Région Lorraine – Lorraine 2020 –octobre 2011

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Région Lorraine – Lorraine 2020 –octobre 2011
Région Lorraine – Lorraine 2020 –octobre 2011
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
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Avant-propos
Réélu à la présidence de la Région Lorraine,
j’ai
souhaité
engager
une
réflexion
prospective qui permette d’inscrire l’action
régionale
dans
une
stratégie
d’aménagement et de développement
durable du et des territoires lorrains.
J’ai désigné Michel Dinet comme conseiller
délégué à mes côtés, et l’ai chargé de
piloter cette démarche. Si l’horizon proche a
été fixé à 2020, les enjeux portent bien audelà.
© Crédit Photo – P. BODEZ – Région Lorraine
Le but de cette démarche consiste à construire collectivement une vision et des
perspectives en ne perdant pas de vue les priorités dans lesquelles s’inscrit toute
l’action régionale :

Le renouveau économique et industriel

La sécurisation des parcours de vie des Lorrains et la jeunesse

Le développement durable et l’attractivité des territoires.
Jean Pierre MASSERET
Président du Conseil Régional de Lorraine
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Avant-propos
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Région Lorraine – Lorraine 2020 –octobre 2011
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Sommaire

Avant-Propos - Jean-Pierre Masseret
3

Pour une stratégie d’aménagement et de développement durable - Michel Dinet
6

LES RACINES (juin 2011) : Synthèse des documents existants, élaborés par le Conseil
régional, le Conseil Economique, Social et Environnemental de Lorraine, l’INSEE, les
services de l’Etat ou par d’autres acteurs lorrains (chambres consulaires, agences
d’urbanisme…).
9

PAROLES D’EXPERTS (juin 2011) : ce document présente une synthèse des
contributions d’experts (grands témoins ou experts d’usage) sollicitées pour éclairer
les travaux des ateliers de février 2011.
71

PAROLES DE LORRAINS (juin 2011) : extraits et résumés des réponses apportées par les
300 acteurs lorrains qui ont bien voulu participer aux 3 ateliers de février 2011 ainsi que
des 40 jeunes réunis en mai 2011 à Metz.
91

VERS UN DIAGNOSTIC STRATEGIQUE (juillet 2011) : les premières réflexions pour un
diagnostic stratégique, contenues dans cette rubrique, ont été soumises à l’échange
au sein de la commission mixte CESE et CR de Lorraine installée pour préparer les
étapes suivantes de la démarche « Lorraine 2020 ». Ces éléments seront mis à
discussion publique puis à délibération des exécutifs régionaux. Le diagnostic
stratégique précise, à partir d’une analyse Forces / Faiblesses / Opportunités /
Menaces, quels sont les enjeux et objectifs à poursuivre dans le cadre de la réflexion
Lorraine 2020.
105

Annexe 1 Lettre du président de Région précisant les contours de la mission confiée
à Michel Dinet.
Annexe 2 Texte de l’intervention de Michel Dinet devant l’assemblée régionale,
précisant le sens, les objectifs, la méthode et le calendrier de la démarche à laquelle
il souhaite associer toutes les composantes de l’assemblée mais aussi tous les
partenaires de la région.
Annexe 3 Document de lancement des ateliers (édito de Jean-Pierre Masseret, texte
de Michel Dinet présentant les enjeux d’une stratégie d’aménagement et de
développement durable pour la Lorraine et la mise en place des ateliers de
construction du diagnostic partagé, calendrier de travail de Lorraine 2020).
Annexe 4 Intervention de Roger Cayzelle lors des ateliers « Lorraine 2020 ».
Annexe 5 Extraits du discours d’introduction de Jean-Pierre Masseret aux ateliers
« Lorraine 2020 ».
Annexe 6 EXtraits du discours de clôture de Michel Dinet lors des ateliers « Lorraine
2020 ».
Annexe 7 Intégralité des contributions sollicitées ou spontanées.
Annexe 8 Sources consultées.
Annexe 9 Table des Matières.
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Pour une stratégie
d’aménagement et de
développement durable
Plus
que
la
création
d’équipements, c’est d’une
stratégie d’aménagement et
de développement durable
dont la Lorraine a besoin.
Non pas une stratégie qui échauffe la compétition entre les
territoires mais une stratégie qui promeut une inter territorialité
active, enthousiaste et coopérative.
Forte de la complémentarité de tous ses territoires dans leur variété, fortifiée par sa situation
géographique dans le grand est français, dans la Grande Région et dans l’espace
européen, riche de son histoire européenne et internationale, nourrie de sa culture industrielle
et de ses savoir-faire, la Lorraine possède de nombreux et solides atouts pour relever les défis
démographiques, économiques, sociaux et territoriaux qui se profilent à l’horizon des années
à venir.
La démarche Lorraine 2020 n’a d’autre ambition que celle de répondre à cet enjeu
formidable passionnant et nécessaire en élaborant collectivement une stratégie
d’aménagement et de développement durable de la Lorraine et de ses territoires pour la
décennie à venir.
Car notre volonté c’est que cette stratégie soit construite à partir d’une vision partagée de la
Lorraine en échangeant d’abord sur ses atouts et ses faiblesses, puis en s’accordant sur le
cap vers lequel diriger nos résolutions communes, ensuite en définissant ensemble les priorités
et les actions permettant de l’atteindre et enfin en présentant cette stratégie et un schéma
d’aménagement et de développement durable à la délibération de l’assemblée régionale.
Mais attention, le but n’est pas que, cette stratégie étant définie, tout le monde ensuite se
tourne vers le Conseil Régional pour lui dire : qu’est-ce que le Conseil Régional fait pour
nous ?
Le Conseil régional prendra bien évidemment sa part quand, début 2012 il aura délibéré sur
un schéma d’actions.
Mais, dans la logique d’unité des Lorrains, ce cap nous concerne tous : responsables
politiques, partenaires de l’économie, de la culture, de l’éducation, du développement
social, …
Lorraine 2020 a été engagé en février dernier à travers trois ateliers où dans leur diversité
institutionnelle, géographique, thématique, les acteurs lorrains se sont retrouvés pour
partager leurs analyses sur la situation de la région et dessiner les contours de la Lorraine à
l’horizon 2020. Vous trouverez la synthèse des trois ateliers dans l’onglet « Paroles de Lorrains ».
Les apports des acteurs lorrains se sont enrichis du regard sur notre région de personnes
qualifiées qui connaissent bien la Lorraine sans nécessairement y vivre ou y travailler. Nous
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
avons pensé que leur dégagement des enjeux régionaux et en même temps leur
connaissance et leur attachement à la Lorraine pouvaient forger un regard utile à notre
analyse.
L’analyse prospective de la situation de la Lorraine n’a pas débuté avec Lorraine 2020.
Beaucoup d’études ont déjà été conduites pour aider les décideurs politiques,
économiques, sociaux à orienter leur action. L’onglet « Les Racines » présente une synthèse
de ces nombreux et précieux travaux.
Ce dossier s’enrichira progressivement de nouveaux documents qui marqueront les étapes
successives de Lorraine 2020.
L’onglet « vers un diagnostic stratégique » conjugue les apports des acteurs lorrains exprimés
lors des ateliers, ceux des experts qualifiés et des experts d’usage exposés dans leurs
contributions et les résultats des analyses et des études. Plus qu’un état détaillé de la
situation, le diagnostic stratégique énonce les grandes orientations qui ressortent de tous ces
apports ainsi que les premières pistes d’action dans l’ensemble des domaines qui touchent à
la vie des Lorrains, de la Lorraine et de ses territoires.
Les premières réflexions dessinant les contours de ce diagnostic stratégique sont
actuellement débattues et enrichies par une commission mixte constituée de 10 conseillers
régionaux et de 10 conseillers économiques, sociaux et environnementaux de Lorraine.
Au cours de l’automne 2011, les orientations et les pistes présentées dans le diagnostic
stratégique seront partagées et complétées à travers une série d’auditions des acteurs des
territoires lorrains portant sur les grands enjeux de la stratégie d’aménagement et de
développement pour la Lorraine à l’horizon 2020.
Toutes ces étapes nous conduiront au temps de la délibération politique lors duquel
l’assemblée régionale débattra et adoptera la stratégie d’aménagement et de
développement durable de la Lorraine avant d’entrer dans la dernière phase, celui de la
déclinaison opérationnelle, à travers un schéma régional d’action.
Toute cette démarche doit préparer la Lorraine pour le moyen et le long terme sans toutefois
sacrifier le présent, ni masquer l’urgence de traiter dès aujourd’hui certains dossiers.
A travers Lorraine 2020, nous voulons construire une région Lorraine dans laquelle les espaces
ruraux et leurs fonctions ont leur rôle à jouer concomitamment aux espaces urbains et leurs
fonctions, et dans laquelle les espaces intermédiaires en même temps que les villes en
réseaux participent de l’aménagement et du développement d’une Lorraine d’influence plus
que de masse, d’une Lorraine espace central dans le Grand Est et dans la Grande Région
européenne.
En souhaitant que ce dossier vous permette de prendre activement part à cette
construction,
Bien cordialement.
Michel Dinet
Conseiller régional
délégué à la stratégie régionale auprès du Président de Région
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Pour une stratégie
d’aménagement et de
développement durable
Parallèlement nous avons également proposé aux acteurs vivant, travaillant, militant,
s’engageant au quotidien en Lorraine, de nous faire partager leur regard sur leur région.
Vous trouverez un résumé de leurs contributions dans l’onglet « Paroles d’Experts », ainsi que
l’intégralité de ces contributions en annexe.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
AVERTISSEMENT
La démarche Lorraine 2020 répond une volonté et à une ambition de construction collective
d’une stratégie d’aménagement et de développement durable de la Lorraine et de ses
territoires pour le court, le moyen et le long terme.
L’horizon de 2020 a été fixé pour situer les enjeux au-delà des échéances électorales.
Mais cette date posée n’interdit pas d’envisager les contours d’un futur plus lointain, sans
remettre à demain ce qu’il serait urgent de faire aujourd’hui pour ne pas aggraver une
situation en différant l’action.
Engagée en février 2011 à travers l’organisation de trois ateliers réunissant acteurs
économiques, sociaux, culturels, éducatifs, ainsi que de l’aménagement et du
développement territorial, Lorraine 2020 aboutira courant 2012 à définir une stratégie
d’aménagement et de développement durable de la Lorraine qui sera présentée à la
délibération de l’assemblée régionale. Entre temps, les réflexions des acteurs se seront
enrichies des apports des responsables politiques régionaux et locaux ainsi que des
conseillers du Conseil Economique, Social et Environnemental de la Région Lorraine.
Chacune des rubriques de ce document veut rendre compte d’une étape dans le processus
d’élaboration de cette stratégie. Nous vous invitons à prendre connaissance de toutes les
rubriques qui constituent, ensemble, le fil de la démarche.
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Ce document ne représente pas une nouvelle étude. Il répond au parti pris qu’il n’est
pas nécessairement utile d’ajouter une nouvelle étude à toutes celles qui sont déjà
disponibles.
En revanche le choix a été fait de réaliser une synthèse des études et analyses existantes
et de rassembler les éléments qui constituent un état des lieux. Celui-ci resitue le
contexte géopolitique de la Lorraine et les différents éléments qui font aujourd’hui ses
difficultés, mais aussi ses atouts. Ce travail, perfectible et forcément incomplet, doit
cependant pouvoir
aider à porter un regard sur le futur de notre région en
(re)découvrant ses racines et son identité d’aujourd’hui.
Examinons d’ores et déjà ce qui structure, ce qui fragilise et ce qui peut permettre de
faire jouer un nouveau rôle à la Région Lorraine.
Le document révèle, si besoin était, toute la complexité d’un territoire régional, à la fois
entité géographique enfermée dans un périmètre administratif délimité au fil de
l’histoire, mais aussi espace de vie, de production de richesses, de travail, de tourisme,
de loisirs, de culture, d’éducation et de formation.
La région est aussi un territoire organisé, avec un conseil régional, des conseils généraux,
des communautés urbaines, d’agglomérations et de communes, des communes et de
multiples syndicats qui, ensemble ou séparément, contribuent à la mise en œuvre et au
développement de politiques publiques dans le cadre réglementaire et constitutionnel
de décentralisation, fixé par la loi portant répartition de compétences et de moyens.
La région n’est ni une province autonome ni un parlement régional fédéral. Pour autant,
il est indéniable que le sentiment d’appartenir à une même région progresse chez les
Lorrains qui identifient très bien les progrès réalisés dans le développement du TER ou des
équipements d’éducation (lycées) depuis que la région en assure la charge.
L’enracinement régional symbolise une appartenance territoriale forte (on est
pratiquement aussi fier d’être Lorrain que les Bretons sont fiers de leur région et cela a
été dit de multiples façons dans les ateliers de prospective régionale). Mais il y a
cependant des nuances suivant les départements de naissance ou de résidence.
Les données rassemblées dans ce document sont issues de multiples sources dans
lesquelles les auteurs ont puisé. Elles peuvent être consultées en annexe.
Si l’exercice de synthèse est réducteur, il se veut aussi révélateur de la vie des gens et de
leurs racines. C’est bien cette vie des habitants qui fait la richesse d’un territoire.
Et la vie a besoin de conditions pour s’épanouir. C’est l’objet de toute la démarche
Lorraine 2020 que de prévoir l’existence de ces conditions.
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Les racines
En effet, si La Lorraine est une région où il fait bon vivre et si elle a de solides racines, il lui
faudra certainement des ailes pour se transporter dans les décennies à venir et relever
tous les défis qui se profilent.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les racines
CARTE D’IDENTITE DE LA
LORRAINE
Population : 2 342 000
habitants soit 3,75 % de la population
française
Superficie : 23 542 km²
Réserves naturelles : 6
Parcs naturels régionaux : 3
Densité de population : 99,5
habitants / Km²
Emplois : 860 000 dont 126 474
salariés dans l’industrie
Travailleurs
transfrontaliers :
95 000
PIB : 57,5 Mds€ (2008) soit 2,9 %
du PIB français
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Taux de pauvreté : 13,9 %
Taux de chômage : 10 %
Revenu disponible brut par
habitant : 17 821 € / an
Entreprises : 140 000 soit 2,6 %
des entreprises françaises
Entreprises dépendant de
capitaux étrangers : 800
Etudiants : 63 254
Elèves (1er et 2nd degré) :
418 000 dont 92 000 lycéens et
16 300 apprentis
Taux de bacheliers : 66,7 %
Associations : 30 000
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
1 – L’ESPACE REGIONAL ET LES TERRITOIRES
1-1 Une région « carrefour »
Située dans le quart Nord-Est de la France, la
Lorraine est la seule région du pays à partager ses
frontières avec 3 pays : la Belgique, le Luxembourg
et l’Allemagne.
A proximité de la « Mégalopolis européenne » (qui
s’étend de Londres à Milan via l’Allemagne), du
couloir rhénan et des grandes capitales
européennes (Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg
mais aussi Paris ou Francfort), la Lorraine est
connue pour la richesse de son sous-sol et de son
industrie. Elle est aussi une grande région rurale, au
côté d’autres régions agricoles (ChampagneArdenne, Franche-Comté).
Milieu naturel
A l’extrémité Est du bassin sédimentaire parisien, la
Lorraine est composée de deux grands ensembles
géologiques et topographiques :
Une succession de vallées creusées dans les
couches sédimentaires d’un bassin parisien en
élévation à l’Est : le plateau lorrain,
-
Les racines
Voisine des régions Champagne-Ardenne, Alsace,
Franche-Comté, elle est également proche de la
Bourgogne, au cœur du Grand Est français.
Le milieu naturel lorrain
est de qualité,
caractérisé
principalement par le
plateau lorrain, ses
larges vallées et le
massif vosgien qui fait
barrière à l’Est.
La richesse du sous-sol
lorrain et son sol fertile a
attiré et fixé en Lorraine
nombre de ceux qui en
font aujourd’hui une
terre de brassage des
cultures et des hommes.
L’organisation
territoriale atypique de
la Lorraine se fait autour
d’un sillon densément
urbanisé et de villes
d’équilibre qui maillent
un territoire cohérent
dans sa diversité.
Une montagne hercynienne, les Vosges, qui « ferme » la région à l’Est.
Un sol géologique fertile dont on a extrait divers matériaux au cours des siècles : sel,
fer, charbon, gypse, argent, plomb et cuivre. A l’exception du sel, ces ressources ne
sont plus exploitées aujourd’hui. En revanche l’extraction de gisements naturels de
sables, de granulats et d’autres minéraux, principalement calcaires, est toujours au
service des grands chantiers (LGV par exemple) et du marché de la construction. La
question des matériaux de substitution à ces matières premières non renouvelables
dans un cycle court se posera inévitablement au cours de ce siècle.
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Le climat, océanique dégradé à tendance continentale permet, en dépit du
réchauffement climatique actuellement constaté, de vivre des variations
saisonnières contrastées avec un été plutôt chaud et un hiver plutôt froid. L’influence
océanique génère des précipitations importantes et la tendance continentale est à
l’origine de l’amplitude thermique.
Les racines
Le climat tempéré lorrain, protège en principe de la sécheresse et favorise la
végétation.
L’eau est une vraie ressource en Lorraine. Les Vosges, où prennent leur source
plusieurs rivières, jouent un rôle de « château d’eau » pour la région, irriguant
principalement le bassin versant du Rhin. Ainsi, Meurthe, Meuse et Moselle structurent
les paysages, les ressources en eau mais également, historiquement, les voies de
communication. La Saône prend sa source dans la plaine des Vosges avant de
s’écouler vers le sud.
L’eau est également source d’activités économiques avec plusieurs applications : le
thermalisme avec plusieurs stations toujours exploitées dans les Vosges et en Moselle
(Amnéville-lès-Thermes, Bains-les-Bains, Contrexéville, Plombières-lès-Bains et Vittel)
mais aussi la production et l’embouteillage d’eaux minérales et dérivés (Contrex,
Vittel, Plombières) ; enfin l’énergie avec au fil du temps des exploitations
hydrauliques d’importance diverses.
La végétation est conséquente (34% du territoire est recouvert de forêts) et les
espaces agricoles demeurent très importants malgré une tendance progressive à
l’artificialisation.
On peut considérer que l’espace naturel lorrain est globalement à l’abri de la
plupart des catastrophes naturelles violentes, même si on a l’expérience des
conséquences des risques en matière d’inondations, de glissement et
d’affaissements de terrain et de dégradations climatiques (tempêtes) comme dans
beaucoup d’autres régions.
Le massif des Vosges, propice aux sports d’hiver et au tourisme vert en été, est
tourné vers le plateau lorrain. Certains de ses plus hauts sommets se situent en
Alsace ; les parcs naturels des Vosges du Nord et celui des Ballons sont à cheval sur 2
et 3 régions (Lorraine, Alsace et Franche-Comté).
Milieu anthropique
Les zones urbaines regroupent des villes de tailles diverses (dont celles de Metz et de
Nancy, les deux plus peuplées) sans toutefois permettre à la Région d’atteindre
seule la taille d’une métropole européenne. Les problématiques de gestion de
l’espace, de déplacement et de mobilité, de concentration de zones économiques
et commerciales et/ou de préservation des paysages et des terres maraichères et
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
agricoles sont d’autant plus présentes qu’elles vont de pair avec l’extension de
l’urbanisation. L’activité économique se concentre dans certaines zones, en
périphérie des villes (petites et grandes) et en particulier le long de la vallée de la
Moselle et de ses affluents ainsi que de la Sarre.
Les départements de Meuse et des Vosges font totalement partie de cette Lorraine
rurale, mais la Moselle et la Meurthe-et-Moselle concentrent également des espaces
ruraux conséquents, qui sont souvent assimilés aux pôles urbains au regard de leur
proximité géographique et des mobilités quotidiennes domicile / travail.
La Lorraine rurale, moins dense et moins peuplée constitue une majeure partie du
territoire lorrain.
La forte progression de l’organisation intercommunale au cours des vingt dernières
années a contribué à l’émergence de stratégies locales de développement et de
projets de territoires encouragés par la mise en réseau impulsée sous l’initiative du
Carrefour des Pays Lorrains avec le soutien des services de l’Etat, de la Région, et de
certains départements. Ce partenariat a permis de financer l’ingénierie du réseau et
des territoires locaux. Aussi les interrelations entre territoires urbains et ruraux et leur
mise en valeur constituent-elles aujourd’hui un véritable atout pour la Lorraine, qui se
traduit concrètement dans la mise en place des schémas de cohérence territoriale.
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Les racines
Cette Lorraine aujourd’hui économiquement plus fragile, est cependant essentielle
pour l’agriculture de la région, ses paysages, et la qualité de vie des Lorrains.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
1-2 Des racines aussi profondes que diverses
L’histoire de la Région Lorraine, si elle fut
tumultueuse, témoigne d’une certaine continuité au
fil des siècles.
Les racines
Occupée dès la préhistoire, c’est à partir du III ème
siècle avant Jésus Christ que trois grands peuples
celtes vont structurer la région : les Leuques, les
Médiomatriques et les Trévires.
A partir de 52 avant Jésus Christ, les Romains
marqueront la région de leur emprunte culturelle et
de leurs aménagements et construction.
Avec la christianisation et la fin de l’Empire Romain
d’Occident, les villes celtes puis gallo-romaines de
Metz, Toul et Verdun conservent leur prédominance
et deviennent progressivement de puissants
évêchés. Les Francs s’installent ensuite à partir du
Vème siècle.
Oscillant entre culture latine et germanique, la
Lorraine va devenir une terre carolingienne intégrée
au puissant Empire de Charlemagne.
En 843, à la mort de l’Empereur, l’Empire est partagé
en trois royaumes par le traité de Verdun.
Entre la future France à l’Ouest (Royaume de
Charles-le-Chauve)
et
le
futur
Saint-Empire
Germanique à l’Est (Royaume de Louis-leGermanique), le Royaume de Lothaire va alors se
réduire progressivement pour devenir le Duché de
Lotharingie, territoire d’équilibre entre deux grands
ensembles géopolitiques. Il couvre plus ou moins ce
qu’on appelle aujourd’hui la Grande Région.
Pour valoriser la
Lorraine, les Lorrains
peuvent s’appuyer sur
les racines de leur
histoire faite de
brassage des hommes
et des idées, de cultures
et de savoir-faire
multiples.
La Lorraine est un trait
d’union entre des
cultures. Son histoire ne
se limite pas à une crise
industrielle : elle est un
creuset de culture(s),
d’art(s), d’innovation(s)
dans de nombreux
domaines. La Lorraine
est source de richesses
naturelles et humaines
qui ont rayonné sur
l’Europe.
Cet héritage, sous
toutes ses formes,
constitue de vraies
racines pour construire
l’actualité et l’avenir de
la Lorraine.
En 959, après la perte de l’influence carolingienne, le Duché est divisé entre une
Haute et une Basse Lotharingie. C’est la Haute-Lotharingie qui, pour l’ensemble, va
devenir la Lorraine actuelle. La Basse-Lotharingie sera davantage tournée vers le
Saint-Empire Germanique tandis que la Haute-Lotharingie se tournera
progressivement vers le Royaume de France.
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Le duché de Lorraine prend corps aux Xème et XIème siècles avec l’ancienne HauteLotharingie. Celle-ci ne compte pas encore le Comté de Bar et doit s’accommoder
de la présence de trois évêchés influents : Metz, Toul et Verdun.
A partir du XVème siècle, les Duchés de Bar et de Lorraine n’auront qu’un seul Duc.
Une unité réelle, compromise par les trois évêchés qui, dès 1552 passent sous
protection française avant d’intégrer le Royaume de France en 1648.
La Révolution de 1789 divise les anciens Etats lorrains en quatre départements : la
Meurthe, la Meuse, la Moselle et les Vosges.
C’est au XIXème siècle que la Lorraine devient une grande région industrielle. Entre
mines de fer et de charbon, la sidérurgie et la métallurgie sont en plein
développement. En parallèle, les filatures s’industrialisent dans les Vosges alors que
l’activité liée au verre comme au cristal atteint son apogée.
Le XIXème siècle sera aussi marqué par la guerre de 1870-1871 qui verra l’annexion
d’une partie de la Moselle et d’une partie de la Meurthe à l’Empire Allemand.
Cette à cette période que Metz s’ouvre à un modernisme européen via ses grands
travaux (quartier impérial). De son coté, Nancy accueillera des créateurs ayant fui
l’annexion. Ils ont pour certains d’entre eux été à l’origine de ce mouvement qualifié
plus tard d’Ecole de Nancy qui fit évoluer l’artisanat, la construction, l’ameublement
et l’architecture, mais aussi plus globalement les arts et les politiques publiques de
prévention et de protection sanitaires et sociales.
La 1ère guerre mondiale bouleversera profondément les hommes et les territoires de
Lorraine. Verdun et le Nord meusien sont devenus des lieux témoins, symboliques de
la mémoire des atrocités de cette guerre. Ces lieux seront aussi ceux de la
commémoration prochaine du centenaire de cette tragédie nationale et
européenne. La fin du conflit marque le retour dans le giron de la France des
territoires précédemment annexés. C’est la naissance du département de la
Moselle.
La Lorraine se remet à peine de la Grande guerre que déjà éclate la Seconde
guerre mondiale au cours de laquelle la Moselle va de nouveau connaître un destin
tragique, avec une nouvelle annexion dès 1940. Les autres départements
connaitront l’occupation, la déportation, les combats, les rafles, la résistance et le
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Les racines
Stanislas Leszczynski, roi de Pologne devient Duc de Lorraine à l’issue d’un traité
entre royaumes. Il laissera à la Région de vrais fleurons architecturaux qui font
encore aujourd’hui sa renommée (la place Stanislas à Nancy et le château de
Lunéville, notamment). A sa mort en 1766, les Duchés de Bar et de Lorraine sont
rattachés définitivement à la France.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les racines
maquis. Après la terrible épopée de Verdun et des tranchées, la Lorraine fait une
nouvelle fois face à la guerre en première ligne.
La page de la seconde guerre mondiale se tourne avec la période de
reconstruction et les fortes sollicitations en direction de la Lorraine industrielle du
charbon et de l’acier. Cette puissance industrielle coïncide avec ce qu’on appellera
plus tard les « 30 Glorieuses », période où se conjugue découvertes technologiques,
plein emploi et début de la construction du marché commun de l’Europe de l’ouest.
La fin des années 1960 annonce les débuts d’une récession et le début de la
mondialisation économique. Cela se traduit par les premières fermetures de mines
puis par la crise pétrolière au début des années 1970 : la Lorraine connaît alors des
fermetures d’usines et des pertes d’emplois sans précédent. L’Etat et les collectivités
locales investissent fortement dans les mesures d’accompagnement et de
reconversion pour compenser les pertes d’emplois, notamment dans la sidérurgie.
Avec d’autres régions industrielles qui ont fait la richesse nationale, la Lorraine
étrennera les premiers plans de conversion, les conventions de protection sociale, les
dispenses d’activités et autres mesures d’âge installées avec les plans sociaux.
Cette époque fut marquée par l’installation d’un Préfet issu du syndicalisme,
Jacques Chérèque, en charge de la ré industrialisation de la région et du pilotage
de différents dispositifs qui permirent d’atténuer l’impact de ce début de processus
de
désindustrialisation
et
d’explorer
de
nouvelles
pistes
d’activités
économiques (dans le tourisme, les activités de loisirs comme les parcs d’attraction
mais aussi dans le développement de la filière automobile ou celle de la logistique).
Les pertes d’emplois, ou leur déplacement dans d’autres régions métropolitaines, en
Europe de l’Est ou en Asie ont été, pour partie, « compensées » par le
développement du travail transfrontalier et plus particulièrement luxembourgeois.
Plus de 100 000 lorrains franchissent quotidiennement les frontières de Belgique, du
Grand-Duché (75 000) et d’Allemagne ce qui a permis de contenir l’évolution des
chiffres du chômage qui a souvent franchi le seuil des deux chiffres malgré tout.
Aujourd’hui la réalité industrielle de la Lorraine est encore présente, mais elle ne
mobilise plus autant de main d’œuvre et reste très fragile. La diversification
économique est davantage portée par les PME en Lorraine, alors que le
Luxembourg constitue un vrai tropisme pour le Nord de la région et les villes du Sillon
Lorrain.
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
1-3 La structuration des territoires
Avec l’avènement de l’intercommunalité (depuis
1992 puis 1999), des périmètres nouveaux sont
apparus, justifiés par l’adhésion à un projet commun
(intercommunalité de projet), ou par une volonté
commune
de
résister
à
l’influence
des
agglomérations
ou
des
villes
centres
(intercommunalité défensive), ou encore par une
volonté de gérer de manière plus rationnelle
certains services en réalisant des économies
d’échelle (intercommunalité de gestion). On a pu
parfois
parler
d’intercommunalité
d’aubaine
puisque le regroupement intercommunal a aussi
permis de percevoir des dotations bonifiées de
fonctionnement de la part de l’Etat sous condition
d’option pour une fiscalité et des compétences plus
intégrées au niveau du groupement de communes.
La Lorraine en 2011
4 départements
(Meurthe et Moselle,
Meuse, Moselle,
Vosges)
19 arrondissements
157 cantons
Les racines
Le choix est fait de présenter ici une série de cartes
qui donnent une idée de l’organisation territoriale
de la Lorraine et de ses territoires administratifs.
Ceux-ci ne correspondent pas toujours à des
territoires de projet, eux-mêmes pouvant évoluer
sous l’impulsion des différentes lois issues des
dispositions relatives à la décentralisation, à
l’organisation de la République, à la réforme de
l’Etat
et/ou
des
collectivités
territoriales.
L’organisation administrative a souvent été
dépendante des découpages préfectoraux et/ou
électoraux
(sous-préfectures,
arrondissements,
circonscriptions, cantons, communes). Si des
évolutions sont parfois apportées en fonction des
majorités politiques du moment, elles peuvent aussi
être liées à des changements démographiques
importants, notamment dans les périphéries
urbaines.
2339 communes
229 communes isolées
1 communauté urbaine
(Grand Nancy)
5 communautés
d’agglomération (Metz
Métropole, Sarreguemines
confluences, Thionville Portes
de France, Val de Fensch,
Forbach Porte de France)
140 communautés de
communes
15 pays
1 réseau régional des
acteurs et des structures
de développement
local (le Carrefour des Pays
Lorrains)
La Lorraine n’a pas échappé à la diversité des situations communales et
intercommunales et au maintien, ici ou là, de communes restées isolées, souvent
pour des raisons de richesse fiscale qu’elles ne souhaitaient pas vraiment partager.
Au moment où nous écrivons ces lignes, les préfets de départements sont chargés
de proposer un schéma départemental de l’intercommunalité qui ne permettra plus
aux communes isolées de le rester et qui fixe le seuil de 5 000 habitants comme un
minimum requis pour constituer une intercommunalité.
19
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Ces schémas viennent d’être proposés à l’avis des élus et feront l’objet d’une
décision au 31 décembre 2011 pour une mise en œuvre avant le 30 juin 2012.
Les racines
Par conséquent les cartes de l’intercommunalité qui figurent dans le présent
document, sont susceptibles d’évoluer à brève échéance.
Par ailleurs la réforme de l’organisation territoriale votée en décembre 2010 et
complétée en avril 2011 prévoit également la modification des découpages
cantonaux pour tenir compte de l’évolution démographique et de la volonté
gouvernementale de regrouper le mandat départemental et régional en un seul,
celui de conseiller territorial. Cette réforme, contestée et chahutée par les élus
locaux de toutes tendances politiques, est cependant engagée selon un calendrier
qui prévoit différentes étapes : la mise en place de nouveaux schémas
départementaux de coopération intercommunale d’abord, puis une modification
des dispositions d’élection des élus intercommunaux et territoriaux.
Il y a actuellement 157 conseillers généraux en Lorraine et 73 conseillers régionaux
(soit 230 élus départementaux et régionaux). La réforme prévoit de les remplacer par
130 conseillers territoriaux qui siégeront à partir de 2014 aux deux niveaux, sauf
nouvelles dispositions législatives à intervenir d’ici là.
20
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les racines
21
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les racines
1-4 Une mosaïque territoriale
La Lorraine possède une structuration à plusieurs
échelles : locale, régionale et « grand régionale ».
Au niveau régional et au-delà des grandes
agglomérations (Metz, Nancy et Thionville), ce
sont les villes relais qui apportent les fonctions de
centralité aux territoires périurbains et ruraux. Les
villes de Bar-le-Duc, Verdun, Lunéville, Toul, Pontà-Mousson, Neufchâteau, Saint-Dié-des-Vosges,
Sarrebourg, jouent évidemment ce rôle ainsi que
certaines villes et bourgs moins peuplés, souvent
distants de plus de 25kms des villes et
agglomérations plus importantes.
L’espace est plus empreint de ruralité sur une
large frange ouest (Meuse) et sud (Vosges) de la
Lorraine, ainsi qu’à l’Est (Saulnois, Pays de
Sarrebourg ou de Bitche). A noter que l’histoire du
réseau des acteurs et des structures de
développement local en Lorraine est d’abord
issue de ces territoires. Le développement local ne
doit plus aujourd’hui être considéré comme rural.
Les pratiques participatives et d’animation
territoriale, impulsées notamment par le Carrefour
des Pays Lorrains, sont d’ailleurs largement reprises
dans
les
conseils
de
développement
d’agglomérations et de quartiers urbains.
Au carrefour des axes
stratégiques européens,
la Lorraine doit pouvoir
tirer une vraie plus-value
économique de cet
atout considérable
Avec de vastes
territoires ruraux et des
agglomérations
importantes mais à taille
humaine, la Lorraine
peut s’appuyer sur
l’équilibre et la
complémentarité de
ses territoires pour
renforcer l’équité
territoriale tout en
structurant ses villes
pour s’adosser à la
Grande Région et
s’affirmer dans le Grand
Est au cœur de
l’Europe.
Les deux principales agglomérations, Metz et
Nancy, structurent et symbolisent le Nord et le Sud
de la Lorraine. Ces deux villes longtemps en rivalité d’influence et de vocation
cherchent à se rapprocher en participant et en animant ce qui est devenu le
« Sillon Lorrain », association qui porte le projet de création d’un Pôle Métropolitain
(nouvelle structuration proposée par la loi de décembre 2010). La construction
progressive d’un « espace central » entre Metz et Nancy, entre la Meuse de Madine
et la Moselle du Cheval Blanc, concentrant et connectant des équipements
structurants comme les gares TGV ou l’aéroport régional mais aussi des espaces de
développement économique et de loisirs, devrait permettre aux deux
agglomérations ainsi qu’à celle de Pont-à-Mousson, aux départements et plus
largement à toute la région, de rayonner au-delà de leurs frontières.
Le réseau urbain (Thionville, Metz, Nancy, Epinal et leurs agglomérations) suit en
grande partie la vallée de la Moselle (et de la Meurthe pour Nancy) et concentre les
villes les plus importantes de Lorraine en rassemblant plus d’un million d’habitants,
22
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
soit la moitié de la population lorraine. Ce sillon épouse l’axe Nord-Sud central de la
Lorraine. Il est plus densément peuplé dans sa partie Nord (Metz-Thionville) où il
s’ouvre vers les frontières et notamment vers le Grand-Duché du Luxembourg. Il
permet à la Lorraine d’être un moteur métropolitain au sein de la Grande Région
grâce à ses universités, grandes écoles, centres hospitaliers et à toutes les fonctions
et emplois métropolitains supérieurs. Cela contribue à conforter la position de la
Lorraine dans le Grand Est français.
A cette échelle « grand régionale », l’espace lorrain connaît d’autres particularités :
les agglomérations transfrontalières. A la fois fruit de l’histoire et de l’industrie, elles
sont aujourd’hui une réalité économique et sociale qui se structure. La plus
importante est celle de Moselle Est et du Bassin Houiller. La conurbation constituée
autour de Forbach, Freyming-Merlebach, Saint-Avold, Sarreguemines ou Creutzwald
est aujourd’hui la partie française d’une agglomération transfrontalière dont le
centre est Sarrebruck en Allemagne. Avec environ 250 000 habitants côté français,
cet ensemble avoisine le million d’habitants au total. Regroupées d’abord au sein
de l’association Zukunft Sarre Moselle Avenir, les communes sont aujourd’hui
regroupées en GECT (Groupement Européen de Coopération Transfrontalière) de
l’Euro district « Saarbrücken-Moselle Est ». Cette agglomération est la plus importante
de la Grande Région et constitue un pôle urbain essentiel pour la Lorraine même s’il
n’est pas central.
Longwy, Arlon, Esch-sur-Alzette ou encore Audun-le-Tiche forment une autre
agglomération transfrontalière qui compte près de 200 000 habitants sur trois pays
(France, Belgique et Luxembourg). Des projets de coopération transfrontalière
existent depuis 3 décennies (Pôle Européen de Développement créé à l’origine par
les initiatives liées à la reconversion du bassin de Longwy…) mais c’est le projet
« Esch-Belval » qui est aujourd’hui proposé pour envisager une vraie structuration de
cette agglomération à travers un futur GECT. Proposé comme Opération d’Intérêt
National (OIN), cet aménagement est supposé permettre d’offrir (côté français) un
vrai projet de développement sur friches industrielles répondant à l’ambition
affichée (côté luxembourgeois) sur le site de Belval.
23
Les racines
Concernée en premier lieu par les questions transfrontalières, la Lorraine fait partie
de ce qu’on appelle la « Grande Région » qui regroupe la Lorraine, le Luxembourg,
le Rhénanie-Palatinat, la Sarre et la Wallonie. Un programme européen de
recherche sur la métropolisation des espaces transfrontaliers et le rôle qu’ils
pourraient jouer en termes de développement débouche sur un projet de
construction d’une Région Métropolitaine Polycentrique Transfrontalière. La Région
Lorraine et ses partenaires de la Grande Région ont décidé de s’y engager de
manière volontariste. L’absence de grandes métropoles de taille européenne
devient en réalité une chance d’agglomérer les villes centre et leurs territoires
d’implantation dans un réseau en capacité de porter des politiques ambitieuses de
développement dans un environnement européen. Ainsi la Grande région pourraitelle s’affirmer comme une véritable « Euro région ».
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les racines
Les réseaux de villes comme le Quattropole
(Luxembourg, Metz, Sarrebruck et Trèves) ou encore
LELA + devenu Tonicités (Arlon, Esch-sur-Alzette,
Longwy, Luxembourg, Metz et Thionville) structurent
également les liens et complémentarités entre villes
lorraines et celles de la Grande Région.
En résumé, on peut considérer le rôle structurant de
l’épine dorsale de la région constitué par l’axe Nordsud au sein duquel s’est développé d’abord le
concept du Sillon Lorrain puis le réseau et
maintenant le pôle métropolitain. Celui-ci lui se
présente comme moteur urbain à l’échelle de la
Grande Région mais également dans le Grand Est
français. Ce n’est pas sans poser la question du rôle
des autres territoires de Lorraine, de leur articulation
et
de
la
cohérence
territoriale.
L’espace
géographique régional peut être, soit séparé, soit
irrigué, par cet axe central qui est un enjeu
stratégique majeur du développement. Le processus
de métropolisation actuellement
engagé sera
porteur d’équilibre à partir du moment où l’ensemble
des territoires lorrains inscriront leur fonctions dans un
développement complémentaire, durable, équilibré
et concomitant. C’est le sens de la construction
engagée d’une région métropolitaine polycentrique
dont les enjeux seront repris dans le cahier consacré
aux aspects plus stratégiques de la prospective
régionale.
Les villes et agglomérations transfrontalières jouent
également un rôle structurant pour le Nord Lorrain, lui
permettant de tirer parti des ressources importantes
situées de l’autre côté de la frontière et le hissant à
une échelle européenne.
Les autres territoires lorrains, plus ruraux, sont irrigués
par un important réseau de petites villes et de
bourgs centres. Ces espaces peuvent se valoriser de
manière
différenciée.
Leurs
expériences
de
résistance à la désertification et de création de
nouvelles dynamiques attractives ont constitué un
véritable corpus des bonnes pratiques de l’animation
et
du
développement
territorial,
grâce
à
24
L’enjeu de la
structuration
régionale est de
permettre un
développement
concomitant de tous
les territoires et
d’éviter l’éclatement
régional. La mise en
cohérence des
schémas locaux et le
renforcement du
dialogue
interterritorial peuvent
y contribuer.
Il y a aujourd’hui 10
périmètres de SCoT en
Lorraine :
1. Vosges Centrales
(approuvé),
2. Pays Barrois (arrêté),
3. Val de Rosselle
(arrêté),
En cours d’élaboration :
4. Agglomération
Messine,
5. Agglomération de
Sarreguemines,
6. Agglomération de
Thionville,
7. Meurthe-et-Moselle
Sud
8. Meurthe-et-Moselle
Nord
Périmètres sans étude
entamée :
9. Commercy
10. Verdunois
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Le premier enjeu de la structuration régionale est
aujourd’hui de permettre un développement
concomitant de tous les territoires et d’éviter
l’éclatement régional. Le risque existe avec un
secteur plus aggloméré et structuré en pôle
métropolitain qui couperait la région en deux et
des territoires moins denses, condamnés à une
nouvelle désertification.
La structuration
régionale, ne doit pas
favoriser un
développement
autocentré mais
permettre au contraire
un rapprochement
entre acteurs voisins et
leur mise en réseau
dans un espace
interrégional et au sein
de la Grande Région.
C’est un processus de
métropolisation bien
différent d’une
concentration et d’une
massification urbaine
Les racines
l’investissement des élus locaux du secteur
associatif
et
des
partenaires
sociaux.
L’émergence de réseaux d’acteurs et la mise en
œuvre d’une ingénierie de projet (financée dans
le cadre de contrats ou de convention par l’Etat
et la Région d’abord, par la région seulement,
parfois aussi par les Départements), le
développement des intercommunalités et leur
mise en réseau avec les acteurs locaux dans le
cadre de Pays et la mise en place de conseils de
développement ouverts à la société civile, ont
contribué à faire de la Lorraine une des régions
expérimentales et novatrices en matière de
développement local. Les agglomérations ont
d’abord
regardé
ces
expériences
avec
sympathie, avant de les copier parfois et de s’en
inspirer pour développer de nouvelles relations
avec leurs territoires de proximité.
L’objectif : mettre en
réseau les acteurs, mais
aussi les territoires et
leurs villes centres dans
un objectif de
développement des
emplois et des fonctions
métropolitaines au sein
du Grand Est et de
l’espace européen.
La couverture progressive de la région par des
SCoT (Schémas de Cohérence Territoriale)
permet de faire progresser cette approche sans
couvrir à ce jour la totalité du territoire régional.
La mise en cohérence et en interaction de
l’ensemble des périmètres-cibles, qui sont encore fixés à l’intérieur des limites
départementales n’est pas soumise à obligation de résultats. Pour autant
l’élaboration de ces schémas fait progresser le dialogue interterritorial et une gestion
plus responsable du foncier par le biais des outils d’encadrement de l’urbanisme. Les
projets de territoire s’enrichissent de ce travail qui met en articulation les territoires
urbains et ruraux sur une échelle de bassin de vie ou d’emplois, au sein d’un espace
régional plus large.
25
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Protection de l’environnement et mobilité sont avec la maîtrise du foncier, les axes
prioritaires des SCoT. Les projets de coopération transfrontalière tiennent aussi une
place importante dans les SCoT du Val de Rosselle et de l’Agglomération de
Sarreguemines avec des projets importants concernant la mobilité transfrontalière.
Les racines
L’espace central est un enjeu d’aménagement au cœur des préoccupations du
Scot sud 54, du Conseil Régional de Lorraine, du Conseil Général DE Meurthe-etMoselle, du Pays du Val de Lorraine, du Pays de Briey et de l’Etat. Il rassemble des
grands équipements et sites attractifs (aéroport régional, gares TGV, sites de
Chambley et plan d’eau de Madine).
Pour autant il ne bénéficie pas d’une opération d’intérêt national malgré ses
nombreux espaces issus de friches industrielles et militaires. En revanche, le secteur
transfrontalier d’Alzette/Belval, également concerné par la reconversion de friches
industrielles, a été retenu par l’Etat comme site éligible à la mise en place d’une
opération d’intérêt national.
Le second enjeu de la structuration régionale est de contribuer à la construction,
avec ses voisins de la Grande Région, d’une région métropolitaine polycentrique
transfrontalière, sans occulter les relations existantes et à développer à un niveau
interrégional avec l’Alsace, la Franche-Comté et la Champagne Ardenne.
26
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
1-5 L’espace rural
Les espaces ruraux lorrains couvrent la moitié de la
région (416 000 habitants). Un Lorrain sur six (18% de
la population lorraine) vit à la campagne ou dans
ce qu’on appelle aujourd’hui l’espace rural.
Le recul de l’emploi (agricole, industriel ou militaire)
et de la présence physique des services publics
menace l’équilibre et la dynamique de ces espaces
ruraux.
Or la vitalité d’un territoire et son attractivité, quelle
que soit sa taille, passe par le maintien ou
l’émergence
d’activités économiques et de
services à la population.
Les espaces ruraux lorrains regroupent 133 000
emplois (15% des emplois lorrains). L’agriculture
domine en Meuse, dans l’ouest des Vosges et dans
le Saulnois même si globalement elle ne représente
que 2% des emplois lorrains (moins de 6000
exploitations agricoles dans les espaces ruraux
lorrains aujourd’hui). Elle garde une importance
considérable dans l’occupation du sol (575 000
hectares soit 48% du foncier rural).
La ruralité n’exclut pas l’activité industrielle : 34 000
emplois industriels sont implantés en secteur dit rural
où ils occupent 26% des actifs (17% à l’échelle
Lorraine).
L’espace rural est sorti
de la période de
désertification qui a
suivi l’exode vers les
villes et les secteurs
industriels.
Les racines
Si un certain renouveau démographique peut être
constaté depuis 1999, y compris en Meuse et dans
certains secteurs vosgiens, il est plus tardif que sur
l’ensemble de la France et se limite aux cantons les
plus proches des villes. Les espaces périurbains
connaissent une véritable évolution urbanistique,
démographique et sociologique, plus ou moins liée
au phénomène d’étalement urbain si décrié
aujourd’hui parce que peu écologique. Mais
l’espace rural connait aussi une évolution qui a mis
fin à une longue période de désertification et de
perte de population.
Bien que cela soit peu
lisible, les espaces
ruraux constituent la
majeure partie du
territoire lorrain et
contribuent à sa
richesse.
Aujourd’hui le
développement de la
périurbanisation et de
la mobilité modifie la
sociologie de l’espace
rural tout en menaçant
parfois son équilibre
écologique et
économique à long
terme.
Les fonctions de la
ruralité ne peuvent se
limiter à la qualité de
ses paysages. L’espace
rural a toute sa place
dans l’équilibre
territorial et dans le
développement
régional avec des
responsabilités
spécifiques en matière
environnementale,
sociale et touristique.
27
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les racines
Les emplois de services en secteur rural occupent cependant la 1ère place avec
64 000 emplois soit 48% des emplois. Pour autant, ce taux reste en deçà de la
proportion occupée par les emplois de services sur l’ensemble du territoire lorrain
(62%). Globalement, c’est l’administration publique au sens large, les collectivités et
les services opérationnels ainsi que le secteur sanitaire et social qui créent le plus
d’emplois de services en espace rural.
Les petites communes rurales, notamment sur la façade Est de la Meuse et autour
de Saint-Dié et d’Epinal accueillent de plus en plus de familles précédemment
logées en ville ou dans leur périphérie immédiate. Les zones urbaines, concentrées
sur l’axe sud-nord, d’Epinal à Luxembourg, alimentent principalement ce
phénomène. Les autres territoires de la Meuse et l’ouest des Vosges demeurent peu
peuplés et exercent une moindre attractivité, sans doute du fait d’un plus grand
éloignement des agglomérations, grosses pourvoyeuses de mobilité pendulaire. Par
ailleurs, les effets conjugués d’un solde naturel et d’un solde migratoire négatifs,
maintiennent les secteurs ruraux dans un double phénomène de vieillissement et de
diminution de la population.
Le logement est un autre marqueur d’une certaine actualité de l’espace rural. Que
la population augmente ou stagne dans les villages et les bourgs, cela se traduit par
une augmentation de la construction neuve y compris dans les secteurs où la
vacance est élevée. Depuis 1999, ce sont 1900 logements neufs qui ont été construits
chaque année en milieu rural, alors que celui-ci compte quelques 18 000 logements
vacants. L’habitat nouveau, souvent individuel et pavillonnaire, correspond
certainement encore à une aspiration sociale forte, encouragée par les promoteurs,
mais moins aux objectifs de protection de l’environnement et du foncier agricole.
A cette problématique, s’ajoute celle du mode de déplacement de la population
active, qui a prioritairement recours à l’usage de la voiture individuelle. La pollution
générée s’accompagne d’une augmentation très sensible de la consommation et
de la dépendance énergétique. De plus, l’impact économique des déplacements
n’est pas neutre pour les familles. Pour autant, faut-il souhaiter voir se réduire les
distances entre domicile et travail ? Si tel est le cas, cela doit s’accompagner d’un
renouveau de la croissance endogène en milieu rural et donc du développement
de nouvelles activités et vraisemblablement d’un usage plus important des nouvelles
technologies. Le développement des emplois de type métropolitain en secteur rural
n’est pas à exclure.
La vie des Lorrains ruraux est aussi marquée par la culture, le vivre ensemble, les
relations intergénérationnelles. Si les relations professionnelles comptent, elles ne sont
pas les seules génératrices de vie sociale. Aussi, des initiatives locales comme les
festivals ou autres manifestations culturelles et sportives contribuent à la qualité de
vie et donnent une image dynamique et vivante des territoires ruraux.
28
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Ce dynamisme culturel ne peut cependant masquer les inégalités territoriales en
matière de richesse des ménages. Si le revenu moyen des ménages ruraux est
toujours inférieur au revenu moyen de l’ensemble des ménages lorrains, on relève
des disparités au sein même des territoires ruraux. Ainsi dénombre-t-on davantage
de ménages ruraux plus aisés dans les secteurs de Montmédy, Mirecourt et VittelContrexéville que sur le reste des espaces ruraux lorrains. Commercy, Stenay,
Charmes ou Saint-Mihiel concentrent au contraire plus de ménages ayant des
revenus inférieurs à la moyenne. Le pourcentage des ménages les plus pauvres se
situe dans les secteurs de Morhange (57) et de Rambervillers (88).
Les équipements intermédiaires sont présents dans les pôles d’emplois ruraux mais
pas systématiquement dans tous les bourgs-relais, désertés par les commerces
d’équipement de la maison et de la personne qui se concentrent à la porte des
agglomérations, au cœur de zones de chalandise de plus en plus grandes. Cette
situation n’est pas spécifique aux zones rurales lorraines qui connaissent également
une problématique de plus en plus aigüe de désertification médicale. Depuis
plusieurs années, la région se dote de maisons médicalisées grâce à l’investissement
des collectivités locales qui essaient de ralentir une tendance lourde. Celle-ci
s’accompagne d’une démographie médicale vieillissante qui pose d’ores et déjà la
question du devenir de certaines maisons médicales si aucun médecin ne vient y
remplacer les praticiens au moment de leur départ en retraite.
En revanche, le secteur hospitalier reste relativement présent en secteur rural mais
souvent davantage orienté vers la médecine et la gériatrie. La chirurgie, la pédiatrie
et même la maternité sont désormais concentrées sur les grands établissements
départementaux et régionaux du secteur public ou privé. Les politiques
départementales en direction des personnes âgées, permettent au milieu rural
d’être, proportionnellement au nombre d’habitants, mieux équipé que les zones
urbanisées.
Les départements ont également déployé des moyens conséquents pour éviter la
fracture numérique. L’accès à internet et au haut-débit est une condition sans
laquelle les espaces ruraux ne peuvent pas prétendre à accueillir des activités
économiques génératrices de développement. Cependant, certains secteurs et
certaines technologies trouvent leurs limites en efficacité comme en rentabilité, et la
Lorraine est inégalement équipée selon les départements, ce qui maintient une
certaine fracture dans l’accès au numérique. Enfin, si les autoroutes du net sont
réalisées, la jonction permettant de desservir certains villages, certaines zones
d’activités, certaines maisons ou hameaux à l’écart des zones urbanisées ne fait pas
toujours partie des priorités ni des possibilités.
29
Les racines
Concernant les équipements de proximité il y a décalage parfois douloureux entre
le niveau de prestation attendu par les habitants (dont certains néo ruraux) et les
capacités réelles du marché en milieu rural.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les racines
La crise économique et financière de ces dernières années, les restructurations dans
les entreprises ou la reconfiguration des emplois militaires ont également un impact
sur les espaces ruraux lorrains. Les Vosges ont enregistré un nouveau recul de
l’emploi industriel alors que les créations d’emplois ne compensent pas les pertes
accumulées. L’automobile, le textile, le verre, le bois ou le matériel électrique sont
autant de secteurs fragiles dans une Lorraine rurale marquée par l’industrie. Peu de
projets structurants apparaissent et, dans ce contexte, les restructurations militaires
fragilisent un peu plus des espaces déjà durement touchés.
Les territoires ruraux s’appuient sur les dispositifs d’accompagnement proposés par
leurs partenaires traditionnels pour réaliser leurs projets Ainsi d’aucuns cherchent à
s’inscrire dans la dynamique de pôles d’excellence rurale qui se veulent être une
version moins urbaine des pôles de compétitivité. L’objectif est double : contribuer à
donner une image valorisante et dynamique du territoire, tout en essayant d’obtenir
des financements de la part de tous les partenaires régionaux, nationaux et
européens en répondant à des appels à projets pour lesquels tous les territoires ne
sont pas à égalité de moyens. En cherchant à se démarquer, les territoires ruraux
sont dans la reproduction sans disposer des mêmes moyens que leurs voisins urbains,
ou dans la compétition pour obtenir prioritairement des financements issus de lignes
budgétaires non extensibles. Cette approche, en absence de dialogue inter
territorial et de réflexion conjointe sur les priorités, ne favorise pas le développement
concomitant des territoires voisins.
Aujourd’hui, la préoccupation environnementale favorise l’émergence d’une vraie
prise de conscience de la qualité des espaces ruraux à préserver, et ouvre des pistes
pour construire un développement local durable. L’accompagnement de
l’allongement de la durée de la vie et de l’anticipation des besoins nouveaux liés à
l’augmentation du nombre de retraités vivant de plus en plus âgés est une des pistes
à creuser, au même titre que l’accueil de nouvelles activités ayant recours aux
nouvelles technologies de communication ou de production énergétique.
Le développement des territoires ruraux risque-t-il dans l’avenir de se heurter à un
effet de balancier qui entrainera à nouveau une partie de leur population vers les
villes, sachant que celles-ci souhaitent pouvoir grossir pour mieux exister dans la
compétition métropolitaine ? C’est un des enjeux de la mobilisation des outils de
planification foncière. Ils sont aussi une des clefs de la réussite pour appréhender
l’urbanisation et protéger les espaces tout en accueillant de nouvelles populations.
Toutefois, la question de savoir d’où peuvent venir les nouvelles populations
souhaitées (autant en secteur rural qu’en secteur urbain) est assez rarement posée.
Cela signifie qu’en l’absence de planification claire, l’attractivité des villes et de ses
services finira par favoriser leur développement démographique au détriment des
autres territoires. Le rural peut-il, doit-il s’affranchir de cette dépendance ? Le
développement des villes et du rural peut-il être concomitant ? La configuration de
la région Lorraine et le poids réel des agglomérations et de l’espace rural peuvent
permettre de l’envisager.
30
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
1-6 Le profil environnemental de la région
Les milieux naturels de Lorraine sont riches et
variés (zones humides, prairies, forêts) mais sont en
régression (intensification de l’agriculture et
urbanisation croissante). Les espaces naturels
protégés réglementairement augmentent mais
insuffisamment au regard des enjeux de
protection de la biodiversité.
On dénombre 64
espèces à protéger, ce
qui met la Lorraine au
4ème rang des régions
françaises en termes de
biodiversité.
Les racines
La Lorraine est riche de ressources en eau, qu’elles
soient issues de formations géologiques aquifères
(Vosges mais également Meuse) ou de la densité
de son réseau hydrographique. Les apports
pluviométriques importants (surtout sur le massif
vosgien) assurent la pérennité de ces ressources.
Mais l’abondance n’exclut pas la vulnérabilité
tant sur le plan qualitatif que quantitatif.
La qualité
environnementale de
la Lorraine est réelle,
riche et variée (faune et
flore…) et la ressource
en eau est abondante.
La Lorraine contribue fortement aux émissions de
gaz à effet de serre de par son tissu industriel et les effets conjugués des transports et
des logements. Cependant, la qualité de l’air est globalement bonne, du fait des
conditions climatiques qui favorisent la dispersion des polluants. Pour autant, diviser
par quatre les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 est un véritable défi car les
diminutions récentes sont davantage dues à la désindustrialisation qu’au fruit des
efforts consentis.
Le sol est une ressource naturelle fragile soumise à l’érosion, à la compaction et à la
perte de matière organique due aux modes de production agricoles.
L’artificialisation (urbanisation croissante) et la contamination (anciens sites
industriels) contribuent aussi à la dégradation des sols. Enfin, le passé minier et les
problématiques d’eaux d’exhaure ou d’affaissements de terrain sont autant de
facteurs de risques à surveiller. On notera que l’extraction de granulats du sol est en
baisse, sauf en Moselle.
Le développement urbain et économique est concentré dans le Sillon Lorrain et
dans le Nord Lorrain depuis l’ère industrielle. A partir de la crise industrielle, le
développement des emplois transfrontaliers et de service en milieu urbain a laissé
progresser une périurbanisation galopante, tout en délaissant des friches importantes
en cœur de ville conduisant à des espaces urbains anarchiques. Cela génère à la
fois une consommation importante d’espaces et une multiplication des
déplacements pendulaires (fortes émissions de gaz à effet de serre). A ces
problèmes environnementaux majeurs s’ajoute la baisse constante de la part
modale du rail et du fluvial dans le transport de fret au profit de la route.
31
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les racines
Or, le transport est un défi prioritaire pour une
Lorraine durable au profil environnemental
préservé.
La Lorraine est grande productrice et grande
consommatrice d’énergie (la crise industrielle fait
baisser un peu la consommation). Les activités de
production, de transports et d’habitat sont les plus
grosses consommatrices d’énergie. La part des
énergies renouvelables est plus importante mais
doit encore progresser. La centrale nucléaire de
Cattenom (et ses 4 réacteurs) produit 37 TWh/an
d’électricité soit 8 % de la production française
(440 TWh/an). Concernant le logement, le bois
énergie
est
la
première
des
énergies
renouvelables mais a eu tendance à diminuer
depuis les années 1990. Pourtant, au regard de la
richesse de la forêt lorraine, cette énergie
gagnerait à se redévelopper tandis que le solaire
pourrait servir d’appoint.
Le transport routier,
générateur de CO², est
dominant en Lorraine
comme dans tout le
territoire national,
même si la voie
navigable et le rail sont
bien développés dans
la région.
La consommation
d’énergie de la région
tend à diminuer avec
la réduction des
activités industrielles.
La forêt constitue une
ressource de première
importance y compris
sur le plan énergétique.
Les activités et l’emploi en Lorraine consomment
des ressources naturelles et de l’énergie
principalement non renouvelables. A noter
cependant que l’emploi lié à l’environnement (notamment dans les domaines de la
gestion de l’eau et des déchets) est en progression dans la région.
Occupant une grande partie du territoire lorrain, l’agriculture est un pilier de la
formation et de l’entretien des paysages, de la préservation de la biodiversité et des
ressources du sol. Les prairies constituent un biotope riche et varié mais qui diminue
régulièrement (modification des modes de production, diminution du nombre
d’exploitations agricoles au profit d’exploitations qui grossissent, recours accru aux
apports azotés et pesticides…).
Des mesures sont prises depuis une quinzaine d’années pour enrayer ce phénomène
et pour aider les agriculteurs à maintenir ces surfaces en herbe. L’agriculture
biologique, longtemps marginalisée en Lorraine, prend une part de plus en plus
importante et bénéficie désormais de réels soutiens et encouragements. La
profession agricole a une vraie volonté d’améliorer son image et sa contribution à
une alimentation saine, de qualité et de proximité.
Avec 558 kg de déchets municipaux par habitant et par an, la Lorraine a connu une
légère augmentation ces dernières années, alors que l’objectif est d’aboutir à une
diminution de 7% durant les 5 prochaines années. Si le tri et le compostage
progressent régulièrement, la mise en décharge demeure la destination principale
32
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
des déchets ménagers. Les déchets industriels (dangereux ou non) sont pour moitié
recyclés et pour moitié incinérés.
La région est traversée par des flux transfrontaliers de déchets dangereux et s’est
spécialisée dans la valorisation de certains de ces déchets (notamment le
programme Ecorevia sur la transformation des produits dont la promotion est liée à
la reconversion du Toulois suite à la fermeture du site Kleber, et le laboratoire de
recherche en vue d’un possible stockage de déchets nucléaires à Bure pour ne citer
que deux exemples ; le pôle de compétitivité Materalia propose également une
mise en réseau des entreprise et laboratoires qui œuvrent dans le domaine des
matériaux). L’objectif européen d’encouragement de la valorisation pourrait
augmenter davantage ces flux.
33
Les racines
Les principaux risques naturels de la Lorraine sont les inondations (95 %) et plus
localement l’instabilité des terrains, voire de manière rarissime des risques sismiques.
D’autres risques sont néanmoins à prendre en considération, notamment les
affaissements miniers ainsi que les risques d’accidents de transports de substances
dangereuses, nombreuses à traverser la région.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
1-7 Les mobilités régionales et européennes
Les racines
Terre de transition et de passage depuis ses
origines (voies romaines, routes de l’Italie aux
Flandres…) la Lorraine constitue aujourd’hui un
carrefour important pour les déplacements et les
échanges
tant
à
l’échelle
française
qu’européenne.
De par sa proximité avec les pays européens
voisins (Benelux, Allemagne, mais également
Suisse, Danemark ou d’autres pays d’Europe de
l’Est), la Lorraine est traversée de manière
naturelle par des flux de transports de voyageurs
et
de
marchandises.
De
nombreuses
infrastructures de transport existent pour canaliser
mais aussi capter ces flux et en faire un élément
de
développement
économique
régional
(logistique, et commerce notamment).
Il convient d’assurer à la fois une plus-value
économique au transport international et un
service optimal au transport infrarégional. Certains
de ces aménagements ont vocation à structurer
le paysage régional :
Terre de passage, la
Lorraine est un carrefour
européen
particulièrement bien
irrigué par la route, le
rail et le fluvial. Si
l’aérien doit encore
s’organiser, les défis
concernent aujourd’hui
l’ouverture au sud aussi
bien par le fer que par
le fluvial.
Au niveau infrarégional,
les modes alternatifs à
la route doivent
poursuivre leur
développement tout
en limitant la saturation
du réseau autoroutier.
Les axes routiers lorrains majeurs sont les autoroutes A31 (axe Nord-Sud), A4 (axe EstOuest) ainsi que la RN4 (axe Est-Ouest). L’autoroute A31 (90 000 à 120 000 véhicules
par jour suivant les portions) et la partie de l’A4 qui traverse le Sillon Lorrain jouent
simultanément un rôle de couloir européen et de voies rapides urbaines en zone
densément peuplée. La saturation du trafic provoque des ralentissements et divers
blocages sur la principale artère routière lorraine, ce qui est facteur de risques et
d’accidents.
L’A31 s’inscrit à la fois comme élément de structuration régionale et de liaison entre
les agglomérations du sillon lorrain, tout en constituant le principal accès routier à la
Lorraine. Augmentation du nombre de voies, contournements, aménagements de
sécurité mais également solutions alternatives (rail, eau…) deviennent indispensables
pour maintenir une bonne irrigation interne et externe de la Lorraine. Par ailleurs,
l’état de dégradation des revêtements de l’A31 mais aussi de la RN4 ne donnent pas
une bonne image de la région.
L’entretien et l’amélioration de l’accueil sur les aires d’autoroutes, la propreté des
abords autoroutiers tout comme l’harmonisation de la signalisation touristique sont
autant d’éléments de contribution à l’image et à l’attractivité de la région.
34
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
A long terme, une ouverture ferroviaire vers le Sud ainsi qu’une connexion à la future
ligne Bruxelles-Strasbourg via Luxembourg constituent de vraies perspectives
d’ouverture pour La Lorraine.
Au niveau infrarégional, l’enjeu est de pouvoir augmenter les cadences sur l’axe
Nord Sud, ce qui nécessite de trouver des solutions au problème de saturation. Il
s’agit aussi de mieux desservir certaines zones urbanisées (Val de Fensch
notamment) et d’améliorer le cadencement de certaines dessertes (Bar-le-Duc,
Verdun ou Neufchâteau par exemple). Il convient également de mentionner la ligne
Bettembourg-Perpignan, autoroute ferroviaire mise en service en 2007 qui irrigue la
Lorraine.
Les voies d’eau : la Moselle canalisée à grand gabarit est navigable jusqu’à Frouard
au Sud et permet l’accès à la mer du Nord avec une ouverture sur les grands ports
européens. Un développement plus important du transport fluvial et de son
économie logistique ne peut s’envisager qu’avec l’ouverture d’une liaison vers le
Sud. La réalisation du Canal Moselle –Saône permettrait de relier la Lorraine au
Rhône et au Sud de l’Europe. La réalisation de la plateforme portuaire lorraine,
multimodale et multi sites Illange-Metz au Nord et Frouard-Gondreville au sud inscrit
la Lorraine sur une voie fluviale d’avenir, à condition de déverrouiller l’accès vers le
sud. L’articulation entre cet axe fluvial nord-sud et les liaisons avec les bassins parisien
et alsacien sont encore assurées par le réseau Freycinet, qui autorise le
développement du tourisme fluvial en saison.
35
Les racines
Les infrastructures ferroviaires : si le TGV Est (axe Est-Ouest) structure aujourd’hui les
liaisons externes avec la Lorraine depuis 2007, l’axe Nord-Sud domine les flux (de
Luxembourg à Epinal en passant par Thionville, Metz et Nancy) aussi bien parce qu’il
dessert les villes importantes du Sillon Lorrain que
parce qu’il relie le Nord et le Sud de l’Europe par
la Lorraine.
Les projets de TGV Est
européen et de
Le réseau régional TER a connu une nette
création d’une gare
amélioration depuis les années 2000. Il atteint
d’interconnexion fer/fer
cependant ses limites du fait de la saturation des
à Vandières, sont
gares de Metz et Nancy ou encore du manque
désormais entrés en
de dessertes en Lorraine rurale (Meuse
phase de réalisation.
notamment). La liaison avec le Luxembourg
nécessite aussi des améliorations sur le réseau
Les enjeux d’ouverture
ferré et sur la gare de Luxembourg ville.
de la Lorraine vers le
L’ouverture complète du TGV Est vers l’Europe de
Sud comme ceux de la
l’Est mais aussi la gare d’interconnexion TGV/TER
mobilité interne
de Vandières, devraient améliorer l’accessibilité
deviennent prioritaires.
externe de la Lorraine à partir des autres régions
françaises et européennes.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les racines
Le transport aérien : le principal aéroport est celui de Metz-Nancy Lorraine (environ
300 000 passagers par an), situé au centre de la région. Les aéroports d’EpinalMirecourt et de Nancy-Essey constituent un complément d’offre intéressant mais
fragile. Il faut prendre en compte la proximité d’autres aéroports importants proches
de la Lorraine (Luxembourg, Sarrebruck, Zweibruck, Francfort et Mulhouse-Bâle
notamment). La réalisation de la gare d’interconnexion de Vandières pourrait offrir à
la gare de Louvigny une nouvelle vocation en lien avec le développement de
l’aéroport régional Metz-Nancy Lorraine et de l’aviation d’affaires par exemple.
(Carte des réseaux et infrastructures en page suivante. Source SESGAR de Lorraine)
36
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
2- LES DEFIS POUR LES LORRAINS
2-1 Le défi démographique
Pendant ce temps, la population française aura
augmenté de 15 % avec une croissance
concentrée dans le sud et l’ouest du pays, même
si cette tendance va s’infléchir. Le Nord et surtout
l’Est français seront les plus pénalisés ; l’Alsace et
la Franche-Comté afficheront toutefois une
croissance plus importante (+10 %) mais inférieure
à la moyenne nationale.
La Lorraine connaîtrait donc un taux de
croissance proche de celui observé entre 1999 et
2007, et ce jusqu’en 2020. Ensuite, ce taux se
réduirait et deviendrait négatif à partir de 2035 au
regard de la tendance actuelle.
Cette baisse serait due en grande partie à
l’arrivée des baby-boomers au grand âge et à
l’augmentation du nombre de décès qui
surpasseraient les naissances à partir de 2035
(baisse du solde naturel) et cela malgré une
fécondité en légère hausse.
Le départ des jeunes actifs et la faible attractivité
démographique ne permettront pas d’infléchir
cette situation, même s’il faut noter que le déficit
migratoire se réduit (- 15 000 habitants par an en
1975, 3 000 habitants en moins par an aujourd’hui
La Lorraine se situe dans
la moyenne des régions
de France avec 2,34
millions d’habitants.
Les racines
Si les tendances démographiques actuelles se
poursuivent, la Lorraine passera de 2,34 millions
d’habitants en 2007 à 2,39 millions d’habitants en
2040 (+ 50 000 habitants soit un gain de 2% de
population en 30 ans) ce qui en ferait l’avant
dernière région française pour son dynamisme
démographique, juste avant la ChampagneArdenne qui elle, perdra de la population.
Cette population est
inégalement répartie
entre les espaces
urbains, périurbains et
ruraux : la moitié de la
population régionale
est concentrée dans le
Sillon Lorrain.
Aujourd’hui la Lorraine
est confrontée à un défi
démographique lié au
cumul d’un déficit
migratoire récurrent et
d’un déficit naturel
annoncé.
La progression de
population, moindre
aujourd’hui que celle
des autres régions,
marquera un coup
d’arrêt à brève
échéance, sauf
nouvelle dynamique en
termes d’emplois et
d’accueil.
37
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
et 282 habitants en moins par an d’ici à 2040) pour s’approcher de l’équilibre. Cela
s’explique davantage par la chute prévisible du nombre de départs que par le
nombre d’arrivées.
Les racines
La Meurthe-et-Moselle serait le département le plus dynamique (+4,1 %) tout en
restant très en deçà de la situation nationale. La Meuse gagnerait 7000 habitants.
La Moselle progresserait de + 1,1 % et les Vosges stagneraient à + 0,7 % avec la
population la plus âgée de Lorraine (40,7 ans d’âge moyen en 2007 et 46,7 ans en
2040). Les Vosges figureraient parmi les 8 départements français à la croissance
démographique la plus faible.
Quel que soit le scénario, la population lorraine va vieillir. L’âge moyen (35 ans en
2007) passera à 45 ans en 2040. Cette tendance est amplifiée par la baisse du
nombre de naissances et le départ croissant de jeunes actifs. Aussi la progression de
population sera-t-elle inférieure à 2% entre 2007 et 2040, apparente stabilité qui
traduit une absence de dynamique démographique suffisante.
38
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
2-2 Le défi de l’emploi
Les crises économiques et financières qui se sont
succédées depuis 2008 ont accentué la fragilité
du tissu productif lorrain (chute de 32 % des
exportations). Après la crise de la sidérurgie des
années 1980, la Lorraine connait depuis les
années
2000
une
nouvelle
période
de
désindustrialisation (disparition de près de 25 000
emplois en 2008 et 2009). C’est la région française
qui a été la plus touchée au cours de cette
période.
Les racines
Le chômage progresse, touchant en priorité les
hommes et surtout les jeunes sans qualification (43
% d’augmentation du chômage des jeunes) et les
plus de 50 ans. Cela impacte le tissu social de
manière de plus en plus structurelle et non
uniquement conjoncturelle d’où une dégradation
de la situation sociale ; à cet égard,
l’augmentation de 72 % du chômage de longue
durée est significative.
La situation de l’emploi
et du chômage en
Lorraine s’est aggravée
avec la crise de 2008.
Elle est certes proche
de la conjoncture
nationale.
Mais elle est ancrée
structurellement dans la
région depuis plus de 30
ans et la crise ne fait
que révéler des
faiblesses persistantes.
Si le secteur industriel a
particulièrement
souffert des crises
successives, il n’en
demeure pas moins un
secteur important de
l’économie lorraine.
Une désindustrialisation qui s’accélère
C’est l’emploi industriel (- 9,6 % de 2008 à 2009) qui a le plus souffert de la crise,
renforçant un processus d’autant plus mal ressenti qu’il touche à la spécificité de
l’emploi lorrain. Depuis 2001 la Lorraine a perdu 38 900 emplois industriels.
Des territoires inégaux face à la crise
Les secteurs les plus touchés par la crise sont les bassins d’emploi de Longwy,
Remiremont-Gérardmer, Bar-le-Duc et Sarreguemines (- 7 à - 9 % d’emplois) mais
toute la région est concernée avec des dommages plus limités sur les zones de
Nancy, Toul, Lunéville et Briey (- 2 à - 3 %).
La crise démographique est en partie liée à ces problèmes d’emplois avec un solde
migratoire négatif (manque d’attractivité de la Lorraine et peu d’offres d’emplois) et
un solde naturel qui tend à le devenir.
Quelles transformations de l’emploi ?
L’industrie est un secteur essentiel de l’économie lorraine où les emplois directs sont
plus importants que dans d’autres régions proportionnellement à la population
active. On compte également de nombreux autres emplois induits, notamment
dans les services dépendants de l’industrie. Celle-ci doit donc se renforcer, en se
transformant, et s’inscrire dans une approche de développement durable pour
mettre un terme au processus de désindustrialisation.
39
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les racines
Les atouts de la Lorraine
La Lorraine se situe au cœur d’un pôle européen d’activités. Elle y est considérée
comme une des régions françaises attractives. Le commerce y est structurellement
excédentaire : c’est un atout à développer. L’emploi transfrontalier peut être
consolidé ; il doit s’accompagner, côté lorrain, d’un développement de l’économie
résidentielle, d’autant que le marché de l’immobilier y est actif. Mais cela nécessite
une organisation et un pilotage adapté dans le cadre d’un processus de
métropolisation maîtrisé.
Toutefois, si les cadres exerçant des fonctions métropolitaines sont en augmentation
(+ 24,1 % de 1999 à 2006), leur nombre ne permet pas encore à la Lorraine de figurer
en bonne place parmi les régions françaises (15ème rang national pour le ratio
cadres/population totale).
Les richesses et ressources culturelles, patrimoniales et environnementales
contribuent à donner un cadre de vie agréable aux Lorrains et constituent un
réservoir d’activités et un potentiel d’attractivité à développer, y compris en secteur
rural.
Les activités agricoles font aussi partie des atouts de la Lorraine, avec des fragilités
récurrentes mais avec des résultats et une diversification prometteuse. Points d’appui
à une industrie agroalimentaire performante et peut-être de filières en émergence,
dans le domaine de la chimie verte et de l’énergie, l’agriculture et la sylviculture
peuvent prétendre à occuper demain, une place plus importante encore, dans le
paysage économique de la Lorraine.
Le poids du chômage
Le chômage progresse en Lorraine et touche en priorité les hommes et surtout les
jeunes sans qualification (43 % d’augmentation du chômage des jeunes) et les plus
de 50 ans. Les femmes, historiquement moins présentes sur le marché du travail en
Lorraine et en particulier dans les industries lourdes, sont aujourd’hui
proportionnellement et statistiquement moins touchées.
Les caractéristiques de ce chômage peuvent inquiéter puisqu’il apparaît de plus en
plus comme un phénomène structurel et non plus uniquement conjoncturel.
L’augmentation de 72 % du chômage de longue durée en est un signe tangible et
un marqueur de la dégradation du marché local de l’emploi. Au 3ème trimestre 2010,
on comptait plus de 10 % de la population active lorraine au chômage soit 0,7 points
de plus que la moyenne nationale. Le taux de chômage est en évolution de 0,1 %
dans trois des quatre départements lorrains. Seule la Moselle échappe à cette
hausse.
40
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
2-3 Le défi de l’éducation, de la formation et de la recherche
À la rentrée 2010, en Lorraine, 418 000 élèves sont
scolarisés dans les 2 575 établissements du premier
et du second degré. L’enseignement public
concerne près de 95 % des écoliers du premier
degré en Lorraine, contre moins de 87 % sur
l’ensemble de la France. Dans le second degré, la
proportion d’élèves scolarisés dans le public est
plus forte en Lorraine (84 %) qu’en moyenne sur la
France entière (79 %).
Très forte présence de
l’enseignement public
en Lorraine quel que
soit le niveau de
formation.
L’université accueille
75 200 étudiants.
L’offre de formations
techniques et
technologiques est plus
importante en Lorraine
que dans d’autres
régions.
Au 31 janvier 2010, les établissements publics
lorrains emploient 32 400 enseignants. Près des
deux tiers sont des femmes. Près d’un enseignant
sur deux exerce son activité dans un collège ou un
lycée lorrain. Les professeurs des écoles et
instituteurs représentent 39 % des effectifs, et les
enseignants du supérieur 9 %. Dans l’enseignement
privé sous contrat, 3 580 enseignants travaillent
dans le premier et le second degré, dont 90% de
femmes.
Le principal défi de la
Lorraine est aujourd’hui
démographique. De la
fermeture de classes
dans le premier et le
second degré à la
diminution du nombre
d’étudiants, la baisse
des effectifs menace la
qualité et la variété des
formations proposées.
En 2009, le taux de réussite aux différents
baccalauréats atteint 87 % en Lorraine, soit un taux
légèrement supérieur à la moyenne métropolitaine
(86,2 %). Parmi les 20 500 nouveaux bacheliers, 50 %
sont titulaires d’un baccalauréat général, 26 %
d’un bac technologique, et 24 % d’un bac
professionnel. Par ailleurs, 18 800 jeunes Lorrains ont
obtenu un diplôme de l'enseignement technique
(CAP, BEP, Brevet professionnel, Brevet de
technicien, Brevet de technicien supérieur…).
Les racines
Les établissements d’enseignement supérieur de la
région dispensent leurs cours à plus de 75 200
étudiants. L’université accueille 64 % de ces
étudiants, avec une nette prédilection pour la
filière « lettres et sciences humaines » qui regroupe
près d’un tiers des effectifs.
La création de
l’Université Lorraine
regroupant les facultés
et universités de Nancy
et de Metz est un
symbole fort qui peut
avoir un impact sur son
attractivité et sur le
maintien des étudiants
en région, une fois
formés.
Au cours de l’année scolaire 2008-2009, près de
17000 jeunes étaient en contrat d’apprentissage
en Lorraine. « Échanges et gestion », industries de
«transformation », « génie civil, construction, bois » et « mécanique, électricité,
41
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les racines
électronique » sont les spécialités les plus fréquentes. Plus de la moitié des apprentis
de la région préparent un CAP ou un BEP.
En Lorraine, le secteur de la Recherche et Développement compte 6 900 emplois (en
équivalent temps plein), soit 2 % des effectifs français. Rapportées au PIB, les
dépenses de Recherche et Développement sont deux fois plus faibles qu'en
moyenne nationale. Malgré la faiblesse de sa recherche privée, en particulier dans
les secteurs de haute technologie, la Lorraine peut néanmoins compter sur une
recherche publique très présente et en plein essor. En 2003, le secteur public y
totalisait 54 % des dépenses de Recherche et Développement et regroupait six
emplois sur dix. Les collaborations de plus en plus fréquentes entre les entreprises et
les laboratoires publics, ainsi que la forte augmentation des créations d'entreprises
innovantes, sont des atouts indéniables pour le développement futur de la
recherche en Lorraine.
Cette dynamique de la recherche ne peut être dissociée de l’évolution du secteur
universitaire. Cependant, les universités lorraines devront faire face à un choc
démographique d'ici dix ans. Les effectifs d'étudiants devraient diminuer du seul fait
de l’impact de la baisse des naissances intervenue dès la fin des années 1980 dans
leurs régions de recrutement et singulièrement en Lorraine.
Dans cette perspective, la création de l’Université Lorraine au 1er janvier 2012
apparaît comme une chance de croissance des moyens (humains et financiers)
mais aussi comme un gage de visibilité et d’attractivité. Il s’agit pour la future
Université Lorraine de pouvoir attirer élèves et enseignants-chercheurs au-delà des
frontières nationales voire européennes. Il lui faut aussi et simultanément s’intégrer
dans la construction en cours de l’Université de la Grande Région. L’installation
prochaine de l’Institut de Recherche Technologique des matériaux à Metz,
conjuguée avec la création des Instituts Jean Lamour à Nancy et Lafayette à Metz,
est un facteur supplémentaire de renforcement de l’attractivité et de débouchés
pour l’Université Lorraine. Ces différents éléments peuvent et doivent concourir au
développement des relations universités /entreprises et générer de nouveaux
process, de nouvelles activités et un nouveau dynamisme entrepreneurial.
42
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
2-4 Le défi du transfrontalier
Dans ses échanges migratoires avec les autres
régions, la Lorraine est déficitaire depuis 1990,
mais de façon plus réduite au cours de la dernière
décennie. Les pertes migratoires de la Moselle,
département le plus important de la région,
influencent fortement les variations régionales
(déficit principalement dû aux pertes de
population en milieu urbain).
Les cadres ne semblent pas attirés par la Lorraine
qui ne sait peut-être pas les séduire suffisamment.
Si les agglomérations urbaines attirent les
étudiants, nombre d’entre eux quittent la région à
la fin de leur formation.
Principal frein à
l’attractivité : le
manque de création
d’emplois qualifiés.
Les racines
Alors que les espaces ruraux connaissent
aujourd’hui un attrait renforcé dans la France
entière, en Lorraine ce sont surtout les espaces
périurbains qui gagnent des habitants. La
population est globalement stable, mais avec des
mobilités plus intenses pour les personnes de 18 à
39 ans, liées aux études supérieures et aux
premières entrées dans la vie active. Ce sont
surtout les couples, jeunes actifs, exerçant des
fonctions intermédiaires ou supérieures, qui
quittent la région.
La Lorraine est marquée
avant tout par un
déficit migratoire qui, s’il
a tendance à se
réduire, n’en traduit pas
moins la faible
attractivité de la région.
Les principales
agglomérations du
Sillon Lorrain et le
Luxembourg (dont le
poids économique en
Lorraine n’a cessé de
croître) constituent
cependant des
moteurs économiques,
créateurs d’emploi.
Les mouvements migratoires cumulés aux phénomènes sociaux et naturels
engendrent des modifications du profil de la population résidente, qui pourraient
devenir préoccupantes, notamment suite aux départs nombreux des couples avec
enfants.
La mobilité des actifs se caractérise par deux phénomènes : concentration de
l’emploi dans le Sillon Lorrain et explosion du nombre de Lorrains transfrontaliers,
travaillant essentiellement au Luxembourg.
Les taux de croissance les plus élevés sont concentrés
agglomérations.
sur les grandes
Combinés au phénomène de périurbanisation, l’augmentation et l’allongement des
flux quotidiens domicile-travail soulignent l’interdépendance accrue des territoires
urbains avec les zones rurales proches des villes, mais amplifient les disparités de
43
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les racines
développement pour ceux qui en sont géographiquement éloignés. Les
implantations ou extensions, en cours ou annoncées, de grands établissements
porteurs de créations de nouveaux emplois, ne semblent pas être en mesure de
modifier à court terme ce mode de développement.
Cependant, l’élévation du coût des carburants et les nouvelles attentes
environnementales sont des facteurs dont il faudra suivre les impacts sur
l’organisation du territoire. Le nord de la région, et de fait l’ensemble du territoire
régional, se remodèlent sous l’effet de la dynamique luxembourgeoise.
L’émergence d’un projet stratégique d’aménagement concerté pourrait permettre
d’anticiper sans subir, voire de se saisir d’une véritable dynamique inter territoriale et
internationale pour faire de la mobilité infrarégionale et transfrontalière un vrai enjeu
de développement de territoires en réseau.
Le nombre de frontaliers lorrains, près de 82 000 individus en 2006, n’a cessé
d’augmenter (2,5 fois plus qu’en 1990). Un Lorrain actif sur douze est désormais
frontalier. Entre 1999 et 2006, les 27 % de hausse du nombre d’actifs occupés en
Lorraine correspondent aux 19 600 frontaliers supplémentaires. Le phénomène
frontalier continue donc à s’ancrer sur le territoire lorrain, en s’intensifiant au nord où
les frontaliers représentent plus de 16 % des actifs occupés. L’évolution du travail
frontalier, tiré pour sa quasi-totalité par l’attractivité tertiaire luxembourgeoise, a de
ce fait profité au nord lorrain dont les marchés locaux de l’emploi sont sous
l’influence plus ou moins intense des économies des pays limitrophes.
44
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
2-5 Le défi de l’équité en dépit des disparités
Les inégalités entre les revenus fiscaux lorrains
s’accroissent : + 10 % entre 1999 et 2003. Cela se
traduit par une augmentation des inégalités en
matière d’habitat, notamment dans le rapport à
la propriété. S’il existe une certaine homogénéité
des revenus par groupes sociaux les écarts se
creusent entre catégories sociales.
Les particularités liées au travail transfrontalier
Le nord lorrain apparaît comme une zone de
concentration de ménages aux revenus plus
élevés à partir du moment où on intègre dans
l’analyse les revenus des résidents qui travaillent
au Luxembourg. A défaut, le nord de la Lorraine
est classé par les services fiscaux français comme
une zone qui décroche sur le plan des revenus.
La masse salariale des travailleurs frontaliers
lorrains était de 1 950 millions d’euros en 2006
(sans prise en compte des cotisations sociales
salariales). La moitié de cette somme (environ 950
millions d’euros) figure dans les déclarations
fiscales françaises en tant que revenu exonéré
perçu à l’étranger ; l’autre moitié échappe à
l’information fiscale française.
Cela accroît la
sensation de pauvreté,
en dépit de
l’augmentation des
revenus moyens des
Lorrains, y compris pour
les plus pauvres.
Les racines
S’il est difficile d’établir des cartes de la répartition
des richesses, on peut toutefois constater une
certaine concentration des plus haut revenus
dans les grandes villes et leurs couronnes
périurbaines, tandis que les espaces ruraux
s’appauvrissent.
Toutefois,
cela
n’est pas
homogène puisqu’il existe des quartiers, voire des
communes
au
sein
des
principales
agglomérations, où subsistent des poches
importantes de pauvreté.
La Lorraine connaît,
comme les autres
régions françaises, une
augmentation des
écarts et des inégalités
de revenus.
La richesse se
concentre plutôt dans
les grandes
agglomérations où
subsistent cependant
des poches importantes
de pauvreté.
Les retombées sur les
revenus du travail
transfrontalier
luxembourgeois
constituent une
spécificité lorraine qui
se traduit par une
Lorraine du Nord plus
riche.
En conséquence, de nombreux ménages du nord lorrain apparaissent comme sans
revenus fiscaux alors qu’il s’agit très souvent de ménages disposant de ressources
fiscales étrangères. Aujourd’hui, 7 % des revenus lorrains sont issus du Luxembourg.
Dans les cantons de Cattenom, Fontoy et Villerupt ce sont plus de 50% des revenus
qui sont issus du Luxembourg. Cela permet localement un développement de
l’économie résidentielle mais cela accentue aussi la dépendance économique.
45
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
2-6 Le défi sanitaire
Les racines
Les évolutions socio-économiques de la région ont
un impact sur la santé des Lorrains. Quel est le
contexte ?
Le
chômage
augmente
plus
rapidement que dans le reste de la France, les
ouvriers sont désormais moins nombreux que les
employés et on dénombre une forte proportion de
personnes au foyer (en particulier en zone
transfrontalière).
L’état de santé des Lorrains est en amélioration
constante : l’espérance de vie continue de
progresser chez les hommes comme chez les
femmes (respectivement + 2,1 et + 3,1 an entre
1995 et 2007), soit une tendance de progression
comparable à celle observée au niveau national.
Cette amélioration a d’avantage concerné le
nord et l’est de la Moselle ainsi que les Pays de
Terres de Lorraine (54) et de la Déodatie (88), alors
qu’on observe une surmortalité très élevée dans le
Bassin houiller et à Metz (+ 316 et + 287 décès
annuels par rapport à la moyenne nationale). La
mortalité prématurée (avant 65 ans) et la mortalité
infantile sont en baisse mais le taux lorrain reste
supérieur au taux métropolitain.
La population lorraine est exposée à deux réalités :
vieillissement et décroissance à brève échéance
ce qui met en péril le dynamisme démographique
de la région.
Le bilan de l’état de
santé des Lorrains pour
la période récente est
mitigé.
La région se situe en
queue de classement
national dans différents
domaines, en particulier
pour la mortalité liée
aux cancers, aux
maladies
cardiovasculaires et
aux maladies de
l’appareil respiratoire.
En revanche, la Lorraine
totalise relativement
moins de cas de Sida
diagnostiqué (2% du nb
total pour la France)
L’espérance de vie des
Lorrains selon le sexe :
♀ 83,1 ans
(France : 84,3 ans)
♂ 76,3 ans
(France : 77,5 ans)
Le vieillissement de la population est en partie à l’origine de l’accroissement de la
prévalence des maladies chroniques. Au niveau des cancers, on observe en
Lorraine une incidence en hausse mais une mortalité en baisse (de 20% à 15% entre
1980 et 2005). La Lorraine est la quatrième région française par importance du taux
comparatif de mortalité par tumeur, avec des taux particulièrement élevés dans les
territoires de Briey, de Longwy, du Bassin houiller et en partie de la Lorraine centrale.
Les maladies cardiovasculaires occupent une place prépondérante dans la
morbidité et la mortalité en Lorraine : c’est le premier motif d’admission en affection
de longue durée, la première cause de mortalité féminine et la deuxième chez les
hommes. Le taux comparatif de mortalité a toutefois diminué de 32 % entre les 2
dernières périodes d’observation : 1995-1997 et 2005-2007.
46
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les maladies chroniques de l’appareil respiratoire sont principalement associées au
tabagisme ainsi qu’à des risques professionnels (activités minières, sidérurgiques,
textiles ou agricoles) et touchent plus particulièrement les personnes âgées. Elles sont
responsables de 1500 décès chaque année en Lorraine, en seconde position pour le
taux de mortalité derrière le Nord-Pas-de-Calais.
Avec 165 nouveaux cas déclarés de tuberculose en moyenne annuelle entre 2006
et 2008, la Lorraine présente un taux inférieur à celui de la France métropolitaine,
malgré une augmentation des nouveaux cas en Meurthe et Moselle pour cette
période.
Les accidents, homicides et suicides représentent la 4ème cause de décès en Lorraine
après les tumeurs, les maladies de l’appareil circulatoire et les maladies de l’appareil
respiratoire. Les femmes sont, plus de deux fois plus sujettes au suicide que les
hommes en Lorraine, avec d’importantes différences entre les départements. La
Meuse et surtout les Vosges présentent des taux de mortalité par suicide bien
supérieurs à la moyenne nationale (37 et 39 contre 25), et les femmes sont
nettement plus exposées à ce risque.
L’offre médicale et les équipements sanitaires et hospitaliers sont concentrés dans les
agglomérations de Metz et de Nancy, tandis que l’offre de soins ambulatoires souffre
d’importantes disparités territoriales.
47
Les racines
En revanche, la Lorraine est moins touchée que d’autres régions par l’incidence du
sida diagnostiqué (763 cas diagnostiqués avant 2010, soit 2% de ceux déclarés en
France métropolitaine). La région est moins touchée par les nouvelles découvertes
de séropositivité. La Meuse est à cet égard, le département français qui représente
le taux standardisé de prévalence le plus faible pour le VIH-sida. De même, le taux
d’incidence lorrain pour les hépatites est inférieur au taux national, avec des taux
significativement inférieurs en Meurthe et Moselle, en Meuse et dans les Vosges, mais
beaucoup plus importants en Moselle.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
2-7 Le défi associatif
Les racines
Le tissu associatif lorrain est particulièrement riche et
dynamique.
On
dénombre
plus
de
30 000 associations en Lorraine pour 1,2 millions
répertoriées comme étant en activité sur le territoire
national! Le nombre d’associations est cependant
difficile à quantifier précisément vu l’absence de
données disponibles sur leurs disparitions.
Le sport, les loisirs, le social et l’enseignement sont les
principales activités des associations créées ces
dernières années en Lorraine, alors que la culture, la
santé, l’économie et l’aide à l’emploi restent en
retrait. 60 % des créations d’associations dans la
région relèvent du secteur des loisirs (et plus
particulièrement du domaine culturel et sportif) et
du secteur sanitaire et social.
La création d’association en Lorraine a connu des
vagues successives de hausse et de baisse au cours
de la dernière décennie, et même si on observe une
tendance globale à la hausse, celle-ci reste
inférieure à la situation nationale. Le département
de Meurthe-et-Moselle a connu la plus forte densité
de création d’associations de la région pendant les
dix dernières années, mais il reste en-deçà de la
moyenne française (avec 8,8 pour 1000 contre 10,5).
L’emploi associatif occupe une place à part entière
dans le paysage
économique lorrain, ce qui
constitue une particularité, dans la mesure où il
représente près de 12 % des emplois privés contre
9,4 % au niveau national.
Avec plus de 5000
employeurs et plus de
66 000 salariés, le
secteur associatif
représente un enjeu
économique important
pour la région.
Ces emplois, fortement
ancrés au territoire, ne
peuvent généralement
pas se délocaliser. Ils
sont précieux au regard
du lien social qu’ils
contribuent à créer et à
entretenir.
Dans une région qui
perd régulièrement des
emplois industriels, le
secteur associatif
maintient son
développement d’une
façon constante.
Chiffres clés
Entre 32 000 et 36 000
associations en activité
1 600 nouvelles
associations créées
chaque année
Il existe néanmoins des écarts entre le département
des Vosges qui affiche une proportion de 9,5 %,
ceux de la Meuse et de la Moselle qui se situent
Environ 380 000
dans la moyenne régionale et celui de la Meurthebénévoles
et-Moselle légèrement au-dessus avec 12,9 %. On
remarque toutefois qu’entre 2000 et 2008, les
départements qui ont connu une baisse de l’emploi
privé ont connu une forte hausse de l’emploi associatif (à l’image de la Meuse dont
l’emploi privé a globalement chuté de 6,2 % mais dont l’emploi associatif a grimpé
de 31,5 % sur la même période).
48
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
S’il peut être qualifié de dynamique, l’emploi associatif n’en demeure pas moins
précaire et se caractérise par une faiblesse des salaires et un important
vieillissement.
L’emploi associatif n’a cessé de croître au cours des dix dernières années en
Lorraine. Si le secteur était un peu moins développé qu’au niveau national jusqu’en
2007, il connaît depuis une forte progression. Plus de la moitié de ces associationsemployeurs comptent 1 ou 2 salariés, alors qu’un quart des associations emploient
plus de 80 % des salariés du secteur.
Le domaine du social regroupe un peu plus de la moitié des emplois associatifs de
Lorraine (santé 12,9 %, enseignement 7,9 %, culture 2,8 %, sport 2,5 %). Ceux-ci sont
répartis différemment par rapport à la moyenne française : le social et la santé sont
davantage représentés dans la région alors que l’enseignement, le sport et la culture
se situent plus en retrait.
L’économie sociale et solidaire s’appuie majoritairement sur les associations qui
constituent un véritable troisième secteur à côté des secteurs marchand et public.
C’est tout à fait le cas en Lorraine.
Le secteur associatif bénéficie d’une mixité de ressources (financements publics,
privés, activités marchandes et travail bénévole). L’engagement des Lorrains dans
les associations concerne tous les âges à des degrés différents : 51 % des 65 ans et
plus sont engagés dans le bénévolat pour seulement 25 % des 25-34 ans. Ils
participent ainsi à la vitalité du secteur.
49
Les racines
Près de 80 % des emplois associatifs se répartissent entre Moselle (45 %) et Meurtheet-Moselle (34 %) ; les Vosges (14 %) et surtout la Meuse (7 %) se situent nettement en
retrait.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
2-8 Le défi culturel
Les racines
Conjuguer le passé patrimonial et culturel avec
le XXIème siècle
Fruit de son histoire et de sa position
géographique privilégiée, la Lorraine dispose
d’un patrimoine culturel dont la richesse porte
les traces de plusieurs siècles d’échanges et de
brassage des populations. La région a ainsi été
le berceau de grands courants culturels et
intellectuels à l’image de l’Ecole de Nancy, de
la cour de Lunéville
ou encore des idées
sociales issues de l’industrie.
Cet héritage varié et de qualité souffre encore
d’une méconnaissance aussi bien à l’extérieur
qu’à l’intérieur même de la région (villages
lorrains en mal de valorisation, villes de
patrimoine et de culture trop peu visitées…).
80 % des activités et 90 % des équipements
culturels sont concentrés dans et autour des
agglomérations
du
Sillon
lorrain.
Cette
hypercentralisation s’explique en grande partie
par la proximité géographique des habitants.
Cependant, le patrimoine lorrain contribue à
une certaine reterritorialisation (Meuse, Vosges
de l’Ouest…).
Parmi les équipements culturels structurants en
Lorraine, on peut notamment citer à Metz le
Centre Pompidou, l’Arsenal et les Musées de la
Cour d’Or et à Nancy le Musée des Beaux-Arts,
le Museum-Aquarium et le Musée de l’Ecole de
Nancy sans omettre le musée du fer. On citera
aussi la création en cours du pôle lyrique,
artistique et symphonique de Lorraine, les Arènes
de Metz, le Galaxie d’Amnéville ou encore le
Zénith de Nancy.
50
La région dispose d’un
potentiel culturel
méconnu, insuffisamment
valorisé, qui pourrait
pourtant devenir un des
fers de lance de la
Lorraine.
Les coopérations et
l’organisation de la
mobilité culturelle
pourraient donner plus de
visibilité et faciliter l’accès
du plus grand nombre à la
culture sous toutes ses
formes.
Si les grandes
manifestations et les
équipements se
concentrent
majoritairement sur les
villes et donc fort
logiquement sur le Sillon
Lorrain, pour autant on
dénombre de nombreux
festivals et initiatives
culturelles dans tous les
territoires ainsi qu’une mise
en valeur et une
réhabilitation du
patrimoine lorrain, public
et privé. La Lorraine des
territoires est une terre de
culture.
Les 850 000 visiteurs du centre
Pompidou à Metz dans
l’année de son ouverture, en
font un produit d’appel et
d’image qui peut profiter à
tous les territoires lorrains.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Le centre Pompidou à Metz, qui connaît dès sa première année d’ouverture un
succès important (850 000 visiteurs en un an) pourrait créer un effet d’appel et une
redistribution à l’égard de tous les territoires, activités et équipements culturels de la
région. Aujourd’hui s’il fonctionne comme élément phare d’une attractivité nouvelle
de la ville et de l’agglomération de Metz il n’apparait pas encore suffisamment
comme un des éléments porteurs au sein des équipements culturels de l’ensemble
de la Lorraine et de la Grande Région.
En terme d’emplois, le secteur culturel pèse encore peu en Lorraine où ces emplois
culturels ne représentent que 1,04 % du total des emplois régionaux (taux le plus
faible parmi les régions françaises après la Champagne Ardenne (0,98 %) et la
Picardie (1,02 %)). 9 957 actifs exerçaient un métier culturel en Lorraine en 2006, soit
un peu moins de 2 % de l’emploi culturel en France (3,4 % hors Ile-de-France).
Pour autant, les nombreux festivals (de musique classique comme Froville, plus
actuelle dans le Jardin du Michel ou à la Passerelle, de jazz (NJP)ou de chant choral,
de cinéma comme Fantastic’art à Gérardmer, caméra des champs à Ville sur Yron,
italien à Villerupt, du film arabe à Fameck, les fêtes et village du livre (Nancy, Metz,
Fontenoy la Joute, par ex), de théâtre ou d’animation de rue (Passages à Nancy et
Metz, Renaissance à Bar le Duc, les Halles de Vézelise, Tomblaine, Scènes et
territoires), les lieux d’exposition et les musées rénovés, les salles de musique
actuelle, les compagnies d’amateurs ou professionnelles du spectacle vivant ainsi
que toutes les autres initiatives issues de la création de jeunes talents locaux et/ou
des initiatives des territoires, contribuent à démocratiser toutes les formes de culture
et à les rendre plus accessibles au plus grand nombre.
Il y a une demande certainement plus importante aujourd’hui dans ce domaine
pour diverses raisons, et cela se traduit tout autant par le nombre croissant de
bénévoles et de professionnels qui sont mobilisés dans l’organisation et la production
de manifestations et de spectacles en Lorraine que par la proportion très majoritaire
de Lorrains parmi les visiteurs du Centre Pompidou.
Ce dynamisme culturel ne masque pas les difficultés de mise en réseau, de
planification intelligente de l’offre, de sa concentration dans les aires urbaines, de la
quasi absence de promotion médiatique des évènements culturels plus locaux
malgré leur grande originalité, de difficultés de professionnaliser ce secteur dans la
durée, de contractualiser entre les collectivités publiques et un secteur créatif mais
peu familiarisé avec les contraintes administratives des financements publics.
51
Les racines
La coopération interrégionale comme européenne en matière culturelle demeure
peu développée, et ce malgré des réseaux existants mais quelque peu en sommeil
et qui souffrent d’un manque de visibilité. Alors que des milliers de Lorrains et de
citoyens européens traversent chaque jour les frontières, les artistes et les acteurs de
la sphère culturelle lorraine sont paradoxalement peu mobiles.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
2-9 Le défi sportif
C’est une de ses facettes trop souvent méconnue,
et pourtant la Lorraine compte bien parmi les
régions les plus sportives de France.
Les racines
La morphologie du sport lorrain est assez proche
de celle du sport français. Les sports collectifs,
football en tête, comptent parmi les pratiques
licenciées les plus en vogue (1 licence sur 3),
même si les sports de raquette ne sont pas en
reste avec 13 % des licences.
Certaines
disciplines
particulièrement
développées
apparaissent
comme
des
spécificités lorraines : c’est le cas du tennis de
table, implanté de longue date, des sports
nautiques (aviron et canoë-kayak) ou encore du
tir, lié à l’histoire militaire de la région.
Avec 7 700 installations sportives composées de
16 000 équipements, la région compte 5 % des
équipements de France métropolitaine pour
seulement 4 % de sa population. Même si la moitié
est implantée en Moselle et le quart en Meurthe et
Moselle, tous les départements lorrains disposent
d’un taux d’équipement, rapporté à la population,
au-dessus de la moyenne nationale.
La région Lorraine est
riche de ses pratiques
et de ses équipements
sportifs.
C’est une
caractéristique souvent
méconnue, aussi bien à
l’extérieur de la région
que par les Lorrains euxmêmes.
Cette qualité est à
mettre en rapport avec
la vocation touristique
et récréative de la
Lorraine qui peut
contribuer à une
amélioration de son
image.
Si le terrain de football est l’équipement le plus répandu (présent dans une
commune sur deux), la Lorraine se distingue aussi par certaines spécificités,
notamment l’implantation ancienne de stades d’eaux-vives en milieu urbain. Dans
plus de 90 % des cas, c’est le secteur public qui gère les équipements sportifs lorrains.
Au-delà de ces équipements, la Lorraine est avant tout une terre de prédilection
pour les amateurs de sports de nature. 1 414 boucles de randonnées, 326 sites de
pêche, 114 sites de spéléologie, 48 falaises d’escalade et 28 parcours de course
d’orientation permettent de découvrir la richesse et la diversité exceptionnelle des
paysages lorrains.
52
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Si les pratiques sportives sont souvent urbaines, du
fait de la localisation des équipements et de la
population qui expliquent la présence en
agglomération de la moitié des clubs lorrains,
quelques communes disposent cependant d’un
nombre remarquable d’installations au regard de
leur taille ou de leur éloignement des zones
urbaines densément peuplées.
581 000 licenciés
6 500 clubs sportifs
Plus
de
50 000
bénévoles
16 000 équipements
468 sportifs de hautniveau
Les racines
C’est le cas dans le département des Vosges
(notamment avec La Bresse et Gérardmer) qui se
distingue par un profil touristique marqué où ces
équipements jouent un effet d’appel en
complément
d’atouts
naturels.
Avec
118
équipements pour 4716 habitants, la Bresse affiche
un taux d’équipements sportifs record unique en
France.
Chiffres clés du sport en
Lorraine
4ème région française
pour le nombre
d’athlètes sélectionnés
pour les Jeux
Olympiques de Pékin.
4ème région française pour le nombre d’athlètes
sélectionnés aux Jeux-Olympiques de Pékin, la
Lorraine excelle aussi au plus haut-niveau. On y dénombre près de 500 sportifs de
haut niveau, qui évoluent dans les pôles, les clubs et les centres de formations qui
composent le Parcours de l’Excellence Sportive lorraine.
53
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
3- LES DEFIS ECONOMIQUES
3-1 La Lorraine économique
Les racines
L’image de la Lorraine s’est souvent confondue
avec celle de son industrie lourde (celle des mines,
des aciéries et des fonderies, des hauts fourneaux
et des fumées, mais aussi celle du textile des vallées
vosgiennes).
La sidérurgie et la métallurgie concentrent,
aujourd’hui encore, des emplois industriels que les
Lorrains tiennent à conserver.
L’économie lorraine s’appuie aussi sur d’autres
secteurs d’activités et sur une diversification qui
s’est développée comme alternative à la mono
industrie, particulièrement depuis les années 1980.
Ainsi, sur les 860 000 actifs lorrains, 126 000
seulement travaillent dans l’industrie. Celle-ci reste
cependant plus présente que dans d’autres
régions, mais c’est le secteur tertiaire (commerce,
emplois de services, médecine…) qui fournit le plus
grand nombre d’emplois aujourd’hui avec près de
70 % des actifs. Ce phénomène, que l’on retrouve
dans toute la France, a tendance à s’accélérer
avec le développement de l’économie présentielle
liée aux travailleurs transfrontaliers et, de manière
générale aux travailleurs pendulaires, qu’ils se
rendent au Luxembourg ou dans les principales
agglomérations de la Grande Région.
L’économie lorraine
n’est plus tournée vers
la seule industrie lourde.
Ouverte à de nombreux
secteurs d’activités,
industriels et agricoles,
elle est désormais
orientée vers le tertiaire.
Pour autant l’industrie
reste très présente,
avec un réel avenir en
Lorraine.
Crises et reconversions
ont marqué les quatre
dernières décennies
Aujourd’hui l’économie
lorraine a changé mais
reste fragile. Les
différents secteurs
économiques, même
diversifiés, sont sensibles
à la conjoncture
internationale alors que
l’emploi transfrontalier
occupe désormais une
place prépondérante
accompagnée d’une
certaine dépendance.
Parmi les secteurs économiques à signaler,
l’agriculture est à mentionner, moins par les emplois
qu’elle génère (2,5 % des actifs) que par
l’importance des surfaces mobilisées, des richesses
qu’elle créée et de la filière agroalimentaire qu’elle nourrit. Cette dernière est aussi
importante que la filière automobile développée depuis 30 ans avec succès. La
filière bois est aussi un réservoir d’emplois aussi bien en papeterie, en mobilier, en
construction qu’en énergie.
54
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Le secteur du bâtiment et des travaux publics occupe 30,7 % des actifs lorrains dans
le secondaire.
Cantonnée essentiellement à la Moselle-Est pour la production et aux
agglomérations messine et nancéienne pour la recherche, la chimie occupe une
place essentielle dans la stratégie économique régionale, en dépit de crises
structurelles et conjoncturelles récentes et significatives.
Le verre, le cristal et la faïence occupent une place historique et moderne dans
l’économie lorraine du luxe notamment (fleurons internationaux), même si en termes
d’emplois les effectifs sont aujourd’hui réduits.
L’économie sociale et solidaire est particulièrement bien implantée en Lorraine et
connaît une dynamique de progression bien supérieure à ce qu’on peut observer
dans les autres secteurs de l’économie, en Lorraine ou en France. Essentiellement
tournée vers les services à la population, elle profite du développement des besoins
dans ces domaines. Les associations constituent la composante principale de ce
secteur, alors que les coopératives et mutuelles sont incontournables, en particulier
dans le secteur financier et celui de la protection sociale.
Outre son poids dans l’économie lorraine, l’économie sociale joue également un
rôle dans les territoires en contribuant au maintien de la population active, non sans
présenter des visages variés selon les territoires et les départements.
La conjoncture économique actuelle reste fragile. Au troisième trimestre 2010,
l’emploi salarié lorrain marchand progresse de 0,1 %, toujours stimulé par l’emploi
intérimaire, en hausse de 8,5 %. L’emploi industriel baisse de 1,1 %.
Les exportations lorraines repartent timidement, mais restent toujours en deçà de leur
niveau d’avant-crise. Le nombre de créations d’entreprises baisse pour le deuxième
trimestre consécutif. Plus de six entreprises sur dix ont été créées sous le statut d’auto-
55
Les racines
L’économie lorraine doit poursuivre sa diversification en développant ces différents
secteurs et en les faisant évoluer : textiles intelligents, matériaux innovants, éco
construction, énergies et chimie vertes, produits de luxe ou haut de gamme,
agriculture biologique… Le Luxembourg, grand pourvoyeur d’emplois pour les
Lorrains, n’est pas seulement un employeur de main d’œuvre ou de matière grise. Il
peut être un des acteurs et partenaires du développement économique lorrain de
par son rôle sur l’économie présentielle et l’activité qu’elle induit en matière de
commerces et de services, mais aussi par les chantiers qu’il peut impulser de part et
d’autre de la frontière (projets transfrontaliers structurants, développement de filière
en réseau au sein de la Grande région, de clusters…). Ces différents aspects seront
repris dans les orientations stratégiques, notamment en lien avec le développement
opérationnel de la construction d’une région européenne, transfrontalière,
métropolitaine et polycentrique.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
entrepreneur. Le chômage est en légère hausse sauf en Moselle alors que le nombre
de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi augmente de 2,9 % sur un an. Sur la
même période, le chômage des femmes a progressé plus vite que celui des
hommes. Le chômage des jeunes diminue alors que celui des plus de 50 ans
continue d’augmenter. La part de contrats précaires dans les offres d’emploi
augmente.
Les racines
La Lorraine a traversé quatre décennies complexes pour son économie. Si elle a
évité le pire, elle reste dans une conjoncture fragile et se montre timide pour initier
de nouveaux concepts.
56
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
3-2 La lorraine industrielle
Toutes les industries lorraines, longtemps grandes
consommatrices de main d’œuvre, ont connu
des pertes d’emplois importantes. Le phénomène
a commencé de manière massive à partir des
années 1970. Il ne s’est jamais véritablement arrêté
et les industries lorraines restent fragiles. La
sidérurgie, la métallurgie et le textile sont les
secteurs qui ont subi les plus grandes pertes, mais
les autres industries ont souffert également.
La Lorraine est
historiquement une
grande région
industrielle.
Si elle a connu la crise
des grandes industries
(sidérurgie, métallurgie
et textile), elle a
conservé un tissu
industriel important et
développé de
nouvelles filières.
Les racines
La Lorraine est une terre historiquement
industrielle. Au-delà de la sidérurgie et de la
métallurgie qui ont structuré certains bastions
industriels autours de Longwy, Thionville ou
Pompey, la Lorraine a la particularité d’avoir
accueilli des activités industrielles à la campagne
et pas uniquement dans la banlieue des villes. Bien
entendu, de nombreuses villes lorraines, petites et
moyennes, se sont créées ou développées avec
l’industrie. Mais la campagne lorraine n’est pas
entièrement dévolue à l’agriculture : les usines
textiles des Vosges, les fonderies de Meuse ou
encore l’industrie du verre, les brasseries, se sont
installées dans des secteurs ruraux, souvent à
proximité de cours d’eau fournisseurs d’énergie et
composants de la production.
Agro-alimentaire,
automobile, sidérurgie,
chimie, industrie du luxe
(verre, cristal, faïence,
ameublement…),
énergie, industrie du
bois, textiles intelligents
ou matériaux innovants
sont autant de secteurs
industriels que la
Lorraine doit maintenir,
valoriser et développer.
Aujourd’hui encore, c’est l’emploi industriel (- 9,6 %
de 2008 à 2009) qui souffre le plus dans un
contexte de mondialisation, de crise financière et
de déstabilisation des marchés. La lorraine a perdu 38 900 emploi depuis 2001, et par
conséquent sa spécificité industrielle s’effrite peu à peu.
Pourtant, la Lorraine demeure une région plus industrielle que d’autres, et son
industrie est à la fois située dans le tissu urbain et dans le secteur rural.
La sidérurgie et la métallurgie, amoindries, sont essentiellement cantonnées dans la
vallée de la Fensch qui pourrait accueillir un centre de stockage de CO² (projet
ULCOS). Celui-ci nécessitera un investissement considérable mais il offre de nouvelles
perspectives industrielles dans ce secteur particulièrement touché au cours des
dernières années.
57
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Le textile vosgien s’est spécialisé dans les tissus intelligents alors que le verre, le cristal
et la faïence comptent toujours des fleurons mondiaux comme Saint-Louis, Baccarat,
Daum à Vannes le Chatel, Saint-Clément ou Longwy. L’agro-alimentaire poursuit son
développement au côté de la filière automobile, développée avec succès depuis
trois décennies.
Les racines
Si la chimie connaît actuellement certaines difficultés, elle doit rester filière d’avenir
en Lorraine, aux côté des matériaux innovants (pôle de compétitivité Materalia,
laboratoire IRT) et de l’énergie. Le bois est aussi une filière qui a de l’avenir dans
cette région : entre énergie, ameublement, matériaux de construction ou papier, il
constitue un gisement dont la transformation locale permettrait de développer des
emplois industriels.
58
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
3-3 La Lorraine, terre d’énergie
La Lorraine est une grande région productrice
d’énergie (9 % de l’énergie française toutes filières
confondues en 2005) mais aussi une grande
consommatrice : elle consomme 80 % de l’énergie
qu’elle produit.
La consommation d’énergie par Lorrain est
supérieure de 46 % à la moyenne nationale ce qui
est dû à la consommation de l’industrie de
production. L’énergie produite en Lorraine est
grande consommatrice de combustibles fossiles
(63 %)
Les racines
La production industrielle d’énergie est à mettre
en balance dans le bilan énergétique lorrain avec
la
consommation
annuelle :
38
%
des
consommations pour l’industrie lorraine en 2005,
soit le premier poste devant le secteur résidentiel
(27 %) et les transports (21%).
La Lorraine est une
grosse région
productrice et
consommatrice
d’énergie. En 2010, la
région a produit 48
milliards de kWh et
consommé 20 milliards
de kWh.
L’énergie électrique
consommée en
Lorraine provient pour
72 % du nucléaire, 25 %
du thermique, 2 % des
énergies renouvelables
et 1 % de l’hydraulique.
La consommation est inégalement répartie
puisque
concentrée
dans
les
grandes
agglomérations et les secteurs industriels. Ce sont avant tout les secteurs Nord
Mosellan, Pays Messin, Couronne Nancéienne et Bassin Houiller qui consomment le
plus alors que le département de la Meuse reste un faible consommateur (peu de
population et peu d’industrie).
On notera que de 1999 à 2005 la consommation d’énergie a baissé de 2 % en
Lorraine, mais cela est moins à mettre sur un changement des comportements que
sur le déclin de l’activité industrielle.
On notera également que 37 % des gaz à effet de serre générés en Lorraine ne sont
pas liés à l’énergie mais à d’autres facteurs, principalement liés à l’agriculture
(engrais et cheptels notamment).
Au regard des objectifs fixés par la réglementation européenne et repris dans les
dispositions des lois Grenelle, deux grandes perspectives sont envisageables :

un scénario « tendanciel » qui laisse se poursuivre la production et la
consommation d’énergie au fil de l’eau (sans interventions majeures)

un scénario « volontariste » qui met en place des mesures politiques fortes
pour réduire la consommation d’énergie et produire une énergie plus propre.
Dans le cas où le scénario « volontariste » serait privilégié, il faut, pour s’approcher au
plus près des objectifs, combiner de manière cohérente et transversale les efforts
59
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
dans le résidentiel, le tertiaire, l’industrie et les transports pour définir un véritable
PLAN CLIMAT TERRITORIAL et le mettre en œuvre.
Les racines
Le processus est enclenché en ce début d’année 2011 et devrait articuler les
politiques du transport, du logement, de l’aménagement, de la prévention des
risques, du développement économique, de la formation et des ressources
naturelles et agricoles, sous pilotage conjoint de l’Etat et de la Région Lorraine.
60
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
3-4 La Lorraine de l’artisanat et du commerce
L’artisanat lorrain s’apparente à une mosaïque
d’entreprises aux réalités différentes. On distingue
quatre grandes familles d’activités artisanales :
l’alimentation (12,2 %), le bâtiment (38,2 %), la
fabrication (19,5 %) et les services aux entreprises
(30 %).
Les emplois sont encore majoritairement masculins
dans l’artisanat (bâtiment, mécanique, travaux du
bois) même si une tendance à la féminisation est
amorcée dans d’autres secteurs.
Depuis plusieurs années
on enregistre une
augmentation du
nombre d’entreprises et
de salariés dans
l’artisanat, malgré un
déficit d’image.
Les racines
Les entreprises artisanales se concentrent
majoritairement dans les villes et les espaces
périurbains (70 %). En secteur rural, l’artisanat
participe à l’économie locale et au dynamisme
territorial autant par les travaux réalisés que par les
services apportés, l’emploi proposé et le maintien
d’activité. L’artisanat est certainement la 1ère
entreprise de France mais il contribue d’abord à la
vitalité d’un secteur et notamment des espaces à
faible densité de population.
L’artisanat lorrain se
porte plutôt bien.
En dépit des difficultés
de ce secteur
économique
(isolement des chefs
d’entreprise,
cloisonnement, retraite
et droits sociaux …),
l’artisanat lorrain
dispose d’atouts
intéressants à valoriser.
Les
chiffres
de
l’artisanat
lorrain
sont
particulièrement positifs : entre 1995 et 2005, le nombre d’entreprises artisanales a
augmenté de 8 % en Lorraine, l’emploi salarié a enregistré une hausse de 18 % (soit
un gain de 13 000 postes) et les immatriculations au Répertoire des Métiers ont connu
une hausse importante. En 2006, près de 4 créations d’entreprises sur 10 relevaient
de l’artisanat ; l’emploi salarié y est désormais supérieur à celui de l’industrie.
En termes de dynamique, les établissements travaillant pour les ménages sont stables
mais le nombre d’actifs y est en augmentation, ceux qui travaillent pour les
entreprises et les ménages croissent plus fortement en nombre qu’en termes d’actifs
et ceux qui travaillent exclusivement pour les entreprises sont en forte croissance sur
les deux tableaux.
La Lorraine a la particularité de privilégier la relation entre le monde universitaire et
celui des artisans (Institut Supérieur des Métiers, équipe de recherche sur les
processus entrepreneuriaux à Nancy 2). Ce partenariat a permis de soulever
quelques problématiques spécifiques comme le besoin de légitimation de la
profession, la nécessité de faciliter l’accès aux compétences et la reprisetransmission. Les relations entre l’artisanat et les collectivités territoriales peuvent
61
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
apparaître comme manquant de cohérence. Elles se résument souvent à des aides
dispersées et entrent trop peu souvent dans un programme contractuel concerté et
territorialement ciblé. Dans ce domaine, chacun est jaloux de son indépendance et
de ses prérogatives ce qui n’est pas un facteur favorisant.
Les racines
L’activité commerciale est fortement développée en Lorraine. Elle est également
souvent concentrée dans les centres des villes principales ou sur des zones
commerciales périphériques.
Les centres villes de Metz et de Nancy sont évidemment les plus attractifs avec plus
de 2000 commerces. Cependant, Thionville, Epinal, Sarreguemines, Saint-Avold,
Saint-Dié-des-Vosges, Neufchâteau ou Verdun tirent leur épingle du jeu même si ces
villes peinent davantage à accueillir des « locomotives » commerciales.
Depuis la fin des années 1960, le développement de grandes surfaces commerciales
en périphérie et/ou en entrée d’agglomération, a bouleversé la donne. Le maintien
du commerce de proximité de centres bourgs est devenu extrêmement difficile et
les habitudes de consommation ont changé. Les zones de chalandise se sont
élargies et le regroupement de grandes enseignes du commerce alimentaire, de
l’équipement de la maison et de la personne autour
de grands parking desservis par des bretelles
autoroutières attirent des flots d’automobiles sur des
Le commerce est
plages horaires nouvelles (pause méridienne,
fortement développé
nocturne, dominicale, etc…).
en Lorraine, avec des
concentrations dans les
C’est notamment à proximité de l’A31 sur l’axe
centres des villes
Nord/sud que se trouvent ces grands ensembles
principales ou sur des
commerciaux
(Thionville/Linkling,
Fameck/La
zones commerciales
Peltière,
Mondelange,
Hauconcourt-Talange,
périphériques.
Euromoselle, Metz/Actisud, Frouard, Laxou/La
Sapinière,
Nancy/Porte
Verte,
Nancy/Sud,
Si celui-ci génère un
Toul/Jeanne d’Arc…) mais pas exclusivement
nombre important
(Longwy/Pôle
Europe,
Bar-le-Duc/La
Grande
d’emplois, le
Terre…).
développement de
Avec 69 hypermarchés et 236 supermarchés en
2008,
la
Lorraine
est
mieux
équipée
commercialement que d’autres régions. Ce sont
2 700 000 m² de surface de vente cumulée pour les
seuls magasins de plus de 300 m². L’alimentaire et
l’équipement de la maison dominent (70 % des
surfaces)
mais
toutes
les
catégories
sont
représentées. Le cadre réglementaire provoque
aussi la démultiplication d’implantations de
commerces de moins de 300 m² qui une fois
62
grandes zones
commerciales
périphériques contribue
à la désertification des
centres urbains et à
l’asphyxie des
commerces de
proximité en Lorraine
comme ailleurs.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
présents sur un site, demandent rapidement l’autorisation d’extension.
Oscillant entre 942m² de surfaces commerciales par habitant en Meuse et 1 173 m²
dans les Vosges en 2008, la densité commerciale est très élevée. Le risque de
suréquipement est régulièrement évoqué et les surfaces de vente continuent
cependant à progresser, en dépit de la mise en place de schémas de cohérence
territoriale.
Enfin, ils sont générateurs de difficultés et de perturbation de la vie quotidienne pour
les citadins et pour les centres villes, même les plus importants (Metz et Nancy) : les
commerces ne sont plus présents qu’en hyper centre et certains types de
commerce disparaissent totalement des centres villes et des quartiers.
63
Les racines
Les élus locaux ne peuvent refuser les créations ou le maintien d’emplois. Pour
autant les nuisances liées à ces concentrations sont réelles. Les emplois y sont
souvent peu qualifiés, à temps partiel, voire précaires. Les flux de circulation
automobile convergeant vers ces zones commerciales contribuent à l’élévation des
particules et des gaz polluants et sont générateurs de risques sur les sorties
autoroutières. Ces zones sont également grandes consommatrices d’espaces avec
les conséquences en matière d’artificialisation, d’imperméabilisation des sols et
d’atteinte aux paysages et à la biodiversité.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
3-5 La Lorraine agricole
Les racines
L’agriculture occupe une grande partie du territoire
lorrain. La surface agricole utilisée couvre plus de la
moitié des départements de Meurthe-et-Moselle, de
Meuse et de Moselle. Dans les Vosges il faut ajouter
à la surface agricole celle qui est boisée (les forêts
occupent 49 % du territoire).
Avec 26 000 emplois, 12 600 exploitations agricoles
dont 7900 exploitations professionnelles, l’agriculture
lorraine poursuit une double tendance à la baisse
du nombre d’exploitations et à la concentration.
Trois
grands
types
d’orientations
dominent
l’agriculture régionale : l’élevage bovin lait et
viande, les systèmes mixtes associant l’élevage aux
grandes cultures et les exploitations céréalières.
La Lorraine a subi une très forte reconversion
industrielle après avoir perdu en trois décennies
l’essentiel des emplois qu’elle comptait dans
l’activité minière, la sidérurgie et le textile. C’est
pourquoi, le développement des industries
agroalimentaires et de la filière bois ont une
importance économique déterminante.
L’industrie agroalimentaire, deuxième secteur
industriel
dans
la
région,
se
concentre
principalement sur les métiers de la transformation
du lait et de la viande (20 000 emplois au total pour
2 500 entreprises).
Souvent effacée par la
perception industrielle
qui peut être véhiculée
par la Lorraine,
l’agriculture est
pourtant la seule
activité économique
présente sur la majeure
partie de la surface
régionale.
Modèle d’équilibre
entre exploitation
céréalière et élevage,
la Lorraine agricole
développe aussi une
forme de polyculture
avec l’arboriculture ou
encore la sylviculture.
Les exploitations sont de
plus en plus vastes et
laissent de moins en
moins de places aux
exploitations familiales.
La filière bois est une activité majeure du paysage économique et naturel lorrain
avec 25 000 emplois et près de 4 000 entreprises implantées en milieu rural.
Particularité régionale, la forêt lorraine appartient pour 68 % aux collectivités locales
ou à l’État ; ce domaine forestier est géré par l’Office national des forêts (ONF).
Cette forêt produit 11 % de la récolte française de bois et la même proportion des
sciages. A la suite de la tempête de 1999, près de 100 000 hectares de la forêt
lorraine ont subi des dégâts supérieurs à 50 %. L’essentiel des forêts détruites est
aujourd’hui reconstitué, mais certainement pas le niveau de recettes antérieur à la
tempête.
La Lorraine possède une biodiversité très riche impactée par les politiques agricoles
et forestières. La préservation des prairies naturelles constitue un enjeu
64
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
environnemental fort. La politique de préservation des ressources en eau nécessite
une mobilisation de tous les acteurs vers la réduction des nitrates et des pesticides.
L’enseignement agricole présente une offre de formation diversifiée constituée par
cinq Etablissements Publics Locaux d'Enseignement et de Formation Professionnelle
Agricole, deux établissements privés à temps plein et 11 maisons familiales rurales.
Leur densité est contrastée selon les départements : une forte présence de
l’enseignement privé dans les Vosges, la Meuse et la Meurthe-et-Moselle, deux EPL
publics à restructurer en Moselle.
La place de l’agriculture dans l’économie régionale et les défis auxquels elle est
aujourd’hui confrontée obligent à des décloisonnements et à la prise en compte de
la dimension agricole et sylvicole dans les projets de territoires et donc dans le
dialogue territorial.
65
Les racines
Le rôle et la place de l’agriculture dans la société, dans la gestion de
l’environnement, des paysages et du foncier sont de plus en plus en débat ainsi que
son modèle économique ; également en débat et au cœur de l’actualité, sa
contribution à l’alimentation des populations de proximité ou d’autres plus lointaines.
Si on voulait installer autrefois les villes à la campagne pour leur redonner de la
qualité de vie, on parle aujourd’hui d’agriculture urbaine et de fermes à la ville.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
3-6 La Lorraine de l’habitat
En Lorraine, de 1999 à 2006, les 17 zones d’emploi
gagnent des logements et des ménages.
Cependant, 6 d’entre elles perdent de la
population.
Les racines
La population Lorraine a progressé de 1 % en 7 ans
et le nombre de logements de 8 %. Le parc est de
1 089 800 logements en 2006.
Ainsi, le nombre de logements progresse plus vite
que la population avec un parc de résidences
principales jouant un rôle moteur (978 700
logements soit 90 % du parc total).
Les progressions les plus fortes se situent dans la
zone de Thionville (proximité du Luxembourg) alors
que les progressions les plus faibles se situent dans
les zones de Bar-le-Duc et de l’Ouest des Vosges.
Ce sont avant tout les espaces périurbains qui
profitent de l’évolution du nombre de logements.
Les conditions de
logements s’améliorent
globalement en
Lorraine.
Les solutions de
logement pour les
personnes et familles
les plus démunies
restent cependant
toujours difficiles à
mettre en œuvre.
Le développement de
la périurbanisation est
une donnée nouvelle,
tandis que le manque
de logements sociaux
reste toujours
d’actualité, même si la
situation est bien
meilleure que dans
d’autres régions.
La taille des ménages se réduit du fait du
vieillissement de la population et des phénomènes
de
décohabitation.
Cela
explique
que
l’augmentation du nombre de logements est
proportionnellement supérieure à celle de la population. La taille moyenne des
ménages est de 2,32 personnes par logement en 2006.
Les logements sont plus grands (4,3 pièces par logement). Les logements sont
d’autant plus grands en territoire rural, et le nombre de propriétaires différents y est
important. Dans les zones périurbaines les pièces sont plus réduites qu’en centre-ville.
Cela s’explique par la présence plus importante de familles nombreuses en
périurbain.
La composition des ménages est en moyenne plus réduite aujourd’hui et les
logements plus grands. On considère que 80 % des logements lorrains sont en
occupation réduite (chiffre 2006 contre 74% en 1999) ce qui suit une tendance
nationale.
Dans les villes-centres cependant, les ménages sont petits et logés dans de petits
logements, notamment dans le parc privé. La part de ménages en sur-occupation
diminue. Particularité nancéienne : le nombre d’étudiants qui entraine une certaine
66
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
sur-occupation avec la cohabitation dans des logements de petite taille, fausse les
chiffres de la Meurthe-et-Moselle toute entière.
Les propriétaires occupants de leur logement sont en augmentation (577 900 en
2006 contre 513 400 en 1999) et représentent 59% des ménages tandis que 36% des
ménages sont locataires (dont un tiers dans le parc public). Plus un territoire est rural
et plus le taux de propriétaires est important et plus la maison individuelle constitue le
mode d’habitat dominant.
La part de propriétaires augmente surtout chez les couples, et va de pair avec la
taille des familles et l’âge.
Les employés ont plus de difficultés que les ouvriers à accéder au logement même si
leur accès à la propriété a augmenté de 25 % (contre 37 % d’augmentation pour les
cadres).
On notera la spécificité du Bassin houiller où 10% des ménages ne sont ni
propriétaires, ni locataires, mais logés gratuitement ce qui est une survivance du
temps des cités minières.
La maison individuelle représente 59 % du parc de logements et contribue au
développement de l’étalement urbain, de la périurbanisation non maîtrisée et à
l’artificialisation des sols au détriment des espaces naturels. L’espace constructible
disponible et des tarifs attractifs poussent également à la construction de maisons
individuelles en zones rurales.
De nombreuses villes affichent des taux importants de logements sociaux (Longwy,
Bar-le-Duc, Epinal, Nancy ou Metz).
Cependant le parc global de logements sociaux a diminué de 6 % (logements
vétustes, vacance liée à la rénovation urbaine ou vente de logements) alors que les
besoins persistent d’autant plus que les ménages sont plus petits et plus nombreux.
Alors que la construction de maisons individuelles progresse, la vacance des
logements augmente avec 73 700 logements en 2006 soit 13 % de plus qu’en 1999.
Le taux de vacance est de 7 % soit juste au-dessus de la moyenne nationale mais la
Meuse se distingue avec un taux à 9 %.
Concernant les résidences secondaires la Lorraine est moins concernée que le reste
de la France. Cela représente 3 % du parc de logements soit 32 800 logements dont
la moitié se situe dans les Vosges et un quart en Meuse.
67
Les racines
83 % des propriétaires lorrains ont plus de 40 ans. Mais sur la période 1999/2006, le
nombre de jeunes ménages accédant à la propriété a augmenté notamment dans
les zones urbanisées, en lien avec les divers dispositifs d’aide à la primo-accession.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
3-7 La Lorraine touristique
Les racines
La Lorraine n’est pas identifiée aujourd’hui comme
une grande région touristique française et le tourisme
n’est pas perçu comme un point fort de l’économie
lorraine. Pour autant il compte sensiblement autant
d’emplois que l’automobile ou la chimie (1 % des
emplois régionaux).
Ce secteur d’activités va certainement se développer
eu égard au potentiel touristique lorrain bien réel et
au développement des nouveaux emplois dans les
services aux particuliers (secteur devenu le 1er
créateur d’emplois en Lorraine) dont 75 % relèvent de
services et d’accueil touristiques.
Le chiffre d’affaire touristique régional est d’abord lié
à l’accueil et à l’hébergement, principalement dans
l’hôtellerie. L’offre y est cependant limitée et
concentrée (80 000 lits marchands dont 72 % en
Moselle et dans les Vosges). En 2008, la Lorraine était
la quinzième région touristique française avec 3,7
millions de nuitées (avant tout concentrées dans les
grandes agglomérations comme Nancy, Metz ou
Epinal ainsi que dans les secteurs historiquement
touristiques comme la montagne vosgienne ou
Verdun).
On note aussi une forte présence de résidences
secondaires en Lorraine (200 000 lits) qui attirent des
habitants de proximité, Lorrains ou transfrontaliers (13%
des résidences secondaires). De nombreux campings
jouent le même rôle.
En revanche les campings de passage connaissent
une baisse de fréquentation régulière alors que la
clientèle étrangère est en diminution sur la plupart des
modes
d’hébergement
depuis
2001.
Les
hébergements qui se portent le mieux aujourd’hui
sont l’hôtellerie urbaine ainsi que les hébergements ruraux.
La Lorraine n’est pas
une grande région
touristique (15ème rang
national) mais elle
possède des sites
attractifs et connait,
depuis les années 1980,
une croissance de son
économie touristique
qui s’accélère.
Le tourisme lorrain
s’appuie sur des
paysages préservés, un
patrimoine de qualité,
une vie culturelle
diversifiée et un
développement des
infrastructures de loisirs
et d’hébergement.
Reste à susciter encore
plus l’envie de venir en
Lorraine et de faire
mieux connaître la
région.
Le tourisme contribue à
la fois à l’économie
locale (hébergement,
restauration…) et
véhicule une image
forte et positive de la
région.
Une autre part du chiffre d’affaire touristique provient des filières d’attractions à fort
potentiel de développement, notamment la gastronomie et les produits du terroir, la
culture et le patrimoine ainsi que le tourisme urbain. Le développement est plus
modéré mais prometteur pour le tourisme d’affaire, le tourisme fluvial, les sites de
68
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
loisirs ou le thermalisme. Enfin, les filières du tourisme de mémoire et de la montagne
d’hiver sont à conforter.
La clientèle traditionnelle est majoritairement française, souvent locale (les Lorrains
assurent près de 18 % des nuitées) et de proximité (Grand Est et Grande Région).
Les grands évènements touristiques et culturels impactent l’économie locale et
régionale (voire nationale) qu’ils soient artistiques, culturels, festifs ou sportifs.
L’hôtellerie en est la 1ère bénéficiaire. Les week-ends longs favorisent le tourisme de
loisirs et culturel : c’est notamment le cas pour les agglomérations de Metz et de
Nancy.
De nouvelles manifestations émergent qui génèrent beaucoup de flux touristiques
comme l’Open de Moselle à Metz ou encore le Salon Habitat et Bois à Epinal.
D’autres évènements ont des conséquences insoupçonnées, à l’image du Carrefour
Européen du Patchwork à Sainte-Marie-aux-Mines (Alsace) dont les effets touristiques
se font ressentir jusqu’à Saint-Dié-des-Vosges ou du 90ème anniversaire de la Bataille
de Verdun (11 novembre 2008) qui a montré que le tourisme de mémoire pouvait
être un levier économique important.
69
Les racines
La Saint-Nicolas, partout en Lorraine, est l’un des évènements touristiques les plus
marquants de l’année (les hôtels affichent souvent 70 % d’occupation au minimum).
Elle n’est pas identifiée comme aussi importante à Metz qu’à Nancy, Epinal ou SaintNicolas-de-Port. Cela est dû à son déroulement au cœur des marchés de Noël qui
prennent une place importante dans cette période, la Saint-Nicolas n’étant qu’un
évènement parmi d’autres. Ces manifestations ne résument pas l’évènementiel en
Lorraine mais sont des locomotives très importantes (ainsi le Mondial Air Ballons a un
impact hôtelier jusqu’à Metz).
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les racines
Parmi les grands évènements touristiques de Lorraine, on peut citer :
- Lorraine Mondial Air Ballons à Chambley (425 000 visiteurs en 2009)
- Festivités de la Saint-Nicolas à Nancy (125 000 visiteurs en 2009)
- Nancy Jazz Pulsations (90 000 visiteurs en 2009)
- Festivités de la Saint-Nicolas à Epinal (55 000 visiteurs en 2009)
- Festival International de Géographie à Saint-Dié-des-Vosges (50 000 visiteurs
en 2009)
- Festival International du Film Italien à Villerupt (41 000 visiteurs en 2009)
- Festival International du Chant Choral (40 000 visiteurs en 2009)
- Festivités de la Saint-Nicolas à Saint-Nicolas-de-Port (40 000 visiteurs en 2009)
- Fantstic’Arts à Gérardmer (30 000 visiteurs en 2009)
- Festival RenaissanceS à Bar-le-Duc (30 000 visiteurs en 2009)
Certains sites lorrains développent une attractivité telle qu’ils accueillent plus
de 100 000 visiteurs à l’année :
-
Centre Pompidou à Metz
Zoo d’Amnéville
Cathédrale Saint-Etienne à Metz
Walygator Parc à Maizières-lès-Metz
Colline de Sion
Fraispertuis City à Jeanménil
Parc animalier de Sainte-Croix à Rhodes
Ossuaire de Douaumont à Fleury
Snow Hall à Amnéville-lès-Thermes
Confiserie des Hautes-Vosges à Plainfaing
Luges d’été de la Schlucht au Valtin
Mémorial de Verdun à Fleury
Géo Parc à Saint-Dié-des-Vosges
(plus de 850 000 visiteurs)
(plus de 620 000 visiteurs)
(plus de 540 000 visiteurs)
(plus de 450 000 visiteurs)
(plus de 250 000 visiteurs)
(plus de 220 000 visiteurs)
(plus de 210 000 visiteurs)
(plus de 210 000 visiteurs)
(plus de 200 000 visiteurs)
(plus de 170 000 visiteurs)
(plus de 130 000 visiteurs)
(plus de 120 000 visiteurs)
(plus de 120 000 visiteurs)
D’autres sites engrangent entre 50 000 et 100 000 visiteurs par an : Château
de Malbrouck à Manderen, Musée Georges De la Tour à Vic-sur-Seille,
Citadelle de Bitche, Citadelle souterraine de Verdun, Musée Lorrain, Musée
de l’Ecole de Nancy et Museum-Aquarium de Nancy, Musées de la Cour d’Or
à Metz, Aquarium Impérator d’Amnéville-lès-Thermes et Luge Alpine Coaster
de Saint-Louis/Arzviller.
70
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
71
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
72
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Pour enrichir la photographie globale ou partielle de la situation régionale
qu’apportent les études, les rapports et les communications diverses et pour
compléter les réflexions et propositions exprimées par les acteurs lors des trois ateliers
tenus en février 2011, il a été demandé à plusieurs experts qualifiés dans les questions
d’aménagement et de développement régional de nous faire part de leur regard
sur la Lorraine aujourd’hui et de leur vision sur son avenir.
La même proposition a également été faite à des « experts d’usage » à partir de leur
« vécu » associatif, syndical, politique, économique, universitaire, … de la Lorraine
aujourd’hui.
Qu’ils soient experts qualifiés ou experts d’usage, tous ont produit un document écrit
répondant aux quatre mêmes questions qui ont été également posées aux
participants des ateliers :
1. Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
3. Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout
ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se
posent à la Lorraine ?
4. Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain
Pour faciliter l’accès à ces contributions et donner envie de les lire intégralement,
une présentation synthétique de leur contenu est proposée dans ce document sous
le titre « Paroles d’experts ».
En annexe, vous pourrez retrouver, classées par ordre alphabétique de leurs auteurs,
l’intégralité des contributions, que celles-ci émanent d’experts qualifiés ou d’experts
d’usage, qu’elles aient été sollicitées ou qu’elles soient spontanées.
Toutes ces contributions, sont sources d’enseignement, de propositions, parfois de
visions. Elles éclairent, de manière pertinente le plus souvent, le diagnostic
stratégique régional en apportant des réponses aux 4 questions posées.
Nota : les résumés des contributions apparaissent dans l’ordre alphabétique inverse de leurs auteurs.
73
Paroles d’experts
2. Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici
2020 ?
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
RESUME DE LA CONTRIBUTION DE MARTIN
VANIER
GEOGRAPHE, UNIVERSITE DE GRENOBLE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Paroles d’experts
Ce sont ses hommes et ses femmes, sa population, ceux qui y vident aujourd’hui et ceux qui
y viendront d’ici 2020. Réponse facile en apparence, car légitime pour n’importe quelle
région du monde : il n’est de richesses que d’hommes…
Mais réponse forte pour la Lorraine car les « gens de Lorraine » ne sont pas identiques à ceux
de n’importe où en Europe. Ils sont encore, pour une large part, ancrés dans une culture
collective du travail. Certes ce travail manque, certes il change vite, certes il est souvent mal
valorisé par les statuts et les revenus. Mais cette culture se maintient, et vaut bien au-delà des
secteurs industriels. Or, la France qui vieillit globalement, la France qui perd peu à peu son
lustre de grande puissance économique (qui va sortir du top 5 à coup sûr, et qui à plus long
terme pourrait ne plus être dans le top 10), cette France va redécouvrir l’importance de ses
régions de travail, de ses régions actives, productives dans tous les sens du terme, ses régions
qui savent accepter le travail et l’activité dans ce qu’ils peuvent parfois avoir de marquant
dans le territoire (la proximité des espaces de production, les infrastructures de transport de
marchandises, les rythmes imposées, etc.). Dans une France qui pourrait être tentée par la
spécialisation dans les « avantages comparatifs résidentiels », la présence de la Lorraine (et
d’autres régions françaises comparables, par exemple la Basse Normandie) sera précieuse.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Ce sont… ses hommes et ses femmes, sa population, ceux qui y vivent aujourd’hui, ou tout
du moins une partie d’entre eux ! Réponse paradoxale compte tenu de la précédente, mais
logique : si la richesse de la Lorraine, c’est sa société de travail, reconnaissons qu’elle a
beaucoup souffert et continue de beaucoup souffrir, et qu’elle a largement à se reconstruire
dans son espérance, sa fierté, son identité, son dynamisme. L’enjeu est fondamentalement
culturel : il faut énormément investir pour que les Lorrains d’aujourd’hui et de demain
reconstruisent mentalement et culturellement leurs capacités personnelles et collectives de
se développer, d’entreprendre, de « faire carrière », de fonder, etc.
Enorme effort pour changer les représentations de la défaite, pour entrer dans une attitude
collective de la promotion, de l’ouverture au monde, de la quête de valeurs qui dépassent
le matérialisme et ses fragilités, de l’exigence du beau. Plus qu’ailleurs, le défi est dans les
mentalités, et plus qu’ailleurs on ne peut pas attendre d’un renouvellement démographique
qu’elles soient bousculées. Il faut des politiques publiques audacieuses, inattendues,
culturellement révolutionnaires, pour sortir d’un état de choc, ou de renoncement, et
s’autoriser une sorte de « yes we can » régional. Le Beaubourg de Metz montre la voie.
L’expérience, plutôt réussi, de la Ruhr, montre que le chemin est encore long.
74
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Un des outils « déjà là », qui peut servir cette ambition à la fois culturelle, de formation, et de
mutations des mentalités pour l’entrée dans le monde du travail, ce sont tout simplement les
lycées de la Région. A condition toutefois de les faire entrer dans une toute autre conception
de leur rôle dans le redéveloppement régional.
La 27ème Région a travaillé le sujet. D’autres pays d’Europe, où existent parfois des cycles
intermédiaires entre Secondaire et Supérieur (nos très anciennes Propédeutiques) de type
Collèges, ont également mobilisé leurs équipement publics pour leur faire jouer un rôle
beaucoup plus ample.
La trame des lycées lorrains (surtout ceux qui ont un peu de « post-bac ») est à considérer
comme la trame de l’avenir. Mais il faut pouvoir en faire des lieux très largement ouverts,
dotés, choyés, où tous les Lorrains sauront pouvoir accéder non seulement à une formation
privilégiée, mais aussi à la culture, à l’évènement, à l’ouverture au monde, à la fête…
Et bien entendu ce qui vaut pour les lycées vaut encore plus pour les écoles et universités
mais les lycées ont en outre l’avantage d’être un formidable levier d’aménagement des
territoires.
Que ne sait-on pas faire en France (en Lorraine comme ailleurs), et qui pénalise la mise en
œuvre de solutions aux nombreux problèmes collectifs du pays (se loger, se déplacer
autrement, se former, travailler…) ?
On ne sait pas sortir des champs clos dans lesquels des acteurs qui n’ont pas toutes les
réponses ni tous les leviers s’enferment, au nom de leur légitimité, le plus souvent publique :
l’Education nationale fait de l’éducation nationale, pendant que les collectivités font des
politiques de la ville, et que les chambres des métiers se battent avec les problèmes
d’employabilité, etc. Mais toujours dans une grande difficulté à sortir du cercle de chacune
de ces impuissances.
Le métier principal d’une collectivité comme la Région (Lorraine ou autre) devrait être
d’organiser systématiquement le décloisonnement des mondes d’acteurs, non seulement
des acteurs publics entre eux (entre administrations – et pour commencer entre services et
directions en son sein même ! – entre collectivités, entre collectivités et administrations…),
mais plus encore entre acteurs publics et privés, ce qui reste si difficile à cause de réticences
réciproques.
Tables de coopération, groupements d’intérêts, coopératives territoriales, nouvelles mutuelles
régionales… Le territoire qui saura décloisonner les mondes d’action, et sortir de la posture
suicidaire de la « puissance publique » est celui qui aura, demain, les moyens de ses
ambitions.
75
Paroles d’experts
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
RESUME DE LA CONTRIBUTION DE SOPHIE
SCHWARZ-KOEHLER
ASSISTANTE DU DIRECTEUR DE CABINET DU PRESIDENT DU CONSEIL GENERAL DE MOSELLE, ANCIENNE ASSISTANTE AU SEIN DE LA DIRECTION
GENERALE DES SERVICES DE LA REGION LORRAINE ET PRECEDEMMENT DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Paroles d’experts
La Lorraine est un espace mosaïque entourée de territoires différents (des régions françaises
et des états souverains). Elle est un cadre pertinent qui peut s’affirmer en tenant compte de
ce qui se vit en elle et autour d’elle. La Lorraine est faite d’espaces voisins et
complémentaires qui peuvent devenir des espaces de perspectives et de développement.
L’Histoire et la Géographie (et la Culture ou les cultures qui en découlent) sont une base
importante pour la Lorraine : elle a une histoire millénaire, des racines éparses et profondes
(rappel de références à Fernand Braudel en parallèle). Pour savoir où les Lorrains vont, ils
doivent savoir d’où ils viennent. La Lorraine est une terre d’histoire, de campagne (les villages
lorrains ont une identité forte), d’industrie, d’immigration (et de tolérance), autant de
richesses qui font notre identité. La Lorraine a produit de véritables solidarités humaines et a
su être un lieu d’expérimentation économique et sociale (logement, protection, formation,
etc…). La Lorraine est une région attachée à ses terres mais aussi à la qualité du travail qui en
découle.
On peut rappeler également que si les crises économiques récentes ont touchés durement la
Lorraine, au regard de ce qu’elle a subit, elle a su montrer une grande capacité de
résistance même s’il elle doit encore se battre.
Le positionnement géographique de la Lorraine est aussi un atout indéniable. Morcelée,
unifiée, rattachée mais toujours désirée la Lorraine est un espace de fractures et de liaisons.
La richesse culturelle est un autre grand atout de la Lorraine comme en témoigne
notamment son riche patrimoine architectural. La Lorraine n’est pas une terre de frontières
mais de rencontres.
76
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
La Lorraine est un territoire à la fois institutionnel et fonctionnel, un espace géographique
complexe où les interactions sont nombreuses. Le cadre de gouvernance territoriale est
également devenu complexe dans un monde où le territoire peut être « sans terre ».
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Dans une mondialisation ouverte à toutes les concurrences, le cadre local de la Région
Lorraine reprend tout son sens s’il défend des projets clairs et mobilisateurs.
Pour cela la Lorraine doit :
-
Accentuer sa visibilité (fédérer les acteurs),
-
Accroître sa liberté (se donner les moyens de marges de manœuvre dans la
compétition des territoires),
-
Affirmer son identité (besoin d’appartenance à une collectivité, à une terre et une
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Les divisions que peut parfois connaître la Lorraine sont le fruit de certaines « batailles »
récentes mais ne sont pas insurmontables car, au travers de la grande histoire, de nombreux
évènements ont soudés les lorrains, y compris dans l’épreuve (crise industrielle notamment).
L’espace transfrontalier est une chance, que ce soit en termes de travail, de culture ou de
développement économique. Ce positionnement dans la Grande Région ne doit pas faire
oublier son positionnement dans le Grand Est français où les défis sont nombreux car nos
voisins de France, à l’exception de l’Alsace, sont dans une situation socio-économique
complexe proche de celle de la Lorraine.
77
Paroles d’experts
histoire commune, gage d’unité pour les lorrains et de visibilité depuis l’extérieur).
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
RESUME DE LA CONTRIBUTION DE PIERREHENRI PAILLET
ANCIEN DELEGUE A L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE (DATAR) ANCIEN PREFET, DIRIGEANT D’UN BUREAU D’ETUDES
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Les atouts de la Lorraine sont à considérer sous deux aspects : d’une part les forces et
d’autres part les opportunités.
Paroles d’experts
Les forces de la Lorraine s’articulent principalement autour de la culture du travail, de
l’ouverture acquise à l’Europe, de la situation géographique, du Sillon Lorrain qui est
développé, des ressources industrielles importantes, et du début de diversification de
l’économie grâce aux politiques de conversion.
Les opportunités se dessinent essentiellement autour de la fonction de carrefour et de
logistique, de la mise en commun des équipements métropolitains à travers l’émergence
d’une métropole, du développement universitaire et de la recherche dans les secteurs
d’activités ayant fait la force industrielle de la Lorraine et, enfin, de la coopération
transfrontalière et du développement de pôles transfrontaliers.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
La Lorraine connaît deux formes d’handicaps : ses faiblesses actuelles et les menaces qui
pèsent sur son avenir. Les faiblesses sont aujourd’hui nombreuses et découlent notamment
de la faible attractivité de la région, de son absence d’image, d’une certaine culture de
l’assistanat, de sa dépendance envers l’extérieur et notamment du Luxembourg, de
l’absence d’unité et de polarisme de Metz et Nancy, de l’inégalité de développement entre
ses territoires, de son armature urbaine complexe et de l’isolement des pôles meusiens, de
son manque d’ambition et d’anticipation, de la valorisation insuffisante de son cadre de vie
et de sa base économique dépassée. A cela s’ajoute un certain déclin industriel, la menace
d’une crise au Luxembourg, un vieillissement de la population aggravé par le départ des
jeunes et un accroissement des inégalités entre le Nord tiré par le Luxembourg et
l’Allemagne, et le reste du territoire.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Il faut aider au développement économique à travers les filières d’excellence, l’exploitation
de la logistique, le renforcement des activités exogènes ou encore le développement du
tourisme.
78
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
La Lorraine doit devenir un laboratoire du développement durable en intensifiant le
traitement de ses friches industrielles, en mettant en valeur ses espaces naturels…
La Région doit affirmer sa solidarité entre les Hommes par le soutien à l’émergence de projets
territoriaux, des politiques d’équipements collectifs, de transport, de logement…
La Lorraine doit se développer en accentuant sa mobilité en concevant ses déplacements à
travers un schéma de transport allant au-delà de ses frontières et tenant compte aussi bien
des voyageurs que du fret au travers des différents moyens de transport. Il s’agit aussi de
projets précis à réaliser comme le renforcement de l’A31, de Métrolor, la liaison SaôneMoselle, la poursuite du TGV, l’ouverture ferroviaire au Sud, la constitution d’une AOT
régionale…
Le développement de la recherche et de l’enseignement universitaire sont une des clefs du
développement de la Lorraine. Cela doit se traduire notamment par le renforcement des
coopérations Metz-Nancy, le développement de partenariats avec nos voisins européens, la
coopération public-privé, la création de pôles de compétitivité, la mobilisation des CRITT
(Centre Régionaux pour l’innovation et le Transfert de Technologies), la labellisation de pôles
d’excellence avec la mise en réseau des entreprises et de la recherche…
La Lorraine doit s’organiser au travers d’une métropole qui naisse au centre des villes tout en
étant transfrontalières et ancrée dans la Grande Région. Il s’agit de considérer le réseau des
villes lorraines au-delà même du seul Sillon Lorrain dans le phénomène de métropolisation. Ce
sont les territoires et leur organisation polycentrique à plusieurs échelles (européenne, lorraine
et métropolitaine) qui seront le mieux à même de relever les défis de la Lorraine de demain.
79
Paroles d’experts
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
RESUME DE LA CONTRIBUTION DE NOËL
LENANCKER
DIRECTEUR GENERAL ADJOINT DES SERVICES DE LA REGION NORD PAS-DE-CALAIS,
Paroles d’experts
ANCIEN DIRECTEUR DE CABINET DU PRESIDENT DU CONSEIL GENERAL DE MEURTHE ET MOSELLE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
La Lorraine est une mosaïque territoriale dont il faut tirer parti pour construire une stratégie de
développement. Si cette mosaïque traduit bien les faiblesses structurelles issues des crises à
répétition dans certains grands secteurs économiques massacrés par les restructurations, elle
rappelle plusieurs atouts à combiner pour construire un développement durable moins
dépendant des grandes concurrences internationales. On peut citer :
Les dynamiques territoriales de développement local fortement ancrées dans certains
secteurs, avec un tissu d’acteurs entreprenants (association, élus, syndicats),
Un réseau de « villes moyennes » qui pourraient être locomotives pour la création
d’activités et de richesses (universités, recherche, PME…),
Des savoir-faire de qualité, des pôles d’excellence localisés, des entreprises bien
ancrées localement,
Une trame verte et bleue très dense qui constitue un cadre de vie remarquable, sousestimé et sous-évalué du fait de l’histoire industrielle.
Faire se rencontrer, ces éléments clés pour construire une stratégie partagée et coordonnée
de développement, c’est réunir les pièces d’un puzzle pour faire système et poursuivre une
construction plus équilibrée, plus résistante, plus diversifiée.
80
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Les réalités départementales sont fortes, sensiblement différenciées, plutôt prégnantes, avec
des dépendances externes fortes qui provoquent des attractivités centripètes (Alsace,
Allemagne, Luxembourg, bassin parisien). La réalité de ces échanges interterritoriaux ne
conforte pas une visibilité régionale à construire, d’autant que les logiques interterritoriales du
nord Lorrain se heurtent aux découpages départementaux. La réalité régionale reste à
construire sur la base d’une vision partagée entre les sous-ensembles territoriaux qu’il faut
identifier dans une logique de développement (plutôt qu’administrative).
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Structurer l’économie autour d’une articulation « pôle d’excellence économique
territoire » et veiller à un développement équilibré de tous les territoires et à leur mise en
synergie permet la prise en compte des spécificités de chacun d’entre eux tout en identifiant
directement sa contribution au développement régional.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Piloter une gouvernance partagée entre le Conseil Régional, les Conseils Généraux, chaque
territoire organisé, le CESEL, les organismes consulaires, les partenaires sociaux et associatifs
est une condition du succès.
Faire émerger une vision économique respectueuse des rôles et spécificités de chacun des
partenaires, consolider l’ensemble des moyens financiers disponibles et évaluer
régulièrement ce processus. Dans une économie de plus en plus ouverte, la volonté de tous
les acteurs de s’organiser sera l’élément clef de la capacité de résistance et d’adaptation
du tissu économique régional.
81
Paroles d’experts
Le Schéma Régional de Développement Economique piloté par le Conseil Régional NordPas de Calais : élaboré en 2005, il construit depuis une véritable dynamique régionale qui
produit de réelles avancées en termes de création d’entreprises (+33%), en termes de pôles
de compétitivité et pôles d’excellence. Les huit enjeux du SRDE sont pilotés régionalement
par une conférence régionale pour le développement économique. Dans une économie de
la connaissance, cet agencement d’acteurs constitue un véritable facteur de production.
Ce nouvel agencement d’acteurs correspond à un 4ème facteur de production (avec la
terre, le travail, le capital).
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
RESUME DE LA CONTRIBUTION DE PIERRERENE LEMAS
ANCIEN PREFET DE LORRAINE, DIRECTEUR GENERAL PARIS HABITAT
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Paroles d’experts
Le premier atout de la Lorraine, dont elle n’a toujours pas conscience, est sa position
géographique au cœur de l’Europe industrielle et sa dimension transfrontalière, notamment
autour de l’axe Nord Sud. C’est également dans la même logique, son tissu d’infrastructure
de transports bien articulé avec les régions voisines. Le deuxième atout est sans doute son
potentiel de formation et de recherche, et notamment les universités et les écoles
d’ingénieurs. Son troisième atout réside sans doute dans le processus de métropolisation
engagé depuis longtemps par les territoires du sillon lorrain. Enfin, la tradition industrielle de la
Lorraine est incontestablement un atout, malgré l’effritement du taux de qualification des
emplois industriels.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Le principal handicap me paraît lié aux difficultés de la deuxième mutation industrielle
engagée depuis les années 80, les secteurs de reconversion qui ont pris le relais des activités
traditionnelles dans la mine et la sidérurgie subissant à leur tour les effets de la crise. La
deuxième difficulté est sans doute liée aux disparités territoriales, notamment au détriment
des anciens bassins industriels, textiles, sidérurgiques et miniers. Enfin, la Lorraine souffre
incontestablement d’une absence d’unité en raison de l’histoire de ses quatre départements
et, par la même, de manque de visibilité dans la compétition européenne.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
S’il fallait citer deux initiatives qui mériteraient d’être conduites jusqu’à terme, on pourrait citer
la poursuite nécessaire de l’unification du développement et de la mise en réseau de son
appareil de formation et de recherche. On pourrait également évoquer un axe fort de
développement autour de l’affirmation de la vocation logistique du territoire régional (fluvial,
ferroviaire, forêt,…).Sur les partenariats de propositions, il me paraît essentiel qu’une réflexion
sur la Lorraine de demain s’appuie sur un travail commun avec les partenaires de la « grande
région » pour arrimer la Lorraine à un territoire européen de développement.
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
RESUME DE LA CONTRIBUTION DE DIDIER
FRANCFORT
PROFESSEUR D’HISTOIRE, UNIVERSITE DE NANCY 2, DIRECTEUR DE L’INSTITUT CULTUREL EUROPEEN
DE LUNEVILLE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
La Lorraine est forte de son histoire : le brassage culturel constitue une force et une richesse
des savoir-faire et savoir-vivre lorrains. Cette caractéristique se retrouve chez ses voisins de la
Grande Région. La Lorraine est ainsi le laboratoire de constructions complexes
d’identification. Cette caractéristique partagée avec ses voisins inscrit la Lorraine parmi les
régions les plus ouvertes à la construction européenne. La Région profite en plus d’une
émulation culturelle forte à travers des évènements comme le festival Passages ou le festival
du Théâtre Universitaire.
La Lorraine présente une forte hétérogénéité dans un grand nombre de domaines,
notamment en ce qui concerne les transports. A titre d’exemple, si l’axe Nancy-Luxembourg
est valorisé, le transit par Paris est obligatoire pour aller à Francfort depuis Nancy. Il faut
remédier à ces situations incohérentes. La Région ne valorise pas suffisamment son identité
culturelle à travers l’éducation. Elle doit renforcer l’apprentissage de l’allemand pour lutter
contre le « tout anglais » et éduquer ses jeunes à vivre au-delà des frontières, dans un autre
but que le seul tourisme. Enfin, elle doit rompre avec le rejet du voisin, ce à quoi la Grande
Région peut aider. Il faut multiplier les évènements où se croisent la culture, l’enseignement,
la recherche et l’économie, en les sortants de leurs carcans habituels.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
La Lorraine doit être la vitrine nationale et internationale des travaux entrepris dans les
territoires lorrains et favoriser l’internationalisation des activités de recherche et
d’enseignement en mutualisant les réseaux universitaires, les institutions patrimoniales (Institut
d’Histoire Culturelle Européenne, International Society for Cultural History) au service des
projets régionaux.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
La Région doit utiliser des réseaux internationaux et des compétences culturelles et
linguistiques européennes pour valoriser ses ressources scientifiques régionales.
83
Paroles d’experts
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
RESUME DE LA CONTRIBUTION DE YVES
DURUFLE
DIRECTEUR GENERAL DES SERVICES DE LA REGION NORD PAS-DE-CALAIS, ANCIEN DIRECTEUR DU SERVICE REGIONAL DES AFFAIRES
REGIONALES DE LA MEME REGION, ANCIEN SOUS-PREFET AUX AFFAIRE ECONOMIQUES DE MEURTHE ET MOSELLE
Paroles d’experts
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
La Lorraine est le fruit de son histoire et de sa géographie qui ont forgé une identité articulée
autour de ses villes et une orientation de son développement autour de l’axe Sud-Nord
autour du « sillon lorrain ». Ce regard vers le Nord constitue la colonne vertébrale de son
développement. Sa main d’œuvre est grandement qualifiée et la recherche et l’innovation y
tiennent une place de choix. Du fait de son histoire et de son économie, il y a une
acceptabilité de l’industrie, y compris de l’industrie lourde (sidérurgie, métallurgie…) qui la
différencie d’autres régions françaises et qui lui permet de s’appuyer sur des valeurs issues du
monde industriel et minier (courage, travail d’équipe, solidarité, ouverture à la diversité,
traditions d’organisations sociales fortes et intégrées et fort sentiment d’identité et
d’appartenance). C’est un atout qui ne trompe pas puisque la Lorraine est une des
premières régions d’accueil d’investisseurs étrangers, notamment dans le domaine industriel.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
La Lorraine est une région de taille moyenne qui comprend des villes certes riches en
patrimoine architectural et culturel mais trop petites et éclatées pour réellement jouer le rôle
de villes moteurs de développement du territoire.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
En l’absence d’une métropole-centre comparable à Lyon ou Toulouse, il conviendrait, autour
du maillon Nancy-Metz en passant par Pont-à-Mousson, de trouver la masse critique en
termes d’infrastructures, de services, de recherche, d’innovation, d’élites intellectuelles et
sociales, pour consolider un développement lorrain irradiant tous azimuts. Pour cela, deux
pistes semblent intéressantes à explorer :
Le renforcement des partenariats européens (Belgique, Luxembourg, Allemagne) en
s’appuyant sur les acquis de SAR-LOR-Lux, du pôle européen de développement et des
nouveaux GECT Saar Moselle et Grande Région,
S’ouvrir à l’ouest vers le bassin parisien et transcender la barrière naturelle des Vosges
en en faisant un nouveau trait d’union avec l’Alsace.
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
L’enjeu est de créer une métropole multipolaire qui pourrait se constituer en pôle
métropolitain, grâce à des infrastructures de transports renforçant le maillage du territoire
(poursuite de la mise en cadencement du Métrolor pour créer à terme un RER du sillon
lorrain). Autour de la gare Lorraine TGV de Vandières pourraient être développées des pôles
de développement (exemple de la gare Champagne TGV à Reims). De plus, cette
métropole multipolaire a besoin d’une mise en réseau de ses grands équipements moteurs,
de ses fonctions tertiaires, de ses équipements de santé, de culture, etc… Cela signifie
également renforcer la coopération en matière universitaire et de recherche et rechercher
des partenariats vers Paris, l’Alsace, la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, etc… Enfin,
doter cette métropole multipolaire d’une gouvernance appropriée permettrait de jouer la
complémentarité et non la concurrence entre les villes et de positionner la Lorraine dans la
cour des grandes régions européennes.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Redonner de la fierté aux habitants et renforcer l’attractivité de la Région (Lille
capitale européenne de la culture, film Bienvenue chez les Ch’tis),
S’appuyer sur la coopération transfrontalière avec les groupements européens de
coopération territoriale (GECT),
Poursuivre la politique des friches, avec l’Etablissement public foncier, pour construire
la « ville renouvelée » et structurer la « ville monde » (Roubaix),
Développer l’économie résidentielle (trame verte et bleue, agriculture de qualité et
multifonctionnelle, tourisme, capitales régionales de la culture, opération « TER mer, TER
vert »),
Renforcer les filières d’excellence (centre européen du bois à Trélon),
Accroître le transport ferroviaire et fluvial de marchandises avec les plateformes
multimodales et le développement de nouvelles infrastructures à grand gabarit,
- Faire vivre le concept de Schéma régional de développement économique
permanent.
85
Paroles d’experts
La Lorraine et le Nord-Pas-de-Calais qui offrent beaucoup de similitudes dans leur histoire et
dans leur tissu économique et social, pourraient coopérer de manière plus approfondie par
l’échange de bonnes pratiques, les retours d’expérience, la constitution de boîtes à outils
communes pour profiter mutuellement du succès des uns et des autres. En effet, les deux
régions sont confrontées en grande partie à des défis communs. A titre d’exemples, plusieurs
expériences conduites en Nord-Pas-de-Calais qui pourraient servir de base à ce travail en
commun :
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
RESUME DE LA CONTRIBUTION DE JACQUES
CHEREQUE
ANCIEN MINISTRE, ANCIEN PREFET DELEGUE A LA RE INDUSTRIALISATION DE LA LORRAINE, SYNDICALISTE, PRESIDENT D’HONNEUR DU CONSEIL
Paroles d’experts
DE PAYS DU VAL DE LORRAIN
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
La Lorraine bénéficie d’un positionnement géopolitique privilégié dont elle doit tirer parti.
Au cœur de ses crises industrielles, la Lorraine a plutôt su, avec le partenariat engagé de
l’Etat (CPER), conduire les modifications nécessaires de ses appareils productifs (tertiaire,
PME/PMI) et de ses infrastructures tant matérielles (communications, territoires, produits, …)
que de services (éducation, santé, recherche,…).
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
La Lorraine a eu à affronter de lourds changements causés par l’évolution des techniques et
des technologies, mais surtout par l’irruption de la compétition internationale. La plupart des
indicateurs économiques et sociaux sont au rouge et les perspectives démographiques
inquiétantes.
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
L’un des objectifs prioritaires est de faire de l’Espace Central (entre Nancy et Metz, Meuse et
Seille) le pivot essentiel du développement régional.
La Lorraine doit également mieux s’ouvrir au Sud, par le fluvial (Moselle Saône), le ferroviaire
(Nancy-Rhin-Rhône). Ces travaux de long terme ne doivent pas différer ceux immédiats à
entreprendre tant sur l’A31, le barreau autoroutier Toul-Dieulouard ou la coordination des
ports de Moselle (Illange-Metz-Frouard), en attendant Gondreville.
Quant à l’axe Ouest Est, son fil rouge est celui de la LGV Paris-Strasbourg et au-delà. Quand
elle croise la ligne Nord Sud à Vandières, cette gare d’interconnexion devient un point
central dans ce dispositif territorial. Son importance dépasse largement ses avantages pour
les voyageurs. La gare de Vandières devient la porte d’entrée (économique) de ce territoire
majeur qu’est l’Espace Central, organisé autour de Pont-A-Mousson.
L’espace central doit devenir l’un des moteurs principaux de la dynamique régionale,
notamment économique, en mettant en synergie tous ses atouts (infrastructures, foncier
disponible, équipements, pôles urbains et ruraux, rôle des Communautés de Communes de
Pont-A-Mousson et Pompey restructurés, …).
Il n’est pas possible d’envisager la mise en valeur prioritaire d’un Espace Central sans
évoquer le rôle que doit y jouer les projets portés par les acteurs de l’association du Sillon
Lorrain. Cette association ne peut se contenter d’améliorer la coopération, utile et
nécessaire, sur des domaines importants, entre les villes concernées, notamment Nancy et
Metz.
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Paroles d’experts
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
RESUME DE LA CONTRIBUTION DE
RAYMOND BAYER
CONSEILLER ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LORRAINE EN CHARGE D’ANIMER LA SECTION PROSPECTIVE , ANCIEN FORMATEUR, COLLEGE
SALARIE (CONTRIBUTION FAITE A TITRE PERSONNEL)
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Sa situation géographique et sa position de carrefour à la croisée du Luxembourg et de
l’Allemagne sont des atouts majeurs pour la Lorraine.
Paroles d’experts
L’espace de métropolisation en construction depuis les années 60 est un potentiel fort qu’il
faut mieux maîtriser.
Les coopérations entre les territoires, qu’elles soient transfrontalières comme la Grande
Région et les pôles transfrontaliers (Luxembourg / Longwy / Thionville et Sarrebruck /
Sarreguemines / Forbach) ou bien infrarégionales (Université Metz-Nancy Lorraine, Sillon
Lorrain) en sont les témoins.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Les principaux handicaps de la Lorraine sont son manque d’attractivité, l’image négative
qu’elle véhicule ainsi que son manque d’opportunités d’emplois pour les jeunes qui quittent
la Région.
Elle souffre également d’un déclin industriel illustrant la perte d’un savoir-faire lorrain. La
formation dans ce domaine n’est pas à la hauteur de cette spécificité du territoire.
La Région souffre encore d’un problème de gouvernance et d’une multiplicité des
interlocuteurs, comme en témoignent les débats autour de la gare de Vandières.
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
La Lorraine doit porter sa production locale (notamment dans la filière bois) et exploiter ses
filières pour les rendre plus visibles et fortes (agriculture durable, vignoble AOC).
Elle doit également investir dans la formation, notamment à travers l’université de Lorraine et
favoriser la création d’une culture propre : multilinguisme, culture (festival du film Italien, pôle
de l’image de Villerupt).
Enfin, la Lorraine a besoin de projets portés par ses habitants, notamment à travers la
démocratie participative.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
89
Paroles d’experts
La Lorraine doit articuler sa métropolisation autour de ses villes centres, le Sillon Lorrain et les
interfaces transfrontaliers tout en articulant son espace de façon conjointe entre les territoires
ruraux et les territoires urbains.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
La parole des Lorrains, rassemblée dans ce
document de travail et de synthèse, est celle des
réponses apportées à 4 questions posées
concernant la Lorraine d’aujourd’hui. Quels sont
ses atouts, ses handicaps, les menaces qui peuvent
peser sur son avenir et les opportunités dont elle
pourrait profiter ?
Ces questions ont d’abord été posées par écrit
aux experts techniques puis aux experts d’usage et
contributeurs volontaires (Cf. document 2).
Puis elles ont été soumises aux quelques 300
acteurs lorrains de la sphère économique, sociale
et environnementale, de la vie associative et
citoyenne, de l’animation des territoires et de
l’éducation populaire, ainsi qu’aux acteurs et
collaborateurs de la sphère publique, réunis sur
invitation lors des 3 ateliers « Lorraine 2020 » qui se
sont tenus en février 2011.
Cet exercice de prospective territoriale a
rencontré un vrai succès de participation et suscité
du désir de réfléchir et de produire ensemble.
Ils ont dit …
« La diversité et la qualité
des territoires lorrains
(nature, culture,
patrimoines…) est une
opportunité
insuffisamment valorisée. Il
parait essentiel
d’améliorer l’identité et la
visibilité de la Région dans
de nombreux domaines
afin de développer
l’attractivité du territoire.
Ce travail de valorisation
de l’image passe en
premier lieu par une
appropriation par les
Lorrains de leurs richesses
communes basées sur une
identité régionale et non
départementale ou
locale. »
Loin de constituer un verbatim de ces différentes rencontres extrêmement riches,
cette présentation synthétique et les extraits cités ici, font apparaître les
convergences, les doutes et les interrogations exprimés par les acteurs lorrains de
ces ateliers. Par petites touches sont mis en avant les atouts, les handicaps, les
menaces ou les craintes, mais aussi, et c’est heureux, les opportunités dont la Région
Lorraine pourrait profiter.
93
Paroles de Lorrains
Les mêmes questions, légèrement adaptées ont
également été reprises avec un panel d’une quarantaine de jeunes étudiants,
apprentis et lycéens réunis début mai. Une partie spécifique sera consacrée à la
parole rafraichissante des jeunes.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
ATOUTS
1 - Quel est selon vous le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2010 ?
La position géographique souvent perçue comme un handicap (à l’Est, au bout du
bout…)a est de loin le premier atout mis en avant lors des ateliers : la Lorraine occupe une
position géostratégique particulièrement intéressante, au cœur d’un carrefour culturel et
historique marqué par son multiculturalisme et ses
dynamiques transfrontalières.
La Lorraine est une terre d’accueil et de brassage,
riche de ses hommes et de sa culture. Son tissu associatif
est une vraie richesse porteuse de valeurs et de qualités
de solidarité et de cohésion sociale.
Le savoir-faire lorrain, la culture du travail et de l’effort,
la capacité d’initiative et le potentiel de recherche et
d’innovation ont été mis en avant lors des trois ateliers.
La Lorraine affiche aussi une certaine richesse agricole,
un potentiel culturel, touristique et patrimonial à valoriser
Ils ont dit …
« La position
géographique comme la
tradition d’accueil de la
Lorraine en font une terre
de brassage et
d’échanges qui doit en
faire un laboratoire de
l’Europe et une région
ouverte sur le monde. »
Paroles de Lorrains
ainsi qu’une diversité des paysages et des ressources
(biologiques, énergétiques, minérales, etc…) intéressante.
La Lorraine n’est plus aux frontières, mais au cœur des plaques de développement.
Elle est multiple, elle est mosaïque de par ses hommes, ses territoires, ses paysages,
ses activités et ses ressources.
Ils ont dit …
« L’expérience lorraine
des crises industrielles a
forgé une capacité à
rebondir, à réinventer
l’économie et un nouveau
modèle de société. »
94
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
HANDICAPS
2 - Quel est selon vous le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici
2020 ?
Le premier handicap relevé par les participants aux
ateliers est clairement le problème de l’image de la
Lorraine. Il est question aussi bien de l’image extérieure
négative que véhicule la région (avec une visibilité très
limitée, une identité peu affirmée, un passé industriel
répulsif) que de l’image perçue par les Lorrains euxmêmes (manque de confiance, d’ambition, d’esprit
d’entreprenariat).
La Lorraine semble avoir beaucoup d’atouts mais ne sait
pas les valoriser. On dénote le manque de gouvernance,
de pilotage, de coordination et de communication, qui
s’expliquent peut-être par l’absence de grands centres
de décision et de grands leaders politiques.
Le manque de cohérence dans la gouvernance politique
et l’absence de convergence dans les choix stratégiques
d’aménagement ont été évoqués.
Ils ont dit …
« Certains handicaps sont
ou peuvent devenir aussi
des atouts : le climat
lorrain pourrait être
recherché pour sa
fraicheur et sa
pluviométrie qui feront le
bonheur des gens qui
subissent le
réchauffement
climatique. »
Ils ont dit …
« Il existe un risque de fracture entre un Sillon Lorrain
de mieux en mieux structuré et équipé et
l’ensemble du territoire lorrain qui ne bénéficie pas
de cette attractivité voire qui en perd.
Cette fracture territoriale existe également entre
différents quartiers d’une même ville, liée avec une
fracture sociale. »
95
Paroles de Lorrains
Les contrastes extrêmement forts entre les territoires sont également pointés du doigt, tout
comme un déficit de l’offre de transports (multi et inter modalité) et une insuffisance de
réalité métropolitaine.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
INITIATIVES
3 - Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur
tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se
posent à la Lorraine ?
L’initiative de conforter le positionnement géographique
de la Lorraine avec les grands équipements de transport
connectés (gare de Vandières, TGV Sud, Canal SaôneMoselle, aéroport Lorraine, grands ports multimodaux)
peut permettre de développer une véritable plate-forme
multimodale lorraine.
Paroles de Lorrains
L’attractivité de la Lorraine peut être améliorée en
s’appuyant d’abord sur les projets existants (Centre
Pompidou à Metz, Esch/Belval, Center Parc, etc..), sur les
richesses naturelles (pôles d’excellence rurale) et
culturelles, sur le capital humain (terre métissée,
perfectionniste au travail, créative, ouverte aux autres
cultures, etc…).
Cette attractivité peut également être renforcée en
cultivant l’identité lorraine, en développant une marque
« La LORRAINE » et en communiquant à l’extérieur sur la
qualité de la région, dans l’optique de changer
durablement l’image de la région de manière positive.
Valoriser le « Tous Lorrains » favoriserait une évolution de
l’image en interne, pour travailler ensemble sur des
projets communs.
Ils ont dit …
« Il faut faire de la position
géographique de la
Lorraine un atout plus
concret en développant
les grandes infrastructures
de transport : canal
Saône-Moselle,
embranchement au TGV
Rhin-Rhône, gare
d’interconnexion TGV-TER,
plateforme portuaire
multimodale, amélioration
du réseau routier,
aéroport ouvert sur le
monde… »
La Lorraine peut aussi être valorisée avec une promotion des initiatives locales et des pôles
de proximité, tout en tenant compte de la diversité des territoires. La création d’un contrat de
projet Région-Rural a été proposée lors du 3ème atelier ; elle permettrait l’émergence d’un
territoire durable (pôle entreprenariat, stratégie de marketing territorial, identification forte
d’une sphère de formation tout au long de la vie).
Concernant la formation et la recherche, il serait intéressant de développer des formations
de qualité, adaptées à l’emploi et anticipant les besoins. Il importe d’y impliquer les
universités, les lycées, les partenaires de la formation continue afin d’endiguer la fuite des
jeunes lorrains et pourquoi pas d’attirer des jeunes en les incitant à s’installer en Lorraine.
96
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Ils ont dit …
« Le monde scientifique et
universitaire doit se
promouvoir auprès des
jeunes voire des enfants
pour que l’importante
matière grise présente en
Lorraine profite à tous.
Universités, écoles,
citoyens et entreprises
doivent travailler
ensemble pour faire
émerger des pôles
innovants sur des thèmes
phares, propres à la
Lorraine ou ayant un
potentiel pour s’y
développer. »
Un accent particulier est mis sur la recherche, pour
faire de la Lorraine une terre innovante, en
renforçant par exemple les partenariats universitéentreprise. L’importante population étudiante doit
ainsi devenir un véritable moteur économique et
culturel.
Les participants aux 3 ateliers ont proposé de
valoriser les filières suivantes : la filière bois, l’écoconstruction, l’automobile, le très haut débit ou
encore les nouvelles expérimentations industrielles
(hydrogène, silicium, éolien vertical) en s’appuyant
et en valorisant le passé industriel lorrain. Certes « Il
faut faire savoir les savoir-faire de notre industrie »,
mais il faut aussi développer et renforcer les
coopérations et l’innovation, deux maîtres mots
souvent cités.
L’initiative du Sillon Lorrain mérite d’être étendue à
tout le territoire, en développant « l’esprit lorrain du
Sillon Lorrain » pour mettre en place une grande
métropole en poursuivant le rapprochement entre
Metz et Nancy.
Parmi les autres initiatives proposées, on retiendra la proposition de création d’un fonds qui
serait destiné à apporter une aide financière pendant 3 à 5 ans à un employeur pour
l’embauche d’un jeune diplômé formé en Lorraine, et qui serait encadré par un senior en en
fin de carrière (et travaillant dans l’innovation sociale ou économique).
On notera également l’idée de mettre en place un Schéma d’aménagement et de
développement durable du territoire avec les régions voisines, de promouvoir et de
développer l’euro district, de créer de nouveaux
espaces de concertation qui remettraient le citoyen au
cœur des décisions (développer des Conseils
Economiques et Sociaux locaux, des Conseils de
Développement, etc…), de réfléchir à de nouveaux
« Faire savoir les savoir-faire
modèles de développement basés sur le triptyque
de notre industrie »
territoire/industrie/économie
sociale
et
solidaire,
Ils ont dit …
économie verte et valorisation du potentiel humain.
97
Paroles de Lorrains
L’évolution touristique récente qui mélange à la fois une offre touristique urbaine culturelle et
un tourisme de nature à l’image renouvelée est un exemple à suivre. Il conviendrait aussi de
créer un lien fort entre le sport et la culture, et ce dans un but de promotion de la région
(création de grands équipements sportifs et culturels). Dans cette logique, il serait opportun
de développer l’emploi associatif durable et d’optimiser les synergies avec les autres sphères
de la société et de l’économie.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
SYNERGIES
4 - Dans votre domaine, quels acteurs et / ou quels territoires serait-il
judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de
demain ?
Pour un grand nombre de participants aux ateliers, c’est
bien l’ensemble des citoyens lorrains à travers les réseaux
d’acteurs qui doivent être associés à cette démarche qui
vise à construire la Lorraine de demain.
Ce sont également tous les territoires qui doivent être
concernés, en tenant compte des micros territoires et en
évitant les fractures nord-sud ou urbain-rural.
Paroles de Lorrains
Il faut aussi impliquer les voisins de la région, qu’il s’agisse
des pays frontaliers (Allemagne, Belgique, Luxembourg),
des régions limitrophes (Alsace, Bourgogne, ChampagneArdenne, Franche-Comté) mais aussi de voisins plus
éloignés
(Pays-Bas,
Ile-de-France,
Rhône-Alpes).
Etonnamment, la Grande Région a été très peu
mentionnée, le Grand Est encore moins, alors que l’Europe
au sens large (et en particulier le « Sud ») a été évoquée.
Ils ont dit …
Ils ont dit …
« Les acteurs du monde
culturel doivent mieux
travailler ensemble afin de
tirer parti des grands
équipements pour irriguer
l’ensemble de la Lorraine
par une culture qui doit
être plus créative. Alliant
évènements populaires
comme productions de
haut niveau, elle doit être
accessible financièrement
mais aussi culturellement
au plus grand nombre. »
L’idée
de
coopération entre
l’ensemble
des
acteurs structurants et des réseaux d’acteurs du
territoire lorrain est mise en avant.
« Les acteurs du monde
social gagneraient à être
fédérés et mieux structurés
en « pôle de l’aide
sociale » pour
-mieux défendre l’égalité
des chances et une
Lorraine équitable pour
tous
-répondre davantage et
mieux aux besoins des
Lorrains »
(Photos : copy P. Bodez - Région Lorraine)
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
PAROLES DE JEUNES
Réunis le temps d’une rencontre autour d’élus régionaux, Laurence Demonet, Julien
Vaillant et Michel Dinet, une quarantaine de jeunes issus de toute la Lorraine et
d’ailleurs
(lycéens,
étudiants, apprentis, autoentrepreneurs, bénévoles
et volontaires associatifs en
service civique) se sont
prêtés à l’exercice du
débat public mais sans
presse, sur l’attractivité de
la région. L’échange s’est
déroulé
dans
une
ambiance
collaborative,
dynamique et conviviale.
(photos : copy P. Hansch - Région Lorraine)
Trois questions ont été posées aux jeunes :
Votre jeunesse en Lorraine ? Avantages et inconvénients ?
Quelle est votre Lorraine de demain ?
Envisagez-vous votre prochaine entrée dans la vie active en Lorraine ou
ailleurs ? Pour quelles raisons ? Qu’est-ce qui pourrait selon-vous retenir ou
attirer les jeunes en Lorraine ?
Cette rencontre se voulait être un deuxième temps fort dans la co-construction de la
stratégie d’aménagement et de développement du et des territoire(s) lorrain(s),
après les trois ateliers organisés en février avec les experts d’usage des sphères
économiques, sociales, associatives, environnementales et citoyennes de Lorraine.
Le contraste avec ces premiers ateliers Lorraine 2020 est saisissant : non seulement la
trentaine de jeunes présents s’est très rapidement prêtée au jeu des échanges ce
qui a permis d’optimiser le temps très court réservé aux tables rondes pour faire
émerger très vite des réflexions de qualité, mais on a également dénoté une tonalité
beaucoup plus optimiste et un ton plus libéré et plus positif dans les propos tenus par
les jeunes sur leur région, leurs villes surtout et sur leur avenir.
99
Paroles de Lorrains
-
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Attractivité
Paradoxalement, si les participants aux ateliers de février avaient évoqué le manque
d’attractivité de la région, les jeunes ont spontanément évoqué les éléments qui en
font un territoire sinon attractif, du moins pas aussi répulsif qu’on veut bien le dire. La
perception d’un « sud idéal » et d’une Lorraine repoussante est loin d’être partagée
par l’ensemble des jeunes, qui reconnaissent volontiers qu’on bénéficie en Lorraine
d’une qualité de vie qui n’a rien à envier à d’autres régions françaises ou
européennes.
L’histoire, le patrimoine et surtout la culture
lorraine ont été mis en avant, au point d’évoquer
une véritable identité culturelle en Lorraine. Les
talents, la créativité et la motivation ne font pas
défaut et sont de vraies réalités qu’il convient de
faire vivre et de développer. Dans ce sens, le
manque de ressources consacrées au milieu
associatif apparaît comme un frein majeur.
Ils ont dit …
« Certaines régions ont su
faire des choses, il n’y a
pas de raisons que la
Lorraine n’y arrive pas non
plus ! »
Mobilité
Paroles de Lorrains
Ce thème a souvent été ramené au cœur des débats : aux yeux des jeunes, les
Lorrains et les territoires ne semblent pas tous égaux face à la mobilité.
Les villes et les espaces urbains qui concentrent les activités économiques,
culturelles et sociales sont difficilement et inégalement accessibles depuis les autres
territoires.
Ils ont dit …
« Il y a une Lorraine à deux
vitesses. Les villes bougent
bien, il y a plus de
transports en commun,
mais en dehors c’est la
galère ! »
100
Cet aspect constitue un véritable handicap
pour les jeunes issus de zones périphériques qui
ne disposent pas de véhicules individuels et qui
doivent composer avec une offre de transport
en commun inadaptée voire inexistante,
difficilement compatible avec leur formation ou
leur recherche d’emploi.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Villes et espaces périphériques
Les [grandes] villes sont les vecteurs de
l’attractivité et du dynamisme de la région pour
les jeunes. La cité concentre les activités
culturelles et les opportunités économiques qui
font défaut aux espaces intermédiaires et ruraux.
La jeunesse en Lorraine est plus vécue par rapport
à la ville plutôt qu’à la région, ce qui doit nous
amener à nous interroger sur le rôle à jouer des
différents territoires lorrains dans la stratégie
régionale.
Ils ont dit …
« Sur les grandes villes, ça
va à peu près, mais pour
les autres territoires c’est
un peu plus difficile. »
Transfrontalier
Ils ont dit …
« Entre le même travail en
Lorraine ou au
Luxembourg, je choisis le
Lux ! »
La dimension transfrontalière est clairement
ancrée dans le vécu des jeunes Lorrains et
constitue pour eux un véritable atout pour la
région. Le côté européen y est sans doute
beaucoup plus prégnant que dans d’autres
régions françaises, et les échanges (notamment
franco-allemands) sont porteurs de dynamisme.
Le départ de la région est envisagé par certains,
soit parce que l’offre de formation y est
incomplète, soit par manque d’opportunités
professionnelles, soit parce qu’elles paraissent plus
intéressantes ailleurs. Il ne s’agit pas cependant
d’un constat global : la famille, les amis, les liens
sociaux sont autant d’arguments qui encouragent
les jeunes lorrains à rester.
Ils ont dit …
« Mieux vaut changer de
milieu professionnel que de
changer de région. »
101
Paroles de Lorrains
Le Luxembourg proche représente pour certains
une véritable opportunité, beaucoup plus en terme d’emploi que de formation.
Pourtant, le manque d’information à destination des jeunes qui souhaiteraient
étudier, travailler ou s’installer en Lorraine apparaît comme une faiblesse.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Formation, emploi
Contre toute attente, les jeunes ont montré au
cours de ces échanges une approche de leur
avenir professionnel beaucoup plus optimiste que
leurs ainés. Si le manque d’emplois, l’absence de
certaines
formations
(dans
l’audiovisuel,
l’animation ou la 3D par exemple) ont bien
évidemment été abordés, les
jeunes ont
également parlé de création de nouvelles
activités. Pourtant, le manque de considération
pour la jeunesse représente un frein majeur.
Ils ont dit …
« Hier il y avait de l’activité,
maintenant c’est à nous
de la créer ! »
Si l’industrie avait été un des thèmes récurrents
lors des ateliers de février, elle n’a jamais été
évoquée dans les discussions entre les jeunes.
Ils ont dit …
Cette dimension industrielle de la région qui
demeure très présente chez leurs aînés n’a pas
été directement vécue par les jeunes étudiants,
lycéens, apprentis ou créateurs d’activités qui
ont constitué le panel interrogé. Pour eux
l’industrie appartient au passé et à l’histoire de la Lorraine, mais ne semble pas
inscrite dans son avenir, ou plutôt dans leur avenir à eux, tel qu’ils se l’imaginent. Ils
sont toutefois lucides sur la nécessité de réadapter l’économie de la région à
l’économie du moment.
Paroles de Lorrains
« Il faut réadapter
l’économie de la région à
l’économie du moment. »
(photos : copy P. Hansch - Région Lorraine)
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Paroles de Lorrains
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Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Croisant le regard des acteurs lorrains sur les atouts, les handicaps, les risques et les
opportunités de leur région avec, d’une part, les analyses des experts qualifiés sur la
situation et l’avenir de la Lorraine et d’autre part les études conduites sur la Lorraine,
le présent document dessine une première architecture d’un diagnostic stratégique
à l’articulation entre l’analyse partagée de la situation et les orientations du plan
d’action à construire.
Les pistes de travail présentées dans ce document ne sont donc qu’esquissées. Elles
demandent à être encore travaillées, discutées, vérifiées, consolidées, modifiées
voire supprimées. La validation interviendra dès lors qu’il aura pu être considéré
qu’elles confortent l’attractivité et les capacités de développement de la Lorraine et
de ses territoires, dans leur environnement interrégional, grand régional et européen.
Cette construction se précisera d’abord dans la discussion avec la commission mixte
mise en place dans la concertation entre le conseil régional et le CESER puis avec les
responsables politiques et institutionnelles lorrains au cours du 4 ème trimestre 2011 à
travers différentes rencontres territoriales où seront débattus les principaux enjeux
stratégiques de l’aménagement et du développement de la Lorraine à l’horizon
2020.
DU DIAGNOSTIC PARTAGE…
Le lecteur trouvera ici en résumé les réponses aux 4 questions portant sur les atouts,
les handicaps, les opportunités et les menaces.
Ce qui est posé là constitue le socle à partir duquel ont été dégagées les premières
réflexions quant aux orientations de la stratégie à construire.
La Lorraine dispose de nombreux atouts rappelés, affirmés, défendus et argumentés
aux premiers rangs desquels nous avons retenus :
-
Sa situation géographique de carrefour dont les grands équipements de
transports matérialisent la vocation notamment d’ouverture sur l’Europe à
travers le TGV Est,
Ses ressources industrielles importantes dont la diversification est engagée
grâce notamment aux politiques de conversion,
Sa structuration territoriale associant des territoires dont les fonctions sont
articulées et complémentaires, autour et avec leurs villes centres,
Son potentiel de recherche, creuset essentiel des capacités d’initiative dont
font preuve les lorrains et qui demandent à être soutenues,
107
Vers un diagnostic
stratégique
-
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
-
-
Sa culture du travail et de l’effort qui participe tout autant de ses ressources
économiques à travers ses savoir-faire technologiques, techniques et
scientifiques que de son patrimoine culturel et de ses capacités à accueillir, à
intégrer et à brasser de nouvelles populations,
L’attractivité de son offre culturelle, la richesse de son patrimoine et la
diversité de ses paysages qui constituent un potentiel touristique à valoriser.
Ces atouts doivent être mis en perspective avec les handicaps récurrents énoncés
afin de les transformer en autant de potentialités de développement :
- Une visibilité insuffisante à l’extérieur de la région voire une image négative
qui participe de la faible attractivité de la région,
- Le sentiment donné d’un manque d’ambition et d’anticipation du fait d’une
absence de cohérence dans la gouvernance,
- La dépendance vis-à-vis de l’extérieur et notamment du Luxembourg,
- Une armature urbaine complexe où les pôles relais sont isolés les uns des
autres et faiblement reliés aux pôles de développement aboutissant à des
inégalités de développement entre les territoires,
- Une reconversion industrielle qui touche successivement plusieurs secteurs
essentiels de l’industrie lorraine et provoquent une succession de dispositifs
complexes,
- La valorisation insuffisante de son cadre de vie.
Des menaces particulièrement prégnantes ont été identifiées rendant urgente la
mise en œuvre d’une stratégie ambitieuse et volontariste :
-
Vers un diagnostic
stratégique
-
108
Le déclin du modèle de la mono-industrie qui prédomine encore largement
en Lorraine malgré la reconversion,
La tendance démographique au vieillissement de la population et au départ
des jeunes,
L’accroissement des inégalités entre le Nord, tiré par le Luxembourg et
l’Allemagne, et le reste du territoire lorrain,
L’accroissement d’un développement sous dépendance extérieure,
L’effondrement des marchés financiers qui fragilisent l’économie locale et
celle des voisins européens.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Des opportunités ont été notées comme devant être saisies pour alimenter d’emblée
le moteur du développement lorrain :
-
La mise en commun d’équipements métropolitains et l’émergence d’une
région métropolitaine polycentrique transfrontalière,
Le développement universitaire et de la recherche dans les secteurs
d’activités ayant fait la force industrielle de la région,
La fonction de carrefour pour la logistique.
… AU DIAGNOSTIC STRATEGIQUE
Au-delà de ces constats, le diagnostic stratégique doit guider les réponses
concrètes, concertées, opérationnelles et planifiées à apporter pour amplifier les
atouts, pour faire des handicaps d’aujourd’hui les atouts de demain, pour saisir les
opportunités identifiées en évitant les menaces ou en s’armant pour y faire face.
Pour cela, le diagnostic stratégique doit poser 3 questionnements :
1- Un questionnement portant sur des enjeux déterminant pour l’avenir de notre
région parmi lesquelles la construction d’une métropole européenne,
l’accompagnement des projets transfrontaliers (en particulier Alzette-Belval), le
développement de l’espace central métropolitain, le devenir du Bassin houiller, la
création d’emplois nécessaires après la désindustrialisation et les restructurations
militaires, le développement des pôles de compétitivité et d’excellence, la question
de l’inter-territorialité et de la cohérence territoriale urbain/rural ?
2- Un questionnement portant sur les politiques et les actions à définir et mettre en
œuvre pour renforcer les atouts de la Lorraine, pour redonner à notre région la place
qu’elle mérite au cœur de l’Europe ou encore pour rendre la Lorraine plus
indépendante vis-à-vis de ses partenaires ?
109
Vers un diagnostic
stratégique
3- Un questionnement portant sur le cadre de référence et de cohérence des
politiques et des actions régionales tant à l’interne du conseil régional par une mise
en cohérence des différents schémas sectoriels existants et une approche
transversale et territorialisée des politiques, qu’en termes de partenariat avec les
acteurs socio-économiques et plus particulièrement en termes de mobilité, de
formation, de développement économique, de politique de soutien aux
équipements structurants ou de politiques culturelles.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
3 ORIENTATIONS STRATEGIQUES
Au regard des échanges, des contributions et des analyses issues de la première
étape de la démarche Lorraine 2020, trois orientations majeures se dégagent et qui
constituent autant de défis que doit relever la stratégie d’aménagement et de
développement durable de la Lorraine à l’horizon 2020. Elles ont été énoncées
comme devant permettre de répondre aux enjeux économiques, démographiques,
environnementaux et sociaux de la Lorraine tout en ne laissant pas de côté les
nécessaires adaptations de gouvernance.
 Activer la renaissance économique et industrielle de la
Lorraine
 Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les
territoires
Vers un diagnostic
stratégique
 Construire
des
territoires
développement régional
creusets
et
leviers
du
Ces 3 orientations sont déclinées dans le présent document de travail en un certain
nombre d’objectifs à atteindre à plus ou moins long terme qui sont eux-mêmes
assortis de propositions d’actions pour garantir aux Lorrains et à leurs territoires un
développement équilibré et durable. L’année 2020 mise en perspective n’exclut
évidemment pas de proposer des actions opérationnelles à plus court mais aussi à
plus long terme.
110
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine
Objectif : Impulser et soutenir le
développement des entreprises et des
filières lorraines
Notamment :

En investissant prioritairement dans les filières traditionnelles et/ou émergentes
(bois, matériaux, agroalimentaire, automobile, chimie, énergies, fibres et textile,
biotechnologies, aéronautique, éco-construction, santé, déchets).

En poursuivant le développement de projets d’aménagements structurants, et
notamment : pôle aéronautique et économique de Chambley Planet’air, ZAC de
Bouxières – Lesmesnils, Pôle tourisme de Madine, OIN Belval),

…
Paroles de Lorrains et d’experts…
Le problème clé du développement lorrain demeure l’activité économique, donc l’emploi. Elle
est affectée aujourd’hui par une mutation inachevée due, en particulier, aux effets de la crise
mondiale.
Vers un diagnostic
stratégique
La nécessité de diversifier les activités reste toujours urgente. Plusieurs champs d’action sont
ouverts. D’abord garder aux activités industrielles une place importante, en évitant de faire de
l’automobile une sorte de nouveau monopole. Lier la recherche, l’innovation, la logistique avec
une politique des territoires, dont l’offre de services aux entreprises (foncier-éducation,
logement, communication, culture, …) est la nouvelle base de l’attractivité. Ce qui implique de
conduire la restructuration des intercommunalités avec la préoccupation majeure de faire de
chacun des territoires, un pôle cohérent et décentralisé de développement économique.
La satisfaction des besoins des populations, les exigences du développement durable, sont de
nouvelles sources de filières de production et de produits qui ne sont pas étrangères, ni coupées
des filières de production habituelles. Soutenues par cette dynamique de services, les
entreprises ne peuvent rester inertes ou seulement bénéficiaires. Elles doivent participer à la
définition et à la mise en place des politiques de développement, au niveau territorial, dans les
conseils de développement, au niveau plus large à travers leurs chambres actuellement en
restructuration.
111
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine
Objectif : Rassembler les acteurs
lorrains autour de l’innovation, de la
recherche
et
de
l’enseignement
supérieur afin de doter la Lorraine de
nouveaux outils de production
Notamment :

En organisant ou en soutenant les
réseaux de chercheurs en Lorraine et en
Grande Région,

En créant des bourses de
recherche
pour
accueillir
des
doctorants,

En facilitant les rencontres et la
négociation de contrats prioritairement
avec les entreprises lorraines,
Paroles de Lorrains et
d’experts…
La Région Lorraine doit appuyer
concrètement toutes les formes de
mutualisation des compétences et des
moyens
logistiques
autour
de
l’entreprenariat
collectif
qui
rassemblerait l’Université, les Grandes
Ecoles, les entreprises et les politiques
des différents territoires.
Vers un diagnostic
stratégique

En s’appuyant sur les pôles
interrégionaux Materalia, Fibres Grand Est et HYDREOS pour affirmer et développer
des dynamiques innovantes pour l’économie et la recherche et mettre en place des
synergies interrégionales pour la formation, la rechercher et l’industrie,

En faisant valoir les complémentarités de la région et chacun des
départements de Lorraine en partenariat avec les territoires proches pour optimiser
les compétences, compléter les atouts et développer une masse critique permettant
une visibilité internationale,

112
…
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine
Objectif : Développer des formations
de qualité adaptées à l’emploi
Notamment :

En s’appuyant sur l’outil de la
contractualisation (CPRDFP),

En
développant
des
programmes
d’accompagnement
des salariés et des demandeurs
d’emplois
vers
des
formations
d’adaptation à l’évolution des
métiers et des besoins,

En
développant
des
plateformes
territoriales
d’accompagnement
contractualisées avec les partenaires
sociaux, les pôles et les maisons de
l’emploi,
les
missions
et
les
collectivités locales, des personnes
qui s’éloignent du marché du travail,

En développant l’offre des
formations qualifiantes pour faciliter
l’accès aux métiers d’aujourd’hui et
de demain, mais aussi pour aider à
accompagner
les
reconversions
choisies ou subies,
Il faut s’engager vers un renouveau de
nos capacités industrielles et de
services. Il passera surtout par la qualité
des femmes et des hommes qui le
mettront en œuvre quotidiennement
par leur travail. Un « plan Marshal » de la
qualification professionnelle doit être
réalisé dans les cinq ans qui viennent !
L’expression est peut être usée ou
pompeuse
mais
la
réalité
est
impitoyable, le niveau de formation est
insuffisant pour faire face aux défis des
mutations économiques, sociales et
culturelles. (…).
La mutualisation des moyens de
formation doit être faite dans un cadre
paritaire et politique.
Un pilotage
régional doit s’organiser en fixant des
priorités autant dans les formations
initiales que dans les formations
continues. (…) Le Conseil Régional doit
être le pilote de cet engagement vital
pour l’avenir, c’est lui qui détient la
compétence
« formation »
et
qui
connaît le mieux ses territoires, avec le
service public de l’emploi, l’Education
Nationale, les organismes collecteurs
des financements de la formation
professionnelle. Une élévation des
niveaux des qualifications et des
compétences peut être mise en œuvre.
Vers un diagnostic
stratégique

En fixant des objectifs concrets
et
contractualisés
avec
l’Etat
(Education Nationale, agriculture,
enseignement professionnel) visant à
faire diminuer d’année en année le
nombre de jeunes qui sortent de
l’enseignement sans diplôme ou sans
formation,
Paroles de Lorrains et
d’experts…
113
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine
Objectif : Faire de la région un
« laboratoire vivant du développement
durable »
Notamment :

En déclinant dans tous les
domaines d’actions et de politiques
publiques en Lorraine les objectifs du
développement durable,

En
intensifiant
l’effort
de
traitement des friches industrielles et
en faisant des terrains et des sites
pollués des lieux d’expérimentation
de nouveaux usages y compris à
vocation agricoles sous réserve de
mener à bien toutes les mesures de
décontamination et de respecter le
principe de précaution,
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Un réel développement durable de la
Lorraine passera par le développement
des territoires et pas uniquement par
celui des grandes villes et des espaces à
enjeux ; la manière avec laquelle seront
gérés ces espaces sera un facteur de
réussite majeur.
Vers un diagnostic
stratégique

En généralisant en Lorraine, l’éco conditionnalité des aides (sur la base de
critères partagés et contractualisés avec les partenaires associés et concernés),

En s’appuyant sur les 3 parcs régionaux, les territoires d’expérimentation, les
CPIE et autres maisons de l’environnement, le Carrefour des Pays Lorrains, mais aussi
tous les centres de formation initiale et continue pour développer les actions de
sensibilisation, d’éducation et de promotion du développement durable pour une
véritable démarche de qualité intégrant cet objectif,

114
…
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine
Objectif : Assurer une diversité des
métiers et des activités au service
d’une économie de proximité
Notamment :

En créant de
filières de formation,
nouvelles

En
facilitant
l’accueil
d’apprentis
en
milieu
rural,
(logement, mobilité)
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Le savoir-faire Lorrain doit être exploité à
sa juste valeur pour pouvoir s’exporter : il
faut faire savoir les savoir-faire lorrains

En s’appuyant sur les outils
existants de la formation initiale et
continue pour assurer le maintien des métiers et la transmission des savoir-faire,
notamment pour les activités du commerce de l’artisanat et des PME,

En développant des contrats d’apprentissage européens,

En favorisant l’accueil de stagiaires et d’apprentis en provenance de la
Grande Région et d’autres pays,

En mettant en place avec le concours des territoires, des pépinières
d’entreprises et des centres de formation professionnelle, un accompagnement
adapté et spécifique pour les métiers d’art afin de renforcer et développer le savoirfaire lorrain (filière) et la transmission de ce savoir-faire

…
Vers un diagnostic
stratégique

En accompagnant les porteurs
de projets vers les fonds européens,
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Il
faut
absolument
garder
des
formations de niches et valoriser les
métiers correspondants en Lorraine.
115
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine
Objectif : Développer et structurer
l’activité touristique en Lorraine dans un
environnement grand-régional
Notamment :

En améliorant l’accueil en
région avec des offres et produits
touristiques variés et combinés,

En stimulant l’organisation de
loisirs dans et à proximité des sites
touristiques,

En installant dans chaque
station
d’autoroute
un
totem
valorisant le potentiel touristique
régional,
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Il faut faire de la Lorraine une vraie
destination touristique avec une logique
de « produits » en lien avec la diversité
de ses territoires tout en conservant une
cohérence régionale.

En apportant un soutien à la mise en réseau des acteurs du tourisme dans la
Région et au sein de la Grande Région pour favoriser des opérations de promotion
des sites touristiques et des circuits touristiques et proposer des offres combinées,

En soutenant les initiatives et l’évènementiel (culturel, patrimonial, de loisirs)
par des actions partenariales de communication et d’organisation de la mobilité,
Vers un diagnostic
stratégique

…
Paroles de Lorrains et d’experts…
Il faut développer un pack touristique multi sites lorrain incitant les touristes à se
déplacer en Lorraine et à y séjourner, en complément, par exemple, du Centre
Pompidou, de Center Parc ou du ski dans le Massif Vosgien.
116
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine
Objectif :
Positionner
la
Lorraine
comme
une
terre
d’énergies
renouvelables
Notamment :

En investissant pour une mutation
énergétique exemplaire,

En développant de nouvelles
filières en lien avec la recherche :
hydrogène,
silicium,
éolien
(dont
vertical), photovoltaïque, …
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Il faut faire de l’enjeu de la mutation
énergétique
une
vraie
source
d’économie et d’emplois.

En investissant dans la production,
la
recherche,
l’innovation
et
la
réutilisation des matériaux et des déchets,

En envisageant une politique énergétique grand-régionale dont les idées
mêmes pourraient servir à d’autres régions,

En valorisant le bois-énergie en fonction des ressources et dans le cadre d’une
utilisation complète du bois pour assurer la rentabilité,

…
Vers un diagnostic
stratégique
117
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine
Objectif : Faire fonctionner l’économie
lorraine avec des émissions de CO²
divisées par 4 d’ici 2050
Notamment :

En s’appuyant sur les préconisations du schéma régional du climat de l’air et
de l’énergie en cours d’élaboration et en mettant en œuvre les pistes proposées
d’ici fin 2011,

En récupérant et en limitant les émissions de CO² du Haut Fourneau de
Hayange et des autres industries de la sidérurgie et en expérimentant le stockage en
sous-sol minier,

En agissant sur la performance énergétique des logements (isolation, choix du
mode de chauffage, comportement des utilisateurs,

En favorisant les formations à l’éco conduite et à l’investissement dans des
véhicules plus performants et moins polluants,

…
Vers un diagnostic
stratégique
Paroles de Lorrains et d’experts…
Dans le domaine de l’écologie, de la maîtrise d’énergie et des émissions de gaz
à effet de serre, c’est l’ensemble des territoires et des acteurs qui doivent
travailler ensemble. Le Plan Climat Régional et les plans climat territoriaux fixent
des cadres et des programmes d’actions à différentes échelles de territoires
(agglomérations, Pays, SCoT). Chacun doit contribuer à l’effort collectif de
réduction des gaz à effet de serre.
118
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires
Objectif : Faire de la démocratie
participative un outil du
développement des territoires
Notamment :

En créant des lieux de parole, d’échanges et d’émergences d’idées, des
fabriques pour améliorer la qualité de l’emploi, le cadre de vie et le bien-être des
Lorrains,

En soutenant les associations et les organismes œuvrant dans les domaines de
l’éducation populaire, de l’animation et du travail social, de l’insertion et de
l’environnement,

En mettant en réseau des acteurs issus de milieux divers et variés, en faisant
renaître l’esprit de l’Ecole de Nancy qui a vu les artisans, les artistes, les médecins
ou les intellectuels échanger et travailler de concert pour développer une
nouvelle approche de leurs métiers et de leurs techniques,

En utilisant ces nouveaux savoir-faire, ces nouvelles technologies, ces nouveaux
talents dans tous les domaines, de l’industrie à l’habitat en passant par la
promotion de la santé, de l’action sociale, de la culture et de la formation,

En facilitant la formation des bénévoles et des élus,
Paroles de Lorrains et d’experts…
Vers un diagnostic
stratégique
Le développement de la Lorraine ne pourra être efficient que si la population, elle-même,
s’en empare. C’est pourquoi il faudrait remettre en mouvement la démocratie participative
à l’échelle des territoires et des quartiers, en incitant à la création de véritables « conseils de
développement » dans lesquels les forces vives des territoires seront représentées. Ces
instances seraient des lieux de débat et de forces de propositions, de construction de
projet, et de veille. L’Education Populaire doit réinvestir les territoires pour qu’une majorité
de Lorrains puissent devenir ou redevenir les acteurs du développement de leurs quartiers
et de leurs territoires. Mais auparavant, il faut leur permettre d’acquérir les moyens et les
outils ; cela passe par de la formation. Il est indispensable de remettre au goût du jour les
valeurs essentielles du « vivre ensemble ». Pourquoi ne pas créer des Universités Populaires
comme il en existe, par exemple, en Allemagne ?
119
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires
Objectif : Faire de la mobilité un
support de développement adapté
aux besoins de déplacements
individuels
Notamment :

En
coordonnant
les
autorités
organisatrices de transports de la région,

En améliorant les infrastructures et
l’efficacité du réseau routier et autoroutier
(mise en 2x3 voies de l’A31 entre Metz et
Nancy, avec affectation d’une
voie
dédiée aux transports en commun voir aux
Poids-Lourds;
développement
du
covoiturage sur les grands axes),

En
faisant
de
la
gare
d’interconnexion TER/TGV de Vandières une
opportunité pour le développement de
l’espace central et de toute la Lorraine,
Vers un diagnostic
stratégique

En favorisant la reconversion de la
gare de Louvigny en lien avec l’aéroport
régional,

En favorisant les mobilités douces, en
développant le réseau cyclable,
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Le
covoiturage
dynamique
expérimenté sur plusieurs territoires
lorrains (Pays Barrois, Pays de la
Déodatie, Sillon Lorrain), pourrait par
transposition à l’échelle régionale (voir
Grande Région) résoudre une partie
(même petite) des problèmes de
déplacements, d’émission de gaz à
effet de serre (donc de réchauffement
climatique et de vulnérabilité des
lorrains aux fluctuations du prix du
pétrole) et de pollution de l’air (donc
de santé publique) liés à la circulation
automobiles.
Il est bien évident que le covoiturage
reste
une
composante
de
l’intermodalité à développer en
lorraine.

En encourageant le transport à la
demande,
l’autopartage
et
le
covoiturage,

En poursuivant le développement des ports lorrains et la nouvelle stratégie de
développement de l’aéroport,
120
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires
Objectif : Veiller à l’équité territoriale

…
Notamment :

En recherchant en partenariat
avec tous leurs acteurs les meilleures
solutions d’organisation de la mobilité au
sein de chaque territoire, entre les
territoires et dans un souci d’inter
territorialité,

En permettant
un accès aux
Nouvelles Technologies de l’Information
et de la Communication et à leurs
évolutions, adapté à chaque territoire
lorrain,
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Il y a une Lorraine à deux vitesses. Les
villes bougent bien, il y a plus de
transports en commun, mais en dehors
c’est la galère.

En développant l’offre de services de proximité, en saisissant par exemple
l’opportunité du vieillissement de la population et de l’allongement de la durée de
la vie pour développer les produits, métiers et services adaptés à
l’accompagnement de cette évolution sociologique,

En préparant la Région pour qu’elle soit en bonne position de négociation et
d’anticipation des échéances contractuelles avec l’Etat pour la période 2013/2020
(CPER), avec l’Europe (programmes opérationnels notamment le Feder et les fonds
de cohésion (2013/2020),

En mettant en place une nouvelle génération de contrats de projets
impliquant l’Etat et l’ensemble des collectivités en tenant compte de la diversité des
échelles,

…
121
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Vers un diagnostic
stratégique
Paroles de Lorrains et d’experts…
Les acteurs du monde social gagneraient à être fédérés et
mieux structurés en « pôle de l’aide sociale » pour mieux
défendre l’égalité des chances et une Lorraine équitable pour
tous et répondre davantage et mieux aux besoins des Lorrains.
122
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires
Objectif : Faire du défi du vieillissement
une opportunité pour la Lorraine
Notamment :

En contribuant à une bonne
couverture sanitaire et sociale du
territoire lorrain (équipements, services,
emplois de soutien au maintien à
domicile, etc…),

En
développant
des
programmes d’habitat adapté au
vieillissement et aux handicaps, des
opérations
d’amélioration
et
d’adaptation de l’habitat existant,
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Il faut développer en Lorraine des
temps de travail partagé, mettre en
place des conditions pour qu’il y ait
plus de partage, d’échanges et de
projets collectifs. Les anciens doivent
pouvoir en être des animateurs ou
des initiateurs.

En développant des activités et
des emplois d’animation de la vie
sociale et d’ingénierie territoriale
adaptés aux évolutions sociétales et démographiques,

En mettant en œuvre et en renforçant les activités de formation qualifiante
dans ce domaine en lien avec l’Etat, les centres de formation et les employeurs du
secteur,
Vers un diagnostic
stratégique

En favorisant le lien intergénérationnel pour que chacun soit acteur de sa vie
et de son territoire quel que soit son âge,

…
123
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires
Objectif : Ouvrir les formations lorraines
à l’Europe et au monde pour attirer
matière grise et projets innovants
Notamment :

En
encourageant
l’apprentissage précoce des langues,
et en particulier celles de nos voisins
grand-régionaux,

En favorisant le développement
de
stages
et
de
contrats
d’apprentissage
européens
et
transfrontaliers,

En valorisant les échanges de
bonnes pratiques et de savoir-faire au
niveau transfrontalier et européen,
dans tous les domaines confondus,
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Il faut développer la culture
transfrontalière chez l’ensemble des
lorrains et dès le plus jeune âge afin
d’atténuer les barrières culturelles,
géographique et linguistique et
renforcer l’ouverture des Lorrains vers
l’Europe.
Paroles de Lorrains et d’experts…
Et bien entendu ce qui vaut pour les lycées vaut encore plus pour les écoles et les
universités mais les lycées ont en outre l’avantage d’être un formidable levier
d’aménagement des territoires.
124
Vers un diagnostic
stratégique
Un des outils « déjà là », qui peut servir cette ambition à la fois culturelle, de
formation, et de mutation des mentalités pour l’entrée dans le monde du travail,
ce sont tout simplement les lycées de la Région. A condition toutefois de les faire
entrer dans une toute autre conception de leur rôle dans le redéveloppement
régional. (…) La trame des lycées lorrains (surtout ceux qui ont un peu de « postbac ») est à considérer comme la trame de l’avenir. Mais il faut pouvoir en faire
des lieux très largement ouverts, dotés, choyés, où tous les Lorrains sauront pouvoir
accéder non seulement à une formation privilégiée, mais aussi à la culture, à
l’évènement, à l’ouverture au monde, à la fête…
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires
Objectif : Préserver la ruralité lorraine
pour en faire une force
Notamment :

En recherchant avec les acteurs
locaux les moyens de mobiliser tous les
paramètres favorisant le maintien des
populations sur leur territoire de vie,

En
développant
l’économie
agricole et l’agriculture biologique,

En renforçant le réseau rural et
l’articulation de toutes ses composantes
(agriculture, forêts, habitat, espaces
préservés, tourisme vert…),

En revisitant les politiques foncières
agricoles dans le cadre des SCoT,

…
Vers un diagnostic
stratégique
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Le développement des microentreprises et le soutien aux autoentrepreneurs, des activités de
proximité, de services à la personne :
aides à domiciles, gardes jeunes
enfants, aide aux personnes âgées,
télétravail à domicile pour lutter
contre
la
désertification
des
campagnes et ainsi, améliorer la
qualité de la vie.
Paroles de Lorrains et
d’experts…
L’agriculture
lorraine
ne
se
délocalisera
pas
et
le
pari
environnemental est à sa portée pour
être une véritable chance pour la
Lorraine. (…)
La Lorraine doit soutenir et renforcer
son agriculture et gagner la bataille
de la transformation pour les années à
venir.
Les
études
prospectives
annoncent dans des scénarios de
développement
durable
un
rapprochement des filières entre
production et consommation. Cet
enjeu est vital pour l’avenir de notre
région qui a la chance d’être encore
une terre de diversité agricole, qui
bénéficie et bénéficiera plus encore
d’un climat propice à ses activités.
125
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires
Objectif : Faire de l’habitat une priorité
comme réponse à la crise
énergétique, à la crise du logement et
comme générateur d’emplois
Notamment :

En adaptant l’habitat au concept de villes à vivre (qualité de vie, confort des
logements, convivialité avec le voisinage, habitat favorisant la tolérance à l’autre),

En faisant sur les territoires la promotion de l’éco construction et en
développant les partenariats nécessaires avec les entreprises et les métiers du
bâtiment,

En accompagnant les professionnels et les particuliers sur la mobilisation des
innovations en matière d’éco construction,

En confortant et en
revitalisant des villes relais
(réhabilitation de l’habitat
ancien et mise aux normes
des exigences de lutte
contre le réchauffement
climatique et d’économie
d’énergie),
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Les questions d’habitat durable constituent un
enjeu majeur pour la Lorraine, cette thématique
devrait rassembler tous les acteurs.

126
…
Vers un diagnostic
stratégique

En faisant renaître
des
villages
(rejet
de
l’étalement urbain, renaissance des centres bourgs, occupation des dents creuses,
réhabilitation de l’habitat ancien),
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Construire des territoires creusets et leviers du développement régional
Objectif : Inscrire la Lorraine au cœur
de la Grande Région pour contribuer à
l’émergence d’une métropole de
dimension européenne
Notamment :

En construisant à partir des
résultats
de
l’étude
METROBORDER
une
Grande
Région
Métropolitaine
Polycentrique Transfrontalière,
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Il me paraît essentiel qu’une réflexion sur la
Lorraine de demain s’appuie sur un travail
commun avec les partenaires de la
Grande Région pour arrimer la Lorraine à
un territoire européen de développement.

En confortant le positionnement
de carrefour NORD-EST / SUDOUEST à l’Echelle européenne,

En développant les coopérations
inter régionales au sein du Grand
Est, vers l’Alsace, la Champagne Ardennes et la Franche Comté mais aussi vers
la Bourgogne et le bassin parisien,

En établissant une conférence voire une gouvernance inter-territoriale (Région,
Départements, Espace central, EPCI, communes),
Vers un diagnostic
stratégique

Paroles de Lorrains et
d’experts…
En développant la mise en réseau
des territoires pour favoriser leur
rayonnement et pour mieux porter
et supporter de grands projets,
Les métropoles sont à considérer
positivement
au
vu
des
complémentarités
qu’elles
proposent ; leurs fonctions doivent
être accessibles à tous, à l’intérieur
comme à l’extérieur de la métropole.
127
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011

En construisant une gouvernance et
une maîtrise d’ouvrage commune avec le
Luxembourg pour la programmation et la
gestion de ce qui pourrait être un espace
d’intérêt
transfrontalier
et
européen,
rompant avec une approche différenciée
du développement du secteur Esch/Alzette
d’un côté de la frontière et d’Alzette/Belval
de l’autre,
Paroles de Lorrains
et d’experts…
Il faudrait donner à la Lorraine
un statut de région pilote
transfrontalière dotée d’un vrai
pouvoir
de
décision
lui
permettant de peser dans les
décisions de la Grande Région.

En dotant la
Lorraine d’une
compétence diplomatique expérimentale si
la réglementation actuelle ne le permet pas
dans un cadre juridique sécurisé, offrant des facilités de négociation avec ses voisins
dans un souci de développement harmonieux des territoires transfrontaliers,
…

Paroles de Lorrains et d’experts…
128
Vers un diagnostic
stratégique
Quelle pourrait être l’initiative la plus efficace prise par la Région ? Celle qui ferait sentir le
plus d’effet, notamment sur le plan économique ? Celle qui améliorerait le plus les
conditions de vie de l’ensemble des lorrains ? Celle qui constituerait le cadre de
cohérence de l’ensemble des actions précédentes ? La meilleure des réponses nous
semble être l’émergence d’une métropole, mais pas de n’importe quelle métropole. (…)
La Région [doit être] un des acteurs à part entière de la dynamique métropolitaine, pour
qu’elle influe sur les choix spatiaux ou politiques, pour qu’elle participe à la gouvernance
métropolitaine, mais surtout pour qu’elle s’assure que le développement métropolitain ne
se fasse pas au détriment du développement du reste de la région. Car si l’émergence
d’un espace réellement métropolitain est indispensable au développement de
l’ensemble de la région, il ne suffira pas à dynamiser l’espace lorrain et fait même courir le
risque de voir la métropole constituer une barrière au développement des autres territoires
de la région, donnant corps à une nouvelle version d’une des titres fameux de
l’aménagement du territoire : « La métropole et le désert lorrain ».
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Construire des territoires creusets et leviers du développement régional
Objectif : Faire de la contractualisation
avec et entre les différents niveaux
d’organisation territoriale une
opportunité de mutualisation des
objectifs et des moyens
Notamment :

En élaborant un schéma régional
concerté
d’aménagement
et
de
développement
durable
du
territoire
renforçant
l’approche
et
l’intégration
régionale, et s’appuyant sur une nécessaire
articulation avec les régions et pays voisins et
un développement des cohérences infra
régionales (avec les SCoT et les différentes
collectivités regroupées),
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Le territoire est au service des
Lorrains, il doit être organisé pour
favoriser le mieux-être de ses
habitants.

En faisant la promotion du dialogue territorial et en soutenant les initiatives qui
renforcent le vivre et le faire ensemble, sans attendre trop des moyens et des
mesures externes à la vie des territoires locaux,

En s’appuyant sur les CADT et leurs évolutions en s’assurant de leur cohérence
avec la future programmation des programmes opérationnels européens,

Vers un diagnostic
stratégique
Paroles de Lorrains et d’experts…
La région se distingue par son organisation, ses solidarités, ses signes de reconnaissance,
souvent hérités du passé, enfin le sentiment d’appartenance qu’elle suscite ou non chez
ses habitants.
Au sein de ce territoire voisinent ainsi, pêle-mêle, différents niveaux d’organisation
administrative qui établissent entre eux des liens qui se superposent, s’additionnent ou se
neutralisent parfois, tandis que s’exercent des niveaux d’autorités multiples : européens,
nationaux ou internationaux, régionaux ou infrarégionaux. (…)Le concept de
« gouvernance territoriale » vient s’inscrire dans ce cadre toujours plus complexe pour la
mise en œuvre de stratégies partagées et la recherche d’une « unité » et de cohésion.
129
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Construire des territoires creusets et leviers du développement régional
Objectif : Faire de la Lorraine une
région attractive pour les jeunes
Notamment :

En sécurisant les parcours de
formation et en soutenant et valorisant
les initiatives des jeunes, étudiants,
apprentis, lycéens en partenariat avec
les
différentes
collectivités
(fonds
d’initiative ou autre formule d’incitation),

En facilitant la formation des
formateurs et des orienteurs pour mieux
sensibiliser les cellules d’orientation à la
promotion
des
métiers
et
à
l’accompagnement des jeunes vers la
création d’activités,
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Plus qu’ailleurs, le défi est dans les
mentalités, et plus qu’ailleurs on ne
peut pas attendre d’un renouvellement
démographique
qu’elles
soient
bousculées. Il faut des politiques
publiques audacieuses, inattendues,
culturellement révolutionnaires, pour
sortir d’un état de choc ou de
renoncement, et s’autoriser une sorte
de « yes we can » régional. Le
Beaubourg de Metz montre la voie.

En développant l’offre culturelle
pour que les jeunes en soient acteurs autant que consommateurs,

En envisageant l’immigration comme rempart au déclin démographique,

En développant les formes de volontariat (service civique, service volontaire
européen, volontariat international) comme formule d’immersion dans l’activité,
d’expérimentation
de
l’engagement
et
de
tremplin
pour
l’emploi,
La Lorraine est une terre fondamentale d’immigration et d’intégration de populations
venues des quatre coins du monde, il s’agit d’un atout majeur dont dispose la Lorraine
pour assurer son développement futur.
L’Université de Lorraine est une force significative qui est en train de naître, c’est une
évolution considérable qui met définitivement un terme à la querelle Nancy-Metz. Elle
conforte la région dans sa capacité à être reconnue comme une terre d’accueil des
étudiants.
130
Vers un diagnostic
stratégique
Paroles de Lorrains et d’experts…
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Construire des territoires creusets et leviers du développement régional
Objectif : Faire de la culture, du
tourisme et du patrimoine les moteurs
du renouvellement de l’image de la
Lorraine
Notamment :

En s’appuyant sur l’expérience des villes et des acteurs pour développer une
communication externe et promouvoir l’image de la Région Lorraine dans le territoire
national et européen,

En renforçant les coopérations entre structures et en les fédérant lorsque ce
n’est pas le cas pour développer la promotion et la valorisation des atouts lorrains et
de leurs spécificités,

En menant une stratégie de marketing territorial pour développer une
« marque LORRAINE »,

…
Vers un diagnostic
stratégique
Paroles de Lorrains et d’experts…
La diversité et la qualité des territoires lorrains (nature, culture, patrimoines…)
est une opportunité insuffisamment valorisée. Il parait essentiel d’améliorer
l’identité et la visibilité de la Région dans de nombreux domaines afin de
développer l’attractivité du territoire.
Ce travail de valorisation de l’image passe en premier lieu par une
appropriation par les Lorrains de leurs richesses communes basées sur une
identité régionale et non départementale ou locale.
Le Centre Pompidou, à Metz, est à mon sens, un projet qui tend à renverser
l’image de la Région. Son ampleur, nationale, a permis de mettre un coup de
projecteur sur la région, de la faire connaître. A travers une entrée culturelle,
cela permet d’attirer des visiteurs qui vont, de fait, découvrir les autres richesses
de la région et en parler autour d’eux.
131
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Construire des territoires creusets et leviers du développement régional
Objectif : Mieux connecter la Lorraine
à l’Europe
Notamment :

En réalisant
Vandières,
la
liaison
fer/fer
à

En connectant la Lorraine aux
autres régions européennes via des
infrastructures de transport efficaces et
durables (TGV Rhin-Rhône, canal SaôneMoselle), aéroport, 3 voies autoroutières sur
un axe européen Nord-Sud avec une voie
dédiée aux Poids-lourds et aux transports en
commun,

En
développant
les
liaisons
ferroviaires et fluviales vers le sud (MoselleSaône, Epinal-Belfort, Nancy-Dijon

En développant de nouvelles
possibilités de plateforme de fret en
concertation avec les régions voisines de
l’Est, mais aussi celles de la Grande région,
Paroles de Lorrains et
d’experts…
La position géographique comme la
tradition d’accueil de la Lorraine en font
une terre de brassage et d’échanges qui
doit en faire un laboratoire de l’Europe et
une région ouverte sur le monde.
Il
faut
faire
de
cette
position
géographique un atout plus concret en
développant les grandes infrastructures
de transport : canal Saône-Moselle,
embranchement au TGV Rhin-Rhône,
gare
d’interconnexion
TGV-TER,
plateforme
portuaire
multimodale,
amélioration du réseau routier, aéroport
ouvert sur le monde…

En travaillant à l’élaboration d’un
schéma du transport aérien qui s’appuie sur
des priorités régionales, inter régionales et grand régionales intégrant toutes les dimensions
(voyageurs, fret, services et cabotage),

En participant au développement de plateformes logistiques tri modales eau - fer –
route (Metz - La Maxe, Thionville - Illange, Nancy - Frouard),
La Lorraine doit mieux s’ouvrir au Sud, par le fluvial (Moselle Saône), le ferroviaire (Nancy-RhinRhône). Ces travaux de long terme ne doivent pas différer ceux immédiats à entreprendre tant
sur l’A31, le barreau autoroutier Toul-Dieulouard ou la coordination des ports de Moselle (IllangeMetz-Frouard), en attendant Gondreville.
Quant à l’axe Ouest Est, son fil rouge est celui de la LGV Paris-Strasbourg et au-delà. Quand elle
croise la ligne Nord Sud à Vandières, cette gare d’interconnexion devient un point central dans
ce dispositif territorial. Son importance dépasse largement ses avantages pour les voyageurs. La
gare de Vandières devient la porte d’entrée (économique) de ce territoire majeur qu’est
l’Espace Central, organisé autour de Pont-A-Mousson.
132
Vers un diagnostic
stratégique
Paroles de Lorrains et d’experts…
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Construire des territoires creusets et leviers du développement régional
Objectif : Préserver et valoriser les
espaces naturels lorrains en valorisant
l’image verte de la Lorraine
Notamment :

En continuant le développement des trames vertes et bleues,

En
saisissant
toutes
les
opportunités de sensibiliser mieux les
Lorrains
à
leur
environnement,
notamment
dans le
cadre
des
consultations publiques
et des
procédures liées à l’actualisation des
documents d’urbanisme et de gestion
des espaces, mais aussi à l’élaboration
et à la mise en œuvre du schéma
régional du climat de l’air, et de
l’énergie,
Paroles de Lorrains et
d’experts…
Le
potentiel
des
fonctions
métropolitaines en Lorraine doit être
couplé avec celui des espaces
naturels qui constituent un réel atout
pour la Lorraine.

En développant des programmes de réappropriation douce des terrains
délaissés par les activités urbaines et industrielles ou par les aménagements
d’infrastructures,
Vers un diagnostic
stratégique

En développant le service civique dans ces domaines et les emplois verts,

En affirmant le caractère et la spécificité du « massif vosgien » comme
territoire identitaire et « passerelle », comme apport identitaire à toute la Lorraine
grâce au relief, et aux activités touristiques et sportives, à son poids économique et
son impact en termes d’image, son attractivité et sa création de richesses, son rôle
de porteur de dynamiques interrégionales (Parcs notamment) et de passerelle
adaptée à un travail conjoint avec les territoires au Sud et à l’Est de la Lorraine,

En poursuivant la
préservation
des
espaces
naturels
emblématiques pour la
Lorraine,

Paroles de Lorrains et d’experts…
Le climat de la Lorraine doit devenir un outil marketing à
l’avenir (il y fait bon et les ressources sont abondantes).
…
133
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
ET MAINTENANT…
Ce document ne donne qu’une vision partielle de la situation actuelle de La Lorraine,
de ses atouts, de ses handicaps ou encore des menaces qui pèsent sur son devenir.
Il révèle, si besoin était, toute la complexité d’un territoire régional, à la fois entité
géographique enfermée dans un périmètre administratif délimité au fil de l’histoire, mais
aussi espace de vie, de production de richesses, de travail, de tourisme, de loisirs, de
culture, d’éducation et de formation.
La région est aussi un territoire organisé, avec un conseil régional, des conseils généraux,
des communautés urbaine, d’agglomérations et de communes, des communes et de
multiples syndicats qui, ensemble ou séparément, contribuent à la mise en œuvre et au
développement de politiques publiques dans le cadre réglementaire et constitutionnel
de décentralisation, fixé par la loi portant répartition de compétences et de moyens.
La région n’est ni une province autonome ni un parlement régional fédéral.
Pour autant il est indéniable que le sentiment d’appartenir à une même région progresse
chez les Lorrains qui identifient très bien les progrès réalisés dans le développement du
TER ou des équipements d’éducation (lycées) depuis que la Région en assure la charge.
L’enracinement régional symbolise une appartenance territoriale forte (on est
pratiquement aussi fier d’être Lorrain que les Bretons sont fiers de leur région et cela a
été dit de multiples façons dans les ateliers de prospective régionale). Mais il y a
cependant des nuances suivant les départements de naissance ou de résidence.
Les données rassemblées dans ce document sont issues de multiples sources dans
lesquelles les auteurs ont puisé. Elles peuvent être consultées en annexe.
Si l’exercice de synthèse est réducteur, il se veut aussi révélateur de la vie des gens et de
leurs racines. C’est bien cette vie des habitants qui fait la richesse d’un territoire.
134
Vers un diagnostic
stratégique
Mais la vie a besoin de conditions pour s’épanouir. Les documents de travail suivants
essaieront de les préciser.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
135
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
136
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
137
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Annexe 1
LETTRE DU PRESIDENT DE REGION
PRECISANT LES CONTOURS DE LA MISSION CONFIEE A MICHEL DINET
Monsieur Michel Dinet est nommé Conseiller Régional Délégué auprès du Président
du Conseil Régional.
Sa mission est d’assurer la cohérence de la stratégie régionale d’aménagement du
territoire et d’intégrer celle-ci dans une vision prospective à 10 ans.
Il établira le cadre à partir duquel cette cohérence pourra être assurée, avec le plus
de pertinence et d’efficacité, en évitant une démarche administrative alourdissant
les prospectives.
La mission confiée au Conseiller Régional Délégué devra constituer un élément
concret et contributif d’un retour à la citoyenneté des Lorrains et des Lorraines.
Le travail sera conduit en lien avec :
- les Vice-présidents et Vice-présidentes du Conseil Régional dont les missions
quotidiennes intègrent le champ de la délégation
- les partenaires SCOT
- les partenaires institutionnels Départements et CODECOMs
- les partenaires économiques et sociaux
Le Conseiller Régional Délégué sera associé aux initiatives conduisant, sur les
différents territoires lorrains de proximité, à la mise en œuvre de contrats d’assistance
territoriale au développement économique et à l’emploi. Il participera également
aux réflexions qui seront menées sur les territoires à enjeux de la Région.
Il conviendra en toutes circonstances de concilier les décisions opérationnelles à
court et moyen terme avec une vision prospective à 10 ans, et ainsi prendre le
pilotage du schéma régional d’aménagement du territoire.
Les réflexions du Conseiller Régional Délégué prendront en compte les projets des
territoires limitrophes appartenant à l’espace territorial français et ceux des territoires
voisins de la Grande Région.
Pour ce faire, il pourra se prévaloir de la délégation attribuée.
Pour conduire à bien sa délégation, Monsieur Michel Dinet disposera des moyens
humains et matériels nécessaires.
Annexe 1
138
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Il sera utile, et il lui sera demandé, de prioriser les bassins de vie définis par l’institution
régionale intégrant les projets significatifs lorrains, en accordant priorité aux projets
de Belval, de l’espace Planet’Air, de la gare de Vandières, des massifs vosgiens.
Le Conseiller Régional Délégué rendra compte toutes les deux semaines de son
travail au Président du Conseil Régional et rapportera régulièrement devant
l’Exécutif.
Annexe 1
Jean-Pierre MASSERET
Président du Conseil Régional de Lorraine
139
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Annexe 2
COMMUNICATION DE MICHEL
DINET DEVANT L’ASSEMBLEE
REGIONALE
CONSEILLER REGIONAL DELEGUE AUPRES DU PRESIDENT A L’ELABORATION DE LA STRATEGIE REGIONALE,
CONSEIL REGIONAL DE LORRAINE, SEANCE PLENIERE DES 24 ET 25 JUIN 2010
La Région Lorraine est forte de ses territoires. Chacun d’entre eux conduit des projets
d’aménagement et de développement au service de la vie quotidienne des
lorrains. Notre collectivité est naturellement à leurs côtés. Elle réalise ainsi son objectif
attentif de solidarité dans la proximité et participe à la concrétisation de très
nombreuses initiatives au service de toute la Lorraine.
Ces territoires ruraux et urbains résistent à leurs handicaps et valorisent leurs atouts.
La région est partenaire de leurs organisations locales et de tous leurs acteurs pour
que chaque bassin de vie, chaque agglomération, chaque pays, apporte sa
contribution à la construction régionale.
Il n’y a pas d’un côté des territoires à enjeux et de l’autre des territoires sans devenir,
il y a des territoires diversifiés qui comptent chacun à leur niveau dans la construction
et l’équilibre de la Région Lorraine.
Cette force territoriale est l’objet du chantier conduit par la vice-présidente Paola
Zanetti.
La région Lorraine doit en même temps s’inscrire avec détermination dans le grand
Est français, dans la grande région et dans l’espace européen.
Pour y parvenir dans les dix ans à venir, elle doit s’appuyer sur deux atouts majeurs :
celui d’une position géographique nouvelle et exceptionnelle. Celui d’une
organisation spatiale longtemps handicapante qui peut et doit devenir une chance.

Annexe 2
140
La position géographique :
Le monde a changé, la Lorraine historiquement positionnée comme un
« cul de sac » aux franges de l’hexagone national ou aux « marches de
l’Est » est aujourd’hui située au carrefour de communication Est-Ouest /
Nord-Sud et au centre d’un espace délimité par les plaques stratégiques
du bassin parisien, des pays de l’arc nord, du sillon rhénan et de la
Bourgogne.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les grands axes routiers et la LGV Est Européenne offrent au croisement du
sillon lorrain, un carrefour majeur de développement si la multi modalité
des transports routiers, ferrés, aériens et fluviaux est mise au service d’une
région de rayonnement plutôt qu’une région de passage.

L’organisation spatiale de la Lorraine : la Lorraine s’est très longtemps
essoufflée en opposant développements urbain et rural en même temps
qu’elle se déchirait dans des concurrences métropolitaines sans issue.
Au moment où chacun affirme la nécessité d’un modèle de
développement plus raisonné, plus cohérent, plus respectueux de
l’environnement et de la qualité du vivre ensemble : faut-il reprendre « la
course à l’échalote » vers d’hypothétiques et bien improbables métropoles
rêvées par quelques tenants d’un éphémère pouvoir local ?ou soutenir en
lien avec nos voisins, l’idée d’une grande aire métropolitaine dont
l’influence en Europe ne résiderait pas dans la concentration
obsessionnelle de population, mais dans la complémentarité raisonnée et
raisonnable entre des fonctions exigeant la solidité urbaine (grands centres
de décisions, gros équipements culturels, centres universitaires, grands
équipements de santé…) et des espaces à forte valeur environnementale
et de qualité de vie permettant l’accueil et le développement d’activités
qui n’exigent pas la concentration urbaine mais plutôt la circulation des
informations sur hauts débits, la valorisation des initiatives associatives
culturelles, sportives et d’éducation populaire, l’organisation de services
publics maillant le territoire ?
Bref, faut-il parler de la construction de métropoles ou d’un processus de
métropolisation dans lequel fonctions et espaces ruraux sont aussi
importants que fonctions et espaces urbains, dans lequel les espaces
intermédiaires sont aussi importants que les villes en réseaux pour construire
une Lorraine d’influence plus que de masse, une Lorraine, espace central
dans le grand Est et dans la grande région européenne.
C’est d’inter territorialité plutôt que de compétition entre les territoires qu’il
s’agit, c’est plus que de simples équipements d’aménagement et de
développement durable du territoire lorrain qu’il s’agit.
Annexe 2
Mettre en perspective et en articulation la Lorraine des territoires de
proximité et la Lorraine stratégique ; être attentif à la vie quotidienne des
lorrains au présent, en même temps que dégager une vision prospective à
moyen terme pour la Lorraine.
Réfléchir avec les lorrains à la construction d’une région forte de ses
territoires et de ses diversités et capable d’influence dans l’espace
141
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
transfrontalier européen : telle est, mes chers collègues, la mission difficile
mais passionnante qui m’est confiée par le président Masseret dans le
cadre d’une délégation générale à ses côtés.
…/…
Si vous m’accordez quelques minutes supplémentaires d’attention,
j’aborderai trois questions pratiques : l’objet du travail, la méthode, le
calendrier proposé.
1 – L’objet de la délégation spéciale
Veiller à la cohérence de la stratégie régionale d’aménagement et de
développement du et des territoires et l’intégrer dans une vision prospective à 10 ans
implique quelques étapes :

Définir une stratégie validée par l’exécutif régional reposant sur un nombre
d’objectifs limités et lisibles.

Identifier, hiérarchiser et traduire opérationnellement ces objectifs dans un
programme d’actions, intégrant les 4 axes majeurs qui guident la politique
régionale à savoir :
-
Concours à l’économie
Jeunesse, sécurisation des parcours de vie et formations
Ethique et responsabilité de l’éco développement
Vie, attractivité et équité des territoires
Les partenaires de la région pourront partager ces objectifs et seront invités à
s’associer au programme régional d’actions qui devra satisfaire à trois ambitions
principales :
positionner fortement la Lorraine comme un espace structurant de la Grande
Région (contribution à la construction de la future Région Métropolitaine
Polycentrique Transfrontalière),
-
aborder la dynamique de métropolisation par des nouveaux modes de faire
tant en termes de gouvernance que de chantiers prioritaires en vue d’un
nouveau modèle de développement qui s’appuie sur les dynamiques, les
cohérences et les équilibres nécessaires de l’inter territorialité (se développer
solidairement, être mobile raisonnablement, habiter durablement, vivre
fraternellement…en milieu urbain, périurbain ou rural)
-
inscrire le développement équilibré et durable du territoire comme objectif
déterminant de l’organisation territoriale et de la territorialisation des
politiques régionales
Annexe 2
142
-
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Au plan politique :
* Mes chers collègues, notre mandat régional de 4 ans est particulièrement court. Il
oblige à confirmer rapidement la stratégie régionale dans un contexte d’évolution
de l’architecture des collectivités locales sur lequel je reviendrai.
* A mi-chemin de l’actuel contrat de projet Etat-Région, l’objectif d’inscrire le
développement de la Lorraine sur le moyen et le long terme pose la question de nos
relations avec l’Etat. La poursuite ou non d’une contractualisation dans le cadre
d’un contrat de projet revisité, peut contribuer à accentuer ou à ralentir l’ambition
de la région et limiter sa capacité à agir. L’entrée dans la phase de négociations
dites de revoyure du CPER oblige la région à dire à quoi elle donne suite dans le
contexte d’engagements non tenus par l’Etat et de changement de règles du jeu
financier et contractuel.
Il faut par ailleurs se préparer à une contractualisation sur de nouvelles bases pour la
période 2014/2021
Le président Masseret propose la mise en œuvre, d’ici à 2012, d’une orientation
régionale d’aménagement et de développement durable des territoires : « Lorraine
2020 » pour porter l’ambition de la Région.
Annexe 2
Il servira de base à un mandat éventuel de négociation avec l’Etat mais aussi avec
les autres collectivités, départements, agglomérations, territoires de cohérence interSCoTS, SCoTS, pays, intercommunalités, communes, partenaires sociaux et
économiques.
143
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
2. Quoi ? Comment ? et avec qui ? – Les principes fondateurs d’élaboration
de cette feuille de route : Lorraine 2020
 Concernant les orientations d’aménagement et de développement durable de la
Lorraine : plus qu’un schéma, élaboré « en chambre » et voué au rangement
vertical, il s’agit de faire partager les enjeux d’aménagement développement du
territoire lorrain par les élus, par les responsables sociaux économiques et par nos
concitoyens.
Les questions foncières, de restructurations militaires, de reconversion, ... sont
éminemment politiques car touchant nos espaces de vie, nos espaces de
production, nos espaces d’échanges ... bref, tout ce qui peut faire lien sur un
territoire.
La feuille de route régionale doit d’abord remettre en cohérence l’ensemble des
schémas existants. Il s’agit de construire une directive régionale de développement
territorial de la Lorraine et pour la Lorraine dans sa proximité et son environnement,
document dynamique et stratégique à vocation interne, infrarégionale et externe
(Grande Région – Etat – Europe). Il sera élaboré en concertation avec les
départements et les territoires infra départementaux. Il s’agit d’en faire une
déclinaison opérationnelle et naturelle d’orientations politiques validées et
partagées au niveau régional.
La méthode partagée et la constitution progressive de partenariats forts pourront,
hors des clivages partisans et dans le respect des responsabilités de chacun, instituer
non pas une structure, mais une habitude de rencontres, d’échanges, d’articulation
et de mutualisation dans un contexte de raréfaction des moyens financiers.
Il y aura lieu, bien entendu de s’appuyer sur l’ensemble des travaux déjà engagés
en Lorraine, au 1er rang desquels les travaux du Conseil Economique et Social
régional et sur une actualisation de l’étude 1NSEE de 2003 : La Lorraine face à son
avenir, en partenariat avec les départements (les 4 CG, les agences d’urbanisme,
les instances des SCOT).
Il s’agira, bien entendu de travailler en lien avec tous les Vice-Présidents de la
Région pour conforter l’approche transversale indispensable à la mission.
Annexe 2
144
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Je propose dans un premier temps l’élaboration d’un diagnostic stratégique
territorial de la Lorraine et la confirmation des grands objectifs d’aménagement et
de développement en concertation avec nos partenaires

Seront saisis pour avis :
- l’Etat
- les conseils généraux
- les agglomérations et les SCOTS
- les pays et les communautés de communes
- les parcs régionaux
- les acteurs socio-économiques

Sera proposée au Président Masseret une communication à exprimer lors
d’un sommet de la Grande Région avec une déclinaison transfrontalière
spécifique.
Avec qui ?
-
Bien évidemment le Conseil Economique et Social Régional sera associé à ce
travail de diagnostic et de définition de grands objectifs.
Seront invités à contribution tous les organismes représentatifs des forces
économiques, sociales, et environnementales de la Région (universités, syndicats,
chambres consulaires, conseils de développement, acteurs culturels et sportifs,
réseaux de solidarité et de santé, fédérations d’éducation populaire, réseaux du
développement local, réseaux « environnementaux », consommateurs…).
Annexe 2
Un travail particulier répondra au souhait exprimé par le Président Masseret
d’encourager l’engagement citoyen des lorrains
o
En offrant la possibilité à chaque lorrain d’accéder aux informations,
d’apporter ses idées, ses propositions et son expertise d’usage.
o
En mobilisant le milieu éducatif depuis les étudiants des universités et leurs
institutions jusqu’aux lycéens, voir aux collégiens en lien avec les conseils
généraux.
145
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
3 – le CALENDRIER :
2010/2012 pour construire et arrêter la directive
régionale d’aménagement et de développement durable : Lorraine 2020
 De juin à octobre 2010, partage de la méthode : j’envisage d’initier des
rencontres bilatérales avec les présidents des conseils généraux pour échanger
avec eux sur les grandes lignes de cette méthode et donner ainsi le signal d’une
coopération nouvelle. (remarque orale sur le contre-pied aux conseillers
territoriaux)
 Et de poursuivre cette concertation avec les exécutifs territoriaux.
 De novembre 2010 (à l’occasion du DOB) au 1er trimestre 2011, de construire un
premier rapport portant sur le diagnostic et les pistes d’objectifs stratégiques
d’aménagement et de développement du territoire Lorrain.
 De procéder ensuite à l’écriture concertée du projet dans ses intentions et ses
contours fin 2011 et début 2012.
Il s’agit en effet d’aller à un rythme raisonnable pour permettre une réelle
participation des lorrains et de leurs responsables, et suffisamment vite pour articuler
ce travail avec la présidence lorraine du sommet de la Grande Région et la
préparation de l’éventuel prochain contrat de plan Etat-Région, le tout dans un
mandat court et de transition institutionnelle.
En vous remerciant pour votre attention mes chers collègues, je vous exprime ici
deux motivations à la hauteur de la confiance qui m’est accordée par le Président
Masseret et dont je le remercie.
o
Une volonté de communiquer et d’agir en toute transparence sur une
démarche engagée à l’occasion d’un travail de réflexion conduit sous sa
responsabilité avec l’exécutif régional.
o
Une invitation à partager cette démarche, sa méthode et son calendrier sans
aucune autre préoccupation que celle de la Lorraine pour les Lorrains.
Entre les plans d’experts sans lendemain et le laisser faire sans ambition il y a, j’en suis
convaincu, un chemin pour faire mieux et autrement.
L’action régionale doit être bien ancrée dans les territoires et la vie quotidienne des
Lorrains et tournée lucidement, volontairement, vers son devenir dans une Europe de
la vie plutôt que des règlements.
Annexe 2
146
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Annexe 3
LA REGION LORRAINE A BESOIN DES IDEES ET
DES COMPETENCES DE CHACUN
DOCUMENT DE LANCEMENT DES ATELIERS
Notre région a beaucoup d’atouts. Elle est riche
de ses habitants, de son histoire, de ses
reconversions, de ses paysages, de son
patrimoine, de ses entreprises, de son agriculture,
de ses laboratoires, de ses équipements sanitaires,
universitaires, culturels, sportifs, de ses services
publics.
La géographie et l’histoire ont façonné la
Lorraine.
Le fer, le charbon, la métallurgie, la sidérurgie, le
verre, la chimie, le textile et l’automobile ont fait
la richesse de cette région et de la nation. La
terre de Lorraine est fortement imprégnée du
travail des hommes et des femmes qui y sont nés
ou qui sont venus y travailler.
La Lorraine est un symbole de richesse, de
résistance et de victoire. Elle a été aussi un
symbole, voire un modèle de mutation
économique au cours des dernières décennies.
Annexe 3
Elle a su maintenir une stabilité de sa population,
malgré une diminution progressive de sa
population active.
Aujourd’hui
elle
doit
pleinement
saisir
l’opportunité de sa situation transfrontalière et de
son positionnement en Europe pour relever les
défis des risques démographique, économique
et de fracture sociale et territoriale qui se profilent
à l’horizon des années à venir.
Promouvoir l’économie de la connaissance,
l’énergie verte, résorber les fractures sociales,
numériques et spatiales, préparer dès aujourd’hui
la Lorraine de demain, la rendre plus
accueillante, plus souriante, plus en lien avec ses
voisins, tels sont les enjeux de la mission
prospective que j’ai demandé à Michel Dinet
d’animer et de conduire pour préparer la Lorraine
de 2020 en proposant une stratégie régionale
d’aménagement et de développement durable
du et des territoire(s) pour la décennie à venir.
La région Lorraine a besoin des idées et des
compétences de chacun. Elle a besoin d’oser
pour construire son avenir au cœur de la grande
région et de son espace européen !
Jean Pierre Masseret
Président du Conseil Régional de Lorraine
147
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Quels
sont
les
enjeux
d’une
stratégie
d’aménagement et de développement durable
pour la Lorraine ?
La Région Lorraine est naturellement aux
côtés de ses territoires.
Chacun d’entre eux conduit des projets
d’aménagement et de développement au
service de la vie quotidienne des lorrains.
Tous ces territoires ruraux et urbains résistent
à leurs handicaps et valorisent leurs atouts.
La
Région
Lorraine est
forte de ses
territoires.
Il n’y a pas d’un côté des territoires à enjeux
et de l’autre des territoires sans devenir. Il y a
des territoires diversifiés qui comptent
chacun à leur niveau dans la construction et
l’équilibre de la Région Lorraine.
La collectivité régionale est naturellement
aux côtés de ces territoires en étant
partenaire de leurs organisations locales et
de tous les acteurs pour que chaque bassin
de vie, chaque agglomération, chaque
pays apporte sa contribution à la
construction régionale.
Elle réalise ainsi son objectif attentif de
solidarité dans la proximité et participe à la
concrétisation de très nombreuses initiatives
au service de toute la Lorraine.
La Région Lorraine doit en
même temps s’inscrire avec
détermination
dans
le
grand Est français, dans la
grande région et dans
l’espace européen
Pour y parvenir dans les dix ans à venir, elle
possède deux atouts majeurs :
- Sa position géographique exceptionnelle ;
- Son organisation spatiale longtemps
handicapante qui peut et doit devenir une
chance.
Il s’agit de parler d’une région Lorraine dans
laquelle les espaces ruraux et leurs fonctions
ont leur rôle à jouer concomitamment aux
espaces urbains et leurs fonctions, et dans
lequel les espaces intermédiaires en même
temps que les villes en réseaux participent
de la construction d’une Lorraine d’influence
plus que de masse, d’une Lorraine espace
central dans le grand Est et dans la grande
région européenne.
Plus que la création d’équipements, c’est
d’une stratégie d’aménagement et de
développement durable dont la Lorraine a
besoin.
Non pas d’une stratégie qui échauffe la
compétition entre les territoires mais une
stratégie qui promeut une inter territorialité
active, enthousiaste et coopérative.
148
Annexe 3
Michel Dinet
Conseiller régional délégué à la stratégie
régionale auprès du Président de Région
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Construire un diagnostic partagé pour définir une
stratégie débouchant sur un cadre d’actions
opérationnelles
La réflexion prospective engagée
avec Lorraine 2020, concerne tous
les Lorrains et pas seulement les
experts. Elle a besoin de s’enrichir
du regard de tous : acteurs socioéconomiques, professionnels de la
culture ou de la formation,
militants de l’éducation populaire
et plus largement de tout le
champ associatif…
Elle s’appuie sur un diagnostic
partagé et construit dans le cadre d’ateliers qui ont dégagés les premières orientations à
mettre en débat. Cette démarche doit préparer la stratégie d’aménagement et de
développement de la Lorraine pour le moyen et le long terme sans toutefois sacrifier le
présent, ni masquer l’urgence de traiter dès aujourd’hui certains dossiers.
S’approprier le diagnostic de la Lorraine dans une vision prospective constitue une première
étape d’une démarche qui doit nous permettre au final de déboucher sur un programme
d’actions à court, moyen et long terme.
Pour réaliser ce diagnostic, trois ateliers ont été réunis où se sont croisés les regards des
experts avec ceux des usagers. Un quatrième atelier a été réalisé avec un panel de jeunes.
Les conclusions de ces ateliers sont reprises dans les documents de travail, « paroles
d’experts », « paroles de Lorrains » et « paroles de jeunes ». Elles alimentent les propositions qui
sont mises à discussion publique puis à délibération de de l’assemblée régionale avant d’être
traduits en actions ouvrant alors la phase opérationnelle.
Annexe 3
Fondée sur le croisement et le partage des analyses des acteurs lorrains dans leur diversité,
Lorraine 2020 doit permettre de construire ensemble une stratégie qui porte la double
ambition de guider l’action du
Conseil
régional
en
matière
d’aménagement
et
de
développement
et,
en
complémentarité
avec
la
collectivité régionale, d’impliquer
plus largement les acteurs lorrains
dans la réalisation de cette
stratégie, tout en veillant à
respecter la spécificité des rôles et
des responsabilités.
(Photos : copy P. Bodez - Région Lorraine)
149
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Le calendrier de travail de Lorraine 2020
1ère étape - Le temps du diagnostic partagé (premier trimestre 2011)
Les ateliers
Sous forme de trois ateliers, élaboration d’un diagnostic et émergence des premières pistes
de propositions pour le court et le moyen terme. Ce travail s’est déroulé dans la discrétion et
le partenariat, en tenant compte de deux précautions : ne pas refaire d’études superflues et
réinvestir tous les documents existants.
L’atelier 1 avec les experts de la sphère économique, sociale et environnementale
Il s’est déroulé sur invitation le jeudi 17 février 2011 à l’Abbaye des Prémontrés à Pont-àMousson et a réuni plus de 120 personnes (partenaires économiques et sociaux membres du
Conseil économique, social et environnemental de Lorraine, élus et dirigeants des chambres
consulaires, les chefs d’entreprises fortement ancrés dans leur territoire et participant aux
conseils de développement ou à l’animation économique locale, responsables de syndicats
patronaux, responsables d’agence de développement économique et d’urbanisme, de
sociétés coopératives et des syndicats de salariés.
L’atelier 2 avec les experts de la sphère associative et citoyenne, les experts d’usage
Il s’est déroulé le vendredi 18 février 2011 à l’Abbaye des Prémontrés et a réuni 70 personnes
issues des réseaux associatifs, régionaux et départementaux, fédérant les associations
culturelles, environnementales, sportives, représentant le secteur de l’économie sociale et
solidaire, les fédérations d’éducation populaire, le secteur de l’insertion, de l’habitat, de
l’action sociale, de l’animation des territoires locaux, de la consommation et des usagers des
services publics.
L’atelier 3 avec les experts de la sphère publique
Il s’est déroulé le vendredi 25 février 2011 à l’Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson et a
réuni 110 cadres dirigeants des services publics de l’Etat, des collectivités locales,
intercommunales et départementales, des établissements publics et des agences régionales
et d’urbanisme, des pôles universitaires, des syndicats des schémas de cohérence territoriale,
du carrefour des pays lorrains.
Un 4ème atelier avec un panel de jeunes s’est déroulé le 24 mai 2011 au bar des Trinitaires à
Metz avec une quarantaine d’apprentis, lycéens, étudiants et jeunes en service civil, issus des
4 départements de Lorraine.
Annexe 3
150
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
2ème étape - Le temps de la mise à discussion publique
(deuxième semestre 2011)
Ce temps vise à mettre en discussion le diagnostic et les propositions ressortant des ateliers
avec les forces politiques, sociales, économiques et les habitants.
3èmeétape - Le temps de la délibération politique (1er semestre 2012)
Sur la base des conclusions des étapes précédentes, ce temps vise à mettre en débat et à
proposer à la délibération de l’assemblée régionale la stratégie d’aménagement et de
développement. Il sera précédé d’une séance de travail en commun des deux assemblées
régionales (Conseil économique, social et environnemental et conseil régional de Lorraine),
préparée par les travaux d’une commission mixte.
4ème étape - Le temps de la déclinaison opérationnelle (2012/2013)
Ce temps consistera à traduire les orientations d’aménagement et de développement
durable du et des territoire(s) dans un schéma régional.
Annexe 3
(Photos : copy P. Bodez - Région Lorraine)
151
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Annexe 4
INTERVENTION DE ROGER CAYZELLE
A L’OCCASION DES ATELIERS « LORRAINE 2020
»
Bonjour, si vous voulez, on va regarder effectivement la Lorraine en face, regarder
ce qu’elle est aujourd’hui, ce qu’on voudrait qu’elle soit plus tard, mais en
commençant d’abord par regarder la réalité actuelle et la Lorraine aujourd’hui est
plutôt en difficultés, elle a une économie qui se développe difficilement. Pour
donner un seul exemple, pendant que la France gagnait 1 500 000 emplois, nous,
nous avons perdu 6 000 emplois dans les dix dernières années. Le taux de pauvreté
est très élevé, c’est l’un des taux les plus élevés de France, donc on voit bien que la
situation est extrêmement difficile et la crise nous a plutôt laminés.
La chose qui montre le plus les difficultés de la Lorraine d’aujourd’hui, c’est sa
démographie. Depuis quarante ans, nous sommes 2 300 000 habitants en Lorraine,
donc nous n’avons pas gagné un seul habitant et chaque année depuis quarante
ans, il y a davantage de personnes qui quittent la Lorraine que de Lorrains qui
rentrent. Et les personnes qui quittent la Lorraine sont des personnes qui sont
qualifiées, jeunes, avec des enfants. Cela veut donc dire qu’on a une dynamique
démographique extrêmement faible, pendant que d’autres régions françaises, elles,
gagnent des habitants. Pour prendre un seul exemple, le Languedoc-Roussillon a
gagné 100 000 habitants au cours des sept dernières années, pendant que nous,
nous étions en situation de stagnation totale. Donc, c’est le vrai handicap de la
Lorraine ; si les gens ne nous rejoignent pas, si de nouveaux habitants ne nous
rejoignent pas, nous pourrons nous étioler ; une région peut mourir, peut disparaître ;
évidemment, nous serons tous les et les autres là, mais les jeunes ne nous rejoindront
pas et c’est notre principal défi.
Pour le résoudre, d’abord, il faut qu’on regarde très sérieusement quels sont nos
deux grands handicaps. Le premier grand handicap que connaît la Lorraine
aujourd’hui, c’est qu’elle a une très faible visibilité au plan national. Pour parler clair,
nos concitoyens en France ne savent pas où se trouve la Lorraine, c’est pour eux
une zone grise indéterminée qu’ils n’ont pas envie de rejoindre. Si nous étions en
Allemagne, nous aurions probablement moins ce problème-là, mais aujourd’hui
l’héliotropisme, le fait qu’on descende vers le midi, l’attrait de la mer, l’attrait du
soleil et de la lumière est quelque chose qui nous handicape très fortement et qui
nous oblige à nous battre beaucoup plus que d’autres. Est-ce que nous le faisons
bien ? Je n’en suis pas toujours certain. Nous avons trop souvent fait preuve de
division, nous sommes souvent montrés comme une terre plutôt de division et non
pas de convergence, donc c’est sur ces questions-là qu’il faut qu’on travaille, en
regardant quels sont nos atouts.
Annexe 4
152
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Le premier de nos atouts est les leviers sur lesquels il faut que nous nous appuyions
pour pouvoir nous développer. J’en vois cinq :
• le premier, c’est la transformation de notre industrie. A partir de notre socle
industriel, parce que nous sommes une terre industrielle et nous ne pouvons pas
abandonner ce socle-là, il faut que nous soyons capables de nous transformer, de
faire apparaître de nouvelles filières industrielles, de nouveaux produits ; alors, on
peut citer l’eau, le cycle de vie des produits, ça peut être les fibres, ça peut être
l’agroalimentaire, ça peut être toute l’industrie du luxe, l’automobile,
l’aéronautique. Il faut que la Lorraine apparaisse comme une terre en
mouvement au niveau de son industrie, non pas inscrite dans une industrie du
passé, mais capable de se transformer et de faire apparaître de nouvelles filières,
à travers des pôles de compétitivité, des clusters, des grappes d’entreprises. Ce
mouvement est plutôt à l’œuvre, il faut probablement le conforter.
• Deuxième levier extrêmement puissant, c’est nos villes. Aujourd’hui, nos villes sont
des villes bien gérées, plutôt belles. La difficulté, c’est qu’elles sont trop petites et
qu’il faut les mettre en réseau, de manière à créer ce qu’on appelle un peu
pompeusement un effet métropolitain et qu’on les identifie comme des lieux
importants, agréables à vivre et notamment, il faut bien le dire, pour ce qu’on
appelle les catégories supérieures, c'est-à-dire les cadres. De ce point de vue là,
le mouvement qui fait en sorte, dans le cadre du Sillon Lorrain, que d’Epinal à
Thionville, en passant par Metz et Nancy, on construise une mise en réseau est
quelque chose d’important et le fait que Metz et Nancy soient aujourd’hui en
capacité de travailler ensemble et de ne plus se tourner le dos est un fait majeur
qui est un identifiant fort pour la Lorraine. Est-ce que ça veut dire qu’il ne faut
travailler que pour nos villes ? Evidemment non, il faut trouver d’autres vocations
pour d’autres territoires, la métropole transfrontalière Forbach, Sarreguemines,
Sarrebruck, les régions du Nord de la Lorraine autour de Longwy et de Villerupt, il
faut articuler avec le Luxembourg et puis les zones rurales auxquelles il faut trouver
des vocations soit résidentielles, soit de développement, comme c’est le cas par
exemple aujourd’hui à Chambley Madine où il y a là une identification sur un
territoire donné. En tout cas, l’articulation entre le développement des villes qui
est un élément fort et la campagne d’une manière générale, ou les bassins plus
excentrés, est un très grand enjeu.
Annexe 4
• Troisième levier, l’Université Lorraine. De ce point de vue là, reconnaissons,
rendons hommage aux présidents d’universités qui ont fait un geste très très fort
en ne restant pas campés sur leur position, mais en s’unissant pour développer
une Université Lorraine et pour faire en sorte qu’elle soit aujourd’hui une des douze
premières universités de France en termes de visibilité et de levier d’attractivité ;
c’est un élément essentiel.
• Quatrième levier, c’est le Luxembourg. Alors, le Luxembourg, c’est une question
difficile, parce que ce sont 75 000 travailleurs frontaliers qui y travaillent et on peut
153
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
avoir parfois le sentiment que les Luxembourgeois se comportent comme des
prédateurs qui viennent nous chercher nos forces vives. Il faut que nous soyons
capables aujourd’hui de changer de regard avec le Luxembourg, de nous mettre
en synergie, de faire converger l’économie luxembourgeoise et l’économie
lorraine. Il n’est pas normal, quand on habite à côté, quand on est juste à côté
d’une zone aussi riche, qui est une des zones qui a le plus fort taux de croissance
au niveau mondial, que nous ne puissions pas en bénéficier. Donc, il faut que
nous changions notre regard et que nous soyons capables, peut-être dans le
cadre de la Grande Région, peut-être dans d’autres cadres, de dessiner un destin
commun, peut-être aussi dans le cadre de nos villes, à travers le fameux projet
METROBORDER qui peut dessiner quelque chose. On progresse légèrement, mais
ce n’est pas encore tout à fait ça. Nous continuons trop souvent à regarder le
Luxembourg de manière à la fois avec une espèce de complexe d’infériorité et
en même temps avec un petit complexe de supériorité ; il faut que nous soyons
beaucoup plus clairs là-dessus.
• Et puis cinquième levier, c’est un levier délicat, c’est tout ce qui tourne autour des
flux. Une région, c’est à la fois une identité et puis des flux. C'est-à-dire qu’il faut à
la fois qu’on la repère comme identitaire cette région, dans laquelle il se passe
quelque chose et puis il faut qu’on puisse y accéder. Donc, on a deux types de
problèmes, les flux internes, c'est-à-dire qu’il faut qu’on puisse y circuler facilement
à travers les transports collectifs, organisés et mis en réseau. On en est encore loin
pour l’instant, mais en clair ça veut dire qu’avec une tarification unique, il faut
qu’on soit capable d’aller beaucoup plus facilement de Verdun à Nancy, par
exemple, ou d’une zone rurale, dans les grandes villes. La région a fait de gros
efforts en matière de développement du rail, il faut maintenant articuler.
Le deuxième gros enjeu, on les connaît tous, ce sont les enjeux qui sont des enjeux
externes cette fois-ci, qui tiennent autour du TGV, avec l’ouverture du TGV vers le
Sud, avec l’ouverture du TGV vers l’Est et avec le fait que le TGV doit s’arrêter en
Lorraine, notamment dans cette gare d’interconnexion qui devrait être Vandières,
parce que ça nous ferait gagner beaucoup de temps et de visibilité. Donc, ce sont
des dossiers importants ; la question du canal est une question importante. La
question des ports multimodaux est une question importante. La question de
l’aéroport, il faut aussi la regarder. Donc, tout ce qui touche aux flux, il faut le
regarder, avec un dernier sujet, qui est le sujet le plus difficile, c’est la question
autoroutière. C’est difficile aujourd’hui de construire des autoroutes en France, on le
sait et c’est normal, il y a des résistances, il y a des discussions, elles sont tout à fait
normales. On a quand même besoin de deux ou trois tronçons autoroutiers puissants
et notamment la déviation entre Toul et Dieulouard et la déviation de Thionville.
Voilà, ces questions-là, il faut les traiter.
154
Annexe 4
Comment est-ce qu’on peut travailler sur ces cinq leviers ? J’ai vu qu’un
responsable, un grand élu lorrain, disait qu’il n’aimait pas la notion de consensus,
mais qu’il préférait la notion de convergence. Moi, je suis assez d’accord avec ça, je
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
crois qu’il ne s’agit pas d’aller automatiquement sur des consensus généralisés, mais
il faut trouver des convergences. De ce point de vue là, il faut dire aussi que nos élus
ne peuvent pas tout ; nos élus peuvent dessiner un cadre, mais nous avons, nous
aussi, les socioprofessionnels, les associations, les mouvements culturels, un rôle
extrêmement important à jouer. Donc, les élus dessinent le cadre, à nous de rentrer
dans le jeu pour faire en sorte que la Lorraine produise du dynamisme. Et c’est
l’articulation de ces différents mouvements qui peut faire en sorte que notre région
se développe, qu’on la repère comme une région non pas qui se divise, mais une
région qui se développe, qui a des projets, qui met en synergie ces projets et qui, en
un mot, croit en l’avenir.
Annexe 4
Il faut qu’on ait, les uns et les autres, chacun à sa place, la capacité d’agir, de
penser que demain, il y a un avenir en Lorraine, de penser l’avenir et de faire en
sorte que notre action ne soit pas isolée, mais qu’elle se mette en convergence
avec d’autres. C’est cet exercice qu’il faut réaliser, qu’ont réalisé, par exemple, les
Bretons remarquablement et que nous avons encore pour l’instant du mal à faire,
même si on reconnaît que les choses bougent plutôt. En tout cas, il y a une chose
qui est sûre, c’est qu’il faut pousser très fort, parce que nous n’avons pas
suffisamment d’éléments d’attractivité naturels pour pouvoir avancer.
Le CESE est l’un des acteurs qui a sa place et essaie de dire les choix possibles et qui
peut effectivement participer à les mobiliser, parce que si le CESE commence à se
diviser aussi lui sur les grandes questions, cela n’a pas de sens non plus. Donc, c’est
vraiment cette question de mise en convergence qui est importante.
155
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Annexe 5
DISCOURS D’OUVERTURE DES ATELIERS
« LORRAINE 2020 » PAR JEAN-PIERRE
MASSERET
REPRODUCTION DU DISCOURS PRONONCE LORS DE L’ATELIER 3, LE
25 FEVRIER 2011
Je suis ravi de vous saluer toutes et tous pour cette
troisième étape de la construction d’un horizon
Lorraine 2020 ; Michel Dinet a bien voulu accepter
sur ma proposition de conduire ces travaux. C’est
important d’avoir une réflexion sur ce que pourrait
être la Lorraine en 2020. C’est un enjeu capital
aujourd’hui pour nous placer dans un horizon
européen de la Grande Région, et pour nous situer
aussi au regard des autres régions françaises, en
fonction d’une évolution institutionnelle qui est
devant nous, proposée par notre gouvernement,
évolution qui pose des questions qu’il ne s’agit pas
d’éluder. C’est probablement une démarche vers
la recentralisation et la métropolisation et nous
devons donc avoir le souci en lucidité
d’appréhender cette perspective et de situer
notre Région précisément dans le chemin qui nous
est proposé et de le faire en toute responsabilité.
J’ai confié cette
charge dans
l’exécution
opérationnelle à
l’homme qui me
paraissait le plus
approprié pour le faire,
à savoir Michel DINET
qui, par ses
engagements politiques
et personnels, conduit
depuis de nombreuses
années toute une série
de réflexions sur cette
thématique de l’horizon
2020, les perspectives
que nous voulons pour
notre Région.
156
Annexe 5
Ce que nous voulons, mesdames, messieurs à
travers cette réflexion que conduit Michel DINET,
Extrait discours
c’est baliser le terrain sur finalement deux chemins.
d’ouverture - Atelier 1,
La renaissance économique de la Région Lorraine,
17 février 2011
qui est tout même l’objectif essentiel, je n’ai pas
besoin de vous décrire ce que nous vivons depuis
35 ans en évolution économique, industrielle et
d’emplois. On le voit, et cela se mesure très
concrètement par des classements, des richesses, du chômage, bref des réalités de
vie quotidienne. Nous devons donc tout mettre en œuvre collectivement pour offrir
une perspective d’avenir à nos concitoyens, en nous appuyant en effet sur nos
territoires bien évidemment, sur leurs talents, sur leurs fonctionnalités, que ce soit les
grandes agglomérations, qui ont des fonctions de centralité que personne d’autre
qu’elles ne peut assurer, que ce soit dans le domaine de la santé, que ce soit dans le
domaine de la culture, que ce soit dans le domaine des formations d’excellence et
de la mobilité. Mais nous avons le souci, nous, de dire qu’il y a aussi des talents dans
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
l’ensemble des espaces, des territoires lorrains et que nous devons construire une
perspective qui met en résonance et en complémentarité les éléments de force qui
constituent notre région. C’est notre travail, c’est votre travail et ça suppose
véritablement que chacune et chacun d’entre nous dépasse sa vision
conservatrice. Forcément, nous sommes tous quelque part conservateurs de
l’environnement dans lequel nous sommes, des positions que nous occupons, des
pouvoirs que nous avons.
Donc, ce à quoi je vous appelle, c’est au dépassement, à une vision d’intérêt
général et de savoir comment chacun dans ce dispositif est capable de se
positionner, de partager par conséquent des objectifs stratégiques. C’est quoi la
Région en 2020 ? Quelle est sa position dans l’intérieur de la Grande Région ? Quelle
est sa position au regard d’autres régions qui nous sont proches, que ce soit la
Franche Comté, la Champagne-Ardenne, l’Alsace, mais que ce soit aussi sur
l’ensemble du territoire français ? Bien mesurer quels sont aujourd’hui nos atouts et
ne pas ignorer nos difficultés. Mais cela peut être parfaitement surmonté et on en a
fait la preuve par quelques exemples que nous venons de réussir collectivement. La
recherche de l’unité de la Lorraine sur des objectifs stratégiques partagés, des
exemples peuvent illustrer ce qui est recherché, poursuivi par ce que nous venons
d’initier avec Michel DINET.
Annexe 5
Que ce soit dans le domaine universitaire, pouvoir construire dans un délai
relativement rapide une université lorraine et cela s’est fait parce que les politiques
ont posé comme échéance 2012. Que ce soit dans le domaine de la santé, ce qui
se passe aujourd’hui entre Metz et Nancy. Que ce soit ce que nous venons de
réaliser ensemble dans l’espace Grande Région ; il n’y avait pas d’interrogation en
ce qui nous concerne sur le fait que le Président du Conseil Régional assure la
présidence de la Grande Région, mais cela a été une clé d’entrée qui nous a permis
de réunir ensemble, autour du Préfet et du Président du Conseil Régional, les
Présidents des quatre départements de Lorraine, des Maires des grandes villes du
Sillon, pour construire ensemble une méthodologie de travail permettant d’afficher,
en effet, des perspectives partagées, communes, réfléchies, de telle sorte que nous
puissions positionner les volontés et les perspectives lorraines dans l’espace de la
Grande Région. Cette Grande Région constitue un élément de notre avenir et votre
réflexion, pour laquelle vous êtes sollicités afin de donner vos intelligences et vos
capacités d’analyse, ne peut pas faire l’impasse sur cette réalité du positionnement
transfrontalier de la Région Lorraine.
157
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Donc, l’unité de la Lorraine est
aujourd’hui indispensable sur
La Lorraine a besoin sur ces champs que
un certain nombre de sujets,
constituent le développement et
tel est l’objectif stratégique.
l’aménagement à dix ans d’une unité,
Cela est possible, cela est
mais unité ne dit pas uniformité. Unité ne
accessible,
cela
est
dit pas addition de tout ce qu’il serait utile
nécessaire,
cela
est
de faire. Unité, ça veut dire être capables
incontournable et chacun
de fixer des priorités, de s’en tenir, de dire
d’entre
nous
doit,
par
quels sont les outils, les moyens d’action et
conséquent, se dépasser dans
les différents partenaires.
sa situation personnelle pour
Extrait discours d’ouverture - Atelier 1, 17
offrir une vision prospective
février 2011
qui accepte que l’autre
puisse exister, que l’autre a
des projets, que l’autre a des
talents, que l’autre a un destin que nous pouvons parfaitement construire
collectivement. Ça, c’est la dimension économique et sociale à laquelle nous
sommes appelés.
Mais il y a aussi aujourd’hui une dimension plus sociétale, je dirai presque plus
humaniste, plus de valeur. Vous ne pouvez pas simplement concevoir une société
dans laquelle on mettrait en mouvement les évolutions technologiques et
scientifiques pour être compétitifs, pour être dans le coup de l’économie de la
société du XXIe siècle si vous ignorez les valeurs du « vivre ensemble ». Ces valeurs qui
permettent de construire un avenir partagé qui respecte de la dignité, qui offre du
respect, qui est à un moment une région attentionnée. Une région attentionnée,
c’est une région qui porte son regard sur une construction de la vie quotidienne,
mais une région attentionnée c’est une région qui a aussi le souci du respect, de la
dignité de chacun, du positionnement de chacun. Donc, il ne peut pas y avoir de
réflexion technique, pour ne pas dire technocratique, s’il n’y a pas une dimension de
valeurs et de valeurs universelles partagées. Ce qu’il nous faut inventer aujourd’hui,
c’est non seulement des perspectives de développement partagées, mais
également ce qui permet à une société d’être en écho aux valeurs et notamment
aux valeurs de la République Française et c’est là qu’on retrouve effectivement les
différents éléments qui nous permettent à la fois d’être dans la responsabilité, mais
également dans la dignité.
Je vais vous laisser travailler, ce sont des enjeux importants auxquels vous êtes invités.
C’est un dépassement, mais c’est un objectif. Ce qui est en cause, c’est l’avenir de
notre Région. Quand on dit l’avenir de notre Région, c'est-à-dire de nos concitoyens,
dans leur vie quotidienne, sur les territoires sur lesquels ils sont positionnés, où ils
espèrent développer leurs projets.
158
Annexe 5
Donc, une fois qu’on a arrêté des objectifs stratégiques, c’est le partage de la
responsabilité, c’est le partage du mouvement, c’est qui fait quoi, qui prend sa part
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
de responsabilité et qui la conduit ? C’est la question de la gouvernance, de la
réflexion, du suivi et de l’évaluation de ce que nous sommes capables de poser
concrètement. Ce n’est pas simplement un moment où le Conseil Régional fait
phosphorer un certain nombre de nos concitoyens à quelque niveau de
responsabilité qu’il se trouve et qu’ensuite, ayant abouti à une production de
propositions, on dise à la Région Lorraine maintenant c’est à vous ! Non, c’est à vous
tous dans vos responsabilités, à quelque niveau que vous vous situiez, que les choses
se mettront en mouvement. Et le Conseil Régional prendra sa part aux côtés des
conseils généraux, à côté des agglomérations, des secteurs de territoires, quel que
soit le volume de population, parce que ces territoires ont tous du talent, des
capacités de développement, il faut mettre tout cela en résonance et en
mouvement et c’est bien cela qui va fabriquer, qui va offrir des perspectives.
Annexe 5
Les enjeux sont grands, mesdames, messieurs. Nous ne pouvons pas ignorer le point
où nous sommes aujourd’hui dans la compétition européenne, dans la compétition
française et dans la compétition mondiale. Nous avons effectivement à redresser, à
retrouver cette renaissance économique, sociale et sociétale. En plus, on est
merveilleusement situé à l’Abbaye des Prémontrés, c’est dans le fond ici qu’existait
aussi la première université de Lorraine, c’est ici que vous pouvez participer à la
renaissance de l’économie et du sociétal en Lorraine. Merci.
159
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Annexe 6
DISCOURS DE CLOTURE DES ATELIERS
« LORRAINE 2020 » PAR MICHEL DINET
REPRODUCTION DU DISCOURS PRONONCE LORS DE L’ATELIER 3, LE
25 FEVRIER 2011
L’unité de vue des Lorrains, c’est au moins de nature à conduire à l’unité des
Lorrains, la capacité à mutualiser pour faire ensemble et puis une idée qui étonne du
monde, mais elle est fortement approuvée dans l’ensemble des ateliers, c’est qu’on
a à construire les territoires de la Lorraine et une Lorraine territoire.
Nous avons choisi d’organiser les trois ateliers sans presse, compte tenu du calendrier
électoral compliqué dans notre pays qui va nous conduire à ce que dans six mois,
on rentrera à nouveau dans une période où on ne pourra pas travailler en présence
de la presse. En tout cas, alors qu’il n’y a pas d’enjeu de communication, alors qu’il
n’y a pas d’enjeu de pouvoir et de datage, se réunissent sur trois ateliers dans le
courant du mois de février des publics de la sphère économique, de la sphère
publique et entre les deux de la sphère de l’éducation populaire et de l’animation
associative.
Nous avions une certaine appréhension ; vous êtes là, vous êtes venus et il ne faut
pas être grand clerc pour sentir si on s’ennuie dans la salle, ou si authentiquement la
parole circule. Je suis extrêmement intéressé de sentir que quel que soit le niveau de
responsabilité, quelle que soit la collectivité d’origine, quelle que soit la profession,
quel que soit le lieu d’habitation, quelle que soit son histoire personnelle, quelle que
soit même sa naissance lorraine ou hors Lorraine, la parole circule et il y a un certain
plaisir à dire et à s’écouter ; c’est extrêmement clair sur les trois ateliers.
Quelque chose me dit que c’est le moment ; il y a un moment de toute manière
pour que la parole circule ; c’est peut-être l’occasion de créer des habitudes qui
permettent une deuxième signification dans la manière de s’échanger les choses,
les gens, vous-mêmes, vous vous êtes tous exprimés, à la fois avec votre culture
professionnelle, politique, institutionnelle, mais à la fois en tant que Lorrains et en tant
que citoyens de notre région. Je pense qu’on a besoin de lieux où, en dehors de ce
qu’on appelle les négociations, les contrats, les tables rondes, les institutions
formelles, il en faut, mais il y a besoin aussi de cet échange de paroles et quelque
chose me dit que ça croise des éléments qui bougent que vous avez signalés, des
grandes villes qui se parlent, un réseau nord-sud qui accepte, et c’est valable dans
l’autre sens, qui a besoin de discuter aussi d’une conception portée par d’autres qui
était plus une conception de carrefour.
160
Annexe 6
Se pose la question de l’articulation des secteurs urbains, des secteurs ruraux, bref,
tout cela me fait penser qu’il y a quelque chose progressivement qui prend. Je ne
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
sais pas si vous avez des souvenirs très précis de la construction de la première boule
de neige permettant de construire le bonhomme de neige, il y a un temps assez
chiant, parce que la neige n’est parfois pas collante pour créer le premier noyau,
mais si on prend assez de temps pour le faire, une fois que ça part, ça colle.
Quelque chose peut peut-être venir ici, qu’au lieu de chercher la solution miracle, la
meilleure idée, l’excellence absolue, on a peut-être à regrouper l’idée que tout cela
est beaucoup plus simple qu’on ne le cherche. J’y reviendrai après.
Je voulais simplement vous dire à quel moment vous êtes. On a décidé, sur la
demande du Président Masseret, de travailler de la manière suivante : un temps
pour recoller les nombreuses études déjà faites récemment, ou d’une manière plus
lointaine, par des organismes aussi divers que l’INSEE, le Conseil Economique Social
et Environnemental de Lorraine, les bureaux d’études, le Conseil Régional en tant
que tel, des structures de type agences d’urbanisme, etc. non pas dans une
compilation par empilement, mais en recherchant ce qui peut être évident en
terme de contradiction et de convergence.
Annexe 6
Nous vous proposons ce travail,
c’est quasiment le plus difficile.
La totalité des travaux vous sera bien sûr
Nous souhaitons l’enrichir de
adressée
avec
l’ensemble
des
l’expertise d’usage. Vous en
contributions. Il y a d’ailleurs des
êtes, comme les trois ateliers,
contributions qui ont été demandées par
donc toutes les propositions,
nous-mêmes à des témoins. Je remercie
toutes les synthèses ont une
ceux qui se sont exprimés lors des ateliers,
qualité, donc un mérite qui va
mais d’autres contributions ont été
nous faciliter la tâche ; elles n’ont
demandées à des regards extérieurs, à
pas trop de contradictions entre
des experts extérieurs. Des contributions
elles, d’un atelier à l’autre et
spontanées nous ont été adressées et
dans chaque atelier, elles n’ont
l’ouverture à contributions est nécessaire,
pas non plus de contradiction.
dans les propos de l’un et dans les mots
C’est extrêmement intéressant
de l’autre, confirmés dans cette logique
que dans ce qui était un peu
d’agencement d’acteurs.
tout à l’heure le catalogue
rapide de toutes les idées qui ont
Extrait propos de clôture - Atelier 1, 17
été posées, il y a trois, quatre
février 2011
lignes de force qui ressortent et
qui vont permettre d’enrichir le
dispositif et qui osent ne pas
mettre en contradiction développement territorial et prospectives régionales, je
parle pour la vice-présidente chargée des territoires, Paola Zanetti.
Quand ce travail là sera fait, on va essayer, par une commission mixte CESEL/Conseil
Régional, de constater ensemble, non pas que nous sommes d’accord ou pas, mais
de constater qu’on peut faire synthèse des études et de l’enrichissement par
161
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
l’expertise d’usage pour continuer la boule de neige et faire en sorte que dans la
discussion publique, nous ne serons plus en élections, on puisse croiser avec chaque
territoire lorrain, se réapproprier ce travail, l’enrichir, aller jusqu’à poser l’idée que les
citoyens, dans des formes qu’il y aura à choisir, peuvent nous y aider en demandant
également la parole de la jeunesse étudiante, lycéenne, collégienne sur cette vision
de la Région.
L’objectif étant que les six mois d’avril 2011 à décembre 2011 permettent de
dégager l’unité de vue des Lorrains. C’est comme ça qu’on construira l’unité des
Lorrains. Pour l’instant, l’unité de vue des Lorrains puisque, ça a été dit tant par le
Président du CESER que par le Président du Conseil Régional, ce que nous
cherchons, c’est la convergence des idées pour se mettre d’accord sur un horizon
commun à long terme et donc d’être plus en mesure de voir comment après
chacun y prend sa part. Je ne parle pas que de la part du Conseil Régional, ça a
été dit, et des collectivités locales autres, je parle de la part de tous les acteurs,
depuis les acteurs associatifs en passant par les réseaux d’entreprises, les chambres,
les organismes spécialisés, etc., tout le monde peut prendre sa part à la
construction. Donc, à ce moment-là, il y a un risque qu’on évite, c’est le « y a qu’à,
vous n’avez qu’à », il y a une mobilisation et une vue commune, on s’y met tous et
on y prend notre part.
Deuxième élément, on va essayer que dans la première partie de cette étape, avrildécembre 2011, on passe de l’affirmation à « comment on fait pour l’atteindre ». Si
dans quatre ou cinq enjeux, on dit qu’il faut valoriser la position stratégique de la
Lorraine, on doit absolument se prendre la tête, les spécialistes techniciens, les
politiques, les associatifs, tout le monde, comment on passe de l’affirmation à la mise
en œuvre, parce que sinon on est dans l’incantation. Je disais dans un autre atelier,
on peut très bien dire il faut absolument renforcer l’industrie lorraine ; deux ans après,
on dit on aurait dû renforcer l’industrie lorraine et deux ans après, au cimetière, on
dit c’est foutu pour la Lorraine, on ne l’a pas industrialisée. C’est très schématique,
mais il faut que sur chaque sujet, on dise comment faire, quels objectifs, etc.
Je ne crois pas à un schéma théorique qui se traduit par un bouquin
qu’on met dans une pile de documents, comme venant couronner la
pile d’études dont je vous parlais tout à l’heure, mais si ce schéma-là
n’est pas un schéma opérationnel, ça ne vaut pas le coup qu’on
conduise début 2012 à la délibération.
Extrait propos de clôture - Atelier 1, 17 février 2011
Annexe 6
162
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Alors la question ensuite est « Comment on compte ? ». Et je voudrais vous dire une
chose qui me frappe en synthèse des trois ateliers. Les trois ateliers ont été suivis
intensément en termes d’ambiance. Ils ont été suivis intensément en nombre pour le
premier, pour le troisième et beaucoup moins pour celui de l’associatif. Un vendredi,
d’accord, mais ça ne suffit pas, il faut être plus lucide que ça et moi j’analyse, je l’ai
dit dans l’atelier, que quelque part il y avait l’idée que les acteurs associatifs, de
l’éducation populaire, du sport, de la culture, ou autres quelque part se sont sans
doute autocensurés : puisqu’on parle du développement de la Lorraine, c’est plus
une question de structure, d’infrastructure, de développement économique que de
développement social et deuxième élément, ça s’est exprimé un peu dans la salle,
une fois que cela a été dit, les gens se sont un peu libérés, mais que pouvons-nous
peser et quelle portée a notre parole dans tel domaine ? Or, la veille (l’atelier
précédent, le premier), les deux témoins nous avaient tenu un discours dans lequel ils
se rejoignaient sur l’idée qu’on ne devait pas avoir que des indicatifs économiques
de développement, mais aussi des indicatifs de développement humain. Vous ne
l’avez pas dit de la même manière ce soir parce que ce n’est pas votre et notre
langage, mais en tout cas, ça transpire de la même manière puisque, quand vous
avez parlé d’excellence, j’ai entendu s’exprimer l’excellence sur des volets
universitaires, comme dans l’économie sociale et solidaire. J’ai entendu qu’il y avait
de l’excellence dans les villes, mais qu’il fallait qu’on fasse attention en même temps
à l’excellence de la possibilité du développement rural pas uniquement par la
qualité des paysages, mais par l’organisation du télétravail, etc.
Annexe 6
Dans ce domaine, j’ai envie de me rappeler un souvenir fort dans le pays de
Colombey, trop petit, trop local, comme disaient certains. On cherchait notre
identité cantonale, ça va vous faire rigoler. On avait fait travailler un auteur,
François BON. Il nous a monté une pièce de théâtre, et ont poussé dans le canton
de Colombey des centaines de petits poteaux avec un triangle rouge, le centre est
ici. La question du centre est fondamentale. Quels sont les centres à enjeux ? Quelle
est la nécessité de tous les autres centres, ceux où se font projets et où se
construisent les choses ? Ça m’apparaît extrêmement important et entendu ce soir.
J’ai entendu le témoin venu du Nord-Pas-de-Calais, Noël LENANCKER, parler des
indicateurs de développement humain. A ce moment-là, on ne s’embête peut-être
pas trop avec des quantités d’argent, des quantités de produits, il faudra qu’on les
analyse. A la limite même, est-ce un indicateur de progrès que d’avoir chaud au
moment où la question climatique va peut-être conduire demain des habitants
venus du Sud et tendant une langue comme cela, pour bénéficier un jour de la
fraîcheur lorraine, je déconne, mais en tout cas, ça dépendra aussi de la manière
dont on présente les choses.
Moi, je pense que ce qui est particulièrement intéressant, c’est qu’à côté de ces
indicateurs, on nous a parlé de la nécessité d’agencer les acteurs. Et la question, elle
est dans l’agencement des territoires, l’agencement des projets, l’agencement des
idées, parce que vous redites ce soir ce qu’a dit très fort l’atelier un, l’hypothétique
course derrière la seule idée qui va faire excellence et unité lorraine, ça n’existe pas,
163
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
puisque, et c’est ça la richesse Lorraine et ça croise le géographie, l’histoire et le
devenir, c’est que là où il y a échange, là où il y a ouverture, là où il y a Europe pas
uniquement dans les fonds structurels européens, mais dans la vie européenne, il y a
une chance mosaïque pour une Lorraine qui n’est pas une Lorraine où il y a un seul
centre, un seul chef, un seul projet, une seule excellence, mais une multitude
d’excellences.
Dans le calendrier, nous aurons donc à prendre nous nos responsabilités régionales.
Le Conseil Régional se saisira de l’avis du CESEL, bien sûr, comme dans toute
délibération et il délibérera sur sa part début 2012. Je précise que pendant ce
temps, la Direction des territoires et le travail politique de Paola Zanetti sur les
territoires ont ramené un long travail où l’objet n’est pas de dire « il y a des territoires
lorrains qui n’ont qu’à attendre que l’excellence fonctionne et un jour, comme des
ronds dans l’eau, ça finira bien par atteindre le territoire le plus excentré ». On refuse
ce modèle.
Il y a un deuxième modèle que je vous propose de rejeter encore plus fort, c’est le
modèle des faux-culs, parce que nous croyons à l’excellence de certains territoires
où uniquement la performance est possible, n’oublions pas par solidarité de
redistribuer quelques subsides. Par contre, il y a une exigence, concomitamment,
c’est « comment construit-on l’excellence des noyaux urbains, l’excellence des
territoires ruraux, l’excellence des territoires ruraux autour de petites villes
moyennes ? », parce qu’elles sont toutes en capacité de mise en route de projets,
d’apporter leur part à la construction régionale. Et en même temps, nous posons la
question d’articulation macro-économique de la région dans son environnement
Grand Est, dans son environnement européen, la Grande Région européenne.
164
Annexe 6
J’en viens donc à pourquoi c’est le moment, vu sous d’autres aspects. J’ai parlé du
flirt difficile avec le calendrier électoral dans un pays qui ne l’est pas moins, c’est fait.
Mais en tout cas, deux ans de présidence lorraine de la Grande Région, on en pense
ce qu’on veut, mais il y a une bataille qui a été menée par le Président il y a peu de
temps, c’est de faire en sorte que sur ces deux ans, on passe d’une logique
diplomatique du fonctionnement d’une structure à une logique de construction
d’un projet intégré de développement, parce qu’on voit arriver une autre
organisation de l’utilisation des fonds structurels. Et là-dessus, les amis, ne passez pas
trop de temps à vous dire oui, Metroborder, machin, etc. Metroborder, ce n’est pas
qu’une réalité dans la Grande Région, c’est une réalité européenne dans cinq, six
régions d’Europe, sur laquelle il y a une feuille de route qui va être établie, qui va
revoir toutes les structurations des fonds européens. Est-ce qu’on continue à dire que
ce n’est pas pour nous, parce que nous on veut défendre telle ville, ou est-ce qu’on
s’inscrit dans un développement grand régional, polycentrique, qui a tout à gagner
à ce que ça soit toute la Lorraine qui soit dans le pot de cette métropolisation ? Je
crois à une métropole lorraine au sens de l’ensemble de la région, parce que si
certains pensent que ça peut s’arrêter à Metz, je pense à ce que j’avais lu de la
première copie luxembourgeoise, ils se trompent. Par exemple, l’apport de
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
l’Université Lorraine ne peut se faire que sur la synergie Nancy-Metz ; elle a un temps
maintenant, si ce n’est d’avance, de présent, parce que si on veut avoir une
résonance en aménagement du territoire avec le Bassin Parisien et avec l’Alsace, il
faut que ce soit toute la Lorraine du Sud qui soit concernée et on en a parlé, le
Président l’a dit tout à l’heure, dans le domaine de la santé, etc., tout cela va dans
le même sens.
La question est « Est-ce que chacun court ? ». Deuxième élément du calendrier, j’ai
parlé de Metroborder et des fonds structurels. Il y a un deuxième calendrier, la carte
de la coopération intercommunale qui va changer dans les semaines qui viennent.
Je me réjouis ici de la présence d’agents de l’Etat, de la présence d’agents des
collectivités, de la présence de grandes structures qui travaillent avec elles. Est-ce
qu’on va construire en absolu des lieux de pouvoir, ou est-ce qu’on va construire les
modes d’organisation qui vont servir à des projets de développement ? Ça vaut
pour les secteurs urbains comme les secteurs ruraux. Est-ce qu’on va être à nouveau
sur la course à l’échalote pour pouvoir compter tant de milliers d’habitants et rentrer
dans les nouveaux clous des nouvelles structures, type pôle ceci, ou métropole
cela ? Je pense que ce n’est pas comme ça qu’il faut le prendre. A l’inverse, on ne
va quand même pas passer à côté de la nécessité de se structurer plus fort en ville,
comme dans les secteurs ruraux. Or, je continue à penser que cette Lorraine a une
force excellente avec des noyaux urbains à vivre très fort en qualité urbaine,
culturelle, de rapports entre voisins, etc. Elle a aussi des espaces en trame verte et
bleue, des paysages extraordinaires au plan du bien vivre et de la qualité de vie. Elle
a des envies d’articulation, de mobilité, d’éco construction ou d’autres qui sont des
enjeux fondamentaux. Le travail serait de faire des noeuds entre toutes les mailles du
filet. Moi, je ne crois pas à l’idée de quelque chose qui va créer une armure, un
bouclier et on y va, on va créer un filet, on va créer une trame, c’est ce qui
m’apparaît extrêmement important.
Annexe 6
Il y a encore quelques autres éléments de calendrier. On est en train de préparer ce
qui va un jour se traduire peut-être par un nouveau contrat de plan Etat/Région et
un contrat possible de développement, régions, départements, agglomérations,
communautés de communes, secteurs ruraux comme secteurs urbains, sur la base
du projet. Entre nous, ça donnera sans doute un contrat de meilleure qualité que le
précédent. Si on rentre dans une logique non pas du Yalta d’un gâteau en
diminution, mais dans une logique mutuelle de construction d’un projet pour la
Lorraine, à mon avis, on peut avoir à l’esprit que le calendrier est pour nous le bon
calendrier. Je n’ai pas parlé d’un calendrier autre, c’est celui consécutif aux
élections présidentielles, de la confirmation d’ici 2014 de l’organisation en nouveaux
territoires ou d’une autre option, mais en tout cas, il faut qu’on soit prêt. Moi, j’ai une
simple conviction, je l’anime comme ça, je me fous du reste, c’est l’articulation entre
les collectivités et c’est l’agencement entre tous les acteurs de développement,
qu’on doit mettre en œuvre si on veut réussir.
165
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Je conclus cette étape non pas en termes de fin de travaux, en disant que si vous
êtes là et si vous êtes restés là, ce n’est pas uniquement pour faire politesse ou plaisir
à l’un d’entre nous, c’est qu’il y a besoin que la parole circule. Quand on écoute les
contenus, ils sont non seulement intenses, mais en plus, ils correspondent à ce qui a
été dit hier. Soit on se dit ce sont des banalités qu’on retrouve partout et ça ne
servira à rien, on peut se réunir dans trois ans et on est un peu plus mort. Soit on se dit
on cherche là-dedans les trois, quatre idées fédératrices. Et je termine là-dessus, la
question de la coopération plutôt que de la compétition, la question du brassage
plutôt que de l’identité par nivellement, la question de l’échange plutôt que de la
fermeture, donnent une sacrée puissance à deux choses : l’organisation
métropolitaine qui a besoin de lieux de diffusion de la culture, de la santé, de
l’argent, des décisions, autant dans des noyaux urbains que dans des secteurs plus
diffus ; en plus, elle pose la question de l’enjeu du positionnement géographique.
L’un a été dit fort et le deuxième un peu moins. Il y en a un, c’est le carrefour nordsud, est-ouest, sauf que si vous regardez les grands espaces aux Etats-Unis, il y a aussi
des grands carrefours où il n’y a que les pancartes.
Si on se pose la question de Vandières, ça permet l’articulation du train avec le train,
c’est déjà pas mal, mais il va peut-être falloir se poser la question qu’est-ce que la
gare peut générer comme développement ?
Soit on se dit « ce n’est pas l’espace là, moi je suis plutôt tourné vers le Nord, etc. ».,
on aura tout gagné, dans Metroborder il y aura une ligne de fracture et c’est toute
la Lorraine qui perdra, parce qu’elle aura oublié d’accrocher dans cette logique
identitaire particulière les secteurs sud qui sont actuellement en discussion dans les
schémas de cohérence territoriale, dont je souhaite que longtemps ils continuent à
pousser la barre très haut de la recherche de l’intention et du projet pour ne pas
rentrer trop tôt dans les bidules, les machins et les réglementations.
166
Annexe 6
Je dis au SCOT n’oubliez pas très vite de faire ce que vous aviez dit ; une fois que le
cap est poussé, vous proposez à chaque secteur de se saisir en subsidiarité de la
partie qui concerne chaque secteur. Parce que nous sommes ainsi faits
personnellement dans nos collectivités, dans nos pouvoirs, ou dans nos observations
de pouvoirs, nous n’aimons pas que par le haut s’organisent les décisions pour le
bas. Cela vaut dans la culture, ça vaut dans les associations, ça vaut dans la
formation. J’aime entendre ici que des gens qui sont dans l’université rappellent que
la formation c’est aussi la petite école, c’est aussi l’éducation populaire en
complément de l’éducation continue et que la formation ce n’est pas que des
marchés sur filières, c’est aussi la formation des comportements, des savoir-faire, de
la parole partagée, de la construction du projet en commun. Tout cela sur une
approche géographiquement forte, il y a la question, vous l’avez dit, transfrontalière.
Il y a une phrase très importante qui a été posée, attention à ne pas faire que du
transfrontalier autour des frontières, mais à penser transfrontalier en transrégional et
transnational. A été évoquée l’idée d’innerver les territoires dans les dimensions de
développement qui ne sont pas qu’économiques, qui ne sont pas qu’universitaires,
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
mais qui sont aussi sociales, culturelles, parce que la culture c’est à la fois la culture
des grands équipements, mais c’est aussi la médiation culturelle par tout le milieu
associatif et toute l’éducation populaire, sportive et d’animations caritatives.
Je termine en passant la parole à Jean-Pierre pour qu’il vous dise les deux, trois mots
de la fin. C’était convenu ainsi, je le remercie en tout cas d’être venu pour boucler
l’ensemble du dispositif, mais en tout cas, on va essayer de faire en sorte qu’un outil
soit mis en œuvre pour que vous puissiez, avant qu’on continue, nous dire que vous
avez vérifié que ce qui a été dit et ce qui a été écrit sont bien de la même nature.
On ne peut pas entraîner les gens sur une deuxième étape si on donne le sentiment
de les avoir instrumentalisés sur la première.
Merci pour votre participation et Jean-Pierre, je souhaite te dire que tu peux être fier
de toute l’institution régionale et de la manière dont des fonctionnaires territoriaux se
sont mobilisés plus sur l’idée de faire projet ensemble que de l’idée de rentrer
simplement sur leurs fonctions. Et ça, c’est valable pour chacun d’entre nous, quand
on sort de nos fonctions, quand on a bien nos cœurs, nos métiers et qu’on a une
envie, c’est d’aller en mission, on est en capacité de construire en Lorraine comme
ailleurs un vrai projet pour la Région.
Oserai-je vous rappeler que des grands mouvements industriels et
esthétiques sont nés aussi de cette capacité tolérante de lutter contre
les idées de fascisme, d’antisémitisme qui avait été développée par
certains et où un certain nombre de chercheurs, penseurs, médecins se
sont regroupés et parce que, quand l’intelligence est en plus nourrie par
le sens, et bien on sort des choses extrêmement intéressantes. L’OHS, la
Ligue des droits de l’homme qui a été pour une part créée dans notre
région, ou les grands mouvements du type Ecole de Nancy, en sont
l’illustration. Ce sont toutes ces choses-là qu’il faut voir, et si on les met
en pouvoir, on est mort, si on les met en projet, on rigolera entre nous, on
s’engueulera entre nous et on sera terriblement lorrains, parce qu’on
aura participé à la construction de cet esprit et de ce projet lorrain.
Annexe 6
Extrait propos de clôture - Atelier 1, 17 février 2011
167
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Annexe 7
L’INTEGRALE DES CONTRIBUTIONS
Avertissement : les contributions apparaissent dans l’ordre alphabétique de leur auteur
AMELIE ALIAS
CHARGEE DE MISSION, REGION LORRAINE
1 - 2 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ? Quel est, selon vous, le principal
handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
La diversité et la qualité des territoires lorrains est une opportunité insuffisamment valorisée. Il
parait essentiel d’améliorer l’identité et la visibilité de la Région dans de nombreux domaines
afin de développer l’attractivité du territoire (l’université lorraine pour les étudiants, le territoire
pour les touristes et les investisseurs, la qualité de vie pour les habitants, etc.). Ce travail de
valorisation de l’image passe en premier lieu par une appropriation par les lorrains de leurs
richesses communes basées sur une identité régionale et non départementale ou locale.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
La mutualisation et/ou le travail en réseau d’un maximum d’acteurs dans des secteurs clés
selon le principe de subsidiarité. Par exemple, la suppression des Comités départementaux
du tourisme avec une gestion favorisée à l’échelle régionale, la promotion économique à un
échelon régional en relation avec les territoires, etc.
L’échelle régionale semble adaptée pour favoriser la complémentarité entre les territoires en
prenant en compte les spécificités et apports de chacun.
La Région pourrait jouer un rôle dans la révision des schémas de coopération
intercommunale. La Région doit reprendre la main en tant que chef de file de
l’aménagement du territoire.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Les structures intercommunales doivent prendre conscience de l’importance de travailler
ensemble voire de se regrouper afin de mutualiser les moyens et les idées.
Annexe 7
168
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
RAYMOND BAYER
CONSEILLER ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LORRAINE EN CHARGE D’ANIMER LA SECTION PROSPECTIVE , ANCIEN FORMATEUR, COLLEGE
SALARIE (CONTRIBUTION FAITE A TITRE PERSONNEL)
1- Le Conseil Régional de Lorraine a décidé d’engager pendant une année, un temps
d’analyse et de propositions pour élaborer ce qui pourrait être considéré comme un
nouveau « projet lorrain » pour 2020. Ce projet pourrait être proposé par trois catégories
« d’experts » qui se réuniront pour partager leurs analyses et élaborer leurs propositions
dans le cadre d’ateliers dont les premiers travaux vont débuter à la fin de ce mois. Le
CESER de Lorraine dont les membres sont invités individuellement à participer aux
travaux du Conseil Régional dispose d’une section « Prospective Territoriale » qui fut
successivement animée par Jean-Pierre Finance, président de l’Université Henri Poincaré
et Herbert Nery, président de l’Université de Nancy II.
Les rapports produits au cours des différentes sessions du CESER sont à la disposition des
participants aux différents groupes de travail s’ils jugent utile d’en prendre connaissance.
Tout en en prenant acte de la volonté régionale de s’engager dans une démarche
prospective et en espérant que ces travaux aboutiront à des résultats qui vont dynamiser
notre Région on peut s’interroger sur le manque de concertation préalable entre le
Conseil Régional et la deuxième assemblée de l’institution régionale qu’est le Conseil
Economique, Social et Environnemental de la Région Lorraine.
2- La première partie de ce travail consiste à établir un diagnostic partagé sur la situation
de la Région sans pour autant procéder à une nouvelle étude. Cela va de soi car nous
disposons du document du CESER sur la situation économique, sociale et
environnementale de la région approuvé par l’ensemble des composantes socioéconomiques et environnementales de Lorraine. De plus l’INSEE, l’OREFQ, le CES de la
Grande Région ont alimenté cette analyse par leurs différents rapports. Les contributions
au futur Contrat Régional de Développement des Formations Professionnelles
(2010/2015) apportent également des informations intéressantes sur le contexte
économique et social de notre région. La DIRECCTE Lorraine, le Conseil Régional, le
Rectorat et les contributions des organisations professionnelles et syndicales dressent un
tableau lucide d’une situation dont on ne peut ignorer la gravité.
3- Le constat est relativement simple, la Lorraine, comme l’indique la note d’invitation à
cette réflexion, doit « faire face à son avenir » ! Le temps pour reprendre son souffle et
aller vers un renouveau lui est compté car la compétition est forte entre toutes les régions
qui aspirent à une dynamisation de leur vie sociale, économique, culturelle et
environnementale. En 2005 le CESR a adopté un rapport de sa section prospective
territoriale intitulé « tableaux d’une exploration ». Quatre scénarios se dessinaient après
un long travail d’auditions et d’analyses :
Annexe 7
-
Elle reste au fil de l’eau, la Lorraine sur son erre en continuant à vivre comme elle
le fait aujourd’hui, regardant partir ailleurs sa jeunesse et ses diplômés qui n’ont
pas trouvé d’emplois, même au Luxembourg !
169
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
-
-
-
Elle parvient à contenir son déclin démographique, une Lorraine qui revit grâce à
sa population en même temps que la croissance économique retrouvée de la
région et de ses voisins allemands et luxembourgeois permet à la population de se
stabiliser et même de légèrement progresser.
Elle dispose d’une aire métropolitaine intégrée, 2025 la métropole lorraine, enfin
une réalité par la force des choses, cette dimension métropolitaine est celle de la
logistique, des transports des personnes, de la recherche, de la santé et, ce qui est
acté aujourd’hui, une Université dans un espace transfrontalier qui ne joue pas sa
survie mais son développement. Une identification culturelle à l’image du Centre
Pompidou mais aussi un lieu d’accueil de la création artistique dont la Mousson
d’Eté est un symbole fort.
Elle parvient à revitaliser ses espaces périphériques, pour la préservation d’une
richesse « grandeur nature » : un espace rural réhabilité, qui ne représente plus
une coupure de plus en plus artificielle entre ceux qui vivent à la campagne ou
dans les villes. Cela suppose d’intégrer à la fois une dimension économique
s’appuyant à la fois sur une agriculture responsable, des espaces naturels
protégées et des liens forts et aménagés entre les espaces ruraux et les milieux
urbains et un développement de qualité des services à la personne.
4- Ces quatre scénarios ne sont pas le produit d’une imagination débridée mais le produit
d’un travail long et rigoureux réalisés par la section prospective territoriale du Conseil
Economique et Social de la Région Lorraine en 2005 ! Cette section était présidée à
l’époque par M. Herbert Nery, alors président de l’Université de Nancy II. L’appui
méthodologique et scientifique était assuré par M. Joël Creusat de l’INSEE. Une
démarche de prospective n’est pas une prédiction, elle visite des possibles et des
souhaitables en confrontant des avis et en construisant des hypothèses. Ce n’est pas une
« science exacte » même si la rigueur et l’approche scientifique servent de modèles. Elle
n’est pas divinatoire et ne peut dater la prochaine crise financière qui va
nécessairement se produire à mesure qu’un système cupide poursuit sa course à
l’argent.
En fait la prospective conjugue à la fois les choses comme elles sont et la volonté de
vouloir les transformer vers des scénarios que l’on peut projeter sous la forme de
tableaux. Elle sert à poser des questions et à prendre des décisions elle procède du
débat des acteurs. En ce sens la démarche initiée par le Conseil Régional de Lorraine
s’avère intéressante et peut, par la mobilisation des « experts », permettre de dessiner
des horizons suivant les scenarios retenus à partir des hypothèses formulées par ceux qui
s’engagent dans l’exercice. Constatons simplement que les scenarios retenus par la
section prospective du CESER de Lorraine se trouvent en partie vérifiés six ans après leur
élaboration. Nous retrouvons des tendances qui peuvent être contradictoires entre une
sorte de maintien en l’état des choses accentué par la crise financière qui a frappé
l’économie régionale et les effets de « métropolisation » qui rapproche les deux grandes
villes lorraines et lui donne une nouvelle lisibilité par la création de l’Université mais aussi la
gare de Vandières, le projet de pôle aéronautique et l’impact sur l’image culturelle de la
région grâce au Centre Pompidou entièrement financé par les collectivités territoriales.
170
Annexe 7
5- Notre Région à la fois comme territoire et comme collectivité publique est-elle à un
tournant de son histoire ? Cette question fait l’objet du travail entrepris par la section
prospective territoriale du CESER de Lorraine en collaboration avec l’INSEE Lorraine et la
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
réponse est d’évidence positive compte tenu des projections démographiques de notre
Région. Même dans les hypothèses les plus hautes la Région Lorraine se classe parmi les
dernières régions françaises dans une évolution démographique positive (INSEE :
nouvelles projections OMPHALE 2010). Au cœur de cet enjeu se trouve posé la question
des migrations : le départ de notre région des jeunes actifs qualifiés qui ne trouvent pas
d’emplois en région qui vont principalement s’installer en région parisienne.
L’attractivité qui est devenu un thème récurrent de toutes les rencontres politiques
concernant notre région, se présente souvent en termes d’images, de représentations.
Notre région est encore dénigrée par une partie des entrepreneurs d’opinions. Sauf à
creuser profondément et longtemps nous n’aurons pas la mer au pas de notre porte et
« l’héliotropisme » chère à de nombreux retraités des classes moyennes supérieures n’est
pas non plus à la portée de la région ! Mais l’attractivité de Düsseldorf ou de Lille du
Luxembourg se justifie comment ? En répondant à ces question nous obtiendrons peut
être des éléments de réponses à notre « problématique ». Malgré Pompidou et Center
Parc, la beauté des villes, l’aménagement remarquable de nombreux villages et tout
simplement des paysages variés et une nature encore préservée, la Lorraine doit en
premier lieu bloquer sa saignée industrielle, trouver de nouvelles activités et créer des
emplois ! Mais quel est le véritable pouvoir des acteurs régionaux sur ces enjeux quand
on sait que les centres de décisions sont de plus en plus éloignés des lieux de production
et de distribution ? Quelles sont les « marges de manœuvre » des acteurs régionaux qui
s’emploient à agir contre un déclin qui ne saurait être inéluctable ?
Annexe 7
6- Les actions entreprises par les élus et les acteurs économiques de la région pour
conforter et développer notre spécificité industrielle doivent être soutenues dans le
cadre d’un développement qualitatif et durable. Cet enjeu se trouve dans le domaine
des possibles car il dépend en grande partie des compétences régionales. L’élévation
du niveau des qualifications professionnelles, le développement de l’Université Lorraine
et des centres de recherche publics et privés, les pôles de compétitivités et la recherche
constante d’une qualité de vie qui passe nécessairement par de nouveaux modes de
production et de consommation, la dimension culturelle et sociale qui s’inscrit comme un
« savoir être lorrain », la maîtrise des mobilités urbaines et interurbaines, des
déplacements domicile-travail … , dépendent en grande partie de la capacité des
« lorrains » à agir ensemble. Cela ne va pas de soi car notre Région connait un véritable
problème de « gouvernance ou de pilotage » qui forme autant d’obstacles mais aussi
d’ouvertures à son possible renouveau. Une région est un ensemble complexe : l’Etat et
son administration, les députés élus des circonscriptions, les sénateurs, les conseillers
généraux de nos cantons qui vont siéger au département, les conseillers régionaux, les
élus municipaux des nombreuses communes qui s’organisent en communautés,
agglomérations, pays…
Dans le domaine économique et social les choses ne sont pas nécessairement plus
simples pour trouver l’interlocuteur régional ou le décideur local qui va inscrire son action
dans le cadre régional. L’histoire de la gare d’interconnexion du TGV avec les lignes
Métrolor est édifiante à ce sujet et aujourd’hui encore des résistances se font jour sur ce
qui est du bon sens. Il est vrai qu’entre-temps la gare des champs de Cheminot a été
construite et que le pôle de développement qui pourrait intégrer un grand projet de
logistique avec l’aéroport reste dans les cartons faute d’investisseurs publics ou privés sur
ce site. Faut-il pour autant accepter que « l’effet TGV » se réduise à un axe de liaisons
171
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
métropolitaines entre Paris et Strasbourg ignorant l’existence de l’axe métropolitain
lorrain ?
7- Le débat sur la « métropolisation lorraine » doit se poursuivre pour échapper aux
caricatures et aux oppositions infondées entre territoires et métropoles ! Il s’agit de tout
mettre en œuvre pour éviter les clivages et les exclusions qui entraînent les replis sur soi.
La « métropolisation » est d’abord un concept dont on trouve les signes pour la Région
Lorraine dans les travaux de l’OREAM dans les années 60. Il s’agit en premier lieu de
développer des niveaux de services aux entreprises comme aux particuliers pour
favoriser leur développement avec les moyens pratiques et techniques qui permettent
d’atteindre les meilleurs niveaux de qualité de vie et de travail. Elle est à la fois un lieu et
un temps qui permet l’échange, la rencontre dans la diversité pour permettre les
mobilités spatiales et sociales. L’activité économique, sociale, culturelle et
environnementale se conjugue dans un mouvement permanent en faisant appel aux
compétences des femmes et des hommes qui n’ont pas peur de l’avenir. Les villes
inscrites dans l’histoire ont toujours joué ce rôle de « forum » indispensable à la
démocratie qui est également un facteur essentiel du développement humain. Même
avec des façades rénovées et des espaces fleuris, le repli, contraint ou volontaire,
n’arrêtera certainement pas l’érosion démographique de notre région. S’il n’est pas
facile de décider et de trouver les ressources pour mettre en place une stratégie
commune de soutien à la « métropolisation » en Lorraine, la question du développement
urbain et son ancrage régional ne peut être évité : que ce soit dans sa dimension
transfrontalière
avec
un
pôle
Luxembourg /Longwy/Thionville
et
Sarrebruck/Sarreguemines/Forbach ; dans sa dimension urbaine qui pourrait servir
d’exemple à l’instar de la création de l’Université Lorraine les villes de Metz et Nancy
pouvant générer de nouvelles réalisations communes utiles pour l’ensemble de la Région
et enfin le Sillon Lorrain, instance de projets et de concertations donnant à l’idée de
métropolisation tout son sens. Ces pôles auront du sens à partir du moment où l’on
pourra identifier la Lorraine à partir des potentialités de ses deux villes centres. La
condition du développement métropolitain passe par une mutualisation des ressources
et des moyens en matière de mobilité, de santé, de culture, de l’enseignement supérieur
et de sa recherche.
172
Annexe 7
8- Pour parvenir à un renouveau la Lorraine dans son ensemble doit s’engager résolument
sur des chantiers dont elle doit déterminer les priorités. La Lorraine doit rester une « terre
industrielle » qui saura gérer son avenir en prenant en compte toutes les données de la
qualité environnementale. La chimie, l’acier, l’automobile, l’aéronautique, le bois, la
plasturgie, les fibres et le textile peuvent se renforcer en faisant de l’innovation et de la
qualité les principaux atouts de leurs développements. Cet enjeu dépasse les limites
territoriales. Plus de 40 000 emplois industriels ont été perdus dans notre région depuis
2002 ! Cette situation ne peut plus durer, c’est un savoir-faire lorrain qui est en train de
disparaître. N’est-ce pas le moment de conforter une unité régionale qui doit agir pour
faire en sorte que les acteurs économiques et politiques interviennent dans le même
sens ? Il faut s’engager vers un renouveau de nos capacités industrielles et des services. Il
passera surtout par la qualité des femmes et des hommes qui le mettront en œuvre
quotidiennement par leur travail. Un « plan Marshal » de la qualification professionnelle
doit être réalisé dans les cinq ans qui viennent ! L’expression est peut être usée ou
pompeuse mais la réalité est impitoyable, le niveau de formation est insuffisant pour faire
face aux défis des mutations économiques, sociales et culturelles. Ce projet doit s’inspirer
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
de l’histoire des actions collectives de formation réalisées dans les années 60 par
Bertrand Schwartz fondateur du CUCES qui a obtenu le soutien de l’Etat, des industriels et
des organisations syndicales pour anticiper les mutations économiques et
technologiques des industries de base de la région lorraine. La mutualisation des moyens
de formation doit être faite dans un cadre paritaire et politique. Un pilotage régional
doit s’organiser en fixant des priorités autant dans les formations initiales que dans les
formations continues. Ce n’est pas le sens donné par les politiques publiques actuelles,
un vrai problème est posé par l’Etat restant sur une analyse strictement financière et
comptable. Le Conseil Régional doit être le pilote de cet engagement vital pour l’avenir
c’est lui qui détient la compétence de formation et qui connaît le mieux ses territoires,
avec le service public de l’emploi, l’Education National, les organismes collecteurs des
financements de la formation professionnelle une élévation des niveaux des
qualifications et des compétences peut être mise en œuvre.
Annexe 7
9- La position géographique de la Région Lorraine est un atout qu’il faut valoriser par des
projets partagés dans la grande région. La question est toujours pendante, malgré les
vents contraires qui soufflent sur cet espace transfrontalier. Faut-il se replier et attendre
des jours meilleurs qui viendront par la force des choses ou s’engager pour conjurer un
déclin annoncé ? Les pôles « métropolitains » frontaliers : Forbach / Sarrebruck /
Sarreguemines et Thionville / Luxembourg / Longwy peuvent devenir des territoires à
projets. Les élus et les acteurs socio-économiques et culturels s’y emploient et ils doivent
être soutenus. Les infrastructures indispensables aux transports et à la qualité de la vie
doivent se poursuivre mais il faut aussi des projets qui transcendent les intérêts locaux et
qui s’inscrivent comme des réalisations « régionales » ! Pourquoi ne pas tenter à plus
grande échelle de ce qui existe localement un enseignement systématique et planifié,
initial et continu, de l’apprentissage des langues du voisin en prenant en compte
également sa propre langue et l’anglais indispensable à la communication ? Cela
pourrait devenir une spécificité régionale servant d’identifiant culturel pour la Lorraine. La
réalisation d’un tel projet n’entraîne pas des investissements considérables et il ne sort
pas du néant. Le Luxembourg pratique de longue date l’enseignement des deux
langues. Nous pouvons former des enseignants et faciliter leurs mobilités pour intervenir
dans les écoles mais aussi dans les toutes les structures de formation car il existe
aujourd’hui un vrai problème de connaissance des langues pour des emplois de qualifiés
qui demandent des compétences linguistiques. Est-il possible de partager ce qui pourrait
être un plus pour l’ensemble des acteurs de ces territoires ? Un projet commun sur la
santé s’il manque des équipements ? Un projet qui soit à la fois culturel et économique
comme l’idée avancée d’un pôle de l’image qui tarde à voir le jour à Villerupt pour
mettre en place un vrai projet qui avec le Luxembourg peut être porteur sur le plan de
l’aide technique et logistique au cinéma. Un travail qui prend en compte les
technologies nouvelles de l’image dans tous les domaines et celle de la numérisation
proche d’activités de services des banques et des institutions européennes. Tout en
préservant et en renforçant le travail qui accueille un public considérable autour du
Festival du Film Italien qui est une vraie rencontre culturelle par son histoire et l’implication
d’une population dans un lieu qui peut dépasser les clivages frontaliers persistants d’une
Europe incapable de construire un projet citoyen.
10- L’agriculture lorraine ne se délocalisera pas et le pari environnemental est à sa portée
pour être une véritable chance pour la Lorraine. Rarement lorsqu’on évoque l’avenir de
notre région les responsables économiques, politiques et sociaux proposent de
173
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
s’engager sur le terrain de l’agriculture, de la transformation des produits agricoles et sur
les questions d’aménagement du territoire en permettant à cette richesse de la forêt,
des activités d’élevages et de production maraîchères et céréalières de trouver leur
place dans le renouveau de la Lorraine. Cela provient en partie du fait que la profession
agricole est suffisamment bien organisée pour ne pas laisser à d’autres le soin de
l’évoquer comme un enjeu économique, social, culturel et environnemental. Cela peut
conduire à un divorce entre une représentation « naturaliste » des activités agricoles et
une opposition « industrielle » de l’agriculture qui ne représentent ni l’une, ni l’autre une
réalité régionale. La Lorraine doit soutenir et renforcer son agriculture et gagner la
bataille de la transformation pour les années à venir. Les études prospectives annoncent
dans des scénarios de développement durable, un rapprochement des filières entre
production et consommation. Cet enjeu est vital pour l’avenir de notre région qui a la
chance d’être encore une terre de diversité agricole, qui bénéficie et bénéficiera plus
encore d’un climat propice à ses activités. L’espace s’amenuise et il faut être vigilant car
c’est dans un nouveau développement qu’il faut se lancer. Les clivages anciens entre
monde rural et monde urbain n’ont plus lieu d’être du point de vue de la vie sociale des
personnes qui exercent leurs métiers à la ferme, à l’usine et dans les bureaux. Ce sont
d’importantes compétences techniques et une forte valeur ajoutée qui peut rendre
l’agriculture, la transformation des produits ainsi que leur distribution qui sont et qui seront
les facteurs du développement nécessaire et durable de l’activité agricole génératrice
de nouveaux emplois. Les craintes environnementales peuvent être justifiées à la
condition de prendre en compte le fait que l’agriculture elle-même se trouve au cœur
du développement durable et que son intérêt se trouve justement dans une maîtrise
comme le disent les responsables des professions agricoles dans des activités raisonnées
et durables. Le dernier rapport du CESER sur le bois montre encore, il faut le rappeler que
cette ressource peut jouer un rôle essentiel dans notre développement économique et à
la fin de cette de cette décennie on peut imaginer que la qualité de la vie l’emporte sur
des considérations immédiatement mercantiles et profitables qui préfère piller les bois dit
« exotiques » contre nos propres productions forestières. Ces choix sont importants et
dépassent de loin les seules compétences régionales. Laissons-nous rêver un moment
pour voir fleurir un renouveau lorrain comme le fut l’art nouveau et l’école dite de Nancy
en voyant les écoles d’art en Lorraine redécouvrir les matières d’ici et nous faire de
beaux mariages du bois et du verre qui ne soit pas réservé à ceux qui forment la clientèle
des magasins de luxe.
Annexe 7
174
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
PASCAL BERNARD
CHARGE D’ETUDES, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Sa situation géographique, sa proximité avec les trois frontières.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
La Lorraine n’a pas encore trouvé son nouveau modèle économique.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
-
Aide au développement des entreprises en partenariat avec d’autres collectivités
territoriales
Favoriser le maintien à domicile des personnes âgées
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Annexe 7
Universités et monde économique.
175
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
CHRISTIAN BISTON
MEMBRE DU CONSEIL ECONOMIQUE SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL DE LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Territoire placé au cœur de l’Europe, entre deux grandes infrastructures TGV Est et TGV RhinRhône-Méditerranée.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Un centre de gravité qui se déplace au Nord et qui abandonne tout le Sud Lorrain, alors que
le développement passe par des relations Sud également.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Connecter la Lorraine au TGV Rhin-Rhône-Méditerranée et ouvrir avec la Franche-Comté et
l’Europe à l’achèvement de ce TGV branche Sud.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Le Sud de la Lorraine avec le Nord de la Franche-Comté, dépasser les limites territoriales.
Meurthe-et-Moselle Sud avec Vosges et Franche-Comté, pour les transports, le
développement économique, l’université…
Travailler aux débouchés Sud, c’est redonner un espoir de dynamisme à notre Région.
Annexe 7
176
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
CARREFOUR DES PAYS LORRAINS
« Pour un développement durable de la Lorraine : la Région doit miser sur ses
territoires organisés »
A l’occasion de l’élaboration du diagnostic de «Lorraine 2020», le Carrefour des Pays Lorrains
propose une contribution qui rassemble ses réflexions sur l’aménagement et le
développement de la Lorraine.
DES ENJEUX FORTS
Le Carrefour des Pays Lorrains partage les constats de l’INSEE et du CESEL d'une fragilisation
croissante des territoires lorrains du fait de la crise économique et financière. La réforme des
collectivités locales et la réforme fiscale ajoutent à ce contexte une incertitude forte quant à
l’avenir des différents acteurs du développement local. La Lorraine est face à de grands défis
: renforcer les nœuds actuels de dynamisme que sont le Sillon lorrain et la Grande Région,
limiter le décrochage des espaces ruraux éloignés, miser sur un réseau de transport de
personnes et de marchandises, diversifier l’économie en particulier dans des secteurs
économiques porteurs d'emplois locaux, prendre à bras le corps l’enjeu de l'étalement
urbain et de la confiscation des terres agricoles et naturelles.
DES ATOUTS FORTS : LES TERRITOIRES ORGANISÉS
Pour le Carrefour des Pays Lorrains, une politique régionale à la hauteur des enjeux du
développement durable a tout à gagner à s’appuyer fortement sur les territoires de projet.
Ces territoires ont su s’organiser en intercommunalités, travailler avec la société civile, se
coordonner au sein des pays, et souvent mobiliser avec le concours de la région et de
certains départements des moyens d’ingénierie habituellement réservés aux grandes
agglomérations, pour plus d’efficacité de l’action publique.
TROIS PROPOSITIONS POUR UNE POLITIQUE RÉGIONALE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL
EFFICACE
Annexe 7
SOUTENIR LES DEMARCHES DE PROJET
En Lorraine, de nombreuses intercommunalités ont mis en place des projets de territoire.
Cette logique de projet permet l’élaboration d’une vision stratégique locale mieux à même
d’intégrer les différents enjeux du développement durable et de les concrétiser dans des
actions adaptées à leur contexte et à leurs besoins. Afin d’intégrer ces stratégies locales à
l’échelle de bassins de vie cohérents, les intercommunalités ont su le plus souvent se
coordonner et associer la société civile en particulier au sein des pays. C’est pourquoi il nous
semble indispensable qu’une politique régionale de développement territorial durable
soutienne cette logique de coopération et de projet au niveau local.
177
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Des pistes d’action :
-
Privilégier les territoires organisés dans la politique de développement local, comme
cela est envisagé actuellement, en évitant de s’adresser de manière indifférenciée
aux communes, syndicats, intercommunalités, ce qui peut valoriser l’approche de
proximité mais ne favorise pas les démarches de projet et le renforcement de la
cohérence territoriale.
-
Accorder des bonus de financement aux projets s’adaptant aux enjeux du
développement durable afin de favoriser ces démarches.
-
Poursuivre et consolider une politique de soutien à l’ingénierie des territoires de projet,
en particulier dans les territoires les plus fragiles, pour l’animation de projets locaux de
développement durable.
-
Poursuivre le soutien aux structures d’ingénierie régionale au service de tous les
territoires de projet.
PENSER L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET EN DEBATTRE AVEC LES ACTEURS REGIONAUX
Nous nous réjouissons de l’initiative prise par le Conseil régional d’engager une réflexion
prospective «Lorraine 2020». Elle répond à la nécessité d’une vision régionale de
l’aménagement du territoire qui puisse être confrontée aux points de vue des acteurs infrarégionaux, comme nous avons pu, à plusieurs reprises, l’appeler de nos voeux. L’élaboration
d’un Schéma régional d’aménagement et
de Développement du Territoire complètera le volet économique déjà mis en œuvre dans le
SRDE. Une politique d’aménagement équilibré du territoire est plus pertinente si elle se
construit dans l’échange entre une vision régionale et les visions des acteurs locaux.
Le Carrefour des Pays Lorrains est prêt à poursuivre son rôle de mobilisation des acteurs
locaux dans la co-construction d’une telle politique régionale d’aménagement équilibré du
territoire, qui intègre les exigences du développement durable et la poursuite des actions de
diversification et de modernisation de l’économie régionale.
Des pistes d’action :
Créer une instance de concertation sur l’aménagement du territoire avec les
territoires infra régionaux stratégiques : pays, agglomérations et PNR., à l’instar des
lieux de concertation qui se mettent en place sur certaines politiques régionales (plan
climat régional, comité régional Agenda 21, …).
-
Cette concertation doit être basée sur les enjeux actuels de développement durable
de la Lorraine et doit donc être reliée aux autres instances de concertation précitées.
Annexe 7
178
-
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
CHOISIR LA COOPERATION ET LE PARTENARIAT
Le Carrefour des Pays Lorrains promeut un développement local basé sur une logique de
partenariat entre les différents acteurs des territoires locaux. Cette relation partenariale, audelà du respect pour l’identité et les compétences de chacun, est un facteur important
d’efficacité des politiques publiques locales et régionales.
Cette relation partenariale doit se traduire par différentes formes de contractualisation entre
la Région et les territoires de projet (intercommunalités, villes relais, agglomérations) comme
entre Région et associations. Or il y a actuellement un vrai risque de voir se développer une
relation unilatérale qui fait évoluer les rapports de partenaires vers des rapports de financeurs
à prestataires (appels à projets, marchés publics, etc.). Nous souhaitons ici rappeler que le
recours aux marchés publics concernant les associations n’est pas imposé par la
réglementation nationale ou européenne, comme cela vient d’être rappelé dans une
circulaire ministérielle2. Il est par ailleurs facteur de forte fragilisation de ces acteurs
indispensables pour un développement équilibré du territoire régional.
Des pistes d’action :
-
Construire de nouvelles contractualisations, aussi bien entre territoires et Région
qu’entre collectivités et associations nous semble fondamental.
-
Mener un travail de définition des relations entre collectivités publiques et associations
et de leurs modalités (subventions/ appels à projets, marchés publics, délégations de
services publics) devient urgent, à l’instar du chantier mené par la coordination
nationale de la vie associative et l’Etat depuis 2006.
-
A cet égard, le Carrefour des Pays Lorrains s’associe à l’appel coordonné par la
Conférence Permanente des Coordinations Associatives « Que serait la Lorraine sans
ses associations ? » début 2010.
Annexe 7
Le Carrefour des Pays Lorrains est un réseau régional réunissant les différents acteurs du
développement local : élus des intercommunalités et des pays, professionnels, associations
et structures d’appui aux territoires (chambres consulaires, etc.). Il a pour vocation d’animer
ce réseau et d’être centre de ressources au service des dynamiques locales de projet.
179
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
GERARD CHAMILLARD
DIRECTEUR MAISON FAMILIALE RURALE A DAMVILLERS
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Le principal atout de la Lorraine : sa proximité avec des pays Européens forts et politiquement
centrés sur un devenir Européen, même si cela semble desservir.
- Proximité des pays économiquement concurrentiels devrait l’aider à développer ses
capacités d’adaptation.
- Sa situation géographique, un espace à exploiter, un potentiel à valoriser.
- Un paysage et un territoire naturel aux ressources exploitables : Massifs forestiers et Espaces
Naturels pour sa Biomasse, ressources thermales, ressources touristiques.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Ses ressources humaines, une diversité de public qui ne peut se rencontrer, un passé sans
cesse réhabilité, une population qui n’ose plus et qui s’exporte richement mais piteusement
sur le plan social, un comportement attentiste, mais politiquement dangereux, car prêt à
tout…
- La diversité de sa population qui devrait en faire un atout, l’affaiblit dans une attitude
générale très méfiante vis-à-vis du nouveau, de l’autre, de l’investisseur, de celui qui a des
idées…
- Le développement du travail transfrontalier à sens unique, un affaiblissement du potentiel
du territoire, une fuite d’investissement humain : « faut pas s’inquiéter, on ira travailler au
Lux… », qui induit une désolidarisation du travailleur, un comportement paradoxal de fuite
mais de retour triomphant, avec pour valeur « montrer la réussite économique, pas toujours
sociale »…
- Une attitude du Lorrain trop réservé, qui n’ose plus, qui ne fait plus confiance, qui ne se fait
plus confiance… Sous d’autres cieux, quand une nouvelle idée jaillit, quand un nouveau
projet fait jour, l’attitude est : « Pas mal, Pourquoi pas ? » en Lorraine, dans la même situation,
l’attitude est : « Surtout pas, ça ne marchera pas, ou mais pourquoi vous voulez faire ça, vous
avez le droit ? Il faudra vérifier… » ; il faut tellement de conditions, on y met tellement de
réserves que l’idée de départ est vidée de sa substance avant que le projet voit le jour,
quand les hommes qui la portaient sont usés, on entend : il fallait te défendre, l’appuyer…
C’est un regard ! Peut-être pas objectif sur les projets ambitieux en Lorraine, et surtout en
Meuse…
Annexe 7
180
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Exemple en Meuse, il faut soutenir les projets des CODECOM, quand ils portent sur le
développement des Services de proximité (Maison de la Santé), de petites zones d’activités,
de maintien des services publics comme les écoles et Collèges : ce sont de multiples
initiatives qui donnent aux locaux, aux lorrains la confiance qu’ils n’ont plus, le désir de rester
parce que le développement local leur donne l’espoir que la vie peut-être meilleure
qu’ailleurs…
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Un des domaines, ou sans être expert, je peux apporter une vision partielle : la Filière BOIS. Il
serait nécessaire de rassembler les représentants de la propriété forestière, de la
transformation, des services publics : ONF, ONCFS, les communes forestières et bien sur les
instances publiques et politiques pour définir une Véritable Gestion des Ressources Forestières
et avoir un plan de maîtrise pour les décennies à venir.
Annexe 7
Exemple en Meuse, il est une initiative intéressante, la Maison de l’emploi a été missionnée
pour définir les impacts du développement de la biomasse et du bois énergie sur les emplois
de demain, comme cela va se faire en Meuse, il serait important que l’on définisse une
politique de développement Régional de la forêt, avec des études sur les ressources et leur
utilisation de façon à ne pas surexploiter la forêt, ne plus exporter la matière première mais la
valoriser sur place. Parce que le bois n’est pas une énergie renouvelable à la
demande…mais une énergie à gérer, pour se protéger, pour développer durablement en
créant des emplois qui ne seront pas délocalisés, des emplois qui seront valorisants et
diversifiés : une technologie à développer, la forêt peut être valorisée, sans être surexploitée
ou nettoyée.
181
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
JACQUES CHEREQUE
ANCIEN MINISTRE, ANCIEN PREFET DELEGUE A LA RE INDUSTRIALISATION DE LA LORRAINE, SYNDICALISTE, PRESIDENT D’HONNEUR DU CONSEIL
DE PAYS DU VAL DE LORRAIN
Pour une stratégie régionale de développement sur le
long terme.
Préliminaires
La stratégie : « art de coordonner des actions, de manœuvrer habilement pour atteindre un
but » (Petit Larousse)
La stratégie consiste donc à mobiliser les voies et les moyens nécessaires pour aller d’un lieu
donné (diagnostic) à un but clairement défini. La tactique vise à s’adapter aux obstacles
rencontrés sur le terrain, pour progresser sans perdre de vue le but final.
En matière de développement, ces considérations théoriques nécessitent, pour les mettre en
œuvre, d’une part, la définition du but à atteindre et, d’autre part, « l’état des lieux », c’està-dire le diagnostic du territoire, partagé par tous les acteurs, si possible.
En Lorraine, il apparaît que c’est bien d’abord l’absence de précision et de consensus sur le
but à atteindre qui fait défaut et qui empêche d’évoluer sûrement. Il en va de même du
diagnostic partagé, ce qui condamne la politique régionale à des adaptations tactiques,
souvent électoralistes, donc de court terme.
Eléments de diagnostic
Après avoir vécu la période des 30 glorieuses sur l’exploitation, parfois forcenée de ses
propres ressources, minières ou de main d’œuvre abondante, la Lorraine a eu à affronter des
lourds changements causés par l’évolution des techniques et des technologies, mais surtout
par l’irruption de la compétition internationale.
Au cœur de ses crises industrielles, la Lorraine a plutôt su, avec le partenariat engagé de
l’Etat (CPER), conduire les modifications nécessaires de ses appareils productifs (tertiaire,
PME/PMI) et de ses infrastructures tant matérielles (communications, territoires, produits, …)
que de services (éducation, santé, recherche,…).
La crise mondiale de ces dernières années (2008-2010) est venue brutalement casser cette
« conversion » et fait, actuellement, peser un risque irréversible de récession. La plupart des
indicateurs économiques et sociaux sont au rouge (cf INSEE) et les perspectives
démographiques inquiétantes.
Annexe 7
182
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
La mutation de la Lorraine reste toujours structurelle. Les interventions de court terme sont
nécessaires et utiles. Elles ne suffisent pas à réenclencher le mouvement de consolidation et
d’amplification des nouvelles bases qui s’étaient dessinées.
La Lorraine doit se positionner, donc s’organiser, comme un territoire ouvert à la compétition,
dans l’Europe.
Pour ce faire, elle doit tirer parti de son positionnement géopolitique privilégié. Ce n’est pas
contradictoire avec une nécessaire politique de développement intérieur fondé en
particulier sur les exigences du développement durable.
Objectif stratégique de long terme (2020-2025).
Faire de la Lorraine un carrefour d’échanges et de transformations de caractère européen,
au cœur de la Grande Région Saar-Lor-Lux.
L’un des objectifs prioritaires : faire de l’Espace Central (entre Nancy et Metz, Meuse
et Seille), le pivot essentiel du développement régional.
La conjugaison des dynamiques présentes et potentielles portées par les deux axes majeurs
de communication (Nord Sud et Ouest Est) qui se croisent, dont l’épicentre est Pont-AMousson, doit générer une somme d’activités, existantes ou à créer, de toutes natures, qui
donne du sens à la démarche métropolitaine multi polaire.
Le Val de Lorraine en est une composante majeure, les derniers travaux de son Conseil vont
dans ce sens.
L’élaboration d’un Plan-Programme spécifique pour cet Espace Central, dont il faut
maintenant définir les contours et les composantes, est nécessaire. Cet espace doit devenir
l’un des moteurs principaux de la dynamique régionale, notamment économique, en
mettant en synergie tous ses atouts (infrastructures, foncier disponible, équipements, pôles
urbains et ruraux, rôle des Communautés de Communes de Pont-A-Mousson et Pompey
restructurés, …). Déjà se dessine l’objectif, porté par Val de Lorraine Entreprendre, de deux
pôles régionaux, l’un pour le handicap-vieillesse, l’autre pour la création d’entreprises.
Pont-A-Mousson est déjà le siège de nombreuses institutions régionales (EPF Lorraine,
Tourisme, Parc naturel régional de Lorraine, Abbaye des Prémontrés, …) et le réseau
d’entreprise du Val de Lorraine est vigoureux et diversifié. La décentralisation de pôles
recherche est possible.
Annexe 7
Le ScoTSud54 a compris l’importance de cet enjeu. Pour donner toute son efficacité au rôle
que peut jouer l’Espace Central, un programme de valorisation de l’impact des deux grands
axes de communication doit être mis au point pour rendre la Lorraine plus accessible,
favoriser le transit, renforcer les échanges internationaux et de proximité.
La Lorraine doit mieux s’ouvrir au Sud, par le fluvial (Moselle Saône), le ferroviaire (Nancy-RhinRhône). Ces travaux de long terme ne doivent pas différer ceux immédiats à entreprendre
tant sur l’A31, le barreau autoroutier Toul-Dieulouard ou la coordination des ports de Moselle
(Illange-Metz-Frouard), en attendant Gondreville.
183
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Quant à l’axe Ouest Est, son fil rouge est celui de la LGV Paris-Strasbourg et au-delà. Quand
elle croise la ligne Nord Sud à Vandières, cette gare d’interconnexion devient un point
central dans ce dispositif territorial. Son importance dépasse largement ses avantages pour
les voyageurs.
La gare de Vandières devient la porte d’entrée (économique) de ce territoire majeur qu’est
l’Espace Central, organisé autour de Pont-A-Mousson (cf la nécessité d’un plan-programme
spécifique qui inclut un sous-programme « aéroport-gare de Cheminot » et les infrastructures
routières nécessaires pour rendre l’ensemble cohérent et efficace).
Le Sillon Lorrain
Il n’est pas possible d’envisager la mise en valeur prioritaire d’un Espace Central sans
évoquer le rôle que doit y jouer les projets portés par les acteurs de l’association du Sillon
Lorrain. Cette association ne peut se contenter d’améliorer la coopération, utile et
nécessaire, sur des domaines importants, entre les villes concernées, notamment Nancy et
Metz.
Objectivement, le Sillon Lorrain est la colonne vertébrale du développement lorrain. Il doit
donc jouer son rôle dans la politique globale du développement régional, ce qui implique,
en particulier, de conjuguer sa dynamique métropolitaine (multipolaire) avec l’ensemble des
territoires qui la constituent de fait, de Thionville (Luxembourg) à Epinal, avec une attention
particulière et participative pour Nancy et Metz sur l’Espace Central.
L’intégration des approches du Sillon Lorrain dans le schéma de développement régional est
indispensable. Elle évitera la fracture redoutable et les antagonismes stériles entre une
Lorraine du nord et une Lorraine du Sud.
Attractivité
Le problème clé du développement lorrain demeure l’activité économique, donc l’emploi.
Elle est affectée aujourd’hui par une mutation inachevée due, en particulier, aux effets de la
crise mondiale.
La nécessité de diversifier les activités reste toujours urgente. Plusieurs champs d’action sont
ouverts. D’abord garder aux activités industrielles une place importante, en évitant de faire
de l’automobile une sorte de nouveau monopole. Lier la recherche, l’innovation, la logistique
avec une politique des territoires, dont l’offre de services aux entreprises (foncier-éducation,
logement, communication, culture, …) est la nouvelle base de l’attractivité. Ce qui implique
de conduire la restructuration des intercommunalités avec la préoccupation majeure de
faire de chacun des territoires, un pôle cohérent et décentralisé de développement
économique.
184
Annexe 7
La satisfaction des besoins des populations, les exigences du développement durable, sont
de nouvelles sources de filières de production et de produits qui ne sont pas étrangères, ni
coupées des filières de production habituelles. Soutenues par cette dynamique de services,
les entreprises ne peuvent rester inertes ou seulement bénéficiaires. Elles doivent participer à
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
la définition et à la mise en place des politiques de développement, au niveau territorial,
dans les conseils de développement, au niveau plus large à travers leurs chambres
actuellement en restructuration.
Enfin, l’image de la Lorraine compte dans l’attraction qu’elle exerce sur les personnes et sur
les activités. L’appel à de nouvelles activités est nécessaire ; elles peuvent être internes et
extérieures, et donc à de nouveaux habitants. L’évolution démographique semble l’exiger.
Pour cela, une campagne régionale de marketing s’impose. Elle n’a de sens que si elle
s’appuie sur un schéma global de développement, produit collectivement lui-même.
Résumé
Annexe 7
Cette contribution n’est que partielle, ciblée autour de l’Espace Central comme moteur de
développement régional. Elle n’est pas partiale. Elle n’ignore rien de tous les autres enjeux
(coopération avec le Luxembourg, Grande Région, rôle de l’Etat, réformes en cours, …). Elle
vise seulement à enclencher un mouvement structuré. Elle place la participation de tous les
acteurs comme une clé de réussite. Elle pense, par exemple, que celle du CESR est
incontournable, souvent pertinente, quoique insuffisante, mais voulue et nourrie par les
parties concernées, particulièrement le Conseil Régional de Lorraine, elle aura vraiment une
portée régionale.
185
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
MICKAËL CLEMENT
DIRECTEUR DE POLE, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
La volonté, le savoir-faire, le courage des Lorrains ainsi que la position géographique de la
région et le marché potentiel à proximité.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Achever la conversion industrielle de la Lorraine, faire face à la crise et au départ des
activités industrielles et militaires, manque de fil conducteur et d’activités qui identifient la
Lorraine, qui la rendent lisible.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Le regroupement de l’université Lorraine. Ne pas opposer les maîtres d’ouvrage et leurs
intérêts. Faire en sorte que tous travaillent ensemble dans l’intérêt de la Lorraine.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Dans le domaine de l’écologie, de la maîtrise de l’énergie et des émissions de gaz à effet de
serre, c’est l’ensemble des territoires et des acteurs qui doivent travailler ensemble.
Le Plan Climat Régional et les plans climat territoriaux fixent des cadres et des programmes
d’actions à différentes échelles de territoires (agglo, pays, SCoT, etc…). Chacun doit
contribuer à l’effort collectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Annexe 7
186
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
JEAN-CHRISTOPHE COUR
CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
-
Organisation urbaine à taille humaine et ruralité encore très présente,
Diversité des paysages et atouts de son cadre naturel,
Son patrimoine dans tous les sens du terme (historique, architectural, naturel…),
Le Grand Est, la Grande Région, la proximité (TGVEE) de Paris.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
-
Image et identité lorraine à construire ou reconstruire, sentiment d’appartenance,
La coordination des acteurs autour d’un projet commun,
La démographie et le solde migratoire.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
-
Un projet fédérateur qui réussisse à faire le lien entre histoire/passé industriel et
modernité/innovation,
Une campagne de marketing territorial de grande échelle,
Une consultation de la population.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Il faut que le débat, l’échange et la parole circulent et réussir à mettre autour d’une table
des acteurs ou des territoires qui n’auraient pas vocation à travailler ensemble.
Annexe 7
De la diversité et des différences naissent souvent les meilleures idées.
187
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
LAURENT DALSTEIN
CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Son principal atout réside dans ses potentialités de développement (position géographique,
diversité des paysages, son histoire et ses cultures, sa population, les savoir-faire, les actions
de développement menées dans les territoires au passé mono-industriel).
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Son principal handicap est d’une part le décrochage d’une partie de sa population, et
d’autre part la faible capacité pour les acteurs et les territoires à travailler en partenariat et
en réseau à l’échelle de tout le territoire régional. Et quand bien même ce travail coopératif
existe, il ne doit plus être cloisonné, s’opérer par filière ou n’être le fait que de partenaires
vivant et/ou travaillant sur des micro-territoires. Bref il doit être transversal et interterritorial.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Le développement de la Lorraine ne pourra être efficient que si la population, elle-même,
s’en empare. C’est pourquoi il faudrait remettre en mouvement la démocratie participative
à l’échelle des territoires et des quartiers, en incitant à la création de véritables « conseils de
développement » dans lesquels les forces vives des territoires seront représentées. Ces
instances seraient des lieux de débat et de forces de propositions, de construction de projet,
et de veille.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
L’Education Populaire doit réinvestir les territoires pour qu’une majorité de Lorrains puissent
devenir ou redevenir les acteurs du développement de leurs quartiers et de leurs territoires.
Mais auparavant, il faut leur permettre d’acquérir les moyens et les outils ; cela passe par de
la formation. Il est indispensable de remettre au goût du jour les valeurs essentielles du « vivre
ensemble ». Pourquoi ne pas créer des Universités Populaires comme il en existe, par
exemple, en Allemagne ?
Annexe 7
188
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
JACQUES DESBROSSES
CHEF D’ENTREPRISE DE LA TANNERIE SOVOS GROSJEAN A LE THILLOT
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Désenclavement des Vosges bien avancé, continuez !
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Nous venons de démarrer, il y a un an, une société la Tannerie Sovos Grosjean à Le Thillot –
88160 qui a racheté les actifs de Sovos, ancienne tannerie liquidée. Il a fallu 1 mois pour
obtenir le Kbis après un « sitting » à la Chambre des métiers ! Il n’y a aucune concertation
entre le liquidateur, le greffe, les organismes susceptibles de vous aider, CG ou Région, nous
avons tout découvert par nous-mêmes, après nos demandes cela déclenche des lourdeurs
administratives incroyables extrêmement difficile à gérer dans une PME de 7 personnes. Nous
avons ainsi raté des opportunités. Après ces barrages, nous avons noté que les conseillers
techniques du CG ou Région sont efficaces et pros. Professionnaliser l’accompagnement des
créations d’entreprises, en qualité et surtout rapidité. Tout le monde doit fonctionner à la
vitesse de l’entreprise et non l’inverse.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Annexe 7
Un interlocuteur conseillant pour : mandataire, greffe, impôt, CG, Région, CCI (Chambre des
métiers), Pôle emploi, CTP. Après, à nous de jouer…le temps gagné serait…
189
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
CLAIRE DIOT
ADJOINTE DE DIRECTION, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
La prise de conscience d’une nécessité vitale d’évolution est faite.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Manque d’ambition, d’inventivité, d’audace
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Dans mon domaine : une résolution des problèmes de gouvernance interne à la Lorraine
quand il s’agit de s’adresser aux interlocuteurs de la Grande Région.
Annexe 7
190
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
YVES DURUFLE
DIRECTEUR GENERAL DES SERVICES DE LA REGION NORD PAS-DE-CALAIS, ANCIEN DIRECTEUR DU SERVICE REGIONAL DES AFFAIRES
REGIONALES DE LA MEME REGION, ANCIEN SOUS-PREFET AUX AFFAIRE ECONOMIQUES DE MEURTHE ET MOSELLE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
La Lorraine est le fruit de son histoire et de sa géographie qui ont forgé, le long de ses cours
d’eau (Meuse, Meurthe, Moselle) descendant vers le Rhin, entre plaine champenoise et
massif vosgien, une identité articulée autour de ses villes (Epinal, Nancy, Metz, Thionville) et
une orientation de son développement autour de l’axe Sud-Nord autour du « sillon lorrain ».
Ce regard vers le Nord, ce «septentrion tropisme» constitue la colonne vertébrale de son
développement.
Par ailleurs, sa main d’œuvre est grandement qualifiée. La Lorraine compte quatre universités
et 8 IUT, 12 écoles d’ingénieurs qui couvrent un très large éventail de domaines disciplinaires,
quatre écoles nationales : 1er cycle franco-allemand de Sciences Po Paris, Supélec, l'ENSAM
et l’ENGREF, et compte 78.550 étudiants dans l'enseignement supérieur, dont environ 7.000
étrangers de plus de 20 nationalités, ce qui fait de Nancy le 5ème Pôle universitaire français.
La recherche et l’innovation tiennent une place de choix, avec 3.500 chercheurs, 120
laboratoires, 11 projets fédérateurs de recherche...
Enfin, du fait de son histoire et de son économie, il y a une acceptabilité de l’industrie, y
compris de l’industrie lourde (sidérurgie, métallurgie…), qui la différencie d’autres régions
françaises et qui lui permet de s’appuyer sur des valeurs issues du monde industriel et minier,
celles du courage, du travail d’équipe, de la solidarité, de l’ouverture à la diversité, avec des
traditions d’organisations sociales fortes et intégrées et un fort sentiment d’identité et
d’appartenance.
C’est un atout qui ne trompe pas puisque la Lorraine est une des premières régions d’accueil
d’investisseurs étrangers, notamment dans le domaine industriel.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Annexe 7
La Lorraine, avec près de 2,5 millions d’habitants, est une région de taille moyenne qui
comprend des villes certes riches en patrimoine architectural et culturel, mais trop petites et
éclatées pour réellement jouer le rôle de villes moteurs de développement du territoire.
En l’absence d’une métropole-centre comparable à Lyon, Toulouse, Aix-Marseille… il
conviendrait, autour du maillon Nancy-Metz, en passant par Pont-à-Mousson, de trouver la
masse critique en termes d’infrastructures, de services, de recherche, d’innovation, d’élites
intellectuelles et sociales, pour consolider un développement lorrain irradiant tous azimuts
vers Briey Longwy, Arlon Bastogne, Thionville- Luxembourg, Forbach Sarrebruck, mais aussi
Epinal, Bar-le-Duc, Lunéville Saint-Dié, etc…
191
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Pour cela, deux pistes semblent intéressantes à explorer :


tout d’abord, le renforcement des partenariats européens avec la Belgique, le
Luxembourg et l’Allemagne, en s’appuyant sur les acquis de SAR-LOR-Lux, du pôle
européen de développement et des nouveaux GECT Saar Moselle et Grande Région
;
s’ouvrir à l’ouest vers le bassin parisien qui vient désormais « tangenter » la Lorraine à
travers la Champagne, avec la réduction de l’espace-temps, grâce au TGV
notamment, et à l’Est en transcendant les Vosges et en faisant de cette barrière
naturelle, trop longtemps fractale, un nouveau trait d’union avec l’Alsace, comme le
pays de Bade a su rejoindre le Wurtemberg au-delà de la Forêt-Noire, avec de
nouvelles synergies pour l’Alsace/Lorraine dans le concert des régions européennes.
L’enjeu est de créer une métropole multipolaire qui pourrait se constituer en pôle
métropolitain.
Cela passe par des infrastructures de transports renforçant le maillage du territoire. Ainsi la
poursuite de la mise en cadencement du Métrolor pourrait permettre à terme de créer un
RER du sillon lorrain sur la ligne Nancy/Metz/Luxembourg.
Autour de la gare Lorraine TGV qui sera déplacée en 2012 à Vandières pour permettre une
interconnexion avec la ligne Nancy Metz Luxembourg et de l’aéroport Metz Nancy Lorraine
pourraient être développées des pôles de développement, comme autour de la gare
Champagne TGV à Reims.
De plus, cette métropole multipolaire a besoin d’une mise en réseau de ses grands
équipements moteurs, de ses fonctions tertiaires (services aux entreprises….), de ses
équipements de santé, de culture…
Cela signifie également renforcer la coopération en matière universitaire et de recherche
avec le PRES qui doit rechercher des partenariats vers Paris, l’Alsace, la Belgique, le
Luxembourg, l’Allemagne…
Enfin, doter cette métropole multipolaire d’une gouvernance appropriée permettrait de
jouer la complémentarité et non la concurrence entre les villes et de positionner la Lorraine
dans la cour des grandes régions européennes.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
La Lorraine et le Nord-Pas-de-Calais qui offrent beaucoup de similitudes dans leur histoire et
dans leur tissu économique et social, pourraient coopérer de manière plus approfondie par
l’échange de bonnes pratiques, les retours d’expérience, la constitution de boîtes à outils
communes pour profiter mutuellement du succès des uns et des autres.
Annexe 7
192
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
En effet, les deux régions sont confrontées en grande partie à des défis communs : un taux
de chômage élevé supérieur à la moyenne nationale, la disparition d’industries minières et
textiles remplacées par des friches industrielles, la présence forte de l’industrie automobile…
A titre d’exemples, plusieurs expériences conduites en Nord-Pas-de-Calais qui pourraient
servir de base à ce travail en commun :







Annexe 7

Redonner de la fierté aux habitants de la Région au travers de Lille capitale
européenne de la culture, du film Bienvenue chez les Ch’tis, et renforcer l’attractivité
de la Région,
S’appuyer sur la coopération transfrontalière avec les groupements européens de
coopération territoriale (GECT) Eurométropole Lille/ Kortrijk/ Tournai et Dunkerque
Grand Littoral,
Utiliser le projet Louvre Lens/Euralens, avec la volonté de réunir tous les acteurs du
territoire pour faire d’un nouvel équipement culturel un moteur de développement du
territoire,
Poursuivre la politique des friches, avec l’Etablissement public foncier, pour construire
la « ville renouvelée » et structurer la « ville monde » (Roubaix) ;
développer l’économie résidentielle : trame verte et bleue, agriculture de qualité
(produits en AOC/AOP) et multifonctionnelle, tourisme (tourisme de mémoire,
tourisme urbain, tourisme rural, tourisme thermal, tourisme fluvial,…) : capitales
régionales de la culture, opération « TER mer, TER vert «
renforcer les filières d’excellence, comme le centre européen du bois à Trélon,
accroître le transport ferroviaire et fluvial de marchandises avec les plateformes
multimodales et le développement de nouvelles infrastructures à grand gabarit,
faire vivre le concept de Schéma régional de développement économique
permanent…
193
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
DIDIER FEIRRANA
PRESIDENT MJC BASKET
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
-
Densité et variété du tissu associatif, concentré autour des agglomérations
d'importance.
Qualité de certains équipements, salles de sports, culturelle, etc. (Programme de
rénovation en cours, nécessité de le poursuivre),
Soutien des instances (région, départements, municipalités, CDOS, etc.),
Axes de circulation est/ouest pratiques (N4, A4, Voies ferrées).
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Associations pénalisées par rapport aux entreprises, impossibilité de récupérer la TVA
sur l'achat d'équipement, ou de bénéficier de carburant détaxé comme les taxis.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
La Fédération Française de Basket-ball a offert aux comités départementaux de moins de
1500 licenciés, des équipements informatiques (ordinateurs et imprimantes) ainsi qu’un an de
connexion internet, qui furent distribués aux clubs. Ce don facilite la communication entre
clubs, comités, ligues et autres instances, limite les courriers papier et coups de téléphone
multiples. Information instantanée et sécurisée. Partenariat entre les fédérations de foot,
rugby, hand et basket pour l'organisation de la journée de l'arbitrage, afin de sensibiliser
d'éventuels intéressés et de valoriser le rôle de l'arbitre.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Les comités et les ligues doivent définir des zones géographiques et non départementales,
afin de limiter les distances de déplacement, principalement en catégories jeunes, jusqu'à
benjamins inclus.
Sensibiliser l'éducation nationale, afin de faciliter et de financer l'ouverture de classes
sportives dans les collèges, nécessaires au développement des disciplines, à l'augmentation
du niveau général des athlètes et à la qualité de championnats performants.
Annexe 7
194
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
DOMINIQUE FLON ET BERNARD GUERRIER
DE DUMAST
PRESIDENT ET SECRETAIRE GENERAL DE LA SOCIETE D’HISTOIRE DE LA LORRAINE ET DU MUSEE LORRAIN A NANCY
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
La Lorraine est bien armée en matière de formation, notamment par la présence d’une
université unifiée et de grandes écoles d’ingénieurs.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Elle souffre d’un grave handicap : une image plutôt dégradée que les Lorrains eux-mêmes
ont bien du mal à améliorer, car ils ne savent pas se « vendre », une image de cul-de-sac
géographique, alors que la Région est directement ouverte sur les grands marchés que
constituent l’Allemagne et les pays d’Europe centrale.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
La culture et le tourisme sont des outils essentiels pour faire de la Lorraine une région
attractive, susceptible de retenir ses élites et d’attirer des emplois.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Annexe 7
Il est nécessaire de poursuivre et de renforcer la coopération entre les grandes villes de la
Région. Dans le domaine de la culture, il serait utile de faire collaborer des institutions telles
que le centre Pompidou de Metz, d’une part, le Musée Lorrain et le Musée de l’Ecole de
Nancy à Nancy, d’autre part, et démontrer ainsi que la Région est un lieu unifié et pacifié de
haute culture et d’initiatives.
195
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
HERVE FORMELL
CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Le passé industriel de la Région encore présent dans les faits, mais surtout dans les esprits
permet d’envisager le développement collectif de filières (grands groupes mais aussi PME
pour diversifier les acteurs). Importance de mobiliser la recherche (universitaire et privée)
dans ce développement pour que la RD soit partagée. La RD affaire collective.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Développer de nouvelles filières sans oublier les activités à forte plus value qui ont fait défaut
dans le passé industriel de la Lorraine.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Développement d’activité accompagnée par les pouvoirs publics.
Accompagnement du développement des entreprises (modernisation, aide à
l’emploi,…),
Accompagnement du marché (aides ciblées sur des problématiques collectives).
Exemple de l’entreprise Couval (construction de fenêtres)
développement de l’entreprise et de ses emplois,
partenariat avec le secteur du BTP (construction bois),
R & D,
Accompagnement des particuliers (crédits d’impôts Etat, aide à l’équipement CRL
sur problématique Développement durable).
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Ensemble des collectivités pour rendre les achats publics plus responsables (développer le
recours aux clauses sociales et environnementales dans la commande publique).
Annexe 7
196
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
DIDIER FRANCFORT
PROFESSEUR D’HISTOIRE, UNIVERSITE DE NANCY 2, DIRECTEUR DE L’INSTITUT CULTUREL EUROPEEN
DE LUNEVILLE
Eléments de réponse aux questions préparatoires de l’atelier 1
Cette réflexion personnelle s’inscrit dans une réflexion à long terme sur l’articulation des
activités scientifiques, culturelles et touristiques entreprise en Lorraine autour du Château de
Lunéville. Elle s’appuie sur le rapprochement de la réflexion d’acteurs de la vie institutionnelle
culturelle, de chercheurs en histoire culturelle et de professionnels des arts et du spectacle. Il
s’agit de chercher de mettre en évidence une spécificité lorraine et d’essayer d’éviter dans
les réponses de s’en tenir à des slogans qui pourraient convenir à toutes les régions. De
l’Alsace à l’Aquitaine, de la Bretagne à la Provence-Côte d’Azur, aucune région française
ne pourrait considérer son patrimoine architectural et géographique, son histoire, ses
institutions actives et ses habitants comme des richesses et des atouts pour son
développement. Il convient bien de mettre en évidence une spécificité identifiable comme
différente de celle des autres régions. Toutes les régions se réclament, à juste titre, d’une
histoire riche et d’une vocation européenne, l’originalité de la Lorraine dans l’histoire de
France tient sans doute à une forme particulière d’inscription dans l’histoire européenne. Le
duché indépendant de Lorraine a joué jusqu’au rattachement à la France en 1766 un rôle
d »e véritable puissance européenne, liée au destin de territoires apparemment lointains, par
exemple dans le domaine des Habsbourg. C’est la raison pour laquelle s’il fallait choisir dans
le cadre d’une réponse à la première question, c’est sur le domaine du rapport à l’Europe et
au monde que je souhaiterais insister, de façon non exclusive mais prioritaire.
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Annexe 7
Les régions frontalières françaises sont toutes impliquées dans les questions internationales en
donnant la priorité aux relations bilatérales ou multilatérales de proximité. Grenoble et les
régions du Sud-Est regardent quasi-exclusivement du côté de l’Italie. L’Aquitaine et la région
Midi-Pyrénées ont multiplié les signes de liens historiques avec ce qui se passe en Espagne et,
éventuellement au Portugal. Le Grand Ouest, à l’instar de la Bretagne, multiplie les
références à un passé commun celtique ou à la pérennité des échanges atlantiques. La
Lorraine a tout à gagner à présenter son ancrage international d’une autre façon. Il s’agit de
combiner de façon originale les atouts de l’inscription dans une situation frontalière et de la
construction d’une entité nouvelle avec la Grande Région et l’inscription dans une histoire
marquée par le brassage des populations et l’importance multiséculaire du fait migratoire.
On est loin d’une construction transfrontalière simplement bilatérale franco-allemande ou
franco-luxembourgeoise, ou franco-belge. L’ancrage historique international de la Lorraine
vient au moins tout autant que des liens avec les voisins des liens avec les pays qui ont
apporté avec des populations parfois lointaines des savoir-faire et des cultures qui se ont en
grande partie mêlées, maintenues ou oubliées, qui ont été dénoncées dans des discours
xénophobes mais adoptées, qui ont été revendiquées, déniées, assumées, rejetées. La
Lorraine est ainsi le laboratoire des constructions complexes d’identification où l’élément
197
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
national n’est pas du tout isolé mais où jouent les solidarités au travail, dans le voisinage, sur
les bancs de l’école.
Cette expérience historique donne à la région des responsabilités à l’échelle internationale
qui consiste à faire profiter de son expertise dans le dépassement des logiques conflictuelles
les zones où demeurent des conflits frontaliers (dans les Balkans, dans le Caucase). Cette
expérience historique concrète, donne aussi une tonalité particulière à la façon de vivre les
rencontres internationales de façon plus proche, plus humaine que dans les logiques
strictement institutionnelles. L’ouverture européenne de la Lorraine ne doit pas se limiter à la
Grande Région mais, en s’appuyant sur tout un cadre culturel et associatif, assumer la place
des migrants d’origine italienne ou polonaise. Le risque de considérer comme exemplaire
l’intégration des migrants des années 1900 et 1920 fait oublier les moments de xénophobie
qui ont, malheureusement existé, il conduit également parfois à faire reposer sur des faux
arguments liés à la différence d’identité des populations de migrants plus récents. Il importe
donc de considérer de la même façon comme une richesse pour la région les migrants
« anciens » polonais ou italiens et les migrants « jeunes » africains, tchétchènes ou turcs.
D’ailleurs, cela n’est pas du tout contradictoire avec la construction d’une entité nouvelle
dans la Grande Région. La réalité de la présence de populations migrantes, turque en
Allemagne, portugaise au Grand-Duché, espagnole ou grecque en Belgique, est tout aussi
constitutive d’une originalité qui rapproche bien la Lorraine de ses voisins. La Lorraine peut
ainsi être au cœur d’une conception ouverte de l’Europe qui n’est pas un bastion fermé de
vieux pays riches face à un monde menaçant et radicalement différent.
L’atout principal que constitue l’implication internationale de la région rencontre aujourd’hui
difficile à développer pleinement en raison d’obstacles qui menacent de s’accentuer.
a.
Les obstacles dans les communications et les transports. Si l’axe Nancy-Metz-ThionvilleLuxembourg est valorisé, l’expérience de jeunes qui cherchant depuis Nancy à regagner
l’Allemagne pour un séjour linguistique est, à cet égard édifiante, s’ils vont en train de Nancy
à Francfort ils sont à présent obligés de passer … par Paris. Il importe de rétablir un arrêt en
Lorraine pour les TGV qui relient l’Allemagne, même dans le cadre des infrastructures
actuelles.
b.
L’enseignement des langues doit être maintenu et développé. La langue allemande
doit absolument être accessible à tous les enfants lorrains, des stages proches dans le cadre
de la Grande Région doivent être développés. Il ne s’agit pas seulement de transformer les
élèves du secondaire en consommateurs passifs au moment des marchés de Noël, il s’agit
de multiplier les stages communs, en profitant des possibilités de rencontre dans des lieux
significatifs et attractifs. La Lorraine peut ainsi jouer un rôle pilote dans la défense et
l’illustration des langues et des cultures face à un « tout anglais » de consommation. Il
importe de maintenir et de développer l’enseignement du polonais, du russe, de l’italien, de
l’arabe mais aussi d’introduire dans la région l’enseignement du turc à l’université. Les atouts
linguistiques et culturels, avec des départements où, dans l’université lorraine, on enseigne le
polonais, le russe, l’arabe, l’italien, l’allemand, existent, ils doivent être protégés et prolongés.
198
Annexe 7
c.
La conscience de ce qui rapproche les peuples européens et le fait que la culture ne
doit pas être une expression d’une « identité » simplifiée à une donnée exclusive doit se
traduire par la multiplication dans la région de tout ce qui permet de découvrir les autres
cultures. Le Festival passages est à cet égard un temps fort exemplaire de la vie culturelle,
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
prolongeant avec bonheur l’expérience « héroïque » du Festival du Théâtre Universitaire qui a
fait connaître la région au-delà du « rideau de fer ». Il serait malheureux de voir que la Région
a moins d’échanges culturels avec l’Europe centrale et orientale depuis la chute du Mur
qu’avant…
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Sigmund Freud a parlé de « narcissisme des petites différences » pour désigner la
complaisance avec laquelle on trouve mille prétexte pour se différencier de l’autre et rejeter
son voisin, pourtant si proche. Il se peut que la construction de la Grande Région aide à
dépasser cet enfermement dans un cadre étroit où l’on se plaît à autocélébrer son génie
propre, reprenant un discours qui n’a guère varié depuis Barrès. Ce grand pas en avant n’est
cependant qu’une étape, il serait regrettable de faire de la Grande Région l’horizon exclusif
d’une ouverture sur le monde. Là encore, il s’agit d’une façon d’entrer en contact avec la
diversité européenne et de l’ouvrir sur le monde « extra-communautaire ». On peut trouver
plus de produits portugais à Luxembourg qu’en Lorraine, de produits russes en Allemagne.
Jouons le jeu de l’ouverture résolue sur le monde et multiplions en Lorraine les lieux et les
occasions de rencontres réelles dans des manifestations mêlant un caractère tout à fait
sérieux, constructif, professionnel avec un caractère festif. Pour cela, il ne faut pas opposer
ce qui relève de la culture, de l’enseignement, de la recherche et de la vie économique et
sociale. Bien des marchés sont perdus par des entreprises pour des raisons de
méconnaissance de l’histoire ou de la culture des pays qui pourraient devenir des
partenaires commerciaux. La vocation de la Lorraine en mettant plus en contact le monde
universitaire et le monde des entreprises et des professionnels des arts, de la culture et des
spectacles. Il est indispensable de ne pas reproduire à l’échelle de la Région la stricte
répartition des compétences et des sphères de reconnaissance qui, dans les ministères
parisiens, fait qu’un dossier de projet est irrémédiablement classé comme relevant de la
recherche ou de la culture. Bien des occasions de synergies sont ainsi perdues. La région
peut ainsi devenir non pas une région maintenant un esprit « provincialiste » mais une région
qui trouve une nouvelle dimension européenne et internationale en dépassant le clivage
entre économie, culture, art et sciences (en particulier Sciences Humaines et Sociales).
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Le développement de la Lorraine implique que l’on revoie à l’échelle du territoire national les
idées de centre et de périphérie. Il importe que cette nouvelle perspective soit également
adoptée à l’intérieur même du territoire régional. Ainsi la programmation culturelle et
touristique entreprise par le Conseil Général de Meurthe-et-Moselle au Château de Lunéville
doit-elle trouver des liens avec d’autres territoires :
Annexe 7
-en servant de vitrine et de tribune internationale au travail entrepris au travail et aux
actions entreprises dans tous les territoires lorrains.
-en associant aux manifestations culturelles du château un ou plusieurs territoires,
avec des programmations concertées et des duplex, ou des organisations communes
(concerts, conférences, expositions itinérantes).
199
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
-en favorisant l’internationalisation des activités de recherche et d’enseignement et
en mutualisant un réseau international et des compétences linguistiques et culturelles
internationales.
Les modalités de cette insertion du programme de développement touristique et culturel du
Château de Lunéville peuvent être résumées dans les initiatives suivantes, ouvertes à une
large coopération avec les instances locales et régionales. Pour nous en tenir à l’action de
l’Institut d’Histoire Culturelle Européenne Bronisław Geremek, qui ne constitue qu’une partie
de la programmation des saisons à venir, quelques possibilités de convergences et de
synergie peuvent être dégagées dans le sens d’un travail commun entre différents territoires.
a.
La mutualisation des ressources de l’ « université populaire ».
La programmation de l’Institut d’Histoire Culturelle Européenne, avant même l’adoption d’un
cadre institutionnel définitif, s’inscrit dans des objectifs d’échelle différente.
La régularité des conférences-apéros du lundi (« les lundis de Lunéville ») a d’ores et déjà
fidélisé un public local divers. La fidélité et la diversité sociologique de ce public permettent
de considérer que l’objectif de fonder une université populaire est largement accessible à
brève échéance. Le programme des « lundis de Lunéville » fait alterner la présence de
personnalités scientifiques éminentes, françaises et étrangères (Gerd Krumeich, Daniel
Roche…) et de jeunes chercheurs désireux de se former à la valorisation de leurs travaux
auprès d’un public non spécialisé. L’originalité des liens avec la population locale est la mise
en place progressive de relations qui ne sont pas de simples prestations pour un public passif.
Les enseignants du primaire et du secondaire savent peu à peu qu’il peuvent, en fonction de
leur action pédagogique », commander des conférences ou des manifestations scientifiques
avec une participation de chercheurs de niveau international prêts à dialoguer avec un
public jeune ou un public non spécialisé.
Cette action régulière peut être facilement » rattachée à l’action culturelle ou éducative
d’autres territoires de la région, que ce soit grâce à des visioconférences ou grâce à la
répétition d’une manifestation qui a eu lieu au Château dans un autre cadre de la région.
Cette opportunité permet d’enrichir les programmations culturelles en limitant les frais de
transport et d’hébergement de conférenciers prestigieux, venant parfois de loin.
b.
La valorisation internationale des ressources culturelles et scientifiques régionales.
200
Annexe 7
L’organisation du colloque de l’International Society for Cultural History en juillet 2012 va
rassembler sans doute près de 200 chercheurs internationaux. Mais, la vocation spécifique du
Château reste bien de relier à l’activité quotidienne et locale de tels événements et d’utiliser
ce genre de manifestation comme une vitrine de la recherche et de la vie culturelle
française et de façon générale francophone avec un accent particulier accordé aux
activités de la Région. L’Institut d’Histoire Culturelle Européenne organise déjà des
soutenances de thèse de doctorat à partir de mars 2011 (le jury rassemble des professeurs de
plusieurs universités extérieures). Cette dynamique peut être généralisée. La vocation de
l’institut doit permettre de mettre en contact les chercheurs et les professionnels des arts et
spectacles de la Région avec leurs « homologues » européens. L’objectif est bien de mettre
en route une vie culturelle, associée à la recherche universitaire et à l’enseignement,
combinant les objectifs locaux, régionaux, nationaux et internationaux.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
c.
La mutualisation des réseaux internationaux et des compétences culturelles et
linguistiques européennes.
La phase de préfiguration de l’institut a déjà mis en contact la vie quotidienne du château (
en n »isolant pas l’institut) avec la venue, les activités éditoriales de chercheurs et d’artistes
qui mettent en évidence une géographie spécifique et originale.
Annexe 7
Un réseau de lieux de vie culturels patrimoniaux avec une forte conscience de dépassement
des réflexes de fermeture « identitaire ». Dans ce réseau on compte à la fois des institutions
universitaires (Glamorgan au Pays de Galles, Oradea, Budapest, Istanbul, Bakou), des
institutions « patrimoniales (Prague et Roudnice nad Labem, Schwetzingen, Csurgo en
Hongrie). Ces liens, qui enrichissent déjà, par exemple dans le cadre du Festival Passages, la
programmation du Château (contacts avec la République Tchèque, avec le centre
d’histoire culturelle du travail du Piémont), peuvent être mis au service d’autres projets
régionaux. Cette expertise en matière de connaissance des cultures européennes et de
contacts internationaux pourrait être utile à des acteurs économiques et sociaux de la
région. Le château serait ainsi pour ces acteurs publics et privés un lieu de préparation, de
formation et d’échange à l’échelle européenne. Cette possibilité implique bien sûr que soit
maintenue dans le système éducatif et dans les institutions d’enseignement et de recherche
tout ce qui ouvre la région sur l’Europe, l’apprentissage des langues, cultures et civilisations
qui ne néglige pas comme marginale des pays européens, parfois proches
géographiquement, souvent proches dans une histoire commune ou des projets et des
idéaux communs.
201
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
ARNAUD GARCIA
CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Sa situation géographique.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Son manque d’ambition.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Le développement du Centre Pompidou de Metz (exemple d’un projet ambitieux).
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Les différentes collectivités en premier lieu.
Annexe 7
202
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
BERNARD GIOVANNINI
CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Tradition industrielle et manufacturière.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Son complexe d’infériorité : les Lorrains eux-mêmes pêchent trop par modestie.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Travail des groupes et des PME en réseaux, comme par exemple :
Réseau Lorraine entreprendre (systèmes de parrainage),
Réseau PLATO (échanges de bonnes pratiques entre entreprises),
Partenaires Superforce Lorraine (apports de compétences par les Grands Groupes en
direction des PME).
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Annexe 7
Université Lorraine, Enseignement Technique Supérieur et Entreprises. Cette remarque n’est
pas d’une grande originalité. Sachez, cependant, que des chefs d’entreprises ignorent
encore les programmes de formation et les atouts de tels ou tels IUT ou Ecole d’Ingénieurs
situés à quelques kms de leurs sièges sociaux.
203
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
MARIE-CLAIRE GOMEZ
CHARGEE DE MISSION, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
La Région présente de nombreux attraits sur le plan touristique : tourisme lié à l’histoire
(châteaux, ouvrages militaires…), à la culture (Pompidou et autres musées, festivals…) et à
l’environnement (massif vosgien, parc naturels…).
De plus, sa position géographique la rend facile d’accès : facilité d’accès depuis Paris,
Strasbourg et les pays voisins.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
La Région souffre d’un gros problème d’image. C’est un territoire méconnu des autres
régions de France. Ceux qui le connaissent en ont une image négative. Ceux qui y vivent ne
semblent pas toujours « fiers » d’être lorrains.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Le musée Pompidou, à Metz, est à mon sens, un projet qui tend à renverser l’image de la
Région. Son ampleur, nationale, a permis de mettre un coup de projecteur sur la région, de
la faire connaître. A travers une entrée culturelle, cela permet d’attirer des visiteurs qui vont,
de fait, découvrir les autres richesses de la région et en parler autour d’eux.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
En plus des collectivités, des entreprises et des associations, je pense qu’il est essentiel de
consulter tout simplement les habitants, les particuliers. Le milieu de l’éducation est à
privilégier également afin de faire participer les plus jeunes (lycéens, étudiants…).
Annexe 7
204
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
GERHARD HEINZMANN
DIRECTEUR DE LA MAISON DES SCIENCES DE L’HOMME LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
La mentalité sérieuse de ses habitants; une infrastructure dense sur l'axe Epinal-Nancy-Lux; en
principe, sa position géographique.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
L'exclusion des grandes axes ferroviaires (Paris excepté, mais pour les relations en Europe c'est
terrible) et absence de relation rapide avec l'aéroport de Luxembourg (personne ne fait
deux fois le voyage de Berlin, Milan ou Amsterdam ou, comble, même de Francfort à Nancy
ou à Metz). Le patrimoine négligé (Vézelise, Toul, Saint-Mihiel, Pont-à-Mousson) donne
l'impression d'un pays dévasté qui contraste avec la région Alsace voisine.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Construire une gare à Vandières, subventionner la construction d'une gare ferroviaire à
l'aéroport de Luxembourg et réfléchir à une structure semblable à celle de l'Europort de
Mulhouse/Bâle/Fribourg. (= Sarre/Lorraine/Lux).
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire
travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Annexe 7
Les universités commencent à travailler ensemble, mais les politiques ne savent pas encore
les soutenir et, inversement, en tirer profit. Il faut changer la relation
presse/université/politique. Le territoire lorrain est si petit que l'on pourrait combiner l'ancien
politique de Rausch (la population est au nord/ il nous faut le transfrontalier) et celle du "tout"
sillon lorrain. En fait, le TGV Paris-Nancy et Paris-Metz a privé la Lorraine de son atout le plus
précieux: d'être un pays sur les frontières. Aujourd'hui, on met de Nancy 3 heures pour aller à
Trèves et 1H30 pour aller à Paris. La Lorraine est défavorisée par rapport à ses échanges
traditionnels: de Stuttgart, on est à 4 heures à Paris, mais il faut 6 heures pour aller à Nancy.
Avec la politique d'arrêt du TGV actuel, la Lorraine a donc perdu son atout. D'autre part, je
n'ai pas encore vu les parisiens de se déplacer à Nancy pour tenir une réunion dans le
nouveau bâtiment de la gare...
205
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
JEAN-LOUIS HIPPERT
PRESIDENT DU COMITE DU PAYS DE NIED
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Position géographique stratégique, ouverture sur les pays du nord et de l'est sa diversité à
tous niveaux.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Manque de lisibilité identitaire, peut être due à la diversité évoquée ci-dessus, compétition
entre les territoires.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Un travail (ethno. collectage) sur le patrimoine immatériel (mémoire collective = initiatives
fédératrices et animation des territoires).
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Faire travailler ensemble les territoires des 4 départements. Nous travaillons déjà depuis 5 ans
à fédérer les acteurs lorrains autour du patrimoine immatériel et nous imaginons ensemble
des formes de mutualisation qui dépassent le cadre de la région et qui débordent sur la
Grande Région.
Annexe 7
206
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
LAURENT IMARD
DIRECTEUR DE POLE, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
La formation des Lorrains et leurs qualités de travail.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
L’image négative inscrite dans l’imaginaire collectif.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Le lancement de projets unitaires porteurs d’optimisme (Université de Lorraine par exemple).
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Annexe 7
Mettre en réseau les acteurs et les territoires autour de projets fédérateurs, unitaires.
207
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
PATRICK JEANNOT
CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
-
Sa position géostratégique de carrefour nord /sud
l’Europe.
et est/ouest au niveau de
-
La diversité des origines culturelles des lorrains. Peu de régions en Europe ont connu
en siècle en tel brassage de population. La diversité des origines culturelles a
davantage été considérée comme un problème que comme un atout. Alors que
nous sommes entrés dans une économie mondialisée, cette diversité des origines
culturelles des lorrains est une source d’enrichissement propice à la créativité et aux
échanges ouverts sur le monde. Les liens qu’entretiennent les Lorrains avec leurs pays
d’origine pourraient être davantage valorisés pour favoriser les relations économiques
et culturelles avec les Pays Europe et d’Afrique notamment.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Le poids du passé industriel de la mono-industrie est encore présent dans les mentalités,
malgré les mutations et les reconversions industrielles engagées depuis 30 ans. De cette
histoire demeure une tradition industrielle et des savoir-faire qui intéressent hélas de moins en
moins les jeunes. Par ailleurs, les modes de gouvernance de nature « paternaliste » dans les
entreprises industrielles n’ont pas favorisé l’émergence d’une culture de l’esprit
d’entreprendre pour la création d’activités et l’innovation, ce qui fait aujourd’hui défaut en
Lorraine.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Dans un contexte mondial de profondes et rapides mutations liées aux évolutions des
technologies, des équilibres géostratégiques, des modèles économiques et des enjeux
environnementaux, les leviers de développement de la Lorraine reposent en partie sur la
capacité des Lorrains à anticiper et à prendre en compte ces changements.
Annexe 7
208
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Le mouvement de reconversion industrielle engagé suite à la crise de la sidérurgie et du
textile a été une première étape dans la conduite du changement. Cette expérience
d’évolution du modèle économique et social peut être un atout par rapport à d‘autre région
qui n’ont pas connu de mutations aussi brutales.
Aussi, il conviendrait de renforcer l’accompagnement des acteurs lorrains dans la conduite
du changement.
Deux propositions d’initiatives :
-
Donner une priorité dans les politiques publiques à l’éducation, à la culture, à la
formation, et à la recherche.
-
Mettre en mouvement les territoires lorrains, en privilégiant les logiques de projet de
territoire, à l’instar des démarches engagées depuis une vingtaine d ‘années sur
quelques Pays ou Intercommunalités de Lorraine.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Annexe 7
Le partenariat territoires, entreprises, associations et universités peut être un facteur de
réussite pour la création d’activités économiques et l’innovation sociale. Les collaborations
devraient être renforcées entre les territoires et les universités lorraines, tant dans le domaine
des sciences humaines que des sciences « dures ».
209
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
STEPHANE KRILL
DIRECTEUR DE SECTEUR, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
La Lorraine : terre de confluences historiques, géographiques et humaines.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
L’image d’une région septentrionale et de vieille industrie.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Donner une visibilité nationale et européenne à une opération de reconversion de site
industriel soit vers de l’économie de pointe, soit vers du culturel/tourisme à l’instar de ce qui a
été fait dans la Ruhr en Allemagne.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Aider les collectivités locales à faire participer leurs citoyens à leur vie politique et
administrative.
Annexe 7
210
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
VALERIE LAHOUEL
DIRECTRICE DE POLE, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Son positionnement au sein de l’espace européen de la Grande Région.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Sa difficulté à porter des projets fédérateurs et innovants au-delà de ses frontières.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Initiatives dans le domaine de la recherche, de l’innovation et de ses liens avec le secteur de
l’industrie.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Annexe 7
Sur une thématique, identifier un chef de file et associer tous les acteurs pouvant apporter
une réflexion à la thématique posée.
211
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
CHANTAL LECHLEITER
CHARGEE DE MISSION, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Sa situation géographique, son appartenance à la Grande Région et le TGV qui rend la
Région Lorraine rapidement accessible.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Le taux de chômage élevé, toutes générations confondues, mais principalement des jeunes
et la fuite des compétences vers Paris ou l’étranger.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Le développement des micro-entreprises et soutien aux auto-entrepreneurs, des activités de
proximité, de services à la personne : aides à domiciles, gardes jeunes enfants, aide aux
personnes âgées, télétravail à domicile pour lutter contre la désertification des campagnes
et ainsi, améliorer la qualité de la vie.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Les élus locaux, le monde universitaire et éducatif, le monde économique (les employeurs),
les associations de proximité (création d’emplois de service), en élaborant des projets de
territoires suite à des recueils quantitatifs et qualitatifs de besoins.
Annexe 7
212
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
PIERRE-RENE LEMAS
ANCIEN PREFET DE LORRAINE, DIRECTEUR GENERAL PARIS HABITAT
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Le premier atout de la Lorraine, dont elle n’a toujours pas conscience, est sa position
géographique au cœur de l’Europe industrielle et sa dimension transfrontalière, notamment
autour de l’axe Nord Sud. C’est également dans la même logique, son tissu d’infrastructure
de transports bien articulé avec les régions voisines. Le deuxième atout est sans doute son
potentiel de formation et de recherche, et notamment les universités et les écoles
d’ingénieurs. Son troisième atout réside sans doute dans le processus de métropolisation
engagé depuis longtemps par les territoires du sillon lorrain. Enfin, la tradition industrielle de la
Lorraine est incontestablement un atout, malgré l’effritement du taux de qualification des
emplois industriels.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Le principal handicap me paraît lié aux difficultés de la deuxième mutation industrielle
engagée depuis les années 80, les secteurs de reconversion qui ont pris le relais des activités
traditionnelles dans la mine et la sidérurgie subissant à leur tour les effets de la crise. La
deuxième difficulté est sans doute liée aux disparités territoriales, notamment au détriment
des anciens bassins industriels, textiles, sidérurgiques et miniers. Enfin, la Lorraine souffre
incontestablement d’une absence d’unité en raison de l’histoire de ses quatre départements
et, par la même, de manque de visibilité dans la compétition européenne.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Annexe 7
S’il fallait citer deux initiatives qui mériteraient d’être conduites jusqu’à terme, on pourrait citer
la poursuite nécessaire de l’unification du développement et de la mise en réseau de son
appareil de formation et de recherche. On pourrait également évoquer un axe fort de
développement autour de l’affirmation de la vocation logistique du territoire régional (fluvial,
ferroviaire, forêt,…).Sur les partenariats de propositions, il me paraît essentiel qu’une réflexion
sur la Lorraine de demain s’appuie sur un travail commun avec les partenaires de la « grande
région » pour arrimer la Lorraine à un territoire européen de développement.
213
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
NOËL LENANCKER
DIRECTEUR GENERAL ADJOINT DES SERVICES DE LA REGION NORD PAS-DE-CALAIS,
ANCIEN DIRECTEUR DE CABINET DU PRESIDENT DU CONSEIL GENERAL DE MEURTHE ET MOSELLE
Ma contribution vise à questionner le « référentiel » utilisé pour élaborer le diagnostic régional.
J’utilise pour ce faire des travaux conduits par le Conseil Régional Nord – Pas de Calais et la
Direction Générale que j’anime en particulier. Je joins trois sous-ensembles de documents
pour enrichir vos travaux et argumenter ma posture.
Trois approches complémentaires, pour construire un « raisonnement »
1. Une interrogation sur les moteurs du développement des territoires français. Laurent
DAVEZIES nous a aidé en Nord-Pas de Calais sur ce sujet. Il vient de produire pour
l’ADCF une analyse nationale sur le même sujet. Cette analyse par bassin d’emploi
explique le développement des territoires non par le trop fameux « PIB » mais plutôt
par le flux des différents revenus qui viennent les irriguer. On observe ici offre et
demande territoriale. Il conclut son analyse en identifiant, au plan national deux
catégories de territoires :
- D’une part, des territoires « néoclassiques » dont la santé dépend de la qualité de
l’offre productive, dans un univers et tourmenté de concurrence mondiale.
- D’autre part, des territoires « keynésiens » fondant leur développement sur la
demande (en en amont une offre résidentielle généralement innée et stable), dans
un univers de mobilité croissante et de progression permanente du temps de vie hors
travail dans l’existence des populations, et qui vivent largement à l’abri des
perturbations macro-économiques.
Si la Lorraine, comme le Nord-Pas de Calais se retrouvent historiquement dans la première
catégorie, force est de constater que l’emploi productif est en forte chute dans nos
régions qui se sont de fait banalisées, avec aujourd’hui deux tiers des emplois relevant de
la sphère présentielle soit une part identique à la moyenne de France métropolitaine.
Cette sphère économique, il s’agit bien d’économie, de revenus, donc de ressources
pour le territoire ! – dépend de la demande locale. Elle est de fait moins exposée que la
sphère productive, à la concurrence internationale. Il convient donc de s’interroger sur ce
point pour construire une stratégie à 10 ans.
- Suffit-il de faire la course à l’emploi productif pour assurer un développement
économique ?
- Comment renforcer, soutenir cette économie présentielle, renforcer l’attractivité des
territoires grâce à une offre de services de qualité ?
Quel équilibre rechercher entre ces différentes sphères pour rendre La Lorraine plus
robuste et plus résistante aux chocs des crises économiques ?
214
Annexe 7
2. Une analyse de l’indicateur de développement humain pour contrebalancer le
prisme d’analyse privilégié par le PIB (le thermomètre qui rend malade). La croissance
économique ne réduit pas automatiquement les inégalités et la pauvreté, n’assure
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
pas forcément des progrès éducatifs ou sanitaires. L’IDH vise à mesurer la richesse et
son évolution dans le temps en prenant en compte le progrès social et la pression
exercée sur les ressources naturelles.
Curieusement, la Lorraine comme le Nord-Pas de Calais sont parmi les régions ayant
le plus faible indicateur de développement humain. Serait-ce déraisonnable de faire
le lien avec l’analyse précédente ? Cet indicateur nous renvoie une image
préoccupante pour les pouvoirs publics comme pour les acteurs.
3. Et l’on arrive logiquement à un questionnement sur les finalités de l’intervention
publique en économie. S’interroger sur ce qu’est la richesse et introduire les biens
communs dans la valeur ajoutée nous conduit à repositionner l’action publique en
matière de développement. C’est le fruit d’une mission d’enquête menée en région
dans le cadre du Schéma Régional de Développement Economique (SRDE)
Ces trois sous-ensembles sont évidemment très complémentaires pour :
- Nous interroger sur les dynamiques territoriales en cours,
- Nous outiller d’indicateurs de développement,
- Préciser le champ de l’action publique.
Quelques éléments concernant la Lorraine
Cet outillage permet dans un premier temps de caractériser quelques éléments clés pour
le diagnostic de la Lorraine. Mon propos n’est évidemment pas de faire le diagnostic. Les
documents joints vous permettront si vous le jugez utile de construire une analyse plus
détaillée.
1. Une posture d’observation
Tenter d’élaborer une stratégie régionale à 10 ans, suppose de se donner une visions
partagée de l’avenir avec des instruments de mesures fiable. Il convient donc dans cet
exercice de se doter, ou au moins d’identifier, un prisme commun et une posture pour
situer d’où l’on parle, avec quel système de valeurs.
2. Principaux constats pour fonder le diagnostic (cf annexe 1)
La typologie des principaux moteurs de développement apparaît très contrastée entre
les territoires et deux tiers des emplois lorrains relèvent de l’économie présentielle (au sens
de l’INSEE).
- Dans ce contexte régional, aucun bassin ne dépasse la moyenne nationale en
termes de bases productives et 7 bassins sont très en dessous
- Les revenus publics et sociaux sont dans la moyenne nationale.
- Il faut noter que 10 bassins mobilisent des revenus résidentiels très au-dessus de la
moyenne nationale.
Annexe 7
La Lorraine est 17ème région française en termes de développement humain (devant la
Haute Normandie, la Champagne Ardennes, la Corse, la Picardie et le Nord-Pas de
Calais). On peut cependant note que l’IDH régionalisé a augmenté entre 1997 et 2007,
certes un peu moins vite que la moyenne nationale, mais avec une dynamique
légèrement plus importante en termes d’éducation et de niveau de vie.
215
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Les questions posées pour l’atelier
1. Le principal atout de la Lorraine pour construire son développement
Ce constat sommaire et trop rapidement fait, présente la Lorraine comme une mosaïque
territoriale dont il faut tirer parti pour construire une stratégie de développement. Si cette
mosaïque traduit bien les faiblesses structurelles issues des crises à répétition dans certains
grands secteurs économiques massacrés par les restructurations, il n’en demeure pas
moins vrai que cette mosaïque rappelle plusieurs atouts à combiner pour construire un
développement durable moins dépendant des grandes concurrences internationales.
- Les dynamiques territoriales de développement local fortement ancrées dans certains
secteurs, avec un tissu d’acteurs entreprenants (association, élus, syndicats)
- Un réseau de « villes moyennes » qui pourraient être locomotives pour la création
d’activités et de richesses (universités, recherche, PME…)
- Des savoir-faire qualité/des pôles d’excellence localisées, des entreprises bien
ancrées localement
- Une trame verte et bleue très dense qui constitue un cadre de vie remarquable et
sous-estimé et sous-évalué du fait de l’histoire industrielle.
Faire se rencontrer, ces éléments clés pour construire une stratégie partagée et coordonnée
de développement, c’est réunir les pièces d’un puzzle pour faire système et poursuivre une
construction plus équilibrée, plus résistante, plus diversifiée.
2. Le principal handicap de la Lorraine
Les réalités départementales sont fortes, sensiblement différenciées, plutôt prégnantes, avec
des dépendances externes fortes qui provoquent des attractivités centripètes (Alsace,
Allemagne, Luxembourg, bassin parisien). La réalité de ces échanges interterritoriaux ne
conforte pas une visibilité régionale à construire, ce d’autant que les logiques interterritoriales
du nord Lorrain se heurtent aux découpages départementaux. La réalité régionale reste à
construire sur la base d’une vision partagée entre les sous-ensembles territoriaux qu’il faut
identifier dans une logique de développement (plutôt qu’administrative). Ce handicap est
renforcé par un état des coopérations institutionnelles plutôt centrées sur les logiques
départementales.
3. Un exemple d’initiative (annexe 2)
Le Schéma Régional de Développement Economique piloté par le Conseil Régional NordPas de Calais / Les plans locaux de développement économique (PLDE)
Le SRDE a été élaboré en 2005 et il construit depuis lors, une véritable dynamique
régionale qui produit de réelles avancées en termes de création d’entreprises (+33%), en
termes de pôles de compétitivité et pôles d’excellence, notamment les huit enjeux du
SRDE sont pilotés régionalement par une conférence régionale pour le Développement
économique.
Dans une économie de la connaissance, cet agencement d’acteurs constitue un
véritable facteur de production. Ce nouvel agencement d’acteurs correspond à un
4ème facteur de production (avec la terre, le travail, le capital).
Annexe 7
216
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
-
-
Structurer l’économie autour d’une articulation « pôle d’excellence économique territoire » ; veiller à un développement équilibré de tous les territoires et à leur mise en
synergie.
Ce couplage permet la prise en compte des spécificités de chacun des territoires tout
en identifiant directement sa contribution au développement régional.
Piloter une gouvernance partagée (*) est une condition du succès. Faire émerger une
vision économique respectueuse des rôles et spécificités de chacun des partenaires,
consolider l’ensemble des moyens financiers disponibles et évaluer régulièrement ce
processus. Dans une économie de plus en plus ouverte, la volonté de tous les acteurs de
s’organiser sera l’élément clef de la capacité de résistance et d’adaptation du tissu
économique régional.
Annexe 7
*(Conseil Régional, Conseils Généraux, chaque territoire organisé CESER, organismes
consulaires, partenaires sociaux et associatifs…)
217
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
DOMINIQUE LORRETTE
DIRECTEUR DE SECTEUR, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Situation géographique frontalière et européenne qui devrait pouvoir être mieux utilisée.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Fermeture sur soi, les mentalités laissent à penser que la Lorraine est une île et qu’aucune
action conjointe avec les territoires qui nous entourent n’est possible.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
-
-
-
Favoriser à la puissance 1000 l’apprentissage des langues (allemand et anglais)
auprès de tous les publics.
Favoriser la mobilité entrante (accueillir davantage d’étudiants étrangers, de
stagiaires européens…en Lorraine car à leur retour ils seront les meilleurs
ambassadeurs).
Favoriser la mobilité sortante des acteurs lorrains (Erasmus, mobilité des demandeurs
d’emplois lorrains en Europe…) car à leur retour ce seront des personnes très fiables
pour favoriser l’export des idées et produits lorrains vers l’international.
Encourager très fortement la participation des lorrains à des projets de coopération et
d’échanges de savoir-faire et de bonnes pratiques à l’international : car c’est un
vecteur de réussite sur le long terme qui favorisera l’installation d’entreprises
internationales en Lorraine, l’accès à des nouvelles pratiques professionnelles et
technologiques innovantes
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Mutualiser davantage les moyens d’ingénierie (financières et humaines) des collectivités
locales -entre elles et aussi- des services de l’Etat, trop de dispersion dans les initiatives, les
dispositifs d’accompagnement. Il est temps de créer des « cluster » des opérateurs publics.
Annexe 7
218
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
PHILIPPE LOUBIGNAC
CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Richesse et diversité des populations composant aujourd’hui la Lorraine, résultat de son
histoire économique et industrielle, possibilité de s’appuyer sur les qualités des lorrains,
provenant de l’histoire de la région.
Situation géographique et possibilité d’ouverture à ses voisins, à l’Europe : la situation actuelle
des territoires lorrains doit pouvoir favoriser une évolution et une coopération en matière
d’aménagement, de structuration et de développement.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Région méconnue et mal connue, tendances économiques difficiles à accompagner ou
surmonter.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Faire confiance aux initiatives locales et aux lorrains pour expérimenter des projets
nouveaux/innovants et participatifs.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Le secteur du sport correspond au milieu associatif et du bénévolat, il semble difficile
d’attendre une contribution importante de sa part.
Annexe 7
Les ligues et comités sportifs régionaux ont du mal dans leur majorité à mettre en place des
plans d’actions pour répondre à leurs forces et faiblesses régionales
219
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
MAISON DE L’EMPLOI DE LA DEODATIE,
A SAINT-DIE-DES-VOSGES
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Un des atouts est le tourisme (tourisme vert, lien avec les énergies renouvelables).
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Baisse de l’activité industrielle et reconversion logique de structure ou blocages politiques
selon les territoires.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Pack touristique multi-sites lorrain incitant les touristes à se déplacer en Lorraine et à y
séjourner, en complément, par exemple, du Centre Pompidou, ou de Center Parc, ou du ski
dans le massif vosgien.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Les démarches, comme celles conduites par trois Maisons de l’Emploi (Grand Nancy, Meuse,
Déodatie) sur le développement durable/éco-construction parce qu’elles associent tous les
acteurs d’une filière, permet de sortir des logiques de structure et de préparer l’avenir : une
démarche similaire pourrait être conduite par les MDE sur d’autres filières, comme le tourisme
vert.
Annexe 7
220
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
GILLES MESSEMBOURG
CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Sa situation géographique et la compétence de sa main d’œuvre.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
La résignation de la population, son manque d’audace, de fantaisie, de créativité.
Le climat aussi, mais là on ne peut rien faire, à part miser sur le réchauffement climatique.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Le complexe d’Amnéville, même si les moyens ont été parfois douteux.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Les autorités organisatrices de transport devraient mettre de côté leur orgueil et divergences
politiques pour travailler ensemble et mener à terme des projets structurant et facilitant la vie
des Lorrains.
Annexe 7
De même, on devrait enfin pouvoir travailler dans la transparence et la confiance avec la
SNCF.
221
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
JACQUES MIANO
ADJOINT AU MAIRE DE LA COMMUNE DE BRIEY
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Territoires diversifiés.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Le débat politique.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Une route, un bus, un tarif.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
CC – CG – CR – Territoires.
Annexe 7
222
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
CYRIL MULLER
CHEF DE PROJET, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
La diversité de ses territoires : cultiver « la différence » et l’idée d’une « Lorraine plurielle » en
tirant parti des spécificités de chacun d’entre eux afin de proposer l’image d’une région aux
multiples facettes, signe de richesse culturelle, historique, géographique...
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Quid du temps nécessaire à la mise en route et/ou à la poursuite d’une action publique
efficace suite à 2014 ? La réponse réside peut-être dans l’anticipation.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Répondre aux ambitions exprimées dans la question 1, en favorisant le développement du
tissu socio-économique local mais aussi et surtout « interdépartemental » afin de permettre
aux projets de prendre vie. En assurer la gouvernance et/ou y être systématiquement
associé.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Annexe 7
Les départements, la CUGN, Metz Métropole, les Intercommunalités, les grandes villes, l’Etat
(ainsi que les Régions voisines à moyen terme) en vue d’un aménagement numérique du
territoire maîtrisé en faveur du développement économique et des nombreux acteurs de la
société numérique.
223
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
PIERRE-HENRI PAILLET
ANCIEN DELEGUE A L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE (DATAR) ANCIEN PREFET, DIRIGEANT D’UN BUREAU D’ETUDES
J’ai découvert la Lorraine il y a presque 35 ans, jeune ingénieur des Ponts et Chaussées à la
DDE de Nancy. Je l’ai retrouvée, d’abord en 1986, en travaillant avec François Guillaume,
Gérard Longuet, Philippe Seguin, Jacques Chérèque et bien sûr André Rossinot. Puis en 1993,
en tant que DATAR. Il y a deux ans, j’ai pu me replonger dans les dossiers lorrains à la
demande de Jean-Pierre Masseret, en essayant d’éclairer le devenir de l’aéroport de Metz
Nancy Lorraine. Ces quelques éléments de réponse à la demande de Michel Dinet ont été
écrits au fil de la plume et reflètent un double point de vue : celui d’une personne extérieure
à la région et qui continue à intervenir dans l’aménagement du territoire, et celui d’un
amoureux de la Lorraine.
A- La Lorraine aujourd’hui : quels sont ses atouts, ses faiblesses, les menaces qui
pèsent sur la région, les opportunités dont elle pourrait profiter ?
FORCES
FAIBLESSES
Culture du travail
Faible attractivité de la région
Ouverture acquise à l’Europe
Absence d’image
Situation géographique
Culture de l’assistanat
Sillon lorrain développé
Dépendance de l’extérieur, dépendance du
Ressources industrielles importantes
Luxembourg
Début de diversification grâce aux politiques de
Absence d’unité et polarisme Nancy Metz
conversion
Inégalités de développement entre territoires
Armature urbaine complexe et isolement des pôles
meusiens
Manque d’ambition et d’anticipation
Valorisation insuffisante du cadre de vie
Base économique dépassée
OPPORTUNITES
MENACES
Fonction de carrefour et la logistique
Déclin industriel
Mise en commun d’équipements métropolitains et
Crise au Luxembourg
émergence d’une métropole
Vieillissement de la population et le départ des jeunes
Développement universitaire et recherche dans les
Accroissement des inégalités entre le Nord, tiré par le
secteurs d’activités ayant fait la force industrielle de la Luxembourg et l’Allemagne, et le reste du territoire
région
Accroissement d’un développement sous dépendance
Coopération transfrontalière et développement de
extérieure
pôles transfrontaliers
Identifier un seul atout ou un seul handicap nous semblait trop réducteur. D’où l’approche
SWOT présenté ci-dessus. Un double constat s’impose selon nous : les années écoulées ont vu
la situation de la Lorraine se dégrader par rapport à d’autres régions françaises. Et les atouts
de la Lorraine ne sont pas toujours ceux que les collectivités mettent en avant.
Annexe 7
224
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
B- Quels objectifs poursuivre dans le cadre de la réflexion Lorraine 2020 ?
Avant de parler d’initiatives, il nous semble intéressant de réfléchir à l’éventail des réponses
que peut apporter la démarche Lorraine 2020. La démarche lancée par Jean-Pierre
Masseret et Michel Dinet nous semble en effet de nature à renforcer la cohérence de
l’action régionale dans de très nombreux domaines.
1- Apporter des réponses à l’analyse « forces, faiblesses,
menaces, opportunités » ?







Renforcer les atouts de la région ?
Améliorer l’offre territoriale ?
Régler les difficultés ?
Rendre la Lorraine moins dépendante ?
Garantir une solidarité ?
Permettre la constitution d’une métropole multipolaire ?
Redonner à la région une place européenne ?
2- Apporter des réponses à des enjeux d’actualité ?









Débat métropolitain ?
Grande Région ?
Belval ?
Espace central ?
Bassin houiller ?
Création d’emplois répondant à la désindustrialisation de la région ?
Suite des restructurations militaires ?
Développement des pôles de compétitivité et d’excellence ?
Inter territorialité urbain / rural ?
3- Fixer un cadre de cohérence des politiques régionales ?


Annexe 7

Mettre en cohérence les schémas sectoriels existants ?
Donner un cadre aux actions régionales ?
 Metrolor et politique régionale de transports
 Politique de développement durable
 Politique de formation
 Politique de développement économique
 Politique de développement international
 Politique de soutien aux équipements structurants
 Politique culturelle
 Les 50 schémas régionaux
Fixer un programme d’actions concrètes ?
225
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
C- Quels axes thématiques pour Lorraine 2020 ?
Les initiatives prises dans le cadre de la réflexion Lorraine 2020 peuvent d’abord être
déclinées par domaine d’action.
1- Quelles
économique ?
initiatives
pour
dynamiser
le
développement
Quelle analyse de la situation actuelle ?










Une région spécialisée dans les produits à faible contenu technologique
Des bassins mono industriels, héritages des maîtres de forge
Un emploi traditionnel (textile, sidérurgie, mines) qui représentait 27% des emplois il y a
50 ans, 1,6% aujourd’hui
Une différence de 25% dans la croissance du PIB depuis 30 ans par rapport à la
moyenne nationale. La Lorraine est à la 16ème place pour le PIB par habitant
Un secteur tertiaire encore faible
Une évolution économique
 Plus dégradée que la moyenne des autres régions françaises
 Comparaison encore plus défavorable par rapport à la Grande région
Une faiblesse croissante du développement industriel (décroissance et impact sur les
sous-traitants)
 Spécialisation automobile et biens intermédiaires et faiblesse biens de
consommation et biens d’équipement
 Déclin certain de la filière automobile et fin des investissements industriels
 Croissance de l’emploi salarié plus faible que la moyenne nationale
Un positionnement insuffisant par rapport au tertiaire
 Absence de sièges sociaux et de centres de décision
 Forte dépendance par rapport à l’extérieur
Une dépendance par rapport à la Grande Région
 Dépendance économique par rapport au Luxembourg et importance des flux
économiques transfrontaliers
 Renforcement du statut de région périphérique
Une faiblesse de la R&D notamment au niveau des entreprises et des activités à faible
niveau technologique
Quelles pistes de développement ?


226
Annexe 7

Création de filières d’excellence
 Développement informatique et modélisation mathématique
 Science des matériaux « Mateleria »
 « Fibres grand est »
 Techniques environnement, « Ecopole »
 Philosophie : appuyer les points forts
Renforcement de l’attractivité et des implantations exogènes
 Cibles principales, les entreprises innovantes
 Marketing territorial à définir
 Outil à réorganiser
Exploitation des atouts « Seveso »
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011



Exploitation de la filière logistique
Tertiaire supérieur, TIC dans la métropole
Développement touristique
 3,3% de l’emploi régional contre 4,3% au niveau national
 Week-end
 Transfrontalier
 Villes et culture, Centre Pompidou, tourisme vert, Vosges
2- Quelles initiatives pour garantir un développement durable ?
Quelle analyse de la situation actuelle ?







Une des régions françaises où le volume de polluants atmosphériques est un des plus
importants
La première région française émettrice de gaz à effet de serre
L’automobile représente 87% des déplacements, les TC 9%
 Des trafics de transit importants
 Un quart des actifs travaillent hors de la zone d’emplois où ils résident
La moitié des communes avec des zones à risques (inondations, sous-sol,
technologiques)
Un mitage périurbain préoccupant : + 22% en 10 ans
Une image négative de la Région
Et pourtant une richesse naturelle et paysagère exceptionnelle
Quelles pistes de développement ?




Faire de la région un « laboratoire vivant » du développement durable
Intensifier et achever l’effort de traitement des friches industrielles
Poursuivre la politique de mise en valeur des espaces naturels
Décliner dans tous les domaines d’action les objectifs du développement durable
3- Quelles initiatives pour renforcer la solidarité entre les hommes
et entre les territoires ?
Quelle analyse de la situation actuelle ?
Annexe 7

Les hommes
 Une région terre d’émigration dont le solde migratoire est devenu négatif
 Le solde migratoire des jeunes est négatif
 Une région vieillissante dont la population devrait baisser dans cinq ans
 Une espérance de vie plus faible qu’au niveau national (20/22)
 Un indice de développement humain un des plus bas de France
 Le taux d’activité des femmes place la région au vingtième rang des régions
métropolitaines
 Une des régions les moins bien pourvues en généralistes libéraux
 Fractures sociales se combinant à des fractures territoriales
227
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011

Les territoires
 Tendance centripète de certains territoires :
 Espace meusien isolé
 Très grandes inégalités de développement entre les territoires
 Espaces frontaliers se détachant des politiques régionales
 Communes en difficultés de reconversion industrielle
Quelles pistes de développement ?





Emergence de projets territoriaux soutenus par la Région
Politiques d’équipements collectifs : santé, sports et loisirs, culture…
Politiques du logement
Politiques sociales
Politiques tarifaires (transport, autres…)
4- Quelles initiatives pour renforcer la mobilité ?
Quelle analyse de la situation actuelle ?







Un carrefour nord-sud et est-ouest structurant à l’échelle européenne
Mais pour les axes nord-sud, concurrence strasbourgeoise à l’est (nœud
d’interconnexion entre TGV Est et TGV Rhin Rhône) et parisienne à l’ouest et pour
l’Ouest-Est, concurrence Londres Bruxelles Cologne…
Une utilisation du fret ferroviaire plus importante qu’en moyenne nationale. Un axe
privilégié nord-sud
Fluvial 25% des imports exports de la région, mais faiblesse du trafic conteneurs
Saturation des réseaux ferroviaires, liaisons ferroviaires peu équilibrées, disparités
régionales
Un succès remarquable de Métrolor
Un axe nord sud à la limite de la saturation
Quelles pistes de développement ?



Annexe 7
228
Tirer parti de la tendance globale induite par la mondialisation : l’accroissement
constant des transports de Marchandises
 Mise en place de plusieurs types de plateformes multimodales
 Développement du fret ferroviaire
 Soutien au développement du trafic fluvial conteneur
Etablir un schéma qui dépasse les frontières de la Lorraine pour renforcer la
connectivité de la région vers d’autres espaces dynamiques
 Ouverture ferroviaire vers le sud
 Poursuite rapide du TGV
 Liaison Saône Moselle
Garantir un niveau homogène de relations entre les principaux pôles de
développement pour concrétiser le réseau des villes : création d’un réseau de bus
intercités ?
 Un choix à faire : renforcer l’A31 ou créer un axe parallèle
 Investissements nécessaires sur Metrolor
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011

Unifier la gouvernance du réseau lorrain
 Coordination des autorités de transport
 Création d’une autorité unique
5- Quelles initiatives pour développer recherche et enseignement
universitaire ?
Quelle analyse de la situation actuelle ?



La recherche privée est très fragile. Au cours des dernières années, la croissance des
moyens correspondants a été le ¼ de la croissance nationale
La recherche publique n’a pas encore atteint un seuil de reconnaissance européen
Les Pôles de compétitivité sont sous représentés sur le territoire
Quelles pistes de développement ?



L’innovation, le meilleur moyen de tourner la région vers le futur
 Renforcement des coopérations Metz Nancy
 Partenariat avec les pays voisins (Sarre, université du Luxembourg à Belval…)
Coopération public privé
 Création de nouveaux pôles de compétitivité (Ecopole…)
 Mobilisation des CRITT
Création et labellisation de pôles d’excellence
 Mise en réseau avec les entreprises
 Financement des recherches croisées public entreprises
D- Quelle initiative choisir en priorité ? Donner corps à une métropole !
1- L’intérêt de l’émergence d’une métropole
La région Lorraine a-t-elle besoin d’une métropole ?
Quelle pourrait être l’initiative la plus efficace prise par la Région ? Celle qui ferait sentir le
plus d’effet, notamment sur le plan économique ? Celle qui améliorerait le plus les conditions
de vie de l’ensemble des lorrains ? Celle qui constituerait le cadre de cohérence de
l’ensemble des actions précédentes ?
La meilleure des réponses nous semble être
l’émergence d’une métropole, mais pas de n’importe quelle métropole.
Annexe 7

Le Conseil Régional, dont le territoire dépasse les frontières de l’aire métropolitaine et
dont la responsabilité est d’œuvrer pour le développement de l’ensemble de la
région peut se poser la question.
 Les villes de Thionville, Metz, Nancy, Epinal, séparées par de vastes espaces
naturels, ne présentent aucune des caractéristiques d’une métropole.
229
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Cela fait plus de quarante ans que la métropole lorraine est planifiée sans
pour autant voir le jour, et pendant tout ce temps, la Lorraine a continué à se
développer.
 Bien des régions françaises existent sans espace métropolitain.
 Les technologies de l’information et de la communication permettent de faire
presque n’importe quoi, presque n’importe où.
 Une métropole, qu’elle soit, est aussi synonyme de problèmes sociaux liés à la
concentration, dans une espace urbain limité, d’une population importante :
ségrégation, insécurité, zone de non droit. Synonyme de gaspillage
énergétique, de pollution, bien peu compatibles avec un développement
durable.
Autant de raisons qui pourraient conduire à penser que la création d’une véritable
métropole n’est nullement indispensable au développement lorrain. Donc qu’elle ne
constitue en rien une priorité régionale.
Il dépasse les frontières de la région comme celles de la grande région et même
celles de l’Europe. Le développement de la Lorraine comme celui de l’ensemble des
régions françaises se situe dans un contexte mondial marqué par quatre
caractéristiques essentielles :
 la compétition économique, et la concurrence exacerbée des pays à bas
couts de main d’œuvre;
 la crise énergétique;
 le réchauffement climatique;
 l’importance croissante du monde de la connaissance.



Mais le contexte du développement régional a considérablement évolué.





Mais dans cette compétition, les métropoles jouent un rôle clef.
Par leur rayonnement, elles renforcent l’attractivité des territoires et en favorisent le
développement.
Par leur niveau de services, elles attirent hommes et capitaux.
Par la concentration des hommes, elles limitent les besoins en déplacement et
favorisent l’émulation dans la connaissance.
Par leur fonction naturelle de lieux d’échanges, elles concentrent les flux
économiques matériels, financiers ou immatériels.
Mais les métropoles apparaissent aujourd’hui comme le creuset de dynamiques
nouvelles seules à même de remplacer des économies de production de plus en
plus délocalisées vers les pays émergents.




Annexe 7
230
Sans l’émergence d’une économie tertiaire forte, tournée vers la recherche et les
fonctions d’EMS, la Lorraine ne pourra assurer une évolution des emplois industriels.
Sans l’implantation de centres de commandement (sièges sociaux, finances, RH,
recherche et développement… ), la Lorraine ne pourra développer une économie
de production.
Sans l’attractivité d’une métropole, la Lorraine ne pourra tirer profit d’une situation
géographique exceptionnelle et attirer ceux qui aujourd’hui ne font qu’y passer.
Sans les services d’une métropole, les conditions de vie des habitants des villages du
massif vosgien ou de l’espace rural meusien ne pourront que se dégrader.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Et le texte réformant les institutions territoriales a été adopté par le parlement.

Ce texte menace de découpler développement métropolitain et développement
régional, d’isoler la métropole, d’amener cette dernière, par un nouveau mode de
gouvernance, à un repli sur elle-même.
Autant de raisons qui plaident pour que la Région soit un des acteurs à part entière de la
dynamique métropolitaine, pour qu’elle influe sur les choix spatiaux ou politiques, pour
qu’elle participe à la gouvernance métropolitaine, mais surtout pour qu’elle s’assure que le
développement métropolitain ne se fasse pas au détriment du développement du reste de la
région. Car si l’émergence d’un espace réellement métropolitain est indispensable au
développement de l’ensemble de la région, il ne suffira pas à dynamiser l’espace lorrain et
fait même courir le risque de voir la métropole constituer une barrière au développement des
autres territoires de la région, donnant corps à une nouvelle version d’une des titres fameux
de l’aménagement du territoire : « La métropole et le désert lorrain »
2- Quel(s) territoire(s) prendre en compte ?
Avec une urbanisation plus forte que la moyenne nationale, l’espace lorrain est, plus
que dans d’autres régions, partagé entre des zones d’attraction différentes.



Le développement des espaces frontaliers est tourné vers l’extérieur de la Région :
près de 100 000 lorrains quittent la région chaque jour; le Luxembourg attire trois fois
plus d’actifs qu’en 1990; plus de 40% de la population active de la zone d’emplois de
Thionville travaille au Luxembourg; Creutzwald, Saint-Avold, Forbach, Sarreguemines
sont tournées vers l’Allemagne.
Le développement de Metz et de Nancy était jusqu’à une date récente largement
autocentré.
La dynamique des autres pôles, souvent isolés, reste faible.
Limiter d’emblée les réflexions sur le territoire métropolitain au seul sillon lorrain ferait
courir un triple risque


Annexe 7

D’accentuer la dépendance des régions frontalières par rapport au Luxembourg et à
l’Allemagne. L’activité chez nos voisins s’est traduite par des retombées positives pour
la région : gains de population, revenus élevés et en croissance, soutien à la
consommation et au marché du logement… Mais tout ralentissement de la
croissance chez les voisins de la Lorraine entrainerait une crise de l’emploi en Lorraine.
C’est ce qu’on observe depuis un an à la suite de la crise au Luxembourg.
De renforcer l’isolement des autres pôles lorrains. Si la métropole ne vit que par et
pour elle-même, les autres pôles lorrains sont condamnés à végéter.
Et à terme d’aboutir à un éclatement du territoire lorrain.
231
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Pour créer les conditions d’un développement solidaire de la métropole et de la
région lorraine, le projet métropolitain doit intégrer la dimension régionale.




La métropole doit être pensée en tenant compte des forces et des faiblesses de la
région lorraine.
La définition du territoire métropolitain doit contribuer à renforcer l’unité de la
Lorraine.
Les liens entre l’espace métropolitain et les autres territoires de la région doivent être
organisés.
Plus globalement, les politiques métropolitaines doivent être conçues dans une
perspective interne à la métropole (recherche de l’émergence de fonctions
métropolitaines) mais aussi dans une perspective régionale (services rendus à
l’ensemble de la population et de l’économie régionales) et européenne
(renforcement de la Grande Région).
Le projet métropolitain devrait être d’abord un projet lorrain, tirant partie de tous les atouts
dont dispose la Lorraine dans une compétition de plus en plus féroce pour créer les
conditions de l’émergence d’une grande région européenne.
3- Quels scénarios pour l’espace métropolitain ?
Scénario 1 : Construire d’abord une Métropole Transfrontalière


Une première possibilité s’offre à la région : abandonner tout soutien à la création
d’une métropole limitée au sillon lorrain et jouer pleinement la carte de la Grande
Région, en favorisant la création d’une métropole à la taille de la Grande Région, la
Région Métropolitaine Polycentrique Trans Frontalière. La conduite d’une réflexion sur
une métropole transfrontalière :
 Répondrait aux Initiatives de la Grande Région;
 Correspondrait aux dynamiques actuelles de développement;
Mais elle se heurterait à des difficultés :
 Liées aux distances;
 Liées à l’évolution possible de la gouvernance dans un délai de dix ans;
 Dans le même temps, les autres métropoles européennes existantes
renforceront leur avance.
Ne poursuivre que cette ambition risquerait d’amener la Lorraine à des pertes de temps et à
l’absence de résultats concrets dans les années à venir. En basant le développement de la
Lorraine sur celui de ses voisins, sans construire simultanément une métropole régionale, ce
scénario pourrait également conduire :
 A accentuer le caractère de région périphérique, dont le développement
dépend du Luxembourg et de l’Allemagne;
 A accentuer le risque d’une fracture entre le nord de la région, « tiré » par la
dynamique trans métropolitaine, et le sud de plus en plus isolé.
Annexe 7
232
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Scénario 2 : Construire une métropole limitée aux quatre communautés urbaine, de
communes ou d’agglomérations

Les réflexions sur l’espace métropolitain et son développement pourraient à l’inverse
être limité aux 79 communes des quatre agglomérations : communautés
d’agglomération des Portes de France et de Metz Métropole, Communauté Urbaine
de Nancy, communauté de communes d’Epinal Golbey.
Ce scénario offrirait un triple inconvénient :
 L’absence d’unité et lisibilité;
 L’abandon des atouts que peuvent représenter les autres espaces du Sillon
Lorrain pour le développement de la métropole ;
 Le risque de ne pas faire bénéficier l’ensemble des territoires lorrains de la
dynamique métropolitaine
Scénario 3 : Construire une métropole au centre du réseau des villes lorraines,
moteur de la Grande Région
Une dernière voie est possible, la création d’une métropole conçue dès le départ comme
une des clefs du réseau des villes lorraines.
 Cette métropole refléterait une réalité géographique : le sillon lorrain et son
environnement. Les villes centres, mais aussi les espaces intermédiaires.
 Elle correspondrait à des réalités humaines, économiques et géographiques
 Elle offrirait une taille critique correspondant à une zone d’emplois de plus de 1 200
000 habitants, un des six premiers espaces métropolitains de France.
 Elle pourrait être conçue dès le départ comme une métropole en réseau avec les
pôles lorrains de développement, une métropole rayonnant sur la région et profitable
à tous.
 L’espace central entre Metz et Nancy en serait le « point d’ancrage ».
Ce scénario est à notre sens le seul permettant à la Lorraine de redevenir un des principaux
cœurs du développement européen, de prendre en main son destin de manière autonome,
de créer les conditions d’un développement propre, d’exploiter les atouts lorrains de manière
offensive et non défensive.
 La métropole lorraine serait un des moteurs de la Grande Région. La
dynamique métropolitaine viendrait renforcer la dynamique de la grande
métropole transfrontalière.
 Les territoires lorrains ne seraient plus en compétition mais en « coopétition »
4- Quel projet métropolitain ?
Annexe 7
Toutes les politiques métropolitaines devraient être déclinées à trois niveaux : européen,
lorrain et espace métropolitain. Deux de ces niveaux, indispensables au rayonnement
métropolitain, dépassent l’espace métropolitain. La métropole se construit en elle-même,
mais aussi et peut-être d’abord dans son environnement. Elle doit être pensée à cette triple
échelle. La contribution de la Région doit permettre de prendre en compte espaces
intermédiaires, espaces proches et espaces régionaux
233
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Définir un projet métropolitain au niveau européen



Cette conception européenne de l’espace métropolitain peut d’abord se traduire
dans un cadre élargi : l’Europe de Londres à Francfort et Stuttgart, d’Amsterdam à
Marseille et Milan. Ainsi, une analyse préalable de la position concurrentielle de la
métropole lorraine par rapport aux autres métropoles voisines, une analyse de la
place et du rayonnement qu’elle peut revendiquer, permettront de préciser les
fonctions métropolitaines propres à la métropole lorraine
De même, les investissements réalisés en dehors de la métropole, en Lorraine comme
dans d’autres régions, permettront de tirer parti de deux positionnements possibles et,
en renforçant l’accessibilité internationale de la métropole, en renforceront
l’attractivité :
 Positionnement Est Ouest : équilibre entre métropole francilienne et métropole
Francfort Stuttgart;
 Positionnement Nord Sud l’axe lotharingien.
Elle peut également se traduire dans les rapports de la région avec ses proches
voisins français ou européens :
 En pensant la métropole lorraine comme une des bases de la Région
Métropolitaine Polycentrique Transfrontalière;
 En développant une offre de services à destination de nos voisins européens,
dans les domaines où existent des besoins (université, recherche, culture…),
pour inverser la situation actuelle et rendre la métropole attractive;
 En renforçant les liens entre la métropole et les espaces frontaliers :
Luxembourg bien sûr, mais aussi Longwy Alzette Belval, Sarrebruck Moselle Est,
conçus comme des « agrafes » ancrant la Lorraine dans le dynamisme de la
Grande « Région » : amélioration des transports, continuité des services TIC,
coopérations culturelle, universitaire, touristique; l’amélioration de ces relations
est une des clefs permettant d’attirer en Lorraine de nouvelles richesse;
 En utilisant les atouts de nos voisins pour compenser nos handicaps. Le rôle
mondial que joue le Luxembourg dans le domaine financier en est un
exemple.
 En développant de nouveaux partenariats transfrontaliers notamment dans le
domaine universitaire et de la recherche : création de pôles de compétitivité
transnationaux
 En poursuivant les efforts d’ouverture de l’espace lorrain vers le sud dans les
domaines fluvial et ferroviaire.
Définir un projet métropolitain inscrit dans un projet régional


Annexe 7
234
Les choix qui seront faits pour favoriser le développement de l’espace métropolitain,
notamment en matière d’organisation de l’espace, ne peuvent être dissociés des
conséquences que ces choix auront sur l’espace de l’ensemble de la région. Diffuser
le développement en dehors des agglomérations, garantir une réelle solidarité entre
les hommes et entre les territoires nécessite d’inscrire les fonctions métropolitaines
dans une perspective régionale, comme de repenser les réseaux et le territoire dans
lesquels s’inscrit la métropole.
Le rôle de la Région est notamment de soutenir en priorité les fonctions
métropolitaines qui peuvent bénéficier à l’ensemble de la région.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011




Il est également de garantir le développement par capillarité des espaces
périurbains.
Il suppose d’associer à la stratégie de métropolisation un maillage du territoire basé
sur des pôles relais bien répartis, en soutenant le développement de ces pôles :
 Par la création d’équipements et d’activités;
 La mise en œuvre de projets territoriaux;
 Le premier des pôles nouveau pourrait être localisé autour de l’aéroport Metz
Nancy Lorraine.
Il suppose de faciliter les liaisons entre les pôles et avec le Sillon Lorrain
Il suppose enfin d’associer le développement de l’espace rural à celui de l’espace
métropolitain par la mise en œuvre de politiques de solidarité villes-campagne :
 Politiques d’équipements collectifs : santé, sports et loisirs, culture… ;
 Politiques du logement;
 Politiques sociales;
 Politiques tarifaires (transport, autres…).
Définir un projet métropolitain d’un nouveau type

Annexe 7

Le sillon lorrain bénéficie d’un avantage paradoxal mais bien réel : celui de ne pas
être une métropole au sens classique du terme, c’est-à-dire une vaste conurbation.
La ou les politiques métropolitaines n’ont souvent comme objectifs prioritaires que
d’atténuer de manière défensive les problèmes liés à un espace urbain trop vaste, la
Lorraine peut mettre en œuvre une politique offensive. Cette situation exceptionnelle
permet d’inventer une forme spécifique de métropole, au tissu urbain discontinu, aux
espaces naturels préservés et sources d’attractivité.
Cette métropole d’un nouveau type correspond à un défi : créer une « Ecopolis » de
600 000 habitants, laboratoire de modernité, en équilibre sur les plans financier,
écologique, technologique, social. Pour relever ce défi, le projet métropolitain se doit
de fixer ab initio les caractéristiques principales du futur espace métropolitain.
 Une métropole reposant sur des villes compactes et économes en espace,
conçue dans le cadre d’une évolution durable des prix de l’énergie;
 Une métropole assurant une réelle mixité sociale, donc récusant le modèle
regroupant en un même lieu les logements sociaux, soucieuse d’améliorer les
conditions de vie quotidienne de ses habitants;
 Une métropole basée sur une réduction durable de l’usage de l’automobile,
donnant la priorité aux circulations douces, imposant des investissements forts
dans les transports en commun, pour les déplacements à l’intérieur de
l’agglomération comme pour les déplacements entre agglomérations du
Sillon Métropolitain;
 Une métropole donnant accès en tous points du territoire aux technologies
numériques;
 Une métropole économe en énergie, utilisant en priorité les énergies
renouvelables;
 Une métropole dont les nouveaux bâtiments publics comme les logements
aidés seront « zéro carbone »;
 Une métropole dont les espaces intermédiaires pourront contribuer à satisfaire
les besoins alimentaires des habitants;
 Une métropole se réappropriant ses rivières, véritables traits d’union entre tous
les espaces métropolitains;
235
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011


Une métropole conçue en gardant à l’esprit que la ville se crée autour de
gestes forts, mais se crée surtout au fil du temps, par l’appropriation et l’action
de ses habitants;
Une métropole reflétant une double ambition, construire la ville à l’échelle
mondiale, et gérer la proximité à l’échelle humaine.
Donner corps à une organisation polycentrique dépassant les discours



Cette métropole d’un nouveau type correspond à des choix précis en matière
d’organisation de l’espace
 Le choix multipolaire, par la mise en valeur de pôles existants dans le cadre
d’une reconstruction de la ville sur elle-même et de la création de nouveaux
pôles. Un choix visant à éviter développement urbain systématique aux
franges des zones existantes et mitage des espaces périurbains. Un réseau
polycentrique dont les nœuds, à l’échelle de la métropole, sont reliés par le
réseau de transport.
 L’identification précise des pôles du réseau métropolitain et la définition tout
aussi précise de leurs fonctions, basée sur le refus de toute ségrégation
spatiale entre activité, logements, commerces. Pour limiter les besoins en
déplacement, les pôles de la métropole doivent disposer de l’ensemble des
fonctions de la vie quotidienne, ce qui n’exclut ni une spécialisation des
fonctions de certains pôles secondaires, ni le regroupement des fonctions
métropolitaines dans les deux grandes villes. C’est la fin du zonage à
l’ancienne au profit de la multiplication des centres et d’un urbanisme de
quartier, de dentelle, de détails.
 Le traitement spécifique des zones périurbaines, souvent peu structurées,
manquant de points de repères comme de lieux symboliques.
 La préservation et la mise en valeur des espaces intermédiaires entre les
centres de la métropole.
Les pôles de la métropole polycentrique ne se limiteront pas aux quatre villes
Thionville-Metz-Nancy-Epinal.
 Les pôles de la future métropole regrouperont l’ensemble des fonctions de la
ville et de la vie : logement, commerces, activités, bureaux, services, loisirs,
enseignement secondaire.
 Ils seront marqués par une architecture symbolique source d’identité, de
reconnaissance et de fierté : ensemble historique, ou création
contemporaine.
 Ils ont vocation à accueillir une institution métropolitaine.
 Ils peuvent correspondre à un centre-ville, à une ville moyenne historique du
réseau, à la mise en valeur d’un centre de l’espace périurbain des
agglomérations.
 Ils sont reliés par les transports en commun au réseau métropolitain.
Identifier les pôles potentiels est une des clefs du projet métropolitain.
236
Annexe 7
Quelques idées autour de Lorraine 2020, pour relever les défis d’une région à la croisée des
destins, mais qui ne doivent pas faire oublier un dernier point, essentiel : le temps nécessaire pour
que décisions publiques fassent sentir leurs effets est long ! Même si l’échéance de 2020 est sans
doute la seule à pouvoir « parler » aux habitants, la Lorraine de 2020 sera d’abord le reflet des
choix faits au cours des dernières années. Il faudra sans doute attendre encore dix années de plus
pour que l’impulsion la plus volontariste modifie en profondeur la dynamique régionale.
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
LOUIS-CLAUDE POREL
PRESIDENT DIRECTEUR GENERAL HYDRO LEDUC A AZERAILLES
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
C’est celui de ses ressources humaines. La Lorraine et les lorrains sont remarquables pour les
qualités suivantes :
- fidélité à l’entreprise,
- compétences professionnelles,
- formation des cadres : voir en particulier la densité et l’excellence de nos écoles
d’ingénieurs et de nos universités.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
La Lorraine n’a pu se faire sa promotion. C’est une Région toujours perçue en tant que région
excentrée, froide, ou, sauf à y être né, il n’est pas attractif de s’y installer.
Par ailleurs, la désindustrialisation de la région Lorraine est un élément peu favorable à attirer
des talents.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
A partir de l’observation suivante :
- Paris attire par la richesse des offres d’emploi,
- Toulouse attire grâce aux activités aéronautiques,
- Annecy attire par la richesse des outils de sous-traitance (vallée de l’Arve).
Nous n’avons plus, en Lorraine, de véritable spécificité susceptible de créer de l’emploi.
Alors, pourquoi ne pas conduire la Lorraine à devenir un centre de compétence et de
production de composants jusqu’ici importés et qui axeront la Lorraine sur les ressources de
demain ?
Annexe 7
N’est-il pas le moment de se poser ce type de questions : la Lorraine possède, en profondeur,
et jusqu’au bassin parisien, du charbon. La liquéfaction de ce dernier permettrait une
production de gaz, énergie du futur. Cette approche crédible ou pas a pour seul mérite de
penser que la Lorraine peut et doit au nom d’une réflexion ciblée, trouver les raisons de son
futur.
237
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Pour mémoire, l’entreprise Hydro Leduc, qui employait 170 personnes en 2008 en salarie (en
CDI) plus de 200 à ce jour avec une perspective de plus de 220 employés fin 2011.
Dans ce contexte de croissance, Hydro Leduc consacre l’essentiel de ses moyens financiers
à assurer un développement centré sur son « savoir-faire » actuel.
Cependant, Hydro Leduc observe que 100 % des transmissions hydrostatiques rapides
destinées aux engins de travaux publics sont d’origine étrangère.
Hydro Leduc à la maîtrise technique des transmissions hydrostatiques sans avoir aujourd’hui la
capacité à positionner l’entreprise sur ce créneau. Ce dernier, même centré sur quelques
applications types, est générateur d’une activité, à court terme, supérieure à l’activité totale
de Hydro Leduc.
N’y a-t-il pas, à travers cette observation, le moyen d’organiser et de générer une reprise de
richesse jusqu’ici importée ?
A mon avis, si chaque acteur économique porté par un positionnement à vocation d’avenir,
se pose la même problématique d’avenir, il doit y avoir de quoi « réalimenter » la Lorraine.
Annexe 7
238
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
MICHELE DE RAEDT
HOTESSE D’ACCUEIL, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Ses frontières, la qualité de nos facultés et de nos grandes écoles, notre terre pour son
agriculture et ses cultures, la filière bois, notre savoir-faire légendaire sur des produits de
qualités et de luxe.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Sa mauvaise image, son passé industriel, la désertification de certains départements.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Annexe 7
L’implantation de nouvelles entreprises de grandes envergures qui créent de l’emploi, qui
attirent de nouvelles familles, chercher des nouveaux marchés pour produire, pour exporter.
239
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
DIDIER RISSER
ADJOINT DE DIRECTION, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Sa situation et ses infrastructures de transport et de formation.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Son mauvais moral.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Une véritable collaboration entre tous les niveaux d’administration locale.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
La Région et les représentants des entreprises et des salariés doivent poursuivre leurs efforts
pour parvenir à une position commune en matière de formation.
Annexe 7
240
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
JOSIANE ROBERT
GÉRANTE ADC À XERTIGNY
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Son personnel qui est travailleur et sérieux, sa place près des frontières du Luxembourg,
Allemagne et Suisse.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
L’enclavement, La formation aux travaux manuels.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Annexe 7
Au lieu de donner du chômage sans contrepartie aux chômeurs de plus de 6 mois, les placer
en entreprise gratuitement, avec obligation de présence pour recevoir ses indemnités.
241
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
JEAN SALQUE
DIRECTEUR DE POLE, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
-
Une culture du travail fortement ancrée,
Une tradition d'accueil et de brassage,
Les voies de communication, au cœur de l'Europe,
Des paysages (aménités) et des ressources naturelles de qualité.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
-
Un développement territorial inégal,
Une réactivité encore lente face aux évolutions économiques,
L'absence jusqu'à maintenant d'un cap, d'une vision, portés par l'institution régionale.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Des projets permettant d'"agencer" des acteurs d'horizons très divers (domaines et niveaux
d'échelle de compétences) : Pompidou, Center Parcs, Université Lorraine.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Toutes les entités de gouvernance locale aux différentes échelles (Intercommunalités Pays,
Départements, Pôle Métropolitain en gestation, Région) ainsi que l'Etat, pour interagir et
produire du collectif ensemble, au service d'une approche interterritoriale de l'action
publique.
Annexe 7
242
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
SOPHIE SCHWARZ-KOEHLER
ASSISTANTE DU DIRECTEUR DE CABINET DU PRESIDENT DU CONSEIL GENERAL DE MOSELLE, ANCIENNE ASSISTANTE AU SEIN DE LA DIRECTION
GENERALE DES SERVICES DE LA REGION LORRAINE ET PRECEDEMMENT DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LORRAINE
Renouveler son regard sur le territoire régional
Comment définir une région aujourd’hui ? Celle-ci apparaît comme un territoire tout à la fois
institutionnel et fonctionnel. Espace géographique lieu d’interfaces multiples, de grandes
diversités réunies ou conflictuelles, d’enjeux divers et variés, système complexe en somme où
agissent des hommes, des institutions, des économies, des cultures, la région se distingue par
son organisation, ses solidarités, ses signes de reconnaissance, souvent héritées du passé,
enfin le sentiment d’appartenance qu’elle suscite ou non chez ses habitants.
Au sein de ce territoire voisinent ainsi, pêle-mêle, différents niveaux d’organisation
administrative qui établissent entre eux des liens qui se superposent, s’additionnent ou se
neutralisent parfois, tandis que s’exercent des niveaux d’autorités multiples : européens,
nationaux ou internationaux, régionaux ou infrarégionaux…la plupart du temps sans aucun
pouvoir hiérarchique entre ces différents niveaux. N’oublions pas que nous évoluons en outre
désormais dans un univers où le territoire peut être « sans terre », réalités nouvelles façonnées
par exemple par la banalisation des flux informatiques, l’internationalisation des modes de
fonctionnement ou le nomadisme économique. Le territoire devient alors en quelque sorte
« sans bornes », dans une fin de l’entre soi qui modifie considérablement le rôle des tous les
acteurs présents sur un territoire physique.
Le concept de « gouvernance territoriale » vient s’inscrire dans ce cadre toujours plus
complexe pour la mise en œuvre de stratégies partagées et la recherche d’une « unité » et
de cohésion.
Espace mosaïque à l’interne et toujours plus perméable aux influences extérieures, la région
se retrouve naturellement soumise à ces différents types de forces, tout à la fois centrifuges et
centripètes.
A la recherche du « plus petit commun diviseur des territoires » ou plus grand rassembleur des
énergies ? Tout va dépendre de la maturité du territoire à se prendre en charge pour
construire son présent et une vision d’avenir qui l’inscrit dans le monde.
C’est dans cet ensemble résolument mouvant, que la région peut réussir à affirmer toute la
pertinence de son échelle de territoire, inspirant un effet de bascule entre tout ce qui se vit
autour d’elle et tout ce qui se vit en elle.
Annexe 7
En effet, dans un monde largement ouvert à la concurrence et à la globalisation, le « local »
reprend tout son sens pour peu qu’il parvienne à avancer des projets clairs à défendre et
suffisamment mobilisateurs.
243
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Ces éléments d’appréciation conditionnent ainsi trois paramètres liés à la notion de
prospective dans le positionnement de la communauté régionale aux côtés des autres
espaces, pour la construction d’un avenir souhaité et partagé :
-
-
-
une visibilité, qui consiste d’abord à mieux appréhender l’existant en définissant un
projet et des objectifs, pour aussi mieux contrôler les risques, mieux identifier les atouts
et en définitive réussir à fédérer les énergies ;
une liberté, qui vise à acquérir des marges de manœuvre pour élaborer des stratégies
d’actions les mieux adaptées aux besoins du territoire dans toutes ses composantes,
non plus juste soumises aux aléas de la conjoncture nationale et internationale, mais
décidées en toute connaissance de cause ;
une identité, qui traduit le besoin d’appartenance à une collectivité dans un espace
d’accueil de populations souvent hétérogènes et d’activités diversifiées voire
volatiles. L’identification à une terre et à une histoire commune participe de l’accès à
une image reconquise tant aux yeux de ceux qui vivent sur le territoire qu’aux yeux
extérieurs qui le regardent, autre traduction de la notion tout aussi essentielle
d’attractivité dans un univers à la fois uniformisé et soumis à une compétitivité toujours
plus féroce. Mais cette question de l’identité est une question tout aussi difficile à
aborder au plan local qu’au plan national : dans un monde où le critère temps prime
sur celui de la distance, dans un maelstrom de mobilités, de déracinements, le lointain
l’emporte parfois plus souvent que la proximité et affranchit bon nombre de citoyens
du lien qui les attache à leur territoire. Par ailleurs, d’un citoyen à un autre, d’un
acteur public à un autre, d’une entreprise à une autre, d’une association à une autre,
la perception du territoire variera. La quête identitaire s’inscrit par conséquent
comme l’une des fonctions également essentielle d’une réflexion prospective dans la
détermination d’un ou plusieurs devenirs possibles qui autorisent une identification
collective et surtout « multicritères », fruit en quelque sorte de la volonté et du discours
des hommes.
C’est sans doute en cela que la notion de projet en matière d’aménagement prend tout son
sens pour rapprocher des territoires non pas de façon administrative mais des femmes et des
hommes vivant sur des espaces voisins et complémentaires, en leur proposant des
perspectives de développement par-delà les différences.
Oser bâtir une réflexion pour l’avenir est de ce point de vue un pari toujours risqué mais
incontournable : il ne saurait être question en effet de ne pas « se prendre en mains », pour
ne pas subir simplement que des tendances globales ou des évolutions inéluctables. Mais
penser l’avenir c’est aussi savoir d’où l’on vient et qui l’on est. La Lorraine n’est pas « rien ».
Elle a une histoire millénaire et ses racines éparses sont profondes : travailler sur son avenir
passe par un retour rapide sur ce par quoi elle s’est fondée, c'est-à-dire son histoire et sa
géographie, pour comprendre finalement ce que Fernand Braudel appelle dans son
ouvrage sur l’identité de la France « l’essentiel de soi ».
-
Savoir d’où l’on vient, l’histoire comme forge du caractère intime
De Charlemagne à Stanislas ou à Robert Schuman, pour ne citer que quelques noms, la
« grande » histoire a laissé des empreintes fortes sur la terre lorraine.
Annexe 7
244
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Comme la majeure partie du territoire national, la Lorraine a longtemps été une terre de
campagnes, une sorte de permanence dans la « petite » histoire qui a inscrit dans le
temps long les rapports de l’homme à son environnement proche, dans la perspective
des champs, forêts et villages typiques centrés sur une large rue centrale souvent unique,
voire des bourgs à une demi-journée de marche, où l’on devait tout trouver et tout
produire.
Puis d’une part grâce à l’amélioration des voies de communication, en particulier la voie
ferrée, et d’autre part la révolution industrielle commence le dépeuplement des
campagnes qui marquera tant le paysage lorrain sur plus d’un siècle, tant dans sa terre
que dans sa population.
Quelle autre province aura ainsi connu entre 1880 et 1900 un départ des campagnes
lorraines de plus de 125 000 personnes quand dans le même temps la Moselle et la
Meurthe et Moselle reçoivent en volume beaucoup plus encore d’immigrants ? Naissent
alors, en plus des campagnes, les villages industriels et cités ouvrières situés au cœur des
bassins industriels et les villages influencés par l’industrie où une partie de la population
poursuit l’activité agricole tout en se rendant à l’usine.
L’arrivée de centaines de milliers d’immigrants qui viendront peupler les bassins industriels
a pu être considérée parfois par les populations locales comme une véritable invasion,
mais peu de régions ont accepté, intégré et assimilé avec une telle rapidité autant de
personnes venues « d’ailleurs ». Lorraines et Lorrains de souche et celles et ceux arrivés
« depuis peu » ont toujours su que leur identité était intimement liée à l’usine ou à la mine.
Ce « nouveau monde » du travail deviendra d’ailleurs celui de nouvelles habitudes, de
nouvelles valeurs où trouvera naissance une nouvelle région.
Ainsi, même si l’étude de l’œuvre sociale est complexe, car l’histoire ne peut se contenter
de faire référence à un système paternaliste ou aux bons ouvriers lorrains infatigables et
toujours prêts à la tâche, il est nécessaire de remarquer qu’en Lorraine vont s’additionner
dès cette époque certes de la misère physique et morale et parfois même de vraies
formes de violences, mais aussi de véritables solidarités, des notions de richesses et de
développement économique soutenu, d’innovation sociale, en matière de protection,
d’accès au logement ou à la formation.
Dans ce domaine, la Lorraine sera un laboratoire exemplaire, où une foule d’instituts et
d’organismes verront le jour pour se généraliser ou inspirer le reste du territoire dans les
années qui suivront. C’est de cette période en particulier que la Lorraine tirera son image
de région attachée à la terre, aux qualités de sérieux des hommes qui la font fructifier et
produire sans relâche. En Lorraine, le devoir de l’homme s’accomplit dans son travail,
éventuellement jusqu’au sacrifice.
Annexe 7
C’est encore cette valeur de sacrifice qui viendra accentuer l’image et l’identité de la
région, dans tout le pan de l’histoire lié aux différents conflits militaires, aux annexions
successives, pour faire de la Lorraine une terre aux marges de l’Etat national, rempart
mais aussi porte d’entrée des agressions les plus douloureuses, puis terre de
stationnement d’une partie conséquente du potentiel militaire français pendant de
nombreuses années.
245
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
EXTRAIT rapport CESEL « La Lorraine en 2025 – tableaux d’une exploration » janvier 2005
L’histoire de la Lorraine, quant à elle, a naturellement forgé son image et son caractère
intimes : elle a notamment renforcé cette impression de visage aux multiples facettes d’une
région située entre plusieurs mondes (latin et germanique) et ayant fait l’objet de multiples
convoitises au cours des siècles. L’époque plus moderne n’a pas démenti cette
caractéristique, puisqu’il y a peu de temps encore, la Lorraine constitua un enjeu entre la
France et l’Allemagne : la frontière entre les Etats y changea à sept reprises entre 1814 et
1956, avant de se fixer aux contours actuels : c’est dire la difficulté de l’affirmation identitaire
qui relève quasiment de la quête…
Ainsi, culturellement, mais aussi politiquement et administrativement, la Lorraine
contemporaine hérite de ces fragmentations, que le temps commence bien-sûr à beaucoup
atténuer, mais qui peuvent rester vivaces dès lors que l’on cherche à qualifier, de façon
assez précise, l’ «esprit » de ce territoire.
Il faut ajouter à ces racines historiques tourmentées l’évènement qui marquera certainement,
par son ampleur exceptionnel, ces trente dernières années. Car après avoir connu des
années d’après-guerre bercées par le rythme soutenu de la production industrielle (dans le
secteur du minerai et de l’acier), qui la plaçaient dans le peloton de tête des régions
françaises, la Lorraine subit de plein fouet la crise qui la frappe de 1970 à 1990. Contrainte à
de grandes vagues de restructurations et de licenciements, la région paiera un lourd tribut à
cette période noire qui laissera longtemps, dans la mémoire collective, une image de région
sinistrée.
Mais, tel que le décrit Armand FREMONT, « …Restes de grands chevalements sous la lune, de
carcasses d’usines aux couleurs de rouille, de mines abandonnées et de terrains instables,
des villages de retraités et de préretraités. La véritable surprise vient du fait que la Lorraine
n’a pas vraiment sombré à l’issue d’un tel cataclysme…La Lorraine a bien tenu. »
Aujourd’hui, la région apparaît à la recherche d’une voie identitaire, entre campagnes et
métropole, ancrée mais aussi déchirée entre deux entités extrarégionales qui l’enveloppent
en quelque sorte : une grande région européenne et le Grand Est de la France.
Terre de passages, espace national périphérique, mais toujours stratégique, la Lorraine
demeure une terre d’échanges et un creuset d’intégration. Dans un univers ouvert comme
l’est aujourd’hui le monde, dans une Europe qui intègre de nouveaux pays à l’Est, la Lorraine
a tout à gagner en jouant sur son positionnement géographique exceptionnel et son histoire
qui l’a bâtie sur un mélange de plusieurs cultures. Reprenant l’historien Michelet, on peut dire
que la Lorraine fait partie de « ces puissances diverses par quoi la France touche le monde,
par où elle a prise sur lui. »
246
Annexe 7
C’est en cela que la géographie constitue elle aussi un paramètre à intégrer dans la
recherche du visage de la Lorraine aujourd’hui et demain. Savoir de quoi l’on est fait : la
perception de l’environnement spatial de la Lorraine, une périphéricité avec ou sans
marginalité ? Si le devenir des peuples est inscrit dans leur géographie, celui de la Lorraine
pourrait être considéré comme tracé «comme un boulevard ».
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Cette position particulière, aux marches Nord-Est de notre pays, a bien entendu participé de
la construction de son histoire lointaine puisque cette position a fait d’elle une terre de
convoitises et de combats. Tour à tour morcelée et unifiée, démembrée et rassemblée,
occupée et libérée, la Lorraine a souvent été un espace de fracture mais aussi de liaison ou
de transitions entre les mondes.
Espace national périphérique par nature, mais toujours stratégique, la Lorraine apparaît
indéniablement comme une terre de passage mais aussi d’échanges et d’intégration.
Carrefour de plusieurs cultures et de plusieurs civilisations, comme en témoigne son
patrimoine architectural, sous une triple influence, germanique, française et italienne, la
Lorraine pourrait penser appréhender l’Europe au-delà de son caractère éminemment
frontalier, autrement que sous l’angle exclusif de sa position géographique du Nord-Est de la
France.
Cette double vision d’une région « en prise sur le monde » ou « d’une frange du territoire qui
s’effiloche » apparaît bien souvent encore dans les analyses d’aménagement du territoire au
plan national (cf analyses passées de la DATAR).
La Lorraine appartient ainsi à un ensemble transfrontalier, certes composite (faire l’analyse
de ce qu’est la GR, sf rapport Situation Economique et Sociale établie par le CES de la GR),
mais aussi homogène tant géographiquement dans ses paysages typiques de côtes que
dans son histoire industrielle au cours de laquelle se sont développées, de part et d’autre des
frontières, les activités d’extraction du charbon et du minerai de fer et les industries
sidérurgiques et chimiques. La diversité économique est apparue plus récemment, avec
l’envol du Luxembourg en tant que place financière. C’est d’ailleurs cette évolution
singulière, et l’ampleur corrélative du travail frontalier, qui posent la question du
développement territorial régional au regard de sa position géographique. En effet, être au
contact ou à proximité d’une zone urbaine de peuplement à haut niveau de vie garantit-il
une perspective de développement ? En bref, rentre-t-on dans ce cas dans une logique de
dépendance ou de relations « gagnant-gagnant », et sous quelles conditions ?
Au-delà de ces relations de proximité, la Lorraine doit-elle aussi jouer et s’appuyer sur
d’autres rapprochements en Europe du fait de sa position géographique centrale et de son
réseau d’infrastructures ? Le développement économique de ce début du XXIe siècle est en
effet largement le résultat d’un couple métropolisation/mobilité qui rend possible une forme
de « zapping territorial » : là où l’on vit n’est plus nécessairement là où on travaille, pour peu
que les moyens de communication le permettent. Comment la Lorraine s’inscrit-elle dans
cette évolution ?
Annexe 7
Enfin, quid de son positionnement dans l’ensemble du Grand Est français, ensemble
particulièrement composite. Ce territoire reste marqué par un difficile problème de
recomposition de son économie, à l’exception de l’Alsace (qui bénéficie de la présence
d’une « capitale européenne », de nombreuses PME et de l’effet d’influence du voisin
d’outre-rhin). En outre le Grand Est apparaît comme un espace intermédiaire « en creux » au
plan démographique. (Faire si nécessaire une analyse plus détaillée).
Eléments complémentaires à joindre à la contribution « se sentir Lorrain aujourd’hui » :
l’attractivité, les Lorrains vus par les Lorrains + une analyse infrarégionale : la Lorraine et ses
territoires constituants (rural-urbain, sillon, métropole,…)
247
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
MARTIN VANIER
GEOGRAPHE, UNIVERSITE DE GRENOBLE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Ce sont ses hommes et ses femmes, sa population, ceux qui y vident aujourd’hui et ceux qui
y viendront d’ici 2020. Réponse facile en apparence, car légitime pour n’importe quelle
région du monde : il n’est de richesses que d’hommes…
Mais réponse forte pour la Lorraine car les « gens de Lorraine » ne sont pas identiques à ceux
de n’importe où en Europe. Ils sont encore, pour une large part, ancrés dans une culture
collective du travail. Certes ce travail manque, certes il change vite, certes il est souvent mal
valorisé par les statuts et les revenus. Mais cette culture se maintient, et vaut bien au-delà des
secteurs industriels. Or, la France qui vieillit globalement, la France qui perd peu à peu son
lustre de grande puissance économique (qui va sortir du top 5 à coup sûr, et qui à plus long
terme pourrait ne plus être dans le top 10), cette France va redécouvrir l’importance de ses
régions de travail, de ses régions actives, productives dans tous les sens du terme, ses régions
qui savent accepter le travail et l’activité dans ce qu’ils peuvent parfois avoir de marquant
dans le territoire (la proximité des espaces de production, les infrastructures de transport de
marchandises, les rythmes imposées, etc.). Dans une France qui pourrait être tentée par la
spécialisation dans les « avantages comparatifs résidentiels », la présence de la Lorraine (et
d’autres régions françaises comparables, par exemple la Basse Normandie) sera précieuse.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
Ce sont… ses hommes et ses femmes, sa population, ceux qui y vivent aujourd’hui, ou tout
du moins une partie d’entre eux ! Réponse paradoxale compte tenu de la précédente, mais
logique : si la richesse de la Lorraine, c’est sa société de travail, reconnaissons qu’elle a
beaucoup souffert et continue de beaucoup souffrir, et qu’elle a largement à se reconstruire
dans son espérance, sa fierté, son identité, son dynamisme.
L’enjeu est fondamentalement culturel : il faut énormément investir pour que les Lorrains
d’aujourd’hui et de demain reconstruisent mentalement et culturellement leurs capacités
personnelles et collectives de se développer, d’entreprendre, de « faire carrière », de fonder,
etc...
Enorme effort pour changer les représentations de la défaite, pour entrer dans une attitude
collective de la promotion, de l’ouverture au monde, de la quête de valeurs qui dépassent
le matérialisme et ses fragilités, de l’exigence du beau.
Plus qu’ailleurs, le défi est dans les mentalités, et plus qu’ailleurs on ne peut pas attendre d’un
renouvellement démographique qu’elles soient bousculées. Il faut des politiques publiques
audacieuses, inattendues, culturellement révolutionnaires, pour sortir d’un état de choc, ou
Annexe 7
248
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
de renoncement, et s’autoriser une sorte de « yes we can » régional. Le Beaubourg de Metz
montre la voie. L’expérience, plutôt réussi, de la Ruhr, montre que le chemin est encore long.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
Un des outils « déjà là », qui peut servir cette ambition à la fois culturelle, de formation, et de
mutations des mentalités pour l’entrée dans le monde du travail, ce sont tout simplement les
lycées de la Région. A condition toutefois de les faire entrer dans une toute autre conception
de leur rôle dans le redéveloppement régional. La 27ème Région a travaillé le sujet. D’autres
pays d’Europe, où existent parfois des cycles intermédiaires entre Secondaire et Supérieur
(nos très anciennes Propédeutiques) de type Collèges, ont également mobilisé leurs
équipement publics pour leur faire jouer un rôle beaucoup plus ample.
La trame des lycées lorrains (surtout ceux qui ont un peu de « post-bac ») est à considérer
comme la trame de l’avenir. Mais il faut pouvoir en faire des lieux très largement ouverts,
dotés, choyés, où tous les Lorrains sauront pouvoir accéder non seulement à une formation
privilégiée, mais aussi à la culture, à l’évènement, à l’ouverture au monde, à la fête… Et bien
entendu ce qui vaut pour les lycées vaut encore plus pour les écoles et universités mais les
lycées ont en outre l’avantage d’être un formidable levier d’aménagement des territoires.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Que ne sait-on pas faire en France (en Lorraine comme ailleurs), et qui pénalise la mise en
œuvre de solutions aux nombreux problèmes collectifs du pays (se loger, se déplacer
autrement, se former, travailler…) ? On ne sait pas sortir des champs clos dans lesquels des
acteurs qui n’ont pas toutes les réponses ni tous les leviers s’enferment, au nom de leur
légitimité, le plus souvent publique : l’Education nationale fait de l’éducation nationale,
pendant que les collectivités font des politiques de la ville, et que les chambres des métiers
se battent avec les problèmes d’employabilité, etc. Mais toujours dans une grande difficulté
à sortir du cercle de chacune de ces impuissances.
Le métier principal d’une collectivité comme la Région (Lorraine ou autre) devrait être
d’organiser systématiquement le décloisonnement des mondes d’acteurs, non seulement
des acteurs publics entre eux (entre administrations – et pour commencer entre services et
directions en son sein même ! – entre collectivités, entre collectivités et administrations…),
mais plus encore entre acteurs publics et privés, ce qui reste si difficile à cause de réticences
réciproques.
Annexe 7
Tables de coopération, groupements d’intérêts, coopératives territoriales, nouvelles mutuelles
régionales… Le territoire qui saura décloisonner les mondes d’action, et sortir de la posture
suicidaire de la « puissance publique » est celui qui aura, demain, les moyens de ses
ambitions.
249
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
FLORENCE WAZYLEZUCK
CHARGEE DE MISSION, REGION LORRAINE
1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de
construire son développement pour 2020 ?
Sa position transfrontalière au cœur du marché européen et les voies de communication qui
la traversent.
2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ?
-
L’image de la Lorraine vue de l’extérieur et de l’intérieur,
Les clivages Nord/Sud de la Lorraine au niveau des élus mais aussi des habitants.
3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou
partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la
Lorraine ?
-
-
Développer une campagne de communication vers les pays frontaliers et les autres
régions de France, mais également en direction des Lorrains qui ne mettent pas en
avant le patrimoine militaire et industriel mais la recherche/innovation, les industries
de pointe, la diversité des paysages, les espaces naturels, les lieux culturels
remarquables,
Développer la culture transfrontalière chez l’ensemble des lorrains et dès le plus jeune
âge afin d’atténuer les barrières culturelles, géographiques et linguistiques. Renforcer
l’ouverture des Lorrains vers l’Europe.
4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de
faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ?
Afin de développer une stratégie d’attraction économique globale et cohérente à l’échelle
de la Région, coordonner l’ensemble des acteurs du développement économique
intervenant sur l’implantation d’entreprises et élaborer une offre foncière et immobilière
complémentaire et non pas concurrente entre les départements, voir entre les zones.
Annexe 7
250
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Annexe 8
SOURCES DES DOCUMENTS DE TRAVAIL
Annexe 8
Publications du Conseil Régional de Lorraine
Schéma Régional de Développement Economique (SRDE) :

Premiers éléments soumis à réflexion

Projet de SRDE

Version courte de la phase 1 – 11 juillet 2005

Version complète de la phase 1 – 11 juillet 2005

Atelier « La Lorraine solidaire » de la phase 2 - 9 septembre 2005

Atelier « La Lorraine au-delà des frontières » de la phase 2 – 9 septembre 2005
-
Schéma Régional des Infrastructures et des Transports (SRIT) :

Engagement du nouveau Schéma Régional des Infrastructures et Transports : desserte
routière et autoroutière nord-sud du Sillon lorrain – Octobre 2004

Schéma Régional des Infrastructures et des Transports (SRIT) – Mars 2005

Elaboration du Schéma Régional des Infrastructures et des Transports : Transport de Fret
et Logistique Intermodale

Elaboration du Schéma Régional des Infrastructures et des Transports : Transport de Fret
et Logistique Intermodale (annexes techniques)

Schéma Régional des Infrastructures et des Transports (annexe 1 : éléments de
diagnostic du système lorrain des transports (synthèse))

Schéma Régional des Infrastructures et des Transports (annexe 2 : Fiches liaison TER
METROLOR)

Schéma Régional des Infrastructures et des Transports (annexe 3 : le plan d’actions 2006)
-
Schéma régional de la Mobilité Transfrontalière en Lorraine – 2008-2009
-
Schéma Régional de l’Economie Touristique et des loisirs de Lorraine – 2007-2012 :

Diagnostic

Stratégie et plan d’actions
-
L’espace intermédiaire Metz-Nancy dans l’espace métropolitain lorrain :

Comité de pilotage – 26 avril 2007

Rapport final - Juin 2007
-
Schéma Régional de Développement Agricole – Septembre 2010
-
Schéma d’aménagement et de gestion des eaux : Bassin ferrifère Lorrain :

Séquence 1 : l’état des lieux – 5 mars 2007

Séquence 2 synthèse, diagnostic et tendances – 5 mars 2007
-
Charte de collaboration entre la Région Lorrain et la Région Franche-Comté (note de contexte et de
synthèse) – 15 septembre 2009
-
Compte-rendu annuel de mise en œuvre des politiques régionales – Exercice 2009
-
Rapport sur la situation économique et sociale en Lorraine (priorités du Conseil régional de Lorraine au Plan
Blanc) – Séance plénière du 26 juin 2009
-
Trame Verte et Bleue – 2010
-
Note sur la Trame Verte et Bleue – 5 janvier 2011
-
Projet de Plan Lorrain d’Accès aux Compétences Pour l’Emploi en région (PLACER) : projet – 19 mars 2009
-
Fiches COPILO déclinées sur la Lorraine en 17 territoires – Actualisation permanente
-
Rapport sur la situation économique et sociale de la Lorraine, Jean-Yves Le Déaut – Séance plénière du 26
juin 2009
-
Conventions Volet Territorial CPER 2007-2013 :

Meurthe-et-Moselle

Meuse

Moselle

Vosges
251
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
-
Stratégie d’évolution de l’offre TER METROLOR 2016-2025 : Rapport Phase 1 (Diagnostic trafic) – 2010
-
Plan Climat du Territoire Régional, Réunion de l’exécutif régional – 24 janvier 2011
-
Diagnostic du DLA 88 : Convention 2008-2010 – Données 2010 arrêtées au 31 octobre 2010
-
Schéma Directeur d’Accessibilité du réseau TER Métrolor de la Région Lorraine : Le Métrolor pour tous – Juin
2009
-
Politique des espaces à enjeux – Espace central – Diagnostic des enjeux du territoire, SETEC Organisation –
Décembre 2006
-
L’espace intermédiaire en Lorraine – Rapport final, SETEC Organisation – Juin 2007
-
Contribution de la Région Lorraine au document préparatoire de la 2ème réunion ministérielle
« Aménagement du Territoire de la Grande Région » - Novembre 2010
Publications et rapports du Conseil Economique, Social et Environnemental de Lorraine
-
La Lorraine en 2025 : travaux d’une exploration – 18 janvier 2005
-
Situation économique, sociale et environnementale de la Lorraine :
o
2008/2009 : la Lorraine secouée par la crise ; renforcer son identité au service de nouvelles
dynamiques de développement – 24 novembre 2009
o
2009/2010 : Derrière le choc de la crise : les défis de La Lorraine – 6 octobre 2010
-
Rapport sur la situation économique et sociale de la lorraine – Séance plénière du 26 juin 2009
-
Vers de nouvelles ruralités en Lorraine – 17 septembre 2010
-
Résultats de l’enquête d’images sur la Lorraine – Séance plénière de 24 février 2009
-
Changement de climat en Lorraine : le temps de la réflexion, Communication de la section prospective
territoriale – Séance plénière du 14 octobre 2005
-
Lorraine : quel avenir énergétique ? – Séance plénière des 22 et 23 juin 2006
Publications INSEE
La Lorraine face à son avenir (sous la direction de Joël CREUSAT), INSEE-ILEE- Octobre 2002
-
La Lorraine face à son avenir (1) : du diagnostic global aux enjeux régionaux, Economie Lorraine
(supplément n°8) – Septembre 2003
-
La Lorraine face à son avenir (2) : du diagnostic spatial aux enjeux territoriaux, Economie Lorraine
(supplément n°11) – Décembre 2003
-
Les territoires de la créativité – Economie lorraine n°231-232 – Août 2010
-
Tableaux de l’économie lorraine – Janvier 2001
-
La Lorraine et ses zones emplois – 1990
-
Nouvelles ruralités en Lorraine : un « désir de campagne » limité à quelques espaces résidentiels et
récréatifs, Economie Lorraine n°205-206 – Février 2012 :

Nouvelles ruralités : une dynamique plus française que lorraine (présentation de l’étude
déclinée sur le département des Vosges
-
La Lorraine en 2040 : situation démographique, Economie lorraine n°239 – Décembre 2010
-
Les services à la personne en Lorraine : un potentiel d’emplois à développer, Economie lorraine n°237 –
Novembre 2010
-
Accessibilité aux équipements dans l’espace rural lorrain, Economie lorraine n°75 – Février 2007
-
2ème trimestre 2010 : Une après-crise empreinte de fragilités, Economie lorraine n°238 – Novembre 2010
Annexe 8
252
-
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
-
Du diagnostic à la prospective : une démarche pour passer des enjeux aux scénarios (sous la direction de
Joël CREUSAT) – Janvier 2005
-
Les services en Lorraine au troisième trimestre 2010, Economie Lorraine Supplément conjoncture –
Novembre 2010
-
L’hôtellerie lorraine au troisième trimestre 2010, Economie Lorraine Supplément conjoncture – Décembre
2010
-
Les exportations lorraines au troisième trimestre 2010, Economie Lorraine Supplément conjoncture –
Décembre 2010
-
Le chômage en Lorraine au troisième trimestre 2010, Economie Lorraine Supplément conjoncture –
Décembre 2010
-
Diagnostic 2010 de la Moselle : dynamiser la croissance démographique en confortant l’attractivité
économique, coproduction INSEE-DREAL-INPL – Février 2011
Publications de l’Etat
-
L’activité des services de l’Etat en Lorraine – 2008-2009
-
Prospective territoriale : Formation/Action, Gaston Berger pour la DRE – Janvier 2009
-
Mobilité touristique et population présente : les bases de l’économie présentielle des départements,
Direction du Tourisme – Données de 2005
-
Rapport d’évaluation globale de l’avant-projet consolidé du Schéma National des Infrastructures de
Transport, Etat français – 11 mars 2011
-
Aménager la France en 2020 : Le Grand Est (contribution de l’Etat à de nouveaux enjeux interrégionaux),
La documentation française-DATAR - 2002
-
Etat des lieux des SRADT (Rapport final), DATAR-ARCADIE – Octobre 2003
-
Vers une prospective territoriale post grenelle de l’environnement (Questions et modes d’emploi), Etudes et
Documents n°12 – Novembre 2009
-
Mission parlementaire sur la politique transfrontalière : rapport de mission, Etienne Blanc, Fabienne Keller et
Marie-Thérèse Sanchez-Schmidt – 9 juin 2010
-
Schéma de services collectifs des espaces naturels et ruraux (contribution de la Lorraine)
-
Stratégie de Cohérence Régionale de l’Aménagement Numérique des Territoires Lorrains, Etat-Région
Lorraine – 3 septembre 2010
-
Diagnostic et prospective de la Lorraine (fiche de synthèse), sous la direction de Mme. ROLAND MAY –
Décembre 1999
-
Environnement industriel et risques en Lorraine, DREAL Lorraine – Edition 2010
-
Etude des effets des changements climatiques sur les politiques publiques en Lorraine, MCM Conseil-C&S
Conseil-Université Paul Verlaine Metz – Juin 2008
-
Energie et gaz à effet de serre de la Région Lorraine : Bilan et perspectives…, ADME, Etat, Région Lorraine –
Synthèse Edition 2008
-
Plan régional de santé publique en Lorrain - 2006-2009
-
Evaluation de l’enseignement dans l’académie de Nancy-Metz – rapport n°2005-110 – Juillet 2010
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Les territoires entre Metz et Nancy – Réflexions prospectives – Février 1991
Académie de Nancy-Metz – Région Lorraine – Analyse régionale des évaluations réalisées entre 2007 et
2010, AERES - 2010
Autres publications et documents divers
Annexe 8
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Comité des 12 – Propositions 2011
253
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Projet Belval-Alzette 2015 (Mission Alzette-Belval) – Comité de suivi régional – 7 juillet 2005
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Atlas cartographique de la Lorraine (tomes 1 et 2), IL2E – Décembre 2004
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Commerce en Lorraine : les grandes et moyennes surfaces : situation régionale en 2008, Commerce en
Lorraine n°1 – Janvier 2008
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L’état social de la France, ODIS - 2010
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Contribution territoriale au C.P.R.D.F. 2011-2015, Maison de l’Entreprise, de l’Emploi et des Formations du
Pays Terres de Lorraine – 1er février 2011
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Zoom sur l’économie régionale : Chiffres clés, Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie - 2010
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Projet stratégique du GIPEBLOR pour la filière Forêt-Bois 2011-2014, Comité d’orientation du GIPEBLOR du 9
juin 2010 – 2 juillet 2010
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Appel à la coopération métropolitaine – Déclaration d’intention du Sillon Lorrain – 15 décembre 2004
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Indicateurs de sciences et de technologies : rapport de l’Observatoire des Sciences et des Techniques,
Economica - 2010
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Régions 2020 : évaluation des défis qui se poseront aux régions de l’UE, Document de travail de l’Union
Européenne – Novembre 2008
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Documents divers relatifs à l’élaboration d’un SRADT en Lorraine (notes, projet de cahier des charges…) –
Période 2000-2005
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Déclaration commune du 12ème sommet de la Grande Région, Grande Région – 24 janvier 2011
-
Documents des 8 SCoT de Lorraine (Diagnostic, PADD, DOG ou DOO suivant l’état d’avancement) :
SCoTAM, SCoTAT, SCoTAT, SCoT Nord Meurthe-et-Mosellan, SCoT du Pays Barrois, SCoTSud54, SCoT du Val
de Rosselle et SCoT des Vosges Centrales
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La Bretagne en devenir / Prospective, Octant n°94 – Juin 2003 (ainsi que les différents SRADDT réalisés dans
les régions de France entre 2006 et 2009.
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Note D2DPE n°35 : Démarche prospective de mise en œuvre de politiques interterritoriales (Nord-Pas de
Calais)
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Office National des Forêts – Rapport de développement durable 2009 (incluant une plaquette déclinée sur
la Lorraine)
-
Biographie du chercheur Pierre Gonod (itinéraire d’un chercheur en prospective), Recherche et
controverses – 2005-2006
-
Chiffres clés de Meurthe-et-Moselle, Conseil Général de Meurthe-et-Moselle – 2010
-
Base de données socio-économiques sur la Région Lorraine (contenu du cédérom), JLJECO – Février 2010
-
Pour une vision commune de l’avenir régional : une certaine idée de la Lorraine (contribution au plan de
développement durable et d’attractivité du Grand Nord-Est) – 8 novembre 2008
-
Energie, environnement en Lorraine : perspectives 2020 (Scénarios d’évolution des consommations
d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre), ADEME-AREL – Avril 2002
-
Etude préliminaire socio-économique multimodale sur l’axe Marseille-Ports de la Mer du Nord et de l’Europe
de l’Est (résumé du rapport final), VMF (Direction interrégionale de Nancy) – Octobre 2005
-
Le lien social moteur de la performance économique, Résumé d’un rapport de l’ODIS – 27 décembre 2010
-
Mettre en œuvre une politique locale de jeunesse (outil d’aide à l’action), Carrefour des Pays Lorrains –
2009
-
La contractualisation infrarégionale des régions, APFP-AdCF sous la direction de Gwenaël Doré – Octobre
2010
-
La Lorraine du Nord à l’horizon 2025, AGAPE-IRA de Metz – 7 octobre 2008
-
La Lorraine terre d’énergie : enjeux et stratégies pour un développement régional durable, Eric Auburtin –
2005
Annexe 8
254
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Annexe 8
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
-
La prospective territoriale / Pour quoi faire ? Comment faire ? , Cahiers du LIPSOR-DIACT (série Recherche
n°7) – 2006
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Appariement entre offre et demande d’emploi sur la zone de Longwy, OREFQ territoires n°2 – Décembre
2010
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Organisation spatiale et dynamique des bassins de vie en Lorraine, INRA-CESAER-ENESAD-DRAF LorraineFNADT – Février 2007
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Saar-Lor-Lux / Visions d’avenir 2020 – 7ème sommet de la Grande Région du 30 juin 2003
-
Schéma régional d’aménagement de la Lorraine, ONF – Mai 2006
-
Vosges Horizon 2020 (4 scénarios de prospective territoriale), Conseil Général des Vosges
-
Les Universités 1 Dessiner un nouvel horizon (3ème universités européennes de l’accueil de nouvelles
populations) – Novembre 2010
-
Atlas de la santé des lorrains, ORSAS Lorraine – Septembre 2010 :

Première partie : contexte sociodémographique

Deuxième partie : état de santé, pathologies
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La santé en Lorraine, ORSAS Lorraine – Octobre 2010

Les déterminants de la santé

L’état de santé des lorrains
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La santé observée en Lorraine, ORSAS Lorraine – Octobre 2006 :

Document principal

Annexes (indicateurs par territoire de santé et de proximité)
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Santé et environnement en Lorraine, ORSAS Lorraine – Décembre 2006
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Synthèse du diagnostic sur la santé et l’offre de soins du territoire Lorraine-Nord, ARH Lorraine – Décembre
2005
-
Synthèse du diagnostic sur la santé et l’offre de soins du territoire Lorraine-Sud, ARH Lorraine – Décembre
2005
-
Bilan Energie et Gaz à effet de serre de la région Lorraine, Explicit (diagnostic, synthèse et synthèse par
bassin de vie) – Juin 2007
-
La crise et nos territoires : premiers impacts, Les notes territoriales de l’AdCF – Octobre 2010
-
Identités aquitaines à l’horizon de 30 ans : 6 scénarios pour 2039, CES Aquitaine – Novembre 2009
-
Le sud-est de la province du Luxembourg : perspectives de développement et coopérations
transfrontalières, CPDT n°9 – Août 2009
-
Le territoire wallon : stratégie et prospective : du SDER à IntelliTerWal plateforme d’intelligence territoriale
wallone, Société wallone de l’évaluation et de la prospective – 7 juin 2007
-
Luxembourg 2020 : programme national de réforme du Grand-Duché du Luxembourg dans le cadre de la
stratégie Europe 2020 (projet) – Novembre 2010
-
Prospective stratégique : donner forme à l’avenir à travers des scénarios, Office fédéral de l’Agriculture de
Suisse – 2000
-
Les réseaux de villes sont-ils de véritables acteurs transfrontaliers ? L’’exemple de Saar-Lor-Lux, Eric Auburtin 2005
-
Entre Rhin et Jura des espaces transfrontaliers où émergent des dissymétries spatiales, Bernard Reitel et
Alexandre Moine via les Université de Haute-Alsace et de Franche-Comté - 2005
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Les équipes opérationnelles transfrontalières, Harold Hurel via la Mission opérationnelle transfrontalière –
Mars 1999
-
Le comportement d’achat des ménages en Lorraine et dans l’espace transfrontalier, Commerce en
Lorraine n°5 – Décembre 2010
255
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Université d’été du développement local de Toulouse-Le Mirail, Université de Toulouse-Le Mirail et Réseau
Rural de Midi-Pyrénées – Décembre 2010
-
Observatoire de l’action économique régionale : pour
développement économique local, Sémaphores – Juin 2010
-
Spécificités des territoires du Nord-Pas-de-Calais face aux aléas économiques, INSEE Nord-Pas de Calais
n°66 – Décembre 2009
-
Article de presse : Production et partage de la connaissance en Lorraine
-
Article de presse : Le Luxembourg est le premier employeur transfrontalier, Républicain Lorrain – 29
décembre 2010
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Article de presse : A Longwy on naît dans un emploi transfrontalier, Républicain Lorrain – 29 décembre 2010
-
Article de presse : Recul de l’allemand, Républicain Lorrain – 29 décembre 2010
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Anticiper les mutations – Quelle stratégie d’acteurs ? Diagnostic : une initiative originale en Lorraine, ARACT
– Décembre 2010
-
Appariement entre offre et demande d’emploi sur la zone de Sarreguemines, OREFQ Territoires n°3 – Février
2011
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Les systèmes à niveaux multiples dans les régions transfrontalières en Europe : le cas du Rhin supérieur et des
nouvelles coopérations à la frontière Est de la RFA, Martin Nagelschmidt
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La Grande Région : une Région Métropolitaines Polycentrique Transfrontalière – Projet Metroborder –
Synthèse du 12ème sommet de la Grande Région du 24 janvier 2011
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Metroborder Région Métropolitaine Polycentrique Transfrontalière : rapport final, ESPON – 31 décembre
2010
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Une stratégie 2020 pour la Région Métropolitaine Transnationale du Rhin Supérieur, Union Européenne –
2010
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Déclaration de création de la Région Métropolitaine Trinationale du Rhin Supérieur – 9 décembre 2010
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Forum citoyen de la Région Métropolitaine Trinationale du Rhin Supérieur – 2011/2012
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Draft final report Metroborder : note de synthèse en vue de la 2ème réunion interministérielle Grande Région,
Grand-Duché du Luxembourg – 3 décembre 2010
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Annuaire régional d’Eurostat 2010, Eurostat – 2010
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Sillon Lorrain :
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un
renouvellement
des
pratiques
du
Atelier Attractivité – 13 octobre 2009
Atelier Culture – 6 octobre 2009
Atelier Enjeux Transfrontaliers – 30 octobre 2009
Atelier Enseignement supérieur – 27 octobre 2009
Atelier Infrastructures – 20 novembre 2009
Atelier Santé – 14 octobre 2009
Atelier Technologies de l’Information et de la Communication – 15 octobre 2009
Atelier Tourisme – 5 octobre 2009
Restitution du travail des ateliers : 22 janvier 2010
Charte d’Objectifs – Octobre 2002
Contrat d’Objectifs – 2002-2004
Convention d’Objectifs – 2002
Diagnostic partagé du Sillon Lorrain
Document de présentation du Sillon Lorrain
Motion de synthèse de l’Assemblée Générale du Sillon Lorrain
Plaquette de présentation du Sillon Lorrain
Réponse à l’appel de coopération métropolitaine : Déclaration d’intention du Sillon
Lorrain – 15 décembre 2004
Annexe 8
256
-
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Table des matières
Avant-propos de Jean-Pierre Masseret ...................................................................... 3
Sommaire............................................................................................................................................... 5
Pour une stratégie d’aménagement et de développement durable
- Michel Dinet .................................................................................................................................... 6
Avertissement ............................................................................................................................................... 8
Des racines ........................................................................................................................................... 9
Carte d’identité de la Lorraine ............................................................................................................... 12
1 – L’espace régional et les territoires ...................................................................................... 13
1-1 Une région « carrefour » ..................................................................................................................... 13
1-2 Des racines aussi profondes que diverses ...................................................................................... 16
1-3 La structuration des territoires ........................................................................................................... 19
1-4 Une mosaïque territoriale .................................................................................................................. 22
1-5 L’espace rural ...................................................................................................................................... 27
1-6 Le profil environnemental de la région .......................................................................................... 31
1-7 Les mobilités régionales et européennes ....................................................................................... 34
2- Les défis pour les Lorrains .......................................................................................................... 37
2-1 Le défi démographique..................................................................................................................... 37
2-2 Le défi de l’emploi .............................................................................................................................. 39
2-3 Le défi de l’éducation, de la formation et de la recherche...................................................... 41
2-4 Le défi du transfrontalier .................................................................................................................... 43
2-5 Le défi de l’équité en dépit des disparités..................................................................................... 45
2-6 Le défi sanitaire.................................................................................................................................... 46
2-7 Le défi associatif .................................................................................................................................. 48
2-8 Le défi culturel ..................................................................................................................................... 50
Table des matières
2-9 Le défi sportif ........................................................................................................................................ 52
257
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
3- Les défis économiques ............................................................................................................... 54
3-1 La Lorraine économique ................................................................................................................... 54
3-2 La lorraine industrielle ......................................................................................................................... 57
3-3 La Lorraine, terre d’énergie .............................................................................................................. 59
3-4 La Lorraine de l’artisanat et du commerce ................................................................................... 61
3-5 La Lorraine agricole ............................................................................................................................ 64
3-6 La Lorraine de l’habitat...................................................................................................................... 66
3-7 La Lorraine touristique ........................................................................................................................ 68
Paroles d’experts ........................................................................................................................... 71
Résumé de la contribution de Martin Vanier ....................................................................................... 74
Résumé de la contribution de Sophie Schwarz-Koehler.................................................................... 76
Résumé de la contribution de Pierre-Henri Paillet ............................................................................... 78
Résumé de la contribution de Noël Lenancker .................................................................................. 80
Résumé de la contribution de Pierre-René Lemas ............................................................................. 82
Résumé de la contribution de Didier Francfort ................................................................................... 83
Résumé de la contribution de Yves Duruflé ......................................................................................... 84
Résumé de la contribution de Jacques Chérèque ............................................................................ 86
Résumé de la contribution de Raymond Bayer .................................................................................. 88
Paroles de Lorrains ....................................................................................................................... 91
ATOUTS ......................................................................................................................................................... 94
HANDICAPS ................................................................................................................................................. 94
INITIATIVES .................................................................................................................................................... 95
SYNERGIES ................................................................................................................................................... 98
PAROLES DE JEUNES .................................................................................................................................. 99
Vers un diagnostic stratégique .......................................................................................105
Table des matières
258
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Annexes ..............................................................................................................................................135
Annexe 1 : lettre du Président de Région précisant les contours de la mission confiée à Michel
Dinet ...........................................................................................................................................................138
Annexe 2 : communication de Michel Dinet devant l’assemblée régionale .............................140
Annexe 3 : document de lancement des ateliers ............................................................................147
Annexe 4 : intervention de Roger Cayzelle lors des ateliers « Lorraine 2020 » .............................152
Annexe 5 : discours d’ouverture des ateliers « Lorraine 2020 » par Jean-Pierre Masseret ........156
Annexe 6 : discours de clôture des ateliers « Lorraine 2020 » par Michel Dinet ..........................160
Annexe 7 : l’intégrale des contributions .............................................................................................167
Amélie Alias ..............................................................................................................................................168
Raymond Bayer .......................................................................................................................................169
Pascal Bernard .........................................................................................................................................175
Christian Biston .........................................................................................................................................176
Carrefour des Pays Lorrains....................................................................................................................177
Gérard Chamillard ..................................................................................................................................180
Jacques Chérèque .................................................................................................................................182
Mickaël Clément .....................................................................................................................................186
Jean-Christophe Cour ............................................................................................................................187
Laurent Dalstein .......................................................................................................................................188
Jacques Desbrosses ................................................................................................................................189
Claire Diot..................................................................................................................................................190
Yves Duruflé ..............................................................................................................................................191
Didier Feirrana ..........................................................................................................................................194
Dominique Flon et Bernard Guerrier de Dumast ...............................................................................195
Hervé Formell ............................................................................................................................................196
Didier Francfort .........................................................................................................................................197
Arnaud Garcia .........................................................................................................................................202
Bernard Giovannini..................................................................................................................................203
Table des matières
Marie-Claire Gomez ................................................................................................................................204
Gerhard Heinzmann ................................................................................................................................205
Jean-Louis Hippert ...................................................................................................................................206
259
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Laurent Imard ...........................................................................................................................................207
Patrick Jeannot ........................................................................................................................................208
Stéphane Krill ............................................................................................................................................210
Valérie Lahouel ........................................................................................................................................211
Chantal Lechleiter ...................................................................................................................................212
Pierre-René Lemas ...................................................................................................................................213
Noël Lenancker ........................................................................................................................................214
Dominique Lorrette..................................................................................................................................218
Philippe Loubignac .................................................................................................................................219
Maison de l’emploi de la Déodatie, ....................................................................................................220
Gilles Messembourg ................................................................................................................................221
Jacques Miano ........................................................................................................................................222
Cyril Muller .................................................................................................................................................223
Pierre-Henri Paillet ....................................................................................................................................224
Louis-Claude Porel ...................................................................................................................................237
Michèle de Raedt ....................................................................................................................................239
Hôtesse d’accueil, Région Lorraine .....................................................................................................239
Didier Risser................................................................................................................................................240
Josiane Robert..........................................................................................................................................241
Jean Salque ..............................................................................................................................................242
Directeur de pôle, Région Lorraine ......................................................................................................242
Sophie Schwarz-Koehler .........................................................................................................................243
Martin Vanier ............................................................................................................................................248
Florence Wazylezuck ..............................................................................................................................250
Annexe 8 : sources des documents de travail ..................................................................................251
Table des matières ....................................................................................................................257
Table des matières
260
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
261
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
Document réalisé avec le concours des collaborateurs de la Région Lorraine et plus
particulièrement de la mission « Lorraine 2020 » installée auprès de Michel Dinet,
conseiller régional délégué auprès du Président du Conseil Régional.
L’équipe, coordonnée par Claude Grivel, a mobilisé tout particulièrement le
concours d’Anthony Koenig et de Kevin Crotté-Brault.
262
Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011
263