La traverse McLean-Jutras - Société d`histoire de Drummond

Transcription

La traverse McLean-Jutras - Société d`histoire de Drummond
McLean
Jutras
Forest
Les terres situées en bordure de la rivière Saint-François à la limite NW du canton de
Durham ont procuré subsistance et dignité à plusieurs familles de fermiers et de meuniers
et, plus récemment, à des artistes de la nature qui en respectent le caractère patrimonial.
Les notes historiques colligées dans ce document rappellent d’abord, la présence de trois
générations de McLean, légataires, en 1814, de 1600 acres de terre en reconnaissance de
services rendus à la Couronne britannique. Leur succèdent, trois générations de Jutras
qui tirent également leur pitance de la terre et de la traverse jusque dans les années 1940.
Enfin, Jean-Jacques Forest qui veille paternellement sur ces lieux bénis du ciel depuis 1972.
Hommage aux McLean, Jutras, Forest !
Yolande Allard, 31 juillet 2005.
Les
McLean de Durham
William Cross et sa femme Phinela Latting sont les premiers colons à s’implanter dans le
canton de Durham vers 1801. Ils venaient de Frelishburg (NY). À la même époque, vient
s’établir, à Kirkdale, un vieux soldat du nom de Donald McLean1.
Né à l’île de Mull (Écosse) en 1759, Donald s’enrôle, dès l’âge de 18 ans, dans le 74e Régiment
d’Infanterie britannique, dont plusieurs divisions traversent aux États-Unis.
Le Lieutenant
2
Donald McLean est cantonné à Penobscot (Me) . C’est là qu’il épouse, en septembre 1782,
Susannah Hanney.
En 1784, le 74e Régiment est licencié en Écosse. On rapatrie à St. Andrews (New Brunswick)
les soldats installés à Penobscot3. Vers 1793, la famille McLean retourne aux États-Unis, plus
précisément à Castine (Me), patelin de Susannah.
De même qu’Elmer Cushing, fondateur de Richmond, McLean obtient une généreuse
récompense pour avoir divulgué certains complots dirigés contre les autorités britanniques4. En
effet, en 1814, il reçoit 1200 acres de terre du canton de Durham, situés dans les rangs 1 et 2.
Sa femme, Susannah, et son fils John reçoivent chacun 200 acres contigus aux lots de
Donald5.
Donald McLean s’éteint en 1825. Sa femme, Susannah, exploite les terres de Durham avec
ses deux fils, Archibald et John. Elle meurt le 19 mai 1865, à l’âge vénérable de 108 ans et
5 mois.
Au moins six enfants sont nés de l’union de Susannah et Donald McLean : Archibald, Eleonor,
Elisabeth, Margaret, John et une fille de nom inconnu6.
Le 22 mars 1816, à l’église anglicane St. George (Drummondville), sont baptisés Eleonor,
Elisabeth, Margaret et John ; ils sont âgés respectivement de 21, 17, 15 et 12 ans.
Né en 1804 dans l’état du Maine, John
M c L e a n est décédé à L’Avenir en
1883.
John avait épousé, vers 1830, Deborah
Harris. Au moins huit enfants sont nés
de leur union :
1.
Donald Neil, en 1832;
2.
Susan, en1833;
3.
Harriet Helen, en 1836;
4.
Susanna Flora, en 1838;
5.
Mary Jane, en 1839;
6.
John St-Clair, en 1842;
7.
Julia, en 1845;
8.
Deborah Cordelia, en 1847.
Deborah Harris McLean est décédée le
7 janvier 1890; elle était âgée de 88
ans. Elle fut inhumée dans le jardin de
John Irwin, situé dans le 2e rang de
L’Avenir.
John McLean exploite la ferme familiale de L’Avenir (1er
rang du canton de Durham) que lui cède sa mère en
1848. De plus, il conduit le bac à câble qui assure la
liaison entre L’Avenir et Kingsey. C’est son plus jeune fils,
John Saint-Clair, qui assure la relève à compter de 1870.
John McClean, vers 1880.
Coll. Florian Jutras
L’école de rang
En mars 1849, John McClean donne à la Commission scolaire de la Municipalité de Durham un
acre de terre pris sur le lot 25 du premier rang du canton de Durham. Le contrat intervenu entre
les deux parties précise l’emplacement de l’école, à savoir: on the top of a hill where the road
leaving from McLean’s ferry to the Queens highway crosses the line which divides lots 24 and
25. C’est la référence la plus ancienne de la traverse McClean7.
Le moulin à scier et à moudre
Canton de Durham (Drummond)
En 1852, un meunier d’origine britannique, Timothy Howett Lacy8, achète de John McLean le
droit perpétuel d’utilisation du ruisseau McLean pour la mise en service d’un moulin à scier et à
moudre. En outre, Lacy pourra construire une digue et élever le niveau de l’eau en amont de
ladite digue9.
Entre 1869 et 1881, Lacy achète des frères John et Archibald McLean quelque 150 acres de
terre contiguës à son moulin, faisant partie des lots 25 et 26 du premier rang du canton de
Durham10.
En 1889, Lacy vend à Robert McCaig, alors cultivateur dans le canton de Durham, pour la
somme de 1200 $, le moulin et son appareillage, une maison, une grange-étable, la digue et les
divers droits attachés à la propriété11. McCaig rétrocède le tout à Lacy en 189612.
La Traverse McLean,
aussi connue sous le nom de Traverse
Jutras
C’est John McClean, fils de Donald et Susannah, qui opère la traverse jusqu’en 1870, alors qu’il
cède la ferme familiale à son fils, John Saint-Clair McLean. Ce dernier est tenu de conserver,
sa vie durant, le droit d’exploitation de la traverse13.
En décembre 1888, John Saint-Clair McClean vend à Calixte Jutras, cultivateur de L’Avenir, sa
ferme du premier rang, le droit d’exploitation de la traverse ainsi qu’un bac neuf et un petit
esquif avec ses rames et perches14.
Devant le notaire J.-C. Saint-Amant, Calixte Jutras signe une promesse de vendre la ferme
familiale à son fils Omer en 192115. Ce dernier la cède à son fils Florian, en 195216. La traverse
serait fermée depuis 1947.
Durant les années
1920, Omer Jutras
avait confié la gestion
du bac à son beaufrère, Oscar Lachapelle.
On reconnaît ce
dernier à l’extrême
gauche de la photo,
alors qu’il traverse une
équipe d’arpenteurs
chargée par la
Southern Canada
Power de relever les
contours de la rivière
Saint-François.
En 1922, le prix du passage d’une rive à l’autre s’élevait
à 20¢ pour une voiture légère et 35¢ pour une automobile.
Durant les années 1940, le bac
était mis en mouvement par un
moteur Ford à essence.
Notes
1
J.C. St-Amant, Un coin des Cantons de l’Est. Drummondville, Ed. La Parole, 1932. p. 110.
http://personal.nbnet.nb.ca/halew/74Regt.htm
3
http://personal.nbnet.nb.ca/halew/Disbanded.htm
4
J. C. St-Amant, p. 110.
5
List of lands granted by the Crown in the province of Quebec from 1763 to 1890. Quebec, C.-F.
Langlois, 1891. p. 397.
6
Bureau de la Publicité des Droits (Drummond), B-17-9546.
7
Ibid., B-2-1181.
8
Recensement du Canada, L’Avenir, 1881 : Timothy Lacy (meunier) est âgé de 57 ans, sa femme
Cussia, 50 ans, ses fils Joseph (meunier) et Edgar (meunier) âgés respectivement de 28 et 15 ans, et
une fille Minney Mary, âgée de 12 ans. Tous se déclarent de religion Universaliste.
9
Bureau de la Publicité des Droits (Drummond), B-5-2461.
10
Ibid., B-19-10811, B-27-18496.
11
Ibid., B-35-24881.
12
Timothy Howitt Lacy est décédé le 25 avril 1896, à Lowell (Mass.)
Source : www.familysearch.org/Eng/Search/IGI/family_group_record.asp?familyid=31132533
13
Bureau de la Publicité des Droits (Drummond), B-18-10483.
14
Ibid., B-35-24799.
15
Ibid., B-75-57679.
16
Ibid., B-118539.
2
Autres sources :
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Divers registres de naissances, mariages et sépultures : St. George Anglican Church
(Drummondville), Durham Methodist Church, Duham Congregationalist Church, Durham Anglican
Church, Kingsey Anglican Church, Richmond and Melbourne Presbyterian Church.
Minutiers de la Municipalité de L’Avenir : 5 mai 1913, 2 mars 1914, 3 mars 1919, 7 mars 1921,
6 février 1922, 3 mars 1924, 9 avril 1924, 7 mai 1928.
Barry Husk, courriels 27 et 28 juillet 2005.
Esther Healy, Société d’histoire de Richmond, courriels 20, 21 et 25 juillet 2005.
Jean McCaw, courriel 27 juillet 2005.
Bev. Loomis, courriel 20 juillet 2005.
Florian Jutras, 20 juillet 2005.
Yolande Allard, 31 juillet 2005.