Houlgate au fil des rues - Conseil Général du Calvados

Transcription

Houlgate au fil des rues - Conseil Général du Calvados
Houlgate
au fil des rues
Les Cahiers des Archives départementales du Calvados - N°16 - 2000
61, rue de lion-sur-mer - 14000 CAEN - 02 31 94 70 85
HOULGATE AU FIL DES RUES
Sommaire
- Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
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- Il était une fois Beuzeval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
- De Beuzeval à Houlgate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
- Les fondateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
- Des personnages autour des lieux de culte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
- Les rues dédiées aux maires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
- Les victimes des guerres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
- Les visiteurs célèbres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
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Recherches et exposition : Classe de CM2, 1998.
sous la direction de Mme Baratin, institutrice.
Service éducatif des Archives départementales :
Sylvain Bouvet, Françoise Dutour, Annie Fettu.
Cahier des Archives réalisé par F. Dutour et Sylvain Bouvet.
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Présentation
Les élèves de l'école d'Houlgate se sont intéressés
pendant deux années scolaires (1998-1999) à
l'histoire de leur commune, sous la direction de
Christine Baratin, institutrice. Ils ont participé au
concours départemental du Jeune Historien, organisé
par les Archives départementales, dont le thème était
L'Inconnu de votre commune
L'exposition, qu'ils ont réalisée, a été présentée à
l'Ecole, devant leurs parents et les personnalités
communales (juin 1998), puis aux journées du
patrimoine ; elle a été récompensée par un 2ème prix
au concours départemental du Jeune Historien.
Or, l'histoire d'Houlgate est riche et les enfants ont
découvert un passé qu'ils ignoraient. Ils ont d'abord
relevé les noms de toutes les rues et fait le tri, en
privilégiant les noms associés directement à l'histoire
locale. Il restait alors à comprendre pourquoi tel
personnage avait droit à une plaque à l'angle d'une
rue ou sur un bâtiment.
Les élèves ont travaillé à l'aide de dictionnaires,
d'archives communales, des archives départementales,
mais surtout ils sont allés interroger les habitants pour
retrouver des renseignements sur des personnages
dont le souvenir n'était pas encore effacé des
mémoires.
Cartes postales, photos, plans, anecdotes, affiches la
classe a rassemblé l'illustration nécessaire pour mieux
connaître les Inconnus d'Houlgate.
Les élèves ont ensuite mis en forme leur travail
illustrant par des documents les noms des rues et des
avenues.
Le Service éducatif des Archives, associé à cette
recherche, a voulu que le travail de la classe soit
connu du grand public à travers un Cahier des
Archives.
L'exposition n'est pas reproduite dans son intégralité,
cependant la trame en a été respectée et les meilleurs
documents servent d'illustration.
S. BOUVET, F. DUTOUR.
Professeurs au Service éducatif
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Beuzeval en 1785
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Dans cet extrait de la carte de France, réalisée par
César-François Cassini, directeur de l'Observatoire de
Paris, à la demande de Louis XV, de 1754 à 1759, on
voit nettement qu'à cette époque, Houlgate n'existait
pas. Seule, la paroisse de Beuzeval est localisée sur
cette carte.
La vallée du Drochon est appelée, vallée de Beuzeval
et les roues de deux moulins sont indiquées.
La côte est figurée tantôt avec des sables, tantôt par
les éboulements des Vaches noires en avant
d'Auberville.
A l'entrée de la Dives se trouve un corps de garde qui
protège l'entrée du port.
La paroisse de Beuzeval est indiquée par une église.
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Il était une fois Beuzeval
Au Moyen Age, Beuzeval s'appelait Bosavallis
signifiant pour certains Vallée des bœufs, pour
d'autres, qui se fient à une charte du 13e siècle, c’est
un lieu appartenant à Boselin de Dives. Il s'agirait en
fait de la déformation de Boseval.
La naissance du fief remonterait à 1066 : Guillaume
l'aurait donné à un de ses fidèles en remerciement
pour service rendu lors de la conquête de l'Angleterre.
Pendant longtemps le littoral fut inhabité : il était
considéré comme inhospitalier. Les côtes sont des
zones ventées, les dunes se déplacent avec les
marées et les falaises s'écroulent avec les fortes
pluies. Il est préférable de s'établir vers l'intérieur. Or
la petite vallée du Drochon se présente comme un lieu
très favorable : l'eau claire y est abondante, le vallon
protégé des mauvais vents du nord et de l'est.
Vers 1758, telle est la réalité décrite par la carte de
Cassini. Elle constitue la toile de fond de l'histoire qui
va se dérouler un siècle plus tard, non plus dans le
vallon, mais en bordure de mer, sur la dune et sur les
collines qui la surplombent de part et d'autre du
Drochon.
L'histoire paisible de Beuzeval se continue jusque
vers l’année 1826, où par le recensement on apprend,
que la commune comptait 301 habitants dont 1/5
d'enfants de moins de 14 ans. Environ la moitié des
adultes travaillait dans l'agriculture (cultivateurs,
bergers, herbagers, journaliers, domestiques). On
comptait quelques pêcheurs. Les autres habitants
vivaient de l'artisanat (charpentier, maçon, cordonnier,
sabotier, tuilier, couturière, meunier, tisserand,
cordier, fileuse, blanchisseuse, couvreur, dentellière).
Deux d'entre eux étaient commerçants (poissonnier et
marchand). Les commerces alimentaires n'étaient pas
nécessaires à cause des nombreuses fermes et des
jardins. Les personnes âgées et les femmes
travaillaient à la maison ou étaient sans profession
déclarée.
L'habitat était traditionnel : fermes en colombages,
vastes cours où des bâtiments abritaient les
différentes activités de la ferme.
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De Beuzeval à Houlgate
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Le plan cadastral dressé en 1826, montre une commune
rurale, Beuzeval : les terrains sont partagés entre des
collines situées de part et d'autre de la vallée du
Drochon, et un fond de vallée. Les terrains sont
utilisés en prairie, en labours, mais les sommets des
collines sont laissés aux taillis et aux bois. Entre la
carte de Cassini et le plan cadastral, la paroisse de
Beuzeval a peu évolué, elle est toujours tournée vers
la terre.
La route de Caen et la route des Dunes tracent deux
chemins parallèles au littoral, le long desquels sont
disposés les villas et les chalets des nouveaux
propriétaires. Perpendiculaire à ces rues, et donc à la
plage, un axe en direction de Trouville organise le
nouvel espace balnéaire. Les pentes des collines sont
encore vides : les premières constructions se sont
installées en bordure de la mer, et au pied de la pente,
rue Amédée Renée et rue Claire Jouvet.
Bien différent est le plan de 1878. La station balnéaire
est née. La promotion immobilière a modifié le
paysage.
Le Grand hôtel, le Casino, le Square sont en place. La
nouvelle église paroissiale s'est rapprochée de la
zone urbanisée. Le projet d'un chemin de fer est
indiqué sur la carte. Ainsi les estivants pourront se
rendre plus aisément dans la station.
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Collection Archives du Calvados
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Les fondateurs de la station
La commune rend hommage à ceux qui ont eu
l'initiative du développement de la station balnéaire.
La mode des bains de mer, née en Angleterre à la fin
du XVIIIe siècle, et qui existe déjà à Luc-sur-Mer (il est
fait mention de bains, dès 1789, en ce lieu),
commence à faire de nombreux adeptes et les
citadins viennent faire des séjours à la mer. Au début,
on loge chez l'habitant, souvent d'une façon très
simple. Beuzeval est d'abord fréquentée par des
bourgeois de Caen ou de Paris, souvent protestants et
qui recherchent une certaine simplicité dans leur
villégiature. Ils se sont installés sur la rive gauche du
Drochon, formant une petite communauté, le Hameau
de la mer.
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Mais très vite, les estivants affluent et le manque de
logements se fait sentir ; des investisseurs
s'intéressent à cette activité naissante qui peut
devenir lucrative : le développement des bains de
mer. Des sociétés immobilières prennent alors en
main la destinée de Beuzeval. La commune se tourne
vers la villégiature balnéaire ; elle change de nom,
devient Houlgate, station balnéaire du littoral
normand. Les achats de terrains se font entre 1859 et
1865, les constructions s'étalent de 1860 à 1890.
Une société immobilière est créée le 16 mars 1858
suivant un acte dressé par M. Fould, notaire à Paris.
La Société Civile Immobilière est établie à Lisieux.
Son capital est partagé entre M. Amédée Renée (1/6),
M. Victor Delise (2/6) et le restant appartient à la
banque, présidée par M. Vergniolles, la Caisse
centrale de l'Industrie. Elle a pour but, d'acheter des
terrains, de tracer des rues (les actuelles rues des
Bains, Baumier, d'Axbridge et du Sporting), de
construire des villas et des établissements pour attirer
les touristes. Son bureau est composé de messieurs :
Victor Delise1 , avocat à la cour (Lisieux)
Henri Jouvet, artiste peintre (Beuzeval)
Amédée Renée, député du Calvados
et journaliste (Paris)
Jean Baumier, architecte (Caen)
Victor Bonnet, économiste (Paris)
Aubin-Albin Vergniolles, banquier (Paris)
Lasnier, président de tribunal de Caen.
La société achète à cinq propriétaires, dont M.
Ledanois, des terrains environnant la butte de
Houlgate ou situés en bordure de mer.
Vue panoramique de Houlgate par P. Leroux, architecte, 1854, coll. Arch. Calv.
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Les noms en gras indiquent les noms des rues
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En 1859, le Grand Hôtel est construit sur les plans de
Baumier ; Vergniolles assure le financement ; il en est
ensuite le gestionnaire..
Dès 1861, le Grand Hôtel est complet et les villas sont
occupées : "Notre succès est constaté par la foule qui
se presse à Houlgate. Il n'y a plus une seule place à
l'Hôtel. Toutes les maisons sont pleines. Je n'entends
qu'une voix : c'est admirable"2.
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inouïes, s'élèvent de toutes parts. Un hôtel immense,
parfaitement installé, peut abriter les baigneurs déjà
assez nombreux, qui jadis étaient disséminés dans les
humbles maisons de Beuzeval. Des maisons
élégantes ont été bâties comme par enchantement et
une gracieuse et coquette église domine et protège
cette colonie nouvelle qui est appelée assurément à
de brillantes destinées.
En 1864, le premier casino, en bois avec des auvents
en toile, se dresse sur la plage, il dépend de la Société
immobilière.
On doit Houlgate, aux efforts réunis de M. Vergniolles
En même temps, les sociétaires construisirent leurs
propres villas à proximité du Grand Hôtel, et vendent
des parcelles.
s'enorgueillir”3.
et de M. Amédée Renée, l'écrivain à jamais regretté,
dont la presse et la littérature peuvent à bon droit
C'est donc à travers les noms donnés aux rues
d'Houlgate que nous allons découvrir quelques
"Beuzeval et Houlgate, ces deux localités sont
tellement proches l'une de l'autre qu'il est à présumer
que d'ici peu d'années, il y aura une absorption totale
de l'une par l'autre. Beuzeval est la vieille ville,
Houlgate la neuve. La première s'abrite modestement
au pied d'une colline, la seconde se déploie
magnifiquement en face de celle-ci, et semble dire à
sa voisine : je suis la cité de l'avenir. Déjà les
constructions récentes, faites dans des proportions
2
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aspects de cette histoire. Les élèves de l'école ont
classé en cinq catégories les noms des rues :
- les noms des fondateurs de la station
- les lieux de culte
- les maires
- les victimes des guerres
- les personnalités qui fréquentèrent Houlgate.
d’après la lettre de Zelie Delise à son fils Victor - coll. R. CHAPUIS
Trouville et ses environs, par Tissot de Méroma
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- Rue Le Danois
En 1854, Houlgate n'existait pas : on connaissait
seulement Beuzeval. Monsieur Le Danois, mi-paysan
mi-artisan, habitait une vallée inconnue et sauvage, la
vallée du Drochon. Or il fait un héritage, en 1837, de
6 000 francs, et, se promenant un jour sur la plage,
il rencontre le notaire de Dives, maître Boyère, qui lui
propose un marché : " Vous voilà riche ! Voulez-vous
faire un placement ? ". Monsieur Le Danois répondit :
" Oui, je veux bien ", et avec son héritage il acheta les
terres qui devaient devenir Houlgate. Dix ans plus
tard, ces terres revendues, valaient plus d'un million.
- Rue Baumier (Jean et Jacques)
Le principal architecte d'Houlgate fut Jean Baumier,
architecte installé à Caen. On lui doit des villas, le
Grand Hôtel et le marché couvert. A sa suite, son fils
Jacques réalisa d'autres constructions.
Voici quelques unes des constructions de Baumier
père :
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La villa La Mouche, construite en 1875, pour Louis
Dufour de Montor conseiller à la Cour de cassation de
Paris.
La villa Les Mouettes ayant appartenu à Monsieur
Dubonnet qui y reçut Roland Garros en 1912.
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La villa Les Cygnes construite en 1893 pour Georges
Landry, maire de la commune
La villa Roblot aujourd'hui villa Le Mesnil construite
pour un parisien.
La villa Les Embruns, construite pour Auguste
Moreau-Nélaton, célèbre chirurgien parisien. Elle
possédait à l'époque, à la place du toit actuel, une
terrasse entourée de balustrades.
La villa La Chapelle. En 1859, l'architecte construit la
chapelle Notre Dame de Houlgate sur l'emplacement
de l'ancienne église de Beuzeval , par la suite l'édifice
religieux fut inclus dans une villa.
Le Moulin Landry, édifié pour le maire ; la propriété est
traversée par le Drochon et possède une cascade.
La villa Le Carillon et la villa Daubenton, constituent
des exemples de villas de style néo-normand.
D'autres architectes s'installèrent dans la station
balnéaire ; ils reçoivent des commandes, et proposent
aussi des modèles de villas que l'on peut acheter sur
plan. Certaines de ces villas existent encore, et
gardent la mémoire de leur passé.
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" Aujourd'hui Houlgate est un agréable fouillis de
verdure, égayé, de ci de là, de gracieux chalets ou
villas aux couleurs diverses. Nulle part ailleurs je n'ai
vu la brique aussi bien travaillée que de ce côté de la
Normandie. Les maisons construites avec des briques
de toutes teintes, semblent de véritables mosaïques.
Ce qui fait l'agrément de Beuzeval et d'Houlgate, c'est
que si la mer est à proximité, la campagne, la vraie
campagne verdoyante n'est pas loin" 4.
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Les villas en front de mer, vers 1910 on peut reconnaître la villa de M. Moreau-Nelaton, Les Embruns (au centre
avec un toit en terrasse), et la villa Les Mouettes (dernière à droite), qui appartenait à la famille Dubonnet.
4
Lanquest (Georges), La côte normande de Honfleur à Ouistreham, Paris, édition du Home, vers 1900.
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- Rue Victor Lecesne
Victor Lecesne est né en 1825 , il devint armateur et
homme politique ; ils étaient trois frères, tous furent,
dit-on, " trente fois millionnaires ". Victor Lecesne était
propriétaire d'un château, Le Manoir de Beuzeval.
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architecte de talent, Michel Pelfresne, de Caen, ce
château est une des curiosités des environs" 5.
Jules Lecesne, député républicain du Havre fréquenta
très souvent Houlgate et la villa familiale.
" Cette magnifique propriété vaste de plus de 100
hectares, a été créée par Victor Lecesne, trop tôt
enlevé à ses amis et au pays, dont il était le
bienfaiteur. Au milieu d'un parc de 45 hectares,
admirablement dessiné, naturellement accidenté, et
remarquable par la beauté de sa végétation, la
fraîcheur de ses pelouses et l'abondance de ses eaux
qui forment plusieurs cascades, le propriétaire a fait
élever un château véritablement princier. Bâti dans le
style de la renaissance, sous la direction d'un
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d e s
Guide Joanne, Trouville et les bains de mer, Hachette, 1896.
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- Rue Victor Delise
Né en 1823, à Vire, Victor Delise, est le fils de
Dominique Delise, militaire et botaniste réputé, et de
Zélie Lenormand. Il fait ses études au collège de Vire.
Il suit les cours de droit à l'Université de Caen et
devient substitut du procureur à Lisieux (1849). En
1851, il est avocat et plaide pour le sénateur Amédée
Renée, propriétaire du journal Le Constitutionnel. Il
fréquente Conrad de Witt (gendre de Guizot) et la
famille Target. Républicain convaincu, il soutient le
parti démocratique et la candidature de Jules Lecesne
(député du Havre). Il est nommé procureur général à
Caen le 19 septembre 1870, puis à Besançon,
Rennes et enfin à Paris où il assure la défense de
Gambetta au cours de différents procès. Nommé
conseiller à la Cour de Cassation, le 27 juillet 1880, il
décède à Paris le 4 janvier 1892. Il est à l'origine de la
construction d'Houlgate : achat de terrains, rédaction
des textes des sociétés immobilières. Sa mère, qui y
réside une partie de l'année, le tient au courant par un
courrier abondant de l'évolution : constructions,
ventes de terrains, fréquentations.
- Rue Amédée Renée (1807- 1859)
Né à Caen, en 1807, il accomplit ses études dans
cette ville et devient enseignant en littérature. Il
s'établit ensuite à Paris, s'intéresse à l'économie
politique et à l'histoire et travaille avec Augustin Thierry
à la rédaction de l'Histoire du Tiers-Etat. Sa réputation
lui assure la rédaction d'articles dans la Nouvelle
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Biographie Universelle (publiée chez Firmin Didot).
Attiré aussi par le journalisme, il collabore à L'Institut
historique (1835), puis est rédacteur du Journal
Officiel de l'instruction publique (1837) . Collaborateur
du Constitutionnel, il devient propriétaire et rédacteur
en chef du Journal de la Flotte. Il rédige le 30e volume
de l'Histoire des Français que ne peut achever
Sismondi, décédé. Après la Révolution de 1848, il est
secrétaire du Baron De La Coste, puis bibliothécaire à
la Sorbonne. Il devient ensuite secrétaire-général du
Grand-Maréchal du Palais. Il rédige plusieurs
ouvrages historiques entre 1853 et 1856, il est appelé
à la direction des journaux Le Constitutionnel et Le
Pays.
Son épouse possédait des biens dans l'arrondissement
de Pont-l'Evêque et il fit construire une maison à
Houlgate ; il est élu député en 1857.
Il est décoré de l'Ordre impérial de la Légion
d'honneur. Il meurt le 9 novembre 1859. Le préfet
Tonnet prononce son éloge funèbre. Après son décès
son épouse continue de gérer ses intérêts dans la
société immobilière d'Houlgate.
- Rue Victor Bonnet
Il fut un économiste fameux qui aida la société
immobilière à entrer en relation avec les banques
parisiennes.
Extrait d’un carnet de dessins de Henri Jouvet. Collection Robert Chapuis
Cl. P. Corbière. Copyright 1993 ; Inventaire général de Basse-Normandie - ADAGP
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- Rue Henri Jouvet (1814-1876) et rue Claire Jouvet
(1821-1864)
Né à Granville, en 1814, Henri Jouvet est le fils d'un
banquier privé, Basile-Bonaventure Jouvet. A 19 ans,
Henri s'embarque sur un trois-mâts pour les îles de la
Sonde et Java. En 1838, de retour à Granville, il
épouse, Claire Delise sœur de Victor Delise, dont il est
l'ami. Il s'installe à Vire quelques années, puis à
Houlgate en 1857, où il rejoint son père qui s'y est
retiré après avoir fait faillite à la suite de la révolution
de 1848. Artiste, Henri Jouvet est un peintre de qualité ;
il participe à la réalisation des projets de la station :
dessins des rues, des jardins, des bâtiments 6.
Houlgate qui n'existait pas avant 1860, a eu pour
fondateur un artiste distingué, M. Jouvet qui, séduit
par le charme véritablement enchanteur de ce site,
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d e s
comprit qu'on en pouvait faire non seulement un
séjour pittoresque, mais encore une base d'opérations
avantageuses. Il lui fallait des fonds, il les trouva
auprès de M. Vergniolles. C'est en 1859, qu'il
construisit sur les ruines de quelques cabanes de
pêcheurs, un Grand hôtel et son habitation
personnelle. A la suite sont sortis de terre des chalets
ou des maisons de style très fantaisiste, presque
toutes isolées et entourées de jardins anglais, puis
des magasins de toute sortes bien approvisionnés "
Henri Jouvet se révèlera cependant un piètre homme
d'affaires.
Le souvenir de Claire Jouvet, son épouse (1821-1864)
est rappelé sur une plaque de rue.
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Extrait d’un album de croquis d’Henri Jouvet. Collection Robert Chapuis.
Cl. P. Corbière. Copyright 1993 ; Inventaire général de Basse-Normandie - ADAGP
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Guides Joanne, Trouville et les bains de mer, Hachette 1896.
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Des personnages autour des lieux de culte
Quatre lieux de culte marquent l'histoire de BeuzevalHoulgate : l'ancienne église, la chapelle, la nouvelle
église, le temple.
- Rue de l'ancienne Eglise
L'ancienne église de Beuzeval est située sur la croupe
des coteaux qui enserrent la petite vallée et
s'achèvent à la mer par deux falaises. L'édifice
remontait, pour la plus grande partie de sa
construction, à la fin du XIIe siècle, mais avait subi
différentes retouches.
Devenue trop exiguë, et surtout trop loin du centre et
des plages, l'église est livrée aux démolisseurs.
L'adjudication eut lieu en la mairie de Beuzeval, le 29
janvier 1882 : de l'ancienne église de Beuzeval ne
subsiste, aujourd'hui, que le porche du XVe siècle, à
l'entrée du cimetière communal.
- Rue de la Chapelle "Notre Dame de Houlgate"
"M. Baumier a coquettement assis à mi-côte de la
colline une église toute recueillie dans son isolement,
pieuse sentinelle . Cette chapelle dominant la route
qui doit amener à Houlgate, souhaite la bienvenue au
nouvel hôte” 7. Elle est construite selon le plan d'une
croix grecque, dans le style roman.
- Rue de l'Eglise
Pour concrétiser les décisions prises en 1866 et 1867,
Gabriel Davioud, maire de Beuzeval et son conseil
décident, le 9 août 1868, de procéder à l'exécution du
plan de la nouvelle église qui doit être construite dans
la zone avoisinant le chemin Mauger (actuelle rue du
Général Leclerc) de manière qu'elle soit placée au
centre des territoires situés entre Houlgate et la butte
de Caumont. La déclaration d'utilité publique est
signée à Versailles, le 22 mars 1877, par le Maréchal
Mac-Mahon, président de la République.
Le 20 août 1877, eut lieu la bénédiction "et la pose de
la première pierre qui fut placée à l'angle de la tourelle
sud et du portail ". L'année suivante, la partie
principale de l'église était sortie de terre.
7
Les bains de mer à Houlgate en 1860, par A. Arnaud 1860.
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Sa bénédiction eut lieu en mai 1878. Le clocher, don
de la famille Armengaud, ne fut terminé qu'en 1888.
L'église est placée sous l'invocation de Saint Aubin.
"La nouvelle Eglise est un gracieux édifice construit
dans le style gothique du XVIe siècle" 8.
Les trois cloches furent électrifiées en 1965.
- Boulevard de Saint Philbert.
Le Comte Pillon de Saint-Philbert, dernier héritier du
Seigneur de Beuzeval et riche propriétaire terrien,
offrit le terrain sur lequel est construite l'église à la
condition que la municipalité donne son nom à une
rue. Ce fut chose faite : la rue qui passe juste derrière
l'église porte son nom.
- Rue de l'Abbé Anne
Il fut le premier curé de l'actuelle église de Houlgate.
A l'intérieur de l'église, de chaque côté de la voûte, on
peut lire ceci :
A la mémoire de Monsieur l'Abbé Charles Gabriel
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Op. cit. : Lanquest (Georges).
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Anne. Il gouverna cette paroisse pendant 49 ans et
construisit entièrement cette Eglise. Il fut un modèle
de bonté, de discrétion et de sainteté. Il mourut plein
de mérite Le 13 mai 1903 à l'âge de 82 ans. Son
souvenir est impérissable.
- Rue Hippolyte Toupet et Rue Sébastien de
Neufville.
En 1858, pour la première fois, Monsieur Hippolyte
Toupet de Granville vient à Houlgate. Séduit par le
grand calme, il décida d'y rester. Sur un terrain où se
trouvait autrefois une vieille briqueterie, il fit construire
Marine Villa (détruite pendant la guerre). D'origine
catholique Toupet de Granville se convertit au
protestantisme. Sous son impulsion, le premier culte
protestant se tient à Beuzeval : il rassemble cinq
personnes, il est célébré à Marine Villa en 1859.
Monsieur Toupet et Monsieur de Neufville décidèrent
de faire de Marine Villa une Maison Evangélique.
C'est une maison de repos, d'accueil pour des familles
protestantes.
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Sébastien de Neufville était protestant, et très riche.
On lui doit la construction de plusieurs villas à
Houlgate.
En 1862, la salle de Marine Villa ne suffisant plus aux
besoins de la colonie protestante, M. de Neufville
décida de construire un temple, sur la plage, à peu de
distance du Douet-Drochon.
Lettre du Préfet du Calvados autorisant la construction
du temple :
"Monsieur le Sous-Préfet, les protestants demeurant à
Beuzeval ont été autorisés à se réunir dans la maison
de l'un de leurs coreligionnaires, M. Toupet, pour prier
en commun sous la direction d'un ministre choisi et
salarié par eux.
Aujourd'hui, d'après votre communication du 11
octobre courant , ils se proposent d'ouvrir, pour le
service de leur culte, un temple qui se construit aux
frais de M. de Neufville, banquier à Paris. Vous
exprimez l'avis qu'il n'y a aucun inconvénient à
autoriser l'exécution de leur projet.
J'ai l'honneur de vous faire connaître, M. le SousPréfet, que du moment qu'il s'agit d'un culte reconnu,
qui s'exercera avec le concours d'un ministre dûment
autorisé dans un édifice à ce destiné et où les agents
de l'Administration pénétreront toujours librement et
9
Op. cit. : Lansquest (Georges).
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facilement, l'autorité publique n'a pas à intervenir".
Le jeudi 16 juillet 1863, l'inauguration du sanctuaire à
lieu et M. de Neufville distribue des Bibles qu'il avait
fait imprimer à ses frais.
Voici une partie de l'allocution du pasteur Toupet lors
de l'inauguration du temple :
"Cet édifice a été construit par M. de Neufville,
entièrement à ses frais et reste sa propriété privée. M.
de Neufville désire qu'il soit consacré à jamais à la
prédication du pur Evangile de la parole de Dieu. Du
reste, dans la construction de l'édifice, nous nous
sommes efforcés d'en bien marquer la destination et
le caractère pour qu'il soit un prédicateur pour tous les
passants".
"Le temple protestant se trouve à l'entrée de Houlgate,
du côté de Beuzeval. Cet endroit accueille de
nombreux baigneurs appartenant au culte réformé. Il y
a même une maison évangélique qui, à des prix très
modiques, prend des pensionnaires pendant toute la
saison" 9.
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Les maires
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- Rue Jacques Landry
Jacques Landry fut maire de Beuzeval de 1833 à
1868.
Il était meunier et, fit construire le Moulin Landry qui
servait de lieu de réunion pour le conseil municipal
puisqu'il n'y avait pas de mairie à cette époque.
Voici un arrêté municipal concernant les bains de mer,
rédigé alors que Jacques Landry était maire de
Beuzeval :
Mairie de Beuzeval, arrêté de Police concernant les bains de mer, la salubrité et la sûreté publiques.
Vu les lois des 16-24 août 1790 ; 19 et 22 juillet 1791, et 18 juillet 1837 ; considérant qu'il importe de prendre des
mesures, pour assurer la décence et le bon ordre sur la plage, pendant la saison des bains, et aussi des mesures
pour la surveillance, la salubrité et la sûreté publiques.
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WArrêt :
Art 1er - Il est expressément défendu à toute
personne de se baigner à la mer dans l'espace
compris entre l'auberge appelée Notre Dame de la
mer, au sud, et la maison de Melle Dupont de
l'Eure, au nord, si elle n'est revêtue d'un costume
de bain, du cou aux genoux ;
Art 2ème - Il est également défendu à qui
que ce soit de s'habiller, ou de se déshabiller, pour
prendre les bains, dans le même espace, sur la
dune, ou sur la plage ; on ne pourra le faire que
dans des cabanes déposées sur le rivage, ou dans
des maisons particulières.
Dans les grandes mers, aucune personne ne
pourra se baigner sans être accompagnée d'un
baigneur sachant nager, étant d'une moralité
reconnue, et agréé par l'adjudicataire des bains, et
par l'Autorité locale.
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Art 3ème - Dans le cas où quelqu'un se présenterait aux bains sans être entièrement vêtu ou
troublerait le bon ordre, par indécence ou par
paroles, il sera dressé procès-verbal contre lui, pour
être poursuivi conformément aux lois .
Art 4ème - L'arrêté du 2 mars 1859, concernant
la salubrité publique, est aussi obligatoire sur la
plage.
Art 5ème - Les aubergistes et maîtres d'hôtel,
sont tenus d'avoir un registre coté et paraphé par le
Maire, sur lequel ils inscriront les noms des
personnes qu'ils recevront, leur domicile, leur
qualité ou leur profession. Ils y mentionneront les
jours d'arrivée et de départ ; ce registre sera
communiqué à l'Autorité chaque fois qu'elle en fera
la demande.
Tous les quinze jours, il sera remis une copie
de ce registre à la Mairie.
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d'avoir le registre indiqué à l'article précédent. Ce
registre sera soumis aux mêmes formalités.
Art 7ème - Les contraventions aux
dispositions
ci-dessus
seront
constatées
conformément à la loi, et déférées aux tribunaux
compétents.
Art 8ème - M .M. l'Adjoint, le Commissaire de
Police, et la gendarmerie sont chargés de
l'exécution du présent qui sera affiché et publié
dans la Commune.
Fait à la Mairie de Beuzeval, le 12 Juillet 1862. Le
Maire J. Landry
- Rue Gabriel Jean Antoine Davioud.
Gabriel, Jean, Antoine Davioud est un architecte
célèbre. Il réalisa le Trocadéro et travailla à la
perspective des Champs-Elysées. Séduit par
Houlgate, il vient en villégiature puis il est élu maire,
en 1868, remplaçant Jacques Landry qui depuis tant
d'années gérait la commune de Beuzeval. Davioud
s'attache à développer l'hygiène, le confort et le
modernisme de Beuzeval. En effet, à cette époque ni
école, ni église assez grande, pas même de mairie.
C'est pourquoi le conseil municipal devait se réunir au
domicile du maire. La propreté manquait, il n'y avait
même pas encore d'eau potable et les habitants
devaient puiser l'eau du Drochon.
Heureusement, Gabriel Davioud réagit en réalisant,
pendant ses mandats, une école, une église, une
mairie et il a même amené l'eau potable à Houlgate :
c'est grâce à son action que la commune s'adapta aux
nouvelles exigences du monde moderne, à l'imitation
de ce qui se faisait à Paris.
Le 6 avril 1881, Gabriel Jean Antoine Davioud meurt à
56 ans.
Il est défendu aux cafetiers, aubergistes et
maîtres d'hôtel de donner à boire avant le jour, et
après dix heures du soir, en été, et 9 heures , en
hiver, à toute personne étrangère à leur maison, ou
qui n'y serait pas descendue pour y loger.
- Rue Georges Landry
Georges Landry est né à Caen en 1862. Il fut le
premier à porter le titre de maire de Houlgate de 1881
à 1911. En 1894, il échoue aux élections législatives,
mais devient Président du Conseil Général en 1908. Il
fut décoré Chevalier de la Légion d'Honneur.
Art 6ème - Toutes les personnes logeant des
familles, ou louant des appartements, seront tenues
A la mort de sa fille unique, en 1910, il reste
inconsolable et meurt l'année suivante
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Or un beau matin de 1871, des hommes, tels
Monsieur Jouvet, ont enfin compris ce que valait la
petite source Panier ; ils sont venus la chercher, l'ont
introduite tout doucement dans un grand tuyau et
l'ont ensuite distribuée par une multitude de petits
canaux dans Houlgate-Beuzeval, où depuis ce
temps, elle s'est fait bénir par toute la population.
Les années se sont succédé ; de nouvelles maisons
se sont élevées comme par enchantement ; les
eaux de la petite source ne suffisant plus, il fallut lui
trouver une grande sœur pour l'aider dans sa tâche,
et c'est plus tard, en 1905, que Georges Landry
étant maire, acquit pour le compte de la commune
l'inépuisable source d'Heuland, assurant à tout
jamais une eau abondante et propre à tous les
besoins de la station.
25
En 1905, la source Panier se révèle insuffisante pour
alimenter en eau la commune. La municipalité
acquiert la source d'Heuland, qui fournit toujours l'eau
potable aujourd'hui.
Les eaux d'Houlgate
Il y avait une fois, une pauvre petite source qui
coulait sans bruit dans une prairie riante, non loin
de la vieille église. A vrai dire, elle ne s'y plaisait
qu'à demi, humiliée de ne servir qu'aux usages les
plus vils. A peine, de temps à autre, le souffle d'un
bœuf stupide venait-il rider sa face.
Elle s'ennuyait comme tout être inutile, sa seule
distraction était d'écouter les conversations des
personnes que chaque été ramène dans ces
parages. Combien de fois n'entendit-elle pas :
Beuzeval-Houlgate serait un adorable pays, s'il n'y
manquait une chose essentielle : l'eau.
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- Rue Louis Tillaye
Charles-Louis Tillaye, né à Vimoutiers (Orne) le 31
mai 1847, devient avocat au barreau de Caen. En
1869, il fait campagne contre le candidat officiel de
l'Empereur. En 1895, il devint sénateur, puis questeur
en 1908.
Conseiller général du canton de Dozulé et Chevalier
de la Légion d'Honneur (1894). Louis Tillaye fut
ministre des travaux publics en 1898. Il succéda à
Georges Landry en 1911, à la mairie, cette année-là,
le conseil municipal est ainsi composé et nombre de
ses membres ont laissé leurs noms aux rues :
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Louis Tillaye est réélu en 1912.
Il était propriétaire d'une villa sur la Corniche de
Houlgate, appelée souvent, la Villa du Sénateur. Il
décéda à Pau en 1913.
- Rue Léonard Pillu
Léonard Pillu, propriétaire à Houlgate, est né à La
Bellière, dans l'Orne.
Il fut élu conseiller municipal et devint en 1891 adjoint
du maire Georges Landry. Il occupa cette fonction
jusqu'en 1913, date à laquelle il succéda à Louis
Tillaye.
Composition du conseil municipal en 1913 :
Henri Fouchard (adjoint), Charles Vimar, Antoine
Allouard-Carny, Albert Février, Albert Lerossignol,
Edouard Planquette, Antoine Goudal, Ernest
Dosithe, Henri Viguier, Dominique Durazzo
(conseillers).
Léonard Pillu décéda en 1914. La guerre empêcha la
tenue de nouvelles élections.
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Pillu Léonard, (adjoint), Allouard-Carny, Vimard
Charles, Renault Aristide, Février Albert, Gilbrin
Eugène, Fouchard Henri, Goudal Antoine, Dosithe
Ernest, Lapie, Charrier (conseillers).
- Rue Albert Février
Albert Février était un enfant trouvé un jour de février,
d'où son nom. Il fut adopté par un riche propriétaire,
M. Le Danois. Comme il n'y eut pas d'élection
municipale en 1914, Albert Février, exerça les
fonctions de Maire aux côtés d'Henri Fouchard.
Membre de l'Association nationale des horticulteurs
de France, il faisait participer sa famille aux corsos
fleuris d'Houlgate qui connaissaient alors un vif
succès.
Il devint administrateur du Casino, du Grand Hôtel et
membre du Sporting. Il fut décoré de la Légion
d'Honneur en 1928.
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- Rue Georges Boulot
Georges Boulot fut maire de Houlgate de 1929 à
1935. Il habitait une villa située sur l'actuelle avenue
Georges Landry. Propriétaire des terrains jouxtant sa
villa, il les vendit à la commune afin d'y construire les
actuelles écoles primaire et maternelle. Le groupe
scolaire porte désormais son nom.
- Rue Louis Pillu
Louis Pillu est né à Houlgate, le 10 juin 1879. Fils de
Léonard Pillu, il ambitionne de faire une carrière
politique, et s'intéresse naturellement à sa commune.
Il est d'abord élu adjoint de M. Burnouf, à la mairie
d'Houlgate.
Il sera constamment réélu conseiller et deviendra
maire en 1935, succédant à Georges Boulot. Sous
son mandat, la plage devient :
La Plage des enfants.
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Composition du conseil municipal en 1935
Louis Pillu (maire), Bluet Henri (adjoint), Mahier
Ernest, Renault Eugène, Lemarchand Adrien, Petit
Georges, Bourgerais Louis, Giret Léon, Lerebourg
Louis, Chevalier Léopold, Chastanet Pierre,
Planquette Henri (conseillers).
Louis Pillu participa à la reconstruction d'Houlgate
après le débarquement des alliés. Il mourut le 23
octobre 1959 à l'âge de 80 ans.
- Rue Emile Langlois
C'est un passionné qui créa le club local de motoball,
un des premiers de France.
- Rue Jean Rouget
Médecin à Paris, le docteur Jean Rouget fut maire
d'Houlgate de 1945 à 1947.
Il résidait dans la villa le Vanneau en bord de plage.
- Rue Jules Cappeliez
Jules Cappeliez vivant habituellement à Paris, fut
maire de Houlgate de 1953 à 1977.
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Premier bureau du Sporting en 1906. Albert Février est assis à gauche
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Les victimes des guerres
L'histoire d'Houlgate conserve les noms de ceux qui
au cours des guerres laissèrent leur vie : Le
Lieutenant Albert Lerossignol, , le Lieutenant Léon
Féral, Henri Dobert, Henry Larigauderie.
1916, à l'âge de 40 ans, à Bouchavesne dans la
Somme.
Son corps ne sera ramené à Houlgate qu'en 1922
pour être inhumé au cimetière de Beuzeval.
Albert Lerossignol était très apprécié de la population,
comme en témoigna l'émouvant discours prononcé le
22 février 1922 par M. Burnouf, alors maire de
Houlgate.
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- Rue Albert Lerossignol
Né à Houlgate en 1876, Albert Lerossignol y vécut la
majeure partie de sa vie. Il fut conseiller municipal,
membre du conseil paroissial et correspondant local
de diverses publications régionales. C'était aussi un
fleuriste de grand talent. Il eut l'insigne honneur de
recevoir dans son magasin à l'enseigne Au jardin des
roses, des estivants réputés, comme Marcel Proust
qui fut un fidèle client de l'avant-guerre 1914/1918.
Pendant la première guerre mondiale, Albert
Lerossignol est sous-lieutenant au 172ème Régiment
d'Infanterie, décoré de la Légion d'Honneur et de la
croix de guerre en raison de son courage et de son
dévouement. Il décède des suites de ses blessures en
Rue du Lieutenant Léon Féral
Léon Féral est né le 25 avril 1872. Il entra dans le
Corps des Sapeurs Pompiers en 1895 et devint plus
tard Chef de Corps, à Houlgate.
En 1943-1944, il est réquisitionné par les Allemands
pour poser sur la plage, avec la motopompe des
pompiers, des croisillons métalliques et des pieux
pour le Mur de l'Atlantique. Contraint de travailler jour
et nuit, il meurt le 25 avril 1944 épuisé par ces travaux
forcés.
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- Rue Henry Larigauderie
Le 6 août 1944, Monsieur Henry Larigauderie
parcourant ses herbages sauta sur une mine dans le
Pré du puits, sur les pentes de la butte de Caumont
derrière sa propriété La ferme Lavolley.
Aujourd'hui le lotissement construit sur ces terrains
porte le nom de Clos Larigauderie.
- Rue Henri Dobert
Henri Dobert (1915-1943), était mécanicien à Trouville
; au moment de l'occupation il entre dans la
Résistance dans le réseau Buckmaster. Il participe à
un attentat contre un collaborateur. Arrêté, il
s'échappe en tirant sur son gardien.
Reconnu à Paris, il est d'abord emprisonné, puis il est
fusillé avec René Capron, près de Rouen, au
Madrillet, en 1943.
Henri Dobert
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Le lieutenant Féral, au centre de la photo, vers 1900
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Les visiteurs célèbres
Houlgate accueillit, et accueille encore, des résidents
célèbres. La cité les remercie en rappelant le souvenir
de leur passage sur des plaques de rues.
- Rue Jacques Charles Dupont de l'Eure.
Jacques Charles Dupont de l'Eure est né le 27 février
1767 au Neubourg (27). C'est le huitième enfant de la
famille. Ses parents, des marchands de fer, ne sont
pas riches. Ils décident de mettre leurs enfants en
nourrice. Cela n'empêchera pas Jacques Charles de
faire de grandes études.
En 1789, il n’a que 22 ans, mais devient avocat au
Parlement de Normandie. Puis, les succès
s'enchaînent : en 1792, le 23 septembre, deux jours
après que la République fut proclamée, il est élu maire
du Neubourg. En 1798, il est élu au conseil des Cinq
cents puis devient Président du tribunal criminel de
l'Eure en 1801. En 1810, il est Chevalier d'Empire, en
1812, député du Corps législatif, puis député de Paris
en 1828. Sa carrière se poursuit comme Ministre de la
Justice en 1830. Après la Révolution de février 1848,
il est Président du Gouvernement Provisoire,
devenant ainsi le premier Président d'une République
française.
30
C'est sous sa présidence que des décisions importantes
furent prises :
Limitation de la journée de travail à 10 heures.
Proclamation du suffrage universel masculin.
Abolition de l'esclavage aux colonies.
Plantation des arbres de la Liberté.
Il reste Président 100 jours, jusqu'au 4 mai 1848 et se
retire ensuite pour être maire de Rouge-Perriers.
Il meurt le 2 mars 1855.
conseil à Paris. Il s'intéresse au matériel ferroviaire,
édite nombre de livres sur le dessin industriel, dont
des cours à destination des écoles. Il publie, de 1851
à 1871, la revue Le génie Industriel.
Il offrit à la commune le clocher de l'église. Il fit
construire la Villa Armengaud en bordure de mer.
“Dimanche les Armengaud ont pendu la crémaillère, y
étaient Henri Jouvet, M. Charles Lecesne, M. Bonnet,
la famille Hebrard et les Liouville. Mme Liouville a
chanté, c'était très gai" 11.
Il mourut à Paris en 1893.
Jules, né en 1842, est le fils de Charles, comme son
père, il fut ingénieur. Il inventa la turbine à gaz. Sa
passion était l'aviation. Il remit le premier prix
d'aviation à celui qui effectua un vol de 15 minutes. Il
mourut en 1921.
Sa fille, Pauline a habité Houlgate dans une villa située
à l'extrémité est de la digue (à l'emplacement de
l'actuel camping de la plage). Elle a été détruite par la
tempête, vers 1900.
- Rue Charles et Jules Armengaud
Charles Armengaud, ingénieur français, est né à
Ostende10 en 1813. Il fait des Etudes à l'Ecole des Arts
et métiers de Châlons dont il sort major, en 1833. Il
ouvre, avec son frère, le premier cabinet d'ingénieur
10
11
Cette ville est alors occupée par les troupes françaises, et la Belgique est divisée en départements
Lettre de Zélie Delise, le 18 Août 1875 à Victor Delise. Collection Robert Chapuis.
H o u l g a t e
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- Rue Emile Deschanel
Emile Deschanel, né le 19 novembre 1819 à Paris,
suit les cours du Lycée Louis Le grand. Il devient
ensuite professeur de rhétorique à Bourges, puis au
Lycée Charlemagne. En 1845, il est maître de
conférence à l'Ecole normale supérieure, en littérature
grecque. Ses opinions républicaines entraînent la
suspension de ses fonctions. Il se tourne vers le
journalisme, collabore à La Revue des deux mondes,
La Liberté de penser. En 1851, il est exilé en Belgique
et ne rentre qu'en 1859 et continue d'écrire dans de
nombreux journaux. En 1860, il fonde les Conférences
de la rue de la Paix qui connaissent un grand succès.
En 1876, il entame une carrière politique à côté de Gambetta.
En 1877, il est professeur au collège de France, et
continue, comme député, ses activités politiques dans
l'Union républicaine. Grand ami de Victor Hugo, il
l'avait choisi comme parrain de son fils unique Paul.
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d e s
- Rue Claude Debussy
Achille Claude Debussy est né en 1862. Compositeur
français on lui doit, entre autres Le prélude à l'aprèsmidi d'un faune , la Mer, ainsi qu'Un jardin sous la
pluie qui fut composé à Orbec. Il dédicaça le
manuscrit de Pelléas et Mélisande à la charmante
Gabrielle Dupont. Il fréquenta Houlgate.
Il mourut en 1918.
La famille Deschanel habita souvent Houlgate et le fils
d'Emile, Paul, suivit même les cours de l'instituteur
houlgatais, M.Pieplu. “Nous sommes aller visiter
l'école, qui est parfaitement installée. Il doit être bien
facile d'y apprendre le système métrique car il y est
représenté sous toutes ses formes, par les objets
mêmes : mesures de surfaces, de pesanteur etc. Il
suffit d'avoir des yeux pour comprendre tout. Il y a
aussi de belles cartes de géographie en relief qui
donnent bien l'idée des mouvements de terrains. C'est
heureux d'avoir trouvé un homme si capable pour
avoir organisé l'école ; on voit qu'il a la passion de
l'enseignement. Les enfants ne demandent qu'à y
aller, il sait les intéresser à ses leçons, mais il a trop à
faire : près de 60 élèves dont les plus petits ne
connaissent pas leurs lettres. Et tout cela pour 800
francs par an ! Moins que l'on ne donne à un
cantonnier. Il faut avoir une vocation véritable pour
accepter une vie comme cela !" 12.
Paul Deschanel fut Président de la République
française, quelques mois, en 1920.
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Lettre de Zélie Delise à sa belle-sœur, le 30 janvier 1875. Collection Robert Chapuis.
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- Rue Jacques Ibert
Jacques Ibert naquit à Paris le 15 août 1890. Reçu au
conservatoire, il obtient en 1919, le Grand prix de
musique de Rome.
Cette année-là, il épouse la fille du célèbre dessinateur Jean Veber, petite-fille d'Armengaud, ce qui
l'amena à résider souvent dans la villa de cette famille.
En 1955, il devint administrateur général des théâtres
lyriques nationaux.
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- Rue Franc-Nohain
Franc-Nohain est né en 1873. Son vrai nom était
Maurice Etienne Legrand, poète de talent,
chroniqueur et rédacteur en chef à l'Echo de Paris. Il
fut Commandeur de la Légion d'Honneur.
Quand il venait à Houlgate, il résidait à la villa
Béthanie ou à la villa La Chastellerie.
Il surnomma Houlgate : La perle de la Côte fleurie.
C'est lui qui affirma, dans une phrase, demeurée
célèbre : “On ne va pas à Houlgate, on y revient, c'est
la grâce de cette plage et de la campagne qui
l'environne, qu'après avoir éprouvé leur charme, on ne
saurait plus y échapper". Il avait été définitivement
séduit par la beauté et la tranquillité des lieux
Franc-Nohain mourut le 19 octobre 1934.
Il fut le père de deux célébrités du monde du spectacle :
Jean Nohain et Claude Dauphin.
32
On lui doit des œuvres importantes et variées :
Escales, Angélique, L'Aiglon, Les petites Cardinales,
la musique du film Don Quichotte ainsi qu'Invitation to
the dance. En 1924, il composa à Houlgate Féerie,
une fantaisie en forme de cantate.
Il mourut subitement le 5 février 1962.
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r u e s
- Rue Roland Garros
Roland Garros, aviateur français, est né en 1888. Ami
de la famille Dubonnet, il séjournait à Houlgate dans la
villa Les Mouettes, située sur le bord de la plage. Un
embarcadère en bois avait été installé depuis cette
villa jusqu'à la plage pour permettre de descendre
l'avion sur le sable.
Le 6 septembre 1912, il décolla de la plage de
Houlgate et battit le record du monde d'altitude en
atteignant 4100 mètres.
Voici deux textes écrits aux dos de cartes postales,
par un témoin des exploits.
Cher papa, chère maman,
Je pense que ma carte postale vous trouvera en
bonne santé. Les locataires à Mme. Josse ont
l'intention de partir lundi. Dimanche, il y a un concours
de maisons les mieux pavoisées ; alors M. Josse a
mis une grande guirlande, il a sorti ses lampions et
son drapeau. Le feu d'artifice devait se faire le
dimanche, mais l'eau l'a empêché ; alors, on l'a ce
lundi. C'était admirable. Le mardi, depuis 11 heures
moins le quart, nous attendions un aviateur qui doit
conquérir le record de la hauteur ; nous l'avons
attendu jusqu'à midi sans qu'il soit venu. Alors, nous
avons été manger et pendant que nous mangions, on
entend crier : "Voilà Garros ! Voilà Garros !". Alors tout
le monde courait comme des fous jusqu'au champ
d'où il devait partir. Alors, il n 'a pas volé l'après-midi.
Mercredi matin, nous avons eu une surprise : M.
Marcel Gambart est venu à 6h30. Le matin aussi,
nous avons fait 3 km 500 à pied par le Bois de
Boulogne jusqu'à Gonneville. A midi, une nouvelle
surprise, Mme Thérèse qui est restée jusqu'à 2h30 et
l'après-midi, Garros a volé sur la plage avec le fils
Dubonnet ; il faisait des virages épatants. Après M.
Marcel Gambard est parti à l'équille et en a rapporté
beaucoup.
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Cher papa, chère maman,
J'ai reçu votre lettre qui m'a fait grand plaisir. J'aurais
bien écrit hier, mais c'était le départ de nos locataires
et ce matin M. Marcel Gambart est parti, lui aussi.
Voilà donc de la place si vous voulez venir plus tôt. Je
pense que dimanche vous avez passé une bonne
journée avec grand-père, et je pense qu'il va venir en
trouvant le beau temps. Aujourd'hui nous avons un
temps superbe et je pense que papa, toi et moi nous
nous baignerons .
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Nous attendons encore Garros, l'aviateur, car la
première fois il a seulement essayé son nouvel
appareil et maintenant, il est parti à la chasse avec
Dubonnet et quand il viendra, il battra le record.
Quand tu verras grand-mère, embrasse-la bien pour
moi, ainsi que Marcelle et Lucienne…
Roland Garros disparut en 1918 lors d'un combat
aérien
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La plage de Beuzeval
Sur la plage de Beuzeval,
Quand le matin la mer bouillonne,
On se croirait en Carnaval !
En y songeant mon cœur frissonne.
On voit souvent caracoler
Sur des baudets toute une troupe,
Un mari même, sans trembler,
Prend quelquefois sa femme en croupe !
Vous voyez là des habits verts,
Rouges et bleus, car la coutume
Veut que les baigneurs soient couverts
Et que chacun ait son costume.
C'est ainsi que dans un chemin,
Prés des ruines de Trousseauville,
Je croisai Monsieur Brechemin
Avec douze enfants de Neufville.
Garçons, fillettes et parents
Franchissent en courant la plage,
Et se jettent à l'eau, tremblants,
Dans un bien cocasse équipage.
Ne croyez pas qu'en s'amusant
On néglige la grande messe !
Et l'on voit d'un protestant
Psalmodier avec allégresse !
Mais le baigneur, heureusement,
Soudain s'élance : il prend Madame,
La plonge aussitôt crânement,
Malgré ses cris à fendre l'âme.
Les environs sont ravissants :
On admire, sur la falaise
Châteaux, villas, chalets charmants,
Où millionnaires sont à l'aise.
Puis c'est au tour du plus petit ;
Chacun y passe à son rang d'âge ;
Ils barbottent tous sans répit,
Un grand quart d'heure avec courage.
Et tout là-bas sur la hauteur,
Fier, dans son bouquet de verdure,
C'est le palais d'un sénateur
Où l'art complète la nature !
Et l'on voit émerger des flots
Epaules blanches, jambes roses !
Et tant que jamais matelots
Ne virent plus charmantes choses.
La maison de Laurent-Pichat
Lui fait vis-à-vis dans la plaine;
Sur la gouttière, un pauvre chat
Miaule en retenant son haleine !
Mais une cloche retentit :
C'est l'heure de la table d'hôte,
Car les bains ouvrent l'appétit,
Et tous les jours la mer est haute !
En septembre les fins gourmets
Mangent des huîtres de Cancale
Et dégustent d'excellents mets,
Aux lueurs des feux de Bengale !
On se rend à l'hôtel Imbert,
L'un pieds nus, l'autre en espadrille,
Où, sans le splendide couvert,
On se croirait à la Courtille.
Vous le dirai-je ? l'on a vu,
Ce n'est pas de la débauche,
Et le cas était bien prévu,
D'hymen ici plus d'une ébauche !
Cependant, on entend parfois
Vers les cieux monter un cantique,
Grâce aux mélodieuses voix
De la maison évangélique.
Confiant, sur le sable on s'assied,
L'un parle avec l'autre, sans malice,
Puis on s'y marche sur le pied :
Orphée a trouvé son Eurydice !
C'est un hymne à M. Toupet,
Le bienfaiteur de ce village.
Puis les enfants jouent au croquet,
Et les vieux dorment sur la plage.
Les bancs de sable sont mouvants !
Au bruit succède le silence !
Ce sont petits événements...
Et honni soit qui mal y pense !
Mais tous ne sont pas assoupis.
Les uns vont pêcher les équilles,
D'autres encore sont accroupis :
Ce sont les chercheurs de coquilles !
Sur la plage de Beuzeval
Le soir, quand l'océan moutonne,
Non, ce n'est plus Carnaval !
Mon cœur, en y songeant, bouillonne !
Beuzeval, septembre 1878. P. Hickel.
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BIBLIOGRAPHIE
Miocque (Marcel), Evocations d'Houlgate et d'alentours, Condé-sur-Noireau, Charles Corlet, 1996.
Miocque (Marcel), Houlgate sous l'Occupation, Condé-sur-Noireau, Charles Corlet, 1993.
Rouillard (Dominique), Le site Balnéaire, Bruxelles, Pierre Mardaga éditeur, 1984.
Tissot de Mérona (M. ), Trouville et ses environs, Trouville Rambure, 1862.
Guide Joanne, Trouville et les bains de mer, Paris, Hachette, 1896.
Dutour (Françoise). Images littorales du Calvados, 1850 - 1920, Archives du Calvados, 1997
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Elèves du CM2, de Mme Baratin, année scolaire 1998-1999 :
1er rang :
Caroline Lecreux, Mathieu Foucout, Sophie Gauchet, Quentin Trussardi, Margaret Fonher,
Elodie Quignette
2ème rang :
Jean-Philippe Delauney, Charlotte Aloé, Charles Alban Horvais, Jérémy Richard,
Saliema Hennich,
3ème rang :
Meriem Henich, Marjorie Chauvin, Gabriel Foyer, Jessica Blot, Angélique Gosselin.
Les élèves et leur institutrice tiennent à remercier très spécialement pour leur aide et leur
collaboration :
Odile Rolland, Alain Bertaud, Mary et Thomas Fohner, Anne-Marie Dugard, Patrick Barba, la famille
Foyer, Jean Denis Macé, Jean Lemeunier, M. Rémondin, le corps des Sapeurs pompiers, la Mairie de
Houlgate, le restaurant l'Eden, les mairies du Neufbourg et de Rouge Perriers, et un Houlgatais qui
se reconnaîtra.
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Sources des illustrations :
Collection Archives départementales,
Collection Bernard Dutour,
Collection Robert Chapuis,
Collections privées avec autorisation de reproduction.
Conseil général du Calvados
Archives départementales
Juin 2000
DIRECTION DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES
61, RUE DE LION-SUR-MER
14000 CAEN
TEL. : 02.31.94.70.85 - FAX : 02.31.43.74.39
I.S.B.N. 2-86014-056-5
Mise en page et impression : imprimerie du Conseil général du Calvados