Téléchargez Santé MAG N°38 en PDF
Transcription
Téléchargez Santé MAG N°38 en PDF
Dépôt légal 188-2012 ISSN 2253-0061 SOMMAIRE Actualité 2 2 5 6 7 8 11 11 12 13 Mars 2015 N° 38 Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé Edité par Media Pub Santé Adresse: Cité des 36 logts, les Bananiers, Blida. Tél./Fax: +213 (0) 25 35 01 37 Mob.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23 Site web: www.santemag-dz.com Email: [email protected] Pourquoi est-ce important de connaître la DCI d’un médicament? Le tabac restera un fléau mondial, avec un nombre accru de fumeurs, en Afrique Prise en charge des pathologies respiratoires: nécessité de réorganiser les urgences,... La fièvre boutonneuse Méditerranéenne: Une maladie méconnue Pr Habib Douagui: Environ, 3 à 5% de la population souffrent du syndrome de l’apnée... Pr Racim Khodja: Infertilité: Stress... pollution et... téléphone cellulaire... Hépatite B: 10 à 20 ans, pour gagner la bataille contre la maladie virale (OMS) Des efforts en vue du dépistage anténatal du xéroderma pigmentosum Tuberculose, en Algérie: plus de 22.000 cas, en 2014, extra-pulmonaires pour la plupart Le Conseil de l'Europe appelle à signer la convention contre le trafic d'organes Dossier 15 16 17 18 19 20 21 22 23 Directeur de la publication: Achouri Abdelkader Directeur de la rédaction: Achouri Mohamed Email: [email protected] Coordinatrice de la rédaction: Fortas Nadjia Directrice technique: Abdelatif Rabea Comité de rédaction: Ait Tanina | Maya Harcha | Zahaf Loubna Nahlil Djaouida | Soltane Hania | Ramzy Chahra Badredine Sawsen | Hamdi Rania Pr Messaoud Saïdani: la greffe est le traitement idéal de l’insuffisance rénale terminale Pr Mohamed El hadj: L’institut National du rein aura le statut de centre de recherche... Maladies rénales: Un Français sur vingt… Pr Tahar Rayane: Le recours aux donneurs d’organes en état de mort encéphalique... Moins de 200 transplantations rénales effectuées, par an, en Algérie Dr Mustapha Boukhalou: Beaucoup d’espoirs sont autorisés par l’Institut national... Dr Jean Tort: Dans la pratique du don d’organes, le plus difficile c’est l’organisation Tizi-Ouzou: Plaidoyer pour l’élargissement, du cercle des donneurs de reins... Transplantation rénale: La greffe rénale, en Algérie, accuse un retard très important Recherches médicales 24 Changer de regard sur la Trisomie 21 25 Allergies: L’interaction gènes/polluants 25 Cancer: Un candidat médicament très prometteur Conception: Brikh Kamel Correction: Gharnaout Amar Évènement Comité scientifique: BULLETIN D’ABONNEMENT Pr Salim Nafti Pr Mohamed Arezki Pr Karima Achour-Ameur Pr Mustapha Sadibelouiz Pr Belkacem Chafi Pr Adda Bounedjar Pr Louiza Chachoua Pr Smaïl Benkaidali Pr Nabil Benachenhou Pr Habib Douagui Pr Messaoud Saïdani Pr Tahar Rayane Pr Racim Khodja Dr Mustapha Boukhaloua 27 28 32 35 43 La télémédecine: une "solution d'avenir" Au Centre médical Anadolu d’Istanbul: De l’espoir pour les patients algériens Carcinome neuroendocrine à grandes cellules du sein: À propos d’un cas et revue.... Cancer du sein de la femme jeune Étude: Votre avis sur l’automédication Date et signature : OUI, je souhaite m’abonner, à la revue mensuelle, Santé MAG (Abonnement pour 12 numéros par an) Algérie : 2000 DA TTC Étranger : 200 € TTC MES COORDONNÉES*: M. Mme Mlle N om : MODE DE PAIEMENT P r é n om : Abonnement : Adresse personnelle Adresse professionnelle Établissement : Adresse : Code postal : Té l : Chèque ou virement à l’ordre de: Media Pub Santé Compte N° 00500194400205793046 Agence 194 BDL Blida Bulletin à compléter et à nous retourner accompagné de votre chèque ou d'une copie du virement à: Ville : Fa x : E-mail : * pour institutions, collectivités, sociétés, nombre d’exemplaires Adresse: Coopérative El Mehdia, Bt N°2, les Vergers, Bir Mourad Raïs, Alger. Tél./Fax: +213 (0) 21 44 91 11 Mob.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23 Email: [email protected] ACTUALITÉ Pourquoi est-ce important de connaître la DCI d’un médicament? GRÂCE À LA PRESCRIPTION EN DCI, PLUS DE PROBLÈME À L’ÉTRANGER L’utilisation de la DCI permet, en effet, de se rendre partout dans le monde, avec la certitude de retrouver son traitement. En connaissant la DCI des produits figurant sur votre prescription et à condition que celle-ci ait été inscrite par le médecin prescripteur lui-même, vous serez en mesure d’acheter le bon médicament, où que vous soyez, à l’étranger. Le système, mis en place, par l’OMS, en 1953, consiste à donner un même nom à une molécule, dans tous les pays. Ce qui n’est pas le cas pour le nom de marque, différent d’un pays à un autre. Connaître la DCI de ses médicaments c’est, aussi, se protéger d’éventuelles allergies. Par ailleurs et comme l’automédication gagne du terrain, il semble essentiel de davantage parler en DCI. Cela permet d’éviter, par exemple, de prendre deux fois la même molécule. Certains médicaments contre le rhume, par exemple, contiennent du paracétamol et sont en libre accès. Or, l’association de ces derniers à une autre spécialité à base de paracétamol – également, disponible sans ordonnance – est susceptible de provoquer des surdosages graves. Chacun peut comprendre le danger qu’il puisse y avoir à associer la spécialité «X», à base de phényramine et de paracétamol, à la spécialité «Y» exclusivement composée de paracétamol. Grâce aux DCI, les patients peuvent identifier la présence du même principe actif dans deux, ou plusieurs spécialités. Ils peuvent, ainsi, éviter confusions et/ou surdosages; ce qui ne serait pas possible en utilisant, seulement, le nom de marque. Cela permet, également, d’éviter les doubles prescriptions. Enfin, sachez que, parfois, à une DCI correspondent plus de 100 marques de médicaments 4 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 Le tabac restera un fléau mondial, avec un nombre accru de fumeurs, en Afrique L e tabac continuera d'être un fléau à l'échelle de la planète, dans les dix ans à venir, en raison d'une augmentation du nombre de fumeurs, dans les pays pauvres; en particulier, en Afrique, selon une étude publiée. Ce travail, réalisé, principalement, par des chercheurs de l'Université de Tokyo et publié dans la revue médicale britannique The Lancet, anticipe un total de 1,1 milliard de fumeurs, en 2025, "si les tendances récentes se poursuivent". Le nombre de fumeurs tend à diminuer dans une majorité de pays à travers la planète, avec un recul observé dans environ les trois quarts des pays entre 2000 et 2010, indiquent ces chercheurs. Mais, parallèlement, la tabagie tend à "migrer" des pays à revenus faibles ou moyens d'Europe et du Pacifique, vers les pays d'Afrique et de l'est de la Méditerranée. Si bien que les chercheurs mettent en garde contre une "épidémie de tabac", avec l'explosion du nombre des fumeurs dans les pays de ces deux zones et un "fardeau sanitaire supplémentaire important". Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), environ six millions de personnes meurent, chaque année, de la cigarette; en majorité dans les pays pauvres, ou bien, à revenus moyens. Une personne meurt de la cigarette, en moyenne, toutes les six secondes et la cigarette est responsable d'un décès, sur dix, parmi les adultes. Le tabac pourrait causer, au total, un milliard de morts d'ici la fin du XXIe siècle, dont plus de 80% dans les pays à revenus faibles, ou moyens, si les efforts ne sont pas accrus, pour lutter contre la cigarette, souligne The Lancet. Des objectifs adoptés par l'OMS, en 2013, visent à réduire de 30% la consommation de tabac, pour les personnes de plus de 15 ans, d'ici à 2025 (par rapport au niveau de 2010). Mais, "beaucoup de pays ne parviendront pas à cette réduction, si la tendance actuelle se maintient. Plus d'efforts sont nécessaires, pour arriver, ou bien se maintenir à un niveau satisfaisant", en matière de lutte anti-tabac, insistent les chercheurs dans cet article. Selon un autre article, publié par The Lancet, la Chine, qui concentre le plus de fumeurs au monde, comptera trois millions de morts, par an, de la cigarette, d'ici à 2050, si la tendance actuelle se poursuit ACTUALITÉ Prise en charge des pathologies respiratoires: nécessité de réorganiser les urgences, dans les hôpitaux La bonne prise en charge des pathologies respiratoires nécessite de revoir l’organisation, actuelle, des pavillons des urgences, au niveau des structures hospitalières; de sorte à réduire les cas de décès enregistrés, a affirmé, à Alger, le Pr Salim Nafti, président de la Société algérienne de pneumo-phtisiologie. I ntervenant en marge des 24èmes Journées nationales de pneumo-phtisiologie (JNPP), le Pr Nafti a estimé, dans une déclaration à la presse, que le service des urgences demeure le "point noir" de la médecine, en Algérie; d’où, l’impératif de revoir l’organisation actuelle. "C’est le réceptacle du tout- venant, de celui qui souffre d’un petit malaise à celui qui vient de faire un infarctus du myocarde. Le service est, souvent, saturé et le diagnostic n’y est pas établi comme il se doit. A cela, s’ajoute l’absence d’une formation spécifique de l’urgentiste", a déploré l‘organisateur de cette rencontre. D’où, le choix de consacrer une partie conséquente du programme de ces journées à la problématique des urgences hospitalières, afin d’insister sur la nécessité de "trouver des solutions le plus rapidement", a-t-il déclaré. Le président de la Société algérienne de pneumo-phtisiologie a indiqué que, faute de bonne prise en charge des malades souffrant de pathologies respiratoires, le nombre de cas de décès "est multiplié par 2, ou 3, en période de grippe saisonnière". "Une fois la pathologie identifiée, le malade est orienté vers les soins intensifs et là se pose, souvent, la contrainte liée à la capacité d’hospitalisation, en raison de la saturation du service d’urgence", a encore relevé le spécialiste; citant, par ailleurs, la difficulté, pour le malade, de bénéficier d’une radiographie thoracique. "Il est urgent que chaque service débloque 4 à 5 à lits, pour recevoir les urgences; car, plus on intervient vite, plus on a des chances de sauver des malades", a-t-il insisté, relevant l’évolution, en hausse, du nombre de maladies respiratoires; proportionnellement à l’avancée, en âge, de la population. En plus de la problématique des urgences, deux autres thèmes sont au programme de ces 24èmes Journées; à savoir: l’antibiothérapie en pneumologie et la bronchite chronique sévère. Il s’agit pour le premier aspect, de revoir la pratique de prescription Pr Salim Nafti des antibiotiques, pour traiter les maladies respiratoires, laquelle se fait, souvent, "à tort et à travers", a déploré le Pr Nafti. "Lorsque c’est le cas, les germes deviennent résistants et cette résistance est la meilleure appréciation quant à la mauvaise utilisation des antibiotiques", a-t-il poursuivi, soulignant qu’il s’agit d’un problème de "santé publique", qu’il convient de prendre, sérieusement, en considération. En choisissant de consacrer le dernier volet de la rencontre à la bronchite chronique sévère, il s’agit, pour les participants, de sensibiliser, encore une fois, sur les risques du tabagisme, qui en constitue la principale cause et sur l’impératif d’en réduire la consommation. Faisant remarquer que cette affection concerne les sujets de 40 ans et plus; soit, 3, 5% de la population globale, le Pr Nafti a ajouté que plus le malade prolonge sa dépendance en tabac, plus les risques pour sa santé s’accroissent, en même temps que la prise en charge de sa maladie devient plus "lourde". La grippe saisonnière de cette année n’a pas été "dramatique". Interpellé sur les craintes ayant entouré la grippe saisonnière de cette année, le Pr Nafti a estimé que l’épidémie n’a pas pris des proportions "dramatiques", ni constitué un problème de "santé publique", l’attribuant à une faible "efficacité" du vaccin administré. "Le vaccin avait été formé cette année avec trois composants, qui sont le HN, le H3N 2 et le virus B. Or, il se trouve que le H3N2 avait muté en août dernier, alors que le vaccin avait été préparé. Lorsqu’il avait été administré, sa capacité était devenue, par conséquent, faible», a explicité le Pr Nafti. La panique, qui avait été suivie d’interprétations erronées, avait été nourrie par "une succession d’épidémies et une apparition d’affections virales sévères, pendant des délais rapprochés", a-t-il poursuivi, regrettant que des cas de décès aient été enregistrés, durant les mois écoulés N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 7 ACTUALITÉ La fièvre boutonneuse Méditerranéenne: Une maladie méconnue Endémique, dans les pays du pourtour méditerranéen et dans les pays d’Afrique subsaharienne, la fièvre boutonneuse méditerranéenne (FBM) demeure méconnue, malgré sa fréquence. Par Le DR Sara Mohammedi E n Algérie, 200 à 300 cas sont déclarés, chaque année, par l’Institut national de santé publique. C’est une maladie infectieuse, due à une bactérie de la famille des rickettsies, Rickettsia Conorii. Elle est transmise par la piqûre, indolore, de la tique du chien. Rarement, elle peut se transmettre par le contact des muqueuses conjonctivales; les yeux, en particulier, après manipulation de la tique infectée. La FBM est, le plus souvent, une maladie bénigne; mais, dans 6% des cas, elle peut entraîner des complications graves. Qui et quand attrape-t-on la fièvre boutonneuse méditerranéenne ? La FBM touche les personnes qui ont été en contact avec un chien portant des tiques et elle se voit, plus fréquemment, chez les personnes ayant une profession exposée; telles qu'un chasseur, un vétérinaire, un forestier, un planteur, ou un agriculteur. C’est une maladie saisonnière, estivoautomnale, puisque les tiques pullulent en période chaude et sèche. Elle peut se rencontrer dans les régions urbaines et rurales. Les tiques sont transportées par les chiens; ce qui explique l’émergence de cas de fièvre boutonneuse méditerranéenne en dehors des zones et/ou des périodes habituelles. La tique doit rester attachée à la peau au moins 20 heures, pour transmettre les rickettsies et provoquer la maladie. Quelles sont les symptômes ? Après la piqûre de la tique, le malade ne développe aucun symptôme pendant au moins 6 jours. C’est la phase d’incubation, qui correspond au développement, silencieux, des rickettsies dans l’organisme. Après cette période, on a la phase de début, qui correspond à l’envahissement de l’organisme par les rickettsies. Elle est marqué par l’apparition, brutale, d’une fièvre élevée de 39 à 40°C, de frissons, d’asthénie (fatigue), de maux de tête, d’arthralgies (douleurs articulaires), de myalgies (douleurs musculaires). Pendant cette phase, on peut retrouver une lésion cutanée, appelée le chancre 8 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 majorité des cas. Même sans traitement, la guérison spontanée est possible; mais, avec une longue convalescence. Cependant, la survenue des complications, n’est pas à négliger. d’inoculation, ou l’escarre noirâtre, ou encore, la tâche noire de Pieri. Il s’agit du point de piqure de la tique. Il a l’aspect d’une vésicule, ou d’un furoncle, avec un pourtour rouge érythémateux. Il peut siéger au niveau des creux axillaires, plis inguinaux, cuir chevelu, derrière l’oreille, organes génitaux externes, pli inter-fessier; rarement, au niveau des parties découvertes du corps et souvent, il est accompagné d’un gonflement des ganglions locaux (adénopathies). Le chancre d’inoculation est pathognomonique de la FBM; mais, sa présence est inconstante. Rarement, il est remplacé par une conjonctivite unilatérale, traduisant une contamination, après manipulation de la tique infectée. Après 3 à 4 jours du début, on à la phase d’état, qui correspond aux symptômes de la maladie proprement dite. Il s’agit de l’apparition d’une éruption cutanée caractéristique, associée à une rougeur de la peau. Les lésions sont, d’abord, maculeuses (tâches rouges et planes) puis, papuleuses (légèrement surélevées). L’éruption apparaît, d’abord, au niveau du tronc; puis, des membres, pour se généraliser à tout le corps en 1 à 2 jours. Elle atteint les paumes des mains et les plantes des pieds et elle épargne le visage. La tâche noire de Pieri, la fièvre et les douleurs sont, toujours, présents à cette phase. L’évolution est bénigne, dans la Quelles sont les complications? Malgré leur rareté, les complications de la fièvre boutonneuse méditerranéenne sont possibles et redoutables. On peut avoir des complications cardio-vasculaires (endocardite, myocardite, artérite, thrombophlébite), des complications rénales (insuffisance rénale), des complications neurologiques (méningite lymphocytaire, encéphalite), des complications hématologiques (thrombopénie sévère, à l’origine d’hémorragies graves), des complications pulmonaires (bronchite, broncho-pneumopathie), des complications digestives (hépatite ou pancréatite), ou encore, oculaires (uvéite, atrophie optique). Comment confirme-t-on le diagnostic? Le diagnostic est affirmé, soit par des techniques sérologiques, qui permettent d’identifier, dans le sérum du malade, les anticorps spécifiques des rickettsies; soit, par la biopsie cutanée de l’escarre d’inoculation, qui permet de visualiser, directement, les bactéries. Comment soigne-t-on la fièvre boutonneuse méditerranéenne? La FBM est une maladie causée par des bactéries. Ainsi le traitement sera par des antibiotiques adaptés. Des soins locaux, tels que l’application de vaseline et d’antiseptique, sur la croûte noirâtre, sont recommandés et l’application de collyre, en cas de conjonctivite. LA PRÉVENTION: Surveillez le chien, pour la présence éventuelle de tiques et protégez-le avec des poudres, ou des colliers anti-tiques. Demandez conseil à votre vétérinaire. Pour les professions à risque, il est recommandé de porter des vêtements longs, d’appliquer des produits répulsifs sur la peau exposée et de traiter des vêtements, par des produits acaricides ACTUALITÉ Pr Habib Douagui, à Santé Mag, Environ, 3 à 5%de la population souffrent du syndrome de l’apnée du sommeil Par Sonia Belaidi Environ 3 à 5% de la population, soit un million d’Algériens, souffrent d’apnée du sommeil, ou interruption de la respiration durant le sommeil, a indiqué le chef de service pneumo-allergologie, au CHU Béni-Messous, le Pr Habib Douagui. I nvité du forum du quotidien DK News, pour s’exprimer d’une problématique de santé publique, le syndrome de l’apnée du sommeil, le professeur Douagui a qualifié la maladie de fréquente et de dangereuse, étant donné qu’elle a des conséquences, importantes, sur la santé. S’exprimant sur les phases du sommeil, le spécialiste a expliqué que le sommeil est composé de 4 phases, les deux premières représentant le sommeil léger et les 3e et 4e sont des phases de sommeil profond. Il a ajouté, à ce titre, que l’apnée du sommeil survient lors des phases de sommeil léger et que le malade ne récupère, donc, pas et se réveille le matin, fatigué et épuisé. Durant cette phase d’arrêt de respiration, les organes principaux ne sont, donc, pas irrigués en oxygène et une mort peut survenir durant la nuit, a-t-il dit. Pour le spécialiste, d’autres conséquences peuvent être liées à ce syndrome, telles que des maladies cardiaques, pneumologiques et autres; d’où, l’utilité du diagnostic et du traitement. En outre, le conférencier a précisé que cette maladie touche, principalement, les sujets obèses, ayant une grosse langue, un petit cou et généralement à partir de 40 ans. LA PATHOLOGIE TOUCHE PRINCIPALEMENT LES SUJETS OBÈSES Cependant, la pathologie peut survenir chez le sujet jeune et dans ce cas, l’ablation des amygdales est, fortement, indiquée, a-t-il dit. Ainsi et d’après l’intervenant, la personne sujette à l’apnée présente des ronflements régulièrement et a un sommeil déstructuré et non réparateur. Les signes, cités plus haut, doivent alerter les malades et les inciter à se présenter en consultation médicale, pour effec- tuer des tests approfondis et établir le diagnostic, a préconisé le Pr Douagui. Parmi les tests cliniques, il a cité le test des points, qui permet de déterminer si le patient souffre, ou pas, d’apnées du sommeil et qui, dans le cas où il est positif, doit être confirmé par une polygraphie ou une poly-sinographie. Dans le cas des métiers à risque, comme les conducteurs de camion, les pilotes, les conducteurs de train, le Pr Douagui a insisté sur l’importance d’une visite médicale régulière pour détecter d’éventuelles atteintes par le syndrome. A ce sujet, il a ajouté que la somnolence au volant, due à une conséquence de l’apnée est forcément liée, dans certains cas, aux nombreux accidents de la route; d’où, l’obligation de s’arrêter, en cas de fatigue et de reprendre la route, après 10 à 15 mn de répit. INDISPONIBILITÉ DES TRAITEMENTS, EN ALGÉRIE Parmi les traitements du syndrome, le chef de service pneumologie a cité la ventilation à Pression positive à l’aide d’un appareil appelé (PPC), ou bien, par un appareil buccal (languette moulée), ou encore, via la chirurgie. S’agissant du PPC, le Pr Douagui a déploré le fait qu’il ne soit pas disponible, en Algérie et qu’il ne soit pas remboursé, par la Sécurité sociale, car son coût varie entre 100 000 à 150 000 DA. Sur le même point, il a appelé à la création de laboratoire de sommeil, en Algérie et à la formation des médecins à la polygraphie, pour généraliser les diagnostics. Le spécialiste a aussi, par la même occasion, donné des conseils et recommandations, pour un bon sommeil; à savoir: dormir sur le côté, ne pas regarder la télé dans sa chambre, éviter les excitants, ne prendre des somnifères que sur indication médicale, faire du sport et faire une sieste, dans la journée N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 9 ACTUALITÉ Pr Racim Khodja*, à Santé Mag, Infertilité: Stress... pollution et... téléphone cellulaire: Pousser la recherche à établir un état des lieux La Procréation médicalement assistée (PMA) doit faire l’objet de recherche et d’études approfondies, de la part des autorités publiques, pour faire un état des lieux des cas d’infertilité et de stérilité, que présentent, environ, 10% des couples algériens, a indiqué le chef de service gynécologie-obstétrique, à l’EPH de Bologhine (Baïnem), le professeur Racim Khodja. Par Sonia Belaidi L e Pr Khodja, qui était l’invité du forum du quotidien DK News, a précisé, dans ce contexte, que l’Etat algérien gagnerait à investir dans ce domaine médical; car, plus de 300 000 couples souffrent d’infertilité, en Algérie. Le même spécialiste, a aussi, spécifié que 60% des causes d’infertilité sont imputées à l’homme, 30% à la femme et 10% de causes nouvelles (environnement, maladies, stress et autres). Parmi les facteurs de risque, le Pr Khodja a cité l’âge avancé de la femme; car, le taux de fécondité diminue d’environ 25%, à partir de l’âge de 35 ans; notant, à ce propos, que l’âge de mariage recule, de plus en plus, en Algérie. S’agissant de l’homme, l’hôte de DK News, a mentionné que la spermatogenèse de l’homme est altérée, sur le plan qualitatif et quantitatif, en raison de plusieurs facteurs, à savoir: le stress, la pollution, l’usage fréquent des téléphones et autres. LES FACTEURS DE RISQUE DE L’INFERTILITÉ Dans le même sens, il a cité quelques métiers à risque, qui exposent les hommes à une plausible infertilité, comme les métiers des corps de sécurité (police, gendarmerie, militaire, protection civile...). Parmi les causes, chez la femme, le conférencier a parlé des troubles de l’ovulation, qui représentent 35% des cas d’infertilité, de l’obstruction tubaire qui est, aussi, de l’ordre de 35% et de l’endométriose, qui représente 10% des cas d’infertilité. A ce sujet, le chef de service gynécologie a précisé que 7 femmes sur 10, qui 10 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 se plaignent de douleurs de règles, présentent une endométriose et doivent, donc, consulter un gynécologue. En outre, les cas d’infection sexuellement transmissibles, comme les chlamydias, peuvent, également, être à l’origine d’une infertilité et ne doivent pas être minimisées. Pour ce qui est des examens et bilans, le Pr Khodja a estimé que le médecin de famille est le premier à recevoir le couple, qui présente une infertilité et doit, donc, faire un interrogatoire spécifique; puis, un examen clinique, pour déterminer les anomalies morphologiques. LA PMA DOIT ÊTRE GÉNÉRALISÉE, DANS LES STRUCTURES PUBLIQUES Lorsqu’il s’agit d’un trouble de l’ovulation, le médecin peut corriger l’anomalie, en administrant des traitements adéquats. Cependant, pour les cas d’azoospermie (absence de spermatozoïdes), de trompes bouchées et d’endométriose sévère, l’indication de la PMA se pose vivement. La PMA est un ensemble de techniques médicales, qui permettent d’aider le couple infertile à avoir des enfants. Celle-ci comporte l’insémination artificielle, destinée aux couples, dont les ovules et les spermatozoïdes sont incompatibles, de la fécondation in-vitro, que propose le médecin, lorsque les trompes sont bouchées et de l’injection intra-cytoplasmique, qui est réservée aux cas de spermatozoïdes défaillants. Pour les résultats, le chef de service a fait savoir qu’ils étaient de l’ordre de 20 à 30% et que les coûts sont, d’environ, 220 000 DA, chez le privé, informant que la CNAS remboursait, uniquement, les médicaments et non pas l’acte technique. Environ 20 centres privés pratiquent la PMA, en Algérie, qui n’est, malheureusement, pas généralisée dans le secteur public, alors que la technicité est acquise et que cela ne nécessité pas un matériel très coûteux. Par ailleurs, le spécialiste a souligné que l’infertilité est un véritable problème de santé publique, car il peut être à l’origine de drames sociaux (divorce....) ACTUALITÉ Hépatite B: 10 à 20 ans, pour gagner la bataille contre la maladie virale (OMS) L a bataille contre l'hépatite B peut être gagnée d'ici 10 à 20 ans, a affirmé l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui recommande d'accroître le dépistage et l'accès aux traitements. "Il faudra 10 à 20 ans, pour que nous puissions espérer éliminer l'hépatite B", a déclaré Gottfried Hirnschall, directeur du département VIH/SIDA à l'OMS, lors de la publication des premières lignes directrices sur le traitement de la maladie. L'hépatite B, qui se transmet, généralement, à la naissance; surtout, chez les personnes dans les pays à revenus faibles et moyens, est une infection virale, qui se transmet par le sang et les liquides biologiques et qui expose les sujets atteints à un risque important de décès par cirrhose, ou cancer du foie. Quelques 240 millions de personnes vivent avec une infection, chronique, de cette hépatite. Un vaccin, jugé très efficace, contre cette maladie, est disponible et il existe plusieurs traitements, pour éviter aux porteurs du virus de développer une cirrhose, ou le cancer du foie. Malgré tout, 650.000 personnes meurent, encore, chaque année de l'hépatite B. Beaucoup des personnes infectées ne savent pas qu'elles sont porteuses du virus, du fait de l'absence de symptômes, a expliqué le chef du Programme mondial contre l'hépatite à l'OMS, Stefan Wiktor. Il, a également, pointé le nombre insuffisants de laboratoires capables de faire les tests de dépistages, ou encore, les difficultés d'accès aux traitements. "Nous disposons des instruments (...). Nous avons juste besoin d'agir", a-t-il dit. L'OMS recommande, aussi, un contrôle régulier des patients, pour évaluer si le traitement marche et pour le dépistage, précoce, du cancer du foie. Les experts appellent, aussi, à traiter en priorité ceux qui ont une cirrhose. L'OMS souligne aussi l'importance de la prévention et recommande de vacciner tous les enfants contre l'hépatite B, en administrant la première dose, à la naissance. Moins de 50% des nouveau-nés bénéficient de cette première dose, actuellement Des efforts en vue du dépistage anténatal du xéroderma pigmentosum Le président de la Société algérienne de dermatologie pédiatrique (SADP), le Pr Bakar Bouadjar a indiqué, à Alger, que des efforts étaient déployés, au niveau médical, en vue du dépistage anténatal du xéroderma pigmentosum, appelant à la promulgation d'une fatwa licitant l'interruption de la grossesse, lorsque le diagnostic de la maladie est établi. F ace aux souffrances endurées par les enfants souffrant du xéroderma pigmentosum et de leur entourage, les spécialistes multiplient les efforts; notamment, en matière de dépistage anténatal, a soutenu le praticien, qui a lancé un appel à la promulgation d'une fatwa licitant l'interruption de la grossesse, lorsque le diagnostic est établi. Décrit, pour la première fois, en 1870, par Moritz Kaposi, le xeroderma pigmentosum est une maladie d'origine génétique rare, causé par des mutations d'enzymes de réparation de l’ADN. Elle se caractérise par une sensibilité excessive de la peau au soleil (d'où l'appellation enfants de la lune), des troubles oculaires et un risque, très fortement multiplié, de développer un cancer de la peau, ou des yeux. La moitié des personnes atteintes ont, dès le plus jeune âge, une réaction cutanée, excessive, à l'exposition solaire. Une des caractéristiques de la maladie est la présence de lentigines solaires, semblables à des taches de rousseur, importantes, au niveau du visage, avant l'âge de deux ans; alors que celles-ci sont rares, chez les enfants. En fonction de sa forme et de l'âge auquel elle se déclare, cette maladie réduit, significativement, l'espérance de vie du malade. Pour le président de la SADP, les rencontres, dédiées au xéroderma pigmentosum, sont une opportunité, pour sensibiliser les autorités publiques au calvaire des personnes atteintes et leur entourage, du fait de l'exclusion et de la marginalisation. Il a souligné la nécessité de la coordination entre représentants de différentes spécialités pour une prise en charge efficiente des malades. Le Pr Bouadjar a, également, appelé les ministères de la Santé et de la Sécurité sociale à inscrire le xeroderma pigmentosum parmi les maladies chroniques, pour permettre, aux patients, de bénéficier gratuitement des soins appropriés. Dans ce contexte il a évoqué le coût onéreux des crèmes solaires et du film protecteur (2500 à 3000 DA le tube, pour les crèmes), indiquant que l'association des malades s'employait à procurer les masques de l'étranger, avant de révéler un projet de fabrication de combinaisons spéciales, localement. Le spécialiste a interpellé, en outre, le ministère de l'Education nationale à l'effet de garantir une scolarité normale à cette Pr Bakar Bouadjar catégorie N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 13 ACTUALITÉ Tuberculose, en Algérie: plus de 22.000 cas, en 2014, extra-pulmonaires pour la plupart Plus de 22.000 cas de tuberculose, dont la plupart extra-pulmonaires, ont été déclarés, en Algérie, en 2014, ont annoncé, à Alger, des représentants du ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière. S ur les 22.153 cas de tuberculose, diagnostiqués en 2014, 8.445, seulement, sont pulmonaires contagieux, les 13.708 cas restants, soit 61,9%, sont extrapulmonaires, a indiqué le chargé du programme national de lutte contre la tuberculose, Sofiane Alihalassa, lors d’une rencontre organisée à l’Institut national de la santé publique (INSP). Il a relevé que, si l’incidence de la tuberculose pulmonaire contagieuse a baissé de 10 cas sur 100.000 habitants, depuis 2001, celle de la tuberculose extra-pulmonaire a, par contre, enregistré une "progression" et a atteint un niveau relativement En 2001, l’incidence pour 100.000 habitants était de 26,2 cas, pour la tuberculose pulmonaire; en 2014, elle était de 17, 5. Pour la forme extra pulmonaire, l’incidence, pour 100.000 habitants, était de 26,9, en 2001; en 2014, elle a atteint 35,4%. Au total, l’incidence, en 2014 était de 57,2 pour toutes formes confondues de tuberculose. En 2001, le chiffre était de 60,1 par 100.000 habitants. La baisse, presque insignifiante, est due à la "persistance d’un niveau relativement élevé" de cas de tuberculose extra-pulmonaire. Avec ces chiffres, l’Algérie se place en incidence "moyenne", sur le plan mondial, quant à la propagation de cette infection, a fait remarquer M. Alihalassa. Pour sa part, le directeur général de la prévention au ministère de la santé, Smail Mesbah, a confirmé que, même si l’Algérie a réussi à inverser la tendance de la tuberculose pulmonaire vers la baisse, la tuberculose extra-pulmonaire est aujourd’hui "un défis criard" à relever. Pour le DG, l’"essentiel" est d’avoir réussi à maîtriser la tuberculose contagieuse pulmonaire, puisque l’augmentation des cas de la tuberculose extrapulmonaire est enregistrée dans tous les 14 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 pays; qui ont réussi à vaincre la forme pulmonaire. "Nous pouvons dire, avec fierté, que les résultats de la stratégie algérienne, de lutte contre cette maladie, sont satisfaisants", a soutenu M. Mesbah, qui a rappelé que Le programme millénaire de développement (PMD), pour la lutte contre la tuberculose (2006-2015) considère la lutte contre la tuberculose comme "indicateur" du développement de tout pays. Il a conclu que cette infection demeure un défi mondial, par sa morbidité, sa mortalité et le développement des souches responsables". La localisation, la plus fréquente, de la tuberculose extra-pulmonaire est ganglionnaire et est favorisée par la promiscuité et le déficit immunitaire, ont relevé des spécialistes, lors du débat sur le sujet. La tuberculose ganglionnaire cervicale atteint, plus fréquemment, les femmes; contrairement à la pulmonaire, qui atteint les hommes, en plus grand nombre. L’infection touche, majoritairement, l’adulte jeune; c’est-à-dire, la tranche d’âge entre 20 et 40 ans, est-il relevé. A la fin de la rencontre, qui a été organisée, à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la tuberculose, les spécialistes ont recommandé de consolider les résultats de la lutte, contre la tuberculose pulmonaire et de faire en sorte de renforcer la lutte, contre son autre forme. Cette lutte doit être "une priorité absolue", puisqu’il s’agit, aujourd’hui, de "passer à la vitesse supérieure et d’améliorer le diagnostic de la tuberculose extra- pulmonaire et diminuer le réservoir des bacilles", ont-ils recommandé. Le plus important pour l’Algérie, aujourd’hui, est d’améliorer la qualité du diagnostic de la tuberculose extra- pulmonaire, d’améliorer la coopération entre spécialistes de différentes disciplines et d’être vigilants, quant aux arguments diagnostiques, selon ces médecins spécialistes. Pour être performant, le programme de lutte contre la tuberculose ne doit pas enregistrer un taux de décès dépassant 3% des malades atteints, selon le pneumologue Noureddine Zidouni. Outre les représentants du ministère, des médecins spécialistes et généralistes, ainsi qu’un représentant de l’OMS, ont pris part à la rencontre ACTUALITÉ Le Conseil de l'Europe appelle à signer la convention contre le trafic d'organes Le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland, a appelé les Etats du monde entier à signer la convention internationale contre le trafic d'organes humains, se disant "confiant" qu'elle puisse, rapidement, entrer en vigueur. D ès le premier jour de son ouverture à la signature, 14 Etats ont l'intention d'y procéder; ce qui est "de bon augure, pour une entrée en vigueur rapide", s'est réjoui M. Jagland, lors d'un point de presse. Cela sera le cas, dès lors que cinq pays signataires l'auront ratifiée. Selon une source proche du dossier, les 14 premiers pays prêts à signer sont l'Albanie, l'Autriche, la Belgique, la République tchèque, la Grèce, l'Italie, le Luxembourg, la Norvège, la Moldavie, la Pologne, le Portugal, l'Espagne, la Turquie et le Royaume-Uni. La signature est prévue à Saint-Jacques-deCompostelle, dans le Nord-ouest de l'Espagne. Cette convention, qui a pour but d'harmoniser l'arsenal juridique, relatif à la lutte contre le trafic d'organes, a été négociée par les 47 Etats membres du Conseil de l'Europe; mais, elle se veut de portée mondiale, tout pays souhaitant la rejoindre pouvant le faire. "L'Europe, très souvent, peut être le point de départ" de mouvements d'harmonisation de la législation, dans le monde", s'est réjoui M. Jagland. Pour les Etats qui signeront ce texte, à valeur juridique contraignante, il s'agira, avant tout, de "combler les lacunes (en matière de législation sur le don d'organes) et de mettre en place une protection des victimes". Le texte érige, notamment, en infraction pénale, le prélèvement illicite d'organes humains de donneurs vivants, ou décédés. Un prélèvement est, notamment, considéré comme illicite dès lors qu'il est effectué "sans le consentement libre, éclairé et spécifique du donneur vivant, ou décédé", ou sans que le prélèvement sur une personne décédée soit autorisé par le droit interne d'un pays. C'est également le cas si, en échange du prélèvement, "le donneur, ou une tierce personne se voit obtenir un profit". La convention prévoit des mesures de protection et de dédommagement des victimes, ainsi que de prévention, "destinées à garantir la transparence et un accès équitable aux services de transplantation". Elle laisse, toutefois, les Etats libres de décider s'il faut, ou non, poursuivre les donneurs d'organes et les considérer, ou pas, comme des complices; voire, des instigateurs du trafic. La pénurie d'organes, les disparités économiques, accentuées par la crise, l'inégalité des systèmes de santé et l'appât du gain ont entraîné, ces dernières années, une expansion du "tourisme de transplantation" et du trafic d'organes humains. L'OMS estime que quelque 10.000 transplantations se font, chaque année, au marché noir Mr Thorbjorn Jagland N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 15 DOSSIER Pr Messaoud Saïdani *, à Santé Mag, la greffe est le traitement idéal de l’insuffisance rénale terminale Propos recueillis par Tanina Ait Santé Mag: Quelles sont les perspectives, quant à la greffe du rein ? Pr Messaoud Saidani: Il faut être optimiste, bien naturellement; d’un optimisme, toutefois, mesuré; c'est-à-dire, lors des rencontres, comme celle d’aujourd’hui, des objectifs seront fixés, que nous atteindrons, vraisemblablement et dans tous les cas, nous avancerons à grands ou à petits pas; mais, nous irons dans la bonne direction. Aussi, nous saisissons l’occasion de cette journée consacrée au rein, pour sensibiliser tout le monde; la presse, en l’occurrence, pour des raisons évidentes d’information sur le don d’organe; car, la greffe est le traitement idéal de l’insuffisance rénale terminale. Nous réitérons, également, notre appel envers nos confrères, pour la coordination de nos efforts, afin d’atteindre une plus grande synergie, dans la prise en charge de cette pathologie. "Prévenir, vaut mieux que guérir". Comment garder ses reins en bonne santé ? Nous devons parler de deux types de préventions; à savoir: la prévention primaire: c’est celle qui consiste à passer, chaque année, des bilans de santé, en général et rénal en particulier, même lorsqu’on est en bonne santé. Toujours à ce niveau, il y a lieu d’avoir une hygiène de vie saine, d’éviter tout produit alimentaire à l’origine de l’obésité (trop de gras, trop de sel et de sucre), qui génère elle-même l’hypertension artérielle et le diabète; pathologies qui ont des conséquences néfastes, également, sur les reins, entre autres. Il importe, également, de pratiquer une activité physique régulière et bien entendu, le tabac est à proscrire, pour les mêmes raisons et d’autres. En outre, il ne faut pas prendre des médicaments sans avis médical, même lorsqu’il s’agit du paracétamol, qu’on a tendance à avaler comme des bonbons. Par ailleurs, il faut boire beaucoup d’eau; ce qui est bon pour le fonctionnement des reins; mais, aussi, éviter les limonades, car l’abus de sucre est nocif évidemment. Ceci étant- la prévention secondaire concerne le sujet déjà souffrant de pathologies; aussi, celui-ci doit surveiller, constamment, sa tension artérielle et l’équilibre de sa glycémie et prendre les mesures qui s’imposent, en conséquence, pour éviter les complications rénales. Greffe-t-on assez à partir de donneur vivant apparenté ? A l’évidence, il y a des donneurs, s’agissant d’aider des malades apparentés. Le donneur est prêt, le receveur aussi, son dossier médical finalisé; mais, par moments, nous buttons sur des problèmes matériels, comme l’absence de réactifs, ou autres; ce qui nous retarde d’autant et alors, nous sommes obligés de reporter le rendez-vous et même obligés de refaire tous les bilans du patient. Etant entendu qu’entre-temps son état de santé à pu évoluer. Une perte de temps, donc et un impact négatif sur la psychologie du malade en attente d’être greffé. Comment, selon vous, peut-on lever toutes ces contraintes ? Nous parlions, tantôt, de la coordination entre médecins spécialistes, qui interviennent dans la greffe d’organes. Cette obligation de coordination vaut, aussi, pour l’aspect administratif; s’agissant d’approvisionnement en produits et matériels. Aussi, il importe de créer un comité, le plus vite possible, pour coordonner l’ensemble * Professeur Messaoud Saïdani, président de la Société algérienne de néphrologie N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 17 DOSSIER Pr Mohamed El hadj*, à Santé Mag, L’institut National du rein aura le statut de centre de recherche scientifique Propos recueillis par Tanina Ait Ce que nous avons proposé n’est pas encore signé; mais, c’est en bonne voie. En tout état de cause, dès la signature du texte y afférent, fixant les missions de cette structure, un directeur sera nommé à sa tête. Les spécialistes de la greffe rénale son unanimes pour dire, qu’en Algérie, on ne réalise pas assez de greffes et pourtant, des compétences existent. Comment peut-on améliorer cela ? Ce qui manque pour la transplantation d’organes, en général, c’est la coordination entre les professionnels de la santé et cet Institut, justement, en sera le fédérateur; autrement dit, la boite focale pour coordonner le travail de tout un chacun. En effet, jusqu'à présent, chaque spécialiste travaille de son côté, sans aucun lien avec ses collègues. Aussi, le rôle de notre Institut sera de créer une synergie, pour optimiser les efforts de tous. Cette coordination est d’autant plus nécessaire pour, justement, répondre avec efficacité et efficience à la demande, lorsqu’on sait qu’il ya près de 20.000 insuffisants rénaux chroniques dialysés et environ, 6.000 qui sont en pré-dialyse et seront, inévitablement, dialysés dans un avenir proche; ce qui donnera, donc, 26.000, globalement. Santé Mag: Quel est le statut de l’Institut du rein ? Pr Mohamed El Hadj: L’Institut national du rein est une structure de santé nouvelle, dans notre pays. Nous avons, en effet, déjà, un Institut de santé publique, qui englobe tous les domaines médicaux; mais, c’est pour la première 18 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 fois que nous avons un Institut spécialisé, pour un seul organe, qui est le rein. Nous avons, donc, travaillé, ces derniers mois, pour élaborer le statut de cet Institut, à la lumière des textes réglementaires existant et nous avons, ainsi, assimilé cette structure à un centre de recherche scientifique; à l’instar de ce qui existe par ailleurs, dans le monde. Est-ce que toutes les personnes dialysées peuvent être greffées ? Tout les malades dialysés ne peuvent pas, systématiquement, bénéficier de la greffe; car, certains d’entre-eux souffrent d’autres pathologies, qui ne le permettent pas. Il est question, également, de réaliser la greffe à partir d’un prélèvement sur une personne en état de mort encéphalique. Cette pratique pourrait-elle, un jour, devenir une activité de routine ? DOSSIER Maladies rénales: Il y a des tentatives éparses, en Algérie et maintenant, nous sommes en train d’organiser cette pratique. Le ministre de la Santé a donné instruction aux directeurs des hôpitaux, pour coordonner entre les différentes spécialités, d’une part et d’autre part, pour encourager cette opération. Actuellement, plusieurs hôpitaux se mettent à exploiter ce créneau des donneurs cadavériques. Il y a, cependant, beaucoup de travail à faire; car, ce n’est pas toujours évident d’approcher les parents, qui viennent de perdre leur proche. La loi existe depuis 1986; mais, depuis des années, cette pratique semble gelée, alors qu’elle se fait dans d’autres pays musulmans. Pourquoi, chez nous, n’est-elle pas, encore, développée ? Lorsqu’on vient de perdre un être cher, ce n’est pas facile d’approcher les parents, qui n’acceptent pas, d’ailleurs, qu’on prélève les organes de leur défunt et donc, il y a, encore, un long travail à faire, dans ce sens. La communication, l’information, la sensibilisation avec la plupart des pays qui sont en retard, dans ce domaine. Au Japon, par exemple, ils ne touchent pas au cadavre; c’est sacré, pour eux. Quant à nos pays voisins, ils ont réalisé quelques cas et le taux reste toujours faible, comme dans notre pays. Je dirais que c’est rattrapable; mais, il y a, encore, un long travail à faire. Les moyens humains et matériels sontils disponibles, en Algérie, pour ce genre d’action ? Tout est disponible. Mais, là où le bat blesse, c’est au niveau de l’organisation et de la gestion. Cette pratique ne demande pas un équipement sophistiqué, sauf un bloc opératoire et certains produits, qui ne coûtent, d’ailleurs, pas cher, au demeurant. Monsieur le ministre a, encore, insisté pour doubler le nombre de greffes, pour l’année 2015. Votre message… Je dirais, justement, qu’il faut casser le tabou du prélèvement d’organes sur une personne en mort encéphalique. Nous sommes un pays musulman et les organes qui vont en terre vont s’altérer. Alors, pourquoi ne pas les donner, afin de sauver d’autres vies: c’est SADAKA DJARIA * Pr Mohamed El hadj, Directeur Général des Services de santé et de la réforme hospitalière. Un Français sur vingt… «Prendre soin de ses reins: c’est vital pour tous»: cette année, la 10ème édition de la Semaine nationale du Rein met l’accent sur la prévention. D u 21 au 28 mars 2015, une vaste opération de dépistage, anonyme et gratuit, des maladies rénales chroniques est, même, proposée sur tout le territoire français. Car, ces affections sont loin d’être rares… Selon la Fédération nationale d’aide aux insuffisants rénaux (FNAIR), qui organise cet événement, 3 millions de Français seraient atteints d’une maladie rénale. Chaque année, 10 000 d’entre eux apprendraient qu’ils souffrent d’une insuffisance rénale chronique (IRC) terminale, caractérisée par la destruction progressive et irrémédiable des néphrons, qui assurent le fonctionnement des reins. Pour ces patients, l’issue passe par la dialyse – 40 000 sont concernés, actuellement, en France – ou par la greffe. Au total, 32 508 personnes sont porteuses d’un greffon rénal et surtout, près de 10 000 (9 860) sont en attente. SE FAIRE DÉPISTER Pour la FNAIR, «le constat est alarmant». D’autant plus que, pour un tiers des patients, qui souffrent d’une IRC, le diagnostic est posé au dernier moment. Ils doivent, alors, être dialysés en urgence. Cette situation «pourrait être améliorée par un dépistage précoce», poursuit l’association. Réalisé par bandelette urinaire, il sera proposé, gratuitement, tout au long de cette Semaine du Rein, partout en France. Vous êtes intéressé(e)? La seule condition est d’être âgé(e) de plus de 18 ans. Et inutile de prendre rendez-vous. Assurez-vous, simplement, des heures d’ouverture du site d’accueil le plus proche de chez vous. Vous trouverez toutes les informations pratiques à partir de www.semainedurein.fr/htm/le_depistage.htm «Ces mesures de dépistage visent à conserver plus longtemps la bonne santé du rein qui, comme tout organe, vieillit. Au-delà de 60 ans, 3 personnes sur 10 perdent le tiers de leur fonction rénale», conclut Roger Charlier, Président de la FNAIR N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 19 DOSSIER Pr Tahar Rayane *, à Santé Mag, Le recours aux donneurs d’organes en état de mort encéphalique s’avère indispensable Propos recueillis par Tanina Ait Santé Mag: La Journée mondiale du rein s’articule, cette année, sur «un rein en bonne santé». Pourriez-vous nous en dire plus ? Pr Tahar Rayane: En effet, le slogan, pour cette année 2015, est «un rein en bonne santé, pour tous». Il faut que le citoyen soit conscient qu’il a deux reins et il doit en prendre soin et ne pas tomber malade; car, le rein est un organe des plus précieux, puisqu’il purifie le sang et s’il est atteint, ce sont des souffrances handicapantes, pour le malade. Une des causes de l’insuffisance rénale, justement, en Algérie, relève de la transition épidémiologique, laquelle favorise, de plus en plus, des maladies 20 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 non- transmissibles, comme le diabète et l’hypertension artérielle, qui sont à l’origine, effectivement, de la moitié des problèmes rénaux. Ainsi, le nombre des patients en hémodialyse ne cesse d’augmenter; en moyenne, nous avons, presque tous les deux ans, 1.000 nouveaux cas, qui se rajoutent aux personnes, déjà, dialysées. L’année dernière, on enregistrait 18.500 cas et cette année on est passé à 19.500 cas. La progression s’élève, donc, à presque 1.000 nouveaux malades, par année. Cela ne peut pas durer ainsi, car, cette incidence et prévalence vont, probablement, atteindre un seuil où les pouvoir publics ne pourront plus suivre, sur le plan financier. Il faut, donc, casser cette courbe ascendante, par le traite- ment de l’hémodialyse et augmenter le nombre de patients à greffer. Quelles en sont les perspectives, pour l’année 2015 ? L’année 2014 a connu 166 greffes dans notre pays. Concernant l’année en cours, 300 greffes sont programmées et chaque équipe a son propre objectif à atteindre. C’est pourquoi, monsieur le ministre de la Santé nous a réunis, pour que ces objectifs soient réalisés. Aussi, il a demandé à toutes les personnes concernées de créer un comité local, dans chaque CHU. C’est ce que nous sommes en train de faire. Cependant, nous enregistrons un retard dans la concrétisation de cet objectif. Ceci est dû au manque de liquide de DOSSIER conservation d’organes, produit acheté, l’année dernière, par la Pharmacie Centrale de l’Hôpital (PCH) sous le nom commercial de Celsior, auprès de Sanofi, laboratoire fournisseur. Or, ce dernier en a arrêté la production; ce qui a engendré ce retard de trois mois, au CHU Nafissa Hamoud (ex-Parnet). Le même problème est constaté pour les immunosuppresseurs, qui ne sont pas, toujours, disponibles. Aussi, nous avons demandé aux autorités concernées de résoudre ce problème en urgence; faute de quoi, les objectifs de greffe seront compromis. Souvent, d’autres obstacles se dressent devant nous et qui retardent, d’autant plus, la greffe. Parfois, les équipes sont prêtes, les donneurs et les receveurs, également; puis, un problème technique surgit, perturbant le tout. Si on veut réussir un Plan national de greffe rénale, il faudrait que toutes ces questions soient résolues. Quant aux compétences, nous avons assez d’expérience, pour réussir ce plan. Enfin, il est à noter que, jusqu'à ce jour, nous faisons les greffes à partir du donneur vivant; opération qui est, du reste, M bien programmée; mais, si on doit passer à la transplantion d’organes à partir d’un prélèvement sur des personnes en mort encéphalique, ceci, exigera un travail de plusieurs équipes. En effet, c’est l’activité d’un hôpital, où le personnel spécialisé doit travailler 24 sur 24 heures. Ce sera, donc, ainsi qu’on va réussir ce type de programme et non pas avec une baguette magique. Il faut une mobilisation permanente de tout le potentiel humain médical et paramédical et motiver ce personnel, qui travaillera 24 sur 24 heures et le payer en conséquence. N’y a-t-il pas de réticences, au sujet du prélèvement d’organes sur une personne en état de mort encéphalique? En effet, la réticence de la population est réelle et nous l’avons remarquée sur le terrain. Aussi, le message qu’on tente, régulièrement, de transmettre à la société civile, ne passe pas. Il faut, peutêtre, réfléchir à d’autres méthodes de sensibilisation et d’information. Il faut, bien-sûr, faire appel aux professionnels de la communication; car, c’est un sujet très important et faire de vraies cam- pagnes de communications, comme cela se fait dans d’autres pays. Si le message est bien perçu, peut-être le nombre de refus diminuera et on aura, à l’avenir, plus de personnes, de leur vivant, faire don de leurs organes, une fois décédées. Il faut dire que le nombre de greffes à partir d’un donneur vivant est limité; un tiers, seulement, de nos patients peuvent en bénéficier. Aussi, le recours aux donneurs d’organes en état de mort encéphalique s’avère indispensable, lorsqu’on sait qu’il y a 9.000 patients en attente d’être greffés. Et pour le statut de l’Institut du rein ? C’est en bonne voie et des statuts sont en cours d’être élaborés, au niveau du ministère. Cet Institut sera composé de deux entités; l’une pour la recherche scientifique et un établissement hospitalier spécialisé, pour le rein et la greffe * Professeur Tahar Rayane, chef de service, au CHU Nafissa Hamoud (ex-Parnet) Alger. Moins de 200 transplantations rénales effectuées, par an, en Algérie oins de 200 transplantations rénales sont effectuées, annuellement, en Algérie, à partir de donneurs vivants; ce qui reste en deçà des besoins exprimés en ce sens, nous a indiqué le Professeur Si Ahmed El Mahdi, chef de service chirurgie et transplantation au CHU de Blida. "Il y a moins de 200 transplantations rénales, qui sont effectuées, annuellement, en Algérie et nos besoins sont autrement plus importants, avec l’incidence de cette maladie, qui se situe autour de 103 nouveaux cas, par million d’habitants", a déclaré le Pr Si Ahmed El Mahdi, lors d’un entretien qu’il a bien voulu nous donner. Il a précisé, à ce propos, que "3.500 à 4.000 nouveaux patients viennent s’ajouter à 19.000 qui sont hémodialysées actuellement", selon les statistiques de la Fédération nationales des insuffisants rénaux. "Mais, au-delà, de tout cela, le grand défi à relever réside dans la sensibilisa- tion de la population, pour la greffe à partir d’un cadavre", a insisté ce spécialiste, qui a fait savoir, également, que "seul 10% des patients peuvent espérer une greffe à partir de donneurs vivants". Evoquant l’intérêt que portent les autorités, pour la greffe rénale, le Pr Si Ahmed a rappelé le projet de réalisation d’un institut de reins et de greffes, qui a été inauguré en janvier 2014, à Blida, par le Premier ministre; mais, qui n’a rien apporté de concret, depuis. Le ministère de la Santé a, de son côté, fait une proposition utopique, qui va retarder, davantage, l’ouverture de cet institut qui, pourtant, est le projet du président de la République. "L’insuffisance rénale pose un problème de santé publique, car les chiffres, relatifs aux insuffisants rénaux, ne cessent d’augmenter assez vite, d’après la Société algérienne de néphrologie, qui prévoit l’existence d’environ 25.000 insuffisants rénaux, en 2020 ", a relevé l’intervenant N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 21 DOSSIER Dr Mustapha Boukhaloua*, à Santé Mag, Beaucoup d’espoirs sont autorisés par l’Institut national du rein Propos recueillis par Tanina Ait Santé Mag: Autour de quoi s’articule le séminaire d’aujourd’hui ? Dr Mustapha Boukhaloua: C’est un séminaire qui se place dans le cadre de la Journée mondiale du rein. Cette année, l’OMS a retenu le thème «des reins en bonne santé, pour tous». A cette occasion, la Fédération nationale des insuffisants rénaux et la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation des reins se sont réunies, dans le but de renforcer la formation médicale continue et de sensibiliser le public, quant aux avantages procurés par la greffe rénale; ce, à partir du donneur vivant et surtout, du donneur et du donneur cadavérique. A cet effet, il y a eu des communications de spécialistes sur l’ensemble des points de la pathologie de l’insuffisance rénale: épidémiologie, modalité de traitement, en Algérie et dans le monde. Quel est l’état des lieux, en Algérie, de l’insuffisance rénale ? Actuellement, en Algérie, nous enregistrons plus de 18.000 malades dialysés et répartis sur plus de 300 centres de dialyse. La greffe, pour l’heure, est, encore, au stade de balbutiement; aussi, M. Abdel Malek Boudiaf, ministre de la Santé, a regroupé, récemment, tous les acteurs de la greffe; notamment, les chirurgiens, les immunologistes, les néphrologues, médecins légistes, anesthésistes, chirurgiens... C'est-à-dire, une équipe pluridisciplinaire, pour essayer de préparer le point de départ, réel, de cette technique. Nous avons, donc, été invités à cette réunion, au niveau l’Institut National de Santé Publique (Alger). M. le ministre a été clair et a demandé à tous les Professeurs et directeurs d’hôpitaux de lister leurs besoins, en matière de greffe et en parallèle, il leur a demandé de lui rendre compte du nombre de greffes qu’ils auront, ainsi, arrêtées ensemble. En conséquence, le nombre de 30 greffes 22 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 mensuelles, par CHU habilité, a été retenu; étant entendu que nous avons 13 CHU spécialisés en la matière; ce qui nous donne 140 greffes par mois. C’est un nombre, tout de même, important. Peut-on connaitre le nombre de dialysés et les problèmes rencontrés à ce niveau ? Chaque année, nous avons, dans notre pays, environ 3.000 nouveaux cas qui arrivent au stade d’insuffisance rénale terminale et doivent, donc, être dialysés. Il faut reconnaître, par ailleurs, que l’Etat a énormément investi, pour la prise en charge de ces malades; mais, beaucoup reste à faire, dans le sens de la qualité de la dialyse. Nous sommes, certes, dans les normes de la prise en DOSSIER charge de la quantité des malades; mais, la qualité du traitement repose, beaucoup, sur les techniques d’épuration, les variances de technique de dialyse et surtout, la formation du personnel médical et paramédical spécialisé. A ce niveau, des efforts doivent être déployés, afin d’améliorer qualitativement les soins. Environ, 300 centres de dialyse, repartis à travers le territoire national, prennent en charge quelques 20.000 malades. Il y va sans dire que cette demande nécessite une ressource humaine compétente. Or, actuellement, on constate que dans les localités éloignées de 40 ou 50 Km des grandes villes, il n’existe pas de service spécialisé en néphrologie et par conséquent, ce sont des médecins généralistes, sans spécialisation dans la pratique de la dialyse, qui s’occupent de ces malades. Ce manque de formation médicale continue se posera, également, lors de la relance de la greffe. En tout état de cause, il y a lieu de souligner, à toute fins utiles, que, depuis 1986, nous avons enregistré, environ, 1.000 greffes, dont la grande majorité à partir de donneurs vivants apparentés et à Constantine et Blida, sur le prélèvement des personnes en état de mort encéphalique. Dans quoi active votre association ? Notre association a été créée en 2002. Dès lors, nous avons tracé des objectifs à court, moyen et long terme, en matière de greffe rénale. Il faut dire que beaucoup de nos malades, de tout sexe et de tout âge, nécessitant une greffe, sont en attente et souffrent énormément. Pour l’heure, ils sont tributaires de la machine et lorsqu’il se trouve qu’une maman est dans ce cas, cela se répercute encore plus sur la vie sur la famille; car, c’est elle qui en est le noyau central. Aussi est-il important de se pencher sur ce problème; d’où, l’urgence de lancer le programme de la greffe. Nous comptons beaucoup sur cette nouvelle structure, qui est l’Institut national du rein. C’est un bijou, initié par le président de la République et qui a été inauguré, en 2011, par M. le ministre de la Santé * Docteur Mustapha Boukhaloua, président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (Fnir). Dr Jean Tort*, à Santé Mag, Dans la pratique du don d’organes, le plus difficile c’est l’organisation Par Tanina Ait L e Dr Jean Tort, invité de la journée mondiale du rein, tenue à l’Institut national du rein, à Blida, fera savoir que, dans son pays, en Catalogne, le don d’organe à partir du cadavre est limité et de très nombreux patients sont en attente d’être greffés. Aussi, pour pallier cette insuffisance, il y a lieu de mettre en place une organisation efficiente. Cette situation, ajoutera-t-il, est la même, de par le monde: «vous trouverez des hôpitaux modernes, dotés d’équipement de pointe, avec de bons médecins et chirurgiens; mais, souvent, leur organisation reste insuffisante». Aussi, pour l’invité, venu de Catalogne, l’organisation est une condition sine-qua-non, pour l’optimi- sation des moyens mis en œuvre. L’organisation suppose, en effet, une volonté politique; c'est-à-dire, un engagement à œuvrer dans l’intérêt de tous, en mettant entre parenthèse son ego. «Lorsque je dis volonté politique, c’est la volonté de tous: administration, spécialistes, laboratoire, paramédicaux», affirmera le Dr Jean Tort, qui conclut en précisant que l’organisation est une culture; c’est pourquoi, cette journée est intéressante, car elle permet l’échange d’expériences; donc, de trouver des solutions à nos insuffisances * Docteur Jean Tort, néphrologue, responsable de la greffe, en Catalogne. N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 23 DOSSIER Tizi-Ouzou: Plaidoyer pour l’élargissement, du cercle des donneurs de reins, aux conjoints Par Tanina Ait Des participants à la Journée de sensibilisation à la promotion du don de rein, organisée, par le centre hospitalo-universitaire (CHU) de Tizi-Ouzou, ont plaidé en faveur de l’élargissement du cercle des donneurs de reins aux conjoints. L ors de cette rencontre, placée sous le thème "Don de rein: don de vie", qui a regroupé des spécialistes des hôpitaux de TiziOuzou, Blida et Alger, plusieurs intervenants ont relevé que, de plus en plus de conjoints souhaitent donner leur rein à leur partenaire. Toutefois, "la loi n’étant pas très précise sur ce sujet", des équipes de greffe refusent ce type de donneurs. Les Dr Hamouche, Saïdani et Badaoui, ont souligné que la Loi 8505 du 16 février 1985, relative à la protection et à la promotion de la santé, "ne définit pas, clairement, la catégorie des donneurs", observant que ce sont les praticiens qui se sont, eux-mêmes, mis des barrières, en limitant les donneurs aux personnes apparentées au premier degré; c’est-à-dire, les parents et les frères et sœurs. Le Pr Messaoud Saïdani, néphrologue au CHU de Béni Messous (Alger), a informé que cet établissement pratique, depuis un certain temps, le prélèvement-transplantation de reins sur conjoints, puisque le développement de la médecine et la maîtrise de l’immunosuppression, a permis, aujourd’hui, de réduire, de manière considérable, les cas de rejet du greffon. Ce spécialiste a, toutefois, souligné que cette pratique "doit être cadrée par 24 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 une législation, afin d’éviter d’éventuelles dérives". Concernant le CHU de Tizi-Ouzou, le Dr Lynda Badaoui, qui a présenté les résultats de la transplantation rénale au niveau de cet hôpital, depuis son lancement, en 2006, a fait savoir qu’un cas de prélèvement-greffe sur conjoints a été a pratiqué, en 2014. Ce même CHU se penche, actuellement, sur le cas d’une femme admise en hémodialyse, qui nécessite une greffe et dont le mari s’est porté donneur, a informé cette même spécialiste. Le Pr Ziri Abes, DG du CHU de Tizi-Ouzou, a informé, à l’ouverture de cette rencontre que, depuis le lancement de la greffe rénale, en 2006, un total de 95 transplantations rénales a été pratiquées, dont 9, en 2014. Depuis le début de l’année en cours, 4 greffes du rein ont été réalisées et 10 couples sont en attente, sur une programmation de 20 greffes; pour 2015. La tranche d’âge des receveurs se situe entre 10 et 59 ans et celle des donneurs entre 23 et 75 ans. S’agissant du prélèvement d’organes sur cadavres, des spécialistes; qui ont pris part à cette journée; ont souligné, en se basant sur des études faites dans des pays étrangers, que la greffe, effectuée à partir d’un donneur vivant, offre de meilleurs résultats que celles pratiquée à partir d’un donneur en état de mort encéphalique, en terme de durée de vie du rein transplanté DOSSIER Pr Tahar Rayane: La greffe rénale, en Algérie, accuse un retard très important La greffe rénale, en Algérie, accuse un retard très important; du fait, notamment, d’une insuffisance de dons. Et le problème n’est pas que médical. Explications. A ttendre, encore et toujours. Le quotidien d’un insuffisant rénal, en Algérie, se résume à une attente, prolongée, interminable. Au cours des dix dernières années, le nombre de malades a triplé, passant de 3.000 cas à plus de 10.000 personnes inscrites, sur liste d’attente. Parmi eux, 20% attendent un donneur apparenté, tandis que les 80% espèrent une "greffe providentielle", a affirmé, ce jeudi 26 mars, le professeur Tahar Rayane, chef de service néphrologie, dialyse et transplantation rénale, au CHU Nafissa Hamoud (ex-Parnet), au micro de la Chaîne III, de la radio algérienne. Pessimiste, quant à la réussite du programme national de transplantation rénale, le professeur a souligné: "chaque année le fossé entre l’offre et la demande se creuse." Certes, le nombre d’interventions chirurgicales, sur des insuffisants rénaux, a augmenté, depuis 2007, passant d’une soixantaine de greffes, par an, à presque 200, chaque année; mais, cela reste, encore, trop peu, pour venir en aide aux milliers de patients algériens. À raison de 170 à 200 greffes rénales, par an, "il nous faut 60 ans, pour éponger le nombre de patients, qui attendent; sans oublier que le nombre d’insuffisants rénaux progresse de 10%, chaque année", prévient le Pr Rayane. FLOU LÉGISLATIF Selon ce praticien, le rythme des interventions chirurgicales, en Algérie, sur des insuffisants rénaux, est ralenti par des contraintes autres que médicales. Et de citer, d’abord, le cadre législatif algérien, trop ambigu sur la réglementation des transplantations rénales, d’après ce chef de service. La loi 85-05, réglementant les dons d’organes, est trop "permissive", selon lui, puisqu’elle n’interdit pas, formellement, aux donateurs non apparentés de léguer, de leur vivant, un organe. Pour éviter la commercialisation et le trafic d’organes, les chirurgiens refusent d’eux-mêmes, par prudence, un don d’organe d’une personne vivante, qui ne fait pas partie du cercle familial du patient à opérer, au moins au 2ème degré, explique le Pr Tahar Rayane. Ce texte législatif devrait être modifié, listant, de façon explicite, les individus habilités à donner un organe (membre de la famille, conjoint, etc…); ce qui encouragerait les procureurs à signer les documents autorisant la transplantation rénale, souvent réticents, lorsqu’il s’agit d’un don d’organe du conjoint, estime le Pr. Rayane… … ET "PROBLÈME DE MENTALITÉ" Si le don d’organes n’est pas, encore, démocratisé, en Algérie; c’est, aussi, en raison d’un "problème de mentalité". Les Algériens demeurent "plus sensibles au discours religieux qu’aux arguments scientifiques", avance le chef de service néphrologie et dialyse et transplantation rénale, au CHU Nafissa Hamoud. Or, notre religion est incitative. Dans l’Islam, "sauver une vie c’est comme sauver toute l’humanité entière". Les Algériens n’hésitent plus à faire don d’un organe à un membre de leur famille dans le besoin; mais, lorsqu’il s’agit d’un don anonyme, ils restent définitivement plus frileux. Il reste, encore, difficile de convaincre une famille de prélever un organe, dans le corps d’un proche, en situation de mort encéphalique. Seuls 5 patients algériens, en insuffisance rénale, ont pu bénéficier d’une greffe de rein, prélevé sur des personnes en situation de mort encéphalique, ces 5 dernières années, précise le Pr Rayane, qui préconise une Campagne nationale de sensibilisation à la transplantation rénale offensive. Encore faut-il que la volonté politique suive. Pour 2015, le ministère de la Santé avait tablé sur 300 greffes. Or, trois mois, seulement, après le début de l’année, les 11 équipes médicales, mobilisées en Algérie, font, déjà, état d’un retard. "Malheureusement, il y a un retard à cause de problèmes bureaucratiques concernant, par exemple, l’importation de liquide de préservation des organes, qui a été retardée pendant plus de 3 mois", a révélé, ce jeudi, l’invité de la Chaîne 3. À cela, s’ajoute le retard dans l’installation de l’Agence nationale de greffe d’organes et de tissus. Trois ans après sa création légale, en 2012, cette Agence est toujours une coquille vide. "Le ministre de la Santé s’est engagé à nommer un responsable à sa tête, en 2015", révèle le Pr. Rayane, qui espère que cet organisme permettra d’encadrer, en Algérie, une "médecine de solidarité" N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 25 RECHERCHES MÉDICALES Changer de regard sur la Trisomie 21 décidé de donner la parole aux patients. «Le Président de la République recevra, ce jour même, une délégation de 21 personnes, qui lui présenteront, chacune, une proposition concrète favorisant leur inclusion dans la société». Pour inciter à la participation de tous, vous trouverez, également, sur internet: La campagne «Chaussettes dépareillées», à l’initiative de l’association Down Syndrome International (DSI), pour valoriser la diversité. L’idée, inciter à porter des chaussettes différentes, «on marche, aussi bien, avec deux chaussettes dépareillées qu’avec deux chaussettes semblables». La DSI diffuse, également, une vidéo intitulée: «Laissez-nous entrer – je veux avoir accès à la santé», réalisée grâce à la participation de 50 pays; un web-documentaire, mis en ligne par la Fédération Trisomie 21 France, s’adresse aux personnes avec une déficience intellectuelle, à travers des questionnements et thématiques (comment s’organiser en association ? Pourquoi s’engager ?…). La Fondation Lejeune a mis en ligne le clip-vidéo «Etre différent c’est normal». Pour participer à cette Journée mondiale, sachez que des informations et partages d’expériences sont relayés, sur la chaîne You tube, sur Facebook et sur Twitter. Aujourd’hui, plus de la moitié des patients porteurs de trisomie 21 dépassent l’âge de 55 ans. Principale maladie génétique, facteur d’un déficit mental, la trisomie 21 touche 70 000 Français. A insi, chaque jour, plus d’un enfant naît porteur de cette malformation congénitale. En grandissant, les patients concernés sont, encore, trop sujets à la discrimination, souligne le Collectif des "Amis d’Eléonore" à l’occasion de la Journée mondiale; laquelle a pour slogan: «C’est ma vie. Je la choisis !». Depuis 2011, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) reconnaît le 21 mars 26 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 comme Journée mondiale de la Trisomie 21. Et cette date n’est pas le simple fait du hasard: «le chiffre 21, en référence à la Trisomie 21, le mois de mars, car c’est le 3ème mois de l’année»; ce qui correspond aux 3 chromosomes anormalement présents dans le programme génétique des patients. SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX Mais, dix ans après la loi de 2005 sur l’inclusion des personnes handicapées, en France, «le regard porté sur la Trisomie 21 reste, encore, stigmatisant et parfois, trop compassionnel», souligne le Collectif des Amis d’Eléonore. Ce samedi 21 mars, cette association a, donc, LA TRISOMIE 21, QU’EST-CE-QUE C’EST? Les patients touchés par la Trisomie 21 – également connue sous le nom de Syndrome de Down – présentent «un retard mental, une physionomie particulière et des complications physiologiques». Par ailleurs, leur état de santé est fragilisé par un risque accru de «troubles oculaires et auditifs, de leucémies, de malformations cardiaques et digestives, ainsi qu’une prédisposition précoce au syndrome d’Alzheimer», décrit l’Association Française de Recherche sur la Trisomie (AFRT). Grâce à la recherche, «la connaissance des gènes du chromosome 21 est très avancée», confirme l’AFRT. Ainsi, dans les années 90, on estimait à 1 000 le nombre de gènes impliqués dans le développement de la Trisomie 21. Aujourd’hui, la recherche a su isoler 300 à 365 gènes, «dont la surexpression entraîne des altérations du développement et des apprentissages» RECHERCHES MÉDICALES Allergies: L’interaction gènes/polluants Cancer: Un candidat médicament très prometteur Un nouveau concept thérapeutique pourrait voir le jour, contre les cancers. Dans trente-cinq ans, 50% de la population mondiale sera affectée par, au moins, une maladie allergique. A près le cancer, les pathologies cardiovasculaires et le VIH/SIDA, l’allergie est, aujourd’hui, classée au 4ème rang mondial des maladies les plus fréquentes. L’incidence est telle que depuis les années 90, le nombre de patients concernés, dans le monde, a doublé. Comment l’expliquer ? La prédisposition allergique est-elle inscrite dans nos gènes ? Comment protéger notre environnement ? Les précisions du Pr Annesi-Maesano, directrice de recherche en Epidémiologie des maladies allergiques et respiratoires (INSERM, à l’Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et Santé Publique). D’origine génétique, la plupart des allergies sont, fortement, impactées par notre environnement et plus précisément, par nos modes de vies. «Ce que nous mangeons, ce que nous respirons et même notre comportement peuvent influencer l’expression de certains gènes dans l’organisme», confirme le Pr Isabella Annesi-Maesano, à l’occasion de la 9ème Journée française de l’allergie, organisée ce mardi 17 mars et relayée par l’association Asthme & Allergies. POLLEN, MOISISSURES, TABAC… Ainsi, la pollution – intérieure comme extérieure – est considérée comme l’un des principaux facteurs de risque allergique. Dans les espaces publics, des particules toxiques circulent dans l’air ambiant. En première ligne ? «Le pollen et les moisissures, principaux allergènes extérieurs, présentant la particularité de pouvoir infiltrer l’air, en intérieur». Les changements climatiques «et plus précisément, l’allongement des saisons polliniques sont, également, à l’origine de l’augmentation des complications respiratoires». Enfin, la fumée du tabac est considérée comme l’un des premiers facteurs aggravants de l’allergie. Comment alors renouveler l’air de votre habitat, en présence de polluants ? «La fumée de cigarette s’imprègne si fort dans les tissus qu’on n’en retrouvera, toujours, des traces, mêmes infimes». Mais, l’aération reste la solution la plus efficace, pour évacuer au maximum, de votre intérieur, les polluants chimiques, gazeux, les irritants, ainsi que les bio-contaminants. Par ailleurs, privilégiez les sols lisses, type carrelage, parquet ou lino, bien plus faciles à entretenir, que les véritables nids à poussières, que sont les moquettes, ou encore, les tapis. Enfin, évitez d’utiliser les parfums d’intérieurs (bougies, aérosols) N ouvel espoir dans la lutte contre toutes les formes de cancer. Une équipe française a mis au point un candidat médicament, qui permet de bloquer le développement des tumeurs. Ce dernier devrait par, ailleurs, réduire, considérablement, les effets secondaires. «Nous avons découvert qu’en s’associant dans les cellules cancéreuses, deux protéines (PP2A et Caspae 9) participent au développement des tumeurs», explique Angelita Rebollo, directrice du centre d’immunologie et des maladies infectieuses (CIMI, UMPC/INSERM – Paris). «Elles sont, par ailleurs, impliquées dans la mort cellulaire. Notre objectif est, donc, d’empêcher qu’elles se rencontrent». Pour cela, les scientifiques se sont appuyés sur un peptide – une petite molécule – qu’ils ont, récemment, identifié. «En imitant une partie de PP2A, celui-ci se fixe à Caspae 9. Il empêche, alors, la formation du complexe protéine-protéine et entraîne les cellules cancéreuses vers la mort». Ce candidat médicament est particulièrement innovant et agit de manière très ciblée. Contrairement à la chimiothérapie, il ne s’attaque qu’aux cellules malades, ce qui devrait réduire, considérablement, les effets secondaires. Autre avantage, les quantités de produit utilisées, dans le cadre d’un traitement, pourraient être réduites. Les scientifiques ont obtenu des résultats particulièrement encourageants, sur les modèles animaux. «Nous avons breveté nos molécules, pour pouvoir développer notre candidat médicament et procéder aux essais cliniques». Prochaine étape: finaliser la phase préclinique, pour lancer les essais sur l’Homme N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 27 ÉVÈNEMENT La télémédecine: une "solution d'avenir" La télémédecine devrait être envisagée comme une "solution d'avenir", a plaidé, à Alger, le secrétaire général de la Société algérienne de télémédecine, le Pr Mohamed Zeroug, soulignant les avantages que présente cette option, qui s'appuie sur les Nouvelles technologies de l'information et de la communication (Ntic). "Considérant l'immensité de notre territoire, la télémédecine devrait être envisagée comme une solution d'avenir; et ce, en rapport avec les moyens humains et technologiques mis en place, par les pouvoirs publics", a déclaré le Pr Zeroug. Egalement, professeur de gastroentérologie, il s'exprimait en marge d'une rencontre, organisée sur cette thématique, par le Catel, un réseau français multidisciplinaire de compétences en télésanté et ce, en partenariat avec le Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (Cerist) et en présence d'un panel de participants étrangers. "La télésanté est en mesure d'offrir une qualité de soins à l'ensemble des citoyens, là où ils se trouvent", a explicité le spécialiste, citant le cas des patients résidant dans des régions enclavées du pays et qui, en raison de l'éloignement et de l'absence de structures de santé, pourraient se faire suivre, au moyen de la télémédecine, depuis chez eux. "Il suffirait que son médecin traitant communique, grâce aux Ntic, des données médicales statiques, ou dynamiques, à un confrère, qui se trouverait au nord, pour obtenir son avis et accéder à son expertise", a poursuivi le Pr Zeroug. Considérant que l'Algérie est "en mesure" de développer cette alternative à la médecine traditionnelle, le spécialiste a recommandé que soit mis; au service de cette dernière; le réseau conséquent de fibres optiques; dont dispose le pays. Il a fait savoir, à ce propos, que la Société algérienne de télémédecine, nouvellement agréée, s'attèle à contribuer à la "promotion" et au "développement" de la télémédecine, en s'appuyant sur les expériences des pays étrangers. "Les pouvoirs publics devraient être conscients de l'importance de cette discipline et de faire l'effort nécessaire, afin de l'organiser; car, si les moyens existent, il reste à coordonner les actions, pour faire de la télémédecine l'alternative, qui offrirait des soins de qualité", a souligné, de son côté, le représentant du Cerist, Abdelkrim Meziane. Il a fait savoir, à ce sujet, que des expériences avaient été tentées, depuis une dizaine d'années, par le Centre de développement des technologies avancées (Cdta) d'Alger, avec un nombre de structures hospitalières; mais qu'elles sont demeurées "ponctuelles". "Outre ces bribes d'expériences, d'autres sont, également, menées, à titre individuel, par des praticiens, qui s'échangent des données et des expertises; mais, pour développer, réellement, la télémédecine, il faut des moyens technologiques importants, comme ceux qu'offre le Cerist", a-t-il observé. Pour inscrire, véritablement, la rencontre dans l'esprit de son contenu, les organisateurs ont fait connecter 27 villes algériennes, de sorte à en suivre les travaux, en temps réel. D'autres villes de France et à l'étranger sont, également, reliées à l'événement ouvert; parallèlement, aux questions des internautes, où qu'ils se trouvent N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 29 ÉVÈNEMENT Au Centre médical Anadolu d’Istanbul: De l’espoir pour les patients algériens Anadolu Medical Center offre des soins basés sur une ressource humaine expérimentée et des équipements de haute technologie. Toutes les spécialités médicales sont pratiquées, dans cette enceinte de 50 000 m2. De notre envoyée spéciale, en Turquie, Fortas Nadjia 10% des patients étrangers, de cet établissement, sont Algériens. La demande des Algériens est focalisée sur les départements d’oncologie (surtout la radiothérapie) et de cardiologie; notamment, la chirurgie cardiaque pédiatrique. "Puisque nous ne sommes pas, encore, connus en Algérie, les patients arrivent, généralement, à un stade avancé de la maladie. Ils découvrent le centre quand ils n’ont plus de solutions et commencent à chercher sur Internet. Nous n’avons pas, encore, mis en place de réseaux organisés", explique Murat Ercan, responsable du service international. Aucune convention n’est conclue, jusqu’alors, avec la CNAS, pour le transfert des malades, pour soins, en Turquie. De son côté, la directrice du service international, Melle Asli Akyavas, nous a 30 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 confirmé qu’une convention vient d’être signée avec les autorités militaires, pour la prise en charge des malades, en chirurgie cardiaque pédiatrique. Le directeur médical, Yalçin Ilker mettra l’accent, lors de son discours de bienvenue et présentation d’Anadolu Medical Center, devant une vingtaine de journalistes algériens, qui ont séjourné entre le 9 et 12 mars 2015, sur les avantages du centre médical d’Anadolu, qui offre des soins aux standards internationaux. "Pour l’année en cours, Anadolu Medical Center veut renforcer davantage sa position, en Algérie, en augmentant le nombre de patients de chirurgie cardiovasculaire (infantile et adulte) et le nombre de patients oncologiques", selon Melle Asli. L’intérêt de cet hôpital, fondé avec un capital privé évalué à 250 millions de dollars américains, réside dans le fait qu’il offre des prestations médicales pointues, à des prix inférieurs à ceux pratiqués par des infrastructures de même standing, de par le monde. De surcroît, la structure est affiliée, en exclusivité, avec le prestigieux hôpital américain Johns-Hopkins. "Des Américains et des Anglais choisissent Anadolu Medical Center, car ils ont des soins aux standards de leur pays, dix fois moins cher", laisse entendre M. Hacim, du département international. Les prix des traitements et d’examens sont de 20 à 30% plus bas qu’en Europe. Le groupe Anadolu a, toutefois, investi lourdement dans les équipements et dans l’expertise médicale de professeurs en médecine, de rang mondial. Le centre hospitalier a pris en charge, ÉVÈNEMENT depuis 2006, environ 14 000 patients étrangers; essentiellement, d’Europe de l’Est, des pays du Golfe, d’Afrique du Nord… Mais, aussi, d’Angleterre et des États-Unis; soit, une moyenne annuelle de 6 500. Un gros effort est mis sur l’accompagnement de ces malades, avant même leur déplacement, en Turquie. Sur simple contact à distance, par mail, un deuxième avis médical leur est donné gratuitement, ainsi qu’une estimation du coût de l’intervention, ou du traitement. À partir de là, des coordinateurs spéciaux, parlant la langue du pays d’origine du patient, l’assistent dans les démarches, pour le visa et le voyage, le choix de l’hôtel à proximité de l’hôpital et durant toutes les étapes de la prise en charge. Lors de notre passage à Anadolu Medical Center, nous avons rencontré une dame, âgée de 50 ans, qui se fait soigner depuis 3 ans, dans cet hôpital, pour un cancer du sein. Très enchantée, cette puéricultrice nous annonça: je me porte très bien, surtout que je viens d’avoir, ce matin, de bonnes nouvelles. Mon examen de Pet Scan est normal; ce qui veut dire que je n’ai pas de métastases et que mon cancer es bien contrôlé. Je peux rentrer, en Algérie tranquillement et poursuivre mon traitement. Un autre cas d’un Algérien, âgé de 20 ans, souffrant d’un cancer de la mâchoire. C’est suite à la publication d’un article, sur un quotidien national, qu’il est venu, sans tarder, en Turquie. A son avis, il se porte, nettement, mieux. Il a tenu à remercier le personnel, médical et paramédical, ainsi que le service international des patients du centre médical d’Anadolu. Il faut croire que le centre médical Anadolu est équipé de machines de haute technologie, en matière de radiothérapie; soit, le Cyberknife et le Truebeam. Le Cyberknife est un système de radiochirurgie robotisée, qui permet de traiter la tumeur, quelle que soit sa localisation dans le corps, par l'administration d'une dose élevée de rayons, sous forme de faisceaux, avec une grande précision. Une autre algérienne, âgée de 48 ans, souffrant d’un cancer du cavum, nous dira: je souhaiterais que tous les algériens puissent bénéficier des soins du centre médical d’Anadolu. Le Truebeam est "un accélérateur linéaire de particules" qui traite les tissus cancéreux, tout en préservant ceux qui sont encore sains. Le schéma thérapeutique est décidé au cas par cas, précise le professeur Kayihan Engin, chef service de radio-oncologie. 250 à 300 patients sont soumis, chaque année, aux radiations du Cyberknife. M. Murat Ercan rassure "nous prévoyons des tarifs réduits, pour les algériens", insistant, néanmoins, que les rendez-vous sont donnés dans les délais fixés par les médecins traitants. Il a semblé, en faisant cette précision, parfaitement édifié sur le gros déficit de l’Algérie, en radiothérapie. En l’absence d’une possibilité de prise en charge, assurée par la caisse nationale de Sécurité sociale, l’offre des Turcs est réservée, pour l’heure, aux nantis, qui ont la capacité de financer leurs soins, dans le centre médical Anadolu. Ils représentent 10% du nombre global des patients étrangers. "Les Algériens se soignent, généralement, dans ce centre, pour les cancers des poumons, du sein et du colon", informe le professeur Serdar Turhaf, chef du service d’oncologie médicale; contrairement aux libyens et aux irakiens qui, eux, bénéficient d’une prise en charge gratuite, par les autorités de leurs pays respectifs. Toutes les sous-spécialités de la cancérologie sont réunies dans un même bâtiment, accessible par une entrée particulière, pour "préserver l’intimité et l’anonymat des malades", comme l’explique Murat Ercan. Le bloc est conçu dans la vision moderne d’un hôpital, dans l’hôpital. "C’est la seule structure accréditée par la Société européenne d’oncologie médicale", souligne-t-il. Le département de cardiologie vasculaire, dirigé par le professeur Sertaç Ciçek, a pris en charge, ces cinq dernières années, 150 Algériens et nettement plus de cardiopathies. "Nous assurons plus de 1 000 opérations, par an. Ce sont des chiffres qui nous positionnent au top des centres médicaux, au monde", avance le Pr Ciçek, également président de l’Association mondiale des chirurgiens cardiaques et cardiologues pédiatriques. Dans ce service, les personnels médical et paramédical interviennent aussi bien sur des nouveau-nés, de petits poids (800 grammes), que sur des personnes âgées de 90 ans. "Nous avons des taux de réussite très élevés. La proportion de la mortalité dans le service est de 0,48, alors que la moyenne mondiale, pour une qualité de soins similaires, se situe aux alentours de 0,7%", poursuit-il Turkish Airlines fait la promotion du tourisme médical La compagnie aérienne, Turkish Airlines Algérie, a invité un groupe de journalistes à effectuer un voyage vers Istanbul, sous le thème: "Le tourisme médical en Turquie". Cet éductour s’est étalé du 9 au 12 mars derniers, en partenariat avec Anadolu Medical Center. La Turquie met en place une stratégie de tourisme médical à plusieurs volets, en vue d’attirer plus de visiteurs étrangers. Le ministère turc de la Santé, qui prévoit la mise en place de structures médicales exemptes d’impôts et destinées, exclusivement, à l’usage des patients étrangers, envisage de porter le nombre de touristes médicaux à 500 000, en 2015 et à 2 millions, à l’horizon 2023. Dans ce cadre, la compagnie Turkish Airlines propose, aux patients algériens, des réductions sur les prix des billets, variant entre 30 et 40%, nous a déclaré M. Aamani Abdellah, responsable au sein de la compagnie aérienne turque N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 31 ÉVÈNEMENT Carcinome neuroendocrine à grandes cellules du sein: À propos d’un cas et revue de la littérature Par Pr Mohammed Medjdoub, Nassima Menhaouch-Kerroub, Ghania Larbi, Pr M. Semmar * RÉSUMÉ Le carcinome neuroendocrine (CNE) primitif du sein est une pathologie très rare: la variété à grandes cellules est peu différenciée et de haut grade de malignité. Nous rapportons un nouveau cas de CNE primitif du sein et à travers une revue de la littérature, nous détaillons son profil épidémiologique, clinico-iconographique, histologique et immunohistochimique, ainsi que les différentes modalités diagnostiques et thérapeutiques Mots clés: carcinome neuroendocrine à grandes cellules, cancer du sein rare. INTRODUCTION Les tumeurs neuro-endocrines (TNE) sont définies par un phénotype commun, caractérisé par l’expression de marqueurs généraux (neurone spécifique énolase, chromogranine, synaptophysine) et des produits de sécrétions hormonales. Cette définition regroupe des tumeurs dispersées sur l’ensemble de l’organisme, dont les circonstances de découverte sont, le plus souvent, non spécifiques; c'est-à-dire, rarement évocatrices d’une TNE. On distingue les formes d’origine endodermique (de siège broncho-pulmonaire, tractus digestif) et celles d’origine neuro-ectodermique (paragangliome, cancer médullaire de la thyroïde, phéochromocytome). [1] Les CNE sont rares. Le Pr Cadiot de l’IGR [2] estime l’incidence à 2- 5 nouveaux cas/105personnes/ an, et l’âge de survenue entre 40 et 60 ans, le plus souvent. D’autres auteurs rapportent une incidence faible: 0.7 [3] et un âge plus avancé (6 - 7ème décade). [4, 5, 6, 7] La localisation mammaire est rare (<1‰ des cancers du sein et <1% des TNE). [3, 8] Ils sont inclus dans la classification OMS des cancers du sein, depuis 2003. [9,10] La présente observation et une revue de littérature ont pour but de relever les difficultés du diagnostic de ces tumeurs, biologiquement silencieuses, de détailler leurs aspects épidémiologiques, cliniques, morphologiques et immuno-histologiques. 34 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 OBSERVATION Mme A.S, 49 ans, hypertendue connue, mère de 4 enfants vivants, bien portants, s’est présentée en consultation, pour une masse du sein gauche, dont l’apparition remonte à 5 mois. À l’examen: masse à limites floues du quadrant supéro-externe (QSE) de 3 X 3cm, mobile par rapport au plan superficiel et profond, indolore, sans signes inflammatoires, ni écoulement mamellaire, sein controlatéral et aires ganglionnaires sans particularités. À la mammo: densité mammaire de type I et opacité irrégulière spiculée de 21 mm (fig.1). A l’écho: nodule hypo-échogène irrégulier suspect, sein droit et aires axillaires sans anomalies (fig.1). Au couple échomammo: nodule suspect, classé ACR5. À la micro-biopsie écho-guidée: prolifération de cellules épithéliales à cytoplasme abondant et à noyau arrondi, discret pléiomorphisme, agencement en cordons et rares formations canalaires. Certaines cellules tumorales sont noyées dans de grandes flaques de mucus (5%), Conclusion: carcinome canalaire infiltrant (CCI), grade 2, avec composante colloïde muqueuse, 2 mitoses par champs et sans emboles vasculaires (EV). Bilan d’extension négatif: examen clinique, radiographie du thorax et écho abdomino-pelvienne. Au total: CCI du sein gauche, classé T2N0M0, stade IIA, selon la classification cTNM, 7ème édition, 2010. On a pratiqué, chez elle, une mammectomie avec curage axillaire, selon MADDEN. Figure 1: Mammographie: opacité du QSE du sein gauche, de contour irrégulier, spiculé. A droite: image d’agrandissement Echographie: nodule hypo-échogène, irrégulier. ÉVÈNEMENT L’étude de la pièce opératoire a objectivé une formation néoplasique de 5 x 3.5 cm blanc grisâtre, avec des remaniements hémorragiques, de nature neuroendocrine agencée en nids, en lobules de cellules tantôt globuleuses, tantôt fusiformes, au cytoplasme clair, de moyenne abondance et dotées d’un noyau anisocaryotique; le plus souvent, avec nucléole à chromatine poussiéreuse, ainsi que des atypies cyto-nucléaires modérées, des mitoses à plus de 2/champs, des EV péri tumoraux, une base de résection infiltrée (BDR à ras de la tumeur), un mamelon et une peau indemnes de prolifération. Le parenchyme mammaire adjacent a été le siège de mastose fibro-kystique. La dissection du curage a permis de retirer 10 ganglions, dont 02 infiltrés. L’étude immuno-histochimique a objectivé un marquage cytoplasmique diffus positif aux anticorps (Ac) anti-chromogranine, faible et focale aux Ac anti-synaptophysine. Le Ki 67 a été estimé à 70%. Les récepteurs hormonaux ont été scorés comme suit: œstrogène à 6, progestérone à 0, Her2 à 0. Conclusion: CNE à grandes cellules de grade 3, classé pT2 N1a Mx, avec EV et BDR infiltrée. La patiente a été adressée en oncologie, après réalisation d’un octréoscan confirmant la nature primitive mammaire de la lésion. Elle est à sa 5ème cures (protocole: 3 FEC 100-3 TXT). DISCUSSION: L’existence de cellules neuroendocrines dans le tissu mammaire est décrite, en 1947, par Volger [11] et le premier cas de CNE du sein a été rapporté par Cubilla et al. en 1977. [3,6] Depuis, 50 cas ont été colligés, dont 30 publiés jusqu’à 2005 [12]) et ont concerné des sujets âgés, y compris les hommes) [13]. Des cas plus jeunes ont été rapportés [2, 13, 14], comme celui de notre patiente de 49 ans. La présentation clinique de ce CNE est similaire aux autres cancers du sein, sans aucun signe spécifique en leur faveur. Ces tumeurs se caractérisent par une évolution lente et le motif de consultation, le plus fréquent, est un nodule du sein isolé, ou associé à d'autres signes. [12, 15, 16] Notre cas vient appuyer ces données, car il s’agit d’un nodule ayant évolué sur 5 mois, classé T2N0M0 selon cTNM, 7ème édition. Rarement, elles se manifestent par un placard érythémateux, violacé cutané bien limité [15], posant un problème diagnostic avec les TNE cutanées primitives de la plaque aérolo-mamelonaire et envahissant la glande mammaire, comme le cas rapporté par Mecca et Busam. [14] Il y a peu d’articles qui décrivent les traits radiologiques des TNE du sein et ceux rapportés concernaient, essentiellement, les formes à petites cellules. [7] Parfois, elles ont les mêmes aspects écho-mammographiques que l’adénocarcinome. [5] Elles se présentent, souvent, sous forme d'un nodule dense multi-lobulé, bien circonscrit ou à contours irréguliers; rarement, opacité stellaire ou spiculée, ou micro-calcifications à la mammographie, hypo-échogène et homogène à l’échographie. [4, 7, 15, 16, 17] Pour certains auteurs, cet aspect échomammographique est fortement évocateur d'une TNE. [7] Notre aspect lésionnel est celui décrit, habituellement, dans les autres carcinomes du sein. Sur le plan anatomopathologique, elles ont des aspects identiques aux TNE pulmonaire et digestive [5, 6, 18], Macroscopiquement, les CNE du sein se présentent sous forme d'une tumeur ronde, ou polylobée, jaunâtre, ferme, ou rarement gélatineuse, en cas de composante mucineuse associée. [7,9] Seule l’histologie permet d'évoquer la TNE. [15,16] Elle se définit comme une néoplasie épithéliale, avec différentiation neuroendocrine prédominante et peut varier, depuis le carcinome non agressif jusqu’au carcinome à petites cellules, de très haute agressivité. [18] La classification OMS 2003 exclue, ainsi, de cette définition les carcinomes mammaires avec différenciation neuroendocrine focale, rapportée dans environ 2-5% des cancers du sein [19] et révélée par l'expression d'un marqueur neuroendocrine par des cellules éparses. [20,21] La plupart des TNE du sein se présentent sous forme de structures alvéolaires, ou d'amas cellulaires solides, d'aspect palissadique, en périphérie. Par ailleurs, la certitude de l'origine primitive mammaire repose, surtout, sur la mise en évidence d'un contingent insitu. [5, 7, 10, 18, 22] Ces TNE sont classées (selon: production de mucine, degré de différenciation, grade et type cellulaire) en: carcinome solide, carcinome à petites cellules (similaire au poumon) et carcinome à grandes cellules. [5, 7, 13,18] et les carcinoïdes atypiques. [10] Sapino et al. [13] ont proposé une classi- fication en cinq types: la variante solide cohésive, la forme alvéolaire, la forme à petites cellules, la variante solide papillaire et le carcinome mucineux. Ces deux dernières se distinguent par la production du mucus et l'association, fréquente, d'un contingent in-situ, de type endocrine. [13] Dans notre observation, on n'a pas de composante insitu; mais, il s'agit d'une TNE solide à grandes cellules; tumeur peu différenciée, de haut grade de malignité. [23] L’étude immuno-histochimique et l’expression des marqueurs neuroendocrines; particulièrement, la synaptophysine, la chromogranine A et le CD56, dans plus de 50% de la tumeur, confirment la nature neuroendocrine Figure2: Histologie: prolifération carcinomateuse, faite de massifs et de travées. Les cellules tumorales sont atypiques, munies d’un noyau irrégulier et hyperchromatique et d’un cytoplasme basophile. Les mitoses sont nombreuses. Figure3: Immunohistochimie: marquage cytoplasmique des cellules tumorales à l’anticorps antisynaptophysine. Figure4: Immunohistochimie: marquage des cellules tumorales à l’anticorps anti- chromogranine. Figure5: Immunohistochimie: marquage des cellules tumorales à l'anticorps anti-CD56. Figure6: Immunohistochimie: marquage diffus des cellules tumorales à l’anticorps anti-progestérone. N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 35 ÉVÈNEMENT et permettent d’éliminer un autre carcinome avec une composante neuroendocrine. [5] Dans la majorité des cas, la mise en évidence d'une hormono-sécrétion plus spécifique du site tumoral n'est pas nécessaire, car il s’agit de forme non fonctionnelle, comme le cas de notre malade. L’expression des récepteurs hormonaux, dans le CNE du sein, n’est pas une preuve de son caractère primitif, car ils sont exprimés, aussi, dans d’autres sites de CNE; notamment, le poumon. [10] Leur expression dans le sein, bien que rare, rend le pronostic plus favorable. [10] [4, 7, 10, 13, 22] Dans notre cas: La surexpression d’Her2 est absente, comme dans la littérature [4]; seuls les récepteurs œstrogéniques sont présents, contrairement à d’autres séries [10, 22], où existe une surexpression de progestérone. Enfin, la TNE mammaire primitive est un diagnostic d'exclusion; présence de composante in situ et/ou absence de localisation extra-mammaire. [4] L'octréoscan et le PET-scan éliminent tout autre site extra-mammaire: poumons, sphère ORL, digestif, cutané. [5, 7, 18, 22, 24] Notre cas présente un marquage diffus positif aux Ac anti-chromogranine et l'origine mammaire a été retenue, après élimination de métastase d'autres sites tumoraux, au bilan d'extension. Le standard thérapeutique de ces TNE est, toujours, sujet à controverse. Il est, surtout, chirurgical combinant: mastectomie, curage axillaire et métastasectomie. [4, 5, 10] Le rôle de la chimiothérapie et de la radiothérapie est inconnu [5]; cependant, leurs indications sont les mêmes que pour les autres cancers du sein. [4,10] L’hormonothérapie et l’immunothérapie ne sont pas codifiées, du fait de leurs effets incertains. [5, 10, 23] La composante neuroendocrine échappe, généralement, en quelques mois; mais, peut être contrôlée par les anthracyclines. [14] Ces tumeurs répondent au traitement conventionnel des formes classiques de carcinome mammaire et ne doivent, actuellement, pas faire l’objet d’une entité clinico-pathologique particulière. [15] En conséquence, plusieurs auteurs confirment que le dosage sérique de la chromogrannine A pourrait être un élément de surveillance. [10] Le pronostic demeure difficile à déter36 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 miner, vu leur rareté, l’absence de standard thérapeutique et l’insuffisance des données de survie, à long terme. [5, 23] Les facteurs pronostiques admis sont: l'âge, le terrain, le pouvoir de sécrétion tumorale, la taille, le grade histologique, le stade et l'existence, ou non, de métastases. [4, 5, 8, 10] Leur évolution est lente; la survie à cinq ans dépasse 80%, toutes formes confondues. Cependant, les études récentes précisent la fréquence de récidives locorégionales et de métastases; ce qui rend le pronostic redoutable, dans l'ensemble. Le pronostic semble meilleur pour les petites tumeurs de variante solide et atypique, sans métastases ganglionnaires à récepteurs positifs, que pour les formes à petites ou à grandes cellules. [4, 5, 10] CONCLUSION: Les CNE du sein sont rares et peuvent être primitifs, ou secondaires. Ils ont une présentation clinico-iconographique identique aux CCI et un aspect morphologique similaire à celui du CNE pulmonaire et digestif. La certitude diagnostique repose sur l’histologie et l’immunohistochimie. Le diagnostic implique l’exclusion des localisations extra-mammaires. Le traitement est comparable aux autres cancers du sein et le pronostic reste redoutable, dans l'ensemble et difficile à déterminer. Une étude de séries plus larges permettra de mieux connaître leur histogenèse, leur profil évolutif et d'adapter le bilan d'extension et la stratégie thérapeutique Références 7- Trabelsi A, Ben Abdelkrim S, et al. Carcinome neuroendocrine primitif du sein. Imagerie Femme. 2008;18(3):184–6. 8- Fujimoto Y, Yagyu R, Murase K, et al. A case of solid neuroendocrine carcinoma of the breast in a 40-yearold woman. Breast Cancer. 2007;14:250–3. 9- Ellis IO, Schnitt SJ, Sastre-Garau X et al. Tumors of the breast, neuroendocrine tumours. In: Tavassooli FA, Devilee P, eds. World Health Organization Classification of tumors, Pathology and genetics of tumors of the breast and female genital organs. 2003; Lyon: IARC;3264. 10- Kamlia Laabadi, Sofia Jayi, Aziza El houari et al. Tumeur neuroendocrine mammaire primitive: à propos d’un cas rare. The Pan African Medical Journal. 2013; 16:92 11- Vogler E. Uber das basilare Helle-Zellen-Organ der menschlichen Brustdruse. Klin Med. 1947; 2: 159–168. 12- A Goucha, W Rekik, N Ben Mna, J Ben Hassouna, B Debbabi, F Khomsi, A EL May, A Gammoudi. Carcinome Neuroendocrine Primitif du Sein. La Tunisie Medicale-2010; Vol 88 (n°04): 290-292 13- Sapino A, Righi L, Cassoni P, Papotti M, Pietribiasi F, Bussolati G. Expression of the neuroendocrine phenotype in carcinomas of the breast. Semin Diagn Pathol. 2000 May; 17(2):127-37. 14- Potier B, Arnaud D, Paillocher N, Darsonval D, Rous- seau P. Primitive neuroendocrine cancer of the breast - Post- traumatic discovery of a man. Ann Chir Plast Esthet. 2012 Dec.; 57 (6): 630-3. 15- Boufettal H, Noun M, Mahdaoui S, Hermas S, Sa- mouh N. Une tumeur du sein inhabituelle: le carcinome endocrine mammaire primitif. Imagerie de la Femme. 2011; 21(1): 35-38. 16- Couillet D, Caille A, Guillaume JC. Carcinome neu- roendocrine cutané primitif. Encycl Med Chir - Dermatologie. 2000; 98-640-A-10. 17- Amiraslanov A, Muradov H, Veliyeva H. Brest endo- crine cancer. Georgian Med News. 2009 Feb; (167): 36-9. 18- Small cells neuroendocrine carcinoma of the breast: JKorean surg.soc.feb.2012; 82 (2): 110-119. Doi: 10.4174/ JKSS.2012.82.2.110. 19- Akhtar K, Zaheer S, Ahmad SS, Hassan MJ. Primary neuroendocrine carcinoma of the breast. Indian J Pathol Microbiol. 2009; 52: 71–3. 20- Irshad A, Ackerman SJ, Pope TL, et al. Rare breast lesions: correlation of imaging and histologic features with WHO classification. Radiographics. 2008 Sep-Oct; 28(5): 1399–414. 1- JP Saint andre, I Valo, S Guyetant. Anatomie patho- 21- Bocker W. WHO classification of breast tumors and tumors of the female genital organs: pathology and genetics. Verh Dtsch Ges Pathol. 2002; 86: 116–9. 2- Pr. Cadiot. La médecine à l’Institut Gustave Roussy: Les tumeurs neuroendocrines. DirCom IGR - Février 2012. 22- Fernando, A. Angarita et al. Locally- advanced pri- logique des tumeurs neuroendocrines mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie, 2003, 2 (3): 47-52. 3- Sunita Singh, Garima Aggarwal. Primary neuroendo- crine carcinoma of breast. Journal of cytology. 2011; 28 (2): 91–92. 4- Hind El Fatemi, Nawel Hammas et al. Carcinoma neu- roendocrine du sein: à propos d’un cas et revue de la littérature. Pan Afr.Med J.2012; 13:40. French. Publication en ligne, oct.29, 2012. 5- Arzu Yaren, Canan Kelten, Metin Akbulut, Zafer Teke, Euder Duzcan and Ergun Erdem. Primary neuroendocrine carcinoma of the breast: a case report. Tumori, 93: 496-498-2007. 6- Kim JW, Woo OH, Cho KR, Seo BK, Yong HS, Kim A, et al. Primary large cell. Neuroendocrine carcinoma of the breast: radiologic and pathologic findings. J Korean Med Sci 2008; 23:1118–20. mary neuroendocrine carcinoma of the breast: case report and review of the literature. World Journal of surgical oncology. 2013, 11: 128. Doi: 10.1186/1477-781321-128. 23- Z. Bourhaleb, N. Uri, H. Haddad, S. Azzouzi, S. Azzouzi et al. Carcinoma neuroendocrine à grandes cellules du sein: à propos d’un cas et revue de la littérature. Cancer/Radiothérapie 13 (2009) 775–777. 24- Scaramuzzi G, Murgo RM, Cuttitta A, Ciuffreda L. Neuroendocrine carcinoma of the breast - Our experience and a proposal of a therapeutic algorithm for a rare tumor. G Chir. 2008 May; 29(5):203-6. * Mohammed Medjdoub, Nassima Menhaouch-Kerroub, Ghania Larbi, M. Semmar, Centre Anti-Cancer – Blida ÉVÈNEMENT Cancer du sein de la femme jeune Par Pr Mohammed Medjdoub, Pr M. Semmar * cette série, ne permettent pas de mettre en évidence les paramètres pronostiques discriminants. Le cancer du sein chez les jeunes se distingue par des caractéristiques biologiques souvent plus agressives, par une plus grande prédisposition génétique et par un retard diagnostic. Il se présente sous formes plus évoluées et de pronostic plus défavorable que chez les femmes plus âgées. Une amélioration du pronostic est possible, par un traitement adapté aux facteurs pronostiques. RÉSUMÉ Le but de cette étude rétrospective est de décrire le profil épidémiologique, clinico-pathologique, évolutive et facteurs pronostiques du cancer du sein de la femme jeune, de 35 ans et moins. Durant l'année 2013: 85 jeunes patientes ≤ 35 ans, sur une série de 440 cancers du sein, ont été traitées, au service de chirurgie du CAC de BLIDA. La fréquence du cancer du sein, chez la femme jeune, dans notre étude, a été de 19% du nombre global du cancer du sein. 73% avaient un âge >30 ans. La moyenne d’âge a été de 32 ans. Le délai moyen de consultation a été de 6 mois et le nodule auto-palpable était révélateur dans 94% des cas, de taille moyenne de 3,75 cm. Il s'agissait cliniquement de 7, 51,11,13 et 3 cancers classés en T1, T2, T3, T4 et Tx, respectivement et 2 cas étaient métastatiques d’emblée. Le sein a pu être conservé dans 20% des cas. Il y avait 86% de carcinome canalaire infiltrant, 53 et 40% de grade II et III, respectivement, 27% de T3T4,16.5% de poussées évolutives, 60% d’envahissement ganglionnaire, 41.2% d’emboles vasculaire, 8% d’infiltration de la base de résection, 32% de triple négatif, 64.7% d’HER2- et 41% de RH-. Le Ki 67 a été surexprimé dans les 22 cas où il a été recherché (26%). La chimiothérapie, dont 13% en néo-adjuvant et la radiothérapie, ont été instituées en dehors des 4 formes intra-canalaire. L’hormonothérapie et la thérapie ciblée étaient fonction de l’immunohistochimie. Les récidives locorégionales et à distance sont survenues dans 9.4% des cas, dans un délai, très court, de 2 à 6 mois. Le recul, trop court et le nombre limité d’évènements, dans INTRODUCTION: Le cancer du sein (CDS) est, de loin, le plus fréquent des cancers de la femme, représentant plus de 30% de tous les cancers féminins. Il touche 12% des femmes, tout âge confondu, en occident (1 femme sur huit) et 11% des femmes de moins de 35 ans. Les données de la littérature sont pauvres, en raison du faible nombre de séries et de la définition de l’âge jeune (< 40, <35, <30 ans ?). La prévalence et l’incidence dans le groupe 30-40 ans, stables de 1975 à 2000, augmentent. C’est la première cause de décès (7%), chez les moins de 30 ans. Le contexte familial et génétique joue un rôle, majeur, dans la survenue de ce cancer. Ces CDS sont réputés agressifs, avec un profil épidémiologique, diagnostic, pronostic local et général moins favorables et une survie, à 5 ans, inférieure à celle la population générale. Objectif: Cette étude descriptive rétrospective a pour but de décrire le profil du CDS de la femme jeune: épidémiologie, clinique, pathologie, évolution et pronostic. Patients et méthodes: l’étude concerne 85 jeunes patientes ≤ 35 ans, sur une série de 440 CDS pris en charge, durant l'année 2013, au service de chirurgie - CAC BLIDA. Tous les cas ont été confirmés histologiquement. L’âge n’ayant pas fait l’objet de consensus, celui de 35 ans a été arrêté, arbitrairement. Le traitement postopératoire a été fonction de la taille tumorale, des résultats histologiques (envahissement local, lympho-vasculaire et statut ganglionnaire). Résultats: L’âge moyen était de 32 ans (la plus jeune avait 23 ans). 73% avaient un âge >30ans. Il y avait 7% de ménarchie précoce, 29.4% de célibataires, 79% de gestantes pauci ou nullipares et 28% d’obèses, ou en surpoids. La contraception a été orale et dans 40% des cas, pour une durée moyenne de 2 ans. Des ATCD personnels (1.2%), familiaux (7%) de CDS, et d’autres cancers ou de lésions pré-néoplasiques ont été rapportés; mais, la mutation BRCA 1 et 2 n’a pas été recherchée. Clinique: Le délai moyen de consultation était de 6 mois et le nodule palpable était le signe révélateur dans 94% (un cas de mastodynie, d’écoulement et de mastite, deux cas de signes N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 37 ÉVÈNEMENT associés), de taille moyenne de 3,75 cm, dont 16.47% en poussée évolutive (PEV). Un cancer était bilatéral et quatre ont été découverts, au décours d'une grossesse. Paraclinique: Le couple écho-mammographie était concluant, dans la majorité des cas, avec 83.5% d’ACR 4 et 5 (2: 5.9%, 3: 10.6%, 4: 14.1%, 5: 69.4%) et 83.5% de tumeur mono-focale (13% bifocal, 3.5% multifocal). L’IRM n’a été utile que dans quatre cas. Le dosage du CA15.3 a été réalisé dans 32% des cas. Au total, nos malades ont été classées selon la classification TNM 2002, comme suit: T Nb % T1 7 8.2 T2 51 60 T3 11 13 T4 Tx 13 3 15.3 3.5 N0 41 48 N 40 47 N2 4 5 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 DISCUSSION: L’incidence du cancer du sein, chez la femme jeune (F.J), est diversement appréciée. Certaines études ne montrent aucune modification (incidence stable), alors que d’autres études concluent à une augmentation d’incidence. En l’an 2000, elle était de 26,7 (tranche 30-35 ans) Vs 220 (tranche 50-55 ans) [1]. Les résultats, aux États-Unis, restent encore débattus. M1 2 2.3 Traitement: il est majoritairement multimodal, à l’exception des cas de CIC. 87% des malades France ont subi une chirurgie première (19% de traitement conservateur et 81% de mastectomie complète, dont 3 Fréquence 3% <35 ans [1, 2, 3] cas de propreté), 13% ont bénéficié (10%<40ans) d’une chimiothérapie néo-adjuvante (73% de chirurgie radicale, contre 27% de conservateur) et enfin, 9 cas de reconstruction (1 lambeau musculaire, 3 prothèses siliconées et 5 oncoplasties). La radiothérapie et la chimiothérapie adjuvantes ont été réalisées dans 95 et 82% des cas respectivement. Le protocole le plus utilisé est le 4 FEC/4 TXT. L’hormonothérapie adjuvante est indiquée dans 60% des cas (TAMOXIFENE 20 mg). Anatomie pathologie: Dans notre série, le carcinome canalaire infiltrant a été le plus fréquent. Il représentait 86% des cas [pure: 75%, avec composante (intra-canalaire 7%, colloïde 2 cas, lobulaire infiltrant 1 cas)]. Les autres carcinomes retrouvés étaient: lobulaire infiltrant 4.7%, intra-canalaire 6% (4.7% pur et 1 cas de Paget associé), 1 cas de colloïde muqueux et 1 cas de tubuleux. Au total, selon la classification p TNM, on a eu: T0, T1, T2, T3, T4, N0 et N1 au nombre de 01, 08, 53, 09, 14. 34 et 51, respectivement. Le grading SBR a été majoritairement élevé (II: 53%, III: 40%), il a été retrouvé 60% des cas d’envahissement ganglionnaire N+ (dont 60% avaient plus de 3 N+), 37% de rupture capsulaire (RC) et 41.2% d’embols lympho-vasculaires (E+). L’étude immuno-histochimique a conclu à 35.3% de HER 2+ et 59% de RH + (RO isolé: 55%, RP isolé: 52%), d’où la classification type en: Luminal A = 33%, HER2+ = 9%, Luminal B = 26% et Triple négatif = 32%. Évolution: la survie globale est de 100%, à ce jour; cependant des rechutes ont été observées dans 9.4% (métastase: 3.5%, récidive loco régionale: 2.4% et les deux associés: 3.5%), avec un délai moyen de 5 mois (marges: 2 – 6 mois). Les rechutes étaient les suivantes: M+ Foie: Pte 35 ans, T2N1M0, PEV 0, SBRIII, 10N+/10 _1RC, E-, triple+, délai de 4mois. M+ Os: Pte 33 ans, T4dN1M0, Pev 2, SBR III, 11N+/16_ 3RC, E+, triple+, délai < 6 mois. M+ Os: Pte 29 ans, + Gross, T4bN1M0, SBRIII, 6N+/15_1RC, E, Her2+, délai de 2 mois. Récidive locale bifocale: Pte 28 ATCD sein-ovaire [ ] ans, T3N0M0, CLI, SBR II, 0N+/8, [31,32] [33] [24] E-, RH+, Récidive axillaire: Pte 32 ans, % 50 29 11.4 T3N1M0, CCI, SBR III, BDR+, E-, RH+, délai de 5 mois. 38 Lymphangite pulmonaire carcinomateuse + Nodule S/pectoral: Pte 27 ans, T2N1M0, Pev0, SBRIII 7N+/9- 3RC, E-, triple-, délai de 6 mois. M pulmonaire et axillaire droite: Pte 32 ans, T3N1M0, SBR II, 10N+/30 – 3RC, E+, triple - délai de 6 mois. Récidive locale à 3 mois et Troisier à 5 mois: Pte 34 ans, T4bNM, SBR III, 3N+/8 -1RC, E+, Her2+. GB SZ USA Canada 4 [4] 2 [5] 20 [6] 6.7 [7] 5.4 [8] Afrique Asie >10 [18] Pays d’Asie 2-24 [9,10] 6.9 [11] 6-8 [12] S. Corée autres 9.6 [13] 0.2 [14] 3.2 [15] 6.2 [16] 7.5 [17] Maghreb Tunisie Maroc Algérie NS 10.9 [19] 5.37 [20] 7.60 [21] 15-25.4 [22] 24 [23] 12 [24] 17 [25] 19.3 Les fréquences rapportées, dans la littérature, varient de 0.2 à 25% et peuvent s’expliquer par la disparité des populations. L’augmentation de l’incidence, en général et de la fréquence, dans notre série, s’expliquent par la recrudescence du tabagisme, chez la femme, l’obésité et le changement des modes alimentaires (gras). L’augmentation peut, aussi, être imputable au sous-diagnostic de ce cancer, chez les femmes âgées. Facteurs de risque: ils sont communs aux deux groupes d’âges [4, 19, 26, 27, 28, 21, 24, 29, 30,...]. Il s’agit de: puberté précoce, âge tardif de la première grossesse, nulliparité, allaitement, contraception orale, alcool, irradiation, ATCD d’hyperplasie atypique, de néoplasie lobulaire in-situ et de CDS familial. Cependant, il existe une controverse, pour l’obésité et le tabac. Pour certains, le tabagisme augmente le risque de cancer; surtout, si association d’ATCD familial de CDS [21]; d’autres rapportent l’effet protecteur du tabac, contre ce cancer. En effet, dans une étude cas-témoins de BRUNET, sur les femmes avec BRCA1 ou 2 muté, les non-fumeuses ont développé plus de cancer que les fumeuses [21]. L’effet protecteur serait dû à une chute d’œstrogène circulant et à l’action anti-œstrogène du tabac. ATCD: De nombreux auteurs rapportent des ATCD de CDS et/ ou d’ovaire (6.25 à 55%), tandis que, pour certains, ce cancer est une maladie fréquente et l’existence de CDS familial peut être une simple coïncidence, car 80% ne développeront pas de cancer [40]. L’augmentation de la fréquence de ces ATCD, peut être expliquée par les faibles séries, le nombre de mariages consanguins et enfin, le risque accru d’une mutation BRCA. [27] [22] [34] [35] [28] [21] [36] [37,38] [13] [39] NS 20 20.6 S+At 13.3 8.5 9 21 6.25 55.5 1er ° 22 20- 30 8.7 13.23 7 ÉVÈNEMENT Les formes héréditaires rares représentent moins de 10% des F.J. Trois gènes, actuellement reconnus: BRCA 1 +++ BRCA 2 et aussi TP53, dans le syndrome de Li et Fraumeni [48]. Le CDS, dit héréditaire, est rare chez la femme âgée. En effet, il survient à un âge moyen de 43 à 47 ans, alors que le cancer sporadique survient à un âge moyen de 63 ans. Cette association fréquente confirme le rôle de la génétique dans la distribution de l’affection. Du fait de Taille my Focalité Bilatéral la difficulté [28] < 3cm - 36.5% 5.2 cm clinique et [19] 4.9 cm 1.5 mammographique (densi- [29] 5.7 té mammaire) 7.8 cm 2 d'affirmer un [21] >5cm - 58% syndrome tu- [27] 3.5 cm moral chez la [33] >2cm - 56% F.J, l'échographie constitue [58] >2cm - 37.8% un complé- [4] >2cm - 59% 3.8 cm ment indis[24] 5 cm 1.5 pensable. D’après la lit- [22] 4 cm X=7.2 5.4 térature, le [36] 2.5 cm X= 55.5 11.1 cancer inté3.75 cm X= 16.5 1.17 resse, le plus NS souvent, le sein gauche. Cependant, il n’y a pas d’explications aux variations de siège, qui pourraient être attribuées au hasard. Prédispositions génétiques % Age moy. [41] [31] [24] [42] [43] [2, 6,44,45,46,47,48] [49] 40 25 13.5 33 9.8 Atcd: 36.4 5 -10 10 -19 [22] litérat. [4,35,53] [33,54] [20] [21] [24] [25,28] [11] NS 31-31-32 32 32.1 32.4 29.5 30.4 31.5 35.2 32 Age: La définition du CDS de la F.J n’est pas univoque. Différentes études ont défini une F.J comme correspondant à une femme de moins de 30, 35, 40, 45 ans; ou, simplement, non ménopausée [9, 50, 51, 52]. L’âge le plus bas rapporté, dans la littérature, est de 14 ans [55]. Nodule% Gche Dte Bil Selon plusieurs auteurs, l’âge est reconnu comme un facteur [22, 27,35] 90 [29] 60.3% 37.9 1.7 de risque du cancer, en général et du CDS, en particulier. Le [36] 100 [19] 52 46.5 1.5 jeune âge semble être, en lui-même, un facteur pronostique [33] 83 péjoratif indépendant, avec un risque, accentué, de récidive [21] 52.08 45.83 2.09 locale et une survie diminuée. [19] 80 [24] 1.47 Le jeune âge est corrélé à: fréquence de prolifération tumo[52] 72 rale plus rapide, haut grade histologique, envahissement ganSP 56 44 1.17 glionnaire N+ et lympho-vasculaire E+ et des récepteurs oes[59] 87 trogéniques RO, volontiers négatifs. [58] majorité Dans notre série, l’âge moyen est de 32 ans, avec 73% de pa[60] 77.9 tientes âgées entre 30 et 35ans. Les métastases sont fréClinique: on constate que nos patientes ont consulté dans un [28] 94 quentes, en cas de F.J et les délai supérieur, par rapport à quelques séries de la littérature. formes évoluées (T4, T3N1, [21] Le délai moyen long (6 mois) s’explique par l’augmentation de M1) sont, aussi, considérables: fréquence et de l’incidence du CDS et le manque de centres NS 94 36,5% [28], 34% [25], 32,8% spécialisés; mais, il reste toujours inférieur à celui des femmes [29] et 65% [21]. Dans notre âgées. Ceci s’explique par l’indépendance de la F.J, l’informa- série, on a, respectivement, 2.35 et 26%; ceci est dû au stade tion de celle-ci sur l’utilité du dépistage et du diagnostic préévolué des cancers, lors du diagnostic. coce et aussi, l’amélioration économique. Ce retard de diagnostic pourrait expliquer le stade avancé, Méta [28] [61,62] [63] [22] [3,64] [27] [29] [65] [21] NS au moment du diagnostic. Délai moyen [19] [22.28] [33] [4] [56] [21] NS mois 6.5 5 3.5 4 6.5 8.4 6 D’après plusieurs auteurs; les formes en PEV prédominent chez les F.J et elles sont réputées plus agressives, de pronostic péjoratif, en rapport avec la fréquence élevée de N+. Pev [20] [29] [57] [21] NS % 26.9 28 4 40 16.47 Même dans notre série, aucune particularité clinique n’est décrite chez la F.J, sauf pour la taille tumorale, où l’on observe une fréquence plus élevée de lésions volumineuses, dans de multiples séries. La découverte d’un nodule du sein a été le motif de révélation le plus fréquent. L’autopalpation des seins est plus fréquente chez les F.J. En Tunisie, elle est de 41,5%, à 30 ans, contre 0%, après 60 ans. % 7 8-16 11.3 11 2.4-30 6.7 6 3.2 25 2.35 La survenue du CDS, sur grossesse, présente une entité rare, non négligeable; mais, possible. Aucune spécificité anatomopathologique n’est décrite, pendant la grossesse. Toutefois, cette dernière semble être un facteur pronostic péjoratif indépendant [66,67]; car, en général, il existe un retard diagnostic, des cancers évolutifs et des facteurs pronostic péjoratifs, avec près de 50% de stade avancé, 50 à 80% de N+, SBR plus élevé (I: 10%, II: 40%, III: 50%), des formes inflammatoires plus fréquentes à 20% (4% en dehors) et des métastases à 11% (2,5% en dehors). Le pronostic est mauvais, avec une survie globale diminuée. Kc/ Grs [24] [27] [68,69] NS % 8.5 17 6 5 N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 39 ÉVÈNEMENT Histologie: Le carcinome canalaire infiltrant (CCI) est la forme prédominante (73 à 95%). Les stades ≥T2 sont les plus retrouvés. Nos chiffres rejoignent ceux d’Occident. SURVIE GLOBALE Femme jeune Femme Âgée 5ans 5ans 5ans 3ans [18] 10-40% Plus péjoratif si N+ 68% 31% si N+ 77% 63% si N+ [67] 43% 57% 64% 74% [70] Contrairement à certaines idées préconçues, la grossesse ne semble pas influencer le pronostic d'un CDS traité. Cependant, la procréation médicalement assistée est contreindiquée, si on utilise des thérapies de stimulation. En cas de cancer de bon pronostic, il n’y a pas de délai à respecter entre la fin du traitement et la conception. A l’opposé, l'évolutivité reste péjorative, avec ou sans grossesse et il semble raisonnable de conseiller un délai de 2 ans, minimum et un bilan d’extension négatif. En l'absence de désir de grossesse, une contraception est conseillée. TRAITEMENT: La chirurgie est fonction des caractéristiques cliniques de la tumeur et du rapport taille tumoral / volume du sein. Ses indications sont classiques et l'âge n’est pas synonyme de mammectomie, malgré qu’il soit un facteur pronostic péjoratif. Le souci esthétique est important. Pour cela, de nombreux auteurs privilégient le traitement conservateur, facilité grâce à l’oncoplastie et la chimiothérapie néo-adjuvante. Cependant, le risque de récidive locale est plus élevé chez les F.J, que chez les femmes plus âgées. La chimio est bénéfique, même chez les N-. Elle entraîne une aménorrhée, chez 30% des F.J. La fréquence de prescription des agonistes de LHRH durant 2 ans, pour suppression de la fonction ovarienne, retarde d'autant plus la survenue d'une grossesse ultérieure. La radiothérapie constitue une composante thérapeutique essentielle du CDS. Elle n’a pas de particularités liées à l’âge. L’efficacité de l’hormonothérapie est indépendante de l’âge et du N. Des études randomisées ont rapporté une diminution des taux de récidives de 6%, et du risque de décès de 6.3%. TRT [11] Chir MC TC 95 Chimio Adjuv NADj 47.4 21.2 [13] 82.4 17.6 68 30 [35] 70 30 73 27 [19] [63] RTE 39.3 80 93 30.4 89 [65] 48 44.6 65.2 [21] 72.2 27.8 55.5 [27] 82 92 37 25 70 40.8 25 38.9 35.4 37 [28] 41 [24] 85 [71,72,73] Santé-MAG 14 95.9 36.1 Major [22] 40 39.5 70 62.6 NS Hormono 100 77 18.8 80 20 N°38 - Mars 2015 82 7.3 91.5 18 13 95 59 CCI% Stade pT [23] Prédom [63] T2: 49.2 [19,27] 90 [27] > St II: 63 [25,63] 95 [9] T2: 40-50 [24] 82.9 [22] T2: 52 [22] 73 [21] T4: 52.08 [36] 89 [24] T3,4: 44 [2,32] 80 [3] T3,4: ↗ [52] 85.1 [80] T3,4: 11 [74] 74.3 [14,15] T3,4: 13 [75] 92.9 NS [76] 94 T2: 62.35 T3.4: 27 [21] 75 [35,77] 83 De multiples auteurs rapportent la prédominance des hauts grades SBR chez les F.J, Ils sont source d’agres[78] 78.3 sivité tumorale dans cette tranche [79] 82.4 d’âge, corrélés à un haut risque métastatique vers des sites de mauvais NS 100 pronostic, comme le foie et le poumon. Ils influencent, significativement, la survie globale. Nos résultats concordent avec ceux de la littérature. Le N+ est plus fréquemSBR I II III II+III ment observé, chez la F.J [11] 41 [27,52], c’est un facteur [39] 0 37 important, qui explique, en partie, le mauvais pronos[28] 62.9 37 tic, lié à l’âge. L’envahisse[81] 67.1 ment axillaire est lié à un [23] Pred taux de survie significativement plus bas, chez la [27] 48.2 F.J (la survie =1/ nombre de [63] 41.1 37.1 N+). Le pronostic est plus péjoratif, si N+>3 [41]. [24] 4 61 35.4 Des analyses multivariées [22] 10.5 62.3 27.2 ont confirmé la faible [82] 60 hormono-sensibilité des tumeurs [récepteurs hor[58] 61.9 monaux (RH) volontiers [2,32] 30 60 négatifs], la réaction stro[36] 11 56 33 male lymphocytaire plus prononcée et la surexpres[83] 51.5 sion fréquente de l' HER2 [52] 62.2 réduisant, ainsi, l’arsenal [57] 55 thérapeutique et aggravant le pronostic [12, 58]. [21] 4.4 42.44 53.34 La présence simultanée [79] 53.4 des récepteurs à œstro[78] 55.1 73.8 gène et à progestérone donne un meilleur pronos[77] 70 tic qu’en leur absence (isoNS 7 53 40 93 lée, ou associée) [87]. Les lésions sont, souvent, indifférenciées: RH-, Her2+, E+ élevé, Ki67>50% et mutation p53 plus fréquente. ÉVÈNEMENT N+ E+ N+ E+ Survie (ans) 2 3 5 [28] 45 [54] 32.2 [39] 55 (31*) [4] 35 [39] 30 [27] 40– 78 67.7 (SSM: 58.2) [84,85] ↗ [27] 50 [63] 36 [50] 40 [24] 72 [35,58] 26.6 [71,72] [22] [3] [63] [52] 45.1 [24] [57] 54 [65] 43.5 28-34 [86] 37 [21] 61.1 NS 6o (60*) 41.2 ↗↗ [11] OE+ P+ 68.7 53 [27] HER2+ 55.6 [24] 72.2 17.5 4.3 [72,73] 11 [22] 59 [2] 73.5 [65] 10 7.4: contro: 1.2 6.6 Patey 12.9 MP 8.9 Grs 21.5 27,63% 7.4 MP 71.5 [90] 7.5 -35 MP 86.3 76.1 25.6 plus ↗ [84] ↗ même pour in-situ 26 19 [46] 30 (Vs 3 F âgée) 24.3 18.5 [70] 50 [22] pas de ≠ F âgée [78] 50.9 [91] 70 [92] 91 P53 ↗, Ki67 > 50% ↗↗ [28] 15 6.1 Survie brut significativement ↘ [41] 61.2 56.7 79 47.9 contro: 13 15.4 Abst [36] 48.27 47 20 [79] 10-17 57 60,48 meta Triple - [88] [32] 59.1 82.5 49.9 [11] 19-34 [58] Locale 65 N-: N+: [35] 25 58 [63] [3,89] [21] *: N+ > 3 50 RH+ [23] 52.2 29 65 [32] [74] 88 Récidive 10 52 (15: BRCA mut) 75 70 57 47 [52,93,94] plus ↗ après MP [95] 6 – 19 (M sans Rthpie) 15-35 (MP) 57 [96] X9 si MP [54] 61.3 [97] [39] 59.2 [65] 66.9 33 45.2 47.7 48.3 41 63.6 Evolution: Vu le recul court, la survie de [21] 78.4 67 56.8 nos malades [77] 19 est de 100%. [78] 60.9 23.5 24.1 En revanche, la survenue NS 59 55 52 35.5 32 des rechutes est retrouvée dans 9.5%. C’est bien ce que traduit la littérature, en général, avec des survies à 5 ans diminuées et des récidives élevées. Cependant, les récidives fréquentes, après tumorectomie, justifient-t-elles une mastectomie secondaire? Notre étude confirme l’existence des caractéristiques, plutôt défavorables, des CDS (facteurs histo-pronostiques, immunohistochimiques et présentation clinique) et de son pronostic péjoratif, chez les jeunes algériennes. Les conditions de prise en charge de cette population doivent, donc, être spécifiques. Ce pronostic peut être amélioré par un diagnostic précoce et une prise en charge rapide et adéquate, surtout avec l’avènement des thérapies ciblées. A la fin de cette étude: doit-on, pour autant, proposer un dépistage systématique chez les FJ, de moins de 35 ans ? Ce sujet suscite des controverses et actuellement, on privilégie ↘ au moins de 10% Stade I "88 ", Stade II "71 " le dépistage individuel et une consultation d’oncogénétique, qui ciblent, essentiellement, les femmes avant 40 ans, dites à risque. CONCLUSION: L’incidence du cancer du sein de la femme jeune est en hausse constante, en Algérie, ces dernières années. Ses causes sont multifactorielles: existence de cas familiaux, de formes génétiques, occidentalisation du mode de vie, prise de poids et recul de l’âge du mariage... Ce cancer se distingue par des caractéristiques biologiques plus agressives, une grande prédisposition génétique et un retard diagnostique. Il se présente sous des formes plus évoluées et de pronostic défavorable. Ce dernier pourrait être amélioré par un traitement adapté aux facteurs pronostiques, avec une attention accrue à la castration hormonale. Ce cancer requiert une attention particulière dans sa prise en charge; surtout, psychologique. On est confronté à un véritable dilemme, dans la mise en œuvre d'un traitement, devant trouver les meilleurs compromis entre la limitation des séquelles, la préservation de la fertilité et la réduction maximale du risque de rechute, afin d’aider ces femmes à rester "jeunes", le plus longtemps possible. Cela reste une tâche difficile; mais, possible N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 41 ÉVÈNEMENT Bibliographie 1° Greenleert, Murray T, Bolden S, Wingo PA: cancer statistics, 2000. CA Cancer J Clin 2000, 50, 7-33. 2° É. Sebban Cancer du sein de la jeune femme. Particularités. Département de chirurgie gynécologique, mammaire et carcinologique. Institut du sein Clinique Hartmann – Neuilly 2010. 3° M. Espié, et al. Cancer du sein de la femme jeune: problèmes et questions. Pathologie Biologie, 2003; 51, P: 391–392 4° J Kollias et al. Early-onset Breast cancer: histopathological and prognostic considerations. British Joumal of Cancer (1997) 75(9), 1318-23. 5° K. Zaman. Et al.Cancer du sein chez la jeune femme: traitements adjuvants et désir de grossesse Revue Médicale Suisse, 2007; 112, Numéro d'article: 32281. 6° Krebsliga: ligue contre cancer. Cancer du sein 06.2010 7° Hankey BF. et al. Trends in breast cancer in younger women in contrast to older women. J Natl Cancer Inst Monogr 1994; 16, P: 7-14. 8° Steven Narod, et al. Le cancer du sein chez les jeunes femmes. Fondation canadienne du cancer du sein. 9° Coulombe G, et al. Is mastectomy superior to breastconserving treatment for young women? Int J Radiat Oncol Biol Phys 2007;67:1282–90. 10° Diears V. et al. Actualités docétaxel dans les cancers du sein. Bull Cancer 2004;91: 409–17. 11° Mouret-Fourme E, et al. Cancer du sein de la femme jeune: PEC et suivi à l’hôpital René Huguenin (Institut Curie/Saint Cloud) entre 1980 et 2008. La femme jeune face au cancer, 32e journées de la (SFSPM). Edimark santé, 2010;42-55. 12° S. ALRAN, C. Rousset, Jablonski. Particularités du cancer du sein chez la femme jeune. Revues générales Cancérologie. Réalités en gynécologie-obstétrique # 170_Novembre/ Décembre 2013. 13° Wonshik Han et a l. The incidence of breast cancer in young women (age < 35) BMC Cancer 2004, 4, P:82 14° McAree B, et al. Breast cancer in women under 40 years of age: a series of 57 cases Northern Ireland. Breast 2010; 19:97-104. 15° Chan A, Pintilie M, Vallis K, Girourd C, Goss P. Breast cancer in women ≤ 35 years: review of 1 002 cases from a single institution. An Oncol 2000; 11:1255-62. 16° Sidoni A, et al. Breast cancer in young women: clinicopathological features and biological specificity. Breast 2003; 12:247-50. 17° Karihtala P, et al. Long-term observational follow-up study of breast cancer diagnosed in women ≤40 years old. Breast 2010;19:456-61. 18° F. Molinié.et al. Épidémiologie du cancer du sein de la femme jeune. 32es Journées de la SFSPM, Strasbourg, novembre 2010 19° S. Ben AHMED et Al. Pronostic du cancer du sein chez les femmes tunisiennes: analyse d’une série hospitalière de 729 patientes, Santé publique 2002/3, N° 14, p. 231-241. 20° Lazreqh, Hicham. Cancer du sein de la femme jeune (1996-2000): (A propos de 52 cas à la maternité Lalla Meryem) Thèse Méd, Casablanca, 2001; n°261. 21° M. AYYAD Anass. Cancer du sein chez la femme jeune De moins de 35 ans (A propos de 48 cas). Thèse pour l'obtention du doctorat en medecine16/06/2010 22° H. Boufettal, et al:Breast cancer in young patient in Morrocco. Cancer/Radiothérapie 14 (2010); 698–703. 23° M. Aksim; M.Karkouri. Cancer du sein: étude des facteurs histopronostiques à propos de 239 cas .Service central d’anatomie pathologique CHU IBN ROCHD Casablanca; MAROC. 24° H. Guendouz, A. Bendib, W. Chetibi, A. Abdelouahab*. Breast cancer in woman younger than 35 years: retrospective study about 612 cases. 32es Journées de la SFSPM - Strasbourg - Nov2010. 25° A. Boukerche et al. Cancer du sein de la femme jeune dans l’ouest de l’Algérie. Cancer / Radiothérapie 12 (2008) p 713_753 103 26° FREUND [17], 27° Bakkali H, et al. Le cancer du sein chez la femme de 30 ans et moins. Cancer/Radiothérapie 2003;7:153-9. 28° A.Khanfir et al. Cancer du sein de la femme jeune dans le sud tunisien. Cancer /radiothérapie 2006; 10:565-571 29° Persand Busunt Sandhya. Le cancer du sein chez la femme de 30 ans ou moins. Thèse Med, Université Bordeaux 2, 1999; n° 127. 30° Couch. FJ, Cerhan JR, Vierkant RA, Grabrick DM. Cigarette smoking increases risk of breast cancer in high risk breast cancer families. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev, 2001; 4: 327-32. 31° Sentis M. breast Cancer res and Treat. Vol 123, Sup 1, 11-13. 32° Keauler De More N. Breast Dis.2005-2006; 23:9-15 33° A.Chan, et al. Breast cancer in women younger than 35 years: Review of 1002 cases from a single institution. Annals of Oncology 2000; 11: 1255-62. 34° Escoute M, et al. Cancer du sein chez la femme de moins de 36 ans. In: Cuisenier J, Chaplain G, eds. Pathologie du sein de la femme jeune, xvie J Nat de la SFSPM. Dijon; 1994, p. 91–113. 35° I. Bouamama et al. Le cancer du sein chez la femme jeune: particularités épidémio-génétiques, pathologiques, biolo- 42 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 giques et thérapeutiques. Cancer/Radiothérapie 13 (2009) 644–69. 36° Suissa M: Cancer du sein et femme jeune. Institut de Radiologie de Paris. JFR – Paris, 2010. 37° C.GohfiB. et al Familial breast cancer: collaborative reanalysis of individual data from 52 epidemiological studies including 58209womaen with breast cancer and 101986 women without the disease. Lancet, 2001; 358:1389-99. 38° Collaborative Group on Hormonal Factors in Breast Cancer. Familial breast cancer: collaborative Reanalysis of individual data from 52 epidemiological studies including 58,209 women with Breast cancer and 101,986 women without the disease. Lancet. 2001 Oct 27;358(9291):1389-99. 39° JEDIDI JIHEN et al. Le cancer du sein chez la femme âgée; épidémiologie et caractéristiques cliniques. J.I. M. Sfax, N°19 / 20; Juin / Déc 10: 36 - 46 40° Vandenbroucke A, et al: Dépister le cancer du sein: chez quelles femmes et comment? Revue de la Médecine Générale n°306 Octobre 2013. 41° Turner BBC, et al. BRCA1/BRCA2 germline mutations in locally recurrent breast cancer patients after lumpectomy and radiation therapy: implications for breast-conserving management in patients with BRCA1/BRCA2 mutations. J Clin Oncol, 1999; 17: 3017-24. 42° Claus EB, Schildkraut J, Thompson WD, Risch NJ. The genetic attribuable risk of breast and ovarian cancer. Cancer 1996; 77: 2318-2324. 43° Uhrhammer N, et al. BRCA1 mutations in Algerian breast cancer patients: high frequency in young, sporadic cases. Int J Med Sci 2008; 5: 197- 202. 44° Eisinger F, Alby N, Bremond A et al.: Inserm ad hoc committee: recommendations for the management of women with a genetic risk for developing cancer of the breast and/or the ovary. Bull.Cancer 1999, 86, 307-313. 45° Eng C, et al: Third international workshop on collaborative interdisciplinary studies of p53 and others predisposing genes in Li Fraumeni syndrome. Cancer Epidemiol. Biomarkers. Prev 1997, 6, 379-383. 46° Institut Curie, au service des femmes. Dossier de presse 10 juin 2010 47° Wooster R, Weber BL. Breast and ovarian cancer N Engl J Med 2003; 348:2339-47 48° Peto J, Collins N, Barfoot R et al. Prevalence of BRCA1 and BRCA2 gene mutations in patients with early-onset breast cancer. J Natl cancer Institute, 1999; 91: 943-9. 49° Henderson TO, Amsterdam A et al. Surveillance for breast cancer in women treated with chest radiation for childhood, adolescent or young adult cancer. Ann Intern Med 2010; 152: 444-55. 50° Bollet MA, et al. Age remains the first prognostic factor for loco-regional breast cancer recurrence in young (<40 years) women treated with breast conserving surgery first. Radiother Oncol 2007; 82:272-80. 51° M Boisserie-Lacroix et Al. Mammographie de la femme jeune: comment interpréter une image anormale ? J Radiol 2004; 85:2135-42 52° Foxcroft, E. et Al.The diagnosis of breast cancer in women younger than 40. Breast, 2004; 13 (4), P: 297-306. 53° I Guerra. Et al. An Immunohistochemical prognostic index for breast cancer in young women. J Clin Pathol: Mol Pathol 2003; 56:323–327 54° Kim JK, et al. Do very young Korean breast cancer patients have worst outcome? Annals of Surgical Oncology 2007: 14(12), P: 3385-91 55° Jmor S, Al-Sayer H, Heys SD, Payne S, Miller I, Ah-See A, et al. Breast cancer in women aged 35 years and under: prognosis and survival. J R Coll Surg Edinb 2002; 47: 693–9 56° Ntekim. A, et al: Breast cancer in young women in Ibadan, Nigeria. African health Sciences 2009 Vol; 9 (4): 242-246 40. 57° Morgan A, et al. Young women with breast cancer; clinical, histopathological and prognostic considerations. Williams RJL. Royal Glamorgan Hospital March 2004. 58° Colleoni, N. Rotmensz, et al. Very young women (<35 years) with operable breast cancer: features of disease at presentation. Ann Oncol, 2002; 13: 273-9. 59° Mintzer D, et al. Breast Cancer in the Very Young Patient: A Multidisciplinary Case Presentation. The Oncologist 2002; 7: 547-554. 60° Foxcroft, E.B. Evans, C. Hirst and B.J. Hicks, Presentation and diagnosis of adolescent breast disease. Breast, 2001; 10: 399–404. 61° Marray Law T. et al. Breast cancer in elderly women: Presentation, survival and treatment option. Surg. Clin. North Am. 1996; 76, N° 2. 62° Sonja E. et al. Breast cancer in the elderly. Ann Surg 1993; 218: 667-671. 63° Bouzid N, R. Lahmar, et al . Breast cancer in woman younger than 35 years in Tunisia: Retrospective study about 124 cases. Gynécologie-Obstétrique & Fertilité Volume 41, Issue 6, June 2013, P356–360. 64° AlbainKS, GreenS, Leblanc M. Breast cancer outcome and predictors of outcome are there age differential? J Natl Cancer Inst Monogr 1994; 16: 35–42. 65° Hanna Fredholm, et Al. Breast Cancer in Young Women: Poor Survival Despite Intensive Treatment PLoS ONE November 2009, Vol 4; Issue 11, e7695 66° Tavani A, Gallus S, La Vecchia C, et al. Risk factors for breast cancer in women under 40 years. Eur J Cancer. 1999; 35:136-7. 67° Bonnier P, Romain S, Dilhuydi JM, Bonichon F, Martin PM, Piana L: Influence of the pregnancy on the outcome of breast cancer: a case control study. Société francaise de sénologie et de pathologie mammaire study group. Int. J. Cancer 1997, 72, 720-727. 68° Andersson TM, et al. Increasing incidence of pregnancyassociated breast cancer in Sweden. Obstet Gynecol 2009; 114:568-72. 69° Keinan-Boker L, et al. Pregnancy-associated breast cancer. Isr Med Assoc J 2008;10:722-7. 70° Mignot L, Morvan F, et al.: Grossesse après cancer du sein. Presse. Med. 1986, 15, 1961-1964. 71° 83° Kim SH, Simkovich-Heerdt A, Tet al. Women 35 years of age or younger have higher locoregional relapse rates after undergoing breast conservation therapy. J Am Coll Surg 1998; 187: 1-8. 72° 84° Gentilini O, Botteri E, Rotmensz N et al. Breast-conserving surgery in 201 very young patients (< 35Years). Breast 2010; 19: 55-8. 73° 87° Gonzalez-Angulo AM, Broglio K, Kau SW et al. Women age ≤ 35 years with primary breast carcinoma: disease features at presentation. Cancer 2005; 103: 466-72. 74° 71° Chek Siang Foo, et Al. Breast cancer in young Asian women: Study on survival. J Surg, 2005; 75: 54-6. 75° 72° Jobsen, J. et Al. The impact of age on local control in women with pT1 breast cancer treated with conservative surgery and radiation therapy. Eur J Cancer, 2001; 37(15): 1820-7. 76° 73° Steve H. et al. Women35 years of age or younger have higher locoregional relapse rates after undergoing breast conservation therapy J Am Coll Surg, 1998; 187 (1): 1-8. 77° 74° Fontenoy AM, Leux C, Delacour-Billion S, et al. Recent trends in breast cancer incidence rates in the LoireAtlantique, France: a decline since 2003. Cancer Epidemiol. 2010;34(3):238-43. 78° 75° Dubard. M, Le cancer du sein chez la femme de moins de 50 ans à la Réunion entre 2005 et 2010Thèse de doctorat en médecine. Septembre 2013. 79° 76° Kroman N, Jensen MB, Wohlfahrt J, et al. Factors influencing the effect of age on prognosis is breast cancer: a population based study. BMJ. 2000; 320:474-9. 80° 77° Lammers EJ, Huibers P et al. Factors contributing to improved local control after mastectomy in patients with breast cancer aged 40 years or younger. Breast 2010; 19:44-9. 81° 78° David P, Robert T, Herman R. The national cancer data base report on breast carcinoma characteristics and outcome in relation to age. Cancer 1996; 78: 1838-1843. 82° 79° Bertheau P, Steinberg S.M,CowanK, Merino M.J. Breast cancer in young women: clinicopathologic correlation. Semin Diagn Pathol 1999; 16:248–56. 83° 80° Melinda A. Maggard M.D. Do young breast cancer patients have worse outcomes? J Surg Res, 2003, 113 (1):109-13. 84° 81° Fisher CJ et al. Histopathology of breast cancer in relation to age. Br J Cancer 1997; 75: 593-596. 85° 82° Jaquemier J. Anatomie pathologie et cancers du sein des femmes >70 ans. 19èmes JN de SFSPM. Paris: Arnette 1997: 97-100. 86° 85° Gajdos, P.I. Tartter and I.J. Bleiweiss. Stage 0 to stage III breast cancer in young women. J Am Coll Surg, 2000; 190: 523–24. 87° 86° Azria, C. et al. Hormonoradiothérapie adjuvante concomitante des cancers du sein: état de l'art Cancer/Radiothérapie 2004; 8 (3): 188-96. 88° Dent R: Triple negative breast cancer; clinical features and patterns of recurrence. Clin Cancer Res, 2007. 89° Kothari AS, Beechey-Newman N, D’Arrigo C, Hanby AM, Ryder K, Hamed H, et al. Breast carcinoma in women age 25 years or less. Cancer 2002; 94:606–14. 90° Borg MF. Breast-conserving therapy in young women with invasive carcinoma of the breast. Australas Radiol 2004; 48:376-82. 91° Colleoni M, et al. Role of endocrine responsiveness and adjuvant therapy in very young women (below 35 years) with operable breast cancer and node negative disease. Ann Oncol 2006;17:1497- 503. 92° Rapiti E, Fioretta G, Verkooijen HM et al. Survival of young and older breast cancer patients in Geneva from 1990 to 2001. Eur J Cancer 2005; 41:1446-52. 93° Gelman K. Breast cancer in young women. ASCO 2005 congress. Educational book, p. 61–67. 94° Matthews RH. Prognostic complications of age in breast cancer patients treated with tumorectomy and irradiation or with mastectomy. Int J Radiat Oncol Biol Phys 1988;14:659–63. 95° Zhou et Recht, Cancer, 2004 » Revue de la littérature (63 références) « Horst, Clin Breast Canc, 2005; Anders, Sem Oncol 2009. 96° Voogd AC, et al. Differences in risk factors for local and distant recurrence after breast conserving therapy or mastectomy for Stage I and Stage II breast cancer: pooled results of two large European randomized trials. J Clin Oncol 2001; 19, P: 1688–1697. 97° Dr P.H. COTTU « Institut Curie Cancer du sein de la femme jeune phase précoce Paris 2012. ÉVÈNEMENT Étude: Votre avis sur l’automédication Par le Docteur Derkaoui Yahia, Dr Cherif Safi, Dr Benhamed Chems-eddine Mohamed Ce travail a été distribué à plus de 206 personnes (un nombre qui représente un échantillon réduit de la population de la wilaya d’Ain-témouchent puisque l’automédication est pratiquée dans les pharmacies, de l’ouverture à la fermeture); remplis illico presto, par le patient, dans la salle d’attente du cabinet de groupe Dr Derkaoui, ou au niveau de la pharmacie Benhamed; sans que le pharmacien, ou le médecin, lise ou interprète le contenu du questionnaire, pour ne pas influencer la personne, dans sa réponse. I/ INTRODUCTION: Le client, en pharmacie, est considéré comme un acteur de sa santé qui, par son savoir, son expérience personnel pratique l’automédication sur le symptôme ressenti et sur le remède utilisé, jugé sans danger et efficace. Ces pratiques de l’automédication sont jugées, souvent, sérieuses par ces acteurs du fait qu’il y a un minimum du savoir médical et de l’expérience personnel, ou familiale. Ce savoir médical est acquis par les nouvelles sources d’informations, le rendant plus facilement accessible; car, par un simple clic, sur un moteur de recherche, l’utilisateur aura les informations voulues sur un terme médical, sur une maladie ou sur un médicament; ainsi que la médiatisation et la publicité vue à la télévision, lue sur un journal, magazine ou revue scientifique, jouent un rôle dans le comportement de l’automédication. Donc, le savoir médical ressenti et l’expérience justifient les pratiques de l’automédication; généralement, bien assumées par ces acteurs, en matière de responsabilité. S’appuyant sur un avis médical, ou une consultation médicale antérieure, ces acteurs de l’automédication choisissent de reconduire un médicament, ou toute l’ordonnance faisant responsabiliser le praticien et le pharmacien, à leur insu . Déontologiquement, le pharmacien préfère, toujours, dispenser les médicaments sur ordonnance mais malheureusement, les mauvaises pratiques de l’automédication prennent le dessus, malgré tous les conseils prodigués, en pharmacie. II/ BUT DU TRAVAIL: Nous, en pharmacie et le médecin, en cabinet; avons constaté que l’automédication a pris une autre tournure, dans la pratique des patients/clients, ou tous les médicaments sont à leur porté; que ce soit dans leur foyer (accès facile à la pharmacie familiale), ou au niveau de la pharmacie (facilité de délivrance des médicaments, par le pharmacien, ou le vendeur en pharmacie). Donc, le but de ce travail consiste à voir: la part de l’automédication, dans les dépenses globales de santé (1) (médicament + soins); Algérie (300 à 500 dollars par habitant / an) = 242 à 403 Euro = 25241 à 42100 DA. III/ DÉFINITION DE L’AUTOMÉDICATION: Avant de définir l’automédication il faut qu’on définisse l’ordonnance et le médicament. A- Définition de l’ordonnance: Cette ordonnance, qui garde, toujours, ses lettres de noblesse et qui représente un genre de contrat, reliant le malade au médecin; car, la relation médecin-patient, nouée lors de la consultation, se conclut par la rédaction d’une ordonnance ; laquelle peut faire l’objet de commentaires plus ou moins étendus, portant, de manière variable, sur la pathologie, sur les mécanismes d’action du médicament, sur la prescription elle-même, sur le suivi du traitement et ses éventuels effets. L’ordonnance, exécutée par le pharmacien, peut être encore répétée, commentée ; voire, réinscrite sur les em- ballages des médicaments. (2) La relation médecin-patient a beaucoup évolué, au cours de ces dernières années, ou l’on constate que même le pharmacien oriente le malade, chez le médecin (art 143) du code de déontologie médicale de la République algérienne démocratique et populaire (3) chaque fois qu’il est nécessaire, le pharmacien doit inciter ces clients à consulter un médecin. La prescription médicale est un acte médical, consistant à donner un ordre formel et détaillé de délivrer un médi- cament, ou d’administrer un traitement, nécessaire à une personne. Elle fait, tou- jours, suite à une consultation et vise le soin, ou la prévention. N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 45 ÉVÈNEMENT La prescription médicale engage la responsabilité du médecin; elle doit être aisément exploitable par le pharmacien, l’infirmier(ère) et le patient ou ses proches. Aussi, obéit-elle à des règles précises de rédaction. Art47 du code déontologie médicale (3) de la république algérienne démocratique et populaire: Le médecin, le chirurgien-dentiste doit formuler ses prescriptions avec toute la clarté nécessaire. Il doit veiller à la bonne compréhension des prescriptions par le malade ou par son entourage. Il doit s’efforcer d’obtenir la bonne exécution du traitement. Art 56 du code déontologie médicale (3) de la république algérienne démocratique et populaire: Toute prescription, certificat, attestation ou documentation, établi par un médecin, un chirurgien-dentiste doit être rédigé lisiblement et permettre l’identification du signataire et comporter la date et la signature du médecin, ou du chirurgien-dentiste. B- Définition du médicament: Art 170 du code de la santé de la république algérienne démocratique et populaire (Belkeise Edition Dar el beida Alger). On entend par médicament, au sens de la présente loi: Toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives, ou préventives, à l’égard des maladies humaines ou animales; et tous produit pouvant être administrés à l’homme, ou à l’animal, en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer; corriger et modifier ses fonctions organiques; Toute préparation magistrale de médicament préparé extemporanément; Toute préparation hospitalière préparée sur prescription médicale et selon les indications d’une pharmacopée, en raison de l’absence de spécialité pharmaceutique, ou médicament générique disponible ou adapté; dans la pharmacie d’un établissement de santé et destiné à y être dispensé à un ou plusieurs patients; Toute préparation officinale de médicament préparé en officine selon les indications de la pharmacopée ou du formulaire national des médicaments et destinée à être dispensée directement au patient; Tout produit officinal divise défini comme étant toute drogue simple; tout produit chimique ou toute préparation 46 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 stable indiquée dans la pharmacopée; préparée à l’avance par un établissement pharmaceutique qui assure sa division au même titre que l’officine ou la pharmacie hospitalière; Toute spécialité pharmaceutique préparée à l’avance; présentée selon un conditionnement particulier et caractérisée par une dénomination spéciale; Tout générique qui a la même composition qualitative et quantitative en princeps actif la même forme pharmaceutique sans indications nouvelles et qui est interchangeable avec le produit de référence du fait de sa bioéquivalence démontrée par des études appropriées de biodisponibilité; Tout allergène qui est tout produit destiné à identifier ou provoquer une modification spécifique et acquise de la réponse immunitaire à un agent allergène; Tout vaccin; toxine ou sérum qui sont tout agent destiné à être administré à l’homme dans le but de provoquer une immunité active ou passive ou en vue de diagnostiquer l’état d’immunité; Tout produit radio pharmaceutique prêt à être administré à l’homme et qui contient un ou plusieurs radionucléides; Tout produit stable dérivé du sang; Tout concentré d’hémodialyse ou solutés de dialyse péritonéale; Les gaz médicaux C- Définition de l’automédication: Automédication: (nom féminin): D’après le dictionnaire HACHETTE c’est: La prise de médicaments sans avis médical. D’après le dictionnaire de français Larousse c’est l’utilisation par un malade de médicament en dehors d’un avis médical. Mais en réalité l’automédication est pratiquée sous plusieurs formes (4): 1- Achat de médicaments sans ordonnance de chez la pharmacie. 2- Prélever des médicaments dans la pharmacie familiale: réutilisation des médicaments déjà prescrit par un médecin et conservés à domicile 3- Recourt de la propre initiative de cet acteur à un médicament sans qu’il demande conseil à des professionnels de la santé. 4- Ajustement par le patient d’une prescription médicale en augmentant ou en diminuant les dosages des médicaments prescrits. III/ MATERIELS ET MÉTHODES: A- Auteur et lieu du questionnaire: 1. Cabinet de groupe Dr Derkaoui Yahia et Dr Derkaoui Sid ahmed, Cabinet équipé pour les soins d’urgence et service de permanence 7 jours / 7 y compris les jours fériés. 2. Dr Cherif Safi, Pharmacien, chimiste, Dr en biochimie fondamentale titulaire de la pharmacie CHERIF. 3. Dr. Benhamed Chems-eddine Mohamed, Pharmacien d’officine. B- Questionnaire: Ce questionnaire a été: Remplis par les patients/clients au niveau de la salle d’attente du cabinet de groupe Dr Derkaoui ou au niveau de la pharmacie Benhamed. Edité en arabe et en français pour permettre à un grand nombre de patients/ clients de comprendre et répondre à ce questionnaire. V/ ANALYSE: A- Femme: (Tableau 1) B- Homme: (Tableau 2) L’analyse des pratiques de l’automédication relève bien de la capacité de l’individu à se soigner par soimême, sans négliger quelques bonnes habitudes, même en pratiquant de l’automédication: la demande des conseils du pharmacien, avant l’achat des médicaments sans ordonnance. Prendre en considération des conseils du pharmacien. informer son médecin traitant des médicaments achetés sans ordonnance. On constate aussi que: La sous estimations des symptômes; Le manque de temps; Le rendez-vous non pris, ou raté; Favorisent énormément l’automédication. Mais l’analyse des deux tableaux nous montre que le patient/client est d’un certain niveau de connaissance et de savoir médical assez élevé, car à n’importe quelle question, on a une réponse logique. Exemple: La question 3 (est ce que tous les médicaments peuvent être achetés sans ordonnance): on a plus de 88% de NON (homme et femme). La question 4 (est-ce que vous savez qu’il ya des médicaments qui ne sont délivrés que sur ordonnance: on a plus de 90% de OUI. ÉVÈNEMENT Pour nous ce sont des réponses logique mais ne reflètent pas la réalité de ce patient/client qui, pour lui, les 10% concernent uniquement les médicaments dangereux; exemple: Les psychotropes; et tout le reste, c’est possible de les acheter sans ordonnance. C’est pour cette raison qu’on trouve que ce patient/client à une main facile et pratique l’automédication sur tous les médicaments, sauf les psychotropes. A- Réponse concernant la 1ère question par tranche d’âge D’après les histogrammes de la page 11 et 12. On remarque qu’il ya un abus d’automédication prédominant chez les hommes de 20 à 79 ans. Ce phénomène peut-être expliqué par le fait que ce patient/client a un savoir médical et il veut le montrer, prouver sur terrain; c'est-à-dire, en pharmacie. B- Responsabilité Homme + Femme Le patient/client (H+F) décline nettement sa responsabilité envers l’automédication. Le pourcentage élevé de 90% (9 patients sur 10) est important. Ceci est expliqué du côté du: a- Patient/client: négligence du tuteur. a une main facile sur les médicaments. rôle des médias et internet. b- Professionnel de la santé: rôle passif d’une minorité de praticiens et pharmaciens. Diminution du temps d’écoute consacré au malade, par le médecin. c- l'administration: Absence d’une règlementation pour cerner de pareils comportements. C- L’Automédication concernée: Le pourcentage élevé des médicaments achetés pour les Céphalées est expliqué par le fait que c’est un symptôme accompagnateur de beaucoup d’affections. Et ce, quel que soit le degré de la douleur céphalée, abdominale ou dentaire le patient/ client pense qu’il peut se faire soulager par la prise du médicament, que d’aller prendre un avis médical. IV/ DISCUSSION ET CONCLUSION Les patients/clients sondés, tout en sachant qu’il ya des médicaments qui ne sont délivrés que sur ordonnance (Liste I et II) persistent à faire de l’automé- dication; en achetant par exemple des antibiotiques à usage pédiatrique, ou adulte, croyant que ces médicaments ne sont pas concernés par le type de médicaments, dont la délivrance se fait, uniquement sur ordonnance. Il existe plusieurs types de risques, liés à l'automédication: Les risques, pour le patient, sont bien réels et une vigilance à tous les niveaux s'impose. les risques sans mésusage du médicament: par exemple, l'hémorragie digestive, après la prise d'un médicament anti-inflammatoire, pour une douleur. les risques par mésusages médicamenteux: le médicament est détourné de son objectif principal (par exemple les laxatifs, ou médicaments à visée amaigrissantes), parfois à visée dopante (sportifs et autres...). les risques par interactions médicamenteuses (comme les anti-vitamines K, associés à de l'Aspirine° prise à visée antalgique) ou par prises répétées d'une même molécule, commercialisée sous différents noms, jusqu'au surdosage. les risques de retarder le diagnostic et la prise en charge de la maladie sous-jacente. Les Solutions envisageables: Cette étude nous apportera un certain nombre d’éclaircissements, sur un sujet médical qui devient, de plus en plus, un sujet de société sur lequel nous devons apporter nos réflexions et, dans la mesure du possible, suggérer des solutions, pour le bien de la Santé publique. Cette solution sera 1 – Concrète: Pour l’autodiagnostic, avec l’intervention du ministère de la Santé et le Conseil de l’ordre des médecins. Et pour l’automédication, avec l’intervention du ministère de la Santé et le Conseil de l’ordre des pharmaciens. 2 – Corporatiste: a- Les professionnels de la santé (médecin; pharmacien) doivent accompagner, tout en respectant leur autonomie et le patient, qui représente le maillant fort dans cette équation. b- Travailler, pour rendre la relation médecin-patient et celle du pharmacien-patient, une relation de conscience et de confiance. c- Trouver du temps; du temps médical; du temps d’écoute; du temps de l’éducation à la santé; sans ça, le patient pratique de l’autodiagnostic et l’automédication: Pour le médecin: temps nécessaire, pour une consultation efficace. Pour le pharmacien: temps nécessaire, pour une bonne explication. Pour le malade: temps nécessaire, pour assurer un bon dialogue avec le médecin et le pharmacien et pour une bonne écoute des informations et des conseils donnés par le médecin et le pharmacien . d- Éduquer le patient/client à lire et observer l’emballage, pour repérer les signes de dangerosité (tableau rouge, ou vert). e- Savoir renoncer à l’automédication. (5) Se soigner, sans consultation médicale, n’est valable que pour des affections connues et bien définies. En présence de certaines maladies chroniques, par exemple un diabète, une affection cardiaque, un système de défense affaibli, ou des troubles connus du foie, ou des reins, le médecin devrait être consulté au préalable; même s’il s’agit de petits maux. Ceci est, également, valable lors de la survenue, subite, de troubles non explicables. CONCLUSION: L’automédication existe dans les pratiques de cet acteur et donc, on ne peut pas la négliger; mais, à notre avis, il faut qu’elle soit accompagnée, orientée, contrôlée et sensibilisée sur les risques potentiels et veiller à écouter les conseils des professionnels Références [1] ’avant-projet de loi sanitaire comporte des zones d’ombre nécessitant d’être clarifiées (rencontre) [Internet]. vitaminedz.com. [cited 2014 Nov 8]. Available from: http://www.vitaminedz.com/l-avant-projet-de-loi-sanitaire-comporte-des-zones-d-ombre-n/ Articles_18300_2857631_31_1.html [2] Akrich M. Le médicament comme objet technique. Revue internationale de Psychopathologie, Revue internationale de Psychopathologie [Internet]. 1996 [cited 2014 Sep 13]. p. 135–58. Available from: http:// halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00081737 [3] Code de déontologie médicale algérien - ciopfcode-de-deontologie-algerie.pdf [Internet]. [cited 2014 Apr 19]. Available from: http://www.ciopf.org/var/ ciopf/storage/fckeditor/File/ciopf-code-de-deontologie-algerie.pdf [4] Trois types d’automédication [Internet]. 2011 [cited 2014 Oct 3]. Available from: http://www.youtube.com/ watch?v=9IqJndxeP7Q&feature=youtube_gdata_ player [5] Les dix commandements de l’automédication [Internet]. Eurekasante.fr par Vidal. [cited 2014 Aug 6]. Available from: http://www.eurekasante.fr/medicaments/automedication/dix-commandements-automedication.html N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 47 ÉVÈNEMENT Questionnaire 48 Santé-MAG N°38 - Mars 2015 ÉVÈNEMENT Tableau 01 N° 1 2 3 4 Question Est-ce que vous achetez les médicaments sans ordonnance? Qu’est-ce qui vous pousse à acheter les médicaments sans ordonnance? - Difficultes d’accéder aux soins (8) - RDV non pris, ou raté (2) - Sous-estimation des symptômes (9) - Conseil familial (3) - Conseil d’amis (4) - Reprise d’un TRT, déjà prescrit par votre médecin (20) - Publicité TV (1) - Publicité presse, ou revue (2) - Manque de temps, pour aller chez le médecin (11) Est-ce que tous les médicaments peuvent être achetés sans ordonnance? Est-ce que vous savez qu’il ya des médicaments qui ne sont délivrés que sur ordonnance? OUI 50 NON 51 %Oui 49% %Non Âge 51% Fonction 50+51=101 12 89 12% 88% F 91 19 90% 10% E 5 Est-ce que vous informez votre médecin des médicaments achetés sans ordonnance? 67 34 66% 34% M 6 En achetant les MDT sans ordonnance; êtes-vous conscient de la gravité de cet acte? Est-ce que vous demandez conseils à votre pharmacien, avant l’achat des MDT sans ordonnance? Est-ce que vous tenez compte des conseils du pharmacien? 83 18 82% 18% M 87 14 86% 14% E 85 16 84% 16% 27 73% 27% 7 8 9 10 11 L’automédication est la responsabilité: - De l’interéssé (89) - Du pharmacien (27) - Du médecin (3) Est-ce vous savez que l’automédication peut influencer, négativement, 74 sur un TRT, déjà en cours? L’automédication concerne: - Céphalées (71) - Rhinites (15) - États grippaux (52) - Douleurs abdominales (16) - Douleurs dentaires (35) - Infections urinaires (4) Tableau 02 N° 1 2 OUI 68 NON 37 %Oui 65% %Non Âge 35% 11 94 10% 90% 99 06 94% 6% 5 Est-ce que vous informez votre médecin des médicaments achetés sans 71 ordonnance? 34 68% 32% 6 En achetant les MDT sans ordonnance; êtes-vous conscient de la gravité 83 de cet acte? Est-ce que vous demandez conseils à votre pharmacien, avant l’achat 94 des MDT sans ordonnance? Est-ce que vous tenez compte des conseils du pharmacien? 99 22 79% 21% 11 90% 10% 06 84% 6% 17 84% 16% 3 4 7 8 9 10 11 Question Est-ce que vous achetez les médicaments sans ordonnance? Qu’est-ce qui vous pousse à acheter les médicaments sans ordonnance? - Difficultes d’accéder aux soins (7) - RDV non pris, ou raté (2) - Sous-estimation des symptômes (9) - Conseil familial (7) - Conseil d’amis (6) - Reprise d’un TRT, déjà prescrit par votre médecin (30) - Publicité TV (4) - Publicité presse, ou revue (2) - Manque de temps, pour aller chez le médecin (22) Est-ce que tous les médicaments peuvent être achetés sans Ordonnance? Est-ce que vous savez qu’il ya des médicaments qui ne sont délivrés que sur ordonnance? L’automédication est la responsabilité: - De l’interéssé (91) - Du pharmacien (36) - Du médecin (6) Est-ce vous savez que l’automédication peut influencer, négativement, sur un TRT, déjà en cours L’automédication concerne: - Céphalées (64) - Rhinites (36) - États grippaux 71) - Douleurs abdominales (33) - Douleurs dentaires (57) - Infections urinaires (7) 88 Fonction 50+51=101 N°38 - Mars 2015 Santé-MAG 49