Houlgate au fil des rues - Conseil Général du Calvados
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Houlgate au fil des rues - Conseil Général du Calvados
Houlgate au fil des rues Les Cahiers des Archives départementales du Calvados - N°16 - 2000 61, rue de lion-sur-mer - 14000 CAEN - 02 31 94 70 85 HOULGATE AU FIL DES RUES Sommaire - Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 3 - Il était une fois Beuzeval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 - De Beuzeval à Houlgate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 - Les fondateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 - Des personnages autour des lieux de culte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 - Les rues dédiées aux maires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 - Les victimes des guerres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 - Les visiteurs célèbres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 4 Recherches et exposition : Classe de CM2, 1998. sous la direction de Mme Baratin, institutrice. Service éducatif des Archives départementales : Sylvain Bouvet, Françoise Dutour, Annie Fettu. Cahier des Archives réalisé par F. Dutour et Sylvain Bouvet. H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s Présentation Les élèves de l'école d'Houlgate se sont intéressés pendant deux années scolaires (1998-1999) à l'histoire de leur commune, sous la direction de Christine Baratin, institutrice. Ils ont participé au concours départemental du Jeune Historien, organisé par les Archives départementales, dont le thème était L'Inconnu de votre commune L'exposition, qu'ils ont réalisée, a été présentée à l'Ecole, devant leurs parents et les personnalités communales (juin 1998), puis aux journées du patrimoine ; elle a été récompensée par un 2ème prix au concours départemental du Jeune Historien. Or, l'histoire d'Houlgate est riche et les enfants ont découvert un passé qu'ils ignoraient. Ils ont d'abord relevé les noms de toutes les rues et fait le tri, en privilégiant les noms associés directement à l'histoire locale. Il restait alors à comprendre pourquoi tel personnage avait droit à une plaque à l'angle d'une rue ou sur un bâtiment. Les élèves ont travaillé à l'aide de dictionnaires, d'archives communales, des archives départementales, mais surtout ils sont allés interroger les habitants pour retrouver des renseignements sur des personnages dont le souvenir n'était pas encore effacé des mémoires. Cartes postales, photos, plans, anecdotes, affiches la classe a rassemblé l'illustration nécessaire pour mieux connaître les Inconnus d'Houlgate. Les élèves ont ensuite mis en forme leur travail illustrant par des documents les noms des rues et des avenues. Le Service éducatif des Archives, associé à cette recherche, a voulu que le travail de la classe soit connu du grand public à travers un Cahier des Archives. L'exposition n'est pas reproduite dans son intégralité, cependant la trame en a été respectée et les meilleurs documents servent d'illustration. S. BOUVET, F. DUTOUR. Professeurs au Service éducatif 5 H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s Beuzeval en 1785 6 Dans cet extrait de la carte de France, réalisée par César-François Cassini, directeur de l'Observatoire de Paris, à la demande de Louis XV, de 1754 à 1759, on voit nettement qu'à cette époque, Houlgate n'existait pas. Seule, la paroisse de Beuzeval est localisée sur cette carte. La vallée du Drochon est appelée, vallée de Beuzeval et les roues de deux moulins sont indiquées. La côte est figurée tantôt avec des sables, tantôt par les éboulements des Vaches noires en avant d'Auberville. A l'entrée de la Dives se trouve un corps de garde qui protège l'entrée du port. La paroisse de Beuzeval est indiquée par une église. H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s Il était une fois Beuzeval Au Moyen Age, Beuzeval s'appelait Bosavallis signifiant pour certains Vallée des bœufs, pour d'autres, qui se fient à une charte du 13e siècle, c’est un lieu appartenant à Boselin de Dives. Il s'agirait en fait de la déformation de Boseval. La naissance du fief remonterait à 1066 : Guillaume l'aurait donné à un de ses fidèles en remerciement pour service rendu lors de la conquête de l'Angleterre. Pendant longtemps le littoral fut inhabité : il était considéré comme inhospitalier. Les côtes sont des zones ventées, les dunes se déplacent avec les marées et les falaises s'écroulent avec les fortes pluies. Il est préférable de s'établir vers l'intérieur. Or la petite vallée du Drochon se présente comme un lieu très favorable : l'eau claire y est abondante, le vallon protégé des mauvais vents du nord et de l'est. Vers 1758, telle est la réalité décrite par la carte de Cassini. Elle constitue la toile de fond de l'histoire qui va se dérouler un siècle plus tard, non plus dans le vallon, mais en bordure de mer, sur la dune et sur les collines qui la surplombent de part et d'autre du Drochon. L'histoire paisible de Beuzeval se continue jusque vers l’année 1826, où par le recensement on apprend, que la commune comptait 301 habitants dont 1/5 d'enfants de moins de 14 ans. Environ la moitié des adultes travaillait dans l'agriculture (cultivateurs, bergers, herbagers, journaliers, domestiques). On comptait quelques pêcheurs. Les autres habitants vivaient de l'artisanat (charpentier, maçon, cordonnier, sabotier, tuilier, couturière, meunier, tisserand, cordier, fileuse, blanchisseuse, couvreur, dentellière). Deux d'entre eux étaient commerçants (poissonnier et marchand). Les commerces alimentaires n'étaient pas nécessaires à cause des nombreuses fermes et des jardins. Les personnes âgées et les femmes travaillaient à la maison ou étaient sans profession déclarée. L'habitat était traditionnel : fermes en colombages, vastes cours où des bâtiments abritaient les différentes activités de la ferme. 7 H o u l g a t e a u f i l De Beuzeval à Houlgate 8 d e s r u e s H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s Le plan cadastral dressé en 1826, montre une commune rurale, Beuzeval : les terrains sont partagés entre des collines situées de part et d'autre de la vallée du Drochon, et un fond de vallée. Les terrains sont utilisés en prairie, en labours, mais les sommets des collines sont laissés aux taillis et aux bois. Entre la carte de Cassini et le plan cadastral, la paroisse de Beuzeval a peu évolué, elle est toujours tournée vers la terre. La route de Caen et la route des Dunes tracent deux chemins parallèles au littoral, le long desquels sont disposés les villas et les chalets des nouveaux propriétaires. Perpendiculaire à ces rues, et donc à la plage, un axe en direction de Trouville organise le nouvel espace balnéaire. Les pentes des collines sont encore vides : les premières constructions se sont installées en bordure de la mer, et au pied de la pente, rue Amédée Renée et rue Claire Jouvet. Bien différent est le plan de 1878. La station balnéaire est née. La promotion immobilière a modifié le paysage. Le Grand hôtel, le Casino, le Square sont en place. La nouvelle église paroissiale s'est rapprochée de la zone urbanisée. Le projet d'un chemin de fer est indiqué sur la carte. Ainsi les estivants pourront se rendre plus aisément dans la station. 9 Collection Archives du Calvados H o u l g a t e 10 a u f i l d e s r u e s H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s 11 H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s Les fondateurs de la station La commune rend hommage à ceux qui ont eu l'initiative du développement de la station balnéaire. La mode des bains de mer, née en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle, et qui existe déjà à Luc-sur-Mer (il est fait mention de bains, dès 1789, en ce lieu), commence à faire de nombreux adeptes et les citadins viennent faire des séjours à la mer. Au début, on loge chez l'habitant, souvent d'une façon très simple. Beuzeval est d'abord fréquentée par des bourgeois de Caen ou de Paris, souvent protestants et qui recherchent une certaine simplicité dans leur villégiature. Ils se sont installés sur la rive gauche du Drochon, formant une petite communauté, le Hameau de la mer. 12 Mais très vite, les estivants affluent et le manque de logements se fait sentir ; des investisseurs s'intéressent à cette activité naissante qui peut devenir lucrative : le développement des bains de mer. Des sociétés immobilières prennent alors en main la destinée de Beuzeval. La commune se tourne vers la villégiature balnéaire ; elle change de nom, devient Houlgate, station balnéaire du littoral normand. Les achats de terrains se font entre 1859 et 1865, les constructions s'étalent de 1860 à 1890. Une société immobilière est créée le 16 mars 1858 suivant un acte dressé par M. Fould, notaire à Paris. La Société Civile Immobilière est établie à Lisieux. Son capital est partagé entre M. Amédée Renée (1/6), M. Victor Delise (2/6) et le restant appartient à la banque, présidée par M. Vergniolles, la Caisse centrale de l'Industrie. Elle a pour but, d'acheter des terrains, de tracer des rues (les actuelles rues des Bains, Baumier, d'Axbridge et du Sporting), de construire des villas et des établissements pour attirer les touristes. Son bureau est composé de messieurs : Victor Delise1 , avocat à la cour (Lisieux) Henri Jouvet, artiste peintre (Beuzeval) Amédée Renée, député du Calvados et journaliste (Paris) Jean Baumier, architecte (Caen) Victor Bonnet, économiste (Paris) Aubin-Albin Vergniolles, banquier (Paris) Lasnier, président de tribunal de Caen. La société achète à cinq propriétaires, dont M. Ledanois, des terrains environnant la butte de Houlgate ou situés en bordure de mer. Vue panoramique de Houlgate par P. Leroux, architecte, 1854, coll. Arch. Calv. 1 Les noms en gras indiquent les noms des rues H o u l g a t e a u En 1859, le Grand Hôtel est construit sur les plans de Baumier ; Vergniolles assure le financement ; il en est ensuite le gestionnaire.. Dès 1861, le Grand Hôtel est complet et les villas sont occupées : "Notre succès est constaté par la foule qui se presse à Houlgate. Il n'y a plus une seule place à l'Hôtel. Toutes les maisons sont pleines. Je n'entends qu'une voix : c'est admirable"2. f i l d e s r u e s inouïes, s'élèvent de toutes parts. Un hôtel immense, parfaitement installé, peut abriter les baigneurs déjà assez nombreux, qui jadis étaient disséminés dans les humbles maisons de Beuzeval. Des maisons élégantes ont été bâties comme par enchantement et une gracieuse et coquette église domine et protège cette colonie nouvelle qui est appelée assurément à de brillantes destinées. En 1864, le premier casino, en bois avec des auvents en toile, se dresse sur la plage, il dépend de la Société immobilière. On doit Houlgate, aux efforts réunis de M. Vergniolles En même temps, les sociétaires construisirent leurs propres villas à proximité du Grand Hôtel, et vendent des parcelles. s'enorgueillir”3. et de M. Amédée Renée, l'écrivain à jamais regretté, dont la presse et la littérature peuvent à bon droit C'est donc à travers les noms donnés aux rues d'Houlgate que nous allons découvrir quelques "Beuzeval et Houlgate, ces deux localités sont tellement proches l'une de l'autre qu'il est à présumer que d'ici peu d'années, il y aura une absorption totale de l'une par l'autre. Beuzeval est la vieille ville, Houlgate la neuve. La première s'abrite modestement au pied d'une colline, la seconde se déploie magnifiquement en face de celle-ci, et semble dire à sa voisine : je suis la cité de l'avenir. Déjà les constructions récentes, faites dans des proportions 2 3 aspects de cette histoire. Les élèves de l'école ont classé en cinq catégories les noms des rues : - les noms des fondateurs de la station - les lieux de culte - les maires - les victimes des guerres - les personnalités qui fréquentèrent Houlgate. d’après la lettre de Zelie Delise à son fils Victor - coll. R. CHAPUIS Trouville et ses environs, par Tissot de Méroma 13 H o u l g a t e a u - Rue Le Danois En 1854, Houlgate n'existait pas : on connaissait seulement Beuzeval. Monsieur Le Danois, mi-paysan mi-artisan, habitait une vallée inconnue et sauvage, la vallée du Drochon. Or il fait un héritage, en 1837, de 6 000 francs, et, se promenant un jour sur la plage, il rencontre le notaire de Dives, maître Boyère, qui lui propose un marché : " Vous voilà riche ! Voulez-vous faire un placement ? ". Monsieur Le Danois répondit : " Oui, je veux bien ", et avec son héritage il acheta les terres qui devaient devenir Houlgate. Dix ans plus tard, ces terres revendues, valaient plus d'un million. - Rue Baumier (Jean et Jacques) Le principal architecte d'Houlgate fut Jean Baumier, architecte installé à Caen. On lui doit des villas, le Grand Hôtel et le marché couvert. A sa suite, son fils Jacques réalisa d'autres constructions. Voici quelques unes des constructions de Baumier père : 14 La villa La Mouche, construite en 1875, pour Louis Dufour de Montor conseiller à la Cour de cassation de Paris. La villa Les Mouettes ayant appartenu à Monsieur Dubonnet qui y reçut Roland Garros en 1912. f i l d e s r u e s La villa Les Cygnes construite en 1893 pour Georges Landry, maire de la commune La villa Roblot aujourd'hui villa Le Mesnil construite pour un parisien. La villa Les Embruns, construite pour Auguste Moreau-Nélaton, célèbre chirurgien parisien. Elle possédait à l'époque, à la place du toit actuel, une terrasse entourée de balustrades. La villa La Chapelle. En 1859, l'architecte construit la chapelle Notre Dame de Houlgate sur l'emplacement de l'ancienne église de Beuzeval , par la suite l'édifice religieux fut inclus dans une villa. Le Moulin Landry, édifié pour le maire ; la propriété est traversée par le Drochon et possède une cascade. La villa Le Carillon et la villa Daubenton, constituent des exemples de villas de style néo-normand. D'autres architectes s'installèrent dans la station balnéaire ; ils reçoivent des commandes, et proposent aussi des modèles de villas que l'on peut acheter sur plan. Certaines de ces villas existent encore, et gardent la mémoire de leur passé. H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s " Aujourd'hui Houlgate est un agréable fouillis de verdure, égayé, de ci de là, de gracieux chalets ou villas aux couleurs diverses. Nulle part ailleurs je n'ai vu la brique aussi bien travaillée que de ce côté de la Normandie. Les maisons construites avec des briques de toutes teintes, semblent de véritables mosaïques. Ce qui fait l'agrément de Beuzeval et d'Houlgate, c'est que si la mer est à proximité, la campagne, la vraie campagne verdoyante n'est pas loin" 4. 15 Les villas en front de mer, vers 1910 on peut reconnaître la villa de M. Moreau-Nelaton, Les Embruns (au centre avec un toit en terrasse), et la villa Les Mouettes (dernière à droite), qui appartenait à la famille Dubonnet. 4 Lanquest (Georges), La côte normande de Honfleur à Ouistreham, Paris, édition du Home, vers 1900. H o u l g a t e a u - Rue Victor Lecesne Victor Lecesne est né en 1825 , il devint armateur et homme politique ; ils étaient trois frères, tous furent, dit-on, " trente fois millionnaires ". Victor Lecesne était propriétaire d'un château, Le Manoir de Beuzeval. f i l r u e s architecte de talent, Michel Pelfresne, de Caen, ce château est une des curiosités des environs" 5. Jules Lecesne, député républicain du Havre fréquenta très souvent Houlgate et la villa familiale. " Cette magnifique propriété vaste de plus de 100 hectares, a été créée par Victor Lecesne, trop tôt enlevé à ses amis et au pays, dont il était le bienfaiteur. Au milieu d'un parc de 45 hectares, admirablement dessiné, naturellement accidenté, et remarquable par la beauté de sa végétation, la fraîcheur de ses pelouses et l'abondance de ses eaux qui forment plusieurs cascades, le propriétaire a fait élever un château véritablement princier. Bâti dans le style de la renaissance, sous la direction d'un 16 5 d e s Guide Joanne, Trouville et les bains de mer, Hachette, 1896. H o u l g a t e a u - Rue Victor Delise Né en 1823, à Vire, Victor Delise, est le fils de Dominique Delise, militaire et botaniste réputé, et de Zélie Lenormand. Il fait ses études au collège de Vire. Il suit les cours de droit à l'Université de Caen et devient substitut du procureur à Lisieux (1849). En 1851, il est avocat et plaide pour le sénateur Amédée Renée, propriétaire du journal Le Constitutionnel. Il fréquente Conrad de Witt (gendre de Guizot) et la famille Target. Républicain convaincu, il soutient le parti démocratique et la candidature de Jules Lecesne (député du Havre). Il est nommé procureur général à Caen le 19 septembre 1870, puis à Besançon, Rennes et enfin à Paris où il assure la défense de Gambetta au cours de différents procès. Nommé conseiller à la Cour de Cassation, le 27 juillet 1880, il décède à Paris le 4 janvier 1892. Il est à l'origine de la construction d'Houlgate : achat de terrains, rédaction des textes des sociétés immobilières. Sa mère, qui y réside une partie de l'année, le tient au courant par un courrier abondant de l'évolution : constructions, ventes de terrains, fréquentations. - Rue Amédée Renée (1807- 1859) Né à Caen, en 1807, il accomplit ses études dans cette ville et devient enseignant en littérature. Il s'établit ensuite à Paris, s'intéresse à l'économie politique et à l'histoire et travaille avec Augustin Thierry à la rédaction de l'Histoire du Tiers-Etat. Sa réputation lui assure la rédaction d'articles dans la Nouvelle f i l d e s r u e s Biographie Universelle (publiée chez Firmin Didot). Attiré aussi par le journalisme, il collabore à L'Institut historique (1835), puis est rédacteur du Journal Officiel de l'instruction publique (1837) . Collaborateur du Constitutionnel, il devient propriétaire et rédacteur en chef du Journal de la Flotte. Il rédige le 30e volume de l'Histoire des Français que ne peut achever Sismondi, décédé. Après la Révolution de 1848, il est secrétaire du Baron De La Coste, puis bibliothécaire à la Sorbonne. Il devient ensuite secrétaire-général du Grand-Maréchal du Palais. Il rédige plusieurs ouvrages historiques entre 1853 et 1856, il est appelé à la direction des journaux Le Constitutionnel et Le Pays. Son épouse possédait des biens dans l'arrondissement de Pont-l'Evêque et il fit construire une maison à Houlgate ; il est élu député en 1857. Il est décoré de l'Ordre impérial de la Légion d'honneur. Il meurt le 9 novembre 1859. Le préfet Tonnet prononce son éloge funèbre. Après son décès son épouse continue de gérer ses intérêts dans la société immobilière d'Houlgate. - Rue Victor Bonnet Il fut un économiste fameux qui aida la société immobilière à entrer en relation avec les banques parisiennes. Extrait d’un carnet de dessins de Henri Jouvet. Collection Robert Chapuis Cl. P. Corbière. Copyright 1993 ; Inventaire général de Basse-Normandie - ADAGP 17 H o u l g a t e a u - Rue Henri Jouvet (1814-1876) et rue Claire Jouvet (1821-1864) Né à Granville, en 1814, Henri Jouvet est le fils d'un banquier privé, Basile-Bonaventure Jouvet. A 19 ans, Henri s'embarque sur un trois-mâts pour les îles de la Sonde et Java. En 1838, de retour à Granville, il épouse, Claire Delise sœur de Victor Delise, dont il est l'ami. Il s'installe à Vire quelques années, puis à Houlgate en 1857, où il rejoint son père qui s'y est retiré après avoir fait faillite à la suite de la révolution de 1848. Artiste, Henri Jouvet est un peintre de qualité ; il participe à la réalisation des projets de la station : dessins des rues, des jardins, des bâtiments 6. Houlgate qui n'existait pas avant 1860, a eu pour fondateur un artiste distingué, M. Jouvet qui, séduit par le charme véritablement enchanteur de ce site, f i l d e s comprit qu'on en pouvait faire non seulement un séjour pittoresque, mais encore une base d'opérations avantageuses. Il lui fallait des fonds, il les trouva auprès de M. Vergniolles. C'est en 1859, qu'il construisit sur les ruines de quelques cabanes de pêcheurs, un Grand hôtel et son habitation personnelle. A la suite sont sortis de terre des chalets ou des maisons de style très fantaisiste, presque toutes isolées et entourées de jardins anglais, puis des magasins de toute sortes bien approvisionnés " Henri Jouvet se révèlera cependant un piètre homme d'affaires. Le souvenir de Claire Jouvet, son épouse (1821-1864) est rappelé sur une plaque de rue. 18 Extrait d’un album de croquis d’Henri Jouvet. Collection Robert Chapuis. Cl. P. Corbière. Copyright 1993 ; Inventaire général de Basse-Normandie - ADAGP 6 r u e s Guides Joanne, Trouville et les bains de mer, Hachette 1896. H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s Des personnages autour des lieux de culte Quatre lieux de culte marquent l'histoire de BeuzevalHoulgate : l'ancienne église, la chapelle, la nouvelle église, le temple. - Rue de l'ancienne Eglise L'ancienne église de Beuzeval est située sur la croupe des coteaux qui enserrent la petite vallée et s'achèvent à la mer par deux falaises. L'édifice remontait, pour la plus grande partie de sa construction, à la fin du XIIe siècle, mais avait subi différentes retouches. Devenue trop exiguë, et surtout trop loin du centre et des plages, l'église est livrée aux démolisseurs. L'adjudication eut lieu en la mairie de Beuzeval, le 29 janvier 1882 : de l'ancienne église de Beuzeval ne subsiste, aujourd'hui, que le porche du XVe siècle, à l'entrée du cimetière communal. - Rue de la Chapelle "Notre Dame de Houlgate" "M. Baumier a coquettement assis à mi-côte de la colline une église toute recueillie dans son isolement, pieuse sentinelle . Cette chapelle dominant la route qui doit amener à Houlgate, souhaite la bienvenue au nouvel hôte” 7. Elle est construite selon le plan d'une croix grecque, dans le style roman. - Rue de l'Eglise Pour concrétiser les décisions prises en 1866 et 1867, Gabriel Davioud, maire de Beuzeval et son conseil décident, le 9 août 1868, de procéder à l'exécution du plan de la nouvelle église qui doit être construite dans la zone avoisinant le chemin Mauger (actuelle rue du Général Leclerc) de manière qu'elle soit placée au centre des territoires situés entre Houlgate et la butte de Caumont. La déclaration d'utilité publique est signée à Versailles, le 22 mars 1877, par le Maréchal Mac-Mahon, président de la République. Le 20 août 1877, eut lieu la bénédiction "et la pose de la première pierre qui fut placée à l'angle de la tourelle sud et du portail ". L'année suivante, la partie principale de l'église était sortie de terre. 7 Les bains de mer à Houlgate en 1860, par A. Arnaud 1860. 19 H o u l g a t e a u Sa bénédiction eut lieu en mai 1878. Le clocher, don de la famille Armengaud, ne fut terminé qu'en 1888. L'église est placée sous l'invocation de Saint Aubin. "La nouvelle Eglise est un gracieux édifice construit dans le style gothique du XVIe siècle" 8. Les trois cloches furent électrifiées en 1965. - Boulevard de Saint Philbert. Le Comte Pillon de Saint-Philbert, dernier héritier du Seigneur de Beuzeval et riche propriétaire terrien, offrit le terrain sur lequel est construite l'église à la condition que la municipalité donne son nom à une rue. Ce fut chose faite : la rue qui passe juste derrière l'église porte son nom. - Rue de l'Abbé Anne Il fut le premier curé de l'actuelle église de Houlgate. A l'intérieur de l'église, de chaque côté de la voûte, on peut lire ceci : A la mémoire de Monsieur l'Abbé Charles Gabriel 20 8 Op. cit. : Lanquest (Georges). f i l d e s r u e s Anne. Il gouverna cette paroisse pendant 49 ans et construisit entièrement cette Eglise. Il fut un modèle de bonté, de discrétion et de sainteté. Il mourut plein de mérite Le 13 mai 1903 à l'âge de 82 ans. Son souvenir est impérissable. - Rue Hippolyte Toupet et Rue Sébastien de Neufville. En 1858, pour la première fois, Monsieur Hippolyte Toupet de Granville vient à Houlgate. Séduit par le grand calme, il décida d'y rester. Sur un terrain où se trouvait autrefois une vieille briqueterie, il fit construire Marine Villa (détruite pendant la guerre). D'origine catholique Toupet de Granville se convertit au protestantisme. Sous son impulsion, le premier culte protestant se tient à Beuzeval : il rassemble cinq personnes, il est célébré à Marine Villa en 1859. Monsieur Toupet et Monsieur de Neufville décidèrent de faire de Marine Villa une Maison Evangélique. C'est une maison de repos, d'accueil pour des familles protestantes. H o u l g a t e a u Sébastien de Neufville était protestant, et très riche. On lui doit la construction de plusieurs villas à Houlgate. En 1862, la salle de Marine Villa ne suffisant plus aux besoins de la colonie protestante, M. de Neufville décida de construire un temple, sur la plage, à peu de distance du Douet-Drochon. Lettre du Préfet du Calvados autorisant la construction du temple : "Monsieur le Sous-Préfet, les protestants demeurant à Beuzeval ont été autorisés à se réunir dans la maison de l'un de leurs coreligionnaires, M. Toupet, pour prier en commun sous la direction d'un ministre choisi et salarié par eux. Aujourd'hui, d'après votre communication du 11 octobre courant , ils se proposent d'ouvrir, pour le service de leur culte, un temple qui se construit aux frais de M. de Neufville, banquier à Paris. Vous exprimez l'avis qu'il n'y a aucun inconvénient à autoriser l'exécution de leur projet. J'ai l'honneur de vous faire connaître, M. le SousPréfet, que du moment qu'il s'agit d'un culte reconnu, qui s'exercera avec le concours d'un ministre dûment autorisé dans un édifice à ce destiné et où les agents de l'Administration pénétreront toujours librement et 9 Op. cit. : Lansquest (Georges). f i l d e s r u e s facilement, l'autorité publique n'a pas à intervenir". Le jeudi 16 juillet 1863, l'inauguration du sanctuaire à lieu et M. de Neufville distribue des Bibles qu'il avait fait imprimer à ses frais. Voici une partie de l'allocution du pasteur Toupet lors de l'inauguration du temple : "Cet édifice a été construit par M. de Neufville, entièrement à ses frais et reste sa propriété privée. M. de Neufville désire qu'il soit consacré à jamais à la prédication du pur Evangile de la parole de Dieu. Du reste, dans la construction de l'édifice, nous nous sommes efforcés d'en bien marquer la destination et le caractère pour qu'il soit un prédicateur pour tous les passants". "Le temple protestant se trouve à l'entrée de Houlgate, du côté de Beuzeval. Cet endroit accueille de nombreux baigneurs appartenant au culte réformé. Il y a même une maison évangélique qui, à des prix très modiques, prend des pensionnaires pendant toute la saison" 9. 21 H o u l g a t e 22 a u f i l d e s r u e s H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s Les maires 23 - Rue Jacques Landry Jacques Landry fut maire de Beuzeval de 1833 à 1868. Il était meunier et, fit construire le Moulin Landry qui servait de lieu de réunion pour le conseil municipal puisqu'il n'y avait pas de mairie à cette époque. Voici un arrêté municipal concernant les bains de mer, rédigé alors que Jacques Landry était maire de Beuzeval : Mairie de Beuzeval, arrêté de Police concernant les bains de mer, la salubrité et la sûreté publiques. Vu les lois des 16-24 août 1790 ; 19 et 22 juillet 1791, et 18 juillet 1837 ; considérant qu'il importe de prendre des mesures, pour assurer la décence et le bon ordre sur la plage, pendant la saison des bains, et aussi des mesures pour la surveillance, la salubrité et la sûreté publiques. H o u l g a t e a u WArrêt : Art 1er - Il est expressément défendu à toute personne de se baigner à la mer dans l'espace compris entre l'auberge appelée Notre Dame de la mer, au sud, et la maison de Melle Dupont de l'Eure, au nord, si elle n'est revêtue d'un costume de bain, du cou aux genoux ; Art 2ème - Il est également défendu à qui que ce soit de s'habiller, ou de se déshabiller, pour prendre les bains, dans le même espace, sur la dune, ou sur la plage ; on ne pourra le faire que dans des cabanes déposées sur le rivage, ou dans des maisons particulières. Dans les grandes mers, aucune personne ne pourra se baigner sans être accompagnée d'un baigneur sachant nager, étant d'une moralité reconnue, et agréé par l'adjudicataire des bains, et par l'Autorité locale. 24 Art 3ème - Dans le cas où quelqu'un se présenterait aux bains sans être entièrement vêtu ou troublerait le bon ordre, par indécence ou par paroles, il sera dressé procès-verbal contre lui, pour être poursuivi conformément aux lois . Art 4ème - L'arrêté du 2 mars 1859, concernant la salubrité publique, est aussi obligatoire sur la plage. Art 5ème - Les aubergistes et maîtres d'hôtel, sont tenus d'avoir un registre coté et paraphé par le Maire, sur lequel ils inscriront les noms des personnes qu'ils recevront, leur domicile, leur qualité ou leur profession. Ils y mentionneront les jours d'arrivée et de départ ; ce registre sera communiqué à l'Autorité chaque fois qu'elle en fera la demande. Tous les quinze jours, il sera remis une copie de ce registre à la Mairie. f i l d e s r u e s d'avoir le registre indiqué à l'article précédent. Ce registre sera soumis aux mêmes formalités. Art 7ème - Les contraventions aux dispositions ci-dessus seront constatées conformément à la loi, et déférées aux tribunaux compétents. Art 8ème - M .M. l'Adjoint, le Commissaire de Police, et la gendarmerie sont chargés de l'exécution du présent qui sera affiché et publié dans la Commune. Fait à la Mairie de Beuzeval, le 12 Juillet 1862. Le Maire J. Landry - Rue Gabriel Jean Antoine Davioud. Gabriel, Jean, Antoine Davioud est un architecte célèbre. Il réalisa le Trocadéro et travailla à la perspective des Champs-Elysées. Séduit par Houlgate, il vient en villégiature puis il est élu maire, en 1868, remplaçant Jacques Landry qui depuis tant d'années gérait la commune de Beuzeval. Davioud s'attache à développer l'hygiène, le confort et le modernisme de Beuzeval. En effet, à cette époque ni école, ni église assez grande, pas même de mairie. C'est pourquoi le conseil municipal devait se réunir au domicile du maire. La propreté manquait, il n'y avait même pas encore d'eau potable et les habitants devaient puiser l'eau du Drochon. Heureusement, Gabriel Davioud réagit en réalisant, pendant ses mandats, une école, une église, une mairie et il a même amené l'eau potable à Houlgate : c'est grâce à son action que la commune s'adapta aux nouvelles exigences du monde moderne, à l'imitation de ce qui se faisait à Paris. Le 6 avril 1881, Gabriel Jean Antoine Davioud meurt à 56 ans. Il est défendu aux cafetiers, aubergistes et maîtres d'hôtel de donner à boire avant le jour, et après dix heures du soir, en été, et 9 heures , en hiver, à toute personne étrangère à leur maison, ou qui n'y serait pas descendue pour y loger. - Rue Georges Landry Georges Landry est né à Caen en 1862. Il fut le premier à porter le titre de maire de Houlgate de 1881 à 1911. En 1894, il échoue aux élections législatives, mais devient Président du Conseil Général en 1908. Il fut décoré Chevalier de la Légion d'Honneur. Art 6ème - Toutes les personnes logeant des familles, ou louant des appartements, seront tenues A la mort de sa fille unique, en 1910, il reste inconsolable et meurt l'année suivante H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s Or un beau matin de 1871, des hommes, tels Monsieur Jouvet, ont enfin compris ce que valait la petite source Panier ; ils sont venus la chercher, l'ont introduite tout doucement dans un grand tuyau et l'ont ensuite distribuée par une multitude de petits canaux dans Houlgate-Beuzeval, où depuis ce temps, elle s'est fait bénir par toute la population. Les années se sont succédé ; de nouvelles maisons se sont élevées comme par enchantement ; les eaux de la petite source ne suffisant plus, il fallut lui trouver une grande sœur pour l'aider dans sa tâche, et c'est plus tard, en 1905, que Georges Landry étant maire, acquit pour le compte de la commune l'inépuisable source d'Heuland, assurant à tout jamais une eau abondante et propre à tous les besoins de la station. 25 En 1905, la source Panier se révèle insuffisante pour alimenter en eau la commune. La municipalité acquiert la source d'Heuland, qui fournit toujours l'eau potable aujourd'hui. Les eaux d'Houlgate Il y avait une fois, une pauvre petite source qui coulait sans bruit dans une prairie riante, non loin de la vieille église. A vrai dire, elle ne s'y plaisait qu'à demi, humiliée de ne servir qu'aux usages les plus vils. A peine, de temps à autre, le souffle d'un bœuf stupide venait-il rider sa face. Elle s'ennuyait comme tout être inutile, sa seule distraction était d'écouter les conversations des personnes que chaque été ramène dans ces parages. Combien de fois n'entendit-elle pas : Beuzeval-Houlgate serait un adorable pays, s'il n'y manquait une chose essentielle : l'eau. H o u l g a t e a u - Rue Louis Tillaye Charles-Louis Tillaye, né à Vimoutiers (Orne) le 31 mai 1847, devient avocat au barreau de Caen. En 1869, il fait campagne contre le candidat officiel de l'Empereur. En 1895, il devint sénateur, puis questeur en 1908. Conseiller général du canton de Dozulé et Chevalier de la Légion d'Honneur (1894). Louis Tillaye fut ministre des travaux publics en 1898. Il succéda à Georges Landry en 1911, à la mairie, cette année-là, le conseil municipal est ainsi composé et nombre de ses membres ont laissé leurs noms aux rues : f i l d e s r u e s Louis Tillaye est réélu en 1912. Il était propriétaire d'une villa sur la Corniche de Houlgate, appelée souvent, la Villa du Sénateur. Il décéda à Pau en 1913. - Rue Léonard Pillu Léonard Pillu, propriétaire à Houlgate, est né à La Bellière, dans l'Orne. Il fut élu conseiller municipal et devint en 1891 adjoint du maire Georges Landry. Il occupa cette fonction jusqu'en 1913, date à laquelle il succéda à Louis Tillaye. Composition du conseil municipal en 1913 : Henri Fouchard (adjoint), Charles Vimar, Antoine Allouard-Carny, Albert Février, Albert Lerossignol, Edouard Planquette, Antoine Goudal, Ernest Dosithe, Henri Viguier, Dominique Durazzo (conseillers). Léonard Pillu décéda en 1914. La guerre empêcha la tenue de nouvelles élections. 26 Pillu Léonard, (adjoint), Allouard-Carny, Vimard Charles, Renault Aristide, Février Albert, Gilbrin Eugène, Fouchard Henri, Goudal Antoine, Dosithe Ernest, Lapie, Charrier (conseillers). - Rue Albert Février Albert Février était un enfant trouvé un jour de février, d'où son nom. Il fut adopté par un riche propriétaire, M. Le Danois. Comme il n'y eut pas d'élection municipale en 1914, Albert Février, exerça les fonctions de Maire aux côtés d'Henri Fouchard. Membre de l'Association nationale des horticulteurs de France, il faisait participer sa famille aux corsos fleuris d'Houlgate qui connaissaient alors un vif succès. Il devint administrateur du Casino, du Grand Hôtel et membre du Sporting. Il fut décoré de la Légion d'Honneur en 1928. H o u l g a t e a u - Rue Georges Boulot Georges Boulot fut maire de Houlgate de 1929 à 1935. Il habitait une villa située sur l'actuelle avenue Georges Landry. Propriétaire des terrains jouxtant sa villa, il les vendit à la commune afin d'y construire les actuelles écoles primaire et maternelle. Le groupe scolaire porte désormais son nom. - Rue Louis Pillu Louis Pillu est né à Houlgate, le 10 juin 1879. Fils de Léonard Pillu, il ambitionne de faire une carrière politique, et s'intéresse naturellement à sa commune. Il est d'abord élu adjoint de M. Burnouf, à la mairie d'Houlgate. Il sera constamment réélu conseiller et deviendra maire en 1935, succédant à Georges Boulot. Sous son mandat, la plage devient : La Plage des enfants. f i l d e s r u e s Composition du conseil municipal en 1935 Louis Pillu (maire), Bluet Henri (adjoint), Mahier Ernest, Renault Eugène, Lemarchand Adrien, Petit Georges, Bourgerais Louis, Giret Léon, Lerebourg Louis, Chevalier Léopold, Chastanet Pierre, Planquette Henri (conseillers). Louis Pillu participa à la reconstruction d'Houlgate après le débarquement des alliés. Il mourut le 23 octobre 1959 à l'âge de 80 ans. - Rue Emile Langlois C'est un passionné qui créa le club local de motoball, un des premiers de France. - Rue Jean Rouget Médecin à Paris, le docteur Jean Rouget fut maire d'Houlgate de 1945 à 1947. Il résidait dans la villa le Vanneau en bord de plage. - Rue Jules Cappeliez Jules Cappeliez vivant habituellement à Paris, fut maire de Houlgate de 1953 à 1977. 27 Premier bureau du Sporting en 1906. Albert Février est assis à gauche H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s Les victimes des guerres L'histoire d'Houlgate conserve les noms de ceux qui au cours des guerres laissèrent leur vie : Le Lieutenant Albert Lerossignol, , le Lieutenant Léon Féral, Henri Dobert, Henry Larigauderie. 1916, à l'âge de 40 ans, à Bouchavesne dans la Somme. Son corps ne sera ramené à Houlgate qu'en 1922 pour être inhumé au cimetière de Beuzeval. Albert Lerossignol était très apprécié de la population, comme en témoigna l'émouvant discours prononcé le 22 février 1922 par M. Burnouf, alors maire de Houlgate. 28 - Rue Albert Lerossignol Né à Houlgate en 1876, Albert Lerossignol y vécut la majeure partie de sa vie. Il fut conseiller municipal, membre du conseil paroissial et correspondant local de diverses publications régionales. C'était aussi un fleuriste de grand talent. Il eut l'insigne honneur de recevoir dans son magasin à l'enseigne Au jardin des roses, des estivants réputés, comme Marcel Proust qui fut un fidèle client de l'avant-guerre 1914/1918. Pendant la première guerre mondiale, Albert Lerossignol est sous-lieutenant au 172ème Régiment d'Infanterie, décoré de la Légion d'Honneur et de la croix de guerre en raison de son courage et de son dévouement. Il décède des suites de ses blessures en Rue du Lieutenant Léon Féral Léon Féral est né le 25 avril 1872. Il entra dans le Corps des Sapeurs Pompiers en 1895 et devint plus tard Chef de Corps, à Houlgate. En 1943-1944, il est réquisitionné par les Allemands pour poser sur la plage, avec la motopompe des pompiers, des croisillons métalliques et des pieux pour le Mur de l'Atlantique. Contraint de travailler jour et nuit, il meurt le 25 avril 1944 épuisé par ces travaux forcés. H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s - Rue Henry Larigauderie Le 6 août 1944, Monsieur Henry Larigauderie parcourant ses herbages sauta sur une mine dans le Pré du puits, sur les pentes de la butte de Caumont derrière sa propriété La ferme Lavolley. Aujourd'hui le lotissement construit sur ces terrains porte le nom de Clos Larigauderie. - Rue Henri Dobert Henri Dobert (1915-1943), était mécanicien à Trouville ; au moment de l'occupation il entre dans la Résistance dans le réseau Buckmaster. Il participe à un attentat contre un collaborateur. Arrêté, il s'échappe en tirant sur son gardien. Reconnu à Paris, il est d'abord emprisonné, puis il est fusillé avec René Capron, près de Rouen, au Madrillet, en 1943. Henri Dobert 29 Le lieutenant Féral, au centre de la photo, vers 1900 H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s Les visiteurs célèbres Houlgate accueillit, et accueille encore, des résidents célèbres. La cité les remercie en rappelant le souvenir de leur passage sur des plaques de rues. - Rue Jacques Charles Dupont de l'Eure. Jacques Charles Dupont de l'Eure est né le 27 février 1767 au Neubourg (27). C'est le huitième enfant de la famille. Ses parents, des marchands de fer, ne sont pas riches. Ils décident de mettre leurs enfants en nourrice. Cela n'empêchera pas Jacques Charles de faire de grandes études. En 1789, il n’a que 22 ans, mais devient avocat au Parlement de Normandie. Puis, les succès s'enchaînent : en 1792, le 23 septembre, deux jours après que la République fut proclamée, il est élu maire du Neubourg. En 1798, il est élu au conseil des Cinq cents puis devient Président du tribunal criminel de l'Eure en 1801. En 1810, il est Chevalier d'Empire, en 1812, député du Corps législatif, puis député de Paris en 1828. Sa carrière se poursuit comme Ministre de la Justice en 1830. Après la Révolution de février 1848, il est Président du Gouvernement Provisoire, devenant ainsi le premier Président d'une République française. 30 C'est sous sa présidence que des décisions importantes furent prises : Limitation de la journée de travail à 10 heures. Proclamation du suffrage universel masculin. Abolition de l'esclavage aux colonies. Plantation des arbres de la Liberté. Il reste Président 100 jours, jusqu'au 4 mai 1848 et se retire ensuite pour être maire de Rouge-Perriers. Il meurt le 2 mars 1855. conseil à Paris. Il s'intéresse au matériel ferroviaire, édite nombre de livres sur le dessin industriel, dont des cours à destination des écoles. Il publie, de 1851 à 1871, la revue Le génie Industriel. Il offrit à la commune le clocher de l'église. Il fit construire la Villa Armengaud en bordure de mer. “Dimanche les Armengaud ont pendu la crémaillère, y étaient Henri Jouvet, M. Charles Lecesne, M. Bonnet, la famille Hebrard et les Liouville. Mme Liouville a chanté, c'était très gai" 11. Il mourut à Paris en 1893. Jules, né en 1842, est le fils de Charles, comme son père, il fut ingénieur. Il inventa la turbine à gaz. Sa passion était l'aviation. Il remit le premier prix d'aviation à celui qui effectua un vol de 15 minutes. Il mourut en 1921. Sa fille, Pauline a habité Houlgate dans une villa située à l'extrémité est de la digue (à l'emplacement de l'actuel camping de la plage). Elle a été détruite par la tempête, vers 1900. - Rue Charles et Jules Armengaud Charles Armengaud, ingénieur français, est né à Ostende10 en 1813. Il fait des Etudes à l'Ecole des Arts et métiers de Châlons dont il sort major, en 1833. Il ouvre, avec son frère, le premier cabinet d'ingénieur 10 11 Cette ville est alors occupée par les troupes françaises, et la Belgique est divisée en départements Lettre de Zélie Delise, le 18 Août 1875 à Victor Delise. Collection Robert Chapuis. H o u l g a t e a u - Rue Emile Deschanel Emile Deschanel, né le 19 novembre 1819 à Paris, suit les cours du Lycée Louis Le grand. Il devient ensuite professeur de rhétorique à Bourges, puis au Lycée Charlemagne. En 1845, il est maître de conférence à l'Ecole normale supérieure, en littérature grecque. Ses opinions républicaines entraînent la suspension de ses fonctions. Il se tourne vers le journalisme, collabore à La Revue des deux mondes, La Liberté de penser. En 1851, il est exilé en Belgique et ne rentre qu'en 1859 et continue d'écrire dans de nombreux journaux. En 1860, il fonde les Conférences de la rue de la Paix qui connaissent un grand succès. En 1876, il entame une carrière politique à côté de Gambetta. En 1877, il est professeur au collège de France, et continue, comme député, ses activités politiques dans l'Union républicaine. Grand ami de Victor Hugo, il l'avait choisi comme parrain de son fils unique Paul. f i l d e s - Rue Claude Debussy Achille Claude Debussy est né en 1862. Compositeur français on lui doit, entre autres Le prélude à l'aprèsmidi d'un faune , la Mer, ainsi qu'Un jardin sous la pluie qui fut composé à Orbec. Il dédicaça le manuscrit de Pelléas et Mélisande à la charmante Gabrielle Dupont. Il fréquenta Houlgate. Il mourut en 1918. La famille Deschanel habita souvent Houlgate et le fils d'Emile, Paul, suivit même les cours de l'instituteur houlgatais, M.Pieplu. “Nous sommes aller visiter l'école, qui est parfaitement installée. Il doit être bien facile d'y apprendre le système métrique car il y est représenté sous toutes ses formes, par les objets mêmes : mesures de surfaces, de pesanteur etc. Il suffit d'avoir des yeux pour comprendre tout. Il y a aussi de belles cartes de géographie en relief qui donnent bien l'idée des mouvements de terrains. C'est heureux d'avoir trouvé un homme si capable pour avoir organisé l'école ; on voit qu'il a la passion de l'enseignement. Les enfants ne demandent qu'à y aller, il sait les intéresser à ses leçons, mais il a trop à faire : près de 60 élèves dont les plus petits ne connaissent pas leurs lettres. Et tout cela pour 800 francs par an ! Moins que l'on ne donne à un cantonnier. Il faut avoir une vocation véritable pour accepter une vie comme cela !" 12. Paul Deschanel fut Président de la République française, quelques mois, en 1920. 12 r u e s Lettre de Zélie Delise à sa belle-sœur, le 30 janvier 1875. Collection Robert Chapuis. 31 H o u l g a t e a u - Rue Jacques Ibert Jacques Ibert naquit à Paris le 15 août 1890. Reçu au conservatoire, il obtient en 1919, le Grand prix de musique de Rome. Cette année-là, il épouse la fille du célèbre dessinateur Jean Veber, petite-fille d'Armengaud, ce qui l'amena à résider souvent dans la villa de cette famille. En 1955, il devint administrateur général des théâtres lyriques nationaux. f i l d e s r u e s - Rue Franc-Nohain Franc-Nohain est né en 1873. Son vrai nom était Maurice Etienne Legrand, poète de talent, chroniqueur et rédacteur en chef à l'Echo de Paris. Il fut Commandeur de la Légion d'Honneur. Quand il venait à Houlgate, il résidait à la villa Béthanie ou à la villa La Chastellerie. Il surnomma Houlgate : La perle de la Côte fleurie. C'est lui qui affirma, dans une phrase, demeurée célèbre : “On ne va pas à Houlgate, on y revient, c'est la grâce de cette plage et de la campagne qui l'environne, qu'après avoir éprouvé leur charme, on ne saurait plus y échapper". Il avait été définitivement séduit par la beauté et la tranquillité des lieux Franc-Nohain mourut le 19 octobre 1934. Il fut le père de deux célébrités du monde du spectacle : Jean Nohain et Claude Dauphin. 32 On lui doit des œuvres importantes et variées : Escales, Angélique, L'Aiglon, Les petites Cardinales, la musique du film Don Quichotte ainsi qu'Invitation to the dance. En 1924, il composa à Houlgate Féerie, une fantaisie en forme de cantate. Il mourut subitement le 5 février 1962. H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s - Rue Roland Garros Roland Garros, aviateur français, est né en 1888. Ami de la famille Dubonnet, il séjournait à Houlgate dans la villa Les Mouettes, située sur le bord de la plage. Un embarcadère en bois avait été installé depuis cette villa jusqu'à la plage pour permettre de descendre l'avion sur le sable. Le 6 septembre 1912, il décolla de la plage de Houlgate et battit le record du monde d'altitude en atteignant 4100 mètres. Voici deux textes écrits aux dos de cartes postales, par un témoin des exploits. Cher papa, chère maman, Je pense que ma carte postale vous trouvera en bonne santé. Les locataires à Mme. Josse ont l'intention de partir lundi. Dimanche, il y a un concours de maisons les mieux pavoisées ; alors M. Josse a mis une grande guirlande, il a sorti ses lampions et son drapeau. Le feu d'artifice devait se faire le dimanche, mais l'eau l'a empêché ; alors, on l'a ce lundi. C'était admirable. Le mardi, depuis 11 heures moins le quart, nous attendions un aviateur qui doit conquérir le record de la hauteur ; nous l'avons attendu jusqu'à midi sans qu'il soit venu. Alors, nous avons été manger et pendant que nous mangions, on entend crier : "Voilà Garros ! Voilà Garros !". Alors tout le monde courait comme des fous jusqu'au champ d'où il devait partir. Alors, il n 'a pas volé l'après-midi. Mercredi matin, nous avons eu une surprise : M. Marcel Gambart est venu à 6h30. Le matin aussi, nous avons fait 3 km 500 à pied par le Bois de Boulogne jusqu'à Gonneville. A midi, une nouvelle surprise, Mme Thérèse qui est restée jusqu'à 2h30 et l'après-midi, Garros a volé sur la plage avec le fils Dubonnet ; il faisait des virages épatants. Après M. Marcel Gambard est parti à l'équille et en a rapporté beaucoup. 33 H o u l g a t e a u Cher papa, chère maman, J'ai reçu votre lettre qui m'a fait grand plaisir. J'aurais bien écrit hier, mais c'était le départ de nos locataires et ce matin M. Marcel Gambart est parti, lui aussi. Voilà donc de la place si vous voulez venir plus tôt. Je pense que dimanche vous avez passé une bonne journée avec grand-père, et je pense qu'il va venir en trouvant le beau temps. Aujourd'hui nous avons un temps superbe et je pense que papa, toi et moi nous nous baignerons . 34 f i l d e s r u e s Nous attendons encore Garros, l'aviateur, car la première fois il a seulement essayé son nouvel appareil et maintenant, il est parti à la chasse avec Dubonnet et quand il viendra, il battra le record. Quand tu verras grand-mère, embrasse-la bien pour moi, ainsi que Marcelle et Lucienne… Roland Garros disparut en 1918 lors d'un combat aérien H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s La plage de Beuzeval Sur la plage de Beuzeval, Quand le matin la mer bouillonne, On se croirait en Carnaval ! En y songeant mon cœur frissonne. On voit souvent caracoler Sur des baudets toute une troupe, Un mari même, sans trembler, Prend quelquefois sa femme en croupe ! Vous voyez là des habits verts, Rouges et bleus, car la coutume Veut que les baigneurs soient couverts Et que chacun ait son costume. C'est ainsi que dans un chemin, Prés des ruines de Trousseauville, Je croisai Monsieur Brechemin Avec douze enfants de Neufville. Garçons, fillettes et parents Franchissent en courant la plage, Et se jettent à l'eau, tremblants, Dans un bien cocasse équipage. Ne croyez pas qu'en s'amusant On néglige la grande messe ! Et l'on voit d'un protestant Psalmodier avec allégresse ! Mais le baigneur, heureusement, Soudain s'élance : il prend Madame, La plonge aussitôt crânement, Malgré ses cris à fendre l'âme. Les environs sont ravissants : On admire, sur la falaise Châteaux, villas, chalets charmants, Où millionnaires sont à l'aise. Puis c'est au tour du plus petit ; Chacun y passe à son rang d'âge ; Ils barbottent tous sans répit, Un grand quart d'heure avec courage. Et tout là-bas sur la hauteur, Fier, dans son bouquet de verdure, C'est le palais d'un sénateur Où l'art complète la nature ! Et l'on voit émerger des flots Epaules blanches, jambes roses ! Et tant que jamais matelots Ne virent plus charmantes choses. La maison de Laurent-Pichat Lui fait vis-à-vis dans la plaine; Sur la gouttière, un pauvre chat Miaule en retenant son haleine ! Mais une cloche retentit : C'est l'heure de la table d'hôte, Car les bains ouvrent l'appétit, Et tous les jours la mer est haute ! En septembre les fins gourmets Mangent des huîtres de Cancale Et dégustent d'excellents mets, Aux lueurs des feux de Bengale ! On se rend à l'hôtel Imbert, L'un pieds nus, l'autre en espadrille, Où, sans le splendide couvert, On se croirait à la Courtille. Vous le dirai-je ? l'on a vu, Ce n'est pas de la débauche, Et le cas était bien prévu, D'hymen ici plus d'une ébauche ! Cependant, on entend parfois Vers les cieux monter un cantique, Grâce aux mélodieuses voix De la maison évangélique. Confiant, sur le sable on s'assied, L'un parle avec l'autre, sans malice, Puis on s'y marche sur le pied : Orphée a trouvé son Eurydice ! C'est un hymne à M. Toupet, Le bienfaiteur de ce village. Puis les enfants jouent au croquet, Et les vieux dorment sur la plage. Les bancs de sable sont mouvants ! Au bruit succède le silence ! Ce sont petits événements... Et honni soit qui mal y pense ! Mais tous ne sont pas assoupis. Les uns vont pêcher les équilles, D'autres encore sont accroupis : Ce sont les chercheurs de coquilles ! Sur la plage de Beuzeval Le soir, quand l'océan moutonne, Non, ce n'est plus Carnaval ! Mon cœur, en y songeant, bouillonne ! Beuzeval, septembre 1878. P. Hickel. 35 H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s BIBLIOGRAPHIE Miocque (Marcel), Evocations d'Houlgate et d'alentours, Condé-sur-Noireau, Charles Corlet, 1996. Miocque (Marcel), Houlgate sous l'Occupation, Condé-sur-Noireau, Charles Corlet, 1993. Rouillard (Dominique), Le site Balnéaire, Bruxelles, Pierre Mardaga éditeur, 1984. Tissot de Mérona (M. ), Trouville et ses environs, Trouville Rambure, 1862. Guide Joanne, Trouville et les bains de mer, Paris, Hachette, 1896. Dutour (Françoise). Images littorales du Calvados, 1850 - 1920, Archives du Calvados, 1997 36 H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s 37 Elèves du CM2, de Mme Baratin, année scolaire 1998-1999 : 1er rang : Caroline Lecreux, Mathieu Foucout, Sophie Gauchet, Quentin Trussardi, Margaret Fonher, Elodie Quignette 2ème rang : Jean-Philippe Delauney, Charlotte Aloé, Charles Alban Horvais, Jérémy Richard, Saliema Hennich, 3ème rang : Meriem Henich, Marjorie Chauvin, Gabriel Foyer, Jessica Blot, Angélique Gosselin. Les élèves et leur institutrice tiennent à remercier très spécialement pour leur aide et leur collaboration : Odile Rolland, Alain Bertaud, Mary et Thomas Fohner, Anne-Marie Dugard, Patrick Barba, la famille Foyer, Jean Denis Macé, Jean Lemeunier, M. Rémondin, le corps des Sapeurs pompiers, la Mairie de Houlgate, le restaurant l'Eden, les mairies du Neufbourg et de Rouge Perriers, et un Houlgatais qui se reconnaîtra. H o u l g a t e a u f i l d e s r u e s Sources des illustrations : Collection Archives départementales, Collection Bernard Dutour, Collection Robert Chapuis, Collections privées avec autorisation de reproduction. Conseil général du Calvados Archives départementales Juin 2000 DIRECTION DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES 61, RUE DE LION-SUR-MER 14000 CAEN TEL. : 02.31.94.70.85 - FAX : 02.31.43.74.39 I.S.B.N. 2-86014-056-5 Mise en page et impression : imprimerie du Conseil général du Calvados