2007 completo - Associazione Augusta
Transcription
2007 completo - Associazione Augusta
Augusta Sommaire 2007 LUCIENNE LANDI - UGO BUSSO L’Association AUGUSTA fête ses quarante ans 2 MICHELE MUSSO Sicchè ischt phieri gsinh gmischluts – Labili confini 6 GIANNI VALZ BLIN Il collegamento pedonale tra Piedicavallo (Val d’Andorno) e la Valle del Lys attraverso il Colle della Vecchia 20 DONATELLA MARTINET Il paesaggio di tutti 25 CLAUDINE REMACLE L’abandon progressif du bois, dans la construction des bâtiments du Tiers de la montagne 30 LUCIANO BONETTI Una giornata tra i Walser 37 UGO BUSSO In d’oaltun dilli - Nel vecchio fienile 40 IVANO REBOULAZ IIe moitié du XVIIe siècle. L’évêque Bailly visite la Valleise 43 JOLANDA STÉVENIN La Cappella di San Giuseppe del Preit 44 MARCO ANGSTER D liebò chénn tin als tue was ti-mò-ne séege I bravi bambini fanno quello che gli si dice 46 IMELDA RONCO Joari hinner im kantunh Tempi addietro nel villaggio 48 La photo de la quatrième de couverture, «Perloz – Vallone del Crabun, estate 2003. Liro Cretaz, mentre trasporta legna all’alpe Balmetta» Foto di Gianni Secchi (Archivio transire. Centro studi transumanza Lucia Pallavicini) MONICA VALENTI Facciamo un po’ titsch un po’ waltsch? Analisi dei fenomeni di contatto nella parlata walser di Formazza 49 Autres photos: Michele Musso, Guido Cavalli, Donatella Martinet, Pierre Careggio, Claudine Remacle, Luciano Bonetti, Claudio Pavesi, Willy Monterin, Beppe Busso. WILLY MONTERIN Gressoney-La-Trinité: osservatorio meteorologico di d’Ejola 52 Tous droits réservés pour ce qui concerne les articles et les photos. VITTORIO BALESTRONI Al scarpi strenci d’la spusa Le scarpe strette della sposa 54 IN MEMORIAM 55 EDMOND TRENTA “Issime” - Tratto da “Murmures de la Doire” 56 COMITÉ DE RÉDACTION Président Lucienne Faletto Landi Directeur résponsable Elena Landi Membres M. L’Abbé Ugo Busso Michele Musso Imelda Ronco Rivista disponibile online www.augustaissime.it [email protected] Photo de couverture “Chroutun in d’schelbiti” - La raccolta del fieno selvativo. Ouvrage de Giorgio Frachey, Issime. Pour le quarantième anniversaire de fondation de l’Association Augusta 1967-2007. Riproduzione di Davide Camisasca. Autorizzazione Tribunale di Aosta n° 18 del 22-05-2007 AUGUSTA: Rivista annuale di storia, lingua e cultura alpina Proprietario ed editore: Associazione Augusta Amministrazione e Redazione: loc. Capoluogo, 2 - 11020 - Issime (Ao) Stampa: Tipografia Valdostana, C.so P. Lorenzo, 5 - 11100 Aosta — 1 — A U G U S T A L’Association AUGUSTA fête ses quarante ans Les Présidents: Lucienne Landi (1969-1982) • Ugo Busso (1982-2007) Association AUGUSTA a été fondée à Issime dimanche le 30 juillet 1967 à l’occasion du deuxième congrès international de l’A.I.D.L.C.M. (Association Internationale pour la protection des langues et cultures menacées). Les participants avaient tous reçu une lettre par laquelle le Comité organisateur en expliquait la nécessité. Les communes de montagne ayant été quasi totalement abandonnées par la jeunesse, il ne suffisait plus de restaurer des fresques, de faire de la recherche dialectale ou de coudre des costumes pour leur redonner un peu de vie: c’est sur le plan économique que devait s’engager une bataille sérieuse. Dès la fin de la deuxième guerre mondiale la jeunesse, n’ayant pas trouvé sur place le moyen de gagner sa vie, est partie vers les centres industriels de la plaine et c’est là L’ que se sont installées les nouvelles familles. Il faut donner du travail sur place aux autochtones, il faut que les jeunes puissent gagner de l’argent et se marier chez eux, il faut attirer sur les lieux les industries qui peuvent s’y adapter, il faut savoir gérer directement les possibilités de tourisme Tels étaient les buts fixés au depart par le Comité organisateur. Cette fameuse journée du 30 juillet a débuté avec la Messe en français célébrée par l’abbé Marcel Lavoyer, curé de la paroisse, à 8 heures du matin, suivie par une messe en allemand célébrée à 9 heures par l’abbé Daniel Christillin, natif d’Issime et curé de la paroisse de Gressoney-SaintJean, suivie à 10h30 par la grand-messe chantée en italien. Pour la première fois le dialecte est entré à l’église car c’est dans le dialecte d’Issime que le sermon a été prononcé. Parmi les autorités présentes à la réception qui a fait suite sont à citer l’Assesseur à l’Instruction Publique M. César Dujany, le Président de l’Union Valdôtaine, M. Séverin Caveri, MM. René Willien et Pierre Vietti, défenseurs du franco-provençal, puis M. Gysling, professeur à l’Université de Zürich, M.Naert, professeur à l’Université de Turku en Finlande et Président de l’A.I.D.L.C.M., M. Guy Héraud, de l’Université de Strasbourg, M. Paul Dami de Genève, M. Batista i Roca, professeur à Cambridge, M. le prof. Humblet, représentant des Wallons, le prof. Gustavo Buratti et l’architecte Gianni Valz Blin de Biella, l’architecte Michel Galloy, de Paris, ainsi que bien des représentants des différentes minorités linguistiques d’Italie, des Sud Tyroliens aux Albanais de Calabre, car les premiers statuts pensaient d’englober toutes les populations ayant siège au pied des Alpes et même plus bas. A’ Issime accueillaient toutes ces personnalités le Syndic M. Edmond Trenta et son secrétaire M. Sabino Consol. Le travail de l’Association avait débuté de suite: avec l’appui financier de la baronne Von Oetinger de Saas-Fee Un terrain avait été acheté et les premiers fondements pour la construction d’une bâMme Lucienne Faletto Landi à un séminaire à Gressoney-Saint-Jean avec M. Augusto Christille de l’Association Augusta et M. Albert Linty (de Gressoney) du Centre Culturel Walser de Gressoney — 2 — A U G U S T A tisse dans laquelle aurait du trouver place un laboratoire pour la fabrication de montres, succursale d’une maison de Sallanches (en Haute-Savoie), mais le Lys n’a pas été d’accord et un jour, clamant sa colère…il a tout emporté! Plus tard, pendant quelques années, un laboratoire a surgi au chef-lieu près duquel des filles ont travaillé et fabriqué des pantalons pour l’industriel Bresso de Biella. Le premier Président de l’Association fut M. Mario Goyet, remplacé, l’année d’après, par René Willien puis, aux elections de 1969, avec la présentation de la Revue AUGUSTA, c’est moi qui en pris la charge que j’ai gardée pendant 13 ans la cédant ensuite à l’abbé Ugo Busso. Dès 1970 était né le groupe folklorique d’Eischemera dont les danses avaient été dirigées par le maestro Ciocchetti du Teatro Regio de Turin. Pendant quelques temps il avait compté au nombre des groupes plus remarquables de la Vallée, puis, faute de nouveaux adeptes il a disparu. (Il y a là une de mes plus grandes deceptions!). Pour faire connaître nos intentions, en 1969, parut le premier numéro de la Revue AUGUSTA, mais de son histoire nous parlerons dans deux ans. Maintenant, pour continuer à tracer l’histoire de l’Association j’aurais aimé m’appuyer à des documents. Malheureusement, à cause des différents déménagements les archives ont quasi totalement disparu! Il aurait été intéressant de parler du plan d’aménagement du vallon de Saint-Grat rédigé par l’architecte Galloy, mais il ne m’a pas été possible de le retrouver tout comme l’acte d’achat du terrain offert par la baronne Von Oetinger et toute la correspondance avec Melle Grittle Scaler de Gressoney qui a écrit nombre de poésies en dialecte de Gressoney et en piémontais ainsi que des articles pour la revue dont elle aimait me parler avant leur publication. Pendant ma présidence j’ai cherché à tenir des rapports avec les autorités régionales et avec les personnalités engagées dans la sauvegarde des langues menacées, mais, ne vivant pas à Issime et ne possédant du dialecte qu’une connaissance passive, il ne m’a pas été donné d’organiser, comme l’a fait M. l’abbé Busso, les veillées à thème si importantes pour la mémoire des faits et pour la conservation du dialecte. Pendant cette période j’ai tout de même pu me réjouir de l’ètude comparée des dialectes d’Issime et de Gressoney réalisée, à l’époque, par le jeune Peter Zürrer, actuellement professeur à Zürich et grand ami de l’Augusta, de la grammaire de l’issimien réalisée par M. Renato Perinetto et du grand travail de M. Albert Linty qui a étudié les verbes, en a cité les exemples, a jeté les bases pour la transcription du dialecte jusqu’alors quasi uniquement transmis à l’oral, Je me souviens des Journées dédiées au franco-provençal à Saint-Nicolas pendant lesquelles, ne pouvant trouver place dans la salle où l’on discutait du patois, Albert Linty, Alys Barell et moi, nous étions attablés sur la terrasse (avec manteaux et écharpes) autour du professeur Corrado Grassi: qui cherchait à résoudre les problèmes de transcription qui lui étaient présentés. C’est en septembre 1970 qu’a eu lieu le premier séminaire walser à Gressoney qui a vu un grand nombre de présences et la première représentation officielle du groupe folklorique d’Eischemera. Parmi les Gressonards, à citer pour leur activité et leurs bons rapports avec les Issimiens, Melles Alys Barell et Gritle Scaler et MM Bruno Favre de Gressoney-la-Trinité, Conrad Scaler, Heinrich Welf et Willy Monterin et le prof. Clément Alliod alors syndic de Gressoney-St-Jean. Quelques différences d’opinion entre les Gressonards et les Issimiens (dans le cadre du Centre Walser) sont dues au fait que les Issimiens constituent le groupe plus méridional en Europe, dépositaire des trois cultures: allemande, française et italienne ce qui leur permet de passer sans effort du dialecte local au piémontais, au patois, au français et à l’italien, contrairement aux Gressonards qui tendent à conserver leur titsch dans l’enclave d’une culture possiblement germanique. Celà n’a pas empêchè des rapports amiables pour la réalisation des dictionnaires, du chansonnier walser et des livres à propos de l’alimentation. Quand on me demande quelle langue l’on parlait chez moi à Issime j’ai quelques difficultés à répondre car c’était la langue du dernier qui était entré à la maison: patois, si c’était quelqu’un de Gaby ou de Fontainemore, piémontais s’il venait de plus bas (de Carema ou des alentours d’Ivrée) français s’il venait des alentours d’Aoste, le dialecte local avec les autochtones, l’italien étant reservé à quelques estivants et aux Carabiniers. Je passe maintenant la parole à M. l’abbé Busso, Président actuel, qui, soutenu par un Conseil de Direction très actif et motivé, est engagé à poursuivre ce travail culturel en faveur de la communauté Walser. C’est encore à lui que je confie la tâche de compléter dans cet article la mémoire historique des initiatives et des problèmes que l’Association a envisagés au cours des 25 dernières années. ﱭﱮ A Madame Landi qui m’a précédé et qui vient de tracer les premiers pas de notre Association nous sommes redevables d’une grande reconnaissance car elle en a soutenu les premiers pas avec passion et compétence et a continué à offrir sa collaboration par la présidence du comité de rédaction de la revue AUGUSTA l’enrichissant chaque fois de ses plus tendres souvenirs issimiens. Il s’agit de notre revue annuelle qui, ayant vu le jour en 1969, comme nous l’avons déjà dit, frise désormais la quarantaine et a paru régulièrement chaque année avec des textes en français, en italien, en titsch, en töitschu voire même en patois valdôtain et en piémontais. En fait, la rédaction de la revue, avec l’esprit qui l’a toujours animée héberge et soutient un ample pluralisme culturel. Y trouvent place des études et des observations d’ex- — 3 — A U G U S T A perts linguistes au niveau universitaire, des recherches soignées pour des thèses de licence universitaires ainsi que des témoignages oraux des autochtones fournissant continuellement des récits, des poésies, des anecdotes, des expressions et des termes qui risqueraient de tomber en désuétude, recueillis au cours des rencontres organisées, ou des interwiews toujours soigneusement enregistrés ce à quoi il faut ajouter une documentation photographique précieuse et inédite. Chaque année, la distribution de la revue à tous les membres de l’association est un événement attendu qui contribue à faire de l’assemblée annuelle un rendez-vous communautaire toujours très fréquenté. Sous le patronage de l’Assessorat régional à l’Instruction Publique est né, en 1982, à Gressoney-Saint-Jean le Walser KulturZentrum (Centre Culturel Walser) auquel notre association a adhéré dès ses débuts et dont notre Président appartient de droit au comité de direction. C’est donc par le biais d’une constante collaboration avec le Centre qu’ont vu le jour nombre de publications fruit de recherches prolongées et soignées, pour le töitschu par notre association ou par la contribution directe de particuliers issimiens. En 1991 a vu le jour le Chansonnier de Gressoney et d’Issime, en 1995 Orizzonti di poesia et en 1998 les deux volumes ayant trait à la Culture de l’alimentation. Dans le courant de l’année présente verra le jour le recueil des proverbes et des dictons locaux. En 2003, au cours d’un walseroabe à Issime fut présenté et distribué le livre Albert Linty: a vröin z’nöit vargesse «un ami à ne pas oublier» dans le vingtième anniversaire de la mort de cet homme qui fut chercheur passionné et défenseur du töitschu d’Issime. Tous les trois ans l’Association Augusta a participé aux Walsertreffen (rencontres internationales walser) et a organisé annuellement des voyages et des visites à des localités de culture et de langue allemande. L’enracinement de l’association Augusta à Issime a fait en sorte que ses activités se soient surtout développées en faveur du langage et de la culture walser à Issime et à Gressoney tandis qu’auprès d’autres communautés walser sur le versant italien du Mont-Rose ont vu le jour quelques associations avec les mêmes buts. L’étendue de notre activité est restée limitée au Val d’Aoste notamment parce que notre association compte au nombre des associations culturelles reconnues officiellement par l’Administration régionale et bénéficiant de ses allocations. Le travail le plus prestigieux et engageant a été celui pour la préparation du Vocabulaire. Depuis longtemps l’on sentait l’exigence de fixer un système de codification écrite du titsch de Gressoney et du töitschu d’Issime où le dialecte était exclusivement parlé et possédait des termes archaïques bien antérieurs à ceux de la langue allemande actuelle, contrairement à ce qui se passait à Gressoney où la connaissance de l’allemand écrit de la part d’une bonne partie de la population ètait répandue au moins jusqu’à la Issime. Une rencontre chez Albert Linty a Tontinel. De droite à gauche: M. le prof. Peter Zürrer - Renato Perinetto Mme Ramat - Mme Albertine Fresc - Mme Perinetto Albert Linty - Sabino Consol - M. l’abbé Ugo Busso fin du XIXe siècle. Comme il l’a déjà été dit, à commencer ce travail, guidés par Corrado Grassi, professeur de linguistique à l’université de Turin, furent Albert Linty, Lucienne Landi et Alys Barell. Ensuite le travail d’assemblage fut coordonné à Gressoney par le Centre Culturel et à Issime par l’Association Augusta avec l’active collaboration d’Albert Linty. Cette intense activité linguistique attira l’attention d’un linguiste de Turin, Renato Perinetto et du prof. Peter Zürrer qui offrit un support qualifié à la réalisation du vocabulaire. En 1981, Renato Perinetto publia la première grammaire du töitschu d’Issime et au cours de ces mêmes années Peter Zürrer soigna deux monographies sur Gressoney jusqu’à la plus récente et ample monographie sur les dialectes walser valdôtains Sprachinseldialekte Walserdeuitsch in Aostatal dont la traduction en italien est en cours de réalisation. C’est en 1988 que l’Association Augusta et le Centre Culturel Walser réussirent à publier en deux volumes le Vocabulaire avec la traduction de l’italien au titsch et au töitschu. Dix ans plus tard, en 1998, c’est la version inverse: de l’italien au titsch et au töitschu qui a vu le jour. Actuellement l’on pense déjà à une nouvelle édition revue et mise à jour. Très remarquable a été aussi la réalisation des archives sonores où tous les mots du vocabulaire sont recueillis avec leur exacte prononciation et leur emploi. A côté de cet engagement pour la sauvegarde et la promotion du langage local et des expressions les plus intéressantes de la culture walser, l’Association Augusta n’a pas oublié son inspiration initiale qui était celle de soutenir la culture locale par des initiatives sociales et économiques en vue de sauvegarder les ressources environnementales et les possibilités de travail pour la population locale, la jeunesse notamment. Cette tendance a rendu notre association particulièrement — 4 — A U G U S T A attentive à deux choix effectués par les administrations locales: celle de la R.S.A.; et celle pour le développement du vallon de Saint-Grat quoique avec des résultats peu satisfaisants que nos allons illustrer. Par délibération du 16 février 2003 l’Administration Régionale décidait d’acquérir le bâtiment de l’Hôtel Mont Néry appartenant à M. De Coll tout en accueillant favorablement la proposition de la 2e Commission du Conseil Régional de destiner ledit complexe à une Résidence Sanitaire Assistée (R.S.A.) pour personnes âgées non autosuffisantes ou nécessitant d’une longue convalescence. Le projet avorta par l’initiative de l’administration communale de l’époque qui proposait, après trois ans, la réalisation d’une «Beauty Farm». Cette proposition n’était pas partagée par notre association qui, par lettre adressée au Syndic et à l’Assessorat régional à la Santé le 10 mai 1996, soutenait l’opportunité d’une R.S.A. mettant en évidence les avantages qu’en auraient tiré les personnes âgées de la zone, l’accueil de la main d’œuvre locale et la vitalité du village. Malheureusement la chose n’a pas abouti dans la bonne direction et la Région a revendu le bâtiment à des particuliers qui en ont réalisé des appartements. Le 22 avril de cette même année le Comité de direction de l’association accueillait favorablement la proposition de l’administration régionale de réaliser un Parc naturel dans les vallons de Saint-Grat et de Bourrines avec d’évidents avantages pour l’agriculture, pour l’économie du village et pour le tourisme tant sur le plan culturel, humain et social que sur celui d’un équilibre de tutelle écologique assurée en amont du territoire d’Issime. Malheureusement même ce projet régional a sombré à cause de certaines résistances locales et il a été réalisé avec un grand succès et d’énormes avantages à Champdepraz dans le vallon du Mont Avic. Par lettre du19 janvier 2004 l’Administration communale d’Issime demandait enfin à notre association d’évaluer un «Projet préliminaire de développement du vallon de SaintGrat» tendant à remplacer celui du Parc. Peu de jours après, le 2 février, le Comité de direction de l’association formulait sa réponse en envoyant au Syndic un document par lequel il exprimait son adhésion et sa satisfaction pour les objectifs considérés par le Syndic «primaires pour la récupération et la sauvegarde d’un site unique cause de fierté pour toute la communauté issimienne». Par la même occasion l’on mettait toutefois en évidence les difficultés d’intervention dans un milieu aux profondes racines historiques. Il y existe, en fait, des aires d’un intérêt naturaliste marqué et d’autres culturellement fort intéressantes par le témoignage qu’elles fournissent de la colonisation walser locale. Le vallon est en effet un «paysage patrimoine» témoignant d’un ancien et bon rapport entre les activités humaines et la nature (activités de pâturage, de prés fauchés et cultivés, de fontaines, de murs de pierre qui soutiennent et enclavent les terrains cultivés, les chemins muletiers, les en- clos pour retirer le bétail, les pierres qui bordent les sentiers, les murgères et les édifices religieux. Le vallon peut devenir un véritable «Laboratoire culturel du paysage de la pierre et du bois». Toutefois, considéré les coûts de l’œuvre, la nécessité de recherches multidisciplinares et la complexité et la délicatesse des travaux à effectuer nous pensions qu’il eût été indispensable de rédiger une loi régionale ad hoc. Nous continuons de considérer cette loi indispensable pour la protection du patrimoine dans le but d’éviter des interventions inopportunes et des modes de travail peu soignés. Voilà une grande préoccupation qui nous tourmente surtout maintenant où nous pouvons nous sentir seuls à combattre pour la défense de ce patrimoine qui nous est commun. Entre temps notre Association a été admise en 2004 au financement du programme Interreg IIIA Italie-Suisse pour le projet nommé «Paysage culturel rural alpin walser». Il a ainsi été possible de réaliser d’importants relevés des constructions sous roche des alpages de Stein et de Bétti dans le vallon de Saint-Grat choisi comme aire pilote pour un véritable «laboratoire culturel du paysage de la Pierre et du Bois». Une prochaine publication fournira une ample documentation de ce travail. Dorénavant notre Association bénéficiera d’un digne siège récupéré par d’importants travaux de restauration de quelques pièces de l’ancienne maison paroissiale zar oaltun Köiru obtenues en commodat gratuit de l’Institut diocésain pour le Soutènement du clergé et que nous avons inauguré aujourd’hui.en célèbrant le 40e anniversaire. Jusqu’à ce jour nous nous étions rencontrés et avions travaillé en plusieurs sièges provisoires, d’abord chez Melle Maria Mosca (dès les débuts membre dévoué et actif de l’association et serviable chaperon de la jeunesse du groupe folklorique dans ses déplacements), puis dans le bâtiment de l’ècole enfantine et, dernièrement dans deux locaux de l’ancienne «Ginhsch ketschu» (Maison Vallaise) restaurés ces dernières années et gentiment accordés par l’Administration communale. Pour conclure, l’association AUGUSTA a quarante ans et semble jouir d’une bonne santé. Souhaitons-lui longue vie et encore de beaux succès dans l’harmonie avec ses proches voisins et tendant toujours à la sauvegarde et à l’épanouissement du particularisme local. Mais citons encore un de nos anciens proverbes «D’speis wackst nöit im napf» - la nourriture ne naît pas dans le bol. En fait, notre association qui fête ses quarante ans serait un bol vide si elle ne pouvait jouir de la collaboration constante et qualifiée de tant de personnes d’Issime, de Gressoney et d’ailleurs, simples témoins locaux ou illustres professeurs universitaires que nous remercions de tout cœur et à qui nous demandons de continuer à poursuivre avec nous la défense et la promotion du patrimoine linguistique, environnemental et culturel de notre communauté walser. — 5 — A U G U S T A “Sicchè ischt phieri 1 gsinh gmischluts” Labili confini MICHELE MUSSO ome in tutta Europa, anche nelle Alpi i secoli XI, XII e XIII sono caratterizzati da incremento demografico e produttivo. Fu importante, per la colonizzazione rurale e per l’antropizzazione delle alte Alpi verso nuovi spazi economici, l’opera dei monasteri, dei vescovi conte e delle signorie feudali, i quali concentrarono i loro interessi verso quelle vallate alpine fondamentali nella politica degli scambi economici. La lunga età medievale comportò una nuova organizzazione delle scelte insediative e del parcellare fondiario, nonché sistemi colturali, produttivi e sociali nuovi rispetto al mondo antico. In questa linea va letta l’estesa colonizzazione e la bonifica della montagna, nello specifico per il gruppo del Monte Rosa e delle regioni intorno al San Got- C tardo, con quel popolamento di genti oggi definite walser. Con una strategia di colonizzazione rurale, fino allora mai praticata, coloni di stirpe alemanna – i Walser – portarono in alta quota la civiltà “montana”, oltre i 1500 metri e fino ai 2.200 metri la coltivazione della segale. Questa grande migrazione colonica che interessò le “terre alte” fece delle Alpi non più un cuneo divisorio, non più un baluardo di frontiera fra la regione del “nord Europa” e quella “mediterranea”, ma un luogo d’incontro di genti diverse, culture diverse e pratiche diverse di civiltà, che intrecciandosi diedero inizio ad un nuovo assetto politico sociale dei diversi popoli d’Europa, anche aprendo nuove vie di valico e quindi nuovi sistemi di viabilità e comunicazione. I Walser, anche favoriti dal miglioramento climatico del I Beerga (mayens) del Vallone di San Grato. Sullo sfondo da sn., z’Siahuare (Bec des allemands o Corno dei laghi) 2747 m., Mühnuvurku (Colle del Dondeuil) 2388 m. d’accesso alla Val d’Ayas, Becca Torché 3016 m. e Vlu 3032 m. 1 ‘Sicchè era mescolato dappertutto’. Tratto da una registrazione con Lina Busso (*1913 †2005). — 6 — A U G U S T A periodo, individuarono ed aprirono i più alti valichi e la più ampia rete di sentieri di alta quota (come il passo del San Teodulo che mette in comunicazione il Vallese svizzero e la Val d’Aosta); misero in atto anche una strategia di colonizzazione con molteplici unità, ora sparse – sul modello dell’Hof – ora di gruppo, le quali si distribuirono “tagliando in verticale” il pendio per ottenere unità coloniche di varia terra e bosco su vari livelli. Questo processo di colonizzazione delle montagne alte segnò in modo tuttora riconoscibile l’assetto dei borghi, dei villaggi, delle mulattiere e il paesaggio antropizzato. L’opera di colonizzazione partì dalla conca del Goms (nel Vallese), dove tribù di stirpe alemanna si erano stabilite una prima volta dall’Oberland bernese tra il IX e XI sec., da qui a poco a poco si diffuse nelle vallate alpine settentrionali, dove si svilupparono tecniche di pratiche ambientali, soprattutto ai fini del dissodamento, irrigazione e protezione dei terreni più scoscesi. Tra il XII e il XIII sec., in un duplice cammino ma nella stessa direzione, i Walser si portarono a colonizzare le testate delle valli del versante meridionale delle Alpi: attraverso il passo del Gries, la Val Formazza e quindi Bosco Gurin nel Canton Ticino, Agaro, Salecchio, Ausone; attraverso il passo del Monte Moro, Macugnaga; attraverso il passo del Teodulo, l’alta Val d’Ayas, l’alta Valle del Lys e molte altre colonie sparse in Valsesia, Alagna, la Valdobbia, Rima e Rimella, Campello Monti in alta Val Strona (una piccola valle incuneata tra la Valsesia e Ossola) e infine Ornavasso, nella bassa Ossola sulla via che dal Sempione porta a Milano, il più meridionale stanziamento walser. LE COMUNITÀ WALSER IN ITALIA Le comunità walser della Valle d’Aosta (Issime e Gressoney) e del Piemonte (Alagna, Macugnaga, Rimella e Formazza), ancora vitali dal punto di vista linguistico – pur condividendo la stessa epoca d’insediamento, la fase pionieristica di “adattamento” nella nuova “nicchia” ambien- tale, e per lo meno in origine lo stesso modello economico e sociale – hanno avuto sviluppi sociolinguistici e linguistici differenti, vuoi anche per il contatto secolare con altra gente, con altra cultura, per vicinanza geografica e per nuove vie commerciali intraprese. Queste comunità rappresentano quel “laboratorio di fabbricazioni molteplici” ben espresso da alcune teorie antropologiche e sociolinguistiche: se consideriamo, infatti, l’etnicità come emergenza di natura storica (Cole/Wolf 1974) e non come elemento costitutivo, principale e integrante della cultura di una data formazione sociale, la storia socio-economica e sociolinguistica di ciascuna comunità diventa pregnante per una comprensione del presente e per un’analisi di un qualsiasi aspetto della cultura. Il retaggio linguistico differenziatosi nelle varie versioni dialettali proprie dei differenti insediamenti, pur riconducendosi ad un unico ceppo linguistico radicato nell’alemannico alpino, è caratterizzato da un lato da tratti conservativi per l’isolamento avvenuto, e al tempo stesso, da fenomeni innovativi e altamente divergenti dovuti, fra l’altro, oltre al contatto con il tedesco letterario soprattutto per alcune comunità (Gressoney, Macugnaga e Formazza), al contatto con altre parlate (galloitaliche e galloromanze), dialetti come il piemontese, il lombardo occidentale, il francoprovenzale nelle sue varianti, il francese e in ultimo l’italiano. Nel quadro d’insieme dei movimenti migratori e d’insediamento di popoli nell’arco alpino, è importante evidenziare l’aspetto multi-etnico, multi-linguistico e multi-culturale che ha portato la regione delle Alpi ad avere in sé molteplici occupazioni “a macchia” di differenti unità etnoculturali entro stessi territori. I nuovi nuclei insediativi nelle terre montane furono caratterizzati da stretti vincoli ambientali, geografici e politici entro i quali si radicò un nuovo sistema comunitario incentrato su unità agrarie ai diversi livelli di quota, come il già citato Hof. Il Colle di Loo, salendo verso il passo del Maccagno: le porte per la Valsesia. — 7 — A U G U S T A Uscita al pascolo al mayen del Léjunh – Lion, Vallone di Tourrison, 4 giugno 2005. d’Issime, come vedremo più avanti. Per secoli e quasi fino ad oggi, il “comune rurale”, prima sotto il signore feudale, con il sistema “dell’affitto ereditario” e poi, dalla metà del XVIII secolo, con il riscatto delle terre ai coloni, è stato un sistema unitario chiuso, fondamento delle comunità contadine montane. Il luogo per l’abitato doveva essere messo a disposizione dei coloni insieme alla terra coltivabile necessaria per il loro sostentamento. Una delle chiavi di lettura dei fenomeni insediativi è, infatti, certamente da ricercarsi nello stretto legame tra colono e signore feudale e nelle suddivisioni territoriali tra i vari feudatari che si contesero anche territori relativamente piccoli. I feudi di proprietà personale dei signori che avevano la giurisdizione sul proprio territorio in epoca antica non si devono immaginare molto grandi, i territori apparivano frammentati. In conformità a tale frammentazione che deve dunque essere posto il problema reale delle zone d’insediamento e delle successive comunità costituitesi. Preme qui rilevare che si attuarono in tal modo pratiche sociali e ambientali sagacemente attente alla conservazione di queste “unità rurali”: su questo s’incentrò la strategia nell’esercizio dell’attività rurale, non tanto in chiave di opposizione “geo-etnica”, così come dimostra il caso 2 LABILI CONFINI Il paese di Issime, posto a metà della valle del Lys – la più orientale delle valli valdostane a confine con il Piemonte – ad una quota di 1000 metri, già stabilmente abitato da una popolazione romanza sin dal X sec., ha avuto un modello iniziale d’insediamento della popolazione alemanna a “mosaico”, con stretti rapporti con la popolazione francoprovenzale circostante (Bodo, Musso, 1994), e una convivenza con quest’ultima che dura tutt’oggi. Il paese si estendeva dall’Orrido di Guillemore, a confine con il comune di Fontainemore, fino alla zona chiamata Schilèri (Pont Trenta), a confine con il territorio di Gressoney-Saint-Jean; questo fino al 1952 quando fu istituito il comune di Gaby, un tempo villaggio di Issime. Questa “Unità rurale”2, confinava a ovest con la Val d’Ayas, con la quale è messo in comunicazione attraverso i colli del Dondeuil, di Chasten e di Frudiere e ad est con il Piemonte. I colli, del Lupo (nel vallone di Tourrison), della Grande e Piccola Mologna (nel vallone di Niel), e della Vecchia (gli ultimi tre, oggi nel territorio di Gaby), mettevano in comunicazione il territorio di Issime con il Biellese e precisamente con la Val d’Andorno (Piedicavallo e Rosazza), e attraverso il Colle di Lazoney (sempre nel vallone di Niel), quindi il passo del Maccagno e il Colle di Loo, con la Valsesia. Un sistema complesso, quello viario, che si snoda nei diversi periodi storici in modo differente. Persistenze notevoli sono i punti d’attraversamento, i valichi che, con il modificarsi degli assetti politico-istituzionali ed economici possono essere stati privilegiati o abbandonati. La fitta rete di sentieri che attraversava il territorio d’Issime, era funzionale all’attività della pastorizia e all’attività di transito delle merci che sostenevano l’economia del paese. Era costituita, da una griglia di percorsi complessa, interna al territorio, d’accesso ai diversi nuclei insediativi e agli spazi per l’attività agricolo-pastorale e, da due direttrici viarie dirette all’esterno, funzionali agli scambi com- ‘Unità rurale’ costituita, da abitazioni permanenti, prati da sfalcio e campi di fondovalle (piano), da abitazioni temporanee, prati da sfalcio e campi di mezza montagna (i cosidetti mayens / beerga, fino alla prima metà del XIX secolo ancora abitati tutto l’anno), dalla fascia degli alpeggi tramalj / alpi e dei boschi per il legname da costruzione, dai prati di monte incolti myir / schelbiti, dalle consorterie per la raccolta di erba selvatica o del legname (da ardere e da costruzione), e non ultima dalla risorsa di legna e erba selvatica offerta dai beni comunali. — 8 — A U G U S T A merciali, culturali e anche legati all’attività della pastorizia: una con direzione est-ovest, andava dalle valli piemontesi di Biella e della Valsesia a quelle valdostane, con le mulattiere di valico attraverso i colli sopra citati, e l’altra con direzione nord-sud lungo la Valle del Lys, comunicante con Pont-Saint-Martin, bassa Valle d’Aosta, e con il Piemonte, Ivrea ed il Canavese. Il territorio era diviso dal punto di vista amministrativo, fino al 1763, in tre parti ‘Tiers d’Issime’, con i rispettivi sindaci, ‘Le Tiers dessoubz soit du Plan, le Tiers de la Montagne e le Tiers dessus’, rispettivamente corrispondenti agli attuali, fondovalle d’Issime (compreso il Vallone di Tourrison) sede oggi del capoluogo, Valloni di San Grato e di Bourinnes (valloni laterali d’Issime) e comune di Gaby. Dal punto di vista etnico le due popolazioni, quella tedesca e quella franco-provenzale, erano variamente distribuite all’interno del territorio. Antiche zone d’insediamento walser erano il Vallone di San Grato e di Bourinnes, il villaggio di Niel (si trova ad una quota di 1535 metri, oggi all’interno del territorio del comune di Gaby, fino al principio del XX secolo era ancora tedescofono, fu quindi abbandonato agli inizi degli anni ’60 del novecento), e i villaggi del piano, da lou Gòaby a Pontrenta, che si trovano a nord oltre il torrente di Niel alla confluenza con il Lys, oggi compresi nel comune di Gaby. Ad una reale povertà e frammentazione dei terreni agricoli, si accompagnavano ad Issime, così come in molte vallate alpine, i proventi dell’allevamento e dell’agricoltura con il procacciamento di redditi supplementari attraverso l’emigrazione e l’affitto di molti alpeggi. Assistiamo così, da una parte ad una massiccia emigrazione temporanea e stagionale, fin dal XVII secolo come documentato, di uomini, di entrambi i gruppi etnici, nel Ducato d’Aosta, in Savoia, nel Delfinato, e nella Svizzera romanza (Remacle, 2006, p.39), in qualità di muratori e scalpellini e di donne impegnate, nel paese, nell’attività agricola, e dall’altra alla presenza, nel periodo estivo, di gente proveniente dalla Bassa Valle, dal vicino Canavese e di pastori di pecore dal Biellese che affittavano parte degli alpeggi. La produzione casearia portò ad un intenso scambio di prodotti, quali burro e formaggio (tome), verso il Piemonte (Biellese e Canavese), in cambio di zucchero, sale, riso, mais e pasta. Prima della costruzione della strada, che percorresse verticalmente in tutta la sua lunghezza la valle del Lys, il mercato del burro e del formaggio seguiva le vie da secoli vitali che mettevano orizzontalmente in comunicazione valli parallele attraverso i passi. A fine stagione la produzione di tome degli alpeggi era portata, a dorso di mulo, al di là di quei valichi che collegavano la Valle del Lys con il Biellese. Lì, appena oltrepassata la cima, s’incontravano i commercianti biellesi pronti a pesare la merce e a ritirarla. Questa specializzazione nella produzione e commercio di specifici prodotti caseari è tale che è consuetudine riconoscere che i produttori erano gli issimesi, e i commercianti dei prodotti caseari erano quelli di ‘Gaby’ e di Niel, oltre ai mercanti del Biellese; specializzazione che ha finito con il connotare, nel corso del XX secolo, l’identità dei due gruppi, trovando espressione in un detto in patois di Gaby: ‘Tsei dou Gòaby tchètoun tout, tsei d’Eseima vèndoun tout’ – Quei di Gaby acquistan tutto, quei d’Issime vendon tutto. Connotazione da ricondurre, probabilmente, alla di- versa disponibilità delle risorse agro-pastorali. Dalla seconda meta del XIX secolo, infatti, alcuni abitanti di Gaby e di Niel acquistarono alpeggi nei valloni laterali d’Issime, in quello di Bourinnes ma anche nel Vallone di San Grato, nello stesso tempo un sempre maggior coinvolgimento degli issimesi nella “pratica dell’alpe” cominciò, in effetti, a realizzarsi nel momento in cui l’emigrazione stagionale declinò e poi rapidamente si arrestò. In precedenza, quando l’emigrazione estiva era massiccia si può essere pressoché certi che i mestieri dell’edilizia abbiano posto precocemente in posizione subalterna le attività pastorali. L’emigrazione stagionale, pur sopravvivendo con sufficiente vigoria fino al 1936, quando il regime fascista bloccherà definitivamente l’uscita verso l’estero, anche ad Issime, come in innumerevoli altre località alpine, cominciò a manifestare segni di declino subito dopo la fine della prima guerra mondiale, tramutandosi sempre più frequentemente in emigrazione permanente. Si attuò così una riduzione della pratica dell’affitto dell’alpe e, dunque, una contrazione della presenza di forestieri negli alpeggi del territorio issimese andando verso un progressivo coinvolgimento della popolazione nelle attività pastorali. Per arrivare, quindi, alla storia recente, quando gli issimesi abbandonano, nei primi anni ’70 del secolo scorso, la produzione di chiesch-formaggio e si orientano a quella di fontina, attuando così un doppio spostamento di confine, non più rivolti alla produzione di toma ma di fontina, non più verso il Piemonte ma verso la “comunità valdostana”. Va segnalato, infine, l’intenso flusso verso Issime, fin dal XVII e fino alla prima metà del XIX secolo, come nel resto della Valle del Lys e della Valle d’Aosta in genere, di maestri intagliatori provenienti dalla Valsesia che portarono il barocco in Valle. Questi ultimi realizzarono grandiosi altari lignei, intagliati e riccamente scolpiti e decorati, come ne è prova il magnifico altare maggiore della parrocchiale di Issime e di altri presenti nelle numerose cappelle disperse sul territorio delle due parrocchie di Issime-SaintMichel (Gaby) e Issime-Saint-Jacques (Issime). SITUAZIONE LINGUISTICA Non si può dunque prescindere da quanto si è appena esposto per approcciare uno studio di analisi linguistica, sociolinguistica e anche di eventuale progetto di tutela delle comunità in questione. Sono comunità caratterizzate da repertori linguistici complessi, spesso da repertori “sovraccarichi” (Berruto 1993, p.7), tri- o plurilingue, con tratti sociolinguistici che le differenziano l’una dell’altra; con una variegata gamma che, partendo dal caso di Formazza, per dare un esempio - comunità caratterizzata da una diglossia o meglio dilalia italiano/dialetto walser-titsch porta al caso di Issime dove sembra particolarmente appropriata l’etichetta di “minoranza linguistica di secondo ordine”, con la quale si intende una piccola minoranza all’interno di una minoranza linguistica più ampia (Francescato, Solari, 1994, p.43). Formazza, trovandosi in una posizione privilegiata per gli scambi commerciali fra nord e sud delle Alpi attraverso il passo del Gries, ha sempre mantenuto stretti contatti con la madre patria (Valle del Goms), ma con la decadenza nell’uso del passo e con la creazione del nuovo Stato unitario, l’italiano diventa non solo la lingua usata dal governo e nei testi formali ma passa progressivamente ad essere usata — 9 — A U G U S T A Un vecchio piéllje. anche in ambiente informale (come d’altronde in Italia accade nella gran parte dei casi regionali). Molto diverso il caso di Issime, minoranza walser inserita nella minoranza francoprovenzale valdostana, dove è effettivamente esteso ad un’ampia fascia della popolazione l’uso del francese, italiano, piemontese, francoprovenzale (varietà del paese di Gaby) e dialetto walser-töitschu (Dal Negro, 2002, p.35), vera “isola linguistica” dunque, dove i contatti con il paese d’orgine sono sempre stati molto scarsi e la competenza del tedesco letterario nulla3. Una storia di contatto molto antica che dura da almeno otto secoli, simile ad un’altra comunità walser piemontese, quella di Rimella in Valsesia; differenza fondamentale con l’attigua comunità walser di Gressoney alla testata della valle del Lys, separata da Issime, fino al 1952 come si è detto, da un confine amministrativo, non geografico. Oggi il comune di Gaby si trova fra le due comunità. A Gressoney il contatto con il mondo germanofono non è mai venuto a mancare, per lo meno fino al primo quarto del XX sec. I gressonari sono conosciuti per aver intrapreso intensi scambi commerciali con la vicina Svizzera e la Germania, tanto da essersi accollati l’appellativo di krämer mercanti. A Gressoney, pur ritrovando fenomeni del bilinguismo valdostano italiano-francese, non è presente il francoprovenzale, oggi come un tempo (Zürrer, 1999). Il titsch di Gressoney appare così lontano dal töitschu di Issime tanto che nelle funzioni comunicative fra le due comunità è usato il piemontese o l’italiano. 3 GLI ETNOTESTI Traspare immediatamente dalla lettura delle interviste sotto riportate la non corrispondenza fra l’attuale confine amministrativo dei comuni d’Issime e di Gaby e la reale distribuzione dei due gruppi etnici, quello alemanno e quello franco-provenzale. Improvvisamente, nel 1952, i due gruppi si trovano ad avere un confine segnato. Demarcazione che, nella realtà della vita contadina di allora, ancora molto attiva, non trovava corrispondenza. Con la legge Regionale n.1 del 31-3-1952, la frazione di Gaby si è costituita in comune autonomo. È interessante leggere ciò che scrisse, in quell’occasione, Mons. Stévenin (originario di Gaby): “[...] Notre Conseil s’est démontré, en cela, conséquent avec lui-méme, avec ses principes de décentralisation et de respect des groupes ethniques et linguistiques. En effet, l’histoire avait uni deux populations d’origine et de langue différentes” (Bérard 1997, p.136). Il confine etnico-linguistico, oggi stabilito in Issime / Gaby per semplificazione, in realtà apre, nell’immaginario di chi lo segnala e di chi proviene da Issime o/e da Gaby, ben altri confini difficilmente definibili. Confini che nel corso dei secoli si sono spostati, e che delineano quel mosaico linguistico di cui oggi i gabesi e gli issimesi sono gli eredi. Di qui l’imbarazzo e la difficoltà di Lina nel definire ‘quelli al di là del confine’, che sfocia nell’espressione ‘mistilingue’ “Sicchè ischt phieri gsinh gmischluts“ o nella difficoltà di Maria a stabilire di dove fosse originario il padre “van Éischeme ischt krat gsinh méin pappa” (d’Issime c’era solo mio padre) e poco oltre “worom méin pappa ischt Il gruppo francoprovenzale (di Gaby) utilizza il patois, il piemontese e l’italiano. Il töitschu è parlato da quelli, che pur vivendo a Gaby, sono originari del gruppo tedesco. Nell’interagire fra i due gruppi, la lingua usata è il patois nella varietà di Gaby, soprattutto da persone di mezza età ed anziane, fra i più giovani, il piemontese e l’italiano. — 10 — A U G U S T A gsinh van in z’Uberlann” (perché mio padre era di Gaby), fino ad arrivare ad un mutamento di codice linguistico van / des (töitschu / francese) per specificare “…d’andrun goavunu ischt gsinh van Stévenin, auch des Stévenin eis deeru van in z’Uberlann” (l’altra baita era degli Stévenin, anche degli Stévenin uno di quelli di Gaby). Gli etnotesti sotto riportati definiscono questioni complesse quali identità, territorio, lavoro, organizzazione sociale, scambi commerciali, emigrazione, e non ultima lingua e uso linguistico. Per concludere possiamo affermare che, in questo complesso quadro economico, sociale e linguistico venuto a delinearsi all’interno del territorio d’Issime, la capacità di sapersi integrare e la qualità dinamica di esprimersi in diversi idiomi, sono stati d’estrema importanza per la sopravvivenza culturale e fisica di queste due comunità d’antica stirpe. BIBLIOGRAFIA BÉRARD E. (1997), Jean-Joconde Stévenin. Una vie pour la Vallée d’Aoste, Aosta, Tipografia valdostana. BERRUTO, G. (1993), La varietà del repertorio, in: Sobrero A. A, (a cura di) (1993), Introduzione all’italiano contemporaneo, vol. II, La variazione e gli usi, Laterza, RomaBari, pp. 3-36. BODO M., MUSSO M. (1994), Comunità alemanne e franco-provenzali nel territorio di Issime e Gaby: note di toponomastica e demografia storica. In: Campello e i Walser: Atti del Convegno di Studi (Campello Monti 7.8.1993), Gruppo Walser Campello Monti. BODO M., MUSSO M., VIAZZO P. P. (2002), Dalla toma alla fontina: trasformazioni della produzione casearia nella Valle del Lys, in Woolf S. e Viazzo P. P. (a cura di), Formaggi e mercati: economie d’alpeggio in Valle d’Aosta e Haute-Savoie. Aosta, Le Chateau. COLE J. W., WOLF E. R. (1994), La frontiera nascosta. Ecologia et etnicità fra Trentino e Sudtirolo, La Nuova Italia Scientifica, Roma [ed. or The Hidden Frontier: Ecology and Ethnicity in an Alpine Valley, Academic Press, New York 1974]. DAL NEGRO, S. (2002), Repertori plurilingui in contesto minoritario, in: Dal Negro S., Molinelli P. (a cura di), (2002), Comunicare nella Torre di Babele. Repertori plurilingui in Italia oggi, Roma, Carocci, pp. 23-42. ID. (2002), Plurilinguismo nella conversazione, in: Dal Negro S., Molinelli P. (a cura di), (2002), Comunicare nella Torre di Babele. Repertori plurilingui in Italia oggi, Roma, Carocci, pp. 81-94. FRANCESCATO G., FRANCESCATO SOLARI P. (1994), Timau. Tre lingue per un paese, Congedo, Galatina. REMACLE C. (2006), Maisons à colonnes, in “Augusta”, pp. 39-42. ZANZI L. (2004), Le Alpi nella storia d’Europa. Ambienti, popoli, istituzioni e forme di civiltà del mondo “alpino” dal passato al futuro, Torino, CDA & Vivalda. ZÜRRER P. (1999), Sprachinseldialekte, Aarau, Sauerländer. Issime-Pra inferiore, intervista del 19 febbraio 2000 a Maria Stévenin Vitorsch ved. Linty (*1917) Maria Stévenin Vitorsch ved. Linty (*1917), 19 febbraio 2000. Vir ol vünv vörti, war hen gvoarit. Beit lugi! um voan a war hen gvoarit hei im Ronh. Wiss nöit ol di wissischt woa z’ischt? D’iesta. Té war séin gsin kannhen im Pioanu, té van in Pioanu im Galm – Wissischt woa ischt dan Galm? – Ecco ouf, doa bei kredsu, kra uab Sen Kroasch Gumbu. Un té z’Trusi, un té darnoa van im Trusi séwer gcheen amingier im Pioanu, Septembre. Un té darnoa séwer gcheen im unner Ronh, as poar toaga, héi in d’iesta, un té séwer gcheen amum in Proa. Sicchè war hen gvoarit vünv vörti. Un van im Galm gcheen in Trusi, das … dou pischt nji passrut – wir hemmu gseit d’Léitru, ischt in d’schürfu, dsch’hen kheen gmachut, wiss nöit .. wi staffla, wi staffla. In dar iesti, wa binni nöit gsinh gwantz, d’iesti joari henni kheen a vuacht z’passrun ingier Quattro o cinque volte ci spostavamo da un alpeggio all’altro. Aspetta! In principio ci portavamo al Ron. Non so se sai dove sia? La prima. Poi andavamo a Pioanu, poi da Pioanu al Galm – Sai dov’è il Galm? – Ecco su, là vicino alla cresta, proprio sopra il Vallone di San Grato. E poi a Trusi, e poi da Trusi scendevamo di nuovo a Pioanu, in settembre. E poi scendevamo nuovamente al Ron di sotto, un po’ di giorni, qui nella prima, e quindi scendevamo di nuovo al Pra. Sicchè ci spostavamo cinque volte. E per scendere dal Galm a Trusi, che .. tu non sei mai passato .. quel posto lo chiamavamo Léitru [Scala], era nel dirupo, avevano fatto, non so .. come gradini, come gradini. All’inizio, ma non ero abituata, i primi anni avevo paura a passare giù di lì. Poi mi sono abituata, passavo con i ca- Alpeggio di Stoavla – Vallone di Niel, settembre 2006. La raccolta del cacio ‘ballu’ prima di pressarlo nell’apposita forma ‘vettru’. — 11 — A U G U S T A doa. Darnoa binni gsinh gwantz, bin passrut mit da léddunu, wa in dar iesti da stuck doa hennemer mussun tun ambri d’léddini. Hén gvrücht, bin … hen villje noch gvrücht cheen ingier liers, d’iestu vörti. Un té darnoa wénn henni dén kiat dan brouch un té binni gcheen mit da léddunu, wa z’iest joar henni franh mussu tun z’wandlu ambri d’léddini, das henni gvrücht. Aswi wértewer gvallen van doa, wértewer kannhe lljéivru ambri in an gruass luch vollz truasni, wértewer gsinh aweck. Inveci d’chü, inveci d’chü, d’chü hewer gmachut dan gruassen tor, kannhe ambri villje nöit franh unz in d’Pioanu, pì o meno halbe weg van in d’Pioanu, un té séwer griffen ouf tur déi truasnara, ischt gsinh a weg vür goan ouf. Nunh ischt etwa khés dinh mé! Nunh ischt allz vollz bauma. Doa’scht doa an züafter das giat alli d’Gumbu. A voart séwer kannhen ouf, wiss nöit vünv ol secksch alpara, nuan héi sua, oan déi van in Valniro. Ischt noch gsinh dröi in Valniro. Wissischt woa ischt Valniro? Doa sén noch kannhen ouf dröi, dröi alpara, un d’andru séwer gsinh seckschi sicher. Beiti! Ecco, wir . zwei in d’Pioanu, wir un Rubert [Jaccond] van Uberlann, das wérti gsinh an küssinh van méin mamma, an iesten küssinh van méin mamma. Un té darnoa ischt gsinh .. doa di zwei im Ronh. Im Ronh ischt gsinh, séntsch kannhen in d’Mühnu, zwei van in z’Uberlann amum, nöit van Éischeme, das dsch’hen kheen d’alpi ouf doa … (Interv. Da noame?) Beiti! Da noame, eis ischt gsinh lou Djoaljou un z’andra … ja dschi hen mu [pronunciato ‘tschammu’] gseit lou Djoaljou, wa ischt dén gsinh an ubernoame das, wiss nöit ol z’séji gsinh Tousco ol … un héi, d’andrun téil ischt gsinh, d’andrun goavunu ischt gsinh van Stévenin, auch des Stévenin eis deeru van in z’Uberlann, génh van in z’Uberlann. Inveci déja woa ischt kannhe Filip a voart, Stuale, ischt gsinh an alpu d’hübschta van in d’gumbu, ischt gsinh gruassi, gruassi das het troage mia chü, déja doa ischt gsinh virzg chü, jia virzg chü alle summer. Sicchè zwei in d’Pioanu, zwei in d’Mühnu, un das doa ischt vünvi un té ischt noch gsinh Tschachtulljustein, seckschi; a voart wénn ich bin kannhen ich, ischt noch gsinh z’sielig Beniamino, Beniamino Linty, wa ischt nöit gsinh dschéina, is het dscha züeft mit …. Filip het dscha auch züeft mit eis van in z’Uberlann, va lou Ritchou, eis das ischt gsinh ambri tur le cassine ambri van Eebri. Van Éischeme ischt krat gsinh méin pappa, das méin pappa het dscha érbit. Worom a voart ischt gsinh la commune, z’Éischeme – Uberlann, ischt gsinh allz zseeme, un darwil héi disch gumbu ischt pi o meno alli van d’uberlénnara, alli van d’uberlénnara. Un méin pappa het dscha auch érbit van dschéin pappa, worom méin pappa ischt gsinh van in z’Uberlann, méin oalten pappa, il nònno [piem.], dar oalt Vitor, un té darnoa hets amum gleit noame Vitor dam su, un té méin bruder ischt amum gsinh Vitor. Un té darnoa – beit woa séwer gsinh? – … ja darnoa ischt gsinh déi secksch alpara doa in d’gumbu un war hen ellji toan z’selb weerch, was willt ischt gsinh z’voaren allz, da mennedsche van eir goavunu zar andra, chaque voart das mu het .. wénn war hen kheen glljéivrut d’weidu in an uart, war hewer mussun goan in d’andra …. Da chiesch hewer génh brunnhen ingier in d’Pioanu, van im Galm, un van in Trusni. génh brunnhen ingier ich un gcheen soalze, all toaga, dar wil das bin gsinh kannhe ich an tag jia un dan andre na, nöit soalze, un troan ingier da chiesch, zwia chiedscha, un gcheen soalzen un reddusurun ellji déi das sén gsinh doa in d’kruatu, wissischt? D’kruatu ischt gsinh in d’Pioanu un té darnoa z’Sen Michiel – ischt gsinh an gut kruatu mit vuati, mit d’vuati das dschi richi, ma in principio in quel pezzo dovevo posare il carico. Avevo paura, avevo quasi ancora paura a scendere vuota, le prime volte. E poi dopo quando presi l’abitudine scendevo con il carico, ma il primo anno dovevo posare il carico, avevo paura. Se in qualche caso fossimo caduti da là, saremmo finiti giù in un grosso buco pieno di ontani (nani), saremmo morti. Invece le vacche, invece le vacche, con le vacche facevamo il giro largo, andati giù quasi non proprio fino a Pioanu, più o meno a metà strada da Pioanu, e poi tagliavamo fuori per quegli ontani, c’era una strada per andar su. Ora non c’è più niente! Ora è tutto pieno d’alberi. Là [oggi] c’è un affittuario che ha tutto il Vallone. Un tempo andavamo su, non so se cinque o sei alpigiani, solo qui così senza calcolare quelli di Valniro. C’erano ancora tre a Valniro. Sai dov’è Valniro? Là andavano ancora su in tre, tre alpigiani, e gli altri eravamo in sei sicuramente. Aspetta! Ecco, noi . due a Pioanu, noi e Robert Jaccond di Gaby, che sarebbe stato un cugino di mia madre, un cugino primo. E poi c’era .. là quei due al Ron. Al Ron c’era, andavano alla Müna, due di Gaby, non di Issime, che avevano gli alpeggi su di lì .. (Interv. Il nome?) Aspetta! Il nome, uno era Djoaljou [‘Giovannino’, diminutivo in töitschu uscente in –llj] e l’altro .. sì gli dicevano Djoaljou [il cui alpeggio era così costituito: Wéschpenécku, Mühnu, Meerwi e Boalmalundja], ma era un soprannome [originario di Niel], non so se fosse Tousco o .. e qui, l’altra parte, l’altra baita era degli Stévenin, anche degli Stévenin uno di quelli di Gaby, sempre di Gaby [alpeggio così costituito: Ronh di sopra, Mühnu e Meerwi]. Invece quello (l’alpeggio) dove andava un tempo Filippo [Consol], Stuale [alpeggio così costituito: Muntuschüz, Stuale, Goaventschi e Piannhi], era l’alpeggio più bello del Vallone, era grande, grande da caricare molte vacche, quello era da quaranta vacche, sì quaranta vacche tutta l’estate. Sicchè due a Pioanu, due alla Müna, e quelli erano cinque e poi ancora a Tschachtulljustein [alpeggio così costituito: Tschachtulljustein, Beauregard e Chléckh], sei; un tempo quando andavo io, c’era anche Beniamino buon anima, Beniamino Linty [z’Nottrisch], ma non era suo, lo affittava da [dai discendenti di Luis Joseph Linty Munnuku] … Filippo lo affittava anche da uno di Gaby, dal Ritchou [fam. Fresc], uno che era giù per le cascine, giù per Ivrea. D’Issime c’era solo mio padre, mio padre l’ha ereditato [l’alpeggio]. Perché un tempo c’era il Comune, Issime – Gaby, era tutto insieme, mentre qui in questo vallone erano più o meno tutti di Gaby, tutti di Gaby. Mio padre l’ha ereditato da suo padre, perché mio padre era di Gaby, mio nonno, il nonno, il vecchio Vittorio, e poi dopo ha di nuovo messo il nome Vittorio al figlio, e poi mio fratello era di nuovo Vittorio. E poi dopo – aspetta dove siam rimasti? – … sì dopo, c’erano quei sei alpigiani là nel vallone e noi tutti facevamo lo stesso lavoro, cosa vuoi si doveva trasportare tutto, tutto il menage da una casera all’altra, tutte le volte che si aveva .. quando finivamo il pascolo in un posto, dovevamo andare in un altro … Il formaggio lo portavamo sempre giù a Pioanu, dal Galm, e da Trusi . lo portavo sempre giù io e salarlo tutti i giorni, nel periodo in cui andavo io salavo un giorno si ed uno no, quando non salavo portavo il formaggio, due formaggi, e venire a salare e sistemare [curare] i formaggi che erano nella cantina, sai? La cantina era a Pioanu e poi a San Michele – c’era una buona cantina con le volte a botte, con le volte che facevano una volta [in pietra] – e poi a San Michele quando venivamo a Pioanu … un po’ le mie sorelle e un po’ io, e si veniva a prendere per portare giù qui al Pra, giù qui al Pra di sotto, tutto il formaggio prodotto durante l’estate, tutto il formaggio che avevamo fatto, di tutta la campagna estiva. Poi veniva il commerciante a portarci un po’ di soldi, veniva a comprare e dopo non so dove li portavano, venivano sempre dei — 12 — A U G U S T A Alpeggio di Woart – Vallone di San Grato, agosto 2005. La preparazione del panetto di burro. hen gmachut a voart, ischt gsinh an gut chiasch kruatu – un té darnoa Sen Michiel wénn séwer gcheen in d’Pioanu .. as söiri méin wettin un ich, un doa sua, séntsch gcheen gia un troagen ingier in d’kruatu héi im Proa, ingier héi im Undren Proa, alli da chiesch van alli d’kampunju, alli da chiesch das war hen gmachut, alli d’kampunju. Darnoa ischt dén gcheen dar chriemer n’ündsch brinnhen as poar solda, is gcheen chaufen un darnoa wiss nöit woa dsch’hen dschu troa, ischt génh gcheen chriemara phieri tur ellji d’alpara, leesen da chiesch un troan ambri tur d’stéddini, wider varchaufe, wissischt? Lebtaga! … Wiss nöit wi séwer noch héi, un a voart un annuvör tu noch génh wuss, déi das sén gsinh vür a mich noch wuss noch, déi doa hentsch noch astenturut z’esse, njanka anner den schlömmilch un burru [dal patois ‚borra‘] un as söiri ziggere, hentsch nöit gsia. Wir hen noch génh brunnhen uger un kesse .. milch na na, milch séwer gsinh avoari, d’milch wénn mu geit z’alpu: “Se d’beive ël lait, d’beive tut ël fait” [proverbio piemontese]. War hen trunghen schlömmilch un burru wir auch, un te mogoara zam ümmis hewer gmachut etwas anner, darmit! Wa a napfutu burru un dri puluntu ischt génh gsinh! Wéilu d’mamma het gschikht ouf, a voart zar wuchu wénn séwer gcheen ingier brinnhen dan anghe. Dan anghe hewer brunnhe héi dar mammu, un té darnoa d’mamma het dschu distriburut is, in d’üerter woa dsch’hemmus ghoeischut, la! Dasch sén gcheen gia, das ischt kannhen awek wuchu um wuchu. Wéilu bin gcheen ich, un wèilu ischt gcheen a ma das war hen kheen ouf chnecht mit ündschen andre. Dou heschtsis nöit pniat, ankwe ischt gsinh tsei de Kundi, ischt gsinh van i Njil, wa is het dschich génh pheebe héi [im uabren Proa]. Ischt gsinh kra Filip das het kheen dar üaschil, dür in Stuale. Das doa het kheen dar üaschil, Filippo un Luigina. Wénn dschi sén kannhe Stuale, dschiendri, dschiendri hen dscha züeft, ischt nöit gsinh ürriun d’alpi, dschi hen dscha züeft, wi Benjamin, allz eis. A söiri zéit henni gsian das hets kheen an üaschil. Nunh .. si wénn hets dscha kheebe chonn der nöit seen! Kwe ich bin kannhe z’kampunju unz das hennimich gmannut, un té darnoa binni gmannut, henni lljéivrut noa . anza mi sollun mannun as joar va vür. Un té darnoa Vitor, doa sua, het kheeben, nöit gvunnen a chnecht, wissischt? Ischt gsinh an quarante huit, un z’het nöit gvunnen da chnecht, doa subitt wénn war hen sollun kheen trassurun [dal francese ‘tracer’ tracciare, fissare] z’ielugu, ich un méin ma .. un doa sua, un té darnoa hen gseit ‘lugi, töischewer date, tüwes dén z’joar, tüwes dén mia an zéit, nunh höir mann dé nöit loan méin bruder einigs, oan da chnecht’. Binni kannhe ouf amum ich, un henni gloa varlljieren le mariage vür as joar. Forcé ischt nöit gsinh, darwil hewer muan tun wi war hen wélljen. Ouf toa z’alpu, wa war hen génh khenn vünv un zwénzg, pì o meno, vünv un zwénzg, acht un zwénzg [chü]. Allu ündschu séntsch nöit gsinh, war herru génh kiat z’züaft, worom in dar iesti wénn war hen voagen a z’goa, noa dam chrig. Vitor isch gsinh chrigschma, wissischt? Un sua hewadscha kheen varzüeft disch alpu, wissischt? Un té dscha kheen amum asì das Vitor ischt gsinh gcheeme en quarante trois, commercianti in giro fra tutti gli alpigiani, a raccogliere il formaggio e portarlo giù per le città, per rivendere, sai? La vita! … non so come facciamo ad essere ancora qui, una volta e ancora prima sempre ancora peggio, quelli prima di me stavano ancora peggio, quelli là stentavano ancora a mangiare, nient’altro che latticello e brossa [latticino ottenuto dal siero] e un po’ di ricotta non vedevano. Noi ne portavamo ancora su e mangiato .. il latte no, no, per il latte eravamo avari, il latte quando si andava in alpeggio: “Se beni il latte, bevi tutto ciò che puoi ricavarne”. Bevevamo latticello e brossa anche noi, magari per pranzo preparavamo qualche cosa d’altro, insieme! Ma una scodella piena di brossa e dentro polenta c’era sempre! Ogni tanto la mamma mandava su, una volta la settimana, quando venivamo giù a portare il burro. Il burro lo portavamo qui alla mamma, e poi ci pensava lei a venderlo, nei posti dove glielo chiedevano, la! Lo veniva a prendere, andava via una volta la settimana. Ogni tanto venivo io, e ogni tanto veniva un uomo che avevamo come garzone. Tu non l’hai conosciuto, perché era uno di quelli di Giocondo [famiglia di Gaby], era di Niel, ma ha sempre vissuto qui al Pra superiore. C’era solo Filippo che aveva l’asino, di là a Stuale. Lui aveva l’asino, Filippo e Luigina. Quando andavano a Stuale, loro, loro affittavano, non era loro l’alpeggio, lo affittavano, come Beniamino, pure lui. Per un po’ di tempo ho visto che aveva l’asino. Ora .. da quando l’abbiano preso non saprei dirti! Perché io sono andata a fare la stagione fino a che mi son sposata, e poi mi sono sposata, ho smesso dopo .. comunque avrei dovuto sposarmi un anno prima. E poi Vittorio, là così, non aveva trovato un garzone, sai? Era nel 1948 e non trovava un garzone, là subito quando avremmo dovuto fissare il matrimonio, io e mio marito .. e poi ho detto “guarda, cambiamo la data, lo facciamo l’anno prossimo, lo facciamo prima, ora non posso lasciare mio fratello solo”. Sono andata di nuovo su io, e ho lasciato perdere il matrimonio — 13 — A U G U S T A das Vitor ischt gsinh – méin bruder – ischt gsinh im chrig. Wa z’het muan askappurun du, en quarante trois ischt gsinh in Grecia, wissischt? Un du, ievun das het voagen a la storia di partigia-n das ischt kannhe vürsich unz en quarante cinq. Wiss das war hennüntsch mussun khoalten ouf tur d’alpi mit stérji, séwer kannhe ouf mit déju das war hen gvunnhe – chü – ündschu déju das war hen kheen héi, achtu, zienu, war hen kheen kheeben wir da winter. Un tanto war hen mussun gian z’züeft, war herru nöit kheeben mia. Wénn ischt gsinh méin pappa, z’herru génh kheen as zwénzgi dschéiru, z’het nöit gruasch kiat doa .. zar milch, wissischt? Van endri. Inveci darnoa wénn dar pappa het nümmi muan goa, darnoa hewer mussun pheeben nuan déju das war hen muan pheebe wir da winter mit z’hoei das war hen widerzuahen. Nöit wi nunh dasch lécken i dréiszg, virzg chü im goade un chaufen z’hoei. A voart ischt gsinh ‘Chi ch-a compra ël fen, sa l’è nen pouvr òm lo ven’ [proverbio piemontese], wi ‘Se d’beive ël lait, d’beive tut ël fait’ Un goan z’alpu un goan tringien d’milch ischt gsinh .. doa ischt gsinh génh la quantité machut la quantité vür muan machun da chiesch génh gruassur, un balli anghe gruassur. Ischt war tétti tringien ellji d’milch, geit a schiddschutu [lett. ‘una secchiata’ cioè un secchio pieno di latte, dal piem. ‘sigili-n’. In töitschu il secchio è ‘schüselinh’ che diventerebbe ‘schüsulurutu’], a schiddschutu geit aschuan in d’goavunu, inveci z’goan ambri tur d’vollu. Irendri sédder guarten in an gut hirtu, méini chinn, ellji déi das sén dabberi van déis poarsch, sédder guarten in an gut seisunh, nöit déja wi t wir, wir hen ru gsia .. nunh das séwer oalti, das war wérti wol, nunh arrivurut l’ooura [patois di Gaby] ‘Z’goan dürr hüten z’enkarasch hénnji!!’ per un anno. Forzato non era, potevamo fare come volevamo. Su in alpeggio, avevamo venticinque, più o meno, venticinque, vent’otto vacche. Non erano tutte nostre, ne prendevamo sempre in affitto, perché all’inizio quando abbiamo iniziato ad andare, dopo la guerra. Vittorio era in guerra, sai? E così avevamo affittato l’alpeggio, sai? E poi l’avevamo di nuovo preso dal momento in cui Vittorio era tornato nel 1943, che Vittorio – mio fratello – era in guerra. Ma ha potuto scappare, nel ’43 era in Grecia, sai? Prima che iniziasse la storia dei partigiani che è andata avanti fino al ’45. So che abbiam dovuto per forza nasconderci su per gli alpeggi, siamo andati su con quelle che abbiam trovato – vacche – le nostre quelle che avevamo qui, otto, dieci, che avevamo noi in inverno. Un tanto ne dovevamo prendere in affitto, non ne avevamo abbastanza. Quando c’era mio padre, lui ne aveva una ventina delle sue, non ne prendeva tante là .. da latte, sai? Di altri. Invece quando il papa non ha più potuto andare, dopo dovevamo tenere solo quelle che potevamo tenere in inverno con il fieno che ritiravamo. Non come oggi che mettono in stalla trenta, quaranta vacche e compran fieno. Una volta si diceva: “Chi acquista fieno, se non è povero lo diventa”. Come “Se bevi il latte, bevi tutto ciò che puoi ricavarne”. Andare in alpeggio e bere tutto il latte era .. è sempre la quantità che fa la quantità per fare formaggi sempre più grossi, e pani di burro più grossi. È che, se avessimo bevuto tutto il latte, ci vorrebbe una secchiata, una secchiata va già nella casera [per uso alimentare], invece di filtrarlo nel colino [di lavorarlo]. Voialtri siete nati in un bel periodo, miei ragazzi, tutti quelli che sono per lì dei tuoi pari [della vostra generazione], siete nati in una bella stagione, non di quelli come noi, ne abbiamo viste .. ora che siamo vecchi, che staremmo bene, ora arriva l’ora di morire!! [lett. Andare a pascolare le galline del parroco, cioè andare in cimitero accanto al giardino del parroco]. Issime-Pra, intervista del 28 agosto 2000 a Maria Stévenin Vitorsch ved. Linty (*1917) Maria Stévenin Vitorsch ved. Linty (*1917), 28 agosto 2000. Méin oalten atte ischt gsinh van in z’Uberlann, un d’oaltu mamma ischt van Eischeme, ischt gsinh héi van im Proa. Stévenin ischt gsinh dar pappa, la nonna ischt gsinh des Chamonal. Mamma ischt Stévenin auch wi méin pappa, Stévenin van in z’Uberlann, Dschannetsch. Méin mamma ischt gsinh a wetta mit doa mamma van Michel, doa Edoardo. D’alpu ischt gsinh aschua van méin van méin oalten pappa. Ich wiss nöit ol z’is heji .. ischt gsinh aschuan una roba paterna, wissischt! Ischt gsinh aschuan d’oaltu, un d’ketschu, gmachut a schian ketschu in z’Uberlann. Méin pappa ischt gsinh la déscendance, dschéin pappa, aschuan méin oalten atte, ischt gsinh aschuan doa .. Vitor van z’Uberlann. Un té hedder kheen a su, hets amun gleit das méin pappa hetti kheisse amun Vitor. Eer het dschi gwéibut das s’het kheen sekschuvöfzg joar un het kheen zwia wetti das .. zwienu sén gsinh gmannutu un zwianu sén nöit gsinh gmannutu. Dsch’hen génh gweerhut middim un dschi pheebe middim. Un darnoa ischt mu gcheen a wénghjen eina di^scher wettu. Maréji is het kheisse wi t ich, darnoa hets mer gleit noame Maria Elisabetta, wi t ich. Un té darnoa, doa sua, wénn ischt gstuarben d’andra, darnoa hets dschi déssidurut, wénn z’het nuami kheen eina hets gseit: “Wi tun ich vüren fümmili zam hous mit zwia wetti” wissischt wol! d’fümmili goan nöit génh d’ackuart, noch wuss dén manna. “Darwil das d’bischt” – dschi zuahe vürsich sua das hetti njanka dschi gwéibut wénn z’wierti nöit kapputurut, “Mio nonno era di Gaby e mia nonna era di Issime, era di qua del Pra. Stévenin era il papà, la nonna era della famiglia Chamonal. Anche la mia mamma era una Stévenin come mio padre, Stévenin di Gaby. Mia mamma era una sorella con la, la mamma di Michele, là Edoardo. L’alpeggio [nel Vallone di Bourinnes] era forse di mio nonno. Non so se fosse dalla parte paterna, sai? Era già dei vecchi, e la casa, fatta una bella casa a Gaby. Vittorio, mio papà era della discendenza, suo papà, già mio nonno, era già là .. Vittorio di Gaby. E poi ha avuto un figlio, gli ha di nuovo messo che mio papà si chiamava di nuovo Vittorio. Lui si è sposato che aveva 56 anni ed aveva due sorelle che . due erano sposate e due non lo erano. Hanno sempre lavorato e vissuto con lui. E poi è mancata una di queste sorelle. Maria si chiamava, come me, poi mi ha messo il nome Maria Elisabetta, come me. E poi quando, la così, è morta l’altra, poi ha deciso. Quando ne aveva solo più una ha detto: “Come faccio a portare a casa donne con due sorelle”. Sai bene? Le donne non vanno d’accordo. Mentre era successo, se non fosse capitato non si sarebbe nemmeno sposato, che fossero morte .Perché una era sempre andata in alpeggio con lui e l’altra rimaneva qui nel piano con gli operai e i falciatori che venivano ad aiutare a lavorare gli appezzamenti, e così. — 14 — A U G U S T A D’robbu, i prodotti dell’alpe: dan anghe (il burro), d’burru (‘brossa’ in patois, latticino ricavato dal siero), z’zigermal (la ricotta) un da chiesch (il formaggio). das wiarti gstuarben .. Ankwe eina ischt génh kannhen z’alpu middim un d’andra ischt blljibbe héi mit weermana un miedara dasch dasch sén gcheeme sühje weerch, widerzin z’gut, doa sua. Un té darnoa hets toa wi ischt parturut ouf un kannhe sühjen eina z’Uberlann. Ischt gsinh noch küsana second, wissischt! Un tè is kannhe vriegen dam pappa, wissischt les mariages a voart! Sén gsinh gmachiti mia de la parentéla, nöit per amore, un té darnoa ischt kannhe vriegen dam pappa, dschéim pappa das wieri gsinh an küsinh second, un té darnoa hets mu gseit: “Nunh hetti intension z’mi wéibun, Adolfi”, het kheissen Adolfi, “Téttischt mer geen di töchter vür brout”. Un té d’mamma het nöit gwiss sovvil wi seen das jia ischt gsinh darwil z’chrigsch, d’junhjanha sén ellji gsinh im chrig, ischt gsinh en diciaset was willischt, ischt gsinh krat le moment vam gruasse chrig, un té was willischt doa tu, un té darnoa d’oaltu, … ischt déi séin hibbiri manna vür machun a schiene lebtag, wi d’hescht gmachut héi zam huos, nuan troan awek vleisch va héi u van doa. Dschiendri hen gmachut d’metzkara. Un süscht giescht dén déi va hibbiri hescht dén z’goan peelun d’schurfi mi ar sichju, wénn d’giescht dén déi va héi; amanka diz héi ol giescht, wi seen nöit um blaggurun das mein pappa ischt gsih réich wa di dinhi van a voart is gsinh réich. Worum het kheen ketschi phieri, z’het kheen ketschi z’Uberlann, z’het kheen ketschi héi. Dsch’hen khen eina im Duarf, déja ischt gsinh auch van d’oaltu mamma. Sicché allz zseeme is gsinh allz z’hous, war hen noch kheen ellji as schienz stuckhji van eim z’telljen unner sibni. Sicché z’het gseit: “Mit dem machischt nöit hunnher geischt gien deeru va héi ol süscht deeru das goan en France, doa sua mussuntsch gian da sakh am rück un goan sühje weerch en France ol en Suisse um leebe, pruavischt wi z’ischt da lebtag. Amanka doa hescht z’essen un tringie un apattirischt nöit”. Un tè darnoa hescht dschi déssidurut un z’het kielugut, mein mamma zwénzg joar un eer sekschuvöfzg, sicché müssiri! um malgré das ischt noch gsinh guts z’lecken ouf an gruass fammullju z’het noch astampurut ouf achti, eis ischt gstuarben zan nöin moanede un sibni séwér bljibbe. E poi ha fatto che partire su e andare a cercare una a Gaby. Era ancora una cugina di secondo grado. E poi è andato a chiedere al padre, sai, i matrimoni una volta! Erano combinati dai parenti, non per amore. E poi è andato a chiedere al padre, suo papà che era un cugino in seconda, e poi gli ha detto: “Ora avrei intenzione di sposarmi, Adolfo. Mi daresti tua figlia per moglie?.” E poi la mamma non ha tanto saputo che dire, era durante la guerra, i giovani erano tutti in guerra, era nel ’17, cosa vuoi! Era proprio il periodo della Grande Guerra. E poi cosa vuoi fare, e poi i vecchi dicevano di prendere uomini per qui per fare una bella vita. Come faceva qui a casa, ancora a portare via carne per qui o per là. Loro facevano i macellai. Oppure giusto andare in giro per qui a falciare per i burroni con un falcetto. Non per pavoneggiarmi che mio papà era ricco, per le cose di una volta era ricco. Perché aveva case in giro, aveva case a Gaby, aveva case qui, una era al Capoluogo, quella era dalla parte di mia nonna. Sicchè tutto insieme era un bel numero, ne abbiamo ancora avuto [in eredità] tutti un bel pezzo a testa da dividere in sette. Si è detta “Con quello non fai la fame, andare a prendere un uomo di quelli di qui o giusto di quelli che vanno in Francia, quelli devono prendere il sacco in spalla e andare a cercare lavoro in Francia o in Svizzera per vivere, provi cos’è la vita. Almeno tu hai da bere e da mangiare e non patisci”. E poi han deciso di sposarsi, mia mamma vent’anni e lui cinquantasei, sicchè pensa! E malgrado questo sono stati in grado di mettere su una grande famiglia, ne han fatti otto, uno è morto a nove mesi e sette sono vissuti. — 15 — A U G U S T A Issime-Duarf, intervista del 2 settembre 2000 a Lina Busso Héntsche (*1913 †2005) Lina Busso (*1913 †2005) L: War sén gsinh in d’ Bech ischt gsinh Hantschloeisch u wir Goyetsch I: In d’ Bech, woa zan Bennikoadu? L: zam Bennikoadu, na in d’ Bech, un te dé hewer gricht zseeme. I: ah, auch im beerg? L: Jia wa nöit machu léteréi, richten zseeme sua, ischt wi machun léteréi wa nuan zweier pouru, nöit dröier pouru, neh! Wénn ^ mogoara dröier pouru! Wénn ischt dröier pouru macht dschi war sén gsinh zam Preite ischt gsinh mit z’ Nottrisch. I: ah L: Wénn nümmi ischt gsinh la léteréi hewer gricht zseeme I: ah auch zam Preite! L: Boh jia, wa nöit léteréi, ischt nöit gsinh la léteréi I: ja, nöit léteréi, gmachut chiesch zseeme L: Ja, ecco! Chiedschun zseeme, nunh richti ich un te zu chiedschich, un te zu chiedschischt dou, un das das het mia milch gmachut dén a voart mia I: ah hen antschtanne, dou hescht dröi littrini milch L: ja I: sua weerchi dröi toaga, na dröi voart, na? L: Na, nöit dröi toaga, ich hen dröi littrini milch, un dou hescht sekschi I: ja L: chiedschischt zwurru, ich chiedschun a voart I: ah, antschtanne… L: kwen dou hescht mia milch I: A la fin vüvvil chiedscha? L: A la fin, a la fin ischt z’ wissu was d’lljöit richten, ich das man der nöit asplickurun vüvvil chiesch seji a la fin I: Ah L: Dou wénn d’hescht vill milch machischt a chiesch zam tag, a lljicke ol an gruasse, wa mascht nöit see vüvvil chiedscha machischt, höit machischt mogoara zwia un muare machischt vür dich, machischt nöit vür varchaufe, génh mascht nöit varchaufen da chiesch, allz, neh! Mussischt essen dou auch, nöit … I: Ja, nöit um varchaufe! L: Chacun varchauft mu ne selber, mogoara dou varchaufischt ar fammullju, chiesch un anghe, ich varchaufen ar anner fammullju, ischt nöit das séji z’lécken in commercio; ischt gsinh was d’ hescht gmachut van alpu. Wénn ischt gsinh la latteria doa ambri, das ischt gsinh la latteria gruassi, dé doa hentsch ^ wi ischt gsinh déi gruassu chiedscha, dé doa ischt gchiedschut gsinh wi du Stoffultsch, z’merteil ischt gsinh Stoffultsch. I: dar Früttir [soprannome di Giuseppe Consol che per molti anni fece il casaro nella latteria del paese] L: ja, dar Früttir ischt gsinh um machun da chiesch I: da winter L: Ja, da summer is kannhen z’alpu un da winter is kannhe machun da chiesch doa sua. Ja, un im summer z’alpu. Z’alpu chacun mach mu ne, das ischt wi nunh, z’alpu richtentsch nöit zsee^ hen nöit la comodité z’richten zseeme, kwen me, kwen dschi dsch’hen gnug, chacun het gnug vür im, un wénn z’nöit het vill so machuts vür lljütschil, wénn d’hescht vill machischt mia, wa das ischt allz, wa nöit dasch tüji richten zseeme, wissischt? I: im beerg jia! L: im beerg jia, im beerg wénn mu ischt gsinh dambor vür d’Winnacht, magoara acht, virzen toaga, a moanut, hentsch gricht zseeme I: hen antschtanne. Im Bech dou hescht gmachut chiesch mit… Lina: Noi eravamo a Bech, c’erano i Ronco e noi Goyet I.: A Bech o a Benecade? L: A Benecade, no a Bech, e poi colavamo [il latte] insieme I: ah! Anche nei mayen [maggenghi]? L: si ma non fare latteria, colare il latte insieme [mescolare insieme], è come fare latteria ma solo in due, non tre, neh! Se eri in tre, si faceva anche in tre! Quando eravamo a Preit si faceva con i Linty I: ah! L: quando non c’era più la latteria mettevamo il latte insieme I: ah anche a Preit! L: ma si certo, ma non latteria, non c’era la latteria I: sì, non latteria, fatto formaggio insieme L: sì ecco! Facevamo il formaggio insieme, ora colo io e faccio formaggio, e poi fai tu il formaggio, e quello che ha più latte lo fa una volta in più I: ho capito, tu hai tre litri di latte L: sì I: così lavori tre giorni, no tre volte, no? L: no, non tre giorni, io ho tre litri di latte, e tu ne hai sei I: sì L: tu lo lavori due volte, io una I: capito! L: perché tu hai più latte I: alla fine quanti formaggi? L: alla fine, alla fine e da sapere quanto la gente coli, io non posso spiegartelo quanti formaggi ci siano alla fine I: ah! L: Quando hai tanto latte fai un formaggio al giorno, o piccolo o grande, ma non puoi dire quanti formaggi fai, oggi magari ne fai due e domani ne fai per te, non lo fai per vendere, sempre non puoi vendere il formaggio, tutto, neh! Devi anche tu mangiare, non … I: sì, non per vendere L: ciascuno se lo vende da solo, magari tu vendi formaggio e burro ad una famiglia, io ne vendo ad un’altra, non è che fosse da mettere in commercio; era ciò che producevi in alpeggio [che andava in commercio]. Quando c’era la latteria laggiù, che c’era la grossa latteria [era la latteria detta di z’Endrusteg che raccoglieva il latte di molti allevatori], allora lì si facevano quei grossi formaggi, allora lì c’era Giuseppe Consol, in genere c’era lui I: il Casaro L: sì, il Casaro faceva i formaggi I: d’inverno L: sì, in estate andava in alpeggio, e in inverno produceva formaggi lì così. Sì, e in estate in alpeggio. In alpeggio ciascuno si lavora il latte da se, come accade oggi, in alpeggio non colano insieme il latte, non han la comodità di colarlo insieme, perché ne hanno abbastanza, ciascuno ne ha abbastanza per se, e se non ne ha tanto ne farà poco, se ne hai tanto ne farai di più, questo è tutto, ma non che lo mettano insieme, sai? I: nei mayen sì! L: nei mayen sì, nei mayen quando si era lassù prima di Natale, magari otto, quattordici giorni, un mese, si colava insieme I: Ho capito. A Bech facevi il formaggio con ..? L: c’erano i Ronco, erano là così vicino a noi e colavamo insieme, noi eravamo solamente noialtri due, due contadini, non eravamo di più, gli altri erano più in là non portavano il latte in qua qui così, quelli lì colavano in là, se c’era qualcuno di là facevano latteria in là, colavano insieme, e altrimenti ciascuno faceva il suo, — 16 — A U G U S T A L: ischt gsinh Hantschloeisch, sén gsinh doa sua béi nündsch un hewer gricht zseeme, war sén nuan gsinh wirendri zwei, zweier pouru, war sén nöit gsinh mia, d’endri sén gsinh aschua verrur, hentsch nöit brunnhen d’milch dangher héi sua, déi doa hen gricht doa dürr, wénn ischt gsinh antwier doa dürr hentsch gmachut léteréi doa dürr, hentsch gricht zseeme, un süscht chacun ^ dou richtischt déin milch un machischt het gmachut dschein, déin anghe un déin chiesch, un wénn di hescht vill hescht njanka manhal z’machun la léteréi, sua um see. I: ah ja L: ischt gsinh um machun z’dinh mia … das da chiesch un dan anghe blljéibi mia freski, wénn dou machischt all toaga, au lieu loan doa sua d’milch un d’néidlu dröi vir toaga bars sua, d’ néidlu ischt schwachur, wénn dsch’blljéibt doa sua. I: ah ja per forza. L: ja, wénn loascht zu an tag d’néidlu … anvece wénn dou rürischt im tag blljéibtsch süssur I: ah ja L: un te dé hescht toan das doa vür machun z’dinh as söiri fresks, as söiri béssur ^ dasch hen gmachut I: Un col commerce van z’alpu, d’chiedscha da summer L: den doa hentsch varchauft da négozianhe, sén gcheen d’négozianha, sén gchee chaufe, d’hérbscht hentsch nen brunnhen ingier, un te zu dar négosian I: brunnhen ingier wénn, a la fin dar seisunh? L: Z’Sen Michiel, jia, ischt nuan gsinh d’létschtu joari das du hentscht kannhen ouf allz gia, z’Sen Michiel hentsch kheen awek allz, da chiesch un dan anghe, déi van hibbiri vill ischt gsinh d’uberlénnara un d’njilara un tè hentsch troan dür ennuzu, passurut il Mologna dürr, hentsch troagen dürr doa ^ I: un héi in Türrudschu? ^ L: van in Türrudschu villuru hen auch troagen etwas dürr, un süscht bella ischt gsinh auch van dar Pischu, hentsch troan dürr za l’Urupa I: ah, auch van dar Pischu? ^ gumbu L: ja, chacun van in dschéin ^ I: Ah dschéin gumbu, nöit d’pischera cheen héi chaufen… L: na, chacun, séntsch kannhen dürr ennuzu, doa séntsch passrut dürr … wi heist aschua? I: Colle del Lupo. ^ passrun woa mu ischt passrut un L: Colle del Lupo? Na, dschi goan za l’Urupa, süscht wénn dsch’sén gsinh ouf in d’Krecht séntsch kannhen dürr wa ich wiss nöit wi z’heissi dürr doa ennuzu. Mat tell sinh, bsinnimich das doa sua hentsch anza troan ouf van d’undrun alpi, hentsch troagen ouf un d’endri sén gcheemen gia, di^schi va héi hen troan unz z’groat, un d’endri sén gcheemen dangher gia, séntsch gsinh d’akuart sua, neh! Wissischt? I: un Stoffultsch? L: un z’Stoffultsch bischt kannhe … wénn d’hescht kheeben, dé bischt kannhe z’Stoffultsch, dé hescht troan z’Stoffultsch, hescht nöit troage wéitur I: ma Stoffultsch hen gchauft, varchauft chiesch van Éischeme? L: ah ben Stoffultsch hen gchauft chiesch un hentsch varchauft un … an bitz hentsch troan awek un an bitz hentsch varchauft héi, un le commerce ischt as dinh, as söiri héi as söiri doa, wissischt? I: Wa dou bsint dich wir séin déi van dar Tschoaku un ..? L: na, ich bsinnimi nöit, ich bsinnimich van di^schen oalte héi ^ un déi doa nöit, bsinnivan dar pappa un van Jean un Dschone mi noch, wa nöit mia neh! Van déi doa bsinnimich, ischt wol gsinh deeru van Éischeme, déi das hen gmachut la léteréi za Roll- Il pranzo: polenta, latte, burro, ‘brossa’, salame e pancetta, tutti prodotti della casa. Vino, e i pomodori gli ultimi arrivati. coli il tuo latte e fai il tuo burro e il tuo formaggio, e se ne hai tanto non hai neanche bisogno di fare latteria, così per dire I: Ah sì! L: era per farlo più … che il formaggio e il burro rimane più fresco, se lo fai tutti i giorni, invece di lasciare lì così il latte e la panna tre quattro giorni non lavorati, la panna è più cattiva se rimane lì così I: ah sì per forza L: sì, se lasci lì la panna un giorno .. invece se fai il burro nello stesso giorno rimane più fresco I: ah sì L: e poi fai quello per avere il prodotto più fresco, migliore I: e quel commercio dell’alpeggio, i formaggi che facevano in estate L: quello lo si vendeva ai negozianti, venivano i negozianti, venivano a comprare, in autunno lo si portava giù, e poi il negoziante I: portare giù quando, alla fine della stagione? L: a San Michele, sì, erano solo gli ultimi anni che andavano su a prendere tutto, a San Michele avevano via tutto, il formaggio e il burro, di quelli di qui tanti erano di Gaby e di Niel e allora portavano di là dall’altra, passati oltre il passo della Mologna, portavano di là [in Val d’Andorno, nel Biellese] I: e qui nel vallone di Tourrison? [vallone laterale di Issime che confina con il Biellese attraverso il Colle del Lupo] L: da Tourrison molti portavano anche qualcosa di là, o altrimenti — 17 — A U G U S T A L’alpe Wanh alla cima del Vallone di San Grato, sullo sfondo z’Siahuare (Bec des allemands). ju, sua um see, zu das ischt nuan gsinh da winter, sua um goddurun z’dinh ellji zseeme, sua machischt z’dinh, wénn d’richtischt ellji zseeme z’dinh blljéibit gruassur, un chacun giet ^ robbu das het z’gia. dschéin ^ hen kheen anghe d’avanz, hentsch nen troan ambri Wénn dsch’ z’Stoffultsch, un süscht hentsch varchauft deene das ne hen ghoeischut. Wélle voart ischt a fammullju das hoeischt der dir, so varchaufischt deenen doa, un süscht treischt dam négosian, wi d’willischt, nöit das di mussischt troan allz dam négosian neh! I: ja ja! Wénn hentsch varchauft chiesch dan bieleisere? L: bén, wa dé hentsch varchauft dan bieleisere .. d’bieleisera sén mogoara gcheen gia héi sua im lann z’Sen Michiel I: un dé hentsch kiet solda, ol réis un meelu? L: ah ben! Wi d’hescht kheebe manhal, réis u meelu, das ischt gsinh mia Stoffultsch das hen kummursurut sua, déi das sén gcheen van wéitur hen nöit sövvil kummursurut sua, hen mia ^ bzallt kiat awek d’ robbu un dscha I: ah ah! Worom d’uberlénnara un d’njilara hen gmachut commerce. L: worom, worom, um gwinnen as poar sold doa, hentsch nöit muan parturu va héi un goan dürr, wiss nöit wi heissi doa hindarna... mascht nöit goan dürr um khés dinh, mussischt wol et^ nöit um nöit, neh! was gwinne, weerhidschi I: worom d‘éischemera hen nöit gmachut commerce? L: d’éischemera sén grech nöit gsinh guti vür sövvil I: ah! L: das musst auch sinh il carater z’lljöitjisch, dou hescht in z’h^ héi sua, opt z’troan dürr déin robbu, un ich varchaufen dscha ^ ^ hen dscha nöit manhal z’troan dürr wénn ich dscha vinnen z’v^ sén kannhe chaufen d’robarchaufe héi, wa déi doa wénn dsch’ ^ bu va héi u van doa un dscha troan dürr, etwas hentsch mussun gwinne, hentsch nöit mua weerhun um nöit, neh! Antschteischt mich? c’erano anche quelli di Fontainemore, portavano di là ad Oropa I: ah, anche da Fontainemore? L: sì, ciascuno dal suo vallone I: Ah suo vallone, non che quelli di Fontainemore vengono qui a comprare L: no, ciascuno, andavano di là dall’altra, passavano di là … come si chiama già? I: Colle del Lupo L: Colle del Lupo? No, passano dove si passa per andare ad Oropa, altrimenti se erano su al Crest [nel vallone di Tourrison] andavano di là, ma non so come si chiama di là dall’altra [intende la Valle d’Andorno, e precisamente Rosazza]. Più facilmente, mi ricordo che lì così portavano perfino su dagli alpeggi di sotto, portavano su e gli altri venivano a prendere, questi di qui portavano fino alla cima [al Colle del Lupo], e gli altri venivano in qua a prendere, erano d’accordo così, neh! Sai? I: e i Consol? [Consol Jacques (*1858†1922) fu il primo ad Issime ad avviare un commercio di prodotti caseari e di bestiame] L: e dai Consol si andava .. quando avevi .. allora andavi dai Consol, allora portavi dai Consol, non portavi altrove I: ma i Consol compravano, vendevano formaggio d’Issime? L: ah ben i Consol compravano formaggio e lo vendevano e .. un po’ portavano via e un po’ vendevano qui, e il commercio è un affare un po’ qui un po’ là, sai? I: ma tu ricordi chi sono quelli del vecchio Consol e ..? L: no, non ricordo, ricordo di quel vecchio, del papà e di Giovanni ed Eugenio e degli altri là no, ricordo ancora ma non di più, neh! Di quelli lì ricordo, erano ben di quelli di Issime, di quelli che hanno fatto la latteria a Rollie [una latteria solo per quelli del villaggio di Rollie e dintorni], così per dire, poi quello era solo d’inverno per usufruire della cosa tutti insieme, così fai il prodotto, se coli tutto insieme ottieni più prodotto caseario, e ciascuno prende il suo prodotto che ha da prendere. Quando avevano del burro in avanzo, lo portavano giù dai Consol, o altrimenti lo vendevano a quelli che glielo chiedevano. Qualche volta c’è una famiglia che ti chiede a te, così lo vendi a quella lì, o altrimenti lo porti ai negozianti, come vuoi, non che comunque devi portare tutto ai negozianti, non che devi portare tutto ai negozianti, neh! I: sì sì! Quando si vendeva formaggio ai biellesi? L: bene, ma si vendeva ai biellesi .. i biellesi forse venivano qui così nel paese a San Michele I: e allora prendevano soldi, o riso o farina? L: ah bene! A seconda di cosa avevi bisogno, riso o farina, quello erano piuttosto i Consol che commerciavano così, quelli che venivano da più lontano non han commerciato molto in questo modo, piuttosto prendevano via la roba e pagavano I: ah ah! Perché quelli di Gaby e di Niel commerciavano? L: perché, perché, per guadagnare un po’ di soldi, là! Non potevano partire da qui per andare in là, non so come si chiama là dietro .. non puoi andare in là per niente, devi ben guadagnare qualcosa, non si lavora per niente, neh! I: perché gli issimesi non commerciavano? L: gli issimesi probabilmente per quel tanto non erano capaci I: ah! L: stà al carattere della persona, tu hai l’idea di commerciare il tuo prodotto di là, e io lo vendo qui così, non ho bisogno di portarlo di là se trovo a venderlo qui, ma quelli lì quando compravano i prodotti di qui e di là e portarli di là, qualcosa han dovuto guadagnare, non potevano lavorare per niente, neh! Mi capisci? I: sì, sì ..sì L: perché tu, quando vai, metti che vai a Bourinnes, vai a pren- — 18 — A U G U S T A I: ja ja ja ah L: ankwen dou, wénn di geischt, lécks di gannhischt in d’Burrunun Gumbu, dou geischt gien d’robbu van doa sua un di ^ dürr z’Pickuvoal, geischt nöit gian d’léddi chiestreischt dscha ch un anghe vam doa um goan dürr, zoanun am rück, um nöit, mussischt wol gwinnen etwas I: ah ben ^ L: ah ben dé bischt d’ackuart, asküsseremer. Worom dschiendri sén gsinh mogoara mia interessoa [patois di Gaby], hen gwunne sua, invece das van Éischeme hen toan anner, sén grech lljibur kannhe chroutun dén machun den lebtag doa! Chacun tut was z’wilt, ich goan geere chroutu, un doa nöit, ischt kra glljéich, sua goani chroutu um machun z’hoei, varchaufich, un dou geischt nöit. I: wa dan alpuchiesch, d’njilara un d’ uberlénnara hen gchauft? L: na .. auch van alpu, wa das doa ischt gsinh nunh dernièrement, sua um see, a voart njanka. Ankwe a voart chaqui alper ^ chiesch z’Sen Michiel, un té zu hets het brunnhen ingier dschein nen dé varchauft wénn z’dé het mua. Vill vérti hentsch noch kheen i mérze da chiesch van alpu dasch nöit hen mua varchaufe, ankwe génh is nöit gsinh tellz das d’robbu geiter wi d’willischt dou, neh! Höir geits wol, z’joar geits magoara nöit sua wol, un té tuscht auch grech lugun um gwinnen grech zwia sold mia, méttischt mogoara lugun an andre négosian un té magoara blljéibts der doa. Dou wénn di geischt zam négosian, bit der as sövvil, un té dou di dunghischt mogoara gia mia geischt lugun an andre. Wénn z’andra nöit de ne giat, wi tuscht, ischt nöit vill tellz goan amum biten dem doa, antschteischt dich ol antschteischt dich nöit? Müssiri eh! Doa nunh brinnhendsch nen ingier ^ ^ dürr, d’funtini, tüntsch dschu nummi soalzen un trientsch dschu z’alpu, neh! Machuntsch ellji funtunu, sicchè brinnhentsch ellji, ^ dürr in Issinji. chaqui virzen toaga trientsch dscha Ankweegen dabbiri müssiri d’alpara das sén gsinh, bén! Nunh ^ hen dan troppe gruassi, wa wénn machuntsch mia ankwen dschi di zelljischt sur le total, wissi dé nöit ol z’nöit séji gsinh béssur a voart dé nunh. A voart sén gsinh villuru alpara, wa in proporsion ischt grech nöit gsinh, bén das das ischt kannhen z’alpu, zianu vüafzunu hets kheebe. Nunh sén vunvi d’alpara I: wa seemer, d’alpara sén auch van Uberlann, na? Ouf in Sen Kroasch gumbu un Burrun gumbu! L: jia, un Burrunun Gumbu auch, sén ru phieri un in ^ auch, sén uberlénnara auch Türrudschu I: ah jia sén Amédésch L: Amédésch, D^schannetsch … Sicchè ischt phieri gsinh gmischluts! I: z’iesta das het gmachut funtunu? L: ischt gsinh an uberlénner, déi dsch’Ruate déi Davinhsch, ischt kannhen z’alpu doa in d’Höi^scher woa ischt gsinh kannhe Felice I: da noame ischt? L: Prasch I: ah Praz L: déi doa sén kannhen z’alpu auch dür in Dondeuil, ennut d’Vurku, dür a Dondeuil d’séitu wider Tschallanh. Kwen in d’ Höischer ischt kannhen an bruder, un doa sén kannhen d’endri I: un déi doa hen gmachut funtunu, wénn? L: ah ich man der nümmi seen d’joari, zéll, das doa ischt gsinh ievu séji kannhen z’alpu Felice, aschuan as poar halb ... wa du ^ einigi das hen gmachut funtunu, ischt nuan gsinh dschiendri d’endri hen ellji gmachut chiesch, un nunh machuntsch ellji funtunu, z’dinh het töischut a rasunh gwinnendsch mia z’machu funtunu. Wiss nöit wi z’séji, as söiri dan anghe vinnendsch nümmi vill z’varchaufe, dan anghe ischt barren gift! dere dei prodotti caseari da lì e porti in là a Piedicavallo, non vai a prendere un carico di formaggio e burro da lì per andare in là, portarlo sulla schiena, per niente, devi ben guadagnare qualcosa I: ah bene! L: ah ben sei d’accordo, scusami. Perché magari loro erano più interessati, han guadagnato così, invece quelli d’Issime facevano altro, piuttosto andavano preferibilmente a falciare che non a fare quella vita lì! Ciascuno fa cosa vuole, io vado volentieri a falciare su per i monti, e lì no, è uguale, così vado a falciare e far fieno, vendo, e invece tu non vai! [Questa specializzazione nella produzione / commercio di specifici prodotti caseari ‘burro e formaggio’, che ha finito con il connotare l’identità della gente di Issime e Gaby, trova espressione in un detto popolare in patois ‘di Gaby’: ‘Tsei dou Gòaby tchètoun tout, tsei d’Eséima vèndoun tout’ – Quei di Gaby acquistan tutto, quei d’Issime vendon tutto]. I: ma il formaggio d’alpeggio quelli di Niel e di Gaby lo compravano? L: no .. anche dall’alpeggio, ma questo solo ultimamente, così per dire, un tempo no. In quanto un tempo ciascun alpigiano portava giù il suo formaggio a San Michele, e poi lo vendeva quando poteva. Spesso avevano ancora a marzo il formaggio d’alpeggio che non erano riusciti a vendere, spesso non era facile vendere i prodotti come avresti voluto, neh! Quest’anno va bene, l’anno prossimo magari non va così bene, e poi cerchi anche di guadagnare forse due soldi, potresti magari rivolgerti ad un altro negoziante e poi magari rimani lì. Quando vai da un negoziante, lui te ne ordina un tanto, e poi tu pensi di prendere di più [soldi] e ti rivolgi ad un altro negoziante. Quando l’altro non te lo prende, come fai, non è così facile andare di nuovo a chiedere di prenderlo, capisci! Pensa eh! Là ora la portano giù e le trasportano in là, le fontine, non le salano più in alpeggio, neh! Fan tutti fontina, sicchè portano giù tutti, ogni quattordici giorni la portano in là per Issogne. Perché pensa bene agli alpigiani che c’erano per lì! Ora ne fanno di più [di formaggio / fontina] perché han grosse mandrie, ma se conti sul totale, non so mica se non era meglio una volta che ora. Un tempo c’erano molti alpigiani ma in proporzione non c’è n’erano tante [di vacche], quello andava in alpeggio, già bene ne aveva dieci quindici. Ora sono in cinque gli alpigiani I: ma dimmi, gli alpigiani erano anche di Gaby, no? Su per il Vallone di San Grato e di Bourinnes! L: sì, e anche a Bourinnes, c’è ne sono anche a Tourrison, ci sono anche di Gaby I: ah sì ci sono gli Stévenin Amédésch L: gli Stévenin, Amédesch e Djanet … Sicchè era mescolato dappertutto! I: il primo che ha fatto fontina? L: era uno di Gaby, quelli del Rosso quelli dei Davin, andava in alpeggio a Höischer dove andava Felice [Busso, fratello di Lina] I: il nome era? L: Pra I: ah i Pra L: quelli lì andavano in alpeggio anche a Dondeuil, dall’altra parte del Colle del Dondeuil, dal lato verso Challand, perché a Höischer andava un fratello, e là sono andati gli altri I: e quelli lì facevano fontina, quando? L: non ti so più dire gli anni, conta, che lì era prima che Felice andasse in alpeggio, già un paio .. ma allora erano solo loro soli che facevano fontina, tutti gli altri facevano formaggio, e ora fan tutti fontina, la cosa è cambiata si vede che guadagnano di più a fare fontina. Non so come sia, un po’ il burro non riescono più a venderlo, il burro è solo veleno! — 19 — A U G U S T A Il collegamento pedonale tra Piedicavallo (Val d’Andorno) e la Valle del Lys attraverso il Colle della Vecchia GIANNI VALZ BLIN FEDERICO ROSAZZA PISTOLET, figlio del notaio e grande impresario Vitale e di Anna Maria Mosca Belrosa, nacque a Rosazza il 4 marzo 1813 nella casa paterna, in cui morì 86 anni dopo, il 25 settembre 1899. Iniziati gli studi nella Valle del Cervo, li completò a Genova, dove la famiglia si era trasferita, al collegio reale dei Padri Somaschi e poi all’università; si laureò in legge nel luglio del 1835. Fu compagno di scuola e di ideali di Giuseppe Mazzini, dei fratelli Ruffini e di tanti altri patrioti liguri che costituirono il primo nucleo della Giovane Italia, alla quale lo stesso Federico diede un contributo e un’adesione convinta. Mortegli prematuramente la moglie e l’unica figlia, a partire dal 1870, stimolato dal loro ricordo, e intenzionato a migliorare le condizioni di vita dei suoi conterranei e le qualità ambientali del territorio valligiano, per un trentennio realizzò grandiose opere pubbliche e aiutò i bisognosi e le istituzioni. Di carattere schivo e riservato ottenne, per le sue riconosciute benemerenze, un consenso e un apprezzamento unanimi dai contemporanei, tanto da meritarsi, nel 1892, la nomina a Senatore del Regno. Fu un precursore della cultura dell’ambiente, inteso come risorsa capace di creare benessere, alla condizione di salvaguardarne i caratteri senza stravolgerli con un utilizzo improprio. Con i tracciati montani di collegamento tra l’Alto Cervo e le valli limitrofe, che realizzò, suggerì visuali e punti di osservazione aperti su particolarità paesaggistiche e spunti di natura di rara bellezza, valorizzando il lavoro delle capaci maestranze locali, costituite non solo da muratori e scalpellini abilissimi, ma anche da tante donne portatrici, che con la loro fatica ebbero un ruolo non secondario in quelle imprese. uando il comune di Sagliano Micca, in attuazione alla deliberazione del Consiglio comunale del 2 marzo 1873, approvata dalla Deputazione provinciale di Novara con decreto del 19 luglio, bandì un’asta pubblica per la vendita delle sue proprietà montane, comprese nel territorio geografico dell’Alto Cervo, Federico Rosazza Pistolet affidò incarico a un suo cugino di secondo grado e uomo di fiducia, l’abile tecnico Pietro Vittorio Gilardi Magnan (1823-1875), di concorrere in sua vece. La gara, indetta con il sistema della candela vergine, per le nove del mattino di lunedì 29 dicembre dello stesso anno, prevedeva l’incanto di quattro alpeggi: la Vecchia (allora denominata “Veggia”) di circa 112 ettari, comprensiva di due cascinali e del lago, al prezzo base di 5.000 lire; l’Irogna di circa 269 ettari, al prezzo di 9.000 lire; la Gragliasca (qui indicata “Grigliasca”) di circa 55 ettari, al prezzo di 1.800 lire; una porzione della Bianca, ancora indivisa con le comunità di Selve e Callabiana, di complessivi 77 ettari, dei quali solo una sesta parte appartenente Q 1 2 a Sagliano, al prezzo di 400 lire. Non comprese nella valutazione vi erano inoltre altri 15 ettari alla Vecchia e altri 76 ad Irogna, in contestazione con il comune di Piedicavallo1. Il bando firmato dal sindaco Giovan Maria Ramasco e dal segretario comunale geometra Antonio Boffa evidenziava le condizioni della vendita, da farsi a corpo indipendentemente dalle effettive superfici dei siti, le modalità dei pagamenti, l’obbligatorietà del versamento del decimo dell’importo per l’ammissione alla gara, l’entità minima dei rilanci nelle offerte, che non dovevano essere inferiori alle dieci lire, e infine la possibilità di incrementare l’importo della prima aggiudicazione del ventesimo, da farsi entro il 15 gennaio del 18742. Lo stesso Boffa, per determinare la base d’asta, aveva anche peritato i quattro siti, i cui confini con le limitrofe comunità di Piedicavallo, Cacciorna (l’attuale Andorno Micca), Fontanamora e Issime erano stati dettagliatamente descritti in un processo verbale del novembre 1807 redatto in contraddittorio tra i rappresentanti di questi pae- (Nelle note che seguono, il Fondo Federico Rosazza della Fondazione Famiglia Piacenza di Pollone è indicato con le lettere FFP.FF.). FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicolo 1 Archivio comunale di Sagliano Micca. — 20 — A U G U S T A Rosazza si e quelli di Sagliano Micca, per iniziativa del “maire” di quest’ultima località a seguito delle istruzioni date il 9 marzo di quell’anno (3° dell’Impero francese) dal ministero della Finanze e da una successiva circolare del 31 marzo emanata dal Prefetto del dipartimento della Sesia3. Pietro Vittorio Gilardi Magnan, seguendo le indicazioni di Federico Rosazza, versò la cauzione per il solo alpeggio della Vecchia ed il 29 dicembre, di prima mattina, scese a Sagliano, dove nell’aula consiliare erano convenute parecchie persone interessate all’incanto sia della Vecchia che della Bianca; quest’ultima, dopo una serie di rilanci, fu aggiudicata per 440 lire a persone di Sagliano, che ebbero la meglio sull’incaricato di Pietro Rosazza Marlero, da alcuni anni affittuario di quei pascoli. Mentre per gli alpeggi della Gragliasca e dell’Irogna non furono presentate offerte, per quello della Vecchia la gara fu vivacizzata da più gruppi di contendenti, tra cui dodici abitanti di Piedicavallo, alcuni saglianesi (che parevano interessati solo a far salire l’offerta per conto dell’Amministrazione appaltante) e lo stesso Gilardi Magnan. Dalle 5.000 lire previste dal bando si salì a 5.100 e infine l’alpe fu aggiudicata per 5.420 lire a Peraldo Ferra di Piedicavallo, che rappresentava anche gli undici conterranei. Il giorno 14 gennaio, per non scoprire anzitempo le proprie intenzioni, Pietro Vittorio Gilardi Magnan inviò la cognata Catterina, moglie di un suo fratello emigrato negli Stati Uniti e non conosciuta a Sagliano, a versare il ventesimo d’aumento sull’importo della prima offerta, come previsto dal bando. Altrettanto fece il Rosazza Marlero per l’alpeggio della Bianca. La gara fu così riaperta ed il nuovo incanto fu fissato per il 9 febbraio. Quel giorno Pietro Vittorio Gilardi Magnan, che nel frattempo aveva ultimato il progetto del cimitero di Rosazza e del ponte monumentale a tre arcate e aveva avuto da Federico l’indicazione di concorrere con offerte 3 4 in aumento fino all’importo di 7.000 lire, si aggiudicò l’alpeggio della Vecchia per 5.701 lire. Appena uscito dal Municipio, spedì dalle poste di Sagliano un essenziale scritto alla residenza di Federico, dimorante in Piazza Carlo Felice a Torino: “Ill.mo signor cugino. In fretta gli dico che la montagna della Vecchia è sua. Aperto l’incanto a 5.691 ed io ho coperto con 5.701. Giovedì venturo vengo a firmare l’atto”4. Il 25 marzo del 1874 il notaio Francesco Vialardi formalizzava la vendita a favore di Federico Rosazza il quale, compresi gli oneri del rogito, aveva speso complessivamente 6.302 lire, per acquisire l’intera montagna, dove di lì a pochi anni avrebbe realizzato una comoda mulattiera di collegamento con la Valle del Lys. Dall’agosto di quell’anno (1874) frequenti furono le gite al lago compiute da Federico, sempre accompagnato da Giu- FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicolo 1 FFP.FF., serie carteggio, mazzo 41, fascicolo 5 — 21 — A U G U S T A seppe Maffei e dalla portatrice Maria Norza, incaricata del trasporto con il “scistun” dei viveri e dei capi di vestiario di ricambio; a partire dal 1875 fece demolire e ricostruire dalle capaci maestranze di Rosazza le stalle e il cascinale. Giovanni Rosazza Cilin e Battista Mosca Riatel (Pellegrinet) coordinarono i lavori e numerose giornaliere trasportarono da Piedicavallo ingenti quantità di materiali: travature in castagno selvatico per i tetti e i solai, oltre a serramenti, inferriate e lose (lastre di pietra) per le coperture; di queste ultime, estratte nelle cave dei “Casit”, lungo il percorso, al bivio per l’alpeggio della Cunetta, ne saranno acquistate 62 tese, pagate 3,50 lire a tesa, che saranno posate da Battista Zorio Prachinet e Pietro Zorio Maulein. Intanto fin dal novembre 1874 la sezione biellese del Club Alpino Italiano aveva preso in esame la possibilità di collegare la Valle del Cervo con quelle del Lys e del Sesia; fu anche nominata una commissione di esperti per dare concretezza all’idea e avviata una sottoscrizione per finanziare gli studi di fattibilità, alla quale anche Federico aderì con un contributo di 500 lire. All’assemblea dell’Associazione, riunitasi il 23 dicembre 1875, il geometra Gioacchino Amosso, che era stato coadiuvato dall’ingegner Maglioli, consegnò una dettagliata relazione nella quale evidenziava le notevoli difficoltà a realizzare una mulattiera collegante contemporaneamente le tre valli attraverso i colli della Mologna Grande (2.364 metri) e di Lazoney (2.335 metri), posti a quota troppo elevata e interessati da un lungo periodo di innevamento. Esclusa la possibilità di congiungere con un unico trac- ciato Piedicavallo a Gressoney e Alagna, rimaneva la soluzione di collegare le prime due località o attraverso il Colle della Vecchia (2.187 metri) o attraverso quello della Mologna Piccola (2.205 metri), meno disagevoli, e di percorrenza più breve dei primi; le condizioni morfologiche del suolo, la favorevole esposizione dei versanti e l’esistenza di un centro abitato, come Niel, posto sul percorso portarono il tecnico biellese a suggerire il transito attraverso il secondo valico, che fu così preferito5. Federico Rosazza fino all’ultimo sostenne con forza il collegamento attraverso il lago e, nella speranza che questo fosse scelto, dichiarò la sua disponibilità ad intervenire per la realizzazione con consistenti contributi economici; amareggiato per la decisione presa, nell’agosto del 1876 diede avvio ai lavori della nuova mulattiera, a partire dalle baite della Vecchia, sia verso il colle che verso Piedicavallo, con diverse squadre di operai di questa località e di Rosazza coadiuvati da molte donne portatrici. A seconda delle difficoltà degli scavi e delle caratteristiche dei muri di sostegno e di controripa della mulattiera (larga mediamente 1,50 metri), furono stabiliti i prezzi dei cottimi (da 1,40 a 3 lire al metro lineare di percorso) e i costi a giornata di dieci ore, variabili dalle 3 lire degli operai specializzati alle 1,25 delle portatrici. Furono stipulati contratti sia con la squadra capeggiata da Battista Zorio Prachinet e Pietro Zorio per l’attraversamento del rio della Vecchia ai cascinali dell’alpeggio inferiore, sia con quelle di Giovanni Jon e Battista Janutolo (per 119 metri di percorso a monte del promontorio sul Piedicavallo, a Issime chiamato Pickuvoal. 5 FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicolo 2 — 22 — A U G U S T A lago) e di Giovanni Rosazza Buro (per 500 metri di sentiero lungo il lago stesso). I lavori proseguirono fino al 28 novembre di quell’anno sotto la direzione di Battista Mosca Riatel, mentre i pagamenti furono sempre effettuati per conto di Federico da Giovanni Rosazza Cilin, suo incaricato. Tra le molte donne portatrici di quel periodo ricorrono frequentemente i nomi di Martina Rosazza Prin, Petronilla Rosazza Manuel, Maria e Augusta Peraldo, Luigia Rosazza Buro, Vittoria Mosca, Anna Mosca Riatel, Vittoria Rosazza Sanfin, Maddalena Rosazza Minghet, Antonia Peraldo Dan, Marianna Rosazza Battore, Angela e Maria Gilardi, Emma Rosazza Buro e Cristina Rosazza Bertina; molte di queste erano mogli, sorelle o figlie di operai impegnati nei lavori, che del trasporto a dorso con gerle di pesanti carichi avevano fatto la loro principale professione. Dopo il lungo innevamento invernale, nel maggio del 1877 riprese l’intervento a partire da Rosei verso i Casit; Battista Janutolo e Giovanni Zorio Prachinet realizzarono un primo tratto di 1.042,90 metri, cui seguirono 763,60 metri eseguiti da Giovanni Rosazza Buro e altri 144,20 da Giovanni Zorio Maulein. Nel corso dell’anno furono affidati nuovi lotti nel versante biellese, oltre che agli stessi appaltatori, anche a Pietro Zorio, Pietro Ottino e Giovanni Peraldo Morbe, e pagate indennità per i terreni occupati, che vennero misurati e valutati dal geometra Giovanni Janutolo di Piedicavallo; fu infine affrontato il tratto più impegnativo del percorso: la profonda incisione del valico, che consentì di ridurre la pendenza nel tratto più elevato e di rendere più agevole la comunicazione tra i due versanti, dando continuità alla mulattiera. Per l’occasione furono anche assunti 13 provetti minatori di Pralungo, i cui nomi, con quelli dei 6 operai di Piedicavallo, dei 2 di Montesinaro, di altri di Andorno, Sassaia, Favaro, Mongrando e di altri 8 di Rosazza (tra cui 4 donne), accompagnano quelli di Federico Rosazza, di Giuseppe Maffei e di Giovanni Rosazza Cilin nella iscrizione incisa da Battista Rosazza Bertina su una grande roccia sotto al colle, nel versante di Issime, con la figura delle due valligiane che si scambiano un saluto augurale nelle loro parlate locali; vengono qui ricordati, oltre l’anno dell’intervento (1877), l’ideatore e gli esecutori di quell’imponente operazione, che consentì di migliorare il collegamento tra le due vallate, da secoli unite da intensi rapporti commerciali e da forti legami comunitari. Un’altra originale iscrizione rupestre raffigurante la Vecchia e l’orso della leggenda fu realizzata nei pressi del lago, nel settembre di quell’anno, dallo stesso Battista Rosazza Bertina, coadiuvato da Angelo Gilardi Giambrav e da Luigi Rosazza Totagrande, che per 11 giornate di lavoro furono retribuiti con 34,15 lire; nell’anno successivo, il primo di questi validissimi scalpellini scolpirà il viso femminile della fontana antistante ai cascinali, su bozzetto di Giuseppe Maffei6. Anche sul versante valdostano, che venne avviato nell’a- 6 7 gosto 1877, furono assegnati cottimi a Giovanni Rosazza Buro, Costantino Rosazza Gianin, Giovanni Zorio, Giovanni Janutolo Gianot, Giulio Jon Tomà, Battista Zorio Prachinet e Pietro Zorio Maulein. Nell’ottobre di quell’anno lo scoppio di una mina e il violento rimbalzo di detriti e roccia frantumata causarono preoccupanti lesioni agli occhi dello scalpellino Pietro Ottino di Piedicavallo, che fu curato a spese di Federico Rosazza dal dottor Costantino Gaia anche su consulto chirurgico del collega Giovanni Margary di Sagliano Micca. Fu questo l’unico incidente serio verificatosi in quei tre anni di faticoso e impegnativo lavoro. Fin dal febbraio del 1876 Federico aveva cercato di coinvolgere l’Amministrazione di Issime nella sua impresa, non tanto per ottenere contributi economici, quanto per transitare sui terreni di quel versante con il consenso dei proprietari. Il giorno 26 inviò una lettera al sindaco d’Issime, geometra Jean Baptiste Consol Stoffultsch7, nella quale fatta una cronistoria della scelta operata dalla sezione biellese del Club Alpino Italiano, che aveva privilegiato il collegamento al territorio valdostano attraverso il valico della Mologna Piccola, si diceva disponibile, anche a seguito di sollecitazioni ricevute da abitanti della valle del Lys, a completare la mulattiera dal Colle della Vecchia a Issime (Gaby); chiedeva inoltre un pronunciamento di quel Consiglio comunale sulla validità della sua proposta. Consol rispose con una nota dell’8 di marzo evidenziando come gli abitanti di quella parrocchia fossero più favorevoli ad un transito attraverso il valico scelto da Federico, piuttosto che da quello della Mologna Piccola; si diceva inoltre molto dispiaciuto di non poter in alcun modo concorrere alle spese, sia per i lavori sia per l’acquisizione dei siti. Purtroppo, il Comune da lui amministrato “di sua natura poverissimo” era totalmente impegnato a contribuire alla costruzione della carreggiabile da Pont-Saint-Martin a Gressoney e della strada ferrata Ivrea-Aosta; per tali motivi concludeva “sono dolentissimo di non poter prendere impegno alcuno in ordine alla costruzione di una mulattiera pel valico della Vecchia”. Ancora il 25 settembre 1877 Federico Rosazza invitava il sindaco di Issime a far segare alcuni alberi dei boschi comunali posti lungo il percorso e, il 5 novembre dello stesso anno, chiedeva di essere autorizzato a posare due targhe in pietra, l’una all’incrocio del nuovo tracciato con la strada veicolare per Gressoney e l’altra al ponte di Issime, indicanti le direzioni per Andorno e Piedicavallo. Il 14 novembre riceveva dal sindaco di Gressoney-Saint-Jean una nota in lingua francese, recante cordiali espressioni di stima e di plauso per la realizzazione del collegamento tra le due vallate. Negli ultimi giorni di novembre del 1877 la mulattiera era interamente percorribile e utilizzata da molti escursionisti; alcune opere furono ancora eseguire nel 1878 per sgombrare la mulattiera da piccoli smottamenti e da massi trascinati dalle valanghe nel corso dell’inverno, oltre che per ripristinare i sentieri verso la località “Valier” e la bor- FFP.FF., serie carteggio, mazzo 41, fascicolo 6 Ricordato ancora oggi ad Issime col nome di dar Dschan Batistu (*1821†1902) il quale fu sindaco d’Issime e fabbriciere, figlio di Cristoforo capostipite di tutti i Consol. — 23 — A U G U S T A Colle della Vecchia. Le due donne, della Valle del Lys e della Val d’Andorno, si salutano nelle due rispettive lingue. Iscrizione incisa da Battista Rosazza Bertina nel 1888. (g.c. Guido Cavalli) gata di Niel. Fu inoltre ampliato e trasformato il cascinale in rifugio, con la creazione di una saletta al piano terreno e di una camera al primo piano, i cui costi furono contabilizzati in 3.668,15 lire. Nel settembre del 1878 i fratelli geometri Celestino e Severino Rosazza Prin, con un impegno di 9 giornate di lavoro ciascuno, rilevarono e disegnarono il profilo longitudinale del percorso, che Federico fece stampare nel 1881 e distribuire alle maggiori istituzioni piemontesi. Per l’omaggio ricevette ringraziamenti dalla sezione torinese del C.A.I., da Domenico Vallino, segretario di quella biellese, dal prefetto della provincia di Novara, Pissavini, dal presidente di quel Consiglio provinciale, commendator Sella, dal sindaco di San Paolo Cervo, Giovanni Peraldo, dal marchese Carlo Compans de Brichanteau, deputato di Verrès, che già l’anno precedente, nella sua qualità di consigliere provinciale di Torino, aveva proposto al presidente di quell’Amministrazione, Cesare Bertea, un ordine del giorno di plauso nei confronti del Rosazza, poi approvato dall’assemblea, per la realizzazione della nuova mulattiera. Per tutto il tracciato, il benefattore rosazzese spese 41.110 lire, di cui 18.104,20 sul versante biellese e 23.005,80 su quello valdostano8. Il lago della Vecchia con la mulattiera per Issime (Gaby), grazie alla migliorata viabilità, all’esistenza di un accogliente locale di ristoro sul percorso e agli entusiastici servizi che ne fecero i giornali, divenne meta apprezzata di molti escursionisti estivi, ma, fin da subito, anche occasione di continue contese per il pascolo abusivo, oltre che per le azioni di danneggiamento delle nuove strutture compiute da ignoti vandali e da violenti mandriani non 8 9 sempre rispettosi dei diritti altrui. Una vicenda dai risvolti anche grotteschi ebbe inizio nel luglio 1878, quando Vittoria Norza, che gestiva l’alpeggio, segnalò a Federico Rosazza la presenza di pastori abusivi nella zona del lago provenienti dall’Alpe Troussanot [Tresinnot] e da Niel. La donna, per ritorsione, aveva trattenuto due capre che si erano avvicinate troppo ai cascinali e i mandriani, dal colle d’Arsoney, le avevano lanciato alcuni sassi colpendola ad un piede. Fu prontamente fatta denuncia ai comuni di Piedicavallo e di Issime, ma dopo pochi giorni il responsabile del fatto, Vittorio Glavina di Niel, subito individuato per i suoi trascorsi e la dubbia fama, si presentò a Federico dimostrandosi pentito e chiedendo scusa per l’accaduto; s’impegnò per l’avvenire a non invadere più con il bestiame i terreni che non aveva in uso e ottenuto il perdono gli furono restituiti i due animali. A poche settimane dal fatto, però dimentico degli impegni presi, egli ritornò con le sue capre a ridosso delle baite, distruggendo oltre al pascolo una piantagione di abeti, messi a dimora da pochi mesi; Federico Rosazza, assai adirato, autorizzò allora Vittoria Norza e le altre donne che gestivano l’alpeggio a trattenere, all’occorrenza, altri animali dell’inadempiente pastore. La vicenda si protrasse ancora nel tempo, tanto che a distanza di anni, il primo ottobre del 1883, il Rosazza sporse una nuova denuncia con esposto scritto alla sottoprefettura di Biella nei confronti del Glavina, che “con violenza si era presentato ai cascinali della Vecchia pretendendo la restituzione di sue capre che riteneva fossero rinchiuse nelle cascine. Benché assicurato del contrario, il Glavina proseguì a inveire con parole oltraggiose e scassinò a calci una delle porte minacciando la distruzione delle baite e di bastonare e togliere la vita alle donne”. Vittorio Glavina, già multato più volte dalla guardia forestale di Piedicavallo per “pascolo indebito di capre”, fu ripreso duramente anche dal sottoprefetto di Aosta, che in data 22 ottobre 1883 assicurò Federico di essere intervenuto con la dovuta severità su quell’inadempiente e recidivo pastore di Niel, entrato suo malgrado, per le sue intemperanze, nella storia dell’alpeggio del lago9. FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicoli 3/11 e serie carte personali, mazzo 1, fascicolo 5 FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicolo 1 — 24 — A U G U S T A Il paesaggio di tutti DONATELLA MARTINET esigenza di tutelare il paesaggio è sorta con i grandi e repentini cambiamenti portati dall’era dell’industrializzazione, per salvare le bellezze naturali nazionali dalla totale distruzione, o in ogni modo dalla perdita dei loro valori. Nel 1905 fu istituita la prima Commissione1 italiana per studiare la problematica della difesa delle nostre bellezze naturali. Dopo le leggi emanate per far fronte ad emergenze puntuali di tutela2, la prima norma legislativa italiana di tutela delle bellezze naturali è la legge 11 giugno 1922 n. 7783; deriva da un disegno di legge presentato, in Senato, ben due anni prima, dal ministro all’Istruzione Pubblica Benedetto Croce. Essa si proponeva di difendere le bellezze naturali e panoramiche, assoggettando “le cose immobili la cui conservazione presenta un notevole interesse pubblico a causa della loro bellezza naturale o della loro particolare relazione con la storia civile e letteraria”. L’ Imponeva ai proprietari l’obbligo di presentare alla Soprintendenza i progetti delle opere di qualsiasi genere, che interessassero gli immobili vincolati per il parere di competenza. Disponeva che l’autorità governativa preposta, in fase di predisposizione di regolamenti edilizi e di piani regolatori, avesse facoltà di prescrivere distanze, misure e tutte le altre norme che si fossero ritenute necessarie per non danneggiare il godimento delle bellezze naturali e panoramiche con nuove costruzioni da erigere fuori del perimetro degli immobili vincolati. Si era, inoltre, provveduto a disporre la notifica del vincolo nei registri catastali e la sua trascrizione nei registri delle conservatorie delle ipoteche, per garantirne efficacia in ogni tempo e nei confronti di tutti i successivi proprietari. Si era anche vietato l’uso di cartelli e d’altri mezzi di pubblicità, che danneggiassero l’aspetto e il pieno godimento delle bellezze naturali e di quelle panoramiche. L’esigenza della conservazione integrale delle qualità pae- La ‘piana’ di San Grato Hubelmatti e i villaggi di Zöin, Bühl e Chröiz, stupendo esempio d’equilibrio fra “paesaggio naturale” e “paesaggio culturale”. 1 2 3 Voluta dal Sottosegretario alle belle arti, onorevole Molmenti, e presieduta dall’onorevole Rosadi la legge n. 441 del 1905, sull’inalienabilità dei relitti della pineta costiera di Ravenna, e la legge n. 688 del 1912, con la quale si estendevano le disposizioni della legge di tutela monumentale a ville, parchi e giardini d’interesse storico e artistico pubblicata nella Gazzetta Ufficiale del 24 giugno 1922, n. 148 — 25 — A U G U S T A saggistiche del bene protetto ha condotto lo Stato a varare pochi anni dopo le leggi istitutive del Parco nazionale del Gran Paradiso4 e del Parco nazionale d’Abruzzo5, che al primo articolo richiamano in modo esplicito la finalità di conservazione delle bellezze naturali. La legge 29 giugno 1939, n. 1497, rimasta in vigore sino ai primi di gennaio del 2000, disciplina in modo articolato la tutela delle bellezze naturali. Il taglio concettuale, sull’impronta della coeva legge per la tutela delle cose di interesse artistico o storico6, privilegia una visione del paesaggio fortemente estetico-impressionistica, da intendersi come quadro naturale. Suddivide le bellezze naturali, per il loro interesse pubblico, in quattro grandi categorie: a) le cose immobili che hanno cospicui caratteri di bellezza naturale o di singolarità geologica; b) le ville, i giardini e i parchi che si distinguono per la loro non comune bellezza; c) i complessi di cose immobili che compongono un caratteristico aspetto avente valore estetico e tradizionale; d) le bellezze panoramiche considerate come quadri e così pure quei punti di vista o di belvedere, accessibili al pubblico, dai quali si goda lo spettacolo di quelle bellezze. Le lettere a) e b) raggruppano bellezze individuali, le lettere c) e d) bellezze di insieme. Risulta interessante, al di là dell’elencazione di beni, il concetto di “notevole interesse pubblico”, poiché pone in evidenza il fatto che alcuni paesaggi sono di tutti. La legge ha riconosciuto per la prima volta l’esigenza di tutelare il territorio partendo dalla pianificazione urbanistica; infatti, introduce il concetto di piano territoriale paesistico e l’obbligo della concertazione dei piani regolatori comunali per gli ambiti tutelati. Il regolamento di applicazione della legge n. 1497 del 1939, tuttora in vigore, risale all’anno successivo7; individua, tra l’altro, i possibili indirizzi nella valutazione di merito dei progetti e di imposizione del vincolo, nonché la durata delle autorizzazioni paesaggistiche. Nella nostra regione sussistono diversi decreti ministeriali di individuazione di zone di notevole interesse pubblico, ai sensi della legge 1497, soprattutto per ciò che riguarda le cose di valore estetico e tradizionale, i punti di belvedere e i quadri panoramici. Con l’avvento della Repubblica, l’importanza istituzionale del paesaggio è ripresa nell’articolo 9 della Costituzione italiana “la Repubblica tutela il paesaggio e il patrimonio storico e artistico della Nazione”. Qui nasce il sovra-ordinamento della materia paesaggistica, d’interesse nazionale, su quella urbanistica, a carattere locale. La legge Galasso8 riprende l’intuizione crociana del paesaggio quale espressione dell’identità nazionale ed estende la tutela in modo generalizzato, per fasce, a diverse categorie di elementi paesaggistici, passando da una visione del paesaggio quale quadro di poche bellezze naturali ad una più ampia di contesto. Individua, quali componenti caratterizzanti, i bordi dei mari, dei laghi, dei fiumi e dei torrenti, le montagne e i vulcani, i ghiacciai e le foreste, i parchi e le riserve naturali, le aree assegnate alle università agrarie, le zone umide e le zone di interesse archeologico. Impone alle regioni di sottoporre a specifica normativa d’uso, e di valorizzazione il territorio tutelato mediante la redazione di piani paeVallone di San Grato. Fonte della Mongiovetta - Mundschuvett, alimenta la zona umida. 4 5 6 7 8 R.D. 3 dicembre 1922, n. 1584 legge 12 luglio 1923, n. 1511 legge 1° giugno 1939, n. 1089 R. D. 3 giugno 1940, n. 1357 legge 8 agosto 1985, n. 431 — 26 — A U G U S T A Vallone di Comboé, zona umida. Sullo sfondo il Cervino e il Monte Rosa. saggistici o di piani urbanistico-territoriali con specifica considerazione dei valori paesistici ed ambientali, confermando l’inderogabilità della pianificazione territoriale nell’ambito della salvaguardia del paesaggio. Lo Stato, per giungere ad una sistematica organizzazione della materia di tutela sia dei beni storici sia di quelli paesaggistici approva, nel 1999, il Testo Unico dei beni culturali e ambientali9. La novità più eclatante, sotto il profilo paesaggistico, è stata l’introduzione del termine temporale preciso per individuare le zone urbanistiche A (nuclei storici) e B (aree di completamento) che necessitino d’autorizzazione preventiva, individuando il 6 settembre 1985 come riferimento per l’approvazione del piano regolatore generale comunale, mentre precedentemente era sufficiente che le zone suddette avessero concluso l’iter di approvazione dello strumento di pianificazione. Dal momento che pochi comuni hanno il piano regolatore approvato da così lunga data, questa piccola specifica ha comportato l’introduzione dell’obbligo della tutela paesaggistica su cospicue parti del territorio. La norma italiana che oggi regola la materia della tutela, storico-culturale e paesaggistica, è il Codice dei beni culturali e del paesaggio10 (detto Urbani dal nome del suo promotore). Esso abbandona l’equivoco connubio tra il termine di ambiente e di paesaggio, con l’impiego di una formula linguistica innovativa, quella di beni paesaggistici, pur mantenendo la tutela su tutti gli ambiti territoriali già precedentemente individuati. 9 10 11 Il paesaggio è visto come espressione dei valori storici, culturali, naturali, morfologici ed estetici del territorio. Infatti, è recepito quanto stabilito dalla Convenzione europea del paesaggio11, dove il paesaggio “designa una determinata parte di territorio, così come è percepita dalle popolazioni, il cui carattere deriva dall’azione di fattori naturali e/o umani e dalle loro interrelazioni” ed è “componente fondamentale del patrimonio culturale e naturale dell’Europa, contribuendo così al benessere e alla soddisfazione degli esseri umani e al consolidamento dell’identità europea”. Inoltre, viene riconosciuto “in ogni luogo un elemento importante della qualità della vita delle popolazioni: nelle aree urbane e nelle campagne, nei territori degradati, come in quelli di grande qualità, nelle zone considerate eccezionali, come in quelle della vita quotidiana”. Vi è, quindi, il superamento della concezione estetico-culturale del paesaggio, per giungere a quella storico-culturale e, in qualche modo, sociologica, derivante dall’azione di fattori naturali e/o umani e dalla loro interrelazione, “componente essenziale del contesto di vita delle popolazioni, espressione della diversità del loro comune patrimonio culturale e naturale fondamento della loro identità”. Sotto il profilo della pianificazione, la novità risiede nel fatto che le regioni, tramite il piano paesaggistico esteso all’intero territorio, devono assicurare che il paesaggio sia adeguatamente tutelato e valorizzato. Il piano sovracomunale diventa strumento organico di ricerca, tutela e valorizzazione di un’intera regione. E in Valle d’Aosta, in tutti questi anni, che cosa è successo? Decreto legislativo 29.10.1999, n. 490 approvato con Decreto legislativo 22 gennaio 2004, n. 42 siglata a Firenze il 20 ottobre 2000 — 27 — A U G U S T A Monorotaia della Valle dell’Alleigne (Champorcher). La prima legge risale al 195612, è tuttora in vigore e riguarda la disciplina della pubblicità stradale in Valle d’Aosta. È grazie ad essa se non vediamo ovunque sul nostro territorio cartelloni pubblicitari invasivi e deturpanti. Si vuole anche ricordare che, nel 196013, alcuni amministratori di rara sensibilità, avvalendosi della competenza primaria in materia di tutela del paesaggio, avevano dichiarato bellezza naturale tutto il territorio regionale. Purtroppo, la legge venne in parte dichiarata anticostituzionale. Successivamente, la legge regionale sulle “Misure urgenti per la tutela dei beni culturali”14 ha introdotto la possibilità di stilare elenchi di aree di interesse paesaggistico, oltre che di edifici monumentali e aree archeologiche. In seguito, nel 1990, la legge sui tetti in lose15 si pone come finalità principe la disciplina degli interventi regionali diretti ad assicurare il mantenimento delle caratteristiche ambientali della regione, tramite la realizzazione delle co- perture in lose di pietra. L’anno successivo, si assicura con legge apposita16 la tutela, nonché il censimento, del patrimonio storico di architettura minore in Valle d’Aosta, in altre parole di quei beni che sono riconosciuti “parte integrante del paesaggio e testimonianza materiale della propria storia”. Grazie a questa degna iniziativa, la regione ha potuto catalogare e studiare gran parte dei nostri villaggi e del loro territorio di pertinenza, tramite una schedatura di rilievo storico-critico e approfondite ricerche negli archivi storici comunali, regionali, catastali e, a volte, notarili. A far data dal 1998, la Valle d’Aosta, con l’articolo 40 delle Norme di attuazione del Piano Territoriale Paesistico, noto come P.T.P.17, ha delimitato alcune parti del territorio per il loro specifico interesse paesaggistico, storico, culturale o documentario e archeologico. In esse, ai fini della tutela, non sono consentite edificazioni né realizzazioni di infrastrutture, salvo quelle inerenti alle attività agricole e quelle indispensabili per ripristinare, riqualificare, recuperare o razionalizzare gli usi e attività in atto o per eliminare elementi o fattori degradanti o per migliorare la fruibilità degli elementi costitutivi dello specifico interesse delle aree. Inoltre, devono essere conservati, mantenuti e ripristinati gli elementi costitutivi del sistema insediativo tradizionale, compresi i segni del paesaggio agrario e le trame infrastrutturali, escludendo ogni inter vento che possa comprometterne la complessiva leggibilità o fruibilità. In tali aree è stato inserito il Vallon de Saint-Grat di Issime. Il Vallon de Saint-Grat, la valle dell’Alleigne (Champorcher) e Comboé (Charvensod) in questi ultimi tempi sono oggetto di particolare attenzione da parte di persone sensibili agli aspetti socio-ambientali. Sotto il profilo paesaggistico San Grato è un esempio unico ed eccezionale di valle alpina contraddistinta da un edificato diffuso, secondo il modello insediativo Walser, con nuclei insediati su terrazzi nella vasta sezione aperta, distribuiti in particolare su linee di quota lungo il percorso storico intervallivo del colle del Dondeuil. È un vallone con morfologia complessa, con sequenza quasi integra di versante boscato, terrazzi di versante, con prati e praterie in relativamente dolce declivio, piane di testata con pascoli sino alla base del colle e delicate conche con zone umide. È un paesaggio storicamente disegnato, di antico impian- legge regionale 31 maggio 1956, n. 1 con la legge regionale n. 3 14 legge regionale 10 giugno 1983, n. 56 15 legge regionale 28 febbraio 1990, n. 10 16 legge regionale 1° giugno 1991, n. 21 17 legge regionale 10 aprile 1998, n. 13 12 13 — 28 — A U G U S T A La monorotaia che collega i due alpeggi di Ourty e di Vercoche (valle dell’Alleigne) Avrete difficoltà ad individuarla! to, con edifici di particolare valenza storico-architettonica, trasformati nei secoli seguendo la tradizione edificatoria propria di ciascuna epoca, dal piccolo arcaico stadel al poderoso impianto tardo-ottocentesco del “Palace” (Palaz). La Valle dell’Alleigne si presenta a forma di ipsilon, con un tronco terminale, da Outreleve a Ourty, dal quale si dipartono due rami, quello orientale di Saint Antoine e Chavanne e quello occidentale di Vercoche. L’ambiente alpino è di eccezionale bellezza, in parte inserito in un sito di protezione speciale per la flora18, in cui l’acqua dei torrenti, che presentano anche salti repentini e cascate, giocano un ruolo importante nel disegno dell’ambito e nell’esemplarità della morfologia. È un sistema articolato di valloni in quota, di alta naturalità, con boschi e praterie nelle conche di testata, con numerosi laghi e zone umide. Gli alpeggi sono relativamente pochi, tra questi spicca per bellezza quello di Vercoche, ai margini di uno splendido antico lago glaciale che ora ne è la zona pascoliva. Comboé è stato a lungo dibattuto. Si è detto molto. Si è scritto molto. È un vallone unico per storia e localizzazione. Sino a pochi anni or sono di proprietà della Collegiata di Sant’Orso, è stato per molte generazioni di parrocchiani il luogo dello spirito, della preghiera, ma anche del vivere in comunione con gioia e allegria. È un piccolo gioiello montano di rara bellezza per giacitura e orografia: è una valle sospesa, a monte delle cascate di Ponteille e sovrastata dalla Becca di Nona. Da qui si gode una splendida, inusuale, vista sul Cervino. Ha pascoli alpini e laghetti, con tre alpeggi, di cui solo il centrale ancora utilizzato Una delle sue particolarità sta anche nella vicinanza con il Capoluogo regionale: è stato giustamente definito “la montagna di Aosta”. Chi ama profondamente il proprio paesaggio, che non è solo quello che vede con gli occhi, ma che sente con il cuore, con i ricordi e con il proprio bagaglio culturale, lo vorrebbe vedere inalterato nel tempo. Ciò non è possibile poiché il paesaggio non è un quadro, ma un sistema in evoluzione, in parte prodotto e trasformato dall’uomo. Il punto è introdurre delle trasformazioni compatibili con la struttura, la trama, con gli elementi caratterizzanti il singolo contesto, andando incontro alle esigenze specifiche di chi mantiene con l’attività agricola il territorio per evitarne l’abbandono, quindi l’inevitabile degrado. Pare interessante l’iniziativa posta in atto nella valle dell’Alleigne, dove due alpeggi della stessa proprietà sono 18 19 stati collegati tramite una monorotaia (struttura leggera, di agevole installazione e reversibile) perfettamente inserita nell’ambiente, quasi invisibile grazie alla collocazione discreta nelle pieghe del bosco. Più scontata è stata la scelta per Comboé che, purtroppo, non ha saputo superare la concezione in auge dal secondo dopoguerra per cui il progresso si raggiunge con le strade. Il Vallon de Saint-Grat è stato dotato di pista di arroccamento. Si auspica, per i tre valloni di eccezionale rilevanza paesistica e socio-culturale, la definizione da parte delle amministrazioni di una legge speciale, quale quella già promulgata per la conca di Cheney (Valtournenche) e la riserva naturale del Mont Mars (Fontainemore)19, che prenda in considerazione la tutela e la valorizzazione complessiva dei siti, prevedendo degli incentivi per il mantenimento del territorio senza l’introduzione di fattori avulsi dagli elementi di pregio storico, architettonico e naturalistico. SIC IT1205100 “Ambienti d’alta quota del vallone della Legna” legge regionale 24 giugno 2002, n. 10, “Interventi per la valorizzazione della riserva naturale denominata Mont Mars, e del territorio circostante, in comune di Fontainemore.” — 29 — A U G U S T A L’abandon progressif du bois… dans la construction des bâtiments du Tiers de la montagne par CLAUDINE REMACLE INTRODUCTION architecture rurale, objet de cet article, se caractérise par une extrême diversité dans les formes et surtout dans l’emploi des matériaux mis en œuvre. De magnifiques stoadla se profilent sur les crêtes ou sont nichés sur des terrasses ou aux creux des vallons de Saint-Grat et de Bourrines. Il est fréquent qu’à proximité se dressent de grandes bâtisses en pierre qui n’ont rien à envier à celles de la «plaine». Comment expliquer ces contrastes? La découverte de textes aux archives des notaires d’Aoste, d’une part, et de contrats anciens mis à disposition par Louis Busso, d’autre part, permettent d’éviter l’écueil de certains clichés. Les apports de l’étude de l’habitat traditionnel d’Issime et les résultats des sondages dendrochronologiques réalisés par le Laboratoire de dendrochronologie de Moudon (CH) pour la Surintendance des Biens culturels en 2001 ont donné aussi un éclairage neuf à la recherche. L’ UNE CONSTANTE: LA VARIÉTÉ DES CONSTRUCTIONS Comme l’évoque la légende du petit lutin-meunier du Brochnumülli 1, z’Stockji, dans le vallon de Saint-Grat, la céréaliculture a cycliquement occupé les pentes bien exposées, alternant avec des périodes de récession agricole au cours desquelles les bois de conifères reconquéraient une partie des espaces précédemment défrichés. Une utilisation du territoire de type intensif, comparable à un véritable jardinage, était abandonnée au profit du pâturage extensif par suite de la diminution du nombre d’hommes, de femmes et d’enfants à nourrir dans les paroisses d’Issime. Aujourd’hui, nous assistons exactement à un scénario semblable, lent certes, mais que nous percevons facilement. L’abandon n’est pas dû aux conséquences d’une épidémie de peste comme celle de 1349 ou d’une période glaciaire, mais à un changement de civilisation. Tout comme les ruines ou les disques de pierre de z’stadalbein qui se trouvent çà et là dans les bois ou à côté des constructions encore sur pieds, la légende rappelle que ce n’est pas la première fois qu’un tel changement se déroule (Fig.1). Les bâtiments qui ponctuent les pâturages actuels sont bien plus vieux que les personnes d’âge avancé avec lesquelles nous vivons et ils racontent en silence plus de 600 ans de pratiques de construction dans le Tiers de la montagne et le vallon de Bourrines. Chacun d’eux a sa propre histoire. La dendrochronologie2 montre que certains sont vraiment du XVe siècle (Fig.2). On comprend que Roberto Nicco, de même que les chercheurs qui se sont ensuite penchés sur la même question, en ait trouvé la trace dans les archives3 de cette période. À côté des termes Fig. 1 - Le stoadal de Stubbi est entouré de ruines. 1 2 J.-J. Christillin, Légendes et récits recueillis sur les bords du Lys, 1e éd. 1901, Aoste, Musumeci Ed., 1970, pp. 86-88. LRD. 2001/R5237 à d’Vlüeckji (10 échantillons datés du printemps 1448 à l’automne/hivers 1450-1451, 4 en mélèze, Larix decidua, 6 en pin arolle, Pinus cembra). — 30 — A U G U S T A Fig. 2 - D’Vlüeckji. Staodal du XVe siècle tectum ou domus ou chavana, nombreux sont les «rascardum», «orreus» ou «granerium». Il est probable qu’une grande partie des constructions en bois qu’évoquent les archives du XVe siècle datent d’avant la peste noire de 1349, mais aussi d’avant le statut4 des seigneurs de Vallaise, adopté le 15 juin 1336, qui avait placé – en période de grande pression démographique - un ban sur une forêt entre Bourrines et la partie centrale du vallon de Saint-Grat, pour limiter l’abattage du bois d’œuvre à trois arbres, donc à trois poutres seulement lors de la construction des greniers et des maisons! À la fin du Moyen Âge, la production d’orge et de seigle exigeait des structures architecturales adaptées à la céréaliculture, avec galeries de séchage pour les gerbes, aires de battage des «bleds», greniers de conservation et meules. Bâtis à un moment où le bois n’était pas rare, le stoadal en troncs écorcés était un modèle d’édifice de pionniers qui répondait parfaitement à ces fonctions, avec en outre, en bas, l’étable, surmontée souvent d’un espace pour vivre et surtout pour dormir et servant aussi d’entrepôts. Les stoadla d’Issime, tout comme les raccards d’Ayas où l’on parle francoprovençal, sont en Vallée d’Aoste des bâtiments conçus pour une exploitation familiale du territoire. Certains, plus réduits, sont de simples dépendances d’une construction permanente proche. Au surplus, il existait aussi quelques maisons d’alpage construites en madriers superposés assemblés aux angles, en blockbau. En fait, dans des lieux où la limite d’altitude entre habitat permanent et habitat temporaire est fluctuante en fonction de l’histoire diachronique de chaque propriété, on trouve à quelques pas l’un de l’autre une cave à lait sous une barme, une étable en maçonnerie pour quelques veaux, une longue bâtisse d’alpage en pierre pour plus de 30 bêtes, ou une maison autrefois permanente en pierre ou en bois. C’est le cas aux abords d’In- 3 4 5 6 van, par exemple (Fig.3). La variété des formes architecturales au moment de la construction ou de l’adaptation d’un bâtiment dépend des exigences variées qu’imposent les différences dans le genre de vie : permanente, c’està-dire toute l’année, avec une activité agropastorale poussée, ou aux demi-saisons, ou encore pendant une courte période en été pour le pâturage. C’est donc le rôle du bâtiment qui lui dicte sa forme nouvelle, ses mesures, la position des portes et des fenêtres, celle de sa cheminée, de même que la superposition fonctionnelle entre étages. Les matériaux à disposition sur les propriétés du constructeur orientent fortement le choix. D’OÙ PROVIENT LE BOIS MIS EN ŒUVRE AU XVIIE ET AU XVIIIE SIÈCLE ? À Issime, en «plaine», l’utilisation du bois pour les parois portantes est abandonnée en général dès le XVIIe siècle, alors qu’on continue à l’employer en altitude. Lors du recensement de l’architecture, il est apparu que les stoadla construits pendant cette période sont caractérisés par un raidissement à clés du tympan de la façade pignon. Sur 20 exemplaires5, une dizaine sont porteurs de dates allant de 1614 à 1752. Les stoadla de cette époque comportent un ou deux niveaux en maçonnerie sous la partie en bois. Le plus bel exemple de cette période, caractérisée par une réelle maturité de la pratique de construction en blockbau, est le stoadal bien connu de Stubbi6. Il date de 1662 environ, d’après les dates d’abattage s’échelonnant de l’au- R. NICCO, Notes sur le peuplement du vallon de Saint-Grat (Issime) au cours des XIVe et XVe siècles, in Le Flambeau n.141, Aoste 1.trim 1992, p. 12; E. TOGNAN, A. LIVIERO, Alamans. Elementi per una storia della colonizzazione Walser in Valle d’Aosta, Aosta, Le Château, 2003. J.-C. PERRIN, Franchises, statuts et ordonnances de Vallaise et d’Arnad, Aoste 1968, pp. 63-64. Mauro ZUCCA PAUL, L’architettura d’Issime, in C. REMACLE, D. MARCO, M. ZUCCA PAUL, WalserhOus. L’architettura storica nell’alta valle del Lys, Quart (AO), Musumeci Ed. , 2006, pp. 124-130. LRD.2001/R5243. Il y a eu en fait un dixième échantillon qui a confirmé la réfection de la toiture. La panne faîtière provient d’un arbre abattu au cours de l’automne/hiver 1656-1657. — 31 — A U G U S T A Le corpus des actes notariés concernant les deux vallons comporte une dizaine de contrats qui s’échelonnent de la seconde moitié du XVIIe siècle au début du XIXe. Certains méritent une analyse pour montrer l’origine du bois de construction et la grande variété des situations. Le premier date justement de 1658 et il est très évocateur: Prisfaict ballié par Christophle, filz a feu Jean Antoine Ronc à Jean filz a feu Christophle Christillie, maitre mason de Cymaz7. Il concerne trois bâtiments. Le premier propose un cas qui a dû se présenter souvent, celui de l’achat, du Fig. 3 - Aux abords de Bühla, d’Invan et Granihr, la variété des constructions. transpor t et du remploi d’une structure en bois ancienne, mais l’exemple contemporain de Stubbi qui ne por te pas de traces de remploi nous montre qu’il ne faut pas généraliser. Dans l’acte de 1658, Christophle Ronc a acheté ung raccard à bois …de Jean Philipe le Ronc. Il décide de remettre en état ung membre d’estable, maison et poelle au dessus et d’y placer dessus le raccard à bois [...] [...], faisant au tour du dict recard quattres loges de la largeur d’une toise 8 . On ignore hélas de quel stoadal il s’agit, parce que le lieu n’est pas cité. Mais il faut souligner qu’il est très fréquent que les matériaux des stoadla à clés soient en fait ceux provenant d’une Fig. 4 - Les pièces remployées pour la paroi est du stoadal de Granihr. construction plus ancienne, par exemple à Granihr tomne/hiver 1656-1657 à celui de 1661-1662 fournies par (Fig. 4). On le voit aux restes d’encoches ou de trous qui 9 échantillons prélevés lors des sondages dendrochronorappellent les assemblages typiques des structures logiques de 2001. Les trois madriers sondés était en épimoyenâgeuses. La deuxième construction du prix-fait de céa (Picea abies), tandis que les autres pièces (linteaux, 1658 concerne un domicille en l’alp et montagne de solives, semelle, poutre faîtière) sont en mélèze. Flucque, scavoir ung estable a pierre et un pallier a (?) 7 8 Archives des notaires d’Aoste (dorénavant : ANA) . AO143. Notaire Sulpice Beyneton. Comme les maîtres-maçons d’Issime émigraient pendant la bonne saison dans l’ensemble du Duché d’Aoste, ils se retrouvaient entre eux et il n’est pas rare qu’ils passent des contrats d’achat, de vente ou d’échange devant notaire dans les paroisses où ils travaillaient. Ce texte a été découvert lors d’une recherche sur la commune d’Arvier. Une toise: 1,87 m. — 32 — A U G U S T A dessus ayant ledict pallier une murallie du costé du dessus et de tous auttres costes a bois. Cela pourrait être le stoaldal hybride et en très mauvais état qui existe encore à d’Vlüeckji (Fig.5). Le troisième édifice est une simple maison d’alpage en maçonnerie de pierre avec une couverture à un seul pan: ung estable, au dessus une maison ayant la couverture a alle à bastir et construire en l’alp et montagne de Valfraidaz. Le second prix-fait date de 1666: Tache et prisfait donné par honneste Pierre feu Jean Pra a Honneste Jaques de feu Jaques Chamonal d’Ÿssime. C’est un bâtiment Fig.5 - D’Vlüeckji. Remploi du bois sur trois côtés (prix-fait de 1658 ?) en pierre et en bois avec étable et fenil dont la bonne réalisation sera vérifiée avant le paiement par des mestres massons et chapuis9 expers. Chamonal doit construire d’auste en bas, un membre destable et fenier soit paillier audessus, aux Bourines au dit Cour tales jouxte le chemin… de la largeur de trois toÿses10 moins un quar t de tous costés 11 . Comme dans la plupart des devis de construction traditionnelle en Vallée d’Aoste, c’est le maître d’ouvrage, le propriétaire Pra, qui s’occupe de la conduite de tous les matériaux (comme la poudre … pour briser et mettre en piece les grosses pierres que trois hommes ne pourront rouler, les labies soit ardoÿses, [...] les serFig. 6 - Réich. Chavanne construite en 1754 avec du bois provenant de la montagne de Mühni rures et clous de fer ), mais c’est le bâtisseur Jaques Chamonal qui doit faire l’excavation et préparer les pièces siècle encore, le 11 mars 1754 exactement, lorsque de bois, les esquarrer dans la forest, comme aussi les scier, l’occasion se présente, on prévoit l’édification d’une charaiser les lanons soit planchons pour faire le plancher soit vane qui sera construite de trois cotés a bois comme les solan audit fenier. Dans ce contrat, on ignore où se trouracards et de l’épaisseur de meme façon qu’est le bois que ve au juste le lieu de la coupe. se trouve construit le raccard qu’a fait Maitre Jean JoseUn document très intéressant nous montre qu’au XVIIIe ph Materÿ au Houbal et de l’autre coté à pierres (Fig.6). 9 10 11 Chapuis : terme d’ancien français signifiant charpentier. Deux toises et ? = 5,14 m. ANA.DO419, 8/10/1666. — 33 — A U G U S T A Fig. 7 - Blatti. Portes jumelles conservées (environ XVIe siècle) Le possesseur de la montagne est également propriétaire des bois12. Les artisans prélèveront les matériaux comme pierres, chaux, areine et bois, tous excepté la chaux, [...] sur les fonds des prixfaiteurs ou sera indiqué tant audit lieu du Rich qu’au sommet de la montagne des Munes. On voit donc clairement qu’à cette période tardive il est encore possible de couper des mélèzes au-dessus de Mühni, à 2020 m au moins, et de construire une maison d’alpage en bois à Issime, mais l’inventaire de l’architecture dans ce haut vallon d’Issime montre que c’est un cas plutôt rare. Le bâtiment décrit par cet acte notarié existe encore. Seuls trois côtés sont, en effet, en bois. Actuellement encore, l’alpage possède une petite construction isolée tout en pierre, avec feu ouvert à l’étage, servant de fromagerie. Les bergers qui y montent en été, par contre, logent dans la chavanne en bois bâtie en 1754. Dans quelques prix-faits encore, le nom de la forêt où seront abattus les mélèzes pour les planchers et la charpente des chavannes sont cités. Ces bois ne sont pas toujours situés à l’amont du chantier pour faciliter le transport, comme on aurait pu l’imaginer; en effet, dans deux cas, les poutres proviennent de plus bas. En 173713, les maîtres Discret Jacques feu Pierre Bussoz et Gabriel de feu Gabriel Goÿet sont chargés de construire une estable et chavane au dessus au tiers dessous d’Issime, pertinences des Bourines. Ils travaillent ensemble dans le bois, ils équarrissent les troncs et doivent conduire la poutre faîtière, les pannes, les chevrons, les crèches, les planches et les lattes 12 13 14 15 16 «dez le lieu de la Piana» dans le vallon jusques au dit lieu du Gavenchy pour les mettre en œuvre tout en récupérant les vieux morceaux du bâtiment précédent : seront tenus de carrer et conduire le colm, traf, creches, planches, lattes, d’aix, dez le lieu de la Piana même pertinences, jusques au dit lieu du Gavenchy [...] et iceux scier, comm’aussÿ de porter et faire conduire dix chevrons dudit lieu de la Piana de Gavenchÿ pour les employer à ladite chavane et pour le restant ils prendront des vieux qui sont audit lieu. D’après Michele Musso, d’Pioanu est situé en contrebas de Goaventschi. De même en 1814, lors de la restauration du raccard de Chlousi14, le notaire Jean-Joseph Christille qui souhaite entreprendre le travail promet fournir à la main d’œuvre, c’est-à-dire au maçon Jean Bussoz, tous les matériaux en bois ainsi que la chaux ; pour le sciage des troncs d’arbre en planches, il lui désigne «la forêt de Prasira». Cette forêt est située sur le versant opposé du vallon, passé le torrent de Walkhunbach. On imagine sans peine les difficultés rencontrées et les efforts énormes que nécessitaient la construction ou la reconstruction d’une simple étable en montagne, ouvrage architectural à l’apparence aujourd’hui anodine. AU XVIIIE SIÈCLE, UN USAGE DU BOIS TOUJOURS PLUS MODÉRÉ Au cours du XVIIIe siècle, les travaux que l’on effectue sur les constructions en bois dans le vallon de Saint-Grat et de Bourrines sont nombreux et divers. On reconstruit des alpages généralement en pierre, et l’on réaménage encore des maisons permanentes: à Bühl, par exemple, en 175015, on achève en sous-œuvre une voûte en dessous d’un raccard; à d’Mattu probablement, en 175416, le Sire Jean-Louis feu Jean-Louis Linty entreprend la restauration de plusieurs corps de bâtiments dont certains en chesal, en ruine. Il fait faire une cave, une cuisine, et restaure la chambre d’un rescard, «lestoube» d’un stoadal, pour qu’on ANA.DO867, 11/3/1754. Prix fait baillé par Discret Jean Louys et Marie Barbe Jugaux Linty aux Maitres Jean Louys et Jean Joseph Matery. Notaire Linty. ANA.DO028, 16/7/1737. Notaire Christillin. Archives Busso, N° 54. 21/3/1814. ANA.DO867, 26/1/1750. ANA.DO066, 16/3/1754. — 34 — A U G U S T A Fig. 8 - Gradunérp. Habitation en bois avec portes jumelles (1564), transformée en 1764 puisse y vivre au lieu de La Matta , terroir de la montagne d’Issime Severeur. Il donne le travail à tache et prixfait à maistre Jean Christophle à feu Discret Bussoz. Les travaux sont tellement variés que l’on se rend compte que la structure en bois mérite un aménagement profond: refaire le plancher dans l’étable avec les loupes de brengue depesseur une onze et demy bien jointes dressées avec le simen qui serviront le sollivant dessus ledit estable, c’est-àdire poser des madriers de presque 5 cm d’épaisseur, rabotés et joints, servant de plafond à l’étable; faira tout de neuf les creches des vaches neuves avec de bois de sappin, [...] recouvrera laile du couvert du rescard sur jambes qu’est du costé du couchant et remettra les chevrons necessaires , [...] retablira lestoube audit rescard qu’est vers couchant [...] et la rendra en bon estat pour y habiter. Aujourd’hui, il n’y a plus de construction en bois à d’Mattu. Les maisons d’alpage sont souvent situées dans des zones à risque d’avalanches et doivent être bâties pour résister au poids de la neige. Ainsi un prix-fait datant de 1754 pour la reconstruction de la chavane au lieu des Chaites en la montagne Severeur17 précise que maistre Jean Louis de feu Jean Louis Matthery d’Issime est chargé de reconstruire la charpente et la couverture, de même que le plancher et, dans ce cas, il ne lésine pas sur les moyens. Il doit refaire le couvert de dite chavane et le monter tout de neuf, y mettre à ces fins des chevrons neufs, des lattes et autres poutres necessaires et de bois de meleses sans les epargner, mais de faire ledit couvert bien fort pour qu’il puisse soutenir en cas de lavanches et notament d’y mettre un bon et fort colm soit poutre sommier. Comme dans de nombreux alpages, il prévoit au surplus la pose d’une colonne, un poteau central de bon bois sous le colm, la poutre maîtresse. 1757 18 est une date fatidique pour l’évolution de l’architecture en Vallée d’Aoste, celle de l’Édit du 28 Fig. 9 - Bourrines. Habitation avec portes jumelles transformées à plusieurs reprises (XVIIIe et XIXe siècle) 17 18 ANA. DO034, 12/3/1757. Roberto NICCO, I boschi tra settecento ed ottocento, in Uomini e boschi in Valle d’Aosta, Aosta, Tipografia Valdostana, 1997, pp. 98-135. — 35 — A U G U S T A Fig. 10 - Le stoadal de Chlousi. La cuisine ajoutée au stoadal de Chlousi vers 1815 avril pour la conservation des bois et des forêts du Duché d’Aoste. Cet Édit avait mis en marche une machine bureaucratique insoutenable, qui obligeait des autorisations écrites pour l’abattage de quelques arbres seulement. Dès 1778, l’intendant Vignet des Étoles propose le retrait de l’Édit qui, selon sa relation, a eu des effets pervers, et surtout des conséquences désastreuses sur les bois communs, principalement en Basse Vallée à cause de la proximité des fonderies de Traversella. À Issime, la construction de staoadla neufs, déjà exceptionnelle, sera complètement abandonnée. Seul le remploi ou la remise en œuvre de matériaux anciens perdurera en éliminant ou en atrophiant les structures du bas Moyen Âge et celles du XVIIe siècle. À Gradunérp en 176419, on assiste à l’emballage maçonné d’un poile en bois. Cette maison en bois de 1564 à portes jumelles est reprise à l’aval en sous-œuvre20 (Fig. 7); la façade principale est recouverte au sud d’une muraille à mortier de chaux et sable et de l’épaisseur d’un pied [...] unie et immédiatement annexé à la parroye dudit poille . Par cette intervention, l’aspect architectural du bâtiment a été complètement transformé (Fig. 8). Il est conservé et représente l’un des exemples les plus intéressants de l’évolution des habitations en bois bâties au XVIe siècle dans le vallon de Saint-Grat21, mais il en existe aussi dans le vallon de Bourrines (Fig. 9). En plaine, c’est au XVIIIe siècle que l’on assiste même au soulèvement de vieux «stoadla» pour construire un étage supplémentaire dans le vide entre l’étable et la structure en bois en éliminant les jambes22. 19 20 21 22 23 Pour conclure, on peut citer de nouveau le prix fait de 1814 23 : Prix fait et autre prise donnée par Jean feu le notaire Jean Joseph Christille à Bussoz Jean de Vivant Jean tous les deux maçons domiciliés à Issime. Dans cet acte, le maître Jean Bussoz est chargé de transformer un raccard du bas Moyen Âge à Chlousi. Ce raccard existe encore à deux pas à l’amont de d’Bech. Il le modifie et le renforce parce qu’il a été cloisonné: il doit donc rouvrir en un seul corps l’étable qui ÿ existe et il s’oblige de refaire tout le plancher dudit étable ainsi que de poser un poutre le long et au dessus de l’étable en remplacement des trois picquets qui soutiennent une partie du raccard qui doivent être enlevés. Il lui ajoute une cuisine de sept pieds de largeur, de neuf de longueur, six pieds de hauteur, bien plafonné à chaux et arène et ensuite duement couvert suivant les règles de l’art (Fig. 10). En outre, il construit un mur en pierre à l’aval de l’étable qui substitue l’ancienne paroi en bois, comme on en trouve encore sous certains bâtiments en bois très anciens (d’Vlüeckji, da Ronh, d’Bech,...). Tous ces travaux, minutieusement expliqués dans les actes, montrent à quel point l’emploi du bois est certes dû à l’existence de forêts dont le défrichement a été tardif au Moyen Âge, mais aussi à la volonté de conser vation de ces ouvrages anciens et pionniers, réalisés alors par des charpentiers experts. Lorsque le bois se raréfie ou bien lorsque que son emploi est interdit, les prixfaits montrent quels ef for ts sont nécessaires pour conserver le maximum de ce qui est encore bon, même quand il s’agit d’une simple chavanne, touchée par une avalanche. Les objectifs prioritaires sont toujours d’adapter le bâti, qu’il soit en bois ou en pierre, au goût du jour et surtout à une nouvelle fonction, tout en utilisant des matériaux neufs pour consolider et remplacer ce qui est dégradé. ANA.CT1452, 7/5/1764. Voir relevé de M. Zucca Paul, in Walserhous. L’architettura storica dell’alta Valle del Lys, Quart (AO) 2006, p. 123. C. REMACLE, Histoire de maison, in Augusta, revue de l’Association Augusta d’Issime, pp. 20-26. Deux prix-faits proposent ce genre de travaux à Champrion (1731) et à Fornas (1766). Archives Busso, N° 54. 21/3/1814. — 36 — A U G U S T A Una giornata tra i Walser LUCIANO BONETTI el settembre del 2005 l’Associazione Walser Augusta, attraverso Don Ugo Busso di cui sono parrocchiano, mi ha invitato a recarmi ad Alagna in Valsesia per visitare i restauri avviati ed alcuni ultimati sui villaggi della par te alta della valle. Una giornata tra i Walser intitolerei queste mie riflessioni, è stata un’esperienza formidabile per un architetto valdostano che credeva di conoscere l’architettura rurale della Valle d’Aosta e in particolare quella Walser. Di fatto, ci si trova spesso ad utilizzare luoghi comuni per definire l’architettura rurale, senza penetrare nel profondo della cultura antica e radicata che ha permesso la costruzione di mirabili edifici con caratteristiche tanto elevate da sembrare ancora estremamente attuali, soprattutto alla luce delle odierne tendenze dell’architettura che pri- N vilegiano i legami profondi con l’ambiente, con la natura e che traggano dal paesaggio le caratteristiche per integrarsi e connettersi con esso sino a divenirne realmente un’appendice di continuità. Certamente uno degli aspetti più interessanti degli stadel è quello della solidità della costruzione, realizzata esclusivamente con il legno e in cui la pietra costituisce il basamento abitato, e la sua incredibile coerenza statica che la rende attuale ed interessante. Ho visitato con enorme interesse i villaggi in parte restaurati ed in parte ristrutturati, trovando grandi differenze di integrità a seconda della sensibilità del proprietario, del progettista e del costruttore (che molto spesso è un vero e proprio falegname ebanista). Gli stadel sono costruzioni estremamente interessanti sotto molti profili e potrei affermare che la loro creazione è certamente legata ad una grande conoscenza del territorio e delle funzioni vitali cui l’edificio doveva assolvere; il fabbricato inoltre era realizzato per durare a lungo ed era estremamente solido e facilmente mantenibile perché tutto era realizzato esclusivamente con il legno e nessun elemento poteva deteriorarsi se non veniva a contatto diretto e prolungato con l’acqua. — 37 — A U G U S T A Gli organismi di copertura, estremamente attuali, possedevano sistemi strutturali di grande complessità. Ho, infatti, scoperto, durante la visita ad Alagna, che spesso la trave di colmo dello stadel era in realtà una grande trave reticolare del tipo “Wierendell” ante-litteram, costituita cioè da un corrente superiore ed uno inferiore legati tra loro da connettori verticali con funzione di irrigidimento e di collaborazione tra le parti, in questo modo la trave aveva un peso molto limitato, poteva coprire luci molto ampie e consentiva un collegamento rigido con gli elementi trasversali di chiusura costituiti dai tamponamenti lignei esterni e dagli irrigidimenti trasversali interni, che realizzano, di fatto, le pareti divisorie interne; ho inoltre notato che l’estrema leggerezza delle travi di colmo permette di potere utilizzare tutto il sottotetto e di appendere il fieno sul corrente inferiore. Il sistema strutturale degli stadel è inoltre arricchito dalle spalliere esterne che costituiscono un forte elemento di irrigidimento: trovo straordinario il sistema strutturale affinato da questa gente di montagna; altrettanto straordinari sono i dettagli costruttivi di ogni singolo elemento componente, dal fissaggio dei puntoni su colmo, dormiente e travi di bordo delle balconate, ai chiodi di legno che permettono di appendere i tavolati dei piani dei balconi, oppure ancora i chiodi di fissaggio tra un corso di tavole e il successivo. La maestria dei fissaggi e delle connessioni strutturali delle parti lignee è certamente il frutto di una profonda conoscenza del materiale, il legno di larice, e del suo comportamento: stupisce ancora come dopo quasi cinquecento anni edifici completamente in legno abbiano conservato intatte le loro caratteristiche, a dimostrazione, ed è mia profonda convinzione, che il legno è un materiale da costruzione di straordinarie qualità, sotto ogni profilo. Lo stadel ha un comportamento di tipo reticolare anche trasversalmente poiché tutti gli elementi trasversali sono tra loro incernierati a costituire un profilo di grande leggerezza, ma di grande resistenza: alle travi del solaio corrispondono i puntoni esterni delle spalliere, questi sostengono la trave di legno esterna incastrata sulla quale appoggiano i puntoni della copertura incernierati con pioli lignei dalla geometria estremamente funzionale, i puntoni poggiano poi incernierati con lo stesso sistema sulla trave di colmo reticolare. I Walser isolavano completamente il legno dall’umidità sollevandolo dal suolo attraverso importanti basamenti in pietra, e realizzavano imponenti sporti di gronda per limitare la possibilità di penetrazione dell’acqua di stravento, e ovviamente per consentire al fieno di essere deposto sulle spalliere ad asciugare, e permettendo altresì la realizzazione di un’intercapedine aerata naturale tra la spalliera più esterna e i tamponamenti strutturali perimetrali. Devo anche affermare che ogni particolare dell’edificio era risolto e nulla era lasciato al caso, sia nello specifico privato, che nelle parti pubbliche comuni. Vorrei dire che le bocche di lupo mi hanno profondamente colpito per la precisione degli accoppiamenti dei materiali e l’integrazione con l’edificio nel suo complesso: le bocche di lupo hanno la funzione di ventilare gli spazi interrati e devono essere portati fino alla superficie esterna del Le bocche di lupo su balcone e su terra: nella parte su terra sempre le pietre di coronamento sono sigillate, integrate e le pietre di bordo sono rialzate per impedire all’acqua di fluire all’interno dell’apertura (non c’era necessità di drenaggi!) — 38 — A U G U S T A suolo o dei balconi per permettere all’aria di fluire dall’alto verso l’interno. In questo caso le due tipologie che ho rilevato sono quella su balcone e quella su terreno; in en- trambe i casi, la parte contro terra è assolta da lastre in pietra e la parte superiore è protetta da una griglia di legno di pregevole fattura. Mi hanno stupito i selciati curati e tutte le parti delle fontane, dei mulini, ancora funzionanti con le pale e le canalizzazioni di legno originali che testimoniano della durabilità delle scelte e dei materiali impiegati. La vita dignitosa dei Walser a stretto contatto con il territorio, con l’ambiente naturale dal quale ricavavano ogni sostentamento ha permesso la creazione di edifici che mantengono un’u- nicità straordinaria e evidenziano una grande integrazione: gli edifici e i villaggi sembrano nascere dal terreno e da questo trarre continuità. I dettagli che riporto nelle immagini in basso comunicano in parte le sensazioni che ho provato: ogni elemento ha la sua funzione e serve all’arricchimento di un unicum di straordinaria completezza. Le stalle infine, le vacche erano parte integrante della famiglia perché costituivano certamente la fonte principale di sostentamento, per questo le poste erano curate quasi a realizzare una parte di abitazione; la precisione di montaggio e la finitura anche di questi particolari evidenzia la dignità dell’uomo e la capacità di valorizzazione di ogni aspetto della vita. Ancora una riflessione circa il museo etnografico di Alagna, dove mi pare sia ben testimoniata la ricchezza culturale che questa popolazione ha portato nelle nostre vallate alpine. Lo scenario su cui il museo si apre è costituito da una piccola corte con una fontana in pietra scavata di straordinaria fattura. Anche le poste delle vacche avevano una cura del dettaglio elevata, la separazione tra una posta e l’altra era realizzata con lastre di pietra e talvolta con tavole di legno. — 39 — A U G U S T A In d’oaltun dilli Nel vecchio fienile UGO BUSSO SCHÜTZERSCH-DSCHOANDSCH Dschi ischt lieri, z’Sen Bernoard, d’oaltun dilli, wa nuame vür lljütschil toaga. Tag ouf ol tag ab, séin di toaga das z’Eischeme hen gvoan a d’hoeji un in allu d’matti wol boutu un groumtu d’hérbscht ol d’oustaga, blljéibt nümmi as blét noch a halm. Woa ischt nöit passrut d’seegursu séin d’sichji das hen boardut allu d’süni, un d’steina, un unzana d’mouri un d’mürdscheri. È vuoto a San Bernardo [il 15 giugno] il vecchio fienile, ma solo più per pochi giorni. Giorno più, giorno meno, è il tempo in cui ad Issime è iniziata la fienagione ed in tutti i prati, ben concimati e ripuliti d’autunno o in primavera, non rimane più una foglia o uno stelo. Dove non è passata la falce passano i falcetti a rasare tutti i ruscelli, e le pietre e persino i muri e gli ammassi rocciosi. Krat dors, allz das hoei gvassuts un troagenz i ouf in d’aksli, in gruass persala het gvoan a z’vülljen di dilli mi a schienen bischtete stul das ischt wéilu gwacksen unz im tach. Was sprünh hewer gmachut va lljicki um bischtun das woarm hoei, das het kheen an guten schmackh. Appena seccato, tutto quel fieno raccolto e portato a spalle in grandi pacchi ha incominciato a riempire il fienile con un bel mucchio pestato che a volte cresceva fino al tetto. Quanti salti abbiamo fatto da bambini per pigiare quel fieno caldo e profumato. Déi das hen kheebe noch an beerg, hennen de muan loan ganzi unz villje za Winnechte antweegen van noa dar Heilugu unz noa d’Lljicku Winnacht hemmu gnossen z’hoei ouf tur d’beerga. Coloro che possedevano anche dei “mayen” [casa e terreni a metà quota tra il piano e gli alpeggi] potevano lasciarlo intero fin quasi a Natale, in quanto dalla festa di Ognissanti fin dopo la festa dell’Immacolata [letteralmente: il Piccolo Natale] consumavamo il fieno su nei “mayen”. Dopo la prima fienagione incominNoa da hoeju het gvoan a, lljéis ciava, piano piano, nel vecchio fielljéis, in d’oaltun dilli an andre stul nile, un’altra catasta di fieno tachroutigs. Z’grünn un z’beerg gliato con la falcetta. Al piano e in d’fümmili hen nöit varluaren an montagna, le donne non perdevano weertag. Séntsch hüten d’geiss un solo giorno feriale. Mentre porouf tur d’almini ol in d’schelbiti, tavano le capre a pascolare sui terhentsch gchroutut vacksi un aller reni demaniali o per le alte radure, suart weidu das dschi hen troage Il 25 aprile il fienile, nel villaggio di Zéngji, è ormai quasi falcettavano erba olina ed ogni gezar ketschu im grunn un schwiar vuoto, due piccoli mucchi di fieno z’oamat di secondo taglio (a sn.) e z’hoei di primo taglio (a dx.). nere d’erbe che poi portavano a veschla um dschu dérren béi di casa in verdi e pesanti pacchi per dilli. Bsinnimi unzana das séntsch farli seccare vicino al fienile. Mi ricordo persino che, strada fagoa, wénn da weg het nöit kheen z’vill staffla, hentsch unzana cendo, quando il sentiero non aveva troppi scalini, adoperavano broucht d’hénn vür weerhun za vingre um machu huasi. persino le mani impiegando le dita a fare la calza. In éttlljigi schelbiti hentsch wéilu kumbunurut z’lécken chroutun z’seeme a schupputu fümmili um zu troan zam hous, aschuan dorru, an ganzen dinh trussi. Woa mu het mua hemmudschu troan zam voade um dschu troan in di dilli z’grünn. In déi zéiti das séin noch nöit gsinh stroassini un das mu het nöit muan pheen üeschja ol nuasser déi voadma séin gsinh das iesten gruasse hilf van d’höitugun zéiti. Das hoei, het gchoschtut zéit un schwitzini das mu mat nöit see, un wol mi allz das weerch is nöit gsinnh vill guts. Darrum hemmus keen i, da mieren teil, dan goalte das hen nöit khee manhal z’sinh phapti sua wol wi d’melchchü. In alcune radure organizzavano a volte una squadra di donne per falcettare insieme per poi portare a casa, già seccati, una gran quantità di pacchi di quel fieno. Dove si poteva, li si portava vicino ad un filo a sbalzo per farli arrivare in un fienile al piano. In quei tempi in cui non c’erano ancora strade e che non si poteva mantenere asini o muli, quei fili a sbalzo costituivano il primo grande aiuto dei tempi moderni. Quel fieno che costava tempo e sudori indicibili, ma anche con tutto quel lavoro, quel fieno non aveva molto valore. Per questo lo si dava generalmente alle bestie non lattifere che non avevano bisogno di essere nutrite come le mucche da latte. — 40 — A U G U S T A Noa mittem augschte ischt gwacksen in d’oaltun dilli an drittegen stul oamat. Z’oamat hemmus nji muan tun z’dérren tell in d’matti wol wénn mu hets gschochnut, van dan oabe unz da muarge krat zu d’sunnu, wéilu zwurru ol dröischtu. Wa unzana sua, lénh schatta un z’tau, un wéilu auch z’leid zéit hen toan z’troan in di dilli z’oamat noch nöit dors das ievun z’is stulu hemmus noch mussun oarvulu um z’is arüschen ous as poar vért van an koare zam andre dar dilli ol ous in d’schopfa. Dopo metà agosto, è cresciuto nel vecchio fienile un terzo mucchio di secondo fieno. Questo fieno non lo si poteva mai far seccare facilmente sui prati anche se lo si aveva raccolto più volte dalla sera fino al mattino, al sorgere del sole, in piccoli mucchi. Ma anche così, lunghe ombre e la rugiada e a volte anche il brutto tempo, obbligavano a portare nel fienile questo secondo fieno non ancora seccato che poi si doveva ancora risollevare e spargere più volte da un angolo all’altro del fienile o fuori sui balconi. Da mieren teil in d’oaltun dilli ischt auch gsinh, in an koare, an kannu das het glljéivrut im goade woa mu het khéit ambri, voart um voart, z’hoei, z’oamat un z’chroutaga vür tun dam via, zwurru z’tagsch, da muarge un dan oabe. Il più delle volte nel vecchio fienile c’era pure, in un angolo, una buca che finiva nella stalla dove si buttava giù, di volta in volta il fieno, il secondo fieno e l’erba degli incolti, per accudire il bestiame, due volte,al giorno, il mattino e la sera. Noa Sen Kroa as vidrigs stüllji het noch gvunnen wéiti in as koarllji dar dilli vür z’laub guavuz ol abiotturuz. Ischt gsinh z’laub das mu hen gmachut abber d’bauma woa mu ischt gschtreebe um dschu schneite ol dschu abiotturu. As joar hemmuschu abiotturut un im andre hemmudschu gschneite. Z’grünn hemmu gschneiten un abiotturut éscha un z’beerg auch ahiri un melbauma. Déi lauber das séin dorrit in di dilli hen dinut um geen i dan geisse ol um brissuru mi meelu um geen da hénnju. Dopo san Grato [7 settembre, festa patronale della diocesi di Aosta] un quarto mucchietto, trovava ancora posto in un angolino del fienile per le foglie affastellate o semplicemente staccate dai rami delle piante sulle quali ci si arrampicava per tagliarne tutto il fogliame: un anno togliendo solo le foglie [abiotturun] ed il seguente si tagliavano anche i rametti biennali [schneite]. Al piano si spogliavano i frassini, in montagna invece anche aceri e sorbi. Quelle foglie che seccavano nel fienile servivano per darle alle capre o per sbriciolarle per darle, mescolate a farina, alle galline. Fastelli di paglia (segale) in un fienile di Prassevin. Vill dillini hen noch gheen dan boeje woa mu het gstulut d’guavi strau das mu het broucht im goade um trüchne da chüne un um machun gute mischt um bowen, d’matti, d’achara un d’kurtili. Molti fienili avevano anche un soppalco dove si ammucchiavano fastelli di paglia che si adoperavano per la lettiera delle mucche e per fare del buon letame per i prati, i campi e gli orti. Was weerhji um vülljen, a hampfelu zu dar andra, d’oaltun dilli. Was schiwtzini hen gnézt dschéin soller. Was fümmili hen mussun streckhu um pheen as chüli mia den was dan lljicken pour hetti vartroa, un auch um troan zu, wéilu van wol wéit, da witt vür dan ganze winter. Was weerhji hen mussun tun d’fümmilli unzana wénn dschi hen beitut; um noch pheen sua greddursurutu d’patti un d’ketschi van di dilli unz im goade; um auch tun, vill vért, schwieri mannuweerhji. Sua d’manna, in gutu d‘seisunh, hen muan blljéiben z’alpu ol in d’schantjini ous tur z’lann. Quanti lavori per riempire, una manciata dopo l’altra, il vecchio fienile. Quanto sudore ha bagnato il suo pavimento. Quante donne hanno dovuto tribolare per mantenere una piccola mucca in più di quanto sopportava il piccolo podere ed anche per portare a casa, a volte anche da lontano, la legna per tutto l’inverno. Quanti lavori dovevano fare le donne anche se incinte dovendo pure mantenere così in ordine il vestiario e la casa dal fienile alla stalla e per fare anche tante volte lavori da uomo. In tal modo gli uomini potevano rimanere negli alpeggi o nei cantieri fuori dal paese. War tétti tun undrecht ündschenen oaltu wénn war tétti z’vill tell vargessen déi zéiti un déi weerhji das hennündsch arbürt un das, all summara, hen gschlljicht z’lann van z’grünn un z’groat. Un wénn war séin fjieri z’sihn walser tüwer wol z’pheen un z’brouhen ündsch oalt réd un wéilu tun z’vider gsian, im letzen Duarf, üriun oaltu handweerhji wa, was noch z’meischta treit, ischt pheen im blut üriu stérji un üriu mut, grech nümmi um vül- Faremmo torto ai nostri vecchi se dimenticassimo troppo facilmente quei tempi e quei lavori che ci hanno allevati e che, ad ogni estate, abbellivano il paese dal piano alla montagna. E se siamo fieri di essere walser facciamo bene a mantenere e ad adoperare il nostro vecchio dialetto e far rivedere, ogni tanto, per la vecchia strada del paese, i loro antichi mestieri, ma ciò che è ancora più importante, è mantenere nel sangue la loro forza ed il loro coraggio, forse non più — 41 — A U G U S T A lje hoei d’oaltun dilli, wa noch génh um vülljen all ündsch toaga mi was tut wol dar fammullju, da lljöite un dam lann. Das ischt auch z’béscht dinh das war mian loan zu un z’einagschta das war mian troan zu wénn dar Lljibi Got schréinündsch. per riempire di fieno il vecchio fienile, ma ancora sempre per riempire tutti i nostri giorni di ciò che fa del bene alla famiglia, alla gente ed al paese. Ciò è anche la miglior cosa che possiamo lasciare e l’unica che possiamo portarci dietro quando il Buon Dio ci chiama. Was stroafiti um a hampfulu vacksi War söltene wol as munemen dischene fümmulu das war gsian streeben ouf tur déi krüppa das, z’Eischeme, bürrendschi van z’grünn, unz in d’almini un unz in d’schelbiti ubber d’undrun beerga un d’iestun alpi. Darrum hewer wélljen dischen koader, das Giorgio hennündsch gmachut sua wol, um ierun, in diz virzig joar van l’Augusta, auch déi junh fümmili das war gsien streebe un dschi stroafu mi ar sichju in d’hann‚ an wetstein in boudschu un an ^ d’vüss, büesch sokha, wén dschi nöit séin gsinh barvus um tellur nöit réite. Un mu het nöit kheen d’vüss génh in sicheri um areje an schiene virne tschoupe vacksi, antweegen d’béschtu séin génh gwackse z’uabruscht d’schürfi un z’vuadruscht a vat woa hen nöit muan dschu roudschurun d’wiltun tschemmini wa hen wéilu gneschtut vargiftigi lénnhini. Un noa déi streebiti hendsch mussu leesen z’seeme al déi hampfeli um vassun a veschal das dschi hen gloaden, grüni un wéilu nassi, ubber z’hopt um nen troa, unzana oa weega, zam voade ol in an dilli z’beerg ol z’grünn. „Dar het nöit z’tün z’lebtagsch“ hennündsch gseit a voart, mir un ar wéttu, an oalt muma das hennündsch gsia va wéit, ouf tur déi leidun tritta. Wa wol in déi leidi un mi déi schwieri weerji dam lebtag hewer génh kheeben z’acht, wol das um esse un grech norrun, wol mi chroutigs, as mentschi um z’is varchaufen in a manhal, hemmu nöit muan passrun an tag oan tu un oan brouhe d’gsüntit un allu d’stérji um zi vürsich, mi Gotsch hilf, un oan nji varlljire mut, oa stelle un oa tun tschebsch khémentsch. Un das ischt noch höit zam tag as gruass dinh. U.B. Quante tribolazioni per una manciata di erba olina Dovremmo loro un monumento a queste donne che vediamo arrampicarsi su per i dirupi che, ad Issime, si innalzano dal piano fino al demanio e fino alle radure sopra le baite inferiori ed i primi alpeggi. Per questo abbiamo voluto questo quadro, che Giorgio ha scolpito così bene, per onorare, in questo quarantesimo dell’Augusta, anche quelle giovani donne che vediamo arrampicarsi e tribolare con un falcetto in mano, una mola in tasca con, ai piedi, delle povere pantofole, se non erano addirittura scalze per rischiare meno di scivolare. Non si avevano sempre i piedi al sicuro per afferrare un bel ciuffo di erba olina di due stagioni, perchè i migliori crescevano sempre in cima ai dirupi o ai margini estremi di una cengia, dove non potevano brucarli gli animali selvatici ma vi nidificavano a volte dei serpenti velenosi. Dopo quelle arrampicate, dovevano raccogliere insieme tutte quelle manciate per farne un pacco che caricavano sulla testa, verde e a volte bagnato, per portarlo, persino senza sentieri, ad un filo a sbalzo o in un fienile di montagna o del piano. “Non sapete che cosa fare della vita” ha detto una volta a me e ad una sorella, una vecchia zia che ci ha visti da lontano, su per quei brutti passaggi. Anche in quei posti scabrosi e con quei lavori pesanti abbiamo sempre ben custodito la vita anche se per mangiare e forse per allevare un manzetto anche con quell’erba selvatica, per poi venderlo in caso di bisogno, non si poteva passare un giorno senza far niente, senza usare tutta la salute e tutte le energie per tirare avanti con l’aiuto di Dio, senza scoraggiarsi mai, senza rubare e senza fare del male a nessuno. E quello è ancora, al giorno d’oggi una gran cosa. ANNOTAZIONI: 1. I pacchi con cui si trasporta in spalla il fieno è chiamato con tre nomi diversi: – persal è il carico legato con doppia corda che si trasporta secco dal prato al fienile. – veschal è un pacco di più piccola dimensione che si porta da lontano con fieno sovente ancora verde. – trussu è il pacco legato con tre corde che si porta in spalla per lunghi tratti o che si fa scendere al piano sul filo a sbalzo. 2. La festa dell’Immacolata (8 dicembre) è chiamata d’Lljicku Winnacht il Piccolo Natale. 3. Il termine beerg esprime quello francoprovenzale di “mayen”, la seconda casa che quasi tutti i contadini posseggono più in alto, tra il piano e gli alpeggi. 4. abiotturu vuole dire spogliare una pianta delle sole foglie. – schneite invece intende il taglio, ogni due o più anni, dei rami cresciuti nel frattempo e che vengono affastellati in verdi covoni. — 42 — A U G U S T A IIe moitié du XVII siècle L’évêque Bailly visite la VALLEISE IVANO REBOULAZ hilibert Albert Bailly, savoyard, a été évêque d’Aoste depuis 1659 jusqu’à sa mort, en 1691. Pendant son long épiscopat, il ne fit que deux visites pastorales complète, la première débuta à Nus le 26 avril 1660 et termina à Gressan le 20 avril 1665 ; la deuxième dura depuis le 25 avril 1671 (visite de St.Martin de Corleans) jusqu’au 29 septembre 1682 (visite de la paroisse de Quart). Entre les deux se place la visite incomplète faite par le Chanoine Jean Rol, délégué de l’évêque, qui en 1668 visita 18 paroisses. La Valleise a été intéressé et par les deux visites de l’évêque et par celle de Jean Rol. P 1ÈRE VISITE DE MGR BAILLY L’évêque est à Perloz le 7 mai 1660, venant de Donnas, le 8 il est à Fontainemore puis il monte à Gressoney. Le 9 mai se déroule la visite de cette paroisse, puis, en descendant, le même jour il y a la visite de la chapelle de St. Michel de Chamorsera (Gaby); le 10 mai la visite de Issime- St-Jacques et de Lillianes ; le 11 mai la visite du sanctuaire de Notre-Dame-de-la-Garde et finalement de Pont-St-Martin, le 12 mai. LA VISITE DE JEAN ROL Le chanoine Rol visite la paroisse de Gressoney le 30 mai 1662 en venant de Brusson par le col de la Ranzola; le 31 il visite Issime puis il se repose un jour, le 2 juin il est à Fontainemore, le 3 à Lillianes, le 4 à Perloz et au sanctuaire de La Garde; puis il se déplace à Pontbozet le 6, en évitant Pont-St-Martin. VISITE DEL MGR. BAILLY Le 1er mai 1679 il est à Perloz, le 2 à Issime, le 3 à Gressoney, le 4 à Fontainemore, à Lillianes et à Pont-St-Martin: il ne fit que passer! Puis il se déplace à Donnas, il monte jusqu’à Ayas; en s’approchant d’Aoste, il visite encore Châtillon, Pontey, Fénis, St-Marcel: le 16 mai il rejoint finalement son palais épiscopal où il peut se reposer. Lors de cette deuxième visite, il est agé de 74 ans! Cloasch Gassi, un tratto dell’antica mulattiera ‘Grand chemin’, che risaliva la Vallesa, nei pressi del villaggio di Preit. Alcuni blocchi monolitici la fiancheggiavano, ora non più! E’ stata sostituita da uno dei tanti altri prodotti ‘dysneiani’. Anticamente lì, il parroco e la popolazione incontravano le autorità in visita al paese, per una sosta alla cappella del Preit. Da una visita pastorale del 5 febbraio 1834, del vescovo André Jourdain “A notre entrée dans le territoire de la paroisse … nous avons ensuite été ruçus par M. le Curé au village de Preit et par la population nombreuse qui s’était portée au devant de nous”. LES 3 VISITES DE LA PAROISSE D’ISSIME 1. 9 mai 1660. «Visite de la chappelle de Saint-Michel érigée au village de Chamorsera, étant procureur Jacques Trentaz»; l’évêque n’ordonne que la confection d’une aube et d’un surplis. 10 mai 1660. «Visite de l’église d’Issime, étant curé Jean-Bernard Piassot.» L’évêque donne des indications dignes d’une couturière, car l’église à besoin d’aubes et d’une bourse de soie pour porter le St-Sacrement aux malades. Puis il permit la célébration des fêtes de St-Roch, de St-Sébastien, de Sainte-Marguerite et de Notre-Dame-des-Neiges, et les paroissiens devront s’accorder pour la paie au curé. Les autres décrets sont les même que dans toutes les paroisses du diocèse : pas de festin aux funérailles ; la clef du reliquaire sera mise dans «le tronc des Ames» lequel sera fermé à trois clefs différentes, le curé en tiendra une, les sindics et procureurs de l’église les deux autres «avec défense d’ouvrir ledit reliquaire sous peine d’excommunication….»; défense de s’arrêter au cimetière pendant le prône ou sermon du curé; injonction aux procureurs de l’église de rendre compte de leur admininistration….. injonction aux notaires de signaler les testaments en faveur de l’église, des confréries et des chappelles….défense des charivaris lors des secondes noces…. 2. 31 mai 1668. «Visite de l’église parroissiale de St-Jacques d’Issime faite par le chanoine Rol, le jour du Corpus Domini, étant curé Dominique Godioz et vicaire Christophe Bussoz». En plus des décrets de la précédente visite de 1660, Jean Rol ordonne que la messe se célèbrera aux fêtes «lors que le soleil lève au lieu de l’église»; les habitants de la montagnes d’Issime dite «Cevereul» pourront s’abstenir du travail de la terre les vendredì du mois de mai - d’Mejuvréitaga - jusqu’à ce que la messe soit dite, parce que s’ils s’abstiennent du travail de la terre tout le jour, «il y a apparence de superstition». 3. 2 mai 1679. Visite de l’église d’Issime. En cette occasion, le notaire qui dresse le procès- verbal de la visite est aussi pressé que l’évêque et se limite à la liste des décrets:……a ordonné être fai tun confessional…… a ordonné de raccomoder l’église….. de mettre un crucifix doré sur le maître-autel dans six mois…. A ordonné à tous paroissiens de faire tous les dimanches le pain béni, et chacun à son tour….. Quelques années plus tard, en 1683, la population d’Issimene se contente pas de raccomoder l’église, mais décide de la reconstruire presque à neuf, et en 1698 de peindre la façade. 2ÉME — 43 — Sources – Archives Diocésaines A U G U S T A La Cappella di San Giuseppe del Preit JOLANDA STÉVENIN a devozione a San Giuseppe ha avuto un forte incremento nella seconda metà del secolo XIX, per opera del Papa Beato Pio IX che proclamò San Giuseppe Patrono Universale della Chiesa. Forse per questa ragione storica è abbastanza raro trovare delle cappelle dedicate al santo sposo di Maria Vergine prima di tale secolo. La cappella del Preit, intitolata a San Giuseppe e risalente al XVII secolo, rappresenta dunque una sorprendente eccezione. La suddetta cappella è legata ad un lascito testamentario del 23 maggio 1656 ad opera di Jacques Laba di Issime. Nell’atto il notaio rileva che il testatore dispone che si costruisca, a due anni dalla sua morte, “une chapelle sous le vocable de Saint Joseph et de Saint Roch, près du rascard du dit testateur, du côté du grand chemin, munie d’un tableau convenable, à Gosser Herp”. La cappella, valutata duecento scudi di Aosta, dovrà essere corredata degli ornamenti e dei paramenti necessari al culto, con la prescrizione di tre messe annue perpetue, rispettivamente il 19 marzo, festa di San Giuseppe, il 15 agosto, festa dell’Assunzione di Maria, e il 16 agosto, festa di Saint Roch, retribuite un quarto di ducato ciascuna. Il lascito di cui sopra è imposto sul valore di un appezzamento denominato “Valeillasse1 d’environ quatre quartanées par ses confins”2. La cappella, denominata chapelle de Labaz, è oggetto di attenzione in occasione delle visite pastorali del 14 agosto 1693, 14 maggio 1700 e 9 giugno 1703: nel verbale di visita si osserva che la cappella è ben costruita e provvista del corredo essenziale exepté la pierre sacrée. In particolare il rapporto del 9 giugno 1703 riporta quanto segue: “a esté enjoint de pourveoir d’une pierre sacrée, à peine d’interdit de la dite chapelle”. Ma, a quanto pare, nessuno provvede alla dotazione della pierre sacrée tanto che, nel corso della visita del 25 luglio 1713, è specificato che: “la chapelle, assez bien bastie est interdite dès plusieurs années”. Dopo alcuni decenni di incuria, il 13 gennaio 1739, tale Joseph de feu Jacques de Barthélemy Ronc di Issime si impegna a far celebrare alla cappella del Preit una messa annuale il 19 marzo, festa di San Giuseppe, al prezzo d’une livre da versare al celebrante: detto legato è imposto su “une quartanée de pré sis près de la dite chapelle, lieu dit Gassers Herp”3. L Livre de memoire des legs des chapelles, par le Curé Jean Ange Roncoz – Anneé 1785 Nel libro in oggetto il parroco Roncoz cita, tra gli altri, l’antico legato di fondazione della cappella del Preit e rileva che la 1 2 3 4 La cappella del Preit sull’antico percorso della Vallesa, in una vecchia cartolina. proprietà del fondatore, signor Jacques Labaz, in località Vallaillasse è passata in eredità ai fratelli Joseph e Jacques, figli del fu Panthaléon Ronc, detto Clos ´4. Oltre alla celebrazione delle tre messe previste nel legato del 1656, i suddetti sono obbligati a offrire a turno il pane benedetto e una libbra di olio. In un memoriale del 1786 il parroco Jean Ange Roncoz torna ad occuparsi della cappella del Preit che fa risalire al 1667: questa infatti è la data incisa sulla trave maestra; se si tratta della data di costruzione si può dedurre che il testatore Jac- D’Varalljatzi, con questo toponimo, fino al XVII secolo, si indicava l’attuale villaggio di Tunterentsch (Tontinel) ed il territorio circostante. Attualmente indica una porzione di prato lungo il torrente Lys, sotto l’ex Albergo Mont-Nery, in realtà era esteso a tutto l’appezzamento compreso fra il Lys e l’antica mulattiera della Valle, dove oggi corre la strada regionale e dove sorge l’ex Mont-Nery. A.N.A., Fonds Donnas, volume 237, Jean Bioley, notaire. A.P.I., notaire Jean Jacques Alby. Da cui deriva il toponimo dato al tratto dell’antica mulattiera, che risaliva la Valle del Lys, nei pressi del villaggio di Preit, ‘Cloasch Gassi’ Mulattiera di Clos. — 44 — A U G U S T A Il villaggio di Preit, la cappella di San Giuseppe al centro, e a sinistra il tratto dell’antica mulattiera della Vallesa, Cloasch Gassi ‘Mulattiera di Clos’. Di fronte alla cappella, più in basso verso il torrente Lys, dove oggi sorge una villetta, si trovava il cimitero della terribile peste del 1630. ques Laba sia morto due anni prima, cioè nel 1665. Il parroco osserva che nel 1786 la cappella del Preit dispone di una dote di cent livres, legato di Jean Joseph Ronc, zio dei fratelli Joseph e Jacques di cui sopra. La cappella è dotata di tutti i paramenti ed è sprovvista d’indulgenze. Nessuno si occupa della sua conservazione, eccezion fatta per i fratelli Ronc che detengono un capitale di deux cents livres. I suddetti signori tuttavia si rifiutano di provvedere alla manutenzione della cappella, limitandosi a farvi celebrare una messa all’anno. In particolare essi trascurano le prescrizioni del legato in quanto i documenti sono andati smarriti e, a loro dire, “on n’a pas encore trouvé la fondation de la ditte chapelle”. I fratelli Ronc fungono da procuratori della cappella del Preit. Il parroco vi celebra una messa all’anno senza uffizi e percepisce una retribuzione di vingt sols. Dodici anni dopo, l’11 ottobre 1798, i fratelli Joseph e Jacques Ronc sono citati in giudizio dalla corte episcopale di Aosta perché considerati inadempienti circa il legato del fu Jacques Laba, redatto nel 1656, documento che prescriveva la celebrazione di tre messe annuali. Dopo questa citazione, i fratelli Ronc devono aver provveduto a quanto era stato loro ingiunto, infatti dai registri dei legati delle varie cappelle risulta, per ciò che attiene al Preit, che vi si celebrano annualmente tre messe, e si legge espressamente les trois messes ont été toujours acquittées par le passé5. Cahier de notices sur les divers legs, par Grat Vesan Il parroco di Issime, reverendo Grat Vesan, nel suo cahier del 1915 traccia una breve storia delle varie cappelle della sua parrocchia. A proposito della cappella in oggetto scrive: “Cette chapelle est chapelle privée, présentement encore; elle ne dépend pas de la Fabrique Paroissiale mais appartient aux familles Linty Louis, notaire, et Goyet Jean, docteur, frères et soeurs, Trois messes alternativement. Rétribution £ 1,20 chacune. Interdite pendant 14 ans, restaurée assez bien en 1909. Depuis cette année on continue à célébrer les messes, les personnes tenues à faire célébrer les messes offrent aussi le déjeuner au célébrant. On les célèbre à n’importe quelle date, de préférence en mars et en novembre”. Nel 1917 le messe celebrate si riducono a due. Il vescovo di Aosta approva la loro riduzione di numero, su espressa ri5 chiesta del parroco Vesan, il 2 giugno 1917. Al restauro del 1909 segue un altro importante restauro nel 1976, infine, negli anni scorsi, la cappella è rimessa a nuovo. Chi era Jacques Laba che ha legato il suo nome alla cappella del Preit? Il notaio lo definisce semplicemente commendable, trattandosi dell’autore del beneficio. Il cognome Laba, o Labbaz, (l’abate), è diffuso nel territorio comunale di Issime dove si estingue nel XX secolo. A Gaby detto cognome è legato alla frazione di Tsèn-dè-Labòa, vale a dire Chez les Laba. Nel dotare il villaggio del Preit di una cappella, Jacques Laba ha lasciato un segno tangibile della sua religiosità. Per la realizzazione del suo proposito egli ha offerto il reddito derivante da una sua proprietà, ed ha impegnato i suoi eredi a continuare la sua opera. Dopo tre secoli e mezzo la deliziosa cappella di Saint Joseph al Preit si staglia ancora, tra il verde dei prati e l’azzurro del cielo, con la sua facciata bianca tinteggiata di fresco, adornata da cornicioni, nicchie e una croce di Missione risalente all’anno 1914, mentre il rustico portoncino è sovrastato da quest’invocazione: Saint Joseph -Bettit vür ündsch. Dal lontano settecento, l’interno è ornato di un altare barocco, in legno dorato e policromo, con colonnine tortili, candelabri, carte-gloria, crocifisso e una tela, sotto cornice dorata, raffigurante il patrono San Giuseppe. Le case, antiche e nuove, del Preit fanno corona alla bianca cappelletta, quasi volessero ad un tempo proteggerla e riceverne protezione. La cappella del Preit, che attualmente non sorge più sul grand chemin come alla sua origine, ci ricorda il senso del sacro e del trascendente che ha sorretto e guidato la vita di quanti ci hanno preceduti. Nel coniugare il lavoro quotidiano con la pratica della preghiera comunitaria, essi hanno voluto lasciare un segno preciso della loro identità culturale. P.S. I dati d’archivio qui sopra riportati mi sono stati forniti, a suo tempo, dal compianto professore Orfeo Zanolli, eminente storico e ricercatore a cui va il mio riconoscente ricordo. A.P.I. Chapelles. — 45 — A U G U S T A D liebò chénn tin als tue was ti-mò-ne séege ‘I bravi bambini fanno quello che gli si dice’ MARCO ANGSTER hi conosca un po’ il tedesco e abbia ascoltato con attenzione la parlata di Gressoney, si è di certo accorto di quante somiglianze si nascondano dietro a peculiarità fonetiche che confondono superficialmente l’orecchio. I pronomi personali, i numeri, molti nomi, aggettivi e verbi della parlata di Gressoney si trovano, a volte quasi identici, nel tedesco parlato in Germania. Tuttavia, a fronte di queste somiglianze, si riscontrano delle differenze che rendono oscuro il senso delle frasi del dialetto di Gressoney a chi pure conosca il tedesco. Tra gli elementi che rendono il dialetto particolarmente diverso dal tedesco c’è l’uso frequentissimo del verbo tue a costruire forme composte (più propriamente dette perifrastiche) dove il tedesco utilizzerebbe forme verbali semplici. Si tratta forse di un “errore” dei parlanti dialettofoni, che tradizionalmente contrappongono il proprio titsch al guet titsch, ‘buon tedesco’, il tedesco letterario? Ovvia- C mente no, è solo una diversa strategia messa in atto nella lingua per esprimere i tempi verbali, analoga alla possibilità, in francese, di esprimere il futuro (pur con alcune differenze di significato) con una forma semplice e con una perifrastica: je mangerai può essere spesso sostituito da je vais manger per dire ‘mangerò’. Questa possibilità di sostituire forme perifrastiche a forme coniugate semplici è ricorrente nelle lingue di tutto il mondo ed è uno di quei processi che a vari livelli nella lingua vanno a modificare le strutture grammaticali esistenti con l’utilizzo di nuovi mezzi ricavati dal lessico; ciascuno di questi processi è detto grammaticalizzazione e vede appunto una parola con un certo significato lessicale preciso perderlo progressivamente in certi contesti e diventare un elemento puramente grammaticale. Un tipico esempio di cui è ancora riconoscibile la fonte originaria è quello della formazione degli avverbi in italiano: si ha all’inizio il latino sincera mente, ‘con mente sincera’, e all’altro capo del processo si ha l’italiano sinceramente, che significa ‘in modo sincero’. La parola latina mente, in costruzione con un aggettivo, perde progressivamente la sua indipendenza di parola e il suo significato si trasforma in ‘in modo...’ oppure ‘in maniera...’; ciò rende possibile la formazione di nuovi avverbi come bruscamente e velocemente, che non significano certo ‘con mente brusca’ o ‘con mente veloce’, ma ‘in maniera brusca’ e ‘in modo veloce’. Quanto al sistema verbale, oltre al caso già citato del francese, si potrebbero fare molti Gressoney-Saint-Jean. Una targa bilingue tedesco-italiano del 1868, a lato della chiesa parrocchiale, ricorda un’alluvione disastrosa del torrente Lys. — 46 — A U G U S T A esempi con un’infinità di verbi e un’infinità di lingue di ogni parte del mondo, ma, limitandosi al verbo ‘fare’, si può citare il coreano, dove esso è usato normalmente per coniugare verbi provenienti dal lessico del cinese o del giapponese, lingue che hanno avuto e hanno su questa lingua una forte influenza culturale. Neppure nelle lingue d’Europa l’uso del verbo ‘fare’ come sostegno alla coniugazione dei verbi è sconosciuto; il dialetto di Gressoney non è certo il solo a presentare questa costruzione: tutte le maggiori lingue del gruppo germanico la possiedono e la sfruttano soprattutto nelle varietà orali e colloquiali per una serie di funzioni disparate. Alcune di queste funzioni, tra l’altro, non sono affatto limitate a usi linguistici colloquiali o dialettali, ma sono a pieno titolo parte della grammatica della lingua scritta. Ad esempio in inglese il verbo do, ‘fare’, è usato, secondo la norma grammaticale, per produrre la forma negativa e interrogativa, ma il suo uso alla forma attiva è ammesso in particolari contesti: abbiamo infatti I don’t speak Italian, ‘non parlo italiano’, do you speak English?, ‘parli inglese?’ ma pure I do speak Italian ‘PARLO italiano’ accanto a I speak Italian ‘parlo italiano’ quando si intende enfatizzare il fatto che si è in grado di parlare italiano. Ugualmente grammaticali sono le forme del verbo tun in tedesco e doen in olandese quando segnalano che l’argomento di cui si sta parlando è l’azione espressa dal verbo all’infinito: lesen tut sie gerne, ‘quanto a leggere, lo fa volentieri’, o in olandese: zingen doet hij morgen, ‘quanto a cantare, lo fa domani’, dove lesen e zingen sono verbi all’infinito. Qualcosa di simile accade anche in italiano in una frase come Luca, mangiare mangia. Le varietà colloquiali, e ancor di più i dialetti dei paesi di lingua tedesca, olandese e inglese sono però ancor più ricchi di usi perifrastici con il verbo ‘fare’ e questi usi si avvicinano maggiormente a quelli che si possono osservare nel titsch di Gressoney. Senza entrare nello specifico di questi usi basti sapere che sono tutti caratterizzati dall’uso di forme coniugate del verbo ‘fare’ che sostiene, regge un altro verbo all’infinito. Si faccia, però, attenzione al fatto che il verbo ‘fare’ non ha in alcun modo, in questi usi, il significato lessicale suo proprio di ‘compiere, portare a termine’, né forma frasi di significato analogo a costruzioni strutturalmente simili presenti in italiano (dette forme causative) come faccio comprare il pane a Giorgio: il verbo ‘fare’ è totalmente privo di ogni sfumatura lessicale perché ha assunto una funzione grammaticale particolare, è divenuto un ausiliare tanto quanto il verbo ‘avere’ in italiano e in tedesco, o il verbo aller, ‘andare’, nell’esempio in francese riportato più sopra. In particolare, in titsch, una domanda come wéttégs wéerche tut tue Mario?, quindi, significa semplicemente ‘che lavoro fa Mario?’ e non ‘che lavoro fa fare...’. Ciò che distingue gli usi del verbo ‘fare’ in tedesco da quelli in titsch non è né la struttura della costruzione, né le forme cui essa si affianca per significato e che in alcuni casi sostituisce; la differenza fondamentale sta nella frequenza d’uso delle forme perifrastiche con verbo principale all’infinito rispetto a quelle dove il verbo principale è direttamente coniugato: le forme perifrastiche in titsch dominano largamente nell’uso. Approfondendo i contesti in cui tue è usato per sostenere la coniugazione dei verbi, si può vedere che le forme cui la perifrasi si sostituisce sono quelle dell’indicativo presente, dell’imperativo e del congiuntivo presente e imperfetto; tra questi tempi solo per il congiuntivo imperfetto (in misura minore, in realtà anche per il congiuntivo presente) la forma con tue è ormai l’unica possibile essendo pressoché scomparse le forme di congiuntivo imperfetto anche in seguito alla perdita dell’indicativo imperfetto, peraltro in tutta l’area dialettale tedesca meridionale. Per il congiuntivo imperfetto rimangono soltanto le forme dei verbi ‘essere’ e ‘avere’, dei verbi modali (cioè verbi come ‘dovere, volere, potere’) e tue, appunto: anche da questo punto di vista ‘fare’ è entrato nella stretta cerchia dei verbi ‘grammaticali’. Per l’indicativo presente e l’imperativo, invece, c’è ancora possibilità di avere delle forme coniugate, in particolare se si usano certi verbi di uso frequente come goa, ‘andare’, chéeme, ‘venire’, gä, ‘dare’, gé, ‘prendere’, verbi che negli studi dialettologici tedeschi sono definiti kurzformige Verben, verbi di forma corta. Le forme verbali che non tollerano tue come ausiliare sono quelle di per sé perifrastiche, cioè il passato prossimo (più propriamente detto Perfekt), formato da ‘avere’ o ‘essere’ e participio passato, e tutte le costruzioni con i già citati verbi modali. Si potrebbe continuare ancora a lungo precisando e approfondendo i contesti d’uso, considerando i verbi più o meno affini alla forma perifrastica, sottolineando somiglianze e divergenze del titsch rispetto al tedesco letterario o parlato in Germania e ai suoi dialetti, o prendendo in considerazione altre interessanti caratteristiche della grammatica di questa parlata montana. Ciò che preme non è però tanto comunicare le singole particolarità di una parlata dialettale in crisi, come peraltro sono tutte le varietà dialettali di una certa entità nel nostro Paese e in generale in Europa. Ciò che è forse importante notare, e che forse finora è rimasto nascosto tra le righe, è che il titsch, come qualunque dialetto, è un sistema linguistico coerente, espressivo e vivo e non ha nulla da invidiare in questo a lingue come l’italiano e il tedesco, almeno nelle loro varietà orali (è ovvio che la lingua scritta ha possibilità lessicali e espressive maggiori, ma è anche un sistema più refrattario a cambiamenti). La stessa strategia delle forme perifrastiche non è, come già si è detto, un errore, né un impoverimento della lingua perché infatti, se pure sono cambiate le forme, le distinzioni nel sistema verbale sono le stesse, dunque sono conser vate anche le possibilità espressive. Inoltre, benché non siano state qui esemplificate, esistono delle innovazioni del titsch che risultano di grande interesse sia perché assenti in tedesco, sia perché sono strategie strutturalmente ibride e di difficile interpretazione linguistica. Le lingue (cioè i dialetti) vivono nell’uso e non nelle grammatiche: senza l’uso, senza la continua sfida quotidiana della comunicazione non svilupperebbero mai tali stupefacenti caratteristiche; studiare, descrivere questi multiformi sistemi deve essere un modo per capirli e per conservare una testimonianza della loro vitalità. In questo senso il lavoro del linguista non è quello di costruire norme grammaticali, ma di esplorare le diverse possibilità dei sistemi linguistici. — 47 — A U G U S T A Joari hinner im kantunh Tempi addietro nel villaggio IMELDA RONCO HANTSCH A schupputu housanha, all z’réndschu, woa is ischt gsinh müdlich, um nöit anandre bürren d’sunnu; an tschappulu ol nuan as oratweri, di tréngji das het dinut wéilu voart as poar kantunhi, dan burnil ol dan brunne um gian z’brouchwasser, d’weschi, dan uave, dan gmeine hof, d’gmeinuschéidi, as koarlji woa ellji séin kannhen schéiden um nöit zarlécken z’vill matti; mu het mussun gaumen z’gut um widerzin gvüter vür z’via. Widermentsch het kheen dschéin grubu, z’kurtil, z’wittgmachi ol da wittscheerm. Diverse case tutte in fila, dove era possibile, per non togliere il sole le une alle altre; una cappella o una piccola edicola, l’abbeveratoio che serviva anche per più villaggi, la fontana o la sorgente per attingere acqua potabile, il lavatoio, il forno, il cortile comune e una zona per spaccarvi la legna per non sprecare troppi prati; bisognava risparmiarli per fare foraggio da dare al bestiame. Ognuno aveva poi la concimaia, l’orticello e un riparo per la legna da ardere. Du vascht allu d’fammillji hen kheen chü, nöit villuru, zwienu ol dröiu zam meischte, lljütschuluru hen ru kheen mia; dé im kantunh hentsch wéilu voart gricht zseeme um machun d’robbu as söiri béssur, nöit mussun sövvil soabnun. Un té z’chlein via, geiss u schoaf, chalber un gitzi un éttlljigi hen kheen auch z’schwéin, as poar hénnji um heen as ei zam hous un tan un tan as hoani um lécken in d’fannu. A quei tempi, quasi tutte le famiglie avevano le mucche, non tante, due o tre al massimo, pochi ne possedevano di più; allora nel villaggio facevano talvolta una piccola latteria dove a turno ognuno si faceva il prodotto più fresco, senza dover conservare troppo il latte. Poi c’era il bestiame minuto, capre e pecore, vitelli e capretti, alcuni avevano pure il maiale, qualche gallina per avere le uova e ogni tanto un galletto da cucinare. Mit da nachpere hemmu mussun lugun z’goan d’ackuart un anandre helfen an a manhal: hüten as chinn, lugun am chranghe, zin as chalb, schouvlun da weg, helfen troan i z’hoei, machun an botte, etwas brinnhe van im Duarf ol nuan anandre machun gséllschaft mit goan z’hénhart ol z’wacht. In d’nachpurschaft méchtumu heen wéilu voart etwas z’see ankwen dar hénnji das lécken awek, d’geitala das machun z’vill veers ol dar hunn das génh wupput: séin allz lljicki dinnhi, mu soll nöit chrigen vür das, “D’nachpara séin z’iest gschlecht”. Coi vicini bisognava cercare di andare d’accordo e aiutarsi a vicenda in caso di bisogno: custodire un bambino, un ammalato, dare una mano quando le mucche partorivano, spalare la neve, aiutare a ritirare il fieno, fare una commissione, portare qualcosa dal capoluogo oppure solo fare compagnia, andare a trovarli di pomeriggio o di sera per la veglia. Nel vicinato, però, potrebbero sorgere discussioni a causa delle galline che fanno l’uovo dove capita, dei ragazzi che fanno troppo chiasso o del cane che abbaia in continuazione: sono piccole cose, non bisogna litigare per così poco. “I vicini sono i parenti più prossimi” recita un detto. Wénn d’housanha méchti schwétzen was dinnhi hettintsch z’zélljen eina un eina, was lljöit séin passrut in déi ketschi, was nau fammillji un wassuru séin gstuarben ous, was chinn séin gwuarte un was lljöit séin kannhen zar andru weeld. Im kantunh het mu gmachut virtag ol trounit ellji zseeme wi mu wieri gsinh ellji houslljöit, anandre gschrowe um goan in d’schul, zar mesch ol um goan tanzun… Gruassur ol lljickur z’kantunh ischt gsinh, un ischt noch, dan uart woa mu leernit leeben inter d’lljöit. Il villaggio di Seingle – Zéngji sotto la neve, 20 febbraio 2004. — 48 — Se le case potessero parlare quante cose potrebbero raccontare una ad una. Quanta gente vi è passata, quante nuove famiglie e quante si sono estinte. Quanti bambini sono nati e quante persone sono decedute. Nel villaggio si faceva festa o si era in lutto tutti assieme come si fosse stati una sola famiglia, ci si chiamava per andare assieme a scuola, a messa o per una serata danzante… Più grande o più piccolo il villaggio era, ed è ancora, il luogo dove s’impara a vivere con gli altri. A U G U S T A “Facciamo un po’ titsch un po’ waltsch?” Analisi dei fenomeni di contatto nella parlata walser di Formazza1 MONICA VALENTI a valle Formazza è un’enclave walser caratterizzata da una particolare situazione di plurilinguismo dove i codici a contatto sono l’italiano, la parlata walser – il titsch – e il dialetto galloromanzo locale. Nello studio dei contatti linguistici è interessante focalizzare l’attenzione sull’influenza che l’italiano e il dialetto gallo romanzo hanno sulla parlata walser. Questo caso di contatto considerato rappresenta un esempio paradigmatico della specificità sociolinguistica alpina, una terra di frontiera, al tempo stesso area arcaica e marginale, rispetto ai centri di pianura, e innovativa, zona di contatto tra mondo romanzo e germanico. I primi insediamenti walser in val Formazza sono da attestarsi intorno alla fine del XII sec. inizio XIII sec. da quest’epoca vi è stato un contatto secolare tra un dialetto di tipo alemannico alpino con uno o più dialetti romanzi e poi con l’italiano. La Formazza si trovava in una posizione chiave per gli scambi commerciali nord-sud lungo la strada del Gries. Infatti essa era l’ultimo insediamento prima del valico verso la Svizzera. Grazie a questa posizione ha mantenuto nei secoli stretti contatti con la madre patria vallesana. Tuttavia con la decadenza del transito sulla via di comunicazione del Gries e in seguito alla costruzione dei trafori del Gottardo e del Sempione, Formazza è rimasta isolata dal Vallese. Durante l’ultimo secolo l’avvento dell’industrializzazione ha infine permesso all’italiano di acquistare sempre più prestigio contribuendo al lento abbandono dell’uso della lingua walser. Il dialetto walser, titsch o Pummàtter-titsch (Bacher, 1995:55) di Formazza appartiene alla famiglia linguistica dell’alto alemanno o alemanno meridionale che a sua volta discende dall’alto tedesco antico. Una delle caratteristiche più importanti di queste parlate è il carattere conservativo. Questo ha permesso di mante- L nere alcuni tratti ormai scomparsi dal tedesco odierno (Russ,1990: 364). Fino alla prima metà del XX secolo il rapporto del dialetto walser con l’italiano è stato di diglossia2, ovvero il caso in cui si abbia una compresenza di diverse lingue, di solito due, usate dalla comunità con differenti funzioni. L’italiano era raramente utilizzato se non per casi ufficiali o per rapporti con il mondo romanzo del fondovalle. L’avvento dell’obbligo scolastico, le migliorie dei mezzi di comunicazione hanno portato a dei notevoli cambiamenti. Attualmente la situazione del titsch della Formazza è piuttosto critica: il suo utilizzo è sempre più ridotto3 e si ha un esiguo numero di parlanti competenti. L’italiano, invece, è diventato il codice preferenziale di comunicazione contribuendo alla progressiva marginalizzazione della parlata walser. A grandi linee potremmo pertanto dividere gli abitanti della valle in 3 gruppi a seconda delle competenze linguistiche 4 del titsch. La distinzione principale si ha tra i parlanti e i non parlanti titsch. Inoltre ci sono i cosiddetti parlanti ‘passivi’ ovvero il caso in cui il soggetto comprende il titsch ma non ha le capacità per potersi esprimere con tale codice. Questo è il caso di K.. L’informante riesce a comprendere e a rispondere alle domande dei parlanti titsch ma preferisce usare sempre l’italiano (1): (1) 1. K.: ciao 2. A.: ciao K. 3. K.: il M.? 4. A.: wê gets där? 5. K.: bene 6. A.: zelltscht-nisch nit titsch 7. K.: e, non riesco 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. ‘ciao’ ‘ciao K.’ ‘il M.?’ ‘come sta?’ ‘bene’ ‘non parli titsch’ ‘e non riesco’ La tabella qui sotto riportata (Dal Negro, 2004) con l’aggiunta dei dati concernenti il 2002 e il 2006 forniti dallo sportello linguistico della val Formazza5 ci chiarisce in maniera piuttosto chiara l’evoluzione linguistica nell’ultimo secolo della valle: i parlanti attivi stanno diminuendo drasticamente e i parlanti passivi e non parlanti stanno aumentando. Anno Competenti attivi Competenti passivi Non parlanti 1900 489 0 26 1975 314 57 137 1981 280 60 175 1994 193 52 189 2002 191 46 236 2006 156 63 221 1. Il seguente articolo è una riduzione della mia tesi di laurea in linguistica generale discussa nell’anno accademico 2004/2005 dal titolo “Facciamo un po’ titsch e un po’ waltsch?”, Analisi dei fenomeni di contatto nella parlata walser di Formazza. Università del Piemonte Orientale “Amedeo Avogadro”, facoltà di lettere e filosofia, corso di laurea in lingue e letterature straniere (vecchio ordinamento). Relatore: Silvia Dal Negro. Correlatore: Donatella Mazza. 2. Cfr. Berruto, 2001. 3. Con ‘uso ridotto’ s’intenderanno tutta una serie di atteggiamenti linguistici e di comportamenti diversi ai quali corrispondono manifestazioni linguistiche tra loro differenti (Dal Negro, 2004). 4. Cfr. Berruto, 2001. 5. Si ringrazia per i dati del 2006 in particolare Anna Maria Bacher. — 49 — A U G U S T A (2)6 P. [..], êscht t telewisiung (For_Ro12B) è la televisione’ (3) A.: sikkè dinä suocero” (For_An1B) ‘sicché tuo suocero’ La commutazione invece, rappresenta piuttosto un fenomeno transitorio che alterna delle parti del discorso ampie in due differenti codici 7. (4) E.: un z Sepsch Andresch Trini het mi trägä, ... che fatica (For_Ro1A) ‘e da Beppe mi ha portato Andresch,…che fatica’ Per poter analizzare i principali fenomeni di contatto8 si è deciso di distinguerli lungo un continuum a seconda del diverso grado di integrazione e al maggiore numero di occorrenze all’interno del corpus dei testi. Aumentando il livello di inserimento l’elemento considerato diventa sempre più assimilabile alla definizione di prestito. Le case tipiche della Val Formazza. L’analisi dei fenomeni di contatto proposta in questa ricerca è stata svolta su un corpus particolarmente interessante. Esso fa parte dell’archivio sonoro realizzato da Silvia Dal Negro all’interno di un progetto linguistico finanziato dalla Regione Piemonte, che ha visto impegnate le comunità di Formazza e Rimella tra il 2000 e il 2002. Il progetto, di cui si sono occupati in prima persona gli abitanti della valle Formazza, ha permesso la realizzazione di un archivio sonoro in cui sono state raccolte trenta ore di parlato, due terzi delle quali sono state trascritte. La maggior parte delle trascrizioni sono disponibili su file di testo e archiviate in CDrom (Dal Negro, 2006). L’analisi verte su 24 di queste registrazioni con una durata totale di 12 ore analizzate. Gli informanti presi in considerazione sono 37, 33 dei quali parlano titsch, mentre quattro degli informanti sono competenti passivi. L’età dei parlanti varia dai 40 ai 90 anni. Le registrazioni sono avvenute in un clima familiare anche se i soggetti presi in considerazione si sono sforzati di parlare il più possibile titsch. Questo fattore rende ancora più interessante lo studio dei fenomeni di contatto perché nonostante l’impegno del parlante, le interferenze tra una lingua e l’altra rimangono ben salde al patrimonio del singolo. Inoltre le registrazioni sono state eseguite da soggetti interni alla comunità. Questo ha creato una situazione completamente neutra, dal punto di vista delle eventuali influenze che un ipotetico intervistatore esterno alla comunità e non parlante titsch avrebbe potuto provocare. L’analisi empirica è stata realizzata in due fasi distinte. La prima ha voluto quantificare l’apporto straniero romanzo nel discorso titsch senza effettuare alcuna distinzione riguardo ai fenomeni di contatto. La presenza di elementi stranieri sulle 125.000 parole che costituiscono il corpus di analisi è piuttosto esigua, intorno al 4% (4600 parole). In questa fase si è utilizzato un criterio che fosse il più oggettivo possibile conteggiando le parole grafiche di origine straniera, per cui, ad esempio, anche il frammento art.+nome è stato conteggiato come due parole. La seconda fase dell’analisi empirica invece ha cercato invece di effettuare alcune considerazioni sulla base delle principali realizzazioni dei fenomeni di contatto: il prestito e la commutazione di codice. Il prestito può essere definito come quell’elemento estraneo o allogeno che s’integra a livello linguistico e sociale nel sistema della lingua ricevente. (5) 1. C.: [..] weischt, trentatrè un trentatrè, un dö ês kriwut un dö set-s : “e, non li fanno” äs het mêsä il barattolo chöifä 2. A.: êch öw 3. C.: il barattolo 4. A.: mm 5. C.: e! êch hä-nä öw kchöift dö, der barattolo (For_An1A) 1. C.: sai, trentatré e trentatré, e sono arrivati e hanno detto: ‘e non li fanno’ e hanno dovuto comprare il barattolo 2. A.: e o.. 3. C.: il barattolo 4. A.: mm.. 5. C.: e! l’ho comprato anch’io il barattolo Questo esempio rappresenta perfettamente il passaggio lungo quella linea immaginaria (il continuum) che collega il prestito con la commutazione di codice. In questo caso il parlante utilizza per ben due volte la parola ‘barattolo’ preceduta dall’articolo italiano ‘il’. Alla terza occorrenza il termine è preceduto dall’articolo titsch. ‘Il barattolo’ passa da essere elemento transitorio come può essere considerato ‘il barattolo’ fino ad un inserimento nel sistema con il termine italiano preceduto dall’articolo titsch. Per poter analizzare la vicinanza o meno degli elementi analizzati ai due estremi del continuum ho considerato come elemento decisivo la frequenza d’uso. Avendo a che fare con un corpus di analisi particolarmente ampio ho supposto come quegli elementi che compaiono più frequentemente, con un più alto numero di occorrenze, coinvolgendo un più alto numero di parlanti possano essere posti più vicino al concetto di prestito quindi più integrati invece per quegli elementi più occasionali si tratterà di commutazione di codice. In particolare l’analisi si è concentrata su quegli elementi che appaiono singolarmente più frequentemente nel corpus analizzato: i singoli sostantivi romanzi (6), i connettivi (7), i verbi (8), gli aggettivi (9), le preposizioni o gli articoli seguiti da dei nomi (10-11). (6) G.: hetti lêbär schpaghetti, paschta (For_Ad1B) ‘preferirei spaghetti, pasta’ (7) G.: proppi göts! (For_Ro11A) ‘proprio buono’ (8) C.: schi hen änandrä nit suppurtêrt, schi hen nit änandrä suppurtêrt, difatti (For_An1B) ‘non lo sopportava, non lo sopportava difatti..’ 6. Indicheremo per ogni esempio un codice che si riferisce alla registrazione dalla quale è stata estratto l’esempio, per poter visualizzare tutta la registrazione con audio cfr. Dal Negro, 2006. 7. Nonostante la letteratura sull’argomento sia ampia continua a essere poco chiara in alcuni casi la linea di distinzione tra alcune manifestazioni del contatto. 8. Cfr. Berruto, 2005; Thomason, 2001; Weinreich, 1974, Gusmani, 1986. — 50 — A U G U S T A (9) J.: weischt dü blibscht äso kchurjus, fägä“ (For_An1A) ‚sai tu è rimasto curioso ênna,…”(For_Ro11A) ‘meglio una casa con pietra e mattoni, (10) G.: “invece mêr het s kfallä in officina ga wärchu, ..” (For_Ro11B) ‚invece mi piaceva lavorare in officina’ (17) E.:…un der papà het kset nei, är wellä.. das wellä är nit (For_Ro1A) ‘il papà ha detto di no, lui vuole..quello non lo vuole’ (11) B.: dana bên-i dö kgangä ga … ga machu gli esami fa … (For_Ro9A) ‘poi sono andata..a fare gli esami di ..’ I connettivi e i sostantivi sono uno dei casi più interessanti data la loro maggiore incidenza all’interno dei testi e il coinvolgimento della maggior parte dei parlanti nell’utilizzare queste forme romanze. I connettivi romanzi sono il 18% di tutti i fenomeni di contatto riscontrati9. Oltre a essere la classe quantitativamente più numerosa è anche quella dove un ristretto numero di lemmi si presenta più frequentemente. Questo indica quanto questi elementi siano integrati nel sistema del titsch. La libertà morfosintattica dei connettivi sembra d’altra parte facilitarne il passaggio da una lingua all’altra (Berruto, 2001). Inoltre vi è un altro importante risultato che conferma l’ipotesi che i connettivi romanzi siano particolarmente integrati nel sistema della parlata walser: gli elementi considerati compaiono nella parlata di 33 informanti sui 37 considerati, di cui 4 parlanti passivi. Tutti i competenti attivi hanno almeno una volta utilizzato uno dei connettivi romanzi. Questo dato indica quanto il fenomeno dei connettivi di contatto sia ampio e diffuso. Trattandosi di un fenomeno che coinvolge la totalità dei parlanti potremmo supporre come siano degli elementi considerati parte del sistema del titsch. È interessante accennare brevemente alla consapevolezza che hanno i parlanti nell’utilizzare questi elementi. Se consideriamo il caso di propi ‘proprio’ e njank ‘neanche’, possiamo dire che per il parlante non sono sentiti come elementi estranei al titsch10. Si nota come il codice di provenienza di questi due elementi, cioè il dialetto romanzo locale, l’ossolano, renda probabilmente la sua struttura formale meno estranea al parlante. Questo ne facilita l’utilizzo anche in contesti spontanei o in casi in cui l’informante si sforzi in minima parte di usare il codice del titsch. (18) C.: der lupo wol, aber la lince nêt“ (For_An1B) ‘il lupo sì, ma la lince no’ Alcuni termini delle aree lessicali della famiglia o del cibo, costituiscono degli elementi particolarmente inseriti nel sistema, vista la frequenza e la quantità dei parlanti coinvolti. L’utilizzo di prestiti romanzi per indicare termini non necessariamente moderni, ma che appartengono a campi semantici piuttosto basilari, indica una certa decadenza linguistica e conferma le gerarchie di prestito delle categorie lessicali elaborate da Weinreich (1974). All’inizio di questa ricerca, vista la particolare situazione di decadenza del titsch della Formazza, era prevedibile un alto numero di elementi italiani o più in generale romanzi all’interno della parlata walser, al contrario la presenza di questi elementi è piuttosto esigua intorno al 4%. Questo risultato conferma l’ipotesi formulata da Dal Negro (2004) secondo la quale al processo di abbandono progressivo del dialetto minoritario si opponga una certa tenacità formale. Nonostante l’italiano nell’ultimo secolo sia diventato il codice utilizzato nella maggior parte dei domini ufficiali quest’influenza si manifesta soprattutto nel numero di competenti passivi e non parlanti titsch mentre i parlanti titsch conservano una certa correttezza formale. Inoltre ho cercato di elaborare un possibile metodo di analisi per i fenomeni di contatto riscontrati (4%). Questa parte ha permesso di individuare un continuum di elementi estranei più o meno inseriti nel sistema del titsch della Formazza considerando le occorrenze, la quantità di parlati coinvolti e il livello d’integrazione. Sono stati individuati elementi più estemporanei, con poche occorrenze e altri più utilizzati, presenti nella parlata della maggior parte degli informanti e meglio definibili con il termine di prestito. (12) C.: “ja, proppi göts kafè” (For_An1B) ‘sì, proprio buono il caffè’ (13) P..: sì, sì ja njanku.., (For_Ro12B) ‚sì, sì, neanche ...’ Per quanto riguarda i sostantivi è stato rilevato come il 18% delle parole straniere siano costituite da singoli sostantivi. (14) A.: un … un ris turta têd-är niä ässä ? (For_Ro11A) ‘non hai mangiato la torta di riso?’ Essi sono stati suddivisi in 25 aree lessicali per studiarne la distribuzione semantica e le possibili motivazioni e necessità che hanno prodotto questa percentuale11. L’area lessicale del cibo (15) presenta una maggiore occorrenza per una ristretta gamma di lemmi. A seguire in ordine di occorrenze troviamo il gruppo degli strumenti tecnici (16), della famiglia (17), dell’ambiente naturalistico (18). (15) E. schêr fêri paschtaschütta R.: paschtaschütta na mêt...mm (For_1A) ‘un po’ di pastasciutta’ ‘pastasciutta con..’ (16) M.R.: ês bessär äs hüs mêt schteinu un matuni BIBLIOGRAFIA BACHER, ANGELA, 1995, Bärulussä, il prato più bello dell’orso. Tararà, Verbania. BERRUTO, GAETANO, 2001, Fondamenti di sociolinguistica. Laterza, Roma. BERRUTO, GAETANO, 2005, “Hochsprache und Dialekt als kritischer Fall für die Kontaktlinguistik”, in Egger, Eckhard/Schmidt, Jürgen/Stellmacher, Dieter (Hrsg.), Moderne Dialekte – Neue Dialektologie. Akten des 1. Kongresses der Internationalen Gesellschaft für Dialektologie des Deutschen (IGDD), Franz Steiner Verlag, Stuttgart, pp. 87-112. DAL NEGRO, SILVIA, 2004, The Decay of a language. Peter Lang, Bern. DAL NEGRO, SILVIA, (a cura di), 2006, Parlare walser in Piemonte, archivio sonoro delle parlate walser. Mercurio, Vercelli. GUSMANI, ROBERTO, 1986, Saggi sull’interferenza linguistica. Le Lettere, Firenze. POPLACK/SANKOFF/MILLER, 1988, “The social correlates and linguistic processes of lexical borrowing and assimilation”. In: Linguistics. Mouton de Gruyter, New York/Berlin: 46-103. RUSS, CHARLES V.J, 1990, “High Alemannic”. In: Russ, Charles V.J. (ed.) The dialect of modern german. Routledge, London. RUSS, CHARLES V.J. (ed.), 1990, The dialect of modern german. Routledge, London. THOMASON, SARAH G., 2001, Language contact, an introduction. Edinburgh University Press Ltd, Edinburgh. WEINREICH, URIEL, 1974, Lingue di contatto. Boringhieri, Torino. 9. Ci riferiamo al 4% iniziale. 10. Confrontandosi con i referenti dello sportello linguistico a Formazza si è visto come questi due elementi, soprattutto propi, siano utilizzati dalla maggior parte dei parlanti senza essere considerati estranei al titsch. Solo attraverso una riflessione metalinguistica il parlante si rende conto dell’origine romanza. 11. Poplack/Sankoff/Miller (1988) effettuano lo stesso tipo di distinzione per aree lessicali per cercare una motivazione per i prestiti lessicali. — 51 — A U G U S T A Gressoney-La-Trinité: Osservatorio meteorologico di d’Eyola (m 1850 s.l.m.) WILLY MONTERIN ei primi mesi della stagione invernale 2005-2006, le precipitazioni nevose sono state scarse, la temperatura estiva si è mantenuta elevata anche verso la fine della stagione ed il regresso dei ghiacciai continua ad essere notevole. Nelle tabelle comparative vengono riportati i valori delle temperature e delle precipitazioni, degli anni 20052006, l’altezza massima raggiunta dal manto nevoso alle varie quote e le variazioni frontali dei principali ghiacciai del Monte Rosa sui versanti di Gressoney e di Alagna Valsesia. N Gennaio Febbraio Marzo Aprile Maggio Giugno Luglio Agosto Settembre Ottobre Novembre Dicembre MEDIE ANNUALI Gennaio Febbraio Marzo Aprile Maggio Giugno Luglio Agosto Settembre Ottobre Novembre Dicembre TOTALI ANNUALI 2005 2006 -3,2 -6,2 -0,2 2,6 8,3 12,4 13,6 11,9 10,0 6,0 -0,1 -4,6 4,2 -4,9 -3,4 -2,0 3,9 7,6 12,3 15,8 10,7 11,3 7,6 3,0 -1,2 5,0 2005 2006 45,7 10,2 37,2 136,6 77,9 89,9 71,9 133,1 80,0 77,2 10,7 23,9 794,3 17,5 57,4 86,3 92,9 94,5 58,9 135,8 68,1 152,3 56,6 21,6 89,5 931,4 — 52 — 1) TEMPERATURE MEDIE IN °C ALL’OSSERVATORIO METEOROLOGICO DI D’EJOLA (M 1850 S.L.M.) 2) PRECIPITAZIONI IN MM. ALL’OSSERVATORIO METEOROLOGICO DI D’EJOLA (M 1850 S.L.M.) A U G U S T A 3) PRECIPITAZIONI NEVOSE IN CM. ALL’OSSER VATORIO METEOROLOGICO DI D’EJOLA (M 1850 S.L.M.) 4) PRECIPITAZIONI NEVOSE IN CM. ALLA STAZIONE PLUVIOMETRICA ENEL DEL LAGO GABIET (M 2340 S.L.M.) Ottobre Novembre Dicembre Gennaio Febbraio Marzo Aprile Maggio TOTALI 2004/05 5 89 64 64 18 10 131 0 381 2005/06 16 3 34 36 95 107 35 27 353 Ottobre Novembre Dicembre Gennaio Febbraio Marzo Aprile Maggio TOTALI 2004/05 20 98 98 30 18 43 201 18 526 2005/06 44 2 39 75 130 114 50 69 529 Ghiacciaio del Lys, la bocca glaciale alla fronte, ottobre 2006. Altezza massima del manto nevoso: D’Ejola (m 1850 s.l.m.) cm 85 il 17 aprile 2005; cm 90 il 9 marzo 2006 Gabiet (m 2340 s.l.m.) cm 120 il 17 aprile 2005; cm 169 il 9 marzo 2006 5) VARIAZIONI ANNUALI DELLE FRONTI GLACIALI DEI GHIACCIAI DEL LYS, DI INDREN E DEL PIODE (VALORI IN METRI). Ghiacciaio del Lys (quota della fronte m 2355) Ghiacciaio di Indren (quota della fronte m 3089) Ghiacciaio del Piode (quota della fronte m 2460) 2005 2006 -34,0 -30,0 -3,0 -25,0 -3,0 -5,0 Ghiacciaio del Lys, settembre 2006. — 53 — A U G U S T A Al scarpi strenci d’la spusa Le scarpe strette della sposa VITTORIO BALESTRONI el 1908 Tensi Italina andando in sposa a Scalabrini Giacomo, barba Jàcum, da Massiola (erano primi cugini e per questo era stata necessaria ottenere la dispensa vescovile) aveva comperato ad Omegna le scarpe adatte alla cerimonia. Erano scarpe a forma di stivaletto, alte appena sopra la caviglia, con a fianco alcuni piccoli bottoni che si allacciavano con un apposito ferretto a forma di uncino. Nella fretta e nell’eccitazione dell’acquisto Italina le aveva provate molto superficialmente e, il giorno prima della cerimonia, si accorse che le andavano strette, impossibile indossarle per più di qualche minuto. Oddio, che fare? Omegna non era “dietro l’uscio”…. I genitori, Tensi Giovanni e Diaceri Domenica, esaminarono il da farsi e il fratello Tensi Vittorio si offrì di andarle a cambiare. Considerato il tragitto di andata e ritorno, la cerimonia era per le 10 del mattino, mamma Domenica, zia Menga, si incaricò di svegliarlo per tempo. Vittorio, quando la mamma gli disse che era ora, si incamminò con la lanterna. Arrivato in prossimità di Otra senti i rintocchi del campanile di Forno, un solo tocco, N TRADUZIONE NEL DIALETTO DI CAMPELLO tal 1908 e Tensi Italina l’andeiva spusa a Scalabrini Giacomo, barba Jàcum da Maciola (Massiola), ieru prum cusìt e par vos ag vuleiva la dispensa dal Vescuv. La spusa l’eiva cumprà al scarpi par la spusalizi a Umugna (Omegna), ieru scarpi a struvalin aut peina sura la cavigia, cum da part n’a fila ad butugn piciu c’as ganceivu cum un fer fac a rampin. Par la présa e la cuntenteza l’Italina l’eiva pruvà al scarpi malament e al di pruma d’la spusalizi s’ancorg ch’ieru propri strenci e che la pol nuta caminè par al dulur. Signur, que spudeiva fe? Umugna l’era nuta “dre l’us da cà”. Al pà e la muma, Tensi Giovanni e Diaceri Domenica, panseivu par treuve na soluzion e al frel, Tensi Vittorio, al dis “vag giù mi a cambiè al scarpi”. La stra da Kampèl a Umugna e andre l’era lunga, al spusalizi l’era par ai des uri d’la matina, e par vos la muma Domenica, zia Menga, la disvogia al Vittorio par temp, che s’anvià cum la lanterna piza. Rivà prova a Utra (Otra) al ‘N L’angolo sacro, in un piéllje del Vallone di San Grato. — 54 — A U G U S T A ton…. l’una di notte. Evidentemente sua madre, nella concitazione, si era sbagliata e lo aveva svegliato troppo presto. Che fare? Ormai non restava proseguire. Un attimo dopo ebbe la sensazione di udire un soffio e la lanterna si spense. Toh, pensò, non mi pare che ci sia del vento e poi le lanterne si spengono solo se è parecchio forte. L’accende e, fatti pochi passi, si spegne nuovamente. La riaccende e riecco la sensazione di un leggero soffio….. e la lanterna si spegne ancora. Senti un brivido lungo la schiena, il buio era totale, il silenzio assoluto, in giro non c’era un’anima viva. Quando gli occhi si abituarono al buio pesto, vede a pochi metri la cappelletta di Otra e rapidamente si rifugiò sotto il piccolo porticato…..il cuore batteva così forte che pareva di averlo in gola. Con le mani tremanti riaccese la lanterna, prese fiato e dopo qualche minuto si riavviò. Nulla più successe e alle 3 e mezza era in piazza Salera davanti al negozio del calzolaio chiamato ‘l Piri. Sapendo che abitava sopra il negozio, fece coraggio, lo svegliò, cambiò le scarpe e riprese la “via della valle” giungendo a Campello in tempo per la cerimonia e alla sposa cessa l’ansia dell’attesa. sent bata iuri sul campanìn da Furn (Forno), “ton”…nimò un culp…l’era ambòt du nöc. La muma par la puira ch‘l riveiva nuta in temp l’eiva disvagiè tröp prest. Qua iò da fe? ….l’eiva mei andè avanti. Dopu un mument al sent un bufùr e la lanterna sa smorza. Toh, al pensa, am par nuta che ghè ‘l vent e pöi sa smorsa nuta la lanterna se ‘l vent l’è nuta fort. Al piza turna la lanterna e dopu un quai pas sa morsa ancura. Che puira, l’era nöc, ‘s muveiva nuta ‘na foia, e gheiva an gir nuta n’anima viva… Quand i söi öc as bituu al scur, al vog visin la capela da Utra e ad cursa as mot suta al portic. Al cor al bateiva usi fort c’al sinteiva gnich fin an gula. Cum al magn ch’ach trimeivu al piza turna la lanterna, al ciàpa fià e s’anviara an fora. Da Utra in giù va tüt bogn e ai tri bot e mesa l’è an piaza Salera davanti la butega dal Piri che la steiva sura. As fa curàc, al disvogia al Piri, al cambia ‘l scarpi e ‘l turma ciapè la via d’la val e al riva a Kampèl in urari par al sposalizi e usì a la spusa ac pasa al süst. IN MEMORIAM Erwin Monterin Eusebio Pomati Er win Monterin: uno dei fondatori del Walser Kulturzentrum ed uno dei membri più attivi. Tra i suoi principali meriti è la realizzazione del vocabolario italianotitsch e titschitaliano, essendo egli un perfetto conoscitore dell’idioma di Gressoney e della lingua tedesca. La toponomastica era il suo cavallo di battaglia: conosceva i nomi di ogni pascolo, di ogni baita, di ogni angolo anche sperduto del suo amato paese, fornendo così materiale prezioso alle ricerche del Bureau Régional Ethnique et Linguistique (BREL) di Aosta. Ricordiamo inoltre che fu poeta. Ben nove delle sue poesie, argute e piene della sua filosofia di vita, sono pubblicate in Orizzonti di poesia, edito a cura del Walser Kulturzentrum. Ogni anno Erwin si occupava del Calendario Walser. Questa primavera ci ha lasciato Eusebio Pomati, socio fedele dell’Associazione Augusta, amico discreto d’Issime, dei suoi abitanti, della sua storia e delle sue tradizioni. Ha par tecipato con entusiasmo, in occasione del trecentenario della fabbrica della chiesa parrocchiale, alla pubblicazione del volume ricordo e all’allestimento del museo d’arte sacra. Ha raccolto con passione le antiche cartoline d’Issime ed ha impresso in numerose immagini, da lui scattate, la vita del paese degli ultimi quarant’anni. Per molte estati ha organizzato i giochi per i bambini, ed anche la sua ultima estate ha voluto trascorrerla nel paese che tanto amava. Tutti ricorderanno la sua cordialità, la sua bonarietà ed il piacere di conversare con lui, e, non incontrandolo più, mentre passeggia per Issime, saremo in molti a rimpiangerlo. * 29 marzo 1913 - 15 settembre 2006 * 1926 - 2007 — 55 — Issime Dans la conque riante où le Lys argenté Berce les vieux chalets par ses accords sublimes, Sous le regard sévère et imposant des cimes, Mon pays vit heureux dans la sérénité. J’avais dû le quitter pour un temps assez long, Vivre loin de son charme et de sa paix sereine, Mais toujours j’entendais dans mes heures de peine Les accents solennels des eaux et du bourdon. J’aspirais au retour, je désirais revoir Le bulbe du clocher à forme byzantine, Et malgré les attraits de la beauté marine, De retrouver ce coin je conservais l’espoir. Et quand un soir d’hiver je revins sous mon toit Où coulèrent joyeux les moments de l’enfance, Je sentis dans mon coeur s’apaiser la souffrance Et mon désir alors fut de mourir chez moi. Extrait de “Murmures de la Doire”, Edmond Trenta 1952 — 56 —