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Le quotidien de l’excellence et des savoir-faire à Paris hologrammes et lumière Moteur ! Le marathon sur aiguilles a commencé… Près de quarante défilés et présentations recensés dans le calendrier de la Chambre Syndicale de la Haute Couture, sans compter les off, les happenings et le cortège d’événements associant mode, joaillerie, art et métiers d’art… Vernissage de l’exposition « The Glory of Water » et dîner placé au Petit Palais (Fendi), bal à la ComédieFrançaise dont Boucheron est le mécène, cocktail de clôture des collections de Haute Couture chez Monsieur Bleu : c’est dans un tourbillon de soies et de diamants que Paris lance ses invitations parées. Parce que la vitesse est le motto de notre époque, Karl Lagerfeld, chez Chanel, la fragmente en une collection où hologrammes brodés et illusions cinétiques syncopent un hiver tout en rythmes et en lignes. Au Grand Palais, zigzags de lumière et camélias abstraits, tulle de soie plissé et organzas aériens préfigurent l’envol dans le meilleur des nouveaux mondes. Rolling! The high-heeled marathon is underway… Almost 40 runways and presentations as registered with the official schedule from the Chambre Syndicale de la Haute Couture… Not to mention the side shows, happenings and stream of other events bringing together fashion, jewelry, the arts and crafts of artistry. A preview of the “Glory of Water” exhibition and seated dinner at the Petit Palais (Fendi), and a ball at the Comédie-Française under the patronage of Boucheron, closing cocktail of the Haute Couture collections at Monsieur Bleu. Paris is sending out gilded invitations in a swirl of silk and diamonds. And because speed has become the motto of our day and age, Karl Lagerfeld, at Chanel, has broken it all down into a collection where embroidered holograms and kinetic illusions will set the rhythm for winter months full of tempo and new lines. At the Grand Palais, zigzagging light and abstract camellias, folded silk tulle and airy organza will be foreshadowing the flight into the best of new worlds. Laurence Benaïm N°2 Mardi 02/07/13 En avant-première pour Haute, un modèle de la collection Chanel Haute Couture automne-hiver 2013/2014, photographié par Karl Lagerfeld. As a special preview for Haute, a model from the Chanel Haute Couture Fall-Winter 2013/2014 collection, photographed by Karl Lagerfeld. © Photo : Karl Lagerfeld pour Chanel Laurence Benaïm LIGNES DE FORCE Optique Vivier © Christian Megert / Matali Crasset / photo : Philippe Servent / Studio Bouroullec / DR / Giorgio Armani © Bruno Frisoni / Roger Vivier {a cinetic spirit} Talon virgule et cuir miroir, irisations et faux-semblants, Cristal Tattoo et broderies sur tulle : la collection « Rendez-vous » de l’été 2014 en édition limitée est présentée cette semaine par Bruno Frisoni, directeur artistique de Roger Vivier. Vivier high-heels and mirror leather, sheen, shimmer and fake look-alikes, Cristal Tattoo and embroideries on tulle... the limited edition Summer 2014 “Rendez-vous” collection is being presented this week by Bruno Frisoni, style director with RogerVivier. En avant-première du défilé Giorgio Armani Privé, trois modèles de la collection Couture, dans les salons de la via Borgonuovo, à Milan. Art, design et Haute Couture sous haute tension : Christian Megert, Zoom in an Endless Room, 1972-2000. « Dynamo », au Grand Palais. Matali Crasset, « Voyage en uchronie », galerie Thaddaeus Ropac. Ronan et Erwan Bouroullec, Textile Field, 2011, aux Arts décoratifs. Croquis de Stéphane Rolland, automne-hiver 2013/2014. G G raphique, hypnotique, entre ondulations et reliefs, effets de surface et sculptures miroitantes, la Haute Couture de l’automne-hiver 2013/2014 pratique en maîtresse de céans les affinités électives avec l’art optique et cinétique, courant inauguré lors de l’exposition « Le Mouvement », à la Galerie Denise René, en 1955. Dans le cadre de la saison « Soleil froid », organisée au printemps dernier au Palais de Tokyo (plus de 256 000 visiteurs), l’exposition de Julio Le Parc a marqué les esprits. À l’image de ses cloisons à lames réfléchissantes, certaines robes évoquent ce « jeu constant et imprévisible d’ombre et de lumière » cher à l’artiste argentin, encore présent dans l’exposition « Dynamo », au Grand Palais, qui attire environ 3 200 visiteurs par jour depuis le 10 avril. Tout se passe comme si, tels des miroirs incurvés de Le Parc, les broderies reprenaient des jeux d’illusion pour créer de nouvelles lignes de force, sublimer cette capacité de l’artisanat à suggérer l’immatériel, un espace purement dynamique où les robes seraient des halos colorés, des projections d’énergie, venus réfléchir une réalité extérieure tout en métamorphoses. De Chanel à Bouchra Jarrar, les volumes entrent dans la dimension invisible, cette nouvelle approche de l’espace, actuellement célébrée par Ronan et Erwan Bouroullec au musée des Arts décoratifs. « Dans la matière, on essaie de trouver autre chose que du décor », affirme Hubert Barrère, directeur artistique de la maison Lesage, où les plaques d’aluminium découpées en infimes cornets aimantent la lumière. Jamais la tradition n’aura autant rimé avec l’expérimentation. raphic, hypnotic, between waves and raised relief, surface effects and mirror-like sculptures, Haute Couture this Fall-Winter 2013/2014 has, in its own masterly way, gone in for elective affinities with optic and kinetic art, a trend begun at the “Le Mouvement” exhibition at the Galerie Denise René in 1955. As part of the “Soleil Froid” (cold sun) season, organized last Spring at the Palais de Tokyo (over 256,000 visitors), the Julio Le Parc exhibition made a real impact. In the image of his partitions with reflecting blades, some gowns suggest the Argentinean artist’s cherished “constant and unpredictable play on shadow and light,” again on show at the “Dynamo” exhibition at the Grand Palais, which has been attracting some 3,200 visitors a day since April 10. It is all as if embroideries, like the curves of Le Parc, were reverting to games of illusion to create new lines of composition, enhancing the ability of skilled craftsmanship to suggest the immaterial, a purely dynamic space where dresses are like colored halos, projections of energy, reflecting an ever-changing exterior reality. From Chanel to Bouchra Jarrar, volumes have entered the dimension of the invisible, a new approach to space, currently celebrated by Ronan and Erwan Bouroullec at the Museum of Decorative Arts. “In matter, we try and find something other than décor,” says Hubert Barrère, style director with the House of Lesage, where small plates of aluminum cut into tiny cornets attract the light. Never have tradition and experimentation been so close. Laurence Benaïm 2 UNIVERS LE GRAPHISME christian dior Croquis réalisé par Gustavo Lins pour sa collection Haute Couture automne-hiver 2013/2014, présentée ce jour à l’ambassade du Brésil. chiffres clés Power points 1 800 : le nombre de photos prises par Bouchra Jarrar pour sa collection présentée au musée Bourdelle. / 1800: the number of photographs taken by Bouchra Jarrar for her collection presented at the musée Bourdelle (page 6). 12 mètres de crêpe de soie ont été nécessaires à la confection d’une jupe de la collection Haute Couture d’Atelier GustavoLins. / 12 meters of silk crepe were needed to make one skirt in the Haute Couture collection from the Atelier GustavoLins. 98 visons entièrement montés sur de l’organza composent une robe de Julien Fournié. / 98 minks fully assembled on organza go to make up a gown from Julien Fournié. 1 200 viennoiseries sont fabriquées chaque jour à l’hôtel Le Meurice. / 1200 Viennese pastries are made each day at the hotel Le Meurice. 47 mètres d’organza et de tulle pour l’un des 60 modèles Giorgio Armani Privé, défilant ce jour auThéâtre de Chaillot. / 47 meters of organza and tulle for one of the 60 Giorgio Armani Privé models, on show today at the Théâtre de Chaillot. 243,3 carats pour les 6 émeraudes de Zambie, taille Takhti, composant le bracelet Persian Memories de la collection de Haute Joaillerie « Diva », signée Bulgari. / 243,3 carats for the 6 Zambia emeralds with a Takhti cut going to make up the Persian Memories bracelet from the “Diva” High Jewelry collection by Bulgari. Galignani le livre du jour 53 modèles et de l’électricité dans l’air, avec des robes colonnes pareilles à des néons brodés, des robes remixant New Look, palette pop et savoir-faire ancestral, du shibori et des ceintures obi japonaises aux jeux graphiques Ndébélés. Au final, toute la maestria et l’excellence des ateliers Dior, parcourue d’une énergie en version live lasérisée par Raf Simons. 53 models and electricity in the air, with pillar dresses like embroidered neon, gowns with a New Look remix, a pop color range and ancestral know-how, from Japanese Obi shibori and belts to Ndebele graphic combinations. In a word, the full maestria and excellence of the Dior workshops galvanized with laser-style live energy by Raf Simons. arrêt sur image indiscrétions Photos : Christian Badger pour Haute © Bulgari / DR {parisian buzz} Jackie, My Obsession, Ron Galella, 400 p. Librairie Galignani, 224 rue de Rivoli, Paris 1er. www.galignani.com © DR Roi des paparazzis, Ron Galella met en scène l’obsession de sa vie, sa muse absolue, Jacqueline Kennedy-Onassis, dans un livre collector proposé en édition limitée à la librairie Galignani, sous coffret avec un tirage du visuel de couverture signé. / King of the paparazzi, Ron Galella reveals all about his life-time obsession, his ultimate muse, Jackie Onassis, in a collector’s book featured as a limited edition at the Galignani bookstore. In a box with a signed print of the cover visual. Francis Kurkdjian parfume le défilé Alexandre Vauthier, on parle d’un oriental glacé. / Francis Kurkdjian will be perfuming the Alexandre Vauthier runway… they say it is an icy Oriental. En backstage de la présentation Couture de Versace, dimanche soir. 3 Carla Bruni-Sarkozy, l’égérie de Bulgari dans la nouvelle campagne publicitaire par Terry Richardson, est attendue au lancement de la collection « Diva », ce soir chez Bulgari. / Carla Bruni-Sarkozy, the face for Bulgari in the new ad campaign by Terry Richardson, is expected at the launch of the “Diva” collection this evening at Bulgari’s. LE FILM SUR DIOR.COM Jardin secret Tél. 01 40 73 73 73 ‘SECRET GARDEN* 2 - VERSAILLES’ 2 interview ses métiers d’art {hER workshops} © Patrick Swirc © Photo : Rémy Lidereau pour Haute 2 Bouchra Jarrar {La force sensuelle} Bouchra Jarrar présente 25 silhouettes au musée Bourdelle, sa huitième collection en tant que membre invitée dans le calendrier Haute Couture. Rencontre avec celle qui a fait de son métier un devoir d’exigence. Bouchra Jarrar is presenting 25 silhouettes at the musée Bourdelle, her eighth Couture collection. An encounter with someone who has turned her craft into a commitment to pin-point exactingness. mise au point “That movement you feel is lost is the exact structure of my collection. It is my bedrock. Hollow out a pantsuit to add urban pieces. Reveal the body, stretch out to femininity. 99% of real, 1% of dream… in the sense that with a tilted bare back I want to suggest the caressing look of eyes, a movement, special attention.” le sens d’une étude « Respecter une femme en la regardant. Observer son cou, son port de tête, deviner ses formes. Suggérer des lignes sans rien raidir, sans forcer. Je n’ai pas de fantasme de robe de bal. Ma robe Couture, c’est une silhouette pantalon. Une fourche bien placée, des hanches bien prises, une coupe avant tout. » inspiration « Il faut laisser les thèmes aux bureaux des tendances. Mon point de départ, c’est la page blanche. C’est la technique qui me fait avancer et m’ouvre plein de possibilités. Travailler ma géométrie. Je me libère, je me relâche dans la matière. La technique m’aide à savoir ce que je cherche, la beauté pure. Regarder le ciel quand il est dégagé, c’est ce qui me fait rêver. » le luxe du temps « La Couture, c’est du temps et de l’humain. Ce sont des échanges, c’est une quête dans laquelle je ne me perds jamais. Je fais mes toiles. Je fais mes photos. La mécanique est toujours en route. Cette saison, j’ai utilisé le corps comme une matière. La peau devient texture. » un vestiaire idéal « C’est la huitième collection. C’est un moment qui existera dans un an. J’ai beau m’inscrire dans un calendrier, je ne raisonne pas en termes de saisons, mais de silhouettes. Je croise la Couture et le prêt-à-porter. Un pantalon monté au point main, ça ne veut rien dire. Ce que je veux, c’est qu’on porte mes vêtements. Arriver à proposer un vestiaire idéal. Accompagner un désir. » « La broderie n’est pas un ornement, j’aime l’intégrer dans l’architecture d’un vêtement. La maison Lesage est une leçon d’apprentissage, de transmission… » “Embroidery is not an ornament; I like to work it into the architecture of a garment. Lesage is a lesson in apprenticeship, in transmission…” www.lesage-paris.com the meaning of study “Respecting a woman by looking at her. Observing her neck, how she bears her head, surmising her shapes. Suggesting lines without ever stiffening or forcing. I don’t fantasize over evening ball gowns. My Couture dress is pant silhouette. A well-placed fork, a great take of the hips, a cut more than anything else.” inspiration “Leave themes to style offices. My starting point is a blank page. It is technique that gets me going, that opens up a host of possibilities.Working on my geometry. I let myself go, release myself into the material.Technique helps me to know what I am looking for. Pure beauty.What sets me dreaming is looking at a perfectly cloudless sky.” the luxury of time “Couture is about time and humans.There are exchanges, a quest in which I never get lost. I do my canvasses, I do my photographs.The mechanism is always working. This season I have used the body as material. Skin turned into texture.” an ideal wardrobe “This is the eighth collection. It’s a moment that will exist in one year. I have tried to fit myself inside a time-frame, but I reason in terms of silhouettes, not seasons. I cross-cut couture and ready-towear fashion. I can’t tell you what it would look like if we raised pants with a hand stitch.What I want is for people to wear my clothes. Be able to offer an ideal wardrobe. Stay with desire.” © DR / Bouchra Jarrar « Ce mouvement qui vous semble perdu, c’est la structure de ma collection. C’est le fondement de mon travail. Évider un tailleur pour lui apporter des éléments urbains. Révéler le corps, tendre vers la féminité. 99 % de réel et 1 % de rêve, au sens où j’ai envie de suggérer avec un dos nu basculé, la caresse d’un regard, un geste, une attention particulière. » getting into focus Lesage, brodeur Propos recueillis par Laurence Benaïm Goossens, orfèvre et joaillier « Du métal pur qui ne commande aucun effet. Une histoire de lumière et de mouvement… » “Pure metal that commands no effect. All about light and movement…” www.goossens-paris.com 6 Paris pendant la SEMAINE DE LA COUTURE Phénomène L’exposition / Exhibition César A great tribute to the designer artist César with an exhibition tucked away in the typical Haussmann-style décor of the Éléphant Paname. Test the Café Éphémère on the second floor. Grand Homme-Oiseau, César, 1981 « César, l’empreinte », jusqu’au 4 août 2013 à l’Éléphant Paname, 10 rue Volney, Paris 2e. www.elephantpaname.com À gauche : Azzedine Alaïa par Patrick Demarchelier au musée Galliera. À droite : manteau de l’hiver 2011/2012 exposé à Düsseldorf, au NRW-Forum. Tea Time Le Café Français L’énergie Alaïa Habilement située sur la place de la Bastille, la verrière au décor graphique conçu par India Mahdavi offre une vue imprenable sur Le Génie, tandis que le pâtissier séduit les plus gourmands avec son éclair géant… La dernière adresse des Costes. {Moussy addiction} Cleverly located on the place de la Bastille, the graphically decorated glass dome designed by India Mahdavi offers stunning views, while the pastry chef treats lovers of fine (and sweet) foods to his giant éclair…. The latest address from the Costes brothers. D es bulles d’or Louise de Pommery pétillent et Christian Lacroix lève sa coupe à Azzedine Alaïa, au milieu de toutes les divines qui portent ses robes. La veille de la présentation « Hommage à Schiaparelli », « petit dîner » donc de quarante convives, orchestré par Paul Minchelli, le chef du 21, dont les filets de bar, les sardines fagora, sont servis sur des tables nappées de blanc, dans la cuisine du couturier. Milla Jovovich, Farida Khelfa, Naomi Campbell, Uma Thurman arborent toutes une robe noire, chacune différente. Arielle Dombasle raconte à Jonathan Newhouse, le président de Condé Nast, que son frère, qui vit au Mexique, a cent gardes du corps. Léa Seydoux fête son anniversaire. Azzedine Alaïa, qui ne présente pas de collection Couture, est plus que jamais à l’honneur avec la rétrospective organisée par le NRW-Forum à Düsseldorf (1) et la grande exposition que lui consacre, sous la houlette d’Olivier Saillard, le musée Galliera pour la réouverture de celui-ci, à partir du 25 septembre prochain, sans oublier l’inauguration d’un nouveau flagship rue Marignan. Le spa / Spa Le Bristol by La Prairie Incontournable de cet antre du bien-être qu’est le Bristol by La Prairie, le soin du visage Beauty Express comprend un massage du cuir chevelu associé à un masque regard frais et relaxant. A must-see/must-go home of wellness, the Bristol by La Prairie is a chic spa address where the Beauty Express facial includes a scalp massage combined with a fresh and relaxing eye mask. T Le Louxor Une visite s’impose au troisième étage du mythique cinéma Louxor, construit en 1921 et rouvert cette année, pour profiter d’un point de vue unique sur le Sacré-Cœur. Never turn down a visit to the third floor of the legendary Louxor cinema theater, built in 1921 and re-opened this year. You will enjoy a unique view of the Sacré-Cœur church. 170 boulevard de Magenta, Paris 10e. www.paris-louxor.fr La galerie / gallery Yvon Lambert (1) Jusqu’au 8 septembre 2013, NRW-Forum Düsseldorf, www.nrw-forum.de L’artiste Nick van Woert présente chez Yvon Lambert des créations architecturales composées de matériaux de construction. Exposition « Paris Haute Couture », à l’Hôtel de Ville dans l’œil de… Gustavo Lins At the Yvon Lambert gallery, artist Nick van Woert is displaying architectural creations made of construction materials. « t « Haruspex », jusqu’au 30 juillet 2013 à la galerie Yvon Lambert, 108 rue Vieille-duTemple, Paris 3e. www.yvon-lambert.com out l’intérêt de la robe vient du dos. Lorsque je construis le vêtement, je commence toujours par cette partie du corps car, comme les danseuses, je travaille la respiration à partir de cette zone. Le bénitier en décolleté vient affirmer cette silhouette tout en sensualité si chère à Madame Vionnet. » À l’approche de son défilé, Gustavo Lins commente une robe en soie brodée de Madeleine Vionnet (1924), exposée dans « Paris Haute Couture ». Le dîner /Dinner Le Mandarin Oriental Tout de blanc vêtu, le restaurant Sur Mesure propose des dîners couture, à l’image de son homard à la tapenade et à l’huile noire délicatement préparé par le célèbre chef Thierry Marx. All dressed up in white, the Sur Mesure restaurant offers couture dinners… like the lobster with tapenade relish and dark oil delicately prepared by the celebrated master chef Thierry Marx. “T ©musée Galliera, Ville de Paris, DR 112 rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris 8e. www.lebristolparis.com Le bar / Bar o the fizz of sparkling bubbles of Louise de Pommery champagne, Christian Lacroix raises his glass to Azzedine Alaïa, amidst a host of divinely beautiful women wearing his gowns. On the eve of the “Homage to Schiaparelli” presentation, this was a “small dinner party” with forty guests, orchestrated by Paul Minchelli, master chef at the 21 restaurant, whose fillets of sea bass and fagora sardines were served on white tablecloths in the couturier’s own kitchen. Milla Jovovich, Farida Khelfa, Naomi Campbell and Uma Thurman were all wearing a different black gown, Arielle Dombasle was telling Jonathan Newhouse, the chairman of Condé Nast, how her brother, who lives in Mexico, has a hundred bodyguards. Léa Seydoux was celebrating her birthday. Azzedine Alaïa, who is not presenting a Couture collection, is still very much center-stage with the retrospective organized by the NRW-Forum in Düsseldorf (1) and the major exhibition dedicated to the designer under the stewardship of Olivier Saillard. It is being held at the Palais Galliera from September 25 and will be celebrating the venue’s re-opening. Not forgetting the inauguration of a new flagship store on the rue Marignan in Paris. L.B. « Paris Haute Couture », jusqu’au 6 juillet 2013 à l’Hôtel de Ville, 5 rue de Lobau, Paris 4e. 1 place de la Bastille, Paris 4e. www.beaumarly.com he whole point of the gown comes from the back. When I put a garment together, I always start with this part of the body because, like dancers, I work on the breathing from this area. The deepcut font asserts this silhouette with the sensuality that was so dear to Madame Vionnet.” In the run-up to his catwalk, Gustavo Lins offers his comments on an embroidered silk gown designed by Madeleine Vionnet (1924), on show at the “Paris Haute Couture” exhibition. 251 rue Saint-Honoré, Paris 1er. www.mandarinoriental.fr Mathilde Hédou Haute est édité par la Chambre Syndicale de la Haute Couture. Haute is published by the Chambre Syndicale de la Haute Couture. www.modeaparis.com Directrice éditoriale / Editor : Laurence Benaïm Coordinatrice éditoriale / Coordination editor : Karine Porret Design : Christophe Renard Maquette / Layout : Nathanaël Day Secrétariat de rédaction / Copy editor : Christophe Manon Production : Laurence Simon Administration : Emilie Do-Va Assistant de rédaction / Editorial assistant : Jean Privé Impression / Printed: : Point 44, France, 2013 Tous droits réservés / All Rights reserved. 7 © DR / Emmanuel Donny / Matthieu Salvaing / Roméo Balancourt / Courtesy Nick van Woert et galerie Yvon Lambert, Paris / Mairie de Paris / Jean-Baptiste Gurliat / Jean-Baptiste Leroux © Groninger Museum / NRW-Forum © musée Galliera, Paris Patrick Demarchelier Bel hommage au plasticien César, avec une exposition nichée dans le décor typiquement haussmannien de l’Éléphant Paname. À tester : le Café Éphémère du deuxième étage. Savoir-faire Idées de Marc {l’orfèvre du cuir} Par Astrid Éliard Chez Idées de Marc, atelier d’ennoblissement sur cuir situé à Pantin, la peau est brodée, percée, scarifiée ou tatouée. À W partir d’un certain niveau sonore, le bruit devient vacarme, et le vacarme devient silence. Ici, en dehors d’un chien qui jappe et de deux perroquets à la conversation imperturbable, il n’y a que les machines qui parlent. Hurlent, plutôt. Et pourtant, l’endroit n’est que calme et concentration. La précision des ouvrières est à ce prix. Quand Jean-Claude Rosenberg les a embauchées, elles savaient coudre. Point. Aujourd’hui, manœuvrant des métiers si grands qu’il faut parfois les escalader, elles savent toutes les techniques du cuir, martyr docile qui se laisse broder, percer, piquer, chauffer, scarifier, tatouer : sublimer. Elles opèrent d’étranges croisements, couvrent d’écailles de tortue une fourrure de vison, font fleurir les camélias de Chanel sur une peau stérile. La nature nous paraît tristement conventionnelle comparée aux créatures qui naissent sous les presses de cet atelier. Aucune magie là-dedans, seulement le génie d’une fraiseuse ou d’un laser, dont Jean-Claude Rosenberg s’enorgueillit de connaître le langage. Cet entrepreneur, qui tient autant de l’artiste que de l’ingénieur fou, a toujours eu la passion des machines. Aujourd’hui, pour le compte des plus grands couturiers, il détourne des consoles de jeux vidéo pour en faire des scanners 3D… Qui sait combien de machines, combien d’idées couvent sous son crâne chauve ? Il y a quelques années, un homme a fait le tour du monde pour trouver le moyen d’allier le cuir et la nacre. Il a trouvé Rosenberg, qui nous sort de ses cartons une ceinture iridescente, où des centaines de tesselles opalines accrochent la lumière. Il nous montre d’autres merveilles, des marqueteries, des dentelles, des échantillons qu’on feuillette comme un livre d’art, croyant voir l’« outrenoir » de Soulages, des collages de Matisse, des « drippings » de Pollock, des motifs de Vasarely. Seule la pulpe de l’index reconnaît ce qui est invisible à l’œil nu : ce n’est que du cuir. hen you reach a certain sound level, noise becomes a racket and racket becomes silence. Here, aside from a yapping dog and two unfazed parrots exchanging a squawk or two, it’s the machines that do all the talking. Or yelling, more like it. And yet the place is all hush and concentration. This the price of high-precision workmanship.When JeanClaude Rosenberg hired these skilled ladies, they knew how to sew, and that was it.Today, as they get to grips with looms that are so large that you sometimes need a ladder, they are skilled in every technique known to leather, this submissive martyr which lets itself be embroidered, pierced, pricked, heated, scarified and tattooed… In a word, embellished.There are some strange hybrid-style operations going on. A mink fur is being covered with tortoiseshell while Chanel camellias are blooming on a sterile hide. Nature looks sadly conventional compared with the creatures that emerge from the presses in the workshop. There is nothing magic about it, just the ingenious work of a milling machine or laser, of which Jean-Claude Rosenberg proudly says he speaks their language. This entrepreneur, as much an artist as he is a genial crackpot engineer, has always been mad about machines.Today, working for the greatest couturiers, he takes video game consoles and converts them into 3-D scanners… Who knows how many machines, how many ideas are brewing inside that bald head. A few years ago, there was a man who traveled the world in search of a way to blend leather and pearl. He found Rosenberg. Here, he takes an opalescent belt out of a box, a model where hundreds of opaline tessera catch the light. He also showed us other wonders of marquetry and inlay, lace and an array of samples that you flip through like an art book, thinking you were looking at “outrenoir” by Soulages, collages from Matisse, “drippings” by Pollock or motifs from Vasarely. Only the pad of the index finger recognizes what the naked eye cannot: this is leather and nothing but. Journaliste et écrivain, Astrid Éliard est l’auteur de Nuits de noces (prix SGDL de la nouvelle en 2010), de Déjà l’automne (2011) et de Sacrée Marie ! (2012), au Mercure de France. Journalist and writer Astrid Éliard is the author of Nuits de noces (SGDL short-story prize in 2010), Déjà l’automne (2011) and Sacrée Marie ! (2012), published by Mercure de France. Idées de Marc, 01 40 33 14 53. Visite sur rendez-vous. Photos : Fabrice Laroche pour Haute 8
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