Martelly déclare-t-il la guerre à aristide ? Haïti est-elle
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Martelly déclare-t-il la guerre à aristide ? Haïti est-elle
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00 HAÏTI LIBERTÉ JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Email: [email protected] Web: www.haitiliberte.com Martelly déclare-t-il la guerre à Aristide ? Dife nan mache Taba a! Page 6 English Page 9 Voir page 4 Avec des lavalassiens en prison, le régime GNBiste, d’extrême droite de Michel Martelly à l’œuvre contre l’ex-président Jean Bertrand Aristide En avant pour l’Unité en 2013, l ‘année de l’Unité ! Notre objectif: l’Unité des forces progressistes Page 7 Haïti est-elle sur la liste noire de l’internationale ? Le monde en 2013 ! Page 10 Voir page 4 A l’occasion du deuxième anniversaire du séisme du 12 janvier 2010, la ministre d’alors de la Coopération internationale du Canada Oda Beverley était en Haïti en vue de réitérer le soutien de son pays à l'égard des principales priorités de reconstruction du gouvernement haïtien, qui avait bénéficié une aide de 20 millions de dollars Nicolas Sarkozy avait commandité l’assassinat d’Hugo Chavez ! Page 17 Editorial HAITI Une Grande Confrontation est-elle inévitable? Par Berthony Dupont «Celui qui déclenche une guerre évitable dans un pays est criminel mais est aussi criminel celui qui ne déclenche pas une guerre inévitable». José Marti L e gouvernement Martelly-Lamothe prouve nettement qu’il ne peut rien offrir pour améliorer le sort des masses populaires soumises à une misère abjecte sans précédent. C’est le résultat de la mainmise sur le pays par une clique à tout faire en mission commandée, faite de mercenaires recrutés dans la seule classe sociale qui de tout temps s’est efforcée par tous les moyens d’enrayer le cours de l’histoire du peuple haïtien au profit de leurs maîtres. Fiers, arrogants, ils refusent de reconnaître leurs échecs, pourtant annoncés par le sénateur du Nord Moise Jean-Charles; le bilan est même plus lourd et plus douloureux que celui de la première année postérieure au séisme dont le troisième anniversaire est à nos portes, ce samedi-ci. Sans s’y méprendre, le pays rentre, progressivement, dans une profonde paralysie politique et administrative, au point que le régime Martellyste n’a d’autre issue que de passer à la répression: crises spectaculaires aboutissant à des arrestations illégales de militants, dispersions violentes de manifestations, convocation intempestive d’Aristide, tous des événements frappés du même sceau de fuite en avant pour essayer de cacher maints scandales politiques et gagner du temps. La dégradation économique et sociale accélérée qui s’ensuit est révélatrice de la nature antipopulaire du gouvernement et de sa docilité canine aux diktats néocoloniaux. Le caractère récurrent des éclats de violence du régime suscite bien sûr des débats passionnés au sein de la population et de la classe politique, mais surtout prend ouvertement la forme d’une guerre déclarée aux secteurs populaires. Et comme les mensonges officiels ne sauraient masquer les faits, le point culminant du plan Martelly-Lamothe a été amplement atteint avec ces menaces brutales qui rappellent les années funestes de la dictature duvaliériste. A la lumière de ces constats, la marge de manœuvre des forces de la subversion devient de plus en plus réduite, face à la détermination des masses populaires. Espérons que cette persécution politique finira par remettre sur pied le vaste mouvement de mobilisation commencé depuis un laps de temps quand le peuple avait clairement exprimé son désenchantement en décernant le carton rouge à Martelly. Il ne s’agit pas simplement de combattre Martelly sur une base juridique, mais justement aussi, et surtout, il faut souhaiter vivement une approche politique de la question. En ce sens, l’ex-président Aristide ne devrait en aucune façon se présenter au parquet, parce que ce n’est pas l’affaire des coopératives ou autres faits divers qui sont réellement à l’origine du branle-bas judiciaire et médiatique. De plus, ce n’est pas la première fois du reste que les forces obscurantistes essaient d’inculper Aristide (affaire des pots-de-vin de la Teleco). La vérité est que depuis longtemps Aristide est dans l’œil du cyclone. N’est-ce pas Jay Weaver qui dans le Miami Herald du 21 février 2012, répercutait de fausses accusations de trafic de drogue contre Aristide : « … Au tribunal fédéral de Miami, le flamboyant Kétant a fait une déclaration extraordinaire : il ne pouvait pas diriger son réseau, s’il n’avait pas payé des millions de dollars à son ami Aristide. Kétant a accusé Aristide de faire d’Haïti un narco-Etat ». Aristide sait bien qu’il n’a jamais été bien vu par les forces réactionnaires locales et étrangères. Mais là où le bât blesse, c’est qu’il semble penser échapper à la malveillance de ces accusateurs en jouant la passivité et la retenue. Est-ce qu’un homme de la trempe politique et du charisme d’Aristide peutil penser qu’en se tenant coi, en s’adonnant simplement à l’éducation, il va se faire oublier sur la scène politique jusqu’à ce que ses ennemis renoncent à le combattre ou même à l’abattre ? Y croire, c’est non seulement sous-estimer l’ennemi de classe des masses, mais ignorer le puissant symbolisme que lui, Aristide, représente et que le plus grand danger vient du fait que les masses populaires dans leur majorité s’identifient à lui. Puisque le dossier du commissaire parait déjà voué à l’échec, les forces du mal se renforcent et, cette fois, ce sont d’anciens militaires qui se sont mobilisés pour rejoindre la conspiration en cours, vu qu’ils vont être aussi au Parquet ce mercredi 9 janvier de la honte pour déposer leurs plaintes contre l’ex-président. Dans ce cas, Aristide n’a aucune raison de se présenter au Parquet. Qu’il laisse le dossier entre les mains du peuple. En réalité c’est une aubaine que le pouvoir offre au secteur Lavalas pour récupérer le terrain politique. Cette conjoncture est hautement avantageuse pour le secteur Lavalas. Comme l’a si bien exprimé le sénateur Desras Simon Dieuseul. « C’est un cadeau ! Si Lavalas l’accepte, ce ne sera pas bon pour le gouvernement et s’il ne l’accepte pas il fait un cadeau au gouvernement ». En fait, c’est clair : la confrontation devient inévitable. Dire bonjour au diable ou l’ignorer royalement, il vous mangera de toute façon, puisqu’il n’a faim que de vous ! En ce sens, nous espérons voir le secteur Lavalas prendre ses responsabilités devant l’histoire en accompagnant les masses populaires jusqu’au bout dans cette bataille. Il n’y a rien qui vaille la fidélité au devoir ! Bulletin d'AbonnmentB Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ E-mail: 2 _______________________ Haiti Liberté/Haitian Times Modalités de paiement Etats-Unis Première Classe $80 pour un an $42 pour six mois Montant : $ ___________ Chèque 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Fax:718-421-3471 3, 2ème Impasse Lavaud Port-au-Prince, Haiti Tél: 509-3407-0761 Responsable: Yves Pierre-Louis Email : [email protected] Website : www.haitiliberte.com Directeur Berthony Dupont Editeur Dr. Frantz Latour Rédaction Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Wendell Polynice Daniel Tercier Collaborateurs Marie-Célie Agnant J. Fatal Piard Catherine Charlemagne Pierre L. Florestal Yves Camille Jean-Claude Cajou Didier Leblanc Jacques Elie Leblanc Roger Leduc Joël Léon Claudel C. 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Les Haïtiens se souviendront toujours de ces 75 secondes qui ont ébranlé physiquement surtout Port-au-Prince, Léogane et Jacmel et qui ont causé un immense choc psychologique au pays tout entier, particulièrement dans les zones sinistrées. La capitale a vu nombre de bâtiments familiers à l’imaginaire haïtien s’écrouler comme des châteaux de carte: le Palais national, le plus grand symbole du pouvoir politique en Haïti, la majorité des églises dont la vénérable cathédrale, de nombreux bâtiments publics, des écoles et universités, des hôtels, sans oublier les milliers de maisons sous les débris desquels quelque 300.000 personnes ont été ensevelies vivantes. On s’en souviendra toujours pour mille et une raisons: la brutalité du séisme, le caractère massif des dévastations, l’atroce traumatisme psychologique, les affreux épisodes de souffrance physique, les amputations de membres écrabouillés quasiment à la pelle, l’immense désolation étendue sur plusieurs semaines et même des mois, le désarroi d’une population quasiment abandonnée par les autorités qui longtemps ont eu du mal à se constituer en une équipe cohérente et opérationnelle de prise en charge de la population, le deuil massif dont ont souffert les habitants, et par dessus tout un président Préval abasourdi et dépassé par la magnitude de l’événement, incapable de s’élever à la hauteur de ses responsabilités. On s’en souviendra toujours parce que s’il est vrai que sans aucun doute il y a eu un puissant et extraordinaire élan humanitaire international pour venir à la rescousse du pays, les secours ont été quand même mal coordonnés, mal organisés. On s’en souviendra parce que l’impérialisme américain en a profité pour déployer sa On s’en souviendra toujours pour mille et une raisons: la brutalité du séisme, le caractère massif des dévastations, l’atroce traumatisme psychologique puissance militaire – quelque 20.000 soldats – sous le fallacieux prétexte que l’immensité du désastre sismique allait causer des «débordements» de foule et de pillards. La suite allait révéler que ce déploiement avait été fait dans le but plus précis de sécuriser les intérêts stratégiques de l’empire. Il fallait donc ces hordes militaires menaçantes pour appuyer et sécuriser la délivrance de l’aide humanitaire. On s’en souviendra toujours parce que des vautours aussi bien nationaux qu’étrangers en ont profité pour asseoir davantage la mainmise de Bill Clinton sur le pays dans le cadre d’une nébuleuse reconstruction dont on ne voit pas encore les effets tangibles depuis trois ans que des centaines de millions de dollars ont été engloutis à des fins obscures ou simplement intéressées. C’est bien Leslie Péan qui signalait récemment: «Le ‘‘capitalisme du désastre’’ dénoncé par Naomi Klein une semaine après le séisme du 12 janvier 2010 a su, comme partout ailleurs, déclencher en Haïti la spirale infernale Deux secousses sismiques à Port-auPrince et ses environs Par Jackson Rateau L e vendredi 4 Janvier 2013 dernier, 8 jours avant le 3e anniversaire du séisme mortel du 12 Janvier 2010 qui avait chamboulé la capitale haïtienne et ses environs, deux légers séismes dont on n’a pas précisé leur faible magnitude sur l’échelle Richter, ont été enregistrés à PortAu-Prince et dans ses périphéries. Dans la banlieue de Carrefour, les habitants, très paniqués, ont in- vesti les rues. Dans d’autres quartiers comme Bois Verna, Nazon, Juvénat et Delmas, de grands mouvements de foule ont été constatés, sans faire de victimes. Le même vendredi 4 Janvier 2013, tôt le matin, en République Dominicaine, une secousse sismique de magnitude 3.3 sur l’échelle Richter dont l’épicentre se situait à 27 Kms à l’est de la province de Punta Cana, s’y était produite sans faire de dégâts. Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 de l’enrichissement de quelques entrepreneurs et de l’appauvrissement continuel des populations affectées». Et ça continue. On s’en souviendra toujours parce que un musicien dévergondé avait fait de belles promesses électorales de sortir le demi million de sinistrés sous les tentes. Devenu président, il s’est arrangé pour des changements cosmétiques autour du palais national, sur le Champ-de-Mars et sur la place St. Pierre à Pétion-Ville. Pour le reste, environ 400.000 victimes du tremblement de terre croupissent encore sous des tentes dans des conditions infrahumaines, sans oublier les violences faites aux femmes et jeunes filles loin de toute sécurité policière. Et le président n’en a cure. Il voyage, il dépense follement, il batifole en République dominicaine, il s’amuse, il vit hors du temps réel, c’est presque un président-fantôme, mais un fantôme dangereux. On s’en souviendra toujours parce que une partie de l’âme du pays a été ensevelie sous les décombres : élèvesinfirmières, écoliers, étudiants, intellectuels, professionnels, musiciens, artistes, marchandes, professeurs d’école, policiers, jeunes appelés à un avenir même incertain, des familles entières témoins de tranches de vie de leurs quartiers, de leurs amis, de leurs voisins, de leurs familles. On s’en souviendra toujours parce que nous voulons rester les gardiens de leur mémoire. Envers eux, nous avons un éternel devoir de mémoire. Le cadavre de Parenel Saint Cyr Par Tercier Daniel, Wendel Polynice Camp Jean Mary Vincent au Carrefour Aviation T rois ( 3) ans Apres le séisme du 12 Janvier 2012 le camp Jean Mary Vincent reste l’un des abris le plus énorme dans la zone métropolitaine avec des effectifs provenant massivement des couches populaires végétant dans une misère noire, atroce. Ces personnes sinistrées ne cessent de crier au secours le jour comme la nuit, victimes de la menace de Policiers violents et sans pitié. Ce Mardi 8 Janvier 2013, 4 Jours avant l’anniversaire de ce monstrueux drame qui a emporté plus de 300 mille habitants dans la capitale, c’est au tour d’un jeune garçon nommé Parenel Saint Cyr âgé de 23 ans de trouver la mort sous les projectiles des agents de Police affectés au commissariat de Saint Joseph. Il vivait dans un de ces abris invivables pour un être humain, sous les yeux de sa famille et de la population, sujet aux répressions des Policiers plus précisément des autres [Backup] liés au meurtres. La famille et la population ont été brutalement traitées avec des gaz lacrymogènes pour avoir voulu la présence de la presse et des Medias pour faire le constat du décès et pour pouvoir clarifier l’assassinat de ce jeune innocent abusivement abattu par des agents policiers sans foi ni loi. Selon l’explication de la famille, sa mère Thérèse St Cyr et son frère Brunel Saint Cyr réclament justice, réparations et l’arrestation des policiers criminels impliqués dans ce crime intolérable malhonnête et ils demandent le support de toutes les organisations impliquées dans la défense des droits humains. Maison à vendre A Bon Repos, Haiti Impasse Josaphat Sur ¼ carreau cloturé, mais mur lézardé, Comprenant : 5 chambres à coucher dont 2 en bas, 3 en haut sans mosaiques 5 toilettes – 2 chambres indépendantes pour serviteur et servante arbres fruitiers (cocoyer – mangues) Prix $200.000,00 Pour information sonnez le 305-788-4295 Radio Optimum – 93.1 sca La direction et le personnel de la Radio Optimum remercient chaleureusement leur audience et annoncent à tous ceux qui ont perdu leur contact que depuis plus de deux ans, la Radio Optimum travaille quotidiennement sur la fréquence de 93.1 sca. Vous avez aussi la possibilité de la capter sur le site www.radiooptimum.com et bientôt sur www.radiooptimuminter.com Captez chaque jour, à toutes les heures le 93.1 sca. Haiti Liberté/Haitian Times 3 Arcahaie : «Le Police» à l’assaut de l’Opposition Martelly déclare-t-il la guerre à Aristide ? Par Isabelle L. Papillon P ersécution, poursuite politique, machination politique, provocation, diversion, renforcement de l’instabilité politique, sont autant de mots utilisés pour qualifier l’action de ces voyous de grand chemin en utilisant: Sony Thélusma alias Ti Sony et Rosemond Jean manipulés et instrumentalisés par le régime GNBiste, d’extrême droite de Martelly-Lamothe contre l’ex-président Jean Bertrand Aristide, revenu dans son pays depuis environ deux (2) ans, où il consacre le reste de sa vie à l’éducation. Depuis son retour en mars 2011, il n’a jamais pipé mot sur les questions politiques de son pays. Faisant suite à des plaintes venant de soi-disant victimes d’un homme qui a consacré sa vie à aider les plus pauvres, le commissaire du gouvernement, ex-chef de bande GNBiste, Lucmane Delile, s’écriant : « Alea Jacta est », a voulu réveiller le chat qui dort. Après l’échec de la première invitation du jeudi 3 janvier dernier, Lucmane Delile surnommé le « déluge » a franchi le Rubicon en lançant une autre invitation pour le mercredi 9 janvier prochain à un moment où le gouvernement kaletèt de Martelly-Lamothe est très mal vu par l’église catholique et la communauté internationale. Par cet acte de deux (2) voyous, le commissaire du gouvernement de la juridiction de Port-au-Prince a pris la liberté d’agir au-delà la sienne pour persécuter de paisibles citoyens, alors que des criminels notoires circulent librement dans le pays quand certains sont actuellement Une vue de la réunion Par J. Fatal Piard M obilisation pour la Paix et le Développement Durable, tel est l’objectif de cette importante rencontre tenue dans la ville historique de l’Arcahaie le samedi 5 janvier dernier. En effet, le matin de cette journée hautement mémorable du 5 janvier 2012, l’Initiative Citoyenne a convié la majeure partie des Partis de l’opposition et des organisations de la société civile à se réunir à Yaya Night Club à quelques mètres de l’église Sait Pierre. Cette rencontre devait assurer le suivi du Manifeste du Cap Haïtien, qui, le 17 octobre 2012 a consacré la volonté certaine des participants à replacer notre pays sur les rails de la démocratie et du développement durable. L’objectif primordial visé consistait à dégager un consensus pour corriger les dérives de l’actuel gouvernement et mettre en place un programme de gouvernement. Après la présentation des délégués, le représentant de l’Initiative Citoyenne Monsieur Garry Jean Denis a fait une mise en contexte. « Il s’agit, aujourd’hui, de définir les suites à donner, dans le temps et l’espace, à cette initiative adoptée dans un contexte marqué par des manifestations pacifiques organisées par le peuple revendicatif. Car il convenait de rechercher et de proposer au peuple revendicatif des méthodes et moyens de lutte pour atteindre les objectifs dans le manifeste du Cap-Haitien dans un délai raisonnable », a-t-il fait savoir. Ensuite l’agronome Jean André Victor a fait un tour d’horizon des réalités géopolitiques et des spécificités nationales. Ce aspect constituait l’un des principaux éléments de stratégie qui méritent bien une considération spéciale. En gros, il s’agissait donc de renforcer le consensus du Cap-Haitien par l’adoption d’un pacte pour la paix, la démocratie, la bonne gouvernance et le développement durable ; d’organiser d’une façon scientifique le groupe, d’envoyer un ultimatum au Chef de l’Etat pour la constitution d’un conseil électoral provisoire de consensus. Il a été entendu que tous les secteurs politiques de la société civile doivent y être impliqués en vue de parvenir à l’organisation d’élections crédibles au plus tard en avril 2013. Il s’agit aussi d’accompagner la mobilisation générale, de réaliser les rencontres départementales prévues dans le manifeste du Cap-Haitien, de 4 négocier un programme minimum de gouvernement, de gagner en commun les élections à venir, de supporter, au besoin, tout changement politique nécessaire à la réalisation du programme minimum de gouvernement remettant en question le système. Il a été prévu de former, après la signature du pacte pour la paix, la démocratie et le développement durable, un Comité de Reconstruction Nationale (CRN). Les organes du CRN seront les suivants : Une Assemblée Nationale composée des représentants de tous les sous-groupes impliqués, une Direction Nationale formée des représentants des secteurs politiques, de la société civile et des dix départements géographiques du pays, une Direction Exécutive de sept membres désignée par la Direction Nationale. De toute évidence, les pouvoirs de tels organes seront définis dans les règlements internes. En attendant la mise en place des structures prévues dans le document de cadrage, il est institué par l’assemblée un Comité de Pilotage consensuel de transition de sept membres dont la mission consiste à, notamment, structurer le groupe, organiser les rencontres et exécuter toute autre tache qui sera dévolue à la direction Exécutive. La Première phase entre décembre 2012 et janvier 2013 prévoit l’Elaboration et l’adoption du Pacte pour la Paix, la démocratie, la bonne gouvernance et le développement durable, la Mise en place du comité de pilotage, la Mise en place des différents organes du CRN, la Transmission à l’exécutif de l’Ultimatum du CRN, l’Adoption d’un plan de mobilisation. L’Adoption d’un calendrier de réalisation des rencontres départementales. La 2ème phase de Février à Mars 2013 prévoyait l’Adoption d’un programme minimum de gouvernement pour les vingt cinq ans à venir, l’Exécution du plan de mobilisation, l’Exécution du calendrier des rencontres départementales, la Préparation des élections législatives, municipales et locales. La 3ème quand à elle est la plus importante. Elle n’est autre que celle de la grande mobilisation et de la préparation d’un gouvernement de transition dans un bref délai. Le Police à l’Assaut La tentative de lynchage des membres de la société civile et des leaders de l’opposition notamment Madame Suite à la page (14) Haiti Liberté/Haitian Times Les manifestants lavalassiens devant le Parquet le 3 janvier dernier au sein du cabinet privé du président et du Premier ministre. Ils sont tous connus de tout le monde. Les organisations des droits humains les ont déjà pointés du doigt dans des rapports rendus publics. En effet, les deux (2) plaintes déposées au Parquet près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, d’abord par un ex-protégé de la Fanmi Selavi, une institution fondée en 1986 par l’ex-prêtre, devenu président d’Haïti, Jean Bertrand Aristide pour accueillir les enfants de rue à l’époque, ensuite par une soi-disant victime de coopérative 12%, Rosemond Jean qui voulait faire de la lutte des sociétaires Suite à la page (14) Haïti est-elle sur la liste noire de l’internationale ? Par Yves Pierre-Louis D ès le début de l’année 2013, tous les indices démontent que le gouvernement Martelly-Lamothe est sur la mauvaise pente. Tous les secteurs vitaux tant nationaux qu’internationaux ont sévèrement critiqué le mode de fonctionnement du gouvernement actuel d’Haïti. La plus haute hiérarchie de l’église catholique a tiré à boulet rouge sur les dirigeants. Une bonne partie de la communauté internationale qui se dit toujours être amie d’Haïti, l’a placée sur une liste noire pour les visiteurs et bloquer les aides accordées au pays le plus appauvris du monde. Le peuple haïtien de son côté révolté contre la persécution politique est resté mobilisé contre le pouvoir qui commence à perdre l’un des plus proches collaborateurs. Actuellement, Haïti est classée parmi les 12 pays où les touristes doivent être évités, tenant compte de la situation catastrophique qui règne dans le pays. En effet, le Canada et les EtatsUnis ont demandé à leurs citoyens de ne pas envisager Haïti comme destination touristique et leurs ressortissants en visite en Haïti d’être prudents en raison des actes d’insécurité, du banditisme, de kidnapping, de vol, de viol, de l’insalubrité et de la propagation de l’épidémie de Choléra dans toutes les régions du pays. Selon le Département d’Etat des Etats-Unis, deux (2) ressortissants étasuniens ont été tués au cours de l’année 2012 et plusieurs autres citoyens étasuniens en visite dans le pays ont été attaqués et cambriolés après avoir tout juste laissé l’aéroport d’Haïti vers leur destination. Le Canada exhorte ses ressortissants de faire preuve de grande prudence pour les mêmes raisons. Il évoque des phénomènes de toutes sortes qui perdurent à travers le pays, tels : l’insécurité, les vives tensions politiques, l’épidémie de Choléra-Minustah qui continue de faire rage dans le pays, l’insalubrité un peu partout à la capitale, la faiblesse des installations médicales. Pour toutes ces raisons les Etats-Unis et le Canada ont clairement déconseillé tout voyage non important, les touristes en particulier de visiter Haïti et ceux qui sont actuellement dans Michel Martelly et Oda Beverley le pays de ne pas se déplacer vers des endroits de Martissant, Carrefour, Belair, Cité Soleil et autre zone de la région métropolitaine de Port-au-Prince. « La situation sécuritaire en Haïti est particulièrement instable et dangereuse en Haïti », a-t-il fait savoir. Dans la foulée, le Canada a endurci sa position, face au régime au pouvoir qui prend la liberté de gaspiller les avoirs de l’Etat et de liquider les ressources du pays. Suite à la visite d’évaluation du ministre canadien de la coopération internationale, Julian Fantino en Haïti, en novembre dernier, le Canada a décidé de suspendre toutes les aides accordées à Haïti dans le cadre de sa coopération bilatérale. Selon les autorités canadiennes, les résultats attendus ne parviennent pas, les aides n’ont aucun impact sur la vie réelle du peuple haïtien. Lors de sa visite, il a déclaré : « Le Canada a joué un rôle clé dans les efforts internationaux pour soutenir le peuple haïtien à surmonter les immenses défis auxquels il a fait face, tels que ; le séisme de 2010 et plus récemment, l’ouragan de Sandy. Le gouvernement du Canada et les canadiens attendent de la transparence et la responsabilité du gouvernement d’Haïti. Je vais exprimer cette attente lors de mes rencontres avec les hauts fonctionnaires. » Finalement, l’Agence canadienne de Développement International (ACDI) a informé dès le mois de janvier 2013 que les fonds destinés aux nouveaux projets en Haïti ont été gelés en attendant de nouvelles étapes. Cette disposition a été prise afin de déterminer une approche plus efficace qui permettrait aux Haïtiens de prendre en main le destin de leur pays. L’enveloppe de quelques centaines de millions de dollars destinés à Haïti, « est sur la glace en ce moment, nous continuons à financer certains programmes, mais il n’y a pas de nouvelles initiatives en ce moment. Et nous réfléchissons sur ce qui devrait être la prochaine étape », déclare le ministre Fantino à la presse canadienne. Dans la perspective d’encourager les Haïtiens à prendre le destin de leur pays en charge, il a ajouté « Le fait est qu’Haïti est toujours en mauvais état, et lorsqu’on va de l’autre côté de la frontière, en République Dominicaine, les choses vont beaucoup mieux. Allons-nous continuer à faire la même chose de la même manière en Haïti ? Je ne pense pas parceque nous n’obtenons pas le progrès auquel les canadiens sont en droit de s’attendre. » En Haïti, l’ambassadeur du Canada, Henri-Paul Normandin a pris son bâton de pèlerinage pour expliquer le bien-fondé de la décision de son pays dans les médias haïtiens. Il évite d’assimiler cette décision à d’autres informations faisant croire que le Canada a d’autres mobiles qu’il ne déclare pas, qui se cachent derrière cette décision. Il a déclaré : « Le Canada encourage le gouvernement haïtien à faire des efforts visant à combattre la corruption et à renforcer l’établissement d’un Etat de droit dans le pays. Le Canada travaille très étroitement avec l’Etat haïtien dans le cadre de la coopération canadienne ». Suite à la page (19) Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 Twa Fèy, Twa rasin O! Pitoyabilité et rizibilité du président Martelly Le grand bluff continue Par Fanfan la Tulipe M aintes fois on a cru toucher le fond de la vase avec Martelly, mais on s’est toujours trompé tant son fond est insondable. Le mec est capable de toutes les excentricités, bizarreries, frasques, bêtises, cocasseries, invraisemblances que l’on puisse imaginer. Il semble flotter en permanence dans le fol imaginaire de ses extravagances saugrenues. De ce point de vue, je l’avoue, c’est un créateur, pas mal fou du reste. A titre d’échantillon de ses stupidités et loufoqueries, on signalera cette mémorable interview, répugnante et dégueulasse, accordée au journaliste Carl Fombrun en date du 27 décembre 2005, au cours de laquelle le type avouait avoir volé des camions pour se faire de l’argent, s’acheter du crack et éventuellement finir comme délateur. Déjà, l’homme était pitoyable et sa pitoyabilité devait aller en s’accentuant, lors de ses grotesques et bouffonnes performances carnavalesques, jusqu’au jour où Washington et la bande à Clinton jetèrent leur dévolu sur ce personnage obscène pour en faire un président-marionnette, facile à manipuler pour les besoins de la cause néolibérale à mettre en pratique ventre déboutonné. Nous ferons grâce aux lecteurs et lectrices de la kyrielle de forfaitures, abus de pouvoir et scandales à mettre au compte de la bande à Martelly, pour en arriver au dernier épisode de propagande et de grand bluff de ce maître clown que fut sa prestation, le 28 décembre passé, à Altos de Chavón, en République dominicaine, en compagnie du chanteur de réputation internationale, Julio Iglesias. La version officielle propagée par la présidence veut nous faire croire que Martelly a été «invité» par Iglesias à le joindre à un concert de charité prétendument au bénéfice des Haïtiens. Je suis plutôt porté à croire que Sweet Micky, grâce à ses relations peu respectables avec certaines autorités dominicaines, grâce aussi aux manœuvres de coulisse du sulfureux Premier ministre Lamothe, s’est arrangé pour une belle opération de propagande, de façon à donner un semblant de respectabilité, d’internationalité et de popularité à son régime en pleine décrépitude morale. En effet, dans une vidéo propagée sur You Tube, un présentateur, sans doute un nervi de la présidence ou un journaliste tyoul, annonce pompeusement que la compagnie Nader Production a invité Martelly à participer avec Julio Iglesias à un concert dont les bénéfices devraient aller à la Fondation Rose et Blanc du couple Martelly «pour continuer à aider ceuxlà dans le besoin». Tout de suite après s’amène le président pour son tour de grande prestidigitation médiatique: «chak fwa nou kab sou yon sèn entènasyonal pou vann imaj peyi a, yon Ayiti ki kontan (sic), yon prezidan k ap chante, pale de pwogrè k ap fèt an Ayiti (resic), mwen kwè se yon avantaj li ye pou Ayiti». Poursuivant sur cette lancée délirante, Martelly, répondant à un journaliste, assure que ce concert avec Iglesias «va propager une image positive d’Haïti, yon Ayiti k ap viv (sic), k ap rebati tèt li (resic), k ap renaître. Dans cette délirante perspective de renaissance d’Haïti, Martelly en vient au côté propagande médiatique de son intervention lorsqu’il répond à un autre journaliste, sans doute sceptique :« nou pap rankontre ak otorite yo, men nou gen yon dîner avèk 200 pi gran endistriyèl peyi a ap fè pou mwen, pou pale de Ayiti». A bride abattue dans sa délirance, Martelly répond à un troisième journaliste :« oui, [ane a] ap fini en beauté. Le monde tourne (sic). Li en beauté pou nou, men gen mounn k ap soufri, nou pap bliye yo (resic). Puis s’amène le Premier ministre Lamothe pour donner du jarret à la propagande éculée amorcée par son président qui, nous dit-il, «fè deplasman an ak Ayiti nan kè l […] Ayiti pral gen chans, antre sou sèn kiltirèl entènasyonal la, oun chans pou n voye Ayiti monte». Eske se yon siyal nan kad yon nouvèl Ayiti ? demande timidement un journaliste inquiet. «Absolument», répond sans sourciller le Premier ministre : «La a nou nan kad kiltirèl la, e nou fè l nan kad envestisman an tou. Aswè a, n ap manje avèk 200 envestisè. Demen maten, n ap dejene avèk 20 lòt envestisè […] nou pral genyen les plus grands investisseurs du monde». Ayayay, la fête investissante s’annonce belle pour Haïti ! Lamothe n’est pas aussi granchire, djoleur et envahissant que son président, c’est là son moindre défaut. Mais comme il faut faire marcher la machine à propagande, il nous apprend que «lò y ap pale de grangou, chomaj», le gouvernement ne peut pas créer d’emplois pour tout le monde dans le pays; pour le reste du travail, il revient au secteur privé national et international de le faire. Et c’est là justement qu’interviennent les investisseurs :«envestisman vle di djòb, djòb vle di mwens chomaj, mwens grangou ; mwens grangou vle di plis moun kontan ; e noumenm n ap travay pou pèp la kontan, pou nou rive nan yon Ayiti pi bèl». Merci, monsieur le Premier ministre. Mais il ne faut pas s’y méprendre: «chèche envestisman se yon maraton, se pa yon sprint de 100 mèt li ye», affirme le Premier ministre. Sans doute il faut laisser aux grands mangeurs-investisseurs le temps de faire leur beurre et leur mantègue, et aux petits toutou locaux la possibilité de ramasser quelques grasses miettes. Apparemment, quelques mesures positives sont en marche, ainsi un investisseur pourra commencer à fonctionner en dix jours. Gwo zafè. Moi qui suis un rêveur impénitent, je me suis imaginé le tableau, déliramment : chaque biznis va donner à travailler à quelque 5.000 personnes, selon le Premier ministre. En multipliant ce chiffre par au moins 100 des 200 «plus grands investisseurs du monde», ça va nous faire 500.000 nouveaux emplois en Haïti. Et si Julio Iglesias arrive à charmer les cents autres investisseurs, ça nous fait déjà un million de chômeurs en moins au pays. Qui ose dire que ce n’est pas un gouvernement…progressiste ? Et «qui ose rire dans le noir» ? Pour compléter le panorama de propagande et de bluff concoctés par les deux gouvernements, haïtien et dominicain, il se trouve que parmi les personnalités de marque présentes à ce grand événement internationaloculturel de la saison, il y avait, comme par hasard, la fameuse «reporteuse» Barbara Walters. Bien sûr ce n’est pas à ce parterre de bonnes et braves gens qu’on aurait invité Nuria Peria, celle qui avait tiré sous une grosse roche de corruption deux papa anguilles, Martelly et un sénateur dominicain, le mal nommé Felix Bautista. Pour sa part, Julio Iglesias a parlé d’Haïti comme d’une «démocratie formidable (sic), un pays qui tend à remonter». (resic). Même – et là, ce fut le pompon – le chanteur espagnol nous a appris que « il n’y a pas de frontière entre Haïti et la République dominicaine. Si Haïti Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 Le chanteur international Julio Iglesias et le président-clown Michael Martelly ne progresse pas, la République dominicaine ne pourra pas progresser non plus». Demele w, Martelly. A défaut de délivrer quoi que ce soit, Martelly se plaît et se complaît dans la fuite en avant : voyages à travers le monde, jusqu’au Japon; rencontre avec Raúl Castro ; «décentralisation» du carnaval vers les Cayes pour le recentraliser à Port-au-Prince dans une atmosphère de printemps et de fleurs; présence intempestive au stade Santiago Bernabéu pour assister à un match de l’équipe Real Madrid ; plaisir de flairer les aisselles santidou du roi Juan Carlos ; rencontre hautement médiatisée au Vatican avec le successeur de St. Pierre, un Benoît XVI presque en pré-gagatude et semi hébétude; rencontre arrangée par le nonce apostolique en Haïti pour que le vice eût accès à la demi- vertu pontificale. A défaut de se procurer le plaisir masturbant de rencontrer le roi du monde, Barrack Obama, qui lui fait encore des grimaces, et même pas des filalang, Martelly se réfugie dans les vaporeuses hauteurs de ses extravagances et démesures. A force de fouiner dans les poubelles de l’International et les quartiers interlopes des affaires investissantes, son alter ego Lamothe, prince des ténèbres, a fait de lui un prince de la lumière, de la musique et de la «culture», l’espace d’une soirée, en lui trouvant un strapontin lors d’une performance de Julio Iglesias dans la Romana dominicaine, pour qu’il soit assis en première rangée, juste en face de l’artiste espagnol qui l’invitera éventuellement à grimper sur la scène. Le président de la république d’Haïti, Michael Joseph Martelly, a accepté d’aller se pavaner en République dominicaine, se faire pitoyable et se rendre la risée des gens en allant s’exhiber aux côtés d’un Julio Iglesias fameux pour ses duos avec les Frank Sinatra, Diana Ross, Nana Mouskouri, Charles Aznavour, pour ne citer que ceux-là. Désormais, Martelly, président d’Haïti, pourra, hélas, s’enorgueillir de faire partie de cette liste de duettistes célèbres, ce qui contribuera à gonfler davantage son ego pathologique d’enfant gâté qui rêvait de devenir filthy rich, pourri de fric, ainsi qu’il l’avait dit à Carl Fombrun lors de cette mémorable interview en 2005. Ravaler ainsi la dignité et la noblesse de la fonction de chef d’une nation, quelle tragédie! Quelle catastrophe ! Quel avilissement! Quel aveulissement! Quelle déchéance! Quel déshonneur! Quelle honte! Quelle prostitution! Quelle ignominie! Quelle indignité! Quelle disgrâce ! Quelle déchéance Quelle flétrissure! Quelle souillure! Quelle pitoyabilité ! Quelle humiliation pour la nation! Quelle descente aux enfers de la plus honteuse dégringolade politique jamais infligée à tout un peuple. Devenu une pourriture trônant au sommet de sa fortune mal acquise depuis son accession à la présidence, obnubilé par les flatteries de médiocres sousou, atteint de pouvoirite aiguë, baignant dans le système de rétrocommissions mis en place par le gouvernement Préval-Bellerive, Martelly fuit ses responsabilités et ses devoirs de chef d’Etat en se réfugiant dans les fantasmes d’une illusoire popularité et de programmes fumeux supposés apporter un baume à la misère-chlorox des masses. On a l’impression, tragique s’il en fût, que Martelly et sa clique ne s’intéressent qu’à la jouissance, la débauche, l’inconduite, les plaisirs (même malsains), le vice, la corruption tèt kale, la dépravation, la perversion des mœurs, le laisser-aller, un je-m’en-foutisme fou, quasiment une démission qui ne dit pas encore son nom. Drapé dans sa pitoyabilité et sa rizibilité, Martelly vogue la galère d’une dangereuse inconscience, car il n’y a rien à espérer d’un chef d’Etat parti faire le clown, le bouffon, le rizib, en république voisine. Déjà, l’International, par le truchement du ministre canadien de la Coopération internationale, Julian Fantino, a tiré la sonnette d’alarme : «Depuis 2006, le Canada a versé environ 1 milliard de dollars à Haïti… Le fait est qu’Haïti est toujours en mauvais état, (souligné par nous), on va à côté, en République dominicaine, et les choses vont beaucoup mieux». Concernant une enveloppe de quelque centaines de millions de dollars destinée au pays, «c’est sur la glace en ce mo- ment», a dit Fantino. A la vérité, compte tenu de l’application dwategòch des politiques d’ajustement structurel par des «subalternes arrogants ou experts en marronnage» (Leslie Péan), et depuis les scandales financiers haïtiano-martellobautisto-dominicains, la communauté internationale a pris peur et a décidé de bien tenir son chien en laisse. Or, comme il faut trouver de l’argent pour assouvir sa soif d’être un filthy rich, Martelly fait flèche de tout bois au point que même ravaler la dignité de la fonction présidentielle ne lui chaut guère. Il n’a guère le sens de sa pitoyabilité, encore moins de sa rizibilité; triste réalité que d’être la risée de tous sauf de ses serviles adulateurs. Il faut y aller à grands coups de bluff, de propagande bancale et tapageuse, faire croire que le président est en voyage (permanent) à la recherche d’investisseurs, faire semblant de venir en aide à la population en mettant sur pied des programmes bidon. C’est le grand bluff qui n’arrête pas. Ce n’est pas seulement l’International qui menace, il y a la colère populaire qui gronde, aux Cayes, au Cap, à Port-au-Prince, à Miragoane, dans le Plateau central, partout dans le pays. La population est écoeurée de voir tant de corruption, tant de gaspillage, à ciel ouvert, alors qu’elle crève de faim. Même Mgr. Poulard, un GNBiste connu et kanni de la lignée kébreau-martellyste a jugé opportun sinon moralement nécessaire de s’en prendre à l’immoralité au sein du gouvernement: corruption, gaspillage des ressources publiques, mensonges éculés, cooptation d’un secteur de la presse, sur fond d’inégalités criantes. Quand le prélat parle de «per diem» faramineux allant jusqu’à 20 mille dollars par jour, qui d’autre dénonce-t-il sinon le président, son épouse ou le Premier ministre ? Il a raison de clamer que les autorités ont pour obligation de rendre compte de leur gestion à la population. Avezvous entendu Gwo Soso ? Avez-vous lu Olivier Martelly, vous et votre mère qui avez été épinglés par deux «petits» avocats, «raz» à votre avis. Et vous Martelly, rappelez-vous que l’ombre de Nuria Peria vous poursuit encore, et la conscience universelle vous poursuivra jusque «sous cette voûte sombre» comme l’œil qui «était dans la tombe et regardait Caïn». Pitoyable, minable, rizib, clown, ainsi vit le président Martelly, tèt kale, savann boule. GET YOUR TAX REFUND FAST • Income Tax • Insurance (car, life, home, business) • Real Estate • Financial Consulting • Notary Public • Translations (from French, Creole, Spanish to English) • Typing (resume, flyers, invitations, papers, business letters) • Faxing (sending and receiving). Copying. • Electronic Filing Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 (between Clarendon Rd & Avenue D) Chery’s Brokerage, Inc. CHERY’S BROKERAGE 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269 Haiti Liberté/Haitian Times 5 Kwonik Kreyòl Mobilizasyon an solidarite ak Aristide T out òganizasyon baz Lavalas yo nan zòn metwopolitèn Pòtoprens lan lanse pou mèkredi 9 janvye 2013 la, yon jounen mobilizasyon an solidarite ak lidè yo, Jean Bertrand Aristide, k ap sibi pèsekisyon politik anba men pouvwa kaletèt Martelly-Lamothe la. « Plis w ap pèsekite l, plis nou renmen l », se sou tèm sa a militan Lavalas yo lanse mobilizasyon kont pèsekisyon,machinasyon, divèsyon ak pwovokasyon politik. Randevou a kase mèkredi 9 janvye a devan Pakè a ki chita bisantnè pou y al di non ak pèsekisyon politik. Demokrasi a andanje nan peyi Ayiti ; aki demokratik yo, pèp ayisyen an te rache nan batay yo te mennen ki te abouti ak dechoukay diktati Duvalier yo sou pouvwa a 7 fevriye 1986 ak viktwa demokrasi sou abitrè, 16 desanm 1990 la pa ka pèdi. Militan Lavalas yo deklare : « Jounen Jodi a nou konstate, tout pwojè sosyal ak ekonomik pèp la bloke nan pasay, gouvènman Martelly-Lamothe pa delivre, y ap fè wont sèvi kòlè, yo mete koutye machann peyi chache dosye pou kache lòt gwo dosye tankou: vòl, kidnapin, kòripsyon elatriye k ap dòmi nan tiwa komisè gouvènman. Gouvènman Tilolit, sousèt, kaletèt Martelly-Lamothe la ap pratike yon politik jistis 2 pwa 2 mezi, ki chita sou pèsekisyon ak vanjans. Nou tout ka wè l, se yon jistis siwomyèl pou patizan pa yo, ki se kadejakè ak kidnapè, aloufa pòch long e yon lòt kalte jistis fyèl bèf pou patizan lapè ak demokrasi yo. N ap pwofite denonse ak tout fòs nou konvokasyon-pwovokasyon komisè gouvènman Pòtoprens lan, Luc- mane Delile, ki vle materyalize rèv li kom GNBis kont pèp ayisyen an atravè lidè karismatik li, ki se doktè Jean Bertrand Aristide. Depi yo konvoke doktè Titid se pèp la konmisè a konvoke, n ap desann anba pou n al twoke konn ak li e n ap denonse tout men kache ki dèyè mannigèt politik tizonnay pèsekisyon sa a. » Kòdonatris komite egzekitif la, Maryse Narcisse bò kote pa l kondane zak krazebrize pouvwa kaletèt la te voye fè sou reyinyon pati politik opozisyon an t ap fè nan Akayè samdi 5 janvye pase, kote yon gwoup moun ak braslèwòz nan bra yo t al voye wòch sou moun ki te nan aktivite a. Maryse Narcisse lanse yon apèl bay tout militant Lavalas ak rès pèp ayisyen an pou yo mobilize lavalaseman kont pèsekisyon politik ak arestasyon gwo ponyèt. Ane 2012 la : yon lane pwopagann, pwomès blòf ak eskandal A ne 2012 la fini, men tribilasyon pèp la pa fini. Jan sa toujou fèt chak ane, nan finisman ane 2011 lan, pèp ayisyen an anpatikilye klas moun yo rann pòv yo, te espere yon lane ki miyò pou 2012 la. Men, sa pat pran tan pou pèp la te pèdi espwa. Ane 2012 la te make ak anpil pwopagann, pwomès blòf ak eskandal. Sitiyasyon lavi mas pèp la se te yon veritab masuife sou plan politik, ekonomik ak sosyal. Nan nivo politik Sou plan politik, ane 2012 la te inogire ak dosye nasyonalite prezidan repiblik la ak sèten manm nan gouvènman an. Malgre entèvansyon kavalye, anbasadè ameriken braslè woz la, jouk jounen jodi a, dosye nasyonalite prezidan an pa janm klè pou popilasyon an. Se nan kontèks sa a tou, dosye piblikasyon konstitisyon amande a te bloke nan men pouvwa egzekitif la. Pandan tan sa a, ensekirite a pat janm fè bèk atè pandan tout ane a. Dapre chif ki te soti nan lopital jeneral, sou 115 kadav ki te nan mòg lopital la nan mwa jiyè a, 80 ladan yo, se te moun ki mouri anba bal nan zòn metwopolitèn nan sèlman. Nan rapò jistis ak lapè fè soti sou kesyon ensekirite a, li montre aklè, gen anviwon 3 moun ki mouri anba bal chak jou. Dapre POHDH, gen anviwon 800 moun ki mouri nan ensekirite pandan ane a. Fòk nou di, sitiyasyon briganday sa a ap devlope anba bab yon fòs okipasyon ki nan peyi a depi jen 2004. Sitiyasyon sa a ak lòt nou pral di pi devan, te menm lakòz anpil leve kanpe nan peyi a pou mande pouvwa anplas la bay talon li oubyen pou mande amelyorasyon nan kondisyon lavi moun ki pi pòv yo. Nan nivo ekonomik ak sosyal Nan nivo ekonomik, sosyal ak kiltirèl, sitiyasyon an pat diferan. Lavichè te toujou ap gagannen mas popilè yo pandan tout ane a. Diskou Ayiti louvri pou biznis la, se remèd tout maladi peyi a, dapre gouvènman braslè woz la. Se nan kad sa a pouvwa anplas la, anba direksyon Bill Clinton, te mennen yon pil swadizan envestisè vin vizite peyi a, fè fowòm agoch adwat epi vwayaje toupatou sou latè. Pwopagann pou zòn franch yo, rantre nan menm demach sa a. Men, se toujou nad marinad, sitiyasyon mas pèp la toujou ap anpire. Jouk jounen jodi a, plis pase 300 mil kretyen vivan ki te viktim nan 12 janvye a, kontinye ap viv tankou bèt, anba tant. Pakèt pwogram pa itil pouvwa a mete kanpe yo (Ede pèp, ti manman cheri, kat woz, kore etidyan elatriye), pa rive rezoud anyen nan sitiyasyon malouk mas yo ap viv la. Pouvwa anplas la te pran plezi nan simaye lajan tribò babò pou anpeche moun manifeste nan Okap ak nan vil Okay. Anplis sa, plizyè 6 manm gouvènman an ak fanmi prezidan an ap naje nan kòripsyon. Dènye siklòn natirèl ki sot pase yo, vin ajoute sou siklòn politik ak ekonomik otorite yo lage sou peyi a. Dènye siklòn yo pote ale pifò danre peyizan yo ak anpil tèt bèt. Olye otorite yo repare dega siklòn yo, yo te pwofite dekrete eta dijans pou fè gagòt ak lajan pèp la. Sa ki fè jounen jodi a, menm palmantè yo pa anmezi pou di pèp la ki kote 5 milya goud eta dijans la pase. Olye otorite yo te chita nan peyi a pou fè fas ak pwoblèm yo, yo te pito jwe wòl pijon vwayajè, nan pran plezi yo toupatou ak yon pil delegasyon pou pwofite gwo pèdiyèm, san okenn transparans. Menm sekretè deta kominikasyon jako repèt la, pa rive konvenk popilasyon an, nan pwopagann tèt anba l ap fè yo, ni pote esplikasyon sou lajan vwayaj prezidan an koute. Kolektif la kwè, nou paka kontinye nan politik gagòt, politik souse manmèl sa a ankò. Pandan tout evennman sa yo t ap dewoule, eskandal pat janm sispann fè kenken nan pouvwa a. Akote eskandal politik sou konstitisyon amande, sou nasyonalite prezidan an, sou CSPJ a ak sou KEP a, eskandal kòripsyon nan Leta a pat janm sispann. Dènye eskandal sou zafè kadejak la, vin mete luil sou difè a. Pandan Mèt Josué PIERRELOUIS ap prepare yon kadejak elektoral pou pouvwa a, non li vin site nan yon zafè kadejak sou fanm. Eskandal kadejak sa a rive nan yon kontèks kote mizik k ap denigre fanm nan sosyete a Immaculeé Bakery & Restaurant 2 Locations en Brooklyn tounen yon mòd. Jiska arestasyon BRANDT lan, anpil moun nan sosyete a te panse se malere ki t ap dirije endistri kidnapin nan. Men, arestasyon BRANDT lan te pote anpil limyè pou moun ki te twonpe yo. Sèten gwo palto nan tèt leta a, tankou chèf sekirite palè nasyonal la, gen non li site nan zèfè sa a. Sa k pi grav la, ata pitit prezidan an gen non li site nan zafè kidnaping. Angwo nou ka di, ane 2012 la, se te yon ane masuife pou mas pèp la. Yon bò, se te mizè, grangou, chomaj, kolera ak kadejak ki t ap mache sou kòtòf lestomak mas pèp la. Alòske, yon lòt bò, otorite yo, laboujwazi ak miltinasyonal yo t ap benyen nan byennèt, sou mizè pèp la. Pwogram bòn volonte pouvwa Mateli a, pa rive ateri. Sa ki fè pawòl chanjman, 5 E ak Ayiti dekole a, toujou rete eslogan, pawòl kanaval. • Pâtés • Pain • AK-100 • Gâteaux • Jus citron • Bonbon amidon • Bouchées • Cornets • Pain patate (sur commande) • Bouillon (chaque samedi) • Soupe (chaque dimanche) 1227 Nostrand Avenue (entre Hawthorne & Winthrop) BOUKAN Emisyon KAKOLA Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti • Nouvèl • • Analiz • • Kòmantè • • Deba • Pou yon Ayiti Libere (917) 251-6057 1411 Nostrand Avenue (entre Linden & Martense) www.RadyoPaNou.com Haiti Liberté/Haitian Times S emèn pase nan lannuit vandredi 28 desanm nan, fòs fènwa yo te met dife nan mache Dipò a, yo rele tou mache Gerit, kote machann yo te pèdi anpil machandiz, men yo gentan frape ankò. Kounye a se mache Taba yo boule samdi 5 janvye 2013 la. Pou kreye konfizyon, fòs lanmò yo ap fè kouri bri kòmkwa se kouran lektrik ki okazyone ensandi a nan mache a. Machann yo, malgre lapenn pa faya yo kanpe djanm pou yo defann dwa e yo fè konnen tou nan pwen moun k ap vin pase yo nan rizib ak you pawòl elektrisite, pou fè timoun dòmi. Yo fè konnen dife sa a, se yon konplo byen monte kont machann yo. Dife sa a sanble tèt koupe ak sa ki te fèt nan mwa fevriye 2012 la kote te genyen 2994 moun ki te viktim. Daprè yon premye evalyasyon yo rapòte, genyen150 malere ki viktim anba zak kriminèl sa a e sa k pi tris la moun yo fè konnen « pa gen anyen y ap atann nan men kalte gouvènman sa a ki pi ensousyan, pi neglijan sou pwoblèm malere yo » Majistra Taba a Serge Auguste, fè konnen limenm « Se dezyèm fwa yo mete dife nan mache a, se yon bagay katastwofik pou ti malere yo. Mwen doute anpil se yon aksidan. Mwen kwè gen yon men kriminèl dèyè zak sa yo» Se vre Majistra, men w ap pase moun yo nan tenten tou, lè ou fè konnen “w ap tann rezilta ankèt la pou idantifye kriminèl yo”. Kesyon mwen ta poze Sann machandiz yo Tél: 718.778.7188 Tél: 718.941.2644 Mache Taba Eske nou ka espere yon lane miyò pou 2013 la? Nou ta dwe swete tout moun yon lane ki miyò pou 2013 la. Men, eske nou ka blofe pwòp tèt nou ? Lè nou konstate chodyè a monte sou do peyizan, sou do mas pèp la, li desann sou non boujwa/grandon, lè nou konstate pil ak pakèt eskandal k ap pete tribò babò nan leta a, lè nou konstate jan pèp la ap monte masuife anba chomaj, grangou, lavichè, kolera MINISTA a, nou wè ane 2013 la pral pi mal. Olye pouvwa anplas la fè jefò pou rezoud pwoblèm Suite à la page (19) 101.9 FM • SCA Radyo Pa Nou Spécialités Dife nan mache Taba a! Mèkredi 9-10 pm w, eske ou te janm jwenn rezilta ankèt dife mwa fevriye 2012 la deja ki pral gen yon lane. Epi ki moun ou te arete? Se pa sèlman machandiz moun yo pèdi. Gen machann ki pèdi menm ti lajan likid yo te kite nan sakit yo. Se pa yon jwèt non, politik difesa a nan mache yo, se yon bagay ki soti wo. Gen yon machann yo rele Mirlande Saint-Val li fè konnen li pèdi yon trezò paske se an Desanm nan pou fèt fendane yo, li achte machandiz kote li pèdi plis pase 240 kès rad. Ki lè malere an Ayiti ap jwenn jistis, jistis kont kadejakè, jistis kont vòlè tè, jistis kont yon Leta k ap pran taks sou machann yo ki pa ba yo okenn sèvis. Depi lane pase Mateli te pwomèt viktim premye dife a yon ti chocho, yo pa janm bay anyen, alò men yon lòt dife vin ogmante kalamite malerèz yo. Marie Laurette Numa Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 Perspectives Le président Martelly commence 2013 entre l’enclume et le marteau ! Par Leslie Péan S i Haïti est aujourd’hui un pays en ruines, cela n’est pas uniquement le fait du tremblement de terre de 2010, de l’épidémie de choléra, des ouragans qui le dévastent périodiquement. C’est aussi et surtout à cause de la gouvernance locale qui a accéléré la décomposition des institutions garantes de la bonne marche de la barque de l’État. Nous avons eu à répertorier 22 cas de forfaitures (1), d’abus de pouvoir, de scandales et d’assassinats depuis la prestation de serment du président Martelly. Ces cas recensés dans des domaines divers tels que l’organisation des élections, la fiscalité, le népotisme, la justice, l’éducation, les révocations arbitraires, ont grossi depuis lors. Parallèlement, les nécessaires enquêtes sur des assassinats scandaleux comme ceux du banquier Guiteau Toussaint n’ont jamais démarré selon toutes les apparences, tandis que d’autres comme celle sur le kidnapping des deux jeunes Moscoso par des policiers en cagoule du gang de Clifford Brandt junior sont dans l’impasse. À cet égard, on ne saurait passer sous silence la série noire des assassinats quotidiens et des incendies d’origine criminelle, dont le plus récent est celui qui a ravagé hier encore le marché du Port (Nan Guérites), décapitalisant de manière irréparable des centaines de micro-entrepreneurs. Nous ne nous attarderons pas sur ces méfaits dans le cadre du présent article qui se bornera à traiter d’une question préjudicielle expliquant le manque d’engouement de la communauté internationale à aider Haïti à reconstruire les quartiers affectés par le séisme du 12 janvier 2010. Deborah Sontag, du New York Times, décrit le président Martelly comme « un musicien sans expérience politique (2) » promu par la communauté internationale à la plus haute fonction de gestion du pays. Ce qu’elle ne dit pas, c’est que ce personnage secondaire décalé, ou pour mieux dire décalqué de Sweet Micky, n’est pas un inconnu des milieux de toutes les dérives. C’est un nostalgique de l’ère jean-claudiste au cours de laquelle des centaines de millions de dollars d’aide internationale ont été engloutis sans le moindre résultat, si ce n’est l’exode massive d’Haïtiens fuyant la répression politique et la misère économique. L’argent de la reconstruction, objet de convoitise absolue, est venu ajouter d’autres nœuds au problème de la corruption en Haïti. Les bailleurs de fonds traditionnels, pourtant connus comme receleurs et complices, ont verrouillé les décaissements pour se donner bonne conscience. Ils ont été accablés par les pratiques corruptrices du gouvernement Martelly dès son installation et déroutés par la continuation du système de rétrocommissions institué sous le gouvernement Préval-Bellerive. Le détournement des fonds de PetroCaribe aux fins de passation de contrats de gré à gré avec les entreprises dominicaines de construction explique la paralysie évidente des bailleurs de fonds traditionnels dans la reconstruction (3). Le bilan définitivement négatif de la filière Venezuela-République Dominicaine crée des obstacles de taille dans ce domaine. Bilan qui contraste avec celui de la coopération cubaine où les seuls 1671 New York Ave. torts sont imputables à la partie haïtiBrooklyn, New York 11226 enne. En effet, à la date du 27 décembre 2010, selon Fidel Castro, des 625 médecins haïtiens diplômés à Cuba depuis 2006, 521 étaient intégrés à différents niveaux dans le système médical haïtien mais 104 travaillaient à l’étranger (4). docteur la à faire pour Haïti Le a encore des de efforts freiner l’hémorragie de ses cadres et béCommunauté Haïtienne néficier pleinement de l’assistance interà New York nationale. Dr. Kesler Dalmacy Tel: 718-434-5345 En avant pour l’Unité en 2013, l’année de l’Unité ! Notre objectif: l’Unité des forces progressistes Par Elie Leblanc D Michel Martelly « un musicien sans expérience politique » promu par la communauté internationale à la plus haute fonction de gestion du pays La mise à nu des raisons du scandale des contrats L’affaire des contrats signés avec trois compagnies dominicaines appartenant au sénateur dominicain Félix Bautista a laissé des traces et des cicatrices profondes. Nuria Peria (5), journaliste dominicaine crédible et courageuse, a présenté à la télévision dominicaine le 31 mars 2012 les relevés bancaires (6), les numéros de compte des entreprises dominicaines de construction indiquant les transferts d’argent aux deux principaux candidats à la présidence : Mirlande H. Manigat, pour 250 000 dollars, et Michel Martelly pour le gros du magot, soit 2 587 000 dollars. Ces derniers ont bénéficié des largesses des entreprises dominicaines qui violent, avec ces montants faramineux, la loi électorale fixant à deux millions de gourdes (50 000 dollars) le plafond des versements d’un particulier à un candidat. Les relevés bancaires exhibés par la journaliste dominicaine sont des justificatifs irréfutables des virements faits entre la BanReservas, la Banco Popular en République Dominicaine et la Unibank en Haïti au compte de Michel Martelly. Comme le dit le journaliste JeanMichel Caroit, « ces fonds proviennent des entreprises Hadom (dont Félix Bautista possède 98% des actions), Diseño de Obras Civiles y Electo (DOCE) et ROFI. Hadom et ROFI sont deux des entreprises du sénateur Bautista qui ont obtenu, en une seule journée, le 8 novembre 2010, des contrats d’un montant total de 385 millions de dollars pour la reconstruction d’Haïti (7). » Au fait, 500 millions quand on ajoute les contrats de DOCE. Les entreprises HADOM et DOCE avaient respectivement trois mois et quatre ans d’existence, soit moins que les cinq ans requis dans le dossier d’appel d’offres (DAO), quand leurs contrats ont été signés en Haïti (8). Quel est le pathos, le sens réel de ces huit attributions de marché à trois compagnies dominicaines en une journée ? La mise à nu des raisons de ce délire de contrats avec les entreprises de Bautista n’est pas difficile. La corruption financière a trouvé un autre moyen de griser les nouveaux détenteurs du pouvoir. En laissant croire qu’elle n’est intéressée que par la jouissance et les plaisirs, la nouvelle équipe a voulu faire croire qu’elle est d’une surprenante virginité. Pourtant, elle bat les records de déliquescence du gouvernement Préval-Bellerive. Elle s’y enracine en lui donnant une autre dimension dans la dépravation. Elle confirme le mot de Scott Wilson du Washington Post qui disait en 2002 que Martelly est « un favori des voyous qui travaillaient pour le compte de la dictature familiale détestée des Duvalier (9) . » En plein dans le délit d’initié, l’Haïti de Martelly est loin d’être l’incarnation du lien établi par Bernard Mandeville entre les vices privés et les vertus publiques (10). Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 Suite à la page (15) u point de vue marxiste, il est clair que le mouvement révolutionnaire dans un pays semi colonial comme Haïti est nécessairement une partie de la révolution socialiste mondiale. Comme tout mouvement il se développe selon les conditions de la crise générale du capitalisme, selon les conditions de la lutte entre deux systèmes, le système socialiste et le système capitaliste. Cependant Haiti étant un pays semi-colonial, la prise du pouvoir par le prolétariat et la construction socialiste ne seront possibles que lorsque les bases objectives de la Révolution auront été posées et auront atteint une étape supérieure de son développement, et après avoir franchi certains échelons préparatoires. (1) La tâche immédiate du journal ne peut donc consister dans l’établissement immédiat du socialisme mais plutôt dans l’accélération de la lutte pour le respect de la démocratie formelle, «c’est-à- dire la garantie des libertés publiques, la liberté de la presse, la liberté de la parole, le droit syndical, le droit à la vie des partis politiques, des organisations civiles et populaires, la liberté de conscience...etc», liberté qui nous a permis de mener la lutte pour nous libérer de la domination étrangère et du joug oppresseur de l’ impérialisme américain. Les méthodes de luttes que nous devons employer et que nous formulerons ensemble doivent “en premier lieu tenir compte des particularités nationales, du statut semi-colonial de notre économie, de notre position géographique qui nous place dans la sphère d’influence de l’ impérialisme américain, de notre statut économique limité étroitement par le niveau de nos ressources agricoles et naturelles, par l’inorganisation actuelle de la classe ouvrière, par le manque de cadres révolutionnaires suffisamment larges et conscients, par l’ analphabétisme politique des masses, par la question agraire et le statut misérable de la petite propriété paysanne, par le caractère inconsistant du matériel humain de ce pays” Il est évident que nous ne pouvons copier les méthodes de luttes utilisées ailleurs. Nous nous trouvons dans l’obligation d’innover en utilisant et en interprétant nos propres réalités. Nous devons agir sur les faits et le milieu en tenant compte de toutes les caractéristiques nationales. Aussi, la révolution haïtienne réelle, c’est-à-dire la révolution socialiste, devra nécessairement parcourir plusieurs étapes. La première sera obligatoirement la formation d’ un front unifié pour la consolidation définitive des conquêtes du 7 février 1986 plus que jamais menacées, par la lutte contre les exploiteurs étrangers, contre les forces impérialistes qui mettent obstacles sur obstacles au développement économique et donc politique du pays. Cette première étape d’ émancipation des forces nationales doit être franchie par l’ action conjuguée de toutes les forces démocratiques et progressistes du pays, par l’action conjuguée de tous les partis politique ayant un objectif commun: la libération nationale de toutes les entraves économiques et politiques. Nous soulignons le fait que dans l’étape actuelle, la collaboration des partis et organisations populaires de gauche devient une nécessité historique et inéluctable. L’adversaire ce sont les ennemis du peuple; ce sont les divers impérialismes; les secteurs capitalistes qui mettent obstacle à l’ industrialisation du pays, au progrès économique des masses, au développement des potentialités nation- En avant pour l’Unité en 2013 ! L’Unité des forces progressistes ! ales; qui ont travaillé et continue de travailler à la perte de notre souveraineté nationale, à la stagnation et à la progression sociale du peuple haïtien. Pendant plus de 60 ans, on vous a vus demander au peuple de se courber et de se perdre dans le servilisme le plus obscur. A la majorité de ceux qui aspirent à un peu plus de justice ici bas vous leur dites que la justice n’est pas de ce monde. Mais pendant ce temps là, on vous rencontrait, vous, partout où se trouvaient les grands de ce monde partageant avec eux les honneurs, la gloire, la richesse. On vous a vus, vous, jouir de tous les privilèges, tirer avantage de tous les accommodements, dans tous vos silences, absoudre tacitement toutes les conspirations contre le peuple. Comme Ponce-Pilate, vous vous êtes simplement lavé les mains du sang du juste, vous êtes sortis du prétoire la tête baissée; vous avez abandonné la cause des humbles, vous avez supprimé les malheureux, vous avez louvoyé, manoeuvré, tergiversé, coupé les cheveux en quatre. Et parce que mourir de faim ça ne fait pas scandale, vous êtes passés paisiblement à côté des gueux, la conscience un peu ennuyée peut être, mais froide et raisonneuse. Autrement dit cette politique a fait faillite. La pression des faits politiques, les menaces de plus en plus précises qui pèsent sur les libertés acquises imposent aux forces de gauche de toutes affiliations et tendances la nécessité d’ un pacte à caractère démocratique. Dans les conditions nationales présentes, cette alliance devient indispensable et seuls les réactionnaires, seuls ceux- là qui sont contre les principes des émeutes de janvier 1946 et de février 86 ont intérêt à combattre cette alliance et torpiller l’unité nationale démocratique qui doit se réaliser finalement par l’action systématique et de plus en plus amplifiée du front –uni. Car en définitive il ne reste que le souffle de la révolution qui puisse reprendre la tradition de l’humain et conduire concrètement dans les faits le langage et les espoirs mutilés des hommes, qui puisse transformer le sentiment terrible de notre humiliation en volonté de lutte et de victoire. C’est le moment de nous retourner vers le passé pour nous inspirer de la sagesse de Dessalines et de Pétion qui, ayant mis de côté toutes considérations personnelles, tout particularisme, tout ferment de discorde, réussirent enfin à chasser définitivement le colon esclavagiste du territoire haïtien et à nous forger cette pa- trie dont le destin se trouve malheureusement aujourd’hui entre les mains d’un bouffon et d’un valet. Il revient maintenant aux progressistes de toute tendance d’occuper la route désertée par la petite bourgeoisie et une partie de l’église. La grande tradition humaine qui a traversé les civilisations pour arriver défaillante jusqu’ à nous, c’est le socialisme qui l’a reprise pour la traduire et l’inscrire dans la conscience populaire. Et c’est pourquoi aujourd’hui nous faisons cet appel. Nous ne voulons plus nous soumettre pour accepter notre misérable sort. Il s’agit d’agir, de participer à un enfantement décisif et dur, de recevoir des coups et d’en donner. Ce gouvernement doit partir. L’existence d’un Front- Unifié avec un programme minimum consensuel rendrait le départ et la transition moins cahoteux. En avant pour l’Unité en 2013 ! L’Unité des forces progressistes ! Nous devons faire remarquer que trois fois au cours de l’histoire, le socialisme a remplacé le capitalisme en empruntant une route tout a fait différente de celle mentionnée. • Vitamins • Herbs • Supplements ALL NATURAL 1358 Flatbush Avenue (between Farragut & E. 26th St.) Brooklyn, NY 11210 Toll Free: 855 Local: 718 421-6030 www.PotentialVegetal.com Haiti Liberté/Haitian Times 7 Perspectives 2013, l’année du point final ! Eléctions inévitables: Lavalas, un poids lourd encombrant Martelly et l’internationale en veulent ã Aristide Par Guerby Dujour. L De gauche à droite au concert de Julio Iglesias : Sophia, Michel Martelly et Laurent Lamothe. L’année 2013 doit être celle du point final : point final à ce régime qui continue à spolier ce pays avec la complicité de la République dominicaine, des acteurs invisibles de l’Europe et des Etats-Unis Par Jacques NESI E n science politique, le temps est une donnée importante qui échappe tant aux dirigeants politiques qu’aux électeurs. Juan Linz, l’un des rares politologues à considérer le temps comme objet d’étude, le conçoit comme une variable d’importance dans l’évaluation de l’action politique. En démocratie, c’est ce qui fait courir les acteurs qui savent que la patience de l’opinion n’est temporaire et limitée. Les décisions politiques doivent produire des résultats rapides ; des effets doivent être visibles, des impacts actés dans le paysage, dans l’opinion publique, dans les esprits. Inutile de verser des faux prétextes ! Inutile de prendre appui sur des crises lointaines, des ondes de choc qui traversent des continents éloignés ! Inutile de condamner l’opposition, « l’emblème naturel de la contestation », qui cherche à capitaliser, à dramatiser le désespoir, plutôt qu’à soutenir un pouvoir bouffi d’arrogance et pétri d’autosuffisances. C’est la logique de la compétition politique : l’opposition va de pair avec l’exaltation de la déception, le pouvoir se singularise par l’ivresse des succès. La convergence des deux dans une démocratie est impossible, les deux entités relèvent de stratégies qui sont productrices de valeurs fondatrices pour la jeune démocratie haïtienne. Le pouvoir n’ a pas pour lui l’atout de l’éternité : il a un mandat court, une échéance et il a pour devoir de prendre à bras le corps, sans rechigner, sans jérémiades continuelles, sans fausse excuse, les problèmes dont il dit être détenteur de solutions ,lui, ce pouvoir, qui s’est forgé dans l’improvisation, qui a menacé le pays d’implosion, s’il lui eût été subtilisé, s’est installé rapidement dans les pratiques tribales, se nourrit des prétentions de confisquer les compétences du parlement, de la justice , les libertés publiques! S’il faut tenir compte de la réflexion de Juan Linz, et d’autres auteurs tels que N.Lechner, O.’Donnell, C. Offre ou A. Przeworski, le temps en politique s’impose comme une « contrainte » : le temps approprié comme une donnée travaillée, épousant les cadrans des horloges, imprimant le rythme de l’action politique selon des agendas confectionnés par l’urgence des problématiques, centrés sur les échéanciers politiques. L’action politique n’est donc pas improvisée, elle se déroule avec le temps, se construit autour de cette contrainte, suppose un cap clair, une ligne politique compréhensible et lisible par les citoyens qui savent quels résultats ils sont capables d’atteindre, une fois que les acteurs politiques, raisonnables, acceptent de leur dire la vérité. Le passé n’est pas domestiqué comme paratonnerre réparateur des maladresses actuelles du pouvoir, le présent est sans cesse travaillé pour rompre avec le passé et représenter le futur. L’homme politique structure son action avec le temps et comme l’écrit Charles Maier « il y a une politique du 8 temps parce que ceux qui gouvernent ou veulent gouverner avancent des idées sur comment la société devrait être gérée ou se reproduire à travers le temps. » (Charles Maier The politics of time changing paradigms of collective time in the modem era dans Maier ed.) Changing boundaries of the political Cambridge Cambridge University Press 1987 et 1989,p. 152) Mais Michel Martelly et Laurent Lamothe ont une relation ambivalente au temps. Stratégique pour eux : ils investissent le temps selon une rationalité instrumentale ; en un temps record, ils parviennent sans coup férir, à jeter les bases de l’accumulation des gains matériels et financiers à travers le prélèvement sur des transferts de fonds issus de la diaspora,la gestion dans des conditions opaques des fonds de « pétrole Caribe »,des appels téléphoniques au nom d’un prétendu accès des enfants haïtiens à l’éducation ; en si peu de temps, Martelly arrive à imposer aux termes de tensions connues, dissimulées, composées, activées, revisitées, recherchées, avec le parlement, son premier ministre qui a été le principal financier de sa campagne électorale, transformant le pouvoir en espace de prédation au profit des brahmanes, des intouchables. En un temps rapide, Lamothe, Martelly, et leur clique investissent le pouvoir, avec des équipées aux ambitions individualistes, occupent le pouvoir, non comme des acteurs modernes, mais des conservateurs qui adhèrent à une vision archaïque du pouvoir : captation du Conseil Electoral, monopolisation de la justice, amendement d’une constitution alambiquée, infantilisation des masses... Le temps est ainsi devenu une ressource qui a vite permis à ce pouvoir de consolider ses assises, instrumentalisant les antagonismes, vassalisant certains acteurs : marchandisation du soutien politique des figures qui contestaient le régime « mickiste » à ses débuts, des parlementaires transfuges d’Inité, des « députés en location » (l’expression est de Saurel Hyacinthe , député de Moron,Radio Caraïbes Fm Haïti 3 janvier 2013), ceux qui échangent leur zèle pro-gouvernemental contre des affectations des « clients » à une ambassade, à une direction départementale d’un service public,… enfin des personnalités connues pour leur adhésion à la mouvance progressiste sacrifient leurs convictions en rejoignant ce pouvoir qui masque sa mégalomanie derrière l’incompétence. Des exemples montrent comment ce pouvoir est marqué par la démesure et l’orgueil , en si peu de temps : création d’une force armée, nomination d’un président du Conseil Electoral permanent au mépris des règles, arrestation d’un parlementaire, arrestation des militants de la famille lavalas, arrestation des étudiants contestataires…Un pouvoir qui a envie de durer dans des conditions périlleuses pour la Nation haïtienne qui se défait de jour en jour sous ses bottes ! L’appropriation du temps comme Haiti Liberté/Haitian Times ucmane Délile, le chef du Parquet de Port-au-Prince, n’est pas seul dans ses attaques ciblées contre Lavalas. Bien naïf celui qui croirait que ce commissaire, venu de nulle part, dépourvu d’adresse, d’équité et de probité ayant un passé GNBiste récent, se permettrait de convoquer l’ancien président Aristide de son propre chef, suite ã deux plaintes fantaisistes soumises ã son attention contre l’ancien chef de l’Etat par deux groupes d’énergumènes dont on connait les affiliations politiques avec le pouvoir en place. La démarche de Délile s’inscrit dans la droite ligne de l’administration kleptocrate Martelly-Lamothe et d’un pan de l’internationale d’obstruer la route électorale ã Lavalas dont la capacité de mobilisation reste intacte, malgré les coups-bas de René Préval, le renégat. Il est clairement prouvé que l’unique alternative au pouvoir pro-macoute-Tet Kale est Lavalas. Ceci est dû au fait que les autres secteurs politiques de la scène se sont faits avoir et par l’ancienne administration Préval et par une frange de la communauté internationale qui les avait dressés contre l’ex président Aristide pour semer le trouble et créer les conditions pour que celle-ci s’accapara militairement du pays. La véracité de cette assertion puise son sens dans l’incapacité de ses secteurs ã camper, aujourd’hui sans “le blanc”, une opposition ferme et inébranlable face au pouvoir de Martelly qui s’est rendu coupable non seulement de crimes économiques, mais aussi de violations systématiques des principes régulateurs de la démocratie et de l’état de droit. La mise en place du CEP contesté au mépris des normes, le pillage des maigres ressources de l’Etat dans des voyages ridicules et non-profitables au pays, sans oublier des millions de gourdes dépensées pour l’organisation de deux festivités carnavalesques sans grandeur au cours d’une même année, confirment notre thèse. Ne pouvant honorer ses promesses, parce que incompétent, égrillard, arriviste, dépourvu de science, de méthodes et d’idées politiques salvatrices, Martelly ne peut compter que sur un coup fourré électoral pour rafler des sièges au parlement. Aussi est-il entrain d’opérer des manoeuvres politiciennes pour coincer le seul secteur politique qui puisse lui classer les dossiers et le renvoyer ã dimension structurante d’un projet politique émerge des pratiques de ce pouvoir, qui alloue ses ressources, dans un « timing ou dans un tempo », comme « facteurs clés de succès ou d’échecs » des actions à envisager. Martelly et son premier ministre ont mis six mois pour parvenir à un accord avec quelques parlementaires, triés sur le volet, pour témoigner de leurs efforts velléitaires à organiser des élections « transparentes et crédibles ». Martelly conçoit l’utilisation du temps comme une légitimation de son projet de diriger par décret sans parlement ;il n’accorde que du mépris aux élections devant conduire à la désignation des maires, et des Conseils d’administration des sections communales. Il a préféré user du fait du prince pour choisir, nommer ceux qui se conformeront aux orientations stratégiques du régime, se préparant aux futures échéances électorales. De plus ,la gestion des relations du « président » avec l’opposition est sans cesse reportée au temps qui ,selon lui, finira par la discréditer, aux coups de mesures homéopathiques, teintées de populisme, prenant en otage des Suite à la page (18) Le chef du Parquet de Port-auPrince, Lucmane Délile ses tuteurs étrangers qui l’avaient imposé ã tout un pays au mépris de tout bon sens politique et de la morale. Ils sont nombreux, par contre, des secteurs qui éprouvent une certaine satisfaction dans la jouissance de ces manoeuvres qui participent du machiavélisme et de la déraison, étant donné leur haine, eux aussi, du Lavalas. D’oú cette absence de cohésion qui entrave toute mobilisation contre la tyrannie qui s’affirme de plus en plus dans le pays. Une situation typiquement grotesque qui profite ã l’équipe au pouvoir ã la recherche d’alliés sûrs pour institutionnaliser la bêtise dans ses aspects les plus hideux. Bref, Lucmane Délile n’est autre qu’un loubard lâché par l’infâme Michel Martelly contre les lavalassiens pour les contraindre au silence et ã la paralysie politique et ainsi parvenir ã accoucher un parlement soumis ã sa cause afin de couver le pays pour les dix prochaines années ã venir. Bandit légal, pochard certifié, il n’a peur de rien a-t-il souvent répété tout en taxant les dirigeants politiques de l’échiquier de faiblard, de gâteux et de nuls. Jouissant du soutien de quelques états voisins, Martelly se croit invincible et pour cause, il se fout de la gueule de tout le monde en multipliant maladresses par quatre ã longueur de journées. Toutefois, l’unique secteur qui l’empêche de dormir dans son lit est Lavalas qu’il a d’ailleurs toujours détesté et combattu. Selon des informations circulant dans les couloirs du pouvoir, Martelly se sert de Lucmane Delile pour créer un casier judiciaire pour Aristide, Coordonateur jusqu’ici de Fanmi Lavalas, en vue de le mettre en difficulté pour signer des documents habilitant le parti Lavalas ã participer aux prochaines élections une fois de plus. L’ex président Aristide qui LA DIFFERENCE AUTO SCHOOL LEARN TO DRIVE a connu dix ans d’exil injuste et qui fut victime de deux coups d’état sanglants au cours desquels il avait frôlé la mort, n’aura pas fini de s’attirer la foudre de la gente fasciste locale et internationale qui ne lui pardonnera jamais d’avoir ébranlé la structure coloniale durant son passage au pouvoir. Une structure qui veut qu’Haiti reste un état paria permanent. Contrairement ã Salvador Allende du Chili, [Patrice Lumumba du Congo, Thomas Sankara du Burkina Fasso], tous trois assassinés par des sbires de l’impérialisme international, J.B. Aristide reste un survivant des rafles criminelles de ces vautours ã visage humain ayant fait de l’Amérique latine un cimetière ã ciel ouvert et ceci pendant une longue période. Cette convocation politique sous couvert du judiciaire laisse voir clairement qu’ils ne renoncent pas, malgré tout, ã insérer le nom d’Aristide dans leur sacré obituaire. Ce jeune prêtre de la frange révolutionnaire de l’église catholique réactionnaire qui avait consacré une partie de sa jeunesse à aider le secteur démocratique haïtien d’alors, ã barrer la route au retour en force des massacreurs de 1957, lors des premières élections démocratiques de notre histoire politique de peuple en 1991, doit payer, tout compte fait, pour avoir touché au sexe de l’ange. Il parait, cependant, que l’ex- président, drapé dans son silence et de son inaction devant la tyrannie qui frappe ã sa porte, serait prêt et même trop prêt ã entrer au musée universel des martyrs. C’est le cas de le dire, en effet. D’ailleurs d’autres démiurges tels que Gérard Jean Juste, Jean Marie Vincent, Antoine Izmery, Claudy Museau, Guy .F. Malary, Lourvoi Petit lapidé par des GNBistes dont Lucmane Délile, y étant déjà, pourquoi pas lui aussi se demande-t-on? Devant l’avancée de l’obscurantisme que plus d’un redoute désormais au point de chercher ã se raviser par rapport ã leur attitude politique antérieure, l’entente est l’unique recours. Cependant, ceci ne saurait soustraire l’idée de dire “UN GENIAL MERCI BEAUCOUP ” aux GNBistes et particulièrement ã RENE PREVAL qui ont pavé la route au retour des macoutes au pouvoir en Haiti et ceci après cette longue lutte qui nous a valu la prison, l’exil, le maquis, des exécutions sommaires en série ã Fort Dimanche, des massacres en série ã l’échelle du pays. Jean Claude Duvalier est libre. Martelly est chef de l’État. Qui l’aurait même imaginé? En attendant, bonne fête et bon appétit, messieurs ! 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Dust replaces make-ups, powder And tarnishes the beauty of Ms. Flower. Tearful eyes can only see red Because blood is everywhere. Under heavy rubbles lie the dead For whom hope will come from nowhere. Falling heavy concretes rule like a king; Their verdicts make you guilty or innocent. Their severe pronouncements are so disheartening That they may stop life in a very somber accent. Mother Earth trembles! Ayiti is screaming under rubbles. Aftershocks slap, hit, and punish. Tortured Ayiti is mourning, deploring her fate… Her dying cries simply vanish… Because it is just too, too late… Doctors and nurses flying to rescue Ayiti Are being warned: “Step back!” Eagle-soldiers seeking to destroy Ayiti Are being greeted: “Welcome back! Welcome back after 1934! Welcome back to kill the dream of 1804! Ayitians are allergic to all medicines; Let us give them guns and assassins!” Ayiti is crying… The Eagle-soldier is rejoicing. Ayiti is crumbling! …but the Eagle-soldier is applauding; When Ayiti is agonizing, His profits the Eagle-soldier is accumulating. To the Eagle, Ayiti’s calamity Means dividend, privilege, and opportunity. Death, tears, pains and tragedy Equal triumph, barbecue and festivity. This deadly earthquake is not a natural calvary, But an 1804 curse imposed by the Almighty. By Kim Ives W hen former Haitian dictator JeanClaude “Baby Doc” Duvalier returned to Haiti on Jan. 16, 2011, a state prosecutor visited him two days later about the many crimes against humanity his regime committed from 1971 to 1986 as well as the over $500 million he and his cronies are documented as pilfering from Haiti’s treasury. But after neoDuvalierist President Michel Martelly’s government came to power in May 2011 via a Washington-engineered illegal election two months earlier, Haiti’s investigation of Duvalier all but stopped. In January 2012, a Martelly-aligned judge dismissed the multiple massive human rights charges against him. Instead, as 2013 opens, Martelly’s state prosecutor has brought charges against former President Jean Bertrand Aristide – massively elected in 1990 and 2000, then deposed by U.S.-fomented coups in 1991 and 2004 – for being responsible somehow to investors who lost money in the boom and bust of small Haitian cooperative banks in 2002-3, and on a vague charge of “exploitation” of boys at the Lafanmi Selavi orphanage he ran in the 1980s. The prosecutor’s summons for Aristide – who remains a potent symbol – to come before him, first on Jan. 3, now on Jan. 9, has stoked the fires of a nationwide anti-Martelly uprising over the Haitian masses’ deepening impoverishment combined with the governing clique’s runaway corruption, growing repression of demonstrations, and the flagrant steamrolling of Haitian law and state institutions (principally the establishment of a completely unconstitutional Electoral Council or two). Many state workers have been unpaid for months, and Sen. Moïse Jean-Charles charges that government is bankrupt. On Jan. 5, pink-bracelet-wearing pro-Martelly thugs violently attacked and disrupted a meeting of political party leaders in Arcahaie, 10 miles north of the capital, Port-au-Prince, cementing anti-Martelly outrage across the political spectrum. Politicians renewed their calls, long heard from the streets, for Martelly’s resignation. Péralte* and his Kako** better fly away, For the Eagle-soldier is here to stay To secure Ayiti’s untouched oil As a reserve stock for a future scarcity of oil. Tortured Ayiti is mourning, deploring her fate… Her dying cries in the air simply vanish… Because it is just too, too late. This is why the Ayitians’ music sounds like death. Their language accentuates like death; Their gestures mimic death; Their voices resonate like death; So, the prize for their freedom must be death. Réginal Souffrant New York, January 31, 2010. Once again, Mother Earth trembles! Ayiti is screaming under thick rubbles. Aftershocks slap, hit, and punish. *Charlemagne Péralte led a guerrilla movement against the U.S. occupation of Ayiti from 1915-1934. He was killed by the U.S. Marines. His body was displayed to deter resistance. **Kako or Caco : The name given to the guerrilla movement headed by Charlemagne Péralte. Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 Even Port-au-Prince’s Archbishop Guire Poulard denounced government corruption in his traditional Jan. 1 homily for Haitian independence day, in particular the alleged $20,000 per diem that the president pockets during his frequent international trips. Now it appears that even the U.S., French, and Canadian imperialists who facilitated Martelly’s rise to power can read the writing on the wall and are taking their distance. On Jan. 4, Canada, which in recent years plays the bad cop in Haiti to Washington’s good, said that it was freezing all new aid to Haiti due to concern about official corruption. As 2013 begins, it appears unlikely the Martelly will finish his five year term. But who will replace him? The illegally-enacted Constitutional amendments which he managed to ram through earlier this year would make his long-time business partner and friend Prime Minister Laurent Lamothe the next president if Martelly steps down. Militants of feuding currents in Aristide’s Lavalas Family party along with alumni from the once dynamic but now all-but-defunct National Popular Party (PPN), and other progressive groups still lead spirited demonstrations and morphing coalitions, but the leadership is fragmented. The Lavalas Family, like Aristide himself, remains mute on every burning issue and development, simply calling for inclusive elections. But Aristide’s outspoken and putative political heir, Sen. Jean-Charles, has declared that fair elections under Martelly are impossible. So although the coming year sees Martelly’s star setting, the challenge remains for Haiti’s progressives to unite and rally their forces to gain, or gain more, political power somehow, a solution which will surely be guarded against by the 9,000-strong United Nations occupation troops (MINUSTAH), clearly Washington’s proxy force. Indeed, the volatile and unpredictable class struggle in Haiti is precisely why UN troops are there. The coming struggle may be messy. Martelly also has been building a nationwide network of armed thugs, called “Le Police” or “Lame Wòz” (Pink Army). They resemble the Tonton Makout militia, which guarded the Duvalier dictatorships. Duvalier, meanwhile, still has embezzlement charges pending against him, but the maximum sentence if found guilty is only five years. This outcome seems unlikely given that the former President-for-Life flagrantly and routinely flouts his house-arrest order, visiting friends and dining out at posh Pétionville restaurants. And as Aristide was being served his summons, Martelly was giving Duvalier a diplomatic passport, so he can leave the country whenever he wants. This essay was originally written for the New Left Project, based in Britain Victoria Hazou In Ayiti, Earth creates lives, But earthquakes take away lives. A paradise is torn down by a pitiless earthquake, And streams of blood are running like a roaring lake. Despair has become a home, a prison As hell seems to be the final destination. While the Martelly regime has dropped prosecution of Jean-Claude Duvalier (left) for human rights crimes, it has opened flimsy cases against Jean-Bertrand Aristide (right). espite billions in aid which were supposed to go to the Haitian people, hundreds of thousands are still homeless, living in shanty tent camps as the effects from the Jan. 12, 2010 earthquake remain. According to Oxfam International, the earthquake killed 250,000 people and injured another 300,000. Some 360,000 Haitians are still displaced and living hand to mouth in 496 tent camps across the country according to the International Organization of Migration. Most eat only one meal a day. Cholera followed the earthquake. Now widely blamed on poor sanitation by UN troops, it has claimed 7,750 lives and sickened over a half a million. The Institute for Justice and Democracy in Haiti and their Haitian partner Bureau des Avocats Internationaux have filed legal claims against the UN on behalf of thousands of cholera victims. ing for Haiti was actually returned to donor countries to reimburse them for their own civil and military work in the country, and the majority of the rest went to international NGOs and private contractors. With hundreds of thousands of people still displaced, the international community has built less than 5000 new homes. Despite the fact that crime and murder are low in Haiti (Haiti had a murder rate of 6.9 of every hundred thousand, while New Orleans has a rate of 58), huge amounts of money are spent on a UN force which many Haitians do not want. The annual budget of the United Nations “peacekeeping” mission (MINUSTAH) for 2012-2013 is $644 million and would pay for the construction of more than 58,000 homes at $11,000 per home. There are many stories of projects hatched by big names in the international community into which millions of donated dollars were poured only to be abandoned because the result was of Thousands of Haitians live in temporary plywood housing like these. Very little of the billions given Haiti has gone to create permanent housing for the hundreds of thousands displaced by the quake. Recently the Haitian government likewise demanded over $2 billion from the international community to address the scourge of cholera. Haiti was already the poorest country in the Western Hemisphere with 55% of its population living below the poverty line of $1.25 a day. About 60% of the population is engaged in agriculture, the primary source of income in rural areas. Haiti imports more than 55% of its food. The average Haitian eats only 73% of the daily minimum recommended by the World Health Organization. Even before the earthquake, 40% of households (3.8 million people) were undernourished, and three out of 10 children suffered from chronic malnutrition. In November 2012, Hurricane Sandy leveled yet another severe blow to the hemisphere’s poorest country. Wind and 20 inches of rain from Hurricane Sandy killed over 50 people, damaged dozens of cholera centers, and badly hurt already struggling farming communities. Despite an outpouring of global compassion, some estimate as high as $3 billion in individual donations and another $6 billion in governmental assistance, too little has changed. Part of the problem is that the international community and non-government organizations (Haiti has sometimes been called the Republic of NGOs) have bypassed Haitian non-governmental agencies and the Haitian government itself. The Center for Global Development’s analysis of where the money went concluded that overall less than 10% went to the Haitian government and less than 1% went to Haitian organizations and businesses. A full one-third of the humanitarian fund- no use to the Haitian people. For example, internationals created a model housing community in Zoranje. A $2 million project built 60 houses which now sit abandoned according to Haiti Grassroots Watch. Deborah Sontag in the New York Times tells the stories of many other bungles in a critical article which reported only a very small percentage of the funds have been focused on creating permanent housing for the hundreds of thousands displaced. Many expect 200,000 will be still in displacement camps a year from now. The majority of the hundreds of thousands of people still displaced by the earthquake have no other housing options. Those who were renters cannot find places to stay because there is a dramatic shortage of rental housing. Many of those who owned homes before the earthquake have been forced to move back into them despite the fact that these homes are unsafe. A survey by USAID found that housing options are so few that people have moved back into over 50,000 “red” buildings which engineers said should be demolished. One program, 16/6 (moving six big camps back into 16 neighborhoods), promises to pay a one-time $500 maximum rental subsidy for a family to relocate from tent camps but this program will only benefit a tiny percentage of the displaced population because it is currently available only for about 5% of the people displaced. It is limited to those living in the six most visible public camps in Port au Prince. With the housing shortage in Port-auPrince, there are few places available to rent even with a subsidy. continued on p(18) Haiti Liberté/Haitian Times 9 Le monde Par Ignacio Ramonet A près avoir survécu à la fin du monde du 21 décembre 2012 [1], tentons maintenant de déterminer – avec prudence et en raisonnant, cette fois, de façon cartésienne – quel pourrait être notre avenir immédiat. Nous nous baserons, pour le déterminer, sur les principes de la géopolitique, une discipline qui permet de comprendre le jeu général des puissances et d’évaluer les principaux défis et enjeux. Afin d’anticiper, comme sur un échiquier, les mouvements potentiels de chaque adversaire. Si, en ce début d’année, nous regardons un planisphère, nous remarquerons immédiatement le clignotement de plusieurs points rouges. Quatre d’entre eux recèlent des niveaux élevés de risque : l’Europe, l’Amérique latine, le Proche-Orient et l’Asie. Au sein de l’Union européenne (UE), les Bourses continuent de flamber [2] mais l’année 2013 sera, du point de vue social, la pire depuis le début de la crise en 2008. L’austérité comme unique credo et les coups de hache sur l’État-providence se poursuivront. Ce sont des exigences de l’Allemagne. Pour la première fois dans l’histoire, Berlin domine l’Europe et la dirige d’une main de fer [3]. Les autorités allemandes n’accepteront nul changement de cap avant les élections législatives du 22 septembre prochain qui pourraient voir la réélection de la chancelière Angela Merkel pour un troisième mandat. « Homme malade » de l’UE, l’Espagne verra les tensions politiques augmenter à mesure que la Catalogne précisera les termes du référendum qu’elle compte organiser dans la perspective de son autodétermination. Un processus que les nationalistes au pouvoir au Pays Basque suivront avec la plus grande attention. Concernant l’économie espagnole, dont l’état est déjà désastreux, son évolution dépendra de ce qui se passera ... en Italie lors des prochaines élections législatives du 24 février. Et des réactions des marchés à une éventuelle victoire de la coalition conservatrice présidée par Mario Monti (qui a le soutien du patronat, de Bruxelles, de Berlin et du Vatican) ou du candidat de centre-gauche Pier Luigi Bersani, le mieux placé selon les sondages. Cela dépendra également des conditions (certainement brutales) qu’exigeront l’Union européenne (UE) et la Banque centrale européenne (BCE) en échange du plan de sauvetage de l’Espagne que le président du gouvernement Mariano Rajoy pourrait finir par demander. Sans parler de l’intensité des protestations qui continuent de se propager comme une coulée d’essence avant de trouver une allumette allumée... Des explosions pourraient aussi éclater dans d’autres pays d’Europe du Sud (Grèce, Portugal, Italie) exaspérés par la dégradation sociale. L’UE ne sera pas sortie du tunnel en 2013. Et tout pourrait même s’aggraver si les marchés (encouragés par les néolibéraux [4]) s’attaquaient à la France du très modéré socialiste 10 L’année 2013 sera, du point de vue social, la pire depuis le début de la crise en 2008 François Hollande. En Amérique latine, l’année 2013 est aussi pleine de défis. D’abord au Venezuela, un pays qui, depuis 1999, joue un rôle moteur dans les changements Il y aura aussi des élections, le 17 février, en Équateur : Malgré les attaques [5] dont fait l’objet le président Rafael Correa, autre grand leader de l’Amérique latine, sa réélection ne fait pas de doute. L’attention internationale se tournera également, en 2013, vers Cuba. Pour deux raisons. D’abord parce que s’y poursuivent, à La Havane, les négociations entre le gouvernement colombien Le fera-t-il ? Là où tout change pour que rien ne change c’est, encore une fois, au Proche-Orient, « foyer perturbateur » du monde. Les révoltes du « printemps arabe » ont renversé plusieurs dictateurs locaux : Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Egypte, Kadhafi en Libye, Saleh au Yémen. Mais les élections libres ont permis à des partis islamistes très conservateurs (Frères musulmans) d’arriver au pouvoir. Et ceux-ci veulent maintenant, comme on le voit en Egypte, le garder à tout prix. Ce qui consterne la population laïque. Après avoir été en première ligne lors des révoltes, celleci refuse d’accepter une nouvelle forme d’autoritarisme égyptien. Problème identique en Tunisie. Après avoir suivi avec intérêt les explosions de liberté du printemps 2011 dans cette région, les sociétés européennes se désintéressent de nouveau de ce qui s’y passe. Parce que trop compliqué. Un exemple : l’inextricable guerre civile en Syrie. Sur ce théâtre, il est clair que les puissances occidentales (Etats-Unis, RoyaumeUni, France), alliées à l’Arabie Saoudite, au Qatar et à la Turquie, ont décidé de soutenir (avec de l’argent, des armes et des instructeurs) l’insurrection islamiste sunnite. Celle-ci, sur les différents fronts, continue de gagner du ter- Barack Obama 5ème à partir de la gauche avec les leaders de l’Association des nations du sud-est asiatique (ASEAN) progressistes du sous-continent. La rechute inattendue du président Hugo Chavez, réélu le 7 octobre 2012, introduit un élément d’incertitude. On ne peut exclure de nouvelles élections présidentielles dès les prochains mois. Désigné par Chavez, Nicolas Maduro serait alors le candidat de la révolution bolivarienne. Actuel viceprésident (équivalent à premier ministre), c’est un dirigeant très solide, doté de toutes les qualités requises, humaines et politiques, pour s’imposer. Mais on imagine que tous les adversaires de cette révolution, à commencer par les faucons du Pentagone, vont se mobiliser pour tenter de lui barrer la route. Haiti Liberté/Haitian Times Élections importantes aussi, le 10 novembre, au Honduras, un pays où, le 28 juin 2009, le président Manuel Zelaya avait été renversé. Son successeur, Porfirio Lobo, ne peut se présenter pour un second mandat consécutif. En revanche, le Tribunal électoral a autorisé l’entrée en lice du parti de la Liberté et de la Refondation (LIBRE), dirigé par Zelaya, qui présentera comme candidate l’épouse de celui-ci, Xiomara Castro. Scrutin important également au Chili, le 17 novembre. L’impopularité actuelle du président conservateur Sebastian Piñera permet à la socialiste Michelle Bachelet d’y envisager un retour au palais de la Moneda. et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) pour tenter de mettre fin au dernier conflit armé d’Amérique latine [6]. Et parce que des décisions de Washington y sont attendues, qui pourraient avoir un impact important sur le devenir de la révolution cubaine. En effet, lors de sa victoire aux élections américaines du 6 novembre 2012, Barack Obama l’a emporté en Floride avec 75% du vote hispanique et - très important – avec 53% des voix cubaines. Ces résultats confèrent au président réélu, pour son dernier mandat, une marge de manœuvre certaine pour tenter de mettre un terme, enfin, à l’embargo économique et commercial de l’île. rain. Combien de temps tiendra le gouvernement de Bachar el-Assad ? Son destin semble scellé. Certes la Russie et la Chine, ses alliés diplomatiques, n’autoriseront pas, au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, une attaque des forces de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) comme en Libye en 2011. Mais Moscou et Pékin estiment que la situation du régime de Damas est irréversible. Russes et Chinois ont commencé à négocier avec Washington une issue au conflit qui préserve leurs intérêts. Face à l ’« axe chiite » (Hezbollah libanais, Syrie, Iran), l’Amérique a constitué dans cette une région un vaste "axe sun- Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 e en 2013 ! nite" (allant de la Turquie et de l’Arabie saoudite au Maroc, en passant par Le Caire, Tripoli et Tunis). Objectif : renverser Bachar el-Assad, pour couper les lignes d’approvisionnement en armes du Hezbollah libanais et priver Téhéran de son grand allié régional. Si possible avant le printemps prochain. Parce que le 14 juin aura lieu l’élection présidentielle en Iran. A laquelle le président actuel Mahmoud Ahmadinejad ne peut se présenter, la Constitution n’autorisant pas plus de deux mandats. Au cours des six prochains mois, l’Iran se trouvera donc plongé dans une féroce campagne électorale opposant les partisans d’une ligne dure contre Washington et les défenseurs de la voie de la négociation. Face à cette situation, Israël se trouvera, en revanche, en ordre de marche pour une éventuelle attaque visant les installations nu- les deux géants, une dangereuse « méfiance stratégique [12] » est en train de s’installer qui marquera sans doute la politique internationale du XXIe siècle. Dans ce monde post-colonial, les pays arabes s’inscrivent dans le processus de « désoccidentalisation » du monde moins jusqu’en 2014. Celui de la Syrie s’intensifie de jour en jour. Un autre encore pourrait s’ouvrir bientôt au nord du Mali... C’en est globales pourraient être considérables sur le plan stratégique. C’est pourquoi Obama regarde de plus en plus vers l’Asie, Combien de temps tiendra le gouvernement de Bachar el-Assad ? cléaires iraniennes [7]. Au sein de l’Etat juif, en effet, les élections législatives du 22 janvier verront probablement la victoire de la coalition ultraconservatrice. Ce qui renforcera le Premier ministre Benyamin Nétanyahou dans son intention de bombarder l’Iran dès que possible. Cette attaque ne saurait être efficace sans la collaboration militaire des Etats-Unis. Washington y participera-t-il ? C’est peu probable. Barack Obama prend ses fonctions le 21 janvier, et il se sent plus assuré depuis sa réélection. L’idéal pour lui et la diplomatie américaine serait de pouvoir régler, en une seule grande manœuvre diplomatique et sans avoir recours aux armes, les trois principaux problèmes de la région : la dénucléarisation de l’Iran, la sécurité d’Israël et la création d’un Etat palestinien. Ce n’est pas impossible si Washington, avec le soutien des autres membres du Groupe des Six (Allemagne, Chine, France, Royaume Uni, Russie) chargés de traiter le dossier iranien, parvenait à faire accepter à Téhéran (de plus en plus épuisé par les très dures sanctions économiques) un véritable accord de dénucléarisation. Ce qui délivrerait définitivement Israël de la menace atomique iranienne et garantirait sa sécurité. En échange de quoi, les autorités israéliennes s’engageraient à ne plus faire obstacle à la création d’un Etat palestinien viable. Ce serait un magistral coup diplomatique qui resterait dans les annales et que plusieurs chancelleries encouragent vivement [8]. Le président Obama n’ignore pas que la grande majorité de l’opinion publique américaine ne veut plus de guerres [9]. L’Irak, que les troupes du Pentagone ont quitté le 31 décembre 2011, est loin d’être pacifié. Le front d’Afghanistan reste ouvert au Les mers de la Chine sont devenues les zones de plus grand potentiel de conflit armé en Asie-Pacifique. Les tensions entre Pékin et Tokyo, au sujet de la souveraineté des îles Senkaku (Diaoyu pour les Chinois), pourraient s’aggraver depuis la victoire électorale au Japon, le 16 décembre 2012, du Parti libéral démocrate (PLD) dont le chef, et nouveau Premier ministre, Shinzo Abe, est un "faucon" nationaliste connu pour son attitude critique à l’égard de la Chine. Il y a aussi le différend du Vietnam avec Notes [1] Mais on annonce déjà une nouvelle « fin du monde » pour le 13 février prochain... Ce jour-là, un astéroïde géant, d’une cinquantaine de mètres de diamètre et pesant 120 000 tonnes, va frôler la surface de la Terre. [2] En 2012, le Dow Jones américain a bondi de 8% ; le Nasdaq, indice des valeurs technologiques, et le CAC 40 parisien de 15% ; et le Dax allemand de 30%. [3] Pour la première fois depuis son unification au XIXe siècle, l’Allemagne tient la dragée haute à ses trois rivaux historiques sur le Vieux Continent : France, Royaume Uni et Russie. Lire aussi Perry Anderson, « L’Europe sous hégémonie allemande », Le Monde diplomatique, Paris, décembre 2012. [4] Cf. « France and the euro. The time-bomb at the heart of Europe », The Economist, Londres, 17 novembre 2012. [5] Les Etats-Unis souhaitent sa défaite. Ce qui permettrait à Washington, par ricochet, de régler l’affaire Julian Assange, Le fondateur de WikiLeaks, toujours Désigné par Chavez, Nicolas Maduro serait alors le candidat de la révolution bolivarienne trop. Le nouveau secrétaire d’État, John Kerry, aura la délicate mission de faire patienter l’allié israélien. Le Proche-Orient devient moins stratégique pour les EtatsUnis dans la mesure où sa dépendance du pétrole de cette région diminue. La révolution des hydrocarbures non conventionnels (gaz et pétrole de schiste, notam- zone prioritaire depuis que Washington a décidé la réorientation stratégique de sa politique étrangère. En s’appuyant sur leurs partenaires traditionnels Japon, Corée du Sud, Taïwan -, les États-Unis cherchent à encercler la Chine d’un chapelet de bases militaires avec l’intention de freiner son expansion. Il est significatif que le premier voyage Le président Rafael Correa, autre grand leader de l’Amérique latine Xiomara Castro l’épouse de l’ex-président du Honduras Manuel Zelaya ment) vont certainement redonner à l’Amérique un nouveau dynamisme et une plus grande autonomie énergétique. Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), vers 2020, les Etats-Unis pourraient devenir le plus important producteur mondial de pétrole et de gaz [10]. Un événement dont les conséquences Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 de Barack Obama après sa réélection du 6 novembre, l’ait conduit en Birmanie, Cambodge et Thaïlande, trois pays de l’Association des nations du sud-est asiatique (ASEAN). Une organisation qui rassemble les alliés américains de cette région, et dont la plupart sont en bisbille avec Pékin à propos de leurs frontières maritimes. Pékin à propos des îles Spratley. Là encore, le ton monte dangereusement surtout après que les autorités vietnamiennes aient officiellement placé l’archipel, en juin 2012, sous leur pleine souveraineté et accordé des permis de recherche d’hydrocarbures en mer à l’Inde... Élu secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) en novembre 2012, Xi Jinping sera désigné président de la République populaire de Chine en mars prochain. Celui-ci, au cours de sa première réunion avec le haut commandement des forces armées, a lancé un avertissement très clair à ses voisins en encourageant ses états-majors à « s’adapter à l’ère de l’information » et à « améliorer l’aptitude à combattre dans des conflits régionaux [11] ». La Chine modernise à grande vitesse sa flotte de guerre. Le 25 septembre 2012, elle a lancé son premier porte-avions, le Liaoning, dans l’intention d’intimider tous ses adversaires. Pékin refuse de plus en plus la présence militaire des Etats-Unis en Asie. Entre réfugié à l’ambassade d’Equateur à Londres, y est menacé d’extradition vers les Etats-Unis. [6] Cf. Ignacio Ramonet, « Paix en Colombie ? », Mémoire des luttes, décembre 2012. [7] Cf. Ignacio Ramonet, « L’année de tous les risques », Mémoire des luttes, février 2012. [8] Lire l’analyse de JeanDavid Levitte, ancien conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, Le Monde, 20 décembre 2012. [9] The New York Times, 12 novembre 2012. [10] Cf. le rapport World Energy Outlook 2012, Paris, 12 novembre 2012. [11] El País, Madrid, 20 décembre 2012. [12] Lire Wang Jisi et Kenneth G. Lieberthal, « Adressing U.S.-China Strategic Distrust », Brookings Institution, 30 mars 2012. http://www.brookings.edu/ research/papers/2012/03/30-uschina-lieberthal Mémoire des luttes 1er janvier 2013 Haiti Liberté/Haitian Times 11 Perspectives Communiqué du Comité Clandestin Message de nouvelle année des communistes Révolutionnaire Indigène Commandement général de l’Armée vénézuéliens Zapatiste de Libération Nationale Au peuple du Mexique: Aux peuples et gouvernements du monde: Frères et Sœurs Camarades: L *Carolus Wimmer est député communiste (PCV) au parlement latino-américain Par Carolus Wimmer* « 2013 sera l›année de la marche vers le socialisme sous la direction d›Hugo Chavez » L e peuple vénézuélien a décidé le 7 octobre, et l’a confirmé le 16 décembre, que cette année commence l’étape d’accélération de la marche vers le socialisme avec la classe ouvrière et le Commandant Hugo Chavez à la tête de notre Révolution. Les militants révolutionnaires qui en ce moment se retrouvent tous dans des sentiments de communion et de solidarité avec le président Chavez, lui transmettant toute leur affection et leurs souhaits de prompt rétablissement, doivent prendre du recul pour réfléchir sur les deux récentes victoires électorales obtenues car nous avons tous et toutes une responsabilité dans la mise en route du Second plan socialiste pour la nation (2013-2019), pour lequel nous avons émis des propositions et nous avons participé aux discussions. En cette année 2013, où commence une nouvelle gestion, nous continuerons à accompagner le gouvernement du président Chavez pour donner un nouvel élan aux projets dans les domaines de la santé, du logement, de l’éducation, à nos succès en matière économique, au fond à la consolidation du pouvoir et de l’organisation populaire. Il est nécessaire de maintenir l’unité pour renforcer le Grand pôle patriotique, garder notre calme tout en restant vigilants. Nous devons être prêts pour la mobilisation des couches populaires afin de défendre la Patrie face aux tentatives de déstabilisation de la droite à la veille du 10 janvier. Il n’y a pas de vide du pouvoir, pas d’incertitude, aucune de ces hypothèses n’étant dissociable des intentions des secteurs anti-démocratiques. Ce qu’il y a, c’est un peuple qui a décidé le 7 octobre qu’il continuera à suivre la voie de la Révolution socialiste sous la direction politique du Commandant Chavez. Il est de notre devoir de dénoncer que se livre, sur les réseaux sociaux, une véritable bataille contre le Gouvernement bolivarien. En tant que responsable du secteur international du PCV, j’ai reçu de nombreux appels et messages de gens du monde entier inquiets de la santé de Chavez. L’appel est le même pour tous et toutes : il n’y a aucun vide 12 dans l’information. Nous avons à notre disposition tous les communiqués officiels émis quasiment tous les jours. Nous nous ne laissons pas porter par les rumeurs. La vague de rumeurs n’est pas un hasard. Une rumeur fait monter ou baisser la bourse, le prix du baril de brut, fait grimper la spéculation sur les marchés. Ce n’est pas un hasard si la droite médiatique et d’obscurs intérêts financiers ont recours à de telles pratiques douteuses. Nous ne laissons pas faire cette entreprise de manipulation. Nous devons garder notre calme mais rester également attentifs et unis avec les êtres qui nous sont chers. Bonne et heureuse année 2013, remplie de bien-être, de santé et de bonheur pour les familles vénézuéliennes, mettons le cap vers le socialisme ! ¡VIVE CHÁVEZ! ¡VIVE la révolution bolivarienne! ¡VIVE le socialisme! ¡VIVE le grand Pôle patriotique et le Front anti-impérialiste! ¡VIVE le Parti communiste du Venezuela! *Carolus Wimmer est député communiste (PCV) au parlement latinoaméricain Traduction MA Solidarité-internationale 3 janvier 2013 e 21 Décembre 2012, aux premières heures du matin, des dizaines de milliers d’indigènes zapatistes se sont mobilisé et ont pris, pacifiquement et en silence, cinq chefs-lieux municipaux dans l’état du sud-est mexicain de Chiapas. Dans les villes de Palenque, Altamirano, Las Margaritas, Ocosingo et San Cristobal de las Casas, nous les avons regardés et nous nous sommes regardés en silence. Notre message n’en est pas un de démission. Ce n’est pas non plus un message guerre, de mort et de destruction. Notre message est un message de lutte et de résistance. Après le coup d’Etat médiatique qui au niveau du pouvoir exécutif fédéral a affiché une ignorance mal dissimulée, pire, maquillée, nous avons fait acte de présence pour leur faire savoir que s’ils ne sont jamais partis, nous non plus nous ne sommes jamais partis. Il y a 6 ans, un segment de la classe politique et intellectuelle est parti à la recherche d’un responsable de sa défaite. A cette époque-là, nous étions dans les villes et les communautés, luttant pour la justice pour un Atenco *qui lors n’était pas à la mode. Lors, on nous a calomniés et on a ensuite voulu nous réduire au silence . Malhonnêtes et incapables de voir qu’ils portaient en eux-mêmes le ferment de la ruine, ils ont prétendu nous faire disparaître par le mensonges et un silence complice. Six ans plus tard, deux choses restent claires: Ils n’ont pas besoin de nous pour échouer. Nous n’avons pas besoin d’eux pour survivre. Nous qui ne sommes jamais partis – quoique les médias à tous les niveaux du spectre médiatique se soient ainsi obstinés à le leur faire croire – nous resurgissons comme indigènes zapatistes que nous sommes et resterons. RADIO PA NOU 1685 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11226 Director: Florence Comeau Interlink Translation Services * Translations * Interpreters * Immigration Services * Resumé * Fax Send & Receive * Much more. English • French • Kreyòl • Spanish Tel: 718-363-1585 899 Franklin Avenue, Brooklyn, NY 11225 Haiti Liberté/Haitian Times 67 Khz www.radyopanou.com Depuis 2002 • Nouvelles • Analyse • Publicité Fondateur: Jude Joseph Bureau: (718) 940- 3861 Studio: (718) 701- 0220 • (718) 856- 8702 (718) 928- 7022 • (718) 462- 0992 (718) 469- 8511 Grande marche silencieuse et pacifique des Zapatistes dans cinq chefslieux municipaux de l'état du sud-est mexicain de Chiapas Au cours de ces années, nous nous sommes renforcés et nous avons amélioré nos conditions de vie de façon significative. Notre niveau de vie est supérieur à celui des communautés autochtones recevant l’aumône de gouvernements éphémères, et qui la gaspillent en buvant de l’alcool et en se procurant des choses inutiles. Nos logements s’améliorent sans causer de dommage à la nature en lui imposant des voies qui lui sont étrangères. Dans nos villages, la terre qui autrefois servait à engraisser le bétail d’éleveurs et de propriétaires fonciers, aujourd’hui, elle produit le maïs, les haricots et les légumes qui ornent nos tables. Nous avons la double satisfaction que notre travail nous fournit le nécessaire pour vivre honorablement, et contribuer à la croissance collective de nos communautés. Nos garçons et nos filles vont à une école qui leur enseigne leur propre histoire, celle de leur pays et celle du monde, ainsi que les sciences et techniques nécessaires pour les grandir sans cesser d’être des autochtones. Les femmes zapatistes indigènes ne sont pas vendues comme des marchandises. Les Indiens Priistes** vont à nos hôpitaux, nos cliniques et nos laboratoires parce que dans les établissement gouvernementaux il n’y a ni médicaments, ni appareils, ni médecins, ni personnel qualifié. Au contact des cultures d’autres peuples du Mexique et du monde, notre culture fleurit, elle ne s’isole pas , au contraire elle s’enrichit. Nous gouvernons et nous nous gouvernons nous-mêmes, toujours cherchant d’abord l’accord plutôt que la confrontation. Tout ceci a été réalisé non seulement sans le gouvernement, la classe politique et les médias qui les accompagnent, mais aussi en résistant aux attaques de toutes sortes. Nous avons démontré, une fois de plus, que nous sommes qui nous sommes. Par notre silence nous avons manifesté notre présence. Maintenant, avec nos paroles simples, nous annonçons: Premièrement -. Réaffirmer et renforcer notre appartenance au Congrès National Indigène, un espace de rencontre avec les peuples autochtones de notre pays. Deuxièmement - Reprendre le contact avec nos camarades qui adhèrent à la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone au Mexique et dans le monde. Troisièmement -. Essayer de construire les ponts nécessaires avec les mouvements sociaux qui ont surgi et surgiront, non pas pour les diriger ou les supplanter, mais pour apprendre d’eux, leur histoire, leurs chemins et les destinations. Pour cela nous avons obtenu le soutien d’individus et de groupes dans différentes régions du Mexique, organisés en équipes de soutien des commissions de la Sixième Déclaration et de l’International de l’EZLN, de façon à devenir des courroies de communication entre les Bases d’Appui Zapatistes et les individus, les groupes et collectifs d’Adhérents à la Sixième Déclaration, au Mexique et dans le monde, qui continuent encore à maintenir leur conviction et leur engagement à construire une alternative de gauche non institutionnelle. Quatrièmement -. Maintenir notre distance critique face à la classe politique mexicaine qui dans son ensemble, n’a fait que se développer au détriment des besoins et des espoirs des gens humbles et simples. Cinquièmement – Dire aux mauvais gouvernements, fédéral, d’état et municipal, aux membres de l’Exécutif, du législatif et du judiciaire, ainsi qu’aux médias les accompagnant, ce qui suit: Les mauvais gouvernements tout le long du spectre politique, sans exception, ont fait tout leur possible pour nous détruire, nous acheter, nous porter à nous rendre. PRI, PAN, PRD, PVEM, PT, CC et le futur parti RN , nous ont attaqués militairement, politiquement, socialement et idéologiquement. Les grands médias ont essayé de nous faire disparaître, d’abord par la calomnie servile et opportuniste, ensuite en gardant un silence obstiné et complice. Ceux qu’ils ont servis et dont l’argent les a allaités ne sont plus. Et ceux qui ont pris la relève ne dureront pas plus longtemps que leurs prédécesseurs. Comme cela a été évident le Décembre 21, 2012, tous ont échoué. Il appartient maintenant au gouvernement fédéral, exécutif, législatif et judiciaire, de décider s’il compte revenir à la politique de contre-insurrection qui a seulement réussi à bénéficier d’un semblant de soutien, faible et maladroit, à travers la manipulation des médias, ou s’il reconnaît et respecte ses engagements en élevant au niveau constitutionnel les droits et la culture indigène, tels qu’établis par les dits « Accords de Saint André », signés par le gouvernement fédéral en 1996, alors dirigé par le même parti aujourd’hui en charge du pouvoir exécutif. C’est au gouvernement de l’État de décider s’il y a lieu de poursuivre la stratégie malhonnête et méprisable de son prédécesseur, qui en plus d’être corrompu et menteur, s’est approprié l’argent du peuple de Chiapas pour s’enrichir, lui-même et ses complices, Suite à la page (18) Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 Perspectives Proposition du candidat de la Patrie, pour la Gestion Bolivarienne Socialiste 2013-2019 4ème partie II Continuer à construire le socialisme bolivarien du XXI° siècle au Venezuela comme alternative au modèle sauvage du capitalisme et avec lui, assurer la plus grande sécurité sociale possible, la plus grande stabilité politique et le plus grand bonheur possible pour notre peuple. Objectif national : 2.3. Renforcer et étendre le pouvoir populaire et la démocratie socialiste. Atteindre la pleine souveraineté en tant que garantie de l’irréversibilité du projet bolivarien. C’est la proposition centrale du pouvoir du peuple conscient et organisé. La gestation et le développement de nouvelles instances de participation populaire indiquent comment la Révolution Bolivarienne avance en consolidant l’hégémonie et le contrôle de l’orientation politique, sociale, économique et culturelle de la nation. Le pouvoir qui avait été confisqué par l’oligarchie est en train d’être restitué au peuple qui, de bataille en bataille et de victoire en victoire, a développé son niveau d’organisation. 2.3.1. Garantir la participation active du peuple organisé en ce qui concerne la formation, la transformation du modèle économique de production, la prévention et la protection sociale par les nouvelles instances de participation populaire comme les Conseils Communaux, les organisations de femmes, de jeunes , d’adolescents, d’indigènes, d’afro descendants, d’étudiants, d’ouvriers et d’ouvrières, de paysans et de paysannes, d’utilisateurs de véhicules à moteur, de professionnels, de petits et moyens producteurs et commerçants, population de différent sexe, de transporteurs, employés de la culture, écologistes, mouvements de villageois parmi beaucoup d’autres dans les sphères de la formation. 2.3.1.1. Accélérer la participation du peuple aux systèmes communaux de regroupement : Conseils Communaux, Groupes de Bataille Sociale, Communes Socialistes, Cités Communales, Fédérations et Confédérations Communales pour le renforcement des possibilités d’action locales dans une perspective territoriale, politique, économique, sociale, culturelle, écologique, et de la sécurité et de défense de la souveraineté nationale. 2.3.1.2. De 2013 à 2016 : on développera l’organisation des 21 004 Conseils Communaux qui relieraient 8 821 296 personnes (couverture totale de la population vénézuélienne). De 2017 à 2019 : on développera l’organisation de 2699 Conseils Communaux par an (considérant que la croissance annuelle de la population est de 1,7%, c’est à dire qu’en 2019, on atteindra une population totale de 30 550 479 habitants. 2.3.1.3. On créera 250 Groupes de Bataille Sociale par an en prenant comme référence la moyenne des groupes constitués pendant les 4 ans d’existence de cette politique. En ce sens, on gardera le principe de promotion de cette instance en tant que symbole politique complémentaire pour réussir le regroupement de Conseils Communaux et l’élaboration de plans intégraux de gestion communale pour réussir la transformation des conditions matérielles et spiritu- Développer à toute allure la Grande Mission « A TODA VIDA VENEZUELA ! » conçue comme une politique intégrale de sécurité publique elles. 2.3.1.4. Le renforcement et l’accompagnement du Pouvoir Populaire dans la période 2013-2019 permettront la mise en conformité de 3 000 Communes Socialistes, selon des prévisions approximatives de 450 Communes, conformément à la démographie des axes de développement territorial. Ces Communes regrouperont 39 000 Conseils Communaux où vivront 4 680 000 familles, ce qui représentent 21 060 000 citoyens. C’est à dire qu’environ 68% des Vénézuéliens, en 2019 (30 550 479) vivront dans un système de groupement de Communes. 2.3.2. Garantir le transfert de compétences en ce qui concerne la gestion et l’administration de la chose publique à partir des instances institutionnelles régionales et locales vers les communautés organisées , les organisations de base et autres instances du Pouvoir Populaire comme stratégie de restitution totale du pouvoir au peuple souverain. 2.3.2.1. Mener à bien la consolidation d’un système d’articulation entre les différentes instances du Pouvoir Populaire dans le but de dépasser l’action locale pour en arriver à la sphère régionale et nationale en suivant le chemin de la construction d’un sous-système de Communes Districts Moteurs de Développement et Axes de Développement Territorial en accord avec les possibilités territoriales et le patrimoine culturel des habitants de chaque localité en prenant garde à la cohérence avec les plans de Développement Stratégique de la Nation. 2.3.2.2. Instaurer la notion de coresponsabilité autour du processus de planification communale, régionale et territoriale pour encourager la participation coresponsable de l’organisation populaire dans l’étude, l’établissement des grandes lignes et des actions stratégiques pour le développement des plans, oeuvres et services, dans les communautés et les régions. 2.3.2.3. Renforcer 24 Unités d’Accompagnement Technique Intégral Communal (1 par état) avec des équipes multidisciplinaires qui garantiront une gestion communale efficace dans le but de consolider la politique d’accompagnement technique intégral dans le Pouvoir Populaire et l’exercice de la Gestion Communale. 2.3.2.4. Constituer un Corps d’Inspecteurs de 4500 professionnels et techniciens avec un programme de formation sociopolitique et technicoproductive permanente, enseigné par l’Ecole pour le renforcement du Pou- Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 voir Populaire. 2.3.2.5. Promouvoir l’organisation et garantir le fonctionnement correct des Unités de l’Inspection des Finances Sociales, des 21 101 Conseils Communaux qui seront mises entre 2013 et 2019 pour renforcer l’exercice de l’inspection des finances et le contrôle social dans toutes les sphères du travail communautaire comme garantie pour la réussite des objectifs stratégiques et la satisfaction des besoins des habitants des communautés organisées. 2.3.3. Renforcer l’intégration territoriale et la souveraineté nationale par le développement équilibré des régions en favorisant les activités économiques qui ont des effets attractifs et stimulants pour renforcer le peuplement dans un sous-système de communes pour obtenir une distribution de la population en rapport avec l’utilisation des capacités de production du territoire. 2.3.4. Garantir la pleine intégration sociale : le Pouvoir Populaire est garant de la reconnaissance et de la dignité de l’être humain dans le plein exercice de ses droits et reconnaît la famille comme un facteur déterminant de protection et comme la base fondamentale du nouveau tissu social dont les qualités premières doivent être l’harmonie, la solidarité, la complémentarité et la coresponsabilité, comme chemin vers le bien-vivre. 2.3.4.1. Favoriser la coresponsabilité du pouvoir populaire dans la lutte pour l’éradication de la pauvreté dans toutes ses manifestations. 2.3.4.2. Constituer 43 029 Comités de Prévention et de Protection Sociale dans les Conseils Communaux, à raison de 6 174 comités par an, de manière soutenue. Ces Comités participeront à l’exécution et l’application de plans et de politiques publiques pour l’inclusion de la population vulnérable dans leurs communautés et leurs territoires 2.3.4.3. Consolider les politiques spéciales à partir de la communauté pour les populations les plus vulnérables : garçons et filles, adolescents, adultes, handicapés, SDF, personnes souffrant d’addictions, transsexuels, entre autres. 2.3.4.4. Garantir l’organisation des familles bénéficiaires des Grandes Missions Fils du Venezuela et du Plus Grand Amour Venezuela au moyen d’instances comme les Comités d’Adultes, les Comités de la Patrie Féconde et les Comités de la Patrie Enfant. 2.3.4.5. Promouvoir à partir de la communauté, un système d’activités destinées à créer de nouveaux schémas de récréation qui s’opposent à la culture de l’excès, de la destruction, de l’irrespect, dans les relations humaines que génère le capitalisme. 2.3.4.6. Mettre en conformité les 55 000 Comités de Sports et de Loisirs en maintenant un accroissement soutenu, à raison de 6 500 comités par an, lesquels seront coresponsables de la planification et de l’exécution du Plan de Prévention et de Loisirs de leur communauté. 2.3.4.7. Consolider le système d’activités de prévention sociale du Plan National de Loisirs pour le bien-vivre qui comprend, entre autres processus, l’incorporation de la communauté dans la pratique sportive permanente à travers le soussystème sportif communal, garantit la participation de 10 millions de personnes et la récupération des espaces publics des communautés pour le développement d’activités culturelles, de loisirs et de prévention. 2.3.4.8. Développer annuellement le Plan de Vacances Communautaire, sous la responsabilité commune du pouvoir populaire et des institutions révolutionnaires. 500 000 enfants et adolescents en situation de vulnérabilité y seront incorporés progressivement. 2.3.4.9. Appliquer des programmes de formation et organiser un débat permanent en matière de prévention sociale avec la participation de 420 000 porte-paroles du pouvoir populaire, à raison de 60 000 participants par an. 2.3.5. Consolider les différents processus de socialisation des savoirs, orientés vers le renforcement des diplômes, des talents et des outils appropriés au peuple pour l’exercice de la chose publique et le développement socioculturel des communautés, en augmentant le nombre de participants depuis l’année 2008, de 25 000 Conseils Communaux qui ont participé aux différents programmes de formation développés par l’Ecole pour le renforcement du Pouvoir Populaire. 2.3.5.1. Dans les 7 prochaines années, on projette de former, dans les différents processus de socialisation des savoirs, 47 000 Conseils Communaux. 2.3.5.2. Mise en place de 10 000 conseillers provenant des différentes organisations du Pouvoir Populaire comme personnages principaux dans les processus de formation. 2.3.5.3. Mise en place de Noyaux de Formation au sein des communautés et gérés par ces mêmes communautés comme espace d’apprentissage et de socialisation des connaissances dans 3 000 communes et 1 000 Groupes de Bataille Sociale pour cette période. 2.3.5.4. Renforcer l’éducation populaire en tant que force encourageant la mobilisation consciente du peuple orientée vers la mise en place définitive du Pouvoir Populaire. 2.3.5.5. Développer, spécialiser des programmes de formation qui accroissent les capacités de gestion du Pouvoir Populaire dans les domaines politique, économique et social et dans les zones stratégiques pour le développement national. 2.3.5.6. Mettre en place 5 000 conseillers pour la formation technique productive des différentes organisations de production par le biais de l’orientation des porte-paroles des organisations du Pouvoir Populaire. 2.3.5.7. Faire participer à la formation sociopolitique et technicoproductive, les 500 000 Brigadistes de l’Armée de Production attachée aux Grandes Mission. 2.3.6. Construire le nouveau tissu productif du pays avec de nouvelles relations sociales de production garantissant la transformation des matières premières de production nationale. Il s’agit alors de favoriser et de consolider une économie productive, redistributive, post-rentière, post-capitaliste, sur la base d’un ample soutien politique, social et collectif de la propriété sur les moyens de production. La possibilité de la planification sociale en authentique synchronie avec la planification centralisée et le développement des diverses formes d’organisation socio-productive soutenues dans les diverses formes de propriété de producteurs libres associés, parmi lesquelles se détachent ceux de la propriété sociale, indirecte, familiale, et les groupes d’échange solidaire. 2.3.6.1. Créer un tissu productif diversifié et soutenable qui garantisse le développement des communautés de la nation au moyen de la récupération, du renforcement, de la mise en place d’entreprises de propriété sociale. 2.3.6.2. Promouvoir, au cours de la période 2013-2019, la constitution de 30 000 entreprises de propriété sociale directe pour transformer les matières premières et donner de la valeur aux matières premières produites par le pays à l’échelle industrielle et semi-industrielle, pour la satisfaction des besoins de notre peuple. 2.3.6.3. Mettre en place 1 000 nouvelles zones d’encadrement de la production à l’échelle communale où l’on puisse développer les phases du cycle de production au cours de la période 2013-2019. 2.3.6.4. Développer une nouvelle architecture financière du Système Budgétaire de Financement configurant le réseau d’organisations économico-financières qui gèrent, administrent, transfèrent, financent, facilitent, captent et contrôlent les ressources financières et non financières réversibles et non réversibles, administrées par les communautés et les différentes organisations de base du Pouvoir Populaire. 2.3.6.5. Création de 3 000 Banques Communales qui serviront à consolider la nouvelle architecture financière du Pouvoir Populaire. 2.3.6.6. Création de 3 000 Conseils d’Economie Communale dans les Communes et de 43 000 Comités d’Economie Communale au cours de la période 2013-2019. 2.3.6.7. Synchroniser dans la Planification Centralisée le développement des diverses formes d’organisation socio-productive promouvant les diverses formes de propriété sociale directe et indirecte, la propriété familiale, les groupes d’échange solidaire, de même que la libre association de producteurs et productrices. 2.3.6.8. Enregistrer et mettre en conformité toutes les Entreprises de Propriété Sociale Directe Communale, les Entreprises de Propriété Sociale Indirecte Communale, les Unités de Production Familiale et les Groupes d’Echange Solidaire Suite à la page (16) Haiti Liberté/Haitian Times 13 Arcahaie... Suite de la page (4) Mirlande Manigat, actuelle secrétaire général du RDNP, ex candidate à la présidence du RDNP, l’ex sénateur Tunerbe Delpé, l’ex député Serge JeanLouis, Messieurs Anthony Barbier et Rosemond Pradel de la Fusion, Turneb Delpé du PNDPH, du député et de la représentante de Inite Monsieur Saourel Jaccinthe et Madame Marie France Claude, allaient démontrer que le pouvoir en place n’exclut aucune barbarie ni holocauste pour se perpétuer indéfiniment aux timons des affaires de l’État. Déjà en novembre dernier l’ex sénateur du Sud Monsieur Gabriel Fortuné a mis formellement en garde la population haïtienne contre un groupe paramilitaire à la solde des crânes rasés tou wòz. Au cours d’une intervention sur une station de Radio émettant depuis Pétion-Ville, Monsieur Fortuné a révélé l’existence d’une structure portant le nom le Police, et qui opérait déjà dans la ville des Cayes, sud du pays. Formé pour la plus part de repris de justice et d’évadés de prison, le Police a, en décembre dernier, menacé d’assassiner le Commissaire du Gouvernement de cette ville. Ces hors la loi reprochaient à l’autorité de justice d’avoir mis sous les verrous un des leurs pris en flagrant délit de vols et forfaits sur les riverains. C’est dans la ville historique de l’Arcahaie que, le 5 janvier, les membres de l’opposition et ceux de la société civile allaient faire connaissance de ce groupe paramilitaire capable d’indescriptibles horreurs. Cinq longues heures déjà depuis qu’ils étaient réunis. «Adopter des décisions en atelier est une chose. Mais nous ne pouvons les mettre en application que par une gestion saine et efficace du pouvoir politique. Alors, l’essentiel consiste à savoir quand nous allons prendre le pouvoir. Est-ce dans deux mois, deux semaines, deux jours, ou du moins deux heures de temps », a suggéré Me. André Michel. Le courageux homme de droit qui s’est investi corps et âme dans la lutte visant à freiner les spectaculaires dérives du pouvoir, a ainsi infusé un vibrant sérum de positivité et de détermination à l’assemblée dans son ensemble. Et tous les participants ont juré qu’ils sont disposés à consentir tous les sacrifices pour parvenir à libérer notre pays qui se retrouve coincé. A 2:30 heures, la lecture des décisions adoptées dans les trois ateliers a mis une pause à la première partie de ce forum. Réunis en petits groupes disparates, nous discutions amplement des erreurs irrémissibles du pouvoir Inite qui ont plongé notre malchanceux pays jusqu’aux confins inaccessibles de ce gouffre. C’est alors qu’a fait irruption dans la salle le commissaire de « le Police » de la juridiction de l’Arcahaie le nommé Mémé Lajan accompagné de six de ses sbires écumant de rage. Armés de pierres, de piques, de pistolets, ces hommes de main étaient visiblement hostiles à Madame Mirlande Manigat et Martelly... Junior membre de Focap. N’était-ce l’interposition de certains sages, il pourrait y avoir mort d’homme. Nous devons admettre que les ennemis farouches de la démocratie et du progrès ont eu gain de cause. Junior Jérôme, un délégué du Fopark, les assaillants l’ont blessé à la main au sénateur Moise Jean Charles à qui ils ne reconnaissent le droit de participer à aucune assemblée. C’est alors qu’une vive dispute éclatait entre les participants et les assaillants roses nouvellement baptisés Le Police. « Nous sommes venus pour avoir la peau de Moise Jean Charles et de Madame Mannigat. Nous les partisans du pouvoir en place ne sauraient admettre que ces deux garnements viennent jusque dans notre fief fomenter aucun complot contre le président Martelly », a craché le commissaire de le Police de l’Arcahaie un certain Mémé Lajan. Certains participants, ne voulant pas y laisser leur peau, face au niveau d’agressivité des tueurs à gage, ont eu le temps de se mettre à couvert. Cependant, nous devons reconnaître le courage de la représentante du FNCD qui a eu le mérite d’opposer une héroïque résistance à ces tueurs à gages. «Nous ne saurons laisser la partie belle à ce petit gang de tueurs qui veulent nous empêcher de nous réunir. En dépit du fait qu’ils portent des armes de poing, ils ne pourront jamais venir à bout de nous tous à la fois », a-t-elle soutenu. Le 2ème sénateur du Nord Monsieur Moise Jean Charles, l’on ne sait par quelle ingénieuse intuition venait tout juste de se déplacer. Etaitil déjà au courant qu’il était l’une des cibles privilégiées des hommes de main de Mémé Lajan qui voulaient à tout prix l’abattre et qui tramaient des complots macabres contre lui ? C’est d’ailleurs ce qui explique leur attitude tendant à dévisager chaque personne l’une après l’autre. Un jet de pierre provenant des agresseurs surgit dans la salle au cours de cette panique généralisée. Wòch, Wòch, Wòch. Tanpri pa mande m kouman tèt mwen fè pa kase miyèt moso. L’une d‘entre elles a atteint au bras un militant Lavalas du nom de Gérôme Guarino Funeral Home Vives réactions Il est donc une évidence à nulle autre pareille que l’autre police de l’Arcahaie a attendu plus d’une heure pour arriver à Yaya Night Club logé à quelques mètres de l’église Saint Pierre. Pourtant là sur le site les secours manquaient grandement à ces compatriotes menacés de mort par ces parias du système dressés exclusivement à cette fin. Ironie du sort, moins de deux kilomètres de route en bitume séparent le commissariat du site où se déroulaient cette scène de violence qui a failli éliminer tous les membres de l’opposition. « J’étais bien présente dans la salle à Yaya Night Club à l’Arcahaie quand des intrus y ont fait irruption en réclamant ma peau. Cependant point n’est besoin de prendre de midi à quatorze heures pour attribuer ce tentative de lynchage à un secteur pour le simple fait qu’ils se sont clairement identifiés avec leur bracelets », ainsi a réagi Madame Manigat qui répondait aux questions d’un journaliste. Un peu plus loin l’ex candidate à la Présidence a tenu à rappeler à ces intégristes roses que le droit de réunion n’est pas une faveur du pouvoir en place mais bien un acquis par suite d’interminables sacrifices. « Oui, il était aux environs de 2 :30 heures quand des individus se sont introduits dans l’enceinte où nous nous sommes réunis tôt dans la matinée du samedi 5 janvier. Rouges de fureurs, ils contestaient notre plein droit de nous réunir en tant que responsables politiques pour discuter des affaires du pays. Mais nous n’entendons nullement nous laisser intimider par eux », a rassuré Monsieur Déjean Bélizaire. «Cet acte de barbarie est la preuve patente que le droit de réunion est plus que menacé. Tout ceci pour nous faire savoir que notre lutte interminable pour le respect des droits fondamentaux devient de plus en plus difficile. Mais en dépit de toutes les menaces et intimidations nous y tenons encore ». Ces déclarations proviennent du représentant du KID Monsieur Francisco Alcide. « Cet acte de barbarie à nulle autre pareille, commandité par Mémé Lajan de connivence avec le vice délégué de l’Arcahaie, rappelle drôlement le soir inoubliable où les sbires à la solde des Duvalier ont passé à tabac des hommes politiques qui se réunissaient au local de Sait Jean Bosco non loin du Portail Saint Joseph au centre ville. Comme tout le monde a pu le constater une pierre envoyée par les assaillants a atteint notre camarade Gérôme Junior. Son bras déchiré était tout ensanglanté. Mais l’on ne saurait s’attendre à mieux de la part d’un tel pouvoir », a déclaré sans ambages Biron Audigé Responsable du Fopac. EMMANUEL FUNERAL HOME “An Oasis of Peace” 14300 West Dixie Highway, Miami, FL 110 South Dixie Highway, Lake Worth, FL Fritz G. Duvigneaud Serving the Haitian Community for Over 30 Years 9222 Flatlands Avenue Brooklyn, NY 11236 718-257-2890 14 Haiti Liberté/Haitian Times 561.502.8244 • 561.588.0302 954.942.0056 Pasteur Enoch Milien 305.949.0603 or 6118 786.487.6836 [email protected] Sony Thélusma alias Ti Sony et ses partisans devant le Parquet le 3 janvier dernier Suite de la page (4) un moyen pernicieux pour assurer sa survie ne sont pas innocents. Cette action fait juste partie d’un plan macabre de persécution politique contre des militants de la mouvance Lavalas. Rappelons par surcroît que, les enfants de la Fanmi Selavi furent victimes de deux (2) coups d’Etat sanglants : 2930 septembre 1991 exécutés par des militaires sur l’ordre de Raoul Cédras et Michel François, puis le 29 février 2004 par les GNBistes, mouvement dont faisaient partie Michel Joseph Martelly, Lucmane Délile et consorts. On dit souvent : « bien compté, mal calculé ». Le commissaire du gouvernement qui se comporte comme un procureur de la république est en train d’ouvrir une porte qu’il pourra difficilement refermer. L’action qu’il a posée a soulevé un déluge de protestations venues de toutes parts qui risquent de compliquer les choses pour le pouvoir. Le jour de la première invitation, des centaines de partisans Lavalas se sont rassemblés par devant la résidence du docteur Aristide à Tabarre et par devant le Parquet de Port-au-Prince en signe de solidarité à leur leader historique et charismatique. Les manifestants dénoncent fermement le pouvoir réactionnaire, kaletèt de Martelly-Lamothe qui se livre à une chasse aux sorcières en ciblant des partisans Lavalas et le chef de ce mouvement. La mobilisation devant le Parquet s’est vite transformée en manifestation, où des propos hostiles ont été scandés contre le président Martelly et sa famille ainsi que ce commissaire déluge. « Mobilize ! Mobilize !Mobilize pou Martelly ale. Revolisyon ! Revolisyon ! Revolisyon pou Martelly ale. Papa vòlè, pitit kidnapè, manman madivin, vle pa vle fòk yo kite pouvwa a. Martelly ak yon kochon sa w pi pito,nou pito kochon,Martelly ak Lucmane sa w pi pito, se 2 vòlè yo ye, 2 GNBiste, Aristide ak pèp la se marasa, bon bagay. Nou pa ka sipòte Martelly ankò, Fòk li ale bay tè a blanch, n ap mobilize dèyè l jouk li kite pouvwa a…” La police dépassée par la situation, face à la colère des manifestants, a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule en s’empressant vite de partir avec les soi-disant victimes. Entre-temps, l’avocat du docteur Aristide, Me. Mario Joseph était au Parquet pour déposer une requête dénonçant un vice de forme et le délai imparti. Selon lui, les deux (2) invitations datées de trente et un (31) décembre 2012, mais reçus le 2 janvier 2013, un jour férié, pour présenter le 3 janvier, est inadmissible disait-il : « En effet, ces deux invitations reçues un jour férié sont contraires à la loi. Au surplus, le délai de vingt-quatre heures accordé à l’ex-président Jean Bertrand Aristide pour se présenter par devant le Parquet de Port-auPrince ne lui permet pas d’organiser la logistique nécessaire pour assurer sa sécurité. Je profite pour vous demander, Monsieur le Commissaire du Gouvernement, de lui transmettre les copies des prétendues plaintes qui occasionnent les dites invitations, et d’acheminer, désormais, toutes éventuelles correspondances y relatives à son domicile élu. » Le président de l’Assemblée nationale, Dieuseul Simon Desras et d’autres responsables politiques dont Paul Denis s’interrogent sur le vrai mobile de ces manœuvres politiques. N’était-ce pas là une diversion pour essayer de détourner l’attention de la population de la grave situation socio-économique du pays, s’empirant quotidiennement sous le régime kaletèt de Martelly-Lamothe, et de la crise politique liée à la formation d’un conseil électoral présidentiel dont son président imposé, quand Josué Pierre Louis accusé de viol et de scandales de corruption, de kidnapping impliquant la famille présidentielle et ses proches collaborateurs n’a jamais été inquieté. « Ces persécutions politiques pourront déboucher sur la déstabilisation politique totale. Nous ne sommes pas au moment du GNB. Nous avons un président élu, si le gouvernement veut mener une guerre acharnée contre Lavalas qu’il la déclare ouvertement et clairement. Ce n’est pas normal de se cacher derrière un certain commissaire du gouvernement sans éthique ni décorum pour persécuter des militants politiques, banaliser la fonction des sénateurs et traiter des sénateurs de la république de n’importe qu’elle façon », a déclaré le sénateur Desras dans une longue interview accordée aux médias. La commission de justice au Sénat de la République a déjà écrit au ministre de la justice, Me. Jean Renel Sanon, pour lui demander de prendre des dispositions disciplinaires à l’égard de ce commissaire qui n’était pas à sa place, a dit le sénateur Desras. « S’il ne le savait pas, je lui ai dit qu’il y a une enquête qui a été déjà diligentée contre lui au niveau du Sénat, sur son passé douteux », a-t-il ajouté. En attendant la prochaine invitation qui aura lieu le mercredi 9 janvier, Sony Thélusma et 7 autres ingrats face au docteur Aristide ont tenté de demander l’asile politique à l’ambassade des Etats-Unis, le vendredi 4 janvier dernier. Les responsables de la sécurité de l’ambassade ont fait appel à la police qui est venue procéder à leur arrestation et ensuite pour les conduire au commissariat de Delmas 33. Après leur audition par un juge de Paix de Delmas, ils ont été relâchés. « Nous n’avons pas demandé l’asile politique à l’ambassade des Etats-Unis, mais nous avons sollicité l’aide de l’ambassade pour garantir notre sécurité, car nous sommes menacés. », a fait savoir le porte-parole du groupe, Jean Sony Thélusma. Alors, la question qu’on se pose est celle-ci: sont-ils tous des cinglés à la recherche d’un visa pour fuir la misère en usant la machination politique ? Si pour Jean Sony Thélusma l’ex-protégé du père Aristide et pour d’autre traîtres de Lavalas, la reconnaissance en politique est une lâcheté, pour Jean Bertrand Aristide, au contraire, la reconnaissance est la mémoire du cœur. Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 Le président Martelly Suite de la page (7) RESTAURANT Specializing in Caribbean & American Cuisine étudiants, les parlementaires. Cela explique à la fois, les piétinements, les reculs, ainsi que les velléités passagères de réformes de ce gouvernement. Le président Martelly a refusé que son premier ministre Garry Conille aille jusqu’au bout de l’enquête sur les contrats scandaleux signés avec les entreprises dominicaines liées à Félix Bautista dans les derniers mois du tandem Préval-Bellerive. Le rapport préliminaire de la Commission d’Audit le rongeait de l’intérieur. Il menaçait de briser sa vie, de compromettre ses nouvelles amitiés dominicaines, d’empoisonner ses relations avec René Préval et son cousin Jean-Max Bellerive, bref de lui enlever le sommeil. La corruption des consciences On peut discuter indéfiniment de la signification du fait que des entreprises dominicaines aient financé des candidats haïtiens au cours de la campagne électorale. On peut débattre des effets que ce type d’intervention dans la vie politique haïtienne risque d’avoir sur la remise à niveau de l’économie nationale. Haïti pourra-t-elle jamais rééquilibrer sa balance commerciale avec son voisin ? Dans un article publié en août 1982 sur les rapports haïtiano-dominicains dans Le Monde Diplomatique, je disais que « la sclérose des structures politico-administratives et l’anarchie économique plongent la bourgeoisie haïtienne dans le désarroi : sans perspective à long terme, elle n’a d’autre recours que d’accepter la domestication. La puissance du clan syro-libanais – au sein duquel les familles Cassis, Mourra, Handal, Accra, Hakime, etc. sont actives dans la vie économique des deux pays – favorise ce projet (12) . » Ce qui s’est précisé depuis. Les exportations dominicaines annuelles vers Haïti sont passées de 647 millions de dollars en 2009 à un milliard et deux cent millions de dollars en 2012 tandis qu’Haïti n’exporte vers son voisin que des produits d’une valeur annuelle de 10 millions de dollars. Minable ! Mais ce qui est carrément inacceptable, c’est que six mois après son accession au pouvoir, soit le 3 et le 5 novembre 2011, le président Martelly aurait reçu des associés de Bautista un transfert de 100 000 dollars et un autre de 150 000 dollars. Les services secrets américains en savent long ! On ne saurait répondre n’importe comment à des accusations aussi graves. Le gouvernement ne dit plus « l’enquête se poursuit ». Il décide carrément de ne pas faire d’enquête. La justice haïtienne ne fait même pas semblant de lever le petit doigt. Ce qui est encore plus grave, c’est AYE 5 S TAR Venus Le sénateur dominicain Félix Bautista FRIT L’apologie de l’inculture politique Dans cet univers détrempé de peurs, de lâchetés et d’impunités, le président Martelly fait les frais du désarroi de la communauté internationale, après avoir bénéficié d’elle. En effet, la communauté internationale ne s’en est jamais remise de la désillusion amoureuse causée essentiellement par le jeu ambivalent des anarchopopulistes qui ont appliqué des politiques d’ajustement structurel et opéré les coupes budgétaires tant préjudiciables aux démunis. Elle ne voulait plus avoir affaire à des subalternes arrogants ou experts en marronnage. Comme l’affirmait en décembre 2010 Ricardo Seintenfus, représentant spécial du Secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA) en Haïti, « le modèle révolutionnaire haïtien fait peur aux grandes puissances. Les États-Unis ne reconnaissent l’indépendance d’Haïti qu’en 1865. Et la France exige le paiement d’une rançon pour accepter cette libération. Dès le départ, l’indépendance est compromise et le développement du pays entravé. Le monde n’a jamais su comment traiter Haïti, alors il a fini par l’ignorer. Ont commencé deux cents ans de solitude sur la scène internationale (11). » La propulsion du président Martelly, reconnu par tous pour son inculture politique, au devant de la scène fait partie de cette psychose de la communauté internationale, elle-même prise aussi entre l’enclume et le marteau : entre le poulin d’un Préval dont elle vient de découvrir la mauvaise foi manifeste et une Mirlande H. Manigat à qui elle n’arrive pas à faire confiance. Peur décuplée par ce scandale financier haïtiano-dominicain qui oblige cette communauté internationale aux abois à couper les vivres au gouvernement Martelly, le privant de l’aide budgétaire essentielle à sa survie. La communauté internationale préfère laisser Martelly se précipiter seul dans la falaise. Le déficit budgétaire a atteint en 2012 le niveau record de 6% par rapport au produit intérieur brut (PIB), soit près de 500 millions de dollars, en hausse par rapport au niveau de 1.85% au moment de la prise de pouvoir de Martelly en 2011. Un niveau aussi élevé, fruit de dépenses inconsidérées (carnavals, voyages, sinécures, etc.), n’a jamais été atteint depuis 1984, année précédant les émeutes des Gonaïves qui ont conduit à l’effondrement du régime Duvalier en février 1986. Cette politique d’accroissement du déficit budgétaire ne peut avoir qu’un effet négatif sur les taux d’intérêt déjà élevés et sur le crédit au secteur privé. L’obsolescence accélérée du gouvernement Martelly était annoncée dès les premiers jours par la découverte des contrats scandaleux conclus avec les firmes dominicaines dans la nuit précédant la prestation de serment du nouveau président. La première victime sera Daniel-Gérard Rouzier, immolée sur l’autel de la corruption. L’équipe parallèle mise en place depuis survit d’expédients en refusant jusqu’aux possibilités de formation sur le tas inhérentes à la pratique du pouvoir. À preuve, les attaques répétées contre les journalistes, les • Breakfast • Lunch • Dinner • Fritaille Catering for all occasions We do Catering Available for all Occasions Fritaille etc.. 670 Rogers Avenue (Corner of Clarkson Ave) Brooklyn, NY 11226 “Venus, l’entroit idéal” 718-287-4949 Gran Pan-Pan Rice FOR SALE: Wholesale & Retail 1347 Flatbush Avenue (bet. Foster Ave. & E. 26th St.) Brooklyn, NY 11226 718-975-0915-6 Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 que l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC), l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), le Parlement et la société civile n’ont pas donné à ces révélations les suites qu’elles exigeaient. Elles auraient dû soit déclencher une enquête en bonne et due forme qui aurait pu culminer en la destitution du président Martelly, soit conduire à une action judiciaire en diffamation contre les journalistes Nuria Peria et Jean-Michel Caroit, si les relevés bancaires se révélaient faux. De l’avis de plus d’un, l’intervention des services secrets dominicains a mis ce dossier sous le boisseau, des deux côtés de la frontière. Mais ce qui pouvait passer pour de l’inertie a été vite démenti par les manifestations tenues au Cap-Haïtien, aux Cayes, à Hinche, Léogane, Petit-Goâve, Jacmel, Jérémie et à la Capitale. La corruption d’une majorité de parlementaires a suspendu leurs consciences dans le vide. Mais les récentes manifestations de rue ont montré que la société haïtienne a encore des forces qui peuvent un jour frapper le poing sur la table et dire dans un accès de colère que ça suffit : « Basta ! ». Elles peuvent changer le cours des choses. La stratégie appliquée par la communauté internationale à travers, entre autres, ses diplomates accrédités en Haïti, consiste aussi à corrompre les consciences pour tenter d’empêcher qu’aucune lueur d’espoir ne soit possible pour Haïti après le gouvernement de Préval. C’est que cette communauté est, elle aussi, très friande de contrats de gré à gré, pour elle-même et ses propres barons de la pauvreté. N’a-t-on pas vu après le tremblement de terre de janvier 2010 un certain Lewis Lucke, ancien haut cadre de l’USAID, démissionner de son poste et s’établir en Haïti avec un mirobolant salaire de 30 000 dollars le mois (13). Lewis Lucke devait obtenir deux contrats de gré à gré de 10 millions de dollars chacun, le premier de la Banque mondiale et le second de CHF International, devenu depuis Global Communities Partners for Good. Le « capitalisme du désastre » dénoncé par Naomi Klein (14) une semaine après le séisme du 12 janvier 2010 a su, comme partout ailleurs, déclencher en Haïti la spirale infernale de l’enrichissement de quelques entrepreneurs et de l’appauvrissement continuel des populations affectées. Le pillage va donc bon train, et une fraction de 50 millions de dollars issue des contrats avec les firmes dominicaines totalisant 500 millions de dollars est utilisée pour construire une université dans le Nord d’Haïti. Comme par hasard, la construction est confiée à l’entreprise Constructora Mar de Micalo Bermudez, un associé de l’éternel Félix Baustita (15). En fait, il s’agit de souligner les aspects bénéfiques de la corruption et d’empêcher toute enquête publique sur le gouvernement Préval-Bellerive. Le tour est ainsi joué avec la création de quelque chose d’honorable à partir de la corruption. En laissant de côté la loi et la justice. La politique tèt kale est cuisinée à la sauce du parti INITE, ou de ce qu’il en reste. Étonnant ou détonnant, on a vu le sens de la démesure dans ses rejets de certaines candidatures au poste de premier ministre et dans la complaisance manifestée quand la personnalité proposée faisait son affaire. Le personnel diplomatique haïtien regorge maintenant de diplomates sans formation KATOU RESTAURANT aucune, dont le seul mérite est d’être apparentés à un député ou un sénateur. La politique se résume à une bataille pour les « places » et les jobs au gouvernement. Rien de plus, même si cela coûte très cher, soit 39 millions de dollars par mois (16). Un chemin semé d’embûches Dans le combat multiséculaire qu’elle livre pour s’affranchir de la tyrannie et de la bêtise, la société haïtienne a fait des avancées. Les forces démocratiques ont fait des conquêtes. Elles ont même atteint des sommets, comme c’est le cas avec la Constitution de 1987, pour ensuite subir des reculs. Mais elles trouvent toujours la force pour repartir et recommencer à grimper vers de nouveaux sommets. Le courage des alpinistes de la démocratie haïtienne a été résumé ainsi par l’économiste Edmond Paul, le plus grand d’entre eux. « Ce n’est pas que, plus d’une fois, le despotisme ne disputât et n’annulât ces conquêtes. Nous observons que, nonobstant les revers, la nation fut ardente à les revendiquer, et non pas sans succès. De tels résultats ressortiront précieux aux yeux de qui voudra considérer que la société haïtienne naquit semblable à un monde renversé la tête en bas, où les plus inférieurs de ses membres, nous entendons dire les moins préparés, montèrent subitement à la surface, devinrent les éléments les plus consistants de l’ordre social nouveau, doués, par conséquent, de la vertu de l’affirmer plus solidement aux yeux de l’ennemi du dehors, et que cela accoutuma le peuple à porter ou à souffrir à la tête de son administration intérieure des hommes incultes qui n’y pouvaient désormais que le mal (17). » Des incultes ne sachant faire que le mal ont sauvagement exploité le pays et l’ont mis en coupe réglée. Le mal ne cesse de déborder. Le président Martelly tire sans retenue sur la corde avec un gouvernement qui n’arrive pas à présenter au Parlement en deux occasions un rapport sur les dépenses d’urgence de 5 milliards de gourdes (115 millions de dollars au taux du jour) occasionnées par l’ouragan Sandy. La fenêtre d’opportunités se rétrécit chaque jour, car, tout en étant généralement une caisse de résonance du pouvoir, il y a au Parlement des gens sérieux qui ne veulent pas couler avec le pouvoir exécutif. À preuve, la lettre ouverte à la Nation publiée le 26 décembre 2012 par les Parlementaires pour le Renforcement Institutionnel (PRI). Surtout à l’approche de la période carnavalesque où le gouvernement est condamné à faire les frais des sarcasmes de la population. L’homme du men diri-a du carnaval de 2002 ne peut l’avoir oublié aussi vite ! La prolongation au 5 janvier 2013 de l’état d’urgence décrété originellement le 31 octobre 2012 pour un mois, comme l’a fait le gouvernement Martelly-Lamothe, est la meilleure façon pour lui de programmer sa propre mort. C’est une grande erreur de vouloir se cacher derrière l’état d’urgence pour gouverner n’importe comment sans rendre de comptes. Cela revient à retomber dans le précipice creusé par le gouvernement Préval-Bellerive qui a orchestré le scénario de faire revenir le dictateur JeanClaude Duvalier en Haïti en janvier 2011. Un gage à Martelly ? Ultime fourberie du président Préval qui, en favorisant ainsi le duvaliérisme, a réussi à brouiller les pistes. Tout le drame d’Haïti vient justement de ces manipulateurs conduisant le pays à sa perte et qui ont le toupet de mettre tous les torts sur la communauté internationale. Avec le pouvoir suprême, le président peut tout se permettre. Et le vertige du « pouvoirisme », le pouvoir absolu à n’importe quel prix, peut même lui faire répandre du sang à sa guise. Comme les trois singes chinois de la sagesse, il n’aura qu’à déclarer ensuite : « Je ne vois rien, je ne sais rien, je n’entends rien ». Personne n’osera le contredire. Sa seule crainte est celle d’un soulèvement populaire. S’il lui reste encore un certain sens des réalités, il devrait savoir que le lait empoisonné qu’il a tété du pouvoir Préval-Bellerive risque à tout moment de lui repasser par le nez. En ce début 2013, on peut dire que le président Martelly se trouve pris entre l’enclume et le marteau. L’enclume étant sa fragile base rose et blanc, la clientèle des défilés carnavalesques, les vestiges et les transfuges d’INITE et la communauté internationale. Le marteau, ce qui reste de sain dans ce pays laminé par le destin : les étudiants, les crève-la-faim, les entrepreneurs nationaux écartés par le pouvoir, les paysans, les déshérités, les secteurs patriotiques de la société civile, des médias et de l’intelligentsia qui crient leur faim et leurs aspirations à un monde meilleur. Notes (1) Leslie Péan, « Les manifestations contre la politique du ridicule et de la dérision », Le Nouvelliste, 19 octobre 2012. (2) Deborah Sontag, « Rebuilding in Haiti Lags After Billions in Post-Quake Aid », New York Times, December 23, 2012. (3) Idem. (4)Fidel Castro Ruz, Reflections of Fidel, Granma International, December 27, 2010. (5) « Nuria revela que Félix Bautista y amigos regalaron millones de dólares a Martelly », Acento. com.do, 02 de abril del 2012. (6) Nuria Peria, « Documento del caso Félix Bautista », Voir http://www.scribd.com/ doc/87837992/... (7) Jean-Michel Caroit, « Les pièces du scandale », Le Nouvelliste, 2 avril 2012. (8) « Le rapport préliminaire de la Commission d’Audit (CA) », Haiti-Observateur, no. 28, 14-21 mars, 2012. (9) « a favorite of the thugs who worked on behalf of the hated Duvalier family dictatorship », Scott Wilson, « Political Notes Fill Carnival In Haiti », The Washington Post, February 13, 2002, p. A22. (10) Bernard Mandeville, La fable des abeilles, ou les vices privés font le bien public (1714), Paris, éd. Vrin, 1998. (11) Ricardo Seintenfus, « La solidarité internationale en Haïti remise en question », Le Temps, Genève, 20 décembre 2010. (12) Leslie Péan, « À l’ombre de la République Dominicaine – L’Alliance hégémonique insulaire », Le Monde Diplomatique, numéro 381, Août 1982, p. 10. (13) Bill Quigley and Amber Ramanauskas, « Haiti : Where is the Money ? », Counterpunch, January 3, 2012. (14) Naomi Klein, « Haiti Disaster Capitalism Alert : Stop Them Before They Shock Again », January 13th, 2010. On lira du même auteur The Shock Doctrine : The Rise of Disaster Capitalism, Alfred A. Knopf, Canada, 2007. (15) Jean-Michel Caroit, « Un scandale de corruption entache les autorités dominicaines et haïtiennes », Le Monde, 3 avril 2012. (16) International Monetary Fund, Haiti Fourth Review Under the Extended Credit Facility, Washington, D.C., August 2012, p. 15. (17) Edmond Paul, Œuvres Posthumes, Tome I, Paris, Dunod et Vicq, 1996, p. 132. AlterPresse 5 janvier 2013 AMBIANCE EXPRESS 5012 Ave M (Entre E. 51 et Utica) 10h am – 10h pm Une innovation dans la cuisine haïtienne à Brooklyn Tous les plats haïtiens réalisés par une équipe de cordons bleus recrutés sous la supervision de Katou Griots – Poissons – Poissons Gros Sel – Dinde – Poulet – Cabri – Boeuf – Légumes Bouillon le samedi – Soupe le dimanche – Bouillie de banane le soir Appelez le 718-618-0920 Livraison à domicile Si vous avez du goût, vous ne lâcherez pas Katou Restaurant • Restaurant • Fritaille • Patés 2025 Nostrand Avenue (just off Farragut Road) Brooklyn, NY General Manager: Marie S 718.434.4287 Haiti Liberté/Haitian Times 15 Suite de la page (13) existant dans le pays. 2.3.6.9. Favoriser une politique de réinvestissement social avec les ressources générées par les communautés organisées dans le but de donner de l’importance à l’apport coresponsable pour la satisfaction de leurs besoins et de leurs aspirations. 2.3.6.10. Garantir l’inclusion socio-productive, le travail émancipé, la transformation de l’armée de réserve du capitalisme en force sociale créatrice au moyen de l’organisation des forces de production générant une nouvelle culture du travail. 2.3.6.11. Incorporation de 500 000 Brigadistes à l’Armée Productive liés aux Grandes Missions. 2.4. Encourager une nouvelle orientation éthique, morale et spirituelle de la société basée sur les valeurs libératrices du socialisme. 2.4.1. Préserver la force morale du peuple vénézuélien et la renforcer au moyen de stratégies de formation des valeurs. 2.4.1.1. Préserver les valeurs traditionnelles du Peuple vénézuélien : honnêteté, responsabilité, goût du travail, amour du prochain, solidarité, volonté de dépassement et de lutte pour l’émancipation au moyen de leur promotion permanente et par tous les moyens disponibles pour se défendre contre les antivaleurs du modèle capitaliste qui promeut l’exploitation, le consumérisme, l’individualisme et la corruption qui sont à l’origine de la violence criminelle qui assaille la société vénézuélienne. 2.4.1.2. Renforcer la force morale du Peuple vénézuélien au moyen de la promotion des valeurs du socialisme, de l’éthique et de la morale socialiste, de la formation et de l’autoformation socialiste, de la discipline consciente basée sur la critique et l’autocritique, la pratique de la solidarité et de l’amour, la conscience du devoir social et la lutte contre la corruption et la bureaucratie. 2.4.1.3. Mettre en place des plans d’étude appropriés, à tous les niveaux, pour l’inclusion de stratégies de formation des valeurs en rapport avec la nouvelle société que nous travaillons à construire. 2.4.2. Renforcer l’inspection des finances sociales. 2.4.2.1. Continuer à mettre en place le contrôle des finances sociales comme stratégie pour l’exercice du pouvoir du Peuple, pour superviser la gestion des organismes de l’administration publique en ce qui concerne le maniement des fonds publics et pour être efficaces dans la gestion publique en la dotant d’outils qui fortifient son action. 2.4.3. Renforcer le système de l’administration de la justice, combattre l’impunité, réformer le système pénitentiaire et promouvoir la justice de paix communale. 2.4.3.1. Renforcer le système de l’administration de la justice par la dotation de moyens nécessaires pour une action optimale incluant une investigation criminelle permettant de combattre l’impunité. 2.4.3.2. Réformer totalement le système pénitentiaire avec comme but ultime la réhabilitation intégrale des personnes privées de liberté pour favoriser leur réinsertion productive dans une nouvelle société. 2.4.3.3. Promouvoir la justice de paix communale comme outil efficace pour une coexistence pacifique et pour favoriser la pratique de la solidarité et de l’amour entre les Vénézuéliens et les Vénézuéliennes. Council Member Mathieu Eugène Free Immigration Services TUESDAYS & WEDNESDAYS 10:00 a.m. to 5:00 p.m. 123 Linden Boulevard Brooklyn, NY 11226 (718) 287-8762 Please call to make an appointment and get FREE HELP with your questions related to Naturalization, Green Cards, and other immigration matters. All our Services are Free and Confidential and Open to Any Member of the Community. 16 Haiti Liberté/Haitian Times Objectif national : 2.5. Mener à bien l’installation définitive du Nouvel Etat Démocratique et Social de Droit et de Justice. 2.5.1. Libérer la puissance contenue dans la Constitution Bolivarienne pour l’exercice de la démocratie participative active. 2.5.1.1. Créer, à côté des organisations de base du Pouvoir Populaire, un plan spécifique pour le développement législatif et pratique de tous les articles constitutionnels qui reconnaissent au peuple l’exercice de la démocratie directe. 2.5.2. Etablir un système de communication permanente pour écouter le peuple organisé et le peuple dépolitisé en tant qu’effort pour la construction collective de l’Etat Socialiste sous le principe de « Commander en obéissant ». 2.5.2.1. Réviser pour le renforcer et l’étendre, le système de Missions et Grandes Missions en tant que forme de participation du peuple à la nouvelle institutionalité démocratique. 2.5.2.2. Etablir comme norme le développement de journées et de procédures d’interpellation populaire sur la gestion des serviteurs publics. 2.5.3. Développer le système Fédéral de Gouvernement basé sur les principes de l’intégrité territoriale, économique et politique de la Nation vénézuélienne au moyen de la participation active des ouvriers, des paysans, des villageois, des peuples indigènes, des afro-descendants, des femmes et des jeunes dans les fonctions de gouvernement communal et dans l’administration des facteurs et des moyens de production de biens et des services de propriété sociale. 2.5.3.1. Planifier et exécuter le transfert de compétence aux Communes, conseils communaux, tables techniques de services, aux mouvements de villageois, de peuples indigènes, aux conseils de travailleurs et travailleuses, aux usagers de véhicules à moteur, aux étudiants, en ce qui concerne l’habitation, les sports, la culture, les programmes sociaux, l’environnement, l’entretien des zones industrielles, l’entretien des zones urbaines, la prévention et la protection communale, la mise en place de services publics entre autres. 2.5.3.2. Planifier et exécuter la participation dans les processus économiques stimulant les différentes parties de l’économie et le développement endogène au moyen de coopératives, caisses d’épargne, entreprises de propriété sociale et collective mixtes, mutuelles et autres. 2.5.3.3. Mettre en oeuvre, au moyen du Conseil Fédéral de Gouvernement, un système de planification avec les Etats et les Municipalités pour le développement territorial productif de la Nation au moyen du développement des Districts Moteurs de Développement de même que la mise en place de systèmes de gestion partagée pour garantir l’entretien de la voirie, l’assainissement environnemental et l’infrastructure sociale sur tout le territoire national. 2.5.4. Continuer à transformer et réorganiser totalement l’Administration Publique pour donner de la dignité aux serviteurs publics et la rendre chaque fois plus utile au peuple. 2.5.4.1. Mettre en place une politique de stimulation et de reconnaissance des serviteurs publics et de leaders populaires et sociaux qui développent l’exercice de leurs fonctions dans le cadre des valeurs de l’éthique socialiste. 2.5.4.2. Forger une culture révolutionnaire de services publics dans tous les domaines en renforçant le critère selon lequel les fonctionnaires de l’Administration Publique sont avant tout serviteurs publics et sont là pour servir le peuple rapidement et honnêtement. 2.5.4.3. Mettre en mouvement une politique destinée à promouvoir et revaloriser la culture du savoir et du travail socialistes en tant que mécanismes indispensables pour la transformation de l’Etat moyennant la créa- tion d’Ecoles de Formation de Cadres Administratifs et Politiques dans les Institutions de l’Etat et la création d’entreprises de Propriété Sociale dans les instances du Pouvoir Populaire. 2.5.4.4. Mettre en place, peu à peu, un processus de réorganisation de l’Administration de l’Etat en homologuant et en donnant de la dignité aux serviteurs publics conformément à leur rôle et à leurs compétences par l’emploi de leurs capacités professionnelles dirigé vers un renforcement du modèle économique de production. 2.5.4.5. Approfondir et mettre en place les mécanismes de sanction politique, administrative et pénale, selon le cas pour les serviteurs publics qui montrent de l’efficacité administrative et politique et dans les cas de corruption. 2.5.4.6. Supprimer définitivement les traditionnels gestionnaires afin que toutes les formalités pour obtenir des documents, réaliser des légalisations, des paiements, obtenir des bourses, des pensions, ou effectuer n’importe quelle démarche légale dans l’Administration Publique se fassent dans la plus grande rapidité et la plus grande simplicité en se servant des technologies de pointe et de l’unification des critères. 2.5.4.7. Supprimer toutes les démarches inutiles demandées aux citoyens et aux citoyennes, pour réaliser des opérations légales avec l’Etat, ou pour obtenir des licences, des enregistrements, des diplômes, des certifications, etc... 2.5.5. Elaborer à partir de l’Etat une profonde et définitive révolution dans le système d’administration de la justice pour que cesse l’impunité, pour l’égalité et pour supprimer le caractère de classe et le caractère raciste dans son application. 2.5.5.1. Mettre en place dans tout le pays des Cabinets de Procureurs et des tribunaux Municipaux. 2.5.5.2. Accroître de façon significative le nombre de tribunaux à travers le pays, en particulier en matière pénale. 2.5.5.3. Accroître de façon significative le nombre de Cabinets de Procureurs au niveau national. 2.5.5.4. Développer la construction de nouveaux espaces physiques pour que fonctionnent les nouveaux tribunaux et améliorer les infrastructures existantes. 2.5.5.5. Développer la cohésion et l’organisation de tous les instruments juridiques existants autour du Système de Justice qui créent de l’incohérence dans les définitions et contribuent au désordre administratif dans de nombreuses instances telles que le Code Pénal, le Code de Procédure Pénale, le Code Civil, entre autres. 2.5.5.6. Développer les politiques de formation et d’habilitation des juges et des Procureurs Publics pour développer une culture de la responsabilité dans l’administration de la justice en fonction du droit à bien vivre des êtres humains que nous essayons d’apporter à la société vénézuélienne. 2.5.6. Développer à toute allure la Grande Mission « A TODA VIDA VENEZUELA ! » conçue comme une politique intégrale de sécurité publique avec un soin tout particulier aux 79 municipalités dans lesquelles les délits sont les plus nombreux dans le but de transformer les facteurs de caractère structurel, situationnels et institutionnels qui génèrent de la violence et des délits pour les réduire en augmentant la convivialité solidaire et l’accès du peuple à l’exercice libre et sûr de ses activités familiales, communales, sociales, formatives, de travail, syndicales, économiques, culturelles et récréatives. 2.5.6.1. Expansion et consolidation de la prévention intégrale et de la convivialité communale par la planification, l’exécution et le contrôle du plan de prévention intégrale spécialement dédié aux jeunes des secteurs populaires, chômeurs ; expansion et consolidation de l’application d’un plan spécial de surveillance par des patrouilles dans les municipalités pri- oritaires, expansion et consolidation de l’activité au niveau national du Service de Police Communale, expansion et consolidation de l’exécution du plan de travail pour arriver au contrôle des armes, des munitions et au désarmement, de même que l’intensification du programme de renforcement de l’enquête, de l’arrestation et du procès des personnes responsables d’homicides, d’enlèvements, de vols et de vols de véhicules. 2.5.6.2. Continuer à renforcer les organes de la sécurité publique au moyen de dotations d’équipements individuels et institutionnels pour les corps de police et dans le domaine de la communication pour une réponse rapide et efficace. 2.5.6.3. Déployer la Police Nationale Bolivarienne sur tout le territoire et terminer le processus de refondation du Corps d’Enquêtes Scientifiques Pénales et Criminelles (CICPC). 2.5.6.4. Transformer le système de Justice Pénale et créer des mécanismes alternatifs de résolution des conflits par l’installation de Maisons de Justice Pénale dans chaque municipalité prioritaire. 2.5.6.5. Poursuivre la transformation du Système Pénitentiaire. 2.5.6.6. Activer le Système National de Soins aux Victimes. 2.5.6.7. Création et socialisation des connaissances pour la convivialité et la sécurité des citoyens et établissement des Centres Communaux Intégraux de Solution des Conflits. 2.5.6.8. Création d’une Zone Stratégique ou champ de connaissances sur la sécurité publique et citoyenne à l’intérieur du Fonds National des Sciences, Technologies et Innovations et terminer la mise en place de l’UNES dans 7 états du pays : Portuguesa, Bolivar, Falcon, Barinas, Nueva Esparta et Apure, dans le but d’augmenter la capacité de formation du nouveau modèle de sécurité publique et citoyenne et la production du savoir en matière de sécurité. 2.5.7. Garantir le droit et l’accès au libre exercice de l’information et de la communication véritable. 2.5.7.1. Fortifier la souveraineté dans les communications en divulguant notre patrimoine culturel, géographique, touristique et environnemental, de même que le développement productif et politique dans le but de renforcer les processus d’intégration et d’unité latino-américaines et caribéennes. Pour cela, nous proposons de continuer à aider au développement de réseaux de communications et de moyens d’expression de la parole, de l’image et des voix de notre peuple. 2.5.7.2. Renforcer l’emploi des moyens de communication pour le passage au socialisme en privilégiant les valeurs citoyennes de même que l’utilisation responsable et critique des moyens de communication. En cette tâche, il est indispensable de développer la recherche sur la communication en tant que processus humain et outil de transformation et de construction sociale. 2.5.7.3. Consolider la régulation sociale des moyens de communication en tant qu’outils pour le renforcement du Pouvoir Populaire en promouvant le Système National de Communication Populaire (radios, télévisions communales, journaux communautaires, environnementaux, personnels de l’environnement, ouvriers, jeunes, membres des partis, syndicalistes, paysans, entre autres) en tant qu’espace pour l’articulation de signifiants et de relations produites par la pratique de la communication sociale et humaine dans le but de transformer la réalité à partir du Pouvoir Populaire organisé. 2.5.7.4. Actualiser et développer les plateformes technologiques des moyens de communication en profitant du développement que représente la mise en arche de la Télévision Digitale Ouverte (TDA) qui permettra d’améliorer la qualité des transmissions et d’offrir un plus large spectre de signaux différenciés. A Suivre Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 A Travers le monde Equateur : La vie du président est en danger La fermeture de la base de Manta et l’asile d’Assange ont mis le président Correa dans le collimateur de la CIA H L e journaliste chilien Patricio Mery Bell (qui a révélé il y a trois mois que la CIA avait un plan pour déstabiliser le président Rafael Correa), a déclaré que le président équatorien devenait plus vulnérable à partir du 15 janvier 2013, après avoir demandé une autorisation de vacance du pouvoir pour pouvoir participer à la campagne électorale.« Il faut être trois fois plus vigilant avec le président Correa », a dit Mery Bell dans un entretien avec El Ciudadano, et a averti que la persécution médiatique contre le chef de l’Etat s’intensifierait dans les prochains jours. De plus, le journaliste a indiqué qu’il n’était pas « correista » (partisan de Rafael Correa), mais que son devoir en tant qu’être humain et citoyen latino-américain était d’alerter sur les stratégies de la CIA et les 88 millions de dollars destinés à la déstabilisation du gouvernement équatorien. Le journaliste chilien a assuré que ce montant était distribué à certains groupes anarchistes, de gauche et de droite, afin qu’ils entreprennent des actions pour discréditer le chef de l’Etat. L’enquête de Patricio Mery Bell a dévoilé que les raisons de la CIA de s’intéresser au chef de l’Etat et à son gouvernement avaient été la fermeture de la base de Manta et l’accord de l’asile diplomatique au fondateur de Wikileaks, Julian Assange. Ces deux faits « transforment le président Correa en un objectif stratégique et militaire de la CIA ». Le travail de Mery Bell a commencé lorsqu’un inspecteur de la Police d’investigation du Chili, Fernando Ulloa, a affirmé que 200 kilos de cocaïne passaient chaque mois par la frontière entre le Chili et la Bolivie. Ce trafic de drogue est surveillé et pris en charge par les plus hautes autorités de la police chilienne. L’enquête journalistique révèle que la drogue est envoyée aux Etats-Unis et en Europe, et qu’avec l’argent de cette drogue, une influence est exercée sur des agents chiliens et équatoriens pour déstabiliser le président Correa et son gouvernement. Un autre sujet que révèle le journaliste est que la valise diplomatique qui est arrivée en Italie avait un sceau chilien, et ce sceau n’était pas falsifié, il était original. Mery Bell assure qu’à diverses reprises, on a essayé d’obtenir la version du président Sebastián Pi- Menez Jean-Jerome Le président Rafael Correa ñera (frère d’un ancien ministre qui a collaboré avec la dictature de l’ancien militaire chilien Augusto Pinochet) sur le sujet, mais qu’il n’a fait aucune déclaration. Apres avoir réalisé plusieurs couvertures et publications, le journaliste chilien a été arrêté dix fois au Chili, et n’a jamais été défendu par des organisations telles que la Wan Ifra ni par la Société interaméricaine de presse (SIP). « Nous croyons que le véritable journalisme n’est pas le journalisme au service de pouvoirs factices », a déclaré Patricio Bell, avertissant qu’est venu le moment de « sortir les démons de l’ombre, comme les vampires ». Une autre scène qu’a rappelée au cours de l’entretien Patricio Mery, est l’assassinat du général Schneider trois ans avant le coup d’Etat planifié en 1973 contre l’ex président Salvador Allende. Ainsi, le journaliste a souligné que des scénarios similaires avaient été mis en place par la CIA pour intervenir dans des pays d’Amérique centrale et du Sud, et a même signalé le manque de confiance de l’actuel président des Etats-Unis envers la CIA. « Nous avons la sensation que même le président Obama n’a pas confiance en la CIA. A tel point qu’il crée un nouveau département d’intelligence qui dépend du Pentagone ». Avec ces insinuations et leurs antécédents, Patricio Mery Bell a invité les équatoriens à empêcher que des forces étrangères ne s’impliquent dans leurs affaires et à ne pas avoir peur. « Ca ne résout rien », a-t-il dit, avertissant que « la vie du président Correa est en danger, la vie de la démocratie que vous avez choisie est également en danger ». El Ciudadano 8 janvier 2013 PAUL J. JOURDAN Attorney at Law ATTORNEY AT LAW Real Estate Immigration-Divorce 107 Kenilworth Place Brooklyn, NY 11210 Phone: (718) 859-5725 (347) 898-7514 4512 Church Avenue Brooklyn, NY 11203 Le président Chavez souffre des complications causées par une infection pulmonaire •Immigration •Divorce •Business Formation (Corporation & Partnership) •Estate Administration - Wills •Real Estate Closings Nou pale kreyòl! (718) 462-2600 (914) 643-1226 cell Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 ugo Chavez, Président du Venezuela, fait face à un revers de santé aujourd'hui suite à une infection pulmonaire sévère, selon Ernesto Villegas, Ministre de Communications et information. L’état de santé du président Hugo Chavez est délicat mais stable. Dans des émissions à la télévision et à la radio nationales, Villegas a indiqué que le communiqué a été approuvé par le Vice-président exécutif, Nicolas Maduro. Voici le texte du communiqué officiel, tiré de Prensa Latina. Gouvernement de la république bolivarienne du Venezuela Communiqué Le Gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela, dans l'accomplissement de son devoir tient de tenir le peuple vénézuélien et les peuples frères au courant de l'état clinique en cours du président Hugo Chavez. Après la délicate chirurgie effectuée le 11 Décembre, le commandant Chavez a fait face à des complications à la suite d'une grave infection pulmonaire. Cette infection causée par une insuffisance respiratoire a exigé du Commandant Chavez de respecter strictement le traitement médical. Le Gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela réitère sa confiance en l'équipe médicale qui assiste le Président. Ils ont constamment suivi le développement clinique du patient et ont fait une plus grande attention à chacune des difficultés qui ont eu lieu. Le Gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela met en garde le peuple vénézuélien contre la guerre psychologique lancée par le réseau des médias multinationaux au sujet de la santé du chef de l'Etat, visant à déstabiliser la République bolivarienne du Venezuela et méprisant la volonté du peuple exprimée dans les élections présidentielles du 7 Octobre, afin de renverser la révolution bolivarienne menée par Chavez. De tels efforts seront arrêtés par l'unité blindée du gouvernement bolivarien, le peuple organisé et les forces armées nationales bolivariennes qui font tous partie de l'idéologie et du leadership politique du Commandant Hugo Chavez. En avant vers la victoire. Vive Chavez! Caracas 3 Janvier 2013 Ahora.Cu 4 Janvier 2013 Nicolas Sarkozy avait commandité l’assassinat d’Hugo Chavez ! L a ministre vénézuélienne des Services pénitentiaires, Iris Varela, a annoncé sur son compte Twitter l’expulsion d’un ressortissant français connu sous le nom de Frédéric Laurent Bouquet, le 29 décembre 2012. M. Bouquet avait été arrêté à Caracas, le 18 juin 2009, avec trois ressortissants dominicains, en possession d’un arsenal. La police scientifique avait saisi dans l’appartement qu’il avait acquis 500 grammes d’explosifs C4, 14 fusils d’assaut dont 5 avec visée télescopique, 5 avec visée laser, et 1 avec silencieux, des câbles spéciaux, 11 détonateurs électroniques, 19 721 cartouches de différents calibres, 3 mitraillettes, 4 pistolets de différents calibres, 11 équipements radio, 3 talkies walkies et une base radio, 5 fusils de chasse calibre 12, 2 gilets pare-balles, 7 uniformes militaires, 8 grenades, 1 masque à gaz, 1 couteau de combat et 9 bouteilles de poudre à canon. Durant son procès, M. Bouquet a admis avoir été formé en Israël et être un agent des services secrets militaires français (DGSE). Il a reconnu préparer un attentat pour assassiner le président constitution- Au centre Frédéric Laurent Bouquet nel Hugo Chavez. M. Bouquet avait été condamné à 4 ans de prison ferme pour « détention illégale d’armes ». Il a purgé sa peine. Il a été extrait de sa cellule par ordonnance N° 09612 du premier juge Yulismar Jaime, puis a été expulsé pour « atteinte à la sécurité nationale », en vertu de l’article 39 alinéa 4 de la Loi sur les migrations et les étrangers. Les autorités vénézuéliennes s’étaient jusqu’à présent abstenues de communiquer sur ce sujet. Les faits ont été confirmés par le porte- parole du quai d’Orsay, Philippe Lalliot. L’ambassade de France à Caracas a décliné tout commentaire. De notre enquête nous pouvons conclure : (1) le président Nicolas Sarkozy a commandité l’assassinat de son homologue Hugo Chavez (2) l’opération fut un fiasco (3) la France a accordé des compensations substantielles pour étouffer cette affaire durant le mandat de M. Sarkozy. Réseau Voltaire 1er janvier 2013 Un Vénézuélien est élu Secrétaire Général du Secrétariat permanent du SELA Par Michele Claverie L es membres du Système Economique Latino-américain et Caribéen, SELA, ont élu hier l’économiste vénézuélien Roberto Guarnieri, nouveau secrétaire général de son Secrétariat Permanent. Lors de la 38 è Réunion Ordinaire du Conseil Latino-américain, qui a lieu à Caracas, les participants ont décidé que la priorité du nouveau secrétaire sera d’appuyer les activités de la CELAC, la Communauté des Etats Latino-américains et Caribéens. Il devra soutenir techniquement la présidence pro tempore de ce mécanisme, assumée par le Chili jusqu’à cette année. Le Système Economique Latino-américain et Caribéen, réunit 28 pays de la région. Il s’avère un système de consultation et de coordination face à d’autres blocs, pays ou groupes économiques. RHC 3 janvier 2013 Haiti Liberté/Haitian Times 17 2013, l’année du point final ! Suite de la page (8) masses affamées qu’il mithridatise contre les risques de la contestation(« kredipampoze », « ti manmancheri »)… Les anticipations pour une reproduction de l’exemple de René Préval , souhaitant désigner son successeur , effleurent Martelly qui inscrit l’action de son fils dans une dérive monarchique du pouvoir. Le temps , enfin, est une question qui défie l’espoir des milliers de familles encore sans logement, reléguées au rang de sous-citoyens exclus ,rongés par un système « d’apartheid » reproducteur d’une misère deshumanisante et humiliante. Ce pouvoir investit également le présent, par procuration comme s’il est porteur de réalisations concrètes. Si René Préval dédaignait la communication politique comme art, Michel Martelly s’y emploie avec ruse, faisant croire qu’en si peu de temps, son règne jouit d’un bilan si prometteur. Le legs de René Préval , que l’opinion publique considère comme catastrophique parce qu’il n’a pas su gérer l’après séisme de 2010 avec le niveau et l’investissement requis par les évènements, est un élément du passé que le pouvoir Martelly créé ex nihilo, s’approprie comme s’il renforce et consolide « le nouvel horizon démocratique. » Quoiqu’ ignare en politique, avec l’assistance technique des communicants ,Martelly a réussi à inspirer confiance,(dans des conditions non encore élucidées) à des jeunes ,dans des quartiers populaires ,et des grandes villes dont la plupart d’entre eux ne connaissent que les expériences démocratiques frustrées, d’interruptions brutales de l’exercice du pouvoir et de misère grandissante. Ces jeunes, comme ceux de 1990,qui se sont laissés convaincre par la rhétorique révolutionnaire de Jean-Bertrand Aristide, acceptent de confier leur avenir à ce chanteur que rien ne prédisposait à ce métier difficile de président de la république. Et Martelly leur promettait emplois, logis, éducation, voitures…du rêve. Martelly leur a-t- il vendu de la poudre de perlimpinpin ? L’année 2012 a été marquée par le réveil de la contestation :les manifestants ne cessent d’ augmenter,fatigués des propos mensongers, du train de vie des nouveaux oligarques !Et lavalas aux accents tribuniciens, expert en secousse mobilisatrice dispose d’une puissance de feu, qui n’est pas réductible au discours aseptisé de certains dirigeants !L’opposition erratique, tente de sortir du tombeau dans lequel certains ont été ensevelis par Préval, pressé de les étouffer par les avantages matériels !Inite cache mal son manque de discipline, et le goût vénal de ses parlementaires, accrochés aux ressources matérielles en échange de leur appui à un pouvoir aux abois ! C’est le désenchantement aggravé qui s’annonce en 2013 ! De quelles marges de manœuvre Michel Martelly dispose-t-il pour éviter le désenchantement ? De quels moyens disposet-il pour empêcher l’évanouissement de ses promesses ? L’économie haïtienne après avoir subi les effets du séisme du 12 janvier 2010, est caractérisée par une forte dépendance de l’aide extérieure. Le système de production agricole encore soumis aux aléas des conditions climatiques, reste marqué par les techniques archaïques. L’après séisme est également marqué par l’inflation, la multiplication par deux ou par trois des denrées agricoles. Tandis que l’économie urbaine est « rachitique » et « faible en volume ».L’industrialisation s’est révélée balbutiante, mais contrariée par les crises politiques, des mesures d’embargo, amplifiées par l’émigration des professionnels les plus qualifiés et la main d’oeuvre « semi et non qualifiée ». Enfin, la pauvreté ne peut que connaitre une augmentation due à l’accroissement démographique, au sous-emploi, à la baisse de la production nationale. Que peut changer Michel Martelly aggravant la dette publique du fait de sa cour budgétivore, de ses tribus dépensières, dans ce contexte si difficile d’ailleurs, marqué par la crise de l’économie mondiale, qui frappe des Etats qu’on croyait à l’abri des privations traditionnellement observées au sein des économies des pays du Sud ? Cette crise dont on ne voit point l’issue rend davantage fragiles les économies émergentes dépendantes des dollars. 18 La quête d’utopie est nécessaire aux peuples, comme un elixir face à des gens à l’état de santé chancelant. En Amérique latine, comme l’écrit Javier Santiso, « les gouvernants continuent de rêver de formules magiques et d’envolées lyriques. Celles-ci se transforment en autant de réalismes tragiques et de chutes douloureuses. »( Javier Santiso,Amérique latine, révolutionnaire, libérale, pragmatique ,Editions autrement,2005,) Parallèlement à cet excès de fatalisme, d’autres pays tentent de construire leur trajectoire qui leur est propre, se réservant d’appliquer les recettes orthodoxes de l’économie libérale. Ils ont plutôt réussi à adopter le pragmatisme, mélangeant les réformes économiques et les politiques sociales. A ce niveau, le Chili, le Brésil ou même le Mexique ont tenté ce qu’on appelle « le possibilisme ».Il s’agit d’une approche de l’économie politique dont l’essence, selon les propres mots de Albert Hirschman, « consiste à trouver des moyens d’échapper à des constructions trop rigides, et ce ,pour chaque cas qui se présente. »(J. Santiso,p.112) Le possibilisme sur le plan politique signifie que l’organisation politique s’appuie sur des pactes , des compromis entre les élites politiques, des « concessions mutuelles, des découvertes inédites ».C’est une forme de réconciliation entre les ennemis d’hier qui acceptent de renoncer aux défis de « l’intransigeance » et de la « défiance idéologique ». Le possibilisme, c’est la construction des espaces de transaction où opposants et gouvernants discutent et adhèrent à des formes de gouvernements qui ne mettent aucun acteur hors jeu et tentent de préserver l’essentiel. Le possibilisme sur le plan économique s’est concrétisé par l’adoption de politiques économiques plus souples, combinant libéralisme économique et réalisme politique. Ainsi, les réformes sur la privatisation des entreprises publiques, les réformes de retraite, les politiques de l’ouverture libre-échangiste ne sont pas appliquées de façon orthodoxe mais adaptées. Mais souvent le possibilisme construit sa voie en s’associant au populisme. Les marges de manœuvre de Martelly sont étroites certes, en revanche, il disposerait de trois atouts : d’abord, l’appui de Bill Clinton, véritable conquérant et gouverneur d’Haïti qui semble attaché à sortir Haïti de la sinistrose et de l’édredon du fatalisme, en s’imposant comme animateur de l’optimisme et des incitations à l’investissement. Ensuite, le second atout est le projet de reconstruction de la capitale, accompagné d’un plan de logement à l’initiative de la Banque nationale de crédit. Si les promesses de la Commission Intérimaire de la Reconstruction d’Haïti sont tenues, il y a de fortes chances que les retombées s’avèrent positives sur la création d’emplois, l’injection de revenus supplémentaires dans l’économie locale et l’augmentation du chiffre d’affaires des entreprises du secteur bâtiment. Ce qui aura un effet d’entrainement sur la confiance des investisseurs étrangers ou haïtiens. Mais ces hypothèses ne résistent pas à la brutale réalité. Enfin, Michel Martelly, certes, brouillon, incompétent, depuis les débuts de sa présidence, certes incapable d’incarner les représentations symboliques de la fonction et les valeurs morales auxquelles il renvoie, mais il semble être animé d’une volonté, volonté de cogner la sinistrose ambiante, volonté de prêcher contre le déclinisme inexorable, volonté d’aller à contre-courant de cette conviction dans le fatalisme, comme s’il est armé d’une force d’entrainement collectif. Mais cette volonté n’est qu’un artifice, mis au service des logiques d’accumulation, donc elle est contre-productive et fait perdre du temps à la nation haïtienne. L’expression de cette volonté n’est pas unique, elle fait penser à celle qu’animait Jean-Bertrand Aristide. On sait ce qui est arrivé , Aristide ,dos au mur, mit en œuvre des politiques d’ajustement structurel, poursuivies en 1996 par René Préval, réinvestit le populisme, se laissa tenter par des tactiques à court terme qui se décomposent en deux séquences :l’appropriation des ressorts de la démocratie importée ,préoccupé par sa réélection et son occupation permanente du pouvoir ,et la deuxième séquence, sans renier les lois de l’économie libérale, simuler les ré- Haiti Liberté/Haitian Times Suite de la page (12) formes en agitant le voile populiste. Et le pouvoir revisite son atout d’espoir dramatisé : en faisant croire que les investissements seront colossaux, la croissance sera de retour. La réalisation du site industriel Caracol et l’implantation de l’hôtel Royal Oasis envoient des signaux positifs à ceux qui souhaitent investir en Haïti, mais ont des limites quant à leur sens pédagogique. Un régime raccroché aux brandons de l’optimisme refusant de se colleter à la réalité, telle qu’elle est pour la transformer, se montre plutôt amoureux du monde des paillettes, tel qu’il voudrait être ! Il n’y a rien à espérer en 2013 de ce président incompétent, sourd, aveugle, qui fuit en permanence ses responsabilités, accompagné de sa clique de sangsues, avec ses valets, ses vendus, ses satrapes, qui attablés, festoient au mépris des masses affamées et tirées par le ventre . Oui, Michel Martelly, continue à ridiculiser nos héros de l’indépendance, et à fouler aux pieds les valeurs de souveraineté, de radicalité et d ‘anti-impérialisme qui font la singularité d’Haïti : accepter qu’il engage une nouvelle année, à titre d’expérimentation, serait un gâchis de plus. Ne pas le reconnaitre, c’est verser dans la connivence et pactiser avec tous ceux qui à un titre ou à un autre, défigurent ce pays, qui détruisent le peu de dignité qu’il nous reste. S’abstenir de tout projet de démantèlement de ce pouvoir, c’est participer, au nom de cette démocratie formelle, à l’ensablement de cette société, c’est conforter cet ordre inégalitaire peuplé de matadors, de toréadors, qui se figent dans des logiques de pillage et d’accumulation des richesses , s’affalent dans ce carnaval inimitable où son président s’enivre de sentiments de petit parvenu dansant au rythme du tango, dans les bras du chanteur espagnol ,pris de sentiments spontanés de solidarité , envers un pays qu’il méprise. Si Julio Iglesias avait du respect pour le peuple haïtien, si Martelly était épris de sentiments d’amour envers sa terre, ils auraient accepté de chanter sur les tréteaux dressés sur des lieux populaires, et recouverts de slogans pro -révolutionnaires, devant des foules en guenille, pour mieux mesurer les douleurs des immenses enfants portant une voix d’os, une voix de vent, une voix qui charriait des cris d’une faim de quatre jours, à peine perceptible par un régime ploutocratique épris de rapines, de confiscation des fonds de la République. L’année 2013 doit être celle du point final : point final à ce régime qui continue à spolier ce pays avec la complicité de la République dominicaine, des acteurs invisibles de l’Europe, des Etats-Unis , attendant que l’impatience des masses se change en haine, et la popularité d’un président monnayée par des espèces sonnantes et trébuchantes d’entrepreneurs économiques sans scrupule, en jacqueries, en soulèvements populaires que les forces onusiennes hésiteront à mater avec perfidie et cynisme. s’est consacré à l’achat éhonté de voix dans le milieu tandis qu’il tenait le peuple de Chiapas plongé dans la pauvreté, tout en faisant usage de la police et des paramilitaires pour essayer de freiner la progression organisationnelle des peuples zapatistes ; ou, au contraire, s’il accepte et respecte notre existence avec vérité et justice et se fait à l’idée que fleurit un nouveau style de vie sociale en territoire zapatiste, Chiapas, Mexique. Epanouissement qui attire l’attention des honnêtes gens partout sur la planète. Il appartient aux autorités locales de décider s’il continuent de jeter de l’argent à ces organisations anti-zapatistes ou supposément «zapatistes» qui leur en extorquent pour attaquer nos communautés, ou plutôt si elles utilisent cet argent pour améliorer les conditions de vie de leurs administrés. C’est au peuple du Mexique qui s’organise sous forme de luttes électorales et résiste, de décider s’il continue encore de voir en nous des ennemis ou des rivaux sur qui décharger ses frustrations par la fraude et des agressions dont, enfin de compte, nous souffrons tous ; et si dans sa lutte pour le pouvoir il continue de s’allier avec nos persécuteurs ; ou s’il reconnaît enfin en nous une autre façon de faire la politique. Sixièmement -. Dans les prochains jours, l’EZLN, à travers ses comités, le Sixième et l’International, annoncera une série d’initiatives, de nature civile et pacifique, pour continuer à marcher aux côtés des autres peuples indigènes du Mexique et de tout le continent, et aux côtés de ceux qui, au Mexique et dans le monde, résistent et luttent, ceux d’en bas et de la gauche. Frères et Sœurs Camarades: Auparavant, nous avions eu la chance de bénéficier d’une attention honnête et noble de divers médias. Lors, nous leur en avons été reconnaissants. Mais leur attitude, postérieurement, a effacé tout cela. Ceux qui ont prétendu que nous existions seulement d’un point de vue médiatique et qui par leurs mensonges et le silence pensaient que nous disparaîtrions, se sont trompés. Quand ils n’avaient pas de caméras, pas de micros, pas de stylos, pas d’oreilles et d’yeux, nous existions. Quand ils nous calomniaient, nous existions. Quand ils ont fait le silence sur nous, nous existions . Et nous voici, nous existons encore. Notre cheminement, comme cela a été démontré, ne dépend pas de son impact dans les médias, mais de la compréhension du monde et de ses parties, de la sagesse indigène qui régit nos pas, de l’inébranlable décision qui donne de la dignité à ceux d’en bas et de la gauche. A partir de maintenant, notre parole va commencer à être sélective à qui elle sera destinée et, et sauf dans de rares cas, ne pourra être comprise que par ceux qui ont marché avec nous et continuent de marcher, sans pour autant capituler devant les modes médiatiques et la conjoncture. Aujourd’hui, compte tenu des erreurs, des nombreuses difficultés, c’est désormais une réalité une autre façon de faire de la politique. Rare, très rares sont ceux qui auront le privilège de la connaître et d’apprendre d’elle directement. Il ya 19 ans nous les avons surpris prenant leurs villes par le feu et par le sang. Aujourd’hui, nous l’avons fait de nouveau, sans armes, sans morts, sans destruction. Nous sommes différents de ceux qui durant leur gouvernement ont semé et sèment encore la mort et de ceux qui, par leurs gouvernements, ont divisé et semé la mort parmi leurs gouvernés. Nous sommes les mêmes d’il y a 500 ans, d’il y a 44 ans, d’il y a 30 ans, d’il y a 20 ans, d’il y a à peine quelques jours. Nous sommes les zapatistes, les plus petits, qui vivent, luttent et meurent dans les coins les plus reculés du pays, ceux qui ne cèdent pas, qui ne vendent pas, ceux qui ne se rendent pas Frères et Sœurs Camarades: Nous sommes les zapatistes, recevez notre accolade. Démocratie! Liberté! Justice! Depuis les montagnes du sud-est mexicain. Pour le Comité clandestin révolutionnaire indigène - Commandement général de l’Armée zapatiste de libération nationale. Sous-commandant Insurgé Marcos. Mexique. Décembre 2012 - Janvier 2013 Ndlr. *San SalvadorAtenco. Ville militante du Mexique rassemblant le «Front des Villages en Défense de la Terre», fer de lance de la lutte contre l’imposition de Peña Nieto suite aux élections du 1er juillet 2012 dernier au Mexique. Enrique Peña Nieto, marionnette médiatique promu par les deux principaux groupes télévisés du pays, Télévisa et TV Azteca, a été déclaré vainqueur, avant même le décompte total des bulletins de vote. **Priistes : relatif ou appartenant au PRI, Parti Révolutionnaire Institutionnel ou PRI (en espagnol Partido Revolucionario Institucional) Texte original en espagnol. Mémoire des luttes 4 janvier 2013.Traduction : Google et la Rédaction. continued from p(9) Most of the people living under tents are on private property and are subjected to official and private violence in forced evictions, according to Oxfam. Over 60,000 have been forcibly evicted from over 150 tent camps with little le- LACROIX MULTI SERVICES Tel: 718-703-0168 * Cell: 347-249-8276 1209 Rogers Avenue, Brooklyn, NY 11226 www.lacroixmultiservices.com • Income Tax • Electronic Filing • Refund Anticipation Check (RAC) • Direct Deposit - IRS Check • Business Tax • Notary Public • Immigration Services • Translation, Preparation, Application, Inquiry letters • 6 Hour Defensive Driving Course • Fax Send & Receive • Resume • Property Management • Credit Repair gal protection. Oxfam reports that many fear leaving their camps to seek work or food because they worry that their tents and belongings will be destroyed in their absence. Dozens of Haitian human rights organizations and international allies are organizing against forced evictions in a campaign called Under Tents Haiti. The fact that these problems remain despite billions in aid is mostly the result of the failure of the international community to connect with Haitian civil society and to work with the Haitian government. Certainly the Haitian government has demonstrated problems, but how can a nation be expected to grow unless it leads its own reconstruction? Likewise, Haitian civil society, its churches, its human rights, and community organizations can be real partners in rebuilding the country. But the international community has to take the time to work in a respectful relationship with Haiti. Otherwise, the disasters, like the earthquake and hurricanes, will keep hammering our sisters and brothers in Haiti, the people in our hemisphere who have already been victimized far too frequently. Bill Quigley is a human rights lawyer and teaches at Loyola University New Orleans. Amber Ramanauskas is a lawyer and human rights researcher. Thanks to Sophia Mire and Vladimir Laguerre for their help. A copy of this article with full sources is available. Bill can be reached at [email protected], Amber at [email protected]. Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 Suite de la page (4) Suite de la page (20) Citant comme exemple les projets de santé avec le ministère de la Santé publique, de justice et de la Police avec le ministère de la justice. « Les Haïtiens eux-mêmes veulent des résultats, du progrès et nous voulons également des résultats visibles », a-t-il ajouté. En réaction, le président Michel Joseph Martelly de son côté a crié haut et fort la « victoire » du fait disait-il que « Haïti ne reçoit pas de l’argent du Canada, Haïti ne gère pas de l’argent d’aide du Canada. » Quant à sa ministre de l’Economie et des Finances, Marie Carmelle Jean-Marie, le Canada ne donne un centime au Trésor public, mais elle a quand même qualifié la décision du Canada de méchanceté : « Le Canada est très méchant », a-t-elle déclaré. Par ailleurs, à l’occasion du deuxième anniversaire du séisme meurtrier du 12 janvier 2010, la ministre d’alors de la Coopération internationale du Canada Oda Beverley était en visite en Haïti en vue de réitérer le soutien de son pays à l’égard des principales priorités de reconstruction du gouvernement haïtien, qui a bénéficié une aide de 20 millions de dollars. Mme Oda faisant le point sur les travaux réalisés par son pays en Haïti avait déclaré récemment que «Notre gouvernement travaille de près avec le gouvernement d’Haïti, nos partenaires canadiens et nos homologues internationaux pour réaliser des progrès tan- Laurent Lamothe et l’ambassadeur du Canada, Henri-Paul Normandin gibles en Haïti ». « En ce deuxième anniversaire de cet événement tragique, nous devons maintenir notre ardeur afin que le peuple d’Haïti puisse continuer de reconstruire son pays et de garder espoir en un avenir meilleur », a-t-elle ajouté. Alors que le Canada a fait savoir par ailleurs qu’il a accordé plus de 250 millions de dollars à Haïti entre 2011 et 2012 et depuis 2006, il a versé environ un (1) milliard de dollars à Haïti. Rappelons qu’en Janvier 2012 le président Michel Joseph Martelly a grandement félicité le Canada pour son support financier allant jusqu’à 20 mil- lions de dollars pour l’aider à déplacer les victimes de tremblement de terre dans l’aire du Champ-de-Mars. Alors, où est la vérité ? Qui a menti au peuple haïtien ? On a souvent critiqué l’inefficacité et le cercle vicieux qui mystifient l’aide internationale à Haïti, le gaspillage et la corruption dans la gestion des fonds octroyés à Haïti à travers les organisations Non gouvernementales (ONG) et le manque de leadership du côté des autorités haïtiennes. Haïti est devenue par sa paupérisation une vache à lait pour des grands mangeurs des pays riches et les laquais locaux. Mobilizasyon pou Dedomaje Viktim Kolera yo kwè, ane 2013 la, dwe yon lane gonfle ponyèt. Nou dwe touse manch nou, gonfle ponyèt nou pou n bati : - Yon peyi ki granmoun tèt li nan zafè lamanjay. - Yon peyi ki kapab òganize eleksyon li an granmoun, pou se pa òganizasyon entènasyonal ak anbasad etranje ki vin bay rezilta eleksyon - Yon peyi ki granmoun tèt li nan chwa ekonomik l ap fè, kote dirijan yo pa gen lòd pou yo pran nan men FMI ak Bank Mondyal - Yon peyi ki kapab òganize sekirite sitwayen yo, san prezans okenn fòs okipasyon Viv yon peyi granmoun! Viv lit pèp la! Pou Kolektif Mobilizasyon Pou Dedomaje Viktim Kolera yo Guy NUMA ak Yves PIERRE-LOUIS 6 janvye 2013 Suite de la page (6) popilasyon an, li pito ogmante taks sou do moun ki pi pòv yo, fè represyon sou pèp la, pandan boujwazi a ap vann byen chè epi fè kòb nan kidnapin. Nasyonzini deja anonse yon gwo kriz alimantè pou ane 2013 la. Menm lè nou konnen se enperyalis la ak laboujwazi ki kreye kriz sa a, nou konnen tou, gwo palto nan Nasyonzini pral sèvi ak kriz sa a pou ranmase lajan met nan pòch yo sou do pèp la. Pou tout rezon sa yo, Kolektif Classified Directory Tel: 718-421-0162 [email protected] Land For Sale NYS LAND WANTED Cash Buyer Looking for 2-3 farms or wood lots in your area. 25-1000 acres, cash deal, quick closing. No closing costs to you. Local NYS Forestry Company in business for over 20 years. Fully guaranteed. Call 800-229-7843 LEGAL NOTICE FAMILY COURT OF THE STATE OF NEW YORK COUNTY OF KINGS In the Matter of a Family Offense Proceeding Jean LouisJuste, Petitioner, -against- Clevens Louis-Juste, Respondent. File #: 51736 Docket #: O-0087012 SUMMONS (Publication) IN THE NAME OF THE PEOPLE OF THE STATE OF NEW YORK: To: Clevens Louis-Juste (Address: Unknown) A petition under Article 8 of the Family Court Act having been filed with this Court requesting the following relief: Order of Protection; YOU ARE HEREBY SUMMONED to appear before this Court on December 10, 2012 at 9:30 AM for purposes of Conference and Return of Process at Part 49A, on Floor 6 in Room 6020. Presiding: Richard N. Ross, J.H.O., at location: 330 Jay Street, Brooklyn, NY 11201 to answer the petition and to be dealt with in accordance with Article 8 of the Family Court Act. On your failure to appear as herein directed, a warrant may be issued for your arrest. Dated: October 25, 2012. Robert Ratanski, Clerk of Court TO THE ABOVE-NAMED RESPONDENT: The foregoing summons is served upon you by publication pursuant to an Order of Richard N. Ross, J.H.O of the Family Court, Kings County, dated September 24, 2012 and filed with the petition and other papers in the Office of the Clerk of the Family Court, Kings County. Miscellaneous EARN COLLEGE ONLINE. *Medical, *Business, *Criminal Justice. Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013 Job placement assistance. Computer available. Financial Aid if qualified. SCHEV certified Call 888-201-8657 www.CenturaOnline.com Wanted BUYING ALL Gold & Silver COINS FOR CASH! Also Stamps & Paper Money, Entire Collections, Estates. Travel to your home. Call Marc - Near NYC 1-800-9593419 2.3 La Jouvence. La Jouvence est une des composantes importantes de la lodyans, toujours témoin de l’actualité, elle se fait critique de sa génération. « Jamais forme littéraire ne s’est autant prêtée à l’analyse générationnelle », affirme Anglade. En utilisant la réalité quotidienne de certains événements sociopolitiques, le lodyanseur crée une fiction qui se veut réelle. Pour nous fait croire à la véracité de son récit, il ajoute le nom des lieux, le nom des personnages et les dates historiques qui sont connus. Par exemple, qui pendant la dictature des Duvalier n’a pas connu les blagues qui ont fait du général Jacques Gracia un bouffon national ? L’objectif du lodyanseur c’est de prouver à son audience qu’il dit la vérité. L’affirmation suivante illustre avec clarté ce point : Le réel est agrémenté (par un agrémenteur, comme il se doit) au point que le défi de lodyanseur est, à chaque fois, d’en raconter une, plus vraie que nature, plus vraie que vraie, c’est alors que son mentir en cours sonne juste et déguise en témoignage ce qui n’est qu’imaginaire… Cette formulation est d’autant plus évidente par l’affirmation de Dany Laferrière qui déclare que sa vision de la littérature c’est de « faire de la fiction avec tout ce qu’elle a de plus vrai. » Le lodyanseur peint une image réaliste de la société. Il le fait en provoquant le fou rire chez son auditeur ou son lecteur. Ce point évoque ici la poétique de la « cadence » qui se manifeste dans les contes haïtiens, les proverbes, les chansons populaires et les blagues qui suscitent tous une raillerie faisant ressortir le folklore du peuple haïtien et son imaginaire. « La lodyans est ainsi toujours témoin du moment, toujours d’actualité, toujours moderne, toujours contemporain d’éternelle jeunesse : c’est l’effet de la jouvence », conclut Anglade. 2.4 La Cadence La cadence fait de la lodyans un genre du rire. Prenons le côté érotique dans Hadriana dans tous mes rêves. Okilon, pour se venger, jette un sort à Balthazar Grandchiré. Ce dernier, métamorphosé en papillon, est condamné à se faufiler en pleine nuit dans la chambre des jeunes filles. « Ti Garçon ingrat et sans maman, je te ravale dans la catégorie des sphinx les plus ténébreux de la Caraïbe. » (Depestre, p. 26). L’évocation de l’entrée en scène d’Hadriana dans le récit de Scylla Syllabaire est aussi un exemple vivant. C’est de la pure comédie : Hadriana était nue de la pointe des orteils au bout des cheveux, merveilleusement nue partout. Toutefois, au-dessous du nombril sa chair de vierge tenait du prodige ! Ce fut un éblouissement pour le papillon […] Dans ces papillonades autour des îles il n’avait jamais vu entre cuisses d’une jeune fille une conque aussi royalement épanouie. En y collant l’ouïe, il entendait la mer des Caraïbes. Du coup il n’eut plus envie de convoyer Germaine Muzac jusqu’au paradis. (Depestre, p. 25) Il faut aussi mentionner « la cadence » de la lodyans, dans le cadre des veillées funèbres où le lodyanseur d’un ton moqueur et railleur anime avec éloquence ces séances de blague. Il invente des histoires qui font rire même les parents ou amis affectés par ce deuil. La veillée funèbre est le haut lieu de la lodyans selon le terme qu’utilise Anglade. C’est là que le lodyanseur montre son habileté de tireur de lodyans, comme on dit en Haïti. La « cadence », se manifeste aussi dans les bandes carnavalesques. Le rire dans ce contexte est surtout subversif. C’est le rire bakhtinien conçu dans un esprit moqueur mais surtout revendicatif contre le statu quo. L’esprit même du carnaval est de ridiculiser publiquement le gouvernement ou les forces opprimantes pendant les trois jours gras. Citons, l’histoire du ministre, Charles Oscar, réputé pour sa cruauté et qui est devenu Chaloska, un personnage de diable au carnaval (Depestre, p. 212). 2.5 La voyance La voyance se veut une fiction critique. C’est l’imagination d’un lendemain meilleur dans une société figée depuis 1503. C’est peut-être la caractéristique la plus romanesque de lodyans. Dans Hadriana dans tous mes rêves la voyance se manifeste à travers la nostalgie de Patrick et sa passion pour Jacmel. En retraçant ses souvenirs d’enfance, Patrick nous fait vivre un Jacmel qui n’existe que dans le monde de ses rêves. Il n’y a pas de solution tangible à un retour possible au pays. Tout existe dans ce fantasme qu’il crée en se faisant des rêves d’échappés. Dans l’énigme de la poétique de Dany Laferrière, Christiane Ndiaye souligne à cet égard : Qu’il ne s’agit nullement ici de mettre en scène des « solutions alternatives » de type sociopolitique qui se voudraient praticables mais plutôt d’inscrire dans cette enfilade de « faux tableaux plausibles », des envolées fantaisistes de pure imagination, généralement amusantes, mais qui n’en rappellent pas moins la nécessité de changer les choses. Cette composante tout comme les autres englobe un aspect littéraire où le triangle société, individu et langage sont codifiés pour donner naissance à la poétique de la lodyans. Pour expliciter cette affirmation, lisons cette description par Anglade de la voyance : La lodyans est maintes fois une fiction critique, voire subversive. C’est le label du genre. Aussi retrouve-t-on à longueur de lodyans des ébauches de solutions alternatives au statu quo social et économique d’une société bloquée depuis sept générations. Il est donc probable, quand les chercheurs s’y mettront, que la genèse de la lodyans devra se chercher du côté de rêves d’échappées dans une société emmurée vive depuis son invention caribéenne voilà trois siècles. Cette fonction normative de voyance d’un monde meilleur qu’assument les lodyans n’est pas sans poser de gros problèmes littéraires, car souvent prendre pour cadre la scène politique, et pour cible favorite les personnages qui s’y meuvent, la lodyans se trouve avec une matière première dangereuse contre laquelle la littérature doit effectivement se garder […] Le défi du genre est de ne jamais renier le plaisir du texte et le grand goût des mots pour raconter avec humour les tribulations de la vie vieux-nègre … 3. Le Soir 1899-1908. Nous ne pouvons pas mettre terme à cette étude sans faire l’historique du quotidien Le Soir. Fondé le 8 mai 1899 par Justin Lhérisson ce quotidien va marquer un tournant significatif dans la littérature haïtienne. Du lundi 8 mai 1899 au samedi 18 avril 1908, « le journal aurait écrit environ deux mille textes ». Dans les annales littéraires d’Haïti, ces dates restent mémorables. Elles marquent le passage de la lodyans de l’oral à l’écrit. Cependant, on commence à parler de la « lodyans » comme genre littéraire à partir de 1905, à la parution de Zoune chez sa Ninnaine et La Famille des Pitite-Caille de Justin Lhérisson. Justin Lhérisson serait donc le premier à avoir fait de la « lodyans » un genre littéraire classique, à avoir rendu romanesque certains personnages du terroir. Dès les premières ébauches de la Famille des Pitite-Caille, Fernand Hibbert et Hermann Héraux avaient déjà signalé que cette œuvre s’inspirait d’un genre littéraire nouveau : « Allez-y carrément, ce genre nouveau plaira », lui ont-ils dit. La parution de ces romans et de ces deux mille articles publiés dans Le Soir vont prouver que la lodyans peut s’inscrire non seulement dans le genre journalistique et au romanesque mais aussi dans le genre théâtral. Cela va être prouvé plus tard avec Frankétienne dans son Pèlen tèt. Mais il fallait attendre les recherches d’Anglade, lodyanseur et théoricien à la fois, qui a fourni la grille de lecture permettant d’évaluer les lodyans. Corpus étudié : 1. George Anglade, Leurs jupons dépassent. Montréal : Ed CIDIHCA, 2001. Quelques ouvrages de Georges Anglade sont téléchargeables à cette adresse: http://classiques.uqac.ca/contemporains/anglade_georges/anglade_georges. html 2. Depestre, René. Hadriana dans tous mes rêves. Paris : Ed Gallimard, 1988. Ouvrages critiques : 1. George Anglade, Le Rire Haïtien, Coconut Creek FL, Educa Vision Inc. 2006. 2. Justin Lhérisson, La famille des PititeCaille et Zoune Chez sa Ninnaine. Portau-Prince, Ed Fardin 1982 3. Ndiaye, Christiane. Comprendre l’énigme littéraire de Dany Laferrière. QC, Ed du CIDIHCA, 2011. , Ed Caraïbes, Paris : Ed de l’Ecole, 1975. 4. Sourieau, Marie Agnès et Kathleen M Balutansky. Écrire en pays assiégé, Amsterdam, New York, Rodopi, 2004. Voix et relation 1 janvier 2013 Haiti Liberté/Haitian Times 19 Dife La lodyans selon Georges Anglade Woy ! Dife ! Anmwe Dife ! Dife sou nou ! Dife antre sou nou San frape Dife fè moun olèmen Dife pran mache a daso Par Carey Dardompre L Dife! Mache a cho Moun ap kouri toupatou Moun ap kouri pasipala Moun ap kouri Tankou moun tèt yo pati Y ap kouri Yo kite sak Kite bak Kite panyen Pa gentan pou mare pakèt Pa gentan pou ranmase anyen Moun ap rele anmwe Anmwe sekou! Dife fè fe sou nou ! Dife fè fe sou nou Boukannen mache nou Tankou mayi sèch. Flanm dife tou wouj Layite kò l toulimen Flanm dife tou wouj Sanble lougawou jou bare Yon malfektè K ap simen laterè. Dife fè fe sou moun Di moun : Olèmen ! De men nan tèt ! Malere, Malerez Dlo lan je Ap rele, ap kriye: « Se lavi nou y ap boule Se lavi pitit nou y ap detwi Se yon lajan ponya Yon lajan ponya Yo boule nan men nou » Dife a pa tande Li pa pran priyè Se mache y ap mache Boule mache Chavire bak kenkay Se mache y ap mache Degèpi machann Pou blayi toupatou Sipèmakèt kou kodenn Sipèmakèt zèl poul Nan mitan pil fatra Tipatipa Tikalpatikal Dife pran mache a pou li Ponpye rive san dlo Malere malerèz Dlo lan je Ap voye dlo Krich dlo, kivèt dlo, bokit dlo Gode dlo pase Galon dlo pase Kannari dlo pase Pase tankou yon farinay lapli Dife pran mache a pou li Dife dezame nou Manje lajan kay nou Manje manje pitit nou Met sou sa Li bwè menm Dlo lan je nou Dife a pa kite anyen Pa yon po patat Pa yon grenn sèl Ayiti se yon peyi konsa Se moun ki fè mizè pou moun ! Ayiti se yon peyi vòlkan Yon peyi labou Laboujwazi ba nou Pou Gwojan fè bèl lavant Tijan menm nan recho dife Ayiti se yon peyi konsa Yon peyi vòlkan K ap vonmi dife Dife nan tout mache Pou kale tèt Malere! Berthony Dupont a lodyans est un genre romanesque née en Haïti. À partir de l’étude de George Anglade (1944 – 2010) sur l’audience , nous souhaitons démontrer que la lodyans qui confie à l’oralité le moteur de la littérature, constitue un des fondements de la littérature haïtienne. Elle se définit comme une pratique discursive déployant un véritable art narratif. Non réductible à aucun autre genre, la lodyans, affirme Anglade, de par son originalité et les composantes qui la régissent, est un romanesque de haut niveau. Pourtant, malgré ses valeurs poétiques et son originalité, la lodyans souffre de reconnaissance comme le reconnaissent nombre d’observateurs récents et, parmi eux, Georges Anglade : « Pourquoi cette fiction originale, efficace et pleine de plaisirs textuels a-t-elle si peu d’adeptes écrivains à s’en réclamer explicitement, et n’a connu que dix ans de grande fécondité dans toute notre histoire ? » En scrutant les articles et les lodyans que Justin Lhérisson et Ferdinand Hibbert ont publiés dans le quotidien haïtien Le Soir, de 1899 à 1908, Anglade parvient à mettre en valeur la poétique de la lodyans. Il fixe ses caractéristiques qui confèrent à ce genre sa portée indiscutable : « Je suis arrivé à définir approximativement les cinq éléments qui caractérisent ce genre d’un genre nouveau, genre unique en son genre : miniature, mosaïque, jouvence, cadence et voyance ». Partant de ces caractéristiques, voyons en quoi consiste la spécificité de ce genre unique et commençons par le situer historiquement. 1. La lodyans Qu’est-ce que la lodyans ? S’agit-il effectivement d’un genre littéraire ? La lodyans dont le passage de l’oral à l’écrit remonte au début du XXe siècle est un romanesque haïtien. C’est le genre narratif le plus populaire et le plus ancien d’Haïti. Ce pays certes a connu plusieurs genres littéraires au cours des échanges avec d’autres cultures, mais la lodyans reste le genre littéraire qui constitue son trait le plus spécifique. Si nous jetons un regard sur le parcours de la lodyans, on remarquera tout de suite que ce genre s’est manifesté chez presque tous les groupes ethniques qui ont vécu ou survécu sur le sol haïtien, qu’ils soient Arawak, Européens ou Africains. Selon Anglade : « la lodyans vieille de trois siècles s’est toujours d’abord voulue une création romanesque et n’a jamais renié le plaisir du GRENADIER TAX SERVICE INCOME TAX PREPARATION • Rapid Refund • Electronic Filing • Business Taxes: Corporations, Partnerships $30 OFF TAX PREPARATION (WITH THIS COUPON) 1583 Albany Avenue, Brooklyn, NY 11210 TEL: 718-421-0162 • CELL: 917-202-3833 20 observée dans les entêtes de ces articles. À l’entête de chaque article se trouve le numéro de l’article, le titre, la date et surtout la quantité des mots composant ce récit ou cette lodyans. En voici un modèle : « N° 3, mercredi 10 mai 1899/325 mots. ». Haiti Liberté/Haitian Times texte et le grand goût des mots pour raconter avec humour les tribulations du vieux-nègre. » Elle s’inscrit dans les genres du roman, du journalisme et du théâtre. En témoignent à cet égard le roman de Lhérisson, La famille des Pitite-Caille, et les deux mille articles publiés dans le quotidien Le Soir. Dans un extrait d’une émission avec Françoise Seloron diffusée sur France Culture, le 16 août 1986, Frankétienne définit la lodyans comme étant un théâtre en plein air de genre populaire où il y a toujours un raconteur et où l’audience, entourant le narrateur, joue elle aussi une part active et intégrante. La définition évoque ici les soirées de veillées en Haïti où il y a un récitant improvisant des lodyans courtes ayant toutes comme sujet le personnage décédé. C’est un véritable théâtre où le rire bat son plein. 2. Les composantes de la lodyans 2.1 La miniature. «…La lodyans est cet art haïtien du bref », admet Anglade. Apres avoir examiné dans les colonnes de Le Soir les articles signés par Lhérisson, Anglade conclut que ce dernier avait quelque chose de nouveau à offrir. « Son écriture a déjà suffisamment d’assurance pour que se révèlent ses trois caractères principaux : l’humour, la critique et l’actualité qui sont justement les trois composantes de la lodyans ; le rire qui fait cadence, la critique toute de voyance et l’actualité comme jouvence. ». A ces trois caractéristiques il ajoute aussi la « miniature », vu que ces articles se présentent en petit format. En plus, la lodyans écrite ou orale est toujours de courte durée. C’est son sui generis. Dans une économie de mots et d’espace textuel, tout est dit, tout est exprimé en « miniature ». Ces miniatures, continue-t-il, sont accumulées sous l’emprise d’un même thème et d’une même conjoncture qu’il définit en ces termes des « miniatures montées en mosaïque ». La caractéristique de la miniature se fait aussi remarquer par la structure 2.2 La mosaïque Comment cette caractéristique se prête-t-elle à la poétique de la lodyans? Pour répondre à cette question voyons l’effet de la mosaïque dans le roman de Depestre, Hadriana dans tous mes Georges Anglade rêves. Dès l’entame du premier chapitre intitulé “Balthazar et les sept reins de Madame VillaretJoyeuse”, le lecteur est avisé d’être en présence d’un méta récit. Le chapitre est séquencé en une suite de petits récits autonomes chronologiquement montés sur un nombre réduit de pages. C’est « l’art du récit bref ». Les blancs de page qui séparent chacun de ces petits récits reflètent la structure des « miniatures montées en mosaïque ». Chaque partie constitue un tableau différent, une nouvelle scène ou une nouvelle diégèse. À part le chapitre qui est titré, l’auteur ne se soucie que de numéroter les subdivisions qui en découlent. Cette disposition de plusieurs récits emboités autour d’un même thème aurait modelé la structure des miniatures montées en mosaïques telles qu’elles furent présentées dans le quotidien Le Soir, il y a de cela un siècle et théorisée plus tard par Anglade. Le silence de ces espaces ou blancs de page entre chacune de ces petites parties rapporte ce que le texte ne dit pas. L’ensemble engendre le rythme poétique de la lodyans, sa dynamique. Cette méthode est très clairement relevée dans ce passage d’Anglade : Dire en méthode de la lodyans que c’est un art de la miniature et de la mosaïque, c’est effectuer la mise en évidence de ces deux coordonnées du genre : une entité structurante (miniature, une histoire racontée) que l’on retrouve toujours sous cette forme et son mode d’agrégation (mosaïque qui peut être un roman, une nouvelle, une pièce de théâtre, etc.). Suite à la page (19) PAUL TULCÉ EN SIGNATURE Dimanche 20 Janvier 2013, le poète, diseur Paul Tulcé présentera et dédicacera son tout dernier livre de poésie : Konfesyon Au local de la Grenadier Books / Haiti Liberté 1583 Albany Ave, coin Glenwood rd Brooklyn NY 11210 De 5h à 9h pm Prix du livre $ 15.00 Pour info : 917 669-7807 * 718 421 0162 Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
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