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L’innovation au Luxembourg
L’enquête communautaire sur l’innovation (ECI 3)
et quelques aspects complémentaires
LUXEMBOURG
Sommaire
Page
1.
Cahier économique du Statec sur l'innovation
(S. Allegrezza)
3
2.
Cadre institutionnel de la politique de recherche et de l'innovation
(R. Kerger, M. Walentiny, J.-M. Ludwig, G. Schlesser)
23
3.
Aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l'innovation
(V. Dautel)
45
4.
Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
(A.-S. Genevois, U. Warner)
51
5.
The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
(A.-S. Genevois, U. Warner, V. Dautel)
83
6.
Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
(V. Dautel)
129
7.
La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PMEs et PMIs luxembourgeoises
(V. Dautel)
151
8.
Coopération et innovation: facteurs explicatifs
(Ch.-H. Dimaria; M. Farcot)
179
9.
Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
(S. Quazzotti)
201
10.
Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX
(A. Guarda-Rauchs; Ch.-H. Dimaria)
219
11.
Bibliographie
(P. Zahlen)
229
1
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
1. Cahier économique du Statec sur l’innovation
Dr Serge ALLEGREZZA, STATEC
Avril 2005
Cahier du Statec n° 97
3
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
Cahier économique du Statec sur l’innovation
Table des matières
1. Introduction Générale
5
1.1 Perspective sur les données et les études portant sur l’innovation et la R&D au Grand-Duché de Luxembourg
5
2. Brève histoire quantitative de l’innovation
6
3. La définition et la mesure de l’innovation et de la R&D
10
4. Un système national d'innovation
11
Le "Juncker paradoxe"
14
L’analyse statistique
15
Un cahier sur l’innovation
16
5. Les recommandations (à refaire)
18
6. Bibliographie
19
7. Annexe
21
4
Cahier du Statec n° 97
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
Cahier économique du Statec sur l’innovation
1. Introduction Générale
1.1 Perspective sur les données et les études portant sur l’innovation et la R&D au Grand-Duché
de Luxembourg
Les statistiques et les études sur la R&D et l’innovation
au Grand-Duché de Luxembourg sont assez récentes. Les
premières données dont nous disposions sur l’innovation
datent du début des années quatre-vingt, époque à la
quelle la politique industrielle a été élargie d’une nouvelle
dimension: la promotion de la recherche et de
l’innovation. Avant la politique de l’innovation qui
émerge à la suite de la crise sidérurgique et la crise
économique mondiale, les seules informations disponibles
sont, d’une part, le nombre brevets d’invention, séries
interrompues depuis la création du brevet européen en
1987, et, d’autre part, les marques de fabrique et de
service, mais dont la source a été modifiée avec l’entrée
1
en vigueur de la marque Benelux . L’histoire économique
doit beaucoup à la technologie et à la propriété
intellectuelle: le procédé T. Guilchrist (Allegrezza et
Quazzotti, 1995). Comme souvent l’invention et la
créativité ont toujours été présentés, surtout depuis la
révolution industrielle au 19eme siècle, mais ce n’est que
depuis que l’Etat est intervenu d’une manière ou d’une
autre que des données – souvent administratives – ont
été archivées. La statistique (du latin "statum", ce qui est
lié à l’Etat) a partie liée avec l’intervention de la
puissance publique.
La première enquête sur l’innovation, qui fait figure de
pionnière en la matière, a été réalisée auprès des
entreprises industrielles par le Ministère de l’Economie
Nationale (HELMINGER. 1980). Il s’agit des premières
indications chiffrées sur le dynamisme innovateur de nos
entreprises, difficilement interprétables en raison de la
pénurie d’informations sur l’échantillon. Une démarche
plus systématique de collecte des données se développa
dans le cadre d’un projet pilote financé par le
gouvernement et réalisé par le CEPS. La statistique sur les
dépenses de recherche et développement et l’innovation
ne prirent leur envol qu’avec le lancement d’une politique
communautaire d’innovation ambitieuse. Le rôle de
l’OCDE, qui a fait des grands efforts de clarification des
concepts, et d’Eurostat qui a imposé des questionnaires
harmonisés, ont été décisifs. L’adoption du règlement
communautaire N° 1608/2003/CE du Parlement européen
et du Conseil relative à la production et au
développement de statistiques communautaires
d’innovation, rend obligatoire les enquêtes et assure que
les politiques de l’innovation s’appuient sur un minimum
de données comparables. L’innovation, la recherche publique comme privée - sont au cœur de l’économie de
la connaissance, elles font l’objet d’une grande attention
au niveau politique communautaire, comme en témoigne
la "stratégie de Lisbonne", adoptée au Conseil européen
de Lisbonne en 2000 et confirmée sous la présidence
luxembourgeoise en 2005.
Les micro-données, récoltées grâce aux enquêtes
communautaires auprès d’échantillons représentatifs des
entreprises ont permis l’établissement des premières
statistiques officielles et ont ouvert la voie à un éventail
d’études économétriques plus poussées.
Ce Cahier Economique s’ouvre par un survol assez
complet de la littérature empirique consacrée à
l’innovation et à la recherche & développement au
Grand-Duché de Luxembourg au cours des 20 dernières
années. Il présente la dernière grande enquête
communautaire sur l’innovation CIS3 et se livre à une
série d’analyses complémentaires inédites. Ce cahier
rassemble les contributions de chercheurs, statisticiens,
praticiens et conseillers en innovation, il offre une riche
moisson d’analyses et de commentaires. Que les
contributeurs au présent cahier soient vivement
remerciés.
__________
1
Les trois pays du Benelux (Belgique, Pays Bas, Luxembourg) disposent d’un institut commun d’enregistrement des marques.
Cahier du Statec n° 97
5
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
2. Brève histoire quantitative de l’innovation
La politique de la recherche et de l’innovation est assez
récente au Luxembourg. L’innovation ne s’est développée
comme instrument spécifique de la politique industrielle
depuis les années 80 (Schmit, 1999) . Ce dispositif
institutionnel a été complété au fil des années de
manière à adapter l’aide apportée aux entreprises privées
et à constituer un pôle public de recherche suffisamment
important. Ce dispositif institutionnel a culminé, du
moins symboliquement, par la (re-)fondation de
l’Université de Luxembourg (voir le chapitre 2 dans ce
Cahier). Les données statistiques sont très souvent
tributaires d’une intervention de la puissance publique
qui donne lieu à des informations de type administratif.
C’est le zèle de la bureaucratie qui a soigneusement
enregistré et répertorié les transactions qui produit les
données statistiques. Les brevets d’inventions et les
marques, déjà cités, sont des sources intéressantes. Le
nombre de dépôts de marques de produits et de services
enregistrés par le bureau Benelux des marques à La Haye
(graphique1) donne une indication de la créativité
commerciale des entreprises (Guarda-Rauchs, DiMaria
dans ce numéro). Le nombre de brevets européens dans
lesquels le Luxembourg est désigné par les déposants
traduisent la menace technologique potentielle que
représentent les entreprises luxembourgeoises: 24.47%
des désignations concernent l’industrie luxembourgeoise
(graphique 2) . Les crédits inscrits au budget du Ministère
de l’Economie et du Commerce extérieur, de la Société
Nationale de Crédit et d’Investissement (SNCI), ainsi que
les subventions à l’enseignement supérieur constituent
d’autres données tangibles.
Auparavant, l’innovation et la recherche faisaient partie
intégrante de la politique industrielle tournée
principalement vers l’attraction de nouveaux
investissements directs étrangers au Luxembourg. La
politique industrielle avait pour objectif explicite la
diversification de l’appareil de production, jugé trop
dépendant de certaines branches: jusque dans les années
soixante-dix et quatre-vingt la sidérurgie, depuis, la place
financière a pris un poids prépondérant. L’implantation
de nouvelles entreprises étrangères - américaines,
japonaises, européennes – a contribué puissamment au
changement des processus de production, à la mutation
6
de la gamme des produits, à l’évolution des qualifications
et à la spécialisation de l’économie. (graphique 3)
Le progrès technologique était incorporé aux
investissements dans les nouvelles machines et
équipement. Les données de la comptabilité nationale –
investissement, valeur ajoutée – ne permettent pas
d’apprécier l’ampleur des efforts consentis pour
développer de nouveaux produits ou procédés. Les
nouvelles usines, employant des méthodes de production
et des produits nouveaux, réunissant des qualifications et
un savoir-faire inconnu dans la région à cette époque
comme par exemple Du Pont ou Goodyear. Les
entreprises ont renouvelé profondément le site de
production luxembourgeois. La tradition monographique
du statec étant tombée en désuétude, une des rares
fresques de la mutation de la structure industrielle du
pays est décrite dans les cahiers économiques par R.
Kirsch (1971) et N. Weydert (1987).
Les composantes immatérielles la formation de capital –
innovation, R&D, compétences – n’ont que tardivement
fait l’objet d’attentions particulières, elles se sont
affirmées au fil des années aboutissant au lancement
d’une politique publique de promotion de la recherche et
de l’innovation. Les Centres de Recherche Publics (CRP),
créés en 1987, symbolisent cette montée en puissance de
politiques en faveur d’un transfert de technologie
systématique, organisé par la manne publique.
La période d’avant la deuxième guerre mondiale est
moins bien connue du point de vue statistique. Hormis le
comptage des brevets d’inventions, qui se basent sur le
dépouillement de registres de brevets, informatisés
seulement à partir des années quatre-vingt dix, il n’y a
pas de données. L’importance des certaines inventions
comme le procédé Thomas Guilchrist pour la sidérurgie
sont largement reconnus. Ils révèlent une forme de
capitalisme entrepreneurial dynamique dont les ressorts
n’ont pas encore été analysés en profondeur et dont les
enseignements pourraient se révéler fructueux pour la
conduite de la politique économique moderne qui fait
grand cas de l’esprit d’entreprise et de veille
technologique. (Allegrezza et Quazzotti, 1995)
Cahier du Statec n° 97
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
Graphique 1: Dépôts de marques biens et services
700
Luxembourg
600
Nombre
500
400
300
200
100
0
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Source:Bureau Benelux des Marques La Haye, Dessins et calculs Ernst & Young
Graphique 2: Brevets européens délivrés en 2002 (article 97(4) CBE) par pays désignés
120
100
en %
80
60
40
20
Suède
Portugal
Pays-Bas
Luxembourg
Italie
Irlande
Grèce
Grande-Bretagne
France
Finlande
Espagne
Danemark
Allemagne
Belgique
Autriche
0
Source: Office européen des brevets, Munich
Cahier du Statec n° 97
7
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
Graphique 3: Indice Hirschman-Herfindahl de diversification de l'industrie luxembourgeoise
0.92
0.90
0.88
0.86
0.84
(1-H)
0.82
0.80
0.78
0.76
0.74
0.72
0.70
0.68
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
Source: Calculs STATEC
Une nouvelle étape dans l’observation du phénomène de
l’innovation est intervenue avec le projet pilote
"Entreprendre au Luxembourg", une enquête lancée par le
Centre d’études de la pauvreté et des politiques sociales
(CEPS) avec l’aide du gouvernement. Constitué d’un panel
d’environ 400 entreprises tirées au hasard dans toutes les
branches de l’économie, il donne le coup d’envoi à une
kyrielle d’enquêtes qui embrassent la problématique de
l’innovation au niveau de l’entreprise individuelle. Bien
qu’inspirées au début surtout par la sociologie
économique, ces enquêtes pionnières, portant sur les
années 1983, 1984 et 1985, se sont rapidement
concentrées sur les problématiques de la mesure de
l’innovation de produits et de procédés. L’exploitation des
données est restée marginale pour plusieurs raisons:
premièrement, la nature qualitative des questions
(réponse: oui, non, non concerné) s’est révélée rebelle à
1
l’analyse statistique avec les méthodes de l’époque
deuxièmement, l’absence de lien avec la statistique
officielle a empêché toute validation des résultats;
troisièmement, la carence d’études d’entreprises avec des
données de nature qualitative au niveau communautaire
a entravé la reconnaissance de cette démarche et
l’intérêt de la communauté scientifique n’a pas été au
rendez-vous.
Tableau 1: "Entreprendre au Luxembourg"
1ere vague 1983
2me vague 1984
3eme vague1985
Source: CEPS (1984, 1985,1986)
Après la phase pilote, une nouvelle enquête longitudinale
a été lancée par le CEPS sur les données de 1988,
baptisée Enquête longitudinale sur les entreprises
luxembourgeoises (EDEL), davantage inspirée par les
sciences économiques et de gestion et largement
consacrée à l’innovation et à la recherche. Le
questionnaire, tout en s’appuyant sur le projet pilote
antérieur, est emprunté aux travaux de l’OCDE,
notamment le manuel d’OSLO. Enfin, au cours des années
quatre-vingt dix, le dispositif d’enquête a été calé
entièrement sur les enquêtes transversales prônées par la
Commission européenne (Community Innovation Surveys,
CIS). L’aspect longitudinal ("panel") a été abandonné à
N
382
412
434
Nouveaux produits
21%
20%
29%
Nouveaux services
17%
11%
13%
cette occasion. La collecte de données sur le terrain a
permis une confrontation avec la difficulté de mesurer
l’innovation, concrètement dans les entreprises. Concept
flou, bien que central dans la pensée économique, sa
déconstruction en éléments compréhensibles et
discernables a été une véritable gageure. En effet,
l’innovation, comme résultat d’un processus complexe,
peut concerner un produit ou un procédé, un changement
organisationnel ou tout élément "nouveau" ou original
qu’il faut repérer par rapport à une norme convenue mais
toujours contestable. La productivité totale des facteurs
est une des mensures macro-économique très utilisées
pour mesurer le progrès technique. (graphique 5)
__________
1
8
Les méthodes économétriques pour variables qualitatives de type logit/probit étaient seulement en train de se diffuser.
Cahier du Statec n° 97
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
Graphique 5: L’évolution de la productivité totale des facteurs au Luxembourg de 1970-2002
0.25
en %
0.2
0.15
0.1
0.05
0
1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002
Source: STATEC
Cahier du Statec n° 97
9
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
3. La définition et la mesure de l’innovation et de
la R&D
La complexité du concept théorique d’innovation se
traduit par une difficulté de mesure empirique dans les
entreprises. On peut aborder la mesure de l’innovation de
deux angles différents: l’un subjectif - le point de vue de
l’entreprise - et l’autre objectif, - le point de vue d’un
observateur, qui analyse un objet, produit ou processus
nouveau (Gailly et Allegrezza, 1988 ).
Ces définitions ont inspiré les enquêtes communautaires
lancées par Eurostat et livrent le soubassement théorique
et méthodologique pour l’analyse de l’innovation.
La définition qui sert de référence, s’inspire des travaux
de Joseph A. Schumpeter: «introduction d'un nouveau
produit, d'une nouvelle méthode de production, ouverture
d'un nouveau marché, conquête d'une nouvelle source
d'approvisionnement en matières premières ou en
produits semi-finis, réorganisation d'une industrie». Les
économistes et les statisticiens se sont mis d’accord, sous
l’égide de l’OCDE, sur une définition et une méthodologie
commune pour appréhender l’innovation technologique
des entreprises. Cette démarche commune s’est traduite
par le manuel d'OSLO de l’OCDE (1992, pp. 26-27) qui
définit l’innovation de la manière suivante:
Le processus d’innovation non linéaire ("chain link") se
caractérise par des interactions et des effets en retour
entre les différentes phases de développement. Le modèle
interactif diverge fortement du modèle linéaire
"Recherche-Innovation". Il met l’accent sur le rôle de la
conception, sur les effets en retour entre les phases aval
et amont et les nombreuses interactions entre science,
technologie et innovation à chaque étape du processus.
L’innovation exige un effort considérable de
communication entre les différents acteurs - firmes,
laboratoires, institutions académiques et consommateurs
- ainsi que le feed-back entre science, engineering,
développement de produit, production et marketing.
"Les innovations technologiques de produit et de
procédé (TPP) couvrent les produits et procédés
technologiquement nouveaux ainsi que les améliorations
technologiques importantes de produits et de procédés qui
ont été accomplis. Une innovation TPP a été accomplie
dès lors qu'elle a été introduite sur le marché (innovation
de produit) ou utilisée dans un procédé de production
(innovation de procédé). Les innovations TPP font
intervenir toutes sortes d'activités scientifiques,
technologiques, organisationnelles, financières et
commerciales. La firme innovante TPP est une firme qui
a accompli des produits ou des procédés
technologiquement nouveaux ou sensiblement améliorée
au cours de la période considérée”(chapitre 3).
Quel est le bon niveau d’analyse: micro-, méso- ou
macro-économique? L’innovation a été appréhendée
généralement au niveau de l’entreprise, alors que le
niveau méso- économique - celui de la branche – a été
négligé. En particulier, les nouvelles implantations
d’entreprises étrangères ("investissements directs
étrangers") apportant de nouveaux produits ou
technologies qui n’existent pas encore dans l’appareil de
production et qui souvent donnent naissance à une
nouvelle branche méritent d’être étudiées à fond. Le cas
des médias et de la place financière en sont des
illustrations emblématiques. La création et la destruction
d’entreprises mais aussi de branches sont donc des
éléments essentiels pour comprendre l’innovation dans
un petit pays.
La conception linéaire du processus d’innovation amène à
distinguer la R&D, input du processus d’innovation de l’
output, qui se traduit par de nouveaux produits ou
procédés (cf. tableau 2).
Tableau 2: Les types d'innovation dans l'industrie manufacturière
Entreprises innovatrices
Innovation de produits
Innovation de procédé
Source: CIS, EUROSTAT
10
CIS1
(%)
34
29
24
CIS2
(%)
35
26
25
CIS3
(%)
47
36
30
CIS3
(IC)
(38.8-55.8)
(27.3-43.7)
(21.9-37.6)
Cahier du Statec n° 97
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
4. Un système national d'innovation
LUNDVALL définit le système national d’innovation
comme: les éléments et relations qui interagissent dans
la production, la diffusion et l’utilisation de
connaissances nouvelles et économiquement utiles et qui
sont enracinées à l’intérieur des frontières de l’Etatnation. Les facteurs qui favorisent l’éclosion de
l’innovation dans les entreprises participent du système
national d’innovation. L’OCDE(1998) propose une grille
d’analyse des composante d’un système national
d’innovation (graphique 4).
Dans une synthèse de la littérature qui fait autorité et
livre le cadre conceptuel pour de nombreux travaux
empiriques, l’OCDE (1997) propose dans son manuel
d’OSLO quatre groupes de facteurs qui influencent le
comportement innovateur des entreprises. Ce sont:
- les conditions cadre: elles comprennent les règles du
jeu et l’éventail des possibilités d’innovation définies par
les facteurs institutionnels et structurels (système
éducatif, infrastructures de communication, institutions
financières, contexte législatif en matière de propriété
intellectuelle, de fiscalité, de gouvernance des sociétés,
droits de la concurrence et de politique macroéconomique);
- la base scientifique et technologique: elle représente
la somme accumulée de connaissances ainsi que les
institutions scientifiques et technologiques qui diffusent
les connaissances technologiques et forment les acteurs
(système de formation technique et universitaire,
dispositif d’appui de la recherche fondamentale et de
R&D stratégique éventuellement non appropriable).
- les facteurs de transfert: ils déterminent l’efficacité
des relations entre acteurs de l’innovation en particulier
en ce qui concerne l’entreprise (liaisons interentreprises
formelles ou informelles, présence de spécialistes de
veille technologique, réseaux internationaux de
spécialistes, degré de mobilité des ingénieurs et
scientifiques, facilité d’accès à la R&D publique,
essaimage par la constitution de sociétés ad hoc, éthique,
système de valeurs collectives, confiance et ouverture
d’esprit, savoir codifié contenu dans les documents de
brevets, la presse spécialisée et les revues scientifiques).
- la dynamo de l’innovation: elle regroupe les éléments
complexes constituant la capacité d’innovation de
l’entreprise. Ces éléments déterminent la propension à
innover de l’entreprise. La capacité d’innovation est liée
aux compétences du personnel dans les différents
domaines de la recherche, de la production et de la vente.
La capacité d’innovation est déterminée également par
les caractéristiques de l’entreprise comme la structure
financière, la stratégie commerciale et les alliances avec
les acteurs de l’innovation.
Cahier du Statec n° 97
De nombreuses études se sont penchées sur les facteurs
locaux ou régionaux d’innovation, les relations de
proximité qui favorisent les interdépendances
fonctionnelles entre acteurs appartenant à un même
territoire. Les interdépendances sont susceptibles de
favoriser un processus d’apprentissage collectif par des
échanges d’information, par la réduction de l’incertitude
et par l’innovation systématique partagée.
La circulation d’informations et de connaissances
technologiques peut prendre plusieurs formes: elle
peuvent être non marchandes, pratiquement
inobservables entre firmes situées horizontalement par
imitation ou "rétro ingénierie" et verticalement entre
utilisateurs et fournisseurs; elles peuvent se traduire par
des transferts marchands de technologie sous forme
immatérielle (brevets, licences) et, finalement, par des
transferts de technologie incorporés à des équipements
ou des biens utilisés par d’autres entreprises.
Au fil des années le système national d’innovation s’est
progressivement mis en place: limité à l’origine à
l’industrie sidérurgique, qui disposait de leur centre de
recherche et d’un réseau d’experts et de chercheurs de
pointe, ce sont les nouvelles entreprises implantées qui
ont tressé progressivement les mailles d’un réseau
d’expertise et de connaissance plus large et plus
diversifié. La création de centres de recherche dans le
giron du secteur public, dévoués au transfert de
technologie, les aides à l’investissement en R&D, les
services de conseil aux entreprises, émanant
d’organisations professionnelles ou de consultants privés
concourent très probablement à la densification des
échanges d’informations et de connaissances au sein de
réseaux locaux.
Le repérage des acteurs formels qui interviennent dans
un système national d’innovation est aisé: dans le cas
luxembourgeois, ce sont les trois centres de recherche
publics (CRP),l’Université du Luxembourg émergente, les
organisations professionnelles (chambres, fédérations),
les associations scientifiques, les ministères et
administrations (Ministère de l’Economie et du
Commerce extérieur; Ministère de la Recherche et de
l’Enseignement supérieur, FNR). Les règles issues du cadre
législatif ou réglementaire comme la propriété
intellectuelle, le droit du travail et des produits, l’accès à
la profession, les règles fiscales et sociales... complètent
le cadre.
En revanche, à côté des acteurs formels et les règles
légales et administratives, il y a les relations multiples,
souvent informelles et donc difficiles à mesurer entre les
entreprises – y compris entre la maison mère et les
filiales d’un groupe - entre laboratoires publics ou privés,
entre clients, fournisseurs et producteurs. La mobilité de
la main d’œuvre, les échanges entre experts avec leur
11
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
environnement contribuent au brassage des informations
et des compétences.
Quelle est leur nature et leur intensité, leur qualité et
leur efficacité en termes de connaissances nouvelles
générées, d’inventions ou d’innovation? La recherche
empirique sur les liens entre la diversité des acteurs reste
très discrète pour le Luxembourg.
La notion même de système national d’innovation est
contestable dans le cas du Luxembourg, en raison de
l’exéguité du territoire et donc de la faiblesse du nombre
et de la diversité des acteurs qui y interagissent.
L’importance des groupes d’entreprises globales, qui
gèrent un flux considérable d’informations et de
connaissances technologiques internes réduit la richesse
et la dynamique du réseau technico-économique. Les
entreprises ne limitent pas leur activité au territoire
national mais l’étendent à la Grande Région et à l’Europe
voire au-delà. La gouvernance du système de recherche
et d’enseignement supérieur doit être repensé et optimisé
du côté des acteurs publics. Les structures de décision
très autonomes des centres de recherche et de
l’Université ne facilitent guère cette tâche. L’absence
d’objectifs stratégiques clairs et d’indicateurs de
performance contraignants rendent la restructuration
encore plus difficile.
L’interaction des facteurs d’innovation qui déterminent la
diffusion a été étudiée dans le cadre du concept de
1
réseau . L’unité d’analyse n’est plus la firme, le centre de
recherche, le consommateur, etc., mais un système de
relations coordonnées entre différents acteurs».
__________
1
BRESSANT et DISTLER (1994) définissent le réseau comme «un ensemble de moyens techniques -les infrastructures- et un ensemble de règles
stratégiques -les infostructures- permettant aux acteurs possédant des droits d’accès d’élaborer entre eux et de contrôler des relations créatrices de
valeur». Un réseau serait fondé sur une infrastructure et doté de règles (écrites et tacites) entre les participants, régulant l’accès et l’exclusion du réseau et
contribuant à la création collective de valeur (in BELL et CALLON, 1994, p. 73).
12
Cahier du Statec n° 97
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
Graphique 4: Les acteurs du système d’innovation et leurs relations
Source: Secrétariat de l’OCDE
Comprendre le système d’innovation exige de se pencher
sur une dimension essentielle: le couple "diffusionappropriation" des informations, connaissances,
compétences. Cette relation est considérée par la théorie
néoclassique traditionnelle comme un paradoxe:
l’entreprise a besoin d’échanger des informations, de
révéler des inventions technologiques, mais l’échange
détruit des opportunités de profit en raison de l’imitation
des inventions par des concurrents. Or les modes
d’appropriation peuvent à leur tour faire obstacle à la
nécessaire circulation des informations technologiques
qui alimente la connaissance accessible à tous. Le
système de propriété intellectuelle n’est qu’une réponse
imparfaite à ce dilemme.
Cahier du Statec n° 97
La circulation des informations scientifiques et
technologiques ainsi que les innovations sont des
externalités à l’égard d’autres entreprises de la branche
ou dans d’autres branches. Elle est conditionnée par
différents éléments: la nature de la technologie (plus ou
moins tacite ou codifiée), la trajectoire et le cycle de vie
de la technologie, le cycle de vie de l’activité, la nature
du processus d’innovation et le comportement des
entreprises et des organismes de recherche qui peuvent
être plus ou moins ouvert à la circulation de
l’information, aux « externalités » (Allegrezza, 2001)
13
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
Le "Juncker paradoxe"
Il y a peu de personnes qui doutent de la corrélation
positive entre l’innovation et le bien-être d’un pays. En
effet, à titre d’exemple, dans son récent "Innovation
scoreboard" la Commission européenne (2004) montre
que le coefficient de corrélation est plutôt élevé (R² =
0.77; t = 10.47) entre l’indice synthétique d’innovation
(SII) et le PIB par tête en 2003. Cependant, cette relation
s’affaiblit notablement si on ne retient que l’échantillon
des pays riches: le coefficient de corrélation tombe de
manière drastique (R² = 0.23; t = 0.96).
Deux explications sont avancées: d’une part, l’innovation
joue un rôle différent et plus complexe dans les pays très
développés et, d’autre part, l’indice synthétique (SII) ne
mesure pas adéquatement l’innovation. En effet, les
innovations non technologiques, le changement et
l’adoption rapide d’innovation sont tout aussi importants
et ne peuvent être négligés.
L’étude précitée constate que le Luxembourg est un cas
aberrant ("outlier") en raison du niveau élevé de PIB par
habitant et de sa faible position sur l’indice synthétique
d’innovation SII.
C’est en substance le paradoxe qu’avait formulé JeanClaude Juncker, premier ministre, lors d’une réunion
tripartite en 2004. Comment expliquer la performance
Chida
Emploi
= ( conste
* Nace
* Innovation
En passant les variables au logarithme on obtient une
forme linéaire facilement estimable par une régression
multiple (pondérée). Résultat (tableau ci-dessous):
l’innovation mesurée au sens large n’a pas d’impact
direct sur le chiffre d’affaire par travailleur, mais les
dépenses en investissement, l’appartenance à un groupe
international fait augmenter le ratio chiffre
d’affaires/emploi. D’autre part, dans une analyse
complémentaire, il ressort que l’investissement favorise la
propension de l’entreprise à engager des activités
innovatrices. Il en va de même de l’intensité de
l’exportation, de la taille de l’entreprise et de
l’appartenance à un groupe multinational (cf. résultats en
annexe).
macro-économique du Luxembourg, pourtant si mal
classé sur de nombreux indicateurs d’économie de la
connaissance?
Il y a plusieurs explications que l’on peut avancer: la
mesure de l’innovation et de la R&D dans un pays qui tire
80% de sa valeur ajoutée des services; deuxièmement, le
Luxembourg obtient de très bonnes notes en matière
d’innovation non technologique, ce qui pourrait
réconcilier avec le paradoxe évoqué plus haut; enfin, les
méso-innovations, i.e. la création de nouveaux pôles de
développement au cours des décennies (place financière,
communications et médias), les mutations de la structure
de l’appareil de production sont les principales
explications de la performance macro-économique
luxembourgeoise.
Nombreuses études ont montré le lien étroit entre
productivité du travail (ou la productivité globale) et la
R&D. Une analyse similaire a été réalisée au Luxembourg
(Cardi, 2004).
Le « Juncker paradoxe » peut également être constaté qu
niveau des analyses micro-économiques. Une analyse des
données de l’enquête CIS3 montre que le niveau du
chiffre d’affaire par salarié n’est pas impacté par l’activité
innovatrice (cf. tableau ci-dessous)!
* Groupe
) * Inv
α
* Emploi
β −1
Variable dépendante: Ratio du chiffre d’affaire sur emploi (Chida/emploi)
Constante
Coeff.
t-ratio
P-value
10.7643
26.9559
0
NACED
-1.07133
-3.2989
0.00105138
NACEE
-3.29785
-2.98193
0.0030272
NACEG
-1.16466
-3.64231
0.000303165
NACEI
-0.164169
-0.520864
0.60273
NACEJ
-1.45949
-4.66065
4.21112e-006
L(EMPLOI)
-1.44547
-13.2502
0
Innovation
0.167401
0.879663
0.379533
Groupe
0.334448
1.75325
0.0802724
L(INV)
0.103548
2.72282
0.00673607
R2AJ=0,42 N=440; Source: CIS3; Branche de référence: Nace k; méthode:MCO;
Calculs: auteur
14
Cahier du Statec n° 97
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
L’analyse statistique et le thèmes étudiés
Au cours des quinze dernières années, les études ont
bénéficié de nombreuses avancées de l’économétrie, en
particulier les techniques adaptées aux données très
particulières générées par les enquêtes sur l’innovation, En
effet, les questions se rapportant à des phénomènes
immatériels, difficile à caractériser et à dénombrer en
termes monétaires ou physiques, sont caractérisés par des
indicateurs de type qualitatif (dichotomique ou
polytomiques). L’innovation est appréhendée par des
questions visant à constater la présence d’un comportement:
nouveau produit, nouveau procédé, abandon d’un projet….
Souvent, les phénomènes sont reflétés par des indicateurs
1
tronqués ou censurés. Les techniques économétriques . La
nécessité de faire des typologies complexes, de distinguer
parmi la population des entreprises enquêtées celles qui
sont dynamiques et celles qui sont immobiles, sans se limiter
à la taille ou à la branche, catégories fondamentales mais
qui n’épuisent guère la problématique. Les typologies
comme celles proposée par Dautel (dans ce numéro) ou
avant par Allegrezza (2002) doivent cependant être stables
pour fournir des points de repères intéressants pour la
politique publique.
La plupart des études sont de type transversal (coupe
instantanée), elles se rapportent à une année particulière, ici
l’année 2000, dernière enquête disponible. Les nouvelles
er
données CIS ne seront disponibles qu’à la fin du 1 semestre
2005.
Le biais d’auto sélection a été négligé ou minimisé. Il est vrai
que les filtres imposés dans les questionnaires permettent
d'adresser aux personnes concernées ("les innovateurs") et
gagner du temps, mais ce choix n’est pas neutre. La
sélection n’est généralement pas le fruit du hasard: elle fait
l’objet de décisions d’un côté de l’observateur extérieur et de
l’autre côté de l’entreprise qui peut décider à un moment
donné de lancer un nouveau produit/procédé. La perspective
statique, transversale et la présence de biais de sélection
sont des limitations très sévères que ne peuvent être levées
que par un dispositif d’enquête complexe et exigeant: les
analyses en panel.
Un enjeu est de construire des typologies qui résistent au
temps ou dont on peu expliquer la trajectoire et la rendre
intelligible. Il en va de même pour de nombreuses analyses
économétriques dont il n’est pas possible de dire si elles
livrent un modèle explicatif robuste au cours du temps.
L’analyse dynamique, longitudinale (panel) est un défi qui
n’a pas été véritablement relevé, bien que certaines études
isolées aient montré tout leur intérêt aussi pour les
problématiques d’innovation (Allegrezza et Beaufils 1995).
Dernière technique qu’il faut mentionner ici est la
construction d’indices composites qui servent aux
classements internationaux, à l’étalonnage ("benchmarking")
de la performance entre les entreprises, les régions, les Etats.
Les travaux de l’OCDE (Freudenberg, 2003) notamment dans
le domaine de l’innovation, ont montré que les techniques
d’agrégation d’indices, sont très délicates à mettre en œuvre
et peuvent donner des classements sensiblement différents.
Les classements de pays sont très à la mode, en raison du
besoin de synthétiser une batterie impressionnante
d’indicateurs et de la facilité de communication avec un
public plus large. Dans le cas de l’innovation, les indices
synthétiques sont réalisés par la Commission européenne
("trendchart"). Signalons que de nombreux indicateurs ne
sont pas disponibles ou n’ont aucun sens pour une petite
économie ouverte qui n’a pas (encore d’université) et ne
pourra jamais former ni produire toutes les connaissances
dont elle a besoin sur son propre territoire. Il faut donc être
très prudent lorsqu’on compare les chiffres concernant le
Luxembourg.
De nombreuses enquêtes, en particulier les enquêtes
communautaires (CIS) pêchent par un défaut majeur:
l’essentiel des caractéristiques des l’entreprise ne sont
connues que pour les entreprises innovatrices. Prenons par
exemple le cas de la problématique de l’appropriation.
Si on considère l’innovation comme un processus et
l’entreprise comme un portefeuille de connaissances, les
nouvelles connaissances produites ou acquises au fil du
temps sont susceptibles d’être protégées de manière
continue. Se restreindre aux entreprises innovatrices
introduit un biais de sélection. Pour le montrer, nous avons
procédé à une régression logistique de l’innovation et la
R&D sur plusieurs variables dont notamment la taille, la
branche et un indicateur d’appropriation (brevet,
coopération, secret). Si les modes d’appropriation ont un
effet significatif sur l’innovation (et la R&D), alors on est en
présence d’un biais de sélection.
La régression logistique mise en œuvre montre que l’effet de
variables, comme l’appropriation, sur l’innovation et la R&D
est significatif et positif. Il y a donc biais de sélection. Il faut
donc procéder à une analyse des déterminants de
l’appropriation sur toutes les entreprises et pas seulement
sur celles qui ont innové. L’enquête CVT95 a évité cet écueil
(Allegrezza, 2002).
Les thèmes d’études abordés au cours des dernières années
sont assez peu diversifiés. Un exemple frappant est l’absence
de travaux sur la relation entre technologie et emploi,
problématique fort ancienne et très débattue depuis de
longues années dans la littérature. Au Luxembourg, il y a
peu de travaux dans ce domaine. Citons une présentation
faite au JISEC (Journées internationales de sciences
économiques et commerciales) en 2000 intitulée
"Technologie et emploi": la destruction créatrice dans les
1
entreprises. En utilisant des données de l’enquête CVT95 , il
a été possible de faire ressortir l’incidence des variables liées
à l’innovation sur l’embauche nette de travailleurs.
__________
1
La régression logistique (logit ou probit) ou des variantes pour les variables tronquées ou censurées (tobit) sont d’une grande utilité et permettent de
travailler avec des outils aussi souples et robustes que la régression multiple ordinaire.
2
Enquête réalisée par le CEPS, co-financée par l’Office Européen des Brevets (OEB) et le Ministère de l’économie, dédiée notamment aux questions de
propriété intellectuelle et d’accès à l’information
Cahier du Statec n° 97
15
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
Un autre thème très intéressant est celui de l’efficacité
des politiques publiques en faveur de l’innovation dans
les entreprises. Les survola de la littérature existants sont
plutôt critiques quant au véritable impact des politiques
(Klette et al. 2000).
Citons à cet endroit l’étude intéressante en raison de la
comparabilité des données – même si la qualité des
données inférieure à celle de la statistique officielleréalisée pour le "Trendchart" de la Commission
européenne. Une évaluation économétrique (Arundel,
2004) avec les données récoltées par l’enquête
communautaire Innobarometer pour 2004 conclut que
les programmes d’aide à l’innovation favorisent la
performance des entreprises mesurée par la croissance de
leur chiffre d’affaire sur la période 2002 et 2003. De plus
Arundel, chercheur au Merit (Université de Maastricht),
trouve que ce sont les entreprises de plus grande taille et
innovatrices qui recourent plus fréquemment que
d’autres aux aides publiques consacrées à l’innovation.
Une étude de Aerts et Czarnitzki (2004) réalisée sur les
données CIS3 pour la Flandre, affirme que sans les aides
à l’innovation, les entreprises auraient investi nettement
moins en R&D, il n’y aurait donc pas d’effet d’éviction de
la part des aides publiques. Les analyses sur le cas
luxembourgeois ont donné des résultats plus mitigés. Une
étude économétrique visant à expliquer les relations
simultanées entre R&D et subventions ceteris paribus,
réalisée sur les données issues d’une enquête spéciale
CVT95 du type CIS, a donné des résultats plus décevants:
l’indicateur de subvention n’a pas d’effet statistiquement
significatif (Allegrezza, 1999). Une autre étude
économétrique, présentée au colloque PATLIB de l’Office
Européen des Brevets, visant à examiner l’impact de
programmes de soutien aux entreprises - comme par
exemple les activités de veille technologique - a mis en
évidence un effet positif et significatif sur le
comportement d’investissement en R&D des entreprises,
mais pas sur l’innovation de produit ou de procédé
(Allegrezza, 2002).
Un cahier sur l’innovation
Le présent cahier regroupe une série de contributions,
utilisant l’enquête communautaire (CIS3) mais aussi
d’autres sources nouvelles et inédites tels que la
documentation contenue dans les brevets et les marques.
Ce cahier tente également, en introduction, de mettre en
perspective les nombreuses études empiriques réalisées
au cours des quinze dernières années dans le domaine de
l’innovation. La contribution de R. Kerger, M. Walentiny,
J.M. Ludwig et G. Schlesser mettent en lumière le cadre
institutionnel luxembourgeois. Le texte brosse un tableau
complet des acteurs et de leur rôle respectif. Les acteurs
en jeu sont nombreux: ministères, SNCI, FNR, CRP,
Luxinnovation, l’Université: les dispositifs d’aide ont été
complétés et affinés: aide aux entreprises; des
infrastructures ciblées ont été mises en place pour
l’accueil de jeunes pousses (Teleport, Ecostart); l’accès
aux réseaux de recherche et aux financements européens
est soutenu. Le "Portail Innovation" offre une vitrine est
un forum d’échange tout comme le programme
prometteur "cluster". Il va de soi que les autres
caractéristiques du cadre institutionnel comme la
fiscalité des entreprises ou des ménages, les droit du
travail et le droit social, le droit de la concurrence ou la
sécurité des produits fixent les règles font aussi partie du
cadre institutionnel dans lequel se déroule le processus
d’innovation. Il n’est pas possible de le décrire ici. Enfin,
le cadre institutionnel peut contraindre les acteurs,
impacter la trajectoire d’une innovation ou simplement
empêcher qu’elle émerge ou s’impose.
Nous avons insisté sur l’importance du concept
d’innovation, quelque peu flou et polysémique. Les efforts
des statisticiens dans les organisations internationales
ont permis de préciser le contenu opérationnel de ces
concepts. V. Dautel présente un concept élargi, qui
déborde la dimension technologique privilégiée par le
16
manuel d’Oslo. En intégrant les nouvelles méthodes de
management ou de changement organisationnel, mais
aussi les innovations abandonnées, le concept devient
très large et se confine au "changement" et ses multiples
dimensions. A.S. Genevois et U. Warner reprennent les
différentes mesures du concept élargi d’innovation à leur
compte et donnent une estimation statistique des
entreprises concernées: la proportion des entreprises
innovatrices en 2000 est de 48,3%, donc près de la
moitié. Les dimensions non technologiques de
l’innovation comme le management et le changement
organisationnel doublent quasiment la proportion des
entreprises à 81%. A la limite toues les entreprises sont
prises dans un mouvement permanent, presque toutes
changent que ce soit au niveau de la technologie
(nouveaux produits ou procédés) ou de la gestion de
l’entreprise A la limite, si tout le mode innove, si tout est
innovation, il n’y a pas d’innovation ni d’innovateurs.
C’est la corrélation entre les variables classiques de
l’innovation technologique et les structures de
l’entreprise qui va décider dur leur pertinence et de leur
validité pour les analyses subséquentes.
Ch.-H. Dimaria et M. Farcot abordent les déterminants de
deux problématiques fondamentales que nous avons
évoquées plus haut: d’un côté celle de l’appropriation
(propriété intellectuelle, secret, avances sur concurrents..)
et d’un autre côté la coopération, qui sont aussi les deux
faces de la diffusion de la connaissance. La base donnée
est suffisamment riche pour permettre différentes
hypothèses sur les facteurs qui gouvernent
l’appropriation et la coopération. La coopération avec les
fournisseurs ou les institutions publiques favorise
l’innovation, alors que la coopération avec les
concurrents serait de nature à la réduire la propension à
innover. Ces travaux portent sur des petits échantillons
Cahier du Statec n° 97
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
en raison des effets de sélection et appellent dont des
vérifications et des approfondissements.
les limites de sont opérationnalisation concrète dans
l’enquête cis3.
Le chapitre présenté par U. Warner est un modèle du
genre: il constitue un rapport solide sur les conditions de
la réalisation de l’enquête cis3, rapport qu’il agrémente
d’une série de résultats statistiques pertinents, dont une
partie sont comparés aux autres pays européens. On y
apprend, par exemple, que les innovations non
technologiques, les innovations managériales sont
nettement plus fréquentes au Luxembourg que dans la
moyenne européenne et que le financement public est
plus faible dans les entreprises luxembourgeoises en
comparaison avec les autres Etats membres. Il termine
sur une série de réflexions sur le concept d’innovation et
V. Dautel, très prolifique, signe deux contributions
complémentaires, l’une plus descriptive (univariée et
bivariée) sur le repérage des entreprises innovantes en
fonction de la taille et de la branche. La taille joue un
rôle important: les grandes entreprises innovent plus
fréquemment que les PME. En revanche l’analyse des
branches peut surprendre: ce ne sont pas les branches
High Tech qui comptent la plus grande proportion
d’innovateurs dans l’industrie manufacturière. Les
entreprises informatiques, d’engineering et de R&D sont
les plus dynamiques dans les services.
Cahier du Statec n° 97
17
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
5. Quelques recommandations
Ce survol de la littérature empirique luxembourgeoise sur
l’innovation soulève une série de remarques et de
recommandations pour les travaux futurs.
Commençons par les questions de définition et de mesure
opérationnelle de l’innovation et de la recherche. Cela
avait déjà été signalé à de maintes reprises lors du
lancement des premières études EDEL au cours des
années quatre-vingt mais sans grand succès.
Heureusement l’harmonisation communautaire a permis
de stabiliser les définitions, mais hélas les données de
2000 ne sont pas comparables avec celles de 1985. Les
questionnaires des différentes études reflètent les
interrogations du moment, les préoccupations des
décideurs publics ou de la recherche académique. ! Il faut
donc porter un grand soin à maintenir des définitions
opérationnelles immuables au fil des années
Une faiblesse reconnue est l’absence de bonnes questions
sur les innovations de services dont la spécificité n’est
pas encore prise en compte pleinement. Ce retard est en
train d’être comblé, mais les études consacrées aux
innovations de services sont encore rares, faute de
théorie bien établie à cet égard.
Une avancée importante devrait aussi se situer à la
jonction entre les données micro-économiques du type
CIS et les données individuelles issues des enquêtes de
structure sur les entreprises, qui sont à la base de la
comptabilité nationale. Rapprocher les données
qualitatives des enquêtes CIS des données quantitatives
de la comptabilité nationale devrait ouvrir la voie à des
nouvelles analyses encore inconnues au Luxembourg. Le
STATEC prépare les bases pour des études concernant
l’impact des efforts d’innovation et de recherche sur la
productivité (du travail ou globale) ou sur l’emploi. Une
étape intermédiaire pourrait aussi être la réalisation
d’études au niveau des branches.
Le « système d’innovation » luxembourgeois est encore
assez peu exploré, surtout la nature et la densité des liens
informels entre les acteurs est peu connue. Des études
bibliométriques ou de sociologie des réseaux pourraient
apporter un éclairage intéressant. L’enjeu de telles études
18
est de déterminer dans quelle mesure on peut parler d’un
développement endogène local de l’économie de la
connaissance, de la constitution d’un « district
industriel » au sens d’A. Marshall.
Au niveau technique, les méthodes statistiques et
économétriques évoluent rapidement: elles deviennent
plus sophistiquées et plus complexes mais elle ouvrent
aussi de nouvelles possibilités pour traiter adéquatement
des données qualitatives. La dimension temporelle – les
études en panel – a été négligées au cours des dernières
années.
Au niveau des thèmes abordés, ce survol a montré une
certaine pauvreté des sujets abordés. A côté des
typologies – dont on ne sait si elles sont stables au cours
du temps – et des analyses sur les déterminantes de la
R&D et de l’innovation, le nombre de sujets à creuser
reste légion: impact de l’innovation sur l’emploi, la
productivité, la rentabilité des entreprises; impact des
subventions et aides diverses de l’Etat, le rôle de la
propriété intellectuelle …
Les exercices de « benchmarking » dont les organisations
internationales et les médias sont très friands, ne sont
pas prisés par les économistes de l’innovation. Pourtant,
c’est un aspect très important qui ne peut être négligé
totalement, ne serait-ce que pour repérer ou mieux
expliquer certains paradoxes évoqués dans ce survol.
Enfin, les études sur l’innovation font partie d’un champ
plus large, celui de l’économie de la connaissance, qui
comprend d’autres domaines d’étude portant sur les
technologies de l’information et de la communication
(TIC), l’entrepreneuriat ou l’éducation et la formation. Les
autres dimensions de l’économie de la connaissance ne
sont guère plus développées que celles plus anciennes
touchant à l’innovation. Un rapprochement de ces
domaines pourrait apporter un éclairage additionnel à la
problématique de l’innovation et de la recherche qui nous
préoccupe ici.
Cahier du Statec n° 97
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
6. Bibliographie
AERTS JK. D. CZARNITZKI Using innovation survey data to evaluate R&D policy: the case of Belgium, ZEW, Discussion
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Annexes statistiques, Walferdange.
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FREUDENBERG M. (2003) Composite indicators of country performance: a critical assessment, STI working paper 2003/16,
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Cahier du Statec n° 97
19
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
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20
Cahier du Statec n° 97
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
7. Annexe
Chida
Emploi
= ( conste
* Nace
* Innovation
* Groupe
) * Inv
α
* Emploi
β −1
1. Régression A
En passant au logarithme on obtient une forme linéaire facilement estimable par MCO (Moindres Carrées Ordinaires)
pondérée en utilisant l'estimateur efficient de White.
Variable dépendante: Ratio du chiffre d'affaire sur emploi (Chida/emploi)
Méthode: MCO
Coeff.
t-ratio
P-value
constante
10.7643
26.9559
0
NACED
-1.07133
-3.2989
0.00105138
NACEE
-3.29785
-2.98193
0.0030272
NACEG
-1.16466
-3.64231
0.000303165
NACEI
-0.164169
-0.520864
0.60273
NACEJ
-1.45949
-4.66065
4.21112e-006
L(EMPLOI)
-1.44547
-13.2502
0
Innovation
0.167401
0.879663
0.379533
Groupe
0.334448
1.75325
0.0802724
L(INV)
0.103548
2.72282
0.00673607
R2 AJ = 0.42 N=440 Source=CIS3, Calculs: AUTEUR
L’innovation n’a pas d’impact direct sur le chiffre d’affaire par travailleur mais les dépenses en investissement (élasticité de
0.1), le groupe multinational fait augmenter le ratio chiffre d’affaires sur emploi.
2. Régression B
L’investissement favorise les activités d’innovation, les nouveaux équipements, machines, installations sont favorables à
l’apparition d’innovations. Il en va de même de l’intensité de l’exportation L(EXP) et de la taille de l’entreprise L(EMP) et de
l’appartenance à un groupe multinational (Groupe).
Variable dépendante: Innovation (INON)
Méthode: PROBIT
Coeff.
t-ratio
P-value
constante
-1.52704
-5.25937
1.44546e-007
NACED
-0.922846
-3.91888
8.89625e-005
NACEE
-8.58961
-5.34622e-005
0.999957
NACEG
-0.722096
-3.09759
0.00195102
NACEI
-1.34032
-5.30915
1.10136e-007
NACEJ
-0.501288
-2.12731
0.0333942
Groupe
0.399048
2.60842
0.00909624
L (INV)
0.07818
2.5763
0.00998652
L (EXP)
0.0865206
4.78728
1.69059e-006
L (EMPLOI)
0.245766
3.22828
0.00124538
R2McF = 0.23 N=440 Source: CIS3, Calculs: auteur
Cahier du Statec n° 97
21
1. Cahier économique du Statec sur l'innovation
L’innovation étant une variable dépendant de l’intensité des dépenses d’investissement entre autres, il faut tenir compte de
ces influences. Une estimation par les doubles moindres carrés permet de considérer cet effet qui passe par l’indicateur
d’innovation ou plus exactement par la probabilité d’innover, établie grâce à l’estimation probit (tableau précédent). Une fois
de plus, il semble que l’innovation n’exerce pas d’effet isolé sur le niveau du chiffre d’affaire par salarié.
3. Régression C
Variable dépendante: Ratio Chiffre d’affaire sur emploi
Méthode DMC (probabilité d’innover comme variable instrumentale), pondérée,
estimateur efficient de White
Coeff.
t-ratio
P-value
constante
10.8284
26.1913
2.88658e-015
NACED
-1.24698
-3.11504
0.00183922
NACEE
-3.74431
-2.94817
0.00319659
NACEG
-1.3518
-3.32564
0.000882166
NACEI
-0.448775
-0.926406
0.354235
NACEJ
-1.61847
-4.08898
4.33273e-005
Groupe
0.439595
1.89116
0.0586034
Innovation
-0.558742
-0.667933
0.504176
L (EMPLOI)
-1.39003
-10.6252
2.88658e-015
L (INV)
0.125248
2.72939
0.00634525
R2 AJ = 0.41 N=440 Source: cis3, Calculs: auteur
Les dépenses d’investissement augmentent significativement le chiffre d’affaire par tête tout comme l’appartenance à un
groupe multinational, mais la présence d’une activité innovatrice n’exerce pas d’effet positif statistiquement significatif sur
la performance de l’entreprise.
22
Cahier du Statec n° 97
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
2. Cadre institutionnel de la recherche et de
l'innovation
Dr Robert KERGER, Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche,
Marco WALENTINY, Ministère de l’Economie et
Jean-Michel LUDWIG – Gilles SCHLESSER, LUXINNOVATION GIE, Agence Nationale pour la Promotion de l’Innovation et de
la Recherche
Cahier du Statec n° 97
23
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
Cadre institutionnel de la recherche et de
l'innovation
Table des matières
Introduction
25
1. Historique: une politique de soutien à l’innovation récente mais efficace
25
2. La mise en oeuvre de la politique de recherche et d’innovation du Gouvernement
27
2.1 Le Ministère de l’Economie
27
2.2 Le Ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
27
3. Mesures et structures de soutien et de promotion de l’innovation et de la recherche
28
3.1 Mécanismes d’aides financières nationales à la recherche
28
3.2 Luxinnovation, le point d’accueil innovation et recherche au Luxembourg
31
3.3 Le Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche: www.innovation.public.lu
32
3.4 Les infrastructures d’accueil et d’hébergement pour les créateurs d’entreprises innovantes
32
4. La recherche au Grand-Duché de Luxembourg
33
4.1 La recherche dans le secteur privé
33
4.2 La recherche dans le secteur public
35
5. La recherche luxembourgeoise au sein de l’Union européenne
39
5.1 Le Luxembourg dans les réseaux et programmes européens
5.2 La participation luxembourgeoise au 5
24
ème
39
Programme-Cadre de Recherche et Développement (PCRD).
39
Cahier du Statec n° 97
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
Cadre institutionnel de la recherche et de
l'innovation
Introduction
Support central de la connaissance, la recherche est un
moteur fondamental du progrès économique et social. Elle
est aussi devenue un facteur-clé de la compétitivité des
pays, de leurs entreprises. Les investissements dans la
recherche et l’innovation sont aujourd’hui
incontournables pour envisager une croissance durable et
soutenable, pour créer des emplois de qualité, pour
respecter l’environnement, pour trouver des remèdes aux
maladies prétendues incurables.
1. Historique: une politique de soutien à
1
l’innovation récente mais efficace
La politique de soutien à l’innovation et à la recherche
est relativement récente au Luxembourg. Celle-ci a
réellement débuté en 1981 par l’inscription d’un
important crédit au budget du Ministère de l’Economie,
visant à contribuer financièrement à la réalisation de
programmes et de projets de R&D démarrés par les
entreprises luxembourgeoises (secteur privé). Le soutien
aux travaux de recherche dans le secteur public a été
engagé dès 1987 sous l’autorité du Ministère ayant dans
ses attributions la recherche scientifique et appliquée.
Le Gouvernement a aussi initié le développement d’un
axe d’information, de sensibilisation et d’assistance à la
R&D et à l’innovation en donnant naissance, en 1984, à
Luxinnovation, l’Agence nationale pour la promotion de
l’innovation et de la recherche.
La loi du 9 mars 1987 marque un pas important dans le
domaine de la recherche publique. Trois Centres de
Recherche Publics (CRP) sont ainsi créés et ont pour
objectif de réaliser des projets de R&D et de transfert de
technologies:
−
−
−
le CRP Gabriel Lippmann;
le CRP Henri Tudor;
et le CRP Santé.
Cette loi instaure également la possibilité d’accorder des
bourses formation-recherche.
Le 27 juillet 1993 est adoptée la loi-cadre de
développement et de diversification économiques. Elle
prévoit un régime explicite d’encouragement à la
recherche-développement, principal instrument de cofinancement des activités privées de recherche.
Le nouveau Gouvernement issu des élections législatives
de 1999 a insisté sur l’importance primordiale de la
recherche et de l’innovation et a prévu d’augmenter les
__________
1
moyens budgétaires pour la recherche publique à hauteur
de 0.3% du PIB jusqu’en 2004.
Dans le cadre des Actions Innovatrices du FEDER de la
Commission européenne, le Luxembourg a adopté en
2002 une nouvelle stratégie ayant pour objet de créer un
"système intégré et interconnecté du partage des
connaissances" combinant les deux thèmes "innovation"
et "société de l’information" permettant de créer ainsi
des réseaux de connaissances et d’accompagnement pour
les entreprises locales.
Pour mieux communiquer sur les nombreuses activités
menées sur le plan national et international, le
Gouvernement a également lancé en juillet 2003 un
nouvel outil Internet de communication et d’échange
interactif, le Portail luxembourgeois de l’innovation et de
la recherche (www.innovation.public.lu), qui s’inscrit
pleinement dans le cadre du plan d’action
gouvernemental eLëtzebuerg.
Le Gouvernement a multiplié ses efforts en matière de
création d’entreprises innovantes. C’est dans ce contexte
que la Société Nationale de Crédit et d’Investissement
(SNCI), en association avec 5 banques privées a créé en
octobre 1998, la société luxembourgeoise de CapitalDéveloppement pour les PME (CD-PME). Le "prêt de
démarrage" de la SNCI créé en 2002 représente un
instrument supplémentaire au service des créateurs
d’entreprises.
Il importe également de relever le lancement en 1999 du
Centre d’accueil et d’innovation Technoport Schlassgoart
initié par le CRP Henri Tudor, du Réseau pour
entreprendre "1, 2, 3, GO" et son concours de plan
d'affaires en 2000 à l’initiative de la FEDIL, de la Chambre
de Commerce et de Luxinnovation et, en 2002, du Centre
d’Entreprise et d’Innovation ecostart du Ministère de
l’Economie.
Source: le Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche - www.innovation.public.lu
Cahier du Statec n° 97
25
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
Le secteur de la recherche publique a également connu
des développements importants ces dernières années
avec la création du Fonds National de la Recherche (FNR)
en 1999. Le Fonds vise à donner une impulsion
supplémentaire aux activités de recherche au
Luxembourg en soutenant des programmes ayant pour
objectif de développer des compétences scientifiques
reconnues sur le plan international dans certains
domaines prioritaires.
Le 17 juillet 2003 la Chambre des députés a adopté la loi
portant création de l’Université du Luxembourg soumise
par la ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche.
La recherche qui y est menée - tant fondamentale
qu’appliquée ou technologique – constitue le pilier
principal de l’Université du Luxembourg; elle sera garante
de la modernité et de l’identité de la formation qui y sera
dispensée.
26
Le projet de la Cité des Sciences est le projet
gouvernemental de la reconversion des friches
industrielles au sud du pays. La Cité des Sciences, de la
Recherche et de l’Innovation repose sur le concept d’une
interaction entre différentes fonctions sur un même site:
−
enseignement supérieur et recherche: la Cité des
Sciences verra le transfert vers le site de BelvalOuest d'établissements d’enseignement et de
recherche existants à côté de créations
nouvelles;
−
start-up: le Ministère de l'Economie créera à
Belval-Ouest une infrastructure d'accueil pour
entreprises "start-up" innovantes et à vocation
technologique;
−
enseignement secondaire;
−
vie étudiante (accueil et logement);
−
administrations de l'Etat;
−
culturelle.
Cahier du Statec n° 97
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
2. La mise en oeuvre de la politique de recherche
et d’innovation du Gouvernement
Deux acteurs majeurs du Gouvernement ont en charge la
définition et la mise en œuvre de la politique de
recherche et d’innovation au Grand-Duché de
Luxembourg: le Ministère de l’Economie et le Ministère
de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la
Recherche.
2.1 Le Ministère de l’Economie
Le Ministère de l’Economie est notamment en charge de
la politique de compétitivité économique au Luxembourg.
Cette dernière se décline, entre autres, selon les axes
prioritaires suivants:
−
−
−
−
entreprise, technologie et compétitivité;
développement économique régional;
recherche-développement technologique,
transfert de technologies et innovation;
et propriété industrielle et droits intellectuels.
Deux directions du Ministère de l’Economie interviennent
plus particulièrement dans la mise en œuvre de ces
politiques: la Direction de l’Industrie et de la Technologie
(DIT) et la Direction de la Propriété Industrielle et des
Droits Intellectuels (DPI).
La DIT a en charge la mise en œuvre de la politique de
technologie et d'innovation qui a pour objectif de
contribuer au maintien et au développement de la
compétitivité des entreprises luxembourgeoises en les
incitant à développer leur savoir-faire technologique, à
créer de nouvelles activités économiques et à générer de
la valeur ajoutée supplémentaire. Le développement du
savoir-faire se matérialise dans des procédés de
production, des produits et/ou des services nouveaux ou
sensiblement améliorés. La politique de technologie et
d'innovation se consacre essentiellement à encourager
les entreprises luxembourgeoises à entreprendre ellesmêmes des efforts de recherche-développement et
d'innovation.
La DPI est chargée de mettre en place et de gérer le cadre
et les instruments offerts aux entreprises et créateurs
pour leur permettre de protéger leur propriété
intellectuelle. En effet, dans une économie de plus en
plus fondée sur le savoir, la propriété intellectuelle joue
un rôle majeur dans les décisions économiques courantes.
Plusieurs instruments ont été définis et sont à la
disposition des entreprises ou des créateurs: la propriété
intellectuelle, d'une part, le secret et les méthodes de
gestion, d'autre part.
2.2 Le Ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
(MCESR)
Depuis les élections législatives de 1999, la recherche
relève explicitement des attributions d’un ministère. Le
Gouvernement a voulu souligner par cette démarche
l’importance qu’il accorde à ce domaine.
Le département "Recherche Scientifique et Recherche
Appliquée" du Ministère de la Culture, de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche assure la mise en œuvre de
la politique gouvernementale en matière de recherche et
développement (R&D) dans le secteur public. Ce
département ministériel se charge de l’exécution de tous
les travaux de coordination liés à l’application de la loi du
9 mars 1987 sur la R&D. Dans ce cadre, il examine et
avise les propositions des centres de recherche publics
(CRP) pour le co-financement public de projets de
recherche et les projets de budgets de ces centres. Il est
en outre chargé d’élaborer et d’exécuter un budget global
pour la R&D publique.
Cahier du Statec n° 97
Parallèlement, une grande importance est accordée aux
relations internationales dans le cadre de la R&D: le
département assure ainsi la représentation du
Luxembourg dans les différents comités concernant la
R&D auprès de l’Union européenne (UE) et de l’OCDE
(Organisation de coopération et de développement
économiques) ainsi que la participation au sein de la
délégation luxembourgeoise au Conseil des ministres de
l’UE chargés de la R&D.
Une autre activité importante du service est l’attribution
des bourses de formation-recherche ainsi que le suivi
administratif et financier de ces dossiers. Ces bourses de
formation-recherche sont attribuées pour une durée
maximale de trois ans et permettent à des chercheurs de
participer à l’exécution d’un projet de recherche
(généralement dans le cadre d’un doctorat ou d’un postdoctorat), dans un CRP, une institution publique ou une
entreprise au Luxembourg ou à l’étranger.
27
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
3. Mesures et structures de soutien et de
promotion de l’innovation et de la recherche
3.1 Mécanismes d’aides financières nationales à la recherche1
Les aides pour les entreprises et les laboratoires de
recherche privés
•
−
les entreprises industrielles;
−
les entreprises de prestation de services –
lorsqu’elles ont une influence motrice sur le
développement économique.
Prêt à l’innovation de la Société Nationale de
Crédit et d’Investissements (SNCI)
La SNCI est un établissement bancaire de droit public
spécialisé dans le financement à moyen et à long terme
des entreprises luxembourgeoises.
Elle accorde des prêts à l’investissement, à l'innovation
ainsi que des crédits à l'exportation.
La SNCI accorde également des prêts de démarrage à des
PME nouvellement créées ou reprises ainsi que des
financements aux entreprises luxembourgeoises
désireuses de se développer sur les marchés à l’étranger.
Elle réalise des opérations en fonds propres, soit
directement au moyen de prises de participation ou de
prêts participatifs, soit par le biais de sociétés de
financement affiliées (CD-PME, EUREFI ou New Tech
Venture Capital Fund).
Les interventions de la SNCI sont étroitement
coordonnées avec celles de l’Etat, les différents avantages
dans le domaine des subventions, de la fiscalité et du
crédit devant constituer un ensemble cohérent de
mesures complémentaires destinées à favoriser le
développement économique du Grand-Duché de
Luxembourg.
Par le règlement grand-ducal du 8 février 1983, la SNCI a
été autorisée à intervenir dans le financement des
dépenses liées directement à un projet R&D.
L’objet du prêt à l’innovation est le cofinancement des
dépenses liées directement aux projets R&D visant
l’introduction sur le marché d’un produit ou service
nouveau ou la mise au point de procédés de fabrication
ou de commercialisation nouveaux à condition que ces
dépenses donnent lieu à la création de valeurs
amortissables sur une période supérieure à un an.
Le prêt à l’innovation prend la forme d’un prêt à taux fixe
inférieur à celui pratiqué sur les marchés financiers. Le
montant du prêt couvre généralement 25% du total des
coûts éligibles du projet R&D.
Le taux d’intérêt applicable est celui en vigueur au
moment de la signature du contrat de prêt. Il est revu
périodiquement par le Conseil d’administration de la
SNCI. Une fois le contrat de prêt signé, le taux est fixe
pour toute la durée du contrat. Il s’agit d’un taux net ne
comportant ni commission ni frais supplémentaire.
er
Depuis le 1 juillet 2003, le taux est de 2.50%.
Le prêt à l’innovation court de 3 à 5 ans, selon la durée
du projet de R&D.
•
Régime d’encouragement à la R&D
Par la loi modifiée du 27 juillet 1993 ayant pour objet le
développement et la diversification économiques et
l’amélioration de la structure générale et de l’équilibre
régional de l’économie, le Ministère de l’Economie a
introduit un Régime d’encouragement à la R&D.
L’objet de l’aide est le cofinancement des investissements
d’intérêt économique général en R&D, engagés par des
entreprises et des centres de recherche privés pour
stimuler le développement d’activités de R&D au sein de
ces établissements.
Les bénéficiaires de l’aide sont les mêmes que ceux du
prêt à l’innovation de la SNCI, à savoir:
−
les entreprises industrielles;
−
les entreprises de prestation de services –
lorsqu’elles ont une influence motrice sur le
développement économique.
Les bénéficiaires de l’aide sont:
__________
1
Source: le Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche – www.innovation.public.lu
28
Cahier du Statec n° 97
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
Activités éligibles:
Les activités éligibles peuvent être réparties en trois
catégories selon qu’elles relèvent de la recherche
fondamentale, industrielle ou d’un développement
préconcurrentiel. L’aide octroyée prend la forme d’une
subvention en capital. Le taux de cofinancement est de:
−
−
−
75% pour les activités de recherche
fondamentale;
50% pour la recherche industrielle;
25% pour le développement pré-concurrentiel.
Les taux de base peuvent être majorés de 5% à 25%
suivant un certain nombre de critères comme par
exemple la collaboration transfrontalière ou encore la
taille de l’entreprise (les PME ont des taux d’intervention
majorés de 10%).
Parmi les coûts éligibles peuvent être cités:
−
le coût d’acquisition ou d’amortissement des
terrains, infrastructures, constructions,
équipements, instruments, outillages et
installations dans la mesure où ces biens sont
exclusivement affectés à la R&D;
−
les dépenses de personnel – chercheurs,
techniciens, auxiliaires;
−
les services de consultants ou services
analogues y compris l’achat de brevets, licences
d’utilisation, connaissances techniques, savoirfaire;
−
−
−
les établissements financiers publics ou semipublics octroient selon différents critères des
prêts et des crédits avantageux aux PME et aux
grandes entreprises qui s’établissent ou
investissent au Luxembourg.
Les aides pour les laboratoires de recherche publics
•
Les mesures du Fonds National de la
Recherche
Une des mesures catalyseur au développement de la
recherche publique a été la création du Fonds National
de la Recherche (FNR) en 1999. La loi du 31 mai 1999
portant sur la création d’un fonds national de la
recherche dans le secteur public lui confère une
autonomie juridique, administrative et financière.
La première mission du FNR est la promotion de la R&D
dans le secteur public, au niveau national. Depuis 2000,
des programmes de recherche pluriannuels, limités à
certains domaines spécifiques, sont lancés. Ces
programmes sont rédigés par des spécialistes et
sélectionnés par le conseil scientifique, et par le conseil
d’administration du FNR. Ils sont avalisés par des experts
indépendants avant leur conventionnement et leur
financement par le gouvernement.
Actuellement, sept programmes de recherche sont en
cours et dotés d’une enveloppe globale de plus de 50
millions d’euros pour une durée moyenne de 7 ans.
les dépenses courantes – matériaux, fournitures,
utilisation d’installations et d’équipements
existants, énergies, transports – nécessaires à la
réalisation du projet de R&D;
Les programmes pluriannuels du FNR sont:
les frais généraux supplémentaires et frais
supportés directement au titre du projet ou
programme de R&D et dont le montant peut
être déterminé forfaitairement par décision des
ministres compétents.
Il s’agit de développer une recherche intégrée sur la
sécurité des échanges électroniques et sur l’efficacité des
nouveaux modèles organisationnels et logiciels du
commerce électronique.
Les participations financières du secteur privé
La place financière du Luxembourg, une des plus
importantes au monde, se caractérise non seulement par
la présence d’un nombre très élevé de banques, mais
également par ses activités en matière de fonds
d’investissement, de compensation, d’assurance et de
réassurance. Ce dynamisme se retrouve dans le secteur
du financement des activités d’innovation et de
recherche:
−
besoins financiers de tous les projets de création
d’entreprise et d’investissement;
les établissements financiers privés, dont la
quasi-totalité est regroupée au sein de
l’Association des Banques et Banquiers,
Luxembourg, proposent de nombreux produits et
services évolutifs, capables de répondre aux
Cahier du Statec n° 97
- SECOM: Sécurité et efficacité des nouvelles pratiques du
COMmerce électronique (7 500 000 EUR)
- NANO: Matériaux innovateurs et NANO-technologie
(6 700 000 EUR)
Le but de ce programme est de créer au Luxembourg un
centre compétitif au niveau européen et international
spécialisé dans la caractérisation des matériaux à
l’échelle du nanomètre.
- EAU: Gestion durable des ressources hydriques
(5 000 000 EUR)
Le programme vise à appréhender les mécanismes
complexes du cycle naturel de l’eau, à évaluer les moyens
de sauvegarder les ressources et en protéger la qualité et
à développer les technologies innovantes de contrôle et
d’épuration les plus appropriées.
29
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
- BIOSAN: BIOtechnologies et SANté (cancer, maladies
cérébro- et cardiovasculaires, intervention
immunologique) (6 000 000 EUR)
Ce programme est destiné à contribuer à l’amélioration
qualitative de la prévention, de la détection et du
traitement du cancer et des maladies du cœur et des
vaisseaux ainsi qu’au développement de nouvelles
stratégies pour la modulation spécifique du système
immunitaire.
- VIVRE: VIVRE demain au Luxembourg (12 000 000 EUR)
Le thème principal de ce programme pluriannuel est la
société luxembourgeoise, son évolution, sa situation
actuelle et son avenir. Il doit permettre d’élaborer des
stratégies et de définir des options pour l’avenir du
Luxembourg et de sa population.
- TRASU: TRAitements de SUrface (6 000 000 EUR)
L’objectif principal de ce programme est l’amélioration
des propriétés des surfaces des matériaux et le
développement de nouveaux traitements de surfaces. Il
vise également à promouvoir des coopérations entre les
organismes de recherche publics et l’industrie
luxembourgeoise.
- SECAL: SECurité ALimentaire (6 000 000 EUR)
Ce programme englobe des études et recherches sur la
traçabilité des aliments, leur qualité chimique et
microbiologique ainsi que les impacts sur la santé
humaine.
- PROVIE: PROcessus de VIEillissement (2 500 000 EUR)
PROVIE constitue une extension du programme de
recherche "BIOSAN". Ce complément de programme
permet de financer des projets de recherche ciblés sur les
pathologies liées au vieillissement du système nerveux et
plus particulièrement du cerveau.
Le FNR mène également une réflexion continue sur la
politique de recherche au Luxembourg et apporte son
soutien au gouvernement en matière d’orientations
politiques à donner à la recherche publique.
Dans le cadre de ses activités internationales, le Fonds a
adhéré en 2002 à la European Science Foundation (ESF),
au European Union Research Organisations' Heads of
Research Councils (EUROHORCS) ainsi qu’au European
Research Consortium for Informatics and Mathematics
(ERCIM).
•
Les mesures du Ministère de la Culture de
l’Enseignement Supérieur et de la
Recherche
La loi du 9 mars 1987 a pour objet l’organisation de la
recherche et du développement technologique dans le
secteur public et le transfert de technologie et la
30
coopération scientifique et technique entre les
entreprises et le secteur public.
Deux catégories d’organismes de recherche publics ont
été identifiés: les organismes, services et établissements
publics autorisés à entreprendre des activités de R&D
(Titre I de la loi), d’une part, et les Centres de Recherche
Publics (CRP) (Titre II de la loi) d’autre part. Le
financement des projets de R&D menés par ces
organismes diffère.
Les organismes, services et établissements publics
autorisés à entreprendre des activités de R&D (titre I
de la loi) sont:
−
−
−
−
la Bibliothèque Nationale;
le Musée National d’Histoire et d’Art (MNHA);
le Musée National d’Histoire Naturelle (MNHN);
le Laboratoire National de Santé (LNS).
Le règlement grand-ducal du 26 avril 1987 arrête les
modalités de présentation, de sélection et d’exécution de
projets de recherche et de développement pour le secteur
public.
Pour obtenir un financement, les propositions de projet
doivent être introduites auprès du Ministère de la
Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
er
(MCESR) au plus tard pour le 1 février de l’année qui
précède celle prévue pour le début de la mise en oeuvre
du projet. La demande doit être faite à l’aide d’un
formulaire spécifique.
La sélection des propositions se fait en fonction:
−
−
−
−
de la qualité scientifique (créativité, nouveauté
ou innovation, emploi de méthodes
scientifiques, production de connaissances
nouvelles);
de l’intérêt socio-économique;
de l’importance des retombées économiques
possibles;
de la concordance avec les priorités retenues
dans le programme annuel ou pluriannuel de
R&D arrêté par le Gouvernement.
L’avis scientifique et technique d’experts indépendants
luxembourgeois ou étrangers peut être demandé. Les
propositions présélectionnées sont soumises pour avis à
un comité de coordination interministériel pour la
recherche et le développement technologique avant le 15
février de l’année qui précède celle prévue pour le début
de leur mise en oeuvre.
Tout projet de R&D dont l’exécution est prévue au titre
susvisé, doit être autorisé par le(s) ministre(s)
compétent(s) pour la mise à disposition des crédits, de
personnel, de locaux ou d’équipements requis pour sa
mise en œuvre. Les crédits pour les projets de R&D de
l’établissement sont inscrits annuellement au budget de
l’établissement.
Cahier du Statec n° 97
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
Les trois Centres de Recherche Publics (CRP) (titre II
de la loi) sont:
−
−
−
le CRP-Gabriel Lippmann (Règlement grandducal du 31 juillet 1987);
le CRP-Henri Tudor (Règlement grand-ducal du
31 juillet 1987);
le CRP-Santé (Règlement grand-ducal du 18
avril 1988).
Les CRP peuvent disposer des ressources financières
suivantes:
−
une contribution financière annuelle provenant
du budget de l’Etat, attribuée en fonction des
priorités pour la R&D arrêtées par le
Gouvernement et du programme d’activités
proposé par chaque CRP;
−
des contributions financières annuelles,
provenant du budget de l’Etat, réservées à
l’exécution de missions déterminées ayant fait
l’objet d’une convention préalable entre le
Gouvernement et le ou les CRP concernés;
−
des participations versées au titre de projets de
R&D exécutés sur base contractuelle par
d’autres centres de recherche, par des
entreprises et par des organismes ou des
institutions, nationaux et internationaux;
−
des dons et legs, en espèces ou en nature;
−
des revenus provenant de la gestion de leur
patrimoine;
−
des revenus provenant d’une cession de droits
de propriété ou d’une attribution de licence.
Les projets de collaboration scientifique sont préparés et
proposés conjointement par des organismes tiers et les
équipes de recherche des CRP. Ils concernent
essentiellement l'exécution d'activités de R&D à
caractère précompétitif et d'activités d'assistance
technologique. La mise en œuvre de ces projets se fait
selon le principe "des frais partagés"; les 2 partenaires,
entreprise privée et CRP, contribuent à l'exécution du
projet, par la mise à disposition de ressources financières,
matérielles et humaines selon un modèle flexible,
s'adaptant au cas par cas aux besoins du projet.
3.2 Luxinnovation, le point d’accueil innovation et recherche au Luxembourg
Luxinnovation est l’Agence nationale pour la promotion
de l'innovation et de la recherche au Luxembourg créée
en 1984. Fruit d’une initiative commune du Ministère de
l’Economie, du Ministère en charge de la politique de
recherche, de la FEDIL, de la Chambre de Commerce et de
la Chambre des Métiers, Luxinnovation a adopté la forme
d’un groupement d’intérêt économique (GIE) en 1998.
Luxinnovation est le point d’accueil innovation et
recherche au Luxembourg. Ses conseillers offrent des
services gratuits et personnalisés aux entreprises et aux
organismes de recherche (information sur les possibilités
de cofinancement, assistance en matière de transfert de
technologies et de recherche de partenaires
technologiques, aide au démarrage de start-up
innovantes).
Luxinnovation élabore et mène également plusieurs
projets initiés par le Ministère de l’Economie: la grappe
technologique SurfMat, la grappe technologique InfoCom
et la grappe technologique AeroSpace.
Cahier du Statec n° 97
Au plan national, Luxinnovation bénéficie de relations
privilégiées avec l’ensemble des autres acteurs de
l’innovation et de la recherche et joue un rôle fédérateur
des efforts entrepris par ces derniers.
Au plan européen et international, l’Agence participe à
plusieurs réseaux et programmes, dont le Réseau
Européen des Innovation Relay Centres (IRC), l’initiative
intergouvernementale EUREKA, le programme Leonardo
Da Vinci II, …
Luxinnovation a par ailleurs été officiellement nommée
"Point de contact national" pour soutenir les organismes
qui souhaitent participer aux programmes de l’Agence
ème
Spaciale Européenne (ESA) et du 6 Programme Cadre
ème
de Recherche et Développement technologique (6
PCRD).
Enfin, Luxinnovation a conçu et est en charge de
l’animation quotidienne du Portail luxembourgeois de
l’innovation et de la recherche.
31
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
3.3 Le Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche:
www.innovation.public.lu
Le projet Internet d’un Portail luxembourgeois de
l’innovation et de la recherche s’inscrit dans le cadre du
plan d’action gouvernemental eLuxembourg pour la
société de l’information; il est entièrement dédié à tous
les aspects de la recherche, du développement et de
l’innovation au Luxembourg.
En ligne depuis juillet 2003, le Portail, bilingue françaisanglais, représente un outil d’information et de travail
unique pour chaque acteur de l’innovation et de la
recherche, bien au-delà des frontières luxembourgeoises.
Son rôle est également celui d’un vecteur de
rapprochement des secteurs privé et public et un
stimulateur de partenariats et de communication entre
les entreprises, laboratoires et centres de recherche
innovants de la Grande Région.
Son Répertoire des compétences technologiques est une
base de données regroupant les entreprises ainsi que les
laboratoires et centres de recherche luxembourgeois
actifs en matière d’innovation et de recherche.
Le Marché des technologies, autre fonctionnalité du
Portail, rassemble pour la première fois des offres et des
demandes de technologies et des recherches de
partenaires issues de plusieurs sources nationales et
européennes.
La rubrique Appels regroupe des appels à propositions et
appels d’offres émis par le Fonds National de la
Recherche (FNR) au niveau national, l’Agence Spatiale
Européenne (ESA) ainsi que le 6ème Programme-Cadre de
Recherche et Développement (PCRD) à l’échelle
européenne.
La création et l’animation de ce Portail ont été confiées à
Luxinnovation par le Gouvernement luxembourgeois.
3.4 Les infrastructures d’accueil et d’hébergement pour les créateurs d’entreprises
innovantes
Technoport Schlassgoart: l’incubateur du Centre de
Recherche Public Henri Tudor
Le Technoport Schlassgoart, situé à Esch-sur-Alzette dans
le domaine Schlassgoart, est une initiative du Centre de
Recherche Public Henri Tudor avec le support du
Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et
de la Recherche, du Ministère de l’Economie, du Fonds
Européen de Développement Régional et de l’ARBED
(groupe ARCELOR).
Le Technoport constitue l’un des deux incubateurs hightech du Luxembourg. Ses missions sont:
−
−
favoriser et promouvoir l’esprit d’entreprise
grâce notamment au centre d’incubation et de
création d’entreprises innovantes,
concentrer une offre importante et
complémentaire de services d’innovation autour
de ce creuset entrepreneurial.
Cette maison de l’entrepreneuriat et de l’innovation offre
aux entrepreneurs et aux PME un ensemble complet de
solutions et de services en matière de création
d’entreprises et de stratégie de développement par
l’innovation. Outre les services et installations comme des
bureaux, secrétariat, serveurs, accès internet, etc., les
entrepreneurs et PME ont également accès aux services
de nombreux partenaires publics et privés actifs dans le
domaine. Les services offerts au Technoport sont soit
gratuits, soit payants suivant prestation ou inclus dans le
forfait d’hébergement des start-up.
32
Le Technoport est aussi membre de réseaux
internationaux comme EBN – European BIC Network,
ESINET – European Space Incubator Network et l’IASP –
International Association of Science Parks.
Ecostart: Le Centre d’Entreprise et d’Innovation du
Ministère de l’Economie
Le Ministère de l’Economie a acquis fin 2001 un bâtiment
2
industriel de 4 000 m à Foetz, dans le sud du pays, afin
d’en faire un centre d’accueil pour entreprises. La
création d’ecostart révèle le souhait des autorités
publiques de diversifier l’offre de services en matière
d’accueil d’entreprises innovantes au Luxembourg. Ce
projet s’inscrit également dans les réflexions plus
générales concernant l’accueil des entreprises high-tech
dans le cadre de la future Cité des Sciences, de la
Recherche et de l’Innovation de Belval-Ouest.
Le Centre d’Entreprise et d’Innovation ecostart poursuit
deux types d’objectifs:
−
−
accueillir des porteurs de projets innovants au
stade de l’idée et les accompagner jusqu’à la
phase de démarrage de l’entreprise;
proposer un hébergement temporaire pour les
entreprises nationales et étrangères en phase de
développement qui cherchent un pied à terre
temporaire au Luxembourg.
Des bureaux, ateliers de premier prototypage et de petit
usinage sont à la disposition des entrepreneurs. Cette
offre matérielle est complétée par divers services de
support.
Cahier du Statec n° 97
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
4. La recherche au Grand-Duché de Luxembourg
4.1 La recherche dans le secteur privé1
Le Luxembourg est véritablement entré dans l’ère de
l’industrialisation dans la seconde moitié du XIXe siècle
avec la naissance d’une industrie puissante et
performante à l’échelle mondiale. Le rôle surdimensionné
qu’avait pris l’industrie sidérurgique dans le
développement du pays cachait cependant un danger non
négligeable, à savoir le monolithisme de la structure
économique et la vulnérabilité aux fluctuations de la
conjoncture du marché de l’acier.
Le souci de mieux équilibrer la structure de l’économie
tant sur le plan des secteurs que sur le plan régional a
été à la base d’une politique volontariste de
développement et de diversification économique.
La création de 190 entreprises industrielles, en majorité à
partir de capitaux étrangers devait concrétiser les
résultats de cette politique.
Le développement spectaculaire de certains secteurs
comme les technologies industrielles, les technologies des
matériaux et plus récemment des technologies de
l’information et des communications, font de l’économie
luxembourgeoise, l’une des plus dynamiques de l’Union
européenne.
Les technologies industrielles et des matériaux
Le Luxembourg est aujourd’hui caractérisé par la grande
diversité de sa structure industrielle.
Le secteur sidérurgique, avec le leader mondial ARCELOR,
issu de la fusion entre ARBED, USINOR et ACERALIA,
occupe en 2004, 7 700 personnes au Luxembourg.
Le secteur de la transformation des métaux comporte une
branche de première transformation des métaux, diverses
fonderies, tréfileries, galvanisation, des producteurs de
feuilles de cuivre électrolytique, ainsi qu'une gamme très
variée de constructeurs d'équipements et de mécanique
fine. D’autres productions concernent les thermostats, les
réfrigérateurs techniques, la robinetterie, les pièces de
métal dur, le moulage par injection, les feuilles
d'aluminium, le revêtement de tôles et les systèmes
hydrauliques, etc. Le Luxembourg héberge aussi un
important centre de développement de systèmes et de
composants pour l’automobile (DELPHI Automotive
Systems) employant plus de 600 salariés.
Le secteur de la chimie est essentiellement axé sur la
transformation de produits chimiques. Parmi les
entreprises d'envergure, il faut citer en premier lieu
l'industrie du pneu (Goodyear) occupant quelque 3.800
personnes et gérant le plus important centre de
recherche au Luxembourg. Une autre entreprise
d'envergure mondiale (Dupont de Nemours) est active
dans la production de produits chimiques de haute
qualité. A relever la présence de nombreuses
compétences techniques et technologique dans les
domaines du revêtement de sols et de murs, des produits
d'insonorisation pour voitures, de l’audio et vidéo, CD-R,
DVD, etc.
Le secteur des produits minéraux non métalliques est
largement tourné vers la production de matières
premières destinées à la construction: clinker, ciments,
produits concassés, articles en béton, produits abrasifs et
l'importante fabrication de produits de verre (Guardian).
Dans le secteur électronique plusieurs sociétés sont
actives dans le domaine des systèmes de mesure et de
contrôle de capteurs sensibles à la pression (IEE).
Technologies de l’information et des communications
Voilà bientôt dix ans que l’on parle de technologies de
l’information et de la communication au Luxembourg.
Dès 1995, des initiatives politiques ont été engagées et
depuis février 2001, le plan d’action eLuxembourg,
transposition du plan d’action eEurope, est lancé. Plus de
70 projets s’articulent autour de grands défis, tels que la
mise des nouvelles technologies au service de l’éducation
et de la recherche ou le développement des
infrastructures de télécommunications. En 2003, les
premiers résultats sont visibles avec plusieurs services
publics accessibles en ligne et la bonne progression du
Luxembourg au sein de l’évaluation comparative des
projets eGovernement par la Commission européenne.
La pénétration d’Internet dans la population
luxembourgeoise est l’une des plus élevée d’Europe, avec
plus d’un résident sur deux utilisant régulièrement
Internet et un sur quatre ayant déjà acheté en ligne. Les
TIC sont génératrices de gains de productivité non
négligeables dans tous les secteurs d’activité, et 85% des
entreprises du pays sont présentes sur Internet –
essentiellement pour présenter leurs activités, sans
grande possibilité transactionnelle ou d’interactivité
toutefois. Le Luxembourg a cependant été le premier pays
européen à transposer les directives sur le commerce et
sur la signature électroniques, donnant lieu à la loi sur le
commerce électronique du 14 août 2000, suivie par la
mise en place d’un label qualité "Luxembourg ecommerce Certified".
__________
1
Sources: Répertoire des entreprises affiliées à la FEDIL – le Portail luxembourgeois de l’innovation et de la recherche – www.innovation.public.lu
Cahier du Statec n° 97
33
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
En termes d’infrastructures, le Luxembourg peut se
prévaloir d’un excellent réseau en fibres optiques et
l’ADSL commence à pénétrer le marché. Le Gouvernement
a de plus signé trois licences pour l'établissement et
l'exploitation d'un réseau et de services de
ème
télécommunications mobiles 3 génération (UMTS) dont
le lancement technique a été réalisé fin 2003. Le
lancement commercial est prévu au second semestre
2004.
satellite, avec une flotte de 42 satellites lui permettant
de distribuer rapidement du contenu vidéo et multimedia
vers 91 millions de foyers dans 30 pays européens. Plus
de 1000 services TV et radio sont notamment diffusés par
ce biais, dont les programmes de RTL Group, leader
européen de ce secteur, également établi au Luxembourg.
La présence de ces deux groupes, associée à diverses
initiatives du Gouvernement (certificats audiovisuels,
création du Centre national de l’audiovisuel et du Film
Fund) a participé au développement au cours des années
90 du secteur florissant de la production audiovisuelle.
Enfin, le Luxembourg est le site d’implantation de SES
GLOBAL, leader mondial dans la fourniture de services par
Tableau 1: Historique des cofinancements octroyés aux entreprises pour des projets de R&D au titre de l’art. 6 de la
Loi-cadre industrie
Année
Nombre de Projets / Programmes
Investissements en R&D prévus (MEUR)
Financements alloués (MEUR)
5
10
12
9
11
10
11
9
8
12
7
7
4
8
8
11
12
17
14
13
12
15
16
1.19
2.23
2.5
3.81
3.79
5.48
29.33
30.22
19.36
27.11
13.03
19.85
15.55
17.37
10.57
31.92
24.11
55.62
123.89
21.36
20.28
74.26
26.29
0.24
0.57
0.58
0.71
0.96
1.47
7.51
7.65
4.88
7.02
3.29
2.85
3.2
4.25
2.51
6.95
5.6
11.77
11.46
6.17
5.43
20.74
5.67
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Source: Ministère de l'Economie
Graphique 1: Projets financés dans le cadre de l'art. 6 de la loi cadre industrie
140
18
130
16
120
110
14
Montant (MEUR)
100
12
90
80
10
70
8
60
50
Investissements
en R&D prévus
Financements
alloués
Nombre de
projets
6
40
4
30
20
2
10
2003
2001
1999
1997
1995
1993
1991
1989
1987
1985
1983
0
1981
0
Année
Source: Ministère de l'Économie
34
Cahier du Statec n° 97
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
4.2 La recherche dans le secteur public
Au Luxembourg, l’histoire de la recherche publique est
assez récente: elle date de 1987, année de la loi-cadre de
la recherche. Cette loi du 9 mars 1987 a permis la mise
en place au Grand-Duché de Luxembourg d’un dispositif
de recherche notable sur le plan national. Une des
particularités de la recherche dans le secteur public est
l’accent mis sur l’intérêt socio-économique du pays, en
privilégiant des coopérations avec le secteur privé. La
recherche publique vise notamment à la création de
compétences utiles aux besoins de l’économie
luxembourgeoise.
D’après cette loi, trois centres de recherche publics, le
CRP Gabriel Lippmann, le CRP Henri Tudor et le CRP
Santé, assurent la mise en œuvre des projets de
coopération scientifique et de transfert de technologies
(sur la base de projets communs) avec les entreprises. Ils
ont développé leurs compétences dans un nombre limité
de domaines différents, jugés d’intérêt économique au
niveau national.
Le CRP Henri Tudor
Le CRP Henri Tudor a pour finalité principale de favoriser
l’innovation technologique dans les secteurs public et
privé. Il offre un ensemble de services et d’activités:
projets R&D, transfert de technologies, assistance
technologique et conseil, formation et qualification de
haut niveau. Ses principaux départements sont:
−
−
−
−
−
−
Le CRP Gabriel Lippmann
−
Le CRP Gabriel Lippmann a été créé auprès du Centre
Universitaire de Luxembourg. Il oriente ses activités
autour de trois domaines majeurs: les technologies des
matériaux novateurs (en particulier nanotechnologies et
développement instrumental), la gestion durable des
ressources naturelles et les technologies de la société de
l’information et des communications. Les travaux de
recherche y sont menés au sein de quatre unités:
−
−
−
Le laboratoire d’analyse des matériaux (LAM)
étudie les matériaux à l’échelle atomique en vue
de leur amélioration ou du développement de
nouveaux matériaux novateurs, ainsi que le
développement d’instruments de mesure
travaillant à l’échelle du nanomètre.
La cellule de recherche en environnement et
biotechnologies (CREBS) étudie les écosystèmes
aquatiques tant du point de vue qualitatif que
quantitatif et l’application des biotechnologies à
la production végétale.
−
La cellule de recherche, d’étude et de
développement en informatique (CREDI) travaille
sur l’informatique coopérative basée sur les
NTIC, l’e-commerce et la gestion des
connaissances.
−
Le laboratoire de droit économique (LDE)
s’intéresse à la modernisation de la législation
luxembourgeoise, notamment pour y intégrer les
aspects liés à l’utilisation des nouvelles
technologies de l’information et la
communication.
Cahier du Statec n° 97
le Centre d’Innovation par les Technologies de
l’Information (CITI);
le Laboratoire de Technologies Industrielles et
matériaux (LTI);
le Centre de Ressources des Technologies pour
l’Environnement (CRTE);
le Centre de Ressources des Technologies pour
la Santé (CR SANTEC);
le Centre de Ressources des Technologies de
l’Information pour le Bâtiment (CRTI-B);
le GIE "Formation continue de l’ingénieur et du
cadre, SITec";
le Centre de Veille Technologique et normative
(CVT);
l’incubateur d’entreprises de technologies
innovantes du Technoport Schlassgoart
Le CRP Santé
Le CRP Santé a mis en place une recherche biomédicale
de haut niveau, en partenariat avec le Centre hospitalier
de Luxembourg et le Laboratoire National de Santé, en
dépit de l’absence d’industries pharmaceutiques et de
cycles universitaires complets (jusqu’en fin 2003) au
Grand-Duché de Luxembourg.
Sa tâche principale consiste à organiser et à coordonner
la recherche nationale en matière de santé et à catalyser
le transfert de savoir-faire vers les secteurs public et
privé. L’un des premiers objectifs du CRP Santé est
également de favoriser la création de compétences dans
différents domaines, qui incluent notamment la virologie,
l’immunologie, la cancérologie et la cardiologie.
Aujourd’hui, le CRP Santé compte huit laboratoires de
renommée internationale qui mettent à profit leurs
compétences au service du patient, de l’enseignement et
de l’économie nationale. En termes de ressources
transversales, le CRP Santé met à disposition des
compétences en épidémiologie, biostatistiques et
systèmes de santé. Sa politique a permis de promouvoir
des collaborations effectives et indispensables avec des
organismes de recherche tant au niveau national qu’au
niveau international.
Les trois CRP sont par ailleurs laboratoires d’accueil pour
des thésards en co-tutelle avec des universités
étrangères.
35
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
La gestion de chaque CRP est assurée par un conseil
d’administration, composé de personnalités des secteurs
public et privé. Bien que la loi prévoit un rattachement
administratif à un organisme public, elle garantit en
même temps l’autonomie scientifique et financière des
CRP vis-à-vis de ces administrations. Leurs ressources
proviennent de contributions issues du budget de l’Etat,
de participations versées par des organismes nationaux et
internationaux au titre de l’exécution de projets R&D sur
la base de contrats, de dons et legs, sans pour autant
oublier les cessions possibles de droits de propriété.
un cadre d’exécution précis et détaillé en termes de
calendrier, de coûts ainsi que de ressources matérielles et
humaines requises à l’exécution du projet. Ces projets
sont soit des projets internes, soit des projets exécutés en
collaboration avec les entreprises privées et des
organismes ou services publics.
Le tableau 2 ci-dessous reprend l’évolution dans le temps
du financement de la part du Ministère de la Recherche
des activités de recherche exécutées au sein des
différents CRPs. Dans cette optique, la partie réservée au
Technoport Schlassgoart n’est pas incluse dans les
chiffres pour le CRP Henri Tudor.
Les activités de recherche et de transfert de technologies
des CRP sont pour l’essentiel organisées en projets, avec
Tableau 2: Évolution du financement des trois CRPs de la part du Ministère de la Recherche:
1999
2000
2001
2002
2.27
1.97
1.3
2.72
2.85
1.51
2.98
2.68
1.5
4
5.03
1.74
2003
Unité: million EUR
CRP-GL
CRP-HT
CRP-Santé
5.88
9.15
3.3
Source: MCESR
Graphique 2: Évolution des CBPRD de 2000 à 2004
0.35
Autres ministères
0.3
Ministère de la
Recherche
0.25
CBPRD en % du PIB
0.13
0.2
0.12
0.09
0.15
0.09
0.1
0.08
0.17
0.12
0.05
0.14
0.08
0.05
0
2000
2001
2002
2003
2004
Source: MCESR, CEPS/Instead, IGF
Le graphique 2 ci-dessus reprend l’évolution temporelle
les contributions globales du MCESR au budget des trois
CRPs. Ces contributions incluent également la partie
Technoport du CRP-Henri Tudor. On constate une nette
progression à partir de l’année 2002, se concrétisant
également par une nette augmentation des projets et
activités de recherche.
Le CEPS/INSTEAD
Le CEPS/INSTEAD (Centre d’Etudes de Population, de
Pauvreté et de Politiques SocioEconomiques/International Networks For Studies in
Technology, Environment, Alternatives, Development) a
été créé plus tard que les trois CRP. Alors que les trois
36
CRP sont sous la tutelle du Ministère de la Recherche, le
CEPS/INSTEAD est sous celle du Ministère d’Etat. Le
CEPS/INSTEAD est devenu un établissement public par la
loi du 10 novembre 1989 (fondée sur celle du 9 mars
1987). Cette loi tient notamment compte des aspects de
confidentialité des données traitées par le CEPS, qui a
pour mission de réaliser des études de populations, de
pauvreté et de politiques socio-économiques. A cette fin,
il crée et exploite des banques de données relatives à ce
sujet. Il développe également des instruments d’analyse,
de modélisation et de simulation pour les politiques
socio-économiques.
Le nombre de personnes actives dans le secteur de la
recherche publique (incluant le secteur de l’enseignement
Cahier du Statec n° 97
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
supérieur) s’élevait en 2000 à 318 en effectifs plein
temps. En 2001, ce nombre atteignait 437.6 en effectifs
plein temps, marquant une nette progression. Comme les
CRP et le CEPS sont les acteurs majeurs de la recherche
publique au Luxembourg, il n’est guère étonnant que ces
quatre institutions occupent à elles seules 379.1 en
1
effectifs pleins temps dans le secteur de la recherche .
Depuis la mise en place en 1999 d’un Ministère de la
Recherche par le Gouvernement actuel, celui-ci a
souligné l’importance qu’il accorde à la recherche comme
un des moteurs de la compétitivité et du bien-être
économique du pays. Dans son programme de coalition
de 1999, le gouvernement a envisagé de consentir des
efforts supplémentaires en vue de développer les
capacités scientifiques et technologiques nationales.
Depuis, les crédits budgétaires publics pour la recherche
et le développement technologique (CBPRD) n’ont cessé
de croître. Ces crédits budgétaires ont triplé en quatre
ans et sont passés de 28 millions d’euros en 2000 à 71,2
millions d’euros en 2004. La part accordée à la recherche
publique dans cette enveloppe budgétaire est passée de
38% en 2000 à plus de 56% en 2004.
Graphique 3: Contribution MCESR aux CRPs
25.00
20.00
Mio.
15.00
10.00
5.00
0.00
1999
2000
2001
2002
2003
Source: MCESR
__________
1
Vincent DAUTEL: "Les ressources humaines et financières consacrées aux activités de Recherche et Développement: les agrégats de la R&D", Economie et
Entreprises N°3, Avril 2003.
Cahier du Statec n° 97
37
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
Avec la loi du 17 juillet 2003 portant création de
l’Université du Luxembourg, la recherche au Luxembourg
connaît un nouvel essor. En effet, la recherche menée –
tant fondamentale qu’appliquée ou technologique constitue un des piliers principaux de l’Université qui est
constituée de trois facultés:
d’établissements et de structures existantes, à côté de
créations nouvelles. La création réussie de la Cité des
Sciences repose avant tout sur deux éléments
complémentaires intimement liés:
−
−
−
−
la Faculté des Sciences, de la Technologie et de
la Communication;
la Faculté de Droit, d’Economie et de Finance;
la Faculté des Lettres, des Sciences Humaines,
des Arts et des Sciences de l’Education.
La recherche menée au sein de l’Université garantit la
modernité et l’identité de la formation. Les équipes de
recherche existantes au Centre Universitaire de
Luxembourg et à l’Institut Supérieur de Technologie,
regroupées dans la Faculté, font émerger des axes et des
champs de recherche constituant la toile de fond pour le
développement des grandes orientations scientifiques et
accentuant le caractère interdisciplinaire de la recherche.
Ces axes de développement s’organisent ainsi autour de
concepts qui sont les éléments fédérateurs de
l’Université.
La réalisation de la "Cité des Sciences, de la Recherche et
de l’Innovation" dans le cadre de la réindustrialisation des
friches industrielles de Belval-Ouest est un autre projet
d’envergure qui lie recherche et enseignement supérieur.
La Cité des Sciences verra le transfert vers Belval
38
−
la nécessité d’avoir une masse critique de
chercheurs et d’étudiants
la présence d’une masse critique afin de pouvoir
organiser l’échange et la coopération entre les
différentes fonctions.
C’est grâce à ce projet ambitieux que seront favorisés
l’échange et la coopération. La Cité des Sciences
représentera aussi un réservoir de compétences
indispensable à la reconnaissance des acteurs
luxembourgeois de la recherche aux niveaux national et
international.
Grâce aux efforts du Gouvernement et à la volonté de
soutenir la recherche, la part des crédits budgétaires pour
la R&D par rapport au PIB a pu passer de 0.13% en 2000
à 0.3% en 2004.
En 2000, l’équivalent de 1.71% du PIB luxembourgeois a
été consacré à des activités de recherche sur le territoire
national, dont quelque 90% par les entreprises privées.
Cependant, les augmentations des crédits budgétaires qui
ont pu être observées entre 2000 et 2004 indiquent
clairement un développement important et significatif
des activités publiques de recherche.
Cahier du Statec n° 97
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
5. La recherche luxembourgeoise au sein de
l’Union européenne
5.1 Le Luxembourg dans les réseaux et programmes européens
La coopération scientifique au niveau international étant
une condition sine qua non d’un degré d’excellence
certain, le Luxembourg est membre de plusieurs
organisations internationales de recherche, par
l’intermédiaire notamment du Fonds National de la
Recherche. Le Fonds est membre du European Union
Research Organisations Heads of Research Councils, de la
Fondation Européenne de la Science ainsi que d’ERCIM, le
European Research Consortium in Informatics and
Mathematics. L’adhésion du FNR à ces organismes
internationaux vise à faciliter les contacts et les
collaborations de chercheurs luxembourgeois avec
l’étranger.
partenariat pour les entreprises et institutions de
recherche luxembourgeoises). Au cours de sa réunion à
Kiruna (Suède) les 24 et 25 mars 2004, le Conseil de l’ESA
a approuvé à l’unanimité l’adhésion du Luxembourg. Le 6
mai 2004, la ministre de la Culture, de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche, Erna Hennicot-Schoepges
et Jean-Jacques Dordain, directeur général de l’Agence
spatiale européenne, ont signé l’accord l’accord relatif à
l’adhésion du Grand-Duché de Luxembourg à la
Convention de l’ESA. Aux termes de cet accord, le
Luxembourg devient un Etat membre de plein droit de
l’ESA au plus tard en décembre 2005, après une période
de transition.
Par ailleurs dans sa réunion en conseil du 5 décembre
2003, le Gouvernement a décidé de demander l’adhésion
du Grand-Duché de Luxembourg à l’Agence Spatiale
Européenne (ESA). A la suite de l’expérience de la
participation luxembourgeoise au programme ARTES
(Advanced Research in Telecommunications Systems) de
l’ESA, le Gouvernement a estimé qu’une adhésion pleine
du Luxembourg était indispensable: l’implication active
de l’ESA dans le déploiement des futurs grands
programmes spatiaux européens GALILEO et GMES,
permettra au Luxembourg d’accéder et de participer à la
mise en œuvre technologique de ces programmes ainsi
qu’aux opportunités de valorisation de leurs retombées
scientifiques, technologiques, industrielles et
économiques potentielles (nouvelles possibilités de
Les institutions de recherche luxembourgeoises
participent régulièrement au programme COST, aux
programmes-cadres de recherche et de développement
(PCRD) de la Communauté européenne, ainsi qu’aux
activités de l’initiative intergouvernementale EUREKA.
Eurêka est un réseau européen pour la recherche
industrielle orientée qui offre une plateforme pour la
collaboration stratégique à court terme.
Le programme COST est une action de coopération
européenne dans le domaine de la recherche scientifique
et technique créée en 1971 à l’initiative de la France.
COST coordonne l’activité de recherche de 34 pays de
l’Europe dans les domaines les plus variés.
5.2 La participation luxembourgeoise au 5ème Programme-Cadre de Recherche et
Développement (PCRD).
Le 5
ème
PCRD en général:
ème
Le 5 PCRD a mis en exergue les priorités de la
recherche, du développement technologique et des
activités de démonstration (RTD) au niveau de l’Union
européenne pour la période 1998-2002. Ces priorités ont
été sélectionnées sur base d’un ensemble de critères
reflétant les défis liés à une compétitivité croissante de
l’industrie et à la qualité de vie des citoyens européens.
Le programme a été conçu de façon à résoudre des
problèmes et de répondre aux principaux défis socioéconomiques de l’Europe. Afin de maximiser son impact,
le PCRD est concentré sur un nombre limité de domaines
de recherche et combine des aspects technologiques,
industriels, économiques, sociaux et culturels.
Cahier du Statec n° 97
ème
Le 5 PCRD était constitué de deux parties: le
programme-cadre de la Communauté européenne qui
recouvrait les aspects RTD et le programme-cadre
Euratom qui couvrait les activités de recherche et de
formation dans le domaine nucléaire.
ème
L’enveloppe financière totale du 5 PCRD s’élevait à 14
960 millions d’euros, dont 1 260 millions d’euros pour la
partie Euratom.
ème
Le 5 PCRD comprend quatre programmes thématiques
ciblés de RTD ainsi que trois programmes horizontaux.
Les quatre programmes thématiques couvrent une série
de problématiques bien définies alors que les trois
programmes horizontaux s’adressent à des besoins
communs à tous les domaines de recherche.
39
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
1
Programmes thématiques
La participation luxembourgeoise :
−
Les organismes luxembourgeois participants ont été
classés dans les catégories suivantes:
−
−
−
Qualité de la vie et gestion des ressources du
vivant [QoL]
Société de l’information conviviale [IST]
Croissance compétitive et durable [GROWTH]
Energie, environnement et développement
durable [EESD – Energy, EESD – Enviro, EESD –
Nuclear]
−
−
−
−
le secteur de l’Etat (GOV) [excluant
l’enseignement supérieur]
le secteur des entreprises (BES)
le secteur de l’enseignement supérieur (HES)
le secteur privé sans but lucratif (PNP)
Programmes horizontaux
ème
−
−
−
Confirmer le rôle international de la recherche
communautaire [INCO]
Promouvoir l’innovation et l’encouragement de
la participation des PMEs [INNO]
Améliorer le potentiel humain de recherche et la
base de connaissance socio-économique [IHP]
ème
Les programmes thématiques du 5 cinquième
programme-cadre étaient dotés d’une enveloppe
financière de 10 843 millions d’euros: la thématique
"société de l’information conviviale" représentait la partie
la plus importante avec 3 600 millions d’euros.
Les programmes horizontaux étaient dotés de 2 118
millions d’euros.
Au cours du 5 PCRD, 477 projets à participation
luxembourgeoise ont été soumis dont 122 ont été
retenus, soit un taux de succès de 25.6%, légèrement
supérieur à la moyenne européenne.
2
Au total 5 157 projets ont été retenus pour l’ensemble
ème
du 5 PCRD: le taux de participation luxembourgeoise
(au niveau projets) au programme-cadre atteint ainsi
2.4%.
Les organismes luxembourgeois ont touché un montant
global de 23 926 387 EUR sous forme de fonds
communautaires, ce qui constitue 0.16% du budget
global du programme-cadre (14.96 milliards EUR). La
participation luxembourgeoise au budget communautaire
est d’approximativement 0.2% (2002).
ème
Tableau 3: Répartition des projets à participation luxembourgeoise sur les différents programmes du 5
Programme
s
horizontau
x
Programmes
thématiques
Programme
QoL
IST
GROWTH
EESD-Energy
EESD-Enviro
EESD-Nuclear
INCO II
INNO
IHP
EURATOM
indéfini
Total
PCRD
Nombre de projets soumis
Nombre de Projets Retenus
Taux de succès
62
206
73
35
37
1
6
10
57
18
9
7
1
2
16.10%
27.70%
24.70%
25.70%
18.90%
100%
33.30%
8
25
2
22
6
9
0
3
75%
36%
0%
------
477
122
25.60%
Source: MCESR, DG RTD
__________
1
Les indicateurs utilisés dans ce chapitre sont basés sur des informations communiquées par la Commission européenne. Certaines données ont été
enrichies à partir d’informations disponibles sur http://www.cordis.lu
2
Vincent Charlet: Analyse des participations françaises au 5ème PCRD, Observatoire des Sciences et Techniques – Paris, Avril 2002
40
Cahier du Statec n° 97
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
Le programme "Société de l’information conviviale" a
reçu le plus grand nombre de projets à participation
luxembourgeoise, ainsi qu’un taux de succès élevé. 43%
des projets soumis et 47% de la totalité des projets
acceptés émanent ce programme.
Graphique 4: Répartition des participations par secteur
La répartition par secteur montre une très forte
participation du privé (67%) ainsi qu’une part importante
du secteur public (18%). Cette situation reflète la
situation générale de la recherche au niveau national, bien
que les participations au PCRD soient plus équilibrées en
direction du secteur public.
BES
HES
18%
PNP
GOV
13%
2%
67%
Source: MCESR, DG RTD
Graphique 5: Répartitions des participations par programme
IST
2%
GROWTH
1%
EESD-Nuclear
7%
EESD-Enviro
3%
Le graphique ci-contre confirme la prépondérance du
programme "société de l’information conviviale". 60% des
montants perçus concernent le programme "IST" (qui
concerne 47% des projets).
EESD-Energy
4%
indéfini
QoL
9%
INNO
INCO II
3%
60%
1%
IHP
10%
Source: MCESR, DG RTD
Un des objectifs du programme-cadre étant la
collaboration au niveau européen, cette analyse confirme
que la recherche au Luxembourg est établie au niveau
européen et même mondial. Dans le cadre de projets du
ème
5 PCRD, le Luxembourg a eu des collaborations avec
des partenaires de 36 pays différents, dont tous les
membres de l’Union européenne, tous les pays-candidats,
Cahier du Statec n° 97
mais également la Suisse, la Chine et les Etats-Unis
notamment.
Il ressort également que les partenaires privilégiés des
participants luxembourgeois sont les grands pays
européens, avec en tête la France, l’Allemagne et l’Italie.
41
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
Vendredi 7 mai 2004
61/2004 - 7 mai 2004
Innovation dans l'UE
Un peu moins de la moitié des entreprises de
l’UE15 ont des activités innovantes
La part des grandes entreprises ayant des activités innovantes est
deux fois supérieure à celle des petites
1
Entre 1998 et 2000, 44% des entreprises de l'UE15 menaient, sous une forme ou une autre, des activités
2
innovantes et la grande majorité d'entre elles (93%) avaient réalisé avec succès une innovation au cours de
la période considérée. Parmi les États membres de l'UE15, la plus forte proportion d'entreprises ayant eu des
activités innovantes entre 1998 et 2000 était enregistrée en Irlande (65% des entreprises), suivie de
l'Allemagne (61%), de la Belgique (50%) et de l'Autriche (49%). Les proportions les plus faibles étaient
observées en Grèce (28%), en Espagne (33%), en Italie et au Royaume-Uni (36% chacun).
3
En tenant compte de la ventilation par taille d’entreprises , il apparaît que plus les entreprises sont grandes,
plus elles sont susceptibles d'avoir eu une forme d’activité innovante pendant la période 1998-2000. Au sein
de l'UE15, une proportion beaucoup plus élevée de grandes entreprises (77%) que de petites (39%) ont
indiqué avoir mené des activités innovantes. La part des grandes entreprises avec des activités innovantes
était plus de deux fois supérieure à celle des petites entreprises en France (76% contre 31% respectivement),
au Luxembourg (95% contre 42%), en Espagne (67% contre 30%), en Italie (71% contre 33%), en Autriche
(89% contre 42%) et aux Pays-Bas (79% contre 39%).
4
Ces informations sont extraites d'une publication diffusée ce jour par Eurostat, l'Office statistique des
Communautés européennes, qui présente les résultats de la troisième enquête communautaire sur
5
l'innovation pour les États membres de l'UE15, la Norvège et l'Islande. Cette enquête constitue une source
unique de données comparables relatives à l'innovation.
Proportion d'entreprises avec des activités innovantes, 1998-2000 (en %)
Total
6
UE15
Belgique
Danemark
Allemagne
Grèce
Espagne
France
Irlande
Italie
Luxembourg
Pays-Bas
Autriche
Portugal
Finlande
Suède
Royaume-Uni
Islande
Norvège
Industrie
44
50
44
61
28
33
41
65
36
48
45
49
46
45
47
36
55
36
Services
47
59
52
66
27
37
46
75
40
49
55
53
45
49
47
39
54
39
40
42
37
57
33
25
34
52
25
48
38
45
50
40
46
33
56
34
Petites
entreprises
39
45
40
55
26
30
31
:
33
42
39
42
40
40
42
32
51
33
Moyennes
entreprises
60
64
54
72
32
45
52
:
56
59
59
65
67
54
60
47
70
45
Grandes
entreprises
77
76
67
86
45
67
76
:
71
95
79
89
76
74
72
57
79
64
: Données non disponibles
42
Cahier du Statec n° 97
2. Cadre institutionnel de la recherche et de l'innovation
Davantage d'innovation dans les entreprises industrielles que dans les services
Entre 1998 et 2000, 47% des entreprises industrielles de l'UE15 avaient mené des activités innovantes,
contre 40% de celles du secteur des services. Les entreprises de l'industrie avaient une plus forte propension
à innover que celles des services dans tous les États membres de l'UE15, à l'exception de la Grèce (27% des
entreprises industrielles contre 33% des entreprises de services) et du Portugal (respectivement 45% et
50%). Au Luxembourg (respectivement 49% et 48%) et en Suède (47% et 46%), les parts étaient
pratiquement égales dans les deux secteurs.
Dans l'UE15, 21% de toutes les entreprises, avec ou sans activités innovantes, jugeaient "les coûts de
l'innovation trop élevés" et 15% mentionnaient "l'absence de sources de financement appropriées" ainsi que
"des risques économiques perçus comme excessifs" comme autres facteurs très importants d’entrave à
l'innovation. Hormis les facteurs économiques, "l’absence de personnel qualifié" était également considérée
comme un élément important de frein à l’innovation par 13% de l'ensemble des entreprises.
1.
Les entreprises de moins de 10 salariés ne sont pas prises en compte. Le secteur industriel couvre les activités des
industries extractives, de l’industrie manufacturière, ainsi que de la production et distribution d’électricité, de gaz et
d’eau. Le secteur des services comprend le commerce de gros et les intermédiaires du commerce, les transports et
communications, les activités financières et divers services aux entreprises.
2.
Une innovation correspond à l'introduction sur le marché de produits (biens ou services) nouveaux ou sensiblement
améliorés. Elle correspond également - dans le cas de l'innovation de processus - à la mise en œuvre de, nouvelles
ou sensiblement améliorées, technologies de production et méthodes de prestation de services ou de livraison.
3.
Les petites entreprises sont définies comme celles de 10 à 49 salariés, les moyennes entreprises comme celles de
50 à 249 salariés et les grandes entreprises comme celles de 250 salariés ou plus.
4.
Eurostat, "Innovation in Europe – Results for the EU, Iceland and Norway", 274 pages, ISBN 92-894-7262-6, 30
EUR (hors TVA). Cette publication (disponible seulement en anglais) est accessible gratuitement en format PDF sur
le site web d'Eurostat. En outre, des informations sur l'innovation relatives aux nouveaux Etats membres figureront
dans deux numéros de "Statistiques en bref" à paraître prochainement (juin 2004).
5.
La troisième enquête communautaire sur l'innovation couvre des aspects liés à l'innovation tels que, les
innovateurs de produits et de procédés, les activités et dépenses d'innovation, les effets de l'innovation, le
financement public et la coopération en matière d'innovation, les sources d'information pour innover, les obstacles à
l'activité d'innovation, ainsi que les brevets et autres méthodes de protection. Les résultats sont présentés pour les
États membres de l'UE15, la Norvège et l'Islande.
6.
L’agrégat UE15 que l’on trouve dans la publication exclut l'Irlande, le Luxembourg et le Royaume-Uni.
Cahier du Statec n° 97
43
3. Aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l'innovation
3. Présentation des aspects conceptuels
et introduction à une mesure graduelle de
l’innovation
Vincent DAUTEL, CEPS/INSTEAD
Cahier du Statec n° 97
45
3. Présentation des aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l'innovation
Présentation des aspects conceptuels
et introduction à une mesure graduelle de
l’innovation*
Table des matières
1. Les aspects conceptuels de l’innovation
47
1.1 L’entreprise innovante (l’innovateur)
47
1.2 L’activité innovatrice
48
1.3 Les autres modifications "créatives" apportées aux produits
48
1.4 Les changements organisationnels
48
1.5 Deux conceptions strictes de l’innovation: la Recherche et Développement et les inventions
48
2. Une mesure graduelle de l’innovation
49
* Cette publication fait partie d’un programme d’études réalisé avec le support financier et le partenariat du Statec et du
Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
46
Cahier du Statec n° 97
3. Aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l'innovation
Présentation des aspects conceptuels et
introduction à une mesure graduelle de
l’innovation
Dans le monde des entreprises, innover, c’est introduire un
élément (bien ou service, procédé, forme d’organisation,
etc.) ayant le caractère d’une nouveauté "inédite"
(innovation radicale) ou, au moins, celui d’une
amélioration notable (innovation incrémentale).
L’innovation se caractérise donc par la multiplicité de ses
manifestations qui sont le plus souvent combinées par les
entreprises.
large, intégrant des modifications mineures, l’innovation
pourrait ainsi toucher la plupart des entreprises.
Dès lors, mesurer l’innovation nécessite au préalable
d’appréhender les aspects conceptuels de celle-ci. Une
première partie de cet article sera ainsi consacrée à la
présentation de ces concepts, ce qui permettra dans une
deuxième partie d’introduire une mesure graduelle de
l’innovation.
Il y a en outre différents degrés dans les modifications
apportées par l’innovation. Dans une perspective plus
1. Les aspects conceptuels de l’innovation
Le cadre conceptuel international de référence de
1
l’innovation est le manuel d’Oslo de l’OCDE paru en
1996. Ce manuel, dont la première version a été publiée
en 1992, est en cours de révision. Il décrit une conception
de l’innovation, celle de "l’entreprise innovante", basée
sur une perspective technologique.
A partir de l’approche proposée dans le manuel d’OSLO, il
est possible de définir trois conceptions élargies de
l’innovation ainsi que deux approches strictes qui feront
l’objet des sections suivantes.
1.1 L’entreprise innovante (l’innovateur)
Il s’agit du concept défini par le manuel d’OSLO qui
distingue:
−
−
−
−
l’innovation de produit
l’innovation de procédé
"l’entreprise innovante" (qui innove soit en
produit, soit en procédé)
"l’entreprise innovante pour le marché" (qui
introduit un produit qui est nouveau non seulement
pour elle mais aussi pour son marché).
Cette conception de l’innovation, issue du manuel d’Oslo,
est fondée sur la notion de "succès" de l’innovation qui
est "effectivement" introduite dans l’entreprise ou sur le
marché de celle-ci.
-
-
les innovations de produits non technologiques
c’est-à-dire les autres changements "créatifs"
apportés aux produits (modifications esthétiques
et subjectives du produit)
les modifications apportées aux organisations
(nouvelles structures organisationnelles, nouvelles
techniques de gestion, nouvelles stratégies).
Une telle approche tend à sous-estimer les innovations
introduites dans certains secteurs des services qui
développent peu d’activités technologiques. En outre, elle
ne considère que les innovations abouties. Elle écarte
ainsi les innovations en cours qui constituent des
"innovations potentielles", ou celles abandonnées pour
lesquelles les entreprises pourraient avoir rencontré des
obstacles les empêchant d’innover.
Elle correspond à une vision "industrielle" qui ne
comprend pas:
___________
1
OCDE (1996) "Principes directeurs proposés par l’OCDE pour le recueil et l’interprétation des données sur l’innovation technologique - Manuel D’Oslo",
Paris.
Cahier du Statec n° 97
47
3. Présentation des aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l'innovation
1.2 L’activité innovatrice
Cette conception de l’innovation répond à la critique
précédente en permettant d’englober les différentes
situations suivantes:
-
"l’entreprise innovante" (cf. 1.1)
l’entreprise ayant une activité d’innovation en
cours
l’entreprise ayant abandonnée une activité
d’innovation.
-
mène une activité d’innovation non encore aboutie ou
qui a abandonné une activité d’innovation.
Cette conception privilégie la démarche des entreprises
en matière d’innovation. On y met surtout l’accent sur
l’aspect "lancement" de l’innovation, que celle-ci soit
toujours en cours de réalisation ou qu’elle soit
abandonnée. Ce dernier cas comprend principalement les
projets qui ont échoué techniquement ou qui ne trouvent
pas d’applications économiques.
L’entreprise qui se caractérise par une "activité
innovatrice" est donc l’entreprise innovante ou celle qui
1.3 Les autres modifications "créatives" apportées aux produits
D’autres modifications apportées aux produits peuvent
aussi constituer des innovations. Ces changements sont
"créatifs", de nature esthétique ou subjective.
définissant les produits innovants. Il constitue en outre
une première approche permettant de mieux appréhender
l’innovation réalisée dans le secteur des services.
Un élargissement de la conception de l’innovation à ces
changements atténue donc l’aspect technologique
1.4 Les changements organisationnels
Différents types de changements organisationnels
peuvent par ailleurs compléter les modifications
apportées directement aux produits. Parmi ceux-ci, sont
plus particulièrement distinguées:
-
la mise en œuvre de stratégies nouvelles
l’utilisation de nouvelles méthodes de
management ou de gestion
la mise en place de structures organisationnelles
nouvelles.
-
Ces changements visent en particulier à améliorer la
qualité des biens et services offerts par les entreprises.
Leur considération permet une meilleure prise en compte
des innovations introduites par les entreprises du secteur
des services.
Il faut cependant noter que la mesure de ces
changements organisationnels, de même que celle des
modifications "créatives", est difficile à mettre en œuvre
dans une perspective de comparaison internationale. La
méthodologie permettant de saisir ces modifications
n’est en effet pas incluse dans la version actuelle du
manuel d’Oslo. Cette absence de standardisation de la
méthode comporte certains risques et entre autres celui
d’inclure des modifications à portée mineure.
1.5 Deux conceptions strictes de l’innovation: la Recherche et Développement et les
inventions
La Recherche et le Développement (R&D)
1
La R&D vise à la création de nouvelles connaissances. Il
est cependant difficile d’en prévoir les résultats. A ce
titre, la R&D se distingue de l’innovation qui se
caractérise par une nouveauté effective introduite dans
l’entreprise ou sur le marché.
__________
1
Le cadre de référence en ce qui concerne l’approche conceptuelle de la R&D est le manuel de Frascati de l’OCDE.
48
Cahier du Statec n° 97
3. Aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l'innovation
La R&D peut toutefois constituer une étape en amont de
l’innovation, en particulier dans le cas où l’innovation est
fondée sur une conception strictement technologique.
C’est ainsi que, faute d’indicateurs d’innovation
disponibles ou comparables, les mesures de la R&D sont
souvent utilisées pour appréhender l’innovation.
L’invention
La situation à laquelle se réfère l’invention est tout à fait
différente. En effet, dans le cas de l’invention, il est
évident que la recherche a aboutie à un résultat. Ce n’est
pas pour autant que l’invention soit nécessairement
transformée en innovation.
Les possibilités d’appréhender l’innovation à partir de
l’invention se heurtent à deux limites. La première est
que toutes les innovations ne sont pas des inventions, en
particulier les innovations par amélioration (innovation
incrémentale). La seconde est que toutes les inventions
ne sont pas consignées par un brevet puisque ce dernier
ne peut être déposé dans tous les domaines et que le
secret, c'est-à-dire le non dépôt de brevet, est une
méthode de protection de l’invention utilisée par les
entreprises.
Comme on le voit à travers cette présentation, différentes
approches de l’innovation coexistent. Dès lors, mesurer
l’innovation correspond nécessairement à une démarche
selon laquelle on tente d’appréhender différentes réalités.
Malgré ce caractère multiple de l’innovation, il est
possible d’élaborer, à partir de la conception
technologique de l’innovation proposée dans le manuel
d’Oslo, une mesure graduelle de l’innovation.
2. Une mesure graduelle de l’innovation
La mesure internationale de l’innovation ("l’entreprise
innovante", définie au point 1.1), fondée sur une
conception technologique, peut être élargie selon
différentes domaines relevant chacun d’un concept
spécifique. Les mesures présentées ci-après sont
ordonnées du critère "technologique" le plus
contraignant à celui le moins restrictif, ce dernier
englobant tous les types de changements.
I. Une pratique d’innovation fondée sur la "création de
nouvelles connaissance"
Sont considérées ici les entreprises qui développent leurs
innovations à partir d’une activité de R&D ou qui
protègent leurs innovations en déposant un brevet.
II. Une pratique d’innovation aboutie ayant le
caractère d’une nouveauté "sans équivalent antérieur"
Sont identifiées ici les entreprises qui introduisent des
produits qui sont non seulement nouveaux pour celles-ci
mais aussi pour leur marché. On cible ainsi les produits
inédits.
III. Une pratique d’innovation aboutie
actuellement sur le plan international, elle correspond à
"l’entreprise innovante".
IV. L’existence d’une pratique de l’innovation
technologique
Cette pratique concerne l’introduction de nouveaux
produits ou procédés, ou l’activité d’innovation en cours
ou encore l’activité d’innovation abandonnée. On tente
ainsi de considérer les entreprises ayant "lancé" une
innovation.
V. L’activité d’innovation élargie aux autres
changements "créatifs" apportés aux produits
Elle inclut l’existence d’une pratique de l’innovation
technologique (voir ci-dessus) mais aussi les
modifications esthétiques ou subjectives apportées aux
produits. L’aspect technologique de l’innovation est donc
atténué.
VI. L’innovation "globale"
Elle comprend soit des activités d’innovations
technologiques, soit d’autres changements "créatifs"
apportés aux produits, soit des changements
organisationnels. Elle inclus donc au moins l’un des types
de changement présentés dans cet article.
Elle correspond à l’introduction effective de nouveaux
produits ou procédés dans l’entreprise ou sur le marché
de celle-ci. Il s’agit de la mesure de l’innovation utilisée
Cahier du Statec n° 97
49
50
Innovation en cours
Une pratique
d’innovation
aboutie "sans
équivalent
antérieur"
II
Innovation abandonnée
Une pratique
d’innovation fondée
sur la "création de
nouvelles
connaissances"
I
Une
pratique
d’innovation
aboutie
III
Innovation technologique
Schéma de synthèse d’une mesure graduelle de l’innovation
IV
Modifications
esthétiques ou
subjectives des
produits
Innovation "globale"
V
Autres changements "créatifs" apportés
aux produits
Activité d’innovation technologique élargie aux
changements "créatifs" apportés aux produits
Une pratique
d’innovation
technologique
Présentation des aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l'innovation
Cahier du Statec n° 97
Structures
organisationnelles
nouvelles
Nouvelles méthodes de
management ou de
gestion
Stratégies nouvelles
Changements
organisationnels
VI
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
4. Mesures de l'innovation et illustrations
empiriques
Anne-Sophie GENEVOIS, Uwe WARNER, CEPS/Instead
Cahier innovation du Statec n° 97
51
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
Table des matières
1. Définition de l’innovation
53
1.1 Innovation de produit
53
1.2 Innovation de procédé
53
1.3 Entreprises innovantes
54
1.4 Innovation sur le marché
54
1.5 Innovation abandonnée ou en cours
54
1.6 Entreprises ayant des activités innovatrices
1.7 Entreprises réalisant d’autres changements
1
54
54
1.8 Innovation globale
54
2. Illustration de l’innovation
56
2.1 Entreprises ayant des activités innovatrices
56
2.2 Entreprises réalisant d’autres changements
57
2.3 Entreprises innovantes
58
3. Annexe: questionnaire CIS3
59
52
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
Mesures de l’innovation et illustrations empiriques
L’enquête intitulée "Community Innovation Survey, CIS"
coordonnée par Eurostat est une enquête communautaire
qui a été menée à trois reprises par l’ensemble des pays de
l’Union Européenne. Au Luxembourg cette enquête, en
face à face, a été réalisée, à chaque fois, par le
CEPS/INSTEAD en collaboration avec le STATEC. L’objectif
principal de cette enquête est de mesurer l’innovation
1
selon une méthode commune proposée dans le manuel
2
d’Oslo .
Ce document se compose de deux parties. La première
rappelle les différents concepts et définitions de
l’innovation tout en les illustrant avec les résultats de la
troisième enquête (1998-2000) pour le Grand-Duché de
Luxembourg. La seconde partie analyse plus
particulièrement trois concepts de l’innovation à savoir:
-
les entreprises ayant des activités innovatrices,
les entreprises réalisant d’autres changements
les entreprises innovantes.
1. Définition de l’innovation
1.1 Innovation de produit
Par innovation de produit, on entend un bien ou un
service qui est nouveau ou considérablement amélioré
par rapport à ses caractéristiques fondamentales, ou ses
spécifications techniques, ses logiciels intégrés ou
d’autres composants immatériels, son utilisation prévue
ou sa facilité d’utilisation.
L’innovation doit être nouvelle dans l’entreprise; elle ne
doit pas nécessairement être nouvelle sur le marché. Peu
importe si l’innovation a été développée par l’entreprise
ou par le groupe d’entreprises auquel elle appartient.
Les changements de nature esthétique et la vente
d’innovations qui sont entièrement produites et
développées par d’autres entreprises, ne doivent pas être
pris en compte dans cette approche.
Un peu plus d’un tiers des entreprises luxembourgeoises
(35.1%) ont innové en produit au cours de la période de
référence (1998-2000).
1.2 Innovation de procédé
Par innovation de procédé, on entend toute technologie
de production qui est nouvelle ou considérablement
améliorée, et toute méthode d’offre de services et de
livraison de produits qui est nouvelle ou
considérablement améliorée. Le résultat doit être
significatif par rapport au niveau de production, à la
qualité des produits (biens ou services) ou par rapport
aux coûts de production ou de livraison.
Peu importe si c’est l’entreprise ou une autre entreprise
qui a développé le procédé. Les changements purement
organisationnels ou les changements dans la gestion ne
doivent pas être considérés ici. Ils n’entrent pas dans la
définition de l’innovation à ce stade.
Au cours de la période 1998-2000, un peu plus d’un
quart des entreprises déclarent avoir innové en procédé
(27.6%).
L’innovation doit être nouvelle dans l’entreprise; il n’est
pas nécessaire que l’entreprise soit la première à
introduire ce procédé.
__________
1
Pour de plus amples informations concernant la méthodologie d’enquête se référer à: Uwe Warner, Anne-Sophie Genevois, Vincent Dautel. The third
Community Innovation Survey in Luxembourg-Description of the survey and main descriptive findings, Décembre 2003, 81 p
2
OCDE (1996) "Principes directeurs proposés par l’OCDE pour le recueil et l’interprétation des données sur l’innovation technologique - Manuel D’Oslo",
Paris.
Cahier innovation du Statec n° 97
53
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
1.3 Entreprises innovantes
Une entreprise est dite innovante dès lors qu’elle a au
moins innové en produit ou en procédé. Au cours de la
période de référence, environ la moitié des entreprises
(44.7%) sont innovantes.
Parmi ces entreprises innovantes, 21.5% ont uniquement
innové en produit, 38.2% uniquement en procédé et
enfin 40.3% ont innové à la fois en produit et en
procédé.
1.4 Innovation sur le marché
Par innovation en produits nouveaux sur le marché, on
considère la mise sur le marché de produits (biens ou
services) nouveaux ou considérablement améliorés qui ne
sont pas seulement nouveaux pour l’entreprise mais qui
sont aussi nouveaux pour le marché de l’entreprise.
Ainsi, parmi les 44.7% des entreprises innovantes, 55.1%
ont introduit un produit nouveau sur le marché.
1.5 Innovation abandonnée ou en cours
Durant la période 1998-2000, 32.2% des entreprises
déclarent avoir des activités d’innovation non achevées et
8.4% signalent qu’elles ont abandonné le développement
ou l’introduction de produits ou de procédés.
1.6 Entreprises ayant des activités innovatrices
On dit d’une entreprise qu’elle exerce des activités
innovatrices dès lors qu’elle est innovante ou a entrepris
des activités d’innovation que celles-ci soient
abandonnées ou en cours.
Ainsi, parmi l’ensemble des entreprises, 48.3%
correspondent à cette définition.
1.7 Entreprises réalisant d’autres changements1
En dehors de l’introduction ou de l’amélioration de
produits ou procédés, l’entreprise peut également mettre
en place d’autres changements. Ces changements
peuvent être organisationnels (stratégie, gestion,
organisation, marketing) ou esthétiques.
Parmi l’ensemble des entreprises interrogées, 76.4% ont
mis en place des changements de cette nature. 74.3%
ont effectué des changements organisationnels et 27.7%
des changements esthétiques.
1.8 Innovation globale
A présent, si l’on élargit le concept de l’innovation en
considérant qu’une entreprise est innovante dès lors
qu’elle a réalisé des activités innovatrices ou d’autres
changements, 81% des entreprises de notre univers sont
innovantes au sens large.
__________
1
La somme des deux types de changements est différente de 76.4% car une entreprise peut avoir mis en place à la fois des changements organisationnels
et changements esthétiques.
54
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
La figure 1 ci-dessous est une représentation synoptique
de l’articulation des différentes définitions de
l’innovation et des chiffres présentés jusqu’à présent. En
grisé se trouvent les concepts définis dans le manuel
d’Oslo alors qu’en blanc se sont les différents concepts
que nous avons volontairement rajouté afin de prendre
en compte la totalité des possibilités offertes dans
ère
l’enquête CIS3. Les items figurant dans la 1 colonne de
gauche sont principalement ceux qui dirigent le
questionnaire (cf. annexe module 1,2,3,12).
Figure 1: Un schéma de synthèse des différents concepts de l'innovation
Innovation de produit
35.1%
Innovation de procédé
27.6%
Entreprises innovantes
44.7%
Innovation sur le marché
55.1% parmi les entreprises
innovantes
Innovation en cours
33.2%
Entreprises ayant des
activités innovatrices
48.3%
Innovation globale
81.0%
Changement
organisationnel
74.3%
Entreprises réalisant
d'autres changements
76.4%
Changement esthétique
27.7%
*
Les différents concepts de ce schéma sont construits d’un point de vue statistique. L’interprétation de l’innovation globale
(81%) doit être prise avec précaution car elle ne reflète pas forcément la réalité. En d’autres termes, si l‘on veut garder un
chiffre clé résumant l’innovation au sein des entreprises luxembourgeoises et reflétant au mieux la réalité, il faut retenir
qu’environ une entreprise sur deux (44.7%) sont innovantes.
Cahier innovation du Statec n° 97
55
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
2. Illustration de l’innovation
2.1 Entreprises ayant des activités innovatrices
Au Grand-Duché de Luxembourg, 48.3 % des entreprises
ont des activités innovatrices c’est-à-dire qu’elles ont
réalisé au moins une innovation ou ont eu des projets
d’innovation en cours ou abandonnés durant la période
1998-2000.
Parmi les 48.3% des entreprises exerçant une activité
innovatrice:
•
•
•
72.7% ont innové en produit,
57.2% en procédé,
66.6% ont eu au moins une innovation en cours.
Le tableau 1 ci-dessous représente les liens entre les
différents concepts d’innovation tels que définis à la
section précédente. Ces liens (corrélations) ont été
1
évalués sur des données pondérées .
Les liaisons entre les concepts d’innovation sont toutes
statistiquement significatives au risque de 1%.
Néanmoins, toutes ne sont pas interprétables. En effet,
on considère habituellement que seules les corrélations
ayant une valeur supérieure à 0.5 permettent de mesurer
correctement le lien entre deux variables étudiées.
Par exemple, d’après le tableau 1 ci-dessous, on constate
qu’il existe des liaisons importantes entre les entreprises
Tableau 1: Résultats des liaisons selon le phi
réalisant des activités innovatrices et les entreprises
innovantes (0.93) ou l’innovation en cours (0.71). Ce
constat semble bien entendu naturel du fait qu’une
entreprise réalise des activités innovatrices dès lors
qu’elle est innovante ou possède des innovations
abandonnées ou en cours.
Pour les entreprises du secteur «services», la relation
entre changements organisationnels et activités
innovatrices est moins prononcée que celle concernant
les entreprises de l’industrie manufacturière
(respectivement 0.29 et 0.46). En revanche, les
entreprises du secteur «services» qui réalisent des
activités innovatrices ont davantage de chance,
comparées aux entreprises de l’industrie manufacturière,
d’innover sur le marché (respectivement 0.51 et 0.49).
Si l’on s’intéresse à présent aux liaisons existant entre le
fait d’avoir une activité innovatrice (48.3%) et la taille de
l’entreprise, nous pouvons souligner que les grandes
entreprises sont plus nombreuses que les petites ou
moyennes entreprises à développer des activités
innovatrices. Ainsi, 94.7% des grandes entreprises
réalisent des activités innovatrices (cf. graphique 1).
Cette proportion diminue à 58.6% pour les entreprises
moyennes et à 41.7% pour les petites entreprises.
2
Activités innovatrices
Innovation de produit
Innovation de procédé
Innovation en cours
Innovation abandonnée
Changement organisationnel
Changement esthétique
Autre changements
Entreprises innovantes
Innovation sur le marché
Total
Industrie
Services
0.761
0.639
0.712
0.313
0.333
0.247
0.323
0.930
0.506
0.746
0.653
0.681
0.259
0.456
0.391
0.456
0.954
0.488
0.771
0.631
0.726
0.332
0.291
0.208
0.279
0.922
0.514
__________
1
2
Pour la pondération, consulter le chapitre 6 (pagination provisoire).
Le coefficient phi ( φ ) mesure le lien entre deux variables dans un tableau avec quatre cellules. Il varie entre zéro et un. La valeur
a aucun lien entre les deux variables; la valeur
56
φ =0 exprime qu’il n’y
φ =1 exprime une liaison parfaite.
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
Graphique 1: Proportions des entreprises ayant des activités innovatrices selon la taille de l’entreprise
En %
100
94.7
90
80
70
58.6
60
50
41.7
40
30
20
10
0
Petites entreprises 10-49 salariés
Moyennes entreprises 50-249 salariés
Grandes entreprises 240 salariés et +
Source: CEPS/Instead, STATEC, enquête CIS3
Concernant les secteurs d’activité, nous constatons que
les entreprises de l’industrie manufacturière ont tendance
à réaliser davantage d’activités innovatrices que les
entreprises du secteur des services.
2.2 Entreprises réalisant d’autres changements
Au Grand-Duché de Luxembourg 76.4 % des entreprises
ont réalisé des changements organisationnels ou
esthétiques, au cours de la période 1998-2000. Plus
précisément, ces entreprises ont changé leurs stratégies,
leur gestion, leur organisation, leur marketing ou
l’esthétique de leurs produits.
Parmi les entreprises ayant eu recours à d’autres
changements, 97.2% ont mis en place des changements
organisationnels. Il est donc logique que le résultat de la
liaison entre les autres changements et les changements
organisationnels atteigne 0.94 (cf. tableau 2). De même
nous pouvons noter que la relation entre « autres
changements » et activités innovatrices ou entreprises
innovantes est plus prononcée pour les entreprises de
l’industrie manufacturière que pour celles des services.
Les résultats relatifs au secteur d’activité de l’entreprise
ne peuvent qu’être interprétés en terme de tendance.
Néanmoins, on note que contrairement aux activités
innovatrices les entreprises du secteur des services ont
tendance à avoir mis en oeuvre davantage «d’autres
changements» que les entreprises de l’industrie
manufacturière (cf. graphique 2).
Tableau 2: Résultats des liaisons selon le phi
Innovation de produit
Innovation de procédé
Innovation en cours
Innovation abandonnée
Changement organisationnel
Changement esthétique
Entreprises innovantes
Innovation sur le marché
Activités innovatrices
Cahier innovation du Statec n° 97
Total
0.245
0.241
0.244
0.083
0.944
0.343
0.292
0.199
0.323
Industrie
0.310
0.286
0.310
0.188
1.000
0.378
0.418
0.275
0.456
Autres changements
Services
0.227
0.231
0.220
0.042
0.920
0.325
0.252
0.178
0.279
57
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
Graphique 2: Proportions des entreprises ayant des autres changements selon le secteur d’activité
En %
100
90
80.2
80
70
65.2
60
50
40
30
20
10
0
Industrie
Services
Source: CEPS/Instead, STATEC, enquête CIS3
2.3 Entreprises innovantes
Au cours de la période 1998-2000, 44.7% des entreprises
du Luxembourg sont innovantes.
L’innovation de produit, de procédé, sur le marché sont
des concepts qui permettent de définir une entreprise
innovante. Il est donc naturel que les liaisons soient
fortes entre ces différents concepts. En revanche,
l’innovation en cours n’intervient pas dans la définition
d’une entreprise innovante, pourtant d’après le tableau 3
ci-dessus, on constate que la relation entre ces deux
concepts de l’innovation est de 0.611.A présent si l’on
distingue, par secteur d’activité, les liaisons entre les
entreprises innovantes et les différentes concepts, on
note que globalement les liens sont plus importants pour
les entreprises de l’industrie manufacturière que pour
celles des services. En effet, seuls les résultats mesurant
la liaison entre entreprises innovantes et innovation de
produit, innovation abandonnée ou innovation de marché
sont moins forts pour les entreprises manufacturières que
pour les entreprises du secteur des services.
Il n’existe pas de relations statistiquement avérées entre
le secteur d’activité, la taille de l’entreprise et le fait que
cette dernière soit innovante.
Tableau 3: Résultats des liaisons selon le phi
Innovation de produit
Innovation de procédé
Innovation en cours
Innovation abandonnée
Changement organisationnel
Changement esthétique
Autres changement
Innovation sur le marché
Activités innovatrices
58
Total
0.818
0.687
0.611
0.301
0.302
0.274
0.292
0.544
0.930
Industrie
0.783
0.689
0.611
0.271
0.418
0.417
0.418
0.512
0.954
Entreprises innovantes
Services
0.834
0.683
0.615
0.313
0.263
0.237
0.252
0.557
0.922
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
3. Annexe: questionnaire CIS3
Centre d’Etudes de Population de Pauvreté
et de Politiques Socio-Economiques
SERVICE CENTRAL DE LA STATISTIQUE
ET DES ETUDES ECONOMIQUES
Troisième Enquête Innovation
(CIS III)
ENQUETE COMMUNAUTAIRE
N°
NACE
C.P
La troisième enquête innovation
Cette enquête a pour but de collecter des informations concernant des produits et des procédés qui sont nouveaux ou ont été significativement
améliorés dans les industries manufacturières et les services pour la période 1998-2000. Afin de pouvoir comparer les entreprises innovatrices et les
non innovatrices, nous demandons aux entreprises de répondre à toutes les questions, sauf indication contraire.
Cette enquête est effectuée avec le concours du STATEC, selon une méthodologie commune appliquée par les 15 Etats membres sous l'égide de la
Commission européenne.
Cahier innovation du Statec n° 97
59
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
Définitions, compléments d’information, exemples d’innovations
☺
Sur la page de gauche vous trouverez les définitions, compléments
d’information et exemples d’innovation pour vous guider dans la saisie du
questionnaire. Un astérisque placé à droite d’un mot de la page de droite vous
renvoie à l’une de ces informations complémentaires.
Ces éléments d’information sur la page de gauche sont référencés par le
numéro de la question à laquelle ils se rapportent.
- Entreprise (ref 0.1):
Une entreprise est une entité avec une personnalité juridique. Une entreprise réalise une ou plusieurs activités
dans un ou plusieurs endroits.
- Groupe d’entreprises (ref 0.1):
Des entreprises font partie d’un même groupe si elles ont le même actionnaire principal.
60
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
INFORMATION GENERALE CONCERNANT L’ENTREPRISE
0.1
Votre entreprise* fait-elle partie d’un groupe d’entreprises *?
" =>Dans quel pays se trouve le siège du groupe d’entreprises?
"
Oui
Non
0.2
______________________________
Un des changements majeurs ci-après s’est-il produit dans votre entreprise entre 1998 et
2000?
Oui
Non
Votre entreprise s’est établie
"
"
Le chiffre d’affaires s’est accru de 10 % ou plus suite à la fusion avec une
autre entreprise ou une partie d’une autre entreprise
"
"
Le chiffre d’affaires a diminué de 10 % ou plus suite à la vente ou à la fermeture d’une
partie de l’entreprise
"
"
0.3
Veuillez indiquer la durée moyenne de vie du produit principal (bien ou service) de votre
entreprise avant qu’il ne soit remplacé ou considérablement modifié:
Moins d’un an
"
0.4
1-3 ans
"
4-6 ans
7-9 ans
"
"
Plus de 9 ans
Impossible de répondre
"
"
Quel est le marché principal de votre entreprise (Veuillez cocher la case la plus appropriée)
National
Grande-Région (à une distance de 50 km dans les pays limitrophes)
International (à plus de 50 km)
Cahier innovation du Statec n° 97
"
"
"
61
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
-
Diplômés de l’enseignement supérieur (ref 0.8.2):
Les diplômés de l’enseignement supérieur sont des personnes qui ont acquis une des formations suivantes,
postérieure à un diplôme de fin d’études secondaires. ( ex: diplôme de fin d'études secondaires, baccalauréat,
certificat de l'enseignement secondaire supérieur, Abitur…)
Ces formations sont les suivantes:
- cycles courts de l’enseignement supérieur, BTS, DUT…
- graduats,
- diplômes universitaires,
- écoles supérieures.
62
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
INFORMATION ECONOMIQUE GENERALE SUR L’ENTREPRISE
(Seules les unités localisées au Grand Duché de Luxembourg sont concernées)
luf "
Veuillez indiquer l’unité monétaire utilisée
1
euros "
0.5 Chiffre d’affaires total des ventes
de biens et services. Y compris les
exportations et les taxes, hors TVA .
En 1998
En 2000
0.6 Exportation de biens et services
En 1998
En 2000
0.7 Investissements bruts dans les
2
biens d’équipement , hors TVA
En 1998
En 2000
0.8 Nombre de personnes employées3
0.8.1 Nombre total
personnes employées
de
5
En 1998
En 2000
Variation attendue pour 2002
Pas de Variation
Réduction
Augmentation
"
"
"
=
%
Parmi lesquelles
Variation attendue pour 2002
En 2000
0.8.2 Total des diplômés
l’enseignement supérieur *
de
Pas de Variation
Réduction
Augmentation
"
"
"
=
%
En 2000
0.8.3 dont: nombre de femmes
diplômées
de
l’enseignement
supérieur
*
1 Pour les institutions
de crédit: intérêts recevables et revenus similaires; pour les services d’assurances: primes brutes écrites.
2
3
Acquisition de machines et d’équipements, de bâtiments et de terrains.
Moyenne annuelle. Si non disponible, le nombre de personnes employées à la fin de l’année peut être utilisé.
Cahier innovation du Statec n° 97
63
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
-
Innovation
Par innovation, on entend l’introduction sur le marché d’un produit (bien ou service) qui est nouveau ou
considérablement amélioré, ou la mise en œuvre dans votre entreprise d’un procédé qui est nouveau ou
considérablement amélioré. L’innovation est le résultat d’un nouveau développement technologique, de
nouvelles combinaisons de technologies existantes ou de l’utilisation d’autres connaissances acquises par votre
entreprise.
- Par innovation de produits (ref 1), on entend un bien ou un service qui est nouveau ou considérablement
amélioré par rapport à ses caractéristiques fondamentales, ou ses spécifications techniques, ses logiciels
intégrés ou d’autres composants immatériels, son utilisation prévue ou sa facilité d’utilisation.
L’innovation doit être nouvelle dans votre entreprise; elle ne doit pas nécessairement être nouvelle sur le
marché. Peu importe si l’innovation a été développée par votre entreprise ou par une autre entreprise. Des
changements de nature esthétique et la vente d’innovations qui sont entièrement produites et développées par
d’autres entreprises, ne doivent pas être pris en compte.
Exemples d'innovation de produits (ref 1)
- produits nouveaux pour le marché et issus d'une technologie nouvelle (nouveaux médicaments dans la
pharmacie) ou reposant sur une association nouvelle de technologies existantes;
- produits nouveaux pour l'entreprise: reprise de produits déjà fabriqués par des concurrents;
- changement dans les matériaux utilisés: nouvelles fibres pour les vêtements ...;
- nette amélioration des caractéristiques techniques: ex. rendement des moteurs, y compris pour
l'environnement et les économies d'énergie ...;
- incorporation de nouveaux usages: l'électronique pour la conduite assistée, les systèmes de radioguidage ...
- ajout de services associés: garantie à vie, maintenance à distance ... .
Cas exclus: productions saisonnières, changements de conditionnement ou esthétiques (notamment
adaptation à la mode).
64
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
1. INNOVATION DE PRODUITS *
1.1
Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle mis sur le marché des produits (biens ou
services) qui sont nouveaux ou considérablement améliorés pour votre entreprise?
Oui
" =>
Non
Qui a développé ces produits? (Veuillez cocher la case appropriée)
Principalement votre entreprise ou votre groupe d’entreprises
Votre entreprise en collaboration avec d’autres entreprises ou institutions
Principalement d’autres entreprises ou institutions
"
"
"
" => passez au chapitre 2.
1.2
Veuillez donner une courte description de la nouveauté ou de l’amélioration de votre
innovation de produit (bien ou service) la plus importante.
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
1.3
Veuillez estimer la répartition de votre chiffre d’affaires4 de 2000 parmi:
-
Des produits (biens ou services) nouveaux ou considérablement améliorés
introduits entre 1998 et 2000
%
-
Des produits (biens ou services) qui n’ont pas changé ou des produits
(biens ou services) qui n’ont été changés que marginalement entre 1998
et 20005
%
Chiffre d’affaires total en 2000
1 0 0
%
1.4
Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle mis sur le marché des produits (biens ou
services) nouveaux ou considérablement améliorés qui ne sont pas seulement nouveaux pour
votre entreprise mais qui sont aussi nouveaux pour le marché de votre entreprise?
Oui
" =>
Non
Veuillez estimer la contribution de ces produits au chiffre d’affaires total en
2000:
%
"
4
Pour les institutions de crédit: intérêts recevables et revenus similaires; pour les services d’assurances: primes brutes écrites
5
Les produits qui sont entièrement développés et produits par d’autres sont à ajouter ici.
Cahier innovation du Statec n° 97
65
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
- Par innovation de procédés (ref 2), on entend toute technologie de production qui est nouvelle ou
considérablement améliorée, et toute méthode d’offre de services et de livraison de produits qui est nouvelle ou
considérablement améliorée. Le résultat doit être significatif par rapport au niveau de production, à la qualité
des produits (biens / services) ou par rapport aux coûts de production ou de livraison.
L’innovation doit être nouvelle dans votre entreprise; il n’est pas nécessaire que votre entreprise soit la
première à introduire ce procédé. Peu importe si c’est votre entreprise ou une autre entreprise qui a développé
le procédé. Des changements purement organisationnels ou des changements dans la gestion ne doivent pas
être considérés.
Exemples d'innovation de procédés (ref 2)
- nouveaux procédés de fabrication dans la chimie, la mécanique, ...;
- nouveaux procédés de mesure des nuisances, de la pollution (respect des réglementations
environnementales...);
- introduction de nouveaux procédés à l'occasion de la mise en production d'un nouveau produit;
- systèmes d'information ou de gestion (les ERP, assurer la logistique ...);
- introduction de programmes de simulation ou d'optimisation;
- usage de l'E-commerce (passation / réception de commandes en ligne, la seule création d'un site
d'information n'est pas considérée comme de l'innovation).
66
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
-
2. INNOVATION DE PROCEDES *
2.1.
Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle introduit des procédés de production qui
sont nouveaux ou considérablement améliorés, y compris les méthodes d’offres des services et
de livraison des produits?
Oui
" =>
Qui a développé ces procédés? (Veuillez cocher la case appropriée)
Principalement votre entreprise ou votre groupe d’entreprises
Votre entreprise en collaboration avec d’autres entreprises ou institutions
Principalement d’autres entreprises ou institutions
Non
" =>
passez au chapitre 3.
2.2
Veuillez donner une courte description de la nouveauté ou de l’amélioration considérable, de
votre innovation de procédé la plus importante.
"
"
"
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
Cahier innovation du Statec n° 97
67
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
3. Activités d’innovation en cours ou abandonnées
3.1
3.2
☺
68
A la fin de l’année 2000, y avait-il dans votre entreprise des activités en cours, pour développer
ou introduire des produits (biens ou services) ou des procédés nouveaux ou considérablement
améliorés, y compris les activités de R&D?
Oui
"
Non
"
Dans la période 1998-2000, avez-vous abandonné des activités pour développer ou
introduire des produits (biens ou services) ou des procédés nouveaux ou considérablement
améliorés, y compris les activités de R&D?
Oui
"
Non
"
Les entreprises qui n’ont pas eu d’activité d’innovation récente (i.e. qui ont
répondu NON à chacune des questions 1.1, 2.1, 3.1, 3.2) doivent passer
maintenant à la question 10.1b
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
Détail des types d’activités d’innovation
-
Recherche interne & développement expérimental (R&D) (ref 4.1.1)
Tout travail créatif réalisé dans votre entreprise de façon systématique pour augmenter le stock de
connaissances, et l’utilisation de ce stock afin de développer de nouvelles applications telles que des produits
(biens / services) nouveaux ou considérablement améliorés et des procédés (y compris la recherche en
logiciels)
-
Acquisition de R&D (R&D externe) (ref 4.1.2)
Les mêmes activités que ci-dessus, mais réalisées par d’autres entreprises (y compris d’autres
entreprises dans votre groupe d’entreprises) ou par d’autres organismes de recherche publics ou
privés.
-
Acquisition de machines et d’équipements (ref 4.1.3)
Machines modernes, ordinateurs spécialement achetés pour réaliser des produits (biens / services) et/ou
procédés qui sont nouveaux ou considérablement améliorés.
-
Acquisition d’autres connaissances externes (ref 4.1.4)
Achat de droits d’utilisation d’inventions brevetées et non brevetées, de licences, de savoir-faire, de marques,
de logiciels et d’autres types de connaissances, à l’extérieur de l’entreprise, afin de les utiliser dans les
innovations de votre entreprise.
-
Formation (ref 4.1.5)
Formation interne ou externe de votre personnel, visant directement au développement et/ou à l’introduction
d’innovations.
-
Introduction sur le marché d’innovations (ref 4.1.6)
Activités marketing internes et externes visant à l’introduction sur le marché de produits (bien/services) de votre
entreprise qui sont nouveaux ou considérablement améliorés (inclure la prospection préliminaire sur le marché,
les tests de marché et la publicité de lancement; mais exclure la construction de réseaux de distribution de ces
innovations).
-
Design, autres préparations pour la production et la livraison (ref 4.1.7)
Procédures et préparations techniques pour réaliser l’introduction de produits (biens/services) et de
procédés non couverts ailleurs.
Cahier innovation du Statec n° 97
69
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
4. DEPENSES DES ACTIVITES D’INNOVATION EN 2000
4.1
Votre entreprise a-t-elle connu les activités d’innovation suivantes en 2000?
Veuillez indiquer si les activités d’innovation suivantes ont été réalisées par votre entreprise en 2000, soit en introduisant
des produits (biens/services) nouveaux ou considérablement améliorés, soit en implémentant des procédés basés sur les
sciences, la technologie ou d’autres domaines de connaissance. Veuillez ensuite donner une estimation des dépenses
correspondantes en 2000, y compris les activités d’innovation qui sont encore en cours ou qui ont été abandonnées.
Cocher « NON » pour toute activité qui n’a pas été réalisée en 2000.
luf "
Veuillez indiquer l’unité monétaire utilisée
OUI
NON
"
"
4.1.2 Acquisition de R&D *
(R&D externe)
"
"
4.1.3 Acquisition de machines et d’équipement *
"
"
4.1.4 Acquisition d’autres connaissances
externes *
"
"
4.1.5 Formation *
"
"
4.1.6 Introduction sur le
marché d’innovations *
"
"
4.1.7 Design, autres préparations
pour la production et la livraison *
"
"
4.1.1 Recherche interne &
développement expérimental (R&D) *
euros "
Si oui
Veuillez estimer les dépenses
d’innovation en 2000, y compris
celles relatives au personnel et à
l’investissement
(hors
amortissement)
}
Dépenses totales d’innovation en 2000
70
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
-
Chercheurs (ref 5.1)
- les scientifiques et ingénieurs travaillant à la conception ou à la création de connaissances, de produits,
de méthodes ou de systèmes nouveaux;
- les administratifs de haut niveau ayant des responsabilités d’animation des équipes de chercheurs.
- Personnel de R&D (ref 5.1 et 5.3A)
Les chercheurs et le personnel assurant le soutien technique ou administratif des travaux de recherche,
tels que:
- les techniciens;
- le personnel administratif et de gestion;
- le personnel informatique.
(exclure le personnel de sécurité, entretien, nettoyage)
Les chercheurs et personnels de R&D doivent être comptabilisés en équivalent temps plein, c’est-à-dire en
proportion d’un emploi à temps plein dans les activités de R&D.
- Dépenses internes de R&D
Les dépenses de personnel de R&D comprennent l'ensemble des salaires et traitements des
effectifs de R&D ainsi que la totalité des charges (sociales et fiscales) qui leur sont liées. Les coûts
salariaux des catégories de personnel qui ne sont pas considérés comme faisant partie des effectifs
de R&D (personnel de sécurité et d'entretien, par exemple) doivent être exclus de cette rubrique et
comptabilisés avec les autres dépenses courantes.
- Les autres dépenses courantes prennent en compte les autres dépenses liées à la réalisation des
travaux internes de R&D en dehors des dépenses en capital. Il s’agit d’achats de petit matériel et
outillage, de matières premières, de produits consommables, ainsi que des frais administratifs et des
dépenses supportées au titre des services, y compris les honoraires pour essais et études.
Les dépenses en capital correspondent aux dépenses annuelles brutes afférentes aux éléments du
capital fixe utilisés pour les activités de R&D menées par l'entreprise. Elles comprennent:
- les achats de terrain, les dépenses engagées pour la construction ou l'achat de bâtiments, y compris
les dépenses occasionnées par d'importants travaux d'amélioration, de modification ou de réparation;
- les achats d'instruments et équipements (gros matériel et équipements lourds utilisés pour les
travaux de R&D).
Cahier innovation du Statec n° 97
71
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
5. RECHERCHE INTERNE ET DEVELOPPEMENT EXPERIMENTAL
(R&D)
☺
5.1
Si vous avez des activités R&D (réponse oui à la question 4.1.1 ou 4.1.2),
veuillez répondre aux questions suivantes; sinon passez à la question 6.
Combien de personnes dans votre entreprise ont participé à des activités de R&D internes en
2000?
(y compris les personnes internes et externes à votre département de R&D)
Personnel de R&D * (en équivalent temps plein ):
Dont nombre de chercheurs * (en équivalent temps plein ):
5.2
De quelle façon votre entreprise était-elle engagée dans la R&D entre 1998 et 2000?
Continuellement
Occasionnellement
5.3
"
"
Détail des dépenses de R&D en 2000
Veuillez indiquer l’unité monétaire utilisée
5.3.A
luf
"
euros
"
Dépenses de R&D internes à votre entreprise en 2000 (cf 4.1.1)
Dépenses de salaires des personnels de R&D *
Autres dépenses courantes internes de R&D *
Dépenses en capital propre liées à la R&D *
Total des dépenses intérieures de R&D * 2
2
le total de ces dépenses correspond au total de la question 4.1.1 Recherche interne & développement expérimental (R&D)
72
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
-
Etablissements d’enseignement supérieur luxembourgeois (ref 5.4 et 5.5)
-
Centre Universitaire de Luxembourg;
Institut Supérieur de Technologie de Luxembourg;
Institut Supérieur d’Etudes et de Recherches Pédagogiques;
Institut d’Etudes Educatives et Sociales;
-
Centres de Recherche Publics (ref 5.4 et 5.5)
- Centre de Recherche Public Gabriel Lippmann;
- Centre de Recherche Public Henri Tudor;
- Centre de Recherche Public Santé;
Cahier innovation du Statec n° 97
73
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
5.3.B
Dépenses extérieures de R&D en 2000: sous-traitance de R&D (cf 4.1.2)
Dépenses hors taxes effectuées en 2000 pour des travaux de R&D exécutés pour le compte de votre entreprise par:
OUI
luf "
NON
Etablissements d’enseignement supérieur
luxembourgeois *
"
"
Organismes publics luxembourgeois dont les CRPs *
"
"
Instituts luxembourgeois de recherche privés sans but
lucratif et fondations
"
"
Entreprises implantées sur le territoire luxembourgeois
appartenant à votre groupe
"
"
Entreprises implantées sur le territoire luxembourgeois
appartenant à un autre groupe
"
"
Entreprises implantées à l’étranger appartenant à votre
groupe
"
"
Entreprises implantées à l’étranger appartenant à un
autre groupe
"
"
Veuillez indiquer l’unité monétaire utilisée
Autres organismes implantés à l’étranger
"
euros
"
"
Total des dépenses extérieures de R&D3
5.4 Ressources externes de la R&D
Ressources externes consacrées à la R&D en 2000 provenant de:
OUI
NON
Etablissements d’enseignement supérieur
luxembourgeois *
"
"
Organismes publics luxembourgeois dont les CRPs *
Si oui lesquels: ______________________________
"
"
Instituts de recherche privés sans but lucratif et
fondations luxembourgeois
"
"
Entreprises implantées sur le territoire luxembourgeois
appartenant à votre groupe
"
"
Entreprises implantées sur le territoire luxembourgeois
appartenant à un autre groupe
"
"
Entreprises implantées à l’étranger appartenant à votre
groupe
"
"
Entreprises implantées à l’étranger appartenant à un
autre groupe
"
"
Programmes de l’Union Européenne (dont programmes
cadres)
"
"
Autres organismes implantés à l’étranger
"
"
Total des ressources extérieures de R&D
3
le total de ces dépenses correspond au total ci-dessus Acquisition de R&D (R&D externe) 4.1.2
74
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
6. LES EFFETS DE L’INNOVATION ENTRE 1998 ET 2000
L’activité d’innovation peut avoir différents effets sur votre entreprise. Pour les diverses alternatives, veuillez indiquer le
degré d’impact, à la fin de l’année 2000, des innovation mises en œuvre par votre entreprise dans la période 1998-2000.
Degré de l’impact
Effets sur les
produits
Effets sur les
procédés
Autres effets
Extension de la gamme de produits
Elevé
Moyen
Faible
Pas concerné
"
"
"
"
Augmentation des marchés ou plus
grandes parts de marché
"
"
"
"
Amélioration de la qualité des biens ou
des services
"
"
"
"
Meilleure flexibilité de la production
"
"
"
"
Augmentation des capacités de
production
"
"
"
"
Réduction du coût de la main-d’œuvre
par unité produite
"
"
"
"
Diminution de la quantité de matériaux
et d’énergie par unité produite
"
"
"
"
Réduction des nuisances
environnementales ou amélioration des
aspects santé et sécurité
"
"
"
"
Respect des règles et des standards
"
"
"
"
Par support financier (ref 7.1 et 7.2), on entend les bourses et les prêts, y compris les subventions ou les
garanties de prêts. Les paiements ordinaires résultant des commandes de clients publics sont à exclure.
-
Cahier innovation du Statec n° 97
75
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
7. SUPPORT FINANCIER PUBLIC POUR L’INNOVATION
7.1
Votre entreprise a-t-elle reçu des aides financières * publiques pour des activités d’innovation
dans la période 1998-2000?
Oui
Non
Des autorités locales
"
"
De l’Etat (y inclus les institutions qui travaillent
pour le gouvernement )
"
"
De l’Union Européenne
"
"
7.2.
ième
Oui
"
Non
"
76
ième
Votre entreprise a-t-elle reçu un support financier * du 4
(1994-1998), ou 5
Programme Cadre pour la R&D de l’Union Européenne? (cf 5.5)
(1998-2000)
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
Par coopération en matière d’innovation (ref 8.1), on entend une participation active dans des projets de
R&D communs ou d’autres projets d’innovation avec d’autres organisations (soit d’autres entreprises, soit des
organismes non-commerciaux). Il n’est pas nécessaire que les deux partenaires tirent des bénéfices
commerciaux de ce projet commun. La sous-traitance de ce travail, sans collaboration active, n’est pas
considérée comme une coopération.
-
-
EU (ref 8.2):
Pays de l’Union Européenne: Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, GrandeBretagne, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, et la Suède.
-
EFTA (ref 8.2):
Pays de l’EFTA: Islande, Liechtenstein, Norvège, Suisse.
-
EU candidats (ref 8.2):
Pays candidats de l’UE: Bulgarie, Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Roumanie,
République Slovaque, République Slovène, République Tchèque, et la Turquie.
Cahier innovation du Statec n° 97
77
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
8. COOPERATION ET INNOVATION DANS LA PERIODE 1998-2000
8.1
Votre entreprise a-t-elle passé des accords de coopération * concernant des activités
d’innovation avec d’autres entreprises ou des institutions entre 1998 et 2000?
Oui
Non
8.2
"
"
=> passez à la question 9
Veuillez indiquer le type d’organisation et de localisation
( Plusieurs réponses sont possibles)
Types de partenaires
National
EU* et
EFTA*
candidats*
EtatsUnis
Japon
Autres
Autres entreprises dans votre groupe
d’entreprises
"
"
"
"
"
"
Fournisseurs d’équipements, de matériels, de
composants ou logiciels
"
"
"
"
"
"
Clients
"
"
"
"
"
"
Concurrents et autres firmes du même secteur
d’activité
"
"
"
"
"
"
"
Laboratoires de recherche privés / entreprises R&D "
"
"
"
"
"
"
"
"
"
"
Universités ou autres instituts de l’enseignement
supérieur
"
"
"
"
"
"
Gouvernement ou institutions de recherche
privées sans but lucratif
"
"
"
"
"
"
Consultants, conseillers
EU-
8.3 Veuillez indiquer l’importance de la participation de vos partenaires
Types de partenaires
Elevée
Moyenne
Faible
Pas concerné
Autres entreprises de votre groupe
"
"
"
"
Fournisseurs d’équipements, de matériels, de logiciels
"
"
"
"
Clients, ou consommateurs
"
"
"
"
Concurrents et autres firmes du même secteur d’activité
"
"
"
"
Consultants, conseillers
"
"
"
"
Laboratoires de recherche privés / entreprises R&D
"
"
"
"
Universités ou autres instituts de l’enseignement supérieur
"
"
"
"
Gouvernement ou institutions de recherche privées sans
but lucratif
"
"
"
"
78
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
9. SOURCES D’INFORMATION de l’INNOVATION DANS LA
PERIODE 1998-2000
On considère les sources principales d’information requises pour susciter de nouveaux projets d’innovation ou pour aider
à la mise en place des projets existants.
(Veuillez indiquer le degré d’importance des diverses sources d’information.)
Degré d’importance de l’information
utilisée
SOURCES D’INFORMATION
Sources internes
Sources de
marché
Elevée
Moyenne
Faible
Pas utilisée
Votre entreprise
"
"
"
"
Autres entreprises de votre groupe
"
"
"
"
Fournisseurs d’équipements, de
matériels, de composants, de
logiciels
"
"
"
"
"
"
"
"
"
"
"
"
Universités ou autres instituts de
l’enseignement supérieur
"
"
"
"
Gouvernement ou des institutions de
recherche privées sans but lucratif
"
"
"
"
Conférences professionnelles,
réunions, publications
Foires, expositions
"
"
"
"
"
"
"
"
Clients
Concurrents et autres firmes du
même secteur d’activité
Sources
institutionnelles
Autres sources
10. OBSTACLES AUX ACTIVITES D’INNOVATION
10.1a. Dans la période 1998-2000, votre activité d’innovation a-t-elle été:
#
considérablement retardée?
Oui
"
Non
"
#
dans l’impossibilité d’être lancée?
Oui
"
Non
"
#
rendue difficile par d’autres problèmes
considérables?
Oui
"
Non
"
☺
Veuillez passer à la question 10.2
Cahier innovation du Statec n° 97
79
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
Retour des entreprises qui n’ont pas eu d’activité d’innovation récente
(i.e. qui ont répondu NON à chacune des questions 1.1, 2.1, 3.1, 3.2)
☺
Absence d’activité d’innovation
10.1b. Dans la période 1998-2000, est-ce que les raisons suivantes ont été importantes pour votre
entreprise pour ne pas avoir eu d’activité d’innovation:
#
pas nécessaire à cause des innovations précédentes?
Oui
"
Non
"
#
pas nécessaire à cause des conditions de marché?
Oui
"
Non
"
#
existence de facteurs empêchant l’innovation?
Oui
"
Non
"
Obstacles aux activités d’innovation
10.2 Importance des obstacles à l'innovation rencontrés par votre entreprise entre 1998 et 2000
(Plusieurs réponses sont possibles)
Degré d’importance
Elevé
Moyen
Faible
"
"
"
"
"
"
"
"
"
"
"
"
Manque d’information sur la technologie
"
"
"
"
"
"
"
"
"
"
"
"
Manque d’information sur le marché
"
"
"
"
Manque de flexibilité des règles et des standards
"
"
"
"
Manque de réceptivité des clients à ces
nouveaux biens ou services
"
"
"
"
Risques économiques perçus comme excessifs
Facteurs
Coûts d’innovation trop élevés
Manque de sources de financement appropriées
Facteurs
Rigidités organisationnelles au sein de
l’entreprise
Manque de personnel qualifié
Autres
80
Pas concerné
Cahier du Statec n° 97
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
11. BREVETS ET AUTRES METHODES DE PROTECTION
11.1a Dans la période 1998-2000, votre entreprise (ou votre groupe d’entreprises) a-t-elle introduit au
moins une demande de brevets afin de protéger les inventions ou les innovations
qu’elle a développé?
Total
(Biens/Services/
Procédés)
Oui
" =>
Non
"
Dont:
Biens/Services
Veuillez indiquer le nombre
de demandes de brevets8
11.1b Votre entreprise (ou votre groupe d’entreprises) avait-elle des brevets déposés à la fin de
l’année 2000, pour protéger des inventions ou des innovations qu’elle avait développé?
Total
(Biens/Services/
Procédés)
Oui
" =>
Veuillez indiquer le nombre
de brevets validés
Non
Dont:
Biens/Services
8
"
11.2 Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle utilisé une des méthodes suivantes pour
protéger des inventions ou des innovations développées par votre entreprise?
(plusieurs réponses sont possibles)
Méthodes formelles
Méthodes stratégiques
8
Oui
Non
Enregistrement de dessins, modèles
(Registration of design patterns)
"
"
Marques (Trademark)
"
"
Droits d’auteurs (Copyright)
"
"
Secret
"
"
Complexité du design
"
"
Avance de temps sur les concurrents
"
"
Demandes de brevets/brevets déposés pour la même invention auprès de différents bureaux de brevets sont considérées comme une seule
demande/un seul brevet déposé
Cahier innovation du Statec n° 97
81
4. Mesures de l'innovation et illustrations empiriques
12. AUTRES CHANGEMENTS STRATÉGIQUES ET
ORGANISATIONNELS IMPORTANTS DANS VOTRE ENTREPRISE
Jusqu’ici l’enquête ne concernait que les produits (biens et services) et procédés qui sont nouveaux ou considérablement
améliorés. Cette dernière question concerne d’autres améliorations créatives qui ont été réalisées par votre entreprise.
12.1 Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle réalisé une des activités suivantes:
Stratégie
Gestion
Organisation
Marketing
Changements
esthétiques (ou d’autres
changements subjectifs)
82
Oui
Non
Mise en œuvre par votre entreprise, de stratégies
nouvelles ou considérablement modifiées
"
"
Mise en œuvre dans votre entreprise, de
techniques de gestion améliorées
"
"
Mise en place de structures organisationnelles
nouvelles ou considérablement changées
"
"
Modification importante des concepts/stratégies
de marketing de votre entreprise
"
"
"
"
Modifications considérables dans l’apparence
esthétique ou dans le design, ou tout autre
changement subjectif dans au moins un de vos
produits.
Cahier du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
5. The Third Community Innovation Survey in
Luxembourg
Description of the survey and main descriptive
findings
Uwe WARNER, CEPS/Instead
Cahier innovation du Statec n° 97
83
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
The Third Community Innovation Survey in
Luxembourg
Description of the survey and main descriptive
findings
Table of contents
1. Introduction
85
2. The Community Innovation Surveys (CIS)
85
3. The third Community Innovation Survey (CIS3)
87
3.1 The questionnaire
87
3.2 The sample
88
3.2.1 The target population
88
3.2.2 Sampling method
88
3.3 Unit non-responses
89
3.4 Item non-responses
90
3.5 Imputation of missing data
91
3.5.1 Data editing and cleaning
94
3.6 Weighting
94
3.7 Definition of innovation and corresponding measurement in CIS3
95
3.7.1 The definitions of innovation
95
3.7.2 The measurement of innovation in CIS3 carried out in Luxembourg
96
3.7.3 Innovation measured in Luxembourg by CIS3
97
4. The main descriptive figures from CIS3 in Luxembourg
99
5. Some cross-country comparisons using CIS3 data
111
6. Conclusion and “lessons learned”
117
7. References
121
Annex
124
84
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
The Third Community Innovation Survey in
Luxembourg
Description of the survey and main descriptive
findings
1. Introduction
The first chapter presents the Community Innovation
Surveys (CIS). Objectives and progress from the first to the
third study are summarized.
The second chapter is about the recent interviews of the
third Community Innovation survey (CIS3). We present the
questionnaire, the instructions for interviewers and
respondents, the sample design, the unit non-response,
the item non-response, the imputation methods used to
replace missing data and the weighting of the survey data.
The third chapter summarizes the definitions used in CIS3
and the measurement of innovation.
The fourth chapter is a description of main figures from
CIS3 in Luxembourg.
The fifth part is a cross-country comparison using CIS3
data from Luxembourg and the EU countries.
The last chapter summarizes the “lessons learned” from
CIS3 and the recent discussions related to the revision of
the OSLO-Manual.
Implementing a study like the third community innovation
survey (CIS3) requires the recourses of a team with many
competences in the field of empirical survey research and
data production.
Highly involved in the data collection were the
interviewers: Mrs. Adam, Mrs. Alie, Mrs. Baldauff, Mr.
Blau, Mrs. Bouvart, Mrs. Brevery, Mrs. Christiansen, Mrs.
Germeaux, Mrs. John, Mrs. Massard, Mrs. Marx, Mrs.
Reding, Mr. Schneider and Mrs. Sibenaler.
The fieldwork of CIS3 was organized and managed by
Michelle Beaufils. They also arranged the help desk and
the support to the respondents.
The data management and preparation of the files used
for the research was done by Vincent Dautel.
Last but not least, we acknowledge the help of Nico
Weydert, who gave us access to the STATEC files needed as
sampling frame and who draw the addresses for this
survey.
We conclude this paper with the lessons learned and some
ideas for further research.
2. The Community Innovation Surveys (CIS)
The Community Innovation Surveys (CIS) are coordinated
by the statistical office of the European Community
(EUROSTAT). The innovation surveys are carried out in all
1
member states of the European Community , the
2
candidate countries , Iceland and Norway. The surveys
were launched three times: The CIS1 in 1993, the CIS2 in
1997 and the CIS3 in 2001.
CIS1 gathered information for the years 1990-1992, CIS2
reports innovation during the years 1994-1996, and the
reference period of CIS3 was 1998-2000.
Interview years and reference periods of CIS
1990
CIS
reference period
1991
1992
Cahier innovation du Statec n° 97
CIS1
interviews
1993
1994
CIS2
reference period
1995
1996
CIS2
interviews
1997
1998
CIS3
reference period
1999
2000
CIS3
inteview
2001
85
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
The international harmonization of the fieldwork
instruments, the questionnaires and the instructions for
the respondents are based on the Oslo Manual published
by OECD and EUROSTAT (1997). The Oslo Manual was a
step forward: innovation is no longer just an appendix to
research “it was thought that simply funding research
would be enough to ensure innovation. … Now,
innovation is recognized as a complex, interactive
phenomenon that results from a mixture of knowledge
and market requirements.” (EUROSTAT 2001a, p. 164)
The CIS2 learned the lesson from its predecessor to
decrease the burden for respondents. The questionnaire
was shortened and the questions were made easier to be
answered. The questionnaire focus was on:
The CIS data collected comprise input as well as output
indicators of innovation and a various number of items
on the general situation of enterprises and on the firms’
strategies and conditions related to innovative activities.
The CIS2 gathered responses from about 33.700
manufacturing and service firms in the participating
countries. The EU average of the response rate was 57%,
the lowest being 24% and the most successful being over
90% (cf. Foyn 1999, p 7). In Luxembourg, 61.5% of the
contacted manufacturing enterprises answered the
questionnaire, and in the service sector we achieved a
response rate of 78.4% (a response rate of 69% for all
firms).
The political goal formulated at the European Council
Summit in Lisbon in March 2000 is to make the EU the
“most competitive and dynamic knowledge-based
economy in the word” (Communication from the
commission to the Council, the European Parliament, the
Economic and Social Committee and the Committee of
the Regions. Towards a European research area. Brussels,
18 January 2000). Monitoring the Community and the
national policies on innovation, science and technology
became the aim of CIS. The accurate measurement of
innovation activities at the enterprise level was and is
still the main focus of the scientific discussion.
The objective of CIS1 was to collect data on inputs and
outputs of innovation, of the innovation process across
most of the industries and across all EU member states.
About 40.000 enterprises answered the CIS1
questionnaires in Europe. The survey gathered
information on the following topics:
−
−
−
−
−
expenditures on innovation activities other than
R&D,
outcomes of incrementally and totally changed
products,
source and use of information for innovation,
technical collaboration and
hampering factors for innovative activities.
The main problem of CIS1 was the lack of harmonization
of the questionnaires and the restrictions of
standardization of variables. Cross-country comparison at
the EU level was limited.
The statistical experience made in CIS1 was the low
response rates in the participating countries (EU average
= 40.5%, min = 4%, max = 79%, Luxembourg response
rate = 79%).
−
−
−
−
general information about the observed firms,
impact of technological innovation and
innovative activities,
factors influencing the innovation process and
costs of innovation activities.
3
The CIS3 focuses on three main types of indicators:
−
−
−
resources dedicated to innovation,
process of innovative activities and
outcomes of innovation.
The data of CIS3 are not yet available for all participating
4
countries . In November 2002, CEPS/INSTEAD delivered
the micro-data to STATEC and EUROSTAT.
The CIS3 survey in Luxembourg reached a response rate
of 74% over all economic sectors. The lowest response
rate (67%) was from enterprises in the financial
intermediation sector; the highest (85%) in the sector of
electricity, water and gas supply and the enterprises of
research and development, engineering services, testing
and analysis.
Like for CIS2, the available data of CIS3 are also included
in the EUROSTAT data-base “NewCronos”
(http://europa.eu.int/newcronos/).
In Luxembourg the CIS data are provided by
CEPS/INSTEAD. CIS1 and CIS2 were integrated as a
special chapter into the general questionnaire of the
Luxembourg enterprise panel study (Etude Dynamique sur
les Entreprises Luxembourgeoises, EDEL). In addition to
the industry firms of EDEL the CIS2 had drawn a
supplementary sample on service sector firms. The CIS3
has been carried out as a “stand alone” survey.
__________
1
2
Austria, Belgium, Denmark, Finland, France, Germany, Greece, Ireland, Italy, Luxembourg, Netherlands, Portugal, Spain, Sweden and United Kingdom
Lithuania, Poland, Slovakia, Hungary, Estonia, Latvia, Czech Republic, Turkey, Bulgaria, Slovenia, Romania, Cyprus and Malta
3
Belgium, Denmark, Germany, Spain, France, Ireland, Italy, Luxembourg, Netherlands, Austria, Portugal, Finland, Sweden, United Kingdom, Iceland,
Lichtenstein, Norway
4
In October 2003 data were available for Belgium, Denmark, Germany, Greece, Spain, France, Italy, Luxembourg, Netherlands, Austria, Portugal, Finland,
Sweden, Iceland, Norway
86
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
3. The third Community Innovation Survey (CIS3)
In Luxembourg, the CIS3 was carried out by the
CEPS/INSTEAD in collaboration with STATEC. The grant
agreement with EUROSTAT was signed in December
1
2001 . The training of interviewers took place in January
2002. In spring 2002, the survey was in the field; in May
the fieldwork was finished. In summer 2002, we applied
the controls for data coding, the plausibility checks and
we finalized the data files for EUROSTAT. During this
period, we also imputed the missing data on most of the
variables and we calculated the weighting factors. In
November 2002, we delivered the data to STATEC.
3.1 The questionnaire
The questionnaire of CIS3 used in Luxembourg follows
the harmonized “blue print” of EUROSTAT, common to
the participating countries. In Luxembourg, we added
questions about the R&D expenditures of the firm.
The ‘general information about the enterprise’ and ‘basic
economic information on the enterprise’ was the first
chapter of the questionnaire.
The second chapter asked about ‘product innovation’.
The third chapter about ‘process innovation’ followed by
questions on ‘not yet completed or abandoned innovation
activities’.
The forth chapter was about the ‘innovation activities
and expenditures in 2000’.
The fifth chapter of the EUROSTAT “blue print”
questionnaire has only two questions about ‘intramural
research and experimental development (R&D). Here we
added a number of questions about the ‘external
expenditures for R&D in 2000’ and about the ‘external
resources of R&D)’.
The sixth chapter was on ‘effects of innovation during
1998-2000’.
The chapter seven asked about ‘Public funding of
innovation’.
The eighth chapter was dedicated to ‘innovation cooperation during the period 1998-2000’.
The questions of chapter nine were about the ‘sources of
information for innovation during the period 1998-2000’.
The chapter ten of the study was interested in the
‘hampered innovation activity’.
And in chapter eleven we asked about ‘patents and other
protection methods’.
The twelfth chapter of the questionnaire was on ‘other
important strategical and organizational changes in the
enterprise’.
The overall exercise allowed creating main indicators on
1. the resources dedicated to innovation activities,
including
- the research personnel
- the personnel with a university degree
- the expenditures for R&D
- the expenditures for innovation
2. the process of innovative activities, including
- the sources of innovation
- the effects of innovation
- the information sources for innovative activities
- the co-operation with partners
- the hampering factors for innovation activities
3. the outcomes of innovation
- the importance of innovation for the enterprise
- the importance of innovation for the firm’s market
- the share of turn-over for new products (goods and
services) of the enterprise
- the share of turn-over for new products for the
firm’s market
To minimize the response burden for the enterprise and
to increase the probability of participation, we carried
out the CIS3 (also CIS1 and CIS2) in face-to-face
interviews. An introductory letter about the study and its
objectives informed the selected enterprises. The first
contact was established by phone. To realize the
interviews, at least one personal visit of the interviewer
to the contact person was made, several visits were
possible. In case of not participating enterprises two
reminders with additional information was sent. Our
Center organized a hot-line by phone, fax and e-mail,
answering questions from the sampled firms, helping the
interviewers and encouraging by phone the enterprises
still hesitating to participate.
To increase the response rates we also prepared the
fieldwork instruments in French, German and English.
About 90% of the respondents used the French version of
the questionnaire; 5% answered the German and another
5% the English version.
__________
1
Grant agreement nr 2001.73200.014
Cahier innovation du Statec n° 97
87
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
For interviewing firms, our center can rely on a well
experienced staff of interviewers. Regularly they
carried out the Luxembourg panel study on firms and
other surveys at the enterprise level. The center trained
the interviewers on the particularities of CIS3. During
the training, the main focus was on how to identify
innovations in the firms.
To improve the quality of the answers, instruction was
given to the interviewers to contact the person most
likely to be well informed about the subject of CIS3,
which might be
−
−
−
−
−
the financial officer, or
the commercial officer, or
the human resources manager, or
the head of the office, or
the R&D manager.
3.2 The sample
The unit used was the enterprise as local economically
active unit by main activity. The statistical unit for CIS3
was the enterprises defined in the statistical business
register of STATEC. The register (Répertoire des
entreprises luxembourgoises) reported the situation in
st
Luxembourg as of January 1 , 2001.
− medium firms with 50 to 249 employees, and
− large firms with 250 and more employees.
3.2.1 The target population
In cases where the number of enterprises of the sampling
frame was less than 25 in the cell defined by size-class
and economic activity, we selected all eligible firms of
this stratum.
The target population covered:
− all manufacturing industries (NACE 15-37),
− the utility sector, electricity, gas and water supply
(NACE 40, 41),
− wholesale trade (NACE 51),
− transport, Storage and communication (NACE 60-64),
− financial intermediation (NACE 65-67),
− computer and related activities (NACE 72),
− research and development (NACE 73),
− architectural and engineering activities (NACE 74.2),
− technical testing and analysis (NACE 74.3).
For Luxembourg, we excluded the Mining and quarrying
industries (NACE 10-14) from the survey population. This
activity sector represents six firms; four small enterprises
(10-49 employees), one medium (50-99 employees) and
one with more than 100 employees. The target
population covers 99.5% of total population of
enterprises in Luxembourg.
For inclusion in the target population, the cut-off point
for size of an enterprise was ten employees at least.
3.2.2 Sampling method
The population of Luxembourg’s enterprises was
stratified by size-class and the economic sector of
1
main activity . The CIS3 in Luxembourg used three size
classes:
− small enterprises with ten to 49 employees, and
According to the size-class we sampled fractions of
− 33.3% of small firms
− 33.3% of medium enterprises, and
− 100% of the large firms.
By using the response rates of CIS2, broken down by
main economic activity, we increased the number of
selected enterprises in strata where the CIS2 had a low
response rate. The result was that we selected the total
stratum population for the small enterprises in NACE 72
(computer and related activities) and the medium size
firms in NACE 51 (wholesale trade).
For CIS3 the selection was randomized within each
stratum. Only random samples offer the significant
advantage that the order of magnitude of sampling errors
can be controlled at the sample design level and are
determined after the survey.
The CIS3 population of enterprises is a heterogeneous
one. The strategy of stratification had the aim to
minimize sampling errors in comparison to a nonstratified simple random sample and to increase the data
precision. A second advantage of stratification was to
make sure that there were enough observations for each
type of enterprises (defined by size and activity) in the
sample. The third point is that the inclusion probability of
the selected units in each stratum is known. Therefore
weighting is easier.
By using this method the universe was built of 343
manufacturing enterprises, 13 firms being active in the
sector of electricity, gas and water supply and 1061
enterprises of other service sectors. The sample covered
128 firms from the industrial sector, all 13 units of the
supply sector and 490 enterprises from the various
service activities.
__________
1
The greater countries also used the region to stratify the target population of CIS3
88
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
T.1: Proportional allocation by size-class and NACE
50 -249
10-49
main economic activity
sample (1/3)
universe
sample (1/3)
universe
230
10
226
214
199
80
3
60
4
71
10
76
72
67
80
3
20
4
85
2
43
73
87
19
4
8
3
29
2
43
25
29
19
4
7
3
28
1
2
7
26
28
1
2
7
26
2
1
0
1 026
403
324
161
67
manufacturing
electricity, gas and water supply
wholesale trade
transport, storage and communication
financial intermediation
computer and related activities
research and development
architectural and engineering activities
technical testing and analysis
total
250 +
universe
all sizes
sample (1/1) total universe
total sample
2
1
0
343
13
271
294
312
99
9
69
7
128
13
121
104
122
99
9
23
7
67
1 417
631
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
3.3 Unit non-responses
We made efforts to reduce the unit non-response by
adapting the fieldwork instruments to the situation in
Luxembourg. The survey was carried out by face-to-face
interviews. The questionnaire was prepared in three
languages and we tried to contact the most informed
person of an enterprise for answering our questions.
sample population as a whole (exclusion of no longer
operating enterprises or not found enterprises), a nonresponse analysis is needed. The experience from CIS 1
and CIS 2 showed that non-respondents might be biased
towards a certain type of enterprises.“ (cf. Annex IB of
the grant agreement) The CIS3 survey in Luxembourg
reached an over-all response rate of 70%. So we met
the criteria defined by EUROSTAT.
“If the non response exceeds 30% based on the ratio
between non responding and operating enterprises in the
T.2: Obtained responses by strata
main economic activity
50 -249
10-49
250 +
all sizes
sample (1/3)
response
sample (1/3)
response
sample (1/1)
response
total universe
total sample
71
10
76
72
67
80
3
20
4
403
52
8
48
45
36
54
1
17
4
265
29
2
43
25
29
19
4
7
3
161
21
2
35
18
21
18
1
6
1
123
28
1
2
7
26
22
1
1
6
20
2
1
0
67
2
0
128
13
121
104
122
99
9
23
7
631
95
11
84
69
77
72
4
23
5
440
manufacturing
electricity, gas and water supply
wholesale trade
transport, storage and communication
financial intermediation
computer and related activities
research and development
architectural and engineering activities
technical testing and analysis
total
52
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
T.3: Obtained response rates by strata
response rates
main economic activity
manufacturing
electricity, gas and water supply
wholesale trade
transport, storage and communication
financial intermediation
computer and related activities
research and development
architectural and engineering activities
technical testing and analysis
all
10-49
50 -249
250 +
all
0.73
0.80
0.63
0.63
0.54
0.68
0.33
0.85
1.00
0.66
0.72
1.00
0.81
0.72
0.72
0.95
0.25
0.86
0.33
0.76
0.79
1.00
0.50
0.86
0.77
0.74
0.85
0.69
0.66
0.63
0.73
0.44
1.00
0.71
0.70
1.00
0.78
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
Cahier innovation du Statec n° 97
89
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
After we had eliminated
from the sample, the response rates broken down by
main economic activity vary between 67% for the
financial sector and 85% in the supply sector. The table
“response rates by size-class” shows a very slightly lower
answering behavior for small firms.
− no longer operating enterprises and not found
enterprises and double registered (n= 34), and
− enterprises not belonging to the target population
(n=4)
T.4: Obtained response rates by main economic activity
contacted population
respondents
response rate
manufacturing
electricity, gas and water supply
wholesale trade
transport, storage and communication
financial intermediation
computer and related activities
research and development engineering services testing and analysis
127
13
114
95
115
91
38
95
11
84
69
77
72
32
0.75
0.85
0.74
0.72
0.67
0.79
0.84
all sector
593
440
0.74
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
T.5: Obtained response rates by size-class
sampled population
respondents
response rate
371
156
66
593
266
122
52
440
0.72
0.78
0.79
0.74
small
medium
large
all size-classes
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
3.4 Item non-responses
In CIS3 innovation expenditures are of main interest. The
degree of item-non-response on the expenditure
1
variables is important . Partial non-response for
intramural R&D is 25.9%, 33.8% in acquisition of R&D,
25.9% in acquisition of machinery and equipment, 40.2%
in acquisition of external knowledge and 38.6% in other
innovation expenditures. The item-non-response tends to
be higher for large firms and the banking sector.
In most of the strata, non-response on innovation
expenditures is lower than 40%. We gave particular
advice to our interviewer collecting additional
information on these items during the visits at the
enterprise.
T.6: Item non-response on expenditure variables
Engagement in …
intramural R&D
extramural R&D
acquisition of machinery
other external knowledge
training
market introduction of innovation
design, other preparation
Firms ticked ‘NO’ (n)
133
187
83
157
72
167
160
Innovation expenditures nonresponse (%)
Firms ticked ‘YES’ (n) Expenditure in …
112
58
162
87
173
77
85
intramural R&D
extramural R&D
acquisition of machinery
other external knowledge
training, market introduction and other preparation
25.9
33.8
25.9
40.2
38.6
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
__________
1
We had re-contacted the main actors of innovation to increase the item-response rate for the expenditure measures.
90
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
Our response rates on innovation expenditures have
considerably improved from CIS2 to CIS3. In CIS2, 70.5%
of the respondent concerned refused to answer the
question about expenditures in extramural R&D; 45% of
firms being engaged in the acquisition of machinery
refused to give the amount for this type of activity; the
other expenditures non-response rates vary between 60
and 70%.
3.5 Imputation of missing data
To replace the “missing data” on variables the CIS3 coordination by EUROSTAT proposed to estimate the
refused answers based on the information available in
1
the data-set .
The common strategy was elaborated for the great
member states of the European community. Proposed
was a “hot-deck” method within each stratum controlled
for outliers and with a minimum response rate of 50% by
stratum; if this was not achieved they merged
neighboring cells of the stratification. The following list
gives an overview on the imputation methods used and
the sequence of the variables entering into the
estimation.
T.7: Step by step imputation methods
metric variable
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
total number of employees 2000
total number of employees 1998
turnover in 2000
turnover in 1998
exports in 2000
exports in 1998
employees with higher education
female employees with higher education
turnover from significantly new or improved products
turnover from unchanged products
turnover from products new to the market
intramural R&D expenditures
relevant units
denominator
all enterprises
all enterprises
all enterprises
all enterprises
all enterprises
all enterprises
enterprises with employees with higher
product innovators
product innovators
innovators with new products for the
with intramural R&D
- total innovation expenditures provided
- no total innovation expenditures
all enterprises
estimation
turnover due to new or improved
data from sampling
rate of change
rate of change, mean
rate of change
ratio mean
ratio mean
ratio mean
ratio mean
ratio mean
subtraction
ratio mean
- total innovation expenditure
- ratio mean
turnover
turnover
employees
employees with higher education
turnover
- turnover
- ratio mean
13
extramural R&D expenditures
with extramural R&D
- total innovation expenditures provided
- no total innovation expenditures
- total innovation expenditure
- turnover
- ratio mean
- ratio mean
14
15
acquisition of machinery and equipment
acquisition of other external knowledge
with acquisition of machinery
- total innovation expenditures provided
- no total innovation expenditures
with acquisition of other external
- total innovation expenditures provided
- no total innovation expenditures
- total innovation expenditure
- turnover
- total innovation expenditure
- turnover
- ratio mean
- ratio mean
- ratio mean
- ratio mean
16
other innovation expenditure
17
18
19
total innovation expenditure
R&D personnel
gross investment in tangible goods 2000
20
21
22
23
24
gross investment in tangible goods 1998
total number of patent application
number of patent application for goods/services
total number of valid patents
number of valid patents for goods/services
with training, market introduction or
- total innovation expenditures provided
- no total innovation expenditures
innovators
engaged in R&D
non-innovators
innovators
all enterprises
enterprises with patent application
enterprises with at least one patent
enterprises with valid patents
enterprises with at least one valid patent
- total innovation expenditure
- turnover
number of employees
turnover
acquisition of machinery
- ratio mean
- ratio mean
sum of innovation expenditures
ratio means
ratio means
mean of “rate of change” between
average in the imputation class
total number of patents
average in the imputation class
total number of patents
__________
2
cf. Planistat Europe without year
Cahier innovation du Statec n° 97
91
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
In our case with a small universe of eligible enterprises
and a small number of sampled units, the imputation
method proposed by EUROSTAT had disadvantages.
We found similarly unreliable results for other innovation
expenditure variables (intramural R&D, extramural R&D,
acquisition of machinery, other external knowledge,
training, market introduction and other preparation). We
concluded not to retain this imputation method.
Therefore we extended the imputation procedures, but
while following the basic ideas as closely as possible.
First, we calculated for each stratum the ratio of the
innovation expenditure mean after imputation by the
innovation expenditure mean before imputation and
obtained systematically unreliable results in specific
strata. We found a high increase of total innovation
expenditure mean after imputation in the post and
telecommunications sector (nace 64) (ratio = 4.1), in the
coke and chemicals sector (nace 23-24) and in the
banking sector (nace 65-67) (ratio = 5.5). (cf. Dautel,
Warner 2003, p. 5)
A successive imputation by multiple regression models
for
−
−
−
−
−
Secondly, we tested the reliability of the imputation
results by calculating a confidence interval of total
innovation expenditure means (given innovation
expenditures provided by respondents). In order to have a
relative measure of this confidence interval, the lower
and upper confidence interval bands have been divided
by innovation expenditure means (given innovation
expenditures provided by respondents). This relative
confidence interval was compared with the ratio of the
innovation expenditure mean after imputation by the
innovation expenditure mean before imputation. We
obtained some ratio (total innovation expenditure mean
after imputation by the total innovation expenditure
mean before imputation) out of confidence interval
bands in the post and telecommunications sector (5.8
with confidence interval at the 95% level [0.4; 2.4], coke
and chemicals sector (4.1 with IC [0.3; 3]) and in the
banking sector (5.5 with IC [0.4; 2.2]. (cf. Dautel, Warner
2003a, pp. 5)
R&D expenses,
acquisition of R&D,
acquisition of machinery and equipment,
acquisition of other external knowledge and
other innovation expenditures
was used. We introduced dummy variables about the
stratification (1=”enterprise belongs to this stratum”,
0=”enterprise does not belong to this stratum”) and the
percentage of current R&D expenditures by stratum (of
total R&D expense).
This imputation method, taking into account firms’ main
innovation behavior by stratum and an estimate of
heterogeneity innovation activity per stratum, leads to
reliable results for the following main innovation
expenditures:
− intramural R&D,
− acquisition of machinery, and
− total innovation expenditure.
All ratios are around 1 and are included in the confidence
interval.
T.8: Confidence intervals of intramural R&D expenses imputation (not weighted)
STRATA
11
12
13
21
31
32
41
42
43
51
52
53
61
62
72
81
82
Before imputation
(n)
7
5
12
1
4
3
3
2
1
3
2
5
16
10
2
2
3
After imputation
(n)
After imputation / before
imputation (mean)
7
6
17
1
5
4
5
2
1
6
3
10
21
11
2
2
3
1
0.9
0.9
1
0.8
0.8
1
1
1
1.0
1.9
0.7
1.2
1.0
1
1
1
IC
(lower band)
0.5
0.5
0.6
0.3
0.4
0.3
0.4
0.3
0.3
0.4
0.3
0.4
0.6
0.5
0.6
0.4
0.5
IC
(upper band)
1.9
2.0
1.8
3.0
2.7
2.9
2.3
2.9
3.0
2.4
2.9
2.6
1.6
2.1
1.7
2.7
1.9
Source: CIS3 in Luxembourg, Vincent Dautel and Uwe Warner
92
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
T.9: Confidence intervals of machinery and equipment acquisition imputation (not weighted)
STRATA
Before imputation
11
12
13
21
22
31
32
41
42
43
51
52
53
61
62
72
81
82
(n)
After imputation
13
8
12
2
1
8
5
10
5
3
8
2
5
18
6
3
5
4
(n)
After imputation / before
imputation (mean)
13
14
17
2
1
11
8
12
5
4
11
4
13
27
6
3
5
4
1
0.6
0.8
1
1
0.8
1.3
1.1
1
1.1
1.1
1.1
0.9
0.9
1
1
1
1
IC
(lower band)
IC
(upper band)
0.6
0.4
0.5
0.4
0.3
0.5
0.4
0.5
0.5
0.4
0.5
0.4
0.6
0.6
0.4
0.4
0.5
0.5
1.7
2.3
1.9
2.6
3.0
2.2
2.2
1.9
2.1
2.7
1.9
2.3
1.7
1.8
2.8
2.4
2.2
1.8
Source: CIS3 in Luxembourg, Vincent Dautel and Uwe Warner
T.10: Confidence intervals of total innovation expenditure imputation (not weighted)
STRATA
Before imputation
11
12
13
21
22
31
32
41
42
43
51
52
53
61
62
72
81
82
91
(n)
After imputation
18
10
16
2
1
12
9
11
6
3
12
8
8
29
12
3
7
4
2
(n)
After imputation / before
imputation (mean)
19
14
20
2
1
19
14
13
6
4
16
11
18
37
13
3
8
4
2
1.0
0.7
1.0
1
1.1
0.7
1.1
1.3
1
0.9
1.2
1.3
0.7
1.1
1.0
1.0
0.9
1
1
IC
(lower band)
IC
(upper band)
0.6
0.5
0.6
0.4
0.3
0.5
0.4
0.6
0.5
0.4
0.5
0.5
0.4
0.7
0.4
0.5
0.5
0.6
0.5
1.7
1.9
1.7
2.6
3.0
2.0
2.6
1.8
2.0
2.7
1.9
1.9
2.3
1.4
2.6
2.2
2.2
1.8
2.1
Source: CIS3 in Luxembourg, Vincent Dautel and Uwe Warner
Each imputed value is marked by an imputation flag
variable. These variables are coded
0 = “original data” from the interview
1 = “missing estimated” value, and
2 = “original modified” value.
By the information of this series of variables the user of
the CIS3 data-set is able to decide whether or not to use
Cahier innovation du Statec n° 97
cases with imputation. For descriptive tables the
modified and estimated values can be included in the
calculation; whereas for statistical analysis the
imputation can be denied.
For the variables not mentioned above (e.g. the
categorical data with yes/no answers) we applied the
imputation strategies and methods proposed by
EUROSTAT.
93
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
checks.
3.5.1 Data editing and cleaning
1
We applied three kinds of logical checks to the data, and
(as far as possible) we corrected the detected cases:
− Completeness errors are said to occur when filled-in
forms that are almost blank are considered in the
same way as complete questionnaire. A questionnaire
was treated as incomplete (non-response) if only the
questions on general information and basic economic
information on the enterprise were answered.
− Each question has a domain of valid answers. An
answer outside this domain is considered to be an
error and this was detected by the coding error
− Consistency errors occur in situations in which a
combination of answers to several questions is
impossible; the edit rules, i.e. the combination of
wrong answers, represent the subject-matter
specialist view of the world and a number of
assumptions have to be made. When the assumptions
seem too strong, the edits are called soft edits. We
checked for strong and soft consistency errors. (cf.
Annex I-C of the grant agreement)
In addition we controlled the data on units not belonging
to the target population of enterprises and we looked on
the routing through the questionnaires.
3.6 Weighting
As described before, the sample is stratified by economic
activity and size, and inside each stratum we applied a
simple random selection. No replacement of the selected
units was done.
Therefore the weighting factor for an enterprise
belonging to stratum k is defined as
wik =
i
Nk
nk
wik is the weight in stratum k
N k is the number of enterprises in stratum k of the
population
nk is the number of enterprises in stratum k answering
the survey questions.
This weighting factor extrapolates the results of the CIS3
to the whole target population in Luxembourg.
The effects of the weights are illustrated by comparing
the survey universe of Luxembourg with the collected
data, not weighted and weighted. The weighted survey
data under represent very slightly the enterprises with
“research and development” activities. In the universe
0.64 % of the enterprises are active in this economic
branch, whereas in the weighted sample they are present
with 0.29% of the enterprises. The table “Universe,
sample size and weighted sample data by main economic
activities and size classes” of the annex indicates that we
underestimate the small (10 to 49 employees) enterprises
with “research and development”.
T.11: Descriptive of weighting factors by stratum
weighting factors
main economic activity
10-49
50 -249
250 +
manufacturing
electricity, gas and water supply
wholesale trade
transport, storage and communication
financial intermediation
computer and related activities
research and development
architectural and engineering activities
technical testing and analysis
4.340
1.250
4.612
4.756
5.378
1.404
1.000
3.529
1.000
4.048
1.000
1.229
4.056
1.368
1.056
1.000
1.333
3.000
1.273
1.000
2.000
1.167
1.368
0.000
1.000
0.000
0.000
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
__________
1
for details on data editing and cleaning see Planistat Europe without year
94
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
T.12: Universe, sample size and weighted sample data by main economic activities
all sizes
main economic activity
total universe (N)
total unweighted (N)
total weighted (N)
manufacturing
electrecity, gas and water supply
wholesale trade
transport, storage and communication
financial intermediation
computer and related activities
research and development
architectural and engineering activities
technical testing and analysis
total
343
13
271
294
312
99
9
69
7
1 417
95
11
84
69
77
72
4
23
5
440
339
13
266
294
307
95
4
68
7
1 393
manufacturing
electrecity, gas and water supply
wholesale trade
transport, storage and communication
financial intermediation
computer and related activities
research and development
architectural and engineering activities
technical testing and analysis
total
24.21
0.92
19.12
20.75
22.02
6.99
0.64
4.87
0.49
100.00
21.59
2.50
19.09
15.68
17.50
16.36
0.91
5.23
1.14
100.00
24.34
0.93
19.10
21.11
22.04
6.82
0.29
4.88
0.50
100.00
%
3.7 Definition of innovation and corresponding measurement in CIS3
The OSLO Manual (OECD and EUROSTAT 1997) presents
the measurement of scientific and technological
activities of enterprises. This book proposes guidelines for
collecting and interpreting technological innovation data.
A main objective is the supply of internationally
comparable indicators of innovation activity for
scientifically founded political counseling and
monitoring. The conceptual framework of the manual is
built on the
− innovations within the past three years,
− corporate strategies,
− the sources of innovation,
− cooperative arrangements,
− hampering factors of innovation activities,
− inputs to innovation,
− outputs of innovation,
− percentage of firms turnover from innovation,
− activities to protect innovation, and
− public policy to promote and support innovate
activities.
The CIS3 survey is based on the objectives, definitions
and measurements elaborated in the manual published
1
by OECD and EUROSTAT .
3.7.1 The definitions of innovation
Schumpeter (1964) defined five types of innovation:
1. The introduction of a new product or qualitative
change in an existing product
2. The process innovation new to an industry
3. The opening of a new market
4. The development of new sources of supply for
raw materials or other inputs
5. The changes in industrial organization
The international standards for the measurement of
innovation from the OSLO Manual are limited to the first
two types. Innovations are defined in terms of
"Technological Product and Process (TPP) innovations".
They “… comprise implemented technologically new
products and processes and significant technological
improvements in products and processes. A TPP
innovation has been implemented if it has been
introduced on the market (product innovation) or used
within a production process (process innovation). TPP
innovations involve a series of scientific, technological,
organizational, financial and commercial activities. The
TPP innovating firm is one that has implemented
technologically new or significantly technologically
improved products or processes during the period under
review.” (OECD and EUROSTAT 1997, p.31)
__________
1
The OSLO Manual published by OECD and EUROSTAT in 1997 is the revised edition of the OECD publication in 1992 (OECD 1992). Meanwhile, OECD and
EUROSTAT jointly initiated a workgroup of innovation experts to deal with the third revision.
.
Cahier innovation du Statec n° 97
95
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
Here the term "product" is used for goods and services.
The next step defines "technologically new products": “A
technologically new product is a product whose
technological characteristics or intended uses differ from
those of previously produced products. Such innovations
can involve radically new technologies, can be based on
combining existing technologies in new uses, or can be
derived from the use of new knowledge.” (OECD and
EUROSTAT 1997, p.32) Also a definition of "improved
products" is given: “A technologically improved product is
an existing product whose performance has been
significantly enhanced or upgraded. A simple product
may be improved (in terms of better performance or
lower cost) through use of higher-performance
components or materials, or a complex product which
consists of a number of integrated technical sub-systems
may be improved by partial changes to one of the subsystems.” (OECD and EUROSTAT 1997, p.32) The last
definition necessary is about "technological process
innovation": It “… is the adoption of technologically new
or significantly improved production methods, including
methods of product delivery. These methods may involve
changes in equipment, or production organization, or a
combination of these changes, and may be derived from
the use of new knowledge. The methods may be intended
to produce or deliver technologically new or improved
products, which cannot be produced or delivered using
conventional production methods, or essentially to
increase the production or delivery of existing products.”
(OECD and EUROSTAT 1997, p. 32).
In empirical survey research, there are doubts whether
researchers, interviewers and respondents are talking
1
about the same thing . The word "innovation" is used in
many senses. There are differences of meaning of the
term whether it is used in theoretical research, in
empirical studies and in the context of the firm’s
respondent to the interviewer. A clear operationalized
fieldwork instrument is necessary to cover and to
measure the empirical fact of innovation.
3.7.2 The measurement of innovation in CIS3
carried out in Luxembourg
2
During the construction of our questionnaire , we
followed closely the common questionnaire (blue print)
of EUROSTAT. We applied the strategy proposed by the
OSLO Manual. The questions are accompanied by a set of
examples.
Most of the respondents used the French version of the
questionnaire and its instructions. We base our following
arguments on the French wording of the questions and
3
on the French examples for innovations .
The essential part of the survey instrument was to
identify the enterprises having innovation activities in
the sense of the CIS3. We started by asking for “product
innovation” in question 1.1.
The respondent saw the question printed on the right
side of the questionnaire; on the left hand side the
explanation, instructions and some examples were
available at the same time as the wording of the
question was spelled out.
The second set of questions (2.1) tried to get closer to
“process innovation”.
The third type of innovation activities (covered by the
question 3.1) were “not yet finalized or abandoned
innovations”.
By using the variables derived from these questions on
innovation activities, we can construct seven types of
innovative enterprises:
1. Innovating enterprises (innovation introduced into
the market): This are enterprises answering “yes” to
the question 1.1 or “yes” to question 2.1.
2. Enterprises with innovating activities are respondents
with a positive answer to question 1.1 or question 2.1
or question 3.1 or 3.2.
3. Product innovators (goods or services) are enterprises
with “yes” only for the question 1.1.
4. Novel innovators (products new for the market)
answered “yes” to the question 1.4.
5. Process innovators ticked “yes” when the question 2.1
was asked.
6. Enterprises which had not yet completed innovation
activities answered the question 3.1 with “yes”.
7. And finally, enterprises which had abandoned
innovation activities responded with “yes” to the
question 3.2
__________
1
The example of income is discussed in Warner, Hoffmeyer-Zlotnik 2003
2
Our questionnaires in French, German and English are available as annex to the interim report (Beaufils, Dautel, Warner 2002), and the French version is
attached to the chapter by Genevois, Warner in this volume. Also available in the interim report are the instructions to the interviewers and the hand-outs
used during the interviewer training sessions.
3
The problems and good practices of translating social and economic survey questionnaire is discussed in Harkness 1998.
One translation problem is illustrated by the term «turnover» for banks and insurance companies. A footnote in the blue print questionnaire explains: “For
credit institutions: Interests receivable and similar income; for insurance services: Gross premiums written”. We translated banks turnover as “intérêts
recevables et revenues similaires” whereas, Belgium translated it as “intérêts recevables et entrées similaires” and France as “Produit Net Bancaire”. As
Belgium we translated insurance company’s turnover by “primes brutes écrites”. Given this translation difficulty and also the respondent’s problem to
understand this item of the questionnaire, particular attention has to be given to banks turnover answers and data.
96
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
T.13:
Percentage of enterprises..., of number of enterprises in the population; weighted
1. innovating 2. with innovating
enterprises
activity
Manufacturing sector
Service sector
47.31
44.01
3. product innovators
(goods or services) 4. novel innovators
49.79
48.02
35.55
35.39
5. process
innovators
6. which had not
yet completed
7. which had
abandoned
29.79
26.86
31.44
32.79
6.30
9.22
19.08
19.59
As proposed by the OSLO Manual, we used instructions
for the interviewers with a list of more detailed
examples of innovations. The aim was to clarify the text
printed out in the questionnaire and spelled out by the
interviewers. During the interviewers’ training the
particularities of the examples were explained and
discussed. The translation adapted the illustrations from
the OECD and EUROSTAT to the situation in Luxembourg.
incorporated software or components, in its use or user
friendliness. Changes in aesthetic characteristics are not
considered.
In order to minimize the response burden, we put the
respondent answering “no” to the question 1.1, and 2.1
and 3.1 and 3.2 near to the end of the questionnaire. The
“non-innovators” skipped all questions on innovation
activities, but the questions on hampering factors for
innovation, on patents and on other strategic changes in
the enterprise were asked.
Innovators have successfully implemented innovation
activities on their products and/or processes.
The process innovation is a new or significantly improved
production technology, method of supplying or delivering
the service or the product. Organizational and
management restructurations are not included.
During the reference period 1998 to 2000, enterprises
with innovation activities have either introduced new
products and/or new process and/or have on-going
innovative activities and/or have abandoned innovation.
The above defined types of enterprises are summarized in
the following distribution table, the shown percentages
are weighted. In the manufacturing sector nearly all large
enterprises have introduced innovation into the market.
In general, the service sector is as “innovative” as the
manufacturing sector.
3.7.3 Innovation measured in Luxembourg by
CIS3
A product innovation is a good or a service which is new
or significantly improved in its technical specification,
T.14:
Percentage of enterprises..., of number of enterprises in the population; weighted
innovating
enterprises
with innovating
activity
product innovators
(goods or services)
novel
innovators
process
innovators
which had not
yet completed
which had
abandoned
47.31
35.19
63.27
96.34
49.79
37.05
69.02
96.34
35.55
29.62
34.51
77.41
19.08
13.01
23.01
51.83
29.79
16.60
51.76
73.76
31.44
18.46
51.76
77.41
6.30
1.86
5.75
37.21
57.10
100.00
39.33
61.23
34.87
35.58
68.34
59.74
0.00
75.00
57.10
100.00
39.33
61.23
34.87
41.47
68.34
59.74
32.55
75.00
39.95
0.00
27.29
61.23
22.48
24.59
68.34
59.74
0.00
50.00
15.85
0.00
17.99
23.77
8.43
11.08
29.53
59.74
0.00
25.00
36.92
100.00
30.65
23.77
29.25
17.90
68.34
20.39
0.00
50.00
27.28
100.00
21.34
61.23
19.67
24.19
68.34
46.32
32.55
25.00
1.80
0.00
12.04
23.77
8.43
0.00
0.00
16.45
0.00
0.00
Electricity; gas and water distribution
34.62
34.62
0.00
0.00
34.62
0.00
0.00
Service sector
Total
Small [10-49]
Medium-sized [50-249]
Large [>250]
44.01
40.58
48.70
85.52
48.02
43.44
55.75
92.95
35.39
32.36
38.60
78.47
19.59
19.46
15.01
54.76
26.86
22.71
34.43
63.43
32.79
28.26
38.70
89.23
9.22
7.79
12.00
20.58
Whole sale trade and commission trade
Transport and storage
Post and telecommunications
Financial inter-mediation
Computer and related activities
Research and development
Engineering services
Testing and analysis
40.57
33.32
43.68
47.03
74.82
75.00
43.48
28.57
42.76
34.82
43.68
52.74
77.78
100.00
54.56
71.43
31.97
24.12
43.68
39.99
62.22
75.00
31.14
28.57
20.54
8.68
25.92
20.49
40.37
25.00
25.95
0.00
23.49
20.07
43.68
32.09
37.78
50.00
22.72
14.29
25.68
16.04
43.68
42.19
54.81
100.00
44.17
57.14
3.92
3.25
20.82
17.22
12.96
50.00
7.15
0.00
Manufacturing sector
Total
Small [10-49]
Medium-sized [50-249]
Large [>250]
Food products; beverages and tobacco
Textiles and leather
Wood, pulp and publishing
Coke and chemicals
Rubber and other non-metallic
Basic metals and fabricated metal products
Machinery and equipment NEC
Electrical and optical equipment
Transport equipment
Manufacturing NEC and recycling
Source: CIS3 and Luxembourg, Uwe Warner
Cahier innovation du Statec n° 97
97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
The table “innovating enterprises by economic sector and
by size class” informs about the weighted number of
enterprises, the percentage of innovating enterprises, the
confidence interval and the coefficient of variation
calculated on the not weighted data.
T.15: Innovating enterprises by economic sector and by size class
innovating enterprises(n)
innovating enterprises (%)
innovating enterprises (CI)
innovating enterprises (CV)
160
458
618
47
44
45
[38.8 - 55.8]
[39.6 - 48.4]
[41.0 - 48.7]
10-49
50-249
250 and +
82
45
34
35
63
96
[24 - 46.4]
[43.9 - 82.6]
[91.8 - 100]
0.16
0.16
0.02
services
10-49
50-249
250 and +
308
120
30
41
49
86
[34.8 - 46.3]
[41.3 - 56.1]
[79.6 - 91.4]
0.07
0.08
0.04
innovators by sectors
Manufacturing
Services
total
manufacturing
0.09
0.05
0.04
innovators by sector and size
The confidence intervals are calculated at the 95% level
The confidence intervals and the coefficients of variation are based on the not weighted data
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
The CIS3 results are calculated by using one particular
randomly drawn sample. We can imagine that another or
more samples drawn by the same sampling method will
generate different statistical results. Therefore the
interval of confidence informs about the precision of the
statistical results. The above table shows that 47% of the
manufacturing enterprises are innovators. This is true
only for our particular sample; but the average
percentage of innovators in the manufacturing sector can
vary between 38% and 55% in other possible samples. So
the “true” share of manufacturing innovators of the
population is to be found in that range with a probability
of 95%. The confidence interval is an interval which has
a controlled probability (in our case of CIS3 a
95%probability) to contain the “true” value.
98
The coefficient of variation of a variable is defined as the
standard deviation divided by the mean; multiplied by
100 this coefficient represents the standard deviation as
percentage of the mean and allows to compare the
distribution of a variable. The coefficient of variation
measures the relative dispersion of a variable.
Both indices inform about the data quality of CIS3. In
case of a small sample drawn from a small universe of
enterprises the data quality is satisfactory for most of the
levels of analysis, but the breakdowns by economic
activities to very low details (and by additional variables
e.g. size classes) can lead to statistically unreliable
results.
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
4. The main descriptive figures from CIS3 in
Luxembourg
Innovators are enterprises
having “introduced any new or significantly improved
production process including methods of supplying
services and ways of delivering products”.
having “introduced onto the market any new or
significantly improved products (goods or services)”
The graph “innovators by economic sectors with
confidence intervals at the 95% level” shows for being
innovative no statistically significant difference by
economic sectors.
and/or
Figure 1:
innovators by economic sectors with convidence intervals at the
95% level
60
56
% of innovators
50
%
40
49
45
41
48
44
40
47
39
30
20
Manufacturing
Services
both sectors
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
manufacturing sector are more innovative than the
service firms with 50 to 249 employees. Among the small
(10 to 49 employees) there are slightly more innovators
in the service sector.
But the size of the enterprises matters. In industries
nearly all enterprises with 250 and more employees are
innovators; and 86% of the large service firms are
innovators. The medium sized enterprises in the
Figure 2:
96
100
86
80
65
60
%
51
41
40
manufacturing
innovators
63
59
35
manufacturing noninnovators
services noninnovators
49
37
services innovators
20
14
4
0
10-49
50-249
250 and +
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
Cahier innovation du Statec n° 97
99
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
A closer look at the service enterprises shows that highly
innovative are enterprises economically active in
“Computer and related activities” and “Research and
development”; a low rate of innovators is to be found in
the branches “Transport and storage” and “Testing and
analysis”.
inside the country and the Greater Region. In the
manufacturing sector 57.7% of small innovation
enterprises declare to have their main market in
Luxembourg and the Greater Region. But the following
table gives no indication about different markets
between innovators versus non-innovators. And the
graph illustrates that medium enterprises in
manufacturing industries have a higher activity in the
international economy.
The most significant markets of the enterprises are
Luxembourg and the neighboring countries and the
international market. Small firms are more often active
T.16: Proportion of enterprises with “national and Greater Region” or “international” market orientation by
innovation, sectors and size of enterprise
small
medium
large
all sizes
1
2
3
4
innovators
Manufacturing
National and Greater Region
International
57.7
42.3
45.5
54.5
11.4
88.6
44.6
55.4
Services
National and Greater Region
International
48.7
51.3
50.6
49.4
29.0
71.0
47.9
52.1
5
6
7
8
65.8
34.2
52.1
47.9
32.4
67.6
48.4
51.6
0.0
100.0
0.0
100.0
60.5
39.5
50.8
49.2
non-innovators
National and Greater Region
International
National and Greater Region
International
Manufacturing
Service
1 = Proportion for small, as percentage of small innovating enterprises
2 = Proportion for medium-sized, as percentage for medium-sized innovating enterprises
3 = Proportion for large, as percentage of large innovating enterprises
4 = Proportion for all, as percentage of innovating enterprises
5 = Proportion for small, as percentage of small non-innovating enterprises
6 = Proportion for medium-sized, as percentage for medium-sized non-innovating enterprises
7 = Proportion for large, as percentage of large non-innovating enterprises
8 = Proportion for all, as percentage of non-innovating enterprises
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
Manufacturing
Services
innovators
Figure 3:
11
National and
Greater Region
45
International
29
National and
Greater Region
Manufacturing
Service
large firms
89
55
42
medium firms
51
49
small firms
71
49
51
International
non-innovators
58
National and
Greater Region
32
International
66
34
National and
Greater Region
48
International
48
0
10
20
30
100
68
40
50
52
100
52
60
70
80
90
100
%
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
100
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
particular the fifth framework program is more often
used for innovation activities by small and medium firms
of the service sector. 4.3% of all medium sized
innovating enterprises use EU funding.
Public funding of innovation is used by 31% of the
industrial enterprises; only 14% of the service firms use
public money for their innovations. Small and medium
sized enterprises have a stronger tendency to use
Luxembourg funding; the European Union money and in
T.17: Proportion of innovating enterprises with public funding by sectors and size of enterprise
Manufacturing sector
Local or regional authorities
Central government
European Union
EU Framework programme
Service sector
Local or regional authorities
Central government
European Union
EU Framework programme
small
medium
large
all sizes
1
2
3
4
26.4
0.0
0.0
18.2
0.0
0.0
42.4
7.6
11.4
27.5
1.6
2.4
0.5
9.4
2.5
2.0
0.9
10.1
4.3
0.9
0.0
3.3
3.3
0.0
0.5
9.2
3.0
1.6
1 = Proportion for small, as percentage of small innovating enterprises
2 = Proportion for medium-sized, as percentage for medium-sized innovating
3 = Proportion for large, as percentage of large innovating enterprises
4 = Proportion for all, as percentage of innovating enterprises
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
Figure 4:
11
Manufacturing
EU Framework
programme
large firms
8
European Union
medium firms
42
18
Central government
small firms
Local or regional
authorities
Service
EU Framework
programme
1
3
European Union
4
3
Central government
Local or regional
authorities
10
1
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
%
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
The enterprises gave their opinion on the effects of
innovation. “The result of innovation activity may have
different effects for your enterprise. For the various
alternatives please indicate the degree of impact at the
end of 2000 by innovation activity undertaken by your
enterprise during the period 1998-2000.” Presented are
here the percentages of high degree of impact broken
down by the enterprise’s size class. The large industrial
Cahier innovation du Statec n° 97
firms estimate the increasing range of goods or services
very often as highly important; for the small
manufacturing enterprises the flexibility and the capacity
of production tend to have more often a highly important
effect. For medium sized enterprises in the service sector
the improvement of quality has the highest degree of
impact; the big service firms are clearly focused on the
improvement of quality and the production flexibility.
101
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
T.18: Proportion of innovating enterprises with high degree effects of innovation by sectors and size of enterprise
small
medium
large
all sizes
1
2
3
4
Manufacturing sector
Increased range of goods or services
Increased market or market share
Improved quality in goods or services
Improved production flexibility
Increased production capacity
Reduced labour costs per produced unit
Reduced materials and energy per produced unit
Improved environmental impact or health and safety aspects
Met regulations or standards
42.3
42.3
42.3
31.3
41.9
15.5
15.8
26.4
37.0
27.3
0.0
18.2
27.3
27.3
18.2
18.2
0.0
9.1
57.6
42.4
46.2
19.0
34.8
15.2
11.4
15.2
11.4
41.3
30.5
36.4
27.6
36.4
16.2
15.6
16.7
23.9
Service sector
Increased range of goods or services
Increased market or market share
Improved quality in goods or services
Improved production flexibility
Increased production capacity
Reduced labour costs per produced unit
Reduced materials and energy per produced unit
Improved environmental impact or health and safety aspects
Met regulations or standards
41.4
30.2
49.2
22.8
30.3
8.0
3.8
13.1
27.1
31.2
34.3
59.0
33.7
26.6
7.9
7.8
13.2
27.8
45.7
25.8
54.6
45.4
45.9
12.0
7.4
12.1
28.5
39.0
31.0
52.1
27.2
30.4
8.3
5.1
13.0
27.4
1 = Proportion for small, as percentage of small innovating
2 = Proportion for medium-sized, as percentage for medium-sized
3 = Proportion for large, as percentage of large innovating
4 = Proportion for all, as percentage of innovating enterprises
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
Figure 5:
9
9
11
37
8
26
11
7
Manufacturing
large
15
6
medium
18
16
15
18
15
small
35
27
5
19
4
42
27
31
46
18
3
42
42
42
2
1
27
9
28
28
27
12
13
13
8
7
4
7
8
8
8
6
Service
58
42
12
46
27
5
4
30
45
34
23
55
3
49
26
2
30
0
102
34
46
31
1
10
20
30
59
41
40
50
60
70
%
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
1=Increased range of goods or services
2=Increased market or market share
3=Improved quality in goods or services
4=Improved production flexibility
5=Increased production capacity
6=Reduced labour costs per produced unit
7=Reduced materials and energy per produced unit
8=Improved environmental impact or health and safety aspects
9=Met regulations or standards
The high importance of the main sources of information
needed for suggesting new innovation projects or
contributing to the implementation of existing projects
are reported in the following table. The rates of high
importance answers on “Universities or other higher
education institutes” and “Government or private nonprofit research institutes” are low. Large firms consider
the non-profit research institutes as information sources
of relatively high importance. The high important sources
of information for large enterprises were inside the firm;
small respondents in our survey are more often open to
information sources from outside the enterprise and
evaluate this as highly important. Small manufacturing
firms give a high rating to “Suppliers of equipment,
material, components or software” (41.9% of all small
innovating enterprises) and to “Fairs and exhibitions”
(36.6% of all small innovating enterprises).
T.19: Proportion of innovating enterprises with high important sources of information for innovation by sectors and
size of enterprise
small
medium
large
all sizes
1
2
3
4
Manufacturing sector
Within the enterprise
Other enterprises within the enterprise group (a)
Suppliers of equipment, material, components or software
Clients or customers
Competitors and other enterprises from the same industry
Universities or other higher education institutes
Government or private non-profit research institutes
Professional conferences; meetings; journals
Fairs and exhibitions
68.3
33.3
41.9
31.3
10.6
0.0
0.0
0.0
36.6
36.4
75.0
27.3
36.4
9.1
9.1
0.0
9.1
9.1
84.1
52.3
23.4
34.1
11.4
3.8
3.8
0.0
7.6
62.7
55.1
34.0
33.3
10.3
3.3
0.8
2.5
22.9
Service sector
Within the enterprise
Other enterprises within the enterprise group (a)
Suppliers of equipment, material, components or software
Clients or customers
Competitors and other enterprises from the same industry
Universities or other higher education institutes
Government or private non-profit research institutes
Professional conferences; meetings; journals
Fairs and exhibitions
63.7
46.9
27.5
38.8
18.8
3.1
1.5
21.2
7.7
76.2
57.4
33.6
26.7
11.3
0.0
1.0
21.5
17.5
75.4
55.4
25.4
29.4
33.3
3.3
7.7
17.1
8.5
67.7
50.4
29.0
35.0
17.8
2.3
1.8
21.0
10.3
1 = Proportion for small, as percentage of small innovating enterprises
2 = Proportion for medium-sized, as percentage for medium-sized innovating enterprises
3 = Proportion for large, as percentage of large innovating enterprises
4 = Proportion for all, as percentage of innovating enterprises
(a) = The reference population is all the innovating enterprises belonging to an enterprise group
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
Cahier innovation du Statec n° 97
103
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
Figure 6:
89
9
9
Manufacturing
8
7
4
6
4
medium
small
9
11
9 11
5
4
34 36
31
23 27
3
2
42
52
33
1
75
36
8
8
9
7
84
68
18
17 21
21
8
Service
large
37
8
11
3
3
6
11
5
33
19
27 29
25
27
4
3
39
34
2
47
5557
1
75
76
64
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
%
1=Within the enterprise
2=Other enterprises within the enterprise group (a)
3=Suppliers of equipment,material,components or software
4=Clients or customers
5=Competitors and other enterprises from the same industry
6=Universities or other higher education institutes
7=Government or private non-profit research institutes
8=Professional conferences;meetings;journals
9=Fairs and exhibitions
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
For enterprises with innovation co-operation during
1998-2000 the CIS3 was interested in the types of
1
partners, their organization and their location . As the
judgment on importance indicates, the main cooperation partners are other enterprises within the same
group, the suppliers of equipment, material, components
or software and the consultants. The large service sector
firms co-operate also with competitors and other
enterprises from the same industry.
__________
1
On type of organisation and location multiple answers were possible
104
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
T.20: Proportion of innovating, co-operating enterprises’ main partner by sectors and size of enterprise
Manufacturing sector
Other enterprises within the enterprise group (a)
Suppliers of equipment, material, components or software
Clients or customers
Competitors and other enterprises from the same industry
Consultants
Commercial laboratories/R&D enterprises
Universities or other higher education institutes
Government or private non-profit research institutes
Total weighted number
Service sector
Other enterprises within the enterprise group (a)
Suppliers of equipment, material, components or software
Clients or customers
Competitors and other enterprises from the same industry
Consultants
Commercial laboratories/R&D enterprises
Universities or other higher education institutes
Government or private non-profit research institutes
Total weighted number
small
medium
large
all sizes
1
2
3
4
50.0
80.0
0.0
40.0
0.0
20.0
0.0
0.0
5.0
22.0
80.0
40.0
60.0
0.0
40.0
20.0
20.0
0.0
6.0
20.0
82.1
82.1
44.7
8.9
17.9
44.7
53.7
26.8
7.0
14.0
74.7
66.1
33.0
17.7
18.9
26.3
20.8
6.8
8.0
56.0
73.7
74.1
55.6
40.3
56.1
5.5
21.4
11.8
5.0
116.0
93.9
62.7
42.5
33.1
53.1
8.0
24.6
9.8
6.0
49.0
61.4
62.1
44.2
63.1
55.8
7.3
7.3
0.0
7.0
14.0
78.8
70.0
51.1
40.0
55.3
6.3
21.2
10.3
8.0
179.0
1 = Relevant partner as proportion of innovating enterprises with co-operation,
2 = Relevant partner as proportion of innovating enterprises with co-operation,
3 = Relevant partner as proportion of innovating enterprises with co-operation,
4 = Relevant partner as proportion of innovating enterprises with co-operation,
5 = weighted Number of innovating enterprises with co-operation, small
6 = weighted Number of innovating enterprises with co-operation, medium7 = weighted Number of innovating enterprises with co-operation, large
8 = weighted Number of innovating enterprises with co-operation, all
(a) = The reference population is all the innovating enterprises belonging to an
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
Figure 7:
27
Manufacturing
8
7
20
6
20
20
18
5
54
45
medium
40
9
4
small
40
45
3
60
82
80
82
80
40
2
1
50
1012
8
7
7
21 25
7
5 8
6
Service
large
56
53 56
5
33
4
63
40
44
43
3
56
62
63
2
74
61
1
94
74
0
10
20
Cahier innovation du Statec n° 97
30
40
50
60
70
80
90
100
%
105
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
1=Other enterprises within the enterprise group (a)
2=Suppliers of equipment,material,components or software
3=Clients or customers
4=Competitors and other enterprises from the same industry
5=Consultants
6=Commercial laboratories/R&D enterprises
7=Universities or other higher education institutes
8=Government or private non-profit research institutes
Source:
CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
(69.6%) and the EU/EFTA(87.8%); large service
enterprises have a higher proportion of US partners
(35.7%).
The co-operation partners for innovation of medium
sized industrial firms are very often from EU member
states and EFTA countries (100%). The service sector
enterprises co-operate with firms from Luxembourg
T.20: Proportion of innovating and co-operating enterprises with the main partner’s origin by sector and size of the
enterprise
Manufacturing
National
EU/EFTA
EU Candidate countries
US
Japan
Other
Total
Service sector
National
EU/EFTA
EU Candidate countries
US
Japan
Other
Total
small
medium
large
all sizes
1
2
3
4
60.0
100.0
0.0
0.0
0.0
0.0
5
40.0
100.0
20.0
60.0
0.0
0.0
6
62.6
91.1
17.9
26.8
17.9
8.9
7
53.5
97.7
11.7
28.4
4.5
2.3
8
26
20
14
61
67.6
88.9
9.8
6.1
2.4
5.5
5
73.4
84.4
10.5
18.0
2.1
2.1
6
72.6
90.5
16.7
35.7
7.3
0.0
7
69.6
87.8
10.5
11.6
2.7
4.1
8
128
58
15
201
1 = Relevant region as proportion of innovating enterprises with co-operation, small
2 = Relevant region as proportion of innovating enterprises with co-operation, medium-sized
3 = Relevant region as proportion of innovating enterprises with co-operation, large
4 = Relevant region as proportion of innovating enterprises with co-operation, all
5 = Number of innovating enterprises with co-operation, small
6 = Number of innovating enterprises with co-operation, medium
7 = Number of innovating enterprises with co-operation, large
8 = Number of innovating enterprises with co-operation, all
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
106
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
Figure 8:
9
Other
large
18
Manufacturing
Japan
medium
small
27
US
60
18
20
EU Candidate countries
91
EU/EFTA
Service sector
63
60
40
National
Other
2
Japan
2
2
US
100
100
5
7
11
10
EU Candidate countries
36
18
6
17
EU/EFTA
84
National
68
91
89
73
73
%
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
at least one patent to protect inventions or innovations
developed by the enterprise. And 7.2% of the service
firms used the patents to protect innovation.
Patents and other protection methods for innovations
are also of interest. During the period 1998-2000, 10.1%
of the innovators in the manufacturing sector applied for
Figure 9:
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
with Patent application
89.9
92.8
96.7
100.0
Manufacturing
sector
Service sector
Manufacturing
sector
Service sector
INNOVATORS
without Patent
application
NON-INNOVATORS
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
Cahier innovation du Statec n° 97
107
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
Both innovators, industrial and service enterprises, use
mainly the “secrecy” and the “Lead-time advantage on
competitors” as protection mode for their developments.
For small enterprises the “trademarks” are defending
strategies (14.7% of the small enterprises in the
manufacturing sector and 17.8% of the small enterprises
in the service sector).
T.22: Proportion of innovating enterprises with patents and other protection methods by sectors and size of
enterprise
small
medium
large
all sizes
1
2
3
4
Manufacturing sector
Patent application
Valid patent
Registration of design patterns
Trademarks
Copyright
Secrecy
Complexity of design
Lead-time advantage on competitors
0.0
5.0
5.0
14.7
0.0
20.1
5.0
30.1
8.3
41.7
16.7
33.3
16.7
66.7
16.7
50.0
13.5
17.4
13.5
13.5
4.2
20.1
17.4
17.2
10.1
24.5
15.1
24.8
7.2
41.0
17.3
39.7
Service sector
Patent application
Valid patent
Registration of design patterns
Trademarks
Copyright
Secrecy
Complexity of design
Lead-time advantage on competitors
8.5
8.4
9.6
17.8
9.3
25.0
16.5
41.7
4.3
5.7
1.7
10.6
22.3
21.0
18.5
34.6
2.7
2.7
7.1
16.0
4.1
16.0
4.1
17.5
7.2
7.6
8.0
17.4
13.0
25.0
16.7
40.0
1 = Proportion for small, as percentage of small innovating enterprises
2 = Proportion for medium-sized, as percentage for medium-sized innovating
3 = Proportion for large, as percentage of large innovating enterprises
4 = Proportion for all, as percentage of innovating enterprises
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
108
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
Figure 10:
17
Lead-time advantage on competitors
Manufacturing
Complexity of design
5
large
20
20
Secrecy
4
Copyright
5
Valid patent
5
small
13
15
13 17
Trademarks
Registration of design patterns
33
17
42
13
8
17
Lead-time advantage on competitors
4
Complexity of design
4
11
2
3 6
Valid patent
34
Patent application
0
42
25
22
9
Trademarks
Registration of design patterns
35
19
16
16 21
Secrecy
Copyright
medium
67
17
Patent application
Service
50
30
17
17
16
18
7
10
8
8
10
20
30
40
50
60
70
%
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
So far, the CIS3 dealt with new or significantly improved
products, goods and services. The final chapter of the
questionnaire referred to other creative improvements.
Other important strategical and organizational
changes in the enterprise are listed in the following
table. During 1998-2000, the “implementation of new or
Cahier innovation du Statec n° 97
significantly changed organizational structures” and the
“implementation of advanced management techniques
within the enterprise” are used by innovators as well as
by non-innovators to improve the business. Also, 61.5%
innovators implement “new or significantly changed
corporate strategies” in parallel to innovation.
109
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
T.22: Proportion of enterprises with other important strategical and organizational changes by innovation, sectors
and size of enterprise
small
medium
large
all sizes
1
2
3
4
Manufacturing sector
Strategy
Management
Organisation
Marketing
Aesthetic change
60.2
50.2
45.2
45.2
40.1
58.3
83.3
58.3
66.7
33.3
69.7
88.6
73.4
34.8
34.8
61.5
67.4
54.6
49.3
37.1
Service sector
Strategy
Management
Organisation
Marketing
Aesthetic change
62.9
71.6
74.0
35.9
40.9
65.6
78.1
77.0
40.0
32.0
65.6
70.3
73.4
62.7
62.7
63.8
73.3
74.8
38.8
39.8
8.9
38.2
32.3
8.9
5.9
5.8
37.1
24.4
18.6
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
8.4
37.8
31.0
10.0
0.0
35.2
46.9
50.6
25.4
19.8
56.8
56.9
54.5
32.7
24.7
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
39.4
48.7
51.1
26.8
20.7
INNOVATORS
NON-INNOVATORS
Manufacturing sector
Strategy
Management
Organisation
Marketing
Aesthetic change
Service sector
Strategy
Management
Organisation
Marketing
Aesthetic change
1= Proportion for small, as percentage of small non-innovating enterprises
2 = Proportion for medium-sized, as percentage for medium-sized non-innovating enterprises
3 = Proportion for large, as percentage of large non-innovating enterprises
4 = Proportion for all, as percentage of non-innovating enterprises
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
Manufacturing
Aesthetic change
37
all sizes
Marketing
49
Organisation
55
Management
67
Strategy
62
Aesthetic change
Service
INNOVATORS
Figure 11:
40
Marketing
39
Organisation
75
Management
73
Manufacturing
64
Marketing
10
Organisation
31
Management
38
Strategy
8
Aesthetic change
Service
NON-INNOVATORS
Strategy
Aesthetic change
21
Marketing
27
Organisation
51
Management
49
Strategy
39
0
10
20
30
40
50
60
70
80
%
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
110
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
5. Some cross-country comparisons using CIS3
data
The data source for this section is “NewCronos”, the
1
reference database from EUROSTAT . The data from CIS
are stored in “Theme 9 Science and Technology” and in
the subdivision “innovat Survey on innovation in EU
enterprises” under the heading “Results of the third
community innovation survey (CIS3)”. The data used here
are extracted at November 14-17, 2003. Thirteen tables
are published by EUROSTAT following the structure of the
CIS3 questionnaire:
11. Patents and other protection methods
12. Other Important strategically and organizational
changes in your enterprise
13. The European Innovation scoreboard indicators (here
the indicators based on CIS3 data that are used in the
European Innovation Scoreboard are listed)
In all member states of the EU and in Norway the CIS3
was designed as a stratified sample; in Iceland a census
was carried out. In Norway, Italy and France the survey
was compulsory, in all other countries CIS3 was a
voluntary interview. The achieved response rate varies
over the countries: The lowest return rate is 21%, the
maximum is 94% and Luxembourg achieved a over all
response rate of about 73%. (cf. Eurostat 2004, p. 287)
1. General information about the enterprises
2. Basic economic information on the enterprises (data
on turnover, employment, investment, etc.)
3. Product and process innovation
4. Innovation activity and expenditure in 2000
5. Intramural research and experimental development
R&D
6. Effects of innovation during 1998-2000
7. Public funding of innovation
8. Innovation co-operation during 1998-2000
9. Source of information for innovation during 19982000
10. Hampered innovation activities
In comparison with the other countries participating in
CIS3 and in respect to the shares of innovators,
Luxembourg enterprises are innovative in a degree close
to the countries’ average. Highest shares of innovation in
the service sector are found in Luxembourg as well as in
Germany, Portugal and Iceland.
Figure 12:
%
70
60
all sectors
50
industries
40
services
30
20
10
Norway
Iceland
Sweden
Finland
Portugal
Austria
Netherlands
Luxembourg
Italy
France
Spain
Greece
Germany
Denmark
Belgium
0
Germany (including ex-GDR from 1991)
Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner
_________
1
http://europa.eu.int/newcronos/
Cahier innovation du Statec n° 97
111
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
The Luxembourg innovators have their most significant markets in the international area.
Figure 13:
70
national
60
%
50
international
40
30
20
10
Norway
Iceland
Sweden
Finland
Portugal
Austria
Netherlands
Luxembourg
Italy
France
Spain
Greece
Germany
Denmark
Belgium
0
Germany (including ex-GDR from 1991)
Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner
The following table shows the percentages of innovators
by types of innovation activities (answering “yes” to the
corresponding questions). For all types Luxembourg is
near the European average; but the 17% of innovators
with abandoned innovation activities is a high
proportion.
T.24:
Types of innovation activity
INPDT
Belgium
Denmark
Germany
Greece
Spain
France
Italy
Luxembourg
Netherlands
Austria
Portugal
Finland
Sweden
Iceland
Norway
INMAR
INPCS
INON
INAB
54.1
35.1
41.4
35.0
37.5
57.5
43.1
43.8
32.1
45.4
69.4
43.7
22.7
43.0
61.8
62.2
85.4
65.7
69.1
82.8
76.0
61.8
60.5
59.1
70.2
58.1
50.9
66.3
68.4
58.0
77.1
69.1
49.4
50.7
70.2
50.4
63.8
65.9
69.6
34.1
62.3
68.6
74.9
62.7
12.9
13.1
8.8
14.1
16.4
33.7
8.4
17.7
18.8
8.8
6.2
8.7
26.9
36.7
18.0
80.6
87.7
96.6
69.9
68.4
97.6
71.0
78.5
89.1
80.6
63.1
86.6
81.8
89.3
91.3
INPDT= Product innovator, introduced new or significantly improved products onto the market
INMAR= Enterprise introduced new or improved products on the market
INPCS= Process Innovator, introduced onto the market a new or significantly improved process
INON= Enterprises have not yet completed or ongoing innovation activities
INAB= Enterprise with abandoned innovation activities
Germany (including ex-GDR from 1991)
Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner
The Luxembourg enterprises assign a high degree of
innovation impacts to all items except to the effect on
labor cost and the effects on materials. Only 7.8% of the
112
innovators state that the innovation has a high influence
on reducing materials and energy per produced unit.
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
T.25:
high effects of innovation for
Belgium
Denmark
Germany
Greece
Spain
France
Italy
Luxembourg
Netherlands
Austria
Portugal
Finland
Sweden
Iceland
Norway
average
ERANGE
EMAR
EQUA
EFLEX
ECAP
ELBR
EMAT
EENV
ESTD
18.4
33.0
42.2
26.5
44.8
24.5
39.3
42.8
18.9
20.2
14.9
11.4
15.6
25.7
27.0
15.0
26.1
28.4
19.3
44.2
21.2
30.6
40.5
15.2
17.7
11.4
18.0
10.4
17.9
22.6
21.5
37.9
64.1
42.2
37.7
49.0
47.9
48.2
38.4
42.1
15.2
10.3
17.2
28.7
35.7
11.1
22.2
45.1
21.7
18.3
21.3
27.1
20.9
17.1
24.9
7.3
13.2
7.1
15.7
19.5
13.0
21.2
39.3
29.8
23.3
34.0
31.7
35.2
16.6
29.0
7.2
13.8
8.6
18.2
22.9
12.9
14.8
17.7
15.6
19.6
26.4
10.4
20.9
9.0
16.0
8.0
21.9
3.9
14.8
15.1
7.7
8.2
7.4
8.6
13.0
12.7
7.8
11.7
4.2
6.7
4.5
24.7
1.8
5.8
8.9
8.0
7.9
27.1
17.2
17.1
24.9
14.1
15.3
10.5
20.1
5.3
17.4
4.7
11.5
14.4
12.4
12.5
46.6
25.8
23.5
25.9
26.5
13.5
17.2
28.4
5.2
14.0
7.3
12.3
19.3
ERANGE= High increased range of goods or services
EMAR= High Increased market or market share
EQUA= High, improved quality in goods or services, in percent
EFLEX= High, Improved production flexibility
ECAP= High, Increased production capacity
ELBR= High, Reduced labor costs per produced unit
EMAT= High, Reduced materials and energy per produced unit
EENV= High, Improved environmental impact or health and safety aspects
ESTD= High, Met regulations or standards
Germany (including ex-GDR from 1991)
Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner
In comparison to the other participating countries the
funding of innovation is low in Luxembourg (16%).
T.26:
enterprise received funding
FUNPUB
FUNLOC
FUMGMT
FUNEU
FNRTD
7.4
22.8
31.4
28.0
26.7
40.9
16.0
32.9
39.6
29.1
41.2
17.8
9.4
21.4
26.0
0.0
14.9
3.4
20.8
10.0
23.7
0.8
4.1
20.7
1.6
6.6
7.2
0.3
3.2
8.4
0.0
11.2
16.6
10.5
21.4
18.3
14.2
29.0
28.3
13.0
37.1
3.2
7.9
18.2
16.3
7.4
4.8
15.9
4.6
6.8
6.8
2.8
4.6
10.5
20.5
7.2
6.8
2.9
2.2
7.4
4.5
3.1
9.8
2.3
3.5
2.8
1.8
2.2
7.8
14.4
4.3
8.7
2.6
2.9
5.0
Belgium
Denmark
Germany
Greece
Spain
France
Italy
Luxembourg
Netherlands
Austria
Portugal
Finland
Sweden
Iceland
Norway
average
FUNPUB= Yes, enterprise received public funding
FUNLOC= Yes, enterprise received funding from local or regional authorities
FUNGMT= Yes, enterprise received public funding from central government
FUNEU= Yes, enterprise received public funding from the EU
FUNRTD= Yes enterprise received funding from EU's 4th or 5th RTD
Germany (including ex-GDR from 1991)
Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner
Innovators with co-operation show that collaboration is
frequent in Luxembourg. The next graph illustrates that
Luxembourg’s innovators work together with partners
Cahier innovation du Statec n° 97
from EU, EFTA and candidate countries more often than
in all other surveyed countries.
113
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
Figure 14:
60
having
cooperation
50
%
40
30
20
10
average
Norway
Iceland
Sweden
Finland
Portugal
Austria
Netherlands
Luxembourg
Italy
France
Spain
Greece
Germany
Denmark
Belgium
0
Germany (including ex-GDR from 1991)
Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner
Figure 15: Innovators having co-operation by country of partner
50
national
40
30
EU and EFTA
20
EU and Candidate
Countries
10
Norway
Iceland
Sweden
Finland
Portugal
Austria
Netherlands
Luxembourg
Italy
France
Spain
Belgium
0
US
Germany (including ex-GDR from 1991)
Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner
In comparison with other CIS3 countries, the innovators
in Luxembourg make high use of information for
innovation coming from the suppliers, also the clients or
customers. The innovators make seldom high use of
114
innovation information provided by the universities and
the higher education institutes and by the government,
as compared for these providers in the other countries.
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
T.27:
high use of sources for innovation from …
Belgium
Denmark
Germany
Greece
Spain
France
Italy
Luxembourg
Netherlands
Austria
Portugal
Finland
Sweden
Iceland
Norway
average
SSUP
SCLI
SCOM
SUNI
SGMT
SPRO
SEXB
17.2
17.7
33.9
25.1
17.6
18.7
30.8
11.4
14.6
27.6
10.7
29.1
7.7
20.8
20.2
36.5
35.7
26.7
19.8
36.5
15.6
34.5
17.8
21.6
21.8
26.2
6.4
16.5
37.3
25.2
13.7
14.3
11.5
11.4
15.7
7.4
15.9
7.1
7.6
7.0
4.6
21.2
4.4
10.8
10.9
4.2
5.9
6.2
2.8
2.5
2.1
2.6
2.0
4.2
3.4
3.2
24.5
1.1
2.6
4.8
2.4
2.4
3.4
4.7
2.8
1.9
1.5
2.8
2.9
1.9
4.0
20.2
2.1
3.6
4.0
6.9
17.0
21.1
10.2
5.3
6.2
19.8
5.2
12.4
8.0
2.5
33.6
3.0
13.6
11.8
12.7
21.8
30.4
18.2
9.3
12.7
13.7
5.7
8.5
25.1
5.4
32.7
5.2
11.0
15.2
SSUP= High use of Sources for innovation from Suppliers of equipment, materials, etc.
SCLI= High use of Sources for innovation from Clients or customers
SCOM= High use of sources from for innovation Competitors and other enterprises of same industry
SUNI= High use of Sources for innovation from Universities or other higher education institutes
SGMT= High use of Sources for innovation from Government or private non-profit research institutes
SPRO= High use of Sources for innovation from Professional conferences, meetings, journals
SEXB= High use of Sources for innovation from Fairs, exhibitions
Germany (including ex-GDR from 1991)
Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner
innovators. During 1998-2000 the reference period of
CIS3, 8.3% of the Luxembourg innovators applied for
patents; and at the end of 2000 12.7% owned at least
one valid patent.
To protect the enterprise’s innovation by patents,
Luxembourg differs from the other countries. In the
Nordic countries, in France and in Germany, patents as a
protection mode are more often used among the
Figure 16:
40
applied for
35
30
have at least one
valid
%
25
20
15
10
5
average
Norway
Iceland
Sweden
Finland
Portugal
Austria
Netherlands
Luxembourg
Italy
France
Spain
Greece
Germany
Denmark
Belgium
0
Germany (including ex-GDR from 1991)
Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner
Different other protection modes become important for
the innovators. Protection through lead-time advantage
over competitors and through secrecy are the most
Cahier innovation du Statec n° 97
frequently used strategies of the enterprises with
innovation.
115
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
T.28:
protection modes other than patents
Belgium
Denmark
Germany
Greece
Spain
France
Italy
Luxembourg
Netherlands
Austria
Portugal
Finland
Sweden
Iceland
Norway
average
PROREG
PROTM
PROCP
PROSEC
PRODES
PROTIM
13.8
17.1
5.6
12.3
17.3
10.1
10.3
8.3
18.2
4.6
12.9
19.2
2.1
11.0
10.8
25.1
19.1
23.1
15.8
34.1
16.9
20.0
15.3
22.1
18.1
26.6
42.6
13.8
28.1
20.9
7.0
8.0
6.6
2.9
6.5
2.5
10.8
7.2
11.1
2.0
11.5
24.3
6.3
15.4
7.6
16.9
32.8
12.2
18.5
19.1
27.1
29.7
14.4
39.4
17.3
49.2
27.5
15.4
33.7
22.8
12.0
19.0
9.5
17.5
18.5
15.3
17.4
22.9
26.4
11.5
31.6
19.1
6.3
21.1
16.2
27.4
42.6
1.7
19.7
28.2
34.4
41.3
42.6
49.1
20.8
58.0
40.9
12.8
43.6
30.0
PROREG= Protection through registration of design patters
PROTM= Protection through trademarks
PROCP= Protection through copyright
PROSEC= Protection through secrecy
PRODES= Protection through complexity of design
PROTIM= Protection through lead-time advantage over competitors
Germany (including ex-GDR from 1991)
Source: NewCronos, November 2003, Uwe Warner
to the other participating countries, the changes of
organizational structures, advanced management
techniques and the implementation of new or
significantly changed corporate strategies are heavily
used in Luxembourg by all enterprises.
Other creative changes not included in technical
innovation activities for all enterprises are used more
frequently in Luxembourg: 44.7 % of all enterprises in all
economic sectors are innovators. This share is close to
the European average. For the Luxembourg economy
there are other improvements of importance. Compared
T.29:
other creative changes
ALL ENTERPRISES
Belgium
Denmark
Germany
Greece
Spain
France
Italy
Luxembourg
Netherlands
Austria
Portugal
Finland
Sweden
Iceland
Norway
average
ACTSTR
ACTMAN
ACTORG
ACTMAR
ACTAES
29.8
21.2
41.3
19.5
18.6
21.9
25.2
46.9
33.8
36.6
31.9
26.3
33.5
34.7
26.8
29.9
23.3
8.0
38.7
15.5
24.3
18.5
17.4
58.4
17.3
32.7
26.9
26.1
8.1
24.6
17.3
23.8
40.1
20.3
50.7
27.4
32.1
8.1
33.0
57.4
25.8
44.9
35.4
31.8
38.4
37.1
32.2
34.3
24.1
18.2
37.9
26.5
21.2
0.0
21.7
32.0
17.1
35.3
24.3
20.7
28.9
32.0
20.9
24.1
22.6
13.0
35.0
47.9
28.5
3.6
31.4
27.7
10.8
30.9
27.8
22.0
18.9
32.2
14.6
24.5
ACTSTR= Undertake implementation of new corporate strategies
ACTMAN= Undertake implementation of advanced management techniques
ACTORG= Undertake implementation of changed organizational structures
ACTMAR= Undertake changing enterprise's marketing concepts/strategies
ACTAES= Significant changes in aesthetic appearance
Germany (including ex-GDR from 1991)
Source: New Cronos; November 2003, Uwe Warner
116
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
6. Conclusion
From CIS2 to CIS3 the response burden decreased; but
the technical structure of the CIS3 questionnaire is still a
heavy work-load for the respondents. The complexity of
the questionnaire and the underlying concept of
technological innovation are not sufficiently transparent
to the person answering the questions. Even after having
prepared the list of examples of innovations, there
remain still doubts about the understanding of the
concepts used in the questionnaire. Also, the list of
examples is driven by the introduction of a new product
or qualitative change in an existing product and the
process innovation new to an industry. Therefore
enterprises in the service sector have probably some
difficulties in answering the questions about innovation.
The graph “other important strategical and
organizational changes by sectors” illustrates the
different answering behavior of manufacturing and
service enterprises for innovators and non-innovators.
Non-innovators in the service sector consider
organizational changes (51%), management changes
(49%) and new corporate strategies (39%) as creative
changes. Are they equivalent to innovating activities? So
these creative activities replace innovation in the sense
of CIS3.
INNOVATORS
actmar
actorg
Service
Manufacturing
Manufacturing
Manufacturing
actstr
37
Manufacturing
actman
actaes
Figure 17: Other important strategical and organizational changes by sectors
40
21
49
10
Service
NONINNOVATORS
39
27
55
31
Service
75
51
67
38
Service
73
49
Manufacturing
62
8
Service
64
39
0
10
20
30
40
50
60
70
80 %
ACTSTR= Undertake implementation of new corporate strategies
ACTMAN= Undertake implementation of advanced management techniques
ACTORG= Undertake implementation of changed organizational structures
ACTMAR= Undertake changing enterprise's marketing concepts/strategies
ACTAES= Significant changes in aesthetic appearance
The every day understanding of «innovation» among noninnovating firms is almost certainly different from the
way innovating enterprises use the term "innovation". For
the researcher using CIS3 data it is not possible to
identify the various creative actions and strategies of an
enterprise included in or excluded from innovating
activities. It seems that non-innovating units summarize
other activities under the title “innovation” then
innovators (cf. Corbel 2003). In Luxembourg, the
correlation matrix for both sectors of economic activities
asks for further research on this topic.
Among the non-innovators of the manufacturing sector
we find strong relationships between the implementation
Cahier innovation du Statec n° 97
of new corporate strategies and changes of the
organizational structure (0.724), the new strategies and
the modification of the aesthetic appearance (0.816) and
changes in the marketing concept (0.816). For the
innovating enterprises of that sector the associations
decrease.
The non-innovators of the service sector have strong
links between changes in the aesthetic appearance and
new corporate strategies (0.719) and the changed
organizational structure (0.737) and the changed
marketing strategies (0.720). Also for innovators of the
service sector these relationships disappear.
117
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
T.29: Phi square associations between sets of frequencies of creative activities others than innovation
Manufaturing sector, non-innovators
actstr
actman
actorg
actmar
actaes
actstr
actman
actorg
actmar
actaes
0.000
0.661
0.724
0.577
0.816
0.000
0.533
0.569
0.664
0.000
0.636
0.655
0.000
0.816
0.000
Manufaturing sector. innovators
actstr
actman
actorg
actmar
actaes
actstr
actman
actorg
actmar
actaes
0.000
0.509
0.528
0.512
0.669
0.000
0.464
0.590
0.602
0.000
0.575
0.631
0.000
0.641
0.000
actstr
actman
actorg
actmar
actaes
0.000
0.535
0.538
0.579
0.719
0.000
0.481
0.655
0.706
0.000
0.591
0.737
0.000
0.720
0.000
actstr
actman
actorg
actmar
actaes
0.000
0.446
0.410
0.550
0.607
0.000
0.418
0.547
0.567
0.000
0.545
0.574
0.000
0.570
0.000
Service sector. non-innovators
actstr
actman
actorg
actmar
actaes
Service sector. innovators
actstr
actman
actorg
actmar
actaes
This is a dissimilarity matrix, Phi-square
ACTSTR= Undertake implementation of
ACTMAN= Undertake implementation of
ACTORG= Undertake implementation of
ACTMAR= Undertake changing
ACTAES= Significant changes in
Source: CIS3 in Luxembourg, Uwe Warner
Here the questionnaire sequence and the context may
have an influence on the respondent’s behavior. Asking
the question: “Other important strategical and
organizational changes in your enterprise … Did your
enterprise during the period 1998-2000 undertake any of
the following activities: …” just after the questions
separating the innovators from the non-innovators, the
in- or exclusion of the creative activities to innovation by
the respondent may change.
At the same time, the capacity and quality of innovation
measurement may increase by adding the dimensions of
“aesthetic changes and modifications on the design” and
“advances management and changed organizational
structures”. This will take into account the interaction
between market situations and the enterprise’s internal
structure. Our hypothesis may be that the context
differences for manufacturing firms and service
enterprises could explain the different innovative
behavior of observed units, and reflect the various
dissimilarities of innovating goods or innovating services.
To obtain the responses from the most and best informed
person of the enterprise, -in the ideal case- we need to
contact four managers: the head of the personnel, the
manager of R&D, the leading persons of the technical
division and book keeping unit.
In addition to the multiple objectives of the survey, the
differences in the enterprise’s book-keeping rules and the
“adding up” of the monetary items of CIS3 may cause
uncontrolled answering behavior of the respondent. Did
have they use the calculation mode proposed by the
instructions of CIS3 or did they add up the answers in
1
terms of the accounting?
The sequence of questions and answer types in the study
creates another risk of item non-response. The
questionnaire shuttles between questions asking for
categorical answers (e.g. yes- no), to metric variables
(e.g. the monetary items) and to subjective questions
about the importance of a fact, without appropriate
__________
1
Using the case household income surveys the cognitive capacity to remember monetary items is discussed in Warner, Hoffmeyer-Zlotnik 2003
118
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
indication to the answering person. Depending on the
functional position of the interview partner in the
enterprise, his or her subjective assessment, his or her
judgment about the question stimulus may vary. A sales
manager has probably a different point of view on the
importance of sources for innovation then a technical
director of the same firm; the first may give “clients or
customers” a higher importance and the second may
regard “the suppliers of equipment and material” as
subjectively more important. In fact we do not know the
function and position of the person answering the survey.
The final critique is about the filters selecting the
enterprises concerned by the several chapters of the CIS3
questionnaire. In our mind, it is a disadvantage of the
questionnaire’s construction to have R&D information
only for enterprises with innovating activities during the
reference period of the study.
Research problems on the links between R&D and noninnovation are not possible to solve; the substitution of
innovation by R&D or vice versa can not be studied.
The use of CIS3 data for economic research is limited by
the fact that there is no information available for the
enterprise’s situation on the market. We do not know the
interaction between the context of the economic
activities and the decisions to be or not to be innovative.
The study can not explain innovative or other creative
behavior of the observed enterprise. Certainly there is a
“push and pull” factor between the market situation and
the enterprise’s strategy on the market.
Factors influencing the decision for or against innovation
are also the individual understanding of the market
situation and the collective anticipation of the decision
makers inside the enterprise. Both, contextual and
individual information might be useful for the analysis of
the CIS3 data and might enlighten the findings of the
research on innovation.
Also not covered by the topics of CIS3 are the
interactions inside the enterprises. Prautrel (2001) shows
the complexity of relations between the accumulation of
human capital and innovation. The training for
production of goods and services and the individual
education of the employees modifies the choice for
innovation.
Among others, one perspective for further research is
built on the comparative approach of CIS3. The graph
“Proportion of all service sector enterprises with
innovation activities by economic activity in service
sectors” shows for each country the proportion of
enterprises with innovative activities by the sub sectors
of the entire service sector. On the horizontal axis, the EU
average of enterprises with innovation activities in the
corresponding sub sectors are set to 0. In Germany,
Cahier innovation du Statec n° 97
Luxembourg, Portugal and Iceland, the proportion of
enterprises with innovation activities is higher then the
EU average in each of the four sub sectors. Denmark,
Spain, Italy United Kingdom and Norway show innovation
activities lower then the EU average in “wholesale and
commission trade”, “transport and communication”,
“financial Intermediation” and “computer activities; R&D;
engineering and consultancy; technical testing and
analysis”. Do countries differ in their enterprises
innovative behavior because of cultural differences in the
economic structures and the firm’s cultures? Is the
measurement of innovation behavior reliable; and do we
measure in one country the same fact as in the others? Is
the obtained measure in country A functional equivalent
to the observed measure in country B? The respondent’s
perception of “innovation” may vary over the countries?
The graph “Proportion of all service sector enterprises
with innovation activities by economic activity in the
service sector (0=county's average in all service sectors)”
takes into account the country disparities; The point of
reverence is here the country’s average proportion of all
service sector enterprises with innovation activities (0 on
the horizontal axis). For all countries we observe high
innovation activities in “computer activities; R&D;
engineering and consultancy; technical testing and
analysis” except for the United Kingdom (33% of all
service sector firms have innovation activities, but in the
computer, R&D and related economic activities only 4%
are innovative). Denmark, Germany, Spain, France, Italy
Netherlands, Austria, Portugal and Norway show an
important proportion of enterprises with innovation
actions in the economic activities of “financial
intermediation”
In Luxembourg 48% of the enterprises in the service
sector have innovation activities according to the
outcomes of CIS3. On this high level of innovation in all
service sectors, 43% of the “wholesale and commission
trade” firms have innovation activities and 36% of the
enterprises in “transport and communication”, 53% of
the enterprises with “financial intermediation” as
economic activities are innovative and 69% of the
enterprises with “computer activities; R&D; engineering
and consultancy; technical testing and analysis” have
innovation activities during the reference period 1998 to
2000. The relatively low proportion in the banking and
financial sector – only 10 percent points over the total
service sector proportion of innovation activities – needs
further research.
This study may discuss the reliability of innovation
measurement in the financial sector, the enterprise’s
alternative strategies replacing the innovative behavior,
the particularities of the Luxembourg economy having an
impact on innovation and/or its alternatives, the service
sector enterprise’s various perception of innovation and
its economic and cultural background.
119
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
Proportion of all service sector enterprises with innovation activities by economic activity in the service sector (0=EU
average)
Figure 18:
Wholesale and
commission trade
Belgium
Denmark
Germany
Transport and
communication
Greece
Spain
Financial
Intermediation
France
Ireland
Italy
Computer activities
R&D;
engineering and consultancy;
technical testing and analysis
Luxembourg
Netherlands
Austria
Portugal
Finland
Sweden
United Kingdom
Iceland
Norway
-100
-75
-50
-25
0
25
50
75
100
0 = EU average
Proportion of all service sector enterprises with innovation activities by economic activity in the service sector (0=county's
average in all service sectors)
Figure 19:
Belgium
Wholesale and
commission trade
Denmark
Germany
Greece
Transport and
communication
Spain
France
Ireland
Financial
Intermediation
Italy
Luxembourg
Netherlands
Austria
Computer activities
R&D;
engineering and consultancy;
technical testing and analysis
Portugal
Finland
Sweden
United Kingdom
Iceland
Norway
-100
-75
-50
-25
0
25
50
75
100
125
0 = country's average in all service sectors
120
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
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Cahier innovation du Statec n° 97
123
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
Annex I
Universe, sample size and weighted sample data by main economic activities and size classes
universe
unweighted weighted
unweighted
data
data universe
data
10-49
weighted
unweighted weighted
total
total
total
data universe
data
data universe unweighted weighted
50-249
250+
all sizes
main economic activity
N
manufacturing
electrecity, gas and water supply
wholesale trade
transport, storage and communication
financial intermediation
computer and related activities
research and development
architectural and engineering activities
technical testing and analysis
total
230
10
226
214
199
80
3
60
4
1 026
52
8
48
45
36
54
1
17
4
265
226
10
221
214
194
76
1
60
4
1 006
85
2
43
73
87
19
4
8
3
324
21
2
35
18
21
18
1
6
1
123
manufacturing
electrecity, gaz and water supply
wholesale trade
transport, storage and communication
financial intermediation
computer and related activities
research and development
architectural and engineering activities
technical testing and analysis
total
22.42
0.97
22.03
20.86
19.40
7.80
0.29
5.85
0.39
100.00
19.62
3.02
18.11
16.98
13.58
20.38
0.38
6.42
1.51
100.00
22.47
0.99
21.97
21.27
19.28
7.55
0.10
5.96
0.40
100.00
26.23
0.62
13.27
22.53
26.85
5.86
1.23
2.47
0.93
100.00
17.07
1.63
28.46
14.63
17.07
14.63
0.81
4.88
0.81
100.00
85
2
43
73
87
19
1
8
3
321
28
1
2
7
26
22
1
1
6
20
2
1
0
67
2
0
0
52
26.48
41.79
0.62
1.49
13.40
2.99
22.74
10.45
27.10
38.81
5.92
0.00
0.31
2.99
2.49
1.49
0.93
0.00
100.00 100.00
42.31
1.92
1.92
11.54
38.46
0.00
3.85
0.00
0.00
100.00
28
1
2
7
26
0
2
0
0
66
343
13
271
294
312
99
9
69
7
1 417
95
11
84
69
77
72
4
23
5
440
339
13
266
294
307
95
4
68
7
1 393
42.42
24.21
1.52
0.92
3.03
19.12
10.61
20.75
39.39
22.02
0.00
6.99
3.03
0.64
0.00
4.87
0.00
0.49
100.00 100.00
21.59
2.50
19.09
15.68
17.50
16.36
0.91
5.23
1.14
100.00
24.34
0.93
19.10
21.11
22.04
6.82
0.29
4.88
0.50
100.00
%
124
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
Annex II
1.1
Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle mis sur le marché des produits (biens ou
services) qui sont nouveaux ou considérablement améliorés pour votre entreprise ?
Oui
! =>
Non
Qui a développé ces produits? (Veuillez cocher la case appropriée)
Principalement votre entreprise ou votre groupe d’entreprises
Votre entreprise en collaboration avec d’autres entreprises ou institutions
Principalement d’autres entreprises ou institutions
!
!
!
! => passez au chapitre 2.
Veuillez donner une courte description de la nouveauté ou de l’amélioration de votre
innovation de produit (bien ou service) la plus importante.
________________________________________________________________________________________________
1.2
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
1.4
Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle mis sur le marché des produits (biens ou
services) nouveaux ou considérablement améliorés qui ne sont pas seulement nouveaux pour
votre entreprise mais qui sont aussi nouveaux pour le marché de votre entreprise ?
Oui
! =>
Non
Veuillez
2000 :
estimer
la
contribution
de
ces
produits
au
chiffre
d’affaires
total
en
%
!
The respondent saw the question printed on the right side of the questionnaire; on the left side the
explanation, instructions and some examples were available at the same time as the wording of the
question was spelled out.
Cahier innovation du Statec n° 97
125
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
-
Innovation
Par innovation, on entend l’introduction sur le marché d’un produit (bien ou service) qui est nouveau ou
considérablement amélioré, ou la mise en œuvre dans votre entreprise d’un procédé qui est nouveau ou
considérablement amélioré. L’innovation est le résultat d’un nouveau développement technologique, de
nouvelles combinaisons de technologies existantes ou de l’utilisation d’autres connaissances acquises par
votre entreprise.
- Par innovation de produits (ref 1), on entend un bien ou un service qui est nouveau ou considérablement
amélioré par rapport à ses caractéristiques fondamentales, ou ses spécifications techniques, ses logiciels
intégrés ou d’autres composants immatériels, son utilisation prévue ou sa facilité d’utilisation.
L’innovation doit être nouvelle dans votre entreprise ; elle ne doit pas nécessairement être nouvelle sur le
marché. Peu importe si l’innovation a été développée par votre entreprise ou par une autre entreprise. Des
changements de nature esthétique et la vente d’innovations qui sont entièrement produites et développées par
d’autres entreprises, ne doivent pas être pris en compte.
Exemples d'innovation de produits (ref 1)
- produits nouveaux pour le marché et issus d'une technologie nouvelle (nouveaux médicaments dans la
pharmacie) ou reposant sur une association nouvelle de technologies existantes ;
- produits nouveaux pour l'entreprise : reprise de produits déjà fabriqués par des concurrents ;
- changement dans les matériaux utilisés : nouvelles fibres pour les vêtements ... ;
- nette amélioration des caractéristiques techniques : ex. rendement des moteurs, y compris pour
l'environnement et les économies d'énergie ... ;
- incorporation de nouveaux usages : l'électronique pour la conduite assistée, les systèmes de radioguidage ...
- ajout de services associés : garantie à vie, maintenance à distance ... .
Cas exclus : productions saisonnières, changements de conditionnement ou esthétiques (notamment
adaptation à la mode).
The second set of questions tried to get closer to “process innovation”. The question was:
2.1.
Dans la période 1998-2000, votre entreprise a-t-elle introduit des procédés de production qui
sont nouveaux ou considérablement améliorés, y compris les méthodes d’offres des services
et de livraison des produits ?
Oui
! =>
Qui a développé ces procédés ? (Veuillez cocher la case appropriée)
Principalement votre entreprise ou votre groupe d’entreprises
Votre entreprise en collaboration avec d’autres entreprises ou institutions
Principalement d’autres entreprises ou institutions
Non
! =>
passez au chapitre 3.
2.2
Veuillez donner une courte description de la nouveauté ou de l’amélioration considérable, de
votre innovation de procédé la plus importante.
!
!
!
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
126
Cahier innovation du Statec n° 97
5. The Third Community Innovation Survey in Luxembourg
The guideline we gave to that question was:
- Par innovation de procédés (ref 2), on entend toute technologie de production qui est nouvelle ou
considérablement améliorée, et toute méthode d’offre de services et de livraison de produits qui est nouvelle
ou considérablement améliorée. Le résultat doit être significatif par rapport au niveau de production, à la
qualité des produits (biens / services) ou par rapport aux coûts de production ou de livraison.
L’innovation doit être nouvelle dans votre entreprise ; il n’est pas nécessaire que votre entreprise soit la
première à introduire ce procédé. Peu importe si c’est votre entreprise ou une autre entreprise qui a développé
le procédé. Des changements purement organisationnels ou des changements dans la gestion ne doivent pas
être considérés.
Exemples d'innovation de procédés (ref 2)
- nouveaux procédés de fabrication dans la chimie, la mécanique, ... ;
- nouveaux procédés de mesure des nuisances, de la pollution (respect des réglementations
environnementales...) ;
- introduction de nouveaux procédés à l'occasion de la mise en production d'un nouveau produit ;
- systèmes d'information ou de gestion (les ERP, assurer la logistique ...) ;
- introduction de programmes de simulation ou d'optimisation ;
- usage de l'E-commerce (passation / réception de commandes en ligne, la seule création d'un site
d'information n'est pas considérée comme de l'innovation).
The third type of innovation activities were not yet finalized or abandoned innovations:
Cahier innovation du Statec n° 97
127
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché
de Luxembourg entre 1998 et 2000?
Premiers résultats de la troisième enquête européenne sur l’innovation
Vincent DAUTEL, CEPS/INSTEAD
Cahier du Statec n° 97
129
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de
Luxembourg entre 1998 et 2000?*
Premiers résultats de la troisième enquête européenne sur l’innovation
Table des matières
Premiers résultats de la troisième enquête européenne sur l’innovation
129
Premiers résultats de la troisième enquête européenne sur l’innovation
130
1. La mise en œuvre d’innovations
134
1.1 Combien d’entreprises sont innovantes?
134
1.2 Les types d’innovations introduites par les entreprises au cours de la période 1998-2000
136
1.3 Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes
137
1.4 L’origine des innovations
139
1.5 L’importance des activités innovatrices des entreprises
140
1.6 Les démarches en matière d’innovation des entreprises identifiées "sans activité innovatrice"
142
Les raisons des entreprises sans activité innovatrice à leur absence d’innovation au cours de la période 1998-2000
142
Les facteurs ayant empêché l’innovation des entreprises sans activité innovatrice entre 1998 et 2000
143
2. L’innovation par secteur d’activité économique
145
2.1 Les entreprises innovantes par secteurs d’activité économique
145
2.2 Les entreprises innovantes en produits nouveaux pour le marché par secteurs d’activités économiques
146
2.3 Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteurs d’activité économique
147
Conclusion
148
Bibliographie
149
Liste des tableaux
Tableau 1: Entreprises innovantes par secteur
134
Tableau 2: Entreprises innovantes par secteur et par taille
135
Tableau 3: Types d’innovations par secteur
136
Tableau 4: Types d’innovation par secteur et par taille
136
Tableau 5: Origine du développement des innovations de produits par secteur
139
Tableau 6: Origine du développement des innovations de procédés par secteur
139
Tableau 7: Origine des innovations de produits par secteur et par taille
139
Tableau 8: Origine des innovations de procédés par secteur et par taille
140
Tableau 9: Entreprises innovantes par secteurs d’activités économiques
146
Tableau 10: Entreprises innovantes en produits nouveaux pour le marché
146
Tableau 11: Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteurs d’activité conomique
147
130
Cahier du Statec n° 97
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
Liste des graphiques
Graphique 1: Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteur (en %)
137
Graphique 2: Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteur et par taille (en %)
137
Graphique 3: Activités d’innovation en cours et abandonnées parmi les entreprises innovantes, celles non innovantes et
l’ensemble des entreprises (en %)
140
Graphique 4: Raisons de l’absence d'innovations parmi les entreprises sans activité innovatrice (en %)
142
Graphique 5: Raisons de l’absence d'innovations parmi les PME et PMI sans activité innovatrice (en %)
143
Graphique 6: Facteurs empêchant l’innovation parmi les PME et PMI sans activité innovatrice (en %)
144
Liste des figures
Figure 1: Entreprises ayant une activité innovatrice (en % du total des entreprises)
141
Liste des Encadrés
Encadré 1: La mesure de l’innovation selon l’enquête CIS3
132
* Cette publication fait partie d’un programme d’études réalisé avec le support financier et le partenariat du Statec et du Ministère de la Culture, de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Cahier du Statec n° 97
131
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de
Luxembourg entre 1998 et 2000?
Introduction
L’OCDE, en coopération avec la Commission Européenne, a
défini une méthodologie commune de collecte de données
comparables sur l’innovation. Celle-ci, décrite dans le
manuel d’OSLO , détermine le cadre de référence de la
mesure de l’innovation.
1
Le concept d’innovation considéré dans cet article
correspond à ce cadre de référence qui définit l’innovation
comme l’introduction sur le marché d’un produit nouveau
ou considérablement amélioré pour l’entreprise ou la
mise en œuvre dans l’entreprise d’un procédé nouveau ou
considérablement amélioré. Cette innovation est le
résultat d’un nouveau développement technologique, de
nouvelles combinaisons de technologies existantes ou de
l’utilisation d’autres connaissances acquises (Encadré 1).
L’innovation ainsi considérée correspond à une approche
"technologique" qui ne comprend pas d’autres types de
"nouveautés" tels que les autres changements "créatifs"
apportés aux produits (modifications esthétiques ou
subjectives du produit), ou les modifications apportées
aux organisations (nouvelles structures
organisationnelles, nouvelles techniques de gestion,
nouvelles stratégies). Il s’agit donc d’une conception
2
restrictive de l’innovation.
individuelles sur les activités d’innovation des entreprises.
Pour l’heure, celle-ci a été menée à trois reprises,
correspondant aux périodes 1990-1992 (CIS1), 19941996 (CIS2) et 1998-2000 (CIS3). Notons que d’autres
pays de l’OCDE, tels que le Canada, l’Australie et les pays
candidats à l’Union Européenne réalisent des enquêtes
selon le modèle CIS, élargissant le champ des
comparaisons internationales.
L’ensemble des informations présentées sont issues de
l’enquête (CIS3) menée au Luxembourg en 2002 par le
CEPS/INSTEAD et le Statec. Celle-ci porte sur l’innovation
réalisée au cours de la période 1998-2000 par les
entreprises de plus de 10 salariés, appartenant aux
3
secteurs d’activités économiques suivants:
- l’industrie manufacturière,
- la production et distribution d’électricité, de gaz et
d’eau,
- le commerce de gros et les intermédiaires du commerce,
- le transport et la communication,
- les activités financières,
- les activités informatiques,
- la Recherche et Développement,
- les activités d’architecture et d’ingénierie,
- les activités de contrôle et d’analyses techniques.
A partir de ce cadre de référence, l’enquête
communautaire sur l’innovation (Community Innovation
Survey, CIS), réalisée sous l’égide d’Eurostat dans chaque
Etat de l’Union Européenne, collecte des données
__________
1
OCDE (1997) "Principes directeurs proposés par l’OCDE pour le recueil et l’interprétation des données sur l’Innovation technologique - Manuel D’Oslo",
Paris.
2
Vincent Dautel (2004), "Mesures de l’innovation: présentation des aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l’innovation". CEPS/
INSTEAD, Document de Recherche n°2, 6 p.
3
Les secteurs considérés comme développant peu d’activités technologiques et donc réalisant peu d’innovations ne sont pas couverts par cette enquête.
Ces secteurs sont principalement ceux dont l’objet est le service aux particuliers tels que l’hôtellerie et la restauration, le commerce et la réparation
automobile, le commerce de détail. Sont en outre exclues la construction, les activités immobilières et la location sans opérateur. Enfin, quelques services
aux entreprises tels que les activités juridiques, comptables et de conseil de gestion ne sont pas non plus couverts par l’enquête.
132
Cahier du Statec n° 97
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
Encadré 1: La mesure de l’innovation selon l’enquête CIS3
Par innovation, on entend l’introduction sur le marché
d’un produit (bien ou service) qui est nouveau ou
considérablement amélioré, ou la mise en œuvre dans
l’entreprise d’un procédé qui est nouveau ou
considérablement amélioré. L’innovation est le résultat
d’un nouveau développement technologique, de nouvelles
combinaisons de technologies existantes ou de
l’utilisation d’autres connaissances acquises par
l’entreprise.
Innovation de produit:
Par innovation de produit, on entend un bien ou un
service qui est nouveau ou considérablement amélioré
par rapport à ses caractéristiques fondamentales, ou ses
spécifications techniques, ses logiciels intégrés ou
L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon stratifié
de 603 entreprises tirées au hasard parmi les 1393
entreprises ciblées par l’enquête. Parmi ces 603
entreprises contactées, 440 entreprises ont été enquêtées
en face à face, soit un taux de réponse global de 73%.
Les résultats obtenus ont été pondérés afin de corriger
d’éventuels biais de représentativité et de non-réponse
totale et afin de refléter les 1393 entreprises visées par
4
l’enquête
Les données collectées permettent de fournir de
nombreuses informations relatives aux différentes
thématiques de l’innovation que sont:
- les activités et dépenses d’innovation,
- l’origine et les types de coopération,
- les sources d’information de l’innovation,
- la commercialisation et les effets de l’innovation,
- la protection des innovations,
- le support public des activités d’innovation,
- les obstacles à l’innovation,
- et enfin les changements organisationnels qui
constituent un élargissement de la mesure de
l’innovation.
L’ensemble des informations collectées permet de mieux
comprendre les processus mis en œuvre par les
d’autres composants immatériels, son utilisation prévue
ou sa facilité d’utilisation.
Innovation de procédé:
Par innovation de procédé, on entend toute technologie
de production qui est nouvelle ou considérablement
améliorée, et toute méthode d’offre de services et de
livraison de produits qui est nouvelle ou
considérablement améliorée. Le résultat doit être
significatif par rapport au niveau de production, à la
qualité des produits (biens ou services) ou par rapport
aux coûts de production ou de livraison.
Source: CEPS/INSTEAD et Statec (2002) Questionnaire national de
l’enquête sur l’innovation (CIS31
entreprises innovantes. Elles sont aussi à l’origine
1
d’estimations des effets économiques de l’innovation .
L’existence de tels effets conduit alors à distinguer les
entreprises innovantes des entreprises non innovantes.
Dans cet article, notre propos ne sera pas de dresser le
2
portait complet de l’innovation , à partir de l’ensemble
des informations collectées par l’enquête CIS3, mais de
présenter les entreprises qui, au Grand-Duché de
Luxembourg entre 1998 et 2000, ont innové ou étaient
susceptibles de le faire.
Une première partie est consacrée à la mise en œuvre
d’innovations dans les entreprises luxembourgeoises. Elle
présentera notamment le nombre d’entreprises ayant
innové entre 1998 et 2000, la façon dont elles ont innové
ou encore les démarches d’innovation des entreprises
identifiées comme "sans activité innovatrice". Une
deuxième partie examinera les tendances relatives à la
mise en œuvre d’innovations observées dans les
différents secteurs d’activités économiques. A cette fin,
les secteurs d’activités économiques seront notamment
comparés entre eux selon leur proportion d’entreprises
innovantes et leur proportion d’entreprises innovantes en
produits nouveaux pour le marché.
__________
1
Michelle Beaufils, Vincent Dautel, Uwe Warner (2002) "The Third Community Innovation Survey in Luxembourg, Interim report", CEPS/INSTEAD
Differdange. (Rapport à destination d’Eurostat).
3
Pour plus de détails sur la méthodologie, consulter: Uwe Warner dans le cahier économique sur l’innovation du Statec (2004).
Cahier du Statec n° 97
133
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
1. La mise en œuvre d’innovations
1
Cette section vise à présenter la mise en œuvre
d’innovations parmi les entreprises luxembourgeoises en
considérant non seulement les entreprises ayant innové
sur la période 1998-2000, mais aussi celles qui ont eu
une activité d’innovation non aboutie et enfin celles qui
étaient susceptibles d’innover ou qui avaient projeté
d’innover mais qui y ont renoncé.
- Combien d’entreprises ont innové entre 1998 et 2000?
- Comment les entreprises ont-elles innové?
- Quelles sont les pratiques d’innovation des entreprises
innovantes?
- Quelle est l’origine des innovations?
- Quelle est l’importance des activités innovatrices?
- Quelles sont les démarches en matière d’innovation des
entreprises identifiées "sans activité innovatrice"?
Cette présentation s’articulera selon le questionnement
suivant:
1.1 Combien d’entreprises sont innovantes?
En 2002, 45% des entreprises issues des secteurs
couverts par l’enquête ont innové au cours de la période
1998-2000 (tableau 1). Ces innovations correspondent ici
2
à l’introduction de produits ou de procédés nouveaux ou
considérablement améliorés pour l’entreprise.
L’innovation tend à être légèrement plus fréquente dans
l’industrie (47% d’entreprises innovantes) que dans les
services (44% d’entreprises innovantes). On ne peut
toutefois pas conclure à une proportion
3
significativement plus importante d’entreprises
innovantes dans l’industrie que dans les services.
La distinction des entreprises par taille fait quant à elle
4
apparaître des différences significatives dans la
proportion d’entreprises innovantes. Tous secteurs
confondus, les grandes entreprises (250 salariés et plus)
sont plus fréquemment innovantes que les entreprises de
taille moyenne (50 à 249 salariés) qui sont elles-mêmes
plus souvent innovantes que les petites entreprises (10 à
49 salariés). Ainsi, 91% des grandes entreprises sont
innovantes, contre 52% des entreprises moyennes et
39% des petites entreprises (tableau 2).
Tableau 1: Entreprises innovantes par secteur
Entreprises innovantes (effectif)
Entreprises innovantes (%)
Entreprises innovantes (IC)
Industrie
Services
160
458
47
44
[42.0 - 52.7]
[41.0 - 47.0]
Total des secteurs*
623
45
[42.1 - 47.3]
[*]
Les entreprises de la production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau qui n’appartiennent ni au secteur de l’industrie, ni à celui des services ne sont considérées que
dans le total des secteurs.
Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Note de lecture: Parmi les entreprises du secteur de l’industrie, 160 sont innovantes, soit une proportion de 47%. Cette dernière mesure étant soumise à
une erreur d’échantillonnage, on estime au seuil de 5% que la proportion d’entreprises innovantes se situe entre 42.0% et 52.7% (IC indique les bornes de
l’intervalle de confiance).
__________
1
Afin d’étudier dans cette partie l’existence d’éventuels effets de la taille ou du secteur sur le comportement innovateur des entreprises, les entreprises
seront successivement distinguées selon leur appartenance à l’industrie manufacturière ou aux services et selon qu’elles sont des petites entreprises (10 à
49 salariés), des entreprises moyennes (50 à 249 salariés) ou des grandes entreprises (250 salariés et plus).
2
Dans la suite de cet article le qualificatif "nouveau", appliqué aux produits ou aux procédés, désignera les produits ou procédés "nouveaux ou
considérablement améliorés".
3
La comparaison des intervalles de confiance, calculés au seuil de 5%, ne permet pas de conclure à une propension à innover plus importante dans
l’industrie [42.0 – 52.7] que dans les services [41.0 – 47.0]. Aussi ce résultat ne peut être interprété qu’en terme de tendance.
4
Par "significatif", on entend que les différences sont vérifiées à l’aide d’un test statistique au seuil de 5%.
134
Cahier du Statec n° 97
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
1
Ces mêmes différences apparaissent dans l’industrie
manufacturière dont 96% des grandes entreprises sont
innovantes, contre 63% des entreprises moyennes et
35% des petites entreprises. Cet "effet taille" tend aussi à
être observé dans les services, puisque 86% des grandes
entreprises des services sont innovantes contre 49% des
entreprises moyennes et 40% des petites entreprises.
Ainsi, la réalisation d’innovations dans l’industrie est
plus fortement corrélée à la taille de l’entreprise que dans
2
les services . Les grandes entreprises de l’industrie sont
plus fréquemment innovantes que les grandes entreprises
des services, de la même manière les entreprises
moyennes de l’industrie tendent à être plus innovantes
que celles des services. A contrario, la proportion de
petites entreprises innovantes tend à être plus faible
dans l’industrie que dans les services.
Tableau 2: Entreprises innovantes par secteur et par taille
Entreprises innovantes (effectif)
Entreprises innovantes (%)
Entreprises innovantes (IC)
82
44
34
35
63
96
[29.0 - 41.4]
[51.8 - 74.8]
[89 .8 - 100]
308
120
30
40
49
86
[37.1 - 44.1]
[42.4 - 55.0]
[73.2 - 97.8]
393
166
64
39
52
91
[36.1 - 44.2]
[46.4 - 57.4]
[84.2 - 97.9]
Industrie
10 à 49 salariés
50 à 249 salariés
250 salariés et plus
Services
10 à 49 salariés
50 à 249 salariés
250 salariés et plus
Total des secteurs
10 à 49 salariés
50 à 249 salariés
250 salariés et plus
Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Note de lecture: Parmi les petites entreprises du secteur de l’industrie, 82 d’entre elles sont innovantes soit une proportion de 35%. Cette dernière mesure
étant soumise à une erreur d’échantillonnage, on estime au seuil de 5% que la proportion d’entreprises innovantes se situe entre 29.0% et 41.4%.
__________
1
V de Cramer=0.504; p<0.001.
2
V de Cramer=0.211; p<0.005.
Cahier du Statec n° 97
135
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
1.2 Les types d’innovations introduites par les entreprises au cours de la période
1998-2000
Parmi les entreprises innovantes, on peut distinguer
celles qui ont innové en produits et celles qui ont innové
en procédés. Les entreprises luxembourgeoises ont
significativement eu plus fréquemment recours aux
innovations de produits qu’aux innovations de procédés,
que ce soit dans l’industrie ou les services. En effet, 35%
des entreprises ont introduit un produit nouveau pour
l’entreprise (36% dans l’industrie et 35% dans les
services) et 28% un procédé nouveau (30% dans
l’industrie et 27% dans les services) (tableau 3).
nouveau pour leur entreprise, 19% des entreprises
indiquent avoir introduit un produit nouveau pour leur
marché. Par conséquent, environ la moitié des entreprises
qui ont innové en produits (55%) jugent avoir introduit
un produit sans équivalent sur leur marché.
La distinction des entreprises par taille indique que la
mise en œuvre de ces trois types d’innovations varie en
fonction de celle-ci, que ce soit dans l’industrie ou dans
les services. La taille a en effet une influence sur
1
2
l’innovation de produit , l’innovation de procédé et
3
l’innovation en produits nouveaux sur le marché . On
observe ainsi que plus les entreprises ont un nombre
important de salariés, plus les différents types
d’innovation tendent à être fréquents. On note toutefois
peu de différences dans l’introduction de produits
nouveaux sur le marché entre les petites et les moyennes
entreprises des services (tableau 4).
On peut par ailleurs comparer les entreprises qui ont
introduit un produit qui est nouveau pour elles à celles
qui ont introduit un produit nouveau pour leur marché.
Cette comparaison permet de caractériser le degré
d’innovation des nouveaux produits. Si, sur la période
1998-2000, 35% des entreprises ont innové en produits,
c’est-à-dire ont introduit un produit qu’elles considèrent
Tableau 3: Types d’innovations par secteur
Innovations de procédé (%)
Innovations de produit (%)
Innovations en produits nouveaux pour le
marché (%)
30
27
28
36
35
35
19
20
19
Industrie
Services
Total des secteurs
Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Tableau 4: Types d’innovation par secteur et par taille
Innovations de procédé
Industrie
10 à 49 salariés
50 à 249 salariés
250 salariés et plus
Services
10 à 49 salariés
50 à 249 salariés
250 salariés et plus
Total des secteurs
10 à 49 salariés
50 à 249 salariés
250 salariés et plus
(%)
Innovations de produit (%)
Innovations en produits nouveaux pour le
marché (%)
17
52
74
30
35
77
13
23
52
23
34
63
32
39
78
19
15
55
21
38
69
31
37
77
18
17
53
Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
__________
1
Chi2=34.82; ddl=2; p<0.001.
3
Chi2=46.16; ddl=2; p<0.001.
3
Chi2=26.87; ddl=2; p<0.001.
136
Cahier du Statec n° 97
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
1.3 Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes
Afin d’affiner l’examen des activités d’innovation des
entreprises, il est nécessaire de caractériser les pratiques
d’innovation des entreprises innovantes. A cette fin, on
restreint l’analyse aux seules entreprises innovantes et
l’on distingue les entreprises uniquement innovantes en
produits, celles uniquement innovantes en procédés et
celles innovantes à la fois en produits et en procédés.
•
L’introduction par les entreprises de produits
nouveaux est associée aux conditions de demande
auxquelles elles sont confrontées. L’innovation de
produits répondrait ainsi à des objectifs tels que:
−
remplacer des produits dépassés,
−
améliorer la qualité des produits,
−
étendre la gamme des produits,
−
ouvrir de nouveaux marchés ou augmenter les
parts de marché de l’entreprise.
•
Les innovations de procédés sont quant à elles
principalement assimilées à des conditions de coûts.
Elles auraient notamment pour objet:
−
−
−
−
d’améliorer la flexibilité de production,
de baisser les coûts de production,
de réduire la consommation de produits
intermédiaires,
de diminuer la consommation d’énergie.
Les résultats de l’enquête indiquent que les entreprises
sont significativement plus innovantes en produits et
procédés (40%) ou en produits seulement (38%), qu’elles
ne le sont en procédés seulement (22%) (graphique 1).
Ceci n’est toutefois observé qu’en tendance dans
l’industrie. Ce serait donc plutôt les conditions de
demande ou la combinaison de celles-ci avec celles de
coûts qui auraient déterminé le comportement
d’innovation des entreprises luxembourgeoises sur la
période 1998-2000.
Graphique 1: Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteur (en %)
100%
Innovations de procédés seulement
90%
25
20
22
Innovations de produits seulement
80%
70%
Innovations de produits et de
procédés
39
38
38
41
40
Industrie
Services
Total des secteurs
60%
37
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Champ: Entreprises innovantes (N=623)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Si peu de différences sont observées par secteur, entre
l’innovation de produit seule et l’introduction à la fois
d’innovations de produits et de procédés, des tendances
divergentes apparaissent entre les trois pratiques
d’innovation considérées à partir d’une distinction par
1
taille d’entreprises .
En effet, 60% des grandes entreprises innovantes sont à
la fois innovantes en produits et procédés contre 46%
des entreprises de taille moyenne et 35% des petites
entreprises (graphique 2). Les grandes entreprises
paraissent ainsi établir des stratégies plus complexes
d’innovation en combinant l’introduction de nouveaux
produits et de nouveaux procédés. Les innovations de
produits seules sont significativement plus fréquentes
dans les petites entreprises innovantes (45%) que dans
les entreprises innovantes de taille moyenne (26%) ou de
grande taille (24%). Les petites entreprises paraissent se
caractériser par des objectifs plus directs de
développement ou de maintien de leurs marchés.
Enfin, les innovations de procédés seules sont elles assez
peu fréquentes, sauf dans les entreprises de taille
moyenne de l’industrie (46%).
__________
1
Chi2=30.59; ddl=4; p<0.001.
Cahier du Statec n° 97
137
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
Graphique 2: Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteur et par taille (en %)
60
250 +
Total des secteurs
66
Services
50-249
Industrie
28
29
36
Innovations de procédés
seulement
21
18
46
Total des secteurs
35
45
20
Services
36
44
20
31
Industrie
0%
10%
53
20%
30%
40%
Innovations de produits
seulement
20
26
50
Services
8
23
46
Total des secteurs
Innovations de produits et
de procédés
16
26
57
Industrie
10-49
24
50%
60%
16
70%
80%
90%
100%
Champ: Entreprises innovantes (N=623)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
138
Cahier du Statec n° 97
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
1.4 L’origine des innovations
Le développement d’innovations est essentiellement
d’origine interne, que ce soit pour les innovations de
produits ou de procédés. En effet, 79% des entreprises
innovantes en produits ont développé ces derniers en
interne, contre 16% en coopération et 5% en externe
(tableau 5).
De la même manière, 71% des entreprises innovantes en
procédés ont développé ceux-ci en interne, contre 18%
en coopération et 11% en externe (tableau 6). Cette
prédominance du recours au développement interne est
observée aussi bien dans l’industrie manufacturière que
dans les services et ce, quelle que soit la taille des
entreprises.
Malgré cette prépondérance du développement interne,
on note dans l’industrie une tendance plus favorable que
dans les services à l’utilisation du développement externe
pour la réalisation d’innovations de procédés (18% dans
l’industrie contre 8% dans les services). L’industrie serait
donc plus encline à l’acquisition de technologies
externes.
Tableau 5: Origine du développement des innovations de produits par secteur
En interne (%)
En coopération (%)
En externe (%)
Total (%)
81
78
79
19
15
16
0
7
5
100
100
100
(%)
Total (%)
18
8
11
100
100
100
Industrie
Services
Total des secteurs
Champ: Entreprises innovantes (N=623)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Tableau 6: Origine du développement des innovations de procédés par secteur
En interne
Industrie
Services
Total des secteurs
(%)
En coopération (%)
62
75
71
20
17
18
En externe
Champ: Entreprises innovantes (N=623)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Dans l’industrie, la réalisation interne de nouveaux
produits tend à augmenter avec la taille de l’entreprise.
Ainsi, 75% des petites entreprises et 83% des entreprises
moyennes développent en interne ces innovations, alors
que 95% des grandes entreprises ont recours à ce type de
développement (tableau 7). A l’opposé, le développement
de nouveaux produits en coopération tend à diminuer,
dans l’industrie, avec la taille de l’entreprise. En effet,
parmi les petites entreprises de ce secteur, 25%
coopèrent au développement de nouveaux produits, alors
qu’elles sont 17% parmi les entreprises moyennes et 5%
parmi les grandes entreprises.
Dans l’industrie, la fréquence des coopérations pour le
développement des innovations de procédés tend elle
aussi à varier avec la taille des entreprises. En effet, 11%
des petites entreprises, 22% des entreprises moyennes et
30% des grandes entreprises coopèrent pour le
développement de nouveaux procédés (tableau 8).
Tableau 7: Origine des innovations de produits par secteur et par taille
Industrie
10 à 49 salariés
50 à 249 salariés
250 salariés et plus
Services
10 à 49 salariés
50 à 249 salariés
250 salariés et plus
Total des secteurs
10 à 49 salariés
50 à 249 salariés
250 salariés et plus
En interne (%)
En coopération (%)
En externe (%)
Total (%)
75
83
95
25
17
5
0
0
0
100
100
100
78
77
81
13
19
15
9
4
4
100
100
100
77
79
88
16
18
10
7
3
2
100
100
100
Champ: Entreprises innovantes (N=623)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Cahier du Statec n° 97
139
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
Tableau 8: Origine des innovations de procédés par secteur et par taille
En interne
Industrie
10 à 49 salariés
50 à 249 salariés
250 salariés et plus
Services
10 à 49 salariés
50 à 249 salariés
250 salariés et plus
Total des secteurs
10 à 49 salariés
50 à 249 salariés
250 salariés et plus
(%)
En coopération (%)
En externe
(%)
Total
(%)
55
67
65
11
22
30
34
11
5
100
100
100
74
83
61
17
11
34
9
6
5
100
100
100
70
78
64
16
14
31
14
8
5
100
100
100
Champ: Entreprises innovantes (N=623)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
1.5 L’importance des activités innovatrices des entreprises
Outre les entreprises innovantes qui ont introduit avec
succès un produit ou un procédé nouveau, un certain
nombre d’autres entreprises ont, entre 1998 et 2000,
démarré une activité d’innovation toujours en cours fin
2000 ou ayant été abandonnée.
abandonné leur tentative d’innovation, sont des
entreprises qui pourraient avoir rencontré des obstacles
empêchant la réussite de leur projet.
Si, fin 2000, 32% de l’ensemble des entreprises ciblées
par l’enquête avaient une activité d’innovation en cours,
cette proportion chute à 6% au sein du groupe des
entreprises non innovantes (graphique 3). De la même
manière, si entre 1998 et 2000, 8% de l’ensemble des
entreprises visées par l’enquête ont dû abandonner une
activité d’innovation, elles n’étaient que 1% parmi les
entreprises non innovantes. Dès lors, si 45% des
entreprises sont innovantes, seules 48% des entreprises
ont une activité innovatrice (figure 1).
La prise en compte de l’ensemble de ces entreprises,
celles ayant une activité innovatrice, vise, en allant audelà des innovations abouties, à mettre l’accent sur
l’aspect "lancement" de l’innovation. A cette fin, outre les
entreprises innovantes (45% des entreprises), deux types
d’entreprises peuvent être distingués parmi les
entreprises non innovantes (55% des entreprises). Les
premières, qui ont une activité d’innovation en cours,
sont des "innovateurs potentiels". Les secondes, qui ont
Graphique 3: Activités d’innovation en cours et abandonnées parmi les entreprises innovantes, celles non innovantes
et l’ensemble des entreprises (en %)
64
Entreprises non innovantes
Ensemble des entreprises
Entreprises innovantes
32
14
8
6
1
innovation en cours
innovations abandonnée
Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
140
Cahier du Statec n° 97
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
En effet, ce sont essentiellement les entreprises
innovantes qui ont indiqué avoir eu des activités
d’innovation encore en cours fin 2000 (64% des
entreprises innovantes), ou abandonnées (14% des
entreprises innovantes). Dès lors, il apparaît que les
entreprises luxembourgeoises n’introduisent pas
d’innovations de façon isolée. La plupart de celles qui ont
introduit avec succès un nouveau produit ou procédé
entre 1998 et 2000 étaient aussi en cours de
développement d’au moins une innovation additionnelle
fin 2000.
Par conséquent, les entreprises luxembourgeoises
paraissent en matière d’innovation se diviser en deux
groupes. Le premier est celui d’entreprises qui innovent
avec succès et mènent dans la plupart des cas des
tentatives additionnelles d’innovations, que celles-ci
soient en cours ou qu’elles soient abandonnées. Le
second est celui d’entreprises qui n’ont pas innové et ne
travaillent que très peu au développement de nouveaux
produits ou procédés.
Figure 1: Entreprises ayant une activité innovatrice (en % du total des entreprises)
Entreprises innovantes
45%
Entreprises ayant une activité
d’innovation en cours
32%
Les 2
29%
Les 3
6%
Entreprises ayant une activité
d’innovation abandonnée
8%
Entreprises ayant une activité
innovatrice
48%
Source: CEPS/INSTEAD
Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)
Cahier du Statec n° 97
141
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
1.6 Les démarches en matière d’innovation des entreprises identifiées "sans activité
innovatrice"
La prise en compte des seules activités innovatrices
semblerait indiquer qu’uniquement 48% des entreprises
luxembourgeoises ont eu une démarche vis-à-vis de
l’innovation sur la période 1998-2000. Cependant, si l’on
se situe en amont de la tentative d’innovation, un certain
nombre d’entreprises étaient susceptibles d’innover ou
avaient même projeté d’innover. Néanmoins, toutes les
conditions n’étaient pas réunies pour que l’ensemble de
ces entreprises aillent au-delà de leur démarche
innovante et "démarrent" une activité d’innovation.
Par ailleurs, il semble qu’au sein des entreprises sans
activité innovatrice, 33% des entreprises jugent
satisfaisantes leurs conditions de marché durant la
période 1998-2000. Ceci suggère que leurs conditions de
concurrence ne les auraient pas incitées à innover. Dès
lors, si ces dernières n’ont pas innové entre 1998 et 2000,
elles pourraient éventuellement le faire au cours de la
période 2002-2004.
Enfin, si des entreprises susceptibles d’innover ont décidé
de s’en abstenir, 29% des entreprises sans activité
innovatrice indiquent avoir projeté d’innover mais avoir
été confrontées à des obstacles qui les ont conduites à
renoncer.
Afin d’examiner l’attitude vis-à-vis de l’innovation des
entreprises sans activité d’innovation, celles-ci ont été
interrogées, d’une part, sur les raisons de leur absence
d’activités d’innovation, et d’autre part, sur les facteurs
empêchant l’innovation.
La distinction des entreprises par secteur indique qu’au
sein des entreprises sans activité innovatrice, les
entreprises du secteur des services tendent à déclarer
plus fréquemment que celles de l’industrie la raison de
leur absence d’activités innovantes. En effet, parmi
celles-ci, 33% des entreprises de services contre 22% des
entreprises industrielles déclarent ne pas innover compte
tenu d’innovations précédentes. De la même manière,
34% des entreprises de services contre 28% de celles de
l’industrie manufacturière indiquent que les conditions de
marché n’ont pas rendu nécessaire l’innovation. Enfin,
une proportion plus importante des entreprises sans
activité innovatrice appartenant aux services (32%
contre 20% dans l’industrie manufacturière) ont
rencontré des obstacles à l’innovation qu’elles n’ont pas
pu surmonter.
Les raisons des entreprises sans activité innovatrice à
leur absence d’innovation au cours de la période
1998-2000
Parmi les entreprises sans activité innovatrice, certaines
étaient susceptibles d’innover durant la période 19982000. On trouve en effet, parmi celles-ci, 30%
d’entreprises indiquant qu’une innovation n’est pas
nécessaire compte tenu d’innovations précédentes et
33% d’entreprises déclarant que leurs conditions de
marché ne rendent pas l’innovation nécessaire (graphique
4).
Il apparaît donc que, sur une période d’observation plus
longue que celle prise ici comme référence (1998 à
2000), 30% des entreprises sans activité innovatrice
pourraient être considérées comme innovantes. Ces
entreprises semblent en effet innover par période de plus
de trois ans qui paraît correspondre au cycle de vie de
leur produit. Par conséquent, on peut s’attendre à ce que
ces entreprises "lancent" une innovation lors du prochain
renouvellement de leurs produits ou procédés.
Les raisons à l’absence d’activités d’innovation ne
semblent pouvoir être déterminées que par les entreprises
qui ont au moins mené une réflexion relative à
l’innovation. Dès lors, le fait que les entreprises de
services fournissent plus souvent que celles de l’industrie
des raisons à leur absence d’activité innovatrice, paraît
indiquer une plus grande préoccupation de leur part visà-vis de l’innovation.
Graphique 4: Raisons de l’absence d'innovations parmi les entreprises sans activité innovatrice (en %)
Industrie
34
33
33
32
30
Services
29
28
Total des secteurs
22
20
Pas nécessaire à cause des innovations
précédentes
Pas nécessaire à cause des conditions de marché
Existence de facteurs empêchant l’innovation
Champ: Entreprises sans activité innovatrice (N=720)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
142
Cahier du Statec n° 97
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
Parmi les entreprises de l’industrie sans activité
innovatrice, les entreprises de taille moyenne tendent à
indiquer plus fréquemment que les petites entreprises
une raison à l’absence d’activité innovatrice (graphique
5). En effet, parmi les entreprises de l’industrie sans
activité innovatrice, les entreprises moyennes indiquent à
44% qu’une innovation sur la période 1998-2000 n’a pas
1
Ces résultats paraissent donc indiquer que parmi les
entreprises sans activité innovatrice de l’industrie, les
entreprises moyennes prêtent une plus grande attention
à l’innovation que les petites entreprises. Un effet "taille",
été nécessaire compte tenu d’innovations dans les
périodes précédentes (contre 18 % des petites
entreprises), à 38% que leurs conditions de marché ne
nécessitaient pas d’innover (contre 26% des petites
entreprises) et enfin à 37% que certains facteurs les en
ont empêchées (contre 18% des petites entreprises).
déjà observé dans l’industrie face à l’introduction
2
d’innovations semblerait donc aussi exister pour les
entreprises de ce même secteur sans activité innovatrice.
Total des secteurs
Graphique 5: Raisons de l’absence d'innovations parmi les PME et PMI sans activité innovatrice (en %)
40
50 à 249 salariés
33
Pas nécessaire à cause des
innovations précédentes
33
Pas nécessaire à cause des
conditions de marché
29
28
10 à 49 salariés
29
Existence de facteurs
empêchant l’innovation
40
31
50 à 249 salariés
Services
27
31
35
10 à 49 salariés
32
44
38
37
Industrie
50 à 249 salariés
18
26
10 à 49 salariés
18
Champ: Entreprises sans activité innovatrice (N=716)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Les facteurs ayant empêché l’innovation des
entreprises sans activité innovatrice entre
1998 et 2000
Les PME et les PMI n’ayant pas d’activité innovatrice et
qui ont déclaré être empêchées d’innover ont par ailleurs
été interrogées sur les facteurs qui avaient rendu
impossibles leurs innovations. Les facteurs considérés
correspondent à des obstacles économiques, des
obstacles internes et d’autres obstacles.
Parmi ces facteurs, sont plutôt cités par les entreprises
sans activité innovatrice, le manque de réceptivité des
clients (58%), le coût trop élevé de l’innovation (49%) et
le risque économique (46%) (graphique 6). A l’inverse, le
manque d’information sur le marché (26%) et le manque
d’information sur la technologie (31%) tendent à être
moins souvent cités. La disponibilité d’informations ne
semble donc pas être la contrainte principale au
développement d’une activité d’innovation dans les PME
et les PMI.
Comme déjà présenté, les entreprises sans activité
innovatrice du secteur des services tendent à déclarer
plus fréquemment que celles de l’industrie avoir été
empêchées d’innover (à 32% contre 20%, graphique 4).
De surcroît, si ces entreprises empêchées d’innover sont
interrogées sur les facteurs y ayant concourus, les PME
tendent plus que les PMI à indiquer l’existence de l’un ou
l’autre de ces facteurs.
___________
1
Les grandes entreprises étant très fréquemment innovantes (tableau 2), seules sont présentées les PME et les PMI (entreprises de moins de 250 salariés des
services et de l’industrie) n’ayant eu aucune activité innovatrice durant la période 1998-2000.
2
Dans l’industrie manufacturière, 96% des grandes entreprises sont innovantes contre 63% des entreprises moyennes et 35% des petites entreprises.
Cahier du Statec n° 97
143
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
Ainsi, au sein des entreprises déclarant avoir été
1
empêchées d’innover, les PME indiquent à 63% avoir été
confrontées au manque de réceptivité des clients (37%
dans les PMI), à 50% aux coûts d’innovation trop élevés
(37% dans les PMI), à 43% au manque de personnel
qualifié (25% dans les PMI) et à 43% au manque de
flexibilité des règles et des standards (13% dans les PMI).
Le manque d’information sur la technologie tend
cependant à être plus fréquemment cités par les PMI
empêchées d’innover (38%) que par les PME (29%).
Autres facteurs
Graphique 6: Facteurs empêchant l’innovation parmi les PME et PMI sans activité innovatrice (en %)
Manque de flexibilité des règles et
des standards
Facteurs internes
Manque de personnel qualifié
Rigidités organisationnelles
37
38
40
25
37
25
31
29
Total des secteurs
Industrie
43
40
38
26
26
25
49
Coûts d’innovation trop élevés
37
Risques économiques excessifs
Manque de sources de
financement appropriées
63
Services
43
13
Manque d’information sur la
technologie
Manque d’information sur le
marché
Facteurs économiques
58
Manque de réceptivité des clients
38
35
25
50
46
47
38
Champ: PMEs et PMIs sans activité innovatrice et empêchées d’innover (N=205)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Dès lors, si, parmi les entreprises sans activité
innovatrice, les PME paraissent porter une plus grande
attention à l’innovation que les PMI, elles sembleraient
aussi rencontrer les plus grandes difficultés à sa mise en
œuvre.
__________
1
Compte tenu des faibles effectifs à partir desquels ils ont été établis (les seules entreprises sans activité innovatrice déclarant être empêchées d’innover),
ces résultats doivent être interprétés avec une grande précaution.
144
Cahier du Statec n° 97
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
2. L’innovation par secteur d’activité économique
Dans le chapitre précédent, nous avons différencié les
entreprises selon leur propension à innover, en les
distinguant par taille et par secteur. Cependant, une telle
distinction semble masquer les effets propres aux
secteurs d’activités économiques. Aussi, nous allons
considérer une répartition plus fine des entreprises, afin
d’examiner si des tendances spécifiques relatives à
1
certains secteurs d’activités économiques peuvent être
observées.
Dans une première partie sera donc présentée
l’innovation par secteurs d’activités économiques. On
décrira ensuite l’innovation en produits nouveaux sur le
marché selon ces mêmes secteurs d’activités
économiques, avant d’y analyser les pratiques
d’innovation des entreprises innovantes.
2.1 Les entreprises innovantes par secteurs d’activité économique
Les secteurs économiques se différencient par la nature
des biens et services qu’ils offrent aux consommateurs,
par les types de processus de production et de
technologies qu’ils utilisent et enfin par la dynamique
propre à leur marché. Les activités de services offrent en
particulier des produits relativement peu homogènes
comparés à ceux de l’industrie manufacturière. Certains
secteurs de l’industrie manufacturière et des services
diffèrent par ailleurs quant au contenu technologique des
produits qu’ils développent. La simple distinction des
activités économiques en secteur de l’industrie et secteur
des services ne permet donc pas de rendre compte de
cette diversité qui paraît déterminer différentes
opportunités d’innovation.
Globalement, il existe un lien entre la réalisation
2
d’innovations et le secteur d’activités On observe ainsi
un secteur particulièrement innovant qui est celui des
3
activités informatiques dont 75% des entreprises ont
innové sur la période 1998-2000 (tableau 9). Au
contraire, le secteur des transports et de la
4
communication est composé d’une proportion
significativement plus faible d’entreprises innovantes
(34%) que l’ensemble des autres secteurs. Dès lors, les
entreprises du secteur des activités informatiques ont
deux fois plus de chance d’innover que celles du secteur
des transports et de la communication.
On peut par ailleurs distinguer des secteurs plutôt
innovateurs tels que celui de "l’industrie de faible
5
technologie" et de "l’industrie de haute et moyenne
6 .
haute technologie" . De la même manière, on observe que
les secteurs de la production et distribution d’électricité,
de gaz et d’eau et de "l’industrie de moyenne faible
7
technologie" sont plutôt moins innovateurs. Enfin, les
secteurs du commerce de gros et intermédiaires du
commerce, de la "R&D - Architecture et ingénierie 8
Contrôle et analyses techniques" , et des activités
financières tendent à avoir une proportion intermédiaire
d’entreprises innovantes.
__________
1
Compte tenu de l’application de règles de secret statistique et de faibles effectifs par secteurs, des regroupements sectoriels ont dû être réalisés. Les
résultats de ces regroupements ne présument pas d’une homogénéité entre les secteurs ainsi associés. Il en va ainsi pour les secteurs de l’industrie
distingués par niveau technologique, du transport et de la communication et des activités R&D, d’architecture et ingénierie et de contrôle et analyses
techniques.
2
Chi2=28.41; ddl=8; p<0.001.
3
Il est à noter que la performance du secteur informatique en terme de fréquence de l’innovation n’est aucunement liée à une répartition par taille en
faveur des grandes entreprises, ce secteur étant uniquement composé de petites (78%) et de moyennes entreprises (22%).
4
Ce secteur est composé de 92% d’entreprises de transport et de 8% d’entreprises des postes et télécommunication.
5
Travail du bois et fabrication d'articles en bois, industrie du papier et du carton, édition et imprimerie - industries agricoles et alimentaires, industrie du
tabac - fabrication de meubles et industries diverses, récupération (source: OCDE (2001) "Science and Technology Industry Scoreboard").
6
Industrie chimique - fabrication de machines et d'équipements - fabrication d’équipements électriques et électroniques - fabrication de matériel de
transport (source: OCDE 2001).
7
Caoutchouc et matières plastiques, fabrication d'autres produits minéraux non métalliques - métallurgie, travail des métaux (source: OCDE 2001).
8
Ce secteur est composé de 86% d’entreprises d’architecture et d’ingénierie, de 9% d’entreprises de contrôle et d’analyses techniques et de 5%
d’entreprises de R&D.
Cahier du Statec n° 97
145
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
Tableau 9: Entreprises innovantes par secteurs d’activités économiques
Entreprises innovantes (effectif)
Entreprises innovantes (%)
Entreprises innovantes (IC)
5
35
[ - ]*
42
42
76
52
35
55
[41.3 - 63.5]
[26.6 - 44.0]
[46.2 - 63.0]
108
100
144
71
35
41
34
47
75
44
[34.6 - 46.5]
[28.7 - 39.6]
[41.4 - 52.6]
[65.9 - 83.7]
[32.6 - 55.0]
Production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau
Industrie
Industrie de haute et moyenne haute technologie
Industrie de moyenne faible technologie
Industrie de faible technologie
Services
Commerce de gros et intermédiaires du commerce
Transports et communication
Activités financières
Activités informatiques
R&D - Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses
Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)
* les conditions du théorème central limite ne sont pas respectées
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
2.2 Les entreprises innovantes en produits nouveaux pour le marché par secteurs
d’activités économiques
De façon similaire à l’introduction d’innovations dans
l’entreprise, il existe un lien entre le lancement de
nouveaux produits pour le marché de l’entreprise et le
1
secteur d’activités économiques . Le secteur informatique
se distingue à nouveau en introduisant le plus
fréquemment ces nouveaux produits. De la même
manière, les entreprises de "l’industrie de haute et
moyenne haute technologie" introduisent plus souvent
que celles des autres secteurs des produits nouveaux
pour leur marché (tableau 10). Par contre, le secteur du
transport et de la communication et celui de "l’industrie
de moyenne faible technologie" sont significativement
moins innovateurs en nouveaux produits que ne le sont
les autres secteurs.
On distingue par ailleurs un secteur plutôt innovant en
produits nouveaux pour le marché qui est celui de la
"R&D - Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses
techniques" et un autre, celui de "l’industrie de faible
technologie", qui tend à introduire moins fréquemment
que les autres secteurs de nouveaux produits pour le
marché.
Globalement, les tendances observées dans la propension
des entreprises à innover sont donc retrouvées pour
l’introduction de produits nouveaux pour le marché. Les
secteurs qui sont les plus innovants, (respectivement les
moins innovants) sont aussi plutôt ceux dans lesquels les
produits nouveaux pour le marché sont les plus fréquents
(respectivement les moins fréquents).
Tableau 10: Entreprises innovantes en produits nouveaux pour le marché
Entreprises innovantes en produits
nouveaux pour le marché (effectif)
Entreprises innovantes en produits
nouveaux pour le marché (%)
Entreprises innovantes en produits
nouveaux pour le marché (IC)
29
12
24
35
10
17
[24.8 - 46.1]
[5.6 - 15.6]
[10.9 - 23.6]
55
29
63
38
19
21
10
20
40
24
[15.7 - 25.4]
[7.6 - 13.5]
[16.0 - 25.0]
[30.3 - 50.4]
[14.2 - 33.6]
Industrie
Industrie de haute et moyenne haute technologie
Industrie de moyenne faible technologie
Industrie de faible technologie
Services
Commerce de gros et intermédiaires du commerce
Transports et communication
Activités financières
Activités informatiques
R&D - Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses techniques
Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
__________
1
Chi2=26.10; ddl=8; p<0.005.
146
Cahier du Statec n° 97
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
2.3 Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteurs d’activité
économique
Si l’on note des différenciations par secteurs d’activité
économique dans la propension des entreprises à innover
en produits nouveaux pour l’entreprise ou pour le
marché, qu’en est-il des pratiques d’innovations mises en
œuvre par les entreprises innovantes?
tendance dans "l’industrie de haute et moyenne haute
technologie". A l’inverse, la fréquence des innovations de
produits et de procédés est plutôt plus faible dans le
secteur "R&D - Architecture et ingénierie- Contrôle et
analyses techniques" que dans les autres secteurs.
L’observation de ces pratiques, qui se caractérisent par
l’introduction exclusive soit de nouveaux produits, soit de
nouveaux procédés ou celle combinée de nouveaux
produits et procédés, indique l’existence d’une certaine
1.
hétérogénéité par secteurs d’activités économiques . En
effet, les activités financières ont un recours
significativement plus fréquent à l’introduction combinée
d’innovations de produits et de procédés que l’ensemble
des autres secteurs (tableau 11). Ceci est aussi observé en
Les innovations de produits seules sont pour leur part
plus souvent observées dans les activités informatiques.
Elles tendent aussi à l’être dans "l’industrie de haute et
moyenne haute technologie" et le secteur "R&D Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses
techniques". Enfin, les innovations de procédés seules
tendent à être plus réalisées dans les secteurs de
"l’industrie de faible technologie" et de "l’industrie de
moyenne faible technologie".
Tableau 11: Les pratiques d’innovation des entreprises innovantes par secteurs d’activité économique
Entreprises innovantes
(effectif)
Innovations de produit
seule (%)
5
0
100
0
42
42
76
50
37
30
0
33
34
50
30
36
108
100
144
71
35
42
36
32
50
47
21
25
15
17
24
37
39
53
34
29
Production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau
Industrie
Industrie de haute et moyenne haute technologie
Industrie de moyenne faible technologie
Industrie de faible technologie
Services
Commerce de gros et intermédiaires du commerce
Transports et communication
Activités financières
Activités informatiques
R&D - Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses techniques
Innovations de procédé Innovations de produit et
seule (%)
de procédé (%)
Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
__________
1
Chi2= 74.85; ddl=18; p<0.001.
Cahier du Statec n° 97
147
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
Conclusion
Entre 1998 et 2000, 45% des entreprises
luxembourgeoises du secteur de l’industrie et d’une
sélection de secteurs des services ont innové en
introduisant un produit ou un procédé qu’elles
considèrent nouveau pour leur entreprise. Une distinction
des entreprises par taille permet d’observer que
l’innovation est plus fréquente dans les grandes
entreprises et que les entreprises moyennes sont ellesmêmes plus souvent innovantes que les petites
entreprises.
Considérant les types d’innovation, les innovations de
produits sont plus fréquentes que les innovations de
procédés. Si les grandes entreprises combinent le plus
souvent ces deux types d’innovation, les petites
entreprises, elles, introduisent principalement de
nouveaux produits. Environ la moitié de ces nouveaux
produits sont jugés par les entreprises comme une
nouveauté sur leur marché. Enfin, la plupart de ces
innovations de produits et de procédés ont été
développées par les entreprises en interne, que ce soit
dans l’industrie ou les services.
Outre l’introduction "réussie" d’innovation, un certain
nombre d’entreprises, qu’elles aient ou non innové avec
succès, ont entamé des activités d’innovation non encore
abouties. La prise en compte de l’ensemble de ces
entreprises, celles qui ont des activités innovatrices (48%
des entreprises), permet d’observer qu’en matière
d’innovation, celles-ci se divisent en deux groupes. Le
premier est celui d’entreprises qui innovent avec succès
et mènent dans la plupart des cas des tentatives
additionnelles d’innovations, que celles-ci soient en cours
ou qu’elles soient abandonnées. Le second est celui
d’entreprises qui n’ont pas innové et ne travaillent que
148
très peu au développement de nouveaux produits ou
procédés.
Cependant, les entreprises sans activité innovatrice ne
sont pas totalement inactives en matière d’innovation.
Un certain nombre d’entre elles étaient susceptible
d’innover, mais toutes les conditions n’étaient pas réunies
pour qu’elles "démarrent une activité innovatrice",
d’autres en ont été empêchées. 33% d’entre elles
indiquent ainsi que leurs conditions de marché ne les
incitent pas à innover, 30% déclarent avoir innové sur
une période d’observation plus longue et 29% estiment
avoir été empêchées d’innover. Parmi ces entreprises sans
activité innovatrice, les PME semblent plus attentives à
l’innovation que ne le sont les PMI. Au sein de ces
dernières, les entreprises de taille moyenne semblent
elles-mêmes prêter une plus grande attention à
l’innovation que ne le font les petites entreprises de
l’industrie, mais aussi rencontrer plus d’obstacles à sa
mise en oeuvre.
La distinction de l’innovation par secteurs d’activité
économique permet d’observer une certaine
différenciation dans la propension à innover. Se
distinguent plus particulièrement les entreprises
appartenant aux secteurs des activités informatiques qui
ont deux fois plus de chance d’innover que celles du
secteur des transports et de la communication. Les
principales tendances à l’innovation relatives à ces
secteurs sont aussi observées face à l’introduction de
nouveaux produits pour le marché. Enfin, concernant les
pratiques de l’innovation, des tendances différentes sont
observées par secteurs d’activité économique, les
entreprises des activités financières combinant, par
exemple, le plus souvent l’introduction de nouveaux
produits et celle de nouveaux procédés.
Cahier du Statec n° 97
6. Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?
Bibliographie
BALDWIN J. (1999), "Innovation, formation et réussite" Doc. N°137, Direction des études analytiques, Statistique Canada.
BEAUFILS M., Dautel V. et Warner, U. (2002), "The Third Community Innovation Survey, Interim report", CEPS/INSTEAD,
Differdange.
CREPON B., DUGUET M. et MAIRESSE J. (2000), "Mesurer le rendement de l’innovation", Economie et Statistique n° 334,
p.65-78.
DAUTEL V. and WARNER. U in collaboration with Beaufils M. (2003), "The Third Community Innovation Survey". Final
report CEPS/INSTEAD, Differdange.
DAUTEL V. (2002), "Un cadre analytique pour la production d’indicateurs et analyses de la Recherche et Développement",
Economie & Entreprises Nr. 4. CEPS/INSTEAD, STATEC et Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la
Recherche, Luxembourg.
DJELLAL F. et GALLOUJ, F (2000), Le "casse-tête" de la mesure de l'innovation dans les services: enquête sur les enquêtes",
Revue d’économie industrielle, N°93, p.7-28.
EUROSTAT (ed.) (2004), "Innovation in Europe - Results for the EU, Iceland and Norway Data 1998-2001”, Luxembourg.
GALLOUJ F. (2003), "Innovation dans une économie de service", (Encyclopédie de l’innovation sous la direction de Mustar P
et Penan H) Economica.
LEBART L., MORINEAU A. et PIRON M (2000), "Statistique exploratoire multidimensionnelle", Dunod.
MARTIN R. et BEAUFILS M. (1994), "L’innovation dans le secteur industriel au Grand-Duché de Luxembourg" Bulletin du
STATEC, n°6, 1994, Luxembourg
OECD and EUROSTAT (eds.) (1997), "Proposed Guidelines for Collecting and Interpreting Technological Innovation Data –
Oslo Manual", Revised version, Paris.
http://www1.oecd.org/dsti/sti/stat-ana/prod/oslo-eng.pdf (janvier 2004).
PORTER M. (1998), "The competitive advantage of nations" (2
ème
édition), Pelgrave.
SCHMOOKLER J. (1962), "Economic Sources of Inventive Activity", The Journal of Economic History, Vol.22, N°1 (Mar.,
1962), 1-20.
WARNER U. (2003), “The Third Community innovation survey in Luxembourg: description of the survey and main descriptive
findings”, CEPS/INSTEAD, Document de Recherche n°03-04-00- 90- I, 48 p, à paraître dans le Cahier Economique du Statec.
Cahier du Statec n° 97
149
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
7. La mise en œuvre d’innovations selon les
caractéristiques intrinsèques des PME et PMI
luxembourgeoises
Vincent DAUTEL, CEPS/INSTEAD
Cahier du Statec n° 97
151
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
La mise en œuvre d’innovations selon les
caractéristiques intrinsèques des PME et PMI
luxembourgeoises*
Table des matières
Introduction
1. L’analyse descriptive des caractéristiques des entreprises selon leur propension à innover
2. Les interactions entre les caractéristiques relatives à l’innovation des entreprises
3. Une typologie des PME et PMI selon leur propension "attendue" à innover
4. Une comparaison de la propension effective à innover à celle "attendue" issue des groupes de la typologie: une
exploration de la mesure internationale de l’innovation
5. Une exploration des raisons à l’absence d’activité d’innovation et des facteurs entravant l’innovation à partir
des groupes de la typologie
Conclusion
Bibliographie
Annexes
153
155
158
160
162
164
166
167
168
Liste des tableaux
Tableau 1: Proportion d’entreprises innovantes selon le type de l’entreprise
Tableau 2: Proportion d’entreprises innovantes selon leur pourcentage de diplômés de l’enseignement supérieur
Tableau 3: Proportion d’entreprises innovantes selon l’évolution de leur emploi sur la période 1998-2000
Tableau 4: Proportion d’entreprises innovantes selon la dynamique du renouvellement du produit principal
de l’entreprise
Tableau 5: Proportion d’entreprises innovantes selon la taille de l’entreprise
Tableau 6: Matrice de mesures de liaisons entre la présence d’innovation et quelques caractéristiques des entreprises
Tableau 7: Caractérisation des groupes de la typologie
Tableau 8: Taux d’innovation des groupes de la typologie
Tableau 9: Taux d’innovation et de changements organisationnels des groupes de la typologie
Tableau 10: Entreprises innovantes par secteurs d’activité économique
Tableau 11: Distribution de la variable ‘secteur d’activité’ selon la variable ‘diplômés de l’enseignement
supérieur’ (en%)
Tableau 12: Distribution de la variable ‘diplômés de l’enseignement supérieur’ selon la variable ‘secteur
’activité’ (en%)
Tableau 13: Distribution de la variable ‘secteur d’activité’ selon la variable ‘type d’entreprise’ (en%)
Tableau 14: Distribution de la variable ‘type d’entreprise’ selon la variable ‘secteur d’activité’ (en%)
Tableau 15: Distribution de la variable ‘secteur d’activité’ selon la variable ‘variation de l’emploi’ (en%)
Tableau 16: Distribution de la variable ‘variation de l’emploi’ selon la variable ‘secteur d’activité’ (en%)
Tableau 17: Typologie des profils à l’innovation des entreprises
156
156
157
157
157
158
160
162
163
168
169
170
171
171
173
174
177
Liste des graphiques
Graphique 1: Raisons à l’absence d’activité innovatrice selon les groupes de la typologie (en%)
Graphique 2: Facteurs des entraves à l’innovation selon les groupes de la typologie (en%)
Graphique 3: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances réalisée entre les variables ‘secteur
d’activité’ et ‘proportion de diplômés de l’enseignement supérieur’
Graphique 4: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances réalisée entre les variables ‘secteur
d’activité’ et ‘type d’entreprises’
Graphique 5: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances réalisée entre les variables ‘secteur
d’activité’ et ‘variation de l’emploi’
Graphique 6: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances multiples réalisée entre les variables
représentatives de l’innovation des entreprises
164
165
170
172
174
175
Liste des encadrés
Encadré 1: Étapes de traitement statistique
154
* Cette publication fait partie d’un programme d’études réalisé avec le support financier et le partenariat du Statec et du
Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
152
Cahier du Statec n° 97
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
La mise en œuvre d’innovations selon les
caractéristiques intrinsèques des PME et PMI
luxembourgeoises
Introduction
L’OCDE, en coopération avec la Commission Européenne, a
défini une méthodologie commune de collecte de données
comparables sur l’innovation. Celle-ci, décrite dans le
1
manuel d’OSLO , détermine le cadre de référence de la
mesure de l’innovation.
Le concept d’innovation considéré dans cet article s’inscrit
dans ce cadre de référence qui définit l’innovation comme
l’introduction sur le marché d’un produit nouveau ou
considérablement amélioré pour l’entreprise ou la mise en
œuvre dans l’entreprise d’un procédé nouveau ou
considérablement amélioré. Cette innovation est le
résultat d’un nouveau développement technologique, de
nouvelles combinaisons de technologies existantes ou de
l’utilisation d’autres connaissances acquises.
L’innovation ainsi considérée correspond à une approche
"technologique" qui ne comprend pas d’autres types de
"nouveautés" tels que les autres changements "créatifs"
apportés aux produits (modifications esthétiques ou
subjectives du produit), ou les modifications apportées
aux organisations (nouvelles structures
organisationnelles, nouvelles techniques de gestion,
nouvelles stratégies). Il s’agit donc d’une conception
2
restrictive de l’innovation.
A partir de ce cadre de référence, l’enquête
communautaire sur l’innovation (Community Innovation
Survey, CIS), réalisée sous l’égide d’Eurostat dans chaque
Etat de l’Union Européenne, collecte des données
individuelles sur les activités d’innovation des entreprises.
Pour l’heure, celle-ci a été menée à trois reprises,
correspondant aux périodes 1990-1992 (CIS1), 19941996 (CIS2) et 1998-2000 (CIS3).
ème
Les informations obtenues à partir de la 3 vague de
cette enquête (CIS3) indiquent en particulier que
l’innovation, ainsi définie, n’est pas circonscrite aux
secteurs industriels de la haute technologie mais qu’elle
3
est présente à des degrés divers dans les différents
secteurs d’activités économiques de l’industrie et des
4
services. Ceci suscite dès lors l’intérêt d’identifier
différents types d’entreprises selon leur propension à
innover.
La plupart des données recueillies par cette enquête ne
concernent néanmoins que les seules entreprises
innovantes. En effet, les informations relatives à
l’ensemble des entreprises, innovantes et non innovantes,
ne sont pas exhaustives. Elles permettent cependant de
renseigner l’essentiel des déterminants de l’innovation
traditionnellement considérés.
Aussi, les caractéristiques prises en compte dans cet
article pour identifier les entreprises selon leur disposition
à l’innovation correspondent aux modalités des variables
suivantes:
- ‘proportion de diplômés de l’enseignement supérieur’
(6 modalités distinctes),
- ‘évolution de l’emploi au cours de la période 19982000’ (6 modalités distinctes),
-
‘type de l’entreprise’ (4 modalités distinctes),
- ‘dynamique du renouvellement du produit principal de
l’entreprise’ (6 modalités distinctes),
-
‘taille de l’entreprise’ (5 modalités distinctes),
- ‘secteur d’activité économique’ (9 modalités
distinctes).
Le propos de cet article sera dès lors d’explorer ces
caractéristiques afin d’approfondir l’examen des
entreprises ayant innové. Cette analyse donnera lieu, en
particulier, à la construction d’une typologie des
entreprises selon leur propension "attendue" à innover, en
vertu de laquelle un examen des deux thématiques
suivantes sera opéré:
La mesure internationale de l’innovation, celle
correspondant au cadre de référence du manuel d’Oslo,
permet-elle de rendre compte de l’ampleur des
modifications substantielles introduites par les
entreprises?
___________
1
OCDE (1997) "Principes directeurs proposés par l’OCDE pour le recueil et l’interprétation des données sur l’Innovation technologique - Manuel D’Oslo",
Paris.
2
Vincent Dautel (2004), "Mesures de l’innovation: présentation des aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l’innovation",
CEPS/INSTEAD, Document de Recherche n°03-04-00- 97- I, 6 p, à paraître dans le Cahier Economique du Statec.
3
EUROSTAT (ed.) (2004), "Innovation in Europe - Results for the EU, Iceland and Norway Data 1998-2001”, Luxembourg.
4
Cet intérêt est d’autant plus prégnant pour un petit pays comme le Luxembourg pour lequel la réalisation d’analyses sectorielles est soumise à de fortes
contraintes.
Cahier du Statec n° 97
153
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Les raisons ou les facteurs à l’absence d’activités
d’innovation se distinguent-ils, au sein des entreprises,
dans leur ordre d’importance et leur ampleur ?
Une première partie considérera donc la disposition à
l’innovation selon différentes caractéristiques des
entreprises. Elle permettra de dégager l’existence d’autres
effets que celui de la taille ou du secteur d’activité
économique sur la propension des entreprises à innover.
Une deuxième partie sera consacrée à explorer les
interactions entre ces caractéristiques afin de conduire à
1
la construction d’une typologie des entreprises selon leur
propension "attendue" à innover. Celle-ci sera présentée
dans une troisième partie. Sur la base de cette typologie,
on comparera dans une quatrième partie la propension
effective à innover à celle "attendue". Il en résultera un
examen de la mesure internationale de l’innovation issue
du manuel d’Oslo. Enfin, une dernière partie sera dédiée à
l’approfondissement des raisons et des facteurs liés à
l’absence d’activités d’innovation.
Encadré 1: Étapes de traitement statistique
"Construction" et découpage en
classes des variables
AFCM
(distinction en quadrants et détermination
des coordonnées factorielles des individus)
Tri à plat
ère
(1 sélection des variables auxquelles
l’innovation est liée)
Matrice de mesures de liaison
(2
ème
sélection des variables auxquelles
l’innovation est liée)
AFCs et tris croisés
(interprétation des liaisons entre les
caractéristiques auxquelles
l’innovation est liée)
Classification hiérarchique
ascendante
(choix du nombre de groupes et de
leurs barycentres)
Nuées dynamiques
(augmentation de l’inertie interclasse)
Typologie de la
propension "attendue" à
innover
Typologie des profils à
l’innovation
Source: CEPS/INSTEAD
__________
1
Toutes les étapes de traitement statistique de cette démarche sont présentées dans l’encadré 1
154
Cahier du Statec n° 97
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
1. L’analyse descriptive des caractéristiques des
entreprises selon leur propension à innover
Les analyses factorielles et dès lors les typologies en
résultant s’avèrent sensibles aux choix des indicateurs à
partir desquels elles sont mises en oeuvre. La sélection
des indicateurs utilisés à cet effet se révèle donc
essentielle. Il est par conséquent nécessaire d’identifier
empiriquement ceux qui sont globalement liés à
l’innovation.
Les indicateurs considérés au préalable pour cette
analyse descriptive sont traditionnellement présentés
dans la littérature comme des déterminants de
l’innovation. L’innovation serait ainsi dépendante, outre
1
du secteur d’activité de l’entreprise, de son type (i.e.
entreprise filiale ou non d’un groupe national ou
étranger), de sa dotation en capital humain, de la
poussée de la demande, du cycle de vie des produits et de
sa taille. L’objet de cette première partie est d’observer
l’existence potentielle de tels liens.
Ainsi à partir de la prise en compte du type de
l’entreprise qui oppose les entreprises indépendantes
luxembourgeoises aux filiales de groupes et qui associent
ces dernières au territoire d’origine du groupe, on peut
2
tout d’abord déterminer dans quelle mesure les
entreprises luxembourgeoises "indépendantes" (non
membres d’un groupe) et les filiales de groupes
luxembourgeois sont plus ou moins innovantes que les
filiales de groupes européens ou extra-européens.
3
La distinction de ces entreprises en quatre modalités fait
apparaître que les entreprises luxembourgeoises
"indépendantes" sont significativement moins
fréquemment innovantes (34% d’entreprises innovantes)
que les entreprises filiales (tableau 1). Au contraire, les
filiales extra-européennes (79% d’entreprises
innovantes), principalement composées d’entreprises
d’origine américaine (74%), ont une propension à innover
significativement plus importante que l’ensemble des
autres entreprises. Enfin, les filiales de groupes
luxembourgeois (54%) tendent à être plus souvent
4
innovantes que les filiales de groupes européens (49%).
Une distinction apparaît donc dans la propension des
entreprises à innover selon l’appartenance ou non à un
5
groupe . L’origine de ces différences paraît être associée
aux transferts de technologies ou de connaissances mis
en œuvre au sein des groupes. Dans ces deux cas, une
coopération étroite avec les entreprises du groupe en
favorisera l’application dans l’entreprise filiale.
L’enquête CIS3 ne fournit à ce sujet aucune information
relative aux transferts de technologie ou de
connaissances entre les entreprises. Seules sont
renseignées les coopérations. Les résultats de l’enquête
indiquent toutefois que 44% des entreprises innovantes
filiales d’un groupe coopèrent pour leurs activités
d’innovation et que, dans 77% des cas, ces relations sont
entretenues avec leur groupe. Ces coopérations réalisées
avec le groupe sont déclarées comme très importantes
par 62% des filiales les pratiquant.
Ceci doit être comparé aux 27% seulement d’entreprises
innovantes non membres d’un groupe qui réalisent-elles
aussi des coopérations. Les principales coopérations
qu’elles entretiennent, qui sont mises en œuvre avec leur
fournisseur ou leur client, ne sont jugées comme très
importantes que par seulement 28% des entreprises y
ayant recours.
Les coopérations entretenues avec le groupe et, en
particulier la qualité de celles-ci, paraissent donc être
cruciales dans la mise en œuvre d’innovations. Elles
semblent ainsi indiquer l’existence d’importants
transferts de technologie et de connaissance entre les
groupes et les entreprises filiales.
__________
1
Les différences dans la propension à innover par secteur paraissent relever d’opportunités technologiques différenciées (il est plus facile d’innover dans
certains domaines que dans d’autres) et d’effets sectoriels relatifs à la poussée de la demande, à l’intensité de la concurrence, et aux politiques publiques de
soutien de l’innovation ou de la technologie.
2
L’ensemble de ces observations n’est pas présenté « toute chose égale par ailleurs ». Ces résultats descriptifs peuvent donc être partiellement liée à
d’autres facteurs, tels que la taille de l’entreprise. Néanmoins, l’objectif de cette article n’est pas d’identifier empiriquement les déterminants de
l’innovation, mais plutôt de considérer les différentes composantes, corrélées entre elles, qui globalement caractérisent les entreprises innovantes. On peut
en effet supposer que les entreprises appartenant à divers secteurs de l’industrie et des services se caractérisent par différents comportements d’innovation
relevant dès lors de déterminants distincts.
3
Entreprises "indépendantes" luxembourgeoises, filiales de groupes luxembourgeois, filiales de groupes européens et filiales de groupes extra-européens.
4
Ceci est notamment lié à un effet taille, les filiales de groupes européens étant composées d’une proportion plus importante de petites entreprises (67%)
que les filiales de groupes luxembourgeois (60%).
5
Les filiales de groupes sont composées à 7.2% de grandes entreprises et à 29% d’entreprises moyennes contre 2.5% et 15.5% dans les entreprises non
filiales.
Cahier du Statec n° 97
155
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Tableau 1: Proportion d’entreprises innovantes selon le type de l’entreprise
Entreprises innovantes (effectifs)
Entreprises innovantes (%)
Entreprises innovantes (IC)
212
233
118
60
34
49
54
79
[30.2 - 37.7]
[44.9 - 53.9]
[47.1 - 60.3]
[69.2 - 88.1]
Entreprises « indépendantes » luxembourgeoises
Filiales de groupes européens
Filiales de groupes luxembourgeois
Filiales de groupes extra-européens
Champ : Ensemble des entreprises (N=1393)
Source : Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Le développement d’activités de recherche et
1
d’innovation paraît aussi nécessiter un personnel
hautement qualifié, tel que:
− les chercheurs,
− les personnels de Recherche et Développement,
− les diplômés de l’enseignement supérieur.
L’enquête renseignant sur la disponibilité des entreprises
en diplômés de l’enseignement supérieur semble valider
le rôle de ces personnels dans les activités d’innovation.
En effet, les entreprises disposant de moins de 1% de
diplômés de l’enseignement supérieur parmi leur
personnel sont moins fréquemment innovantes (31%
d’entreprises innovantes) que les entreprises disposant
d’au moins 10% de diplômés de l’enseignement supérieur
(tableau 2). A contrario, les entreprises disposant
respectivement de 50% à 80% de diplômés de
l’enseignement supérieur (60% d’entreprises innovantes)
et de plus de 80% de diplômés de l’enseignement
supérieur (60% d’entreprises innovantes) sont plus
fréquemment innovantes que les autres entreprises. Ces
personnels ont en effet un rôle primordial dans
l’introduction et l’application de nouvelles connaissances
qui constituent des étapes essentielles du processus
d’innovation.
L’évolution de la demande aux entreprises, sous l’effet de
2
l’impulsion du marché est par ailleurs jugée leur offrir
des opportunités d’innover. L’enquête ne fournit pas de
mesure directe de l’impulsion du marché. Aussi, afin de
3
l’estimer, l’évolution de l’emploi de l’entreprise sur la
période 1998-2000 a été prise comme référence.
4
Globalement, on observe une liaison positive entre la
croissance de l’emploi et la réalisation d’innovations.
Ainsi, les entreprises ayant diminué leur emploi sont à
41% innovantes, celles ayant augmenté leur emploi de
30% à moins 50% et de 50% à moins de 100% sont
chacune à 49% innovantes et celles ayant au moins
doublé leur emploi le sont à 60% (tableau 3).
Tableau 2: Proportion d’entreprises innovantes selon leur pourcentage de diplômés de l’enseignement supérieur
Entreprises innovantes (effectifs)
Entreprises innovantes (%)
Entreprises innovantes (IC)
82
122
89
111
116
103
31
41
46
41
60
60
[25.1 - 36.2]
[35.7 - 47.0]
[39.0 - 53.1]
[34.9 - 46.6]
[53.3 - 67.2]
[52.4 - 67.1]
Moins de 1% de diplômés
De 1 à moins de 10% de diplômés
De 10 à moins de 20% de diplômés
De 20 à moins de 50% de diplômés
De 50 à moins de 80% de diplômés
Au moins 80% de diplômés
Champ : Ensemble des entreprises (N=1393)
Source : Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
__________
1
Theodore W. Schultz (1975), “The value of the ability to deal with disequilibria”, Journal of Economic Literature, Vol. 13, N°3, 827-846.
2
Jacob Schmookler (1962), “Economic Sources of Inventive Activity”, The Journal of Economic History, Vol. 22, N°1 (Mars. 1962), 1-20.
3
L'évolution de l'investissement de l'entreprise entre 1998 et 2000 a aussi été testée sans toutefois fournir de résultats probants.
4
Une approche répandue est de considérer la croissance de l’emploi plutôt comme une résultante de l’innovation que comme une source de l’innovation.
On peut notamment consulter à ce sujet Crépon, Duguet et Mairesse (1998). Cependant, l’économie luxembourgeoise s’étant particulièrement distinguée
sur la période 1998-2000 par une croissance importante de l’emploi, on associe celle-ci à l’effet de “l’impulsion du marché” et la retient comme une source
de l’innovation.
156
Cahier du Statec n° 97
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Tableau 3: Proportion d’entreprises innovantes selon l’évolution de leur emploi sur la période 1998-2000
Entreprises innovantes (effectifs)
Entreprises innovantes (%)
Entreprises innovantes (IC)
75
185
115
69
54
69
41
38
53
49
49
60
[34.2 - 48.6]
[34.0 - 42.7]
[46.3 - 59.7]
[40.4 - 57.2]
[39.6 - 58.7]
[51.3 - 69.6]
Diminution
Augmentation de 0 à moins de 15%
Augmentation de 15 à moins de 30 %
Augmentation de 30 à moins de 50%
Augmentation de 50 à moins de 100%
Doublement de l’emploi ou plus
Champ : Ensemble des entreprises ayant une activité entre 1998 et 2000 (N=1244)
Source : Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
On pourrait aussi supposer que le renouvellement du
produit principal offre aux entreprises l’opportunité
d’innover en introduisant un produit qui serait nouveau,
plutôt qu’un produit seulement marginalement modifié.
1
Ceci déterminerait une relation entre le cycle de vie du
produit principal de l’entreprise et la mise en œuvre
d’innovations.
entreprises moyennes sont elles-mêmes plus
fréquemment innovantes que les petites entreprises.
Néanmoins, il s’agit ici de considérer si, à partir d’une
distinction plus fine des entreprises par taille,
apparaissent d’autres différences dans la propension des
entreprises à innover.
Une distinction des entreprises moyennes entre celles de
50 à 99 salariés et celles de 100 à 249 salariés indique
une tendance en faveur de l’innovation parmi les plus
grandes d’entre elles. Les entreprises de 100 à 249
salariés sont en effet composées de 59% d’entreprises
innovantes contre 46% pour les entreprises de 50 à 99
salariés (tableau 5). Par contre, la distinction des petites
entreprises, entre celles de 10 à 19 salariés et celles de
20 à 49 salariés, n’indique aucune tendance à
l’innovation en faveur des plus grandes d’entre elles.
Les résultats de l’enquête semblent justifier cette
hypothèse. Ils indiquent, en effet, que les entreprises
ayant un renouvellement fréquent de leur produit
principal sont plus innovantes que les autres entreprises.
Les entreprises qui renouvellent celui-ci dans une période
de moins d’un an et de 1 an à 3 ans sont 61% à être
innovantes contre, par exemple, 47% pour les entreprises
ayant un délai de renouvellement supérieur à 9 ans
(tableau 4).
Néanmoins, les résultats n’indiquent aucune tendance en
faveur de l’innovation pour les entreprises ayant une
durée de renouvellement intermédiaire (4 à 6 ans) par
rapport à celles ayant un renouvellement plus long (7 à 9
ans et plus de 9 ans).
La différenciation des entreprises par taille distingue
donc principalement les grandes entreprises et dans une
moindre mesure les grandes PME et PMI (100 à 249
salariés) dans leur propension à innover. Les grandes
entreprises (au moins 250 salariés) sont en effet presque
toutes innovantes et 59% des entreprises de 100 à 249
salariés le sont.
2
Enfin, on peut observer que l’innovation est plus
fréquente parmi les grandes entreprises et que les
Tableau 4: Proportion d’entreprises innovantes selon la dynamique du renouvellement du produit principal de
l’entreprise
Entreprises innovantes (effectifs)
Entreprises innovantes (%)
Entreprises innovantes (IC)
175
221
21
54
71
81
35
47
38
45
61
62
[31.0 - 39.4]
[42.2 - 51.2]
[24.7 - 51.0]
[35.8 - 53.7]
[51.9 - 69.8]
[53.5 - 70.4]
Impossible de répondre
Plus de 9 ans
De 7 à 9 ans
De 4 à 6 ans
De 1 à 3 ans
Moins d’1 an
Champ : Ensemble des entreprises (N=1393)
Source : Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Tableau 5: Proportion d’entreprises innovantes selon la taille de l’entreprise
Entreprises innovantes (effectifs)
Entreprises innovantes (%)
Entreprises innovantes (IC)
213
180
80
86
64
39
40
46
59
91
[34.5 - 42.7]
[35.3 - 44.3]
[38.7 - 53.8]
[50.5 - 66.6]
[84.2 - 97.9]
De 10 à 19 salariés
De 20 à 49 salariés
De 50 à 99 salariés
De 100 à 249 salariés
250 salariés et plus
Champ : Ensemble des entreprises (N=1393)
Source : Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
__________
1
Steven Klepper (1996), “Entry, Exit, Growth, and Innovation over the Product Life Cycle”, American Economic Review, Vol. 86, N°3, 562-583.
2
Vincent Dautel (2004), "Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?" CEPS/INSTEAD, Document de Recherche
n°03-04-00- 99- I, 21 p, à paraître dans le Cahier Economique du Statec.
Cahier du Statec n° 97
157
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
2. Les interactions entre les caractéristiques
relatives à l’innovation des entreprises
Les résultats précédents ont permis d’observer,
indépendamment les unes des autres, cinq variables
distinguant les entreprises selon leur propension à
innover. Ces variables, dont les modalités correspondent
aux caractéristiques des entreprises, sont les suivantes:
−
−
−
−
−
De façon complémentaire, la variable ‘dynamique du
renouvellement du produit principal de l’entreprise’, qui
comporte un tiers de réponses codifiées "impossible de
répondre", est aussi mise à l’écart des analyses.
4
La mesure du V de Cramer indique tout d’abord que
l’innovation des PME et PMI est assez fortement liée au
secteur d’activité de l’entreprise et à sa proportion de
diplômés de l’enseignement supérieur (tableau 16).
L’innovation de ces entreprises est aussi dépendante,
mais de façon moins significative, du type de l’entreprise
et de la variation de son emploi sur la période 19982000. Ce coefficient indique aussi que l’innovation des
PME et PMI n’est pas significativement liée à la taille de
l’entreprise. Cette dernière variable est donc retirée de
l’analyse.
1
‘type de l’entreprise
‘proportion de diplômés de l’enseignement
supérieur’,
‘évolution de l’emploi’,
‘dynamique du renouvellement du produit principal
de l’entreprise’
‘taille de l’entreprise’.
2
On peut aussi montrer que la propension des entreprises
à innover est fonction de leur secteur d’activité
économique (Annexe 1).
La mesure du V de Cramer montre également que les
variables auxquelles l’innovation des PME et des PMI est
associée, sont liées entre elles. On constate en particulier
un degré de liaison assez intense entre la variable
‘secteur d’activité économique’ et les autres variables
auxquelles l’innovation est associée. On note ainsi la
liaison assez forte de la variable ‘secteur d’activité
économique’ et la variable ’proportion de diplômés de
l’enseignement supérieur’, et celle modérément forte
entre la variable ‘secteur d’activité’ et la variable ‘type de
l’entreprise’. Néanmoins, les variables ‘type de
l’entreprise’ et ‘variation de l’emploi’ ne sont pas
significativement liées entre elles.
Afin d’affiner ces résultats, il est nécessaire de tenir
compte des interactions entre les caractéristiques des
entreprises. Celles-ci permettent d’explorer
l’identification de types d’entreprises dépeints selon leurs
caractéristiques intrinsèques.
Les résultats de l’enquête CIS3 ayant montré que presque
toutes les grandes entreprises (250 salariés et plus) sont
3
innovantes celles-ci sont exclues des analyses suivantes
qui ne considéreront que les PME et les PMI. L’effet de la
grande taille de l’entreprise paraît en effet à lui seul
déterminer l’introduction d’innovations dans l’entreprise.
Tableau 6: Matrice de mesures de liaisons entre la présence d’innovation et quelques caractéristiques des entreprises
Proportion de diplômés
Variation de l’emploi
Taille de l’entreprise
Type d’entreprise
Secteur d’activité économique
Innovation
Proportion de diplômés
Variation de l’emploi
Taille de l’entreprise
Type d’entreprise
0.283**
0.177
0.095
0.182*
0.311**
0.180**
0.180**
0.194**
0.411**
0.128
0.124
0.197**
0.118
0.142
0.248**
Champ : Ensemble des entreprises (n=440)
V de Cramer
** coefficient significatif à 1%
* coefficient significatif à 5%
Source : Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
___________
1
On considère ici les entreprises indépendantes et les entreprises filiales, ces dernières étant distinguées selon le territoire d’origine du groupe.
2
Vincent Dautel (2004), "Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?" Document de Recherche n°03-04-00- 99- I,
21 p, à paraître dans le Cahier Economique du Statec.
3
86% des grandes entreprises de services ciblées par l’enquête et 96% de celles de l’industrie ont innové entre 1998 et 2000.
4
Le coefficient V de Cramer mesure le lien entre deux variables nominales (tableau de contingence). Il varie entre zéro (aucun lien entre les deux variables)
et un (parfaite liaison entre les deux variables).
158
Cahier du Statec n° 97
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Les liaisons entre ces variables suggèrent l’existence
d’une structure de combinaison des caractéristiques des
entreprises. Afin d’en explorer l’existence et d’identifier
les principales interactions entre ces caractéristiques,
trois analyses factorielles des correspondances sont
menées. Ces analyses sont complétées par celle de
l’interaction de l’ensemble des caractéristiques des
entreprises, réalisée à partir d’une analyse factorielle des
correspondances multiples.
Une première analyse factorielle des correspondances est
donc menée entre la variable ‘secteur d’activité
économique’ et la variable ‘proportion de diplômés de
l’enseignement supérieur’ (Annexe 2). Celle-ci permet de
conclure que des secteurs à forte propension à innover
tels que l’informatique sont plutôt associés à des
proportions de diplômés "favorables" à l’innovation, alors
que respectivement ceux à propension intermédiaire et à
propension faible à innover sont plutôt associés à des
proportions de diplômés "modérément favorables" et
"peu favorables" à l’innovation.
Une deuxième analyse factorielle des correspondances
est réalisée entre la variable ‘secteur d’activité
économique’ et ‘type de l’entreprise’ (Annexe 3). Cette
analyse permet d’identifier que deux types d’associations
entre les variables ‘secteur d’activité économique’ et ‘type
de l’entreprise’ semblent se distinguer. La première est
celle de secteurs plutôt innovants et de filiales de
groupes européens qui sont elles-mêmes plutôt
innovantes. La deuxième est celle de secteurs plutôt peu
innovateurs et d’entreprises "indépendantes"
luxembourgeoises qui sont elles-mêmes peu innovantes.
Enfin, une troisième analyse factorielle est mise en œuvre
entre la variable ‘secteur d’activité économique’ et
‘variation de l’emploi’ (Annexe 4). A partir de celle-ci, on
peut encore observer que s’associent entre elles les
caractéristiques respectivement favorables, modérément
favorables et peu favorables à l’innovation.
Cahier du Statec n° 97
Il se dégage donc des profils d’entreprises caractérisés
par leur disposition à l’innovation. Afin de confirmer ce
type d’association, une analyse factorielle des
correspondances multiples, qui permet de tenir compte
de l’ensemble des associations entre les caractéristiques
des entreprises, est menée. Celle-ci est réalisée sur
l’ensemble des variables auxquelles l’innovation est liée:
- le ‘secteur d’activité économique’,
- la ‘proportion de diplômés de l’enseignement supérieur’,
- le ‘type de l’entreprise’,
- la ‘variation de l’emploi’.
Dans une première étape, afin d’identifier les principales
relations entre ces caractéristiques, les deux premiers
axes factoriels sont retenus. Ceux-ci permettent de
restituer 28,6% de la variance totale (Annexe 5). L’axe 1
(18,6% de la variance totale) de cette analyse oppose les
caractéristiques des entreprises ayant une faible
propension à innover à celles qui en ont une forte. L’axe
2 (10% de la variance totale) oppose, quant à lui, les
caractéristiques plutôt favorables à l’innovation à celles
favorables et peu favorables.
Les axes factoriels distinguent donc quatre quadrants
différenciés par un degré plus ou moins favorable à
l’innovation. Le quadrant sud-est associe ainsi des
caractéristiques favorables à l’innovation, alors que le
quadrant nord-est est celui des caractéristiques plutôt
favorables à l’innovation. De la même manière, le
quadrant nord-ouest correspond aux caractéristiques
modérément favorables à l’innovation et le quadrant sudouest aux caractéristiques peu favorables à l’innovation.
En superposant la projection des variables (les facteurs de
l’innovation) distinguées en quatre quadrants et le nuage
des individus auxquels ces variables se rapportent (les
entreprises), on peut donc dresser une typologie
différenciant quatre groupes d’entreprises.
159
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
3. Une typologie des PME et PMI selon leur
propension "attendue" à innover
Les quatre groupes d’entreprises obtenus se distinguent
selon le degré plus ou moins "favorable" de leurs
caractéristiques à l’innovation. On peut donc s’attendre à
une propension à innover plus ou moins élevée pour
chacun de ces groupes et donc leur attribuer un degré de
propension "attendue" à l’innovation.
Le groupe 1, celui des "caractéristiques peu favorables à
l’innovation" est ainsi le groupe à la propension
"attendue" la plus faible, alors que le groupe 4, celui des
"caractéristiques favorables à l’innovation", est celui pour
lequel le taux d’innovation "attendu" est le plus élevé. On
attribue par ailleurs au groupe 2, celui des
"caractéristiques modérément favorables à l’innovation",
une propension "attendue" à l’innovation plus faible que
le groupe 3, celui des "caractéristiques plutôt favorables
à l’innovation".
Les groupes ainsi obtenus se différencient principalement
1
selon leur secteur d’activité et leur proportion de
2
diplômés de l’enseignement supérieur Dans une moindre
mesure, ils se distinguent aussi selon la variation de leur
3
4
emploi et le type de l’entreprise . Leurs principales
caractéristiques sont les suivantes (tableau 7):
Tableau 7: Caractérisation des groupes de la typologie
En % du groupe
En % de la caractéristique
Caractéristiques peu favorables à l’innovation (groupe 1)
Moins de 10% de diplômés de l'enseignement supérieur
Des entreprises "indépendantes" luxembourgeoises
Croissance de l'emploi inférieure à 30%
Le secteur du transport et de la communication
Le secteur de "l’industrie de moyenne faible technologie"
90
72
78
52
15
81
57
40
88
74
Caractéristiques modérément favorables à l’innovation (groupe 2)
De 10% à moins de 50% de diplômés de l’enseignement supérieur
Entreprises "indépendantes" luxembourgeoises
Filiales de groupes luxembourgeois
Croissance de l’emploi inférieur à 15%
Le secteur de "l’industrie de haute et moyenne haute technologie"
Le secteur "l’industrie de faible technologie"
Le secteur du commerce de gros et des intermédiaires du commerce
93
53
23
65
14
24
38
43
28
37
34
64
57
46
Caractéristiques plutôt favorables à l’innovation (groupe 3)
Au moins 20% de diplômés de l’enseignement supérieur
Des filiales de groupes européens
Croissance de l'emploi d'au moins 30%
Le secteur des activités financières
85
69
41
73
62
56
42
96
Caractéristiques favorables à l’innovation (groupe 4)
Au moins 80% de diplômés de l’enseignement supérieur
Filiales de groupes européens
Croissance de l'emploi d'au moins 50%
Le secteur des activités informatiques
Le secteur de la "R&D - Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses techniques"
81
44
37
61
13
63
14
25
93
23
Champ : PME et PMI (N=1322)
Note de lecture : 73% des entreprises du groupe 3 sont issues du secteur des activités financières. Celles-ci représentent 96% de l’ensemble des PMEs du secteur des activités
financières.
Source : Enquête CEPS/INSTEAD - CIS3, calculs CEPS/INSTEAD
__________
1
V de Cramer = 0.735.
2
V de Cramer = 0.688.
3
V de Cramer = 0.320.
4
V de Cramer = 0.275.
160
Cahier du Statec n° 97
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Le groupe 1 (caractéristiques peu favorables à
l’innovation) est principalement dépeint par une très
faible proportion de diplômés de l’enseignement
supérieur (90% des entreprises du groupe ont moins de
10% de diplômés de l’enseignement supérieur), le
secteur des transports et de la communication (52% des
entreprises du groupe représentant 88% de l’ensemble
des PME de ce secteur) et des entreprises indépendantes
luxembourgeoises (72%).
Enfin, le groupe 4 (caractéristiques favorables à
l’innovation) se compose principalement d’entreprises qui
sont issues du secteur des activités informatiques (61%
des PME du groupe représentant 93% des PME de ce
secteur) et qui disposent d’une très forte proportion de
diplômés de l’enseignement supérieur (81% des
entreprises du groupe ont au moins 80% de salariés
diplômés de l’enseignement supérieur). Il se caractérise
en outre par une forte croissance de l’emploi.
Le groupe 2 (caractéristiques modérément favorables à
l’innovation) est plutôt celui des entreprises de
"l’industrie de haute et moyenne haute technologie"
(14% des PMI de ce groupe représentant 64% de
l’ensemble des PMI de ce secteur), de "l’industrie de
faible technologie" (24% des PMI de ce groupes
représentant 57% de l’ensemble des PMI de ce secteur)
ainsi que du commerce de gros et des intermédiaires du
commerce (38%). Il inclut une partie des filiales de
groupes luxembourgeois (37%) et une proportion
modérée de diplômés de l’enseignement supérieur.
Afin de confirmer cette typologie, celle-ci a été
1
confrontée à celle plus fine correspondant aux "profils à
l’innovation des PME et PMI". Cette dernière a été
obtenue à partir des méthodes classification (Annexe 6).
Le groupe 3 (caractéristiques plutôt favorables à
l’innovation) est celui des activités financières (73% des
PME du groupe correspondant à 96% des PME de ce
secteur). Il se distingue par sa forte proportion de
groupes européens (69% des PME du groupe). Il se
caractérise aussi par une proportion assez importante de
diplômés de l’enseignement supérieur (85% de ces PME
ont au moins 20% de diplômés de l’enseignement
supérieur).
Les résultats de cette deuxième typologie confirment
ceux de la première. On retrouve, à quelques différences
près, trois des groupes de la première typologie, à savoir
les groupes 1, 3 et 4 (Annexe 5). Néanmoins, dans cette
deuxième typologie plus fine, le groupe des
caractéristiques modérément favorables se distingue en 2
groupes. L’un des deux se caractérise plutôt par les
entreprises de "l’industrie de moyenne faible technologie"
qui sont assez peu innovantes (Annexe 1), alors que
l’autre se caractérise plutôt par les entreprises de
"l’industrie de faible technologie" et de "l’industrie de
haute et moyenne haute technologie" qui tendent à être
modérément innovantes.
___________
1
Cette deuxième typologie est construite sur base d’une maximisation de l’homogénéité des caractéristiques des entreprises au sein de chaque groupe
(application de l’algorithme d’agglomération de Ward). Néanmoins, cette typologie ne constituant qu’indirectement des groupes d’entreprises différenciés
selon leur propension à innover, elle n’est utilisée que de façon “confirmatoire“.
Cahier du Statec n° 97
161
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
4. Une comparaison de la propension effective à
innover à celle "attendue" issue des groupes de la
typologie: une exploration de la mesure
internationale de l’innovation
Chacun des groupes étant identifié par un degré
"attendu" de propension à innover, il est possible de
comparer ce degré au taux d’innovation effectif issu de
l’enquête CIS3. Sous l’hypothèse que les facteurs à
l’innovation influent globalement de la même manière
dans chacun des groupes, on s’attend à une compatibilité
entre les degrés d’innovation "attendus" et ceux effectifs.
particulier celui des activités financières. Le groupe 3 est
en effet composé de 73% d’entreprises issues de ce
secteur, correspondant à 96% de l’ensemble des PME du
secteur des activités financières, alors que le groupe 2 est
notamment composé de 45% d’entreprises de l’industrie
1
manufacturière et de 38% d’entreprises du commerce de
gros et des intermédiaires du commerce.
Le groupe 1, celui de la plus faible propension "attendue"
à l’innovation, est constitué de 32% d’entreprises
innovantes (tableau 8). Le groupe 4, celui de la
propension "attendue" la plus élevée, est lui composé de
67% d’entreprises innovantes. Ces deux groupes se
caractérisent donc par la compatibilité entre la
propension à l’innovation "attendue" et celle effective.
Cependant, alors qu’il est attendu un taux d’innovation
pour le groupe 3 supérieur à celui du groupe 2, ces deux
groupes disposent d’une propension "effective" à
l’innovation équivalente, à savoir 44% pour le groupe 3
et 45% pour le groupe 2.
En effet, selon Faïz Gallouj , le caractère flou des produits
et des procédés développés dans les services se traduirait
par la difficulté de distinguer, d’une part, les innovations
de produits de celles de procédés, et d’autre part, leur
degré respectif de nouveauté. Ceci aurait alors pour
conséquence une sous-évaluation de l’innovation dans
les services.
Cette apparente contradiction entre les résultats effectifs
des groupes 2 et 3 et leur degré d’innovation "attendu"
pourrait provenir d’une sous-estimation de la mesure de
l’innovation dans certains secteurs des services, en
2
Une deuxième hypothèse, en partie liée à la première,
serait que la mesure internationale de l’innovation
circonscrite à l’introduction de nouveaux produits et de
nouveaux procédés ne rend qu’imparfaitement compte de
l’innovation globale réalisée dans certains secteurs des
3
services . En effet, comme indiqué en préambule, le
concept d’innovation utilisé dans cet article, et donc la
mesure de l’innovation y afférente, correspond à une
approche restrictive de l’innovation.
Tableau 8: Taux d’innovation des groupes de la typologie
Caractéristiques peu favorables à l'innovation (groupe 1)
Caractéristiques modérément favorables à l'innovation (groupe 2)
Caractéristiques plutôt favorables à l'innovation (groupe 3)
Caractéristiques favorables à l'innovation (groupe 4)
En % du total
Entreprises innovantes (%)
Entreprises innovantes (IC)
37
24
28
11
32
45
44
67
[27.5-35.8]
[39.6-50.6]
[39.0-49.1]
[59.3-74.8]
Champ PME et PMI (N=1322)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/Instead, Statec, MCESR, calculs CEPS/Instead
___________
1
Ces 45% d’entreprises de l’industrie manufacturière se distinguent elles-mêmes en 24% d’entreprises du secteur de “l’industrie de faible technologie”,
14% d’entreprises du secteur de "l’industrie de la haute et moyenne haute technologie" et 7% de "l’industrie de moyenne faible technologie".
2
Faïz Gallouj (2003): "Innovation dans une économie de service", (Encyclopédie de l’innovation sous la direction de Philippe Mustar et Hervé Penan)
Economica.
3
Vincent Dautel (2004), "Mesures de l’innovation: présentation des aspects conceptuels et introduction à une mesure graduelle de l’innovation",
CEPS/INSTEAD, Document de Recherche n°03-04-00- 97- I, 6 p, à paraître dans le Cahier Economique du Statec.
Anne-Sophie Genevois et Uwe Warner (2004), “Définitions de l’innovation et illustrations empiriques”, CEPS/ INSTEAD, Document de Recherche n°2, 10 p.
162
Cahier du Statec n° 97
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Les informations collectées par l’enquête CIS3
renseignent néanmoins sur d’autres types d’innovations
que sont les changements organisationnels, permettant
ainsi de tester cette deuxième hypothèse. Ces
changements organisationnels sont les suivants:
- à 54% avoir innové en stratégie, contre 50% de celles
du groupe 2.
1
L’introduction des changements organisationnels permet
donc globalement d’obtenir une compatibilité entre le
degré d’innovation "attendu" de chaque groupe
d’entreprises et celui obtenu à partir des données de
l’enquête.
- la mise en œuvre de stratégies nouvelles ou
considérablement modifiées,
- l’introduction de techniques de gestion améliorées,
- la mise en place de structures organisationnelles
nouvelles ou considérablement modifiées.
Ces résultats paraissent donc indiquer que la mesure de
l’innovation ne considérant que les nouveaux produits et
procédés rend insuffisamment compte des modifications
substantielles introduites par les entreprises dans
certains secteurs des services, en particulier celui des
activités financières. Dès lors, les entreprises devraient
être aussi évaluées selon une mesure plus globale de
l’innovation, qui inclurait notamment les modifications
organisationnelles.
Les entreprises du groupe 3 (caractéristiques favorables à
l’innovation), déclarent (tableau 9):
- à 67% avoir innové en matière de gestion, contre 65%
des entreprises du groupe 2,
- à 69% avoir innové en organisation, contre 55% de
celles du groupe 2,
Tableau 9: Taux d’innovation et de changements organisationnels des groupes de la typologie
Entreprises innovantes (%)
Caractéristiques peu favorables à l’innovation (groupe 1)
Caractéristiques modérément favorables à l’innovation
(groupe 2)
Caractéristiques plutôt favorables à l’innovation
(groupe 3)
Caractéristiques favorables à l’innovation
(groupe 4)
Entreprises innovantes en Entreprises innovantes en Entreprises innovantes en
gestion (%)
organisation (%)
stratégie (%)
32
41
43
33
45
65
55
50
44
67
69
54
67
71
77
59
Champ: PME et PMI (N=1322)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
___________
1
Il faut cependant noter que la mesure de ces changements organisationnels est difficile à mettre en œuvre. La méthodologie permettant de saisir ces
modifications n’est en effet pas incluse dans la version actuelle du manuel d’Oslo. Cette absence de standardisation de la méthode comporte certains
risques et entre autres celui d’inclure des modifications à portée mineure, surestimant dès lors le nombre d’entreprises introduisant des innovations
organisationnelles.
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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
5. Une exploration des raisons à l’absence
d’activité d’innovation et des facteurs entravant
l’innovation à partir des groupes de la typologie
A partir des groupes de la typologie, il est aussi possible
1
d’étudier l’attitude face à l’innovation des entreprises
sans activité innovatrice. L’analyse ne portera toutefois
que sur les seules PME et PMI. On peut donc examiner si
celles-ci diffèrent, d’une part, dans leurs raisons à
l’absence d’innovation et, d’autre part, dans leur
rencontre de facteurs y concourant, et ceci selon leur
propension "attendue" à innover.
Seules les PME et PMI sans activité innovatrice qui
disposent des caractéristiques les plus favorables à
l’innovation (groupe 4) se distinguent spécifiquement et
de façon significative, dans leur rencontre d’obstacles
empêchant l’innovation (graphique 1). Celles-ci sont en
effet 57% à s’être heurtées à des entraves contrecarrant
toute tentative d’innovation, contre 31%, 23% et 26%
des PME et PMI ayant des caractéristiques
respectivement plutôt favorables (groupe 3), modérément
favorables (groupe 2), et peu favorables à l’innovation
(groupe 1).
Les informations collectées ne permettent cependant pas
de déceler une tendance générale entre les groupes de la
typologie, relativement aux raisons suivantes à l’absence
d’innovation:
-
l’existence d’innovations précédentes,
-
les conditions de marché,
-
l’existence de facteurs empêchant
l’innovation.
Néanmoins, si l’on interroge l’ensemble des PME et PMI
sans activité innovatrice au sujet des facteurs entravant
l’innovation, une tendance générale se dessine. En effet,
plus les groupes ont
un taux d’innovation "attendu" élevé et plus les PME et
PMI sans activité innovatrice de ces groupes tendent à
rencontrer des facteurs entravant l’innovation.
Graphique 1: Raisons à l’absence d’activité innovatrice selon les groupes de la typologie (en%)
57
groupe 1
groupe 2
groupe 3
40
groupe 4
36
32
35
34
33
31
24
26
23
19
Pas nécessaire à cause des innovations
précédentes
Pas nécessaire à cause des conditions de marché
Existence de facteurs empêchant l’innovation
Champ: PME et PMI sans activité innovatrice (N=716)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
___________
1
Cette analyse complète l’examen des démarches d’innovation des entreprises identifiées "sans activité innovatrice" présenté dans : DAUTEL V. (2004),
"Quelles entreprises ont innové au Grand-Duché de Luxembourg entre 1998 et 2000?", CEPS/INSTEAD, Document de Recherche n°03-04-00- 99- I, 21 p.
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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
C’est notamment le cas, pour (graphique 2):
-
le manque de réceptivité des clients,
-
les coûts d’innovation trop élevés,
-
le manque de sources de financement
appropriées,
-
le manque de personnel qualifié,
-
le manque d’information sur la technologie.
énoncés. A l’opposé, le ‘manque de flexibilité des règles
et des standards’ et dans une moindre mesure, ‘le
manque d’information sur la technologie’ sont des
obstacles sur lesquels les entreprises de chacun des
groupes tendent à buter le moins.
Deux facteurs, souvent rencontrés par les entreprises des
groupes 3 et 4, paraissent néanmoins différencier les
groupes. Le premier est ‘le manque de personnel qualifié’
qui est l’une des entraves les plus indiquées par les
entreprises du groupe 3 et le moins par celles du groupe
1. Le second est ‘le manque de sources de financement
appropriées’ qui est l’un des obstacles les plus rencontrés
par celles du groupe 4 et le moins par celles du groupe 1.
On peut plus particulièrement noter que, mis à part le
‘manque de flexibilité des règles et des standards’ et les
‘rigidités organisationnelles’, les entreprises sans activité
innovatrice du groupe 4 se heurtent significativement à
plus d’obstacles à l’innovation que celles du groupe 1.
Dès lors, les entreprises sans activité innovatrice
n’apparaissent pas homogènes face à l’étendue des
difficultés qu’elles doivent surmonter.
Ces résultats indiquent donc que ce sont plutôt des
facteurs communs qui contraignent l’innovation dans les
entreprises sans activité innovatrice. Ils révèlent aussi
que ce sont les entreprises appartenant au groupe dans
lequel la plupart des entreprises sont déjà innovantes qui
seraient les plus susceptibles d’innover. Assurément, ces
entreprises paraissent plus au fait des obstacles qu’elles
doivent surmonter et ceci semble attester d’une
démarche d’innovation plus active. En effet, selon
1
Baldwin , “c’est par l’adoption de la stratégie difficile et
risquée qui consiste à s’imposer comme un chef de file
sur le plan de l’innovation que l’entreprise saisit mieux
les problèmes qu’elle doit résoudre“.
L’ordonnancement de ces obstacles est cependant
relativement semblable entre les groupes. Ainsi, ‘le
manque de réceptivité des clients’ tend à être l’entrave la
plus citée dans chacun des groupes. Seules les entreprises
du groupe 2 indiquent avoir en premier lieu été
confrontées à des ‘risques économiques excessifs’. Ces
derniers et les ‘coûts trop élevés de l’innovation’ sont
eux-mêmes parmi les freins à l’innovation les plus
Autres facteurs
Graphique 2: Facteurs des entraves à l’innovation selon les groupes de la typologie (en%)
Manque de réceptivité des clients
10
Manque de flexibilité des règles et
des standards
Facteurs internes
Manque de personnel qualifié
groupe 1
Manque d’information sur la
technologie
22
11
5
17
17
13
1
14
14
13
0
Coûts d’innovation trop élevés
12
34
14
14
28
13
Risques économiques excessifs
23
11
Manque de sources de financement
appropriées
11
5
0
groupe 2
27
23
14
Rigidités organisationnelles
Manque d’information sur le
marché
Facteurs économiques
groupe 3
11
6
groupe 4
18
13
6
34
22
14
14
5
10
34
14
15
20
25
30
35
40
Champ: PME et PMI sans activité innovatrice (N=716)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
___________
1
John R. Baldwin (1999): "Innovation, formation et réussite" Doc. N°137, Direction des études analytiques, Statistique Canada.
Cahier du Statec n° 97
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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Conclusion
Outre l’effet de la taille et du secteur d’activité
économique, l’introduction dans l’analyse de variables
additionnelles permet de montrer que la propension à
innover des entreprises est aussi globalement dépendante
de sa proportion de diplômés de l’enseignement
supérieur, de l’évolution de son emploi salarié, du type de
l’entreprise (groupe ou non groupe et territoire d’origine
du groupe) et de la dynamique de renouvellement de son
produit principal.
L’examen des obstacles à l’innovation des entreprises
sans activité innovatrice, à partir de la typologie, révèle
aussi que ce sont plutôt des facteurs communs qui
entravent leur innovation. Il indique également que les
entreprises sans activité innovatrice n’apparaissent pas
homogènes face à l’étendue des difficultés qu’elles
doivent surmonter. Ce sont celles appartenant aux
groupes ayant les caractéristiques les plus favorables à
l’innovation qui identifient le plus souvent ces difficultés.
Elles paraissent dès lors les plus susceptibles d’innover.
La prise en compte de l’interaction des modalités de ces
variables, correspondant aux caractéristiques des
entreprises, donne lieu à la construction d’une typologie
des PME et des PMI selon leur propension "attendue" à
innover. A partir de celle-ci, il est observé que
l’innovation mesurée à partir des seuls nouveaux produits
et procédés, et donc selon la référence internationale qui
correspond à une conception "technologique" de
l’innovation, rendrait insuffisamment compte des
modifications substantielles introduites par les
entreprises dans le secteur des activités financières. Dès
lors, la mesure de l’entreprise innovante devrait être
complétée par une mesure plus globale incluant les
changements organisationnels.
Ceci parait suggérer l’existence d’effets "sectoriels" sousjacents à l’attitude face à l’innovation. Les entreprises,
mêmes non-innovatrices, appartenant à des "secteurs"
plutôt innovants seraient ainsi plutôt conduites à "suivre"
le mouvement général d’innovation, à la différence de
celles appartenant à des "secteurs" plutôt non innovants.
Ces comportements “sectoriels“ esquissent par
conséquent de nouvelles perspectives d’analyses. Qu’en
est-il ainsi de l’association entre le degré de propension à
innover et le mode ou le régime d’innovation ? Ce dernier
1
largement popularisé au travers de la typologie de Pavitt
pourrait être défini comme une combinaison des
propriétés du processus d’innovation. Les entreprises
disposeraient-elles ainsi d’un certain degré de liberté
quant à la façon de mener leur stratégie d’innovation ?
___________
1
Keith PAVITT (1984): “Sectoral patterns of technical change. Towards a taxonomy and a theory”, in: Research Policy, Vol. 13, 343-373.
166
Cahier du Statec n° 97
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
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Cahier du Statec n° 97
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7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Annexes
Annexe 1: Taux d’innovation par secteurs d’activité économique
Tableau 10: Entreprises innovantes par secteurs d’activité économique
Entreprises innovantes (effectif)
Entreprises innovantes (%)
Entreprises innovantes (IC)
5
35
[ - ]*
42
42
76
52
35
55
[41.3 - 63.5]
[26.6 - 44.0]
[46.2 - 63.0]
108
100
144
71
35
41
34
47
75
44
[34.6 - 46.5]
[28.7 - 39.6]
[41.4 - 52.6]
[65.9 - 83.7]
[32.6 - 55.0]
Production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau
Industrie
Industrie de haute et moyenne haute technologie
Industrie de moyenne faible technologie
Industrie de faible technologie
Services
Commerce de gros et intermédiaires du commerce
Transports et communication
Activités financières
Activités informatiques
R&D - Architecture et ingénierie - Contrôle et analyses techniques
* les conditions du théorème central limite ne sont pas respectées
Champ: Ensemble des entreprises (N=1393)
Notes: "Industrie de haute et moyenne haute technologie" = Industrie chimique - fabrication de machines et d'équipements - fabrication d’équipements électriques et
électroniques - fabrication de matériel de transport (source: OCDE (2001) "Science and Technology Industry Scoreboard").
"Industrie de moyenne faible technologie" = Caoutchouc et matières plastiques, fabrication d'autres produits minéraux non métalliques - métallurgie, travail des métaux (source:
OCDE 2001).
"Industrie de faible technologie" = Travail du bois et fabrication d'articles en bois, industrie du papier et du carton, édition et imprimerie - industries agricoles et alimentaires,
industrie du tabac - fabrication de meubles et industries diverses, récupération (source: OCDE 2001).
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
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Cahier du Statec n° 97
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Annexe 2: Analyse factorielle des correspondances entre les variables secteur
d’activité et proportion de diplômés de l’enseignement supérieur
Une première analyse est menée à partir du croisement de la variable secteur d’activité et proportion de diplômés de
l’enseignement supérieur. Les deux premiers axes de l’analyse factorielle des correspondances permettent de représenter
89.8% de la variance totale.
On constate sur l’axe 1 (65% de la variance totale) une nette opposition entre des entreprises disposant d’une forte
proportion de diplômés de l’enseignement supérieur (‘au moins 80% de diplômés’) et celle n’en ayant qu’une faible
proportion (‘moins de 1% de diplômés’ et ‘de 1% à moins de 10% de diplômés’) (graphique 3). L’axe 2 quant à lui (24.8% de
la variance totale) distingue les entreprises ayant une proportion intermédiaire à élevée de diplômés de l’enseignement
supérieur (‘de 20% à moins de 50% de diplômés’ et ‘de 50% à moins de 80% de diplômés’) à celles en ayant les proportions
les plus faibles (‘moins de 1% de diplômés’) et les plus élevées (‘au moins 80% de diplômés’).
Le secteur des activités financières et celui de la "R&D – Architecture et ingénierie – Contrôle et analyses techniques" ont
des profils similaires quant à la composition de leur personnel en diplômés de l’enseignement supérieur. Ils sont ainsi plutôt
caractérisés par l’importance en proportion intermédiaire à élevée de diplômés de l’enseignement supérieur. En effet, 83%
des entreprises du secteur financier ont au moins 20% de diplômés de l’enseignement supérieur, alors que 94% des
entreprises du secteur "R&D – Architecture et ingénierie – Contrôle et analyses techniques" sont dans ce cas (tableau 11).
On note par ailleurs une attirance entre le secteur des activités informatiques et les entreprises disposant d’au moins 80%
de diplômés de l’enseignement supérieur. En effet, 74% des entreprises du secteur de l’informatique ont au moins 80% de
diplômés de l’enseignement supérieur, alors que 67% des entreprises ayant au moins 80% de diplômés de l’enseignement
supérieur sont issues du secteur de l’informatique.
Une même attirance paraît exister entre les entreprises disposant de moins de 10% de diplômés de l’enseignement supérieur
et le secteur des transports et de la communication. Le secteur des transports et de la communication compte en effet pour
50% des entreprises disposant de moins de 1% de diplômés de l’enseignement supérieur et pour 26% de celles de 1% à
moins de 10% de diplômés de l’enseignement supérieur (tableau 12). De la même manière, les entreprises du secteur des
transports et de la communication sont composées de 48% d’entreprises disposant de moins de 1% de diplômes de
l’enseignement supérieur et de 31% de celles ayant de 1% à moins de 10% de ces diplômes.
Les entreprises appartenant à des secteurs à forte propension à innover tel que l’informatique sont donc plutôt associées à
des proportions de diplômés "favorables" à l’innovation, alors que respectivement ceux à propension intermédiaire et à
propension faible à innover sont plutôt associés à des proportions de diplômés "modérément favorables" et "peu favorables"
à l’innovation.
Tableau 11: Distribution de la variable ‘secteur d’activité’ selon la variable ‘diplômés de l’enseignement supérieur’
(en%)
HMT
MLT
LT
40
51
60
65
72
74
h1
h2
h3
h4
h5
h6
Total
12
22
22
0
20
48
2
0
0
29
43
31
40
28
31
3
0
6
24
22
28
20
16
8
12
4
0
24
9
16
40
18
3
34
9
37
6
0
3
0
13
5
33
13
30
5
4
0
0
5
5
16
74
27
100
100
100
100
100
100
100
100
100
Champ: PME et PMI (n=440)
Notes: h1= ‘moins de 1% de diplômés’; h2= ’de 1 à moins de 10% de diplômés ‘; h3= ‘de 10 à moins de 20% de diplômés’; h4= ‘de 20 à moins de 50% de diplômés’; h5= ‘de 50 à
moins de 80% de diplômés’; h6= ‘au moins 80% de diplômés’.
HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;
40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités financières;
72 =activités informatiques;
74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Cahier du Statec n° 97
169
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Tableau 12: Distribution de la variable ‘diplômés de l’enseignement supérieur’ selon la variable ‘secteur d’activité’
(en%)
h1
h2
h3
h4
h5
h6
HMT
MLT
LT
40
51
60
65
72
74
Total
3
7
8
6
2
1
8
13
10
3
0
1
11
13
19
7
2
0
0
5
5
6
0
0
26
30
27
21
20
6
50
26
10
3
6
4
2
3
15
29
36
11
0
0
6
10
17
67
0
3
0
15
17
10
100
100
100
100
100
100
Champ: PME et PMI (n=440)
Notes: h1= ‘moins de 1% de diplômés’; h2= ’de 1 à moins de 10% de diplômés ‘; h3= ‘de 10 à moins de 20% de diplômés’; h4= ‘de 20 à moins de 50% de diplômés’; h5= ‘de 50 à
moins de 80% de diplômés’; h6= ‘au moins 80% de diplômés’.
HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;
40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités financières;
72 =activités informatiques;
74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Graphique 3: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances réalisée entre les variables ‘secteur
d’activité’ et ‘proportion de diplômés de l’enseignement supérieur’
0.8
65
h4
0.6
h5
74
40
Dimension 2 (24.8%)
0.4
hmt
h3
51
0.2
lt
0
h2
-0.2
mlt
-0.4
72 h6
60
h1
-0.6
-1.5
-1
-0.5
0
0.5
1
Dimension 1 (65.0%)
Champ: PME et PMI (n=440)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, STATEC, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Notes: h1= ‘moins de 1% de diplômés’; h2= ’de 1 à moins de 10% de diplômés ‘; h3= ‘de 10 à moins de 20% de diplômés’; h4= ‘de 20 à moins de 50% de
diplômés’; h5= ‘de 50 à moins de 80% de diplômés’; h6= ‘au moins 80% de diplômés’.
HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;
40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication;
65 =activités financières; 72 =activités informatiques;
74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.
170
Cahier du Statec n° 97
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Annexe 3: Analyse factorielle des correspondances entre les variables ‘secteur
d’activité’ et ‘type de l’entreprise’
L’axe 1, représentant 63.5% de la variance totale, oppose les entreprises "indépendantes" luxembourgeoises aux filiales de
groupes européens (graphique 4).
Les entreprises du secteur de la "moyenne faible technologie" sont plutôt des entreprises indépendantes luxembourgeoises
(à 70%) (tableau 13), de même que les entreprises du secteur du gaz et de l’électricité (à 80%) et celles de "l’industrie de
faible technologie" (à 59%). A l’opposé, les entreprises du secteur des activités financières, de même que celles du secteur
des activités informatiques sont plutôt des filiales de groupes européens. 72% des entreprises du secteur des activités
financières et 49% des entreprises du secteur informatique le sont.
Deux types d’associations entre les variables secteur d’activité et type de l’entreprise tendent donc à se distinguer. La
première est celle de secteurs plutôt innovants et de filiales de groupes européens qui sont eux-mêmes plutôt innovants. La
deuxième est celle de secteurs plutôt peu innovateurs et d’entreprises "indépendantes" luxembourgeoises qui sont ellesmêmes peu innovatrices.
Tableau 13: Distribution de la variable ‘secteur d’activité’ selon la variable ‘type d’entreprise’ (en%)
HMT
MLT
LT
40
51
60
65
72
74
o1
o2
o3
o4
Total
65
70
59
80
49
52
10
31
60
0
13
22
10
20
22
10
10
20
24
13
16
10
25
24
72
49
20
11
4
3
0
6
2
8
10
0
100
100
100
100
100
100
100
100
100
Champ: PME et PMI (n=440)
Notes: o1= ‘entreprises « indépendantes » luxembourgeoises’; o2= ‘filiales de groupes luxembourgeois’; o3= ’filiales de groupes européens’; o4= ‘filiales de groupes extraeuropéens’.
HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;
40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités
financières; 72 =activités informatiques;
74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Tableau 14: Distribution de la variable ‘type d’entreprise’ selon la variable ‘secteur d’activité’ (en%)
HMT
MLT
LT
40
51
60
65
72
74
Total
6
0
3
10
9
5
2
5
12
11
4
5
5
2
1
0
23
26
15
23
19
23
12
5
3
10
32
19
13
13
26
33
10
10
5
0
100
100
100
100
o1
o2
o3
o4
Champ: PME et PMI (n=440)
Note: o1= ‘entreprises « indépendantes » luxembourgeoises’; o2= ‘filiales de groupes luxembourgeois’;
o3= ’filiales de groupes européens’; o4= ‘filiales de groupes extra-européens’.
HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;
40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités financières;
72 =activités informatiques;
74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Cahier du Statec n° 97
171
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Graphique 4: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances réalisée entre les variables ‘secteur
d’activité’ et ‘types d’entreprises’
0.7
0.6
hmt
0.5
o4
Dimension 2 (20.0%)
0.4
0.3
0.2
40
0.1
mlt
72
o1
0
51
o3
65
lt
-0.1
74
-0.2
60
o2
-0.3
-0.4
-0.8
-0.6
-0.4
-0.2
0
0.2
0.4
0.6
0.8
1
Dimension 1 (63.5%)
Champ: PME et PMI (n=440)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, STATEC, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Notes: o1= ‘entreprises "indépendantes" luxembourgeoises’; o2= ‘filiales de groupes luxembourgeois’; o3= ’filiales de groupes européens’; o4= ‘filiales de
groupes extra-européens’.
HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;
40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication;
65 =activités financières; 72 =activités informatiques;
74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.
172
Cahier du Statec n° 97
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Annexe 4: Analyse factorielle des correspondances entre les variables ‘secteur
d’activité’ et ‘variation de l’emploi’
L’axe 1, qui représente 85.8% de la variance totale, oppose les entreprises ayant augmenté leur emploi d’au moins 50% sur
la période 1998-2000 à celles l’ayant diminué (graphique 5). L’axe 2 qui représente 11,2% de la variance totale oppose
quant à lui les entreprises diminuant leur emploi à celles ayant une croissance modérée (augmentation de l’emploi de 15% à
moins de 30%).
Une première proximité peut être notée entre le "secteur de la moyenne faible technologie" et celui du commerce de gros et
des intermédiaires du commerce qui sont plutôt composés d’entreprises ayant diminué leur emploi ou l’ayant très faiblement
augmenté. Le secteur de "l’industrie de moyenne faible technologie" est en effet composé de 85% d’entreprises ayant
diminué leur emploi ou l’ayant augmenté de moins de 15% alors que le secteur de commerce de gros est composé à 64% de
ce type d’entreprises (tableau 15).
Une seconde proximité est observée entre le secteur des activités informatiques et le secteur "R&D – Architecture et
ingénierie – Contrôle et analyses techniques" qui ont chacun connu une croissance importante de l’emploi entre 1998 et
2000. 42% des entreprises du secteur informatique ont ainsi augmenté d’au moins 50% leur emploi alors que 28% des
entreprises du secteur "R&D – Architecture et ingénierie – Contrôle et analyses techniques" l’ont réalisé.
On note enfin la proximité entre le secteur du transport et de la communication et celui de "l’industrie de faible
technologie". Ces deux secteurs sont plutôt composés d’entreprises ayant une croissance modérée de l’emploi; 27% des
entreprises du premier secteur ont augmenté leur emploi de 15% à moins de 30%, alors qu’elles sont 23% à l’avoir réalisé
dans le deuxième secteur.
On tend donc à associer entre elles les caractéristiques respectivement favorables, modérément favorables et peu favorables
à l’innovation.
Tableau 15: Distribution de la variable ‘secteur d’activité’ selon la variable ‘variation de l’emploi’ (en%)
HMT
MLT
LT
40
51
60
65
72
74
e1
e2
e3
e4
e5
e6
Total
25
32
10
10
23
4
16
7
11
50
53
50
50
41
37
27
25
32
7
16
23
10
16
27
16
12
14
6
0
10
10
6
12
22
14
15
6
0
4
20
8
8
12
22
14
6
0
3
0
6
12
7
20
14
100
100
100
100
100
100
100
100
100
Champ: PME et PMI (n=388)
Notes: e1= ‘diminution de l’emploi’; e2= ’augmentation de l’emploi de 0 à moins de 15%‘; e3= ‘augmentation de l’emploi de 15 à moins de 30 %’; e4= ‘augmentation de
l’emploi de 30 à moins de 50%’, e5=’augmentation de l’emploi de 50 à moins de 100%’; e6=’doublement de l’emploi ou plus’.
HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;
40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités
financières; 72 =activités informatiques;
74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Cahier du Statec n° 97
173
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Tableau 16: Distribution de la variable ‘variation de l’emploi’ selon la variable ‘secteur d’activité’ (en%)
t
e1
e2
e3
e4
e5
e6
HMT
MLT
LT
40
51
60
65
72
74
Total
8
6
2
3
3
3
12
8
5
0
0
0
6
12
12
8
3
3
2
4
2
3
5
0
37
25
22
13
16
15
5
15
24
14
11
21
16
11
14
28
16
11
8
12
12
21
35
35
6
7
7
10
11
12
100
100
100
100
100
100
Champ: PME et PMI (n=388)
Notes: e1= ‘diminution de l’emploi’; e2= ’augmentation de l’emploi de 0 à moins de 15%‘; e3= ‘augmentation de l’emploi de 15 à moins de 30 %’; e4= ‘augmentation de l’emploi
de 30 à moins de 50%’, e5=’augmentation de l’emploi de 50 à moins de 100%’; e6=’doublement de l’emploi ou plus’.
HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;
40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication; 65 =activités financières;
72 =activités informatiques;
74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.
Source: Enquête CEPS/INSTEAD - CIS3, calculs CEPS/INSTEAD
Graphique 5: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances réalisée entre les variables ‘secteur
d’activité’ et ‘variation de l’emploi’
0.4
e1
0.3
e5
hmt
Dimension 2 (11.2%)
0.2
72
mlt
0.1
40
51
65
74
0
e6
e4
e2
-0.1
-0.2
-0.3
lt
e3
60
-0.4
-1
-0.8
-0.6
-0.4
-0.2
0
0.2
0.4
0.6
0.8
Dimension 1 (85.8%)
Champ: PME et PMI (n=338)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, STATEC, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Notes: e1= ‘diminution de l’emploi’; e2= ’augmentation de l’emploi de 0 à moins de 15%‘; e3= ‘augmentation de l’emploi de 15 à moins de 30%’; e4=
‘augmentation de l’emploi de 30 à moins de 50%’, e5=’augmentation de l’emploi de 50 à moins de 100%’; e6=’doublement de l’emploi ou plus’.
HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;
40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication;
65 =activités financières; 72 =activités informatiques;
74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.
174
Cahier du Statec n° 97
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Annexe 5: Analyse factorielle des correspondances multiples entre les variables
"représentatives" de l’innovation des entreprises
Afin de représenter graphiquement les principaux résultats de cette analyse, les deux premiers axes factoriels sont retenus.
Ceux-ci permettent de restituer 28,6% de la variance totale soit 18,6% pour le premier axe et 10% pour le deuxième axe
(graphique 6).
Graphique 6: Premier plan factoriel de l’analyse factorielle des correspondances multiples réalisée entre les variables
représentatives de l’innovation des entreprises
2
1.5
65
dimension 2
10.0%
1
e4
h4
0.5
LT
0
40
HMT
h2
o2
51
e2
o1
MLT
-0.5
h1
h3
h5
74
e1
o3
e3
o4
e6
60
72 h6
-1
-1.5
-1.5
e5
-1
-0.5
0
0.5
1
1.5
dimension 1
18.6%
Champ: PME et PMI (n=440)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Notes: h1= ‘moins de 1% de diplômés’; h2= ’de 1 à moins de 10% de diplômés ‘; h3= ‘de 10 à moins de 20% de diplômés’; h4= ‘de 20 à moins de 50% de
diplômés’; h5= ‘de 50 à moins de 80% de diplômés’; h6= ‘au moins 80% de diplômés’.
o1= ‘entreprises "indépendantes" luxembourgeoises’; o2= ‘filiales de groupes luxembourgeois’; o3= ’filiales de groupes européens’; o4= ‘filiales de groupes
extra-européens’.
e1= ‘diminution de l’emploi’; e2= ’augmentation de l’emploi de 0 à moins de 15%‘; e3= ‘augmentation de l’emploi de 15 à moins de 30%’; e4=
‘augmentation de l’emploi de 30 à moins de 50%’, e5=’augmentation de l’emploi de 50 à moins de 100%’; e6=’doublement de l’emploi ou plus’.
HMT =haute et moyenne haute technologie; MLT =moyenne faible technologie; LT =faible technologie;
40 =production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau; 51 =commerce de gros et intermédiaires du commerce; 60 =transports et communication;
65 =activités financières; 72 =activités informatiques;
74 =R&D - architecture et ingénierie - contrôle et analyses techniques.
L’axe 1 de cette analyse oppose les caractéristiques des entreprises ayant une faible propension à innover à celles en ayant
une forte.
Les caractéristiques tendant à induire une faible propension à innover et qui contribuent à la détermination du premier axe
sont les suivantes:
- être une entreprise "indépendante" luxembourgeoise,
- disposer de moins de 1% de diplômés de l’enseignement supérieur.
Les caractéristiques favorables à l’innovation sont quant à elles:
- appartenir au secteur des activités informatiques,
- disposer d’au moins 80% de diplômés de l’enseignement supérieur,
- être une filiale de groupe européen,
- avoir une croissance de l’emploi de 50% à moins de 100%,
- avoir de 20% à moins de 50% de diplômés de l’enseignement supérieur.
L’axe 2, quant à lui, distingue les caractéristiques plutôt favorables à l’innovation de celles favorables et peu favorables.
Cahier du Statec n° 97
175
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Ces caractéristiques plutôt favorables sont:
- appartenir au secteur des activités financières,
- avoir de 20% à moins de 50% de diplômés de l’enseignement supérieur,
- avoir de 50% à moins de 80% de diplômés de l’enseignement supérieur.
Enfin, les caractéristiques peu favorables à l’innovation et qui contribuent à la détermination du deuxième axe sont:
- avoir moins de 1% de diplômés de l’enseignement supérieur,
- appartenir au secteur des transports et de la communication.
Les axes factoriels tendent donc à distinguer quatre quadrants différenciés par un degré plus ou moins favorable à
l’innovation. Le quadrant sud-ouest associe ainsi des caractéristiques favorables à l’innovation, alors que le quadrant nordouest est celui des caractéristiques plutôt favorables à l’innovation. De la même manière le quadrant nord-est est celui des
caractéristiques modérément favorables à l’innovation, alors que le quadrant sud-est est celui des caractéristiques peu
favorables à l’innovation.
Le quadrant sud-est (caractéristiques favorables à l’innovation) est plutôt caractérisé par:
- le secteur informatique,
- les entreprises ayant au moins 80% de diplômés de l’enseignement supérieur.
Le quadrant nord-est (caractéristiques plutôt favorables à l’innovation) par:
- le secteur des activités financières,
- les filiales de groupes européens,
- les entreprises ayant de 50% à moins de 80% de diplômés de l’enseignement supérieur.
Le quadrant nord-ouest (caractéristiques modérément favorables à l’innovation) par:
- le secteur du commerce de gros et des intermédiaires du commerce,
- le secteur de "l’industrie de faible technologie".
Le quadrant sud-ouest (caractéristiques "peu favorables" à l’innovation) par:
- le secteur des transports et de la communication,
- les entreprises "indépendantes" luxembourgeoises,
- le secteur de "l’industrie de moyenne faible technologie",
- les entreprises ayant moins de 1% de diplômés de l’enseignement supérieur,
- les entreprises ayant de 1% à moins de 10% de diplômés de l’enseignement supérieur.
176
Cahier du Statec n° 97
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
Annexe 6: Les profils à l’innovation des PME et PMI
Afin d’obtenir une typologie plus fine et plus homogène des entreprises que celle obtenue supra, les méthodes de
classification sont réalisées avec comme noyau de départ les barycentres de chaque classe. Celle-ci vise à augmenter
l’inertie inter-classe améliorant ainsi la qualité des résultats de la classification.
Les résultats obtenus qui distinguent cinq groupes d’entreprises confirment ceux de la première typologie (tableau 17). En
effet, on retrouve globalement trois des groupes de la première typologie. Néanmoins, dans cette deuxième typologie, le
groupe des caractéristiques modérément favorables se distingue en 2 groupes, opposant ainsi les entreprises de "l’industrie
de moyenne faible technologie" qui sont peu innovantes à celles de "l’industrie de faible technologie" et de "l’industrie de
haute et moyenne haute technologie" qui le sont plus.
Tableau 17: Typologie des profils à l’innovation des entreprises
Groupe 1
Groupe 2
Groupe 3
Groupe 4
Groupe 5
Total
En % du total
Entreprises innovantes (%)
Entreprises innovantes (IC)
21
29
22
21
7
100
32
38
49
41
71
42
[27.1 – 38.3]
[33.3 – 43.0]
[43.6 – 55.2]
[34.8 – 46.3]
[62.1 – 81.2]
[39.6 – 44.9]
Champ: PME et PMI (N=1393)
Source: Enquête CIS3 - CEPS/INSTEAD, Statec, MCESR, calculs CEPS/INSTEAD
Les cinq groupes ainsi obtenus se caractérisent de la façon suivante:
ère
Groupe 1 (cf. caractéristiques peu favorables à l’innovation de la 1 typologie):
- le secteur du transport et de la communication (75% des entreprises du groupe)
- moins de 1% de diplômés de l’enseignement supérieur’ (76% des entreprises de la groupe)
- des entreprises "indépendantes" luxembourgeoises (61% des entreprises du groupe)
- augmentation de l’emploi d’au moins 50% (31% des entreprises du groupe)
ère
Groupe 2 (cf. caractéristiques modérément favorables à l’innovation de la 1 typologie):
- le secteur de "l’industrie de la moyenne faible technologie" (24% des entreprises du groupe)
- le secteur du commerce de gros et des intermédiaires du commerce (36% des entreprises du groupe)
- de 1% à moins de 10% de diplômés de l’enseignement supérieur (45% des entreprises du groupe)
- de 20% à moins de 50% de diplômés de l’enseignement supérieur (28% des entreprises du groupe)
- des entreprises "indépendantes" luxembourgeoises (60% des entreprises du groupe)
- diminution de l’emploi et augmentation de l’emploi de moins de 30% (85% des entreprises du groupe)
ère
Groupe 3 (cf. caractéristiques modérément favorables à l’innovation de la 1 typologie):
- le secteur de "l’industrie de faible technologie" (47% des entreprises du groupe)
- le secteur de "l’industrie de haute et moyenne haute technologie" (22% des entreprises du groupe)
- de 10% à moins de 20% de diplômés de l’enseignement supérieur (39% des entreprises du groupe)
- le secteur de l’intermédiation financière (90% des entreprises du groupe)
- de 20% à 80% de diplômés de l’enseignement supérieur (73% des entreprises du groupe)
- des filiales de groupes européens (81% des entreprises du groupe)
- augmentation de l’emploi de 30% à moins de 50% (27% des entreprises du groupe)
ère
Groupe 4 (cf. caractéristiques plutôt favorables à l’innovation de la 1 typologie):
- le secteur de l’intermédiation financière (90% des entreprises du groupe)
- de 20% à 80% de diplômés de l’enseignement supérieur (73% des entreprises du groupe)
- des filiales de groupes européens (81% des entreprises du groupe)
- augmentation de l’emploi de 30% à moins de 50% (27% des entreprises du groupe)
Cahier du Statec n° 97
177
7. La mise en oeuvre d'innovations selon les caractéristiques intrinsèques des PME et PMI luxembourgeoises
ère
Groupe 5 (cf. caractéristiques favorables à l’innovation de la 1 typologie):
- le secteur des activités informatiques (86% des entreprises du groupe)
- au moins 80% de diplômés de l’enseignement supérieur (92% des entreprises du groupe)
- des filiales de groupes européens (48% des entreprises du groupe)
- augmentation de l’emploi d’au moins 50% (52% des entreprises du groupe)
__________
33
Consulter par exemple : Lebart L., Morineau A. et Piron M (2000), "Statistique exploratoire multidimensionnelle", Dunod.
178
Cahier du Statec n° 97
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
Charles-Henri DI MARIA et Matthieu FARCOT, Centre de Recherche Public Henri Tudor, CITI, ECOMI
Cahier du Statec n° 97
179
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
Coopération et innovation: facteurs explicatifs
Table des matières
Quel rôle pour l’innovation dans une économie?
181
1. L’innovation au Luxembourg, quelques chiffres clés
184
2. Innovation et coopération
188
3. Innovation et appropriation
190
4. Conclusion
194
Bibliographie
195
Annexes
197
Résumé:
Ce document porte sur l’évaluation de l’impact des innovations de produit et de procédé sur la performance des entreprises au
Luxembourg à partir des données de l’enquête CIS 3. Ainsi que sur les facteurs qui conduisent à l’apparition et à l’appropriation
des innovations.
180
Cahier du Statec n° 97
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
Coopération et innovation: facteurs explicatifs
Quel rôle pour l’innovation dans une économie?
Aussi loin qu’il est possible de remonter dans l’analyse
théorique et empirique des économies, l’innovation, ou de
manière plus large le progrès technique sous n’importe
quelle forme qu’il puisse prendre, est crucial pour la
performance économique (des entreprises et/ou des
nations). Ainsi, au dix-huitième siècle, le tome un de "la
richesse des nations" de Smith (1776) s’interroge sur les
causes de l’amélioration des capacités productives du
travail. Le deuxième tome explore l’impact de l’utilisation
de nouvelles "machines" sur l’évolution de l’économie.
Smith arrive à la conclusion que ces améliorations
découlent d’activités scientifiques mais aussi de la
pratique courante des affaires. De plus elles contribuent à
une augmentation du bien-être et de la richesse. Avec
son modèle de croissance canonique, Solow (1956),
démontre que sans progrès technique la croissance de la
richesse par tête s’épuise et devient nulle à long terme.
En rendant endogène le progrès technique, sous la forme
de la création et de l’accumulation de nouvelles
connaissances, Romer (1986) prouve qu’une croissance
de long terme est possible et qu’elle est d’autant plus
importante que les nouvelles connaissances se diffusent à
ème
travers l’économie. En ce début de 21 siècle, où les
connaissances occupent le premier plan parmi les
explications des performances des économies
développées, l’innovation est considérée nécessaire pour
le développement des économies modernes (OCDE
(2003)). Or ces différentes approches sous-entendent que
l’innovation est un bien public ou semi-public
(spécialement dans le modèle d’apprentissage par la
pratique de Arrow (1962)). Mais, ceci est en désaccord
avec l’observation empirique.
Les agents économiques à l’origine de l’innovation
investissent dans des activités de recherche et
développement (R&D) car en contrepartie ils en tirent
une rente. Ce bénéfice privé contredis la possibilité
d’assimiler l’innovation à un bien public (Kealey et AlUbaydli (2001)). Il existe un marché de l’innovation car
elle peut être en partie ou intégralement liée à un droit
1
d’exclusivité . En laissant de côté le secret, ce droit de
propriété intellectuelle assure cette exclusivité, en
particulier par l’utilisation d’un brevet mais aussi par le
dépôt de marques. Pour reprendre la définition de
Dumont et Holmes (2002), "Un brevet donne à un
inventeur un droit de propriété exclusive et lui confère la
possibilité d’exclure des tiers d’utiliser ou de vendre
l’invention couverte par le brevet, aussi longtemps que
l’invention répond aux critères de dépôt de brevets et
satisfait aux conditions statutaires de nouveauté, d’utilité
et de non-trivialité". Dès lors, la diffusion restreinte des
innovations conduit à une situation qui n’est plus
optimale au sens de Pareto pour l’ensemble de la société
car seule une fraction de la société peut bénéficier de ses
bienfaits. Les économies modernes se trouvent donc face
au difficile arbitrage entre l’assurance d’une rente à
travers un quasi-monopole, au moins temporaire, pour
l’inventeur, la défense du consommateur (en gardant les
prix des produits proches du coût marginal) et le
maintient d’une situation de concurrence et de
stimulation de la recherche. La propriété intellectuelle est
le résultat de cet arbitrage.
Mais l’arbitrage est complexe. Telle qu’elle est définie
dans le manuel d’Oslo (2002), l’innovation est, au
minimum, une amélioration d’un produit ou d’un
2
processus existant . Ceci implique qu’elle doit, à un
moment ou à un autre, être à la disposition de la
communauté des inventeurs pour rentrer dans un
processus incrémental d’amélioration. La R&D et
l’innovation ont une nature cumulative (Scotchmer
(1991)), l’innovation va nourrir l’innovation. C’est cet
aspect qui est central dans le développement de la
nouvelle théorie de la croissance utilisant la notion de
fonction de production de connaissances (e.g. Esposti et
Pierani (2003)). Et, comme le précise les théories de la
croissance endogène, l’innovation a un effet accélérateur
puisque plus le stock de connaissances disponibles est
élevé, plus la probabilité d'apparition de connaissances
nouvelles est importante (Aghion et Howit (1998)). Le
bien-être public est amélioré quand de nouvelles
connaissances circulent dans l’économie et sont utilisées
pour produire de nouvelles connaissances et/ou de
nouveaux biens (Cowan et Harisson (2001)). Ce sont
autant d’éléments qui viennent en contradiction avec une
appropriation contraignant la diffusion des innovations. Il
n’en reste pas moins vrai que la R&D est coûteuse et
risquée. En effet, rien n’assure que les activités de
recherche vont conduire à l’apparition d’une innovation.
Ainsi, au niveau microéconomique, la firme est, elle aussi,
dans l’obligation de faire un arbitrage, dans un contexte
d’incertitude, pour l’allocation de ses ressources entre
conduire des activités de R&D, s’approprier des
innovations développées en externe et/ou collaborer.
__________
1
Toutefois, l’innovation peut parfois être un bien public. En particulier quand celle-ci est le résultat d’une recherche financée par des fonds publics dans
des laboratoires nationaux ou bien des universités.
2
L’innovation peut être de deux types: incrémentale s’il s’agit d’une amélioration d’un produit ou d’un procédé existant ou bien radicale s’il s’agit d’un
produit ou d’un procédé entièrement nouveau.
Cahier du Statec n° 97
181
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
L’innovation est nécessaire pour la firme, pour son
développement et dans un cas extrême pour sa survie. En
fonction des types d’innovations ce sont les recettes ou
bien les coûts supportés par l’entrepreneur qui sont
affectés. S’il s’agit d’une innovation de produit,
l’entrepreneur cherche à créer son marché et se
positionner en leader par rapport à ses concurrents.
Schumpeter donne une analyse de l’innovation et de
l’entreprise qui apporte un éclairage théorique sur ce
point (par exemple Schumpeter (1939)). Schumpeter est
l’un des premiers auteurs à avoir cherché à expliciter la
boîte noire qu’est la technologie (Rosenberg (1982)) en
étudiant la dynamique des économies. De manière très
réductrice, il existe des situations d’équilibre où les
entreprises sont confrontées à une concurrence parfaite,
les coûts sont égaux aux revenus, les prix sont au niveau
des coûts moyens et les profits nets sont nuls. Cet
équilibre est perturbé par l’apparition d’innovations de
produit ou de procédé et l’un des objectifs des entreprises
est de s’adapter de manière routinière à ces
perturbations. En effet, l’innovation apporte à la firme qui
en est créatrice des gains extra normaux qui fait dévier
l’économie de la situation d’équilibre. L’innovation
permet à la firme soit de proposer de nouveaux produits
aux consommateurs (ou des biens dont la qualité est
améliorée) ou bien d’adopter d’une nouvelle méthode de
production ou bien encore d’utiliser des nouveaux
facteurs de production. A titre de remarque, ce sont
principalement les grandes entreprises qui sont
innovantes dans cette théorie. Quand apparaît une
innovation, les entreprises qui ne sont pas à l’origine de
l’innovation doivent s’adapter en l’imitant par exemple,
en innovant elles-même ou bien en disparaissant.
L’augmentation du profit provient dès lors de
l’augmentation des ventes avec une augmentation des
recettes supérieure à celle des coûts incluant les
dépenses de R&D. Cette position, éventuellement de
domination, perdure tant que l’innovation n’est pas
copiée ou quelle ne tombe dans le domaine public. De
même, pour l’innovation de procédé, l’entrepreneur
cherche par celle-ci à déterminer une nouvelle manière
de produire à un coût plus faible (plus efficacement ou
en utilisant de nouveaux facteurs de production à un
coût moindre) qu’avec l’ancienne méthode. Toutefois,
pour produire son nouveau produit, l’entreprise doit
généralement adopter une nouvelle structure productive
et innover en procédé. Ainsi, innovations de produit et de
procédé sont souvent liées (Webster (2003)). Les firmes
se font de la concurrence avec des armes telles que la
R&D et l’innovation (Van Dijk (1994)) car l’innovation
permet à l’entreprise de gagner ou de maintenir une
situation d’avantage compétitif (Hamdani (2001)).
Figure 1: le modèle de recherche
Chercher
l'innovation?
R&D interne ou
externe?
Structure de recherche
- coûts
- risques
Innovation
- produit
- procédé
Choix d'une
politique de
protection
DIFFUSION
Performance de la firme
Source: adapté de Kemp et al. (2003)
182
Cahier du Statec n° 97
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
De manière plus pragmatique, Cantwell (1999) voit dans
le processus d’innovation la mise en balance d’une
logique d’utilisation des ressources extérieures en
complément des ressources propres de l’entreprise, contre
la création de ressources uniquement internes et de
capacités futures à travers l’innovation que la firme
s’approprie temporairement par une politique de
protection. Autrement dit, la question se pose pour
l’entreprise de savoir si elle va collaborer ou non dans des
activités de R&D. Porter (2000) explique que les
avantages liés aux réseaux sont un accès facilité aux
informations et le partage du risque. A l’inverse, (Hage et
Alter (1997)) proposent que la coopération ait un effet
limitatif sur les champs des actions et des initiatives que
peut prendre une entreprise dans un réseau. De plus, pour
Oerlemans, Meeus et Boekema (2001) les accords de
coopération peuvent inciter à l’imitation plutôt qu’à
l’innovation. Mais pour David et Foray (2001) la création
de ces réseaux, ces communautés de circulation des
connaissances sont des opportunités pour que leurs
membres développent une expertise collective favorisant
l’innovation. Enfin, Lundvall (1988) montre que les
accords de coopération entre producteur et utilisateurs
est un facteur-clé pour l’innovation, en orientant les
recherches et en établissant les bases d’un futur marché.
A l’inverse, avoir des accords de coopération avec les
concurrents semble inhiber la capacité d’innovation. Il y
a, toujours selon cet auteur, le risque de voir apparaître
des comportements opportunistes.
Si l’ensemble de ces contributions montre que
l’innovation est importante pour la firme et que la
propriété intellectuelle est un mal nécessaire. Il n’existe
pas de consensus sur les causalités, les interrelations et
les impacts de la propriété intellectuelle sur l’innovation.
Actuellement, dans les législations en vigueur l'accent
Cahier du Statec n° 97
semble plus mis sur les possibilités d’appropriation au
profit de la firme que sur celles de diffusion au profit de
l’économie dans son ensemble (voir Gallini (2002) pour
un développement sur ce thème dans la perspective
américaine). Ainsi, une trop forte protection peut agir
comme inhibiteur pour l’amélioration de produits ou
processus existants (Merges et Nelson (1992)).
Autrement-dit, une forte protection encourage la R&D
primaire mais décourage et freine les améliorations ou la
création de produits de substitution. Chang (1995) en tire
une conclusion inverse, en indiquant que la protection en
favorisant l’apparition d’innovations primaires créait le
pré-requis aux innovations à travers l’amélioration.
Autrement dit, la protection n’est pas obligatoirement
mauvaise pour stimuler l’innovation puisqu’elle permet
d’assurer une rente à celui qui supporte le coût de la R&D
primaire. Mais, dans la poursuite de l’activité de R&D les
théories s’opposent. La propriété intellectuelle est un
mécanisme institutionnel qui va récompenser
l’innovateur et qui devrait lui assurer des profits supra
normaux, nécessaires pour couvrir les coûts de la R&D
tout comme dans une situation de monopole.
Ce document est construit en trois parties principales.
Après une présentation succincte des données utilisées
(l’enquête CIS 3 pour le Luxembourg) et des indicateurs
principaux, une première partie porte sur la validation de
l’hypothèse précisant que l’innovation est génératrice de
gains pour les entreprises. Une deuxième partie évalue
l’influence positive de l’acquisition de R&D externe et des
coopérations sur l’activité d’innovation. Enfin, une
troisième partie concerne les modes de protection
adoptés par les entreprises au Luxembourg et présente
une analyse des motifs qui conduisent les entreprises au
choix d’une politique de protection.
183
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
1. L’innovation au Luxembourg, quelques chiffres
clés
1.1 Le profil des répondants et l’échantillon
Le questionnaire CIS 3 comporte douze volets permettant
de décrire la structure de l’entreprise (employés, chiffre
d’affaire, etc.), le type d’innovations produites (produit ou
procédé), les dépenses en R&D, les aides financières, la
coopération, les effets sur l’entreprise de ces innovations
et surtout le mode de protection adopté par celle-ci.
Environ une cinquantaine de questions y sont posées, ce
qui représente une centaine de variables à disposition.
L’enquête a été réalisée auprès des entreprises
domiciliées au Luxembourg de plus de 10 employés,
réparties sur 32 secteurs (voir dans ce numéro XXXX pour
une présentation détaillée de ces enquêtes). La base
initiale comporte 440 entreprises, et la période couverte
s’étale de 1998 à 2000. Afin d’agréger les données et d’en
déduire des indicateurs sectoriels ou macro-économiques,
la technique utilisée est celle de la pondération et de
moyennes qui ne posent pas de problèmes particuliers
pour les méthodes univariées. A l’inverse, elles ne peuvent
s’appliquer pour la plupart des méthodes multivariées. A
partir de cette base est donc construit un échantillon en
coupe de 319 entreprises. Pour des raisons de
représentativité (par secteur et taille), le secteur des
services fournis principalement aux entreprises, est
supprimé compte-tenu du faible nombre de ces
entreprises ayant répondu au questionnaire.
Si le degré de représentativité par secteurs est
relativement adéquat, ce n’est pas le cas en ce qui
concerne la représentativité par taille. Ceci est dû à la
structure du tissu productif au Luxembourg. Selon le
recensement fait par le STATEC, les entreprises sont en
effet majoritairement de petite taille (en général 0 ou 1
salarié), et à l’inverse le nombre de très grandes
entreprises, celle de plus de mille salariés est très réduit
(16 en 2002). Un choix a dû être fait, soit les grandes
entreprises sont supprimées et l’échantillon est plus
représentatif en termes de proportions (rapport taille –
secteur). Ou, et c’est la décision qui a été prise, conserver
les grandes entreprises mais l’échantillon perd en
représentativité en termes de taille. Ainsi,
proportionnellement les grandes entreprises sont surreprésentées dans l’échantillon par rapport aux petites.
Les deux graphiques suivants permettent de comparer
1
des proportions des entreprises par secteur et par taille
entre l’échantillon et la réalité (univers) ainsi que par
taille.
Figure 2: Répartition des entreprises par secteur code NACE2, échantillon – univers %
2 0,0 0
écha ntillon
situation en 2 002
1 5,0 0
1 0,0 0
5,0 0
0,0 0
15
16
17
20
21
22
24
25
26
27
28
29
31
33
34
35
36
37
40
41
51
60
61
62
63
64
65
66
67
72
73
Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI
__________
1
La liste des secteurs contenus dans l’échantillon est donnée en annexe.
184
Cahier du Statec n° 97
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
Figure 3: Répartition des entreprises par taille, échantillon – Univers %
é c ha n tillo n
4 5 ,0 0
s itu a tio n en 2 0 0 2
4 0 ,0 0
3 5 ,0 0
3 0 ,0 0
2 5 ,0 0
2 0 ,0 0
1 5 ,0 0
1 0 ,0 0
5 ,0 0
0 ,0 0
1 0 --1 9
2 0 --4 9
5 0 --9 9
1 0 0 --1 9 9
2 0 0 --4 9 9
5 0 0 --9 9 9
1000 et +
Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI
L’échantillon possède en définitive les caractéristiques
suivantes: près de 62 pour-cent des entreprises
appartiennent à un groupe et sont principalement
luxembourgeoises (18%) puis dans proportions similaires
(7%) belges, allemandes et françaises. Au total seize
nationalités sont représentées, allant de l’Islande au
Japon en passant par les Pays-Bas, l’Italie, la GrandeBretagne ou encore les Etats-Unis. Entre 1998 et 2000,
11 pour-cent des entreprises sont de nouveaux
établissements. Pour l’ensemble de l’échantillon, ces
firmes ont généralement connu un très fort taux de
croissance de leur chiffre d’affaires entre 1998 et 2000,
en moyenne 69 pour-cent, avec un minimum de –54
pour-cent et un maximum de plus de 2 000 pour-cent ! Il
est intéressant de noter que seulement une trentaine
d’entre-elles ont un taux de croissance négatif. Ces
entreprises se divisent en deux groupes de taille
relativement égale entre les compagnies dont le marché
est national ou la grande région (46%) et celles dont le
marché est international (54%). Parmi ces exportateurs,
deux groupes se distinguent: 40 pour-cent ont un rapport
exportation sur chiffre d’affaire en 2000 inférieur à 10
pour-cent, et à l’opposé 33 pour-cent ont un taux
Cahier du Statec n° 97
supérieur à 90 pour-cent. Autrement dit, près d’un tiers
des entreprises dont le marché est international
travaillent presque exclusivement avec l’étranger. En
2000, le rapport investissement sur chiffre d’affaire est
faible puisque 90 pour-cent déclarent avoir un ratio
inférieur à 20 pour-cent et 16 pour-cent n’ont pas
investi. Caractéristique du Luxembourg, mais aussi de la
plupart des pays industrialisés, une fois les microentreprises supprimées, le tissu productif est
principalement composé de petites entreprises (plus de
50% d’entre-elles ont entre 10 et 49 employés), la
proportion de très grandes entreprises (plus de 1 000
employés) étant inférieure à 5 pour-cent. La durée de vie
perçue des produits par leurs producteurs est
relativement variable d’un secteur à un autre, près de 34
pour-cent ne peuvent pas indiquer la durée de vie de
leurs produits et cela principalement dans le secteur des
services. Ce résultat n’est pas surprenant, en effet,
comment évaluer la durée de vie d’un produit bancaire,
par exemple. Toutefois, tous secteurs confondus, la durée
de vie est généralement longue, 37 pour-cent des
entreprises déclarant qu’elle est supérieure à 9 ans.
185
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
1.2 Innovation de produits, innovation de procédés
Quelques chiffres sur le niveau de qualification des
employés: le ratio employés diplômés de l’enseignement
secondaire par rapport à l’emploi total est faible voire nul
pour les industries manufacturières, le secteur de la
production d’électricité, le commerce et les transports. A
l’inverse, ce taux augmente dans le secteur des services
et devient évidemment très important pour le secteur de
la recherche et développement. Il atteint 100 pour-cent
1
pour un centre de recherche . De manière générale, 46
pour-cent ont moins de 15 pour-cent de leurs employés
qui sont diplômés de l’enseignement supérieur et moins
de 10 pour-cent des entreprises déclarent que plus de 90
pour-cent de leurs employés ont un diplôme de
l’enseignement supérieur. En moyenne ce taux est de 16
pour-cent. Les services concentrant une force de travail
majoritairement diplômée de l’enseignement supérieur (il
s’agit d’une tendance commune dans les pays de l’OCDE).
Près d’une entreprise sur deux (49,4%) déclare avoir
innové.
Tableau 1: Type d’innovation par secteur
Industries manufacturières codes 15-17, 20-31, 33-37
Production d’électricité, gaz, eau codes 40-41
Commerce code 51
Transports et communication codes 60-64
Intermédiation financière codes 65-67
Services aux entreprises codes 72-73
Total
Innovation de produit pour
l'entreprise
Innovation de produit pour le
marché
Innovation de procédé
43.5%
0%
32.8%
31.1%
48.6%
59.4%
41.1%
23.5%
0%
19.7%
13.1%
28.4%
31.2%
22.3%
38.8%
33.3%
21.3%
24.6%
37.8%
34.4%
31.9%
Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI
Dans tous les secteurs (exclusion faite de la branche de la
production d’électricité, de gaz et d’eau), 41 pour-cent
des entreprises ont proposé un nouveau produit (nouveau
pour elle-même mais pas forcement pour le marché). Les
secteurs les plus innovants sont des secteurs
traditionnellement reconnus comme étant à forte
intensité en R&D: l’industrie chimique, le secteur de la
métallurgie, et le secteur de la R&D. En ce qui concerne
les innovations de produit (nouveaux sur le marché de
l’entreprise), 22 pour-cent d’entre-elles déclarent avoir
lancé un nouveau produit. De manière un peu
surprenante, ce sont plutôt les activités de service qui
sont concernées (en moyenne une entreprise sur trois).
Cela est explicable de par le fait que certains secteurs de
la branche industries manufacturières déclarent ne pas
avoir lancé de nouveaux produits (industrie textile, du
bois, industrie automobile, etc.). D’autre part, près de 32
pour-cent des entreprises déclarent avoir fait une
innovation de procédé. Comme précédemment, ce sont
principalement les sociétés de services qui innovent (une
sur trois) mais aussi les autres secteurs. Ceci peut résulter
du fait que traditionnellement le secteur des services est
celui qui embauche (proportionnellement) la plus grande
part des travailleurs avec un niveau d’éducation
universitaire. Ce résultat est d’ailleurs important dans la
mesure où de nombreuses études tendent à montrer que
les innovations dans le secteur des services sont souvent
une force créatrice d’innovations dans les secteurs
manufacturiers (e.g. Rosa (2002)).
1.3 Innovation: un retour payant pour les entreprises?
Une des justifications principales à la conduite de
pratiques innovantes est la recherche de profits, par la
création de nouveaux produits donc de nouveaux
marchés et/ou d’une augmentation de la productivité qui
peut se traduire en termes financiers. L’enquête CIS ne
permet pas de mesurer ces différentes grandeurs si ce
n’est de manière approximative à travers l’augmentation
du chiffre d’affaire (CA). Il est supposé ici qu’une
augmentation du CA supérieure à 10 pour-cent doit être
associée à une amélioration du profit de l’entreprise. Il
est testé dans cette partie si, indépendamment des autres
facteurs (spécificité sectorielle, taille, etc.), l’innovation et
__________
ses différentes formes ont été bénéfiques pour
l’entreprise. Plusieurs éléments justifient la mise en
balance des effets des innovations. Ainsi, certains
nouveaux produits pouvant être des échecs, ils peuvent
faire disparaître des pans entiers d’anciens marchés pour
l’entreprise, de nouveaux procédés peuvent se révéler
désastreux une fois mis en pratique. Quoi qu’il en soit,
l’hypothèse de travail est que l’innovation est a priori
bénéfique pour l’entreprise, puisqu’il s’agit d’une
opportunité de générer des profits plus élevés (Sirilli
(2001)).
1
Les données sont prises telles quelles, bien que certaines entreprises aient été supprimées car les données fournies semblaient erronées. Par exemple un
montant d’exportation supérieur au chiffre d’affaire total. Il n’en reste pas moins vrai que beaucoup de données sont sujettes à caution.
186
Cahier du Statec n° 97
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
•
Les innovations ont un impact positif sur la
croissance de la firme.
Suivant les études sur la croissance de la firme, des
variables de taille sont retenues comme facteurs
discriminants. La situation en début de période (1998)
doit expliquer en partie sa croissance (voir par exemple
Hart et Oulton (1996)). Si la taille est un facteur
explicatif important, il n’y a pas de consensus sur les
mesures adéquates et sur le sens de l’impact (positif ou
négatif) comme le rappellent Hart et Oulton (2001).
•
La taille de la firme en termes d’employés joue
aussi bien positivement que négativement sur la
croissance de la firme.
Cette hypothèse doit être tempérée. La discussion faite
par Klette et Kortum (2002) sur les faits stylisés des
firmes innovantes, qui relèvent que les petites firmes ont
tendance à connaître un taux de croissance supérieur à
celui des grandes firmes quand la taille est mesurée par
le CA. L’hypothèse suivante est posée:
•
Les petites firmes, en termes de chiffre d’affaire,
tendent à connaître un taux de croissance
supérieur à celui des grandes firmes.
La théorie indique que les paramètres du marché
expliquent en grande partie l’évolution des firmes, en
particulier le degré de concurrence. Pour décrire le
marché, bien qu’incomplètement, des variables
sectorielles, d’étendue géographique du marché et la
durée de vie du produit sont introduites suivant
l’approche désormais traditionnelle de Léo (1996). Ainsi,
pour l’ensemble de l’échantillon, les résultats sont les
suivants:
Tableau 2: Facteurs explicatifs d’une augmentation du chiffre d’affaire de plus de 10%.
Variable
Constante
Industries alimentaires
Industries du caoutchouc et des plastiques
Fabrication de meubles
Services auxiliaires de transport
Intermédiation financière
Assurances
Groupe français
Groupe luxembourgeois
Groupe belge
Groupe américain
Groupe allemand
Groupe suisse
Marché national
Durée de vie du produit supérieure à 9 ans
Chiffre d’affaire en 1998 < 2000 milliers d’euros
Chiffre d’affaire en 1998 2000 à 4000 milliers d’euros
Chiffre d’affaire en 1998 4000 à 6000 milliers d’euros
Chiffre d’affaire en 1998 6000 à 10000 milliers d’euros
Chiffre d’affaire en 1998 10000 à 25000 milliers d’euros
Exportations totales inférieures à 2000 milliers d’euros
Moins de 20 employés
De 20 à 50 employés
De 500 à 1000 employés
Activités d’innovation en cours
Produit nouveau pour l’entreprise et de procédé
Innovation de procédé seule
Coefficient
écart type
t de student
Prob.
-5.95
1.61
1.46
4.83
1.72
1.87
2.06
1.84
1.41
1.72
1.60
2.54
2.72
1.09
-0.86
1.70
2.04
2.22
2.75
1.21
1.33
-1.61
-0.92
1.87
0.82
0.67
-2.85
1.04
0.69
0.89
1.26
0.77
0.58
0.51
0.52
0.42
0.52
0.55
0.56
0.71
0.44
0.38
0.68
0.65
0.76
0.71
0.57
0.61
0.53
0.45
1.02
0.33
0.39
1.16
-5.67
2.34
1.63
3.83
2.24
3.24
4.02
3.57
3.35
3.29
2.89
4.50
3.80
2.49
-2.25
2.51
3.15
2.91
3.86
2.09
2.17
-3.04
-2 031
1.83
2.46
1.76
-2.44
0.00
0.02
0.10
0.00
0.02
0.00
0.00
0.00
0.00
0.00
0.00
0.00
0.00
0.01
0.02
0.01
0.00
0.00
0.00
0.03
0.03
0.00
0.04
0.06
0.01
0.08
0.01
R2 = 0.27; N = 319
Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI
Il existe des disparités significatives entre les différents
secteurs et les différents groupes. Ces résultats suggèrent
de plus qu’il existe bien une relation complexe entre la
taille et le taux de croissance. Dans la lignée des études
sur la croissance de la firme une relation entre le chiffre
d’affaire initial et le taux de croissance se dégage, les
petites et moyennes entreprises ayant plus tendance à
connaître un taux de croissance de plus de 10 pour-cent.
A l’inverse, la taille, mais cette fois ci mesurée par les
effectifs, joue négativement sur la probabilité de
connaître un taux de croissance si élevé.
Mais, et il s’agit du résultat le plus important,
l’innovation est un facteur discriminant fort pour
différencier les performances de croissance des
entreprises. Le lancement d’un nouveau produit pour
l’entreprise, s’il est associé à une innovation de procédé
Cahier du Statec n° 97
(ce qui est souvent le cas) a un impact positif alors que
l’innovation de procédé a un impact négatif quand elle
n’est pas associée à une innovation de produit ! Ceci
soulève de nombreuses questions quant au type de
procédé et où il intervient dans la chaîne de création de
valeur pour l’entreprise. Il peut sembler que ce nouveau
procédé n’ait pas apporté les gains espérés. Toutefois une
nuance doit être apportée, avoir un taux de croissance du
chiffre d’affaire qui n’est pas supérieur à 10 pour-cent ne
signifie pas qu’il est négatif: il peut encore être positif.
L’innovation semble ainsi avoir un effet moteur pour
l’entreprise. L’innovation en créant une situation
transitoire de monopole permet à la firme de prospérer à
travers la définition d’un nouveau marché. Cette
démarche stratégique est investiguée dans la section
suivante.
187
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
2. Innovation et coopération
La stratégie adoptée par une firme se retrouve en partie
dans le type d’innovation qu’elle génère. C’est pourquoi il
semble important de déterminer celles qui vont
commercialiser un nouveau produit à l’origine d’un
nouveau segment du marché. Il s’agit d’une stratégie de
pénétration du marché. Mais l’innovation de produit
s’accompagne souvent d’une innovation de procédé. Dès
lors l’apparition simultanée d’une innovation de produit
et de procédé est examinée ici.
Dans la plupart des cas l’innovation découle d’une
activité de R&D conduite en interne et/ou en externe
(une innovation de procédé peut résulter de la pratique
courante de la gestion de l’entreprise sans R&D). R&D
externe et interne sont des concepts plus ou moins
difficiles à délimiter de manière effective. Ainsi,
l’externalisation dans sa définition la plus simple est
l’utilisation de connaissances produites à l’extérieur. Mais
cela inclut aussi bien des connaissances qui ont été
acquises à la suite d’une transaction financière, qu’à
travers des contacts formels et informels, la lecture de
documents professionnels, de vulgarisation ou encore en
suivant des formations. La plupart de ces aspects ne sont
hélas pas disponibles. Pour cet échantillon, seulement 15
pour-cent des entreprises ont fait une acquisition de R&D
externe. A l’inverse, l’internalisation se définit comme
l’utilisation de ressources internes pour conduire la R&D.
Plus de 40 pour-cent des entreprises ont des activités
internes de R&D et 39 pour-cent déclarent avoir un
accord de coopération dans les activités d’innovation.
Cantwell (1999) fournit un cadre justifiant l’introduction
simultanée des mesures de la R&D interne et externe
pour expliquer l’apparition d’innovations. Selon cet
auteur, il existe une relation proportionnelle entre
l’accumulation de ressources internes et la capacité
d’utiliser au mieux les activités de recherche coopératives
ainsi que d’assimiler les connaissances développées en
externe pour innover.
L’échantillon présente une grande hétérogénéité
justifiant l’utilisation de variables sectorielles pour
prendre en compte différents comportements entre les
secteurs et les grandes variations dans la structure
économique. (bien que Sirilli et Evangelista (1998)
montrent que les écarts sectoriels sont peu marquées).
Enfin, ce sont les sources d’informations et la R&D qui
sont importantes pour expliquer l’apparition d’une
innovation. C’est pourquoi les coopérations, la mise en
réseau sont utilisées comme variables explicatives. A
nouveau les variables de tailles sont utilisées.
Tableau 3: Impact de la coopération sur l’innovation: Produit nouveau sur le marché
Variable
Coef.
écart type
t
prob
Constante
Intermédiation financière
Chiffre d’affaire en 1998 < 1400 milliers d’euros
Chiffre d’affaire en 1998 entre 1400 et 3200 milliers d’euros
De 10 à 19 employés
De 20 à 49 employés
De 100 à 249 employés
Ratio exportation chiffre d’affaire inférieur à 10%
Accords de coopération faible avec les fournisseurs
0.24
0.56
0.68
0.70
-1.06
-0.64
-1.34
-0.35
0.93
0.21
0.34
0.38
0.34
0.36
0.32
0.42
0.22
0.52
1.12
1.65
1.78
2.05
-2.95
-1.97
-3.17
-1.57
1.79
0.26
0.10
0.07
0.04
0.00
0.00
0.00
0.11
0.07
R2 = 0.08; N = 158
Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI
188
Cahier du Statec n° 97
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
Tableau 4: Impact de la coopération sur l’innovation: Produit nouveau et innovation de procédé simultanée
Variable
Coef.
écart type
t
prob
Constante
Branche des Industries manufacturières
Secteur des services aux entreprises
Chiffre d’affaire en 1998 < 1400 milliers d’euros
Chiffre d’affaire en 1998 entre 1400 et 3200 milliers d’euros
Chiffre d’affaire en 1998 entre 9000 et 30000 milliers d’euros
De 10 à 19 employés
De 20 à 49 employés
De 50 à 99 employés
De 100 à 249 employés
Groupe
Durée de vie du produit de 4 à 6 ans
Activités de R&D interne
Accords de coopération faible avec les fournisseurs
Accords de coopération moyenne avec les fournisseurs
Accords de coopération faible avec les concurrents
Accords de coopération moyenne avec les concurrents
Accords de coopération forte avec les concurrents
Accords de coopération moyenne avec les universités
Accords de coopération moyenne avec les institutions R&D
0.38
-1.54
-1.38
1.73
1.69
1.11
-1.99
-1.59
-1.31
-1.70
0.61
0.86
0.98
1.77
1.46
-1.74
-1.62
-2.19
1.01
2.40
0.12
0.49
0.48
0.67
0.55
0.42
0.61
0.53
0.52
0.61
0.35
0.47
0.35
0.90
0.44
0.87
0.97
1.13
0.61
1.08
3.25
-3.17
-2.88
2.56
3.05
2.66
-3.27
-2.98
-2.51
-2.78
-1.82
1.84
2.83
1.96
3.33
1.98
-1.66
-1.94
1.65
2.22
0.00
0.00
0.00
0.01
0.00
0.00
0.00
0.00
0.01
0.00
0.07
0.07
0.00
0.05
0.00
0.05
0.09
0.05
0.09
0.03
R2 = 0.28; N = 158
Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI
L’ajustement du modèle ne prenant pas en compte
l’innovation de procédé est de faible qualité (R2 de 0.08)
et peu de variables sont significatives et discriminantes.
A l’inverse, quand l’innovation de procédé est prise en
compte le modèle est plus pertinent. Il peut en être
déduit que la relation innovation de produit et de
procédé doit être prise en compte. Il est d’ailleurs
généralement admis qu’une innovation de produit est
toujours liée à une innovation de procédé. Si les grandes
entreprises en termes de personnel sont celles qui
innovent le plus, ce sont les entreprises de tailles
moyennes en termes de chiffre d’affaire qui sont les plus
innovantes (les très grandes et les plus petites ne sont
pas significatives). Le fait d’appartenir à un groupe, de
Cahier du Statec n° 97
faire de la R&D en interne et d’avoir des accords de
partenariat avec les non-concurrents sont des facteurs
positifs pour l’innovation. L’innovation n’est donc pas un
phénomène spontané mais nécessite la mobilisation de
ressources. Dans le cas du Luxembourg les accords de
coopération avec les concurrents jouent négativement
sur la probabilité d’apparition d’une innovation
confirmant les propos de Lundvall (1988). De plus, ces
résultats mettent en évidence que le processus de
production de l’innovation au Luxembourg est entré dans
le mode 2 tel que défini par Gibbons et al. (1994). Une
fois l’innovation créée, la firme doit se livrer à un
arbitrage pour savoir si elle décide ou non de se
l’approprier.
189
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
3. Innovation et protection
Restreindre institutionnellement la diffusion de
connaissances nouvelles peut inciter à la création. Pour
ce faire, les économies reconnaissent des droits exclusifs
à l’inventeur sur son invention. En quelque sorte, il s’agit
d’un droit de réservation. La propriété intellectuelle
instaure un pseudo-monopole temporaire qui permet à
l’inventeur d’instituer un prix d’usage à son invention de
manière à couvrir les frais de création et de
développement. “Le brevet, le droit d’auteur, les dessins
et modèles sont les principaux droits de propriété
intellectuelle qui permettent d’assurer une certaine
exclusivité de la connaissance” (Cassier et Foray (1999)).
Ceci, n’excluant pas la reconnaissance du statut de bien
public pour certaines innovations comme souvent
pratiqué pour la recherche académique, la société dans
son ensemble couvrant alors les frais de production.
Ainsi, en parallèle à l’activité d’innovation, un élément
important est celui de la protection et en particulier du
mode de protection. Par politique de protection par
l’entreprise de l’innovation par l’entreprise s’entend ici: le
brevet, l’enregistrement de modèle ou de dessin, la
marque, les droits d’auteurs mais aussi le secret, la
complexité du design, l’avance sur les concurrents voire
n’importe quelle combinaison de ces choix.
Boîte 1. Raison d’être de la propriété intellectuelle
oeuvres de l'esprit, le Copyright. Issu de la logique de
droit commun anglo-saxon, il suit une approche plus
économique, cherchant à organiser l'ensemble des droits
relatifs aux productions intellectuelles en les dissociant
de manière plus marquée de leurs auteurs.
Les systèmes des droits de la propriété intellectuelle sont
destinés à garantir l'exclusivité des connaissances
produites, tout en cherchant une solution à la
problématique soulevée par leur diffusion. Ces systèmes
répondent à trois logiques différentes, reflet de la variété
d’usage et de la production des biens immatériels.
Une logique d'auteur
Le droit d'auteur est destiné à protéger les productions
littéraires et artistiques. Consacré internationalement par
la convention de Berne du 9 septembre 1886, le droit
d'auteur a évolué par l'adjonction de droits voisins,
reconnaissances des droits des différents acteurs prenant
part à la création et la commercialisation des oeuvres de
l'esprit.
Le développement de la technologie (des premières
presses d'impression aux oeuvres multimédia) aura
constamment influé sur l'évolution des droits de
propriété littéraires et artistiques. Le droit d'auteur
institue au créateur ou au titulaire des droits un
ensemble de droits exclusifs à finalité économique et un
autre ensemble de droits dits moraux. Les droits exclusifs
"économiques" regroupent le droit de reproduire,
exécuter ou représenter en public, transformer ou
adapter, traduire, publier, ou encore reproduire l’œuvre
originale. Les droits moraux, pour leur part, regroupent ce
qui lie l'auteur à l’œuvre: ils font de l'auteur le garant de
sa production intellectuelle en le rendant lui-même et
son oeuvre indivisibles. Ces droits moraux, spécifiques
aux créations originales, sont dans certains cas
inaliénables au Luxembourg, et reconnaissent à l'auteur
le droit de paternité (consacrant ainsi la reconnaissance
du statut d'auteur), ainsi que le droit au respect de
l'intégrité de l’œuvre. Cet ensemble de droits a une durée
limitée, au-delà de laquelle l’œuvre tombe dans le
domaine public. Au Luxembourg, cette durée couvre
l'intégralité de la vie de l'auteur et se prolonge 70 années
après son décès.
Il existe un autre système institutionnel de gestion des
190
Toutefois, sous l'effets des droits voisins (convention de
Rome, 1961), et de la trajectoire suivie par l'évolution de
chacun de ces deux systèmes, les philosophies sousjacentes à chacun de ces modèles tendent à se
rapprocher, car la logique de droit d'auteur ne peut
s'appliquer que dans le cas où l’œuvre est liée à un esprit
particulier (l'auteur). Or l'avènement des TIC marque une
augmentation indéniable de la quantité d’œuvres d'un
type nouveau, dites "sans esprits" (Edelman, 1999), de par
le renouveau des modes de fabrication, et la saisie
croissante par le marché de la production intellectuelle.
Les "oeuvres informatiques", regroupent notamment le
logiciel (dont la nature intrinsèque est liée à
l'informatique) et les oeuvres assistées par ordinateur,
comme le multimédia ou les bases de données (où
l'informatique ne représente qu'un moyen ou support de
diffusion). Elles tendent en effet à diminuer les
prérogatives morales des auteurs sur leurs œuvres,
accélérant ainsi de cette tendance.
Une logique industrielle
Inscris dans une logique industrielle, les brevets
d'inventions forment le principal élément de l'autre
branche de la propriété intellectuelle, à savoir la
propriété industrielle. Considéré comme un contrat entre
un inventeur (personne physique ou morale) et les
institutions publiques, le brevet d'invention représente un
droit exclusif. Accordé pour toute invention nouvelle
impliquant une activité inventive et susceptible
d'application industrielle, le brevet est un titre légal de
protection d'une invention technique, instaurant un
monopole temporaire sur une invention. Les conditions
de protection sont définies par la Convention
Européenne sur les Brevets de 1973. Il est important de
noter qu'au Luxembourg, le brevet n'est pas examiné sur
le fond par les instances luxembourgeoises le délivrant.
Cahier du Statec n° 97
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
Dès lors, son enregistrement n'en garantit pas sa validité.
Une logique commerciale
D'une durée limitée (au maximum de 20 ans si
renouvelée), le brevet est soumis à des règles de
territorialité et confère le droit à son détenteur
d'interdire à un tiers l'exploitation directe ou indirecte de
l'invention brevetée, comme la fabrication ou la
commercialisation d'un produit breveté ou encore l'usage
d'un processus breveté. Cependant, il existe des limites à
la validité d'un brevet. En effet, ce titre ne peut permettre
le contrôle d'actes privés et non commerciaux, ou encore
à caractère expérimentaux.
Suivant une logique à orientation plus commerciale, les
droits relatifs aux dessins et modèles et les droits des
marques constituent la dernière principale famille des
droits de propriété intellectuelle. La loi Benelux sur les
marques et la loi Benelux en matière de dessins et
modèles définissent un cadre institutionnel permettant
de protéger leurs créateurs du plagiat ou de la
contrefaçon en conférant à ceux-ci des droits exclusifs
après dépôt (source: Association Benelux pour le droit
des Marques et Modèles).
Répondant à la nécessité de la diffusion, la délivrance
d'un brevet est soumise à l'obligation de divulgation
publique de l'invention à protéger. Ceci par le biais de la
publication d'un document décrivant la nature, l'objet et
l'usage du produit ou procédé inventé (article 7 du
règlement Grand-Ducal du 17 novembre 1997,
concernant les procédures et les formalités
administratives en matière de brevet d'invention).
Un dessin ou modèle est définit par le Bureau Benelux
des Marques comme un objet à usage utilitaire. Par
dessin, il est entendu aussi bien les dessins que les
motifs, les modèles recouvrant pour leur part les formes
tridimensionnelles comme les appareils (source: Bureau
Benelux des Marques). Le dépôt et l'enregistrement des
dessins et modèles peuvent se faire soit au niveau
Benelux (regroupant la Belgique, les Pays-Bas et le
Luxembourg), soit au niveau communautaire (instaurant
par là même une protection étendue à l'ensemble de
l'Union Européenne), soit encore au niveau international
(entraînant une protection auprès des pays ayant ratifié
l'Arrangement de La Haye (1960), dépendant de l'Office
Mondial de la Propriété Intellectuelle - OMPI).
C'est là le principal atout du système des brevets
d'inventions: en conférant un monopole d'exploitation, il
devient un argument essentiel de l'investissement en
recherche et développement. Mais en contrepartie, ce
monopole est conditionné par la mise à disposition du
public de la description de l'invention protégée (la
publication se doit de contenir les caractéristiques
complètes de l'innovation ainsi protégée en permettant la
réalisation pratique de l'invention protégée par tout
"homme du métier"). Le brevet s'inscrit donc comme un
outil d'équilibre entre appropriation et diffusion,
incitation à l'investissement et transfert de technologies.
Certains régimes de brevets spécifiques sont regroupés
autour de ce qui est qualifié de droits voisins des brevets,
dont le régime de protection des semi-conducteurs est
une illustration. La topographie des semi-conducteurs ne
pouvant être considérée comme une expression littéraire
ou artistique, mais reconnaissant que le régime classique
des brevets ne pouvant s'appliquer de par le manquement
à certains critères, dont celui de l'inventivité, il fut, sui
generis, créé une nouvelle forme de protection
n'accordant des droits exclusifs que pour une durée de
dix années (Sachwald, 2002).
Cahier du Statec n° 97
Les marques représentent les signes distinctifs des
produits ou services par rapport à leurs concurrents.
Comme pour les dessins et modèles, la loi uniforme
Benelux permet un dépôt et une protection unifiée dans
la zone Benelux. De plus, il existe de la même manière la
marque communautaire (1996) et un système
international régi par l'OMPI suivant le Système de
Madrid concernant l'enregistrement international des
marques. Dans tous les cas, pour être protégés, une
marque, comme un dessin ou modèle, ne doivent remplir
qu'une condition (outre l'acquittement des frais
nécessaires): un critère d'originalité.
Ces deux droits possèdent ainsi une finalité à orientation
commerciale, cherchant à protéger les nouveautés
répondant aux critères des risques d'imitation inhérents à
la mise sur le marché de tout nouveau bien économique.
191
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
Dans cette section ce sont les choix des innovateurs en
matière de protection qui sont analysés. Comme il
n’existe pas de possibilité de construire un échantillon
représentatif des innovateurs (l’univers n’étant pas
connu), c’est l’ensemble des innovateurs dans
l’échantillon initial qui a été sélectionné. Premier constat,
tous les innovateurs ne choisissent pas de se protéger.
C'est ainsi le cas pour 39 pour-cent, et ce sont
principalement ceux qui ne déclarent n’avoir qu’innové
en procédé (près de 63% des cas). Par contre, dès qu’ils
déclarent avoir innové en produit, le taux de protection
augmente de manière significative (seulement 31% ne se
protègent pas quand le produit est nouveau, et s’il est
nouveau sur le marché, le taux n’est plus que de 24%). Le
fait que le produit soit nouveau pour le marché est,
toutes choses égales par ailleurs, une incitation à se
protéger puisque moins de 30 pour-cent des entreprises
concernées n’adoptent pas de protections.
Paradoxalement, les innovations non protégées
concernent des secteurs où la durée de vie des produits
est longue (seulement 59%) et très courte (42%) alors
que dans les autres cas le taux de protection est de 80
pour-cent. Il n’est hélas pas possible d’explorer plus en
avant la relation entre durée de vie des produits,
protection, et efficacité de la protection. Les innovateurs
dans les secteurs des industries, des services financiers et
des services aux entreprises sont plus enclins à adopter
une protection (68% en moyenne) que les autres secteurs
des services (48% en moyenne). Là encore, le résultat,
mis à part pour les dépôts de brevets, semble
caractéristique de la nature du tissu économique
luxembourgeois. La forme la plus fréquente est l’avance
sur les concurrents (44%), représentant une certaine
forme de protection notamment par la gestion des
technologies, puis le secret (30%), la marque (21%), la
complexité du design (20%), le droit d’auteur (12%),
l’enregistrement de dessins ou de modèles (10%) et enfin
la demande de brevet (8%). Une tentative de typologie de
l’innovateur et des modes de protection de l’innovation
est proposée en annexe.
Comme rappelé précédemment, les motifs à l’origine de
la décision d’adopter un comportement de protection des
innovations sont divers et variés (voir Allegrezza (2001)
pour une revue de la littérature et une application
empirique dans le cas du Luxembourg). Dès lors, il devient
192
difficile de postuler des hypothèses puisque les
différentes théories s’opposent sur les motifs et les
conséquences. Toutefois, Cohen, Nelson et Walsh (2000)
montrent que les modes de protection et les choix
diffèrent dans leur contenu technique et économique
expliquant ainsi des variabilités sectorielles.
•
Il existe des différences de comportement
significatives entre les secteurs. Deffains (1997)
lie par exemple ces différences aux spécificités
des élasticités-prix des demandes en fonction
des marchés, permettant ou non de couvrir le
coût de la protection.
Une difficulté majeure est que des entreprises
appartenant à un groupe peuvent déclarer ne pas adopter
une politique d’innovation car c’est la maison mère qui
gère la politique de protection (Ziedonis (2002)). Il est
supposé ici que:
•
Les entreprises et principalement celles de taille
importante tendent à se protéger. La encore,
l'explication peut venir des coûts de la
protection.
En étendant l’argumentation de Cohen, Nelson et Walsh
(2000), l’hypothèse suivante est posée:
•
Les entreprises qui déclarent avoir réalisé une
innovation de produit tendent plus à les
protéger que celles qui déclarent avoir fait une
innovation de procédé.
Enfin, bien qu’incomplètes et parcellaires, des
informations sur le marché et le produit sont introduites
comme facteurs explicatifs avec les a priori suivants:
•
Les entreprises dont la durée de vie du produit
est courte tendent à adopter une politique de
protection, en concordance aux démonstrations
de Pakes et Shankerman (1986), indiquant
notamment que la durée effective d'un brevet
est souvent inférieure à sa durée légale.
!
Les entreprises qui évoluent sur un marché
international tendent à protéger leurs
innovations (Pakes et Shankerman (1986)).
Cahier du Statec n° 97
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
Les résultats sont les suivants:
Tableau 5: Choix d’une politique de protection de l’innovation
Variable
Coef.
écart type
t
Prob
Constante
Industries manufacturières
Services aux entreprises
Chiffre d’affaire en 1998 < 1400 milliers d’euros
Chiffre d’affaire en 1998 entre 1400 et 3200 milliers d’euros
Chiffre d’affaire en 1998 entre 3200 et 9000 milliers d’euros
Chiffre d’affaire en 1998 entre 9000 et 30000 milliers d’euros
Investissement inférieur à 50000 euros en 2000
Investissement en 1998 entre 100 et 300 milliers d’euros
Investissement en 1998 entre 300 et 1500 milliers d’euros
50 à 99 salariés
Nouveau produit sur le marché
Innovation de produit en coopération avec d’autres firmes
Activités d’innovation abandonnées
R&D interne
Accord de coopération faible avec des entreprises du groupe
Accord de coopération faible avec des fournisseurs
Accord de coopération moyenne avec des clients
Accord de coopération moyenne avec des concurrents
Durée de vie des produits de 1 à 3 ans
Durée de vie des produits de 4 à 6 ans
Marché principalement national
0.11
0.88
0.75
-2.14
-2.22
-1.37
-2.26
1.00
2.15
1.65
-1.28
0.65
0.97
-0.96
1.43
-4.54
2.20
-1.59
1.37
1.39
1.67
-0.76
0.44
0.37
0.39
0.59
0.62
0.52
0.59
0.41
0.49
0.46
0.54
0.28
0.48
0.40
0.37
1.61
1.39
0.75
0.67
0.56
0.57
0.32
0.24
2.38
1.91
-3.61
-3.59
-2.64
-3.83
2.42
4.31
3.58
-2.39
2.29
2.00
-2.37
3.85
-2.82
1.57
-2.13
2.04
2.49
2.91
-2.38
0.81
0.02
0.06
0.00
0.00
0.00
0.00
0.02
0.00
0.00
0.02
0.02
0.04
0.02
0.00
0.00
0.11
0.03
0.04
0.01
0.00
0.02
R2 = 0.31; N = 158
Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI
Toutes les entreprises sont innovantes donc il n’y a pas
d’auto - sélection dans le choix d’une protection.
Certaines des hypothèses sont vérifiées: toutes choses
égales par ailleurs, les petites entreprises n’adoptent pas
de politiques de protection des innovations. Evidemment,
innover (surtout proposer un nouveau produit sur le
marché) et avoir des activités de R&D en interne,
influence positivement la décision de se protéger. A
l’inverse la coopération internalisée a un impact négatif.
Comme proposé précédemment cela peut traduire le fait
que le choix et la mise en pratique de modes de
protection est assuré par les tiers (par exemple détention
Cahier du Statec n° 97
des brevets par la maison mère). Quand la coopération
est externalisée, i.e. avec des tiers concurrents ou
fournisseurs, il y a une incitation forte à s’approprier les
innovations. Enfin, une durée de vie courte semble être
un facteur positif déterminant. Si les variables
d’investissement sont comprises comme la capacité
financière des entreprises, moins les firmes sont robustes,
plus elles tendent à se protéger, pour se couvrir contre
d’éventuels risques. En relation avec la taille du marché,
les entreprises qui se placent sur un marché uniquement
national ne semblent pas favoriser la protection.
193
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
4. Conclusion
L’un des grands atouts de l’enquête CIS consiste à
s’éloigner d’une vision purement technique de
l’innovation pour l’évaluer en termes économiques et de
l’examiner au centre d’un système. Ce n’est plus
seulement les dépenses en R&D qui importent mais aussi
l’acquisition de compétences et de connaissances
développées en externe. Ainsi, dans ce document, il est
montré que l’innovation, la combinaison d’un produit et
d’un processus nouveau, est payante pour l’entreprise
puisqu’elle semble expliquer une forte augmentation du
chiffre d’affaire. L’apparition d’une innovation (plus
certainement la combinaison d’une innovation de produit
et de procédé) dépend fortement des accords de
coopération: positivement s’il s’agit de partenariats avec
les fournisseurs, les centres de recherche ou les
universités, et négativement s’il existe des accords de
coopération avec les concurrents. Enfin, pour la
protection de l’innovation, les résultats sont contrastés.
Les entreprises qui se protègent sont plutôt des
entreprises qui se déclarent innovantes, dont la durée de
vie des produits est courte et qui ont des partenariats
avec des tiers hors du groupe. A l’inverse, si la R&D est
conduite au sein de la firme ou au sein du groupe, une
politique de protection semble moins nécessaire. Enfin,
c’est le secret ou l’avance sur les concurrents qui sont les
formes préférées comme mode de protection. La question
194
qui reste en suspend concerne le processus de décision
qui mène à ce choix. Est-ce pour des raisons de coût? Un
manque d’information sur les procédures de protection?
Une absence de confiance dans les modes de protection?
En effet, l’avantage du secret est qu’il n’implique a priori
aucun coût.
Griliches (1990) et Loof et. Al. (2001) exposent de
manière extensive la limitation des enquêtes et
particulièrement celles du type CIS. Il convient aussi de
mettre en avant la petite taille de l’échantillon qui ne
permet pas d’évaluer de manière fine certaines causalités.
Très rapidement l’échantillon se réduit à quelques
entreprises. Cette difficulté est commune à toutes les
enquêtes faites auprès des entreprises au Luxembourg. De
plus ne pas disposer d’informations sur les entreprises de
moins de 10 salariés est problématique. En effet, il est
probable que les jeunes pousses, où l’innovation a un rôle
fondamental, ne sont pas présentes dans l’échantillon.
Enfin c’est l’aspect temporel qui est absent. L’innovation
est souvent le résultat d’une longue activité de R&D. De
même, elle peut n’être payante qu’après un certains
temps (rodage du processus, création du nouveau
marché,…). A nouveau la manière dont est construit le
questionnaire et dont la collecte des données est faite ne
permettent pas d’aborder ces aspects.
Cahier du Statec n° 97
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
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Cahier du Statec n° 97
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196
Cahier du Statec n° 97
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
Annexes
A.1. Liste des secteurs
15
16
17
20
21
22
24
25
26
27
28
29
31
33
34
35
36
37
40
41
51
60
61
62
63
64
65
66
67
72
73
Industries alimentaires,
industrie du tabac,
industrie textile,
travail du bois et fabrication d'articles en bois,
industrie du papier et du carton,
édition, imprimerie, reproduction,
industrie chimique,
industrie du caoutchouc et des plastiques,
fabrication d'autres produits minéraux non métalliques,
métallurgie,
travail des métaux,
fabrication de machines et équipement,
fabrication de machines et appareils électriques,
fabrication d'instruments médicaux, de précision optique et d'horlogerie,
industrie automobile,
fabrication d'autres matériels de transport,
fabrication de meubles, industries diverses,
récupération,
production et distribution d'électricité, de gaz et de chaleur,
captage, traitement et distribution d'eau,
commerce de gros et intermédiaires du commerce,
transports terrestres,
transports par eau,
transports aériens,
services auxiliaires des transports,
postes et télécommunication,
intermédiation financière,
assurance,
auxiliaires financières et d'assurance,
activités informatiques,
recherche et développement.
A.2. Une tentative de typologie
Au-delà des statistiques univariées est-ce qu’il existe des
profils communs parmi les innovateurs et quels sont les
facteurs réellement discriminants? Les facteurs retenus
dans un premier temps sont la taille (chiffre d’affaire et
emploi), le secteur d’activité, l’appartenance à un groupe,
le taux d’investissement, la part de la force de travail
diplômée de l’enseignement supérieur, le type
d’innovation, les modes de protection, les accords de
coopération et les partenaires de recherche. Compte tenu
du nombre important de variables et le faits quelles sont
discrètes, une analyse en composante principale (suivant
Cahier du Statec n° 97
De Leeuw, et al. (2000)) est effectuée. Plus de quarante
axes sont déterminés et ils expliquent 75 pour-cent de la
variance totale. Ces 75 nouvelles variables sont utilisées
pour réaliser une classification hiérarchique (méthode de
Ward). Il ressort dix groupes distincts qui peuvent être
discriminés à partir de 6 de ces nouvelles variables (elles
ont été choisies suivant deux critères: une moyenne
significativement différente de zéro et pour plus de 83%
des membres d’un groupe la variable a le même signe).
Pour réduire l’exposé seules ces six variables (facteur)
sont présentées.
197
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
Tableau 6: Facteurs discriminants et spécifiques des innovateurs
Côté positif de l’axe
Côté négatif de l’axe
Facteur 1
Petites entreprises en termes de chiffre d’affaire et de salariés dont le marché est
principalement national et dans le secteur du commerce.
Groupes du secteur des industries manufacturières dont le marché est
international.
R&D en interne et en externe par le biais d’accord de coopération.
Innovantes en produit (nouveau produit sur le marché) et en procédé.
Utilisant tous types de protections.
Facteur 2
Groupes du secteur financier.
Petites entreprises du secteur des services aux entreprises.
R&D en interne.
Facteur 3
Petites entreprises du secteur des services aux entreprises.
Entreprises du secteur du commerce dont le chiffre d’affaire a diminué de + de
10%. Dont le marché est international.
R&D interne.
Innovantes en procédé.
Protection par le secret.
R&D en externe.
Facteur 4
Entreprises innovantes en produit.
Protection par le brevet et la marque.
Entreprises du secteur de la production d’énergie.
Facteur 5
Petites et moyennes entreprises dont le chiffre d’affaire a augmenté de + de 10%.
Entreprises de grande taille.
Innovantes en procédé
Facteur 6
Entreprises du secteur manufacturier de petite taille et dont le marché est
principalement national.
Innovantes en procédé et utilisent le brevet et l’enregistrement de dessin ou de
modèles comme mode de protection.
Entreprises du secteur financier dont le chiffre d’affaire a diminué de + de 10%.
Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI
Tableau 7: Typologie des groupes
Groupe 1
Groupe 2
Groupe 3
Groupe 4
Groupe 5
Groupe 6
Groupe 7
Groupe 8
Groupe 9
Groupe 10
Facteur 1
Facteur 2
Facteur 3
Facteur 4
Facteur 5
Facteur 6
Positif
Positif
Positif
Négatif
Négatif
Négatif
Positif
Positif
Négatif
Positif
Positif
Positif
Négatif
-
Négatif
Négatif
Positif
Positif
Négatif
-
Négatif
Négatif
Négatif
Positif
Positif
Positif
Négatif
Positif
Négatif
Négatif
Négatif
Positif
Source: CIS3, calculs CRPHT-CITI-ECOMI
Le premier groupe (5.7% des entreprises) se compose
principalement de petites et moyennes entreprises des
secteurs du commerce, des services aux entreprises et de
l’énergie. Elles conduisent généralement des activités de
R&D en interne et peuvent aussi bien avoir connu une
augmentation ou une diminution de leur Chiffre d’affaire
de plus de 10 pour-cent. Elles sont plus caractérisées par
l’innovation de procédé et la protection par le secret. Le
deuxième groupe (12.7%) regroupe les petites entreprises
du secteur du commerce et les groupes du secteur
financier qui conduisent la R&D en interne et choisissent
le secret comme mode de protection, le secret qui est une
pratique courante dans le secteur financier. Le troisième
groupe (17.1%) est un groupe neutre où la R&D et/ou
l’innovation et/ou le mode de protection ne ressortent
pas comme facteurs explicatifs prépondérants. Le groupe
4 (10.1%) regroupe les entreprises du secteur de
l’énergie. Le cinquième groupe (7.6%) est celui des
groupes du secteur manufacturier, avec des activités de
R&D en interne et par le biais de coopérations. Elles sont
surtout innovantes à la fois en produit et en procédé et
utilisent tous les modes de protection. Le groupe 6 (7.6%)
est très proche du cinquième groupe si ce n’est qu’il
contient aussi les entreprises innovantes du secteur des
services aux entreprises conduisant de la R&D en externe.
198
Le septième regroupement (7.6%) contient les grands
groupes industriels, innovants et actifs en R&D. Le groupe
8 (15.2%) contient les petites et moyennes entreprises
principalement du secteur du commerce qui conduisent
de la R&D en interne et qui ont connu une augmentation
de leur chiffre d’affaire de plus de 10 pour-cent. Le
groupe 9 (11%) est composé par des entreprises qui ont
souvent eu une diminution de 10 pour-cent au moins de
leur chiffre d’affaire pourtant elles ont innové en procédé
et en produit, les modes de protection choisis sont le
secret, le brevet ou la marque. Enfin, le dernier groupe
(5.7%) regroupe deux profils d’entreprises; les grandes
entreprises innovantes en procédé et les petites
entreprises dont le marché est principalement national
innovantes en produit et en procédé et qui choisissent le
brevet, la marque et l’enregistrement de dessins et
modèles comme mode de protection.
Quelles informations peuvent être retirées de cette
classification? Les facteurs discriminants sont
principalement la taille mesurée par le chiffre d’affaire, le
choix de la politique de protection et de son mode
semble avoir une teinte sectorielle. Les accords de
coopérations sont eux aussi discriminant. Il a alors été
choisi de mettre en avant ces facteurs déterminants pour
Cahier du Statec n° 97
8. Coopération et innovation: facteurs explicatifs
montrer quelles entreprises annoncent avoir une
politique de protection des innovations quand elles ont
effectivement innové durant la période couverte par
l’enquête. Les facteurs discriminants choisis sont en
particulier ceux qui ressortent de manière saillante suite
à la classification; la taille mesurée par l’emploi et le
chiffre d’affaire en 1998 et en 2000, le marché sur lequel
Cahier du Statec n° 97
elle se positionne (national, international), son secteur
d’activité, le type d’innovations produites (nouveau
produit pour l’entreprise, nouveau produit pour le
marché, nouveau procédé et les combinaisons de ces trois
innovations), la durée de vie perçue de leurs produits,
l’appartenance à un groupe et le montant de leurs
exportations ramené au chiffre d’affaire.
199
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à
l’étude scientifique et technologique
Dr Serge QUAZZOTTI, CRP Henri Tudor
Cahier du Statec n° 97
201
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
Les indicateurs bibliométriques: Application à
l’étude de l’innovation scientifique et
technologique
Table des matières
1. Introduction
203
2. Les indicateurs bibliométriques
206
3. Qualité des analyses bibliométriques
216
Conclusions
217
Bibliographie
218
202
Cahier du Statec n° 97
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
Les indicateurs bibliométriques: Application à
l’étude de l’innovation scientifique et
technologique
1. Introduction
Les résultats (output) de la recherche scientifique et
technologique sont documentés dans des centaines de
millions de publications qui sont accessibles sous des
formes diverses et variées.
!
identifier des relations entre acteurs, des réseaux
de collaboration,
!
etc.
Depuis le développement des bases de données
bibliographiques électroniques, qui ont été conçues pour
capitaliser cette information documentaire, et des
possibilités d’application de méthodes statistiques sur les
1
données textuelles , les techniques bibliométriques ont été
utilisées pour mesurer et caractériser les efforts de la
recherche scientifique et technologique. Une multitude
d’indicateurs ont été définis pour:
La bibliométrie étudie les publications et leur contenu, en
se basant sur des comptages statistiques des publications
ou d’éléments extraits de ces publications [II].
!
évaluer les résultats de la recherche déployés
dans les différents domaines de la science et de
la technique,
!
comparer les activités de différents pays, de
différentes institutions ou de différents auteurs,
!
évaluer la qualité de la recherche,
!
prévoir des avances technologiques ou
scientifiques significatives [I],
Une multitude de paramètres comme par exemple, le
nombre de publications, les occurrences et les fréquences
des différentes formes bibliographiques (mots des titres ou
des résumés, noms d’auteurs, affiliations des auteurs,
titres des journaux, déposants des brevets, pays désignés
pour la couverture de la protection par le brevet, articles
ou brevets cités, codes de la classification brevet) peuvent
être étudiés dans les analyses bibliométriques. Ces
éléments sont extraits des références bibliographiques
(schéma 1).
Un ensemble de n références bibliographiques constitue la
bibliographie sur le sujet étudié et provient d’une
interrogation d’une ou plusieurs bases de données, comme
cela est illustré sur le schéma 2.
__________
1
Dans la thèse de H. ROSTAING, la bibliométrie est définie comme étant l’application de méthodes statistiques et mathématiques à des ensembles de
références bibliographiques [II]
Cahier du Statec n° 97
203
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
Schéma 1: Exemple d’une référence bibliographique d’une famille de brevets. On reconnaît la structuration
de l’information dans des champs bien définis. Les éléments unitaires des champs qui font l’objet des
analyses bibliométriques, sont appelés "formes bibliographiques"
8/1231 - (C) WPI / DERWENT
AN - 2002-362504 [39]
AP - AT20000001613 20000922; WO2001EP09853 20010827; AT20000001613 20000922;
[Previous Publ. AT200001613 ]
PR - AT20000001613 20000922
TI - Production of a static bed inside an apparatus used especially
inside a meltdown gasifier comprise charging a lumpy bulk material
containing pre reduced iron ore, preferably sponge
iron
IW - PRODUCE STATIC BED APPARATUS GASIFICATION COMPRISE CHARGE LUMP
BULK MATERIAL CONTAIN PRE REDUCE IRON ORE PREFER SPONGE
IRON
IN - HECKMANN H; KASTNER R; PUM R; WIEDER K; WURM J
PA - (VEOS ) DEUT VOEST-ALPINE IND ANL GMBH
- (VEOS ) VOEST-ALPINE IND ANL GMBH
PN - AT200001613 A 20011015 DW200239 C21B5/00 000pp
- AT409137B B 20020415 DW200239 C21B5/00 000pp
ORD - 2001-10-15
IC - C21B5/00; C21B13/00; F27B1/20
DC - M24 Q77
DS - AT BE CH CY DE DK ES FI FR GB GR IE IT LU MC NL PT SE
DN - AU BR CA CN CZ ID IN JP KR MX PL RU SK TR UA US VN ZA
AB - WO200227043 NOVELTY - Production of a static bed inside an
apparatus used in the metallurgical industry for producing pig iron
or
steel intermediate products from charging stocks containing iron,
especially inside a meltdown gasifier comprise charging a lumpy
bulk …
- DETAILED DESCRIPTION - INDEPENDENT CLAIMS are also included for:
- (a) an apparatus for distributing a lumpy bulk material, especially
coal, on a static bed;
- (b) a device for scattering the bulk material; and
- (c) a device for centering the bulk material stream.
- USE - Used in the metallurgical industry for producing pig iron or
steel intermediate products from charging stocks containing iron,
especially inside a meltdown gasifier.
- ADVANTAGE - The process is effective.
Source: Base de données brevet World Patent Index (WPI), Derwent
Schéma 2: Schéma d'intervention d'une étude bibliométrique
204
Cahier du Statec n° 97
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
La bibliométrie permet de mettre en évidence des
renseignements contenus dans les références
bibliographiques, qui ne seraient pas visibles par une
lecture séquentielle des publications ou des références.
Les distributions des fréquences en bibliométrie suivent
des lois spécifiques et leurs représentations graphiques
ont une forme caractéristique qui est illustrée dans le
schéma 3.
Schéma 3: Forme caractéristique d’une distribution de fréquences en bibliométrie – distribution zipfienne
Fréquence
Coeur
Dispersion
Eléments par ordre de fréquences décroissantes
Les distributions bibliométriques sont caractérisées par 2
zones:
−
−
au début une zone de concentration
caractérisée par un faible nombre de formes à
fréquences fortes,
à la fin une zone de dispersion caractérisée par
un grand nombre de formes avec des fréquences
faibles.
Le cœur contient un nombre restreint de formes qui
apparaissent le plus fréquemment dans le corpus
bibliographique, donc en relation avec le sujet étudié.
Par contre la dispersion contient de nombreuses formes
qui apparaissent très peu en relation avec le sujet étudié.
Il s’agit entre autre des éléments nouveaux qu’on n’a pas
l’habitude d’utiliser en relation avec le sujet étudié, dont
entre autre les termes susceptibles de caractériser une
innovation dans le domaine étudié.
On observe que les distributions bibliométriques ne sont
pas des distributions de type Gaussienne, qu’on a
l’habitude d’observer en sciences naturelles. La loi de Zipf
1
est la distribution de base en bibliométrie [III]. Elle
représente, selon HAITUN, les bases de la vie sociale
humaine et la loi quantitative fondamentale de l’activité
humaine.
La thèse de H. Rostaing [II] fournit une bonne vue sur
l’évolution de la bibliométrie ainsi que des lois
mathématiques y relatives.
Les considérations ci-dessus sont à la base des méthodes
d’évaluation quantitative des sciences et des
technologies par les méthodes bibliométriques.
L’objectif de cet article consiste à montrer, à l’aide
d’exemples concrets tirés de la littérature et de nos
propres travaux, les divers types d’utilisations qui peuvent
être faites des indicateurs bibliométriques.
__________
1
ZIPF étudiait à quelle fréquence les mots apparaissent dans le texte du roman Ulysses de Joyce. Il comptabilisa 29 899 mots différents et affecta
des rangs allant de 1 (pour le mot les plus fréquent) à 29 899 (pour le mot le moins fréquent). Il trouvait qu’en multipliant la fréquence avec le rang, il
obtenait toujours une constante: f x r = C. La représentation graphique de cette loi correspond à celle du schéma 3 .
Cahier du Statec n° 97
205
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
2. Les indicateurs bibliométriques
On distingue généralement trois types de
bibliométrie [IV]:
−
la bibliométrie des publications scientifiques qui
a comme terrain d’étude les sciences,
−
la bibliométrie du brevet qui traite le domaine
des technologies,
−
la bibliométrie des liens qui étudie les liens
entre sciences et technologies.
Une première forme d’analyse bibliométrique consiste à
réaliser des comptages, pour identifier le nombre de
publications ou bien pour mesurer les occurrences et les
fréquences de formes bibliographiques, paramètres qui
sont ensuite utilisés pour calculer les indicateurs.
Cette forme d’analyse est par exemple utilisée sur le plan
macro-économique pour comparer les performances
technologiques de différents états via l’analyse de leur
activité de dépôt de brevets.
Comme illustré à l’aide des résultats d’une étude de
l’OCDE (Tableau 1), le pourcentage de brevets américains
déposés par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni
pays dans les différents secteurs, permet de tirer des
conclusions sur la spécialisation de ces trois pays dans
chacun des secteurs. L’indice de spécialisation utilisé par
l’OCDE est dans ce cas l’indice ATR (Avantage
Technologique Révélé) qui se calcule de la façon
suivante [V]:
Part des brevets déposés par un pays auprès d’une institution pour une technologie donnée
Part totale des brevets déposés par le même pays auprès de la même institution
ATR =
Tableau 1: Indices de spécialisation pour quelques pays selon les secteurs d’activités, basés sur la mesure des
fréquences de dépôt brevet dans le système américain
ATR
Secteur
Aérospatiale
Électronique
Pharmacie
Machine-Instruments
Transports terrestres
Chimie
Autres
France
Allemagne
Royaume-Uni
1.29
0.99
1.24
0.96
1.00
1.22
1.00
1.57
0.63
0.99
1.13
1.41
1.43
0.93
1.27
0.92
1.90
1.00
0.94
1.24
0.93
Source: OCDE, La mesure des activités scientifiques et technologiques: Les données sur les brevets d’invention et leur utilisation comme indicateurs de la science et de la
technologie, Manuel Brevet (1994)
Ces résultats suggèrent une spécialisation positive dans
les domaines de l’aérospatiale et de la chimie pour les
trois pays étudiés, ainsi qu’un certain dynamisme du
Royaume-Uni dans le domaine pharmaceutique.
Dans une autre étude destinée à comparer la
performance technologique dans différents domaines
entre l’Europe, les Etats-Unis/Canada et le Japon, F. NARIN
utilisait un indicateur sensiblement différent [VI]. Dans
cette étude, réalisée pour la Commission Européenne,
l’auteur a calculé la différence entre:
−
la part des brevets américains (brevets déposés
1
auprès de l’USPTO ) déposés pour la technologie
considérée et
−
la part pour tous les brevets déposés dans le
système américain par la région considérée.
L’objectif consistait à évaluer la position des Européens
dans différents secteurs technologiques couverts par les
programmes de recherche de la Commission Européenne.
__________
1
206
United States Patent and Trademark Office.
Cahier du Statec n° 97
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
Ces travaux ont par ailleurs permis de démontrer que les
résultats sont indépendants du système brevet utilisé
pour l’étude. Les mêmes avances et retards
technologiques ont été observés, en se basant sur le
1
système brevet américain (USPTO) ou européen (OEB ).
Dans l’exemple suivant, extrait d’une étude de l’OCDE
[VII], D. GUELLEC a représenté l’accroissement moyen
annuel du dépôt de brevets européens pour différentes
technologies. Comparé par rapport à la croissance
générale du dépôt de brevets dans tous les domaines, la
croissance en biotechnologies et en technologies de
l’information et de la communication (de 1995-2000)
était largement au-dessus des attentes (schéma 4). Cette
analyse a permis de montrer que pendant la période
d’étude, entre 1995 et 2000, les dépôts dans ces deux
spécialités ont majoritairement contribué à la forte
augmentation générale des dépôts de brevet.
Schéma 4: Moyenne des augmentations annuelles des dépôts de brevets auprès de l’OEB, représentée pour deux
périodes consécutives
16
%
1995-2000
1991-1994
%
16
14
14
12
12
10
10
8
8
6
6
4
4
2
2
0
0
Total Patents
Biotechnology
ICT
Other
Source: D. GUELLEC, Using patent indicators to understand innovation and growth, Rapport de la conférence de l’OMPI sur l’importance des
statistiques pour l’analyse des tendances et les projections en matière de brevets, Genève, 17.09.2003
Un grand nombre d’indicateurs basé sur le comptage des
brevets sont particulièrement utilisés pour caractériser ou
comparer l’innovation technologique d’un pays ou d’une
région, comme par exemple ceux définis par R. SCHRAMM
et al. [VIII]:
Activité brevet (Patentaktivität): Nombre de brevets
dans un domaine spécifique
Activité brevet interne (Patentinlandsaktivität): Nombre
de brevets déposés dans le pays par ce même pays divisé
par le nombre d’habitants
Concentration de brevets (Patentkonzentration):
Nombre de brevets autour d’une classe de la CIB
(Classification Internationale des Brevets). Il a été trouvé
que lors de la naissance d’un nouveau domaine
technologique, les brevets se concentrent autour d’un
nombre restreint de codes CIB, tandis que si le domaine a
atteint la saturation, les documents sont répartis de
façon équitable sur un nombre plus important de codes
CIB.
Intensité brevets (Patentintensität): Nombre de brevets
déposés par des sociétés divisé par le nombre de sociétés.
Activité brevet externe (Patentauslandsaktivität):
Nombre de brevets déposés à l’étranger par le pays divisé
par le nombre d’habitants
Potentiel d’innovation: Nombre de brevets déposés par un
pays dans un domaine technique divisé par le nombre
total de brevets déposés dans ce domaine.
Activité brevet étrangère (Patentfremdaktivität):
Nombre de pays déposé par des étrangers dans le
système brevet national divisé par le nombre d’habitants.
Efficacité de l’innovation (Innovationswirksamkeit):
Nombre de brevets déposés par un pays (brevets
analogues compris) pour un domaine technique divisé par
le nombre total de brevets (brevets analogues compris).
__________
1
Office Européen des Brevets
Cahier du Statec n° 97
207
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
Les exemples suivants illustrent l’exploitation du contenu
des documents brevets ou publications scientifiques.
L’analyse des occurrences ou fréquences de formes
appliquée aux diverses formes bibliométriques
permettent d’identifier, par exemple, les chercheurs les
plus actifs dans un domaine, les inventeurs les plus actifs,
les déposants les plus actifs, les brevets les plus cités, les
journaux les plus pertinents pour un domaine …
L’exemple du schéma 5 montre des travaux de F. NARIN,
où sont représentés des inventeurs de la société Xerox.
Chaque barre représente le nombre de brevets déposés
par un inventeur [IX]. Il ressort que 119 inventeurs Xerox
ont participé à un seul brevet, 16 inventeurs ont participé
à 2, 10 à trois, … et il y a un seul inventeur dont le nom
figure sur 18 brevets. Cette distribution des fréquences
1
2
suit la loi de Lotka qui est une loi de productivité 1/n .
Il s’agit d’une distribution zipfienne avec une zone de
concentration caractérisée par un faible nombre
d’inventeurs qui contribuent avec un nombre important
de brevets à la productivité scientifique dans le domaine
étudié et une zone de dispersion caractérisée par un
grand nombre d’inventeurs qui contribuent avec un seul
brevet.
Schéma 5: Diagramme de productivité pour les inventeurs de la société Xerox
18
Number of Patents
16
14
12
10
8
6
16
119
4
2
0
Source: F. NARIN, Why are relevant statistics for patent-related matters so difficult to analyze, Rapport de la conférence de l’OMPI sur
l’importance des statistiques pour l’analyse des tendances et les projections en matière de brevets, Genève, 17.09.2003
Ce principe général de la concentration de la productivité
auprès d’un nombre restreint de chercheurs suivant la loi
de Lotka est observé aussi bien pour les publications
scientifiques que pour les brevets [IX].
Cela a également été confirmé lors d’une étude
bibliométrique sur les publications scientifiques au sujet
de l’assainissement écologique, qui a été réalisée par le
Centre de Veille Technologique dans le cadre d’un projet
2
financé par le Fond National de la Recherche (schéma
6,7).
__________
1
Elle a comme origine les travaux de Lotka qui étudiait le nombre de publications de chercheurs spécifiques dans Chemical Abstracts. Il remarquait que
pour 100 chercheurs qui publiaient une publication, il y en avait 100/22 (25) qui en publiaient deux, 100/32 (11) qui en publiaient trois ….
2
Projet FNR/01/03/05 2002-2005 (www.fnr.lu). Ce projet luxembourgeois est piloté par le Centre de Ressources des Technologies pour l’Environnement
(CRTE) du CRP Henri Tudor. Les objectifs du projet consistent à réaliser une étude sur l’état de l’art dans le domaine des concepts innovants pour gérer les
eaux
208
Cahier du Statec n° 97
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
Une phase de ce projet consistait à établir l’état de l’art
dans le domaine, à identifier et à caractériser les
innovations et à mettre en évidence les réseaux des
experts travaillant dans le domaine.
Le schéma 6 montre la liste des "top-11" des auteurs des
publications scientifiques. La distribution complète des
fréquences de publication (>500 auteurs), qui confirme la
forme zipfienne, est représentée dans le schéma 7.
Schéma 6: Nombre de publications publiées par les principaux auteurs
0
5
10
15
20
25
30
Niemczynow icz J
Butler D
Otterpohl R
Jefferson B
Jeffrey P
Few kes A
Larsen T
Judd S
Henze M
White S
Stephenson T
Schéma 7: Distribution complète des auteurs classés par ordre de fréquence de publication
28
26
24
22
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Zone des fréquences représentée dans le schéma 6
Dans le schéma 8 est représentée l’évolution des
fréquences (nombre de publications) cumulées en
fonction du temps. Cette courbe est souvent établie pour
estimer l’évolution des recherches dans un domaine
spécifique. On obtient généralement une courbe en forme
de S, qui permet de retracer la variation des efforts de
recherche pendant les différentes phases:
−
Une phase de croissance faible caractéristique
pour le démarrage d’un nouveau domaine de
recherche,
Cahier du Statec n° 97
−
une phase de croissance exponentielle, qui
caractérise une intensification des efforts de
recherche et un accroissement de l’intérêt pour
le sujet,
−
une phase de croissance linéaire qui témoigne
d’une forte activité de recherche,
−
une phase de décroissance exponentielle, signe
d’une régression des efforts, phase pendant
laquelle une certaine maturité est atteinte dans
le domaine,
209
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
−
une phase de saturation asymptotique, qui
témoigne de l’abolition des efforts de la
recherche dans le domaine.
Dans le cas de notre étude (schéma 8), on reconnaît très
bien les trois premières phases. A la fin, la courbe se
trouve toujours dans la phase de croissance linéaire.
Cette courbe nous permet de tirer un certain nombre de
conclusions sur l’état d’évolution des travaux de
recherche, ainsi que sur la maturité des acquis
scientifiques et des techniques de l’assainissement
écologique.
Schéma 8: Distribution du nombre cumulé d’articles scientifiques en fonction du temps
400
350
Fréq. cumulée
300
250
200
150
100
50
0
1976
1979
1982
1985
1988
1991
Un autre objectif de cette étude consistait à mettre en
évidence les périodiques scientifiques les plus pertinents
dans le domaine. Dans le schéma 9, sont représentées les
14 périodiques apparus en tête d’une liste de 172
périodiques classés par ordre de fréquence de publication
d’articles sur le sujet de l’assainissement écologique. Ce
210
1994
1997
2000
2003
type d’analyse est utile pour aider lors du choix des
abonnements aux périodiques scientifiques à souscrire. Il
est par contre préférable de recouper les résultats de ces
simples comptages avec les résultats de l’analyse des
citations, comme cela va être montré plus loin cidessous.
Cahier du Statec n° 97
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
Schéma 9: Identification des périodiques les plus pertinents dans le domaine de l’assainissement écologique
Building and Environment
Water International
Gas, Wasser, Abwasser
Journal of the Chartered Institution of Water and Environmental
Management
Water Research
Building Services Engineering Research and Technology
Desalination
Gas- und Wasserfach. Wasser,Abwasser
Wasser und Boden
Korrespondenz Abwasser
Urban Water
Water science and technology
0
10
Un paramètre beaucoup étudié en bibliométrie est "la
citation".
Chaque auteur est obligé de citer les sources de la
littérature sur lesquelles il s’est basé pour développer ses
travaux de R&D. L’information concernant les sources
citées (publications et brevets) est très utilisée en
bibliométrie pour générer des indicateurs. Il existe un
nombre restreint de bases de données spécialisées qui ont
été conçues à cette fin. C’est à partir de ces bases de
données que sont constitués les corpus pour réaliser les
analyses des citations. Un exemple est la base de données
Science Citation Index (SCI). Elle est particulièrement
utile pour ces études, car elle couvre dans une base
unique les principaux domaines de la science et sa
couverture géographique est internationale [XI].
Les indicateurs de citation permettent par exemple:
−
De mesurer le "mérite scientifique" [IV] d’un
travail scientifique qui caractérise l’impact sur
les avancements scientifiques ultérieurs. C’est
ce qui est mesuré par les fréquences de citation
des publications relatives au travail étudié.
−
De mesurer le "mérite technologique" [IV], d’un
travail scientifique ou bien d’une invention, qui
caractérise l’impact sur les avancements
technologiques (brevets). C’est ce qui est mesuré
Cahier du Statec n° 97
20
30
40
50
60
par les fréquences de citation des publications
scientifiques dans les brevets.
L’analyse des citations peut servir pour étudier l’impact
d’une publication ou d’un ensemble de publications,
comme elle peut servir pour étudier la reconnaissance
d’un chercheur, voire d’une institution de recherche.
Les méthodes d’analyse des citations sont multiples et les
indicateurs connus sont pléthoriques.
Les indicateurs de citation sont souvent utilisés pour
mesurer la qualité de l’output scientifique, comme c’est
illustré dans l’exemple suivant. L’étude a été réalisée pour
mettre en relation les fonds alloués par le NIH (National
Institute of Health/Etats Unis) et la qualité des résultats
scientifiques de 120 centres de recherche actifs dans le
domaine biomédical [XII]. Outre la mise en évidence
d’une corrélation forte entre les fonds alloués et le
nombre de publications produites par les institutions
(0.95), l’étude met en évidence une influence des
citations qui augmente (impact croissant) avec le nombre
de publications par institution (Table 2). L’indicateur
utilisé à cet effet est l’impact moyen des citations par
publication et par institution. Il se calcule en divisant la
somme des fréquences de citation de chaque publication
publiée (par l’institution) par, le nombre total de
publications de l’institution.
211
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
Tableau 2: Impact moyen des citations par publication et par institution
Nombre total de publications / 3 années
Domaine
0-100
101-500
501-950
951-3045
18.8
43.4
21.6
43.8
25.4
44.8
28.3
52.7
Médecine générale et interne
Biochimie
Source: P. R. McAllister, F. Narin, Characterization of the research papers of U.S. medical schools, J. of the American Soc. for Information Science , 34 (2), (1983), 123-31
De plus, la corrélation entre le ranking des institutions
calculé par des méthodes bibliométriques et le ranking
établit par des analyses de pairs était significativement
élevé (0.80 - 0.90).
a été donné par le PDG du groupe Philips Intellectual
Property & Standards Ruud PETERS, à l’occasion de la
conférence 2003 de l’OMPI sur l’importance des
statistiques brevets à Genève [XIII].
La bonne gestion du patrimoine immatériel et l’adoption
d’une politique adéquate de protection des droits
intellectuels devient aujourd’hui une clé du succès et un
garant pour la compétitivité et la pérennité d’une
entreprise. Un témoignage en faveur de cette hypothèse
L’exemple suivant montre une application de la
bibliométrie des citations, qui a été développée pour
aider une entreprise dans la gestion de son patrimoine
immatériel.
La méthode se base sur la considération des développements technologiques en trois plans:
Plan 3: Successeur
Plan 2: Technologie
Plan 1 : Base – Précurseur
(Les flèches indiquent la séquence de développement)
Dans le plan 2 sont représentés tous les brevets en
relation avec la technologie étudiée. Dans le plan 1 se
trouvent tous les brevets et publications scientifiques
cités par les brevets du plan 2. Ils représentent des
technologies ou développements technologiques qui sont
antérieurs à la technologie étudiée du plan 2, mais
étroitement liés à cette technologie. Les sociétés
identifiées sont des partenaires potentiellement
intéressants pour des acquisitions, joint-ventures, …
Dans le plan 3 se trouvent les brevets qui décrivent les
technologies ou développements postérieurs qui se
basent sur la technologie du plan 2. Ici sont donc
identifiés les nouvelles générations de technologies,
proches de la technologie (plan 2), susceptibles de
présenter de nouvelles opportunités de développement
technologique pour la société.
La méthode basée sur l’analyse des impacts de citation
permet ainsi d’aider une entreprise à réaliser certains
choix tactiques au moment d’une perspective d’expansion
(développement de partenariats, acquisitions,
élargissement de compétences technologiques).
212
Par ailleurs la méthode s’est avérée un support pertinent
dans le cadre de négociations de licences ou de la
défense des droits de propriété industrielle en cas de
litiges [VI].
L’exemple suivant montre une méthode de benchmarking
concurrentiel [X],[XIV], dont l’avantage réside dans le fait
qu’elle permet à l’entreprise de se positionner par rapport
à ses concurrents directs dans des sous-domaines
technologiques bien précis. L’indicateur utilisé exprime
l’impact de citation des brevets de l’entreprise dans
chacun des sous-domaines. L’exemple porte sur une
comparaison entre cinq entreprises automobiles
japonaises (Honda, Toyota, Nissan, Mitsubishi et Mazda),
trois Européennes (Mercedes, Volkswagen, et Bayrische
Motorenwerke) et trois Américaines (General Motors,
Ford et Chrysler). L’auteur se base dans ce cas sur
l’indicateur "Index d’impact actuel" (Current Impact
Index), qui exprime avec quelle fréquence les brevets
déposés dans un sous-domaine technologique par une
société pendant les cinq dernières années sont cités dans
l’année en cours.
Cahier du Statec n° 97
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
Dans le schéma 10 est représenté le rapport entre l’index
d’impact actuel de la société Honda, divisé par le même
indicateur pour toutes les sociétés concurrentes dans
chacun des sous-domaines étudiés. De cette
représentation ressort que la société Honda dispose d’une
avance dans cinq sous-domaines technologiques (ratio
>= 1). Dans les autres sous-domaines pour lesquels ce
ratio est inférieur à 1, la performance de Honda est
inférieure à celle de ses concurrents.
Schéma 10: Ratio de l'impact de citation actuel des brevets Honda par rapport à 11 concurrents
Engine Ignition
Engine Mechanical
Honda mieux que ses
concurrents
Suspension
Steering
Coach Exterior
Automotive Equipment
Transmission
Honda inférieur à ses
concurrents
Brakes
Coach Interior
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1.0
1.1
1.2
1.3
1.4
1.5
Ratio de l'impact de citation de Honda 1986-1990 / 11 concurrents
De nombreux autres types d’applications des indicateurs
de citation sont utilisés aujourd’hui, comme par exemple
précédentes sont observées. Le facteur d’impact est donc
mis à jour sur une base annuelle.
L’étude de l’évolution des technologies en fonction du
temps. La mesure du temps des cycles technologiques sur
base du suivi des citations en fonction des années,
permet d’évaluer avec quelle rapidité les technologies
brevetées se renouvellent [VI],[XV].
Si l’on reprend l’exemple de la liste des périodiques sur
l’assainissement écologique, il a été montré que le
facteur d’impact du journal qui sort en tête de la liste
classée par ordre de fréquence (schéma 9), a un facteur
d’impact qui n’est que de 0.775 par rapport à un facteur
de 1,512 pour le journal "Journal of chartered institution
of water and environmental management". Ce dernier ne
se trouve qu’au neuvième rang dans la liste du schéma 9.
Cet exemple illustre, que deux indicateurs différents sont
susceptibles de fournir des vues différentes.
Par ailleurs, l’analyse des citations est également utilisée
pour retracer la répartition géographique des flux des
connaissances dans des domaines spécifiques, comme
cela est illustré dans une étude récente des
biotechnologies et des technologies de l’information et
de la communication [XVI],[XVII].
Comme déjà indiqué ci-dessus, les indicateurs de citation
sont également utilisés pour évaluer la pertinence des
périodiques scientifiques. A cet effet, la base de données
Science Citation Index permet de calculer le facteur
d’impact des journaux scientifiques contenus dans la
base de données SCI. Le facteur d’impact est défini
comme étant la fréquence de citation des articles du
journal divisé par le nombre total de publications
publiées dans ce même journal. Le facteur d’impact est
donné par rapport à une année, qui est l’année pendant
laquelle les citations des articles publiés les deux années
Cahier du Statec n° 97
Une dernière forme d’analyse bibliométrique présentée
dans le présent article consiste à étudier la co-occurrence
de formes bibliographiques. Elle permet de mettre en
évidence et de quantifier les relations qui existent entre
différentes formes bibliographiques. On parle dans ce cas
d’indicateurs relationnels.
Les liens étudiés peuvent se rapporter à des formes
identiques, par exemple pour la mise en évidence de
réseaux d’auteurs (liens entre co-auteurs), de grappes
d’entreprises (liens entre co-déposants de brevets ou
liens entre affiliations) ou bien pour la mise en évidence
de liens entre technologies (étude des liens entre codes
de la classification des brevets).
213
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
Les liens peuvent aussi mettre en évidence des liens entre
formes différentes. C’est le cas par exemple, si on veut
déterminer les compétences techniques d’auteurs (étude
des liens entre auteurs et codes de la classification) ou
bien si on veut mettre en évidence les liens entre
inventeurs et les sociétés pour lesquelles ils ont travaillé
(étude des liens entre inventeur(s) et déposant(s) du
brevet). Le suivi des évolutions des relations entre
inventeurs et déposants en fonction du temps permet
d’observer, par exemple, des migrations d’experts entre
différentes institutions.
Les liens relationnels sont mis en évidence sur base de la
mesure des fréquences des paires de formes
bibliographiques qui co-apparaissent. Les listes de ces
fréquences représentées sous forme graphique donnent
lieu à des schémas qui sont aisément interprétables.
Dans le schéma 11 est représenté le réseau des experts
de l’étude sur l’assainissement écologique. Les experts,
qui sont apparus comme co-auteurs sur les publications
scientifiques sont reliés par des flèches. Le chiffre dans
les flèches représente la fréquence des paires (fréquence
des co-occurrence de formes), donc le nombre de fois que
les auteurs en question ont publiés ensemble. La
représentation fait apparaître un certain nombre de
clusters d’experts qui correspondent aux différentes
équipes de recherche travaillant dans le domaine étudié.
Schéma 11: Réseau représentant les principales équipes de recherche travaillant dans le domaine de
l’assainissement écologique
214
Cahier du Statec n° 97
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
Afin de montrer la diversité des paramètres qui peuvent
être mis en relation dans des graphes relationnels, le
schéma 12 montre un graphe qui met en relation les
différents auteurs et la date de publication. La
représentation met en évidence la répartition de l’activité
de publication des différents auteurs en fonction des
années.
Schéma 12: Le réseau des inventeurs du schéma 11, enrichi avec les informations sur la date de publication
De nombreux exemples de la littérature (dont certaines références sont reprises dans la partie bibliographie [XVIII],[XIX]),
montrent des applications diverses et variées de l'analyse relationnelle.
Cahier du Statec n° 97
215
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
3. Qualité des analyses bibliométriques
La valeur des résultats bibliométriques et la qualité des
interprétations dépendent de plusieurs facteurs
essentiels:
1.
La qualité du corpus bibliographique
2.
L’homogénéité des données
3.
La validité des indicateurs calculés
La qualité des corpus bibliographiques est lié d’une part à
la qualité intrinsèque des données (qualité des données
dans la base de données) et d’autre part à la méthode de
constitution du corpus (choix des sources, stratégie
d’interrogation des bases de données, choix des mots-clés
…) qui détermine l’exhaustivité thématique, ainsi que la
couverture géographique et temporelle du corpus.
Préalablement à tout traitement bibliométrique, les
données du corpus bibliographique nécessitent une
1
préparation adéquate. Les formes doivent être
homogénéisées, c’est-à-dire que les formes qui expriment
la même valeur (quantitative ou qualitative) doivent
apparaître de façon identique dans le corpus même s’il y
a différentes façons de les écrire. De plus, les erreurs de
saisie dans les bases de données doivent être corrigées.
Pour les besoins de certaines analyses, le corpus doit être
enrichi avec de nouvelles données qui sont requises pour
l’analyse. C’est le cas, par exemple, pour certaines
analyses brevets qui utilisent le "pays d’origine du
déposant", paramètre qui n’est généralement pas indexé
dans les bases de données brevets commerciales [VII].
Enfin les résultats des analyses bibliométriques doivent
être normalisés et validés par différents experts, afin
d’assurer que les données qui sont utilisées pour
comparer sont effectivement comparables[X].
Il est par exemple bien connu, que les fréquences de
citation de références scientifiques dans les brevets
varient beaucoup d’un domaine technologique à un
2
autre . Un indicateur basé sur les citations pour comparer
des technologies dans des domaines différents, doit
absolument tenir compte de ces variations et subir une
normalisation préalable.
Par ailleurs, il y a lieu de considérer la stratégie
d’innovation ou de propriété industrielle avant de réaliser
des comparaisons sur base d’indicateurs brevet. Dans ce
contexte il est, par exemple, bien connu que les Japonais
déposent un brevet par revendication tandis que tous les
autres pays mettent plusieurs revendications dans un seul
brevet. Sans normalisation préalable, cette situation
mène à des indicateurs biaisés.
La normalisation, la contextualisation et la validation des
indicateurs bibliométriques est donc une étape
extrêmement importante. Elle n’est pas facile à réaliser,
mais essentielle pour garantir une interprétation correcte.
C’est généralement l’étape de l’analyse qui demande le
plus de ressources et de temps.
H. DOU et al. ont soulevé l’importance de pouvoir disposer
d’une expertise multidisciplinaire, afin de donner du sens
à des analyses bibliométriques et de la valeur à leurs
interprétations [XX].
Toute la chaîne de travail en bibliométrie s’appuie sur des
outils informatiques. Un grand nombre d’outils spécialisés
sont aujourd’hui à disposition des bibliométriciens. Ils
sont spécifiques à chacune des étapes du processus [XXI]:
−
La recherche dans les bases de données et
constitution des corpus bibliographiques,
−
le reformatage des corpus bibliographiques,
−
les analyses bibliométriques.
__________
1
On parle de "nettoyage" et de reformatage
Exemple: [X]
1 - 2 en mécanique automobile
5 -10 en pharmacologie
>= 20 en génétique
2
216
Cahier du Statec n° 97
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
Conclusions
La bibliométrie est une source d’observation et de
meilleure compréhension des systèmes de la production
scientifique et des processus d’innovation technologique.
d’innovation, situation dont témoignent les nombreuses
publications sur le sujet en provenance de toutes les
régions du monde.
Les indicateurs bibliométriques fournissent un regard, qui
est complémentaire à tout autre regard qu’on peut avoir
sur les outputs des sciences et des techniques par
l’application d’autres méthodes.
Au Luxembourg, l’utilisation des indicateurs
bibliométriques n’a pas encore été développée. Une
première expérience de ce type est en cours dans le cadre
d’un projet mené en collaboration entre le STATEC, la
direction de la propriété intellectuelle du ministère de
1
l’économie, l’OEB et le CRP Henri Tudor . Un des objectifs
consiste à développer des indicateurs bibliométriques sur
base d’une analyse des brevets déposés au Luxembourg,
afin de combler un manque de données de ce type pour
le Luxembourg.
Les indicateurs bibliométriques sont aujourd’hui devenus
incontournables et largement utilisés à tous les niveaux
(entreprises, institutions, états) pour contribuer à
l’évaluation des activités de recherche scientifique et
technologique et pour aider à la définition des politiques
__________
1
Avec le soutien du ministère de la culture de l’enseignement supérieur et de la recherche
Cahier du Statec n° 97
217
9. Les indicateurs bibliométriques: Application à l'étude scientifique et technologique
Bibliographie
[I] K. FAUST, Early identification of technological advances on the basis of patent data, Scientometrics, 19 (5-6), (1990),
473-80
[II] H. ROSTAING, Veille technologique et bibliométrie: Concepts, outils, applications, Thèse de doctorat à l’Université d’AixMarseille III, (1993)
[III] G. K. ZIPF, Human behaviour and the principle of least effort, Ed. Addison Wesley (1949)
[IV] F. NARIN, K.S. HAMILTON, Bibliometric performance measures, Scientometrics, 36 (3), (1996), 293-310
[V] OCDE, La mesure des activités scientifiques et technologiques: Les données sur les brevets d’invention et leur utilisation
comme indicateurs de la science et de la technologie, Manuel Brevet (1994)
[VI] F. NARIN, Patents as indicators for the evaluation of industrial research output, Scientometrics, 34 (3), (1995), 489-96
[VII] D. GUELLEC, Using patent indicators to understand innovation and growth, Rapport de la conférence de l’OMPI sur
l’importance des statistiques pour l’analyse des tendances et les projections en matière de brevets, Genève, 17.09.2003
[VIII] R. SCHRAMM, E. BOYADJIEVA, R. TRIBIAHN, Patentstatistik – Nachweis und Ausgangspunkt dynamischer
wirtschaftlicher Entwicklung, Informatik, 37 (4), (1990), 157-160
[IX] F. NARIN, Patent bibliometrics, Scientometrics, 30 (1), (1994), 147-55
[X] F. NARIN, Why are relevant statistics for patent-related matters so difficult to analyze, Rapport de la conférence de
l’OMPI sur l’importance des statistiques pour l’analyse des tendances et les projections en matière de brevets, Genève,
17.09.2003
[XI] M. P. CARPENTER, F. NARIN, The adequacy of the Science Citation Index (SCI) as an indicator of international
scientific activity, J. of the American Soc. for Information Science, (1981), 430-9
[XII] P. R. MCALLISTER, F. NARIN, Characterization of the research papers of U.S. medical schools, J. of the American Soc.
for Information Science, 34 (2), (1983), 123-31
[XIII] R. PETERS, Understanding the patent strategies of companies, Rapport de la conférence de l’OMPI sur l’importance des
statistiques pour l’analyse des tendances et les projections en matière de brevets, Genève, 17.09.2003
[XIV] F. NARIN, The strategic applications of technology indicators based on patent citation analysis, Patent World, (1993)
[XV] F. NARIN, D. OLIVASTRO, Patent citation cycles, Library Trends, 41 (4), (1993) 700-9
[XVI] A. VERBEEK, K. DEBACKERE, M. LUWEL, Science cited in patents: A geographic “flow” analysis of bibliographic
citation patterns in patents, Scientometrics, 58 (2), (2003) 241-63
[XVII] M. ZITT, S. RAMANANA-RAHARY, E. BASSECOULARD, F. LAVILLE, Potential science-technology spillovers in
regions: An insight on geographic co-location of knowledge activities in the EU, Scientometrics, 57 (2), (2003), 295-320
[XVIII] H. DOU, J.M. DOU (Jr), Virtual research universes and research management, Technology Analysis and Strategic
Management, 7 (1), (1995) 109-22
[XIX] C. HUOT, L. QUONIAM, H. DOU, A new method for analysing downloaded data for strategic decision, Scientometrics,
25 (2), (1992) 279-94
[XX] H. DOU, H. ROSTAING, P. BALDIT, P. HASSANALY, L. QUONIAM, Bibliometric analysis of patent documents for R&D
management, Research Evaluation, 3 (1), (1993) 13-18
[XXI] A.J. TRIPPE, Patinformatics: Tasks to tools, World Patent Information, (25), (2003), 211-21
218
Cahier du Statec n° 97
10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX
10. Les déterminants du dépôt de marques: une
étude économétrique pour le BENELUX
Charles-Henri DI MARIA, Centre de Recherche Public - Henri Tudor, CRP-HT/CITI-ECOMI et Alexandra GUARDA-RAUCHS,
Ministère de l’Economie et du Commerce Extérieur, DGEE
Cahier du Statec n° 97
219
10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX
Les déterminants du dépôt de marques: une étude
1
économétrique pour le BENELUX
Table des matières
1. Introduction
221
2. La marque et de son rôle pour une entreprise
221
3. Les données et les résultats empiriques
223
3. Conclusion
226
Bibliographie
227
1
Les auteurs tiennent à remercier tout particulièrement M. Serge Allegrezza (STATEC, Luxembourg) pour son encouragement et son aide lors de la
rédaction de cette étude. Des remerciements spéciaux vont également à M. Pierrot Rasque (ULP, Strasbourg) pour une première exploitation statistique de
la base de données ainsi qu’à M. Julien Ciccone (CRP-HT, Luxembourg) qui a préparé la même base de données pour les régressions logistiques présentées
dans ce document. Finalement sans la mise à disposition des résultats de l’étude du Bureau Benelux des Marques (BBM), étude réalisée par l’ILRES, cette
analyse aurait été impossible.
220
Cahier du Statec n° 97
10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX
Les déterminants du dépôt de marques: une étude
économétrique pour le BENELUX
1. Introduction
Pourquoi parler de marques dans un cahier innovation ?
Bon nombre de dépôts de marques sont souvent le résultat
d’un processus d’innovation au sein de la firme déposante.
En effet, la marque, comme les autres formes de
protections issues de la propriété intellectuelle, permet
aux entreprises de s’approprier la rente qui découle de
l’innovation. Ainsi une analyse du dépôt de marque peut
renseigner sur le comportement innovateur des firmes.
Cette étude se propose donc d’étudier le dépôt de marques
des firmes au BENELUX, sachant que les trois pays, la
Belgique, les Pays-Bas et le Grand-Duché de Luxembourg
disposent d’un bureau de dépôt et donc d’une marque
commune Benelux.
Force est de constater que les études empiriques et
théoriques sur le dépôt de marques sont inhabituelles, en
particulier, en comparaison avec des études sur d’autres
modes de protections comme le brevet. Ceci avait déjà été
constaté dans d’autres articles, voir notamment
Allegrezza et Guarda-Rauchs, 1999, et plus récemment
Luini et Mangani, 2004.
Mis à part les contributions compilées par Kapferer et
Thoenig, 1989, rares sont les études conduites sur ce
thème sous l’éclairage des sciences-économiques. Ce sont
principalement les brevets qui ont retenu l’attention des
chercheurs (voir Griliches, 1990, pour un aperçu). Tout au
plus certaines études en sciences de gestion regardent, par
secteur et pour certaines entreprises, les choix qui
conduisent à la création d’une marque et la vente de celleci (p.ex. Smith et Parr, 1994). La littérature en économie
industrielle présente quelques analyses théoriques sur les
stratégies en matière de distinction des produits par les
marques (Sappington, Wernerfelt, 1985, Jarrell, Peltzman,
1985, Wernerfelt, 1988, Mitchell, 1989, Sullivan, 1990,
Sullivan, 1992, DeGraba, Sullivan, 1995, Choi, 1998,
Tadelis, 1999, Cabral, 2000, Pepall, Richards, 2002). De
même quelques études analysent les trajectoires de
croissance des firmes et leur stratégie en matière de
marques (Wilkins 1992). De manière générale, les sciences
économiques adoptent l’hypothèse que les législations sur
les marques ont été introduites dans le but de promouvoir
l’efficacité économique et des produits de bonne qualité.
Pire encore qu’en recherche théorique, les applications
économétriques en matière de dépôt de marques ne font
pas légion. Citons Bosworth et Rogers, 2001, et Feeny et
Rogers, 2003, qui analysent la valeur de marché et la
capacité d’innovation des firmes en fonction de leurs
comportements en matière de dépôts de marques ainsi
que les deux études déjà citées Allegrezza et GuardaRauchs, 1999 ainsi que Luini et Mangani, 2004.
Or, les bureaux des marques des différents pays ainsi que
le Bureau Benelux des Marques (BBM), l’Office européen
(OHMI) et l’Organisation Mondiale de la Propriété
Intellectuelle (OMPI) proposent de nombreuses
informations statistiques qui permettent, d’une part, de
connaître le volume des marques et, d’autres part, d’avoir
une vision des entreprises qui déposent des marques. Cet
article propose, pour la Belgique, les Pays-Bas et le
Luxembourg, une étude sur les facteurs qui peuvent
expliquer le dépôt d’une marque et de déterminer le profil
de ces entreprises qui adoptent ce comportement.
2. La marque et son rôle pour les entreprises
Il est souvent admis que les apports théoriques faits sur
l’analyse des brevets sont aussi pertinents pour les
marques. Il existe en effet certaines similitudes entre ces
deux modes de protection, le système des marques
comme celui des brevets confère un droit de propriété
exclusive (de 10 ans, renouvelable) d’utiliser certains
signes (logo, nom, etc.) et de fait interdit la copie. Un tel
droit trouve sa justification dans les dépenses (élevées)
associées au développement des produits, à la
différentiation et à la publicité. Mais c’est aussi un
moyen pour l’entreprise de lever des barrières à l’entré
sur son marché. Ainsi, selon Bain, 1956, la marque est
Cahier du Statec n° 97
l’élément central de la différentiation de produit et une
source d’avantages compétitifs.
La diversification permet à la firme de se créer une niche.
Mais pour cela elle doit être accompagnée de campagnes
de publicités pour éveiller l’attention des consommateurs,
puis de les conserver et parfois de justifier dans l’esprit
du public un prix plus élevé que ceux de produits proches
fabriqués par des concurrents. Dès lors, il ressort que le
dépôt de marques est souvent au centre d’une stratégie
intégrée de la politique commerciale de la firme
221
10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX
multipliant de fait les coûts. Ceci pouvant expliquer
pourquoi toutes les firmes ne déposent pas de marques.
S’il n’existe pas à proprement parler un cadre théorique
de la marque, certains ponts peuvent être construit vers
les analyses de la gestion stratégique. Selon Porter,1991,
dans le choix des options stratégiques que sont la
diversification ou la réduction des coûts, la marque
occupe une place centrale pour expliquer la structure
d’un secteur économique et la place qu’occupe une
entreprise en son sein. Dans l’analyse de l’entreprise sous
Le cadre institutionnel
Une marque est un signe, ou une combinaison de signes,
qui permet de distinguer les biens ou les services d’un
producteur par rapport à ceux de ses concurrents. Ces
signes peuvent être un ou plusieurs mots, lettres, chiffres,
images, emblèmes, couleurs, en plusieurs dimensions ou
encore un mélange de tous ces types de signes. Si une
marque est déposée, aucune personne ou entreprise en
dehors du propriétaire de la marque ne peut l’utiliser
pour des biens ou des services très proches de ceux
couverts par la marque. De plus, une utilisation sans
autorisation de cette marque, utilisation qui pourrait
introduire de la confusion dans l’esprit du public est
interdite.
Tant que la protection de la marque est renouvelée tous
les 10 ans (et qu’elle est utilisée) elle reste à jamais
propriété du déposant. Le bureau BENELUX des marques
(BBM) est l’organisme officiel responsable de
De manière simpliste, en ce qui concerne les auteurs en
sciences de gestion et en marketing Kay, 1993, et Aaaker,
1994, la marque a essentiellement quatre rôles qui se
rapportent au comportement de choix du consommateur:
un indicateur de la qualité perçue du produit (pour s’en
convaincre l’exemple des sodas à base de cola en est un
bon exemple), un message de continuité (une eau
minérale gazeuse d’une marque achetée à un instant
donné sera la même demain, après demain et ainsi de
suite), un signal (par exemple porter un habit dont la
marque est signe de luxe), enfin cela peut aussi indiquer
une recette (c’est souvent le cas pour les céréales où la
marque se confond avec la composition du produit). Ces
quatre caractéristiques ne sont d’ailleurs ni exclusives ni
redondantes, il serait possible de citer le cas d’un soda
qui cumule ces quatre aspects.
Il ressort de ce bref aperçu des marques et de leurs rôles
pour la vie de l’entreprise qu’une marque a une valeur à
partir du moment où elle implique des ventes supérieures
222
une optique ressource, Grant, 1991, la marque (déposée
ou non) est un élément d’un mécanisme d’isolation qui
est une extension de la notion de barrière à l’entrée en y
incluant des aspects cognitifs tels que l’impossibilité de
certains acteurs économiques de comprendre exactement
les causes de performances différentes entre les firmes.
La marque est aussi considérée par cet auteur comme le
reflet des ressources intangibles et des compétences de
l’entreprise.
.
l’enregistrement des marques pour la Belgique, les PaysBas et le Luxembourg. Il s’agit d’un organisme public qui
administre le registre des marques et va fournir toutes les
informations légales dans ce domaine ainsi que des
facilités pour la recherche de la présence ou non de
marques équivalentes.
Pour qu’un dépôt soit recevable, un certain nombre de
critères doivent être remplis. Le déposant doit pouvoir
identifier clairement la marque, le propriétaire, les
produits ou services concernés, si la marque est la
propriété d’un individu ou d’un ensemble de personnes
(dans ce cas en précisant les règles de gestion communes
adoptée), enfin le dépôt n’est effectif que quand les
charges financières ont été payées. Tant que la marque
n’a pas été déposée elle ne bénéficie d’aucune protection.
Le dépôt n’est pas obligatoire. De plus, le BBM n’est pas
en charge de la surveillance des utilisations frauduleuses
d’une marque déposée, c’est la responsabilité du
propriétaire de la marque.
(en volume et/ou en valeur) que celles de produits
concurrents. Mais pour ce faire, l’entreprise doit adopter
une politique de diversification, conduire des campagnes
de publicité, mais aussi enregistrer sa ou ses marques et
être capable de faire valoir ses droits en cas de copies.
Alors, en ce qui concerne les déterminants au dépôt de
marque, il est supposé que les petites entreprises en
particulier celles dont le marché est peu étendu
géographiquement auront toutes choses égales par
ailleurs moins tendance à déposer une marque
principalement pour des raisons de coût. De plus, les
entreprises qui conduisent des activités de recherche et
développement, font de la publicité et encourent le
risque d’avoir leurs produits copiés par leurs concurrents
auront souvent tendance à déposer une marque. Ce sont
ces assertions qui vont être analysées dans la suite de ce
document pour un échantillon d’entreprises du BENELUX
et qui ont été empiriquement mis en évidence dans
Allegrezza et Guarda-Rauchs ,1999
Cahier du Statec n° 97
10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX
3. Les données et les résultats empiriques
Ce document utilise des données issues d’une enquête
téléphonique assistée par ordinateur conduite en 2001
pour le BBM par un institut d’enquêtes de marché
(ILRES). Au total, 1481 entreprises ont fourni des
informations: 500 en Belgique, 500 au Luxembourg, et
481 aux Pays-Bas. Les informations contenues dans cette
base se rattachent particulièrement au comportement
d’enregistrement des marques par les entreprises, ou
autrement-dit si une entreprise dépose ou non une
marque.
Mais la base de données contient aussi des informations
sur les entreprises elles-mêmes: la taille en termes
d’employés, le secteur d’activité, si elle est exportatrice
ou non, si elle conduit des activités de R&D, si elle
consacre une partie de son chiffre d’affaire pour conduire
des campagnes de publicité. Mais aussi si elle surveille sa
concurrence, si elle connaît le BBM, comment elle juge
l’intérêt de déposer une marque et finalement si elle
dispose d’un site Internet, une variable nouvelle
puisqu’elle n’avait pas encore été mesurée par l’enquête
précédente datant de 1996 et analysée dans l’article
précité Allegrezza et Guarda-Rauchs, 1999.
Le tableau 1 présente en détail les variables utilisées dans
cette étude ainsi que leur fréquence d’observation dans
l’échantillon retenu pour l’enquête BBM.
Tableau 1. Les variables
Variable
Valeur
Signification
Mark
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
2
0
1
2
3
4
0
1
2
3
4
0
1
2
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
Pas de marques déposées
Au moins une marque déposée
Moins de 50 employés
Plus de 50 employés
Moins de 20% des ventes à l’export
Plus de 20% des ventes à l’export
Moins de 1% du CA consacré à la publicité
Plus de 1% du CA consacré à la publicité
Aucune activité de R&D
R&D occasionnellement
R&D en permanence
Le risque d’imitation est négligeable
Size
Exports
Pub
R&D
Imi
Protect
Study
BTO
Sector
Lux
Bel
Deposit
Internet
Le risque d’imitation est très grand
Protéger ses marques n’est pas important
N’est pas très important
Est relativement important
Est important
Est très important
N’observe jamais la concurrence
Observe parfois la concurrence
Observe systématique la concurrence
Ne connaît pas le BBM
Connaît le BBM
Industries
Services (code Nace G et au-delà)
Entreprise basée au Luxembourg
Entreprise basée en Belgique
L’entreprise n’a pas déposé de marque durant les derniers 5 ans
Il y a eu au moins 1 dépôt de marque durant les derniers 5 ans
La firme n’a pas de site Internet
La firme a un site Internet
Concernant les caractéristiques des entreprises
interrogées on peut noter que 27% exportent leurs
produits et services (surtout en Belgique 31% et au
Luxembourg 27% contre 22% seulement pour les PaysBas). De ces firmes exportatrices la plupart exportent
dans la Zone Benelux (71%) et dans l’Union Européenne
Cahier du Statec n° 97
Nb. Obs.
1 250
231
1 403
78
1 301
180
1 014
467
222
222
1 037
623
193
287
136
242
543
130
192
159
457
554
561
366
1 050
432
457
1 024
981
500
981
500
89
142
874
607
(79%) alors que seulement 34% font des exportations
hors de l’UE, le Luxembourg étant le pays avec les
exportations hors UE les plus faibles 25% contre 34%
pour la Belgique et 43% pour les Pays-Bas.
223
10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX
Les entreprises utilisent la vitrine virtuelle que constitue
Internet, en effet 41% possèdent leur propre site Internet
(en 2001 déjà). A noter également que 64 % des
entreprises font de la publicité et/ou du marketing, les
entreprise néerlandaises (72%) et luxembourgeoises
(69%) utilisant plus cet instrument que les entreprises
belges (51%).
Malgré une exposition au risque de copie de par leurs
caractéristiques d’ouverture (exportations, présence
Internet et publicité) les entreprises voient peu le risque
d’être copiées (56% estiment que ce risque est
négligeable) et ne regardent pas trop ce que font leurs
concurrents (seulement 25% des entreprises observent
régulièrement leurs concurrents).
Or, 31% des entreprises ont déjà constaté des imitations
de leurs produits et/ou procédés, ce pourcentage monte
même à plus de 50% parmi les entreprises qui observent
régulièrement leurs concurrents.
Finalement, concernant la création et l’utilisation des
moyens de protection de la propriété intellectuelle on
observe que 71% des entreprises font des créations ou
des inventions mais 64% de celles-ci n’utilisent aucune
protection.
Pour aller de l’avant des simples statistiques descriptives
et en l’absence d’un cadre théorique permettant de
dériver directement un cadre empirique, la démarche
adoptée par Allegrezza et Guarda-Rauchs (1999) est
adoptée. Il s’agit de deux modèles Probit dont les
variables expliquées sont le fait d’avoir déposé au moins
une marque au BBM (Mark) et, ensuite, parmi les
entreprises qui ont déposé une marque celles qui l’ont
fait durant les cinq dernières années (Deposit). Ces
estimations économétriques permettent ainsi de dégager
un « profil » de l’entreprise qui dépose des marques.
Les résultats des estimations économétriques sont
présentés dans les tableaux 2 et 3.
Tableau 2. Dépôt de Marque
Variable
Constante
Size
Exports
Pub
R&D
Imi
Protect
Study
BTO
Bel
Lux
Internet
Service
Variable expliquée
Mark
Coefficient
Ecart type
t-student
Prob
-2.061
0.553
0.426
-0.169
0.217
0.07
0.067
0.123
0.488
-0.219
-0.095
0.552
0.16
0.156
0.163
0.122
0.096
0.057
0.027
0.021
0.059
0.091
0.114
0.108
0.091
0.099
-13.175
3.376
3.474
-1.755
3.787
2.547
3.114
2.098
5.344
-1.914
-0.878
6.042
1.619
0**
0.001**
0.001**
0.079
0**
0.011**
0.002**
0.036**
0**
0.056
0.379
0**
0.105
** significatif à 5%
R2=0.18
N=1481
Source : Ministère de l’Economie et du Commerce Extérieur, CRPHT/CITI-ECOMI
Les résultats des régressions Probit mettent en évidence
qu’en ce qui concerne le dépôt de marques, il existe une
relation positive entre le dépôt et la taille de l’entreprise,
l’intensité avec laquelle elle observe ses concurrents, ses
efforts en R&D, l’estimation qu’elle a que ses concurrents
puissent imiter ses produits, le degré de confiance qu’elle
a dans la protection des marques, le fait de connaître le
BBM, le fait d’être exportatrice et d’avoir un site Internet.
Aucune relation significativement de zéro ne semble
exister entre le fait d’être propriétaire d’une marque et le
volume de chiffre d’affaires consacré à la publicité ainsi
que le fait d’être oui ou non du secteur des services.
CCes résultats confirment les assertions qui découlent
des différents apports théoriques mentionnés
précédemment.
224
Cependant, il convient de noter que par rapport à l’étude
antérieure Allegrezza et Guarda-Rauchs, 1999, précitée
on remarque que le fait d’avoir un site Internet, variable
absente de l’échantillon 1996, ressort comme ayant un
impact positif sur la probabilité d’être propriétaire d’une
marque.
De cette même comparaison il ressort qu’alors qu’en
1996 le fait d’être une entreprise belge (comparé aux
entreprises néerlandaises) avait encore un impact négatif
significatif sur le dépôt de marques ceci ne peut plus être
mis en évidence en 2001, la distribution converge à
travers les trois pays, le comportement des entreprises
luxembourgeoises en matière de dépôt de marques
n’ayant jamais été significativement différent de celui de
leurs concurrents néerlandais.
Cahier du Statec n° 97
10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX
Ces observations pourraient indiquer que les entreprises
belges, à l’instar des entreprises luxembourgeoises et
néerlandaises, entreprises qui de surcroît se sont mises à
l’heure de la société de l’information et qui ressentent
une pression concurrentielle accrue par la globalisation
des marchés ont plus pris connaissance de l’importance
de la protection de leurs actifs immatériels et utilisent
plus volontiers les moyens de propriété intellectuelle mis
à leur disposition pour protéger leurs innovations, ceci
pourrait également être une conséquence de la
1
progression du marché unique européen .
Concernant la régression sur le fait qu’une entreprise ait
déposé une marque plus récemment (marque déposée
durant les cinq années précédentes) n’est pas aussi
instructive. En effet, peu de variables apparaissent
comme significatives. En prenant un seuil de
significativité 5 %, il ressort que seul le fait d’être une
entreprise belge et de conduire des activités de R&D a un
effet positif sur la probabilité d’être titulaire d’une
marque déposée récemment.
Ce résultat peu concluant quant aux dépôts récents vient
notamment du fait que cet échantillon est évidemment
très réduit par rapport à l’échantillon initial ce qui
augmente fortement l’incertitude de l’estimation et
donne des t de Student plus faibles.
Néanmoins, d’après les résultats, il semblerait que la
prise de connaissance des entreprises belges de
l’importance de la protection des innovations par le dépôt
de marques soit décalée dans le temps, cet effet de
rattrapage se traduirait ainsi dans la relation positive
existante entre le fait d’être un titulaire d’une marque
récente et celui d’être une entreprise belge.
Finalement, le fait que la relation positive entre activité
de R&D et dépôt récent ressorte très clairement de cette
estimation vient appuyer la remarque faite au début, à
savoir que le dépôt de marques n’est qu’une manière
parmi d’autres permettant aux firmes de s’approprier les
rentes découlant de leurs innovations.
Tableau 2. Dépôt récent de Marque
Variable
Variable expliquée
Deposit
Coefficient.
Ecart type
t. student
Prob
Constante
-0,342
0,352
-0,972
0,331
Size
-0,018
0,259
-0,071
0,943
0,438
0,226
1,935
0,053*
Pub
-0,012
0,201
-0,063
0,949
RD
Imi
0,308
0,118
2,605
0,009**
0,013
0,057
0,229
0,818
Protect
0,017
0,044
0,397
0,691
Study
0,216
Exports
-0,156
0,126
-1,236
BTO
0,241
0,187
1,29
0,197
Bel
0,588
0,233
2,517
0,011**
Lux
0,176
0,219
0,802
0,422
Internet
0,114
0,212
0,542
0,588
Service
0,21
0,203
0,103
0,917
** significatif à 5%
R2 = 0,11
N = 231
Source : Ministère de l’Economie, CRPHT/CITI-ECOMI
_________
1
Cependant, on peut remarquer qu’aucune des entreprises enquêtées n’a cité l’office européen de marques l’OHMI comme point de contact pour le dépôt
d’une marque et a fortiori l’organisation mondiale pour la propriété intellectuelle l’OMPI.
Or, vu la croissance des formalités requises pour le dépôt il se pourrait que ces entreprises passent nécessairement par un conseil en propriété intellectuelle,
voire un avocat spécialisé, ce qui a été nomme par 5% des entreprises titulaires d’une marque déposée.
Cahier du Statec n° 97
225
10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX
3. Conclusion
La marque est un élément important pour le
développement d’une entreprise. Comme d’autres formes
de protections issues de la propriété intellectuelle, elle
permet à la firme de bénéficier d’une rente justifiée le
plus souvent par un investissement en R&D initial et de
développer ses parts de marché à travers la
diversification des produits.
En étudiant brièvement, dans des champs disciplinaires
variés, différents apports théoriques en relation avec la
marque, il ressort notamment que le dépôt de marques
correspond à un comportement justifié par un
positionnement de l’entreprise vis-à-vis de ses
concurrents.
En effet, sur base de régressions de type Probit, des
relations positives entre le dépôt et la taille de
l’entreprise, l’intensité avec laquelle elle observe ses
concurrents, ses efforts en R&D, l’estimation qu’elle du
risque d’imitation de ses produits par ses concurrents, le
degré de confiance qu’elle a dans la protection des
marques, le fait d’être exportatrice et le fait d’avoir un
site Internet ont pu être identifiées.
Citons notamment le fait que les résultats des régressions
semblent indiquer que l’importance de la marque comme
forme de protection industrielle va croissante avec la
Société de l’Information, l’intégration du marché unique
et la pression concurrentielle accrue due à la
globalisation des échanges économiques.
L’étude empirique conduite dans ce document confirme
les résultats obtenus lors d’analyses précédentes et est
conforme aux résultats théoriques rappelés
précédemment.
226
Cahier du Statec n° 97
10. Les déterminants du dépôt de marques: une étude économétrique pour le BENELUX
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EUROSTAT – Les brevets dans l’UE: perspectives internationales, nationales et régionales, in: Statistiques en bref, Thème 9:
Science et technologie, n° 4 / 2001, pp. 1-7
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-01-004-__-IFR&mode=download )
EUROSTAT – Les brevets dans l’UE: vers une importance croissante des brevets de haute technologie de 1990 à 2000, Thème
9: Science et technologie, n° 1 / 2002, pp. 1-7
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-02-001-__-NFR&mode=download )
EUROSTAT – Les demandes de brevets déposées auprès de l’OEB toujours en hausse. 1990 à 2001, Thème 9: Science et
technologie, n° 4/ 2003, pp. 1-7
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-004-__-NFR&mode=download )
EUROSTAT – Les demandes de brevets déposées auprès de l’OEB dans le secteur des TIC ont augmenté entre 1991 à 2001,
Thème 9: Science et technologie, n° 6/ 2003, pp. 1-7
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-006-__-NFR&mode=download )
EUROSTAT – L’emploi national et régional dans les secteurs de haute technologie et à forte intensité de connaissance au
sein de l’UE – 1995-2000, in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie), n° 3/2002, pp. 1-6
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-02-003-__-NFR&mode=download)
Cahier du Statec n° 97
231
11. Mutations structurelles, diversification, innovation
EUROSTAT – L’emploi dans les secteurs de haute technologie et à forte intensité de connaissance a continué de croître dans
l’UE en 2001, in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie), n° 4/2002, pp. 1-6
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-02-004-__-NFR&mode=download )
EUROSTAT – Les secteurs à haute technologie et à haut niveau de savoir sont créateurs d’emploi en Europe (par Guido
Strack), in: Statistiques en bref, Thème 9: Science et technologie, n° 10/ 2003, pp. 1-7
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-010-__-NFR&mode=download )
EUROSTAT – Le commerce de produits de haute technologie, l’emploi et la valeur ajoutée dans les secteurs de haute
technologie et dans les services à forte intensité de connaissance, in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie),
n° 2/2004, pp. 1-6
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-04-002-__-NFR&mode=download)
EUROSTAT – Dépenses et personnel de R&D en Europe: 1999-2001, in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et
technologie), n° 3/2003, pp. 1-6
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-003-__-NFR&mode=download)
EUROSTAT – Vers un société européenne de la connaissance: les contributions des hommes et des femmes (par Guido
Strack), in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie), n° 5/2003, pp. 1-6
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-005-__-NFR&mode=download )
EUROSTAT – Les crédits budgétaires publics alloués à la R&D. Ration CBPRD/PIB relativement stable pour l’UE, mais en
augmentation pour les Etats-Unis et le Japon (par Simona Frank), in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie),
n° 7/2003
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-007-__-NFR&mode=download)
EUROSTAT – Dépenses et personnel de R&D dans l’UE: Les dépenses de R&D dans l’UE augmentent en 2002 mais l’écart
avec les Etats-Unis et le Japon subsiste (par Simona Frank), in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie), n°
8/2003
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-008-__-NFR&mode=download )
EUROSTAT – Rattraper l’UE? Comparaison des ressources humaines hautement qualifiées dans l’UE et les pays adhérents
(par Guido Strack), in: Statistiques en bref, (Thème 9: Science et technologie), n° 9/2003
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-NS-03-009-__-NFR&mode=download )
EUROSTAT - Statistiques sur l’innovation en Europe. Données 1996-1997, Edition 2000, Thème 9: Science et technologie,
Série: Panorama de l’Union européenne, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes,
2001
Les publications d’EUROSTAT citées donnent un aperçu succinct mais intéressant sur la question de l’innovation dans les
entreprises au Luxembourg dans la comparaison européenne sur base d’enquêtes communautaires(« CIS ») réalisées dans le
domaine de l’innovation (la première datant de 1993, la deuxième en 1997 à laquelle participe pour la première fois le
Luxembourg, et la troisième en 2001). En ce qui concerne les questions métodologiques, voir:
- EUROSTAT – Innovation statistics, more than R&D indicators. 21st CEIES seminar, Athens, 10 and 11, Theme 1: General
statistics, Collection: Eurostat News, April 2003
http://forum.europa.eu.int/Public/irc/dsis/ceies/library?l=/seminars_21_to_30/innovation_statistics&vm=detailed&sb=Title .
Voir également le texte méthodologique fondateur des statistiques de l’innovation (concepts, définitions …):
- OCDE – Manuel d’Oslo. La mesure des activités scientifiques et technologiques. Principes directeurs proposés pour le
recueil et l’interprétation des données sur l’innovation technologique, (en commun avec EUROSTAT), 1995
(http://www.oecd.org/dataoecd/35/56/2367523.pdf) ,
ainsi que le texte méthodologique de base concernant la R&D:
- OCDE – Manuel de Frascati. La mesure des activités scientifiques et technologiques. Méthode type proposée pour les
232
Cahier du Statec n° 97
11. Mutations structurelles, diversification, innovation
enquêtes sur la recherche et le développement expérimental , 2003
(http://www1.oecd.org/publications/e-book/9202082E.PDF )
En ce qui concerne les questions méthodologiques concernant les statistiques de R&D, voir également:
ème
- EUROSTAT - Statistiques de Recherche et Développement, Compte rendu du 3 séminaire du CEIES, Aarhus, Danemark, 3-4
décembre 1997 (http://forum.europa.eu.int/irc/DownLoad/kfeuAJJ_mZGIXfTqHxof8CsOy-fsJ-pI/fjRZFrTV8fomGgp6HtFZhhppOGGkeZT/yMxF3E/procd_fr.doc)
EUROSTAT - Statistiques de la science et de la technologie en Europe. Données 1985-1999, Edition 2000, Thème 9: Science
et technologie, Série: Panorama de l’Union européenne, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés
européennes, 2001
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-32-00-904-__-IFR&mode=download )
EUROSTAT - Recherche et développement: statistiques annuelles. Données 1990-2000, Edition 2001, Thème 9: Science et
technologie, Série: Tableaux détaillés, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2001
EUROSTAT - Statistics on science and technology. Data 1980-2001, Edition 2002, Thème 9: Science et technologie, Série:
Detailed tables, (CD-Rom), Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2002
EUROSTAT - Statistics on science and technology. Data 1980-2002, Edition 2003, Thème 9: Science et technologie, Série:
Detailed tables, (CD-Rom), Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2003
EUROSTAT – Statistiques de la science te de la technologie. Données 1991-2001, Edition 2003, Thème 9: Science et
technologie, Série: Detailed tables, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2003
(en français: http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-CT-02001-__-N-FR&mode=download )
EUROSTAT - Statistics on science and technology in Europe - Data 1991-2002, Edition 2003, Thème 9: Science et
technologie, Série: Panorama of the European Union,Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés
européennes, 2004
ère
(1 partie: http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-57-03104-__-N-FR&mode=download
ème
2 partie: http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-57-03104-___-N-FR&mode=download )
EUROSTAT – Science and technology in Europe. Statistical pocketbook. Data 1990-2000, 2002 Edition, Thème 9: Science et
technologie, Série: Pocketbooks, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2002
EUROSTAT – Science and technology in Europe. Statistical pocketbook. Data 1991-2001, 2003 Edition, Thème 9: Science et
technologie, Série: Pocketbooks, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2003
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-43-03-500-__-NFR&mode=download )
EUROSTAT - SMEs in Europe. Competitiveness, innovation and the knowledge driven society, 2002 Edition, Data 19962001, Theme 4: Industry, trade and services, Série: Detailed Tables, Luxembourg, Office des publications officielles des
Communautés européennes, 2002
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/FR?catalogue=Eurostat&product=KS-CJ-02-001-__-NFR&mode=download )
EUROSTAT - E-Commerce and the Internet in European businesses. Data 2001-2002, 2003 Edition, Theme 4: Industry, trade
and services, Série: Detailed Tables, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2003
(http://europa.eu.int/comm/eurostat/Public/datashop/print-product/EN?catalogue=Eurostat&product=KS-54-03-889-__-NEN&mode=download )
Cahier du Statec n° 97
233
11. Mutations structurelles, diversification, innovation
Union européenne, OCDE et innovation
1. Union européenne
Les statistiques concernant la R&D au Luxembourg font encore actuellement pratiquement entièrement défaut (notamment
en ce qui concerne les dépenses dans ce domaine). Dans les deux publications précitées on ne trouvera en conséquence que
peu d’informations sur le sujet concernant le Luxembourg, si ce n’est quelques données de base sur l’innovation (brevets) et les
ressources humaines.
Evidemment les publications d’EUROSTAT s’inscrivent dans le cadre plus large de la politique communautaire en matière
d’innovation et de R&D. A partir du milieu des années 1990 les instances communautaires ont pris conscience de l’influence de
la R&D sur les performances économiques. C’est dans ce contexte que doit être situé le « Livre vert » sur l’innovation de
décembre 1995 et le premier plan d’action pour l’innovation publié en novembre 1996 par la Commission européenne. Cette
politique fut relancée au sommet de Lisbonne de mars 2000. Ce sommet avait été précédé par l’adoption par la Commission
d’une communication intitulée « Vers un espace européen de la recherche » (janvier 2000) et suivi en septembre 2000 par la
communication de la commission intitulée « L’innovation dans une économie fondée sur la connaissance »
Ces textes et des informations supplémentaires sur la politique communautaire en matière d’innovation peuvent être trouvés
à partir des pages Internet suivantes:
- Innovation policy (sur le site CORDIS de la Commission):
http://www.cordis.lu/innovation-smes/src/policy.htm
Le « Livre vert » de 1995 et le plan d’action pour l’innovation de 1996 sont disponibles à partir de la page
http://www.cordis.lu/innovation/src/policy.htm
La communication de septembre 2000 peut être téléchargée à partir de la page http://www.cordis.lu/innovationpolicy/communications/home.html . En mars 2003, la Commission a publié une nouvelle communication:
- COMMISSION EUROPEENNE – Politique de l’innovation: mise à jour de l’approche de l’Union dans le contexte de la stratégie
de Lisbonne (COM(2003)112 final, 11 mars 2003
(ftp://ftp.cordis.lu/pub/innovation-policy/communications/communication_2003_fr.pdf )
- Des statistiques disponibles en matière d’innovation (encore incomplètes) concernant le Luxembourg dans la comparaison
européenne sont accesibles à partir de la page « The European Trend Chart on Innovation »: http://trendchart.cordis.lu/ ,
notamment les publications suivantes de 2001 et 2002:
-
COMMISSION EUROPEENNE - European Innovation Scoreboard 2001, Commission Staff Working Paper, (SEC
(2001)1414), 14 septembre 2001
(http://trendchart.cordis.lu/Reports/Documents/SEC_2001_1414_EN.pdf )
Les « Luxembourg Trend Chart Country Reports » de juin 2001 et septembre 2001 sont également accessibles:
(http://trendchart.cordis.lu/Reports/Documents/Luxembourg_CR_June2001.pdf;
http://trendchart.cordis.lu/Reports/Documents/Luxembourg_CR_September_2001.pdf )
-
COMMISSION EUROPEENNE - European Innovation Scoreboard 2002, Commission Staff Working Paper, (SEC
(2002)1349), December 2002
http://trendchart.cordis.lu/Scoreboard2002/index.html , resp.
http://trendchart.cordis.lu/Scoreboard2002/html/download_area/download_area.html
Voir également le « Trendchart country report » de mai 2002:
http://trendchart.cordis.lu/Reports/Documents/Luxembourg_CR_May_2002.pdf et le draft d’octobre 2002:
http://trendchart.cordis.lu/Reports/Documents/Luxembourg_CR_October_2002.pdf
-
COMMISSION EUROPEENNE - European Innovation Scoreboard 2003, Commission Staff Working Paper, (SEC
(2003)1255), November 2003
http://trendchart.cordis.lu/scoreboard2003/index.html , voir notamment sous”indicators”:
http://trendchart.cordis.lu/scoreboard2003/html/indicators/indicators.html )
Voir également les pages consacrées au Luxembourg:
2002:
http://trendchart.cordis.lu/Scoreboard2002/html/eu_member_states/country_performances/country_pages/luxembourg
page.html;
2003: http://trendchart.cordis.lu/scoreboard2003/html/countries/luxembourg.html
234
Cahier du Statec n° 97
11. Mutations structurelles, diversification, innovation
Voir également les deux documents suivants tenant compte du Luxembourg:
-
COMMISSION EUROPEENNE - Trend Report: Lifelong Learning – an overview of national measures in the EU Member
States and Candidate Countries, May 2002
(http://trendchart.cordis.lu/Reports/Documents/Lifelong_Learning_March_2002.pdf)
-
COMMISSION EUROPEENNE - Trend Report: Progress towards the objectives set out in the EC Communication on
Innovation in a Knowledge-Driven Economy, May 2002
(http://trendchart.cordis.lu/Reports/Documents/Progress_in_Knowledge_Driven_Economy_March_2002.pdf)
De nombreux autres documents concernant la politique de l’innovation en Europe sont disponibles à partir de
http://trendchart.cordis.lu/Reports/ .
A consulter encore l’ « Innobarometer » dans lequel sont publiés les réultats d’une enquête auprès des chefs d’entreprises
concernant leurs expériences en matière d’innovation. L’enquête a également été effectuée au Luxembourg et a été publiée
dans la série « Flash Eurobaromètre », n° 100 (juin 2001) et n° 129 (septembre 2002) Les rapports sont t téléchargeables à
partir de
http://www.cordis.lu/innovation-smes/src/innobarometer.htm ,
- pour 2001: http://europa.eu.int/comm/public_opinion/flash/fl100_fr.pdf, resp. http://www.cordis.lu/innovationsmes/src/innobarometer2001.htm
- pour 2002: http://europa.eu.int/comm/public_opinion/flash/fl129_fr.pdf , resp. http://www.cordis.lu/innovationsmes/src/innobarometer2002.htm .
Voir également la page Internet de la DG « Entreprises » de la Commission consacrée à
l’innovation:http://europa.eu.int/comm/enterprise/innovation/index.htm .
En ce qui concerne la question des brevets et des marques, voir
- le site de l’Office européen des brevets
http://www.european-patent-office.org/index.fr.php
(notamment les rapports annuels)
- le site du Bureau Benelux des marques
http://www.bmb-bbm.org/fr/pages/index.htm
En ce qui concerne l’attitude des Européens (Luxembourgeois inclus) par rapport aux questions de l’innovation et de la
recherche, voir également les résultats d’une enquête parus dans "Eurobaromètre"
- COMMISSION EUROPEENNE - Les Européens, la science et la technologie, Eurobaromètre (spécial), n° 55.2, Décembre 2001
(http://europa.eu.int/comm/public_opinion/archives/eb/ebs_154_fr.pdf ).
Enfin on peut consulter la page Internet de la Commission européenne
- Science et société en Europe
http://europa.eu.int/comm/research/science-society/index_fr.html et notamment les documents sous:
http://europa.eu.int/comm/research/science-society/documents_fr.html
- COMMISSION EUROPEENNE – She Figures 2003. Women and Science, Statistics and Indicators, Luxembourg, Office des
publications officielles des communautés européennes, 2003 (http://europa.eu.int/comm/research/sciencesociety/pdf/she_figures_2003.pdf; voir également les autres publications concernant les femmes dans le domaine scientifique:
http://europa.eu.int/comm/research/science-society/documents_en.html#pub)
2. OCDE
La problématique de l’innovation et de la R&D fait également partie des préoccupations de l’OCDE. A ce titre, on peut
consulter le site de la direction « Science, technologie et industrie » de l’OCDE
(http://www.oecd.org/department/0,2688,en_2649_33703_1_1_1_1_1,00.html , puis voir sous « Publications and
documents »: http://www.oecd.org/findDocument/0,2350,en_2649_33703_1_1_1_1_1,00.html ). Etant donné que les
statistiques luxembourgeoises en la matière sont encore incomplètes il ne faut s’attendre à des informations spécifiques sur le
Luxembourg. Néanmoins on y trouve des données sur la problématique générale dans les pays de l’OCDE. Les « publicationsclés » sont répertoriées à la page:
http://www.oecd.org/document/38/0,2340,en_2649_33703_3235110_1_1_1_1,00.html
Cahier du Statec n° 97
235
11. Mutations structurelles, diversification, innovation
Voir plus spécifiquement les publications suivantes:
- Le « Science, Technology and Industry Outlook » (l’édition 2001 était librement accessible au moment de la rédaction:
http://www1.oecd.org/publications/e-book/9201131E.PDF )
Quelques statistiques dans ce domaine sont accessibles à partir de la page:
http://www.oecd.org/statisticsdata/0,2643,en_2649_33703_1_119656_1_1_1,00.html
- Le « OECD Science, Technology and Industry Scoreboard 2001 - Towards a knowledge-based economy » qui contient
quelques indications (néanmoins très incomplètes) sur le Luxembourg était téléchargeable au moment de la
rédaction:http://www1.oecd.org/publications/e-book/92-2001-04-1-2987/ .
Référence bibliographique de l’édition 2003:
http://www.oecd.org/document/21/0,2340,en_2649_33703_16683413_119656_1_1_1,00.html; resp.
http://www1.oecd.org/publications/e-book/92-2003-04-1-7294/
– la « STI Review »: On peut consulter les sommaires (avec les introductions qui sont généralement téléchargeables) à partir
de: http://www.oecd.org/document/41/0,2340,en_2649_34409_2039081_119699_1_1_1,00.html . La revue – dont la
publication a été suspendue - est disponible au STATEC.
Néanmoins de nombreux documents de travail sur la question de l’innovation (qui sont souvent à la base des publications
officielles) sont directement accessibles à partir des pages:
- STI Working papers: http://www.oecd.org/findDocument/0,2350,en_2649_33703_1_119684_1_1_1,00.html
- Reports: http://www.oecd.org/findDocument/0,2350,en_2649_33703_1_119666_1_1_1,00.html .
Voir encore le site suivant:
- OECD – Statistics Portal – Science, Technology and Patents
http://www.oecd.org/topicstatsportal/0,2647,en_2825_497105_1_1_1_1_1,00.html
Quelques statistiques directement accessibles.
Voir encore la banque de données
- Main science and technology indicators
http://www1.oecd.org/scripts/cde/viewsubj2.asp?SUBJNAME=sciencetech&SUBJNAME_E=Science+%26+Technology; ainsi
que
- Patents Databases
http://www1.oecd.org/scripts/cde/viewsubj2.asp?SUBJNAME=patents&SUBJNAME_E=Patents
A consulter finalement la page
- Analyse statistique de la science, de la technologie et de l'industrie, Publications & documents
http://www.oecd.org/findDocument/0,2350,fr_2649_34409_1_1_1_1_1,00.html
FEDIL (éd.) - Les brevets d’invention, in: Echo de l’industrie, n° 12, décembre 1998, pp. 21-30 (Dossier)
FEDIL (éd.) - Stimuler la créativité et l’innovation en Europe, Rapport d’étallonage de l’UNICE 2000 (Dossier), in: Echo de
l’industrie, n° 7-8, juillet/août 2000
FEDIL (éd.) – Grappes technologiques: cibler et développer les compétences luxembourgeoises (Dossier), in: Echo de
l’industrie, n° 9, septembre 2003
GAILLY Bernard - L'innovation: vers un concept, in: Reflets économiques luxembourgeois, ADUSEC, n° 31, (1988), pp. 5-11
GAILLY Bernard, ALLEGREZZA Serge - Structure du marché, taille de l’entreprise et innovation, in: L’innovation dans les
régions et les entreprises, CEPS/INSTEAD, 1988
GENEVOIS Anne-Sophie - Les entreprises et les Technologies de l'Information et de la Communication en janvier 2002, in:
Economie & Entreprises, n° 2/2003, STATEC, CEPS/Instead, avril 2003 (http://www.ceps.lu/firm/eco_ent02_03.pdf)
FEDIL (Fédération des industriels luxembourgeois) - Les qualifications de demain dans l’industrie. Résultats d’une
enquête de la FEDIL auprès des entreprises industrielles du Grand-Duché de Luxembourg en 2000-2001, Luxembourg, 2001
(http://www.fedil.lu/publications/brochures/QUALINDUS.PDF )
FEDIL (Fédération des industriels luxembourgeois) - Les qualifications de demain dans le domaine des technologies de
l’information et de la communication. Résultats d’une enquête réalisée à l’initiative de la FEDIL auprès des entreprises
industrielles, commerciales et financières du Grand-Duché de Luxembourg en
2001-2002, FEDIL, CLC, ABBL, s.l., s.d. (Luxembourg), (2002)(téléchargeable à partir du site de la FEDIL:
http://www.fedil.lu/publications/brochures/qualifneweco.pdf;un résumé est paru dans:Echo de l’industrie, 2 /février
2002,p.25-40)
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Cahier du Statec n° 97
11. Mutations structurelles, diversification, innovation
FEDIL (Fédération des industriels luxembourgeois ) - Les qualifications de demain dans l`industrie - Résultats d’une
enquête de la FEDIL auprès des entreprises industrielles du Grand-Duché de Luxembourg en 2002-2003, Luxembourg, s.d.
(2003) (http://www.fedil.lu/publications/brochures/QUALIF2003.pdf)
FEDIL, ABBL, CHAMBRE DE COMMERCE (éd.) - Les qualifications de demain dans le domaine des technologies de
l’information et de la communication - Résultats d’une enquête de la FEDIL auprès des entreprises industrielles, financières
et commerciales du Grand-Duché de Luxembourg en 2003-2004, Luxembourg, s.d. (2004) (téléchargeable sur le site de
l’ABBL http://www.abbl.lu/pdf/FormationABBLFEDIL.pdf )
GOEBBELS Robert - Un pilier essentiel. L’encouragement de la recherche-développement et de l’innovation, essentielles
pour la politique industrielle, in: d’Letzebuerger Land n° 40, 3 octobre 1997 (supplément: Recherche et innovation dans
l’économie luxembourgeoise), p. 19
GRETHEN Henri – Commerce électronique. Où en sommes-nous?, Discours conférence « Etats des lieux: L’e-business dans
les entreprises luxembourgeoises», Chambre des Métiers, Mercredi, 2 octobre 2002
(http://www.eco.public.lu/actualites/discours/2002/10/02_e-business/index.html)
GRETHEN Henri - Promotion de la R&D. L’innovation par pôles de compétences, in: Industrie, Supplément au “Letzebuerger
Land” n° 42 du 17 octobre 2003, pp. 14-15
HANSEN Josée – Elève appliqué, peut mieux faire. Le Luxembourg augmentera ses investissements dans la recherche à
0,3% du PIB jusqu’à 2004, mais ne sait pas encore trop en quels projets, in: d’Letzebuerger Land, n° 42 du 20 octobre 2000,
p. 5
HELMINGER Paul - Diversification et innovation industrielle au Grand-Duché de Luxembourg, in: Cahiers économiques, BIL,
n°2, 1983
HIRSCH Mario - Recherche et innovation, in: d'Letzeburger Land, 1986, n° 36, p. 7
HOFFMANN Jean-Pierre - Perspectives en matière de brevets (Interview), in: Echo de l’industrie, n° 8, août 1972, pp. 4-9
HOFFMANN Jean-Pierre - La nouvelle loi sur les brevets d'invention, in: Écho de l'industrie N° 7/8 (juillet/août 1992), pp.
9-12
(L’) innovation dans les entreprises et les régions: deuxième atelier inter-régional organisé sous le patronage du Ministère
d'État (dans le cadre du projet "Entreprendre au Luxembourg" du CEPS), s.d., (1988) (BNL, n° Aleph 0200437)
Industrie. R&D , Supplément au Letzebuerger Land du 5 octobre 2001
(coordination Véronique POUJOL, Mario HIRSCH, avec les contributions suivantes
Mario HIRSCH - Recherche-développement: Une cause nationale, p. 3
Joseph KINSCH – L’innovation, un facteur déterminant de la croissance, pp. 4-5
Dimitri IKONOMU – IEE. Eine Firma bringt dem Airbag Manieren bei, pp. 6-7
Claude WEHENKEL – Technopole Belval: Condamnée à réussir, pp. 8-9
Véronique POUJOL – Paul WURTH: Grandes promesses, p. 10
Dimitri IKONOMU – Rotarex: Mit viel Druck in die grosse weite Welt, p. 11
Mario HIRSCH - Chaux de Contern: Innovation mit Beton, p. 11
Charles KROMBACH – Innovation = compétitivité, p. 12
Henri GRETHEN – Une politique d’innovation basée sur nos pôles de compétences, p. 13
Jacques LANNERS, Thierry WOLTER – Cérametal: Familiale, luxembourgeoise, innovatrice, p. 14
INSTITUT UNIVERSITAIRE INTERNATIONAL LUXEMBOURG (IUIL) (éd.) - Recherche et innovation dans un très petit pays,
Session d’études économiques luxembourgeoises mai/juin 1991, Luxembourg, 1992
KINSCH Joseph - Cause commune. La recherche et l’innovation, un facteur de compétitivité important, in: d’Letzebuerger
Land n° 40, 3 octobre 1997 (supplément: Recherche et innovation dans l’économie luxembourgeoise), pp. 20-21
KLEIN Pierre – Forschung und Entwicklung. Innovation, in: Reflets économiques, Cahiers économiques de l’ADUSEC, XVIe et
XVIIe années, 1979-1980, pp. 23-26
Cahier du Statec n° 97
237
11. Mutations structurelles, diversification, innovation
LAROCK Jean - Lancement du 6e Programme-Cadre de Recherche et Développement (6e PCRD), in: de letzebuerger Merkur,
Bulletin de la Chambre de Commerce du Grand-Duché de Luxembourg, n° 10, 2002, pp. 49-58
LECOMTE J.-C. - Innovation, recherche et développement, in: La politique industrielle au Luxembourg, Institut Universitaire
International de Luxembourg (IUIL), Session d’études économiques luxembourgeoises, Luxembourg, 1982, pp. 173 et s.
LEDUC Kristell, POUSSING Nicolas - Comment identifier les entreprises les plus aptes à participer à une organisation
virtuelle?, Contribution au 8ième Colloque de l'Association Information et Management (AIM), "De nouveaux e-usages? Leur
intégration dans les entreprises et la société", Grenoble, les 21 et 23 mai 2003 (téléchargeable à partir du site du CEPS:
http://www.ceps.lu/firm/58aim.pdf)
LEDUC Kristell, POUSSING Nicolas – Les entreprises luxembourgeoises susceptibles de participer à une organisation
virtuelle. Présentation d’une méthode d’identification et de ses résultats, in: Economie & Entreprises, n° 5, CEPS/Instead,
STATEC, décembre 2003
(http://www.ceps.lu/firm/eco5_2003.pdf )
Luxinnovation GIE, agence nationale pour la promotion de l’innovation et de la recherche (Dossier), in: Echo de l’industrie,
FEDIL, n° 6/juin 2002, pp. 29-36
Luxinnovation (Dossier),in: de Letzebuerger Merkur, Bulletin de la Chambre de Commerce de Luxembourg, n° 8/2002, pp. 311 (http://www.cc.lu/doss/Dossier_8_2002.htm )
Voir également le site Internet de Luxinnovation: http://www.luxinnovation.lu .
A consulter encore le Portail de l’innovation: http://www.innovation.public.lu/
(La) marque, capital de l’entreprise, in: ECO-CEPS, n° 2/1997
Contient les contributions suivantes:
- ROME Pierre – Le Bureau Benelux des marques, pp. 5-7
- SIMON Edmond – Procédures pratiques du dépôt de marque, pp. 8-9
- TIBESAR Arthur – Marques et protection de l’innovation dans les entreprises industrielles luxembourgeoises, pp. 10-14
- ALLEGREZZA Serge, GUARDA-RAUCHS Alexandra – La stratégie du dépôt de marque. Quelques résultats d’une étude sur le
terrain, pp.15-18
- GROSS Marc, VESQUE Jean-Claude – L’utilité des marques collectives par l’exemple du label d’origine « Made in
Luxembourg », pp. 19-20
- DECKER Nicolas – L’action en contrefaçon de marques, pp. 21-24
- SPELTZ Nathalie, GILLEN Françoise – La lutte contre la contrefaçon, pp. 25-29
- SAHL Claude – Marques et noms de domaine de l’Internet, pp. 30-33
- DUBOIS Cyril, POHL Laurence, QUAZZOTTI Serge – Des sentinelles pour les PME/PMI, pp. 34-38 (conc. Centre de veille
Technologique du CRP-Henri Tudor)
(Les) mesures d’encouragement public de l’effort d’innovation des entreprises, in: Mensuel d’AGEFI, juin 2003
(http://www.agefi.lu/mensuel/Article.asp?NumArticle=5433 )
MINISTERE DE L’ECONOMIE - L’innovation industrielle au Grand-Duché de Luxembourg. Structure, comportement,
performance. Résultats d’une enquête effectuée en 1981 auprès des entreprises industrielles luxembourgeoises par le
Ministère de l’Economie et des Classes moyennes, Luxembourg, 1982
MINISTERE DE L’ECONOMIE – E.Business au Luxembourg. Etat des lieux. Conférence de presse du 11 mars 2002
(http://www.chambre-des-metiers.lu/euro_info_centre/files/0210200222.pdf; N.B.: premiers résultats d’un étude confiée à
Mindforest en septembre 2001; voir également sous http://www.chambre-desmetiers.lu/euro_info_centre/files/0210200221.ppt )
MINISTERE DE L’ECONOMIE, OFFICE LUXEMBOURGEOIS D’ACCR’EDITATION ET DE SURVEILLANCE – Le certificat
qualité des sites de e-commerce du Grand-Duché de Luxembourg, Rapport du Cabinet Bruno Goubet Consultant, Mai 2002
(http://www.olas.public.lu/legislation/etudes/Luxembourg_e-commerce_certified/index.html , resp.
http://www.olas.public.lu/legislation/etudes/Luxembourg_e-commerce_certified/eCommerceCertified.pdf )
(Les) nouvelles technologies, défi pour les services publics? (par Charles Dondelinger, Paul Feidert, Edmond Toussing), in:
Cahiers économiques, 85/2, Luxembourg, Banque internationale, 1985
238
Cahier du Statec n° 97
11. Mutations structurelles, diversification, innovation
PETIT Pascal - Changement technique et emploi, le tournant des années 90, in: Recherche et innovation dans un très petit
pays, Institut Universitaire International Luxembourg (IUIL), Session d’études économiques luxembourgeoises mai/juin 1991,
Luxembourg 1992, p.31-57
POUSSING Nicolas - Les Technologies de l’Information et de la Communication et le secteur industriel luxembourgeois à la
fin des années 90, in: Economie et entreprises, CEPS/STATEC, n° 1, 2001 (http://www.ceps.lu/firm/eco_ent12_01.pdf )
POUSSING Nicolas - Les entreprises et les technologies de l'information et de la télécommunication, Enquête commune
STATEC/CEPS, 2002 (paru dans « Economie et entreprises », publication du CEPS, n° 3, février 2002; site du STATEC:
http://www.statec.lu/html_fr/statistiques/enquete_tic.pdf, resp. http://www.ceps.lu/firm/eco_ent3_02.PDF )
POUSSING Nicolas – Quels sont les facteurs qui influencent la décision d’une entreprise de faire du e-commerce?, in:
Economie et entreprises, n° 1/2003 CEPS/STATEC, février 2003 (http://www.ceps.lu/firm/eco_ent01_03.pdf; Voir également
un compte-rendu: DELADRIÈRE Alain – Entreprises luxembourgeoises. Internet a la cote !, in: Forum Entreprises, n° 30,
deécembre 2003, pp. 36-39)
POUSSING Nicolas - Les entreprises et les technologies de l'information et de la communication en 2003, Présentation
d’une étude du CEPS/Instead et du STATEC lors d’une conférence de presse du Ministre de l’économie du 26 janvier 2004
(http://www.gouvernement.lu/salle_presse/actualite/2004/01/26entreprise/ceps.ppt; voir également la page du site du
gouvernement consacré à la conférence de presse:
http://www.gouvernement.lu/salle_presse/actualite/2004/01/26entreprise/index.html )
Voir également les publications d’Anne-Sophie GENEVOIS citées ci-dessus.
(La) protection de la propriété intellectuelle (dossier), in: de letzebuerger Merkur, Bulletin mensuel de la Chambre de
Commerce, n° 3/avril 2003, pp. 6-17
REINIG Fernand - Persévérer, innover. La recherche au Luxembourg sort de ses souliers d’enfant, in: d’Letzebuerger Land, n°
40, 3 octobre 1997 (supplément: Recherche et innovation dans l’économie luxembourgeoise), p. 25
ROLLAND Marie-Laure - Bilan 2002: la recherche-développement résiste au ralentisse-ment économique, in: L’ industrie
luxembourgeoise. Spécial Economie & Finances du Luxemburger Wort du 9 mai 2003, p. 4
SALOMON Jean-Jacques - Les politiques d’innovation: de la réflexion à l’action, in: Recherche et innovation dans un très
petit pays, Institut Universitaire International Luxembourg (IUIL), Session d’études économiques luxembourgeoises mai/juin
1991, Luxembourg 1992, pp. 5 –29
(Les) sanctions du Droit Benelux des Marques en cas de contrefaçon, Chronique juridique, in: Echo de l’industrie, n°2/février
2004, pp. 21-25
SCHAEFERS Jos – Laboratoire de technologies industrielles. La recherche au service des entreprises,in: Industrie,
Supplément au “Letzebuerger Land” n° 42 du 17 octobre 2003, pp. 11-12
SCHMIT Georges - Les instruments de stimulation de l’innovation, in: Recherche et innovation dans un très petit pays,
Institut Universitaire International Luxembourg (IUIL), Session d’études économiques luxembourgeoises mai/juin
1991,Luxembourg, 1992, 271-281
SCHOLTZ L. - Determinanten technologischer Innovationen, Chancen für High-Tech Standorte in Luxemburg im Rahmen
des Europäischen Binnenmarktes, in: Recherche et innovation dans un très petit pays, Institut Universitaire International
Luxembourg (IUIL), Session d’études économiques luxembourgeoises mai/juin 1991, Luxembourg 1992, pp. 101
SCHUMANN Jim - Elements pour une stratégie d’innovation, in: Reflets économiques luxembourgeois, ADUSEC,
Luxembourg, n° 31, (1988), pp. 5-11
SIWECK Jean-Lou – Câbles de démarrage. Il faudrait davantage d’entreprises nouvelles et innovantes au Luxembourg. Mais
n’y a-t-il pas plus d’obstacles que de soutiens?, in: d’Letzebuerger Land, n° 49 du 6 décembre 2002, pp. 8-9
SOETE Luc - Technology and International Competitiveness, in: Recherche et innovation dans un très petit pays, Institut
Universitaire International Luxembourg (IUIL), Session d’études économiques luxembourgeoises mai/juin 1991, Luxembourg
1992, pp. 147 et s.
Cahier du Statec n° 97
239
11. Mutations structurelles, diversification, innovation
STATEC - L’innovation dans le secteur industriel au Grand-Duché de Luxembourg (par Romain MARTIN et Michelle
BEAUFILS), in: Bulletin du STATEC, n°6, 1994
STATEC - La politique de développement et de diversification économiques. Impact sur la création d’emplois nouveaux. Essai
d’un bilan 1975-1995, in: Bulletin du STATEC, n° 1, 1997
STEINHERR Alfred - Innovation in Finance and Banking, in: Recherche et innovation dans un très petit pays, Institut
Universitaire International Luxembourg (IUIL), Session d’études économiques luxembourgeoises mai/juin 1991, Luxembourg
1992, p. 177
TIBESAR Arthur - Marques et stratégies d’innovation dans les entreprises industrielles luxembourgeoises, in: Un quart de
siècle de droit BENELUX des Marques, Bureau BENELUX des Marques, La Haye, 1996, pp. 195-210
TIBESAR Arthur - Les entreprises industrielles luxembourgeoises face à la propriété intellectuelle, in: ECO-CEPS, Cahiers
socio-économiques du CEPS, n° 1, 1998, pp. 24-27
TIBESAR Arthur - La diffusion des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans les entreprises
industrielles luxembourgeoises, CEPS/INSTEAD, Differdange, 1999
(L’) Usage d’un signe portant atteinte à une marque antérieure (Articles 13 et 14 de la loi uniforme Benelux sur les
marques), in: de letzebuerger Merkur, Bulletin mensuel de la Chambre de Commerce, n° 2/2004, pp. 64-68
WEHENKEL Claude - Passer à l’acte. Comdamnés à innover pour réussir, in: d’Letzebuerger Land, n° 40, 3 octobre 1997
(supplément: Recherche et innovation dans l’économie luxembourgeoise), pp. 26-27
WEHENKEL Claude - Technopole Belval: Condamnée à réussir, in: Industrie. R&D , Supplément au Letzebuerger Land du 5
octobre 2001, pp. 8-9
(téléchargeable à partir du site du CRP-Heni Tudor:
http://www.tudor.lu/SI/Article.nsf/0/542b66ebe703306bc1256b980041b9aa/$FILE/TechnopoleBelval.pdf)
WEHENKEL Claude - Technoport: Acquis et perspectives, in: d’Lëtzebuerger Land du 27 septembre 2002
(téléchargeable à partir du site du CRP-Heni Tudor: http://www.tudor.lu )
WEHENKEL Claude - CRP-Henri Tudor – Quinze ans d’engagement régional, in: (L’)économie dans la Grande Région,
Spécial Economie & Finances, Luxemburger Wort du 20 décembre 2002, p. 7 (téléchargeable à partir du site du CRP-Heni
Tudor: http://www.tudor.lu )
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Cahier du Statec n° 97