Histoires de Prétoire - Archives départementales de Seine

Transcription

Histoires de Prétoire - Archives départementales de Seine
Archives Départementales de Seine-Maritime
Histoires de Prétoire
2014
Ce livret propose une sélection
des meilleures chroniques réalisées
dans le cadre de l’atelier.
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Archives Départementales de Seine-Maritime
Histoires de Prétoire
L’action académique « Histoires de Prétoire » mise
en place par la Délégation académique à l'Action
culturelle a pour but de sensibiliser les élèves au
monde de la justice et d’ouvrir leur regard sur la
société par la réalisation de chroniques judiciaires.
Les élèves ont participé aux Archives départementales de Seine-Maritime à un atelier proposant une immersion dans une affaire réelle avec
des documents d’époque. L’assistance à une audience correctionnelle leur a permis de concrétiser cette immersion.
Les meilleurs titres de chroniques proposés par
les élèves :
" Meurtre dans un Havre de paix "
" Taillet : une sanction de taille "
" Une femme assassinée puis dépouillée ! "
" Taillet n’a pas eu le temps de se tailler. "
" Le temps passe, Taillet trépasse "
" L’assassin du Havre amené au parquet.
Un meurtrier identifié suite à un vol de
bicyclette, cela peut faire sourire… "
" Le cas d’Havre"
" Une femme étranglée et poignardée,
pourquoi un tel acharnement ? "
" Une macabre bicyclette "
" Une tentation meurtrière "
" Le cocher tueur "
" Comportement animal "
" Un voleur qui n’y va pas de main morte ! "
" Un Don Juan assassine une de ses victimes "
Edito
Les archives, en tant qu’élément structurant de notre mémoire collective, ne sont pas
seulement un matériau pour l’histoire, elles sont aussi un outil de citoyenneté. A l’heure
où l’éducation à la vie de la cité prend une importance grandissante, le partenariat
engagé entre la Délégation académique à l’Action culturelle, la Direction des Archives
départementales et la Cour d’Appel a donc valeur d’exemple. Afin de sensibiliser les élèves
au rôle et au fonctionnement de la justice, il a été proposé une double démarche aux
classes qui le souhaitaient : d’abord un travail en atelier autour d’une affaire criminelle
ancienne, mais réelle, à partir des documents d’époque ; ensuite une immersion dans le
monde judiciaire, en assistant à une audience correctionnelle.
Douze classes provenant de tout le département (Rouen et son agglomération, mais
aussi l’Eure) ont participé à l’opération, ce qui représente un total de 300 élèves. Ceux-ci
étaient invités, à l’issue de l’atelier et après avoir écouté l’interview d’un chroniqueur, à
rédiger eux-mêmes une chronique judiciaire. Ce travail a débouché sur la réalisation de
documents qui se sont révélés souvent inventifs et de grande qualité ; sélectionnés par
un jury, les meilleurs sont ici publiés.
Vincent Maroteaux
Directeur des Archives départementales
de Seine-Maritime
" Un meurtre «Taillet» dans le vif ! "
" Verdict dans l’affaire de l’assassin
à la bicyclette "
" Taillet, étranglement au Havre "
" Le commencement d’un long enfer ! "
" Le voleur de bicyclette bientôt exécuté ! "
" Taillet n’a pas eu le temps de se tailler. "
" Le jugement Taillet détaillé "
Nous remercions les élèves pour leurs titres imaginatifs et accrocheurs.
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Prix spécial du jury,
décerné par M. Stéphane Durand-Souffland, Chroniqueur judiciaire
27 Juillet 1904
Le meurtrier du Havre : Le procès
Hier, le procès d’Henri-Philippe Taillet s’est
ouvert, quelques mois après sa mise en accusation pour homicide volontaire suivi de
vol, sur la personne de madame Amanda
Defive. En effet, monsieur Taillet comparait depuis hier devant la cour d’assises de
Rouen, en présence de trois juges et neuf
jurés ; le prévenu a pour avocat maître Jennequin, du barreau du Havre et l’avocat général de cette affaire est Maître Blanc.
Maître Blanc est revenu sur les faits marquants de cette affaire, en commençant par
la violence dont a fait preuve le prévenu
lors de l’assassinat de madame Defive :
rappelons-le, la victime a été étranglée puis
poignardée. Le vol d’argent et autres objets
de valeur, appartenant à madame Defive a
lui aussi été évoqué. Monsieur Taillet ayant
des problèmes d’argent, avait donc projeté
de voler madame Defive ! Elle était respectée et aimée de tous. Elle a été assassinée
le jeudi 24 Mars de cette année.
Maître Blanc, du haut de son mètre quatrevingt, appelle à la barre monsieur Taillet : lors de l’interrogatoire, il demande
à l’accusé s’il regrette son crime, ce à
quoi monsieur Taillet répond : « Bien sûr,
je ne voulais pas que cela se produise ».
Maître Blanc reprend : « J’en suis sûr, mais
alors pourquoi avoir poignardé madame
Defive, après tout elle avait déjà été étranglée, pourquoi cette acharnement si la tuer
n’était pas dans vos intentions ? » l’accusé
prend un moment et répond à la question :
« J’avais peur, elle m’avait surpris en train
de la voler elle aurait appelé la police ! »,
Maître Blanc continue : « Je vois monsieur,
la peur vous a conduit à commettre un acte
irréparable, cependant j’aimerais éclaircir
un point ! La corde qui vous a servi durant le meurtre ne peut pas venir de chez
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madame Defive ! Puisque monsieur Defive
a affirmé ne pas en avoir chez lui. Alors,
monsieur Taillet, à quoi devait vous servir
cette corde ? ». Soudain la salle d’audience
commence à s’animer, toutes les personnes
présentes dans la salle parlent de la dernière question de maître Blanc ! L’accusé ne
répond pas à la question, son silence n’arrange rien à sa situation!
L’avocat de la défense, un homme de petite taille et à l’air stressé, interroge l’accusé : « Monsieur Taillet pour que les choses
soient claires avez-vous prémédité ce
qui s’est passé le 24 mars dernier ? », un
simple mot sort de la bouche de l’accusé :
« non », par la suite maître Jennequin pose
toutes sortes de questions personnelles au
prévenu, on sait alors que le prévenu n’a
pas eu une enfance des plus faciles et des
plus heureuses, il aurait été violenté par
ses parents, ce qui a affecté sa vie d’adulte
! Avant que les membres de la cour ne
rendent leur verdict, maître Blanc appelle
à la barre madame Botcazon une voisine
de la victime : elle déclare avoir parlé avec
monsieur Taillet peu avant l’assassinat, elle
dit aussi avoir entendu des cris durant le
temps qu’il a passé dans la maison des Defive.
L’ambiance est tendue dans la salle d’audience, le verdict approche, les regards
sont à présent tournés vers l’accusé et le
plaignant, monsieur Defive, fatigué par les
épreuves qu’il a traversées. Les juges déclarent finalement l’accusé coupable, et le
condamne au remboursement des frais du
procès et à la peine capitale.
Isabelle Malmaison,
Lycée Flaubert, Rouen
Une condamnation pour un homme de 22 ans.
Monsieur Henri Philippe Taillet est un jeune
homme de 22 ans de taille moyenne et mince,
il est blond et portent une fine moustache
châtain clair. Il a un visage d’enfant et il est
séducteur.
Le mardi 26 juillet 1904, a eu lieu le procès
de Monsieur Henri-Philippe Taillet, à la cour
d’assises de Rouen.
Le juge Monsieur Quénault, rappelle les
faits : Monsieur Taillet, vous avez été
arrêté le vendredi 25 mars pour homicide
volontaire suivi de vol.
Monsieur Taillet interrompt « je n’ai voulu
tué madame Defive. Je voulais juste
prendre de l’argent et ses bijoux.
–
Alors, pourquoi l’avez-vous tuée ? Dit-il
en riant presque.
–
Parce qu’elle ne voulait pas que je lui
vole ces bijoux et son argent. Dit-il tout
innocent.
–
Mais voyons ont ne commet pas un
meurtre pour de l’argent. Mais elle ne
se laissait pas faire, donc j’ai essayé
de l’étrangler avec une cordelette que
j’ai trouvé sur le meuble de l’entrer.
Mme Defive a résisté alors j’ai pris un
couteau et je lui et mis onze coups. Dit-il
s’en gène.
Monsieur Taillet a commis un meurtre
le jeudi 24 Mars 1904. La victime se
prénommait Amanda Defive. Elle a été
tuée par douze coups de couteaux catalan
et étrangler avec une cordelette. Monsieur
Taillet a été arrêté pour homicide volontaire
suivi de vol, le vendredi 25 Mars 1904. Il a
été jugé à la cour d’assises par trois juges
et a été défendu par l’avocat Monsieur
Jennequin. Henri-Philippe Taillet a exprimé
de regrets et s’excuse. Le président du
tribunal se prénomme monsieur Quénault,
l’avocat général se nomme monsieur
Blanc. Le juge a découvert qu’il avait déjà
été condamné plusieurs fois. Dans la cour
l’ambiance était tendu Monsieur Taillet
n’est pas franc. Il n’est pas revenu sur ces
aveux. Il est condamné à la peine de mort.
Allan Marchand et Quentin Morin,
Lycée Fernand Léger, Grand Couronne
Meurtre sanglant au Havre
On a retrouvé Mme Amanda Defive baignant dans une mare de sang. La victime
était âgée de 60 ans et était femme au
foyer. L’assassinat a eu lieu le jeudi 24
mars aux environs de 14 heures selon les
constatations du médecin légiste. Elle a
été étranglée et poignardée à plusieurs reprises. Lors de l’arrestation de Mr HenriPhilippe Taillet, un jeune homme de 22 ans,
a reconnu les faits, il a été confondu grâce
au témoignage de Mme Botcazon, voisine
de la victime. Les gendarmes ont également
retrouvé des preuves matérielles au domicile du principal suspect. Mr Taillet, jusquelà sans histoire, venait de manière saisonnière au Havre pour travailler à bord des
transatlantiques. Après quelques semaines
d’instruction le procès de Taillet s’est ouvert à la cour d’assise de Rouen, s’est présenté devant le tribunal un jeune homme
de faible corpulence avec un regard d’enfant. Ce portrait ne correspond pas du tout
à la sauvagerie du crime qui lui est reproché. Mr Defive époux de la victime, totalement abattu attend beaucoup de ce procès
afin de comprendre ce qui a poussé Taillet à
un tel acte de barbarie.
La cour d’assises composée de 5 membres
a écouté attenti vement, l’accusation ainsi que Maître Jennequin avocat de la défense, ce dernier a défendu son client avec
beaucoup de conviction, cependant le jury
a condamné le prévenu à la peine de mort.
Taillet a la lecture du verdict s’est effondré,
Mr Defive quant à lui se dit soulagé par la
sévérité de la sentence.
Pegy Andreus, Jason Huet,
Ambre Papin, Aurélien Gourlin,
Lycée Jean Moulin, les Andelys
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Mr Taillet l’assassin retrouvé mort !!
Nous voici en 1908, Mr Henri-Philippe Taillet est décédé en Guyane où il fut envoyé
pour le meurtre de Mme Defive. Pour ceci
il nous faut remonter quatre ans en arrière.
Le jeudi 24 mars 1904, vers 14h00, un crime
fut découvert par les gendarmes. Ceci est
une histoire tragique car Mme Defive âgée
de 60 ans a été retrouvée morte à son domicile au Havre. Le meurtrier présumé : Mr
Henri-Philippe Taillet est âgé de 22 ans.
Il s’était rendu chez Mme Defive pour effectuer des soi-disant retrouvailles. Tout à
coup, il se jeta violemment sur Mme Defive,
il sortit une petite cordelette pensant l’étrangler, son plan échoua, il prit donc une lame
andalouse pour en finir avec elle. Il dut lui
planter 12 coups de couteaux dont 3 fatales
au cœur. Après il vola leurs biens : constitués
de bijoux, argent, vêtements car il manquait
gravement de moyens. Pour s’enfuir de ce
massacre non voulu, il vola une bicyclette
pour en fin de compte se faire prendre par
les gendarmes. Lors de son arrestation, il
fut envoyé à la gendarmerie du Havre. Le
criminel a été interrogé mais il reste évasif alors les gendarmes menacent de le
confronter au mari de la victime . . . Et . . .
c’est à ce moment précis que le suspect
avoue tout aux gendarmes.
Le 26 juillet 1904, le jour fatidique du procès
de Mr Henri-Philippe Taillet arriva, il dut se
rendre à la cour d’assise de Rouen. Il s’assit
sur la chaise au milieu de la cour, il fut en
présence de son avocat maître Jennequin
ainsi que de 3 juges et du mari de la victime
puis de sa voisine Mme Botcazon. Mr Taillet
demanda pardon à la cour ainsi qu’au mari
de la victime mais ceci malheureusement
ne suffit pas, il fit donc envoyé au bagne en
Guyane.
Quatre ans après son procès Mr Taillet fut retrouvé mort en Guyane après s’être échappé
de son bagne.
Egret Alvyn, Ferrante Romain,
Lycée Jean Moulin, Les Andelys
Le jeune et la riche : la fin tragique
« Meurtre au Havre : un jeune homme
commet l’irréparable »
Mardi 26 juillet 1904, cours d’assises de
Rouen. Il y avait foule aujourd’hui pour le
procès de Monsieur Taillet. Jeunes comme
âgées, les personnes étaient là pour écouter
l’accusation contre le prévenu. La famille
de la victime, déchirée et inconsolable, ne
pouvait attendre plus longtemps. En effet,
le jeudi 24 mars 1904 vers deux heures,
Monsieur Taillet s’était rendu coupable du
meurtre de Madame Defives. Muni d’une
corde et d’un couteau, ce dernier a commis
un homicide suivi d’un vol. Un étranglement et de multiples de coups de couteau
ont permis à ce dernier d’arracher la vie à
cette femme.
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Lors de l’entrée dans la salle des pas perdus, les sanglots résonnaient dans cette immense pièce. Le malaise était palpable et
l’ambiance pesante. Les clans étaient bien
distincts. L’huissier accueillît alors les personnes présentes et leur demanda de bien
vouloir le suivre dans le tribunal. À peine
la foule installée, l’huissier nomma et présenta les membres de la cour qui étaient
au nombre de trois : le Président du tribunal et deux assesseurs. L’assistance se leva
alors et la cour fit son entrée. Trois robes
noires apparurent, d’un pas assuré. Le silence s’installa et les jurés étaient prêts au
procès.
retinrent. Beaucoup de têtes se tournèrent
vers Monsieur Defives pour apercevoir sa
réaction. Celui-ci resta digne faisant juste
blanchir ses jointures en serrant trop fort
le dossier de la chaise devant lui. Son visage resta de marbre mais ses gestes le
trahissaient.
Le prévenu franchit les portes de la salle
entouré de deux officiers de police, sous
des murmures indignés et la curiosité de
la foule.
C’est un jeune homme de taille moyenne,
de faible corpulence, blond, portant une
fine moustache châtain clair qui se présenta. On aurait presque dit un enfant. Ses
yeux étaient vides, vitreux et des cernes
marquaient le manque de sommeil. Ses
mains qui tremblaient furent arrêtées
par le coup de marteau du procureur qui
surprit l’assistance et s’assit sur ordre du
greffier.
Le président récapitula alors les faits :
Responsable de la mort de Madame Amanda Defives, âgée de soixante ans, après
l’avoir suivie jusqu’à son domicile pour lui
soutirer par vol de l’argent. Le vol ayant
mal tourné, il l’étrangla et lui infligea de
nombreux coups de couteau avant de lui
dérober une cassette remplie de bijoux et
de s’enfuir. Cinq heures et trente minutes
avaient été nécessaires pour déterminer
la véritable nature de la mort de cette
sexagénaire.
Monsieur Defives avait blêmi tandis que
Taillet courbait la tête sous le poids de
sa honte. Monsieur Defives fut appelé à
la barre et les questions s’enchaînèrent. Il
resta un moment debout, silencieux quand
la question sur la découverte du corps de
son épouse tomba. Il raconta qu’en rentrant chez lui il n’avait pas vu ni entendu sa femme l’accueillir. Il en avait déduit
qu’elle était sortie et décida d’aller lire un
livre au salon quand il tomba sur le corps
inanimé de son épouse, baignant dans son
sang, le visage face contre terre. C’est à ce
moment-là qu’il appela la police.
Quand il retourna à sa place les juges se
mirent à murmurer et Taillet fût appelé
à la barre. Chacune de ses réponses se
ponctuait d’un « désolé » ou d’un « pardon ». On ne savait pas s’il s’adressait au
mari ou à la morte. Les juges se remirent à
murmurer quand il partit après une tirade
où il exprimait tout son regret.
Taillet semblait résigné et la mère de celui-ci l’avait bien compris car elle fît un
malaise. Après ce malheureux incident,
les juges prirent la décision de condamner Taillet à la peine de mort ainsi qu’à un
remboursement. Ce jugement si sévère a
été justifié par la violence de l’acte commis par Taillet, le 24 mars 1904. Cette folie aurait été guidée par sa maladie mais
les juges voulant protéger la ville de ce
criminel décidèrent d’une sentence irrévocable. Le procès terminé, la foule sortit
du tribunal et attendit un instant de voir
le condamné se faire emmener. La famille
de celui-ci pleurait à chaude larmes tandis
que la famille Defives était soulagée.
En ce beau jour de juillet qui aurait pu
imaginer la sentence qu’avait obtenue
Jean-Philippe Taillet ?
Camille Levée, Léa Desbourdes,
Lycée Louise Michel, Gisors
On prévint alors que l’accusé, Monsieur
Taillet, allait prendre place et les souffles se
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Un Mystérieux Vol qui tourne Mal...
Mardi 26 juillet 1904, le procès de M. Henri
Taillet, accusé d’homicide volontaire et de
vol, a lieu à la Cour d’assises de Rouen.
C’est le 24 mars, vers 14h30 que le crime a
eu lieu dans un quartier du Havre.
La victime est une femme âgée de 60 ans
mariée sans enfant, Mme Defive Amanda.
L’autopsie, qui a eu lieu dès le lendemain à
la morgue du Havre. La victime a reçu 12
coups de couteau et a été étranglée avec
une corde. Après l’avoir tué il a volé à la
victime de l’argent, trois bagues, une broche en or et deux montres en or.
Mme Defive et son mari, travaillant comme
ouvrier, ont rencontré Taillet un an auparavant par l’intermédiaire de leur nièce Berthe Defive qui l’avait rencontré à Paris et
l’avais présenté à son oncle et sa tante. Il
est venu par la suite plusieurs fois dans leur
ancien domicile. C’est lors d’une rencontre
avec M. Defive qu’il a obtenu leur nouvelle
adresse.
Henri-Philippe Taillet est né à Paris, âgé de
21 ans, il a travaillé comme cocher en hiver
et garçon de salle dans un transatlantique
en été.
Il a d’abord été arrêté pour un vol de bicyclette au Havre et c’est au commissariat
que le commissaire se rend compte qu’il
ressemble étrangement au signalement de
l’assassin de Mme Defive établi par Mme
Botcazon une voisine.
Après son interrogatoire, il avoue son crime
avec des regrets.
Le 26 juillet, l’avocat de Mr Taillet, Maître
Jennequin, semble tendu. M. Brunet se
lève et rappelle brièvement les faits qui
accusent M Taillet et ainsi que les différentes pièces à conviction trouvées à son
domicile qui sont une valise de cuir avec
des vêtements tachés de sang, l’arme du
crime ainsi que les différents objets volés
au domicile de la victime. Après cela, le
président appelle Taillet à la barre. Lorsque
les portes s’ouvrent, toute la salle retient
son souffle à la vue de cet homme menotté
et accompagné de policiers, il semble fatigué. Arrivé à la barre le président commence à l’interroger. On lui demande s’il
a bien assassiné Mme Defive, il répond :
« Oui, je l’ai tuée ».
La salle commence à s’agiter, il ne nie pas
les faits mais il demande pardon à la famille
de la victime.
L’interrogatoire dure pratiquement la journée et se finit tard car le président souhaite
parler de tous les détails de l’affaire que ce
soit son arrestation, son crime ou les raisons de son crime.
Au terme de la journée Monsieur Taillet est
reconnu coupable et condamnée à la Peine
de Mort.
Line Rodriguez,
Lycée Jean Moulin, Les Andelys
« Henri-Philippe Taillet,
nous vous condamnons au remboursement
des frais de justice, et à la peine de mort ! »
Aujourd’hui, vendredi 29 juillet 1904, à la
Cour d’Assises de Seine-Inférieure, le verdict est tombé : M. Taillet est condamné à
mort pour le meurtre de Mme Defives.
M. Taillet connaissait la victime grâce à la
nièce de celle-ci. A 22 ans, il avait des problèmes d’argent. Suite au déménagement
des époux Defives, il a connu leur adresse,
et les sachant très aisés, il a décidé de commettre un crime. C’est ainsi que le jeudi 25
mars 1904, le jeune homme s’est rendu
chez eux en début d’après-midi, pour voler
et tuer Mme Defives, seule à ce moment-là.
Malheureusement pour lui, lors de son arrestation pour vol de vélo, un policier l’a reconnu grâce au signalement fourni par Mme
Botcazon, la voisine et témoin du crime.
Lors de son entrée dans la Cour d’assises,
c’est un enfant apeuré et perdu que nous
avons vu s’installer à gauche des juges et
du président.
Cet homme blond, de taille moyenne, de
faible corpulence, a-t-il réellement tué Mme
Defives ? Il ne faut pas se fier aux apparences ; la preuve était sous nos yeux. Il
avouait.
Les juges ont rappelé l’affaire, puis se sont
adressés à M. Taillet :
« – Vous êtes accusé d’avoir tenté d’étrangler Mme Defives, puis de l’avoir poignardée à douze reprises. Reconnaissez-vous les faits ?
– Oui »
somme d’argent importante, il a semblé se
réveiller :
« L’argent ? Oui, je l’ai volé. Et à ma place,
qu’auriez-vous fait ? Je n’ai plus d’argent
pour me nourrir et me loger, plus d’argent
pour me réchauffer ! Je vis dans la rue, moi
! Et les Defives, eux, ils ont plein d’argent,
ils vivent convenablement ! Ce n’est pas
juste ! Alors oui, j’ai tué Mme Defives, oui je
l’ai fait pour l’argent, mais c’était aussi pour
ma survie ! C’était elle ou moi. Il fallait faire
un choix, et ma vie compte plus pour moi.
Elle avait bien vécu, j’ai estimé que c’était
à mon tour. »
Puis il s’est renfermé dans un profond mutisme. Cette intervention a choqué toute
l’assemblée. Un brouhaha a commencé à
apparaître dans la salle. Le président de
l’audience a demandé le silence. Il a fallu délibérer. Ils se sont donc retirés dans
une salle adjacente, afin de discuter de la
condamnation. Cela a duré près d’une heure.
Pourquoi ? Personne ne le su. Durant tout
ce temps, M. Taillet est resté de marbre, les
yeux dans le vide : il ne s’est pas fait d’illusions. Lorsque le président et les juges
sont revenus, le verdict est tombé : « Henri-Philippe Taillet, nous vous condamnons
au remboursement des frais de justice, et à
la peine de mort ! »
Maude Auger, Angèle Bruschera,
Lycée Jeanne d’Arc, Rouen
M. Taillet n’a, au début, pas cherché à nier
les faits, comme il l’a fait précédemment
avec les policiers. Il acceptait volontiers
toutes les accusations qu’on lui portait.
Mais lorsque l’on a accusé de vol d’une
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La grâce d’un tueur
C’est en ce mardi 26 juillet 1904 que le verdict vient d’être prononcé pour M. Taillet
présumé coupable du meurtre de Mme Defive, une vieille dame de soixante ans.
Le coupable a écopé de la peine de mort.
Pourtant, lors de l’audience, Taillet avait
énoncé des circonstances qui auraient pu
être atténuantes : « Je me suis rendu chez
Mme Defive pour lui rendre visite. Lorsque
j’ai aperçu la cassette d’acajou, j’ai tout de
suite voulu la saisir. Face à l’opposition, et à
la forte résistance de Mme Defive, j’ai sorti
mon couteau pour la menacer sans vouloir
la blesser. Robuste qu’elle était, elle s’est
débattue. J’ai saisi une corde puis je l’ai
étranglée. Cela n’a pas suffi à l’arrêter. Plus
elle criait, se débattait, plus ma colère augmentait. Ne sachant plus quoi faire, je lui
ai asséné douze coups de couteau, en me
rendant compte de mon erreur, j’ai tout de
suite quitté les lieux. »
Homicide (in)volontaire
Mais ce fut en vain. Le procès a retenu qu’il
était allé chez les Defive pour les assassiner
afin de les voler
On peut tailler cette affaire en quelques
mots : besoin d’argent, vol qui tourne mal,
un cadavre.
Lors du verdict, Henri-Philippe Taillet ne put
s’empêcher de pousser un cri. Le président
lui demanda alors de reprendre son calme
en lui rappelant que les faits avaient été
établis. Les deux familles étaient en pleurs
et Taillet lui-même fondit en larmes. C’est
au milieu de cette émotion extrême que
l’avocat de Taillet prononça ces quelques
mots : « nous allons demander un recours
en grâce ». C’est à cet instant que l’audience
s’est achevée.
Rappelons les faits : le 24 mars dernier vers
14 heures dans la ville du Havre, Henri-Philippe Taillet, beau jeune homme de faible
corpulence en manque d’argent, tente de
voler Amanda Defive, dont il était très
proche, à son domicile. Malheureusement
cette femme au foyer à la soixantaine est
toujours robuste. Elle résiste, le vol dégénère...
Hamatt Diallo, Abdelaziz Hafsi,
Lycée André Maurois, Elbeuf
Mme Defive est retrouvée morte par son
mari en rentrant du travail. Son cadavre est
criblé de coups de couteau et lacéré au niveau du cou. Sont retrouvés sur la scène du
crime le couteau et la corde qui ont servi à
tuer Mme Defive, ainsi que 1000 francs et
des bijoux que le voleur a laissé tomber en
partant. M. Taillet est ensuite convoqué à
un poste pour vol de bicyclette qu’il a commis en essayant de s’enfuir. Les policiers
constatent une forte ressemblance avec le
portrait du suspect du meurtre établi par
le seul témoin : la voisine. Cette même
personne affirme avoir entendu des bruits
dans la maison des Defive aux alentours de
l’heure du crime.
fut particulièrement agitée et le président
Quénault dut reprendre plusieurs fois l’audience. Manifestement tendu, il perdit son
calme en fin de séance : « Que le public se
taise, dernier avertissement avant de vider
le tribunal ». Cette phrase eut le mérite de
calmer l’audience instantanément, apparemment très intéressée par la sentence
finale.
Puis la peine est tombée. Taillet est reconnu coupable d’homicide volontaire et vol
aggravé, c’est la peine de mort. Certains
bestialement expriment leur joie en criant,
lui ne conteste pas et se met à pleurer en
priant. On sent alors une forme de pitié
dans le regard du président Quénault, émotion qui disparaît presque instantanément.
Il détourne le regard de ce jeune homme,
presque adolescent mais qui a déjà pourtant terminé sa vie.
Gaston Gremet, Louis Garbaye,
Lycée Flaubert, Rouen
Il est ensuite mis en accusation le 23 juin
pour homicide volontaire avec vol par
l’avocat général : Monsieur Blanc. Il est renvoyé devant la cour d’assises de Rouen où
il sera alors défendu par Maitre Jennequin.
Le procès s’est clos hier par la reconnaissance des faits par Taillet. En effet il adopte
tout au long du procès une attitude repentante, il regrette ses actes. Il déclare entre
autres une phrase qui restera : « Je m’en
veux, que dieu me pardonne ». Phrase peutêtre énoncée dans le but de s’attirer la pitié du jury mais cette phrase a surtout eu
le pouvoir d’énerver l’audience, en grande
partie composée de la famille de Mme
Defive ou de gens emplis de haine à son
égard. Du fait du public de la séance, elle
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Bien mal acquis ne profite jamais
Arrêté pour un vol de vélo avec complice,
Henri Philippe Taillet, jeune homme de 22
ans, a été accusé d’être impliqué dans l’assassinat de Mme Defives (au Havre, le 24
mars 1904 à 14h00) avec strangulation et
coups de couteau.
La mise en accusation a lieu le jeudi 23 juin
1904.
Taillet est redirigé vers la Cour d’assises.
« Henri Philippe Taillet, vous êtes accusé
d’homicide volontaire sur la personne de
Mme Defives ; née Amanda Hauguel avec
strangulation et coups de couteau.
Qu’avez-vous à dire pour votre défense ? »
demande le juge d’un ton sévère.
L’accusé, un jeune homme de 22 ans de
faible corpulence, blond avec une fine
moustache châtain clair, baisse la tête, hésite… Il se décide enfin à parler :
« Monsieur le juge, naguère je suis allé aux
colonies où je suis tombé malade…
Là-bas on m’a mal soigné. Depuis je n’ai
plus vraiment la tête à moi…
J’avoue, j’avoue tout; je demande pardon à
Dieu, à Mme Defives, et à toutes les personnes qui la connaissaient … » dit-il d’une
petite voix hésitante.
Les témoins défilèrent à la barre, parmi eux,
une voisine des Defives ; Mme Botcazon :
« J’ai croisé ce « monsieur » qui s’en allait
tout calme et tranquille, du domicile des
Defives… »
Elle s’interrompt, le visage écarlate. On sent
monter en elle la colère et l’indignation.
« Très bien !! » conclut le juge.
La voisine s’en retourne à sa place.
–C
’était comme le bruit d’un corps que l’on
déplace… dit un autre.
– C’est moi qui ai découvert le corps en premier, c’était une horreur… »
Mr Defives vient à la barre ; il déclare :
« Nos économies ainsi que des bijoux ont
disparu… »
Le juge l’interrompt :
« Argent et bijoux retrouvés chez Mr Taillet
ici présent. »
Henri Philippe Taillet baisse la tête et garde
le silence. Il a dit tout ce qu’il avait à dire.
Il plaide coupable.
Le juge le regarde.
« Le tribunal va délibérer », déclare-t-il.
La salle est sous tension, l’audience est suspendue.
Quelques heures plus tard, le juge annonce
le verdict.
« Le jury a délibéré et a déclaré à l’unanimité… Mr Taillet coupable d’homicide volontaire suivi de vol.
Mr Taillet, vous êtes condamné à la peine
de mort… »
La nouvelle rend fou de joie le public ; qui
le montre ostensiblement. Dans le box des
accusés, Mr Taillet a reçu comme un choc,
fixant encore plus le sol qu’avant ; il contient
difficilement son émotion. Il semble être
tombé dans un abîme de désespoir.
(Nous apprendrons plus tard que cette
peine a été commuée en travaux forcés à
perpétuité ; au bagne en Guyane.)
« Meurtre au Havre »
Aujourd’hui, 26 juillet 1904, a lieu la première journée du procès de Mr Taillet (Henri-Philippe) qui est accusé de meurtre de
Mme Defives, le 24 03 1904 au Havre.
Premier procès qui se déroule à la cour
d’assise de Rouen. Mr Taillet est jugé pour
un homicide volontaire au cours d’un cambriolage. Lors de son arrestation le présumé
coupable est passé rapidement aux aveux.
Trop rapidement ?
D’après les dires de Mr Taillet, celui-ci entretenait une relation amicale avec la victime : Mme Defive, ce qui explique qu’il n’y
a pas eu infraction car elle lui a ouvert la
porte et même proposé un thé.
L’analyse de la personnalité de l’accusé
est proposée suite aux témoignages. Tout
d’abord le mari, M. Defive; on apprend sa
version de la nature de la relation entre la
victime et l’accusé. Il semblerait qu’ils se
soient rencontrés par le biais de la nièce
qui lui aurait rendu service ce jour-là. Mr
Defive nous exprime sa déception envers
ce jeune homme qu’il pensait « bon », mais
qu’il découvre comme quelqu’un d’ignoble
et hors-la-loi. Puis il nous fait part de sa
tristesse pour sa bien-aimée tant chérie.
Suit le témoignage de la voisine : Mme
Botcazon. Dès son passage à la barre, elle
exprime sa colère contre ce jeune homme
qu’elle décrit comme « horrible ». Suite aux
questions du juge sur les faits qu’elle aurait
vus ou entendus le jour du meurtre, visiblement troublé par la question elle donne
deux, trois réponses évasives. Sans perdre
plus de temps, le juge appel la nièce à la
barre.
C’est une jeune femme insouciante et tranquille, elle parle de Mr Taillet d’un air un
peu rêveur. Le juge en profite pour lui en
demander une description. Description qui
est plutôt à son goût : jeune homme de
taille moyenne, de faible corpulence, blond
et portant une fine moustache châtain clair.
La jeune fille explique les circonstances de
leur rencontre et nous apprend que durant
le trajet, le jeune homme lui avait raconté
son histoire qu’elle s’empresse de narrer.
Suite à un voyage aux colonies, plus jeune,
il aurait eu une maladie qui a été mal soignée et donc cela aurait des conséquences
aujourd’hui puisqu’il perdrait la tête. Dires
qui sont prouvés par le médecin de la défense.
Rien n’est encore décidé puisque le témoignage de Mr Taillet n’a pas encore été entendu. Après cette première journée l’accusé aura intérêt à être bien convainquant
pour ne pas être condamné à la peine de
mort. Affaire à suivre...
Linda Belaiza, « Aux petites nouvelles »,
Lycée Sembat, Sotteville-lès-Rouen
Marie-Jeanne Mussard,
Lycée Sembat, Sotteville-lès-Rouen
A la barre, plusieurs témoins sont d’accord
sur une chose ; ils ont entendu du bruit
chez les Defives vers 14 heures.
Beaucoup ont cru à une dispute de couple,
ce qui arrivait de temps à autre.
« Les bruits ont été brefs, c’est pour cela
que je n’y ai pas fait attention… déclare un
témoin
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Morte à cause de boucles d’oreilles
Hier, le 26 juillet 1904 s’est déroulé le procès de Monsieur Henri Philippe Taillet. En
effet, le jeudi 24 mars, ce dernier est accusé
d’avoir assassiné à son domicile, au Havre,
Mme Amanda Defive, 60 ans, épouse d’un
brave charron et sans enfants.
C’est un jeune homme, au visage d’enfant,
abattu et contrit que nous avons vu arriver
au tribunal, bien loin de l’homme arrogant,
niant ce qui lui était reproché, lors de son
arrestation pour un vol de bicyclette. Cocher en hiver à Paris et garçon de salle au
bord des Transatlantiques, Henri Philippe
Taillet est un petit délinquant connu des
forces de l’ordre pour vols et escroqueries.
Comment en est-il arrivé au crime ? C’est ce
que le procès a éclairci.
Le juge a d’abord commencé par rappeler
les faits puis a laissé la parole au prévenu qui a avoué : « Je n’avais pas le choix,
il me fallait de l’argent pour me nourrir ».
Il raconte froidement comment l’homicide
s’est déroulé au président du tribunal,
Monsieur O’Reilly : « J’ai connu Mme Defive grâce à sa nièce. Nous nous sommes
rencontrés dans le train gare Saint-Lazare.
J’avais beaucoup de bagages mais n’ayant
pas d’argent, je lui ai demandé de me prêter
son billet pour ne pas payer de supplément.
Nous sommes devenus amis et elle m’a présenté à sa tante et à son oncle. J’avais des
dettes de jeu et je ne pouvais plus payer
mon loyer. Le 24 mars, je me suis rendu
chez Mme Defive dans l’intention de lui demander de l’argent, mais je n’ en ‘ai pas eu
le courage. On a longuement discuté, puis
elle m’a fait visiter sa nouvelle maison.
Quand nous sommes arrivés au premier
étage dans sa chambre. Je n’écoutais pas
vraiment ce qu’elle disait, j’étais obsédé par
ses boucles d’oreilles en or. Je ne sais pas
ce qui m’a pris, j’ai vu rouge. Je l’ai étranglée puis comme elle se débattait, je l’ai
poignardée avec mon couteau. Puis j’ai vu
ses bijoux dans un coffret en acajou sur sa
coiffeuse, je les ai pris. Il y avait de l’argent
dedans, j’ai pris le tout puis je me suis vite
enfui. Je voulais ses boucles d’oreilles... Je
ne voulais pas la tuer... J’ai été dépassé par
mon geste. »
Le mot « fou » a circulé dans l’assistance.
Le médecin légiste a révélé l’extrême violence du crime : des coups ont été portés
deux fois au même endroit dans le cou,
le dos mais aussi dans la région du cœur.
Il a poignardé sa victime de trois coups
de couteau catalan dans le sein gauche
et dans les côtes. La femme se serait
roulée plusieurs fois sur le sol et serait
morte dans d’épouvantables souffrances.
L’accusé semble s’être acharné sur sa
victime. Vu la profondeur des plaies.
Le mari de la victime semblait profondément ému durant l’audition du Dr Lauzrer.
Il avait accueilli le jeune chez lui comme
un ami et ne comprenait pas ce geste dément. Le témoignage de Mme Botcazon,
la voisine de Mme Defive semble confirmer la folie meurtrière : « Vers 2h30h de
l’après-midi, j’ai trouvé Mr Taillet partant
de chez Mme Defive. Ce dernier était nerveux, déboussolé et marchait très vite en
se retournant fréquemment ».
Le procureur, dans son réquisitoire a rappelé ce qui a été volé : trois bagues, une
broche en or ornée de pierreries, une
montre d’homme en or avec sa chaîne et
une montre en or pour femme qui ont été
retrouvés chez l’accusé.
Me Jennequin, désigné pour défendre
Monsieur Taillet, a fait une longue plaidoirie pour défendre son client. Il a évoqué
l’enfance malheureuse du jeune homme,
une maladie antérieure occasionnant
des accès de folie, ses fréquentations et
le désarroi dans lequel il s’était retrouvé à cette période de sa vie. Henri Philipe Taillet voulait de se fiancer mais ne
pouvait subvenir au besoin d’un foyer.
« Qui sommes-nous pour juger un homme
qui n’a visiblement pas la tête à lui ? » a-til conclu.
Les jurés n’ont pas retenu les circonstances
atténuantes. La cour d’assise a condamné
Monsieur Taillet à être exécuté sur la place
du Vieux Marché à Rouen. A l’annonce de la
sentence, pendant que la salle applaudissait au jugement, l’accusé s’est effondré en
pleurant.
Laura Quesnel, Marine Allardin,
Walid Felouki,
Lycée de la Vallée du Cailly,
Deville-Les-Rouen
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Nous remercions
Pour leur participation :
-
Le
Le
Le
Le
Le
Le
Le
Le
lycée André Maurois d’ELBEUF
lycée Fernand Léger de GRAND-COURONNE
lycée Flaubert de ROUEN
lycée Jean Moulin des ANDELYS
lycée Louise Michel de GISORS
lycée Sembat de SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN
lycée Vallée du Cailly de DÉVILLE-LÈS-ROUEN
lycée Jeanne d’Arc à ROUEN
Pour leur aide dans la réalisation de ce projet :
-
Mme Schmidt-Lainé, Rectrice de l’Académie de Rouen
M. Maroteaux, Directeur des Archives départementales de Seine Maritime
M. Philippe Thénot, Délégué académique à l’Action culturelle
Mme Marion Laude, Délégué académique adjointe à l’Action culturelle
Les Archives Nationales, Le Centre des Archives d’Outre-Mer à Aix-en-Provence
M. Stéphane Durand-Souffland, Chroniqueur judiciaire
Mme Virginie Jourdain, Responsable de la Médiation culturelle
M. Denys Talbot, Chargé de mission auprès du Rectorat de Rouen.
- Karine BLONDEL, Coordinatrice du service éducatif des Archives
départementales de Seine-Maritime
- Emmanuel CARON, Responsable du Service éducatif des Archives
départementales de Seine-Maritime
- Alexandra CLAIR, Responsable du Service éducatif de la Cour d’Appel de Rouen
- Anne Miles, Responsable du Service éducatif des Archives
départementales de Seine-Maritime
Impression Département de Seine-Maritime / Mai 2014
Cette action a été coordonnée par :