Lock-out au JOURNAL DE QUÉBEC - Département d`information et
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Lock-out au JOURNAL DE QUÉBEC - Département d`information et
22-080423 22/04/08 11:24 Page 1 Lutte contre le plagiat UNIVERSITÉ page 5 La dengue guette les voyageurs SCIENCE , page 8 L’hebdomadaire des Étudiants en journalisme V O L u m e Un an de lock-out au JOURNAL DE QUÉBEC X V I N u m é r o 2 2 L e m e r c r e d i 2 3 a v r i l 2 0 0 8 Un conflit peu compris L a u r i e Gr e n ier [email protected] Québec — La population de Québec manque d’information concernant le conflit de travail qui se déroule depuis le 22 avril 2007 au JOURNAL DE QUÉBEC, selon une enquête réalisée par L’EXEMPLAIRE la semaine dernière auprès de 85 personnes. «O ui, je sais qu’il y a une grève au DE JOURNAL QUÉBEC, mais je ne pourrais pas en dire plus, a lancé Ginette Samson, employée à Place Québec. On n’en entend pas beaucoup parler à la télévision.» La différence entre une grève et un lock-out reste nébuleuse pour 63 % des personnes interrogées par L’EXEMPLAIRE. Pour les journalistes et employés de bureau au JOURNAL DE QUÉBEC, il est question d’un lock-out de la part de l’employeur Quebecor, et non d’une 25 % grève. tionné M. Laberge, employé au ministère du Revenu. «Mais moi, je ne suis pas d’accord avec le syndicat. Je trouve que les syndiqués gagnent assez cher et qu’ils ne devraient pas demander d’augmentation de salaire», a-t-il poursuivi. Une proportion de 45 % des personnes interrogées croyait que les revendications syndicales étaient d’ordre salarial. Or, elles concernent plutôt les conditions de travail. des répondants ne savent pas qui produit le MédiaMatin Après avoir reçu le M É D I A M AT I N Q U É B E C d’un camelot, 25 % des gens interrogés ne savaient pas que les employés en lock-out produisaient ce quotidien gratuit. Ils semblaient néanmoins apprécier ce concept novateur dans la Vieille Capitale. «Je feuillette le MÉDIAMATIN, je regarde ses grands titres, c’est tout», a indiqué un sexagénaire. «Je n’aime pas beaucoup Quebecor, c’est pour cela que je ne veux pas accorder beaucoup d’importance à une de ses publications…», a-t-il ajouté. Malgré tout, quelques personnes pouvaient expliquer les grandes lignes du conflit. «Je sais qu’il y a un lock-out au JOURNAL DE QUÉBEC et que les syndiqués ont conçu le MÉDIAMATIN», a men- Le conflit passe inaperçu chez les commerçants Les marchands de journaux questionnés par L’EXEMPLAIRE n’ont remarqué que très peu de changements quant aux ventes du JOURNAL DE QUÉBEC. Cynthia Labbé, vendeuse au Coin Du Monde, sur l’avenue Cartier, a expliqué qu’«au début du conflit les gens avaient tendance à préférer LE SOLEIL et à délaisser le JOURNAL DE QUÉBEC. Mais depuis quelques mois, les choses sont revenues à la normale. Selon moi, c’est parce que les médias en parlent moins.» À la Tabagie du Carré de la place d’Youville, Mélanie Jobidon, gérante, n’a pas non plus remarqué de changement. Pourtant, ce commerce est situé près des points de distribution de plusieurs camelots du MÉDIAMATIN. «Je ne vends ni plus ni moins de JOURNAL DE QUÉBEC. Ici, le jour- nal gratuit n’a rien changé. De plus, je n’entends jamais mes clients parler du conflit.» Les réponses ont été du même ordre dans six autres dépanneurs du centre-ville. À Place Fleur de Lys, les habitués de l’endroit n’étaient pas tous au fait de l’existence du MÉDIAMATIN, même si le litige perdure depuis plus d’un an. «MÉDIAMATIN? Je ne connais pas!» s’est exclamée Mme Giguère, 45 ans. Joint par courriel, Florian Sauvageau, professeur au Département d’information et de communication de l’UL, constate que la couverture du conflit varie beaucoup selon les médias. «LE SOLEIL, Radio-Canada et TVA suivent le dossier de façon correcte. MÉDIAMATIN parle beaucoup du conflit, c’est normal, et le JOURNAL DE QUÉBEC en parle peu, ce n’est pas étonnant», a-t-il souligné. L’adhésion des gens de Québec à la cause des «lock-outés» du JOURNAL DE QUÉBEC pourrait passer par une meilleure couverture médiatique. «Les lecteurs qui pourraient cesser d’acheter le JOURNAL DE QUÉBEC ne sont probablement pas les mieux informés sur le conflit, surtout s’ils ne s’informent pas ailleurs. Et on peut penser que ce n’est pas leur première préoccupation. Hélas, la solidarité ne court pas les rues», a conclu M. Sauvageau. Autres textes sur le conflit au JOURNAL DE QUÉBEC en pages 2, 3, 6 et 9 Photo Audrey Myrand-Langlois Hier, des centaines de syndiqués canadiens ont manifesté devant les bureaux du JOURNAL DE QUÉBEC pour soutenir les travailleurs en lock-out. Bonnes vacances! L’ arrivée du printemps marque la fin de la publication de L’EXEMPLAIRE pour la session d’hiver. L’équipe vous remercie d’avoir lu le journal chaque semaine. Une toute nouvelle équipe à la rédaction vous reviendra dès septembre avec de nouveaux journalistes. D’ici-là, profitez de l’été et bon 400e! La Rédaction 22-080423 22/04/08 2 11:24 366 Page 2 J O U R S D E L O C K - O U T Des instances de presse prudentes Ca t h e r in e G ir o u a r d [email protected] Photo Constantin Radu Faits saillants M a r i e -È v e Ma rt e l [email protected] 2006 30 septembre: Quebecor embauche 14 cadres la veille du délai légal de trois mois avant le début d’un lock-out. Des mesures de sécurité sont finalement prises autour des locaux du JOURNAL DE QUÉBEC. 31 décembre: La convention collective des journalistes du JDEQ est échue. 2007 20 février: Quebecor dépose ses offres «globales et finales». 24 février: Elles sont rejetées massivement par le syndicat des journalistes. 16 mars: Les syndiqués déposent une contre-offre devant un conciliateur. Quebecor n’a pas répondu à cette offre. 22 avril: Le JDEQ met ses journalistes en lock-out. 24 avril: Les syndiqués en lock-out lancent le premier quotidien gratuit de Québec, intitulé MÉDIAMATINQUÉBEC. 26 avril et 4 mai: Quebecor tente de faire fermer le MÉDIAMATINQUÉBEC par des voies légales. Les demandes de fermeture sont rejetées. 4 juin: Les syndicats déposent une offre visant à relancer les négociations. 6 juillet: La même offre est déposée en présence de la partie patronale et du conciliateur. 23 et 24 août: La Commission des relations du travail (CRT) émet une ordonnance à Quebecor à propos de l’embauche de quatre travailleurs de remplacement («scabs»). 7 septembre: Quebecor tente une troisième fois de faire fermer le MÉDIAMATINQUÉBEC. La Cour d’appel du Québec rejette sa requête. 10 octobre: Les syndicats déposent une nouvelle plainte au CRT concernant 15 présumés nouveaux «scabs». 1er novembre: Les syndicats déposent une plainte devant le CRT à propos de l’étanchéité des salles de nouvelles de Quebecor. 9 novembre: Dépôt d’une troisième plainte au CRT par les syndicats à propos de l’embauche de présumés «scabs». 19 décembre: Les parties s’entendent pour reprendre les pourparlers. 2008 8 janvier: La demande de Quebecor de rejeter les requêtes des syndicats au CRT concernant le recours à des «scabs» échoue. 28 janvier: Les syndiqués font une demande d’arbitrage au ministre du Travail, David Whissell. Quebecor fait savoir «qu’il n’est pas question de demander l’intervention d’un arbitre». 31 janvier: Le ministre Whissell invite les parties à retourner à la table de négociations sans nommer d’arbitre. 3 mars: Le lock-out au JDEQ bat le record du plus long conflit de travail dans un quotidien francophone au Canada. 10 mars: Une tournée pancanadienne syndicale débute pour faire connaître le conflit à travers le pays. 22 avril: Premier anniversaire du lock-out. Québec et Cité universitaire Québec — Le Conseil de presse du Québec (CPQ) et la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) reconnaissent l’importance des enjeux du conflit au JOURNAL DE QUÉBEC, mais jugent qu’il s’agit d’un conflit de travail interne. «L es conséquences de ce conflit sur l’information peuvent être malheureuses. La question du multitâche [demander à un journaliste de faire par exemple de l’écrit, de la vidéo et de l’Internet en même temps], entre autres, nous préoccupe. Mais ce n’est pas le mandat du CPQ de prendre position sur cela», a argumenté Nathalie Verge, secrétaire générale au CPQ. Elle a soutenu que le Conseil ne se mêle pas des conflits internes. Mme Verge a précisé qu’un ensemble de mécanismes et de médiateurs existe déjà pour intervenir en pareil cas. «Prendre position sur ce sujet n’améliorerait pas vraiment les choses», a-t-elle défendu. «Ce qui complexifie les choses, c’est que le conflit touche à la fois des enjeux professionnels journalistiques et des problèmes de relations internes», a pour sa part expliqué à L’EXEMPLAIRE François Bourque, président de la FPJQ. Plusieurs enjeux dans ce conflit concernent les relations patrons-employés, comme la semaine de travail. Il appartient donc aux parties en cause d’en discuter, at-il soutenu. La FPJQ se bat pour la liberté de presse et pour la qualité de l’information, «mais ce n’est pas en prenant position que la FPJQ va changer le plan d’affaire de Quebecor», a affirmé M. Bourque à L’EXEMPLAIRE. La FPJQ a toutefois publié au cours des derniers jours un texte exposant sa vision du conflit au JOURNAL DE QUÉBEC. Entre autres, la FPJQ observe depuis un an une dégradation de la qualité et de la rigueur de l’information au JOURNAL DE QUÉBEC. Le grand public doit se sentir concerné par les enjeux d’information soulevés par le conflit, peut-on notamment y lire. M. Bourque a également précisé que des enjeux dans ce conflit pourraient avoir des répercussions directes sur la qualité de l’information. «La question du multitâche, l’avènement du multimédia, la question de la circulation de l’information dans l’empire Quebecor, tout ça nous intéresse et nous en parlons», a-t-il mentionné. «La FJPQ ne s’est pas assez mouillée dans ce dossier. C’est surtout en raison de son “membership”, composé d’employés et de patrons», a fait valoir Nicolas Langelier, président de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ). De son côté, la Guilde canadienne des médias appuie moralement et financièrement les journalistes en lock-out du JOURNAL DE QUÉBEC. «Leur lutte est responsable et courageuse. C’est leur combat, mais aussi le nôtre, car des situations comme la leur risquent de devenir plus fréquentes», a affirmé Gérard Malo, directeur des affaires francophones à la Guilde. Vie familiale des syndiqués perturbée Ca t h e r in e G ir a r d [email protected] Québec — Le lock-out décrété par Quebecor il y a maintenant un an touche les familles des 252 syndiqués du JOURNAL DE QUÉBEC et perturbe leur vie de tous les jours, ont affirmé les personnes interrogées par L’EXEMPLAIRE. O utre le stress et la pression, c’est surtout l’insécurité financière qui affecte les syndiqués et leur famille. Pierre Savard, chef de pupitre aux sports, et Anne Jacques, sa conjointe, admettent effectivement qu’ils doivent maintenant «se serrer la ceinture». «Ça fait un an que je ne reçois qu’une partie de mon salaire. C’est sûr que c’est dur pour les finances», a expliqué M. Savard. Ce dernier envisage même de se trouver un deuxième emploi, au cas où le lock-out perdurerait. Pour sa part, Camille Bertrand, pressier au JDEQ, a affirmé au SOLEIL recevoir maintenant 50 % de son salaire. La patience des familles et des travailleurs est mise à rude épreuve. En effet, les négociations sont au point mort. «C’est vraiment stressant, tant pour moi que pour mon entourage, de ne pas savoir si je vais retrouver mon emploi. C’est comme si j’avais une épée de Damoclès au-dessus de la tête», a illustré Pierre Savard. «Depuis un an, on vit constamment dans l’attente. Personne ne sait quand, ni comment, le lock-out va se régler. Il commence à être temps qu’il se passe quelque chose», a fait valoir Hélène Fortier, dont le père est l’un des syndiqués touché par le conflit. L’entourage des syndiqués déplore l’attitude de la population de Québec à l’égard du conflit. Anne Jacques apprécierait grandement que «tous les lecteurs et que tous les annonceurs boycottent le torchon qu’est devenu le JOURNAL DE QUÉBEC». «Les citoyens de Québec ont droit à une information de qualité. C’est pour cette raison que les syndiqués se battent, et c’est pour cette raison que nous devons les soutenir», a poursuivi Mme Jacques. Hélène Fortier croit pour sa part que ce manque de solidarité résulte du fait que peu de gens connaissent les enjeux impliqués dans le lock-out. «La population est peu conscientisée. J’essaie de faire ma part en parlant beaucoup du conflit à mes amis», a-t-elle raconté, ajoutant que ses efforts portent leurs fruits. «Dernièrement, un de mes amis a refusé de s’abonner au JOURNAL DE QUÉBEC parce qu’il savait que mon père était touché par le lockout», a-t-elle fièrement conclu. L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008 s Au aud Mo JO ce ma bil lec L cas JOU de g un rion adm Syn ma Cel pré dire Se du form MO «in réc d’u bia rein télé par con ten L’E 22-080423 22/04/08 11:24 366 Page 3 J O U R S D E Pierre-Y ves D ansereau [email protected] Québec — Après un an de conflit de travail, le discours des journalistes du JOURNAL DE QUÉBEC en lock-out reste le même. Ils refusent de couvrir l’actualité de Québec avec les exigences que Quebecor leur impose. L cisé ourons mache, uesmat ça ns», es syndiqués du JOURNAL DE QUÉBEC soutiennent que leur employeur leur en demande trop. C’est la raison principale pour laquelle ils sont en conflit de travail depuis l’échéance de leur convention collective en avril 2007. Leur constat est que l’actualité locale ne peut pas être couverte adéquatement par des journalistes débordés de travail. «Quebecor veut faire de nous des hommesorchestres superficiels», a imagé Marc Fortier, représentant des travailleurs du journal dans les négociations, lesquelles sont au point mort. uilt en om», a ésistes ues ous on’est ». ont lité. ynette les uivi part rité ens ués ion de oup elle orts its. is a NAL que ck- 008 3 C’est toujours «NON» tion -on nne t et en BEC. et mais ons enir rard ran- L O C K - O U T Photo Constantin Radu Les journalistes ont souligné l’anniversaire du lock-out au JOURNAL DE QUÉBEC en distribuant 80 000 exemplaires de leur quotiden gratuit, le MÉDIAMATINQUÉBEC. Normalement, le tirage est de 40 000 copies. Les syndiqués du JDEM se préparent à un lock-out A u d r e y M y r a nd - La ng l oi s [email protected] Montréal — Même si l’ambiance est plus sereine au J OURNAL DE M ONTRÉAL après un début d’année tendu, certains membres du syndicat des travailleurs de l’information du J OURNAL DE MONTRÉAL n’écartent pas la possibilité d’un lock-out à l’échéance de leur convention collective à la fin de 2008. L e Syndicat des travailleurs de l’information du JOURNAL DE MONTRÉAL se prépare en cas de conflit semblable à celui au JOURNAL DE QUÉBEC. «Notre fonds de grève est assez bien rempli pour un éventuel lock-out. Nous pourrions survivre très longtemps», a admis Pascal Filotto, secrétaire du Syndicat des travailleurs de l’information du JOURNAL DE MONTRÉAL. Celui-ci a affirmé que le syndicat se prépare au pire, tout comme la direction du journal de son côté. Selon Raynald Leblanc, président du Syndicat des travailleurs de l’information du JOURNAL DE MONTRÉAL, le climat de travail était «insupportable» jusqu’à tout récemment en raison de la crainte d’un conflit de travail. «Mais l’ambiance est maintenant plus sereine», a-t-il confié en entrevue téléphonique à L’EXEMPLAIRE. Les parties patronale et syndicale ont convenu d’établir un terrain d’entente avant le début des négocia- tions pour faire retomber la pression. En ce moment, les syndiqués du JOURNAL DE MONTRÉAL sont en «mode attente» jusqu’au début des négociations en octobre. Néanmoins, M. Filotto s’est dit optimiste. Il juge que la direction sera ouverte à la négociation malgré la tension. La direction a néanmoins promu six nouveaux cadres en décembre 2007. Ceux-ci pourraient servir de main-d’oeuvre de remplacement des journalistes en cas de lock-out ou de grève. Selon un journaliste du JOURNAL DE MONTRÉAL qui a voulu conserver l’anonymat, c’est plutôt au moins sept nouveaux cadres qui ont été embauchés en décembre dernier. Le journaliste doute des intentions de la direction du JOURNAL DE MONTRÉAL à l’approche du renouvellement de la convention collective et a affirmé que «la volonté de négocier n’y est pas». Selon lui, la L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008 possibilité d’un lock-out est très probable étant donné que «rien n’avance au JOURNAL DE QUÉBEC». Dany Doucet, rédacteur en chef au JOURNAL DE MONTRÉAL, n’a pas pu être joint par L’EXEMPLAIRE pour qu’il confirme les allégations sur l’embauche de nouveaux cadres. Avant le début du conflit au JOURNAL DE QUÉBEC, les cartes d’accès avaient été modifiées, l’employeur avait installé des caméras et la direction avait annoncé l’embauche de 200 nouveaux gardes de sécurité. M. Filotto a cependant avoué qu’aucune de ces mesures n’a été prise au JOURNAL DE MONTRÉAL jusqu’à maintenant. L’enjeu clef des négociations de la prochaine convention collective est la création d’un nouveau site Internet qui partagerait son contenu avec le JOURNAL. En effet, la direction aurait eu l’intention de négocier séparément une convention sur le site Internet. «C’est leur bonbon le site Internet, mais finalement, la direction n’aura pas le choix de tout traiter ensemble», a conclu Raynald Leblanc. Les pourparlers entre le comité de négociations et la direction du JOURNAL débuteront en octobre, soit trois mois avant l’échéance de la convention collective. L’une des demandes de l’employeur est d’exiger des journalistes qu’ils produisent de l’information sur plusieurs plateformes. «La direction demande à ses journalistes d’être une sorte de pieuvre, avec un appareil photo, une enregistreuse, une caméra et un crayon», a caricaturé M. Fortier. La direction du JOURNAL demande également qu’un nombre plus restreint de journalistes couvrent des évènements pour plusieurs médias de Quebecor à la fois. Selon les syndiqués, cette demande patronale aurait nécessairement une incidence néfaste sur la diversité de la couverture des évènements locaux. Les journalistes en lock-out espèrent montrer à leur employeur que l’actualité locale ne mérite pas d’être délaissée: «le JOURNAL DE QUÉBEC se dirige vers le généralisme, le remâché», a déploré M. Fortier. Son collègue de la section des sports du MEDIAMATINQUÉBEC (MMQ), Richard Boutin, abonde dans le même sens. Selon lui, le quotidien gratuit, qui est également le principal moyen de pression des syndiqués, fait mal au JOURNAL DE QUÉBEC. M. Boutin estime que le MMQ offre une meilleure couverture du sport amateur local comme les évènements du Rouge et Or. Malgré le départ de quelques journalistes du MMQ, «le moral est bon!» s’est exclamé M. Boutin. «Nous continuons à faire ce que nous aimons», a-t-il expliqué. Selon lui, les journalistes qui ont quitté le MMQ pourront réintégrer leur emploi au JOURNAL DE QUÉBEC une fois le conflit terminé. «Mais ce n’est pas demain la veille», a-t-il soutenu. Position de Quebecor M algré son refus de s’adresser directement aux médias, la direction de Quebecor a réitéré sa position en publiant lundi sa liste de revendications. Selon la partie patronale du JOURNAL DE QUÉBEC, l’évolution rapide des technologies perturbe l’équilibre de l’industrie des médias. Ainsi, l’obligation de la presse à s’adapter plus rapidement à un lectorat plus volatil nécessiterait une synergie entre les salles de presse d’un conglomérat médiatique. Quebecor estime donc que ses journalistes doivent être plus productifs afin de maintenir la compétitivité du JOURNAL DE QUÉBEC. Pour le même salaire qu’auparavant, la direction du JOURNAL DE QUÉBEC exige: ✓ Que la semaine de travail passe de 32 à 37,5 heures et que ces heures soient réparties sur cinq jours au lieu de quatre; ✓ Que certaines pages publiées au JOURNAL DE MONTRÉAL soient reprises telles quelles dans le JOURNAL DE QUÉBEC; ✓ Que les textes des journalistes alimentent le site Internet Canoë, ce qui implique la réécriture d’un texte adapté à la plateforme Internet; ✓ Que les journalistes prennent des photos et des vidéos; ✓ Et que les centrales de petites annonces soient regroupées en un seul lieu, ce qui impliquerait des mises à pied. (M-È. M.) Québec et Cité universitaire 22-080423 22/04/08 11:24 4 U Page 4 n i v e r s i t é Ententes DEC-BAC à l’UL Un cheminement de plus en plus populaire Ca t h e r in e L a p o in t e [email protected] Cité universitaire — Le nombre d’inscriptions aux programmes de technique et baccalauréat intégrés (DEC-BAC), offerts aux étudiants désireux d’obtenir deux diplômes en moins de temps, a augmenté de 46 % en deux ans à l’Université Laval. S Photo Philippe Brassard Ménage du printemps Les mégots, un problème à l’UL M a r i e -H él è ne de Car d ai l l a c [email protected] Cité universitaire — La grande quantité de mégots de cigarettes sur les terrains du campus est la principale préoccupation du Service des immeubles de l’Université Laval, occupé au ménage du printemps. «L es mégots partout sur le sol sont notre plus grand problème. C’est dégueulasse! Nous n’avons pas d’autres moyens que de les ramasser au balai, à la pelle ou à la main», a souligné Michel Méthot, coordonnateur du Service des immeubles de l’Université. Selon lui, les employés affectés à cette tâche n’ont pas la machinerie nécessaire pour faire le travail facilement. Par contre, la grande quantité de neige tombée cet hiver n’a pas laissé le terrain de l’Université beaucoup plus sale que l’année dernière. «Le ménage des terrains se fait au fur et à mesure que la neige fond. Nous avons déjà commencé et ça ne semble pas pire que l’année dernière», a expliqué M. Méthot, qui prévoit que le nettoyage devrait prendre quatre semaines. Le problème des mégots par terre n’a pas échappé au groupe Univert Laval, qui soutient que l’Université devrait mieux sensibiliser la communauté étudiante. «Il y en a beaucoup trop, même à côté des cendriers. Les fumeurs devraient faire attention et l’Université devrait Québec et Cité universitaire elon les données du Bureau du registraire, les inscriptions sont effectivement passées de 195 étudiants en 20052006 à 284 en 2007-2008. C’est l’année 2006-2007 qui a été la plus achalandée, avec 325 étudiants. Ceux-ci ont déjà complété une technique de trois ans au collégial. Louis-René Rheault, conseiller en systèmes d’information au Bureau du registraire, a souligné que le nombre d’étudiants pourrait être plus élevé à l’avenir, avec la multiplication des ententes entre institutions depuis 2003. Les ententes DEC-BAC, offertes aux étudiants depuis 1997, permettent de terminer une technique et un baccalauréat en sauvant une année d’études universitaires. Conclues entre l’Université et les différents collèges et cégeps, ces ententes s’appliquent à plusieurs domaines d’étude comme la biologie, l’informatique, l’agronomie, l’administration ou la comptabilité, pour un total de 58 domaines. Selon Harold Blier, responsable de promotion et d’information sur les études à l’Université Laval, les domaines les plus en demande sont les sciences infirmières et l’administration. Les étudiants du DEC-BAC sauvent une année d’études grâce aux équivalences de cours, qui empêchent la répétition des contenus entre la technique collégiale et le baccalauréat dans un même domaine. Comme l’a précisé M. Blier, «c’est une reconnaissance par l’Université de la pertinence de l’éducation offerte au collégial». Il a ajouté que, depuis quelques années, de plus en plus d’ententes sont établies, ce qui augmente les choix pour les étudiants. Pour sa part, Danielle Lafaille, adjointe à la direction des études au Cégep Limoilou, a expliqué que la formation DEC-BAC demeure plus exigeante qu’un cheminement normal pour les étudiants. En effet, les étudiants qui choisissent cette option doivent posséder une très bonne moyenne générale ainsi que des compétences supplémentaires. En génie civil et en mécanique, où les DEC-BAC sont disponibles, le contingentement est élevé, compte tenu de la forte demande pour ces programmes. M. Blier a prévenu que les étudiants qui s’engagent dans un tel cheminement doivent être certains de leur choix de carrière. En effet, la partie collégiale de la formation est une technique et non un programme pré-universitaire. Si l’étudiant inscrit au DEC-BAC change de voie, il devra d’abord réussir tous les cours préalables pour intégrer un autre programme universitaire. Sur le plan monétaire, en plus de coûter une année de frais universitaires en moins à l’étudiant, le parcours DEC-BAC offre parfois des possibilités de salaires plus élevés qu’avec seulement une technique. accentuer la sensibilisation», a affirmé François Jibeault, président d’Univert Laval. V il vild Cit séd sit tio « un que ont des Per gie des «D réfl je c fort dét Mm L’ étu étu la c ens M m e n Le groupe environnementaliste de l’Université Laval croit que plus le ménage de printemps sera fait rapidement, mieux ce sera. «Il faut donner une chance au Service des immeubles, c’est certain qu’il doit attendre que la neige fonde. Par contre, ce n’est pas une raison pour attendre, les étudiants peuvent aussi faire leur part», a recommandé M. Jibeault. Sur la terrasse du Pub de l’Université Laval, le problème des mégots n’est pas aussi important que sur les autres surfaces de l’Université. «Un an avant la loi, nous avons banni les cigarettes à l’intérieur; nous sommes donc habitués d’en ramasser. Nous avons des points spécifiques où les gens peuvent se rendre pour fumer», a expliqué Giovanni Cuglietta, co-gérant du Pub, qui ne croit pas que les mégots sont plus nombreux. «En même temps, c’est dur à dire. Nous avons fait nettoyer la terrasse par un camion, donc s’il y avait plus de déchets ou de mégots, ils sont partis rapidement», a nuancé M. Cuglietta. L b r e f Des bourses ouvertes à tous R Courtoisie Jacques Allard Une 41e saison du Jardin RogerVan den Hende à la sauce 400e L e Jardin Roger-Van den Hende, jardin botanique de l’Université Laval, ouvrira ses portes le 1er mai prochain pour une 41e saison. Cette année, pour souligner le 400e anniversaire de la ville de Québec, le Jardin ajoutera une plate-bande regroupant des végétaux historiques, comme des plantes médicinales. On y proposera également une parcelle de terre réservée à deux spécialistes, soit Rock Giguère, un horticulteur qui viendra présenter ses fleurs préférées, et Didier Girol, chef cuisinier, qui fera déguster une variété de plantes comestibles au public. Pour les étudiants, ce jardin se veut un espace pédagogique. «Il a pour objectif d’être un laboratoire vivant pour l’apprentissage pratique des sciences botaniques et horticoles», a affirmé Émilie Veilleux, responsable des communications du Jardin. Les lieux seront accessibles au grand public, gratuitement, du 1er mai au 31 octobre. (M.G.) éservées aux étudiants canadiens depuis leur création, les bourses régulières et les bourses de recrutement de l’Institut HydroQuébec en environnement, développement et société (IHQEDS) sont désormais accessibles aux étudiants étrangers de deuxième et de troisième cycles. Depuis l’inauguration des bourses en 2005-2006, seuls les étudiants canadiens et résidents permanents pouvaient soumettre leurs candidatures aux bourses de 4000 $ pour les étudiants de deuxième cycle et de 8000 $ pour ceux de troisième cycle. «Les bourses de recrutement s’adressent aux futurs étudiants ayant nouvellement obtenu une admission à la maîtrise et au doctorat, tandis que les bourses régulières encouragent les étudiants en cours de programme de maîtrise et de doctorat dans leur recherche et leur rédaction», a précisé Koassi D’Almeida, adjoint à la formation et à la coopération de l’IHQEDS. (L.S.) L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008 C o Q B G C ge l’ l’ « pe ti de em di dé ex de l’ A ti pl Pa îl m tr pr te L’E e lle, s au e la plus norles ette très que res. où , le mpte ces étutel ains fet, ion proétue de ous grer re. s de rsipardes vés ue. s anales s de droent, EDS) étut de uraeuls ents ttre de uxeux s de turs ment e et rses ants rise e et assi n et S.) 008 22-080423 22/04/08 11:24 U Page 5 n i v e r s i t é 5 Plagiat au cégep et à l’université Les universités privilégient la sensibilisation V i l d a n a L e l ic [email protected] Cité universitaire — Des logiciels détecteurs de plagiat séduisent de plus en plus les cégeps, alors que les universités québécoises et canadiennes préfèrent la sensibilisation à la surveillance par logiciel. «L’ Université McGill ainsi que quelques cégeps font appel à un logiciel anti-plagiat depuis quelques années, et d’autres cégeps ont amorcé une réflexion làdessus», a affirmé Nicole Perreault, conseillère en technologies éducatives de la Fédération des cégeps. «De mon côté, j’admets que ma réflexion se poursuit toujours, mais je crois que la prévention peut être fort utile comparativement à la détection par un logiciel», a ajouté Mme Perreault. L’Association des étudiantes et étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS) prône la confiance, au cœur de la relation enseignant-étudiant, et mise sur Le fonctionnement en est simple. Dans le cas du logiciel américain Turnitin (en vente depuis 1998), l’étudiant remet son travail sur un support numérique ou «Je crois que c’est en l’envoie à une adresse amont qu’il faut agir, en Le logiciel spécifiée par le profaisant des efforts de senfesseur. Par la suite, le sibilisation auprès des anti-plagiat logiciel compare le texte est déjà étudiants et en leur avec ceux qui se trouvent offrant une meilleure fordans sa base de données, utilisé mation concernant la qui comprend 22 millions aux méthodologie», a confirde textes, incluant des mé Gabriel Chassé, vice- États-Unis comptes rendus et des président aux droits de rapports du monde entier. l’AELIÉS. Les passages repris par les élèves apparaissent alors soulignés. Les «Si un logiciel peut aider à prou- logiciels peuvent toutefois s’avérer ver qu’il y a eu plagiat, cela peut coûteux. s’avérer fort utile, mais il ne faut pas que cet outil soit utilisé systéLes prix des logiciels varient matiquement, chaque fois qu’un selon la taille de l’établissement étudiant remet un travail», a conclu d’enseignement, oscillant entre M. Chassé. 1500 $ et 150 000 $. l’honnêteté de l’étudiant au lieu de le considérer de prime abord comme un tricheur. Résidences de l’UL Certifiées vertes M a r i e - M a u d e P o nt b ri a nd [email protected] Cité universitaire — Les résidences de l’Université Laval ont été le premier établissement universitaire au Québec à recevoir la certification «Établissement Vert Brundtland» (EVB), jeudi dernier, lors d’une cérémonie au Grand Salon. C ette certification est remise aux établissements qui posent des gestes concrets et continus pour l’écologie et qui encouragent l’engagement social. «Cette certification récompense les efforts et les réalisations du Service des résidences de l’Université Laval, de ses employés et de ses 2400 étudiants-résidents en matière de développement durable», a expliqué Jean-François Huppé, des relations avec les médias de l’Université. Afin de se mériter la certification, les résidences ont posé plusieurs gestes écologiques. Par exemple, ils ont installé des îlots de recyclage multimatières sur les étages des quatre résidences du campus. Des produits biologiques sont maintenant utilisés pour l’entretien Le logiciel anti-plagiat est déjà utilisé depuis quelques années dans plusieurs États américains, et depuis peu en France. Les plus populaires se nomment Turnitin, Urkun et Compilato. ménager. Des linges à vaisselle ont remplacé le papier à main. Aussi, des ampoules fluocompactes illuminent maintenant les résidences. «Un EVB , c’est un établissement où l’on pense globalement et où l’on agit localement pour favoriser un avenir viable», explique le site Internet de la certification. La certification EVB est une initiative de la Centrale des syndicats du Québec ( CSQ ) en collaboration avec RECYC QUÉBEC . Elle existe depuis 1993. Le nom Brundtland vient du rapport Brundtland, publié en 1987, qui avait pour titre Notre avenir à tous. Le rapport définit la marche à suivre pour être en mesure d’appliquer le développement durable. L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008 Photo Philippe Brassard Plusieurs sites Internet proposent des travaux scolaires pour les étudiants en panne d’inspiration. École du Barreau du Québec Taux d’échec élevé à l’examen S h a n ie L é ve sq u e -Ba k e r [email protected] S Cité universitaire — Plus du quart des étudiants ayant une formation en droit échouent leur examen du Barreau du Québec permettant d’obtenir le titre d’avocat. elon Marie-Douce Huard, présidente de l’association Le Jeune Barreau de Québec, «ce constat d’échec élevé est inquiétant, car il s’agit de nos futurs praticiens». Avec un taux d’échec de 17 % de ses anciens étudiants, l’Université Laval se classe troisième quant au taux de réussite sur les six universités québécoises offrant le baccalauréat en droit. Pour tout étudiant sortant de ce baccalauréat, l’école du Barreau constitue un passage obligé afin d’obtenir le titre d’avocat. D’une durée de quatre mois, sa formation permet à l’étudiant de parfaire ses connaissances. L’administration de l’ensemble des écoles du Barreau a dû revoir cette formation en 2005-2006 afin d’améliorer le programme. «Avant 2005, il n’y avait qu’un programme à suivre et six examens à passer. Maintenant, nous avons deux programmes pour compenser les cours universitaires manquants de certaines universités», a expliqué M . M a b e l D a w s o n , directeur au centre de Québec de l’école du Barreau. Les quatre écoles du Barreau sont situées à Montréal, à Sherbrooke, à Québec et à Ottawa. À la suite de ces changements, le taux de réussite est resté relativement le même en 2007. Cependant, les étudiants désavantagés par l’absence de certains cours dans leur baccalauréat en droit peuvent suivre une formation préparatoire à l’école du Barreau. Cette dernière, obligatoire, est la seule qui mène à l’examen final du Barreau. N’ayant droit qu’à deux essais par année (le premier les 6 et 7 mai et l’examen de reprise quelques semaines plus tard), les étudiants qui échouent l’examen final doivent attendre la prochaine inscription. Cela ne semble pourtant pas affecter leur chance de se trouver un stage ou un emploi, comme l’a évoqué Philippe Leclerc, responsable du recrutement à la firme d’avocats McCarthy Tétrault, à Québec: «Les étudiants qui refont leur examen possèdent les mêmes chances que les autres. Tout dépend de nos capacités d’accueil annuelles». Ce cabinet engage environ trois ou quatre stagiaires par année, principalement de Québec, en fonction de leur performance lors de leur stage en entreprise. L’école de formation du Barreau de Québec accueille entre 225 et 250 futurs avocats chaque année. Québec et Cité universitaire 22-080423 22/04/08 11:24 Page 6 É 6 C d i t o r i a l david... Boycotter la convergence onvergence et «montréalisation»: voilà contre quoi il faut se battre. Malgré la diversité croissante des supports, les sources d’information sont toujours les mêmes. En faisant marteler sans relâche une même idée dans tous ses médias, Quebecor rend l’information insipide. Pourtant, l’entreprise en redemande en réclamant des syndiqués du JOURNAL DE QUÉBEC qu’ils alimentent directement toutes ses plateformes. Si elle obtient gain de cause, la situation ne fera donc qu’empirer. Malheureusement, après un an de conflit, même si la qualité de l’information n’est pas au rendez-vous, la population québécoise continue d’encourager le géant. Les ventes n’ont été ébranlées que si peu. Aucune ombre au tableau financier de Goliath. Quelle aubaine, en fait, de produire un journal qui se vend bien sans avoir de journalistes à payer! Comment se fait-il que si peu de gens aient cessé d’acheter le JOURNAL DE QUÉBEC et qu’on le retrouve encore dans les cafés? S’ils tiennent vraiment à une information de qualité, les lecteurs du JOURNAL doivent cesser dès maintenant de consommer sans rechigner cette piètre information. Par ailleurs, comment peut-on accepter que les chaînes généralistes ne parlent pas davantage du conflit? Les médias d’information ont le devoir de renseigner convenablement la population sur le conflit et ses enjeux, d’autant plus qu’il concerne le plus populaire quotidien de la Vieille Capitale. Les pires, toutefois, ce sont les gens qui collaborent encore au JOURNAL. Les chroniqueurs comme Joseph Facal ou Julius Grey doivent vraiment s’être trouvé des justifications tordues pour accepter d’encourager Quebecor. Honneur à Lise Payette qui a renoncé à sa chronique dans le JOURNAL DE MONTRÉAL, par solidarité avec les employés du JOURNAL DE QUÉBEC… Malheureusement, elle a été la seule. Même situation du côté des annonceurs: aucun d’eux n’a délaissé le journal. Au mieux, comme Tanguay, ils annoncent aussi dans le MÉDIAMATINQUÉBEC, mais sans jamais renoncer au JOURNAL DE QUÉBEC. À croire que l’argent est seul maître à bord. ...contre goliath L Un conflit de travail parmi d’autres e conflit de travail entre les journalistes du JOURNAL DE QUÉBEC et Quebecor doit se régler comme tout bon conflit: par la négociation. Depuis un an cette semaine, les syndiqués soutiennent que le lock-out des journalistes et que la grève des employés de l’imprimerie sont désastreux pour la couverture de l’information à Québec. S’ils y croyaient vraiment, n’auraient-ils pas déjà mis de l’eau dans leur vin? En encourageant Quebecor pendant le lock-out, tous ces intervenants contribuent par ailleurs à la montréalisation de l’information, pourtant fortement décriée dans la région. Par exemple, le 5 avril dernier, au lendemain de l’incendie du Manège militaire, le JOURNAL DE Tous les syndicats fonctionnent de la QUÉBEC titrait en première page avec le palmême façon. En conflit, ils brandissent marès du bonheur des Québécois. Quoi? Le des pancartes, manifestent, appellent au palmarès du bonheur? Malgré toute la comboycott, demandent justice et réclament motion vécue dans la capitale, un minuscule l’appui du ministre du Travail. La seule encadré annonçait l’incendie différence, ici, ce sont les dévastateur. Sans photo. 40 000 exemplaires du Pour une Manifestement, le JDEQ n’est pas MÉDIAMATINQUÉBEC distribués information conçu pour les gens de Québec. chaque jour de la semaine. S’ils locale de Comment peut-on accepter cette sortent effectivement de l’ordisituation les bras croisés? naire, ils n’en demeurent pas qualité: moins l’équivalent des tradiboycott ou Après tout, montréalisation ou tionnelles pancartes. concessions pas, les demandes de Quebecor syndicales? demeurent inacceptables. Au total, les Québécois Demander à un journaliste d’apauront donc lu 10 millions de prendre l’art de la photographie, de manier «pancartes», agrémentées d’information une caméra comme un professionnel et de locale et partiellement financées par la maîtriser le travail de monteur, voilà qui est publicité. Voilà un moyen de pression inconcevable. Chacune de ces fonctions est original, mais qui n’aura pas incité les un métier à part entière qui exige un apprenlecteurs à en vouloir à Quebecor pour tissage de plusieurs années. Un journaliste ne autant. Au contraire, puisqu’ils ont gagné peut avoir tous ces talents, à moins d’être surun journal gratuit. doué. Si les demandes de Quebecor étaient acceptées, la qualité de l’information s’en Dans ce contexte, la clef du succès de ferait nécessairement sentir. Et qui écoperait? Quebecor est sa capacité de maintenir la Les lecteurs! production du JOURNAL DE QUÉBEC. Tant que le journal est publié, Quebecor peut Il faut agir maintenant. Un appui moral ne faire durer le conflit sans trop en souffrir. suffit pas: seul un boycott du JOURNAL DE Il n’a d’ailleurs pas ménagé ses efforts en QUÉBEC peut faire bouger Quebecor. La quesce sens en engageant un grand nombre tion n’est pas d’appuyer ou non les syndicats, de cadres à la dernière minute et en mais bien de préserver la qualité de l’informacontournant le Code du travail du tion à Québec. Sinon, aussi bien acheter le Québec par la création d’une agence de JOURNAL DE MONTRÉAL… prétendus «scabs». Laurie Grenier [email protected] L’entreprise semble avoir trouvé le moyen de faire plier l’échine de ses Malgré le lock-out, le JOURNAL DE QUÉBEC demeure no 1 la semaine... employés. À terme, ceux-ci n’auront d’autre choix que d’acquiescer à une grande part de l’offre patronale. En fait, les conditions de travail que Quebecor veut dicter à ses journalistes ne sont pas extravagantes. Elles sont en fait semblables à celles de Radio-Canada. Personne ne se plaint que les journalistes de Radio-Canada écrivent sur Internet, font de la télé et de la radio dans une même journée de travail. Dans le contexte médiatique actuel, les journalistes de Quebecor peuvent difficilement refuser de travailler sur plusieurs plateformes, de partager leurs nouvelles avec les autres médias de l’entreprise et de revoir leurs échelles salariales. À long terme, les journalistes n’aident pas leur cause en refusant ces conditions. Le JOURNAL DE QUÉBEC subit plus que jamais la concurrence du SOLEIL, son éternel rival, depuis que celui-ci a lui aussi opté pour le populaire format tabloïd. Puisque les deux luttent désormais sur le même terrain, les syndiqués ont d’autant plus intérêt à se préoccuper de la survie de leur média. Pour ce faire, ils doivent se résoudre à mettre de côté au moins une partie de leurs revendications. D’ici là, les lecteurs pourront encore choisir entre LE SOLEIL, le MÉDIAMATIN et une version affaiblie du JOURNAL DE QUÉBEC. Mais le véritable avenir des syndiqués passe obligatoirement par le JOURNAL DE QUÉBEC. Or, si le conflit continue de traîner en longueur, sa viabilité économique s’en trouvera réellement menacée. Au bout du compte, les syndiqués et Quebecor risquent en fait de perdre la guerre. Celle contre LE SOLEIL. C’est cela, et non le conflit en soi, qui serait désastreux pour la couverture de l’information à Québec. S 200 Can alo étai Ce dés bles «T de fie un Bis ma l’H O les qu’ déc qua alo coe La cér ne stit que Guillaume Sirois [email protected] L’équipe de L’EXEMPLAIRE J ournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la responsabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: JeanClaude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Mario Fraser (8942); Adjointe à l’éditeur: Julie Picard (4513); Rédactrice en chef: Marie-Josée Nantel (8957); Secrétaire de rédaction: Mathieu Gobeil (8956); Éditorialiste en chef: Louis La Bonté (8952); Directeur des dossiers: Étienne Morissette (8952); Cheffe maquettiste: Raphaëlle Plante (8952); Directeur de la photographie: Constantin Radu (8957); Adjoint à la maquette et à la photographie: Olivier Lambert (8952); Municipal, régional et gouvernemental: Laurie Grenier, Marie-Ève Martel, Guillaume Sirois et Catherine Girouard (8959); Université: Karine Racine, Mathieu Ste-Marie, Catherine Parke et Philippe Brassard (8958); Économie et consommation: Audrey Myrand-Langlois (8960); Science et technologie: Catherine Pagé (8960); Culture: Émilie Proteau, Patricia Tadros, Anne-Émilie Auger et Désirée-Emmanuelle Duchaine (8960); Sports: Marie-Josée Vachon (8956); Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1 000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec) G1K 7P4; Télécopieur: (418) 656-3865; Courriel: [email protected]; Site Web: http://www.com.ulaval.ca/entreprises_associations/exemplaire. P oints de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Casault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pavillon Parent, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de la presse de l’Assemblée nationale. Québec et Cité universitaire L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008 L’E 22-080423 ca 11:24 I Page 7 l y a 50 ans était effectuée la première transplantation d’organe au Québec. Dans le cadre de la Semaine nationale du don d’organes, Québec-Transplant multiplie les efforts pour que plus de gens apposent leur signature à l’endos de leur carte d’assurance maladie. r e i s s Do l Ma r t e -Ève e i r a a a l. c Pa r M @ u la v a r te l. 2 h s 22/04/08 S 50 ans de dons d’organes au Québec Une signature qui sauve des vies m a r ie - e v e .m elon le Registre canadien des insuffisances et des transplantations d'organes, il y avait, en 2005 et 2006, plus de 4 000 Canadiens en attente d'une greffe, alors que moins de 2 000 organes étaient prélevés. Pourquoi cet écart? Ce ne sont pas tous les individus désireux de donner qui sont admissibles au don. Qui peut donner? «Tout le monde peut signer sa carte de don d’organes, mais ça ne signifie pas que tout le monde peut faire un don», a déclaré Johanne Bissonnette, infirmière-ressource en matière de dons d’organes à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus. Outre un don de rein ou de tissus, les prélèvements ne sont possibles qu’en cas de mort cérébrale, ou décès neurologique, qui survient quand le cerveau du patient meurt, alors que son coeur bat encore. La mort cérébrale ne constitue que 2 % des décès. «Sur ce pourcentage, il faut tenir compte du taux de consentement au don qui est de 60 %», a ajouté l’infirmière. Qui plus est, les mineurs de moins de quatorze ans, les hémophiles, les prisonniers, les hommes ayant eu une relation homosexuelle dans les cinq ans précédant le don ainsi que les personnes récemment tatouées ou percées sont inadmissibles au don d’organes. «Ça ne fait pas beaucoup de donneurs pris en ligne de compte», a déploré Mme Bissonnette. Une course contre la montre Une fois la mort cérébrale confirmée par le médecin, l’infirmièreressource contacte la famille du donneur et lui demande l’autorisation d’en prélever les organes. Retirés du corps du donneur, les organes sont placés séparément dans de petites glacières rapatriées par 008 avion à l’hôpital où auront lieu les greffes. Les organes peuvent être conservés environ 12 heures, à l’exception du coeur et des poumons qui ont une durée de vie de six heures. De plus, ce ne sont pas automatiquement tous les organes qui sont prélevés sur le corps du donneur décédé. L’organisme Québec Transplant fournit aux hôpitaux une liste constamment mise à jour de tous les Canadiens en attente d’une greffe. Ainsi, le personnel médical ne retire que les organes pouvant être transplantés dans les prochaines heures. En tout, il y a 100 personnes impliquées lors d’une seule transplantation: médecins, infirmiers, chirurgiens, psychologues, travailleurs sociaux, sans oublier ceux et celles qui effectuent le transport des organes. «Ces individus travaillent dans l’ombre mais ce sont eux les véritables héros», a indiqué Mme Bissonnette. D’après les données fournies par le ministère de la Santé, le taux de succès des greffes un an après l’opération varie entre 85 % et 95 %, selon l’organe transplanté. Un médecin assure un suivi régulier auprès du greffé. Les percées en matière de médicaments antirejet ont permis de faire grimper ce taux dans les dernières années. Le rejet dépend de la réaction immunitaire du receveur envers l'organe greffé. Cette réaction est semblable au système de défense contre une infection, par lequel les anticorps s'activent contre les cel- Courtoisie Medical Hair Technology lules de l'organe qui sont perçues comme des corps étrangers. Un geste anonyme Même s’il n’existe aucune législation à ce sujet, les organismes impliqués dans le don d’organes refusent de communiquer l’identité du donneur ou du receveur à l’une ou l’autre des parties. «On veut éviter toute discrimination par rapport au donneur ou au receveur», a expliqué Brigitte Junius, responsable des communications chez Québec Transplant. Si le désir s’en manifeste, l’organisme fait le relais entre le receveur et le donneur ou leurs familles à l’aide de lettres anonymes. «Toute prise de contact entre les deux par- Quand le don vient d’un proche A lexandre Harvey, un adolescent sportif et impliqué, avait 12 ans quand il a commencé à avoir des problèmes aux reins. «Je n’y portais pas attention à l’époque», a-t-il expliqué. Mais ses problèmes ont fini par s’aggraver et son corps s’est mis à retenir toute l’eau qu’il buvait. «Je me noyais littéralement les poumons», s’est-il souvenu. du neà crs: oert me ke ce er la al: ur, de c) b: on on ue 7 Courtoisie Maxime Rioux Alexandre Harvey a reçu un rein de sa mère. L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008 Le 3 octobre 2002, alors âgé de 17 ans, Alexandre se fait diagnostiquer la maladie de Berger. Ses globules blancs ne reconnaissent plus ses reins et les attaquent comme un corps étranger. «Les médecins m’ont dit ce jour-là que mes reins fonctionnaient à 15 % de leur capacité et que ma vie ne serait plus jamais la même», s’est-il remémoré. Durant les cinq mois suivants, le jeune homme a dû subir plusieurs dialyses, des traitements pour filtrer artifi- ciellement son sang. Un conduit lui a été installé dans le bras pour faciliter l’accès à son réseau sanguin. Pendant ce temps, sa mère a fait des démarches pour s’assurer qu’elle était une donneuse compatible. «Mon père avait peur qu’il arrive quelque chose à ma mère si elle me donnait un rein», s’est rappelé Alexandre. Au bout de ces cinq mois, la greffe a pu être réalisée avec succès. «Le rein a tout de suite fonctionné et je me suis senti mieux très rapidement», dit le jeune homme, qui doit désormais prendre plusieurs médicaments par jour afin de ne pas rejeter l’organe transplanté. Voilà six ans qu’Alexandre a été greffé et il se rend compte aujourd’hui de la chance qu’il a. «Ça me redonne une deuxième vie», a-t-il dit à propos de son nouveau rein. ties est issue de l’initiative de l’une d’elles», a déclaré Mme Junius. Cette méthode permet d’éviter des abus ou des conséquences psychologiques négatives. «La famille du donneur décédé peut souhaiter ne pas entrer en contact avec le receveur», a expliqué Mme Junius. «Dans d’autres cas, il peut y avoir harcèlement, a-t-elle ajouté. Le receveur peut être dépressif; il se dit que ça a pris une mort pour lui sauver la vie.» Mme Bissonnette juge que le temps finit par guérir les cicatrices: «Les familles pleurent la personne décédée, mais sont heureuses d’avoir sauvé une vie.» «Donner ses organes est le plus grand geste qu’on puisse faire», a conclu Mme Junius. Le don d’organes au Québec • 1958: Réalisation de la première transplantation d’organe québécoise. • 1968: Albert Murphy, de Laval, est le premier Canadien à recevoir une greffe du coeur. • 1987: Diane Hébert est la première greffée coeur-poumons au Québec. • 1997: Apparition de l’autocollant à apposer derrière la carte d’assurancemaladie. • 2000: Premiers Jeux Canadiens des greffés • 2005: Création du Registre des consentements au don d’organes et de tissus, auquel participent plus de 3300 notaires du Québec. • 2007: Santé Canada interdit aux hommes ayant eu une relation homosexuelle dans les cinq dernières années de donner leurs organes. Québec et Cité universitaire 22-080423 22/04/08 11:24 Page 8 s 8 cience et technologie Fièvre dengue chez les voyageurs Une maladie dangereuse et peu connue Ca t h e r i n e P ar k e [email protected] Cité universitaire — En saison estivale, près de 800 étudiants de l’UL voyageront dans les régions asiatiques et sudaméricaines, selon Anabella Constantino, directrice régionale de la vente pour Voyage Campus. Ils s’exposent ainsi à la dengue, sans toutefois être au courant du risque encouru. S elon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la fièvre dengue infecte chaque année plus de 50 millions de personnes, principalement dans les régions de l’Asie et de l’Amérique du Sud. Par contre, selon Santé Canada, seulement 40 à 50 cas de Canadiens infectés à l’étranger sont détectés annuellement lors d’examens en laboratoire. «Les cas réels peuvent être plus nombreux, puisque les suivis médicaux après un séjour outre-mer sont peu fréquents chez les a relaté Nicolas voyageurs», Blouin, médecin à la clinique Santé Voyage de Sainte-Foy. Caractérisée par les symptômes de la grippe, la dengue se propage par le biais d’un moustique appelé Aedes aegpyti, mais le virus n’est pas contagieux. Comme ce moustique prolifère dans les régions urbaines et périurbaines, la croissance des villes, ainsi que d’autres facteurs sociaux, ont permis aux moustiques infectés de se répandre dans plus de 100 pays en moins de 30 ans. Les moyens préventifs conseillés aux voyageurs coûtent peu cher: appliquer un insectifuge sur les régions exposées du corps, porter des vêtements longs et rester le plus pos- Recensement des insectes au Canada Plus de 40 000 espèces méconnues Sa r a h Bél i s l e [email protected] A Québec — Plus de 40 000 espèces d’insectes au Canada demeurent peu ou pas connues des scientifiques. lors que les chercheurs s’affèrent depuis plus de 120 ans au recensement des 80 000 espèces canadiennes, le chercheur John Huber du Service canadien des forêts (SCF) croit que ce ne «sera jamais fini», la tâche étant trop colossale. Pourtant, le recensement des insectes demeure primordial selon Jan Klimaszewski, chercheur du SCF. Pour lui, l’identification rapide et exacte des nouvelles espèces entrant au Canada est la seule manière d’éradiquer ces espèces étrangères et surtout leurs effets, souvent négatifs, sur les écosystèmes du pays. Or, pour identifier ces espèces étrangères, il faut d’abord connaître celles qui sont natives du Canada. Malgré l’importance de recenser les insectes, peu de chercheurs sont attirés par cette tâche. Les quelques taxonomistes qui le font s’attardent surtout à un petit nombre d’espèces spécifiques, par exemple celles qui Québec et Cité universitaire pourraient permettre d’améliorer les cultures agricoles. C’est pour ces raisons que le taux d’espèces d’insectes canadiens connues de la science est de l’ordre de 50 %. Recenser les insectes est aussi un processus complexe, d’après M. Klimaszewski. Tout d’abord, des étudiants et des chercheurs doivent se rendre sur le terrain pour recueillir des spécimens. Après s’être assuré que l’espèce n’est pas déjà connue, le chercheur lui donne un nom et la prend en photo. Puis il étudie ses caractéristiques morphologiques: ses proportions, ses antennes, sa structure interne, ses organes génitaux, etc. Il commence par observer un spécimen, puis le dissèque pour en savoir plus. Selon M. Huber, mieux connaître les insectes aide, entre autres, à savoir comment contrôler ces espèces, à améliorer les cultures agricoles et à lutter contre les espèces d’insectes provenant des autres pays. sible dans des locaux munis de moustiquaires. Par contre, aucun vaccin ne peut empêcher d’attraper cette fièvre. Il était guéri huit jours après cet épisode, sans savoir de quoi il avait souffert. Ce n’est qu’un an plus tard, Qu tou 20 en pro L Courtoisie AirAsia lors de la préparation d’un voyage au Chili, qu’un médecin lui a parlé de la fièvre dengue. Des quatre souches de la fièvre, M. Raymond a contracté la moins virulente. Aussitôt infectée par une Vivre avec moins d’oxygène des variantes, toute personne devient immunisée contre cette même souche. Cependant, les risques d’attraper la forme hémorragique augmentent, ce qui peut causer des saignements, une léthargie complète ou même la mort. s a v o i r S t é p h a n ie S ima r d [email protected] Québec — Des chercheurs belges ont découvert une protéine qui permettrait à l’humain de vivre avec un faible apport en oxygène, ce qui pourrait servir à traiter certaines maladies cardiovasculaires. S elon les chercheurs de l’Institut flamand de biotechnologie, en inactivant la protéine Phd1 chez la souris, ses muscles continuent à fonctionner correctement dans un environnement pauvre en oxygène. Un article publié récemment dans la revue NATURE GENETICS explique le rôle prépondérant que joue la protéine sur le métabolisme lors du passage de l’organisme d’un environnement riche en oxygène à un environnement qui en est dépourvu. Si cette découverte se concrétise sur les modèles humains, cela pourrait avoir d’importantes retombées dans le monde médical. Beaucoup de pathologies sont liées à un défaut d’oxygénation des tissus, comme les angines de poitrine et les accidents vasculaires. Grâce à cette technique, il serait possible de diminuer le besoin en oxygène des organes concernés. La protéine permettrait aussi de conserver, pour un long laps de temps, des organes prélevés pour des greffes. Ma ma La fièvre dengue se diagnostique difficilement chez un patient qui a été atteint, puisqu’elle ne peut être détectée rapidement que durant la phase infectieuse, qui peut durer de trois à huit jours, a expliqué le Dr Blouin. Patrice Raymond a d’ailleurs été surpris d’apprendre près d’une année plus tard qu’il avait souffert de la dengue durant un stage d’études au Costa Rica. «Pendant huit jours, j’ai souffert de fortes fièvres, de diarrhées, de sueurs froides et de douleurs musculaires; j’avais de la difficulté à marcher», a relaté l’étudiant, rejoint par téléphone. F Cependant, Pascal Daleau, professeur titulaire, chercheur et vicedoyen à la recherche au Département de pharmacologie de l’Université Laval, croit qu’il est utopique de parler de traitement médical. «C’est très avant-gardiste, mais il reste beaucoup de recherche à faire sur cette protéine», a-t-il déclaré. Selon lui, cette protéine s’avère utile pour optimiser l’oxygène dans le corps, mais il souligne qu’on ne connaît pas encore ses effets secondaires. Selon Stéphane Chamberland, président du Club Alpin Canada, section montréalaise, le manque d’oxygène se fait aussi sentir lors des ascensions en montagne. Plus les alpinistes montent en altitude, moins il y a d’oxygène et plus ils respirent vite pour pallier le manque de globules rouges. Les vaisseaux sanguins des poumons se contractent, ce qui entraîne l’augmentation du flux sanguin dans les vaisseaux. Selon lui, la protéine Phd1 pourrait donc aussi servir à remédier à ce manque d’oxygène. P Choisir son antivirus lusieurs facteurs sont à évaluer lorsqu’on choisit un antivirus pour son ordinateur personnel. Chez Zone, le conseiller aux ventes informatiques Alexandre Van Chestein a affirmé que la coopérative se fie aux études comparatives des antivirus pour choisir les produits qu’ils tiennent en magasin. Selon l’étude menée en février 2008, c’est Kaspersky qui offre la meilleure protection pour les particuliers, détectant 98,3 % des virus. Certains autres logiciels offrent aussi une excellente protection. Toutefois, ils peuvent être très lourds, ce qui ralentit l’ordinateur sur lequel il est installé, a mentionné M. Van Chestein. Dominique Bérubé, analyste en informatique au Service d’information et des télécommunications de l’UL, a conseillé d’être prudent en consultant ce type d’études. Les résultats dépendent souvent de la version du programme testée ainsi que des virus auxquels on l’a soumise lors des tests. Ainsi, bien que tous les logiciels testés dans l’étude comparative détectent plus de 85 % des virus, aucun antivirus n’offre une protection efficace à 100 %. (K.M.-S.) L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008 ama en C con can (SCF diq «À une pré syn nen ama des JOU Ma syn rég ren sem S’ 570 une pro 35 par pas L Ma ma Qu bar me des L’E e sia ient ême ’atugdes lète uer rus nel. aux dre la des our ent née sky ion ant tres celils qui l il Van bé, au éléa sultats ion des ors les ude de rus eà 008 22-080423 22/04/08 11:24 É Page 9 c o n o m i e e t c o n s o m m a t i o n Lock-out au JOURNAL DE QUÉBEC Fonds de soutien garni Mathieu Gobeil [email protected] Québec — Les représentants du MÉDIAMATINQUÉBEC (MMQ), en tournée au Canada, ont récolté jusqu’à présent plus de 200 000 $ au profit des 252 travailleurs du JOURNAL DE QUÉBEC en grève et en lock-out, lors d’assemblées syndicales provinciales. L a tournée du MMQ, qui se trouve actuellement à Brandon au Manitoba, a amassé 30 000 $ la semaine dernière en Colombie-Britannique lors d’une convention provinciale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), auquel appartiennent les syndiqués du JOURNAL DE QUÉBEC. «À chaque convention, on récolte une somme auprès des membres présents. La division provinciale du syndicat et l’exécutif national en donnent autant, ce qui triple le montant amassé», a expliqué le représentant des grévistes et des lock-outés du JOURNAL DE QUÉBEC en tournée, Marc Fortier. De plus, les délégués syndicaux incitent les membres en région à contribuer de façon récurrente, par exemple en donnant 1 $ par semaine. S’ils tombent en grève, les 570 000 membres du SCFP ont droit à une allocation de 200 $ par semaine provenant d’un fonds de défense de 35 M $. «C’est sûr qu’avec 200 $ par semaine par employé, on ne va pas loin. C’est pour ça qu’avec notre tournée on va chercher de l’argent ailleurs», a soutenu M. Fortier. Les 252 syndiqués du JOURNAL DE QUÉBEC ont donc eu recours à environ 2 600 000 $ du fonds de défense depuis le début du conflit il y a un an. «À moins que les 570 000 membres du SCFP au Canada tombent en grève, ce fonds de défense ne s’épuisera pas. Le conflit au JOURNAL DE QUÉBEC n’a pas même coûté 5 % de ce que le conflit des 2200 employés de Vidéotron a coûté au SCFP il y a cinq ans», a affirmé Robert Bellerose, responsable des communications au SCFP. Le conflit avait duré presque un an. La production du MMQ, principal moyen de pression des syndiqués, coûte également plusieurs milliers de dollars quotidiennement à produire. Les responsables du MMQ ont toutefois voulu garder les chiffres exacts confidentiels. En plus de l’aide financière, les syndiqués comptent sur un soutien moral. Le 13 avril dernier, Jeremy Dear, secrétaire général de l’Union nationale des journalistes de Grande- Bretagne, qui représente 40 000 membres, a donné son appui aux syndiqués du JOURNAL DE QUÉBEC à Saskatoon lors du congrès du Syndicat canadien de l’énergie et du papier. M. Dear est reparti avec des copies du MMQ expliquant le conflit et analysera avec ses collègues la possibilité d’aider financièrement les travailleurs de Québec. De plus, le Syndicat national des journalistes français a voté, en février 2008, une motion dénonçant l’attitude de Quebecor dans le conflit. Plusieurs syndicats du Québec et du Canada soutiennent également les syndiqués du JOURNAL DE QUÉBEC. «Les TCA, les Teamsters, la CSN, la FTQ, le Syndicat des communications de Radio-Canada ainsi que les employés de LA PRESSE, de Vidéotron et de TVA nous appuient. On a aussi le soutien, entre autres, du Syndicat des travailleurs des postes, de ceux d’Héma-Québec et de syndicats de cégeps et d’universités», a énuméré Denis Bolduc, porte-parole des syndiqués du JOURNAL DE QUÉBEC. Le secrétaire du Syndicat des travailleurs de l’information du JOURNAL DE MONTRÉAL a confirmé au téléphone que les membres de son syndicat versent toujours 1 % de leur salaire aux syndiqués du JOURNAL DE QUÉBEC, une mesure en place depuis juin 2007. Séries éliminatoires de hockey de la LNH à Québec Les restaurateurs en raffolent M a r i e - C l a i r e Aub re y G ra nd bo i s [email protected] Québec — Cette année, les propriétaires de restaurants et de bars sportifs de la région de Québec se réjouissent de l’augmentation de l’achalandage et des profits, due à la participation des Canadiens aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley. S elon Éric Bujault, propriétaire du bar sportif Le Match à Sainte-Foy, chaque partie des Canadiens en séries lui rapporte entre deux et trois mille dollars de plus qu’une soirée habituelle. «Il y a du monde debout partout qui s’exclame de joie ou de déception. L’atmosphère est incroyable!» a affirmé M. Bujault. Thomas Samson, gérant à la Cage aux Sports sur le boulevard Laurier, a aussi remarqué une différence dans les ventes entre les années où les Canadiens sont dans les séries et celles où ils ne le sont pas. «La différence peut varier entre 8 % et 10 %», a-t-il avancé. Photo Constatin Radu L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008 Quant à Julien Parent, gérant du resto-bar Boston Pizza de Beauport, il a estimé que ses ventes augmentent de plus de 1000 $ par soirée de match durant les séries. 9 Plein gaz sur les hybrides Sarah B élisle [email protected] Québec — Même si une voiture hybride coûte environ 4000 $ de plus qu’une voiture régulière à l’achat, il est de plus en plus avantageux de s’en procurer une au Québec en raison des économies sur l’utilisation. E n deux à trois ans, les économies d’essence, d’assurance et de taxes permettent de compenser les dollars supplémentaires dépensés au moment de l’achat d’une voiture hybride, selon Jean Mercier, professeur au Département de science politique et expert en matière d’environnement et de transport de l’UL. L’économie d’essence est due à la combinaison d’un moteur électrique et d’un à essence. De plus, certaines compagnies d’assurances offrent des rabais sur l’assurance de voitures hybrides. À titre d’exemp l e , Desjardins A s s u r a n c e s générales accorde un rabais de 10 % aux conducteurs de voitures hybrides, tous modèles confondus. Les gouvernements provincial et fédéral ont également mis en place des programmes pour inciter les particuliers à se procurer des voitures hybrides. Québec rembourse partiellement la TVQ sur l’achat de certains modèles de voitures hybrides. Le gouvernement du Canada offre lui aussi des crédits à ces conducteurs avec le programme Éco-Auto. Cependant, le programme prendra fin le 31 décembre 2008. Les experts s’entendent pour dire que le prix de l’essence atteindra de nouveaux sommets cet été, grimpant jusqu’à 1,50 $ le litre. Or, plus le coût de l’essence est élevé, plus les voitures hybrides deviennent intéressantes, a estimé Pierre Michaud, animateur de l’émission RPM à TQS, en entrevue à L’EXEMPLAIRE. Par exemple, pour la conduite en ville, la Civic Hybride consomme aux alentours de 4,7 litres d’essence par 100 kilomètres, alors que le modèle Civic LX consomme 8,2 litres d’essence par 100 kilomètres. Toutefois, l’économie d’essence engendrée par les voitures hybrides n’est effective que lors des déplacements en ville. En effet, sur les grandes routes, c’est le moteur à essence qui est utilisé et la différence de consommation d’essence n’est alors pas significative. Par ailleurs, le coût des modèles hybrides a chuté depuis quelques années, selon Chantale Jalbert, conseillère aux ventes chez Toyota Sainte-Foy. Par exemple, la Prius de Toyota, qui se vendait 31 280 $ en 2007, se détaille aujourd’hui à 29 500 $. D’autre part, la réparation d’une voiture hybride n’est pas plus coûteuse que celle d’un modèle régulier, les pièces des deux types de voitures étant identiques. «La seule différence entre elles, c’est la batterie», a expliqué Martin Paré, directeur des locations chez Honda Sainte-Foy. Chez Toyota et Honda, cette batterie est garantie pendant huit ans. Québec et Cité universitaire 22-080423 22/04/08 11:24 10 Page 10 C u l t u r e e t s o c i é t é Restauration de bâtiments à Québec L Subvention insuffisante Jo h n N a ï s [email protected] Québec — La nouvelle subvention de 600 000 $ destinée à la restauration des bâtiments de la Ville de Québec serait insuffisante pour en restaurer la majorité, ne serait-ce que partiellement. «P our de petites réparations comme la restauration de murs ou de toitures, il faut compter de 15 000 $ à 20 000 $ par bâtiment», a expliqué Mario Langlois, gérant de projets à Briquetal Ltée, entreprise spécialisée en restauration de maçonnerie historique. «La facture peut facilement grimper à 50 000 $ voire 100 000 $ pour un seul bâtiment lorsque celui-ci n’a jamais été entretenu», a-t-il soutenu. Concernant uniquement les bâtiments construits avant 1955 dans les arrondissements Beauport, Laurentien, La Cité (à l’extérieur des murs), la HauteSaint-Charles et Limoilou, le montant maximum de la subven- C’ tion s’élève à 25 000 $ par an et par bâtiment. Cette nouvelle initiative de la Ville et du ministère de la Culture annoncée le 15 avril a pour but d’inciter les propriétaires à restaurer leur immeuble et à mettre en valeur l’architecture ancienne des bâtiments. «Ce programme se démarque des autres, parce qu’il met plus l’accent sur les spécificités de chaque arrondissement, comme les grands escaliers métalliques de Limoilou», a commenté Martin Dubois, chargé de cours à l’École d’Architecture de l’UL. Financée à part égale par les partenaires, cette nouvelle subvention en complète une autre qui prend en charge les bâtiments patrimoniaux construits avant 1955 et partie des quatre faisant arrondissements historiques de la ville, soit Beauport, Charlesbourg, Sillery et Vieux-Québec. est en 1998 que Tristan Egolf, qui s’est suicidé en 2005, a fait paraître son premier roman, intitulé Le Seigneur des porcheries. Drôle, cruel et bouleversant, le manuscrit signé par Egolf a été refusé par 70 éditeurs américains, avant d’être publié chez Gallimard, grâce au soutien de l’écrivain Patrick Modiano. Le Seigneur des porcheries raconte l’histoire de John Kaltenbrunner, homme natif de Baker, un petit village oublié dans le fin fond du Midwest américain. Dans ce bled, toutes les bassesses de l’humanité règnent: racisme, sexisme, homophobie, patriotisme acharné, alcoolisme, violence et conservatisme à outrance. Dès son plus jeune âge, John, enfant d’une intelligence rare, baigne dans l’exclusion, prisonnier de l’image d’un père mort dans des circonstances douteuses et d’une mère recluse, n’aidant en rien l’intégration de son fils dans une société qui l’a toujours rejeté. Victime de toutes les horreurs possibles depuis sa naissance, John Kaltenbrunner orchestre une vengeance fine et soignée, à la hauteur de son intelligence, mais qui prend rapidement des airs et des couleurs apocalyptiques. Le Seigneur des porcheries démontre la puissance et le danger que représente un homme n’ayant plus rien à perdre, et qui est bien décidé à partir en croisade contre les réalités et les représentants d’un monde qui l’ont toujours fait souffrir par la cruauté humaine. Ce roman de Tristan Egolf est écrit dans une franchise renversante, laissant le lecteur sans voix. Le langage cru utilisé, l’humour noir baignant les pages du livre et la description acharnée d’une réalité affreuse qui existe malheureusement, contribuent à l’éloquence de ce livre. Non pas pessimiste mais lucide, le récit de la vie de John Kaltenbrunner ne peut qu’éveiller en nous le dégoût de certaines réalités cachées de ce monde et nous mettre en bouche l’arrière-goût amer de la volonté de vengeance. A nne-Emi u g e r Ja l b e r t [email protected] Québec et Cité universitaire ma Qu vou d’u jeu M François Dufaux, architecte et professeur à l’École d’Architecture de l’UL, a souligné le paradoxe entourant la sauvegarde du patrimoine bâti à Québec. «D’un côté, il y a un discours apparemment bienfaisant envers la sauvegarde du patrimoine, et de l’autre, nous assistons à sa lente destruction, par manque d’entretien des bâtiments et des sites anciens», a-t-il constaté. L’architecte a soutenu qu’au Québec en général, le patrimoine bâti est exploité sans soucis pour l’avenir. «Les bâtiments et sites anciens sont dépréciés sur le plan financier et fiscal afin de favoriser leur remplacement par des infrastructures plus modernes», a-t-il avancé. l’av la r vise une hist éco cro mai Photo Anne-Emilie Jalbert Sur la rue Saint-Joseph, de nombreux bâtiments ont besoin d’être restaurés. Troisième album d’Ariane Moffatt Véritable éveil des sens Chronique Histoire de vengeance Ma É milie P r o t e a u [email protected] Québec — Après Aquanaute et Le cœur dans la tête, la chanteuse Ariane Moffatt offre à son public un troisième album plus léger, Tous les sens, qui a été lancé hier soir à l’Olympia de Montréal. J ointe au téléphone par L’EXEMPLAIRE quelques jours avant le lancement de son album, Ariane Moffatt a affirmé que ce nouvel album se voulait beaucoup plus léger que les précédents. «Je ne me suis pas prise au sérieux avec cet album-là, et je pense que ça s’entend dans le résultat!» a-t-elle déclaré. Ses deux premiers albums se voulaient plus intimes. «Je pense que j’avais envie de m’ouvrir, de parler encore de moi, mais d’une façon beaucoup plus détachée», a affirmé la chanteuse. Confiante dans son choix de faire un album plus simple, elle a cependant admis que sa conception relevait plutôt d’un défi personnel que d’une obligation. Ce troisième opus est composé de 12 chansons très variées comme la chanson intitulée, Jeudi, 17 mai, dont les paroles sont tirées des manchettes des journaux de la journée en question. «Je n’avais jamais pensé écrire là-dessus, je trouve cela fascinant de voir comment les nouvelles sont hiérarchisées», a expliqué Ariane Moffatt. «On y retrouve à la fois des choses vraiment graves et d’autres complètement futiles», a-t-elle noté. Sa chanson préférée? L’Équilibre. «Elles ont toute un petit quelque chose, mais l’intonation de cette chanson est différente. Elle a un petit côté un peu plus arrogant, mais aussi léger grâce au son des instruments à cordes». Les cordes et les cuivres dans l’album pourraient être intégrés à la prochaine tournée sous forme de projection. «Dans la tournée du Cœur dans la tête, je suis partie avec beaucoup de matériel qui ne rentrait pas toujours dans les salles. Cette fois-ci, j’ai envie de faire un spectacle plus minimaliste», a-t-elle confié. La chanteuse commencera à travailler sur son prochain spectacle en août afin que sa tournée puisse débuter dès septembre. Elle sera d’ailleurs de passage à Québec le 4 novembre prochain à la Salle Albert-Rouseau. L Pas octo trat rég la V imp «O L Ém em Cit ca Qu po ex L sa por le c Tél Ban mé il y film ten exc des pou «J pro fait ble bie Cha L neu FFE Photo Émilie Proteau L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008 dit par ad L’E ert tru- ’alà la de du vec rait ette ctaon- trae en isse sera c le alle au 008 22-080423 22/04/08 11:24 Page 11 C u l t u r e e t s o c i é t é 11 Labeaume promet de sauver la Chapelle du Bon-Pasteur M a r i e - H é l è ne de Car d ai l l a c marie-helene.de-cardaillac.1@ulaval. Québec — «On va sauver la Chapelle du Bon-Pasteur, je vous le promets», a déclaré le maire Régis Labeaume lors d’une conférence de presse donnée à l’Université Laval jeudi dernier. M. Labeaume a expliqué à l’auditoire vouloir régler le problème de l’avenir de la Chapelle en impliquant la relève culturelle de Québec. «Je vise la chanson et le lyrisme. Y a-t-il une meilleure place que la Chapelle historique du Bon-Pasteur pour une école de lyrisme à Québec? Je ne crois pas», a affirmé sur le vif le maire pendant la conférence. La Chapelle historique du BonPasteur a dû fermer ses portes le 31 octobre dernier parce que l’administration de la Chapelle n’avait pu régler une dette de 175 000 $ envers la Ville de Québec pour des taxes impayées. «On ne peut pas accepter d’une ville qu’un endroit aussi extraordinaire que la Chapelle du Bon-Pasteur demeure inutilisée», a déploré le maire. Il a promis «comme le font les politiciens» que le dossier sera réglé avant la prochaine élection. Interrogé au sujet du nouveau projet du maire Labeaume, Michel Ducharme, professeur de chant pour la faculté de musique de l’Université Laval, a trouvé de l’intérêt au projet. «Nos finissants en chant ont peu de débouchés à Québec. Il existe une école de lyrisme à Montréal, mais elle n’intègre que deux nouvelles personnes par année», a-t-il expliqué. Ce même projet pourrait également dépanner ceux qui produisent des concerts, mais qui n’ont pas les moyens de payer une salle au Palais Montcalm ou au Grand Théâtre. «Ce serait une excellente alternative pour ceux qui n’ont pas des milliers de dollars à mettre dans une scène. La Chapelle serait vraiment une petite salle extraordinaire» a ajouté M. Ducharme. La Société immobilière du Québec (SIQ) récupérera la propriété de la Chapelle du Bon-Pasteur en 2020, au terme d’un bail qui loue la Chapelle pour une longue durée. «Nous allons nous plier à la volonté des partis concernés, nous n’avons pas le choix de suivre la parade dans le dossier», a expliqué Martin Roy, porte-parole de la SIQ. Pour le moment, le Bureau de la Capitale-Nationale n’a pas reçu les détails du dossier et la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, n’avait toujours pas retourné l’appel de L’EXEMPLAIRE au moment de la tombée. Festival du film étudiant de Québec Le cadet remporte les honneurs Ém i l i e M a r c h an d [email protected] Cité universitaire — Charlélie Loup Bergeron, le plus jeune candidat de l’édition 2008 du Festival du Film Étudiant de Québec (FFEQ) qui se tenait à l’UL du 18 au 20 avril, a remporté le prix Télé-Québec dans la catégorie court-métrage expérimental avec C.L. Bleu. L’ adolescent de 14 ans, élève à l’école Jean-deBrébeuf, était surpris de sa victoire même s’il avait remporté le prix du public 2007 pour le concours Vidéaste recherché de Télé-Québec présenté par la Bande Vidéo avec le même courtmétrage. «Je suis très content, car il y avait beaucoup d’autres bons films expérimentaux. Je ne m’attendais pas à gagner», s’est exclamé celui qui a soutenu faire des films pour le plaisir et non pour remporter des prix. «Je n’ai jamais suivi de cours de production. Pour C.L. Bleu, j’ai fait un montage de tous les objets bleus dans ma maison, c’était bien l’fun», a commenté Charlélie. Le comédien et président d’honneur pour la sixième édition du FFEQ , Rémi-Pierre Paquin, s’est dit très étonné du potentiel des participants à la cuvée 2008: «Il y a de l’avenir dans ce que j’ai vu. Je n’aurais pas été capable de faire le même travail que Charlélie lorsque j’avais son âge», a-t-il mentionné. Cette année sous le thème Temporise, le FFEQ s’est donné la mission de faire connaître le talent des étudiants du Québec et de leur offrir une certaine visibilité. L’événement, qui a attiré près de 300 personnes en fin de semaine, ne connaîtra pas de déficit même si le FFEQ avait besoin de 20 000 $ pour assurer la production, selon David Tardif, directeur des communications du Festival. L’animateur du Festival, Carnior, connu grâce aux humoristes de Phylactère Cola, était du même avis: «Cette année, je suis tombé sur le derrière face à la qualité des courts-métrages. Grâce à la révolution numérique, il est plus facile et accessible de faire quelque chose de qualité à présenter dans les divers festivals». Bien que Rémi-Pierre Paquin et Carnior estiment qu’il y a de la place pour ces cinéphiles, la relève devra travailler fort pour se tailler une place dans l’univers cinématographique québécois. «C’est super difficile de vivre du cinéma. Il faut suivre son cœur, foncer et s’entourer de producteurs professionnels qui peuvent aider la relève à trouver des subventions», a ajouté l’animateur. L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008 Photo Désirée-Emanuelle Duchaine Classiques de la télévision québécoise Un succès en DVD Mathieu Papillon-D arveau [email protected] Québec — Lors de la première semaine de ventes, les vieux classiques des téléséries québécoises offerts en coffret DVD atteignent des chiffres de vente équivalents à ceux des téléséries américaines. B rice Galand, acheteur de DVD au Groupe Archambault, a expliqué que les titres des vieilles séries québécoises comme Fanfreluche et les Filles de Caleb se vendent constamment en grande quantité en magasin. Il est possible de comparer les chiffres de ventes de ces séries aux téléséries américaines populaires telles que Lost ou Prison Break. Il a cependant refusé de donner les statistiques de ces ventes. Selon Andrée Simard, préposée à la vente de la boutique de Radio-Canada, «les classiques se vendent beaucoup. Mais la plupart du temps, les clients veulent se procurer des séries télévisées qui sont encore à l’écran», a–telle affirmé. Courtoisie FFEQ Charlélie Loup Bergeron Elle indique aussi que l’an dernier, sur un total de 74 000 coffrets DVD vendus à la boutique de Radio-Canada de Montréal, 38 000 étaient des séries francophones. Un bon exemple d’une grosse vente est Passe-Partout: «Ce fut une folie absolue lorsque ce coffret DVD est sorti», a-t-elle souligné. De son côté, M. Jean-Marc D’aigle, chargé des ventes chez Imavision distribution, a aussi soutenu qu’il y a bel et bien une demande pour les téléromans québécois. «Contrairement aux séries télévisées américaines dont les ventes diminuent de beaucoup la seconde semaine, les ventes des séries québécoises se maintiennent après une semaine de vente», a-t-il affirmé. M. D’aigle a cependant refusé lui aussi de donner des chiffres concrets concernant ces faits. Il a par contre mentionné que la série d’Alex Kovalev a enregistré un chiffre de vente de 40 000 coffrets DVD après seulement une semaine de vente. Québec et Cité universitaire 22-080423 22/04/08 11:24 Page 12 12 Spo rts Championnat panaméricain de Mazatlan Hamelin impressionne A n d r é e - An ne Duc he s ne et M a rie -J o sé e Va c h o n [email protected] [email protected] Cité universitaire — Patrice Hamelin a prouvé une fois de plus qu’il est un des meilleurs triathloniens au Québec en terminant 7e samedi dernier à la Coupe panaméricaine de Mazatlan, au Mexique, une compétition sanctionnée par l’Union internationale de triathlon (ITU). L’ athlète de l’Université ce que M. St-Louis quitte la forLaval a parcouru 1,5 km mation en septembre 2007. Ce à la nage, 40 km à vélo et dernier demeure maintenant aux États-Unis, d’où il 10 km à la course en supervise le programme 1m50s49. Il a terminé 7e d’entraînement de son dans la catégorie des «Un athlète. U-23 (moins de 23 ans), triathlète et 23e au classement En tant qu’athlète de C’est atteindra sa général. maturité haut niveau, Patrice l’Américain Matt Chrabot qui a remporté entre 25 et Hamelin doit s’entraîner plusieurs fois par les grands honneurs de 30 ans» semaine. «Je ne pratique cette compétition avec pas les trois sports tous un temps de 1m46s09. les jours puisque c’est très a expliqué le Patrice Hamelin, 21 ans, qui exigeant», étudie actuellement en histoire, a triathlonien qui doit concilier traété découvert par l’ancien vail, entraînement et études. entraîneur du Rouge et Or «J’enchaîne souvent deux sports, triathlon, Yves St-Louis. «Mon par exemple la nage et le vélo, entraîneur a toujours cru en mon pour que ça ressemble le plus pospotentiel», a affirmé celui qui a sible à une situation de compétiévolué au sein de l’équipe jusqu’à tion», a-t-il poursuivi. M. Hamelin a affirmé ne pas avoir encore atteint la maturité dans cette discipline: «Un athlète qui pratique le triathlon atteindra sa maturité entre 25 et 30 ans, car c’est dans cette période que nous faisons nos meilleures performances et que nous atteignons notre plein potentiel», a-t-il expliqué. Les objectifs du jeune athlète sont très élevés. «J’aimerais beaucoup participer à un triathlon de la Coupe du Monde d’ici le mois de décembre», a-t-il indiqué. Patrice Hamelin souhaite également remporter la Coupe du Québec et se classer parmi les dix premiers lors du Championnat canadien qui aura lieu à Kelowna, en août. À long terme, il aimerait faire partie de l’équipe nationale du Canada. «Lorsque je ferai partie de cette équipe, je pourrai penser aux Jeux olympiques, le rêve ultime de tous les athlètes», a-t-il ajouté. Avec un chrono de moins de cinq minutes derrière le gagnant de la Coupe panaméricaine de Mazatlan, tous les espoirs sont permis quant à l’entrée de Patrice dans l’équipe nationale canadienne dans les prochaines années. Courtoisie Patrice Hamelin Patrice Hamelin en pleine action 57e Gala du mérite sportif R & O Francine Brousseau couronnée P ie r r e -Yve s Da n se r e au [email protected] Cité universitaire — Le Rouge et Or a nommé Francine Brousseau athlète de l’année pour sa saison phénoménale au sein de l’équipe féminine de soccer, la semaine dernière, à l’hôtel Loews Le Concorde. R Photo Constantin Radu 221 participants au 5 km Prédiction U n total de 221 coureurs ont arpenté les rues du campus de l’Université Laval, samedi dernier, dans le cadre du 5 km Prédiction, une course où le gagnant n’est pas nécessairement le plus rapide, mais celui qui prédit son chrono final avec le plus d’exactitude. Vicky Tremblay a été la meilleure chez les femmes. Elle avait prédit 23m03s00 et a couru ses cinq kilomètres en 23m04s59. «C’est une course que j’aime, car je ne suis pas la plus rapide», a confié la gagnante qui en est à sa deuxième participation. Chez les hommes, le gagnant est Yvan Lachance avec un chrono de 17m14s90. Sa prédiction était seulement un dixième de seconde plus court que son temps réel. Les participants du 5 km Prédiction n’ont pas droit à leur montre pour calculer leur temps. De plus, aucune balise de distance n’est installée sur le parcours et le temps d’arrivée n’est pas affiché. Ainsi, aucun repère temporel n’est mis à la disposition des coureurs. Selon l’initiateur du projet, Richard Chouinard, il est impossible de tricher. (V.N.) emis lors du 57e Gala du mérite sportif du Rouge et Or devant plus de 500 personnes, ce titre s’ajoute à celui d’athlète féminine par excellence en sport collectif que Mme Brousseau a récolté lors de la même soirée. Revenue expressément de France où elle joue maintenant pour le club de La-Rochesur-Yon, la bachelière en physiothérapie de 24 ans a affirmé que ces reconnaissances étaient pour elle l’aboutissement d’«une année magnifique». Devant le filet lors des 14 blanchissages en 19 matchs, sa coéquipière Mélissa Morin est quant à elle récipiendaire du prix Jean-Marie De Koninck pour la qualité de son dossier universitaire et de ses performances sportives. «Quand on est passionné à la fois par ses études et le sport, c’est plus facile de trouver un équilibre», a expliqué celle qui a obtenu une moyenne générale de 4,33 au doctorat en histoire romaine. «Le soccer me permet d’avoir une vie sociale, de décrocher, de mieux me concentrer», a-t-elle résumé, espérant continuer à s’investir dans l’équipe d’entraîneurs du Rouge et Or l’année prochaine, après cinq ans au sein de l’équipe. Après une saison qui a mis un terme à cinq années difficiles sans participation aux séries, le club de soccer masculin a récolté la palme d’équipe de l’année. «On est loin de 2003, année où nous n’avions pas amassé une seule victoire», a relaté Samir Ghrib, entraîneur de l’équipe. La deuxième place au championnat canadien cette année est «attribuable à un groupe exceptionnel, fort de la présence de joueurs de partout», a-t-il continué, expliquant que plusieurs recrues attendues pour la saison prochaine sont à surveiller. Athlète de l’année 2007, la nageuse Chanelle Charron-Watson a quant à elle reçu pour une deuxième année le titre d’athlète féminine par excellence en sport individuel. Le nageur Nicolas Murray et le basketteur Jean-Philippe Morin ont remporté les honneurs masculins. Bruno Langlois, 4e à l’épreuve du 200 m dos aux essais olympiques de natation, a quant a lui été nommé recrue de l’année. Selon le recteur de l’Université, Denis Brière, les 375 étudiants athlètes du Rouge et Or ont attiré plus de 120 000 spectateurs durant la saison 2007-2008. Photo Marie-Josée Vachon Francine Brousseau, athlète de l’année 2008 du Rouge et Or