Downloading - Grand Palais

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Downloading - Grand Palais
communiqué
Chagall,
entre guerre et paix
21 février – 21 juillet 2013
Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard, 75006 Paris
www.museeduluxembourg.fr
Cette exposition est organisée par la Réunion des
musées nationaux - Grand Palais
e
Chagall meurt en 1985, presque centenaire. Il a traversé le XX siècle, connu une révolution, deux guerres
et l’exil, côtoyé quelques-uns des artistes les plus novateurs, produit une œuvre dans laquelle peuvent se
lire son expérience intime de l’Histoire, le souvenir de ses rencontres, de ses voyages et de sa patrie.
e
Le XX siècle a, pour une large part, refoulé l’allégorie et le narratif dans les œuvres d’art. Et c’est parce que
Chagall a su s’affranchir des règles et des codes – voire des diktats – de la pensée moderniste tout en s’en
nourrissant, qu’il a pu rester figuratif et témoigner de son temps. Il emprunte aux mouvements d’avant-garde
(cubisme, suprématisme, surréalisme) quelques-unes de leurs formes, semble parfois s’en rapprocher, mais
demeure toujours indépendant. Le parallèle entre les images de guerre et les images de paix révèle la
complexité d’une œuvre qui ne se réduit jamais à un genre donné, mais intègre les événements, les
situations et les émotions de l’artiste. Ainsi, selon les circonstances, Chagall visite et revisite certains
thèmes, les enrichissant à chaque fois d’une dimension personnelle : sa ville natale de Vitebsk, les traditions
juives de son enfance, les épisodes bibliques dont la Crucifixion, ainsi que le couple et la famille.
L’exposition qui commence avec la déclaration de la Première Guerre mondiale, s’attache à illustrer quatre
moments clés de la vie et de l’œuvre de Chagall :
 La Russie en temps de guerre
Après un séjour de trois ans à Paris, Chagall part à Vitebsk retrouver sa fiancée Bella qu’il épousera en
1915. Il y est surpris par la déclaration de guerre. Bien que loin du front, il rend compte d’une réalité brute :
les mouvements de troupes, les soldats blessés, les populations juives chassées de leurs villages. De la
même façon, il s’attache à représenter l’environnement de son enfance dont il pressent la disparition et
évoque, dans une série de tableaux, son intimité avec Bella.
 L’entre-deux-guerres
En 1922, Chagall quitte définitivement la Russie. Après une étape à Berlin, il revient à Paris où il doit à
nouveau se forger une identité artistique. Il se consacre, à la demande de l’éditeur Ambroise Vollard, à
l’illustration de différents livres dont la Bible – un texte dont il est si familier depuis l’enfance qu’il dira « Je ne
voyais pas la Bible, je la rêvais ». Parallèlement aux œuvres consacrées aux paysages, aux portraits et aux
scènes de cirque, il réalise des peintures où figurent des personnages hybrides mi-animaux, mi-humains –
Marc Chagall, Le Cheval rouge (détail), 1938-1944, huile sur toile, 114 x 103 cm, Paris, Centre Chagall,
Georges Pompidou,
muséeetnational
entre guerre
paix 1d’Art
moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en dépôt au musée des Beaux-Arts de Nantes © Rmn-Grand Palais / Gérard
Blot © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
parfaites illustrations du bestiaire chagallien – ainsi que de nombreuses images du couple comme autant de
représentations métaphoriques de son amour de la vie.
 L’exil aux Etats-Unis
En 1937, les autorités nazies saisissent les œuvres de Chagall dans les collections publiques allemandes et
trois de ses toiles sont présentées dans l’exposition « Art dégénéré » à Munich. Les événements politiques
obligent Chagall à quitter la France et à s’exiler aux Etats-Unis en 1941. Installé avec Bella et Ida à New
York, il retrouve plusieurs artistes et poètes juifs exilés comme lui. Bien qu’éloigné des lieux du conflit,
Chagall n’ignore pas les actes de barbarie qui dévastent l’Europe et son pays natal. Guerre, persécutions,
exode, villages en flammes hantent alors ses tableaux : désormais, une tonalité sombre envahit sa peinture.
Le thème de la Crucifixion s’impose à lui comme symbole universel de la souffrance humaine. Son œuvre,
particulièrement créative durant cette période, reflète encore le besoin de revenir à ses racines. Il rend
hommage à son épouse Bella, disparue en 1944.
 L’après-guerre et le retour en France
Chagall rentre définitivement en France en 1949 et s’installe à Orgeval, puis à Vence. Il prend alors de la
distance avec le passé. L’artiste se consacre désormais à de grands cycles comme la série des monuments
de Paris et explore d’autres techniques (vitrail, sculpture, céramique, mosaïque, techniques diverses de
gravure...). Son usage de la couleur se modifie sensiblement et donne naissance à des tableaux où se
mêlent à la fois des tonalités expressives et une étonnante luminosité.
Cette dialectique de la guerre et de la paix, prise dans son sens le plus large, permet de mettre en relief des
aspects essentiels de l’œuvre de Chagall. Elle aide à comprendre, au gré des épisodes qui ont marqué sa
vie, le lien entre le regard qu’il porte sur la condition humaine et cette technique picturale sincère et sensible
dont la nouveauté demeure, trente ans après sa mort, toujours aussi saisissante.
L’exposition comporte une centaine d’œuvres, provenant de musées en France et à l’étranger : Centre
Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, Paris ; Musée d’Art
moderne de la Ville de Paris ; Musée national Marc Chagall, Nice ; Museum of Modern Art (MoMA), NewYork ; Philadelphia Museum of Art ; Moderna Museet, Stockholm, Galerie nationale Tretiakov, Moscou ;
Museum Folkwang, Essen, ou encore l’Albertina de Vienne ainsi que de collections particulières.
............................
commissariat : Jean-Michel Foray (1942-2012), conservateur général honoraire du patrimoine.
Julia Garimorth-Foray, conservateur au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
scénographe : Nathalie Crinière, Agence NC
............................
ouverture : tous les jours de 10h à 19h30 et le
dimanche de 9h à 20h. Nocturne le lundi* et le
vendredi jusqu’à 22h. Ouverture exceptionnelle
jusqu’à 22h les samedis du 23 mars au 20 avril
2013 inclus. Fermeture le mercredi 1er mai
* sauf lundis fériés 1er avril et 20 mai, fermeture
à 19h30
tarifs : 11€ TR 7,50€
Gratuit pour les moins de 16 ans
accès : M° St Sulpice ou Mabillon,
Rer B Luxembourg
Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du
Luxembourg / Sénat
publication :
catalogue de l’exposition
22,5 x 26 cm, 176 pages, relié,
éditions de la Réunion des musées
nationaux – Grand Palais, en vente
dans toutes les librairies
audioguides : 4 €, TR 3 €,
téléchargement 2 €, (français,
anglais, allemand, espagnol)
audioguide enfant : 3 €
contacts presse :
Réunion des musées nationaux Grand Palais
254 – 256 rue de Bercy
75577 Paris cedex 12
Florence Le Moing
[email protected]
01 40 13 47 62
Pauline Volpe
[email protected]
01 40 13 41 60
renseignements et réservations
sur www.museeduluxembourg.fr
Chagall, entre guerre et paix 2
sommaire
communiqué de presse
p. 1
press release
p. 4
коммюнике
p. 6
biographie de Marc Chagall
p. 8
biographie de Jean-Michel Foray
p. 10
textes des salles
p. 11
liste des musées prêteurs
p. 16
liste des œuvres exposées
p. 17
la scénographie de l’exposition par l’agence NC
p. 26
quelques notices d’œuvres
p. 27
extraits du catalogue
p. 31
catalogue de l’exposition
p. 33
Petit dictionnaire Chagall
p. 34
le DVD : « A la Russie, aux ânes, et aux autres »
p. 35
programmation culturelle
p. 36
informations pratiques
p. 38
liste des visuels disponibles pour la presse
p. 39
le Musée du Luxembourg
p. 47
exposition Marc Chagall, d’une guerre l’autre au Musée de Nice
p. 48
exposition Marc Chagall, devant le miroir
p. 50
partenaires medias
p. 52
Chagall, entre guerre et paix 3
press release
Chagall, between
war and peace
February, 21th – July, 21th 2013
Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard, 75006 Paris
www.museeduluxembourg.fr
An exhibition organised by the Réunion des
Musées Nationaux – Grand Palais
Chagall was nearly a hundred when he died in 1985. He had crossed most of the 20th century, living through
one revolution, two wars and a period of exile, and rubbing shoulders with some of its most avant-garde
artists. His personal experience of History, the memory of people he knew, his travels and his homeland
shine through in his work.
Twentieth-century art largely repressed allegory and narrative. It was because Chagall did not follow the
rules and codes (or even dogma) of modernist thought, while drawing nourishment from it, that he was able
to stay figurative and bear witness to his time. He borrowed some of the forms of the avant-garde
movements (Cubism, Suprematism, Surrealism) and sometimes seems to come close to them, but in the
end remained independent. The parallel between the images of war and the images of peace reveals the
complexity of an oeuvre which can never be reduced to a particular genre, but enfolds events, situations and
the artist’s feelings. Depending on the circumstances, Chagall comes back to a few themes, enriching them
each time with a personal dimension: his home town of Vitebsk, the Jewish traditions of his childhood,
episodes from the Bible, including the Crucifixion, the couple and family life.
Opening with the outbreak of the First World War, the exhibition seeks to illustrate four key periods in
Chagall's life and work:
 Russia in wartime
After three years in Paris, Chagall went back to Vitebsk to join his beloved Bella, whom he married in 1915.
The war took him by surprise. Although he was far from the front, he reported the brutal reality of wartime:
troop movements, wounded soldiers, and Jews driven out of their villages. In the same way, he depicted his
childhood surroundings, which he felt to be doomed, and painted a series touching on his relationship with
Bella.
 Between the wars
In 1922, Chagall turned his back definitively on Russia. After a period in Berlin, he returned to Paris where
he had to make his name as a painter all over again. On the request of the publisher, Ambroise Vollard, he
illustrated a number of books, including the Bible, a text with which he had been so familiar since his
childhood that he later said: "I did not just see the Bible, I dreamed it." As well as landscapes, portraits and
Chagall, entre guerre et paix 4
Marc Chagall, Red Horse (detail), 1938-1944, oil on canvas, 114 x 103 cm, Paris, Centre Georges Pompidou, musée national d’Art
moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, deposited at the musée des Beaux-Arts de Nantes © Rmn-Grand Palais /
Gérard Blot © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
circus scenes, he painted hybrid creatures, half man-half beast, – perfect illustrations of the Chagallian
bestiary – and many pictures of the couple as a metaphorical expression of his love of life.
 Exile in the United States
In 1937, the Nazi authorities seized Chagall’s works in public collections in Germany and three of his
paintings were shown in the Degenerate Art exhibition in Munich. Political events forced Chagall to leave
France. With Bella and Ida he moved to New York, where he found several other Jewish artists and poets in
exile. Although far from the theatre of war, Chagall was well aware of the acts of barbarity devastating
Europe and his native land. War, persecution, refugees, burning villages haunted his paintings and a sombre
tonality invaded his work. He used the theme of the Crucifixion as a universal symbol of human suffering. His
oeuvre in this period was particularly fertile and still shows the need to return to his roots. He pays tribute to
his wife Bella, who died in 1944.
 The post-war years and the return to France
Chagall moved back to France in 1949 and settled first at Orgeval and then Vence. Putting the past behind
him, he worked on major cycles such as the series of Paris monuments, and explored other techniques
(stained glass, sculpture, ceramics, mosaic, various engraving techniques). His use of colour changed
perceptibly and his paintings from this period radiate with a blend of astonishing light and expressive
tonalities.
This dialectic of war and peace in the broadest sense highlights the essential aspects of Chagall’s work. By
exploring the decisive episodes in his life, it helps us understand the link between his vision of the human
condition and his sincere, sensitive pictorial technique, which, thirty years after his death, is still strikingly
innovative.
The exhibition brings together some hundred works from museums in France and abroad: Centre Georges
Pompidou, Musée national d’art moderne /Centre de creation industrielle, Paris; Musée d’Art moderne de la
Ville de Paris; Musée national Marc Chagall, Nice; Museum of Modern Art, New York, Philadelphia Museum
of Art; Moderna Museet, Stockholm, State Tretyakov Gallery, Moscow, Folkwang Museum, Essen, and the
Albertina, Vienna, and from private collections.
............................
curator : Jean-Michel Foray (1942-2012), honorary general heritage curator.
Julia Garimorth-Foray, curator at the Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
exhibition design : Nathalie Crinière, NC agency
............................
open :
every day from 10 a.m. to 7:30 p.m and from 9
a.m to 8 p.m. on Sunday. Late night until 10
p.m. on Mondays* and Fridays. Exceptional
closing on may 1st
*except on april 1rst and may 20th
publication :
exhibition catalogue :
22,5 x 26 cm, 176 pages
éditions de la Réunion des musées
nationaux – Grand Palais, en vente
dans toutes les librairies
rates :
11 € , concession 7,50 €
free for visitors under 16 years
audioguides :
French, English, German, Spanish :
4€
Concession 3 €, download 2 €
access :
M° St Sulpice or Mabillon,
Rer B : Luxembourg
Bus : 58 ; 84 ; 89 ; bus stop : Musée du
Luxembourg / Sénat
press contacts :
Réunion des musées nationaux Grand Palais
254 – 256 rue de Bercy
75577 Paris cedex 12
Florence Le Moing
[email protected]
01 40 13 47 62
Pauline Volpe
[email protected]
01 40 13 41 60
information and bookings on :
www.museeduluxembourg.fr
Chagall, entre guerre et paix 5
коммюнике
Шагал, между
войной и миром
21 февраля – 21 июля 2013
Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard, 75006 Paris
www.museeduluxembourg.fr
Выставка организована Объединением
национальных музеев и Гран Пале.
Шагал умер в 1985 г., почти в столетнем возрасте. Он пережил ХХ век, революцию, две войны,
изгнание, в котором оказался вместе с самыми известными художниками-новаторами, создал
произведения, повествующие о личном историческом опыте, о родине, событиях и путешествиях.
ХХ век решительно отверг аллегорию и повествовательность в произведениях искусства. Отдавая
предпочтение фигуративности, Шагал сумел преодолеть диктат модернистской эстетики и, активно
подпитываясь ею, оставался в русле современности. Он заимствовал некоторые элементы у
различных течений авангарда (кубизма, супрематизма, сюрреализма) и соприкасался с ними, но
всегда оставался независимым. Параллель между образами войны и мира раскрывает всю
сложность его творчества, которое никогда не замыкалось на одном конкретном жанре, а включало в
себя события, поступки и эмоции художника. Обращаясь, в силу жизненных обстоятельств, к
наиболее волнующим его темам (родной город Витебск, еврейские традиции детства, библейские
сюжеты, Распятие, а также любовь и семья), Шагал обогащает их своим личным опытом.
Выставка, хронологически начинающаяся с объявления Первой мировой войны, включает четыре
основных момента жизни и творчества Шагала.
 Россия военного времени
После трех лет жизни в Париже Шагал возвращается в Витебск к своей невесте Белле, на которой
женится в 1915 г. Здесь его застает война. Вдали от линии фронта он болезненно осознает
жестокость военной реальности: раненные солдаты, изгнанные из родных мест евреи. Художник
изображает мир своего детства, предчувствуя его исчезновение, и создает серию картин,
воспевающих любовь к Белле.
 Межвоенный период во Франции
В 1922 г. Шагал окончательно покидает Россию. После недолгого пребывания в Берлине он
возвращается в Париж, где ему заново приходится завоевывать свое место в художественном мире.
По просьбе издателя Амбруаза Воллара Шагал иллюстрирует книги, в том числе и Библию, тексты
которой он впитал в себя с самого детства: «Я не видел Библию, я грезил ею». Параллельно с
пейзажами, портретами и цирковыми сюжетами художник создает работы, в которых присутствуют
фантастические существа, полулюди, полуживотные – великолепные персонажи шагаловского
бестиария, – а также многочисленные образы влюбленных как метафорическое выражение любви.
Chagall, entre guerre et paix 6
Марк Шагал, «Красный конь» (деталь), холст, масло, Париж, Национальный музей современного искусства – Центр Жоржа
Помпиду, хранится в Музее изящных искусств Нанта © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
 Вынужденная эмиграция в Соединенные Штаты
В 1937 г. нацистские власти изымают произведения Шагала из немецких государственных коллекций,
а три картины экспонируются на выставке
«Дегенеративное искусство» в Мюнхене. Политические
события 1941 г. вынуждают его покинуть Францию и уехать в Соединенные Штаты. Поселившись с
Беллой и Идой в Нью-Йорке, Шагал встречает там многих еврейских художников и поэтов, таких же
изгнанников, как и он. Находясь вдали от военных действий, живописец не может оставаться
равнодушным к ужасам, происходящим в Европе и в его родной стране. Война, преследования,
исход, огненные деревни неотступно заполняют его холсты, окрашивая их в мрачные тона. Тема
Распятия как универсальный символ человеческого страдания становится центральной в
шагаловском творчестве, которое в этот период отличается особой изобразительностью,
отражающей его стремление вновь обрести свою идентичность. Он отдает дань памяти Белле,
скончавшейся в 1944г.
 Послевоенный период и возвращение во Францию
В 1949 г. Шагал окончательно возвращается во Францию, поселяется сначала в Оржевале, затем в
Вансе. Художник пытается дистанцироваться от прошлого и с этого момента начинает создавать
живописные и графические циклы, например, серии памятников Парижа, изучает и использует новые
для себя техники (витраж, скульптура, керамика, мозаика, разнообразные виды гравюры…). Колорит
его работ заметно меняется, превращаясь в удивительный синтез экспрессивности и необычайной
светоносности.
Представленная на выставке диалектика войны и мира позволяет глубоко ощутить основные грани
творчества Шагала и, через важнейшие события его жизни, понять связь между шагаловскими
представлениями о предназначении художника и его живописью, такой искренней и чувственной,
которая и тридцать лет спустя после его смерти по-прежнему остается столь же новаторской.
На выставке представлено более ста произведений из французских и заграничных музеев: Центра
Помпиду; Национального музея современного искусства/Центра промышленного творчества (Париж);
Музея современного искусства города Парижа; Национального Музея «Библейское послание Марка
Шагала» (Ницца); Museum of Modern Art (Нью-Йорк); Philadelphia Museum of Art; Moderna Museet
(Стокгольм), Государственной Третьяковской галереи (Москва); Folkwang Museum (Эссен); галереи
Альбертина (Вена), а также работы из частных коллекций.
............................
Кураторы: Жан-Мишель Форе (Jean-Michel Foray) (1942-2012),
почетный главный хранитель культурного
наследия. Его работу продолжила Юлия Гриморт-Форе (Julia Garimorth-Foray), хранитель Музея современного
искусства города Парижа.
Сценография: Натали Криньер (Nathalie Crinière), Agence NC
............................
Расписание работы:
Ежедневно с 10.00 до 19.30, в понедельник
и пятницу до 22.00 (кроме праздничных
дней и школьных каникул зоны C).
Выходной: 1 мая
Стоимость билетов: 11 €, для льготных
категорий граждан 7,50 €
Дети до 16 лет бесплатно
Как добраться: станции метро Сен-Сюльпис
и Мабийон,
RER линия B, остановка Люксембург
Автобусы № 58, 84, 89, остановка
Люксембургский музей / Сенат
дополнительная информация …
information and bookings on :
www.museeduluxembourg.fr
публикация:
каталог выставки 22,5 x 26 см,
176 страниц
éditions de la Réunion des musées
nationaux – Grand Palais, en vente
dans toutes les librairies
аудиогиды: 4,00 € (французский,
английский, испанский, немецкий
языки), для льготных категорий
граждан 3,00 €, детский аудиогид
3,00 €
Контакты для прессы
Réunion des musées nationaux Grand Palais
254 – 256 rue de Bercy
75577 Paris cedex 12
Florence Le Moing
[email protected]
01 40 13 47 62
Pauline Volpe
[email protected]
01 40 13 41 60
Chagall, entre guerre et paix 7
biographie de Marc Chagall
1887-1910 : Le choix de la peinture
Marc Chagall naît le 7 juillet 1887 à Vitebsk, en Russie, dans
une famille juive. Il part en 1907 étudier à Saint-Pétersbourg où
il suivra le cours de Léon Bakst. En 1909, il rencontre Bella
Rosenfeld, originaire comme lui de Vitebsk. Maxime Vinaver
devient son mécène et lui accorde en 1910 une bourse pour
séjourner à Paris.
1911-1914 : Paris, les rencontres décisives
Chagall fréquente le quartier Montparnasse et trouve en 1911
un atelier à la Ruche. Il rencontre Robert et Sonia Delaunay,
André Salmon, Chaïm Soutine et se lie avec Blaise Cendrars
et Guillaume Apollinaire. Il expose au Salon des Indépendants.
En 1913, Herwarth Walden l’invite à montrer son travail à Berlin.
1914 : première exposition personnelle à la galerie Der Sturm à Berlin
1914-1922 : La Russie sur fond de guerre et de révolution
De Berlin, Chagall entreprend en juin 1914 un voyage à Vitebsk. Surpris par la guerre, il est contraint de
rester en Russie. Il épouse Bella en 1915 et leur fille Ida naît en 1916. Lorsque la révolution éclate, Chagall
s’enthousiasme pour les idées nouvelles. Il est nommé commissaire aux Beaux-Arts pour la région et
directeur de l’école des Beaux-Arts de Vitebsk. Brouillé bientôt avec Malevitch, il démissionne en 1919 et
quitte Vitebsk pour Moscou où il fréquente les milieux littéraires.
1920-1921 : peintures murales pour le Théâtre juif Kamerny à Moscou
1922-1923 : Berlin et l’initiation à la gravure
En 1922, Chagall quitte la Russie pour Berlin. Il rencontre Paul Cassirer qui lui propose de traduire Ma Vie,
l’autobiographie dont il vient d’achever l’écriture, et d’illustrer ce texte par des gravures. Le portfolio paraît en
1923.
1923-1941 : L’entre-deux-guerres en France
En 1923, Chagall revient à Paris et retrouve les Delaunay, parmi d’autres. Ambroise Vollard lui commande
plusieurs séries d’illustrations. Il voyage à travers la France, mais aussi en Hollande, en Italie, en Angleterre,
en Espagne et en Pologne. Un séjour en Palestine en 1931 le plonge aux sources du judaïsme. Après
plusieurs tentatives et grâce au soutien de Jean Paulhan, Chagall acquiert la nationalité française en 1937.
Pendant la guerre, il se réfugie à Saint-Dyé-sur-Loire, puis à Gordes, avant de s’exiler aux Etats-Unis en
1941.
1923-1925 : illustration des Ames Mortes de Gogol
1926-1929 : illustration des Fables de La Fontaine ; Première exposition à New York
1930 : premières illustrations pour la Bible.
Marc Chagall peignant Les arlequins, 1938-44, © Archives Marc et Ida Chagall, Paris
Chagall, entre guerre et paix 8
1933 : grande rétrospective à la Kunsthalle de Bâle
1937 : exposition de quelques-unes de ses œuvres à Munich dans l’exposition « Art dégénéré », organisée
par les nazis
1941-1948 : L’exil aux Etats-Unis
A New York, il retrouve d’autres réfugiés : Léger, Bernanos, Masson, Maritain, Mondrian et Breton. Il travaille
avec le Ballet Theatre de New York et séjourne en 1942 à Mexico où il réalise les décors et costumes du
ballet de Tchaïkovski, Aleko. Après le décès soudain de Bella en 1944, Chagall cesse de peindre pendant
près d’un an. En 1946, il s’installe à High Falls, dans l’Etat de New York, avec Virginia McNeil qui lui donne
un fils, David, la même année.
1945 : décors et costumes de l’Oiseau de feu de Stravinsky
1946 : premières lithographies en couleur pour Les Mille et Une Nuits, qui seront publiées à New York en
1948
1947 : exposition au musée national d’Art moderne à Paris
1948-1985 : L’après-guerre et le retour en France
Chagall s’installe définitivement en France en 1948, d’abord à Orgeval près de Paris, puis à Vence en 1949.
Il se lie d’amitié avec l’éditeur Tériade qui lui propose d’illustrer la pastorale Daphnis et Chloé. Il épouse
Valentina Brodsky le 12 juillet 1952. Une nouvelle et fructueuse période de création s’ouvre : l’artiste se
consacre désormais à de grands cycles comme la série des monuments de Paris et aborde des techniques
nouvelles, vitrail, mosaïque, céramique, sculpture, tapisserie. Son œuvre lithographique devient de plus en
plus importante. En 1973, Chagall retourne en Russie, cinquante ans après l’avoir quittée, pour une
exposition à la galerie Tretiakov de Moscou, où il signe les panneaux du Théâtre d’Art Juif. La
reconnaissance de son œuvre se poursuit à travers de nombreuses expositions à partir de 1969, par
l’ouverture à Nice d’un musée en 1973 et la remise de Grand-Croix de la Légion d’Honneur en 1978.
1950 : début de la série des peintures murales du Message Biblique qui sera achevée en 1966 et donnée à
l'Etat Français
1964 : plafond de l’Opéra de Paris ; vitraux pour l’ONU à New York
1966 : peintures murales pour le Metropolitan Opera de New York
1969 : exposition « Hommage à Chagall » au Grand Palais à Paris
1973 : inauguration, en présence d’André Malraux, du musée national Message Biblique Marc Chagall à
Nice, avec les dix-sept grands tableaux donnés à l’Etat en 1967 par Marc et Valentina Chagall
1974 : inauguration des vitraux de la cathédrale de Reims
1979 : inauguration des vitraux de l’Art Institute de Chicago
1984 : trois grandes expositions célèbrent le quatre-vingt-dix-septième anniversaire de l’artiste, au Centre
Georges Pompidou à Paris, à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, au Musée National Message
Biblique Marc Chagall à Nice
Marc Chagall s’éteint le 28 mars 1985.
Chagall, entre guerre et paix 9
Jean-Michel Foray (1942-2012)
Photo : Jean-Michel Foray © Nicolas Foray
Jean-Michel Foray était conservateur général du Patrimoine. Il a occupé diverses fonctions au sein des
musées français (conservateur au Musée national d’Art moderne / Centre Georges Pompidou, conservateur
en chef au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, directeur des musées nationaux Marc Chagall,
Fernand Léger et Picasso à Nice, Biot et Vallauris dans le sud de la France). Il a organisé, depuis 1985, plus
de cinquante expositions d’artistes modernes et contemporains (de Mark Rothko en 1999 au Musée d’Art
moderne de la Ville de Paris à Arnulf Rainer en 2005 au Musée national Marc Chagall de Nice). Spécialiste
de l’œuvre de Chagall, il a été le commissaire de plusieurs expositions consacrées à l’œuvre de cet artiste :
rétrospective Chagall au Grand-Palais à Paris en 2003, rétrospective au San Francisco Museum of Art en
2003, exposition à la Galleria d’Arte Moderna de Turin, rétrospective à la galerie Tretiakov de Moscou en
2005, au Musée Klovicevi Dvori de Zagreb en 2008. Il a également organisé des expositions consacrées à
Picasso dont : Picasso, portraits 1949-1960 (au Musée Picasso de Vallauris en 2003), Picasso, the Great
Century en 2005 (au Musée d’art moderne de la Ville de Séoul, Corée). En 2009, il a co-organisé une
exposition Renoir au musée d’art moderne de la Ville de Séoul.
Parmi les publications récentes, Chagall, aux éditions Abrams à New-York en 2003, Fernand Léger aux
éditions de la RMN à Paris en 2005,
et des contributions à des catalogues d’exposition dont : Léger
l’impersonnel pour le Musée des Beaux-arts de Varsovie, L’eau n’a pas d’opinion, Picabia 1939-1945 pour le
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 2002, Chagall und die Bibel pour le Musée à l’Albertina à
Vienne, ainsi que de nombreux textes consacrés aux artistes contemporains (Stéphane Pencréac’h, Ronan
Barrot, Vincent Corpet en 2007 et 2008).
Chagall, entre guerre et paix 10
textes des salles
avant-propos
e
Chagall meurt en 1985, presque centenaire. Il a traversé le XX siècle, connu une révolution, deux guerres
et l’exil, côtoyé quelques-uns des artistes les plus novateurs de son temps, et produit une œuvre dans
laquelle peuvent se lire son expérience intime de l’Histoire, le souvenir de ses rencontres, de ses voyages,
de sa patrie.
e
Le XX siècle a, pour une large part, refoulé l’allégorie et le narratif dans les œuvres d’art. Et c’est parce que
Chagall a su s’affranchir des règles et des codes — voire des diktats — de la pensée moderniste tout en
s’en nourrissant, qu’il a pu rester figuratif et témoigner de son temps. Il emprunte aux mouvements d’avantgarde (cubisme, suprématisme, surréalisme) quelques-unes de leurs formes, semble parfois s’en
rapprocher, mais demeure toujours indépendant.
Le parallèle entre les images de guerre et les images de paix révèle la complexité d’une œuvre qui ne se
réduit jamais à un genre donné, mais intègre les événements, les situations et les émotions de l’artiste.
Ainsi, selon les circonstances, Chagall visite et revisite certains thèmes, les enrichissant à chaque fois d’une
dimension personnelle : sa ville natale de Vitebsk, les traditions juives de son enfance, les épisodes
bibliques dont la Crucifixion, ainsi que le couple et la famille.
Commençant avec la Première Guerre mondiale, le parcours de l’exposition illustre quatre étapes clés de la
vie et de l’œuvre de Chagall : la Russie en temps de guerre, l’entre-deux-guerres en France, l’exil aux EtatsUnis, l’après-guerre et le retour en France.
I. La Russie en temps de guerre
Bella
Chagall a passé trois années à Paris où il s’est nourri, sans y adhérer, des recherches d’avant-garde des
artistes cubistes et futuristes, et s’est lié d’amitié avec Apollinaire, Cendrars et Delaunay. Son identité
artistique se construit par une articulation entre cette modernité et ses racines juives et russes.
En 1914, Chagall se rend au vernissage de sa première exposition à Berlin et poursuit son voyage vers la
Russie pour y retrouver sa famille et sa fiancée, Bella Rosenfeld. Mais la déclaration de guerre l’oblige à y
rester huit longues années.
Chagall épouse Bella en 1915 et leur fille Ida naît le printemps suivant. Il crée une série de peintures
représentant son environnement proche et l’intimité avec Bella : « C’est comme si elle me connaissait depuis
longtemps, comme si elle savait tout de mon enfance, de mon présent, de mon avenir, comme si elle veillait
sur moi ; je sentis que c’était elle ma femme […]. Je suis entré dans une maison nouvelle et j’en suis
inséparable. »
La guerre
À Vitebsk, qui est une ville-garnison, Chagall assiste aux mouvements des troupes et des populations
chassées des lignes de front en 1914-1915. Mobilisé au milieu de l’année 1915, il échappe aux combats en
travaillant dans un service d’intendance à Saint-Pétersbourg. L’engagement politique de Chagall à
combattre les inégalités sociales et les différences de traitement entre les religions est sensible. Il rend
compte des ravages de la guerre et en livre une chronique vivante à travers notamment une série de
dessins expressifs : des soldats blessés rencontrés dans les rues, d’autres qui partent à la guerre pleurés
Chagall, entre guerre et paix 11
par les femmes, mais aussi des paysans et des vieillards fuyant, le baluchon sur le dos. Marqué par cette
réalité brute, il décrira plus tard, en 1922, dans son autobiographie Ma Vie : « Des militaires, moujiks en
bonnets de laine, chaussés de laptis, passent devant moi. Ils mangent, ils puent. L’odeur du front, l’haleine
forte du tabac, des puces. »
Les nombreuses œuvres sur papier présentées ici montrent combien le passage à Paris a été déterminant
pour Chagall. Il s’affirme en tant que dessinateur et affine son regard. Caractérisées par une grande maîtrise
du trait et par un contraste appuyé, ces œuvres sur papier révèlent le volume et le mouvement propres aux
figures, et annoncent également l’intérêt de Chagall pour les techniques de gravure.
Vitebsk
« Ce n’est que ma ville, la mienne, que j’ai retrouvée. J’y reviens avec émotion », écrit Chagall à propos de
Vitebsk. Il évoque à de nombreuses reprises, avec un regard plein de tendresse, le monde de ses racines
culturelles et sociales. La plupart des sujets qu’il traite appartiennent à son environnement immédiat et
illustrent les rituels de la vie juive. La récurrence de ces motifs témoigne de son engagement en faveur de la
revitalisation de la culture populaire judéo-russe et d’un art juif moderne. Il réalise en 1920 le décor pour le
théâtre juif de Moscou ainsi que de nombreuses esquisses pour la scène.
Des personnages que l'on peut identifier comme juifs apparaissent dans les œuvres de Chagall. Les
mendiants de Vitebsk servent de modèles à bon nombre de portraits de rabbins. Dès 1914 apparaît
également la figure du Juif errant : un baluchon sur l’épaule, il peut être l’illustration littérale d’une expression
yiddish, « Luftmensch » (l’homme de l’air), qui désignait l’homme pauvre, vagabondant de ville en ville. Il
symbolise à la fois l’espoir et la conscience d'un monde menacé par le changement, que Chagall sera
bientôt appelé à quitter.
II. L’entre-deux-guerres
Vers le sacré
Chagall et sa famille s’installent en France en 1923. Le peintre souhaite pénétrer au cœur du pays et, à
travers la découverte des paysages, saisir l’essentiel de son mystère. Familiarisé avec la technique de la
gravure depuis son séjour à Berlin en 1922, il illustre plusieurs livres à la demande d’Ambroise Vollard, Les
Âmes mortes de Gogol, les Fables de La Fontaine, puis la Bible. L’illustration de la Bible permet à Chagall
de s’inscrire dans la très longue tradition des représentations bibliques, occidentale et orientale. Avant
d'entreprendre ce projet, il ressent la nécessité de comprendre la terre mythique de ses ancêtres et part pour
la Palestine en 1931. L’expérience est bouleversante, tant sur le plan plastique que sur le plan spirituel :
«En Orient, dit-il, j’ai trouvé la Bible et une part de moi-même. »
Dans les quarante gouaches sur la Bible, préparatoires aux eaux-fortes, le choix des sujets montre à la fois
une parfaite connaissance du texte biblique et une grande liberté à l’égard de la tradition. Chagall puise dans
ses souvenirs, ceux de Vitebsk et ceux plus récents de son voyage en Palestine, pour créer ses figures de
prophètes et de patriarches à visage humain. Il condense chaque récit en une image réduite à ses
protagonistes principaux, qui annonce néanmoins par sa puissance évocatrice la monumentalité des
grandes compositions bibliques ultérieures.
Chagall, entre guerre et paix 12
Vers le rêve
Chez Chagall, les images du rêve construisent un monde qui n’est ni une fiction, ni une imitation du monde
réel, mais qui constitue plutôt l'expression de la subjectivité de l’artiste, son prolongement dans le tableau.
Ce travail de condensation et de déplacement, caractéristique du rêve, confère aux œuvres oniriques de
Chagall un caractère « surréaliste », sans pour autant laisser parler seuls l’imagination ou l’inconscient,
comme chez les surréalistes : Chagall est un rêveur conscient.
Dans les rencontres d’apparence incongrue que l’artiste crée entre figures, animaux ou êtres hybrides, il
crée une sensation d’apesanteur et joue sur les échelles entre personnages et arrière-plan. De la même
façon que ses personnages peuvent revêtir de multiples significations, dans une sorte de polyphonie visuelle
(une madone peut aussi être une mariée, un âne l’artiste lui-même), Chagall développe plusieurs registres
symboliques. Son identification à l’animal prend tout son sens quand on sait que, dans la spiritualité
hassidique, l’animal est une parcelle du divin.
Ces tableaux réorganisent le réel et créent un univers magique, pour reprendre le terme qu’André Breton
emploie pour qualifier l’art de Chagall.
III. L’exil aux Etats-Unis
Les temps menaçants
En 1937, les autorités nazies saisissent les œuvres de Chagall dans les collections publiques allemandes et
trois de ses toiles sont présentées dans l’exposition « Entartete Kunst » [« Art dégénéré »] à Munich. Les
événements politiques poussent Chagall à se replier au sud de la Loire, avant que l’instauration des lois
antisémites en 1940 ne l’oblige à quitter sa seconde patrie et à s’exiler aux Etats-Unis.
En 1941, il s’installe avec Bella à New York où il retrouve plusieurs artistes et poètes juifs exilés comme lui.
Bien qu’éloigné des lieux du conflit, Chagall n’ignore pas les actes de barbarie qui dévastent l’Europe et son
pays natal. Guerre, persécutions, exode, villages en flammes hantent alors ses tableaux : désormais, une
tonalité sombre envahit sa peinture.
Le thème de la crucifixion, symbole de la souffrance humaine, devient récurrent chez Chagall qui avait peint,
dès 1938, Crucifixion blanche. Il mêle à ce thème classique de l’iconographie chrétienne des objets rituels
du judaïsme tels le tallit (châle de prière) autour de la taille du Christ et le chandelier à sept branches,
associant ainsi les vocabulaires du judaïsme et du christianisme.
Deuil
À New York, Chagall rencontre le galeriste Pierre Matisse qui l’exposera de 1941 à la fin de sa vie. En 1942,
le chorégraphe Léonide Massine l’invite à concevoir les décors et les costumes d’Aleko, un ballet inspiré des
Tziganes de Pouchkine, orchestré par Tchaïkovski. C’est l’occasion pour Chagall d’exalter sa patrie
d’origine alors qu’elle subit le joug de l’envahisseur nazi.
Au cours de cette période américaine, Chagall est conscient des événements, comme en témoignent
certaines peintures aux tonalités sombres. Elles représentent souvent des scènes nocturnes dans lesquelles
l’artiste évoque ses racines. L’autoportrait, le tableau dans le tableau, sont des motifs qui reviennent de
façon récurrente dans ces œuvres : l’artiste témoigne de son temps en y inscrivant son histoire personnelle.
Tout au long de l’année 1944, Chagall attend avec fièvre la libération de sa ville d’élection, Paris, où il
souhaite retourner. Mais la mort subite de Bella l’anéantit : « Tout est devenu ténèbres ». Au cours des deux
années suivantes, période de deuil et de reconstruction, le peintre ne cesse de rendre hommage à son
épouse disparue.
Chagall, entre guerre et paix 13
IV. L’après-guerre et le retour en France
Vers la sérénité
Chagall rentre définitivement en France en 1949 et s’installe à Orgeval, puis à Vence. Il parvient peu à peu à
une plus grande sérénité et emprunte aux paysages de la Méditerranée leur lumière sublime. Cette dernière
période voit l’épanouissement des thèmes solaires, maritimes ou mythologiques.
L’artiste se consacre à de grands cycles constitués de peintures ou d’esquisses qui traduisent le travail en
série autour d’un thème : la série de Paris et ses monuments ou encore le cycle du Message biblique. Son
usage de la couleur se modifie sensiblement et les contours s’affirment. Sa peinture est nourrie par
l’exploration de diverses techniques, dont la céramique, la sculpture, ainsi que l'art monumental à travers
son expérience du vitrail et de la mosaïque. D’une intense luminosité, elle est un hymne à la liberté et à la
vie.
Chagall, entre guerre et paix 14
© Thierry Renard
Chagall, entre guerre et paix 15
liste des musées prêteurs
outre de très importants prêts de collections particulières
par ordre alphabétique des pays
Allemagne
Bielefeld, Kunsthalle Bielefeld
Essen, Museum Folkwang
Hanovre, Sprengel Museum
Wuppertal, Von der Heydt-Museum
Autriche
Vienne, Albertina
Etats-unis
New York, The Museum of Modern Art (MoMA)
Philadelphie, Philadelphia Museum of Art
France
Céret, musée d’art moderne
Grenoble, musée de Grenoble
Nantes, musée des Beaux-Arts
Nice, musée national Marc Chagall
Paris, Bibliothèque nationale de France
Paris, Centre Pompidou, Musée national d’Art moderne/Centre de création industrielle
Paris, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
Paris, Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Saint-Paul, Fondation Marguerite et Aimé Maeght
Italie
Turin, GAM – Galleria Civica d’Arte Moderna e Contemporanea
Venise, Fondazione Musei civici di Venezia, Galleria internazionale d’Arte Moderna di Ca’Pesaro
Pays-Bas
Amsterdam, Stedelijk Museum
Russie
Moscou, galerie nationale Tretiakov
Suède
Stockholm, Moderna Museet
Chagall, entre guerre et paix 16
liste des œuvres exposées
102 œuvres
I. La Russie en temps de guerre
1. Bella
Autoportrait devant la maison
1914
50,7 x 38 cm
huile sur carton marouflé sur toile
collection privée
Les Amoureux en vert
1916 - 1917
69,7 x 49,5 cm
huile sur carton marouflé sur toile
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988, en dépôt au musée national Marc
Chagall, Nice.
Vue de la fenêtre à Zaolchie, près de Vitebsk
1915
102,5 x 120,7 cm
gouache et huile sur carton collé sur toile
Moscou, Galerie nationale Tretiakov
Bella et Ida à la fenêtre
1916
56 x 45 cm
huile sur carton marouflé sur toile
collection privée
2. La guerre
Soldat blessé
1914
48,9 x 37,8 cm
aquarelle, huile et gouache sur carton
Philadelphia Museum of Art, don de Mary
Katherine Woodworth en mémoire d’Allegra
Woodworth, 1986
Le Salut
1914
37,8 x 49,8 cm
huile sur carton marouflé sur toile de lin
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988, en dépôt au musée d’art et
d’histoire du Judaïsme, Paris.
Recrue, guerre
1915
16,3 x 10, 1 cm
mine graphite et encre sur papier beige
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988
Guerre
1914
étude
45 x 35,5 cm
mine graphite sur papier d'emballage gris
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988
Le Soldat blessé
1914
22,3 x 18,3 cm
encre de Chine sur papier
Moscou, Galerie nationale Tretiakov.
Le Vieux
1914
25 x 16,7 cm
gouache blanche et encre sur papier beige
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988.
Chagall, entre guerre et paix 17
La Vieille
1914
25 x 16,7 cm
encre, gouache blanche sur papier beige
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988
Couple de paysans, départ pour la guerre
1914
18,5 cm x 22 cm
crayon, encre, gouache blanche sur papier beige
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988
Homme avec son chat et femme avec enfant
(Les Réfugiés)
1914
22,3 x 17,2 cm
encre de Chine, blanc sur papier,
Moscou, Galerie nationale Tretiakov.
Près de la maison
1916
20,3 x 18 cm
gouache, mine de plomb sur papier
Moscou, Galerie nationale Tretiakov.
Les Temps changent-ils ?
1920
Illustration pour Deuil de D.Hofstein
34,4 x 25,7 cm
encre sur papier vélin
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988
Te souviens-tu comment meurt ce petit
renard ?
1920
Illustration pour Deuil de D.Hofstein
36,2 x 24,1 cm
encre sur papier vélin
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988
Chapelet de gouttes de sang
1921
Illustration pour Deuil de D.Hofstein
28,3 x 35 cm
encre sur papier vélin crème
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988
3. Vitebsk
Le Vieillard et le Chevreau
1930
52 x 66 cm
tempera sur papier monté sur panneau
Stockholm, Moderna Museet, legs de Gérard
Bonnier, 1989
L'Homme à la barbe
1911
28,8 x 22,5 cm
crayon, encre sur papier
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988
L'Etude
1918
24,9 x 34,3 cm
encre sur papier
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988
Le Vieillard
1914
21,2 x 13,8 cm
encres de couleur sur papier
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988
Au-dessus de Vitebsk
1915-1920
67 x 92,7 cm
huile sur toile
New York, The Museum of Modern Art, acquis par
le legs de Lillie P. Bliss, 1949
Chagall, entre guerre et paix 18
Scène de village à Vitebsk
1924-1926
39 x 55,5 cm
huile sur toile
Vienne, Albertina, collection Batliner
Le Shofar
1915
26,3 x 32,7 cm
crayon, aquarelle et gouache sur papier gris collé
sur papier rouge
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d'Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988
II. L’entre-deux-guerres
1. Vers le sacré
La Synagogue de Vilna
1935
81,5 x 65,5 cm
huile sur papier
collection privée
Le Chandelier et les Roses blanches
1929
100 x 81 cm
huile sur toile
collection privée
Le Shofar
1931
Dessin n°25
28,2 x 22 cm
encre, retouches sur papier vergé filigrané
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre d’art, dation en 1988
Aaron devant le chandelier
1932
gouache préparatoire pour la Bible
62 x 49 cm
gouache, peinture à l’huile sur papier
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Le Juif et la Chèvre
1914
16,8 x 11 cm
aquarelle, encre, lavis, gouache sur papier
fixé sur papier gaufré brun
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988
Noé reçoit l'ordre de construire l'Arche
1931
gouache préparatoire pour la Bible
58 x 42,5 cm
gouache sur papier
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
La Thora sur le dos
1933
28,3 x 21 cm
encre, gouache, aquarelle sur papier vergé
filigrané
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988
Le Rabbin de Vitebsk
1914-1922
104 x 84 cm
huile sur toile
Venise, Fondazione Musei civici de Venezia,
Galleria internazionale d'Arte Moderna di
Ca'Pesaro
L'Arc-en-ciel, signe d'alliance entre Dieu et la
Terre
1931
gouache préparatoire pour la Bible
63,5 x 47,5 cm
gouache sur papier
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Abraham prêt à immoler son fils
1931
gouache préparatoire pour la Bible
gouache, peinture à l’huile sur papier
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Chagall, entre guerre et paix 19
Moïse répand les ténèbres
1931
gouache préparatoire pour la Bible
62 x 49 cm
gouache, peinture à l’huile sur papier
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Abraham et Isaac en route vers le lieu du
sacrifice
1931
gouache préparatoire pour la Bible
62 x 48,5 cm
gouache sur papier
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Moïse reçoit les Tables de la Loi
1931
gouache préparatoire pour la Bible
61 x 48,5 cm
gouache, peinture à l’huile sur papier
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Création d'Eve
1931
gouache préparatoire pour la Bible
58 x 42,5 cm
gouache sur papier
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Dieu créa l'Homme
1930
gouache préparatoire pour la Bible
64 x 48 cm
gouache sur papier
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Moïse brise les Tables de la Loi
1931
gouache préparatoire pour la Bible
62 x 48,5 cm
gouache, peinture à l’huile sur papier
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Moïse répand la mort chez les Egyptiens
1931
gouache préparatoire pour la Bible
gouache, peinture à l’huile sur papier
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Abraham pleurant Sarah
1931
gouache préparatoire pour la Bible
gouache sur papier
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Josué se prosterne devant l'Ange porteur
d'épée, chef des armées de l'Eternel
gravure
1952-1956
eau-forte, pointe sèche
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Le Monument du sépulcre de Rachel
Gravure
1931-1934
eau-forte, pointe sèche
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Le Pardon de Dieu annoncé à Jérusalem
Gravure
33 x 22,8 cm
1952-1956
eau-forte, pointe sèche
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Josué successeur de Moïse à la tête d'Israël
s'apprête à passer le Jourdain sur l'ordre de
L'Eternel
Gravure
1952-1956
eau-forte, pointe sèche
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Chagall, entre guerre et paix 20
Dieu apparaît en songe à Salomon qui lui
demande le don de la sagesse
Gravure
1952-1956
eau-forte, pointe sèche
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
L'Homme guidé par l'Eternel dans la voie
droite
Gravure
1952-1956
eau-forte, pointe sèche
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
Sous les murs de Jéricho, Josué écoute les
ordres de Dieu
Gravure
1952-1956
eau-forte, pointe sèche
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
L’Eternel se manifeste à Elie
Gravure
1952-1956
32,1 x 20,1 cm
eau-forte, pointe sèche
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de
1972
2. Vers le rêve
Songe d'une nuit d'été
1939
116,5 x 67,9 cm
huile sur toile
Musée de Grenoble, don de l’artiste en 1951
Le Rêve
1927
81 x 100 cm
huile sur toile
Paris, Musée d'Art moderne de la Ville de Paris
III. L’Exil aux Etats-Unis
1. Les temps menaçants
La Crucifixion
vers 1940
26,5 x 22,5 cm
aquarelle et encre sur papier
Stockholm, Moderna Museet
La Crucifixion
1940
34 x 29,4 cm
huile sur toile
Philadelphia Museum of Art, Collection Samuel S.
White 3rd and Vera White, 1959
L’Exode
1952-1966
130 x 162,3 cm
huile sur toile de lin
Centre Georges Pompidou, Musée national d'Art
moderne / Centre de création industrielle, Paris,
dation en 1988 en dépôt au Musée national Marc
Chagall, Nice
La Crucifixion en jaune
1942
140 x 101 cm
huile sur toile de lin
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle
Dation en 1988
Homme-coq au-dessus de Vitebsk
1925
49 x 64,5 cm
Huile sur carton
collection privée
Chagall, entre guerre et paix 21
Triptyque « Résistance, Libération,
Résurrection»
Panneau Libération
1937 – 1952
panneau de droite issu du triptyque titré
"Révolution"
toile monumentale de 1937 découpée en 1943 en
3 parties
168 x 88 cm
huile sur toile de lin
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle
Dation en 1988, en dépôt au Musée national Marc
Chagall, Nice
La Guerre
1943
106 x 76 cm
huile sur toile
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d'Art moderne / Centre de création industrielle
don de l’artiste en 1953, en dépôt au Musée d’Art
Moderne de Céret
Triptyque « Résistance, Libération,
Résurrection »
Panneau Résurrection
1937 - 1948
panneau central issu du triptyque titré
"Révolution"
toile monumentale de 1937 découpée en 1943 en
3 parties
168 x 107,7 cm
huile sur toile de lin
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle
Dation en 1988, en dépôt au Musée national Marc
Chagall, Nice
Obsession
1943
76 x 107,5 cm
huile sur toile de lin
Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art
moderne / Centre de création industrielle, dation
en 1988, Paris, en dépôt au musée des BeauxArts de Nantes
Triptyque « Résistance, Libération,
Résurrection »
Panneau Résistance
1937 - 1948
panneau de gauche issu du triptyque titré
"Révolution"
toile monumentale de 1937 découpée en 1943 en
3 parties
168 x 103 cm
huile sur toile de lin
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle
Dation en 1988, en dépôt au Musée national Marc
Chagall, Nice
La Résurrection au bord du fleuve
1947
98 x 73,5 cm
huile sur toile
collection privée
La Guerre
1943
19 x 38,9 cm
encre sur papier
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988
2. Le deuil
Dans la nuit
1943
47 x 52,4 cm
huile sur toile
Philadelphia Museum of Art: Collection Louis E.
Stern, 1963
Femme au bouquet de fleurs ou Les fleurs sur
la table
1944
42 x 41,5 cm
huile sur toile
collection privée
Chagall, entre guerre et paix 22
Paysage (fait à Cranberry Lake)
1944
45 x 56 cm
huile sur toile
collection privée
Quatre contes des Mille et Une Nuits n° 7
1948
lithographie
Paris, Bibliothèque Nationale de France
Département des Estampes et de la
Photographie, Mourlot 42
La Madone au traîneau
1947
97 x 79,5 cm
huile sur toile
Amsterdam, Stedelijk Museum
Autour d’elle
1945
131 x 109,5 cm
huile sur toile
Paris, Centre Georges Pompidou, musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle
Don de l’artiste en 1953
Quatre contes des Mille et Une Nuits n°5
1948
lithographie
Paris, Bibliothèque Nationale de France
Département des Estampes et de la
Photographie, Mourlot 40
L'Ame de la ville
1945
107 x 82 cm
huile sur toile
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
don de l’artiste en 1953
Quatre contes des Mille et Une Nuits n° 3
1948
lithographie
Paris, Bibliothèque Nationale de France
Département des Estampes et de la
Photographie, Mourlot 38
Quatre contes des Mille et Une Nuits n° 2
1948
lithographie
Paris, Bibliothèque Nationale de France,
département des Estampes et de la Photographie,
Mourlot 37
Quatre contes des Mille et Une Nuits n° 12
1948
lithographie
Paris, Bibliothèque Nationale de France
Département
des
Estampes
et
de
Photographie, Mourlot 47
Quatre contes des Mille et Une Nuits n° 11
1948
lithographie
Paris, Bibliothèque Nationale de France
Département des Estampes et de la
Photographie, Mourlot 47
la
La Nuit verte
1952
72 x 60 cm
huile sur toile
collection privée
Devant le tableau
1968-1971
116 x 89 cm
huile sur toile
Saint-Paul-de-Vence, Fondation Marguerite et
Aimé Maeght
Dans mon pays
1943
21 x 58 cm
gouache et détrempe sur papier appliqué sur toile
Turin, GAM – Galleria Civica d'Arte moderna e
contemporanea
Le Cheval rouge
1938-1944
114 x 103 cm
huile sur toile
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle
dation en 1988, en dépôt au Musée des BeauxArts de Nantes.
Chagall, entre guerre et paix 23
A ma femme
1938-1944
130 x 184,8 cm
huile sur toile
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
don de Madame Ida Chagall en 1953
Le Mariage
1944
99 x 74 cm
huile sur toile
collection privée
Le Roi David
1951
198 x 133 cm
huile sur toile de lin
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988, en dépôt au Musée national Marc
Chagall, Nice
IV. L’après-guerre et le retour en France
1. Vers la sérénité
Esquisse pour le Nu rouge
1955
64,7 x 45 cm
huile sur toile
collection privée
Sirène et poisson
1956-1960
77 x 57 cm
gouache et pastel sur papier
gouache préparatoire pour la lithographie
d’interprétation Sirène et poisson, « Nice et la
Côte d’Azur », 1967, conservée au Musée
national Marc Chagall de Nice
collection privée
Esquisse pour les Toits rouges
1953
55 x 46 cm
huile, encre de Chine et encre sépia sur toile
collection privée
Esquisse pour La Concorde
1953
62 x 48,5 cm
huile, gouache et pastel sur papier
collection privée
Daphnis et Chloé
1956
105 x 75 cm
encre noir au pinceau et à la plume, terre du
Rousillon à l’œuf sur papier d’Arches
collection privée
Sous le palmier (Cap d’Antibes)
1969
66,4 x 51 cm
gouache et aquarelle sur papier
collection privée
Esquisse pour La Vie
1963-1964
25,6 x 33 cm
crayon et encre de Chine sur papier avec mise au
carreau
collection privée
Esquisse pour La Vie
1964
56,8 x 78 cm
crayon, encre de Chine, aquarelle, gouache et
pastel sur papier
collection privée
Esquisse pour La Vie
1964
76,4 x 55,3 cm
encre de Chine, aquarelle, gouache et collage de
tissus sur papier
collection privée
Esquisse pour La Vie
1963-1964
56,6 x 76,5 cm
crayon, encre de Chine, aquarelle, gouache et
collage de tissus et de papiers sur papier
collection privée
Chagall, entre guerre et paix 24
Le Paysage bleu
1949
77 x 56 cm
gouache sur papier
Wuppertal, Von der Heydt-Museum
Esquisse pour La Guerre
1964
38,5 x 58 cm
gouache et encre de Chine sur papier
collection privée
La Maison rouge
1955
59 x 51,3 cm
huile sur toile
Hanovre, Sprengel Museum
La Danse
1950-1952
238 x 176 cm
huile sur toile de lin
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national
d’Art moderne / Centre de création industrielle,
dation en 1988. En dépôt au musée national Marc
Chagall, Nice
Les cinq Bougies
1950
78,7 x 57,2 cm
gouache et pastel sur papier Arches épais
collection privée
Monde rouge et noir
1951
244,5 x 189 cm
gouache, aquarelle, pastel gras sur papier fait
machine contrecollé sur papier contrecollé sur
toile
collection privée
Le Monstre de Notre-Dame
1953
100 x 83,7 cm
huile sur toile
collection privée
L'Appel à la lune
1953
65 x 53 cm
gouache sur papier
Bielefeld (Allemagne), Kunsthalle Bielefeld
Le Champ de mars
1954-1955
149,5 x 105 cm
huile sur toile
Essen, Folkwang Museum
Chagall, entre guerre et paix 25
la scénographie par l’agence NC
La scénographie de l’exposition se construit sur une notion de circularité, transposant l’idée que l’œuvre de
Chagall n’est pas linéaire mais circulaire et que les thèmes de ses peintures sont intrinsèquement liés.
Les tableaux sont accrochés sur des cimaises grises, allant du clair à l'obscur en fonction des thématiques,
afin de mettre en avant les œuvres colorées.
.
Chagall, entre guerre et paix 26
quelques notices d’œuvres
Vue de la fenêtre à Zaolchie, près de Vitebsk, 1915
gouache, huile sur carton collé sur toile, 102,5 x 120,7 cm
Moscou, Galerie nationale Tretiakov
Marc Chagall a été « un peintre à la fenêtre », ainsi que l'a montré une
exposition en 2003 au musée national Marc Chagall de Nice. Ce motif,
principe organisateur de la surface de la toile depuis Alberti, jalonne toute la
carrière de l’artiste. Dans Ma vie, son autobiographie, il écrit : « Je peignais à
ma fenêtre, jamais je ne me promenais dans la rue avec ma boîte de
couleurs », et c’est par le souvenir ou par la fenêtre ouverte qu’il observe la
nature.
Le retour en Russie en 1914 entraîne chez Chagall un renouveau du
classicisme de la forme, perceptible dans ce tableau. Il n’est cependant pas incompatible avec des effets
marqués par le contact parisien avec la modernité. On y retrouve, de fait, le même souci de précision et de
réalisme dans le traitement de la nature morte devant la fenêtre et du paysage que dans la représentation
des personnages, en particulier dans l’autoportrait de l’artiste, avec sa chemise à rayures et sa cravate
soigneusement dessinées. La stricte limitation des bords de la fenêtre à ceux du tableau inscrit également
l’œuvre dans une tradition réaliste de la représentation. Mais la superposition peu naturelle des deux
portraits introduit un élément d’incohérence dont la signification métaphorique pourrait être : « Je n’ai qu’elle
en tête. »
Par ailleurs, les deux protagonistes ont les yeux tournés vers le haut, le rideau semble relayer toute la
lumière qui tombe du ciel pâle par la fenêtre et pénètre à l’intérieur de la maison : cette lumière comporte
indiscutablement une dimension sacrée. On ne peut s’empêcher d’évoquer ici La fenêtre de l’atelier de
Friedrich (1805-1806, Albertina, Vienne) et le caractère sacré attribué à la croisée des montants. Dans le
tableau de Chagall, les montants horizontaux sont doubles, mais la croisée supérieure, drapée dans le
rideau rendu transparent par la lumière, renforce le sentiment d’intimité, de sérénité dans l’intérieur sombre,
et peut symboliser la limitation de l’existence terrestre qui ne peut recevoir la lumière que du ciel.
Elisabeth Pacoud-Rème
La Thora sur le dos, 1933
encre, gouache, aquarelle sur papier vergé filigrané, 28,3 x 21 cm
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d'Art moderne / Centre de
création industrielle, dation en 1988
Un petit homme fluet, vêtu de noir, à la manière des juifs pieux, un scribe
peut-être, puisqu’il est doté d’une plume, absorbé dans sa tâche, semble
porter sur son dos, le plus naturellement du monde, un rouleau de Torah
démesuré : la Torah l’accompagne dans son cheminement, elle est tout à la
fois une source spirituelle, un soutien et une charge. Dans son manteau
(me’il), marqué d’une étoile de David, elle apparaît comme un monument,
une sorte de tour, allégorie du nom de Dieu, rappelant ce verset des
Proverbes (18.10) : « Le nom d’Adonaï est une tour forte : le juste y accourt
et y est hors d’atteinte. »
Nathalie Hazan-Brunet
Chagall, entre guerre et paix 27
Homme-coq au-dessus de Vitebsk, 1925
huile sur carton, 49 x 64,5 cm
Collection privée
Chagall reprend une fois encore dans ce tableau le paysage
des œuvres de la période russe intitulées Au-dessus de
Vitebsk. Il est cependant traité de manière moins
descriptive. La mémoire a modifié les proportions et la
gamme colorée est plus restreinte, confrontant le gris et le
blanc. On retrouve cependant l'opposition entre le caractère
réaliste du paysage et la dimension fantastique du
personnage volant, devenu ici une figure hybride.
L'hybridation de l’homme et de l’animal, courante dans l’histoire de l’art, est très répandue dans l’œuvre de
Chagall, particulièrement dans ses autoportraits. Elle s’applique alors à quelques animaux favoris, l’âne, le
bouc, le coq, dans lesquels l’artiste se reconnaît le plus souvent. Le Coq de 1947 (musée national d'art
moderne / Centre de Création Industrielle, Centre Georges Pompidou, dépôt au musée des Beaux-Arts de
Lyon) est ainsi un autoportrait du peintre tout à fait explicite.
Ces hybridations ont bien évidemment une signification symbolique et religieuse marquée.
Le coq, parce que son chant annonce le lever du jour, est depuis toujours le symbole du renouveau. Par son
rôle dans la basse-cour, il est également lié à la création. Il est aussi le symbole de la repentance dans les
usages religieux des communautés juives de la région de Vitebsk tels qu’ils sont rapportés par Bella, la
première femme de Chagall, dans son livre, Lumières allumées, et en particulier, dans la pratique des
Kaparoth : la veille du Grand Pardon, un coq pour les hommes ou une poule pour les femmes sont affectés
à chaque membre de la famille. On récite une formule qui transfère la culpabilité de chacun sur le volatile qui
est ensuite égorgé rituellement. Le sens de l’image de l’artiste en coq recouvrirait donc sa volonté d’une
part, d’abolir la culpabilité d'être parti de chez lui, d’autre part, d'être celui qui, par la force de son art, fait
passer un message : il vole et chante, pour remercier Dieu de la joie qu’il donne aux hommes. Cette
hypothèse est confortée notamment par le vêtement qu'il porte, proche d'un costume de clown : il est aussi
le saltimbanque, celui par qui arrivent la joie et la fête. De plus, il porte à la main une lampe à pétrole, celle
qu'on utilisait dans la maison familiale, dont la flamme, située en haut et au milieu du tableau, rappelle que
toute lumière vient de Dieu.
Le tableau offre ainsi un bel exemple des superpositions de sens caractéristiques des œuvres de Chagall et
démontre, comme l'a souligné Jean-Michel Foray, qu'elles ne sont pas seulement des « images du rêve ».
Elisabeth Pacoud-Rème
Obsession, 1943
huile sur toile, 76 x 107,5 cm
Centre
Georges
Pompidou,
Musée
national
d'Art
moderne / Centre de Création Industrielle, dation en 1988, en
dépôt au musée des Beaux-Arts de Nantes
Ce tableau de 1943 est caractéristique de la production des
années de guerre : le Christ en croix en est le personnage
principal, cette fois renversé à la différence d'autres tableaux
qui lui sont contemporains où il domine au centre de la toile. Il
s'inscrit dans un cycle commencé en 1938 avec La Crucifixion blanche (Art Institute, Chicago) et achevé
avec la partition du tableau Révolution qui devient après-guerre le triptyque Résistance-RésurrectionLibération. Chagall choisit de représenter dans ces tableaux un Christ juif, ceint du châle de prière porté par
les juifs dans la synagogue et non du périzonium traditionnel de la peinture chrétienne. Quand la croix est
surmontée de l'acronyme INRI – Jésus de Nazareth, roi des juifs, avec le J écrit I en latin –, l'artiste surligne
la judéité du personnage. Il est le symbole du malheur des juifs, du martyr, comme dans Le Martyr (1940).
Chagall, entre guerre et paix 28
La croix est renversée au milieu d'une vue de Vitebsk en flammes. Devant la maison familiale passe le
charriot que l'on voyait déjà dans sa représentation de la gravure de Ma Vie, mais, au lieu de voler comme
en 1923, il semble cette fois se déplacer lourdement. La direction vers la gauche, dans le sens de lecture de
l'hébreu, est aussi celle du recul, de la fuite. Les Chagall ont appris en exil aux Etats-Unis la destruction de
Vitebsk, leur ville natale, et de son importante communauté juive, puisque cette région était zone de
résidence obligatoire des juifs dans l'empire russe. On sait que le travail des commandos de la mort, les
Einsatzgruppen, au début de la guerre à l’arrière du front de l'Est, fut mené rapidement, faisant disparaître
les communautés juives en un temps record.
La couleur contribue à l'intensité dramatique du tableau en opposant de manière brutale le rouge saturé des
flammes au vert cru du corps du Christ que semble veiller le porteur de lumière dressé à l'extrême gauche,
message d'espoir et seul rempart contre la barbarie.
Les scènes de guerre de Chagall sont désormais toujours mises en images dans Vitebsk, devenue le lieu de
mémoire de l'artiste et le symbole de la destruction des juifs de toute l'Europe de l'Est.
Elisabeth Pacoud-Rème
Le Cheval rouge, 1938-1944
huile sur toile, 114 x 103 cm
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d'Art moderne/Centre
de création industrielle, dation en 1988, en dépôt au musée des BeauxArts de Nantes
Le Cheval rouge, comme Résistance, Résurrection, Libération, fut
exécuté en deux temps. Chagall, en effet, reprend avec de nouvelles
interprétations un certain nombre de tableaux anciens dont la
signification se modifie en fonction des événements et des épreuves qui
affecteront l’artiste durant son séjour aux États-Unis.
La première version de l’œuvre date de 1938 et s’inspire d’un cycle
consacré au cirque. La version définitive semble résonner comme un
écho à la guerre. Dans un paysage de ténèbres où se reconnaissent les rues et les maisons de Vitebsk, une
étrange noce se célèbre. Le village enneigé est désert. Le marié bleu enlace la jeune et blanche mariée
d’une étreinte tendre tandis que leurs deux visages se touchent. De ce couple intimement uni se dégage une
impression de solitude extrême. Autour d’eux, des formes fantomatiques les entourent, esprits rieurs ou
espiègles, blancheurs légères traversant la nuit. Un clown roux joue du violon, la tête d’un coq sourit. Rêvé
ou vécu en un autre temps, un jeune garçon tient un bouquet. Au-dessus des mariés un cheval s’envole. Le
rouge lumineux de sa robe rappelle celui de la houppa, ce dais traditionnel du mariage juif. Il tient une
bougie allumée qui semble éclairer leur futur chemin. Sur son dos, une jeune écuyère exécute une cabriole.
Magicienne ou devineresse, une énigmatique jeune femme, livre ouvert à la main, saute d’un toit en une
ruade. S’apprête-t-elle à lire, à chanter l’hymne des épousailles ? Ou au contraire à chasser de son pied
tendu le cheval rouge au doux regard ?
L’œuvre nous interroge. Malgré un désordre apparent, l’irradiation poétique de la toile repose sur une
composition subtile entre le décor du fond et la distribution des figures. La partie basse s’ouvre sur une
perspective renversée qui place au premier plan le couple d’amoureux, acteurs solitaires, sur l’axe duquel
Chagall organise l’ensemble. Au-dessus du couple, le maelström des personnages semble avoir été lancé
dans l’espace d’un coup du hasard, mais s’ordonne en rapports chromatiques rares : note rouge de la crête
du coq sur les plumes blanches de son cou, rappel lumineux de la robe et du voile de la mariée comme du
croissant de lune proche, variations des jaunes en flammes plus ou moins intenses – du bougeoir aux
chevelures – et jeu des transparences du blanc et du noir accordé au bleu de la figure du marié. Comme si
l’artiste écrivait ici la partition d’un opéra funèbre, saluant avec dérision les forces invisibles du destin.
Sylvie Forestier
Chagall, entre guerre et paix 29
La Nuit verte, 1952
huile sur toile, 72 x 60 cm
Collection privée
Le peintre met en scène une fois de plus Vitebsk, sa ville natale, ici sous la
neige mais toujours reconnaissable à ses maisons serrées autour du sanctuaire
surmonté d'un dôme vert. Le paysage nocturne est éclairé d'une lune jaune,
sous un ciel noir que traverse une énorme tête de chèvre, évocatrice du foyer
juif en terre russe et figure tutélaire à l'œil presqu’humain. La présence de cette
tête fantomatique aux dimensions formidables se retrouve dans de nombreuses
peintures à partir de cette époque (La Bastille, 1953, collection privée ; Paris
entre deux rives, 1953-1956, collection privée ; Les Pâques, 1968, musée national d'art moderne / Centre de
Création Industrielle, Centre Georges Pompidou, dépôt au musée national Marc Chagall, Nice).
Le paradis perdu de l'artiste, devenu après-guerre la métaphore de ses exils comme celle du malheur des
juifs, exprime par sa seule représentation toutes les pertes, y compris celle de Bella, morte en 1944, qui tient
ici le peintre embrassé comme si elle devait encore le protéger dans son travail. Au moment où il vient d'être
quitté par Virginia Haggard, sa compagne de l'immédiat après-guerre, et avant d'avoir épousé Valentina
Brodsky, Chagall fait passer dans ce tableau toute la mélancolie qui l'étreint quand il se retourne sur son
passé.
Elisabeth Pacoud-Rème
La Danse, 1950-1952
huile sur toile de lin, 238 x 176 cm
Paris, Centre Pompidou, Musée national d'Art moderne / Centre de création
industrielle, dation en 1988, en dépôt au musée national Marc Chagall, Nice
En 1948, Chagall reçoit commande de deux grandes compositions destinées au
foyer du Watergate Theatre à Londres. Quoique le projet soit finalement
abandonné par le commanditaire, l’artiste conçoit deux œuvres monumentales
auxquelles il travaille de 1950 à 1952, Le Cirque et La Danse.
La danse – comme le cirque – est un thème familier à Chagall. La culture
hassidique et biblique dont il est imprégné l’assimile à une prière ou à une
action de grâce. Mettre en mouvement toutes les ressources physiques du corps pour que le geste soit
analogue à la fumée sacrificielle s’élevant vers le ciel, telle est la finalité de la danse. Ainsi du chant et de la
danse de Myriam à la sortie d’Égypte, dont on peut reconnaître le tambourin au premier plan du tableau.
L’évocation ici s’actualise en une ronde paysanne, sur le village de Vence reconnaissable à la circularité de
son enceinte et à son clocher. Le paysage est méditerranéen ; sur la mer, proche, une voile se profile. Sur le
fond d’un jaune éclatant paré des ors du soleil, parfois rehaussé de rouge qui structure les formes, Chagall
organise la chorégraphie de ses personnages. N’est-il pas lui-même en scène dansant devant son tableau,
palette à la main et prêt à s’envoler ? Peintre à la tête renversée, il est, du miroir de sa toile, l’ordonnateur de
la fête picturale qui nous est offerte. La couleur modulant la lumière et les entrelacs de la ligne se conjuguent
pour animer l’espace. Un mouvement tournoyant emporte les personnages. Au centre de la composition, un
être hybride, danseur et musicien, mène la danse. Son collant d’un rouge intense, le bond aérien qui le
soulève, n’est pas sans évoquer Nijinsky que Chagall avait vu à Paris en 1912 dans Le Spectre de la rose.
Mais l’hybridité même de cet être fabuleux à tête d’animal rend métaphoriquement présente la force
créatrice au sein de la peinture elle-même, à la fois mouvement et sonorité. Comme engendrés par un astre
solaire, une corbeille de fruits et un poisson évoquent la luxuriance de la vie. La couleur fondamentale, le
jaune, permet la musicalité de notes graves ou aiguës, telles que le vert, le bleu ou le violet. La toile résonne
d’une partition qui est aussi chorégraphie. Le bouquet de pourpre et de nuit que tend au musicien danseur la
jeune femme en vert à la longue chevelure bleue est l’hommage somptueux que rend le peintre à la musique
et à la danse ainsi que l’hymne qu’il dédie à la liberté et à la vie.
SylvieetForestier
Chagall, entre guerre
paix 30
extraits du catalogue
avant-propos
« J’ai fait de nombreux voyages. J’ai vu beaucoup de pays. J’ai pris diverses routes du monde à la
recherche des couleurs et de la lumière. Je me suis élancé vers une certaine observation des idées, des
rêves. Mais sur ce chemin, je me suis cogné. J’ai trouvé des guerres, des révolutions, et tout ce qui les
accompagne… Mais aussi, j’ai rencontré des personnes rares ; leurs créations, leur charme, leur contact
m’ont souvent tranquillisé et m’ont persuadé de persévérer. Plus clairement, plus nettement, avec l’âge je
sens la justesse relative de nos chemins et le ridicule de tout ce qui n’est pas obtenu avec son propre sens,
sa propre âme, qui n’est pas imprégné par l’amour. » ( Marc Chagall, in : Lecture of Marc Chagall for the
Committee of Social Thoughts, Chicago, mars 1958, © Archives Marc et Ida Chagall, Paris.)
L’exposition Chagall – Entre guerre et paix s’attache à montrer la complexité d’une œuvre qui ne se réduit
pas à un genre donné, mais varie en fonction des événements historiques, des situations et des émotions de
l’artiste, et demeure intrinsèquement liée à la conscience que celui-ci a de son identité. Le travail de Marc
Chagall accentue le paradoxe que l’on retrouve chez nombre d’artistes qui ont connu l’exil, à savoir le besoin
de trouver de nouveaux repères et, parallèlement, de réaffirmer leurs origines propres. C’est grâce à cette
double attention portée à ce qu’il est et ce qu’il n’est pas, à ce qui lui appartient culturellement et ce que lui
apporte l’autre, que Chagall a pu exister comme peintre, dans la posture profondément singulière qui a été
la sienne. Au cours d’une longue vie marquée de ruptures et de doutes, l’artiste a toujours gardé des liens
avec sa terre-patrie, la culture russe et la tradition juive. En même temps, laissant son pays derrière lui, que
ce soit de façon choisie ou subie, il s’est largement ouvert à des idées et à des influences nouvelles. (…)
Julia Garimorth-Foray
Identité de l’artiste
La question de l’identité, de son identité d’homme d’abord, d’artiste surtout, ne cesse de traverser l’œuvre de
Chagall. Les références nombreuses au monde juif dans les tableaux des années russes, l’illustration de la
Bible plus tard, le voyage en Palestine en 1931, le projet du Message Biblique dans les années de Vence,
en 1950, témoignent du rapport étroit que Chagall entendait maintenir avec le judaïsme, et dans son art et
dans sa vie personnelle (on pourrait notamment évoquer sa pratique constante du yiddish). Très tôt, dès ses
débuts, son rapport avec le judaïsme est intense : il est en effet soucieux de participer au mouvement de
revitalisation de la culture populaire judéo-russe et de recherche d’un art juif authentiquement moderne tel
qu’il se constitue en Russie dans les années 1915 à 1920 (son engagement dans les activités de la Société
pour l’encouragement de l’art juif de Saint-Pétersbourg, comme la réalisation du décor pour le théâtre juif de
Moscou, atteste de cet effort). Mais il est désireux de s’intégrer au monde de l’art et d’y être reçu non comme
artiste juif mais comme artiste (et son expérience parisienne visait bien ce dernier objectif).
Par deux fois, quand il s’installe en France, provisoirement en 1911, puis définitivement en 1923, il se trouve
dans la situation d’un artiste pris entre deux cultures, immergé dans une culture autre que la sienne. S’il ne
veut pas perdre totalement son identité, il n’a d’autre solution que d’établir une relation en chiasme avec la
culture dominante, de prendre à celle-ci de quoi s’y faire reconnaître, d’utiliser et de subvertir ses codes pour
permettre aux siens d’exister. C’est très exactement ce que fait Chagall avec le cubisme : il prend à ce
mouvement artistique, qu’il découvre lors de son premier séjour à Paris, des éléments formels qui peuvent
faire passer certains de ses tableaux pour des tableaux cubistes (morcellement des formes en plans,
déconstruction des figures, etc.), mais il choisit des sujets (une crucifixion avec Golgotha, un thème biblique
avec Adam et Ève) qui sont très éloignés des préoccupations des cubistes parisiens de 1912. Cette relation
Chagall, entre guerre et paix 31
contradictoire avec le cubisme, qui lui permet de s’imposer comme artiste original en ce qu’il articule la
modernité et les figures d’une culture autre (les isbas, la neige, les coupoles de Vitebsk…), modèle
l’ensemble des relations que Chagall aura, dans le futur, avec l’art de son temps.
(…)
Un art de l’expérience
Pour Chagall l’art est un prolongement de la parole, une forme de discours. Sans doute se défend-t-il à de
nombreuses reprises de pratiquer un art « littéraire ». Mais il n’empêche, ses tableaux sont très souvent,
notamment les grandes compositions comme le triptyque Résistance, Résurrection, Libération de 19371948, des tableaux que l’on peut raconter. Les images de la peinture sont alors pour lui comme les icônes
des écrans d’ordinateur : un raccourci qui, précisément, évite du discours. Mais elles sont aussi,
littéralement, un moyen d’expression : elles synthétisent un récit. C’est ainsi que ses premiers grands
tableaux sont d’emblée narratifs, comme Au-dessus de la ville (Moscou, galerie Tretiakov), qui réunit
l’espace du réel, Vitebsk, et l’espace immatériel du songe. Leur réunion produit un court-circuit entre ce qui
est de l’ordre de la représentation picturale et ce qui relève du langage. Et c’est le même type de rencontre
entre deux ordres de représentation (et pour le modernisme ce genre de rencontre est parfaitement impur)
que l’on retrouve plus tardivement dans les illustrations pour la Bible, qui procèdent de la conviction que ce
que le langage ne peut dire, l’image peut le montrer.
L’œuvre de Chagall peut donc être vue et comprise comme une vaste autobiographie, composée sans visée
d’ensemble préalable. Au jour le jour, Chagall évoque son activité, ses émotions, ses voyages, ses lectures.
Les tableaux sont alternativement des fragments de journaux de voyage, en Palestine, en Lituanie, des
souvenirs de vacances, à Peïra-Cava, à Mourillon, en Grèce. Ils peuvent être aussi, comme le Songe d’une
nuit d’été des réminiscences de lecture, réinterprétées ou transformées. Ils peuvent être enfin, à la façon
d’une scène de théâtre, une sorte de lieu de rendez-vous où viennent se rencontrer plusieurs histoires, où
les souvenirs de l’enfance viennent retrouver les objets du présent : ainsi de certains tableaux à caractère
« surréaliste ».
Au sein de l’art moderne, toute l’œuvre de Chagall apparaît ainsi atypique en ce qu’elle raconte son auteur,
en un siècle qui s’est efforcé de marginaliser l’auteur en tant que tel. Elle s’est tenue à l’écart des grands
e
mouvements artistiques du XX siècle, inventeurs d’un style, les a frôlés, mais ne s’y est pas attachée. Elle a
su cependant inventer son « écriture » propre : chaque tableau semble être un condensé vécu, un fragment
de l’existence du peintre. En un temps où le virtuel empiète si fort sur le réel, où la perte d’expérience nous
rabat vers les simulacres, le grand talent de Chagall, son intuition de génie, est d’avoir su, en s’interrogeant
sur son identité, inscrire l’artiste (la personne de l’artiste, ce qu’il pense, ce qu’il éprouve au centre d’une
œuvre qui réclame, pour être pleinement appréciée, qu’on fasse son expérience, (l’expérience de sa
couleur, de sa complexité narrative), au rebours du mouvement dominant de l’art de son temps. D’avoir été
e
l’un des rares artistes du XX siècle à n’avoir refoulé ni le rôle de l’artiste, ni la nécessité de l’expérience le
place à part, après les modernes en tous cas.
Jean-Michel Foray
Foray J-M., « Identità dell`artista », in Crump A., Foray J-M., Meyer M., Marc Chagall : un maestro d'900, GAM Galleria
d`Arte, Turin, 24 mars- 4 juillet 2004, Florence, Artificio Skira, 2004 (repris in Bruk, Marc Chagall: "Bonjour, la
patrie!", La Galerie Nationale Tretiakov, Moscou, Scanrus, 2005, pp. 124-134), pp. 23-33 (en russe et en anglais).
Chagall, entre guerre et paix 32
le catalogue
ouvrage collectif sous la direction de Julia Garimorth-Foray
22,5 x 26 cm, 176 pages, relié, 106 illustrations
éditions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais,
Paris 2013
35 €
en vente dans toutes les librairies à partir du 6 février
e
Chagall meurt en 1985, presque centenaire. Il a traversé tout le XX siècle, connu une révolution, deux
guerres et l’exil. Autant d’expériences qui sont venues renouveler son approche artistique, se conjuguant aux
grands thèmes fondateurs qu’il revisite inlassablement : sa ville natale de Vitebsk, la tradition juive
hassidique, la Bible, le couple, la famille et le cirque.
Réunissant une centaine d’œuvres, l’exposition au musée du Luxembourg met en lumière la singularité avec
laquelle Chagall aborde les représentations de guerre et celles de paix. La sélection révèle l’intense
rayonnement d’une œuvre qui ne se réduit jamais à une seule lecture, le vocabulaire pictural intégrant avec
audace les événements et les émotions de l’artiste. Entre guerre et paix.
...................
auteurs : Jean-Michel Foray, Julia Garimorth-Foray, Elisabeth Pacoud-Rème, Nathalie Hazan-Brunet,
Héléna Bastais, Sylvie Forestier
..................
sommaire : avant-propos par Jean-Paul Cluzel, préface par Julia Garimorth-Foray, Identité de l’artiste par Jean-Michel
Foray, La Russie en temps de guerre (Bella / La guerre / Vitebsk) ; L’entre-deux-guerres (Vers le rêve / Vers le sacré) ;
L’exil aux Etats-Unis (Les temps menaçants / Deuil) ; L’après-guerre, le retour en France (Vers la sérénité)
album de l’exposition :
21 x 26,5 cm, 48 pages, 40 illustrations, 10 €
éditions de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, Paris 2013
en vente dans toutes les librairies à partir du 6 février 2013
e-album du musée national de Nice : CHAGALL, le Message Biblique - livre enrichi
4,49 € - disponible sur l’iPad en français / anglais / italien / allemand / russe / japonais
nouveauté disponible sur l’App Store à partir du 12 février 2013.
production et édition © 2013 – Réunion des musées nationaux-Grand Palais
Cet e-album présente le message biblique ainsi qu’une sélection de la collection du musée, soit
30 œuvres de Chagall, dans une définition d’image inédite. Les zooms profonds permettent de
plonger dans les détails de ces tableaux monumentaux.
Chagall, entre guerre et paix 33
le petit dictionnaire Chagall
Le petit dictionnaire Chagall en 52
symboles
par Jean-Michel Foray
13 x 17 cm, 152 pages, 70 illustrations, broché sans rabats
éditions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris 2013
12 €
en vente dans toutes les librairies à partir du 5 février
extrait de la préface par Julia Garimorth-Foray et Héléna Bastais :
Jean-Michel Foray (1942 - 2012) a consacré de longues années à analyser l’œuvre de Marc Chagall et à la
présenter par des expositions thématiques. Son expérience des questions posées par le public sur le sens
du vocabulaire iconographique de l’artiste a donné naissance à cet ouvrage qui tente d’y répondre. JeanMichel Foray va dans le sens de Franz Meyer (Franz Meyer, Marc Chagall, Flammarion, 1964, édition
révisée en 1995), selon qui seule une possibilité de lecture « ouverte » peut exprimer la richesse des
symboles dans l’œuvre de Chagall. Les textes ici rassemblés proposent donc des clés de lecture, en
évoquant la généalogie, la diversité d’utilisation de certains motifs récurrents et ce qu’ils racontent du peintre
qui les convoque sur la toile, de façon à mieux comprendre, comme le dit leur auteur, « ce qui en fait
l’universalité et toute la poésie ».
liste des entrées :
Adam et Eve, âne, ange, attelage volant, autoportrait, Bella, Bible, chandelier, chèvre, Christ, cimetière juif,
cirque, coq, couples amoureux, couples hybrides, Etoile de David, êtres hybrides, famille, fenêtres, fleurs,
fuite, horloge, Jérusalem, lune, maisons en flammes, maison paternelle, mendiant, mère et enfant, message
biblique, miroirs, musiciens, neige, nuit, œil géant, oiseaux, Paris, paysages, peintre et muse, peintre à la
palette, poissons, Rabbin, Roi David, Saint-Paul-de-Vence, Shofar, tableau dans le tableau, Tour Eiffel,
Vava, veau blanc, violon, Virginia Haggard, visages doubles, Vitebsk.
Chagall, entre guerre et paix 34
le DVD Chagall
DVD Vidéo
Chagall
A la Russie, aux ânes et aux autres.
par François Lévy-Kuentz
réédité à l’occasion de l’exposition
Chagall, entre guerre et paix
Musée du Luxembourg (21 février – 21 juillet 2013)
14,50 €, 52 min, film couleurs, français - anglais
édition © 2003 – Réunion des musées nationaux - Grand Palais
coproduction © 2003 – INA / Réunion des musées nationaux – Grand Palais / France 5 et avec le concours
des Archives Marc et Ida Chagall et du Comité Marc Chagall
Marc Chagall, dans ses peintures, porte souvent un regard bienveillant et tendre sur le monde. Il a pourtant
connu une révolution, deux guerres et l’exil…
Entre paix et révolution, persécutions et retrouvailles, bonheur et exil, ses peintures ne cessent jamais de
s’enrichir... Elles se remplissent de douceur puis les couleurs s’assombrissent des douleurs passées… Son
art témoigne et surtout dépasse les épreuves de sa vie : envolées lyriques (dans les figures aériennes),
amour (dans les figures de couples) sont autant d’échappées et de fuites oniriques du monde réel.
Ce documentaire riche en archives inédites invite à découvrir la peinture de Marc Chagall et comprendre son
œuvre universelle, intemporelle et infiniment humaine.
Ce film a été récompensé au Grand Prix Fiat GLS Award 2004 et au Festival international du film d’Art de
l’Unesco 2004.
....................
réalisateur : François Lévy-Kuentz a aussi réalisé pour les éditions Réunion des musées nationaux-Grand
Palais « le Scandale impressionniste », « Quand l’art prend le pouvoir » et « Yves Klein et la révolution bleue
ème
» (qui a remporté le Prix du meilleur portrait au XXV
F.I.P.A. 2006, le Premier Prix au Milan Doc Festival
2007 et une Etoile SCAM 2009)
Chagall, entre guerre et paix 35
programmation culturelle

visites-conférences

visite guidée adulte :
visite générale de l’exposition : un conférencier du musée présente les moments clés de la vie et de l’œuvre de
Chagall.
durée : 1h15
du 25 février au 20 juillet - tous les jours (sauf jours fériés) du lundi au samedi à 12h et 18h (sauf le jeudi, une seule
visite à 18h). Après le 22 juin, seules les visites du mercredi et du samedi sont maintenues
visite « Le peintre et les poètes » : visite générale ponctuée de lectures de Chagall, Apollinaire, Cendrars.
durée : 1h15
du 28 février au 13 juin - le jeudi à 12h (sauf jours fériés) et le samedi 16 mars à 12h dans le cadre du Printemps des
poètes

visite guidée en famille :
« Le poisson bleu de Monsieur Chagall » (pour tous à partir de 7 ans) : lecture : Le Poisson bleu de Monsieur
Chagall a disparu* suivie d’une visite de l’exposition
* Valerie Lévêque et Hervé Gourdet, Editions Rmn Jeunesse
durée : 1h
du 3 mars au 21 juillet - le dimanche à 15h15 (sauf jours fériés)

parcours croisés
visite guidée « Chagall et la tradition juive » au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme puis au Musée du
Luxembourg : visite des collections du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme : rapport de Chagall à la tradition juive,
entre tendresse, fidélité et subversion. Puis, visite du Musée du Luxembourg : parcours de Chagall, entre guerre et paix.
dates : Jeudi 11 avril, mardi 28 mai (11h30 au MAHJ, 15h au ML), dimanche 16 juin (11h au MAHJ, 15h au ML)
visite guidée « Destins russes » au musée Zadkine puis au Musée du Luxembourg : découverte des deux artistes
aux destins parallèles à travers la collection du musée Zadkine puis l’exposition du Musée du Luxembourg Chagall, entre
guerre et paix.
dates : Jeudi 4 avril, vendredi 7 juin (10h au musée Zadkine, 15h15 au ML)

ateliers de pratiques artistiques
La visite-atelier s’articule autour d’une visite de l’exposition de 45 minutes suivie d’une heure de pratique artistique dans
l’espace pédagogique du musée.
atelier 5/7 ans : « Mon bestiaire familier » : après avoir suivi la chèvre verte, le coq rouge ou les poissons bleus de
Marc Chagall, les enfants créent leur propre bestiaire en atelier.
durée : 1h45
le 1er mercredi du mois à 14h30 (6 mars, 3 avril, 5 juin, 3 juillet) et le vendredi 3 mai
atelier 8/12 ans : « Les métamorphoses de Marc Chagall » : les enfants suivent un parcours commenté de
l’exposition puis, à la suite de Marc Chagall, s’initient au jeu des métamorphoses à partir de figures d’anges, d’animaux
et d’êtres humains.
durée : 1h45
Chagall, entre guerre et paix 36
à 14h30, les mercredis : 13, 20 et 27 mars, 17 et 24 avril, 15, 22 et 29 mai, 12, 19 et 26 juin, 10 et 17 juillet
à 14h30, les lundis 4 et 11 mars, 29 avril et 6 mai et les vendredis 8 et 15 mars, et 10 mai
atelier pour tous (à partir de 13 ans) : « L’illustre atelier » : illustration de poèmes de Chagall et de ses
contemporains.
durée : 1h45 - du 3 mars au 21 juillet - le dimanche à 10h30 (sauf jours fériés)

cycle de débats et de conférences
un mercredi soir pour débattre : salle Vaugirard du Palais du Luxembourg – entrée gratuite – réservation
obligatoire à [email protected]
- Exil et identité, avec Wajdi Mouawad, écrivain, metteur en scène et Georges Banu, critique de théâtre, le 17 avril à
18h30
- La figure de la femme, avec Sylvie Forestier, conservateur général du Patrimoine honoraire et son invité, le 13 mars
à 18h30
- Le judaïsme de Marc Chagall, avec Laurence Sigal, philosophe, ancienne directrice du Musée d’art et d’histoire du
Judaïsme et François Boespflug, dominicain, historien des religions, le 22 mai à 18h30
les rencontres du jeudi : conférence d’histoire de l’art salle Monnerville du Palais du Luxembourg - entrée
gratuite - réservation obligatoire à [email protected]
les conférences et débats peuvent être réécoutés sur le site Internet du musée 15 jours après la date programmée.
- Chagall, passage entre guerre et paix avec Julia Garimorth, commissaire de l’exposition, le 28 février à 18h30
- Le Thème biblique : religieux ou poétique ? avec Pierre Provoyeur, conservateur général du Patrimoine, le 7 mars à
18h30
- Marc Chagall, monstres, chimères et figures hybrides avec Elisabeth Pacoud-Rème, conservateur du Patrimoine,
le 11 avril à 18h30
- L’artiste et la guerre au XXe siècle avec Claire Garnier, chargée de mission au Centre Pompidou-Metz, le 16 mai à
18h30
les dimanches littéraires : Les mots de Marc Chagall, avec Gabriel Dufay, les dimanches 7 avril et 23 juin à
17h30
durée : 30 mn - accès libre sur présentation d’un billet d’entrée du jour

autres événements au musée
Carnet de dessin, soirée étudiante : le musée proposera une nocturne exceptionnelle aux étudiants des écoles d’art
qui pourront investir le musée comme un atelier et créer face aux œuvres.
le mercredi 20 mars de 19h30 à 22h
la Nuit des Musées : samedi 18 mai
Chagall mis en musique, par l’Ensemble Calliopée, accordéon et clarinette : 20h30-21h15
Les mots de Marc Chagall, visite littéraire avec les étudiants de l’université Paris-Dauphine : seconde partie de soirée
ouverture gratuite pour tous de 20h à 1h (dernier accès 0h15)
Fête de la Musique : vendredi 21 juin
concert entre 20h et 21h de l’Ensemble Calliopée
Printemps des poètes : 9 au 24 mars 2013
Chagall, entre guerre et paix 37
informations pratiques
Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard
75 006 Paris
01 40 13 62 00
accès : M° St Sulpice ou Mabillon, RER B Luxembourg,
bus 58 ; 84 ; 89 arrêt Musée du Luxembourg / Sénat
ouverture : tous les jours de 10h à 19h30, nocturnes lundi * et vendredi jusqu’à 22h
er
Fermeture exceptionnelle le 1 mai
(* sauf jours fériés et vacances scolaires zone C)
entrée
plein tarif : 11 €
tarif réduit : 7.50 €
forfait Tribu : 30 € (4 personnes dont au moins 2 jeunes de 16 à 25 ans = tarif réduit pour tous) gratuité pour les
moins de 16 ans
tarif réduit accordé aux jeunes de 16 à 25 ans inclus ; demandeurs d'emploi ; conférenciers et guides
interprète nationaux et internationaux ; élèves et professeurs des écoles d’art ; artistes professionnels ;
titulaires de la carte Famille nombreuse
gratuité pour les bénéficiaires des minima sociaux ; handicapés invalides civils (carte MDPH orange)
Liste complète des gratuités disponible à la billetterie ou sur le site Internet du musée
visites guidées avec un conférencier du musée, visite adulte (1h15), visite en famille (1h)
plein tarif : 18 € (entrée + visite guidée)
tarif réduit : 14,50 € (entrée + visite guidée)
offre Tribu : 50 € (entrée + visite guidée) pour 4 personnes dont au moins 2 jeunes de 16 à 25 ans
= 12,50 € / personne
pour les visiteurs déjà en possession d’une entrée pour l’exposition ou bénéficiaire de la gratuité du droit
d’entrée :
tarif visite guidée adulte : 8,50 € ; tarif visite guidée abonnés Sésame+ : 7,50 €
tarif visite guidée enfant: 6,50 €
visite-atelier avec un conférencier du musée (1h45) à partir de 5 ans
pour les visiteurs déjà en possession d’une entrée pour l’exposition ou bénéficiaire de la gratuité du droit
d’entrée
tarif visite atelier adulte : 10 € ; tarif enfant : 8,50 € ;
tarif préférentiel visite atelier : 6,50 € (enfants de 5 à 12 ans dont les parents sont bénéficiaires du RSA,
ASS ou demandeurs d’emploi)
audioguides : français, anglais, espagnol, allemand
tarif : 4,00 €, tarif réduit : 3,00 €
audioguide Enfant : 3,00 €
abonnement Sésame+
abonnement liberté, plus besoin de billet, la carte Sésame+ vous offre un accès coupe-file et illimité aux sept
expositions proposées pour la saison 2013 au Musée du Luxembourg et au Grand Palais !
renseignements et réservations sur : www.rmngp.fr
Chagall, entre guerre et paix 38
visuels disponibles pour la presse
autorisation de reproduction uniquement dans le cadre d’articles faisant le compte-rendu de l’exposition
TOUTE MANIPULATION OU ALTERATION DE L’ŒUVRE EST INTERDITE
I. La Russie en temps de guerre
1- Bella
Marc CHAGALL
Les amoureux en vert
1916-1917
huile sur carton marouflé sur toile, 69,7 x 49,5 cm
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art
moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en
dépôt au Musée national Marc Chagall, Nice
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© RMN / Gérard Blot
Marc CHAGALL
Vue de la fenêtre à Zaolchie, près de Vitebsk
1915
gouache et huile sur carton collé sur toile, 102,5 x 120,7 cm
Moscou, Galerie nationale Tretiakov
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© The State Tretyakov Gallery, Moscou
Chagall, entre guerre et paix 39
2- la guerre
Marc CHAGALL
Le salut
1914
huile sur carton marouflé sur toile de lin, 37,8 x 49,8 cm
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art
moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en
dépôt au musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris.
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN / Philippe Migeat
Marc CHAGALL
Le soldat blessé
1914
encre de Chine sur papier, 22,3 x 18,3 cm
Moscou, Galerie nationale Tretiakov
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© The State Tretyakov Gallery, Moscou
Marc CHAGALL
Couple de paysans, départ pour la guerre
1914
crayon, encre, gouache blanche sur papier beige,
18,5 x 22 cm
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art
moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN / Philippe Migeat
Chagall, entre guerre et paix 40
3- Vitebsk
Marc CHAGALL
L’Homme à la barbe
1911
crayon, encre sur papier, 28,8 x 22,5 cm
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art
moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais /
Philippe Migeat
Marc CHAGALL
La Thora sur le dos
1933
encre, gouache, aquarelle sur papier vergé filigrané,
28,3 x 21 cm
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art
moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN / Philippe Migeat
Marc CHAGALL
Au-dessus de Vitebsk
1915-1920
huile sur toile, 67 x 92,7 cm
New York, the Museum of Modern Art (MoMA), acquired
throught the Lillie P. Bliss Bequest 1949
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© The Museum of Modern Art, New York / Scala, Florence
Chagall, entre guerre et paix 41
II. L’entre-deux-guerres
1- vers le sacré
Marc Chagall
Abraham pleurant Sarah
1931
gouache préparatoire pour la Bible,
gouache sur papier, 62,5 x 49,5 cm
Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© Rmn / Gérard Blot
Marc CHAGALL
Le Chandelier et les roses blanches
1929
huile sur toile, 100 x 81 cm
Collection privée
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© collection privée
2- vers le rêve
Marc CHAGALL
Homme-coq au-dessus de Vitebsk
1925
huile sur carton, 49 x 64,5 cm
Collection privée
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© collection privée
Chagall, entre guerre et paix 42
Marc CHAGALL
Le Rêve
1927
huile sur toile, 81 x 100 cm
Paris, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© Musée d’Art Moderne / Roger-Viollet
III. L’Exil aux Etats-Unis
1. Les temps menaçants
Marc CHAGALL
La Guerre
1943
huile sur toile, 106 x 76 cm
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art
moderne / Centre de création industrielle, don de l’artiste en
1953, en dépôt au musée d’art moderne de Céret
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN / Jacqueline Hyde
Marc CHAGALL
Obsession
1943
huile sur toile de lin, 76 x 107,5 cm
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art
moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en
dépôt au Musée des Beaux-Arts de Nantes
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN / Philippe Migeat
Chagall, entre guerre et paix 43
2. Deuil
Marc CHAGALL
Paysage fait à Cranberry Lake
1944
huile sur toile, 45 x 56 cm
Collection privée
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© collection privée
Marc CHAGALL
La Madone au traîneau
1947
huile sur toile, 97 x 79,5 cm
Amsterdam, Stedelijk Museum
© Collection Stedelijk Museum, Amsterdam
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
Marc CHAGALL
Le Cheval rouge
1938-1944
huile sur toile, 114 x 103 cm
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art
moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en
dépôt au musée des Beaux-Arts de Nantes
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© RMN-Grand Palais / Gérard Blot
Chagall, entre guerre et paix 44
Marc CHAGALL
La Nuit verte
1952
huile sur toile, 72 x 60 cm
Collection privée
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© collection privée
Marc CHAGALL
L’âme de la ville
1945
huile sur toile, 107 x 82 cm
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art
moderne / Centre de création industrielle, don de l’artiste en
1953
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN / Philippe Migeat
IV. L’après-guerre et le retour en France
1. vers la sérénité
Marc CHAGALL
Le Paysage bleu
1949
gouache sur papier, 77 x 56 cm
Wuppertal, Von der Heydt Museum
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© Medienzentrum, Antje Zeis - Loi / Von der Heydt - Museum
Wuppertal
Chagall, entre guerre et paix 45
Marc CHAGALL
La Danse
1950-1952
huile sur toile de lin, 238 x 176 cm
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art
moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en
dépôt au musée national Marc Chagall à Nice
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© RMN-Grand Palais / Gérard Blot
Marc Chagall
Marc Chagall peignant Les arlequins
1938-1944
© ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ®
© Archives Marc et Ida Chagall, Paris
Affiche de l’exposition
Affiche de l’exposition
© affiche de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais,
Paris 2013
Chagall, entre guerre et paix 46
le Musée du Luxembourg
D’abord installé dans le Palais du Luxembourg, que Marie de Médicis
fait construire entre 1615 et 1630, le Musée du Luxembourg est le
premier musée français ouvert au public en 1750.
© Sénat G. Butet
Les visiteurs peuvent alors y admirer les vingt-quatre toiles de
Rubens à la gloire de Marie de Médicis et une centaine de tableaux
provenant du Cabinet du Roi, peints par Léonard de Vinci, Raphaël,
Véronèse, Titien, Poussin, Van Dyck ou encore Rembrandt.
Après le transfert de ces œuvres au Louvre, le Musée du
Luxembourg devient, en 1818, un «musée des artistes vivants»,
c’est-à-dire un musée d’art contemporain. David, Ingres, Delacroix,
entre autres, y sont exposés.
Affectataire du Palais et du Jardin du Luxembourg en 1879, le Sénat
fait édifier le bâtiment actuel entre 1884 et 1886. Les
impressionnistes y sont pour la première fois exposés dans un musée national, grâce au legs Caillebotte qui
comporte des œuvres de Pissarro, Manet, Cézanne, Sisley, Monet, Renoir... Cette collection se trouve
aujourd’hui au musée d’Orsay.
Fermé après la construction d’un Musée national d’art moderne au Palais de Tokyo en 1937, le Musée du
Luxembourg rouvre ses portes au public en 1979. Le Ministère de la Culture y organise des expositions sur
le patrimoine des régions et les collections des musées de province, le Sénat conservant un droit de regard
sur la programmation et l’usage du bâtiment.
En 2000, le Sénat décide d’assumer à nouveau l’entière responsabilité du Musée du Luxembourg, afin de
conduire une politique culturelle coordonnée dans le Palais, le Jardin et le Musée.
S’il a pour missions premières, en sa qualité d’assemblée parlementaire, le vote de la loi, le contrôle du
Gouvernement, l’évaluation des politiques publiques et la prospective, le Sénat se doit en effet également de
mettre en valeur le patrimoine dont il est affectataire.
Pour garantir un rayonnement et un niveau d’excellence dans la production et l’organisation des expositions
présentées au Musée du Luxembourg, le Sénat a choisi de faire appel à des professionnels de ce secteur.
Le Musée du Luxembourg s’est depuis lors imposé comme l’un des principaux lieux d’expositions parisiens,
en permettant à ses très nombreux visiteurs d’apprécier les chefs-d’œuvre de Botticelli, Raphaël, Titien,
Arcimboldo, Véronèse, Gauguin, Matisse, Vlaminck, Modigliani, Cranach, Cézanne, Cima da Conegliano, et
dernièrement un hommage aux collectionneurs du Havre.
Depuis 2010, le Sénat a délégué la gestion du Musée à l’Établissement public de la Réunion des musées
nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées (Réunion des musées nationaux – Grand Palais) avec
pour mission d’y organiser des expositions ambitieuses. Trois axes de programmation, en lien avec l’histoire
du lieu, sont privilégiés : « la Renaissance en Europe », « art et pouvoir » et « le Palais, le Jardin et le
Musée : le Luxembourg au cœur de Paris, capitale des arts ».
La Réunion des musées nationaux – Grand Palais est l’un des premiers organisateurs d’expositions dans le
monde. Elle expose, édite, diffuse, acquiert, accueille, informe. Elle contribue, pour tous les publics, à
l’enrichissement et à la meilleure connaissance du patrimoine artistique aux niveaux national et international.
Retrouvez toute l’actualité du Musée du Luxembourg sur www.museeduluxembourg.fr
Chagall, entre guerre et paix 47
musée national Marc Chagall
Marc Chagall, d’une guerre l’autre
23 février – 20 mai 2013
Cette exposition est organisée par le musée national Marc Chagall
L’exposition Marc Chagall, d’une guerre l’autre participe aux
manifestations du quarantième anniversaire du musée national Marc
Chagall et précède Marc Chagall, Devant le miroir, autoportraits, couples
et apparitions, exposition co-organisée avec la Réunion des musées
nationaux - Grand Palais du 15 juin au 7 octobre 2013.
Elle réunit des œuvres qui évoquent la carrière de l’artiste sur une longue
période, de la Première Guerre à l'après Seconde Guerre mondiale. C'est,
en effet, sur plus de quarante ans d'un siècle marqué par de véritables
tragédies humaines que se développe une œuvre qui reflète les
événements de la vie privée de l’artiste comme ceux de l’histoire du
monde qu'il vit ou qu'il subit.
Entre témoignage et dépassement des profonds changements de cette
période, les œuvres de Chagall évoquent sa vie d’homme, mais rendent
également compte de l’évolution de son regard sur sa ville, sur le judaïsme, sur les guerres qui marquent
durement sa génération.
Plus de soixante dessins, gouaches et collages sont présentés, provenant du musée national d’art moderne,
Centre Georges Pompidou et d’une collection particulière.
L’accent a été volontairement porté sur la part plus intime de l'œuvre, le dessin. Plus intime parce qu'il s'agit
souvent d'annotations, rapides et libres, de formes, de figures ou de paysages, ou parce que ce sont des
esquisses pour des œuvres en gestation. Ce caractère privé donne accès à une autre face du travail de
l’artiste, souvent plus vif, plus léger, que les œuvres achevées.
Ces dessins sont aussi le témoignage d'une évolution de l'art de Chagall. A son retour à Vitebsk, en 1914,
après le fructueux premier séjour à Paris, il affiche son bonheur de rentrer chez lui, avec des observations
de sa ville natale et de sa famille. Elles deviennent ensuite, avec l’exil, en 1922-23, le support de
réminiscences qui perdurent dans son travail jusqu’à la fin de sa vie. Les paysages de Vitebsk, les
personnages typiques qui la peuple - avec la série des têtes de vieillards - les parents, le couple qu'il forme
avec Bella, devenue son épouse en 1915, évoluent en archétypes répétés d’un paradis perdu qui devient,
après la Seconde Guerre mondiale, un lieu de mémoire allégorique de toutes les pertes.
Au cours des années trente se multiplient également les projets de toiles importantes et plusieurs esquisses
donnent un aperçu du travail préparatoire de Chagall, généralement appuyé sur des dessins au crayon ou à
l’encre de Chine, suivis d’essais en couleur. Plusieurs des toiles issues de ce travail furent ensuite
transformées pendant l’exil américain de l’artiste, pendant la Seconde Guerre mondiale ( Esquisse pour Le
Cheval rouge, Esquisse et Etude pour Les Arlequins, collection particulière).
Marc Chagall, Eliezer et Rebecca, 1931, huile et gouache sur papier, © musée national Marc Chagall,
Nice,
donation
de 1972,
Chagall,
entre
guerre
et paix
© RMN-Grand Palais / Gérard Blot © ADAGP, Paris 2013, CHAGALL ®
48
Les années qui suivent le retour en France, après 1948, sont l'occasion d'un renouvellement de l’œuvre, en
lien avec l’utilisation de techniques différentes, l’accent porté sur la monumentalité et l’apparition de
nouvelles sources d’inspiration, comme la Méditerranée, à la suite de l’installation dans le Midi, à Vence, et
la découverte de la Grèce.
Renouveau aussi autour des œuvres religieuses, où sont souvent évoquées en même temps les souffrances
des Juifs à travers leur histoire. C’est la période de la mise en route du projet du Message Biblique, déjà
abordé par quelques dessins de la collection du musée.
Parmi tous ces dessins, le groupe cohérent formé par ceux destinés au livre d'Abraham Walt, dit Liessin,
Lieder und Poemen, rassemble pour l’édition complète des poèmes de l’auteur, en 1938, la plupart des
thèmes abordés par l'artiste entre les deux guerres. Parmi eux, les souvenirs de jeunesse, certains
émouvants comme la figure du père ou les intérieurs de synagogue, d'autres violents comme ceux des
pogroms, des vues de Jérusalem relevées lors de son voyage en Palestine en 1930, ou des scènes issues
de sa vie dans les capitales, Saint-Pétersbourg ou Paris. Sur le plan formel, ils sont liés par une linéarité
marquée, parfois interrompue par des plages d’un noir soutenu. L'expérience de la gravure, après la
réalisation des illustrations pour Les Âmes mortes de Gogol, n'est pas étrangère à ce parti pris. Outre que
ces dessins sont parfois des souvenirs proches d’œuvres déjà créées (Le mur de l’Ouest à Jérusalem
rappelle Le mur des lamentations, collection particulière - L’Echelle de Jacob, la gravure Le songe de Jacob
pour la Bible, musée national Marc Chagall) ou une première idée qui connaîtra de futurs développements
(Pogrom évoque certaines scènes de La Crucifixion blanche, Art Institute de Chicago) ils sont également
représentatifs de l’effort considérable accompli par Chagall dans l’illustration entre les deux guerres.
L'exposition Marc Chagall, d’une guerre l’autre est organisée en parallèle avec celle présentée au même
moment au musée du Luxembourg, Marc Chagall, entre guerre et paix, du 21 février au 21 juillet 2013. Ce
rapprochement permet au public en région de découvrir ou d'approfondir sa connaissance de l’œuvre d'un
artiste dont la singularité reste exemplaire.
commissaires : Maurice Fréchuret, conservateur en chef du Patrimoine, directeur des musées nationaux du XXème
siècle des Alpes-Maritimes et Elisabeth Pacoud-Rème, chargée des collections au musée national Marc Chagall
ouverture : tous les jours sauf le mardi, les 1er janvier, 1er mai, 25 décembre de 10 h à 17 h de novembre à avril et de 10 h à 18 h de
mai à octobre
tarifs sous réserve de modifications : collection permanente 8,50 €, tarif réduit 6,50 €, groupes 7,50 € (à partir de 10 personnes).
Gratuité pour les moins de 26 ans (ressortissants de l’U.E. ou en long séjour dans l’U.E.) et pour tous les 1ers dimanche du mois
accès : Aéroport de Nice Côte d’Azur / Gare SNCF / Bus n° 15 et 22, arrêt « Marc Chagall »
réservations visites libres : [email protected]
réservations visites commentées : [email protected]
renseignements : www.musee-chagall.fr
audioguides adultes pour individuels en français, anglais, allemand, italien, russe, japonais, chinois.
visioguides en LSF et audioguides enfants pour individuels en français et en anglais (pièce d’identité demandée).
contacts presse :
Musée national Marc Chagall
Avenue Dr Ménard
06000 Nice
Hélène Fincker
[email protected]
T+33(0)6 60 98 49 88
Françoise Borello
[email protected]
T+ 33(0)6 70 74 38 71 /
+ 33(0)4 93 53 75 73
Chagall, entre guerre et paix 49
communiqué
Chagall devant le
miroir
autoportraits, couples et
apparitions
16 juin – 7 octobre 2013
Musée national Marc Chagall,
avenue Docteur Ménard, 06000 Nice
Cette exposition est organisée par le musée
national Marc Chagall et la Réunion des musées
nationaux – Grand Palais
À l’occasion du quarantième anniversaire du musée national Marc Chagall, une exposition
entièrement dédiée à l’artiste, autour du thème de l’autoportrait, réunit près d’une centaine
d’œuvres, peintures et dessins, dont de nombreux inédits.
Ce sujet a été le plus traité par Chagall au cours de sa très longue carrière. Il reflète, à la manière
traditionnelle, ses préoccupations stylistiques et les interrogations sur son identité comme sur son
rôle d’artiste, auxquelles Chagall apporte cependant des réponses nouvelles. D'abord simple
affirmation de soi comme peintre, il devient vite, dès 1915-1917, le moyen de se présenter comme
le passeur d'un message qui le dépasse.
Le peintre réalise également une version écrite de son autoportrait avec sa biographie poétique,
Ma Vie, rédigée dès 1922, alors qu’il est âgé seulement de trente-cinq ans, et publiée plus tard, en
1931.
De 1907 à 1985, cette abondante production relève de tous les genres : le plus souvent
autoportraits au chevalet, à la palette ou dans l’atelier, donc en artiste ; plus rarement autoportraits
méditatifs d’homme se regardant ; et une étonnante série d'autoportraits en Christ dans les années
40 et 50. Mais aussi de nombreux doubles portraits où Chagall se représente avec sa femme,
inspiratrice étroitement enlacée au créateur, et enfin, des autoportraits déguisés où l’artiste se
montre sous une autre forme, souvent celle d’un animal. Il apparaît également dans ses autres
peintures comme témoignant de son travail accompli.
Ces représentations de lui-même, très diversifiées, permettent à l’artiste d’embrasser le monde
avec tous ses règnes – le hassidisme, la forme de judaïsme de son enfance, n’est pas étranger à
cette vision de la Création - et d’en être le porte-parole.
Le traitement même de ces autoportraits évolue avec le temps : tour à tour réaliste, descriptif, ou
mis en scène à la manière des peintres anciens (on y note l’influence de l’Espagne ou des
autoportraits de Rembrandt). L’autoportrait devient avec le temps une représentation de plus en
plus stylisée, le visage de l’artiste offrant des traits peu individualisés mais reconnaissables à ses
cheveux frisés bruns. De par son image en peintre qu’il assoit devant un tableau, dont on voit la
plupart du temps le sujet, Chagall met l'accent sur le sujet de la peinture autant que sur le sujetpeintre.
Marc Chagall, Mon portrait (détail), 1910, 16,1 x 17,3 cm, encre sur papier crème, Paris, musée national d’Art moderne - Centre
Chagall, entre guerre et paix 50
Georges Pompidou ©Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat © Adagp, Paris 2012 - CHAGALL ®
L’exposition permet d’aborder tous les aspects d’une production significative d’abord par la
quantité ; de comprendre comment elle est, pour Chagall, le moyen d’affirmer sa différence en tant
qu'artiste religieux ; et amène à s’interroger sur l’autoportrait comme voie d’accès privilégiée vers
la vérité de l’artiste et la signification de son œuvre.
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commissaires : Maurice Fréchuret, conservateur en chef du Patrimoine, directeur des musées nationaux
du XXème siècle des Alpes-Maritimes et Elisabeth Pacoud-Rème, historienne de l’art, chargée des
collections au musée national Marc Chagall.
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Musée national Marc Chagall
avenue Dr Ménard
06000 Nice
Tél +33 (0) 4 93 53 87 20
Fax +33 (0) 4 93 53 87 39
ouverture : tous les jours, sauf le mardi, de
10h à 18h
tarifs : 10 €, TR : 8 €, groupe 8,50 € (à partir
de 10 personnes) incluant les collections
permanentes. Gratuité pour les moins de 26
ans (ressortissants de l’UE ou en long séjour
dans l’UE) et pour tous le premier dimanche du
mois.
audioguides : disponible en français, anglais,
allemand, italien, russe, japonais, chinois.
pour enfants : en français et en anglais
visioguides en LSF
publication aux éditions de la
Réunion des musées nationauxGrand Palais, Paris 2013
catalogue de l’exposition :
22 x 28 cm, 136 pages, 124 ill., 35 €
contacts presse :
Réunion des musées
nationaux - Grand Palais
254-256 rue de Bercy
75577 Paris cedex 12
Florence Le Moing
[email protected]
+33 (0) 1 40 13 47 62
contacts presse
régionale :
Françoise Borello
[email protected]
ouv.fr
+33 (0) 4 93 53 75 73
Hélène Fincker
[email protected]
+33 (0) 6 60 98 49 88
accès :
en avion : Aéroport de Nice côte d’Azur
en train : Gare SNCF Nice Ville
en bus n°15 et 22, arrêt « Marc Chagall »
en bus Nice le Grand Tour, arrêt « Musée
Chagall »
accès handicapés
renseignements sur :
www.musee-chagall.fr
www.grandpalais.fr
Chagall, entre guerre et paix 51
partenaires média de l’exposition
http://www.leparisien.fr
http://www.anous.fr/
http://lci.tf1.fr
http://scope.lefigaro.fr
http://www.lejournaldesarts.fr
http://fr.euronews.com/
http://www.rtl.fr
Chagall, entre guerre et paix 52