Luxe : acteurs et marchés - cci-paris
Transcription
Luxe : acteurs et marchés - cci-paris
Janvier 2009 « Pour former un verrier, il faut au moins 10 années passées à l’école ou en entreprise. » J. Mouclier, Président de la Fédération des Cristalleries et Verreries à la Main et Mixtes - www.fcvmm.com SOMMAIRE I. Qu’est-ce que le luxe ? II. Débat autour de la définition et du périmètre du luxe III. Les leaders mondiaux du luxe 3.1 LVMH (Moët Hennessy Louis Vuitton) 3.2 Richemont 3.3 PPR 3.4 Hermès International 3.5 Pamerco (Chanel) IV. Les grands marchés et leurs tendances 4.1 Europe, Italie 4.2 Russie 4.3 Chine 4.4 Inde V. Artisanat d’exception : « un enjeu fort de développement sur les marchés internationaux » 5.1 Le pôle Paraffection de Chanel 5.2 Les Maîtres d’Art 5.3 Le label EPV « entreprise du patrimoine vivant » 5.4 Les Grands Ateliers de France 5.5 La Confédération Française des Métiers d’Art 5.6 La Société d’Encouragement aux Métiers d’Art VI. Conclusion : Perspectives 2009 face à la crise © CCIP-ARIST Paris Directeur de la publication Jean-Gérard BLANC, Directeur de la DAEI Denis DESCHAMPS, Délégué à l’Innovation, à la Recherche et à l’IE Synthèse réalisée par : Alexandrine OHLMANN-WAUCAMPT Chargée d’études développement international ² En 2008, le chiffre d’affaires mondial du luxe se situe entre 170 et 180 milliards d’euros, selon la définition et le périmètre retenus. La France est leader mondial du luxe avec le tiers de la production recensée. « A elles seules, les 69 maisons de luxe du Comité Colbert détiennent le quart du marché mondial du luxe. La part de marché de la France est de 34% contre 20 % pour l’Italie, 14 % pour les EtatsUnis et 6 % pour la Suisse. En 2007, les maisons du Comité Colbert représentent un CA de 22,4 milliards d’euros, un volume d’affaires de 31 milliards d’euros et 115 000 personnes employées en France. Elles pèsent presque autant que l’industrie automobile française dans le monde, 10 fois plus que le transport ferroviaire. Elles réalisent 82 % de leur CA à l’étranger ». www.comitecolbert.com Sur le marché mondial du luxe, selon une étude Xerfi (données 2006), l’habillement vient en tête avec 32% du marché total en valeur, suivi des parfums et cosmétiques avec 24%, des chaussures et sacs avec 21%, des bijoux et de la joaillerie avec 20 % et enfin, des arts de la table avec 3%. AT Kearney, pour sa part, recense en 2005, 270 marques de luxe dont 130 sont françaises, 42 italiennes, 29 américaines, 19 suisses et 54 sont issues de divers pays. « L’Ile-de-France accueille les trois quarts des entreprises françaises du luxe. Les sous-traitants du luxe représentent 5 000 entreprises dans la région, dont 4 000 TPE, et 25 % de l’effectif national… La vitalité de ces entreprises et la notoriété de la place parisienne en font un facteur d’attractivité et de rayonnement pour l’Ile-de-France dans le monde. Ce secteur constitue ainsi « une locomotive » pour la France…Cependant, en Ile-de-France, la menace d’extinction des savoirfaire traditionnels, qui véhiculent une image d’excellence, est réelle…C’est pourquoi certaines entreprises, notamment dans le luxe, stimulent la coopération entre métiers du design et savoir-faire traditionnels, afin d’intégrer de nouveaux procédés de fabrication et d’industrialisation…» CCIP. 6èmes rencontres Economie et emploi. Design : luxe, mode, industries de la création-stratégies pour Paris – Ile-de-France. 29 novembre 2007. 1 « Il m’arrive de contempler une tige - la partie supérieure du soulier, en peau - pendant trois semaines en pensant à notre client. C’est cela le luxe, insiste Pierre Corthay (chausseur sur mesure du Sultan de Brunei). Vous ne pouvez pas faire ce métier sans prendre du temps ». Pierre Corthay, bottier de 45 ans qui vient de décrocher le titre rare et prestigieux de «Maître d’Art ». AFP, 16 décembre 2008 I. Qu’est-ce que le luxe ? Cette question divise traditionnellement les acteurs concernés. Le plus souvent, on associe le luxe aux qualificatifs suivants : ■ excellence, exceptionnel, chef d’œuvre, très haute tradition, savoir-faire unique, création somptueuse, réalisation inédite, produit précieux, série limitée, produit extrêmement coûteux, ■ mais aussi, rêve, magie, poésie, bonheur, aventure, prouesse, audace technologique, innovation, objet culte, produit mythique, ■ et enfin, affirmation de son statut social, signe extérieur de richesse, de prestige et de pouvoir, valeur refuge… Pour Jean Bergeron, qui a présidé aux destinées du Comité Colbert, dirigé la maison Chaumet et fondé avec Laurence Bonnet les Grands Ateliers de France «le luxe c’est l’exceptionnel. A partir du moment où l’exceptionnel devient de la qualité, ce n’est plus tout à fait du luxe…Le luxe comporte une part de rêve, mais sa réalité, c’est l’excellence ...Oui, le superflu est essentiel et le luxe fait partie du rêve. Le rêve, c’est ce qui fait toutes les aventures des hommes. Ce n’est pas l’argent, c’est le rêve ! …». Le spectacle du monde, octobre 2002 II. Débat autour de la définition et du périmètre du luxe Au cours des années 1990, les marques de luxe ont étendu leur périmètre, puisant leur croissance dans des secteurs périphériques et ciblant des clientèles « hors champ »... Cette «extension de la marque» s’est soldée par des alliances entre marques prestigieuses et marques de grande consommation, entre grandes maisons et «mass market». «Brandstretching et masstige » ont alors permis de démocratiser le luxe, mais ils l’ont en même temps banalisé. Alors pour Sidney Toledano, PDG de Dior, « attention à ne pas écraser le produit. Le marketing et la dimension entertainment de l’accueil ne doivent pas prendre le pas sur les produits eux-mêmes. La vedette, c’est la robe ou le sac dans lesquels s’expriment la créativité et les savoir-faire d’une marque. » Le patron de la célèbre griffe rappelle une évidence : « tous nos clients, qu’ils achètent une robe du soir ou un flacon de parfum, sont en droit d’attendre un traitement et des services « first class », car c’est l’essence même du luxe ». Les Echos, 10 septembre 2008 2 Les termes du débat… Au Comité Colbert On compte 10 catégories de métiers qui rassemblent plus de 130 métiers et comprennent 65 Meilleurs Ouvriers et 8 Maîtres d’Art : ■ métiers de la couture et de la mode : Céline, Chanel, Chloé, Christian Dior, Givenchy, Hermès, Jeanne Lanvin, Lacoste, Leonard, Pierre Balmain, Yves Saint Laurent, ■ métiers du cristal : Baccarat, Lalique, Saint-Louis, ■ métiers de l’édition et de la décoration : Bussière, Christian Liaigre, D. Portthault, Flammarion Beaux Livres, Pierre Frey, Yves Delorme, ■ métiers de la faïence et de la porcelaine : Bernardaud, Faïenceries de Gien, Robert Haviland & C. Parlon, ■ métiers de l’accueil, de l’hôtellerie et de la gastronomie Dalloyau, Hédiard, Hôtel Le Bristol, Hôtel Plaza Athénée, Hôtel Ritz, la Maison du Chocolat, Le Meurice, Lenôtre, Oustau de Baumanière, Potel et Chabot, Pullman Orient Express, Taillevent, ■ métiers de l’argent et du bronze : Christofle, Delisle, Ercuis, Puiforcat, ■ métiers du cuir : Berluti, Longchamp, Louis Vuitton, Hermès, John Lobb, ■ métiers de l’or et des matières précieuses : Boucheron, Breguet, Cartier, Mellerio dits Meller, S.T.Dupont, Van Cleef & Arpels, ■ métiers du parfum : Caron, Guerlain, Editions de parfums Frédéric Malle, Parfums Chanel, Parfums Christian Dior, Parfums Givenchy, Parfums Hermès, Jean Patou Paris, Lancôme, Rochas, Yves Saint Laurent Parfums, ■ métiers de la vigne : Champagne Bollinger, Château Cheval Blanc, Château Lafite-Rothschild, Martell, Château d’Yquem, Champagne Perrier-Jouët, Champagne Krug, Champagne Veuve Clicquot Ponsardin, Cognac Rémy Martin. Jean Castarède, dans son « Que sais-je ? » sur le luxe (2008) classe le secteur du luxe en trois cercles, tout en faisant remarquer que les frontières sont aléatoires. ● Le premier cercle est celui du « superluxe accessible à quelques uns ». Les produits sont alors uniques et sur mesure : haute couture, horlogerie de luxe, haute joaillerie, œuvres et objets d’art, palaces, porcelaine, argenterie, cristallerie, voitures, yachts de luxe, avions privés. Le CA mondial est estimé à 35,5 milliards d’euros. Exemple : LVMH se lance dans les yachts « Hyperluxe ». Le Groupe a signé un accord d’exclusivité avec Egeria, une société d’investissement néerlandaise, pour l’acquisition de Royal van Lent, un chantier naval hollandais spécialisé dans la conception et la construction de yachts sur mesure. Royal van Lent construit seulement quelques yachts de plus de 50 mètres chaque année. Prix minimum : environ 30 millions de dollars soit des bateaux qui s’adressent à la clientèle mondiale la plus fortunée. Mais plutôt que de diversification, on préfère parler chez LVMH d’un élargissement « de la gamme de produits et de services de Haut luxe ». ● Le deuxième cercle correspond aux secteurs traditionnels du luxe : prêt-à-porter, stylos, foulards, bagages, accessoires dont les chaussures, les chapeaux ... L’achat de ces produits ou prestations résulte d’une décision rationnelle par laquelle, recherchant la très haute qualité, le client accepte de payer plus cher en raison de la marque, exprimant ainsi l’appartenance à un certain statut social. Le CA mondial est de 45 milliards d’euros. ● Le troisième cercle comprend le luxe accessible : parfums, cosmétiques, tourisme et loisirs de luxe, vins et spiritueux, gastronomie, sports, hifi. Il s’agit pour Jean Castarède « d’un luxe des sensations et des plaisirs ». Le CA mondial tourne autour de 98,5 milliards d’euros. 3 En 2008, le poids du luxe, en milliards d’euros, sur 12 secteurs serait pour la France (F) et dans le Monde (M) le suivant : - Arts de la table : 0,2 (F) ; 1,5 (M) - Automobiles de luxe, yachts, avions : 1 (F) ; 14 (M) - Cosmétiques et parfums : 15(F) ; 33,5 (M) - Couture : 10(F) ; 30(M) - Gastronomie : 2,6 (F) ; 6 (M) - Haute fidélité : 0,8 (F) ; 4 (M) - Sports de luxe : 0,6 (F) ; 3 (M) - Vins et spiritueux : 20 (F) ; 40 (M) - Horlogerie et joaillerie : 3 (F) ; 12 (M) - Œuvres d’art : 2 (F) ; 5 (M) - Maroquinerie, bagages et accessoires : 6 (F) ; 18(M) - Tourisme et loisirs : 5 (F) ; 13 (M) (1) Jean Castarède : Le luxe. Que sais-je ?(2008) pages 60 à 64 III. Les leaders mondiaux du luxe Depuis les années 1990, on assiste à une concentration du secteur du luxe. Le luxe français est ainsi contrôlé aujourd’hui par de très grands groupes multimarques dont LVMH, Richemont et PPR. Des marques emblématiques du « luxe à la française » sont détenues par des groupes étrangers : Chanel par le groupe suisse PAMERCO, Nina Ricci et Paco Rabanne par l’espagnol PUIG, Christian Lacroix par l’américain FALIC, Lanvin par le luxembourgeois HARMONIE. Un groupe français de taille moyenne ALLIANCE DESIGNERS, filiale de DUMENIL possède sinon environ 10 marques dans la couture, la maroquinerie et la joaillerie dont Scherrer, Féraud, Jacques Fath, Francesco Smalto. Comme le fait remarquer le Conseil Economique et Social (CES) (1), ces groupes de taille internationale appliquent des stratégies économiques et financières qui sont semblables à celles des autres secteurs économiques. 3.1 Numéro 1 mondial du luxe : LVMH (Moët Hennessy Louis Vuitton) LVMH est né en 1987 du rapprochement de Louis Vuitton et de Moët Hennessy. Le Groupe comporte, selon Diane (octobre 2008), 50 actionnaires et 539 filiales en France et à l’étranger. Au 30 juin 2008, les ventes ont atteint 7 799 millions d’euros contre 7 412 au 30 juin 2007 et 6 968 au 30 juin 2006. LVMH a ainsi réalisé une croissance (à structure et taux de change constants) de 12% de ses ventes à 7,8 milliards d’euros et affiche un bénéfice opérationnel courant à taux de change constants en hausse de 19%. La division la plus dynamique du Groupe est la mode et la maroquinerie. Elle est en hausse de 14 % et le résultat opérationnel courant a cru de 5 %. Louis Vuitton enregistre une nouvelle croissance à deux chiffres et un niveau de rentabilité exceptionnel. La répartition géographique des ventes du Groupe au 30 juin 2008 est la suivante : France 14 % ; Europe (hors France) 22 % ; États-Unis 23 % ; Japon 11 % ; Asie (hors Japon) 21 % ; autres marchés 9%. Source : LVMH, rapport semestriel au 30 juin 2008 Le nombre de magasins du Groupe est, au 30 juin 2008, de 2150 dans le monde soit 308 en France, 545 en Europe (hors France), 490 aux Etats-Unis, 256 au Japon, 446 en Asie (hors Japon), 105 pour les autres marchés. Source : LVMH, rapport semestriel au 30 juin 2008 (1) Avis adopté par le Conseil Economique et Social, le 13 février 2008 sur le Luxe : production et services. www.conseil-economique-et-social.fr 4 Les activités de LVMH sont réparties en 5 pôles et un divers. Le Groupe est à la tête d’un portefeuille de 64 marques. ■ vins et spiritueux Le pôle est constitué de deux branches : champagne et vins, cognac et spiritueux. Au 30 juin 2008, les ventes ont atteint 1292 millions d’euros contre 1314 au 30 juin 2007. Les Marques de champagne possédées par le Groupe sont les suivantes : Moët et Chandon, Dom Perignon, Veuve Clicquot, Krug, Mercier, Ruinart. Le 12 décembre 2008, Moët Hennessy a acquis la Maison de champagne Montaubon qui exporte dans plus de 25 pays. Au cours du premier semestre 2008, Moët Hennessy a établi des filiales en Pologne et République Tchèque. ■ mode et maroquinerie Au 30 juin 2008, les ventes se sont montées à 2 768 millions d’euros contre 2 601 au 30 juin 2007. Les Marques détenues sont : Louis Vuitton, Céline, Loewe, Berluti, Kenzo, Givenchy, Marc Jacobs, Fendi, StefanoBi, Emilio Pucci, Thomas Pink, Donna Karan, eluxury. ■ parfums et cosmétiques Au 30 juin 2008, les ventes se sont soldées à 1362 millions d’euros contre 1264 au 30 juin 2007. Les grands piliers du pôle sont les Parfums Christian Dior, Guerlain, Parfums Givenchy, Kenzo parfums, La Brosse et Dupont, BeneFit Cosmetics, Fresh, Maki Up For Ever, Acqua di Parma, Perfumes Loewe. ■ montres et joaillerie Au 30 juin 2008, les ventes ont atteint 417 millions d’euros contre 390 au 30 juin 2007. Ce pôle, constitué en 1999 détient TAGHeuer, Zenith, Christian Dior Montres, Fred, Chaumet, OMAS. LVMH a acquis Hublot, une marque horlogère suisse haut de gamme. LVMH revendique la 3ème place mondiale en horlogerie. Boutique de TAGHeuer au Japon. La marque a développé des points de vente en propre à Tokyo, Beijing, Londres, New York, Sydney, Singapour, Kuala Lumpur, Dubai, New Delhi, Bangkok. La boutique au Japon a été conçue par le l’architecte français Gwenael Nicholas. Il s’agit de présenter les collections dans un lieu design. Pour celui-ci : « Le concept des nouvelles boutiques de la marque est de créer un espace qui exprime la modernité, le luxe et la technologie…Le design souligne la dichotomie entre les deux mondes de la marque : l’avant-garde et l’horlogerie…Tension, force, vitesse, performance, authenticité sont des qualités révélées dans l’architecture, les couleurs et les matériaux…L’harmonie de l’identité du magasin réside dans des contrastes subtils entre tradition (le bois) et avant-garde (le mur ■ distribution sélective Le pôle a réalisé 1 990 millions d’euros au 30 juin 2008 contre 1 884 au 30 juin 2007. Les marques détenues sont DFS (leader mondial de la vente aux voyageurs internationaux), Miami Cruiseline Services, Sephora, Sephora.com, Le Bon Marché, la Samaritaine. Projets majeurs réalisés en 2008 : première implantation de DFS à Macao ; ouverture du Terminal 3 de Singapour et d’un magasin de taille supérieure à Auckland. Les premières ventes ont eu lieu à l’aéroport de Bombay. Le Bon Marché a lancé son nouveau site internet www.treeslbm.com. ■ Autres activités : LVMH possède aussi D.I Group, présent en économie, en finance, dans l’art, la culture, la musique avec : -les Echos, les Echos.fr, Enjeux-les Echos, Investir, Défis et notes d’information, Connaissance des arts, radio classique, le Monde de la Musique. D.I Group, c’est aussi le Salon des entrepreneurs et l’univers de l’édition avec Arléa. Source : LVMH, rapport semestriel au 30 juin 2008 5 3.2 Numéro 2 mondial du luxe : le suisse Richemont Le groupe suisse a été créé en 1988. Ses activités sont réparties en 5 divisions et 17 marques. Les CA par division, publiés dans l’exercice fiscal clos au 31 mars 2008, sont les suivants : ■ Maisons de haute joaillerie : Cartier et Van Cleef & Arpels : 50 % du CA, soit 2 657 millions d’euros de CA. C’est à Lancaster House, à Londres, que Cartier a présenté près de 600 pièces exceptionnelles de haute joaillerie, sous le signe de l’Inde mystérieuse ■ Spécialistes horlogerie : Piaget, A. Lange & Söhne, Jaeger - LeCoultre, Vacheron Constantin, Officine Panerai, IWC, Baume & Mercier : 26 % du CA, soit 1 378 millions d’euros. ■ Maisons d’instruments d’écriture : Montblanc et Montegrappa : 12 % du CA, soit 637 millions d’euros, ■ Cuirs et accessoires : Alfred Dunhill, Lancel : 6 % du CA en 2008, soit 309 millions d’euros, ■ Autres : Chloé (mode), Azzedine Alaiä (mode) a rejoint Richemont en octobre 2007, Purdey (fusils, mode et accessoires) : 321 millions d’euros de CA. Shanghai Tang, seule marque de luxe chinoise implantée mondialement, est détenue à 100% par Richemont. Shanghai Tang détient environ quarante boutiques dans le monde dont douze en Chine continentale, un marché qui, avec les Etats-Unis, constitue sa cible prioritaire. La marque est aussi présente à Londres, Dubaï, Madrid et à Paris dans les locaux de la Maison de la Chine, rue Bonaparte. La création est assurée par un studio cosmopolite dont le responsable de la mode féminine, Joseph Li, a fait ses classes à l’école St-Martin’s de Londres. www.richemont.com Les Echos, 3 novembre 2008 Le Parisien économie, 8 septembre 2008 En octobre 2008, le groupe Richemont a été restructuré. Ses activités ont été scindées en deux branches : la Compagnie financière Richemont (CFR) regroupant toutes les activités luxe et demeurant à Genève, le Reinet Investments SCA, fonds d’investissements comprenant également BAT (British American Tobacco, fabricant de tabac britannique) et établi au Luxembourg. Ce fonds est coté à la Bourse du Luxembourg. Richemont a annoncé, le 14 novembre 2008, avoir réalisé au premier semestre de l’année (exercice fiscal avril 2008 30 septembre 2008) un CA de 2,8 milliards d’euros soit une croissance de 10 % de son CA, un bénéfice net en hausse de 5% et atteignant 864 millions d’euros. Les résultats du groupe s’entendent sur la composition du groupe avant la restructuration effective du 20 octobre 2008. Les chiffres comprennent donc également les résultats de BAT, dont le bénéfice est en baisse de -4% atteignant 320 millions d’euros. Les résultats dépassent nettement les prévisions des analystes qui avaient tablé sur un bénéfice net de seulement 520 millions d’euros. Par division, les résultats sont les suivants : maisons de haute joaillerie : 1, 420 milliard d’euros ; spécialistes horlogerie : 794 millions d’euros ; maisons d’instruments d’écriture : 286 millions d’euros ; cuirs et accessoires : 130 millions d’euros ; autres : 170 millions d’euros. C’est en Europe que le CA est le plus élevé : 1,259 milliard d’euros, suivi de l’Asie-Pacifique avec 729 millions d’euros, puis de la zone Amériques avec 497 millions d’euros et du Japon avec 315 millions d’euros. Richemont met l’accent sur ses bons résultats en Chine et à Hong Kong. En ce qui concerne son réseau de distribution, le numéro 2 mondial du luxe précise qu’il détient 1376 boutiques dont 602 ouvertes sous accords de franchise. 6 Numéro 2 mondial du luxe : le suisse Richemont (suite) Le CA réalisé par canal de distribution est le suivant : vente au détail : 1,108 milliard d’euros ; la vente en gros a rapporté un CA de 1,692 milliard d’euros. www.richemont.com (press release 14 November 2008) En octobre 2008, le groupe a commencé à ressentir les effets du « chaos sur les marchés financiers » selon l’expression de son président Johann Rupert ; la baisse est particulièrement sensible dans la zone Amériques. Richemont vient d’acquérir les montres suisses Roger Dubuis, une marque de montres prestigieuses et de haute technicité. Il pourra utiliser les capacités de production de cette société pour les montres Cartier. Richemont réalise déjà près de 76 % de ses ventes dans l'horlogerie et la joaillerie, ce qui lui permet de séduire de plus en plus de clients en Asie, où la demande pour les montres très haut de gamme explose. " La clientèle chinoise devrait détrôner cette année pour la première fois la clientèle japonaise ", a révélé le directeur financier de Richemont. La Tribune 23 mai 2008 3.3 Numéro 3 mondial du luxe : PPR PPR est construit autour de la FNAC, Redcats Group, Conforama, CFAO, Puma et Gucci Group. Le Groupe occupe une position de leader sur les marchés exclusifs du luxe et les marchés plus ouverts du Grand Public. Sur les marchés exclusifs du luxe, PPR a réalisé 3867 millions d’euros de CA en 2007, avec 14 095 collaborateurs et 494 magasins gérés er en propre. Au 1 semestre 2008, PPR a réalisé un CA de 9 584 millions d’euros, en progression de 12 % en réel et de er 5 % en comparable par rapport au 1 semestre 2007. ■ La FNAC a été créée en 1954. Elle a réalisé en 2007 un CA de 4584 millions d’euros dans 8 pays dont la France (71,4%), la Belgique (4,1 %), le Brésil (3,1 %), l’ Espagne (9,9 %), l’ Italie ( 3,1 %), le Portugal ( 5,9 %), la Grèce (joint-venture) et la Suisse (2,5%) et détient 131 magasins dont 54 à l’international. Elle est leader de la distribution de produits culturels et technologiques dans les pays d’implantation ; la répartition du CA 2007 par catégorie de produits est la suivante : micro (37,8 %), livres (18%), disques (17,6 %), photo (9,8 %), son (4,5%), TV Vidéo (6,6 %), jeux (2,7%), services et produits accessoires (2,9 %). ■ REDCATS GROUP détient 15 marques en mode et décoration ; les marques européennes sont : La Redoute, la Maison de Valérie, Vertbaudet, Cyrillus, Somewhere, Daxon, Ellos, Josfssons, Jotex, Enjoy. L’enseigne présente dans 29 pays, s’appuie sur 3 canaux de distribution : internet, magasins et catalogues. Le groupe est leader de la vente à distance aux particuliers en France et au Portugal. Il a réalisé un CA en 2007 de 3 765 millions d’euros et compte 22 161 collaborateurs, 60 sites internet et 600 magasins en France et à l’international. ■ CONFORAMA est une enseigne multi-spécialiste d’équipement de la maison : offre multi-style de meubles, d’articles de décoration, d’électroménager et d’électronique de loisirs (concept de discounter). Dimension citoyenne de l’enseigne avec un partenariat avec le Secours Populaire Français. Le CA 2007 est de 3 313 millions d’euros. Les collaborateurs sont au nombre de 15 403. 215 magasins sont gérés en propre. Conforama est présent dans 7 pays : France (72 %), Suisse (7,4 %), Espagne + Portugal+ Luxembourg (5,3 %), Italie et Croatie (15, 3%). ■ CFAO est une marque de distribution présente dans 33 pays d’Afrique, 6 DOM -TOM et au Vietnam. Elle est sur le continent africain depuis 120 ans. Le CA 2007 tourne autour de 2 535 millions d’Euros. Les collaborateurs sont au nombre de 10 192 à la fin 2007. CFAO développe 4 métiers : - CFAO Automotive pour la distribution automobile. Cette unité réalise 59,3 % du CA 2007. - Eurapharma spécialisée dans la distribution de produits pharmaceutiques représente 25,2 % du CA 2007. - CFAO technologies pour l’intégration de solutions en nouvelles technologies fait 4,3 % du CA 2007. - CFAO industries et trading pour la production et la distribution de biens de consommation développe 11,2% du CA de la marque. 7 ■ PUMA a été créée en 1948. C’est une marque internationale qui allie sport, style de vie et mode. Présente dans de 80 pays, elle a réalisé, en 2007, un CA de 1738 millions d’euros avec 11 039 collaborateurs et 116 magasins gérés en propre fin 2007. ■ Gucci Group Nouveau magasin Gucci à New York Gucci Group avec un CA 2007 de 3867 millions d’euros, 14 095 collaborateurs et 494 magasins gérés en propre, est l’un des principaux groupes de luxe multimarques dans le monde avec 6 marques : - Gucci : 56,3 % de Gucci Group, en 2007, avec notamment de la maroquinerie, des chaussures, du PAP, des montres, - YSL Beauté : 16,8 % de Gucci Group en 2007, Yves Saint Laurent : 5,7 % pour le PAP, la maroquinerie, les chaussures, - Bottega Veneta : 9,5 % de Gucci Group, en 2007 avec de la maroquinerie, du PAP, des chaussures, - Balenciaga : PAP, accessoires, - Alexander McQueen : PAP, chaussures, accessoires et maroquinerie), - Stella McCartney : PAP, maroquinerie, chaussures et accessoires. - Boucheron, Sergio Rossi. « Dans une étude publiée fin 2007, l'Institut Nielsen a classé Gucci comme la « marque de luxe la plus désirable au monde », pour la 2ème année consécutive. En Chine continentale, la marque a une politique très active de développement et d'ouverture de magasins. Pour Mark Lee, PDG de Gucci : « A New York, le nouveau magasin Gucci est un antidote à la crise. Nous avons bouclé 2007 sur des performances solides…Nous sommes en croissance de 14,7 % en Amérique, après +20 % et +24 % les années précédentes. L'Amérique représente 21 % de nos revenus globaux, c'est significatif, mais nous avons aussi 79 % de notre activité ailleurs. Et, en Asie, hors Japon, la croissance est encore plus forte. Nous affichons là + 28 % en 2007. En Chine continentale, notre croissance a dépassé les 100 % en 2007. Nous avions 4 magasins fin 2004 en Chine, nous en avons 18 aujourd'hui et ce rythme de croissance va se poursuivre. On approche aujourd'hui les 2,2 milliards d'euros de CA et nous avons encore de nombreuses opportunités. Nous avons développé de nouvelles séries de produits très haut de gamme dans la maroquinerie en misant sur les cuirs. Nous lançons des produits « super luxe » et nous mettons l'accent sur les montres et les bijoux qui sont des produits dont les prix de vente moyen sont bien plus élevés ». Les Echos, 11 février 2008 8 3.4 Hermès International Les métiers chez Hermès : Ouverture, en 2006, d’une maison Hermès de cinq étages à Séoul. Elle s’élève audessus du musée, forêt d’arbres futuristes à l’écorce en cuir Vibrato, comme « si elle y puisait ses racines ». A l’intérieur des troncs, dans des vitrines-écrins, des objets, photos et films retracent la vie du sellier. La maison comporte aussi un café de lecture, une bibliothèque, deux étages pour le magasin et au 3ème un espace d’exposition. Hermès, l’un des derniers groupes familiaux, a été fondé en 1837. Entreprise de harnachement et de sellerie au départ, elle se diversifie par la suite, dans les bagages, la maroquinerie, la couture, la bijouterie, l’orfèvrerie et les arts de la table. Près des trois quarts du capital sont détenus par la famille : les Dumas, Puech et Guerrand. Lors de l’AG de juin 2008, celle-ci a affirmé qu’elle tenait à garder le contrôle du groupe. La nomination, au conseil de gérance, de six membres de la famille, issus de la 6e génération, est le signe d'un engagement fort de la famille. En 2007, le Groupe a réalisé un CA de 1 625 millions d’euros et employé 7 455 personnes dont 4 741 en France. Le nombre de magasins en propre est de 156, le nombre de concessionnaires de 111. Treize succursales ont été rénovées. Un nouveau magasin a été ouvert à Wall Street à New York en 2007. Le réseau de distribution s’est enrichi d’une nouvelle succursale en Inde à New Dehli. La répartition du CA par zones géographiques est de 20 % pour la France, de 21% pour l’Europe (hors France), de24% pour le Japon, de 17% pour l’AsiePacifique (hors Japon), de 15% pour les Amériques et de 3% pour les autres pays. A fin septembre 2008, le CA du groupe a atteint 1223,6 millions d’euros. La croissance des ventes est de 14,2 % à taux de change constants et en raison d’un impact de change de + 9,7 % à taux courants. En Europe (y compris la France), les ventes ont progressé de 10 %. Dans les Amériques, la progression est de 22 %, en Asie hors Japon de 21 %, grâce au fort développement de la Chine où le réseau de distribution s’est agrandi de 3 nouvelles succursales. Au Japon, le contexte étant difficile, les ventes n’ont atteint que 2 %.Fin 2008, Hermès prévoit de développer son réseau de distribution, avec l’ouverture et la rénovation de 7 succursales dont l’ouverture d’un nouveau magasin aux Etats–Unis à San Diego et plusieurs projets en Asie. ■ Les vêtements et accessoires : bijoux en émail et en cuir, chaussures - dont John Lobb pour hommes -, ceintures, gants et chapeaux ont affiché 315 millions d’euros de CA en 2007 soit 19% du CA total. Jean-Paul Gaultier dessine le PAP depuis 2004. ■ La maroquinerie-sellerie : sacs à main, sacs de voyage, agendas, petite maroquinerie et équitation a réalisé en 2007, un CA de 675 millions d’euros soit 42 % du CA total. 1 700 selliers-maroquiniers d’une dizaine de manufactures ont participé à la fabrication artisanale des produits. ■ La soie et les textiles : carrés, écharpes, cravates représentent en 2007, 12 % des ventes et un CA de 193 millions d’euros. Il faut 2 ans de travail et 140 opérations pour produire un carré Hermès ■ L’horlogerie a généré 105 millions d’euros en 2007 et 7% du CA total. ■ Les parfums ont assuré un CA de 119 millions en 2007 soit 7 % du CA total. ■ La bijouterie et l’art de vivre : textiles de plage ou d’intérieur, objets de décoration, cadeaux de naissance, meubles, jeux ont atteint 85 millions d’euros de CA en 2007. ■ Les Arts de la table via la Compagnie des arts de la table réunissant La Table Hermès et l’orfèvrerie Puiforcat ont enregistré un CA de 51 millions d’euros en 2007 soit 13 % du CA total. ■ Autres métiers Hermès : 5% du CA total ■ Autres produits : 5 % du CA total. Hermès a une participation de 45 % chez le couturier Jean-Paul Gaultier. Particularités de la Maison Hermès Contrairement à LVMH ou à PPR qui misent beaucoup sur le marketing, Hermès a une vision fondée sur l’artisanat d’exception. Un sac est fabriqué du début à la fin par le même artisan qui le signe. L’intégration verticale est renforcée avec 33 manufactures en 2007. Sur les effectifs de 7455, 45 % sont à la production, 38 % à la vente et 17 % en fonctions supports. 80% de ses articles sont fabriqués dans ses 22 ateliers français. Le Groupe préfère racheter ses fournisseurs comme par exemple Soficuir, spécialiste des peaux exotiques. Pas de licences ici. 9 . 3.5 PAMERCO (Chanel) Pamerco AG est un holding suisse présent en France à travers sa participation en tant que seul actionnaire de la maison Chanel, spécialisée dans la haute couture, les parfums (célèbre n°5) et cosmétiques, les créations de mode et les bijoux. Chanel SAS (entreprise familiale non cotée) détient, selon le fichier Diane d’octobre 2008, 16 filiales dont Bourjois, fabrication et distribution de cosmétiques et parfums (participation de Chanel : 100 %), Erès (conception et vente de maillots de bain et PAP femmes CA de 27 millions d’euros en 2007), Goossens Paris (bijouterie fantaisie, CA 2007 : 4,7 millions d’euros), Holland & Holland, Biolandes Technologie… Chanel SAS a réalisé, en 2007, un CA de 2,155 milliards d’euros, un bénéfice de 132, 5 millions d’euros selon Diane. Le CA de Chanel est en hausse sur les 9 ans disponibles sur Diane : CA en 1993 de 567 millions d’euros, CA en 2005 de 1,2 milliard d’euros Le nombre d’employés dans le monde est estimé à 16 000. Particularité de CHANEL : une aura de mystère entretenue par ses propriétaires Alain et Gérard Wertheimer. En ce moment, Chanel étudie une remise à plat de son organisation mondiale, suite au départ à la retraite de toute une génération de dirigeants et au décés de son directeur artistique : Jacques Helleu, pillier historique entré dans la maison il y a 50 ans. En 2008, le groupe a été transféré aux Etats-Unis alors que les collections sont dessinées en France par le couturier Karl Lagerfeld, directeur artistique chez Chanel depuis 1983. En janvier 2007, Maureen Chiquet, jusqu’ici à la tête de la filiale américaine, a été nommée présidente mondiale de la griffe. IV. Les grands marchés et leurs tendances En dépit d’un environnement financier et économique mondial fortement dégradé, le marché du luxe a affiché de bons résultats à l’automne 2008, bénéficiant du dynamisme de la demande des marchés émergents indien, chinois et russe et de l’accroissement du nombre de millionnaires dans le monde, grands amateurs de produits de luxe. « Selon le 12ème rapport annuel de Capgemini et Merrill Lynch sur la richesse mondiale, le nombre de personnes possédant plus d’un million de dollars d’actifs est en hausse de 6%. Les économies émergentes ont enregistré des taux de croissance du nombre de millionnaires très supérieurs à ceux des économies occidentales. Le record revient à l’Inde avec plus de 22 % de nouveaux millionnaires, devant la Chine avec 20 %, le Brésil 19%... Deux tiers des 10 millions de millionnaires dans le monde résident en Europe ou en Amérique du Nord …Les USA, le Japon et l’ Allemagne rassemblent plus de la moitié de la population totale des millionnaires…La Chine est passée devant la France en 2007 avec 414 900 millionnaires (+20 %) contre 394 400 en France (+1,3 %)…Selon le rapport, la richesse totale des millionnaires devrait atteindre 59 100 milliards de dollars d’ici à 2012, soit un rythme de croissance de 7,7 % par an. L’écart devrait alors se réduire entre les pays émergents et l’Occident ». Source : Les Echos, 25 juin 2008 LE MARCHE EUROPEEN En 2007, l’Union Européenne (UE) est le premier marché du luxe français avec un CA de 9, 6 milliards d’euros. Pour les maisons du Comité Colbert, qui réalisent 82 % de leur chiffre d'affaires à l'international, le marché européen du luxe représente 39 % du CA mondial. Les Etats-Unis totalisent 20 % et le Japon 18%. Ses maisons sont présentes dans les 27 pays de l’UE avec plus de 1500 points de vente. La France demeure le marché principal avec 17 % du CA mondial suivie du Royaume-Uni avec 8 %, de l’Italie avec 6 % puis de l’Allemagne avec 4%. Concernant la répartition des points de vente dans l’UE, 5 pays traditionnels du luxe sont en tête : la France avec 20,3 %, l’Italie avec 15, 6 %, l’Allemagne avec 15,2 %, l’Espagne avec 15 %, le Royaume-Uni avec 13,6 %. Source : Comité Colbert 10 L’ITALIE Selon l’étude de l’Observatoire Altagamma, un club d’entreprises italiennes du luxe, le luxe italien a connu en ème 2008, une 5 année consécutive de croissance, mais moins forte que durant la période 2005 - 2007. Les entreprises du club spécialisées dans la mode ont vu leur CA 2008 croître de 5%, les joailliers de 3%, le design et l’ameublement de 11%. Les hôtels de luxe, en revanche, ont enregistré une baisse de 5 %. Selon le secrétaire général d’Altagamma : « 2009 sera très difficile à gérer. Il faudra examiner les choses au quotidien…Le marché des yachts de luxe devrait connaître une croissance soutenue au cours des prochaines années, grâce au MoyenOrient. Le marché de la mode, des accessoires et bijoux devrait connaître une croissance comprise entre +2% et -2% ». Les Echos, 22 octobre 2008 LA RUSSIE Sephora, (racheté en 1997 par LVMH), vient de se renforcer sur le marché russe en acquérant 45 % de la chaîne de parfumeries Ile de beauté. Celle-ci comptera selon LVMH près de 100 magasins à fin 2008. AFP, 3 octobre 2008 Hédiard, fleuron français de l’épicerie fine, a été racheté en octobre 2007 par la société luxembourgeoise Luxadvor, qui appartient à un homme d’affaires russe. Hédiard est installé à Moscou. Son dirigeant explique que le marché russe est « énorme » et qu’il connaît une croissance très forte en épicerie fine de détail. L’ouverture d’un autre magasin est prévu à Moscou avec en perspective un réseau de magasins en franchise ou d’espaces dédiés dans des magasins haut de gamme. LA CHINE « Selon une étude Goldman Sachs citée par le CES, Galerie Gum à Moscou Dans un rapport d’octobre 2008, le cabinet de conseil américain Bain and Company, spécialisé dans les études sur le luxe, estime que la Russie devrait rester un « îlot de croissance » pour les sociétés de produits de luxe, avec un taux de croissance annuel de 20 % au cours des 5 prochaines années. la Chine serait devenue, dès 2005/2006 le troisième pays consommateur de produits de luxe, dépassant 12 % des ventes mondiales (1% cinq ans auparavant). La Chine pourrait dépasser le Japon assez rapidement (dès 2015). Cette croissance est due à l’augmentation du nombre de Chinois fortunés. Selon Merril Lynch, plus de 300 000 Chinois disposeraient de revenus supérieurs à 1 million de dollars. Elle est due aussi à la croissance de la population urbaine en capacité d’acquérir un ou quelques produits du luxe. L’Indépendant, 3 novembre 2008 Pour le Comité Colbert, le marché russe est un marché stratégique qui représente aujourd’hui 450 millions d’euros, soit 2,2% de leur CA mondial. 302 points de vente sont présents à Moscou, Saint Pétersbourg et Ekaterinburg. La galerie marchande Goum comporte plus de 150 marques occidentales dont Dior, Louis Vuitton, Guerlain, Chloé, les montres Breguet, Hermès, John Lobb. Le Comité Colbert a choisi de tenir son AG, en décembre 2007, à Moscou. Il faut dire que le marché russe du luxe est estimé à 7,5 milliards de dollars soit 7% des ventes mondiales. Avec une croissance attendue de 30% par an « un tiers des produits de luxe iront vers la Russie, l’Inde et la Chine dans les 10 ans » selon le PDG de LVMH. Cartier a 3 boutiques à Moscou depuis 1996. Une quatrième est en cours d’ouverture. « Ceux qui cherchaient du clinquant il y a 10 ans sont en quête de pièces vraiment exceptionnelles ». Cartier est présent dans 22 villes du pays et compte 7 boutiques dans les ex-républiques soviétiques. C’est à Moscou que Baccarat a décidé d’ouvrir en 2001, sa ème 2 maison dans le monde après Paris. Baccarat projette d’ouvrir entre 5 et 10 magasins dans le pays d’ici à 5 ans. Pour les Maisons du Comité Colbert, la Chine est un marché en croissance exponentielle représentant aujourd’hui près d’ 1,2 milliard d’euros soit 6 % de leur chiffre d’affaires global. Les ouvertures de boutiques ont été multipliées à Beijing, Shanghai, et dans des villes comme Hangzhou, Chengdu ou Dalian. Les maisons, tous secteurs confondus, ont pénétré ce marché au début des années 1990, à partir de Hong Kong. Le Comité Colbert a choisi en septembre 2007 d’organiser à Hong Kong, un Festival Colbert, sur l’art de vivre à la française. 22 maisons étaient présentes dont Baccarat, Bréguet, Boucheron, Cartier, Céline, Chanel, Château Lafite-Rothschild, Christian Dior, D. Porthault, Ercuis, Hermès, John Lobb, Lalique, Leonard, Longchamp, Louis Vuitton, Martell, Champagne Perrier-Jouët, Cognac Rémy Martin, Champagne Ruinart, Van Cleef & Arpels, et Champagne Veuve Clicquot Ponsardin. Reuters 12 novembre 2008 Les Echos du 21/1/2008 11 LA CHINE (suite) « Le numéro un mondial du luxe précise que Louis Vuitton, première marque du groupe, connaît une croissance supérieure à 30% ces derniers mois et ces dernières semaines sur le marché chinois. LVMH ajoute que "rien n'indique à l'heure actuelle (...) que cette tendance doit changer dans les mois à venir". La Chine (hors Hong Kong et Macao) représente aujourd'hui 4% du chiffre d'affaires de LVMH, qui y effectue l'essentiel de ses ventes dans les vins et les spiritueux (47% des ventes) et la mode et maroquinerie (34%), les parfums et cosmétiques représentant 12% des ventes, la distribution sélective 6% et les montres-joaillerie 1%. Cartier (fleuron du groupe Richemont depuis 2002) et la Chine Entretien avec Bernard Fornas, président de Cartier : « Nous avons ouvert notre première boutique en Chine en 1992, une ouverture prématurée qui a conduit le groupe à plier bagage par la suite…Au début des années 2000, nous avons réattaqué le marché chinois ; aujourd’hui , nous recensons 27 boutiques dans 18 villes dont Beijing, Shanghai, Changchun, Shenyang, Hangzhou, Chengdu et Chongqing…A terme, notre objectif est d’y ouvrir 55 points de vente d’une superficie de pas moins de 1.000 m². Les ventes de Cartier en Chine sont en forte augmentation, de l’ordre de 50 à 100 % par an… l’an prochain, nous présenterons 1.200 pièces de notre collection, représentatives de l’évolution du style et de nos techniques de création, dans l’enceinte de la Cité interdite. C’est la première fois qu’une marque expose dans ce lieu prestigieux ! » Trends-Tendance, 16 octobre 2008 L’ INDE Chanel, Vuitton, Dior sont les seules maisons à avoir des boutiques à leur enseigne. Lacoste, Cartier, Lalique, S.T Dupont sont également présents à New Delhi, Bombay et Calcutta. Un bilan trop maigre aux yeux du Comité Colbert, qui soutient ses 68 adhérents dans leur conquête de nouveaux marchés. Et, en Inde, se bat pour qu'ils s'imposent, face aux Italiens. Or, « à ce jour, leur activité s'élève à tout juste 70 millions d'euros, soit 0,4 % de leurs ventes mondiales ». Voilà pourquoi, «afin de favoriser l’implantation des maisons françaises, nous avons décidé de jouer la carte de l'action collective en direction des pouvoirs publics et des industriels indiens». Après la Chine dans les années 1990, l'Inde est devenue la nouvelle terre d'élection du luxe. Avec le deuxième taux de croissance au monde l'an dernier (9,2 %), le pays offre des perspectives immenses. Il compte par exemple 83.000 millionnaires en dollars, et ce nombre triple tous les trois ans, selon la Fédération Indienne des Chambres de Commerce et d'Industrie (FICCI). «Les consommateurs potentiels de produits de luxe sont 8 millions et leur nombre augmente de 25 % par an... Ce marché, qui a représenté 2,2 milliards de dollars en 2006, affiche une croissance annuelle de 20 %» toujours d’après la FICCI. Un accord a été signé avec la FICCI en juin 2006 à Paris, un groupe de travail a vu le jour à New Delhi pour mettre au point un programme d'action. Les Echos, 11 mai 2007 12 V. L’Artisanat d’exception : « un enjeu fort de développement sur les marchés internationaux » 5.1 Le pôle Paraffection de Chanel Depuis 1997, Chanel a acheté et regroupé au sein d’un pôle appelé « PARAFFECTION » sept ateliers parisiens de métiers d’art, qui perpétuent un savoir-faire ancestral et rare. Il s’agit du brodeur Lesage, du bottier Massaro, de l’orfèvre Goossens, du plumassier Lemarié, du chapelier Michel, du parurier floral Guillet et du parurier Desrues. Chanel décharge ces maisons des tâches administratives et leur permet de se consacrer à leur art. Les ateliers travaillent à la fois pour Chanel mais restent également les fournisseurs d’autres grands noms et de clients particuliers. Le CA de Paraffection a atteint 40 millions d’euros en 2007. En hommage au savoir-faire de ces artisans d’exception, Chanel organise depuis 2002, chaque année, sous la direction de Karl Lagerfeld, un défilé métiers d’art. La Maison a donné, le 3 décembre 2008, à Paris, « un somptueux défilé Paris-Moscou, hommage de Karl Lagerfeld à l'âme slave et aux liens puissants que Coco entretenait avec la Russie. La Russie a très tôt fasciné Gabrielle Chanel, qui, dès 1920 et sa liaison avec le grand-duc Dimitri Pavlovitch, découvre le faste des tsars. Dès lors, l'opulence des broderies, les accents byzantins des bijoux de l'empire russe ou le constructivisme nourrissent son inspiration, d'autant que Coco se liera à des artistes comme Stravinsky, Diaghilev ou Lifar. Au son des balalaïkas, le défilé Paris-Moscou 2008 a été l'occasion de mettre en lumière les savoir-faire exceptionnels pérennisés dans les ateliers d'art parisiens, un patrimoine sur lequel veille la maison Chanel ». L’Express, 18 décembre 2008 et http://www.chanel.com/defile-pret-a-porter-paris-moscou. Chanel a acheté en 2002 l’atelier parisien de François LESAGE, brodeur de renommée internationale, L’atelier remonte à 1858. « Ici, plus de soixante tonnes de matériaux à broder sont entreposées, dont la plus grande collection au mode de perles de jais. Autre pépite, l’atelier détient la plus grande collection de broderies, soit 30 000 échantillons répertoriés depuis 1858 ». François LESAGE a dessiné plusieurs milliers de broderies différentes et il continue d’en créer une centaine de nouvelles chaque année. François LESAGE - Fondateur d’un atelier de broderie pour les studios cinématographiques à Hollywood (USA) - PDG de la Société de fabrication de broderie haute couture devenue en 1986 Lesage SA - Fondateur de l’Ecole de broderie d’art Lesage (1992) - Œuvres et travaux : collections pour Givenchy, Dior, Scherrer, Calvin Klein, Oscar de la Renta, Chanel, Christian Lacroix, Yves Saint Laurent, création des broderies de la chasuble et la mître de Jean-Paul II Parmi les distinctions : Grand prix des métiers d’art, grand prix de la création de la Ville de Paris, Award of Excellence FIDM, Citoyen d’honneur de la ville de Houston, Award de la mode, décerné par le Fashion Group New York Raymond MASSARO, bottier Maître d’Art , réalise les modèles de chaussures des défilés Chanel Haute Couture, tout en travaillant pour d'autres grands noms comme Christian Lacroix, John Galliano, Gianfranco Ferré, Olivier Lapidus, Thierry Mugler, Azzedine Alaïa... et en assurant de nombreuses commandes sur mesure. « Il se souvient des wagons de commandes pour la comtesse Bismarck…du mocassin en toile de panama pour Hassan II, de la mule papale (Jean-Paul II chaussait du 47), des escarpins de scène de Marlène Dietrich avec leurs talons en brillants.. » L’Expansion, 01/12/2006 Karl Lagerfeld, fidèle client de la Maison Massaro. 13 La Maison Goossens, l’art du bijou sous toutes ses formes, a été créée en 1950, par Robert Goossens. Elle est dirigée aujourd’hui par son fils, Patrick. « Gabrielle Chanel en a fait l’un de ses fournisseurs attitrés, séduite par sa capacité à réinterpréter les bijoux inspirés de l’Antiquité, de Byzance ou de l’Egypte …La réputation de Goossens se répand…Balenciaga, Grès, Rochas , Yves Saint Laurent, Guerlain, Marc Bohan pour Dior, Jean-Louis Scherrer , Sonia Rykiel lui passent des commandes ». Goossens marie métaux, pierres dures, perles de culture et bois précieux, l’argent et le vermeil etc. La signature de Goossens est le cristal de roche. En 1900, Paris comptait plus de 300 plumassiers. En 1960, ils n’étaient plus que 50. Aujourd’hui, Lemarié demeure pratiquement le seul plumassier en France. La Maison a été fondée en 1880. Elle est placée au premier rang mondial dans sa spécialité et travaille pour les plus grands noms de la mode. « Depuis le départ à la retraite d’André Lemarié, Eric Charles Donatien, le bouillonnant responsable artistique…pousse le concept de la plume-fourrure, en osmose avec les créateurs les plus extravagants : John Galliano, Roberto Cavalli, Hanae Mori, Vera Wang. Sa prouesse technique ? La robe-marin à plumes de Jean-Paul Gaultier, portée par Caroline de Monaco. Marcelle Guillet, Parurier floral, fabricant de fleurs artificielles, plumes et fleurs, fils et textiles. Maître d’Art, elle collabore avec les plus prestigieux créateurs de haute couture et décorateurs de théâtre et de cinéma, et son savoir-faire est reconnu dans le monde entier. « Marcelle se souvient d'avoir vu fleurir les devantures des Galeries Lafayette, les grands escaliers de l'Opéra et de la Comédie Française, les réceptions du prince Karim Aga Khan aux couleurs de son écurie de chevaux de course, rouge et vert. Même le Japon, où l'art du bouquet règne en maître, a adopté ses fleurs de mode, depuis déjà 17 ans. 20% de son chiffre d'affaires est réalisé dans ce pays ». Depuis 1936, la Maison Michel Paris est réputée pour créer des chapeaux de luxe ultra – sophistiqués de toutes les formes et de toutes les matières pour la haute-couture et le prêt-à-porter de luxe. « Karl Lagerfeld, Jean-Paul Gaultier, Yohji Yamamoto, Christian Lacroix, Kenzo, et bien d’autres trouveront à qui demander parfois l’impossible, une paille rarissime, un drapé diabolique, une maîtrise du satin, du velours, du feutre ou du cuir. Chez Michel, tous les secrets du métier sont concentrés dans les mains d’un petit noyau d’artisans spécialisés et complémentaires : le chapelier est celui qui met le chapeau en forme, alors que la modiste est celle qui le coud, le garnit, le finit. .C’est donc un savoir-faire unique que Chanel a préservé en reprenant la Maison Michel en 1996 ». Source : www.patrimoine-vivant.com 14 Georges Desrues, Parurier Haute- Couture et Création. La Maison a vu le jour en 1929. Dés cette époque, elle travaille avec les plus prestigieux créateurs : Jeanne Lanvin, Christian Dior, Mademoiselle Chanel et Yves Saint Laurent.Très rapidement, Georges Desrues devient le fournisseur privilégié de Mademoiselle Chanel. En 1984, il cède le contrôle de sa Maison à Chanel. Aujourd’hui Desrues est située à Plailly dans l’Oise, où la Maison emploie 200 personnes hautement qualifiées qui produisent des boutons et des bijoux prestigieux et précieux pour Chanel, son premier client, mais aussi pour Louis Vuitton etc. Huit fois par an, une collection de 100 modèles voit le jour, alliant les moyens de haute technologie et le savoir-faire artisanal. En 2007, la société a réalisé un CA de près de 29 millions d’euros. 5.2 Les Maîtres d’Art "Les Maîtres d’Art de France, à l’instar des Trésors vivants du Japon, sont porteurs d’une culture vivante et harmonieuse, qu’on appelle parfois le patrimoine immatériel, qu’ils s’ingénient à parfaire et à transmettre en l’enrichissant sans cesse. L’esprit toujours en éveil, confronté aux exigences de la matière et de l’art." Etienne Vatelot, Président d'honneur du conseil des métiers d'art Définition du Ministère de la Culture et de la Communication « Un Maître d'Art est un professionnel d'excellence qui maîtrise des techniques et des savoir-faire exceptionnels. Il est reconnu par ses pairs pour son expérience, son expertise et ses compétences pédagogiques. Il doit être capable de transmettre ses connaissances et son tour de main à un élève afin qu'il les perpétue. La création du titre officiel de Maître d'Art a été inspirée par les "Trésors nationaux vivants" du Japon ; à leur exemple, les Maîtres d'Art transmettent leurs savoir-faire d'excellence. Ils se préoccupent de l'évolution de leurs métiers, et font preuve d'innovations. Actuellement, la France compte 74 Maîtres d'art nommés par le Ministre de la Culture et de la Communication… Les entreprises du luxe sont de véritables ambassadrices pour l’ensemble des Maîtres d’Art qui constituent une compagnie prestigieuse, mais qui doit sortir de la confidentialité. Elles sont aussi des entreprises au cœur de la cité, soucieuses de former des jeunes talents pour pérenniser leurs techniques, pour faire vivre leurs ateliers exceptionnels ». Pour connaître les Maîtres d’Art par savoir- faire et par matériau, se reporter au site : www.maitresdart.com www.maitresdart.com 15 5.3 Le label EPV «entreprise du patrimoine vivant »(1) La loi n°2005-882 du 2 août 2005 a créé ce label. C’est une marque du Ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, mise en place pour distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence. Ces maisons se distinguent par une histoire et un patrimoine parfois séculaires, des capacités d’innovation et des savoir-faire rares et pointus qui ont contribué à asseoir leur notoriété dans le tissu entrepreneurial français. En mars 2008, selon une étude de la Direction du Commerce, de l’Artisanat, des Services et des Professions Libérales du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Emploi (2), plus de 900 candidatures ont été enregistrées et près de 515 entreprises ont été labellisées. Le label a été attribué à des entreprises de tous secteurs : métiers d’art ou savoir-faire techniques industriels complexes. En termes de taille, la plus petite a un salarié, la plus grande 2500 salariés. D’une manière générale, les entreprises de moins de 20 salariés représentent 72% des entreprises labellisées : 57% ont moins de 10 personnes, 15% entre 10 et 19 personnes. 3% des entreprises labellisées ont plus de 250 personnes. En termes d’emploi, les EPV représentent 22 000 emplois : ce qui est loin d’être neutre. Répartition des entreprises labellisées par univers-marché 108 EPV appartiennent au secteur décoration et objets, 80 au secteur de la mode et de la beauté, 80 au domaine de l’architecture & du patrimoine bâti, 60 aux arts de la table, 57 aux fournitures & à l’équipement professionnel , 34 à la facture instrumentale, 34 aux loisirs et traditions populaires, 24 aux arts graphiques et plastiques et 10 à la gastronomie. Répartition géographique 124 EPV sont localisées en Ile-de-France, 58 en Rhône-Alpes, 46 en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, 26 dans le Centre et en Limousin, 25 en Alsace, 18 en Aquitaine, 16 dans les Pays de la Loire, 15 en Franche-Comté, 14 dans le NordPas-de-Calais et 14 en Lorraine, 13 en Bourgogne,12 en Bretagne, 9 en Languedoc-Roussillon, 8 en Basse-Normandie, 7 en Haute-Normandie, 7 en Picardie et 7 en Poitou-Charentes. Autres signes distinctifs des EPV : - un quart d’entre elles ont été créées avant 1900, - elles sont profondément ancrées sur le territoire national, - leurs clients sont nationaux et internationaux et fortement spécialisés, - au capital de savoir-faire s’ajoute un fort capital-innovation. Développement sur les marchés internationaux Les EPV sont pour la moitié d’entre elles des exportateurs confirmés et réalisent plus de 15 % de leur CA à l’international. EPV ET ILE-DE-FRANCE Depuis sa création et son lancement en juin 2006, ce précieux label a été attribué à plus de 515 entreprises dont 91 à Paris, 7 dans les Hauts-de-Seine, 14 en Seine-Saint-Denis, 4 dans le Val-de-Marne. (1) www.patrimoine-vivant.com (2) PME/TPE en bref, n°31 mars 2008 www.pme.gouv.fr 16 Le label EPV «entreprise du patrimoine vivant » (suite) Type d'activité création et fabrication de meubles contemporains reproduction de meubles de style et de boiseries restauration et la conservation de meubles Raison sociale Aisthesis Atelier du meuble contemporain Atelier ILEX Deuce Sarl SAS Van Der Straeten Ets Serio Vittorio Paris Paris Paris Paris Paris Paris Degroote Mussy Sarl, Paris Michel Germond Atelier Marcu Anthony Delos Bottier chaussures et bottes sur mesure Berluti SA Maison Massaro fabrication et restauration d'éventails Atelier Anne Hoguet Atelier du bracelet parisien fabrication de bracelets de montres Atelier Georges Leblanc Impression en taille douce Ateliers Bernard Pictet verrerie Baccarat cristallerie Lalique SA Royale de Champagne-Bayel Daum Les Cristalleries de Saint-Louis Cristal Benito & Fils Cecile Henri Atelier broderie d'art Hurel Lesage Paris SAS Sarl R, Malbranche SAS Vermont Aubry Cadoret Orfèvres orfèvrerie Ercuis Lapparra orfèvre argentier Orfèvrerie du Marais Compagnie des Arts de la TablePuiforcat Odiot décoration, laquage taillanderie (outils pour les métiers de la pierre) lapidaire tourneur marqueterie bois Atelier Guy Cornevin fabrication de cire à cacheter lapidaire tourneur Ets Roze Grospiron SAS Metaloiso ARTGEM Ets Josnin Paris 93200 Saint-Denis Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris 92200 Neuilly 93691 Pantin 92700 Colombes Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris 93500 Pantin 93500 Pantin 94100 St Maur des Fossés 91410 La Forêt Le Roi Paris Paris 94100 St Maur des Fossés Paris 17 AV 10 Sarl Boucheron Chaumet International SA Cristofol Paris SA Ets A. Pery Guillochon/Capet Joaillier Les Ateliers Van Cleef & Arpels Mellerio dits Meller Roger Mathon SA SAS Cambour Christian Dior Couture haute-couture Givenchy SA Delisle SAS fabrication de luminaires Baguès Charles Interoir Jewelry Tisserant Art et Style Camps de Luca Tailleur tailleur sur mesure Guilson SARL Jeanne Lanvin SA Declercq Passementiers passementerie Céline SA prêt-à-porter Kenzo SA Léonard Fashion Au ver à soie, Ets L, Boucher fils de soie Atelier Gérard Desquand gravure héraldique sur bijoux Atelier Meriguet-Carrère peinture et décors muraux meubles et panneaux muraux laqués Atelier Midavaine Atelier RIOT dorure argenture sur métaux Ateliers Bataillard ferronnerie d'art Ateliers Duchemin création et restauration de vitraux Ateliers Jean Perzel bronzier d'art Ateliers Lison de Caunes marqueterie de paille P.M Rousseau cadres en bois doré Ateliers Rober Gohard dorure à la feuille Balcaen Sarl dorure de sièges à la feuille Dalloyau pâtisserie-traiteur Hédiard SA épicerie fine Maison Michel Paris fabrication de chapeaux bijouterie joaillerie tissage de crin bijouterie : émail translucide éclairage de luminaires parure florale parure florale et plumassier articles de porcelaine maroquinerie, articles de voyage DBM Chapelier Créations Editions d'Etoffes d'Ameublement Commelin & Associés Décors Lumineux Martine Klotz Guillet Lemarié Haviland Hermès Sellier SAS Longchamp SNC des Ateliers Louis Vuitton Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris 93200 Saint-Denis Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris 92700 Colombes Paris 94210 Saint Maur La Varenne Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris Paris 18 tapisserie d'ameublement fabrication de literies traditionnelles pré-presse impression d'affiches fabrication de pastels encadrement spécifique pour musée, soclage timbrage-calligraphie gainerie d'ameublement création de parfums et cosmétiques Tapissier Seigneur SAS Philippa Tapissier SAS Etablissement Le Briand Bussière Imprimerie Lacroix Frères La Maison du Pastel Paris Paris Paris Paris Paris Paris Le "Cadre d'Or" Lejeusne Maison Fey Parfums Caron Guerlain Paris Paris Paris Paris 92300 Levallois-Perret 92200 Neuilly-surSeine Yves Saint-Laurent Parfums restauration de pendules et mécanismes complexes restauration de pianos restauration de tapis impression, héliogravure fileur de verre ébénisterie d'art fabrication de paillettes fabrication de ballerines fabrication de puzzle fabrication de serrures décoratives bijoux de couture facture d'accordéons campaniste facture de pianos menuiserie gainerie décorative restauration gastronomique fabrication de robinetteries ouvrages de couverture fonderie d'art "fonderie miniature" dorure argenture sur métaux prototypage de sièges reproduction de sculptures et éléments décoratifs tournage marqueterie ivoire & matériaux précieux Philippe Prutner Pianos Nebout Chevalier Restauration- Maison Chevalier SAS Helio'g Verrerie contemporaine Sarl Meubles Rinck Jérôme Theveny Ebénisterie Sarl Langlois-Martin Repetto SA Puzzle Michèle Wilson Remy Garnier SA Goossens Paris La Boîte d'Accordéon Mamias Manufacture Française de Pianos SAS Ateliers Chollet Frères Tassin SA Taillevent SA Volevatch SA SNCP Fonderies du Cherche-Midi SAS Susse Fondeur Marlène-Edith Dupont Atelier Roca Paris Paris 92700 Colombes 92190 Meudon 92700 Colombes 93170 Bagnolet Paris Paris Paris Paris 93210 La Plaine Saint Denis 93100 Montreuil 93220 Gagny 93210 La Plaine Saint Denis 94320 Thiais Paris Paris Paris 94470 Boissy Saint Léger Atelier Promethee 94110 Arcueil 93100 Montreuil 93500 Pantin 93210 La Plaine Saint Denis Etablissement Hamel 93230 Romainville . 19 5.4 Les grands ateliers de France Un réseau d’excellence L’Association Les Grands Ateliers de France est une sélection de Maisons de tradition du haut artisanat, dans le domaine des arts, des arts décoratifs et de l’art de vivre. Les Maisons sont reconnues par leurs pairs, par les professionnels et les connaisseurs tant en France qu’à l’étranger. Les monuments historiques, châteaux, musées, conservatoires et orchestres, maisons de couture, décorateurs et designers ou particuliers sont leurs clients. Pour en savoir plus, se reporter au site : www.grandsateliersdefrance.com 5.6 Les métiers d’art : l’indispensable alliance du savoir-faire et du faire savoir La Société d’Encouragement aux Métiers d’Art (la SEMA) C’est une Association loi 1901, placée sous la tutelle du Secrétariat d’État chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme et des services auprès du Ministère de l’Économie, de l'Industrie et de l'Emploi. Sa mission est de valoriser les métiers d’art en France et à l’international depuis 30 ans. Elle informe sur les métiers d’art, les maîtres d’art, les meilleurs ouvriers de France. Elle impulse et coordonne les actions en faveur des métiers d’art. Elle édite la revue « Métiers d’Art », alimente deux sites internet : www.metiersdart-artisanat.com www.annuaire-metierdart.com http://www.blog-sema.fr (blog officiel des métiers d’art) 5.5 La Confédération Française des Métiers d’Art (la CFMA) Fondée il y a plus d’un demi siècle, la CFMA fédère et soutien les principaux acteurs des Métiers d’Art réunis dans leurs organismes professionnels. Elle est présidée par Alain Grange Cabane, Président de la Fédération des Entreprises de la Beauté. La CFMA rappelle que les Métiers d’Art constituent une véritable force économique estimée à plus de 100 milliards d’euros de CA annuel HT à la production dont 40% à l’exportation. Ils représentent 40 000 entreprises : artistes, artisans, TPE, PME et 239 000 salariés. «La raison d’être de la CFMA se trouve dans la valorisation collective de tout un ensemble d’entreprises certes différentes par la taille, leurs marchés, le volume de leurs effectifs, mais qui sont complémentaires dans leurs objectifs d’esthétique, d’originalité, de créativité et leur tradition du Bien Vivre». Le Salon Maison & Objet, référence internationale de l’Excellence des Métiers d’Art et de ceux de la Décoration ainsi que le Salon du Patrimoine Culturel ont intégré le CFMA. L’Association « Un jour, un Artisan » fait également partie de la CFMA ; elle regroupe 50 Artisans de haut niveau à Paris. La CFMA est aussi à l’origine de la création de l’Association « VILLE ET METIERS D’ART ». Pour en savoir plus sur la composition du Conseil, les moyens d’intervention, les commissions, les adhérents, consulter le site : http://confederation-metiersdart.fr 20 Conclusion Perspectives 2009 pour le luxe face à la crise économique et financière Dés novembre 2008, Bain & Company annonçait un recul de -2 % à -7 % des ventes en 2009 sur le marché mondial du luxe, alors que durant la crise du secteur entre 2001 et 2003, les ventes avaient continué de progresser. La contraction serait due, selon ce cabinet, à une nette baisse des ventes aux Etats-Unis, en Europe et au Japon. Bain & Company prévoit aussi une décélération de la croissance dans les marchés émergents, notamment en Chine. ● Selon Richemont, des difficultés sont en perspective, mais en tant que « valeur refuge », et eu égard à son caractère patrimonial, le luxe devrait moins souffrir que les autres secteurs. Toutefois, la prudence est de mise face à un environnement mondial difficile. Le CA du Groupe a subi une baisse de 12 % au dernier trimestre 2008. Décembre a ainsi été le mois le plus difficile, avec une chute des ventes aux Etats-Unis de 24 %. « Richemont fait actuellement face aux conditions de marché les plus difficiles depuis sa création il y a 20 ans…nous devons nous attendre à ce qu’il n’y ait aucune reprise significative dans un proche avenir… L’ensemble des activités a reculé, particulièrement la branche instruments d’écriture (-17%) et montres (12%)… ». Mais comme l’a souligné Johann Rupert, président du groupe, Richemont va «certes souffrir, mais moins que les autres, car le luxe est un patrimoine appelé à être transmis». AFP Economie, 19 Janvier 2009. Communiqué Richemont ● Hermès Le Groupe ne modifie pas ses projets de développements, vers l’art de vivre, le mobilier, la décoration, malgré le krach financier : «En période de crise, on préfère acheter ce qui est solide et, de plus, notre clientèle est partiellement à l’abri des secousses, mis à part au Japon où nous sommes également achetés par les classes moyennes », assure le président Patrick Thomas, très confiant pour l’avenir de ce luxe «non ostentatoire», qui correspondra encore plus à une époque rigoureuse qu’à des années bling-bling». Le Nouvel Observateur, 23 décembre 2008 ● Chanel Fin 2008, le Groupe de luxe a annoncé en comité d’entreprise, la suppression de 200 postes de CDD et intérimaires, à partir du 31 décembre. Dans un communiqué à l’AFP le 16 janvier 2009, Bruno Pavlovsky, président de la division Mode de Chanel a précisé «pour 2009, on prévoit aussi un ralentissement de la croissance» mais «pas une décroissance …beaucoup de projets seront maintenus, notamment des ouvertures de boutiques. Depuis le mois de juillet, on a vu comme tout le monde à quel point le contexte a évolué et changé. Donc, on prend toutes les mesures qu’on considère adéquates et nécessaires pour gérer au mieux la marque dans un contexte plus difficile ». La direction de Chanel explique avoir « pris un certain nombre de mesures de prudence en limitant certaines dépenses (frais de déplacements, séminaires, frais de consultants et de représentation) et en procédant à des arbitrages (notamment l’arrêt de Mobile Art Tour, une tournée mondiale d’une galerie d’art mobile) pour se «recentrer sur des investissements stratégiques». Face à la crise, les grands groupes et les maisons de luxe adoptent des mesures distinctes : ainsi, des mesures pour assainir leurs finances et/ou améliorer leur compétitivité, engagement en faveur de l’ecommerce, intégration de contraintes environnementales pour élargir leur clientèle, recherche de nouveaux débouchés extérieurs, lutte contre la contrefaçon, réflexions poussées sur les incidences liées à l’externalisation et à la délocalisation de la production, efforts plus soutenus en matière de créativité, de recherche et d’innovation, rapprochements avec le design, accentuation de la formation des jeunes aux métiers du luxe, préservation des savoir-faire d’excellence, réflexion sur les futurs concurrents dont les savoirfaire ancestraux comme en Chine, en Inde et en Russie sont avérés. Rédaction arrêtée le 23 Janvier 2009 21
Similar documents
La Dorure Silver plating
L’ Argenture - La Dorure Guy Degrenne vous offre un service d’argenture à la demande pour les couverts en acier 18-10. Nous vous proposons deux types d’argenture se référant aux normes en vigueur. ...
More information