ecole nationale veterinaire de lyon
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ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON Année 2004 - Thèse n°134 ETUDE DE L’EXERCICE DES VETERINAIRES CONSULTANTS ET CONSULTANTS ITINERANTS ; APPLICATION A UN EXEMPLE. THESE Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 22 novembre 2004 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par M. Romain DURBEC Né le 20 mai 1980 à SAINT DENIS (93) 1 3 A Monsieur le professeur CARRET De la faculté de Médecine de Lyon, Pour l’honneur qu’il nous a fait d’accepter la présidence de notre jury de thèse, Hommages respectueux. A Monsieur le Professeur VIGUIER De l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon Pour avoir accepté d’encadrer la réalisation de ce travail, En témoignage de notre reconnaissance et de notre gratitude. Sincères remerciements. A Monsieur le Professeur ROGER De l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon, Qui nous a fait l’honneur de participer à notre jury de thèse. Sincères remerciements. A Monsieur le Docteur GIRY Qui est à l’origine de ce travail, Pour avoir accepté de me faire part de son savoir et pour les nombreux enseignements que j’ai tiré de mon stage à ses côtés. Sincères remerciements. 3 4 A mes parents, Pour l’enfance heureuse qu’ils m’ont donnée, pour m’avoir permis de m’épanouir dans tous les domaines de la vie. Pour l’éducation que vous m’avez apporté, pour tous les bons moments que je passe avec vous : chaque retour à Marseille est un réel plaisir, j’adore passer du temps avec vous. Et surtout pour tout l’amour que vous me donnez. Je vous aime très très fort même si je ne vous le dis pas souvent. A mes deux frères, Parfois complices, parfois concurrents, parfois amis, parfois ennemis, tous ces moments que nous avons passé ensemble nous ont permis de nous construire. Si on m’avait demandé de choisir, j’aurais choisi d’avoir deux frères, et c’est vous deux que j’aurais choisi. Juju, on est de plus en plus proche maintenant que la rivalité des frères du même âge n’existe plus, tu peux pas savoir comme ça me fait plaisir. Cam, tu resteras toujours le petit, même si maintenant tu dragues les gonzesses et si bientôt c’est toi qui me mettras des baffes. Je vous adore tous les deux. A Estelle, Je n’écrirai pas ces deux petits mots que je préfère te chuchoter même si je les pense très fort. A mes grands-parents, Chanceux que je suis de tous vous avoir eu pendant toutes ces années ! Tous ces moments passés avec vous n’ont pas de prix. Papi et Mami (ou les minots), j’aime à vous taquiner, mais comme on dit, qui aime bien châtie bien. Grand-Maman, on n’est pas obligé de taquiner pour aimer. Tu es la reine de la cuisine provençale. Grand-papa, tu n’es plus là depuis peu mais dans nos cœurs pour toujours. Ta personnalité faisait de toi un homme aimé de tous. Tu nous manques beaucoup. Mamie de Nice, arrière grand-mère de l’âge d’une grand-mère, tes petits plats resteront gravés, mais pas autant que l’amour que tu nous donnais, et tu sais qu’il était réciproque. A tous les autres membres de ma famille, A tous mes oncles et tantes, à tous mes cousins, à Lucas, premier de la nouvelle génération. Les fêtes de famille sont toujours une réussite, elles sont malheureusement trop rares. Vous comptez tous pour moi. 5 6 A mes amis de Marseille, A Gaël, amis et voisin depuis tout jeune. A tous ces dimanches passés dans les collines de la Treille, à nos vacances ensembles. Tous ces bons moments passés et à venir ont créé une amitié forte malgré la distance souvent importante (tu pourrais pas rester en place un peu !). T’es mon gâté. A Marion et Clem, les deux grandes sœurs et amies. A JC, l’international lover. A croire que t’aimes pas les françaises. Je vous souhaite tout plein de bonheur à toi et Sonja. A Nadir, le plus adorable des bicots. A quand les vacances ensembles au Sénégal ? A Denis, le plus adorable des chinois. A ton inspiration de tous les jours, à ton PQ, au tein rougeot que tu prends dans les bons moments !!! A Sylvain, de loin le plus fou de la bande. A tes coiffures, tes percings, tes barbes dessinées. Reviens, c’est loin la Belgique. A Giovani, le plus adorable des noirs. A tes talents de narrateur et surtout à ta bonne humeur. A mes amis vétos, A Betty, ati de la haute-Bigue. A la bonne gouleille, aux kiky-coca-galous des soirées corses. Fêtard quand il le faut, plus sérieux à Mermoz, aux douches du dimanche de garde, à nos années d’amitié. Vive l’ASSE, surtout quand elle se prend des roustes au Vélodrome. Je vous souhaite plein de bonheur à toi et à Schnodule. A Zous, pour ces quatre années de concubinage. AAAAhhhhhhhhh !!!!!!!! AAAAhhhh aaahh aahh ah ah ah !!! (J’étais obligé de la mettre celle là). A notre amitié toujours aussi solide, à nos vacances passées et à venir. A ton morbier, ton ski, ta montagne, ta construction du temps. A quand les prochaines ballades dans les mélèzes à la recherche des blaises ? A Zimm, à ta gentillesse et ta disponibilité. A nos instants knacki-mayo, à tes talents de chanteur (« belle, c’est un mot qu’on dirait inventé pour elle »), de Robin des bois et de cueilleur de champignons, à ton bronzage mode pêcheur. Et surtout, aux nombreux apéros qu’on va prendre chez notre récente voisine. A Chtibounette, pour les charges de Benasi que tu perdais tout le temps, pour tes cours particuliers de cuisine, pour les pétanques, les Pastis, les Worms et tous ces bons moments passés ensembles. Tu fais partie des vrais amis, même si t’es loin à Luzy (quelle rime !) A Joce, Antoine et Cathou, vous formez une jolie petite famille. Votre art de recevoir et votre convivialité nous fait toujours apprécier les instants à vos côtés. A Toutoun et Toum, unis par les liens du mariage, vous êtes un modèle de bonheur pour nous. A Bastide, le bébé de Tarvel, adepte du mas provençal, on n’a pas le temps de s’ennuyer avec toi. Ben Harper à tes heures perdues, tu nous Gleyzolles les oreilles, espèce de vérole. Expert en Collin-Macray Rallye, tu auras su animer notre fin de colloc’. A Lolo, le demi-tarvellien. Gas du ch’nord, tu es sincère en amitié et en apéro. Que ta stabilité en amour perdure, on sait comme tu as un cœur d’artichaut. A Marianus et à Cédric, père et fils, notre collaboration et notre entente a toujours été des meilleures, que ce soit en clinique, en coinche, en baby-foot ou en whisky-coca. A Alliage, Baba, Pat, Tyboun, pour tous les bons moments de fête, de boums, le ski, l’accueil, la revue et tous ces instants qui nous ont unis. 7 8 Aux filles des Mouilles, bien que maintenant dispersées, vous êtes toutes les trois des filles géniales. A Emilie, pour tout ce que tu nous apporte à moi et à Estelle. A notre futur WE à la braderie de Lille avec toi et à ta Pipite qui me kif’ enfin. Au groupe 6, pour notre entente improvisée mais bonne et durable. On s’est quand même bien trouvés. Aux internes de Lyon, à la bonne intégration de nos trois Belges dans l’équipe. Aux poulots, avec une pensée très particulière pour ma micropoulotte, pour sa petite bouille attendrissante et pour le plaisir que j’ai quand je te croise. Aux amis d’Estelle devenus mes amis : A Flo, aux Cédrics et à Cécile, je vous apprécie beaucoup. 9 10 PLAN LISTE DES TABLEAUX………………………………………………………………………..…………14 LISTE DES FIGURES………………………………………………………………………………………16 TABLE DES ANNEXES…………………………………………………………………………...………17 INTRODUCTION……………………………………………………………………………………………19 I. Présentation de l’activité de consultant itinérant et de consultant .........................20 A. Cadre ordinal ..............................................................................................................20 1. Code de déontologie .............................................................................................20 a) Le consultant a une activité spécialisée :.......................................................20 b) Lieux d’activité :..................................................................................................21 c) Consultant ou consultant-itinérant : ................................................................21 d) Relation consultant-référent :...........................................................................21 2. a) b) c) B. Application à un exemple......................................................................................22 Le consultant a une activité spécialisée :.......................................................22 Relation consultant- référent :..........................................................................23 Lieux d’activité :..................................................................................................23 La spécialisation : évolution et création d’un statut ..............................................24 1. Les formations pour devenir spécialiste.............................................................24 2. La validation des acquis de l’expérience (VAE), une voie de spécialisation en cours d’élaboration...................................................................................................27 a) Législation concernant la VAE.........................................................................27 (1) Les modalités d’inscription en vue de l’obtention du diplôme : ..........28 (2) Les modalités de reconnaissance de la validation des acquis d’expérience : .........................................................................................................28 (3) Les instances responsables de l’organisation de la procédure de VAE : ......................................................................................................................28 (4) La situation actuelle :.................................................................................29 b) Intérêts de la VAE dans notre profession ......................................................30 C. 1. 2. D. La vision de la spécialité vétérinaire à travers la presse .....................................31 La vision des vétérinaires référents ....................................................................31 La vision des clients ..............................................................................................33 L’évolution de notre profession vers la spécialisation..........................................34 1. Augmentation de l’activité spécialisée................................................................34 2. Nécessité de vétérinaires itinérants ....................................................................35 3. Place de la communication ..................................................................................35 11 II. Enquête sur l’activité d’un vétérinaire consultant en chirurgie (de 1993 à 2003) 37 A. Matériel et méthode...................................................................................................37 1. a) b) Matériel ....................................................................................................................37 Le fichier clinique ...............................................................................................37 Le questionnaire.................................................................................................38 a) b) Méthode...................................................................................................................38 Traitement des données du fichier clinique ...................................................38 Traitement des données du questionnaire ....................................................39 2. B. Résultats......................................................................................................................40 1. Etude des résultats du fichier clinique ................................................................40 La clientèle vétérinaire ......................................................................................40 (1) Type d’activité.............................................................................................40 (2) Fréquence du recours au consultant ......................................................41 (3) Répartition géographique .........................................................................43 (4) Evolution de l’activité dans le temps.......................................................46 b) La population animale .......................................................................................47 (1) Les espèces................................................................................................47 (2) Les races.....................................................................................................49 (3) Les âges ......................................................................................................51 c) L’activité chirurgicale .........................................................................................52 (1) Les affections chirurgicales ......................................................................52 (a) Comparaison tissus mous/chirurgie orthopédique ...........................52 (b) Les affections chirurgicales chez le chien..........................................53 (c) Les affections chirurgicales chez le chat ..........................................58 (2) Les traitements chirurgicaux les plus courants .....................................60 (a) Techniques chirurgicales sur les fractures des membres et du bassin ..................................................................................................................60 (b) Techniques chirurgicales sur l’articulation coxo-fémorale...............62 (c) Techniques chirurgicales sur la luxation rotulienne..........................63 a) 2. C. Etude des résultats du questionnaire .................................................................64 a) Proportion de réponses ; qui a répondu ?......................................................64 b) Raisons et fréquence du recours à un « spécialiste » .................................65 c) Plutôt itinérant ou consultant ? ........................................................................66 d) Les propositions d’amélioration des services................................................70 Discussion...................................................................................................................71 1. Les difficultés rencontrées....................................................................................71 2. a) b) c) Analyse du fichier...................................................................................................72 La clientèle vétérinaire ......................................................................................72 La population animale .......................................................................................74 L’activité chirurgicale .........................................................................................75 (1) Les affections chirurgicales ......................................................................75 (a) Les affections chirurgicales chez le chien..........................................76 12 (b) Les affections chirurgicales chez le chat............................................77 (2) Les traitements : quelques exemples .....................................................78 (a) Techniques chirurgicales sur les fractures des membres ...............78 (b) Techniques chirurgicales sur l’articulation coxo-fémorale...............79 (c) Techniques chirurgicales sur la luxation rotulienne..........................80 3. Analyse du questionnaire .....................................................................................81 CONCLUSION……………………………………………………………………………………………….85 ANNEXES…………………………………………………………………………………………….……….87 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………..……..………………107 13 LISTE DES TABLEAUX : Tableau 1 : REPARTITION DES STRUCTURES VETERINAIRES EN FONCTION DE LEUR ACTIVITE (1998-2003)……………………………………………………………………………………..40 Tableau 2 : EVOLUTION DE LA REPARTITION DES VETERINAIRES REFERENTS EN FONCTION DU NOMBRE DE CAS REFERES PAR AN…………………………………………...41 Tableau 3 : REPARTITION DES CLINIQUES ET DES ACTES EN FONCTION DE LA ZONE D’ACTIVITE (1998-2003)…………………………………………………………………………43 Tableau 4 : EVOLUTION DE LA PART DE L’ACTIVITE ITINERANTE (en pourcentage des chirurgies effectuées) DEPUIS LE CONTRAT DE COLLABORATION AVEC LA CLINIQUE DE CHARBONNIERES (1er avril 2001)…………………………………………………………………45 Tableau 5 : NOMBRE D’ACTES PAR AN (thèse d’Agnès Borrel-Frasson)...…………………46 Tableau 6 : NOMBRE D’ACTES EN FONCTION DU MOIS ET DE L’ANNEE……………..46 Tableau 7 : REPARTITION DES ACTES CHIRURGICAUX EN FONCTION DE L’ESPECE ET DE L’ANNEE …………………………………………………………………………………………… 47 Tableau 8 : REPARTITION DES RACES DE CHIENS EN FONCTION DU NOMBRE DE CHIRURGIES REALISEES ENTRE 1998 ET 2003 ………………………………………………… 49 Tableau 9 : REPARTITION DES RACES DE CHATS EN FONCTION DU NOMBRE DE CHIRURGIES REALISEES ENTRE 1998 ET 2003………………………………………………… 50 Tableau 10 : REPARTITION DES CHIENS EN FONCTION DE LEUR AGE ET DE L’ANNEE…………………………………………………………………………………………………….. 51 Tableau 11 : REPARTITION DES CHATS EN FONCTION DE LEUR AGE ET DE L’ANNEE ……………………………………………………………………………………………………….………….. 51 Tableau 12 : REPARTITION DES TYPES DE CHIRURGIES EN FONCTION DE L’ANNEE …………………………………………………………………………………………………………………... 52 Tableau 13 : REPARTITION DES AFFECTIONS CHIRURGICALES RENCONTREES CHEZ LE CHIEN EN FONCTION DE L’ANNEE …………………………………………………... 53 Tableau 14 : REPARTITION DES AFFECTIONS CHIRURGICALES RENCONTREES CHEZ LE CHIEN EN FONCTION DE LA RACE …………………………………………………... 55 Tableau 15 : REPARTITION DES AFFECTIONS CHIRURGICALES RENCONTREES CHEZ LE CHAT EN FONCTION DE L’ANNEE ……………………………………………………. 58 Tableau 16 : REPARTITION DES AFFECTIONS CHIRURGICALES RENCONTREES CHEZ LE CHAT EN FONCTION DE LA RACE ……………………………………………………. 59 14 Tableau 17 : REPARTITION DES TECHNIQUES CHIRURGICALES EMPLOYEES POUR LE TRAITEMENT DES FRACTURES DES MEMBRES ET DU BASSIN (1998/2003) ……... 60 Tableau 18 : REPARTITION DES TECHNIQUES CHIRURGICALES EMPLOYEES POUR LE TRAITEMENT DES AFFECTIONS DE L’ARTICULATION COXO-FEMORALE (1998/2003) ………………………………………………………………………………………………….. 62 Tableau 19 : REPARTITION DES TECHNIQUES CHIRURGICALES EMPLOYEES POUR LE TRAITEMENT DES LUXATIONS DE ROTULE (1998/2003) ……………………………….. 63 Tableau 20 : NOMBRE DE VETERINAIRES AYANT REPONDU AU QUESTIONNAIRE ET PROPORTION DE CEUX FAISANT APPEL A NOTRE VETERINAIRE CONSULTANT EN FONCTION DES ZONES ………………………………………………………………………………… 64 Tableau 21 : LES RAISONS DU RECOURS A UN CONSULTANT ……………………………. 65 Tableau 22 : REPARTITION DE LA FREQUENCE DU RECOURS AU CONSULTANT EN FONCTION DU TYPE DE CHIRURGIE ……………………………………………………………... 65 Tableau 23 : REPARTITION DES VETERINAIRES EN FONCTION DE LA FREQUENCE DU RECOURS AU CONSULTANT ET DE LA ZONE ……………………………………………... 66 Tableau 24 : REPARTITION DU MODE DE RECOURS AU CONSULTANT EN FONCTION DE LA ZONE ………………………………………………………………………………………………... 66 Tableau 25 : LES RAISONS DE LA PREFERENCE DU RECOURS A L’ITINERANT ……. 67 Tableau 26 : LES AVANTAGES DE L’ACTIVITE ITINERANTE D’APRES LES VETERINAIRES REFERENTS INTERROGES ET SELON LES ZONES ………………………. 67 Tableau 27 : LES INCONVENIENTS DE L’ACTIVITE ITINERANTE D’APRES LES VETERINAIRES REFERENTS INTERROGES ………………………………………………………. 68 Tableau 28 : LES AVANTAGES A REFERER A CHARBONNIERES AUPRES DU Dr M. GIRY D’APRES LES VETERINAIRES REFERENTS INTERROGES …………………………... 68 Tableau 29 : LES INCONVENIENTS A REFERER A CHARBONNIERES AUPRES DE M. GIRY D’APRES LES VETERINAIRES REFERENTS INTERROGES …………………………... 69 Tableau 30 : LES PROPOSITIONS D’ AMELIORATION DES SERVICES DU Dr M. GIRY………………………………………………………………………………………………………….…70 15 LISTE DES FIGURES : Figure 1 : HISTOGRAMME DU TYPE D’ACTIVITE DES VETERINAIRES REFERENTS (1998-2003) ………………………………………………………………………………………..….………41 Figure 2 : HISTOGRAMME DE LA REPARTITION DES VETERINAIRES REFERENTS EN FONCTION DU NOMBRE DE CAS REFERES PAR AN …………………………………………. 42 Figure 3 : REPARTITION DES CLINIQUES EN FONCTION DE LA ZONE GEOGRAPHIQUE (1998-2003) ………………………………………………………………………... 44 Figure 4 : REPARTITION DES CAS EN FONCTION DE LA ZONE GEOGRAPHIQUE …. 44 Figure 5 : REPARTITION DES CHIRURGIES REALISEES EN TANT QU’ITINERANT OU A CHARBONNIERES ………………………………………………………………………………………… 45 Figure 6 : HISTOGRAMME DU NOMBRE DE CHIRURGIES PAR AN ……………………… 47 Figure 7 : REPRESENTATION DE L’IMPORTANCE DE CHAQUE RACE DE CHATS (1998/2003) ………………………………………………………………………………………………….. 50 Figure 8 : REPARTITION DES AFFECTIONS DU MEMBRE ANTERIEUR CHEZ LES RACES LES PLUS REPRESENTEES ………………………………………………………………….. 56 Figure 9 : REPARTITION DES AFFECTIONS DU MEMBRE POSTERIEUR CHEZ LES RACES LES PLUS REPRESENTEES ………………………………………………………………….. 57 16 TABLE DES ANNEXES : Annexe 1 : CODE DE DEONTOLOGIE VETERINAIRE …………………………………………. 89 Annexe 2 : LISTE DES DESV……………………………………………………………………………93 Annexe 3 : LISTE DES COLLEGES EUROPEEENS……………………………...…………………95 Annexe 4 : PLAQUETTE DE L’AFVCI (Association Française des Vétérinaires Consultants Itinérants)…………………………………………………………..………………………………..…………97 Annexe 5 : EXEMPLAIRE D’UNE FICHE CLINIQUE …………………………………………..101 Annexe 6 : SONDAGE DANS LE CADRE DE L’ETUDE DE L’EVOLUTION DE L’ACTIVITE D’UN CHIRURGIEN ITINERANT ET CONSULTANT AU BOUT DE 10 ANS DE CARRIERE …………………………………………………………………………………...…………103 Annexe 7 : LETTRE ACCOMPAGNANT LE QUESTIONNAIRE ……………………………….105 17 18 Introduction Depuis de nombreuses années, les vétérinaires doivent faire face à l’évolution des mentalités des propriétaires d’animaux de compagnie. En effet, pour ces derniers l’animal a de plus en plus d’importance. De ce fait, le soigner devient pour eux une priorité. Les clients sont donc de plus en plus demandeurs de soins et exigeants. Ils réclament une médecine vétérinaire adaptée, efficace et spécialisée, à l’image de la médecine humaine. Or, la médecine vétérinaire est en progrès constant. Nous avons accès à des moyens techniques et à des connaissances de plus en plus pointus et nombreux. Un vétérinaire ne peut donc pas maîtriser totalement toutes les spécialités vétérinaires. C’est la raison pour laquelle notre profession évolue vers la spécialisation de nombreux confrères : beaucoup de vétérinaires exercent aujourd’hui exclusivement dans leur spécialité. C’est ainsi que s’est développé l’ « exercice en référé ». Il prend d’ailleurs une importance croissante dans notre profession. Il existe deux modalités pour avoir un exercice spécialisé : être vétérinaire consultant ou consultant itinérant. La différence entre les deux étant que le second ne possède pas de domicile professionnel d’exercice, il exerce donc uniquement chez les confrères faisant appel à ses services. Dans le cadre de ma T1pro projet personnel, j’ai réalisé un stage de quatre mois chez un vétérinaire exerçant exclusivement en chirurgie référée (Marc GIRY). Celui-ci exerce selon les deux modalités citées précédemment. J’ai donc choisi d’étudier, au moyen de ma thèse, l’activité des consultants itinérants et des consultants. Il faut savoir qu’une thèse, traitant de l’activité du Dr Marc GIRY, avait déjà été réalisée il y a quelques années (thèse soutenue en 2000 par Agnès BOREL FRASSON). Depuis, son activité a évolué puisqu’il développe de plus en plus son exercice de consultant aux dépends de l’itinérance. Cette évolution constituera donc un des points forts de mon étude. En outre, il m’a semblé très intéressant de consacrer une grande partie de ma thèse à l’étude des généralités concernant l’activité des consultants et des itinérants. Mon étude s’articulera donc de la façon suivante : la première partie sera une étude générale de l’activité des consultants et des itinérants. Elle s’appuiera entre autres sur le code de déontologie, des articles de loi et des articles parus dans la presse. La partie suivante sera consacrée à l’étude d’un exemple d’activité chirurgicale en clientèle référée grâce à un questionnaire envoyé aux vétérinaires et au fichier clinique du Dr M. GIRY. J’exposerai d’abord les matériel et méthode utilisés. Puis nous analyserons les résultats. Enfin, nous discuterons de ces résultats, ce qui nous permettra de faire des comparaisons avec la thèse réalisée auparavant. 19 I. Présentation de l’activité de consultant itinérant et de consultant Cette partie aborde de façon générale l’activité des itinérants et des consultants selon plusieurs points de vue (légal, médias, formation, évolution). Elle sert de support à la deuxième partie. A. Cadre ordinal Nous allons nous appuyer sur le nouveau code de déontologie. Celui-ci est très récent puisqu’il date du décret n°2003-967 du 9 octobre 2003. 1. Code de déontologie Nous n’allons évidemment pas étudier la totalité du code de déontologie, mais nous nous limiterons aux parties concernant les vétérinaires spécialistes, qu’ils soient itinérants ou consultants. Nous prendrons donc les articles nous intéressant et méritant d’être commentés. Ces articles sont disponibles en annexe 1. Le texte en italique correspond à des extraits du code de déontologie. a) Le consultant a une activité spécialisée : Article R 242-34 : Il définit le titres que les vétérinaires ont le droit de porter. Il s’agit des « distinctions honorifiques et qualifications professionnelles reconnues par la République française » (Diplôme d’études fondamentales vétérinaires ou Diplôme Universitaire par exemple) et des « titres, diplômes, récompenses et autres qualifications professionnelles dont la liste est établie par le Conseil Supérieur de l’Ordre » ou CSO (DESV1, CEAV2, CES3…). Tout autre titre n’est donc pas légal. Pour être considéré comme spécialiste, il faut être titulaire d’un DESV. Des dérogations sont toutefois possibles et décrites dans l’article R812-39 du code rural. Il s’agit des vétérinaires « justifiant dans la spécialité concernée soit de titres, soit de travaux, soit d’une expérience professionnelle approfondie…Les autorisations sont délivrées par le ministre de l’agriculture, sur proposition d’une commission présidée par le directeur général chargé de l’enseignement au ministère de l’agriculture et composée d’enseignants et de professionnels nommés par arrêté après avis du Conseil National de la Spécialisation 1 Diplôme d’Etudes Approfondies Vétérinaires Certificat d’Etudes Approfondies Vétérinaires 3 Certificat d’Etudes Spécialisées 2 20 Vétérinaire », c'est-à-dire des spécialistes de fait. Il faut savoir qu’à l’heure actuelle il n’existe aucun spécialiste de fait mais cela est à l’étude pour les mois ou années à venir. Nous verrons cela plus en détail plus loin. Article R 242-59 : Il traite des conditions que doit remplir le vétérinaire spécialiste ; entre autre de l’obligation de posséder un équipement adapté. b) Lieux d’activité : Article R 242-51 : Il interdit l’activité vétérinaire foraine. L’activité doit être réalisée « dans un domicile professionnel autorisé, au domicile du client, au domicile du détenteur du ou des animaux ». En ce qui concerne l’itinérant : il travaille dans le domicile professionnel d’exercice du vétérinaire référent. Article R 242-52 : Il définit le domicile professionnel administratif comme le lieu retenu pour l’inscription au tableau de l’ordre. Tout vétérinaire doit en avoir un, même un itinérant. Article R 242-53 : Il définit le domicile professionnel d’exercice. Celui-ci ne peut être mobile et doit être unique pour un vétérinaire. Un vétérinaire itinérant n’en possède donc pas. c) Consultant ou consultant-itinérant : Article R 242-58 : C’est l’article le plus important pour cette étude : il est intitulé « vétérinaire consultant ou consultant itinérant ». On appelle vétérinaire consultant un vétérinaire qui intervient ponctuellement à la demande du praticien qui apporte ses soins habituellement à l’animal. Ce service peut avoir lieu au domicile professionnel d’exercice du référent ou du consultant. Le vétérinaire itinérant ne possède pas de domicile professionnel d’exercice. « L’activité de vétérinaire consultant ou de vétérinaire consultant itinérant dans un même lieu d’exercice ne peut être qu’occasionnelle et ne doit pas constituer une activité régulière assimilable, pour un vétérinaire consultant itinérant, à un exercice dans un domicile professionnel d’exercice, ou pour un vétérinaire consultant, à un second domicile professionnel d’exercice ». Cette phrase reste assez floue et laisse beaucoup de liberté aux itinérants puisqu’il n’y a aucune limitation chiffrée. Considère-t-on qu’une activité est régulière à partir de quatre, dix, quinze fois par mois ??? Quant aux responsabilités du référant et du consultant, là encore le code est très évasif : « le consultant est responsable avec le praticien de l’ensemble des soins dispensés, depuis la prise en charge de l’animal jusqu’au terme des soins » d) Relation consultant-référent : Article R 242-60 : Il traite des relations entre vétérinaire traitant et intervenant. Au-delà de ses capacités, un vétérinaire doit référer. Le choix du spécialiste appartient en dernier ressort au client. Les deux vétérinaires doivent collaborer, un échange d’informations 21 doit être fait dans les deux sens : le référent transmet les commémoratifs alors que le consultant doit faire parvenir au praticien un compte rendu écrit des interventions et prescriptions pratiquées. Article R 242-40 : Il définit les conditions à respecter pour établir un contrat entre vétérinaires. Ces contrats doivent être communiqués par écrit au conseil régional de l’ordre dans le mois suivant la signature. Je parle ici de ce type de contrats car un vétérinaire spécialiste peut être amené à en signer un avec un autre vétérinaire. Toute cette réglementation est en général très bien appliquée par les vétérinaires consultants. Ils mettent un point d’honneur particulier à garder un bon relationnel avec les vétérinaires référents pour lesquels ils sont en quelques sortes des prestataires de services : les référents leurs fournissent des cas spécialisés et c’est par l’intermédiaire de ces derniers que les consultants se font connaître auprès des clients. Cela est d’autant plus important que la publicité est interdite auprès des clients. Les consultants ne peuvent en effet promouvoir leurs compétences et leurs services qu’auprès des vétérinaires. Le vétérinaire consultant est donc dépendant du vétérinaire référent : pour continuer à se faire référer des cas, il doit acquérir la confiance de celui-ci. Cette confiance dépend de la compétence du consultant, mais surtout de la satisfaction des clients revenus chez leur praticien habituel. En effet, ce dernier n’a aucun intérêt à référer si son client ne revient pas par la suite. Les consultants sont donc très attentifs à cet élément. Ils insistent toujours beaucoup auprès des clients sur l’importance de réaliser le suivi de l’animal chez le praticien référent. Bien que ce code soit assez flou sous certains aspects, il nous renseigne quand même assez bien sur les conditions à respecter pour être consultant ou consultant itinérant. (code déontologie 2003) 2. Application à un exemple L’ activité du Dr M. GIRY nous servira d’exemple pour illustrer chaque point du Code de Déontologie (article par article). a) Le consultant a une activité spécialisée : Article R 242-34 : le Dr M. GIRY possède plusieurs titres et formations reconnues par le code de déontologie et dont il peut faire état : - il est ancien assistant de chirurgie à l’ENVL. - il a passé un CES de traumatologie ostéo-articulaire et orthopédie animale. 22 Il a acquis « dans sa spécialité […] des travaux, une expérience professionnelle approfondie », mais ne possède ni DESV de chirurgie, ni diplôme de l’ECVS1. Il se consacre uniquement à l’exercice de sa spécialité et a donc beaucoup d’expérience et de cas à son actif. Il rentre donc dans le cadre de la dérogation prévue dans l’article R812-39 du code rural. Il pourrait donc présenter sa candidature pour devenir « spécialiste de fait ». Il devra alors passer dans l’avenir un examen lui permettant d’obtenir ce titre de spécialiste. En effet, la profession réclame une plus grande homogénéité de formation et des titres des spécialistes. Cela est à l’étude, nous le verrons plus loin. Article R 242-59 : le Dr M. GIRY possède un équipement chirurgical très important : lorsqu’il se déplace chez un confrère, il amène avec lui son matériel (instruments, bistouri électrique, moteur oscillant…). b) Relation consultant- référent : Article R 242-60 : Systématiquement, le Dr M. GIRY envoie un compte rendu chirurgical et la facture au vétérinaire traitant. Il met tout en œuvre pour garder un bon relationnel avec les vétérinaires qui font appel à lui. En particulier, il insiste énormément sur le fait que les clients doivent absolument faire suivre leur animal chez leur vétérinaire habituel, que ce soit pour les suivis radiologiques, les changements de pansements, pour se procurer les médicaments prescris… Article R 242-40 : le Dr M. GIRY a souscrit un contrat de collaboration avec la clinique de Charbonnières les Bains. Ce contrat lui donne le droit de recevoir des cas référés en chirurgie à Charbonnières dans le cadre de consultations et de chirurgies. En contre partie, la clinique perçoit des frais de clinique payés directement par le client et un loyer payé par le Dr. M. GIRY. D’autres avantages lui sont accordés à Charbonnières. Il y dispose des locaux, d’un bureau, du personnel et du matériel. Cela lui permet aussi de posséder d’une adresse professionnelle d’exercice. c) Lieux d’activité : Article R 242-53 : le Dr M. GIRY possède un domicile professionnel d’exercice à Charbonnières les Bains. Normalement un vétérinaire consultant itinérant n’en possède pas. Son statut serait alors plutôt celui d’un consultant. (code déontologie 2003) 1 European College of Veterinary Surgeons 23 B. La spécialisation : évolution et création d’un statut Comment devient-on spécialiste ? Quels diplômes sont disponibles après l’obtention du diplôme d’études fondamentales vétérinaires ? Quelles sont les modalités pour y accéder ? Voilà les questions auxquelles nous allons essayer de répondre dans cette partie. Elles sont fondamentales car les consultants et les consultants itinérants seront peut-être bientôt contraints d’être spécialistes au sens légal du terme pour se voir référer des cas. Nous verrons d’abord la voie classique de formation des spécialistes et leur eurocompatibilité en cours de discussion. Puis nous nous intéresserons à une seconde voie pour devenir spécialiste : la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). 1. Les formations pour devenir spécialiste Pour être reconnu en tant que spécialiste en France, le point de passage obligatoire est l’obtention d’un Diplôme d’Etudes Spécialisées Vétérinaires (DESV), soit par la voie classique, soit par la Validation des Acquis de l’Expérience professionnelle (VAE). Les CEAV (Certificats d’Etudes Approfondies Vétérinaires) et les CES (Certificats d’Etudes Spécialisées) ne donnent aucunement accès au titre de spécialiste (NEVEUX 2003 (2)). Nous envisagerons d’abord les diplômes ; les « spécialisations par acquis d’expérience » seront vues dans la partie suivante. Les différents diplômes sont au nombre de trois : CEAV, DESV et diplôme du Collège Européen (ou Board). - les CEAV sont des certificats permettant aux vétérinaires français d’approfondir un sujet donné. Il existe par exemple un CEAV de médecine interne des animaux de compagnie, d’anatomie pathologie, d’élevage et pathologies des équidés… C’est une des voies pour accéder aux DESV. - les DESV. Il en existe un par CEAV dans la majorité des cas. Ils donnent le titre de spécialiste. C’est actuellement le seul diplôme reconnu par l’état donnant ce titre. Il est délivré soit à l’issue d’une formation de trois années après l’obtention du certificat de fin de scolarité des études vétérinaires soit à l’issue de deux années de formations après l’obtention du CEAV dans la discipline correspondante. Cette deuxième voie est la plus souvent utilisée par les confrères obtenant un DESV. - les collèges européens ont été créés à l’image des collèges américains. Certains vétérinaires en sont membres, d’autres en sont diplômés après avoir réussi un examen réputé difficile. Les titulaires de ces collèges sont reconnus dans l’Europe en tant que spécialistes. Cependant, en France ils ne sont pas encore reconnus officiellement même s’ils le sont officieusement. Dans un futur proche ils pourront être candidats à l’obtention d’un DESV par la voie de la VAE. Les titulaires sont évalués tous les cinq ans grâce à un système avec un nombre minimal de points à accumuler par les conférences, les publications ou l’encadrement d’un résident (BOBINNEC 2003). Dans cette partie, quand nous parlerons de spécialistes, il sera question des titulaires du DESV, quand nous parlerons de « spécialistes » au sens large, on inclura aussi les titulaires d’un collège. 24 Du point de vue législatif, le code de déontologie, dans l’article R.242-34 fait référence aux diplômes vétérinaires. Il dit qu’il est interdit au vétérinaire d’usurper des titres ou de se parer de titres fallacieux. Par exemple, il est totalement interdit de recourir à des qualifications telles « spécialisé en… ». Seul le titre « spécialiste en » est autorisé. Cet article cite de quels diplômes le vétérinaire a le droit « de faire état » et donc d’apposer sur sa plaque et sur l’annuaire ROY. Pour les spécialistes, il s’agit des « titulaires du DESV ou d’un titre étranger reconnu équivalent, ainsi que les vétérinaires autorisés par le ministre chargé de l’agriculture dans les conditions prévues à l’article R.812-39 à se prévaloir de ce titre ». Ce dernier article fait référence aux « spécialistes de fait » qui ont une dérogation et « peuvent être autorisés à se prévaloir du titre de vétérinaire spécialiste [si ils justifient] dans la spécialité concernée soit de titres, soit de travaux, soit d’une expérience professionnelle approfondie, soit simultanément de deux ou plusieurs de ces éléments. Les autorisations sont délivrées par le ministre de l’agriculture, sur proposition d’une commission présidée par le directeur général chargé de l’enseignement au ministère de l’agriculture et composée d’enseignants et de professionnels nommés par arrêté après avis du conseil national de la spécialisation vétérinaire (CNSV). Pour chaque spécialité, sont recevables les demandes de dérogation formulées dans un délai de trois ans à compter de la date de publication de l’arrêté établissant la spécialité considérée ». Ce dernier article est très théorique puisque la commission citée précédemment n’a pas encore été nommée. Les futurs spécialistes de fait n’ont donc pas encore eu l’occasion d’officialiser leur titre de spécialiste (code déontologie 2003). A cet égard, les titulaires du Collège européen sont-ils considérés comme des spécialistes ? La réponse est apportée par Christian Rondeau, président du Conseil Supérieur de l’ordre. « Les collèges européens ne sont pas reconnus sur un plan législatif ». Cependant « nous avons toujours accepté que des confrères se prévalent de leur appartenance aux collèges européens ». C’est donc un titre toléré mais pas encore reconnu. Un inconvénient accompagne la spécialisation : « la spécialisation va dans le sens du renforcement de la responsabilité du praticien spécialiste ». De plus les assurances vont certainement suivre le mouvement en étant plus exigeants avec les spécialistes. Par ailleurs, les praticiens généralistes craignent de ne plus être soutenus par leur assurance lors de ratés au cours d’un acte spécialisé (NEVEUX 2003 (2)). La spécialisation vétérinaire étant assez récente, tout n’est pas encore bien établi et on se pose par exemple la question de qui doit former les spécialistes, « les écoles qui parfois manquent de moyens, ou leur association avec des structures privées ? ». Des éléments de réponse sont amenés par un article de Marine Neveux. Certains pensent qu’il est nécessaire d’être encadré uniquement par des écoles vétérinaires ; d’autres, dont Patrick Bénard, pensent que la spécialisation peut se faire dans des structures privées en respectant certaines conditions : « les équipes encadrantes devront être reconnues selon les critères habituels par une pratique et une recherche active dans le domaine de la spécialisation, ainsi que par une organisation des cliniques telle qu’elle est conçue à l’heure actuelle au plan européen pour des établissements d’enseignement vétérinaire. Dans tous les cas, l’implication des enseignants chercheurs dans les programmes de formation de spécialistes ne devra pas se faire au détriment de la qualité de la formation initiale des futurs vétérinaires, qui constitue leur mission primaire ». Les avis sont donc encore partagés, mais rien n’a été défini de manière définitive dans le cadre législatif (NEVEUX 2003 (2)). Une autre question, sans réponse pour le moment, se pose également : les vétérinaires spécialistes (au sens large) doivent-ils se consacrer uniquement à l’exercice de leur spécialité ? Certains pensent que oui. Rémi Gellé, président du SNVEL (Syndicat National 25 des Vétérinaires d’Exercice Libéral), pense que « l’exclusivité reste souhaitable, notamment pour une identification correcte par le public, mais peu de confrères peuvent vivre exclusivement de leur spécialité ». « Le spécialiste doit donc tendre vers l’exclusivité, mais un exercice totalement exclusif serait difficile pour certains spécialistes pour des raisons économiques ». C’est aussi ce que pense Alo Van Der Beek, qui par son expérience s’est « rendu compte que l’objectif 100% spécialisation était très difficile à obtenir » (CROLOT 2002). Les avis sont donc encore une fois partagés mais la profession tolère les spécialistes gardant en partie une activité de généraliste. Le problème de « l’eurocompatibilité » entre les diplômes français et européens est une des autres préoccupations importantes des vétérinaires spécialistes (au sens large). En effet, les diplômes européens (Collège) ne sont pas reconnus par la législation française et les diplômes français (DESV) n’ont pas de réelle signification en Europe. Les instances supérieures de notre profession se sont donc fixé comme objectif d’essayer de créer une homogénéité entre la France et l’Europe. Pour que le collège soit reconnu en France, Christian Rondeau voudrait que les titulaires « puissent proposer aux COF1 la Validation de leurs Acquis de l’Expérience (VAE), afin d’être intégrés dans la législation française. Cela est à l’ordre du jour puisque plusieurs missions devraient être prochainement initiées par le CNSV2 pour structurer le cadre de la spécialisation, notamment l’étude de nouvelles propositions de DESV, la prise en compte des dossiers des spécialistes de fait et des diplomates (c'est-à-dire les titulaires d’un collège). Il serait d’ailleurs souhaitable que la France entame une démarche auprès de l’EBVS3, via la DGER4, pour rechercher une équivalence entre les DESV et les collèges européens. Dans le cadre de « l’eurocompatibilité », il faudrait aussi prouver que les titulaires d’un DESV seraient capables de réussir aux examens des boards européens. Il faudrait donc aboutir à une reconnaissance bilatérale entre France et Europe. Quelle est alors l’attitude des professeurs formateurs de futurs spécialistes ? Ils essaient de former leurs résidents afin qu’ils soient capables de réussir à la fois aux examens du DESV et du board. Un petit problème accessoire existe aussi avec le passage du board: l’examen se déroule entièrement en anglais, ce qui peut être une barrière pour certains. Cette eurocompatibilité est donc en train de se développer. Le Collège est d’ailleurs très bien accepté dans certains pays comme les Pays-Bas ou la Grande Bretagne. D’autres rejettent les Collèges en les qualifiant de « clubs autoproclamés », c’est le cas de l’Italie. La France est dans une position intermédiaire puisque l’ordre autorise les collèges européens comme des « sociétés savantes »(NEVEUX 2003 (1); NEVEUX 2003 (2)). A titre indicatif, il est intéressant de savoir ce qu’il se passe dans les autres pays. Chez les Britanniques par exemple, l’Ordre tient une liste des spécialistes reconnus, répartis en vingt-huit disciplines, mises à jour chaque année. Cela permet au public et aux confrères d’identifier les praticiens qui ont des compétences et sont actifs dans un domaine particulier et à encourager la pratique du référé. De plus être dans ces listes n’est en rien un acquis. En effet, l’inscription n’est valable que cinq ans (NEVEUX 2003 (1)). Enfin, nous pouvons nous pencher sur l’exemple des diplômes dans un domaine. Nous choisirons la chirurgie. Tout d’abord, il faut signaler que le CEAV de chirurgie des animaux domestiques n’existe plus. Etant la voie de passage la plus utilisée pour l’obtention du DESV et donc du titre de spécialiste, on comprend donc qu’il devient plus difficile de devenir officiellement spécialiste en chirurgie. Il n’existe d’ailleurs en France que deux titulaires du DESV de chirurgie des animaux de compagnie (Guillemot Alexandre et Malet Christophe 1 2 3 4 Conseil d’Orientation et de Formation, existant pour chaque DESV Comité National de la Spécialisation Vétérinaire European Board of Veterinary Specialisation ou Comité européen de la spécialisation vétérinaire Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche 26 respectivement à Nantes et en Gironde). Les deux sont également titulaires du CEAV de chirurgie des animaux de compagnie. La voie européenne existe quant à elle. Le collège concerné s’appelle l’ECVS1. Pour la majorité des collèges, on peut postuler après une année d’internat pour devenir résidant pendant trois ans afin de préparer l’examen du collège européen. Pour l’ECVS, il existe une petite particularité puisqu’il existe une année supplémentaire après l’internat : c’est l’assistanat de chirurgie. Cet assistanat n’est en rien obligatoire mais il est réalisé par la plupart des postulants à un poste de résidant. En effet, les places de résidants sont si peu nombreuses que la sélection est terrible. Les candidats effectuent après leur année d’internat une année d’assistanat pendant laquelle ils préparent leur CV pour être pris à un poste de résidant. On voit également parmi les postulants de plus en plus de vétérinaires ayant déjà exercé en clientèle spécialisée. Pour conclure cette partie, il me semble important de signaler qu’il serait important pour notre profession de trouver un terrain d’entente pour que les spécialistes français soient reconnus en Europe et que les diplomates du collège européen soient reconnus en France. Cela est d’ailleurs une des préoccupations de la DGER et de l’Ordre qui souhaiteraient une homogénéisation parmi les spécialistes français. 2. La validation des acquis de l’expérience (VAE), une voie de spécialisation en cours d’élaboration Nous avons donc vu dans la partie précédente la voie classique pour devenir spécialiste. Nous allons maintenant nous intéresser à la deuxième voie qui pourra être empruntée dans les mois ou les années à venir : la VAE. Cette voie peut s’appliquer « à toute personne qui a exercé pendant au moins trois ans une activité professionnelle en rapport avec l’objet de sa demande ». Nous nous intéresserons d’abord au cadre législatif de la VAE ; puis nous en verrons les intérêts pour les vétérinaires français. a) Législation concernant la VAE La VAE est une voie d’obtention à part entière d’un diplôme ou titre, délivré au nom de l’état, au même titre que la voie scolaire, l’apprentissage et la formation continue. En conséquence, le diplôme n’est plus seulement la sanction d’un parcours de formation mais devient également celle d’un parcours professionnel. En ce qui concerne la spécialisation vétérinaire, la VAE s’applique aux CEAV et aux DESV. Peut être candidat tout vétérinaire « qui a exercé pendant au moins trois ans une activité professionnelle, salariée, non salariée ou bénévole, en rapport avec l’objet de sa demande afin de justifier tout ou partie des connaissances et des aptitudes exigées pour l’obtention d’un diplôme ou titre délivré, au nom de l’Etat, par un établissement d’enseignement supérieur » (DGER 2003). 1 European College of Veterinary Surgery 27 (1) Les modalités d’inscription en vue de l’obtention du diplôme : Les vétérinaires doivent d’abord déposer leur dossier auprès de la direction de l’ENV ayant la responsabilité administrative du diplôme. Celle-ci les transmet au COF (Comité d’Orientation et de Formation) du DESV les concernant. Dans les textes initiaux, lorsqu’un COF est créé, le délai d’inscription est de trois ans. Un problème a été observé au moment des inscriptions : le nombre de dossiers déposés était très élevé (plus de cent rien que pour la spécialité équine). Une condition supplémentaire a alors été posée pour le dépôt des dossiers. Des droits d’inscription de 1500 euros doivent être réglés. En cas d’échec au cours de l’examen, le candidat devra verser 750 euros pour passer un nouvel examen (DGER 2003; NEVEUX 2003 (1)). (2) Les modalités de reconnaissance de la validation des acquis d’expérience : Pour l’évaluation des dossiers et l’entretien avec le candidat, le « jury VAE » serait constitué de cinq à sept personnes (au moins trois enseignants chercheurs et deux professionnels). Le CNSV en a proposé cinq. Le souhait d’intégrer un représentant de l’Ordre et une ou deux personnalités extérieures à la profession a été émis. En revanche, les membres de ce jury ne pourraient pas postuler pour devenir spécialistes de fait dans la discipline qu’ils évaluent. L’expérience du candidat est examinée par ce jury au regard du dossier de validation réalisé et de l’entretien. Elle est analysée et déclinée sous forme de compétences, aptitudes et connaissances associées, acquises dans son activité. Ces différents éléments sont mis en regard de ceux relatifs au diplôme visé et réputés nécessaires à l’exercice de la spécialité concernée. Le jury peut attribuer la totalité du diplôme ou effectuer une validation partielle. Dans ce dernier cas, des connaissances et aptitudes à acquérir sont imposées au candidat avant un nouvel examen. Durant cette phase d’acquisition complémentaire, il est suivi par un tuteur interne à l’établissement. Puis une nouvelle réunion avec un entretien est réalisée pour l’obtention du diplôme (DGER 2003; NEVEUX 2003 (1)). (3) Les instances responsables de l’organisation de la procédure de VAE : Ce sont le CNSV (Conseil National de la Spécialisation Vétérinaire) et les COF (Conseils d’Orientation et de Formation) de chaque discipline. Le CNSV, sur proposition des COF, définit les règles communes de mise en œuvre de la validation des acquis de l’expérience et de constitution des jurys de validation pour chaque diplôme. Définissons rapidement ces deux instances qui ont un rôle fondamental dans l’évolution de la spécialisation. Le CNSV a pour mission de coordonner et d’harmoniser les enseignements de spécialisation et les conditions de délivrance du titre de vétérinaire spécialiste. Il contribue à maintenir la formation des vétérinaires spécialistes à un niveau scientifique et technique élevé. Il donne donc son avis sur les conditions d’accès à ces enseignements, leurs programmes, la liste des diplômes sanctionnant ces formations, les modalités de leur délivrance et la création d’une nouvelle spécialité. Il coordonne aussi les actions des COF de chaque spécialité. Il 28 comprend vingt-quatre membres : huit représentent l’administration et les établissements, huit représentent la profession vétérinaire (2 membres du CSO et 6 vétérinaires), quatre enseignants-chercheurs et quatre vétérinaires spécialistes (Ministère de l'agriculture 1996). Les COF sont mis en place pour chaque spécialité. Ils interviennent dans l’agrément des établissements ou des organismes participant à la formation, dans les conditions d’accès, le contenu et l’organisation de la formation, dans le contrôle des connaissances et des aptitudes et dans la délivrance des diplômes. Ils sont composés de quatre à six enseignantschercheurs et du même nombre de personnalités qualifiées exerçant dans la spécialité. Toutes ces personnes sont nommées par le ministre, après avis du CNSV (Ministère de l'agriculture 1996). (4) La situation actuelle : Tout ce que nous avons vu dans ce paragraphe émane de lois et notes de service de la DGER qui ont au moins un an d’ancienneté. Cependant, les textes n’ont pas encore été mis en application. Il est donc intéressant de savoir quel est l’avancement des travaux et quand la VAE sera applicable. La mise en place de la VAE date de janvier 2002, suite à l’échec de la mise en place du « dispositif des spécialistes de fait ». Ce dispositif avait également pour but de donner le diplôme de spécialiste à des vétérinaires ne possédant pas le DESV. Les textes de loi étaient sortis mais n’ont jamais été mis en application. C’est à ce moment là que la VAE a été initiée. Une réunion a eu lieu au début de l’année 2003 entre la DGER, les présidents des COF et le CNSV. Elle avait pour but d’informer COF et CNSV au sujet de la VAE. Le second objectif était de faire valider par le CNSV la note de service de la DGER (qui nous a permis de définir la VAE dans ce paragraphe). Le texte a donc été validé et quelques petits détails ont été réglés. Par exemple, il a été décidé qu’il n’y aura pas de représentant de l’Ordre dans le jury VAE. Au cours de cette réunion, il a aussi été question de l’avancement des travaux des COF. En effet, ces derniers travaillent sur un référentiel d’activité professionnelle définissant l’activité, les aptitudes et les connaissances nécessaires pour être un spécialiste. Ce travail de formalisation des capacités détenues par les titulaires des différents DESV a pour but de servir de base pour l’évaluation des candidats à la VAE. Les COF des DESV « élevage et pathologies des équidés »et « anatomie-pathologie » sont les plus avancés. Ils devrait pouvoir commencer la validation des acquis de l’expérience vers décembre 2004. Tous les COF s’étaient engagés à finir leur référentiel d’activité professionnelle pour juillet 2004. Cependant, du retard a été pris. Patrick Bénard, responsable du dossier de la VAE à la DGER et ancien directeur de l’ENVT, doit actuellement trouver une date pour réunir tous les présidents de COF (POIRET 2004). 29 b) Intérêts de la VAE dans notre profession La VAE dans le but de l’obtention du DESV concerne tous les vétérinaires exerçant en grande partie en clientèle référée sans pour autant posséder de DESV. Il s’agit tout d’abord des vétérinaires diplômés ou membres du collège européen, mais aussi des vétérinaires que l’on pourrait qualifier de « spécialistes de fait » bien que le terme soit impropre puisqu’il n’existe légalement aucun spécialiste de fait dans notre profession à ce jour. Ces « spécialistes de fait » sont des vétérinaires exerçant exclusivement (ou presque) dans une spécialité vétérinaire sans posséder de DESV, ni de diplôme du collège européen. Ils se sont pour la plupart formés en réalisant des CES, des formations en école vétérinaire telles les assistanats, ou chez des confrères expérimentés leur transmettant leur savoir. Jusqu’à présent, la « spécialisation de fait » a été acceptée par la profession et la législation car elle correspondait à une demande de la part de la clientèle. Cela risque de changer dans le futur dès que les spécialistes possédant un diplôme représenteront un maillage suffisant du territoire. Il faudra alors se préoccuper de donner un nouveau statut aux spécialistes de fait. Ce problème dépend du CNSV (Conseil National de Spécialisation Vétérinaire). Ce Conseil est resté au point mort pendant plusieurs mois puisqu’il ne s’est pas réuni depuis plus de deux ans. Il a été récemment recomposé. Il s’est réuni au printemps 2004 (28 mai 2004), entre autre pour décider de l’avenir des « spécialistes ne possédant pas de DESV » (qui ne sont donc pas spécialistes au sens légal du terme) (NEVEUX 2003 (1); NEVEUX 2003 (2); NEVEUX 2003 (3)). Cette validation des acquis d’expérience pourrait aussi permettre d’établir une passerelle des collèges européens vers les DESV dans le but d’une équivalence. Tout cela va donc permettre de régler un bon nombre de problèmes. Cependant il reste des écueils à résoudre : d’abord, il existe encore des spécialités sans DESV (à l’heure actuelle, il existe sept DESV pour vingt-et-un collèges européens (confère Annexe 2 et 3)). Il est alors impossible d’être spécialiste dans ces disciplines car le DESV est le passage obligatoire pour obtenir légalement ce titre en France. Par ailleurs, la candidature à un DESV est souvent posée suite à un CEAV ; or il n’existe pas de CEAV dans plusieurs disciplines (NEVEUX 2003 (1)). La VAE, qui est donc sur le point d’être applicable dans les mois ou les années à venir, va permettre d’éclaircir le statut des vétérinaires exerçant dans une spécialité sans le DESV correspondant. Ceux-ci sont nombreux à ce jour. 30 C. La vision de la spécialité vétérinaire à travers la presse Comme nous l’avons déjà vu, l’exercice en référé, qu’il soit itinérant ou non, est en plein développement depuis une quinzaine d’années. J’ai donc essayé de recueillir des articles parus dans la presse traitant de l’accueil de ce nouveau mode d’exercice et de l’évolution des pensées à ce sujet. Cette partie sera séparée en deux sous-parties : la première concernera la vision dans la profession, la seconde concernera celle de la clientèle. Tout au long de ce paragraphe, nous nous permettrons d’employer, comme dans la presse, le terme de spécialiste au sens large (et donc de manière impropre). Il inclura donc les vétérinaires ne possédant pas de DESV. 1. La vision des vétérinaires référents Les avis sont partagés : une majorité des vétérinaires perçoivent la spécialisation comme très bénéfique pour la profession, les autres sont au contraire assez réticents à référer et le processus de spécialisation leur fait peur. Enfin, certains préfèrent référer à des itinérants plutôt qu’à des consultants ou inversement. Dans l’ensemble, la spécialisation est perçue de façon très positive par la profession. En effet, d’après une enquête sur la spécialisation, réalisée par Roger GUERRE, Président Honoraire de la CNVSPA en 2002 auprès de 476 vétérinaires, plus de 72% des confrères sont satisfaits d’avoir fait recours à des spécialistes. En ce qui concerne les itinérants, 76% des vétérinaires approuvent ce système. Ainsi, les spécialistes les plus sollicités sont les spécialistes en ophtalmologie, en chirurgie orthopédique et en chirurgie générale, puis en imagerie médicale, en cardiologie, en dermatologie, en comportement, en neurochirurgie et en médecine interne (CROLOT 2002). De plus, beaucoup de vétérinaires généralistes aiment faire appel à des spécialistes car ils ressentent que, savoir référer et donc être conscient de ses limites, un peu à l’image de la médecine humaine, est souvent très bien perçu par les clients. Par ailleurs, faire venir un spécialiste itinérant dans sa clinique est encore plus apprécié par de nombreux confrères qui savent que les clients perçoivent cela positivement (BARATON 2002). En outre, cela permet à la médecine vétérinaire de s’améliorer. Comme le dit le Dr Francis DURAND, qui fait appel à plusieurs itinérants : « nos itinérants ont créé une dynamique qui améliore la qualité du travail : on dépiste maintenant plus facilement certaines pathologies, négligées auparavant. L’apport des vétérinaires spécialisés est de faire prendre conscience aux généralistes qu’il ne faut pas tout faire. » (CROLOT 2002). Par exemple, les itinérants en chirurgie permettent à des confrères de réaliser des opérations qu’ils ne réalisaient pas auparavant. Cela est rendu possible par le fait que les itinérants se consacrent uniquement à leur spécialité et ont donc l’habitude de réaliser des opérations pointues (MARIGNAC 1997). Un autre aspect est souvent retrouvé dans les articles de la presse : pour une clinique, se spécialiser n’est pas toujours rentable. En effet si l’on prend l’exemple de la chirurgie, de nombreux investissements sont à faire. La formation coûte très cher en temps et en argent. Il faut également investir dans un bloc chirurgical, dans des instruments nombreux et onéreux, il 31 faut en plus se créer une clientèle spécialisée suffisante pour rentabiliser les frais de salle et autres investissements. Il est donc souvent plus intéressant pour une clinique de référer à des spécialistes (BARATON 2002). Envisageons maintenant les aspects négatifs de la spécialisation rapportés par les confrères. La peur de perdre des clients revient très souvent dans la presse. En effet, créer sa clientèle demande beaucoup d’efforts pour acquérir la confiance de ses clients. Les vétérinaires généralistes ont donc peur que tout cela soit anéanti par la consultation d’un spécialiste. Ils considèrent souvent cela comme un détournement de clientèle alors que la plupart du temps, la décision vient des clients. Ceux-ci ont peur de revenir chez leur vétérinaire traitant soit parce qu’ils sont gênés de lui avoir fait une infidélité, soit parce qu’ils ont trouvé les services de la clinique spécialisée supérieure à leur clinique habituelle. C’est donc là que le rôle du vétérinaire spécialiste est prépondérant. Il doit faire comprendre aux clients que leur retour chez leur vétérinaire traitant est indispensable pour que l’activité en référé soit possible (MOREAU 1997 (nov)). Pour les vétérinaires itinérants, le problème de perte de clientèle est moins marqué, puisque les clients sont accueillis dans la même clinique. Par contre, d’autres problèmes se posent : ce sont les problèmes logistiques. En ce qui concerne l’organisation, il faut la plupart du temps prévoir de se bloquer un long créneau horaire pour se rendre disponible lors de la venue de l’itinérant. Il faut aussi lui réserver une salle. En contre partie, le vétérinaire référent pourra suivre son cas, de plus, il pourra discuter du cas avec le spécialiste. Beaucoup de vétérinaires y trouvent donc leur compte. Il arrive parfois que la structure du vétérinaire référant à un itinérant ne soit pas assez bien équipée pour accueillir le spécialiste. Ce problème se pose surtout pour les vétérinaires chirurgiens itinérants (exemple : pas d’anesthésie gazeuse). Dans ce cas, un problème se pose, encore sans réponse actuellement : l’itinérant a-t-il le droit de recevoir le client dans une autre clinique ? (MARIGNAC 1997) Pour contourner ce problème, Marc- Albert BLAISET avait proposé un projet de bloc chirurgical mobile dans une camionnette. Le CSO a refusé l’utilisation du véhicule-bloc opératoire essentiellement parce qu’il pouvait être assimilé à un exercice forain, d’après Véronique BIANCHETTI (DESHAIES 2002). Un autre souci est présent à l’esprit des vétérinaires non spécialistes : ils ont peur d’être limités dans leurs actes. En effet, les spécialistes étant de plus en plus omniprésents dans notre profession, les généralistes ont peur de n’avoir le droit de pratiquer que les actes basiques dans le futur. Ils ont en plus peur de ne plus être couvert par les assurances lors d’échec au cours d’actes spécialisés réalisés par eux-mêmes. En fait, ils se questionnent sur le rôle futur du vétérinaire généraliste. Deviendra-t-il à long terme identique à celui du médecin de famille en médecine humaine ? (ZANINI 2001; CROLOT 2002). Les vétérinaires spécialisés sont de plus en plus nombreux, nous venons de le dire, mais ils n’ont pas tous les mêmes formations, les mêmes diplômes. Les vétérinaires référents ont donc du mal à savoir à quoi s’en tenir. Une enquête menée sur 476 vétérinaires montre que 86 % d’entre eux souhaiteraient une officialisation de la spécialisation et du titre de spécialiste. Cela consisterait en une charte de déontologie pour les spécialistes qui fixerait les rapports entre les spécialistes et les généralistes et les façons de se faire connaître (ZANINI 2001). Pour certains vétérinaires, la spécialisation n’est pas indispensable au bon fonctionnement de leur structure. Ainsi, plus de la moitié des vétérinaires ne font presque jamais appel à des spécialistes. Ces chiffres proviennent d’un sondage réalisé sur le site Planete-vet.com auprès de 270 vétérinaires. Il en ressort que 7,8% des vétérinaires ne font jamais appel à des spécialistes, et 48,1% ne leur font presque jamais (1 ou plusieurs fois par an) appel. Référer n’est donc pas encore une habitude pour tout le monde (ZANINI 2003). 32 Il est également important d’évoquer la préférence qu’ont certains vétérinaires à référer chez un spécialiste itinérant ou chez un consultant. Ceux qui préfèrent envoyer chez un consultant apprécient le fait de ne rien avoir à gérer. Pour ceux qui font venir un itinérant, ils apprécient d’abord le fait de garder leurs clients, puis de pouvoir suivre les cas et enfin d’encaisser des frais de clinique. Ces éléments peuvent entraîner une perte de clientèle lors de la sédentarisation du consultant itinérant ( MARIGNAC 1997). Pour conclure, nous reviendrons sur le fait que la majorité des vétérinaires sont satisfaits de l’évolution de la profession vers la spécialisation puisque 72% ont apprécié leur recours à un spécialiste. C’est aussi ce que pense Roger GUERRE, puisqu’il dit : « force est de constater que la situation actuelle satisfait le plus grand nombre, et que les relations entre « omnipraticiens » et « spécialistes » sont excellentes pour la plupart des cas ». 2. La vision des clients Les clients ont une vision des choses qui est beaucoup moins partagée et la spécialisation vétérinaire est perçue d’un très bon œil. Les clients apprécient particulièrement que le vétérinaire connaisse ses limites et sache référer chez un spécialiste. C’est ce que pense le Dr Pierre DESNOYERS qui dit : « dire à un propriétaire « je ne suis pas compétent » sera toujours bien perçu si cela est dit à temps, « mais je sais qui peut nous donner un avis » sera encore plus valorisant et permettra de positionner le généraliste comme quelqu’un connaissant bien ses limites, c’est à dire une personne en qui l’on peut faire confiance » (CROLOT 2002). De plus, le public a déjà l’habitude, en médecine humaine, de s’adresser à des spécialistes. Il est donc logique qu’il exprime progressivement la même attente à l’égard des vétérinaires (ZANINI 2003). Dans la vision des clients, il existe aussi quelques points positifs spécifiques aux itinérants : tout d’abord, les clients se sentent plus rassurés quand c’est le vétérinaire qui se déplace et non pas eux- même. « Les actes auront lieu dans la clinique que je connais et en présence de mon vétérinaire habituel ». De plus, les gens n’apprécient guère de se déplacer avec leur animal malade. Que le vétérinaire se déplace pour eux est perçu comme un service (MARIGNAC 1997). Il faut aussi savoir que recourir à des itinérants n’est en aucun cas un handicap pour l’image de la clinique. Au contraire, « les propriétaires ont l’impression d’entrer dans un véritable hôpital et ils en sont ravis ». C’est ce que rapporte le Dr Bruno KUPFER qui a ouvert dans sa clinique un Centre de référés où interviennent de nombreux spécialistes (CROLOT 2002). Enfin, un article datant de 2003, rapporte qu’à l’heure actuelle, bon nombre de clients ignorent encore l’existence de vétérinaires spécialistes. La spécialisation est donc une bonne chose aux yeux des clients qui sont de plus satisfaits des soins administrés par des spécialistes souvent plus compétents dans leur domaine que les « omnipraticiens ». 33 D. L’évolution de notre profession vers la spécialisation Nous l’avons déjà plus ou moins vu précédemment, notre profession est en perpétuelle évolution. Autrefois, le vétérinaire était « un touche à tout » qui soignait les animaux d’élevage et les animaux de compagnie. Aujourd’hui, la clientèle canine s’est beaucoup développée. La demande a d’abord été suffisante pour que des vétérinaires ne soignent que des chiens et chats ; c’était les prémices de la spécialisation. De nos jours, la médecine vétérinaire se rapproche de la médecine humaine puisque l’on voit de plus en plus de vétérinaires canins ne travaillant qu’en clientèle référée dans des domaines très spécialisés comme l’ophtalmologie, le comportement ou la chirurgie. Nous verrons donc cette croissance de l’activité en référé en s’appuyant sur la presse ; puis nous nous intéresserons plus en détail à l’augmentation des vétérinaires ayant choisi d’exercer en tant qu’itinérant. Enfin nous verrons que cette croissance est basée sur une bonne communication entre vétérinaires traitants, consultants et clients. 1. Augmentation de l’activité spécialisée L’augmentation de l’activité référée est accompagnée d’une augmentation de titres, de diplômes et de formations « spécialisantes » chez les vétérinaires. C’est ce qu’un vétérinaire mécontent appelle la « collectionnite chronique des titres ronflants » (MONESTEL 2003). Cela est bien témoin de la forte croissance de la spécialisation vétérinaire. L’offre de soins spécialisés d’une haute technicité est de plus en plus disponible en cliniques vétérinaires. Cela est assez récent en Europe et en plein développement depuis les années quatre-vingt. En Amérique du nord, les vétérinaires avaient quelques années d’avance. D’ailleurs, le diplôme du collège européen s’est calqué sur celui existant déjà aux USA. Ce collège s’est développé en Europe depuis la création du Comité européen de la spécialisation vétérinaire (EBVS ou European Board of Veterinary Specialisation) en 1993. Depuis le nombre d’états membres n’a cessé de croître (17 états en 2003). Il est de plus certain que la demande et l’évolution de la technicité et de nos connaissances vont faire que cette tendance et cette activité spécialisée vont aller en augmentant. La spécialisation semble donc inéluctable, comme pour la médecine humaine (NEVEUX 2003 (2)). Cette augmentation des vétérinaires exerçant en référé est telle que certains viennent à se demander si l’offre de ces spécialisations n’anticipe pas un peu la croissance de la demande. Il faut en effet que le potentiel de cas soit suffisant pour générer une activité économiquement viable. De plus, il ne faut pas oublier que se spécialiser représente un coût pour les vétérinaires et la possession d’une structure adaptée qu’il faut pouvoir rentabiliser. Certains confrères ne parviennent donc pas à vivre exclusivement de leur spécialité et sont obligés de continuer en partie leur activité généraliste (MOREAU 1997 (nov)). 34 2. Nécessité de vétérinaires itinérants L’augmentation du nombre des vétérinaires itinérants est assez peu évoquée dans la presse. Très peu d’articles y font référence. L’un d’entre eux date de 1997 et avance cette croissance depuis la fin des années quatre-vingts ainsi que le fait que les précurseurs de l’exercice itinérant aient été les chirurgiens. Cela peut s’expliquer par la difficulté qu’éprouvent certaines cliniques à consentir le gros effort financier que représentent la formation et le matériel chirurgical. Une autre idée est abordée dans cet article : depuis quelques temps, il existe une diversification des spécialités exercée en itinérant (MARIGNAC 1997). Ceci est également abordé dans des thèses datant de 2000 et 2002. Les autres spécialités qui se sont développées en itinérant sont la dermatologie, l’ophtalmologie, l’endoscopie, l’imagerie, le comportement, les NAC1 et la médecine interne (BORELFRASSON 2000; DESHAIES 2002). En 2000, on dénombrait vingt-cinq consultants itinérants. Ce chiffre est passé à quarante en 2002. Malheureusement, l’annuaire ROY 2004 ne possède pas de rubrique permettant de dénombrer les itinérants exerçant aujourd’hui. Depuis 1996, il existe une association appelée l’AFVCI2, à laquelle adhèrent de nombreux vétérinaires itinérants (cf annexe 4). Cette association constitue un forum de discussion entre itinérants. Elle est également un outil de communication auprès des vétérinaires référents. Elle a permis entre autre de constituer une « charte des itinérants » consultable dans l’annexe 4. Les adhérents sont au nombre de 34 actuellement. La discipline la plus représentée est la chirurgie avec treize vétérinaires, puis l’imagerie et l’ophtalmologie (respectivement 6 et 4 vétérinaires). Viennent ensuite le comportement (3), l’endoscopie et la dermatologie (2) et les animaux sauvages, la médecine interne, l’ostéopathie et la neurologie (1). 3. Place de la communication Il est important de revenir sur cette nécessité de communiquer entre vétérinaires consultants et généralistes ainsi qu’entre les consultants et les clients. En effet, la communication est à la base du développement de l’exercice en référé et cela pour plusieurs raisons. Premièrement, les consultants doivent se faire connaître des vétérinaires référents. Pour cela, ils peuvent utiliser l’annuaire ROY, des courriers électroniques ou postaux, la voie téléphonique. Le plus apprécié par les vétérinaires reste encore de prendre le temps de se présenter en personne. Cependant, une précaution doit être prise : tous les documents écrits ne doivent en aucun cas être présentés à la clientèle. Cela serait considéré comme de la publicité, totalement interdite dans notre profession. La communication permet également le transfert des données médicales d’un vétérinaire à un autre. Cela est nécessaire pour le suivi correct des cas. C’est d’ailleurs plus qu’une nécessité, c’est une obligation citée dans le code de déontologie qui dit : « le vétérinaire traitant met à disposition de l’intervenant les commémoratifs concernant l’animal. Le vétérinaire appelé à donner ses soins dans ces conditions doit rendre compte dans les 1 2 Nouveaux Animaux de Compagnie Association Française des Vétérinaires Consultants Itinérants 35 meilleurs délais et par écrit de ses interventions et prescriptions au vétérinaire qui lui a adressé ce client » (code déontologie 2003). La communication permet aussi aux consultants de faire connaître à leurs confrères leurs nouveaux équipements, leurs nouvelles compétences ou toute éventuelle nouveauté dans leur exercice. Par ailleurs, les conférences et publications sont une autre voie de communication qu’il ne faut pas négliger. Elles mettent en avant les connaissances très pointues du consultant dans sa spécialité. Un dernier point fondamental est la nécessité de communication entre le consultant et les clients. Celui-ci doit énormément insister auprès des clients pour qu’ils retournent chez leur vétérinaire traitant pour le suivi du cas, pour se procurer les médicaments prescrits et pour tout problème de santé ultérieur. Cela est la condition principale pour que le référent ait encore envie de référer et donc pour que l’activité référée se perpétue. C’est donc grâce à tous ces efforts de communication que l’exercice référé a pu se développer autant ces dernières années. Cette première partie nous a donc permis de découvrir pour certains, ou de mieux comprendre pour les autres, le fonctionnement de l’exercice spécialisé dans le milieu vétérinaire. Nous allons maintenant, dans la partie qui suit, nous intéresser à l’exemple précis de l’activité d’un vétérinaire itinérant et consultant (le Dr Marc GIRY) exerçant exclusivement en chirurgie référée depuis 1993. 36 II. Enquête sur l’activité d’un vétérinaire consultant en chirurgie (de 1993 à 2003) Nous avons donc vu dans la première partie le cadre dans lequel exercent les vétérinaires consultants et consultants itinérants. Cette partie est restée très générale. La deuxième partie sera complémentaire puisqu’elle traitera de l’activité d’un vétérinaire. Celuici était consultant itinérant en chirurgie de 1993 à avril 2001. Depuis il a signé un contrat de partenariat avec une clinique qui est devenue son adresse professionnelle d’exercice. Son statut est alors devenu celui de consultant en chirurgie et son activité d’itinérant s’est progressivement réduite. C’est donc un exemple qui ne pourra pas forcément être extrapolé à l’activité de tous les vétérinaires consultants et consultants itinérants. Par contre, il donnera une bonne idée sur l’exercice des consultants en chirurgie dont l’activité est souvent ressemblante de l’un à l’autre. Le but de l’étude sera de mieux connaître la clientèle vétérinaire des consultants, la population animale avec laquelle ils travaillent, et les pathologies et traitements chirurgicaux courants. A. Matériel et méthode 1. Matériel Pour réaliser cette étude, nous avons exploité d’une part les données enregistrées par le vétérinaire depuis 1993 et d’autre part les réponses au questionnaire que nous avons envoyé à tous les vétérinaires présents sur le fichier clinique, c'est-à-dire tous ceux ayant fait appel au moins une fois aux services du consultant. a) Le fichier clinique (annexe 5) Toutes les chirurgies réalisées par le vétérinaire sont saisies sur son ordinateur portable. Malheureusement, les consultations ne sont pas toujours saisies. Le logiciel utilisé est une base de données nommé « File maker pro ». A chaque intervention correspond une fiche contenant les informations suivantes : - le nom du vétérinaire traitant, - le nom des propriétaires, - la date de l’intervention, - les caractéristiques de l’animal (espèce, race, nom, âge, sexe), - le domaine de l’intervention de manière codée (Co pour les consultations ou Ch pour les chirurgies et 01 pour les tissus mous ou 02 pour les membres ou 03 pour le rachis), - la pathologie chirurgicale, 37 - le montant des honoraires, - les commentaires concernant l’évolution clinique de l’animal après l’intervention. Ces informations sont recueillies par un suivi personnel ou par l’intermédiaire du vétérinaire traitant. Pour chaque fiche, il existe trois modèles : - le modèle 1 est un recueil des commémoratifs et du suivi personnel. - le modèle 2 est un compte rendu qui décrit les commémoratifs, les examens pré-opératoires, la technique chirurgicale et donne les instructions pour les soins post-opératoires. Ce rapport est envoyé au vétérinaire traitant ainsi qu’au propriétaire de l’animal. - Le modèle 3 est la facturation. b) Le questionnaire (annexe 6) Ce questionnaire a été réalisé en collaboration avec le vétérinaire consultant. Il a été envoyé par courrier postal à tous les vétérinaires présents dans le fichier clinique, ce qui représente170 cliniques. Il se veut clair et compréhensible et se caractérise surtout par la grande facilité à y répondre en peu de temps. Les vétérinaires ont en général peu de temps à consacrer à ce genre de sondage. Le questionnaire comporte donc dix questions, dont neuf questions à choix multiples dont la réponse s’effectue en cochant des cases et une question à réponse ouverte qui demande cependant très peu de rédaction. Par ailleurs, un espace est réservé au nom du vétérinaire ayant répondu. Il est cependant précisé que celui-ci peut rester anonyme s’il le désire. Afin de faciliter le renvoi du questionnaire, deux modes de réponses sont proposés : par courrier ou par fax. Le questionnaire a été envoyé accompagné d’une lettre du consultant (annexe 7). De plus, afin de pouvoir avoir une idée de l’éloignement entre l’adresse professionnelle du vétérinaire consultant et référent, quatre zones ont été définies : zone A pour les cliniques à moins de 20 km, zone B entre 20 et 50 km, zone C entre 50 et 100 km et zone D à plus de 100 km. A chaque zone correspond une couleur de questionnaire. Ainsi, les réponses des différents vétérinaires pourront être analysées en fonction de la zone dans laquelle ils exercent. Le but du sondage est de mieux cerner les raisons et la fréquence des cas référés, la préférence des vétérinaires à faire appel à un itinérant ou à référer et la satisfaction des vétérinaires faisant appel au vétérinaire étudié. 2. Méthode a) Traitement des données du fichier clinique L’étude du fichier clinique a été axée sur trois points principaux : la caractérisation de la clientèle vétérinaire, de la population animale, et l’analyse de l’activité chirurgicale. Pour chaque sous-partie, un tableau a été réalisé, permettant de récolter les données brutes. Ces 38 tableaux seront pour la plupart établis selon les mêmes principes que ceux de la thèse d’Agnès BOREL FRASSON sur l’activité du Dr Marc GIRY de 1993 à 1997 afin de comparer les résultats et de noter les variations. Par la suite, des diagrammes, beaucoup plus parlants que les tableaux, ont été réalisés puis les résultas ont été analysés et discutés. Quant à la méthode de remplissage des tableaux, elle a été la suivante : le fichier clinique a été ouvert en mode recherche. Ce mode permet de remplir un ou plusieurs des champs cités précédemment, le logiciel recherche alors toutes les fiches correspondantes. Par exemple, on peut remplir le champ espèce (cn = chien) et le champ pathologie chirurgicale (LCA = rupture du ligament croisé antérieur). Tous les chiens ayant été traités pour une rupture du ligament croisé antérieur sont alors sélectionnés. Leur nombre est aussi indiqué. Cette étape de remplissage des tableaux a donc été assez longue malgré la facilité d’utilisation de ce logiciel. b) Traitement des données du questionnaire Des tableaux ont été réalisés pour presque chaque question afin d’organiser les données contenues dans les réponses des vétérinaires. Des pourcentages ont été calculés pour certains tableaux puis des conclusions ont été tirées. Cette fois-ci, la comparaison est plus difficile car les questions ne sont pas les mêmes dans ma thèse et dans la précédente. Cependant, nous pourrons comparer les conclusions des deux thèses. 39 B. Résultats 1. Etude des résultats du fichier clinique Dans cette partie, la grande majorité des données concerne la période 1998-2003. Cela nous permettra, dans la partie discussion, de comparer nos résultats à ceux récoltés dans la thèse d’Agnès Borel Frasson. Cependant, quelques tableaux concernent la période 1993-2003 lorsque l’objet du tableau est l’étude d’une évolution ou lorsqu’ aucune comparaison n’est possible avec cette thèse. Il faut signaler que les données informatiques entre le 17 mai 2001 et le 28 août 2002 (période de quinze mois) ont été accidentellement détruites. Dans notre étude, ces deux années seront donc fusionnées en une seule par souci d’homogénéité des chiffres. a) La clientèle vétérinaire A partir du fichier clients, nous avons recensé 126 structures vétérinaires qui ont fait appel aux services de notre vétérinaire consultant entre 1998 et 2003. Nous allons étudier ces différentes structures en fonction de plusieurs critères : leur activité, leur fréquence de recours au consultant, leur géographie. (1) Type d’activité Canine pure Type d’activité 94 (74.6%) Dominante canine 21 (16.7%) Dominante rurale 11 (8.7%) TOTAL 126 (100%) Tableau 1 : REPARTITION DES STRUCTURES VETERINAIRES EN FONCTION DE LEUR ACTIVITE (1998-2003) 40 94 100 90 80 70 Nombre de 60 50 structures vétérinaires 40 30 20 10 0 21 11 Canine pure Dominante canine Dominante rurale Figure 1 : HISTOGRAMME DU TYPE D’ACTIVITE DES VETERINAIRES REFERENTS (1998-2003) Ce tableau et ce diagramme nous montrent que les vétérinaires faisant appel au consultant sont en grande majorité des canins purs, puisqu’ils représentent presque 75% de sa clientèle. Les vétérinaires dont l’activité est à dominante rurale font très peu appel à lui (seulement 11%). (2) Fréquence du recours au consultant Ce paragraphe a pour but de mettre en évidence une évolution ; nous nous sommes donc intéressés aux données concernant les années 1993à 2003. 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2003 TOTAL 40 2001/ 2002 37 1 à 2 cas 39 41 27 54 47 39 34 39 22 17 20 19 12 12 14 8 10 1 5 9 8 4 7 87 83 77 79 69 75 397 (53.5%) 202 (27.2%) 103 (13.9%) 40 (5.4%) 742 3 à 5 cas 13 18 23 21 22 27 6 à 10 cas 5 5 11 9 17 > à 10 cas 1 2 1 2 TOTAL 58 66 62 86 Tableau 2 : EVOLUTION DE LA REPARTITION DES VETERINAIRES REFERENTS EN FONCTION DU NOMBRE DE CAS REFERES PAR AN Ce tableau met en évidence deux éléments : - les vétérinaires faisant appel fréquemment au consultant sont assez rares puisque plus de quatre-vingt pour cent d’entre eux ont recours à lui moins de six fois par an. 41 - la ligne des totaux montre que le nombre de cliniques faisant appel à lui a augmenté dès les premières années. En effet, durant les trois premières années elles étaient en moyenne soixante. Depuis 1996, la moyenne est passée à quatre- vingt cliniques par an. 90 80 70 60 Nombre de 50 structures vétérinaires 40 30 > à 10 cas 6 à 10 cas 3 à 5 cas 1 à 2 cas 20 10 03 20 02 /20 00 20 01 20 99 19 98 19 97 19 96 19 95 19 94 19 19 93 0 Figure 2 : HISTOGRAMME DE LA REPARTITION DES VETERINAIRES REFERENTS EN FONCTION DU NOMBRE DE CAS REFERES PAR AN Un nouvel élément apparaît à la lecture du tableau : les cliniques faisant souvent appel au consultant ont augmenté dans les premières années. Celles ayant recours au consultant plus de dix fois par an étaient très rares avant 1998, depuis elles sont aux alentours de 7. Celles qui lui référent entre 6 et 10 fois par an ont augmenté dès 1995 et sont depuis en moyenne 12 par ans contre cinq les deux premières années. 42 (3) Répartition géographique Pour chaque clinique vétérinaire, l’adresse a été relevée sur l’annuaire ROY 2004. Cette adresse a ensuite été rentrée sur le site Viamichelin.fr qui calcule la distance kilométrique entre deux adresses par l’itinéraire le plus court. Les distances ont toutes été prises à partir de la clinique vétérinaire de Charbonnières les Bains qui est l’adresse professionnelle d’exercice de notre vétérinaire. Les cliniques ont été classées en trois zones géographiques : - Zone A pour les cliniques à moins de 20 km. - Zone B entre 20 et 50 km. - Zone C entre 50 et 100 km. - Zone D à plus de 100 km. ZONE A ZONE B ZONE C ZONE D TOTAL Nombre de cliniques 51 24 26 25 126 Pourcentage des cliniques 40.5% 19.1% 20.6% 19.8% 100% Type d’activité CA* Cr* Rc* 51 0 0 18 5 1 13 7 6 12 9 4 94 21 11 Nombre Pourcentage d’actes des actes 910 60.0% 196 13.0% 255 16.8% 155 10.2% 1516 100% *CA : activité canine pure *Cr : activité à dominante canine *Rc : activité à dominante rurale. Tableau 3 : REPARTITION DES CLINIQUES ET DES ACTES EN FONCTION DE LA ZONE D’ACTIVITE (1998-2003) Il est intéressant de noter que la répartition des actes et celle des cliniques n’est pas du tout la même. En effet, en zone A, les cliniques représentent 40.5% du nombre total des cliniques alors qu’elles correspondent à 60.0% des actes. Par ailleurs, on peut noter que la répartition du type d’activité en fonction des zones est hétérogène. Plus on s’éloigne de Lyon et plus la part d’activité rurale est importante. Par exemple, le pourcentage d’activité rurale en zone A est de 0%. 43 20% 40% d<20 km 20 km<d<50 km 50 km<d<100km 21% d>100 km 19% Figure 3 : REPARTITION DES CLINIQUES EN FONCTION DE LA ZONE GEOGRAPHIQUE (1998-2003) 10% d<20 km 17% 20 km<d<50 km 50 km<d<100km 60% 13% d>100 km Figure 4 : REPARTITION DES CAS EN FONCTION DE LA ZONE GEOGRAPHIQUE Ces deux diagrammes reprennent les valeurs du tableau précédent. Ils ont tous deux un profil très différent qui illustre bien la différence de répartition des cliniques et des actes en fonction de la géographie. 44 Chirurgies à Charbonnières Chirurgies en itinérant 2001 47.9% 2002 52.7% 2003 60.5% 52.1% 47.3% 39.5% Tableau 4 : EVOLUTION DE LA PART DE L’ACTIVITE ITINERANTE (en pourcentage des chirurgies effectuées) DEPUIS LE CONTRAT DE COLLABORATION AVEC LA CLINIQUE DE CHARBONNIERES (1er avril 2001) Les valeurs absolues ne sont pas citées dans ce tableau car elles ne sont pas du tout représentatives et comparables à cause de la perte des données d’une partie des années 2001 et 2002. 100% 90% 80% 70% 60% Chirurgies en itinérant 50% Chirurgies à Charbonnières 40% 30% 20% 10% 0% 2001 2002 2003 Figure 5 : REPARTITION DES CHIRURGIES REALISEES EN TANT QU’ITINERANT OU A CHARBONNIERES Les dates sont limitées à la période 2001-2003 car le contrat de collaboration liant la clinique de Charbonnières les Bains et notre vétérinaire consultant débute au premier avril 2001. C’est donc à partir de cette date que l’activité de consultant non itinérant s’est développée. Nous voyons une nette progression de la part d’activité fixe à Charbonnières les Bains qui est passé de 47.9% à 60.5% en deux ans. 45 (4) Evolution de l’activité dans le temps Nombre de cas par an 1993 135 1994 179 1995 221 1996 242 1997 297 Tableau 5 : NOMBRE D’ACTES PAR AN (thèse d’Agnès Borrel-Frasson) 1998 1999 2000 2001 26 26 30 28 21 29 31 23 30 29 24 24 321 33 31 29 35 31 32 28 29 34 36 30 33 381 26 33 34 34 39 30 33 27 26 29 28 32 371 32 25 28 22 (17) 2002 2003 (6) 34 44 32 26 (142) 41 32 23 37 35 31 31 30 27 43 33 27 390 TOTAL TOTAL(sauf 2001/2002) Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre TOTAL (124) 158 147 144 156 (143) (122) (123) (115) 151 181 147 142 (1729) 126 122 116 134 126 122 123 109 117 137 115 116 1463 Tableau 6 : NOMBRE D’ACTES EN FONCTION DU MOIS ET DE L’ANNEE Ce tableau met en évidence les périodes creuses de l’année ainsi que les périodes de forte activité. Dans la dernière colonne, plus la couleur de remplissage est foncée et plus l’activité est dense. Les mois les plus actifs sont donc avril et octobre alors que le mois d’août est le plus calme. Les valeurs des années 2001 et 2002 étant manquantes en partie, elles sont barrées dans le tableau et non prises en compte dans l’histogramme qui suit. 46 400 381 350 297 300 250 Nombre de cas 200 par an 150 371 390 321 242 221 179 135 100 50 0 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2003 Figure 6 : HISTOGRAMME DU NOMBRE DE CHIRURGIES PAR AN Cet histogramme montre de façon très nette l’augmentation progressive de l’activité du vétérinaire qui a eu lieu de 1993 à 1999. Il a commencé par réaliser 135 chirurgies par an pour atteindre 381 en 1999. Depuis, l’activité semble stagner aux alentours de 380. b) La population animale Nous allons étudier cette population selon l’espèce, la race et l’âge. (1) Les espèces Chiens Chats 1998 273 (85.6%) 46 (14.4%) 1999 318 (85.3%) 55 (14.7%) 2000 300 (80.6%) 72 (19.4%) 2001/2002 212 (81.2%) 49 (18.8%) 2003 313 (80.1%) 78 (19.9%) TOTAL 1416 (82.5%) 300 (17.5%) Tableau 7 : REPARTITION DES ACTES CHIRURGICAUX EN FONCTION DE L’ESPECE ET DE L’ANNEE De manière évidente, nous voyons que les chiens se font beaucoup plus opérer que les chats. Sur les cinq dernières années d’activité, la part des chiens représente 82.5% contre 17.5% pour les chats. Cependant, cette tendance semble évoluer lentement puisque la part des 47 chats prend lentement une ampleur plus importante. Elle est passée de 14.4% à 19.9% entre 1998 et 2003. 48 (2) Les races RACES DE CHIENS Caniche Croisé York-shire Labrador Berger allemand Rottweiler Teckel Boxer Bichon Ep.breton Golden retriever Cocker Beauceron Doberman Bouvier bernois Braque Lhassa apso Setter Westie Basset Berger belge Shitzu Beagle Pekinois Fox terrier Pinsher Colley Terre neuve Siberian husky Dogue allemand C. king charles Bouledogue NOMBRES RACES DE D’ACTES CHIENS 174 151 115 103 99 72 67 43 41 38 29 29 26 21 20 17 17 16 16 15 15 15 14 14 13 11 10 10 9 9 8 7 B. des Pyrénées Léonberg Chow-chow Dalmatien Coton de Tuléar Springer spaniel Loulou American stafforshire Briard Cairn terrier Korthal Whippet Shetland Sharpei St Bernard Malamute Griffon Bull terrier Bearded collie Dogue argentin Spitz Akita –inu Berger blanc Berger australien Bleu de gascogne Bobtail Bedlington terrier Bouvier des flandres Cane corso Charplaninatz Flat retriever Rhodesian ridgeback NOMBRES D’ACTES 7 6 5 5 5 5 5 4 4 4 4 3 3 3 3 3 3 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Tableau 8 : REPARTITION DES RACES DE CHIENS EN FONCTION DU NOMBRE DE CHIRURGIES REALISEES ENTRE 1998 ET 2003 Dans ce tableau, les races de chiens sont classées par ordre décroissant d’importance. On peut voir que de nombreuses races sont très peu représentées. En revanche, les races les plus représentées le sont de manière importante. Par exemple, les cinq races les plus représentées (sur 62 races au total) représentent 48.1% des chirurgies effectuées entre 1998 et 2003. 49 RACES DE CHATS NOMBRES Européens Siamois Persans Chartreux Sacré de Birmanie Abyssin Forêt norvégienne Oriental British short hair 263 14 14 6 5 1 1 1 1 Tableau 9 : REPARTITION DES RACES DE CHATS EN FONCTION DU NOMBRE DE CHIRURGIES REALISEES ENTRE 1998 ET 2003 En ce qui concerne les chats, la diversité est moindre. On ne compte que neuf races. L’immense majorité des actes est réalisée sur la race européenne, qui représente 86% des chirurgies. Le diagramme suivant le montre de façon très nette. Sacré de birmanie 2% Chartreux 2% Persans 5% Autres 1% Européens Siamois Siamois 5% Persans Chartreux Européens 85% Sacré de birmanie Autres Figure 7 : REPRESENTATION DE L’IMPORTANCE DE CHAQUE RACE DE CHATS (1998/2003) 50 (3) Les âges < 1 an 1 à 8 ans > 8 ans 1993/1994 91 (44.2%) 84 (40.8%) 31 (15.0%) 1995/1996 68 (35.4%) 95 (49.5%) 29 (15.1%) 1997/1998 158 (42.6%) 145 (39.1%) 68 (18.3%) 1999/2000 164 (40.5%) 155 (38.3%) 86 (21.2%) 2001 à 2003 105 (35.2%) 131 (44.0%) 62 (20.8%) TOTAL 586 (39.8%) 610 (41.4%) 276 (18.8%) Tableau 10 : REPARTITION DES CHIENS EN FONCTION DE LEUR AGE ET DE L’ANNEE < 1 an 1 à 10 ans > 10 ans 1993/1994 4 (31%) 8 (61%) 1 (8%) 1995/1996 9 (47%) 8 (42%) 2 (11%) 1997/1998 9 (35%) 12 (46%) 5 (19%) 1999/2000 15 (39%) 18 (48%) 5 (13%) 2001 à 2003 10 (25%) 23 (57%) 7 (18%) TOTAL 47 (34.6%) 69 (50.7%) 20 (14.7%) Tableau 11 : REPARTITION DES CHATS EN FONCTION DE LEUR AGE ET DE L’ANNEE Que ce soit pour les chiens ou pour les chats, les animaux « adultes non vieux » sont les plus représentés. Les moins représentés sont les animaux vieux. Cependant, que ce soit pour l’une ou l’autre de ces deux espèces, les vieux animaux semblent être de plus en plus souvent opérés. En effet, les chiens de plus de 8 ans représentaient 15% des chiens opérés en 1993. Ce chiffre est passé à 21% en 2003. Cette évolution est identique pour les chats chez qui la proportion est passée de 8% en 1993 à 18% en 2003 pour les animaux de plus de 10 ans. 51 c) L’activité chirurgicale Il faut rappeler que dans toute cette partie, nous ne traitons que des cas ayant nécessité une intervention chirurgicale. En effet, pour les autres cas, les données n’ont pas été rentrées dans le fichier clinique. (1) Les affections chirurgicales Ce paragraphe ne traitera pas des techniques chirurgicales utilisées, mais uniquement de la localisation des affections ayant donné lieu à une chirurgie. Il faut être conscient en analysant ces chiffres que cette étude est un reflet des pathologies chirurgicales prépondérantes chez les vétérinaires consultants en chirurgie. Elle n’est par contre pas un reflet fidèle des dominantes pathologiques rencontrées en clientèle non spécialisée. En effet elle ne tient pas compte des chirurgies réalisées couramment comme les chirurgies digestives ou les ovario-hystérectomies réalisées sur des pyomètres qui ne sont presque jamais référées. (a) Comparaison tissus mous/chirurgie orthopédique TISSUS MOUS CHIR. OSTEOARTICULAIRE TOTAL 1998 25 (8%) 274 (92%) 299 1999 42 (13%) 292 (87%) 334 2000 38 (11%) 295 (89%) 333 2001/2002 24 (10%) 208 (90%) 232 2003 44 (13%) 288 (87%) 332 TOTAL 173 (11%) 1357 (89%) 1530 Tableau 12 : REPARTITION DES TYPES DE CHIRURGIES EN FONCTION DE L’ANNEE Les proportions tissus mous contre chirurgies orthopédiques sont assez ressemblantes d’une année sur l’autre. On note un pourcentage de chirurgies en tissus mous très faible avec une moyenne de 11% entre 1998 et 2003. 52 (b) Les affections chirurgicales chez le chien MEMB. ANT. Scapula Humérus Radius/ulna Carpe/métacarpe Epaule luxation Epaule OCD Coude luxation Coude anconé Coronoïde Coude divers Infra-épineux MEMB. POST. Bassin Fémur Tibia/fibula Luxation tibia/tarse Tarse/métatarse Hanche luxation Hanche dysplasie Hanche nécrose Genou rotule Genou LCA Genou divers RACHIS Vertèbre fracture Hernie discale TETE Mandibule Sinus Oreille Cavité buccale TISSUS MOUS Thorax Voies resp. sup. Tumeur Hernie périnéale App. uro-génital Abdomen divers TOTAL 1998 1999 2000 2001/2002 2003 TOTAL 0 16 16 2 4 7 1 1 7 1 0 1 18 17 4 7 4 0 4 14 2 0 3 13 14 0 1 7 0 3 12 2 0 1 9 12 2 2 4 1 3 8 2 3 2 14 20 1 4 3 1 5 9 1 0 7 70 79 9 18 25 3 16 50 8 3 14 29 16 2 0 9 9 1 26 37 3 14 28 8 0 3 7 7 0 20 53 2 21 29 15 1 5 8 15 2 19 45 0 9 13 14 0 0 8 7 2 15 30 3 9 23 20 0 1 12 9 0 19 46 2 67 122 73 3 9 44 47 5 99 211 10 0 26 1 24 1 16 0 16 0 21 2 103 5 0 0 0 3 0 0 1 4 0 0 1 1 0 0 0 4 1 1 0 17 1 1 2 0 0 7 11 1 1 252 1 1 7 26 4 0 281 0 2 9 20 0 0 268 1 2 4 8 0 1 181 1 6 14 8 5 4 266 3 11 41 73 10 6 1248 Tableau 13 : REPARTITION DES AFFECTIONS CHIRURGICALES RENCONTREES CHEZ LE CHIEN EN FONCTION DE L’ANNEE 53 Ce tableau ne met en évidence aucune variation nette du nombre de chaque type de chirurgie d’une année sur l’autre. Il met en avant de façon évidente les affections chirurgicales les plus courantes. On voit que la grande majorité des interventions se réalisent sur les membres. Les chirurgies du genou suite à une rupture du ligament croisé antérieur sont de loin les plus fréquentes avec 211 chirurgies entre 1998 et 2003. Suivent par ordre décroissant de fréquence les fractures du fémur (122), les luxations de rotule (99), les fractures du radius et de l’ulna (79), du tibia et de la fibula (73) et celles de l’humérus (70). En ce qui concerne les affections chirurgicales ne touchant pas les membres, les trois principales sont les hernies discales avec 103 interventions entre 1998 et 2003, les hernies périnéales (73) et les exérèses de tumeur (41). 54 RACES MEMB. ANT. Scapula Humérus Radius/ulna Carpe/métacarpe Epaule luxation Epaule OCD Coude luxation Coude anconé Coronoïde Coude divers Infra-épineux MEMB. POST. Bassin Fémur Tibia/fibula Luxation tibia/tarse Tarse/métatarse Hanche luxation Hanche dysplasie Hanche nécrose Genou rotule Genou LCA Genou divers RACHIS Vertèbre fracture Hernie discale TETE Mandibule Sinus Oreille Cavité buccale TISSUS MOUS Thorax Voies resp. sup. Tumeur Hernie périnéale App. uro-génital Abdomen divers TOTAL Caniche Croisé Yorkshire labrador B.A. Rottweiler TOTAL 6 15 9 10 1 9 9 1 6 4 1 2 5 2 2 3 1 4 13 2 4 2 34 46 3 11 14 1 14 12 2 0 7 1 1 4 10 7 4 5 9 9 4 7 6 2 2 3 1 1 24 26 3 7 1 5 4 11 2 1 12 15 8 1 1 6 1 18 17 2 1 10 26 9 1 1 4 1 7 22 1 1 17 2 2 9 2 1 5 1 41 66 38 2 5 21 14 2 52 96 4 0 9 9 6 3 9 0 1 1 1 1 1 1 1 3 14 9 12 1 11 2 145 131 113 1 4 4 82 65 28 3 1 16 41 3 0 564 Tableau 14 : REPARTITION DES AFFECTIONS CHIRURGICALES RENCONTREES CHEZ LE CHIEN EN FONCTION DE LA RACE Ce tableau met en évidence pour chaque race (parmi les six plus représentées) les affections les plus souvent opérées entre 1998 et 2003. Ainsi, pour les Caniches par exemple, 55 les affections qui ont le plus fréquemment entraîné une chirurgie en référé ont été les luxations de rotule (18), les ruptures de ligament croisé antérieur (17), les fractures du fémur puis du radius et/ou de l’ulna, les hernies périnéales (14) et les hernies discales (9). Ainsi, chaque race a un profil différent quant à ses affections les plus fréquentes. Pour les chiens croisés, on a d’abord les fractures du fémur, puis les ruptures de LCA, puis les hernies périnéales. Pour les Yorkshire, on a une grande prédominance des pathologies du genou (rupture de LCA et luxation de rotule), puis des hernies périnéales et des fractures du bassin. Les Labradors sont souvent référés pour des ruptures de LCA ou des fractures des membres. Beaucoup de Bergers Allemands ont été référés pour non-union du processus anconné, ou rupture du LCA. Et enfin, chez le Rottweiler, les pathologies les plus courantes ont été les ruptures du LCA, les ostéochondrites de l’épaule et les fragmentations du processus coronoïde médial. Ce tableau nous donne aussi la répartition de chaque pathologie chirurgicale parmi les six races étudiées. On note par exemple que les hernies discales et les luxations de l’épaule sont plus fréquentes chez les Caniches ou que les Labradors sont les plus atteints de dysplasie de la hanche. 16 14 Caniche 12 Croisé 10 York-shire 8 labrador 6 B.A. 4 Rott- weiler 2 ér us um a R H Sc ap ul ad iu s/ C ul ar na pe /m ét ac ar Ep pe au le lu xa tio n Ep au le O C C D ou de lu C xa or tio on n oï de /a nc on é 0 Figure 8 : REPARTITION DES AFFECTIONS DU MEMBRE ANTERIEUR CHEZ LES RACES DE CHIENS LES PLUS REPRESENTEES 56 Caniche Croisé York-shire labrador B.A. Rott- weiler 30 25 20 15 10 5 dy sp la H si an e ch e né cr os e G en ou ro tu le G en ou LC A lu xa ti o n H an ch e an ch e Ta rs e H Ti bi a/ fib ul a Fé m ur Ba ss in 0 Figure 9 : REPARTITION DES AFFECTIONS DU MEMBRE POSTERIEUR CHEZ LES RACES DE CHIENS LES PLUS REPRESENTEES Ces deux graphiques mettent en image la répartition de chaque pathologie chirurgicale au sein des six races étudiées. On peut noter par exemple que les luxations de l’épaule touchent souvent des Caniches, les affections des processus coronoïdes et anconés touchent souvent des Bergers Allemands et ce sont les chiens de petite taille comme les Caniches et les Yorkshires qui sont les plus atteints par les luxations de rotule. 57 (c) Les affections chirurgicales chez le chat 1998 MEMB. ANT. Scapula Humérus Radius/ulna Carpe/métacarpe Epaule luxation Coude luxation MEMB. POST. Bassin Fémur Tibia/fibula Luxation tibia/tarse Tarse/métatarse Hanche luxation Hanche dysplasie Genou rotule Genou LCA Genou divers TETE Mandibule Sinus Oreille Cavité buccale TISSUS MOUS Thorax Voies resp. sup. Tumeur App. uro-génital Abdomen divers TOTAL 2003 TOTAL 6 3 4 24 22 1 1999 2000 2001/2002 5 7 4 4 3 4 6 1 1 5 2 4 1 1 1 4 14 5 5 20 9 2 9 17 4 2 2 3 12 10 3 1 1 8 19 9 6 1 2 1 2 1 3 3 2 5 1 2 1 1 1 1 2 7 1 47 8 1 1 3 1 29 82 37 11 4 12 1 5 4 1 2 1 53 2 3 3 9 1 3 1 65 3 2 1 2 (51) 66 8 10 2 282 Tableau 15 : REPARTITION DES AFFECTIONS CHIRURGICALES RENCONTREES CHEZ LE CHAT EN FONCTION DE L’ANNEE Plusieurs éléments sont à noter sur ce tableau : tout d’abord, on peut remarquer une sensible augmentation du nombre de chirurgies réalisées sur des chats entre 1998 et 2003 (de 47 à 66). Par ailleurs, les affections chirurgicales les plus fréquentes sont mises en évidence. Ainsi, chez les chats on rencontre beaucoup de fractures du fémur, du tibia, de la fibula, du bassin, de l’humérus, du radius et de l’ulna ; des luxations tibio-tarsiennes, des luxations de hanche et des affections de l’appareil uro-génital. 58 RACES MEMB. ANT. Scapula Humérus Radius/ulna Carpe/métacarpe Epaule luxation Coude luxation MEMB. POST. Bassin Fémur Tibia/fibula Luxation tibia/tarse Tarse/métatarse Hanche luxation Hanche dysplasie Genou rotule Genou LCA Genou divers TETE Mandibule Sinus Oreille Cavité buccale TISSUS MOUS Thorax Voies resp. sup. Tumeur App. uro-génital Abdomen divers TOTAL Européen 3 18 21 1 Persan 2 1 Siamois 2 6 TOTAL 3 22 22 1 6 28 70 32 8 4 10 2 1 1 6 1 2 1 4 2 1 4 3 1 1 7 29 78 33 11 4 11 1 8 1 1 9 9 7 7 2 241 3 10 14 7 10 2 265 Tableau 16 : REPARTITION DES AFFECTIONS CHIRURGICALES RENCONTREES CHEZ LE CHAT EN FONCTION DE LA RACE Le tableau de répartition des affections chirurgicales par races est assez peu intéressant chez le chat du fait de l’immense majorité de la race européenne. Un élément peut cependant être noté : les Persans semblent avoir beaucoup de pathologies de l’appareil uro-génital (ils représentent 30% des chirurgies alors qu’ils ne correspondent qu’à 5% de la population étudiée) (C. LEKCHAROENSUK 2001). 59 (2) Les traitements chirurgicaux les plus courants Dans cette partie, nous allons nous intéresser aux techniques chirurgicales utilisées pour traiter les affections les plus couramment rencontrées. Nous allons donc voir les techniques chirurgicales mises en place lors des fractures des membres et du bassin, lors des affections de l’articulation coxo-fémorale et lors des luxations de rotule. Par contre, il ne sera pas question des techniques employées lors de rupture du LCA ou de hernies discales et hernies périnéales bien que ce soit des affections très fréquentes. En effet, cela n’aurait pas été intéressant car les techniques utilisées par le vétérinaire consultant de mon étude sont quasiment tout le temps les mêmes pour ce type d’affections. (a) Techniques chirurgicales sur les fractures des membres et du bassin FEMUR Chien Broche Broche/cerclage Broche/vis Broche/FE Broche/cercl./FE Total broche et % du total des chir. Plaque Plaque/cerclage Plaque/vis Plaque/cercl./vis Plaque/broche/(cerclage) Plaque/greffe spongieux TIBIA Chat Chien Chat Chien 9 8 3 4 7 5 30 2 18 7 29 24 49 19 11 3 6 1 27 7 2 4 6 1 14 1 34 4 2 2 3 6 3 7 1 6 2 59 19 32 11 5 1 1 2 Total fix. externes Total cerclage TOTAL 9 5 3 21 8 1 8 32 112 3 3 13 27 87 1 46 9 19 4 4 1 1 1 68 4 3 41 4 6 2 16 77 5 11 34 4 8 69 1 2 2 3 47 3 1 1 1 BASSIN 24 14 3 6 4 56 Plaque/fix. externe FE/cerclage RADIUS 30 13 2 6 1 58 Plaque/vis/broche Total plaque et % du total des chir. Total vis Total chien Chat Chien Chat Chien Chat HUMERUS 7 24 2 5 80 1 1 1 1 4 2 1 1 1 1 21 2 24 38 12 19 8 1 2 56 0 20 59 44 27 27 34 9 11 10 1 4 153 103 38.8% 54.5% 52 159 12 4 16 1 6 0 16 9 2 1 5 0 2 0 218 67 55.3% 35.4% 18 78 1 3 17 18 63 394 47 189 Tableau 17 : REPARTITION DES TECHNIQUES CHIRURGICALES EMPLOYEES POUR LE TRAITEMENT DES FRACTURES DES MEMBRES ET DU BASSIN (1998/2003) 60 Total chat Plusieurs éléments sont mis en évidence dans ce tableau : tout d’abord, les techniques les plus utilisées pour traiter les fractures des membres font appel à des broches ou des plaques. En effet, lorsqu’on fait l’addition des chirurgies utilisant des broches d’une part et des plaques d’autre part, on s’aperçoit qu’elles représentent 371 (153+218) chirurgies sur 394 au total pour les chiens, et 170 (103+67) sur 189 pour les chats. Ce sont donc les deux techniques de base dans la réparation des fractures. On voit ensuite que de nombreuses techniques complémentaires viennent compléter ces techniques de base. Les associations les plus fréquemment utilisées sont broche/cerclage, broche/vis, plaque/vis et plaque/broche. La pose de fixateurs externes reste une technique relativement peu utilisée (35 sur les 583 chirurgies des membres réalisées entre 1998 et 2003). Par ailleurs, si l’on compare les traitements des chiens et des chats, on s’aperçoit que la grande majorité des fractures des chiens sont traitées avec des plaques (55.3% contre 38.8% de broches). Ces chiffres sont inversés pour les chats qui sont traités dans 54.5% des cas avec des broches contre seulement 35.4% de plaques. Enfin, nous pouvons remarquer que certaines fractures sont traitées préférentiellement avec une technique. Par exemple, les fractures de l’humérus chez le chien sont majoritairement traitées à l’aide de vis associées à des broches alors que les vis sont assez peu utilisées dans les autres cas de fractures. Un autre exemple intéressant est l’utilisation très majoritaire de plaques chez les chats lors des fractures du radius ou du bassin alors que pour les autres fractures les broches sont plus utilisées. 61 (b) Techniques chirurgicales sur l’articulation coxofémorale TECHNIQUES Excisionarthroplastie Excision-arthro. et interposition musc. Ostéotomie intertrochantérienne Myectomie des pectinés Prothése capsulaire TOTAL Dysplasie Chien 33 Chat 1 Fracture Luxation Chien Chat 34 11 Ostéonécrose (aseptique) Chien Chat 11 1 TOTAL 91 2 / / / / / 2 5 / / / / / 5 / / / / / / 0 / 40 / 1 2 36 / 11 / 11 / 1 2 100 Tableau 18 : REPARTITION DES TECHNIQUES CHIRURGICALES EMPLOYEES POUR LE TRAITEMENT DES AFFECTIONS DE L’ARTICULATION COXO-FEMORALE (1998/2003) Ce tableau met en évidence le recours très majoritaire de l’excision-arthroplastie lors des pathologies de la hanche. Il est en effet de 91% sur l’ensemble des chirurgies ; il est même de 100% chez les chats entre 1998 et 2003. Quelques autres techniques sont utilisées par notre chirurgien : lors de dysplasies chez le chien, il a quelques fois recours à l’ostéotomie intertrochantérienne, ou à une excisionarthroplastie associée à une interposition musculaire. Lors de luxations de hanche, des prothèses capsulaires sont parfois posées. Enfin, nous pouvons voir que le traitement de la dysplasie de hanche par myectomie des pectinés a été totalement abandonné. 62 (c) Techniques chirurgicales sur la luxation rotulienne TECHNIQUE Transposition crête tibiale (TCT) Trochléoplastie Pexie rotulienne (Pex rot) Trochléo + TCT Trochléo + Pex rot Trochléo + TCT + Pex rot TCT + Pex rot TOTAL NOMBRE 10 15 10 35 12 5 10 97 Tableau 19 : REPARTITION DES TECHNIQUES CHIRURGICALES EMPLOYEES POUR LE TRAITEMENT DES LUXATIONS DE ROTULE (1998/2003) Tout d’abord, il faut préciser que la capsulorraphie n’est pas présente dans ce tableau. En effet, elle est réalisée systématiquement lors de la fermeture de l’articulation après traitement des luxations de rotule. Ce tableau nous montre qu’il existe trois techniques principales utilisées par notre opérateur : la transposition de la crête tibiale, la trochléoplastie et la pexie rotulienne. Selon la gravité de la luxation, ces techniques seront utilisées seules ou associées entre elles. L’association la plus utilisée est la transposition de la crête tibiale avec trochléoplastie (36% des interventions). 63 2. Etude des résultats du questionnaire Le questionnaire (annexe 3) a été envoyé avec la lettre du vétérinaire (annexe 4) en fin d’année 2003, les dernières réponses ont été obtenues en début avril 2004. a) Proportion de réponses ; qui a répondu ? Les questionnaires ont été expédiés à toutes les structures vétérinaires ayant travaillé avec ce consultant depuis le début de son activité de consultant, c'est-à-dire à partir d’octobre 1992. Elles sont au nombre de 170. Malheureusement, seules 56 réponses sont parvenues. ZONES Nombre de réponses Proportion de oui a la question 1 A 27 81% B 9 78% C 11 55% D 9 55% TOTAL 56 71.4% Tableau 20 : NOMBRE DE VETERINAIRES AYANT REPONDU AU QUESTIONNAIRE ET PROPORTION DE CEUX FAISANT APPEL A NOTRE VETERINAIRE CONSULTANT EN FONCTION DES ZONES Question 1 : « Faites-vous encore appel au Dr. M. GIRY ? Si non pourquoi ? » Parmi les vétérinaires ayant répondu, quasiment la moitié (27 sur 56) exerce dans la zone A. De plus, la réponse à la première question nous permet de savoir si oui ou non les vétérinaires ayant répondu sont des clients du consultant. On s’aperçoit que 71.4% des vétérinaires ayant répondu (toutes zones confondues) travaillent encore avec lui. Dans la zone C et D, 45% des vétérinaires ayant répondu ne sont pas clients. Les vétérinaires n’étant plus clients ont eu la possibilité de donner la raison de leur non recours au consultant. Les réponses ont été les suivantes : - Compétences personnelles suffisantes pour 6 d’entre eux. - 5 vétérinaires (dont 4 des zones C et D) ont évoqué le fait que le consultant a plusieurs fois refusé de se déplacer et préféré la forme référée à Charbonniéres. - 2 vétérinaires font appel à un autre itinérant plus disponible et 1 à un orthopédiste consultant tout près et très compétent. - 1 vétérinaire pense que le statut de notre consultant n’est pas clair dans le cadre du code de déontologie. - 1 autre n’a pas été satisfait des interventions réalisées par le consultant. - Enfin, un vétérinaire pense que sa clientèle est trop proche. 64 b) Raisons et fréquence du recours à un « spécialiste » Question 2 : « Pourquoi faites-vous appel à un "spécialiste" en chirurgie ? » RAISONS DE RECOURS A UN CONSULTANT EN CHIRURGIE Compétences personnelles insuffisantes Manque de matériel Décharge de responsabilité Demande des clients Gain de temps Apprentissage en assistant aux chirurgies « Pendant mes absences » NOMBRE DE REPONSES 52 31 11 3 2 2 1 Tableau 21 : LES RAISONS DU RECOURS A UN CONSULTANT Ce tableau nous montre que la quasi-totalité (52 sur 56) des vétérinaires faisant appel à notre consultant en chirurgie le font parce qu’ils n’ont pas les compétences suffisantes. Les deux autres raisons principales sont le manque de matériel (31 réponses) et la décharge de responsabilité (11 réponses). Question 3 : « Pour quels actes faites-vous appel à M. GIRY ? » TYPE DE CHIRURGIES Osseuses Rachis Myélographies Tissus mous Consultation Conseils TOUJOURS PARFOIS JAMAIS 14 29 21 / / / 30 14 15 25 24 40 11 14 20 30 32 15 Tableau 22 : REPARTITION DE LA FREQUENCE DU RECOURS AU CONSULTANT EN FONCTION DU TYPE DE CHIRURGIE Ce tableau nous montre que pour les chirurgies osseuses, la majorité des vétérinaires font appel au consultant parfois. Pour les chirurgies du rachis, la majorité fait appel à lui toujours. Pour les myélographies, les trois réponses toujours, parfois et jamais sont équilibrées. Par contre, en ce qui concerne les chirurgies des tissus mous, les consultations et les conseils, tous les vétérinaires ont répondu parfois ou jamais. De nombreux vétérinaires font appel au consultant pour des conseils (40 parmi les 56 ayant répondu). 65 Question 4 : « Combien de fois par an faites-vous appel à lui ? » FREQUENCE n<2 2<n<5 5 < n < 10 n > 10 ZONE A 6 10 5 3 ZONE B 2 6 1 / ZONE C 6 2 / 1 ZONE D 7 3 / / TOTAL 21 21 6 4 Tableau 23 : REPARTITION DES VETERINAIRES EN FONCTION DE LA FREQUENCE DU RECOURS AU CONSULTANT ET DE LA ZONE Plusieurs éléments me paraissent intéressants à noter : la majorité des clients de notre consultant font appel à lui moins de 5 fois par an (42 sur 52 réponses), ils ne sont que 10 parmi les personnes ayant répondu à faire appel à lui plus de 5 fois. La répartition de la fréquence du recours au consultant est différente en fonction de la zone géographique. Dans les zones A et B, le plus grand nombre de vétérinaires a recours entre 2 et 5 fois par an alors que dans les zones C et D, le plus grand nombre a recours moins de 2 fois. Par ailleurs, les « bons clients » du consultant (plus de 5 recours par an) sont très majoritairement de la zone A (8 sur 10). Les « très bons clients » (plus de 10 recours par an), font tous appel au consultant en tant qu’itinérant (4 sur 4). c) Plutôt itinérant ou consultant ? Ce paragraphe a pour but de savoir si les vétérinaires référents font plus appel aux services de l’itinérant ou du consultant en référé à Charbonnières. Il a aussi pour but de cerner quels sont, d’après les vétérinaires ayant répondu, les avantages et les inconvénients des deux exercices, en référé et en itinérant. Question 5 : « Comment profitez-vous de ses compétences ? » En itinérant En référé à Charbonnières Suivant les deux modalités ZONE A 7 7 10 ZONE B 2 5 2 ZONE C 3 5 2 ZONE D 4 5 / TOTAL 16 22 14 Tableau 24 : REPARTITION DU MODE DE RECOURS AU CONSULTANT EN FONCTION DE LA ZONE Le référé à Charbonnières est de peu la modalité la plus utilisée. Cependant, parmi les vétérinaires référant à Charbonnières, certains ne semblent pas le faire par choix. En effet, les remarques suivantes ont été relevées : « Marc rechigne à se déplacer » ; « Je réfère par 66 obligation car plusieurs fois Marc ne s’est pas déplacé » ; ou encore « car il préfère opérer à Charbonnières ». Question 6 : « Pour ceux qui préfèrent que M. GIRY se déplace, quelles sont vos raisons ? » LES RAISONS Pour se former en assistant les chirurgies Clientèle trop éloignée Tarifs de Charbonnières trop élevés Charbonnières trop proche, peur de non retour des clients Volonté de fidélisation et de valorisation de la clinique Manque d’entrée d’argent « Je ne savais pas que Marc se déplaçait » Pas de préférence pour l’itinérance NOMBRE DE REPONSES 18 17 11 5 5 2 1 18 Tableau 25 : LES RAISONS DE LA PREFERENCE DU RECOURS A L’ITINERANT Parmi les vétérinaires préférant profiter de l’itinérance du consultant, beaucoup (18) veulent profiter de la formation dont-ils bénéficient en assistant aux chirurgies réalisées par le consultant. Ils sont aussi nombreux (17) à préférer que le consultant se déplace plutôt que ce soit leurs clients car ils estiment leur clientèle est trop éloignée. Ils sont également quelques uns (11) à trouver les tarifs de Charbonnières trop élevés. Dix-huit vétérinaires sur 56 n’ont pas de préférence pour l’itinérance. Question 7 : « Quels sont les avantages et les inconvénients majeurs liés à l’activité d’itinérant ? » AVANTAGES Meilleure image de marque de la clinique Garder ses clients Se former en assistant les chirurgies Meilleur suivi des cas Meilleur gestion de l’urgence ZONE A 18 ZONE B 4 ZONE C 6 ZONE D 3 TOTAL 31 17 6 2 4 2 3 3 2 24 15 9 3 2 / 1 2 2 1 14 6 Tableau 26 : LES AVANTAGES DE L’ACTIVITE ITINERANTE D’APRES LES VETERINAIRES REFERENTS INTERROGES ET SELON LES ZONES Tous les vétérinaires ont donné leur avis sur les avantages de l’activité itinérante. Les deux réponses les plus données sont : l’augmentation de l’image de marque de la clinique par la venue d’un « spécialiste » et le fait de garder ses clients. Cette dernière réponse a été donnée de manière significativement plus importante dans la zone A avec 32% de la totalité de toutes les réponses données en zone A contre 19% en moyenne dans les autres zones. 67 INCONVENIENTS Difficulté de suivi des cas par l’itinérant Délais d’intervention trop longs Honoraires trop élevés « Les vétérinaires itinérants sont médiocres dans notre région (73) » NOMBRE DE REPONSES 18 7 5 1 Tableau 27 : LES INCONVENIENTS DE L’ACTIVITE ITINERANTE D’APRES LES VETERINAIRES REFERENTS INTERROGES D’après les vétérinaires interrogés, l’inconvénient majeur de l’activité itinérante est la difficulté de suivi des cas par l’itinérant. Question 8 : « Quels sont les avantages et inconvénients à référer à Charbonnières auprès de M. GIRY ? » AVANTAGES Confiance en son consultant Gain de temps Décharge de responsabilité Service apprécié Plateau technique intéressant Aucun NOMBRE DE REPONSES 38 15 12 8 1 1 Tableau 28 : LES AVANTAGES A REFERER A CHARBONNIERES AUPRES DU Dr M. GIRY D’APRES LES VETERINAIRES REFERENTS INTERROGES Les vétérinaires référant à Charbonnières le font essentiellement par confiance en leur consultant (38 réponses), pour le gain de temps (15), ou pour se décharger de la responsabilité (12). 68 INCONVENIENTS Frais de clinique trop importants Crainte de perdre des clients Difficultés à suivre les cas Manque de communication Manque à gagner en n’encaissant pas les frais de clinique Clientèle trop éloignée Absence de formation par le consultant « Certains propriétaires préfèrent aller à l’ENVL tout proche pensant que c’est moins cher » NOMBRE DE REPONSES 14 13 8 4 3 1 1 1 Tableau 29 : LES INCONVENIENTS A REFERER A CHARBONNIERES AUPRES DE M. GIRY D’APRES LES VETERINAIRES REFERENTS INTERROGES Trois inconvénients majeurs à référer à Charbonnières ressortent de ce tableau : la clinique est trop chère pour certaines clientèles ; en référant dans une autre clinique, des vétérinaires ont peur de ne pas voir revenir leur clients. Cela concerne surtout les vétérinaires exerçant en zone A (11 en zone A sur les 13 réponses) ; de plus ils éprouvent plus de difficultés à suivre les cas des animaux traités hors de leur clinique. Question 9 : Elle a été posée pour savoir dans quelle mesure les vétérinaires référents continueraient à faire appel au consultant si celui-ci arrêtait complètement son activité itinérante. 54 réponses ont été données à cette question. - 22 référents continueraient à faire autant appel à lui, - 16 l’appelleraient moins souvent, - et 16 autres ne l’appelleraient plus. Pour ceux qui continueraient à faire appel à lui, les raisons sont les suivantes : - confiance en les compétences de leur consultant (35 réponses), - affinités avec leur consultant (23 réponses), - parce qu’ils n’ont pas le choix (3 réponses), - demande des clients (2 réponses). 69 d) Les propositions d’amélioration des services Question 10 : PROPOSITIONS Aucune proposition Continuer son activité d’itinérant S’associer pour être plus disponible Nous sommes satisfaits, rien à changer Avoir un assistant systématiquement Charbonnières est trop éloigné Insister plus sur l’importance du vétérinaire référent en post-op Avoir un secrétariat spécifique Plus de communication, de conseils (mails, courriers, phone) Conseiller pour équiper une clinique en matériel chirurgical Mieux planifier ses chirurgies si possible Avoir un statut plus clair dans le code de déontologie Améliorer ses compétences Avoir un meilleur contact avec les propriétaires Engager une assistante sexy NOMBRE DE REPONSES 32 9 4 4 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Tableau 30 : LES PROPOSITIONS D’ AMELIORATION DES SERVICES DU Dr M. GIRY Ce tableau récapitule les réponses à la question 10. Cette question est à réponse ouverte et demande aux vétérinaires leurs idées pour améliorer les services du consultant. Une majorité n’a pas pris le temps de répondre (32 questions sans réponse). Trois propositions sont revenues plusieurs fois : - 9 référents souhaitent que le consultant continue à exercer en tant qu’itinérant. - 4 apprécieraient qu’il s’associe afin de pouvoir être plus disponible. - 4 conseillent de ne rien changer car ils sont satisfaits. Toutes les autres réponses n’ont été données qu’une seule fois. 70 C. Discussion Avec la collaboration du consultant de notre étude, les résultats seront commentés et interprétés. Nous tenterons de mettre en avant les conclusions applicables aux vétérinaires consultants en chirurgie pour que notre exemple puisse être utilisé par d’autres confrères de même activité. 1. Les difficultés rencontrées Nous allons d’abord nous intéresser aux difficultés rencontrées lors de l’étude du fichier clinique. Tout d’abord, la perte des données concernant toute la période du 17 mai 2001 au 28 août 2002 est un élément handicapant. Cela représente donc une perte de données de quatorze mois. Dans toute l’étude, les chiffres des années 2001 et 2002 seront additionnés et considérés comme une seule année. Cependant, un biais demeure puisque « l’année 20012002 » ne correspond qu’à dix mois au lieu de douze. Une deuxième difficulté correspond au remplissage des fiches. Certaines d’entre elles ne sont pas remplies complètement. Ainsi, par exemple, la case correspondant à l’âge de l’animal n’est pas toujours remplie. L’échantillon qui nous a permis d’étudier les âges des animaux ne correspond pas à la totalité des animaux opérés. Nous avons pu récolter l’âge de 889 chiens entre 1998 et 2003 alors que sur la même période, la totalité des chiens opérés s’élève à 1416. Pour les chats, les âges sont encore moins souvent présents dans le fichier. 91 chats ont un âge sur 300 chats au total. Un autre problème s’est souvent posé : notre vétérinaire n’a pas d’appellations prédéfinies pour remplir les cases « affection chirurgicale » ou « traitement chirurgical ». Ainsi, certaines pathologies sont représentées par plusieurs termes. Ainsi, on peut citer un exemple de pathologie déclinée sous différentes formes : « maladie de Legg- Perthes-Calve » ou « ostéonécrose aseptique » ou « maladie de Perthes ». Pour ce type de pathologie, il est donc difficile de répertorier tous les cas sans en oublier. Ce même problème s’est posé pour plusieurs pathologies. Un autre problème est le fait que tous les vétérinaires qui ne sont plus référents sont encore présents dans le fichier clinique. Ainsi, pour rechercher la fréquence du recours au consultant depuis 1998, il a fallu rentrer un à un tous les 170 noms des cliniques ayant eu au moins un recours au consultant depuis 1992 alors que les cliniques ayant eu recours au consultant depuis 1998 sont au nombre de 126. De plus, le questionnaire a été expédié à ces 170 cliniques alors que seulement 126 étaient vraiment concernées par ce sondage. D’autres soucis de second ordre ont posé problème : - le lieu des chirurgies n’est pas présent sur les fiches. Ainsi pour déterminer la part des chirurgies réalisées à Charbonnières ou en itinérant il a fallu faire appel à la mémoire de l’opérateur. - Le type d’activité des cliniques n’est pas non plus présent dans le fichier. Pour le déterminer, il a donc fallu rechercher une à une toutes les cliniques dans le ROY 2004. Voyons maintenant quelles ont été les difficultés rencontrées en ce qui concerne le questionnaire. Tout d’abord, il faut dire que la faible proportion de réponses a été un échec. Seuls 56 réponses sont parvenues sur les 170 questionnaires envoyés. Cela pose un problème 71 quant à l’interprétation des résultats. En effet, l’échantillon étant de très petite taille, les chiffres ne permettent pas toujours d’exprimer des différences significatives. Pour prévenir ce pourcentage de non-réponse, plusieurs mesures avaient pourtant été prises : une date limite de renvoi avait été fixée, celle-ci n’a été respectée que par un peu plus de la moitié des vétérinaires ayant répondu. D’autre part, plusieurs modalités de renvoi ont été proposées : la voie postale et le fax. Aucun fax n’a été renvoyé. Par ailleurs, certains vétérinaires n’ont pas rempli le questionnaire dans son intégralité. Cela diminue encore les effectifs interprétables. Pourtant, les questions étaient simples puisque neuf questions sur dix étaient des questions à choix multiple. D’ailleurs, la seule question à réponse ouverte a été remplie par très peu de vétérinaires : 32 vétérinaires sur 56 n’ont pas répondu (environ 60%). Cela confirme bien l’idée que ce genre de sondage ne doit comporter que des questions dont les réponses sont rapides et faciles. Enfin, un dernier problème a été le coût de l’envoi du questionnaire par voie postale. L’idéal aurait été de joindre une enveloppe timbrée avec l’adresse de retour au questionnaire. Cela n’a pas été fait pour des raisons de budget. Une autre voie de communication aurait pu être exploitée : les messages e-mail. Malheureusement, de nombreux vétérinaires ne possèdent aucune adresse e-mail disponible. 2. Analyse du fichier Dans cette partie, nous reprendrons tous les chiffres interprétables de la partie « Résultats ». Nous nous intéresserons également aux chiffres de la thèse d’Agnès Borel Frasson (BOREL-FRASSON 2000) afin d’étudier l’activité du consultant pendant la période 1993-2003. Dès que possible, nous essaierons de comparer les chiffres des deux thèses afin de mettre en évidence une évolution dans l’activité du vétérinaire entre ses cinq premières années d’exercice (1993-1997) et les cinq années suivantes. Nous suivrons donc le même plan que dans la partie précédente en nous intéressant d’abord à la clientèle vétérinaire, puis à la population animale et enfin à l’activité chirurgicale. a) La clientèle vétérinaire Le nombre de structures vétérinaires ayant fait appel aux services de notre consultant sont au nombre de 126 entre 1998 et 2003. Elles étaient de 138 entre 1992 et 1997. Par ailleurs, le nombre total de structures répertoriées sur le fichier clients entre 1992 et 2003 s’élève à 170. Cela signifie que le nombre de référents est stable et ne présente pas de différence significative entre les deux périodes. Le fait qu’il y ait eu 170 référents sur la durée totale révèle qu’il a existé un turn-over dans les référents avec le départ de certains référents comblé par l’arrivée de nouveaux. Entre 1998 et 2003, le pourcentage de référents exerçant en canine pure est très élevé : 74.6%. Ce chiffre était à peu près le même dans la thèse précédente (72.5%). Deux raisons peuvent expliquer ce résultat : d’abord, le consultant de notre étude exerce en zone urbaine puisque son adresse professionnelle d’exercice est à Charbonnières les Bains en banlieue lyonnaise. Par ailleurs, les vétérinaires exerçant en rurale ou en mixte ont certainement moins 72 recours à des traitements chirurgicaux spécialisés, entre autre pour des raisons de moyens et de mentalité de la clientèle. La « clientèle » du vétérinaire consultant est majoritairement une « clientèle » que l’on pourrait qualifier de « clientèle occasionnelle ». En effet, plus de 80% des référents ont moins de six recours à lui par an. Parmi ces derniers, 66% n’ont qu’un ou deux recours à lui. L’hypothèse principale de ce recours occasionnel des vétérinaires à un consultant en chirurgie est leur importante indépendance. Pour des chirurgies classiques, de très nombreux vétérinaires sont totalement autonomes. Ils ne font alors recours au consultant que pour les chirurgies compliquées ou nécessitant des moyens techniques importants. Cependant, entre 1992 et 2003, nous avons assisté à une croissance puis à une fidélisation de la clientèle. Tout d’abord, le nombre total de structures ayant fait appel au consultant dans une année est passé d’une moyenne de 60 dans les trois premières années à une moyenne de 80 depuis 1996 avec un pic de 87 clients en 1997. Cela correspond à la création progressive d’une clientèle. De plus, il y a eu une fidélisation dès 1995 avec une augmentation des « bons et très bons clients », c'est-à-dire ceux ayant 6 à 10 recours ou plus de 10 recours dans l’année. Notre consultant a donc mis trois ans pour que ses services deviennent un réel besoin auprès de certains vétérinaires. Notre vétérinaire consultant exerce majoritairement à proximité de son adresse professionnelle d’exercice puisque 60% de ses actes sont réalisés à moins de 20 km (zone A). Cependant, il existe une différence entre la répartition des actes et celle des cliniques clientes. En effet, si la zone A représente 60% des actes, elle ne représente que 40% du nombre total de cliniques. Cela signifie que les vétérinaires référents de la zone A ont un recours plus fréquent au consultant. Par ailleurs, le pourcentage d’actes en zone A a changé au cours des années. Il était de 53.7% entre 1993 et 1997, il est passé à 60% entre 1998 et 2003. Notre vétérinaire se déplace donc moins. Plusieurs raisons peuvent être évoquées : il se déplace moins par choix personnel ; parce qu’il éprouve plus de difficultés à trouver du temps pour faire de longs déplacements, son activité ayant augmenté ; parce que les vétérinaires exerçant à plus de 50 Km ont d’autres solutions (autre vétérinaire itinérant ou consultant dans leur région). Cette diminution de déplacement s’explique également depuis avril 2001 par l’augmentation de l’activité en référé à son adresse professionnelle d’exercice. En effet, depuis la création d’un contrat de partenariat lui donnant cette adresse professionnelle et le droit d’y réaliser des chirurgies, son activité itinérante ne cesse de diminuer. Elle est passée de 52.1% à 39.5% en trois ans, ce qui représente un changement d’activité assez rapide. Cela est à mettre en relation avec une volonté personnelle de moins se déplacer, mais également un désir d’exercer dans des conditions optimales pour des chirurgies, les moyens techniques de Charbonnières le permettant contrairement à certaines structures référentes ne possédant pas une installation adaptée à la réalisation de chirurgies lourdes. La répartition de l’activité en fonction du temps révèle plusieurs éléments intéressants. Tout d’abord, elle confirme que la création de la clientèle s’est faite progressivement puisque le nombre d’actes par an a connu une croissance quasi linéaire entre 1993 et 1999, passant de 135 cas par an à 381 pour ensuite se stabiliser depuis 1999. Par ailleurs, la comparaison de la répartition de l’activité par mois entre les périodes 1993-1997 et 1998-2003 ne révèle pas de changement majeur. Les mois les plus actifs sont de façon constante avril et octobre. Par contre, les mois les plus calmes étaient février et mai entre 1993 et 1997. Le mois le plus calme est depuis 1998 le mois d’août alors qu’auparavant, il faisait partie des mois à activité intense. Plusieurs explications peuvent être données à ce changement radical quant à l’activité du mois d’août : premièrement, depuis quelques années, notre vétérinaire consultant prend des vacances au mois d’août. Auparavant, il n’en prenait pas et il se voyait référer beaucoup de 73 cas au mois d’août, même des cas simples souvent référés par de jeunes remplaçants travaillant pendant la période des vacances scolaires. De nos jours, l’activité est moindre en août peut-être parce que les Lyonnais partent plus en vacances en août, peut-être parce que certains vétérinaires ferment leur clinique au mois d’août alors qu’ils se faisaient remplacer auparavant. En conclusion, nous pouvons dire que notre vétérinaire consultant a su se créer une clientèle exerçant essentiellement en canine pure et qu’il a réussi à fidéliser. Par ailleurs, son activité a été modifiée par un changement majeur qui est peut-être un commencement de sédentarisation progressive puisque les déplacements de notre vétérinaire sont de moins en moins nombreux et de moins en moins importants. (BOREL-FRASSON 2000) b) La population animale Notons que la population étudiée correspond à une activité sur des animaux référés. Il ne faut donc pas s’attendre à avoir une population représentative de la population canine et féline française. Aucune valeur exacte ne peut être donnée des populations canine et féline en France car aucun recensement officiel n’a jamais été effectué. Cependant, on peut estimer la population canine à 7 millions et la population féline à 8 millions. Comme prévu, ces chiffres ne sont pas en accord avec les pourcentages de la population étudiée puisque les chiens opérés représentent 80.1% contre 19.9% pour les chats en 2003. Pour l’étude entre 1993 et 1997, les chiens représentaient 85.9%. Il y a donc eu une petite évolution en faveur des chats qui semblent être de plus en plus représentés. Les gens semblent donc opérer de plus en plus leurs chats. Une des raisons est peut-être l’évolution des mentalités en ce qui les concerne. Ils sont de plus en plus les égaux des chiens au sein d’un foyer alors qu’auparavant, ils étaient peutêtre moins considérés comme un membre de la famille. Par ailleurs, l’estimation de la population féline prend en compte les chats errants qui ne sont jamais opérés. Les proportions ne sont pas non plus les mêmes que celles du service de chirurgie de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon où les chats représentent 45% des animaux opérés. Les explications peuvent être les suivantes : le service de chirurgie de l’ENVL ne traite pas que des cas référés, il effectue aussi des opérations de convenance (beaucoup de castrations et d’ovariectomies de chats), des chirurgies d’abcès ou buccodentaires. De plus, pour les cas graves demandant des chirurgies lourdes et spécialisées, les clients sont plus regardants quant aux dépenses quand il s’agit d’un chat qui ne sera donc pas systématiquement référé. Par ailleurs, dans ce genre de cas, le confinement et le repos sont toujours proposés par de nombreux vétérinaires. En ce qui concerne les races, la population étudiée (période 1998-2003) est représentative de la population française. Pour les chiens, les races les plus fréquentes sont, par ordre décroissant d’importance : les Caniches, les croisés, les Yorkshire, les Labradors, les Bergers Allemands, les Rottweilers et les Teckels. Ces six races sont prédominantes dans la population étudiée puisqu’elles représentent presque 60% de la population totale qui comporte 62 races. Par rapport à la période 1993-1997, quelques changements sont notés : à l’époque, il y avait plus de Bergers Allemands et de Teckels que maintenant. Par contre, il y avait moins de Labradors et très peu de Rottweiler (10 contre 72 actuellement). Ces changements correspondent à un phénomène de mode. Par ailleurs, il avait été montré dans la thèse 74 d’Agnès Borel Frasson que la population de notre vétérinaire consultant présentait le même profil que celle du service de chirurgie de l’ENVL avec les mêmes prédominances de races. Cela semblerait confirmer la représentativité de la population étudiée. En ce qui concerne les races de chats, on note une très grande prédominance de la race européenne : 86.6% entre 1993 et 1997 et 85% entre 1998 et 2003. Ces chiffres sont stables et reflètent la population féline française. (DEGRAMONT 1996; BOREL-FRASSON 2000) Nous avons également étudié les âges des animaux opérés. Les « adultes non vieux » constituent la tranche d’âge la plus représentée. Par ailleurs, on remarque une augmentation notable des animaux vieux opérés que ce soit chez les chiens ou chez les chats. Cela correspondrait à une évolution des mentalités. L’attachement des personnes envers leur animal de compagnie est tel de nos jours que les gens sont de plus en plus nombreux à accepter une chirurgie sur un animal âgé. De plus les moyens techniques mis en œuvre lors d’une anesthésie générale (monitoring, anesthésie gazeuse) sont plus en plus performants et rendent celle-ci moins risquée. Cela réconforte les propriétaires de vieux animaux dans leur choix d’opérer. En conclusion, nous pouvons dire que la population étudiée est représentative d’une activité en chirurgie référée. Par ailleurs on note que les chats et les animaux vieux ont de plus en plus d’importance pour leur propriétaire et sont donc opérés plus souvent. c) L’activité chirurgicale Nous allons discuter des interventions chirurgicales dans le cadre d’une activité chirurgicale en référé. Cette activité est très différente de l’activité chirurgicale d’un praticien généraliste puisque les opérations les plus fréquemment réalisées en clientèle courante ne sont jamais référées. Nous ne traiterons donc pas des opérations de convenance, des chirurgies buccodentaires, des chirurgies cutanées. Chez notre consultant, les chirurgies des tissus mous sont très peu référées. (1) Les affections chirurgicales Comme nous venons de le dire, les affections des tissus mous sont très peu opérées en chirurgie référée. Elles représentaient 12.6% entre 1993 et 1997 et 11% entre 1998 et 2003. Ce chiffre est donc stable. Plusieurs raisons peuvent être évoquées pour expliquer ce faible pourcentage : - ce sont des chirurgies qui demandent moins de matériel que les chirurgies orthopédiques. - Ces chirurgies sont souvent considérées par les vétérinaires généralistes comme nécessitant moins de compétences et de technicité. - Les affections des tissus mous sont parfois sous diagnostiquées par manque d’examens complémentaires, parfois elles ne sont pas référées à cause de l’ignorance d’un traitement chirurgical possible par certains vétérinaires. Par exemple, lorsque notre vétérinaire consultant a débuté son exercice, le 75 - traitement chirurgical des hernies discales était très peu utilisé par les confrères référents. Maintenant, il en réalise en moyenne une vingtaine par an. De même, les chirurgies des shunts porto-systémiques, des canaux artériels ou des tumeurs surrénaliennes par exemple sont de nos jours encore mal connues par les vétérinaires généralistes et peu souvent référées. Cela met en évidence l’importance de la communication et de l’information que le consultant doit assurer. La plupart des chirurgies des tissus mous sont des chirurgies courantes que les vétérinaires réalisent quasi quotidiennement et ne réfèrent donc pas. Il s’agit des chirurgies de convenance, cutanées ou buccodentaires. (a) Les affections chirurgicales chez le chien Toutes races confondues les résultats sont très comparables à ceux de l’étude de la période 1993-1997. Les chiffres ne seront donc comparés que lorsqu’une différence sera notée. Les affections de l’appareil locomoteur (membres et rachis) représentent la grande majorité des interventions réalisées : 87% du total des chirurgies. Parmi ces chirurgies de l’appareil locomoteur, 63% sont des chirurgies du membre postérieur avec une forte prédominance des pathologies du genou (45% des pathologies du membre postérieur) puis des fractures du fémur (18%) et du tibia et/ou de la fibula. Les autres pathologies de l’appareil locomoteur sont moins représentées : 27% de pathologies du membre antérieur et 10% de pathologies du rachis. Pour le membre antérieur, on note beaucoup de fractures de l’humérus et du radius-ulna et de pathologies du processus coronoïde médial. Ces pathologies du processus coronoïde médial étaient d’ailleurs beaucoup moins représentées entre 1993 et 1997. En développant l’arthroscopie, notre vétérinaire consultant s’est vu référer beaucoup plus de cas. En ce qui concerne le rachis, la très grande majorité des affections référées sont les hernies discales (103 sur 105). En effet, les tumeurs vertébrales ou de la moelle épinière sont de mauvais pronostic donc peu opérées ; les fractures vertébrales sont assez peu fréquentes. Comme nous l’avons dit, les chirurgies des tissus mous sont peu référées et correspondent à seulement 11% des chirurgies totales. Les cas référés semblent être ceux demandant une certaine technicité avec une majorité de hernies périnéales (50% des chirurgies des tissus mous) et de tumeurs (28%). Les animaux référés pour exérèse de tumeur sont rarement des cas simples avec souvent une nécessité de réaliser l’exérèse avec des marges larges, ce qui rend plus difficile la chirurgie. L’étude de la répartition des interventions race par race permet de mettre en évidence des prédispositions raciales à certaines pathologies. Ces prédispositions étant stables dans le temps, les profils des affections chirurgicales par races n’ont pas changé entre les périodes 1993-1997 et 1998-2003. Nous allons reprendre les dominantes des pathologies chirurgicales, citées par ordre décroissant, pour les sept races les plus représentées dans la population étudiée : - les Caniches présentent beaucoup de luxations de rotule, de rupture de LCA, de fractures (fémur, radius-ulna et bassin), de hernies périnéales et de hernies discales. - Les chiens croisés sont souvent opérés pour des fractures du fémur, de ruptures du LCA et de hernies périnéales. 76 - - - Les Yorkshire ont beaucoup de ruptures du LCA, de luxations de rotule et de fractures du bassin. Les Labradors sont souvent référés pour ruptures de LCA ou fractures des membres. Les Bergers Allemands ont beaucoup de pathologies du processus anconé (13 sur les 50 diagnostiqués toutes races confondues. Cela correspond à une prédisposition raciale) et de ruptures du LCA. Les Rottweilers sont très touchés par les ruptures du LCA, par des ostéochondrites de l’épaule et par des affections du processus coronoïde médial. Cette race est très prédisposée à ces trois pathologies qui représentent presque 50% des pathologies totales traitées sur les Rottweilers entre 1998 et 2003. Les Teckels sont très prédisposés aux hernies discales qui représentent l’affection pour laquelle ils sont le plus souvent référés. Il ressort de cette étude race par race que de nombreuses races ont des prédispositions à certaines pathologies. On voit aussi que quasiment toutes les races sont concernées par les ruptures de ligament croisé et les fractures. Les petites races sont prédisposées aux luxations de rotule et aux fractures des membres antérieurs. En conclusion, les affections chirurgicales chez le chien ne sont pas dominées par des causes traumatiques provoquant des fractures. On voit donc beaucoup de pathologies à prédispositions raciales. Parmi elles, on peut citer entre autres les pathologies du coude et du genou, les hernies discales et hernies périnéales. (b) Les affections chirurgicales chez le chat Chez le chat, la principale cause des affections chirurgicale est traumatique. En effet, à peu près 85% des opérations traitent des fractures ou luxations traumatiques. Les fractures du fémur à elles seules représentent 30% de la totalité des affections chirurgicales. Elles avaient une place encore plus importante entre 1993 et 1997. Elles représentaient environ 50% des chirurgies. Ce changement est certainement expliqué par une diversification de l’activité, dû entre autre, d’après le vétérinaire de notre étude, au fait que les gens acceptent de nos jours de pousser plus loin dans les traitements chirurgicaux. Ainsi par exemple, les chats polytraumatisés sont de plus en plus souvent opérés de plusieurs fractures, ce qui était moins le cas auparavant. En comparant aux chiens, on peut noter que de nombreuses pathologies ne sont pas représentées chez les chats. Par exemple, l’ostéochondrite de l’épaule, les pathologies des processus coronoïdes et anconés. Par contre certaines pathologies sont beaucoup plus fréquentes comme les hernies diaphragmatiques traumatiques ou les obstructions urétrales traitées par urétrostomie. L’étude par race n’apporte que très peu d’éléments supplémentaires du fait de la très massive prédominance de la race européenne. Un élément peut toute fois être noté : la prédisposition des Persans au syndrome urologique félin apparaît nettement puisque ceux-ci sont souvent opérés de l’appareil urinaire (dans notre étude : 30% toutes races confondues alors que les Persans ne représentent que 5% de la population étudiée) (C. LEKCHAROENSUK 2001). 77 (2) Les traitements : quelques exemples Pour l’étude des traitements chirurgicaux chez le chien et le chat, nous nous sommes limités à l’exemple de trois types d’affections traitées par des techniques variées ; c'est-à-dire les fractures des membres, les pathologies de l’articulation coxo-fémorale et de la rotule. (a) Techniques chirurgicales sur les fractures des membres Les techniques chirurgicales de base du traitement des fractures fait appel à la pose de plaques et/ou de broches. Ce sont en effet les deux moyens les plus utilisés par notre vétérinaire puisque 92.8% des réparations de fractures sont réalisées par l’un de ces deux moyens. De nombreuses techniques complémentaires existent et sont utilisées par notre consultant : entre autre la pose de cerclages, de fixateurs externes ou les greffes d’os spongieux. Selon l’importance et la localisation des lésions, une ou plusieurs de ces techniques sont utilisées. Les associations les plus fréquemment utilisées sont les suivantes : broches et cerclages, plaques et vis, broches et vis ou plaques et broches. Les fixateurs externes sont assez peu utilisés par l’opérateur. Ils ne représentent que 6% des réparations de fractures réalisées entre 1998 et 2003. Le pourcentage était de 13.5% entre 1993 et 1997. Ils sont donc moins utilisés aujourd’hui qu’auparavant. Ce changement et ce faible recours aux fixateurs externes s’expliquent par l’expérience personnelle du consultant : c’est une technique très lourde à gérer en post-opératoire avec beaucoup de soins de plaie. Le suivi est d’autant plus délicat à distance du client dans le cadre de l’exercice en référé. Une nette différence est notée entre les techniques les plus utilisées pour les réparations de fractures de membre des chiens et des chats. Pour les chiens, on a recours essentiellement à des plaques alors que les chats sont le plus souvent traités à l’aide de broches. Les chiffres appuient cette constatation : les traitements de fractures de chiens sont réalisées dans 55.3% des cas avec des plaques et dans 38.8% des cas avec des broches. Ces chiffres sont inversés pour les chats : 35.4% pour les plaques et 54.5% pour les broches. Cette différence s’explique essentiellement par la différence de poids entre les deux espèces et par le budget souvent inférieur pour les propriétaires de chats. Les chiens, plus lourds, ont besoin de la rigidité des plaques pour que le montage résiste aux contraintes alors que la légèreté des chats autorise des montages moins rigides et moins solides tels que les broches. Cependant, si on compare les résultats entre 1993-1997 et 1998-2003, on s’aperçoit que pour le traitement des fractures des chats, l’opérateur a tendance à avoir de plus en plus recours aux plaques. En effet, le recours aux plaques est passé entre les deux périodes de 23% à 35.4%. Parallèlement, la pose de broches a diminué de 71% à 54.5%. En fait le recours aux plaques chez les chats concerne essentiellement les fractures compliquées, les fractures du bassin et celles du radius et de l’ulna. Il est aussi intéressant de noter que certaines fractures sont très majoritairement traitées avec une technique ou association de techniques. Nous pouvons prendre l’exemple des fractures de l’humérus chez le chien. Ces fractures sont très souvent traitées à l’aide de vis associées à des broches. L’explication est la forte proportion de fractures condyliennes. 78 Celles-ci sont traitées avec une vis intercondylienne qui solidarise les deux condyles et une broche qui maintient l’alignement des abouts fracturaires. Deux autres exemples peuvent être cités : les pathologies traumatiques du bassin sont souvent traitées à l’aide de vis et de plaques. Les vis stabilisent les luxations sacro-iliaques alors que les plaques vissées sont destinées aux fractures de l’ilium. (WELCH FOSSUM T & al,2002) (b) Techniques chirurgicales sur l’articulation coxofémorale Plusieurs pathologies ont été évoquées concernant les affections chirurgicales de la hanche : la dysplasie, les fractures et luxations, l’ostéonécrose de la tête du fémur. Si l’on considère l’ensemble, on constate que l’excision-arthroplastie est la technique la plus utilisée. Elle l’est à 91% entre 1998 et 2003 et l’était à 80.4% entre 1993 et 1997. Il y a donc eu une petite augmentation de la proportion de cette technique qui prouverait que l’opérateur en est satisfait. En effet, elle est un bon compromis entre le coût faible, les résultats convenables et la rapidité et relative facilité de l’opération. Cette technique est parfois associée à une interposition musculaire (biceps fémoral) qui améliore la fonction en post-opératoire. Elle est assez peu utilisée et est réservée aux fractures comminutives de la hanche et aux excisions-arthroplasties sur chiens jeunes. Une autre technique intéressante pour le traitement précoce de la dysplasie et parfois utilisée par l’opérateur est l’ostéotomie inter-trochantérienne. C’est une technique qu’il emploie relativement peu (11.2% des chirurgies de hanche entre 1993 et1997 et 5% entre 1998 et 2003) car c’est une chirurgie très lourde qui n’est proposée que lorsque le patient est un candidat idéal à cette technique. Il doit être jeune, avoir les hanches subluxées sans que l’arthrose ne se soit encore développée et surtout il ne doit pas présenter d’aplatissement de la tête du fémur et de l’acétabulum. Il faut donc que ce soit une très bonne indication pour que cette chirurgie lourde et onéreuse ne soit pas décevante. Pour les luxations de hanche, une technique spécifique est quelque fois utilisée : la pose d’une prothèse capsulaire. Cette technique n’exclue pas de récidives, c’est pourquoi elle est très peu employée (environ 5% des traitements de fractures ou luxations de hanche).Notons aussi qu’une majorité des luxations référées sont anciennes donc candidates à une stabilisation chirurgicale. Dans ce cas, l’excision-arthroplastie demeure une bonne alternative à la prothèse de hanche. Enfin, nous pouvons évoquer la technique de myectomie des muscles pectinés qui n’est plus utilisée par notre consultant depuis 1998. Elle est peu efficace car elle ne traite pas la cause mais diminue seulement et légèrement la douleur. (WELCH FOSSUM T & al,2002) 79 (c) Techniques chirurgicales sur la luxation rotulienne Pour traiter cette pathologie, notre consultant a recours à trois techniques, associées selon la gravité du cas : la transposition de la crête tibiale, la trochléoplastie et la pexie rotulienne. De plus, une capsulorraphie est réalisée systématiquement afin de tendre la capsule articulaire vers le côté opposé à la luxation La technique favorite de l’opérateur et donc celle qui est le plus souvent utilisée est l’association d’une transposition de la crête tibiale avec une trochléoplastie (36% des traitements de luxation de rotule). Les autres techniques et associations de techniques sont employées avec à peu près la même fréquence. On ne note aucune évolution significative entre les périodes 1993-1997 et 1998-2003 quant à la fréquence d’utilisation des différentes techniques. 80 3. Analyse du questionnaire Ce questionnaire avait plusieurs buts : - d’abord cerner les raisons et la fréquence du recours à un consultant en chirurgie ; - ensuite connaître les avis et les préférences des vétérinaires référents pour les consultants itinérants ou les consultants. 170 questionnaires ont donc été envoyés, seuls 56 réponses sont parvenues. Cela fait un pourcentage de 33% de réponses. Agnès Borel Frasson avait envoyé le même type de questionnaire en 1997 pour réaliser sa thèse. Le pourcentage de réponses avait alors été de 61%. Une telle différence peut s’expliquer par les hypothèses qui suivent : les vétérinaires ont été las de recevoir deux questionnaires concernant le même vétérinaire en cinq ans de temps. - les questions de mon questionnaire ont peut-être moins intéressé que celles du questionnaire précédent. - beaucoup de vétérinaires parmi les 170 présents dans le fichier clinique ne font plus appel à notre consultant depuis de nombreuses années ou certains d’entre eux peuvent être indifférents. Nous pouvons cependant relativiser ce pourcentage de non-réponse de la manière suivante : sur les quatre dernières années, en moyenne 74 vétérinaires font appel à notre consultant. Par ailleurs, sur les 56 réponses, 40 vétérinaires font appel au consultant et font donc partie des 74 évoqués précédemment. On a donc un pourcentage de réponse de 55% parmi les vétérinaires travaillant avec notre consultant et ce sont donc surtout les vétérinaires non concernés par ce questionnaire qui n’y ont pas répondu. Dans les zones A et B, 80% des vétérinaires ayant répondu font appel à notre consultant. Les vétérinaires n’ayant pas recours au consultant se sont donc très majoritairement désintéressés du questionnaire. Par contre, en zone C et D, 45% des réponses proviennent de vétérinaires n’ayant plus recours au consultant. Ceux- ci y ont consacré plus de temps. Parmi les personnes qui ont répondu qu’elles ne faisaient plus appel au consultant, la raison principale évoquée est le fait que ce dernier n’a pas pu se déplacer les dernières fois qu’il a été sollicité. Les raisons de ce refus de se déplacer sont que son activité a augmenté, il consacre donc moins de temps à ses déplacements, souvent aux dépens des vétérinaires éloignés ; la deuxième raison est une volonté personnelle de moins se déplacer. La raison principale du recours à un consultant en chirurgie est le manque de compétences personnelles dans ce domaine. Cette réponse est donnée dans 93% des questionnaires. Deux autres raisons sont le manque de matériel (55%, très certainement en raison des coûts importants des instruments et matériel de chirurgie) et la décharge de responsabilité (20%) qui est d’ailleurs souvent ressentie par les vétérinaires ne se sentant pas suffisamment compétents pour les chirurgies qu’ils réfèrent. Dans quels domaines de la chirurgie les vétérinaires réfèrent-ils le plus fréquemment ? En ce qui concerne la chirurgie du rachis, qui requiert beaucoup de technique, d’expérience et un matériel très spécifique, plus de 50% des vétérinaires ayant répondu réfèrent toujours ce type de chirurgies. Ils réfèrent aussi beaucoup en chirurgie osseuse qui requiert aussi beaucoup de technicité et de matériel : 25% réfèrent toujours et 55% parfois. Pour la myélographie qui est une technique accessible nécessitant la maîtrise de la ponction de liquide céphalo-rachidien mais demandant beaucoup d’expérience pour la lecture et l’interprétation des radiographies, un tiers des vétérinaires sont autonomes et ne réfèrent jamais, un tiers 81 réfèrent parfois, et un tiers toujours. Enfin, en ce qui concerne la chirurgie des tissus mous, les consultations et les conseils, aucun vétérinaire ne fait appel systématiquement au consultant. Cela explique le peu de chirurgie en tissus mous (11% d’après les résultats du fichier clinique) réalisés en chirurgie référée. On note une très grande proportion de vétérinaires ayant parfois recours aux conseils du consultant. Ils sont 40 sur 56 et correspondent à ceux faisant appel à lui (oui à la question 1). D’après les réponses du questionnaire, plus de 80% des vétérinaires référents font appel au consultant moins de 5 fois par an. Cela est en accord avec les données du fichier clinique de 1993 à 2003. Cependant, dans le fichier clinique, ceux qui ont un ou deux recours par an représentent 53.5% des vétérinaires référents alors que dans le questionnaire, ils ne sont que 40%, peut-être parce que ces derniers sont nombreux à ne pas avoir répondu. Dans tous les cas, cela confirme que la majorité des clients du consultant le sont de manière occasionnelle. Par ailleurs, on peut voir que dans les zones A et B, beaucoup de vétérinaires ont 2 à 5 recours au consultant alors que dans les zones Cet D, le recours est encore moins fréquent puisque le recours est majoritairement de 1 ou 2 fois par an. Il semblerait donc que plus on s’éloigne et moins le recours est fréquent. Plusieurs explications peuvent être avancées : du fait de l’éloignement, ils ont probablement un autre consultant plus proche à leur disposition ; par ailleurs, il est possible qu’en zone rurale on ait moins fréquemment recours à la chirurgie. De plus, les vétérinaires « bons et très bons clients », c'est-à-dire ceux qui ont plus de 5 recours par an, font majoritairement partie de la zone A (80%). Les très bons clients (plus de 10 recours par an) ont tous recours au consultant en tant que consultant itinérant. Cela peut s’expliquer par le fait qu’ils ont tous une structure bien équipée ; le recours à un itinérant leur permet de valoriser leur équipement et donc leur investissement. De plus, ils comptent sur l’augmentation de l’image de marque de leur clinique pour fidéliser leur clientèle. Discutons maintenant les préférences des vétérinaires entre l’activité d’itinérant et de consultant. La majorité des clients, toutes zones confondues réfèrent à Charbonnières. Ils sont 42 % des personnes ayant répondu au questionnaire contre 31 % préférant faire appel à l’itinérant et 27 % recourant aux deux modalités de référé. On note une nette différence de répartition du mode de référé selon les zones d’exercice. En effet, les vétérinaires de la zone A réfèrent beaucoup moins à Charbonnières. Seulement 26 % d’entre eux préfèrent référer à faire venir un itinérant ou à utiliser les deux modalités. Dans les trois autres zones, le pourcentage des vétérinaires référant à charbonnières est supérieur ou égal à 50 %. Cette différence s’explique par la proximité entre les cliniques référents et la clinique recevant les cas référés. Les référents ont peur de perdre leurs clients qui pourraient préférer la structure d’accueil. Sur l’ensemble des vétérinaires ayant répondu, 18 sur 52 n’ont pas de préférence pour le recours à l’itinérant (35 %). Cela signifie que les autres 65 % préfèrent recourir à l’itinérant. Or, seulement 31 % de la totalité recourent uniquement à l’itinérant. Les autres réfèrent donc à Charbonnières en désaccord avec leur préférence qui serait de faire venir le consultant dans leur clinique. Les raisons sont soit des installations insuffisantes pour pouvoir réaliser des chirurgies spécialisées, soit les difficultés à faire venir le consultant dans leur clinique. Voyons maintenant pour quelles raisons certains vétérinaires préfèrent recourir à un consultant itinérant. La toute première raison est le fait que l’image de marque est améliorée par la venue d’un « spécialiste » aux yeux des clients (31 réponses). Une autre réponse donnée de façon massive (24 réponses) est le fait que les vétérinaires préfèrent garder leurs clients plutôt que de les envoyer dans une autre clinique. Ils ont donc peur du détournement de clientèle. De nombreux vétérinaires (18) souhaitent également profiter de la venue d’un 82 itinérant dans leur clinique pour assister les chirurgies, ce qui constitue une formation intéressante. D’ailleurs intéressante de leur point de vue mais pas du point de vue de l’itinérant qui en formant ces vétérinaires, diminue le besoin qu’ils ont de lui puisque ceux ci à terme deviennent autonomes pour les chirurgies auxquelles ils ont souvent assisté. Pour être appelé aussi souvent, l’itinérant doit donc sans cesse créer de nouveaux besoins, et donc se former en continu pour proposer de nouveaux services. Dernièrement, notre consultant s’est ainsi équipé en matériel d’arthroscopie et de coelioscopie. Beaucoup de vétérinaires (14) préfèrent faire venir des itinérants dans leur clinique pour une autre raison : cela leur permet de mieux suivre les cas. La préférence pour l’itinérance est également liée aux inconvénients de référer. Dans notre cas, les inconvénients les plus souvent rapportés par les réponses au questionnaire sont : les tarifs trop importants de la clinique d’accueil (14 réponses), la crainte de perdre ses clients (13 réponses) et la difficulté du suivi des cas par les vétérinaires référents lorsque l’animal n’est pas opéré au sein même de la clinique (8 réponses). Intéressons nous maintenant aux raisons de la préférence pour l’option « référer à Charbonnières ». Les avantages rapportés sont : en première position, la confiance que les référents ont en Marc GIRY (38 réponses). Viennent ensuite le gain de temps et la décharge de responsabilité avec respectivement 15 et 12 réponses. Les vétérinaires ayant donné ces deux dernières réponses sont sûrement des vétérinaires ne voulant pas se préoccuper des chirurgies lourdes, préférant s’en désintéresser plutôt que de se former en assistant ces chirurgies avec un itinérant. Il existe aussi des inconvénients à l’exercice d’itinérant qui font que certains préfèrent référer hors de leur clinique. Le seul inconvénient majeur rapporté de manière importante par les vétérinaires ayant répondu est le fait que le suivi des cas par l’itinérant est difficile (58 % des réponses). Cela est un élément nouveau, car en 1997, lors de l’envoi du premier questionnaire, seul 10 % des réponses rapportaient un mécontentement quant au suivi des cas par l’itinérant. Cette différence correspond certainement à une réalité qui pourrait s’expliquer par deux raisons principales : tout d’abord, notre consultant est peut-être moins informé des complications par des référents qui se sentent de plus en plus à même de gérer de tels problèmes et font donc moins appel à lui pour des consultations de suivi. Cela correspond à une des insuffisances de la chirurgie en itinérant qu’est la difficulté à assumer une gestion appropriée des complications à distance. Par ailleurs, par choix personnel, il souhaite peut-être moins se déplacer et se faire référer à son domicile professionnel d’exercice un maximum de cas. Cette idée d’évoluer vers un exercice de consultant correspond à la prise de conscience que toutes les interventions ne peuvent pas être effectuées en itinérant, que la « chirurgie » ne s’arrête pas à l’acte mais qu’elle englobe le suivi, la gestion des soins en hospitalisation, les explications et les conseils aux propriétaires, toutes choses inconciliables avec l’exercice itinérant. Par contre, en 1997, les délais d’interventions et les honoraires trop élevés étaient les deux inconvénients majeurs rapportés par le questionnaire (40 % des réponses chacun). Ces deux inconvénients ne sont plus rapportés qu’à 20 % chacun aujourd’hui, attestant une satisfaction de la majorité des questionnés. Cela signifie certainement que les tarifs du consultant n’ont pas trop augmenté, suivant le cours de la vie, et que des efforts ont certainement été consentis sur le plan de l’organisation afin de permettre des délais d’intervention satisfaisants, surtout pour les urgences. Une façon supplémentaire de connaître les préférences des vétérinaires pour l’activité en tant que consultant itinérant ou en tant que consultant a été de faire un petit sondage pour savoir dans quelle mesure le vétérinaire de notre étude serait suivi par ses clients s’il venait à arrêter son activité itinérante. A la question « continueriez- vous à avoir recours à votre 83 consultant ? », trois réponses étaient possibles : oui autant, oui mais moins et non. Les résultats sont : 40 % pour oui autant, 30 % pour oui mais moins et 30 % pour non. En 1997, les réponses avaient été 45 % pour oui autant, 47 % pour oui mais moins et seulement 8 % de non. Avec un tel pourcentage de non, garder une part d’activité itinérante est actuellement une nécessité pour ne pas perdre trop de cas référés. Pour ceux qui continueraient à faire appel à ce consultant, les réponses rapportées sont majoritairement « confiance en ses compétences » et « par affinité avec M. GIRY » avec 92% pour ces deux réponses. Une dernière question, à réponse ouverte celle-ci, a été posée, demandant aux vétérinaires de formuler des propositions pour l’amélioration du service proposé. 57 % des vétérinaires n’ont pas répondu à cette question, ce qui confirme bien qu’il faut dans ce type de sondages des questions simples car les interrogés n’y consacrent que très peu de temps. Les propositions les plus fréquentes sont : - « continuer son activité d’itinérant » (9 réponses). Les vétérinaires clients ressentent donc le désir de leur consultant de moins se déplacer. Cela est évident pour ce dernier qui perçoit une certaine réticence de la part de certains vétérinaires lorsqu’il propose la forme référée à Charbonnières. - « s’associer pour être plus disponible » (4 réponses). Cela dénote d’une certaine satisfaction des clients qui souhaitent pouvoir continuer à profiter au mieux de ses services. - « nous sommes satisfaits, rien à changer » (4 réponses). C’est la confirmation que des clients sont tout à fait satisfaits du service proposé. Les autres propositions n’ont été faites qu’une fois et ne peuvent être classées dans ce rapport. En conclusion, nous pouvons insister sur les éléments supplémentaires que le questionnaire a apportés. La majorité des vétérinaires référents font appel à un consultant par manque de compétences ou/et de matériel, surtout pour les chirurgies du rachis, les chirurgies osseuses et pour des conseils. Le nombre de cas référés par an et par vétérinaire est très faible pour la plupart d’entre eux, d’autant plus que ceux-ci exercent loin du domicile professionnel d’exercice du consultant. Bien que la forme référée à Charbonnières soit très utilisée, beaucoup de vétérinaires référents préfèrent la forme itinérante, surtout lorsqu’ils exercent proche de la clinique d’accueil. Ceci en particulier par peur de perdre des clients et pour augmenter l’image de marque de leur clinique. Ainsi, dans le questionnaire, on ressent largement le regret de nombreux vétérinaires face à l’éventuel arrêt de l’activité itinérante de leur consultant. 84 Conclusion Cette thèse : « étude de l’exercice des vétérinaires consultants et consultants itinérants; application à un exemple » repose sur l’exercice d’un confrère de 1993 à 2003. Elle a deux objectifs principaux : - d’une part faire le point sur la loi, la formation des spécialistes, la presse et l’évolution de ce mode d’exercice. - d’autre part, donner une idée sur le type de clientèle et d’activité que l’on rencontre chez les vétérinaires consultants et consultants itinérants, en s’appuyant sur l’exemple bien précis d’un de ces vétérinaires. Un point essentiel a été mis en évidence par les deux parties de notre étude : l’importance fondamentale de l’aspect relationnel entre le vétérinaire consultant et les vétérinaires référents. Celui-ci doit être basé sur une bonne communication entre les deux parties ainsi qu’entre le consultant et les clients. Un message doit passer systématiquement entre ces deux derniers en ce qui concerne le nécessaire retour chez le vétérinaire référent suite aux soins spécialisés. Il en va de la réussite de l’exercice en référé. En effet, notre questionnaire a mis en évidence une peur omniprésente des vétérinaires qui envoient leurs clients dans une autre structure quant au non retour de ces derniers. Malgré ceci, l’exercice en référé semble être bien rodé et la majorité des vétérinaires utilisateurs sont satisfaits. Les clients le sont aussi de voir leur animal référé chez un vétérinaire compétent dans son domaine, comme en médecine humaine. Une autre idée ressort de notre étude : l’exercice en référé est en constant développement. Les vétérinaires font de plus en plus de formations spécialisantes au sens large du terme. De plus, le degré d’exigence des clients est de plus en plus élevé. Les vétérinaires généralistes recourent donc dans l’ensemble plus fréquemment au référé. Face à ce besoin devenant courant dans notre profession, une homogénéisation des formations et des statuts des spécialistes est demandée par les vétérinaires. En effet, dans la situation actuelle, l’Europe reconnaît comme spécialistes les détenteurs du diplôme ou les membres des collèges européens ; en France, il faut posséder un DESV. Une seconde voie de spécialisation est encore à l’étude et s’appelle la Validation des Acquis de l’Expérience. Que ce soit pour les référents ou les consultants, une homogénéisation serait donc bénéfique. Cette structuration serait également mieux comprise par les clients. Enfin, un dernier point mérite d’être mis en avant : il s’agit de la difficulté de développer une clientèle importante en exercice itinérant exclusif. En effet, il existe deux facteurs inéluctablement limitants : le temps et l’espace. Ainsi, la clientèle d’un vétérinaire itinérant finit par atteindre un plateau quasiment infranchissable. C’est à ce stade que se trouve d’ailleurs le vétérinaire de notre étude. Plusieurs idées peuvent toutefois être étudiées pour accroître une telle clientèle. Tout d’abord, une organisation sans faille en regroupant les chirurgies effectuées dans des zones voisines pourrait constituer un gain de temps et une diminution des déplacements. Cependant, la fréquence élevée des urgences en chirurgie référée ne permet guère d’organiser son planning de la sorte. Une autre idée serait de s’associer avec un autre chirurgien compétent, mais se faire accepter comme tel mettra certainement du temps. Enfin, l’idée qui a été exploitée par le vétérinaire de notre étude est d’avoir une clinique où il peut se faire référer des cas. Ainsi, cela diminue ses déplacements et donc constitue un gain de temps. Un inconvénient majeur existe cependant : certains clients ayant recours à l’itinérant ne souhaitent pas référer dans une autre clinique. Cette option est 85 86 ANNEXES 87 88 ANNEXE 1 : CODE DE DEONTOLOGIE VETERINAIRE : (Décret n° 92-157 du 19 février 1992 - Ancien code de déontologie) portant Code de Déontologie Vétérinaire et modifiant le code rural (J.O du 11 octobre 2003) Le Premier ministre, Sur le rapport du ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales, Vu le livre II du code rural, notamment son titre IV et les articles L. 214-6, L. 234-2 et R. 812-39 ; Vu le code de la santé publique, notamment ses articles L. 5142-1, L. 5143-2 à L. 5143-8 et L. 6221-9 ; Vu le code général des collectivités territoriales, notamment son article L. 1424-1 ; Vu le code pénal, notamment ses articles 226-13 et 226-14 ; Vu le décret n° 99-1039 du 10 décembre 1999 relatif aux sapeurs-pompiers volontaires ; Vu le décret n° 2001-272 du 30 mars 2001 pris pour l'application de l'article 1316-4 du code civil et relatif à la signature électronique ; Vu l'avis du Conseil supérieur de l'ordre des vétérinaires en date du 25 avril 2002 ; Vu l'avis du comité consultatif de la santé et de la protection animales en date du 2 avril 2002 ; Vu l'avis du Syndicat national des vétérinaires-conseils en date du 29 novembre 2001 ; Vu l'avis du Syndicat national des vétérinaires français en date du 6 décembre 2001 ; Vu l'avis du Syndicat des vétérinaires d'exercice libéral en date du 2 janvier 2002 ; Le Conseil d'Etat (section des travaux publics) entendu, Décrète : ARTICLE 1 La section 2 du chapitre II du titre IV du code rural (partie Réglementaire) est remplacée par les dispositions suivantes SECTION 2 Code de déontologie vétérinaire . Sous-section 2 - Dispositions applicables à tous les vétérinaires Paragraphe 2 - Autres devoirs Art. R.* 242-34. - Distinctions, qualifications et titres. - Il est interdit au vétérinaire d'usurper des titres ou de se parer de titres fallacieux. Les seules indications dont un vétérinaire peut faire état sont : 1° Les distinctions honorifiques et qualifications professionnelles reconnues par la République française ; 2° Les titres, diplômes, récompenses et autres qualifications professionnelles dont la liste est établie par le Conseil supérieur de l'ordre. 89 Seuls peuvent se prévaloir, dans l'exercice de leur profession, du titre de vétérinaire spécialiste les titulaires du diplôme d'études spécialisées vétérinaires ou d'un titre étranger reconnu équivalent, ainsi que les vétérinaires autorisés par le ministre chargé de l'agriculture dans les conditions prévues à l'article R. 812-39 à se prévaloir de ce titre. Paragraphe 3 - Relations avec les autres vétérinaires, les autres professionnels de santé et les tiers Art. R.* 242-40. - Relations contractuelles entre vétérinaires. - Toute convention ou tout contrat à caractère professionnel entre vétérinaires fait l'objet d'un engagement écrit communiqué au conseil régional de l'ordre dans le mois suivant sa signature. Le conseil régional de l'ordre vérifie la conformité du contrat ou de la convention avec les principes de la présente section. La convention ou le contrat est réputé conforme si, dans les trois mois qui suivent sa communication, le conseil régional de l'ordre n'a pas fait connaître d'observations. Sous-section 3 - Dispositions propres à différents modes d'exercice Paragraphe 1 - Exercice de la médecine et de la chirurgie des animaux et de la pharmacie vétérinaire Sous-paragraphe 3 - Modalités d'exercice Art. R.* 242-51. - Lieux d'exercice de la médecine et de la chirurgie des animaux. - Sauf cas d'urgence, l'exercice peut avoir lieu dans un domicile professionnel autorisé, au domicile du client, au domicile du détenteur du ou des animaux ou sur les lieux de l'élevage ou tout autre lieu dévolu à l'hébergement des animaux dans le cadre d'une activité liée à l'animal. L'exercice d'une activité vétérinaire foraine est interdit. Art. R.* 242-52. - Domicile professionnel administratif. - Le domicile professionnel administratif d'un vétérinaire est le lieu retenu pour l'inscription au tableau de l'ordre. Les personnes physiques ou morales exerçant la profession doivent avoir un domicile professionnel administratif unique sur le territoire français. Art. R.* 242-53. - Domicile professionnel d'exercice. - Le domicile professionnel d'exercice est le lieu où se déroule habituellement l'exercice de la médecine et de la chirurgie des animaux ainsi que de la pharmacie vétérinaire et où sont reçus les clients. Il peut être confondu avec le domicile professionnel administratif. Le domicile professionnel d'exercice mobile est interdit sauf en cas de transport d'urgence médicalisé. Sauf si elle exerce en qualité de salariée ou de collaboratrice libérale d'un vétérinaire ou d'une société d'exercice, une personne physique exerçant la profession ne peut avoir qu'un seul domicile professionnel d'exercice. Un groupe de vétérinaires ayant pour but l'exercice professionnel en commun ne peut avoir plus de trois domiciles professionnels d'exercice. En aucun cas, le nombre de domiciles professionnels d'exercice ne peut excéder le nombre de vétérinaires associés. L'aménagement des locaux du domicile professionnel d'exercice doit permettre le respect du secret professionnel. Art. R.* 242-58. - Vétérinaire consultant ou consultant itinérant. - On appelle vétérinaire consultant un vétérinaire qui intervient ponctuellement à la demande du praticien qui apporte ses soins habituellement à l'animal. Il peut exercer son activité soit à son propre domicile d'exercice professionnel, soit au domicile du ou des confrères qui ont fait appel à ses services. Lorsque le vétérinaire consultant n'a pas de domicile d'exercice professionnel propre, il est qualifié de 90 vétérinaire consultant itinérant. L'activité de vétérinaire consultant ou de vétérinaire consultant itinérant dans un même lieu d'exercice ne peut être qu'occasionnelle et ne doit pas constituer une activité régulière assimilable, pour un vétérinaire consultant itinérant, à un exercice dans un domicile professionnel d'exercice, ou, pour un vétérinaire consultant, à un second domicile professionnel d'exercice. L'intervention du vétérinaire consultant ou du vétérinaire consultant itinérant est portée à la connaissance du client, qui doit y consentir. Le vétérinaire consultant est responsable avec le praticien qui a fait appel à ses services de l'ensemble des soins dispensés, depuis la prise en charge de l'animal jusqu'au terme des soins. Art. R.* 242-59. - Vétérinaire spécialiste. - Le vétérinaire spécialiste, défini à l'article R. 242-34, doit veiller au respect des dispositions de l'article R. 242-77 relatives à la communication entre vétérinaires, à celles de l'article R. 242-60 relatives aux relations entre vétérinaires traitants et intervenants et de l'article R. 242-58 relatives aux interventions à titre de consultant. Les vétérinaires spécialistes doivent disposer de l'équipement correspondant à la spécialité qu'ils exercent, dans les conditions fixées par un arrêté du ministre chargé de l'agriculture. Art. R.* 242-60. - Relations entre vétérinaires traitants et intervenants. - Tout vétérinaire remplissant les conditions prévues à l'article L. 241-1 est habilité à pratiquer tous les actes visés à l'article L. 243-1. Toutefois, un vétérinaire ne doit pas entreprendre ou poursuivre des soins ni formuler des prescriptions dans des domaines qui dépassent ses connaissances, son expérience et les moyens dont il dispose. En cas de besoin, le vétérinaire qui apporte ses soins habituellement à un animal peut adresser le client à un autre vétérinaire praticien, généraliste ou spécialiste. Le choix de cet intervenant appartient en dernier ressort au client. En tout état de cause, le vétérinaire traitant met à la disposition de l'intervenant les commémoratifs concernant l'animal. Le vétérinaire appelé à donner ses soins dans ces conditions doit rendre compte dans les meilleurs délais et par écrit de ses interventions et prescriptions au vétérinaire qui lui a adressé ce client. Sous-paragraphe 4 - Communication Art. R.* 242-71. - Annuaires et périodiques. - Les seules mentions pouvant figurer dans la liste par professions et dans la liste alphabétique des abonnés des annuaires téléphoniques, télématiques ou autres sont les suivantes : - les nom et prénoms du vétérinaire ; - ses distinctions, qualifications et titres officiellement reconnus ; - le nom du domicile professionnel d'exercice, ou la mention "vétérinaire à domicile ; - la mention des espèces animales habituellement traitées ; - les jours et heures de consultation ; - l'adresse ; - le ou les numéros de téléphone fixe et mobile, télécopie, adresse électronique. Ces mentions ne peuvent apparaître que dans les rubriques des communes sièges du ou des domiciles professionnels d'exercice ou du domicile professionnel administratif. Dans la liste par professions, seuls les vétérinaires spécialistes dûment habilités qui exercent exclusivement leur spécialité peuvent figurer sous la rubrique des vétérinaires spécialistes. Un vétérinaire ou une société d'exercice peut figurer à son choix sous son nom ou sous le nom du ou des domiciles professionnels d'exercice. Seuls les vétérinaires et les sociétés d'exercice dispensant exclusivement à domicile les soins aux animaux ont la faculté de faire figurer dans les annuaires téléphoniques une insertion dans les communes limitrophes de leur domicile professionnel administratif. Cette insertion comporte obligatoirement la mention "service exclusivement à domicile. Est également autorisée l'insertion dans des annuaires et périodiques destinés à l'information du public de la 91 liste complète des vétérinaires ayant un domicile professionnel d'exercice dans la zone de référence du périodique, accompagnée des indications mentionnées ci-dessus. La publication télématique d'accès ou de communications géographiques ne peut se faire que dans des conditions préalablement acceptées par le conseil supérieur de l'ordre. Par le Premier ministre : Jean-Pierre RAFFARIN Le Ministre de l'Agriculture et de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales Hervé GAYMARD Le garde des Sceaux, Ministre de la Justice Dominique PERBEN 92 ANNEXE 2 : LISTE DES CEAV ET DES DESV : Diplômes nationaux de spécialisation vétérinaire Certificat d'études approfondies vétérinaires (CEAV) Chirurgie des animaux de compagnie ENVA-ENVL-ENVN-ENVT Gestion de la santé et de la qualité en production laitière ENVA-ENVL-ENVN-ENVT Gestion de la santé et de la qualité en production porcine ENVA-ENVL-ENVN-ENVT Gestion de la sécurité et de la qualité des denrées alimentaires ENVA-ENVL-ENVN-ENVT Gestion de la santé et de la qualité en productions avicoles et cunicoles ENVA-ENVL-ENVN-ENVT Médecine et chirurgie des équidés ENVA-ENVL-ENVN-ENVT Médecine interne des animaux de compagnie ENVA-ENVL-ENVN-ENVT Pathologie animale en régions chaudes ENVA-ENVL-ENVN-ENVT Santé publique vétérinaire ENVA-ENVL-ENVN-ENVT Diplôme d'études spécialisées vétérinaires (DESV) Anatomie pathologique vétérinaire ENVA-ENVL-ENVN-ENVT Chirurgie des animaux de compagnie ENVA-ENVL-ENVN-ENVT Elevage et pathologie des équidés ENVA-ENVL-ENVN-ENVT Médecine interne des animaux de compagnie ENVA Médecine interne des animaux de compagnie/Cardiologie ENVA-ENVL-ENVT Science de l’Animal de Laboratoire ENVL Spécialisation en Bio-Mathématiques ENVL Ophtalmologie Vétérinaire (Sources : www.educagri.fr ; www.vet-alfort.fr ; www.vet-lyon.fr ; www.vet-nantes.fr ; www.envt.fr) 93 94 ANNEXE 3 : LISTE DES COLLEGES EUROPEENS : European Colleges The EBVS provides general rules for provisional and definitive recognition of a college (see EBVS Policies and Procedures). So far (2003), 20 colleges have been approved by the EBVS: Colleges with full recognition (in alphabetical order) • • • • • • • ECAR European College of Animal Reproduction, (1998, full recognition 2004) ECVA European College of Veterinary Anaesthesia , (1994, full recognition 2003) ECVDI European College of Veterinary Diagnostic Imaging , (1994, full recognition 2002) ECVIM-CA European College of Veterinary Internal Medicine – Companion Animals, (1994, full recognition 2002) ECVN European College of Veterinary Neurology, (1993, full recognition 2002) ECVO European College of Veterinary Ophthalmologists, (1992, full recognition 2003) ECVS European College of Veterinary Surgeons, (1991, full recognition 2000) Colleges with provisional recognition (in alphabetical order) • • • • • • • • • • • • • • ECAMS European College of Avian Medicine and Surgery, (1993) ECBHM European College of Bovine Health Management, (2003) ECEIM European College of Equine Internal Medicine, (2002) ECLAM European College of Laboratory Animal Medicine, (2000) ECPHM European College of Porcine Health Management, (2004) ECVBM-CA European College of Veterinary Behavioural Medicine – Companion Animals, (2002) ECVCN European College of Veterinary and Comparative Nutrition, (1999) ECVCP European College of Veterinary Clinical Pathology, (2002) ECVD European College of Veterinary Dermatology, (1992) ECVP European College of Veterinary Pathologists , (1995) ECVPH European College Veterinary Public Health, (2000) ECVPT European College of Veterinary Pharmacology and Toxicology, (1997) EVDC European Veterinary Dental College, (1998) EVPC European Veterinary Parasitology College, (2003) Applying Colleges At the moment (2004), there is one college that is in the process of applying for EBVS recognition: • European College of Zoological Medicine Interest has also been expressed from groups representing virology although as yet, there has been no letter of intent. For more information, please contact EBVS 95 96 ANNEXE 4 : PLAQUETTE DE L’AFVCI : 97 98 99 100 ANNEXE 5 : EXEMPLAIRE D’UNE FICHE CLINIQUE : 101 102 ANNEXE 6 : QUESTIONNAIRE ENVOYE AUX VETERINAIRES REFERENTS : SONDAGE DANS LE CADRE DE L’ETUDE DE L’EVOLUTION DE L’ACTIVITE D’UN CHIRURGIEN VETERINAIRE ITINERANT ET CONSULTANT (MARC GIRY ) AU BOUT DE 10 ANS DE CARRIERE. (THESE DE ROMAIN DURBEC) Nom du vétérinaire (facultatif) : Ce questionnaire est un support très important pour la réalisation de ma thèse. Merci d’avance d’y répondre avant le 15 février 2004 et de me le faire parvenir à l’adresse suivante : Romain Durbec, 206 route de Sain-Bel, 69280 Marcy l’Etoile, Ou à Marc Giry, clinique Bousquet et Marinkov, place de la gare, 69260 Charbonnières les bains, ou par fax au : 04 72 74 11 41. 1) Faites-vous encore appel au Dr. Marc GIRY ? Si non pourquoi ? 2) Pourquoi faites-vous appel à un spécialiste en chirurgie ? compétence personnelle insuffisante manque de matériel demande des clients décharge de responsabilité autre : 3) Pour quels actes faites-vous appel à Marc GIRY ? Toujours Parfois Jamais Toujours Parfois Jamais Chir. osseuse Chir. des tissus mous Chir. du rachis Consultations Myélographie Conseils 4) Combien de fois par an faites vous appel à Marc GIRY ? moins de 2 entre 2 et 5 entre 5 et 10 plus de 10 5) Comment profitez-vous des compétences de Marc GIRY ? en tant qu’itinérant dans vos locaux en lui référant des cas à Charbonnières les deux 103 6) Pour ceux qui préfèrent que Marc GIRY se déplace, quels sont vos raisons ? clientèle trop éloignéevolonté de se former en assistant Marc frais de clinique trop importants à Charbonnièresclinique de Charbonnières trop proche et donc peur de perdre des clients. 7) Quels sont les avantages et inconvénients majeurs liés à l’activité d’itinérant ? meilleur suivi des casmeilleur gestion de l’urgencegarder ses clients se former en assistantmeilleure image de marque de la clinique honoraires trop élevés difficulté du suivi des cas par M. GIRY délais d’intervention trop longs autre : 8) Quels sont les avantages et inconvénients à référer à Charbonniéres auprès de Marc GIRY ? gain de temps confiance en Marc GIRY service apprécié par lesclients décharge de responsabilité crainte de perdre declients difficultés à suivre les cas manque de communication frais de clinique trop importants 9) Si Marc GIRY arrêtait son activité d’itinérant, continueriez-vous à faire appel à lui ? oui, autant oui, mais moins non … si oui, pourquoi ? demande des clients par affinité avec M. GIRY confiance en ses compétences pas d’autres alternatives 10) Comment serait-il possible d’améliorer le service proposé par Marc GIRY ? Romain DURBEC, Merci pour votre coopération. 104 ANNEXE 7 : LETTRE ACCOMPAGNANT LE QUESTIONNAIRE : 105 106 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : 1. CODE DE DEONTOLOGIE VETERINAIRE. Code rural. Décret n° 2003-967 du 9 octobre 2003. 2. BARATON P. (2002). "Développer des compétences spécialisées internes, référer ou faire appel à un itinérant." Le nouveau praticien vétérinaire 9: 81-83. 3. BOBINNEC G. L. (2003). "Pourquoi tant de haine à l'égard des spécialistes?" La semaine vétérinaire 1121: 2. 4. BOREL-FRASSON A. (2000). Thèse de doctorat vétérinaire : Etude analytique de l'activité d'un consultant itinérant en chirurgie sur la région Rhônes-Alpes. Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon. Lyon, Université Claude-Bernard LYON 1: 55. 5. C. LEKCHAROENSUK, C. O., JP. LULICH (2001). "Epidemiologic study of risk factors for lower urinary tract diseases in cats." J. Amer. Vet. Med. Assn. 2001 218: 1429-1435. 6. CROLOT C. (2002). "Management. L'exercice vétérinaire référé." L'action vétérinaire 1586: 22-25. 7. DEGRAMONT S. (1996). Thèse de doctorat vétérinaire : Etude analytique de la clientèle de la clinique de chirurgie des petits carnivores à l'Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon. Lyon, Faculté de médecine de Lyon: 75. 8. DESHAIES S. (2002). Thèse de doctorat vétérinaire : Analyse du fonctionnement d'une structure vétérinaire itinérante de chirurgie, en Normandie, sur huit ans. Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes. Nantes, Faculté de médecine de Nantes: 90. 9. DGER (2003). Note de service du 28 mai 2003 portant sur la "Mise en oeuvre de la validation des acquis de l'expérience (VAE) dans le cadre des diplômes d'études spécialisées vétérinaires (DESV) et des certificats d'études approfondies vétérinaires (CEAV). 10. MARIGNAC G. (1997). "Praticiens itinérants, des spécialistes vagabonds." La semaine vétérinaire 876: 4-6. 11. MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE LA PECHE ET DE L'ALIMENTATION. (1996). Arrêté du 16 octobre 1996 relatif aux formations conduisant aux diplômes de spécialisation vétérinaire. 12. MONESTEL M.-O. (2003). "Spécialisation ou l'art de se faire mousser." La semaine vétérinaire 1119: 6. 107 13. MOREAU P. (1997 (nov)). Peut-on vivre de son activité de spécialiste? ou comment pratiquer une activité spécialisée en 1997 et quel est l'avenir? Comptes rendus : AFVACCNVSPA, congrès annuel, Paris 1997. 14. NEVEUX M. (2003 (1)). "Spécialisation : la sélection est rude, voire déroutante. L'enseignement dispensé doit être eurocompatible,." La semaine vétérinaire 1117: 8-10. 15. NEVEUX M. (2003 (2)). "La spécialisation vétérinaire cherche sa voie." La semaine vétérinaire 1089: 6-8. 16. NEVEUX M. (2003 (3)). "Le conseil de la spécialisation devrait se réunir prochainement." La semaine vétérinaire 1097. 17. POIRET M. (2004). Communication téléphonique avec M. POIRET de la DGER. 18. WELCH FOSSUM T, HEDLUND C, HULSE D, JONHSON A, SEIM H, WILLARD M, CARROLL G .(2002). Small Animal surgery (second édition). MOSBY 19. ZANINI V. (2001). "86% des confrères veulent une charte de déontologie pour les spécialistes." La semaine vétérinaire 1025: 38. 20. ZANINI V. (2003). "La majorité des vétérinaires exercent sans recourir aux spécialistes." La semaine vétérinaire 1119: 4. 108 109 DURBEC Romain ETUDE DE L’EXERCICE DES VETERINAIRES CONSULTANTS ET CONSULTANTS ITINERANTS ; APPLICATION A UN EXEMPLE Thèse Vétérinaire : Lyon, le 22 novembre 2004 RESUME : L’activité vétérinaire évolue de nos jours vers la spécialisation. De plus en plus de vétérinaires réfèrent des cas à des consultants expérimentés dans leur spécialité. Le statut de spécialiste n’est pourtant pas clair aux yeux de tous, que ce soit pour les vétérinaires ou les clients. Cet ouvrage a pour objet de faire le point sur la situation actuelle concernant les conditions de l’exercice spécialisé. Dans une première partie, le cadre législatif de l’exercice spécialisé, les formations vétérinaires spécialisantes, la vision de l’exercice en référé dans la presse et l’évolution de la spécialisation au cours du temps sont abordés. La deuxième partie décrit et analyse la clientèle et l’activité d’un vétérinaire consultant dont une partie de l’activité est itinérante. Des données chiffrées illustrent nos propos. Cette thèse peut donc être un outil pour tous les vétérinaires souhaitant développer une activité spécialisée, et une source d’informations pour les vétérinaires référents souhaitant mieux connaître le cadre dans lequel ils réfèrent. MOTS CLES : - Consultant - Itinérant - Référent - Spécialisation - Cadre législatif JURY : Président : Monsieur le Professeur CARRET 1er Assesseur : Monsieur le Professeur VIGUIER 2ème Assesseur : Monsieur le Professeur ROGER Membre invité : Monsieur le Docteur GIRY DATE DE SOUTENANCE : 22 novembre 2004 ADRESSE DE L’AUTEUR : 6 chemin de Passe-Temps, La Treille, 13001 MARSEILLE 110
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