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6 RÉGION
COURRIER PICARD MERCREDI 25 MARS 2015
INDUSTRIE
Auer met pleins gaz sur la recherche
Fondée en 1955, cette entreprise du Vimeu spécialisée dans le chauffage et les chauffe-eau au
gaz mise sur les produits innovants pour rester au sommet en cultivant le « made in France ».
n V1 sur sa rampe de lancement en guise d’accueil dans
l’usine… L’image a de quoi déconcerter. Au moins jusqu’à ce qu’on
sache pourquoi. « Non, l’usine Auer
n’a pas travaillé à la fabrication du V1.
Mais nos chaudières à condensation
pulsoréacteur utilisent la même technologie que les propulseurs des V1. »
L’apparentement s’arrête donc là.
Mais il témoigne à sa manière de la
façon dont la société Auer, un des
fleurons industriels du Vimeu (Picardie maritime) qui ouvre ses
portes dans le cadre du Printemps
de l’industrie, a su se saisir d’une
technologie ancienne pour développer des chaudières au gaz parmi les
plus performantes. Jusqu’à 40 %
d’économie de gaz, des émissions de
NOx (oxyde d’azote) proche de zéro,
des émissions de CO2 insignifiantes
et un rendement calorique optimal,
au point de permettre l’usage d’un
simple tube en PVC pour l’évacuation des fumées.
U
Relocaliser
pour créer 40 emplois
Le secret ? Un laboratoire de recherche et développement dont les
effectifs ont triplé et qui occupe aujourd’hui une trentaine de personnes sur un effectif total de 200.
Développé avec l’appui de la région
Picardie – qui a octroyé des avances
remboursables et financé pour partie la formation des ingénieurs et
techniciens – ce laboratoire est devenu le cœur du site de Feuquières-
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fois moins d’énergie
est consommée avec
un chauffe-eau utilisant
la pompe à chaleur, par
rapport à un chauffe-eau
classique
Le laboratoire, avec ses trente ingénieurs et techniciens, tient aujourd’hui une place clé dans la vie de l’entreprise.
en-Vimeu. Pompes à chaleur,
chauffe-eau
thermodynamiques,
chaudières pulsatoires, ventilation
double-flux, radiateurs gaz… C’est
ici que sont mises au point les avancées technologies qui permettent à
Auer de continuer à jouer dans la
cour des grands, souvent domiciliés
outre-Rhin. Et c’est ici aussi qu’on
imagine les vraies « ruptures technologiques », celles qui seront adap-
ALBERT
SOCIAL
Trois jours de grève pour les
internes de médecine générale
À l’initiative des internes de médecine générale de Lyon, l’ISNARIMG, syndicat qui regroupe les internes de médecine générale, se
lance ce mercredi dans une grève
de trois jours. Une initiative qui
fait suite à la manifestation nationale du 15 mars dernier et qui se
veut aussi une réponse à la décision du gouvernement d’accélérer
la procédure de vote à l’Assemblée nationale du projet de loi
santé (elle sera votée le 31 mars).
Les revendications sont connues :
retrait du tiers payant généralisé,
report de l’examen du projet de
loi pour laisser une place à la
concertation, opposition aux
transferts des compétences. « Il
n’est pas question pour nous d’accepter que les pharmaciens soient
habilités à faire des vaccinations,
TRE06.
tées à la maison de demain ; moins
gourmande en énergie pour le
chauffage, mais avec une production
d’eau chaude optimisée. D’où les efforts déployés autour de la pile à
combustible qui offre un rendement
énergétique proche de 90 %, quand
l’eau chaude « traditionnelle » obtenue par effet joule affiche un piteux
38 %.
Ces travaux sur la microcogénéra-
rappelle Paola Grassi, présidente
du syndicat des internes de médecine générale en Picardie. Et
nous n’acceptons pas davantage
que les sages-femmes pratiquent
l’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse ». Les internes refusent par ailleurs l’idée
d’un métier « d’infirmier clinicien » qui posséderait les compétences pour établir un diagnostic
et proposer un projet thérapeutique ainsi qu’un suivi du patient.
À Amiens, les internes en grève
iront ce mercredi à la rencontre
des patients dans le hall du CHU.
avant de rencontrer, jeudi, la population au centre-ville. À noter
qu’un des syndicats, l’ISNI, a levé
son préavis de grève, satisfait des
amendements proposés sur le
tiers payant généralisé.
Les parents
refusent la violence
d’un élève
Les parents d’élèves de la classe
de CP-CE1-CE2 de Bécordel-Bécourt, à 3 km à l’ouest d’Albert, ont
bloqué l’école, hier matin, pour dénoncer les crises de violence d’un
des 19 élèves. Vendredi, l’institutrice a dû faire venir le Samu pour
maîtriser l’enfant de 8 ans. En novembre déjà, les parents d’élèves
avaient bloqué l’école pour dénoncer la situation, ils craignent le
geste fatal. Et réclament le placement du garçon en institut spécialisé, pour sa sécurité et celle de
leurs enfants. Une délégation de
parents d’élèves sera reçue à
Amiens aujourd’hui mercredi 25 mars par le directeur académique. L’inspectrice académique
de la circonscription de Doullens
précise que l’Inspection a demandé le placement de l’enfant mais
que pour le moment, il n’y a pas
de place disponible. Le blocage a
été levé.
tion (elle permet de produire avec
une source unique aussi bien de
l’électricité que de la chaleur) sont
menés en partenariat avec le CEA
(Commissariat à l’énergie atomique), Air Liquide ou la Snecma.
Histoire de rappeler qu’Auer et le
groupe Müller auquel elle appartient (une ETI française qui contrôle
également Noirot, à Laon, et Airelec,
à Equennoy (Oise), sont devenus des
acteurs incontournables de la future
économie décarbonée.
En attendant, Auer compte bien
rester aussi un acteur industriel de
premier plan. Fondée en 1955, reprise en 1987, l’entreprise met un
point d’honneur à fabriquer l’ensemble des produits commercialisés
sous la marque, sur son site du Vimeu où elle possède toujours sa
fonderie dédiée aux chambres de
combustion. Mieux , elle aimerait
relocaliser une production de pièces
de chaudronnerie achetée actuellement à un sous-traitant polonais.
« Le projet existe, il déboucherait sur
la création nette d’une quarantaine
d’emplois, indique Claude Batard, directeur du site. Nous sommes en discussion avec les collectivités sur une
exonération de taxes qui nous permettrait de gagner les 200 000 euros
nécessaires à l’équilibre du projet. »
L’enjeu est de taille ; permettre à
Auer de continuer à faire vivre à
Feuquières-en-Vimeu une filière
d’excellence prétendant au label
« made in France ». Rare et précieux.
PHILIPPE FLUCKIGER
EN IMAGE À AMIENS
Des salariés des Banques populaires et des Caisses d’épargne
(BPCE) ont fait grève, mardi 24 mars, pour réclamer de meilleures conditions
de travail et une révision de la politique salariale du groupe. Ce mardi matin,
une petite centaine de salariés se sont rassemblés devant le siège régional
de la Caisse d’épargne à Amiens. C’est la première fois depuis la naissance
du deuxième groupe bancaire français, en 2009, qu’une intersyndicale « totale » appelle à la grève.