A.S.B.L "MUSEE DES COMMANDOS"

Transcription

A.S.B.L "MUSEE DES COMMANDOS"
N° 28
7 avril 2015
THE
COMMANDO
DAGGER
Poteau indicateur BAKI
Photo : G. Welschen
A.S.B.L "MUSEE DES COMMANDOS"
Caserne Sous-lieutenant Thibaut
Rue Joseph Durieux, 80 ■ 5020 FLAWINNE
(Namur) - BELGIUM
N° d’entreprise BE-0456 808 038
www.cdomuseum.be
THE COMMANDO DAGGER.
N° 28
07 avril 2015
Revue semestrielle de liaison entre les membres de l’A.S.B.L. « Musée des Commandos ».
Caserne SLt THIBAUT 5020
FLAWINNE
Rédaction
Jacques RINGLET
Hubert PAUWELS
Traduction
Oscar BRAECKMAN
Joseph LEYSEN
Hubert PAUWELS
Freddy VAN DE WEGHE
Dessin
Editeur responsable
Vincent PIERARD
Lieutenant-Colonel Breveté d’état-major
Caserne Sous-Llieutenant THIBAUT
B-5020 FLAWINNE
Compte banquaire
IBAN
BIC
001-2895806-44
BE55 0012 8958 0644
GEBABEBB
SOMMAIRE
Editorial
Le mot du président
Naissance du 4ème Bataillon Commando
Historique du 4ème Bataillon Commando
Historique de la Base de KITONA
« Livrez les bananes »
Léon CROMBE, Commando 1942
Cérémonie en Italie
Armement et optique
PV de l’assemblée générale
Ils nous ont quittés
Aquarelle
1
p. 02
p. 02
p. 02
p. 05
p. 07
p. 09
p.11
p.18
p.19
p.22
p.29
p.30
EDITORIAL
Nous vous souhaitons une bonne lecture du premier DAGGER de l’année 2015.
Avant de commencer cette lecture, nous tenons à vous rappeler que les volontaires de l’équipe de rédaction
ne possèdent pas de formation journalistique ou historique spécialisée. Nous n’avons donc pas la prétention
d’être une référence historique. Nous espérons seulement vous transmettre des extraits de notre
documentation qui pourraient vous intéresser en tant que commando ancien ou actuel. Ainsi, ceux qui ont
connu la base de Kitona se remémoreront peut-être de bons souvenirs. En reprenant un article publié dans la
revue Spirit de la Régionale ANTWERPEN de l’A.N.P.C.V, nous avons voulu rendre hommage à Léon CROMBE
qui nous a malheureusement quitté l’année dernière.
Mais le DAGGER se veut aussi un périodique qui vous informe de ce qui se passe aujourd’hui chez les
Commandos. Ainsi nous vous informerons sur les caractéristiques du nouvel armement en distribution.
Bonne lecture.
PS: les articles n’engagent que la responsabilité des auteurs.
Pour le rédacteur en Chef,
Le secrétariat.
**********
LE MOT DU PRESIDENT.
Voir le mot du président dans le PV de l’Assemblée Générale du 23 Janvier.
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NAISSANCE DU 4ème BATAILLON COMMANDO.
er
ème
Extraits du livre écrit par le Lieutenant-Colonel V. BRUNEAU, (1 Chef de Corps): « 15
Afrique 1959 – 1960 »
Détachement du 4
ème
Bataillon Commando,
En janvier 1959, le Régiment Para-Commando comptait donc trois bataillons, le 1er Bataillon Para, le 2ème
Bataillon Commando et le 3ème Bataillon Para-Commando. Un quatrième bataillon allait se former dans des
circonstances exceptionnelles et peut-être uniques dans les annales de l'Armée.
Le 4 janvier 1959, l'émeute éclate à LEOPOLDVILLE. L'alerte est donnée au 2ème Bataillon Commando à
NAMUR. Le message d'alerte vient réveiller en pleine nuit les gradés à leur domicile et les soldats à la citadelle
de NAMUR. Mais une des compagnies du 2ème Bataillon Commando est justement occupée à l'entraînement
Para à SCHAFFEN, et une autre compagnie est en manœuvre dans les ARDENNES. Tous se hâtent de rejoindre
NAMUR, certains vont jusqu'à faire stopper un train international pour rejoindre plus rapidement la garnison.
L'après-midi même, une première moitié du bataillon prend l'avion à MELSBROEK, la seconde moitié arrivera
à LEOPOLDVILLE le surlendemain.
Bref, en 48 heures, le 2ème Bataillon Commando se retrouve transplanté au CONGO. Mais on pense d'ores et
déjà, à incorporer les nouvelles recrues du 2 Bataillon Commando qui doivent arriver à la Citadelle de NAMUR
dans les prochains mois.
Alors, on groupe les Commandos qui viennent de partir pour l'Afrique et un nouveau bataillon, qu'on appelle
successivement le 5ème Bataillon Commando, ensuite le 6ème Bataillon Commando, et enfin le 4ème Bataillon
Commando. Les gradés vont et viennent du CONGO vers la Belgique. On "mute" et on "remute" mais un
résultat est définitivement acquis, le 2ème Bataillon Commando reste caserné à la citadelle de NAMUR, et le
4ème Bataillon Commando occupera bientôt la Base de KITONA (BAKI) dans le Bas-Congo, tandis que le 3ème
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Bataillon Para-Commando (rebaptisé 3ème Bataillon Para) continue à occuper la base de KAMINA (BAKA), au
KATANGA.
Les bataillons Para et Commando ont connu différents types d’organisation avant de posséder celui qu'ils
avaient en 1959. Bataillons de type léger, ils comportent trois compagnies, une compagnie Etat-Major (Cie
EM) et deux compagnies de Fusiliers (Cie Fus). La Cie EM comprend, outre l'Etat-Major du Bataillon et les
"Services", trois pelotons d'armes, un peloton de jeeps blindées, un peloton mortiers et un peloton pionniers.
Nos unités sont pratiquement encore les seules dans lesquelles aucun problème linguistique ne s'est jamais
posé. En principe, chaque bataillon est composé d'une Cie Fus d’expression française et d'une Cie Fus
d’expression néerlandaise. Quant à la Cie EM, elle est bilingue. A plusieurs reprises, il est arrivé que des
soldats d'un régime linguistique ont demandé à passer dans une Cie de l'autre régime, soit parce qu'ils y
avaient de bons camarades, soit parce qu'ils désiraient se perfectionner dans l'autre langue. A aucun moment,
il n'y a eu un problème de langue. Ceci montre que nos deux langues ne constituent pas un obstacle à la
réalisation de grandes choses et on peut dire que nos unités sont ainsi une démonstration vivante de notre
unité nationale.
Ceux du Quinzième Détachement du 4ème Bataillon Commando.
Depuis 1954, les deux bataillons se trouvant en BELGIQUE (le 1er Bataillon Para et le 2ème Bataillon
Commando) fournissaient alternativement une levée de miliciens, un "détachement" chargé d'aller étoffer le
3ème Bataillon Para-Commando à la base de KAMINA. Chacun de ces détachements recevait un numéro.
La durée du séjour des différents détachements en Afrique était très variable. Les premiers y sont restés six
mois mais au fur et à mesure que les événements se précipitaient, la durée du séjour a été augmentée.
Ceux du « Quinzième Détachement », sont les miliciens entrés sous les armes le 2 mai 1959 au 2ème Bataillon
Commando à la Citadelle de NAMUR. Le détachement précédent devait être relevé en Afrique au mois de
septembre 1959. C'est pour cette raison que nos soldats du Quinzième Détachement furent embarqués pour
la base de KITONA après un entraînement primaire exceptionnellement court.
Quatre mois seulement d'entraînement en BELGIQUE.
Alors que l'on prévoyait initialement que leur séjour en
Afrique durerait dix mois, ils y passèrent pratiquement
douze mois. Evidemment les événements tragiques de
juillet 196O sont la cause de cette durée
extraordinairement longue.
Le Quinzième Détachement est le premier qui ait servi
outremer pendant un an, sans aucun congé. C'est le seul
qui ait séjourné pendant toute une saison chaude dans le
climat infernal du Bas-Congo.
C'est le premier qui a payé un si lourd tribut, non seulement en prestations, mais également en souffrances,
puisque cinq de nos soldats ne devaient pas connaître la joie du retour en BELGIQUE.
Arrivée du Quinzième détachement en Afrique. La base de KITONA.
C'est le 5 septembre 1959 que les premiers soldats du Quinzième détachement sont arrivés sur le sol
congolais. Voici ce que l'un d'eux écrit à ce sujet.
3
Nous étions une soixantaine dans ce premier DC6 amenant les premiers éléments du 15 ème Détachement à la
base de KITONA. Notre voyage fut des plus intéressants. Escale à TRIPOLI et premier contact avec la chaleur
d'Afrique, 30° au-dessus de zéro. Survol interminable du désert. Escale à KANO (dans le NIGERIA), plus chaud
encore que TRIPOLI; on a l'impression de marcher sur une terre qui brûle. Enfin l'arrivée à LEO, après un
survol à basse altitude du fleuve CONGO.
A LEO nous abandonnons notre confortable DC6 pour embarquer dans un vieux C119, destination la base de
KITONA. Heureusement, le trajet sera beaucoup moins long que les précédents, une heure et demie de vol.
Partis de MELSBROEK le 4 septembre à 14 heures,
nous débarquons à MOANDA au début de l'aprèsmidi du 5 septembre. MOANDA est un petit
aérodrome situé en bordure de l'Océan
ATLANTIQUE, dans le Bas-Congo. Cet aérodrome
dessert toute la région côtière. Trois fois par
semaine, le courrier y est apporté par l'avion
régulier, le DC3 de LEOPOLDVILLE. Ces quelques
kilomètres de côte, les seuls dont jouisse le
CONGO, sont très recherchés et fréquentés par les
colons de LEOPOLDVILLE en quête d'air marin.
Un splendide hôtel " LE MANGROVE " étend ses magnifiques jardins jusqu'au bord de la falaise qui surplombe
la mer de quelque 30 mètres. De ce point de vue unique, on aperçoit dans le lointain, dans une gerbe
d'écume, la pointe de l'ANGOLA portugais "Sint Antonio de ZAIRE".
A quelques kilomètres de MOANDA se trouve le port BANANE (BANANA), premier port congolais sur
l'embouchure du fleuve CONGO. La base navale de BANANE a été créée, à partir de 1952, pour la Force Navale
Métropolitaine.
Quant à la base de KITONA, elle est bâtie sur un
immense plateau à une douzaine de kilomètres de
la côte. Le trajet en camion de MOANDA à KITONA
nous met en contact, pour la première fois, avec
les routes hallucinantes du Bas-Congo, chemins de
poudre rouge, parsemés de trous inévitables tant
ils sont nombreux. Ce premier trajet en véhicule
sur les pistes congolaises est presque aussi fatigant
que le voyage en avion.
Cependant BAKI nous accueille souriante. Autour de nous s’empressent officiers, sous-officiers et
Commandos, tous rayonnent d’un sourire sans équivoque : nous venons les relever. D’ores et déjà ils sont
heureux, ils vont pouvoir rejoindre le pays qu’ils ont quitté depuis janvier, il y a 8 mois déjà. Un rapide circuit à
travers la base nous familiarise avec les routes, les bâtiments dans lesquels nous allons vivre plusieurs mois.
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HISTORIQUE du 4ème BATAILLON COMMANDO.
10 janvier 59: Le 2ème Bataillon Commando est alerté à NAMUR.
La 1ère Cie est à l'entraînement de sauts à SCHAFFEN.
La 2ème Cie suit l'entraînement Commando dans les neiges des ARDENNES.
12 janvier 59: Tout le Bataillon se trouve réuni à LEO. Après quatre semaines de séjour dans la capitale
congolaise, le Bataillon adopte la base de KITONA comme garnison.
14 mars 59: Visite du Lt Gen JACQUES DE DIXMUDE et Col BEM LEFEVRE.
avril 59:
Le cadre du 2ème Bataillon Commando est partiellement relevé par des renforts venus de
Belgique. Le N° 4 est attribué au nouveau Bataillon.
Septembre 59: Arrivée du 15ème Détachement. Incidents à la base de KITONA.
26 février 60: Visite du lieutenant-général de CUMONT, président du Comité des Chefs d'EM.
27 mars 60: Visite du Vice-Admiral Sir DYMOCK WATSON, Comd en Chef de l'Atlantique Sud
et l’Amérique Sud sur la PUMA.
1 avril 60:
Remise de l'Etendard par le Roi au Major V. BRUNEAU.
5
21 avril 60:
5 mai 60:
19 mai 60:
21 mai 60:
24 mai 60:
30 Jun 60:
8 juillet 60:
10 juillet 60:
17 juillet 60:
18 juillet 60:
19 juillet 60:
22 juillet 60:
28 août 60:
12 janvier 61:
20 janvier 61:
février 61:
Mouvement de la 1ère Cie vers le RWANDA-BURUNDI.
La 1ère Cie monte vers BIUMBA.
Mouvement du 4ème Bataillon Commando vers USUMBURA.
La mort de R. GEELEN près de BIUMBA.
Le 4ème Bataillon Commando assure la pacification du RWANDA, la 2ème Cie à NYANZA,
puis à SHANGUGU-KIBUYE. L'EM du Bataillon s'installe successivement à ASTRIDA et
KIGALI.
Indépendance du CONGO.
Mutinerie de la F.P (Force Publique) de GOMA. Elle est matée le jour même par la Cie EM.
Mutinerie de la F.P de KIGALI et les autres centres du RWANDA. Elle est matée
le 12 Juillet.
La Cie EM s'empare de l'aérodrome de GOMA. La Cie du 3 Ch A débarque.
Les familles F.P de RUMANGABO sont libérées.
La 1ère Cie s'empare de l'aérodrome de BUNIA. La F.P de BUNIA est désarmée.
Combats de MONGBWALU. Perte de HOSSELET-SOSNOWSKI-DELAHAUT. Crash duC 119. Le
4ème Bataillon Commando avec la Cie du 3 Ch A organisent les secours etle rapatriement des
morts.
Accident mortel de J. GERAETS à BUGARAMA.
La relève du 15ème Détachement par le 17ème Détachement.
Attaque de KISENY par l'ANC. Assassinat de J.L RENARD par l' ANC.
La mort de P. WESTHOF à ASTRIDA.
Relève du 17ème Détachement par le 19ème Détachement.
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16 avril 61: La mort de J.0 DOCQUIERS à RUHENGERI.
juillet 61:
Relève du 19ème Détachement par le 21ème Détachement.
25 septembre 61: Elections législatives au RWANDA. Victoire écrasante du PARMEHUTU.
6 Fev 62:
Relève du 21ème Détachement par le 23ème Détachement.
23 Fev 62:
Visite du lieutenant-général THOMAS, Chef d'EM et Inspecteur de la Force Terrestre.
28 Mar 62: "Matines Brugeoises" de BIUMBA.
24 Avr 62:
Crash du TRIPACER: 4 blessés.
1 Jul 62:
Indépendance. Participation des troupes du 4ème Bataillon Commando aux fêtes.
20 Jul 62:
Le 4ème Bataillon Commando fait ses adieux au RWANDA.
28 Sep 62:
Remise de l'Etendard au Musée Royal de l'Armée.
1 Oct 62:
Dissolution du 4ème Bataillon Commando.
Le 4ème Bataillon Commando est devenu l’Unité de réserve du Régiment Para-Commando début de l’année
1970 et son étendard est attribué le 20 avril 1976 au CE Cdo à MARCHE-LES-DAMES
A la première restructuration de la Force Terrestre en 1994 le 4ème Bataillon Commando, Unité de réserve de
la Brigade Para-Commando, est supprimé.
Le 18 février 2011, l’étendard du 4ème Bataillon Commando est attribué au quartier-général de la Brigade
Légère à MARCHE-EN-FAMENNE.
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HISTORIQUE DE LA BASE DE KITONA.
Lorsque le 4ème Bataillon Commando a établi ses quartiers à KITONA au début de 1959, la base présentait déjà
l'aspect d'une installation militaire parfaitement organisée. Certes on pouvait encore y voir quelques chantiers
en pleine activité mais elle se suffisait amplement à elle-même.
Pendant notre séjour on y a néanmoins inauguré cinq bâtiments importants, à savoir l'église, véritable petit
bijou, le cinéma avec ses appareils de projection ultra-modernes et sa salle climatisée, l'hôpital, tel que j'en ai
vu très peu, la piste de l'aérodrome d'où décollèrent les Boeing 707 en juin 1960 et enfin, le bloc Etat-Major,
spécialement conçu pour un Bataillon Commando.
La réalisation de cette base est à mettre à l'actif du Colonel du Génie Henri DESMET et de son équipe
d'officiers et sous-officiers. Du premier jusqu'au dernier, ils ont donné le meilleur d'eux-mêmes à une
réalisation qu'ils voulaient grandiose. Cette réalisation fait honneur à l'Armée et à la BELGIQUE et restera
pendant longtemps encore un symbole de la volonté belge au centre de l'Afrique.
Les difficultés que cette poignée d'hommes ont rencontrées dans cet enfer du Bas-Congo, je ne puis vous les
narrer, pour ne pas les avoir vécues. Seuls les acteurs de cette épopée sont capables d'en parler en
connaissance de cause, en particulier, l'acteur principal, le Colonel DESMET.
Au préalable, je voudrais rendre un hommage sincère à cette équipe de pionniers, en reconnaissance de leurs
efforts, leur talent, leur persévérance et leur ténacité. Je voudrais également rappeler ici le texte qui figure en
tête de la photo dédicacée du Colonel DESMET et destinée à notre album, " Le Colonel Henri DESMET restera
pour nous le père de la base de KITONA.
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Il fit la base pour les Troupes en général et le 4ème Bataillon Commando en particulier. Nous lui devons
beaucoup, aussi l'avons-nous fait commando d'honneur, et nous lui avons remis à titre de souvenir, un
poignard commando ".
Voici en quels termes le Colonel DESMET retrace l'historique de la construction de sa base.
La décision d'ériger une base militaire, dans le Bas-Congo, près de l'embouchure du fleuve, a été prise par le
Gouvernement belge au cours du second semestre de l'année 1951. La reconnaissance et le choix de
l'emplacement ont été faits par le Général KESTENS en novembre-décembre 1951. La décision comportait
l'érection d'une base navale à BANANE (complétée par un dépôt de pièces d'artillerie et de munitions
destinées à armer en temps de guerre les navires marchands belges à BOMA), et d'une base aéroterrestre à
KITONA. Priorité devait être donnée à la base navale.
La première équipe, celle des pionniers, comportait sept personnes. Livrons les noms à la postérité:
Major du Génie DESMET Henri.
Capitaine du Génie NEEF Joseph.
Monsieur DESEYN Henri, conducteur des bâtiments militaires.
L'Adjudant VANOORSHAEGEN Emile, Secrétaire.
Le sergent milicien ENGELEN et les soldats miliciens DEVRIES et HEUVAERT, dessinateurs-architecturaux.
Le Major DESMET, Monsieur DESEYN et le sergent ENGELEN ont quitté BRUXELLES par DC4 militaire le 8 avril
1952 à destination de la base de KAMINA, en vue d'y faire un stage d'une quinzaine de jours. Le restant de
l'équipe, sous la direction du Capitaine NEEF, a quitté BRUXELLES le 24 avril 1952 à bord d'un DC3 portant un
chargement de 2 tonnes de matériel.
Regroupée à LEOPOLDVILLE, l'équipe entière est arrivée à la côte le mercredi 30 avril 1952 et s'est installée à
VISTA où la possibilité existait de louer au total huit à neuf maisons sur les 23 existantes.
Pour chacun d'entre nous, les dés étaient jetés.
L'après-midi du même jour, nous avons pris possession de notre DOMAINE, de ce qui un jour serait cette
BELLE BASE DE KITONA,
Imaginez-vous un plateau désertique s'étendant à perte de vue, avec cà et là un arbre isolé (le classique arbre
en boule) et couvert de hautes herbes de savane. Pas un être humain à moins de plusieurs kilomètres, les
seuls habitants, par ailleurs en très grand nombre, étant des chacals, des serpents, des corbeaux géants. Et
bien entendu des milliards de fournis. Bref, la série complète de charognards qui, sous le soleil torride, veillent
si généreusement à la salubrité publique. Et avec ça une chaleur atroce, nous sommes en effet le 30 avril,
c'est-à-dire au plus chaud de la saison des pluies, qui en cette année de grâce 1952, a été la plus dure que j'ai
vécue.
L'assiette de la base, délimitée quelques semaines plus tôt par une équipe de topographes de l'institut
géographique du Congo Belge de LEO, mesure 1953 ha. La forme d'un hexagone irrégulier de 6 Km X 3 Km a
été soigneusement bornée, paraît-il, mais allez retrouver 6 bornes en béton distantes de plusieurs kilomètres
et perdues dans les matitis de deux mètres d’hauteur. Le plus curieux c'est qu'on les a trouvées ces fameuses
bornes! Grâce à une bonne boussole et à une robuste station-wagon Willys.
On m'a souvent posé la question de savoir comment, jetés dans cette nature désolée, nous avons commencé.
Je vais vous le dire. Lorsqu'on est pauvre, on apprécie d'autant plus les petits trésors que l'on possède.
C’est ainsi que nous avons commencé par nous diriger sur un de ces arbres isolés en choisissant le plus touffu,
et nous y avons élu domicile.
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Pendant quelques mois, cet arbre a fait office de toute première construction parasol, magasin pour les
outillages (qu'on y abandonnait le soir et que jamais, au grand jamais, EN CE TEMPS LA, on nous a volés),
réfectoire pour y casser la croûte à midi, bureau pour le personnel sur chantier, etc. Une tente, empruntée à
la Force Publique de BANANE, ajoutée à notre cher arbre, en a fait une caserne luxueuse.
Autre richesse de notre bled, un chemin, un unique chemin. A vrai dire une piste reliant les villages de MAKANYERA à KITONA. Miraculeusement cette piste constituait une ligne très droite sur toute la traversée de notre
concession. Et cette belle ligne droite a été immédiatement utilisée comme ligne de base pour l'implantation
de la future base. Elargie à 21 m, cette modeste piste est devenue la 9ème Avenue.
Les premiers mois ont été consacrés aux reconnaissances et sondages en vue de trouver de l'eau, du sable, de
la pierre ainsi qu’à l'élaboration des premiers projets pour les constructions à ériger à BOMA et à BANANE
(rappelons-le, l'installation de la Force Navale était prioritaire) et à l'étude de l'avant-projet complet de la
base de KITONA, y compris les prévisions du coût et le timing général de construction.
Je rentrai de mission en BELGIQUE le 2 septembre 1952. Le 12 septembre, j'ai eu l'honneur de soumettre
l'ensemble de ces projets à l'approbation de Monsieur le Ministre de la Défense Nationale, à l'époque le
Général DE GREEF.
Dans l'histoire de la base de KITONA, le document de base comportant plans, avant-projets, estimations
budgétaires et planning d'exécution, tapés en cinq exemplaires, a été, après approbation, appelé la "Bible".
Bien entendu, au cours des années, quelques modifications y ont été apportées, comme à toute œuvre
humaine.
Rentré à KITONA au retour de cette mission, le 24 septembre 1952, la "BIBLE en poche" j’ai pu lancer assez
rapidement les premières adjudications pour travaux.
Jusque-là les gens ricanaient: " ça ne pousse pas vite cette base " Quelques mois plus tard, ils regardaient avec
stupeur la vingtaine de bâtiments, sortant simultanément du sol, dans ce désert de KITONA.
Le Colonel du Génie Henri DESMET, constructeur de la magnifique base de KIT0NA.
Il était le père de tous les militaires de la Base. Exigeant pour ses collaborateurs, il était encore plus dur pour
lui-même.
Travailleur infatigable, il a fait de "ce bled", ce que nous avons tous vu le 30 juin 1960.
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LIVREZ LES BANANES!!!
Texte retrouvé dans les archives du musée. Il s’agit d’un récit écrit par Monsieur Gérard Vancauwenberghe, colon. Nous n’avons malheureusement
pas de détails sur les activités de l’intéressé. Le texte est traduit du néerlandais.
Il était à peu près minuit, le 30 juin 1960, quand je fis un tour d’inspection, en compagnie d’un collègue, dans
les environs immédiats du poste détaché de Bokatola, un beau poste de brousse à environ à 150 kilomètres
au sud-est de Coquilhatville (actuellement Wangata).
La lumière de la lune tombait paisiblement sur les toits penchés des huttes Batswa et rien ne laissait prévoir
que les choses allaient fondamentalement dégénérer. Nous nous sommes donc mis au lit l’âme en paix.
Le premier juillet 1960, le Congo belge était entre-temps devenu un état indépendant. Malgré l’avènement de
cette date sensible et historique pour le Congo belge d’alors, l’ambiance restait encore très calme en
comparaison de beaucoup d’autres endroits.
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Mais le calme ne dura pas longtemps. Le lendemain déjà, nous apprîmes par la radio que les administrateurs
congolais d’alors, Lumumba et Kasavubu, exprimaient déjà leurs divergences en public et que l’armée
congolaise se mutinait ici et là. La voix séditieuse et hystérique de Lumumba mit beaucoup d’huile sur le
nouveau feu d’une indépendance congolaise encore si fragile. Les indigènes furent trompeusement informés
par leurs administrateurs et furent même montés contre les blancs. Une grande confusion régnait donc au
sein de la population.
Après quelques jours déjà, des camions chargés de soldats et d’indigènes armés apparurent à Bakola. Ils
étaient turbulents, indisciplinés, sentaient le vin de palme et manifestaient leur soif de pouvoir. Ils nous
prirent nos armes et créèrent un intense sentiment d’insécurité au sein de nos familles. Le chaos était total.
Par la radio nous apprîmes les « exactions » et les actes de violences qui étaient commis dans les postes qui
nous entouraient, dans les villes et à travers les provinces. Mais la fuite n’était plus possible, ni vers des
endroits plus sûrs ni vers la Belgique.
Toutes les routes, les ports et les aérodromes avaient entre-temps été bloqués par les forces irrégulières. Il
n’y avait plus d’autorité centrale. Il s’agissait de démontrer sa force et nous étions abandonnés au bon vouloir
des soldats et des policiers mutins.
Le seul contact qui nous restait avec le monde extérieur passait via la liaison radio qui existait entre les
différents bureaux de poste et le chef-lieu de district, Coquihatville. Mais la fonction d’opérateur était
interdite aux blancs et c’était le commis en chef du bureau des Postes de Ingende qui exerçait cette activité et
personne d’autre.
Chaque matin, entre sept et huit heures, une liaison était établie et des messages pouvaient être transmis.
Un collègue et copain de brousse qui était en poste à Coquihatville a conçu un plan pour nous permettre, de
recevoir un message codé via les radios qui étaient aux mains des « indigènes évolués ». En cas d’absolue
nécessité, il pouvait nous avertir quand le danger devenait trop grand afin que nous puissions fuir le plus vite
possible vers Coquihatville. Pour que ni les soldats ni quelqu’indigène mal intentionné ne puissent
comprendre le sens de ce message et en bloquer la transmission vers les personnes concernées, il fut
proposé, le 9 juillet, d’utiliser la phrase suivante comme code: « LIVREZ LES BANANES ».
Cette phrase innocente et insignifiante ne créerait pas de suspicion et serait transmise sans hésitation.
Les jours passèrent et apportèrent de plus en plus de doute et d’insécurité. Même la nuit nous étions parfois
réveillés par le bruit des bagarres entre indigènes et ivrognes. Nous entendions de plus en plus de nouvelles
concernant l’emprisonnement de blancs, de coups et blessures, de mutilations et même de viol alors que les
hommes étaient jetés en prison. Nous étions réellement pris au piège, abandonnés au pouvoir des sauvages,
des bandits ou des soldats mutins. Tout cela suscitait un sentiment extrêmement désagréable.
La situation paraissait sombre, de mauvaise augure et sans issue.
Mais, le 19 juillet, à l’approche du soir, vint alors notre fidèle petit « policier du territoire », vêtu d’un jeans et
coiffé d’un gracieux fez rouge. Il portait un message sur lequel on pouvait lire les mots magiques, écrits à la
main par le commis de la Poste de Ingende: « LIVREZ LES BANANES ». Nous en eûmes tous un frisson dans le
corps. Nous n’étions donc pas oubliés ni abandonnés à notre sort. Certainement pas par notre ami Ward dans
la lointaine Coquihatville. C’était un espoir de solution… bonne ou mauvaise ?
Le jour suivant, nous démarrions avant l’aurore vers Coq (Coquihatville).
Entre-temps, le 20 juillet, nos Paras belges avaient atterri par surprise sur le petit aérodrome de Coq et ils
avaient conquis et libéré la ville manu militari.
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D’après ce que je sais, à peine trois avions avaient été engagés pour réaliser toute l’opération à laquelle ont
pris part environ 150 Paras belges avec deux jeeps et des munitions.
Après avoir posé nos hommes, les avions se sont envolés et il ne restait à nos gars qu’à finir le travail: ramener
le calme dans une ville de 30 000 autochtones devenus fous ; soumettre une A.N.C. de quelque mille hommes
en euphorie et drogués au chanvre. Le tout permettrait aux otages blancs de pouvoir partir vers la Belgique.
Je vois encore très bien nos Paras belges qui s’affairent sur l’aérodrome de Coquihatville pour que tout se
déroule impeccablement. C’était un bataillon wallon, de Flawinne, je crois. Ils rayonnaient de calme et de
confiance en eux. Tous de très jeunes types mais qui savaient ce qu’ils devaient faire et ce qu’ils voulaient.
Leur supérieur imposait le respect par sa simplicité et son attitude mais il était évident que c’était un homme
à la poigne de fer avec une grande connaissance de son métier.
J’étais de nouveau fier d’être belge.
Para belge « inconnu », encore merci et félicitations. This was well done.
Texte: Gérard VANCAUWENBERGHE.
Traduction libre: Richard SCHEPKENS.
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LEON CROMBE COMMANDO 1942.
(Article tiré de la revue « SPIRIT » de l’ANPCV ANTWERPEN, édition septembre 2014)
Le décès, le 2 août dernier, de Léon Crombé qui fut un de nos membres, nous a incités à publier l’article cidessous. Lorsque nous prîmes connaissance de l’avis funéraire nous réalisâmes que Léon n’était pas un homme
« ordinaire » : il était un ancien commando qui, lors de la seconde guerre mondiale, reçut sa formation en
Angleterre, et participa à de nombreuses opérations militaires. Il eut droit à de nombreuses distinctions
honorifiques.
L’article qui suit a été repris du périodique « UNITED WE CONQUER » de 1993 et mis à notre disposition par
Lou Verboven.
Au domicile du Commandant e.r Léon Crombé.
En 1947, lors de notre premier contact avec notre hôte, il avait déjà conquis ses lettres de gloire comme
commando de la guerre. La plupart des commandos d’après-guerre ont appris à l’estimer lors de leur
instruction sur les rigoureux massifs rocheux de Marche-les-Dames. Personnellement, je garde le souvenir de
l’affable jeune sous-lieutenant Crombé, qui nous enseignait avec beaucoup de patience les techniques qui
devaient nous permettre d’escalader puis de descendre à grands bonds ces redoutables parois abruptes. Nous
apprîmes également que Léon avait, en 1953, remporté le championnat national militaire de tir au pistolet
avec le Colt 45. Il y avait eu au total 300 participants émanant de toutes les composantes des Forces Armées :
la Marine, la Force Aérienne, la Force Terrestre, la Gendarmerie et les garnisons belges en Allemagne
occupée. Nous avons alors estimé qu’il y avait suffisamment de raisons pour le classer dans la catégorie des
commandos réputés. Nous nous sommes donc rendus à son domicile situé Boomgaardstraat, 83 à Burcht.
Nous avons alors rencontré l’homme toujours aussi affable que jadis. Il jouit, en compagnie de sa chère
épouse, d’un repos bien mérité. Durant la conversation nous apprîmes qu’il est en plus un homme
socialement très actif. D’abord, comme il sied, nous avons traité de l’aspect civil ; nous avons ainsi appris qu’il
vit le jour à Berchem-Antwerpen, le 21 octobre 1921. Il fit ses études secondaires à l’école technique de
Borgerhout, se maria le 20 mai 1952 avec Maria Bosmans dont il eut 3 enfants qui plus tard engendrèrent 5
petits-enfants.
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Après vos études avez-vous opté tout de suite pour une carrière militaire ou avez-vous d’abord exercé une
autre fonction ou profession?
Ce n’était pas du tout mon intention d’entamer une carrière militaire. Après mes études je fus recruté, avec
beaucoup d’autres jeunes hommes, pour aller travailler dans la fabrique de munitions de Zwijndrecht. J’y suis
resté actif jusqu’à l’éclatement de la guerre en 1940.
Chaque commando de la guerre constitue une histoire en soi. Pouvez-vous nous raconter comment vous
avez réussi à gagner l’Angleterre en 1940?
Lorsque la guerre éclata je n’étais pas encore à l’armée. Je faisais
par contre partie de la catégorie des jeunes hommes de 16 à 35
ans qui reçurent l’ordre de gagner la France. C’est ainsi que, avec
certains de mes contemporains, je me suis mis en route vers la
France.
Notre périple se fit tantôt à bicyclette, tantôt par train. Personne
ne savait en fait où on allait. En désespoir de cause, nous
essayâmes de sortir de l’enfer grâce à un navire qui se trouvait à
quai à Calais, prêt à prendre la mer. Personne d’entre nous ne
connaissait la destination du bateau.
Nous espérions secrètement être au plus vite de retour à la
maison. La situation à bord était misérable : surpopulation, pas de
nourriture, aucun confort, hygiène inexistante, bref tout était
inhumain. Après 4 jours d’interminable navigation, nous sommes
finalement arrivés au port de Southampton dans le Sud de
l’Angleterre, bien loin de notre mère patrie espérée.
Beaucoup de nos vétérans de guerre belges se sont plaints du premier accueil dans ce pays. Comment cela
s’est-il passé pour vous? Quand y avez-vous été incorporé dans l’armée? Comment avez-vous finalement
intégré le 10 I.A. Commando? Racontez-nous aussi un peu comment s’est passé l’instruction que vous avez
suivie.
En Angleterre nous fûmes accueillis au mieux. Tous les fugitifs furent d’abord
hébergés dans des écoles, puis dans des familles d’accueil.
Cela ne pouvait évidemment pas durer. En compagnie d’autres jeunes, je me
suis alors présenté, en août 1940, comme volontaire à l’occasion de la
réorganisation de l’Armée belge, à Tenby dans le sud du pays de Galles.
Nous reçûmes alors une formation de fantassins. Pendant deux ans nous
avons fréquenté plusieurs garnisons.
En 1942, je me suis alors présenté comme candidat chez les commandos en
Angleterre. Nous reçûmes notre première formation de commando en
Ecosse. Ensuite vinrent encore 9 mois d’entraînement intensif à Abersoch
dans le Nord du pays de Galles.
Une fois cette formation terminée, nous fûmes intégrés au sein du 10e I.A.
Commando. Comme chacun le sait sans doute la troupe belge y était
commandée par le capitaine G. Danloy.
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Chacun de nous a une connaissance au moins partielle des principales campagnes de la troupe belge
pendant la guerre, qui font d’ailleurs la fierté de l’étendard du régiment. Y avez-vous chaque fois participé ?
Quelles sont vos expériences personnelles et vos impressions?
Nous subîmes notre baptême du feu en 1943, en Italie,
principalement au cours de patrouilles de combat dans le no
mans’ land, jusqu’ entre les positions ennemies. La mission
suivante consistait à créer une tête de pont au-delà de la
rivière Garigliano, une mission particulièrement difficile. Les
rives étaient parsemées de mines.
Nous subissions en permanence les tirs d’artillerie et de
mortier. Nous étions toutefois parvenus à déminer une brèche,
ce qui nous permit de franchir la rivière à coups de rames à
bord de nos bateaux pliables. Par bonheur, nos pertes furent
limitées. Nous nous trouvions alors en face du massif
montagneux de Monte-Cassino.
La troupe belge resta alors à l’arrière du front jusque février
1944. Début mars, le capitaine Danloy reçut l’ordre de
rejoindre avec sa troupe l’île de Vis en ex-Yougoslavie, dans la
mer Adriatique. Nous nous y trouvions sous les ordres du
Special Service britannique.
Ensuite notre unité retourna en Angleterre. Entretemps le débarquement en France avait eu lieu et la
Belgique avait été libérée.
Nous débarquâmes à Arromanches et fûmes casernés à Bruges. Après un briefing détaillé la troupe belge
participe à l’assaut de Walcheren, le 1 novembre 1944. Avec l’appui-feux destructeur de la Marine et de la
Force aérienne, les commandos arrivent à quai. Les batteries côtières ennemies sont en grande partie
détruites et celles qui sont restées intactes se rendent. Après 7 jours de combat l’ennemi de Walcheren est
vaincu.
L’estuaire de l’Escaut est libéré et le port d’Anvers tourne à nouveau à plein régime pour l’approvisionnement
des troupes alliées en Europe. Notre unité est à nouveau rappelée en Angleterre. Suivra alors, encore une
instruction en escalade à Cornwall-St-Ives dont les massifs granitiques s’y prêtent à merveille.
Notre audace, notre agilité et notre souplesse y furent régulièrement mises à l’épreuve. Le jour de la
capitulation allemande, la troupe belge se trouvait sur les rives de la Mer baltique. Je fus de toutes ces
campagnes. J’ai certes dû avoir un bon ange-gardien car je n’ai jamais été blessé.
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Après la fin des hostilités vous avez opté pour une carrière militaire au Régiment Commando. Quelles tâches
vous ont-elles été confiées ? De quelles promotions y avez-vous été gratifié?
Durant la guerre, j’avais atteint le grade de caporal. En 1945, je fus nommé sergent. Ensuite, je fus envoyé à
l’école d’officiers à Tervuren. Je quittai cette école en tant qu’adjudant-chef de peloton. A l’issue d’un stage
de trois mois dans un bataillon d’infanterie, je rejoignis à nouveau notre régiment. Je reçus alors l’ordre d’aller
suivre un cours de mortiers lourds dans le secteur anglais en Allemagne.
De retour au régiment, je fus désigné chef de peloton « mortiers lourds ». Je me réjouis d’être à la tête d’un
très bon peloton avec comme sous-officiers les sergents Monteville, Daneels et Cauwenberg. Je me souviens
que le commando Jos Bellekens et encore tant d’autres faisaient partie de ce peloton. Lors de notre premier
exercice de tirs réels à Lagland près d’Arlon, tout se passa à merveille malgré l’enrayage d’une pièce mais
l’action immédiate appropriée y remédia. Demandez à notre Jos Bellekens, il pourra vous en dire plus. Le
capitaine Vivario, alors S3 du régiment et ancien artilleur, félicita le peloton à la suite de ce premier exercice.
Si j’ai donné ces quelques détails, c’est parce que certains gars de notre Amicale Commando en auront
assurément gardé un souvenir particulier.
Beaucoup d’entre eux se rappelleront aussi le cours tireur d’élite à Marche-les-Dames. Faisaient également
partie de ce cours, les exercices pratiques de tir au fusil avec lunette de jour et à la tombée de la nuit dans le
fort de Marchovelette.
Enfin, le capitaine Roman me désigna instructeur escalade au camp Commando. La formation dont j’avais
bénéficié en Angleterre venait ainsi bien à point. Quelques reconnaissances approfondies furent d’abord
effectuées dans la vallée de la Meuse, surtout à Marche-les-Dames. Avec mes plus proches collaborateurs,
Gilbert Deschamps, Jef Jockmans et Frank Heylen, nous avons commencé à ouvrir des voies d’escalade, à
nettoyer et dégager les rochers.
Dès que le temps et la météo le permettaient nous nous mettions à l’ouvrage. C’est alors que furent jetées les
bases de l’école d’escalade qui existe toujours aujourd’hui à Marche-les-Dames.
L’équipe d’escalade faisait aussi fonction de team de démonstration du régiment à l’occasion de visites
d’autorités civiles ou militaires nationales ou étrangères, notamment lors de la visite au Camp Commando de
notre souverain en 1954.
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Ce travail titanesque fut réalisé avec peu ou pas de moyens, mais avec une excellente collaboration, avec la
nécessaire dose de courage et d’audace et, last but not least, dans un esprit de camaraderie mutuelle.
Ultérieurement, le Régiment para commando a continué à prendre d’autres initiatives en collaboration avec
des membres du club alpin belge dans le développement de l’escalade à Marche-les-Dames.
Aussi, en souvenir et en guise d’hommage aux anciens instructeurs et pionniers de l’escalade, leurs noms de
famille ont été donnés à plusieurs massifs. C’est ainsi qu’on peut trouver le rocher Deschamps, l’avant-dernier
situé en face de la gare en direction d’Andenne, le rocher Heylen visible de la route à Marche-les-Dames et le
massif Crombé situé dans l’enceinte même du camp.
Permettez-moi encore de signaler qu’en 1949, la période où j’étais encore sous-lieutenant, tous les officiers et
sous-officiers du Régiment commando sont allés décrocher à Schaffen le brevet B de parachutiste sur base
volontaire. Cela peut être considéré comme le premier pas vers ce qui est devenu plus tard le Régiment ParaCommando.
Jusqu’à quelle date êtes-vous resté au Régiment Para-Commando ? Quelles fonctions avez-vous encore
occupées dans d’autres unités ? Enfin, quand êtes-vous parti à la retraite?
J’ai quitté le Régiment en octobre 1956. J’étais alors lieutenant. J’ai alors posé ma candidature pour une
unité MP dans la région d’Anvers. Par la suite j’ai encore suivi un cours de commandant de compagnie à
l’Ecole d’Infanterie à Arlon. En tant que capitaine, puis commandant, j’ai exercé la fonction de
commandant d’une compagnie de police militaire à Antwerpen Luchtbal et ce jusqu’à la fin de ma
carrière.
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Je suis parti définitivement à la retraite le 1 janvier 1973.
Après une carrière aussi richement remplie, incluant les années de guerre, vous devez certainement
être porteur de plusieurs distinctions honorifiques. Pouvez-vous nous les énumérer?
Commençons par les distinctions belges:
- Cité comme Chevalier de l’Ordre de Léopold II avec palme.
- Octroi de la Croix de guerre 1940 avec palme. Le texte suivant y est inclus : « Volontaire des Forces
Armées belges en Grande-Bretagne en août 1940. Participa à la fondation de l’unité Commando et
l’accompagna dans toutes ses campagnes : Italie, Yougoslavie, Walcheren et Allemagne. Se révéla un
exemple extraordinaire de courage, d’abnégation, de calme et de sang-froid ».
- Croix d’Officier dans l’ordre de Léopold
- Croix militaire de 2e classe
- Croix d’Officier dans l’ordre de la Couronne
- Croix de Chevalier dans l’ordre de Léopold
- Chevalier dans l’ordre de la Couronne
- Médaille de Volontaire de guerre combattant avec barrette d’argent 1940-1945
- Médaille du Souvenir de la Guerre 1940-1945
Puis les distinctions britanniques:
- 39-45 Star
- Italy Star
- Defence Medal
- Fourragère Blanche et Noire des « Special Services »
Encore une distinction française:
- Médaille de la France libérée
Enfin, une distinction yougoslave:
- La distinction d’Officier avec Sabres d’Argent dans l’ordre du Mérite Militaire
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Avez-vous, à l’issue de votre carrière militaire, encore entamé une carrière civile ? Vous êtes-vous encore
occupé de certaines activités d’ordre social, culturel ou politique ? Des hobbies vous intéressent-ils en
particulier ?
Après ma carrière militaire j’ai encore travaillé cinq ans en tant que consultant du personnel dans une
boulangerie industrielle. Avec une équipe du département local du KWB (l’association des Travailleurs
Chrétiens) nous nous investissons surtout sur le plan social, en particulier dans le fonctionnement local
du réseau de soins aux malades. Nous aidons toujours activement lors des différentes initiatives et
activités. Lorsqu’il y a une petite fête, nous nous occupons des petits gâteaux nécessaires. Cela peut
aller de 150 à 220 pièces. Toutes ces occupations nous procurent beaucoup de joie et de plaisirs.
Mes principaux hobbies consistent dans le jardinage et la cuisine biologiques. Je suis membre du
« V.E.L.T », qui est une association pour l’agriculture et l’horticulture écologiques.
Faire la cuisine et de la pâtisserie sont des loisirs qui m’ont toujours intéressées.
Avec une équipe de collaborateurs enthousiastes du département du K.W.B, nous avons déjà organisé
plusieurs séries de cours de « cuisine et pâtisserie », qui sont uniquement accessibles aux hommes.
Vous voyez que nous nous occupons encore toujours d’une manière active et pratique.
Pour conclure nous aimerions transmettre à nos lecteurs votre profonde impression personnelle sur
ce que le Régiment Commando a signifié et signifie toujours pour vous.
C’est en tout cas dans des circonstances fortuites et exceptionnelles que j’ai eu l’occasion de participer
à la création de l’unité Commando et de participer à toutes ses campagnes. Les expériences
engrangées sont pour mes frères d’armes et moi-même un stimulant pour transmettre le « spirit
commando » aux jeunes aspirants commando.
Lorsqu’une jeune recrue s’adressait à moi pour dire qu’il avait peur, ma réponse a toujours été :
« Avoir peur est normal et humain mais exécuter la mission en dépit de la peur permet de reconnaître
les véritables hommes ».
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EPILOGUE.
Une fois de plus nous avons eu l’honneur et le plaisir de relater le parcours de vie d’un exceptionnel
ancien commando de 1942.
C’est grâce à ses qualités humaines et à ses compétences que Léon a pu gravir les échelons du statut
de jeune du peuple jusqu’à un rang militaire appréciable. Grâce à son intégration et son séjour dans
notre régiment, ces qualités ont pu se développer pleinement.
Au nom de nos lecteurs nous le remercions chaleureusement pour sa collaboration spontanée et lui
souhaitons encore de nombreuses années de bonheur avec son épouse, ses enfants et ses petitsenfants.
Traduction libre: Freddy VAN DE WEGHE.
**********
CEREMONIE à SAN PIETRO AVALLANA.
Début novembre, comme chaque année, les habitants de San Pietro Avellana célèbrent la Fête de la Nation et
commémorent la libération du pays.
Fin 1943 les nazis décident de stopper l'avance des troupes alliées avant Rome. Ils organisent une forte
position défensive sur l'alignement Garigliano-Sangro, cette position bien choisie doit marquer la fin de la
progression alliée. La politique de la « Terre brûlée » est appliquée. De nombreuses agglomérations se
trouvant en avant de la position nazie sont détruites à l'explosif et les ruines minées. San Pietro est une de ces
villes-martyrs.
Fin 1943, des troupes canadiennes libèrent la région. La ligne Gustav tient, les alliés doivent passer, ils y
mettent les moyens. Les Commandos Belges, entre autres, sont engagés.
Ils opèrent depuis San Pietro Avellana.
Pendant la nuit du 20 au 21 décembre 1940, la patrouille
du Lieutenant DETON est accrochée par l'ennemi, le
Commando MAIRESSE est grièvement blessé. Il est
ramené par ses camarades dans la position où il décèdera
suite à ses blessures. Le 03 janvier 1944, le Lieutenant
DETON commande à nouveau une patrouille au cours de
laquelle il est blessé et décède suite à ses blessures.
Les deux premiers morts de l'unité sont associés aux
cérémonies de commémoration de la libération.
Le samedi 8 novembre 2014, nous arrivons vers 10 heures. Nous nous arrêtons au magasin pour enlever les
fleurs commandées au nom du 2ème Bataillon de Commandos et rejoignons l'hôtel de ville où nous retrouvons
le maire, ses adjoints et quelques habitants. Le cortège se forme et remonte le village en direction de l'église,
le seul bâtiment à avoir échappé à la destruction de 1943. Après la messe, nous descendons par les petites
rues vers la place où a lieu la cérémonie au monument aux morts italiens et belges.
Après le dépôt des fleurs, le discours du maire et l'intervention des écoliers, nous remettons un exemplaire du
« coin » de 2ème Bataillon de Commandos à la municipalité de San Pietro Avellana ; le maire le reçoit avec
gratitude.
Pour clôturer la cérémonie, les hymnes nationaux sont joués et le tout est suivi d'une collation en plein air.
Nous sommes en novembre et la température est encore douce. En fin d'après-midi, nous quittons nos amis.
A l'an prochain! Peut-être plus tôt ?
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Si vous passez en Molisse, allez dire bonjour à San
Pietro Avellana. Si vous vous faites reconnaître
comme un Commando belge ou un ami, vous serez
bien reçu. Dans son petit magasin, Madame Paola Di
Sanza qui vend (presque) de tout vous recevra en
français. Je vous conseille les spécialités aux truffes,
c'est la région!
Christian ROBIN.
**********
Aperçu du matériel armement et optique au sein du 2Bn Cdo
Première Partie.
Documentation aimablement fournie par
Philippe BAWENS, Adjudant (OR-8), Chef armement, 2 Bataillon de Commandos
GP. (FN HERSTAL)
Type: Pistolet
Calibre: 9 mm parabellum
Poids: 0,930 kg
Longueur: 200 mm
Longueur du canon: 118 mm
Chargeur: 13 coups
Portée efficace: 50 m
Five Seven.(FN HERSTAL)
Type: Pistolet
Calibre: 5,7
Poids: 0,627 kg
Longueur: 122 mm
Longueur du canon: 68.6 cm
Chargeur: 20 coups
Portée efficace: 50 m
Portée maximum: 200 m
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FNC M3. (FN HERSTAL)
FN HERSTAL:
Type: Fusil d’assaut
Calibre: 5,56
Poids: 3,8 kg
Longueur: 1014 mm
Chargeur: 30 coups
Portée efficace: 250 - 400 m
AW Sniper 7,62. (Accuracy International)
Type: Fusil
Calibre: 7,62
Poids: 6,5kg
Longueur: 1180 mm
Longueur du canon: 660 mm
Chargeur: 10 coups
Portée efficace: 800 m
Optique:
Jour: Schmit & Bender 6x42
Nuit: Pilkington Kite MK IV
Jour.
Nuit.
F2000. (FN HERSTAL)
Type: Fusil d’assaut
Calibre: 5,56
Grenade: 40 mm
Poids: 3,6 kg
4,6 kg avec lance-grenade
Longueur: 694 mm
Longueur du canon: 400 mm
Chargeur: 30 coups
Portée efficace: 400 m
Optique:
Zoom optique 1,6x
20
P90. (FN HERSTAL)
Type: Pistolet mitrailleur
Calibre: 5,7
Poids: 2,54 kg
Longueur: 500 mm
Longueur du canon: 263 mm
Chargeur: 50 coups
Portée efficace: 200m
Optique:
Viseur reflex sight AIMPOINT Micro T-1
SCAR-L* Std. (FN HERSTAL)
Type: Fusil d’assaut compact
Calibre: 5,56
Poids: 3,5 kg
Longueur: 850 mm
Chargeur: 30 coups
Portée efficace: 300 m-500 m-600 m
im Optique:
Aimpoint
Trijicon
LED FENIX TK15 Lampe tactique
FN40GL-L FDE *.(FN HERSTAL)
*Special Operations Forces Combat Assault Rifle
*FN 40 mm Grenade Launcher-Light Flat Dark Earth
**********
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PV ASSEMBLEE GENERALE DU 23 JANVIER 2015.
"MUSEE DES COMMANDOS"
"MUSEUM DER COMMANDO’S"
Association sans but lucratif.
Moniteur Belge 23 décembre 1995 n°24109
Arrondissement judiciaire de Namur
N° d’entreprise 0456808038
Vereniging zonder winstoogmerk.
Belgisch Staatsblad 23 december 1995 n°24109
Gerechtelijk arrondissement van Namur
Nr van bedrijf 0456808038
Caserne Sous-Lieutenant Thibaut
Rue Durieux, 80
5020 FLAWINNE
IBAN: BE55-0012-8958-0644
BIC: GEBABEBB
Kazerne Onder Luitenant Thibaut
Rue Durieux, 80
5020 FLAWINNE
IBAN: BE55-0012-8958-0644
BIC: GEBABEBB
United we Conquer
Flawinne, le 01 février 2015.
Annexes : 2 (Deux).
N°:5007
PV DE L’ASSEMBLEE GENERALE 2015.
1. Généralités:
La réunion en objet a eu lieu à Flawinne le 23 janvier 2015.
Elle a débuté par un dépôt de fleurs, suivi d’une minute de silence au monument des Commandos tombés en
service.
La cérémonie était rehaussée par la présence du drapeau de l’Amicale Nationale Para-Commando, porté par
Monsieur Mark PROVEZ, du drapeau de la Régionale Namur, porté par Monsieur Christian NOE et du drapeau
de la Régionale Soignies porté par Monsieur Jean-Luc RAMELOT.
Nombre des membres présents: 171
Nombre de mandat: 37
Allocution de notre Président, le Lt-Col BEM Vincent PIERARD:
Chers amis,
Voici déjà un an depuis notre dernière assemblée, au cours de laquelle nous devions régler la problématique de
la succession du Commandant e.r. DEUDON, qui m’avait remis sa lettre de démission, quelques semaines plus
tôt. A l’époque, le Lieutenant-Colonel e.r. Philippe LATTAQUE avait proposé ses services pour nous sortir de
l’ornière dans laquelle nous étions coincés alors, par manque de candidats pour reprendre ce flambeau.
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Cependant, la charge d’administrateur délégué de notre musée, effectuée en cumul d’une vie professionnelle
encore très active, ne permettait pas de poursuivre cet engagement avec la sérénité voulue.
C’est pourquoi la fonction est redevenue vacante jusqu’au moment où le Lieutenant-Colonel breveté d’étatmajor Richard SCHEPKENS a été admis à la pension à son tour ! Il s’est immédiatement proposé pour
reprendre cette fonction, étant disponible et très enthousiaste pour reprendre les rênes tenues si longtemps par le
Commandant e.r. DEUDON. Cette candidature fut accueillie avec beaucoup de joie de la part des membres
actifs, qui se retrouvent les lundis et mercredis dans le musée. C’est pourquoi, en ma qualité de président, j’ai
accepté la candidature du Lieutenant-Colonel breveté d’état-major e.r. Richard SCHEPKENS en tant
qu’administrateur délégué du musée. Je vais donc tout à l’heure soumettre ce choix au vote de l’assemblée
générale, afin de l’officialiser et de pouvoir la publier au moniteur.
Je suis donc très heureux de pouvoir constater que notre musée bénéficie d’un souffle nouveau, et
l’enthousiasme de ses membres actifs, que je côtoie chaque semaine, fait plaisir à voir.
De plus, je reçois de nombreux témoignages de reconnaissance, émanant de nombreux groupes de visiteurs, qui
nous font l’honneur de nous visiter, et qui tous ressortent impressionnés par tant de trésors et de souvenirs
qu’ils ont eu l’occasion de voir durant leur visite.
Nous pourrions donc en conclure que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, en tout cas pour ce qui
concerne notre musée. Malheureusement, je ne me risquerais pas à m’avancer trop vite sur ce terrain. En effet,
l’année 2015 sera une année très particulière pour la Défense, je dirais même : « l’année de tous les dangers » !
Ce 03 avril 2015 – le Vendredi saint, en espérant que ce sera un signe – devrait être diffusé le nouveau plan de
restructuration de notre ministre de la Défense.
Il s’agira d’un plan drastique, faisant suite à des mesures d’économies d’une ampleur sans précédent, qui
annoncera la suppression d’un tiers de nos effectifs, la suppression de nombreuses unités, la disparition de
nombreuses installations, ainsi que de nombreuses autres mesures d’économies.
Si je ne crains rien quant à l’avenir du 2 Bn Cdo, je vous avoue ne pas être aussi serein quant à son
stationnement au sein du Quartier Thibaut de Flawinne. Et dans ce cas, je vous laisse imaginer les
conséquences pour notre musée… Ce serait dramatique. Je crains, en effet, que pour sauver la base de
Florennes il soit décidé d’y faire migrer le bataillon, de manière à justifier l’existence de la base, par la masse
critique de personnel qu’elle abriterait alors. Je n’ai pas pour habitude de propager des rumeurs, mais cette fois,
les signaux qui me parviennent sont de plus en plus clairs…
Déplacer le 2 Bn Cdo à Florennes serait une catastrophe pour son opérationnalité, par le simple fait de son
éloignement géographique des grandes voies d’accès, qui justement nous permettent d’aller recruter nos
Commandos parmi les forces vives venant de toute la partie francophone du pays. Amay est une deuxième
option qui circule aussi comme implantation possible du bataillon. Plus facile d’accès par rapport à Florennes,
Amay est cependant excentré en comparaison de Flawinne qui se trouve parfaitement centré, à proximité des
grands axes, routiers et ferroviaires.
En tant que Chef de Corps du 2 Bn Cdo, je vois là un péril majeur pour l’opérationnalité de mon bataillon. En
perdant son attrait géographique lié à son positionnement idéal, le risque est très grand de connaître d’énormes
difficultés à pouvoir remplir ses compagnies.
En tant que président du musée des Commandos, je considère aussi, vous l’aurez compris, que voir disparaître
le 2 Bn Cdo du Quartier Thibaut est une perspective terrifiante !
C’est pourquoi j’ai tenu à vous faire part de mes craintes qui ne sont, à l’heure actuelle je le répète, que le fruit
de rumeurs, mais suffisamment recoupées pour qu’elles commencent à devenir préoccupantes. J’espère, de la
sorte, pouvoir me servir de vos voix comme d’une caisse de résonnance, pour clamer haut et fort notre
désapprobation envers un tel plan, s’il devait être un jour décidé.
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J’espère pouvoir vous annoncer, lors de notre prochaine parade commémorative du 07 avril, que mes craintes
n’étaient pas fondées. Mais je préfère prévenir et éviter qu’on me dise qu’on ne savait pas…
Je vous remercie pour votre attention.
United we conquer
2. Ordredu jour.
A. Présentation et élection:
Le président présente le nouveau Chef de Corps du CE Cdo, le Lieutenant-Colonel BEM Steven Van den
BOGAERT en remplacement de Lieutenant-Colonel BEM Thierry HINNEKENS dans le Conseil
d’Administration.
Le président demande à l’AG de confirmer comme Administrateur Délégué le Lieutenant-Colonel BEM e.r.
Richard SCHEPKENS à la place du Lieutenant-Colonel e.r. Philippe LATTAQUE, démissionnaire pour raison
professionnelle.
Par vote et à l’unanimité, l’AG approuve la demande du président.
B. Approbation du PV de l’Assemblée Générale de 2014:
Le secrétaire, l’Adjt Maj e.r. Hubert PAUWELS demande à l’Assemblée Générale d’approuver le PV de 2014.
Y a-t-il des questions concernant le contenu de ce PV?
L’Assemblée Générale approuve le PV.
Le PV de l’Assemblée Générale 2015 sera envoyé avec le Dagger N° 28 du 07 avril 2015.
C. Rapport d’activités du Musée:
L’Administrateur Délégué, Lt-Col BEM e.r. Richard SCHEPKENS, se présente et expose le bilan de l’année.
En 2014, nous avons accueilli 2141 visiteurs.
Portes ouvertes du 29 août 2014: 668 visiteurs.
5 pelotons ( 3 NL et 2 FR ) de la Cie Instruction Para-Commando de WARTET.
La 21ème Compagnie du 3 Bataillon de Parachutistes de TIELEN.
Le peloton mortier 120 mm (Capacité Para Commando?) du Bataillon Artillerie de BRASSCHAAT.
20 groupes civils: associations et écoles.
Le lieutenant-Colonel e.r. Léopold HENROT a offert un dawa au Musée.
Ce dawa (fétiche protecteur) était monté sur un pick-up armé ( Mi 14,5 mm chinoise ) ayant participé à une
embuscade contre la 13ème Compagnie à hauteur du Camp Ketele le 24 novembre 1964 au matin. Opérations
Stan et Paulis 1964. A voir dans la salle 6.
Nouveau:
Un ensemble trépieds (un haut et un bas) pour le poste de tir MILAN, la fixation pour la caméra MIRA et des
petites bouteilles ( Air comprimé ) pour le refroidissement de la caméra MIRA. A voir dans la salle N° 8.
Le Padre QUERTEMONT a offert un mannequin avec la tenue d’un tirailleur algérien. A voir dans la salle 3B.
Ce mannequin permettra d’attirer l’attention des visiteurs sur la période algérienne.
A réaliser en 2015:
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Introduire auprès du Conseil Communal de la ville de Namur une demande d’apposition d’une plaque de 30 ans
de présence à la citadelle de Namur des Commandos et Para-Commandos à l’entrée de Terra Nova.
Introduire une demande pour obtenir une caméra Mira pour le poste de tir Milan et un fusil AW de tireur d’élite
pour le Musée.
D. Comptabilité:
Le Trésorier, Adjt Chef e.r. Jean-Marie GOEDERT prend la parole:
Situation financière:
Présentation du bilan de l’année 2014 (Voir annexe A).
La comptabilité a été contrôlée par Messieurs Robert GUSTIN et Patrick MARTINUS.
Contrôle des vérificateurs aux comptes:
Monsieur Robert GUSTIN lit la formule consacrée du contrôle des comptes pour l’année 2014. L’assemblée
générale approuve ses conclusions. (Voir annexe B).
Les Messieurs Robert GUSTIN et Patrick MARTINUS sont reconduits comme vérificateurs aux comptes pour
l’année 2015 par le Conseil d’Administration.
Situation des membres:
Nombre de membres en ordre de cotisation le 31 décembre 2014: 852.
La cotisation demeure à 7,00€ mais augmentera prochainement!
Merci à ceux qui ont fait un don supplémentaire au Musée.
La cotisation est annuelle et couvre la période du 01 janvier au 31 décembre.
Je vous demande de communiquer votre changement d’adresse ou votre N° téléphone par courrier ou par E-mail.
Votre carte de membre 2015 sera envoyée avec le Dagger N° 28 du 07 avril 2015.
E. Divers.
La rédaction de notre revue The Commando Dagger est assurée par notre secrétaire suite à la situation de santé
de notre rédacteur en chef Jaques RINGLET.
Monsieur Freddy MORELLE a donné sa démission pour raison personnelle comme membre du Conseil
d’Administration. Il ne sera pas remplacé dans le CA.
On fait appel à un ancien Commando 1944 pour le remplacement de Monsieur Jean VAN ANTWERPEN
(décédé) dans le conseil d’administration.
On fait appel à un volontaire avec un minimum de connaissances en informatique pour réaliser le scanning des
photos de nos archives. Travail avec l’équipe de gestion le lundi suivant sa disponibilité.
On fait appel à deux/trois volontaires pour renforcer l’équipe des guides du musée. Etre disponible un mercredi
après-midi. Dans un premier temps, une formation sera dispensée par nos guides expérimentés.
Adjt-Chef Marcel DIMANCHE rendra visite en France à Monsieur Pierre VANDENDAELE, ancien
Commando 1944 pour finaliser la période 1942-1945 de nos archives. Après la clôture de ces recherches, la
liste des premiers Commandos, affichée en salle 3A, sera adaptée.
Le Musée cherche un poignard Commando N° 1. Spécificité: la garde est en forme de S.
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Le Musée cherche également une lunette de tireur d’élite pour le fusil Lee-Enfield.
Tous renseignements sont les bienvenus.
F. Comment contacter votre Musée?
Via les personnes suivantes:
Le secrétaire Adjt Maj e.r. Hubert PAUWELS: N° GSM 0475/60 98 22.
Le trésorier Adjt Chef e.r. Jean-Marie GOEDERT: N° Tf 081/ 73.50.21.
Le Musée directement.
Le secrétariat du Musée: N° Tf 02/44.21013.
Les archives du Musée: N° TF 02/ 44.21147
Attention! Uniquement chaque lundi entre 09.00 Hr et 15.00 Hr.
Via E-Mail.
Administrateur Délégué: [email protected]
Le secrétariat du Musée: [email protected]
Les archives du Musée: [email protected]
3. Clôture de l’Assemblée Générale.
Le Président conclut:
Je vous invite maintenant à visiter votre beau Musée et ensuite à prendre le verre de l’amitié.
Je déclare l’Assemblée Générale de notre A.S.B.L. « Musée des Commandos » clôturée.
Vincent PIERARD
Lieutenant-Colonel BEM
Commandant du 2ème Bataillon de Commandos
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REMERCIEMENT.
Monsieur Freddy MORELLE nous a fait part de sa démission en tant que membre du conseil d’administration.
Le comité de rédaction se joint à toute l’équipe du musée et aux autres membres du conseil d’administration
pour le remercier pour son implication active dans la promotion du spirit et de l’esprit de Corps des
Commandos.
Nous lui souhaitons encore beaucoup de succès pour l’avenir et lui assurons une place de choix dans nos
souvenirs.
Le secrétariat.
**********
ILS NOUS ONT QUITTES.
Monsieur Marcellin de CLIPPELE.
Le 22 novembre 2014.
Commando 1944.
*****
Adjudant-Chef e.r. Georges HELDERWEIRT.
Le 07 décembre 2014.
Volontaire de guerre.
2 Bataillon Commando.
Ancien RSM du Bataillon de 1972 à 1980.
Nous présentons aux membres de leur famille nos sincères condoléances.
**********
COMMENT CONTACTER VOTRE MUSEE.
1. Via les personnes suivantes.
Le secrétaire Adjt Maj e.r. Hubert PAUWELS: N° GSM 0475/60 98 22.
Le trésorier Adjt Chef e.r. Jean-Marie GOEDERT: N° Tf 081/ 73.50.21.
2. Le Musée directement.
Le secrétariat du Musée: N° Tf 02/44.21013.
Les archives du Musée: N° TF 02/ 44.21147
Attention! Le lundi entre 09.00 Hr et 15.00 Hr.
3. Via E-Mail.
Administrateur Délégué: [email protected]
Le secrétariat du Musée: [email protected]
Les archives du Musée: [email protected]
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AQUARELLE.
Les soldats sont prêts pour défendre et assurer la sécurité du pays et des citoyens.
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