Sommaire - Educnet
Transcription
Sommaire - Educnet
Geles Boned mai-2014 Sommaire 1-Définitions – Rappels - Introduction.......................................................................................... 2 1.1-Poutres – structures élancées .............................................................................................. 2 1.2-Poutre à plan moyen chargée dans son plan ....................................................................... 5 1.3-Exercice n°1 ........................................................................................................................ 6 1.4-Cercle de Mohr ................................................................................................................... 7 2-Calcul du cisaillement dû au tranchant dans les sections pleines .............................................. 9 2.1-Formulation générale .......................................................................................................... 9 2.2-Poutre à plan moyen chargée dans son plan ..................................................................... 11 2.3-Déformations d’effort tranchant ....................................................................................... 11 2.4-Sections courantes............................................................................................................. 13 2.5-Exercice n°2 ...................................................................................................................... 16 3-Calcul du cisaillement dû au tranchant dans les sections à parois minces indéformables ....... 17 3.1-Section à parois minces ouverte ........................................................................................ 17 3.2-Exercice n°3 ...................................................................................................................... 18 3.3-Section à parois minces fermée......................................................................................... 19 3.4-Exercice n°4 ...................................................................................................................... 21 4-Justifications à l’effort tranchant (EN 1992-1-1 et EN 1992-2) .............................................. 22 4.1-Justifications à l’ELU dans l’âme ..................................................................................... 22 4.2-Justifications à l’ELU à la jonction membrure - âme ....................................................... 28 4.3-Effet Résal – Ponts à sections variables ............................................................................ 30 4.4-Vérifications à l’ELS pour les âmes ................................................................................. 33 4.5-Exercice n°5 (suite de l’exercice n°4)............................................................................... 34 5-Bibliographie ........................................................................................................................... 35 1 Geles Boned mai-2014 1-Définitions – Rappels - Introduction 1.1-Poutres – structures élancées Poutre: solide engendré par une aire plane S bornée, contenue dans un plan P, et de centre de gravité G (aussi appelé centre d’inertie), qui décrit une trajectoire C (appelée fibre moyenne), P étant perpendiculaire à C. z x y S constante ou variable de façon lente et continue. Axe x tangent à C (fibre moyenne) Axes y, z principaux d’inertie de S Gyz axes principaux d’Inertie de S Si C est une courbe plane on parle de poutre plane Si le plan qui contient C est un plan de symétrie de S on parle de poutre plane à plan moyen. Sollicitations dans la section S d’abscisse curviligne s : éléments de réduction du torseur d’efforts (engendrés par les actions directes ou indirectes) dont les points d’application sont situés à des abscisses curvilignes inférieures à s. Eléments de réduction du torseur des efforts de « gauche » sur la section S : somme géométrique et moment résultant. Ils se projettent sur le repère Gxyz en les composantes suivantes. N effort normal positif en compression. Mx moment longitudinal. Vy, Vz composantes de l’effort tranchant. My, Mz composantes du moment de flexion. 2 Geles Boned mai-2014 Contraintes. Ces efforts engendrent des contraintes et déplacements. Pour établir le lien entre efforts – contraintes-déplacements, St Venant a résolu en 1856, avec la théorie d’élasticité linéaire, le problème d’un cylindre à section pleine chargé uniquement sur ses bases. Ainsi σyy = σzz = σyz = 0 Dans le problème de St Venant : • • La distribution des contraintes tangentes σxz et σxy dépendent uniquement de Mx, Vy, Vz La distribution des contraintes normales σxx dépend uniquement de N, My, Mz Ceci est valable pour les poutres à section pleine et forme régulière, en dehors des zones d’application des efforts concentrés. 3 Geles Boned mai-2014 Avec dS = dy dz ; i = vecteur unitaire suivant l’axe Gx ; j = vecteur unitaire suivant l’axe Gy ; k = vecteur unitaire suivant l’axe Gz, {σxx, σxy, σxz} les composantes non nulles du tenseur de contraintes en G, on peut écrire : N = (∫ 𝜎xx dS) i V = (∫ 𝜎xy dS) j + (∫ 𝜎xz dS) k (Nota: l’effort tranchant V peut être noté T parfois dans la littérature) M =My j + Mz k + Mx i = (∫ 𝜎xx z dS) j - (∫ 𝜎xx y dS) k + (∫ 𝜎xz y dS - ∫ 𝜎xy z dS) i (En gras des entités vectorielles) Dans la théorie usuelle des poutres, au principe de St Venant s’ajoute le principe de Navier Bernouilli, selon lequel lors de la déformation d’une poutre, les sections planes avant déformation restent planes après application des efforts. Nous devons distinguer les poutres à section pleine (auxquelles s’applique la théorie classique des poutres), des poutres à section mince. Dans les poutres à section mince, la section droite a une dimension (épaisseur) essentiellement plus petite que l’autre (la longueur du contour), cette dernière étant à son tour nettement plus petite que la longueur de l’axe de la poutre. Dans la mesure où les sections transversales peuvent être considérées comme indéformables, les modèles classiques de calcul de contraintes et déformations établis pour les poutres à section pleine peuvent être employés. Cependant, du fait de leurs rapports géométriques particuliers, le principe de St Venant ne leur est pas toujours applicable. Le principe de Navier-Bernouilli non plus. Sous certains 4 Geles Boned mai-2014 types de sollicitations, comme la torsion, les sections droites subissent des contraintes complémentaires dérivées de leur gauchissement. Revenons au principe de St Venant : La rotation différentielle autour d’un axe parallèle à Gx, entre deux sections distantes de dx, dépend de la grandeur suivante T = Mx + Vy zC – Vz yC appelé couple de torsion. (Nota : le couple de torsion T peut être noté C parfois dans la littérature) Avec (yC, zC) les coordonnées du centre de cisaillement C (ou centre de flexion). • • Si la section de la poutre possède 2 axes de symétrie, C ≡ G, au croisement des axes de symétrie. Aussi T ≡ Mx Pour une section quelconque sans axes de symétrie, C ≠ G, T ≠ Mx o Si la section est pleine et de forme suffisamment régulière, généralement C ≅ G et T ≅ Mx o Si la section est à parois minces il convient en général de ne pas confondre Mx et couple de torsion T. Après cette introduction, nous allons traiter aujourd’hui exclusivement de l’effet des efforts tranchants sur les poutres, nous verrons l’effet de la torsion lors d’une prochaine séance. 1.2-Poutre à plan moyen chargée dans son plan Imaginons une poutre à plan moyen chargée dans son plan. La réduction des sollicitations se simplifie à: Tranche d’épaisseur différentielle. Coupe longitudinale Critère positif des efforts (par convention RDM) Avec cette convention de signes, 𝑑𝑀 𝑑𝑥 = 𝑉 ; 𝑑𝑉 𝑑𝑥 = −𝑝 • Les contraintes normales dépendent uniquement de N, M d’après St Venant : • 𝜎= 𝑁 𝑀 + 𝑣 𝑆 𝐼 Les contraintes tangentielles dépendent uniquement de V (tranchant) et T (couple de torsion) 5 Geles Boned mai-2014 1.3-Exercice n°1 Exercice n°1 Calcul de l'effort tranchant sur un pont à 3 travées et inertie constante, chargé uniformément q travée 1 0.6L = 24 q= travée 2 travée 3 L = 40 0.6L = 24 mètres 15 KN/m Nota: La structure est hyperstatique, avec 2 inconnues hyperstatiques Nous pouvons utiliser la formule de Clapeyron (ou formule des trois moments) qui fournit une équation supplémentaire par appui intermédiaire: ϕiw ϕie Appui i Tracez le diagramme de moments fléchissants Déduisez le diagramme d'efforts tranchants 6 Geles Boned mai-2014 1.4-Cercle de Mohr Le cercle de Mohr est la représentation des contraintes normales et tangentielles sur toutes les facettes passant par un point quelconque P. Pour une facette donnée : z P Σθ Σα facette contenant l’axe Py dont le vecteur normal n forme un angle θ avec Px T vecteur-tension au point P peut être décomposé en Tt et Tn Les contraintes normales et tangentielles à cette facette sont notées σ(θ) et τ(θ). Τn ≡ σ(θ) Τt ≡ τ(θ) Si l’on fait varier θ de 0 à π radians l’ensemble des points {σ(θ) ; τ(θ)} décrit un cercle appelé cercle de Mohr. Le cercle de Mohr est symétrique par rapport à l’axe des abscisses. τ V{σ(θ) ; τ(θ)} 2θ σmin Ο C σmax σ H{0 ; τ(θ)} La figure ci-dessus peut représenter le cercle de Mohr au niveau du centre d’inertie G (centre de gravité) d’une section en béton précontraint avec une précontrainte exercée uniquement suivant la direction de la fibre moyenne de la poutre. Le cercle est défini par deux points diamétralement opposés V et H, correspondant respectivement au plan de la section (vertical), et au plan parallèle à la fibre moyenne (horizontal) et normal à l’axe de symétrie de la section. 7 Geles Boned mai-2014 Le point V de coordonnées {σ ; τ} représente la contrainte qui s’exerce sur le plan (vertical) de la section. Le point H de coordonnées {0 ; τ} représente la contrainte qui s’exerce sur le plan (horizontal) perpendiculaire à la section. La contrainte normale est nulle (dans notre exemple), et la contrainte de cisaillement est la même que sur le plan vertical de la section par la loi de Cauchy. Le cercle de Mohr permet de calculer la direction des contraintes principales au point G (dans le cas de notre exemple) : σmin et σmax (de façon générale positives si compression, négatives si traction). Les contraintes principales agissent sur des facettes pour lesquelles le cisaillement est nul (τ =0) Une rotation d’un angle θ de la facette correspond à une rotation -2θ sur le cercle de Mohr. Ainsi, les contraintes principales correspondent à deux directions perpendiculaires. Définition géométrique du cercle de Mohr : Abscisse du centre C : OC = σ/2 Diamètre : HV = �(2𝜏)2 + 𝜎 2 Contraintes principales : σmax = σ/2 +HV/2 = σ/2 + �(𝜏 2 + 𝜎 2 /4) σmin = σ/2 -HV/2 = σ/2 - �(𝜏 2 + 𝜎 2 /4) (compression) (traction) Angle θ que forment les bielles de béton comprimées avec la fibre moyenne de la poutre satisfait : tg(2θ) = 2τ/σ On utilisera la notion de cercle de Mohr pour comprendre les formules de calcul de ferraillage d’effort tranchant. 8 Geles Boned mai-2014 2-Calcul du cisaillement dû au tranchant dans les sections pleines 2.1-Formulation générale Soit une poutre droite à fibres parallèles et section pleine de caractéristiques géométriques et mécaniques constantes, soumise, à l’abscisse x, au torseur de sollicitations réduit à Vy, Vz, My, Mz en son centre d’inertie G. D’après le principe de St Venant, en dehors des zones voisines des points d’application des efforts concentrés : • • Les contraintes normales σ(x,y,z) dépendent uniquement de My, Mz Les contraintes tangentielles τ(x,y,z) dépendent uniquement de Vy, Vz C’est-à-dire, le gauchissement des sections engendré par la présence des contraintes de cisaillement ne modifie pas la distribution plane des contraintes normales longitudinales. σ(x,y,z) = My(x) z /Iy - Mz(x) y /Iz Notre poutre n’est soumise à aucune action tangente sur sa surface latérale. Alors on peut démontrer à partir de l’équilibre d’une tranche infiniment petite (d’épaisseur dx), de section ∆ et contour Γ que : ∫Γ τn ds = -Vz / Iy S*y - Vy / Iz S*z Avec : s l’abscisse curviligne de Γ ; S*y = ∫∫∆ z dy dz moment statique de la surface hachurée ∆ par rapport à Gy. S*z = ∫∫∆ y dy dz moment statique de la surface hachurée ∆ par rapport à Gz. Iy = inertie de la section totale par rapport à Gy Iz = inertie de la section totale par rapport à Gz Par convention, τn est compté positivement suivant la normale extérieure à la surface hachurée ∆. 9 Geles Boned mai-2014 Du fait de la loi de Cauchy de parité des contraintes tangentes sur deux facettes perpendiculaires : Du fait de la même loi de Cauchy : τ est forcément parallèle aux contours extérieurs de notre poutre, qui n’a aucune action tangente sur sa surface latérale : τn = 0 ; τ = τt Si le contour extérieur de notre poutre est anguleux, τ est forcément nul, en absence d’action tangente sur sa surface latérale : τ1 = τ2 = 0 ; τ = 0 10 Geles Boned mai-2014 2.2-Poutre à plan moyen chargée dans son plan La formule de Jouravsky est l’application directe de la formule précédente pour une coupure horizontale sur une poutre soumise à un tranchant vertical : ∫Γ τ(y,z) ds = -Vz / Iy S*y(z) En général τ(y,z) n’est pas constant le long de la courbe Γ mais on peut définir un cisaillement moyen τ(z) dont la valeur absolue est : τ(z) = Vz S*y(z) / (b(z) Iy), avec b(z) la largeur AB. Cette formule est souvent notée : τ = V µ / (b I) Le cisaillement maximum dans la section se produit à l’endroit où le moment statique µ = S*y(z) est maximum, soit le centre d’inertie G. En appelant Z = I / µmax le « bras de levier » du couple élastique dans la section, on peut écrire : τmax = Vz / (b Z) = Vz / Ω’ Pour chaque forme de section, on peut définir une « section réduite » Ω’ = b Z telle que le rapport Vz / Ω’ fournit la valeur de la contrainte de cisaillement maximale. 2.3-Déformations d’effort tranchant Une tranche de poutre de longueur dx soumise à My(x) et Vz(x) possède une énergie potentielle de déformation élastique d’expression comme ci-après pour l’unité de longueur de poutre : U = dW/dx = 1/2 ∫∫S (σ²/E + τ²/G) dy dz Avec E le module de Young du matériau constitutif de la poutre et G = E / (2(1+ν)) son module de glissement. L’intégrale est étendue à toute la section droite S de la poutre. Le premier terme σ²/E correspond à l’énergie de déformation en flexion, le deuxième τ²/G à l’énergie de déformation par effort tranchant. 11 Geles Boned mai-2014 Comme d’après le principe de St Venant σ ne dépend que de My et τ ne dépend que de Vz, on peut dissocier les deux termes de flexion et tranchant. Le deuxième terme dû au tranchant est souvent négligé devant le premier. Ceci est admissible si la poutre est suffisamment élancée, avec des sections lentement variables et courbures modérées. Mais attention aux cas particuliers où le fait de négliger la déformabilité à l’effort tranchant peut devenir inacceptable ! En toute rigueur donc, le terme 1/2 ∫∫S τ²/G dy dz doit être pris en compte. Il évalue la déformation qu’induit l’effort tranchant Vz et qui prend la forme d’un déplacement relatif des parties de gauche et de droite de la tranche de poutre d’épaisseur dx : L’énergie potentielle spécifique doit être égale au travail réversible de l’effort tranchant sur le déplacement relatif des sections de la tranche de poutre qu’il induit : dWτ / dx = 1/2 ∫∫S τ²/G dy dz = -1/2 dv/dx Vz On obtient une expression du type dv/dx = -Vz /(G Ω1) dv/dx se mesure en m/m Ω1 est la section réduite à l’effort tranchant, à prendre en compte pour le calcul de la déformation d’effort tranchant. Ω1 dépend uniquement de la géométrie de la section. Ω1 = 1/I²y ∫ S²y(z) / b(z) dz 12 Geles Boned mai-2014 2.4-Sections courantes Pour Ω1 on utilise des expressions approchées. Pour les formes usuelles on peut retenir : Ω = aire de la section droite Ω’ = section réduite pour le calcul de la contrainte maximale sous effort tranchant Ω1 = section réduite pour le calcul de la déformation sous effort tranchant Rectangle Ω=bh Ω’ = 2/3 Ω h Ω1 = 5/6 Ω b Cercle de rayon R Ω = π R² Ω’ = 3/4 Ω Ω1 = 9/10 Ω Ellipse Ω = π/4 b h Ω’ = 3/4 Ω h b 13 Geles Boned mai-2014 Losange Ω = D d /2 Ω’ = 8/9 Ω D Ω1 = 30/31 Ω d Trapèze b Ω = (B + b) h /2 Ω’ = 2/3 Ω B Anneau de rayon Ri intérieur, Re extérieur Ω = π (Re²-Ri²) Ω’ = 3/4 Ω (1-Ri/Re) [1+(Ri/Re)²]/[1-(Ri/Re)3] Anneau de faible épaisseur (e) et rayon R extérieur. e < R/10 Ω = 2π R e Ω’ = 1/2 Ω Ω1 = 1/2 Ω 14 Geles Boned mai-2014 Aide-mémoire : Sous un tranchant vertical Vz : │τ│ = Vz µ / (b Iy) dMy(x)/dx = Vz τmax = Vz / Ω’ avec Ω’ = Z b Vz µ / Iy = effort de glissement longitudinal par unité de longueur de poutre. Déformation de tranchant Vz = déplacement relatif de deux sections voisines de dx = translation dv parallèlement à Vz. dv/dx = -Vz / (G Ω1) Avec G = E / (2(1+ν)) et Ω1 = section réduite à l’effort tranchant 15 Geles Boned mai-2014 2.5-Exercice n°2 Exercice n°2 Poutre droite de section constante, chargée dans son plan, soumise à My et z E = ν = G = h = 0.5 Vz = 30000 0.2 12500 0.3 MN Mpa Mpa m y b = 0.3 m Déterminez la distribution de Déterminez la section réduite d'effort tranchant Ω1 Comparez la déformation d'effort tranchant avec celle due à la flexion pour une console de longueur l chargée par une force F à son extrémité z F = 0.3 MN x l = 5 m 16 Geles Boned mai-2014 3-Calcul du cisaillement dû au tranchant dans les sections à parois minces indéformables 3.1-Section à parois minces ouverte L’application de la théorie élémentaire établie dans le cas d’une poutre à section pleine est licite dans le cas d’une poutre à parois minces ouverte moyennant le respect des conditions suivantes : • • • • La section est rapportée à ses axes principaux d’inertie Gy, Gz La section est convenablement raidie transversalement pour pouvoir être considérée comme indéformable La poutre est à fibres parallèles Les coupures le long desquelles on calcule le cisaillement τn sont perpendiculaires à la ligne médiane de la section Γ (d’abscisse curviligne s) Les contraintes τ(s) dues à l’effort tranchant sont contenues dans le plan de la section droite de la poutre et sont uniformément réparties dans l’épaisseur e(s) des parois. En appelant φ = τe le flux de cisaillement au point courant du profil : φ = - Vz S*y / Iy – Vy S*z / Iz Avec S*y = ∫Γ* z e ds S*z = ∫Γ* y e ds 17 Geles Boned mai-2014 3.2-Exercice n°3 z Exercice n°3 Soit un tablier de pont à deux poutres B es y G ea h b Gz est axe de symétrie de la section. Calculez l'épure du flux de cisaillement engendré par Vy Calculez l'épure du flux de cisaillement engendré par Vz 18 L= B= b= h= es = ea = E= ν= Vy = Vz = 30 15 8.4 2.775 0.45 0.95 40000 0.15 1 1 m m m m m m Mpa MN MN Geles Boned mai-2014 3.3-Section à parois minces fermée L’application de la théorie élémentaire établie dans le cas d’une poutre à section pleine est licite dans le cas d’une poutre à parois minces fermée moyennant le respect des conditions suivantes : • • • • La section est rapportée à ses axes principaux d’inertie Gy, Gz La section est convenablement raidie transversalement pour pouvoir être considérée comme indéformable La poutre est à fibres parallèles Les coupures le long desquelles on calcule le cisaillement τn sont perpendiculaires à la ligne médiane de la section Γ (d’abscisse curviligne s) Si l’on effectue deux coupures normales au contour moyen, la différence de flux de cisaillement entre les deux coupures vaut : φ = - Vz S*y / Iy – Vy S*z / Iz Dans certains cas particuliers, comme celui-ci-dessous, d’une poutre de section « unicellulaire » à plan moyen soumise uniquement à un effort tranchant dans son plan moyen, le cisaillement est nul sur l’axe de symétrie. Alors la formule ci-dessus permet de calculer le flux en tout point. 19 Geles Boned mai-2014 Dans un cas général, par exemple d’une poutre à n « cellules », on doit alors pratiquer par la pensée n coupures longitudinales comme le montre la figure suivante : Au droit de chaque coupure on applique un système auto-équilibré de flux de cisaillement φj = Xj ϕj Où Xj est une grandeur scalaire matérialisant l’intensité du flux de cisaillement inconnu φj Le flux total dans la section est φ = φiso + ∑𝑛1 𝑋𝑗 𝜑𝑗 φiso est le flux de cisaillement dû à l’effort tranchant calculé dans la section rendue « isostatique » par les coupures, comme s’il s’agissait d’une section ouverte. Les flux inconnus Xj constituent la solution du système linéaire suivant, ce qui revient à imposer qu’il n’existe pas de glissement relatif au droit des « lèvres » ou « coupures » : ∀ i = 1,…,n ∑𝑛1 𝛿𝑖𝑗 𝑋𝑗 + 𝛿𝑖, 𝑖𝑠𝑜 = 0 En adoptant la même convention de signe pour le sens de rotation du flux dans toutes les cellules: 𝛿𝑖𝑖 = � 𝑑𝑠/𝑒 𝑖 𝛿𝑖𝑗 = − � 𝑑𝑠/𝑒 𝑖𝑗 20 Geles Boned mai-2014 Où ∮𝑖 ∫𝑖𝑗 𝛿𝑖, 𝑖𝑠𝑜 = ∮𝑖 φiso ds/e = -Vz ∮𝑖 S*y ds/e / Iy -Vy ∮𝑖 S*z ds/e / Iz désigne une intégrale portant sur le contour complet de la cellule i. une intégrale portant sur la partie commune (éventuellement nulle) aux cellules i et j. 3.4-Exercice n°4 z Exercice n°4 Soit un tablier de pont caisson soumis uniquement à un effort tranchant vertical B B= 12.75 es G b= 5.9 y ea h h= 3.2 ei es = 0.25 ea = 0.3 b ei = 0.25 Gz est axe de symétrie de la section. Vz = Calculez de l'épure du flux de cisaillement engendré par Vz Calculez de l'épure des contraintes de cisaillement engendrées par Vz 21 m m m m m m 9 MN Geles Boned mai-2014 4-Justifications à l’effort tranchant (EN 1992-1-1 et EN 1992-2) 4.1-Justifications à l’ELU dans l’âme Une poutre en béton de section constante, dont l’âme est ≪ fissurée avec un angle θ ≫, peut être assimilée à une poutre triangulée définie comme suit : • • • • • membrure tendue = armatures longitudinales tendues ; membrure comprimée = zone comprimée de la poutre (béton et armatures longitudinales comprimées éventuelles) ; hauteur = distance entre les résultantes des efforts normaux dans les deux membrures (bras de levier) ; éléments comprimés = bielles de béton inclinées d’un angle θ sur la ligne moyenne ; éléments tendus = armatures d’âme : inclinées d’un angle α sur la ligne moyenne ; de section Asw par nappe ; espacées de s mesuré parallèlement a la ligne moyenne. Modèle du treillis de Mörsch Dans l’EN 1992-1-1 §6.2 sont traitées les justifications à l’effort tranchant. Dans le cas du béton précontraint, l’effort tranchant ultime de calcul VEd s’obtient sous la combinaison suivante, schématiquement, en supposant que vis-à-vis de la vérification en cours la précontrainte a un effet favorable : 1.35 G + P + 1.35 Q (si charges variables routières) 1.35 G + P + 1.5 Q (si charges variables autres) 22 Geles Boned mai-2014 La précontrainte est destinée à avoir le plus souvent un effet favorable. En effet, par exemple, les câbles sont ancrés en extrémité de façon à apporter une composante verticale qui « réduit » l’effort tranchant final sur les sections dans ces zones à tranchant important : α L’effort de précontrainte se décompose en : • • Une composante horizontale ∑ Pi cos αi Une composante verticale -∑ Pi sin αi qui vient en déduction de l’effort tranchant dû aux charges permanentes et aux charges d’exploitation. C’est ainsi que l’effort tranchant de calcul et l’effort normal concomitant valent : VEd = 1.35 VG + 1.35 VQ -∑ Pi sin αi Nconc = ∑ Pi cos αi Largeur d’âme de calcul bw,nom (à l’endroit le plus défavorable): si gaines métalliques injectées si gaines non injectées ou précontrainte non adhérente bw = la plus petite largeur de la section, comprise entre la membrure tendue et la membrure comprimée. Si l’on définit : VRd,c = Effort tranchant admissible dans la section en l’absence d’armatures de tranchant VRd,max = Effort tranchant admissible dans la structure pour éviter l’écrasement des bielles par compression VRd,s = Effort tranchant admissible dans la section en fonction des aciers de tranchant mis en place Dans les régions où VEd < VRd,c il n’y a pas d’aciers de tranchant fournis par le calcul ; On dispose un ferraillage minimal. Dans les régions où VEd > VRd,c il faut mettre en place un ferraillage de tranchant tel que : VEd < VRd,s (résistance des armatures de cisaillement) et VEd < VRd,max (résistance des bielles comprimées) 23 Geles Boned mai-2014 Résistance en absence d’aciers de tranchant : Avec une valeur minimale : Avec : CRd,c = 0.18/ γC La première expression de VRd,c faisant intervenir le ratio ρl a du sens pour des sections rectangulaires mais pas tellement pour des caissons. Dans ce dernier cas, c’est la valeur minimale de VRd,c (donnée dans la deuxième expression) qu’il convient de retenir. k1 = 0.15 vmin = 0.053/γC k3/2 fck1/2 pour les poutres. Dans le cas des éléments comportant des armatures d’effort tranchant verticales, la résistance à l’effort tranchant VRd est la plus petite des valeurs ci-dessous : 24 Geles Boned mai-2014 Vérification de la résistance en compression des bielles : ν1 = ν Valeur de αcw : Détermination du ferraillage nécessaire à l’effort tranchant : VEd < VRd,s d’où Asw / s ≥ VEd / (z fywd cotgθ) Dispositions constructives (EN 1992-1-1 §9) : Ferraillage minimal d’effort tranchant dans les poutres : ρ w min = (0.08 f ck ) / f yk Espacement longitudinal maximal des armatures : s < sl max = 0.75 d (1 + cotgα) st max = 0.75 d ≤ 600mm Espacement transversal maximal des armatures : 25 Geles Boned mai-2014 Choix de l’inclinaison des bielles : Dans l’EN 1992-1-1 l’inclinaison des bielles peut être librement choisie dans l’intervalle : 1 ≤ cotg θ ≤ 2.5 en compression simple [1+σct/fctm]1/2 ≤ cotg θ ≤ 2.5 [1+σct/fctm]1/2 en traction, avec σct la traction au centre de gravité (-fctm<σct<0) D’après la théorie du cercle de Mohr, on a vu que la contrainte principale de compression forme un angle θ avec la fibre moyenne, de sorte que : tg(2θ) = 2τ/σ Les contraintes principales de traction sont perpendiculaires à cette direction. En béton armé (cercle en pointillés ci-dessous) σ = 0 et 2θ = 90°. Les bielles sont donc inclinées à 45° par rapport à la fibre moyenne. τ V{σ(θ) ; τ(θ)} 2θ σmin Ο C σmax σ H{0 ; τ(θ)} En béton précontraint (cercle en trait plein) la compression amenée par les câbles déplace le cercle vers la droite, diminue les tractions σmin, et modifie l’inclinaison des bielles, qui sont plus proches de l’horizontale. Le choix de l’angle θ n’est pas anodin et a plusieurs conséquences antagonistes dont l’incidence est à prendre en compte conjointement : Augmenter l’inclinaison des bielles (diminuer θ donc) a pour effets : • Effet positif : • Diminuer la quantité d’aciers transversaux nécessaires (car cotgθ augmente) • Effets négatifs : • Diminuer l’effort admissible de compression dans les bielles (car (cotgθ + tgθ) augmente) • Les aciers longitudinaux de flexion sont augmentés par suite du décalage de la courbe des moments de 0.5 z cotgθ En effet, l’inclinaison des bielles du treillis induit un effort de traction supplémentaire dans les membrures, de valeur ∆Ftd = 0.5 VEd (cotgθ – cotgα). Pour des éléments comportant un 26 Geles Boned mai-2014 ferraillage d’effort tranchant cet effort ∆Ftd peut être obtenu par un décalage de la courbe des moments de al = z (cotgθ – cotgα)/2 27 Geles Boned mai-2014 4.2-Justifications à l’ELU à la jonction membrure - âme Le modèle bielles-tirants a été adapté à cette configuration pour pouvoir déterminer les armatures de couture à la jonction membrure – âme. La contrainte de cisaillement longitudinale vEd développée à la jonction entre un côté de la membrure et l’âme, est déterminée par la variation d’effort normal (longitudinal) appliqué à la partie de membrure considérée. vEd = ∆Fd / (hf ∆x) Dans le cas du béton précontraint, et des caissons, en absence d’efforts concentrés apportant de brusques variations d’effort normal dans les hourdis, il est plus judicieux de recourir aux expressions classiques de la RDM et de calculer : vEd = VEd S / (hf I) Où S est le moment statique de la partie de membrure concernée Choix de l’inclinaison des bielles θf : L’en 1992-1-1 prescrit de limiter l’inclinaison des bielles θf à : 28 Geles Boned mai-2014 Vérification de la résistance en compression des bielles : Afin d’éviter l’écrasement des bielles de compression dans la membrure, il convient de vérifier : Détermination des armatures transversales de couture par unité de longueur Asf/sf : Dans le cas où le cisaillement entre membrure et âme est combiné à la flexion transversale : • Règle forfaitaire de cumul tranchant / Flexion transversale : EN EC2-1-1 – Section 6 - §6.2.4(5) : A=max{Acis ; 1/2Acis+Aflexion transversale}. Avec Acis est la section d’aciers passifs nécessaire pour équilibrer les cisaillements maximaux d’effort tranchant/torsion et de diffusion. • Vérification de la compression des bielles en béton : Dans l’expression vEd ≤ ν fcd sin θf cos θf il convient de réduire la valeur de hf à hf,red = hf – hauteur comprimée à l’ELU en flexion transversale (C’est-à-dire, il convient de calculer la contrainte de cisaillement vEd sur la base de hf,red) Nota : Pour plus de détails sur ces règles de cumul consultez le §4.3 du Guide SETRA « Eurocode 2 – Application aux ponts-routes en béton - Guide méthodologique » 29 Geles Boned mai-2014 4.3-Effet Résal – Ponts à sections variables Sur un pont à hauteur variable (en caisson par exemple) l’hypothèse de poutre à fibres parallèles n’est plus valable. Le problème se complique beaucoup car il n’y a plus nullité de contraintes normales sur les facettes parallèles à la fibre moyenne. Résal a proposé une méthode d’évaluation des contraintes de cisaillement pour les poutres à hauteur variable et section pleine. Se basant sur cette méthode et sachant que les membrures minces des sections de hauteur variable en T ou en caisson « canalisent » les contraintes normales le long de leur feuillet moyen, on peut estimer la contrainte tangente maximale* dans les âmes en prenant en compte un effort tranchant « réduit » dans les âmes : VEd – Vccd – Vtd Où VEd est le tranchant agissant de calcul Vccd = composante d’effort tranchant de la force de compression, dans le cas d’une membrure comprimée inclinée Vtd = composante d’effort tranchant de la force dans l’armature tendue, dans le cas d’une membrure tendue inclinée Vérifications qu’il convient de réaliser : Vérification de la résistance en compression des bielles : VEd – Vccd – Vtd ≤ VRd,max Détermination des armatures d’effort tranchant par unité de longueur : Si VEd ≤ VRd,c aucune armature d’effort tranchant n’est nécessaire par le calcul (ferraillage minimal à mettre en place). Si VEd > VRd,c ; pour déterminer les armatures d’effort tranchant on considère une résistance à l’effort tranchant de l’élément égale à VRd,s + Vccd + Vtd (*) La variation de hauteur de la poutre doit rester modérée. 30 Geles Boned mai-2014 Imaginons par exemple la section d’un tablier de pont caisson près d’un appui intermédiaire. La section est soumise à un moment M négatif et un tranchant V négatif : Sous ce torseur, le hourdis inférieur est fortement comprimé ; Le hourdis supérieur peut être faiblement comprimé ou éventuellement tendu. Pour faciliter la compréhension, imaginons que la fibre moyenne du pont est horizontale. Si le hourdis supérieur est tendu, la « contribution » à la reprise de l’effort tranchant par les deux membrures est « favorable », soulageant les âmes : Si le hourdis supérieur est comprimé, la « contribution » à la reprise de l’effort tranchant par celui-ci est « défavorable », pénalisant la valeur du tranchant repris par les âmes. Naturellement le hourdis inférieur joue toujours un rôle « favorable ». Comme le hourdis inférieur est toujours nettement plus comprimé que le supérieur dans ce cas de figure l’effet global reste « favorable », mais dans un cas général et en fonction des cas de charge l’effet Résal pourrait être globalement « défavorable ». 31 Geles Boned mai-2014 Rappelons juste que la « contribution » des membrures inclinées par effet Résal se calcule en tenant compte uniquement des parties de membrures « débordant des âmes » : 32 Geles Boned mai-2014 4.4-Vérifications à l’ELS pour les âmes L’Annexe QQ de l’EN 1992-2 tente de formuler la maîtrise de la fissuration d’effort tranchant par cisaillement des âmes. Dans le cadre de ce cours, nous retiendrons la condition σ1 ≤ fctb = (1 – 0.8 σ3/fck) fctk0.05 33 Geles Boned mai-2014 4.5-Exercice n°5 (suite de l’exercice n°4) z Exercice n°5 (Suite de l'Exercice n°4) Soit un tablier de pont caisson soumis uniquement à un effort tranchant vertical B B= 12.75 es G b= 5.9 y ea h h= 3.2 ei es = 0.25 ea = 0.3 b ei = 0.25 fck = 40 fywd = 435 Gz est axe de symétrie de la section. Vz = 9 Nconc = 40 Diamètre des gaines de précontrainte: 0.08 m Les gaines, métalliques, sont injectées m m m m m m Mpa Mpa MN MN Pour rappel, caractéristiques de la section: Aire de la section B es + 2 ea h + b ei = 6.583 m² Moment statique par rapport au hourdis supérieur, par exemple: 2 ea h² / 2 + ei b h = Distance entre G et le hourdis supérieur: vG = (2 ea h² / 2 + ei b h) / (B es + 2 ea h + b ei) = Distance entre G et le hourdis inférieur: vG' = h - vG = 7.792 m3 1.184 m 2.016 m Calculez les armatures d'effort tranchant dans les âmes Calculez les armatures de couture membrure - âme Vérifiez (à l'ELS) la maîtrise de la fissuration par cisaillement des âmes Calculez l'effet Résal en supposant que la hauteur du caisson varie linéairement entre 3.5m (appui) et 2.5m (travée) sur une distance de 60m 34 Geles Boned mai-2014 5-Bibliographie Projet et construction des ponts – Analyse structurale des tabliers de ponts (J.A Calgaro) Poutres à parois minces – Etude du cisaillement (J.A Calgaro) Eurocode 2 – Application aux ponts-routes en béton - Guide méthodologique (SETRA) EN 1992-1-1 et son Annexe Nationale EN 1992-2 et son Annexe Nationale Pratique de l’Eurocode 2 (J. Roux) 35