Sommaire - CRPF Pays de la Loire
Transcription
Sommaire - CRPF Pays de la Loire
Bois et Forêts en Pays de la Loire Sommaire "Ensemble, mobilisons la Forêt pour l'Avenir" n "Ensemble, mobilisons la Forêt pour l'Avenir" p. 1 n Le pin maritime demande une sylviculture plus dynamique p. 2-3 n Maladie des bandes rouges sur pin Laricio de Corsep. 3 n Les bois et les forêts p. 4-5 construisent nos paysages n L'avenir incertain du frêne p. 6 n « Se former et s'informer » premier acte de la gestion forestière durable p. 7 n Marché du bois sur pied en 2014 La Feuille Les prochaines journées d'information p. 8 Toute la filière forêt-bois des Pays de la Loire s'est retrouvée le 23 janvier dernier pour adopter une charte ainsi nommée. Au delà de l'évènement, décryptons cet appel. "Ensemble", c'est le mot le plus important, car c'est sans doute la première fois que toute la filière, de l'amont (les forestiers) à l'aval (les industriels), s'engagent, aussi nettement, à réunir leur énergie et leurs compétences, afin de mieux exploiter la forêt et d'améliorer son renouvellement. Gérer aujourd'hui en se préoccupant de demain, c'est bien cela la gestion durable que nos documents de gestion (plans simples de gestion, règlements types de gestion, code des bonnes pratiques sylvicoles) garantissent et que PEFC certifie. C'est aussi de cela dont il faut convaincre nos contemporains : consommer le bois ainsi produit, c'est rendre service à la forêt. Notre forêt, souvent trop dense, ne donne pas le meilleur d'elle-même, ni pour la Nature, ni pour l'Économie. C'est une responsabilité collective que d'améliorer cette situation dont les causes multiples appellent des solutions diverses. Des débouchés nouveaux s'ouvrent, tant pour le bois d'oeuvre (construction principalement), que pour le bois énergie (chaudières en extension ultra-rapide ...). Alors procédons dans l'ordre, c'est-à-dire choisissons la sylviculture tournée vers la production de bois d'oeuvre, là où elle est possible. Elle sera aussi à la source d'une production considérable de bois d'industrie et d'énergie. Mais encore faut-il que le déclic se fasse, c'est-à-dire que les propriétaires forestiers deviennent sylviculteurs. C'est le cas de la plupart de ceux qui disposent de plans simples de gestion. En Pays de la Loire, ils représentent, en nombre, environ 10 % des propriétaires de plus de 4 hectares. Même si, en surface, le pourcentage dépasse 60 %, convenons que la marge de progrès est encore importante et que la charte interprofessionnelle se devait de poser ce préalable. B. Longa - CRPF PDL © CNPF "Mobilisons la Forêt pour l'Avenir" N° 115 - Avril 2015 L'avenir passe par le renouvellement de la forêt. Le maintien de l'état boisé après une coupe rase est bien entendu nécessaire, mais pas suffisant ; il faut également savoir maintenir, voire améliorer, un potentiel de production indispensable à l'industrie et valorisant pour le propriétaire lui-même. Le CRPF mène actuellement une enquête sur l'ensemble de la région pour mieux connaître la réalité du renouvellement forestier. Avant même d'en découvrir les résultats, le constat de la faiblesse du reboisement s'impose. Par "reboisement", il faut entendre replantation après coupe, avec des essences adaptées aux conditions stationnelles et aux aléas liés au changement climatique. Le Fonds forestier national a disparu à l'aube du siècle. Nous espérons que notre charte le fasse renaître de ses cendres, sous la forme d'un "fonds forestier régional" dont les contours se dessinent dans plusieurs autres régions. Il n'est pas trop tôt, si vous possédez de telles parcelles, d'en parler au technicien du CRPF de votre secteur. De nouveaux financements, publics et privés, sont en effet en train de se mettre en place. Alors sachons investir au bon moment. Il semble que cela soit bientôt le cas. Antoine de Ponton d’Amécourt Président du CRPF des Pays de la Loire Président du CNPF Le pin maritime demande une sylviculture plus dynamique Une sylviculture souvent paresseuse L'étude réalisée en Sarthe en 2011 (Bois et Forêts de sept. 2013), montre que le bilan de la gestion des futaies de pin maritime en forêt privée n’est pas toujours à la hauteur des capacités de cette essence : • une sylviculture souvent peu dynamique illustrée notamment par des densités/ha trop élevées à toutes les étapes de son développement. Ainsi, le pin maritime n’atteint ses dimensions de maturité que vers 65 ans au lieu de 45 ans avec une gestion plus en rapport avec sa vitalité, • un renouvellement tardif révélé par une surface importante de futaies vieillies. Dans les PSG, 45 % des parcelles de plus de 4 ha ont plus de 45 ans, et 5 % ont moins de 15 ans. L'idéal voudrait que chaque classe d'âge représente 25 % de la surface. Cette situation est source de risques pour le propriétaire, pour la forêt et pour la filière. Ces peuplements vieillissants sont plus fragiles donc plus sensibles aux aléas climatiques et sanitaires. Le renouvellement retardé influe sur la régularité de l’approvisionnent de nos scieries. Très globalement ce constat Sarthois se vérifie pour l’ensemble des pinèdes de la Région, ce qui les fragilise aussi. S’attaquer aux causes Remédier à cette situation nécessite d’en connaître les causes. Celles-ci sont multiples mais se divisent généralement en deux grandes catégories : les causes économiques et les causes techniques. Si l’essentiel des causes économiques (cours des bois, difficultés de mise en marché…) échappent au champ de compétence du CRPF celui-ci peut participer à la levée des freins techniques (habitudes de gestion anciennes, méconnaissance des capacités du pin maritime…). Le CRPF développe donc des actions spécifiques autour de 2 axes principaux : • le suivi des PSG pour prévenir les retards d’intervention en proposant les solutions spécifiques aux problèmes rencontrés par le propriétaire pour la mise en œuvre de ses exploitations, • un programme de vulgarisation des techniques de sylviculture en adéquation avec les potentialités du pin maritime. Pour ce dernier point, un itinéraire sylvicole reprenant les principales étapes pour la bonne conduite des futaies régulières de pin maritime a été réalisé. Il est disponible sur le site internet du CRPF. Des groupes pour échanger et agir Si cet itinéraire permet de bien visualiser le cycle de ce pin et de programmer Gestion forestière Plants et matériels forestiers Travaux sylvicoles Exploitation - Vente de bois Plaquettes forestières Cartographie par S.I.G Section des Pays de la Loire Agence de La Flèche 5, rue des Gravaux 72200 La FLÈCHE 2 Avril 2015 Tél : 02 43 45 55 45 Fax : 02 43 45 55 50 C. Weben - CRPF PDL © CNPF Le pin maritime est la première essence résineuse en Pays de la Loire. Sa croissance vigoureuse et sa capacité à mettre en valeur les sols pauvres sont ses atouts majeurs. Sa gestion aussi est bien connue et il est souvent facile à régénérer, lorsque la technique employée est adaptée aux conditions locales. Pourtant, la décision du renouvellement est parfois retardée, ce qui lui fait perdre une bonne partie de ses atouts. En Sarthe, un groupe de sylviculture appliquée animé par le CRPF, a permis aux participants de mieux comprendre et maîtriser les différentes étapes de cette opération. Donner au pin maritime la possibilité d'exprimer toute sa vitalité. les interventions, cela n’est pas toujours suffisant. Passer de la programmation à l’action n’est pas si facile. Cet outil d’aide à la programmation est donc complété par un programme de réunions de vulgarisation destiné à illustrer sur le terrain les différentes étapes de l’itinéraire, particulièrement celle du renouvellement. Le CRPF complète cette première approche en mettant en place, pour ceux qui le souhaitent, des groupes de sylviculture appliquée (GSA). Leur objectif est de favoriser les échanges d’expériences entre propriétaires ayant à réaliser la même opération technique. Ces groupes de 5 à 10 propriétaires forestiers se réunissent pour en suivre, chez les uns et les autres, les différentes étapes de la réalisation. Un groupe de ce type a été constitué en Sarthe avec une dizaine de propriétaires forestiers ayant prévu le renouvellement de futaies de pin maritime dans leur Plan Simple de Gestion. La première réunion s’est tenue dans un peuplement vieillissant. Le pro- de réinvestissement nécessaire au bon renouvellement de cette parcelle. A l'issue de ces rencontres, chacun peut échanger ses contacts, récapituler et préciser les points de vigilance indispensables qu'il a repérés. Tous ces éléments permettent ensuite aux participants de mieux maîtriser les tenants et aboutissants du chantier envisagé et ainsi se faire accompagner à bon escient dans la réalisation de ce projet. Des résultats Avec cette action, 5 de ces 6 parcelles « en difficulté » sont maintenant exploitées ou en cours d’exploitation. La connaissance des différentes étapes d’un renouvellement, la visite de réalisations et leur suivi, font que le propriétaire n’a plus l’impression de foncer dans l’inconnu. Tout n’est pas facile, les impondérables existent, mais bénéficier C. Weben - CRPF PDL © CNPF priétaire hésitait sur la stratégie à suivre. Le partage d’expérience avec les autres propriétaires et le technicien animateur a permis de préciser la stratégie et les étapes à suivre. La décision de la coupe rase a été prise et réalisée quelques semaines plus tard, profitant d’ailleurs de cours très favorables. La seconde réunion du groupe s’est tenue chez un autre participant sur une parcelle très âgée, gemmée, champignonnée. La faible qualité des bois posait la question de la capacité à financer le renouvellement avec le produit de la coupe. Face à cette incertitude, le propriétaire retardait la coupe d’année en année et avec le temps, la qualité continuait à se dégrader. Grâce aux échanges d’expériences, la possibilité de valoriser en bois énergie les vieux bois altérés est mise en évidence et évaluée. Ce nouveau débouché viendra alléger la charge Laisser la place aux jeunes. B. Longa - CRPF PDL © CNPF En cette fin d’hiver, les pins laricios prennent dans de très nombreux peuplements une couleur rougeâtre, principalement dans leur partie basse. Cette couleur est la conséquence d'une maladie appelée communément « la maladie des bandes rouges » due au champignon "Dothistroma septosporum". Observée depuis une vingtaine d’années en France, elle est désormais très présente avec des niveaux d’attaque qui progressent régulièrement. Cette année, en Pays de la Loire les pins laricios La maladie des bandes rouges. sont très attaqués. La principale conséquence de la maladie des bandes rouges est une forte chute de la croissance des arbres atteints. Jusqu'à présent cela n'entraîne que de très rares mortalités, même après plusieurs attaques successives. La maladie ne doit pas conduire à entreprendre des coupes rases prématurées. Compte tenu de ce problème, le choix du pin laricio comme essence de reboisement doit être limité aux stations qui lui conviennent parfaitement. Il est aussi recommandé d'éviter les plantations sur de trop grandes surfaces. Pour mieux connaître cette maladie une étude est en cours en Pays de la Loire et en région Centre. Encadrée par l’Institut de Recherche en Sciences et Technologie pour l’Environnement et l’Agriculture (IRSTEA), en coordination avec l’Institut pour le Développement Forestier (IDF) et le Département Santé des Forêts (DSF), cette étude, menée par le CRPF, se déroulera en 2 parties. D'avril à juin 2015 aura lieu le repérage de 100 placettes de l'échantillon. En 2016 l’étude approfondie des conditions favorisant le développement de ce champignon sera entreprise. Contact : C. Weben CRPF ou le correspondant DSF de votre secteur (cf page 6). de l’expérience de chacun est un atout pour mieux maîtriser son propre chantier en s'entourant de professionnels qualifiés. Les liens noués au cours de ces réunions, permettent aussi aux participants de continuer à se rencontrer sur leurs chantiers, même sans l'animateur du groupe. C'est cela le développement forestier ! Cédric Belliot Technicien CRPF VilmoriN, producteur de semeNces pour le reboisemeNt Nous recherchons, pour la récolte de semences, de beaux peuplements dans les espèces suivantes : • Alisier torminal • Cormier • Noyer commun • Noyer noir d’Amérique • Chêne pubescent • Chêne chevelu • If • Sapin de Nordmann • Tilleul à petite feuille 0115 éluèrE & ASSoCIéS Maladie des bandes rouges sur pin laricio de Corse : comprendre pour agir VIlmorIN SA route du manoir – 49250 lA mENITrE T. 02 41 79 41 66 F. 02 41 79 75 41 [email protected] vilmorin-tree-seeds.com SEED GENERATION Avril 2015 3 Les bois et les forêts contruisent nos paysages _______ Dans notre région marquée essentiellement par un relief de plaine, l’arbre et les boisements, qui occupent 11%* du territoire, constituent des éléments fondamentaux de nos paysages. Qu’elle soit située sur le littoral ou dans les terres, en secteur urbain ou rural, la trame végétale offre une grande variété de formes et de couleurs. En constituant des opacités ou des échappées visuelles, les bois et forêts contribuent à la formation de paysages aux ambiances tantôt intimistes, tantôt monumentales, prisés de notre cadre de vie. La variété des représentations paysagères de la forêt, une approche délicate Dans l’inconscient collectif, les boisements font l’objet de représentations diverses qui s’entremêlent sur un même territoire. Celles-ci varient selon l’observateur et les usages qu’il a des espaces forestiers. Un massif boisé peut ainsi endosser le rôle d’emblème de l’identité locale, être le trait esthétique d’un paysage, être un réservoir de biodiversité et (ou) être le support d’activités économiques ou récréatives. Le plus souvent la forêt est perçue comme un espace naturel préservé de toute activité humaine. C’est ce manque de connaissance de l’activité de l’homme en forêt et de son intervention pour son nécessaire renouvellement, qui explique la mauvaise opinion du public, parfois constatée, sur certaines pratiques de gestion. Au regard de ces différents aspects, il revient au propriétaire forestier d’être acteur pour mieux intégrer la part paysagère de son activité. Face à ces problématiques, le CRPF s’engage et vous accompagne En 2013, le CRPF, avec le soutien de la Région des Pays de la Loire, a mis en place un programme pour la prise en compte des paysages et de la biodiversité dans la gestion forestière. Son objectif, à partir de 2015, est de pouvoir informer au mieux les propriétaires forestiers sur la façon d’apprécier ces différents enjeux en fonction des caractéristiques particulières de leur forêt pour en améliorer ainsi la gestion. Des éléments d'approche du paysage sur le terrain La qualité des paysages est directement liée à l’image de « naturalité » des fo- 4 2 Avril 2015 B. Longa - CRPF PDL © CNPF Aujourd’hui reconnue comme un élément du patrimoine, la dimension paysagère fait partie intégrante des réflexions à avoir dans la mise en œuvre de la gestion durable des bois et forêts. Réfléchir sur la place de l'arbre dans les paysages des Pays de la Loire. rêts. Il faut garder ce fait à l’esprit dans son approche d’aménagement. Intégrer la dimension paysagère dans sa gestion, c’est avant tout mener une réflexion en amont sur ses choix de gestion et leurs implications paysagères, dans le contexte de sa forêt. Aujourd’hui, des pistes se dégagent déjà pour pouvoir intégrer la dimension paysagère dans sa gestion au quotidien. Un passage sur le terrain (plutôt en hiver, les contrastes sont alors plus marqués) avec une carte au 1/25000ème à la main, permet de distinguer et de noter les grands éléments du paysage en se posant quelques questions simples : 1 -qu'y a-t-il de autour de ma forêt, de mon bois (hameaux, cultures, cours d'eau, routes, etc.) ? 2 -d’où voit-on ma forêt ? (chemins, collines, villages, etc.), 3 -quelle partie du bois est visible ? (seulement les lisières, plus en profondeur, une partie, la totalité à cause de la pente…). Ces questions permettent de déterminer les secteurs de la forêt qui vont être vus de « l’extérieur » et donc « sensibles » à l’observation. C’est sur ces secteurs qu’il faudra s’interroger sur l’impact de la gestion prévue et les éventuelles adaptations à prévoir. En général, dans notre région, la relative platitude du relief concentre majoritairement la visibilité extérieure de l’action sylvicole sur les lisières des massifs. Les lisières sont donc les éléments principaux sur lesquels le propriétaire va pouvoir intervenir. D’abord avec une gestion légèrement différenciée (voir Bois et Forêts en Pays de la Loire n° 113) qui favorise, notamment, la diversité des essences et tous les étages de la végétation, des végétaux bas (herbes, ronces, fougères…) jusqu’aux arbres de futaie, en passant par les arbustes. C’est cette diversité qui va donner au boisement un aspect plus « naturel » aux yeux de l’observateur extérieur. Par ailleurs pour la gestion forestière, l’intérêt d’une lisière bien étagée, ni trop dense ni trop claire, est de pouvoir utiliser cette dernière pour conserver une bande forestière. Celle-ci doit être suffisamment large pour être pérenne et masquer une exploitation qui focaliserait le regard en contrariant les lignes générales du paysage local. Une autre action possible réside dans la constitution ou le maintien de zones de transition entre différents types de peuplements. Elles assurent la continuité entre des boisements très différents. A. Mimaud - CRPF PDL © CNPF A. Mimaud - CRPF PDL © CNPF laires plus arrondies (photo 2). Les possibilités d'amélioration de l'intégration paysagère du projet sont donc fortes en général assez facile à mettre en œuvre. Les contraintes liées aux limites deviennent prépondérantes dans le cas où le propriétaire forestier ne possède que la seule parcelle résineuse. Un moyen simple pour atténuer cet effet consiste à travailler essentiellement sur l'intégration des angles, qui renforcent le contraste avec les masses feuillues, par des plantations mixtes (photo 3 zone rouge). Les choix de renouvellement favorables à une meilleure intégration paysagère proposés précédemment ne constituent pas une vérité générale. Selon le contexte et les personnes qui pourront vous apporter un conseil, les réponses ne seront pas forcément les mêmes. A. Mimaud - CRPF PDL © CNPF Des choix tributaires des contraintes de chacun Sur la photo 1, la parcelle de Douglas sur pente a une forme très géométrique qui peine à s'intégrer dans le paysage. Cet exemple met en évidence l’importance de la « forme » des coupes réalisées, qui peut suffire à modifier l’ambiance générale de ce secteur de la forêt. Il montre l'importance pour le propriétaire de se poser des questions sur les impacts paysagers en amont de son projet de plantation pour mieux l’intégrer dans le paysage. En pratique, outre les contraintes du terrain, les actions proposées varient selon la surface boisée de la propriété appartenant au propriétaire et la délimitation du parcellaire. Dans le cas présent, lors d'un renouvellement avec la même essence si le propriétaire forestier possède la totalité du massif, les contraintes liées aux limites sont faibles. Il pourra se permettre de travailler à la réalisation de formes parcel- Situation initiale d'un boisement aux formes géométriques (photo 1). Proposition d'intégration paysagère dans le cas où la propriété s'étend à tout le massif (photo 2). Proposition d'intégration paysagère dans le cas d'une propriété restreinte à la parcelle jaune, atténuée par des plantations mixtes (photo 3). La forêt ligérienne : un rôle paysager bien réel Cet exemple de mise en situation, montre que le rôle de la forêt dans le paysage des Pays de la Loire est souvent important. Par sa présence physique, parfois par son effet « masse », parfois par son effet « rideau », en complément des haies bocagères, elle agit pour « mettre en scène » le patrimoine bâti ou naturel en créant la structure qui le valorise, s’il est de qualité, ou le cacher dans le cas contraire. Elle agit aussi par sa nature qui induit des différences de formes, de couleurs, et/ou de texture. Enfin, en fonction des besoins, mais toujours après avoir réfléchi, notamment, à la fonction de lisière ou du rideau d'arbres, il est possible de façonner le paysage en jouant tour à tour avec le rôle d'écrin ou d'écran des forêts. L’appréciation des conséquences paysagères de la gestion prévue est souvent facile à faire, avant de couper. Les éventuelles adaptations du projet initial que cela peut entraîner le sont très généralement tout autant. Ne nous en privons pas ! Agnès MIMAUD Chargée d'études "Paysages" CRPF Pays de la Loire *Donnée IGN-IFN résultant des campagnes réalisées entre 2008 et 2012. Avril 2015 5 3 L'avenir incertain du frêne _______________________ Une maladie en progression Les premières observations de dépérissement dues à la chalarose du frêne (Chalara fraxinea) datent des années 1990 en Pologne et en Lituanie. Son apparition dans l'est de la France date de 2008. Depuis, le suivi de ce champignon par le Département de la Santé des Forêts (DSF) montre une progression rapide du ravageur vers l’ouest. Depuis, en Pays de la Loire, une première observation de la maladie a été faite en mars 2015 dans l’est de la Sarthe. Eléments de diagnostic La maladie se repère sur les arbres atteints par des flétrissements du feuillage des pousses terminales, associés à des nécroses de l'écorce des rameaux. Ces mortalités de petites branches, peu visibles au départ, augmentent progressivement. L’arbre prend alors un aspect dépérissant qu’un diagnostic hâtif peut attribuer à un défaut d’alimentation en eau. Jusqu'à présent, ces dépérissements n’aboutissent que rarement à la mort de l’arbre. Les observations montrent, d’une part que les peuplements touchés évoluent lentement et, d’autre part, que la capacité de résistance des frênes varie d’un individu à l’autre. Certains frênes présentent très peu de symptômes à côté d’autres particulièrement atteints. Quelques recommandations Pour le moment dans notre région, il convient simplement de surveiller les frênes de vos forêts pour repérer les éventuelles pertes foliaires. En cas de présomption d’attaque, il faut contacter les correspondants-observateurs du DSF (voir ci-dessous) afin qu’ils confirment, ou non, le diagnostic. Pour les peuplements adultes atteints, inutile d'anticiper l'exploitation des arbres. Continuez à le gérer comme prévu en veillant bien sûr, à préserver les arbres les moins atteints. Ce dernier point est important. Comme pour l'orme, la Recherche aura besoin des individus génétiquement résistants pour favoriser la multiplication de ces arbres naturellement moins sensibles. Par contre les plantations ou régénérations de frênes, de quelque nature que ce soit, en forêt, le long des cours d’eau ou en aménagement urbain doivent être arrêtées. Elles sont sans avenir. Les jeunes arbres sont moins résistants et le risque d’introduire la maladie avec des plants déjà contaminés est élevé, malgré les contrôles sévères effectués en pépinière. A court terme, l’avenir du frêne ne semble pas compromis du fait de la capacité de résistance des arbres adultes et des faibles mortalités constatées. A moyen terme, cet avenir paraît beaucoup plus incertain du fait de la sensibilité des B. Longa - CRPF PDL © CNPF Depuis quelques années, la chalarose fait des ravages dans les frênaies du nord et de l’est de la France. Bien que le frêne soit loin d'être une essence majoritaire dans la région des Pays de la Loire, il joue néanmoins localement un rôle prépondérant dans les paysages des zones humides, marais, vallées et estuaires. Le point sur cette maladie relativement récente et dont l'avancée vers l’ouest est rapide amène quelques réflexions sur les mesures sylvicoles conseillées à mettre en œuvre aujourd'hui. Nécrose due à la chalarose sur un jeune rameau de frêne. jeunes arbres qui compromet aujourd’hui le renouvellement de cette essence. Dominique Balay Technicienne CRPF - Tél. 02.40.76.93.04 Correspondante - observatrice du DSF Pour en savoir plus : Ministère de l'agriculture : agriculture.gouv.fr/sante-des-forets CRPF Nord Pas-de-Calais Picardie : Chalarose du frêne : guide d'aide à la décision et gestion des peuplements sinistrés. www.crpfnorpic.fr Département Santé des Forêt en Pays de la Loire Les correspondants observateurs pour la forêt privée Loire-Atlantique : Dominique BALAY CRPF 02 40 76 93 04 - 06 71 52 25 37 Loire-Atlantique / Vendée : Catherine MAISON DRAAF 02 72 74 71 62 - 06 79 69 93 82 Maine et Loire : Michel JULLIOT DDT 02 41 86 66 65 - 06 29 61 56 17 Mayenne - Ouest Sarthe : Bruno LONGA CRPF 02 43 67 37 98 - 06 71 50 85 71 Sarthe : Aurélien BROCHET DDT 02 72 16 41 71 Cédric BELLIOT CRPF 02 43 87 84 29 - 06 17 32 40 96 6 2 Avril 2015 « Se former et s’informer » : premier acte de la gestion forestière durable _ La formation et l’information constituent le premier chapitre du cahier des charges PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) pour le propriétaire forestier. En tant que maître d’ouvrage, le propriétaire forestier a la responsabilité des opérations menées dans sa forêt. Pour assumer ce rôle et décider en toute connaissance de cause, celui-ci doit disposer des informations nécessaires pour faire le lien entre ses objectifs, les diverses fonctions de la forêt, ses droits et ses devoirs. C’est la base et le premier acte de sa gestion forestière durable. Une offre de formation et d’information conséquente et adaptée La gestion forestière n'est pas une science toujours exacte car très dépendante de facteurs du milieu parfois difficiles à apprécier. En forêt, la théorie est nécessaire mais pas forcément suffisante. Pour avoir les bons réflexes, la bonne attitude au moment de prévoir, de faire ou de faire faire, il est essentiel de connaître les facteurs de risques sur le terrain. C'est pour cela que, généralement, les journées de vulgarisation proposées par les organismes de développement forestier privilégient les rencontres sur le terrain. Se retrouver en forêt, autour d'un même sujet avec d'autres propriétaires Acquérir les repères nécessaires pour mieux décider. en étant accompagné par un professionnel, est un moyen ef- nécessite de disposer d'assez d'inforficace pour connaître les techniques de mations pour le faire à bon escient et base. Pour ceux qui ont acquis un bon prouver sa compétence. En Allemagne, niveau et/ou qui souhaitent aller au bout la réglementation exige du propriétaire des connaissances sur un thème précis, forestier qui souhaite prendre en charge l’Institut pour le Développement Fores- la gestion de sa propre forêt, de justifier tier (IDF) propose ensuite des stages d’un niveau de qualification de gestion forestière. techniques plus pointus. Nous n’en sommes pas là en France mais la liberté d’action du propriétaire foDes revues forestières diverses Pour suivre l’actualité forestière de façon restier dépend de plus en plus de sa caplus large et rester en éveil sur ce qui pacité à prouver sa légitimité et sa compeut être impactant, les revues fores- pétence. Participer à des formations, tières sont faites pour vous : Forêts de s’informer, sont les meilleurs moyens France, Forêt Entreprise, le Bois Interna- de le faire. Beaucoup de ces offres ne tional mais aussi l’ensemble des « lettres nécessitent pas de connaissances foresd’information » proposées par les syndi- tières particulières et sont peu coûteuses cats de propriétaires à leurs adhérents, (FOGEFOR...). les interprofessions, les organismes de Pour trouver celle qui vous convient, renseignez-vous auprès de votre conseiller recherche. L’offre est nombreuse, il vous suffit de forestier ou rendez-vous sur le site du choisir celle qui correspond le mieux à CRPF (www.cnpf.fr). vos besoins pour disposer des connaissances et de l’expérience indispensable Christian Weben pour que votre gestion forestière soit in- Ingénieur CRPF contestablement durable. d'après un article dans la revue "Notre La formation, une reconnaissance forêt" d'Olivier Billeau Coordinateur PEFC-Ouest qu’il ne faut pas sous-estimer Décider d'une coupe, de la création Tél. 02 40 40 26 38 d'une place de dépôts, vendre du bois, ou [email protected] appliquer des produits phytosanitaires, D. Balay - CRPF PDL © CNPF Etre en capacité d’exercer son rôle de maître d’ouvrage Le marché des produits forestiers devient plus exigeant, l’évolution réglementaire est fréquente, l’intérêt des médias et des citoyens, pour la forêt et la matière bois sont grandissants. Le propriétaire forestier est, plus qu’avant, observé de près. En tant que responsable de sa forêt, celui-ci doit connaître, prendre en compte et intégrer ces évolutions dans sa gestion. Se former est indispensable pour mieux décider et pouvoir identifier les acteurs susceptibles de l’aider dans la gestion de sa forêt. Pour cela une formation de technicien de haut niveau n’est évidemment pas nécessaire. Avril 2015 3 7 En bref… La Feuille Lettre électronique d'information forestière du CRPF En complément du bulletin « Bois et Forêts en Pays de la Loire », le CRPF met en ligne tous les deux mois « La Feuille ». Celleci présente, dans de brèves synthèses, l’actualité forestière. Elle permet aussi d’approfondir un thème traité en suivant le lien qui renvoie à l’article complet. Cette lettre électronique est envoyée gratuitement aux personnes qui nous fournissent leur adresse mel. Pour s’inscrire : envoyer une demande par e-mail à [email protected]. Marché du bois sur pied en 2014 : nouvelle hausse des cours__ Les ventes de bois sur pied proposées par l'ONF et l'association Forêt Ouest Expertise portent sur un volume 183 000 m3 pour 328 lots et un montant négocié de 10 millions d'euros. Ce mode de vente, en régression, représente à peine 20 % de la récolte déclarée par les exploitants forestiers. Il porte sur un peu moins du quart du volume en bois d'oeuvre, allant de 8 % pour le peuplier à 60 % pour le chêne et sur 10 % en bois d'industrie-énergie (volume récolté par les professionnels). Il attire cependant, grâce à une mise en concurrence, toujours autant les acheteurs régionaux et hors région. La demande est restée forte sur toutes les essences notamment sur les petits et moyens bois et sur le chêne, malgré une baisse d'activité des scieurs en fin d'année. Le niveau des prix en hausse, est encore inférieur à celui de 2007 pour le bois d'œuvre, mais supérieur pour les petits bois notamment du fait de la forte augmentation de la demande et de la récolte en bois de trituration et énergie. Essence unité : m³ br 0,10 m³ Chêne 0,10 à 0,25 m³ 16 Hêtre 0,25 à 0,50 m³ 0,50 à 1 m³ 1 à 2 m³ 2 à 3 m³ 27 39 29 38 46 31 39 Peuplier 106 158 > à 3 m³ 255 65 Châtaignier 9 21 88 Pin Maritime 13 21 38 31 36 Pin Sylvestre 32 40 Pin Laricio 28 33 50 10 12 Sapin Pectiné 21 35 49 Douglas 11 41 60 Source : SRAFT - Prix en €/m3 sur lots d'essence homogène à 80 %. Le pourcentage du volume invendu, 10 %, concerne les lots présentant un prélèvement à l'hectare ou un volume unitaire trop faible et les lots de qualité médiocre en bois d'œuvre.... Trimestriel : abonnement gratuit Imprimerie GRAPHY PRIM’ • Nantes 1er Trimestre 2015 n° ISSN 1253-2185 Document réalisé avec le concours financier de la Région des Pays de la Loire et du Ministère de l’Agriculture, de l’AgroAlimentaire et de la Forêt 2 8 Avril 2015 Hugues de Lansalut DRAAF/SREFAR Les prochaines journées d'information du CRPF 26/06 Renouvellement des chênaies : réussir en maîtrisant les coûts - Le Gâvre (44) 11/09 Exploiter son bois en zone Natura 2000 - La Pellerine (49) 25/09 Chêne : réussir sa première éclaircie - Avrillé (49) Pour tous renseignements sur les réunions et les stages des CRPF, et pour s'inscrire, consulter le site www.cnpf.fr et abonnez-vous à "La Feuille" 10-31-1280/certifié PEFC/pefc-france.org Journal d’information forestière publié par le Centre Régional de la Propriété Forestière des Pays de la Loire, délégation régionale du Centre National de la Propriété Forestière - 36 avenue de la Bouvardière - 44800 Saint-Herblain Tél.02 40 76 84 35 • Fax 02 40 40 34 84 Mèl : [email protected] Sites : www.cnpf.fr Directeur de la publication : F.-X. DUBOIS Rédaction : C. WEBEN Réalisation : F. AVERTY Par rapport à 2013 : • hausse du prix du chêne qui, malgré une réduction des débouchés en sciage, est soutenue par l'exportation de grumes vers l'Asie et par la demande en merrain. Quelques lots d'exception ont atteint jusqu'à 450 € /m3, • regain d'intérêt pour le hêtre, lui aussi tiré par les exportations vers l’Asie, • légère hausse du prix du peuplier pour les lots de qualité déroulage, • hausse de prix du pin maritime, notamment sur les bois moyens. Le pin laricio et le douglas semblent moins prisés. Comme en 2013, la pression est forte sur les coupes d'éclaircies tant résineuses que feuillues destinées à la trituration ou au bois énergie (bois bûche, plaquette forestière, pellet... ).