauben und in der Erziehung und schließlich im Zusammenleben der drei abrahamitischen Religionen zeigen, jene Werte in Europa, die unsere Kultur und vor allem unsere Sitten am meisten geprägt haben. Unser „christliches Abendland“ ist aber nicht nur seit zwei Jahrtausenden vom Judentum, Christentum und Islam geprägt, sondern hat auch durch „profane“ Ereignisse wie z.B. die Französische Revolution eine Ausformung mit neuen „laizistischen“ Werten erhalten. Im Zeitalter der Globalisierung haben sich unter dem Einfluss von Wirtschaft und Handel, Politik, Kommunikation und Verkehr die traditionellen Werte verändert und sind neue Werte entstanden. Auch ihnen wollten wir auf die Spur kommen. – Unsere Workshops in Wien (26.-29.10.08), Tübingen (12.-15.3.09), Lodz (18.-20.6.09), Florenz (22.-25.10.09) und Witchford (virtuell 15.-17.4.2010) haben uns durch die Vorbereitungsarbeiten, die der Durchführung und die Vertiefung danach dem Thema näher und viele neue Erkenntnisse gebracht. Der abschließende Workshop in Auvillar soll ein Versuch sein, eine Standortbestimmung in den Partnerländern und die Arbeitsergebnisse der Projektpartner auszutauchen. Der Sonderweg der Franzosen, der Laizismus und die „laizistischen Werte“, und die derzeit weltweit im Zusammenhang mit fundamentalistischen Bewegungen entstehenden Spannungen zwischen Staat und Religionen sollen dabei einen besonderen Schwerpunkt erhalten. Schließlich soll auch noch ein Blick in die Zukunft im Umgang mit unseren Werten versucht werden. So werden wir uns mit den Regeln für den interkulturellen und interreligiösen Dialog beschäftigen und Bespiele für eine gelungene Praxis dieses Dialogs in unseren Partnerländern austauschen. Agenda Datum Zeit Ereignis Ab 20 Uhr Ankunft der Teilnehmer/innen in Auvillar im Hause der SFA, 14 Place de la Halle, 82340 Auvillar Zimmerverteilung Treffen der Teilnehmer, Abendessen Mittwoch, 7. Juli 2010 Donnerstag, 8. Juli 9.00 – 12.30 9.00 – 10.00 10.00 – 12.30 Freitag, 9. Juli 12.30 - 15.00 Mittagessen und Erholungspause 15.00 – 17.00 17.00 – 19.30 Workshop: Vorträge und Diskussionsrunden • Gerhard Schneider: Die Werte der Franzosen • Marie José Ballouhey und Gilles Compagnat: Laizismus 20.00 Abendessen; Kamingespräche 9.00 – 10.30 10.30 – 12.30 Workshop: Vorträge und Diskussionsrunden • Max Lagarrigue: Die französische Laizität in der Bewährungsprobe vor dem Islam • Arbeitsgruppen 12.30 –15.00 Mittagessen und Erholungspause 15.00 – 16.00 16.00 – 18.00 18.00 Samstag, 10. Juli Sonntag, 11. Juli Eröffnung des Workshops im Salle des Fêtes: • Marie-José Ballouhey, Gerhard Schneider, u.a. : Grußworte, Agenda, Ziele and Inhalte des Workshops • Tour d’horizon: Standortbestimmung der Diskussion der Werte im jeweiligen Herkunftsland. Projektergebnisse der Partner Workshop: Vorträge und Diskussionsrunden • Gerhard Schneider: Interkulturalität und interreligiöser Dialog • Arbeitsgruppen „Interkulturalität und interreligiöser Dialog“ Eröffnung der Photoausstellung von Christoph Gardner „Laizistische Werte“ Projektion der Arbeit des Photo-Clubs Wien über das Thema „Werte“ 20.00 Abendessen; Kamingespräche 9.00 – 12.00 Workshop: • Rückblick und Auswertung des Projekts SUVal 12.00 – 14.00 Mittagessen und Erholungspause 14.00 – 19.30 “Apokalypse; Pilger und Kanalbrücke”: Exkursion mit Gerhard Schneider nach Moissac 20.00 “Pique-Nique” auf dem Place du Chateau in Auvillar Abreise SUVal Separating and unifying values: trails of west - eastern values – Was uns trennt und was uns eint Les valeurs qui nous unissent et celles qui nous séparent : courants des valeurs en Occident et en Orient Société Culturelle Franco-Allemande Auvillar (SFA) Title of workshop Values – Werte – valeurs : State and religions in the era of globalisation Date July 7th – 11th 2010 Topics • • • • Organiser City: Auvillar The discussion of values: Setting up and work results in the countries of the learning partners The values of the French and the laïcité Fundamentalism versus secular values Intercultural and interreligious dialogue Société Culturelle Franco-Allemande (SFA) Marie José Schneider Ballouhey 14 Place de la Halle, 82340 Auvillar / France Téléphone: 0033 563291423 – Messagerie: 0033 962 308 578 Email: [email protected] Documentation of the project SUVal in the web: http://www.sfa-auvillar.com/projet-grundtvig-SUVAL.php Summary “ Separating and unifying values: trails of west-eastern values” , should bet the criterion of choice for our search on values, which we started in our Grundtvig learning partnership SUVal together with participants from Germany, England, France, Italy, Poland and Austria. At first we had been concerned with values, which we found in belief, education and finally in the cohabitation of the three Abrahamic religions, values in Europe, which shaped mostly our culture and specially our morals. But since two thousand years our „Christian occident“ Europe is not only shaped by Judaism, Christianism and Islam but also got new shapes by „profane“ events like the French Revolution with its secular (“laic”) values. These traditional values changed in the era of globalisation under the influence of economy and trade, politics, communication, commerce and traffic: new values came into being. Our search should find them, too. – Our workshops in Vienna (26 -29 10 08), Tübingen (12 – 15 03 09), Lodz (18 – 20 06 09), Florence (22 – 25 10 09) and Witchford (virtual 15 -17 04 2010) brought us by the work of preparation, accomplishment and deepening afterward closer to the topics and to new knowledge. In the final workshop in Auvillar we try to communicate the positions in the countries we are coming from and the local results of the learning partnership. So we have to make acquaintance to the French „Sonderweg“, the laïcité and its „laïc values“. This concept of a secular society is actually world over in conflict with fundamental movements, but laïcité not seems to abate the tensions between state and religions. – Finally we want to look in the future of our handling of values. We have to learn about the intercultural an interreligious dialogue and exchange examples for good practice in our counties. Agenda Date Time Event From 20.00 Arrival of participants at Auvillar in the house of the SFA, 14 Place de la Halle, 82340 Auvillar. Assignment of accommodation Meeting of the participants and supper Wednesday, 7 July 2010 Thursday, 8 July 9.00 – 12.30 10.00 – 12.30 Opening of the workshop in the “Salle des Fêtes”: • Marie-José Schneider-Ballouhey, Gerhard Schneider: Welcome, Agenda. Aims and key issues for the meeting • Setting up about the discussion of values in the country of origin. Project results of the learning partners. 12.30 – 15.00 Lunch and leisure time 15.00 – 19.30 Workshop: lectures and learning platforms 15.00 – 17.00 17.00 – 19.30 • • 20.00 Supper; discussions at the chimney fire 9.00 – 10.00 Friday, 9 July 9.00 –12.30 • • 12.30 –15.00 Lunch and leisure time 16.00 – 18.00 18.00 20.00 Sunday, 11 July Workshop: lectures and learning platforms 9.00 – 10.30 10.30 – 12.30 15.00 – 16.00 Saturday, 10 July Gerhard Schneider: The values of the French Marie José Ballouhey and Gilles Compagnat: Laïcité 9.00 –12.00 Max Lagarrigue: The French laïcité in the trial of Islam Work groups Workshop: lectures and learning platforms • Gerhard Schneider: Interculturality and interreligious dialogue • Work groups: Interculturality and interreligious dialogue. • Opening of the exposition “Values of Laïcité” of Christophe Gardner • Projection of the work about values of the Photo-club Vienna. Supper; discussions at the chimney fire Workshop: • Feedback on meeting in Auvillar and evaluation of the project SUVal 12.00 –14.00 Lunch and leisure time 14.00 – 19.30 “Apocalypse; pilgrims, channel bridge”: excursion with Gerhard Schneider to Moissac 20.00 “Pique-Nique” at the Place du Chateau in Auvillar Departure