Etude typ forêt-avec plans-clair - educ
Transcription
Etude typ forêt-avec plans-clair - educ
Une étude typologique des déchets le long d’un parcours forestier Le sentier Jean-Schoch à Fribourg Remarques liminaires Bien que situé en ville de Fribourg, à l’extrémité sud du Boulevard de Pérolles, notre école, le Cycle d’Orientation de Pérolles, se trouve en bordure d’une forêt, le bois de Pérolles, appelé aussi forêt de Saint-Jean. Les arbres qui s’y trouvent ont accueilli sous leur branchage des hôtes illustres comme l’écrivain Antoine de Saint-Exupéry, le roi d’Espagne Juan Carlos ou encore l’acteur Jacques François : Antoine de Saint-Exupéry Juan Carlos Jacques François Comme tous les adolescents, nous nous rendons chaque jour à l’école en oubliant la chance que nous avons de vivre à proximité de la forêt. Les arbres sont des éléments du décor et l’importance vitale qu’ils revêtent pour nous, vulnérables humains, nous échappe. Le concours « Le bois qui cache la forêt » nous a permis d’ouvrir les yeux sur nos voisins végétaux, si proches et pourtant si méconnus. Démarche Afin de mieux faire connaissance avec la forêt, nous avons décidé de nous promener le long du sentier Schoch (Jean Schoch 1846 – 1904, Donateur de la société de développement de Fribourg) qui, comme vous pouvez le constater sur la photo satellitaire ci-après, part de notre école pour serpenter, sur près de quatre kilomètres dans le bois de Pérolles et le bois des Morts, suivant la courbe intérieure d’un méandre de la Sarine. Le sentier Jean-Schoch Lors de notre première promenade sur ce parcours, en août 2010, nous avons été choqués de voir les nombreux détritus qui souillaient ce chemin forestier. Dès lors, nous avons décidé de parcourir ce sentier une fois par mois durant l’automne et l’hiver pour étudier la manière dont évoluaient ces déchets et également réfléchir à d’éventuelles solutions pour améliorer la situation et ainsi contribuer à protéger la forêt. Dans un premier temps, nous pensions prendre des photos de ces immondices et étudier leur évolution au cours des mois ; mais, dès la troisième visite nous nous sommes rendu compte de la difficulté de la démarche. En effet, souvent il nous était impossible de retrouver le même reliquat car soit il avait été déplacé, soit les arbres avaient jeté un voile pudique sur cette désolation en pleurant des feuilles. De plus le laps de temps entre chaque balade n’était pas suffisant pour constater de réels changements. C’est pourquoi nous avons opté pour une étude typologique de ces ordures en nous basant sur un parcours effectué le 22 mars 2011, histoire aussi de faire un petit clin d’œil au printemps. C’est pourquoi notre travail s’articule selon deux axes principaux : - Un répertoire du type de déchets rencontrés, de leur nombre ainsi que leur emplacement sur le sentier. - Une réflexion sur les solutions et les améliorations possibles pour nettoyer le parcours. Typologie des déchets Les premières sorties en forêt nous ont permis de répertorier les ordures rencontrées selon quatre catégories principales : plastiques – papiers – verres – métaux. Comme parfois nous avons rencontré des objets insolites, nous avons ajouté une cinquième famille intitulée « autres ». Plastiques Nous avons recensé 95 objets de plastique, dont 42 bouteilles de PET : Ce type de déchet est plutôt préjudiciable pour l’environnement puisqu’il met plusieurs siècles à se dégrader. Papiers Les papiers sont également très nombreux, mais se décomposent en une année ; nous en avons dénombré 57, ce sont principalement des mouchoirs ou des paquets de cigarettes : Verres Nous avons trouvé une vingtaine de cadavres de bouteilles tout au long du parcours, essentiellement des bouteilles de bière mais également une de vodka. Ce type de détritus est assez ennuyeux car, outre le fait qu’il montre qu’une bonne partie de la population s’adonne à la boisson, les traces vont mettre très longtemps à disparaître ; quand on sait que certains verres peuvent mettre plusieurs millénaires pour se fondre dans le sol !?! Métaux Nous avons découvert 11 déchets métalliques, sept canettes de boissons diverses, deux papiers d’alu, une clef et même… un panneau de signalisation accroché à un arbre et probablement expédié en bas depuis le pont de Pérolles : La pollution s’avère ici beaucoup plus grave que pour le papier dans la mesure où il faudra plusieurs siècles à la nature pour l’éliminer. Heureusement qu’elle est quantitativement assez restreinte. Autres Dans cette catégorie, nous avons regroupé ce qui était inclassable dans les autres familles de déchets. Relevons dans l’ordre croissant de jours nécessaires à leur dégradation : une pelure d’orange, un gant en laine, un slip, des bougies, un ballon de football, une croix en bois, une casserole et une plaque de polystyrène expansé. Mis à part le préjudice au paysage, cette plaque peut mettre un millénaire avant de disparaître. Emplacements des déchets Réflexions et propositions de solutions Constat La première constatation que nous avons faite est que dès que nous approchons des routes ou des habitations il y a plus de déchets ce qui tend à prouver que les activités humaines sont source de pollution. Le plus problématique est le secteur situé sous le pont de Pérolles ce qui signifie que les usagers de cette voie de circulation ne se privent pas de jeter leurs ordures par-dessus bord. Deuxièmement nous déplorons le fait qu’il n’y a aucune poubelle le long du sentier ; les quatre seules que nous avons rencontrées se trouvent dans les quatre cents premiers mètres du parcours : une sur le boulevard de Pérolles, une autre devant le bâtiment du musée d’histoire naturelle et les deux dernières dans le jardin botanique. Ensuite, pendant quatre kilomètres, il n’y a plus rien pour déposer les détritus, c’est pratiquement une incitation à souiller la forêt. Autre observation, la grande majorité des déchets sont constitués d’emballages en plastique particulièrement lents à se résorber. Dernière remarque, nous n’avons rencontré aucune place aménagée pour le pique-nique ou de bancs publiques qui permettraient peut-être de délimiter les endroits où les gens risquent de provoquer des déchets. Esquisse de solutions La première mesure à prendre nous semble être d’installer un certain nombre de poubelles le long de ce sentier à raison d’une tous les cinq cents mètres. Les éventuelles places de pique-nique devraient en être équipées. Il serait également utile d’envoyer régulièrement des équipes de nettoyage sur le parcours. Même si l’accès est un peu difficile en raison de la déclivité, ce pourrait être une bonne activité pour ceux qui sont condamnés à des heures de travail d’intérêt général. Au niveau de la prévention, il faut insister à l’école sur notre devoir de respecter la nature ; à cet effet, on peut placer des panneaux explicatifs le long du chemin. De notre côté et suite à ce concours, nous allons offrir le présent livret au responsable de l’édilité de la ville de Fribourg pour le rendre attentif à la problématique. Nous allons également être actifs dans la défense de l’environnement en organisant un après-midi de nettoyage du sentier Schoch avec une autre classe de l’école. Ainsi, ce printemps, ce ne sera plus la pollution, mais le bois qui cachera la forêt et surtout la mettra en valeur.