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SUPPLÉMENT ÉCONOMIE CONCLUSION DES EXPERTS Pages 10, 11, 12, 13, 14, 15 et 18 T H I N K T A N K “ D É F E N D R E L’ E N T R E P R I S E ” L’ENTREPRISE, CLÉ DE LA STABILITÉ SOCIALE DIRECTEUR DE RECHERCHE AU CERI-SCIENCESPO À PARIS, LUIS MARTINEZ À “LIBERTÉ” Page 8 “LA DIPLOMATIE FRANÇAISE DOIT RECONSTRUIRE SON IMAGE AU MAGHREB” LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER ÉGYPTE Les élections parlementaires en juin et la présidentielle en août Page 32 LIBERTE QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37, RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - TEL. : (021) 30 78 47/48/49 (LIGNES GROUPÉES) FAX : (021) 30 78 70 - N° 5628 MERCREDI 2 MARS 2011 ALGÉRIE 10 DA - FRANCE 1 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 RÉUNION DU BUREAU FÉDÉRAL DE LA FAF Les plaintes contre Hannachi retirées Page 23 IL REMET EN CAUSE SES PROPRES DÉCISIONS LE GOUVERNEMENT PLIE SOUS LA PRESSION DE LA RUE Conséquences des dernières mesures gouvernementales : LE COMMERCE INFORMEL DOPÉ Lire pages 2 et 3 Yahia/Liberte PUBLICITÉ 2 Mercredi 2 mars 2011 L’ACTUALITÉ EN QUESTION LIBERTE CONSÉQUENCES DES DERNIÈRES MESURES GOUVERNEMENTALES Le commerce informel dopé D epuis que le gouvernement a annoncé son intention de lui donner un ancrage juridique, la vente informelle occupe plus que jamais les trottoirs de la capitale. Un simple tour dans les quartiers populaires d’Alger montre à quel point le phénomène du “trabendo” a pris de l’ampleur. es Trois-Horloges, à Bab El-Oued, au Dquartier populaire de Bachdjarah, en pas- Louiza/Liberté sant par les rues du quartier Meissonnier, le marché informel est en pleine expansion. Mais ce retour fracassant ne s’est pas fait dans la sérénité. Le nombre des vendeurs à la sauvette s’est multiplié, provoquant des débordements sur les chaussées et des rixes entre les nouveaux et anciens vendeurs qui tentent de protéger leurs espaces. En l’espace de quelques mois, l’Exécutif est passé d’une politique coercitive visant l’éradication progressive des marchés informels à des mesures portant l’organisation de cette activité. On peut dire que le recul du gouvernement sur sa décision de livrer bataille à l’informel est l’une des principales raisons du retour au calme après les émeutes de janvier dernier. “Ces rumeurs sur le démantèlement immédiat des marchés informels sont sans fondement”, avait expliqué le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia. Quelques jours plus tard, le ministre revient à la charge pour répliquer : “Personnellement, j’ai toujours avancé l’idée qu’on ne peut engager que les batailles qu’on est sûr de gagner. Je pense que la bataille de l’informel doit faire l’objet d’une stratégie du moyen et du long terme.” Aussitôt dit, aussitôt fait. Un programme chapeauté par le ministre de l’Intérieur et celui du Commerce consacré à ce dossier est décliné. En se défendant, en marge d’une réunion avec les cadres centraux et régionaux, de vouloir légaliser l’activité informelle, le ministre du Commerce, Bendada, confirme davantage ce choix. “Il ne s’agira pas de légaliser l’informel mais de le traiter et de l'intégrer à travers plusieurs mesures et facilitations gouvernementales”, dira-t-il. Traiter et intégrer l’activité informelle, ne signifie-t-il pas simplement sa légalisation ? L’homme de la rue a vite fait de décrypter ce message. Ces mesures arrêtées dans le cadre de ce pro- Le marché informel a de beaux jours devant lui. gramme se résument, en effet, en l’autorisation des jeunes commerçants à occuper des espaces aménagés même sans registre du commerce, en la délivrance par la commune d’une carte qui peut provisoirement se substituer à ce document et une exemption fiscale temporaire, censée les encourager à intégrer le marché formel. Sur le terrain, c’est tout le contraire qui est en train de se produire. Ce sont, paradoxalement, les pratiques informelles qui s’étendent progressivement au secteur formel : vente sans factures, sans déclaration fiscale, sans garantie, ni service après-vente. D’où l’échec, il y a deux ans, de la tentative gouvernementale d’imposer le paiement par chèques pour tout montant supérieur à 500 000 DA. La paix sociale a un coût que l’État est prêt à assumer dans un contexte de contestation qui embrase certains pays arabes et dont l’effet de contagion est redouté en Algérie. Près de 50% de la population active exerce dans l’informel. Cette catégorie de citoyens ne cotise ni au niveau des caisses d’assurance maladie ni au niveau des caisses de retraite. En revanche, elle bénéficie de soins à titre gracieux, au même titre que les salariés qui paient leurs contributions normalement. Seuls les médicaments sont à sa charge. Dans quelques dizaines d’années, l’État devra prendre en charge cette population âgée, qui sera sans ressources. Le Forum des chefs d’entreprise a affirmé dans une analyse sur le sujet que le secteur informel occupe 1,78 million de personnes, soit presque 22%, pour une population occupée totale de 8,25 millions de personnes. À croire cette organisation, les revenus nets du secteur informel se situeraient entre 300 et 600 milliards de dinars. Plus précisément, 17% de l’ensemble des revenus pri- maires nets des ménages. Ce montant correspond à 13% du PIB hors hydrocarbures. Le forum estime une perte de recettes budgétaires et de recettes pour les organismes de Sécurité sociale de l’ordre de 42 milliards de dinars pour l’IRG, 22 milliards de dinars pour la TVA et 120 milliards de dinars pour les prélèvements de Sécurité sociale. Les ruelles longeant le marché d’El-Biar ont renoué avec les marchands de téléphones portables d’occasion, de fruits et légumes et de quincaillerie. Les prix du marché informel sont certes attractifs, mais les riverains restent partagés entre l’avantage qu’apporte cette proximité pour faire les courses et son désagrément qui est loin d’être négligeable. Au-delà du bruit, de la saleté, les rues étouffent. Le passage d’une ambulance ou d’un cortège mortuaire relève parfois de l’impossible. Car le marché informel n’est pas seulement une source de revenus dans un pays rongé par le chômage. C’est également un moyen de subvenir aux besoins de la famille avec un budget limité. En effet, selon les données de l’Office national des statistiques, deux tiers des ménages s’approvisionnent du marché informel. Soit 70% des personnes dont le revenu se situe autour de 20 000 DA et moins. Il y a une conjugaison de plusieurs facteurs économiques et sociaux qui font qu’un taux de 44% de la population active a été enregistré en 2009 dans l’informel, hormis le secteur agricole, contre 34% en 2001. Parmi ces facteurs, on peut citer une croissance démographique ayant suscité une tension sur le marché du travail, en ce sens où 10 millions 800 mille personnes étaient âgées entre 15 et 20 ans en 2009, soit 31% de la population algérienne, et bien entendu, le passage d’une économie administrée à une économie de marché. NISSA HAMMADI LUTTE CONTRE LA CONTREFAÇON PROTECTION DES MARQUES : L’AUTRE SOLUTION ●● La contrefaçon a atteint des proportions alarmantes dans le monde. Selon les statistiques avancées par des organismes spécialisés, la valeur des marchandises contrefaites de par le monde est estimée à 780 milliards de dollars/an. Plus de 10% du commerce international est ciblé par ce phénomène. Les pays arabes détiennent, à eux seuls, plus de 50 milliards de dollars. Ces préjudices sur l’économie nationale sont considérables. Outre la concurrence déloyale qu’il engendre pour les entreprises, ce fléau cause des pertes en matière d’entrées fiscales pour le Trésor public et de postes d’emploi. Les chiffres officiels indiquent que cette économie illégale représenterait un manque à gagner de 300 millions d’euros pour l’Algérie. L’un des paramètres le favorisant dans notre pays reste indéniablement le problème d’enregistrement des marques au sein de l’Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi). Le nombre d’opérateurs économiques nationaux qui enregistrent leurs marques commerciales au sein de l’Inapi reste encore faible même si une augmentation a été notée ces dernières années. Certaines sources soulignent que ce chiffre ne dépassait pas les 8 000 dépôts en 2008 dont environ 4 500 sont des étrangers. C’est dire que les sociétés nationales ne protègent pas assez leurs produits. Il n’est pas fortuit qu’un organisme américain classe d’ailleurs l’Algérie parmi les pays qui luttent le moins contre la contrefaçon. Pourtant, le gouvernement a adapté sa législation et sa réglementation aux traités auxquels notre pays a adhéré, à savoir les marques, dessins et modèles industriels, les appellations d’origine et les droits d’auteur. M. Mohamed Sayegh, consultant international, qui a animé une conférence hier au centre des études stratégiques d’Echâab, confirme qu’à ce jour, notre pays a adhéré à tous les traités internationaux administrés par cette instance qu’est l’Organisation mondiale de la propriété industrielle (Ompi). Cette institution internationale a été créée, rappelle-t-on, par les Nations unies en 1967 et regroupe 187 États membres. En matière de propriété intellectuelle (PI), l’accord d’association Algérie-UE stipule, dans son article 44, qu’il revient aux parties contractantes d’assurer “une protection adéquate et effective des droits de propriété intellectuelle, industrielle et commerciale en conformité avec les stan- dards internationaux, y compris les moyens effectifs de faire valoir de tels droits”. Cette disposition renvoie dès lors aux standards internationaux et européens en matière de propriété intellectuelle et industrielle. L’Algérie a ratifié, selon l’Ompi, 12 traités et conventions concernant la PI et elle est membre dans 11 organes de cette organisation. La PI algérienne a connu un second souffle sous l’impulsion européenne à travers les accords d’association et la ratification de traités internationaux. L’on peut citer la récente adhésion à la Convention de Rome de 1978 relatif au droit d’auteur ratifiée le 22 avril 2007. En dépit de l’adaptation de la réglementation algérienne aux règlements internationaux, la lutte contre la contrefaçon demeure encore inefficace. Par ailleurs, l’érosion du pouvoir d’achat de l’Algérien, qui le contraint à opter pour le marché informel au bas prix, accentue davantage la contrefaçon. Une certaine complémentarité existe entre la contrefaçon et le marché parallèle. Chacun d’eux sert de tremplin à l’autre. Par conséquent, la lutte contre l’un passe par la lutte contre l’autre… B. K. PUBLICITÉ AF Mercredi 2 mars 2011 L’ACTUALITÉ EN QUESTION LIBERTE 3 IL REMET EN CAUSE SES PROPRES DÉCISIONS Le gouvernement plie sous la pression de la rue Depuis le début de l’année, le gouvernement ne cesse de remettre en cause des mesures et des textes réglementaires qu’il a, lui-même, mis au point. La pression de la rue est, certes, forte, mais les volte-face de l’Exécutif montrent aussi sa promptitude à prendre des initiatives en décalage avec la réalité. u début du mois de janvier, des Aémeutes éclatent un peu par- Le dernier Conseil des ministres a multiplié les mesures d’apaisement. anéanti les efforts de la tutelle à valoriser, outre mesure, les LMD au détriment des diplômes d’ingénieur d’État. Le Conseil des ministres du 22 février a abrogé, en effet, le décret présidentiel n°10-315 portant classification des diplômes, promulgué à peine deux mois plus tôt, soit le 13 décembre 2010. La grève des gardes communaux a eu raison de la volonté du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales de procéder à la dissolution du corps, le 10 mars prochain. La décision est différée à la fin de l’année. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière annonce, en APS tout dans le pays. Des jeunes et des plus âgés manifestent contre la cherté de la vie. C’est, du moins, la raison déclarée de la colère des manifestants. Aussitôt, le gouvernement agit sur les prix de l’huile et du sucre pour les rendre accessibles aux citoyens. Il montre aussi qu’il a saisi le message des lobbies en cessant de faire la guerre aux tenants du commerce informel et de la fraude fiscale. Le ministère du Commerce renonce en stoppant net l’opération d’assainissement du commerce informel et de gros. Le registre du commerce, l’achat par facturation et le bilan comptable ne sont plus exigés. Le ministère des Finances renonce, quant à lui, à imposer l’usage du chèque bancaire, à partir du 31 mars prochain, pour toute transaction commerciale d’une valeur égale ou supérieure à 500 000 DA. Mieux encore, les marchés informels sont désormais tolérés en attendant leur intégration dans le circuit formel. Dimanche dernier, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a annoncé que le gouvernement concède une nouvelle faveur pour les commerçants grossistes. Ces derniers sont assurés contre “d’éventuels redressements fiscaux sur les périodes antérieures à une utilisation volontaire de la facturation et des chèques”. Une démonstration de force des étudiants, d’abord, dans les campus, puis, devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a grande pompe, le 27 janvier à l’APN, en marge d’une plénière consacrée aux questions orales, qu’un avant-projet de loi sanitaire contenant 500 articles sera soumis à débat aux participants à la conférence nationale sur la politique de santé et la réforme hospitalière, prévue du 3 au 5 février au Palais des nations. Une semaine plus tard, soit durant les travaux de ladite conférence, il nie complètement l’existence de ce document. La raison ? Des praticiens de la santé et surtout des syndicats des professionnels du secteur ont dénoncé les dispositions proposées dans ce texte. Les concessions du gouver- nement – et par là même de l’État – se déclinent sur de nombreux autres exemples. Il est loisible alors es opérateurs économiques sont certainement ressur leur faim en écoutant le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, lundi dans la soirée, sur Canal Algérie, lors de l’émission “Question d’actualité”. L’argentier du pays s’est montré inflexible sur certaines demandes du patronat, entre autres, le crédit documentaire et la règle des 51/49, préférant surtout mettre en avant les dernières mesures décidées par le Conseil des ministres. Des mesures d’ailleurs saluées par le président du Forum des chefs d’entreprise. “Oui, pour ces mesures audacieuses, mais nous en attendons d’autres, pour les entreprises existant qui évoluent dans un environnement d’affaires difficile”, souligne le président du Forum des chefs d’entreprise qui, par ailleurs, doute de la capacité de l’administration, “dans les conditions actuelles d’absorber cette nouvelle politique”. M. Hamiani cite, dans ce cadre, l’exemple de la facilité de caisse de 2 milliards de dinars par an accordés aux PME pour importer la matière première, le couloir vert promis par les douanes depuis 15 ans, les bureaux de change, l’utilisation de la carte de crédit. “Nous butons sur un décalage grandissant entre le souci de conduire des réformes audacieuses vues par nos autorités et la réalité du terrain qui est sclérosée, entourée de pratiques lourdes, contraignantes qui font que les opérateurs économiques passent plus de temps dans les administrations économiques que dans leurs entreprises”, regrette le président du Forum des chefs d’entreprise, suggérant, dans la foulée, de procéder à une évaluation des mesures prises en 2009 et 2007, comme le crédit documentaire, la règle 51/49 et la balance devise. “Ayons le courage, si les résultats n’ont pas été probants, de revenir sur ces mesures”, lance-t-il. Le ministre des Finances, tout en reconnaissant que l’environnement est difficile, estime à son sens que “tout n’est pas noir et tout n’est pas blanc”, avançant des explications peu convaincantes, sur notamment l’ouverture des bureaux de change et la lutte contre le marché parallèle de la Ltés devise. Pour la carte de paiement, le ministre renvoie la question au problème d’adaptation des opérateurs économiques à l’utilisation de cet instrument de paiement. “Il n’y a pas de contrainte technique à développer la carte bancaire”, a-t-il indiqué. Concernant la balance devise, le ministre affirme que la Banque d’Algérie a promulgué un texte y afférent. “Nous avons des cas de sociétés qui ont intégré ce principe de balance devise”, a-t-il relevé. Sur le matériel rénové, M. Djoudi indique “qu’il faut simplement présenter une demande au ministère de l’Industrie qui donne les autorisations”. M. Hamiani n’a pas été convaincu par les réponses du ministre. “Pour nous, cela ne fonctionne pas. Ni pour la balance devise, ni pour l’importation du matériel rénové”, regrette le président du FCE. Mourad Mahfouf patron de “Label vert”, a mis l’accent sur les problèmes que rencontre l’entreprise avec les banques publiques et les douanes. “Les douanes sont réellement la gangrène. Je passe des semaines pour dédouaner des produits et c’est usant”, a-t-il constaté. Le ministre des Finances a répondu que la dépénalisation de l’acte de gestion enlève un carcan qui pesait sur le banquier. Concernant les douanes, M. Djoudi a évoqué un audit effectué par l’IGF. Cet audit constitue une feuille de route en matière de modernisation des douanes. En matière d’investissement, le président du FCE estime que la situation est préoccupante. Citant les chiffres de l’Andi, M. Hamiani a relevé une baisse de 50% du nombre de projets déclarés entre 2009 et 2010. L’Andi a enregistré 19 000 projets en 2009 et seulement 9 000 en 2010. Pour le partenariat, il a dénombré 7 projets et seulement 4 projets sous la forme d’investissements directs. “L’Algérie de 2030 se fait maintenant. Les tendances lourdes en matière d’investissement qui se dessinent aujourd’hui sont préoccupantes”, a averti le président du FCE, ajoutant qu’en matière de foncier, l’estimation faite par les domaines n’est pas intéressante. SOUHILA H. L’ÉDITO PAR OUTOUDERT ABROUS Clercs obéissants amais on n’a vu gouvernement aussi désemparé et sur le qui-vive que ces deux derniers mois. Les émeutes de décembre et l’embrasement qui a pris sur trois de nos proches voisins en sont les raisons, certes, mais pourquoi avoir attendu que le feu soit aux portes de la cité pour voir cet avalanche de mesures “pharaoniques” envahir chaque segment de la société, sans exclusive, au grand dam des gardiens du bas de laine ? La question cruciale est : qui aura la prise en charge de la répartition de cette manne ? L’Exécutif et l’administration ? Le premier a montré ses limites jusque dans la gestion des affaires courantes de leurs départements respectifs, du moins pour certains. On a vu les débandades des uns et les reculades des autres. Combien de textes pris à la vavite par décrets exécutifs, voire présidentiels abandonnés parce qu’ils étaient, soit populistes, soit concoctés en catimini sans les intéressés, ou, tout simplement, endossés par une administration à qui on en a fait la dictée ? Cette autre partie prenante qu’est l’administration porte comme un fardeau toutes les tares de sa hiérarchie. Une sorte de “bouc émissairisation” dans laquelle elle a fini par fondre. Sa précarité, qui est son cauchemar quotidien, et le dépouillement de ses prérogatives ont abouti à un corps inerte de clercs obéissants, sous peine, pour les rares récalcitrants à cet ordre nouveau, de se retrouver derrière les barreaux. Aussi, honnêtement, peut-on confier à ces deux corps la prise en charge de ces chantiers parce que le Président a décidé, du jour au lendemain, de lâcher du lest pour éloigner la grogne populaire d’ElMouradia ? Les étudiants, tabassés hier au siège de leur ministère de tutelle, pourront-ils réellement croire aux portes qui s’ouvriront demain ? Au seuil, la même personne qu’hier... Les personnels de la santé, échaudés par de nombreuses promesses faites par la même administration, sentiront-ils le vent du changement ? Le secteur du commerce, qui tient le même discours à l’approche de chaque Aïd, oublie de travailler sur le moyen terme au titre de prévision et de la conjoncture du marché. Ces exemples donnés à titre d’illustration concernent tous les autres secteurs qui souffrent aussi de léthargie et d’absence de vision sectorielle. On ne guérit pas un corps malade par une tisane ou un cachet, comme on ne peut pas faire sortir le pays du marasme avec de l’argent et uniquement de l’argent, tout en gardant en place les mêmes ordonnateurs qui toisaient, hier, leurs administrés et font preuve, actuellement, d’une prolixité déroutante, à la limite de l’ennui. O. A. [email protected] J DÉBAT SUR LES DERNIÈRES MESURES DU CONSEIL DES MINISTRES Les attentes du patronat et les réponses du ministre des Finances de penser que la société civile prend des forces, à telle enseigne qu’elle gagne, depuis quelques semaines, quasiment tous ses duels contre les autorités nationales, lesquelles craignent plus que jamais de subir les contrecoups de la pression de la rue. Le gouvernement est ainsi victime de son incapacité à entreprendre des initiatives ou à élaborer des textes de lois ou réglementaires connectés à la réalité du terrain et, surtout, en diapason avec les aspirations des différentes catégories sociales et professionnelles. Nombreuses sont les mesures qu’il a prises pour baisser le taux de chômage, résorber la crise du logement, réduire la pauvreté, booster l’économie nationale… et qui se sont avérées inapplicables dans les faits. Au lieu de corriger les erreurs, l’Exécutif, à sa tête le chef de l’État, continue à annoncer des mesures démagogiques, voire même – pour certaines – discriminatoires. Combien de textes pris à la va-vite par décrets exécutifs, voire présidentiels abandonnés parce qu’ils étaient, soit populistes, soit concoctés en catimini sans les intéressés, ou, tout simplement, endossés par une administration à qui on en a fait la dictée ? 4 Mercredi 2 mars 2011 L’ACTUALITÉ EN QUESTION LIBERTE MOULOUD HAMROUCHE L’A DÉCLARÉ HIER Le pouvoir ne peut pas gérer “en dehors de l’esprit de l’état d’urgence” À propos des implications de l’instauration de l’état d’urgence en février 1992, l’ancien chef du gouvernement a surtout énuméré des retombées négatives. “Cette loi a été une couverture des défaillances et des fléaux sociaux.” n mois précisément après son U intervention, à Paris, au forum Louiza/Liberté de l’ADI (Académie diplomatique internationale), Mouloud Hamrouche revient, cette fois à Alger, sur le constat accablant de la situation politique en Algérie. C’était hier lors d’une conférence organisée par le CRSS (Centre de recherche stratégique et sécuritaire), à Ben Aknoun, autour du thème “lecture juridique et politique de la levée de l’état d’urgence”. L’ancien chef du gouvernement (septembre 1989juin 1991), tout en précisant qu’il ne voulait pas “parler de politique”, n’a pas hésité à formuler des critiques sur la gestion politique de l’Algérie. Revenant sur les retombées de la levée de l’état d’urgence, décidée le 24 février dernier, Mouloud Hamrouche est catégorique : “L’État et le gouvernement ne peuvent pas gérer la société en dehors de l’esprit de l’état d’urgence.” Il reviendra à la charge en Mouloud Hamrouche a animé hier une conférence organisée par le CRSS à Ben Aknoun. posant la question : “L’état d’urgence a-t-il empêché les 1 000 émeutes enregistrées l’année passée ?” avant d’arriver à sa conclusion : “Ne soyez pas surpris, si d’ici 15 jours, un mois, rien ne va se passer”, tout en ajoutant : “Les tares se TABLE RONDE AU CRASC D’ORAN La presse écrite et les journalistes face aux conflits locaux e Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d’Oran a organisé, avanthier, une table ronde autour de la question : “La presse écrite et les conflits locaux”, initiée par le groupe de recherche “Ghardaïa, les enjeux du sociétal et du communautaire”. Avec la participation de chercheurs, de sociologues et de journalistes, les participants à cette table ronde ont, au terme de plusieurs heures d’échange, lancé au final les jalons d’un “chantier à venir” s’articulant autour du métier de journaliste, de son rôle dans la société et des pratiques professionnelles face aux conflits locaux et aux bouleversements de la société. En effet, pour les membres du groupe de recherche, leurs interrogations sont parties du conflit de Berriane à Ghardaïa et de l’analyse qui en a été faite, au travers de la couverture de la presse écrite et les comptes rendus journalistiques. D’emblée, il est apparu pour ces chercheurs que l’appartenance communautaire des journalistes a influé sur leur travail “de compte rendu de faits” pour ce qui est de ce conflit précis. Dès lors, s’est posée la question de “l’objectivité du journaliste face à des conflits locaux et de la pratique du métier de journaliste sous le prisme des contraintes et des contradictions rencontrées par les journalistes”. À ce stade de la rencontre, les journalistes ont fait part de leurs propres expé- L riences sur le terrain avec une évocation du métier (vu de l’intérieur), ses pratiques qui se déclinent de plusieurs manières et qui sont à rapprocher des enjeux autour du statut du journaliste, la précarité des journalistes correspondants, l’autonomie ou non de la ligne éditoriale sous le prisme toujours d’intérêts qui peuvent être soit commerciaux, économiques ou politiques, de la distinction entre presse privée (libre ou autonome ?) - presse publique et, au final, de la construction d’une opinion. L’évocation par les journalistes de la difficulté d’exercer leur métier, notamment pour les correspondants locaux souvent pris entre pouvoir civil et militaire, de leur proximité avec une population ou de l’une des parties en conflit, la difficulté d’accéder à l’information d’où l’impossibilité d’aller vers une presse d’investigation à l’image de l’école anglo-saxonne, a été un éclairage important pour les chercheurs. L’un des points centraux de cette table ronde s’est fait autour des échanges sur la notion d’objectivité du journaliste devant un conflit social. La règle primaire du journaliste étant de rester, en effet, objectif, d’éviter de faire part de sa propre opinion, une problématique soulevée par l’un des chercheurs. DJAMILA L. ILS ONT MARCHÉ PAR MILLIERS À TIZI OUZOU LES ÉTUDIANTS RÉCLAMENT LE DÉPART DU SYSTÈME es milliers d’étudiants, plus de 5 000 selon différentes sources, ont bravé le ciel peu clément de la journée d’hier et sont descendus dans la rue à Tizi Ouzou, à l’appel de la Coordination locale des étudiants, CLE, pour exprimer de nouveau des revendications à la fois d’ordre pédagogique et politique. La marche s’est ébranlée à 10h30 du campus Hasnaoua pour se diriger vers le siège de la wilaya. Les étudiants, qui ont battu le pavé cette fois sans les partis politiques, ne se sont pas empêchés d’exprimer des revendications politiques qui ont même quelque peu dominé celles pédagogiques. “Pouvoir, généraux, rendez l’Algérie à son peuple”, “Étudiants, chômeurs, travailleurs, unissons-nous”, “Echaâb yourid isqat enidham” (le peuple veut la chute du régime), “Halte à la corruption”, “Pour un changement du système et non dans le système”, lit-on sur les différentes banderoles déployées aux côtés des portraits de Boudiaf, Abane, Ben M’hidi, Djaout et de nombreuses autres figures de la Révolution et des victimes du terrorisme et de la répression. D’autres banderoles résumaient les revendications pédagogiques des D étudiants, “pour une université publique performante et progressiste”, “non à la dévalorisation du diplôme d’ingénieur”, “pour le respect des franchises universitaires”, “halte à la répression des étudiants”, lit-on sur ces banderoles. “Tewfik barra”, “révolution”, “Bouteflika, Ouyahia barra”, “mazalna thouar”, scandaient à tue-tête les étudiants qui, pour dénoncer la manipulation médiatique du pouvoir, n’ont pas hésité à brûler les deux journaux Echourouk et Ennahar. La marche s’est achevée après lecture d’une déclaration à travers laquelle les représentants de la CLE ont expliqué que cette marche n’est qu’un début et que le combat va continuer. À Béjaïa, les étudiants semblent ragaillardis par le succès de leur marche de lundi dernier. Nabil, l’un des animateurs du Comité local des étudiants (CLE) a fait part de débats serrés, parfois houleux, lors d’une AG tenue au soir de cette dernière manifestation. Ils ont décidé, à l’issue de cette réunion, de durcir le mouvement et appeler à une “grève illimitée”. Une grève qui durera, selon Nabil, “jusqu’à satisfaction pleine et entière de leur plate-forme de revendications”. Lors des débats, une partie des étudiants a suggéré d’ouvrir le mouvement, auquel adhère le Collectif des enseignants, aux membres de la société civile ainsi qu’aux syndicats. Cependant, la majorité des présents a préféré surseoir à ce projet. On a estimé que l’organisation estudiantine doit d’abord être confortée au sein des deux campus pour enfin espérer se frotter aux autres acteurs de la société. Des acteurs pour la plupart aguerris et rompus aux négociations. Tout en saluant l’initiative des étudiants, le bureau de Béjaïa de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme a expliqué dans un communiqué que “l’organisation et la mobilisation pacifique doivent rester les moyens privilégiés d’expression et de luttes sociales et politiques, loin de toute violence et agitation”. La Laddh n’a pas manqué, par la voix de Saïd Salhi, d’appeler la tutelle à ouvrir un dialogue franc avec les représentants légitimes des étudiants pour la prise en charge des revendications exprimées et la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’université MOUSSA OUYOUGOUTE/ SAMIR LESLOUS trouvent à d’autres endroits et non dans l’état d’urgence.” À propos des implications de l’instauration de l’état d’urgence en février 1992, l’ancien chef du gouvernement a surtout énuméré des retombées négatives. “Cette loi a été une couverture des défaillances et des fléaux sociaux.” Il précisera ainsi que l’état d’urgence a permis, entre autres, la prolifération de la corruption et l’absence d’activités politiques. Il a également profité de l’occasion pour préconiser l’ouverture du champ politique. “Nous sommes un pays sous-développé, et comme nous acceptons de construire des usines, de créer une armée, une police, une administration, alors on doit accepter la création de partis politiques.” Il a ainsi voulu donner sa vision sur l’aspect “menace” que constituerait, selon les partisans de la fermeture, la création de nouveaux partis. “Il y a longtemps, j’avais dit aux services de sécurité, ouvertement et non en conclave, que les partis politiques sont des institutions de la société, soumis à la loi et au contrôle des services de sécurité.” Plus explicite, Mouloud Hamrouche précisa sa “vision” en affirmant qu’“il est inaccep- table qu’on ne puisse pas connaître ceux qui composent un parti politique”. Non sans nuancer ses propos : “Mais il est inacceptable de s’ingérer dans les affaires des partis, en les infiltrant ou en jouant un rôle dans la désignation des chefs ou leur mise à l’écart.” Pour illustrer ses dires, il prend pour référence Henry Kessinger, l’ancien secrétaire d’État américain (1973-1977) qui était sceptique devant le système politique japonais. “Il disait que dans ce pays, il n’y avait pas de surprise puisqu’on sait à chaque fois qui sera le Premier ministre avec l’existence de seulement deux partis, donc il suffisait de connaître la liste de la direction nationale de chacun d’eux pour connaître ceux qui seront désignés après.” Mouloud Hamrouche n’était pas le seul intervenant lors de la conférence-débat animée, hier, par le directeur du CRSS, le Dr M’hand Berkouk. Plusieurs universitaires, à l’instar du sociologue Slimane Medhar, étaient intervenus dans le débat autour du sujet du jour : l’état d’urgence. La majorité était d’accord avec sa levée, tout en remettant en cause ses effets, et ses répercussions. SALIM KOUDIL ALGÉRIE TÉLÉCOM Cap sur le haut débit et sa généralisation ’hamed Dabouz, DG d’Algérie a du pain sur la planche. C’est le moins qu’on puisse dire suite à son long exposé présenté, hier, à la presse, lors de son passage au forum d’El Moudjahid. L’orateur a, en fait, disséqué les missions et activités de son groupe avant d’aborder les projections sur les cinq années à venir. Il en ressort, en substance, une focalisation sur la généralisation de l’Internet et l’amélioration de la qualité, en offrant du haut et du très haut débit. “Nous avons atteint, aujourd’hui, 830 000 abonnés à l’ADSL sur un ensemble de cinq millions d’internautes enregistrant un taux de croissance intéressant et des revenus sur l’Internet qui ont pratiquement augmenté de 50%”, dira-t-il, précisant que dans le cadre du programme e-Algérie, le nombre d’internautes devra augmenter de six millions d’ici 2014. Sur les cinq années à venir, le groupe ambitionne de se hisser au rang d’intégrateur de solutions dédiées aux professionnels, en plus de son rôle d’opérateur, fournir ainsi de nouvelles prestations à M Télécom, valeur ajoutée comme le triple play. De fil en aiguille, l’orateur arrivera à tisser la toile en faveur du développement de l’ADSL et l’encouragement de l’utilisation des TIC, aussi bien des entreprises (très faible taux) que des particuliers qui passe par le déploiement de la fibre optique. Cinq mille nouveaux kilomètres seront couverts en plus de l’augmentation du backebone national et l’amélioration de la bande passante. En somme, il s’agit de pourvoir le réseau de nouvelles générations, comme c’est le cas avec le RMS, pour le moment, pour supporter les grands flux, et le Msan serait, à terme, la meilleure option. Cinq cent mille accès sont, à ce titre, programmés (en voie d’acquisition) avec un remplacement progressif de Fawri et d’Easy (1 million d’accès Msan) pour homogénéiser l’offre. Il est question, aussi, d’une présence à l’international, et l’environnement s’y prête bien, à plus forte raison que l’acheminement des liaisons est en constante amélioration avec celui prévu entre Oran et Valence. NABILA SAÏDOUN LE DOSSIER EEPAD REMIS SUR LA TABLE DABOUZ : “L’AFFAIRE EST AU NIVEAU DE LA JUSTICE” ●● Interrogé par des journalistes au sujet du dossier Eepad, le DG d’Algérie Télécom se contentera de dire que “le dossier est au niveau de la justice pour traitement”, qualifiant le différend qui l’oppose à ce provider privé de “purement commercial”. Il indiquera, en outre, qu’un certain nombre d’ingénieurs de cette entreprise ont déjà rejoint AT. Il reste, néanmoins, pas moins de 267 employés dans l’expectative. L’on apprend qu’un accord pourrait intervenir, suite à une initiative qui émanerait du Premier ministre. Celui-ci aurait invité les parties concernées à trouver un terrain d’entente et décider d’une issue favorable dans l’intérêt de tous, notamment pour sauvegarder les emplois et l’outil de production technologique reconnu à l’EEPAD. Il serait préconisé un partenariat public-privé comme proposé préalablement sans que le CA avalise cette solution. L’option serait-elle retenue aujourd’hui ? Tout porte à le croire, selon des sources bien informées, qui ont soutenu que ce serait là la meilleure manière pour AT de récupérer ses créances. N. S. LIBERTE LE DESSIN DE PRESSE À L’HONNEUR Expositions et rencontres avec Dilem et Plantu LE RADAR Mercredi 2 mars 2011 5 IL AURA LIEU EN AVRIL PROCHAIN À ALGER Premier Salon national inversé de la sous-traitance DE L I B E RT E [email protected] Page animée par Hamid Saïdani ●● L’Association pour la fondation Cartooning for Peace, en partenariat avec l’ambassade de France en Algérie, présentera une série d’expositions et de rencontres avec les dessinateurs de presse, Plantu et Dilem, à Constantine, Oran et Alger, autour du thème : “La caricature, un dérapage contrôlé”. Le coup d’envoi sera donné le 5 mars au Centre culturel français (CCF) de Constantine, le 7 mars au CCF d'Oran et le 8 mars au CCF d'Alger. Créée, en 2006, à l’initiative du Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, et de Plantu, la fondation Cartooning for Peace s’efforce de promouvoir une meilleure compréhension et un respect mutuel entre des populations de différentes croyances ou cultures, avec le dessin de presse pour moyen d’expression. Elle organise des rencontres entre les professionnels de la caricature et le grand public, afin de favoriser les échanges sur la liberté d’expression et la reconnaissance du travail journalistique des dessinateurs de presse. LA MAIRIE DE PARIS AU SECOURS DE LA WILAYA D’ALGER Une expertise pour la gestion des ordures ménagères ●● La wilaya d’Alger a sollicité les services de Bertrand Delanoë, maire de Paris, pour l’assister dans la gestion de ses ordures ménagères. À cet effet, une délégation algérienne s’est rendue à Paris au mois de décembre dernier. Entre les deux villes, le courant passe bien. QUAND KADHAFI SE FAISAIT REPRENDRE PAR BOUMEDIENE Échange entre “zaïms” sur la culture des Algériens ●● À la fin d’un dîner de sommet arabe des années 1970, Kadhafi fut pris d’un malaise. Ne pouvant mettre la main sur son médecin, Boumediene lui propose les services de son docteur. “D’accord, répond le “guide”, mais ça m’étonnerait qu’il comprenne l’arabe, les médecins algériens étant formés par la France et, peut-être, sera-t-il gêné par l’inconfort de la khaïma, habitués que sont vos médecins au luxe parisien… ?” Devant ces insinuations sur l’inculture et l’influence dont souffrent les Algériens, Boumediene rétorque : “Tu auras toujours intérêt, mon cher Mouammar, à fréquenter les Algériens. Mon médecin est medersien et excellent bilingue, en plus d’être très bon clinicien. Il va soulager tes maux, mais connaissant ton penchant pour la poésie arabe, tu auras le privilège d’apprendre, avec lui, quelques notions de “balagha”, des Mou’alakat et les différences de style entre Imr-ou-El-Kaïs et Zoheïr Ibnou Abi Salma. Il peut t’entretenir de science, de fiqh, d’histoire des civilisations et de littérature latine, et non pas uniquement française. Et pour la khaïma, c’est un fils d’une région du Sahara, connue par sa race ovine, ses palmiers et par ses poètes ; il a grandi dans une tente moins luxueuse, éclairée à la bougie et dotée de lait de chamelle !” IL A ANNONCÉ SA DÉMISSION HIER Le ministre allemand de la Défense accusé de plagiat ●● Le ministre allemand de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, 39 ans, star du gouvernement d'Angela Merkel, a annoncé, hier, sa démission après des accusations de plagiat dans sa thèse de docteur en droit. “C'est la décision la plus douloureuse de ma vie”, a-t-il ajouté. Il a précisé vouloir ainsi limiter les “dommages politiques” de cette affaire. Il a réclamé une enquête rapide du parquet sur les accusations de plagiat contre lui, ajoutant avoir du respect pour tous ceux qui voulaient voir cette affaire éclaircie. “Je suis convaincu que c'est dans l'intérêt public et dans le mien propre que l'enquête judiciaire sur les accusations de violation de droits d'auteur soit menée rapidement, au besoin après la levée de mon immunité parlementaire”, at-il dit. Depuis deux semaines, M. zu Guttenberg était sous pression car il est accusé de plagiat dans sa thèse de doctorat en droit qui lui vaut des surnoms comme “Baron copier-coller”. CELA S’EST PASSÉ À LA CRÈCHE FERHAT-SALIHA 2 (1er-MAI) Non-assistance à fillette en danger ●● La semaine dernière, une fillette de 4 ans, placée dans une crèche publique près de la place du 1er-Mai, à Alger, était tombée sur la tête du haut d’un toboggan de 1,50 m, lui causant un gros hématome. Mais au lieu d’évacuer immédiatement la fillette à l’hôpital Mustapha tout proche, juste après l’accident qui a eu lieu en fin de matinée, la directrice de l’établissement semble avoir pris les choses à la légère, puisqu’elle n’a fait que lui appliquer une pommade qui n’était même pas indiquée pour ce type de blessure. Et c’est trois heures plus tard, à 14h30, que les responsables de l’établissement, alertés par des effets indésirables de la pommade sur le visage de la petite, le rendant tout rouge, que l’on a daigné informer les parents de la petite Maria de ce qui s’est passé. Sur place, le père découvre sa fille avec un gros hématome sur le front et les joues toutes rouges. Par conséquent, il l’emmène aux urgences de l’hôpital Maillot. Depuis, la fillette ne veut plus remettre les pieds dans cette crèche. Mais le plus condamnable, c’est que les responsables de la crèche n’ont même pas cherché à savoir ce qui est advenu de la fillette. ●● Le premier Salon national inversé de la sous-traitance (Sanist) sera organisé du 25 au 28 avril prochain à Alger, a-t-on appris, lundi à Oran, auprès du directeur du commerce extérieur à la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie (Caci), M. Kadri Saâdane. Une trentaine de grandes entreprises algériennes activant dans différents domaines industriels ont confirmé, à ce jour, leur participation à cette manifestation qu'abritera le Palais des expositions (PinsMaritimes). Cette manifestation sera marquée, essentiellement, par la reconversion des exposants en ache- teurs, afin de présenter leurs besoins dans différents achats, produits et prestations nécessaires à leur activité, et de faire connaître leurs produits et services aux opérateurs et visiteurs, selon la même source. Le salon concerne uniquement les entreprises de droit algérien, qui activent dans les domaines de l'industrie et des prestations (que ce soit les exposants ou les visiteurs). Des conférences seront organisées à l'occasion et aborderont, entre autres, “La sous-traitance en Algérie”, “Les contrats de sous-traitance” et “Les marchés publics et la sous-traitance”. LA 5e ÉDITION DU SALON DE L’EMPLOI ET DE L’ENTREPRENARIAT SE TIENDRA À L’OREF Le “Carrefour de l’emploi-2011”, les 19 et 20 avril prochain ●● La 5e édition du Salon de l’emploi et de l’entreprenariat se tiendra, cette année, les 19 et 20 avril prochain, à l’Office Riad El-Feth (Oref), à Alger. Baptisé “Carrefour de l’emploi-2011”, le salon se veut un lieu de rencontres des compétences et des idées novatrices. Fort de son succès depuis la première édition, en juin 2007, le salon est devenu, aujourd'hui, un rendez-vous incontournable pour les entreprises algériennes, ainsi que tous les universitaires et diplômés à la recherche d’un emploi ou désirant créer leur propre entreprise. AÏN EL-HAMMAM (TIZI OUZOU) LE BRÛLEUR DE L’HÔPITAL INQUIÈTE LE VOISINAGE ●● Les habitants du village de Taourirt-Menguellet, dans la commune d’Aïn El-Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou, continuent d’endurer le calvaire en raison des émanations provenant de l’hôpital Ahmed-Ali de la ville. À l’origine de ces odeurs insupportables, la destruction des restes d’organes humains, issus des différentes interventions chirurgicales, par un simple brûleur au lieu et à la place d'un incinérateur conventionnel. Les gaz ainsi dégagés créent des malaises et des maux de tête qui inquiètent de plus en plus les citoyens qui réclament la mise en place urgente d'un incinérateur en bonne et due forme. À noter d’ailleurs que beaucoup d’établissements hospitaliers et cliniques privées continuent de recourir à l’utilisation de simples brûleurs au lieu de vrais incinérateurs. 6 Mercredi 2 mars 2011 L’ACTUALITÉ EN QUESTION LIBERTE LEURS HABITATIONS ONT ÉTÉ DÉMOLIES La révolte des mal-logés de Bordj El-Bahri Ndeeuffortune familles du quartier Galoul, dans la commune de Bordj El-Bahri, sont, depuis avant-hier, à la rue. Les habitations qui leur servaient de toit ont été rasées par l’APC, pour le motif qu’il s’agit de constructions illicites érigées sur un terrain devant servir d’assiette à un projet de 300 logements de l’entreprise Batigec, promotion immobilière. ier, le terrain boueux présentait H encore les stigmates de l’opé- Yahia/Liberté ration de démolition. Un petit groupe d’anciens occupants des lieux saisit l’occasion de notre présence pour nous raconter le cauchemar vécu la veille, lorsque des élus accompagnés des forces de l’ordre étaient venus pour exécuter l’opération. “Ce n’est pas humain de nous jeter à la rue par un temps pareil. Nous ne sommes pas des envahisseurs venus d’ailleurs. Cela fait des générations que nous habitons cette commune. Nous avons même des décisions d’attribution de terrains datant des années 90, et nos demandes de logements sociaux sont depuis des décennies restées sans réponse. Aucun élu ne s’est inquiété de nos conditions de vie déplorables. Les policiers ne sont pas allés avec le dos de la cuillère avec nous. Ils ont même utilisé des pistolets à décharge électrique (Taser)”, déplore Farid, l’un des blessés lors de l’accrochage avec les forces de l’ordre. Pour en savoir plus, nous nous dirigeons vers le siège de l’APC où un rassemblement de protestataires grossissait de plus en plus. En déclinant notre profession, les langues se délient pour accuser l’APC d’être responsable de tous Certains habitants de bidonville ont même des décisions d’attribution de terrains datant des années 90. les maux. Ils sont issus de plusieurs quartiers ayant fait l’objet de démolitions. Il faut savoir que l’opération a touché trois endroits de la commune. Le logement est le leitmotiv de ces citoyens dont certains confient avoir attendu des dizaines d’années avant de se jeter à l’eau. “Où sont passées mes demandes de logement”, crie l’un d’eux, marié et avec deux enfants. “Même le LSP ne nous est pas permis. Pourtant je peux payer la première tranche. Un projet de 1 000 logements est implanté dans la commune, mais c’est pour les autres”, soulève son voisin. Nous deman- dons à voir le maire qui accepte de nous recevoir en présence des représentants du mouvement de protestation. L’élu lève les équivoques quant aux déclarations des citoyens en rappelant que les familles qui sont venues s’installer sur les lieux ont été averties de ne pas tenter l’aventure dans la mesure où le terrain ciblé a été affecté à un projet de construction de logements. “Le phénomène de squat de terrain a commencé avec la manifestation populaire de janvier dernier. Certains citoyens ont bravé la réglementation pour construire des habitations sur un projet d’utilité publique. Ils savaient bien qu’un jour ils finiraient par y être délogés par la force de la loi”, dira l’élu. Aux représentants des familles concernées, il expliquera que “la question du logement sera discutée avec le wali délégué lors d’un rendez-vous demandé et auquel seront conviés deux représentants de chaque quartier”. Le P/APC revient sur le volet habitat dans la commune déclarant que “la municipalité est pauvre et que son budget ne lui permet même pas d’assurer les salaires de ses employés”. En matière de logement, il a affirmé que depuis l’indépendance, la commune n’a bénéficié que de 100 logements sociaux LA ZONE INDUSTRIELLE DE ROUIBA EN ÉBULLITION Les travailleurs de la SNVI dénoncent le “bradage” a pluie et le froid n’ont pas empêché les cen- L taines de travailleurs de la SNVI de Rouiba de se rassembler, hier matin, dans l’enceinte du siège de la direction générale pour dénoncer la gestion de leur entreprise. Aux cris de “barakat le bradage de l’entreprise, oui au changement”, les manifestants qui considèrent cette manifestation comme une première action de leur mouvement ont scandé, durant plus d’une heure, d’autres slogans hostiles aux actuels dirigeants de la SNVI accusés de mener l’entreprise vers la faillite. “On ne peut plus faire confiance à ces responsables qui ont failli à leur mission”, lance d’emblée M. Benmouloud, secrétaire général du syndicat d’entreprise qui préconise un changement radical au niveau du staff dirigeant de l’entreprise. “Comment accepter que l’entreprise continue à produire seulement 30% de ses objectifs alors que l’État a mis tous les moyens pour susciter une vraie relance”, indique l’orateur qui voit mal les responsables actuels de la SNVI mettre en application les mesures de relance décidées par les pouvoirs publics. “À cause de cette mauvaise gestion, la production de la SNVI est passée de 7 000 camions par an à 1 200 unités par an”, ajoute-t-il précisant que les comptes de gestion de l’entreprise pour les années 2008 et 2009 n’ont jamais été encore certifiés. M. Benmouloud n’a pas manqué de souligner l’aide fournie par l’État à la SNVI pour relancer l’outil. “Mais cet argent peut être considéré, d’ores et déjà, comme de l’argent jeté par la fenêtre si les dirigeants actuels seront toujours en place”. Et d’ajouter : “Un nouveau plan de relance exige de nouveaux responsables, et la SNVI ne manque pas de cadres jeunes et compétents pour mener cette mission”. Le représentant syndical a qualifié les dernières mesures prises par les pouvoirs publics de salutaires, notamment la résolution du Conseil de participation de l’État (CPE) datée du 27 septembre 2010 qui recommande la filiation de la SNVI et son accompagnement par des mesures financières, ainsi que l’effacement de ses dettes suivi de la mise en place d’un plan d’investissement. “Mais ces mesures avantageuses et uniques risquent de ne jamais voir le jour si elles ne sont pas accompagnées par d’autres décisions visant à injecter une nouvelle dynamique au niveau du management et de l’équipe dirigeante”, a affirmé M. Benmouloud en lançant un appel pressant aux pouvoirs publics leur demandant de prendre en charge ces préoccupations avant que ça ne soit trop tard. “Il faut éviter que ce projet de relance sombre dans l’échec, ce qui risque de mettre incontestablement en péril la pérennité de l’outil de travail”, a-t-il dit, comme il s’est interrogé sur le rappel de cadres retraités pour gérer l’entreprise pendant que les jeunes cadres diplômés sont toujours marginalisés. De son côté, M. Messaoudi,, secrétaire général de l’union locale UGTA de Rouiba a fustigé les dirigeants des sociétés de gestion de participation (SGP) qui continuent à recourir aux anciens retraités pour gérer l’outil de production. “Ce pays manque-t-il de cadres jeunes aptes à mener ces missions”, s’est-il interrogé avant de citer l’exemple d’une entreprise qui a eu recours à un cadre retraité pour la gérer, une EPE alors qu’il exerce dans une autre entreprise en tant que consultant. “Ce cadre âgé de 72 ans perçoit trois salaires alors que des jeunes éprouvent encore des difficultés pour trouver un emploi”, a-t-il lancé. M. T. EN GRÈVE DEPUIS DEUX JOURS À L’UNITÉ DE BAB EL-OUED Les travailleurs de l’AME demandent l’intervention du ministre est tout simplement une déplorable qu’endurent les travailleurs de l’Agence de la messagerie express (AME) chargée de la distribution des courriers domestiques, bancaires, des livres et de la presse de l’unité de Bab El-Oued, filiale de l’entreprise nationale de communication, d’édition et de publicité (Anep). En grève depuis deux jours, les travailleurs de l’unité de Bab El-Oued ne comptent pas en rester là. Ces derniers, qui demandent l’intervention immédiate du ministre, réclament une commission de l’IGF pour passer au crible les finances de l’entreprise qu’ils jugent “douteuses” et ont mis en place une plateforme de revendications compo- C’ situation sée de sept points essentiels pour se remettre au travail, d’autant que la distribution de tous les courriers et de la presse est à l’arrêt depuis avant-hier. Le point le plus important de cette plateforme reste le départ du directeur régional de manière définitive. “C’est un dictateur et, aujourd’hui, au lieu de le sanctionner pour sa gestion catastrophique de l’entreprise, il vient d’être promu pour occuper un poste au sein de la direction générale. Il est rancunier et il en a après les travailleurs de cette unité”, nous diront les travailleurs que nous avons rencontrés sur place à Bab El-Oued. Les travailleurs ont demandé la réintégration d’une quinzaine de leurs collègues licenciés de manière, disent-ils, “abusive et de ceux qui ont démissionné sous la pression. Il faut également revoir la nomination de certains responsables au sein de l’entreprise qui ne répondent pas aux normes”. Les grévistes demandent, en outre, “l’annulation pure et simple de toutes les décisions disciplinaires prises à l’encontre de certains travailleurs de manière démesurée. Aussi, on demande de profiter de la prime de rendement collectif comme négociée depuis fin 2008 et qui n’a jamais été appliquée, au même titre que les promotions, comme le stipule le même accord. Aujourd’hui, on s’en prend au syndicat, mais on le dit, ce sont les syndicalistes de la fédération qui sont de mèche avec la direction de l’entreprise, et Sidi Saïd doit être au courant”. Néanmoins, et audelà de ces revendications légi- times, ce qui nous a le plus frappés lors de notre visite, ce sont les conditions de travail. Le siège est à l’image d’un immeuble abandonné et fissuré de partout, où on ne trouve aucun signe digne d’une entreprise publique de la trempe de l’AME. “Regardez par vous-même, c’est un chantier permanent, pourtant des sommes colossales ont été déboursées pour, soi-disant, entretenir et redonner un autre visage à notre entreprise. Mais il ne s’agit là que d’un bricolage qui dure et qui coûte beaucoup d’argent. Aujourd’hui, les autorités, à leur tête le ministre, doivent prendre les choses en main”, diront encore les travailleurs, décidés à aller au bout de toutes leurs revendications. CHÉRIF MEMMOUD attribués entre 2002 et 2004, ce qui est insignifiant. Concernant la formule LSP, un quota de 300 logements a été attribué en 2007, soit avant l’arrivée de l’actuelle assemblée. Au chapitre du foncier, les choses ne sont guère reluisantes puisque le maire a clairement dit qu’il n’y a plus d’assiette de terrain. La commune ne dispose même pas de lieu de sépulture. Le P/APC, qui dresse un tableau noir sur la situation économique de la commune, termine par une note d’espoir en faisant savoir que le wali d’Alger et le wali délégué de Dar El-Beïda réservent à partir des projets d’habitat, un quota important à la commune. “Depuis une année, nous avons réussi à arracher 500 logements de type LSP”, conclut-il. ALI FARÈS APRÈS LE RETOUR AU CALME AU SEIN D’ARCELORMITTAL LE SYNDICAT SAISIT LE GROUPE POUR LE RETOUR DU STAFF DIRIGEANT D epuis près d’une semaine, le complexe sidérurgique était sans staff dirigeant. Les douze cadres étrangers, à leur tête le P-DG, ont quitté l’Algérie, officiellement, pour “consultation”. Les travailleurs des différentes unités de production du complexe sidérurgique d’ElHadjar, ont répondu favorablement et massivement à l’appel du syndicat et Comité de participation visant à mettre un terme à la situation que vit l’usine et faire phase à la tentative de déstabilisation et ne pas tomber dans les filets de la manipulation. Le calme total est revenu ces deux derniers jours au complexe, et ce, grâce, a tenu à reconnaître le S.G du syndicat, Smaïn Kouadria, à leur attitude imprégnée de bon sens et de haute responsabilité et, surtout, à leur prise de position courageuse, qui ont permis “l’échec à la tentative du groupuscule de mercenaires à la solde de forces occultes externes pour déstabiliser le complexe”. D’ailleurs, la mobilisation générale des travailleurs a permis d’assurer un fonctionnement normal des installations avec, en prime, une hausse de la production, selon le président du Comité de participation, A. Bouraï. C’est ainsi qu’un appel a été lancé par le syndicat et le C.P en direction du Groupe ArcelorMittal afin d’activer le retour du directeur général et de son staff. “Pour le moment, seul le retour du staff dirigeant devrait nous permettre de reprendre la feuille de route tracée, laquelle est axée sur le lancement de l’investissement et la création de conditions optimales nécessaires à sa réussite, la création d’un climat propice à l’instauration d’une fiabilité sociale, seule garante de la pérennité de l’usine et la sauvegarde des postes d’emplois et, enfin, la continuité des négociation sur le dossier relatif à l’amélioration des salaires”, dira le S.G du syndicat d’ArcelorMittal. Pour rappel, depuis près d’une semaine déjà, le complexe sidérurgique était sans staff dirigeant. Les 12 cadres étrangers, à leur tête le P-DG Vincent Legouic, ont quitté l’Algérie, officiellement, pour “consultation”. Cette raison, peu convaincante, intervient en pleine grève des 400 ouvriers de l’unité Tuberie sans soudure (TSS) qui réclament l’intégration de leur usine, à l’arrêt depuis plus d’une année, au complexe ArcelorMittal d’El-Hadjar, en stand-by depuis plusieurs jours. Par ailleurs, ils réclament la réintégration des travailleurs relevant des entreprises de la sous-traitance au sein d’ArcelorMittal, lesquels, pourtant, n’ont aucun rapport avec le complexe sidérurgique. En attendant le retour dans les prochains jours, dit-on, des 12 cadres français, avec lesquels il devait négocier, justement, des revendications salariales pour 2011, le syndicat a lancé en direction des métallos un appel à la vigilance et surtout à l’unification des rangs. B. BADIS L’ACTUALITÉ EN QUESTION LIBERTE Mercredi 2 mars 2011 7 ALORS QUE LE MINISTÈRE A PROPOSÉ UN CALENDRIER DE NÉGOCIATIONS Grève dans les grandes écoles : l’ultimatum des étudiants Les étudiants comptent passer à d’autres actions plus poussées si leurs doléances ne sont pas prises en charge dans un délai de trois jours. ’ achemine-t-on vers la fin du S mouvement de protestation au YahialLiberté sein des grandes écoles, ou vers sa reconduction ? La question mérite d’être posée même si les étudiants des grandes écoles ont pris l’engagement “à reprendre les cours et à participer aux dialogues proposés par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique”. Un engagement ferme, certes, mais soumis à des conditions ! C’est ce qui ressort de la réunion tenue le 28 février dernier par les délégués des grandes écoles qui estiment que cette reprise se fera “si seulement le ministère allait satisfaire toutes nos conditions et loin des ingérences de nouveaux acteurs autres que les étudiants”, nous explique un délégué. Ainsi, les cours au sein des grandes écoles, dont l’ENSA, l’ENSH, l’ENSP, l’ENSSEA, l’ENSSMAL, l’ENSTP, l’Epau et l’ESI, devront reprendre “si le ministère de l’Enseignement supérieur s’engage d’une manière officielle et écrite de prendre en charge toutes nos Les étudiants maintiennent la pression. revendications, tout en assurant la satisfaction de ces dernières et si les délégués élus par les étudiants participent aux différentes conférences (locales, régionales et nationales)”, lit-on dans un document transmis à Liberté. En attendant, “l’ensemble des étudiants des grandes écoles décident de reprendre les NOUVELLE ACTION DE PROTESTATION DES ENSEIGNANTS DU CNAPEST GRÈVE, AUJOURD’HUI, DANS LES LYCÉES ●● Le Conseil national du Cnapest se réunira, les 4 et 5 mars prochains, pour décider d’éventuelles actions de protestation. L’option d’une nouvelle grève n’est pas à écarter, selon le chargé de communication du syndicat des enseignants du secondaire. Une journée de grève nationale est prévue aujourd’hui à travers les lycées, à l’appel du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique, (Cnapest). Une décision prise à l’issue du Conseil national tenu récemment à Blida. Le choix du 2 mars pour relancer la contestation dans le secteur de l’éducation nationale n’est pas fortuit. “L’année dernière, à cette date, se tenait un Conseil interministériel où il a été décidé de réprimer les grévistes ; nous l’avons appelé "conseil de guerre". Et c’est pour marquer cette date symbolique, où les libertés syndicales ont été violées, que le Conseil national a décidé de relancer la protestation par une journée de grève en cette même date”, a déclaré Messaoud Boudiba. Par cette action, le Cnapest veut dire aux pouvoirs publics que “nous tenons et défendons toujours les libertés syndicales et le droit à la grève consacré par la Constitution”. “Les enseignants seront instruits pour tenir des assemblées générales au niveau des lycées, en vue de débattre de la situation du secteur et des meilleurs moyens de faire aboutir les revendications suspendues depuis des années”, selon le chargé de l’information. Cette journée de grève sera, également, marquée par la tenue de conseils de wilaya pour faire le point. Un nouveau Conseil national est prévu les 4 et 5 mars prochains pour évaluer la situation et décider à la lumière des rapports établis, aujourd’hui, de la suite à donner au mouvement. L’option d’une nouvelle grève n’est pas à écarter. “Tout est possible. Nous restons à l’écoute de la base et tous les moyens proposés seront pris en compte”, nous dit Boudiba. Le Cnapest maintient donc la pression en dépit de la bonne volonté affichée par le ministère de l’Éducation nationale ces derniers jours. Outre l’installation, le 28 février dernier, de la commission intersyndicale pour débattre de la nouvelle gestion des œuvres sociales du secteur de l’éducation nationale, la tutelle a convié le Cnapest, le 22 février dernier, pour une séance de travail avec le secrétaire général, M. Khaldi. Ce dernier avait demandé à ses hôtes de surseoir à l’appel à la grève. Mais pour le Cnapest, “seul le Conseil national est habilité à prendre une telle décision. Et sans décision concrète, nous ne pouvons convoquer cette instance”, nous dit le chargé de l’information du syndicat. Et de préciser : “Pour l’heure, rien de concret n’a été enregistré, mis à part l’installation de la commission intersyndicale dont les travaux pourraient prendre du temps.” MALIKA BEN RÉGIME INDEMNITAIRE DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE Les rappels seront versés en septembre 2011 et janvier 2012 a Fédération nationale des tra- L vailleurs de la formation et de l’enseignement professionnels (FNTFEP), affiliée à l’UGTA, a annoncé, hier, que les 2e et 3e tranches des rappels des indemnités liées aux salaires seront perçues par les personnels du secteur, respectivement en septembre 2011 et en janvier 2012. Lors d’un point de presse, organisé au niveau de son siège, à Alger, le secrétaire général de la FNTFEP, Tayeb Sana, entouré de membres de sa structure, mais également de représentants du ministère de la Formation professionnelle, a révélé que ces mesures ont été confortées, la veille, par la commission paritaire, composée par des membres du ministère de tutelle et du partenaire social. Selon lui, près de 50 000 fonctionnaires du secteur, exerçant dans les 48 wilayas du pays, dont 21 000 enseignants, ont “tous perçu” la première tranche des rappels, variant entre 80 000 et 180 000 DA. M. Sana a, en outre, rappelé que le régime indemnitaire des enseignants de la formation professionnelle est “identique” à celui de l’édu- cation, en précisant que l’augmentation nette des indemnités sur les salaires, “variable selon l’ancienneté”, s’élève mensuellement entre 8 000 et 20 000 DA. Le responsable fédéral a également donné une idée des discussions et des résultats dégagés, dimanche dernier, à l’issue de la rencontre de la commission paritaire. Ainsi, concernant la revendication sur le logement, il a déclaré que les représentants du ministère de tutelle n’ont pas encore donné de “réponse précise”, notamment sur le sort réservé aux fonctionnaires occupant des logements d’accompagnement. Cette réplique a été contestée par Mourad Belhadad, inspecteur central au ministère de la Formation professionnelle. Pour ce dernier, le problème du logement “n’est pas une affaire du secteur” mais plutôt un problème national. Pourtant, a-t-il signalé, la tutelle a pris une décision, “ne faire sortir personne du logement d’astreinte et du logement d’accompagnement, si le fonctionnaire n’a pas bénéficié d’un logement”. Par ailleurs, M. Belhadad a assuré que “l’État a prévu, ces 3 dernières années, la construction de milliers de logement de fonction”. L’autre problème, résolu “totalement”, selon la FNTFEP, et “en partie”, d’après les représentants du ministère, est celui des contractuels. En fait, la tutelle a décidé de convertir les contrats de durée déterminée (CDD) en contrats de durée indéterminée (CDI) pour “une bonne partie de ces contractuels”. À cela vient s’ajouter la régularisation d’environ 130 directeurs d’établissement, qui seront nommés à leur poste prochainement. Quant à “la promotion exceptionnelle” de certains fonctionnaires, elle fera l’objet d’un examen par le ministère de tutelle, comme cela s’est déjà produit en 2003. “Nous voulons transmettre un message de sérénité, car nous naviguons vers un avenir prometteur”, a confié Tayeb Sana, non sans rappeler que la formation professionnelle est “un secteur qui recrute”. De son côté, Mourad Belhadad s’est félicité des réunions mensuelles de la commission paritaire, estimant que “grâce à ce travail permanent, nous anticipons sur les problèmes du secteur”. H. AMEYAR sit-in devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique jusqu’à ce que les conditions sus citées soient remplies”. Ainsi, les étudiants maintiennent la pression et ferment le jeu tant que le département de Harraoubia fait la sourde oreille. En ce sens, les délégués, en plus de leur engagement à reprendre les cours ou à poursuivre la protestation (c’est selon !), ont lancé un dernier ultimatum au ministère. Ils affirment que “l’ensemble des étudiants des grandes écoles maintiennent leurs mouvements de protestation et s’engagent à passer à d’autres actions plus poussées dans le cas de la non-prise en charge de leurs doléances citées dans un délai de trois jours”. Autrement dit, dès demain, le mouvement de protestation pourra prendre une autre tournure au vu des derniers développements. Cette prise de position intervient après la proposition du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique concernant le débat pour l’élaboration des textes régissant les correspondances entre le système classique et le système LMD. Selon un délégué contacté par télé- phone, le ministre, Rachid Harraoubia, a proposé un calendrier de négociations étalé sur un mois. Selon notre source, “M. Harraoubia a proposé un planning de discussion et de dialogue étalé jusqu’au 27 mars prochain. Celui-ci va porter sur l’élaboration des textes régissant la correspondance entre le système classique et le système LMD.” “Mais selon les dates présentées par le ministère, le sujet du débat ne traite pas de nos revendications qui sont pourtant claires et nettes. Nous pensons que c'est une ruse de la part de la tutelle pour amortir le mouvement des grandes écoles et faire rentrer plusieurs acteurs qui n’ont rien à voir avec nos revendications. Comme nous sommes convaincus que nos revendications peuvent être satisfaites au niveau du ministère sans consultation des chefs d’établissement et autres acteurs”, nous explique un délégué ayant pris part à la réunion du 28 février dernier. Reste à connaître la suite qui sera donnée à ces deux options, à savoir l’ultimatum des étudiants et le calendrier de négociations du ministère et qui s’apparente à un énième piège pour essouffler le mouvement au sein des grandes écoles. FARID BELGACEM LE COMITÉ AUTONOME DES ÉTUDIANTS DE BOUZARÉAH L’A DÉCIDÉ HIER Sit-in demain devant le ministère de l’Enseignement supérieur n grève depuis près d’une d’affichage. Ces divergences ont E semaine, les étudiants de l’uni- conduit, dimanche et lundi derversité de Bouzaréah ont décidé de niers, à des affrontements entre tenir un rassemblement demain devant le ministère de l’Enseignement supérieur à Ben Aknoun. Cette décision a été prise hier lors d’une réunion du Comité autonome des étudiants de Bouzaréah (CAEB). Les étudiants revendiquent le maintien du concours d’accès au magistère pour les étudiants du système classique, la facilité d’accès au master 1 et 2 pour ceux du système LMD, l’amélioration des conditions socio-pédagogiques et surtout la sécurité au sein de l’université. Rappelons que ce mouvement de contestation a débuté mercredi dernier suite à l’agression, à l’arme blanche, d’une étudiante du département de langue française à l’intérieur de l’université. Afin de dénoncer cette situation d’insécurité, une pétition a été initiée et signée par plus de 3 000 étudiants de plusieurs départements de l’université et des enseignants qui se disent solidaires avec eux. “C’est grave, ce qui se passe dans cette université, cela fait des années que nous dénonçons l’insécurité mais rien n’a été fait. Nous ne reprendrons pas les cours tant que nos problèmes ne sont pas pris en charge”, a déclaré Tassadit B., étudiante au département de langues. Même son de cloche du côté des autres départements, notamment ceux de philosophie et d’histoire qui maintiennent le mouvement de grève. Une grève qui n’est pas vue du même œil du côté des autres organisations estudiantines, à l’image de l’Ugel et de l’Unea. “Nous ne voulons pas de cette grève” ; “Oui aux études, non à la grève”, peut-on lire sur des pancartes de ces organisations accrochées sur les tableaux étudiants faisant des dizaines de blessés. “Le problème vient des organisations officielles, à l’image de l’Ugel et de l’Unea qui ne sont pas représentatives dans cette université et qui pensent que tout est permis, allant jusqu’à user de la violence pour casser notre mouvement”, dira Arab Hassan, membre du Comité autonome des étudiants, gravement blessé lors de ces échauffourées. Selon plusieurs témoignages, des étudiants affiliés à six organisations (Ugel, Unea…) sont arrivés au département de langues étrangères munis de bâtons et d’armes blanches et ont tenté de casser le mouvement de grève. “J’ai eu ces points de suture en tentant de porter secours à un autre étudiant roué de coups de pied, un étudiant de l’Ugel m’a frappé avec une pierre”, raconte-t-il. Son copain Nadjib A. précise que ces organisations, dont les membres ont scandé des slogans régionalistes, les accusent d’être manipulés par des partis politiques. L’Unea, pour sa part, ne nie pas ce qui s’est passé. Bien au contraire, ses adhérents “exhibent” ouvertement leur position prétextant que le CAEB n’est pas reconnu par l’administration. “Nous voulons les casser car ils sont manipulés par des partis d’opposition, notamment le RCD. Ces étudiants participent aux marches initiées par la CNCD chaque samedi puis ils viennent faire leur grève ici”, déclare D. Maâmar, membre du bureau de la wilaya d’Alger de l’Unea. Comme s’il était interdit aux étudiants de participer à la vie politique du pays en étant chacun en phase avec ses convictions… Décidément, elle est tombée bien bas, notre université. NABILA AFROUN 8 L’INTERNATIONALE Mercredi 2 mars 2011 LIBERTE LUIS MARTINEZ (*), DIRECTEUR DE RECHERCHES AU CERI-SCIENCES-PO À PARIS, À LIBERTÉ “La diplomatie française doit reconstruire son image au Maghreb” Directeur de recherches au Ceri-Sciences-po à Paris, Luis Martinez, actuellement en mission à Rabat (Maroc), est un fin connaisseur du Maghreb et de la Libye. Il analyse les évènements. “Il faut, souligne-t-il dans cette interview, faire confiance aux peuples arabes et ne plus soutenir les dictateurs comme l’a fait la France jusqu’à aujourd’hui.” Liberté : Mouammar Kadhafi peut-il tenir longtemps encore à la tête de la Libye ? ●● Luis Martinez : Il faut rester prudent. Tout peut changer très vite. Mais, aujourd’hui, je ne le vois pas partir. Retranché dans son bastion de Tripoli, la capitale, Kadhafi s’appuie sur sa garde personnelle, et les forces spéciales. 30 000 fidèles armés, qu’il a fait rapatrier des autres villes pour renforcer sa défense. Il a une ouverture sur la mer. Il n’est pas menacé par une attaque aérienne. Il a les moyens de tenir un long siège. Il ne cédera pas comme Ben Ali en Tunisie ou Moubarak en Égypte. Le régime finira quand même par tomber. Quelle personnalité d’opposition pourrait C’est tout de même une opposition hétéroclite composée de monarchistes, démocrates, nationalistes et islamistes. Comment peuvent-ils s’entendre et trouver un compromis ? ●● Ne soyons pas cyniques et donneurs de leçons. Faisons confiance aux peuple libyen. Le pays a des atouts. Le taux d’alphabétisation frise les 90%. Beaucoup de jeunes sont diplômés, sortis des universités britanniques ou américaines. Malgré l’interdiction imposée par le régime, une majorité de citoyens possèdent des antennes paraboliques. Ils sont informés sur l’extérieur, et savent ce qu’est une démocratie. Sans compromis, les Libyens savent qu’ils peuvent tomber dans un chaos sans nom, avec, à terme, un risque de guerre civile. La société reste tout de même tribale. Peut-on bâtir un système fédéral, une unité, avec des tribus ? ●● La Libye est un État tribal qui ne dit pas son nom, car, durant 42 ans, D. R. Propos recueillis par : LUC BALBONT (*) que les Libyen, qui sortent d’une dictature tribale et familiale, n’ont pas envie de retomber dans une dictature religieuse. Si les islamistes veulent construire un émirat, il risque de se retrouver face à une importante contestation. alors assurer la succession ? ●● Les Libyens, qui sortent de 42 ans d’un régime fondé sur le culte de la personnalité, n’ont pas envie de se retrouver à nouveau sous la coupe d’un dictateur. Je crois qu’ils préféreront construire un système fédéral. Tout l’enjeu étant de trouver un compromis entre les composantes qui actuellement sont alliées dans la résistance. Kadhafi avait interdit de parler de tribu, pour mieux cacher que le pays était dirigé par la sienne, la Kadhafa. Pour autant, il ne faut pas tomber dans la caricature occidentale. Pour bien connaître ce pays, je sais que les Libyens sont aussi des citoyens. Des techniciens, des ingénieurs, des ouvriers qualifiés, des médecins, des infirmières, des enseignantes, des pères et des mères de famille qui ont envie de vivre dans un pays en paix. Quel rôle peuvent jouer les islamistes ? ●● Dans les années 1990, ils ont combattu ouvertement le régime, et ont été violemment réprimés. À la fois victimes et résistants, ils jouissent d’une certaine popularité. Reste Et l’armée ? ●● Kadhafi a marginalisé l’armée. En 1969, à sa prise de pouvoir, l’armée entendait jouer un rôle de ciment national. Or, le guide, qui s’en méfiait, l’a mise à l’écart et préféré fonder sa propre milice : sa garde personnelle et la ligue islamique d’Africains, qui, aujourd’hui, combat à ses côtés. Les militaires, qui ont refusé comme en Égypte et en Tunisie, de tirer sur la foule, sont très populaires aujourd’hui. L’armée peut effectivement assurer une transition pacifique. Que peuvent faire les Occidentaux ? ●● Mettre en place, comme ils sont en train de le faire, des mesures pour pénaliser Kadhafi et son clan, afin d’aider la révolution. Geler les avoirs bancaires. Interdire les avions de survoler le territoire libyen libéré, comme l’ONU en 1991, dans le Kurdistan irakien du temps de Saddam. Instaurer un embargo total sur les ventes d’armes. Traduire Kadhafi et ses fidèles devant le Tribunal pénal international. Et la France ? ●● La diplomatie française doit se reconstruire, retrouver une certaine crédibilité. Nous avons commis tant d’erreurs avec les pays arabes. Alain Juppé, le nouveau ministre des Affaires étrangères, a du travail. La France ne doit plus soutenir des dictateurs contre les peuples, comme elle l’a fait jusqu’à présent, au nom d’un réalisme politique. Elle doit avoir des relations adultes avec les pays du Maghreb. Des rapports d’État indépendant à États indépendants. Elle doit faire preuve d’humilité et admettre qu’elle ne connaît pas tout de ces nations, qui ont tellement changé depuis les indépendances. Que peut-il se produire dans les autres pays du Maghreb ? ●● En Tunisie, la pression populaire a eu raison du Premier ministre Mohammed El-Ghannouchi. Jugé trop proche de l’ancien régime, il a démissionné le 27 février. Les Tunisiens veulent des dirigeants fiables. En Algérie, les conditions sont réunies pour impulser un mouvement contestataire, mais les Algériens qui sortent d’une longue guerre civile (1991-1999) n’ont pas envie de revivre pareil chaos (entre 100 000 et 150 000 morts). Au Maroc, un nouveau Premier ministre devrait bientôt être nommé. Il aura pour tâche de mettre en place un programme de réformes demandées par la population. Mais la monarchie n’est pas menacée. L. B. (*) Auteur de Violence de la rente pétrolière : Algérie, Libye, Irak, (Presses de Sciences-po 2010). PUBLICITÉ F.788 L’INTERNATIONALE LIBERTE Mercredi 2 mars 2011 9 LES ÉTATS-UNIS EN FONT PLANER L'HYPOTHÈSE Menaces militaires contre Kadhafi L’hypothèse d’une intervention militaire pour déloger Kadhafi est très sérieuse, d’autant que des villes libérées par les populations qui sont hostiles au “roi des rois africains”, des voix se sont élevées pour appeler à cette intervention extrême certes mais jugée indispensable pour arrêter la folie meurtrière de leur illuminé de guide. Le dossier d’une telle action est pratiquement ficelé, même s’il en reste à définir les formes. armée américaine a entrepris de redé- L' ployer ses forces maritimes et aériennes Obama est persuadé que Kadhafi peut encore faire des dégâts même sous le coup de sanctions internationales. D. R. aux abords de la Libye. Si Washington se dit prêt pour une telle éventualité, les riverains du nord de la Méditerranée souhaitent eux, dans une première phase, l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne qui empêcherait Kadhafi d'envoyer ses avions réprimer les populations. Une mesure qui a reçu l’approbation de la secrétaire d'État Hillary Clinton à Genève où se déroule depuis lundi le procès de Kadhafi devant la commission onusienne des droits de l’homme. Le Conseil de sécurité qui, rappelons-le, a voté à l’unanimité le train de sanctions qui a refait de Kadhafi un paria, ne fera pas de difficultés pour l’interdiction de vols au-dessus de la Libye, le monde entier, y compris la Russie et la Chine, étant en accord pour protéger la population libyenne de la répression orchestrée par Kadhafi et même de lui porter le coup de grâce, sans intervention militaire sur le terrain. Les États-Unis et l’Europe ont d’ores et déjà commencé par dispenser toute forme d'aide à l'opposition libyenne en révolte. Mais le fait que le Pentagone ait repositionné des forces aériennes et navales à proximité de la Libye en dit long sur le coup d'accélérateur que les États-Unis entendent donner sur la crise libyenne, une fois, convient-il de le souligner, qu'ils ont mis tous leurs ressortissants à l'abri. Cependant, un mandat de l'ONU serait indispensable. Or, pour cette action, la Chine et la Russie pourraient brandir leur veto. C’est pourquoi, Washington s’est empressé d’exclure l’envahissement de la Libye par une intervention militaire proprement dite, mais dit se tenir prêt à cette hypothèse. L'Administration américaine se contente, pour l'instant, d'en brandir la possibilité théo- rique, en espérant qu'elle suffira. Mais on ne déplace par une armada avec un porte-avions rien que pour faire peur. Obama est persuadé que Kadhafi peut encore faire des dégâts même sous le coup de sanctions internationales. Isolé, privé de ses derniers soutiens, le despote n’a-t-il pas fait dire par ses proches disposer d’armes sales ? L’embargo sur les armes, le gel de ses avoirs et de ses proches et une interdiction de visa pour sa smala n’ont pas changé son attitude : Kadhafi est toujours habité par sa folie meurtrière de faire payer à son peuple son soulèvement pour la liberté. L'Amérique ne se contente pas de coordonner ses efforts avec les Européens, acteurs clés de l'équation libyenne, l'UE a entériné le régime de sanctions onusien, en ajoutant d'autres, et Berlin propose aujourd’hui de geler tout paiement à la Libye pendant soixante jours, pour stopper la tuerie. Mme Clinton n'a pas caché que parallèlement à ces efforts, l'Administration planchait déjà sur l'après-Kadhafi. “Nous prenons activement des contacts avec ceux qui en Libye travaillent à mettre sur pied un gouvernement respectant les droits du peuple libyen”, a confirmé le porte-parole d’Obama, annonçant également une dernière offre de sortie à Kadhafi, parlant de son exil comme d'une possibilité. Alors que dans les milieux républicains, on pousse carrément à armer l'opposition libyenne, comme s’il n’y avait pas trop d’armes dans le pays. Et puis, dans les villes libérées, l’armée libyenne s’est placée au service de la révolution, assurant entre autres la protection des champs pétroliers et des terminaux. La pression continue donc sur Kadhafi dont la répression du soulèvement contre son régime dynastique suscite une réprobation internationale croissante. Il est temps pour lui de partir, martèle Washington. Il a perdu la légitimité nécessaire pour gouverner, le peuple libyen s'est exprimé clairement. Il est condamné dès lors que ses forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants pacifiques. Elles ont utilisé des armes lourdes contre des civils désarmés. Des mercenaires et des voyous ont été lâchés sur les manifestants… a énuméré Hillary Clinton à Genève où le sort du doyen des chefs d’État arabo-africains est donné scellé. Kadhafi est au pouvoir depuis 42 ans ! La Cour pénale internationale s’est déclarée compétente au sujet de sa répression. Son procureur Luis Moreno-Ocampo a déclaré que la cour a entamé l'examen de la situation en Libye qui pourrait déboucher sur l'ouverture officielle d'une enquête. La décision sera prise incessamment. D. BOUATTA TUNISIE La situation inquiète au plus haut point De notre correspondant à Tunis : IMED O. ien ne va plus en Tunisie depuis que Ben Ali a été chassé R du pouvoir. Depuis, la situation s’est encore compliquée La capitale tunisienne n’a jamais vécu une ambiance de terreur. D. R. avec la constitution consécutive de deux gouvernements de transition. Pire, on vit depuis hier des démissions en cascade de ministres qui ont suivi simultanément celle de Mohamed El-Ghannouchi contesté par “une partie” des Tunisiens. Que se soit sur le plan politique ou économique, la Tunisie vit actuellement une situation des plus confuses qui ne verra certainement pas de sitôt le bout du tunnel. Tout fonctionne au ralenti. L'installation d'une Assemblée constituante est quasiment actée. Il s'agissait de l'une des revendications principales des manifestants de la Kasbah où ils ont passé la nuit à la belle étoile devant la place du Gouvernement. Mais la grande inconnue demeure l'armée. Les événements des derniers jours à Tunis inquiète les cercles du pouvoir. À l'intérieur du pays, ce sont parfois des villes entières où le désordre règne. Si le prochain gouvernement provisoire peine de nouveau à s'imposer, il n'est pas improbable, crainton dans certains cercles, que la transition soit assurée par les militaires. Comment est-on arrivé à ce stade ? Qui est derrière ce chaos qui se profile à l'horizon ? Quelle évolution politique après cette décision ? Qui tire aujourd'hui les ficelles et pour le compte de qui ? Autant de questions pour le moment sans réponse. Sur le plan sécuritaire, les modes d’encadrement autoritaires habituels se sont rapidement avérés incapables de contenir la contestation sociale, au point de remettre en cause la cohérence du dispositif sécuritaire. La capitale tunisienne n’a jamais vécu une ambiance de terreur, de méfiance, de peur et de suspicion dans les différents quartiers et perceptibles sur les visages des Tunisois. Personne ne fait plus confiance à personne. Les gens vivent la peur au ventre, et notamment les femmes qui n’osent plus s’aventurer à se promener, à fréquenter les salons de thé ou à faire le shopping au-delà de 19h. À l’heure du ronron, tous les chats rentrent chez-eux, diton. Avec les quelques milliers de prisonniers qui errent dans la nature après leur “évasion organisée”, les vols de portables, les agressions, les cambriolages dans les quartiers huppés, les viols sont légion. Les violences de ces derniers jours ont pesé lourd sur le climat politique. Ce samedi à 18 heures, Azyz est réfugié avec d'autres manifestants au 10e étage de l'hôtel Hana, sur l'avenue Bourguiba, à Tunis : “Des gens avec des battes viennent d'arriver, c'est le bordel ! On ne sait pas ce qui se passe.” La seconde manifestation massive contre le gouvernement prend la même tournure que la veille ; en fin d'aprèsmidi, c'est l'explosion de violences au centre de la capitale. Face aux provocations de certains protestataires — jets de cailloux notamment —, la police a répliqué très brutalement. On a déploré durant ce dernier week-end la mort de cinq personnes dont un garçon de 14 ans, criblé de balles au niveau du Port de France, et l’arrestation de plus de 200 personnes. Alors que des dizaines de manifestants ont été transportés à l'hôpital. Dans la nuit de dimanche à lundi, un véhicule taxi a été carbonisé par un groupe de jeunes hommes, à quelques mètres de la fin de la rue de la Liberté, au niveau des croisements des rails du tramway, au lieu dit le Passage, au cœur du centre de la ville. Le groupe avait arrêté le chauffeur de taxi, l’a sorti ensuite de son véhicule avant de brûler ce dernier. Le feu a pris sur un grand arbre qui se trouvait à côté. Le hic est qu’à leur passage, les sapeurs-pompiers ne se sont pas arrêtés pour éteindre les flammes. Le prestigieux centre commercial, Le Palmarium, accolé au Théâtre et faisant face au grand hôtel international, a été saccagé et la majorité des belles boutiques dont des bijouteries ont été cambriolées. Le supermarché, Magasin général, de la rue Charles-de-Gaulle, situé entre Port de France et l’ambassade de France, a lui aussi fait l’objet de casse et de cambriolage. Des dizaines de personnes sortaient du centre commercial emportant tout ce qui leur est tombé sous la main, en l'absence de tout représentant des forces de l'ordre. La révolte tunisienne — présentée comme modèle de libération des peuples arabes opprimés — est-elle en train de tourner court ? Wait and see. I. O. FRANCE JUPPÉ INSISTE SUR LA REFONDATION DE L’UNION POUR LA MÉDITERRANÉE ●● Le nouveau ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a insisté hier, lors de sa prise de fonctions, sur la nécessité de refonder l'Union pour la Méditerranée, à la lumière des bouleversements dans le monde arabe. “Il va nous falloir refonder l'Union pour la Méditerranée. C'était une initiative prémonitoire”, a-t-il déclaré lors de la passation de pouvoirs avec Michèle Alliot-Marie, contrainte à la démission dimanche. “Ce qui se passe aujourd'hui au sud de la Méditerranée change complètement la donne. Nous avons besoin d'y réfléchir”, a ajouté M. Juppé. Ce forum de coopération entre l'Union européenne et les pays du sud de la Méditerranée dont Israël était l'un des grands projets de Nicolas Sarkozy à son arrivée à la présidence française en 2007. Il est aujourd'hui moribond, en grande partie à cause de la paralysie du processus de paix israélo-palestinien. “De ce qui se passe peut sortir le meilleur mais aussi le pire”, a déclaré Alain Juppé à propos des révolutions arabes. “Nous allons avoir fort à faire”, a-t-il ajouté. Au cours de cette brève cérémonie au Quai d'Orsay, Alain Juppé a également estimé qu'il fallait développer encore les capacités de l'UE en matière de diplomatie et de sécurité. Il a affirmé que les “partenariats stratégiques” avec les pays émergents devaient être ren- forcés, citant notamment la Chine, le Brésil et la Russie. “Nous devons anticiper (...) l'essor de l'Afrique au XXIe siècle. Ce serait pour nous une faute stratégique que de relâcher notre présence sur ce continent avec lequel tant de liens ont été construits au fil de l'histoire”, a-t-il encore dit. Enfin, il a rendu hommage à “la superbe carrière” de Michèle Alliot-Marie, tombée à cause de déclarations malheureuses sur la Tunisie et à cause de ses vacances de fin d'année dans ce pays, alors que la révolution avait commencé. “Je suis assez bien placé pour savoir que la vie politique est parfois brutale et injuste”, a-t-il dit. R. I./AGENCES 10 SUPPLÉMENT ÉCONOMIE Mercredi 2 mars 2011 LIBERTE Conclusion des experts L’ENTREPRISE, CLÉ DE LA STABILITÉ SOCIALE Yahia/Liberté L’entreprise, seul cadre pour la création de richesses Par OUTOUDERT ABROUS P our aller à contre-courant du discours officiel qui persiste à mettre en avant les mérites de l’État même pour la plus petite des réalisations, “Liberté” a décidé de mettre en place deux espaces d’expression qui donneront la possibilité et la liberté aux différents acteurs de la vie économique d’apporter leurs points de vue et, partant, la contradiction. Le premier espace est un think-tank (ou réservoir d’idées) entièrement dédié à l’entreprise. L’entreprise sous toutes ses coutures : sa place dans l’économie, son apport à la création de richesses et d’emplois mais aussi les difficultés auxquelles elle fait face au quotidien. Ce sont tous ces aspects à passer en revue, tous les travers à dénoncer. Un panel composé d’éminents professeurs aura, à chaque fois, à présenter le thème, poser la problématique et instaurer un débat avec les chefs d’entreprise concernés au premier chef et leurs partenaires dont les établissements financiers et bancaires, les administrations et, bien sûr, le ou les départements ministériels concernés. Le second espace est appelé Forum d’Alger. Encore une fois, entièrement dédié à l’économie avec des incursions dans le politique ou les problèmes de société quand cela est nécessaire. Les sujets ne manquent pas et les points de vue, autres que ceux des pouvoirs publics, aussi. C’est ce débat contradictoire que nous souhaitons encourager, en tant que média, avec pour seul souci : faire avancer les choses. L’État, qui a toujours été le garant de la création d’emplois, a fait le plein en matière de recrutement, même quand, dans beaucoup de cas, il a fait plus dans le social que dans l’emploi à valeur ajoutée, et il est temps qu’il passe le relais à l’entreprise, seul cadre idéal pour prendre en charge cet important volet social. Pour peu qu’il se débarrasse de cette méfiance maladive qu’il a à l’endroit de l’entreprise en général, et privée en particulier. Pour cela, un fondamental : désacraliser l’administration et la mettre au service de l’entreprise. Et non l’inverse comme cela a cours actuellement. O. A. [email protected] L’ENTREPRISE, CLÉ DE LA STABILITÉ SOCIALE LIBERTE Mercredi 2 mars 2011 11 SMAÏL SEGHIR , SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU THINK TANK À LIBERTÉ “NOTRE VOCATION EST DE DÉFENDRE L’ENTREPRISE ALGÉRIENNE” Rencontré à l’occasion du lancement des activités du think tank “Défendre l’entreprise” le 24 février dernier au siège de Liberté, son secrétaire général, Smaïl Seghir, s’est longuement confié à Liberté . Un extrait de l’entretien. d’adosser notre think tank à un journal de premier plan. Nous avons choisi Liberté parce que votre quotidien s’investit lui-même fortement dans la réflexion économique par ses initiatives comme son supplément économique ou le “Forum d’Alger”. Par : K REMOUCHE Il existe déjà en Algérie des centres de réflexion sur l’entreprise comme le FCE ou Care. Comment le think tank “Défendre de l’entreprise” se distinguet-il de ces initiatives? ●● Voyez-vous, l’Algérie est l’un des pays au monde qui compte le moins de centres ou de clubs de réflexion sur le développement économique. Aussi, toutes les initiatives qui contribuent à la réflexion sur ce thème sont les bienvenues. Ce que font nos amis de Care, qui ont été parmi les pionniers dans ce mouvement, est un travail remarquable qu’il faut encourager. Je souhaite, cependant, préciser que le think tank “Défendre l’Entreprise” se veut un cadre de réflexion porté principalement par des universitaires, des chercheurs et des consultants. Nous ne sommes ni une organisation patronale, ni un club d’entre- Yahia/Liberté Liberté : M. Seghir, en tant que secrétaire général du think tank “Défendre l’entreprise”, pouvez-vous nous dire quel est l’objectif de cette initiative ? ●● S. Seghir : Comme le révèle sa dénomination, le think tank que nous venons de lancer a pour vocation de défendre l’entreprise algérienne. Nous voulons la défendre parce qu’elle représente aujourd’hui une véritable solution à des problèmes majeurs que rencontre notre pays. Nous voulons la défendre parce qu’elle est mal comprise et souvent attaquée. Nous voulons aussi contribuer aux réflexions sur les moyens de rendre l’entreprise algérienne plus compétitive. preneurs. Et cela, pour préserver notre indépendance de pensée et assurer la scientificité de nos travaux. C’est, du reste, ce qui est affiché clairement dans notre charte que nous avons distribuée lors du panel du 24 février dernier. Pouvez-vous nous dire un mot sur les personnes qui ont porté cette initiative ? ●● Le think tank s’est donné un comité exécutif composé de six personnes. Il est présidé par Taïeb Hafsi, professeur de stratégie à HEC Montréal. Abdelmadjid Bouzidi, Abdelhak Lamiri, Mohamed-Cherif Belmihoub et Najy Benhassine, tous les quatre économistes émérites, en font partie. Moi-même, en tant que consultant en management, je fais partie du comité exécutif et j’assure en même temps le secrétariat général du think tank. Pourquoi avez-vous choisi Liberté pour accueillir votre think-tank ? ●● L’impact du think tank serait bien faible si les médias ne relayaient pas suffisamment les résultats de nos réflexions. C’est la raison pour laquelle nous avons pensé opportun J’imagine que ce n’est pas Liberté qui finance les activités du think tank. Qui donc finance vos activités ? ●● La question du financement du think tank est en même temps cruciale et délicate. Cruciale, parce que les activités du think tank doivent être correctement financées pour assurer leur qualité et leur diffusion efficace. Délicate, parce qu’il faut éviter que son mode de financement puisse remettre en cause son indépendance. C’est pourquoi nous avons tenu à retenir comme premiers contributeurs non pas des sponsors mais des mécènes qui s’engagent avec nous pour faire démarrer nos activités. À cet égard, je suis en mesure d’annoncer que trois mécènes nous ont déjà rejoints. Il s’agit des groupes Cevital, Benamor de Guelma et Hasnaoui de Sidi Bel-Abbès. Les représentants des mécènes siègent avec le comité exécutif dans un conseil scientifique pour nous assurer que les travaux du think tank adressent des questions concrètes pour la promotion de l’entreprise algérienne. Mais nous restons ouverts à d’autres contributeurs - publics et privés - qui approuvent notre démarche et partagent avec nous les principes de la charte du think tank dont les plus fondamentaux sont notre indépendance et notre transparence. Vous avez cité les noms des personnes qui portent l’initiative du think tank. Avez-vous l’intention d’ouvrir le think tank à d’autres compétences ? ●● Les membres du comité exécutif définissent le programme de travail du think tank, organisent ses travaux et en assurent la diffusion. Mais les études, enquêtes et autres travaux seront confiés à des spécialistes dans des domaines particuliers, en fonction des thèmes traités. Je suis particulièrement heureux de vous dire aujourd’hui que nous avons reçu des réactions nombreuses et souvent enthousiastes de la part d’experts algériens de très haut niveau – qu’ils soient résidents en Algérie ou membres de la diaspora algérienne – pour collaborer aux travaux du think tank. Nous allons donc les mettre à contribution pour enrichir nos réflexions et établir, à travers eux, des liens de coopération avec des institutions qui visent le même objectif que nous. Vous avez dit tout à l’heure que le think tank “Défendre l’entreprise” veut se distinguer des autres initiatives par sa production régulière. Comment les gens intéressés peuvent-ils avoir accès aux publications du think tank ? ●● Nous réfléchissons en ce moment à une carte annuelle des “Amis du think-tank” qui permet à son détenteur de participer à nos rencontres et de recevoir nos publications. Nous lancerons bientôt une newsletter pour faire connaître le résultat de nos travaux. Enfin, nous songeons à mettre en place un site Internet. Une dernière question M. Seghir. Le lancement du think tank coïncide avec la situation particulière que connaît en ce moment la région arabe. Est-ce une simple coïncidence ou bien y a-t-il eu de votre part une volonté de “surfer” sur les évènements ? ●● L’idée d’un think tank dédié à l’entreprise est ancienne. Elle s’est cristallisée l’année dernière lorsque, d’un côté, j’ai eu des échos favorables de la part des universitaires que j’ai contactés. Au même moment, les dirigeants des entreprises que j’ai citées tout à l’heure ont exprimé leur souhait de soutenir une telle initiative. Au début de cette année, les conditions étaient réunies pour démarrer les travaux du think tank que nous venons d’inaugurer avec le panel du 24 février. Cela dit, il est possible que la situation que connaît en ce moment la région rende les gens plus réceptifs aux idées novatrices. Si c’est le cas, le think tank ne peut que s’en réjouir. Mais je répète que notre objectif n’est pas le court terme ; car le changement auquel nous appelons doit être solidement construit pour gagner la confiance des décideurs. K. R. EN TOUTE LIBERTÉ [email protected] DÉVELOPPEMENT DE L’ENTREPRISE PRIVÉE ALGÉRIENNE : DÉBAT POUR UNE DÉMARCHE NOUVELLE ? PAR MUSTAPHA MEKIDECHE e premier intérêt du panel portant sur le développement du secteur privé, auquel j’ai été convié le 24 février 2011 dans les locaux du quotidien Liberté, aura été de porter exclusivement sur les conditions d’une émergence plus forte des entreprises privées en Algérie. Mais cela n’était pas une raison, de mon point de vue, de considérer que l’entreprise publique a épuisé son rôle comme ont semblé le suggérer certains membres du panel en décrétant sa fin comme vecteur daté de création de richesses dans les pays émergents.Pour prolonger le débat qui a été ouvert je privilégie pour ma part une démarche plus féconde et moins connotée idéologiquement : celle de la démarche industrielle ; celle-la même que le «thinktank» organisateur du panel a introduit lui-même dans son texte fondateur. Citons pour plus de clarté la phrase concernée : «intégrer les préoccupa- L tions micro-économiques dans les démarches des politiques publiques en privilégiant les actions à mener dans le domaine de l’économie industrielle». Pour ce faire je propose d’examiner trois filières industrielles en cours d’émergence et qui peuvent participer à la ré industrialisation du pays : la filière automobile, la filière de la pétrochimie et de la plasturgie et celle des énergies nouvelles et renouvelables. Ainsi j’examinerai sous quelles conditions les trois alternatives proposées dans les communications de panélistes sont finalement solubles dans le processus concret de développement de ces trois filières. Je rappelle que les alternatives soumises à débat ont été les suivantes : substitution aux importations ou exportation, secteur public ou secteur privé, PME ou grands groupes. Déclinons respectivement ces alternatives à travers les filières industrielles en question. Dans le cas de l’automobile les accords de libre échange en vigueur et les alliances en cours de constitution avec les grands groupes internationaux (Renault, Volkswagen) rendent simulta- nément possible la substitution aux importations et l’exportation d’une partie des véhicules qui seront produits. L’augmentation de la production du projet en partenariat de SNVI avec Renault à 100000 véhicules est significative de ce point de vue là. S’agissant de la question de savoir si le secteur public économique a encore un rôle à jouer dans la mise en place d’un segment de cette industrie, je persiste et je signe : ma réponse est oui. En effet la SNVI, quels que soient par ailleurs les déficits technologiques et managériaux avancés par certains, est en mesure de fédérer les 50 ou plus entreprises privées et publiques sous- traitantes avec lesquelles elle a bâti des relations de confiance depuis deux décennies au moins pour construire en partenariat des véhicules algériens. Le groupe public SNVI, dont le capital social pourrait être ouvert à des investisseurs locaux, est en mesure d’être un ensemblier et un donneur d’ordres pour des sous traitants déjà organisés dans une des plus anciennes associations professionnelles. Il n’y a pas d’antinomie mais synergie entre l’existence de grands groupes, y compris publics, et des PME accompagnées et mises à niveau. Cela ne devra évidemment pas exclure les initiatives totalement privées dans ce domaine que les pouvoirs publics devraient également soutenir. Dans le cas de la plasturgie, la spécificité de cette filière fait qu’en règle générale les produits sont fabriqués localement pour des questions de volumes importants à transporter donc coûteux. C’est la même chose d’ailleurs pour le ciment qui est généralement fabriqué dans les pays consommateurs euxmêmes car son transport est pondéreux donc coûteux. L’alternative « substitution aux importations ou exportation » ne se pose donc pas. De plus la taille d’une offre existante sous utilisée pour le moment (150 000t) et une demande émergente forte générée notamment par les deux autres filières dont il est question dans cette chronique mais aussi par celles de l’agroalimentaire (emballage) et du BTPH structurent déjà un marché solvable. Mais la vraie question pour cette filière, largement dominée par le secteur privée est ailleurs que dans l’effet d’éviction du secteur public supposé par certains. Elle réside dans le fait qu’elle n’a jamais bénéficié, depuis la libération des prix des années 90, des externalités positives d’intrants à prix réduits produits par les complexes pétrochimiques bénéficiant en amont d’un prix de gaz naturel et de GPL subventionnés. De façon plus directe il faudrait que soient satisfaites les demandes formulées lors des Assises de l’industrie par les acteurs de la filière plasturgie (« gazelles ou souris »). Il s’agit pour eux de bénéficier, par un mécanisme induit de prix appropriés, des subventions accordées par l’Etat en matière de prix du gaz naturel, d’éthane, de propane et de butane aux grands groupes pétrochimiques («éléphants») produisant les intrants dont ils ont besoin : éthylène, polyéthylène haute et basse densité, butadiène, propylène et polypropylène notamment. Enfin la filière des énergies renouvelables qui est à construire à moyen et long terme est également une opportunité historique offerte aux entreprises algériennes. D’abord il s’agit de tirer les enseignements des échecs passés dans le secteur des hydrocarbures s’agissant de l’incapacité à mettre en place un engineering et une industrie de biens d’équipements pétroliers et de composants. Les groupes publics énergétiques et industriels comme la Sonelgaz et la Sonatrach, associées à des groupes privés locaux devront être les locomotives («éléphants») en mesure de décomposer avec leurs partenaires étrangers les projets inscrits au programme afin d’y inclure progressivement les biens et services produits localement. Mais en conclusion ma conviction est que le développement du secteur privé sera d’autant plus robuste et plus rapide que les obstacles en matière d’accès aux facteurs de production soient effectivement levés et que les divers canaux de rente soient progressivement fermés. Cela devrait être à coup sur l’une des exigences démocratique du moment. M. M. 12 Mercredi 2 mars 2011 L’ENTREPRISE, CLÉ DE LA STABILITÉ SOCIALE LIBERTE PROFESSEUR ABDELMADJID BOUZIDI, ÉCONOMISTE À LIBERTÉ “FAIRE REPOSER LA CROISSANCE SUR LE SECTEUR PRIVÉ” duits chez nous. Enfin, la facture des importations alimentaires augmente. Dans ce domaine aussi le secteur économique privé a un rôle déterminant à jouer à condition que l’État adopte une politique de “préférence nationale” qui encourage les capitaux privés à s’investir productivement dans une logique de substitution aux importations. Nous voyons ici aussi que le secteur privé peut aider à faire diminuer la facture des importations et peut impulser fortement la croissance économique sur des bases internes et remplacer les importations qui coûtent cher aux finances de l’État et qui surtout font travailler les économies des pays fournisseurs et non la nôtre. Dans cet entretien, ce spécialiste de l’économie algérienne expose les raisons pour lesquelles la croissance devrait être tirée par le secteur privé. Il suggère des solutions en vue de freiner la hausse importante des importations et aborde l’expérience américaine de développement des PME. Entretien réalisé par : KHALED REMOUCHE Yahia/Liberté Liberté : Pourquoi faut-il faire reposer la croissance de l’économie nationale sur le secteur privé ? ●● PR Bouzidi :Trois raisons justifient l’impératif de faire reposer la croissance économique de plus en plus sur le secteur privé. La première raison est une contrainte : à l’horizon 2025, la demande sociale va exploser : logements, éducation, santé, formation. Les besoins à satisfaire vont nécessiter la mobilisation par l’État de ressources financières de plus en plus importantes. Dans le même temps, les recettes d’exportation d’hydrocarbures diminueraient de manière significative à cet horizon 2025. L’État aura ainsi de moins en moins de ressources à consacrer à l’investissement productif sauf à s’engager dans un processus infernal d’endettement interne et externe néfaste pour l’économie et la société. Les deux autres raisons qui justifient de s’appuyer sur le secteur privé sont des raisons encourageantes pour celui-ci. D’abord, la demande globale est en expansion sous le double effet des plans d’investissements publics colossaux (les fameux plans de relance) et de l’expansion de la consommation résultant de la hausse générale des salaires. La seconde raison qui touche à l’élargissement de la capacité d’absorption de l’économie sous l’effet des investissements d’équipement que réalise actuellement l’État, les efforts d’éducation et de formation, ce que les économistes appellent les “facteurs coopérants” (ce que les Algériens appellent l’environnement de l’entreprise), va en s’améliorant et rend l’investissement privé rentable et à fort effet de croissance. Les importations ont été multipliées par quatre entre 2000 et 2009. Cette situation menace les équilibres macroéconomiques en cas de retournement des prix du pétrole. Comment freiner la tendance ? ●● Il faut en premier lieu relever que la forte augmentation des importations s’explique par le volume considérable d’investissements d’équipement que l’État réalise depuis le début des années 2000 : biens capitaux, biens intermédiaires (fer, acier, ciment), biens de transport… nécessaires à la réalisation de nombreux projets. Mais l’aisance financière a aussi induit l’importation de biens de consommation industriels divers et variés dont bon nombre pourraient être pro- Quelles leçons peut-on tirer de l’expérience américaine de développement des PME ? ●● Le Small Business Act, adopté aux USA en 1953, définit l’aide de l’État américain aux PME dans le but d’en faire un puissant moteur de croissance et de création d’emplois (22 millions de PME, 50% du PIB, 10 millions d’emplois 19932008). Le gouvernement doit aider, conseiller et protéger dans toute la mesure du possible le intérêts de la petite entreprise (Small Business Act). Les aides de l’État aux PME concernent : 1- L’accès aux marchés publics. 2- La défense des PME qui rencontrent des difficultés. 3- La formation, l’assistance et le conseil. 4- L’aide au financement. Nous avons besoin en Algérie de notre Small Busines Act qui doit définir une politique de soutien aux PME clairement caractérisée, cohérente et surtout dotée de l’ensemble des structures, des hommes et des moyens financiers nécessaires à sa concrétisation. Les aides qu’accorde actuellement l’État algérien à nos PME sont conjoncturelles, éparpillées, hésitantes et surtout n’ont pas de cohérence interne. De plus, ces mesures ne sont pas concrétisées sur le terrain faute d’existence d’un centre de pilotage et de suivi du programme. Les PME sont laissées à elles-mêmes et ne trouvent pas d’interlocuteurs capables d’appliquer les quelques mesures pourtant décidées officiellement. Il nous faut la mise en place d’une administration en charge du suivi de l’application du programme. K. R. LE THINK TANK “DÉFENDRE L’ENTREPRISE” Les pistes pour la revalorisation du rôle de l’entreprise privée en Algérie Contrairement à l’opinion généralement admise, l’économie algérienne est déjà largement privée. En effet, les entreprises privées font plus de 84 % de la valeur ajoutée et réalisent près de 80 % de la production brute (si l’on excepte les hydrocarbures). ans les services, elles fournissent 88 % D de la valeur ajoutée aux entreprises et près de 97 % de celle fournie aux ménages. Elles emploient plus de 65 % de la population salariée et assurent dans la même proportion les salaires versés. En revanche, en dépit de cette prédominance, elles ne bénéficient que de moins de 50 % du total des crédits à l’économie ! C’est dire que les autres 50 % consommés par le secteur public ne sont pas toujours utilisés avec l’efficacité voulue. Bien que le secteur privé domine l’économie algérienne, les entreprises privées sont encore trop peu nombreuses. Il y aurait, aujourd’hui, environ 350 000 entreprises privées en Algérie. Ce qui fait moins de 10 entreprises pour 1000 habitants. Loin derrière le standard mondial le plus bas qui est de 50 entreprises pour 1000 habitants. Cette situation est le résultat de diverses contraintes rencontrées dans la création d’entreprises. Mais elle montre en même temps qu’il existe un très fort potentiel de création d’entreprises nouvelles si ces contraintes étaient assouplies. Or la nécessité de créer des entreprises toujours plus nombreuses est cruciale pour l’Algérie. Car la demande sociale (emploi, santé, éducation, logement et autres services publics) est en train d’exploser, alors que les recettes d’hydrocarbures vont bientôt s’épuiser. Les entreprises devront donc obligatoirement prendre le relais de la manne pétrolière si on veut éviter l’effondrement du pays. Car, d’ici une dizaine d’années à peine, la fiscalité pétrolière ne pourra plus fournir les ressources nécessaires pour financer la dépense publique indispensable pour satisfaire les besoins toujours plus importants de la population. Nous sommes donc confrontés à un véritable impératif de sécurité nationale ! Comment donner les meilleures chances aux entreprises algériennes pour relever le défi de la compétitivité ? Aujourd’hui, plus de 96 % des entreprises privées sont des TPE (très petites entreprises) employant moins de 10 salariés. Selon la terminologie aujourd’hui consacrée, ces TPE sont des “Souris”. Bien qu’indispensables à l’économie, les Souris ne peuvent pas seules porter la croissance et la compétitivité du pays. Partout dans le monde, on reconnaît que la croissance et la compétitivité reposent davantage sur les “Gazelles”, des entreprises qui connaissent une forte croissance et qui se caractérisent par leur capacité d’innovation. Il faut donc encourager l’émergence en Algérie de Gazelles à travers des stratégies spécifiques. L’une des voies possibles consiste à favoriser des stratégies dites des “grappes industrielles”. Elles consistent à encourager des investissements industriels portés par des projets “locomotives” qui drainent dans leur sillage des dizaines, voire des milliers d’entreprises sous-traitantes qui développent une filière ou sous-filière industrielle. Des stratégies d’autant plus fructueuses que l’Algérie dispose d’atouts précieux pour les réussir : un marché local important, la proximité du grand marché européen et, surtout, des entrepreneurs qui ont fait leurs preuves. Les exemples de réussites remarquables de certains groupes industriels privés algériens sont là pour montrer qu’il est tout à fait possible de faire émerger des champions nationaux capables de se battre sur les marchés mondiaux. C’est sur ces champions nationaux qu’on pourra bâtir la compétitivité de l’économie algérienne.La refondation de l’économie algérienne autour de l’entreprise privée exige un saut qualitatif majeur dans la façon avec laquelle l’État exerce sa mission de régulation. À cet égard, il s’agit d’abord de se donner une vision claire de l’avenir industriel de l’Algérie. De le faire en coordination étroite avec les acteurs les plus concernés c’est-à-dire, les entrepreneurs, en premier lieu, et la société civile. Cette vision doit être suffisamment stable pour pouvoir mobiliser dans la durée les acteurs. C’est l’enseignement donné par tous les pays émergents qui ont réussi leur développement économique. Il faut donc abandonner la pratique des revirements intempestifs décidés dans l’opacité complète, comme on l’a vu avec les lois de finances complémentaires des dernières années. La régulation, c’est aussi l’aptitude à concevoir et à mettre en œuvre des plans spécifiques pour encourager l’initiative privée. Dans cette direction, l’Algérie a absolument besoin d’initiatives du type du “Small Business Act” américain ou du “plan Gazelles” français. Des initiatives à concevoir en collaboration avec les entrepreneurs et à lancer le plus vite possible. La mise en œuvre de ces mesures ne sera pas aisée. Pour assurer leur succès, il faudra engager en même temps d’autres initiatives. L’une d’entre elles consiste à faire émerger au sein du patronat une unité d’action pour être capable de dialoguer efficacement avec les pouvoirs publics. Il faudra aussi mesurer en permanence les progrès réalisés en matière de climat d’affaires et évaluer les difficultés rencontrées. À cet égard, des initiatives du type “observatoire du climat des affaires” seront particulièrement utiles. Pour préserver sa souveraineté, l’Algérie n’a pas d’autre choix que de développer son économie le plus vite possible. Elle doit le faire avec une vision claire des priorités. La plus importante d’entre elles consiste précisément à libérer l’initiative privée et la mettre au service des grands enjeux du pays : fournir des emplois à la population, créer des richesses pour la nation et mettre en place une base industrielle capable d’assurer efficacement l’après-pétrole. S. S. et M. C. B. L’ENTREPRISE, CLÉ DE LA STABILITÉ SOCIALE LIBERTE Mercredi 2 mars 2011 13 ABDELHAK LAMIRI, DOCTEUR EN GESTION DES ENTREPRISES, À LIBERTÉ “PRENDRE DES DÉCISIONS ÉCLAIRÉES EST NÉCESSAIRE” Ce spécialiste du management aborde, dans cet entretien, les questions de l’efficacité de l’administration, des dépenses publiques ainsi que de la bonne gouvernance. Entretien réalisé par KHALED REMOUCHE Yahia/Liberté Liberté : L’Algérie dispose d’importantes ressources financières mobilisées massivement dans les programmes d’investissements publics. Les résultats de cette politique sont mitigés. Que suggérez-vous pour réaliser une meilleure allocation des ressources ? ●● Abdelhak Lamiri : Cette question est d’une importance capitale. Dès le début du lancement des fameux plans de relance, j’avais prévu que les résultats seraient dérisoires, malgré les ressources énormes injectées. Pourquoi ? Tout simplement parce que les analyses économiques, mais surtout les expériences des pays gagnants dans la bataille de la mondialisation, montrent que nous avions fait fausse route. Les pays émergents avaient choisi d’investir plus de 80% de leurs ressources dans la mise à niveau de leurs populations, la modernisation de leur management, aussi bien pour les entreprises économiques que les institu- tions administratives, la création de nouvelles entreprises et filières et, enfin, l’accompagnement des firmes qui réussissent. Les 20% restants avaient servi à développer les infrastructures. Ils avaient injecté 80% des ressources dans l’offre et 20% dans la demande. Nous avons fait le contraire. Cette terrible erreur est due au manque de concertation. Les décideurs auraient dû communiquer avec les patrons, les syndicats, les ONG et les experts avant de prendre de telles décisions. Le résultat est décevant. Nous aurons quelques infrastructures en plus mais pas le développement. J’espère que le processus décisionnel va être amélioré pour le plus grand bien de notre pays. deurs, malgré leurs discours, accordent peu d’importance. Comment accélérer la mutation de l’administration algérienne vers une institution moins bureaucratique et plus experte ? ●● J’ai développé cet aspect dans de nombreuses conférences. Bien évidemment, il faut qu’il y ait une volonté politique forte pour révolutionner le mode de fonctionnement de nos administrations. Certains pays ont réussi à le faire (Brésil, Chine). Nous devons surtout nous appuyer sur les principes développés par le management administratif moderne. La France est en train de faire évoluer son système en s’appuyant sur des bureaux d’études spécialisés. Les lignes directrices avec lesquelles travaillent ces bureaux sont : plus de décentralisation, de qualification, de responsabilisation, de transparence, d’audits fréquents. Autrement dit, les processus d’allocation des ressources et de fonctionnement doivent évoluer : budgets programmes et gestion par objectif remplacent les anciens modes de contrôle par la dépense. Pour bien fonctionner, un pays a besoin de deux technologies, l’une technique (ordinateurs, équipements de production et autres) et l’autre sociale (management) qui fait fonctionner efficacement et en cohérence les êtres humains entre eux et en interaction avec les inputs (finance et matériel). Vouloir fonctionner avec une seule technologie c’est comme désirer marcher sur un seul pied. Autrement dit, la solution réside en grande partie dans les pratiques managériales. Nous mettons le doigt sur la faiblesse essentielle de notre pays à laquelle les déci- Quelle est l’importance d’une institution cerveau dans le mode de gouvernance du pays actuellement défaillant ? ●● Le rôle d’une institution cerveau est justement d’éclairer les décideurs. Par exemple, en leur disant, si vous voulez réussir les prochains plans, investissez dans le développement qualitatif humain, la modernisation managériale, la création de nouvelles entreprises et l’accompagnement de celles qui réussissent. Vous désirez améliorer l’administration : gérons-la par objectif ; qualifions et motivons ses ressources humaines ; introduisons des processus de certification ; développons la culture des audits et le reste. Vous êtes en train de contempler, d’assainir les entreprises publiques, tous azimuts, c’est une grossière erreur. Nous devons gérer convenablement certaines entreprises publiques stratégiques, mais la vaste majorité devrait être privatisée. Nous avons, en Algérie, des recherches très sérieuses qui prouvent que la vaste majorité des entreprises privatisées au profit des nationaux a connu des améliorations substantielles. Mais on se focalise sur une dizaine de cas où les résultats étaient négatifs et on oublie les centaines de réussites. Le ThinkTank doit clarifier tous ces sujets aux décideurs nationaux et débattre avec tout le monde pour que l’on prenne des décisions éclairées. À la limite, nous aurons besoin d’user de simulateurs mais on n’en est pas encore là. Nous prétendons débattre avec tout le monde mais pas d’avoir raison sur tout. K. R. CLIMAT DES AFFAIRES L’ENVIRONNEMENT DE L’ENTREPRISE PRIVÉE SCANNÉ PAR DES EXPERTS “C omment libérer le potentiel de l’entreprise privée pour relancer l’investissement, la production et la création de l’emploi”, tel est le thème, choisi et traité par le Think Tank, lors de sa première activité organisée sous forme de panel, à l’initiative du quotidien national Liberté au niveau de son siège sis à Oued Romane le 24 février 2011. Par A. HAMMA e forum, qui a regroupé d’éminents universi- C taires, chercheurs et experts économistes ainsi que de nombreuses personnalités du monde de l’entreprise et des affaires, a passé au peigne fin l’ensemble des contraintes endogènes et exogènes qui entravent le développement de l’entreprise privée en Algérie. Après une brève allocution de bienvenue prononcée par Outoudert Abrous, directeur de la publication, les travaux ont débuté par les différentes interventions des contributeurs. DE L’IMPORTANCE DU POIDS DU SECTEUR PRIVÉ DANS L’ÉCONOMIE NATIONALE HORS HYDROCARBURES Dans ce contexte, le professeur A. Bouzidi, dans une conférence intitulée : “Le secteur économique en Algérie : pour une nouvelle politique de l’entreprise privée”, a d’emblée planté le décor en mettant en exergue l’idée que la croissance économique doit reposer sur le secteur privé pour trois raisons : 1 - l’État s’orientera de plus en plus vers les dépenses sociales et se retirera de l’investissement dans la sphère économique ; il devient donc nécessaire et impératif de capter l’épargne privée en vue d’en faire le moteur de la croissance ; 2 - les recettes liées aux hydrocarbures sont appelées à diminuer à l’horizon 2025, d’où l’urgence d’accroître l’accumulation du capital privé ; 3 - les données quantitatives indiquent la prédominance du secteur privé dans l’économie nationale hors hydrocarbures — 80% de la production brute (hors hydrocarbures), 78% des services, 20% de la fiscalité, 63% de la population active —, il a déploré, cependant, la faiblesse du tissu des PME (10 PME/1 000 habitants, alors que les standards universels sont de 50 PME/1 000 habitants). Un large consensus autour de la nécessité de libérer l’initiative privée par l’émergence d’un environnement sociologique favorable et de la stabilité du cadre juridique. Pour sa part, le docteur Lamiri, membre du comité exécutif du panel, a estimé qu’en Algérie, aujourd’hui, il y a un consensus de plus en plus large autour des problèmes de l’entreprise privée, ce qui ne manquera pas de se traduire par un impact sur les politiques publiques. Il a, par ailleurs, souligné l’absence d’un “environnement sociologique” qui favorise l’épanouissement de l’entreprise privée. Comme il a regretté l’inexistence d’un observatoire d’études, d’analyse et de propositions — en concertation avec les opérateurs et partenaires socioéconomiques —, de démarches stratégiques relatives aux questions économiques susceptibles d’éclairer et ou d’infléchir les politiques publiques. DE LA NÉCESSITÉ D’AMÉLIORER LE CLIMAT DES AFFAIRES Le troisième intervenant, Belmihoub, professeur de l’enseignement supérieur, a présenté un exposé sur le climat des affaires en Algérie et la difficulté de mesurer objectivement ce facteur, en dehors des paramètres quantitatifs qui sont produits actuellement. Il a également affirmé qu’il n’existe pas, forcément, une corrélation directe entre la croissance et la bonne gouvernance. L’intervenant a recommandé la mise en place d’un observatoire du climat des affaires qui pourrait proposer aux pouvoirs publics des correctifs pour l’amélioration de ce climat. L’ÉTAT NE DISPOSE PAS DE FLEXIBILITÉ POUR FAIRE LES AFFAIRES, CETTE MISSION RELÈVE DU DOMAINE DU SECTEUR PRIVÉ Une contribution au débat de T. Hafsi, président du comité exécutif du Think Tank, a été pré- sentée à l’assistance par S. Seghir, secrétaire général de ce cercle de réflexion. L’auteur de la contribution estime que le gouvernement ne dispose pas de la flexibilité nécessaire et suffisante pour faire les affaires ; cette mission doit être laissée au secteur privé. En revanche, énonce-t-il, l’État peut devenir un acteur dans la promotion des conditions de création des richesses. L’ÉTAT DISPOSE D’ATOUTS POUR FAVORISER L’ÉMERGENCE DE CHAMPIONS INDUSTRIELS Le dernier exposé, portant sur les conditions d’émergence de “champions économiques” a été présenté par S. Seghir qui a considéré qu’en dépit de toutes les contraintes, l’Algérie dispose d’atouts supplémentaires pour l’émergence de champions industriels sous certaines conditions, telles que l’accès au foncier, l’accès aux crédits, la maîtrise de l’innovation technologique, l’amélioration du management, l’allégement des charges sociales et fiscales… À l’issue de la présentation des différentes thématiques, un large débat entre l’assistance et les conférenciers s’en est suivi. En voici quelques éléments d’observation parmi les plus saillants. AGIR MAINTENANT AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD Pour Ahmed Benbitour, ancien chef de gouvernement, il y a urgence de sortir de la prédation et de la rente pétrolière qui représente 77% des recettes du pays, qui iront en s’amenuisant, pour atteindre le seuil critique à l’horizon 2020. L’épargne publique doit sortir de la prédation pour aider au développement du secteur privé. La gravité de la question se pose et il faut agir maintenant et avant l’épuisement de nos ressources en hydrocarbures. Il a déploré l’absence de vision stratégique des pouvoirs publics couplée à l’opacité du mode de gouvernance. À ce propos, il a mis en exergue la corrélation directe entre la croissance économique et le mode de gouvernance. STABILISER LE CADRE JURIDIQUE Pour Mme Benmiloud, avocate et chef d’entreprise, il s’agit de prémunir l’entreprise privée de l’instabilité du cadre juridique qui la rend vulnérable, dans un climat des affaires déjà hostile et très volatile. L’ABSENCE DE SOLIDARITÉ ENTRE LES ENTREPRISES PRIVÉES M. Slim Othmani, chef d’entreprise, considère qu’il y a absence d’audibilité du patronat par manque de solidarité entre les patrons qui parlent de façon dissonante. Il estime que les chefs d’entreprises privées doivent adhérer au code de bonne gouvernance. Selon ce dernier, le mal que vit l’entreprise privée émane d’abord du manque de coordination et d’homogénéité dans l’action de ses dirigeants. ALLER VERS UNE DÉMARCHE INDUSTRIELLE MIXTE ET DÉVELOPPEMENT DE LA SOUS-TRAITANCE Bensacsi, président du conseil consultatif des PME, tout en regrettant l’injustice subie par l’entreprise privée du fait des pertes de change que les pouvoirs publics n’ont pas réparée, a plaidé en faveur du développement de la sous-traitance à l’instar de la Tunisie et du Maroc qui ont su promouvoir ce secteur en partenariat avec les grands groupes industriels. Quel sera l’impact des dernières mesures prises par le Conseil des ministres sur l’entreprise privée et son environnement ? A. H. 14 Mercredi 2 mars 2011 DOSSIER LIBERTE UN NOUVEAU “THINK TANK” OU LA NAISSANCE D’UN ESPOIR Il est des institutions, parfois invisibles aux yeux les plus attentifs du grand public, mais souvent portées au-devant de la scène médiatique, qui créent par leurs impacts sur les décisions publiques et privées des différences de performance extraordinaires. Tel est l’objectif des “think tank” qui se créent un peu partout dans le monde pour éclairer les responsables sur les alternatives d’action et leurs coûts/bénéfices respectifs. O n peut citer, à tire d’exemple, l’“American Enterprise Institute” qui clarifie les options pour la droite US ou “Terra Nova” pour inspirer des politiques de gauche en France. Le “think tank” qui vient de voir le jour en Algérie est centré sur l’entreprise. Nous allons développer les différentes facettes qui constituent ses priorités. En plus des études, des simulations et d’autres méthodologies utilisées propres aux think tanks, il se veut un lieu de rencontres et d’échanges permanents avec tous les acteurs du développement des entreprises. Il collabore également avec toutes formes d’institutions publiques et privées, intéressées par la promotion de la compétitivité de l’entreprise algérienne : associations, laboratoires d’études, etc. C’est un lieu d’approfondissement des analyses, de concertation et de restitution de l’état des lieux et des éventails de choix possibles offerts à nos décideurs d’entreprises et aux pouvoirs publics. L’environnement des pays en voie de développement est tellement pauvre en informations et en analyses que l’on est tenté d’entreprendre d’innombrables tâches fort dispersées. Cependant, en priorisant les champs d’actions, nous arrivons à cibler les activités qui constituent les facteurs-clés de succès de nos entreprises et de nos politiques publiques destinées à les promouvoir. En premier lieu, il est question de diffuser l’idée, généralement acceptée mais trop souvent oubliée lorsqu’on conçoit des politiques publiques, que l’entreprise est le seul lieu de création de richesses. Le reste des institutions établissent un cadre pour que cette activité se déroule convenablement et répartissent la prospérité créée. Loin de constituer une menace, les entreprises publiques et privées sont les seules entités qui fournissent de la valeur ajoutée et qui fondent la puissance économique et politique d’une nation. Seules des entreprises efficaces permettent de créer une richesse économique pérenne sur la base de laquelle on construit une puissance économique et politique nationale. La culture Yahia/Liberté Par : ABDELHAK LAMIRI (*) économique algérienne est pleine de préjugés malsains vis-à-vis de l’entreprise privée. Or, une économie de marché se construit surtout avec un secteur privé dynamique et compétitif, sans pour autant évincer l’entreprise publique dans certains secteurs stratégiques où elle peut exceller. En second lieu, le think tank aura à travailler pour faire le point sur l’état des lieux des entreprises algériennes, en commençant par le secteur privé, car les informations sur ce dernier sont mal documentées. Quelle est sa situation en termes de création de richesses, d’exportation, de création d’emplois, etc. ? Dès lors que l’on comprenne son dynamisme, son poids et son apport à l’économie, les regards sur la pertinence de son renforcement peuvent changer. Le secteur informel, pourvoyeur de problèmes, mais aussi de possibilités d’intégration à la sphère formelle est à disséquer plus finement pour mieux comprendre sa logique, ses incitations et sous quelles conditions il peut être progressivement absorbé et réduit à une taille économiquement acceptable. En troisième lieu, l’environnement de l’entreprise doit être examiné sous microscope pour comprendre, restituer les rôles des acteurs et des enjeux et clarifier les alternatives d’actions. Cet aspect est le plus analysé et décrié par les opérateurs économiques privés et publics. Nous avons beaucoup de diagnostics sur les comportements des acteurs externes et souvent les difficultés occasionnées à l’essor de l’entreprise algérienne. Qui n’a pas entendu la sempiternelle litanie sur les problèmes de crédit, de bureaucratie, du foncier, de la sous-qualification des ressources humaines, de l’absence de concertation et le reste. Tous ces tracas sont réels et gênent le développement de nos entreprises performantes. Il s’agit d’en scruter en profondeur les causes essentielles et sortir du simple constat. Les différents acteurs ont leur propre logique qu’il s’agit de décortiquer, d’en comprendre la dynamique pour évaluer les stratégies disponibles. LU POUR VOUS Charte du think tank “Défendre de l’entreprise”, Alger, janvier 2011 ■ Dès la page 2, l’exposé des motifs entre dans le vif du sujet en explicitant les raisons qui ont présidé à la naissance du think tank, qui se résument principalement à l’inquiétude de voir que les bonnes réponses à la crise de l’économie algérienne tardent à se mettre en place. Si les causes de cet état de fait peuvent être trouvées dans la crise sécuritaire et à ses dégâts, la crise de la dette extérieure y est aussi pour beaucoup. Mais la situation actuelle réunit toutes les conditions pour lancer un régime efficace de croissance, avec des investissements productifs et des gains de productivité interne et externe, qui exige que l’entreprise (re)devienne le centre du processus économique de production de richesse. Afin de sauvegarder une chance de réaliser cet objectif, il est vital de respecter trois grands axes de travail : expliciter le statut de l’entreprise dans les politiques économiques à concevoir et à mettre en œuvre ; intégrer les préoccupations micro-économiques dans les démarches politiques publiques en privilégiant les actions à mettre en œuvre dans le domaine de l’économie industrielle ; travailler à enraciner dans la société et le monde des affaires une culture d’entreprise où l’esprit d’initiative, la prise de risque calculée et le sens de la compétitivité, à la régulière retrouveraient toute leur signification. La charte définit le think tank comme étant une structure d’étude, de réflexion et d’échanges sur les problèmes de l’entreprise algérienne. Elle en explique aussi le fonctionnement en mettant l’accent sur l’autonomie organique et l’indépendance de la pensée, la scientificité et la crédibilité de la réflexion et des études consacrées à l’entreprise en même temps qu’elle rejette toute approche polémiste ou à finalité publicitaire. Il est question d’assurer la plus grande diffusion des travaux du think tank en direction des différentes parties prenantes. Un simple inventaire de situation est un bon début, mais il est trop insuffisant pour formuler des alternatives crédibles, faisables et capables d’endiguer en profondeur les difficultés recensées. Dans ce domaine, des travaux de “benchmarking” sont indispensables. Durant une longue période nécessaire à la constitution d’une économie de marché hors hydrocarbures, les pouvoirs publics, pour accélérer ce processus, doivent mettre l’entreprise algérienne au centre de leurs préoccupations. Ils doivent l’aider à créer des avantages compétitifs en agissant entre autres sur les systèmes de taxation, sur les accès au terrain et aux crédits, et tenter ainsi de réduire les impacts négatifs des difficultés qui freinent son développement (ressources humaines, hyper bureaucratisation). Cependant, très peu de rencontres sont consacrées aux modes de management interne de nos entreprises alors que cette dimension est aussi vitale que les aspects externes. Différents écrits et discours essayent d’introduire des complexes vis-à-vis du management et des managers étrangers. L’examen approfondi des pratiques des bonnes entreprises peuvent contribuer à détruire le mythe selon lequel il serait impossible à l’entreprise algérienne d’accéder au rang des firmes de classe mondiale. Mais le chemin à parcourir demeure long et difficile. Les embûches sont nombreuses. À cet égard, le think tank a un défi formidable en face de lui. Il s’agit d’identifier les meilleures pratiques mondiales transférables au sein de nos entreprises et de nos institutions dont la mission est de les appuyer. Il est heureux de constater que de nombreuses méthodes peuvent être calquées moyennant des modifications mineures ; d’autres, par chance peu nombreuses, ne pourront pas être dupliquées. Pour les entreprises suffisamment mûres et à la pointe du progrès managérial, le think tank peut faire plus. Il peut aider à identifier les différentes facettes positives de notre culture afin d’adapter le mode managérial de nos entreprises. La dernière étude approfondie sur cet aspect date du milieu des années quatre-vingt-dix. Il s’agit d’aider nos entreprises fortes à progresser et possiblement rejoindre le gotha de l’élite mondiale. Il a un rôle à jouer en termes d’éclairage pour aider à concevoir des pratiques de management stratégique et opérationnel. Évidemment, il ne décide en rien. Il propose seulement des alternatives d’action avec leurs avantages et faiblesses. Mais ce sont les managers responsables qui font des choix. Il fournit les données, les analyses, les outils et laisse les gestionnaires mieux armés pour effectuer des choix d’optimisation. Par ailleurs, nos entreprises contemplent également deux volets importants dans leurs stratégies de collaboration et de partenariat aussi bien interne qu’avec des entreprises internationales. Là également, il est nécessaire de disposer d’éclairages suffisant pour effectuer des choix. Par sa mission, le think tank aura à développer, à simplifier et à mettre à disposition des managers et des pouvoirs publics les meilleures pratiques de partenariat, de transfert de technologie, de management et d’amélioration de l’environnement des affaires. La collaboration inter-entreprises dans notre pays est tellement pauvre qu’elle nous met en situation de compétitivité très faible. Cet agenda n’est pas clos. On n’aura jamais épuisé les thèmes qui intéressent nos managers et nos décideurs publics dont la mission est de les assister à améliorer leurs performances. Des situations de crise peuvent orienter les travaux sur les voies et moyens de résister aux chocs négatifs externes. Des secteurs entiers en difficulté peuvent induire des travaux sur le redressement ou la reconversion des entreprises ou des secteurs. Le think tank a déjà tracé des lignes directrices et des priorités pour ses activités. Mais il demeure à l’écoute et en situation de veille pour ajuster sa démarche et ses priorités. Cependant, l’institution “think tank” ne peut devenir crédible qu’en lui donnant un certain nombre de caractéristiques. La qualité et la scientificité de ses travaux constituent les deux gages majeurs de son sérieux et de sa rigueur, tant aux yeux des pouvoirs publics que des managers. Par ailleurs, son indépendance de pensée et d’agir ainsi que sa transparence complètent en grande partie les dispositions qui lui confèrent un grand respect et une notoriété incontestable, sans lesquels ses analyses et ses activités seraient d’une portée limitée. A. L. (*) Docteur en gestion des entreprises M. AHMED BENBITOUR, ÉCONOMISTE, ANCIEN CHEF DU GOUVERNEMENT “PAS DE RELANCE SANS BONNE GOUVERNANCE” L’entreprise doit être au sommet des préoccupations des pouvoirs publics. Propos recueillis par : SMAÏL BOUDECHICHE l s'est dégagé des travaux de cette journée I du premier “think tank” en Algérie consacré à la défense de l'entreprise un consensus total entre experts et opérateurs privés sur la nécessité de surmonter les obstacles auxquels elle est confrontée et de dégager les meilleurs voies et moyens de la libérer pour en faire un véritable outil au service du développement, a déclaré le Dr Benbitour, en marge de la rencontre sur la promotion du secteur privé. Résumant les premiers résultats de ces travaux, l'ex-Premier ministre, très actif et prolixe en ce moment en analyses sur l'état de l'économie nationale et propositions pour sortir de la crise actuelle, réitère sa position en soutenant qu'il n'y aura pas de développement sans une bonne gouvernance de l'économie et la réhabilitation de l'entreprise dans ses fonctions essentielles de moteur de l'économie et de la croissance en appelant à l'instauration d'un partenariat engageant le gouvernement et l'entreprise dans un climat de confiance et non de méfiance. Dans ce cadre, il prône la mise en place d'une stratégie de développement en mettant l'entreprise au centre des préoccupations et en lui assurant un environnement adéquat, en lui enlevant les contraintes et en l'aidant dans sa tâche pour qu'elle puisse réaliser ses objectifs. Demeurant très critique sur la place qui est accordée par l'État à l'entreprise, il a fait remarquer qu'il y a absence totale d'encouragement à l'émergence d'une entreprise algérienne performante et ayant sa place dans le monde de l'économie et faisant face à la concurrence internationale. Au contraire, l'entreprise doit être placée au sommet de nos préoccupations et non pas négligée et livrée à elle-même. Le Dr Benbitour a par ailleurs déploré le gaspillage de la rente pétrolière en parlant de fuite de capitaux, de corruption et de prédation de l'argent du contribuable à grande échelle au lieu de l'orienter vers le développement économique et l'équilibre social, en vue d'assurer la relève pétrolière. S. B. DOSSIER LIBERTE Mercredi 2 mars 2011 15 POUR RELANCER L’INVESTISSEMENT, LA PRODUCTION ET LA CRÉATION D’EMPLOIS COMMENT LIBÉRER LE POTENTIEL DE L’ENTREPRISE PRIVÉE Il convient de tirer les enseignements des expériences étrangères. La culture dominante dans l’administration algérienne est anti-entreprise Par : TAÏEB HAFSI (*) U D. R. ne vue d’ensemble d’abord. L’évolution des cinquante dernières années a mis les pays en concurrence économique directe. Les pays occidentaux développés ne parlent plus alors que de compétitivité et donc de capacité locale à battre les autres sur les marchés locaux et internationaux, devenus beaucoup plus ouverts. L’Algérie n’est malheureusement pas encore dans le jeu, peutêtre parce que le jeu de la concurrence internationale n’est pas encore bien compris par tous.Les études montrent, et les pays reconnaissent maintenant qu’il y a trois types d’entreprises : les “Éléphants”, les “Gazelles” et les “Souris”. Les premières sont les grosses locomotives qui constituent la base industrielle du pays. En Algérie, on pourrait inclure dans cette catégorie quelques entreprises spécifiques, comme Sonatrach ou Sonelgaz. Ces entreprises ne modifient que marginalement la position compétitive d’un pays. Les Gazelles sont les entreprises petites et moyennes (20 à 500 employés) dont la croissance est très forte, généralement deux à trois fois la croissance de leur secteur d’activité. Ces entreprises sont considérées comme cruciales pour la compétitivité d’un pays. Ce sont elles qui sont les plus gros générateurs d’emplois, d’innovation et bien sûr d’exportations. En Europe, on considère que l’Allemagne est le pays le mieux nanti en Gazelles. Le Mittelstand (la classe moyenne en traduction littérale) est considéré comme crucial pour la compétitivité et le bien-être allemand. Finalement, il y a les Souris qui sont les toutes petites entreprises, de moins de 20 employés. Celles-ci sont créatrices d’emplois ; mais leurs capacités d’action et d’innovation sont plus faibles. Toutefois, le tissu de Souris est essentiel à l’économie d’un pays. Les Souris et les Gazelles représentent habituellement autour de 99.5% de toutes les entreprises. Elles génèrent environ 75% des emplois, 40% des impôts et souvent sont le mécanisme par lequel les jeunes sont socialisés à l’emploi. Ainsi donc, les entreprises sont l’économie d’un pays. Dans les pays industrialisés, le nombre d’entreprises est considérable. Le ratio à la population est généralement supé- et des Souris en particulier ; l’innovation de toutes les entreprises, mais surtout des Gazelles ; la réduction des charges et des coûts administratifs. LE FINANCEMENT DES ENTREPRISES EN ÉMERGENCE ET EN CROISSANCE Il y a généralement trois grandes sources de financement pour les entreprises émergentes ou en croissance : (1) l’endettement par le système bancaire; (2) l’accroissement des fonds propres par la Bourse; (3) l’accroissement des fonds propres par l’apport de financiers providentiels (business angels). Le système bancaire est généralement biaisé contre les petites entreprises et celles moyennes qui prennent des risques. Généralement aussi, les banques ont une compréhension médiocre des PME et de leur dynamique. Pour faire face à cela, les gouvernements les plus dynamiques ont créé des systèmes d’assurance fournissant des garanties qui permettent aux banques d’accepter de financer. Mais le système de prêts a des limites lorsque l’entreprise prend de grands risques. Le marché boursier est alors une première possibilité. C’est l’existence du marché boursier qui permet à ces investisseurs intermédiaires de prendre les risques. Le marché boursier est pour eux la récompense ultime. Ils ne pourraient s’impliquer si le marché boursier n’existait pas. On voit donc pourquoi il est très important de développer le marché boursier en Algérie. Une troisième alternative en matière de financement est le développement de fonds publics-privés de capital de risque, dans des situations où le privé a tendance à ne pas se lancer seul. Les “gazelles”, entreprises petites et moyennes, sont les plus gros pourvoyeurs d’emplois, d’innovation et d’exportations. rieur à une entreprise pour 20 habitants. En conséquence, travailler à dynamiser l’économie consiste alors à dynamiser l’action de ces entreprises. Partout à travers le monde, les gouvernements aident les entreprises à réussir dans leurs marchés. Par exemple, aux États-Unis, les jeunes pousses en forte croissance sont aidées par la Small Business Administration (SBA), une agence puissante qui développe un grand nombre de programmes pour stimuler la capacité compétitive des entreprises moyennes et petites. Accroître la compétitivité pour dynamiser les entreprises, il faut accroître leur capacité concurrentielle. Il y a en général trois grands domaines d’action privilégiés par les pouvoirs publics : le financement des Gazelles Finalement, on trouve des formes ad hoc diverses parmi lesquelles de multiples programmes publics destinés à réduire la charge des entreprises. AIDER LES ENTREPRISES À INNOVER La compétitivité des nations dépend de leur capacité d’innovation. Or, une grande partie de l’innovation vient des entreprises. Les expériences les plus intéressantes pour l’Algérie sont nombreuses, mais nous nous intéresserons en particulier à celles de l’Allemagne, de la Corée du Sud et de Taiwan. La Corée du Sud et Taiwan ont construit leur développement sur les entreprises et sur une dynamique particulière des rapports entre le public et le privé. Les démarches ont cependant été très différentes. En Corée du Sud, le principe a été de construire des champions nationaux privés qui ont ensuite servi de moteurs au développement des PME et de la recherche. Ainsi, se sont constitués des pôles, puissamment aidés par le gouvernement, qui ont donné naissance aux géants. Le rôle du gouvernement a été de mettre les acteurs ensemble, de superviser la progression, d’amener à la table les universités et les centres de recherche publics, puis de stimuler tout le monde grâce à des subventions très ciblées. À Taiwan, la méfiance des grandes entreprises a fait que le modèle de développement s’est construit surtout sur les PME, assisté par des agences gouvernementales. Les centres de recherche, bien financés et bien pourvus en chercheurs, étaient orientés par des conseils composés notamment de représentants d’entreprises et du gouvernement. C’est l’Allemagne qui représente le cas le plus intéressant, parce que le mieux articulé par ses promoteurs. Dans un rapport de 2005, confirmé en 2010, les deux tiers des entreprises allemandes industrielles étaient innovantes. Les raisons avancées pour un tel succès étaient : Forte internationalisation des industries et leur confrontation constante à la concurrence internationale ; Poids important des PME dans la R&D industrielle et leur concentration dans les branches phares de l’industrie (automobile, chimie, construction mécanique). Dans ces domaines une PME sur deux exporte ; Forte culture du travail en coopération et en partenariat dans le Mittlestand, avec comme résultat une diffusion rapide des savoirs et des inventions, même d’un secteur à l’autre ; Système de formation qui met l’accent sur les métiers plutôt que sur les diplômes. Dans ce cadre-là, le Mittelstand fournit 80 à 90% de l’ensemble des stages et des possibilités d’apprentissage ; Système de soutiens très diversifié et très élaboré, avec des politiques de développement de technologies-clés (e.g. nanotechnologies, biotechnologies, TIC, etc.) ; Développement de pôles d’excellence pour la recherche fondamentale et universitaire, mais avec un accent sur le soutien à la PME ; Aide au démarrage de startups technologiques, au financement, à l’exportation, à l’utilisation des TIC, à la modernisation administrative, etc. Cependant, l’initiative émane toujours du terrain. Elle doit toujours venir du bas. Il faut que les entreprises du Länder soient demandeuses. UN CADRE ADMINISTRATIF FACILITATEUR Le rôle de l’administration est relativement bien compris aujourd’hui, puisque des organismes internationaux mesurent la facilité avec laquelle on peut faire des affaires dans un pays donné. L’Algérie est bien entendu très mal positionnée en la matière. C’est en Amérique du Nord qu’on trouve les exemples les plus convaincants. Au Canada, l’ensemble de l’appareil gouvernemental, que ce soit au niveau provincial ou fédéral est préoccupé par la nécessité de faciliter les choses aux entreprises. Même le service des impôts, pourtant très rigoureux, est particulièrement sensible et préoccupé par la situation des entreprises. Dans son comportement général, il aurait plutôt tendance à donner le bénéfice du doute aux entreprises au lieu de se précipiter pour les sanctionner à la moindre suspicion. Il faut moins de 30 minutes pour créer une entreprise au Canada et il suffit d’un appel téléphonique pour obtenir tous les services. Les entreprises et en particulier les PME font affaires avec des personnes qui comprennent leur situation et qui considèrent que c’est leur métier de leur faciliter la tâche. QUE SIGNIFIE TOUT CELA POUR L’ALGÉRIE ? Même si, ici ou là, on trouve des initiatives utiles de l’administration algérienne, le manque de coordination est considérable et la culture dominante est anti-entreprise. Les agences d’encouragement de l’investissement et le ministère des PME font des choses utiles avec difficultés. Mais le résultat général est très faible, déprimant pour les fonctionnaires et bien entendu pour les entreprises.Ce qui attriste les nombreux experts algériens qui se sont penchés sur le problème des entreprises, c’est le très grand décalage qui existe entre le rôle que doit jouer l’administration gouvernementale et son comportement actuel. L’Algérie est un petit pays par le pouvoir économique, et son émergence nécessite un comportement de la part des autorités gouvernementales plus intelligent et plus stratégique que celui des concurrents. Il y aurait environ 340 000 PME privées et 600 PME publiques. De plus, 160 000 entités ont des activités artisanales. La plupart de ces entreprises sont des Souris, parce que les conditions ne sont pas favorables aux Gazelles dont le nombre pourraient être d’environ 200, si on compte les entreprises du groupe Cevital séparément. L’Algérie a besoin et peut en générer un très grand nombre. Pour cela, Il faut regarder les autres, comprendre la position économique du pays et agir pas à pas, de façon à ce que les entreprises locales réussissent, génèrent des emplois et deviennent innovatrices. C’est un cheminement long et progressif. Au lieu de cela, les années qui viennent de s’écouler nous ont mis face à des décisions incohérentes, une mise à l’index des gestionnaires et des entrepreneurs, avec pour résultat une économie qui ne fonctionne presque pas. On peut cependant faire l’hypothèse que c’est la situation de profonde division politique qui empêche l’administration de se comporter de manière intelligente. Les politiciens, notamment le Président et les officiers de l’armée qui jouent un rôle dans la direction du pays, doivent s’unir, offrir une vision économique mobilisatrice et engager l’administration à travailler à la réalisation de cette vision. Nous avons argumenté que la complexité justifie la décentralisation de l’action économique et la démocratisation de l’action politique. L’Algérie a besoin de toutes ses têtes pour survivre C’est par exemple au niveau des régions que les syndicats, les associations patronales et la société civile, aidés par les universitaires et les experts doivent apporter leurs contributions les plus importantes. Les lois, ainsi que les politiques, doivent être conçues pour que cela soit possible. Alors, en reconnaissant son rôle et en en faisant le fer de lance de l’économie, verra-t-on l’entreprise contribuer à rendre vivant le serment que les martyrs ont fait de libérer le pays. T. H. (*) Professeur de stratégie à HEC Montréal 18 Mercredi 2 mars 2011 FINANCES LIBERTE CRISE DE L’INVESTISSEMENT LE GOUVERNEMENT SONNE LE TOCSIN Le Conseil des ministres du 22 février dernier sonne le tocsin et décrète la mobilisation générale de tous les acteurs du secteur financier dans le but de “dynamiser l’investissement”.100 milliards DA de plus pour les banques publiques, stimulation des fonds de garantie et le démarrage enfin des activités des sociétés de capital risque et de leasing créées ces dernières années. Des annonces qui résonnent comme un double constat Par : HASSANE HADDOUCHE C INJONCTIONS AUX BANQUES PUBLIQUES Cette préférence pour le secteur public s’exprime non seulement par des injections massives de capitaux dans un certain nombre d’entreprises réputées stratégiques mais également par le maintien sous perfusion de plusieurs centaines d’entreprises financièrement déstructurées. Au chapitre des secteurs stratégiques, le processus a été engagée dès juillet 2009 avec un des enfants chéris des pouvoirs publics algériens, le groupe des cimenteries publiques, à qui on a attribué, par le biais du Fonds national d’investissement (FNI), un prêt d’un montant de180 milliards de DA (1,8 milliard d’euros) à échéance de plus de 20 ans. En contrepartie, l’objectif assigné au secteur est de porter la production annuelle de 11 millions de tonnes actuellement à 18 millions de tonnes en 2014. La dernière opération en date est toute fraîche et a été annoncée à la fin du mois de décembre 2010. Il s’agit de faire “accompagner financièrement” 51 entreprises étatiques relevant du secteur des travaux publics. Le financement sera assuré, sur injonction, par deux banques commerciales publiques : le CPA et la BDL, partenaires traditionnels des entreprises de ce secteur. Il porte au total sur 120 milliards de DA (1,2 milliard d’euros) répartis entre 50 milliards d’effacement de dettes et 70 milliards d’investissements de modernisation. La liste est loin d’être close et l’opération doit se poursuivre au cours des prochains mois. Des dizaines d’entreprises sont concernées. Parmi les dossiers les plus importants que le CPE devrait examiner prochainement figure en particulier celui de la SNVI, fleuron de l’industrie mécanique algérienne, pour laquelle on évoque un financement de plus de 70 milliards de DA (700 millions d’euros). UNE EFFICACITÉ CONTESTÉE Cette priorité réservée au secteur public a fait de longue date l’objet de nombreuses critiques de la part de beaucoup d’économistes et d’entrepreneurs algériens qui considèrent qu’en favorisant, selon la formule d’Abdelhak Lamiri, “l’ancienne économie au détriment de la nouvelle économie”, elle retarde la nécessaire restructuration de l’économie algérienne et constitue la principale explication d’une croissance qui reste inférieure à ses potentialités et qui ne permet pas de créer suffisamment d’emplois productifs. Si l’investissement dans le secteur public permet pour l’essentiel de conserver les emplois existants, il ne permet pas d’en créer de nouveaux. Au cours des 5 dernières années, la croissance économique algérienne s’est située entre 2 et 3% alors qu’elle a été en moyenne de près de 5% dans les pays voisins. RETARD À L’ALLUMAGE POUR LE FINANCEMENT DES PME Les crédits octroyés aux PME par le secteur bancaire sont loin d’être négligeables. Ils ont, cependant, l’inconvénient majeur d’être davantage destinés aux 40 000 sociétés d’importation que comptent le pays qu’aux entreprises productives. Dans le cas de ces dernières, ils financent d’autre part beaucoup plus l’exploitation que l’investissement. Pour beaucoup de spécialistes, l’investissement des PME constitue le véritable parent pauvre du financement bancaire. C’est ce qui a suscité au cours des toutes dernières années la création ou l’annonce de la création de nouveaux instruments financiers développés de longue date dans les pays voisins ou comparables. Des fonds de garantie, des sociétés de capital risque et de leasing, un Fonds national d’investissement, le paysage bancaire algérien naguère encore si peu diversifié tente de se doter depuis quelques années des outils nécessaire au financement de l’investissement des PME. Les fonds de garantie Zehani/Liberté onfrontées au cours des derniers mois à la montée de la contestation sociale, les autorités algériennes sont en train de revenir brutalement de leur obsession pour l’investissement dans un secteur public qui absorbe l’essentiel des ressources bancaires tout en étant incapable de créer en nombre significatif les emplois qui permettraient de lutter contre le chômage des jeunes. C’est M. Ahmed Ouyahia lui-même, qui livrait pour la première fois à la fin du mois de décembre dernier, devant les sénateurs algériens, un bilan global de l’opération, en cours, d’assainissement financier des entreprises publiques. Selon le Premier ministre algérien : “Près de 200 entreprises publiques ont déjà bénéficié de la mise en route de leur processus de modernisation pour un total de 600 milliards de DA (6 milliards d’euros) dont notamment près de 500 milliards de crédits à long terme et fortement bonifiés”. Depuis le milieu de l’année 2009 et au rythme de leur examen par le Conseil des participations de l’État (CPE), institution représentant l’État actionnaire et présidée par le Premier ministre, il ne se passe pas de mois sans qu’on annonce de nouvelles mesures de financement portant sur des dizaines de milliards de DA au profit d’un groupe d’entreprises publiques. d’échec. Celui tout d’abord de la priorité réservée depuis près de 2 ans au financement de l’investissement des seules entreprises publiques. Celui également des instruments de stimulation de l’investissement des PME mis en place au cours des dernières années qui démarrent au ralenti et pour certains accusent un véritable retard à l’allumage. ont été créés et sont opérationnels depuis quelques années. Leur démarrage s’avère, cependant, laborieux et le nombre d’entreprises que compte leur portefeuille ne dépasse pas quelques centaines. Plus récemment, les autorités financières algériennes ont décidé d’exiger des banques publiques nationales qu’elles créent des sociétés de capital risque et de leasing. La lenteur remarquable qui caractérise ce processus et le niveau de ressources mis en œuvre semble cependant poser problème. Dans ce nouveau dispositif, les fonds de garantie occupent une place importante à la fois en raison de la nature du problème auquel ils tentent d’apporter une solution et des moyens financiers dont ils disposent. Il existe actuellement 2 fonds de garantie des crédits aux PME. Le plus important d’entre eux est la Caisse de garantie des crédits d’investissement aux PME (CGCI). Créée officiellement en 2004, elle est devenue opérationnelle seulement au début de 2008. Dotée d’un capital de 300 millions d’euros, la CGCI fonctionne vis-à-vis des banques comme une compagnie d’assurances garantissant les crédits d’investissement et indemnisant ces dernières en cas de défaillance de l’emprunteur. La LFC pour l’année 2009 a élargi le niveau maximum de la garantie qui est passé à 2,5 millions d’euros. Son directeur général, M. Ammar Daoud, nous déclarait récemment : “La problématique qui consistait à dire que les banques n’accordaient pas de financement ou exigeaient des conditions draconiennes n’a plus droit de cité. Les banques ne peuvent plus refuser un bon projet pour absence ou insuffisance de garanties” à condition cependant que les banques commerciales prennent la bonne habitude d’intégrer ce nouveau dispositif dans leurs procédures d’octroi de crédits. Ce qui est loin d’être le cas pour le moment. Après deux années d’activité, le bilan de l’intervention de la CGCI reste modeste. Selon les derniers chiffres rendus publics, elle a accordé 461 garanties financières qui ont bénéficié à 5 banques publiques pour un total de crédits d’investissement un peu supérieur à 11 milliards de dinars (110 millions d’euros). Un bilan très proche de celui du Fgar créé un peu avant la CGCI pour couvrir les crédits accordés à des PME de petite taille et dont l’activité a concerné, à fin 2010, un peu moins de 500 entreprises avec des garanties accordées voisines de 10 milliards de DA (100 millions d’euros). Au total, la mise en place de ce dispositif de facilitation de l’investissement s’opère à un rythme qui fait planer de sérieux doutes sur la réalisation des objectifs affichés par les autorités algériennes en matière de développement des PME. Les projets couverts par les fonds de garantie ne sont encore qu’au nombre de quelques centaines. La plupart des sociétés de leasing ou de capital risque créées sur injonction par les banques publiques ne sont pas encore opérationnelles. C’est ce que vient de constater le Conseil des ministres. H. H. QUAND LA BANQUE D’ALGÉRIE RELÈVE UNE “AVERSION” DES BANQUES POUR LE CRÉDIT AUX PME ●● Pour beaucoup d’observateurs, l’économie algérienne est confrontée à une véritable crise de l’investissement productif. La préférence de la plupart des agents économiques pour le commerce d’importation aussi bien qu’une priorité confirmée des autorités algériennes en faveur des entreprises publiques contribuent à marginaliser les entreprises productives privées qui constituent potentiellement le secteur le plus dynamique de l’économie algérienne. Une situation confirmée à demi-mot par la Banque d’Algérie qui constate dans son dernier rapport de conjoncture : “Le développement des crédits aux PME reste en deçà de l'objectif recherché à travers les différentes mesures prises par les pouvoirs publics pour faciliter leur accès aux crédits (création des organismes de garantie aux fonds propres conséquents, bonification des taux d'intérêt, etc.).” En guise d’explication de ces difficultés d’accès aux crédit par les entreprises privées, la Banque centrale relève que “le niveau élevé des risques de crédit sur certains groupes privés et les créances non performantes corrélatives contribuent, dans une certaine mesure, à l'aversion des banques en la matière, pendant que leur faiblesse sur le plan de la gestion des risques de crédit persiste”. H. H. PUBLICITÉ F.782 L’ALGÉRIE PROFONDE LIBERTE Mercredi 2 mars 2011 SÉMINAIRE SUR LA NOUVELLE RÉGLEMENTATION DES MARCHÉS PUBLICS À TAMANRASSET 19 BRÈVES D U C E N T R E M’SILA Les enjeux de la réforme LA CITÉ LA ROCADE SANS ÉCLAIRAGE PUBLIC ●● Dès la tombée de la nuit, les différentes ruelles de la cité la Rocade, à M’Sila, plongent dans le noir où l’insécurité sévit toujours, et ce, dans l’indifférence totale des pouvoirs publics. Pourtant, les dangers qui guettent ces habitants sont multiples. Entre autres, la présence des chiens errants et autres animaux sauvages. Le plus inquiétant dans tout ça pour de nombreux habitants du quartier, c’est la prolifération de la petite délinquance se caractérisant parfois par des agressions commises en faveur de la vie nocturne dominante dans ce quartier. C. B. Les principales nouveautés renforcent davantage l’égalité d’accès, la concurrence et la transparence avec la mise en place d’une procédure du recours. DAR EL BEÏDA UN SDF SÈME LA PANIQUE AU QUARTIER COMMUNAL D. R. Les séminaristes se sont réunis au centre universitaire de la wilaya de Tamanrasset n collaboration avec le centre de la wilaya de Tamanrasset, l’Institut supérieur de gestion et de planification a, dernièrement, organisé un séminaire avec pour objectif de vulgariser la nouvelle réglementation des marchés publics édictées par le décret présidentiel n°10-236 du 7 octobre 2010 et, par ricochet, permettre aux participants de comprendre les enjeux de la réforme relative essentiellement au réaménagement et à l’encadrement des procédures concurrentielles de passation. Une réforme, souligne le conférencier, Laouer Rachid, consultant en marchés publics qui se base essentiellement sur l’accès libre et impartial des candidats avec prohibition de leur exclusion. D’où l’importance d’une large publicité associée à l’accès facile à la documentation de la consultation et à la clarté des besoins exprimés dans le cahier des charges déterminant le choix du mode justifié par les objectifs assignés au service contractant, choisi suivant des critères objectifs et non discriminatoires en appliquant strictement la méthodologie de la notation. Et pour ce faire, la procédure de passation ne doit aucunement être opaque, notamment lors de l’ouverture des plis qui devant être faite en séance publique en communiquant les résultats dans un avis d’attribution provisoire et en E universitaire fournissant des réponses à toute demande d’explication formulée par les candidats. À noter que les principales nouveautés renforcent davantage l’égalité d’accès, la concurrence et la transparence avec la mise en place d’une procédure du recours et l’amélioration du dispositif de passation des marchés qui repose sur les avantages économiques, financiers et techniques de l’opération non sans déterminer le seuil de compétence des commissions des marchés. Ainsi, l’amélioration du dispositif réglementaire de passation des marchés, notamment en ce qui concerne les mentions supplémentaires de l’avis d’appel d’offres définissent minutieusement les conditions d’éligibilité ou de présélection outre la durée de validité et de préparation des offres ainsi que leur lieu de dépôt. Sur ce point, intervient M. Lallem Mohammed, directeur de l’unité pédagogique droit et marchés publics, expliquant que des dispositions complémentaires sont également prévues, particulièrement celles relatives aux heures limites de dépôt des offres et d’ouverture des plis, aussi, au réaménagement du dispositif lié à la caution de soumission qui doit être émise par une banque de droit algérien. Des exposés faits par les deux conférenciers, notamment en ce qui concerne le contrôle interne et DJELFA LA VILLE FÊTE SES 150 ANS a ville de Djelfa, située à 200 km au sud d’Alger, a un siècle et demi d’existence. En effet, sa création remonte au 20 février 1861, lorsque Napoléon III décréta la création d'un regroupement de populations en lieu et place de la cité actuelle. Au début, la ville dépendait administrativement et militairement de Laghouat. À l’origine, elle était formée par la réunion des tribus des Ouled Naïl et des Beni Hilal. La première construction fut une église érigée en 1862, alors que la première mosquée ne vit le jour qu’en 1864. On lui donna le nom de Si Belgacem Benlahrech, frère de Si Chérif Benlahrech, l’un des compagnons de l’Émir Abdelkader. Cependant, des historiens font remonter la présence humaine à Djelfa et sa région, à la préhistoire. Les nom- L breuses gravures rupestres qu’on retrouve çà et là à travers la wilaya en sont une preuve tangible. Quant à l’écriture libyco-berbère, elle témoigne du passage du peuple gétule bien avant l’occupation romaine. Ces derniers laisseront de nombreux vestiges notamment le Castellum Demmedi, une sorte de fortification militaire dont on voit encore la trace à Messaâd. De nos jours, la ville qui occupe une place stratégique enviable sur la RN1, au carrefour de plusieurs wilayas, connaît une grande extension. Elle pourrait, néanmoins, prétendre à un meilleur sort pour peu qu’elle saisisse les chances de développement qu’offrent à elle les différents plans quinquennaux. S. OUAHMED externe des marchés dont le choix est souvent basé sur l’offre moinsdisant ou économiquement la plus avantageuse tenant compte de l’aspect technique et du prix, ressort que l’attribution provisoire doit impérativement contenir les résultats de l’évaluation des offres techniques et financières du soumissionnaire retenu et que cette opération doit se faire dans la totale transparence en invitant les autres soumissionnaires à prendre connaissance des résultats détaillés de l’évaluation. Il convient de souligner que toutes ces mesures tendent à promouvoir l’outil de production national en faisant participer des entreprises étrangères sous d’intransigeantes conditions, entre autres soumissionner en partenariat avec une entreprise de droit algérien dont le capital est détenu majoritairement par des nationaux résidents et l’utilisation des biens et services produits localement. Pour conclure, les exposants ont axé sur les limites des engagements lors de l’exécution des marchés en mettant en exergue les conduites honnêtes et honorables en application des lois relatives à la prévention et à la lutte contre la corruption. AREZKI K. IL Y A 17 ANS, ÉTAIT ASSASSINÉE KATIA BENGANA Cette lycéenne qui a bravé les intégristes ix sept ans se sont déjà écoulés D depuis le lâche assassinat dont avait fait l’objet feu Katia Bengana, jeune lycéenne à Meftah (Blida), tombée sous les balles assassines des intégristes islamistes pour avoir refusé de porter le voile (hidjab) contre sa volonté. C’était le 28 février 1994, alors que la jeune Katia, âgée d’à peine 17 ans, s’apprêtait à rentrer chez elle, de retour de l’école, un jeune islamiste l’accosta dans la rue avant de sortir son arme, un fusil à canon scié, pour la cribler de balles, en tirant à bout portant sur elle, devant ses camarades de classe. Ces derniers, choqués devant une telle scène d’horreur, fuirent les lieux, laissant leur collègue gisant dans une mare de sang. Les commanditaires de ce forfait, à savoir les partisans d’un État islamique, voulaient signifier, à travers cet acte barbare, que toute femme qui oserait refuser de se soumettre à l’ordre islamiste, allait connaÎtre le même sort que Katia. L’histoire retiendra que la défunte Katia Bengana figure parmi ces braves femmes algériennes ayant refusé d’abdiquer devant le diktat islamiste durant la “décennie noire”. C’est ainsi que cette jeune lycéenne est partie en martyre de la démocratie, montrant aux Algériennes et aux Algériens le chemin de la résistance et de la gloire. “Je me souviens comme c’était hier quand Katia fut assassinée par les hordes islamistes. La nouvelle de sa mort était tombée tel un couperet. Car, moi aussi, à l’instar des autres femmes ayant refusé de porter le voile, j’étais menacée par des islamistes. Notre résistance est un combat contre l’obscurantisme que voulaient nous imposer les extrémistes islamistes. Ceci dit, ce qui est vraiment navrant aujourd’hui, c’est que 17 ans plus tard, la mort tragique de Katia Bengana ne suscite même pas une simple pensée à elle, encore moins à son combat. Aucune festivité commémorative n’a pu être organisée à sa mémoire. Ne mérite-t-elle pas un hommage digne de sa grande bravoure ?” s’indigne Halima Cheikh-Lounis, ancienne militante de l’association féminine Rachda, qui a dû quitter le pays pour fuir le danger islamiste. Pour sa part, le père de Katia, visiblement très affecté par la disparition de sa fille, mais aussi par l’attitude des pouvoirs publics qui ont abandonné, selon lui, les familles victimes du terrorisme islamiste. KAMEL OUHNIA ●● Les habitants du quartier Communal ou hay El Oummal, à Dar El-Beïda, vivent chaque jour que Dieu fait dans le stress et la terreur à cause d’un SDF qui agresse leurs enfants. Selon les habitants de cette localité, le SDF s’attaque aux élèves du CEM Djamal-Sediki et de l’école primaire Krim-Belkacem. “Ils courent derrière nous et nous terrorise avec un grand bâton, des pierres et deux chiens. À chaque fois qu’on sort de l’école, il nous fait peur”, témoigne Amine, un collégien. Selon les dires des habitants, des enfants ont même été hospitalisés à cause de lui. “Nous en avons assez de cet individu étranger à notre quartier. Il terrorise nos enfants. Les autorités locales sont absentes et n’ont rien fait pour évacuer ce SDF de notre quartier”, a déclaré un père de famille. NACER ZERROUKI HASSI R’MEL (LAGHOUAT) LES FEMMES AU FOYER EXPOSENT LEURS TRAVAUX ●● Sur initiative de l’association Annadjah (réussite), le centre culturel Syad-Laïd a abrité dernièrement une exposition de travaux manuels des femmes au foyer de Hassi R’mel, chef-lieu de daïra distant de 120 km au sud de Laghouat. L’exposition, qui a duré deux jours, a coïncidé avec la Journée nationale de la nationalisation des hydrocarbures. Des robes kabyles aux couleurs chatoyantes, des tapis berbères, des broderies, des corbeilles fleuries et des gâteaux faits à la maison ont surpris les visiteurs de par leur qualité d’exécution et le savoir-faire de ces femmes au foyer. “Cette exposition a fait sortir les femmes au foyer de l’ombre pour démontrer qu’elles travaillent aussi chez elles’’, souligne Belaouache Kahina, avant d’ajouter qu’elle aimerait bien enseigner aux jeunes filles de la région ce métier pour peu qu’ellent réussissent à bénéficier d’un local à usage professionnel. En effet, ces activités artisanales devraient mériter toute l’attention des autorités locales. Car aider les femmes au foyer et les jeunes filles victimes de la déperdition scolaire à bénéficier d’un local à usage professionnel c’est les encourager à contribuer à la promotion du patrimoine culturel hérité de génération en génération. BOUHAMAM AREZKI POUR TRAFIC DE FAUX BILLETS À BLIDA DEUX MALIENNES SOUS LES VERROUS POUR ESCROQUERIE ●● Deux ressortissantes maliennes ont été mises sous mandat de dépôt samedi par le procureur près tribunal de Blida, pour trafic de faux billets, escroquerie et constitution d’associations de malfaiteurs. C’est suite à une plainte déposée par un commerçant que les deux trafiquantes ont été arrêtées par la brigade de police de la daïra de Ouled Yaïche après avoir tenté de l’escroquer. Les Maliennes, qui maîtrisent la magie, lui auraient proposées de ramener 5 à 10 millions de centimes pour qu’ils soient doublés en un tour de magie contre une somme d’argent. K. FAWZI 20 L’ALGÉRIE PROFONDE Mercredi 2 mars 2011 BRÈVES D E L ’ E S T CONSTANTINE LES HÔTELS IBIS ET NOVOTEL SERONT RÉCEPTIONNÉS EN JUILLET SÉTIF SAISIE DE 3 KG DE KIF ●● Les éléments de la brigade de gendarmerie de Sétif sont parvenus avant-hier à arrêter quatre personnes à bord d’un véhicule touristique, en possession de 3 kilogrammes de kif traité. Les mis en cause qui étaient poursuivis depuis plusieurs jours ont été appréhendés en flagrant délit et ont été présentés devant le juge d’instruction de Sétif qui a ordonné de les placer sous mandat de dépôt. F. SENOUSSAOUI CETTE COMMUNE A POURTANT DES POTENTIALITÉS INDÉNIABLES Berrahal a-t-elle raté son rendez-vous avec le développement ? Réputée pour ses délicieuses brochettes, la ville de Berrahal, carrefour entre Constantine, Skikda et Annaba, située à 30 kilomètres à l’ouest du chef-lieu de wilaya, est devenue un grand centre urbain autour duquel gravitent quelque 924 exploitations agricoles, qui font toujours sa fierté. utrefois appelée Souk El-Had A (marché du dimanche), où est née l’une des premières figures de la résistance contre l’occupation française, durant les années 1830, en l’occurrence cheikh Zeghdoud, puis Aïn Mokra (Aïn Omerkha, pour les habitants de la localité), sous l’occupation française, et Berrahal à l’indépendance, cette ville a connu depuis une véritable métamorphose dans tous les domaines. Elle s’est érigée, ainsi, en ville satellite de la métropole Annaba. Par sa situation géostratégique et l’attrait qu’elle a suscité au début des années 2000, cette ville cheflieu de daïra s'est peuplée de manière exponentielle et a fait, en l'absence d'une urbanisation planifiée, l’objet d’un trafic gigantesque du foncier. Comble de l'ironie, cette commune qui se targue d’être la seule de la région à s’être débarrassée des bidonvilles n’aura pas échappé au phénomène tout aussi embarrassant de la construction illicite. Un phénomène qui s’expliquerait, aux dires des membres de l’APC que nous avons rencontrés, par l’absence de gestionnaires à la tête de l’agence foncière intercommunale durant plus d’une décennie qui a favorisé le désordre ambiant. Une situation qui s’est prolongée favorisant bien des dépassements à travers l’ensemble de la daïra et qu’il sera très dur de redresser au vu des abus constatés, reconnaît l’un d’entre eux. Plaie ouverte depuis des années, la construction illicite a, en effet, atteint des proportions alarmantes, aujourd'hui, dans certaines communes dépendant de Berrahal. Certains parlent d’une véritable “ruée” sur les poches constructibles avec ou sans l’aval des responsables locaux. “Le nombre des constructions illicites érigées, et notamment au niveau de la cité Sidi-Ali sur les hauteurs de Berrahal, à la cité Kalitoussa ou au quartier de Tacha, en maintenant onze années, dépasse et de loin celui réalisé depuis l'indépendance, soit depuis plus de 45 ans”, estiment des riverains. Pour juger de la gravité de la question, une simple virée du côté de Sidi-Ali est édifiante. Le visiteur ne peut qu’être impressionné par le nombre de bâtisses réalisées avec piliers et dalles en béton, mais n’ayant pas le moindre La région n’a pas échappé au phénomène de la construction illicite. document autorisant leur construction. Le lieu choisi pour ce type d’habitat est généralement situé loin des regards indiscrets (entre la forêt séparant Berrahal et Oued ElAneb). Autrement dit, des terrains propices à l’implantation de constructions sans être dérangé. Même aujourd’hui, le trafic du foncier attire les gens tels des charognards autour d’une proie. Une situation où les “kachara” (courtiers informels), les entrepreneurs en bâtiment et surtout les “clients” qui débarquent des différentes wilayas limitrophes, notamment de Skikda et de Souk-Ahras, y trouvent leur compte. TRAFIC FONCIER Mieux encore, un véritable réseau spécialisé dans la construction de baraques s'est constitué à Berrahal et propose à qui en veut des “lots” à des prix oscillant entre 15 et 30 millions de centimes, en fonction du relief du terrain et de leur position par rapport aux localités avoisinantes. Les habitants affirment qu'aucun lot n'a été attribué officiellement dans cette zone depuis l’année 1995, mais cela n’a pas empêché quelques personnes aux “reins solides” de se faire régulariser. Principale raison de la venue dans cette ville à vocation agricole, sa zone industrielle où la sidérurgie plus que toute autre activité a pris forme à la faveur de la mise en place d’un laminoir à fil et rond, la liant ainsi à El-Hadjar, fief de la métallurgie algérienne. Ciblée, en 2009, par une opération de réhabilitation pour un montant de 20 milliards de centimes, cette zone a fait l’objet d’une extension de quelque 11 hectares, pour l’implantation d’une trentaine d’autres unités économiques, ce qui pouvait contribuer à la résorption du chômage dans la région. Force est de constater malheureusement sur le terrain que ladite zone industrielle de Berrahal n’a Liberté ●● “Constantine a un grand avenir dans le secteur du tourisme, notamment avec la réalisation des nouveaux hôtels et la mise en valeur de ses sites touristiques”, a déclaré, avant-hier, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Smaïl Mimoune, en marge de sa visite de travail dans la wilaya. D’autant que la construction des hôtels demeure l'une des priorités pour développer ce secteur, selon la stratégie du ministère qui prévoit d'augmenter le nombre de touristes à l'horizon 2015. Concernant ce point, la capitale de l’Est va passer d’une capacité de 14 000 à 32 000 lits d’ici à 2015, a précisé M. Mimoune. Après une halte à la Chambre des arts et des métiers de Constantine, le ministre s’est rendu sur le chantier de construction des deux hôtels, à savoir Ibis et Novotel, situés en plein centre de la wilaya. “La livraison de ces deux hôtels d’une capacité de 600 chambres est prévue entre les mois de juin et de juillet prochains”, a affirmé le chef du projet au premier responsable du secteur. Lors de cette visite, la deuxième à Constantine depuis sa nomination à la tête du secteur du tourisme et de l’artisanat, Smaïl Mimoune a visité plusieurs chantiers, comme l’hôtel El Hussein, à la nouvelle ville AliMendjeli. Concernant le nouveau système de production locale, mis en place en 2008, “il vise à rassembler tous les artisans. Dans ce système, qui sera appliqué dès cette année, ils auront la priorité pour bénéficier des marchés publics”, a expliqué M. Mimoun. Tout en ajoutant que “la Chambre nationale des arts et des métiers prendra en charge le problème du manque de matières premières pour les artisans en dinanderie, qui seront importées d’Iran, dès cette année, avant de les fabriquer nous-mêmes”. “Pour cette année, on a fait un bon de commande de 50 tonnes pour les besoins nationaux”, a déclaré un responsable au niveau de cette chambre. Notons que pas moins de 70 artisans en dinanderie sont inscrits au niveau de la Chambre de commerce de la wilaya, alors que le nombre de ceux qui travaillent dans le marché informel dépasse 400 artisans. Par ailleurs, le programme de développement du secteur du tourisme donnera également lieu à la réhabilitation de 68 unités étatiques. “Une estimation de 45 milliards de dinars pour la réhabilitation et la modernisation des hôtels et les stations complexes étatiques.” Ajoutant que 11 hôtels sont déjà en chantier, dont 9 situés au sud du pays et 2 autres à Alger, comme l’hôtel Aurassi qui sera achevé en juillet prochain. “Notre objectif est d’arriver à 165 000 lits d’ici à 2015 ; et on compte beaucoup sur les investisseurs algérien”, a conclu le ministre. SOUHEILA BETINA LIBERTE pas répondu aux attentes de ses concepteurs, les unités de production annoncées en grande pompe à l’époque par des promoteurs venus des coins les plus reculés du pays n’ayant pas vu le jour. Celles qui ont été créées se sont transformées, au fil des ans, en vulgaires points de distribution de matériaux de construction, si elles n'ont pas été fermées par leurs propriétaires faute d'avoir pu faire face aux échéances de remboursement des crédits qu'ils ont pour la plupart contractés auprès de banques étatiques. Les véritables usines à tourner actuellement se comptent sur les doigts d’une main, et nul ne peut jurer de la venue de nouveaux investisseurs pourvoyeurs d’emplois dans cette commune aux potentialités immenses. “Dotée d’atouts indéniables, la ville de Berrahal peut jouer facilement son rôle de nouveau pôle d’attraction avec le Grand Annaba, qui regroupe El-Hadjar, Sidi-Amar, ElBouni et Annaba”, estime le sénateur Dib Noureddine, originaire de la région et farouche défenseur de la localité. “En comparaison avec les autres communes que compte la wilaya, les perspectives de développement dans les domaines de l'industrie de transformation et de l'agriculture existent bel et bien à Berrahal, et il est du devoir de chacun d’en tirer le maximum de profits pour la communauté”, considère-t-il. Et d’ajouter que lesdits programmes ont concerné, à la faveur du dernier programme RHP, par exemple, une superficie totale de 18 019 hectares regroupant une population de plus de 20 000 habitants au total repartis entre 4 agglomérations. Tout aussi convaincu de l’essor indéniable que peut prendre cette commune, le président de l’APC de Berrahal parle, quant à lui, de ces milliers de logements qui ont été livrés durant les dernières décennies et surtout du projet de gare intermodale qui prolongera la station SNTF à celles des bus et des taxis, toutes trois en cours de réalisation. Avec un geste de dépit, le P/APC se dit désolé que le projet de mise en valeur du lac Fezzara, cette dépression naturelle, qui fait partie du territoire de sa commune, n'ait pas abouti. Inauguré en 1999 par le chef de l'État, le projet de mise en valeur des terres du lac de Fezzara devait, pour un coût de 333 437 000 DA, favoriser le développement de 4 370 ha sur les communes rurales de Berrahal, ElEulma et Chorfa, dans la wilaya d'Annaba, rappelons-le. Ce périmètre qui aurait pu permettre le développement, entre autres, d'une zone de pâturage pour un cheptel évalué à 3 000 têtes d'ovins appartenant aux riverains et aux transhumants, s'est heurté à de multiples contraintes d'ordre majeur, notamment celle liée à une stagnation d'eau prolongée au niveau des zones de basfond et est actuellement à l'abandon. B. BADIS LE DIRECTEUR RÉGIONAL DU TRÉSOR DE SÉTIF NOUS ÉCRIT ●● “Dans votre édition du vendredi 25-samedi 26 février 2011, à la page 8 et sous le titre "Il exigeait des commissions sur les marchés : le trésorier des hôpitaux écroué". Sachant que l’agent incriminé est le trésorier des hôpitaux, lequel ne représente que lui-même, et considérant que le directeur régional du Trésor est le seul représentant légal de la direction régionale du Trésor, l’information telle que rédigée prête à équivoque et porte préjudice à l’intégrité et à la probité du directeur régional, voire elle pourrait même être interprétée en tant que propos tendancieux envers ce même responsable.” L’ALGÉRIE PROFONDE LIBERTE Mercredi 2 mars 2011 MISE À NIVEAU DES PME BRÈVES M A S C A R A 2 700 entreprises concernées à Oran D E EFFERVESCENCE DEVANT LA DAÏRA ●● Une effervescence inhabituelle régnait en cette matinée du lundi devant le siège de la daïra de Mascara, motivée par la présence massive de citoyens des deux sexes et de tous âges. Ces résidents se sont présentés à l’effet de déposer leur dossier pour l’attribution de logements sociaux. “Toute cette attente pour remettre en mains propres nos dossiers. Certains sont rejetés car jugés incomplets et si toutes les pièces sont réunies, les dossiers sont acceptés et des accusés de réception nous sont remis”, devait nous dire un postulant. “Je suis ici depuis 9 h du matin, il est 11 h et j’espère que mon tour arrivera avant la fin de l’après-midi sinon je serais contraint de revenir lundi prochain”. Les candidats accompagnés parfois de leurs enfants, dossiers en main attendaient patiemment sous le soleil devant l’entrée du siège de la daïra et sous la surveillance du service d’ordre. A.B. Le passage à l’étape pratique du programme national de mise à niveau inclura quelque 2 700 petites et moyennes entreprises (PME) dans la wilaya, a indiqué, lundi, à Oran, le directeur général de l’Agence nationale de développement de la PME (ANDPME). ntervenant devant les commer- I çants, les industriels et les opé- La création de 200 000 PME est prévue d’ici 2014. mé le directeur de l’ANDPME. Ce sont surtout la formation et le renouvellement des équipements qui permettront à l’entreprise algérienne de s’arrimer aux nécessités de l’Organisation mondiale de commerce (OMC). “L’Algérie doit impérativement sortir de la zone de danger pour pouvoir prétendre à une compétitivité mondiale de la PME en tenant compte de son professionnalisme”, a affirmé Bounedjah Fathallah. Il donnera un aperçu sur la création d’une PME à Dubaï qui ne nécessi- ix mille huit cent trente et un dont 4 868 nouveaux ont rejoint dimanche dernier les 19 centres de formation professionnelle et d’enseignement professionnels que compte la wilaya et ce, au titre de la deuxième rentrée de la formation professionnelle de l’année 2011. Pour ce qui est de la répartition des stagiaires, l’on saura que pour répondre à une demande croissante pour une formation professionnelle par apprentissage, la direction de wilaya propose aux jeunes 70 spécialités dans différents métiers, notamment l’agriculture, les arts et industries graphiques, l’artisanat de service et traditionnel, bois d’ameublement, le bâtiment et travaux publics, l’informatique, les métiers de l’eau et de l’environnement et les techniques audiovisuelles ainsi que quatre nouvelles spécialités relatives au contrôle et l’emboîtage des dérivés du lait, en te que six minutes alors qu’il faudrait deux mois en Algérie. C’est une question de vitesse qui doit faire l’objet d’une véritable politique de sensibilisation auprès des très petites entreprises (TPE) qui emploient communément entre deux et trois personnes. En 2010, seulement 42 PME ont pu bénéficier d’une mise à niveau dans la wilaya d’Oran. Durant l’année en cours, une moyenne de 35 dossiers ont été retirés alors que dans le même temps, 10 dossiers ont été déposés au niveau de la direction de wilaya de la PME et de l’Artisanat pour une mise à niveau. Il reste à espérer que l’ouverture d’une annexe de l’ANDPME au quartier de Boulanger sera le catalyseur d’une prise de conscience des opérateurs économiques de 11 wilayas de l’ouest du pays où toutes les facilités leur seront accordées, assurent les responsables du programme national de mise à niveau. K. REGUIEG-YSSAAD FORMATION PROFESSIONNELLE À L’OUEST Des centaines de nouveaux apprenants à Aïn Témouchent es centaines de nouveaux ont rejoint ce dimanche les différents CFPA ainsi que l’INSFP qui a abrité la cérémonie officielle de cette rentrée –session de février -placée sous l’équation ‘‘formation-ordre économique’’. Pour la réussite de cette rentrée, D apprenants 4 nouvelles spécialités à Sidi Bel-Abbès D stagiaires D. R. rateurs économiques de la région Ouest, Bounedjah Abdelafattah a réitéré son engagement quant à la concrétisation du programme de mise à niveau des PME à travers le territoire national. La création de 200 000 PME à l’horizon 2014 a été particulièrement mise en évidence par le responsable de l’ANDPME. Grâce à l’éclosion de ces creusets de travail, l’État compte créer plus de trois millions de postes d’emploi à travers le pays, a annoncé le même responsable. Il soulignera, à cet effet, l’importance de l’encadrement algérien au profit des PME dans le cadre du programme de mise à niveau lancé il y a un mois. La mise à niveau qui est la méthode de mise en place d’un système complet permettant la pérennité et la connaissance de l’entreprise en améliorant sa compétitivité, touchera 20 000 entreprises au niveau national. Le responsable local ainsi que le directeur général ont expliqué les modalités et les avantages du programme de la mise à niveau. Dans ce contexte, les aides financières au profit des PME désireuses de s’affranchir bénéficient d’un pré-diagnostic ou diagnostic (500 000 et/ou 2 500 000 DA), dont l’amortissement est assuré par l’aide publique qui couvrira 80% du montant de l’opération. Le programme d’accompagnement de ce projet est doté d’un budget de 5 milliards de dollars, soit l’équivalent de 386 milliards de DA, a affir- formation résidentielle et la gestion hôtelière et agence de voyage en apprentissage. Ces dernières, selon la directrice de wilaya de la formation professionnelle sont réparties entres cinq types de formation, à savoir la formation résidentielle, l’apprentissage, les cours du soir, les formations conventionnées et la formation des femmes aux foyers. En matière d'infrastructures, 5 300 postes de formation ont été prévus pour cette rentrée. Pour l'encadrement, la direction de wilaya a dégagé un total de 835 postes budgétaires et 18 postes de contrat d'insertion des diplômés. Dans le volet partenariat, les établissements de formation professionnelle ont enregistré pour cette session 16 stagiaires étrangers, issus de 05 nationalités différentes inscrits, surtout pour l’obtention du diplôme de technicien supérieur dans différentes filières. A. BOUSMAHA une réunion de la commission mixte ayant regroupé les responsables de la direction de la formation professionnelle et de l’apprentissage et ceux de l’éducation nationale de la wilaya de Aïn Témouchent s’est déroulée au cours de ce mois, laquelle fut consacrée à l’orientation des élèves. Un programme d’information et de communication a été élaboré à cet effet pour permettre à un grand nombre d’élèves des cycles du moyen et du secondaire, s’ils le désirent, de suivre une formation dans la filière de leur choix et ce, en collaboration avec le secteur de l’éducation. En effet, selon Kaddour Mouffok Zenagui chef de service organisation et suivi auprès de la DFP de la wilaya de Aïn Témouchent, le nombre de postes de formation ouverts pour cette 21 session est de 3 724 dont 1 305 pour la formation résidentielle, répartis sur 52 filières, 934 postes par le biais de l’apprentissage, 455 postes de qualification répartis à travers 19 filières réservés aux cours du soir, 670 postes destinés aux femmes au foyer et enfin 360 postes répartis sur 15 filières sont prévus à l’intérieur des établissements pénitentiaires. La durée de la formation est de 18 mois pour les stagiaires du niveau de 9e AF et 4e AM sanctionnée par un certificat de maîtrise professionnelle (CMP), de 24 mois pour les stagiaires du niveau de 2e AS sanctionnée par un brevet de qualification technique (BT) et d’une durée de 30 mois pour les stagiaires qui ont un niveau de 3e AS sanctionnée par un brevet de technicien supérieur (BTS). M. LARADJ DÉCOUVERTE D’UN CADAVRE À OUED EL-HAMMAM… ●● Le cadavre d’un jeune homme, identifié comme étant M. K., âgé de 18 ans a été découvert samedi dernier vers 18 h au douar Chorfa par des citoyens de passage, flottant à la surface de l’eau de l’Oued ElHammam de Bouhanifia. Aussitôt alertés, les éléments de la Protection civile se sont rendu sur les lieux pour procéder à l’évacuation de la dépouille vers la morgue de la ville thermale et une enquête a été ouverte par les services de sécurité afin de déterminer les causes et les circonstances de cette noyade. A. B. …ET UN AUTRE DANS UN HÔTEL DE BOUHANIFIA ●● Le corps sans vie d’un homme non encore identifié, âgé toutefois de 45 ans a été découvert dans la chambre d’un hôtel de Bouhanifia ce dimanche matin vers 10 h. Les éléments de la Protection civile ont transporté la dépouille de la victime à la morgue de la ville et une enquête est ouverte pour élucider cette mort. A. B. CHUTE D’UN JEUNE HOMME À MOHAMMADIA ●● Un jeune homme présenté comme étant un malade mental répondant aux initiales de H. M., âgé de 35 ans a fait samedi vers 15 h une chute du haut d’une falaise au douar Djebbour. La victime eu un déplacement de l’épaule et de sérieuses blessures aux bras. Les pompiers se sont déplacés sur place pour faire évacuer la victime à l’hôpital de Mohammadia pour les soins. A. B. 2 929 NOUVEAUX STAGIAIRES À TIARET e coup d’envoi de la session de février du secteur de la Formation professionnelle a été donné ce dimanche à partir de l’Institut national spécialisé, nouvellement érigé à Sénia, sur la route de Sougueur et inauguré à l’occasion. Au total, 2 929 nouveaux stagiaires et apprentis, dont 1 035 de sexe féminin, sont attendus sur les bancs de différents centres de formation et enseignement professionnels de la wilaya, caractérisés par 15 filières regroupant 34 spécialités. Les L nouvelles inscriptions s'articulent autour de 1 315 stagiaires en mode résidentiel, 1156 dans le volet apprentissage et 458 inscrits pour les cours du soir. Ainsi, les effectifs, pour le compte de l'année en cours, atteignent 11 284 stagiaires dont 4 691 pour la formation en mode résidentiel, 5 053 pour la formation par voie d'apprentissage et 834 stagiaires inscrits pour les cours du soir. On note également l'incorporation de 120 jeunes de moins de 20 ans, 130 stagiaires de la classe spéciale, dont des détenus et 300 femmes au foyer. En matière d’encadrement des centres, la direction concernée fait état de 69 nouveaux postes budgétaires dont 34 pour le recrutement des professeurs aux centres de formation professionnelle et 35 pour les éducateurs de premier et deuxième niveau. Selon les responsables du secteur, ce département a acquis 20 équipements modernes au profit des nouveaux établissements. R. SALEM 22 Mercredi 2 mars 2011 COURRIER DES LECTEURS LIBERTE [email protected] Cet espace est le vôtre, envoyez-nous votre courrier à l’adresse du journal ou par e-mail. À quand le respect et la protection des droits de l’homme en Algérie ? e 10 décembre 2010 est un universel qui célèbre la protection des droits de l’homme, dont la convention a été ratifiée par l’Algérie, à l’instar d’autres pays, dans le cadre de la préservation et la protection des droits des citoyens que notre Constitution est censée protéger. À travers cet article, je mets en évidence le caractère absolument éhonté de l’utilisation de l’institution judiciaire par des magistrats qui établissent en toute partialité des jugements honteux, pour me détruire, de détruire une famille et commettre le crime de la destruction morale, économique et sociologique. Cette cabale judiciaire est en relation directe avec les révélations faites sur la corruption et le dysfonctionnement de la SNTF, société dans laquelle j’ai exercé durant 34 ans. Je l’ai fait en ma qualité de travailleur cheminot et citoyen algérien, dans le droit fil des orientations des pouvoirs publics qui avaient interpellé les citoyens de les aider dans le combat qu’ils mènent contre l’éradication de ce fléau, un virus qui gangrène des individus avides de profits illégaux. Aujourd’hui, je mets en évidence les faits en faisant référence à la journée du 10 décembre 2010 pour attirer principalement L événement l’attention du président de la République, M. Bouteflika, M. Belaïz et M. Ouyahia sur la cabale judiciaire fomentée par des robes noires qui n’hésitent devant rien pour instrumentaliser les institutions de l’État, me martyriser en ignorant les bases fondamentales de la convention ratifiée protégeant nos droits. Confronté aux circonstances d’abus d’autorité, d’injustice, de trafic d’influence, un scénario des plus abjects est échafaudé et mis à exécution dans le seul but de spolier mes droits légitimes, réglementaires, me condamner et me faire taire afin de ne plus déranger les plans sordides de ceux qui les ont concoctés, en s’autorisant une volonté de nuire. Devant cette situation, je n’ai d’autre salut que celui de m’adresser à l’ultime juridiction de ces mêmes pouvoirs publics. Je leur précise que la justice a déjà statué sur des décisions de jugements définitifs de relaxe en ma faveur dans l’affaire de diffamation qui m’a opposée à mes adversaires. Comme elle a statué sur la régularisation de mes droits légitimes et réglementaires, se conformant aux travaux de la commission paritaire de la SNTF, instituée à cet effet, les documents fournis faisant foi. Il se trouve que malgré ces décisions qui ne souffraient d’aucune ambigüité, je suis victime d’une injustice démesurée, d’une hogra amplifiée qui relèvent d’un délire machiavélique, d’un plan ourdi, scientifiquement orchestré par des magistrats dont le principal objectif est de me mettre hors d’état de nuire. Victime d’une effroyable machination, ces auxiliaires véreux de l’État qui salissent et déshonorent les institutions qu’ils représentent, fabriquent des jugements farfelus, au profit de ceux qui dilapident les derniers de la SNTF, ceux qui s’octroient des avantages multiples et divers en inadéquation de la réglementation de la société. Je détiens les preuves que je mets à la disposition de qui de droit. Je sollicite par conséquent l’intervention des pouvoirs publics, notamment celle de M. le président de la République, afin que mes droits urgents me soient rendus et faire cesser la cabale judiciaire instrumentalisée par des commis de l’État qui utilisent les symboles de la nation pour exécuter leurs sales besognes. M. Saïdi Mohamed Cité Eucalyptus, Bt 5 Esc. C Rampe Louni Arezki, HauteCasbah-Alger DEMANDE D’AUDIENCE e suis victime d’injustice, de hogra, de harcèlement et d’abus de pouvoir. Tous mes droits ont été bafoués et c’est pour ces causes là que j’ai formulé plusieurs requêtes depuis 2008 avec tout mon dossier à votre excellence M. le président de la République ainsi qu’à tous les responsables concernés par mon cas. Hélas, jusqu’à ce jour, je n’ai rien reçu alors que je suis en train de vivre le calvaire, moi et ma famille. M. le président, vous êtes le garant de notre République et notre Constitution et c’est pour cette raison que je viens vous relater mon sort en tant que victime d’injustice et de hogra. J’ai toutes les preuves concernant mon cas où tous les vices ont été appliqués uniquement pour me massacrer, même la Constitution a été piétinée par des hommes de loi. Des gens qui ne respectent ni la mémoire de nos chouhada, ni le pays avec sa Constitution, ni les lois de la République, ni le peuple. Ils imposent la loi du plus fort. Je vous demande, M. le président de la République de m’accorder un peu de votre temps pour que je puisse retrouver mes droits parce que personne ne pourra m’aider sauf les hommes honnêtes et intègres qui savent respecter leur pays et le serment fait à nos chouhada. Il ne me reste plus qu’à implorer le bon Dieu pour que ma requête vous soit transmise pour pouvoir être tranquille et mourir en paix par ce que je suis malade et condamné à mourir d’un instant à l’autre. Alors de grâce, aidez un pauvre citoyen qui a été ruiné, humilié et condamné abusivement à retrouver sa liberté, son honneur et ses droits. Rachedi Miloud Coopérative Mohamed-Rassem n° 392 Bir El-Djir –Oran J VICTIME D’UNE HOGRA SUR NOS TERRES ous portons à votre connaissance, M. le président de la République que nous faisons l’objet d’un pillage de sable sur notre propriété agricole sise au village de Timiza Loghbar bas sur le lieu dit “Maghnia”, commune de Tizi Ouzou par un groupe de personnes munis de leurs engins (pelles mécaniques et brouettes). Au début, nous sommes intervenus sur les lieux afin de raisonner ces gens et trouver un terrain d’entente à l’amiable, mais quelle fut notre déception de constater leur refus de quitter les lieux, tout en nous menaçant avec des armes blanches, et de ne pas entraver leur travail qui est allé jusqu’à détruire les gaviots existants a la lisière auquel N l’État algérien a dépensé des sommes faramineuses pour sa réalisation. Nous avons adressé une lettre à M. le wali de Tizi Ouzou le 28/06/2010 sans réponse, une autre à M. le directeur de l’hydraulique de cette wilaya le 29/06/2010 avec une réponse nous signifiant de saisir nous-même la justice et une lettre adressée au procureur de la République près la cour de Tizi Ouzou le 06/10/2010 toujours sans réponse. Pour cette raison, nous vous prions M. le président de la République de bien vouloir nous remettre dans nos droits les plus absolus. Membres de la famille Mahiout Tizi Ouzou Réclamation et compte-rendu sur la situation de l’hôpital de Laghouat ermettez-nous, M. le ministre de la Santé P de vous informer que l’hôpital surnommé Bouigue de la wilaya de Laghouat fait l’objet d’une très mauvaise prestation médicale sur l’ensemble des services concernés notamment dans les urgences. Les praticiens docteurs font fi des malades venus de toutes parts dans un état catastrophique (accident de la route, femme enceinte sur le point d’accoucher avec hémorragie, blessures graves) qui subissent le mépris et la négligence caractérisée des médecins sur site soit en permanence, soit dans d’autres secteurs d’activités. Les médicaments se prodiguent uniquement pour ceux qui ont des connaissances sur site ou ayant des passe-droits. Pour ne citer qu’un cas particulier celui d’un accidenté dans un coma profond qui n’a pas fait l’objet d’une visite d’un médecin durant quelques jours et le résultat de cet état de fait : il a été dévoré par les vers tout le long du côté sur lequel il a été déposé, sans suite. Un certain temps où il n’ y a avait aucune liquidité au niveau des PTT, les divers patients qui nécessitent une prise en charge particulière vu qu’ils n’ont pas de liquidités pour acheter des médicaments, le médecin de garde fournit une prescription médicale et l’envoie balader avec ses souffrances (imaginez l’état d’esprit de ce malade) (l’homme en question est décédé suite à un traumatisme crânien et le médecin lui a prescrit une ordonnance avec comme prescription : une injection, comme pour les simples maux de têtes à acheter dans une pharmacie du coin !) Le directeur de l’hôpital stipule que ce dernier est fourni de tous les médicaments indispensables pour les diverses urgences, chose absolument fausse vu l’état des choses qu’on constate de jour en jour sans oublier l’hygiène et la propreté des lieux ou à coup sûr on attrape des maladies nosocomiales sur ce site (logiquement on rentre malade et on sort guéri) certes, nous n’oublions pas que le civisme des citoyens est en quelque sorte NOUS DEMANDONS LA RÉGULARISATION DE NOTRE SITUATION ermettez nous, M. le président de la République de vous informer que depuis 1950, nous occupions des habitations précaires érigées par le colonialisme français, comme une cité transitaire en simple rez-dechaussée couvertes de toiture en tuile rouge, au centre ville de la capitale pour ne pas dire au cœur de la capitale dépendant de la commune de Oued Koriche, limitrophe des communes d’El Biar, Alger centre, Bouzareah, Casbah et Bab El Oued. Viendra malheureusement la journée du 18 juillet 2010 où la majorité des familles de la cité en question ont été relogées à l’exception d’une trentaine de familles exclues pour des raisons et motifs équivoques. Actuellement, nous vivons dans des locaux du rezde-chaussée des immeubles sous des conditions climatiques insupportables en cette période hivernale P PS/LES et sans commodités nécessaires, où nous avons passé tout le mois sacré du Ramadhan et Aïd el Fitr et AÏd el Adha, Mouharem et Achoura, tout le monde est malade surtout les vieilles personnes et les petits enfants. Est-ce que réellement l’objectif de radicaliser les bidonvilles et l’habitat précaire est de jeter des familles dans la rue ?. Au niveau du territoire national, des familles occupant des constructions illicites ont été prises en charge. Notre espoir après plus d’une soixantaine d’années de souffrance est que notre pays nous rétablisse dans nos droits maintenant que nous sommes dans la vie. Nous espérons M. le président trouver la sérénité et une justice pour une solution à notre malheur. Les habitants de la cité Beaucheraye Oued Koriche-Bab El-Oued Alger LETTRES ÉCRITES EN ARABE ET LES MANUSCRITS ILLISIBLES NE SONT PAS ACCEPTÉS. LES LETTRES RETENUES DOIVENT ÊTRE IMPÉRATIVEMENT ACCOMPAGNÉE DE LA PHOTOCOPIE DE LA CNI. “responsable” des détériorations de cet hôpital où tout le monde converge vu la passivité et la négligence des gardiens de jour comme de nuit. Nous sollicitons de la part des autorités concernées de voir la situation de cet hôpital Bouigue de la wilaya de Laghouat pour remédier aux états de fait relatés ci-dessus. Nous espérons que notre requête portera un vif écho auprès des responsables concernés pour une solution aux problèmes relatés plus haut. Dans l’attente qu’une enquête approfondie soit menée sur ce site pour remédier à cette situation qui a assez perduré et ce depuis fort longtemps. Les habitants de la wilaya de Laghouat Demande d’intervention ’ai l’honneur de me diriger à J votre excellence M. le président de la République afin de vous demander de bien vouloir intervenir auprès des autorités françaises pour que la loi concernant le droit de visite qui m’a été accordé par la justice algérienne soit appliquée. Cette seule décision de justice rendue en ma faveur après la restitution de l’enfant bien sûr, son application me paraît très difficile puisque le ressortissant français Jacques Scharbook me refuse carrément ce droit de visite après avoir quitté définitivement l’Algérie et son gouvernement ne se mêle que dans l’intérêt de ses citoyens, contrairement à ce que j’avais vécu dans mon pays à cause de cette affaire. Je porte à votre connais- sance M. le président que je n’ai jamais pris contact avec la petite Safia Yousfi depuis qu’elle a été “kidnappée” par la police algérienne le 15 mars de 2009 suite à des décisions de justice plutôt politiques que juridiques. Si M. le président français Nicolas Sarkozy a tenu à vous remercier personnellement l’an dernier après cette restitution illégale de l’enfant, il est de votre devoir en tant que premier magistrat du pays d’intervenir auprès de ce dernier pour que cette décision rendue par la justice algérienne et ce droit d’autrui soit respecté et appliqué. Bennekrouf Safia 16, rue Boutaleb Belkheïr, Carteaux- Oran SPORTS LIBERTE Mercredi 2 mars 2011 RÉUNION DU BUREAU FÉDÉRAL DE LA FAF Les plaintes contre Hannachi retirées e bureau fédéral de la FAF s’est réuni, lundi passé, au Centre national technique du football de la Fédération algérienne de football, sous la présidence de M. Mohamed Raouraoua. Plusieurs décisions ont été prises concernant différents sujets ayant trait aux championnats professionnels (Ligues 1 et 2), le conflit FAFHannachi, le projet du système de compétition pour la saison prochaine et l’organisation de la CAN (U20). D’emblée, les membres du BF ont tenu à féliciter M. Raouraoua à l’occasion de son élection au comité exécutif de la Fifa. Les membres du bureau fédéral ont décidé, à une écrasante majorité, de retirer les plaintes déposées contre M. Hannachi, président de la JSK. Cette décision est motivée par le fait que M. Raouraoua veut préserver la sérénité au sein du mouvement footballistique algérien. L’on se rappelle, en effet, que la haute instance fédérale avait traduit M. Hannachi devant le tribunal suite à ses dernières déclarations à la presse au cours desquelles il avait accusé la FAF de vouloir nuire au club kabyle après que l’instance dirigée par le président Raouraoua eut sommé la JSK de rembourser les frais de l’affrètement du vol spécial ayant assuré son transport au Nigeria, à l’occasion de la Ligue des champions d’Afrique. Le premier responsable de la formation du Djurdjura, Moh-Chérif Hannachi, retrouvera son droit de représenter la JSK lors des réunions officielles, après avoir écopé d’une sanction de deux ans, et ce, suite à la décision de la FAF de “geler” les suspensions des présidents, joueurs et autres arbitres. D’ailleurs, le BF soumettra cette proposition lors de sa prochaine réunion prévue le 28 mars à Annaba. Du coup, le gardien Mezaïr (suspendu deux ans) pourra rechausser ses crampons à partir de l’exercice prochain. Par ailleurs, un projet, concernant le système de compétition pour la saison prochaine des championnats professionnels, sera présenté lors de l’assemblée générale ordinaire de la FAF, prévue le 28 de ce mois à Annaba, au cours de laquelle les bilans moral et financier seront soumis à l’approbation mière journée de la phase retour, se déroulera le 15 mars prochain. L LA SÉLECTION NATIONALE A’ REPRÉSENTERA L'ALGÉRIE AUX JEUX PANARABES 2011 DE DOHA. Par ailleurs, le BF a décidé que la sélection algérienne A’, constituée de joueurs locaux, défendra les couleurs du pays à l’occasion du déroulement des Jeux panarabes dont le coup d’envoi est fixé au mois de novembre prochain à Doha (Qatar), a annoncé, hier, la Fédération algérienne de football (FAF), à l'issue de la réunion de son bureau fédéral. La FAF a confirmé le départ de Abdelhak Benchikha de la barre technique de l’équipe A’ et procédera à la désignation d’un nouveau staff avant le début de la saison prochaine. Par ailleurs, le BF a annoncé la création d’une structure appelée Union nationale des footballeurs professionnels algériens (UNFPA) qui a pour mission de tenir informé l’ensemble des joueurs professionnels des principales tâches de cette structure. Liberte des membres de l’AG. Concernant les dates du championnat professionnel de Ligue 1, le BF a annoncé que la 16e journée, c’est-à-dire la pre- L'ALGÉRIE CANDIDATE À L'ORGANISATION DU CHAMPIONNAT D’AFRIQUE U20 Le BF a examiné la possibilité d’organiser le championnat d’Afrique (U20). La FAF a, du reste, saisi la CAF, après avoir reçu l’aval du MJS, pour abriter cette joute à la place de la Libye, secouée par une grave crise sécuritaire. Au cas où la CAF donnerait une réponse favorable, l’Algérie accueillera cette compétition le 16 mars prochain et se désistera de l’organisation de l’édition de 2013 prévue en Algérie, au profit de la Libye. S’agissant du volet arbitrage, les referees de l'élite seront en stage de formation du 3 au 5 avril prochain à Alger. Même les entraîneurs de la FAF effectueront un stage au mois de juin et ce, pour l’obtention d’une licence CAF. NAZIM T. COMPTE D'AFFECTATION SPÉCIAL POUR FINANCER LES ÉQUIPES DE FOOTBALL L’État réserve 5 milliards de dinars pour aider les clubs professionnels ans le cadre de la politique de D soutien au professionnalisme, l’État, par l’entremise du MJS, vient de mettre en place le compte d’affectation spécial n°302-03, intitulé fonds de soutien aux clubs professionnels de football, qui est destiné à financer quatre opérations liées à l’activité des clubs. Il prendra d’abord en charge à hauteur de 50% les différents déplacements des clubs à l’intérieur et à l’extérieur. Ce fonds financera également la construction des terrains d’entraînements pour les clubs. Il prendra aussi en charge les salaires des entraîneurs des jeunes catégories et enfin la prise en charge des jeunes catégories lors de leurs déplacements à l’intérieur du pays. L’application de ses importantes mesures n’entrera en vigueur qu’une fois ce texte adopté par le Conseil interministériel, qui déterminera aussi les procédures que doit suivre l’administration chargée des sports pour accorder les subventions aux clubs professionnels de football et pour évaluer l’utilisa- tion des dépenses de ce compte. Cet important compte est doté d’un budget conséquent de 5 milliards de dinars, dès son adoption, il réglera pas mal de problèmes. Il a été transmis pour étude au ministère des Finances le 14 février 2011. “Vous voyez qu’on ne ménage aucun effort pour aider au maximum les clubs, mais ils doivent savoir que tout est régi par un règlement qu’on respecte à la lettre”, nous fera savoir Hocine Kennouche du MJS. Pour ce qui est des bus qui seront offerts gratuitement aux 32 clubs professionnels par le MJS, des correspondances leur ont été adressées au début du mois de février 2011 leur demandant de transmettre au MJS trois factures proforma ne dépassant pas le montant de 10 000 000 DA (un milliard de centimes). Le 28 février dernier, le chargé du dossier des bus nous a exhibé les fax transmis par les clubs ; sept clubs seulement ont daigné répondre à cette demande. Il s’agit de l’USMB, de l’ESS, du CABBA, du CRT, du NAHD et du CAB. Parmi ces clubs, il y en a ceux qui ont transmis des factures à hauteur de 1,2 milliards de centimes, voire 1,7 milliards, dépassant de loin le seuil accordé par le MJS ; une situation qui risque encore de pénaliser les clubs, du fait qu’ils n’ont pas respecté l’exigence du MJS. “Le MJS offre des bus gratuitement aux clubs, on leur dit de ne pas dépasser le milliard de centimes, regardez comment ils se comportent, comment voulez que moi je paye demain un bus à 1,7 milliards ?! Ils ne collaborent pas correctement avec nous, on est coincé avec ces montants ; on ne peut pas acheter des bus à ce prix là, pourtant on a bien insisté pour que le milliard ne soit pas dépassé”, ajoute notre interlocuteur. En ce qui concerne la convention avec Air Algérie, elle a été signée officiellement le 15 janvier 2011 par les deux parties, (la convention nous a été exhibée), mais ne peut entrer en vigueur que lorsque les textes d’application seront signés par le Conseil interministériel pour sa mise en œuvre, cela prendra encore quelque temps selon nos interlocuteurs. À propos de l’affectation des assiettes de terrain, le MJS a entrepris une action en direction des walis pour effectuer l’opération au profit des 32 clubs professionnels en vue de la création de centres d’entraînement : 17 clubs ont été, à ce jour, destinataires d’un arrêté d’affectation selon nos sources. Toutefois, le MJS a demandé (document à l’appui) aux walis de revoir à la hausse les superficies des parcelles, il préconise trois au lieu de deux hectares pour les clubs qui ont été saisis le 13 février 2011 afin de se rapprocher de la Direction générale des domaines pour s’enquérir sur les procédures et formalités requises en matière de cession, les présidents de club sont donc appelés à finaliser les procédures et à signaler, au MJS, toutes les difficultés rencontrées. D’autres points ont été abordés par les cadres du ministère qui nous ont révélé que leur département est là pour le développent et la promotion du sport. RACHID ABBAD AS RADIEUSE GUEDIOURA, BELLOUMI, CHÉRIF EL-OUAZZANI ET CHAFI KADA CHEZ LES ENFANTS CANCÉREUX ●● Fidèle à sa tradition, l’Association Radieuse et son dynamique président Kada Chafi ont créé l’évènement en rendant visite, accompagnés de grandes figures sportives et d’anciens internationaux, à leur tête le canonnier Adlane Guedioura, Lakhdar Belloumi, Chérif El- Ouazzani Si Tahar et Foussi Tayeb, auprès des enfants cancéreux.Ce geste empreint d’une grande solidarité, s’est déroulé au Centre des enfants cancéreux de l’hôpital Émir-Abdelkader. La délégation, à laquelle faisaient partie les trois meilleurs joueurs actuels du MCO, en l’occurrence Seddik Berradja, Zoubir Ouasti, et Houari El-Ghoul, a été accueillie avec une grande joie et une émotion évi- dente par les 46 enfants pensionnaires de ce centre. Des enfants qui vivent dans la souffrance et qui oublient celle-ci le temps d’une visite de ce genre. Les enfants qui avaient reconnu leurs vedettes sportives, ont laissé apparaître leur joie et leur ont demandé de revenir les voir. La délégation de l’AS Radieuse a ensuite procédé à la remise de cadeaux, un geste qui a été très apprécié par les jeunes malades. La délégation de la Radieuse a remis une contribution financière et matérielle. Cette dernière comprend des jouets, des cadeaux, deux téléviseurs couleur et un démo numérique. Le président de l’association, Chafi Kada a profité de l’occasion pour prononcer un petit discours dans lequel il a, en outre, lancé un message aux clubs sportifs et aux associations pour qu’ils fassent un geste analogue envers les jeunes malades, en leur rendant visite et en leur procurant aide, soutien et assistance. Pour sa part, l’ex-buteur de l’équipe nationale, Adlène Guedioura, les larmes aux yeux, a remercié le personnel médical, les paramédicaux, la direction du centre et les employés, pour la bonne manière dont est gérée la souffrance de ces jeunes garçons et filles. Devant tant de sollicitude à leur égard et malgré les excès de douleur, ils furent tous contents et l’un de leurs souhaits a été que cette visite ne se termine pas. 23 STADE D’ANNABA LE LIFTING DE LA PELOUSE EN BONNE VOIE ●● Les travaux de réfection et d’entretien de la pelouse du stade du 19-Mai 1956 d’Annaba enregistrent un taux d’avancement appréciable, a-t-on constaté hier. Les parties dégradées de la pelouse devant accueillir, le 27 mars prochain, la rencontre Algérie-Maroc pour le compte de la 3e journée des qualifications à la Coupe d’Afrique des nations 2012, ont été déjà traitées par l’introduction de nouvelles semences et l’utilisation d’un engrais spécifique, a indiqué le directeur de l’Office du parc omnisports (Opow) d’Annaba, Mohamed Laâchchi, précisant que “l’essentiel de l’opération a été finalisé”. Le chantier aborde actuellement l’ultime phase de suivi de l’évolution des plants de gazon et leur entretien au moyen d’actions d’arrosage et d’engraissement, ajoute le responsable de l'Opow, assurant qu’avec l’amélioration des conditions météorologiques, la pelouse sera “fin prête une semaine avant le derby maghrébin”. C’est également l’avis du directeur de la jeunesse et des sports, Djamel Zebdi, qui souligne que le stade du 19-Mai-1956 sera “enfin doté d’une bonne pelouse”. “Nous allons surprendre tous ceux qui hésitaient à programmer des rencontres de la sélection nationale au stade d’Annaba”, ajoute ce responsable, faisant part de sa “profonde satisfaction quant à la conduite des travaux de réfection de la pelouse confiés à une entreprise algéro-française spécialisée, qui a eu à faire ses preuves au stade du chahid-Hamlaoui de Constantine”. Parallèlement au “coup de jeune” administré à la pelouse, des travaux d’aménagement sont en cours au niveau des vestiaires, des douches et de la tribune officielle du stade, en plus de “la remise en état de l’éclairage avec le changement des ampoules des quatre pylônes et l’installation de groupes électrogènes dans le but de parer à toute éventualité le jour J”, selon le même responsable. Toutes ces actions, y compris celles relatives à l’embellissement du stade, à l’acquisition de nouveaux abris pour les bancs de touche et à l’installation de nouveaux bois, seront achevées “à la fin de la 2e semaine du mois de mars, au plus tard”, grâce aux moyens engagés dans ce cadre, assure encore le directeur de la jeunesse et des sports qui signale, par ailleurs, l’organisation de réunions régulières avec les responsables de tous les secteurs concernés en prévision du match Algérie-Maroc. Le stade olympique du 19-Mai 1956 d’Annaba qui a abrité de nombreux matchs internationaux, notamment les rencontres du groupe B lors de la CAN1990, organisée en Algérie, peut accueillir jusqu'à 60 000 places. LE MJS PRENDRA EN CHARGE LE DÉPLACEMENT DU MCA AU ZIMBABWE ●● Le département de M. Hachemi Djiar, prendra en charge le prochain déplacement du Mouloudia d’Alger au Zimbabwe pour le compte du 2e tour de la Ligue des champions africaine. À cet effet, Mme la Directrice chargée des finances auprès du MJS, nous a montré le bon de commande de la billetterie relative au déplacement des hommes d’Alain Michel vers Harare qui coûtera au MJS la somme de 380 millions de centimes. Le MJS remboursera en outre les frais engagés par le MCA pour le voyage en République centrafricaine lors du tour précédent de la Ligue des champions d'Afrique. “Vous voyez qu’on n’a jamais fermé les portes aux clubs, au contraire, on a toujours aidé ceux qui nous ont sollicité”, a tenu à préciser M. Kennouche qui ajoute que “même l’avion, qui a transporté la JSK au Nigéria, a été payé par nous. On ne cache rien, car le MJS a toujours été présent et sera là pour aider non seulement les clubs de football, mais aussi les autres disciplines. Je vous annonce la création de l’École nationale olympique qui sera inaugurée l’année prochaine à Sétif. C’est vous dire que notre stratégie pour le sport est ambitieuse, l’avenir du sport sera meilleur, car les pouvoirs publics ont mis tous les moyens à la disposition de notre jeunesse”. On a appris aussi que le stage effectué par le club de l’AS Khroub au complexe du 5-Juillet à Alger, est pris en charge par le MJS et a coûté la bagatelle de 300 millions de centimes. R. A. G 24 Mercredi 2 mars 2011 DES ENS ET DES F LIBERTE AITS CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE 22 e UNE NOUVELLE DE ADILA KATIA partie “Mauvais rêve...” RÉSUMÉ : le mot est de son mari. Il est là, il veut la voir. Malgré tout, elle ne le laisse pas dehors. Elle lui ouvre. Il est malheureux, piégé. Un nouvel appel où on les menace. Salem arrache le fil. Zakia est furieuse. Tout ce qu’il leur arrive, c’est de sa faute… amais elle ne lui pardonnera de J l’avoir trahie. À cause de lui, elle RÉCIT DE YASMINA HANANE 92e partie RÉSUMÉ : Après le départ de Rachid, Fettouma et Nacéra se retrouvèrent seules et discutèrent un moment sous la pénombre de la véranda. Fettouma pleurait son mari et Nacéra la réconforta, en lui disant qu’au moins pour elle, il y avait toujours les enfants. lle refoule ses larmes et tente E de sourire. Mais Fettouma la es resté des semaines, sans nous voir, sans nous appeler. Tu vis avec elle, tu t’occupes d’elle et de son enfant et tu voudrais me faire croire que tu agis sous la contrainte ? Non, je ne tomberai pas dans le piège. Quand tu lui courais après, tu ignorais que sa famille était engagée dans la guerre sainte et que tu pourrais être une cible, pour eux ! Tu te croyais malin. Te voilà pris au piège ! - Je suis venu voir les enfants… - Il y a quelques mois, je t’aurais cru, mais maintenant que je sais tout, je ne crois plus en toi ! Pars d’ici ! Zakia est si furieuse et si peinée qu’elle a l’impression qu’une main invisible est en train de l’étrangler. Elle a des difficultés à parler. Elle lui en veut tellement qu’elle pense que même sa mort ne pourrait apaiser la douleur de son cœur. - Pars sinon je ne réponds plus de moi ! réussit-elle à dire d’une voix enrouée par l’émotion. Pars… Mais à peine se tait elle qu’on frappe à la porte d’entrée. Tout comme elle, son mari Salem sursaute et panique. À voir son regard apeuré, il n’attendait personne. Tout comme elle, il était mort de peur… (À suivre) A. K. [email protected] : Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus. L’Algéroise chambre devant laquelle elle se tenait avec Nacéra. Des souvenirs remontaient du passé. Un passé lointain, et pourtant si présent, si frais dans son esprit. Le soir même elle en parla à Rachid, qui contacta à son tour son jeune frère Nacer. Par miracle, ce dernier se trouvait non loin du Nord, et put rentrer dès le lendemain. - Je n’aimerais pas rater ça pour tout l’or du monde, lance-t-il dès qu’il eut déposé son sac de voyage dans la cour de la maison. Il embrasse sa mère et son frère, et cherche des yeux Nacéra : - Notre amie n’est pas là ? Fettouma sourit : - Tu veux parler de Nacéra ? Bien sûr qu’elle est là, elle vient de recevoir Naïma sa nièce, elles sont en train de bavarder ensemble dans son salon. Nacer hoche la tête : - Je vais tout de même la saluer. On lui doit tous une fière chandelle. Il donne un petit coup à la porte du salon, et Nacéra soulève aussitôt le rideau en brocart qui en masquait l’entrée. -Tiens, un revenant, lui lance-telle en le serrant dans ses bras. (À suivre) Y. H. [email protected] : Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus. Dessin / Amouri prend dans ses bras. - Nous sommes ta famille Nacéra, ne l’oublie pas… Mes enfants sont aussi un peu les tiens. Elles restèrent entrelacées ainsi un moment, avant de se décider chacune de son côté à se permettre quelques heures de repos. Une semaine passe. Nacéra qui s’occupait de toutes les formalités requises pour activer le transfert des corps de ses compagnons d’armes, annonça un soir à Fettouma que l’opération sera bientôt entreprise et qu’un groupe constitué d’anciens moudjahidine et de quelques responsables locaux se déplacera dans les prochains jours à Fort-National pour déterrer les trois corps et tenter de les reconnaître. Beaucoup de chouhada ont déjà été retrouvés et reconnus, et on n’attendait plus que le moment propice pour transférer leurs corps et les enterrer dignement. - On aura besoin d’un médecin légiste qui pourra faire certains prélèvements afin de nous aider à identifier chacun d’eux. - Rachid pourra aussi vous accompagner. - Bien entendu, il avait eu une ingénieuse idée en pensant à la denture. Si leurs dents sont encore à leur place, ce sera un jeu d’enfants pour nous pour les reconnaître. Mais c’est toujours la nature qui aura le dernier mot. - Inchallah. Oh, je n’arrive pas encore à croire qu’on a retrouvé Mahmoud. Oh, Nacéra, c’est, c’est si incroyable que je ne dors plus la nuit. Nacéra lui serre le bras : - Je te comprends fort bien, Fettouma, mais il faut se faire maintenant à cette idée, et comprendre une fois pour toutes que ton mari reposera désormais parmi les plus grands héros de la Révolution. Une consolation pour toi et les enfants. Je savais que vous aviez tous perdu l’espoir de retrouver ses restes un jour. Fettouma hoche la tête en silence. Elle sentit sa gorge se serrer et son cœur palpiter. Ah ! si ses parents et ses beaux-parents étaient encore de ce monde ! Elle pousse un long soupir et s’adosse à la porte de la grande Dessin / Amouri était menacée. Zakia ne sait plus quoi faire. Elle craint pour sa vie autant que pour ses enfants. - Qui était-ce ? Salem se détourne. - Le frère de ta Warda ? - Je l’ignore, mais c’est sûrement quelqu’un de sa famille ! - Alors comme ça, si je ne lui laisse pas la maison, je risque de mourir ? Jusqu’où iront-ils ? l’interroge-telle. - Je n’en sais rien… - Mais les menaces sont sérieuses ? Ils ne voulaient pas seulement m’effrayer ? - Il croit que je l’ai trahie ! soupire Salem. - Pourquoi lui avoir promis de divorcer ? - Je croyais, je croyais, avoue-t-il, que cela les calmerait. Je m’étais trompé. - Tu vois tes erreurs, c’est moi et mes enfants qui risquent de les payer ! Qu’est-ce que tu avais en tête, pour nous mettre en danger ? - J’ignorais. Je te le jure… - Pars d’ici ! Je t’interdis de nous approcher ! dit-elle. Je ne te fais plus confiance, qui sait si tu n’as pas comploté avec eux uniquement pour avoir la vie sauve ? Qu’est-ce que vous aviez prévu ? De me rendre folle avec les menaces ? Pendant des semaines, j’ai pris des calmants. Sans le soutien de ma famille, j’aurais craqué ! - Zakia… - Ne prononce plus jamais mon prénom. Tu me donnes envie de vomir et de hurler. Salem est blême. Zakia s’est arrangée pour qu’il y ait la table entre eux. Si la nuit n’était pas aussi avancée, elle irait frapper chez les voisins, pour leur demander de l’aide. Elle ne lui fait plus confiance. - Je n’ai rien prévu. Jamais je n’ai pensé à vous faire souffrir ! Elle me courait après, je ne suis même pas sûr que l’enfant soit le mien. Zakia secoue la tête, n’en revenant pas. - Tu crois que je vais avaler ça ? Tu JEUX LIBERTE Sudoku N° 674 : PAR FOUAD K. 8 5 6 4 8 9 9 3 8 1 8 4 2 7 5 6 9 6 9 7 1 7 6 5 3 9 4 8 2 9 5 3 2 4 8 7 1 6 2 4 8 7 6 1 9 3 5 8 6 7 4 2 5 1 9 3 5 3 1 9 8 7 2 6 marcher seul dans l'existence.” Andrée Maillet 4 9 2 3 1 6 5 7 8 7 2 4 6 9 3 8 5 1 3 6 8 1 4 9 8 5 4 3 Déploiement —————— 2 9 10 (20 février - 20 mars) Aujourd’hui Une décision importante va être prise prochainement. Un moral exceptionnel vous aide à accepter des conclusions qui vous semblent prises un peu trop à la hâte. N'hésitez pas à apporter certains commentaires nécessaires dans de telles circonstances aussi douteuses. BÉLIER VII (21 mars - 20 avril) On vous fera une proposition alléchante. Une telle opportunité risque bien de ne pas se représenter. Il serait bon d'y réfléchir sérieusement surtout si vous considérez qu'il faille la saisir maintenant. N'attendez pas trop car vous pourriez penser que demain il serait trop tard. VIII IX X HORIZONTALEMENT - I- Poisson d’Amérique du Nord. IIContraire à la chasteté. Mélodie. III- Petit rongeur. Cuite dans un corps gras. IV- Bouquiné. Lancier allemand. V- Lentille. Tramai. VI- Défunte depuis peu. Chef d’école. Lettres des Galapagos. VII- Chemin à suivre. VIII- Enlèvent. Unique. IXNote. Aurochs. Réfléchi. X- Prophète hébreu. Périodes. VERTICALEMENT - 1- Objet de verre décoré à l’intérieur. 2Morceau de moelle épinière des animaux de boucherie. 3Grande voile. Noir de fumée. 4- Encéphalite. Tracas. 5Iridium. Prix hors TVA. Individu. 6- Arbre fruitier. 7- Crapaud de mer. 8- Gnomes. C’est-à-dire. 9- Est couché. Fruit acide. 10Maladies infectieuses. Solution mots croisés n° 4085 I II III IV V VII obéir pour savoir commander.” VIII IX Solon X 1 2 R E B U F F A D E S 3 4 5 6 7 C H A S R A C I U R R E D E G S E S R T E I O M E B L O N M I E T T S U E 8 S I N A S U I N I F O D I E R S E O N E R E U X 9 10 E R E O L S E E N T U N S A I U L TAUREAU (21 avril - 21 mai) Pour être en pleine forme vous avez besoin de nouvelles énergies. Vous aurez des idées neuves sur différents problèmes. Suivez votre inspiration. Laissez-la vous guider vers de nouvelles aventures. Vous êtes en forme, allez vite faire ces nouvelles découvertes. GÉMEAUX (22 mai - 23 juin) On vous fera une remarque pas très gentille qui sera comme la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Plutôt que vous fâcher, faites preuve de patience dans vos sentiments mais indiquez clairement quand même les limites à ne pas dépasser. Faites-le et vous verrez les résultats. CANCER (22 juin- 22 juillet) Une nouvelle opportunité s'offre à vous, vous pourriez atteindre un objectif décisif. Cela se fera aisément car vous allez trouver en vous le courage et la perspicacité nécessaires. Vous avez toutes les clés en main. Ne laissez pas cette belle occasion vous échapper. LION (23 juillet - 22 août) Vous penserez ne plus devoir faire confiance à quelqu'un de votre entourage car vous avez des doutes sur son intégrité. Vous aurez la chance de pouvoir le rencontrer dans de bonnes conditions et vous vous rendez compte qu'il est tout à fait digne de votre intérêt. Du côté du ▲ DE MEHDI POISSONS VI 7 8 VI ◗◗ “Il faut apprendre à 9 7 ▲ Par A. Ouabdeslam 5 1 7 2 6 6 V indispensable d'aller au collège. C'est le seul moyen d'apprendre ce qui n'a aucune importance.” Edgar Watson Howe ◗◗ “Il faut apprendre à 5 IV ◗◗ “Il est 4 4 III Citations célèbres Solution Sudoku n° 673 3 II Cette grille est de niveau moyen : elle contient déjà 30 chiffres. 5 6 4 1 2 25 N° 4086 : PAR FOUAD K. I - chaque bloc de 3X3 contienne tous les chiffres de 1 à 9. 2 5 1 - chaque ligne contienne tous les chiffres de 1 à 9 ; - chaque colonne contienne tous les chiffres de 1 à 9 ; 1 2 Mots croisés Le sudoku est une grille de 9 cases sur 9, divisée ellemême en 9 blocs de 3 cases sur 3. Le but du jeu est de la remplir entièrement avec des chiffres allant de 1 à 9 de manière que : 1 4 Comment jouer ? Mercredi 2 mars 2011 ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ (23 août - 22 septembre) Rien ne pourra vous empêcher de faire ce que vous voulez. Surtout que vous serez en grande forme physique. Rien ne pourra vous arrêter dans vos entreprises. Vos anciennes ambitions pourraient se réaliser plus tôt même que vous n'osiez l'espérer. BALANCE (23 septembre - 22 octobre) Vous vous interrogerez sérieusement sur l'état de vos finances. Ne repoussez pas à plus tard pour remettre de l'ordre dans vos comptes car à l'évidence rien n'est tellement dramatique dans ce domaine : plaie d'argent n'est pas mortelle, pensez vite à autre chose. ▲ Hissa —————— Imprimées —————— Eau de Suède Un à Bonn —————— Consonnes —————— Habitant ▲ Poulie —————— Tour —————— Réfléchi ▲ - VIERGE Paresseux —————— Anciens cabarets ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ Née de... —————— Possessif —————— Sveltes ▲ ▲ ▲ Amas —————— Bas de gamme —————— ▲ ▲ ▲ Cabas ▲ Monument —————— Crack —————— Un sport ▲ ▲ Monnaie ▲ ▲ —————— Atome ▲ ▲ ▲ ▲ Traînard —————— Bouts de SOLUTION DES MOTS FLÉCHÉS N° 457 ▲ bouteilles (23 octobre - 22 novembre) Vous vous devez d'avoir la grande forme car certaines choses commencent à vous agacer. Vous avez une envie folle de tout révolutionner maintenant. Prenez le temps de faire quelques mouvements de gymnastique avant d'entreprendre votre journée. SAGITTAIRE (23 novembre - 20 décembre) Le stress ne peut plus vous atteindre car votre forme physique et mentale atteignent de nouveaux sommets. Essayez de conserver cette forme merveilleuse qui vous habite et oubliez les soucis qui empoisonneraient votre vie. Profitez des instants propices qui s'offrent à vous. CAPRICORNE (21 décembre - 20 janvier) ▲ Transport public —————— Dans la moelle —————— SCORPION Nazi ▲ ▲ Argon ▲ Dame de cœur puis de trèfle —————— Chose latine ▲ Patriarche —————— Rongeur —————— Liaison ▲ Morceaux de veau —————— Conjonction —————— Fourrure ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ Scandium ▲ les cultures ▲ Moscovites —————— Vrais —————— Berné ▲ Id Est —————— Étoiles —————— Réfléchi Troublées —————— Personnel —————— Diapason Alternes ▲ ▲ Infusion ▲ ▲ Conspué Compactés —————— ▲ ▲ ▲ Mélanges —————— Groupe —————— Appât ▲ Partie d’un tout —————— ▲ MOTS FLÉCHÉS N° 458 ▲ ▲ Mépris —————— Quart d’an —————— Très mince Période —————— Pascal —————— Bassins ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ Répétée —————— Étangs —————— Exprimée ▲ ▲ Nord Monténégrin - Casier - Prête - Arec - Rire - Eu - Ri - Écolier - V. Nat - In - Seine - Agitées - Sai - Venir - Ou - Sel - A. T. Goumi - Ca - Lièges - Antes - Er - Ases - Ga - S. Sali - Revenue - Q. Ise - Ter - Ne - Vit - Ta - Néri - Énée - Nitrate. Ce ne sera pas l'entente parfaite mais votre persévérance vous conduit sur le chemin de la paix. Ces quelques malentendus passagers vont s'éclaircir grâce à un événement tout à fait imprévu. Restez néanmoins sur vos gardes, on guette discrètement votre attitude. VERSEAU (21 janvier - 19 février) Vous serez enthousiaste et vous retrouvez confiance en vous. Vous allez faire preuve de courage et de détermination. Vous prendrez les choses au sérieux et une récompense inattendue vous surprendra agréablement. N'hésitez pas à répondre à une invitation. 26 PUBLICITE Mercredi 2 mars 2011 Entreprise en pleine expansion activant dans le domaine du plastique, recrute INGÉNIEUR EN ÉLECTROMÉCANIQUE PETITES ANNONCES OU ÉLECTROTECHNIQUE Exigences du poste : - Diplôme dans la filière - Plus de 05 ans d’expérience dans le domaine «Plasturgie» - Résidant dans un rayon de 30 km de Tidjelabine Avantages : - Salaire selon compétence - Cadre de travail agréable Envoyer CV et lettre de motivation à : Sarl STAP - ZA n°20, Tidjelabine 35490, W. Boumerdès Email : [email protected] OFFRES D’EMPLOI ————————————— Société AMC-Services recherche développeurs en Net et VB.Net et développeurs en Java. Email : [email protected] Comega ————————————— Sarl Taourirt dentaire cherche distributeur. 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Martin Lawrence sera de retour dans le rôle de Malcolm Turner, un agent du FBI qui doit se déguiser en la sympathique “Big Mamma” pour s'infiltrer dans le milieu du crime et régler ses problèmes personnels. Il sera accompagné cette fois-ci de Brandon T. Jackson qui jouera Trent, son neveu âgé de 17 ans et accessoirement collègue du FBI. Dans Big Mamma : de père en fils, Turner et Trent devront infiltrer secrètement une école d'arts composée d'une clientèle exclusivement féminine pour enquêter sur un meurtre. Le premier revêtira son costume de Big Mamma tandis que le second prendra les traits de Charmaine. Shane Black réalisera le troisième “Iron Man” ●● Petit à petit, les choses se mettent en place pour Iron Man 3. Le film des studios Marvel, qui sortira aux États-Unis le 3 mai 2013, vient en effet de se trouver un réalisateur si l'on en croit le site spécialisé Deadline. Jon Favreau ayant quitté le navire pour réaliser Magic Kingdom de Disney – et parce que son cachet est désormais trop élevé – Marvel est en négociations avancées avec Shane Black pour prendre les rênes du troisième volet de la franchise, qui a déjà généré 1,2 milliard de dollars dans le monde. Scénariste avant tout, Shane Black était l'un des auteurs les plus demandés pour les films d'action dans les années 80 et 90. On lui doit notamment les scripts de L'arme fatale et L'arme fatale 2. Après quelques années plus calmes, le scénariste s'est mis à la réalisation et a offert en 2005 un joli rôle à Robert Downey, Jr. dans Kiss Kiss, Bang Bang, aidant l'acteur à revenir sur le devant de la scène. Pour l'heure, on ignore si les compétences de Shane Black en tant que scénariste pousseront Marvel à lui demander de signer le script d'Iron Man 3. Selon Deadline, “rien n'est encore décidé”. Martin Scorsese va à nouveau diriger Leonardo DiCaprio ●● On ne change pas une équipe qui gagne. Après avoir déjà collaboré à quatre reprises, Leonardo DiCaprio et Martin Scorsese vont à nouveau travailler ensemble sur The Wolf of Wall Street, projet basé sur les mémoires du trader Jordan Belfort. C'est Terry Winter (Boardwalk Empire) qui est en charge de l'adaptation du scénario. Pour l'heure, on ignore qui produira le film et quand le tournage débutera, mais les annonces sont attendues lors du festival de Cannes, en mai prochain. De toute façon, rien ne presse : Martin Scorsese est encore au travail sur L'invention de Hugo Cabret, qu'il a tourné en 3D et enchaînera ensuite avec Silence, un projet qui lui tient beaucoup à cœur et dans lequel il dirigera Benicio Del Toro. En ce qui concerne l’histoire du film, The Wolf of Wall Street sera centré sur le personnage de Jordan Belfort, ancien trader toxicomane qui passait son temps libre à faire la fête avant d'être envoyé en prison pour 22 mois pour manipulation du marché boursier. l se disait guéri, mais la semaine I dernière Charlie Sheen a prouvé à quel point il était fragile. L'acteur américain, star de la sitcom numéro un aux États-Unis, Mon Oncle Charlie, a en effet donné trois interviews dans lesquelles il attaque et insulte Chuck Lorre, le créateur de la série – et qui poussent à s'interroger sur son état mental. L'acteur n'a d'abord cessé de répéter qu'il ne voulait appeler Chuck Lorre que “par son vrai nom, Chaim Levine”, alors que le vrai nom de ce dernier est Charles Levine. La précision a en tout cas surpris à Hollywood, mais ce n'est rien à côté de ce qu'a lâché Charlie Sheen par la suite. “Chaim, aux dernières nouvelles, j'ai passé la dernière décennie à transformer en or pur les boîtes de conserve que tu proposais”, lance-t-il ainsi lors d'une émission de radio. Charlie Sheen a contacté la station alors qu'il était en vacances aux Bahamas. Puis, plus tard, l'acteur appelle le site people TMZ et continue à insulter son showrunner. “Je déteste profondément Chaim Levine. C'est un petit homme stupide”, dit-il par exemple. Les insultes fusent dans la lettre adressée au site, et Charlie Sheen s'en prend également au studio Warner Bros. TV et à CBS, qui diffuse Mon Oncle Charlie. Il leur reproche d'avoir interrompu la production pour le forcer à se faire soigner. “J'invite mes fans beaux et loyaux qui ont fait le succès de la série depuis dix ans à me suivre sur les marches de la liberté afin de corriger cette erreur impardonnable”, dit-il ainsi. Charlie Sheen a aussi évoqué son problème d'addiction à la drogue, dont il se dit guéri. “J'ai embarrassé (Chuck Lorre) devant ses enfants et devant le monde entier en guérissant à une vitesse que son esprit peu évolué ne peut pas comprendre”, explique ainsi l'acteur. “J'ai une maladie ? C'est des bêtises ! Je l'ai guérie avec mon esprit”, ajoute-t-il encore, avant de déclarer qu'il est “spécial” et ne sera “jamais comme les autres”. Enfin, Charlie Sheen a terminé la journée en annonçant qu'il était déjà en “négociations avancées” pour une nouvelle série sur la chaîne premium HBO. Selon lui, le projet s'intitule Sheen's Corner et lui permettrait de gagner 5 millions de dollars par épisode – 3 fois son salaire actuel, qui en fait déjà l'acteur le mieux payé de la télé américaine – avec 10 épisodes garantis. Mais Charlie Sheen est en contrat avec Warner Bros. TV et HBO confirme qu'aucune discussion de ce type n'a eu lieu avec l'acteur. Du coup, Warner Bros. TV et CBS ont pris la seule décision qui semblait envisageable. Dans un communiqué, les deux entités ont annoncé l'arrêt de la production de la série pour cette saison. Il n'y aura donc pas de nouvel épisode tourné et vu les attaques proférées à l'encontre de Chuck Lorre, le dernier inédit, diffusé le 14 février dernier, pourrait bien devenir le series finale. Selon Deadline, Chuck Lorre est en effet très choqué par les propos tenus par Charlie Sheen, d'autant que c'est lui qui a permis à l'acteur de se remettre sur les rails et de devenir l'acteur le mieux payé de la télé. Le showrunner a participé aux décisions avec Warner Bros. TV et CBS hier, qui ont conduit à la décision d'arrêter la production. Warner pourrait perdre des dizaines de millions de dollars si la série s'arrêtait complètement, mais Chuck Lorre est encore plus important pour le studio. Outre Mon Oncle Charlie, il est aussi le créateur et showrunner de The Big Bang Theory, deuxième sitcom la plus populaire aux États-Unis, et le créateur de la petite nouvelle Mike & Molly, qui réalise de jolis scores d'audience depuis son arrivée sur CBS. Le + de LIBERTÉ Kiefer Sutherland de retour à la télé ? lors que l'adaptation au cinéma de 24 Heures Chrono A est pour l'heure dans une impasse, Kiefer Sutherland réfléchit actuellement à un retour à la télé. L'acteur américain, qui restera pour beaucoup le Jack Bauer de la série de Fox, est actuellement en négociations avec la chaîne pour décrocher le premier rôle d'une nouvelle série actuellement en développement. Kiefer Sutherland pourrait ainsi rejoindre le cast de Touch, pilote de série signé Tim Kring, le créateur de Heroes. Produite par 20th Century Fox, la série suit l'histoire d'un père (le rôle proposé à Kiefer Sutherland) qui découvre que son fils autiste et muet peut prévoir les événements avant qu'ils ne se produisent. Mais s'il ne travaille pas sur le film 24 Heures Chrono, Kiefer Sutherland n'est pas inactif pour autant. L'acteur a fait ses premiers pas à Broadway la semaine dernière dans la nouvelle adaptation de la pièce That Championship Season de Jason Miller. Si l'acteur signe pour Touch, les représentations de la pièce pourraient être interrompues. T G LIBERTE ÉLÉ 20H40 Mercredi 2 mars 2011 RAMMES NUMÉROS UTILES LE JOUR D'AVANT 20H45 GREY'S ANATOMY ➜ Dans l'immeuble de sept étages qui abrite l'atelier de la maison Gaultier, tous les corps de métiers nécessaires à l'élaboration d'une tenue haute couture s'affairent. À 48 heures du défilé, la tension est à son comble pour finir dans les temps les 43 robes qui y seront présentées. Au moment des essayages, la remise en question est permanente, pour les mannequins comme pour Mireille, la première d'atelier. Lorsque Jean-Paul Gaultier esquisse le mouvement d'un vêtement, son idée doit être reproduite sur la toile, la plume, voire le celluloïd. À la fois grandiose et tyrannique, la mode est un domaine où stress, passion et découragement alternent. IN THE AIR 20H50 ➜ Aaron, le frère cadet d'Alex, rend visite à son aîné. Il s'avère qu'il souffre d'une hernie, mais il n'est pas couvert par une assurance maladie. Alex demande alors à Bailey de bien vouloir s'occuper d'Aaron gracieusement. Ce dernier révèle quelques informations surprenantes aux collègues de son frère. Par ailleurs, lorsque Derek parle d'enfant avec Meredith, celleci s'interroge sur ses capacités maternelles. Owen, de son côté, s'emporte toujours aussi facilement, et Cristina ne sait quelle attitude adopter. Lexie tente d'apprendre à mieux gérer ses sentiments par rapport aux patients dont elle est responsable... ➜ Avec six nominations aux Oscars et un Golden Globe du meilleur scénario, ce drame sentimental américain sorti en 2009 bénéficie d'une distribution d'acteurs finement complémentaires (George Clooney, Vera Farmiga et Anna Kendrick). “ Ryan Bingham est un misanthrope. Reconnu pour son professionnalisme extrême, il s'est fait une réputation dans la sous-traitance du licenciement. Les plus grandes sociétés font appel à ses services pour dégraisser sans perdre de temps avec ces petits détails qui rendraient la société plus humaine, mais moins rentable. Un jour, il rencontre une femme. Aussi cynique qu'hypocrite, il fait le nécessaire pour ne pas avoir à s'engager...” BONES 29 20H45 20H35 AÏCHA 20H35 ➜ Après le succès du premier volet, Sofia Essaïdi reprend avec conviction son rôle, remarqué par la critique, et qui lui a valu le prix de la meilleure comédienne lors de la 5e cérémonie Jeunes Talents. “Aïcha est désormais stagiaire dans une filiale d'un grand groupe parisien. Son lieu de travail se situe tout près de chez elle, dans la cité. Elle rêve toujours de franchir le périphérique et espère travailler au siège de l'entreprise. Un matin, la directrice du groupe lui propose de superviser la promotion d'un produit cosmétique dans sa cité. Aïcha y voit une occasion inespérée de se faire remarquer pour ses qualités. Mais sa nouvelle collègue, Gloria, est prête à tout pour lui ravir sa place et obtenir un emploi au siège de Paris...” COUPE DE FRANCE ➜ Coupe de France. Quart de finale. (L1)Lille/Lorient. Après avoir éliminé les Canaris nantais en 8e de finale, à l'issue de la séance des tirs au but, les Dogues lillois de Moussa Sow accueillent les Merlus lorientais pour une place dans le dernier carré de la compétition. Leaders de la Ligue 1, les Nordistes n'ont plus remporté la Coupe de France depuis 1955 et rêvent d'inscrire à nouveau leur nom au palmarès. Mais à courir après autant de lièvres (championnat, Coupe de France, Europa Ligue), les hommes de Rudi Garcia pourraient bien y laisser quelques plumes. Les Lorientais de Kevin Gameiro compteront ainsi sur un éventuel coup de pompe du Losc pour créer la surprise sur la pelouse du stadium Nord. ➜ Les restes d'un couple sont retrouvés dans une grotte située en plein cœur d'un parc national. Une fois les victimes identifiées par l'équipe du docteur Brennan, Booth dispose de très peu de personnes à interroger. Après avoir questionné deux suspects et procédé à une série d'analyses, l'équipe découvre qu'une des deux victimes, Hilary Fuller, est vraisemblement morte depuis deux semaines. Durant l'enquête, l'agent Booth reçoit la visite de sa petite amie, Hannah Burley, qui a demandé son affectation à Washington. L'arrivée de la journaliste laisse Brennan de plus en plus incertaine quant à ses relations avec Booth... URGENCES MÉDICALES : 115 - Samu 021 23.50.50 / 021.23.77.39 - Centre antipoison 021.97.98.98 - Sûreté de wilaya 021.73.00.73 - Gendarmerie nationale 021.76.41.97 - Panne gaz 021.68.44.00 - Panne électricité Bélouizdad 021.67.24.52 - Panne électricité Bologhine 021.70.93.93 - Panne électricité El-Harrach 021.52.43.29 - Panne électricité Gue de Constantine 021.83.89.49 - Service des eaux 021.67.50.30 - Protection civile 021.71.14.14 - Renseignements : 19 - Télégrammes : 13 - Gare routière Caroubier : 021 49.71.51/021 49.71.52/021 49.71.53 021 49.71.54 - Ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l’étranger. Personnes en difficulté ou en détresse : No vert : 15-27 HÔPITAUX - CHU Mustapha: 021.23.55.55 - CHU Aït Idir : 021.97.98.00 - CHU Ben Aknoun : 021.91.21.63 -021.91.21.65 - CHU Beni Messous : 021.93.15.50 - 021.93.15.90 - CHU Kouba : 021.28.33.33 - CHU Bab El Oued : 021.96.06.06 - 021.96.07.07 - CHU Bologhine : 021.95.82.24 021.95.85.41 - CPMC : 021.23.66.66 - HCA Aïn Naâdja : 021.54.05.05 - CHU El Kettar : 021.96.48.97 COMPAGNIES AÉRIENNES AIR ALGÉRIE 1, place Audin16001 Alger - Tél. : +213 21.74.24.28 - +213 21.65.33.40 Réservation : 021.68.95.05 AIGLE AZUR Aéroport d’Alger H - B - Tél. :+213 21.50.91.91 21.50.91.91. Poste 49.31 AIR FRANCE Centre des affaires, (ABC) Pins Maritimes - Tél. :021.98.04.04 - Fax. :021.98.04.43 LA VIE RELIGIEUSE Horaires des prières 27 rabie el-ouel 1432 Mercredi 2 mars 2011 Dohr.............................13h00 Asr................................16h14 Maghreb......................18h46 Icha..............................20h04 Prières du matin 28 rabie el-ouel 1432 Jeudi 3 mars 2011 Fadjr...............................5h51 Chourouk.......................7h17 LIBERTE Quotidien national d'information - Édité par la SARL - SAEC - Capital 463 000 000 DA Siège social : 37, rue Larbi-Ben M'Hidi - Alger BP. 178 Alger-Gare Directeur de la Publication-Gérant : Abrous Outoudert e-mail : [email protected] Directeur de la rédaction : Mounir Boudjema DIRECTION ET RÉDACTION PUBLICITÉ Lotissement Ezzitoune n° 15 Oued Roumane- El Achour - Alger Siège Liberté Tél. : (021) 30 78 97 / Fax : (021) 30 78 99 ANEP 1, avenue Pasteur - Alger Tél. : (021) 30 78 47/ 48/ 49 (lignes groupées) Tél. : (021) 73 76 78 / 73 71 28 Fax : 021 73 95 59 Tél (021) 30 78 84 / Fax (021) 31 09 09 (direction générale) - Fax : 021 30 78 70 (rédaction) BUREAUX RÉGIONAUX ANNABA 26, rue Mohamed-Khemisti Tél. : (038) 86 66 00 Fax : (038) 86 75 68 CONSTANTINE 36, avenue Aouati-Mostéfa Rédaction : Tél. : (031) 91 20 39 Tél./ Fax : (031) 91 23 71 Publicité : 39, avenue Aouati-Mostéfa Tél. : (031) 92 24 50 Tél./ Fax : (031) 92 24 51 ORAN 26, rue de Nancy (derrière le consulat de Russie) Fax : (041) 39 21 99 Tél. : (041) 39 21 93 MASCARA Maison de la Presse : Rue Senouci Habib Mascara Tél. / Fax : (045) 80 36 85 BLIDA 79, boulevard Larbi-Tébessi Tél. : (025) 40 84 84 Fax : (025) 40 85 85 BOUMERDÈS 63/1, boulevard de l’Indépendance Tél. / Fax : (024) 81 47 91 TIZI OUZOU Bâtiment Bleu - cage C 2e étage Tél. : (026) 22 67 13 Fax : (026) 22 83 83 BOUIRA Cité de la Gare - Bt n°2 Appt n°13 Tél. / Fax : (026) 94 12 88 CHLEF CIA des Fonctionnaires Bt C cage M n°03 Tél. / Fax : (027) 77 00 17 BÉJAÏA Route des Aurès Bt B - Appt n°2 - 1er étage Tél. / Fax : (034) 21 24 09 TIARET Maison de la presse SaimDjillali Tél. / Fax : (046) 41 66 92 OUM EL-BOUAGHI Cité 1000-Logements (NASR) Tél./Fax : (032) 41 12 59 TLEMCEN Rédaction - Publicité 17, rue Naïmi-Rabah, Beau-séjour, Tél. / Fax : (043) 20 70 70 SIDI BEL-ABBÈS Immeuble Le Garden (face au jardin public) Tél./Fax : (048) 65 16 45 BORDJ BOU ARRERIDJ N° 06, lot Benziouache Fg des Martyrs tél/fax : 035 79 29 32 PAO SARL - SAEC IMPRESSION ALDP - SIE - SIO - SIA-SUD DIFFUSION Centre : Liberté : 021 87 77 50 Ouest : Liberté - Est : Sodipresse Sud : Sarl TDS : 0661 24 29 10 Agence BDL 1 rue, Ali Boumendjel 16001 (Alger) CB : 005 00107 400 229581020 Les manuscrits, lettres et tous documents remis à la Rédaction ne sont pas rendus et ne peuvent faire l’objet d’une quelconque réclamation. 30 Mercredi 2 mars 2011 CULTURE LIBERTE EXPOSITION AU MUSÉE D’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN (MAMA), DU 3 MARS AU 2 AVRIL 2011 “Mario Vargas Liosa. La liberté et la vie” L’Agence algérienne pour le rayonnement culturel, en partenariat avec la Maison d’Amérique latine de Paris et le Centre culturel de l’université la Catolica de Lima, propose de découvrir un écrivain remarquable, à travers une exposition qui résume le parcours de toute une vie. ussi surprenante qu’inatten- A due, l’exposition “Mario Vargas DEPUIS HIER ET JUSQU'A DEMAIN À LA SALLE EL-MOUGGAR CYCLE DU CINÉMA ANDALOU ●● L’Instituto Cervantès d’Alger, en partenariat avec l’ambassade d’Espagne en Algérie et l’Office national de la culture et l’information (ONCI), organise, depuis hier et jusqu’à demain, à la salle El Mouggar, les Journées du film andalou. L’ouverture de ces journées qui tendent à célébrer et à promouvoir la diversité culturelle et l’impact de cette dernière dans le cinéma devait avoir lieu hier soir, à 18 heures, avec la projection du documentaire Sevilla City, de Juan José Ponce. Ce docu de 48 minutes met en image quatre formations hip-hop des plus importantes à Séville : SFDK, Juaninacka, Dogme Crew et Tote King. Sevilla City tend également à dé-ghettoïser le hip-hop. Il sera également projeté demain, dans la même salle, à raison de deux séances : 16 heures et 20 heures. Dans la soirée, c’est le long métrage d’animation, le Lynx perdu, qui devait être projeté. Réalisé par Manuel Sicilia et Raul Garcia, et produit par Antonio Banderas, ce dessin animé est directement inspiré de l’histoire de l’arche de Noé. C’est l’histoire de Félix (un lynx) et de Gus (un caméléon) qui souhaitent bâtir une arche pour échapper à un millionnaire qui aspire à créer sa propre réserve d’animaux en voie d’extinction. Le Lynx perdu sera projeté aujourd’hui à la salle El Mouggar, à 14 heures et à 18 heures. Demain, il sera question, à partir de 14 heures, de la projection de six courts métrages : Passons au plan B, de Paz Piñar, le Portrait ovale, de José Frias Carmona, Ciel sans anges, de Laura Alvea, le Prince des ordures, de Francisco Antonio Peinado, Soixante dix, de Paco Torres et Alexis Morante, et Sere Eretit, de Juan Antonio Espigares Enriquez. Il est à noter que tous les films proposés font partie de la nouvelle génération du cinéma andalou, et qu’ils seront projetés en version originale sous-titrés en français. R. C. 2005. Auteur remarquable et largement célèbre dans le monde entier, Mario Vargas Liosa s’est également intéressé à la politique. D’abord militant communiste lorsqu’il est à l’université, l’auteur du Paradis — un peu plus loin a rompu avec son parti, “à cause de la vision stalinienne de la culture”. Il choisit, par la suite, le libéralisme et crée le mouvement “Libertad”, en 1990. Battu au second tour à l’élection présidentielle, il s’installe en Espagne, prend la double nationalité, continue d’écrire et décroche le prix Nobel à l’automne 2010. D’ailleurs, son prochain roman, qui paraîtra chez Gallimard dans le courant de cette année, s’intitule le Songe du Celte. En outre, l’exposition, “Mario Vargas Liosa. La liberté et la vie”, permettra au public de découvrir un des plus importants écrivains de notre époque. Un homme qui a voulu tout tenter, tout voir, tout essayer. Un auteur qui a exploré l’histoire sud-américaine avec ironie, sens du rythme et style. SARA KHARFI D. R. Liosa. La liberté et la vie”, qui s’étalera sur un mois, nous propose de découvrir le parcours exceptionnel du lauréat du prix Nobel 2010, Mario Vargas Liosa. L’exposition est “une évocation de la trajectoire exceptionnelle de l’écrivain péruvien Mario Vargas Liosa”. À travers des photographies, des extraits de livres et même d’objets, l’exposition propose de faire plus ample connaissance avec un écrivain contemporain majeur, l’un des principaux réalisateurs du boom latino-américain (avec entre autres Carlos Fuentes et Gabriel Garcia Marquez). Il sera également question de l’engagement du lauréat 40 fois de doctorat Honoris Causa, de ses idées et surtout de sa quête de la liberté et son combat pour la démocratie. Le parcours de Mario Vargas Liosa est atypique, et c’est le moins que l’on puisse affirmer, lui qui s’est présenté en tant que candidat, en 1990, pour l’élection présidentielle de son pays. Cette exposition qui suit l’itinéraire de l’écrivain, de sa naissance jusqu’à nos jours, s’articule autour de plusieurs axes : la jeunesse, l’écriture, la politique, etc. Tous les grands chapitres de sa vie se déclineront tel un roman, ou, mieux encore, tel un puzzle que le visiteur tentera de [re]composer. Le mystère Liosa sera sans doute percé à l’issue de la visite de cette exposition. Né en 1936 à Arequipa (ville du sud du Pérou), dans une famille aristocratique, le jeune Mario s’éloigne très vite du luxe fastidieux, préférant ainsi — et grâce à son esprit libre et indépendant — se réfugier dans le monde de l’écriture. À l’âge de quatorze ans, il s’inscrit à l’Académie militaire de Lima, dans la perspective de poursuivre une carrière d’officier. Cette expérience s’avéra traumatisante. Alors, l’auteur de la Ville et les Chiens quitte l’académie et s’inscrit à l’université de Lima, puis celle de Madrid, pour étudier la littérature. Il obtient un doctorat et travaille dans la presse comme correcteur, puis critique de cinéma, sans toutefois abandonner l’écriture. Lorsqu’il s’installe à Paris, Mario Vargas Liosa s’impose dans le monde des lettres. Traduit dans 33 langues, il a reçu d’importantes distinctions, notamment le prestigieux prix Cervantès en 1994, ou encore le Irving Kristol Award de l’American Entreprise Institute, en PROJECTION DÉBAT À LA CINEMATHÈQUE D’ALGER Yazid Arab présente “les Pêcheurs de sable” es Pêcheurs de sable, le court métrage documentaire en L expression amazighe, de Yazid Arab, a été projeté avant-hier à la cinémathèque d’Alger. D’une durée de vingt minutes, ce documentaire, réalisé en 2010, relate l’histoire de plusieurs chômeurs dont la seule issue pour survivre est le “vol” de sable. L’extraction de sable des oueds devient la seule ressource de revenu pour vivre. À travers ce film, le réalisateur apporte quelques témoignages sur ces jeunes qui travaillent illicitement au péril de leur santé pour subvenir à leurs besoins. Les Pêcheurs de sable a été tourné à oued Sébaou, en Kabylie. Muni seulement de sa caméra et d’une perche, Yazid Arab a pu s’introduire dans le milieu de ces cribleurs de sable. La scène se déroule au milieu d’un décor naturel resplendissant, mais, au bord du oued, une autre atmosphère règne, plutôt morose, où un bruit assourdissant envahit les lieux. La tonalité des pioches et des pelles raisonne, un soleil tapant brûle le visage de ces “pilleurs” qui continuent leur besogne sans relâche. Les jeunes sur place acceptent de paraître à visage découvert, pour raconter leur parcours. L’un des cribleurs âgé de 28 ans, en sueur et en train de piocher le sable accuse “le système”. “On vit dans une petite ville, où il n’y a pas de travail. Je vis toujours avec ma famille, on n’a aucun avenir ici. Je fais ce travail depuis que je suis enfant”, a-t-il raconté avec beaucoup d’émotion. D’ailleurs, les jeunes interrogés sur leur situation disent tous que “la misère et le chômage (nous) poussent à faire ce travail”. En outre, une chose paradoxale est soulignée dans le documentaire : “les gendarmes poursuivent ces cribleurs de sable, mais ils autorisent les camions des entreprises à se servir !” Après la projection du court métrage, un débat a eu lieu entre Yazid Arab et le public. À propos de ce phénomène qui touche plusieurs villes du pays, le réalisateur a voulu rendre hommage à ces jeunes. “C’est un travail dangereux, où ils risquent de se faire attraper à tout moment. Et c’est aberrant de voir que les camions ne risquent pas grand-chose”, a signalé le réalisateur. Concernant l’ampleur de ce sujet, le choix des vingt minutes était suffisant, car “je voulais parler de ces cribleurs, de la manière dont ils creusent et cachent leurs outils, et pourquoi ce vol.” “Je voulais seulement démontrer les conditions de vie de ces jeunes”, a-t-il ajouté. En Les Pêcheurs de sable a été projeté à la cinémathèque d’Oran, à la cinémathèque de Rouen, à la mairie de Paris et participera à la prochaine édition du Festival national du film amazigh, prévu à la fin du mois de mars. HANA MENASRIA RENCONTRE DÉBAT AUTOUR DU CINÉMA EN ALGÉRIE À LA MÉDIATHÈQUE ARTS ET CULTURE PLAIDOYER POUR UN CINÉMA DE QUALITÉ d’ajouter : “Entre le vœu et le fait, il y a tout un monde.” Cette déclaration est motivée par le marasme que vit le milieu du cinéma. Pour lui, “il y a des forces, un potentiel qu’il faut développer. Mais si les mentalités ne changent pas, on restera dans le bricolage”. Comprendre par là qu’il est plus que temps, selon lui, de permettre à ces “jeunes faiseurs du cinéma” en Algérie de pratiquer cet art, qui est entre autres un métier à part entière. Abondant dans le même sens, Mounes Khammar (le Dernier passager 2010) développe plus l’idée, affirmant : “Ailleurs, aujourd’hui, ce sont les jeunes qui envahissent la culture, ce qui n’est pas le cas en Algérie. On les réduit au rang d’adolescents.” En outre, ils ont été unanimes à insister sur la nécessité de “privilégier la qualité des œuvres cinématographiques sur la quantité”. “Il ne faut pas que la quantité prenne le dessus sur la qualité”, selon Y. Mouzahem. Pour Mounes Khammar, Une scène du film la Cité des vieux (2010), de Yahia Mouzahem. “le réalisateur et le producteur sont les premiers responsables de la qualité d’un film”. “Une production est tributaire du sérieux et de la rigueur dans le D. R. ans une rencontre débat, avanthier lundi, les deux réalisateurs algériens Yahia Mouzahem et Mounes Khammar ont appelé à la création d’une “véritable dynamique cinématographique”, pour une meilleure qualité et gestion des productions. Ayant pour thème “Le cinéma algérien à travers la jeune génération”, cette rencontre, organisée par la médiathèque de l’Établissement Arts et culture (rue Didouche-Mourad, Alger), avait pour objet d’aborder le septième art algérien à travers les expériences de ces jeunes réalisateurs, qui n’en sont pas à leur première réalisation ou production. Ils ont obtenu des distinctions et participé à des festivals internationaux de cinéma. Avant d’entrer dans le vif du sujet, Yahia Mouzahem (qui a réalisé et produit la série télé Saâd El Gat et la Cité des vieux, un court métrage en 2010) a déclaré : “Actuellement, il n’y a pas de cinéma, juste un désir.” Et D travail”, a-t-il encore déclaré. “Chacun doit être à sa place, producteur, réalisateur, acteur ou scénariste, chacun a un rôle spécifique. Il faut cesser le bricola- ge”, a renchéri Y. Mouzahem. C’est cette qualité qui fait défaut à la plupart des nos productions, qui permettra au film algérien de se vendre à l’étranger, et non la langue, souvent avancée comme raison. Abordant le problème des scénaristes et des scénarios de moindre qualité, les deux intervenants déplorent qu’il n’existe pas de scénaristes selon les critères. Ce qu’il y a, ce sont des tentatives d’écriture. Ce fait est dû, selon eux, au fait que l’Algérie vive une “période de transition”. Toutefois, “la médiocrité n’est pas excusable”, a assené M. Khammar. Pour y remédier, il faut, comme l’a souligné Mouzahem, “créer une dynamique”, d’une part. D’autre part, “prendre au sérieux” ce potentiel et l’exploiter d’une “manière professionnelle”. Il en profite pour ajouter qu’il est temps “de réaliser des films de spectacles”. AMINE IDJER RÉVOLTES POPULAIRES DANS LA RÉGION Medelci plaide pour une “transition pacifique” au Maghreb ●● Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a exprimé, hier, à Genève, le souhait de l’Algérie de voir s’instaurer, dans la région du Maghreb, une transition pacifique par voie de dialogue national. “L’Algérie souhaite l’instauration d’une transition pacifique par voie de dialogue national pour transcender, avec sagesse et perspicacité, les épreuves du moment”, a souligné le ministre dans un discours prononcé devant la 16e session du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Tout en relevant que l’Algérie “prête une attention particulière aux douloureux évènements qui affectent les peuples de sa région d’appartenance”, M. Medelci a fait savoir que “seule une telle évolution, dont la finalité doit être définie sans délai et approuvée par les peuples” inscrira les pays de la région dans une “perspective porteuse d’espoirs et d’ambitions pour l’avenir”. Le ministre s’est incliné, à cette occasion, devant les victimes qui ont péri en Libye, lors des évènements qui secouent ce pays aujourd’hui. Évoquant l’Algérie, M. Medelci a rappelé les récentes décisions du gouvernement, telles que la levée de l’état d’urgence, assurant que cette mesure était la preuve que la lutte antiterroriste a porté ses fruits. Avec cette initiative, a-t-il expliqué, “les mesures exceptionnelles (...) qui donnaient la possibilité au ministre de l’Intérieur et aux walis de prendre eux-mêmes des décisions qui sont du ressort des institutions, et en particulier de la justice, sont maintenant considérées comme faisant partie du passé. Nous allons donc revenir à l’ordre juridique normal, classique, avec des garanties qu’il faudra donner, que nous allons donner à chacun pour se défendre”. DJAZIA SAFTA LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D'INFORMER ÉGYPTE LIBERTE www.liberte-algerie.com LES ÉLECTIONS PARLEMENTAIRES EN JUIN ET LA PRÉSIDENTIELLE EN AOÛT ●● Le Conseil suprême des forces armées égyptiennes a annoncé que le référendum sur les amendements constitutionnels proposés par une commission d’experts se tiendra début avril, les élections parlementaires au mois de juin et la présidentielle en août. Le Conseil suprême a réaffirmé aux jeunes de la coalition de la révolution du 25 janvier, lors de leur réunion, qu’il “comprend parfaitement les revendications de la révolution”, assurant qu’“il passera le pouvoir à un président élu le 1er octobre prochain”. R. I./AGENCES DILEM [email protected] MELBOU (BÉJAÏA) RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN AU MAIRE ●● Plusieurs dizaines de personnes, une centaine environ, selon des témoins sur place, ont tenu hier matin, pendant près de deux heures, un sit-in devant la mairie de Melbou (Béjaïa) pour exprimer leur soutien au président d’APC, M. Mokhtar Allouti, suspendu de ses fonctions par le wali de Béjaïa le 17 février dernier. Les manifestants ont déployé des banderoles sur lesquelles étaient inscrits notamment : “non à la suspension du maire”, “non au bradage de la commune”, selon ces sources. D’obédience RCD, le maire a été suspendu en raison de ses démêlées avec la justice. Il a été condamné après un procès qui l’avait opposé à un particulier dont il a démoli la construction qu’il avait jugée “illicite”. Joint par téléphone, M. Allouti s’est dit “étonné de sa suspension dans la mesure où le motif invoqué, les poursuites judiciaires, remontent à 2008”. En outre, ajoute-t-il, la suspension n’est prononcée qu’en cas “d’empêchement”. La condamnation fait l’objet d’un pourvoi en cassation à la Cour suprême. R. N. VOTRE MÉTÉO DU JOUR PAR CHEIKH FERHAT Persistance d'un temps pluvieux et froid sur les wilayas du nord de l'Algérie, principalement sur les wilayas du Centre et de l'Est. Des chutes de neige sur les reliefs et certaines wilayas des Hauts-Plateaux du Centre et de l’Est dépassant les 700 mètres d'altitude. Passagèrement nuageux à peu nuageux sur les wilayas de l’Ouest. Des températures stationnaires mais en légères hausses à l’Ouest. TEMPÉRATURES MAXIMUM PRÉVUES 3° à El-Bayadh, Médéa, Djelfa, 6° à Oum ElBouaghi, Tébessa, Constantine, 13° à Oran, Mostaganem, Ténès, Relizane, 10° à Alger, Boumerdès, Tipasa, Béjaïa, Blida, Aïn Defla, Tizi Ouzou, Bouira, 14° à El-Oued, Biskra, Ghardaïa, Béchar, 16° à Ouargla, HassiMessaoud, 24° à Tamanrasset, Ilizi, 22° à Adrar, In Salah, 27° à Bordj Badji-Mokhtar. CONTRECHAMP Naufrage lle a fini par se banaliser, la tragédie sans cesse renouvelée des naufrages de harragas. Comme s’étaient banalisés les carnages répétés de la décennie noire. Est-ce le mode de médiatisation ou est-ce l’aptitude de la société à s’habituer à tout ce qui la rend insensible à de régulières hécatombes ? On se souvient de la manière dont nous nous accommodâmes de bilans “techniques” PAR M. HAMMOUCHE de ce que notre ministre des Affaires étrangères appelle, à nouveau, “la guerre civile”. Et la question tournait vite au nombre d’égorgés — exagéré ou réduit —, sur l’identité des véritables auteurs — militaires ou islamistes. Les victimes passaient ensuite au compte des pertes et profits (par perte et profit) dans la macabre comptabilité de la tragédie, une comptabilité finalement inutile, l’oubli étant désormais érigé en cause nationale. Parfois, un événement vient nous arracher à notre flegme égoïste. Comme ce message du jeune Moussa, ce harraga qui a E pris le temps d’enregistrer son ultime pensée sur son téléphone, dans l’espoir, le dernier, de se faire pardonner par ses parents de sa fatale audace. Il a donc pris le temps de regarder sa mort venir, de penser à ses parents, d’enregistrer les dernières paroles qu’il souhaitait leur faire entendre, de mettre son message sous protection. Ils étaient dix-huit, à la fleur de l’âge, à regarder la mort en face. Nul ne saura le temps qu’a duré leur calvaire. On sait seulement que c’est dixhuit autres drames qui, au milieu de ce mois de janvier, se sont ajoutés aux centaines d’autres déjà survenus au cours des années précédentes. Et on peut mesurer, à travers cette catastrophe maintes fois répétée, la profondeur de l’échec national, s’agissant de donner aux jeunes une raison de vivre. Désespérés d’accéder un jour à “une vie meilleure”, Moussa et ses compagnons ont laborieusement économisé pour tenter l’incertaine traversée. Fatalistes, ils savaient certainement que les moyens de fortune que sont ceux de la harga ne sont pas une assurance pour la vie dans une Méditerranée capricieuse. Ce qui explique le ton résigné du message filmé : “Je vous demande par- don pour tous les torts que je vous ai causés, mes chers parents. J’espère vous retrouver au Paradis. J’aspirais à une vie meilleure sous un ciel plus clément mais, hélas, le destin a voulu que ce soit autrement…” Victime de l’état de sa société, Moussa trouve, au moment d’être englouti par la mer, la ressource de se culpabiliser pour la peine que sa disparition ne manquera pas d’infliger à sa famille. Symboliquement, le naufrage de Moussa, qui s’est répété en centaines d’exemplaires ces dernières années, est aussi le nôtre. Il nous invite à mesurer l’incongruité du discours sur les “réalisations” accomplies par “l’État” au profit de la jeunesse. Un État occupé à pactiser avec les vendeurs à la sauvette et avec les insoumis pour désamorcer la colère des jeunes et les retourner contre la demande de changement. C’est le naufrage d’une politique d’un pouvoir, à ce point attaché à sa rente, qu’il ne lui reste plus que le recours à l’instrumentalisation du désespoir qu’il a produit. M. H. [email protected] PUBLICITÉ F.656 F.656