st. moritz
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magazine N°2 - HIVER /WINTER 2011 CRÉATEUR - DESIGNER NOUREDDINE AMIR PORTFOLIO YOUSSEF NABIL ESCAPADE Badrutt’s PALACE À St. Moritz MARRAKECH lieux d’exception / Exceptional places HIVER I WINTER 2011 I 1 HIVER I WINTER 2011 I 2 HIVER I WINTER 2011 I 4 HIVER I WINTER 2011 I 5 HIVER I WINTER 2011 I 6 HIVER I WINTER 2011 I 7 281, Bd Al Massira Al Khadra - Casablanca Tél.: 05 22 98 93 89 HIVER I WINTER 2011 I 8 HIVER I WINTER 2011 I 9 W W W . U LY S S E - N A R D I N . C O M LONDON ouverture printemps / été 2011 75, Bd Al Massira AL Khadra, Magasin N°1, Maârif -Casablanca- e Dalia AirMagazine s o m m a ire 16 18 20 22 co ntents c u lt u r e l 'edito The editorial l es contributeurs The contributors Bienvenue à bord Welcome on board Au plus près de dalia air : confort à Closer to dalia air : bord confort on board intro 26 Les nouveautés 2011 Product 2011 innovations 30 l'interview : Caroline Gruosi - Scheufele 36Spotlight : L’exposition Yves Saint Laurent The Yves Saint Laurent Exibition H appening : Soirée Dior Dior Evening 42 44 Le 46 48 P atchwork What’s new : Nouveaux festival de Marrakech : Ses Réalisateurs Marrakech Festival : Its Directors HIVER I WINTER 2011 I 14 hôtels New 50 58 94 Portfolio : Youssef Nabil En toute intimité In Private M ahi Binebine Beaux Livres & romans Beautyful Books & Novels M arrakech : Ses palaces et ses chefs M arrakech : its luxury hotels and chefs D éco Deco : Le Karak Les incontournables : Le Crystal Essentials : Le Crystal D ans la rue avec : Claude Challe I n The Street with Claude Challe E scapade : St. Moritz 108 114 64 120 MODE A TO U T S 70 Créateur en scène A Designer Noureddine Amir Une Passion Nommée Bijoux A Passion For Jewels Objets tendance & design 82 90 hotels itinéraires Trendy objects & design 124 on Stage L I B R E C OR P S 136 138 Essences viriles virile fragrances Habillée pour l’hiver All Set For Winter L es Must have The Must Have 140 L i t t é r at u r e Gourmande 142 Menu Plaisir : Show d’hiver Treats : a menu for a winter show HIVER I WINTER 2011 I 15 e Dalia AirMagazine E D I TO E D I TO R I A L nouvelle année, nouvel esprit New Year, new spirit E n cette période de nouvel an, les bonnes résolutions sont de mise. A Dalia Air magazine, nous avons aussi pris de nouvelles résolutions pour cette année 2011. Résolution numéro 1 : Vous faire partager toujours plus notre passion des voyages. Direction pour ce nouveau numéro la ville ocre, pleine de charme et de séduction avec ses fameux palaces et restaurants gastronomiques ainsi que St. Moritz, toute d’enchantement et de magie, au cœur d’un des ses plus prestigieux palaces, le Badrutt's Palace Hotel. Résolution numéro 2 : Vous faire découvrir plus de talents, plus de génies artistiques, plus d’étonnants personnages. Version janvier 2011 cela donne, Mahi Binebine, le talentueux touche à tout. Noureddine Amir, le créateur sagace et ingénieux. Claude Challe, enfin, bohème aux multiples facettes. Résolution numéro 3 : Vous divulguer davantage d’endroits captivants. De par leur beauté, leur originalité, leur élégance. Laissez vous charmer ce trimestre par le Crystal restaurant, endroit chic et banché ou le Karak, maison d’hôtes hautement singulière. Résolution numéro 4 : Vous faire aimer. Vous faire aimer plus et mieux. Que seraient de vraies résolutions sans ce sentiment intense qui nous guide tous les jours ? Une sélection enchanteresse des plus beaux bijoux du moment vous attend. Il ne vous reste plus qu’à faire votre choix et jouir du plaisir et des manifestations de joie que vous ne manquerez pas de recevoir de l’être aimé. Résolution numéro 5 : Vous faire être à l’avant garde des produits les plus pointus, vous faire connaître l’alpha et l’omega en matière de beauté, de son, de livres et des dernières tendances High tech ! Cette année vous ne vous contenterez plus de suivre le courant des modes, grâce à Dalia Air Magazine, vous en donnerez l’impulsion… Entrez dans le monde de Dalia Air magazine et laissez vous emporter ! Bonne année 2011 à tous ! HIVER I WINTER 2011 I 16 La Rédaction In this Christmas and New Year season, it’s time for New Year’s resolutions. At Dalia Air magazine, we too have made new resolutions for this coming year. Resolution n° 1: Share our passion for travelling with you more and more. For this new issue, we are bound for the Red City, full of charm and seduction with its famous luxury hotels and gastronomic restaurants, and for Saint Moritz, all enchantment and magic, with a visit to one of its most prestigious luxury palace, the Badrustt. Resolution n° 2: Introduce you to more talented people, more artistic geniuses, more amazing characters. For the January 2011 edition, we will have: multitalented Mahi Bin Bin, Noureddine Amir, the sagacious and ingenious designer, and last but not least Claude Challe, the multifaceted bohemian. Resolution n° 3: Offer you more breathtaking places to discover, thanks to their beauty, their originality or their elegance. This season, let yourself be under the Crystal restaurant’s spell, a chic and trendy place or the Karak, a highly singular guest-house. Resolution n° 4: Make you love. Love more and better. What would real resolutions be without this intense feeling that guides us every day? An enchanting selection of the most beautiful contemporary jewels awaits you. You just have to make your choice and enjoy the pleasure and joy displays they will surely give your loved one. Resolution N° 5: Lead you to the avant-garde of the top products. Show you the Alpha and the Omega in terms of cosmetics, music, books and the latest High tech trends! This year, you will not only follow the trend; thanks to Dalia Air Magazine, you will create it… Enter the world of Dalia Air Magazine and let yourself get carried away! Happy New Year 2011 to you all! The Editors HIVER I WINTER 2011 I 17 e Dalia AirMagazine co ntributeur s Jean-claude Figenwald Photographe/Reporter Sawsane Yata Journaliste/Journalist Issue d'une famille de journalistes c'est très tôt que cette passionnée des voyages et des cultures du monde a dédié sa vie aux mots et à l'écriture. Après des études d'économie et de langues, elle s'est tout naturellement dirigée vers une école de journalisme et de communication pour que son ambition d'écrire soit satisfaite. C'est ainsi qu'à la suite de différentes contributions pour des émissions sur France 2, France 4 et Paris Première ou Escales, ses pas l'on conduite à Dalia Air magazine. Repérer les détails qui fascineront, telle est sa tâche quotidienne. Et donner envie, chercher et chiner tout ce qui peut procurer des émotions. Tel est le leitmotiv de ses écrits! Belonging to a family of journalists, this writer, having a passion for travels and the cultures of the world, dedicated herself at an early stage of her life to words and writing. After studies in economics and languages, she quite naturally joined a school of journalism and communication so that her ambition to write was satisfied. This is how after various contributions to TV programs on French TV channels France 2, France 4 and Paris Première or Escales, she landed at Dalia Air magazine. Spotting details which will fascinate the readers, this is her daily task. And to raise desire, seek, and look for rarities that can arouse emotions. This is the motto of her writings! Redaction : Directrice de la publication : Aïcha Zaïmi Sakhri Responsable Editing : Sawsane Yata Journalistes : Karine Bertonnet, Anne Cécile Connier Sawsane Yata, HIVER I WINTER 2011 I 18 co ntributo r s Najib Ghadir Directeur Artistique/Artistic Director Ghadir Najib est avant tout attiré par la partie création que proposent les logiciels comme Indesign ou Photoshop. Issu de l'Institut Supérieur des Arts Graphiques (ISAG), son expérience en tant que maquettiste, retoucheur professionnel depuis 17 ans en communication graphique lui permet de developper une technicité toujours plus poussée dans son travail. Chargé de la mise en forme du magazine, il est le "gardien" de sa maquette et de ses pages jusqu'à son impression. Ghadir Najib is first and foremost very much attracted by the creative part offered by software such as Indesign, and Photoshop, among others. Coming from the Higher Institute for Graphic arts (ISAG), his experience as a layout artist, and professional retoucher for 17 years in graphic communication, has enabled him to develop an increasingly developed technicality throughout his work. Responsible with the shaping of the magazine, he is the "guard" of its model and its pages until its printing. Hasna Chaâbi Zineb Smelali, Louise Marivaux DEPARTEMENT ARTISTIQUE & technique : Najib Ghadir Création graphique & maquette: Studio Baylaucq Nathalie baylaucq Photographes : Brigitte Juminer Klaus Mellenthin Jean-claude Figenwald Eric Gentet Jorge Garcia Traducteur : Yassine Oulamine Portfolio : Natacha Wolinski Débuts dans les 80's à photographier les défilés de mode à Paris pour le LOS ANGELES TIMES , puis reporter photographe à L'EXPRESS, aujourd'hui Free Lance et en collaboration avec l'OPTIMUM , CITIZEN K , GQ , IDEAT, MILK, ZOO, TGV MAGAZINE entre autres et diverses agences de communication sur Paris.... De nombreux voyages aux USA et aussi sur tous les autres continents, il adore photographier un lieu, un métier, un évènement lié à l'activité humaine qu'elle soit sportive, culturelle ou technologique. Ces dernières années il s'est spécialisé en sujets de voyages et de tourisme ce qui complète totalement ce qu'il aime faire, c'est à dire aller à la rencontre des gens et à la découverte de nouveaux lieux. He started his career in the 80's photographing the fashion shows in Paris for the LOS ANGELES TIMES, and then he was press photographer for L'EXPRESS. He is today a freelancer and he collaborates with L' OPTIMUM, CITIZEN K, GQ, IDEAT, MILK, ZOO, TGV MAGAZINE among others, and various communication agencies in Paris…. Many travels to the US and also to all other continents. He loves to take pictures of a site, a profession, or an event related to human activity, whether it is a sporting, cultural or technological activity. These last years he also specialized in travel and tourism subjects, which completely supplements what he likes to do , i.e. meet people and discover new places. CREDITS PHOTOS : Chopard, Fondation YSL-Pierre Bergé, FIFM, DIOR, Ville de St. Moritz, Le Badrutt's Palace, Galerie Obadia, D.R. CTP & IMPRESSION : Direct Print Klaus Mellenthin Photographe/Reporter La spécialité de Klaus Mellenthin est de photographier des personnes en extérieur, aussi bien des portraits que des instants capturés scénarisés. En tant que photographe studio et extérieur, Klaus a réalisé des photos uniques pour des agences de publicité, des publications éditoriales ou des graphistes: entre autres Readers Digest, Bayer, Carl Zeiss ou Merck... Son travail a été exposé à la TreffpunktGalerie à Stuttgart, la Galerie Schapp, la Galerie Rainer Wehr. Klaus Mellenthin a également enseigné et dirigé des séminaires et ateliers photographiques. Klaus Mellenthin specialised in photographing people on location, both in portraiture and in captured moment scenarios. As a studio and location photographer, Klaus has produced unique photography for advertising agencies, editorial publications and graphic designers such as Readers Digest, Bayer, Carl Zeiss, and Merck, among others. His work has been displayed at TreffpunktGalerie Stuttgart, Gallery Schapp, Gallery Rainer Wehr. Klaus Mellenthin has guest lectured and taught at photographic seminars and workshops. Dalia Airmagazine est édité par Dalia Médias 83, Bd Al Massira El Khadra. Casablanca. Tél.: +212522983858 Fax : +212522984213 Dossier de presse : 43/2010 Dépôt Légal : 2010PE0114 Directrice générale : Aïcha Zaïmi Sakhri Assistante de direction : Loubna Kostas DIRECTION COMMERCIALE Samia Rachidi ASSISTANTE : Meryem Manar HIVER I WINTER 2011 I 19 e Dalia AirMagazine bienvenue à b o rd welco m e o n b o a rd Une nouvelle année dans les airs A new year up in the air Bienvenue en 2011 Chers passagers et lecteurs, Une nouvelle année commence et nous allons avoir le bonheur de l’entamer à vos côtés. Une nouvelle année pour vous satisfaire toujours plus et maintenir plus que jamais la qualité de nos prestations au niveau élevé dont vous avez l’habitude. Notre crédo ? Flexibilité des horaires, satisfaction des moindres demandes et désirs de nos passagers, sécurité et technologie de pointe pour vous servir seront cette année encore au rendez vous. Alors quoi de neuf en 2011 ? Nous sommes ravis de vous annoncer que notre flotte se dote d’un nouvel appareil, le EMBRAER PHENOM 300. Un avion de 7 places et d’un rayon d’action de 3500 km muni de toutes les commodités et installations les plus modernes et les plus luxueuses. Nous y reviendrons plus en détails dans nos prochaines éditions. Concernant notre flotte actuelle composées de jets Legacy 600, nous avons décidé d’aller encore plus loin pour le confort de nos passagers : Que ce soit pour un court ou un long trajet, nos jets sont aujourd’hui équipés de larges sièges en cuir qui se transforment en véritables lits pour tous ceux qui souhaiteraient prendre un repos certainement bien mérité. Nous nous réjouissons en ce début d’année de revoir et accueillir de nouveau nos passagers coutumiers et qui sont devenus des familiers de notre compagnie et serons tout aussi enchantés de recevoir de nouveaux voyageurs à notre bord. Mustapha BELAAZIZ Directeur Général Dalia Air Dalia Air General Manager Très heureuse année 2011 à vous ! Je vous souhaite bon vol et bonne lecture ! Welcome to 2011 Dear passengers and readers, A new year starts and we shall be happy to start it by your side. A new year to satisfy you always more and to maintain more than ever the quality of our services at the high level you are used to. Our creed? Flexible flight schedules, satisfaction of each and every request and desire from our passengers, safety and state-of-the-art technology to serve you will be this year still present. Then what’s new in 2011? We are glad to announce to you that our fleet is acquiring a new plane, an EMBRAER PHENOM 300. A 7-seat plane and an operating range of 3,500 kilometers (2,000 miles) equipped with all the most modern and luxurious amenities and facilities. We’ll provide you with more details about that in our upcoming editions. Concerning our current fleet made up of Legacy 600 jets, we decided to go the extra mile for the comfort of our passengers: Whether it is for a short or long flight, our jets are equipped today with wide leather seats which are transformed into true beds for all those who would wish to take a certainly well deserved rest. We are glad at the beginning of this new year to meet again and welcome our regular passengers who became acquainted with our company and we shall be quite as delighted to receive new travelers on board. Very Happy Year 2011 to you! I wish you a good flight and a good reading! HIVER I WINTER 2011 I 20 HIVER I WINTER 2011 I 21 e Dalia AirMagazine a u plu s pr è s de da li a a ir c lo s er to da li a a ir Dalia Air Confort à bord Comfort on board › by LA RÉDACTION › Photos Jorge garcia Services haut de gamme, flexibilité des horaires, confort au delà de la première classe…C’est cela que de voyager à bord du jet privé Dalia Air et bien plus encore. alors, zoom sur les détails ! Top-of-the-range services, flexible flight schedules, comfort beyond the first class… This is what flying aboard a Dalia Air private jet is like, and much more than that still. So let’s have a closer look at things! Confort et design Une fois montées les petites marches du jet, on foule aux pieds une moelleuse et épaisse moquette beige qui mène à un intérieur au design chic et épuré où le raffinement est à l’honneur. Bien éclairé et spacieux, l’espace est aménagé avec huit larges sièges en cuir gris clair qui invitent au repos et à la détente. Ces derniers offrent tout le confort désiré pendant le voyage puisqu’ils disposent de repose - pieds intégrés et pliables et de confortables petits coussins en satin brodé signés Frette. Au deuxième plan, on peut apercevoir la charmante petite cuisine à effet bois laqué qui donne déjà un avant goût de la somptueuse HIVER I WINTER 2011 I 22 Comfort and design Once someone has climbed the small steps leading to the inside part of the jet, one threads the soft and thick beige fitted carpet which leads to an interior with a smart and purified design where refinement is being paid tribute to. Quite well lit and roomy, the space is arranged with eight large seats made of light gray which are an invitation to rest and relaxation. These seats offer all the comfort wished during the trip since they have integrated and foldable footrests and comfortable small embroidered satin cushions signed by designer Frette. A bit further back, one can see the charming small kitchen with a ambiance qui nous attend à bord. Sophistiquée et bien équipée, on y trouve, mis à part le placard aux portes vitrées où l’on aperçoit de la vaisselle éclatante et haut de gamme, tous les électroménagers nécessaires au bon fonctionnement d’un service culinaire parfait : micro-onde, four, ustensiles et machine à café. Affaire tranquille et technologie ultramoderne Au fond du jet, un salon individuel et privé est aménagé pour les réunions professionnelles ou tout simplement une séance de lecture tranquille où un sofa en velours beige pouvant recevoir jusqu'à trois personnes vous accueille ainsi que deux fauteuils en cuir à sa droite et gauche. Question technologie, le jet privé Dalia Air est entièrement équipé de produits dernier cri et dispose, entre autres, de trois écrans plasma de 17 pouces ainsi que deux mini DVD/LCD portables de 9 pouces accompagnés d’une sélection de films, des plus classiques aux plus récents, de deux téléphones de bord qui permettent des appels externes et une connexion parfaite, casques de musique et bien d’autres surprises high tech ! lacquered wood effect which gives already a first impression of the sumptuous environment which awaits us on board. Sophisticated and well equipped, one finds there, except for the wall cupboard with the glazed doors where one sees bright and top-of-therange crockery, all the electric household appliances necessary to the good performance of a perfect culinary service: microwave, furnace, utensils, and a coffee machine. Quiet business and ultramodern technology. At the back of the jet plane, an individual and private lounge is arranged for professional meetings or quite simply a quiet reading session where a beige velvet sofa which can receive up to three people accommodates you as well as two leather armchairs on its right-hand and left-hand side. From the technology standpoint, Dalia Air private jet is entirely equipped with state-of-the-art products, and has, among others, three 17-inch plasma screens as well as two 9-inch mini portable DVD/LCD readers accompanied by a selection of films from the most classical to the most recent, two interphones which allow for external calls and a perfect connection, music headsets, and many other high-tech surprises! HIVER I WINTER 2011 I 23 e Dalia AirMagazine Dalia AirMagazine da li a a ir da li a a ir Restauration cinq étoiles A l’heure du repas, la table pliable à effet bois laqué ingénieusement cachée coté hublot s’ouvre pour accueillir la plus fine des vaisselles et les plus exquis des plats. Cuisine marocaine, libanaise, italienne ou française… Le menu est préalablement choisi par le client selon ses envies. La table est dressée dans les règles de l’art et dans de tels détails que l’on pourrait se croire dans un restaurant étoilé. En effet, la nappe, les serviettes, les sets de table et les sous - verres en coton brodé ont été spécialement conçus par la Maison Frette en Italie pour Dalia Air. En blanc ou bleu ciel, l’ensemble est d’une élégance et d’un raffinement parfaits. Coté vaisselle, les mets sont servit dans des assiettes, bols et tasses en porcelaine blanche avec une fine rayure en argent signés Villeroy & Boch. Les couverts en argent viennent de chez Christofle et pour une dernière touche cristalline : tous les verres, coupes de vins et flutes de champagne sont siglés Cristal de Sèvres. Le résultat final est exquis aussi bien pour ce qui concerne l’art de la table que l’art culinaire. Pupilles et papilles vont être enchantées ! Envie d’un petit somme ? Pour les vols long trajet ou pour les vols de nuit, Dalia Air a pensé à tout ! Sièges et sofa se transforment comme par magie en lits douillets. Les dix sièges pliables en face l’un de l’autre se déplient pour être matelassés ensuite par des lits gonflables dernière génération qui apportent tout le confort souhaité pour une bonne nuit de sommeil. Le fauteuil conçu façon « sofa-cama » est à son tour ouvert pour devenir un lit pour deux personnes, ce qui donne un total de deux lits doubles et de trois lits d’une place où sept passagers peuvent se reposer dans la plus parfaite aisance. Le linge de chambre ajoute une touche d’ambiance à l’effet apaisant avec ses draps, oreillers et couettes en coton blanc brodé qui viennent, aussi, tout droit d’Italie de la Maison Frette. Pour dormir, regarder un film sur les DVD portables, on y est comme chez soi ! HIVER I WINTER 2011 I 24 e Détente cachemire Pour encore plus de sensations douillettes, Dalia Air propose un agréable assortiment de mini oreillers et plaids en cachemire de chez Frette. On s’enveloppe et on se met à l’aise pour regarder un film, écouter de la musique ou tout simplement pour déguster de délicieux cafés ou thés accompagnés de délicieuses gourmandises ou d’un succulent caviar… La sensation de bien être ressentie est incomparable ! Five stars catering At mealtime, the foldable table with a lacquered wood effect ingeniously hidden on the port-hole side opens up to accommodate the finest crockery and the most of the most exquisite dishes. Moroccan, Lebanese, Italian or French cuisine… The menu is chosen beforehand by the customer according to his desires. The table is drawn up as per the code of practice and such details that one could believe oneself in a star-spangled restaurant. Indeed, the tablecloth, the towels, the placemats and the coasters made of embroidered cotton were especially designed by the House Hoops in Italy for Dalia Air. In white or blue sky, the whole thing is of a perfect elegance and refinement. On the crockery side, the meals are served in dishes, bowls and white china cups with a fine silver stripe designed by Villeroy & Boch. The silver cutleries come from Christofle. One last crystalline touch: all glasses, wine cups and champagne tulip glasses are of the Cristal Sevres brand. The end result is exquisite both concerning the table art and the art of cooking. A feast for your eyes and your taste buds! Moment bien être Bvlgari La salle de bain n’échappe pas non plus à la règle ! Petite et mignonne mais tout aussi bien aménagée que le reste, l’effet bois laqué des murs lui donne un air sobre et charmant. Tous les mini produits proposés par la compagnie sont de la marque Bvlgari et on y trouve tout se dont on peut avoir besoin durant le vol : émulsion nourrissante pour le visage, crème nourrissante pour les mains, savonnette, brosse à dent et dentifrice, baume pour les lèvres, déodorant, lingettes parfumées et eau de parfum au thé vert et au thé blanc… Les serviettes éponges en coton blanc sont aussi et bien évidemment de chez la Maison Frette. Et ce n’est pas tout ! En guise de petits présents pour les passagers, des trousses Bvlgari hommes et femmes contenant de petits échantillons sont gracieusement offertes. Cashmere Relaxation For even more cozy feelings, Dalia Air proposes a pleasant set of mini pillows and plaids made of cashmere from “La Maison Frette”. One wraps oneself and one puts oneself at ease to watch a movie, listen to music or quite simply taste a delicious coffee or tea accompanied by delicious sweet or a tasty caviar… The feeling of wellbeing is incomparable! Caring for a small nap? For the long distance flights or night flights, Dalia Air has thought of it all! Seats and sofa are transformed by magic into cozy beds. The ten foldable seats opposite one the other are unfolded to be quilted later by next-generation inflatable beds which bring all the comfort desired for a good night of sleep. The armchair designed as a “studio couch” is in turn opened to become a double bed, which gives a total of two double beds and three one-place beds where seven passengers may rest most comfortably. The room linen adds some ambiance touch with a soothing effect with its bed sheets, pillows and comforters made of white cotton which come, also, straight from Italy from “Maison Frette”. Whether someone is sleeping or watching a film on the portable DVD, one feels just like home! Bvlgari Wellbeing Moment The bathroom is no exception to the rule either! Small and nice but just as nicely laid out as the rest, the lacquered wood effect of the walls gives it a sober and charming air. All the mini-products offered by the company are of the Bvlgari brand and one finds there everything that one could need during the flight: nourishing emulsion for the face, nourishing cream for the hands, soap bar, tooth brush and toothpaste, balsam for the lips, deodorant, scented wipes and eau de parfum with green tea and white tea… The terry towels made of white cotton are also and obviously from “Maison Frette”. And that’s not all! As small presents for the passengers, men's and women's Bvlgari cases containing small samples, are courteously offered. HIVER I WINTER 2011 I 25 e Dalia AirMagazine pr o duits n o uve a ut é s P r o du c t I nn o vati o n s e Dalia AirMagazine pr o duits n o uve a ut é s P r o du c t I nn o vati o n s Nirvana acoustique Acoustic heaven Outre son design irrésistible, ses courbes majestueuses et son imposant volume (1,55 cm de hauteur sur 1,30 m de large et ses 62 kilos), les enceintes Trio Classico possèdent l’un des systèmes acoustiques les plus époustouflants du monde. Sa sensibilité est des plus fines et sa dynamique exceptionnelle reproduit le son à la perfection. Les Trio Classico sont proposées dans une palette de couleurs sur-mesure. In addition to its irresistible design, its majestic curves and its imposing volume (1.55 cm high, 1.30 m wide and weighing 62 kilos), the Trio Classico loudspeakers have one of the most breathtaking acoustic system in the world. Its sensitivity is fine and its exceptional dynamics reproduces sound to perfection. The Classico Trios are proposed in a tailored palette. Bugatti Super Sport une montre renversante A breathtaking watch Première mondiale : Parmigiani met au point un renvoi de l’heure à 90° - le cadran étant placé perpendiculairement à l’axe d’affichage. En 2004, la marque révolutionnait déjà le monde horloger en plaçant l’ensemble du mouvement de sa montre Bugatti Type 370 sur un axe transversal. Aujourd’hui, avec ce modèle, elle renverse l’ensemble des composants mécaniques du nouveau calibre Bugatti PF 372 en les replaçant sur un axe vertical tout en préservant la lecture latérale du temps, très appréciée en conduite automobile. Une prouesse horlogère qui n’a pas fini de faire parler d’elle. Boitier en or blanc. Edition limitée à 30 exemplaires. World premiere: Parmigiani develops a 90-degree display of the hour - the dial being placed perpendicularly to the display axis. In 2004, the brand already revolutionized the clock-making world by placing all of the movement of its 370 Type Bugatti watch on a transverse axis. Today, with this model, the brand reverses all of the mechanical components of the new Bugatti PF 372 gauge by putting them back on a vertical axis while preserving the lateral reading of time, something very much appreciated when driving a car. A clock-making prowess which still has people talking about it. The case is made of white gold. Edition limited to 30 copies. 250 000 €. Parmigiani. www.parmigiani.ch › by ANNE CÉCILE CONNIER › photos D.R. 190 000 $. www.avantgarde-acoustic Ligne Samouraï Samurai Line Bien que proposée en version laque avec incrustation de cuir, la ligne Samouraï Prestige de S.T. Dupont se décline en or rouge massif sertie de diamants blancs. Constituée d’un briquet paré de 126 diamants pour un poids de 1,74 carats et d’un stylo plume de 131 diamants pour un poids de 1,85 carats, cette ligne exceptionnelle est limitée à 20 exemplaires. Although proposed in a lacquered version with leather incrustation, the Samouraï Prestige line from S.T. Dupont comes in the form of solid red gold crimped with white diamonds. Composed of a lighter adorned with 126 diamonds for a weight of 1.74 carats and a fountain pen of 131 diamonds for a weight of 1.85 carats, this exceptional line is limited to 20 copies. 20 000€ le stylo. 20 000 € le briquet. S.T. Dupont. www.st-dupont.com Au poil ! far out ! Une nouvelle brosse à habits ? Non, tout simplement une magnifique table basse de la collection Pollux réalisée par la maison Esperluettes ! Le plateau est en béton ciré, le socle en brosse métallique sur roulettes. Disponible en 75 cm et 90 cm de diamètre. A new cloth brush? No, quite simply a splendid coffee table of the Pollux collection made by the Esperluettes house! The tray is made of waxed concrete, and the base of metal brush on casters. Available in 75 cm and 90 cm diameter. A partir de 500 €. Esperluettes. www.esperluettes.com HIVER I WINTER 2011 I 26 HIVER I WINTER 2011 I 27 e Dalia AirMagazine pr o duits n o uve a ut é s P r o du c t I nn o vati o n s e Dalia AirMagazine pr o duits n o uve a ut é s P r o du c t I nn o vati o n s Ave César ! Jean Paul Gaultier n’a pas fini de nous surprendre ! Voici Ben Hur, un fauteuil sur roulettes pour jouer les gladiateurs au salon. Cette nouvelle création imaginée pour Roche Bobois saura trouver sa place dans tous les intérieurs des amateurs de design. Ben Hur existe en velours vert, rouge ou bleu. Jean-Paul Gaultier does not stop surprising us! Here is Ben Hur, an armchair on casters to play gladiators in the living room. This new creation imagined for Roche Bobois will know how to find its place in all the interiors of design aficionados. Ben Hur comes in the green, red or blue velvet colors. 4180 €. Roche-Bobois. www.roche-bobois.com Sculptural luminaire Sculptural luminary Après plusieurs collaborations avec Roche Bobois, la designer Sophie Larger récidive avec Mana, une lampe en acier chromé aux allures de sculpture. Déclinée également en lampadaire, cette lampe s’entrouvre pour jouer sur les différentes variations de lumière. After several collaborations with Roche Bobois, designer Sophie Larger does it again with Mana, a lamp made of chrome-plated steel looking just like a sculpture. Also coming under the form of standard lamp, this lamp half-opens to exploit the various variations of light. 515 €. Roche Bobois. www.roche-bobois.com Sculpture chauffante Heating sculpture Uniques, les radiateurs Runtal sont de véritables objets du désir. L’étonnant Quadri totem d’1,80 m de hauteur trouvera sa place au salon, tel une œuvre d’art. Ses lignes carrées, rigoureuses et géométriques ne demanderont qu’à se faire remarquer tout en chauffant votre espace. Existe en finition argent ou chromé. Being unique, the Runtal radiators are true objects of desire. The astonishing 1.80 meter high Quadri totem will find its place in the living room, just like a work of art. Its square, rigorous and geometrical lines may only be noticed while heating your space. The radiators exist in silver or chrome-plated finish. 4300 € environ en version chromée. Runtal. www.runtal.com Petit déjeuner en musique Breakfast with music Des tartines qui grillent au rythme de votre radio ou de votre MP3 dans un toaster rétro : voici donc la fin des petits déjeuners tristounets ! Cet appareil multifonctions (décongélation, réchauffage, grill à 7 positions… radio et connexion MP3) est signé Russell Hobbs, la référence anglaise en matière de petit électroménager. Slices of bread which roast to the rhythm of your radio or your MP3 in an old-fashioned toaster: over are the times of dull breakfasts! This multifunction device (defrosting, reheating, grill with 7 positions… radio and MP3 connection) is signed by Russell Hobbs, the English reference in terms of small household appliances. 169 €. Russell Hobbs. www.russellhobbs.fr Folie Nippone Japanese craze La Bonbon Watch s’annonce-t-elle comme la nouvelle Swatch ? Les japonais en sont fous et les modèles s’arrachent comme des petits pains. Déclinée dans de nombreux modèles aux teintes éclatantes, la collection offre toute une gamme de mini et maxi cadrans. Attention, la Bonbon Watchmania arrive ! Is the “Bonbon Watch” (Watch Candy) looming as the new Swatch? The Japanese are mad about it and the models are in high demand just like jewels. Coming in many models with bright colors, the collection offers a whole range of mini and maxi dials. Beware, the Bonbon Watchmania arrives! 140 €. Bonbon Watch. www.bonbonwatch.co.jp HIVER I WINTER 2011 I 28 Barbie Foot Rendez-vous vite chez FAO Schwarz à New York ou à la Wonder Room de Selfridges à Londres pour admirer cet exemplaire rose bonbon (limité à 10 pièces pour le monde entier) du traditionnel baby foot. Les joueurs ont cédé leur place à de jeunes et jolies demoiselles ; de véritables poupées Barbie. Conçu par la jeune designer Chloé Ruchon et fabriqué par Bonzini, le maître incontesté du baby-foot, le Barbie Foot est une véritable œuvre d’art, un objet de collection rendant hommage à la plus mythique des poupées. Go quickly to FAO Schwarz in New York or to the SelfridgesWonder Room in London to admire this pink candy specimen (limited to 10 pieces for the whole world) of the traditional foosball table. The players have been replaced by young and pretty young ladies; genuine Barbie dolls. Designed by young designer Chloé Ruchon and manufactured by Bonzini, the uncontested Master of foosball table, Barbie Foot is a true work of art, a collector’s item paying tribute to the most mythical of its baby dolls. 10 000 €. www.bonzini.com Crédit Photo : Fred Dumur - © Bonzini 2010 Bijou solaire Solar jewel Véritables accessoires de mode, les lunettes de soleil deviennent des bijoux à part entière. Le célèbre joaillier Fred vient de créer les solaires Pearls Prestige, un modèle élégant et féminin qui saura séduire les amoureuses de haute joaillerie. Parées d’une monture en or jaune, elles sont serties de 11 diamants. Genuine fashion accessories, the sunglasses become full-fledged jewels. The famous jeweler Fred has just created the Pearls Prestige solar glasses, an elegant and female model which will appeal to ladies who are fond of haute jewelry. Adorned with a setting made of yellow gold, they are crimped with 11 diamonds. 3600 €. Fred. www.fred.com HIVER I WINTER 2011 I 29 e Dalia AirMagazine entretien interview Caroline Gruosi-Scheufele une lady en or a golden lady › by sawsane yaTa › photos chopard Vice présidente de l’illustre Maison Chopard, Caroline gruosi-Scheufele, est intarissable sur le sujet qui la passionne : les bijoux. voyageant aux quatre coins du monde pour puiser de nouvelles sources d’inspiration mais également pour soutenir différentes associations, la créatrice se livre… Vice-president of the famous Chopard House, Caroline Scheufele could speak for hours and hours about what thrills her: jewels. Travelling to the four corners of the globe to find new sources of inspiration but also to support various associations, the designer tells us about herself … Un siècle après sa création, votre père a racheté la maison Chopard. Que représentait cette Maison pour votre famille pour qu’elle en prenne possession ? La famille de mon père avait déjà une industrie joaillière, ESZEHA, en Allemagne depuis trois générations avant de racheter Chopard. Dans les années 60 il a voulu se développer et racheter une maison horlogère Suisse. C’est ainsi qu’il a rencontré Monsieur Chopard à Genève qui voulait vendre sa compagnie car aucun de ses enfants ne souhaitait la reprendre. Dès leur rencontre le contact entre Monsieur Chopard et mon père est bien passé et l’affaire s’est très vite conclue. Fondée en 1860, la maison Chopard après une période de prospérité commerciale était devenue une belle endormie que nous avons su réveiller… HIVER I WINTER 2011 I 30 One century after its creation, your father bought back the Chopard house. What did this House represent for your family so that it purchased it? My father’s family had already a jewel business, ESZEHA, in Germany for three generations before buying back Chopard. In the 1960’s he wanted to grow and buy back a Swiss clock making house. He met Mr. Chopard in Geneva who wanted to sell its company because none of Mr. Chopard’s children wished to take over from him. Right from the moment they met, Mr. Chopard and my father got along well and the deal was very quickly signed. Founded in 1860, the Chopard house after a period of commercial prosperity had become a sleeping beauty that we knew how to awake… Montre chrono sertie de diamant de la collection Imperiale et studs en diamant. Stopwatch crimped with a diamond from the "Imperial" collection and studs made of a diamonds. e Dalia AirMagazine C a r o line gru o s i -S c heufele Montre de la collection Elton John et studs en diamants. Bague "Toi et Moi" de la collection Haute Joaillerie. Watch from the Elton's John's collection and studs made of diamonds. "You and Me" ring from the High Jewelery collection. Pouvez vous nous décrire votre parcours, comment en êtes vous venue à créer des bijoux ? Vous êtes vous toujours destinée à ce métier ? Depuis toute petite je suis passionnée par le design et les pierres, qu’elles soient précieuses ou non. C’est pour cette raison que j’ai souhaité intégrer dès que possible l’entreprise familiale, à la fin de mes études. Mon père m’a alors envoyée dans notre filiale en Allemagne où j’ai travaillé dans tous les services, de l’administration au marketing, des achats à la vente, afin de me familiariser avec tous les aspects du métier. Mais il est évident que le département où j’ai eu le plus de plaisir à travailler est le département création. C’est dans ce département que j’ai vraiment pu exprimer toutes mes idées et laisser libre cours à mon imagination. Vous dirigez le département de la création de Chopard. Comment faites vous pour savoir ce qui plaira aux femmes chaque année ? Comment faites vous pour prévoir les tendances ? Vos choix sont ils influencés par vos goûts propres ou les diktats de la mode vous sont à vous aussi imposés ? Aucun style ou époque ne m’inspire particulièrement, je pense qu’il faut avoir l’esprit ouvert à tout ainsi qu’une grande sensibilité. Je crée des bijoux que j’ai envie de porter ou de voir porter. Etre une femme qui crée pour les femmes est un avantage! Je dirai qu’une tendance importante est l’utilisation en Haute Joaillerie de pierres différentes, plus variées que les pierres précieuses traditionnelles. Des pierres de toutes les couleurs de l’arc en ciel, qui permettent de créer des pièces d’une fantaisie illimitée. On observe également un grand retour de l’or rose, que j’aime beaucoup car il est très flatteur sur la peau d’une femme. D’où vous vient votre inspiration ? Mes sources d’inspirations sont très variées. Cela peut être aussi bien les voyages que la nature, les rencontres, etc. Par exemple la collection Pushkin est née d’un voyage en Russie où j’ai été inspirée par les dorures et les coupoles arrondies des églises qui sont de véritables merveilles architecturales. Que symbolisent pour vous les 150 ans de la Maison Chopard ? Et quelle a été votre implication dans cette aventure? A mes yeux, le 150ème anniversaire est avant tout un moment dans notre histoire, l’occasion de nous pencher sur notre passé et de réfléchir au présent et au futur. Je cherchais un thème spécial pour nos 150 ans et j’ai pensé aux animaux car c’était un domaine que nous n’avions encore jamais visité chez Chopard et personnellement j’adore les animaux, c’est ainsi que m’est venue l’idée de faire une collection de Haute Joaillerie composée de 150 animaux différents qui s’appelle Animal World. C’est une collection très riche, pleines de couleurs, et qui présente des animaux très différents, du tigre au cochon, en passant par les sardines, les souris, les crabes… Durant le festival de Cannes, nombre d’artistes sont habillés des bijoux et des montres de la Maison Chopard. Que représente cet événement pour votre maison ? Le Festival de Cannes est l’une des manifestations les plus importantes et prestigieuses à laquelle nous participons. Partenaire officiel depuis treize ans, notre implication se développe chaque année. HIVER I WINTER 2011 I 32 Can you describe for us your career, how are you have suddenly created jewels? Did you always think of doing this trade? Since I was a child I was very much impressed by design and stones, whether precious or not. For this reason I wished to join the family business as soon as possible, at the end of my studies. My father then sent me to our subsidiary company in Germany where I worked in all the services, from administration to marketing, and from procurement to sales, in order to get me acquainted with all the aspects of the trade. But it is obvious that the department where I was most pleased to work is the creative department. It is in this department where I really could express all my ideas and give a free rein to my imagination. You manage the Chopard creative department. How do you know what women will like each year? How do you predict trends? Are your choices influenced by your own tastes, or are the diktats of fashion also imposed on you? No style or era inspires me particularly; I think that it is necessary to have one’s mind open to everything as well as a great sensitivity. I create jewels which I have wished to carry or see people carry. Being a woman who creates for women is an advantage! I would say that an important trend is the use in High Jewelry of different stones, more varied than the traditional precious stones. Stones of all the colors of the rainbow, which make it possible to create pieces of an unlimited fantasy. One also observes a great return of the pink gold, which I like much because it is very flattering on the skin of a woman. Where does your inspiration come from? My sources of inspirations are very varied. That could be both travels and nature, meetings, etc. For example the Pushkin collection was born from a trip to Russia where I was inspired by the gildings and the round cupolas of the churches which are true architectural wonders. What symbolize for you the 150th anniversary of the Chopard House? And what was your involvement in this adventure? In my eyes, the 150th anniversary is first and foremost a moment in our history, the occasion to look back on our past and to think on the present and the future. I was looking for a special topic for our 150 years and I thought of animals because it was a field which we had never visited yet at Chopard and personally love animals. This is how I had the idea that led me to make a High Jewelry collection made up of 150 different animals which is called Animal World. It is a very rich collection, full with colors, and which presents very different animals, from tigers to pigs, including by sardines, mice, crabs… Mon premier dessin a été un clown avec des diamants dans le ventre, un véritable succès ! My first drawing was a clown with diamonds in the belly, a real success! During the Cannes festival, many artists are wearing the jewels and watches of the Chopard House. What represents this event for your house? The Cannes festival is one of the most important and prestigious events in which we take part. Official partner for thirteen years, our involvement grew over the years. It is that we gladly lend very beautiful ornaments and very beautiful watches to the stars for the climbing of the steps. Moreover this is how we had the idea to create the Red Carpet high jewelry collection. We wanted however to be more involved in the Festival, from a HIVER I WINTER 2011 I 33 e Dalia AirMagazine C a r o line gru o s i -S c heufele C’est avec joie que nous prêtons de très belles parures et de très belles montres aux stars pour la montée des marches. D’ailleurs c’est ainsi que nous avons eu l’idée de créer la collection de haute Joaillerie Red Carpet. Toutefois, nous avons eu envie d’être plus impliqués dans le Festival, d’un point de vue cinéma. C’est pourquoi nous avons créé le Trophée Chopard qui récompense chaque année de jeunes acteurs au talent prometteur. L’impact du Festival de Cannes pour Chopard a été très important en terme d’image depuis 1998. Vous êtes impliquée dans plusieurs combats humanitaires. Pour quelle raison et qu'est ce qui vous y pousse ? Lorsque l’on a la chance d’être née dans une famille unie et que la vie vous sourit, on se doit d’aider les autres. C’est pourquoi Chopard est engagé aux côtés de nombreuses Fondations. Ma famille entretient des relations d’amitié de longue date avec José Carerras et nous soutenons sa fondation contre la leucémie. De la même façon, je me suis engagée au près de mon ami Elton John pour soutenir sa fondation qui lutte contre le SIDA. J’ai dessiné la Elton John Watch Collection, dont une partie des bénéfices est reversée à la fondation. Enfin, quels sont vos goûts en matière de bijoux ? Si vous deviez choisir un bijou lequel préféreriez vous ? Et quelle serait votre pierre préférée ? J’aime plusieurs créations Chopard et il m’est difficile d’en choisir une seule d’entre elles mais c’est souvent ma dernière création qui est ma préférée… Si je devais dire quelle pierre je préfère, je dirai le diamant… HIVER I WINTER 2011 I 34 Montre chrono sertie de diamant de la collection et studs en diamants. Stopwatch crimped with diamonds from the collection and studs made of diamonds. cinema standpoint. This is why we created the Chopard Trophy which rewards each year young promising and talented actors. The impact of the Cannes festival for Chopard was very important in terms of image since 1998. You are involved in several humanitarian fights. For which reason and what it is that pushes you in that direction? When someone is lucky to be born in a united family and that the life you are smiled, one must help the others. This is why Chopard is engaged by the side of many Foundations. My family maintains the long-standing friendly relations with José Carreras and we support his foundation against leukemia. In the same way, I engaged with my friend Elton John to support his foundation which fights against AIDS. I drew the Elton John Watch Collection, of which part of the profits are transferred to the Foundation. Lastly, what are your tastes as regards jewels? If you must choose one jewel which one would you prefer? And what would be your preferred stone? I like several creations Chopard and it is difficult for me to choose only one of them of them but it is often my last creation which my favorite. If I were to say which stone I prefer, I would say diamonds… Montre de la collection Haute Joaillerie et boucle d’oreilles de la collection Golden diamonds. Watch from the "High Jewelery" collection and earring from the "Golden Diamonds" collection. HIVER I WINTER 2011 I 35 e e Dalia AirMagazine Dalia AirMagazine s p otlight s p otlight e xposition y v es sa i n t lau r e n t au j a r d i n ma j o r elle Histoire d’un amour A love story › by sawsane yata › photos klaus mellenthin Hommage à Yves Saint Laurent voulu par Pierre Bergé, le jardin Majorelle expose pour la première fois au Maroc des modèles de l’illustre créateur, inspirés de ce pays qu’il aimait tant. A tribute to Yves Saint Laurent desired by Pierre Bergé, the Majorelle Garden exhibits for the first time in Morocco models of the famous creator, inspired by this country which he liked so much. HIVER I WINTER 2011 I 36 La maison Oasis, nommée. ainsi par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. Environnée de cactées et plantes tropicales. The Oasis house, thus named by Yves Saint Laurent and Pierre Bergé. Surrounded by cactuses and tropical plants. HIVER I WINTER 2011 I 37 e Dalia AirMagazine Architecture mauresque et végétation luxuriante font de cette oasis le meilleur écrin pour l'exposition des modèles d'Yves Saint Laurent. Moorish architecture and luxuriant vegetation make this oasis the best jewel case for the exhibition of Yves Saint Laurent models. C ’est l’histoire d’une folle passion, une passion entre deux hommes et un pays, une ville plus précisément. Les deux hommes ? Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. La ville ? Marrakech. Chronique d’une relation magique. C’est en 1966 à bord d’une caravelle qu’Yves Saint Laurent et Pierre Bergé posent pour la première fois les yeux sur Marrakech. C’est immédiatement le coup de foudre, à tel point qu’avant leur retour pour Paris, ils se portent acquéreurs d’une villa appelée Dar Al Hanch, la maison du serpent. Ainsi commence l’histoire de l’amour inconditionnel que porteront tout au long de leur vie Yves Saint Laurent et Pierre Bergé à cette ville. « Lorsque nous sommes arrivés à Marrakech pour la première fois en 1966, Yves Saint Laurent et moi, nous ne savions pas que cette ville allait jouer un rôle aussi important dans notre vie, que nous y achèterions trois maisons dont celle de Majorelle avec son célèbre jardin, ni que le Maroc allait devenir notre pays d’adoption, notre deuxième patrie » dira Pierre Bergé en 2008. Quelques années plus tard, ils apprennent que la maison du célèbre peintre Jacques Majorelle, l’inventeur de la couleur bleu outre - mer homonyme, va être détruite et remplacée par un hôtel. Ils décident sans délai de préserver cette œuvre d’art vivante et prennent possession de l’endroit. La villa, qu’ils renommeront Villa oasis, et le jardin ne feront qu’embellir et irradier de l’âme de ces deux êtres. C’est dans cette œuvre d’art vivante aux tons jaunes, bleus et verts qu’a lieu en ce moment même l’exposition de plusieurs tenues directement inspirées par la ville ocre. Dans un décor sobre et épuré rappelant les lignes d’YSL, sont suspendues aux murs d’anciennes photos et des plaquettes rédigées de la main même de Pierre Bergé qui retracent les instants heureux vécus dans cette ville et les personnes qui ont entouré les deux amis. Au delà de cette première salle, sont dévoilées, au cœur d’un intérieur typiquement marocain, les réinterprétations d’Yves Saint Laurent des caftans, capes et sarouels marocains agrémentés de broderies et détails de passementerie. A tribute to Yves Saint Laurent desired by Pierre Bergé, the Majorelle Garden exhibits for the first time in Morocco models of the famous creator, inspired by this country which he liked so much. It is the history of an insane passion, a passion between two men and a country, a city more precisely. Two men? Yves Saint Laurent and Pierre Bergé. The city? Marrakech. Chronicle of a magic relation. It is in 1966 aboard a caravel that Yves Saint Laurent and Pierre Bergé laid their eyes pose for the first time on Marrakech. HIVER I WINTER 2011 I 38 s p otlight Incarnation du jardin Majorelle, ce bleu outre mer qui a pris le nom de son inventeur et que l'on retrouve partout dans les jardins et la maison. Incarnation of the Majorelle Garden, this ultramarine blue which took the name of its inventor and which one finds everywhere in the gardens and the house. It was love at first sight, so much so that before their return to Paris, they purchased a villa called Dar Al Hanch, the “House of the Snake”. This is how started the history of the unconditional love that YSL and Pierre Bergé showed for this city for their whole life. “When we arrived in Marrakech for the first time in 1966, Yves Saint Laurent and me, we did not know that this city was going to play an important part in our life, that we would buy there three houses including that of Majorelle with his famous garden, nor that Morocco was going to become our country of adoption, our second fatherland”. Pierre Bergé, in 2008 A few years later, they learned that the house of the famous painter Jacques Majorelle, the inventor of the ultramarine blue color bearing the same name, would be destroyed and replaced by a hotel. They decided immediately to preserve this living work of art and took possession of the premises. The villa, which they renamed Villa Oasis, and the garden embellished, nourished by the souls of these two persons. It is in this living work of art with yellow, blue and green tones where these days the exhibition of several dresses directly inspired by the ochre city is taking place. In a sober and purified decoration reminding YSL lines, on the walls are suspended some old photographs and plates written by the very hand of Pierre Bergé which recall the happy moments lived in this city and the people who surrounded the two friends. Beyond this first room, are revealed, in the middle of a typically Moroccan interior, the reinterpretations by YSL of the caftans, capes and Moroccan sarouels adorned with embroideries and passementerie details. Entrée du musée Yves Saint Laurent. Entry of the Yves Saint Laurent museum. HIVER I WINTER 2011 I 39 e Dalia AirMagazine s p otlight La passion du créateur pour ce pays, ses traditions, ses habitants éclate à travers des couleurs chaudes et changeantes. Il le dit lui même, avant Marrakech, il créait en noir. La couleur lui faisait peur. C’est la ville Rouge qui lui a apporté la couleur, il l’y a apprivoisée. Une trentaine de modèles sont ainsi exposés, plein de la fureur de créer du grand homme de la mode…sa voix en fond sonore accompagnant les pas étonnés et ravis du promeneur. Yves Saint Laurent a toujours revendiqué l’influence du Maroc sur sa création et la richesse vestimentaire de ce pays ne lui a pas échappé. C’est peut être pour cela que tous les 1er juin et 1er décembre de chaque année, immanquablement, il revenait vers son havre de paix et y créait les collections que l’on connaît, pleines de sophistication et de subtilité, de pure élégance et de style inimitable, de génie en somme. C’est aussi certainement parce que Marrakech a été sa seconde patrie que ses cendres reposent au beau milieu de la luxuriance du jardin Majorelle. YSL’s passion for this country, its traditions, and its inhabitants bursts through warm and changing colors. He says it himself: before Marrakech, he used to create in black. He was frightened by colors. It is the “Red City” which brought colors to him: he tamed colors thanks to Marrakech. About thirty models are exhibited, full with the fury to create of the great fashion designer… his voice as a background sound accompanying the astonished and ravished steps of visitors walking through the exhibition. Yves Saint Laurent always claimed the influence of Morocco on his creation, and the vestimentary richness of this country was not lost on him. Maybe that’s why each June 1 and December 1 of each year, he inevitably returned to his haven of peace and created there the collections which are known for being full with sophistication and subtlety, pure elegance and inimitable style, full with genius, period. It is also certainly because Marrakech was his second fatherland that his ashes rest right in the middle of the luxuriant Majorelle garden. Mémorial pour honorer Yves Saint Laurent trônant au milieu du jardin. Memorial in the honor of Yves Saint Laurent standing proudly in the middle of the garden. Monsieur Pierre Bergé, initiateur de l'exposition Yves Saint Laurent ainsi que fondateur de la fondation qui porte son nom et celui de son ami de toujours. Mr Pierre Bergé, initiator of the Yves Saint Laurent exhibition as well as founder of the foundation which bears his name and that of his friend of always. Modéles des collections YSL courant de 1990 à 2000, les robes de dentelles, d'organza ou de mousseline sont indéniablement d'inspiration marocaine. YSL model’s collections from 1990 untill 2000, the dresses of laces, organza or muslin are unmistakably of Moroccan inspiration. HIVER I WINTER 2011 I 40 HIVER I WINTER 2011 I 41 e Dalia AirMagazine HAPpENING F estival I nternational du F ilm Catherine Deneuve de M arrakech 2010 Soirée Dior glamourissime… Sidney Toledano, entouré d'Eva Mendes et Marion Cotillard Very Glamorous Dior Evening … › by Karine Bertonnet › photos DIOR Gilles Lellouch et Mélanie Doutey Le 4 décembre dernier s’est tenue "la" soirée Dior. Nouveauté, cette soirée très courue, qui se tient en marge du Festival, a été organisée conjointement par la maison Dior et la Fondation du festival. Morceaux choisis. Last December 4 the “Dior evening” took place in Marrakech. The novelty about this very much attended evening held in the margins of the Festival is that it was organized jointly by the Dior house and the Foundation of the festival. selected pieces. C’est le Palais Soleïman qui recevait cette soirée Dior où élégance rimait avec entrain. Ce palais du XIXe, a offert un écrin purement marocain aux hôtes de Sidney Toledano, Président de Christian Dior Couture et de ceux de la fondation du festival. Tapis marocains, musiciens traditionnels et derniers défilés Dior projetés sur les murs extérieurs du Palais accueillaient les convives, manifestement ravis et amusés par cette entrée en matière folklorique et élégante à la fois. A l’intérieur, 700 invités parmi lesquels tout ce que le Festival comptait de stars. Des couples des plus glamour : Marion Cotillard et Guillaume Canet, Jean Dujardin et Alexandra Lamy, Sophie Marceau et Christophe Lambert, Mélanie Doutey et Gilles Lellouch, mais également Eva Mendes, Catherine Deneuve, Charlotte Rampling, Maggie Cheung, Gad El Maleh, Elsa Zylberstein, John Malkovich, Matt Dillon, Jermaine Jackson, Lambert Wilson… L’ambiance était particulièrement festive et les convives ont déambulé dans les différents espaces du Palais. La soirée s’est terminée sur la piste de danse au rythme des compilations de Béatrice Ardisson. Une soirée mémorable dont les échos ont brui tout au long du Festival… HIVER I WINTER 2011 I 42 The venue for this Dior evening was the Soleïman Palace where elegance and ambiance where all the rage. This palace of the 19th century offered a purely Moroccan jewel case to the guests of Sidney Toledano, President of Christian Dior Couture, and of the festival foundation. Moroccan carpets, traditional musicians and the latest Dior fashion shows projected on the outside walls of the Palace accommodated the guests, obviously delighted and amused by this both folkloric and elegant start of this evening. Inside, 700 guests among whom all the stars the Festival had to offer. Among the hosts were very glamorous couples: Marion Cotillard and Guillaume Canet, Jean Dujardin and Alexandra Lamy, Sophie Marceau and Christophe Lambert, Mélanie Doutey and Gilles Lelouch, but also Eva Mendes, Catherine Deneuve, Charlotte Rampling, Maggie Cheung, John Malkovich, Matt Dillon, Jermaine Jackson, Lambert Wilson… The ambiance was particularly festive. The evening finished on the dance floor to the rhythm of Beatrice Ardisson compilations. A memorable evening which let many people talking about the Festival… Matt Dillon Nicole Garcia et Jean Dujardin Sidney Toledano, Elsa Zylberstein et Gad El Maleh Christophe Lambert et Sophie Marceau Lambert Wilson HIVER I WINTER 2011 I 43 e Dalia AirMagazine Zo o m Clo s e - up 1 F estival I nternational du F ilm de Le grand réalisateur américain était cette année venu remettre un hommage, au cinéma français, lui qui en avait reçu un en 2002. Il a également accepté de partager son savoir lors de master class. The great US director had come this year to pay a tribute to the French cinema, and already got a tribute himself in 2002. He also accepted to share his expertise during the master class. M arrakech 1 2 Les réalisateurs face à l’objectif Marrakech International Film Festival Directors facing the camera 2 3 VOLKER SCHLONDORFF Celui qui fut membre du jury de l’édition 2003 a pour cette 10e édition accepté de présider le jury de la première édition de Cinécoles, concourt du court-métrage pour les étudiants des écoles marocaines d’audiovisuel. The man who was member of the jury of the 2003 edition had, for this 10th edition, accepted to preside the jury of the first edition of “Cineschools”, a short film contest for the students of Moroccan audiovisual schools. 4 3 MARTIN SCORSESE Un habitué du Festival de Marrakech. Il a notamment reçu des hommages lors des 2e et 5e éditions. Son film Les Infiltrés avait été projeté à la soirée d’ouverture de l’édition 2006. Cette année, il est venu remettre l’hommage à son ami James Caan. A regular participant in the Marrakech Festival, he also received tributes during the 2nd and 5th edition. His movie “The Departed ” had been aired during the opening evening of the 2006 edition. This year, he came to deliver the tribute to his friend James Caan. 4 FAOUZI BENSAIDI Il faisait partie des membres du jury de cette 10e édition, mais n’en était pas à sa première venue. Son film WWW : What a Wonderful World faisait notamment partie de la sélection officielle en compétition lors de la 6e édition en 2006. He was part of the jury of this 10th edition, but is not a new comer. His movie www : What a Wonderful World was part of the official selection in competition on the occasion of the 6th edition 2006. › by Karine Bertonnet › photos Mohamed Jannat/FIFM 6 tant au niveau de la programmation, et des hommages qu'au niveau de la qualité 5 6 mais également bon nombre de réalisateurs. Nouveaux venus ou habitués du Festival, ils ont joué le jeu du shooting GUILLAUME CANET Lui non plus n’en est pas à sa première visite au Festival International du Film de Marrakech. Il avait été membre du jury présidé par Alan Parker en 2004 et cette année faisait partie de la délégation française venue recevoir un hommage. Guillaume Canet is not a newcomer to the Marrakech International Film Festival. He had been a member of the jury presided by Alan Parker in 2004 and this year he was part of the French delegation which came to receive a tribute. La 10 édition du Festival du Film de Marrakech a été particulièrement riche, e 7 COSTA GAVRAS Réalisateur et président de la cinémathèque française, Costa Gavras est venu, lors de l’édition 2010, recevoir, au bras de Catherine Deneuve, l’hommage au cinéma français. Le trophée a été remis par Martin Scorsese. Director and president of the French Cinematheque, Costa Gavras came during the 2010 edition to receive, accompanied by Catherine Deneuve, a tribute to the French cinema. The trophy was delivered by Martin Scorsese. et ont accepté de passer devant l’objectif. Portraits. The 10th edition of the Marrakech International Film Festival was particularly rich, both in terms of films programmed, tributes paid, and the quality of the guests. On this occasion, Marrakech received indeed great actors, but also a good number 8 of directors. Newcomers or regular guests of the Festival, they played the shooting game and accepted to face the camera. Here are a few portraits. 7 HIVER I WINTER 2011 I 44 JOHN MALKOVICH Si John Malkovich est particulièrement reconnu comme acteur, il est également metteur en scène. Lors de cette 10e édition du Festival International du Film de Marrakech, il a été président du jury. If John Malkovich is particularly renowned as an actor, he is also director. At this 10th edition of International Film Festival of Marrakech, he was president of the jury. 5 des invités.A cette occasion, Marrakech a en effet reçu de grands acteurs, FRANCIS FORD COPPOLA 8 ABDERRAHMANE TAZI Venu cette année pour recevoir un hommage, il était également présent lors de l’édition 2009 pour la diffusion de son film À La Recherche du mari de ma femme en audio description à destination des non et mal voyants. Une première. Attending the Festival this year to receive a tribute, he was also present during the 2009 edition for the broadcasting of his movie “Looking for my wife’s husband” with audio description for blind and visually impaired people. HIVER I WINTER 2011 I 45 e e Dalia AirMagazine Dalia AirMagazine PATC H W O R K PATC H W O R K › by KARINE BERTONNET › photos D.R. Tourisme : « Vision 2020 » Fès : Conférence des Prix Nobel Tourism: “Vision 2020” Fez: The Nobel Prize Winners Conference La « Conférence des Prix Nobel », placée Sous le Haut Patronage effectif de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, aura lieu dans la capitale spirituelle du Maroc, à Fès, du 1er au 3 mai prochain. Elle réunira plusieurs lauréats des Prix Nobel qui débattront autour du thème « Penser le développement social et humain de demain », et ce, en présence de près de 300 leaders politiques, économiques, intellectuels et scientifiques. The “Nobel Prize Winners Conference”, placed under the effective High Patronage of His Majesty King Mohammed VI, will take place in the city of Fez, the religious capital of Morocco, on May 01 - 03, 2011. It will bring together several Nobel Prize winners who will discuss the topic “Thinking about the social and human development of tomorrow”, and this, in the presence of nearly 300 political, economic, intellectual and scientific leaders. Un observatoire pour les entrepreneurs An observatory for entrepreneurs La banque marocaine d’Othman Benjelloun, BMCE Bank a mis en place un Observatoire de l'Entreprenariat (ODE). Lancé sous format web, l'ODE diffuse des informations d’actualités, des études sectorielles, un magazine pour l'entrepreneur, des témoignages, un guide des aides, des avis d’experts et bien d’autres rubriques afin de répondre à un maximum de questions que se posent les entrepreneurs marocains. Othman Benjelloun’s bank, BMCE Bank, set up an Observatory of Entrepreneurship (ODE). Launched under a Web format, ODE disseminates information about current events, sectoral studies, a magazine for contractors, testimonies, a guide for locating assistance resources, experts’ opinions, and many other sections in order to answer a maximum number of questions asked by Moroccan contractors. HIVER I WINTER 2011 I 46 Trophée Hassan II de Golf : de Rabat à Agadir Hassan II Golf Trophy: from Rabat to Agadir La 37e édition du Trophée Hassan II de golf restera dans les annales, non parce qu’elle a été remportée par Rhys Davies (Pays de Galles), mais parce qu’elle a vu l’entrée de la plus ancienne compétition sportive marocaine dans le Tour Européen. La 38e ne doit pas passer inaperçue et organisera donc son Trophée, loin du Golf de Dar Es Salam de Rabat, à Agadir. La volonté, selon une source interne, est de profiter de la médiatisation qu’offre l’entrée dans le Tour Européen pour promouvoir le Maroc en tant que destination golfique. Pour cela, rien de mieux que de faire découvrir une nouvelle région à chaque Trophée. La 17e Coupe Lalla Meryem, destinée aux golfeuses, se déroulera, comme à l’accoutumée, en marge du Trophée, également à Agadir. Trophée Hassan II de Golf - du 28 mars au 3 avril 2011 Golf du Palais Royal et Golf de l’Océan - Agadir Coupe Lalla Meryem de Golf - du 28 mars au 3 avril 2011 Golf du Soleil - Agadir The 37th edition of the Hassan II Golf Trophy will remain in History, not because it was won by Rhys Davies (Wales), but because it saw the entry of the oldest Moroccan sporting event in the European Tour. The 38th edition should not go unnoticed and will thus organize its Trophy, in Agadir, far from the Rabat Dar-Es-Salam Golf Course. The goal, according to an internal source, is to benefit from a media coverage offered by the entry in the European Tour to promote Morocco as a golf destination. For that, nothing better than to have people discover a new region on the occasion of each Trophy. The 17th Lalla Meryem Cup, intended for female golf players, will take place, as is customary, in the margins of the Trophy, also in Agadir. Yassir Zenagui, ministre marocain du Tourisme, a présenté, à Marrakech, lors des Assises du Tourisme, les grandes lignes de la stratégie de développement touristique « Vision 2020 ». Au menu deux mots d'ordre : partenariat publicprivé et développement régional durable. Ainsi, le tourisme n’est plus appréhendé globalement au niveau national, mais au niveau régional. Le pays est découpé en 8 régions touristiques du littoral méditerranéen à la côte Atlantique avec des offres touristiques développées selon leurs spécificités. L’objectif annoncé est de positionner le Maroc parmi les 20 premières destinations touristiques. Yassir Zenagui, Moroccan Tourism minister, presented, in Marrakech, at the time of the Tourism Convention, the broad outlines of the tourist development strategy called “Vision 2020”. On the menu, two buzzwords: public-private partnership and sustainable regional development. Thus, tourism is not tackled any more at the national level, but at the regional level. The country is divided in 8 tourist areas from the Mediterranean coastline to the Atlantic coast with tourism package deals developed according to their specificities. The announced goal is to position Morocco among the first 20 global tourist destinations. Musées : un Marocain à la tête de l’ICOM-Arabe Museums: a Moroccan citizen at the head of ICOM-Arab Hassan Ezzaim, directeur des Villas des Arts,espaces culturels de la Fondation ONA, a été élu président de L'ICOM-Arabe, portant ainsi le Maroc à la tête de l'institution. Cette alliance régionale du Conseil international des musées permet aux professionnels de musées des comités nationaux des pays arabes d'échanger informations et coopération. Hassan Ezzaim, director of the Art Villas, the cultural centers of the ONA Foundation, was elected president of the Arab-ICOM, thus bringing Morocco at the head of the institution. This regional alliance of the International Counsel of Museums enables the museum professionals of the national committees of the Arab countries to exchange information and cooperation. Un concours d'architecture pour le Grand Stade de Casablanca An architecture contest for the Great Casablanca Stadium La capitale économique du Royaume se dotera à l’horizon 2015 d’un grand stade moderne comme en comptent les grandes villes du monde. Afin de choisir le meilleur projet, un grand concours international a été lancé fin 2010, à l’instar de ce qui avait été fait pour le théâtre de Casablanca, afin de sélectionner le meilleur projet issu des cabinets d'architectes nationaux et internationaux. Le stade sera financé par l'Etat, le Fonds Hassan II et la commune urbaine de Casablanca pour un montant total estimé à 2 milliards de DHs. Le coup d'envoi des travaux est annoncé pour début 2012 et la livraison pour 2015. A suivre donc. The economic capital of the Kingdom will be equipped by 2015 with a great modern stadium just as the big cities of the world have one. In order to choose the best project, a big international contest was launched at the end of 2010, following the example of what had been done for the Casablanca theatre, in order to select the best project coming from the national and international architect firms. The stadium will be financed by the Moroccan Government, the Hassan II Fund and the Casablanca Urban Commune for an entire amount estimated at 2 billion Moroccan Dirhams. The kickoff for the works is planned for early 2012 and delivery for 2015. HIVER I WINTER 2011 I 47 e Dalia AirMagazine W h at ’ s new ? Marrakech Le So Lounge. Sofitel Marrakech vient de s’enrichir d’un nouveau concept « Food & Art ». Au beau milieu des luxueux jardins du Sofitel Marrakech Palais Imperial, cet espace festif unique accueille à toute heure du jour et de la nuit. Sa blancheur et son architecture avant-gardiste s’harmonisent avec la magie des palais de la ville de Marrakech. Durant la journée, en écho au spa dont il est tout proche, le So Lounge propose des espaces propices à la fraîcheur et au bien-être ainsi qu’une carte riche des saveurs « new fooding ». C’est à la tombée de la nuit que le lieu prend toute sa dimension festive. Grâce à sa capacité de métamorphose, le So Lounge offre des espaces dans lesquels interprètes et public participent mutuellement à créer le spectacle. Marrakech has just been enriched with a new "Food & Art"concept. In the beautiful settings of the luxurious gardens of the Sofitel Marrakech Palais Impérial, this unique festive space accommodates at any time of the day and the night. Its whiteness and its vanguard architecture are in harmony with the magic of the palaces of the city of Marrakech. During the day, echoing the spa to which it is very close, the “So Lounge” proposes spaces which are favorable to freshness and wellbeing, as well as a rich carte of "new fooding" flavors. It is at sundown when the location takes all its festive dimension. Thanks to its capacity to conduct a metamorphosis, the “So Lounge” offers spaces in which entertainers and the general public mutually take part in the creation of the show. Rue Haroun Errachid - Hivernage 40 000 Marrakech Tel: +212 (0) 524 42 56 00 hôtels WHAT'S NEW › by karine bertonnet › photos D.R. Tanger - Hôtel Andalucia Tanger, la capitale économique du nord du Maroc, s’est enrichie courant 2010 d’un nouvel hôtel d’affaires également destiné au tourisme de loisirs. Ce 5 étoiles, situé à proximité du centre d’affaires et du coeur administratif de la ville bénéficie d’une vue sur le Royal Golf de Tanger, le plus ancien du bassin méditerranée ouvert en 1917. L’hôtel Andalucia dispose de 131 chambres "standard" de 38 m2 dont 2 chambres pour personnes à mobilité réduite, 6 suites juniors et 7 suites seniors, toutes dotées de terrasse et connexion Internet. L'hôtel propose également une grande salle de conférences d'une capacité de 500 participants ainsi que 3 salles de sous-commission pouvant accueillir de 10 à 70 participants avec équipement audiovisuel, matériel de projection et connexion wifi. Route de Cap Spartel - Tanger 90000 - Maroc Tél. : +212 5 39 93 64 66 - www.hotelandalucia.ma HIVER I WINTER 2011 I 48 Tangier - Andalucia Hotel Tangier, the economic capital of the North of Morocco, was enriched in 2010 with a new business hotel also intended for leisure tourism. This 5 star-hotel located near the business and administrative heart of the city benefits from a view on the Royal Golf of Tangiers, the oldest of the Mediterranean Sea open in 1917.The Andalucia hotel has 131 standard rooms of 38 square meters, including 2 rooms for people with a reduced mobility, 6 junior suites and 7 senior suites all equipped a with terrace and an Internet connection. The hotel also proposes a large conference room with a capacity of 500 participants as well as 3 breakout rooms which could accommodate between 10 and 70 participants with an audio-visual and projection equipment, as well as a wifi connection. Marrakech Secret Garden Le Palmeraie Hotels & Resort, dans le cadre de son extension, ouvert en septembre 2010, le Secret Garden. Ce complexe entend répondre au développement international des séjours en villas privées. Sur un site de 2 ha en bordure du golf de la Palmeraie, chacune des 23 villas de maître dispose de sa piscine privative extérieure chauffée, d’un solarium en terrasse, d’un spa privatif avec hammam et sauna et s’étend sur 600 m2 et 3 niveaux. Le service hôtelier y est bien sûr prévu, avec notamment, le petit-déjeuner en villa et le room service 24/24 et même la possibilité de s’offrir les services d’un chef à demeure. The Palmeraie Hotels & Resort, within the framework of its extension, also opened in September 2010, The Secret Garden. This compound intends to be an answer to the international development of stays in private villas. Over a 2-hectare site by the side of the Palmeraie golf course, each of the luxurious 23 villas has his heated external personal swimming pool, a solarium on the balcony, a personal spa with hammam and sauna, and extends over 600 square meters and 3 levels. A concierge service is planned, of course, with in particular breakfast served within the villa and the 24/7 room service, and even the possibility of having a resident chef just for yourself. Circuit de la Palmeraie - Marrakech 40 000 - Maroc Tél.: +212 5 24 333 43 43 - www.palmeraiemarrakech.com HIVER I WINTER 2011 I 49 e Dalia AirMagazine CINEMA, Self portrait, Florence 2006. p o rtf o li o Shirin Neshat - New-York 2004. Youssef Nabil a quitté l’Egypte il y a huit ans, mais comme tous les exilés, son pays habite ses pensées et nourrit son œuvre. L’Egypte donne à ses images un parfum d’ambre, ce goût de miel, ces lueurs acidulées dont il garde à jamais la nostalgie. Youssef Nabil left Egypt eight years ago, but like all exiles, his country lives in his thoughts and nourishes his work. Egypt gives to his images an amber scent, this taste of honey, these acidulous gleams for which he keeps nostalgia forever. › by natacha wolinski › photos C ourtesy of Galerie Nathalie Obadia Paris/Bruxelles y o usse f n ab i l fait son cinéma embarks in the world of movies HIVER I WINTER 2011 I 50 A New-York où il a été l’assistant de David Lachapelle, à Paris où il a travaillé avec un autre grand photographe de mode, Mario Testino, Youssef Nabil est resté l’enfant du Caire, le gamin aux yeux doux qui était fasciné par les affiches chatoyantes du cinéma de son quartier. Ses photos colorisées réactivent une tradition puisée dans les souvenirs, elles libèrent des atomes de rose, d’amande et d’or, une palette factice, merveilleuse qui rend les femmes plus belles et les hommes plus ténébreux. Youssef Nabil habite désormais à New-York, mais il vit éternellement sur fond bleu azuré, dans un éther peuplé de figures divines, qu’il portraiture avec le respect dû aux stars: Omar Sharif, Rossy de Palma, Natacha Atlas, Sting, David Lynch, Louise Bourgeois, Naguib Mahfouz, tous sont passés dans son studio. Il les photographie en noir et blanc, puis il se penche sur leurs visages et d’un pinceau amoureux, il rosit leurs lèvres, pose une ombre mauve sur leurs paupières. Il ravive la flamme éternelle du glamour, œuvre pour la postérité et surmonte ainsi un traumatisme d’enfance dont il parle aujourd’hui encore avec émotion. « A l’âge de cinq ans, en regardant un vieux film Egyptien, j’ai demandé à ma mère où étaient les acteurs, elle m’a répondu qu’ils étaient tous morts. C’était une réponse choquante. J’étais amoureux de tous ces gens beaux et morts. Plus tard, j’ai eu envie de rencontrer les stars que j’aimais et de les photographier avant qu’elles meurent ou que je meure ». L’image photographique est par définition un objet nostalgique. Posté derrière l’objectif, Nabil l’exilé cherche trace de ce qu’il a perdu. Récemment, il est passé de l’image fixe à l’image animée, il a réalisé un premier film avec Fanny Ardant et Tahar Rahim, « You never left », qui a fait l’ouverture du musée de Doha en décembre dernier. On y retrouve toutes ses obsessions. Dans ce court métrage subtilement recolorisé, Nabil l’égyptien de New-York, dresse un parallèle entre l’exil et la mort : partir, c’est mourir un peu, mais c’est aussi s’ouvrir à un ailleurs, à l’inconnu, à une forme de renaissance dont l’œuvre fait foi. « L’idée du départ est constante dans mon travail… je me suis toujours senti comme un étranger dans mon propre pays. Mais j’adore l’Egypte et j’y pense tous les jours. » Youssef Nabil y pense comme un beau rêve, transfiguré par la distance, magnifié par le souvenir, porté par les couchers de soleil sur les dunes et les volutes du narguilé. Youssef Nabil, You never left, galerie Nathalie Obadia, du 14 Mai au 13 Juillet 2011, 3 rue du cloître Saint-Merri 75004 Paris. Info : + 33 1 42 74 67 68 - www.galerie-obadia.com In New York where he was David LaChapelle’s assistant, in Paris where he worked with another great fashion photographer, Mario Testino, Youssef Nabil remained the child from Cairo, the kid with the soft eyes who was fascinated by the shimmering posters of the movie theatre of his neighborhood. His colorized photographs reactivate a tradition tapping in recollections; they release atoms of roses, almonds and gold, a factitious, marvelous pallet which makes women more beautiful and men more mysterious. Youssef Nabil lives now in New York, but he lives eternally on a blue backdrop, in ether populated with divine figures, that he portrays with the respect due to stars: Omar Sharif, Rossy de Palma, Natacha Atlas, Sting, David Lynch, Louise Bourgeois, and Naguib Mahfouz, all came to his studio. He photographs them in black and white, then he leans on their faces and with an enamored brush, he paints their lips in pink, and lays a purple shade on their eyelids. He rekindles the eternal flame of glamour, works for posterity and thus overcomes a childhood trauma about which he still speaks today with emotion. “When I was five, while watching an old Egyptian movie, I asked my mother about the whereabouts of the actors, she answered me that they were all dead. It was a shocking answer. I was in love with all these beautiful and dead people. Later, I wanted to meet the stars whom I loved and to photograph them before they die or before I die”. The photographic image is by definition a nostalgic object. Positioned behind the camera, Nabil the exile seeks a trace of what he has lost. Recently, he moved from the still image to the animated image, he made a first movie with French actors Fanny Ardant and Tahar Rahim, entitled “You never left”, which constituted the opening of the Doha museum last December. One finds there all his obsessions. In this subtly recolorized short film, Nabil, the Egyptian in New York, draws up a parallel between exile and death: to leave one’s country is to die a little bit, but is also to open up oneself to a different place, to the unknown, a form of rebirth whose work is a testimony. “The idea of departure is constant in my work… I always felt like a foreigner in my own country. But I adore Egypt and I think of it every day” Youssef Nabil thinks of it as a beautiful dream, transfigured by the distance, magnified by memory, carried by the sunsets over the dunes and the spiraling smoke generated by hookah. HIVER I WINTER 2011 I 51 e Dalia AirMagazine Sweet temptation Cairo 1993. p o rtf o li o Ehsan & light Cairo 1993. HIVER I WINTER 2011 I 52 HIVER I WINTER 2011 I 53 e Dalia AirMagazine p o rtf o li o Natacha sleeping Cairo 2000. Natacha Atlas Brussels 2003. Lonely Pasha Cairo 2002. HIVER I WINTER 2011 I 54 HIVER I WINTER 2011 I 55 e Dalia AirMagazine p o rtf o li o You Never Left #III, 2010. You never left #II, 2010. You Never Left # I, 2010. HIVER I WINTER 2011 I 56 HIVER I WINTER 2011 I 57 e Dalia AirMagazine E n to ute inti m it é in P R I VAte Mahi Binebine la plume et le pinceau the pen and the brush › by Karine BERTONNET › photos BRIGITTE JUMINER Peintre et romancier tout à la fois, Mahi Binebine ne peut être classé dans l’un de ces arts. Généreux, convivial, il nous reçoit chez lui à Marrakech, avec son épouse Amia et ses trois filles. Si Mahi Binebine traite de sujets de société lourds, il ne se prend jamais au sérieux et les éclats de rire ponctuent toute cette interview. Painter and novelist at the same time, Mahi Binebine cannot be classified in one of these arts. Generous and friendly, he received us at his place in Marrakech, with his wife Amia and his three daughters. Though Mahi Binebine covered heavy social subjects, he never took himself seriously and bursts of laughter punctuated this entire interview. Prix de La Mamounia, Prix du roman arabe, des expositions à profusion. 2010, une année comme les autres ou particulièrement prolixe ? C’est une année spécialement sympathique ! Ces deux dernières années ont été extrêmement positives. Il y a eu la Biennale de Venise, l’exposition énorme en Autriche, la Foire de Paris, Marrakech Art fair, L’Atelier 21 à Casablanca jusque fin janvier … Et il y a encore un programme assez chargé. En janvier, la Biennale du Caire, Art Dubaï, Art Singapour, la foire de Madrid en février… The Mamounia Prize, the Prize of the Arab Novel, and some very frequent exhibitions: is 2010 a year like any other year, or was it a particularly productive year? It is a particularly nice year! These two last years were extremely positive. There was the Venice Biennale, the huge exhibition in Austria, the Paris Fair, the Marrakech Art Fair, and the Atelier 21 in Casablanca until the end of January… And there still is a rather busy schedule. In January, the Cairo Biennale, Art Dubai, Art Singapore, the Madrid Fair in February, and so far and so forth. Et qu’est-ce que ça vous fait de vivre dans les avions ? Je pense que je suis un futur client de Dalia Air ! (rires) And how does it feel like to live in planes? I think that I am a future customer of Dalia Air’s ! (laughter) Vous avez reçu en novembre dernier le Prix littéraire de La Mamounia pour votre ouvrage Les Etoiles de Sidi Moumen. Qu’est-ce que cela vous a apporté ? Le prix de la Mamounia a relancé la presse, une presse qui d’habitude ne s’intéresse pas à mon travail… Mme Figaro, Point de vue, Relais et Château. Et ça me plaît bien ! Et puis, j’ai fait la connaissance de Guillaume Durand. C’est un collectionneur. Il a voulu venir à Tahanaout You received last November the “La Mamounia Literary Prize” for your work “The Sidi Moumen Stars”. What did that bring to you? The Mamounia Prize reignited the interest of the press, a press which usually is not interested in my work… he magazines which showed an interest for my interest include “Madame Figaro”, “Point de Vue”, “Relais et Chateau”. And I like that well! Then I became acquainted with Guillaume Durand. He is a collector. He wanted to come to Tahanaout HIVER I WINTER 2011 I 58 Mahi Binbine adossé à une des ses œuvres. Mahi Binebine leaning on one of his works. HIVER I WINTER 2011 I 59 e Mahi Binbine en compagnie de sa femme Amia. Mahi Binebine with his wife Amia. (à quelques kms de Marrakech, un lieu qui réunit plusieurs artistes où certaines de ses toiles sont exposées). Il m’a acheté une pièce et m’a commandé un grand format. Son père était galeriste, c’est un vrai amateur de peinture. Nous sommes devenus amis. Il m’a dit ‘Quand tu viens à Paris, appelle-moi’. Je devais justement m’y rendre quelques jours plus tard et il m’a invité à l’anniversaire de sa femme. Je suis timide donc j’ai hésité jusqu’au dernier moment avant de m’y rendre. J’ai été très étonné. Il a présenté mon dernier livre sur mes toiles à tous les invités : Raman Polanski, Emmanuelle Seigner, Charles Berling, Melita Toscan Duplantier… Ce dîner était magnifique, très convivial ! Je les ai invités à venir à Tahanaout et à dîner à la maison pour la fin d’année et ils ont accepté. Et puis, le lauréat du Prix de La Mamounia est membre du jury l’année suivante, je serai donc juré ! Et le Prix du roman arabe ? L’argent ! (rires). Plus sérieusement, ça m’a ouvert plein de portes. Pour les traductions notamment. Vous avez eu l’envie d’écrire sur les kamikazes des attentats de Casablanca tout de suite après mai 2003 ou avez-vous mis du temps à mûrir cette idée ? En 2003, lorsqu’il y a eu cette tragédie, nous avons tous été extrêmement choqués parce que nous pensions ne pas être concernés par le terrorisme. Mais on s’est réveillé un matin en comprenant que ça pouvait aussi se produire chez nous. Et ces 14 gamins, qui sont presque tous morts sauf un, viennent du même bidonville de Casablanca : Sidi Moumen. En 2004, je suis allé voir à quoi il ressemblait. Lorsque je suis arrivé, j’ai eu l’impression de ne pas être au Maroc. Ça ne ressemblait en rien aux villes marocaines, aux bidonvilles marocains que je connais. C’est une décharge de 100 hectares. C’est terrifiant ! Mais il y a une politique dans ce pays, très très sérieuse de l’Etat, pour se débarrasser de ces bidonvilles. C’est très compliqué à gérer, mais la volonté politique de s’attaquer à l’habitat insalubre est là. Dans votre livre, l’impression est qu’il s’agit d’une ville qui s’est développée autour de la décharge avec des quartiers comme dans toute ville… C’est exactement ça Sidi Moumen. Ce sont des baraquements avec des noms évocateurs : Tchichane qui veut dire Tchéchénie, Douar Scouila parce qu’il avait dû y avoir une école, Douar Toma, sans doute parce qu’une Française a eu jadis un restaurant du temps où il y avait des carrières. Le restaurant s’appelait chez Thomas. Et maintenant, les habitants du douar Toma s’appellent les tomawaks ! Ils ont de l’humour dans ce bidonville de Sidi Moumen ! C’est ce que j’ai essayé de faire transparaître dans ce livre. Raconter HIVER I WINTER 2011 I 60 e Dalia AirMagazine Dalia AirMagazine MA H I B I N e B I N e MA H I B I N e B I N e (a few kilometers away from Marrakech, a place which brings together several artists where some of his paintings are exhibited). He bought a part to me and ordered me a large size. His father was a gallery owner, he is a true amateur of painting. We became friends. He told me; 'When you come to Paris, call me '. I precisely returned there a few days later and he invited me to attend his wife’s birthday. I am shy, so I hesitated until the last moment before returning there. I was very astonished. He presented my last book about my paintings to all the guests: Roman Polanski, Emmanuelle Seigner, Charles Berling, Melita Toscan du Plantier, and others. That dinner was splendid, very friendly! I invited them to come to Tahanaout and to have dinner at my place for New Year’s Eve and they accepted. And then, the Mamounia Prize winner is the member of the jury of the following year: I will thus be a member of the jury! And what about the Prize of the Arab novel? Money! (laughter). On a more serious note, that opened to me lots of doors. For translations in particular. You felt like writing on the suicide bombers who committed the Casablanca bombings immediately after May 2003 or did you want to spend time to make this idea grow more mature? In 2003, when this tragedy happened, we all were extremely shocked because we thought we were not concerned by terrorism. But we woke up one morning understanding that this could also occur in our country. And these 14 kids, who all died, except one, came from the same Casablanca slum: Sidi Moumen. In 2004, I went to see what it looked like. When I arrived, I had the impression not to be in Morocco. It looked like no other Moroccan city, not like the Moroccan slums which I know. It is a 100-hectare (250-acre) wild dump. It is terrifying! But there is a clear and serious policy in this country from the Government to get rid of these slums. It is very complicated to manage, but the political will to eradicate unhealthy housing exists. In your book, the impression is that it is a city which developed around the dump with districts within it, as is the case in any city… Sidi Moumen is exactly that. They are shacks with evocative names: Chichane which means Chechnya, Douar Sakouila there because there must have had a school, Douar Thomas, undoubtedly because a Frenchwoman formerly had a restaurant at the time when there were quarries. The restaurant was called “Chez Thomas”. And now, the inhabitants of Douar Thomas are called the tomahawks! They have humor in this Sidi Moumen slum! This is what I tried to do to show in this book. To tell a little bit about this utter misery, but also about the love for life. This is what struck me when I went there in 2004. They live in filth and misery, but are merry. The first image that I had are kids who played football in the dump. And that reminded me of those which whom I played myself in the heart of the Marrakech medina, barefoot when I was a young boy. In Sidi Moumen, there is a kind of religious mafia which settled there, which drove out the real Mafia, the one dealing drugs… This mafia has put some order in this zone where no rules and no laws existed, but it has also recovered these kids to make human bombs out of them. It is easy since violence has been trivialized in these environments. They lived in rape and murder… Death is something trivial. The process leading to the production of a suicide bomber is incredible and fast! Two years suffice for that. There are several stages. Initially, they find them jobs, separate them from their family, and offer dignity to them. Then, they teach them Koran, a certain reading of Koran, a biased reading … Then, they start showing them cassettes of Palestinian suicide bombers, un peu toute cette misère noire, mais aussi la joie de vivre. C’est ce qui m’a frappé quand j’y suis allé en 2004. Ils vivent dans la crasse et la misère, mais sont joyeux. La première image que j’ai eue, ce sont des gamins qui jouaient au foot sur la décharge. Et ça m’a rappelé ceux avec lesquels je jouais moi-même au fin fond de la médina de Marrakech, pieds nus quand j’étais petit. A Sidi Moumen, il y a une espèce de mafia religieuse qui s’est installée, qui a chassé la vraie mafia, celle de la drogue… Elle a mis un peu d’ordre dans cette zone de non droit. Mais elle a aussi récupéré ces gamins pour en faire des bombes humaines. C’est d’autant plus facile que la violence est banalisée dans ces milieux-là. Ils ont vécu avec le viol, le meurtre… La mort est quelque chose de banal. Le processus pour fabriquer un kamikaze est incroyable et rapide ! Il faut deux ans seulement. Il y a plusieurs étapes. D’abord, ils leur trouvent des jobs, les séparent de leur famille, leur offre une dignité. Ensuite, ils leur apprennent le Coran, une certaine lecture du Coran, orientée… Puis, ils commencent à leur montrer des cassettes de kamikazes palestiniens, tchétchènes… qui sont glorifiés. C’est effrayant ! J’ai écrit entre 2004 et 2006 et j’ai arrêté. Pourquoi avoir arrêté l’écriture Des Etoiles de Sidi Moumen ? Parce que j’étais presque en train de faire l’apologie du terrorisme. Je comprenais ces gamins. Et je me disais que si j’étais né là-bas, moi aussi, j’aurais été une proie facile pour le premier marchand de rêves venu. Alors j’ai arrêté, je n’avais pas envie de justifier l’injustifiable… Je ne voulais surtout pas faire le lit des islamistes. Ce sont des gens que je combats, je n’ai pas envie qu’ils s’installent chez nous et nous interdisent de vivre librement ! Qu’est-ce qui vous a poussé à terminer ce roman, finalement ? En 2006, j’ai écrit Le Griot de Marrakech que j’ai publié en 2008, mais pendant tout ce temps, ce livre me poursuivait. En 2008, j’ai pris le taureau par les cornes. Dans Les Etoiles, je dis que ces gamins ne sont pas responsables, mais c’est difficile de dire que des kamikazes ne sont pas responsables. Qui sont les responsables ? Les responsables sont l’Etat qui a laissé pareil bidonville exister, ce sont ces nantis qui profitent de cette misère en sous payant et exploitant ces gars, c’est la mafia religieuse qui suce le sang des pauvres gens… Ce sont eux les vrais responsables. Quand je présentais le livre à Casablanca, il y avait des membres de l’association des familles de victimes et j’appréhendais. Mais j’ai été absolument surpris. La sœur d’une victime m’a dit qu’elle avait apporté toute la garde-robe de son frère à l’un des frères des kamikazes. C’est incroyable ! Elle avait compris que ce sont des victimes aussi. Et ils sont en train de travailler pour que Sidi Moumen n’existe plus. C’est ça la vraie solution. Faire disparaître le réservoir qu’est Sidi Moumen pour les islamistes. Bien sûr, misère n’est pas égal à terrorisme, mais misère contribue au terrorisme. C’est un terreau très fertile. C’est un peu l’idée de ce livre. Dès le départ, vous avez eu l’idée de faire d’un des jeunes kamikazes mort le narrateur ? J’ai vu un film qui m’a beaucoup impressionné quand j’étais jeune : Sunset boulevard. Ça commence avec un homme Mahi Binbine en compagnie de deux de ses filles. Mahi Binebine with his daughters. the Chetchenes… who are glorified. This is alarming! I used to write between 2004 and 2006 and I stopped. Why stop the writing of “Sidi Moumen Stars”? Because I was almost defending terrorism. I understood these kids. And I thought that if I had been born over there, I too would have been an easy prey for the first dream-merchant I would find on my way. Then I stopped, I did not want to justify the unjustifiable… I did not want especially to pave the way for the islamists. They are people whom I fight, I do not wish to have them settle in our country and ban us from living freely! What pushed you to finish this novel, finally? In 2006, I wrote “The Griot from Marrakech” which I published in 2008, but during all this time, this book was chasing me. In 2008, I took the bull by the horns. In “The Stars”, I say that these kids are not responsible, but it is difficult to say that suicide bombers are not responsible. Who are the persons responsible? The persons responsible are the Government which has let such a shantytown exist, the persons responsible are those rich people who benefit from this misery by underpaying and exploiting these guys, it is the religious mafia which sucks the blood of the poor people… They are the real culprits. When I presented the book in Casablanca, there were members of the association of the victims' families and I had some misgivings. But I was absolutely surprised. One victim’s sister told me she had offered all her brother’s wardrobe to one of the brothers of the suicide bombers. It is incredible! She had understood that they are victims too. And they are working so that Sidi Moumen does not exist any more. That’s the real solution. To contribution to the disappearance of the recruiting ground which Sidi Moumen represents for the islamists. Of course, misery is not synonymous with terrorism, but misery contributes to terrorism. It is a very fertile ground. This is more or less the idea of this book. C'est la mafia religieuse qui suce le sang des pauvres gens. It is the religious mafia which sucks the blood of poor people. Right from the beginning, you had the idea of making of one of the young dead suicide bombers the narrator in your book? I saw a film which impressed me much when I was young: “Sunset Boulevard”. That starts with a dead man in a swimming pool. There is a voice-over which says something like, 'you see the HIVER I WINTER 2011 I 61 e Dalia AirMagazine MA H I B I N e B I N e Le tableau préféré de l'épouse de Mahi, "qu'il vendra forcément !" s'amuse-t-elle. The preferred painting of Mahi’s wife, “the one he will inevitably sell!", she says jokingly Un des totems de Mahi Binebine. One of Mahi Binebine's totems. man in the swimming pool, it’s me'. I said to myself, it is brilliant to make a dead man speak! It is not my idea… (laughter) mort dans une piscine. Il y a une voix off qui dit quelque chose comme, ‘vous voyez l’homme dans la piscine, c’est moi’. Je me suis dit, c’est génial de faire parler un mort ! Ce n’est pas mon idée… (rires) C’est amusant que vous ayez été inspiré par un film puisque votre livre devient lui-même un film qui sera réalisé par Nabil Ayouch… Comment ça s’est fait ? Nabil Ayouch a entendu parler du livre dans la presse avant même sa sortie et il m’a appelé. Il voulait absolument le lire. Je le lui ai envoyé. C’est un sujet qu’il avait envie de traiter. Le lendemain, il m’a appelé. Il a dû le lire pendant la nuit ! (rires) Et il m’a dit qu’il voulait acheter les droits. J’étais excité à l’idée de voir mes personnages vivre ! C’est proche de l’univers du 2ème long-métrage de Nabil Ayouch… « Ali Zaoua », sur les enfants des rues… Ce sont un peu les enfants de Ali Zaoua qui ont grandi que l’on retrouve dans Les Etoiles de Sidi Moumen. C’est presque la suite logique. Et Nabil Ayouch a tourné son film à Sidi Moumen, avec les enfants de ce bidonville, comme il va le faire pour Les Etoiles… Vous connaissez déjà la thématique de votre prochain roman ? Oui, il sort en septembre prochain. Ce n’est pas une histoire d’amour comme je rêve d’en écrire. (rires) C’est l’histoire d’une maman qui loue son bébé aux mendiantes, phénomène fréquent… cela parle d’un petit qui leur rapporte beaucoup d’argent et les a sortis de la misère. Mais il commence à grandir. Sa maman décide alors d’entourer son corps de bandelettes pour l’empêcher de grandir, comme les Chinois le faisaient avec les pieds des filles. Son corps reste celui d’un enfant, mais pas son esprit… Je suis à 100 pages et je me dis que je ne suis pas obligé d’écrire sur des thématiques si difficiles ! (rires). Mais c’est presque du fantastique. J’ai toujours été très proche de Kafka. Et, il ne s’est pas gêné pour faire La Métamorphose, lui ! (rires) Dans tes tableaux, vous êtes plus serein qu’il y a quelques années, mais en littérature pas du tout ! C’est parce que la littérature vous sert d’exutoire ? Oui, peut-être. On ne m’a jamais posé cette question ! Mais oui, sans doute… C’est peut-être même une conséquence… Le fait que mes toiles soient plus apaisées, mon besoin de m’exprimer sur des HIVER I WINTER 2011 I 62 It is funny how you were inspired by a film since your book is becoming itself a film which will be directed by Nabil Ayouch… How did things take place? Nabil Ayouch heard of the book in the press before it even was published, and he called me. He wanted absolutely to read it. I sent it to him. It is a subject which he wished to address. The following day, he called me. He must have read the book at night! (laughter) and he told me that he wanted to buy the rights. I was excited by the idea to see my characters live! It is close to the universe of Nabil Ayouch’s 2nd movie, “Ali Zaoua”, about street children.. They are a bit like Ali Zaoua’s children who grew up and which we find again in “Sidi Moumen Stars”. It is almost the logic sequel. And Nabil Ayouch shot his film in Sidi Moumen, with the children of this slum, as he will do for “Stars”… You know already the themes of your next novel? Yes, it will be out next September. It is not a love story like I dream to write some. (laughter). It is the story of a mom who rents her baby to beggars, a frequent phenomenon in Morocco… it is a about a young child who brings backs home much money and gets them out of misery. But he starts growing up. His mom then decides to surround his body with strips to prevent him from growing up, like the Chinese used to do with girls’ feet. His body remains that of a child, but not his spirit… I am at page 100 and I think that I am not obliged to write on so difficult themes! (laughter). But it is almost like science fiction, horror, and fantasy. I always was very close to Kafka. And, he had no misgivings about writing “the Metamorphosis”, as far as he is concerned! (laughter) In your paintings, you are more serene than a few years ago, but in literature not at all! Is it because you use literature as a vent? Yes, maybe. I never was asked this question! But yes, undoubtedly… It is perhaps even a consequence… The fact that my paintings are peaceful, my need to express me on strong subjects is transposed in the literature. And the day when I will write my love story, there will be paintings of an incredible violence!!! You also explore sculpture… Yes, I made the totems at the time of a residency in China, 3 years ago, then small masks. This year, the Matisse gallery and a large Parisian smelter, Fusion, teamed up to produce 13 great pieces. It is not any more about masks, but about characters whom we extracted from the paintings to make them in 5-meter bronze pieces. I am super excited! There is already one exhibited at the Matisse Villa in Marrakech and the others are in the Auvergne region, at the foundry workshop. It is in the city of Charbonnières-les-Vieilles. If you have an enemy, send him over there! (laughter). sujets forts se transpose dans la littérature. Et le jour où j’écrirai mon histoire d’amour, il y aura des tableaux d’une violence incroyable !!! Vous explorez également la sculpture… Oui, j’ai fait les totems lors d’une résidence en Chine, il y a 3 ans, puis des petits masques. Cette année, la galerie Matisse et un grand fondeur parisien, Fusion, se sont associés pour produire 13 grandes pièces. Il ne s’agit plus de masques, mais de personnages que nous avons sortis des tableaux pour les réaliser en bronze de 3 mètres. Je suis hyper excité ! Il y en a déjà un exposé à la Villa Matisse à Marrakech et les autres sont en Auvergne, à l’atelier de fonderie. C’est à Charbonnières-les-Vieilles. Si vous avez un ennemi, envoyez-le làbas ! (rires). Il n’y a rien à faire et j’y ai passé 3 semaines ! Je repars d’ailleurs pour les patines. Il y aura une exposition en 2011, mais je ne peux pas encore dire où… Vous produisez beaucoup. Combien de toiles avezvous créé au cours de votre carrière ? J’ai dû faire 3 000 tableaux en 25 ans. Mais quand on me dit que je produis beaucoup, je réponds que Picasso entre les tableaux, les croquis et les dessins, en a fait 100 000. J’ai de la marge ! On ne peut pas dire que vous êtes un écrivain qui peint ou un peintre qui écrit. Vous faites vraiment les deux en parallèle tout le temps ? Oui, tout le temps. J’écris ma page quotidienne. Si vous abandonnez les personnages, le monde dans lequel ils évoluent, c’est très difficile de reprendre. Là, je suis avec ce gamin. Je vis avec le personnage, je suis le personnage. Et j’ai même des crises de claustrophobie parce qu’il est enfermé ! Et votre épouse, Amia prend les choses comment ? Je suis comme ça pour tout. Même pendant la Coupe du Monde de football, je shootais dans le lit… Amia peut vous raconter, je tombais du lit, je criais contre un mauvais joueur ! (rires) Amia est fantastique, elle me décharge de tout. Pour Les Etoiles de Sidi Moumen, j’ai passé 4 mois à Paris. Il n’y a pas une femme qui accepterait ça ! Vous parlez de votre travail à vos trois filles ? Les deux adolescentes lisent-elles vos romans ? Non ! Je les paie 1dh la page pour qu’elles me lisent !! (rires) Et elles ne trouvent pas ça génial… Cet été, je leur ai fait lire une amie, Amélie Nothomb. Elles sont devenues fans, ce qui m’a déprimé ! (rires) La petite dernière aime écrire, elle écrit des poèmes, vient de me dire Amia. Quel est votre dernier projet en cours ? Nous travaillons actuellement avec la photographe Leïla Alaoui et sa mère Christine sur un nouvel espace d’art. Cette famille possède une magnifique villa Art déco sur trois étages, meublée années 30, dans la Palmeraie de Marrakech. Ce lieu est exceptionnel. Elle veut transformer cette maison en musée ou en fondation. Mais nous avons besoin de fonds. En attendant que les investisseurs se manifestent, nous allons mettre en place une grande exposition au profit du lieu avec tous nos amis artistes qui ont accepté de participer à l’aventure. L’objectif est d’être prêt pour Marrakech Art Fair en novembre 2011. Ensuite, les investisseurs et mécènes viendront. A bon entendeur… There is nothing to do and I spent 3 weeks there! I set out again besides for the patinas. There will be an exhibition in 2011, but I cannot say where yet … You produce much. How many paintings did you create during your career? I produced something like 3,000 paintings in 25 years. But when people tell me that I produce a lot, I answer that Picasso produced some 100,000 works, all paintings, sketches and drawings combined. I still have some potential! One cannot say that you are a writer who paints or a painter who writes. Do you really do both in parallel all the time? Yes, all the time. I write my daily page. If you abandon the characters, the world in which they move, it is very difficult to resume. There I am with this kid. I live with the character, I am the character. And I have even crises of claustrophobia because he is locked up! How does your wife Amia see the situation? I am like that for everything. Even during the Football World Cup, I used to shoot in bed… Amia can tell you, I fell from the bed, I shouted at a bad player! (laughter) Amia is fantastic, she relieves me from everything. For “Sidi Moumen Stars”, I spent 4 months in Paris. There is no woman who would accept that! You speak about your work to your three daughters? Do your two teenage daughters read your novels? No! I pay them 1 Moroccan dirham (12 cents of a US dollar) per page so that they read my works !! (laughter) And they do not find that wonderful… This summer, I made them read a friend, Amélie Nothomb. They became fans, which depressed me! (laughter). My younger daughter likes to write, she writes poems, Amia just told me. What is your current project ? We currently work with photographer Leïla Alaoui and her mother Christine on a new art space. This family has a splendid Art déco villa on three floors, furnished according to the 1930's style, in the Palmeraie district of Marrakech. This place is exceptional. She wants to transform this house into a museum or a foundation. But we need funds. While waiting for investors to show up, we will set up a great exhibition on behalf of the place with all our friends artists who agreed to take part in the adventure. The goal is to be ready for the Marrakech Art Fair in November 2011. Then, the investors and patrons will come. A word to the wise… HIVER I WINTER 2011 I 63 e Dalia AirMagazine litt é r ature litter ature L i v r e s /R o m a n s Books / Novels Yves Saint Laurent, L’œuvre Intégral Haute Couture 1962-2002 Plus qu’un livre, "l’Oeuvre Intégral" est un objet éditorial d’exception, numéroté et limité à 500 exemplaires. Constitué de quatre coffrets (un par décennie) et de deux ouvrages, il réunit les 80 collections « Haute couture » du grand couturier. 1283 planches font revivre les grands moments de la création : l’ouverture de la maison de couture en 1962, la robe Mondrian en 1965, la collection 40 qui fit scandale en 1971, la collection russe en 1976, l’hommage à Vincent Van Gogh en 1988… et le dernier défilé en janvier 2002. Au total, plus de 15 000 vêtements du maître sont recensés dans cet ouvrage unique. Poids 40 kg More than a book, “L’œuvre Intégrale” is an exceptional editorial object, numbered and limited to 500 copies. Made up of four boxes (one per decade) and of two works, it groups together the 80 “Haute couture” collections of the great couturier. 1,283 drawings revive the great moments of fashion design: the opening of the designers house in 1962, the Mondrian dress in 1965, the “Collection 40” which caused a scandal in 1971, the Russian collection in 1976, the tribute to Vincent Van Gogh in 1988… and the last fashion show in January 2002. In all, more than 15,000 clothes of the Master are listed in this unique work. Weight: 40 kilograms. 2 100 €. 1283 planches. Editions La Martinière-Fondation Pierre Bergé. www.oeuvreintegralysl.com › by anne-cécile CONNIER HIVER I WINTER 2011 I 64 Les œuvres d’art les plus chères du monde Fashion mode d’emploi Yves Saint Laurent Une passion marocaine Judith Benhamou-Huet Catherine Schwaab Pierre Bergé L’intérêt pour le marché de l’art est devenu un véritable phénomène de société et désormais, les records de prix sont révélateurs des nouvelles tendances de relations à l’art. Des Tournesols de Vincent Van Gogh adjugé pour la somme record de 39,9 millions de dollars aux œuvres de Giacometti, Damien Hurst ou Rubens, les records n’on cessé de provoquer la surprise et de mettre la presse en émoi depuis une vingtaine d’années. 150 œuvres adjugées pour des sommes exceptionnelles sont répertoriées par Judith Benhamou-Huet dans ce très bel ouvrage. Elles donnent toute la mesure du prix que notre société attache à l’art aujourd’hui. The interest for the art market has become a true social phenomenon and from now on, the price records are revealing new trends in terms of the general public’s relations to Art. From Vincent Van Gogh’s “Sunflowers” adjudicated for the record sum of 39,9 million US dollars to works of Giacometti, Damien Hurst or Rubens, the records did not stop causing surprise and shock the press for the last twenty years. 150 works adjudicated for exceptional sums are listed by Judith Benhamou-Huet in this very beautiful work. They fully give an idea of the price which our society attaches to art today. « La mode, ça sert à quoi ? », « c'est fait par qui ? », « c'est fait pour qui ? » « les looks, qu'est-ce que ça dit ? »… Conçu à la manière d’un guide, ce livre nous éclaire sur les fonctions de la mode ainsi que sur ses liens avec l’histoire. Catherine Schwaab, rédactrice en chef « People et personnalités » pour Paris Match nous aide à décrypter le langage de la mode, ses codes et ses coutumes. Ludique et complet, il est complété par les portraits des trente créateurs les plus importants du XXème et XXIème siècles. De quoi ébranler tous ceux qui penseraient encore que la mode n’est que futilité… “What’s fashion useful for? ”, “By whom is it made? ”, “who is it made for? ” “What do looks say about people? ”… Designed as a guide, this book informs us on the functions of fashion as well as on its ties to History. Catherine Schwaab, editorin-chief of the “People and personalities” section for the Paris Match magazine, helps us decipher the language of fashion, its codes and its habits. Ludic and complete, it is supplemented by the portraits of the thirty most important designers of the 20th and 21st centuries. A book which should shake all those who would still think that fashion is not only about trivial things… A l’occasion de l’exposition « Yves Saint Laurent et le Maroc »présentée au jardin Majorelle à Marrakech (jusqu’au 18 mars), Pierre Bergé se souvient. Il se souvient de son arrivée à La Mamounia avec Yves Saint Laurent en 1966, de leur découverte du Maroc, de sa lumière et de cet enchantement qui dure encore aujourd’hui par delà la mort d’Yves Saint Laurent en 2008. Il se souvient aussi de tous ceux qui avaient choisi de vivre au Maroc et les ont accompagnés dans cette histoire, une grande histoire d’amour, de rencontres et de bonheur. Ce livre nostalgique et émouvant, relate la passion commune d’Yves Saint Laurent et Pierre Bergé pour le Maroc. At the time of the “Yves Saint Laurent and Morocco” exhibition presented in the Majorelle garden in Marrakech (until March 18), Pierre Bergé remembers. He remembers his arrival at the Mamounia luxury hotel with Yves Saint Laurent in 1966, their discovery of Morocco, its light and its enchantment which still lasts today beyond the death of Yves Saint Laurent in 2008. He also remembers all those who had chosen to live in Morocco and accompanied them in this story, a great story of love, encounters and happiness. This nostalgic and moving book tells the joint passion of Yves Saint Laurent and Pierre Bergé for Morocco. 39,90 €. 288 pages. Editions Le Chêne 24,90 €. 256 pages. Editions Flammarion 27 €. 92 pages. Editions La Martinière HIVER I WINTER 2011 I 65 e Dalia AirMagazine litt é r ature litter ature Giuseppe Tornatore Savile Row Les maîtres tailleurs du sur-mesure britannique Les îles du monde 1001 photos Antiquaires Le marché aux puces de Paris Reza, grand photoreporter du National Georgraphic et personnage hors du commun, photographie l’Afghanistan depuis plus de 30 ans. Son amitié singulière avec le Commandant Massoud a encore accru sa relation intime avec ce pays indomptable. En guerre depuis toujours, l’Afghanistan et ses habitants lui ont, en effet, offert ses plus belles images. Les Âmes Rebelles est son grand livre sur l’Afghanistan. Il présente l’ensemble de ses chefs d’œuvre et de nombreux inédits, qui n’avaient jusqu’ici jamais été rassemblés. L’écrivain-cinéaste, prix Goncourt 2008, Atiq RAHIMI s’est associé au projet de livre de son ami Reza en signant les textes de ce magnifique album de photos. Reza, great photoreporter for the National Geographic and a once-of-a-kind character, has been photographing Afghanistan for more than 30 years. His special friendship with Commander Massoud increased even more his close relation with this indomitable country. In war for centuries, Afghanistan and its inhabitants, indeed, offered its more beautiful images to him. “Les Âmes rebelles” is his great book on Afghanistan.Het presents all his masterpieces and many unpublished works, which had never been compiled so far. The writer-scenario writer, winner of the French Goncourt Prize in 2008, Atiq Rahimi joined the project of a book by his friend Reza by signing the texts of this splendid album of photographs. Elue plus belle femme du monde en 2009, elle s’est prêtée au jeu des objectifs des plus grands photographes de la planète. Richard Avedon, Dominique Issermann, Peter Lindberg, Jean-Baptiste Mondino, Bettina Rheims, Paolo Roversi, Olivera Toscani… ont immortalisé la belle italienne, mannequin depuis l’âge de 16 ans, pour les couvertures des plus grands magazines. Remarquée par Dino Risi qui lui confie son premier rôle, la belle italienne embrase une carrière d’actrice. C’est d’ailleurs sur le tournage de "l’Appartement", de Gilles Mimouni, qu’elle rencontrera Vincent Cassel, son mari. Ce livre retrace, à travers de magnifiques clichés, le parcours exceptionnel d’une des plus belles femmes du monde. Elected as the most beautiful woman in the world in 2009, she lent herself to the cameras of the greatest photographers of the planet. Richard Avedon, Dominique Issermann, Peter Lindberg, Jean-Baptiste Mondino, Bettina Rheims, Paolo Roversi, Olivera Toscani, and others immortalized the beautiful Italian lady, a top model since she was 16, for the covers of the largest magazines. Noticed by Dino Risi who gave her her first role, the beautiful Italian embraced a career as an actress. It is besides during the shooting of “the Apartment”, directed by Gilles Mimouni, that she met Vincent Cassel, her husband. This book recalls, through splendid images, the exceptional career of one of the most beautiful women in the world. James Sherwood Françoise Bayle Laure Verchère et Laziz Hamani Un peu de rêve dans un monde de fous ! Lieux de tous les extrêmes, les paradis terrestres sont les derniers refuges des âmes en quête de dépaysement. Arides ou luxuriantes, désertiques ou boisées, lunaires ou civilisées, proches des côtes ou reculées, tropicales ou froides, les îles ont depuis toujours été l’objet d’une véritable fascination. Chacune de ces masses immergées comme par enchantement à sa propre histoire, son propre patrimoine, sa propre personnalité. A travers 1001 clichés, des volcans imposants du Tonga aux recifs coraliens des Maldives, cédez à l'appel du large. A little dream in a mad world ! Places of all extremes, the terrestrial paradises are the last refuges of the souls looking for a change of scenery. Arid or luxuriant, desert or wooded, lunar or civilized, close to the coasts or landlocked, tropical or cold, the islands have always been the object of a true fascination. Each one of these masses immersed as by enchantment has its own history, its own heritage, its own personality. Through 1,001 photographs, from the Tonga vulcanos to the Maldive's coral reef, give in to the call from the sea! Uniques au monde, les Puces de Paris sont un bien étonnant endroit. Créées jadis par des parias, elles attirent chaque week-end collectionneurs avertis et touristes néophytes, créateurs en mal d’inspiration et chineurs invétérés. Sur une vingtaine d’hectares, seize marchés, boutiques et déballages offrent au visiteur une passionnante balade. Les plus grands antiquaires de Paris y ont débuté leur carrière et ont participé à la redécouverte de styles, d’époques, d’artistes et de designers. C’est aux Puces de Paris que les modes prennent le plus souvent leur source ! Partez à la découverte de cette « médina » secrète et entrez dans un monde d’un autre temps. Fascinant. Unique in the world, the Paris flea market is a very astonishing place. Created formerly by some pariahs, they attract each weekend informed collectors and tourist laymen, designers in quest for inspiration, as well as inveterate flea market addicts. On some twenty hectares, sixteen markets, shops and improvised stands offer to visitors enthralling strolls. The largest antique dealers of Paris began their career there and took part in the rediscovery of the styles, eras, artists and designers. It is in the Paris Flea market where fashion generally takes its inspiration! Go and discover this secret “medina” and enter in a world of another time. Fascinating. 45 € - 240 pages. Editions Le Chêne Dans le quartier Mayfair, à Londres, les maîtres tailleurs de Savile Row habillent les rois, les présidents, les acteurs de cinéma, les légendes du rock et les milliardaires. Comble de l’élégance masculine, Saville Row est devenu une référence mondiale en matière de surmesure et de pièces uniques faites main. Ce livre rend hommage à cet épicentre du luxe à travers l’histoire de ses tailleurs et des célébrités qui ont fait et font encore aujourd’hui sa réputation. Des documents d’archives rares, des photographies de mode ainsi qu’un reportage inédit racontent les petites et les grandes histoires de cet univers exceptionnel dédié au chic masculin absolu. Préfacé par Tom Ford. In the Mayfair district, in London, the masters tailor of Savile Row dress kings, presidents, movie actors, rock' n' roll's legends, and billionaires. An epitome of male elegance, Saville Row became a world reference for tailored hand-made unique pieces. This book pays tribute to this epicentre of luxury through the history of its tailors and the celebrities who made and still make today its reputation. Rare documents made of rare files, photographs of fashion as well as an unpublished report, give an account of the small and great stories of this exceptional universe dedicated to absolute masculine chic. Prefaced by Tom Ford. 60 €. 240 pages. Editions de la Martinière 59,90 €. 256 pages. L’Editeur 9 ,95 €. 464 pages. Editions Solar 59 €. 192 pages. Editions Assouline Louis Vuitton, 100 malles de légende Afghanistan Les Âmes rebelles Monica Belluci Pierre Léonforté, Eric Pujalet-Plaà, Reza Patrick-Louis Vuitton siècle, on voyage de plus en A partir du XIX plus, que ce soit par bateau, par train ou en diligence. Il faut alors des caisses. Un artisan jurassien, Louis Vuitton aura l’idée d’ouvrir son magasin avec une idée neuve : ne pas se contenter d’emballer les choses, mais faire en sorte que les emballages eux-mêmes deviennent des objets durables et pratiques. Les grandes créations de Louis Vuitton vont ainsi suivre l’évolution des transports. A travers plus de 800 documents, ce livre référence réunit 100 malles exceptionnelles dont la « malle lit » pour explorateur, la « malle secrétaire » en alligator pour chef d’orchestre ou encore la malle pour dame de Miss France From the 19th century onwards, people have been traveling more and more, whether by boat, train or stagecoach. Traveling trunks are needed then. A craftsman from the Jura region, Louis Vuitton, had the idea to open his store with a new concept: one should be content with packing things, but make sure that the luggages themselves become sustainable and practical objects. Louis Vuitton’ Great creations thus followed the evolution of transportation. Through more than 800 documents, this reference book groups together 100 exceptional traveling trunks including the “bed trunk” for explorers, the “trunk secretary” made of alligator for orchestra conductors, or the trunk for Miss France ladies ème 100 €. 496 pages. Editions de la Martinière HIVER I WINTER 2011 I 66 HIVER I WINTER 2011 I 67 e e Dalia AirMagazine litt é r ature Dalia AirMagazine litter ature MENU PLAISIR Perçe-Neige Le prix de la liberté Rachida m’a dit Andrew Miller Rayhana Musard et Wolfoni Nick Platt, un avocat anglais, part travailler dans le Moscou des années 2000, ville où corruption, violence, décadence et trahison font partie de la vie quotidienne. Un jour, il porte secours à deux ravissantes sœurs, victimes d’un pickpocket...Le portrait sordide et saisissant de Moscou sert de toile de fond à un livre qui examine l’attrait irrésistible du péché et met en scène des personnages au cœur aussi froid que l’hiver russe. Nick Platt, an English lawyer, went to work in the Moscow of the early 2000’s, a city where corruption, violence, decadence and treason belong to daily life. One day, he offers assistance to two charming sisters, victims of a pickpocket… A sordid and vivid portrait of Moscow is used as backdrop to a book which examines the irresistible attraction of sin and talks about characters having a heart as cold as the Russian winter. Un soir de janvier 2010, alors qu'elle se rendait à une représentation de sa pièce À mon âge, je me cache encore pour fumer, des inconnus l'ont aspergée d'essence et essayé de la tuer. Ils ont voulu la faire taire. Aujourd'hui, elle parle. Elle parle des femmes. Celles que l’on n'entend jamais, celles qui ont peur. Une femme qui a transformé sa vie en art, joue la comédie et écrit des pièces. Et fume toujours! One evening of January 2010, while she was going for a performance of her play “At my age, I still hide when I want to smoke”, some unknown people sprinkled her with gasoline and tried to kill her. They wanted to silence her forever. Today, she speaks. She speaks about women. Those which one never hears about, those who are afraid. A woman who transformed her life into art, plays comedy and writes plays. And she still smoke… Rachida est l’héroïne d’une fiction où toute ressemblance avec des personnages publics, quand bien même ils porteraient le même nom et exerceraient la même fonction, ne serait que purement fortuite. Après avoir été évincée de la scène politique française, Rachida se sent seule. Avec beaucoup d’humour, Théodore Musard et Achille Wolfoni (habitué des cabinets ministériels) signent un roman qui se lit le sourire aux lèvres. Rachida is the heroin of a fiction where any resemblance to public figures, even though they would bear the same name and would exercise the same function, would be only purely fortuitous. After having been evicted from the French political scene, Rachida feels alone. With lots of humor, Théodore Musard and Achille Wolfoni (accustomed to ministerial cabinets) sign a novel which one reads with a smile one one’s lips. 19,90 €. 322 pages. Flammarion. 17 €. 280 pages. Flammarion 14,90 €. 160 pages. Mango Design Culinaire La Cuisine Enchantée Coca-Cola Stéphane Bureaux et Cécile Cau Nicolas Coupé et Vincent Bertin Stéphanie Bulteau Passionné par l’univers enchanté de Walt Disney, le chef Nicolas Coupé en a fait son credo professionnel. Dans cet étonnant album, il nous livre 60 recettes inspirées de l’univers féérique de Walt Disney. Avec de surprenantes mises en scènes et de savants mélanges de saveurs, il recrée les plus grands moments ou les personnages ancrés dans nos mémoires et celles de nos enfants : Cendrillon et son velouté de potiron en habit de citrouille, le Petit Chaperon Rouge avec sa coupe de fruits rouges et sa galette au sablé au beurre, Monstres et Cie avec des billes de melon vert et kiwi sucrées salées… Des recettes étonnantes qui surprennent autant les yeux que les papilles ! Madly passionate Walt Disney’s magic universe, chef Nicolas Coupé made his professional creed out of it. In this astonishing album, he delivers to us 60 magic recipes inspired from Walt Disney’s fairy universe. With surprising staging and scientifically mixtured flavors, he recreates the greatest moments or the characters anchored in our memories and those of our children: Cinderella and her pumpkin velouté, the Little Red Riding Hood with her red fruit bowl and her wafer with butter cookie, Monsters and Co with balls of green melon and sweetsalty kiwi… Astonishing recipes which surprise the eyes as much as the taste buds! Quel est le point commun entre les Sucettes d’agneau, les Chicken Wings caramélisées ou bien encore les Chaussons au confit d’aubergines ? Tout simplement, le CocaCola ! Cuisiner de petits plats originaux et savoureux avec la plus célèbre boisson du monde, tel est le défi relevé par Stéphanie Bulteau. Etonnez vos convives avec ces 30 recettes gourmandes. La cultissime boisson se révèle un merveilleux complice culinaire. Elle caramélise les viandes, allège les gâteaux, taquine les fruits et réveille les mets grâce à sa subtile saveur sucrée inimitable. Le Risotto au Coca-Cola ou le Tiramisu aux fraises et au Coca vont épater plus d’un convive… What’s in common between the Lollipop lamb, the caramelized Chicken Wings or even the Turnovers with candied eggplants? Quite simply, Coca-cola! To cook small original and tasty dishes with most famous drink of the world, such is the challenge taken up by Stéphanie Bulteau. Astonish your guests with these 30 sweet and salted gourmets recipes. The iconic drink appears to be a wonderful culinary accomplice. It caramelizes the meats, lightens the cakes, teases the fruits and spices up the meals thanks to its subtle inimitable sweet flavor. Risotto with Coke or Tiramisu with strawberry and Coke will impress more than one guest… . 40 €. 160 pages. Editions Ramsay – Péchés Mignons 8,90 €. 96 pages. Editions Solar Al-Qaida Le navire obscur Pauline Garaude Sherko Fatah Téhéran, de nos jours. Comment un garçon et une fille peuvent-ils vivre une histoire d’amour alors que la République islamique a instauré une rigoureuse séparation des sexes ? Comment publier un roman d’amour, alors que l’impitoyable censeur pourchasse la moindre allusion érotique ? Mandanipour rédige sous nos yeux un poignant roman placé sous l’égide des grands poètes persans. Teheran, nowadays. How a boy and a girl can live a love story whereas the Islamic Republic has established a rigorous separation between sexes? How to publish a love story, whereas the pitiless censors prosecute the least erotic allusion? Mandanipour writes under our eyes a poignant novel placed under the aegis of the great Persian poets. Al-Qaida peut-elle être vaincue ? Peut-on prévoir où et comment elle va frapper ? en 2001, le monde apprend l’existence d’Al-Qaida et de son leader, Oussama Ben Laden. Puissante organisation clandestine, « la base », a déclaré la guerre à l’Occident. Avec cet ouvrage, l’auteur, journaliste indépendante, propose de faire le point sur ce que l’on connaît, de retracer son histoire et son idéologie. Can Al-Qaida be beaten? Can one envisage where and how it will strike? In 2001, the world learned about the existence of Al-Qaida and its leader, Usama Bin Laden. Powerful clandestine organization, “The Base”, declared war to the Western world. With this work, the author, an independent journalist, proposes to give a progress report on what people know, to recall its history and its ideology. Voici l’itinéraire d’un terroriste islamiste malgré lui. Né dans au Kurdistan, Kerim ne connaît que la guerre et la violence. Capturé par ceux qui se nomment "les combattants de Dieu ", il est enrôlé de force dans leurs rangs, les suit dans leurs exactions jusqu’à ce qu’il arrive à leur échapper… Sherko Fatah révèle les différentes formes des extrémismes, leurs multiples pouvoirs de séduction et leurs conséquences. Here is the itinerary of an unwilling islamist terrorist. Born in Kurdistan, Kerim knows only war and violence. Captured by those selfproclaimed "God’s fighters ", he was enlisted by force in their ranks, following them in their malfeasance, until he was able to escape from them…. Sherko Fatah reveals the various forms of extremism, their multiple powers of seduction, and their consequences. Planter un clou en chocolat dans une brioche, créer un magnum au foie gras ou transformer une pomme en boîte précieuse sont autant de créations culinaires de designers passionnés. Stéphane Bureaux, designer, et Cécile Cau, journaliste gastronomique, font un état des lieux de cette jeune branche du design, en plein essor, et nous livrent une analyse passionnante, illustrée par plus de 400 créations françaises et internationales. Retrouvez les créations des plus grands chefs tels Ferran Adria, Thierry Marx ou encore Pierre Hermé et partez à la découverte du formidable potentiel ouvert par le design, dès lors que celui-ci se met à table ! To plant a chocolate nail in a brioche, to create a magnum with foie gras or to transform an apple into an invaluable box are as many culinary creations from impassioned designers. Stéphane Bureaux, designer, and Cecile Cau, gastronomical journalist, take stock of this young branch of design, in full rise, and deliver an enthralling analysis, illustrated to us by more than 400 French and international creations. Find the creations of the largest chefs such as Ferran Adria, Thierry Marx or Pierre Hermé and discover the formidable potential opened by design, as soon as design sits down at the table!. 22,50 €. 300 pages. Editions du Seuil. 12 €. 256 pages. Larousse. Collection Mystères. 23€. 360 pages. Editions Metailié 35 €. 192 pages. Editions Eyrolles En censurant un roman d’amour iranien Shahriar Mandanipour HIVER I WINTER 2011 I 68 T re ats HIVER I WINTER 2011 I 69 e Dalia AirMagazine C R ÉAT E U R E N SCÈ N E de s igner o n sta ge Noureddine Amir Le styliste de la matière The matter designer › by Karine Bertonnet › photos Brigitte Juminer Noureddine Amir est un créateur marocain atypique, puisqu’il est l’un des rares à ne pas avoir opté pour le caftan, lui préférant des créations épurées, toutes tournées vers la recherche de la matière. Etabli à Marrakech, il nous reçoit dans son nouvel antre : la Villa Amir. Noureddine Amir is an atypical Moroccan fashion designer, since he is one of the very few in the trade not to have chosen the traditional women’s “caftan”, preferring purified creations instead, all focused on the quest for matter. living in MarrakeSh, he received us in his new den: the Villa Amir. HIVER I WINTER 2011 I 70 Noureddine Amir au cœur de ses tenues et des mannequins de cuivre qu’il réalise lui-même. Noureddine Amir in the middle of his creations and the copper dummies which he executes himself. HIVER I WINTER 2011 I 71 e Dalia AirMagazine Le travail de la mousseline de soie «tournée» offre des jeux de matières légers, tout en relief. The work of the “turned” silk muslin offers sets of light matters, all contrasted. n o ureddine a m ir E n plein cœur du Guéliz, la Villa Amir dévoile les créations de Noureddine Amir. Noureddine est un styliste marocain, même si certains lui reprochent de ne pas créer autour du caftan comme la majorité de ses confrères. Il est vrai qu’au Maroc, l’exercice de style préféré, voire imposé, des stylistes, reste le caftan, tenue traditionnelle raffinée, très travaillée que les femmes arborent lors des cérémonies d’importance. Le caftan, un incontournable… contourné Cette tenue, Noureddine l’apprécie et la respecte. « J’aime le caftan. II y a des collections anciennes du XVe ou XVIe magnifiques au niveau des couleurs, des matières, des broderies… C’est sublime ! » explique-t-il. Mais, il aimerait voir émerger une vraie mode marocaine, au-delà de ces tenues traditionnelles, toutes revisitées soient-elles. A l’instar d’une mode londonienne ou tokyoïte. Et si le caftan ne fait pas partie de son univers créatif, c’est un peu grâce à lui que Noureddine, qui créait à ses débuts uniquement pour les hommes, a finalement abordé la femme. En 2000, il est en effet sollicité pour participer à l’événement Caftan, défilé annuel des créateurs marocains, le seul à l’époque offrant une vitrine aux stylistes du pays. Noureddine répond à l’invitation. Un vrai challenge pour celui qui refuse de créer des caftans. Il propose alors une collection de haïks, cette longue étoffe dont s’enveloppent hommes et femmes. Surprise et succès seront au rendez-vous. Et surtout, le créateur crée depuis des collections pour les femmes « pour lesquelles les possibilités créatives sont infinies ». Noureddine is a Moroccan designer, even though some people reproach him with not working around caftans, unlike most of his colleagues. It is true that in Morocco, the favorite, or even the imposed, artwork for designers, remains the caftan, the refined, very elaborate traditional dress, that women wear on the occasion of important ceremonies. Caftan, an incircumventable dress… circumvented This dress, Noureddine appreciates it and respects it. “I like caftans. There are old collections of the 15th or 16th centuries which are splendid from the colors, matters, and embroideries standpoint… It is sublime! ” he explains. He would like, however, to see the emergence of a true Moroccan fashion, beyond these traditional dresses, no matter how revisited they are. Following the example London or Tokyo fashion. And though caftans are not part of his creative universe, it is a little bit thanks to them that Noureddine, who used to create in the beginnings only for men, finally approached women. In 2000, he was indeed asked to take part in the “Caftan” event an annual parade of Moroccan fashion designers, the only one at that time offering a showcase to the designers of the country. Noureddine heeded the call. A true challenge for him who refuses to create caftans. He then proposed a collection of “haïks”, this long fabric that men and women use to wrap themselves. He will find surprise and success all along the way. The creator creates since then collections for women “for whom creative possibilities are infinite”. La Villa Amir expose les oeuvres du styliste dans un écrin tout en sobriété qui alterne murs blancs, gebs et pierres apparentes. Villa Amir exhibits works of the designer in a very sober jewel case which alternates white walls, “gebs”, and apparent stones. HIVER I WINTER 2011 I 72 HIVER I WINTER 2011 I 73 e Dalia AirMagazine n o ureddine a m ir La matière de prédilection de Noureddine Amir reste la "mousseline de soie" retravaillée. Noureddine Amir's material of choice remains reworked "mouseline de soie". L’Iran en filigrane Mais sa première expérience marquante, il la doit à la réalisatrice iranienne Shirin Neshat avec laquelle il travaillera sur huit films d’art et d’essais et une pièce de théâtre à New York. Noureddine Amir est à l’époque présenté à la réalisatrice par Hamid Fardjad, également réalisateur et qui aura une influence décisive tout au long de la carrière du styliste. Hamid, Iranien lui aussi, installé au Maroc, accompagne, stimule, pousse Noureddine à se surpasser depuis maintenant 22 ans. Cette expérience cinématographique lui ouvrira l’esprit et lui offrira une plateforme où sa créativité pourra s’exprimer de manière exacerbée, sans limites. Il se souvient d’une robe qu’il a réalisée pour elle en 1998. « Elle m’appelle en plein tournage à Pittsburg » se souvient-il. « J’arrive un dimanche soir et le lendemain à 10h, il fallait fournir une robe rouge. C’était sa seule indication ! Je ne connaissais ni la scène, ni le personnage ! En guise de décor, une colline avait été peinte en rouge. Ça, c’est Shirin ! ». Résultat : « une robe longue, rouge, flamboyante, avec des pièces de tissus qui flottaient au vent. » Onirique… Son passage à New York le marquera durablement, au point qu’il ait envisagé d’y faire carrière. « Mais après quelques mois, j’ai préféré rentrer au Maroc ». Rencontre avec la matière En 2000, il rentre donc au pays. « J’en avais besoin » avoue-t-il. « D’abord parce que je m’y sens bien, et ensuite parce que c’était un pays encore vierge dans le monde de la mode ». Et c’est là que commence son travail si spécifique, « tout simplement, explique-t-il, à cause du manque de matière… ». Noureddine décide alors de chercher, de chiner et finalement de créer ses propres matières. Depuis, continuellement, il amoncelle des quantités de morceaux d’étoffes, de fibres, de fils, qui lui serviront de base pour la création de son propre tissu, ou plutôt de sa propre matière première, comme un sculpteur mélangerait la glaise de ses mains avant de la modeler et de lui donner vie. Ainsi, il travaille à partir de raphia, de tissus imprimés au henné et plus récemment de toile de jute à laquelle est adjointe de la mousseline de soie, une des matières de prédilection du créateur, mais pas en l’état. Elle est tournée, enroulée pour donner naissance à une base toute autre. « Je fais un travail… bizarroïde ! ». finit-il par lâcher dans un éclat de rire. « J’aime travailler dans le souk » plaisante-t-il. « J’accumule une montagne de matières. Ensuite, je touche, je mélange, j’expérimente… ». Si Noureddine Amir a besoin de profusion et de désordre pour créer, ses collections affichent des lignes très épurées, des robes souvent longues, des sensations de fluidité a contrario d’une matière très travaillée, tout en volume. Quant à la réalisation du modèle lui-même, elle procède d’un mécanisme de création pour le moins atypique pour un créateur formé dans une école de mode… Pour lui, pas question de dessiner un croquis et ensuite de trouver la matière pour le réaliser. C’est en premier lieu le façonnage de la matière et ensuite « Je commence par le milieu, le ventre, autour duquel se crée la robe. Et je ne sais jamais à quel moment j’arrête. La forme se crée d’elle-même. Elle naît de la matière ». C’est en fait cette dernière et le mannequin qui guident sa main. Iran in the background Noureddine owes however his first marking experience to Iranian female director Shirin Neshat with whom he worked on eight arthouse films and a play in New York. Noureddine Amir was presented to the director by Hamid Fardjad, also a director and who had a decisive influence on the whole career of the designer. Hamid, also an Iranian national, settled in Morocco, has accompanied, stimulated, pushed Noureddine to go the extra mile for 22 years now. This cinematographic experience will open his mind and will offer him a platform where his creativity will be able to be expressed in an exacerbated manner, without limits. He remembers a dress he made for her in 1998. “She called me in the midst of the shooting of a movie in Pittsburg”, he remembers. “I arrived one Sunday HIVER I WINTER 2011 I 74 Noureddine Amir crée ses robes directement sur les mannequins. Noureddine Amir creates his dresses directly on the dummies. night and the following day at 10 o’clock, a red dress had to be provided. It was her only hint! I knew neither the scene, nor the character! As a decoration, a hill had been painted in red. That’s Shirin! ”. The result was: “an evening dress which was red, and blazing, with fabric pieces which floated in the wind. ” Dreamlike situations. His passage to New York marked him for a long time, to such an extent that he planned to make a career there. “But after a few months, I preferred to return to Morocco”. Encounter with the matter In 2000, he returned to Morocco. “I needed that”, he confesses. “First off, I feel good there, and secondly it was a still virgin country in the world of fashion”. And this is where that his so specific work starts, “quite simply, he explains, because of the lack of matter… ”. Noureddine then decided to seek, look around and finally create his own materials. Since then, on an ongoing basis, he piles up loads of pieces of fabric, fibers, and threads, which he will use as a basis for the creation of his own fabric, or rather of his own raw material, as a sculptor would mix the clay of his hands before modeling it and giving life to it. Thus, he works with raffia, printed fabrics with henna and more recently with jute fabric to which one adds silk muslin, one of the favorite materials of the designer, but not as is. It is turned, rolled up to give rise to a quite different base. “I do a quite ... weird work ”, he ends up saying in a burst of laughter. “I like to work in the souk”, he jokes. “I accumulate piles of materials. Then, I touch, I mix, I experiment… ”. Though Noureddine Amir needs profusion and disorder to create, his collections display very purified lines, often long dresses, feelings of fluidity opposed to a very elaborate matter, all playing on volumes. As for the realization of the model itself, it comes from the rather atypical creation mechanism for a designer trained in a fashion school… For him, no question of drawing a sketch and then finding the material to carry it out. It is initially the shaping of the matter and then, he says, “I start from the medium, the belly, around which the dress is created. And I never know at which time I stop. The form creates itself. It is born from the matter”. It is in fact the latter and the top model who guide his hand. HIVER I WINTER 2011 I 75 e e Dalia AirMagazine Dalia AirMagazine n o ureddine a m ir n o ureddine a m ir Une sorte de tunnel de pierres brutes et de feuillages conduit à la Villa Amir. A kind of rough stone tunnel and foliage leads to Villa Amir. Hamid Fardjad, le complice de toujours, bouscule et stimule Noureddine Amir depuis maintenant 22 ans. Hamid Fardjad, the accomplice of always, has been pushing and stimulating Noureddine Amir for 22 years now. Villa Amir : l’anti souk Au cœur de son showroom et de l’atelier attenant, les mannequins vêtus côtoient les mannequins nus, en feuille de cuivre, réalisés par Noureddine lui-même. Dans ce lieu épuré, les créations de Noureddine se révèlent. La Villa Amir semble avoir été conçue comme un écrin précieux qui s’efface pour sublimer les bijoux qu’il renferme. C’est en 2009, qu’elle ouvre ses portes. Le succès aidant, le créateur a en effet dû se mettre en quête d’un espace, avec l’aide précieuse de son soutien de toujours Hamid Fardjad. Véritable touche-à-tout, ce cinéaste a tout de suite compris le potentiel du lieu. Il l’a alors entièrement repensé afin d’en faire un écrin digne des créations de son protégé. Il opte pour une décoration d’intérieur épurée, minimaliste qui laisse la part belle aux matériaux bruts : pierres, murs au torchis apparents, touche de stucs…. Si Noureddine a fini par s’approprier ce lieu pensé pour lui, les premiers pas y ont été difficiles, se souvient-il. La Villa a d’abord accueilli uniquement ses créations, avant qu’il n’y installe également son atelier en 2010. « J’ai mis pas mal de temps à m’adapter à la villa Amir. Pendant 10 ans, j’ai évolué dans le même espace, j’y avais mes repères, mes habitudes de travail, mon souk personnel… La Villa Amir, c’était un endroit, clean, trop clean pour moi ! J’avais besoin de recréer mon environnement. » Mais le changement était inévitable et a été précipité suite au drame de l’incendie qui a ravagé toute sa collection printemps 2010, ses modèles, mais également ses patronages, ses matières. « C’était le 11 mars 2010 », se souvient-il avec précision. Il préparait à la même époque, son défilé Haute Couture pour FestiMode, un défilé de créateurs contemporains à Casablanca prévu deux mois plus tard. « J’ai trouvé mes repères 15 jours avant le défilé. J’ai donc travaillé dans l’urgence ! » explique-t-il, avant de nuancer avec le sourire d’un adolescent pris en faute « comme à mon habitude, en fait… » Au rythme d’un défilé Il est vrai que Noureddine, de son propre aveu, travaille toujours dans l’urgence. Il se met lui-même dans un état de fébrilité où se mêlent angoisse, excitation et joie. Un cocktail explosif de sentiments contradictoires et forts qui lui réussit plutôt bien. « Je me mets en transe au moment de créer. Après tant d’années, je continue de me mettre en danger. Je n’ai pas changé, si ce n’est qu’aujourd’hui, je l’assume. Mais j’entraîne toute mon équipe ! ». Une équipe aguerrie à son mode de fonctionnement et qui s’est laissée prendre au jeu. Aujourd’hui, il est fier que plusieurs de ses artisans le suivent depuis 10 ans. « Ils sont eux-mêmes très excités. Ils ont pris le virus. Ils participent au processus de création, interviennent sur la matière. J’ai quatre artisans qui sont tops » s’enflamme-t-il. Il retrouve ce qui l’avait séduit à ses débuts, l’ambiance des équipes de tournage. « Il n’y a pas de secret. C’est un vrai travail d’équipe. On ne crée pas seul. C’est l’échange et le dialogue qui font avancer. J’ai une vision, je suis exigeant, mais pas obtus ». Excepté en ce qui concerne l’ambiance musicale… « En matière de musique, les artisans souffrent avec moi ! Je leur impose des musiques étrangères à leur culture, des chants iraniens, pakistanais… C’est nécessaire à ma transe. Et c’est en boucle toute la journée ! ». s’amuse-t-il. HIVER I WINTER 2011 I 76 Villa Amir: the anti souk In the middle of his showroom and contiguous workshop, dressed dummies elbow naked dummies, made up of copper sheet, carried out by Noureddine himself. In this evanescent place, Noureddine’s creations emerge. The Villa Amir seems to be designed as an invaluable jewel case which discreetly disappears to sublimate the jewels it contains. It is in 2009 that the villa opened its doors. The successful creator had indeed to start looking for a space, with the invaluable assistance of his eternal support, Hamid Fardjad. A real touchall, this director immediately understood the potential offered by the location. He then entirely redesigned it in order to make it a jewel case worthy of the creations of his protégé. He opts for a purified and minimalist interior decoration, which largely uses rough materials: stones, walls with apparent laterite muds, stucco touches, and the like. Although Noureddine ended up adopting this place thought for him, his first steps there were difficult, he remembers. The Villa initially accommodated only his creations, before he also installed his workshop there in 2010. Il y a encore peu, Noureddine Amir soumettait toutes ses approches à Hamid Fardjad, le complice au regard bien peu complaisant ! Noureddine se souvient ainsi d’un défilé Caftan qu’il préparait en 2002. Il travaillait alors sur le henné. Lorsqu’il lui montre sa première création. Hamid lui répond sans ambages « pourquoi tu t’embêtes avec ça. Va au souk, il y a mieux ! ». Une critique qui peut paraître violente, « mais ça m’a aidé à me surpasser » admet Noureddine. « Je le connais bien, c’est donc important pour moi d’avoir son avis. En période de création, la fatigue et le doute s’installent et parfois, on peut être enclin à choisir des raccourcis faciles pour gagner du temps. Et l’intérêt des critiques de Hamid, c’est qu’elles sont toujours justifiées, expliquées et suivies de discussions ». Résultat, notre créateur a mis cette robe au milieu de l’atelier pour se rappeler ce qu’il ne devait surtout pas faire ! Noureddine admet qu’il est moins réservé aujourd’hui, mais à ses débuts, il a vraiment eu besoin que Hamid le pousse. Il a véritablement joué le rôle de Pygmalion. « Sans lui, je n’aurais jamais eu cette carrière » lance-t-il comme un hommage. Moins réservé, certes, mais toujours aussi angoissé à l’approche d’un défilé. « A chaque fois que je commence une collection j’ai l’impression que c’est la première. Je repars à zéro, je n’arrive pas à avoir de réflexe. Et une fois le défilé passé, je ne veux plus voir la collection. Mais aujourd’hui je suis obligé de vivre avec puisque les pièces sont exposées à la Villa Amir ! » “It took me a long time to adapt me to the Amir villa. For 10 years, I evolved in the same space, I had there my reference points, my work habits, my personal souk… Villa Amir, it was a place which was clean, too clean for me! I needed to recreate my environment. ” But change was inevitable and was precipitated following the fire disaster which devastated his whole Spring collection 2010, his dummies, but also his patterns, and his materials. “It was on March 11, 2010”, he remembers accurately. He was preparing at the same time, his Haute couture parade for “FestiMode”, a parade of contemporary fashion designers in Casablanca planned to take place two months later. “I found my reference points 15 days before the parade. I thus worked in a situation of emergency! ” he explains, before specifying, with the smile of a guilty teenager, “as always, in fact…” To the rhythm of one parade It is true that Noureddine, of his own confession, always works in situations of emergency. He puts himself in a state of febrility where anguish, excitation and glee mix together. An explosive cocktail of contradictory and strong feelings which seems to be rather successful for him. “I put myself in trance when creating. After so many years, I continue to put myself in dangerous situations. I did not change, except that today, I assume that fact. The problem is that I involve my whole team! ”. A seasoned team with its operating procedures and which became addicted to the game. Today, Noureddine is proud of the fact that several of his craftsmen have followed him for 10 years. “They are themselves very excited. They took the virus. They take part in the creative process, lay their hands on the materials. I have four craftsmen who are outstanding “, he says, excited. He finds what appealed to him at his beginnings, the ambiance of the shooting teams. “There is no secret. It is a true team work. One does not create in isolation. It is exchange and dialogue which make us make headway. I have a vision, I am demanding, but not stubborn”. Except with regard to musical ambiance… “As regards music, craftsmen suffer with me! I impose on them music which is alien to their culture, Iranian and Pakistani chants, among others. … It is necessary to my trance. And the music is played in loop mode all day long! ”, he likes to say. Not so long ago, Noureddine Amir use to submit all his ideas to Hamid Fardjad, the accomplice with the not so complacent glance! Noureddine remembers among others a Caftan parade that he prepared in 2002. He worked then on henna. When he showed him his first creation, Hamid answered him in a straightforward manner : “Why bother. Go to the souk, there are better things there! ”. A critique who may seem violent, “but that helped me go the extra mile”, admits Noureddine. “I know him well, it is thus important for me to have his opinion. In times of creation, fatigue and doubt do settle, and sometimes, one may be tended to choose easy shortcuts to save time. And the value of Hamid’s critiques lies in the fact that they are always justified, explained and followed by discussions”. As a result, our creator has placed that dress in the middle of the workshop to remember what he was not especially supposed to do! Noureddine admits that he is less introverted today, but at his beginnings, he really needed that Hamid pushes him. He truly played the part of Pygmalion. “Without him, I would never have had this career”, he says as a tribute. Less introverted, for sure, but still as much anguished before the advent of a parade. “Whenever I begin a collection I have the impression that it is the first one. I start from scratch again , I cannot manage to get the reflex. And once the parade is over, I do not want to see the collection any more. But today I am obliged to live with it since the pieces are exhibited in Villa Amir! ” HIVER I WINTER 2011 I 77 e Dalia AirMagazine n o ureddine a m ir Chacune des créations de Noureddine, même les toutes dernières en toile de jute, se parent de mousseline de soie, sa matière de prédilection. Each creation of Noureddine’s creations, even the latest hessian creations, are adorned with silk muslin, his favorite material. Noureddine Amir s’est essayé avec succès à la sculpture avec des pièces réalisées en maille de fer. Noureddine Amir embarked successfully in the field of sculpture with pieces made of iron stitch. HIVER I WINTER 2011 I 78 e Dalia AirMagazine Noureddine Amir, créateur de la matière, se réinvente à chaque défilé. Noureddine Amir, creator of matter, reinvents himself at each fashion show. n o ureddine a m ir Noureddine Amir lors des essayages des haiks quelques jours avant son défilé à Bruxelles. Noureddine Amir at the time of the fitting of the “haiks” a few days before his fashion show in Brussels. Noureddine, le sculpteur Noureddine Amir sait également apparaître où personne ne semble l’attendre. Ainsi a-t-il présenté, courant 2010, une collection de sculptures. Insolite ? Finalement non. Certaines de ses pièces Haute Couture ne sont-elles pas acquises, non pas pour être portées, mais pour être exposées ? Cette nouvelle aventure est née d’une discussion avec un galeriste qui lui demande tout simplement s’il accepterait de créer des sculptures. Noureddine acquiesce, puis oublie… C’était sans compter sur l’engouement de la « Loft Gallery », une galerie d’art de Casablanca qui avait déjà prévu la date de l’exposition et le vernissage ! Noureddine a donc joué le jeu et créé… dans l’urgence, bien sûr. Une expérience clairement positive pour lui. « Je n’avais pas de limite dans la création et surtout pas celle d’habiller un corps ». Pourtant, dans sa première sculpture, ses influences stylistiques sont plus que présentes avec une création qui évoque un corps féminin enveloppé dans une étoffe, mais de 2,50 m de haut. Mais pour le reste de la série, il se pousse à aller plus loin et réussit à proposer des pièces différentes. Et il semble que Noureddine ait convaincu puisqu’il a déjà une autre exposition programmée en 2011 à la Shart Gallery. Quant à la date, il ne la connaît pas. Le galeriste connaissant bien sa façon de travailler a pris le parti de le lui dire un mois avant le vernissage, afin qu’il travaille dans l’urgence, là où il est le plus créatif… Noureddine, the sculptor Noureddine Amir also knows how to pop up where nobody seems to be waiting for him. He thus presented, in 2010, a collection of sculptures. Strange, isn’t it ? Not so much, all things considered. Aren’t some of its “Haute couture” pieces acquired, not in order to be dressed, but to be exhibited? This new adventure was born from a discussion with an art gallery owner who asked him quite simply if he would agree to create sculptures. Noureddine agreed, then forgot… It was without counting on the passion of “Loft Gallery”, an art gallery in Casablanca which had already planned the date of the exhibition and the vernissage! Noureddine thus played the game and created… in a situation of emergency, of course. A clearly positive experience for him. “I had no limits in creation and especially not that of dressing a body”. However, in his first sculpture, its stylistic influences are more than present with a creation which evokes a female body wrapped in a fabric, but 2.50 meter high. For the remainder of the series, however, he forces himself to go the extra mile, and succeeds in proposing different pieces. It seems that Noureddine has convinced since he has already another exhibition planned in 2011 at the Shart Gallery. As for the date, he does not know it. The art gallery owner, knowing well his way of working, chose to tell him one month before the exhibition opening, so that he works in a situation of emergency, where he is the most creative… HIVER I WINTER 2011 I 80 8+goals fashion show : Noureddine Amir défile à Bruxelles Le 6 décembre 2010, dans le cadre des Journées Européennes du Développement, a été présenté aux Musées Royaux des Beaux Arts de Bruxelles, le « 8+goals fashion show », auquel a participé Noureddine Amir. Cet évènement pluriartistique avait pour objectif d’illustrer et de soutenir les « Huit Objectifs du Millénaire pour le Développement », lancés par Kofi Annan en 2000. Chacun des 8 stylistes (trois Flamands, trois Wallons, un Français, un Marocain), a représenté un des objectifs. Noureddine Amir, sollicité suite à son exposition au Musée de la mode d’Anvers, avait ainsi pour thème l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Pour y répondre, il a choisi de créer une série de haïks, portés sans distinction par des femmes et des hommes, tous vêtus uniquement d’un pantalon, le buste nu, dans un esprit androgyne, afin d’effacer la marque des genres. 8+goals fashion show: Noureddine Amir parades in Brussels On December 6, 2010, within the framework of the European Days for Development, the “8+goals fashion show” was presented in the Brusselsbased Royal Fine Arts Museums, in which Noureddine Amir took part. This pluriartistic event aimed at illustrating and supporting the “Eight Millennium Development Goals”, launched by Kofi Annan in 2000. Each of the 8 fashion designers (three Flemish, three Walloons, one French, and one Moroccan), represented one of the objectives. Noureddine Amir, in high demand following his exhibition at the Antwerp Fashion Museum, thus had to deal the subject of gender equality and empowerment of women. To meet that goal, he chose to create a series of “haïks”, carried indistinctly by women and men, all wearing only one pant, having their breast naked, in an androgynous spirit, in order to erase the mark of gender. HIVER I WINTER 2011 I 81 e Dalia AirMagazine enlacée une PASS I O N n o m m é e bij o ux A pa s s i o n f o r J ewel s Entwined Bague en or jaune "Collection Matassa". Ring in pink gold "Matassa Collection". De Grisogono PALPITANTE THROBBING Pendentif cœur en or rose, serti de diamants et d'un diamant mobile. Pink gold heart pendant, crimped with diamonds and one mobile diamond. Chopard B comme boHème B for Bohemianism Pendentif cœur en or rose, serti d'un diamant sur chaîne. Pink gold heart pendant, crimped with a diamond on chain. Boucheron enchainée CHAINED Bracelet en or rose Matassa. Pink gold Matassa bracelet. De Grisogono ROSE amoureuse PRÉCIEUX iN love Bracelet en or rose collection love. Pink gold bracelet (“Love” collection). Cartier affranchie Freed Invaluable Pink Bracelet Delilah en or rose. Delilah bracelet made of pink gold. Boucheron ALCHIMIE, ATTRACTION, MAGNETISME. LES FEMMES ET LES BIJOUX: QUELLE BELLE HISTOIRE D'AMOUR ! LAISSEZ-VOUS GAGNER PAR LA FASCINATION. ALCHEMY, "ATTRACTION", CHARISMA. WOMEN AND JEWELS. WHAT A BEAUTIFUL LOVE STORY ! LET YOURSELF BE CARRIED BY FASCINATION › by SAWSANE YATA › photos D.R. perlée Beaded Bagues vertige en rose et perles d'or blanc, de Tahiti et d'akoya blanche. Vertigo rings in pink and pearls made of white gold from Tahiti and of white akoya. spirituelle Din Vahn Spiritual Bracelet "dechaîné" en or rose. "unchained" Bracelet out of pink gold. Boucheron TENDRE TENDER Pendants d'oreilles en or rose et diamants mobiles collection Happy Earring. Earrings made of rose gold and mobile diamonds (“Happy Earring Collection”). Chopard HIVER I WINTER 2011 I 82 inspirée inspired Boucles d'oreilles serties de diamants. Earrings crimped with diamonds. De Grisogono HIVER I WINTER 2011 I 83 e Dalia AirMagazine une PASS I O N n o m m é e bij o ux A pa s s i o n f o r J ewel s Boucles d'oreilles en or blanc serties de diamants blancs. Earrings made of white gold crimped with white diamonds. cartier Blanc sensible sensitive Bague en or blanc avec un diamant mobile Happy Ring. Ring made of white gold with a mobile diamond (happy ring). sobre sober immaculé Immaculate white chopard triomphante Triumphant Boucles d'oreilles en or blanc serties de diamants blancs. Earring made of white gold crimped with white diamonds. De Grisogono Collier en or blanc serti de diamants blancs "Collection Love". Collar in white diamond crimped with white gold (" Love collection”). chic Bracelet Vertige en or blanc et perle de diamants. Vertigo bracelet made of white gold and pearl diamonds. dinH van cartier delicate exquise Bague "la rose Dior Bagatelle" en or blanc et diamants. "La rose Dior Bagatelle" ring made of white gold and diamonds. exquisite Pendentif en or blanc serti de diamants blancs. Pendant made of white diamond crimped with white gold. dior joaillerie chopard raffinée chevalière sophistiquée Théâtrale Boucles d'oreilles en or gris serties de diamants gris et blanc. Earrings made of white gold crimped with gray and white diamonds. Bague "Chaos" en argent 4 facettes. 4 facet Chaos ring made of silver. sophisticated majestueuse majestic signet ring Theatrical Bague "Cadence" en or blanc et diamants. Cadence ring made of white gold and diamonds. dinH van refined Bague "Précieuse Rose" en or blanc et diamants. “Précieuse Rose” ring made of white gold and diamonds. dior joaillerie dinH van Bague en or blanc sertie de diamants blancs. Ring made of white gold crimped with white diamonds. De Grisogono De Grisogono royale vertigineuse Bague "Aeros" en or blanc sertie de diamants blancs. "Aeros" ring made of white gold crimped with white diamonds. Bague Vertige en or blanc et perle de diamants. Vertigo ring made of white gold and pearl diamond. van cleef & arpelS dinH van Royal HIVER I WINTER 2011 I 84 vertiginous HIVER I WINTER 2011 I 85 e Dalia AirMagazine une PASS I O N n o m m é e bij o ux A pa s s i o n f o r J ewel s pure romantique et chic ROMANTIC and chic Bague "Rose Dior Pré Catelan" en or jaune, diamants, saphirs roses et corail blanc. “Rose Dior Pré Catelan” ring made of yellow gold diamonds, pink sapphires, and brilliant coral. dior joaillerie noble inseparable Bague "dechaînée" en or rose sertie de diamants. Ring unchained out of pink gold crimped of diamonds. inseparable Bracelet en or rose ceramique noire et diamants "Collection Love". Pink gold bracelet with black ceramic and diamonds "Love collection". Boucheron cartier fidèle faithful Pendentif en or jaune et or blanc incrusté de cristaux. Pendant made of yellow gold and white gold encrusted with crystals. passionnée Swarovski passionate Bague "Rose Dior Pré Catelan" en or jaune, diamants et corail rouge. "Pink Dior Pre Catelan" ring in yellow gold, diamonds and red coral. Bague "Précieuse Rose" en or rose diamants, saphirs Padparadsha et saphirs multicolores. “Précieuse Rose” ring made of pink gold, Padparadsha diamonds sapphires and multicolored sapphires. dior joaillerie dior joaillerie distinguée distinguished Boucles d'oreilles "Précieuse Rose" en or rose, diamants, saphirs Padparadsha et saphirs multicolores. “Précieuse Rose” earrings made of pink gold, Padparadsha diamonds sapphires and multicolored sapphires. ailée dior joaillerie HIVER I WINTER 2011 I 86 winged captive Collier en or rose diamants et saphir rose. "Collection Love". Pink gold collar diamonds and pink sapphire. "Love Collection”. Pendentif en or jaune et or blanc incrusté de cristaux. Pendant made of yellow gold and white gold encrusted with crystals. Bague en or jaune en cristaux de Swarovski. "Naturally Ring". Ring made of yellow gold with Swarovski crystals " Naturally Ring". cartier Swarovski Swarovski HIVER I WINTER 2011 I 87 e Dalia AirMagazine Collier "Precious Rose" en or blanc, diamants, émeraudes et saphirs roses. "Precious Rose" collar made of white gold diamonds, emeralds and sapphires pink. une PASS I O N n o m m é e bij o ux A pa s s i o n f o r J ewel s dior joaillerie couleurs et diamants Bague "Precious Rose" or jaune et or blanc, diamants et emeraudes. “Precious Rose" ring yellow gold and white gold diamonds and emeralds. précieuse Invaluable dior joaillerie Colors and diamonds espiègle Mischievous aristocratique triomphante Bague en or gris sertie d'aigues-marines cabochon. Bague en or gris sertie d'aigues marines et de rubis. Ring made of white gold crimped with cabochon aquamarines. Ring made of white gold crimped with sea algae and ruby. Collier "Medusa". Collier et clip détachable, boules de saphir sertis de mystérieux saphires et diamants. " Medusa" Collar. collar and detachable clip, balls of crimped sapphire, mysterious saphires and diamonds. aristocratic De Grisogono Triumphant Clip "Ours Polaire". Tourmalines, saphirs et diamants. “Polar bear” clip, sapphire tourmalines and diamonds. van cleef & arpelS van cleef & arpelS classique Bague en or gris et pierre de couleur. "Collection Love". Ring made of white gold and stone of the "Love Collection” color; Bracelet en or gris et pierre de couleur. "Collection Love". Bracelet made of white gold and stone of the "Love Collection" color . cartier cartier Classical fashionista Bracelet Louise. Bracelet-Jonc cristal serti en pointillage. Louise Bracelet. Bangle made of stippled crimped crystal. Swarovski HIVER I WINTER 2011 I 88 mystérieuse Daring Bracelet en galuchat rose surmonté de 6 gouttes serties de diamants en gris. Bracelet in pink shagreen covered by 6 gray drops crimped with gray diamonds. Bague "Precious Rose" en or blanc diamants, saphir, saphirs roses et violets. "Precious Rose" ring made of white gold diamonds, sapphire, pink and purple sapphires. Boucles d'oreilles "Precious Rose" en or blanc, diamants, saphir, saphirs roses et violets. "Precious Rose" earrings made of white gold diamonds, sapphire, rose and pink sapphires. De Grisogono dior joaillerie dior joaillerie audacieuse mysterious HIVER I WINTER 2011 I 89 e 04 Dalia AirMagazine tenda n c e T rend s 03 Victoria Bluetooth Headsets, by Novero Le design susurre à Novero a pensé et créé sa première collection d’oreillettes/ bijoux. La collection Victoria joue l’alliance de pierres précieuses et de technologie. Ainsi, ce sont des colliers dignes de joailliers que ces dames pourront arborer. Bijoux qui se transformeront en oreillettes au moment voulu sans dénaturer leur élégance. Novero thought and created its first collection of headsets/jewels. The Victoria collection plays on the alliance between precious stones and technology. Ladies will thus be able to carry collars which are worthy of jewelers. The jewels will be transform into headsets in due time without impairing their elegance. vos oreilles Design whispers to your ears 04 Versace Unique Versace Unique est le nouveau smartphone signé Versace, avec une interface 100% tactile et des fonctionnalités multimédias. Le symbole de la méduse de la marque se décline sur les cuirs, la façade et même les menus. Disponible en 6 coloris, il est également proposé en version céramique, or 18 carats et cuir de crocodile. Versace Unique is the new smartphone designed by Versace, with a 100% touch screen interface and the multimedia features. The symbol of the jellyfish of the brand is present on the leathers, the front part and even the menus. Available in 6 colors, it also comes in a ceramic version, with 18 carats and crocodile skin. 02 05 05 The Jambox by Jawbone HIVER I WINTER 2011 I 90 03 CorkCase La nature CorkCase Nature CorkCase propose des housses qui mêlent nature et technologie pour protéger votre iPad. Réalisé en tissu de liège écologique, ce cuir végétal allie robustesse, élégance et écologie. Ces housses sont également disponibles en version laptops 10’’. CorkCase proposes protective covers which mix nature and technology to protect your iPad. Made of ecological cork fabric, this vegetable leather combines robustness, elegance and environment-friendliness. These covers are also available in 10’’ laptop version. La Jambox par Jawbone La Jambox de Jawbone propose des haut-parleurs de petit format de 85 décibels. Sa forme compacte et ses coloris dynamiques ou sobres lui confèrent un design « street » très tendance. Pour écouter à partir de votre iPhone, musique, jeux et conversations téléphoniques via Bluetooth ou mini-jack. La Jambox fonctionne sur batterie Lithium-ion, rechargeable par USB. Jambox de Jawbone proposes 85-decibel small size loudspeakers. Its compact shape and its dynamic or sober colors give it a very trendy “street” design. To listen from your iPhone, music, games and phone conversations via Bluetooth or mini-jack. Jambox functions on a Lithium-ion battery, rechargeable by USB connection. Constellation Quest par Vertu Constellation Quest by Virtue Avec le Constellation Quest, ce sont le luxe et les matériaux nobles qui s’expriment dans ce BlackBerry. Clavier en cristal de saphir, cuir sur la façade arrière, le tout dans un boîtier en acier inoxydable poli ou en or 18 carats. A noter, une interface munie des cartes du monde avec navigation rue par rue. Idéal pour les grands voyageurs. With the Constellation Quest, it is luxury and noble materials which are expressed in this Blackberry. Sapphire crystal keyboard, leather on the back part, all of it in polished stainless steel or 18 carats gold case. To be noted: an interface provided with the maps of the world with a street-per-street navigation. Ideal for great travelers. › by Karine Bertonnet › photos D.R. 01 Oreillettes Bluetooth Victoria, par Novero 06 BeoSound 8, par Bang & Olufsen BeoSound 8, by Bang & Olufsen Puissant, élégant, Hi Tech… la station d’accueil Beosound de B&O à l’allure ultra design reste fidèle à la tradition de puissance et de qualité de la marque danoise. Avec ce modèle, elle s’attaque aux produits Apple, le BeoSound 8 étant compatible avec quasiment tous les iPhone et iPod, et même le iPad. Powerful, elegant, Hi Tech… the Beosound docking station from B& O with the ultra-design look remains faithful to the tradition of power and quality of the Danish brand. With this model, it tackles the Apple products, the BeoSound 8 being compatible with almost all the iPhone and iPod devices, and even the iPad. 06 HIVER I WINTER 2011 I 91 e Dalia AirMagazine tenda n c e e Dalia AirMagazine T rend s « V o yage e n cap i tale » 150 ans de malles Louis Vuitton 150 years of Louis Vuitton travel trunks itinéraires Itineraries M ARAKECH ses palaces et ses chefs its luxury hotels and its chefs 94 D é c o r at i o n decoration le › by Karine Bertonnet › photos D.R. Karak 108 Le malletier Louis Vuitton célèbre plus de 150 ans de création à Carnavalet, le musée de l'histoire de Paris. L’exposition présente tout le savoir-faire des artisans de Vuitton à travers 200 pièces, essentiellement des malles d'exception, dont la plus ancienne remonte à la fin XVIIIe siècle. La visite, graphique et ludique, invite le visiteur à entrer par une malle géante pour se retrouver sur un paquebot en 1920. A découvrir, des malles pour vêtements, mais également la malle lit-pliant (1905) de l'explorateur Pierre Savorgnan de Brazza, les malles-pharmacies pour la Croix-Rouge, la malle-bureau du chef d'orchestre Léopold Stokowski… Luggage-manufacturer Louis Vuitton celebrates more than 150 years of creation at Carnavalet, the Paris history museum. The exhibition presents all the know-how of Vuitton’s craftsmen through 200 pieces, primarily exceptional trunks, of which the oldest dates back to the end of the 18th century. The visit, which is both graphic and ludic, invites visitors to enter through a giant travel trunk to find themselves on a steamer back in 1920. To be discovered: trunks for clothes, but also the folding-bed-trunk (1905) of explorer Pierre Savorgnan de Brazza, medicine-case-trunks for the Red Cross, the office-trunk of conductor Leopold Stokowski, and others… Jusqu'au 27 février 2011 - Musée Carnavalet - www.carnavalet.paris.fr Until February 27, 2011 - Carnavalet Museum - www.carnavalet.paris.fr. Les incontournables essentials le 114 Crystal D a n s l a r u e av e c … In the street with… C l a u d e C h a ll e 120 E s c a pa de Badrutt's Palace à St. Moritz 124 HIVER I WINTER 2011 I 92 HIVER I WINTER 2011 I 93 e Dalia AirMagazine lieux d ' exc epti o n E xc epti o n a l pl a c e s ma r r a k ec h ses palaces et ses chefs its luxury hotels and its chefs › by Karine Bertonnet › photos Brigitte Juminer Marrakech accueille encore et encore des visiteurs venus de tous bords : artistes, jet setters, politiques, hommes d’affaires… Une clientèle qui sait apprécier les palaces et les bonnes tables. Marrakech accommodates more and more visitors coming from all sides: artists, jet setters, politicians, business people, and others. a practice wich appreciate luxury hotels and good tables. L a Perle du Sud n’en finit pas d’attirer les chaînes hôtelières de luxe, mais également les chefs de renom. La ville accueille en effet aujourd’hui nombre de restaurants gastronomiques. Les frères Pourcel, Joël Robuchon, Fabrice Vulin, Don Alfonso, Yannick Alleno, Jean-Pierre Vigato sont déjà présents et d’autres les rejoindront bientôt à la faveur des nouvelles ouvertures d’hôtels 5 étoiles. Il se dit même que le célèbre Guide Michelin qui distribue les très précieuses étoiles chercherait à s’établir au Maroc, preuve de la présence de chefs et de restaurants de qualité. Dans les palaces que nous vous présentons, les tables gastronomiques sont courues pour les cartes établies par de grands chefs : Yannick Alleno, chef 3 étoiles au Royal Mansour, Don Alfonso, chef 1 étoile à La Mamounia et Sébastien Bontour au Es Saadi Palace. Outre leurs restaurants, ces établissements proposent à leurs hôtes des offres d’hébergement d’exception qui les transporteront dans un monde où le temps et les contraintes s’effacent. Voyage au cœur des palaces marrakchis… HIVER I WINTER 2011 I 94 The “Pearl of the South”, as it is called, does not stop attracting luxury hotel chains, but also the famous chefs. The city is indeed the venue today for many gourmet restaurants. Brothers Pourcel, Joel Robuchon, Fabrice Vulin, Don Alfonso, Yannick Alleno, and Jean-Pierre Vigato are already present and others will join them soon thanks to the new openings of 5-star hotels. It is even said that the (famous French restaurant guide) “Guide Michelin” which distributes very precious stars is seeking to settle shop in Morocco, proof of the presence of quality chefs and restaurants in this country. In the luxury hotels that we present to you, the gourmet restaurants are in high demand due to the cartes established by great chefs: Yannick Alleno, 3-star chef at the Royal Mansour, Don Alfonso, onestar chef at La Mamounia, and Sébastien Bontour at the Es Saadi Palace. In addition to their restaurants, these institutions propose to their hosts exceptional accommodation offers which will carry them in a world where time and constraints are erased. Travel in the middle of the luxury Marrakech hotels … HIVER I WINTER 2011 I 95 e Dalia AirMagazine lieux d ' exc epti o n Le Es Saadi Palace Es Saadi Palace › by Karine Bertonnet › photos Brigitte Juminer Inspiration orientale Le Es Saadi Palace est lové au cœur d’un resort, œuvre d’une famille présente depuis trois générations dans l’hôtellerie marrakchi, et surtout de sa propriétaire Elisabeth Bauchet-Bouhlal, amoureuse du Maroc, de l’Orient et de l’art. Edifié au cœur d’un vaste parc, à quelques pas du Casino de Marrakech, premier né du groupe en 1952, le Es Saadi Palace réunit ces trois passions. L’inspiration orientale y est très présente, ce terme balayant l’Orient au sens large, du Maroc à l’Inde, en passant par la Perse. Le lobby impose l’ambition du lieu : immense fontaine de marbre blanc rempli de roses multicolores, hautes colonnes blanches, palmiers, murs de zelliges et tableaux. Les murs des parties communes comme des suites accueillent les œuvres collectionnées par la famille depuis des décennies. Nombreuses sont les toiles d’artistes marocains a avoir été présentées aux hôtes, mais pas seulement. Si le palace offre 90 suites spacieuses à l’agréable vue sur le parc, la piscine ou les montages de l’Atlas, l’originalité du lieu réside incontestablement dans une offre unique à Marrakech : des villas de charme installées au cœur du parc de 8 hectares du resort. Un parc très présent où les hôtes peuvent déambuler à leur guise et profiter de l’ombre bienveillante que confère la dense végétation. HIVER I WINTER 2011 I 96 La Villa Persane en camaïeu de bleus offre un salon baigné de lumière avec une vue sur la piscine aux eaux marines et le jardin d’inspiration tropicale. The Persian Villa made of blue camaieus offers a living room bathing in light with a view on the swimming pool with marine water and the garden of tropical inspiration. E xc epti o n a l pl a c e s Oriental inspiration Es Saadi Palace is coiled in the middle of a resort, the work of a family present since for generations in the Marrakech hotel trade, and especially of its owner Elisabeth Bauchet-Bouhlal, in love with Morocco, the Oriental world, and art. Built in the middle of a vast park, a few blocks away from the Marrakech Casino, the first born of the group in 1952, the “Es Saadi Palace” brings together these three passions. The Oriental inspiration is very much present there, this term sweeping the Oriental world in the broad sense, from Morocco to India, while passing by Persia. The lobby says about the ambition of the place: immense white marble fountain filed with multicolored roses, high white columns, palm trees, walls of zelliges and tables. It is a specific point of this luxury hotel. The walls of the common parts as of the continuations accommodate the works collected by the family since decades. Many are the fabrics of Moroccan artists has to be presented to the hosts, but not only. Though the palace offers 90 spacious suites with a pleasant view over the park, the swimming pool or the Atlas mountains, the originality of the place lies undeniably in an offer which is unique in Marrakech: charm villas installed in the middle of the 8-hectare (20-acre) park of the resort. An imposing park where guests may stroll around as they please and benefit from the benevolent shade offered by the dense vegetation. Le joyau du lieu : la villa persane Pour découvrir les villas, il faut emprunter les allées qui serpentent au cœur de la végétation, en voiturette ou à pied, pour découvrir ces petites demeures de charme où chaque portail s’ouvre sur une allée, offrant une belle intimité. Les dix villas sont thématisées : Romaine, Berbère, Favorite, Maharadja, 1001 nuits… La Persane, tant au niveau de l’architecture extérieure que de la décoration intérieure, est particulièrement charmante. Son architecture imposante, aux formes pourtant douces, et son bleu travaillé par le temps invitent au voyage. Elle offre un bel espace salon, une cheminée pour le côté cosy, une chambre spacieuse avec dressing et salle de bain et surtout un jardin riche, presque tropical, agrémenté d’une piscine chauffée, à la forme atypique. Un îlot de palmiers est en effet lové au cœur de ses eaux bleu nuit, résultat de la volonté de préserver le parc. Si elle n’est pas la plus grande, elle est la plus inspirée et la plus inspirante. Elle accueille en effet régulièrement des artistes qui souhaitent y trouver l'Inspiration, mais également beaucoup de couples. Pourtant la discrétion des villas ne sacrifie en rien au service. Les hôtes peuvent en effet s’adjoindre les service d’un majordome ou encore profiter des soins du spa à demeure, à l’intérieur ou dans le jardin, en toute intimité. The jewel of the place: the Persian villa To discover the villas, it is necessary to use the alleys in the middle of the vegetation, by cart or by foot, to discover these small charming residences where each gate leads to an alley, offering a beautiful intimacy. The ten villas are organized around themes: Roman, Berber, Favorite, Maharajah, 1001 nights… The Persian Villa, both on the level of the external architecture and the interior decoration, is particularly charming. Its imposing architecture, with the forms which are however soft, and its blue color impacted by time are an invitation to travel. It offers a beautiful lounge space, a chimney for the cozy aspect, a spacious room with a dressing room and a bathroom and especially a rich garden, almost tropical, decorated with a heated swimming pool, with an atypical form. A small island of palm trees is indeed coiled in the middle of its water blue harms, result of the will to preserve the park. Though it is not the largest, it is the most inspired and the more inspiring. It indeed regularly accommodates artists who wish to find inspiration there, but also lots of couples. But the discretion offered of the villas does not sacrifice anything to service. Guests may indeed benefit from the services of a majordomo or enjoy the spa, inside the house or in the garden, in all intimacy. Es Saadi Palace Rue Ibrahim El Mazini, 40 000 Marrakech – Maroc Tel + 212 (5)24 44 88 11 - Fax + 212 (0)524 33 74 00 Email : [email protected] e Dalia AirMagazine Le menu dégustation sera différent chaque jour. Ici une variation autour de l’orange de Marrakech. The tasting menu will be different each day. Here is a variation around the Marrakech orange. lieux d ' exc epti o n E xc epti o n a l pl a c e s La cuisine fusion franco-marocaine dévoile ses saveurs de l’entrée au dessert. The French-Moroccan fusion cuisine reveals its flavors from the entrée to the dessert. Sébastien Bontour, le chef de la Cour des Lions du Es Saadi Palace. Sébastien Bontour, the chef of the "Cour des Lions" of the Es Saadi Palace hotel. La gastronomie et La Cour des Lions Dans ce resort aux multiples points de restauration, un homme semble avoir le don d’ubiquité : Sébastien Bontour. Celui qui a signé la carte du restaurant gastronomique fusion, la Cour des Lions, dirige en effet l’ensemble des restaurants et s’attache à offrir à l’ensemble des convives des mets de qualité, à la hauteur de leurs attentes et envies : banquets, cocktails, room service mais également déjeuners et dîners dans les différents lieux sont supervisés de prés par ce chef. Les forces du Es Saadi Palace selon lui restent la qualité des produits issus de la ferme bio du resort et l’adaptation. En effet, il n’hésite pas à concocter aux habitués de La Cour des Lions, un plat qu’ils affectionnent particulièrement, même si ceux-ci décident de déjeuner au bord de la piscine… Le menu dégustation est une bonne manière de découvrir les talents du chef, en prenant son temps et en se réservant quelque peu pour le dessert, une explosion de textures et de saveurs. Sa formation en pâtisserie, notamment chez Lenôtre, lui permet de proposer des desserts, là aussi "fusion" et inventifs. Les plats y sont savoureux, dressés de manière très graphique, la dégustation commençant véritablement avec les yeux. Gastronomy and “ La Cour des Lions” In this resort with multiple catering points, one man seems to be ubiquitous: Sébastien Bontour. That which signed the chart of the gourmet restaurant fusion, “La Cour des Lions”, manages indeed all the restaurants and strives to offer to all the guests quality meals meeting their expectations and desires: banquets, cocktails, room service, but also lunches and dinners in the various places are supervised for this chief. The strength of Es Saadi Palace according to him lies in the quality of the products resulting from the organic farm of the resort and from adaptation. Indeed, he does not hesitate to prepare for the patrons of “La Cour des Lions” a dish which they particularly cherish, even if they decide to have lunch by the swimming pool… The tasting menu is a good way to discover the chef’s talents, by taking his time and by reserving for the dessert an explosion of textures and flavors. His training in pastry making, in particular at “Lenôtre”, enables him to propose inventive desserts, also of the fusion and inventive type. The dishes are tasty, drawn up in a very graphic way, the tasting starting truly with the eyes. Un chef et sa vision – Sebastien Bontour Installé au Maroc depuis 2001, Sébastien Bontour est rapidement tombé amoureux de la cuisine marocaine. Pour ce chef formé dans les grandes maisons françaises, notamment chez les Frères Pourcel avec lesquels il collaborera en France, mais également au Maroc en prenant en main la Plage rouge de Marrakech, la cuisine fusion semblait une évidence. Une fusion toute en subtilité qu’il expérimente tous les jours à La Cour des Lions, restaurant auquel il réserve quasiment toutes ses soirées, « J’ai toujours eu beaucoup de sensibilité pour la cuisine marocaine. Je cherchais les épices dans les souks. C’est une cuisine de famille, de femmes et j’ai eu la chance d’être invité dans tout le Maroc pour la découvrir ». Une spécificité : le menu dégustation n’est pas forcément composé des mets de la carte, mais naît de l’inspiration du jour du chef. « Notre clientèle vient pour des séjours de plusieurs jours. Nous ne pouvons pas leur proposer la même chose tous les jours. Moi, ça me permet de créer tous les jours et eux, de découvrir de nouveaux plats tout au long de leur séjour ». Ce passionné n’en a jamais fini avec la cuisine et la fusion. Il vient de signer un livre avec Choumicha, la gardienne de la cuisine régionale marocaine traditionnelle. Et lorsqu’il ne travaille pas, il joue les goûteurs auprès de ses enfants qui semblent vouloir assurer la relève… A chef and his vision - Sébastien Bontour Settled in Morocco since 2001, Sébastien Bontour quickly fell in love with the Moroccan cuisine. or this chef trained in the large French houses, in particular in the restaurant of the Pourcel Brothers with whom he collaborated in France, but also in Morocco by managing “La Plage Rouge” in Marrakech, the cuisine fusion seemed something obvious. A very subtle fusion which he tries out every day at “La Cour des Lions”, restaurant to which he reserves almost all his evenings. “I always had much sensitivity for the Moroccan cuisine. I used to look for spices in the souks. It is a family cuisine, women’s cuisine, and I was lucky to be invited all over Morocco to discover it”. One specificity: the tasting menu is not inevitably made up of the meals on the carte, but is born from the chef’s inspiration of the day. “Our customers come for stays of several days. We cannot propose the same thing every day to them. As far as I am concerned, this enables me to create every day, and as far as they are concerned, they discover new dishes throughout their stay”. This passionate man never finishes with kitchen and fusion. He has just signed a book with Moroccan TV host Choumicha, the guardian of the traditional Moroccan regional cuisine. And when he does not work, he initiates his children who seem to be willing to take over from him… HIVER I WINTER 2011 I 98 HIVER I WINTER 2011 I 99 e Dalia AirMagazine lieux d ' exc epti o n La Mamounia mamounia › by Karine Bertonnet › photos Brigitte Juminer Le palace historique et mythique La Mamounia est LE palace emblématique de Marrakech, un lieu mythique empreint d’histoire. Erigé au milieu des années 20 du siècle dernier, il a accueilli, en plus de 80 printemps, de grands noms du spectacle et de la politique. S’il ne fallait en citer qu’un ce serait Winston Churchill, un vrai habitué des lieux dont une suite est même baptisée de son patronyme. La Mamounia doit son nom au vaste jardin confiné aux limites des remparts de la ville de Marrakech, qui l’accueille. Jardin offert au jeune sultan El Mamoun au XVIIème siècle. Le palace fut, aux origines, conçu dans la lignée des palaces et paquebots de luxe des années Folles. André Paccard, lors de sa rénovation de 1986, lui offrit une tenue années 30 mariée à l’artisanat marocain. Mais son visage actuel est signé Jacques Garcia qui lui a rendu toute sa marocanité. Exit l’Art déco et les fauteuils Leleu et place aux « gebs » (plâtres ciselés), aux zouaks (bois peints), aux zelliges (mosaïque marocaine), aux plafonds de cèdre sculpté, à la dinanderie, aux fontaines de marbre… Jacques Garcia a également misé sur une ambiance lumineuse purement orientale savamment étudiée, toujours très tamisée, chaleureuse, sensuelle, en opposition avec la luminosité du soleil de Marrakech. Le jardin y joue toujours un rôle central, les chambres et suites avec cette vue étant particulièrement prisées. Prendre le petit-déjeuner sur sa terrasse en admirant ce tapis de verdure, est un luxe absolu. HIVER I WINTER 2011 I 100 La Mamounia a été construite sur le jardin offert au jeune sultan El Mamoun au XVIIème siècle. The Mamounia was built on the garden offered to the young sultan El Mamoun at the 17th century. E xc epti o n a l pl a c e s The historical and mythical luxury hotel La Mamounia is THE Marrakech iconic luxury hotel, a mythical place full of history. Built in the middle of the 1920’s, it accommodated, in more than 80 years, great names of the entertainment and the political worlds. If one had to mention only one, it would be Winston Churchill, a real customer whose name was given to one of the suites. La Mamounia owes its name to the vast garden confined to the limits of the ramparts of the city of Marrakech, on which the hotel is built. The garden was offered to the young sultan El Mamoun in the 17th century. The luxury hotel was initially designed like the luxury hotels and liners of the 1920’s and 1930’s. André Paccard, on the occasion of his restoration of 1986, gave the hotel a look of the 1930’s combined to a look inspired from the Moroccan craft industry. But its current face is signed by Jacques Garcia who gave it back all its Marocanity. Over with Exit Art déco and the famous Leleu armchairs of the 1930’s and here come the “gebs” (engraved plasters), with the zouaks (wood painted), the zelliges (Moroccan mosaic), the ceilings made of carved cedar, the dinandery, the marble fountains, and others… Jacques Garcia has also bet on a purely Oriental and luminous ambiance, smartly designed, always very filtered, cordial, sensual, in opposition with the luminosity of the Marrakech sun. The garden always plays a central role, the rooms and suites offering this view being particularly in high demand. To have breakfast on one’s terrace by admiring this carpet of greenery, this is what one can describe as true luxury. Le joyau du lieu : la suite Al Mamoun La Mamounia offre des chambres et suites cosy agrémentées d’une agréable terrasse. Les suites d’exception restent cependant la plus jolie manière d’expérimenter le palace. Spacieuses, toutes différentes, elles offrent un univers unique à chaque hôte. Suite Majorelle au bleu éponyme, suite Baldaquin pour son atmosphère douillette et romantique, suite Churchill so british et historique, suite Koutoubia avec vue imprenable sur le monument qui lui a donné son nom… Chacune, toute spécifique soit-elle, empreinte à l’artisanat marocain ses meilleures techniques. La pièce maîtresse du lieu, hormis les riads lovés au fond du jardin pour ceux qui préfèrent s’isoler, est la suite Al Mamoun. Sur 212 m2, elle rappelle les plus beaux palais. Avec un mobilier soigneusement choisi aux couleurs chaudes et précieuses rouge et or. Le hall d’entrée cache un large salon à la décoration luxueuse qui dessert deux chambres, chacune équipée de son dressing et de sa salle de bain de marbre blanc. La terrasse, qui court tout le long de cette suite d’exception, offre des espaces de détente dont les hôtes peuvent profiter quasiment toute l’année grâce à la clémence de mère Nature. La vue y est exceptionnelle et propose au regard de se perdre dans le parc du palace, dans les jardins de l’Agdal un peu plus loin ou sur les montagnes de l’Atlas vers l’horizon. Enchanteur. The jewel of the place: the Al Mamoun suite Mamounia offers rooms and decorated cozy suites adorned with a pleasant terrace. The exceptional suites remain however the prettiest manner of experimenting this de luxe hotel. Roomy and all different, the suites offer a unique universe to each guest. The Majorelle suite with the blue color of the same name, the Baldachin suite for its comfortable and romantic ambiance, the so British and historic Churchill suite, the Koutoubia suite with a unique view on the monument which gave it its name… Each one, as specific as it may be, borrows from the Moroccan craft industry its best techniques. The showpiece of the place, except the riads coiled at the bottom of the garden for those who prefer to be isolated, is the Al Mamoun suite. Spreading over 212 square meters, the suite makes one recall the most beautiful palaces. With a carefully selected furniture with warm and precious colors,like red and gold. The entrance hall hided a large lounge with a luxurious decoration which serves two rooms, each one equipped with its dressing room and its white marble bathroom. The terrace, which runs all along this exceptional suite, offers spaces of relaxation of which guests may benefit almost allyear long thanks to the leniency of Mother Nature. The view is exceptional there and proposes to the beholder to let his eyes wander in the park of the hotel, in the Agdal gardens a little further, or in the mountains of the Atlas in the horizon. Bewitching. La Mamounia Avenue Bab Jdid – 40 000 Marrakech – Maroc Tél + 212 (5)24 38 86 00 – Fax + 212 (5)24 44 46 60 Email : [email protected] HIVER I WINTER 2011 I 101 e Dalia AirMagazine Beignets de homard, croustillant d’herbes et salade verte du potager. Lobster fritters, grass crisp and green salad from the orchard. lieux d ' exc epti o n E xc epti o n a l pl a c e s Saltimbocca de veau, semoule gratinée à la « Romaine », sauce mozzarella, haricots verts et chips de jambon de parme. Veal Saltimbocca, Roman-style browned semolina, mozzarella sauce, French beans and Parma ham chips. Christian De Nadai, le chef auquel Don Alfonso a confié L’Italien de La Mamounia. Christian De Nadai, the chef to whom Don Alfonso entrusted the Italian restaurant inside the Mamounia. La gastronomie et "L’Italien" La Mamounia propose trois restaurants gastronomiques mis en place par de grands chefs ainsi que le Pavillon de la piscine. Le Français a vu sa carte élaborée par Jean-Pierre Vigato, chef deux étoiles du restaurant Apicius, à Paris, celle du Marocain par un fidèle de La Mamounia, Rachid Agouray et celle de L’Italien par Don Alfonso laccarino, chef deux étoiles. Ce dernier a ceci de spécifique qu’il est entièrement italien. En effet, tous les produits préparés dans ses cuisines viennent de la ferme bio de Don Alfonso « Le Peracciole » située dans la région de la campanie, connue pour produire les meilleures tomates. Y sont produits bien entendu des tomates, base de la cuisine italienne, mais également tous les légumes du potager, les herbes, les fromages, les crèmes, le beurre et l’indispensable huile d’olives. Les habitués de L’Italien de La Mamounia recherche des mets issus de la gastronomie traditionnelle transalpine ce qu’ont bien compris Don Alfonso et son chef délégué sur place Christian De Nadai. Ici pas de cuisine fusion, mais des plats authentiques, classiques, historiques, parfois modernisés mais jamais dénaturés. Les convives son accueillis par Liliane qui y officie depuis maintenant 24 ans et prend grand soin de ses habitués comme de ses nouveaux hôtes qu’elle sait fidéliser. Gastronomy and the Italian restaurant La Mamounia proposes three gourmet restaurants put in place by big chefs as well as the Pavilion of the swimming pool. The French restaurant saw its carte worked out by Jean-Pierre Vigato, two-star chef of the Apicius restaurant, in Paris, the carte of the Moroccan restaurant was established by a regular customer of La Mamounia, Rachid Agouray, and that of the Italian restaurant by Don Alfonso Laccarino, a two-star chef. This latter restaurant is special in that it is entirely Italian. Indeed, all the products prepared in its kitchens come from the organic farm of Don Alfonso “Peracciole” located in the Campania region, known to produce the best tomatoes. Are produced of course tomatoes, which are the basis of Italian cuisine, but also all the vegetables of the orchard, the herbs, the cheeses, the creams, the butter and the indispensable olive oil. The regular customers of the Italian restaurant of La Mamounia look for meals coming from the traditional transalpine gastronomy, which was well understood by Don Alfonso and his delegated chef on site, Christian De Nadai. There is no fusion cuisine here, but authentic, traditional, historical meals, which are sometimes modernized but never denatured. The guests are welcomed by Liliane who has been working there for 24 years now, and takes great care both of her regular customers and her new guests whose loyalty she knows how to ensure. Un chef et sa vision – Christian De Nadai Tout jeune soit-il, Christian De Nadai connaît bien la gastronomie italienne. Parce qu’il est Italien, certes, mais surtout parce qu’il officie depuis six ans auprès de Don Alfonso. A tout juste 26 ans, ce chef jouit déjà d’une belle expérience et de la confiance du chef étoilé qui lui a confié la direction de son restaurant italien de Rome avant de l’envoyer à La Mamounia. S’il propose aujourd’hui à la carte des plats revisités, ils restent toujours dans la veine de Don Alfonso et garde la base de la carte classique qui représente « l’histoire de la maison ». Et d’expliquer « la cuisine italienne est une cuisine familiale. Je prends des assiettes que j’ai dans ma mémoire et je les actualise, je les rends plus raffinées » explique avec un charmant accent celui qui ne parlait pas français, il y a moins d’un an. Don Alfonso, en Italie, est particulièrement réputé pour ses pâtes. Christian a été formé à son école et y a appris une certaine sensibilité. Ainsi, il n’hésite pas à « ajouter des ingrédients avec parcimonie qui vont exalter les arômes : les anchois, un peu de citron râpé… Ça ne se sent pas vraiment, c’est subtil ». Fier de la cuisine de son pays, le jeune chef est « ravi d’offrir une cuisine authentique et une partie de ma culture aux hôtes de l’Italien ». A chef and his vision - Christian De Nadai Though very young, Christian De Nadai knows very well the Italian gastronomy. Because he is Italian, certainly, but especially because he has worked for six years with Don Alfonso. Just 26 year old, this chef enjoys already a beautiful experience and trust from the spangled chef who entrusted him with the management of his Italian restaurant in Rome before sending him to La Mamounia. Though he proposes today à la carte revisited dishes, these always remain faithful to Don Alfonso’s philosophy and keep the base of the traditional carte which represents “the history of the house”. He explains: “the Italian cuisine is a family-based cuisine. I take recipes which I have in my memory and I update them, I make them more refined”, says with a charming accent this man who did not speak French, less than one year ago. Don Alfonso, in Italy, is particularly famous for his pasta. Christian was trained at his school and learned certain sensitivity there. Thus, he does not hesitate “to add ingredients with parsimony which will spice up the flavors: anchovies, some grated lemon… You cannot really feel it, it is subtle”. Proud of the cuisine of his country, the young chef “is glad to offer an authentic cuisine and part of my culture to the guests of the Italian restaurant”. HIVER I WINTER 2011 I 102 Salade d’agrumes pour terminer ce repas italien tout en fraîcheur. Citrus fruits salad to finish this Italian meal in beauty. HIVER I WINTER 2011 I 103 e Dalia AirMagazine lieux d ' exc epti o n E xc epti o n a l pl a c e s Le Royal Mansour The Royal Mansour, Marrakech › by Karine Bertonnet › photos Brigitte Juminer Une médina sublimée Le Royal Mansour est indéniablement un lieu d’exception inclassable. Ni un hôtel, ni un resort, mais une médina sublimée posée au milieu d’un domaine de 3,5 hectares. Dans cet écrin lové dans les imposants remparts de Marrakech, les hôtes sont reçus dans un des 53 riads privatifs. L’architecture intérieure est une véritable ode aux savoir-faire ancestraux des maâlems (maîtres) qui ont su dévoiler et magnifier le raffinement et la délicatesse de l’artisanat marocain : zellige (mosaïque de céramique), gebs (plâtres sculptés), zouak (bois peints), dinanderie et maïchor (métal martelé et ajouré), plafonds et portes de cèdre sculpté… Dès l’arrivée, le charme opère. Le lobby, large patio d’un riad, dévoile doucement tout ce que le Maroc compte d’artisanat raffiné. Là où le regard se pose, la beauté s’exprime. Au Royal Mansour, tout n’est que « luxe, calme et volupté », pour reprendre les mots de Baudelaire. Ensuite se déroule une médina sublimée parsemée de verdure, de fontaines et de couloirs d’eau qui diffusent une mélodie cristalline et reposante. Le service, précis, élégant, sans jamais être excessivement protocolaire, est assuré en gants blancs et dans des tenues traditionnelles aux détails riches, tout en finesse et en élégance, signées Albert Oiknine, créateur marocain reconnu au Maroc et au-delà des frontières. Au Royal Mansour discrétion, calme et sérénité sont réunis pour offrir aux hôtes une expérience hors du temps et du monde que rien ne viendra perturber. HIVER I WINTER 2011 I 104 Le Royal Mansour n’offre pas des chambres, mais des riads d’exception à ses hôtes. Royal Mansour does not offer rooms, but exceptional riads to its hosts. A sublimated medina The Royal Mansour is unquestionably an exceptional place which is impossible to categorize. Neither a hotel, nor a resort, but a sublimated medina standing in the middle of a 3.5 hectare (08-acre) field. In this jewel case coiled in the imposing ramparts of Marrakech, guests are received in one of the 53 private riads (small houses with an inner yard). The interior architecture is a true ode to ancestral know-how of the maâlems (masters) which knew how to reveal and magnify the refinement and delicacy of the Moroccan craft industry: “zellige” (mosaic made of ceramics), “gebs” (carved plasters), “zouak” (painted wood), dinandery and “maïchor” (hammered and openwork metal), ceilings and doors made of carved cedar… Right on arrival, the charm operates. The lobby, the broad patio of a riad, gently reveals all that Moroccan refined craft industry has to offer. Wherever the eye strolls, beauty is present. At the Royal Mansour, everything is “luxury, calm and pleasure”, as the French poet Baudelaire used to say. Then unfolds a sublimated medina strewn with greenery, fountains and corridors of water which disseminate a crystalline and relaxing melody. The service, accurate, elegant, without never being excessively protocolar, is offered with white gloves and in traditional clothes with rich details, all fine and elegant, designed by Albert Oiknine, a Moroccan fashion designer recognized in Morocco and abroad. At the Royal Mansour, discretion, calm and serenity are present to offer to guests an experience coming from another era and from another world that nothing will come and disturb. Le joyau du lieu : le riad 3 chambres Si chaque riad est un petit palais privé à lui seul, il en est un d’exception, le riad 3 chambres, qui sur 800 m2, met en lumière le luxe élégant du Royal Mansour. Son patio et sa fontaine sont protégés d’une verrière retractable à souhait pour profiter de la clémence du temps de Marrakech. Il dessert quatre espaces de façon classique : la salle à manger où les hôtes du Royal Mansour peuvent recevoir comme ils le feraient chez eux, un majordome étant à leur disposition, le salon marocain, une spacieuse cuisine aménagée et enfin un salon européen. Bureau, bibliothèque et bar complètent le rez-de-chaussée. Le premier étage est dédié à l’espace nuit : deux chambres, chacune équipées de dressing et de salle de bain, et la chambre des maîtres qui offre deux salles de bain et deux dressings. Une large terrasse court autour du patio, se déclinant en véritable espace à vivre, avec une tente caïdale, une salle à manger et sa cheminée et un bassin chauffé. Çà et là, des transats se lovent dans des alcôves plus intimistes. Maroc oblige, un hammam privatif est également à disposition. Cette terrasse offre une jolie vue sur la Koutoubia et les toits de tuiles vertes posées sur les riads aux tons ocre spécifiques de Marrakech. Afin de parfaire l’atmosphère cosy, chaque pièce est agrémentée d’une cheminée. Comble du luxe, un ascenseur permet d’atteindre tous les étages du riad sans devoir affronter les escaliers… Le propriétaire des lieux a voulu que chaque détail soit pensé pour que les hôtes, eux, ne pensent à rien d’autre que leur plaisir… The jewel in the place: the 3-room riad Though each riad is a small private palace in its own right, there is one exceptional riad, the 3-room riad, which over 800 square meters, highlights the elegant luxury of the Royal Mansour. Its patio and its fountain are protected from a canopy with may be opened at will to benefit from the generous Marrakech weather. It serves four spaces in a traditional way: the dining room where the guests of the Royal Mansour may receive visitors as they would do in their own house, a majordomo being at their disposal, the Moroccan lounge, a roomy arranged kitchen and finally a European lounge. An office, a library and a bar supplement the ground floor. The first floor is dedicated to the night space, with two rooms, each one equipped with a dressing room and a bathroom, and the Masters’s room which offers two bathrooms and two dressing rooms. A large terrace runs around the patio, being declined in a true space for living, with a gigantic tent, a dining room with a chimney and a heated basin. Here and there, some deckchairs are coiled in more cozy alcoves. Of course, since the hotel is located in Morocco, a personal hammam is also available. This terrace offers a pretty view over the Koutoubia mosque and the green tiled roofs laid on the riads with the ochre tones which are specific to Marrakech. In order to improve the cosy atmosphere, each room is decorated with a chimney. To add to luxury, an elevator makes it possible to reach all the floors of the riad without having to face the staircases… The owner of the premises, wanted each detail to be thought so that the guests think of nothing else but their pleasure… Royal Mansour Rue Abou Abbas El Sebti, 40 000 Marrakech – Maroc Tel + 212 (0)529 80 80 80 - Fax + 212 (0)529 80 80 91 Email : [email protected] HIVER I WINTER 2011 I 105 e Dalia AirMagazine Boubouches en ravioles grillées, bouillon vert à la roquette au parfum de guédid. Snails in roasted ravioli, green broth with rocket salad with a scent of guedid (died meat) . lieux d ' exc epti o n E xc epti o n a l pl a c e s Homard bleu de Mohammedia, queue rôtie dans un poivron rouge et sucs d’oignon safrané, pinces servies en couscous. Blue lobster from Mohammedia, roasted tail in a green pepper and saffroned onion juices, claws served in couscous. Fabien Caboy, le chef auquel Patrick Alléno a remis les clés de La Grande Table Marocaine du Royal Mansour. Fabien Caboy, the chef to whom Patrick Alléno gave the keys of the “Grande Table Marocaine” of the Royal Mansour hotel. La gastronomie et La Grande Table Marocaine Yannick Alléno, le chef français 3 étoiles qui officie au Meurice, a pris en charge l’ensemble de la restauration du Royal Mansour. Sa volonté : « offrir une approche générale, pertinente et cohérente sur l’ensemble des points de restauration », et ce, du restaurant gastronomique au room service. La carte de la "Grande Table Marocaine" a été élaborée après des mois d’étude de la cuisine marocaine traditionnelle et des produits locaux afin d’y adjoindre le regard moderne d’un chef français. Le principe : la valoriser et y introduire des procédés, des produits ou des goûts nouveaux. Le menu dégustation reste indéniablement la meilleure manière d’aborder cette expérience gastronomique. Il permet en effet de déguster les plats traditionnels réinventés ainsi que la carte créative, qui ne manquera pas de surprendre les palais. Les portions y sont équilibrées afin de mener cette dégustation jusqu’aux desserts avec les papilles toujours en éveil. L’accord metsvins, alliant crus marocains et français, reste un atout certain, chaque gorgée conférant aux mets une explosion de saveurs, ou vice-versa… C’est le chef français, Fabien Caboy, choisi par Yannick Alleno, qui y tient les rênes au quotidien. Un chef et sa vision – Fabien Caboy Ce chef français de 33 ans a fait ses classes auprès de grands chefs français aujourd’hui tous 3 étoiles : Philippe Etchebest au "Château du grand Barail", Pierre Gagnaire dans son restaurant à Paris, Eric Fréchon au Bristol… avant de rejoindre la Kasbah Tamadot de Charles Branson. C’est en ces lieux qu’il a découvert véritablement la richesse de la gastronomie marocaine. « J’ai eu la chance d’être formé par un chef marocain qui m’a appris les bases de cette cuisine. Omar m’a fait cadeau de tout ce savoir ». Dans la lignée de Yannick Alleno, il explique la vision de La "Grande Table Marocaine" : « accommoder les recettes traditionnelles marocaines avec des produits qui n’y figurent pas habituellement, comme le homard ». Fabien est fier de travailler « avec des produits 100% marocains. Nous avons même l’exclusivité de la truffe noire marocaine » précise-t-il. Les mets, dressés à la Française, n’en restent pas moins marocains. Et le chef insiste sur « l’importance primordiale de la cuisson marocaine qui doit donner au final des viandes fondantes comme du beurre ». Dans sa brigade, des Marocains essentiellement, avec « moitié filles, moitié garçons, la cuisine marocaine étant une cuisine de femmes ». Et il sait de quoi il parle, Fabien ayant épousé une Marocaine… HIVER I WINTER 2011 I 106 Gastronomy and ‘La Grande Table Marocaine” Yannick Alleno, the 3-star French chef who works at the “Meurice” hotel, dealt with the whole catering of the Royal Mansour. His says he wishes “to offer a general, relevant and coherent approach at all the catering points”, and this, of from gourmet restaurant to the room service. The carte of “La Grande Table Marocaine’’ was designed after months of study of the traditional Moroccan cuisine and of the local products in order to associate to it the modern glance of a French chef. The principle consists in developing and introducing new processes, products or tastes. The tasting menu remains unquestionably the best manner of approaching this gastronomical experiment. It indeed makes it possible to taste the reinvented traditional meals as well as the creative carte, which will surely surprise the taste buds. The servings are balanced in order to lead this tasting to dessert with the papillae always awakened. The agreement between meals and wines, combining Moroccan and French cuisine, remains an unquestionable asset, each mouthful giving to the meals an explosion of flavors, or vice versa… It is the French chef, Fabien Caboy, chosen by Yannick Alleno, who takes care of things on a daily basis. A chef and his vision - Fabien Caboy This 33-year old French chef learned the trade with French great chefs who all have their 3 stars today: Philippe Etchebest at “Château du grand Barail”, Pierre Gagnaire in his restaurant in Paris, Eric Fréchon at the “Bristol”… before joining Charles Branson’s Kasbah Tamadot. It is in these places where he discovered truly the richness of the Moroccan gastronomy. “I was likely to be trained by a Moroccan chef who taught me the bases of this cuisine. Omar offered me all this knowledge”. In the wake of Yannick Alleno, he explains the vision of “La Grande Table Marocaine”: “to adapt Moroccan traditional recipes to products which do not appear in it usually, such as lobster”. Fabien is proud to work “with 100% Moroccan products. We even have the exclusivity for the Moroccan black truffle”, he adds. The meals, drawn up French style, remain Moroccan despite all odds. And the chef insists on “the paramount importance of the Moroccan cuisine which must end up giving meats which are melting like butter”. In his brigade, made up of Moroccans essentially, “half of them girls, half of them boys, the Moroccan cuisine being a women’s cuisine. And he knows what it speaks of, Fabien having married a Moroccan lady… Tangia Marrakchia de bœuf, motallat de pomme de terre safranée. Tangia Marrakchia with beef, triangle made of saffroned potato. HIVER I WINTER 2011 I 107 e Dalia AirMagazine d é co r ati o n Le d E co r ati o n karak un fort joli refuge Vue d'ensemble du KARAK Sa piscine de 35 mètres de long et son eau chauffée à temperature idéale pour les bains hivernaux . Overall view of the Karak Its 35m-long swimming pool and its water heated at ideal temperature for winter baths. The karak, a very pretty haven › by sawsane yata › photos klaus mellenthin HIVER I WINTER 2011 I 108 HIVER I WINTER 2011 I 109 e Dalia AirMagazine d é co r ati o n d E co r ati o n Géométrie propre à l'architecture d'Oscar Nemeyer. Escalier extérieur qui méne à la suite à l'étage. A geometry specific to Oscar Niemeyer’s architecture. External staircase which leads to the suite at the upper floor. C’est Hervé Baley qui a dessiné le Karak. Digne héritier D’oscar Niemeyer le célèbre architecte de Brazilia, sa patte est visible partout de par les structures extrêmement graphiques et rotondes de l’espace. Les hammams sphériques, sis dans les suites de la maison, participent également à symboliser son empreinte. C’est autour d’un étang de 3000 m2 que sont disposées les deux suites principales. Coniques et ouvertes sur un immense Hammam, elles jouissent de plusieurs singularités dont celle d’une cheminée à deux battants, un pour une ouverture à l’intérieur et l’autre pour une ouverture à l’extérieur. Le corps de la maison, entièrement ouvert sur l’extérieur, dispose quant à lui de 3 chambres dont une suite à l’étage, deux autres chambres, aménagées comme deux petites maisonnettes, trônent en face de la piscine de 35 mètres de long. L’âme de la maison, quant à elle, est incarnée par Svetlana, chef cuisinière de la maison et qui de par son amour extraordinaire pour son art et sa joie de vivre exubérante, donne vie tous les jours, grâce à ses plats délicieux, à ce refuge pour gastronomes et amateurs de quiétude. Un havre de paix et de tranquillité niché au cœur de la Palmeraire où douceur de vivre et philosophie culinaire sont les maitres mots. La maison d’hôtes la plus atypique de Marrakech révèle ses mystères. Univers insolite et joyeux garanti ! It is in the middle of the Marrakech palm grove that the Karak is cozily located. Haven of combined relaxation and lightness, this guest house, not completely like the others, reveals its mysteries. Niemeyer, the famous architect who built Brasilia, his imprint is visible everywhere through the extremely graphic and rotund structures of space. The spherical hammams, located in the suites of the house, also contribute to symbolize his imprint. It is around a pond of 3,000 square meters that the two main suites are laid out. Conical and overlooking an immense Hammam, they enjoy several particularities including a a chimney with two door leaves, for an opening to the internal space and the other for an opening to the outside world. The body of the house, entirely open to the outside world, has as 3 rooms including one suite at the upper floor, two other rooms, laid out as two small houses, proudly stand opposite the 35-meter long swimming pool. The soul of the house, as far as it concerned, is embodied by Svetlana, head chef of the house and whom from her extraordinary love for her art and her exuberant love for life, gives life every day, thanks to her delicious dishes, to this haven for gastronomes and amateurs of quietness. Décors insolites comme cette douche très originale. Unusual settings such as this very original shower. K rak, ou Karak, est le nom en langue arabe pour désigner les châteaux forts du moyen âge. Et c’est un peu l’impression que donne cette bâtisse lorsqu’on y pénètre : la perception d’être en sûreté, comme chez soi. Les tons ocre et les lignes graphiques concourent à donner ce sentiment de protection à cette retraite paisible. Cette maison d’hôtes, finalement perçue comme maison particulière tant son atmosphère est chaleureuse, d’une superficie de 1500 m2 lovée dans un parc de 2 hectares est la propriété d’un grand collectionneur d’art africain. Son sanctuaire est d’ailleurs jonché de statuettes provenant des quatre coins de l’Afrique : Tanzanie, Congo, Côte d’Ivoire, Zaïre et Cameroun sont autant d’origines qui se distinguent dans la facture des statues en bois. Une étrange ambiance se dégage donc de cet endroit, il paraît protégé et abrité par des ondes positives. Du fait des statues assurément, mais aussi des 2000 livres ouvragés qui habillent les murs du salon bibliothèque. Environnement intime et intimiste qui pousse à l’indolence. HIVER I WINTER 2011 I 110 Karak, or Karak, is the name in the Arabic language to designate the fortified castles of the Middle Ages. And it is a little bit the impression which this building gives when one penetrates there: feeling of security, just like home. The ochre tones and the graphic lines contribute to give this feeling of protection to this peaceful retreat. This guest house, finally perceived as a particular house, due to its warm atmosphere, with a surface of 1,500 square meters coiled in a park of 2 hectares, belongs to Eric Drulang, great collector of African art. Its sanctuary is strewn with statuettes coming from the four corners of Africa: Tanzania, Congo, Cote d’Ivoire, Zaire and Cameroun are as many origins which are distinguished in the invoice for the wooden statues. A strange environment thus emerges from this place. It appears protected and characterized by positive waves coming from the statues undoubtedly, but also from the 2,000 elaborate books which cover the walls of the library lounge. An intimate and cozy environment which pushes to indolence. It is Hervé Baley who designed the Karak. A worthy heir to Oscar Hammam privé sphérique dans les deux suites principales. Spherical private hammam in the two main suites. HIVER I WINTER 2011 I 111 e Dalia AirMagazine d é co r ati o n Petites singularités du Karak. Small peculiarities bout the Karak. de co r ati o n Suite de luxe dont l'agencement se situe entre l'Afrique noire et le design des seventies. Luxury suite whose layout stands between Black Africa and the design of the 1970’s. Svetlana, artiste et âme de la maison. Svetlana, artist and soul of the house. D’origine Serbe, Svetlana se considère avant tout comme une citoyenne du monde. Et sa cuisine est donc le reflet de son ouverture d’esprit. Piochant dans l’art culinaire Russe, français, italien et bien entendu marocain, elle concocte des recettes savoureuses et hautement originales. Un exemple : La tour bolognaise. Comme son nom l’indique le plat est à base de viande hachée et de sauce tomates, mais sans révéler tous les secrets de sa préparation, Svetlana réussi le pari de monter chaque spaghetti, fait maison s’il vous plaît, en forme de tour et la remplit de sa délicieuse farce. Une autre de ses recettes est nommée « Paupiettes de veau au coca cola », caramélisée par le breuvage la viande a un goût totalement neuf et original qui surprend mais envoûte. Les bouchées aux crevettes ou les côtelettes Kiev raviront les papilles des plus fins connaisseurs. HIVER I WINTER 2011 I 112 Svetlana is of Serb origin; she therefore prepares her good dishes by being free from any gastronomical rigid rules. Taping in the Russian, French, Italian, and of course Moroccan art of cooking, she concocts tasty and highly original recipes. An example: The “bolognaise tower”. As its name indicates, the dish is based on minced meat and tomato sauce, but without revealing all the secrets of its preparation, Svetlana succeeds in assembling each –home-made- spaghetti, in the shape of a tower and fills it with her delicious stuffing. Another of her recipes is named “Veal paupiette with Coke cola”, caramelized by the beverage. The meat has a completely new and original taste which is both surprising and bewitching. The shrimp patties or the Kiev chops will charm the taste buds of the finest experts. HIVER I WINTER 2011 I 113 e Dalia AirMagazine I N CO N TO U R N A B L E s E SS E N T I A L s › by sawsane yata › photos klaus mellenthin L E CR Y STA L Institution marrakchie par excellence et lieu où se rencontrent aussi bien la jet set de la ville que les touristes friands de nouveautés gustatives et d’ambiance raffinée, le Crystal, se pare en ce début d’année d’attraits qui ne manqueront pas de vous séduire. A Marrakech institution par excellence and a place a the jet set of the city as well as the tourists who are fond of gustatory innovations and refined settings do meet, the “Crystal’ endows itself at the beginning of this year with attractions which will surely appeal to you. HIVER I WINTER 2011 I 114 SOBRIÉTÉ ET ÉLÉGANCE Soberness and elegance HIVER I WINTER 2011 I 115 e Dalia AirMagazine I N CO N TO U R N A B L E s Vue de la cheminée monumentale du Crystal. View of the monumental chimney of “Le Crystal” HIVER I WINTER 2011 I 116 E SS E N T I A L s Décoration et ambiance feutrée. Petite particularité: Un pan entier de mur orné de fossiles. Decoration and hushed environment. A distinctive detail: a whole section of the wall is adorned with fossiles. HIVER I WINTER 2011 I 117 e Dalia AirMagazine I N CO N TO U R N A B L E s E SS E N T I A L s L e Crystal. Est il encore besoin de le décrire? Fleuron d’un des endroits mythiques de Marrakech, il fait partie d’un ensemble dédié à l’art de vivre et de se divertir, qui abrite non seulement un excellent restaurant marocain, le Jana, mais également un lounge à l’atmosphère ultra festive ainsi que le petit frère du légendaire Pacha à Ibiza. Lorsque l’on pénétre par les voutes immenses donnant sur une piscine aux reflets d’emeraude le ton est donné. De nobles baies vitrées laissent entrevoir un cadre feutré et sophistiqué aux accents oscillant entre orient et occident. Et la colossale cheminée, en plein centre du restaurant, invite les hôtes à s’y rechauffer pour se delecter des plats hautement originaux que le nouveau chef, a pensé. En effet, c’est depuis le mois de novembre dernier qu’un nouveau et jeune chef tient les rênes du Crystal. Jeune homme passionné et enthousiaste, il signe en collaboration avec les frères Pourcel, une carte raffinée et délicate, où les saveurs automnales et subtiles se conjuguent parfaitement à l’élégance des lieux. Xavier Daien est originaire de Grenoble mais a fait ses classes à Lyon, temple de la gastronomie française. Disciple de nombres des plus grands chefs de l’Hexagone, ce chef prometteur vient exprimer à Marrakech sa créativité. Respect de l’origine et des saveurs premières des produits, voilà ce qui le caractérise et qui donne à la nouvelle carte du Crystal cette patte « terroir » si appréciée par les gourmets. Suggestions pour tomber sous le charme: ballottine de foie gras, framboises et gelée au Sauternes, suivie de la selle d'agneau rôti, des gnocchis à la sauge et de la poêlée de girolles de l'Atlas, pour finir par la petite merveille en bouche qu’est la poire pochée au caramel, crème brûlée et crème glacée au beurre salé. Adresse incontournable de la ville ocre et haut lieu de la nuit marrakchie, le Crystal offre une multitude de variations: Que cela soit pour un souper intime à la lumière des candélabres et bercés par les voix chaudes des chanteuses Soul, pour un dîner entre amis où vous serez transportés par la voix exceptionnelle du Ténor qui règne sur les lieux ou pour un brunch branché au bord de la piscine. Toutes les atmosphères se rencontrent au Crystal. Il suffit de se laisser tenter ! Does one still need to describe the “Crystal”? One of the most mythical places in Marrakech, it belongs to a larger unit dedicated to the art of living and entertainment, which accommodates not only the excellent Moroccan restaurant, “Jana”, but also a lounge with a hyperfestive atmosphere as well as the younger brother of the legendary “Pacha” in Ibiza. When one enters the premises through the huge arches leading to a swimming pool with emerald reflections the tone is given. Some noble windowpanes show a discreet and sophisticated environment with tones oscillating between the Oriental and the Western worlds. And the colossal chimney, at the center of the restaurant, invites guests to warm themselves and to treat themselves to highly original dishes designed by the new chef. Indeed, it is since last november that a new and young chef manages the “Crystal”. A passionate and enthusiastic young man, he signs in collaboration with the Pourcel brothers, a refined and delicate carte, where autumnal and subtle flavors are combined perfectly with the elegance of the premises. Xavier Daien comes from the city of Grenoble but got trained in Lyon, church of the French gastronomy. Disciple of a large number of the big chefs of that country, this promising chef comes to express in Marrakech his creativity. HIVER I WINTER 2011 I 118 Xavier Daien, jeune et audacieux chef du Crystal. Xavier Daien, young and daring chef of «Le Crystal». Respect for the origin and flavors of the products, this is what characterizes this chef and what gives to the new carte of the “Crystal” its “vintage” touch which is so much appreciated by gourmets. Suggestions to fall under the spell: foie gras meat roll, raspberries and gelée with a French Sauternes wine, followed by the saddle of roasted lamb, gnocchis with sage, and mixed grilled chanterelles from the Atlas mountains, to finish with the little delight in the mouth represented by a pear poached with caramel, caramel custard, and ice cream with salted butter. An address which is a must in the city and a mainstay of Marrakesh nights, the “Crystal” offers a multitude of variations: whether for an intimate supper under the lighting columns and rocked by the warm voices of soul singers, for a dinner between friends where you will be carried by the exceptional voice of the tenor which dominates the premises or for a hip brunch by the swimming pool. All types of ambiance meet at the “Crystal”. You just need to give in to temptation! HIVER I WINTER 2011 I 119 e Dalia AirMagazine da n s l a rue ave c … I n the street with … claude c h alle L’épicurien The epicurean › by Karine Bertonnet › photos Brigitte Juminer Claude Challe, DJ et faiseur d’ambiance, après avoir fait le tour du monde, a décidé de poser ses valises à Marrakech. Dans cette ville qu’il connaît bien, il nous donne ses bonnes adresses. Nombreuses ! Claude Challe, DJ and ambiance maker, visited the whole world and decided to settle shop in MarrakeSh. In this city which he knows well, he gives us his good addresses, which are many! C Claude Challe le noctambule sur la terrasse de sa villa, sous le soleil de Marrakech, sa ville d’adoption. Claude Challe, the night bird on the terrace of his villa, under the sun of Marrakech, his adoptive city. HIVER I WINTER 2011 I 120 laude Challe a découvert Marrakech, il y a une vingtaine d’années. Il y revient très régulièrement, avant de décider de s’y établir il y a sept ans. D’abord à mi-temps, partageant son année entre la ville ocre et Paris. Puis, il y a trois ans, de façon permanente. La ville l’a touchée dès sa première visite. « Quand je suis arrivé, il y a 20 ans, je suis tombé amoureux de Marrakech. C’est une ville qui a une histoire et la place Jamaa El Fna est unique ! Je n’ai jamais retrouvé la même chose où que ce soit dans le monde. » explique-t-il. Il apparente cette place à un endroit historique « quand vous lisez des livres qui parlent de la cour des miracles au Moyen-Âge, vous vous dîtes que Jamaa El Fna, c’est presque ça ». Aujourd’hui encore, la place et sa médina le fascinent. « Je ne peux pas passer une semaine sans aller dans la médina. J’aime cette médina ! » lance-t-il spontanément. A son arrivée, se souvient-il, il a fait comme beaucoup d’Européens et y a élu domicile, avant d’admettre cependant, qu’y vivre à l’année reste un peu compliqué. « Mais j’aime m’y balader, y chiner. Les artisans font des progrès incroyables. Ils ont su prendre l’air du temps. On trouve aujourd’hui des objets design, mais toujours à la marocaine, avec des matériaux marocains. Dans la médina, on retrouve la gentillesse, la chaleur du Marocain. On rentre dans une échoppe pour acheter une petite chose, on boit le thé et on marchande pendant une heure. Sinon, ils ne sont pas contents ! » s’amuse-t-il. Mais Marrakech, c’est bien plus que la médina. La ville nouvelle est également riche et en perpétuelle évolution. Claude Challe évoque avec un engouement mêlé de frustration les changements que Claude Challe discovered Marrakech, about twenty years ago. He returns there very often, before deciding to settle there seven years ago. Initially part-time, dividing the twelve months of the year between the “Ochre City” and Paris. Then, three years ago, in a permanent way. The city touched him right from his first visit. “When I arrived, 20 years ago, I fell in love with Marrakech. It is a city which has a history and the Jamaa El Fna plaza is unique! I never found the same thing anywhere in the world. ” he explains. He assimilates this plaza to a historical location: “when you read books which speak about the “Court of Miracles” in the Middle Ages, you say to yourself that Jamaa El Fna is almost that”. The plaza and its medina still fascinate him today. “I cannot spend a week without going to the medina. I like this medina! ”, he says, spontaneously. Upon his arrival, he remembers, he did like many Europeans and decided to stay there, before admitting however, that living there all year long remains a little complicated. “But I like to stroll there, to look for good bargains. The craftsmen are making incredible progress. They knew how to adapt to the current times. One finds design objects today, but which are still related to Moroccan style, to Moroccan materials. In the medina, one finds the legendary kindness and warmth of Moroccans. People enter in a shop to buy a small thing, people drink tea and people bargain for a whole hour. Otherwise, people are not happy!” he says, jokingly. But Marrakech is much more than the medina. The new city is also rich and in perpetual evolution. Claude Challe evokes with enthusiasm mixed with frustration the changes which the city has HIVER I WINTER 2011 I 121 e Dalia AirMagazine c l a ude c h a lle connaît la ville depuis dix ans. Il parle même d’une « explosion ces trois dernières années ». Et d’expliquer « Le petit village est devenu une ville, avec tous ses travers. Mais ça nous offre aussi une belle qualité de vie, dans le sens où nous avons plein de restaurants, d’hôtels… C’est une ville en pleine ébullition. A Marrakech, il y a un mélange des genres intéressant. En termes de classe sociale, ça va du touriste de masse qui vient en ‘tout compris’ pour quelques centaines d’euros au milliardaire en jet privé ! Et puis, tous les âges, tous les styles, toutes les catégories se retrouvent ici ». Lorsqu’il doit citer ses endroits préférés, il commence par les lieux folkloriques où il aime emmener ses amis qui découvrent Marrakech pour la première fois : le Café des épices, le marché des tapis et toute la médina. Quant à ses adresses à lui, ce seront toutes celles de restaurants ! Logique pour celui qui adore les bonnes tables, qui cuisine lui-même et qui a lancé une dizaine de restaurants. Dans son carnet, une large palette qui englobe tant des petites échoppes populaires que des lieux branchés. Les restaurants populaires et authentiques Tout d’abord, direction place Jamaa El Fna, qui accueille chaque soir des dizaines de stands. Pour Claude, pas question de laisser le hasard choisir ses grillades pour lui. « Pour le poisson, c’est le stand 14, pour les brochettes c’est le 17 ! » explique-t-il très sérieux. « Je vais également chez "Achbrik", qui se situe dans une ruelle de la médina. Pour la cuisine marocaine, il y a bien sûr Al Fassia, mais je préfère la cuisine de grand-mère du Tanjia. C’est comme à la maison et les prix sont très raisonnables. Marrakech est devenue la ville la plus chère du Maroc ! » s’emporte-t-il. Hors médina, il citera également un petit restaurant populaire comme il les aime, Bejguini, situé à côté du club le Monte Cristo, où il aime à se régaler de bonnes grillades. Dans un autre style, une curiosité : la crêperie de Marrakech. Une vraie crêperie bretonne, petit restaurant simple, qui propose des crêpes à la farine de sarrasin. Il apprécie tout particulièrement la crêpe breto-marocaine à la kefta et aux œufs et surtout la crêpe sucrée au caramel au beurre salé… Pour le poulet grillé, ce sera L’Escale, un petit restaurant populaire ouvert toute la journée jusqu’à 20h, « un vieux restaurant qui existe depuis 1947 » précise Claude. Les lieux branchés Pour ce qui est des restaurants tendance, Claude Challe a de nombreux lieux à nous proposer. Le premier, l’inévitable, « l’historique » pour lui : Le Comptoir Darna. « J’ai habité pendant huit ans dans le quartier de l’Hivernage en face du Comptoir, qui a été créé par un de mes amis intimes avec qui je travaillais aux Bains, à Paris, il y a 25 ans : Marcel Chiche. C’est une de mes bases, un des meilleurs endroits de Marrakech. On y retrouve un beau mélange et un bon rapport qualité prix, une ambiance, une atmosphère… C’est un endroit incontournable ». Lorsqu’il veut offrir un dîner des mille et une nuits à ses amis venus d’ailleurs, il opte pour "Dar Yacout", dans la médina. Pour une découverte plus gastronomique, ce sera "Dar Moha" ou la cuisine marocaine est revisitée, modernisée. Côté marocain toujours, il apprécie l’espace restauration des Jardins Majorelle, où le cadre est tout simplement magnifique. L’Avenue est « une nouvelle expérience intéressante. La carte a été mise en place par le chef de Joël Robuchon. Donc, nous avons le même type de carte qu’à L’Atelier de Paris. C’est un grand cadeau pour Marrakech ! ». Le cadre y est agréable et le patron, Noureddine Fakir, est un ami, comme souvent dans ses lieux préférés. S’il regrette qu’il n’y ait pas de vrai Japonais, en revanche, il apprécie un nouveau restaurant thaï : le Mai Thaï, où il se rend une fois par semaine. HIVER I WINTER 2011 I 122 Claude Challe dans quelques-uns de ses restaurants préférés à Marrakehch. En haut à gauche, au Azar, restaurant libanais avec le maître des lieux Greg. En bas à droite, avec Noureddine Fakir, le patron de L’Avenue, restaurant français. Claude Challe in some of his preferred restaurants in Marrakech. In the upper left part, at "Azar", a Lebanese restaurant with Greg, the Master of the place. In the lower right-hand part, with Noureddine Fakir, the owner of “L’Avenue”, a French restaurant. experienced for ten years. He even speaks of an “explosion these last three years”. And he explains that “the small village became a city, with all its defects. But this evolution offers us also a beautiful quality of life, in the sense where we have lots of restaurants, hotels… It is a city in full momentum. In terms of social class, that goes from mass tourists who come to benefit from “all-inclusive” offers, for a few hundreds Euros, to billionaires coming in their private jet! Moreover, all ages, all styles, and all categories meet here”. When he must quote his preferred places, he starts with the folk places where he likes to take along his friends who discover Marrakech for the first time: the “Café des Epices”, the carpets market, and the whole medina. As far as his own addresses are concerned, they will be all about restaurants! Something logical for someone who loves good restaurants, who cooks himself, and who has launched a dozen restaurants. In his address book, a broad pallet which includes both small popular shops and hip places. The popular and authentic restaurants First of all, let’s visit the Jamaa El Fna square, which accommodates each evening tens of catering stands. For Claude, his choice of grilled meals should by no means be dictated by chance. “When I want to eat fish I go to Stand 14, for kebab I go to Stand 17!” he explains, very serious. “I also go to Haj Brik, which is located in a lane of the medina. For Moroccan cuisine, there is of course the "Al Fassia" restaurant, but I prefer the homemade cuisine of the “Tanjia” restaurant. It is like home and prices are very reasonable. Marrakech has become the most expensive city in Morocco! ”, he fumes. Outside the medina, Claude also mentioned a small popular restaurant as he likes them, “Bejgueni”, located only a few yards away from the Monte Cristo club, where he likes to indulge in good grilled meat. In another style, a curiosity: the Marrakech pancake shop. A true Brittany pancake shop, a small simple restaurant which proposes pancakes with buckwheat flour. He particularly appreciates the Brittany-Moroccan pancake with minced meat and eggs and especially the sweet pancake with salted butter fudge… For people who like roasted chicken, it will be “L’Escale” , a small popular restaurant open all day long until 8 PM, “an old restaurant which exists since 1947”, says Claude. Hip places Concerning hip restaurants, Claude Challe has many places to propose to us. The first one, the inevitable one, “the historical one” for him is “Le Comptoir”. “I lived for eight years in ”L’Hivernage” district, just opposite “Le Comptoir” outlet, which was created by one of my closest friends with Son ami Marcel Chiche « a également ouvert avec son fils un très bon restaurant où j’ai invité Emmanuelle Seigner (présente dans le cadre du Festival du Film de Marrakech en décembre), une amie : le Azar, un Libanais ». Un lieu à la décoration intéressante, réalisée par le designer qui monte Younès Duret. Claude Challe, décidément intarissable sur les tables de Marrakech, évoque également la Trattoria, restaurant italien où il a ses habitudes depuis plusieurs années. Ce noctambule, qui dit s’être assagi, conseille également L’Epicurien, ouvert toute la nuit « il est très agréable, situé derrière le Casino du Es-Saadi, dans les jardins ». Autre lieu de la nuit, « L’After stone, l’ancien Pierre ». Pour tester ce carnet d’adresses des plus fournis, un séjour d’au minimum une semaine à Marrakech s’impose… whom I worked in “Les Bains” in Paris, 25 years ago: Marcel Chiche. It is one of my reference points, one of the best places in Marrakech. One finds there a beautiful mixture, a good price-quality ratio, and a good ambiance… It is a place to be absolutely seen”. When he wants to offer a One Thousand and One Nights dinner to his friends coming from elsewhere, he chooses “Dar Yacout”, in the medina. For a gastronomical discovery, it will be “Dar Moha” for a revisited, modernized Moroccan cuisine. Still on the Moroccan side, he appreciates space restoration of the Majorelle Gardens, where the framework is quite simply splendid. “L’Avenue” is “a new interesting experiment. The carte was put in place by Joël Robuchon’s chef. Therefore, we have the same type of carte as at “L’Atelier” in Paris. It is a great blessing for Marrakech! ”. The settings are pleasant there and the owner, Noureddine Fakir, is a friend, as is often the case for his preferred places. Though he regrets that there is no true Japanese restaurant, he appreciates the existence of a new Thai restaurant, “Thai May”, where he goes once a week. His friend Marcel Chiche “also opened with his son a very good restaurant where I invited a friend, (French actress) Emmanuelle Seigner (who attended the Marrakech International Film Festival in December): Le “Azar”, a Lebanese restaurant”. A place with an interesting decoration, put in place by the increasingly successful designer, Younès Duret. Claude Challe definitely does not stop talking about Marrakech restaurants, and also mentions the name of "La Trattoria", an Italian restaurant where he has been going for several years, or the “Majorelle Gardens” where he likes to eat some good tagines. This night bird, who says he has become wiser, also advises “L’Epicurien” restaurant, open all night long. “It is very pleasant, it is located behind the Es-Saadi Casino, in the gardens”. Another place for night birds: “The After stone, the former Pierre”. To test this well-furnished address book, a stay of at least a week in Marrakech is a must … HIVER I WINTER 2011 I 123 e Dalia AirMagazine E SCA PA D E ville inspirée Nietzsche, Robert Wagner, H. Hesse, A. Toscanini, R. Strauss, et bien d'autres grands noms de l'art et de la culture ont imprégné cette vallée d'un mythe et d'une aura singuliers. Marcel Proust y séjourna également. La tradition est partout à St. Moritz : Les Schlittedas (traîneaux tirés par des chevaux), le Chalandamarz (fête traditionnelle du 1er mars), un style propre de construction («la maison de l'Engadine») et le célèbre gâteau aux noix de l'Engadine font partie du patrimoine régional et garantissent son exception. Inspired city Friedrich Nietzsche, Robert Wagner, Hermann Hesse, Arturo Toscanini, Richard Strauss, and many other great names of art and culture impregnated the valley with a myth and a peculiar aura. (French 19th - 20th century novelist) Marcel Proust stayed there too. Tradition is present everywhere in St. Moritz: The Schlittedas (sledges pulled by horses), the Chalandamarz (traditional holiday on March 1), a specific style of construction ("the Engadine house") and the famous Engadine pie-nut cake are part of this regional heritage and ensure its exception. ST . M ORITZ INÉGALABLE UNPARALLELED St. MORITZ › by sawsane yata › photos ville de St. MORITZ Alliant Chic, élégance et exclusivité, St. Moritz attire depuis maintenant plus de 100 ans le Gotta mondial. Ambiance cosmopolite et paysages divins, tout concourt pour faire de cette station huppée l’un des lieux de villégiature les plus célèbres et prisés au monde. Combining chic, elegance and exclusivity, St. Moritz has been attracting for more than 100 years all the VIP’s of the world. Cosmopolitan and divine landscapes, everything contributes to making this affluent resort one of the most famous and popular posh resort's in the world. HIVER I WINTER 2011 I 124 HIVER I WINTER 2011 I 125 e Dalia AirMagazine St. MO R I T Z Le "Village" de St. Moritz avec les Alpes en toile de fond. The St. Moritz " Village" with the Alps as a backdrop. Un brin d'histoire Il faut savoir que St. Moritz a été la première commune de Suisse à s’éclairer à la lumière électrique et ceci en 1878. Elle fut également la première à inaugurer un téléski en 1935. Les Jeux olympiques d'hiver qui s'y déroulèrent en 1928 furent les premiers et les seuls à se tenir en Suisse. De même que les championnats du monde de ski alpin de 1934. St. Moritz est le berceau du skeleton et du bobsleigh, notamment grâce à ses pistes "Stade Olympia Bobrun" et "Cresta Run". A bit of history One should know that St. Moritz was the first town in Switzerland to be illuminated with electric lights, back in 1878. Its was also the first city to inaugurate a ski-lift in 1935. The Winter Olympic Games that took place in 1928 were the first and only to be held in Switzerland. The same is true for the world alpine ski championship in 1934. St. Moritz is the birthplace of skeleton and bobsleigh, thanks to its "Olympia Stadium Bobrun" and "Cresta Run". trails. Particularité mondaine de St. Moritz: la course hippique sur glace. The fashionable characteristic about St. Moritz: the horse-race on ice. N ichée à 1856 m d’altitude, St. Moritz se trouve au cœur de la région des lacs dans le canton des Grisons en Suisse. Elle bénéficie d’un climat sec légendaire, dont on dit qu’il "pétille comme du champagne", et est réputée pour son ensoleillement de 322 jours par an. Idéalement située au-dessus du lac, St. Moritz offre une combinaison très attractive mêlant nature, culture et sport. Engadin St. Moritz est comme une musique que l’on percevrait par les yeux. Les réjouissances débutent ainsi dès l’arrivée par le Chemin de fer rhétique, ce train, si impressionnant par son charme rétro, a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il traverse un paysage unique qui ravit sans cesse les sens grâce à son pittoresque panorama de montagnes, ses lacs clairs et sa lumière proprement magique. A St. Moritz, le soleil brille plus fort, le climat est plus sec et la neige plus sûre que partout ailleurs. Autant d’atouts qui, associés aux lacs de la Haute Engadine, permettent à la station d’offrir un programme d’activités unique par sa qualité et sa diversité. Connue pour être l’air de jeu hivernal de l’aristocratie britannique, on peut y pratiquer du ski alpin et nordique, abuser des pistes de bobsleigh, s’initier ou se perfectionner aux courses de chevaux sur le lac gelé, (mais oui !) ainsi que participer à des tournois de polo, de cricket, de golf ou de curling. Avec 80 acres de domaine skiable, et environs 50 remontées mécaniques, y compris des téléskis, et la plus longue piste des Alpes, un Snow Park, un énorme half-pipe pour ceux qui osent s’y attaquer, St. Moritz a tout ce qu’il faut pour conquérir les plus chevronnés skieurs, ainsi que les plus fins gastronomes. En effet, chaque année HIVER I WINTER 2011 I 126 Nestled at 1856 meters above sea level, St.. Moritz is located in the heart of the Lakes region in the Grisons canton in Switzerland. It has a legendary dry climate, which is said to "sparkle like champagne", and is famous for its 322 sunny days a year. Ideally located above the lake, St. Moritz offers a very attractive combination combining nature, culture and sport. Engadin St. Moritz is like music that we perceive through the eyes. The feast begins right upon the arrival and the Rhaetian Railway. This train, so impressive in its retro charm, was listed on the World Heritage by UNESCO. It passes through a unique landscape that unceasingly delights the senses thanks to its picturesque landscape of mountains, its pristine lakes and its magical light itself. In St. Moritz the sun shines stronger, the climate is drier and the snow is guaranteed. All these features, combined with the lakes of the Upper Engadine, allow the destination to offer a unique program of activities for its quality and diversity. Known as the winter game area for the British aristocracy, one can practice downhill and Nordic ski, use extensively of the bobsleigh trails, learn or perfect horse racing on the frozen lake, (yes, indeed!) but also participate in tournaments of polo, cricket, golf or curling. With 80 acres of skiable terrain, and about 50 ski-lifts, including lifts and the longest trail of the Alps, a Snow Park, an enormous half-pipe for those who dare tackle that trail, au mois de janvier, se déroule le «Gourmet Festival». St. Moritz étant considérée comme la capitale gastronomique des Alpes, c’est pour faire vivre sa tradition culinaire que la ville invite 10 grands chefs internationaux. Leur but ? Enchanter les papilles de leurs convives dans les hôtels et restaurants de la ville. La grande finale du "Gourmet Festival" couronne cette manifestation dans une atmosphère tout à fait particulière. Le nom de St. Moritz est aujourd’hui tellement convoité qu’il est enregistré comme marque et protégé au niveau international. Dans le monde entier, St. Moritz est un label de qualité, synonyme de style, d’élégance et de classe. Cela dit, ce ne fut pas toujours le cas, vers le milieu du 19ème siècle la petite ville de St. Moritz n’accueillait pas foule, il y faudra l’impulsion et l’amour infini d’un certain Monsieur Badrutt, natif du village, pour en faire la station que l’on connaît aujourd’hui. Croyant dur comme fer que cette ville avait un potentiel inégalable il y invita quelques amis et leur proposa de séjourner, gratuitement, dans son hôtel flambant neuf. Très vite le bouche à oreille fonctionna et la station devint le rendez vous habituel de ce que le monde comptait d’aristocrates et de têtes couronnées. La gloire de la station était faite. Il faut pour cela en remercier éternellement feu Monsieur Badrutt, ancêtre de l’actuel propriétaire du légendaire Badrutt’s Palace Hotel. St. Moritz has everything it takes to appeal to the most experienced skiers, as well as the finest gourmets. In fact, each year in January, the Gourmet Festival takes place. St. Moritz being considered as the gastronomic capital of the Alps, the city invites 10 international chefs to sustain its culinary tradition. Their goal? To enchant the taste buds of their guests in hotels and restaurants in the city. The "Gourmet festival" Grand Finale is the coronation of this event in a very special atmosphere. The name of St. Moritz has become so coveted that it is registered as trademark internationally, since 1987. Worldwide, St. Moritz is a quality label, synonymous with style, elegance and class. This being said, it was not always the case; in the mid-19th century the small town of St. Moritz did not attract crowds. It took the impulse and the infinite love of one Mr. Badrutt, who was born in the village to transform thedestination into the station that it is today. Believing firmly that this city had an unparalleled potential, he invited there some friends and suggested they stay for free in his brand new hotel. Soon, word of mouth worked and the station became the regular meeting place of what the world had in terms of aristocrats and wealthy people. The glory of the station was made. This requires eternal thanks to the late Mr. Badrutt, ancestor of the current owner of the legendary Badrutt's Palace Hotel. HIVER I WINTER 2011 I 127 e Dalia AirMagazine B a drutt ’ s Pa l a c e H otel › by AÏCHA ZAÏMI SAKHRI › photos Jean-claude Figenwald Badrut t's pal ace une légende a legend L e Badrutt's Palace Hotel. Un palace, oui, mais pas comme les autres. Luxe, calme et volupté le caractérisent. Et surtout une atmosphère. Une âme. Celle de son fondateur Johannes Badrutt et de ses descendants. Situé au milieu de paysages fabuleux et préservés depuis la nuit des temps, le Badrutt’s Palace Hôtel incarne à lui seul l’esprit St. Moritz. Et le pied à terre des célébrités et des familles royales depuis son ouverture en 1896. Visite guidée avec Hans Wiedemann, le directeur plein d’humour de ce palace unique. The Battrut's Palace. A palace yes, but not like others. Luxury, peace and pleasure characterize it. But above all an ambiance. A soul. That of its founder Johannes Battruts and his descendants. Located amidst a fabulous scenery and preserved since time immemorial, the Badrutt's Palace Hotel by itself embodies the spirit of St. Moritz. And the second house of celebrities and royalty since it opened in 1896. Here is a guided tour with Hans Wiedemann, the witty director of this unique luxury hotel. Aïcha Sakhri : Racontez nous un peu l’histoire du Badrutt’s Palace Hotel. Hans Wiedemann : L’histoire commence avec cette petite anecdote : M. Johannes Badrutt a toujours voulu faire connaitre St. Moritz, son village et son petit paradis au monde entier. En septembre 1864, pour convaincre ses amis de quitter Londres et passer quelques jours à St. Moritz, il leur promet de leur offrir leur séjour si l’endroit leur plaît et ce aussi longtemps qu’ils le souhaiteront, idem si cela ne leur plaît pas ! Un pari où il n’y a pas de perdant en somme, qui a bien entendu été relevé ! Il les convie, donc, dans les Alpes à l’hôtel « Beau Rivage » que son fils, Caspar Badrutt, a acheté en 1883. Et c’est ainsi que les premiers visiteurs anglais ont découvert les vacances « spécial sports d’hiver »! Le Badrutt’s Palace Hotel a donc vu le jour le 29 juillet 1896 pour accueillir les prestigieux hôtes de la famille Badrutt. Quand à moi, j’ai commencé cette belle aventure en 2004 en tant que Directeur Manager au grand bonheur de ma femme ! Et ça a été un agréable coup du destin car elle a toujours rêvé d’aller au Badrutt’s Palace même pour y prendre un petit thé. Mais ce n’est qu’à partir de 1995 que nous avons commencé à célébrer Noël sur place, en famille… et depuis, c’est devenu une tradition, mes enfants ont beaucoup de souvenirs ici et le rêve de Martha est devenu réalité ! Aïcha Sakhri: Tell us a little bit about the history of Badrutt's Palace Hotel. Hans Wiedemann: The story begins with this anecdote: Mr. Johannes Badrutt always wanted to let the whole world know about St. Moritz, the village and its little paradise. In september 1864, to convince his friends to leave London and spend a few days in St. Moritz, he promised to offer them their stay if they liked the place and for as long as they wish, and the same if they did not like! A wager where there is no loser all things considered, which wager was of course faced! So he invited them, in the Alps at hotel "Beau Rivage" that his son, Caspar Badrutt, purchased in 1883. And thus the first English visitors discovered the "special winter sports” holidays! The Badrutt's Palace Hotel saw the light on July 29, 1896 to host the prestigious guests of the Badrutt family. As far as I am concerned, I started this adventure in 2004 as Managing Director to the delight of my wife! And it was a pleasant twist of fate because she always dreamed of going to Badrutt's Palace Hotel would it be just to take a little tea. It was only in 1995 that we began to celebrate Christmas with your family on the spot ... and since then it has become a tradition, my children have great memories here and Martha's dream came true! AS : Et donc le Badrutt’s Palace Hotel en quelques mots… HW : Le Badrutt's Palace Hotel est comme un château de conte de AS: So can you tell us about the Badrutt's Palace Hotel in a few words ... HIVER I WINTER 2011 I 128 Hans & Martha Wiedemann, les garants de la tradition Badrutt, avec en arrière plan le portrait de Johannes Badrutt. Hans & Martha Wiedemann, the guarantors of the Badrutt's tradition. with in background Johannes Badrutt's portrait. Un service de Rolls Royce pour accompagner les désirs des clients. A Rolls Royce service supports the desires of its customers. fées avec son architecture au décor extravagant et fantastique du XIXème siècle mais avec tout le confort attendu d’un palace. Il compte, aujourd’hui, 159 chambres dont 38 suites et suites junior meublées de façon très traditionnelle mais bénéficiant, néanmoins, de tous les équipements de dernière génération. Tous les restaurants, bars et night clubs sont aussi dans le même esprit, je citerai par exemple: "Le Restaurant", qui dans un cadre unique, invite les hôtes pour des nuits glamour autour de délicieuses spécialités françaises ou internationales. Il y a aussi "le Relais" & "Nobu", "le Bistro" ou encore le "Chesa Veglia" qui sont d’excellents restaurants aussi célèbres à St. Moritz que l’hôtel lui-même. Le "Renaissance Bar – Davidoff Lounge" ou encore le "Grand Hall", quant à eux, offrent une atmosphère relaxante et cosy où l’on peut admirer une vue magnifique des montagnes tout en sirotant cocktails et champagne accompagnés d’un succulent caviar. Coté bien être, le spa «Palace Wellness» propose des soins thérapeutiques de luxe avec des équipements de remise en forme, des piscines intérieure et extérieure jouissant d’une vue donnant sur une nature intacte. Mais Mme Wiedemann pourra vous en parler plus en détails puisque c’est sa création en quelque sorte. HW: The Badrutt's Palace Hotel is like a fairy tale castle with its architecture and with extravagant and fantastic settings of the nineteenth century but all with all the comfort expected from a luxury hotel. It has now 159 rooms including 38 suites and junior suites furnished in a very traditional manner, yet enjoying all the latest equipments. All restaurants, bars and night clubs are also in the same spirit. I would mention for example the "Le Restaurant" which in unique settings invites guests for glamorous nights around French and international treats. But there is also the "Relais" & "Nobu", the "Bistro" or the Chesa Veglia which are excellent restaurants that are as famous in St. Moritz as the hotel itself. The "Renaissance Bar - the Lounge Davidoff" and Le "Grand Hall", as far as they are concerned, offer a cozy and relaxing atmosphere where one can admire a magnificent view of the mountains while sipping champagne and cocktails accompanied by a delicious caviar. On the well-being side, the "Palace Wellness" spa offers luxury therapeutic care with fitness equipment, as well as indoor and outdoor swimming pools with views overlooking a pristine landscape. But Ms. Wiedemann can tell you more about it since it is more or less her creation. AS : Vous êtes aujourd’hui Directeur-Manager du Badrutt’s Palace Hotel, comment gérez vous cet héritage prestigieux ? Est ce qu’il y a eu des choses qui ont radicalement changé ou bien êtes vous un adepte du changement dans la continuité ? HW : Il n y a pas eu vraiment de changement , je dirais qu’il y a eu des rénovations. On a vraiment gardé le même esprit et le même style d’il y a plus d’un siècle. Nous investissons chaque année des fortunes pour les réaménagements. Je citerais, par exemple, le plafond qui n’était jamais allumé auparavant et où l’on peut admirer aujourd’hui quatre différentes atmosphères pendant la journée (car tout est contrôlé par ordinateur) ou la fenêtre dans le hall qui était entièrement en fer, maintenant c’est une vitre de plus de 800 kg de verre, la plus grande de l’hôtel permettant une vue sur les montagnes et la neige depuis l’intérieur. Tous les meubles ont été refaits avec le même matériel et le AS: You're today Managing Director of the Badrutt's Palace. How you manage this prestigious heritage? Are there things that have radically changed or are you a fan of change within continuity? HW: There was no change really. I would say that there have been renovations. We really kept the same spirit and the same style as the ones prevailing more than a century ago. We invest every year a lot of money for the layout works. An example: The ceiling which was never lit before and where we can admire today four different atmospheres lights throughout the day (because everything is controlled by computer); The window frame in the hall was totally made of iron, now it is a window made of 800 kilos of glass, the biggest of the hotel that allows a view of the mountains and the snow from the inside. All the furniture has been redone with the same equipment and the same old-fashioned spirit but with today’s high tech methods and technologies. The same HIVER I WINTER 2011 I 129 e Dalia AirMagazine B a drutt ’ s Pa l a c e H otel goes for the cleaning machines: one shines the marble floors with a technique normally designed for diamonds. The result is that from a distance the ground is shining and from close it almost does not shine. We really have the latest technology in the world but it remains invisible and at the service of the customers. In the region we are the third largest employer, we have 550 employees for 159 rooms during the 7 months of the year when the hotel is opened (in winter and summer) of which 60 employees are full-time employees throughout the whole year, given the fact that sales, marketing and workshops continue to operate. This hotel was originally built for the summer season. And designed for women who, at that time, used to cover themselves more than today! The mountain climate was the most suitable for people wanting to cool off. But since the bikinis emerged, families go out to sea and we have become primarily a winter destination. At this very moment, we are looking for a second hotel at the sea side to serve our customers during the summer season. Another advantage would be the possibility to hire our staff throughout the year and not just a few months. Le grand Hall The Grand Hall même esprit un peu désuet mais avec les méthodes et les technologies high tech d’aujourd’hui. C'est ainsi pour les machines de nettoyage : on fait briller le marbre des sols avec une machine normalement conçue pour les diamants. Résultat : de loin le sol brille et de près il ne brille pas. En réalité, nous avons la meilleure technique du monde mais elle reste invisible et au service du client. Dans la région nous sommes le troisième plus grand employeur, nous avons 550 employés pour 159 chambres durant les 7 mois d’ouverture de l’hôtel (en hiver et en été) dont 60 permanents puisque la vente, le marketing et les ateliers continuent de fonctionner. Cet hôtel a été initialement construit pour la saison d’été. Et pensé pour les femmes qui, à l’époque, se couvraient davantage qu’aujourd’hui! Le climat de montagne était le plus approprié pour se rafraîchir. Mais depuis les bikinis, les familles vont à la mer et nous sommes devenus avant tout une destination d’hiver. En ce moment, d’ailleurs, nous sommes à la recherche d’un second hôtel pour pouvoir servir notre clientèle pendant la sainson d'été. L’autre avantage serait de pouvoir engager notre personnel toute l’année et pas seulement durant quelques mois. AS : Qu’est ce qui caractérise le Badrutt’s Palace Hotel par rapport aux autres palaces? HW : C’est le sentiment d’être chez soi, le service, l’ambiance familiale, le sentiment d’amitié et de confiance avec le personnel… Des liens très forts se tissent au cours des ans. Il y a six ans lorsque je me trouvais à la porte pour accueillir des clients, certains me jetaient à peine un regard et sautaient dans les bras du serveur ou de la réceptionniste car ils les connaissaient ! Chez nous, les clients ne doivent pas commander, nous savons à l’avance ce qu’ils veulent, à quelle heure ils arrivent, leurs habitudes etc . Lorsque les vacances sont finies et qu’ils repartent, il nous arrive de prendre des photos de leur chambre puis de remettre les choses exactement là où elles étaient à leur retour. Ils ont le sentiment de revenir à la maison… Et puis ici, on est un peu plus libre... Les gens viennent ici en vacances pour se reposer et non pour subir des règles. Ils veulent s’éloigner de leurs problèmes et nous, on les laisse au calme. Je vais vous raconter HIVER I WINTER 2011 I 130 AS: What characterizes the Badrutt's Palace Hotel compared to other luxury hotels? HW: It is the feeling of being at home, the service, the family ambiance, the feeling of friendship and trust with the staff ... Some very strong links have been created over the years. Six years ago when I was standing at the door welcoming guests, some hardly looked at me and jumped into the arms of the waiter or the receptionist because they knew them! In our hotel customers do not need to order, we know in advance what they want, at what time they arrive, their habits, etc.. When holidays are over and they leave, sometimes we take pictures of their room and put things back exactly where they were upon their next return. They have the feeling of coming home ... And here people are a little freer ... People come here on vacation to relax and not to be subject to rules. They get away from their problems, and we leave them in peace. I'll tell you another little story, a quite fantastic one, because it really explains how customers feel: A customer goes into the elevator while I'm in there. I usually always go in the client’s direction, but of course when the client wants to go up, I want to go down (laughs) ... unfortunately I already had pressed the button to go down I could not do anything; The client told me: "never mind, let's go down together, I go up afterwards". Then, I do not know what happened, the elevator stopped like magic and it went up! The astonished client told me: "This is the best hotel in the world, because even the elevators are trained to satisfy customers’ wishes first". We had such a big laugh... That's the difference! Even the ghosts are here to serve customers! (Laughter). une autre petite anecdote, assez formidable parce qu’elle explique vraiment comment les clients se sentent : Un client monte dans l’ascenseur alors que j’y suis . D’habitude je vais toujours dans la direction du client mais bien sûr quand le client veut aller en haut, moi je veux aller en bas (rires)… malheureusement j’avais déjà appuyé sur le bouton pour descendre, je ne pouvais rien faire; Le client me dit alors « ça ne fait rien, descendons un moment ensemble, je monterais après» là, je ne sais pas ce qui s’est passé, l’ascenseur s’est arrêté comme par magie et il est reparti vers le haut ! Le client étonné me dit «c’est le meilleur hôtel du monde, parce que même les ascenseurs sont entrainés pour répondre d’abord aux souhaits des clients » qu’est ce que l’on a rit… Voilà la différence ! Ici même les fantômes sont au service des clients! (rires) AS: Who are your customers in fact? The King of Sweden often came here to spend his vacation at the Badrutt's Palace Hotel . Is this a tradition that continues? You spoke earlier of royalty, are there still so many royal families coming? Yes absolutely, there are many of them who stay at the Badrutt's Palace Hotel and not only from Sweden but from all over the earth and it has always been. We have many royal families, major politicians, international bankers, and also what we call the "blue blood" and who have all the titles that you can imagine... And there is no origin which dominates the other. The guest mix is really the best in the world, I've never seen something like it. Here we have representatives of all religions and all cultures of the world who are sitting next to each other, who know and appreciate each others for 50 years ... there is also a huge social and professional network that is established. Many people come only for that purpose by the way. For Christmas, for New Year’s Eve, you will not find an empty chair here. AS : Qui sont vos clients en fait? Le roi de Suède venait souvent passer ses vacances au Badrutt's Palace Hotel . Est ce que c’est une tradition qui se perpétue ? Vous avez parlé tout à l’heure d’altesses royales, y a t il toujours autant de familles royales qui viennent ? Oui absolument, il y en a beaucoup qui séjournent au Badrutt’s Palace et pas seulement de la Suède mais des quatre coins de la terre et cela depuis toujours. Nous avons beaucoup de familles royales, de grands politiciens, des banquiers internationaux, et aussi ceux que nous appelons les « sang bleu » et qui ont tous les titres qu’on peut imaginer.... Et il n’y a aucune provenance qui domine l’autre. Le guest mixt est vraiment le meilleur au monde, je n’en ai jamais vu de semblable. Ici nous avons les représentants de toutes les religions et de toutes les cultures qui sont assis les uns à coté des autres, qui se connaissent et s’apprécient depuis 50 ans… il y a aussi un énorme réseau social et professionnel qui se tisse. Beaucoup ne viennent que pour cela d’ailleurs. Pour Noël, le nouvel An, vous ne trouverez pas une chaise libre ici. La suite Hans Badrutt's, la plus prestigieuse, la plus chère, 25000€ et la plus demandée. The Hans Badrutt suite, the most prestigious one, the most expensive one at 25,000 Euros (about 30,000 USD), and the most in demand HIVER I WINTER 2011 I 131 e Dalia AirMagazine B a drutt ’ s s pa L'entrée du Palace Wellness", à l'image d'une grotte et construite à partir de matériaux de la région. The entrance of the spa looking like a cave and built from materials of the region. La piscine intérieure avec une vue imprenable sur les montagnes enneigées The indoor swimming pool with a unique view on the snow-covered mountains › by AÏCHA ZAÏMI SAKHRI › photos Jean-claude Figenwald Badrut t's spa somptueux fabulous A u milieu des lacs de pur cristal et des majestueux sommets des Alpes suisses, un lieu unique a été créé. Le «Palace Wellness» est un refuge destiné à suivre l'excellence, la tradition et l'histoire du Badrutt's Palace Hotel et puise son inspiration dans l'environnement naturel de St. Moritz. Mme Martha Wiedemann, créatrice du concept, nous fait découvrir son univers. In the midst of the pristine lakes and the majestic peaks of the Swiss Alps, a unique place has been created. The "Palace Wellness" is a haven intended to follow the excellence, tradition and history of the Badrutt's Palace Hotel and draws its inspiration from the natural surroundings of St. Moritz. Martha Wiedemann, creator of the concept, let us discover her world. AS: J’ai visité le «Palace Wellness» qui est absolument merveilleux, c’est vous qui l’avez conçu et qui le dirigez aujourd’hui? MW: J’adore cet hôtel et son atmosphère est très spéciale. Il a donc fallu du temps pour créer quelque chose qui puisse compléter le service fabuleux du Badrutt’s Palace Hotel et aller de pair avec son aura mythique. C’est donc avec beaucoup de professionnels, une équipe très soudée et la collaboration de la direction sur place qu’on a pu recréer une ambiance jumelle à celle de l’hôtel. Ce n’est pas vraiment entièrement ma création! Il y a eu des personnes extrêmement concernées derrière tout ça. J’avais des instructions très précises et je devais créer un concept. Je pense que j’y suis arrivée. J’ai suivi de très près l’architecte et les ingénieurs mais tout a été décidé avec la direction du conseil d’administration. AS: I visited the "Palace Wellness" which is absolutely wonderful. Is it you who designed it and manage it today? MW: I love this hotel and its ambiance is very special ... It took us some time to create something that can complement the fabulous service of the Badrutt's Palace Hotel and go at par with its mythical aura. So it is with many professionals, a closely-knit team and support from management on the spot that we could recreate an ambiance exactly identical to that of the hotel ... It's not really entirely my creation! There have been people extremely concerned behind all that. I had very specific instructions and I had to create a concept. I think I made it. I followed very closely the architect and engineers, but everything was decided with the management of the board of directors. Mais c’est vous qui avez choisi le concept, les soins, pouvez vous nous parler des gammes proposées? Le concept général oui, j’y ai fortement contribué. Et parce que j’ai de l’expérience dans le domaine, j’ai conçu les soins et j’ai voulu créer des salles de soins pour que cela soit un plaisir d’y travailler. Chaque espace a été pensé méticuleusement car ce n’est pas seulement le client qui y rentre et qui expérimente quelque chose. Il faut aussi HIVER I WINTER 2011 I 132 But it’s you who chose the concept, and the beauty and health care. Can you tell us about the range of services you offer? The general concept yes, I strongly contributed to it. And since I have experience in the field, I designed the beauty and health care and I wanted to create treatment rooms to make it a pleasure to work there. Each space has been meticulously thought because it's not just about the customer who enters and who experiments something ... it must also provide a framework for our employees that combines comfort offrir un cadre de travail à nos employés qui allie fonctionnalité et confort pour pouvoir apporter la meilleure qualité de service et l’ambiance propice au bien être. Dans cette optique, nous avons conçu dix salles de soins au total au «Treatment Centre»: Le Hair Spa où l’on reçoit tous les traitements capillaires en toute intimité; le Solarium, qui est excellent pour retrouver une peau saine, offre les derniers équipements Ergoline; le Pedi Spa où l’on fait manucures et pédicures sur une chaise longue avec jacuzzi intégré; le Facial Room Rosa a été aménagé pour tous les soins du visage. Et enfin, on compte quatre salles de massage qui chacune offre des soins particuliers selon les besoins de nos clients. En fin de compte, ce fut réellement un privilège d’avoir pu faire tout ça! Vous avez également aménagé des suites privées, cela fait partie des demandes de votre clientèle? Exactement. Beaucoup de recherches ont été faite pour répondre aux exigences des clients. On a donc aménagé deux Spa Suites pour deux personnes pour ceux qui aiment la discrétion avec jacuzzi, deux lits pour les massages et salle de bain. En outre, la Spa Suite Veronica a un bain turque privé et la Spa Suite Iris a un sauna privé et une vue magnifique sur les Alpes suisses. Bien entendu les deux suites proposent tout le confort relaxant qu’on puisse attendre d’un moment dans un Spa. Mais cela n’a pas été simplement conçu pour un seul type de clientèle mais pour que tout le monde puisse profiter d’une bulle de déconnexion avec les contingences extérieures. Et comme vous pouvez le constater, ce que l’on essaye de faire, c’est de recréer la beauté de notre région à l’intérieur du Spa avec des matériaux traditionnels comme le bois de l’Engadine et les pierres du col de Bernina. Les gens choisissent de venir ici car ils adorent la région et and functionality in order to provide the best quality of service and atmosphere conducive to well-being. With this in mind, we designed ten treatment rooms in total at the "Treatment Centre": The Hair Spa where you get all hair treatments in all privacy, the Solarium which is an ecxellent treatment for a healthy skin, offers the latest Ergoline equipment which is an excellent treatment for a healthy skin ; the Pedi Spa where you do manicures and pedicures on a lounge chair with an integrated Jacuzzi; the Facial Room Rosa has been arranged for all facial care. And finally, there are four massage rooms, each one of which provides special care according to the needs of our customers. Ultimately, it was truly a privilege to have been able to do all that! You also equipped private suites. Is it part of your customer demands? Exactly. Much research was necessary to estimate our customer 's requirements. So we built two Spa Suites, each of two persons, for those who prefer to have more discretion, with jacuzzi, two massage beds and private bathroom. Additionally, the Spa Suite Veronica has a private steam bath and the Spa Suite Iris has a private sauna and a wonderful view over the swiss alps. Of course do both suites offer a relaxing atmosphere one is expecting from a Spa. The suites have been build for all who want to benefit from a break from the stress of every day's life. And as you can see what we try to do is integrate the beauty of the region at the Spa, using natural materials such as wood of the Engadin and the stones of the Bernina. Guests choose to come here, as they love the region and the hotel, therefore we do not want that they feel as being somewhere else. The "Palace Wellness" is the continuity of the hotel in where the guests stay with an influence on the local spirit. HIVER I WINTER 2011 I 133 e Dalia AirMagazine B a drutt ’ s s pa La piscine extérieure, 38°C à l'intérieur de l'eau -20°C à l'extérieur, sensation unique. The external swimming pool: 38 degrees Celsius inside the water and minus 20 degrees outside, a unique sensation. Les cabines de soin de la Spa Suite IRIS, avec une baie entièrement vitrée donnant sur le lac, ici couvert de neige. Care booths of the IRIS Spa Suite, with an entirely glazed bay overlooking the lake, covered here with snow. l’hôtel et pour cela on ne veut pas qu’ils se sentent ailleurs. Le «Palace Wellness» est purement la continuité de l’hôtel où ils résident et un rappel de l’esprit propre à cette région des Alpes. La décoration est donc entièrement faite de matériaux d’origine locale, mais les soins que vous proposez le sont- ils tout autant? Il était important pour nous d’avoir une diversité de produits et dans les soins. Nous utilisons bien entendu les meilleurs ingrédients possible pour ce qui concerne nos soins et nous réfléchissons sans cesse à la meilleure manière de les employer. Les méthodes d’utilisation sont très importantes aussi; j’ai donc conceptualisé les soins en fonction des ingrédients. On a quelques produits sur place tel que l’oxygène facial qui est un soin de luxe fameux et qui s’adapte parfaitement avec ce que recherche notre clientèle. Il était important que nous soyons à la pointe de ce qui se fait en matière de soins, ici, au «Palace Wellness». Nous devons proposer toujours plus de traitements et viser l’excellence, notre clientèle étant très exigeante. Nos traitements n’ont pas uniquement un effet lénifiant et reposant, ils ont une fonction quasi thérapeutique. Vous ne venez pas ici simplement pour passer 2 heures à vous relaxer, vous venez pour bien plus que cela. Mais je ne vous en dit pas plus… vous jugerez par vous même.(rires) Vous avez dissocié dans votre espace la partie «passive», qui est celle des soins de la partie «active» qui est celle de la remise en forme. Oui c'est vrai, nous sommes dans une perspective qui englobe à la fois l’actif et le passif et il était très important de diviser les deux zones. L'industrie du spa est en constante évolution et nous cherchons toujours à l’améliorer car la plupart des spas sont dans des hôtels. Donc, la chose qui a été le plus travaillée, c’est cette séparation des zones. Les clients sont trop souvent gênés par du bruit alors qu’ils sont en salle de soins. Pour nous il était évident de dissocier les deux. Le côté droit du «Palace Wellness», celui qui est le plus ensoleillé, est dédié au sport, le côté gauche plus au calme est associé au bien être. Tout a été pensé pour offrir le meilleur à nos clients. Il y a également une piscine couverte avec des fenêtres en verre HIVER I WINTER 2011 I 134 immenses qui permettent une superbe vue panoramique sur le lac St. Moritz et les montagnes enneigées. C’est l’une des activités que l’on peut intégrer et dans la partie passive et dans la partie active, puisque la zone non couverte de la piscine, où vous vous trouvez en plein air, au milieu des montagnes, dans une eau à température idéale, vous emplit d’un bien être infini. The decoration is made entirely of local materials, but is the care that you offer local, too? It was important for us to have a diversity of products and care. We use of course the best ingredients possible for our treatments. The methods we use are very important too ... so I conceptualized the care in function of the ingredients. We have some products on site as the oxygen facial which is a famous luxury care which fits perfectly with what our customers are looking for. It is important that we are at the forefront of what is happening in terms of health care, here, at the "Palace Wellness". We must always offer the best treatments and target excellence in care as our customers are very demanding. Our treatments have not only have a smoothing and relaxing effect, but they also have a quasi-therapeutic function. You do not come here just to spend 2 hours to relax, you come for much more than that. But I will not tell you more than that ... you judge for yourself (laughter) You separated in your space the "passive" part for health and beauty care, from the "active" space for fitness. Yes it's true, we are in a perspective that well-being includes both the active ans passive part, and it was very important to divide the two areas. The spa industry is constantly evolving and we are always looking to improve it because most spas are in hotels. So the thing that was the most elaborate is this separation of areas ... Customers are too often annoyed by noise when they are in a treatment room. For us the need to separate the two was obvious. The right side of the "Palace Wellness", the one which is the sunniest, is dedicated to sports, the left side which is in the quietest area is associated to wellbeing. Everything has been thought to offer the best to our customers. There is also an indoor pool with huge glass windows allowing a panoramic view of Lake St. Moritz and the snowy mountains. It is one of the activities that can be integrated both in the passive and the active part ... You can swim from the inside into our magnificent outdoorpool. Surrounded by mountains and with an ideal water temperature, it fills you with an infinite well-being ... HIVER I WINTER 2011 I 135 e Dalia AirMagazine be a ut é be a ut y ESSENCES VIRILES 2 Italian lover Quel est le sillage d’un gentleman modern? Le duo Dolce & Gabbana donne la réponse : un oriental aromatique et bois, à la fois suave et sophistiqué. What is the wake of a modern gentleman? The Dolce & Gabbana duet gives the answer: an aromatic and woody oriental, both suave and sophisticated. The One Gentleman, Dolce & Gabbana 3 4 VIRILE FRAGRANCES 1 A vos souhaits ! To your wishes! Musclé ! Et bang ! Marc Jacobs offre aux messieurs un jus surdosé en poivre; épice piquante habillée de résine d’élémi, de vétiver, de mousse et de patchouli. Sexy! Vous voilà prévenus. Here it is! Marc Jacobs offers to gentlemen a juice with an overdose of pepper; hot spice dressed with resin of elemi, vetiver, foam and patchouli. It is sexy! You are warned. . With muscles! Bang, Eau de Toilette, Marc Jacobs › by LOUISE MARIVAUX › photos D.R. Le parfum de ce début 2011 est ultra mode et sporty chic ; d’une virilité assumée sans toutefois rouler des mécaniques... La preuve par 5. Fragrances of early 2011 are ultra fashionable, classical or even sporty chic; having an assumed virility without however showing off… Here is the proof. HIVER I WINTER 2011 I 136 Luxe & Casual Luxury & Casual Sophistication et décontraction ; puissance et douceur. Casual chic, Roadster Sport met en scène des notes aromatiques relevées de poivre noir, de patchouli et de bois de gaïac. Sophistication and relaxation; power and softness. Smart Casual, Roadster Sport puts in scene some aromatic notes spiced up with black pepper, patchouli and gaiac wood. Roadster Sport, Eau de Toilette, Cartier Parfum bijou Jewel perfume A l’intérieur de ce flacon sous forme d’haltère, on retrouve un jus aromatique boisé où le bois de cèdre, la sauge sclarée et la mousse de chêne jouent les stars. Sporty chic. Inside this dumb-bell shaped vial, one finds a wooded aromatic juice where the cedar wood, clary sage, and the oakmoss resin play stars. Sporty Chic. La maison Joaillière Chopard met à l’honneur le vétiver d’Haïti dans sa dernière composition pour hommes. Terreuse et sensuelle, cette essence noble est habillée de cuir et de tabac pour un sillage aussi viril qu’élégant. The jewel house Chopard showcases Haiti vetiver in its last composition for men. Earthy and sensual, this noble essence smells like leather and tobacco, for a wake which is both virile and elegant. Noble Vetiver, Eau de Toilette, Chopard 5 Champion, Eau de Toilette, Davidoff HIVER I WINTER 2011 I 137 e Dalia AirMagazine be a ut é American Beauty be a ut y Beauty est aux floraux ce que Obsession est aux orientaux : un chef de file. Les amoureuses des fleurs blanches succomberont à la douceur d’un accord « néo lys » autour duquel gravitent des notes de cèdre et d’ambre. “Beauty” is to florals what “Obsession” is to people from Orient: a leader. Ladies in love with white flowers will cave in to the softness of a “neo lily” tone around which revolve cedar and amber notes are gravitating. HABILLÉE POUR L’HIVER ! All set for Winter! 1 Fraîcheur androgyne Androgynous freshness Jean Claude Ellena nous invite à une escapade boisée et fraîche. Au menu : pétillant du citron, piquant de la cardamome et douceur des bois blancs et des muscs. Un parfum à partager avec sa tendre moitié. Jean-Claude Ellena invites us to a wooded and fresh escapade. On the menu: sparkling lemon, hot cardamom and soft white woods and musks. A fragrance to be shared with one’s partner. The fragrance is gender-neutral: Jean-Claude Ellena proves it. Voyage d’Hermès, Eau de Toilette, Hermès › by LOUISE MARIVAUX › photos D.R. Si les fleurs blanches sont à l’honneur cet hiver, les parfumeurs osent également les accords cuirs, les notes sucrées-salées ou encore les compositions fraiches et androgynes. Sélection. Though white flowers are all the rage this winter, perfumers also dare to launch leather tones, sweet-salty notes or even the fresh and androgynous compositions. Here is a selection. HIVER I WINTER 2011 I 138 Beauty, Eau de Parfum, Calvin Klein 2 3 4 Gourmandise sucrée salée Sweet-salty gourmet cuisine Womanity ou quand la figue sirupeuse se mêle à une note salée de caviar. Parfum aux facettes multiples, le dernier parfum du couturier Thierry Mugler intrigue autant qu’il séduit. “Womanity” or when the sirupy fig mingles with a salty caviar note. A multifaceted fragrance, the last perfume from fashion designer Thierry Mugler is both intriguing and appealing. Womanity, Eau de Parfum, Thierry Mugler Classy Bienvenue dans l’univers onctueux de Love : un bouquet de fleurs blanches relevé de musc, le tout saupoudré de talc. Aérien et terriblement classe. Welcome to the unctuous universe of “Love”: a bouquet of white flowers enhanced by musk, all of it peppered with talc. Eerie and so classy. Love, Eau de Parfum, Chloé Talons aiguilles et jupe de cuir Stiletto heels and leather skirt Une note sucrée-salée, un zeste de fruits confits et … du cuir ! Un cuir gourmand qui donnera l’eau à la bouche aux amatrices (et amateurs) des parfums typés. A sweet-salty note, a candied fruits peel and… some leather! A greedy leather which will appeal to both make and female aficionados of strong perfumes. Boxeuses, Eau de Parfum, Serge Lutens 5 HIVER I WINTER 2011 I 139 e 2 Dalia AirMagazine be a ut é be a ut y must have Phenomen' Eyes Mascara, Givenchy 1 Crème Caviar Luxe Liftante Yeux, La Prairie skin caviar luxe eye lift cream Formulée avec des extraits de caviar, cette crème multi-actions hydrate intensément mais cible également les sept signes majeurs du vieillissement. Elle lisse les rides et les ridules, améliore la fermeté, contribue à éliminer les poches et les cernes et combat le dessèchement. Un indispensable à avoir à portée de main, à bord. Formulated with caviar extracts, this multi-actions cream intensely hydrates the face but also targets the seven major signs of ageing. It smooths outs wrinkles and fine lines, tones up the face, contributes to the elimination of bags and circles under the eyes, and fights drying. A must have within reach, on board. › by LOUISE MARIVAUX › photos D.R. Air Sec, altitude, Décalage horaire: être un globe trotter n'est visiblement pas de tout repos pour votre peau! Voici 6 produits redoutablement efficaces pour atterrir frais et dispos. Dry air, altitude, Jet lag: being a globe-trotter is obviously not an easy task for your skin! Here are 6 incredibly effective products to land from the plane fresh and kicking. HIVER I WINTER 2011 I 140 Capture Totale Nuit, Dior La nuit est le moment propice où les cellules de notre peau relancent les mécanismes de renouvellement. Inspiré par ce rythme si particulier, Dior lance le premier duo de gestes anti-âge global : le Rituel Nuit Capture Totale. Night is the favorable moment where the cells of our skin reactivate the mechanisms of renewal. Inspired by this so particular rhythm, Dior launches the first duet of anti-age gestures: the “Capture Totale Night Ritual”. Nul besoin de fards : une lichette de mascara suffit à mettre votre regard en beauté. Astucieux, Phenomen’Eyes de Givenchy permet de maquiller l’ensemble des cils, même les plus petits, en deux temps trois mouvements. No need for make-ups: a few drops of mascara is enough to put your glance in beauty. Astute, Phenomen' Eyes de Givenchy makes it possible to make up all the lashes, even the smallest ones, in a few gestures. 4 5 Anti-Fatigue, Lierac Homme Effet glaçon assuré ! Très frais, ce gel-crème aide la peau à produire sa propre source d’énergie pour combattre les marques de stress et mieux résister à la fatigue. Icy effect assured! Very fresh, this Gel Cream helps the skin produce its own source of energy to fight the marks of stress and to better resist fatigue. 3 Top Secrets, Yves Saint Laurent Inspiré de la gestuelle des professionnels de la beauté, ce soin glisse sur le visage pour gommer les marques de fatigue, unifier la peau, affiner son grain et réveiller visiblement l'éclat du teint. Pour une mise en beauté express avant l’atterrissage… Inspired from the gestures made by beauty professionals, this care slips on the face to scrub the marks of fatigue, to unify the skin, to refine it, and to visibly wake up the glare of the complexion. For a quick return to beauty before landing from the plane… Rêve d’Homme, Clarins Un soin complet « barbe et peau » ! Sa formule permet d'associer les actifs les plus performants sans risque d'incompatibilité. Utilisé au coucher, Rêve d’Homme assouplit le poil, modère sa repousse et assure une peau plus douce et plus ferme. A complete “beard and skin” care ! Its formula makes it possible to associate the most powerful assets without risk of incompatibility. Used before going to bed, Rêve d’Homme softens the hair, moderates its new growth, and ensures a softer and firmer skin. 6 HIVER I WINTER 2011 I 141 e Dalia AirMagazine MENU PLAISIR M é d a i ll o n de veau-vieux Strasbourg T re ats Veal m e d a i ll o n Ingrédients pour 2 personnes 1 petite échalote. 2 médaillons de veau. Du fond de veau. 75 g de cèpes. 1 petite gousse d’ail. 75 g de beurre. 0,5 dl de porto. 15 g de foie gras. 10 g de truffes fraîches 375 g de pommes de terre. Thym, laurier, sel et poivre. Menu show Ingredients for 2 persons d'hiver 1 small shallot. 2 veal medaillons Some fond de veau 75 grams of boletus. 1 small clove of garlic. 75 grams of butter. 0.5 deciliters of Port wine. 15 grams of foie gras. 10 grams of fresh truffles 375 grams of potatoes. Thyme, laurel,salt and pepper. A menu for a winter show › by Zineb Semlali › photos Erik Gentet JACKIE ROLLING - chef cuisinier/chef En ces temps de grand froid, quoi de mieux que de bons petits plats qui appellent aux grandes tablées et aux retrouvailles. Jackie Rolling, chef de "La table du Retro", vous propose un menu copieux et raffiné pour réchauffer vos soirées d’hiver… In these times of great cold, what better thangood meals which call for tables with lots of guests and for reunions with families and friends. Jackie Rolling, head of the “Retro” restaurant in Casablanca, proposes a hearty and refined menu to you to make your winter evenings warmer… HIVER I WINTER 2011 I 142 Progression D’une part, préparez la sauce périgourdine, en ciselant l’échalote et l’oignon que vous ferez revenir au beurre dans une poêle. Une fois dorés, déglacez les au porto, puis ajoutez le jus de truffe suivi du jus de veau. Montez la sauce au beurre de foie gras, assaisonnez, passez au chinois, puis réservez. S’agissant de la galette de pommes de terre, épluchez les pommes de terre, taillez-les en julienne, et faites les revenir dans une poêle avec du beurre, assaisonnez de sel, de poivre et de thym. Pour la fricassée de cèpes, épluchez les pieds de ces dernières que vous aurez essuyé à l’aide d’un chiffon sec. Dans une poêle, faites les revenir avec du beurre, des échalotes, de l’ail haché et un peu de jus de veau. Passez le tout au tamis, puis hachez les cèpes grossièrement. Finalement, faites cuir le médaillon de veau, avec une gousse d’ail, dans du beurre ou de l’huile d’olive, achevez la cuisson au four pour obtenir une cuisson rosée, et laissez reposer avant de servir. Dressez vos assiettes selon la photo. Progression On the one hand, prepare the perigourdine sauce, by slicing the shallot and the onion which you let melt with butter in a frying pan. Once gilded, deglaze haw them in Oporto, then add the truffle juice followed by the calf juice. Assemble sauce to the butter of foie gras, season, sieve with a Chinese cap strainer, then let rest. Concerning the potato pancake, peel potatoes, cut them julienne (shoestring) style, and let them melt in a frying pan with butter, season salt, of pepper and thyme. For the boletus fricassee, peel the feet of these latter which you will have to wipe using a dry rag. In a frying pan, let them melt with butter, shallots, chopped garlic and a little veal juice. Sieve the whole thing, then chop the boletus in gross pieces. Finally, let the veal medallion cook, with a clove of garlic, in butter or olive oil, and complete the cooking in the oven to obtain a cooking dew, and let rest before serving. Lay out your meals according to the photograph. HIVER I WINTER 2011 I 143 e Dalia AirMagazine C r o u s t i ll a n t de poire à la d’amandes Crusty MENU PLAISIR T re ats crème pear w i t h a lm o n d c r e a m Brochettes de noix de Saint-Jacques au foie gras Ingrédients pour 2 personnes Pour la crème d’amandes 20 gr de beurre. 20 gr de sucre en poudre. 1 œuf. 40 gr de poudre d’amandes. 10 gr de crème fraîche épaisse. S c a ll o p Pour le croustillant 2 Feuilles de brick. 3 Poires. 35 cl d’eau. 90 gr de sucre en poudre. 2 cuillères à soupe de cassonade. ½ cuillère à soupe de vanille liquide. nuts with foie gras Ingredients for 2 persons For the almond cream 20 grams of butter 20 grams of caster sugar 1 egg 40 grams of almond powder 10 grams of thick fresh cream. Ingrédients pour 2 personnes 200 g de foie gras. 4 noix de Saint-Jacques. 15 cl de fumet de poisson déshydraté en boite. 100 g de beurre doux. Sel et poivre blanc. For the crusty pear 2 filo pastries (“Feuilles de Brick”) 3 Pears. 1/3 liter of water 90 grams of caster sugar. 2 tablespoons of brown sugar. ½ spoon with liquid vanilla. Progression Préparez d’un côté la crème d’amandes en mélangeant tous les ingrédients correspondants. D’un autre côté, préparez les poires en faisant bouillir l’eau avec la vanille et le sucre en poudre. Plongez-y les poires entières préalablement pelées, laissez-les cuire 25 à 30 min, ensuite, coupez-les en lamelles. Coupez les feuilles de brick en triangles, et répartissez au centre de chaque feuille les lamelles de deux poires ainsi que la crème d’amandes. Passez les bords de la feuille au jaune d’œuf et pliez. Badigeonnez la feuille à l’œuf et glissez au four, préchauffé à 180°C, durant 15 mn. Poudrez de cassonade la poire restante, découpez-la en lamelles et déposez-la en éventail puis faites les légèrement gratiner au four. Posez un croustillant au centre de l’assiette avec la poire caramélisée et éventuellement une boule de glace vanille, pour les gourmands. Vous pouvez décorer l’assiette de framboises et de feuilles de menthe et l’accompagner de crème anglaise ou encore d’un coulis de framboise. HIVER I WINTER 2011 I 144 Ingredients for 2 persons 200 grams of foie gras. 4 scallop nuts 15 centiliters of canned dehydrated fish fumet. 100 grams of soft butter. Salt and white pepper. Progression Prepare on the one hand the almond cream by mixing all the corresponding ingredients. On the other side, prepare pears by boiling the water with vanilla and the caster sugar. Plunge the prepeeled whole pears there, let them cook for 25 to 30 min, then, cut them in slices. Cut the filo pastries in triangles, and distribute in the center of each sheet the slices of two pears as well as the almond cream. Cover the edges of the sheet with egg yolk and fold. Whitewash the sheet with egg and put in the oven, preheated at 180 degrees Celsius, for 15 minutes. Powder with brown sugar the remaining pear, cut out it in slices and lay it in a V-shape, then let them slightly brown in the oven. Lay the crusty pear at the center of the dish with caramelized pear and possibly a ball of ice vanilla, for the gourmets. You may decorate the dish with raspberries and mint sheets and complement it with custard cream or with a raspberry purée. Progression D’une part, découpez les escalopes de foie gras et chauffez- les sur une poêle déjà chaude une minute et demi environ de chaque côté, salez et poivrez. D’autre part, préparez les noix de Saint-Jacques, faites fondre 20 g de beurre dans une poêle et déposez-y chaque noix 1mn de chaque côté. Dès que la cuisson du foie gras et des noix de Saint-Jacques vous convient, réservez-les au four. Entre temps, versez le fumet de poisson dans la poêle qui vous a servi à cuir les noix de Saint-Jacques, laissez-le réduire de moitié sur feu vif, puis ajoutez progressivement les 80 g de beurre restant, tout en fouettant. Dressez juste après, en commençant par le foie gras, suivi de la noix de Saint-Jacques, et nappez le tout de la sauce. Servez le tout chaud. Progression On the one hand, cut out the foie gras escalopes and heat them on a frying pan, already hot, one minute and half approximately on each side, then salt and pepper. In addition, prepare the scallop nuts, let 20 grams of butter melt in a frying pan and deposit each nut for 1 minute there on each side. As soon as the cooking of the foie gras and scallop nuts suits your taste, let them rest in the oven. Meanwhile, pour the fish fumet in the frying pan which you used cook the scallop nuts, let it half cooked on high heat, then gradually add 80 grams of remaining butter, while whipping. Arrange just after, by starting with the foie gras, followed by the scallop nuts, and cover the whole thing with sauce. Serve it hot. HIVER I WINTER 2011 I 145 Meringue gl a c é e à l a c h a n t i lly Iced meringue with C h a n t i lly c r e a m Ingrédients ½ l de glace à la vanille. 100 g de Meringue Française. 100 g de Crème Chantilly. 125 g de fraises, et 300g de framboises pour la décoration. IngrEdients ½ liter of ice cream vanilla. 100 gram of French Meringue. 100 gram of Chantilly cream. 125 gram of strawberries, and 300 grams of raspberries for decoration purposes. Progression D’une part, préparez votre meringue et mettez-la dans une poche à douille avec une douille de 1 cm. Sur une plaque recouverte de papier sulfurisé, dressez en spirale 2 coques de 20 cm de diamètre et 16 coques de 8 cm de long et 3 cm de largeur. Mettez ces coques au four pendant 1 heure à 120°C, puis faites cuire encore pendant 3 heures à 100° C, avant de les laisser refroidir complètement. Pour monter votre meringue glacée, munissez-vous d’un cercle de 22 cm de diamètre et de 6 cm de hauteur. Posez le premier disque de meringue, recouvrez-le avec toute la glace à la vanille. Posez par-dessus le second disque de meringue et mettez au congélateur pendant 2 heures. D’autre part, préparez la crème Chantilly, puis mettez-là dans une poche à douille avec une douille cannelée. Sortez la meringue du congélateur et attendez 3 à 5 minutes avant de déposer une couronne de crème Chantilly tout autour sur les côtés du vacherin (meringue) et collez-y les coques de meringue. Tracez une couronne de rosaces de chantilly sur le dessus, et remettez au congélateur pendant 30 minutes. Décorez ensuite en disposant les fruits sur votre assiette de dressage. Progression On the one hand, prepare your meringue and put it in a pastry bag with a cone of 1 centimeter. On a plate covered with vegetable parchment paper, draw up in spirals with 2 hulls having a diameter of 20 cm and 16 hulls 8 cm long and 3 cm wide. Put these hulls at the oven for 1 hour at 120°Celsius, then let cook again for 3 hours at 100 degrees Celsius, before letting them cool completely. To dress up your iced meringue, take a circle 22 cm in diameter and 6 cm height. Lay the first slice of meringue, cover it with all the ice cream vanilla. Lay over it the second slice of meringue and put in the freezer for 2 hours. In addition, prepare the Chantilly cream, then put it in a pastry bag with a grooved casing. Get the meringue out of the freezer and wait for 3 to 5 minutes before laying a crown of Chantilly cream around on the edges of the Vacherin (meringue) and stick the hulls of meringue to it. Trace a crown of rosettes of Chantilly cream on the top, and put back in the freezer for 30 minutes. Decorate then by laying out the fruits on your dressing plate. HIVER I WINTER 2011 I 146 Le foie gras dans tous ses états Un produit de luxe, une "exception" française, un savoir-faire du sud-ouest... Foie gras cru, foie gras cuit, mi-cuit, bloc de foie gras... Avec quoi le déguster? Les chutney et confitures d'oignons, de figues, d'abricots secs... ces préparations sucrés et épicées s'accordent divinement avec le foie gras. Le vin, le plus souvent , on sert le foie gras avec des vins doux ou liquoreux type Sauternes, Loupiac, Montbazillac ou Jurançon. Cela dit, le cognac ou l'armagnac (en petite quantité !) s'accordent bien avec, ainsi que le Gewurztraminer vendanges tardives au nez épicé. Foie gras in all its conditions A luxury item, a French "exception", a know-how from south-west France… Raw foie gras, cooked foie gras, semi-cooked, block of foie gras… What to taste it with? Chutney and jams of onions, figs, dry apricots, and others… these sweet and spiced preparations do get along wonderfully well with the foie gras. The wine. Most often, one serves the foie gras with sweet wines or liqueur-like type Sauternes, Loupiac, Montbazillac or Jurançon. This being said cognac or Armagnac (in a small quantity) gets along well with the foie gras, as well as Gewürztraminer coming from a late grape harvest, with a spiced nose.. Adresse : La Table du Retro, 22 Rue Abou Almahassin Rauyahi - Quartier Racine HIVER I WINTER 2011 I 147 HIVER I WINTER 2011 I 148