Les ongles - Accueil du site Pieds Pas Si Simples

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LES ONGLES
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Les ongles et les pathologies unguéales
L'ongle incarné
Les onychomycoses
B. MOERMAN
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Les ongles et les pathologies unguéales
Anatomie de l'ongle
Un ongle est une modification écailleuse de l'épiderme qui correspond au sabot ou à la
griffe des animaux.
La partie dure de l'ongle appelée corps de l'ongle ou encore tablette, lame ou plaque
unguéale pousse à partir de la matrice de l'ongle et repose sur le lit de l'ongle. Le
corps de l'ongle est principalement composé de kératine.
L'ongle est enchâssé dans les tissus mous de la face dorsale de l'extrémité digitale
par trois de ses bords : deux bords latéraux logés dans les replis latéraux (encore
appelé replis péri-unguéaux) et le repli proximal (encore appelé repli dorsal,
postérieur ou sus-unguéal).
Le repli proximal se termine en avant par la cuticule (bande d'épiderme) qui referme
l'espace entre le corps naissant de l'ongle et la matrice.
La lunule est la partie blanchâtre en forme de croissant de lune près du repli proximal
et correspond en surface à la partie distale de la matrice unguéale en profondeur.
Elle se poursuit en avant par le lit de l'ongle qui se continue par l'hyponychium où
l'ongle se détache de son lit. La bande onychodermique ou onychocornée se situe à la
limite distale du lit de l'ongle, au contact de l'hyponychium. Elle dessine une bande
transversale d'environ 1 mm de large, de couleur rose-orangé chez les Blancs et brune
chez les Noirs. Elle constitue une zone d'adhésion renforcée entre la tablette et son
lit en les protégeant contre les effets leviers des traumatismes ainsi que des
agressions chimiques.
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Croissance unguéale
La matrice de l'ongle produit le corps de l'ongle de façon constante à une vitesse
moyenne de 1/10 de mm par jour (soit environ 3 mm par mois) au niveau des mains et
est réduite de 30 à 50% aux orteils. Le remplacement d'un ongle du pouce demande 4
à 6 mois et celui d'un orteil de 12 à 18 mois. De nombreux facteurs (physiologiques,
individuels, physiques, climatiques, sexuels, médicamenteux, pathologiques)
influencent la croissance unguéale.
La matrice proximale produit les couches superficielles de l'ongle
(33% de
l'épaisseur), la matrice distale, les couches moyennes (47%); la couche profonde
provient du lit de l'ongle (20%).
L'épaisseur de l'ongle est conditionnée par la longueur de la matrice; aux pouces, la
matrice est longue – comme le démontre la lunule – et l'ongle est épais. Les
macrolunules, observées dans le refoulement maniaque des cuticules, s'accompagnent
d'une tablette plus épaisse.
Pathologie unguéale
Les atteintes de l'ongle sont multiples. Il existe de nombreuses causes pour un même
symptôme.
Il est important de noter que contrairement à ce que l'on pourrait penser, les
infections de l'ongle par des champignons (onychomycose) ne représentent que 50%
des pathologies unguéales des orteils et encore moins au niveau des ongles des mains.
Les anomalies des ongles sont les suivantes :
1. Anomalies de la forme, du volume ou de la taille de la tablette
Anonychie : absence d'ongle. Causes : congénitales, traumatismes.
Brachyonychie : ongle plus large que long. Causes : congénitales, onychophagies,
psoriasis, hyperthyroïdie.
Hippocratisme digital : déformation en baguettes de tambour des ongles et
des bouts des doigts. Hypercourbure à la fois longitudinale et transversale. Une
cyanose locale est présente dans 60% des cas. Nombreuses causes : hyper
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vascularisation de la partie distale des doigts, formes familiales, formes
raciales, bronchite chronique, emphysème, malformations cardiaques diverses,
goutte, ongle en crochet post-traumatique.
Koïlonychie : déformation en cuillère de la tablette de l'ongle. Tablette concave
dans l'axe longitudinal et transversal. Nombreuses causes : ongles fins,
héréditaire, physiologique chez les enfants aux ongles des pieds,
onychotillomanie, carence en fer, lichen, pelade, psoriasis origines
professionnelles (contact avec les huiles, ciments), problèmes vasculaires
(maladie de Raynaud, insuffisance vasculaire due au vieillissement).
Macroonychie, microonychie : ongle trop grand ou trop petit. Maladie
congénitale.
Ongle en bec de perroquet : terme imagé qui caractérise une hypercourbure
du bord libre de l'ongle qui rend la préhension de petits objets difficiles. Cette
anomalie disparaît transitoirement lors d'immersions prolongées dans l'eau
chaude (plus de 30 minutes).
Ongle en pince : hypercourbure transversale. La courbure transversale de
l'ongle s'accroit d'arrière en avant, lui conférant ainsi une forme triangulaire
vu de dessus. La douleur n'est pas toujours proportionnelle à l'intensité de la
courbure. Nombreuses causes : héréditaire, port de chaussures inadéquates,
déformations orthopédiques (arthrose+++), exostose, psoriasis, béta-bloquants.
Synonymes : ongle en volute, ongle en cornet.
Ongle en tuile de Provence : hypercourbure transversale. La courbure
transversale (+ ou – importante) est régulière de la racine au bord libre.
Ongle plicaturé : déformation d'un ou des deux bords latéraux de l'ongle qui
forment un angle de 90° avec le plan horizontal de la tablette. Essentiellement
aux orteils. Parfois à l'origine d'une incarnation latérale.
Onychoatrophie : atrophie ou diminution de la taille et du volume de l'ongle
secondaire à une maladie (psoriasis, lichen). Traumatismes.
Onychocryptose : ongle incarné.
Onychogryphose : aspect en griffe, en corne de bélier ou en coquille d'huître
de la tablette unguéale et du bord libre par épaississement et hypertrophie.
Chez le patient âgé, absence de soin de pédicurie, diabète.
Onychomycose : mycose de l'ongle (voir chapitre ci-dessous).
Onychoptose : chute de l'ongle post traumatique.
Onychophagie : tic consistant à se ronger les ongles.
Onychotillomanie : arrachage compulsif de l'ongle et de son pourtour.
Pachyonychie : épaississement de la tablette unguéale en général sur toute sa
longueur. (Syn : onychauxis). A ne pas confondre avec une hyperkératose sousunguéale. Lorsque l'aspect prend une forme de griffe, de corne de bélier ou de
coquille d'huître c'est l'onychogryphose. Nombreuses causes : psoriasis,
onychomycose, traumatismes, eczéma de contact, lichen plan, gale norvégienne,
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absence de soin de pédicurie, insuffisance vasculaire.
2. Anomalies de la tablette et des structures
Onycholyse : décollement de la tablette par destruction de ses attaches
ventrales ce qui empêche son adhérence au lit de l'ongle et entraîne
l'accumulation de substances sous l'ongle. Symptôme très fréquent à causes
multiples.
Au niveau des mains, les causes les plus fréquentes sont les candidoses, les
faux ongles, le psoriasis et les causes professionnelles. Au niveau des pieds, les
causes les plus fréquentes sont traumatiques et mycosiques.
Hyperkératose sous-unguéale : hypertrophie des tissus sous l'ongle : lit de
l'ongle et hyponychium. On peut y voir associées une pachyonychie ou une
onycholyse. Symptôme peu spécifique car toutes les inflammations de l'ongle
peuvent donner une hyperkératose sous-unguéale : psoriasis, onychomycose,
verrue, eczéma chroniques, lichen plan, pachyonychie congénitale, cors...
Onyxis : inflammation du lit unguéal, dont la forme typique est l'ongle incarné.
Ptérygion dorsal : fusion entre le repli proximal et la tablette. Lichen,
congénital, traumatisme, brûlures, onychotillomanie, maladie de Raynaud.
Ptérygion ventral (ou ptérygion inversé) : fusion entre l'hyponychium et la
tablette. Congénital, traumatisme, lupus, maladie de Raynaud, cosmétique
(certains durcisseurs à base de formol).
3. Anomalies de la surface de la tablette
Dépressions ponctuées : aspect en dé à coudre lorsque ces petites dépressions
sont nombreuses. Leur taille et leur nombre est variable. Peuvent être
physiologiques (atteinte du lit de l'ongle), signe de psoriasis, eczéma, pelade,
microtraumatismes répétés.
Lignes de Beau : lignes transversales au niveau de l'ongle. Signes d'une
diminution de la synthèse de la kératine ou un arrêt momentané de la pousse de
l'ongle suite à une pathologie interne ou traumatismes locaux. Très fréquent en
cas de chimiothérapie, grossesse...
Trachyonychie : rugosité de la tablette. Psoriasis, lichen, pelade. Peut précéder
l'apparition des autres signes de ces maladies.
Onychomadèse : fracture transversale avec décollement au niveau du bord
proximal de l'ongle. Fièvre élevée, post-partum, chimiothérapie, périonyxis,
traumatisme, onychotillomanie.
Onychorrhexis : fragilité anormale des ongles, qui se fissurent
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longitudinalement. Lichen.
Onychoschizie : dédoublement de la tablette de l'ongle, le plus souvent distal.
Exposition chronique à l'eau, produits chimiques, détergents, vieillesse.
4. Anomalies de couleur de la tablette (chromonychie)
Chloronychie : coloration verte de l'ongle associée à un périonyxis ou une
onycholyse. Infection à bacille pyocyanique, psoriasis, aspergillus (moisissures),
candida.
Leuchonychie : coloration blanchâtre de l'ongle. Symptôme courant.
Leuchonychie ponctuée : traumatismes, idiopathique (maladie dont la
cause est inconnue) pendant l'enfance, mycose superficielle, psoriasis,
granulations de kératine.
Leuchonychie transversale : traumatismes, intoxication aux métaux
lourds, lignes de Muehrcke, chimiothérapie.
Leuchonychie longitudinale : maladie de Darier.
Leuchonychie partielle ou totale : onycholyse, onychomycose, congénitale,
ongle de Terry (ongle blanc avec bordure distale rose), chimiothérapie.
Mélanonychie : pigmentation brune-noire de l'ongle.
Mélanonychie totale : hématome, naevus (grain de beauté), pigment
exogène (qui est dû à une cause externe).
Mélanonychie localisée : hématome, cor sous-unguéal, corps étranger,
accumulation de corps étrangers pigmentés divers.
Mélanonychie longitudinales :
Physiologiques : race noire, race mongoloïde, grossesse.
Dermatologiques : lichen, naevus, mélanome (tumeur) ,
onychomycose.
Systémiques : VIH, maladie d'Addison, maladie de Cushing,
thyroïdopathies, hémachromatose, porphyries, déficit en B12.
Physiques : radiothérapie, photothérapie, corps étranger
(écharde...).
Médicaments : AZT, hydroxyurée, cytotoxiques, tétracyclines,
kétoconazole, amlodipine.
Remarques concernant les mélanonychies :
• En ce qui concerne les ongles des mains, parmi les pigments exogènes, la
coloration tabagique est classique. Des pigmentations noires peuvent être
le résultat de la manipulation de certaines substances : le permanganate
de potassium ou le nitrate d'argent (entre autres).
• Le cor sous-unguéal se situe souvent dans la partie distale du lit. La
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pression qu'il exerce lors du port de chaussures est responsable d'une
douleur et d'hémorragies intracornées qui lui confèrent sa couleur noire.
• La fréquences de mélanonychies longitudinales ethniques est très élevées
(95% chez les personnes de plus de 50 ans).
• Le lichen unguéal peut être à l'origine d'une bande noire.
• Les traumatismes répétés sur le repli proximal activent certains
mélanocytes (cellule contenant un pigment foncé) de la matrice sousjacente avec pour résultat la formation d'une mélanonychie longitudinale.
Par exemple : la friction des chaussures : si le 2e orteil est plus long que
le 1er, il se met en rotation plantaire et son repli proximal est en conflit
avec la pointe de la chaussure, et au 5e orteil, lorsque celui-ci effectue
une rotation externe, il y a friction avec la partie latérale de la
chaussure. L'onychophagie (plus fréquente aux ongles des mains!)
entraîne également ce même mécanisme (friction des dents contre le
repli proximal), ce qui peut entraîner également la formation de bandes
pigmentaires longitudinales.
• Les corps étrangers pouvant provoquer une mélanonychie longitudinale
(épine, écharde...) sont anecdotiques.
• L'origine iatrogène (se dit d'un trouble ou une maladie provoquée le plus
souvent par un traitement prescrit) est classique et souvent bien connue
des médecins prescripteurs de certains traitements particuliers
(chimiothérapie, Azt,...).
Xanthonychie : ongles jaunes. Psoriasis, onychomycose, onycholyse,
médicaments (tétracycline, pénicillamine).
Autres colorations : bleue (toujours d'origine endogène), rouge-orange (s'étend
à tout
l'ongle ou sous forme de lignes longitudinales) : érythronychie
longitudinale.
5. Anomalies du pourtour unguéal (tissus péri-unguéaux/périonychium)
Paronychie aiguë : inflammation aiguë des tissus péri-unguéaux de causes
diverses : bactérienne (staphylocoques, streptocoques, moisissures, herpès,
verrue). Erythème, œdème, douleur, écoulement de pus spontané, décollement
du repli sus-unguéal (attention, cette inflammation peut atteindre la matrice et
provoquer des séquelles transitoires ou définitives de la lame unguéale). (Syn :
panaris, périonyxis aigu)
Paronychie chronique : l'ongle est enserré par un pourtour unguéal boudiné,
induré et rétracté. La cuticule disparaît. La tablette révèle souvent des sillons
transversaux. Une coloration jaune-brunâtre voire verdâtre est fréquente.
Causes diverses : traumatiques (manucurie, succion du pouce, immersions
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répétées, onychotillomanie), psoriasis, eczémas, onychomycose, médicaments.
Envies : petits fragments de peau triangulaires localisés sur les bords latéraux
des replis. Leur base est souvent érythémateuse, parfois sanguinolente voire
croûteuse. Souvent chez les personnes souffrant d'onychotillomanie.
Hypertrophie des cuticules : Hyperkératose cuticulaire parfois crevassée et
dans certains cas présence de mégacapillaires.
Tumeurs : Elles prennent naissance dans les sillons latéraux, le repli dorsal,
l'hyponychium ou la face ventrale du repli dorsal. Elles sont parfois issues d'un
tissu profond : la phalange sous-jacente, l'hypoderme, le réseau vasculaire, les
gaines tendineuses...
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L'ongle incarné ou onychocryptose
Définition
L'ongle incarné se caractérise par la pénétration de l'ongle dans la chair, provoquant
une réaction inflammatoire plus ou moins violente , souvent très douloureuse et qui ne
guérit pas spontanément. Il s'agit en fait d'un conflit entre la tablette et les tissus
mous qui l'entourent.
Suivant le siège du conflit, on distingue :
•
L'incarnation latérale (ongle incarné banal) : l'ongle ou le plus souvent un éperon
pénètre un des replis péri-unguéaux latéraux (interne et/ou externe) rendant
celui-ci douloureux à la pression, à la marche, ... et la nuit, au seul contact des
draps de lit.
•
L'incarnation antérieure concerne la partie distale de l'ongle : l'ongle pénètre
dans la chair sur l'avant et ne peut plus progresser normalement. Il devient
impossible de le couper et il finit souvent par tomber en l'absence de soins
adéquats.
L'ongle incarné est une affection qui siège presque toujours au gros orteil.
Il ne faut pas confondre l'ongle incarné avec de simples durillons ou cors du repli
unguéal.
Causes principales
•
Pédicurie inadéquate :
La coupe des ongles est souvent très mal faite, aussi bien par le patient que
malheureusement par certains praticiens. On les coupe généralement trop
courts et trop généreusement dans les bords latéraux. En fait, les ongles
doivent être coupés en leur donnant la forme de la pulpe de l'orteil et en
préservant les angles latéraux. Un ongle normal ne demande pas d'être rétréci
dans sa largeur. Ne pas respecter ces règles de base, provoquera
inévitablement l'incarnation de l'ongle qui se manifestera fréquemment par la
pénétration d'une esquille dans le sillon latéral.
•
Chaussures inadaptées :
Le port de chaussures trop étroites ou trop pointues ou ne s'adaptant pas à la
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morphologie du pied (comme c'est notamment le cas des chaussures de
sécurité), provoquant la compression des orteils, s'il n'entraine pas
nécessairement une incarnation unguéale, va très certainement en favoriser
l'apparition. Il est d'ailleurs intéressant de noter à ce propos que les ongles
incarnés ne s'observent pas au sein des ethnies vivant pieds nus et que les
femmes, avec leurs chaussures étroites à talons hauts, ont pratiquement dix
fois plus d'ongles incarnés que les hommes.
Le port prolongé de chaussures de sport, malheureusement fréquent chez les
adolescents, provoquant une hyperhydrose et une macération du pied, constitue
également un facteur prédisposant à l'incarnation.
•
Port de bas de contention provoquant la compression des orteils.
•
Prédisposition familiale ou génétique responsable d'une malformation de l'ongle.
•
Hypercourbure de l'ongle :
• Ongle en tuile de Provence : l'hypercourbure transversale est régulière,
ce qui fait que les bords latéraux conservent leur parallélisme.
• Ongle en volute ou en pince : l'hypercourbure transversale modérée au
niveau matriciel qui s'accentue au fur et à mesure que l'on se rapproche
du bord distal. Les bords latéraux se rapprochent et peuvent se joindre à
leur extrémité en serrant le lit de l'ongle comme une pince.
• Ongle en plicature : il peut être uni ou bilatéral sur un même ongle. La
zone de courbure est très localisée. Son angle peut atteindre 180° et
replier la plaque unguéale.
•
Prise de certains médicaments :
Notamment,la prise d'acitrétine pour traiter le psoriasis, d'isotrétinoïne pour
l'acné et d'antiprotéases pour traiter l'infection par le VIH, favorisent la
survenue d'ongles incarnés.
Ces médicaments ont pour effet secondaire d'affiner fortement la peau, la
rendant particulièrement vulnérable à la pénétration de l'ongle qui agit comme
une véritable lame provoquant en fait un botryomycome (voir plus loin).
•
Trop forte épaisseur de la plaque de l'ongle (fréquent chez les personnes
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âgées).
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Modifications osseuses secondaires à l'arthrose.
•
Chute de l'ongle (encore appelée onychoptose) :
Suite à la perte d'un ongle (le plus souvent lié à un traumatisme : chute d'objet,
choc violent...), la chair pulpaire a tendance à former un bourrelet distal
empêchant le nouvel ongle de se développer librement avec pour conséquence
l'apparition d'une incarnation antérieure.
•
Hypertrophie du bourrelet latéral :
L'hypertrophie des bourrelets latéraux se caractérise par un excès de chair
sur le bord de l'ongle. L'incarnation est ici due au recouvrement de l'ongle par
la chair. Ce cas se rencontre assez fréquemment chez les nourrissons et les
petits enfants.
•
Hallux valgus :
Par les malpositions d'orteils qu'il entraîne, il favorise les conflits entre l'ongle
et son environnement.
•
Diabète.
Symptômes et évolution
Une douleur autour de la partie incarnée, amplifiée généralement par le port de
chaussures.
Une rougeur et un gonflement de la peau qui entourent la partie incarnée et qui
peuvent s'étendre à la totalité du pourtour de l'ongle. Le gonflement peut être tel
qu'une exploration de la partie incarnée devient impossible.
En l'absence de soins appropriés, la douleur s'amplifie et il peut y avoir du pus.
Si l'infection persiste, un bourrelet de chair peut se former sur le bord de l'ongle et
le déformer. Appelé botryomycome, ce bourrelet, d'aspect framboisé, est
généralement très douloureux et saigne au moindre contact.
Un ulcère peut même se former (en particulier, chez les personnes diabétiques qui
s'aperçoivent tardivement qu'elles ont un ongle incarné).
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Traitement préventif
Eviter de couper les ongles trop courts. Les couper en respectant la forme de la
pulpe de l'orteil, en préservant les angles latéraux et en ne les dégageant pas
des replis péri-unguéaux. Un ongle indolore ne demande pas qu'on le rétrécisse
en largeur!
Le non-respect de ces règles de base engendrera quasi certainement l'apparition
d'un ongle incarné chez une personne n'ayant pas de problème au départ!
Porter des chaussures suffisamment larges.
Lors du port de bas de contention, tirer deux à trois fois sur la journée la pointe du
bas afin de faire bouger les orteils.
Traitement de l'ongle incarné (pédicure médicale)
Voir techniques de soins et cours techniques spéciales (orthonyxie, onychoplastie).
Traitement médical
Il existe différents types d'interventions :
• intervention chirurgicale classique,
• intervention au laser,
• intervention au phénol,
• rétrécissement des bourrelets péri-unguéaux.
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Les onychomycoses
Infection de la tablette et du lit de l'ongle par des champignons.
C'est une pathologie très fréquente (1,5 à 15% de la population aux Etats-Unis
souffre d'onychomycose). Elle représente 50% des onychopathies.
Cette pathologie touche le citadin chaussé. En effet, une étude récente n'a retrouvé
aucune onychomycose sur une population de 20.000 individus du Malawi vivant pieds
nus! A l'opposé, chez les sportifs, les militaires, les manutentionnaires, dont les pieds
enfermés dans les chaussures favorisent la macération, l'incidence peut être
supérieure à 80%.
C'est une affection très rare chez les enfants (0,5%) dont la fréquence augmente
avec l'âge : près de 50% des bénéficiaires de plus de 70 ans ont une onychomycose.
Les traumatismes répétés contre les chaussures expliqueraient la prévalence élevée
de l'affection chez les sportifs et les personnes âgées. L'insuffisance vasculaire, le
diabète constituent également des facteurs prédisposants.
Plusieurs familles de champignons sont responsables de ces infections :
•
•
•
Dermatophytes : (Trichophyton rubrum, Interdigitale,...) > 80% (nécessitent la
présence de kératine pour survivre : peau, ongle, cheveu).
Levures : (Candida) > 5–17%
Moisissures : (Aspergillus, Scytalidium,...) > 3-5% (souvent associées aux
dermatophytes.
L'aspect clinique peut varier selon le germe et le point d'entrée des microorganismes :
La variété sous-unguéale disto-latérale (85% des cas) :
C'est de loin la forme la plus fréquente. Elle est pratiquement toujours
précédée d'une atteinte cutanée mycosique de la plante des pieds ou des
3e et 4e espaces interdigitaux
(d'où l'importance de traiter
directement les mycoses interdigitales).
Le champignon envahit la couche cornée des tissus sous-unguéaux,
l'hyponychium puis le lit de l'ongle, qui réagissent par une hyperkératose.
L'ongle est opaque, de coloration blanchâtre, jaunâtre, brunâtre ou
noirâtre. L'épaississement du lit de l'ongle soulève progressivement la
tablette qui finit par se détacher. L'hyperkératose sous-unguéale
entraîne une onycholyse secondaire.
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La variété sous-unguéale proximale :
Avec leuchonychie : dans cette variété le champignon pénètre sous le
repli dorsal et gagne la face profonde de la région proximale de la
tablette. Elle se présente au stade débutant par des taches blanchâtres
discrètes évoluant progressivement en taches leuchonychiques
transversales laiteuses. Elle se rencontre souvent chez les patients
immunodéprimés.
Avec leuchonychie et paronychie aiguë : elle associe une leuchonychie
proximale et une paronychie aiguë. Elle touche de préférence les
immunodéprimés.
Avec paronychie chronique : elle est très banale et traduit la
contamination, par l'ouverture du repli dorsal par le champignon.
La variété superficielle :
Dans cette forme, le champignon pénètre l'ongle par sa surface. Elle se
rencontre aux orteils. L'ongle est recouvert d'îlots blanchâtres opaques,
friables, s'effritant au grattage. Leur rapprochement progressif confère
à l'ongle une surface blanche crayeuse. Les lésions anciennes deviennent
de coloration jaunâtre.
La forme superficielle s'accompagne souvent d'une forme profonde. Elle
explique alors l'échec quasi constant des traitements topiques
(médicament à usage externe qui agit localement).
La variété dystrophique (dégénérante) :
Cette forme est l'évolution inexorable des formes précédentes en
l'absence de traitement. La forme ultime est la disparition complète de
la tablette.
Remarque : Tout ongle dystrophique n'est pas une onychomycose. Malgré
l'aspect souvent très suggestif de certaines altérations unguéales, rien
ne permet d'affirmer sans prélèvement l'existence d'une onychomycose
(autres causes : psoriasis, onychogryphose, microtraumatismes répétés).
Le prélèvement unguéal
Avec l'accord du médecin traitant (chez qui le bénéficiaire portera le
prélèvement afin de le faire analyser), faire un prélèvement de la partie d'ongle
atteinte à la zone de jonction entre l'ongle sain et l'ongle malade, toute la zone
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décollée doit être prélevée, la présence de filaments viables se situant dans la
région proximale de l'ongle (désinfecter la zone avant de découper l'ongle).
Mettre le prélèvement dans un pot d'analyse (préalablement demandé au
médecin).
Avant tout prélèvement, il faut s'assurer que le bénéficiaire n'a pas appliqué ou
absorbé de traitement antifongique. Dans l'affirmative, le prélèvement doit
être différé de 4 à 5 semaines pour un traitement topique et de 3 mois pour un
traitement par voie orale.
Pourquoi prélever ? Il est risqué de s'engager dans une voie thérapeutique par
un antifongique topique (le seul que la pédicure puisse proposer). En effet,
ceux-ci ne sont pas dépourvus d'effets secondaires et il serait inutile
d'appliquer des produits antifongiques sur une pachyonychie
d'origine
traumatique (frictionnelle ou autres) ou sur un ongle psoriasique.
Traitement de l'onychomycose (pédicure médicale)
Voir techniques de soins, le pansement à la pommade antimycosique (cours
pansements) et cours de techniques spéciales (onychoplastie).
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