Martelly déclare-t-il la guerre à aristide ? Haïti est-elle

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Martelly déclare-t-il la guerre à aristide ? Haïti est-elle
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
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HAÏTI LIBERTÉ
JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE
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Martelly déclare-t-il la
guerre à Aristide ?
Dife nan
mache
Taba a!
Page 6
English
Page 9
Voir page 4
Avec des lavalassiens en prison, le régime GNBiste, d’extrême droite de Michel Martelly à l’œuvre
contre l’ex-président Jean Bertrand Aristide
En avant pour l’Unité
en 2013, l ‘année de
l’Unité ! Notre objectif:
l’Unité des forces
progressistes
Page 7
Haïti est-elle sur la liste
noire de l’internationale ?
Le monde en 2013 !
Page 10
Voir page 4
A l’occasion du deuxième anniversaire du séisme du 12 janvier 2010, la ministre d’alors de la Coopération internationale
du Canada Oda Beverley était en Haïti en vue de réitérer le soutien de son pays à l'égard des principales priorités de reconstruction du gouvernement haïtien, qui avait bénéficié une aide de 20 millions de dollars
Nicolas Sarkozy
avait commandité
l’assassinat d’Hugo
Chavez !
Page 17
Editorial
HAITI
Une Grande Confrontation est-elle inévitable?
Par Berthony Dupont
«Celui qui déclenche une guerre évitable dans un pays est
criminel mais est aussi criminel celui qui ne déclenche pas
une guerre inévitable».
José Marti
L
e gouvernement Martelly-Lamothe prouve nettement qu’il
ne peut rien offrir pour améliorer le sort des masses populaires soumises à une misère abjecte sans précédent. C’est le
résultat de la mainmise sur le pays par une clique à tout faire
en mission commandée, faite de mercenaires recrutés dans la
seule classe sociale qui de tout temps s’est efforcée par tous les
moyens d’enrayer le cours de l’histoire du peuple haïtien au
profit de leurs maîtres. Fiers, arrogants, ils refusent de reconnaître leurs échecs, pourtant annoncés par le sénateur du Nord
Moise Jean-Charles; le bilan est même plus lourd et plus douloureux que celui de la première année postérieure au séisme
dont le troisième anniversaire est à nos portes, ce samedi-ci.
Sans s’y méprendre, le pays rentre, progressivement,
dans une profonde paralysie politique et administrative, au
point que le régime Martellyste n’a d’autre issue que de passer
à la répression: crises spectaculaires aboutissant à des arrestations illégales de militants, dispersions violentes de manifestations, convocation intempestive d’Aristide, tous des événements frappés du même sceau de fuite en avant pour essayer
de cacher maints scandales politiques et gagner du temps. La
dégradation économique et sociale accélérée qui s’ensuit est
révélatrice de la nature antipopulaire du gouvernement et de
sa docilité canine aux diktats néocoloniaux.
Le caractère récurrent des éclats de violence du régime
suscite bien sûr des débats passionnés au sein de la population et de la classe politique, mais surtout prend ouvertement
la forme d’une guerre déclarée aux secteurs populaires. Et
comme les mensonges officiels ne sauraient masquer les faits,
le point culminant du plan Martelly-Lamothe a été amplement
atteint avec ces menaces brutales qui rappellent les années
funestes de la dictature duvaliériste.
A la lumière de ces constats, la marge de manœuvre des
forces de la subversion devient de plus en plus réduite, face à
la détermination des masses populaires. Espérons que cette
persécution politique finira par remettre sur pied le vaste mouvement de mobilisation commencé depuis un laps de temps
quand le peuple avait clairement exprimé son désenchantement en décernant le carton rouge à Martelly.
Il ne s’agit pas simplement de combattre Martelly sur
une base juridique, mais justement aussi, et surtout, il faut
souhaiter vivement une approche politique de la question. En
ce sens, l’ex-président Aristide ne devrait en aucune façon se
présenter au parquet, parce que ce n’est pas l’affaire des coopératives ou autres faits divers qui sont réellement à l’origine
du branle-bas judiciaire et médiatique. De plus, ce n’est pas la
première fois du reste que les forces obscurantistes essaient
d’inculper Aristide (affaire des pots-de-vin de la Teleco). La
vérité est que depuis longtemps Aristide est dans l’œil du cyclone. N’est-ce pas Jay Weaver qui dans le Miami Herald du
21 février 2012, répercutait de fausses accusations de trafic
de drogue contre Aristide : « … Au tribunal fédéral de Miami,
le flamboyant Kétant a fait une déclaration extraordinaire
: il ne pouvait pas diriger son réseau, s’il n’avait pas payé
des millions de dollars à son ami Aristide. Kétant a accusé
Aristide de faire d’Haïti un narco-Etat ».
Aristide sait bien qu’il n’a jamais été bien vu par les forces
réactionnaires locales et étrangères. Mais là où le bât blesse,
c’est qu’il semble penser échapper à la malveillance de ces
accusateurs en jouant la passivité et la retenue. Est-ce qu’un
homme de la trempe politique et du charisme d’Aristide peutil penser qu’en se tenant coi, en s’adonnant simplement à
l’éducation, il va se faire oublier sur la scène politique jusqu’à
ce que ses ennemis renoncent à le combattre ou même à
l’abattre ? Y croire, c’est non seulement sous-estimer l’ennemi
de classe des masses, mais ignorer le puissant symbolisme que
lui, Aristide, représente et que le plus grand danger vient du
fait que les masses populaires dans leur majorité s’identifient
à lui.
Puisque le dossier du commissaire parait déjà voué à
l’échec, les forces du mal se renforcent et, cette fois, ce sont
d’anciens militaires qui se sont mobilisés pour rejoindre la
conspiration en cours, vu qu’ils vont être aussi au Parquet
ce mercredi 9 janvier de la honte pour déposer leurs plaintes
contre l’ex-président.
Dans ce cas, Aristide n’a aucune raison de se présenter
au Parquet. Qu’il laisse le dossier entre les mains du peuple.
En réalité c’est une aubaine que le pouvoir offre au secteur
Lavalas pour récupérer le terrain politique. Cette conjoncture
est hautement avantageuse pour le secteur Lavalas. Comme
l’a si bien exprimé le sénateur Desras Simon Dieuseul. « C’est
un cadeau ! Si Lavalas l’accepte, ce ne sera pas bon pour
le gouvernement et s’il ne l’accepte pas il fait un cadeau au
gouvernement ».
En fait, c’est clair : la confrontation devient inévitable.
Dire bonjour au diable ou l’ignorer royalement, il vous mangera de toute façon, puisqu’il n’a faim que de vous ! En ce
sens, nous espérons voir le secteur Lavalas prendre ses responsabilités devant l’histoire en accompagnant les masses
populaires jusqu’au bout dans cette bataille. Il n’y a rien qui
vaille la fidélité au devoir !
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Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
A Travers Haïti
12 janvier 2010- 12 janvier 2013:
Un cadeau d’horreur ;
un douloureux anniversaire
On s’en souviendra toujours
4 jours avant
l’anniversaire des sinistrés
victimes du 12 Janvier 2010
Par Frantz Latour
O
n s’en souviendra toujours. Les
Haïtiens se souviendront toujours
de ces 75 secondes qui ont ébranlé
physiquement surtout Port-au-Prince,
Léogane et Jacmel et qui ont causé
un immense choc psychologique au
pays tout entier, particulièrement
dans les zones sinistrées. La capitale
a vu nombre de bâtiments familiers à
l’imaginaire haïtien s’écrouler comme
des châteaux de carte: le Palais national, le plus grand symbole du pouvoir politique en Haïti, la majorité des
églises dont la vénérable cathédrale, de
nombreux bâtiments publics, des écoles
et universités, des hôtels, sans oublier
les milliers de maisons sous les débris
desquels quelque 300.000 personnes
ont été ensevelies vivantes.
On s’en souviendra toujours
pour mille et une raisons: la brutalité
du séisme, le caractère massif des dévastations, l’atroce traumatisme psychologique, les affreux épisodes de
souffrance physique, les amputations
de membres écrabouillés quasiment à la
pelle, l’immense désolation étendue sur
plusieurs semaines et même des mois,
le désarroi d’une population quasiment
abandonnée par les autorités qui longtemps ont eu du mal à se constituer en
une équipe cohérente et opérationnelle
de prise en charge de la population, le
deuil massif dont ont souffert les habitants, et par dessus tout un président
Préval abasourdi et dépassé par la
magnitude de l’événement, incapable
de s’élever à la hauteur de ses responsabilités.
On s’en souviendra toujours
parce que s’il est vrai que sans aucun
doute il y a eu un puissant et extraordinaire élan humanitaire international
pour venir à la rescousse du pays, les
secours ont été quand même mal coordonnés, mal organisés. On s’en
souviendra parce que l’impérialisme
américain en a profité pour déployer sa
On s’en souviendra toujours pour mille et une raisons: la brutalité
du séisme, le caractère massif des dévastations, l’atroce traumatisme
psychologique
puissance militaire – quelque 20.000
soldats – sous le fallacieux prétexte que
l’immensité du désastre sismique allait
causer des «débordements» de foule et
de pillards. La suite allait révéler que ce
déploiement avait été fait dans le but
plus précis de sécuriser les intérêts stratégiques de l’empire. Il fallait donc ces
hordes militaires menaçantes pour appuyer et sécuriser la délivrance de l’aide
humanitaire.
On s’en souviendra toujours
parce que des vautours aussi bien nationaux qu’étrangers en ont profité
pour asseoir davantage la mainmise
de Bill Clinton sur le pays dans le cadre
d’une nébuleuse reconstruction dont on
ne voit pas encore les effets tangibles
depuis trois ans que des centaines de
millions de dollars ont été engloutis à
des fins obscures ou simplement intéressées. C’est bien Leslie Péan qui
signalait récemment: «Le ‘‘capitalisme
du désastre’’ dénoncé par Naomi Klein
une semaine après le séisme du 12 janvier 2010 a su, comme partout ailleurs,
déclencher en Haïti la spirale infernale
Deux secousses sismiques à Port-auPrince et ses environs
Par Jackson Rateau
L
e vendredi 4 Janvier 2013 dernier, 8 jours avant le 3e anniversaire du séisme mortel du 12 Janvier
2010 qui avait chamboulé la capitale haïtienne et ses environs, deux
légers séismes dont on n’a pas précisé leur faible magnitude sur l’échelle
Richter, ont été enregistrés à PortAu-Prince et dans ses périphéries.
Dans la banlieue de Carrefour,
les habitants, très paniqués, ont in-
vesti les rues.
Dans d’autres quartiers comme Bois Verna, Nazon, Juvénat et
Delmas, de grands mouvements de
foule ont été constatés, sans faire de
victimes.
Le même vendredi 4 Janvier
2013, tôt le matin, en République
Dominicaine, une secousse sismique
de magnitude 3.3 sur l’échelle Richter dont l’épicentre se situait à 27
Kms à l’est de la province de Punta
Cana, s’y était produite sans faire de
dégâts.
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
de l’enrichissement de quelques entrepreneurs et de l’appauvrissement continuel des populations affectées». Et ça
continue.
On s’en souviendra toujours parce que un musicien dévergondé avait
fait de belles promesses électorales de
sortir le demi million de sinistrés sous
les tentes. Devenu président, il s’est
arrangé pour des changements cosmétiques autour du palais national,
sur le Champ-de-Mars et sur la place
St. Pierre à Pétion-Ville. Pour le reste,
environ 400.000 victimes du tremblement de terre croupissent encore sous
des tentes dans des conditions infrahumaines, sans oublier les violences faites
aux femmes et jeunes filles loin de toute
sécurité policière. Et le président n’en
a cure. Il voyage, il dépense follement,
il batifole en République dominicaine, il
s’amuse, il vit hors du temps réel, c’est
presque un président-fantôme, mais un
fantôme dangereux.
On s’en souviendra toujours parce que une partie de l’âme du pays a été
ensevelie sous les décombres : élèvesinfirmières, écoliers, étudiants, intellectuels, professionnels, musiciens, artistes, marchandes, professeurs d’école,
policiers, jeunes appelés à un avenir
même incertain, des familles entières
témoins de tranches de vie de leurs
quartiers, de leurs amis, de leurs voisins, de leurs familles. On s’en souviendra toujours parce que nous voulons
rester les gardiens de leur mémoire.
Envers eux, nous avons un éternel devoir de mémoire.
Le cadavre de Parenel Saint Cyr
Par Tercier Daniel, Wendel Polynice
Camp Jean Mary Vincent au Carrefour
Aviation
T
rois ( 3) ans Apres le séisme du 12
Janvier 2012 le camp Jean Mary
Vincent reste l’un des abris le plus
énorme dans la zone métropolitaine
avec des effectifs provenant massivement des couches populaires végétant
dans une misère noire, atroce. Ces
personnes sinistrées ne cessent de
crier au secours le jour comme la nuit,
victimes de la menace de Policiers violents et sans pitié.
Ce Mardi 8 Janvier 2013, 4 Jours
avant l’anniversaire de ce monstrueux
drame qui a emporté plus de 300 mille
habitants dans la capitale, c’est au tour
d’un jeune garçon nommé Parenel
Saint Cyr âgé de 23 ans de trouver
la mort sous les projectiles des agents
de Police affectés au commissariat de
Saint Joseph. Il vivait dans un de ces
abris invivables pour un être humain,
sous les yeux de sa famille et de la
population, sujet aux répressions des
Policiers plus précisément des autres
[Backup] liés au meurtres.
La famille et la population ont
été brutalement traitées avec des gaz
lacrymogènes pour avoir voulu la
présence de la presse et des Medias
pour faire le constat du décès et pour
pouvoir clarifier l’assassinat de ce
jeune innocent abusivement abattu
par des agents policiers sans foi ni loi.
Selon l’explication de la famille, sa
mère Thérèse St Cyr et son frère Brunel Saint Cyr réclament justice, réparations et l’arrestation des policiers
criminels impliqués dans ce crime intolérable malhonnête et ils demandent
le support de toutes les organisations
impliquées dans la défense des droits
humains.
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Haiti Liberté/Haitian Times
3
Arcahaie : «Le Police» à
l’assaut de l’Opposition
Martelly déclare-t-il la guerre à Aristide ?
Par Isabelle L. Papillon
P
ersécution, poursuite politique,
machination politique, provocation,
diversion, renforcement de l’instabilité
politique, sont autant de mots utilisés
pour qualifier l’action de ces voyous de
grand chemin en utilisant: Sony Thélusma alias Ti Sony et Rosemond Jean
manipulés et instrumentalisés par le
régime GNBiste, d’extrême droite de
Martelly-Lamothe contre l’ex-président
Jean Bertrand Aristide, revenu dans son
pays depuis environ deux (2) ans, où il
consacre le reste de sa vie à l’éducation.
Depuis son retour en mars 2011, il n’a
jamais pipé mot sur les questions politiques de son pays. Faisant suite à des
plaintes venant de soi-disant victimes
d’un homme qui a consacré sa vie à
aider les plus pauvres, le commissaire
du gouvernement, ex-chef de bande
GNBiste, Lucmane Delile, s’écriant : «
Alea Jacta est », a voulu réveiller le chat
qui dort.
Après l’échec de la première invitation du jeudi 3 janvier dernier, Lucmane Delile surnommé le « déluge » a
franchi le Rubicon en lançant une autre
invitation pour le mercredi 9 janvier
prochain à un moment où le gouvernement kaletèt de Martelly-Lamothe
est très mal vu par l’église catholique et
la communauté internationale. Par cet
acte de deux (2) voyous, le commissaire du gouvernement de la juridiction
de Port-au-Prince a pris la liberté d’agir
au-delà la sienne pour persécuter de
paisibles citoyens, alors que des criminels notoires circulent librement dans le
pays quand certains sont actuellement
Une vue de la réunion
Par J. Fatal Piard
M
obilisation pour la Paix et le
Développement Durable, tel est
l’objectif de cette importante rencontre tenue dans la ville historique de
l’Arcahaie le samedi 5 janvier dernier. En effet, le matin de cette journée
hautement mémorable du 5 janvier
2012, l’Initiative Citoyenne a convié la
majeure partie des Partis de l’opposition
et des organisations de la société civile
à se réunir à Yaya Night Club à quelques
mètres de l’église Sait Pierre.
Cette rencontre devait assurer le
suivi du Manifeste du Cap Haïtien, qui,
le 17 octobre 2012 a consacré la volonté certaine des participants à replacer
notre pays sur les rails de la démocratie
et du développement durable. L’objectif
primordial visé consistait à dégager un
consensus pour corriger les dérives de
l’actuel gouvernement et mettre en
place un programme de gouvernement.
Après la présentation des délégués, le représentant de l’Initiative Citoyenne Monsieur Garry Jean Denis a
fait une mise en contexte. « Il s’agit,
aujourd’hui, de définir les suites à donner, dans le temps et l’espace, à cette
initiative adoptée dans un contexte
marqué par des manifestations pacifiques organisées par le peuple revendicatif. Car il convenait de rechercher et
de proposer au peuple revendicatif des
méthodes et moyens de lutte pour atteindre les objectifs dans le manifeste
du Cap-Haitien dans un délai raisonnable », a-t-il fait savoir.
Ensuite l’agronome Jean André
Victor a fait un tour d’horizon des réalités géopolitiques et des spécificités
nationales. Ce aspect constituait l’un
des principaux éléments de stratégie
qui méritent bien une considération
spéciale. En gros, il s’agissait donc de
renforcer le consensus du Cap-Haitien
par l’adoption d’un pacte pour la paix,
la démocratie, la bonne gouvernance et
le développement durable ; d’organiser
d’une façon scientifique le groupe,
d’envoyer un ultimatum au Chef de
l’Etat pour la constitution d’un conseil
électoral provisoire de consensus.
Il a été entendu que tous les
secteurs politiques de la société civile
doivent y être impliqués en vue de
parvenir à l’organisation d’élections
crédibles au plus tard en avril 2013.
Il s’agit aussi d’accompagner la mobilisation générale, de réaliser les
rencontres départementales prévues
dans le manifeste du Cap-Haitien, de
4
négocier un programme minimum de
gouvernement, de gagner en commun
les élections à venir, de supporter, au
besoin, tout changement politique
nécessaire à la réalisation du programme minimum de gouvernement
remettant en question le système.
Il a été prévu de former, après
la signature du pacte pour la paix, la
démocratie et le développement durable, un Comité de Reconstruction Nationale (CRN). Les organes du CRN seront
les suivants : Une Assemblée Nationale
composée des représentants de tous les
sous-groupes impliqués, une Direction
Nationale formée des représentants des
secteurs politiques, de la société civile
et des dix départements géographiques
du pays, une Direction Exécutive de
sept membres désignée par la Direction
Nationale.
De toute évidence, les pouvoirs
de tels organes seront définis dans les
règlements internes. En attendant la
mise en place des structures prévues
dans le document de cadrage, il est
institué par l’assemblée un Comité de
Pilotage consensuel de transition de
sept membres dont la mission consiste
à, notamment, structurer le groupe, organiser les rencontres et exécuter toute
autre tache qui sera dévolue à la direction Exécutive.
La
Première
phase
entre
décembre 2012 et janvier 2013 prévoit
l’Elaboration et l’adoption du Pacte pour
la Paix, la démocratie, la bonne gouvernance et le développement durable, la
Mise en place du comité de pilotage,
la Mise en place des différents organes
du CRN, la Transmission à l’exécutif de
l’Ultimatum du CRN, l’Adoption d’un
plan de mobilisation.
L’Adoption d’un calendrier de
réalisation des rencontres départementales. La 2ème phase de Février à
Mars 2013 prévoyait l’Adoption d’un
programme minimum de gouvernement pour les vingt cinq ans à venir,
l’Exécution du plan de mobilisation,
l’Exécution du calendrier des rencontres départementales, la Préparation
des élections législatives, municipales
et locales. La 3ème quand à elle est la
plus importante. Elle n’est autre que
celle de la grande mobilisation et de
la préparation d’un gouvernement de
transition dans un bref délai.
Le Police à l’Assaut
La tentative de lynchage des membres de la société civile et des leaders
de l’opposition notamment Madame
Suite à la page (14)
Haiti Liberté/Haitian Times
Les manifestants lavalassiens devant le Parquet le 3 janvier dernier
au sein du cabinet privé du président
et du Premier ministre. Ils sont tous
connus de tout le monde. Les organisations des droits humains les ont déjà
pointés du doigt dans des rapports rendus publics.
En effet, les deux (2) plaintes
déposées au Parquet près le Tribunal
de première instance de Port-au-Prince,
d’abord par un ex-protégé de la Fanmi Selavi, une institution fondée en
1986 par l’ex-prêtre, devenu président
d’Haïti, Jean Bertrand Aristide pour
accueillir les enfants de rue à l’époque,
ensuite par une soi-disant victime de
coopérative 12%, Rosemond Jean qui
voulait faire de la lutte des sociétaires
Suite à la page (14)
Haïti est-elle sur la liste noire
de l’internationale ?
Par Yves Pierre-Louis
D
ès le début de l’année 2013, tous
les indices démontent que le gouvernement Martelly-Lamothe est sur la
mauvaise pente. Tous les secteurs vitaux tant nationaux qu’internationaux
ont sévèrement critiqué le mode de
fonctionnement du gouvernement actuel d’Haïti. La plus haute hiérarchie de
l’église catholique a tiré à boulet rouge
sur les dirigeants. Une bonne partie de
la communauté internationale qui se dit
toujours être amie d’Haïti, l’a placée sur
une liste noire pour les visiteurs et bloquer les aides accordées au pays le plus
appauvris du monde. Le peuple haïtien
de son côté révolté contre la persécution politique est resté mobilisé contre
le pouvoir qui commence à perdre l’un
des plus proches collaborateurs. Actuellement, Haïti est classée parmi les 12
pays où les touristes doivent être évités, tenant compte de la situation catastrophique qui règne dans le pays.
En effet, le Canada et les EtatsUnis ont demandé à leurs citoyens de
ne pas envisager Haïti comme destination touristique et leurs ressortissants
en visite en Haïti d’être prudents en
raison des actes d’insécurité, du banditisme, de kidnapping, de vol, de viol,
de l’insalubrité et de la propagation de
l’épidémie de Choléra dans toutes les
régions du pays. Selon le Département
d’Etat des Etats-Unis, deux (2) ressortissants étasuniens ont été tués au
cours de l’année 2012 et plusieurs autres citoyens étasuniens en visite dans
le pays ont été attaqués et cambriolés
après avoir tout juste laissé l’aéroport
d’Haïti vers leur destination.
Le Canada exhorte ses ressortissants de faire preuve de grande
prudence pour les mêmes raisons. Il
évoque des phénomènes de toutes
sortes qui perdurent à travers le pays,
tels : l’insécurité, les vives tensions
politiques, l’épidémie de Choléra-Minustah qui continue de faire rage dans
le pays, l’insalubrité un peu partout à
la capitale, la faiblesse des installations
médicales. Pour toutes ces raisons les
Etats-Unis et le Canada ont clairement
déconseillé tout voyage non important,
les touristes en particulier de visiter Haïti et ceux qui sont actuellement dans
Michel Martelly et Oda Beverley
le pays de ne pas se déplacer vers des
endroits de Martissant, Carrefour, Belair, Cité Soleil et autre zone de la région
métropolitaine de Port-au-Prince. « La
situation sécuritaire en Haïti est particulièrement instable et dangereuse en
Haïti », a-t-il fait savoir.
Dans la foulée, le Canada a endurci sa position, face au régime au
pouvoir qui prend la liberté de gaspiller les avoirs de l’Etat et de liquider
les ressources du pays. Suite à la visite
d’évaluation du ministre canadien de la
coopération internationale, Julian Fantino en Haïti, en novembre dernier, le
Canada a décidé de suspendre toutes les
aides accordées à Haïti dans le cadre de
sa coopération bilatérale.
Selon les autorités canadiennes,
les résultats attendus ne parviennent
pas, les aides n’ont aucun impact sur
la vie réelle du peuple haïtien. Lors de
sa visite, il a déclaré : « Le Canada a
joué un rôle clé dans les efforts internationaux pour soutenir le peuple haïtien
à surmonter les immenses défis auxquels il a fait face, tels que ; le séisme
de 2010 et plus récemment, l’ouragan
de Sandy. Le gouvernement du Canada
et les canadiens attendent de la transparence et la responsabilité du gouvernement d’Haïti. Je vais exprimer cette
attente lors de mes rencontres avec les
hauts fonctionnaires. »
Finalement, l’Agence canadienne
de Développement International (ACDI)
a informé dès le mois de janvier 2013
que les fonds destinés aux nouveaux
projets en Haïti ont été gelés en attendant de nouvelles étapes. Cette disposition a été prise afin de déterminer une
approche plus efficace qui permettrait
aux Haïtiens de prendre en main le
destin de leur pays. L’enveloppe de
quelques centaines de millions de dollars destinés à Haïti, « est sur la glace
en ce moment, nous continuons à financer certains programmes, mais il
n’y a pas de nouvelles initiatives en ce
moment. Et nous réfléchissons sur ce
qui devrait être la prochaine étape »,
déclare le ministre Fantino à la presse canadienne. Dans la perspective
d’encourager les Haïtiens à prendre le
destin de leur pays en charge, il a ajouté « Le fait est qu’Haïti est toujours en
mauvais état, et lorsqu’on va de l’autre
côté de la frontière, en République
Dominicaine, les choses vont beaucoup
mieux. Allons-nous continuer à faire
la même chose de la même manière en
Haïti ? Je ne pense pas parceque nous
n’obtenons pas le progrès auquel les
canadiens sont en droit de s’attendre. »
En Haïti, l’ambassadeur du
Canada, Henri-Paul Normandin a pris
son bâton de pèlerinage pour expliquer le bien-fondé de la décision de son
pays dans les médias haïtiens. Il évite
d’assimiler cette décision à d’autres informations faisant croire que le Canada
a d’autres mobiles qu’il ne déclare pas,
qui se cachent derrière cette décision.
Il a déclaré : « Le Canada encourage le
gouvernement haïtien à faire des efforts visant à combattre la corruption et
à renforcer l’établissement d’un Etat de
droit dans le pays. Le Canada travaille
très étroitement avec l’Etat haïtien dans
le cadre de la coopération canadienne ».
Suite à la page (19)
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
Twa Fèy, Twa rasin O!
Pitoyabilité et rizibilité du président Martelly
Le grand bluff continue
Par Fanfan la Tulipe
M
aintes fois on a cru toucher le
fond de la vase avec Martelly,
mais on s’est toujours trompé tant
son fond est insondable. Le mec est
capable de toutes les excentricités,
bizarreries, frasques, bêtises, cocasseries, invraisemblances que l’on
puisse imaginer. Il semble flotter en
permanence dans le fol imaginaire
de ses extravagances saugrenues. De
ce point de vue, je l’avoue, c’est un
créateur, pas mal fou du reste. A titre
d’échantillon de ses stupidités et loufoqueries, on signalera cette mémorable
interview, répugnante et dégueulasse,
accordée au journaliste Carl Fombrun en date du 27 décembre 2005,
au cours de laquelle le type avouait
avoir volé des camions pour se faire de
l’argent, s’acheter du crack et éventuellement finir comme délateur.
Déjà, l’homme était pitoyable et
sa pitoyabilité devait aller en s’accentuant, lors de ses grotesques et bouffonnes performances carnavalesques,
jusqu’au jour où Washington et la
bande à Clinton jetèrent leur dévolu
sur ce personnage obscène pour en
faire un président-marionnette, facile
à manipuler pour les besoins de la
cause néolibérale à mettre en pratique
ventre déboutonné. Nous ferons grâce
aux lecteurs et lectrices de la kyrielle
de forfaitures, abus de pouvoir et
scandales à mettre au compte de la
bande à Martelly, pour en arriver au
dernier épisode de propagande et de
grand bluff de ce maître clown que fut
sa prestation, le 28 décembre passé, à
Altos de Chavón, en République dominicaine, en compagnie du chanteur de
réputation internationale, Julio Iglesias.
La version officielle propagée par la présidence veut nous faire
croire que Martelly a été «invité» par
Iglesias à le joindre à un concert de
charité prétendument au bénéfice des
Haïtiens. Je suis plutôt porté à croire
que Sweet Micky, grâce à ses relations
peu respectables avec certaines autorités dominicaines, grâce aussi aux
manœuvres de coulisse du sulfureux
Premier ministre Lamothe, s’est arrangé pour une belle opération de propagande, de façon à donner un semblant
de respectabilité, d’internationalité et
de popularité à son régime en pleine
décrépitude morale.
En effet, dans une vidéo propagée sur You Tube, un présentateur,
sans doute un nervi de la présidence
ou un journaliste tyoul, annonce pompeusement que la compagnie Nader
Production a invité Martelly à participer avec Julio Iglesias à un concert
dont les bénéfices devraient aller à la
Fondation Rose et Blanc du couple
Martelly «pour continuer à aider ceuxlà dans le besoin». Tout de suite après
s’amène le président pour son tour de
grande prestidigitation médiatique:
«chak fwa nou kab sou yon sèn entènasyonal pou vann imaj peyi a, yon
Ayiti ki kontan (sic), yon prezidan k
ap chante, pale de pwogrè k ap fèt an
Ayiti (resic), mwen kwè se yon avantaj li ye pou Ayiti».
Poursuivant sur cette lancée
délirante, Martelly, répondant à un
journaliste, assure que ce concert avec
Iglesias «va propager une image positive d’Haïti, yon Ayiti k ap viv (sic), k
ap rebati tèt li (resic), k ap renaître.
Dans cette délirante perspective de renaissance d’Haïti, Martelly en vient au
côté propagande médiatique de son intervention lorsqu’il répond à un autre
journaliste, sans doute sceptique :«
nou pap rankontre ak otorite yo, men
nou gen yon dîner avèk 200 pi gran
endistriyèl peyi a ap fè pou mwen,
pou pale de Ayiti». A bride abattue
dans sa délirance, Martelly répond à
un troisième journaliste :« oui, [ane
a] ap fini en beauté. Le monde tourne
(sic). Li en beauté pou nou, men gen
mounn k ap soufri, nou pap bliye yo
(resic).
Puis s’amène le Premier ministre
Lamothe pour donner du jarret à la
propagande éculée amorcée par son
président qui, nous dit-il, «fè deplasman an ak Ayiti nan kè l […] Ayiti
pral gen chans, antre sou sèn kiltirèl
entènasyonal la, oun chans pou n
voye Ayiti monte». Eske se yon siyal
nan kad yon nouvèl Ayiti ? demande
timidement un journaliste inquiet.
«Absolument», répond sans sourciller
le Premier ministre : «La a nou nan
kad kiltirèl la, e nou fè l nan kad envestisman an tou. Aswè a, n ap manje
avèk 200 envestisè. Demen maten, n
ap dejene avèk 20 lòt envestisè […]
nou pral genyen les plus grands investisseurs du monde». Ayayay, la fête
investissante s’annonce belle pour
Haïti !
Lamothe n’est pas aussi granchire, djoleur et envahissant que
son président, c’est là son moindre
défaut. Mais comme il faut faire marcher la machine à propagande, il nous
apprend que «lò y ap pale de grangou, chomaj», le gouvernement ne
peut pas créer d’emplois pour tout
le monde dans le pays; pour le reste
du travail, il revient au secteur privé
national et international de le faire.
Et c’est là justement qu’interviennent
les investisseurs :«envestisman vle
di djòb, djòb vle di mwens chomaj,
mwens grangou ; mwens grangou
vle di plis moun kontan ; e noumenm
n ap travay pou pèp la kontan, pou
nou rive nan yon Ayiti pi bèl». Merci,
monsieur le Premier ministre.
Mais il ne faut pas s’y méprendre: «chèche envestisman se yon
maraton, se pa yon sprint de 100
mèt li ye», affirme le Premier ministre.
Sans doute il faut laisser aux grands
mangeurs-investisseurs le temps de
faire leur beurre et leur mantègue, et
aux petits toutou locaux la possibilité
de ramasser quelques grasses miettes.
Apparemment, quelques mesures positives sont en marche, ainsi un investisseur pourra commencer à fonctionner en dix jours. Gwo zafè.
Moi qui suis un rêveur impénitent, je me suis imaginé le tableau,
déliramment : chaque biznis va donner à travailler à quelque 5.000 personnes, selon le Premier ministre. En
multipliant ce chiffre par au moins 100
des 200 «plus grands investisseurs du
monde», ça va nous faire 500.000
nouveaux emplois en Haïti. Et si Julio Iglesias arrive à charmer les cents
autres investisseurs, ça nous fait déjà
un million de chômeurs en moins au
pays. Qui ose dire que ce n’est pas un
gouvernement…progressiste ? Et «qui
ose rire dans le noir» ?
Pour compléter le panorama de
propagande et de bluff concoctés par
les deux gouvernements, haïtien et
dominicain, il se trouve que parmi les
personnalités de marque présentes à
ce grand événement internationaloculturel de la saison, il y avait, comme
par hasard, la fameuse «reporteuse»
Barbara Walters. Bien sûr ce n’est pas
à ce parterre de bonnes et braves gens
qu’on aurait invité Nuria Peria, celle
qui avait tiré sous une grosse roche de
corruption deux papa anguilles, Martelly et un sénateur dominicain, le mal
nommé Felix Bautista. Pour sa part,
Julio Iglesias a parlé d’Haïti comme
d’une «démocratie formidable (sic),
un pays qui tend à remonter». (resic).
Même – et là, ce fut le pompon – le
chanteur espagnol nous a appris que
« il n’y a pas de frontière entre Haïti
et la République dominicaine. Si Haïti
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
Le chanteur international Julio Iglesias et le
président-clown Michael Martelly
ne progresse pas, la République dominicaine ne pourra pas progresser non
plus». Demele w, Martelly.
A défaut de délivrer quoi que
ce soit, Martelly se plaît et se complaît dans la fuite en avant : voyages
à travers le monde, jusqu’au Japon;
rencontre avec Raúl Castro ; «décentralisation» du carnaval vers les Cayes
pour le recentraliser à Port-au-Prince
dans une atmosphère de printemps
et de fleurs; présence intempestive au
stade Santiago Bernabéu pour assister
à un match de l’équipe Real Madrid ;
plaisir de flairer les aisselles santidou
du roi Juan Carlos ; rencontre hautement médiatisée au Vatican avec le
successeur de St. Pierre, un Benoît XVI
presque en pré-gagatude et semi hébétude; rencontre arrangée par le nonce
apostolique en Haïti pour que le vice
eût accès à la demi- vertu pontificale.
A défaut de se procurer le plaisir masturbant de rencontrer le roi du
monde, Barrack Obama, qui lui fait
encore des grimaces, et même pas
des filalang, Martelly se réfugie dans
les vaporeuses hauteurs de ses extravagances et démesures. A force de
fouiner dans les poubelles de l’International et les quartiers interlopes des
affaires investissantes, son alter ego
Lamothe, prince des ténèbres, a fait
de lui un prince de la lumière, de la
musique et de la «culture», l’espace
d’une soirée, en lui trouvant un strapontin lors d’une performance de Julio
Iglesias dans la Romana dominicaine,
pour qu’il soit assis en première rangée, juste en face de l’artiste espagnol
qui l’invitera éventuellement à grimper
sur la scène.
Le président de la république
d’Haïti, Michael Joseph Martelly, a
accepté d’aller se pavaner en République dominicaine, se faire pitoyable
et se rendre la risée des gens en allant
s’exhiber aux côtés d’un Julio Iglesias
fameux pour ses duos avec les Frank
Sinatra, Diana Ross, Nana Mouskouri,
Charles Aznavour, pour ne citer que
ceux-là. Désormais, Martelly, président d’Haïti, pourra, hélas, s’enorgueillir de faire partie de cette liste de
duettistes célèbres, ce qui contribuera
à gonfler davantage son ego pathologique d’enfant gâté qui rêvait de devenir filthy rich, pourri de fric, ainsi qu’il
l’avait dit à Carl Fombrun lors de cette
mémorable interview en 2005.
Ravaler ainsi la dignité et la
noblesse de la fonction de chef d’une
nation, quelle tragédie! Quelle catastrophe ! Quel avilissement! Quel
aveulissement! Quelle déchéance!
Quel déshonneur! Quelle honte!
Quelle prostitution! Quelle ignominie!
Quelle indignité! Quelle disgrâce !
Quelle déchéance Quelle flétrissure!
Quelle souillure! Quelle pitoyabilité !
Quelle humiliation pour la nation!
Quelle descente aux enfers de la plus
honteuse dégringolade politique jamais infligée à tout un peuple.
Devenu une pourriture trônant
au sommet de sa fortune mal acquise
depuis son accession à la présidence,
obnubilé par les flatteries de médiocres
sousou, atteint de pouvoirite aiguë,
baignant dans le système de rétrocommissions mis en place par le gouvernement Préval-Bellerive, Martelly
fuit ses responsabilités et ses devoirs
de chef d’Etat en se réfugiant dans les
fantasmes d’une illusoire popularité
et de programmes fumeux supposés
apporter un baume à la misère-chlorox
des masses.
On a l’impression, tragique s’il en
fût, que Martelly et sa clique ne s’intéressent qu’à la jouissance, la débauche,
l’inconduite, les plaisirs (même malsains), le vice, la corruption tèt kale, la
dépravation, la perversion des mœurs,
le laisser-aller, un je-m’en-foutisme fou,
quasiment une démission qui ne dit pas
encore son nom. Drapé dans sa pitoyabilité et sa rizibilité, Martelly vogue la
galère d’une dangereuse inconscience,
car il n’y a rien à espérer d’un chef
d’Etat parti faire le clown, le bouffon, le
rizib, en république voisine.
Déjà, l’International, par le truchement du ministre canadien de la
Coopération
internationale,
Julian
Fantino, a tiré la sonnette d’alarme :
«Depuis 2006, le Canada a versé
environ 1 milliard de dollars à Haïti…
Le fait est qu’Haïti est toujours en
mauvais état, (souligné par nous), on
va à côté, en République dominicaine,
et les choses vont beaucoup mieux».
Concernant une enveloppe de quelque
centaines de millions de dollars destinée
au pays, «c’est sur la glace en ce mo-
ment», a dit Fantino. A la vérité, compte
tenu de l’application dwategòch des politiques d’ajustement structurel par des
«subalternes arrogants ou experts en
marronnage» (Leslie Péan), et depuis les
scandales financiers haïtiano-martellobautisto-dominicains, la communauté
internationale a pris peur et a décidé de
bien tenir son chien en laisse.
Or, comme il faut trouver de
l’argent pour assouvir sa soif d’être un
filthy rich, Martelly fait flèche de tout
bois au point que même ravaler la dignité de la fonction présidentielle ne lui
chaut guère. Il n’a guère le sens de sa
pitoyabilité, encore moins de sa rizibilité; triste réalité que d’être la risée de
tous sauf de ses serviles adulateurs. Il
faut y aller à grands coups de bluff, de
propagande bancale et tapageuse, faire
croire que le président est en voyage
(permanent) à la recherche d’investisseurs, faire semblant de venir en aide
à la population en mettant sur pied des
programmes bidon. C’est le grand bluff
qui n’arrête pas.
Ce n’est pas seulement l’International qui menace, il y a la colère populaire qui gronde, aux Cayes, au Cap, à
Port-au-Prince, à Miragoane, dans le
Plateau central, partout dans le pays. La
population est écoeurée de voir tant de
corruption, tant de gaspillage, à ciel ouvert, alors qu’elle crève de faim. Même
Mgr. Poulard, un GNBiste connu et
kanni de la lignée kébreau-martellyste
a jugé opportun sinon moralement nécessaire de s’en prendre à l’immoralité
au sein du gouvernement: corruption,
gaspillage des ressources publiques,
mensonges éculés, cooptation d’un secteur de la presse, sur fond d’inégalités
criantes.
Quand le prélat parle de «per
diem» faramineux allant jusqu’à 20
mille dollars par jour, qui d’autre
dénonce-t-il sinon le président, son
épouse ou le Premier ministre ? Il a
raison de clamer que les autorités ont
pour obligation de rendre compte de
leur gestion à la population. Avezvous entendu Gwo Soso ? Avez-vous
lu Olivier Martelly, vous et votre mère
qui avez été épinglés par deux «petits»
avocats, «raz» à votre avis. Et vous
Martelly, rappelez-vous que l’ombre de
Nuria Peria vous poursuit encore, et la
conscience universelle vous poursuivra
jusque «sous cette voûte sombre»
comme l’œil qui «était dans la tombe et
regardait Caïn».
Pitoyable, minable, rizib, clown,
ainsi vit le président Martelly, tèt kale,
savann boule.
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Haiti Liberté/Haitian Times
5
Kwonik Kreyòl
Mobilizasyon an solidarite ak Aristide
T
out òganizasyon baz Lavalas yo
nan zòn metwopolitèn Pòtoprens
lan lanse pou mèkredi 9 janvye 2013
la, yon jounen mobilizasyon an solidarite ak lidè yo, Jean Bertrand Aristide, k ap sibi pèsekisyon politik anba
men pouvwa kaletèt Martelly-Lamothe
la. « Plis w ap pèsekite l, plis nou renmen l », se sou tèm sa a militan Lavalas yo lanse mobilizasyon kont
pèsekisyon,machinasyon, divèsyon ak
pwovokasyon politik.
Randevou a kase mèkredi 9 janvye a devan Pakè a ki chita bisantnè
pou y al di non ak pèsekisyon politik.
Demokrasi a andanje nan peyi Ayiti ;
aki demokratik yo, pèp ayisyen an te
rache nan batay yo te mennen ki te
abouti ak dechoukay diktati Duvalier yo
sou pouvwa a 7 fevriye 1986 ak viktwa
demokrasi sou abitrè, 16 desanm 1990
la pa ka pèdi.
Militan Lavalas yo deklare : «
Jounen Jodi a nou konstate, tout pwojè
sosyal ak ekonomik pèp la bloke nan
pasay, gouvènman Martelly-Lamothe
pa delivre, y ap fè wont sèvi kòlè, yo
mete koutye machann peyi chache
dosye pou kache lòt gwo dosye tankou:
vòl, kidnapin, kòripsyon elatriye k ap
dòmi nan tiwa komisè gouvènman.
Gouvènman
Tilolit,
sousèt,
kaletèt Martelly-Lamothe la ap pratike
yon politik jistis 2 pwa 2 mezi, ki chita
sou pèsekisyon ak vanjans. Nou tout ka
wè l, se yon jistis siwomyèl pou patizan
pa yo, ki se kadejakè ak kidnapè, aloufa
pòch long e yon lòt kalte jistis fyèl bèf
pou patizan lapè ak demokrasi yo.
N ap pwofite denonse ak tout
fòs nou konvokasyon-pwovokasyon
komisè gouvènman Pòtoprens lan, Luc-
mane Delile, ki vle materyalize rèv li
kom GNBis kont pèp ayisyen an atravè
lidè karismatik li, ki se doktè Jean Bertrand Aristide. Depi yo konvoke doktè
Titid se pèp la konmisè a konvoke, n ap
desann anba pou n al twoke konn ak li
e n ap denonse tout men kache ki dèyè
mannigèt politik tizonnay pèsekisyon
sa a. »
Kòdonatris komite egzekitif la,
Maryse Narcisse bò kote pa l kondane
zak krazebrize pouvwa kaletèt la te
voye fè sou reyinyon pati politik opozisyon an t ap fè nan Akayè samdi 5
janvye pase, kote yon gwoup moun ak
braslèwòz nan bra yo t al voye wòch
sou moun ki te nan aktivite a. Maryse
Narcisse lanse yon apèl bay tout militant Lavalas ak rès pèp ayisyen an pou
yo mobilize lavalaseman kont pèsekisyon politik ak arestasyon gwo ponyèt.
Ane 2012 la : yon lane pwopagann,
pwomès blòf ak eskandal
A
ne 2012 la fini, men tribilasyon
pèp la pa fini. Jan sa toujou fèt
chak ane, nan finisman ane 2011 lan,
pèp ayisyen an anpatikilye klas moun
yo rann pòv yo, te espere yon lane ki
miyò pou 2012 la. Men, sa pat pran tan
pou pèp la te pèdi espwa. Ane 2012 la
te make ak anpil pwopagann, pwomès
blòf ak eskandal. Sitiyasyon lavi mas
pèp la se te yon veritab masuife sou
plan politik, ekonomik ak sosyal.
Nan nivo politik
Sou plan politik, ane 2012 la te inogire
ak dosye nasyonalite prezidan repiblik
la ak sèten manm nan gouvènman an.
Malgre entèvansyon kavalye, anbasadè ameriken braslè woz la, jouk jounen
jodi a, dosye nasyonalite prezidan an
pa janm klè pou popilasyon an. Se nan
kontèks sa a tou, dosye piblikasyon
konstitisyon amande a te bloke nan
men pouvwa egzekitif la. Pandan tan
sa a, ensekirite a pat janm fè bèk atè
pandan tout ane a. Dapre chif ki te soti
nan lopital jeneral, sou 115 kadav ki
te nan mòg lopital la nan mwa jiyè a,
80 ladan yo, se te moun ki mouri anba
bal nan zòn metwopolitèn nan sèlman.
Nan rapò jistis ak lapè fè soti sou kesyon ensekirite a, li montre aklè, gen
anviwon 3 moun ki mouri anba bal
chak jou. Dapre POHDH, gen anviwon
800 moun ki mouri nan ensekirite pandan ane a.
Fòk nou di, sitiyasyon briganday sa a ap devlope anba bab yon fòs
okipasyon ki nan peyi a depi jen 2004.
Sitiyasyon sa a ak lòt nou pral di pi devan, te menm lakòz anpil leve kanpe
nan peyi a pou mande pouvwa anplas
la bay talon li oubyen pou mande amelyorasyon nan kondisyon lavi moun ki
pi pòv yo.
Nan nivo ekonomik ak sosyal
Nan nivo ekonomik, sosyal ak kiltirèl, sitiyasyon an pat diferan. Lavichè
te toujou ap gagannen mas popilè yo
pandan tout ane a. Diskou Ayiti louvri
pou biznis la, se remèd tout maladi peyi
a, dapre gouvènman braslè woz la. Se
nan kad sa a pouvwa anplas la, anba
direksyon Bill Clinton, te mennen yon
pil swadizan envestisè vin vizite peyi
a, fè fowòm agoch adwat epi vwayaje
toupatou sou latè. Pwopagann pou zòn
franch yo, rantre nan menm demach sa
a. Men, se toujou nad marinad, sitiyasyon mas pèp la toujou ap anpire. Jouk
jounen jodi a, plis pase 300 mil kretyen
vivan ki te viktim nan 12 janvye a,
kontinye ap viv tankou bèt, anba tant.
Pakèt pwogram pa itil pouvwa a mete
kanpe yo (Ede pèp, ti manman cheri,
kat woz, kore etidyan elatriye), pa rive
rezoud anyen nan sitiyasyon malouk
mas yo ap viv la. Pouvwa anplas la
te pran plezi nan simaye lajan tribò
babò pou anpeche moun manifeste nan
Okap ak nan vil Okay. Anplis sa, plizyè
6
manm gouvènman an ak fanmi prezidan an ap naje nan kòripsyon.
Dènye siklòn natirèl ki sot pase
yo, vin ajoute sou siklòn politik ak ekonomik otorite yo lage sou peyi a. Dènye
siklòn yo pote ale pifò danre peyizan yo
ak anpil tèt bèt. Olye otorite yo repare
dega siklòn yo, yo te pwofite dekrete
eta dijans pou fè gagòt ak lajan pèp la.
Sa ki fè jounen jodi a, menm palmantè
yo pa anmezi pou di pèp la ki kote 5
milya goud eta dijans la pase. Olye otorite yo te chita nan peyi a pou fè fas
ak pwoblèm yo, yo te pito jwe wòl pijon vwayajè, nan pran plezi yo toupatou ak yon pil delegasyon pou pwofite
gwo pèdiyèm, san okenn transparans.
Menm sekretè deta kominikasyon jako
repèt la, pa rive konvenk popilasyon
an, nan pwopagann tèt anba l ap fè yo,
ni pote esplikasyon sou lajan vwayaj
prezidan an koute. Kolektif la kwè, nou
paka kontinye nan politik gagòt, politik
souse manmèl sa a ankò.
Pandan tout evennman sa yo t ap
dewoule, eskandal pat janm sispann fè
kenken nan pouvwa a. Akote eskandal
politik sou konstitisyon amande, sou
nasyonalite prezidan an, sou CSPJ a
ak sou KEP a, eskandal kòripsyon nan
Leta a pat janm sispann. Dènye eskandal sou zafè kadejak la, vin mete luil
sou difè a. Pandan Mèt Josué PIERRELOUIS ap prepare yon kadejak elektoral pou pouvwa a, non li vin site nan
yon zafè kadejak sou fanm. Eskandal
kadejak sa a rive nan yon kontèks kote
mizik k ap denigre fanm nan sosyete a
Immaculeé Bakery
& Restaurant
2 Locations en Brooklyn
tounen yon mòd.
Jiska arestasyon BRANDT lan,
anpil moun nan sosyete a te panse se
malere ki t ap dirije endistri kidnapin
nan. Men, arestasyon BRANDT lan te
pote anpil limyè pou moun ki te twonpe
yo. Sèten gwo palto nan tèt leta a,
tankou chèf sekirite palè nasyonal la,
gen non li site nan zèfè sa a. Sa k pi
grav la, ata pitit prezidan an gen non li
site nan zafè kidnaping.
Angwo nou ka di, ane 2012 la,
se te yon ane masuife pou mas pèp la.
Yon bò, se te mizè, grangou, chomaj,
kolera ak kadejak ki t ap mache sou
kòtòf lestomak mas pèp la. Alòske, yon
lòt bò, otorite yo, laboujwazi ak miltinasyonal yo t ap benyen nan byennèt,
sou mizè pèp la. Pwogram bòn volonte
pouvwa Mateli a, pa rive ateri. Sa ki fè
pawòl chanjman, 5 E ak Ayiti dekole
a, toujou rete eslogan, pawòl kanaval.
• Pâtés • Pain • AK-100 • Gâteaux
• Jus citron • Bonbon amidon
• Bouchées • Cornets
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www.RadyoPaNou.com
Haiti Liberté/Haitian Times
S
emèn pase nan lannuit vandredi
28 desanm nan, fòs fènwa yo te
met dife nan mache Dipò a, yo rele
tou mache Gerit, kote machann yo
te pèdi anpil machandiz, men yo
gentan frape ankò. Kounye a se mache Taba yo boule samdi 5 janvye
2013 la.
Pou kreye konfizyon, fòs
lanmò yo ap fè kouri bri kòmkwa
se kouran lektrik ki okazyone ensandi a nan mache a. Machann yo,
malgre lapenn pa faya yo kanpe
djanm pou yo defann dwa e yo fè
konnen tou nan pwen moun k ap
vin pase yo nan rizib ak you pawòl
elektrisite, pou fè timoun dòmi. Yo
fè konnen dife sa a, se yon konplo
byen monte kont machann yo. Dife
sa a sanble tèt koupe ak sa ki te
fèt nan mwa fevriye 2012 la kote
te genyen 2994 moun ki te viktim.
Daprè yon premye evalyasyon
yo rapòte, genyen150 malere ki viktim anba zak kriminèl sa a e sa k pi
tris la moun yo fè konnen « pa gen
anyen y ap atann nan men kalte
gouvènman sa a ki pi ensousyan,
pi neglijan sou pwoblèm malere yo »
Majistra Taba a Serge Auguste, fè konnen limenm « Se dezyèm fwa yo mete dife nan mache
a, se yon bagay katastwofik pou ti
malere yo. Mwen doute anpil se yon
aksidan. Mwen kwè gen yon men
kriminèl dèyè zak sa yo» Se vre Majistra, men w ap pase moun yo nan
tenten tou, lè ou fè konnen “w ap
tann rezilta ankèt la pou idantifye
kriminèl yo”. Kesyon mwen ta poze
Sann machandiz yo
Tél: 718.778.7188
Tél: 718.941.2644
Mache Taba
Eske nou ka espere yon lane miyò
pou 2013 la?
Nou ta dwe swete tout moun yon lane
ki miyò pou 2013 la. Men, eske nou
ka blofe pwòp tèt nou ? Lè nou konstate chodyè a monte sou do peyizan,
sou do mas pèp la, li desann sou non
boujwa/grandon, lè nou konstate pil
ak pakèt eskandal k ap pete tribò babò
nan leta a, lè nou konstate jan pèp la
ap monte masuife anba chomaj, grangou, lavichè, kolera MINISTA a, nou wè
ane 2013 la pral pi mal. Olye pouvwa
anplas la fè jefò pou rezoud pwoblèm
Suite à la page (19)
101.9 FM • SCA
Radyo Pa Nou
Spécialités
Dife nan mache Taba a!
Mèkredi 9-10 pm
w, eske ou te janm jwenn rezilta ankèt dife mwa fevriye 2012 la deja ki
pral gen yon lane. Epi ki moun ou
te arete?
Se pa sèlman machandiz
moun yo pèdi. Gen machann ki
pèdi menm ti lajan likid yo te kite
nan sakit yo.
Se pa yon jwèt non, politik
difesa a nan mache yo, se yon
bagay ki soti wo. Gen yon machann yo rele Mirlande Saint-Val li
fè konnen li pèdi yon trezò paske
se an Desanm nan pou fèt fendane
yo, li achte machandiz kote li pèdi
plis pase 240 kès rad.
Ki lè malere an Ayiti ap
jwenn jistis, jistis kont kadejakè,
jistis kont vòlè tè, jistis kont yon
Leta k ap pran taks sou machann
yo ki pa ba yo okenn sèvis. Depi
lane pase Mateli te pwomèt viktim
premye dife a yon ti chocho, yo pa
janm bay anyen, alò men yon lòt
dife vin ogmante kalamite malerèz
yo.
Marie Laurette Numa
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
Perspectives
Le président Martelly
commence 2013 entre
l’enclume et le marteau !
Par Leslie Péan
S
i Haïti est aujourd’hui un pays en
ruines, cela n’est pas uniquement le
fait du tremblement de terre de 2010, de
l’épidémie de choléra, des ouragans qui le
dévastent périodiquement. C’est aussi et
surtout à cause de la gouvernance locale
qui a accéléré la décomposition des institutions garantes de la bonne marche de la
barque de l’État. Nous avons eu à répertorier 22 cas de forfaitures (1), d’abus de
pouvoir, de scandales et d’assassinats
depuis la prestation de serment du président Martelly. Ces cas recensés dans des
domaines divers tels que l’organisation
des élections, la fiscalité, le népotisme, la
justice, l’éducation, les révocations arbitraires, ont grossi depuis lors.
Parallèlement, les nécessaires enquêtes sur des assassinats scandaleux
comme ceux du banquier Guiteau Toussaint n’ont jamais démarré selon toutes
les apparences, tandis que d’autres
comme celle sur le kidnapping des deux
jeunes Moscoso par des policiers en cagoule du gang de Clifford Brandt junior
sont dans l’impasse. À cet égard, on ne
saurait passer sous silence la série noire
des assassinats quotidiens et des incendies d’origine criminelle, dont le plus récent est celui qui a ravagé hier encore le
marché du Port (Nan Guérites), décapitalisant de manière irréparable des centaines de micro-entrepreneurs.
Nous ne nous attarderons pas sur
ces méfaits dans le cadre du présent article qui se bornera à traiter d’une question préjudicielle expliquant le manque
d’engouement de la communauté internationale à aider Haïti à reconstruire les
quartiers affectés par le séisme du 12 janvier 2010. Deborah Sontag, du New York
Times, décrit le président Martelly comme
« un musicien sans expérience politique
(2) » promu par la communauté internationale à la plus haute fonction de gestion
du pays. Ce qu’elle ne dit pas, c’est que
ce personnage secondaire décalé, ou pour
mieux dire décalqué de Sweet Micky,
n’est pas un inconnu des milieux de
toutes les dérives. C’est un nostalgique de
l’ère jean-claudiste au cours de laquelle
des centaines de millions de dollars d’aide
internationale ont été engloutis sans le
moindre résultat, si ce n’est l’exode massive d’Haïtiens fuyant la répression politique et la misère économique.
L’argent de la reconstruction, objet
de convoitise absolue, est venu ajouter
d’autres nœuds au problème de la corruption en Haïti. Les bailleurs de fonds
traditionnels, pourtant connus comme
receleurs et complices, ont verrouillé les
décaissements pour se donner bonne
conscience. Ils ont été accablés par les
pratiques corruptrices du gouvernement
Martelly dès son installation et déroutés
par la continuation du système de rétrocommissions institué sous le gouvernement Préval-Bellerive. Le détournement
des fonds de PetroCaribe aux fins de passation de contrats de gré à gré avec les
entreprises dominicaines de construction
explique la paralysie évidente des bailleurs de fonds traditionnels dans la reconstruction (3).
Le bilan définitivement négatif de
la filière Venezuela-République Dominicaine crée des obstacles de taille dans ce
domaine. Bilan qui contraste avec celui
de la coopération cubaine où les seuls
1671 New York Ave.
torts sont imputables à la partie haïtiBrooklyn, New York 11226
enne. En effet, à la date du 27 décembre
2010, selon Fidel Castro, des 625 médecins haïtiens diplômés à Cuba depuis
2006, 521 étaient intégrés à différents
niveaux dans le système médical haïtien
mais 104 travaillaient à l’étranger (4).
docteur
la à faire pour
Haïti Le
a encore
des de
efforts
freiner
l’hémorragie
de
ses cadres et béCommunauté Haïtienne
néficier pleinement de l’assistance interà New York
nationale.
Dr. Kesler Dalmacy
Tel: 718-434-5345
En avant pour l’Unité en 2013,
l’année de l’Unité !
Notre objectif: l’Unité des forces
progressistes
Par Elie Leblanc
D
Michel Martelly « un musicien sans
expérience politique » promu par la
communauté internationale à la plus
haute fonction de gestion du pays
La mise à nu des raisons du
scandale des contrats
L’affaire des contrats signés avec trois
compagnies dominicaines appartenant au
sénateur dominicain Félix Bautista a laissé des traces et des cicatrices profondes.
Nuria Peria (5), journaliste dominicaine
crédible et courageuse, a présenté à la
télévision dominicaine le 31 mars 2012
les relevés bancaires (6), les numéros
de compte des entreprises dominicaines
de construction indiquant les transferts
d’argent aux deux principaux candidats
à la présidence : Mirlande H. Manigat,
pour 250 000 dollars, et Michel Martelly
pour le gros du magot, soit 2 587 000
dollars. Ces derniers ont bénéficié des largesses des entreprises dominicaines qui
violent, avec ces montants faramineux,
la loi électorale fixant à deux millions de
gourdes (50 000 dollars) le plafond des
versements d’un particulier à un candidat. Les relevés bancaires exhibés par la
journaliste dominicaine sont des justificatifs irréfutables des virements faits entre
la BanReservas, la Banco Popular en République Dominicaine et la Unibank en
Haïti au compte de Michel Martelly.
Comme le dit le journaliste JeanMichel Caroit, « ces fonds proviennent
des entreprises Hadom (dont Félix Bautista possède 98% des actions), Diseño
de Obras Civiles y Electo (DOCE) et ROFI.
Hadom et ROFI sont deux des entreprises
du sénateur Bautista qui ont obtenu, en
une seule journée, le 8 novembre 2010,
des contrats d’un montant total de 385
millions de dollars pour la reconstruction d’Haïti (7). » Au fait, 500 millions
quand on ajoute les contrats de DOCE.
Les entreprises HADOM et DOCE avaient
respectivement trois mois et quatre ans
d’existence, soit moins que les cinq ans
requis dans le dossier d’appel d’offres
(DAO), quand leurs contrats ont été
signés en Haïti (8). Quel est le pathos,
le sens réel de ces huit attributions de
marché à trois compagnies dominicaines
en une journée ? La mise à nu des raisons de ce délire de contrats avec les entreprises de Bautista n’est pas difficile.
La corruption financière a trouvé
un autre moyen de griser les nouveaux
détenteurs du pouvoir. En laissant croire
qu’elle n’est intéressée que par la jouissance et les plaisirs, la nouvelle équipe a
voulu faire croire qu’elle est d’une surprenante virginité. Pourtant, elle bat les
records de déliquescence du gouvernement Préval-Bellerive. Elle s’y enracine
en lui donnant une autre dimension dans
la dépravation. Elle confirme le mot de
Scott Wilson du Washington Post qui
disait en 2002 que Martelly est « un favori des voyous qui travaillaient pour le
compte de la dictature familiale détestée
des Duvalier (9) . » En plein dans le délit
d’initié, l’Haïti de Martelly est loin d’être
l’incarnation du lien établi par Bernard
Mandeville entre les vices privés et les
vertus publiques (10).
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
Suite à la page (15)
u point de vue marxiste, il est clair
que le mouvement révolutionnaire
dans un pays semi colonial comme Haïti
est nécessairement une partie de la révolution socialiste mondiale. Comme tout
mouvement il se développe selon les conditions de la crise générale du capitalisme,
selon les conditions de la lutte entre deux
systèmes, le système socialiste et le système capitaliste.
Cependant Haiti étant un pays
semi-colonial, la prise du pouvoir par le
prolétariat et la construction socialiste ne
seront possibles que lorsque les bases objectives de la Révolution auront été posées
et auront atteint une étape supérieure de
son développement, et après avoir franchi
certains échelons préparatoires. (1)
La tâche immédiate du journal ne
peut donc consister dans l’établissement
immédiat du socialisme mais plutôt dans
l’accélération de la lutte pour le respect
de la démocratie formelle, «c’est-à- dire
la garantie des libertés publiques, la liberté de la presse, la liberté de la parole, le
droit syndical, le droit à la vie des partis
politiques, des organisations civiles et
populaires, la liberté de conscience...etc»,
liberté qui nous a permis de mener la
lutte pour nous libérer de la domination
étrangère et du joug oppresseur de l’ impérialisme américain.
Les méthodes de luttes que nous
devons employer et que nous formulerons ensemble doivent “en premier lieu
tenir compte des particularités nationales,
du statut semi-colonial de notre économie, de notre position géographique qui
nous place dans la sphère d’influence
de l’ impérialisme américain, de notre
statut économique limité étroitement par
le niveau de nos ressources agricoles et
naturelles, par l’inorganisation actuelle de
la classe ouvrière, par le manque de cadres révolutionnaires suffisamment larges
et conscients, par l’ analphabétisme politique des masses, par la question agraire
et le statut misérable de la petite propriété
paysanne, par le caractère inconsistant du
matériel humain de ce pays”
Il est évident que nous ne pouvons copier les méthodes de luttes utilisées ailleurs. Nous nous trouvons dans
l’obligation d’innover en utilisant et en interprétant nos propres réalités. Nous devons agir sur les faits et le milieu en tenant compte de toutes les caractéristiques
nationales.
Aussi, la révolution haïtienne réelle, c’est-à-dire la révolution socialiste,
devra nécessairement parcourir plusieurs
étapes. La première sera obligatoirement
la formation d’ un front unifié pour la
consolidation définitive des conquêtes du
7 février 1986 plus que jamais menacées,
par la lutte contre les exploiteurs étrangers, contre les forces impérialistes qui
mettent obstacles sur obstacles au développement économique et donc politique
du pays.
Cette première étape d’ émancipation des forces nationales doit être
franchie par l’ action conjuguée de toutes
les forces démocratiques et progressistes
du pays, par l’action conjuguée de tous
les partis politique ayant un objectif commun: la libération nationale de toutes les
entraves économiques et politiques.
Nous soulignons le fait que dans
l’étape actuelle, la collaboration des partis et organisations populaires de gauche
devient une nécessité historique et inéluctable. L’adversaire ce sont les ennemis
du peuple; ce sont les divers impérialismes; les secteurs capitalistes qui mettent
obstacle à l’ industrialisation du pays,
au progrès économique des masses, au
développement des potentialités nation-
En avant pour l’Unité en 2013 ! L’Unité des forces progressistes !
ales; qui ont travaillé et continue de travailler à la perte de notre souveraineté nationale, à la stagnation et à la progression
sociale du peuple haïtien.
Pendant plus de 60 ans, on vous
a vus demander au peuple de se courber
et de se perdre dans le servilisme le plus
obscur. A la majorité de ceux qui aspirent
à un peu plus de justice ici bas vous leur
dites que la justice n’est pas de ce monde.
Mais pendant ce temps là, on vous rencontrait, vous, partout où se trouvaient
les grands de ce monde partageant avec
eux les honneurs, la gloire, la richesse. On
vous a vus, vous, jouir de tous les privilèges, tirer avantage de tous les accommodements, dans tous vos silences, absoudre tacitement toutes les conspirations
contre le peuple. Comme Ponce-Pilate,
vous vous êtes simplement lavé les mains
du sang du juste, vous êtes sortis du prétoire la tête baissée; vous avez abandonné
la cause des humbles, vous avez supprimé les malheureux, vous avez louvoyé,
manoeuvré, tergiversé, coupé les cheveux
en quatre. Et parce que mourir de faim ça
ne fait pas scandale, vous êtes passés
paisiblement à côté des gueux, la conscience un peu ennuyée peut être, mais
froide et raisonneuse. Autrement dit cette
politique a fait faillite.
La pression des faits politiques,
les menaces de plus en plus précises qui
pèsent sur les libertés acquises imposent
aux forces de gauche de toutes affiliations
et tendances la nécessité d’ un pacte à
caractère démocratique. Dans les conditions nationales présentes, cette alliance
devient indispensable et seuls les réactionnaires, seuls ceux- là qui sont contre
les principes des émeutes de janvier 1946
et de février 86 ont intérêt à combattre
cette alliance et torpiller l’unité nationale
démocratique qui doit se réaliser finalement par l’action systématique et de plus
en plus amplifiée du front –uni.
Car en définitive il ne reste que le
souffle de la révolution qui puisse reprendre la tradition de l’humain et conduire
concrètement dans les faits le langage
et les espoirs mutilés des hommes, qui
puisse transformer le sentiment terrible
de notre humiliation en volonté de lutte
et de victoire. C’est le moment de nous retourner vers le passé pour nous inspirer de
la sagesse de Dessalines et de Pétion qui,
ayant mis de côté toutes considérations
personnelles, tout particularisme, tout ferment de discorde, réussirent enfin à chasser définitivement le colon esclavagiste du
territoire haïtien et à nous forger cette pa-
trie dont le destin se trouve malheureusement aujourd’hui entre les mains d’un
bouffon et d’un valet.
Il revient maintenant aux progressistes de toute tendance d’occuper la route
désertée par la petite bourgeoisie et une
partie de l’église. La grande tradition humaine qui a traversé les civilisations pour
arriver défaillante jusqu’ à nous, c’est le
socialisme qui l’a reprise pour la traduire
et l’inscrire dans la conscience populaire.
Et c’est pourquoi aujourd’hui nous faisons
cet appel. Nous ne voulons plus nous soumettre pour accepter notre misérable sort.
Il s’agit d’agir, de participer à un enfantement décisif et dur, de recevoir des coups
et d’en donner. Ce gouvernement doit partir. L’existence d’un Front- Unifié avec un
programme minimum consensuel rendrait
le départ et la transition moins cahoteux.
En avant pour l’Unité en 2013 !
L’Unité des forces progressistes !
Nous devons faire remarquer que
trois fois au cours de l’histoire, le socialisme a remplacé le capitalisme en empruntant une route tout a fait différente de
celle mentionnée.
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7
Perspectives
2013, l’année du point final ! Eléctions inévitables:
Lavalas, un poids lourd encombrant
Martelly et l’internationale en veulent ã Aristide
Par Guerby Dujour.
L
De gauche à droite au concert de Julio Iglesias : Sophia, Michel Martelly et
Laurent Lamothe. L’année 2013 doit être celle du point final : point final à
ce régime qui continue à spolier ce pays avec la complicité de la République
dominicaine, des acteurs invisibles de l’Europe et des Etats-Unis
Par Jacques NESI
E
n science politique, le temps est
une donnée importante qui échappe
tant aux dirigeants politiques qu’aux
électeurs. Juan Linz, l’un des rares politologues à considérer le temps comme
objet d’étude, le conçoit comme une
variable d’importance dans l’évaluation
de l’action politique. En démocratie,
c’est ce qui fait courir les acteurs qui
savent que la patience de l’opinion
n’est temporaire et limitée. Les décisions politiques doivent produire des
résultats rapides ; des effets doivent
être visibles, des impacts actés dans le
paysage, dans l’opinion publique, dans
les esprits. Inutile de verser des faux
prétextes ! Inutile de prendre appui sur
des crises lointaines, des ondes de choc
qui traversent des continents éloignés
! Inutile de condamner l’opposition, «
l’emblème naturel de la contestation »,
qui cherche à capitaliser, à dramatiser le
désespoir, plutôt qu’à soutenir un pouvoir bouffi d’arrogance et pétri d’autosuffisances. C’est la logique de la compétition politique : l’opposition va de
pair avec l’exaltation de la déception,
le pouvoir se singularise par l’ivresse
des succès. La convergence des deux
dans une démocratie est impossible, les
deux entités relèvent de stratégies qui
sont productrices de valeurs fondatrices pour la jeune démocratie haïtienne.
Le pouvoir n’ a pas pour lui l’atout de
l’éternité : il a un mandat court, une
échéance et il a pour devoir de prendre à bras le corps, sans rechigner, sans
jérémiades continuelles, sans fausse
excuse, les problèmes dont il dit être
détenteur de solutions ,lui, ce pouvoir,
qui s’est forgé dans l’improvisation, qui
a menacé le pays d’implosion, s’il lui
eût été subtilisé, s’est installé rapidement dans les pratiques tribales, se
nourrit des prétentions de confisquer
les compétences du parlement, de la
justice , les libertés publiques!
S’il faut tenir compte de la réflexion de Juan Linz, et d’autres auteurs
tels que N.Lechner, O.’Donnell, C. Offre
ou A. Przeworski, le temps en politique
s’impose comme une « contrainte » :
le temps approprié comme une donnée travaillée, épousant les cadrans
des horloges, imprimant le rythme de
l’action politique selon des agendas
confectionnés par l’urgence des problématiques, centrés sur les échéanciers politiques. L’action politique n’est
donc pas improvisée, elle se déroule
avec le temps, se construit autour de
cette contrainte, suppose un cap clair,
une ligne politique compréhensible et
lisible par les citoyens qui savent quels
résultats ils sont capables d’atteindre,
une fois que les acteurs politiques,
raisonnables, acceptent de leur dire la
vérité. Le passé n’est pas domestiqué
comme paratonnerre réparateur des
maladresses actuelles du pouvoir, le
présent est sans cesse travaillé pour
rompre avec le passé et représenter le
futur. L’homme politique structure son
action avec le temps et comme l’écrit
Charles Maier « il y a une politique du
8
temps parce que ceux qui gouvernent
ou veulent gouverner avancent des
idées sur comment la société devrait
être gérée ou se reproduire à travers le
temps. » (Charles Maier The politics of
time changing paradigms of collective
time in the modem era dans Maier ed.)
Changing boundaries of the political
Cambridge Cambridge University Press
1987 et 1989,p. 152)
Mais Michel Martelly et Laurent
Lamothe ont une relation ambivalente au temps. Stratégique pour eux
: ils investissent le temps selon une
rationalité instrumentale ; en un temps
record, ils parviennent sans coup férir,
à jeter les bases de l’accumulation des
gains matériels et financiers à travers
le prélèvement sur des transferts de
fonds issus de la diaspora,la gestion
dans des conditions opaques des fonds
de « pétrole Caribe »,des appels téléphoniques au nom d’un prétendu accès
des enfants haïtiens à l’éducation ; en
si peu de temps, Martelly arrive à imposer aux termes de tensions connues,
dissimulées, composées, activées, revisitées, recherchées, avec le parlement,
son premier ministre qui a été le principal financier de sa campagne électorale, transformant le pouvoir en espace
de prédation au profit des brahmanes,
des intouchables. En un temps rapide,
Lamothe, Martelly, et leur clique investissent le pouvoir, avec des équipées
aux ambitions individualistes, occupent
le pouvoir, non comme des acteurs
modernes, mais des conservateurs qui
adhèrent à une vision archaïque du
pouvoir : captation du Conseil Electoral, monopolisation de la justice, amendement d’une constitution alambiquée,
infantilisation des masses...
Le temps est ainsi devenu une
ressource qui a vite permis à ce pouvoir
de consolider ses assises, instrumentalisant les antagonismes, vassalisant
certains acteurs : marchandisation
du soutien politique des figures qui
contestaient le régime « mickiste » à
ses débuts, des parlementaires transfuges d’Inité, des « députés en location
» (l’expression est de Saurel Hyacinthe
, député de Moron,Radio Caraïbes
Fm Haïti 3 janvier 2013), ceux qui
échangent leur zèle pro-gouvernemental contre des affectations des « clients
» à une ambassade, à une direction
départementale d’un service public,…
enfin des personnalités connues pour
leur adhésion à la mouvance progressiste sacrifient leurs convictions en
rejoignant ce pouvoir qui masque sa
mégalomanie derrière l’incompétence.
Des exemples montrent comment ce
pouvoir est marqué par la démesure et
l’orgueil , en si peu de temps : création
d’une force armée, nomination d’un
président du Conseil Electoral permanent au mépris des règles, arrestation
d’un parlementaire, arrestation des
militants de la famille lavalas, arrestation des étudiants contestataires…Un
pouvoir qui a envie de durer dans des
conditions périlleuses pour la Nation
haïtienne qui se défait de jour en jour
sous ses bottes !
L’appropriation du temps comme
Haiti Liberté/Haitian Times
ucmane Délile, le chef du Parquet de
Port-au-Prince, n’est pas seul dans
ses attaques ciblées contre Lavalas.
Bien naïf celui qui croirait que ce commissaire, venu de nulle part, dépourvu
d’adresse, d’équité et de probité ayant
un passé GNBiste récent, se permettrait
de convoquer l’ancien président Aristide
de son propre chef, suite ã deux plaintes
fantaisistes soumises ã son attention
contre l’ancien chef de l’Etat par deux
groupes d’énergumènes dont on connait
les affiliations politiques avec le pouvoir
en place.
La démarche de Délile s’inscrit
dans la droite ligne de l’administration
kleptocrate Martelly-Lamothe et d’un
pan de l’internationale d’obstruer la
route électorale ã Lavalas dont la capacité de mobilisation reste intacte, malgré
les coups-bas de René Préval, le renégat. Il est clairement prouvé que l’unique
alternative au pouvoir pro-macoute-Tet
Kale est Lavalas. Ceci est dû au fait que
les autres secteurs politiques de la scène
se sont faits avoir et par l’ancienne administration Préval et par une frange de
la communauté internationale qui les
avait dressés contre l’ex président Aristide pour semer le trouble et créer les
conditions pour que celle-ci s’accapara
militairement du pays.
La véracité de cette assertion
puise son sens dans l’incapacité de ses
secteurs ã camper, aujourd’hui sans “le
blanc”, une opposition ferme et inébranlable face au pouvoir de Martelly
qui s’est rendu coupable non seulement
de crimes économiques, mais aussi de
violations systématiques des principes
régulateurs de la démocratie et de l’état
de droit. La mise en place du CEP contesté au mépris des normes, le pillage
des maigres ressources de l’Etat dans
des voyages ridicules et non-profitables
au pays, sans oublier des millions de
gourdes dépensées pour l’organisation
de deux festivités carnavalesques sans
grandeur au cours d’une même année,
confirment notre thèse.
Ne pouvant honorer ses promesses, parce que incompétent, égrillard,
arriviste, dépourvu de science, de méthodes et d’idées politiques salvatrices,
Martelly ne peut compter que sur un coup
fourré électoral pour rafler des sièges au
parlement. Aussi est-il entrain d’opérer
des manoeuvres politiciennes pour coincer le seul secteur politique qui puisse
lui classer les dossiers et le renvoyer ã
dimension structurante d’un projet politique émerge des pratiques de ce pouvoir, qui alloue ses ressources, dans un
« timing ou dans un tempo », comme
« facteurs clés de succès ou d’échecs »
des actions à envisager. Martelly et son
premier ministre ont mis six mois pour
parvenir à un accord avec quelques
parlementaires, triés sur le volet, pour
témoigner de leurs efforts velléitaires à
organiser des élections « transparentes
et crédibles ». Martelly conçoit l’utilisation du temps comme une légitimation de son projet de diriger par décret
sans parlement ;il n’accorde que du
mépris aux élections devant conduire
à la désignation des maires, et des
Conseils d’administration des sections
communales. Il a préféré user du fait du
prince pour choisir, nommer ceux qui
se conformeront aux orientations stratégiques du régime, se préparant aux
futures échéances électorales.
De plus ,la gestion des relations
du « président » avec l’opposition est
sans cesse reportée au temps qui ,selon
lui, finira par la discréditer, aux coups
de mesures homéopathiques, teintées
de populisme, prenant en otage des
Suite à la page (18)
Le chef du Parquet de Port-auPrince, Lucmane Délile
ses tuteurs étrangers qui l’avaient imposé ã tout un pays au mépris de tout
bon sens politique et de la morale. Ils
sont nombreux, par contre, des secteurs
qui éprouvent une certaine satisfaction
dans la jouissance de ces manoeuvres
qui participent du machiavélisme et de
la déraison, étant donné leur haine, eux
aussi, du Lavalas. D’oú cette absence de
cohésion qui entrave toute mobilisation
contre la tyrannie qui s’affirme de plus
en plus dans le pays. Une situation typiquement grotesque qui profite ã l’équipe
au pouvoir ã la recherche d’alliés sûrs
pour institutionnaliser la bêtise dans ses
aspects les plus hideux.
Bref, Lucmane Délile n’est autre
qu’un loubard lâché par l’infâme Michel
Martelly contre les lavalassiens pour les
contraindre au silence et ã la paralysie
politique et ainsi parvenir ã accoucher
un parlement soumis ã sa cause afin de
couver le pays pour les dix prochaines
années ã venir. Bandit légal, pochard
certifié, il n’a peur de rien a-t-il souvent
répété tout en taxant les dirigeants politiques de l’échiquier de faiblard, de gâteux et de nuls. Jouissant du soutien de
quelques états voisins, Martelly se croit
invincible et pour cause, il se fout de la
gueule de tout le monde en multipliant
maladresses par quatre ã longueur de
journées. Toutefois, l’unique secteur qui
l’empêche de dormir dans son lit est Lavalas qu’il a d’ailleurs toujours détesté et
combattu.
Selon des informations circulant
dans les couloirs du pouvoir, Martelly
se sert de Lucmane Delile pour créer un
casier judiciaire pour Aristide, Coordonateur jusqu’ici de Fanmi Lavalas, en vue
de le mettre en difficulté pour signer des
documents habilitant le parti Lavalas ã
participer aux prochaines élections une
fois de plus. L’ex président Aristide qui
LA DIFFERENCE
AUTO SCHOOL
LEARN TO DRIVE
a connu dix ans d’exil injuste et qui fut
victime de deux coups d’état sanglants au cours desquels il avait frôlé la mort,
n’aura pas fini de s’attirer la foudre de la
gente fasciste locale et internationale qui
ne lui pardonnera jamais d’avoir ébranlé
la structure coloniale durant son passage au pouvoir. Une structure qui veut
qu’Haiti reste un état paria permanent.
Contrairement ã Salvador Allende
du Chili, [Patrice Lumumba du Congo,
Thomas Sankara du Burkina Fasso],
tous trois assassinés par des sbires de
l’impérialisme international, J.B. Aristide
reste un survivant des rafles criminelles
de ces vautours ã visage humain ayant
fait de l’Amérique latine un cimetière ã
ciel ouvert et ceci pendant une longue
période. Cette convocation politique
sous couvert du judiciaire laisse voir
clairement qu’ils ne renoncent pas,
malgré tout, ã insérer le nom d’Aristide
dans leur sacré obituaire. Ce jeune prêtre
de la frange révolutionnaire de l’église
catholique réactionnaire qui avait consacré une partie de sa jeunesse à aider
le secteur démocratique haïtien d’alors,
ã barrer la route au retour en force des
massacreurs de 1957, lors des premières
élections démocratiques de notre histoire
politique de peuple en 1991, doit payer,
tout compte fait, pour avoir touché au
sexe de l’ange. Il parait, cependant, que
l’ex- président, drapé dans son silence et
de son inaction devant la tyrannie qui
frappe ã sa porte, serait prêt et même
trop prêt ã entrer au musée universel des
martyrs. C’est le cas de le dire, en effet.
D’ailleurs d’autres démiurges tels que
Gérard Jean Juste, Jean Marie Vincent,
Antoine Izmery, Claudy Museau, Guy .F.
Malary, Lourvoi Petit lapidé par des GNBistes dont Lucmane Délile, y étant déjà,
pourquoi pas lui aussi se demande-t-on?
Devant
l’avancée
de
l’obscurantisme que plus d’un redoute
désormais au point de chercher ã se
raviser par rapport ã leur attitude politique antérieure, l’entente est l’unique
recours. Cependant, ceci ne saurait soustraire l’idée de dire “UN GENIAL MERCI
BEAUCOUP ” aux GNBistes et particulièrement ã RENE PREVAL qui ont pavé
la route au retour des macoutes au pouvoir en Haiti et ceci après cette longue
lutte qui nous a valu la prison, l’exil, le
maquis, des exécutions sommaires en
série ã Fort Dimanche, des massacres
en série ã l’échelle du pays. Jean Claude
Duvalier est libre. Martelly est chef de
l’État. Qui l’aurait même imaginé?
En attendant, bonne fête et bon
appétit, messieurs !
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Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
This Week in Haiti
Earthquake:
Bloody Haiti
Tumultuous Year Ahead in Haiti:
Three Years after Haiti Earthquake:
Martelly Regime Presents
Aristide a Warrant, Duvalier a
Diplomatic Passport
Hundreds of Thousands Homeless
Despite Billions Funneled to NGOs,
Contractors, and Internationals
By Bill Quigley and Amber Ramanauskas
D
The ground keeps shaking:
Shock after shock…
A scared child is screaming
After being hit by a pointy rock.
Suddenly, dust is dancing in the air
And covers the whole atmosphere.
Dust replaces make-ups, powder
And tarnishes the beauty of Ms. Flower.
Tearful eyes can only see red
Because blood is everywhere.
Under heavy rubbles lie the dead
For whom hope will come from nowhere.
Falling heavy concretes rule like a king;
Their verdicts make you guilty or innocent.
Their severe pronouncements are so
disheartening
That they may stop life in a very somber accent.
Mother Earth trembles!
Ayiti is screaming under rubbles.
Aftershocks slap, hit, and punish.
Tortured Ayiti is mourning, deploring
her fate…
Her dying cries simply vanish…
Because it is just too, too late…
Doctors and nurses flying to rescue
Ayiti
Are being warned: “Step back!”
Eagle-soldiers seeking to destroy Ayiti
Are being greeted: “Welcome back!
Welcome back after 1934!
Welcome back to kill the dream of
1804!
Ayitians are allergic to all medicines;
Let us give them guns and assassins!”
Ayiti is crying…
The Eagle-soldier is rejoicing.
Ayiti is crumbling!
…but the Eagle-soldier is applauding;
When Ayiti is agonizing,
His profits the Eagle-soldier is accumulating.
To the Eagle, Ayiti’s calamity
Means dividend, privilege, and opportunity.
Death, tears, pains and tragedy
Equal triumph, barbecue and festivity.
This deadly earthquake is not a natural
calvary,
But an 1804 curse imposed by the Almighty.
By Kim Ives
W
hen former Haitian dictator JeanClaude “Baby Doc” Duvalier returned to Haiti on Jan. 16, 2011, a state
prosecutor visited him two days later
about the many crimes against humanity his regime committed from 1971 to
1986 as well as the over $500 million he
and his cronies are documented as pilfering from Haiti’s treasury. But after neoDuvalierist President Michel Martelly’s
government came to power in May 2011
via a Washington-engineered illegal election two months earlier, Haiti’s investigation of Duvalier all but stopped. In
January 2012, a Martelly-aligned judge
dismissed the multiple massive human
rights charges against him.
Instead, as 2013 opens, Martelly’s
state prosecutor has brought charges
against former President Jean Bertrand
Aristide – massively elected in 1990 and
2000, then deposed by U.S.-fomented
coups in 1991 and 2004 – for being responsible somehow to investors who lost
money in the boom and bust of small
Haitian cooperative banks in 2002-3,
and on a vague charge of “exploitation”
of boys at the Lafanmi Selavi orphanage
he ran in the 1980s. The prosecutor’s
summons for Aristide – who remains a
potent symbol – to come before him, first
on Jan. 3, now on Jan. 9, has stoked the
fires of a nationwide anti-Martelly uprising over the Haitian masses’ deepening impoverishment combined with the
governing clique’s runaway corruption,
growing repression of demonstrations,
and the flagrant steamrolling of Haitian
law and state institutions (principally
the establishment of a completely unconstitutional Electoral Council or two).
Many state workers have been unpaid
for months, and Sen. Moïse Jean-Charles
charges that government is bankrupt.
On Jan. 5, pink-bracelet-wearing
pro-Martelly thugs violently attacked
and disrupted a meeting of political party
leaders in Arcahaie, 10 miles north of
the capital, Port-au-Prince, cementing
anti-Martelly outrage across the political
spectrum. Politicians renewed their calls,
long heard from the streets, for Martelly’s
resignation.
Péralte* and his Kako** better fly away,
For the Eagle-soldier is here to stay
To secure Ayiti’s untouched oil
As a reserve stock for a future scarcity
of oil.
Tortured Ayiti is mourning, deploring
her fate…
Her dying cries in the air simply vanish…
Because it is just too, too late.
This is why the Ayitians’ music sounds
like death.
Their language accentuates like death;
Their gestures mimic death;
Their voices resonate like death;
So, the prize for their freedom must be
death.
Réginal Souffrant
New York, January 31, 2010.
Once again, Mother Earth trembles!
Ayiti is screaming under thick rubbles.
Aftershocks slap, hit, and punish.
*Charlemagne Péralte led a guerrilla
movement against the U.S. occupation
of Ayiti from 1915-1934. He was killed
by the U.S. Marines. His body was displayed to deter resistance.
**Kako or Caco : The name given to
the guerrilla movement headed by
Charlemagne Péralte.
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
Even Port-au-Prince’s Archbishop
Guire Poulard denounced government
corruption in his traditional Jan. 1 homily for Haitian independence day, in particular the alleged $20,000 per diem that
the president pockets during his frequent
international trips.
Now it appears that even the U.S.,
French, and Canadian imperialists who
facilitated Martelly’s rise to power can
read the writing on the wall and are taking their distance. On Jan. 4, Canada,
which in recent years plays the bad cop
in Haiti to Washington’s good, said that
it was freezing all new aid to Haiti due to
concern about official corruption.
As 2013 begins, it appears unlikely the Martelly will finish his five
year term. But who will replace him?
The illegally-enacted Constitutional
amendments which he managed to ram
through earlier this year would make his
long-time business partner and friend
Prime Minister Laurent Lamothe the next
president if Martelly steps down.
Militants of feuding currents in
Aristide’s Lavalas Family party along
with alumni from the once dynamic
but now all-but-defunct National Popular Party (PPN), and other progressive
groups still lead spirited demonstrations
and morphing coalitions, but the leadership is fragmented. The Lavalas Family,
like Aristide himself, remains mute on
every burning issue and development,
simply calling for inclusive elections. But
Aristide’s outspoken and putative political heir, Sen. Jean-Charles, has declared
that fair elections under Martelly are impossible.
So although the coming year sees
Martelly’s star setting, the challenge remains for Haiti’s progressives to unite
and rally their forces to gain, or gain
more, political power somehow, a solution which will surely be guarded against
by the 9,000-strong United Nations occupation troops (MINUSTAH), clearly
Washington’s proxy force. Indeed, the
volatile and unpredictable class struggle
in Haiti is precisely why UN troops are
there.
The coming struggle may be
messy. Martelly also has been building
a nationwide network of armed thugs,
called “Le Police” or “Lame Wòz” (Pink
Army). They resemble the Tonton Makout militia, which guarded the Duvalier
dictatorships.
Duvalier, meanwhile, still has
embezzlement charges pending against
him, but the maximum sentence if found
guilty is only five years. This outcome
seems unlikely given that the former
President-for-Life flagrantly and routinely flouts his house-arrest order, visiting
friends and dining out at posh Pétionville
restaurants. And as Aristide was being
served his summons, Martelly was giving Duvalier a diplomatic passport, so
he can leave the country whenever he
wants.
This essay was originally written
for the New Left Project, based in Britain
Victoria Hazou
In Ayiti, Earth creates lives,
But earthquakes take away lives.
A paradise is torn down by a pitiless
earthquake,
And streams of blood are running like
a roaring lake.
Despair has become a home, a prison
As hell seems to be the final destination.
While the Martelly regime has dropped prosecution of Jean-Claude
Duvalier (left) for human rights crimes, it has opened flimsy cases
against Jean-Bertrand Aristide (right).
espite billions in aid which were
supposed to go to the Haitian
people, hundreds of thousands are still
homeless, living in shanty tent camps
as the effects from the Jan. 12, 2010
earthquake remain.
According to Oxfam International, the earthquake killed 250,000 people and injured another 300,000. Some
360,000 Haitians are still displaced and
living hand to mouth in 496 tent camps
across the country according to the International Organization of Migration.
Most eat only one meal a day.
Cholera followed the earthquake.
Now widely blamed on poor sanitation
by UN troops, it has claimed 7,750
lives and sickened over a half a million.
The Institute for Justice and Democracy
in Haiti and their Haitian partner Bureau des Avocats Internationaux have
filed legal claims against the UN on
behalf of thousands of cholera victims.
ing for Haiti was actually returned to
donor countries to reimburse them for
their own civil and military work in the
country, and the majority of the rest
went to international NGOs and private
contractors.
With hundreds of thousands of
people still displaced, the international
community has built less than 5000
new homes. Despite the fact that crime
and murder are low in Haiti (Haiti had
a murder rate of 6.9 of every hundred
thousand, while New Orleans has a rate
of 58), huge amounts of money are
spent on a UN force which many Haitians do not want. The annual budget
of the United Nations “peacekeeping”
mission (MINUSTAH) for 2012-2013
is $644 million and would pay for
the construction of more than 58,000
homes at $11,000 per home.
There are many stories of projects
hatched by big names in the international community into which millions
of donated dollars were poured only to
be abandoned because the result was of
Thousands of Haitians live in temporary plywood housing like these.
Very little of the billions given Haiti has gone to create permanent
housing for the hundreds of thousands displaced by the quake.
Recently the Haitian government likewise demanded over $2 billion from the
international community to address the
scourge of cholera.
Haiti was already the poorest
country in the Western Hemisphere
with 55% of its population living below
the poverty line of $1.25 a day. About
60% of the population is engaged in agriculture, the primary source of income
in rural areas. Haiti imports more than
55% of its food. The average Haitian
eats only 73% of the daily minimum
recommended by the World Health
Organization. Even before the earthquake, 40% of households (3.8 million people) were undernourished, and
three out of 10 children suffered from
chronic malnutrition.
In November 2012, Hurricane
Sandy leveled yet another severe blow
to the hemisphere’s poorest country.
Wind and 20 inches of rain from Hurricane Sandy killed over 50 people, damaged dozens of cholera centers, and
badly hurt already struggling farming
communities.
Despite an outpouring of global
compassion, some estimate as high as
$3 billion in individual donations and
another $6 billion in governmental assistance, too little has changed. Part
of the problem is that the international
community and non-government organizations (Haiti has sometimes been
called the Republic of NGOs) have
bypassed Haitian non-governmental
agencies and the Haitian government
itself. The Center for Global Development’s analysis of where the money
went concluded that overall less than
10% went to the Haitian government
and less than 1% went to Haitian organizations and businesses. A full
one-third of the humanitarian fund-
no use to the Haitian people. For example, internationals created a model
housing community in Zoranje. A $2
million project built 60 houses which
now sit abandoned according to Haiti
Grassroots Watch.
Deborah Sontag in the New York
Times tells the stories of many other
bungles in a critical article which reported only a very small percentage of
the funds have been focused on creating permanent housing for the hundreds of thousands displaced. Many
expect 200,000 will be still in displacement camps a year from now.
The majority of the hundreds of
thousands of people still displaced by
the earthquake have no other housing
options. Those who were renters cannot find places to stay because there is
a dramatic shortage of rental housing.
Many of those who owned homes before the earthquake have been forced to
move back into them despite the fact
that these homes are unsafe. A survey
by USAID found that housing options
are so few that people have moved
back into over 50,000 “red” buildings
which engineers said should be demolished.
One program, 16/6 (moving
six big camps back into 16 neighborhoods), promises to pay a one-time
$500 maximum rental subsidy for a
family to relocate from tent camps but
this program will only benefit a tiny
percentage of the displaced population
because it is currently available only for
about 5% of the people displaced. It is
limited to those living in the six most
visible public camps in Port au Prince.
With the housing shortage in Port-auPrince, there are few places available to
rent even with a subsidy.
continued on p(18)
Haiti Liberté/Haitian Times
9
Le monde
Par Ignacio Ramonet
A
près avoir survécu à la fin du
monde du 21 décembre 2012
[1], tentons maintenant de déterminer – avec prudence et en raisonnant, cette fois, de façon cartésienne – quel pourrait être notre
avenir immédiat. Nous nous baserons, pour le déterminer, sur les
principes de la géopolitique, une
discipline qui permet de comprendre le jeu général des puissances
et d’évaluer les principaux défis et
enjeux. Afin d’anticiper, comme
sur un échiquier, les mouvements
potentiels de chaque adversaire.
Si, en ce début d’année,
nous regardons un planisphère,
nous remarquerons immédiatement le clignotement de plusieurs
points rouges. Quatre d’entre eux
recèlent des niveaux élevés de risque : l’Europe, l’Amérique latine,
le Proche-Orient et l’Asie.
Au sein de l’Union européenne (UE), les Bourses continuent
de flamber [2] mais l’année 2013
sera, du point de vue social, la
pire depuis le début de la crise en
2008. L’austérité comme unique
credo et les coups de hache sur
l’État-providence se poursuivront. Ce sont des exigences de
l’Allemagne. Pour la première
fois dans l’histoire, Berlin domine
l’Europe et la dirige d’une main de
fer [3]. Les autorités allemandes
n’accepteront nul changement de
cap avant les élections législatives du 22 septembre prochain
qui pourraient voir la réélection de
la chancelière Angela Merkel pour
un troisième mandat.
« Homme malade » de l’UE,
l’Espagne verra les tensions politiques augmenter à mesure que
la Catalogne précisera les termes
du référendum qu’elle compte organiser dans la perspective de son
autodétermination. Un processus
que les nationalistes au pouvoir
au Pays Basque suivront avec la
plus grande attention.
Concernant l’économie espagnole, dont l’état est déjà désastreux, son évolution dépendra
de ce qui se passera ... en Italie
lors des prochaines élections législatives du 24 février. Et des
réactions des marchés à une
éventuelle victoire de la coalition conservatrice présidée par
Mario Monti (qui a le soutien du
patronat, de Bruxelles, de Berlin
et du Vatican) ou du candidat de
centre-gauche Pier Luigi Bersani,
le mieux placé selon les sondages.
Cela dépendra également des conditions (certainement brutales)
qu’exigeront l’Union européenne
(UE) et la Banque centrale européenne (BCE) en échange du plan
de sauvetage de l’Espagne que le
président du gouvernement Mariano Rajoy pourrait finir par demander. Sans parler de l’intensité
des protestations qui continuent
de se propager comme une coulée
d’essence avant de trouver une allumette allumée...
Des explosions pourraient
aussi éclater dans d’autres pays
d’Europe du Sud (Grèce, Portugal, Italie) exaspérés par la dégradation sociale. L’UE ne sera
pas sortie du tunnel en 2013. Et
tout pourrait même s’aggraver si
les marchés (encouragés par les
néolibéraux [4]) s’attaquaient à
la France du très modéré socialiste
10
L’année 2013 sera, du point de vue social, la pire depuis le début
de la crise en 2008
François Hollande.
En Amérique latine, l’année
2013 est aussi pleine de défis.
D’abord au Venezuela, un pays
qui, depuis 1999, joue un rôle
moteur dans les changements
Il y aura aussi des élections,
le 17 février, en Équateur : Malgré
les attaques [5] dont fait l’objet
le président Rafael Correa, autre
grand leader de l’Amérique latine,
sa réélection ne fait pas de doute.
L’attention
internationale
se tournera également, en 2013,
vers Cuba. Pour deux raisons.
D’abord parce que s’y poursuivent, à La Havane, les négociations
entre le gouvernement colombien
Le fera-t-il ?
Là où tout change pour que
rien ne change c’est, encore une
fois, au Proche-Orient, « foyer
perturbateur » du monde. Les
révoltes du « printemps arabe
» ont renversé plusieurs dictateurs locaux : Ben Ali en Tunisie,
Moubarak en Egypte, Kadhafi
en Libye, Saleh au Yémen. Mais
les élections libres ont permis à
des partis islamistes très conservateurs (Frères musulmans)
d’arriver au pouvoir. Et ceux-ci
veulent maintenant, comme on
le voit en Egypte, le garder à tout
prix. Ce qui consterne la population laïque. Après avoir été en première ligne lors des révoltes, celleci refuse d’accepter une nouvelle
forme d’autoritarisme égyptien.
Problème identique en Tunisie.
Après avoir suivi avec intérêt les explosions de liberté du
printemps 2011 dans cette région,
les sociétés européennes se désintéressent de nouveau de ce qui s’y
passe. Parce que trop compliqué.
Un exemple : l’inextricable guerre
civile en Syrie. Sur ce théâtre, il
est clair que les puissances occidentales (Etats-Unis, RoyaumeUni, France), alliées à l’Arabie
Saoudite, au Qatar et à la Turquie, ont décidé de soutenir (avec
de l’argent, des armes et des instructeurs) l’insurrection islamiste
sunnite. Celle-ci, sur les différents
fronts, continue de gagner du ter-
Barack Obama 5ème à partir de la gauche avec les leaders de l’Association des nations du sud-est asiatique (ASEAN)
progressistes du sous-continent.
La rechute inattendue du président Hugo Chavez, réélu le 7 octobre 2012, introduit un élément
d’incertitude. On ne peut exclure
de nouvelles élections présidentielles dès les prochains mois. Désigné par Chavez, Nicolas Maduro
serait alors le candidat de la révolution bolivarienne. Actuel viceprésident (équivalent à premier
ministre), c’est un dirigeant très
solide, doté de toutes les qualités
requises, humaines et politiques,
pour s’imposer. Mais on imagine
que tous les adversaires de cette
révolution, à commencer par les
faucons du Pentagone, vont se
mobiliser pour tenter de lui barrer
la route.
Haiti Liberté/Haitian Times
Élections importantes aussi, le 10
novembre, au Honduras, un pays
où, le 28 juin 2009, le président
Manuel Zelaya avait été renversé.
Son successeur, Porfirio Lobo, ne
peut se présenter pour un second
mandat consécutif. En revanche,
le Tribunal électoral a autorisé
l’entrée en lice du parti de la Liberté et de la Refondation (LIBRE),
dirigé par Zelaya, qui présentera
comme candidate l’épouse de celui-ci, Xiomara Castro.
Scrutin important également au Chili, le 17 novembre.
L’impopularité actuelle du président conservateur Sebastian
Piñera permet à la socialiste Michelle Bachelet d’y envisager un
retour au palais de la Moneda.
et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) pour
tenter de mettre fin au dernier
conflit armé d’Amérique latine
[6]. Et parce que des décisions de
Washington y sont attendues, qui
pourraient avoir un impact important sur le devenir de la révolution
cubaine. En effet, lors de sa victoire aux élections américaines du
6 novembre 2012, Barack Obama
l’a emporté en Floride avec 75%
du vote hispanique et - très important – avec 53% des voix cubaines. Ces résultats confèrent au
président réélu, pour son dernier
mandat, une marge de manœuvre
certaine pour tenter de mettre
un terme, enfin, à l’embargo
économique et commercial de l’île.
rain. Combien de temps tiendra le
gouvernement de Bachar el-Assad
? Son destin semble scellé. Certes
la Russie et la Chine, ses alliés diplomatiques, n’autoriseront pas,
au sein du Conseil de sécurité
des Nations unies, une attaque
des forces de l’Organisation du
traité de l’Atlantique nord (OTAN)
comme en Libye en 2011. Mais
Moscou et Pékin estiment que la
situation du régime de Damas est
irréversible. Russes et Chinois ont
commencé à négocier avec Washington une issue au conflit qui
préserve leurs intérêts.
Face à l ’« axe chiite » (Hezbollah libanais, Syrie, Iran),
l’Amérique a constitué dans cette
une région un vaste "axe sun-
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
e en 2013 !
nite" (allant de la Turquie et de
l’Arabie saoudite au Maroc, en
passant par Le Caire, Tripoli et Tunis). Objectif : renverser Bachar
el-Assad, pour couper les lignes
d’approvisionnement en armes
du Hezbollah libanais et priver
Téhéran de son grand allié régional. Si possible avant le printemps
prochain. Parce que le 14 juin
aura lieu l’élection présidentielle
en Iran. A laquelle le président
actuel Mahmoud Ahmadinejad
ne peut se présenter, la Constitution n’autorisant pas plus de
deux mandats. Au cours des six
prochains mois, l’Iran se trouvera donc plongé dans une féroce
campagne électorale opposant les
partisans d’une ligne dure contre
Washington et les défenseurs de
la voie de la négociation.
Face à cette situation, Israël
se trouvera, en revanche, en ordre
de marche pour une éventuelle attaque visant les installations nu-
les deux géants, une dangereuse «
méfiance stratégique [12] » est en
train de s’installer qui marquera
sans doute la politique internationale du XXIe siècle.
Dans ce monde post-colonial, les pays arabes s’inscrivent dans le processus de
« désoccidentalisation » du monde
moins jusqu’en 2014. Celui de la
Syrie s’intensifie de jour en jour.
Un autre encore pourrait s’ouvrir
bientôt au nord du Mali... C’en est
globales pourraient être considérables sur le plan stratégique.
C’est pourquoi Obama regarde de plus en plus vers l’Asie,
Combien de temps tiendra le
gouvernement de Bachar el-Assad ?
cléaires iraniennes [7]. Au sein de
l’Etat juif, en effet, les élections
législatives du 22 janvier verront probablement la victoire de
la coalition ultraconservatrice. Ce
qui renforcera le Premier ministre
Benyamin Nétanyahou dans son
intention de bombarder l’Iran dès
que possible.
Cette attaque ne saurait être
efficace sans la collaboration militaire des Etats-Unis. Washington
y participera-t-il ? C’est peu probable. Barack Obama prend ses
fonctions le 21 janvier, et il se
sent plus assuré depuis sa réélection. L’idéal pour lui et la diplomatie américaine serait de pouvoir régler, en une seule grande
manœuvre diplomatique et sans
avoir recours aux armes, les trois
principaux problèmes de la région
: la dénucléarisation de l’Iran, la
sécurité d’Israël et la création d’un
Etat palestinien.
Ce n’est pas impossible si
Washington, avec le soutien des
autres membres du Groupe des
Six (Allemagne, Chine, France,
Royaume Uni, Russie) chargés de
traiter le dossier iranien, parvenait
à faire accepter à Téhéran (de plus
en plus épuisé par les très dures
sanctions économiques) un véritable accord de dénucléarisation.
Ce qui délivrerait définitivement
Israël de la menace atomique iranienne et garantirait sa sécurité.
En échange de quoi, les autorités
israéliennes s’engageraient à ne
plus faire obstacle à la création
d’un Etat palestinien viable. Ce
serait un magistral coup diplomatique qui resterait dans les annales et que plusieurs chancelleries
encouragent vivement [8].
Le président Obama n’ignore
pas que la grande majorité de
l’opinion publique américaine ne
veut plus de guerres [9]. L’Irak,
que les troupes du Pentagone
ont quitté le 31 décembre 2011,
est loin d’être pacifié. Le front
d’Afghanistan reste ouvert au
Les mers de la Chine sont
devenues les zones de plus
grand potentiel de conflit armé
en Asie-Pacifique. Les tensions
entre Pékin et Tokyo, au sujet de
la souveraineté des îles Senkaku
(Diaoyu pour les Chinois), pourraient s’aggraver depuis la victoire électorale au Japon, le 16
décembre 2012, du Parti libéral
démocrate (PLD) dont le chef, et
nouveau Premier ministre, Shinzo
Abe, est un "faucon" nationaliste
connu pour son attitude critique
à l’égard de la Chine. Il y a aussi le différend du Vietnam avec
Notes
[1] Mais on annonce déjà
une nouvelle « fin du monde »
pour le 13 février prochain... Ce
jour-là, un astéroïde géant, d’une
cinquantaine de mètres de diamètre et pesant 120 000 tonnes,
va frôler la surface de la Terre.
[2] En 2012, le Dow Jones
américain a bondi de 8% ; le
Nasdaq, indice des valeurs technologiques, et le CAC 40 parisien
de 15% ; et le Dax allemand de
30%.
[3] Pour la première fois
depuis son unification au XIXe
siècle, l’Allemagne tient la dragée haute à ses trois rivaux historiques sur le Vieux Continent :
France, Royaume Uni et Russie.
Lire aussi Perry Anderson, «
L’Europe sous hégémonie allemande », Le Monde diplomatique,
Paris, décembre 2012.
[4] Cf. « France and the
euro. The time-bomb at the heart
of Europe », The Economist, Londres, 17 novembre 2012.
[5] Les Etats-Unis souhaitent sa défaite. Ce qui permettrait
à Washington, par ricochet, de
régler l’affaire Julian Assange, Le
fondateur de WikiLeaks, toujours
Désigné par Chavez, Nicolas Maduro serait alors le candidat de la
révolution bolivarienne
trop. Le nouveau secrétaire d’État,
John Kerry, aura la délicate mission de faire patienter l’allié israélien.
Le Proche-Orient devient
moins stratégique pour les EtatsUnis dans la mesure où sa dépendance du pétrole de cette région
diminue. La révolution des hydrocarbures non conventionnels
(gaz et pétrole de schiste, notam-
zone prioritaire depuis que Washington a décidé la réorientation stratégique de sa politique
étrangère. En s’appuyant sur
leurs partenaires traditionnels Japon, Corée du Sud, Taïwan -,
les États-Unis cherchent à encercler la Chine d’un chapelet de
bases militaires avec l’intention
de freiner son expansion. Il est
significatif que le premier voyage
Le président Rafael Correa, autre grand leader de l’Amérique latine
Xiomara Castro l’épouse de l’ex-président du Honduras Manuel Zelaya
ment) vont certainement redonner à l’Amérique un nouveau
dynamisme et une plus grande
autonomie énergétique. Selon un
rapport de l’Agence internationale
de l’énergie (AIE), vers 2020, les
Etats-Unis pourraient devenir le
plus important producteur mondial de pétrole et de gaz [10]. Un
événement dont les conséquences
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
de Barack Obama après sa réélection du 6 novembre, l’ait conduit
en Birmanie, Cambodge et Thaïlande, trois pays de l’Association
des nations du sud-est asiatique
(ASEAN). Une organisation qui
rassemble les alliés américains
de cette région, et dont la plupart
sont en bisbille avec Pékin à propos de leurs frontières maritimes.
Pékin à propos des îles Spratley.
Là encore, le ton monte dangereusement surtout après que les
autorités vietnamiennes aient officiellement placé l’archipel, en
juin 2012, sous leur pleine souveraineté et accordé des permis de
recherche d’hydrocarbures en mer
à l’Inde...
Élu secrétaire général du
Parti communiste chinois (PCC)
en novembre 2012, Xi Jinping
sera désigné président de la République populaire de Chine en
mars prochain. Celui-ci, au cours
de sa première réunion avec le
haut commandement des forces
armées, a lancé un avertissement très clair à ses voisins en
encourageant ses états-majors à «
s’adapter à l’ère de l’information
» et à « améliorer l’aptitude à combattre dans des conflits régionaux
[11] ». La Chine modernise à
grande vitesse sa flotte de guerre.
Le 25 septembre 2012, elle a lancé
son premier porte-avions, le Liaoning, dans l’intention d’intimider
tous ses adversaires. Pékin refuse
de plus en plus la présence militaire des Etats-Unis en Asie. Entre
réfugié à l’ambassade d’Equateur
à Londres, y est menacé
d’extradition vers les Etats-Unis.
[6] Cf. Ignacio Ramonet, «
Paix en Colombie ? », Mémoire
des luttes, décembre 2012.
[7] Cf. Ignacio Ramonet, «
L’année de tous les risques », Mémoire des luttes, février 2012.
[8] Lire l’analyse de JeanDavid Levitte, ancien conseiller
diplomatique de Nicolas Sarkozy,
Le Monde, 20 décembre 2012.
[9] The New York Times, 12
novembre 2012.
[10] Cf. le rapport World Energy Outlook 2012, Paris, 12 novembre 2012.
[11] El País, Madrid, 20
décembre 2012.
[12] Lire Wang Jisi et Kenneth G. Lieberthal, « Adressing
U.S.-China Strategic Distrust »,
Brookings Institution, 30 mars
2012.
http://www.brookings.edu/
research/papers/2012/03/30-uschina-lieberthal
Mémoire des luttes
1er janvier 2013
Haiti Liberté/Haitian Times
11
Perspectives
Communiqué du Comité Clandestin
Message de nouvelle
année des communistes Révolutionnaire Indigène
Commandement général de l’Armée
vénézuéliens
Zapatiste de Libération Nationale
Au peuple du Mexique:
Aux peuples et gouvernements
du monde:
Frères et Sœurs
Camarades:
L
*Carolus Wimmer est député communiste (PCV) au
parlement latino-américain
Par Carolus Wimmer*
« 2013 sera l›année de la marche
vers le socialisme sous la direction
d›Hugo Chavez »
L
e peuple vénézuélien a décidé
le 7 octobre, et l’a confirmé le
16 décembre, que cette année commence l’étape d’accélération de la
marche vers le socialisme avec la
classe ouvrière et le Commandant
Hugo Chavez à la tête de notre Révolution.
Les militants révolutionnaires
qui en ce moment se retrouvent tous
dans des sentiments de communion
et de solidarité avec le président
Chavez, lui transmettant toute leur
affection et leurs souhaits de prompt
rétablissement, doivent prendre du
recul pour réfléchir sur les deux récentes victoires électorales obtenues
car nous avons tous et toutes une
responsabilité dans la mise en route
du Second plan socialiste pour la nation (2013-2019), pour lequel nous
avons émis des propositions et nous
avons participé aux discussions.
En cette année 2013, où commence une nouvelle gestion, nous
continuerons à accompagner le gouvernement du président Chavez pour
donner un nouvel élan aux projets
dans les domaines de la santé, du
logement, de l’éducation, à nos succès en matière économique, au fond
à la consolidation du pouvoir et de
l’organisation populaire.
Il est nécessaire de maintenir
l’unité pour renforcer le Grand pôle
patriotique, garder notre calme tout
en restant vigilants. Nous devons
être prêts pour la mobilisation des
couches populaires afin de défendre la Patrie face aux tentatives de
déstabilisation de la droite à la veille
du 10 janvier. Il n’y a pas de vide
du pouvoir, pas d’incertitude, aucune de ces hypothèses n’étant dissociable des intentions des secteurs
anti-démocratiques. Ce qu’il y a, c’est
un peuple qui a décidé le 7 octobre
qu’il continuera à suivre la voie de la
Révolution socialiste sous la direction
politique du Commandant Chavez.
Il est de notre devoir de dénoncer que se livre, sur les réseaux
sociaux, une véritable bataille contre le Gouvernement bolivarien. En
tant que responsable du secteur international du PCV, j’ai reçu de nombreux appels et messages de gens
du monde entier inquiets de la santé
de Chavez. L’appel est le même pour
tous et toutes : il n’y a aucun vide
12
dans l’information. Nous avons à
notre disposition tous les communiqués officiels émis quasiment tous
les jours. Nous nous ne laissons pas
porter par les rumeurs.
La vague de rumeurs n’est pas
un hasard. Une rumeur fait monter
ou baisser la bourse, le prix du baril
de brut, fait grimper la spéculation sur les marchés. Ce n’est pas
un hasard si la droite médiatique et
d’obscurs intérêts financiers ont recours à de telles pratiques douteuses.
Nous ne laissons pas faire cette entreprise de manipulation. Nous devons garder notre calme mais rester
également attentifs et unis avec les
êtres qui nous sont chers.
Bonne et heureuse année
2013, remplie de bien-être, de santé
et de bonheur pour les familles vénézuéliennes, mettons le cap vers le
socialisme !
¡VIVE CHÁVEZ!
¡VIVE la révolution bolivarienne!
¡VIVE le socialisme!
¡VIVE le grand Pôle patriotique et le
Front anti-impérialiste!
¡VIVE le Parti communiste du Venezuela!
*Carolus Wimmer est député communiste (PCV) au parlement latinoaméricain
Traduction MA
Solidarité-internationale
3 janvier 2013
e 21 Décembre 2012, aux premières
heures du matin, des dizaines de
milliers d’indigènes zapatistes se sont
mobilisé et ont pris, pacifiquement et
en silence, cinq chefs-lieux municipaux
dans l’état du sud-est mexicain de Chiapas.
Dans les villes de Palenque, Altamirano, Las Margaritas, Ocosingo
et San Cristobal de las Casas, nous les
avons regardés et nous nous sommes
regardés en silence.
Notre message n’en est pas un de
démission.
Ce n’est pas non plus un message
guerre, de mort et de destruction.
Notre message est un message de
lutte et de résistance.
Après le coup d’Etat médiatique
qui au niveau du pouvoir exécutif fédéral a affiché une ignorance mal dissimulée, pire, maquillée, nous avons
fait acte de présence pour leur faire
savoir que s’ils ne sont jamais partis,
nous non plus nous ne sommes jamais
partis.
Il y a 6 ans, un segment de la
classe politique et intellectuelle est parti
à la recherche d’un responsable de sa
défaite. A cette époque-là, nous étions
dans les villes et les communautés, luttant pour la justice pour un Atenco *qui
lors n’était pas à la mode.
Lors, on nous a calomniés et on
a ensuite voulu nous réduire au silence
. Malhonnêtes et incapables de voir
qu’ils portaient en eux-mêmes le ferment de la ruine, ils ont prétendu nous
faire disparaître par le mensonges et un
silence complice.
Six ans plus tard, deux choses
restent claires:
Ils n’ont pas besoin de nous pour
échouer.
Nous n’avons pas besoin d’eux
pour survivre.
Nous qui ne sommes jamais
partis – quoique les médias à tous les
niveaux du spectre médiatique se soient ainsi obstinés à le leur faire croire
– nous resurgissons comme indigènes
zapatistes que nous sommes et resterons.
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Grande marche silencieuse et pacifique des Zapatistes dans cinq chefslieux municipaux de l'état du sud-est mexicain de Chiapas
Au cours de ces années, nous
nous sommes renforcés et nous avons
amélioré nos conditions de vie de façon significative. Notre niveau de vie
est supérieur à celui des communautés autochtones recevant l’aumône de
gouvernements éphémères, et qui la
gaspillent en buvant de l’alcool et en se
procurant des choses inutiles.
Nos logements s’améliorent
sans causer de dommage à la nature
en lui imposant des voies qui lui sont
étrangères. Dans nos villages, la terre
qui autrefois servait à engraisser le bétail d’éleveurs et de propriétaires fonciers, aujourd’hui, elle produit le maïs,
les haricots et les légumes qui ornent
nos tables.
Nous avons la double satisfaction
que notre travail nous fournit le nécessaire pour vivre honorablement, et contribuer à la croissance collective de nos
communautés.
Nos garçons et nos filles vont à
une école qui leur enseigne leur propre
histoire, celle de leur pays et celle du
monde, ainsi que les sciences et techniques nécessaires pour les grandir
sans cesser d’être des autochtones.
Les femmes zapatistes indigènes
ne sont pas vendues comme des
marchandises. Les Indiens Priistes**
vont à nos hôpitaux, nos cliniques et
nos laboratoires parce que dans les
établissement gouvernementaux il n’y
a ni médicaments, ni appareils, ni médecins, ni personnel qualifié.
Au contact des cultures d’autres
peuples du Mexique et du monde, notre
culture fleurit, elle ne s’isole pas , au
contraire elle s’enrichit.
Nous gouvernons et nous nous
gouvernons nous-mêmes, toujours
cherchant d’abord l’accord plutôt que la
confrontation.
Tout ceci a été réalisé non seulement sans le gouvernement, la classe
politique et les médias qui les accompagnent, mais aussi en résistant aux
attaques de toutes sortes.
Nous avons démontré, une fois
de plus, que nous sommes qui nous
sommes. Par notre silence nous avons
manifesté notre présence.
Maintenant, avec nos paroles
simples, nous annonçons:
Premièrement -. Réaffirmer et
renforcer notre appartenance au Congrès National Indigène, un espace de
rencontre avec les peuples autochtones
de notre pays.
Deuxièmement - Reprendre le
contact avec nos camarades qui adhèrent à la Sixième Déclaration de la
Forêt Lacandone au Mexique et dans
le monde.
Troisièmement -. Essayer de construire les ponts nécessaires avec les
mouvements sociaux qui ont surgi et
surgiront, non pas pour les diriger ou
les supplanter, mais pour apprendre
d’eux, leur histoire, leurs chemins et les
destinations.
Pour cela nous avons obtenu le
soutien d’individus et de groupes dans
différentes régions du Mexique, organisés en équipes de soutien des commissions de la Sixième Déclaration et de
l’International de l’EZLN, de façon à
devenir des courroies de communication entre les Bases d’Appui Zapatistes
et les individus, les groupes et collectifs d’Adhérents à la Sixième Déclaration, au Mexique et dans le monde,
qui continuent encore à maintenir leur
conviction et leur engagement à construire une alternative de gauche non
institutionnelle.
Quatrièmement -. Maintenir
notre distance critique face à la classe
politique mexicaine qui dans son ensemble, n’a fait que se développer au
détriment des besoins et des espoirs des
gens humbles et simples.
Cinquièmement – Dire aux mauvais gouvernements, fédéral, d’état et
municipal, aux membres de l’Exécutif,
du législatif et du judiciaire, ainsi
qu’aux médias les accompagnant, ce
qui suit:
Les mauvais gouvernements
tout le long du spectre politique, sans
exception, ont fait tout leur possible
pour nous détruire, nous acheter, nous
porter à nous rendre. PRI, PAN, PRD,
PVEM, PT, CC et le futur parti RN , nous
ont attaqués militairement, politiquement, socialement et idéologiquement.
Les grands médias ont essayé
de nous faire disparaître, d’abord par
la calomnie servile et opportuniste, ensuite en gardant un silence obstiné et
complice. Ceux qu’ils ont servis et dont
l’argent les a allaités ne sont plus. Et
ceux qui ont pris la relève ne dureront
pas plus longtemps que leurs prédécesseurs.
Comme cela a été évident le
Décembre 21, 2012, tous ont échoué.
Il appartient maintenant au gouvernement fédéral, exécutif, législatif et
judiciaire, de décider s’il compte revenir à la politique de contre-insurrection
qui a seulement réussi à bénéficier d’un
semblant de soutien, faible et maladroit,
à travers la manipulation des médias,
ou s’il reconnaît et respecte ses engagements en élevant au niveau constitutionnel les droits et la culture indigène,
tels qu’établis par les dits « Accords de
Saint André », signés par le gouvernement fédéral en 1996, alors dirigé par
le même parti aujourd’hui en charge du
pouvoir exécutif.
C’est au gouvernement de l’État
de décider s’il y a lieu de poursuivre la
stratégie malhonnête et méprisable de
son prédécesseur, qui en plus d’être
corrompu et menteur, s’est approprié
l’argent du peuple de Chiapas pour
s’enrichir, lui-même et ses complices,
Suite à la page (18)
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
Perspectives
Proposition du candidat de la Patrie, pour la Gestion
Bolivarienne Socialiste 2013-2019 4ème partie
II
Continuer à construire le socialisme bolivarien du XXI° siècle
au Venezuela comme alternative
au modèle sauvage du capitalisme et avec lui, assurer la plus
grande sécurité sociale possible,
la plus grande stabilité politique
et le plus grand bonheur possible
pour notre peuple.
Objectif national :
2.3. Renforcer et étendre le pouvoir
populaire et la démocratie socialiste.
Atteindre la pleine souveraineté en tant que garantie de
l’irréversibilité du projet bolivarien.
C’est la proposition centrale du pouvoir du peuple conscient et organisé.
La gestation et le développement
de nouvelles instances de participation populaire indiquent comment
la Révolution Bolivarienne avance
en consolidant l’hégémonie et le
contrôle de l’orientation politique,
sociale, économique et culturelle
de la nation. Le pouvoir qui avait
été confisqué par l’oligarchie est en
train d’être restitué au peuple qui,
de bataille en bataille et de victoire
en victoire, a développé son niveau
d’organisation.
2.3.1. Garantir la participation
active du peuple organisé en ce qui
concerne la formation, la transformation du modèle économique de
production, la prévention et la protection sociale par les nouvelles instances de participation populaire
comme les Conseils Communaux, les
organisations de femmes, de jeunes
, d’adolescents, d’indigènes, d’afro
descendants, d’étudiants, d’ouvriers
et d’ouvrières, de paysans et de paysannes, d’utilisateurs de véhicules à
moteur, de professionnels, de petits
et moyens producteurs et commerçants, population de différent sexe,
de transporteurs, employés de la
culture, écologistes, mouvements de
villageois parmi beaucoup d’autres
dans les sphères de la formation.
2.3.1.1. Accélérer la participation du peuple aux systèmes communaux de regroupement : Conseils
Communaux, Groupes de Bataille
Sociale, Communes Socialistes, Cités
Communales, Fédérations et Confédérations Communales pour le renforcement des possibilités d’action
locales dans une perspective territoriale, politique, économique, sociale,
culturelle, écologique, et de la sécurité et de défense de la souveraineté
nationale.
2.3.1.2. De 2013 à 2016 : on
développera l’organisation des 21
004 Conseils
Communaux qui relieraient 8
821 296 personnes (couverture totale de la population vénézuélienne).
De 2017 à 2019 : on développera
l’organisation de 2699 Conseils
Communaux par an (considérant que
la croissance annuelle de la population est de 1,7%, c’est à dire qu’en
2019, on atteindra une population
totale de 30 550 479 habitants.
2.3.1.3. On créera 250 Groupes
de Bataille Sociale par an en prenant
comme référence la moyenne des
groupes constitués pendant les 4 ans
d’existence de cette politique. En ce
sens, on gardera le principe de promotion de cette instance en tant que
symbole politique complémentaire
pour réussir le regroupement de Conseils Communaux et l’élaboration de
plans intégraux de gestion communale pour réussir la transformation
des conditions matérielles et spiritu-
Développer à toute allure la Grande Mission « A TODA VIDA VENEZUELA
! » conçue comme une politique intégrale de sécurité publique
elles.
2.3.1.4. Le renforcement et
l’accompagnement du Pouvoir Populaire dans la période 2013-2019
permettront la mise en conformité
de 3 000 Communes Socialistes,
selon des prévisions approximatives de 450 Communes, conformément à la démographie des axes de
développement territorial. Ces Communes regrouperont 39 000 Conseils
Communaux où vivront 4 680 000
familles, ce qui représentent 21 060
000 citoyens. C’est à dire qu’environ
68% des Vénézuéliens, en 2019 (30
550 479) vivront dans un système
de groupement de Communes.
2.3.2. Garantir le transfert
de compétences en ce qui concerne
la gestion et l’administration de la
chose publique à partir des instances
institutionnelles régionales et locales
vers les communautés organisées ,
les organisations de base et autres instances du Pouvoir Populaire comme
stratégie de restitution totale du pouvoir au peuple souverain.
2.3.2.1. Mener à bien la consolidation d’un système d’articulation
entre les différentes instances du
Pouvoir Populaire dans le but de dépasser l’action locale pour en arriver
à la sphère régionale et nationale en
suivant le chemin de la construction
d’un sous-système de Communes
Districts Moteurs de Développement
et Axes de Développement Territorial en accord avec les possibilités
territoriales et le patrimoine culturel
des habitants de chaque localité en
prenant garde à la cohérence avec les
plans de Développement Stratégique
de la Nation.
2.3.2.2. Instaurer la notion de
coresponsabilité autour du processus
de planification communale, régionale et territoriale pour encourager
la participation coresponsable de
l’organisation populaire dans l’étude,
l’établissement des grandes lignes
et des actions stratégiques pour le
développement des plans, oeuvres
et services, dans les communautés et
les régions.
2.3.2.3. Renforcer 24 Unités
d’Accompagnement Technique Intégral Communal (1 par état) avec des
équipes multidisciplinaires qui garantiront une gestion communale efficace dans le but de consolider la politique d’accompagnement technique
intégral dans le Pouvoir Populaire et
l’exercice de la Gestion Communale.
2.3.2.4. Constituer un Corps
d’Inspecteurs de 4500 professionnels
et techniciens avec un programme de
formation sociopolitique et technicoproductive permanente, enseigné par
l’Ecole pour le renforcement du Pou-
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
voir Populaire.
2.3.2.5.
Promouvoir
l’organisation et garantir le fonctionnement correct des
Unités de l’Inspection des Finances Sociales, des 21 101 Conseils Communaux qui seront mises
entre 2013 et 2019 pour renforcer
l’exercice de l’inspection des finances
et le contrôle social dans toutes les
sphères du travail communautaire
comme garantie pour la réussite des
objectifs stratégiques et la satisfaction des besoins des habitants des
communautés organisées.
2.3.3. Renforcer l’intégration
territoriale et la souveraineté nationale par le développement équilibré
des régions en favorisant les activités
économiques qui ont des effets attractifs et stimulants pour renforcer
le peuplement dans un sous-système
de communes pour obtenir une distribution de la population en rapport
avec l’utilisation des capacités de
production du territoire.
2.3.4. Garantir la pleine intégration sociale : le Pouvoir Populaire
est garant de la reconnaissance et de
la dignité de l’être humain dans le
plein exercice de ses droits et reconnaît la famille comme un facteur déterminant de protection et comme la
base fondamentale du nouveau tissu
social dont les qualités premières doivent être l’harmonie, la solidarité, la
complémentarité et la coresponsabilité, comme chemin vers le bien-vivre.
2.3.4.1. Favoriser la coresponsabilité du pouvoir populaire dans la
lutte pour l’éradication de la pauvreté
dans toutes ses manifestations.
2.3.4.2. Constituer 43 029
Comités de Prévention et de Protection Sociale dans les Conseils Communaux, à raison de 6 174 comités
par an, de manière soutenue. Ces
Comités participeront à l’exécution
et l’application de plans et de politiques publiques pour l’inclusion de
la population vulnérable dans leurs
communautés et leurs territoires
2.3.4.3. Consolider les politiques spéciales à partir de la communauté pour les populations les plus
vulnérables : garçons et filles, adolescents, adultes, handicapés, SDF,
personnes souffrant d’addictions,
transsexuels, entre autres.
2.3.4.4. Garantir l’organisation
des familles bénéficiaires des Grandes
Missions Fils du Venezuela et du Plus
Grand Amour Venezuela au moyen d’instances comme les Comités
d’Adultes, les Comités de la Patrie
Féconde et les Comités de la Patrie
Enfant.
2.3.4.5. Promouvoir à partir de la communauté, un système
d’activités destinées à créer de nouveaux schémas de récréation qui
s’opposent à la culture de l’excès,
de la destruction, de l’irrespect, dans
les relations humaines que génère le
capitalisme.
2.3.4.6. Mettre en conformité
les 55 000 Comités de Sports et de
Loisirs en maintenant un accroissement soutenu, à raison de 6 500
comités par an, lesquels seront coresponsables de la planification et de
l’exécution du Plan de Prévention et
de Loisirs de leur communauté.
2.3.4.7. Consolider le système
d’activités de prévention sociale
du Plan National de Loisirs pour le
bien-vivre qui comprend, entre autres processus, l’incorporation de la
communauté dans la pratique sportive permanente à travers le soussystème sportif communal, garantit
la participation de 10 millions de
personnes et la récupération des espaces publics des communautés pour
le développement d’activités culturelles, de loisirs et de prévention.
2.3.4.8. Développer annuellement le Plan de Vacances Communautaire, sous la responsabilité commune du pouvoir populaire et des
institutions révolutionnaires. 500
000 enfants et adolescents en situation de vulnérabilité y seront incorporés progressivement.
2.3.4.9. Appliquer des programmes de formation et organiser
un débat permanent en matière de
prévention sociale avec la participation de 420 000 porte-paroles du
pouvoir populaire, à raison de 60
000 participants par an.
2.3.5. Consolider les différents processus de socialisation des
savoirs, orientés vers le renforcement
des diplômes, des talents et des outils
appropriés au peuple pour l’exercice
de la chose publique et le développement socioculturel des communautés, en augmentant le nombre de
participants depuis l’année 2008, de
25 000 Conseils Communaux qui ont
participé aux différents programmes
de formation développés par l’Ecole
pour le renforcement du Pouvoir
Populaire.
2.3.5.1. Dans les 7 prochaines
années, on projette de former, dans
les différents processus de socialisation des savoirs, 47 000 Conseils
Communaux.
2.3.5.2. Mise en place de 10
000 conseillers provenant des différentes organisations du Pouvoir
Populaire comme personnages principaux dans les processus de formation.
2.3.5.3. Mise en place de Noyaux de Formation au sein des communautés et gérés par ces mêmes
communautés
comme
espace
d’apprentissage et de socialisation
des connaissances dans 3 000 communes et 1 000 Groupes de Bataille
Sociale pour cette période.
2.3.5.4. Renforcer l’éducation
populaire en tant que force encourageant la mobilisation consciente du
peuple orientée vers la mise en place
définitive du Pouvoir Populaire.
2.3.5.5. Développer, spécialiser
des programmes de formation qui accroissent les capacités de gestion du
Pouvoir Populaire dans les domaines
politique, économique et social et
dans les zones stratégiques pour le
développement national.
2.3.5.6. Mettre en place 5 000
conseillers pour la formation technique productive des différentes organisations de production par le biais
de l’orientation des porte-paroles des
organisations du Pouvoir Populaire.
2.3.5.7. Faire participer à la
formation sociopolitique et technicoproductive, les 500 000 Brigadistes
de l’Armée de Production attachée
aux Grandes Mission.
2.3.6. Construire le nouveau
tissu productif du pays avec de nouvelles relations sociales de production garantissant la transformation
des matières premières de production
nationale. Il s’agit alors de favoriser
et de consolider une économie productive, redistributive, post-rentière,
post-capitaliste, sur la base d’un
ample soutien politique, social et
collectif de la propriété sur les moyens de production. La possibilité de
la planification sociale en authentique synchronie avec la planification centralisée et le développement
des diverses formes d’organisation
socio-productive soutenues dans
les diverses formes de propriété de
producteurs libres associés, parmi
lesquelles se détachent ceux de la
propriété sociale, indirecte, familiale,
et les groupes d’échange solidaire.
2.3.6.1. Créer un tissu productif diversifié et soutenable qui garantisse le développement des communautés de la nation au moyen de la
récupération, du renforcement, de la
mise en place d’entreprises de propriété sociale.
2.3.6.2. Promouvoir, au cours
de la période 2013-2019, la constitution de 30 000 entreprises de propriété sociale directe pour transformer les matières premières et donner
de la valeur aux matières premières
produites par le pays à l’échelle industrielle et semi-industrielle, pour
la satisfaction des besoins de notre
peuple.
2.3.6.3. Mettre en place 1 000
nouvelles zones d’encadrement de
la production à l’échelle communale
où l’on puisse développer les phases
du cycle de production au cours de la
période 2013-2019.
2.3.6.4. Développer une nouvelle architecture financière du Système Budgétaire de Financement
configurant le réseau d’organisations
économico-financières qui gèrent,
administrent, transfèrent, financent,
facilitent, captent et contrôlent les
ressources financières et non financières réversibles et non réversibles,
administrées par les communautés et
les différentes organisations de base
du Pouvoir Populaire.
2.3.6.5. Création de 3 000
Banques Communales qui serviront
à consolider la nouvelle architecture
financière du Pouvoir Populaire.
2.3.6.6. Création de 3 000
Conseils d’Economie Communale
dans les Communes et de 43 000
Comités d’Economie Communale au
cours de la période 2013-2019.
2.3.6.7. Synchroniser dans
la Planification Centralisée le développement des diverses formes
d’organisation
socio-productive
promouvant les diverses formes de
propriété sociale directe et indirecte,
la propriété familiale, les groupes
d’échange solidaire, de même que
la libre association de producteurs et
productrices.
2.3.6.8. Enregistrer et mettre
en conformité toutes les Entreprises
de Propriété Sociale Directe Communale, les Entreprises de Propriété
Sociale Indirecte Communale, les
Unités de Production Familiale et
les Groupes d’Echange Solidaire
Suite à la page (16)
Haiti Liberté/Haitian Times
13
Arcahaie...
Suite de la page (4)
Mirlande Manigat, actuelle secrétaire
général du RDNP, ex candidate à la
présidence du RDNP, l’ex sénateur
Tunerbe Delpé, l’ex député Serge JeanLouis, Messieurs Anthony Barbier et
Rosemond Pradel de la Fusion, Turneb
Delpé du PNDPH, du député et de la
représentante de Inite Monsieur Saourel
Jaccinthe et Madame Marie France
Claude, allaient démontrer que le pouvoir en place n’exclut aucune barbarie
ni holocauste pour se perpétuer indéfiniment aux timons des affaires de l’État.
Déjà en novembre dernier l’ex
sénateur du Sud Monsieur Gabriel
Fortuné a mis formellement en garde la
population haïtienne contre un groupe
paramilitaire à la solde des crânes rasés
tou wòz. Au cours d’une intervention
sur une station de Radio émettant depuis Pétion-Ville, Monsieur Fortuné a
révélé l’existence d’une structure portant le nom le Police, et qui opérait déjà
dans la ville des Cayes, sud du pays.
Formé pour la plus part de repris de justice et d’évadés de prison, le Police a,
en décembre dernier, menacé d’assassiner le Commissaire du Gouvernement
de cette ville.
Ces hors la loi reprochaient à
l’autorité de justice d’avoir mis sous
les verrous un des leurs pris en flagrant
délit de vols et forfaits sur les riverains.
C’est dans la ville historique de l’Arcahaie que, le 5 janvier, les membres de
l’opposition et ceux de la société civile
allaient faire connaissance de ce groupe
paramilitaire capable d’indescriptibles
horreurs. Cinq longues heures déjà depuis qu’ils étaient réunis.
«Adopter des décisions en atelier
est une chose. Mais nous ne pouvons
les mettre en application que par une
gestion saine et efficace du pouvoir
politique. Alors, l’essentiel consiste à
savoir quand nous allons prendre le
pouvoir. Est-ce dans deux mois, deux
semaines, deux jours, ou du moins
deux heures de temps », a suggéré Me.
André Michel.
Le courageux homme de droit
qui s’est investi corps et âme dans la
lutte visant à freiner les spectaculaires
dérives du pouvoir, a ainsi infusé un
vibrant sérum de positivité et de détermination à l’assemblée dans son
ensemble. Et tous les participants ont
juré qu’ils sont disposés à consentir
tous les sacrifices pour parvenir à libérer notre pays qui se retrouve coincé.
A 2:30 heures, la lecture des décisions
adoptées dans les trois ateliers a mis
une pause à la première partie de ce
forum. Réunis en petits groupes disparates, nous discutions amplement des
erreurs irrémissibles du pouvoir Inite
qui ont plongé notre malchanceux pays
jusqu’aux confins inaccessibles de ce
gouffre.
C’est alors qu’a fait irruption dans
la salle le commissaire de « le Police »
de la juridiction de l’Arcahaie le nommé Mémé Lajan accompagné de six
de ses sbires écumant de rage. Armés
de pierres, de piques, de pistolets, ces
hommes de main étaient visiblement
hostiles à Madame Mirlande Manigat et
Martelly...
Junior membre de Focap. N’était-ce l’interposition de certains sages, il pourrait
y avoir mort d’homme. Nous devons
admettre que les ennemis farouches de
la démocratie et du progrès ont eu gain
de cause.
Junior Jérôme, un délégué du
Fopark, les assaillants l’ont blessé
à la main
au sénateur Moise Jean Charles à qui ils
ne reconnaissent le droit de participer à
aucune assemblée.
C’est alors qu’une vive dispute
éclatait entre les participants et les
assaillants roses nouvellement baptisés
Le Police. « Nous sommes venus pour
avoir la peau de Moise Jean Charles et
de Madame Mannigat. Nous les partisans du pouvoir en place ne sauraient
admettre que ces deux garnements
viennent jusque dans notre fief fomenter aucun complot contre le président
Martelly », a craché le commissaire de
le Police de l’Arcahaie un certain Mémé
Lajan.
Certains participants, ne voulant
pas y laisser leur peau, face au niveau
d’agressivité des tueurs à gage, ont eu
le temps de se mettre à couvert. Cependant, nous devons reconnaître le courage de la représentante du FNCD qui
a eu le mérite d’opposer une héroïque
résistance à ces tueurs à gages. «Nous
ne saurons laisser la partie belle à ce
petit gang de tueurs qui veulent nous
empêcher de nous réunir. En dépit du
fait qu’ils portent des armes de poing,
ils ne pourront jamais venir à bout de
nous tous à la fois », a-t-elle soutenu.
Le 2ème sénateur du Nord
Monsieur Moise Jean Charles, l’on ne
sait par quelle ingénieuse intuition
venait tout juste de se déplacer. Etaitil déjà au courant qu’il était l’une des
cibles privilégiées des hommes de main
de Mémé Lajan qui voulaient à tout prix
l’abattre et qui tramaient des complots
macabres contre lui ? C’est d’ailleurs
ce qui explique leur attitude tendant à
dévisager chaque personne l’une après
l’autre.
Un jet de pierre provenant des
agresseurs surgit dans la salle au cours
de cette panique généralisée. Wòch,
Wòch, Wòch. Tanpri pa mande m kouman tèt mwen fè pa kase miyèt moso.
L’une d‘entre elles a atteint au bras un
militant Lavalas du nom de Gérôme
Guarino Funeral Home
Vives réactions
Il est donc une évidence à nulle autre
pareille que l’autre police de l’Arcahaie
a attendu plus d’une heure pour arriver à Yaya Night Club logé à quelques
mètres de l’église Saint Pierre. Pourtant
là sur le site les secours manquaient
grandement à ces compatriotes menacés de mort par ces parias du système
dressés exclusivement à cette fin. Ironie
du sort, moins de deux kilomètres de
route en bitume séparent le commissariat du site où se déroulaient cette scène
de violence qui a failli éliminer tous les
membres de l’opposition.
« J’étais bien présente dans la
salle à Yaya Night Club à l’Arcahaie
quand des intrus y ont fait irruption en
réclamant ma peau. Cependant point
n’est besoin de prendre de midi à quatorze heures pour attribuer ce tentative
de lynchage à un secteur pour le simple
fait qu’ils se sont clairement identifiés avec leur bracelets », ainsi a réagi
Madame Manigat qui répondait aux
questions d’un journaliste.
Un peu plus loin l’ex candidate
à la Présidence a tenu à rappeler à ces
intégristes roses que le droit de réunion n’est pas une faveur du pouvoir
en place mais bien un acquis par suite
d’interminables sacrifices. « Oui, il était
aux environs de 2 :30 heures quand
des individus se sont introduits dans
l’enceinte où nous nous sommes réunis
tôt dans la matinée du samedi 5 janvier. Rouges de fureurs, ils contestaient
notre plein droit de nous réunir en tant
que responsables politiques pour discuter des affaires du pays. Mais nous
n’entendons nullement nous laisser
intimider par eux », a rassuré Monsieur
Déjean Bélizaire.
«Cet acte de barbarie est la
preuve patente que le droit de réunion
est plus que menacé. Tout ceci pour
nous faire savoir que notre lutte
interminable pour le respect des droits
fondamentaux devient de plus en plus
difficile. Mais en dépit de toutes les
menaces et intimidations nous y tenons
encore ». Ces déclarations proviennent
du représentant du KID Monsieur
Francisco Alcide.
« Cet acte de barbarie à nulle
autre pareille, commandité par Mémé
Lajan de connivence avec le vice délégué de l’Arcahaie, rappelle drôlement le
soir inoubliable où les sbires à la solde
des Duvalier ont passé à tabac des
hommes politiques qui se réunissaient
au local de Sait Jean Bosco non loin
du Portail Saint Joseph au centre ville.
Comme tout le monde a pu le constater
une pierre envoyée par les assaillants a
atteint notre camarade Gérôme Junior.
Son bras déchiré était tout ensanglanté.
Mais l’on ne saurait s’attendre à mieux
de la part d’un tel pouvoir », a déclaré
sans ambages Biron Audigé Responsable du Fopac.
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Fritz G. Duvigneaud
Serving the Haitian Community
for Over 30 Years
9222 Flatlands Avenue
Brooklyn, NY 11236
718-257-2890
14
Haiti Liberté/Haitian Times
561.502.8244 • 561.588.0302
954.942.0056
Pasteur Enoch Milien
305.949.0603 or 6118
786.487.6836
[email protected]
Sony Thélusma alias Ti Sony et ses partisans devant le Parquet le 3
janvier dernier
Suite de la page (4)
un moyen pernicieux pour assurer sa
survie ne sont pas innocents. Cette action fait juste partie d’un plan macabre
de persécution politique contre des militants de la mouvance Lavalas. Rappelons par surcroît que, les enfants
de la Fanmi Selavi furent victimes de
deux (2) coups d’Etat sanglants : 2930 septembre 1991 exécutés par des
militaires sur l’ordre de Raoul Cédras
et Michel François, puis le 29 février
2004 par les GNBistes, mouvement
dont faisaient partie Michel Joseph
Martelly, Lucmane Délile et consorts.
On dit souvent : « bien compté,
mal calculé ». Le commissaire du gouvernement qui se comporte comme un
procureur de la république est en train
d’ouvrir une porte qu’il pourra difficilement refermer. L’action qu’il a posée
a soulevé un déluge de protestations
venues de toutes parts qui risquent de
compliquer les choses pour le pouvoir.
Le jour de la première invitation, des
centaines de partisans Lavalas se sont
rassemblés par devant la résidence
du docteur Aristide à Tabarre et par
devant le Parquet de Port-au-Prince
en signe de solidarité à leur leader
historique et charismatique. Les manifestants dénoncent fermement le pouvoir réactionnaire, kaletèt de Martelly-Lamothe qui se livre à une chasse
aux sorcières en ciblant des partisans
Lavalas et le chef de ce mouvement.
La mobilisation devant le Parquet s’est vite transformée en manifestation, où des propos hostiles ont
été scandés contre le président Martelly et sa famille ainsi que ce commissaire déluge. « Mobilize ! Mobilize
!Mobilize pou Martelly ale. Revolisyon
! Revolisyon ! Revolisyon pou Martelly ale. Papa vòlè, pitit kidnapè, manman madivin, vle pa vle fòk yo kite
pouvwa a. Martelly ak yon kochon
sa w pi pito,nou pito kochon,Martelly
ak Lucmane sa w pi pito, se 2 vòlè
yo ye, 2 GNBiste, Aristide ak pèp la
se marasa, bon bagay. Nou pa ka sipòte Martelly ankò, Fòk li ale bay tè
a blanch, n ap mobilize dèyè l jouk li
kite pouvwa a…”
La police dépassée par la situation, face à la colère des manifestants,
a fait usage de gaz lacrymogène pour
disperser la foule en s’empressant vite
de partir avec les soi-disant victimes.
Entre-temps, l’avocat du docteur Aristide, Me. Mario Joseph était
au Parquet pour déposer une requête
dénonçant un vice de forme et le délai
imparti. Selon lui, les deux (2) invitations datées de trente et un (31) décembre 2012, mais reçus le 2 janvier
2013, un jour férié, pour présenter le
3 janvier, est inadmissible disait-il : «
En effet, ces deux invitations reçues
un jour férié sont contraires à la loi.
Au surplus, le délai de vingt-quatre
heures accordé à l’ex-président Jean
Bertrand Aristide pour se présenter
par devant le Parquet de Port-auPrince ne lui permet pas d’organiser
la logistique nécessaire pour assurer sa sécurité. Je profite pour vous
demander, Monsieur le Commissaire
du Gouvernement, de lui transmettre
les copies des prétendues plaintes qui
occasionnent les dites invitations, et
d’acheminer, désormais, toutes éventuelles correspondances y relatives à
son domicile élu. »
Le président de l’Assemblée
nationale, Dieuseul Simon Desras et
d’autres responsables politiques dont
Paul Denis s’interrogent sur le vrai
mobile de ces manœuvres politiques.
N’était-ce pas là une diversion pour
essayer de détourner l’attention de
la population de la grave situation
socio-économique du pays, s’empirant quotidiennement sous le régime
kaletèt de Martelly-Lamothe, et de la
crise politique liée à la formation d’un
conseil électoral présidentiel dont son
président imposé, quand Josué Pierre
Louis accusé de viol et de scandales de
corruption, de kidnapping impliquant
la famille présidentielle et ses proches
collaborateurs n’a jamais été inquieté.
« Ces persécutions politiques pourront déboucher sur la déstabilisation
politique totale. Nous ne sommes pas
au moment du GNB. Nous avons un
président élu, si le gouvernement veut
mener une guerre acharnée contre Lavalas qu’il la déclare ouvertement et
clairement. Ce n’est pas normal de se
cacher derrière un certain commissaire
du gouvernement sans éthique ni décorum pour persécuter des militants
politiques, banaliser la fonction des
sénateurs et traiter des sénateurs de la
république de n’importe qu’elle façon
», a déclaré le sénateur Desras dans
une longue interview accordée aux
médias. La commission de justice au
Sénat de la République a déjà écrit au
ministre de la justice, Me. Jean Renel
Sanon, pour lui demander de prendre
des dispositions disciplinaires à l’égard
de ce commissaire qui n’était pas à sa
place, a dit le sénateur Desras. « S’il
ne le savait pas, je lui ai dit qu’il y a
une enquête qui a été déjà diligentée
contre lui au niveau du Sénat, sur son
passé douteux », a-t-il ajouté.
En attendant la prochaine invitation qui aura lieu le mercredi 9 janvier, Sony Thélusma et 7 autres ingrats face au docteur Aristide ont tenté
de demander l’asile politique à l’ambassade des Etats-Unis, le vendredi 4
janvier dernier. Les responsables de la
sécurité de l’ambassade ont fait appel
à la police qui est venue procéder à
leur arrestation et ensuite pour les
conduire au commissariat de Delmas
33. Après leur audition par un juge de
Paix de Delmas, ils ont été relâchés.
« Nous n’avons pas demandé
l’asile politique à l’ambassade des
Etats-Unis, mais nous avons sollicité
l’aide de l’ambassade pour garantir
notre sécurité, car nous sommes menacés. », a fait savoir le porte-parole
du groupe, Jean Sony Thélusma.
Alors, la question qu’on se pose
est celle-ci: sont-ils tous des cinglés
à la recherche d’un visa pour fuir la
misère en usant la machination politique ?
Si pour Jean Sony Thélusma
l’ex-protégé du père Aristide et pour
d’autre traîtres de Lavalas, la reconnaissance en politique est une lâcheté, pour Jean Bertrand Aristide, au
contraire, la reconnaissance est la
mémoire du cœur.
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
Le président Martelly
Suite de la page (7)
RESTAURANT
Specializing in
Caribbean &
American Cuisine
étudiants, les parlementaires. Cela explique
à la fois, les piétinements, les reculs, ainsi
que les velléités passagères de réformes de
ce gouvernement. Le président Martelly
a refusé que son premier ministre Garry
Conille aille jusqu’au bout de l’enquête
sur les contrats scandaleux signés avec
les entreprises dominicaines liées à Félix
Bautista dans les derniers mois du tandem
Préval-Bellerive. Le rapport préliminaire
de la Commission d’Audit le rongeait de
l’intérieur. Il menaçait de briser sa vie,
de compromettre ses nouvelles amitiés
dominicaines, d’empoisonner ses relations
avec René Préval et son cousin Jean-Max
Bellerive, bref de lui enlever le sommeil.
La corruption des consciences
On peut discuter indéfiniment de la signification du fait que des entreprises
dominicaines aient financé des candidats
haïtiens au cours de la campagne électorale. On peut débattre des effets que ce
type d’intervention dans la vie politique
haïtienne risque d’avoir sur la remise à
niveau de l’économie nationale. Haïti
pourra-t-elle jamais rééquilibrer sa balance commerciale avec son voisin ? Dans
un article publié en août 1982 sur les rapports haïtiano-dominicains dans Le Monde
Diplomatique, je disais que « la sclérose
des structures politico-administratives et
l’anarchie économique plongent la bourgeoisie haïtienne dans le désarroi : sans
perspective à long terme, elle n’a d’autre
recours que d’accepter la domestication. La
puissance du clan syro-libanais – au sein
duquel les familles Cassis, Mourra, Handal,
Accra, Hakime, etc. sont actives dans la
vie économique des deux pays – favorise
ce projet (12) . » Ce qui s’est précisé depuis.
Les exportations dominicaines annuelles
vers Haïti sont passées de 647 millions de
dollars en 2009 à un milliard et deux cent
millions de dollars en 2012 tandis qu’Haïti
n’exporte vers son voisin que des produits
d’une valeur annuelle de 10 millions de
dollars. Minable !
Mais ce qui est carrément inacceptable, c’est que six mois après son accession au pouvoir, soit le 3 et le 5 novembre
2011, le président Martelly aurait reçu des
associés de Bautista un transfert de 100
000 dollars et un autre de 150 000 dollars.
Les services secrets américains en savent
long ! On ne saurait répondre n’importe
comment à des accusations aussi graves.
Le gouvernement ne dit plus « l’enquête se
poursuit ». Il décide carrément de ne pas
faire d’enquête. La justice haïtienne ne
fait même pas semblant de lever le petit
doigt. Ce qui est encore plus grave, c’est
AYE 5 S
TAR
Venus
Le sénateur dominicain
Félix Bautista
FRIT
L’apologie de l’inculture politique
Dans cet univers détrempé de peurs, de
lâchetés et d’impunités, le président Martelly fait les frais du désarroi de la communauté internationale, après avoir bénéficié d’elle. En effet, la communauté
internationale ne s’en est jamais remise de
la désillusion amoureuse causée essentiellement par le jeu ambivalent des anarchopopulistes qui ont appliqué des politiques
d’ajustement structurel et opéré les coupes
budgétaires tant préjudiciables aux démunis. Elle ne voulait plus avoir affaire à des
subalternes arrogants ou experts en marronnage.
Comme l’affirmait en décembre
2010 Ricardo Seintenfus, représentant spécial du Secrétaire général de l’Organisation
des États Américains (OEA) en Haïti, « le
modèle révolutionnaire haïtien fait peur
aux grandes puissances. Les États-Unis
ne reconnaissent l’indépendance d’Haïti
qu’en 1865. Et la France exige le paiement
d’une rançon pour accepter cette libération.
Dès le départ, l’indépendance est compromise et le développement du pays entravé.
Le monde n’a jamais su comment traiter
Haïti, alors il a fini par l’ignorer. Ont commencé deux cents ans de solitude sur la
scène internationale (11). »
La propulsion du président Martelly, reconnu par tous pour son inculture
politique, au devant de la scène fait partie
de cette psychose de la communauté internationale, elle-même prise aussi entre
l’enclume et le marteau : entre le poulin
d’un Préval dont elle vient de découvrir la
mauvaise foi manifeste et une Mirlande H.
Manigat à qui elle n’arrive pas à faire confiance. Peur décuplée par ce scandale financier haïtiano-dominicain qui oblige cette
communauté internationale aux abois à
couper les vivres au gouvernement Martelly, le privant de l’aide budgétaire essentielle à sa survie. La communauté internationale préfère laisser Martelly se précipiter
seul dans la falaise. Le déficit budgétaire a
atteint en 2012 le niveau record de 6% par
rapport au produit intérieur brut (PIB), soit
près de 500 millions de dollars, en hausse
par rapport au niveau de 1.85% au moment de la prise de pouvoir de Martelly
en 2011. Un niveau aussi élevé, fruit de
dépenses inconsidérées (carnavals, voyages, sinécures, etc.), n’a jamais été atteint depuis 1984, année précédant les
émeutes des Gonaïves qui ont conduit à
l’effondrement du régime Duvalier en février 1986. Cette politique d’accroissement du
déficit budgétaire ne peut avoir qu’un effet
négatif sur les taux d’intérêt déjà élevés et
sur le crédit au secteur privé.
L’obsolescence accélérée du gouvernement Martelly était annoncée dès les
premiers jours par la découverte des contrats scandaleux conclus avec les firmes
dominicaines dans la nuit précédant la prestation de serment du nouveau président.
La première victime sera Daniel-Gérard
Rouzier, immolée sur l’autel de la corruption. L’équipe parallèle mise en place depuis
survit d’expédients en refusant jusqu’aux
possibilités de formation sur le tas inhérentes à la pratique du pouvoir. À preuve, les
attaques répétées contre les journalistes, les
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Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
que l’Unité de Lutte contre la Corruption
(ULCC), l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), le Parlement et
la société civile n’ont pas donné à ces révélations les suites qu’elles exigeaient. Elles
auraient dû soit déclencher une enquête en
bonne et due forme qui aurait pu culminer
en la destitution du président Martelly, soit
conduire à une action judiciaire en diffamation contre les journalistes Nuria Peria et
Jean-Michel Caroit, si les relevés bancaires
se révélaient faux. De l’avis de plus d’un,
l’intervention des services secrets dominicains a mis ce dossier sous le boisseau, des
deux côtés de la frontière.
Mais ce qui pouvait passer pour de
l’inertie a été vite démenti par les manifestations tenues au Cap-Haïtien, aux Cayes,
à Hinche, Léogane, Petit-Goâve, Jacmel,
Jérémie et à la Capitale. La corruption d’une
majorité de parlementaires a suspendu
leurs consciences dans le vide. Mais les
récentes manifestations de rue ont montré
que la société haïtienne a encore des forces
qui peuvent un jour frapper le poing sur la
table et dire dans un accès de colère que ça
suffit : « Basta ! ». Elles peuvent changer
le cours des choses. La stratégie appliquée
par la communauté internationale à travers, entre autres, ses diplomates accrédités en Haïti, consiste aussi à corrompre
les consciences pour tenter d’empêcher
qu’aucune lueur d’espoir ne soit possible pour Haïti après le gouvernement de
Préval. C’est que cette communauté est,
elle aussi, très friande de contrats de gré à
gré, pour elle-même et ses propres barons
de la pauvreté.
N’a-t-on pas vu après le tremblement de terre de janvier 2010 un certain Lewis Lucke, ancien haut cadre de
l’USAID, démissionner de son poste et
s’établir en Haïti avec un mirobolant salaire
de 30 000 dollars le mois (13). Lewis
Lucke devait obtenir deux contrats de gré à
gré de 10 millions de dollars chacun, le premier de la Banque mondiale et le second de
CHF International, devenu depuis Global
Communities Partners for Good. Le « capitalisme du désastre » dénoncé par Naomi
Klein (14) une semaine après le séisme
du 12 janvier 2010 a su, comme partout
ailleurs, déclencher en Haïti la spirale infernale de l’enrichissement de quelques entrepreneurs et de l’appauvrissement continuel
des populations affectées.
Le pillage va donc bon train, et
une fraction de 50 millions de dollars issue des contrats avec les firmes dominicaines totalisant 500 millions de dollars
est utilisée pour construire une université
dans le Nord d’Haïti. Comme par hasard,
la construction est confiée à l’entreprise
Constructora Mar de Micalo Bermudez, un
associé de l’éternel Félix Baustita (15). En
fait, il s’agit de souligner les aspects bénéfiques de la corruption et d’empêcher toute
enquête publique sur le gouvernement
Préval-Bellerive. Le tour est ainsi joué avec
la création de quelque chose d’honorable à
partir de la corruption. En laissant de côté
la loi et la justice.
La politique tèt kale est cuisinée à la
sauce du parti INITE, ou de ce qu’il en reste.
Étonnant ou détonnant, on a vu le sens de
la démesure dans ses rejets de certaines
candidatures au poste de premier ministre
et dans la complaisance manifestée quand
la personnalité proposée faisait son affaire.
Le personnel diplomatique haïtien regorge
maintenant de diplomates sans formation
KATOU
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aucune, dont le seul mérite est d’être apparentés à un député ou un sénateur. La
politique se résume à une bataille pour les «
places » et les jobs au gouvernement. Rien
de plus, même si cela coûte très cher, soit
39 millions de dollars par mois (16).
Un chemin semé d’embûches
Dans le combat multiséculaire qu’elle livre
pour s’affranchir de la tyrannie et de la
bêtise, la société haïtienne a fait des avancées. Les forces démocratiques ont fait des
conquêtes. Elles ont même atteint des sommets, comme c’est le cas avec la Constitution de 1987, pour ensuite subir des reculs.
Mais elles trouvent toujours la force pour
repartir et recommencer à grimper vers
de nouveaux sommets. Le courage des
alpinistes de la démocratie haïtienne a été
résumé ainsi par l’économiste Edmond
Paul, le plus grand d’entre eux. « Ce n’est
pas que, plus d’une fois, le despotisme ne
disputât et n’annulât ces conquêtes. Nous
observons que, nonobstant les revers,
la nation fut ardente à les revendiquer,
et non pas sans succès. De tels résultats
ressortiront précieux aux yeux de qui
voudra considérer que la société haïtienne
naquit semblable à un monde renversé
la tête en bas, où les plus inférieurs de
ses membres, nous entendons dire les
moins préparés, montèrent subitement à
la surface, devinrent les éléments les plus
consistants de l’ordre social nouveau,
doués, par conséquent, de la vertu de
l’affirmer plus solidement aux yeux de
l’ennemi du dehors, et que cela accoutuma
le peuple à porter ou à souffrir à la tête de
son administration intérieure des hommes
incultes qui n’y pouvaient désormais que
le mal (17). »
Des incultes ne sachant faire que
le mal ont sauvagement exploité le pays
et l’ont mis en coupe réglée. Le mal ne
cesse de déborder. Le président Martelly
tire sans retenue sur la corde avec un gouvernement qui n’arrive pas à présenter au
Parlement en deux occasions un rapport
sur les dépenses d’urgence de 5 milliards
de gourdes (115 millions de dollars au
taux du jour) occasionnées par l’ouragan
Sandy. La fenêtre d’opportunités se rétrécit
chaque jour, car, tout en étant généralement une caisse de résonance du pouvoir,
il y a au Parlement des gens sérieux qui ne
veulent pas couler avec le pouvoir exécutif.
À preuve, la lettre ouverte à la Nation publiée le 26 décembre 2012 par les Parlementaires pour le Renforcement Institutionnel
(PRI). Surtout à l’approche de la période
carnavalesque où le gouvernement est
condamné à faire les frais des sarcasmes
de la population. L’homme du men diri-a
du carnaval de 2002 ne peut l’avoir oublié
aussi vite !
La prolongation au 5 janvier 2013
de l’état d’urgence décrété originellement le
31 octobre 2012 pour un mois, comme l’a
fait le gouvernement Martelly-Lamothe, est
la meilleure façon pour lui de programmer
sa propre mort. C’est une grande erreur de
vouloir se cacher derrière l’état d’urgence
pour gouverner n’importe comment sans
rendre de comptes. Cela revient à retomber
dans le précipice creusé par le gouvernement Préval-Bellerive qui a orchestré le
scénario de faire revenir le dictateur JeanClaude Duvalier en Haïti en janvier 2011.
Un gage à Martelly ? Ultime fourberie du
président Préval qui, en favorisant ainsi le
duvaliérisme, a réussi à brouiller les pistes.
Tout le drame d’Haïti vient justement de
ces manipulateurs conduisant le pays à sa
perte et qui ont le toupet de mettre tous les
torts sur la communauté internationale.
Avec le pouvoir suprême, le président peut tout se permettre. Et le vertige
du « pouvoirisme », le pouvoir absolu à
n’importe quel prix, peut même lui faire répandre du sang à sa guise. Comme les trois
singes chinois de la sagesse, il n’aura qu’à
déclarer ensuite : « Je ne vois rien, je ne sais
rien, je n’entends rien ». Personne n’osera
le contredire. Sa seule crainte est celle d’un
soulèvement populaire. S’il lui reste encore
un certain sens des réalités, il devrait savoir
que le lait empoisonné qu’il a tété du pouvoir Préval-Bellerive risque à tout moment
de lui repasser par le nez.
En ce début 2013, on peut dire que
le président Martelly se trouve pris entre
l’enclume et le marteau. L’enclume étant
sa fragile base rose et blanc, la clientèle
des défilés carnavalesques, les vestiges et
les transfuges d’INITE et la communauté
internationale. Le marteau, ce qui reste de
sain dans ce pays laminé par le destin : les
étudiants, les crève-la-faim, les entrepreneurs nationaux écartés par le pouvoir, les
paysans, les déshérités, les secteurs patriotiques de la société civile, des médias et de
l’intelligentsia qui crient leur faim et leurs
aspirations à un monde meilleur.
Notes
(1) Leslie Péan, « Les manifestations contre la
politique du ridicule et de la dérision », Le Nouvelliste, 19 octobre 2012.
(2) Deborah Sontag, « Rebuilding in Haiti Lags
After Billions in Post-Quake Aid », New York
Times, December 23, 2012.
(3) Idem.
(4)Fidel Castro Ruz, Reflections of Fidel, Granma
International, December 27, 2010.
(5) « Nuria revela que Félix Bautista y amigos regalaron millones de dólares a Martelly », Acento.
com.do, 02 de abril del 2012.
(6) Nuria Peria, « Documento del caso Félix Bautista », Voir http://www.scribd.com/
doc/87837992/...
(7) Jean-Michel Caroit, « Les pièces du scandale
», Le Nouvelliste, 2 avril 2012.
(8) « Le rapport préliminaire de la Commission
d’Audit (CA) », Haiti-Observateur, no. 28, 14-21
mars, 2012.
(9) « a favorite of the thugs who worked on
behalf of the hated Duvalier family dictatorship
», Scott Wilson, « Political Notes Fill Carnival
In Haiti », The Washington Post, February 13,
2002, p. A22.
(10) Bernard Mandeville, La fable des abeilles,
ou les vices privés font le bien public (1714),
Paris, éd. Vrin, 1998.
(11) Ricardo Seintenfus, « La solidarité internationale en Haïti remise en question », Le Temps,
Genève, 20 décembre 2010.
(12) Leslie Péan, « À l’ombre de la République
Dominicaine – L’Alliance hégémonique insulaire
», Le Monde Diplomatique, numéro 381, Août
1982, p. 10.
(13) Bill Quigley and Amber Ramanauskas, «
Haiti : Where is the Money ? », Counterpunch,
January 3, 2012.
(14) Naomi Klein, « Haiti Disaster Capitalism
Alert : Stop Them Before They Shock Again »,
January 13th, 2010. On lira du même auteur The
Shock Doctrine : The Rise of Disaster Capitalism,
Alfred A. Knopf, Canada, 2007.
(15) Jean-Michel Caroit, « Un scandale de corruption entache les autorités dominicaines et haïtiennes », Le Monde, 3 avril 2012.
(16) International Monetary Fund, Haiti Fourth
Review Under the Extended Credit Facility,
Washington, D.C., August 2012, p. 15.
(17) Edmond Paul, Œuvres Posthumes, Tome I,
Paris, Dunod et Vicq, 1996, p. 132.
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15
Suite de la page (13)
existant dans le pays.
2.3.6.9. Favoriser une politique
de réinvestissement social avec les ressources générées par les communautés
organisées dans le but de donner de
l’importance à l’apport coresponsable
pour la satisfaction de leurs besoins et
de leurs aspirations.
2.3.6.10. Garantir l’inclusion
socio-productive, le travail émancipé, la transformation de l’armée de
réserve du capitalisme en force sociale
créatrice au moyen de l’organisation
des forces de production générant une
nouvelle culture du travail.
2.3.6.11. Incorporation de 500
000 Brigadistes à l’Armée Productive
liés aux Grandes Missions.
2.4. Encourager une nouvelle
orientation éthique, morale et spirituelle de la société basée sur les valeurs
libératrices du socialisme.
2.4.1. Préserver la force morale
du peuple vénézuélien et la renforcer
au moyen de stratégies de formation
des valeurs.
2.4.1.1. Préserver les valeurs
traditionnelles du Peuple vénézuélien
: honnêteté, responsabilité, goût du
travail, amour du prochain, solidarité,
volonté de dépassement et de lutte
pour l’émancipation au moyen de leur
promotion permanente et par tous les
moyens disponibles pour se défendre
contre les antivaleurs du modèle capitaliste qui promeut l’exploitation, le
consumérisme, l’individualisme et la
corruption qui sont à l’origine de la violence criminelle qui assaille la société
vénézuélienne.
2.4.1.2. Renforcer la force morale du Peuple vénézuélien au moyen
de la promotion des valeurs du socialisme, de l’éthique et de la morale
socialiste, de la formation et de l’autoformation socialiste, de la discipline
consciente basée sur la critique et
l’autocritique, la pratique de la solidarité et de l’amour, la conscience du
devoir social et la lutte contre la corruption et la bureaucratie.
2.4.1.3. Mettre en place des
plans d’étude appropriés, à tous les
niveaux, pour l’inclusion de stratégies
de formation des valeurs en rapport
avec la nouvelle société que nous travaillons à construire.
2.4.2. Renforcer l’inspection des
finances sociales.
2.4.2.1. Continuer à mettre
en place le contrôle des finances sociales comme stratégie pour l’exercice
du pouvoir du Peuple, pour superviser la gestion des organismes de
l’administration publique en ce qui
concerne le maniement des fonds publics et pour être efficaces dans la gestion publique en la dotant d’outils qui
fortifient son action.
2.4.3. Renforcer le système de
l’administration de la justice, combattre l’impunité, réformer le système pénitentiaire et promouvoir la justice de
paix communale.
2.4.3.1. Renforcer le système
de l’administration de la justice par la
dotation de moyens nécessaires pour
une action optimale incluant une investigation criminelle permettant de
combattre l’impunité.
2.4.3.2. Réformer totalement
le système pénitentiaire avec comme
but ultime la réhabilitation intégrale
des personnes privées de liberté pour
favoriser leur réinsertion productive
dans une nouvelle société.
2.4.3.3. Promouvoir la justice de
paix communale comme outil efficace
pour une coexistence pacifique et pour
favoriser la pratique de la solidarité et
de l’amour entre les Vénézuéliens et
les Vénézuéliennes.
Council Member Mathieu Eugène
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16
Haiti Liberté/Haitian Times
Objectif national :
2.5. Mener à bien l’installation définitive du Nouvel Etat Démocratique et
Social de Droit et de Justice.
2.5.1. Libérer la puissance contenue dans la Constitution Bolivarienne pour l’exercice de la démocratie
participative active.
2.5.1.1. Créer, à côté des organisations de base du Pouvoir Populaire,
un plan spécifique pour le développement législatif et pratique de tous les
articles constitutionnels qui reconnaissent au peuple l’exercice de la
démocratie directe.
2.5.2. Etablir un système de
communication permanente pour
écouter le peuple organisé et le peuple
dépolitisé en tant qu’effort pour la construction collective de l’Etat Socialiste
sous le principe de « Commander en
obéissant ».
2.5.2.1. Réviser pour le renforcer et l’étendre, le système de Missions et Grandes Missions en tant que
forme de participation du peuple à la
nouvelle institutionalité démocratique.
2.5.2.2. Etablir comme norme
le développement de journées et de
procédures d’interpellation populaire
sur la gestion des serviteurs publics.
2.5.3. Développer le système
Fédéral de Gouvernement basé sur
les principes de l’intégrité territoriale,
économique et politique de la Nation vénézuélienne au moyen de la
participation active des ouvriers, des
paysans, des villageois, des peuples
indigènes, des afro-descendants, des
femmes et des jeunes dans les fonctions de gouvernement communal et
dans l’administration des facteurs et
des moyens de production de biens et
des services de propriété sociale.
2.5.3.1. Planifier et exécuter
le transfert de compétence aux Communes, conseils communaux, tables
techniques de services, aux mouvements de villageois, de peuples indigènes, aux conseils de travailleurs
et travailleuses, aux usagers de véhicules à moteur, aux étudiants, en ce
qui concerne l’habitation, les sports,
la culture, les programmes sociaux,
l’environnement, l’entretien des zones
industrielles, l’entretien des zones urbaines, la prévention et la protection
communale, la mise en place de services publics entre autres.
2.5.3.2. Planifier et exécuter
la participation dans les processus
économiques stimulant les différentes
parties de l’économie et le développement endogène au moyen de coopératives, caisses d’épargne, entreprises de
propriété sociale et collective mixtes,
mutuelles et autres.
2.5.3.3. Mettre en oeuvre, au
moyen du Conseil Fédéral de Gouvernement, un système de planification
avec les Etats et les Municipalités pour
le développement territorial productif
de la Nation au moyen du développement des Districts Moteurs de Développement de même que la mise en
place de systèmes de gestion partagée
pour garantir l’entretien de la voirie,
l’assainissement environnemental et
l’infrastructure sociale sur tout le territoire national.
2.5.4. Continuer à transformer et réorganiser totalement
l’Administration Publique pour donner de la dignité aux serviteurs publics
et la rendre chaque fois plus utile au
peuple.
2.5.4.1. Mettre en place une
politique de stimulation et de reconnaissance des serviteurs publics et
de leaders populaires et sociaux qui
développent l’exercice de leurs fonctions dans le cadre des valeurs de
l’éthique socialiste.
2.5.4.2. Forger une culture
révolutionnaire de services publics
dans tous les domaines en renforçant
le critère selon lequel les fonctionnaires de l’Administration Publique
sont avant tout serviteurs publics et
sont là pour servir le peuple rapidement et honnêtement.
2.5.4.3. Mettre en mouvement
une politique destinée à promouvoir
et revaloriser la culture du savoir et
du travail socialistes en tant que mécanismes indispensables pour la transformation de l’Etat moyennant la créa-
tion d’Ecoles de Formation de Cadres
Administratifs et Politiques dans les
Institutions de l’Etat et la création
d’entreprises de Propriété Sociale dans
les instances du Pouvoir Populaire.
2.5.4.4. Mettre en place, peu à
peu, un processus de réorganisation
de l’Administration de l’Etat en homologuant et en donnant de la dignité
aux serviteurs publics conformément
à leur rôle et à leurs compétences par
l’emploi de leurs capacités professionnelles dirigé vers un renforcement du
modèle économique de production.
2.5.4.5. Approfondir et mettre
en place les mécanismes de sanction
politique, administrative et pénale,
selon le cas pour les serviteurs publics
qui montrent de l’efficacité administrative et politique et dans les cas de corruption.
2.5.4.6. Supprimer définitivement les traditionnels gestionnaires
afin que toutes les formalités pour
obtenir des documents, réaliser des
légalisations, des paiements, obtenir des bourses, des pensions, ou effectuer n’importe quelle démarche
légale dans l’Administration Publique
se fassent dans la plus grande rapidité
et la plus grande simplicité en se servant des technologies de pointe et de
l’unification des critères.
2.5.4.7. Supprimer toutes les
démarches inutiles demandées aux
citoyens
et aux citoyennes, pour réaliser
des opérations légales avec l’Etat, ou
pour obtenir des licences, des enregistrements, des diplômes, des certifications, etc...
2.5.5. Elaborer à partir de l’Etat
une profonde et définitive révolution
dans le système d’administration de la
justice pour que cesse l’impunité, pour
l’égalité et pour supprimer le caractère
de classe et le caractère raciste dans
son application.
2.5.5.1. Mettre en place dans
tout le pays des Cabinets de Procureurs
et des tribunaux Municipaux.
2.5.5.2. Accroître de façon significative le nombre de tribunaux
à travers le pays, en particulier en
matière pénale.
2.5.5.3. Accroître de façon significative le nombre de Cabinets de
Procureurs au niveau national.
2.5.5.4. Développer la construction de nouveaux espaces physiques
pour que fonctionnent les nouveaux
tribunaux et améliorer les infrastructures existantes.
2.5.5.5. Développer la cohésion et l’organisation de tous les instruments juridiques existants autour
du Système de Justice qui créent de
l’incohérence dans les définitions et
contribuent au désordre administratif
dans de nombreuses instances telles
que le Code Pénal, le Code de Procédure Pénale, le Code Civil, entre autres.
2.5.5.6. Développer les politiques de formation et d’habilitation
des juges et des Procureurs Publics
pour développer une culture de la responsabilité dans l’administration de
la justice en fonction du droit à bien
vivre des êtres humains que nous essayons d’apporter à la société vénézuélienne.
2.5.6. Développer à toute allure
la Grande Mission « A TODA VIDA
VENEZUELA ! » conçue comme une
politique intégrale de sécurité publique
avec un soin tout particulier aux 79
municipalités dans lesquelles les délits
sont les plus nombreux dans le but de
transformer les facteurs de caractère
structurel, situationnels et institutionnels qui génèrent de la violence et des
délits pour les réduire en augmentant la convivialité solidaire et l’accès
du peuple à l’exercice libre et sûr de
ses activités familiales, communales,
sociales, formatives, de travail, syndicales, économiques, culturelles et
récréatives.
2.5.6.1. Expansion et consolidation de la prévention intégrale et
de la convivialité communale par la
planification, l’exécution et le contrôle
du plan de prévention intégrale spécialement dédié aux jeunes des secteurs
populaires, chômeurs ; expansion et
consolidation de l’application d’un
plan spécial de surveillance par des
patrouilles dans les municipalités pri-
oritaires, expansion et consolidation
de l’activité au niveau national du
Service de Police Communale, expansion et consolidation de
l’exécution du plan de travail pour arriver au contrôle des armes, des munitions et au désarmement, de même que
l’intensification du programme de renforcement de l’enquête, de l’arrestation
et du procès des personnes responsables d’homicides, d’enlèvements, de
vols et de vols de véhicules.
2.5.6.2. Continuer à renforcer
les organes de la sécurité publique au
moyen de dotations d’équipements
individuels et institutionnels pour les
corps de police et dans le domaine de
la communication pour une réponse
rapide et efficace.
2.5.6.3. Déployer la Police Nationale Bolivarienne sur tout le territoire
et terminer le processus de refondation
du Corps d’Enquêtes Scientifiques Pénales et Criminelles (CICPC).
2.5.6.4. Transformer le système
de Justice Pénale et créer des mécanismes alternatifs de résolution des
conflits par l’installation de Maisons
de Justice Pénale dans chaque municipalité prioritaire.
2.5.6.5. Poursuivre la transformation du Système Pénitentiaire.
2.5.6.6. Activer le Système National de Soins aux Victimes.
2.5.6.7. Création et socialisation
des connaissances pour la convivialité
et la sécurité des citoyens et établissement des Centres Communaux Intégraux de Solution des Conflits.
2.5.6.8. Création d’une Zone
Stratégique ou champ de connaissances sur la sécurité publique et citoyenne
à l’intérieur du Fonds National des Sciences, Technologies et Innovations et
terminer la mise en place de l’UNES
dans 7 états du pays : Portuguesa, Bolivar, Falcon, Barinas, Nueva Esparta
et Apure, dans le but d’augmenter
la capacité de formation du nouveau
modèle de sécurité publique et citoyenne et la production du savoir en
matière de sécurité.
2.5.7. Garantir le droit et l’accès
au libre exercice de l’information et de
la communication véritable.
2.5.7.1. Fortifier la souveraineté dans les communications en
divulguant notre patrimoine culturel, géographique, touristique et
environnemental, de même que le
développement productif et politique
dans le but de renforcer les processus
d’intégration et d’unité latino-américaines et caribéennes. Pour cela, nous
proposons de continuer à aider au
développement de réseaux de communications et de moyens d’expression
de la parole, de l’image et des voix de
notre peuple.
2.5.7.2. Renforcer l’emploi des
moyens de communication pour le
passage au socialisme en privilégiant
les valeurs citoyennes de même que
l’utilisation responsable et critique des
moyens de communication. En cette
tâche, il est indispensable de développer la recherche sur la communication
en tant que processus humain et outil
de transformation et de construction
sociale.
2.5.7.3. Consolider la régulation
sociale des moyens de communication
en tant qu’outils pour le renforcement
du Pouvoir Populaire en promouvant
le Système National de Communication Populaire (radios, télévisions
communales, journaux communautaires, environnementaux, personnels
de l’environnement, ouvriers, jeunes,
membres des partis, syndicalistes, paysans, entre autres) en tant qu’espace
pour l’articulation de signifiants et de
relations produites par la pratique de
la communication sociale et humaine
dans le but de transformer la réalité à
partir du Pouvoir Populaire organisé.
2.5.7.4. Actualiser et développer les plateformes technologiques des
moyens de communication en profitant du développement que représente
la mise en arche de la Télévision
Digitale Ouverte (TDA) qui permettra
d’améliorer la qualité des transmissions et d’offrir un plus large spectre
de signaux différenciés.
A Suivre
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
A Travers le monde
Equateur : La vie du
président est en danger
La fermeture de la base de Manta et l’asile
d’Assange ont mis le président Correa dans le
collimateur de la CIA
H
L
e journaliste chilien Patricio Mery
Bell (qui a révélé il y a trois mois que
la CIA avait un plan pour déstabiliser le
président Rafael Correa), a déclaré que
le président équatorien devenait plus
vulnérable à partir du 15 janvier 2013,
après avoir demandé une autorisation
de vacance du pouvoir pour pouvoir
participer à la campagne électorale.« Il
faut être trois fois plus vigilant avec le
président Correa », a dit Mery Bell dans
un entretien avec El Ciudadano, et a
averti que la persécution médiatique
contre le chef de l’Etat s’intensifierait
dans les prochains jours. De plus, le
journaliste a indiqué qu’il n’était pas «
correista » (partisan de Rafael Correa),
mais que son devoir en tant qu’être humain et citoyen latino-américain était
d’alerter sur les stratégies de la CIA et
les 88 millions de dollars destinés à la
déstabilisation du gouvernement équatorien. Le journaliste chilien a assuré
que ce montant était distribué à certains
groupes anarchistes, de gauche et de
droite, afin qu’ils entreprennent des actions pour discréditer le chef de l’Etat.
L’enquête de Patricio Mery Bell
a dévoilé que les raisons de la CIA de
s’intéresser au chef de l’Etat et à son
gouvernement avaient été la fermeture de la base de Manta et l’accord
de l’asile diplomatique au fondateur de
Wikileaks, Julian Assange. Ces deux
faits « transforment le président Correa
en un objectif stratégique et militaire de
la CIA ».
Le travail de Mery Bell a commencé lorsqu’un inspecteur de la Police d’investigation du Chili, Fernando
Ulloa, a affirmé que 200 kilos de cocaïne passaient chaque mois par la
frontière entre le Chili et la Bolivie. Ce
trafic de drogue est surveillé et pris en
charge par les plus hautes autorités de
la police chilienne. L’enquête journalistique révèle que la drogue est envoyée
aux Etats-Unis et en Europe, et qu’avec
l’argent de cette drogue, une influence
est exercée sur des agents chiliens et
équatoriens pour déstabiliser le président Correa et son gouvernement.
Un autre sujet que révèle le journaliste est que la valise diplomatique
qui est arrivée en Italie avait un sceau
chilien, et ce sceau n’était pas falsifié,
il était original. Mery Bell assure qu’à
diverses reprises, on a essayé d’obtenir
la version du président Sebastián Pi-
Menez Jean-Jerome
Le président Rafael Correa
ñera (frère d’un ancien ministre qui a
collaboré avec la dictature de l’ancien
militaire chilien Augusto Pinochet) sur
le sujet, mais qu’il n’a fait aucune déclaration.
Apres avoir réalisé plusieurs
couvertures et publications, le journaliste chilien a été arrêté dix fois au Chili,
et n’a jamais été défendu par des organisations telles que la Wan Ifra ni par la
Société interaméricaine de presse (SIP).
« Nous croyons que le véritable journalisme n’est pas le journalisme au service
de pouvoirs factices », a déclaré Patricio
Bell, avertissant qu’est venu le moment
de « sortir les démons de l’ombre, comme les vampires ».
Une autre scène qu’a rappelée
au cours de l’entretien Patricio Mery,
est l’assassinat du général Schneider
trois ans avant le coup d’Etat planifié
en 1973 contre l’ex président Salvador
Allende. Ainsi, le journaliste a souligné
que des scénarios similaires avaient été
mis en place par la CIA pour intervenir
dans des pays d’Amérique centrale et
du Sud, et a même signalé le manque
de confiance de l’actuel président des
Etats-Unis envers la CIA. « Nous avons
la sensation que même le président
Obama n’a pas confiance en la CIA. A
tel point qu’il crée un nouveau département d’intelligence qui dépend du Pentagone ».
Avec ces insinuations et leurs antécédents, Patricio Mery Bell a invité les
équatoriens à empêcher que des forces
étrangères ne s’impliquent dans leurs
affaires et à ne pas avoir peur. « Ca ne
résout rien », a-t-il dit, avertissant que «
la vie du président Correa est en danger,
la vie de la démocratie que vous avez
choisie est également en danger ».
El Ciudadano 8 janvier 2013
PAUL J. JOURDAN
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Le président Chavez souffre des
complications causées par une
infection pulmonaire
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Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
ugo Chavez, Président du Venezuela, fait face à un revers de
santé aujourd'hui suite à une infection pulmonaire sévère, selon Ernesto Villegas, Ministre de Communications et information.
L’état de santé du président
Hugo Chavez est délicat mais stable.
Dans des émissions à la télévision et
à la radio nationales, Villegas a indiqué que le communiqué a été approuvé par le Vice-président exécutif, Nicolas Maduro.
Voici le texte du communiqué
officiel, tiré de Prensa Latina.
Gouvernement de la république
bolivarienne du Venezuela
Communiqué
Le Gouvernement de la République
bolivarienne du Venezuela, dans
l'accomplissement de son devoir
tient de tenir le peuple vénézuélien
et les peuples frères au courant de
l'état clinique en cours du président
Hugo Chavez.
Après la délicate chirurgie effectuée le 11 Décembre, le commandant Chavez a fait face à des
complications à la suite d'une grave
infection pulmonaire.
Cette infection causée par une
insuffisance respiratoire a exigé du
Commandant Chavez de respecter
strictement le traitement médical.
Le Gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela réitère sa confiance en l'équipe
médicale qui assiste le Président. Ils
ont constamment suivi le développement clinique du patient et ont fait
une plus grande attention à chacune
des difficultés qui ont eu lieu.
Le Gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela
met en garde le peuple vénézuélien
contre la guerre psychologique
lancée par le réseau des médias multinationaux au sujet de la santé du
chef de l'Etat, visant à déstabiliser
la République bolivarienne du Venezuela et méprisant la volonté du
peuple exprimée dans les élections
présidentielles du 7 Octobre, afin de
renverser la révolution bolivarienne
menée par Chavez.
De tels efforts seront arrêtés
par l'unité blindée du gouvernement bolivarien, le peuple organisé
et les forces armées nationales bolivariennes qui font tous partie de
l'idéologie et du leadership politique
du Commandant Hugo Chavez.
En avant vers la victoire.
Vive Chavez!
Caracas 3 Janvier 2013
Ahora.Cu 4 Janvier 2013
Nicolas Sarkozy avait commandité
l’assassinat d’Hugo Chavez !
L
a ministre vénézuélienne des
Services pénitentiaires, Iris Varela, a annoncé sur son compte
Twitter l’expulsion d’un ressortissant français connu sous le nom
de Frédéric Laurent Bouquet, le 29
décembre 2012.
M. Bouquet avait été arrêté
à Caracas, le 18 juin 2009, avec
trois ressortissants dominicains,
en possession d’un arsenal. La police scientifique avait saisi dans
l’appartement qu’il avait acquis
500 grammes d’explosifs C4, 14
fusils d’assaut dont 5 avec visée
télescopique, 5 avec visée laser, et
1 avec silencieux, des câbles spéciaux, 11 détonateurs électroniques,
19 721 cartouches de différents calibres, 3 mitraillettes, 4 pistolets de
différents calibres, 11 équipements
radio, 3 talkies walkies et une base
radio, 5 fusils de chasse calibre 12, 2
gilets pare-balles, 7 uniformes militaires, 8 grenades, 1 masque à gaz,
1 couteau de combat et 9 bouteilles
de poudre à canon.
Durant son procès, M. Bouquet a admis avoir été formé en
Israël et être un agent des services
secrets militaires français (DGSE). Il
a reconnu préparer un attentat pour
assassiner le président constitution-
Au centre Frédéric Laurent Bouquet
nel Hugo Chavez.
M. Bouquet avait été condamné à 4 ans de prison ferme pour «
détention illégale d’armes ». Il a
purgé sa peine. Il a été extrait de
sa cellule par ordonnance N° 09612 du premier juge Yulismar Jaime,
puis a été expulsé pour « atteinte à
la sécurité nationale », en vertu de
l’article 39 alinéa 4 de la Loi sur les
migrations et les étrangers.
Les autorités vénézuéliennes
s’étaient jusqu’à présent abstenues
de communiquer sur ce sujet. Les
faits ont été confirmés par le porte-
parole du quai d’Orsay, Philippe Lalliot. L’ambassade de France à Caracas a décliné tout commentaire.
De notre enquête nous pouvons conclure : (1) le président
Nicolas Sarkozy a commandité
l’assassinat de son homologue Hugo
Chavez (2) l’opération fut un fiasco
(3) la France a accordé des compensations substantielles pour étouffer
cette affaire durant le mandat de M.
Sarkozy.
Réseau Voltaire 1er janvier 2013
Un Vénézuélien est élu Secrétaire
Général du Secrétariat
permanent du SELA
Par Michele Claverie
L
es
membres
du
Système
Economique Latino-américain
et Caribéen, SELA, ont élu hier
l’économiste vénézuélien Roberto
Guarnieri, nouveau secrétaire général de son Secrétariat Permanent.
Lors de la 38 è Réunion Ordinaire du Conseil Latino-américain,
qui a lieu à Caracas, les participants
ont décidé que la priorité du nouveau secrétaire sera d’appuyer les
activités de la CELAC, la Communauté des Etats Latino-américains et
Caribéens.
Il devra soutenir techniquement la présidence pro tempore de
ce mécanisme, assumée par le Chili
jusqu’à cette année.
Le Système Economique Latino-américain et Caribéen, réunit 28
pays de la région. Il s’avère un système de consultation et de coordination face à d’autres blocs, pays ou
groupes économiques.
RHC 3 janvier 2013
Haiti Liberté/Haitian Times
17
2013, l’année du point final !
Suite de la page (8)
masses affamées qu’il mithridatise
contre les risques de la contestation(«
kredipampoze », « ti manmancheri »)…
Les anticipations pour une reproduction
de l’exemple de René Préval , souhaitant
désigner son successeur , effleurent Martelly qui inscrit l’action de son fils dans
une dérive monarchique du pouvoir. Le
temps , enfin, est une question qui défie
l’espoir des milliers de familles encore
sans logement, reléguées au rang de
sous-citoyens exclus ,rongés par un système « d’apartheid » reproducteur d’une
misère deshumanisante et humiliante.
Ce pouvoir investit également
le présent, par procuration comme s’il
est porteur de réalisations concrètes. Si
René Préval dédaignait la communication politique comme art, Michel Martelly s’y emploie avec ruse, faisant croire
qu’en si peu de temps, son règne jouit
d’un bilan si prometteur. Le legs de René
Préval , que l’opinion publique considère
comme catastrophique parce qu’il n’a
pas su gérer l’après séisme de 2010 avec
le niveau et l’investissement requis par
les évènements, est un élément du passé
que le pouvoir Martelly créé ex nihilo,
s’approprie comme s’il renforce et consolide « le nouvel horizon démocratique. »
Quoiqu’ ignare en politique,
avec l’assistance technique des communicants ,Martelly a réussi à inspirer confiance,(dans des conditions
non encore élucidées) à des jeunes
,dans des quartiers populaires ,et des
grandes villes dont la plupart d’entre
eux ne connaissent que les expériences
démocratiques frustrées, d’interruptions brutales de l’exercice du pouvoir
et de misère grandissante. Ces jeunes,
comme ceux de 1990,qui se sont laissés convaincre par la rhétorique révolutionnaire de Jean-Bertrand Aristide,
acceptent de confier leur avenir à ce
chanteur que rien ne prédisposait à ce
métier difficile de président de la république. Et Martelly leur promettait emplois, logis, éducation, voitures…du
rêve. Martelly leur a-t- il vendu de la
poudre de perlimpinpin ?
L’année 2012 a été marquée par
le réveil de la contestation :les manifestants ne cessent d’ augmenter,fatigués
des propos mensongers, du train de vie
des nouveaux oligarques !Et lavalas aux
accents tribuniciens, expert en secousse
mobilisatrice dispose d’une puissance de
feu, qui n’est pas réductible au discours
aseptisé de certains dirigeants !L’opposition erratique, tente de sortir du tombeau
dans lequel certains ont été ensevelis
par Préval, pressé de les étouffer par les
avantages matériels !Inite cache mal son
manque de discipline, et le goût vénal de
ses parlementaires, accrochés aux ressources matérielles en échange de leur
appui à un pouvoir aux abois !
C’est le désenchantement aggravé
qui s’annonce en 2013 !
De quelles marges de manœuvre Michel
Martelly dispose-t-il pour éviter le désenchantement ? De quels moyens disposet-il pour empêcher l’évanouissement de
ses promesses ? L’économie haïtienne
après avoir subi les effets du séisme du
12 janvier 2010, est caractérisée par
une forte dépendance de l’aide extérieure. Le système de production agricole
encore soumis aux aléas des conditions
climatiques, reste marqué par les techniques archaïques. L’après séisme est
également marqué par l’inflation, la
multiplication par deux ou par trois des
denrées agricoles. Tandis que l’économie
urbaine est « rachitique » et « faible en
volume ».L’industrialisation s’est révélée
balbutiante, mais contrariée par les crises politiques, des mesures d’embargo,
amplifiées par l’émigration des professionnels les plus qualifiés et la main
d’oeuvre « semi et non qualifiée ». Enfin,
la pauvreté ne peut que connaitre une
augmentation due à l’accroissement
démographique, au sous-emploi, à la
baisse de la production nationale.
Que peut changer Michel Martelly aggravant la dette publique du fait
de sa cour budgétivore, de ses tribus
dépensières, dans ce contexte si difficile d’ailleurs, marqué par la crise de
l’économie mondiale, qui frappe des
Etats qu’on croyait à l’abri des privations
traditionnellement observées au sein des
économies des pays du Sud ? Cette crise
dont on ne voit point l’issue rend davantage fragiles les économies émergentes
dépendantes des dollars.
18
La quête d’utopie est nécessaire
aux peuples, comme un elixir face à
des gens à l’état de santé chancelant.
En Amérique latine, comme l’écrit Javier Santiso, « les gouvernants continuent de rêver de formules magiques et
d’envolées lyriques. Celles-ci se transforment en autant de réalismes tragiques
et de chutes douloureuses. »( Javier
Santiso,Amérique latine, révolutionnaire, libérale, pragmatique ,Editions autrement,2005,) Parallèlement à cet excès de fatalisme, d’autres pays tentent de
construire leur trajectoire qui leur est propre, se réservant d’appliquer les recettes
orthodoxes de l’économie libérale. Ils ont
plutôt réussi à adopter le pragmatisme,
mélangeant les réformes économiques
et les politiques sociales. A ce niveau, le
Chili, le Brésil ou même le Mexique ont
tenté ce qu’on appelle « le possibilisme
».Il s’agit d’une approche de l’économie
politique dont l’essence, selon les propres mots de Albert Hirschman, « consiste à trouver des moyens d’échapper
à des constructions trop rigides, et ce
,pour chaque cas qui se présente. »(J.
Santiso,p.112) Le possibilisme sur le
plan politique signifie que l’organisation
politique s’appuie sur des pactes , des
compromis entre les élites politiques,
des « concessions mutuelles, des découvertes inédites ».C’est une forme de
réconciliation entre les ennemis d’hier
qui acceptent de renoncer aux défis de
« l’intransigeance » et de la « défiance
idéologique ». Le possibilisme, c’est la
construction des espaces de transaction
où opposants et gouvernants discutent
et adhèrent à des formes de gouvernements qui ne mettent aucun acteur hors
jeu et tentent de préserver l’essentiel.
Le possibilisme sur le plan
économique s’est concrétisé par
l’adoption de politiques économiques
plus souples, combinant libéralisme
économique et réalisme politique. Ainsi, les réformes sur la privatisation des
entreprises publiques, les réformes de
retraite, les politiques de l’ouverture
libre-échangiste ne sont pas appliquées
de façon orthodoxe mais adaptées. Mais
souvent le possibilisme construit sa voie
en s’associant au populisme.
Les marges de manœuvre de Martelly sont étroites certes, en revanche,
il disposerait de trois atouts : d’abord,
l’appui de Bill Clinton, véritable conquérant et gouverneur d’Haïti qui semble
attaché à sortir Haïti de la sinistrose et
de l’édredon du fatalisme, en s’imposant
comme animateur de l’optimisme et des
incitations à l’investissement. Ensuite,
le second atout est le projet de reconstruction de la capitale, accompagné
d’un plan de logement à l’initiative de
la Banque nationale de crédit. Si les
promesses de la Commission Intérimaire
de la Reconstruction d’Haïti sont tenues,
il y a de fortes chances que les retombées s’avèrent positives sur la création
d’emplois, l’injection de revenus supplémentaires dans l’économie locale
et l’augmentation du chiffre d’affaires
des entreprises du secteur bâtiment. Ce
qui aura un effet d’entrainement sur la
confiance des investisseurs étrangers
ou haïtiens. Mais ces hypothèses ne
résistent pas à la brutale réalité. Enfin,
Michel Martelly, certes, brouillon, incompétent, depuis les débuts de sa présidence, certes incapable d’incarner les
représentations symboliques de la fonction et les valeurs morales auxquelles il
renvoie, mais il semble être animé d’une
volonté, volonté de cogner la sinistrose
ambiante, volonté de prêcher contre le
déclinisme inexorable, volonté d’aller à
contre-courant de cette conviction dans
le fatalisme, comme s’il est armé d’une
force d’entrainement collectif. Mais cette
volonté n’est qu’un artifice, mis au service des logiques d’accumulation, donc
elle est contre-productive et fait perdre
du temps à la nation haïtienne.
L’expression de cette volonté n’est pas unique, elle fait penser à
celle qu’animait Jean-Bertrand Aristide.
On sait ce qui est arrivé , Aristide ,dos
au mur, mit en œuvre des politiques
d’ajustement structurel, poursuivies
en 1996 par René Préval, réinvestit le
populisme, se laissa tenter par des tactiques à court terme qui se décomposent en deux séquences :l’appropriation
des ressorts de la démocratie importée
,préoccupé par sa réélection et son occupation permanente du pouvoir ,et la
deuxième séquence, sans renier les lois
de l’économie libérale, simuler les ré-
Haiti Liberté/Haitian Times
Suite de la page (12)
formes en agitant le voile populiste.
Et le pouvoir revisite son atout
d’espoir dramatisé : en faisant croire
que les investissements seront colossaux, la croissance sera de retour. La
réalisation du site industriel Caracol et
l’implantation de l’hôtel Royal Oasis
envoient des signaux positifs à ceux
qui souhaitent investir en Haïti, mais
ont des limites quant à leur sens pédagogique.
Un régime raccroché aux brandons de l’optimisme refusant de se colleter à la réalité, telle qu’elle est pour la
transformer, se montre plutôt amoureux
du monde des paillettes, tel qu’il voudrait être !
Il n’y a rien à espérer en 2013
de ce président incompétent, sourd,
aveugle, qui fuit en permanence ses
responsabilités, accompagné de sa
clique de sangsues, avec ses valets,
ses vendus, ses satrapes, qui attablés,
festoient au mépris des masses affamées et tirées par le ventre . Oui, Michel Martelly, continue à ridiculiser nos
héros de l’indépendance, et à fouler
aux pieds les valeurs de souveraineté,
de radicalité et d ‘anti-impérialisme
qui font la singularité d’Haïti : accepter
qu’il engage une nouvelle année, à titre
d’expérimentation, serait un gâchis de
plus. Ne pas le reconnaitre, c’est verser
dans la connivence et pactiser avec tous
ceux qui à un titre ou à un autre, défigurent ce pays, qui détruisent le peu
de dignité qu’il nous reste. S’abstenir
de tout projet de démantèlement de ce
pouvoir, c’est participer, au nom de cette
démocratie formelle, à l’ensablement de
cette société, c’est conforter cet ordre
inégalitaire peuplé de matadors, de toréadors, qui se figent dans des logiques de
pillage et d’accumulation des richesses
, s’affalent dans ce carnaval inimitable
où son président s’enivre de sentiments
de petit parvenu dansant au rythme du
tango, dans les bras du chanteur espagnol ,pris de sentiments spontanés de
solidarité , envers un pays qu’il méprise.
Si Julio Iglesias avait du respect
pour le peuple haïtien, si Martelly était
épris de sentiments d’amour envers sa
terre, ils auraient accepté de chanter
sur les tréteaux dressés sur des lieux
populaires, et recouverts de slogans pro
-révolutionnaires, devant des foules en
guenille, pour mieux mesurer les douleurs des immenses enfants portant une
voix d’os, une voix de vent, une voix
qui charriait des cris d’une faim de quatre jours, à peine perceptible par un régime ploutocratique épris de rapines, de
confiscation des fonds de la République.
L’année 2013 doit être celle du point final : point final à ce régime qui continue
à spolier ce pays avec la complicité de
la République dominicaine, des acteurs
invisibles de l’Europe, des Etats-Unis ,
attendant que l’impatience des masses
se change en haine, et la popularité d’un
président monnayée par des espèces sonnantes et trébuchantes d’entrepreneurs
économiques sans scrupule, en jacqueries, en soulèvements populaires que
les forces onusiennes hésiteront à mater
avec perfidie et cynisme.
s’est consacré à l’achat éhonté de voix
dans le milieu tandis qu’il tenait le peuple de Chiapas plongé dans la pauvreté,
tout en faisant usage de la police et des
paramilitaires pour essayer de freiner la
progression organisationnelle des peuples
zapatistes ; ou, au contraire, s’il accepte
et respecte notre existence avec vérité
et justice et se fait à l’idée que fleurit un
nouveau style de vie sociale en territoire
zapatiste, Chiapas, Mexique. Epanouissement qui attire l’attention des honnêtes
gens partout sur la planète.
Il appartient aux autorités locales de
décider s’il continuent de jeter de l’argent
à ces organisations anti-zapatistes ou
supposément «zapatistes» qui leur en extorquent pour attaquer nos communautés,
ou plutôt si elles utilisent cet argent pour
améliorer les conditions de vie de leurs
administrés.
C’est au peuple du Mexique qui
s’organise sous forme de luttes électorales
et résiste, de décider s’il continue encore de
voir en nous des ennemis ou des rivaux
sur qui décharger ses frustrations par la
fraude et des agressions dont, enfin de
compte, nous souffrons tous ; et si dans sa
lutte pour le pouvoir il continue de s’allier
avec nos persécuteurs ; ou s’il reconnaît
enfin en nous une autre façon de faire la
politique.
Sixièmement -. Dans les prochains
jours, l’EZLN, à travers ses comités, le
Sixième et l’International, annoncera une
série d’initiatives, de nature civile et pacifique, pour continuer à marcher aux côtés
des autres peuples indigènes du Mexique
et de tout le continent, et aux côtés de
ceux qui, au Mexique et dans le monde,
résistent et luttent, ceux d’en bas et de la
gauche.
Frères et Sœurs Camarades:
Auparavant, nous avions eu la
chance de bénéficier d’une attention honnête et noble de divers médias. Lors, nous
leur en avons été reconnaissants. Mais
leur attitude, postérieurement, a effacé
tout cela.
Ceux qui ont prétendu que nous existions seulement d’un point de vue médiatique et qui par leurs mensonges et le
silence pensaient que nous disparaîtrions,
se sont trompés.
Quand ils n’avaient pas de caméras, pas de micros, pas de stylos, pas
d’oreilles et d’yeux, nous existions.
Quand ils nous calomniaient, nous
existions.
Quand ils ont fait le silence sur
nous, nous existions .
Et nous voici, nous existons encore.
Notre cheminement, comme cela
a été démontré, ne dépend pas de son
impact dans les médias, mais de la compréhension du monde et de ses parties,
de la sagesse indigène qui régit nos pas,
de l’inébranlable décision qui donne de la
dignité à ceux d’en bas et de la gauche.
A partir de maintenant, notre parole va commencer à être sélective à qui
elle sera destinée et, et sauf dans de rares
cas, ne pourra être comprise que par ceux
qui ont marché avec nous et continuent
de marcher, sans pour autant capituler
devant les modes médiatiques et la conjoncture.
Aujourd’hui, compte tenu des erreurs, des nombreuses difficultés, c’est
désormais une réalité une autre façon de
faire de la politique.
Rare, très rares sont ceux qui auront
le privilège de la connaître et d’apprendre
d’elle directement.
Il ya 19 ans nous les avons surpris prenant leurs villes par le feu et par
le sang. Aujourd’hui, nous l’avons fait de
nouveau, sans armes, sans morts, sans
destruction.
Nous sommes différents de ceux
qui durant leur gouvernement ont semé et
sèment encore la mort et de ceux qui, par
leurs gouvernements, ont divisé et semé la
mort parmi leurs gouvernés.
Nous sommes les mêmes d’il y a
500 ans, d’il y a 44 ans, d’il y a 30 ans,
d’il y a 20 ans, d’il y a à peine quelques
jours.
Nous sommes les zapatistes, les
plus petits, qui vivent, luttent et meurent
dans les coins les plus reculés du pays,
ceux qui ne cèdent pas, qui ne vendent
pas, ceux qui ne se rendent pas
Frères et Sœurs
Camarades:
Nous sommes les zapatistes, recevez notre accolade.
Démocratie!
Liberté!
Justice!
Depuis les montagnes du sud-est
mexicain.
Pour le Comité clandestin révolutionnaire indigène - Commandement
général de l’Armée zapatiste de libération
nationale.
Sous-commandant Insurgé Marcos.
Mexique. Décembre 2012 - Janvier
2013
Ndlr. *San SalvadorAtenco.
Ville militante du Mexique rassemblant
le «Front des Villages en Défense de
la Terre», fer de lance de la lutte contre
l’imposition de Peña Nieto suite aux élections du 1er juillet 2012 dernier au Mexique. Enrique Peña Nieto, marionnette
médiatique promu par les deux principaux
groupes télévisés du pays, Télévisa et TV
Azteca, a été déclaré vainqueur, avant
même le décompte total des bulletins de
vote.
**Priistes : relatif ou appartenant
au PRI, Parti Révolutionnaire Institutionnel ou PRI (en espagnol Partido Revolucionario Institucional)
Texte original en espagnol. Mémoire des luttes 4 janvier 2013.Traduction : Google et la Rédaction.
continued from p(9)
Most of the people living under
tents are on private property and are
subjected to official and private violence
in forced evictions, according to Oxfam.
Over 60,000 have been forcibly evicted
from over 150 tent camps with little le-
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gal protection. Oxfam reports that many
fear leaving their camps to seek work or
food because they worry that their tents
and belongings will be destroyed in their
absence.
Dozens of Haitian human rights
organizations and international allies are
organizing against forced evictions in a
campaign called Under Tents Haiti.
The fact that these problems remain
despite billions in aid is mostly the result of
the failure of the international community
to connect with Haitian civil society and to
work with the Haitian government. Certainly the Haitian government has demonstrated problems, but how can a nation
be expected to grow unless it leads its own
reconstruction? Likewise, Haitian civil society, its churches, its human rights, and
community organizations can be real
partners in rebuilding the country. But the
international community has to take the
time to work in a respectful relationship
with Haiti. Otherwise, the disasters, like
the earthquake and hurricanes, will keep
hammering our sisters and brothers in
Haiti, the people in our hemisphere who
have already been victimized far too frequently.
Bill Quigley is a human rights lawyer and teaches at Loyola University New
Orleans. Amber Ramanauskas is a lawyer and human rights researcher. Thanks
to Sophia Mire and Vladimir Laguerre for
their help. A copy of this article with full
sources is available. Bill can be reached
at [email protected], Amber at [email protected].
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013
Suite de la page (4)
Suite de la page (20)
Citant comme exemple les projets
de santé avec le ministère de la Santé
publique, de justice et de la Police avec
le ministère de la justice. « Les Haïtiens
eux-mêmes veulent des résultats, du
progrès et nous voulons également des
résultats visibles », a-t-il ajouté.
En réaction, le président Michel
Joseph Martelly de son côté a crié haut
et fort la « victoire » du fait disait-il
que « Haïti ne reçoit pas de l’argent du
Canada, Haïti ne gère pas de l’argent
d’aide du Canada. » Quant à sa ministre de l’Economie et des Finances,
Marie Carmelle Jean-Marie, le Canada
ne donne un centime au Trésor public, mais elle a quand même qualifié la
décision du Canada de méchanceté : «
Le Canada est très méchant », a-t-elle
déclaré.
Par ailleurs, à l’occasion du
deuxième anniversaire du séisme
meurtrier du 12 janvier 2010, la ministre d’alors de la Coopération internationale du Canada Oda Beverley était
en visite en Haïti en vue de réitérer
le soutien de son pays à l’égard des
principales priorités de reconstruction
du gouvernement haïtien, qui a bénéficié une aide de 20 millions de dollars. Mme Oda faisant le point sur les
travaux réalisés par son pays en Haïti
avait déclaré récemment que «Notre
gouvernement travaille de près avec le
gouvernement d’Haïti, nos partenaires
canadiens et nos homologues internationaux pour réaliser des progrès tan-
Laurent Lamothe et l’ambassadeur du Canada, Henri-Paul Normandin
gibles en Haïti ». « En ce deuxième anniversaire de cet événement tragique,
nous devons maintenir notre ardeur
afin que le peuple d’Haïti puisse continuer de reconstruire son pays et de
garder espoir en un avenir meilleur »,
a-t-elle ajouté.
Alors que le Canada a fait savoir
par ailleurs qu’il a accordé plus de 250
millions de dollars à Haïti entre 2011
et 2012 et depuis 2006, il a versé
environ un (1) milliard de dollars à
Haïti. Rappelons qu’en Janvier 2012
le président Michel Joseph Martelly a
grandement félicité le Canada pour son
support financier allant jusqu’à 20 mil-
lions de dollars pour l’aider à déplacer
les victimes de tremblement de terre
dans l’aire du Champ-de-Mars.
Alors, où est la vérité ? Qui a
menti au peuple haïtien ? On a souvent critiqué l’inefficacité et le cercle
vicieux qui mystifient l’aide internationale à Haïti, le gaspillage et la corruption dans la gestion des fonds octroyés
à Haïti à travers les organisations Non
gouvernementales (ONG) et le manque
de leadership du côté des autorités
haïtiennes. Haïti est devenue par sa
paupérisation une vache à lait pour des
grands mangeurs des pays riches et les
laquais locaux.
Mobilizasyon pou Dedomaje Viktim
Kolera yo kwè, ane 2013 la, dwe yon
lane gonfle ponyèt. Nou dwe touse
manch nou, gonfle ponyèt nou pou n
bati :
- Yon peyi ki granmoun tèt li nan
zafè lamanjay.
- Yon peyi ki kapab òganize
eleksyon li an granmoun, pou se pa
òganizasyon entènasyonal ak anbasad
etranje ki vin bay rezilta eleksyon
- Yon peyi ki granmoun tèt li nan
chwa ekonomik l ap fè, kote dirijan yo
pa gen lòd pou yo pran nan men FMI
ak Bank Mondyal
- Yon peyi ki kapab òganize
sekirite sitwayen yo, san prezans
okenn fòs okipasyon
Viv yon peyi granmoun! Viv lit
pèp la!
Pou Kolektif Mobilizasyon Pou
Dedomaje Viktim Kolera yo
Guy NUMA ak Yves PIERRE-LOUIS
6 janvye 2013
Suite de la page (6)
popilasyon an, li pito ogmante taks
sou do moun ki pi pòv yo, fè represyon sou pèp la, pandan boujwazi a ap
vann byen chè epi fè kòb nan kidnapin.
Nasyonzini deja anonse yon gwo kriz
alimantè pou ane 2013 la. Menm lè
nou konnen se enperyalis la ak laboujwazi ki kreye kriz sa a, nou konnen
tou, gwo palto nan Nasyonzini pral
sèvi ak kriz sa a pou ranmase lajan met
nan pòch yo sou do pèp la.
Pou tout rezon sa yo, Kolektif
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OF NEW YORK COUNTY OF
KINGS In the Matter of a Family
Offense Proceeding Jean LouisJuste, Petitioner, -against- Clevens Louis-Juste, Respondent.
File #: 51736 Docket #: O-0087012 SUMMONS (Publication) IN
THE NAME OF THE PEOPLE OF
THE STATE OF NEW YORK: To:
Clevens Louis-Juste (Address:
Unknown) A petition under Article 8 of the Family Court Act
having been filed with this Court
requesting the following relief:
Order of Protection; YOU ARE
HEREBY SUMMONED to appear
before this Court on December
10, 2012 at 9:30 AM for purposes
of Conference and Return of Process at Part 49A, on Floor 6 in
Room 6020. Presiding: Richard
N. Ross, J.H.O., at location: 330
Jay Street, Brooklyn, NY 11201
to answer the petition and to be
dealt with in accordance with Article 8 of the Family Court Act. On
your failure to appear as herein
directed, a warrant may be issued
for your arrest. Dated: October
25, 2012. Robert Ratanski, Clerk
of Court TO THE ABOVE-NAMED
RESPONDENT: The foregoing
summons is served upon you by
publication pursuant to an Order
of Richard N. Ross, J.H.O of the
Family Court, Kings County, dated
September 24, 2012 and filed with
the petition and other papers in
the Office of the Clerk of the Family Court, Kings County.
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2.3 La Jouvence.
La Jouvence est une des composantes
importantes de la lodyans, toujours témoin de l’actualité, elle se fait critique de
sa génération. « Jamais forme littéraire
ne s’est autant prêtée à l’analyse générationnelle », affirme Anglade. En utilisant
la réalité quotidienne de certains événements sociopolitiques, le lodyanseur
crée une fiction qui se veut réelle. Pour
nous fait croire à la véracité de son récit,
il ajoute le nom des lieux, le nom des
personnages et les dates historiques qui
sont connus. Par exemple, qui pendant la
dictature des Duvalier n’a pas connu les
blagues qui ont fait du général Jacques
Gracia un bouffon national ? L’objectif du
lodyanseur c’est de prouver à son audience qu’il dit la vérité. L’affirmation suivante illustre avec clarté ce point :
Le réel est agrémenté (par un agrémenteur, comme il se doit) au point que
le défi de lodyanseur est, à chaque fois,
d’en raconter une, plus vraie que nature,
plus vraie que vraie, c’est alors que son
mentir en cours sonne juste et déguise en
témoignage ce qui n’est qu’imaginaire…
Cette formulation est d’autant
plus évidente par l’affirmation de Dany
Laferrière qui déclare que sa vision de
la littérature c’est de « faire de la fiction
avec tout ce qu’elle a de plus vrai. » Le
lodyanseur peint une image réaliste de la
société. Il le fait en provoquant le fou rire
chez son auditeur ou son lecteur. Ce point
évoque ici la poétique de la « cadence »
qui se manifeste dans les contes haïtiens,
les proverbes, les chansons populaires et
les blagues qui suscitent tous une raillerie
faisant ressortir le folklore du peuple haïtien et son imaginaire. « La lodyans est
ainsi toujours témoin du moment, toujours d’actualité, toujours moderne, toujours contemporain d’éternelle jeunesse
: c’est l’effet de la jouvence », conclut
Anglade.
2.4 La Cadence
La cadence fait de la lodyans un genre
du rire. Prenons le côté érotique dans
Hadriana dans tous mes rêves. Okilon,
pour se venger, jette un sort à Balthazar
Grandchiré. Ce dernier, métamorphosé
en papillon, est condamné à se faufiler en
pleine nuit dans la chambre des jeunes
filles. « Ti Garçon ingrat et sans maman,
je te ravale dans la catégorie des sphinx
les plus ténébreux de la Caraïbe. » (Depestre, p. 26). L’évocation de l’entrée en
scène d’Hadriana dans le récit de Scylla
Syllabaire est aussi un exemple vivant.
C’est de la pure comédie :
Hadriana était nue de la pointe
des orteils au bout des cheveux, merveilleusement nue partout. Toutefois,
au-dessous du nombril sa chair de vierge
tenait du prodige ! Ce fut un éblouissement pour le papillon […] Dans ces
papillonades autour des îles il n’avait
jamais vu entre cuisses d’une jeune fille
une conque aussi royalement épanouie.
En y collant l’ouïe, il entendait la mer
des Caraïbes. Du coup il n’eut plus envie
de convoyer Germaine Muzac jusqu’au
paradis. (Depestre, p. 25)
Il faut aussi mentionner « la cadence » de la lodyans, dans le cadre des
veillées funèbres où le lodyanseur d’un
ton moqueur et railleur anime avec éloquence ces séances de blague. Il invente
des histoires qui font rire même les parents ou amis affectés par ce deuil. La veillée funèbre est le haut lieu de la lodyans
selon le terme qu’utilise Anglade. C’est là
que le lodyanseur montre son habileté de
tireur de lodyans, comme on dit en Haïti.
La « cadence », se manifeste aussi
dans les bandes carnavalesques. Le rire
dans ce contexte est surtout subversif.
C’est le rire bakhtinien conçu dans un
esprit moqueur mais surtout revendicatif contre le statu quo. L’esprit même du
carnaval est de ridiculiser publiquement
le gouvernement ou les forces opprimantes pendant les trois jours gras. Citons,
l’histoire du ministre, Charles Oscar,
réputé pour sa cruauté et qui est devenu
Chaloska, un personnage de diable au
carnaval (Depestre, p. 212).
2.5 La voyance
La voyance se veut une fiction critique.
C’est l’imagination d’un lendemain meilleur dans une société figée depuis 1503.
C’est peut-être la caractéristique la plus
romanesque de lodyans. Dans Hadriana
dans tous mes rêves la voyance se manifeste à travers la nostalgie de Patrick et
sa passion pour Jacmel. En retraçant ses
souvenirs d’enfance, Patrick nous fait
vivre un Jacmel qui n’existe que dans
le monde de ses rêves. Il n’y a pas de
solution tangible à un retour possible au
pays. Tout existe dans ce fantasme qu’il
crée en se faisant des rêves d’échappés.
Dans l’énigme de la poétique de Dany
Laferrière, Christiane Ndiaye souligne à
cet égard :
Qu’il ne s’agit nullement ici de
mettre en scène des « solutions alternatives » de type sociopolitique qui se voudraient praticables mais plutôt d’inscrire
dans cette enfilade de « faux tableaux
plausibles », des envolées fantaisistes de
pure imagination, généralement amusantes, mais qui n’en rappellent pas
moins la nécessité de changer les choses.
Cette composante tout comme les
autres englobe un aspect littéraire où le
triangle société, individu et langage sont
codifiés pour donner naissance à la poétique de la lodyans. Pour expliciter cette
affirmation, lisons cette description par
Anglade de la voyance : La lodyans est
maintes fois une fiction critique, voire
subversive. C’est le label du genre. Aussi
retrouve-t-on à longueur de lodyans des
ébauches de solutions alternatives au
statu quo social et économique d’une société bloquée depuis sept générations. Il
est donc probable, quand les chercheurs
s’y mettront, que la genèse de la lodyans devra se chercher du côté de rêves
d’échappées dans une société emmurée
vive depuis son invention caribéenne
voilà trois siècles. Cette fonction normative de voyance d’un monde meilleur qu’assument les lodyans n’est pas
sans poser de gros problèmes littéraires,
car souvent prendre pour cadre la scène
politique, et pour cible favorite les personnages qui s’y meuvent, la lodyans se
trouve avec une matière première dangereuse contre laquelle la littérature doit
effectivement se garder […] Le défi du
genre est de ne jamais renier le plaisir du
texte et le grand goût des mots pour raconter avec humour les tribulations de la
vie vieux-nègre …
3. Le Soir 1899-1908.
Nous ne pouvons pas mettre terme à
cette étude sans faire l’historique du quotidien Le Soir. Fondé le 8 mai 1899 par
Justin Lhérisson ce quotidien va marquer
un tournant significatif dans la littérature
haïtienne. Du lundi 8 mai 1899 au samedi 18 avril 1908, « le journal aurait
écrit environ deux mille textes ». Dans
les annales littéraires d’Haïti, ces dates
restent mémorables. Elles marquent le
passage de la lodyans de l’oral à l’écrit.
Cependant, on commence à parler de la «
lodyans » comme genre littéraire à partir
de 1905, à la parution de Zoune chez sa
Ninnaine et La Famille des Pitite-Caille de
Justin Lhérisson. Justin Lhérisson serait
donc le premier à avoir fait de la « lodyans » un genre littéraire classique, à avoir
rendu romanesque certains personnages
du terroir. Dès les premières ébauches de
la Famille des Pitite-Caille, Fernand Hibbert et Hermann Héraux avaient déjà
signalé que cette œuvre s’inspirait d’un
genre littéraire nouveau : « Allez-y carrément, ce genre nouveau plaira », lui
ont-ils dit. La parution de ces romans et
de ces deux mille articles publiés dans Le
Soir vont prouver que la lodyans peut
s’inscrire non seulement dans le genre
journalistique et au romanesque mais
aussi dans le genre théâtral. Cela va être
prouvé plus tard avec Frankétienne dans
son Pèlen tèt. Mais il fallait attendre les
recherches d’Anglade, lodyanseur et
théoricien à la fois, qui a fourni la grille
de lecture permettant d’évaluer les lodyans.
Corpus étudié :
1. George Anglade, Leurs jupons dépassent. Montréal : Ed CIDIHCA, 2001.
Quelques ouvrages de Georges Anglade
sont téléchargeables à cette adresse:
http://classiques.uqac.ca/contemporains/anglade_georges/anglade_georges.
html
2. Depestre, René. Hadriana dans tous
mes rêves. Paris : Ed Gallimard, 1988.
Ouvrages critiques :
1. George Anglade, Le Rire Haïtien, Coconut Creek FL, Educa Vision Inc. 2006.
2. Justin Lhérisson, La famille des PititeCaille et Zoune Chez sa Ninnaine. Portau-Prince, Ed Fardin 1982
3. Ndiaye, Christiane. Comprendre
l’énigme littéraire de Dany Laferrière. QC,
Ed du CIDIHCA, 2011.
, Ed Caraïbes, Paris : Ed de l’Ecole, 1975.
4. Sourieau, Marie Agnès et Kathleen M
Balutansky. Écrire en pays assiégé, Amsterdam, New York, Rodopi, 2004.
Voix et relation 1 janvier 2013
Haiti Liberté/Haitian Times
19
Dife
La lodyans selon Georges Anglade
Woy !
Dife !
Anmwe Dife !
Dife sou nou !
Dife antre sou nou
San frape
Dife fè moun olèmen
Dife pran mache a daso
Par Carey Dardompre
L
Dife!
Mache a cho
Moun ap kouri toupatou
Moun ap kouri pasipala
Moun ap kouri
Tankou moun tèt yo pati
Y ap kouri
Yo kite sak
Kite bak
Kite panyen
Pa gentan pou mare pakèt
Pa gentan pou ranmase anyen
Moun ap rele anmwe
Anmwe sekou!
Dife fè fe sou nou !
Dife fè fe sou nou
Boukannen mache nou
Tankou mayi sèch.
Flanm dife tou wouj
Layite kò l toulimen
Flanm dife tou wouj
Sanble lougawou jou bare
Yon malfektè
K ap simen laterè.
Dife fè fe sou moun
Di moun : Olèmen !
De men nan tèt !
Malere, Malerez
Dlo lan je
Ap rele, ap kriye: « Se lavi nou y ap boule
Se lavi pitit nou y ap detwi
Se yon lajan ponya
Yon lajan ponya
Yo boule nan men nou »
Dife a pa tande
Li pa pran priyè
Se mache y ap mache
Boule mache
Chavire bak kenkay
Se mache y ap mache
Degèpi machann
Pou blayi toupatou
Sipèmakèt kou kodenn
Sipèmakèt zèl poul
Nan mitan pil fatra
Tipatipa
Tikalpatikal
Dife pran mache a pou li
Ponpye rive san dlo
Malere malerèz
Dlo lan je
Ap voye dlo
Krich dlo, kivèt dlo, bokit dlo
Gode dlo pase
Galon dlo pase
Kannari dlo pase
Pase tankou yon farinay lapli
Dife pran mache a pou li
Dife dezame nou
Manje lajan kay nou
Manje manje pitit nou
Met sou sa
Li bwè menm
Dlo lan je nou
Dife a pa kite anyen
Pa yon po patat
Pa yon grenn sèl
Ayiti se yon peyi konsa
Se moun ki fè mizè pou moun !
Ayiti se yon peyi vòlkan
Yon peyi labou
Laboujwazi ba nou
Pou Gwojan fè bèl lavant
Tijan menm nan recho dife
Ayiti se yon peyi konsa
Yon peyi vòlkan
K ap vonmi dife
Dife nan tout mache
Pou kale tèt
Malere!
Berthony Dupont
a lodyans est un genre romanesque née en Haïti.
À partir de l’étude de George
Anglade (1944 – 2010) sur
l’audience , nous souhaitons
démontrer que la lodyans qui
confie à l’oralité le moteur de
la littérature, constitue un des
fondements de la littérature
haïtienne. Elle se définit comme
une pratique discursive déployant un véritable art narratif. Non
réductible à aucun autre genre,
la lodyans, affirme Anglade, de
par son originalité et les composantes qui la régissent, est
un romanesque de haut niveau.
Pourtant, malgré ses valeurs
poétiques et son originalité, la
lodyans souffre de reconnaissance comme le reconnaissent
nombre d’observateurs récents
et, parmi eux, Georges Anglade
: « Pourquoi cette fiction originale, efficace et pleine de plaisirs
textuels a-t-elle si peu d’adeptes
écrivains à s’en réclamer explicitement, et n’a connu que dix
ans de grande fécondité dans
toute notre histoire ? » En scrutant les articles et les lodyans
que Justin Lhérisson et Ferdinand Hibbert ont publiés dans
le quotidien haïtien Le Soir, de
1899 à 1908, Anglade parvient
à mettre en valeur la poétique
de la lodyans. Il fixe ses caractéristiques qui confèrent à ce
genre sa portée indiscutable : «
Je suis arrivé à définir approximativement les cinq éléments
qui caractérisent ce genre d’un
genre nouveau, genre unique
en son genre : miniature, mosaïque, jouvence, cadence et voyance ». Partant de ces caractéristiques, voyons en quoi consiste
la spécificité de ce genre unique
et commençons par le situer historiquement.
1. La lodyans
Qu’est-ce que la lodyans ?
S’agit-il effectivement d’un
genre littéraire ? La lodyans
dont le passage de l’oral à l’écrit
remonte au début du XXe siècle
est un romanesque haïtien. C’est
le genre narratif le plus populaire et le plus ancien d’Haïti. Ce
pays certes a connu plusieurs
genres littéraires au cours des
échanges avec d’autres cultures,
mais la lodyans reste le genre
littéraire qui constitue son trait
le plus spécifique. Si nous jetons un regard sur le parcours
de la lodyans, on remarquera
tout de suite que ce genre s’est
manifesté chez presque tous les
groupes ethniques qui ont vécu
ou survécu sur le sol haïtien,
qu’ils soient Arawak, Européens
ou Africains. Selon Anglade : «
la lodyans vieille de trois siècles
s’est toujours d’abord voulue
une création romanesque et
n’a jamais renié le plaisir du
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20
observée dans les entêtes de ces
articles. À l’entête de chaque
article se trouve le numéro de
l’article, le titre, la date et surtout la quantité des mots composant ce récit ou cette lodyans. En voici un modèle : « N°
3, mercredi 10 mai 1899/325
mots. ».
Haiti Liberté/Haitian Times
texte et le grand goût des mots
pour raconter avec humour les
tribulations du vieux-nègre. »
Elle s’inscrit dans les genres
du roman, du journalisme et
du théâtre. En témoignent à
cet égard le roman de Lhérisson, La famille des Pitite-Caille,
et les deux mille articles publiés
dans le quotidien Le Soir. Dans
un extrait d’une émission avec
Françoise Seloron diffusée sur
France Culture, le 16 août 1986,
Frankétienne définit la lodyans
comme étant un théâtre en plein
air de genre populaire où il y
a toujours un raconteur et où
l’audience, entourant le narrateur, joue elle aussi une part active et intégrante. La définition
évoque ici les soirées de veillées
en Haïti où il y a un récitant
improvisant des lodyans courtes ayant toutes comme sujet
le personnage décédé. C’est un
véritable théâtre où le rire bat
son plein.
2. Les composantes de la
lodyans
2.1 La miniature.
«…La lodyans est cet art haïtien du bref », admet Anglade.
Apres avoir examiné dans les
colonnes de Le Soir les articles
signés par Lhérisson, Anglade
conclut que ce dernier avait
quelque chose de nouveau à
offrir. « Son écriture a déjà suffisamment d’assurance pour
que se révèlent ses trois caractères principaux : l’humour, la
critique et l’actualité qui sont
justement les trois composantes
de la lodyans ; le rire qui fait
cadence, la critique toute de
voyance et l’actualité comme
jouvence. ». A ces trois caractéristiques il ajoute aussi la «
miniature », vu que ces articles
se présentent en petit format. En
plus, la lodyans écrite ou orale
est toujours de courte durée.
C’est son sui generis. Dans une
économie de mots et d’espace
textuel, tout est dit, tout est
exprimé en « miniature ». Ces
miniatures, continue-t-il, sont
accumulées sous l’emprise d’un
même thème et d’une même
conjoncture qu’il définit en ces
termes des « miniatures montées en mosaïque ». La caractéristique de la miniature se fait
aussi remarquer par la structure
2.2 La mosaïque
Comment cette caractéristique
se prête-t-elle à la poétique de la
lodyans? Pour répondre à cette
question voyons l’effet de la
mosaïque dans le roman de Depestre, Hadriana dans tous mes
Georges Anglade
rêves. Dès l’entame du premier
chapitre intitulé “Balthazar et les
sept reins de Madame VillaretJoyeuse”, le lecteur est avisé
d’être en présence d’un méta
récit. Le chapitre est séquencé
en une suite de petits récits autonomes
chronologiquement
montés sur un nombre réduit de
pages. C’est « l’art du récit bref
». Les blancs de page qui séparent chacun de ces petits récits
reflètent la structure des « miniatures montées en mosaïque
». Chaque partie constitue un
tableau différent, une nouvelle
scène ou une nouvelle diégèse.
À part le chapitre qui est titré,
l’auteur ne se soucie que de numéroter les subdivisions qui en
découlent. Cette disposition de
plusieurs récits emboités autour
d’un même thème aurait modelé
la structure des miniatures montées en mosaïques telles qu’elles
furent présentées dans le quotidien Le Soir, il y a de cela un siècle
et théorisée plus tard par Anglade. Le silence de ces espaces ou
blancs de page entre chacune de
ces petites parties rapporte ce que
le texte ne dit pas. L’ensemble
engendre le rythme poétique de
la lodyans, sa dynamique. Cette
méthode est très clairement relevée dans ce passage d’Anglade
: Dire en méthode de la lodyans
que c’est un art de la miniature et
de la mosaïque, c’est effectuer la
mise en évidence de ces deux coordonnées du genre : une entité
structurante (miniature, une histoire racontée) que l’on retrouve
toujours sous cette forme et son
mode d’agrégation (mosaïque
qui peut être un roman, une nouvelle, une pièce de théâtre, etc.).
Suite à la page (19)
PAUL TULCÉ
EN SIGNATURE
Dimanche 20 Janvier 2013, le poète, diseur
Paul Tulcé présentera et dédicacera son tout
dernier livre de poésie : Konfesyon
Au local de la Grenadier Books / Haiti Liberté
1583 Albany Ave, coin Glenwood rd
Brooklyn NY 11210
De 5h à 9h pm
Prix du livre $ 15.00
Pour info : 917 669-7807 * 718 421 0162
Vol. 6 • No. 26 • Du 9 au 15 Janvier 2013

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