CONstruire L`image bilder bauen the - La Chaux-de

Transcription

CONstruire L`image bilder bauen the - La Chaux-de
CONstruire
L’image
le corbusier
et la photographie
bilder
bauen
le corbusier und
die fotografie
the
constructed
image
le corbusier
and photography
guide
de visite
besucherheft
visitor’s
guide
Le corbusier
2012
FF En 2012, la Ville de La Chaux-de-Fonds
célèbre le 125e anniversaire de la naissance de
Charles-Edouard Jeanneret dit Le Corbusier,
célèbre architecte, urbaniste, peintre et
homme de lettres né en 1887 dans la Métropole horlogère. Pour commémorer cet événement, diverses manifestations culturelles
d'envergure sont mises sur pied dont une
importante exposition au Musée des beauxarts, une publication et un colloque.
Construire l’image
Le Corbusier et la photographie
30.09.2012 – 13.01.2013
Bilder bauen
Le Corbusier und die Fotografie
30.09.2012 – 13.01.2013
the constructed image
le corbusier and photography
30.09.2012 – 13.01.2013
Cette exposition sera présentée au CIVA
(Centre international pour la Ville, l'Architecture et le Paysage) de Bruxelles du 26 avril
au 6 octobre 2013.
FF
Diese Ausstellung wird vom 26. April bis 6.
Oktober 2013 im CIVA (Centre international
pour la Ville, l'Architecture et le Paysage) in
Brüssel gezeigt.
DD
EE This exhibition will be presented at the
2012 feiert die Stadt La Chaux-de-Fonds CIVA (Centre international pour la Ville,
der 125. Geburtstag von Charles-Edouard l'Architecture et le Paysage) in Brussels from
Jeanneret alias Le Corbusier, dem berühmten April 26, 2012 to October 6, 2013.
Architekten, Stadtplaner, Maler und Literaten, der 1887 in der Uhrenmetropole geboren
wurde. Zur Feier dieses Ereignisses finden
mehrere bedeutende Kulturveranstaltungen statt, unter anderem eine Ausstellung
im Kunstmuseum, eine Publikation und ein
Kolloquium.
DD
In 2012, the Town of La Chaux-de-Fonds
is celebrating the 125th anniversary of the
birth of Charles-Edouard Jeanneret, better
known as Le Corbusier. The famous architect, town planner, painter and man of Letters was born in 1887 in the watchmaking
metropolis. To commemorate this occasion,
various large-scale cultural events are being
organised, such as a major exhibition at the
Museum of Fine Arts, a publication and an
international symposium.
EE
Musée des beaux-arts
La Chaux-de-Fonds
Rue des Musées 33
CH-2300 La Chaux-de-Fonds
T +41 32 967 60 77 • F +41 32 722 07 63
[email protected] www.mbac.ch
Mardi – Dimanche 10h – 17h
www.lecorbusier2012.ch
FF
FF
Ô le miracle de la photographie !
Brave objectif, quel œil surnuméraire précieux !
Le Corbusier (Charles-Édouard Jeanneret), Lettre à Charles L’Eplattenier, 1911
Nombre d’expositions ont déjà été consacrées aux multiples facettes de
l’œuvre de Le Corbusier (1887–1965), mais son rapport à la photographie, un
thème qui touche pourtant à de nombreux aspects de sa carrière diversifiée,
a été peu abordé jusqu’à ce jour. La photographie est bien sûr à la base de la
diffusion de son œuvre architecturale, mais cette exposition ne se limite pas à
la représentation photographique des réalisations de Le Corbusier. Dans son
cas, la photographie mérite en effet d’être envisagée dans une perspective
bien plus large : il est ici question de la photographie autant comme outil de
représentation, de promotion ou de diffusion que comme moyen de recherche
artistique et plastique.
Durant toute sa vie, Le Corbusier a fait de l’image des usages différenciés.
Ses voyages ont été pour lui l’occasion de réunir de nombreux documents qu’il
a utilisés dans son travail d’architecte, d’urbaniste, de théoricien et de plasticien. Il a puisé dans ce vaste répertoire iconographique pour illustrer ses écrits
et ses expositions, développant des stratégies de communication innovantes.
Il a supervisé la documentation de ses œuvres avec un œil exigeant et aiguisé,
qui en fait parfois un véritable co-auteur de certaines photographies consacrées à son architecture. Par ailleurs, Le Corbusier a lui-même expérimenté
cadrages et jeux de lumière dans son travail photographique personnel, encore
largement inédit. La découverte récente de milliers de négatifs permet ainsi
de restituer son processus créatif et de le confronter à sa pratique picturale.
Pour l’architecte, la photographie a ainsi servi à la fois de notes de travail et
d’outil de recherche plastique. Au-delà de son propre travail de création, Le
Corbusier a aussi été un des premiers à construire consciencieusement et
systématiquement son image et celle de son œuvre à travers la photographie,
en s’appuyant sur le travail de plusieurs photographes de renom. Cet héritage
continue de stimuler les photographes d’aujourd’hui, qui revisitent son œuvre
avec la liberté que permet désormais la distance historique.
FF
3
DD
DD
EE
Oh Wunder der Fotografie !
Beherztes Objektiv, welch ein kostbares drittes Auge !
EE
Le Corbusier (Charles-Édouard Jeanneret), Brief an Charles L’Eplattenier, 1911
Unzählige Ausstellungen haben sich bereits mit dem vielfältigen Werk von
Le Corbusier (1887–1965) befasst, aber seine Beziehung zur Fotografie ist bis
heute nur am Rand behandelt worden, obwohl sie verschiedene Aspekte seiner
vielgestaltigen Karriere betrifft. Gewiss, die Fotografie liegt der Verbreitung
seines architektonischen Werkes zugrunde, diese Ausstellung beschränkt,
jedoch nicht auf die fotografische Darstellung des Schaffens von Le Corbusier.
In seinem Fall verdient die Fotografie nämlich die Betrachtung aus einer viel
weiteren Perspektive : Hier geht es um die Fotografie als Hilfsmittel der Darstellung, der Förderung oder der Verbreitung, aber auch als Mittel der künstlerischen und gestalterischen Recherche.
Sein ganzes Leben lang setzte Le Corbusier das Bild auf unterschiedliche
Weise ein. Seine Reisen boten ihm Gelegenheit, unzählige Dokumente zusammenzutragen, die er bei seiner Arbeit als Architekt, Städtebauer, Theoretiker
und Gestalter verwendete. Aus diesem grossen ikonografischen Repertoire,
schöpfte Le Corbusier unter anderem, um seine Schriften und Ausstellungen zu
illustrieren und innovative Kommunikationsstrategien zu entwickeln. Dabei
überwachte er die Dokumentation seiner Werke akribisch und mit geschultem
Auge. So wurde er gelegentlich zu einem eigentlichen Mitautor von Fotografien zu seiner Architektur. Im Übrigen experimentierte Le Corbusier in seiner
persönlichen fotografischen Arbeit, die noch weitgehend unveröffentlicht ist,
auch selbst mit Einstellungen und Lichtspielen. Die Tausenden von Negativen, die kürzlich gefunden wurden, ermöglichen so die Rekonstruktion seiner
kreativen Entwicklung und den Vergleich mit seinem bildnerischen Werk.
Für den Architekten diente die Fotografie somit nicht nur als Notizblock,
sondern gleichzeitig auch als Instrument der gestalterischen Recherche. Über
seine eigene kreative Arbeit hinaus war Le Corbusier auch ein Pionier beim
bewussten und systematischen Aufbau des Images seiner Person und seines
Werks, das er mit Hilfe mehrerer renommierter Fotografen nutzte. Auch heute
noch werden immer wieder Fotografen von diesem Vermächtnis angeregt und
dazu veranlasst, sein Werk mit der Freiheit, welche die historische Distanz
heute ermöglicht, aus einem neuen Blickwinkel zu betrachten.
DD
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Oh, the miracle of photography !
Brave lens, supernumerary eye, how precious you are !
Le Corbusier (Charles-Édouard Jeanneret), Letter to Charles L’Eplattenier, 1911
A good many exhibitions have already been devoted to the multiple facets of
Le Corbusier's work, but his relationship to photography, although it touches
on many aspects of his varied career, is a theme that has so far received little
attention. Photography is, of course, an essential medium for the dissemination
of his architectural work, but this exhibition is not limited to the photographic
representations of Le Corbusier's creations. Indeed, in his case, photography
deserves to be considered in a much broader perspective : what concerns us
here therefore is photography not only as a tool for representation, promotion and diffusion, but also as a means of artistic creation.
Throughout his life, Le Corbusier (1887–1965) used images in a variety of
ways. His travels were opportunities for him to collect a great many documents that he later used in his work as an architect, urbanist, theoretician
and artist. Drawing from this vast iconographic reservoir to illustrate his writings and exhibitions, he developed innovative communication strategies. He
supervised the documentation of his creations with a sharp, demanding eye,
which makes him the genuine co-author of certain photographs devoted to
his architecture. Moreover, Le Corbusier also experimented with composition and lighting in his personal photographic work, which remains largely
unpublished. The recent discovery of thousands of negatives now provides
an opportunity to observe his creative processes and confront them with his
pictorial work.
For the architect, photography thus served both as a means of note-taking
and as a tool for experimentation with form. Beyond his own creative work,
Le Corbusier was also one of the first to conscientiously and systematically
construct his image and that of his works through the medium of photography, drawing for this on the work of several renowned photographers. This
legacy continues to stimulate contemporary photographers, who now revisit
his work with the freedom that historical distance allows.
EE
5
Le Corbusier
1905
1909 Entre au Cours supérieur, nouveau cursus
d’enseignement fondé par Charles L’Eplattenier. Villa Fallet.
DD Eintritt in den Cours supérieur, einen von
Charles L’Eplattenier ins Leben gerufenen
neuen Lehrgang. Villa Fallet.
EE Begins the Advanced Course in Art and
Decoration, a new curriculum created by
Charles L’Eplattenier. Villa Fallet.
FF
Retour à La Chaux-de-Fonds, devient
co-fondateur des « Ateliers d’art réunis »,
étroitement liés à l’Ecole d’art de La Chauxde-Fonds, en charge de contrats publics et
privés.
DD Rückkehr nach La Chaux-de-Fonds ; Mitbegründer der eng mit der Kunstgewerbeschule La Chaux-de-Fonds verbundenen
„ Ateliers d’art réunis“, die öffentliche und
private Aufträge ausführen.
EE Returns to La Chaux-de-Fonds, becomes
the co-founder of the “ Ateliers d’art réunis ”
(United Art Studios), closely linked to the
La Chaux-de-Fonds School of Art, in charge
of public and private contracts.
FF
Charles-Édouard Jeanneret
repères biographiques
Le Corbusier
Charles-Édouard Jeanneret
Biografische Stationen
1907
Le Corbusier
Premier voyage prolongé à l’étranger en
Italie (Pise, Florence, Sienne, Padoue, Ferrare,
Vérone, Venise et Ravenne). Villa Stotzer et
Villa Jaquemet à La Chaux-de-Fonds (1907–
1908), avec René Chapallaz. Acquisition d’un
appareil photo : modèle Kodak de format de
9 × 9 cm qu’il utilisera de temps en temps lors
de ses voyages d’étude dans les années qui
suivent. La plupart des négatifs sont conservés à la Bibliothèque de la Ville de La Chauxde-Fonds (Fonds Le Corbusier).
DD Erste längere Auslandsreise nach Italien (Pisa, Florenz, Siena, Padua, Ferrara,
Verona, Venedig und Ravenna). Villa Stotzer und Villa Jaquemet in La Chaux-deFonds (1907–1908), mit René Chapallaz.
Kauf einer Fotokamera, Modell Kodak,
Format 9 × 9 cm, den er in den kommenden
Jahren auf seinen Studienreisen benutzen
wird. Die meisten Negative werden in der
Stadtbibliothek La Chaux-de-Fonds (Fonds
Le Corbusier) aufbewahrt.
EE First prolonged trip abroad, to Italy (Pisa,
Florence, Sienna, Padova, Ferrara, Verona,
Venice and Ravenna). Villa Stotzer and Villa
Jaquemet in La Chaux-de-Fonds (1907–
1908), with René Chapallaz. Acquires a
Kodak camera, 9 × 9 cm format, that he uses
from time to time during his study trips in
the following years. Most of the negatives
are preserved at the La Chaux-de-Fonds
City Library.
FF
Charles-Édouard Jeanneret
Biographical notes
1887
1902
Le 6 octobre, naissance à La Chaux-deFonds, Suisse, de Charles-Édouard Jeanneret,
fils de Georges-Édouard Jeanneret, graveur
et émailleur, et de Marie-Charlotte-Amélie
Jeanneret née Perret, professeur de piano. La
maison natale est située au 38 rue de la Serre.
DD Am 6. Oktober wird in La Chaux-deFonds, Schweiz, Charles-Édouard Jeanneret als Sohn von Georges-Édouard Jeanneret,
Graveur und Emailleur, und der Klavierlehrerin Marie-Charlotte-Amélie Jeanneret geb.,
Perret in La Chaux-de-Fonds, Schweiz, geboren. Sein Geburtshaus befindet sich an der
Rue de la Serre 38.
EE 6th October, birth in La Chaux-de-Fonds,
Switzerland, of Charles-Édouard Jeanneret,
son of Georges-Édouard Jeanneret, engraver
and enameller, and Marie-Charlotte-Amélie
Jeanneret, born Perret, a piano teacher. His
birth house is located at 38 rue de la Serre.
FF
Entre dans les classes professionnelles
de l’Ecole d’art de La Chaux-de-Fonds
où il suit une formation de graveur-ciseleur. Début d’une relation, qui s’étend
jusqu’en 1912, avec son professeur Charles
L’Eplattenier (1874–1946), représentant de
l’Art nouveau suisse.
DD Eintritt in die Kunstgewerbeschule von
La Chaux-de-Fonds, Ausbildung zum Graveur-Ziseleur. Beginn einer engen Beziehung zu seinem Lehrer Charles L’Eplattenier
(1874–1946), Vertreter des schweizerischen
Jugendstils.
EE Begins professional classes at the La
Chaux-de-Fonds School of Art where he
learns engraving and chasing. Beginning of
his relationship, that continues until 1912,
with his teacher Charles L’Eplattenier
(1874–1946), a representative of Art nouveau in Switzerland.
FF
8
1910
Longs séjours d’étude en Allemagne
(jusqu’en 1911), notamment à Munich et
Berlin.
DD Studienaufenthalte in Deutschland (bis
1911), namentlich in München und Berlin.
EE Long study visits in Germany (until 1911),
particularly in Munich and Berlin.
FF
1911
Voyage à travers l’Europe de l’Est et les
Balkans (Voyage d’Orient) jusqu’à Istanbul.
Voyage de retour via Athènes, le Mont Athos,
Pompéi, Naples, Rome et Florence.
DD Reise durch Osteuropa und den Balkan
(Reise in der Orient) bis Istanbul. Rückreise
via Athen, Berg Athos, Pompeji, Neapel, Rom
und Florenz.
EE Travels through Eastern Europe and the
Balkans (Journey to the East) as far as Istanbul. Return journey via Athens, Mount
Athos, Pompeii, Naples, Rome and Florence.
FF
9
1912
Endgültige Verlegung des Wohnsitzes
nach Paris, an die Rue Jacob 20 im Viertel
Saint-Germain-des-Prés, wo er bis 1934 lebt.
EE Settles permanently in Paris in an apartment at 20 rue Jacob in Saint-Germain-desPrés where he will live until 1934.
DD
Ouvre son propre bureau au 54 rue
Numa-Droz à La Chaux-de-Fonds, propose
ses services en tant qu’architecte, décorateur d’intérieur et designer de mobilier.
Villa Jeanneret-Perret (Maison blanche),
premier bâtiment qu’il concevra entièrement seul, pour ses parents à La Chauxde-Fonds ; Villa Favre-Jacot au Locle pour
Georges Favre-Jacot.
DD Eröffnung eines eigenen Architekturbüros an der Rue Numa-Droz 54 in La
Chaux-de-Fonds. Tätigkeit als Architekt,
Inneneinrichter und Möbeldesigner. Villa
Jeanneret-Perret (Maison blanche), aus erstes von ihm allein entworfenes Gebäude für
seine Eltern in La Chaux-de-Fonds; Villa
Favre-Jacot in Le Locle.
EE Opens his own studio at 54 rue NumaDroz in La Chaux-de-Fonds, offering his
services as an architect, interior decorator and furniture designer. Villa JeanneretPerret (Maison blanche), first building
entirely designed by himself, for his parents
in La Chaux-de-Fonds ; Villa Favre-Jacot in
Le Locle for Georges Favre-Jacot.
Collaboration avec le peintre Amédée
Ozenfant (jusqu’en 1925) et première exposition commune à la Galerie Thomas à Paris
(décembre 1918 – janvier 1919). Peinture à
l’huile La cheminée que Le Corbusier appellera plus tard « ma première peinture ».
DD Zusammenarbeit mit dem Maler Amédée
Ozenfant (bis 1925) und erste gemeinsame
Ausstellung in der Galerie Thomas in Paris
(Dezember 1918 – Januar 1919). Ölgemälde
La cheminée, das Le Corbusier später „mein
erstes Gemälde“ nennen wird.
EE Collaboration with the painter Amédée
Ozenfant (until 1925) and first shared exhibition at the Galerie Thomas in Paris (December 1918 – January 1919). Oil painting The
Chimney wich Le Corbusier will later call
“my first painting”.
1916
1919
Cinéma La Scala à La Chaux-de-Fonds
(selon les plans de René Chapallaz) ; Villa
Anatole Schwob à La Chaux-de-Fonds
(1916–1917).
DD Kino La Scala in La Chaux-de-Fonds (nach
Plänen von René Chapallaz) ; Villa Anatole
Schwob in La Chaux-de-Fonds (1916–1917).
EE La Scala Cinema in La Chaux-de-Fonds
(based on plans by René Chapallaz) ; Villa
Anatole Schwob in La Chaux-de-Fonds
(1916–1917).
Fondation de la revue L’Esprit nouveau
avec Amédée Ozenfant et le poète Paul
Dermée.
DD Gründung der Zeitschrift L’Esprit nouveau
mit Amédée Ozenfant und dem Dichter Paul
Dermée.
EE Creation of the review L’Esprit nouveau
with Amédée Ozenfant and the poet Paul
Dermée.
FF
1918
FF
FF
FF
1917
FF Installation définitive à Paris dans l’appartement 20 rue Jacob situé à Saint-Germaindes-Prés où il vécut jusqu’en 1934.
10
1920
shore of Lake Geneva (1923–1924) ; Studio
for the painter Amédée Ozenfant in Paris
(1923–1924) ; Villa La Roche / Jeanneret in
FF Prend le pseudonyme de Le Corbusier Paris (1923–1925).
dérivé de « Monsieur Lecorbésier », nom de
son arrière-grand-père maternel, mais plus 1924
tard, fait régulièrement référence au corbeau. FF Installation dans l’atelier légendaire du 35
DD Annahme des Pseudonyms Le Corbusier rue de Sèvres à Paris, situé dans l’un des couin Anlehnung an „Monsieur Lecorbésier“, loirs d’un ancien monastère jésuite. Maisons
den Namen seines Urgrossvaters mütterli- ouvrières pour l’entrepreneur Henri Frugès, à
cherseits, wobei er später auch immer wieder Pessac près de Bordeaux (1924–1926).
auf den Raben verweist (franz. „Corbeau“). DD Bezug des legendären Ateliers an der PariEE Adopts the pseudonym Le Corbusier ser Rue de Sèvres 35, gelegen in einem der
derived from “Monsieur Lecorbésier”, the Gänge eines ehemaligen Jesuitenklosters.
name of his great grandfather on his moth- Arbeiterhäuser für den Unternehmer Henri
er’s side, but later, regularly relates it to the Frugès in Pessac bei Bordeaux (1924–1926).
“corbeau” (crow).
EE Moves into the legendary studio at 35 rue
de Sèvres, Paris, located in a corridor of a
1922
former Jesuit monastery. Workers’ houses for
FF Crée un bureau d’architecture avec son the industrialist Henri Frugès in Pessac near
cousin Pierre Jeanneret (1896–1967). Leur Bordeaux (1924–1926).
collaboration durera jusqu’en 1940.
DD Eröffnung eines Architekturbüros zusam- 1925
men mit seinem Cousin Pierre Jeanneret FF Pavillon de L’Esprit nouveau à l’Exposition
(1896–1967). Ihre Zusammenarbeit dauert internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris.
bis 1940.
EE Begins an architectural partnership with DD Pavillon de L’Esprit Nouveau an der
his cousin Pierre Jeanneret (1896–1967). Internationalen Kunstgewerbeausstellung
Their collaboration will last until 1940.
in Paris.
EE Pavillon de l’Esprit Nouveau for the Expo1923
sition internationale des Arts Décoratifs et
FF Villa Le Lac (Petite Maison) construite Industriels Modernes in Paris.
pour ses parents à Corseaux près de Vevey
au bord du Lac Léman (1923–1924) ; Ate- 1927
lier pour le peintre Amédée Ozenfant à Paris FF L’architecte et designer Charlotte Per(1923–1924) ; Villa La Roche / Jeanneret à riand (1903–1999) commence à travailler
Paris (1923–1925).
dans l’Atelier de la rue de Sèvres. PublicaDD Villa Le Lac (Petite Maison) für seine tion des « Cinq points pour une architecture
Eltern in Corseaux bei Vevey am Genfersee nouvelle », dans laquelle Le Corbusier expose
(1923–1924) ; Atelier für den Maler Amédée ses principes artistiques.
Ozenfant in Paris (1923–1924) ; Villa La DD Die Architektin und Designerin Charlotte
Roche / Jeanneret in Paris (1923–1925).
Perriand (1903–1999) nimmt ihre Arbeit im
EE Villa Le Lac (Petite Maison) built for Atelier in der Rue de Sèvres auf. Veröffenthis parents in Corseaux near Vevey on the lichung der „Fünf Punkte zu einer neuen
11
Architektur“, in denen Le Corbusier seine
künstlerischen Grundsätze erläutert.
EE The architect and designer Charlotte Perriand (1903–1999) begins working in the rue
de Sèvres studio. Publication of “Cinq points
pour une architecture nouvelle” (Five Points
Towards a New Architecture), in which Le
Corbusier sets out his artistic principles.
Suisse à la Cité internationale universitaire
de Paris (1929–1933).
DD Vortragsreise nach Rio de Janeiro, Buenos
Aires und Montevideo. Während der Reise
Bekanntschaft mit Josephine Baker. Schweizer Pavillon in der Cité Internationale Universitaire de Paris (1929–1933).
EE Lecture tour in Rio de Janeiro, Buenos
Aires and Montevideo. Meets Joséphine
1928
Baker during the voyage. Swiss Pavilion in
FF Membre fondateur des Congrès interna- the Cité internationale universitaire, Paris
tionaux d’architecture moderne (CIAM) (1929–1933).
au château de La Sarraz en Suisse. Villa
Savoye à Poissy (1928–1931) et Bâtiments de
l’Union centrale des coopératives de consommation d’URSS (Centrosoyouz) à Moscou,
(1928–1936, mise en œuvre par Nikolaï
Kolli). Il rencontre le pionnier du cinéma FF Adoption de la nationalité française (19
russe, Sergeï Eisenstein, au cours de son septembre) et mariage avec Yvonne Gallis
séjour à Moscou.
(18 décembre). Immeuble Clarté à Genève
DD Gründungsmitglied der Congrès Interna- (1930–1932). Publication du premier tome
tionaux d’Architecture Moderne (CIAM) auf de l’Œuvre complète publié aux éditions GirsSchloss La Sarraz, Schweiz. Villa Savoye in berger, Zurich. Le dernier des huit tomes sera
Poissy (1928–1931) und Gebäude des Zen- publié à titre posthume en 1970.
tralverbands der Konsumgenossenschaften DD Annahme der französischen Staatsbürder Sowjetunion (Zentrosojus) in Moskau gerschaft (19. September) und Heirat mit
(1928–1936, Umsetzung durch Nikolaj Kolli). Yvonne Gallis (18. Dezember). Immeuble
Während seines Aufenthalts in Moskau Clarté in Genf (1930–1932). VeröffentliTreffen mit Sergej Eisenstein, dem Pionier chung des ersten Bandes des Œuvre compdes russischen Kinos.
lète durch Editions Girsberger, Zürich. Der
EE Becomes a founding member of the Inter- letzte der acht Bände erscheint 1970 postum.
national Congress of Modern Architecture EE Acquires French nationality (19th Septem(CIAM) at La Sarraz castle in Switzerland. ber) and marries Yvonne Gallis (18th DecemVilla Savoye in Poissy (1928–1931) and Union ber). Clarté building in Geneva (1930–1932).
of Cooperatives buildings (Centrosoyouz) in Publication of the first volume of l’Œuvre
Moscow, (1928–1936, work carried out by complète by Girsberger Publishers, Zurich.
Nikolai Kolli). Meets the pioneering Russian The last of the eight volumes will be pubfilm director and theorist, Sergeï Eisenstein, lished posthumously in 1970.
during his stay in Moscow.
1930
1931
1929
FF Premier voyage à Alger pour plusieurs
Tournée de conférences à Rio de Janeiro, conférences. Immeuble Molitor dans la rue
Buenos Aires et Montevideo. En voyage, fait Nungesser et Coli à Paris (1931–1934). Brasla connaissance de Joséphine Baker. Pavillon saï visite et photographie Le Corbusier dans
FF
12
Chicago, Philadelphia and many other cities. Itinerant exhibition in the United States.
son appartement de la rue Jacob.
DD Erste Vortragsreise nach Algier. Immeuble Molitor an der Rue Nungesser et Coli in
Paris (1931–1934). Brassaï besucht und fotografiert Le Corbusier in seiner Wohnung an
der Rue Jacob.
EE First trip to Algiers for several lectures.
Molitor building in rue Nungesser et Coli,
Paris (1931–1934). Brassaï visits and photographs Le Corbusier in his rue Jacob
apartment.
1936
FF Tournée de conférences en Amérique du
Sud (en Zeppelin) et échanges avec Oscar
Niemeyer, Lucio Costa et Affonso Edoardo
Reidy à Rio de Janeiro. Pendant l’été, acquisition d’une caméra 16 mm – peut-être une
Siemens modèle B (1932) ou C (1934) – qui
lui permet également de réaliser des plans
fixes. Jusqu’en 1938, il réalise 120 séquences
filmées et près de 6’000 images. Commence à
concevoir des photomontages et des collages
de grande échelle.
DD Vortragsreise nach Südamerika (im Zeppelin) und Kontakt mit Oscar Niemeyer,
Lucio Costa und Affonso Edoardo Reidy
in Rio de Janeiro. Im Sommer Kauf einer
16-mm-Kamera – vielleicht eine Siemens
Modell B (1932) oder C (1934) –, die ihm
auch Einzelbildaufnahmen ermöglicht. Bis
1938 belichtet er 120 Filmsequenzen und fast
6’000 Bilder. Erste Entwürfe für Fotomontagen und grossflächige Collagen.
EE Lecture tour in South America (travelling by Zeppelin) and conversations with
Oscar Niemeyer, Lucio Costa and Affonso
Edoardo Reidy in Rio de Janeiro. During the
summer, acquires a 16 mm camera – perhaps a Siemens model B (1932) or C (1934)
– which also takes still pictures. By 1938, he
has filmed 120 sequences and taken nearly
6’000 photographs. Begins to conceive largescale photomontages and collages.
1932
FF
DD
EE
Plan Obus pour la ville d’Alger (1932–1942).
Plan Obus für die Stadt Algier (1932–1942).
Plan Obus, city plan for Algiers (1932–1942).
1934
Installation dans un appartement avec
atelier situé au septième étage de l’Immeuble
Molitor dans lequel Le Corbusier vivra
jusqu’à sa mort.
DD Bezug einer Wohnung mit Atelier im siebten Geschoss des Immeuble Molitor, wo Le
Corbusier bis zu seinem Tod leben wird.
EE Moves into the apartment-studio on the
seventh floor of the Molitor building where
he will live until his death.
FF
1935
Sur invitation du Museum of Modern Art
de New York, premier voyage aux Etats-Unis
et conférences dans de nombreuses villes,
parmi lesquelles New York, Yale, Boston,
Chicago et Philadelphie. Exposition itinérante aux Etats-Unis.
DD Auf Einladung des Museum of Modern
Art in New York erste USA-Reise und Vorträge in zahlreichen Städten, darunter New
York, Yale, Boston, Chicago und Philadelphia.
Wanderausstellung in den USA.
EE Invited by the Museum of Modern Art in
New York, makes his first trip to the United
States. Lectures in New York, Yale, Boston,
FF
1937
FF Pavillon des Temps Nouveaux à l’Exposition internationale des Arts et des Techniques dans la Vie moderne de Paris avec
deux très grands collages photographiques,
Esprit de Paris et Habiter.
DD Pavillon des Temps Nouveaux an der Weltfachausstellung in Paris mit den zwei Mesigen
13
Foto-Collagen Esprit de Paris und Habiter.
DD Erste Studien für den Modulor, ein mit
EE Pavillon des Temps Nouveaux (Pavil- der menschlichen Morphologie abgeleitetes
ion of Modern Times) at the International Proportions-System.
Exposition dedicated to Art and Technol- EE First studies for the Modulor, a system of
ogy in Modern Life with two large photo- measurement based on the human form.
graphic collages, Spirit of Paris and Inhabit.
Voyage à New York en vue de préparer
un projet pour le siège de l’Organisation des
FF Premières études du Modulor, système Nations Unies. Rencontre Albert Einstein à
de mesure directement lié à la morphologie Princeton.
humaine.
DD Reise nach New York zur Vorbereitung
Chapel of Notre-Dame-du-Haut in Ronchamp (1950–1955). Appointed “Government Architectural Adviser” for the planning
of the new capital of the Indian state of Punjab, Chandigarh. Elaboration of a master plan
for the city (1950–1951), in collaboration
with Pierre Jeanneret, Jane Drew and Edwin
Maxwell Fry. Mural in the director’s office
1949
of the new Claude and Duval textile factory
FF Début d’une collaboration avec le photo- in Saint-Dié-des-Vosges, founded in 1950.
graphe Lucien Hervé.
First photographs of Le Corbusier’s conDD Beginn der Zusammenarbeit mit dem structions by René Burri.
Fotografen Lucien Hervé.
EE Beginning of his collaboration with the 1951
photographer Lucien Hervé.
FF Premier voyage en Inde avec Pierre Jeanneret. Palais de Justice (1951–1955), bâtiments
du secrétariat (1951–1958) et du Parlement
(1951–1964) du Capitole de Chandigarh.
Monuments pour la Mill Owners’ Association (1951–1954), Villa Shodhan (1951–1956)
FF Chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ron- et Villa Sarabhai (1951–1956), situés à Ahmechamp (1950–1955). Nommé « Government dabad (Inde). Maison de vacances en bois
Architectural Adviser » pour la réalisation (Cabanon), à Roquebrune-Cap-Martin dans
de Chandigarh, la nouvelle capitale de l’état le sud de la France (1951–1952).
indien du Pendjab. Elaboration d’un plan DD Erste Indienreise mit Pierre Jeanneret.
directeur pour la ville (1950–1951), en colla- Justizpalast (1951–1955), Sekretariatsboration avec Pierre Jeanneret, Jane Drew et (1951–1958) und Parlamentsgebäude (1951–
Edwin Maxwell Fry. Fresque dans le bureau 1964) des Capitols von Chandigarh. Gebäude
du directeur de la nouvelle usine textile der Mill Owners’ Association (1951–1954),
Claude et Duval de Saint-Dié-des-Vosges, Villa Shodhan (1951–1956) und Villa Sarafondée en 1950. Premières photographies des bhai (1951–1956) in Ahmedabad (Indien).
constructions de Le Corbusier par René Burri. Ferienhaus aus Holz (Cabanon), im südDD Kapelle Notre-Dame-du-Haut in Ron- französischen Roquebrune-Cap-Martin
champ (1950–1955). Ernennung zum „Go- (1951–1952).
vernment Architectural Adviser“ für den EE First trip to India with Pierre Jeanneret.
Bau von Chandigarh, der neuen Hauptstadt High Courts (1951–1955), Secretariat (1951–
des indischen Bundesstaates Punjab. In 1958), and Parliament (1951–1964) of the
Zusammenarbeit mit Pierre Jeanneret, Jane Capitol complex in Chandigarh. Monuments
Drew und Edwin Maxwell Fry Erstellung for the Mill Owners’ Association (1951–
eines Masterplans für die Stadt (1950–1951). 1954), villa Shodhan (1951–1956) and villa
Fresko im Direktionsbüro der 1950 errich- Sarabhai (1951–1956), located in Ahmedteten Textilfabrik Claude et Duval in Saint- abad (India). Holiday cabin (Cabanon), in
Dié-des-Vosges. Erste Fotografien von René Roquebrune-Cap-Martin in the south of
Burri von den Bauten Le Corbusiers.
France (1951–1952).
14
15
1943
Création de l’ASCORAL (Association des
Constructeurs pour la Rénovation Architecturale) en tant que nouvelle formation du
groupe régional du CIAM (Congrès internationaux d’architecture moderne).
DD Gründung von ASCORAL (Association des Constructeurs pour la Rénovation
Architecturale) als Neuformierung der französischen Landesgruppe der CIAM.
DD Creation of the ASCORAL (Association
of Builders for Architectural Renovation) as
a new regional CIAM group (International
Congress of Modern Architecture).
FF
1940
A la suite de l’occupation de Paris par les
troupes allemandes, le 14 juin, fermeture du
bureau de la rue de Sèvres, et déménagement
de Le Corbusier et de sa femme à Ozon dans
les Pyrénées. Rupture avec Pierre Jeanneret.
DD Nach der Besetzung von Paris durch die
deutschen Truppen am 14. Juni Schliessung
des Architekturbüros an der Rue de Sèvres
und Umzug von Le Corbusier und seiner
Frau nach Ozon in den Pyrenäen. Bruch mit
Pierre Jeanneret.
EE As a consequence of the occupation of
Paris by German troops, 14th June, the rue de
Sèvres studio closes and Le Corbusier moves
with his wife to Ozon in the Pyrenees. Break
with Pierre Jeanneret.
FF
1944
Réouverture du bureau de la rue de Sèvres.
Robert Doisneau photographie Le Corbusier
dans son appartement de la rue Nungesser et
Coli. Il fera de nombreux portraits dans les
années qui suivent.
DD Wiedereröffnung des Büros an der Rue
de Sèvres. Robert Doisneau fotografiert Le
Corbusier in seiner Wohnung an der Rue
Nungesser et Coli. In den folgenden Jahren
entstehen eindrückliche Porträtsaufnahme.
EE Reopening of the rue de Sèvres studio.
Robert Doisneau photographs Le Corbusier
in his apartment, rue Nungesser et Coli. He
will take numerous potraits in the following years.
FF
1941
Côtoie le régime de Vichy du maréchal
Pétain, auprès duquel il se propose pour
réaliser la reconstruction de la France après
la guerre.
DD Verkehrt mit dem Vichy-Regime von Marschall Pétain und bewirbt sich für den Wiederaufbau Frankreichs nach dem Krieg.
EE Supports the Vichy regime of Marshal
Pétain, to whom he proposes his services for
the reconstruction of France after the war.
FF
1946
FF
1942
eines Projekts für den Hauptsitz der Vereinten Nationen. Zusammen mit Albert Einstein
in Princeton.
EE Trip to New York to prepare a project
for the headquarters of the United Nations
Organisation. Meets Albert Einstein in
Princeton.
EE
1950
1952
Chaux-de-Fonds. Musée national d’art occidental de Tokyo (1957–1959).
DD Tod von Yvonne Le Corbusier am 5.
Oktober. Eröffnung einer grossen, von
Willy Boesiger organisierten, Wanderausstellung im Kunsthaus Zürich (im Berlin,
München, Wien, Frankfurt, Den Haag und
Paris). Ausstellung „Le poème de l’angle
droit et 17 tapisseries de Le Corbusier“ in
La Chaux-de-Fonds (Musée des beaux-arts).
Nationalmuseum für westliche Kunst in
Tokio (1957–1959).
EE Death of Yvonne Le Corbusier, 5th October. Opening of a vast itinerant exhibition, organised by Willy Boesiger, at the
Kunsthaus in Zurich (the exhibition will
also be shown in Berlin, Munich, Vienna,
Frankfurt, The Hague and Paris). Exhibition
“The Poem of the Right Angle and 17 tapestries by Le Corbusier”, in the Museum of
Fine Arts of La Chaux-de-Fonds. Builds the
National Museum of Western Art in Tokyo
(1957–1959).
Inauguration de l’Unité d’habitation
de Marseille (1947–1952) par Eugène
Claudius-Petit.
DD Eröffnung der Unité d’Habitation in
Marseille (1947–1952) durch Eugène
Claudius-Petit.
EE Inauguration of the Unité d’habitation
in Marseille (1947–1952) by Eugène
Claudius-Petit.
FF
1953
FF Pavillon du Brésil à la Cité universitaire de
Paris, conçu avec Lucio Costa (1953–1959).
Couvent dominicain Sainte-Marie de La Tourette (La Tourette) à Eveux-sur-l’Arbresle
(1953–1960).
DD Brasilien Pavillon in der Cité Universitaire
von Paris, gemeinsam mit Lucio Costa entworfen (1953–1959). Dominikanerkloster
Sainte-Marie de La Tourette (La Tourette)
bei Eveux-sur-l’Arbresle (1953–1960).
EE Brazilian Pavilion in the Cité universitaire,
Paris, with Lucio Costa (1953–1959). Dominican Convent Sainte-Marie de La Tourette in
Eveux-sur-l’Arbresle (1953–1960).
1958
Pavillon Philips à l’Exposition universelle
de Bruxelles.
1955
DD Pavillon Philips an der Weltausstellung
FF Maison de la Culture (1955–1965) et Stade von Brüssel.
(1955–1968), Firminy.
EE Philips Pavillon at the Brussels World’s Fair.
DD Haus der Kultur (1955–1965) und Stadion
(1955–1968), Firminy.
EE Arts Centre (1955–1965) and Stadium
(1955–1968), Firminy.
FF
1960
1957
Mort de la mère de Le Corbusier dans sa
101e année, à Corseaux, Suisse. Publication
de L’Atelier de la recherche patiente / Textes et
planches. Pierre Joly et Véra Cardot commencent à photographier l’œuvre de Le Corbusier.
DD Tod der Mutter von Le Corbusier im 101.
Lebensjahr in Corseaux, Schweiz. Publikation von L’Atelier de la recherche patiente / Textes et planches. Pierre Joly und Véra
FF
Décès d’Yvonne Le Corbusier, le 5 octobre.
Ouverture d’une vaste exposition itinérante,
organisée par Willy Boesiger, au Kunsthaus
de Zurich (l’exposition sera également présentée à Berlin, Munich, Vienne, Francfort,
La Haye et Paris). Exposition « Le poème
de l’angle droit et 17 tapisseries de Le Corbusier », au Musée des beaux-arts de La
FF
16
Cardot beginnen das Werk zu fotografieren.
EE Death of Le Corbusier’s mother in her
101st year, in Corseaux, Switzerland. Publication from L’Atelier de la recherche patiente / Textes et planches. Pierre Joly und Véra
Cardot beginnen das Werk Le Corbusier zu
fotografieren.
1964
Inauguration solennelle du bâtiment du
Parlement à Chandigarh.
DD Feierliche Eröffnung des Parlamentsgebäudes in Chandigarh.
EE Official inauguration of the Parliament
Building in Chandigarh.
FF
1965
Le Corbusier meurt d’une crise cardiaque
le 27 août alors qu’il se baigne dans la mer à
Roquebrune-Cap-Martin.
DD Le Corbusier stirbt am 27. August beim
Baden im Meer in Roquebrune-Cap-Martin
in folge eines Herzstillstandes.
EE Le Corbusier dies of a heart attack on
27th August while swimming in the sea at
Roquebrune-Cap-Martin.
FF
1968
Le 24 juillet, création à Paris de la Fondation Le Corbusier, association à but non
lucratif initiée par Le Corbusier et qui gère
les biens de ce dernier, jusqu’à ce jour.
DD Am 24. Juli Gründung der Fondation Le
Corbusier in Paris, einer von Le Corbusier
initiierten Stiftung, die bis heute seinen
Nachlass verwaltet.
EE 24th July, creation of the Le Corbusier
Foundation in Paris, a non-profit organisation
initiated by Le Corbusier to preserve his
heritage.
FF
17
PORTRAITS D’UNE VIE
entre intimité et mise en scène
PORTRÄTS EINES LEBENS
zwischen intimität und INSZENIERUNG
PORTRAITS OF A LIFE
between private life and public persona
Le Corbusier a très vite pris conscience de sa propre photogénie et du rôle
que la photographie, à travers son propre personnage, pouvait jouer dans la
diffusion de ses idées et de ses réalisations architecturales. Il a ainsi largement contribué, en tant que sujet, à la constitution d’une sorte de biographie
visuelle mettant en scène sa vie mouvementée d’architecte. Les images de
cette section, instantanés ou images posées, ont ainsi été regroupées pour
refléter les aspects importants de sa vie : il y figure avec des amis et des connaissances, devant ses œuvres, en des lieux significatifs, ou encore manifestement
en tant qu’« icône » d’un style ayant eu une influence au-delà de son temps.
Si les auteurs de la plupart de ces clichés sont inconnus, on trouve également parmi eux des photographes aussi renommés que Lucien Hervé, Robert
Doisneau et René Burri, qui ne se sont pas contentés de documenter l’œuvre de
l’architecte, mais ont aussi saisi son personnage dans de très beaux portraits.
FF
20
DD Le Corbusier wurde sich seiner eigenen Fotogenität und der Rolle, welche
die Fotografie bei der Verbreitung seiner Ideen und seiner architektonischen
Realisierungen über seine eigene Persönlichkeit spielen konnte, schon früh
bewusst. So trug er als Person durch die Inszenierung seines von der Architektur
bewegten Lebens wesentlich zum Entstehen einer Art visueller Biografie
bei. Die Momentaufnahmen und gestellten Bilder in diesem Ausstellungsteil
wurden so zusammengestellt, dass sie die Hauptbereiche von Le Corbusiers
Lebens veranschaulichen : zusammen mit Freunden und Bekannten, vor seinen
Werken, an wichtigen Orten oder offenkundig als „Ikone“ eines Stils, dessen
Einfluss seine Zeit überdauert hat. Die Autoren der meisten dieser Abzüge
sind zwar unbekannt, aber es sind auch renommierte Fotografen wie Lucien
Hervé, Robert Doisneau und René Burri darunter zu finden, die sich nicht
damit begnügten, das Werk des Architekten zu dokumentieren, sondern auch
eindrückliche Aufnahmen der Person Le Corbusiers machten.
Le Corbusier realised early on in his career how photogenic he was and the
role that photography could play, through his personal image, in making his ideas
and architectural creations known. He was also largely instrumental, as a photographic subject, in the elaboration of a kind of visual biography representing his
eventful life as an architect. The pictures in this section, snapshots or poses, have
therefore been grouped together as a reflection of the important aspects of his life :
he appears in them with friends and acquaintances, in front of his works, in
significant places, or manifestly represented as the “icon” of a style whose
influence reaches beyond his own time. While the authors of most of these
pictures are unknown, some were taken by such renowned photographers as
Lucien Hervé, Robert Doisneau and René Burri, who did not content themselves with simply documenting the architect’s work, but also captured his
persona in some fine portraits.
EE
21
Vie privée
Privatleben
private life
Elles ont pour vocation de montrer l’interaction entre l’homme et son œuvre, éclairant un contexte particulier ou mettant en
lumière les circonstances de la création.
FF Le Corbusier a été l’un des premiers architectes à comprendre combien les massmédias pouvaient l’aider à diffuser ses idées.
Pour autant, il a généralement choisi de protéger sa sphère privée des regards extérieurs,
mesurant strictement l’accès à son lieu de
travail et à sa vie personnelle. Il ne se laissa
ainsi photographier qu’à de rares occasions
dans l’intimité de ses loisirs ou de son travail.
Le Corbusier a fait de nombreuses rencontres au cours de sa carrière : collègues,
artistes, personnalités de la vie culturelle,
industriels, politiciens et hommes d’État
influents appartenaient à son cercle. Certaines relations professionnelles se sont même
développées en amitiés sur de longues années. Outre l’humour et la légèreté qu’elles révèlent chez l’architecte, les photographies qui
documentent ce réseau de liens nous montrent aussi son côté caméléon : Le Corbusier
savait adapter son style vestimentaire et
son comportement aux circonstances d’une
situation ou d’une rencontre particulière.
FF
Einige Fotografien, die Le Corbusier vor
einem seiner Werke zeigen, erscheinen
sehr spontan, andere wiederum deuten
darauf hin, dass der Eindruck eines Künstlers mit ernstem und nachdenklichem Blick
erweckt werden sollte. Sie haben die Aufgabe, die Wechselbeziehung zwischen dem
Menschen und seinem Werk zu zeigen und
dabei einen bestimmten Zusammenhang
DD Le Corbusier war einer der ersten Archi- zu verdeutlichen oder die Umstände der
tekten, die erkannten, dass ihm die Mas- schöpferischen Tätigkeit hervorzuheben.
senmedien bei der Verbreitung seiner Ideen
helfen konnten. Seine Privätsphäre jedoch EE Some of the photographs showing Le
schützte er in der Regel vor fremden Blicken Corbusier in front of one of his works appear
und wägte den Zugang zu seinem Arbeitsort to be truly spontaneous, while others seem
und seinem Privatleben vorsichtig ab. Nur calculated to project the image of a seriselten liess er sich in der Intimität der Musse ous, thoughtful artist. Their purpose is to
oder bei seiner Arbeit fotografieren.
show the interaction between the man and
his work, clarifying a particular context
EE Le Corbusier was one of the first architects or throwing light on the circumstances of
to understand how the mass media could help creation.
him to spread his ideas. However, he generally chose to protect his private life from
external scrutiny and strictly limited access Autour du monde
to his workplace and personal sphere, letting Rund um die Welt
himself be photographed only on rare occaaround the world
sions in the privacy of his leisure activities
or his work.
FF S’il n’a eu que deux bases principales au
cours de sa vie, sa ville natale de La Chauxde-Fonds jusqu’en 1917 puis Paris, les activités personnelles et professionnelles de
L‘architecte et son œuvre
Le Corbusier l’ont amené à beaucoup voyaDer Architekt und sein Werk
ger, et nombreux sont les lieux à travers
The architect and his works
le monde qui lui ont servi de source d’insFF Certaines des photographies montrant piration, ont alimenté sa réflexion ou lui
Le Corbusier devant une de ses œuvres ont permis d’élaborer de nouveaux projets.
paraissent très spontanées, d’autres au Pour lui, le mouvement et le changement
contraire semblent vouloir construire l’image allaient de pair avec la découverte et l’invend’un artiste au regard sérieux et réfléchi. tion ; ils étaient des facteurs indispensables
22
En société
In guter Gesellschaft
in society
au développement de sa « recherche patiente ».
Paris, Moscou, Venise, Rio de Janeiro, Bogotá
ou New York : le monde était un immense
chantier aux défis multiples et nouveaux.
DD
Obwohl Le Corbusier sein ganzes Leben
lang nur an zwei Orten Wurzeln geschlagen
hatte – bis 1917 in seiner Geburtsstadt La
Chaux-de-Fonds, dann in Paris –, unternahm
er aufgrund seiner beruflichen Tätigkeit zahlreiche Reisen. Viele Orte auf der Welt dienten
ihm als Inspirationsquelle, regten seine
Gedanken an oder ermöglichten ihm die
Ausarbeitung neuer Projekte. Bewegung
und Veränderung gingen für ihn Hand in
Hand mit Entdeckung und Erfindung ; sie
waren unerlässliche Faktoren der Entwicklung seiner „geduldigen Suche“. Paris, Moskau, Venedig, Rio de Janeiro, Bogotá oder
New York : Die Welt war für Le Corbusier
eine riesige Baustelle mit unzähligen neuen
Herausforderungen.
DD
Le Corbusier machte im Laufe seines
Lebens zahlreiche Bekanntschaften : Künstler, Persönlichkeiten des Kulturlebens,
Industrielle, Politiker und einflussreiche
Staatsmänner gehörten zu diesem Kreis.
Gewisse berufliche Beziehungen entwickelten sich über die Jahre sogar zu Freundschaften. Abgesehen von Le Corbusiers
Sinn für Humor zeigen uns die Fotografien,
die dieses Beziehungsnetz dokumentieren, auch seine chamäleonhafte Seite : Le
Corbusier wusste genau, wie er seine Kleidung und sein Verhalten einer Situation oder
den Umständen eines bestimmten Treffens
anpassen musste.
DD
Although Le Corbusier’s personal and professional activities were mainly based in only
two cities during his life – his home town,
La Chaux-de-Fonds until 1917, then Paris –
they led him to travel a great deal, and many
places around the world served as sources of
inspiration for him, gave him food for thought
or opportunities to elaborate new projects.
For him, movement and change went hand
in hand with discovery and invention ; they
were indispensable factors for the development of his “patient quest”. Paris, Moscow,
Venice, Rio de Janeiro, Bogotá or New York : EE Le Corbusier met a great many influenthe world was an immense construction site tial people in the course of his career : coloffering multiple new challenges.
leagues, artists, personalities in the world
of culture, industrialists, politicians and
statesmen belonged to his circle. Some professional relationships even developed into
friendships over the years. In addition to the
humour and the social ease they reveal in the
architect, the photographs that document
EE
23
this network of relations also show us the
chameleonic aspect of his personality : Le
Corbusier knew how to adapt his dress style
and behaviour to the circumstances of a particular situation or encounter.
Lieux de création
Orte des Schaffens
places for creation
L’architecte,
l’artiste, l’icône
Architekt,
Künstler, Ikone
The architect,
the artist, the icon
Peu nombreuses sont les personnalités
qui ont su marquer plusieurs générations
par leur prestance et leur image personnelle.
Le Corbusier a adopté dès sa jeunesse une
tenue vestimentaire soignée, devenue avec le
temps une sorte d’image de marque de l’architecte, au-delà même de sa propre personne :
chemise blanche, costume et nœud papillon,
lunettes rondes de nickel puis de corne, pipe
ou cigarette à la bouche. À travers ces accessoires autant que son apparence ascétique,
Le Corbusier est ainsi devenu une figure
iconique du monde de l’architecture et a su
répondre aux exigences de sa fonction de personnage public. Son expression reste généralement concentrée et réfléchie, souvent grave
et sérieuse, même lorsqu’il porte la chemise à
carreaux qu’il revêtait habituellement pour
peindre dans son appartement-atelier rue
Nungesser et Coli. Avec le temps, un léger
sourire illumine progressivement son visage :
on peut autant y voir l’expression d’un esprit
calme et serein, détaché des hauts et des bas
que connut sa vie privée et professionnelle,
que la conscience d’avoir marqué l’architecture du XXe siècle comme aucun autre.
FF
FF Chez Le Corbusier, le cadre de vie et de
travail jouait un rôle primordial. Alors qu’il
émane de l’atelier et du bureau une atmosphère de travail intense, le domicile privé
apparaît comme un lieu de retraite, procurant réconfort et bien-être, propice autant
à la contemplation qu’à des rencontres
conviviales entre amis. Ces différents lieux
reflètent la vie intellectuelle d’un homme
créatif, sa personnalité et ses passions.
Bei Le Corbusier spielten das Lebens- und
Arbeitsumfeld eine enorm wichtige Rolle.
Während vom Atelier und vom Architekturbüro eine intensive Arbeitsatmosphäre ausging, erschien die Privatwohnung als ein Ort
des Rückzugs, der Erholung und Wohlbefinden spendete, der sowohl dem beschaulichen
Leben als auch der Begegnung mit Freunden
diente. Diese verschiedenen Orte widerspiegeln das intellektuelle Leben eines kreativen
Menschen, seine Persönlichkeit und seine
Leidenschaften.
DD
Nur wenige Persönlichkeiten haben wie Le
Corbusier mehrere Generationen mit ihrem
Auftreten und ihrer persönlichen Erscheinung geprägt. Le Corbusier wählte seine
Kleidung seit seinen Jugendjahren sorgfältig aus. Mit der Zeit wurde sie – mehr noch
als seine Persönlichkeit – zu einer Art Markenzeichen des Architekten : weisses Hemd,
Anzug und Fliege, runde Nickel – und später
Hornbrille, Pfeife oder Zigarette im Mund.
DD
Le Corbusier’s working and living environments were primordial for him. In contrast
to the industrious atmosphere of studio and
office, the home appears as a place of retreat,
providing comfort and well-being, conducive
both to contemplation and to convivial meetings among friends. These different places
reflect the intellectual life, the personality
and the passions of a creative man.
EE
24
Mit diesen Accessoires sowie seiner asketischen Erscheinung wurde Le Corbusier zu
einer ikonenhaften Figur der Architektur. Er
wusste genau, wie er die Anforderungen an
seine Funktion als Person des öffentlichen
Lebens erfüllen musste. Sein Gesichtsausdruck war meistens konzentriert und besonnen, oft sogar ernst und nachdenklich, selbst
wenn er das karierte Hemd trug, das er beim
Malen in seiner Atelier-Wohnung an der
Rue Nugesser et Coli meistens überstreifte.
Mit der Zeit wurde sein Gesicht von einem
sanften Lächeln erhellt : Man kann darin
den Ausdruck eines ruhigen und gelassenen
Geistes erkennen, losgelöst von den Höhen
und Tiefen seines privaten und beruflichen
Lebens, wahl wissend, die Architektur des
20. Jahrhunderts wie kaum ein anderer
geprägt zu haben.
Few personalities have managed to leave
such an imprint on succeeding generations
through their bearing and personal image.
Already in his youth, Le Corbusier adopted
a carefully composed appearance, which
has since become a kind of trademark of the
architect per se : white shirt ; suit and bow tie ;
round, nickel-rimmed, then horn-rimmed
spectacles ; a pipe or a cigarette in his mouth.
These accessories and his ascetic appearance
contributed to making Le Corbusier an iconic
figure in the world of architecture, enabling
him to function effectively as a public figure.
His expression is generally one of concentration and thoughtfulness, often serious and
solemn, even when he has on the familiar
checked shirt he wore for painting in his rue
Nungesser et Coli studio. As time goes by, a
faint smile eventually brightens up his face,
reflecting no doubt the detachment of a calm
and serene spirit liberated from the ups and
downs of private and professional life and, at
the same time, an awareness of having influenced 20th century architecture like no other.
EE
25
PROMOTION DE L’ŒUVRE
LES PHOTOGRAPHES AU SERVICE DE L’ARCHITECTE
WERKFÖRDERUNG
DIE FOTOGRAFEN IM DIENST DES ARCHITEKTEN
PROMOTION OF HIS WORK
THE ARCHITECT’S PHOTOGRAPHERS
Sein ganzes Leben lang wollte Le Corbusier bei allen Fragen zur Darstellung seines Werkes mitbestimmen. In Fortsetzung seiner aktiven Mitwirkung
bei der Verbreitung seines Werkes durch die Fotografie und den Film seit
den 1920er Jahren verpflichtete er ab 1950 Lucien Hervé als persönlichen
Fotografen. Damit sicherte er sich für die Kommunikation seiner grossen
Projekte eine beständige visuelle Sprache, die von Fall zu Fall mit Reportagen anderer Fotografen wie Pierre Joly & Véra Cardot, Bernhard Moosburger,
Louis Sciarli oder René Burri ergänzt wurde. Diese für Dokumentations- und
Promotionszwecke konzipierten Fotografien haben heute jedoch den Status
selbstständiger Kunstwerke erlangt, obwohl Le Corbusier in dieser Frage
einen unbeweglichen Standpunkt einnahm. Der Architekt betrachtete die
von ihm verpflichteten Fotografen nämlich als von seinem Werk abhängige
Ansprechpartner : „Sie vergessen, dass ich die Häuser entwerfe und baue, dass
ich die Schläge einstecke oder gelobt werde, und nicht Sie.“ (Le Corbusier an
Lucien Hervé, 3. September 1960)
DD
Pendant toute sa vie, Le Corbusier a imposé continuellement sa mainmise
sur les questions liées à la représentation de son œuvre. Dès 1950, dans la
droite ligne de son implication active dans sa promotion par la photographie et
le cinéma depuis les années 1920, il s’adjoint Lucien Hervé comme photographe
personnel, assurant ainsi un langage visuel constant à la communication de ses
grands projets, complétée au cas par cas par des reportages d’autres photographes
comme Pierre Joly & Véra Cardot, Bernhard Moosburger, Louis Sciarli ou René
Burri. Conçues à des fins de documentation et de promotion, ces photographies
ont pourtant acquis aujourd’hui un statut d’œuvres d’art autonomes,
à l’encontre du positionnement inflexible de Le Corbusier sur ce point. L’architecte considérait en effet les photographes qu’il engageait comme des interlocuteurs dépendants de son œuvre : « Vous oubliez que c’est moi qui crée les
maisons, qui les bâtit, qui reçoit les horions ou les louanges, et non pas vous. »
(Le Corbusier à Lucien Hervé, le 3 septembre 1960)
EE From the outset, Le Corbusier exerted strict control over the representations of his work. Around 1950, having been actively involved in promoting
it through photography and the cinema since the 1920s, he engaged Lucien
Hervé as his personal photographer to ensure a constant visual style in the
communication of his big projects. Other photographers were commissioned
for specific assignments, among whom were Pierre Joly and Véra Cardot, Bernhard Moosburger, Louis Sciarli or René Burri. Originally intended as documentation and promotional material, their photographs have since acquired
the status of autonomous works of art, in spite of Le Corbusier’s inflexible
opposition to such a trend. Indeed, he saw his photographers as collaborators dependent on his work : “You forget that I am the one who creates these
houses, who builds them, who receives the blows and the praise, and not you.”
(Le Corbusier to Lucien Hervé, 3rd September 1960)
28
29
FF
Lucien Hervé,
le photographe personnel
Lucien Hervé,
der persönliche Fotograf
Lucien Hervé,
his personal photographer
Mon cher Hervé, Reçu votre magnifique
livre sur le Thoronet. Vous avez fait
là une véritable œuvre créatrice. C’est
très beau. Très beau, d’avoir vu,
puis choisi le lieu et l’heure, puis d’avoir
réalisé d’un déclic. Je vous en félicite
chaleureusement. Ce n’est pas de la
photogénie, c’est de la photo au degré
le plus haut.
Fin 1949, suite à un reportage sur l’Unité
d’Habitation de Marseille, Le Corbusier
engage Lucien Hervé (1910–2007) comme
photographe personnel, chargé de constituer ses archives photographiques : 20’000
clichés livrés sous forme de tirages-contact
recadrés et collés sur carton. Ils documentent
l’œuvre architecturale (édifices, chantiers,
maquettes) et plastique (peintures, sculptures, etc.), mais aussi l’architecte à l’atelier ou dans son cadre de vie. Le Corbusier,
qui tranche lui-même toutes les questions
de communication, reste ambivalent tout
au long de cette longue collaboration, alternant éloges et plaintes ou remarques désobligeantes. Hervé ne ménageait pourtant pas
ses efforts : il s’imprégnait soigneusement
de chaque site et développait lui-même les
tirages destinés à ses publications, ajustant
précisément cadrage et contrastes.
FF
Le Corbusier à Lucien Hervé, le 3 août 1956
Cette fois-ci vous aviez du soleil dans
l’âme et votre cliché est si clair qu’il est
peut-être un petit peu trop clair. Mais
ne retombez pas subitement dans votre
noir de purgatoire ! qui est quelquefois
très bien et d’autres fois moins bien.
Für Ihre beachtliche Arbeit möchte ich
Ihnen herzlich gratulieren. Sie haben
eine Architektenseele und können die
Architektur sehen.
Le Corbusier à Lucien Hervé, le 20 février 1960
Aufgrund der unerfreulichen Erfahrungen mit den bisherigen Reportagen,
insbesondere der letzten „Point de Vue,
Images du Monde“, müssen Sie von
den Zeitschriften fortan verlangen, dass
die Auswahl der Dokumente und die
Darstellung von mir visiert werden.
Ich habe genug davon, die ganze Zeit
komisch dargestellt zu werden. Das
wird für sie vielleicht lästig sein, aber
das kümmert mich nicht !
Je vous répète une fois encore cette
observation faite à tout instant : vous
envoyez des épreuves insuffisantes,
trop noires ou trop blanches, à vos clients.
Le Corbusier à Lucien Hervé, le 3 septembre 1960
Mon cher Hervé, A partir d’aujourd’hui,
je mets mon courrier avec vous sous
la rubrique « l’Hervéide ». Il y a bien eu
l’Enéide, la Trouinade, l’Iliade…..
Tout se tient.
Je tiens à vous faire mes plus sincères
compliments sur votre travail remarquable. Vous avez une âme d’architecte
et vous savez voir l’architecture.
Le Corbusier à Lucien Hervé, le 30 juillet 1962
Im Anschluss an eine Reportage über
die Unité d‘Habitation von Marseille wird
Lucien Hervé (1910–2007) von Le Corbusier
als persönlicher Fotograf verpflichtet, der die
Aufgabe erhält, seine Bilderarchive anzu­
legen : 20’000 Abzüge werden in Form von
zugeschnittenen und auf Karton geklebten
Kontaktkopien geliefert. Sie dokumentieren
das architektonische (Gebäude, Baustellen,
Modelle) und gestalterische Werk (Malereien, Skulpturen usw.), aber auchden Architekten im Atelier oder in seiner gewohnten
DD
Le Corbusier à Lucien Hervé, le 15 décembre 1949
Etant donné les expériences fâcheuses
des reportages jusqu’à ce jour, en particulier le dernier « Point de Vue, Images
du Monde », j’exige que vous exigiez à
votre tour des magazines le visa par moi
du choix des documents et de la mise en
pages. J’en ai assez d’être tout le temps
reproduit de manière cocasse. Cela les
embêtera peut-être, mais cela m’est égal !
Le Corbusier, note pour Lucien Hervé, le 15 mars 1956
30
er vielleicht ein wenig zu klar ist. Aber
verfallen Sie nicht unvermittelt Ihrem
Fegefeuer-Schwarz ! Das manchmal sehr
gut und andere Male weniger gut ist.
Umgebung. Le Corbusier, der alle Kommunikationsfragen selbst löst, bleibt während
dieser Zusammenarbeit stets zwiespältig und
lässt auf Lob immer wieder Reklamationen
oder unfreundliche Bemerkungen folgen.
Hervé unternimmt jedoch grosse Anstrengungen : Er lässt jeden Ort sorgfältig auf sich
wirken und entwickelt die zu veröffentlichenden Abzüge selbst, wobei er Bildausschnitt
und Kontraste genau aufeinander abstimmt.
Le Corbusier an Lucien Hervé, 20. Februar 1960
Ich wiederhole noch einmal diese Beobachtung, die ich immer wieder gemacht
habe : Sie schicken Ihren Kunden
ungenügende Proben, die entweder zu
schwarz oder zu weiss sind.
Le Corbusier an Lucien Hervé, 3. September 1960
Mein lieber Hervé, Ab heute führe ich
meinen Briefverkehr mit Ihnen unter
der Rubrik „Hervéis“. Es gab ja schon
die Aeneis, die Trouinade, die Ilias…..
Es passt alles zusammen.
Le Corbusier an Lucien Hervé, 15. Dezember 1949
Le Corbusier an Lucien Hervé, 30. Juli 1962
At the end of 1949, having seen his photographs of the Unité d’habitation of Marseilles, Le Corbusier engaged Lucien Hervé
(1910-2007) as his personal photographer
and put him in charge of creating his photographic archive. 20,000 images were delivered and catalogued in the form of cropped
contact prints pasted on cardboard. They
document not only the architectural work
(buildings, construction sites, scale models),
but also the artistic (paintings, sculptures,
etc.), as well as moments of the architect's life
in his studio or his home. Le Corbusier, who
always made the final decisions when it came
to communication, was ambivalent towards
Hervé throughout their long collaboration:
praise alternated with complaints and disparaging remarks. Hervé nevertheless spared
no effort: he immersed himself in the atmosphere of each site and developed the prints
for publication himself, precisely adjusting
their composition and contrast.
EE
Le Corbusier an Lucien Hervé, 15. März 1956
Mein lieber Hervé, Ihr herrliches Buch
über den Thoronet habe ich erhalten.
Sie haben damit ein echtes schöpferisches Werk geschaffen. Es ist sehr schön.
Sehr schön, wie Sie gesehen haben,
dann den Ort und die Zeit gewählt
haben, dann mit einem Klick realisiert
haben. Ich gratuliere Ihnen dazu herzlich. Das ist nicht Fotogenie, das ist
Fotografie auf höchster Ebene.
Le Corbusier an Lucien Hervé, 3. August 1956
Dieses Mal hatten Sie Sonne in der
Seele und Ihr Abzug ist so klar, dass
31
under the heading “The Hervéid”.
After the Aeneid, the Trouinade, the
Iliad….. Very fitting.
I want to express my sincerest compliments on your remarkable work.
You have the soul of an architect and
an architect’s eye.
Le Corbusier to Lucien Hervé, 30th July 1962
Le Corbusier to Lucien Hervé, 15th December 1949
René Burri,
sur les traces du mythe
René Burri,
auf den Spuren des Mythos
René Burri,
tracking down the myth
Given the unfortunate experience of the
articles up to now, in particular the
latest “Point de Vue, Images du Monde”,
I demand that you in turn demand that
the magazines give me final approval
of the choice of documents and layout.
I‘m fed up with seeing my work shown in
a such a comical way all the time. It may
annoy them, but I don‘t care if it does !
Dès 1955, le jeune photographe suisse René
Burri (1933), membre de l’agence Magnum,
approche Le Corbusier sous l’angle du photoreportage, dans un rapport qui n’est plus
celui de la commande. Dans ces reportages
publiés dans des magazines comme Du ou
Paris-Match, il s’attache au récit visuel d’une
rencontre avec un homme et son œuvre, en
mêlant anecdotes et instantanés de personnages – Le Corbusier, les pères dominicains, les habitants de l’Unité d’Habitation
de Marseille – aux images d’architecture
proprement dites. Entre 1959 et 1961, Burri
consacre plusieurs séries à la personne même
de Le Corbusier, vu comme l’incarnation
vivante de son œuvre. En le saisissant chez
lui ou en réunion avec les pères dominicains
du futur couvent de La Tourette, dans une
approche narrative et affective, il soulève le
voile du mythe et révèle des aspects inédits
de la personnalité et du travail de l’architecte.
FF
Le Corbusier, memo to Lucien Hervé, 15th March 1956
My dear Hervé, Have received your
magnificent book on le Thoronet. You
have created a true work of art. It is
really beautiful. Beautiful, to have seen,
then chosen, the place and the time,
then to have captured it in one click.
I congratulate you warmly. This is not
photogenic effect, it is photography in
the highest degree.
Le Corbusier to Lucien Hervé, 3rd August 1956
This time you have sunlight in your soul
and your photo is so light that it is
perhaps just a bit too light. But don‘t
fall back suddenly into your purgatory
darkness ! which is sometimes very
good and at other times not so good.
Ab 1955 beschäftigt sich der junge Schweizer Fotograf René Burri (1933), Mitglied der
Fotoagentur Magnum, aus dem Blickwinkel
der Fotoreportage mit Le Corbusier. Dabei
entsteht eine Beziehung, die nicht mehr dem
Auftrag entspricht. In diesen Reportagen,
die in Zeitschriften wie Du oder Paris-Match.
erscheinen, erzählt er visuell vom Zusammentreffen mit einem Menschen und seinem
Werk, indem er Anekdotisches und Aufnahmen von Personen – Le Corbusier, die
Dominikanerpater, die Bewohner der Union
d‘Habitation von Marseille – mit eigentlichen
Architekturbildern vermischt. Zwischen
1959 und 1961 widmet Burri auch mehrere Serien dem Menschen Le Corbusier als
lebende Verkörperung seines Werkes. Indem
er ihn bei sich zuhause oder zusammen mit
den Dominikanerpatern des zukünftigen
Klosters La Tourette mit einem erzählerischen und affektiven Ansatz abbildet, hebt
er den Schleier des Mythos und deckt unbekannte Seiten der Persönlichkeit und der
Arbeit des Architekten auf.
I repeat once more the observation
I have made time and again : the proofs
you send your clients are unsatisfactory,
too dark or too light.
Le Corbusier to Lucien Hervé, 3rd September 1960
My dear Hervé, From now on, I am
putting my correspondence with you
Le Corbusier à René Burri, le 6 février 1962
32
You have included, in the “Du” story
on Le Corbusier, a perfectly misleading
photograph in which I appear to be
praying to the Holy Virgin in front of a
glorification by Bauchant, when I am
in fact turning the lamp to light the
picture.You could have dispensed with
this false illustration.
Le Corbusier to René Burri, 6th February 1962
Im Artikel über Le Corbusier im Du
haben Sie ein sehr tendenziöses Foto
erscheinen lassen, in dem ich den
Anschein erwecke, vor einer Glorifizierung von Bauchant zur Heiligen
Jungfrau zu beten, während ich in Tat
und Wahrheit die Lampe drehe, um
das Bild zu beleuchten. Auf dieses
falsche Zeugnis hätten Sie wirklich
verzichten können.
Le Corbusier to Lucien Hervé, 20th February 1960
Vous avez donné dans « Du », article sur
Le Corbusier, une photo tout à fait
tendancieuse dans laquelle j’ai l’air de
prier la Sainte Vierge devant une
glorification de Bauchant, alors que je
suis en train de tourner la lampe pour
que le tableau soit éclairé. Vous auriez
pu vous passer de ce faux témoignage.
narratives of encounters with the man and
his work, combining anecdotes and snapshots
of people – Le Corbusier, Dominican friars,
the inhabitants of the Unité d’Habitation of
Marseilles – with pictures of the architecture itself. In several series of photographs
between 1959 and 1961, Burri showed a more
personal side of Le Corbusier, representing
him as the living embodiment of his work. By
adopting a narrative and affective approach,
showing him at home or in a meeting with the
Dominican friars of the future La Tourette
convent, his images shed new light on the
myth and reveal hitherto unknown aspects
of Le Corbusier’s personality and work.
DD
Pierre Joly & Véra Cardot,
la réalité fait preuve
Pierre Joly & Véra Cardot,
die Realität als Beweis
Pierre Joly & Véra Cardot,
reality is proof
FF En 1960, le critique d’art Pierre Joly (1925–
1992) et la photographe Véra Cardot (1920–
2003) contactent Le Corbusier avec une série
de photographies de l’Unité d’Habitation de
Nantes-Rezé, où ils essaient de montrer la vie
sociale de la collectivité et la manière dont
les habitants s’approprient et utilisent leur
appartement. Encouragés par Le Corbusier,
ils photographient ensuite l’Unité d’Habitation de Marseille, puis le couvent de La
Le Corbusier an René Burri, 6. Februar 1962
In 1955, the young Swiss photographer,
René Burri (b.1933), a member of the Magnum agency, began to approach Le Corbusier
from a photojournalistic angle, in a relationship no longer based on commissions from
the architect. His photo reportages for periodicals such as Du or Paris-Match are visual
EE
33
Tourette. Après la mort de l’architecte, qui
avait utilisé cette dernière série pour une de
ses publications, ils continuent à photographier son œuvre dans une même démarche
personnelle, cherchant à approcher l’architecture par la compréhension réflexive du
bâtiment, de son site et de ses occupants :
« si rapide que paraisse le travail du photographe, il laisse le temps de la réflexion, voire
de la critique ». Leurs clichés, essentiellement
au format 6x6 cm, présentent des cadrages
construits et réfléchis et jouent fréquemment
avec la lumière. Ils mettent aussi en valeur
les qualités plastiques et la représentation
tridimensionnelle de l’œuvre architecturale,
en contraste avec les images abstraites et
proportionnées de Lucien Hervé.
1960 wird Le Corbusier von Pierre Joly
(1925–1992) und der Fotografin Véra Cardot
(1920–2003) mit einer Fotoserie über die
Unité d‘Habitation von Nantes-Rezé kontaktiert. Darin versuchen sie das soziale
Leben der Gemeinschaft und die Art und
Weise aufzuzeigen, wie sich die Bewohner
ihre Wohnung zu eigen machen und nutzen. Von Le Corbusier ermutigt, fotografieren sie anschliessend die Unité d‘Habitation
von Marseille, dann das Kloster La Tourette. Nach dem Tod des Architekten, der
diese letzte Serie für eine seiner Publikationen verwendet hatte, fotografieren sie mit
demselben persönlichen Ansatz weiterhin
seine Bauwerke, um die Architektur durch
das rationale Verständnis des Gebäudes,
seines Standorts und seiner Bewohner näher
zu bringen : „Die Arbeit des Fotografen mag
noch so überhastet erscheinen, sie lässt Zeit
zum Nachdenken und auch zur Kritik.“ Ihre
Abzüge, die meisten im Format 6 × 6 cm, zeigen konstruierte und durchdachte Einstellungen und spielen häufig mit dem Licht.
Im Gegensatz zu den abstrakten und gut
proportionierten Bildern von Lucien Hervé
DD
34
bringen sie auch die gestalterischen Qualitäten und die dreidimensionale Darstellung
des architektonischen Werkes zur Geltung.
In 1960, the art critic Pierre Joly (1925–
1992) and the photographer Véra Cardot
(1920–2003) contacted Le Corbusier with
a series of photographs of the Unité d’Habitation of Nantes-Rezé in which they
tried to show the community life of its
inhabitants and how they lived in their
apartments. Encouraged by Le Corbusier,
they went on to photograph the Unité
d’Habitation of Marseille, then the convent
of La Tourette, the photographs of which.
the architect even used for one of his publications. After his death, they continued to
photograph his work in their own personal
way, endeavouring to approach architecture
through a reflexive understanding of buildings, their sites and their occupants : “however fast photographers may seem to work,
there is still time for reflection, indeed for
criticism”. Joly and Cardot’s photographs,
essentially in 6x6 cm format, are thoughtfully
composed and often play with light. They
also emphasize the formal qualités and the
tridimensionality of architectural objects,
in contrast to Lucien Hervé’s abstract, wellproportioned images.
EE
PIERRE CHENAL ET LA TRILOGIE DE
L’ARCHITECTURE MODERNE
PIERRE CHENAL UND DIE TRILOGIE
DER MODERNEN ARCHITEKTUR
PIERRE CHENAL AND THE TRILOGY
OF MODERN ARCHITECTURE
En 1931 sort au cinéma Rialto à Paris la
Trilogie de l’architecture moderne, qui initie une nouvelle étape dans la communication visuelle de l’œuvre de Le Corbusier
et demeure aujourd’hui encore un jalon de
FF
l’histoire du cinéma. Le Corbusier met luimême en place les grandes lignes de deux
scénarios : Architecture d’Aujourd’hui et Bâtir.
La troisième séquence, Trois chantiers, est
composée de reportages réalisés par Pierre
Chenal (1904–1990) pour Pathé. Les trois
parties ont été sonorisées par Albert Jeanneret (1886–1973), le frère de Le Corbusier.
On prend la mesure de l’importance de ce
projet pour Le Corbusier au nombre des
rendez-vous accordés au réalisateur Pierre
Chenal, mais aussi et surtout à la quantité de
réflexions et de notes qui y sont consacrées.
Pour les deux premières parties, Le Corbusier
applique les mêmes stratégies visuelles et
discursives que celles utilisées pour ses
publications et conférences. On y retrouve
aussi de nombreux angles de prises de vue
empruntés directement à des photographies
existantes de ses œuvres. Ces deux films
voyageront beaucoup et serviront à l’architecte d’outil de communication et de présentation de son œuvre, notamment en Algérie,
en Union soviétique et aux Etats-Unis.
1931 wird im Pariser Kino Rialto die Trilogie de l’architecture moderne gezeigt, mit der
eine neue Etappe in der visuellen Kommunikation von Le Corbusier eingeläutet wird.
Sie gilt auch heute noch als ein Meilenstein
der Filmgeschichte. Le Corbusier gibt die
grossen Linien der beiden Szenarien selbst
vor. Architecture d’Aujourd’hui und Bâtir. Die
dritte Sequenz, Trois chantiers, besteht aus
Reportagen von Pierre Chenal (1904–1990)
für Pathé. Vertont werden die drei Teile von
Albert Jeanneret (1886–1973), dem Bruder
von Le Corbusier. Eine Vorstellung von der
Bedeutung dieses Projekts für Le Corbusier vermittelt die Zahl der Treffen mit dem
Regisseur Pierre Chenal, vor allem aber
auch die Unmenge Gedanken und Notizen
darüber. In den ersten beiden Teilen wendet Le Corbusier dieselben visuellen und
DD
35
diskursiven Strategien an wie bei seinen
Publikationen und Vorträgen. Man findet
darin auch zahlreiche Bildeinstellungen, die
direkt bestehenden Fotografien seiner Werke
entliehen sind. Diese beiden Filme werden
viel reisen und dem Architekten vor allem
in Algerien, der Sowjetunion und den USA
als Hilfsmittel für die Kommunikation und
Präsentation seines Werkes dienen.
In 1931 the Trilogie de l’architecture moderne (Trilogy of Modern Architecture) premiered at the Rialto cinema in Paris, initiating a new stage in the visual communication
of Le Corbusier’s work ; it remains a milestone in film history. Two of the scenarios
were outlined by Le Corbusier himself, The
Architecture of Today and Build ; the third
part, Three Construction Sites, was composed
of documentaries made by Pierre Chenal
(1904–1990) for Pathé ; and a soundtrack was
added to the three parts by Albert Jeanneret
(1886–1973), Le Corbusier’s brother. The
importance of this project for Le Corbusier
can be measured by the number of meetings granted to the director Pierre Chenal,
but also, and especially, by the quantity of
reflections and notes that were devoted to
them. For the first two parts, Le Corbusier
adopted the same visual and discursive strategies that he used in his publications and
lectures. Many of the shooting angles in the
films reproduce the ones in existing photographs. These two films were shown widely
and were served the architect as a tool for
communication and for the presentation of
his work, notably in Algeria, the Soviet Union
and the United States.
EE
UNE REPRESENTATION DICTéE
PAR L’ARCHITECTE
DER ARCHITEKTUR UNTERWORFENE
DARSTELLUNGSWEISE
REPRESENTATION DICTATED
BY THE ARCHITECT
effectué directement sur les tirages. Par
découpage, la composition était ajustée
pour servir au mieux la composition formelle ;
certains éléments d’architecture étaient mis
en avant par coloriage, tandis que des éléments perturbateurs susceptibles de nuire
à l’essence visuelle de l’œuvre étaient au
FF De 1922 à 1940, durant les premières an- contraire camouflés par coloriage, découpage
nées d’activité de l’atelier Le Corbusier et ou collage.
Pierre Jeanneret, l’empreinte de Le Corbusier
Je vous prie de m’en tirer trois séries
sur la production photographique associée
de chaque cliché sur papier permettant
est quasiment hégémonique. Considérés
la retouche. (…) Je vous prie de bien
comme des techniciens, les photographes
vouloir noter de me tirer ces photos
Charles Gérard, Georges Thiriet, Marius
sans y faire aucun recoupage.
Gravot, Albin Salaün et Frédéric Boissonnas
commencent à travailler pour l’architecte
Le Corbusier à Charles Gérard, le 9 février 1924
dans l’anonymat et à seule fin de servir la promotion de l’œuvre. Leur travail est toujours DD Von 1922 bis 1940, in den ersten Jahren
soumis à l’approbation de Le Corbusier, par des Ateliers von Le Corbusier und Pierre
ailleurs régulièrement présent lors des repor- Jeanneret, drückt Le Corbusier der damit
tages dits « officiels », comme en témoigne sa verbundenen fotografischen Produktion
présence dans de nombreuses photographies, einen nahezu hegemonialen Stempel auf.
directement ou à travers des traces significa- Die als Techniker betrachteten Fotografen
tives ou amusantes, comme sa voiture Voisin, Charles Gérard, Georges Thiriet, Marius
son imperméable ou son chapeau.
Gravot, Albin Salaün und Frédéric BoissonDeux reportages emblématiques permettent nas beginnen ihre Arbeit für den Architekde mesurer l’écart entre le choix final et ten anonym und mit dem ausschliesslichen
décisif de l’architecte et les images ini- Zweck, der Förderung seines Werkes zu dietiales soumises par les photographes, mal- nen. Ihre Arbeit unterliegt stets der Genehgré un processus minutieux d’élaboration migung durch Le Corbusier, der übrigens bei
de points de vue soigneusement imaginés, sogenannten „offiziellen“ Reportagen immer
dessinés et exécutés. Le reportage de Charles anwesend ist, wie dies auf zahlreichen FotoGérard sur l’intérieur de la Villa Stein-de- grafien durch seine direkte Präsenz, aber
Monzie a pour objectif de rendre bien tan- auch aussagekräftige oder amüsante Spuren
gible le langage des formes et de la spatialité, wie etwa sein Auto Voisin, seinen Regenmanavant l’emménagement de ses futurs occu- tel oder seinen Hut zu sehen ist.
pants. Le reportage de Marius Gravot sur la Zwei emblematische Reportagen vermitteln
Villa Savoye, organisé comme une déambu- ein Bild von den Unterschieden zwischen der
lation à travers l’habitation, révèle un soin endgültigen und entscheidenden Wahl des
rigoureux apporté aux prises de vues, qui Architekten und den von den Fotografen
n’ont dès lors pas demandé de travail de ursprünglich eingereichten Fotografien –
postproduction de la part de Le Corbusier. trotz minutiös und sorgfältig ausgedachter,
Son omniprésence s’est en effet longtemps geplanter und ausgeführter Bildeinstellunprolongée par un travail de postproduction, gen. Die Reportage von Charles Gérard über
36
das Innere der Villa Stein-de-Monzie soll die
Formen- und Raumsprache vor dem Einzug
der zukünftigen Bewohner veranschaulichen.
Die als Rundgang durch den Wohnraum aufgebaute Reportage von Marius Gravot über die
Villa Savoye zeugt von einer sorgfältigen Auswahl der Bildeinstellungen, die keine Nachbearbeitung durch Le Corbusier erforderten.
Seine Allgegenwart zeigte sich nämlich lange
Zeit auch in der Nachbearbeitung direkt auf
den Abzügen. Durch Wegschneiden wurde
die Komposition so angepasst, dass sie den
formalen Ansprüchen bestmöglichst diente ;
gewisse architektonische Elemente wurden
durch Kolorierung betont, während störende Elemente, die der visuellen Aussage
des Werkes schaden konnten, durch Kolorierung, Wegschneiden oder Collagen verborgen wurden.
Two emblematic sessions give the measure of
the difference between the architect’s final,
decisive choices and the images initially
submitted by the photographers, even after
a meticulous preliminary selection of viewpoints, carefully thought out, sketched and
photographed. The photographs of the still
uninhabited interior of the Villa Stein-deMonzie taken by Charles Gérard aimed
at conveying, in the most tangible way,
Le Corbusier’s language of form and space.
Marius Gravot’s series of photographs of
Villa Savoye, conceived as a stroll through
its living space, reveals the painstaking care
taken during shooting, therefore requiring
no postproduction work by Le Corbusier.
Indeed his omnipresence long extended
indeed to postproduction work, which was
done directly on the prints. By cutting, the
images were adjusted to achieve the best
possible formal composition ; certain architectural elements were emphasized by colouring, whereas distracting elements liable to
compromise the visual essence of the subject
were camouflaged with colouring, cutting or
collage.
Ich bitte Sie, mir für Retouchen von
je­dem Negativ drei Abzugsserien auf
Papier anzufertigen. (…) Bitte fertigen
Sie diese Abzüge an, ohne irgendetwas
wegzuschneiden.
Le Corbusier à Charles Gérard, le 9 février 1924
I would like you to print three series
of each shot for me on a paper allowing
retouching. (…) And please note that
I would like full-frame images with no
cropping.
From 1922 to 1940, during the first years of
the Le Corbusier and Pierre Jeanneret architectural studio, Le Corbusier’s influence on
the photographic production associated with
it was almost hegemonic. Considered as techniciens, the photographers Charles Gérard,
Georges Thiriet, Marius Gravot, Albin Salaün
and Frédéric Boissonnas began working for
the architect uncredited, to the sole end
of promoting his work. Their photographs
were always submitted to Le Corbusier for
approval and the architect was regularly
present at so-called “official” photo sessions,
which is attested by his presence in numerous photographs, either directly or through
significant or amusing details, such as his car,
Voisin, his raincoat or his hat.
EE
Le Corbusier to Charles Gérard, 9th February 1924
37
approches
contemporaines
LE MODERNISME à DISTANCE
ZEITGENÖSSISCHE
ANSÄTZE
MODERNISMUS AUS DISTANZ
contemporary
approaches
MODERNISM FROM A DISTANCE
Die zeitgenössischen Fotografen wollen nicht nur die Sprache der Fotografie
erneuern, sondern mit Methoden, die oft zwischen Kunst und Dokumentation
anzusiedeln sind, auch die Architektur analysieren und zur Geltung bringen.
Ihre Wahrnehmung der modernistischen Architektur wird von der topografischen Fotografie beeinflusst, einer Modeströmung, die sich mit der Darstellung von urbanen und periurbanen zusammengesetzten Räumen befasst. Die
Vorstellung, die man sich vom Modernismus machen konnte – Geometrie,
Beschränkung auf das Wesentliche und Harmonie –, wird durch diesen Einfluss verwischt oder gar durcheinandergebracht. Die Werke von D. Schwartz
zeugen vom hohen Abstraktionspotenzial der Architekturfotografie. C. Emden,
J.-M. Landecy und A. Naroditsky interessieren sich näher für die Eigenheiten der topografischen Fotografie, deren Strategien sie übernommen haben.
In seinen Überlagerungen verbindet S. Couturier das Bauwerk mit dem gemalten Werk des Architekten. G. Guidi setzt das Licht ein, um über den Lauf der
Zeit zu berichten. O. Barbieri zeichnet sich durch eine radikale Konzeption des
Lichtes aus. Die Fotografien von T. Flechtner bringen die Konstruktion und die
von ihr ermöglichten Sichtweisen zur Geltung. M. Gafsou illustriert das Fortbestehen des für die Architekturfotografie charakteristischen Formalismus.
DD
Les photographes contemporains se préoccupent autant de renouveler le
langage de la photographie que d'analyser et de mettre en valeur l'architecture, dans des démarches se situant souvent entre art et document. La perception qu'ils développent de l'architecture moderniste est influencée par la
photographie topographique, genre à la mode dont le sujet est la représentation d'espaces urbains et périurbains composites. L'image que l'on a pu se
faire du modernisme, tout en géométrie, épuré et harmonieux, se trouve ainsi
estompée, voire brouillée du fait de cette influence. Les œuvres de D. Schwartz
témoignent du fort potentiel d'abstraction de la photographie d'architecture.
C. Emden, J.-M. Landecy et A. Naroditsky s'intéressent de près aux stratégies
de la photographie topographique qu'ils ont intégrées. Dans ses superpositions, S. Couturier combine l’œuvre bâti et l’œuvre peint de l’architecte. G.
Guidi utilise la lumière pour rendre compte du passage du temps. O. Barbieri
se distingue par une conception radicale de l'espace dans la photographie.
T. Flechtner se distancie de la monumentalité de l'architecture de Le Corbusier.
Chez M. Gafsou, le formalisme propre à la photographie d'architecture s'insinue dans la photographie topographique.
EE Contemporary photographers concern themselves as much with renewing
the language of photography as with analysing architecture and showing it to
best advantage, in approaches often lying between the artistic and the documentary. The perception of modernist architecture they convey is influenced
by topographic photography, a fashionable genre that deals with the representation of composite urban and outer-urban spaces. The conventional image of
modernism, geometrical, pure and harmonious in line, thus becomes blurred,
indeed muddled because of that influence. The work of D. Schwartz shows a
strong potential for abstraction in architecture photography. C. Emden, J.-M.
Landecy and A. Naroditsky take a close interest in the characteristic slants of
topographic photography and have integrated its strategies. In his superpositions, S. Couturier combines the architect's constructions with his paintings.
G. Guidi uses light to show the passage of time. O. Barbieri stands apart with
his radical conception of light. The photographs of T. Flechtner emphasize the
viewpoints that constructions offer. M. Gafsou illustrates the persistence of
formalism that characterizes architecture photography.
40
41
FF
un photographe
secret
DU SOUVENIR à LA PHOTOGRAPHIE MENTALE
EIN GEHEIMER
FOTOGRAF
VOM ANDENKEN ZUR MENTALEN FOTOGRAFIE
A SECRET
PHOTOGRAPHER
Le Corbusier hat immer wieder gesagt, Fotografieren sei weniger befriedigend als Zeichnen. In seinem Leben gibt es jedoch zwei Phasen – 1907 bis
1917 und 1936 bis 1938 – in denen er mehrere Tausend Fotografien anfertigt.
Im Sommer 1936 verwendet Le Corbusier eine kleine 16-mm-Film-kamera
für die Realisierung von kurzen Filmsequenzen und über 6‘000 Einzelbildern.
Die Kamera setzt er dabei ein, um lange Bildsequenzen rund um formale und
konzeptuelle Themen zu konstruieren. Diese Dokumente vermitteln einen
Überblick über seine schöpferische Tätigkeit als Maler und seine Besessenheit von natürlichen Formen.
Le Corbusier hat von diesem Film- und Fotomaterial nie Papierabzüge erstellt
und es auch nie veröffentlicht. Es ist sogar wahrscheinlich, dass es sich selbst
nie angesehen hat.
DD
MEMORY AND MENTAL PHOTOGRAPHY
FF Le Corbusier n’a cessé de dire que photographier était moins satisfaisant
que dessiner. Pourtant, à deux époques de sa vie, de 1907 à 1917 et de 1936 à
1938, il prend plusieurs milliers de photographies.
Au cours de l’été 1936, Le Corbusier se sert d’une petite caméra cinématographique 16 mm pour réaliser des petites séquences filmées et plus de
6000 photographies prises en mode image par image. Il utilise la caméra pour
construire de longues séquences de photographies autour de thèmes formels
et conceptuels. Ces documents fournissent un aperçu de son activité créatrice
de peintre et de son obsession pour les formes naturelles.
Le Corbusier n’a jamais tiré sur papier ou publié ce matériel filmique et photographique. Il est même probable qu’il ne l’ait jamais visionné lui-même.
EE Le Corbusier always said that taking photographs was less satisfying than
drawing. Yet during two periods of his life, from 1907 to 1917 and from 1936
to 1938, he took several thousands of photographs.
During the summer of 1936, Le Corbusier used a small 16 mm movie camera
to shoot short film sequences and took more than 6000 photographs in frame
by frame mode. He used the camera to create long sequences of photographs
built around formal and conceptual themes. These documents offer a glimpse
of his creative activity as a painter and of his obsession with natural forms.
Le Corbusier never published or made paper prints of this cinematic and photographic material. He quite probably never even viewed it himself.
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Le paquebot
Conte Biancamano
Der Ozeandampfer
Conte Biancamano
The ocean liner
Conte Biancamano
später in sein malerisches Werk ein. Die
dekorative Pracht der Restaurants, Tanzsäle
und Rauchsalons von Ozeandampfern wird
von Le Corbusier häufig kritisiert. Bezeichnenderweise zeigt jedoch keine dieser Aufnahmen die Art-déco-Innenräume des
Schiffes.
FF En 1936, après avoir consacré deux bobines
à des séquences filmées du dirigeable Graf
Zeppelin et à divers points de vue de Rio de
Janeiro, Le Corbusier se met à photographier
avec sa caméra. En août, durant son voyage
de retour à bord du paquebot italien Conte
Biancamano, Le Corbusier prend 500 photographies qui sont comme une exploration du
vocabulaire visuel des détails mécaniques du
navire. À travers de multiples prises de vue du
même motif, il crée une sorte de rythme chorégraphique, dont la sélection de 63 images,
ici présentées, tente de rendre compte. Explorés photographiquement, ces motifs mécaniques trouveront une traduction et une
exploitation plastique dans sa peinture.
Le Corbusier critique fréquemment la splendeur décorative des restaurants, des salles de
bal et des fumoirs des paquebots. De manière
significative, aucune de ces photographies
ne montre les intérieurs Art déco du navire.
Nachdem er zwei Spulen für Filmsequenzen über das Luftschiff Graf Zeppelin und
verschiedene Ansichten von Rio de Janeiro
eingesetzt hat, beginnt Le Corbusier 1936
mit seiner Kamera zu fotografieren. Während
seiner Rückreise an Bord des italienischen
Ozeandampfers Conte Biancamano erstellt
er 500 Fotografien, die als Erforschung des
visuellen Vokabulars der mechanischen
Schiffsdetails zu deuten sind. Mit unzähligen Aufnahmen desselben Motivs schafft
er eine Art choreografischen Rhythmus,
den die hier gezeigte Auswahl von 63 Bildern verdeutlichen soll. Diese fotografisch
erforschten mechanischen Motive fliessen
DD
In 1936, after devoting two reels of film
to scenes of the airship Graf Zeppelin
and various views of Rio de Janeiro, Le
Corbusier began taking still pictures with
his camera. In August, during the return
voyage aboard the Italian liner Conte Biancamano, he took 500 photographs in which
he appears to explore the visual vocabulary of the ship’s mechanical details. Taking
multiple shots of certain motifs, he created
a kind of choreographic rhythm, which
the selection of 63 images presented here
attempts to render. Explored photographically, these mechanical motifs were later
transposed and reworked in his paintings.
Le Corbusier often criticized the decorative
splendour of the restaurants, the ballrooms
and the smoking-rooms of ocean liners.
Significantly, none of these photographs
show the Art Deco interiors of the ship.
EE
Objets à
réaction poétique „Objets à
réaction poétique "
Objects that inspire
a poetic reaction
De 1926 à 1936, avec sa femme Yvonne,
Le Corbusier passe ses vacances d’été au
Piquey, dans le Bassin d’Arcachon. On retrouve alors dans sa peinture des éléments
issus de cet environnement de bateaux, de
cordages, de plages et d’éléments refoulés par la mer. Il collectionne ces « objets
FF
46
the sea appear in his paintings from that
period. He collected these “objects that
inspire a poetic reaction” to add to the collection of bones, flint and pieces of wood
that he used as sources of inspiration.
In September 1936, Le Corbusier took hundreds of photographs on the beach at Le
Piquey. The pinasses, the typical boats of
the Arcachon Basin, have a particularly elegant profile that Le Corbusier captured in his
paintings, associating their sensual curves
with riggings and female nudes. These same
nautical motifs can be seen in the photographs, which also celebrate the perfect
craftsmanship of these boats that the fishDD Zwischen 1926 und 1936 verbringt Le ermen spent their lives maintaining.
Corbusier die Sommerferien zusammen
mit seiner Frau Yvonne jeweils in Piquey,
im Becken von Arcachon. Nun findet man Forces cosmiques
in seiner Malerei Elemente, die aus diesem Kosmische Kräfte
Umfeld von Schiffen, Tauwerk, Stränden
Forces cosmiques
und vom Meer zurückgedrängten Gebieten
hervorgegangen sind. Er sammelt diese FF À partir de 1929, Le Corbusier a l’occasion
„objets à réaction poétique“ – ein Durch- de survoler en avion la jungle et les déserts,
einander von Knochen, Silex und Holz- ce qui le conduit à décrire et dessiner les
stücken, die ihm als Inspirationsquelle « forces cosmiques » – eau, vent, érosion – qui
dienen. Im September 1936 erstellt Le sculptent le paysage. Au Piquey, Le Corbusier
Corbusier am Strand von Piquey Hunderte saisit ces forces en miniature, en photogravon Fotografien. Die sogenannten Pinasses, phiant le jeu du sable sous ses pieds ou les
für das Becken von Arcachon typische Boote, ondulations de la plage modelées par les
haben ein besonders elegantes Profil, das vagues.
Le Corbusier in seinen Malereien einfängt :
Ihre sinnlichen Rundungen werden mit DD Ab 1929 hat Le Corbusier Gelegenheit, den
Tauen und weiblichen Akten in Verbindung Dschungel und die Wüsten zu überfliegen,
gebracht. Dieselben nautischen Motive sind was ihn zur Beschreibung der landschaftsauf den Fotografien zu finden, die auch die formenden „kosmischen Kräfte“ – Wasser,
handwerkliche Perfektion dieser von den Wind, Erosion – veranlasst. In Le Piquey
Fischern gepflegten Boote feiern.
erfährt Le Corbusier diese Kräfte im Kleinen,
indem er das Spiel des Sandes unter seinen
EE From 1926 to 1936, Le Corbusier and his Füssen oder den vom Meer wellenförmig
wife Yvonne spent their summer holidays modellierten Strand fotografiert.
at Le Piquey, in the Arcachon Basin. Elements of that environment of boats, rig- EE From 1929, Le Corbusier had opportunities
ging, beaches and objects thrown up from to fly over jungles and deserts, which led him
à réaction poétique », qui rejoignent un
ensemble d’os, de silex et de morceaux de bois
dont il se sert comme source d’inspiration.
En septembre 1936, sur la plage du Piquey, Le
Corbusier prend des centaines de photographies. Les pinasses , des barques typiques du
Bassin d’Arcachon, ont un profil particulièrement élégant que Le Corbusier capte dans
ses peintures : leurs courbes sensuelles y sont
associées à des cordages et à des nus féminins.
On retrouve ces mêmes motifs nautiques
dans les photographies, qui célèbrent également la perfection artisanale de ces barques
constamment entretenues par les pêcheurs.
47
to describe and draw the “cosmic forces” –
water, wind, erosion – that sculpte the landscape. At Le Piquey, Le Corbusier captured
these forces in miniature, by photographing
the shifting sand underfoot and the beach
rippled by the waves.
Nouvelle vision
Neues Sehen
New vision
Les gens d’Arcachon
Die Menschen von Arcachon
the people of arcachon
Le Corbusier était très attaché aux pêcheurs et aux ramasseuses d’huîtres. Il a
consacré un texte à l’architecture des cabanes bricolées par les pêcheurs dans la pinède
qui sépare le Bassin d’Arcachon de l’océan
atlantique. Certaines de ses photographies
rendent hommage à la noblesse tranquille
de ces travailleurs et travailleuses, avec la
conscience de la menace que faisait alors
peser le développement touristique sur
ce mode de vie et l’environnement côtier.
Plusieurs de ces images sont ainsi empreintes
d’une nostalgie romantique pour ce monde
sur le déclin, que Le Corbusier compare à
l’ancienne Grèce. Ces photographies datent
de son dernier séjour au Piquey, où il ne
reviendra plus par la suite.
FF
FF Dans certaines de ses photographies, Le
Corbusier explore le langage visuel de la Neue
Sehen des années 1920, dont le traitement de
la réalité en formes semi-abstraites a suscité
l’émulation de nombreux photographes
européens. Le Corbusier a d’ailleurs rencontré Laszlo Moholy-Nagy, l’un des meilleurs
représentants de cette nouvelle photographie, à l’occasion du Congrès International
d’Architecture Moderne (CIAM) de 1933, qui
se tenait sur le navire Patris II.
In einigen seiner Fotografien erforscht Le
Corbusier die Bildsprache des Neuen Sehens
der 1920er Jahre, dessen Behandlung der
Realität in halbabstrakten Formen in zahlreichen europäischen Fotografen Nachahmer
findet. Le Corbusier trifft sich am Congrès
International d’Architecture Moderne
(CIAM) von 1933, der auf dem Schiff Patris
II stattfindet, unter anderem mit Laszlo
Moholy-Nagy, einem Hauptvertreter dieser
neuen Fotografie.
DD
In certain photographs, Le Corbusier
explores the visual language of the Neue
Sehen of the 1920s, whose representation
of reality in semi-abstract forms was emulated by many European photographers.
Le Corbusier in fact met Laszlo MoholyNagy, one of the finest representatives of
this new photography, on the occasion of
EE
the Congrès International d’Architecture
Moderne (CIAM) (International Congress
of Modern Architecture) in 1933, which was
held on the ship Patris II.
Le Corbusier fühlte sich mit den Fischern
und Austernsammlerinnen sehr verbunden.
Über die Architektur der Fischerhütten
im Pinienwald zwischen dem Becken von
Arcachon und dem Atlantischen Ozean
schrieb er einen Text. Einige seiner Fotografien sind eine Hommage an die stille Noblesse
dieser Arbeiterinnen und Arbeiter. Sie bringt
das Bewusstsein für die Bedrohung zum Ausdruck, die damals von der Entwicklung des
Fremdenverkehrs auf diese Lebensweise und
die Küstengegend ausging. So sind mehrere
dieser Bilder von einer romantischen Nostalgie für diese im Verschwinden begriffene
Welt geprägt, die Le Corbusier mit dem alten
Griechenland vergleicht. Diese Fotografien
DD
48
stammen von seinem letzten Aufenthalt in et commentaires, prend plus de quatre cent
Piquey, wohin er später nicht mehr zurück- clichés photographiques. Il rédige également
kehren wird.
des centaines de lettres à ses parents et à ses
amis et envoie régulièrement son journal de
EE Le Corbusier was very attached to the voyage à la Feuille d’avis de la Chaux-de-Fonds.
fishermen and oyster gatherers and devoted
a text to the architecture of the shacks DD Im Alter von 24 Jahren begibt sich Le Corknocked up by the fishermen in the pine busier in Begleitung seines Freundes August
forest separating the Arcachon Basin from Klipstein auf eine grosse Initiationsreise, die
the Atlantic Ocean. Some of his photographs er Voyage d’Orient nennen wird. Ausgehend
pay homage to the tranquil nobility of these von Berlin durchqueren sie der Reihe nach die
workers, men and women, with an awareness Tschechoslowakei, Ungarn, Serbien, Rumäof the threat that the development of tour- nien, Bulgarien, die Türkei, Griechenland
ism already represented for their way of life und Italien, bevor ihre Reise in La Chauxand the coastal environment. Several of these de-Fonds endet. Mit der Bahn, zu Pferd, im
images are tinged with a romantic nostalgia Schiff, aber oft auch zu Fuss ermöglicht ihnen
for this declining world, which Le Corbusier die Reise den Besuch berühmter Monumente
compared to ancient Greece. These photo- (die grossen Moscheen von Edirne und Istangraphs date from his last stay at Le Piquey. bul, den Parthenon, Delphis, den Berg Athos,
das Pantheon, die Villa Adriana), aber auch
die Entdeckung der Traditionen und Folklore von Regionen, die damals abseits der
Le Voyage d’Orient
Touristenpfade lagen. Im Laufe seiner Reise
Die Reise in der Orient
erstellt Le Corbusier über 300 Zeichnungen,
The Eastern Journey
füllt sechs Hefte mit Skizzen und KommenFF À l’âge de vingt-quatre ans, Le Corbusier, taren und fertigt über 400 Fotonegative an.
accompagné de son ami August Klipstein, Ausserdem schreibt er Hunderte von Briefen
entreprend son « grand tour » initiatique qu’il an seine Eltern und Freunde und schickt
intitulera Voyage d’Orient. Partis de Berlin, regelmässig sein Reisejournal an das Feuille
ils traversent successivement la Tchécoslo- d’avis von La Chaux-de-Fonds.
vaquie, la Hongrie, la Serbie, la Roumanie, la
Bulgarie, la Turquie, la Grèce, l’Italie avant de EE At the age of 24, Le Corbusier undertook
terminer leur parcours à La Chaux-de-Fonds. his “grand tour” of initiation accompanied by
Voyageant en train, à cheval, en bateau mais his friend August Klipstein : he called it his
aussi le plus souvent à pied, leur itinérance Journey to the East. Starting out from Berlin,
leur permet de visiter les monuments les plus their travels took them through Czechoslocélèbres (les grandes mosquées d’Edirne et vakia, Hungary, Serbia, Romania, Bulgaria,
d’Istanbul, le Parthénon, Delphes, le Mont Turkey, Greece, Italy and ended in La ChauxAthos, le Panthéon, la Villa Adriana) mais de-Fonds. Travelling by train, on horseback,
aussi de découvrir les traditions et folklores by boat, but most often on foot, the route
de régions que les touristes n’avaient alors they chose allowed them to visit the most
pas l’habitude de fréquenter. Au cours du famous monuments (the great mosques
voyage, Le Corbusier réalise plus de trois of Edirne and Istanbul, the Parthenon,
cent dessins, remplit six carnets de croquis Delphi, Mount Athos, the Pantheon, the
49
Villa Adriana) but also to discover the traditions and folklore of regions that tourists seldom visited. During the journey,
Le Corbusier made more than 300 drawings, filled six notebooks with sketches and
comments and took more than 400 photos. He also wrote hundreds of letters to
his parents and friends and regularly sent
pages from his travel diary to the Feuille d’avis
newspaper in La Chaux-de-Fonds.
Städte in Deutschland, Österreich und Italien
zu fotografieren. Unzufrieden mit der Qualität dieser Bilder, erwirbt er 1910 eine professionelle Kamera der deutschen Marke ICA
– die Cupido 80 –, mit der er Glasplatten von
9 × 12 cm und Negative von 6 × 9 cm verwenden kann. Dieser Apparat benötigt ein Stativ ; das Scharfstellen und die Bildeinstellung
erfolgen auf Mattglas. Nach einer dreimonatigen Reise kauft er 1911 eine dritte Kamera,
eine Kodak Folding Brownie, die leichter ist
und keine Stütze benötigt.
Im Laufe seiner Reise in den Orient von
La technique
1911 nimmt die Qualität der Fotografien
photographique
des künftigen Le Corbusier zusehends ab.
Die Fototechnik
Diese Entwicklung fällt zusammen mit seiThe technics
nem wachsenden Interesse für die architekof photography
tonische Zeichnung, die nun gewissermassen
FF En 1907, le jeune Charles-Édouard Jean- die Fotografie ablöst.
neret achète un appareil photographique très
simple – un Kodak Brownie – et commence à EE In 1907 the young Charles-Édouard Jeanprendre des photographies de villes en Alle- neret bought a very simple camera – a Kodak
magne, en Autriche et en Italie. Insatisfait de Brownie – and began taking pictures of cities
la qualité de ces images, il acquiert en 1910 in Germany, Austria and Italy. Dissatisfied
un appareil professionnel de la marque alle- with the quality of the images, he acquired
mande ICA – le Cupido 80 – qui lui permet a professional camera in 1910, a Cupido 80
d’employer des plaques de verre de 9x12cm made by the German company ICA, with
et des négatifs de 6x9cm. Cet appareil devait which he could use 9x12cm glass plates and
être utilisé avec un trépied ; la mise au point 6x9cm negatives. This camera had to be used
et le cadrage se faisaient sur verre dépoli. with a tripod ; and the image was focused and
En octobre 1911, après trois mois de voyage, composed on a ground glass plate. In October
il achète un troisième appareil, un Kodak 1911, after a three-month journey, he bought
Folding Brownie, plus léger et ne nécessitant a third camera, a Kodak Folding Brownie,
pas l’usage d’un pied.
which was lighter and required no tripod.
Au cours du Voyage d’Orient de 1911, la qua- During his journey to the East in 1911, the
lité des photographies du futur Le Corbusier quality of the future Le Corbusier's photose dégrade progressivement. Cette évolution graphs deteriorated progressively, a change
coïncide avec son intérêt croissant pour le that coincided with his growing interest in
dessin architectural, qui prend alors en architectural drawing, which, in a manner of
quelque sorte le relais de la photographie.
speaking, took over from photography.
1907 kauft der junge Charles-Édouard
Jeanneret einen sehr einfache Fotokamera
– eine Kodak Brownie – und beginnt damit,
DD
50
La famille
Die Familie
family
Loisirs
Musse
leisure
Le Corbusier a souvent photographié sa
mère, à laquelle il était très attaché, ainsi
que son chien Pinceau. Plusieurs séquences
montrent sa mère à la Villa Le Lac, la petite
maison qu’il a construite pour elle au bord du
Lac Léman près de Vevey. Sa femme Yvonne,
en revanche, n’aimait pas être photographiée.
Dans son appartement-atelier rue Nungesser
et Coli, Le Corbusier documentait également
son œuvre peint. L’ensemble de ces documents constitue un témoignage précieux
sur sa vie.
Bien que préoccupé principalement par
la recherche d’effets plastiques et semiabstraits, Le Corbusier était aussi capable
d’observer avec sensibilité et générosité les
promeneurs sur la plage du Piquey. Une série
de photographies témoigne de ce regard sur
la vie quotidienne.
FF
FF
Obwohl Le Corbusier mit seiner Fotografie
vor allem gestalterische und halbabstrakte
Wirkungen erzielen wollte, konnte er auch
einfühlsam und generös die Spaziergänger
am Strand von Piquey beobachten. Eine
DD Le Corbusier hat oft seine Mutter foto- Fotoserie dokumentiert diesen Blick auf
grafiert, mit der er sehr verbunden war, das tägliche Leben.
aber auch seinen Hund Pinceau. Mehrere
Sequenzen zeigen seine Mutter in der Villa EE Although he mainly concerned himself
Le Lac, dem kleinen Haus, das er für sie am with the search for form and semi-abstract
Genfersee bei Vevey gebaut hat. Seine Frau effects, he also showed sensitivity and generYvonne hingegen mochte es nicht, wenn man osity in his observation of the strollers on the
sie fotografierte. In seiner Atelier-Wohnung beach at Le Piquey, which a series of photoan der Rue Nungesser et Coli dokumentierte graphs on everyday life clearly demonstrates.
Le Corbusier auch sein gemaltes Werk. Alle
diese Dokumente bilden ein wertvolles Zeugnis über sein Leben.
DD
Le Corbusier often photographed his
mother, to whom he was very attached, as
well as his dog, Pinceau. Several series show
his mother at her Villa Le Lac, the little house
that he built for her on the shore of Lake
Geneva near Vevey. His wife, Yvonne, on the
other hand, did not like to be photographed.
In his apartment-studio in rue Nungesser
et Coli, Le Corbusier also documented his
painting. All of these documents together
constitute a precious source of information
about his life.
EE
51
à L’APPUI
DES MOTS
Zwischen 1912 und 1960 veröffentlichte Le Corbusier mehr als 30 Bücher,
für deren visuelle und materielle Konzeption er oft selbst verantwortlich war.
Er wählte das Format, die Papierqualität und die Typographie, bestimmte die
Illustration und besorgte das Layout. Die Fotografie hat darin einen wichtigen
Stellenwert und tritt auf verschiedene Arten in einen Dialog mit dem Text. Als
Vers une architecture erschien, schrieb Le Corbusier 1923 : „ Die Tatsachen
strahlen unter den Augen des Lesers durch die Kraft der Bilder.“
Dieser Dialog zwischen Bildern,Text und Fotografie wird in der Ausstellung mit
folgenden Büchern Le Corbusiers belegt : Vers une architecture, Paris : G. Crès &
Cie, 1923 ; Almanach d’architecture moderne, Paris : Éditions Connivences, 1926 ;
Croisade, Paris : G. Crès & Cie, 1933 ; „Des Canons, des munitions ? Merci ! Des
Logis… S. V. P.“ in L’Architecture d’aujourd’hui, Boulogne, 1938 ; L’Architecture
d’aujourd’hui (n° spécial Le Corbusier), 1947–1948 ; Une Petite Maison, Zürich,
1954 ; L’Atelier de la recherche patiente, Paris, 1960.
DD
PHOTOGRAPHIE ET EDITION
ZUR UNTERSTÜTZUNG
DES WORTES
FOTOGRAFIE UND PUBLIKATIONSWESEN
IN SUPPORT
OF WORDS
PHOTOGRAPHY AND PUBLISHING
Entre 1912 et 1960, Le Corbusier a publié plus d’une trentaine de livres,
dont il a le plus souvent assuré lui-même la conception tant visuelle que matérielle. Il en choisissait le format, la qualité du papier et les caractères typographiques, sélectionnait l’illustration et assurait la mise en pages. Composante
essentielle de ce corpus éditorial, la photographie vient dialoguer de diverses
manières avec le texte. Et comme l’écrivait Le Corbusier en 1923, alors que
paraissait Vers une architecture : « Les faits éclatent sous les yeux du lecteur
par la force des images. »
Ce dialogue entre les images, le texte et la photographie s'illustre dans l'exposition avec les livres suivants de Le Corbusier : Vers une architecture, Paris :
G. Crès & Cie, 1923 ; Almanach d’architecture moderne, Paris : Éditions Connivences, 1926 ; Croisade, Paris : G. Crès & Cie, 1933 ; «Des Canons, des munitions ?
Merci ! Des Logis… S. V. P.» dans L’Architecture d’aujourd’hui, Boulogne, 1938 ;
L’Architecture d’aujourd’hui (n° spécial Le Corbusier), 1947–1948 ; Une Petite
Maison, Zürich, 1954 ; L’Atelier de la recherche patiente, Paris, 1960.
Between 1912 and 1960, Le Corbusier published more than thirty books,
most of which he also designed himself, in their material as well as visual
aspects. He chose the format, the quality of the paper and the typeface, selected
the illustrations and designed the layout. As an essential component of this
editorial corpus, photography was made to dialogue with the text in various
ways. And as Le Corbusier wrote in 1923, with the publication of Vers une
architecture (Toward an Architecture) : “ The facts become instantly clear to
the reader through the strength of the images. ”
This dialogue between the images, the text and the photography illustrated in
the exhibition with the following books of Le Corbusier : Vers une architecture,
Paris : G. Crès & Cie, 1923 ; Almanach d’architecture moderne, Paris : Éditions
Connivences, 1926 ; Croisade, Paris : G. Crès & Cie, 1933 ; “Des Canons, des munitions ? Merci ! Des Logis… S. V. P.” dans L’Architecture d’aujourd’hui, Boulogne,
1938 ; L’Architecture d’aujourd’hui (n° spécial Le Corbusier), 1947–1948 ; Une
Petite Maison, Zürich, 1954 ; L’Atelier de la recherche patiente, Paris, 1960.
54
55
FF
EE
PHOTOGRAPHIES
MONUMENTALES
Mit der Unterscheidung zwischen „ Dekoration“ und „ Animation“ reagierte Le Corbusier auf die Frage, ob es denn legitim sei, Wandmalereien
oder Dekorationen irgendwelcher Art anzubringen. Nach 1933 „ animierte“
er seine Bauten mit Hilfe fotografischer Vergrösserungen, die er zum integrierenden Bestandteil der architektonischen Hülle machte. Dabei setzte er
die unterschiedlichsten Techniken ein – von Foto-„ Fresken“ über Collagen
im Geiste des russischen Agitprop bis hin zur projizierten Überlagerung von
Farben und Schwarzweissbildern.
DD
LA PHOTOGRAPHIE DANS L’ARCHITECTURE
MONUMENTALE
LICHTBILDER
DIE FOTOGRAFIE IN DER ARCHITEKTUR
MONUMENTAL
PHOTOGRAPHS
PHOTOGRAPHY IN ARCHITECTURE
En distinguant « décoration » et « animation », Le Corbusier prenait position
quant au bien-fondé des peintures murales ou d’autres formes décoratives
similaires. Dès 1933, il « apportera de l’âme » à ses bâtiments en utilisant
l’agrandissement photographique comme partie intégrante de l’enveloppe
architecturale. Il exploitera ainsi différentes techniques – la fresque photographique, le collage dans la tradition de l’« agitprop » russe, et jusqu’à
la projection en un tout dynamique d’images en couleur ou en noir et blanc.
EE Le Corbusier’s distinction between “ decoration ” and “ animation ”, defined
his position on the validity of murals or similar decorative elements. In 1933,
he began to use photographic enlargements as integral parts of the architectural envelope in order to “ give a soul ” to his buildings. He made use of
various techniques – photographic murals, collages in the Russian “ agitprop ”
tradition, and even projections of dynamically coordinated images in black
and white or in colour.
58
59
FF
Fresques photographiques
Foto-„Fresken"
Photographic murals
Foto-Fresko von 11 auf 4 m [anzubringen],
bestehend aus 44 aneinandergefügten
Flächen von 1 × 1 m, die – wie Briefmarken
nebeneinander auf eine Platte geklebt – eine
Vielzahl von Motiven zeigten. Das Ganze
bildete eine Symphonie. Ich habe den Dirigenten gemacht“. In der Eingangshalle schuf
Le Corbusier eine Art Repoussoir zu dieser
Komposition, indem er einen aerodynamisch
geformten Installationsschacht mit weiss
auf schwarz zeichnenden Fotografien versah. Das mit einer radikalen Erneuerung
der Bildsprache des Künstlerarchitekten
verbundene ikonografische Programm
umfasste zahlreiche mikrobiologische und
mineralogische Fotografien sowie Aussenaufnahmen von durch Naturkräfte geformten Landschaftsstrukturen, Baumstrünken
und erodierten Felsen sowie eine Baufoto
des Pavillons und einige Aufnahmen von
Charlotte Perriand und Pierre Jeanneret.
FF En 1933, peu avant l’ouverture du Pavillon
suisse à la Cité universitaire de Paris, Le
Corbusier décide, selon ses propres dires,
de couvrir le mur courbe de la bibliothèqueréfectoire d’une « fresque photographique de
11 m sur 4 m faite de 44 panneaux jointifs
– comme des timbres de poste collés les
uns aux autres sur une planche – de 1 m sur
1 m, et représentant toute sorte de choses.
L’ensemble formait une symphonie. J’ai fait
le chef d’orchestre. » Dans le hall d’entrée,
Le Corbusier crée une sorte de repoussoir
à cette composition en couvrant de photographies tirées en négatif les formes
aérodynamiques des tuyauteries. Lié à un
renouvellement radical du langage formel de l’architecte-artiste, le programme
iconographique comprenait notamment
de nombreuses vues de microbiologie et
Alle Pforten zur Tiefe der Träume
de minéralogie, complétées par des photos
öffnen, genau dort, wo diese Tiefe in
Realität nicht exisitiert. Dies ist die
prises dans la nature représentant des motifs
Auflösung der Architektur im Dienste
sculptés par le vent dans le sable, des troncs
der Geistes.
d’arbres et des rochers roulés par la mer, ou
encore une photographie de la construcLe Corbusier, 1936
tion du Pavillon suisse, ainsi que quelques
clichés pris par Charlotte Perriand et Pierre EE In 1933, shortly before the opening of
Jeanneret.
the Swiss Pavilion of the Cité universitaire
in Paris, Le Corbusier decided to cover the
Ouvrir toutes les portes aux profondeurs
curved wall of the library-refectory with an
des rêves, là précisément où la pro“11 m. by 4 m. photographic mural composed
fondeur réelle n’existe pas. C’est le
of forty-four 1 m. by 1 m. panels, representing
camouflage architectural au service de
all sorts of things, like postage stamps joined
la pensée.
together on a board. The result formed a symLe Corbusier, 1936
phony. I was the conductor.” In the entrance
hall, Le Corbusier created a kind of repousDD Pavillon suisse in der Cité universitaire de soir for that composition by covering the
Paris, 1933. Kurz vor der Einweihung des Stu- aerodynamic forms of the piping with negadentenheims entschloss sich Le Corbusier, tive prints. As a part of the radical renewal
auf der gebogenen Mauer des Gemein- of the architect-artist’s formal language, the
schaftsraums – nach seinen Worten – „ein iconographic programme notably included
60
numerous microbiological and mineralogical images, completed with nature photos
representing wind-sculpted motifs in the
sand, tree trunks and rocks shifted around
by the waves ; a construction photograph of
the Swiss Pavilion ; and some pictures taken
by Charlotte Perriand and Pierre Jeanneret.
Corbusier, des compositions de Léon Gischia
et Lucien Mazenod (Recréer), Fernand Léger
(Travailler) et Georges Bauquier (Transporter). Le Corbusier évoquait « un nouveau
quartier de résidence où jouent les enfants,
où courent des jeunes filles, où des sportifs
s’exercent au pied des immeubles, dans les
parcs que l’urbaniste a créés pour le loisir ».
To open all doors into the depths of
dreams precisely where real depth
does not exist. This is architectural
camouflage in the service of thought.
Pavillon des Temps Nouveaux, Exposition
Internationale Paris 1937, Annex Maillot.
Um 1937 übertrug Le Corbusier die Technik seiner postpuristischen Wandmalereien
auf den Entwurf riesiger Fotomontagen.
Im Pavillon des Temps Nouveaux, den Le
Corbusier und Pierre Jeanneret im Rahmen
der Exposition Internationale Paris 1937
als „Wanderausstellung zur Volkserziehung“ konzipierten, wurden in Zusammenarbeit mit Künstlern und Architekten der
CIAM-France (Congrès Internationaux
d’Architecture Moderne) 15 Themen auf
rund 1‘600 m2 Fläche mit einem enormen
Bildprogramm abgehandelt. Le Corbusier
schuf insbesondere zwei grosse Foto-Collagen. Die erste, L’Esprit de Paris, zeigte am Fuss
der Rampe zur dritten Ausstellungsebene
das „wahre Gesicht von Paris (Romanik,
Gotik, Renaissance, Klassik, Stahl und Beton
des 19. und 20. Jahrhunderts)“. Die zweite
Komposition von 6 auf 14 Metern war Teil
einer „ plastischen Visualisierung der 4
Funktionen des neuen Städtebaus“, einer
der zentralen Botschaften der Ausstellung.
Die Gruppe umfasste, ausser Le Corbusiers
Collage Habiter, Kompositionen von Léon
Gischia und Lucien Mazenod (Recréer),
Fernand Léger (Travailler) und Georges Bauquier (Transporter). Le Corbusier evozierte
ein „neues Wohnquartier mit spielenden
Kindern, laufenden Mädchen, und am Fuss
der Wohnbauten in den vom Urbanisten für
die Freizeit bereitgestellten Pärken übenden
Sportlern“.
DD
Le Corbusier, 1936
Photo-collages
Foto-Collagen
Photo collages
Vers 1937, Le Corbusier transpose le procédé de ses peintures murales post-puristes
à la conception de grands photomontages.
Dans le cas du Pavillon des Temps Nouveaux,
érigé par Le Corbusier et Pierre Jeanneret
dans le cadre de l’Exposition Internationale
de Paris en 1937 et conçu comme une « exposition ambulante d’éducation populaire »,
quinze thèmes sont traités sur 1’600 m2 de
panneaux d’affichage, en collaboration avec
des artistes et des architectes des CIAMFrance (Congrès Internationaux d’Architecture Moderne). Pour cet ensemble, Le
Corbusier a notamment élaboré personnellement deux grands collages. Le premier,
L’Esprit de Paris, situé au pied de la rampe
menant au troisième niveau, présentait
« le vrai visage de Paris (roman, gothique,
renaissance, classique, acier et béton des
XIXe et XXe siècles ». La deuxième composition de 6 m sur 14 faisait partie d’une
« visualisation plastique des 4 fonctions
du nouvel urbanisme », l’un des messages
majeurs de l’exposition. Ce développement
comprenait, outre le collage Habiter de Le
FF
61
Around 1937, Le Corbusier transposed
the technique of his post-purist wall paintings to the concept of large photomontages.
In the case of the Pavilion of Modern Times
– built by him and Pierre Jeanneret for the
1937 Paris Exposition and conceived as an
“itinerant exhibition of popular education”
– fifteen themes were treated on 1,600 m2
of hoarding, in collaboration with the artists
and architects from the CIAM-France group
(Congrès Internationaux de l’Architecture
Moderne). For this exhibition, Le Corbusier
personally created two large collages. The
first, L’Esprit de Paris (The Spirit of Paris),
located at the foot of the ramp leading to the
third level, presented “the true face of Paris
(Romanesque, Gothic, Renaissance, Classical, steel and concrete of the 19th and 20th
centuries”. The second composition, 6 m. by
14 m., was part of an “artistic visualisation
of the 4 functions of the new city planning”,
one of the main messages of the exhibition.
This section included, apart from the collage
Habiter (Inhabit) by Le Corbusier, compositions by Léon Gischia and Lucien Mazenod
(Recréer [Recreate]), Fernand Léger (Travailler [Work]) and Georges Bauquier (Transporter [Transport]). Le Corbusier spoke of
“a new residential neighbourhood where
children play, where little girls run about,
where sportsmen train at the foot of the
buildings, in the parks that the urbanist has
created for leisure activities”.
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CamaÏeu photographique I
„CamaÏeu photographique" I
Photographic camaÏeu I
FF Vers 1948, Le Corbusier aménage à son
propre usage un tout petit « studiolo » sans
fenêtre dans la partie avant de son atelier
d’architecture (35, rue de Sèvres, Paris),
d’une superficie au sol de 2,26 m sur 2,59
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m pour une hauteur de 2,26 m – première
application pratique du fameux « Modulor »,
le système de proportions standardisées
basé sur l’échelle humaine développé par
Le Corbusier dès 1945. La cellule fut dotée
d’une iconographie évocatrice. Sur le mur du
fond, Le Corbusier disposa une de ses nouvelles sculptures polychromes, réalisée avec
le menuisier-sculpteur breton Joseph Savina.
Il peut sembler décevant de prime abord de
ne trouver, sur toute la hauteur à gauche
de l’entrée, qu’une reproduction en noir et
blanc d’un tableau puriste (Verre, bouteilles
et livre, 1932).
Mais Le Corbusier voyait apparemment les
choses autrement : « Pour très peu d’argent,
la photographie permet de réaliser un jeu de
fantaisies graphiques, vous pouvez reproduire la toile que vous aimez, l’agrandir en
totalité ou n’agrandir qu’un de ses fragments.
Tout aussi bien d’ailleurs que la réduire aux
dimensions choisies. C’est un moyen d’introduire la tapisserie dans le logis. Une tapisserie
grise, mais nuancée, le gris est la plus belle
des couleurs. » Manifestement, Le Corbusier
a tenté, au moyen d’un procédé photographique, de générer un nouvel original à partir
d’une peinture puriste plus ancienne.
Das kleine Atelier von Le Corbusier, 35
rue de Sèvres, Paris, 1948. Um 1948 richtete
sich Le Corbusier ein kleines fensterloses
„Studiolo“ im vorderen Teil seines langgestreckten Architekturbüros ein, mit einem
Grundriss von 226 auf 259 cm und eine Höhe
von 226 cm – eine erste Anwendung des
berühmten „Modulors“, des seit 1945 entwickelten, auf den menschlichen Körper
bezogenen Massreglers. Die Arbeitszelle
wurde mit einem suggestiven Bildprogramm
versehen. Auf der Rückwand montierte
Le Corbusier eine seiner neuen, zusammen mit
dem bretonischen Tischler Joseph Savina realisierten polychromen Skulpturen. Dass sich
DD
neben dem Eingang bloss eine SchwarzweissReproduktion eines puristischen Bildes
(Verre, bouteilles et livre, 1932) befand, mag
zunächst eine Enttäuschung sein.
Aber Le Corbusier sah das anders : „Für sehr
wenig Geld erlaubt die Fotografie ein fantasievolles grafisches Spiel. Man kann nach
Belieben jenes Bild reproduzieren, das man
liebt, es in seiner Gesamtheit vergössern oder
nur ein Fragment nehmen, es ausserdem auf
die gewünschte Dimension reduzieren. Das
ist ein Mittel, um die Tapisserie wieder in die
Wohnung einzuführen. Eine graue Tapisserie, zugegeben, aber nuanciert ; Grau ist die
schönste aller Farben.“ Offensichtlich versuchte Le Corbusier hier, mit Hilfe eines
fotografischen Verfahrens aus einem originalen puristischen Ölbild ein neues „Original“
zu gewinnen.
Towards 1948, Le Corbusier converted the
front part of his architectural studio into a
tiny, windowless “studiolo” for his private
use, with a floor area of 2.26 m2 and a ceiling height of 2.59 m – it was the first practical application of the famous “Modulor”
scale of standardised proportions based on
the human body, which Le Corbusier started
developing in 1945. The cell was endowed
with evocative iconography. On the back
wall, Le Corbusier placed one of his new
polychrome sculptures, made in collaboration with the Breton cabinet-maker and
sculptor, Joseph Savina. It might seem disappointing at first to find, to the left of the
door, only a black and white, floor-to-ceiling
reproduction of a purist painting Glass, bottles
and book, (1932).
But Le Corbusier apparently saw things differently : “At very little expense, photography
allows you to create an interplay of graphical fantasies ; you can reproduce the painting you like, enlarge all or only a part of it, or
even reduce it to whatever dimensions you
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choose. It is a way of introducing tapestry
into the home : grey tapestry admittedly ;
but, finely shaded, grey is the most beautiful colour of all.” Le Corbusier was manifestly
attemping, by means of a photographic process, to generate a new original work from
an existing purist painting.
CamaÏeu photographique II
„CamaÏeu photographique" II
Photographic camaÏeu II
FF Pour l’aménagement de pièces de bureau
réalisé pour le compte de la nouvelle usine
Claude et Duval à Saint-Dié (1950), une ville
qui avait été fortement endommagée pendant la guerre, Le Corbusier exploita une
nouvelle fois l’image murale photographique
qu’il qualifiait dans le Modulor de « camaïeu
photographique ». Dans le bureau personnel
de Jean-Jacques Duval, des bois naturels et
des couleurs lumineuses faisaient face à des
fragments à peine reconnaissables, empruntés à la toile puriste de Le Corbusier Nature
morte aux nombreux objets (1923). Abstrait
versus figuratif, couleur versus noir et blanc :
les éléments de ce décor mural se répondent
sur plusieurs niveaux pour composer un
ensemble inédit au fort potentiel dialectique,
constituant ainsi un nouvel original.
Büros der neuen Fabrik Claude et Duval,
Saint-Dié, 1950. Für die Einrichtung des
Bürogeschosses der Fabrik Claude et Duval
im kriegsversehrten Saint-Dié untersuchte
Le Corbusier einmal mehr jene fotografische
Animation der Wände, die er im Modulor als
„camaiëu photographique“ bezeichnete (der
Begriff „camaïeu“ ist für in einer einzigen
Farbe gehaltene Gemälde üblich). Im persönlichen Büro von Jean-Jacques Duval
kontrastieren die gerade noch erkennbaren
Fragmente des puristischen Bildes Nature
DD
morte aux nombreux objets (1923) mit roten,
grünen, gelben, schwarzen und weissen Flächen. Die Elemente dieser Wandgestaltung
verschränken sich auf mehreren Ebenen zu
einem dialektisch aufgeladenen Ganzen. Dieses Ganze ist das neue Original.
For the interior arrangement of offices created for Claude and Duval factory in SaintDié, a town that had been seriously damaged
in the war, Le Corbusier once again made
use of the photographic mural that he called
“photographic camaïeu” in the Modulor. In
Jean-Claude Duval’s personal office, natural
wood and bright colours faced barely recognizable fragments taken from Le Corbusier’s
purist painting Nature morte aux nombreux
objets (Still life with numerous objects)
(1923). Abstract versus figurative, colour
versus black and white : the elements of this
wall decor interact on several levels, giving
them a totally new coherence with strong
dialectic potential, and thus constituting a
new original work.
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artistiques, au service d’une œuvre d’art
totale et multimédia. Le Corbusier luimême ébaucha le scénario d’un « poème
électronique » en sept parties, proposant
une vue d’ensemble de toute l’évolution de
l’humanité, de la préhistoire aux années 1950,
avant de proposer une ouverture sur la vision
d’un avenir possible.
De fait, Le Corbusier a composé les sept
séquences de son histoire à partir de fragments d’images, projetés en une succession
nette et détachée, à la manière d’un staccato musical. L’ensemble est rythmé par
des formules fortes et évocatrices : Genèse,
D’argile et d’esprit, Des profondeurs à l’aube,
Des dieux faits d’homme, Ainsi forgent les
ans, Harmonie, Et pour donner à tous. De
nombreuses images provenaient des collections du Musée de l’Homme, du Museum
national d’Histoire naturelle ou du Palais de
la Découverte ; tandis que d’autres images ont
été fournies par l’American Library, constituant ainsi « parfaitement les bases d’une
sorte de musée imaginatif idéal » (Jean Petit).
Pavillon Philips, Exposition universelle,
Bruxelles, 1958. In Zusammenarbeit mit
dem Musiker, Mathematiker und Architekten Yannis Xenakis konzipierte Le Corbusier für Philips eine expressive zeltartige
Konstruktion aus gebogenen Projektionsflächen, deren Grundrissform an einen
Magen gemahnt. Von allem Anfang an
stellte der Architekt klar, dass er nicht nur
die Hülle des Pavillons, sondern vor allem
den Inhalt liefern wollte. Es gelang ihm, die
Initiative an sich zu reissen und den experimentellen Klangkünstler Edgar Varèse für
sein Vorhaben einzuspannen, verschiedene
künstlerische Äusserungen zu einem multimedialen Gesamtkunstwerk zu verbinden. Er selbst entwarf das Drehbuch für
ein siebenteiliges „elektonisches Gedicht“,
das auf einem Überblick über die EntwickDD
Le Poème électronique
„Poème électronique"
Le Poème électronique
FF En collaboration avec le musicien, mathématicien et architecte grec Iannis Xenakis,
Le Corbusier a conçu pour la société Philips
dans le cadre de l’Exposition universelle de
Bruxelles de 1958 un pavillon expressif, à la
surface constituée de courbes, dont l’apparence extérieure rappelle celle d’une tente
tandis que le plan au sol évoque un estomac.
Avant même de concevoir l’enveloppe, l’architecte a d’abord envisagé le contenu du
pavillon. Il est parvenu à s’arroger la direction
du projet et à impliquer le compositeur expérimental Edgard Varèse, dont la musique était
destinée à se mêler à diverses expressions
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lungsgeschichte der Menschheit von der Prähistorie bis in die 1950er Jahre hinein basierte
und mit einem Ausblick auf eine mögliche
Zukunft schloss.
Le Corbusier setzte die sieben Sequenzen
seiner Evolutionsgeschichte aus lose verbundenen Bildfragmenten zusammen, die er
– zuweilen im Wechsel von links und rechts
– staccatoartig projizieren liess. Seine evokativen Stichworte hiessen „Die Schöpfung“,
„Geist und Materie“, „Aus der Finsternis zur
Morgenröte“, „Götter, von Menschenhand
geschaffen“, „Die Kultur im Schmelztiegel der Zeit“, „Harmonie“, „Für die ganze
Menschheit“. Viele Bilder kamen aus den
Sammlungen des Musée de l’Homme, des
Museum national d’Histoire naturelle und
des Palais de la Découverte, weitere wurden
von der American Library in Paris geliefert.
Zusammen konstituierten sie „eine perfekte Basis für eine Art ideales imaginatives
Museum“ (Jean Petit).
Le Corbusier actually composed the seven
sequences of his history with fragments of
images, projected in quick, staccato succession to the rhythm of strong, evocative
phrases : Genesis, Spirit and Matter, From
Darkness to Dawn, Man-Made Gods, How
Time Moulds Civilization, Harmony, To All
Mankind. Numerous pictures came from
the collections of the Musée de l’Homme,
the Museum national d’Histoire naturelle
or the Palais de la Découverte ; while others were furnished by the American Library,
thus constituting “the perfect basis for a sort
of ideal imaginative museum” (Jean Petit).
Commissioned by the Philips company
for the 1958 World’s Fair in Brussels, in collaboration with the Greek composer, mathematician and architect Iannis Xenakis,
Le Corbusier conceived an expressive
pavilion with a surface all in curves, the
exterior design resembling a tent and the
interior shaped something like a stomach.
Even before considering the envelope, the
architect first imagined the content of the
pavilion. He managed to assume the direction
of the project and involve the experimental
composer Edgard Varèse, whose music was
intended to be combined with various other
forms of artistic expression in a total, multimedia work of art. Le Corbusier himself
sketched out the scenario of an “electronic
poem” in seven parts, proposing a panoramic
view of the evolution of humanity from prehistoric times to the 1950s, followed by a prospective vision of the future.
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Conception et textes
Konzeption und Texte
Conception and texts
Tim Benton, Jean-Christophe Blaser,
Veronique Boone, Catherine de Smet,
Arthur Rüegg, Klaus Spechtenhauser,
Gabriel Umstätter, Lada Umstätter,
Sophie Vantieghem
Traduction
Übersetzung
Translation
Jean Fignolles (English),
Interserv / Lausanne (Deutsch).
Relecture
Lektorat
proofreading
Priska Gutjahr, Anouk Hellmann,
Nicole Hovorka, Philip Maire,
Joël Rappan, Thierry Raeber,
Michelle Tursi, Peter Wullschleger
Graphisme
Grafik
Graphic design
onlab (La Chaux-de-Fonds / Berlin)
Crédits photographiques
Bildnachweise
Photographic credits
4-5 : Anonyme, Le Corbusier à New York,
États-Unis, 1959, Photographie,
© ProLitteris / Fondation Le Corbusier, Paris.
16-17 : Anonyme, Le Corbusier à bord d’un
DC-2, lors du vol TWA Chicago-Newark,
NJ, États-Unis, 28 novembre 1935,
Photographie, © ProLitteris / Fondation
Le Corbusier, Paris.
24-25 : Lucien Hervé (1910–2007), Chapelle
Notre-Dame-du-Haut, Ronchamp, 1953,
Photographie, © Fondation Le Corbusier,
Paris; Judith Hervé, Paris.
36-37 : Matthieu Gafsou (né en 1981), Unité
d’habitation, Firminy, 2009, Photographie,
© Matthieu Gafsou.
40-41 : Charles-Édouard Jeanneret dit
Le Corbusier (1887–1965),Une photographie
prise à l’aide de sa caméra 16mm à bord
du paquebot Conte Biancamano, lors de son
retour du Brésil en France, août 1936,
© ProLitteris / Fondation Le Corbusier, Paris.
50-51 : Page de maquette pour le numéro
special «Le Corbusier» de l’Architecture
d’aujourd’hui, 1947–1948, technique mixte,
© ProLitteris / Fondation Le Corbusier, Paris.
54-55 : Charles-Édouard Jeanneret dit
Le Corbusier (1887–1965), Image de la
séquence 7 extraite du Poème électronique,
pavillon Philips, Exposition universelle,
Bruxelles, 1958. © ProLitteris / Fondation
Le Corbusier, Paris ; Philips.
04 repères biographiques
biografische stationen
biographical notes
40 un photographe secret
EIN geheimer FOTOGRAF
a secret photographer
Klaus Spechtenhauser
Tim Benton
portraits d’une vie
16 porträts eines lebens
portraits of life
50 à l’appuis des mots
zur unterstützung
des wortes
in support of words
Klaus Spechtenhauser
Catherine de Smet
promotion de l’oeuvre
24 werkförderung
promotion of his work
54 photographies
monumentales
monumentale
Veronique Boone
lichtbilder
monumental
approches contemporaines
photographs
36 zeitgenössische ansätze
Arthur Rüegg
contemporary approaches
Jean-Christophe Blaser
67
68
société des amis
du musée des beaux-arts