Fiches pédagogiques - Parc naturel régional de Briere

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Fiches pédagogiques - Parc naturel régional de Briere
Découvrez le patrimoine naturel et culturel du
Parc naturel régional de Brière...
… au travers de fiches pédagogiques illustrées
Mars 2010
Edité par le Parc naturel régional de Brière
Crédits photos: Parc naturel régional de Brière (sauf mention contraire)
INTRODUCTION
Les Parcs naturels régionaux sont des territoires habités aux patrimoines
naturel et culturel riches et variés.
Ils prônent un développement harmonieux de leur territoire, et font le pari que
l’homme et la nature ne s’opposent pas.
La Brière, les marais salants en sont des exemples dans notre environnement
quotidien ; ils constituent de merveilleux outils pédagogiques pour le
développement durable.
Le rôle du Parc naturel régional est bien sûr de préserver ces espaces pour
leurs richesses naturelles et culturelles, il est également de les faire connaître
et de mieux les faire comprendre, au travers notamment des fiches
pédagogiques contenues dans ce livret.
Un effort particulier de synthèse et de présentation a été fait pour rendre ce
livret à la fois informatif et pédagogique. Ces fiches apportent sur chaque
thème l’information essentielle et elles permettront aux utilisateurs de
s’appuyer sur des présentations simples pouvant servir de base à un travail
plus approfondi.
Ce livret peut également être consulté ou emprunté au :
Centre de documentation Augustin Vince
214 rue du Chef de l’île - Fédrun
44720 Saint Joachim
 0240916868
 [email protected]
Sommaire
Fiches pédagogiques
Axe A
Présentation générale
Parcs naturels régionaux de France
Fiche 1
Parc naturel régional de Brière
Fiche 2
Géologie du bassin briéron, de la dernière glaciation à nos jours
Fiche 3
Bassin versant et marais du Mès
Fiche 4
Fonctionnement de l’eau dans les marais du Brivet et de Brière
Fiche 5
Paysages du Parc naturel régional de Brière
Fiche 6
Axe B
Aspects humains
Archéologie et préhistoire
Fiche 1
Histoire
Fiche 2
Habitat et chaumière
Fiche 3
Tourbe et tourbage
Fiche 4
Batellerie
Fiche 5
Exploitation du roseau
Fiche 6
Elevage
Fiche 7
Poissons et pêche
Fiche 8
Activité traditionnelle bien ancrée : la chasse au gibier d’eau
Fiche 9
Art, culture et littérature
Fiche 10
Savoir-faire
Fiche 11
Axe C
Patrimoine naturel
(présentation du milieu )
Marais et bocages (batraciens, triton crêté, natura 2000)
Fiche 1
Roselière et enjeux de gestion (butor)
Fiche 2
Milieu aquatique (anguille, loutre)
Fiche 3
Paysage maritime et biodiversité
Fiche 4
Invasions biologiques (écrevisse, jussie)
Fiche 5
Mars 2010
Parcs naturels régionaux de France
AXE A : Présentation générale
Fiche 1
Définition :
Un Parc naturel régional est un
territoire rural habité, reconnu au
niveau national pour sa forte
valeur patrimoniale et paysagère, mais fragile, qui s’organise
autour d’un projet concerté de
développement durable
- la charte -, fondé sur la protection et la valorisation de son
patrimoine.
Le territoire d’un Parc naturel régional représente une entité naturelle et paysagère remarquable dont l’intérêt est reconnu au niveau national. Il s’appuie aussi sur
l’affirmation d’une identité forte.
Chaque Parc naturel régional a ses propres spécificités territoriales, ses caractéristiques paysagères et naturelles. C’est la qualité (naturelle, culturelle, patrimoniale, paysagère), et l’identité de son territoire qui caractérisent chaque Parc naturel régional.
1- Vocation
Un Parc naturel régional a pour vocation de protéger et valoriser le patrimoine naturel, culturel et humain de
son territoire en mettant en œuvre une politique innovante d’aménagement et
de développement économique, social et culturel, respectueuse de l’environnement.
Ph.Pnr Loire Anjou Tourai-
La charte :
La charte est le contrat qui
concrétise le projet de protection
et de développement de son
territoire pour 12 ans.
Elle est le résultat d’une large
concertation entre les forces
vives du territoire, collectivités
territoriales et partenaires.
La charte fixe les objectifs à
atteindre, les orientations de
protection, de mise en valeur et
de développement du Parc,
ainsi que les mesures qui lui
permettent de les mettre en
œuvre.
Elle engage les collectivités du
territoire (communes et structures intercommunales), le Département et la Région qui l’ont
adoptée, ainsi que l’Etat qui
l’approuve par décret.
Ph.Pnr Brenne
Ph.Pnr Brenne
Ph.Pnr Gatinais français
2- Missions
Un Parc naturel régional exerce ses missions dans les domaines suivants :
la protection et la gestion du patrimoine naturel, culturel et paysager
l’ aménagement du territoire
le développement économique et social
l’accueil, l’éducation et l’information
l’expérimentation
Ph.Pnr Brenne
Ph.Pnr Brenne
Ph.Pnr Gatinais français
Mars 2010
ZOOM :
La Fédération des Parcs naturels régionaux de France, créée en 1971, est le porte parole du réseau des Parcs
naturels régionaux. Elle se fixe pour objectifs :
- de représenter les intérêts collectifs des Parcs naturels régionaux auprès des instances nationales et internationales
- de participer à la définition et à la mise en œuvre de la politique en faveur des espaces ruraux français
- de diffuser et faire connaître l’ éthique des Parcs naturels régionaux et leurs actions, en France et à l’ international
Les Parcs naturels en
France :
Les dates importantes
•1870 : Création du Parc de
Yellowstone (USA) : 1er Parc naturel créé au niveau mondial.
3- Les Parcs naturels régionaux … des territoires très diversifiés
Montagne : Queyras, Corse...
Moyenne Montagne : Volcans d’Auvergne, Haut Languedoc...
Bocage : Normandie-Maine, Avesnois...
Zones humides : Brière, Marais du Cotentin et du Bessin...
Plateaux karstiques : Grands Causses, Vercors...
Fleuves et estuaires : Loire-Anjou-Touraine, Landes de Gascogne...
Façades littorales : Armorique, Camargue...
•1960 : Institution des Parcs
nationaux français.
•1963 : Création du 1er Parc
national français : La Vanoise.
Les Parcs naturels
régionaux en chiffres
•1967 : Décret n° 67-136 instituant
les Parcs naturels régionaux.
- Les Parcs naturels régionaux
couvrent 7 millions d’hectares, soit
12% du territoire
•1968 : Création du 1er Parc
naturel régional : Saint Amand
Raisme.
- 3 millions de personnes vivent
dans un Parc naturel régional,
réparties dans près de 4 000 communes
•1971 : Création du Ministère de
la Protection de la Nature et de
l’Environnement (le 1er en Europe).
Création de la Fédération des
Parcs naturels régionaux
- 21 Régions et 69 Départements
sont pour partie classés Parc
naturel régional
En savoir plus :
Parc national – Parc naturel régional
- Centre de documentation Augustin Vince, Centre administratif du Parc
La spécificité d’un Parc naturel régional par rapport à un autre espace protégé réside non seulement dans la
complémentarité entre ses objectifs de protection et de développement, mais aussi dans l’engagement volontaire de l’ensemble des partenaires à orienter leurs interventions au bénéfice de l’environnement et du patrimoine dans le cadre du contrat qu’est la charte du Parc.
- Guihéneuf Bernard et al, 2007
- Pigelet-Lambert, 2007
- Fresko Jean-Jacques, 2007
- www.parcs-naturelsregionaux.fr
Ainsi, un Parc naturel régional induit des mesures de gestion et de protection de valeur contractuelle pour
l’ensemble de son territoire, à la différence d’autres espaces protégés de valeur réglementaire.
Un Parc national est constitué d’un «coeur», monument exceptionnel de la nature, et d’une aire d’adhésion.
L’Etat, en classant le Parc national par décret, se porte garant au regard de la communauté internationale de
la protection de ce «coeur» de Parc. Il confie la gestion du Parc à un établissement public national, compétent
pour l’application de sa réglementation spéciale. Une charte d’adhésion traduit la solidarité écologique entre le
«coeur» et les territoires environnants. Comme celle d’un Parc naturel régional, cette charte engage les communes adhérentes et les autres collectivités publiques.
Parc naturel régional de Brière
AXE A : Présentation générale
Fiche 2
« C’était bien elle : dix mille hectares de silence et de nudité, un immense lotus
bleu épanoui au milieu du cirque de l’atmosphère. »
Ainsi s’exprimait Alphonse de Châteaubriant, dans ses notes de voyage
(publiées en 1923) quand, pour la première fois, il découvrit la Brière.
Au cœur des marais émerge un chapelet d’îles habitées : Fédrun, Mazin,
Errand…
Une rivière, le Brivet, traverse ces
zones inondables de près de
20 000 ha, avant de se jeter dans la
Loire au pied du Pont de SaintNazaire.
1- Géographie
Encadrés par les estuaires de la
Loire et de la Vilaine, les marais
briérons s’insèrent dans un ensemble harmonieux de zones
humides (golfe du Morbihan, marais salants de Guérande, lac de
Grand-Lieu) où histoire naturelle
et histoire humaine ont forgé des
territoires d’exception.
2- Le Parc naturel régional de Brière
Le territoire de 17 communes est classé, partiellement ou en totalité selon les cas, Parc naturel régional
depuis 1970.
Quelques chiffres :
Le Parc naturel régional est caractérisé notamment par l’importance des zones humides et un patrimoine
bâti de chaumières exceptionnel.
Superficie totale : 49 000 ha.
Zones humides sur le Parc :
environ 17 000 ha.
Marais de Grande Brière Mottière : environ 7 000 ha.
18 communes adhérentes et 3
communes associées.
Il s’adosse au Sud au pôle industrialo portuaire qui s’étend en
rive Nord de l’estuaire de la Loire
de Saint-Nazaire à Donges.
Les entreprises emploient une
part importante des habitants du
Parc : construction navale, aéronautique, raffinerie…
17 communes territorialement
concernées.
70 000 habitants sur le territoire
et 155 511 habitants dans les 18
communes adhérentes
(recensement 1999).
Au Sud-ouest et à l’Ouest, les communes littorales ont une vocation touristique affirmée. La Brière, qui
offre aux estivants un arrière pays aux multiples intérêts (paysager, culturel, environnemental), contribue
fortement à l’attractivité du territoire qui bénéficie d’importantes dessertes routières et d’une ligne TGV.
Mars 2010
ZOOM :
Les communes du Parc naturel régional de Brière sont regroupées en 3 intercommunalités
la Communauté d’Agglomération Côte d’Amour Presqu’île Atlantique - CAP Atlantique
la Communauté d’Agglomération de la REgion Nazairienne et de l’Estuaire - CARENE
la Communauté de Communes de Pontchâteau Saint-Gildas-des-Bois - CCPSG
Le comité syndical du Syndicat Mixte du Pnr Brière est
composé de 54 membres,
représentant :
- le Conseil Régional des Pays
de la Loire
3- L’organisation du Parc naturel régional de Brière
La gestion du Parc naturel régional est confiée à un Comité Syndical composé de représentants des collectivités adhérentes, et chargé de l’application de la charte « objectif 2010 »
- le Conseil Général de Loire–
Atlantique
- les communes adhérentes
- la ville de Nantes
- la Commission Syndicale de
Grande Brière Mottière
- le Syndicat Mixte d’Aménagement Hydraulique du Bassin
du Brivet,
ainsi que de membres associés:
- la Chambre de Commerce et
d’Industrie de Saint-Nazaire
(44)
L’équipe technique, composée de 29 personnes, met
en œuvre les actions définies dans la charte, en
fonction des priorités déterminées par le Comité Syndical.
soutenir les
activités favorisant
un développement
durable du territoire
soigner le cadre de vie
des habitants
maintenir la
biodiversité
améliorer
la qualité de l’eau
PARC NATUREL REGIONAL
valoriser le
patrimoine
soutenir une
agriculture durable
éduquer au territoire et
sensibiliser à son devenir
accueillir les visiteurs dans
le respect du patrimoine
naturel et culturel
- la Chambre d’Agriculture (44)
- la Chambre de Métiers (44)
- les communes de Besné,
Pontchâteau, Prinquiau
Une prochaine extension du Parc naturel régional ?
Centré autour du marais indivis de Grande Brière Mottière, le territoire du Parc naturel régional de Brière
couvre pour partie seulement les marais du Brivet. Il en va de même pour les marais côtiers du Mès, au
Nord-Ouest du Parc.
En savoir plus :
- Guihéneuf Bernard, 2007
- Carte IGN 1/50 000e : le Parc
naturel régional de Brière
- Centre de documentation
Augustin Vince, Centre administratif du Parc
- www.parc-naturel-briere.fr/
carte d’identité/objectif 2010
Dans le cadre de la révision de charte, qui a lieu tous les 12 ans, une réflexion est engagée pour étendre le
territoire du Parc aux communes de Besné, Mesquer, Pontchâteau et Prinquiau, afin d’aboutir à une meilleure cohérence entre le périmètre du Parc naturel régional et les espaces de marais.
Géologie du bassin briéron,
de la dernière glaciation jusqu’à nos jours
AXE A : Présentation générale
Fiche 3
Définition :
Ère Quaternaire : période
géologique récente caractérisée par l’apparition de l’homme
La géologie du bassin briéron s’intègre dans le schéma général de l’histoire géologique de la Bretagne méridionale avec l’une des dépressions les plus étendues de cette région. Cette grande surface actuellement marécageuse résulte du comblement
d’une zone d’effondrement, comprise entre la faille du coteau de Guérande et le Sillon de Bretagne.
Transgression : élévation du
niveau marin en période de
réchauffement climatique
Socle : en géologie, roche sur
laquelle repose le sol
Roche métamorphique :
formée par la recristallisation
de roches sédimentaires
sous l'action de la température et de la pression
1- Coupe géologique, d’après la Société Béarnaise, 1955
Quelques chiffres :
Altitude maximum du Sillon de
Bretagne : 90 m
Lors de la dernière glaciation quaternaire, il y a 17 000 ans, la mobilisation importante de l’eau dans les calottes glacières provoque une baisse du niveau marin, soit environ 120 m au dessous du niveau marin actuel des
mers.
Surface du bassin versant :
80 000 ha
L’essentiel du comblement s’est fait à l’Ère Quaternaire (Holocène) avec la remontée du niveau de la mer
(transgression flandrienne). La sédimentation est donc constituée de vases grise, verte ou bleue d’origine
marine surmontées d’une tourbe brune, puis noire.
Surface des marais briérons :
18 000 ha
Durant cette période, l’histoire de la Brière a été influencée par sa position de bassin côtier, parcouru par le
Brivet et des petits cours d’eau notamment en bordure de l’estuaire de la Loire : selon les époques, les marais
ont donc été soumis à l’influence marine ou fluviatile.
Épaisseur maximum des sédiments argileux : 27 m
Le socle de la région considérée est essentiellement constitué par des roches métamorphiques : à l’est de la
Brière, les micaschistes forment l’essentiel des affleurements de Besné (12 m), Donges (20 m) et Montoir
(5 m) ; à l’ouest, les micaschistes viennent butter contre les granites de Guérande.
L’ensemble de ces marais est à une altitude moyenne de +1m NGF, excepté en bordure de Loire où un bourrelet sablo-vaseux culmine à +3m NGF.
Mars 2010
ZOOM : Les mortas
Utilisés depuis des temps immémoriaux dans la construction des charpentes de chaumières et aujourd’hui
par les sculpteurs, ces troncs d’arbres parfois gigantesques, sont les témoins « fossilisés » de la forêt jadis
engloutie sous les eaux d’inondation… Les caprices de la nature et l’imagination débordante des hommes
ont alimenté quantité de légendes populaires, mais aussi les écrits des savants et des romanciers !
Aujourd’hui, les études scientifiques (analyses polliniques et datations au carbone 14) rétablissent la véritable histoire...
Définition :
2- La naissance des marais briérons
BP : de l’anglais Before Present,
soit avant l’époque actuelle
4 000 ans d’histoire naturelle pour une des plus grandes zones humides d’Europe occidentale...
Néolithique : période de la
Préhistoire comprise entre 6 500
et 4 000 BP marquée par la
naissance de l’agriculture
Avec le retrait de la mer vers 4 500 BP, les hommes du Néolithique mettent à profit cette nouvelle situation
pour se déplacer dans la cuvette et exploiter la forêt de chênes qui s’y développe.
Palustre : se dit des organismes qui vivent dans les zones
de marais
Tourbe : matière organique
issue de la décomposition lente,
mais incomplète, de la végétation dans un milieu saturé en
eau et privé d’oxygène
La Brière vers 4 500 BP
La fin de cette période, vers 3 800 BP, voit progressivement dépérir la forêt de chênes au profit de fourrés humides à aulnes, saules et bouleaux. Une tourbe brune commence à se former. Lentement repoussés par le
marais qui s’impose, les hommes quittent la Brière devenue inhospitalière. L’installation de zones palustres à
massettes, laîches et roseaux souligne le début de l’apparition de la tourbe noire.
La Brière vers 3 000 BP
Les actions menées sur le territoire du Parc :
En savoir plus :
- PnrB,1977
- Bonnet Patrick et al, 2004
- Visset Lionel, 1990
- PnrB, 1998
- Sellier Dominique, 2007
- Portal Claire, 2009
- PnrB, 2005
Depuis 1970, de nombreuses études scientifiques visant à comprendre la mise en place des paysages de Brière se sont succédées. Alliant analyse des pollens et découvertes archéologiques, elles ont permis de retracer
l’histoire naturelle et humaine de ces étendues marécageuses. Les ouvrages de vulgarisation et articles rédigés
à partir des résultats obtenus font encore référence. Il s’agit notamment de « 8 000 ans en Brière » de Lionel
Visset, « Histoire géologique récente de la Brière » de Daniel Prigent. Une exposition sur la tourbe et les mortas
est par ailleurs disponible en prêt au Centre administratif du Parc.
Plus récemment, les géographes du CNRS et de l’Université de Nantes (Laboratoire Geolittomer, Igarun), en
partenariat avec le Parc, ont développé des études sur la géomorphologie de la Presqu’île Guérandaise. Celles
-ci ont fait l’objet de nombreuses publications scientifiques consultables au Centre de documentation Augustin
Vince et d’un ouvrage de vulgarisation (Claire Portal, 2009) destiné au grand public et aux enseignants intéressés par le sujet.
Bassin versant et marais du Mès
AXE A : Présentation générale
Fiche 4
D’après C. Portal, 2009
Définition :
Bassin versant : espace drainé
par un cours d’eau et ses affluents
Zone intertidale : espace maritime compris entre le niveau des
pleines mers et celui des basses
mers
Etier : chenal de marée conduisant l’eau de mer jusqu’aux
salines
Saliculture : activité de production de sel
Conchyliculture : production de
coquillages
Claire : bassin d’affinage de
coquillages (huîtres, palourdes)
Phytoplancton : organismes
végétaux microscopiques en
suspension dans l’eau
Situé au Nord-Ouest du territoire du Parc, le bassin versant du Mès est caractérisé par une
remarquable diversité paysagère. Le Mès, petit fleuve côtier de 15 kilomètres, prend sa source
sur la commune de Guérande et traverse des zones inondables qui, de l’amont vers l’aval, sont
marquées par des successions végétales établies selon un gradient croissant de salinité. Cette ancienne vallée comblée par des sédiments marins s’ouvre à l'ouest dans l'Océan Atlantique, entre la Pointe de Merquel (commune de Mesquer) et celle de Pen-Bé (commune d’Assérac). A proximité de la Baie de Pont-Mahé s'étend une zone intertidale constituée par les
traicts de Pen-Bé au nord et de Rostu au sud, soit au total 263 hectares de vasières exploités
pour partie par l’homme.
1- Typologie des paysages et activités humaines
Les eaux douces du Haut-Bassin drainent des terrains d’aspect bocager où se
pratique l’élevage. Les ruisseaux, souvent modifiés en fossés, contribuent aux
délimitations des parcelles.
La vallée moyenne, située en amont de
la zone marquée par la présence permanente d’eau salée, est caractérisée par
un paysage de roselière, autrefois exploitée pour la couverture en chaume.
Dans la basse vallée, aménagée (les
traicts), se pratiquent pêche à pied, saliculture et conchyliculture, des vannages
spécifiques permettant l’admission et
l’évacuation des eaux marines.
2- Des paysages maritimes préservés pour une exploitation adaptée :
la conchyliculture
P. Bonnet
Quelques chiffres :
Surface totale du bassin versant : 11 360 ha
Surface des zones humides
sous influence marine : 650 ha
Surface des marais salants :
392 ha, 1 350 œillets exploités,
35 paludiers installés
3 000 œillets incultes (données
2004)
De l’embouchure du Mès jusqu’à la baie de Pont-Mahé, l’homme depuis toujours a su tirer profit des richesses
de l’Océan en développant des pratiques de cueillette (coquillages, crustacés) qui ont petit à petit évolué vers
des pratiques d’élevage adaptées à ces milieux abrités. L’oxygénation et la richesse des eaux marines, notamment en phytoplancton, est particulièrement propice à l’élevage des moules sur bouchots et, plus en amont sur
l’estuaire, des huîtres en poches : ces concessions conchylicoles s’étendent jusqu’aux anciens marais salants,
parfois recreusés en claires sur des terrains acquis par le Conservatoire du Littoral. Cet organisme d’État développe une politique d’achat de terrains privés sur le littoral, et se donne pour double objectif la pérennisation de
ces activités économiques tout en facilitant l’accès et l’information du grand public.
Mars 2010
ZOOM :
Faire cristalliser le sel marin (chlorure de sodium) de manière naturelle en
utilisant le processus de concentration par évaporation (actions conjuguées du vent et du soleil) : cela
consiste à faire circuler l’eau de mer par gravité depuis le bassin de stockage (vasière) jusqu’aux cristallisoirs en surveillant les niveaux d’eau afin d’optimiser le phénomène d’évaporation. Ainsi, l’eau de mer poursuit un trajet ouvert : quand elle atteint les œillets, elle repart vers l’atmosphère sous forme de vapeur ; en
revanche, le sel reste en circuit fermé ; à chaque nouvel apport d’eau, la concentration en sel augmente
dans les œillets jusqu’au seuil de cristallisation (saturation vers 280 g/l).
Définition :
Vasière : bassin de stockage
de l’eau de mer rempli à la
faveur des grandes marées
Fare (F) : bassin d’échauffement inclus dans le circuit
d’eau de la saline ; sert à
concentrer le sel dans l’eau
Aderne (A) : réserve de saumure très concentrée permettant d’alimenter quotidiennement les œillets
3- Des terrains conquis sur la mer pour une production séculaire et
originale : la saliculture
La situation abritée de l’estuaire du Mès et l’accumulation consécutive de sédiments terrestres et marins ont
permis très tôt à l’homme, par endiguements successifs et aménagements, de conquérir ces terrains imperméables sur la mer.
Les marais salants de Guérande sont probablement antérieurs au haut Moyen Age ; les premiers documents
écrits attestant de concessions attribuées à l’abbaye Saint-Sauveur de Redon datent du 9ème siècle (cartulaire
de Redon). L’aménagement des salines du Mès s’est essentiellement opéré aux 14 et 15 ème siècles.
La saline : un système labyrinthique astucieux
Délivre : petit canal central
permettant de distribuer l’eau
de l’aderne dans chaque œillet
Œillet (O) : lieu où le sel cristallise pendant la période estivale ; lieu de récolte du sel
Ladure : surface circulaire
d’argile où le sel est hissé hors
de l’œillet au moment de la
récolte pour égouttage
Vasière
25 grammes de sel par
litre d’eau de mer
Quelques chiffres :
Récolte moyenne par œillet :
50 kg de gros sel gris par jour,
soit 1,3 tonne par saison,
50 kg de fleur de sel par saison
Production annuelle de gros
sel gris sur la Presqu’île de
Guérande : 10 000 tonnes
(moyenne sur 20 ans)
Production moyenne française
de sel en France : 3 millions
de tonnes
En savoir plus :
- Poisbeau,1980
- Buron Gildas, 1999
- Terre de Sel, 2003
D’après J. PoisbeauHémery, SSNOF
Les actions menées sur le territoire du Parc
Dans le cadre de démarches partenariales initiées par la Communauté d’Agglomération CAP Atlantique et le
Conservatoire du Littoral, le Parc naturel régional et les communes territorialement concernées (Assérac,
Saint-Molf) développent des programmes de sensibilisation sur le fonctionnement de ces écosystèmes littoraux. Pour mettre en œuvre ces programmes, l’équipe éducative du Parc s’appuie sur les compétences des
acteurs locaux notamment sous forme d’accueil dans les exploitations (ferme marine et salines) et dans la
mise en œuvre de chantiers nature. Ce dernier point se décline en 2 grands types d’actions proposées aux
scolaires du Territoire :
Sensibilisation sur la gestion raisonnée des estrans (plage de Pont-Mahé) et collecte de macro-déchets
humains dans le respect de la biodiversité propre à ces milieux (espèces végétales des dunes embryonnaires, nidification d’espèces d’oiseaux patrimoniales).
Sensibilisation sur l’envahissement des salines par le Baccharis halimifolia , arbuste Nord-Américain introduit en Presqu’île de Guérande à des fins ornementales et pour lequel des chantiers d’arrachage sont
organisés chaque année en liaison avec les paludiers.
Fonctionnement de l’eau
dans les marais du Brivet
AXE A : Présentation générale
Fiche 5
Les syndicats de gestion :
Comme toute grande zone
humide aménagée, les Marais
du Brivet font l’objet d’une
gestion hydraulique relevant
des syndicats.
Le Syndicat Mixte pour l’Aménagement Hydraulique du
Bassin du Brivet (SMAHBB),
regroupant les communes du
bassin versant, ainsi que la
Commission Syndicale de
Grande Brière Mottière
(CSGBM) se partagent la gestion de ce vaste territoire.
Leurs rôles essentiels sont :
d’entretenir le vaste réseau
des canaux,
d’assurer la gestion de l’eau
par la mise en oeuvre de
vannes et d’écluses et le
respect d’un règlement
d’eau.
De mettre en œuvre les
politiques d’aménagement
concertées (SAGE, CREZH).
Le fonctionnement
hydraulique au fil des
saisons :
En fonction des conditions
climatiques, deux grandes
phases hydrauliques se succèdent dans l’année : phase humide (hiver/printemps) et phase sèche (été/automne).
Encadrés de bocage et légèrement encaissés entre le Sillon de Bretagne et les coteaux guérandais, les marais du Brivet sont reliés à l'estuaire de la Loire par la rivière « le Brivet » et trois canaux : Le Priory, Martigné et La Taillée, creusés lors
d'une opération de dessèchement au 19ème siècle.
Le marais de Grande Brière Mottière, avec son statut particulier de marais indivis
sur 6 700 hectares d’un seul tenant, a été façonné par les activités des riverains les briérons - au fil des siècles (tourbage, élevage, pêche, récolte du roseau).
Le Brivet parcourt 3 zones de marais : les marais du Haut Brivet dans son cours
supérieur, ceux de Donges et de la Boulaie dans son cours moyen, et la Grande
Brière Mottière indivise dans son cours inférieur. Un ensemble de vannes et d’écluses, construites pour la plupart au début du 19ème siècle, a contribué à isoler ces
marais de l'estuaire de la Loire : les eaux rejoignent l’océan avec la marée descendante, lors de l’évacuation des crues hivernales et printanières.
Carte des marais du
Brivet et de Brière
1- Le cycle de l’eau au fil des saisons
Les marais du Brivet sont inondés au début du printemps et plus ou moins asséchés en fin d’automne.
L’amplitude annuelle des niveaux d’eau est de 60 à 80 cm et jusqu’à 2 mètres, avec les grandes crues ou les
étiages prononcés ; elle s’explique par une pluviométrie annuelle d’environ 800 mm sur le bassin versant et
sur l’ensemble des marais :
- Octobre à mars : 500 mm
- Avril à septembre : 300 mm
HIVER - PRINTEMPS :
Octobre / avril
- Décompartimentation progressive à l’intérieur des marais
- Évacuation des eaux vers la
Loire à marée basse
ETÉ - AUTOMNE :
Mai / septembre
- Rétention des eaux
- Compartimentation progressive
- Réalimentation partielle à
partir de la Loire estuarienne
par le canal de la Taillée
Le cycle et l’amplitude
moyenne des niveaux
d’eau en Brière de
1980 à 2009
Mars 2010
ZOOM :
L'avis des scientifiques
Enjeux biologiques
Les scientifiques et les naturalistes contribuent à éclairer les gestionnaires sur les besoins en eau pour la
faune et la flore. Une réflexion concertée avec le Conseil scientifique du Parc permet de faire des propositions
de gestion hydraulique en fonction de l’intérêt biologique des secteurs de marais. Plusieurs types de gestion
sont préconisés, plus ou moins humides, selon que l’on s’intéresse aux poissons et batraciens, à la végétation, aux oiseaux hivernants ou nicheurs.
2- Un régime de balancement des eaux pour le maintien de l’équilibre biologique
Diagramme du paysage
marécageux en fonction
des saisons, d’après
D. Clavreul
Un peu d’histoire
Au Moyen-Âge et jusqu’au
18ème siècle, tous les marais
proches de la Loire, de Saint Nazaire à Donges, étaient
recouverts par la mer, submergés par le débordement des
eaux de l’estuaire aux grandes
marées ; les prairies de Montoir, à ce titre, étaient reconnues pour l’excellence de leur
foin : elles font aujourd’hui
l’objet d’une protection spéciale (Natura 2000).
En 1935, un vannage a été
construit sur le Brivet à Méan.
Jusqu'à cette époque encore
récente, la marée remontait
dans le Bas-Brivet, atteignant
le port de Rozé (Saint-Malo-de
-Guersac).
Le facteur eau influence fortement la végétation des prairies humides : des variations du niveau d’eau dépend
la diversité des communautés végétales. Elles se répartissent en fonction des durées d’émersion, variables
selon la topographie.
Pour la faune aquatique, la balance saisonnière des niveaux d’eau est utile quand elle intervient à la bonne
période et surtout de façon lente et progressive.
La décrue déplace chaque année les limites du milieu aquatique sur des centaines de mètres : le rythme d’assèchement est particulièrement important pour les poissons (brochets) et tous les invertébrés de la chaîne
alimentaire (vers, mollusques, insectes et crustacés, …).
3- Les usages et la gestion : un compromis à trouver
La gestion de l’eau est un art difficile qui doit composer avec les éléments naturels (évènements climatiques,
ruissellement) et avec les besoins des divers groupes d’usagers du marais.
Les activités et les différents besoins en eau
L’élevage nécessite que les prairies marécageuses soient hors
d’eau du printemps à la fin de l’automne.
Les usagers chasseurs demandent un niveau d’eau assez haut
une grande partie de l’année afin de favoriser le stationnement
des oiseaux migrateurs et leur reproduction.
Pour la pêche, l’inondation est appréciée en hiver et au printemps : elle favorise l’alimentation et la reproduction des poissons (brochets,
perches, carpes…).
La coupe de chaume (roseau) pour les toitures s’effectue en
hiver et demande peu d’eau sur le marais au moment de la
récolte.
Enfin, les riverains (habitations) craignent toujours les hautes
eaux du fait du risque d’inondation.
Les Actions menées par le Parc et ses partenaires sur le territoire :
En savoir plus :
- PnrB, 2002
- Boulet Annie, 2004
- Centre de documentation
Augustin Vince, Centre
administratif du Parc
- www.parc-naturel-briere.fr
- www.loire-estuaire.org
En matière de gestion de l’eau, le Parc a un rôle de conseil, d’expertise et d’appui technique. Il n’a pas la responsabilité du fonctionnement hydraulique qui relève des syndicats de gestion.
Hydrométrie et qualité des eaux
Le Parc de Brière collecte des données sur la zone humide des marais du Brivet-Brière.
L’acquisition de données sur les niveaux d’eau sur une longue période de 30 ans permet de constituer une
référence.
Ces données, ainsi que celles concernant les suivis de la qualité des eaux, sont transmises aux organismes
gestionnaires et aux scientifiques.
Le Schéma d’Aménagement et de Gestion Estuaire de la Loire (SAGE)
Le Parc s’est impliqué dans la réalisation du SAGE qui détermine des objectifs de qualité et de protection des
ressources en eau.
Il inclut le bassin du Brivet dans sa totalité.
Un des outils de mise en œuvre du SAGE est le Contrat Restauration et Entretien des Zones Humides BrièreBrivet, qui organise un programme de travaux sur 5 ans en faveur des milieux aquatiques.
Paysages du Parc naturel
régional de Brière
AXE A : Présentation générale
Fiche 6
Le territoire du Parc naturel
régional de Brière bénéficie
d’une richesse paysagère unique.
B. Marquis
Paysage :
Définition issue de la Convention Européenne du Paysage
(Florence - 2000) :
« Paysage » désigne une partie
de territoire telle que perçue par
les populations, dont le caractère
résulte de l’action de facteurs
naturels et/ou humains et de leurs
interrelations (Ch.I. Article 1.a).
S. Babonneau
Les outils de protection des
paysages (et des espaces
naturels) :
Les sites classés ou inscrits
(arrêté ministériel).
Les zones humides, avec leurs
roselières, buttes, plans d’eau
et canaux contrastent avec les
paysages ruraux bocagers,
tandis que les marais salants
constituent à eux seuls des
paysages d’exception.
1- Les marais de Brière
Le marais indivis, appelé également Marais de Grande
Brière Mottière est l’emblème de la Brière.
C’est une vaste étendue plane d’où émergent les buttes,
les îles et quelques lignes verticales. La faible altitude de
ses abords, associée à la présence de la végétation arborescente sur le pourtour, explique la faible exposition aux
vues du marais indivis, qu’on aperçoit cependant depuis
l’extrémité des chemins ruraux qui le desservent.
P. Bonnet
Les Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique
(ZNIEFF).
Les Zones de Protection du
Patrimoine Architectural,
Urbain et Paysager
(ZPPAUP).
Les zones « N » des Plans
Locaux d’Urbanisme (PLU).
Les éléments de patrimoine
protégés au titre du
L123.1.7 du code de l’urbanisme dans les PLU.
Phytolab
Le marais privé constitue un
paysage encore plus horizontal
que la Grande Brière, car il est
davantage exploité, et de fait,
mieux entretenu.
Y émergent les îles de très faible
a l t i t u d e t r a d it i o n n e l l e men t
occupées par des gagneries*.
2- Le Bassin du Mès
Il forme un système composite de marais salants, de marais
saumâtres et de bocage sur un espace relativement réduit.
Edition sHengoun
Les espaces boisés classés au PLU.
C’est un paysage ouvert où le
jeu des relations visuelles est
important.
Les périmètres Natura
2000 (Directives européennes visant le maintien des
habitats naturels et de la
faune et flore sauvages).
Phytolab
Mars 2010
ZOOM : « Choisir les ARBRES et ARBUSTES pour NOS PAYSAGES de
Brière »
La construction d’une maison avec l’aménagement de son jardin, la création d’un lotissement ou l’exploitation d’une parcelle agricole, sont autant d’exemples d’actions qui vont avoir une incidence sur notre cadre de vie.
Afin, notamment, de favoriser une meilleure intégration paysagère des constructions, l’usage d’arbres et d’arbustes d’essences locales, agencés et associés de manières différentes selon le lieu et l’effet recherché, permettra de conserver
l’identité rurale du territoire et éventuellement de prolonger les structures végétales existantes.
3- Le Bocage
Tout autour des marais, s’étend le bocage. Considéré comme mimétique, il s’est construit indépendamment du
relief, contrairement au bocage organique, qui lui, est lié aux pratiques culturales et donc au relief et à l’hydrographie.
S. Babonneau
Légende : Préservation de la trame
végétale existante, lors des constructions.
S. Babonneau
La préservation des haies
existantes à proximité des habitations, avec éventuellement leur
fossé et/ou talus, permet de favoriser la transition avec les espaces
naturels voire même avec l’espace
public. Les haies et les espaces de
transition ont un rôle écologique
important pour la circulation des
espèces en créant de véritables
corridors écologiques permettant
la traversée du hameau par la
faune.
*gagnerie : partie centrale
des îles, non inondable,
réservée aux cultures
Le bocage a été fortement marqué par les remembrements successifs, notamment dans la partie Nord du territoire du Parc. Ensemble
cohérent, ce bocage continue d’être façonné par les transformations
contemporaines.
Il est possible d’y définir des entités paysagères différentes, en fonction :
du rapport des hommes au marais :
- un bocage tourné vers le marais, à l’est : bocage et marais sont
ici étroitement imbriqués et on trouve, dans ce secteur, nombre
d’îles et presqu’îles occupées par des gagneries*, dont la présence est caractéristique de cette partie du bocage.
- un bocage tourné vers les terres, au nord : éloignée des marais,
cette entité paysagère abrite des bois et forêts de feuillus de
qualité.
de l’évolution récente des activités humaines :
- un bocage touristique dans la partie située à l’ouest du marais
de Grande Brière Mottière : plus dense que le bocage du nord,
ce secteur recèle un patrimoine rural et architectural riche, puisque l’on y rencontre de nombreuses chaumières et des sites
prestigieux.
- Soltner Dominique, 1998
- Belliot Guy et al, 2004
- PnrB, 2005
- www.conventions.coe.int
- www.caue44.com
- www.bibliothequeenligne.
espaces-naturels.fr
Edition sHengoun
Edition sHengoun
- un bocage périurbain dans la partie sud proche de SaintNazaire : même si l’urbanisation, l’industrialisation et les arrachages de haies l’ont affecté, ce secteur bocager offre une importante capacité d’intégration paysagère grâce à sa forte densité de
haies.
B. Marquis
Les actions menées sur le territoire du Parc
En savoir plus :
Edition sHengoun
Elaboration de la charte paysagère :
éditée en 2005, cette charte a pour vocation majeure d’être un document d’aide à
la décision lors de tout projet d’aménagement, autant lors de l’élaboration des
documents d’urbanisme que dans le cadre de projets d’aménagement de moindre
envergure, et ce, quelle que soit l’échelle envisagée.
Actions de sensibilisation :
Éducation au territoire (scolaire, stages...),
Animation de la charte paysagère pour sa prise en compte dans les documents d’urbanisme et les projets d’aménagement,
Valorisation des essences locales : opération un arbre une vie (un arbre offert
aux enfants nés dans l’année), travail avec les jardineries et pépinières du
territoire...
Archéologie et préhistoire
AXE B : Aspects Humains
Fiche 1
Définition :
Vers 5 000 avant JC, le niveau de la mer s’élève nettement. A cette époque la « cuvette briéronne » est totalement envahie par l’océan, cette pénétration par l’eau
salée ne laissant émerger que quelques iles. Celles-ci
sont recouvertes de forêts de chênes et de noisetiers.
La Brière ressemble alors à un estuaire parsemé d’îlots.
Dès les premiers stades de régression de la mer, les
hommes occupent La Brière.
Néolithique : du grec neos,
« nouveau » et lithos,
« pierre ». Apparition de nouvelles techniques (pierre polie,
céramique) correspondant à
une économie de production
(agriculture et élevage).
Mégalithe : du grec megras,
« grand » et lithos, « pierre »,
monument composé d’un ou
plusieurs grands blocs de pierre bruts ou remaniés par
l’homme.
Dolmen : du breton dol,
« table » et men, « pierre »,
monument mégalithique composé d’une ou plusieurs dalles
horizontales reposant sur des
blocs verticaux.
Menhir : du breton pierre longue.
Cairns : terme irlandais qui
désigne une couverture de
pierres recouvrant les sépultures mégalithiques.
Chronologie :
Mésolithique (-10 000/-4 500)
outillage microlithique ; campements en bordure de mer ou
des zones humides
(L’Organais, Sainte-Reine-deBretagne).
Néolithique (-4 500/- 2 000)
enclos palissadés (Sandun,
Guérande) ; hache polie, céramiques (L’Organais, Sandun,
La Butte aux pierres, ...) ; sépultures collectives (Tumulus
de Dissignac, La Barbière
(Crossac).
Age du Bronze (- 2 000/-750)
premiers fours à sel ; nombreux dépôts de bronziers
(Treffier à Besné) ; site portuaire de Penhoët (céramique
campaniforme) ; réutilisation
de monuments mégalithiques
(Dissignac).
1- Néolithique
Âges préhistoriques
La Tène
La période Néolithique a commencé vers 4 500 av.
J-C. pour se terminer vers 2 000 av. J-C.
Hallstatt
Âge du fer
La région de Guérande y compris l’emplacement
actuel du marais de Grande Brière a bien été occupée dès la préhistoire principalement à partir du
Néolithique moyen (Chasséen). De nombreuses Holocène
preuves l’attestent.
Bronze final
Bronze moyen
Protohistoire
Bronze ancien
Âge du bronze
Chalcolithique
Cette période marque la sédentarisation des premiers paysans du Néolithique qui délaissent peu à
peu la cueillette et la chasse au profit de la domestication des espèces végétales et animales.
Néolithique
Mésolithique / Épipaléolithique
Paléolithique supérieur
Parmi les espèces végétales cultivées, on retrouve
l’orge, le petit pois et le blé dès 4 300 avant J-C.
Pléistocène
Paléolithique
moyen—( dont moustérien)
Préhistoire
Paléolithique inférieur
Paléolithique
Âge de la pierre
L’habitat le mieux connu est situé sur l’îlot de la Butte aux
Pierres, dont le point le plus élevé émerge d’environ 3 mètres
au-dessus du niveau actuel du marais. Il recèle 7 sépultures
sous cairns.
Vers 1 800 avant J-C., la Brière prend son aspect actuel, un
vaste marais où la tourbe, issue de la décomposition des
végétaux, commence à se former. Les marais succèdent à
la forêt, dont les troncs d’arbres, notamment les chênes se
minéralisent progressivement.. Ces « mortas » sont toujours
utilisés par certains sculpteurs.
Mars 2010
Zoom sur quelques traces d’occupation
Tumulus de Dissignac—Saint-Nazaire
mégalithes et habitats liés à l’histoire holocène de La Brière
• l’île granitique de la Butte aux Pierres (site à tumulus), tertre funéraire néolithique,
• la route des “îles” de Trignac-Montoir-de-Bretagne à La Chapelle-des-Marais et passant par Fédrun,
• le menhir de la Roche-aux-Moines à Saint-Lyphard, édifié sur un pointement rocheux de gneiss,
• le menhir de la Pierre Blanche à Trignac,
• le menhir de Cromain à Saint-Malo-de-Guersac,
• la forêt fossile de l’âge du Bronze à l’île d’Errand.
Des éléments isolés font même penser à une occupation encore plus ancienne (Moustérien, vers -85 000 ans),
mais les sols granitiques (notamment vers Guérande) et l'urbanisation n'ont laissé que peu d'éléments.
Les gravures pariétales
Les dalles de granit de certaines tombes à couloir ( cas du
Tumulus de Dissignac) sont
parfois ornées de signes inscrits au creux de la pierre.
Les symboles les plus fréquemment représentés sont la
hache et la crosse.
Chacune a une connotation
propre : la hache pour l’agriculture et la crosse pour l’élevage ( bâton du berger).
2- Tout en étant dépendant de son marais...
L’histoire de la Brière a débuté par la montée progressive des eaux qui a valu à la Brière d’être en premier un
immense golfe marin comparable au golfe du Morbihan.
Vers 1500 av J-C, les eaux du Brivet ennoient la cuvette briéronne entrainant la régression de la forêt et l’installation de roselières. La tourbe noire commence à se former.
Dès lors, la Brière devient un vaste marais d’eau douce.
(Pour en savoir plus, cf fiche 3 Axe A).
3- ... L’homme dessine son territoire futur
Le recul de la mer, la progression des forêts alentours et des roselières au cœur du marais de Brière dessinent
les contours d’un territoire en devenir. Dès la fin de l’âge de fer, la déforestation consécutive à la pression humaine ne cesse de s'accroître. Les populations s’installent sur les coteaux, aux abords du Brivet et dans les
îles.
A partir de cette période deux modes de vies se distinguent : la vie en Brière des îles au nord et à l’est du marais et la vie dans le bocage à l’ouest et au sud du marais.
De manière schématique, les Briérons des îles prennent possession du marais et y déclinent des usages. Les
Briérons vivant dans le bocage s’ancreront dans une agriculture plus traditionnelle ou vers les métiers du com-
En savoir plus :
- PnrB, 2001
- PnrB, 2002
- Visset Lionel, 1990
- Bonnet Patrick et al, 2004
- www.pierreseche.com/
bibfrance1946-1950.html
- www.persee.fr
- www.ablogjeanfloch.overblog.com/
Crédit photos et illustrations :
Bazile, Wikipédia, avec l’aimable autorisation de Loïc Menanteau
Les actions menées par le Parc sur le territoire
Inventaire – petit patrimoine : le petit patrimoine bâti rassemble des richesses architecturales souvent délaissées : fours, puits, croix, moulins, ponts et ouvrages hydrauliques.
Une enquête sur ce petit patrimoine a été réalisée par le Parc, entre 1994 et 1998, afin de mieux le connaître et d’élaborer une carte de répartition de chaque type de patrimoine sur le territoire. En consultation au
centre de documentation Augustin Vince, Centre administratif du Parc.
Histoire
AXE B : Aspects Humains
Fiche 2
Définition :
La Brière ou Grande Brière
(Ar Briwer en breton) est un
marais situé géographiquement
au nord de l'estuaire de la Loire
débouchant sur l'océan Atlantique à l'ouest du département
de la Loire-Atlantique. Ses
habitants s'appellent les Briérons.
Son territoire s'étend sur 490
km², dont 170 km² de zones
humides, au cœur desquelles
le marais de Grande Brière
Et au début de cette ère, il y
avait…
Le Pont de Gras
Ce pont gallo-romain datant
du 1er siècle serait en réalité
un guet qui atteste de l’occupation stratégique de ce territoire bocager entre les marais
de Brière et le château de
Ranrouët à Herbignac. Il est
aussi le passage d’une rive
(La Brière) à l’autre (Le Mès).
Depuis la préhistoire, l’homme est étroitement lié à l’évolution des marais. Ceux-ci
fournissent aux Briérons de multiples ressources. Si les terres labourables sont
très rares et inondables en hiver, l’élevage, la chasse – notamment au gibier d’eau,
abondant ici – et la pêche ont été pratiqués depuis longtemps en Brière. Le ramassage du bois et la coupe des roseaux leur ont procuré des matériaux de construction. Quant à la tourbe, elle était restée pour certains briérons un combustible pour
le chauffage et la cuisson des aliments.
1- De l’antiquité au Haut Moyen Age
Dès le haut Moyen Âge, au VIème et au VIIème siècles, les Bretons semblent se fixer dans la région. Ils sont déjà
nombreux à l’époque des premiers rois de Bretagne, puisque, dans la Presqu’île guérandaise et en Brière,
nombre de paroissiens préfèrent un évêque breton, Gislard, à l’évêque Atcard de Nantes farouche opposant de
Nominoë et de son fils Erispoë.
Cette époque est aussi marquée par l’installation d’ermites (exemples de St Friard et
St Second à Besné) qui convertissent les
populations au christianisme. En parallèle, les
guerres bretonnes et les conquêtes des raids
vikings invitent des hommes du « Nord » à se
sédentariser dans la région.
Durant ces périodes de troubles, des dynasties seigneuriales émergent : vicomté de Donges, baronnies de La Roche-Bernard et de
Pontchâteau … Des bourgs naissent, les
échanges économiques animent le territoire
et des luttes de pouvoirs s’exercent.
2- Le temps de l’édification des forteresses
Le château de Ranrouët a été construit au XIIème siècle par les seigneurs d’Assérac qui s’implantent
sur ce site après avoir été chassés de leurs terres. La forteresse
médiévale est construite progressivement jusqu’au XVIIème siècle. Le
château est ensuite abandonné à la fin du XVIIIème siècle. Il est inscrit
aux Monuments Historiques* depuis 1925.
* Un monument historique
est, en France, un monument ou un objet qui a été
classé ou inscrit comme tel
afin de le protéger, du fait de
son intérêt historique, artistique et architectural. Le classement est le plus haut niveau de protection. Il concerne l'édifice extérieur, intérieur
et ses abords.
La porte Saint-Michel est l’entrée principale de la cité fortifiée de
Guérande.
Le caractère monumental de son architecture, datée du milieu du XVème
siècle, témoigne du prestige et de la puissance de la ville au Moyen
Age. Elle est classée Monument Historique en 1853. La Ville est détentrice du label Ville d’Art et d’Histoire depuis 2005.
Mars 2010
Zoom : Extrait des lettres patentes du Duc François II
( 1461)
Blason du Duc François II
de Bretagne
« Et avec ce, par l’abondance des dites eaux, le chemin et voye par lesquels le peuple de la paroisse de
Montouer et des paroisses de Saint-Nazaire, Saint André (…) et autres paroisses voisines avoient accoustumé aller à la dite Brière (…) sont tellement empeschez, que les gens du païs n’y pourront aller à bœufs ni
charrettes, que paravant le souloin faire… »
3– Des droits revendiqués
Jusqu’au XVIIIème siècle, les marais de Brière, de Besné et de Donges forment un seul ensemble dénommé
“marais de Donges” ou “marais de Montoir”. Les 21 communes dont les habitants sont encore de nos jours
propriétaires de 7 000 hectares du marais indivis de Grande Brière Mottière, sont issues des dix-huit paroisses de l’Ancien Régime, elles-mêmes issues de très grandes paroisses originelles (formées au Haut Moyenâge).
La copropriété trouve sa base juridique dans les lettres patentes de François II, Duc de Bretagne, en 1461,
mais les droits d’usage semblent remonter beaucoup plus loin dans le temps. Lors des divisions de paroisses
et de constitution de communes, les habitants conservaient leurs droits. C’est ainsi qu’on peut expliquer les
droits des habitants de La Turballe, commune détachée de Guérande au XIX ème siècle et aussi ceux d’Escoublac dont pourtant le contact cesse avec le marais entre le XIème et le XIIIème siècle (création de la paroisse
de Saint-André-des-Eaux).
L’assèchement
des marais
Au XVIIIème siècle, des projets
d’assèchement des marais
provoquent de nombreuses et
violentes contestations.
En 1774, la Compagnie Debray passe notamment contrat
avec deux seigneurs locaux à
Donges et à Besné, sans se
soucier du statut juridique du
marais.
Les Briérons pensent qu’on
veut les déposséder de leurs
communs, terres indispensables à l’économie locale
(ventes et exportation des
produits du marais, ressources vivrières).
D’autres ressources économiques existent comme la poterie à Herbignac et l’exploitation du granit à Crossac…
Louis XVI, dans ses lettres patentes datant de 1784, réaffirma les droits des briérons. «Les habitants de Brière ne sauraient se passer de cette denrée de première nécessité et maintiennent les habitants […] dans la
propriété, possession et jouissance de la dite Brière Mottière et terrains contenant de la tourbe à brûler»
La révolution reconnut, elle aussi, les droits briérons par le décret du 5 janvier 1791 et la loi du 28 août 1792.
Depuis cette époque, tous les régimes successifs ont reconnu et respecté le statut particulier de ce territoire
de 7 000 hectares, géré depuis 1838 par la Commission Syndicale de la Grande Brière Mottière, composée
de 21 syndics, un élu de chaque commune.
En 2009, le statut d’indivision est toujours en place, et la gestion du marais indivis toujours exercée par la
Commission Syndicale de Grande Brière Mottière au nom de tous les habitants copropriétaires qui avoisinent
aujourd’hui les 180 000 personnes.
La régression des activités traditionnelles s’est accompagnée d’un abandon progressif du marais qui s’est luimême traduit par la diminution des surfaces en eau, la prolifération de la roselière et un atterrissement progressif de cet espace.
Pour faire face à cette évolution, les responsables d’aujourd’hui, que ce soit au
sein des communes, des structures gestionnaires des marais ou du Parc naturel régional doivent intervenir par des moyens mécaniques. Chacun doit avoir
conscience que cet entretien est néanmoins essentiel pour garder à la Brière
son caractère de zone humide, car ne pas intervenir serait la condamner irrémédiablement.
Le lien qui a uni pendant des siècles la Brière et ses habitants doit ainsi perdurer même si les pratiques évoluent.
En savoir plus :
- Boulet Annie et al, 2004
- la Madeleine d’hier et d’aujourd’hui, 2000
- Vince Augustin, 1981
- Cap Atlantique, 2009
Crédits photos : Y.Nourry,
A.Launay, Archives Départementales 44, wikipédia,
B.Marquis
Les actions menées par le Parc sur le territoire
Travaux scientifiques pilotés par le Parc
Travaux ethnologiques sur l’histoire du Pays et de certains villages : Village de Kerhinet
Travaux d’éditions depuis la création du Parc ( Briérons naguère, Brière entre Terre et Mer)
Nombreux partenariats avec les associations d’histoire locales (Le Coupis à La Chapelle des Marais, le
Pas de St Malo à St Malo de Guersac, La Marine en Bois du Brivet à Montoir de Bretagne…).
Habitat et chaumière
AXE B : Aspects humains
Fiche 3
L’architecture briéronne a évolué lentement en raison de la pauvreté de ses habitants.
Les constructions traditionnelles sont très dépendantes du milieu naturel, tant par
leur mode d’implantation que par les techniques de construction. Ainsi les matériaux utilisés sont liés directement au paysage (pierre, argile, terre, roseau, bois de
chêne et de châtaignier).
MH Lamourec
Définition :
La chaumière est une maison
d'habitation rurale traditionnelle tirant son nom de sa toiture
recouverte de chaume, matériau naturel souple qui s’adapte aux alignements défectueux
et compense les différences
de niveaux.
En Brière les chaumières
étaient couvertes de jonc.
Celui-ci a progressivement fait
place au roseau.
1- Les villages et hameaux
Historiquement, les constructions se regroupent le plus
souvent en villages reliés par un ancien réseau de
voies épousant le contour du bocage.
Les maisons étaient implantées autour d’un espace
commun comportant les principaux éléments de la vie
sociale (mare, lavoir, four, puits ou source...).
Deux grands types d’organisation : les hameaux et
villages de longères (Québitre) et villages constitués
autour d’un espace commun (Kermouraud). Le plus
souvent toutefois, le groupement s’est formé de façon
plus aléatoire : deux ou trois constructions isolées ont
été progressivement raccordées par de nouvelles constructions.
Cadastre
napoléonien
Cadastre
actuel
Phytolab
2- Les bourgs
Les bourgs présentent des structures dont on peut expliquer la diversité par l’époque de formation et les transformations qu’ils ont ensuite subies. La comparaison entre le
cadastre napoléonien (début XIXème siècle) et le cadastre
actuel est à ce titre fort significatif, puisqu’il met en évidence trois types de bourgs : les bourgs récents (Saint- Malode-Guersac), les anciens gros villages (La Chapelle-desMarais, Besné, Prinquiau, Saint André-des-Eaux), les
bourgs anciens (Montoir-de-Bretagne, Missillac).
S. Babonneau
Quelques chiffres :
Un territoire Parc de
49 000 ha dont 17 000 ha de
zones humides.
Près de 80 000 habitants.
3 500 chaumières recensées
en 1997.
255 fours à pain sur le territoire.
1 024 puits.
Phytolab
Ces communes ont suivi depuis le milieu du XIXème siècle des processus d’évolution assez comparables qui
tendent à estomper les différences d’origine : reconstruction des églises, équipements collectifs (mairies, écoles)
et plus récemment : salles polyvalentes, salles de sports, maisons de retraite...
Edition sHengoun
Mars 2010
ZOOM
: LA CHAUMIERE BRIERONNE constitue la forme la plus emblématique et
la plus pittoresque du patrimoine rural de Brière.
Elle est modeste, tant par sa forme que par ses dimensions. Généralement orientée au sud, elle est percée
d’une porte, d’une fenêtre et d’une lucarne. La chaumière briéronne a un aspect trapu, avec des murs bas et
couverte d’une épaisseur de chaume généreuse.
Par souci d’économie, les pignons sont aveugles pour permettre les accolements et éviter de monter un mur.
C’est ce qui explique que les longères couvertes en chaume sont communes sur le territoire et peuvent être
composées de plusieurs unités d’habitations (jusqu'à 5 ou 6).
3- Les îles de Brière
Sur les îles de Brière, zones émergentes à l’est du marais, l’espace
est particulièrement limité. L’occupation du sol est, malgré quelques
variantes, toujours fidèle à un schéma général.
La partie centrale, non inondable est appelé gagnerie, espace dégagé, sans arbre, où on cultivait les céréales. Les parcelles sont découpées sur les îles selon une double logique : profiter au mieux du
soleil sur la façade principale de l’habitation et orienter les parcelles
et passages pour qu’ils rayonnent depuis la gagnerie vers le canal
nommé curée qui ceinture l’île.
BD Ortho® I.G.N. 2004 mise à disposition par le
Conseil général de Loire-Atlantique
A Foy
une unité d’habitation
Définition :
un creniaud : petite annexe
pour les porcs. De faible
hauteur, un adulte ne peut y
entrer que plié en deux.
Ainsi, ayant perdu leur utilité,
ces annexes tendent à disparaître.
Les chaumières y sont bâties au bord d’une voie de ceinture qui fait
le tour de l’île. Entre ce chemin et la curée, la partie inondable en
hiver est appelée levée, la terre y est légère et riche, donc propice
aux cultures potagères. On y construit des loges, huttes de jonc et
de roseau où sont remisés les outils ou abritées les volailles.
Steff & Lemoine
Phytolab
MH Lamourec
B. Marquis
Les actions menées par le Parc sur le territoire
En savoir plus :
- PnrB, 2005
- PnrB, 2001
- PnrB, 1994-1995
- Foy Alain et al, 2004
- www.chaumiers.com
L’aide à l’emploi du chaume :
Dés 1970, des aides financières ont été mises en place afin d’aider les propriétaires à rénover leur toiture en
chaume.
Depuis 2007, l’aide à l’emploi du chaume vient de la Région des Pays de la Loire et est gérée directement
par le Parc. Cette politique est également relayée par la CARENE qui apporte un financement complémentaire aux propriétaires habitants sur son territoire.
Convention qualité chaume :
Depuis 2006, une convention lie les chaumiers de Brière au Parc. Elaborée en partenariat avec les couvreurs chaumiers locaux et la Chambre de Métiers de Loire Atlantique, elle s’appuie sur les travaux de
l’Association nationale des couvreurs chaumiers. Elle vise à valoriser une démarche globale de qualité
lors de l’intervention des artisans couvreurs. Elle encourage et incite les artisans à utiliser des pratiques respectueuses du patrimoine architectural briéron et de ses spécificités.
Tourbe et tourbage
AXE B : Aspects humains
Fiche 4
La tourbe est issue de la très lente décomposition de végétaux, réalisée par des
micro-organismes, bactéries et champignons, à l’abri de l’air, en milieu saturé
d’eau de façon quasi-permanente. Cette décomposition spéciale est appelée tourbification, elle préserve une partie de la matière organique.
1- Le temps du tourbage
L’extraction de la tourbe est une activité liée au manque de bois sur le marais.
Quelques chiffres :
Les quantités de tourbe
extraites variaient d’une
commune à l’autre.
Campagne de 1840 (en
stères) :
Saint-Joachim : 50 040
Crossac : 540
Montoir-de-Bretagne :
10 170
Herbignac : 2 188
Outre le tourbage à des fins
personnelles, chaque année
des lots de tourbe et de noir
étaient proposés par adjudication à des entreprises qui
devaient les extraire de certains canaux, ceci permettant leur entretien.
Ces produits du marais faisaient l’objet de nombreuses
spéculations.
Ainsi en 1873, 30 000 tonnes sont mises en vente au
prix de 45 000 francs. En
1890, seules 5 000 tonnes
sont vendues pour 6 000
francs.
Voyages à Nantes :
1860 : 208 voyages, 33 chaloupes, 8 000 tonnes
1862 : 252 voyages, 29 chaloupes, 12 000 tonnes
1872 : 2 000 tonnes
1880 : 3 000 tonnes
1887 : 2 500 tonnes
Les chaloupes emplies de
mottes avaient leur port
d’attache à Nantes : place
de la Petite Hollande ou le
pont de l’Hôtel de ville. Les
briérons vendaient leur tourbe jusqu’à Belle-Île en mer,
les îles de Ré et d’Oléron.
La Brière est une terre nue, sur laquelle les arbres ne
poussent qu’en très faible nombre. Le bois coûtait
donc cher et les Briérons vendaient au marché au
bois de Guérande le peu de bois qu’ils pouvaient
ramasser. Les acheteurs étaient majoritairement des
boulangers.
A partir de 1838, la Commission Syndicale surveille
et contrôle l’extraction de la tourbe sur laquelle elle
perçoit une taxe.
Une carte de tourbage, qui donne le droit de tourber, doit être préalablement retirée chez le régisseur par les
chefs de famille. Les gardes, nommés par la Commission Syndicale et chargés de quantifier la tourbe extraite,
font également respecter certaines interdictions comme celle de tourber à moins de 10 mètres des chemins,
nommés charreaux, ou à moins de 8 mètres des canaux.
Les Briérons s’estimant les seuls propriétaires de la tourbe entendent agir en toute liberté. Dans ces conditions, l’application des règlements établis par la Commission Syndicale, au nom des habitants, ne se fait pas
sans susciter des réticences.
C’est généralement entre le 15 août et le 15 septembre, époque de l’année où les eaux sont les plus basses,
que la plupart des familles participent pendant plusieurs jours à ce grand travail collectif du tourbage.
La tourbe était découpée en mottes, parallélépipèdes d’une longueur de 20 à 23 cm sur une section carrée de
10 à 15 cm. Ces mottes étaient ensuite mises à sécher sur les lieux de l’extraction avant d’être ramenées en
chaland à proximité de la chaumière. Après les opérations de séchage, les mottes voyaient leurs dimensions
réduites d’un tiers ou même de la moitié.
Il fallait environ 5 jours d’extraction de tourbe pour chauffer une famille durant un hiver entier.
2- Les outils d’extraction
La marre : pelle large au fer recourbé qui sert à retirer la couche végétale et à
dégager ainsi la couche de tourbe. Elle est également utilisée pour « lever la
motte » c’est à dire pour trancher la tourbe dans le sens horizontal.
Employée surtout à l’ouest du marais, les Briérons des îles lui préféraient la
houlette, pelle, et le salet ou salais, grand couteau en forme de T renversé,
qui sert à découper la tourbe dans le sens vertical.
La cage à mottes : une sorte de caisse aux parois faites de barreaux, qui
sert surtout au transport sur une courte distance.
Le charigot, brouette sans bord, est utilisé pour les distances moyennes.
Mars 2010
ZOOM : les origines
Le site de la chapelle Saint-Second (Commune de Besné) a livré les premiers vestiges de l’utilisation de la
tourbe datant du VIIème siècle. « Nous avons retrouvé des restes de rites funéraires pratiqués pour honorer la
mémoire du Saint. Parmi les débris de vaisselle utilisée lors de ces festins nocturnes, il y avait des fonds de
pots en céramique contenant de la tourbe brûlée, certainement utilisée pour s’éclairer ou se réchauffer. Mais
le tout début de son utilisation doit probablement se situer un peu avant puisque le vocabulaire qui y a trait
vient du latin. »*.
3- ...vers un partenariat
public - privé
Les causes de l’abandon du tourbage
sont diverses. La principale est certainement le développement des transports
qui fut bénéfique au charbon, meilleur
combustible que la tourbe (il ne faut pas
oublier que le chauffage était le principal
but de son extraction). D’autre part avec
l’industrialisation de l’estuaire (Forges de
Trignac, chantiers navals de Penhoët), les Briérons furent attirés par un nouveau mode de vie et abandonnèrent
la Brière comme source de subsistance. Quelques sursauts se firent sentir pendant les deux guerres mondiales.
Qualité et respect
de l’environnement
Au cœur d’une réflexion globale
sur la réduction des intrants non
renouvelables comme la tourbe,
le « noir » de Brière entre dans la
composition d’un terreau labellisé WWF, un gage de respect
pour l’environnement en terme
d’emballages, de sur conditionnement et de transport.
Depuis plus de cinquante ans, l’activité d’extraction de la tourbe et surtout du noir, a disparu et les canaux s’envasent. La coupe du roseau et l’extraction du « noir » dans les marais avaient jusque là entretenu ceux-ci, limitant leur comblement. Les plans d’eau (piardes et copis) se colmatent par accumulation de vase et progression
de la roselière. Il y a 50 ans, plus de 700 ha de plans d’eau existaient en Brière, il en reste moins de 300 ha
aujourd’hui.
Il était donc nécessaire de trouver de nouvelles solutions de gestion pour le marais, l’extraction du noir et sa commercialisation par
la société Florentaise en fait partie.
Créé en 1973, le groupe Florentaise est l’un des leaders français
dans le secteur des terreaux et supports de culture. L’entreprise
fabrique et commercialise une gamme complète de terreaux, engrais organiques et fertilisants pour le jardin.
Les actions menées par le Parc sur le territoire
En savoir plus :
- Postel-Vinay Sylvie, 1981
- PnrB, 2005
- Berthelot Christian et al,
2004
- *Noblet Laurence, 1997
Crédit photos : A.Lebreton, collection
PnrB, Florentaise, A.Launay
Le Parc naturel régional de Brière et la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière procèdent chaque
année à des travaux de curage des canaux et des plans d’eau au moyen de pelleteuses mécaniques et d’une drague suceuse. Les volumes et surfaces en jeu sont considérables et par conséquent, les coûts d’extraction onéreux.
Dans une convention signée en 1999, la Commission Syndicale concède à la société Florentaise l’enlèvement et la commercialisation, pour son propre compte, des déblais de curage pour lesquels la société a obtenu l’autorisation préfectorale en 2005 pour une durée de 15 ans.
En contrepartie, la société Florentaise contribue au programme annuel de travaux de curage par la réalisation de lagunes et la restauration de piardes.
Depuis 2005, les vases extraites toute l’année par la drague sont stockées dans des lagunes pour être décantées et récupérées à des fins de valorisation.
Une fois égouttée, la vase organique appelée « noir de Brière » est mise en andain à l’automne en bordure
des canaux. Du 1er janvier au 31 mars, elle est acheminée par une barge sur une aire de stockage périphérique où elle est chargée dans les camions à destination des sites de transformation de la Florentaise.
Batellerie
AXE B : Aspects humains
Fiche 5
L’eau, source de vie pour les hommes
Comment avancer
en chaland
Au néolithique, chassé périodiquement par les invasions marines successives,
l’homme se déplaçait au rythme des caprices de la nature. Il s’adapta progressivement à ce milieu aquatique en perpétuelle évolution. Au cours de la période historique, du fait de sa pénétration difficile, cette région servit à plusieurs reprises de
rempart et d’abri. D’après certains historiens, Romains et Vénètes livrèrent bataille
près de Saint-Lyphard. Plus tard, à la fin du XVIIIème siècle, les prêtres réfractaires,
puis les chouans, y cherchèrent refuge.
Plus près de nous, les Allemands inondèrent le marais et résistèrent dans la
« Poche de Saint-Nazaire » jusqu’à l’armistice du 8 mai 1945.
1- Se déplacer dans le marais
En raison de l’absence de routes et de l’isolement, la batellerie briéronne joua un grand rôle : les canaux représentaient les seules voies de communication et le bateau faisait partie de la vie quotidienne du marais.
Autrefois, les Briérons utilisaient deux types d’embarcations :
les chalands : barques plates à simple bordage, pointues aux deux bouts, destinées à circuler dans le marais.
Certains chalands de transport ou de pêche ont plus de 6 mètres de longueur, d’autres, de chasse, sont moins
longs (moins de 4 mètres) et plus étroits pour se faufiler plus facilement dans les roseaux.
le blin (ou blain, belin) : embarcation plus longue que le chaland (7 à 12 mètres), munie d’un double bordage.
Parfois ponté, il était destiné à tous les transports (bétail, tourbe,
roseau, litière…).
Le futur utilisateur allait choisir, acheter et faire scier son bois, mais construisait souvent son chaland lui-même, parfois aidé par des voisins. Les
voiles étaient fabriquées à domicile.
Blins et chalands étaient le plus souvent amarrés à deux pieux fichés le
long des levées.
En savoir plus :
2- Un commerce en Brière…
- Association Pontchâtelaine
d’histoire locale, 1997
- Noblet Laurence, 1997
- Guériff Fernand, 1977
- PnrB, 1977
- Postel-Vinay Sylvie, 1981
Les Briérons utilisaient leur chaland tous les jours
pour transporter les produits du marais : la tourbe, le
roseau, le fourrage et la litière pour les bêtes. Des
bateaux arrivaient à Saint-André-des-Eaux en apportant du fumier et repartaient à Saint-Joachim avec
des produits maraîchers. Ces échanges entre communes ont permis de développer une navigation briéronne particulière à travers le marais.
Mars 2010
Zoom : Une découverte dans le Brivet en 1996
Lors de travaux de désenvasement des canaux principaux des marais du Haut-Brivet
(Commune de Sainte-Anne-sur-Brivet) ont été remises au jour plusieurs pirogues fossiles en
faisant ainsi l’une des découvertes les plus importantes en termes de batellerie fluviale de
l’Ouest de la France. La plupart d’entre elles datent de l’époque carolingienne.
…qui devient peu à peu triangulaire à partir du port de Rozé
Les chantiers navals au XIXème siècle
Autrefois la marine
en bois du Brivet…
bateau ventru et
trapu, souvent ponté et utilisé
pour les transports extérieurs.
La chaloupe :
par les échanges avec Pontchâteau et la Loire : ainsi naquit la marine en bois du Brivet.
C’est au milieu du XIXème siècle qu’apparurent les grands chantiers.
Rozé, au confluent des eaux du Brivet et de celles de la Brière indivise, devient ainsi un double et même triple
port :
- lieu de débarquement des marchandises de la Brière, il
est le port principal du marais comme le sont aussi les ports
de Bréca, de la Chaussée Neuve, témoins du commerce
intérieur du marais (maraîchage, roseau, tourbe),
- lieu d’embarquement et de débarquement des chaloupes
empruntant l’étier de Méan pour le commerce (vers Nantes)
ou les Îles du Ponant (tourbe, noir),
- lieu de transit pour les marchandises remontant vers Pontchâteau. Ce trafic, resté secondaire par le faible tirant d’eau
accessible, a toutefois pu être maintenu grâce à la canalisation du lit du Brivet au XIXème siècle entre Saint-Malo-deGuersac et la Guesne (pierre, bois, blé).
Le port disposait de 3 chantiers (établissements Ollivaud, Clément et Thomas), d’une cale de radoub et d’un
bassin de carénage.
Les chantiers de Brière ont été florissants à la grande époque de la marine à voiles entre 1845 et 1860 avec
les commandes des armateurs enrichis par le trafic négrier.
Méan, petit bourg situé à l’embouchure du Brivet, était
devenu extrêmement vivant grâce à la présence de plusieurs chantiers navals qui ont envoyé au XIXème siècle
des bateaux à travers toutes les mers du globe. Ces
quelques chantiers ont fonctionné simultanément, ou se
sont succédés, comme :
- les Chantiers Loumeau : il est probable qu’ils soient
antérieurs à la Révolution. Le dernier bateau sorti fut le
brick « Prophète Elie » de 157 tonneaux, en 1874
(tonneau : mesure de capacité valant 1 440 m3).
- les Chantiers Ollivaud : de 1852 à 1882, 88 navires en
bois et à voiles sortirent des cales.
… aujourd’hui les chantiers navals à Penhoët
de la Princesse Eugénie au
Queen Mary II
Des chalands aux paquebots, 3 sites à découvrir au fil du Brivet :
Le port de Rozé à Saint-Malo-de-Guersac
Le site de Rozé est le berceau de la construction navale et le nœud fluvial de
l’ancien commerce de la tourbe. A travers un voyage dans le passé, vous réaliserez à quel point cette richesse spécifique de la région alimentait le quotidien
des Briérons.
La marine en bois du Brivet à Montoir-de-Bretagne
Vous y découvrirez, à travers maquettes de bateaux, cartes et instruments de
navigation, la construction des chaloupes, bricks, goélettes et quatre siècles
de la vie des cap-horniers et des marins de Montoir.
L’Ecomusée de Saint-Nazaire
Venez découvrir l’histoire du port et de la ville depuis leur création au XIX ème
siècle jusqu’à nos jours. Partagez aussi la grande aventure humaine et technique des industries navale et aéronautique.
Exploitation du roseau
AXE B: Aspects humains
Fiche 6
Depuis la préhistoire, l’homme utilise le roseau : confection de toitures, brise
-vent, revêtement de sol… De nouveaux usages se sont développés au cours
du XXème siècle : production de pâte à papier en Roumanie et en Chine notamment, fabrication de panneaux isolants, reconstitution de sols épuisés par la
culture du riz. Le pouvoir épurateur des roselières est aujourd’hui valorisé
dans le traitement des eaux.
Le marché du roseau
1- Entre tradition et patrimoine
La demande de roseau pour la
couverture est en moyenne
d’un million de bottes chaque
année en France.
Si la Camargue est le principal
producteur, le roseau est aussi
exploité dans l’Estuaire de la
Seine, en Bretagne et en Brière.
Certaines années, des importations en provenance de l’Est
de l’Europe, d’Afrique du Nord
voire d’Asie complètent la production nationale.
La couverture des bâtiments avec des matériaux végétaux est encore largement répandue dans le monde.
En Brière, le roseau et le « jonc », sont traditionnellement utilisés comme matériaux de couverture des maisons
d’habitations - chaumières - et des annexes.
2- La coupe du roseau
Vous avez dit
« beau roseau »?
Pour pouvoir être utilisé en
couverture, le roseau doit
répondre à certains critères :
tiges bien droites
résistance à l’écrasement
homogénéité : hauteur et
diamètre des tiges dans
une botte
La coupe du roseau pour la couverture, est pratiquée de novembre à mars,
lorsque les tiges sont sèches et dépourvues de feuilles.
Quelques « coupeurs » pratiquent encore cette activité en Grande Brière.
Le roseau est coupé à la faucille, mis en « bottes », puis acheminé en chaland
jusqu’au bord du marais où il est entreposé en « javelles », afin que la base
des tiges sèche naturellement.
La production d’ un coupeur
peut aller de 50 à 100 bottes
par jour.
En moyenne 10 000 à 15 000
bottes sont coupées annuellement en Brière.
Toutes les roselières ne sont
donc pas exploitables.
Le coupeur choisit avec soin
son secteur, et il faudra plusieurs années de coupe pour
que la production et la qualité
soient optimales.
Mars 2010
Quelques outils du
chaumier
ZOOM :
Si en France la majorité des chaumières est aujourd’hui couverte en roseau, les pailles de seigle ou de blé
étaient jusqu’ au début du XXème siècle les plus utilisées.
Dans les régions de marais, les toitures étaient également confectionnées avec d’autres espèces, selon leur
disponibilité et parfois en mélange : scirpe des lacs, marisque, massette...
La palette à repiquer est
utilisée pour soulever l’ancien roseau lors d’ un repiquage, et à positionner la
gerbe de remplacement, le
« bouchon »
3- La couverture des chaumières
Le terme de chaume vient du latin Calamus et désigne la tige des plantes de la
famille des Graminées (ou Poacées).
Le métier de chaumier et son savoir-faire ont failli disparaître du territoire en
1970. En 2009, 14 entreprises exercent à l’année cette activité économique.
Une quinzaine de bottes sont posées sur chaque m2 de toiture, solidement attachées à la charpente ; pour une chaumière, ce sont donc entre 1 000 et 3 000
bottes qui seront nécessaires.
La palette à égaliser, comme son nom l’indique, sert à
égaliser la couverture pour
qu’elle soit bien plane
Le fauchet est conçu pour
retailler la surface de la
couverture afin de la rendre
lisse en apparence
Accroché dans la couvertu-
re en cours de construction, le tabouret permet au
chaumier de tenir debout et
de stocker quelques bottes
de roseau.
En savoir plus :
- Centre de documentation
Augustin Vince, Centre
administratif du Parc
- Fourcade Patricia, 1987
- Goergen Philippe, 1996
- Lahure Franck, 1989
- Office National de la Chasse, 1985-1988
Chaque chaumier est adepte d’une technique de
pose : méthode briéronne par passées - bandes verticales, ou méthode hollandaise par passées
horizontales.
Une toiture peut également être restaurée par
« repiquage », c’est à dire l’ajout de nouvelles
bottes de roseau à l’ancienne couverture.
Développement de la coupe du roseau et nouveaux modes de
valorisation en Brière
Seule une faible proportion des roselières de Brière est exploitée.
Une entreprise locale développe progressivement une activité de
récolte mécanisée du roseau pour la couverture en chaume(*).
La demande locale de roseau de couverture, très supérieure à la
production actuelle, laisse entrevoir des perspectives de
développement intéressantes.
La valorisation énergétique du roseau, dont une étude récente a
démontré la faisabilité, constitue une autre piste, répondant
en outre aux enjeux plus globaux de développement d’énergies
renouvelables.
Photo P.Jean
Les aiguilles permettent de
passer le fil de fer servant à
attacher les bottes, sous le
liteau de la charpente
Elevage
Axe B: Aspects humains
Fiche 7
Perspectives :
La prise de conscience du lien
entre agriculture et environnement
est une actualitƒ.
La pratique de l•ƒlevage extensif
reste une activitƒ indispensable „
l•ƒquilibre du milieu marƒcageux.
Ses caractƒristiques concernent
une partie importante de la population agricole vivant sur le territoire
du Parc. Une gestion conciliant
valeur ƒconomique, entretien et
conservation des milieux, garantit
a pƒrennitƒ de ce complexe marƒageux.
L€•levage, une tradition ancr•e en Bri‚re :
Dans la Bri€re des ‰les, „ la belle
saison, le bƒtail est Šmontƒ‹ sur
les buttes pour gagner les
Šplati€res‹, au fur et „ mesure que
se dƒcouvrent de nouvelles p‡tures, lorsque l•eau baisse.
Les troupeaux paissent en hiver
sur les coteaux et plateaux bocagers entourant la Bri€re.
Une activit• d€•levage
essentielle pour entretenir un espace sensible :
Les prairies naturelles mises en
p‡ture ou utilisƒes pour la rƒcolte
des foins ouvrent les marais et
favorisent la biodiversitƒ.
Quelques chiffres :
500 agriculteurs sur le territoire
du Parc dont environ 200 mettent en valeur le marais.
23 000 hectares de SAU dont
5 500 ha en zone humide.
D•finitions :
SAU : Surface agricole utile
PLU : Plan local d•urbanisme
SCOT : Schƒma de cohƒrence
territoriale
L€•levage est une activit• indispensable ‚ l€•quilibre du milieu mar•cageux.
Depuis la cr•ation du Parc de Briƒre en 1970, il est identifi• comme l€outil de gestion le plus adapt• pour
maintenir et valoriser les prairies naturelles inondables dans les marais qui couvrent environ le tiers du
territoire du Parc.
La pr•servation des richesses biologiques du marais est li•e au maintien des formations prairiales inondables, par la persistance des activit•s agricoles de fauche et de p„turage.
1- L€•levage dans l€histoire de la Bri‚re
Quand les vieux documents parlent de la Briƒre et de ses environs :
Au 15€me si€cle, la Bri€re, fait parler d•elle : en 1461, une lettre patente de
Fran‚ois II , duc de Bretagne, fait rƒfƒrence „ la situation de submersion
des terrains et abondance des eaux, par manque d•entretien depuis au
moins 60 ans ; il est question "d'une certaine mani€re de lac en la paroisse
de Montouer, que par la grande submersion et abondance d'eaux, par
d•fault d'avoir est• cur• et tenu nest, ..... et avec ce par l'abondance desdites eaux, le chemin et voye par lesquelles le peuple de la paroisse de
Montouer et des paroisses de Saint Nazaire, Saint Andr•, .... et autres
paroisses voisines avoient accoustum• aller ‚ la dite Bri€re ....sont tellement empeschez, que les gens du paƒs ne y pourront aller ‚ b„ufs ne
charettes que paravant le souloin faire!..".
Voici ce que pouvait …tre le paysage briƒron „ la fin du Moyen†‡ge :
„ l•embouchure de la Loire, de Saint Nazaire „ Donges en passant par
Trignac et Montoir, de grands espaces marƒcageux, couverts rƒguli€rement par les marƒes.
2- L€avenir d€un marais •quilibr• : prairies et biodiversit•
Le marais trouve un •quilibre par l€•levage extensif
Un marais est un milieu qui ƒvolue naturellement. La vƒgƒtation y est tr€s prolifique et il y a accumulation de
mati€re vƒgƒtale (biomasse) : le marais se comble et le paysage se ferme, il ƒvolue en roseli€re.
Lorsqu•il y a de l•ƒlevage, le bƒtail consomme les plantes, s•oppose „ la prolifƒration des vƒgƒtaux et la prairie
s•installe : le milieu s•ouvre et favorise flore et faune aquatiques riches et diversifiƒes.
Une agriculture ‚ 2 visages
L'agriculture du Parc de Bri€re se caractƒrise par son activitƒ dominante d'ƒlevage bovin. Elle peut se rƒpartir en
2 zones gƒographiques et en 2 principaux syst€mes de production.
- Dans sa partie centrale, dite c…ur de Briƒre (†les et bordures de Briƒre) :
La plupart des fermes sont spƒcialisƒes en production de viande bovine. Cet ƒlevage est basƒ sur un syst€me
herbager comprenant une part importante (50 „ 75%), „ tr€s importante (75 „ 90 %) de marais dans la SAU*.
- Sur les coteaux et plateaux bocagers entourant la Briƒre :
L'ƒlevage laitier spƒcialisƒ est dominant. Toutefois, il existe encore quelques ƒlevages spƒcialisƒs en viande
bovine : ce sont surtout les ƒlevages laitiers qui ont dƒveloppƒ un troupeau allaitant et forment aujourd'hui la
plus grande part du potentiel viande bovine sur cette zone.
Le syst€me de production est en gƒnƒral basƒ sur la polyculture
(cƒrƒales, maˆs fourrager, herbe) ainsi que le p‡turage, avec frƒquemment, utilisation des fourrages de marais par le troupeau allaitant.
Mars 2010
Zoom : L'avenir de lۥlevage
L•agriculture ne peut subsister que dans une approche ƒconomique et territoriale.
On doit s'intƒresser „ l•avenir de l'espace agricole et „ la transmission des exploitations.
En relation avec les intercommunalitƒs et les communes, le Parc est prƒsent dans les instances de mise en
Œuvre des documents de planification et d•urbanisme ; il incite „ la prise en compte de l•agriculture au travers
de zonage et r€glement adaptƒs dans les SCOT, Schƒma de secteur et PLU•
La limitation de l•ƒtalement urbain prƒserve les espaces agricoles.
Le Parc associe les agriculteurs sur la sauvegarde des paysages.
Il m€ne encore des actions de sensibilisation sur les ruissellements sur les coteaux.
3- Caract€ristiques de l•agriculture :
Aspects agronomique et €conomique
La plupart des marais du Brivet et du M€s ont la particularitƒ de ne
pas …tre transformƒs, hormis par les activitƒs de fauche et de p‡turage.
Il n•y a aucun retournement du sol, ni semis et la fertilisation y est
tr€s limitƒe, voire nulle, notamment dans le marais tourbeux.
Dans les marais du Brivet et de l'estuaire de la Loire, les prairies
naturelles inondables offrent des ressources intƒressantes. Elles
fournissent une production moyenne de 6 tonnes de mati€re s€che
par hectare (de 3,5 „ 8 tonnes), au pic de production.
La gestion contractuelle ‡ les Mesures Agri Environnementales
mises en …uvre depuis 1992
Les mesures agri environnementales mises en Œuvre en France
depuis 1992 ont pour objectif de dƒvelopper des pratiques agricoles
respectueuses de l•environnement et bƒnƒficient d•aides nationales
et europƒennes ; elles s•appliquent „ encourager - avec une viabilitƒ
ƒconomique suffisante - certaines pratiques agricoles favorables au
maintien des ƒcosyst€mes humides. Des agriculteurs volontaires
souscrivent un engagement pour 5 ans, sur la base d•un cahier des
charges ƒlaborƒ dans la concertation, au sein de comitƒs de pilotage.
Les Actions men•es par le Parc sur le territoire
??D•marche de valorisation de la viande bovine de Briƒre : une viande issue du terroir local.
La viande du Parc naturel r•gional de Briƒre : une production unique
Des animaux sƒlectionnƒs et ƒlevƒs en plein air une grande partie de l•annƒe, une vaste zone naturelle reconnue d•intƒr…t ƒcologique majeur, l•appellation ŠProduit viande bovine du Parc naturel rƒgional de Bri€re‹ est
reconnue des consommateurs.
En savoir plus :
- Centre de documentation
Augustin Vince, Centre
administratif du Parc
- PnrB, 1998
- AFPF, 2008
CARENE, 2005
Objectifs de la D•marche :
Cr•ation de l…Association des Eleveurs du Parc naturel r•gional de Bri€re en 2008
Elle regroupe une vingtaine d•ƒleveurs, abatteur, transporteur et distributeurs, ainsi que le Parc naturel rƒgional
de Bri€re et la Chambre d•agriculture de Loire Atlantique pour mener „ bien le projet.
Elle a pour but de valoriser la viande bovine issue des communes du Parc, de sƒlectionner les bovins correspondant au cahier des charges approuvƒ au plan national, de mettre en marchƒ les produits sƒlectionnƒs, d•assurer la promotion et le contrŽle de qualitƒ.
La viande produite rƒpond „ des crit€res de qualitƒ prƒcis. Les transports sur de longues distances et la pollution sont limitƒs, les ƒlevages sƒlectionnƒs ont une action positive sur l•entretien du marais et du bocage, sur la
prƒservation des paysages, sur la faune et la flore du marais. La viande est commercialisƒe en boucherie et
dans les rayons boucherie traditionnelle des supermarchƒs ; elle est aussi proposƒe dans les cantines scolaires
du territoire du Parc.
??L'engagement de la Charte du Parc naturel r•gional de Briƒre et l€agriculture :
La charte du Parc prƒconise de maintenir et de dƒvelopper l'activitƒ agricole „ travers plusieurs pistes d'actions
dont certaines vont trouver une traduction dans la prƒsente dƒmarche qui s'engage :
- consolidation des syst€mes d'ƒlevage (meilleure valorisation des broutards et des rƒformes),
- amƒlioration de la valeur ajoutƒe par une dƒmarche de qualitƒ,
- amƒlioration de la qualitƒ gƒnƒtique des troupeaux,
- maintien et dƒveloppement de l'ƒlevage extensif sur les marais (relancer le p‡turage, restaurer des marais,
inciter et accueillir de nouveaux ƒleveurs sur les marais).
Poissons et pêche en Brière
AXE B : Aspects humains
Fiche 8
Une vingtaine d’espèces de poissons peuplent les eaux des marais briérons .
À l’interface avec l’océan, le peuplement originel comporte des espèces d’eau
douce mais également d’autres d’origine marine ou migratrice. Anciennement
moyen de subsistance, la pêche reste aujourd’hui un loisir encore fortement ancré
dans les pratiques locales. Les méthodes de pêche traditionnelles perdurent depuis des générations.
Un brochet sur sa frayère
(lieu de reproduction des poissons)
Quelques chiffres :
22 espèces identifiées en 2006
47% des effectifs de poissons
sont des individus d’espèces
introduites.
Le brochet, prédateur, représente seulement 0.26 % des
effectifs.
En trente ans, 6 espèces ont
été introduites et 15 ont disparu.
(source : étude 2004-2006)
1- Les poissons sédentaires
Le peuplement des poissons sédentaires,
caractéristique des zones de plaine est composé principalement d’espèces appréciant les
eaux sans courant et très végétalisées. Parmi celles-ci, on rencontre la tanche, le rotengle, la brème, mais aussi des carnassiers
comme le brochet et la perche commune…
Des 20 espèces sédentaires, on peut retenir
que 9 ont été introduites, volontairement ou
non, parfois depuis longtemps comme la
carpe, d’autres plus récemment comme le
poisson chat, la gambusie, ou le carassin ...
1
2
5
4
3
6
7
8
1 brochet - 2 poisson chat - 3 tanche - 4 gambusie - 5 perche
soleil - 6 perche franche - 7 gardon - 8 brème.
2- Les poissons migrateurs
Définition :
Amphihaline : espèce dont une
partie du cycle biologique se
réalise en eau douce et une
autre en mer (ex. : anguille).
Anadrome : espèce qui vit en
mer mais se reproduit en eau
douce (ex. : alose, saumon).
Syn. : potamotoques
Catadrome : espèce qui grandit
en eau douce mais se reproduit
en mer (ex. : anguille).
Syn. : thalassotoque
Certaines espèces vont vivre alternativement en eau douce et en eau de mer pour réaliser leur cycle biologique
et entreprendre des migrations sur de plus ou moins grandes distances. À ce niveau, la championne est l’anguille, mais on trouve également actuellement le flet et plus sporadiquement le mulet.
En trente ans, les espèces amphihalines ont largement régressé dans les marais du Brivet puisqu’en
1972 était notée la présence de 12 espèces. Gobie,
plie, sole, mais aussi alose, bar et lamproie, fréquentaient au moins les parties les plus proches de l’estuaire. L’installation de barrages aux connexions avec
la Loire forment des obstacles à leur migration.
A Méan, à l’embouchure du Brivet, une passe à
anguilles permet aux civelles de franchir le vannage
Mars 2010
ZOOM : L’anguille se reproduit dans la mer des Sargasses. Arrivée
sur nos côtes, elle est dénommée civelle. Elle effectue sa croissance dans
les cours d’eau et marais puis, après une dizaine d’années, elle évolue en
anguille argentée, se préparant à une ultime traversée transatlantique pour
se reproduire. En Brière, cette espèce est très appréciée et plusieurs méthodes de pêche sont pratiquées : bosselle, carrelet et fouine.
L’anguille est une espèce en danger : un plan de sauvegarde européen est
mis en oeuvre depuis 2009.
Passe à
civelles du
Priory
La capacité de
reptation des
civelles est mise à profit pour
leur faire franchir les ouvrages.
Des rampes irriguées et hérissées de poils sont installées
au dessus des obstacles : les
civelles les empruntent pour
pénétrer dans les marais.
On peut y capturer les civelles
pour les suivis scientifiques…
avant de les relâcher à l’amont.
La pêche à la ligne
La pêche à la ligne est très
prisée le long du Brivet. Diverses techniques sont utilisées.
Avec une canne sans moulinet, les petits poissons blancs
sont recherchés (gardon, rotengle, brème). Ils serviront
d’appâts (de vif), pour traquer
les carnassiers avec une canne munie d’un moulinet.
D’autres pêcheurs préfèrent
utiliser des leurres (cuillères,
poissons nageurs) pour déjouer leur méfiance et les capturer.
En savoir plus :
- Maillard Yves, 1972
- Cucherousset Julien, 2007
- PnrB, 1947
- www.parc-naturel-briere.fr
- www.onema.fr
3- La pêche aux engins
Dans les marais, perdure une forte tradition de pêche aux engins.
La bosselle : souvent posée dans des petits chenaux (coulines) ou au
bord des canaux, c’est un piège dans lequel les poissons rentrent guidés par
des parties en entonnoir (les pêchons) empêchant la sortie des poissons.
Autrefois tressées en osier, elles sont maintenant en grillage plastique. Plus
spécialement utilisé pour l’anguille, ce piège peut prendre les petits poissons
de toutes espèces ainsi que les écrevisses.
Le carrelet : un filet carré horizontal, tendu par quatre perches (les
alarmes) assemblées par un manchon (la tête de mort). Installé sur un
bateau (chaland) ou un ponton, il est manœuvré grâce à un treuil et un
mât. Relevé très régulièrement, il permet la capture de toutes les espèces
de poissons. Lors des premières crues d’automne, les pêches de nuit
permettent de capturer l’anguille d’avalaison
appelée localement mailloche ou pimpenneau.
La fouine : la Brière est maintenant la seule région où la fouine est pratiquée.
Cet outil est une fourche en fer dont les lames coincent l’anguille mais ne la
transpercent pas. Emmanchée sur une perche de 3 à 4 m, elle est plongée jusqu’au fond. Si une anguille est là, les lames métalliques s’écartent, et la retiennent. Le pêcheur la remonte et la libère dans son bateau. La pêche à l’aveugle
est pratiquée l’été quand les eaux basses concentrent les poissons.
Le filet : droit ou maillant, les pêcheurs utilisent des filets verticaux
pour capturer les poissons carnassiers tels que le sandre, le brochet et
la perche. Après avoir tendu son filet, le pêcheur bat l’eau (il bouitte) à
l’aide d’une perche afin de rabattre les poissons vers le piège.
Les actions menées par le Parc sur le territoire
Les gestionnaires de la pêche en Brière sont la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière et deux associations agréées pour la Pêche et la Protection des milieux aquatiques. Afin de les aider dans leurs actions,
le Parc réalise annuellement des inventaires scientifiques pour suivre les évolutions du peuplement de poissons.
Selon ses observations, le Parc encourage à la mise en œuvre d’actions pour restaurer le peuplement de
certaines espèces.
Restaurer l’accès aux frayères : le brochet, espèce vulnérable,
se reproduit préférentiellement sur les prairies inondées. Cependant,
les déblais de curage des canaux sont déposés sur leur périphérie
interdisant l’accès des poissons reproducteurs aux frayères. Le Parc
appuie les opérations d’ouverture de passages permettant de
restaurer l’accessibilité.
Pour faciliter les remontées de civelles, le Parc s’engage à mettre en
œuvre des manœuvres spécifiques au niveau des barrages estuariens
ou aménager des passes à anguilles. En 2009, 12 500 civelles ont
emprunté la passe de Méan.
brocheton
Activité traditionnelle bien ancrée :
la chasse au gibier d’eau
Axe B: Aspects humains
Fiche 9
Autrefois considérée comme une des activités traditionnelles de prélèvement des
ressources de leur marais par les Briérons, elle était une activité de survie, puis
devint dans les années 1950, un complément pour certains.
Deux auxiliaires précieux
pour la chasse aux canards :
Les appelants (canards captifs)
attirent
les oiseaux
sauvages par
leur chant. Les formes (des
leurres), autrefois en bois, aujourd’hui en plastique, complètent le dispositif.
Le chien, d’arrêt ou retriever,
doit être bien adapté à ce
type de milieu pour
retrouver les
oiseaux
tombés dans
cet univers
de roseaux.
1- La chasse aux canards
Cette chasse, essentiellement d’affût en automne-hiver, est
complétée en été par celle dite au « cul-levé » : le chasseur
va surprendre les oiseaux posés dans les nombreux petits
plans d’eau dispersés au cœur de la roselière.
Pour comprendre la chasse à l’affût, il faut connaître le rythme
journalier des canards qui se remisent de jour dans les baies,
estuaires voisins et les réserves proches et « gagnent » chaque soir des secteurs d’alimentation parfois distants de plusieurs kilomètres. Ces mouvements d’oiseaux appelés
« passées » (le soir et le matin) sont mis à profit par les chasseurs qui, au bord d’un plan d’eau libre, construisent des bosses (huttes) de chasse couvertes de roseaux épousant la forme du chaland.
2- Le gibier : les espèces chassées
Les espèces les plus prélevées sont par ordre d’importance décroissant :
Colvert
Souchet
Sarcelle d’hiver
Elles correspondent parfois aux concentrations des oiseaux observés dans les Réserves permettant ainsi de
comprendre l’origine des prélèvements : oiseaux cantonnés* ou de passage.
Petit lexique briéron :
- canard colvert : le gros
- canard souchet : le goule large
- canard chipeau : le nez canne
- canard pilet : le pointard
- canard siffleur : le rousseau
- foulque macroule : la judelle
- grèbe huppé : plongeur à bec
de poule (espèce protégée)
- bécassine des marais : piclendèche
- combattant varié : le pluvier
gris
Quelques tableaux de chasse totalisés
Décembre
Colvert
Sarcelle d’hiver
Souchet
Siffleur
Pilet
Chipeau
Foulque
Bécassine
*
49
106
15
36
1
15
31
54
Comptages Réserves
Janvier
Février
48
31
12
27
4
3
4
21
47
38
12
16
19
1
175
Colvert
Sarcelle d’hiver
Souchet
Siffleur
Pilet
Chipeau
Foulque
Bécassine
Décembre
Janvier
500
70
6
250
8
25
400
8
530
7
3
150
6
19
420
Février
250
50
15
220
16
20
340
cantonnés : oiseaux installés dans le secteur depuis plusieurs semaines.
Mars 2010
Les Réserves de chasse et de
pêche de la Grande Brière
Mottière (gérées par la CSGBM)
et celle du Parc naturel régional
de Brière (la Réserve P. Constant ) ont obtenu en fin 2009 l’aval du Conseil Scientifique pour
leur agréement en Réserve naturelle régionale.
Réserve Pierre Constant 30 hectares - 1980 -
ZOOM : l’intérêt des réserves naturelles
Elles permettent le stationnement et la tranquillité de nombreuses espèces chassées ou protégées. Les réserves de Grande Brière Mottière ont un règlement strict nécessitant l’accord préalable du président et l’accompagnement d’un garde pour toute pénétration humaine. Seuls les travaux d’entretien et d’élevage y sont libres.
Elles ont toutes deux fait l’objet d’une demande d’agrément au titre de Réserves naturelles volontaires en 2001.
La réserve Pierre Constant est localisée sur les marais privés contigus de St-Malo-de-Guersac. Elle
est la propriété du Parc de Brière et est ouverte au public durant la saison touristique.
La Foulque macroule (judelle)
Elle est à l’origine du fameux pâté briéron et aussi d’un mode de chasse particulier : le chasseur, couché dans un petit chaland, approche
les grosses bandes de foulques stationnant au cœur du marais à la fin
de l’hiver.
La Bécassine des marais (piclendèche)
Autrefois chasse des riches étrangers ou parisiens, elle est devenue
une chasse de passionnés : au « cul-levé », le chasseur arpente le
marais.
Réserve des Grands Charreaux
L’Oie cendrée
Gibier d’eau emblématique pour tout chasseur de sauvagine, elle
symbolise à elle seule la migration, l’ambiance hivernale et le plaisir d’une prise exceptionnelle.
3- La chasse aujourd’hui en quelques repères
Réserve du Charreau de Pendille
Pour chasser dans le marais indivis, les personnes doivent posséder un permis de chasse valide et la carte
de Brière délivrés auprès des régisseurs de la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière. Chaque
année, 900 chasseurs pratiquent en Grande Brière.
La période de chasse au gibier d’eau a évolué depuis 50 ans. Initialement de fin juillet à fin mars, elle est fixée
actuellement de fin août à fin janvier. Les dates varient selon les espèces.
En période hivernale, elle peut être interrompue par arrêté préfectoral en cas de périodes de froid intense et
prolongé.
Certaines espèces chassées auparavant sont aujourd’hui limitées en prélèvement, voire protégées (courlis
cendré, vanneau huppé…).
Action en liaison avec le Parc naturel régional de Brière
En savoir plus :
- Martel Paul et Jacques, 1981
- PnrB, 1977
- De Witt Jean, 1949
- ANCGE, la sauvagine, 2009
- FDCLA, chasser en LoireAtlantique
Si les chasseurs de gibier d’eau sont partie prenante dans la gestion des réserves, d’autres actions leur permettent de participer au maintien de la biodiversité.
En novembre 2009, les chasseurs de Saint-Malo-de-Guersac, en partenariat avec la Fédération départementale des chasseurs, la commune et le Parc naturel régional de Brière, ont engagé une action de restauration
de haies en bord de marais. Ainsi, 250 arbres et arbustes ont été plantés représentant 130 m de haies. Cette
plantation a été réalisée sans dénaturer le paysage existant, en maintenant des fenêtres paysagères sur le
marais. D’autre part, les bosquets déjà existants de pruneliers et mûriers ont été conservés, et les ouvertures
de prés respectées.
Cette plantation effectuée avec les enfants des écoles de la commune a été cofinancée par la Région des
Pays de la Loire dans le cadre d’un appel à projets biodiversité.
Art, culture et littérature
AXE B : Aspects Humains
Fiche 10
Voici contée l’histoire des chênes et des roseaux
Au temps où la Bretagne était même forêt.
La nature en Brière parsemée de canaux
Etait le Paradis du saule et du genêt.
Paul Burban, Faut pas rêver ! ,
« Le Morta et le Corseau, Histoire de la Brière », 1998
La Brière musicale
et cinématographique
L'œuvre d'Alphonse de Châteaubriant a été adaptée au
cinéma par Léon Poirier. L'adaptation musicale avait été effectuée par Paul Ladmirault. Le
film est sorti en janvier 1925.
Le film Brière et briérons datant de 1947 (16’ - R.Chenay)
raconte la vie des habitants des
îles partagés entre leurs marais
et leur travail aux chantiers navals.
1- La Brière, terre de légendes
:
La légende de l’île du Taureau :
«A l’endroit de la Brière actuelle était une forêt. La dame à qui elle appartenait avait un fils menant mauvaise
vie. Celui-ci s’était associé avec des brigands qui se cachaient dans les profondeurs de la forêt. La dame, pour
le punir, exprima ce vœu : «que la forêt soit renversée sens dessus dessous et que seul l’arbre sous lequel est
mon taureau soit préservé». Toute la forêt fut renversée mais l’île dite du Taureau en Guérande fut respectée.
En ce lieu les arbres qu’on retire du fond tourbeux de la Brière sont debouts dans la vase tandis que partout
ailleurs on les trouve couchés ou renversés».
La naissance de la Brière :
«Et cela se passe ainsi depuis l’ancienne époque que tout ce pays ne formait qu’une grande forêt noire, et que
la dame de Blanche-Couronne, dont le mari guerroyait en Terre Sainte, s’était aventurée un soir hors de son
château. Poursuivie dans les bois par des pirates, comme elle cherchait son salut dans la fuite, elle lança au
visage de ces bandits l’anneau de ses noces, et de si grand amour appela son seigneur, qu’autour d’elle aussitôt la forêt s’abîma dans un profond marais. Perdue en ce grand lac, elle y demeura toute la nuit sur une
pauvre levée de terre jusqu’à ce que vînt l’aurore, où les eaux de la Brière se teignirent à jamais du feu des
bijoux».
2- La littérature
De nombreux auteurs ont évoqué La Brière
dans leurs écrits :
La Brière, roman de Alphonse de Châteaubriant pour lequel il reçoit en 1923 le Grand
prix du roman de l'Académie française est le
premier ouvrage romancé portant sur le territoire.
«Les mulons couvraient les buttes, quelques-uns déjà s’en allaient sur le chaland, et c’était comme un rêve
de sa vie passée qu’il contemplait à les voir s’éloigner. Du côté de Rozé, aussi, les chaloupes appareillèrent pour Nantes. Elles n’étaient plus que trois cette année ... toujours moins nombreuses.» extrait de La
Brière de Châteaubriant.
Mars 2010
Zoom La tradition du conte a longtemps été associée aux veillées au coin de la cheminée. La tradition
va s’éteindre dans les années 50 pour renaître grâce à la volonté du Parc naturel régional de Brière et de Paul
Burban, conteur et auteur de ses propres contes. Une association « Les conteurs de Brière et d’ailleurs » verra le jour en 1997 avec pour objectif la création d’un nouveau répertoire en Brière. Cette association, composée de dix conteurs et musiciens, se produit régulièrement en Brière.
La politique culturelle du Parc aidant, un véritable soutien aux structures de diffusion et aux conteurs souhaitant se professionnaliser a permis la création d’un réseau de conteurs professionnels aujourd’hui réunis dans
l’association « Les conteurs de l’Estuaire ». Cette association est partenaire du festival Festi’Contes qui se
déroule en novembre à St-Lyphard.
René Guy-Cadou
(1920-1951)
Poète né à
Sainte-Reine-de-Bretagne
3- Un peintre parmi les autres :
Jean Frélaut
De 1939 à 1942, Jean Frélaut (1879-1954) a dessiné la Brière avec le réalisme et la démarche ethnographique qui ont marqué l’ensemble de son œuvre. Son étude de la Brière au travers de ses pointes sèches
résume, à elle seule, l’ensemble des mœurs et traditions des gens du marais. Qu’il s’agisse de cet homme
debout dans son chaland chargé de tourbe et gréé d’une voile à livarde, ou bien de ces tourbeurs occupés à
extraire le précieux combustible, les gravures se suffisent à elles-mêmes pour résumer sans détour ni fioriture superflue les différentes étapes d’une activité caractéristique, laborieuse et indispensable à la subsistance des Briérons.
Regards d’artistes
Proposer à des artistes venus d’ailleurs de les appréhender, d’y poser leurs regards, a donné lieu à la mise
en place de résidences. Entre octobre 2000 et novembre
2001, 24 peintres, sculpteurs
français et étrangers ont
séjourné à Kerhinet par périodes de 10 jours.
Ils ont produit environ 350
œuvres dont une sélection a
été présentée à Kerhinet
entre le 2 juin et le 29 septembre 2002 : au total 145
œuvres ont été exposées.
Un livre d’art, réunissant une
grande partie des travaux
que les paysages naturels et
l’activité des hommes ont
inspirés à ces créateurs, a
été édité pour l’occasion.
C’est en juillet 1939 que la Société des Amis des Livres passe
commande à Jean Frélaut pour l’illustration d’une nouvelle édition de La Brière.
Dès lors, l’artiste, fidèle à son habitude de s’imprégner sans
concession de son sujet, effectue plusieurs séjours en Brière
d’où il ramène quantité de notes et d’esquisses à partir desquelles il dessine et grave ses oeuvres dans son atelier de la cité
Rochard (de nos jours, 16 rue Jean Frélaut) à Vannes.
Gravure - René Yves Creston (1898-1964)
4- Fêtes et traditions
Le territoire est bercé par des fêtes traditionnelles, symboles du patrimoine auquel les briérons sont attachés : le pardon de la St-Corneille, la fête de la tourbe, la fête des chalands fleuris, la fête briéronne, le festival des vanniers, le marché des potiers.
Quelques exemples :
La Saint-Corneille : Ce célèbre pardon qui anima le bourg de La Chapelle-des-Marais pendant plus de 80
ans (1883- 1966) fut un événement considérable qui, en 1882, survécut grâce à ses outils de travail de l’époque : les bœufs et les chevaux.
Les Chalands fleuris : depuis 1965, La fête des Chalands fleuris est la plus
importante manifestation de la commune de Saint-André-des-Eaux, elle a traditionnellement lieu le 1er dimanche du mois d’Août.
Elle met en scène, sur un thème annuel, une parade de chalands (barques à
fond plat utilisées dans le marais de Brière) richement décorés de fleurs naturelles et qui montrent l’ingéniosité, le savoir-faire, le sens artistique des bénévoles
pour le plus grand bonheur des milliers de spectateurs massés le long du canal.
Les actions menées par le Parc sur le territoire
En savoir plus :
- Belliot Guy et al, 2004
- Launay Aurélie, Caudal
Gaëlle, 2007
- PnrB, 2002
- Guériff Fernand, 1979
- Vince Augustin, 1958 et
1981
- www.wikipedia.org
Aménagement et rénovation des musées, réalisation d’expositions, soutien à la création d’associations et à
l’organisation de fêtes liées au patrimoine briéron, soutien aux artistes via des résidences et organisation
d’expositions, création de la Chaumière des saveurs et de l’artisanat en collaboration avec les producteurs,
artisans et artistes locaux, organisation de rencontres et de manifestations annuelles (Contes au marais, marchés aux produits du terroir, La Brière au fil de l’eau, Transbriéronne, Fête du Parc...), collaboration aux manifestations régionales et nationales, développement de la pratique du conte en Brière (charte 2001-2010) .
Depuis 2006, le Parc naturel régional de Brière propose une manifestation itinérante nommée le Mois des
Parcs (ex-fête du Parc) qui a pour objectif de présenter les missions du Parc, de favoriser la découverte du
patrimoine naturel et culturel du territoire - 5 000 à 10 000 visiteurs chaque année - Cette manifestation a lieu
en septembre.
Savoir-faire
AXE B : Aspects Humains
Fiche 11
Définition :
Dans un sens courant, le savoir
-faire (ou « know-how » en
anglais) se définit comme l’ensemble des connaissances
théoriques, techniques et pratiques, d’une personne ou d’un
corps de métier. Il est donc lié à
l’expérience professionnelle,
aux aptitudes personnelles,
ainsi qu’aux différentes méthodes d’exploitation propres à une
profession. Le savoir-faire implique une certaine habileté à
réussir ce que l’on entreprend,
à résoudre des cas pratiques.
Le présence, en Brière, de ressources naturelles et de matières premières a entraîné la confection d’ustensiles et d’objets usuels nécessaires à la vie quotidienne.
L’artisanat s’est développé au point d’engendrer des spécificités locales
aujourd’hui reconnues dans l’identité briéronne.
1- Mayun, village de vanniers
L’origine de la vannerie dans le village de Mayun demeure incertaine. Selon la légende, cet artisanat remonterait à la guerre de 100
ans. Le Baron Raoul, seigneur de la Roche possédait un domaine
qui comprenait La Roche, Nivillac, Saint-Gildas, Herbignac, Assérac
et la frairie des Marais (La Chapelle des Marais). En 1364, il s’engagea auprès de Duguesclin contre les anglais. Pendant la bataille
d’Auray, il est fait prisonnier et emmené en Angleterre. On raconte
alors que l’un de ses soldats aurait appris l’art de tresser les paniers
dans les cachots anglais. « On aurait même retrouvé des paniers fossilisés dans
les prisons de Guernesey et Jersey ! ». De retour à Mayun, il aurait transmis ce savoir
-faire aux habitants du village…
…Au-delà de cette légende, la vannerie a eu une importance considérable dans ce
village puisqu’au milieu du XIXème siècle on compte environ 150 vanniers pour une
population de 700 à 750 habitants. Le renom du panier mayunnais réside à la fois
dans l’un des matériaux qui le compose, la bourdaine et dans sa technique de fabrication qui lui donne toute sa solidité. Cette excellente réputation lui a permis d’être
vendu dans la presqu’île mais aussi à Paris et en Allemagne.
La chaumière des
saveurs et de l’artisanat
La Chaumière des Saveurs
et de l'Artisanat, située au
cœur du village de Kerhinet
invite à découvrir les produits
et savoir-faire des acteurs du
territoire : artistes, artisans et
producteurs fermiers.
2- Herbignac, une terre de poterie
La présence d’une couche géologique riche en argile et en mica a permis,
jusqu’au XXème siècle, le développement d’un savoirfaire spécifique dans la région d’Herbignac : la poterie.
Les quantités de poteries retrouvées sur la commune d’Herbignac sont aujourd’hui les témoins d’une
grande activité de fabrication de pots en terre cuite
dans ce secteur. Les formes des cruches, pots,
carreaux, tuiles et autres briques sont simples et ne
présentent pas une grande originalité. Le sens pratique l’emportant sur la création, les décors sont rares ou rustiques.
La situation géographique d’Herbignac, entre Loire et Vilaine et à proximité des marais,
incite les habitants à utiliser les transports fluviaux pour exporter leurs productions,
accentuant ainsi le développement de la batellerie.
Leurs poteries suivent ainsi les mêmes voies que la tourbe et sont commercialisées sur le pourtour de la Brière, sur les marchés des paroisses voisines, à Vannes, à Guérande et sur les marchés du littoral.
Mars 2010
ZOOM La Maison de la Mariée renferme des objets symbolisant le mariage.
Tout commence en 1970 : globes de mariée, couronnes de fleurs d’orangers en cire et autres souvenirs de
mariage sont collectés grâce à la passion de Lucie Godin. C’est sur l’île de Fédrun à Saint-Joachim, qu’elle
installe sa collection et ouvre un musée dans une chaumière. En 1998, le Parc naturel régional de Brière
acquiert l’ensemble et exauce ainsi le souhait de sa créatrice : préserver sa collection et ne pas la disperser.
Le musée, rénové en 2004, raconte des histoires singulières : celles de la couronne de mariée et du globe,
mais aussi les histoires familiales qui constituent la vie du couple.
Des globes de mariée glanés
dans la France d’après guerre
aux couronnes savamment
créées par les Brièronnes dans
les ateliers de Saint-Joachim,
la Maison de la Mariée présente une vision ethnologique et
scientifique d’un artisanat d’art
aujourd’hui utilisé par les plus
grands créateurs de mode.
3- Les ateliers de Saint-Joachim
Au début du XXème siècle, Saint-Joachim compte plusieurs ateliers de fabrication de fleurs artificielles. En
l’absence de raisons historiques ou géographiques,
c’est sans doute la personnalité de quelques entrepreneurs qui est à l’origine de cet artisanat. Deux ateliers
ont marqué cette histoire : Moyon-Lambert et MarionGramfort. En 1906, 138 ouvrières confectionnent et
assemblent des fleurs en cire à Saint-Joachim.
4- La lingère et la brodeuse
Les lingères pouvaient se spécialiser dans le repassage de coiffes et dans la broderie. Les tissus brodés les
plus recherchés furent sans doute ceux issus de l’ouvroir de Missillac. Cet atelier de couture, de broderie et
de tricot était dirigé par des religieuses. De 1920 à 1971, il abrita le travail de jeunes femmes, qui pouvaient
exercer jusqu’à leur mariage. Entre 1947 et 1950, elles étaient cinquante. Elles confectionnaient les pièces de
tissus brodés nécessaires au trousseau d’une jeune fille à marier. Celui-ci comportait principalement le linge
de maison, les initiales du couple y étant brodées. Cet atelier confectionna le trousseau de la princesse de
Monaco.
La broderie est une des scènes fortes de la féminité car elle reflète l’histoire au quotidien des femmes dans la société rurale traditionnelle. « On chantait, on contait, on priait
tout en se livrant aux travaux d’aiguille » durant les veillées, « univers magique propice
à la transmission orale, ludique ou religieuse ».
Progressivement, les valeurs citadines pour la parure vont s’imposer. La coiffe va constituer un enjeu dans la bataille des régionalismes contre les influences urbaines qui
tendaient à l’uniformité et à l’effacement des spécificités locales traditionnelles. A la
coiffe va se substituer le chapeau, les femmes vont ainsi libérer leur chevelure si longtemps dissimulée sous ces tissus minutieusement brodés.
En savoir plus :
Les actions menées par le Parc sur le territoire
- Belliot Guy et al, 2004
Création d’expositions sur les savoir-faire présentés ci-dessus
- PnrB, 2006
- Guériff Fernand, 2005
- Vince Augustin, 1981
- Laurentin Marie-Thé, 2007
- www.parc-naturel-briere.fr
Etudes ethnologiques consultables au Centre de documentation Augustin Vince
La Maison de la Mariée est labélisée Musée de France
Soutien au festival de la vannerie, au marché des potiers…
Organisation des marchés aux produits du terroir valorisant les savoir-faire locaux.
Marais et bocage
Axe C: Patrimoine naturel
Fiche 1
Le bocage briéron a subi les premiers réaménagements fonciers en 1970 et 1977
avec pour conséquences de forts arasements et un agrandissement du maillage
des haies. La déprise agricole et les pressions foncières contribuèrent fortement à
sa dégradation. Ce type de paysage a pu être préservé sur le territoire de quelques communes du Parc de Brière, notamment Saint-André-des-Eaux, Crossac,
Sainte-Reine-de-Bretagne.
1- Le bocage : entre activité rurale et nature
Définition :
Hygrophile : plante aquatique
Hélophyte : grande graminée aquatique (ex. : le roseau)
Hydrophile : plante de milieux humides
Odonate : insecte de la famille des libellules
Trame verte et bleue : ensemble des éléments boisés
(vert) et aquatiques (bleu)
sur un territoire (haies, bosquets, ruisseaux, mares…)
Haies, champs, chemins creux, vergers et potagers près des habitations regroupées en
hameaux hébergent de nombreuses espèces. Parmi celles-ci, les chouettes et chauvesouris, animaux nocturnes qui ont pendant longtemps pâti d’une mauvaise réputation.
Les traditions d’exploitation familiale à la base du développement bocager ont
contribué à la survie de certaines races locales :
- races animales, comme la vache nantaise, le mouton des Landes
- races végétales, comme les variétés anciennes de pommes à cidre.
2- Le rôle multiple du bocage
Patiemment modelé à travers des générations, le bocage assure de multiples fonctions écologiques désormais
prises en compte dans l’aménagement de l’espace :
frein à l’érosion des terres : les haies et talus retiennent l’eau de ruissellement réduisant les phénomènes de
crues et accélérant l’infiltration
régulation du vent : une haie stratifiée permet de protéger des surfaces cultivables importantes (15 à 25 ha)
meilleur rendement des cultures sur l’ensemble de la parcelle malgré une perte initiale à proximité de la haie
rôle patrimonial (paysager) et économique (filière bois, apiculture…)
rôle écologique : maintien de l’équilibre entre les espèces animales et végétales par une diversité de l’occupation du sol garant de la richesse des espèces rencontrées.
3- Les éléments du paysage bocager
Les mares, des réservoirs de biodiversité
Les mares, trous d’eau ou petites entités humides de faible surface (de 0 à 5 000 m² selon les différentes
définitions) et de faible profondeur, contribuent pleinement à la richesse biologique des territoires qui les abritent. Ce sont de petits archipels de biodiversité, servant de refuge pour de nombreuses plantes et animaux.
Une végétation de milieu humide
- des plantes hygrophiles
- des hélophytes
- des plantes hydrophiles
Une faune de milieu humide
- les amphibiens
- les odonates
Dépressions naturelles ou creusées par l’homme, elles font partie du petit patrimoine :
mare de village (lavoir), mare des prés (abreuvoir), mare forestière...
Mars 2010
ZOOM : Si le bocage est considéré généralement comme un milieu abritant une nature ordinaire
voire banale, il n'en possède pas moins nombre d'espèces à forte valeur patrimoniale protégées aux niveaux régional, national ou même européen. C'est le cas d'une espèce d’amphibien urodèle (Batracien
avec une queue) de la famille des grands tritons : le triton crêté identifié prioritaire au titre de la directive
habitat d'espèces de Natura 2000. D'une taille adulte comprise entre 9 et 15 cm, il est présent en France
sur les 2/3 nord du territoire à l'exception de la Bretagne septentrionale. Il se reproduit dans des mares
relativement profondes, riches en végétation aquatique et de préférence à proximité de secteurs boisés.
Les haies, une biodiversité originale en Brière
Il paraît naturel de commencer par traiter de la biodiversité végétale engendrée par
les diverses essences d’arbres ou arbustes, formant l’essentiel des haies du territoire, véritables ossatures de la trame bocagère.
Photos : Cormier (p. 17 de la plaquette « Choisir les arbres et arbustes pour nos paysages de Brière » et
Prunellier (p. 24 de la même plaquette)
27 espèces sont présentes dont les plus courantes : les chênes sessile et pédonculé, le
châtaignier, le cornouiller sanguin, le frêne, le hêtre ou le robinier faux acacia.
Il est à souligner l’importance des « bocages » qui engendrent par la même occasion la
présence ou l’absence des différentes espèces. La biodiversité des bocages (dégradé, jeune, complexe…) est synonyme de biodiversité animale.
Les prairies, des milieux ouverts indispensables
La prairie bocagère dite «naturelle» est toujours en herbe, c’est-à-dire permanente de plus de cinq ans d’un
point de vue agricole.
La prairie multi espèce est une prairie qui approche la trentaine d’espèces
végétales différentes et constitue probablement un bon réservoir de biodiversité (source : Groupe régional prairie, comm. Pers.). Pour pallier la fermeture de ces milieux, la jachère fleurie permet un maintien de la biodiversité animale et plus particulièrement les abeilles, coléoptères ou nombreux
insectes composant une des premières mailles des chaînes alimentaires.
La biodiversité (faune et flore) que l’on peut retrouver dans les trois milieux de façon distincte est extrêmement
riche, tant d’un point de vue quantité d’espèces présentes que qualité (espèces patrimoniales). La notion de
réseau prend ici toute son importance : les interconnexions entre ces trois milieux sont donc indispensables, la
gestion qui en découle doit se penser de manière globale (incluant les trois milieux) à l’échelle d’un territoire
cohérent (au minimum une commune), trames verte et bleue (Grenelle de l’Environnement).
Les actions menées par le Parc sur le territoire
En savoir plus :
- PnrB, 2006
- www.parc-naturel-briere.fr
- www.frcpaysdelaloire.com
- www.afahc.fr
Sauvegarde des mares
Exemple :
La mare de la Saulzaie - La Chapelle-des-Marais (2004)
Dans le cadre d’une accession à la propriété, le résident a posé la question du réaménagement de la mare
en partie comblée préférant conserver le caractère humide de cette partie de parcelle.
Les services du PnrB sont intervenus au titre de conseil. Un premier bornage a permis de délimiter les
contours de la mare ancienne, un curage de la mare a été réalisé en deux temps : recreusement en aval et
nettoyage simple par enlèvement des dépôts à proximité de la sortie d’eau en profil de queue d’étang.
Les connexions avec le réseau hydraulique préexistantes ont été restaurées de manière à conserver un
minimum de plan d’eau en étiage. Ces travaux ont été à la charge du propriétaire (coût estimé 700 €). Les
services du PnrB ont assuré la plantation d’essences locales : osier en haie humide, iris des marais, molinie
et jonc diffus dans la zone humide, cératophylle, typha latifolia et hydrocharis pour la partie plus aquatique
(coût en temps passé : 4 demi-journées à deux personnes).
Roselière et enjeux de gestion
AXE C : Patrimoine naturel
Fiche 2
Les roselières sont l'apanage des marais et contribuent à façonner les paysages.
Ces milieux, qui paraissent communs au premier abord, rendent un grand nombre
de services « gratuits » au sein des zones humides et restent indispensables au
développement et à la survie d'une partie de la biodiversité animale spécialisée. La
roselière briéronne, dans son ensemble, constitue aujourd'hui l'une des plus grandes roselières de France.
1- Fonction et valorisation des roselières
Définition :
Le mot roselière est utilisé,
suivant les cas, pour définir les
formations dominées par le
roseau Phragmites australis,
ou bien au sens large, pour
caractériser l'ensemble des
principales formations à grandes hélophytes (plante aquatique avec tiges et feuilles hors
de l'eau dont les racines sont
ancrées dans un sol gorgé
d'eau) qui regroupent les graminées, typhacées ou cypéracées. Elles présentent en effet
des caractéristiques écologiques et de gestion relativement
communes.
Des services rendus
Les roselières remplissent de nombreuses fonctions
naturelles : elles protègent les rives contre l'érosion, piègent les sédiments, participent à l'épuration de l'eau et à
son oxygénation, participent également à la fixation des
métaux lourds et à la décantation des vases …
On peut également ajouter à ces services rendus, la
fonction de « puits de carbone » assurée dans les roselières non entretenues qui contrecarre, localement l'effet
de serre.
Une ressource naturelle exploitée
Le roseau peut être exploité et valorisé sous plusieurs
formes : en tant que chaume que l'on emploie pour la couverture des maisons traditionnelles, pour la confection de palissades et coupe-vents, pour la fabrication d'abris, pour la filtration des eaux usées des stations de
lagunage … D'un point de vue agricole, il est valorisé en tant que litière pour le bétail, pâturé extensivement et
peut servir, dans une moindre mesure, en foin pour l'alimentation du bétail.
2- Roselière de Brière
Quelques chiffres :
En France, les roselières couvrent une surface totale de
53 855 ha (recensement ONCFS 2008). Plus de 70% de la
surface sont constitués de
phragmitaie.
En Brière, la surface des roselières est d'environ 8 000 ha,
ce qui la place au deuxième
rang des plus grandes roselières de France, derrière la Camargue.
La roselière en Brière est l'élément prédominant et structurant du paysage. Elle couvre près de la moitié de la
surface de la zone humide et cette proportion
atteint 85% en Grande
Brière Mottière. Elle est
essentiellement constituée de roseau
(Phragmites australis)
et de baldingère
(Phalaris arundinacea)
et, dans une moindre
mesure, de massette
(Typha angustifolia), de
scirpe lacustre (Scirpus
lacustris), de grande
glycérie (Glyceria maxima), de rubanier
(Sparganium ramosum), et de ros
(Cladium mariscus).
Depuis plus de cinquante ans, le déclin des activités traditionnelles liées à l'exploitation du marais de Brière (curage, coupe de la
tourbe et du roseau, fauche et élevage) a entraîné une extension rapide des roselières et un développement
de la saulaie au détriment des plans d'eau et des prairies naturelles humides.
Mars 2010
ZOOM : Le Butor étoilé, un habitant discret des roselières
Le Butor étoilé (Botaurus stellaris) est sans doute l'oiseau le plus caractéristique des roselières de Brière, par son chant
étonnant et son extraordinaire mimétisme. C'est un héron trapu, aujourd'hui menacé au niveau européen. En 30 ans, l'effectif de la population reproductrice a chuté de 40%. Les roselières briéronnes accueillent encore aujourd'hui une importante population de Butor étoilé. D'après les inventaires réalisés ces dernières années dans le cadre de Natura 2000, ces
roselières abritent environ 15% de la population nationale, ce qui constitue la deuxième plus importante zone de reproduction de l’espèce en France après celle de la Camargue.
Un plan de restauration national de l'espèce est en cours. Il vise à mettre en place des mesures favorables à la conservation des populations françaises.
3- Les roselières, sources de biodiversité et enjeux biologiques en
Brière
Atterrissement
L'atterrissement est un mécanisme d'accumulation de sédiment, de matière organique et
de colonisation par les ligneux
qui permet le passage vers une
végétation terrestre. La roselière elle-même est une source de
production primaire très importante, de 30 à 45 t/ha/an. Cette
biomasse de tiges, de feuilles
et de rhizomes produite chaque
année meurt et se décompose.
Les roselières hébergent une flore et une faune spécifiques adaptées à une végétation haute et dense. Elles
peuvent accueillir une centaine d'espèces d'insectes,
plus d'une trentaine d'oiseaux, divers poissons, batraciens, reptiles et mammifères. En Brière, on peut citer
parmi elles le busard des roseaux (Circus aeroginosus), la locustelle luscinioïde (Locustella luscinioides), le phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus), la rousserolle effarvate (Acrocephalus scirpaceus), de nombreux ardéidés comme le héron
pourpré (Ardea purpurea) et notamment le butor étoilé (Botaurus stellaris), pour lequel les roselières briéronnes jouent un rôle important dans la conservation
de l'espèce au niveau national (zoom).
Les roselières briéronnes jouent également un grand
rôle lors des passages migratoires (zones refuge
pour le repos des passereaux paludicoles, zones
trophiques, zones de mue très importantes pour les
canards qui perdent, en été, leur capacité de voler et pour lesquels il est donc primordial de trouver des abris).
Zone en voie
d’atterrissement
Roselière stable
Roselière en voie
d’expansion
Plan d’eau
En savoir plus :
- Barnaud et Fustec 2007,
- Clément et Francez, 2007
- Eybert Marie-Christine et al,
2007
- Le Barz Céline et al, 2009
- Marquet Matthieu, 2008
- Sinnassamy et Mauchamp,
2001
- Bonnet Patrick et Hédin Jacques, 2004
- Marquet Matthieu et Berthelot
Christian, 2007
Un programme de restauration d'une roselière en faveur du Butor étoilé
dans le cadre de Natura 2000
Contrairement aux autres roselières françaises, celle de Brière est
peu exploitée malgré une demande locale de roseau de couverture
relativement forte.
Le projet expérimental de restauration et d'entretien d'une roselière,
porté par la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière en
partenariat avec un exploitant chaumier et le Parc naturel régional
de Brière, répond à plusieurs objectifs complémentaires :
- lutter contre l'atterrissement du marais par un entretien et une
exportation de la matière végétale,
- valoriser le roseau en qualité chaume et contribuer modestement
à la couverture des chaumières briéronnes par du roseau coupé localement,
- restaurer, conserver et favoriser des milieux nécessaires à la reproduction d'espèces d'oiseaux vivants dans les
roselières comme le Butor étoilé.
Milieu aquatique
AXE C : Patrimoine naturel
Fiche 3
Plan d’eau végétalisé
Définition :
Piarde : Vaste plan d’eau peu profond exondé en étiage.
Les piardes sont des milieux importants sur le plan de la productivité
biologique.
Copis : Plan d’eau longiforme permanent.
Il peut être considéré comme un
élargissement d’un chenal naturel
lié à l’ancien enlèvement de la tourbe et du noir. Connecté aux canaux,
c’est un refuge pour la faune aquatique durant les périodes de manque
d’eau.
Plantes en danger :
Autrefois très abondants, les herbiers aquatiques ont disparu de
nombreux plans d’eau. Depuis 10
ans, la prolifération de l’écrevisse de
Louisiane a éliminé ou raréfié 33
des 38 espèces de plantes aquatiques briéronnes. Ce phénomène
bouleverse l’écosystème.
L’écosystème aquatique est le résultat d’un équilibre entre un milieu naturel et les
espèces animales et végétales qui y vivent. Les lacs, les cours d’eau mais également les marais, constituent des écosystèmes aquatiques. L’eau en est l’élément
majeur. Son écoulement structure les habitats, crée des zones d’érosion ou à l’inverse de sédimentation. Ses variations (crues et étiages) modifient le paysage et
sélectionnent les espèces qui y sont adaptées. De sa qualité dépend la présence
ou l’absence de telle ou telle espèce. Les cours d’eau permettent la circulation des
espèces qui y sont inféodées.
1- L’écosystème aquatique
On distingue quatre grands groupes d’acteurs
dans ces écosystèmes :
les plantes aquatiques et les algues qui, à partir
de l’énergie solaire et des sels minéraux, produisent de la matière organique végétale.
les consommateurs sont des animaux
(crustacés, poissons, insectes, mollusques…),
qui se nourrissent de la matière organique végétale.
les prédateurs mangent les animaux consommateurs (brochets, perches, libellules, hérons,
grenouilles…)
Source : http://www.eaurmc.fr/juniors/cahiers-pedagogiques/
les décomposeurs, comme les bactéries ou les milieux-aquatiques
champignons, vont transformer les animaux et
les végétaux morts et produire des sels minéraux utilisables à nouveau par les végétaux.
La préservation des milieux aquatiques est essentielle au maintien de la biodiversité dans le Parc naturel régional de Brière.
2- Les milieux aquatiques
Enclos protégeant la végétation
aquatique de la prédation de l’écrevisse de Louisiane
Quelques chiffres :
- Des plans d’eau menacés : plus
de 700 ha en 1948, 250 ha en 1980
300 ha de piardes et copis actuellement entretenus ou reconquis par
les travaux mécaniques,
- 130 km de canaux principaux et
secondaires en Grande Brière,
- dans le Parc, on retrouve 22 espèces de poissons, 15 de batraciens
et 11 d’odonates (libellules)...
Les étangs, cours d’eau,
canaux, mares mais aussi les
zones inondables ou humides, les nappes souterraines,
constituent les écosystèmes
aquatiques.
Le milieu aquatique est caractérisé par :
A. Ginon
un habitat (pentes plus ou
moins accentuées au niveau des berges)
des populations végétales
des populations animales
la qualité physico chimique de l’eau (température, pH, salinité, matières azotées et phosphorées…)
Il est influencé par :
le climat (pluviométrie, l’ensoleillement, vent…)
la géologie (topographie, nature des roches…)
les activités humaines (gestion hydraulique, pollution, production d’eau potable…)
Les milieux aquatiques sont la spécificité du territoire du Parc. Si les marais recouvrent près de la moitié du
territoire, les milieux bocagers offrent une étonnante richesse en milieux aquatiques comme les mares et les
étangs.
Mars 2010
ZOOM :
Parmi les espèces inféodées au milieu aquatique, la loutre et l’anguille sont des espèces emblématiques mais
fragiles. Elles sont considérées comme bio indicatrices du fonctionnement des milieux aquatiques. La bonne
santé de leur population est la preuve d’une très bonne qualité des milieux. Espèces vulnérables, elles font
l’objet de mesures de préservation et leurs habitats sont restaurés ou conservés.
Définition :
Corridor biologique : désigne
un ou des milieux reliant fonctionnellement entre eux différents habitats vitaux pour une
espèce.
«Trames bleue et verte» : politiques de préservation des corridors biologiques s’appuyant sur
les cours d’eau (trame bleue) et
le bocage (trame verte).
Quelques chiffres :
Plus de 90% des cas de mortalité de loutres recensés en Brière
ces 10 dernières années sont
dus à des collisions routières.
15 cadavres ont été recensés
par le Parc naturel régional, sur
les marais du Mès et du Brivet,
de novembre 2000 à janvier
2004.
L’anguille ne représente que
1,2% des effectifs de poisson
dans les marais du Brivet en
2009. Considérée en danger elle
fait l’objet de mesures de sauvegarde.
3- La libre circulation biologique
De nombreuses espèces (crapaud, salamandre, anguille, brochet, loutre, libellule …) réalisent tout ou partie
de leur cycle biologique dans le milieu aquatique. Pour se nourrir, se reproduire, grandir,
exploiter de nouveaux territoires, elles se
déplacent. Les infrastructures humaines
constituent parfois un obstacle ou augmentent la dangerosité des déplacements.
Le franchissement des routes peut se révéler
fatal pour de nombreuses espèces. Des batraciens (crapaud commun, grenouille agile)
peuvent au moment de leur reproduction être
décimés lors de leur trajet vers les mares.
Loutres et ragondins sont victimes de collisions routières. La migration de l’anguille est
interrompue par les barrages.
La restauration de corridors biologiques est une action
favorable aux espèces tout en structurant le territoire.
Le saviez-vous :
La civelle est une jeune anguille
arrivant des sargasses après 2-3
ans d’un voyage transatlantique.
Elle ne pèse que 0,3 g. Après 7
à 12 ans en eau douce, elle
repart en mer pour se reproduire
une unique fois.
La loutre participe à la régulation
de ses proies en consommant
celles qui sont les plus faibles ou
bien celles qui sont en surabondance, comme l’Ecrevisse de
Louisiane en Brière.
En savoir plus :
- Moyon Xavier, 1997 et
1998 - 2000
- Lafontaine Lionel, 2005
- Carsignol Jean, 2005
- Cucherousset Julien, 2005
- Cucherousset Julien et al, 2007
- Paillisson Jean-Marc, 2008
- Hédin Jacques, 1998
- Rosoux et Green, 2004
- Letourneau Sylvain, 2005
Les actions menées par le Parc sur le territoire
Le Parc naturel régional de Brière a lancé différentes actions en faveur de la loutre et s’est particulièrement
attaché à la problématique de la mortalité routière, principale cause de mortalité directe de l’espèce. Les
collisions ont généralement lieu en hiver, lors des hautes eaux. A cette période, le franchissement de certains ouvrages hydrauliques représente un danger pour la loutre. Si le tirant d’air est insuffisant, elle ne s’y
engage pas et traverse la chaussée.
Le Parc a entrepris la réalisation d’expertises routières en 1998-2000 et 2001-2002 pour évaluer le degré de
sensibilité des ouvrages et les routes potentiellement sensibles (trafic, collisions, ouvrage de franchissement, tirant d’air, tirant d’eau, configuration de l’ouvrage).
Via des subventions de l’Etat, le Parc a pu réaliser l’aménagement de cinq ouvrages hydrauliques, favorisant le passage des loutres et réduisant le risque de mortalité de cette espèce.
Pour l’anguille, le Parc accompagne les gestionnaires pour favoriser la prise en compte de cette espèce
menacée notamment dans la gestion des ouvrages hydrauliques. Deux solutions complémentaires peuvent
être mises en œuvre. Les passes à civelles, sont des sortes d’échelles artificielles qui permettent le franchissement par-dessus l’ouvrage. Seulement une partie des civelles en migration peut les emprunter. Des
envois hivernaux de marée permettent à l’eau de mer de remonter en amont des barrages entrainant des
milliers de civelles, bloquées par les portes, vers les marais.
Le Parc soutient la mise en place de trames bleue et verte.
Paysage maritime et biodiversité
AXE C : Patrimoine naturel
Fiche 4
Ouverture du Parc sur l’Océan, l’embouchure du Mès est caractérisée par la présence d’habitats naturels de grand intérêt (vasières intertidales, prés salés et dunes embryonnaires),
sources importantes de biodiversité . Ce secteur géographique est, en outre, situé à l’Ouest
du site Natura 2000 « marais du Mès, baie et dunes de Pont-Mahé, étang du Pont de Fer »
pour lequel un programme d’actions adaptées est mis en œuvre. Piloté par la Communauté
d’Agglomération Cap Atlantique, celui-ci vise à concilier la préservation d’habitats et
d’espèces remarquables avec le développement d’activités humaines spécifiques
(conchyliculture, saliculture et tourisme). Voir fiche 4 Axe A
1- Les vasières ou slikkes
L’érosion des falaises littorales par la mer et les fleuves côtiers est à l’origine du colmatage des anses littorales. Transportés par les courants marins,
les éléments fins se déposent progressivement dans les secteurs les plus
abrités. Chaque marée apporte son flot de sédiments propices au développement de la vie marine. Du plancton microscopique, premier maillon des
chaines alimentaires, aux poissons estuariens (anguille, bar, sole, mulet,
…), ces zones constituent un formidable réservoir de nourriture pour les
oiseaux migrateurs en provenance des contrées nordiques. Dès la fin de l’été et surtout en automne, des milliers d’échassiers, canards et bernaches cravants trouvent là des escales accueillantes ; l’hiver venu, les déplacements quotidiens des oiseaux, rythmés par les marées et l’accessibilité à la nourriture, sont un spectacle
fascinant.
Recouvertes à chaque marée haute, ces étendues de vases, en apparence dépourvues de végétation, offrent
néanmoins à quelques plantes pionnières, comme les salicornes ou les spartines, des possibilités de colonisation importantes. La faible profondeur de l’eau et l’éclairement conséquent permettent par ailleurs la prolifération d’algues microscopiques, les diatomées, principales ressources alimentaires des mollusques bivalves
(coques, palourdes, tellines et scrobiculaires) et de certains gastéropodes, les hydrobies. Ces formes planctoniques donnent à la vasière une teinte brunâtre témoignant de leur extrême densité. D’une manière plus générale, la biomasse considérable d’organismes observés dans ces sédiments souligne l’extraordinaire productivité
biologique de ces milieux maritimes.
2- Les prés salés ou schorres
Quelques chiffres :
Dans un m2 de vasière, on trouve :
- plusieurs centaines de coques,
- plusieurs milliers de vers
(néréis, arénicoles).
Productivité végétale des prés
salés : 20 tonnes de matière
sèche par hectare et par an
Productivité en invertébrés des
prés salés : de 0,5 à 1 tonne
par hectare.
Editions Ouest-France
Ces milieux constituent une transition remarquable entre les zones de vasières, immergées à chaque marée,
et le milieu terrestre qui ne connaît que d’épisodiques immersions les jours de moyennes ou de grandes marées (coefficient de marée supérieur à 75).
Bien adaptées à ces conditions écologiques contraignantes, une flore et une faune originales occupent ainsi,
entre terre et océan, cette frange littorale étroite. La richesse observée trouve notamment son origine dans la
mobilité des espèces animales et végétales transportées par les courants marins.
En outre, les sédiments des prés salés et leur végétation colonisatrice ont pour effet d’amortir l’énergie des
vagues et de la houle à marée haute. Ces estrans sont des composants essentiels dans la protection des
rivages et des activités humaines de l’arrière pays. Il est donc primordial de les protéger.
Mars 2010
ZOOM : L’accumulation de sable sur les côtes Nord-Ouest du territoire du Parc résulte d’actions de
sédimentation et d’érosion marines conjuguées. Si la sédimentation l’emporte sur l’érosion, sous des conditions de vent relativement constantes, la dune naît et s’édifie en haut de plage.
Assurant de multiples fonctions, elle s’avère une protection naturelle très efficace contre la mer en fixant le
sable. Elle constitue en outre un remarquable réservoir de biodiversité en abritant des espèces très adaptées
à ce milieu contraignant (vent, mobilité du substrat, salinité, sècheresse). Elle présente enfin de nombreux
atouts touristiques et pédagogiques liés à la qualité de ces paysages littoraux et à la variété des phénomènes
observés.
« Chardon » bleu des dunes,
3- Les dunes, un patrimoine vivant mais fragile
Belle espèce à grandes inflorescences bleutées, le Panicaut
des sables ou « Chardon bleu »
est une plante caractéristique
de la dune mobile.
En raréfaction du fait de sa
cueillette abusive, cette plante
fait l’objet de toute l’attention
des botanistes.
Sa beauté et la fragilité de son
milieu de vie en ont fait l’emblème du Conservatoire du Littoral :
Le sable grossier de haut de plage, très perméable, est salé et riche en nitrates provenant de la décomposition des algues laissées par la marée : l’arroche des sables, la roquette de mer et la bette maritime sont des
plantes typiques de ces formations embryonnaires.
Au-delà de cette zone, l’oyat des dunes aux feuilles rigides et la giroflée des sables colonisent le sédiment.
Très exposées aux vents dominants et aux embruns, les plantes sont les véritables édificateurs de la dune
mobile (ou dune blanche) : les feuilles piègent les grains de sable qui permettent le développement d’un système racinaire puissant (les rhizomes) et participent ainsi à son élévation progressive.
En s’éloignant du rivage, le sable plus fin, moins perméable et moins salé favorise l’installation d’un grand
nombre d’espèces végétales comme l’immortelle, l’oeillet des dunes ou le raisin de mer. Mousses et lichens
s’y développent en abondance. Le recouvrement végétal maximum, assure alors la fixation du sable (dune
fixée ou dune grise) et l’apparition d’espèces arbustives et arborescentes (dune boisée à Chêne vert et Pin
maritime).
Les actions menées par le Parc sur le territoire
Sur cette ligne fragile et étroite, interface entre la terre et la mer, le développement d’activités humaines peut
conduire à la disparition ou à la banalisation de ces espaces de nature.
Face à ces menaces, le Conservatoire du Littoral intervient sur le territoire avec les moyens d’une agence
foncière publique, pour préserver l’avenir. Cette action répond à des enjeux de société fondamentaux, notamment prévenir la perte irréversible d’un capital biologique, esthétique et identitaire, en constituant un patrimoine de biens protégés et inaliénables.
En savoir plus :
- Bournérias Marcel et al, 1986
- Guiheneuf Bernard et al,
1992
- Jéquel Noël, Rouve Denis,
1982
- Cap Atlantique, 2009
- Forum des marais atlantiques, 2006
Mais cette démarche ne peut être ponctuelle ou individuelle. Elle s’appuie nécessairement sur une vision partagée avec les collectivités territoriales (Communauté d’Agglomération Cap Atlantique, Parc naturel régional
de Brière), les associations (Bretagne Vivante, LPO, Association pour la protection des marais salants du bassin du Mès, CPIE Loire-Océane) et les communes concernées qui apportent leur soutien à cette cause nationale et planétaire.
A titre d’exemples, on peut souligner une série d’opérations réalisées sur la partie littorale du territoire : aménagement d’une signalétique et diffusion de documents à des fins pédagogiques (élevage des coquillages et
pêche à pied, biodiversité de l’avifaune et des plantes de la dune), mise en place d’un programme de gestion
raisonnée de la plage de Pont-Mahé (Assérac), pose de ganivelles, projets éducatifs et actions de sensibilisation .
Invasions biologiques
AXE C : Patrimoine naturel
Fiche 5
Les invasions biologiques, c'est-à-dire l’extension de l’aire de vie d’une espèce, est
un processus naturel qui participe à l’évolution des espèces. Ce phénomène n’est
donc pas récent mais son intensité a nettement augmenté durant les dernières décennies. Il est généralement sous la responsabilité volontaire ou non de l’homme,
de ses activités et de ses transports. Or, certaines espèces introduites perturbent
les équilibres biologiques et imposent des contraintes supplémentaires pour la gestion conservatoire des milieux envahis. La Brière est particulièrement concernée
par les invasions biologiques.
Définition :
Invasive : se dit d’une espèce
qui s’étant acclimatée dans un
nouveau domaine géographique, y est un agent de perturbation qui nuit à la biodiversité
biologique (Union Internationale
de Conservation de la Nature).
Invasive = exotique envahissante.
Quelques chiffres :
Poissons : sur 22 espèces
présentes dans les marais
briérons, 9 ont été introduites
et représentent actuellement
80 % des effectifs.
Disparues : avant l’écrevisse de Louisiane, les herbiers
aquatiques recouvraient de 80
à 100% des plans d’eau et
comptaient 38 espèces de
plantes. Maintenant, les herbiers ne couvrent que quelques % et 33 espèces ont
disparu ou sont devenues rares.
1- Un territoire propice
Les zones humides du Parc sont sensibles aux invasions biologiques. Si le climat tempéré et l’abondance d’eau sont plutôt
favorables, c’est sans doute la responsabilité humaine qui prédomine. La proximité d’une plateforme internationale d’échanges sur l’estuaire (le port de Saint Nazaire, Montoir-deBretagne) et la densité d’habitat résidentiel, favorisent l’introduction de nouvelles espèces. La détérioration des milieux naturels
(remblaiement, pollution…) et l’aménagement du territoire
(routes, canaux…) facilitent leur installation et leur propagation.
2- Un territoire sensible
Les marais briérons sont des milieux riches et essentiels pour la conservation de communautés biologiques
autochtones : de nombreuses espèces
rares s’y épanouissent. Mises en compétition avec les invasives, les espèces locales sont dominées, concurrencées,
consommées, affaiblies.
Les usages sont modifiés, parfois menacés. Ainsi la libre prolifération de la Jussie
interdirait toute navigation et dévaloriserait
l’intérêt agricole des prairies. Les déséquilibres engendrés par les invasions favorisent, à leur tour, d’autres invasions. Elles
concourent à modifier complètement les
équilibres antérieurs.
Mars 2010
ZOOM : Procambarus Clarkii est originaire de Louisiane, d’où sa dénomination.
La Brière en 1987, est le premier territoire métropolitain colonisé par cette espèce. Les individus d’origine
se seraient probablement échappés d’un élevage localisé dans le bocage. En 10 années, elle colonise
tous les marais, puis ses populations explosent. Cette espèce a complètement bouleversé les équilibres
biologiques en place, détruisant les herbiers aquatiques et accélérant l’effondrement des berges des plans
d’eau. Avec elle, tout un cortège d’espèces autochtones est menacé : plantes, insectes, amphibiens, poissons….
Mais pour d’autres, elle offre une source de protéines abondantes : hérons, aigrettes, anguilles, spatules,
….et ibis sacré du Nil, une autre espèce exotique.
Espèces envahissantes :
Elles se caractérisent par d’excellentes capacités d’adaptation,
une forte production de biomasse
et une reproduction efficace.
La jussie peut produire 20 tonnes
de matière organique sèche à
l’hectare par an et doubler sa
biomasse tous les 20 jours.
Une femelle ragondin est mature
sexuellement à 6 mois et a 2 à 3
portées par an de 5 à 6 petits
chacune.
Le saviez vous ? :
3- Tous genres et tous continents confondus
Les invasions biologiques concernent tous les genres du vivant, des plus gros comme les vertébrés aux plus
petits comme les virus.
En Brière, les espèces qui préoccupent les gestionnaires sont nombreuses.
Les mammifères : le ragondin (Amérique du sud) et le rat musqué( Amérique du nord).
Les oiseaux : l’ibis sacré du Nil (Moyen-Orient).
Les plantes : la jussie et le myriophylle du Brésil (Amérique du sud) sont actuellement les plus préoccupantes mais balsamine de l’Himalaya, renouée du Japon et de Sacchaline (Asie), baccharis (Amérique du
nord), ambroisie à feuilles d’armoise (Amérique du nord) s’implantent également.
Les poissons : la perche soleil, le poisson chat (Amérique du nord), le gambusie (sud Etats-Unis) le pseudorasbora et le carassin (Asie) sont considérés comme invasifs et s’ajoutent aux sandre, black bass, et
carpe volontairement introduits.
Les insectes : le capricorne de Chine (Asie) a été trouvé sur le haut Brivet et le frelon chinois (Asie) se rapproche par la façade atlantique.
Les crustacés : outre l’écrevisse de Louisiane, le crabe chinois (Asie) est également présent sur la partie
sud des marais…..
Au niveau planétaire, les invasions biologiques sont considérées comme la deuxième source
d’érosion de la biodiversité après
la destruction des habitats.
En Brière, 80 000 euros sont
consacrés annuellement à la
récolte manuelle de la jussie.
Durant l’été 2009, une dizaine
d’employés saisonniers ont été
recrutés et ont éliminé manuellement près de 120 tonnes de
jussie.
En savoir plus :
- Pascal Michel, Lorvelec Olivier,
2008
- Damien Jean-Patrice, 2007
- Damien Jean-Patrice et al,
2007 et 2009
- Cucherousset Julien, 2005 et
2007
- Paillison Jean-Marc, 2008
- www.pays-deloire.ecologie.gouv.fr
- www.issg.org
- www.europe-aliens.org
- www.forum-marais-atl.com
Les actions menées par le Parc sur le territoire
Il n’existe pas de recette miracle pour lutter contre les invasions biologiques. La prudence préconise d’éviter l’introduction d’espèces invasives et recommande l’éradication
d’une espèce dans sa nouvelle aire de répartition si cela est (encore) possible. Pour les
plantes, l’un des moyens les plus efficaces est la récolte manuelle. Le Parc veille, sensibilise et aide les gestionnaires.
Le baccharis en Grande Brière Mottière : en 2005, 125 arbustes sont identifiés. Leur
nombre augmentant tous les ans, le gestionnaire décide d’une intervention en 2007. Ce
sont alors 4 696 arbustes éliminés principalement par arrachage. Sur un site test, il est
efficace à 98% !. L’année suivante, 5 731 individus issus de germination à partir du stock de graines, sont
arrachés. En 2009, bien que de nouveaux sites soient colonisés « seuls » 395 pieds sont éliminés.
Ces chiffres attestent que la méthode manuelle, respectueuse de l’environnement, est efficace si les chantiers sont conduits annuellement.
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