Lock-out au JOURNAL DE QUÉBEC - Département d`information et

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Lock-out au JOURNAL DE QUÉBEC - Département d`information et
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Lutte contre le plagiat
UNIVERSITÉ
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La dengue guette les voyageurs
SCIENCE
,
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L’hebdomadaire des Étudiants en journalisme
V O L u m e
Un an de lock-out au JOURNAL DE QUÉBEC
X V I
N u m é r o
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L e
m e r c r e d i
2 3
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2 0 0 8
Un conflit peu compris
L a u r i e Gr e n ier
[email protected]
Québec — La population de Québec manque d’information
concernant le conflit de travail qui se déroule depuis le
22 avril 2007 au JOURNAL DE QUÉBEC, selon une enquête réalisée par L’EXEMPLAIRE la semaine dernière auprès de 85 personnes.
«O
ui, je sais qu’il y a
une
grève
au
DE
JOURNAL
QUÉBEC, mais je ne pourrais pas
en dire plus, a lancé Ginette
Samson, employée à Place
Québec. On n’en entend pas beaucoup parler à la télévision.»
La différence entre une grève et
un lock-out reste nébuleuse pour
63 % des personnes interrogées
par L’EXEMPLAIRE. Pour les journalistes et employés de bureau au
JOURNAL DE QUÉBEC, il est question d’un lock-out de la
part de l’employeur
Quebecor, et non d’une 25 %
grève.
tionné M. Laberge, employé au
ministère du Revenu. «Mais moi,
je ne suis pas d’accord avec le
syndicat. Je trouve que les syndiqués gagnent assez cher et
qu’ils ne devraient pas demander
d’augmentation de salaire», a-t-il
poursuivi.
Une proportion de 45 % des
personnes interrogées croyait que
les revendications syndicales
étaient d’ordre salarial. Or, elles
concernent plutôt les conditions
de travail.
des
répondants
ne savent
pas qui
produit le
MédiaMatin
Après avoir reçu le
M É D I A M AT I N Q U É B E C
d’un camelot, 25 % des
gens
interrogés
ne
savaient pas que les
employés en lock-out
produisaient ce quotidien
gratuit. Ils semblaient néanmoins
apprécier ce concept novateur
dans la Vieille Capitale.
«Je feuillette le MÉDIAMATIN, je
regarde ses grands titres, c’est
tout», a indiqué un sexagénaire.
«Je n’aime pas beaucoup
Quebecor, c’est pour cela que je
ne veux pas accorder beaucoup
d’importance à une de ses publications…», a-t-il ajouté.
Malgré tout, quelques personnes
pouvaient expliquer les grandes
lignes du conflit. «Je sais qu’il y a
un lock-out au JOURNAL DE
QUÉBEC et que les syndiqués ont
conçu le MÉDIAMATIN», a men-
Le conflit passe
inaperçu chez les
commerçants
Les marchands de journaux questionnés par
L’EXEMPLAIRE
n’ont
remarqué que très peu de
changements quant aux
ventes du JOURNAL DE
QUÉBEC. Cynthia Labbé,
vendeuse au Coin Du Monde, sur
l’avenue Cartier, a expliqué
qu’«au début du conflit les gens
avaient tendance à préférer LE
SOLEIL et à délaisser le JOURNAL
DE QUÉBEC. Mais depuis quelques
mois, les choses sont revenues à
la normale. Selon moi, c’est parce
que les médias en parlent moins.»
À la Tabagie du Carré de la place
d’Youville, Mélanie Jobidon,
gérante, n’a pas non plus remarqué de changement. Pourtant, ce
commerce est situé près des
points de distribution de plusieurs
camelots du MÉDIAMATIN. «Je ne
vends ni plus ni moins de
JOURNAL DE QUÉBEC. Ici, le jour-
nal gratuit n’a rien changé. De
plus, je n’entends jamais mes
clients parler du conflit.» Les
réponses ont été du même ordre
dans six autres dépanneurs du
centre-ville.
À Place Fleur de Lys, les
habitués de l’endroit n’étaient pas
tous au fait de l’existence du
MÉDIAMATIN, même si le litige
perdure depuis plus d’un an.
«MÉDIAMATIN? Je ne connais
pas!»
s’est
exclamée
Mme Giguère, 45 ans.
Joint par courriel, Florian
Sauvageau,
professeur
au
Département d’information et de
communication de l’UL, constate
que la couverture du conflit varie
beaucoup selon les médias. «LE
SOLEIL, Radio-Canada et TVA
suivent le dossier de façon correcte. MÉDIAMATIN parle beaucoup du conflit, c’est normal, et le
JOURNAL DE QUÉBEC en parle peu,
ce n’est pas étonnant», a-t-il
souligné.
L’adhésion des gens de Québec
à la cause des «lock-outés» du
JOURNAL DE QUÉBEC pourrait
passer par une meilleure couverture médiatique. «Les lecteurs qui
pourraient cesser d’acheter le
JOURNAL DE QUÉBEC ne sont probablement pas les mieux informés
sur le conflit, surtout s’ils ne s’informent pas ailleurs. Et on peut
penser que ce n’est pas leur première préoccupation. Hélas, la solidarité ne court pas les rues», a
conclu M. Sauvageau.
Autres textes sur
le conflit au
JOURNAL DE QUÉBEC
en pages 2,
3, 6 et 9
Photo Audrey Myrand-Langlois
Hier, des centaines de syndiqués canadiens ont manifesté devant les
bureaux du JOURNAL DE QUÉBEC pour soutenir les travailleurs en lock-out.
Bonnes vacances!
L’
arrivée du printemps marque la fin de la publication de
L’EXEMPLAIRE pour la session d’hiver. L’équipe vous remercie
d’avoir lu le journal chaque semaine. Une toute nouvelle équipe à la
rédaction vous reviendra dès septembre avec de nouveaux journalistes.
D’ici-là, profitez de l’été et bon 400e!
La Rédaction
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J O U R S
D E
L O C K - O U T
Des instances de
presse prudentes
Ca t h e r in e G ir o u a r d
[email protected]
Photo Constantin Radu
Faits saillants
M a r i e -È v e Ma rt e l
[email protected]
2006
30 septembre: Quebecor embauche 14 cadres la veille du délai
légal de trois mois avant le début d’un lock-out. Des mesures de
sécurité sont finalement prises autour des locaux du JOURNAL DE
QUÉBEC.
31 décembre: La convention collective des journalistes du JDEQ
est échue.
2007
20 février: Quebecor dépose ses offres «globales et finales».
24 février: Elles sont rejetées massivement par le syndicat des
journalistes.
16 mars: Les syndiqués déposent une contre-offre devant un
conciliateur. Quebecor n’a pas répondu à cette offre.
22 avril: Le JDEQ met ses journalistes en lock-out.
24 avril: Les syndiqués en lock-out lancent le premier quotidien
gratuit de Québec, intitulé MÉDIAMATINQUÉBEC.
26 avril et 4 mai: Quebecor tente de faire fermer le
MÉDIAMATINQUÉBEC par des voies légales. Les demandes de fermeture sont rejetées.
4 juin: Les syndicats déposent une offre visant à relancer les
négociations.
6 juillet: La même offre est déposée en présence de la partie
patronale et du conciliateur.
23 et 24 août: La Commission des relations du travail (CRT) émet
une ordonnance à Quebecor à propos de l’embauche de quatre
travailleurs de remplacement («scabs»).
7 septembre: Quebecor tente une troisième fois de faire fermer
le MÉDIAMATINQUÉBEC. La Cour d’appel du Québec rejette sa
requête.
10 octobre: Les syndicats déposent une nouvelle plainte au CRT
concernant 15 présumés nouveaux «scabs».
1er novembre: Les syndicats déposent une plainte devant le CRT à
propos de l’étanchéité des salles de nouvelles de Quebecor.
9 novembre: Dépôt d’une troisième plainte au CRT par les syndicats à propos de l’embauche de présumés «scabs».
19 décembre: Les parties s’entendent pour reprendre les pourparlers.
2008
8 janvier: La demande de Quebecor de rejeter les requêtes des
syndicats au CRT concernant le recours à des «scabs» échoue.
28 janvier: Les syndiqués font une demande d’arbitrage au ministre du Travail, David Whissell. Quebecor fait savoir «qu’il
n’est pas question de demander l’intervention d’un arbitre».
31 janvier: Le ministre Whissell invite les parties à retourner à la
table de négociations sans nommer d’arbitre.
3 mars: Le lock-out au JDEQ bat le record du plus long conflit de
travail dans un quotidien francophone au Canada.
10 mars: Une tournée pancanadienne syndicale débute pour faire
connaître le conflit à travers le pays.
22 avril: Premier anniversaire du lock-out.
Québec et Cité universitaire
Québec — Le Conseil de presse du Québec (CPQ) et la
Fédération professionnelle des journalistes du Québec
(FPJQ) reconnaissent l’importance des enjeux du conflit au
JOURNAL DE QUÉBEC, mais jugent qu’il s’agit d’un conflit de travail interne.
«L
es conséquences de ce
conflit sur l’information
peuvent être malheureuses. La question du multitâche
[demander à un journaliste de faire
par exemple de l’écrit, de la vidéo et
de l’Internet en même temps], entre
autres, nous préoccupe. Mais ce n’est
pas le mandat du CPQ de prendre
position sur cela», a argumenté
Nathalie Verge, secrétaire générale
au CPQ. Elle a soutenu que le Conseil
ne se mêle pas des conflits internes.
Mme Verge a précisé qu’un ensemble de mécanismes et de médiateurs existe déjà pour intervenir en
pareil cas. «Prendre position sur ce
sujet n’améliorerait pas vraiment les
choses», a-t-elle défendu.
«Ce qui complexifie les choses,
c’est que le conflit touche à la fois
des enjeux professionnels journalistiques et des problèmes de relations
internes», a pour sa part expliqué à
L’EXEMPLAIRE François Bourque,
président de la FPJQ. Plusieurs enjeux
dans ce conflit concernent les relations patrons-employés, comme la
semaine de travail. Il appartient donc
aux parties en cause d’en discuter, at-il soutenu.
La FPJQ se bat pour la liberté de
presse et pour la qualité de l’information, «mais ce n’est pas en prenant
position que la FPJQ va changer le
plan d’affaire de Quebecor», a
affirmé
M.
Bourque
à
L’EXEMPLAIRE.
La FPJQ a toutefois publié au cours
des derniers jours un texte exposant
sa vision du conflit au JOURNAL DE
QUÉBEC. Entre autres, la FPJQ observe
depuis un an une dégradation de la
qualité et de la rigueur de l’information au JOURNAL DE QUÉBEC. Le
grand public doit se sentir concerné
par les enjeux d’information
soulevés par le conflit, peut-on
notamment y lire.
M. Bourque a également précisé
que des enjeux dans ce conflit pourraient avoir des répercussions
directes sur la qualité de l’information. «La question du multitâche,
l’avènement du multimédia, la question de la circulation de l’information dans l’empire Quebecor, tout ça
nous intéresse et nous en parlons»,
a-t-il mentionné.
«La FJPQ ne s’est pas assez mouillée dans ce dossier. C’est surtout en
raison de son “membership”, composé d’employés et de patrons», a
fait valoir Nicolas Langelier, président de l’Association des journalistes
indépendants du Québec (AJIQ).
De son côté, la Guilde canadienne
des médias appuie moralement et
financièrement les journalistes en
lock-out du JOURNAL DE QUÉBEC.
«Leur lutte est responsable et
courageuse. C’est leur combat, mais
aussi le nôtre, car des situations
comme la leur risquent de devenir
plus fréquentes», a affirmé Gérard
Malo, directeur des affaires francophones à la Guilde.
Vie familiale
des syndiqués perturbée
Ca t h e r in e G ir a r d
[email protected]
Québec — Le lock-out décrété par Quebecor il y a maintenant un an touche les familles des 252 syndiqués du
JOURNAL DE QUÉBEC et perturbe leur vie de tous les jours, ont
affirmé les personnes interrogées par L’EXEMPLAIRE.
O
utre le stress et la pression,
c’est surtout l’insécurité
financière qui affecte les
syndiqués et leur famille. Pierre
Savard, chef de pupitre aux sports,
et Anne Jacques, sa conjointe,
admettent effectivement qu’ils
doivent maintenant «se serrer la
ceinture». «Ça fait un an que je ne
reçois qu’une partie de mon
salaire. C’est sûr que c’est dur
pour les finances», a expliqué
M. Savard. Ce dernier envisage
même de se trouver un deuxième
emploi, au cas où le lock-out perdurerait.
Pour sa part, Camille Bertrand,
pressier au JDEQ, a affirmé au
SOLEIL recevoir maintenant 50 %
de son salaire.
La patience des familles et des
travailleurs est mise à rude
épreuve. En effet, les négociations
sont au point mort. «C’est vraiment
stressant, tant pour moi que pour
mon entourage, de ne pas savoir si
je vais retrouver mon emploi. C’est
comme si j’avais une épée de
Damoclès au-dessus de la tête», a
illustré Pierre Savard.
«Depuis un an, on vit constamment
dans l’attente. Personne ne sait
quand, ni comment, le lock-out va se
régler. Il commence à être temps qu’il
se passe quelque chose», a fait valoir
Hélène Fortier, dont le père est l’un
des syndiqués touché par le conflit.
L’entourage des syndiqués déplore
l’attitude de la population de Québec
à l’égard du conflit. Anne Jacques
apprécierait grandement que «tous
les lecteurs et que tous les annonceurs boycottent le torchon qu’est
devenu le JOURNAL DE QUÉBEC».
«Les citoyens de Québec ont
droit à une information de qualité.
C’est pour cette raison que les syndiqués se battent, et c’est pour cette
raison que nous devons les
soutenir»,
a
poursuivi
Mme Jacques.
Hélène Fortier croit pour sa part
que ce manque de solidarité
résulte du fait que peu de gens
connaissent les enjeux impliqués
dans le lock-out. «La population
est peu conscientisée. J’essaie de
faire ma part en parlant beaucoup
du conflit à mes amis», a-t-elle
raconté, ajoutant que ses efforts
portent
leurs
fruits.
«Dernièrement, un de mes amis a
refusé de s’abonner au JOURNAL
DE QUÉBEC parce qu’il savait que
mon père était touché par le lockout», a-t-elle fièrement conclu.
L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008
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J O U R S
D E
Pierre-Y ves D ansereau
[email protected]
Québec — Après un an de conflit de travail, le discours
des journalistes du JOURNAL DE QUÉBEC en lock-out reste
le même. Ils refusent de couvrir l’actualité de Québec
avec les exigences que Quebecor leur impose.
L
cisé
ourons
mache,
uesmat ça
ns»,
es syndiqués du JOURNAL DE QUÉBEC soutiennent que leur
employeur leur en demande trop. C’est la raison principale pour
laquelle ils sont en conflit de travail depuis l’échéance de leur
convention collective en avril 2007. Leur constat est que l’actualité
locale ne peut pas être couverte adéquatement par des journalistes
débordés de travail. «Quebecor veut faire de nous des hommesorchestres superficiels», a imagé Marc Fortier, représentant des travailleurs du journal dans les négociations, lesquelles sont au point mort.
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L O C K - O U T
Photo Constantin Radu
Les journalistes ont souligné
l’anniversaire du lock-out au JOURNAL DE QUÉBEC en distribuant 80 000 exemplaires
de leur quotiden gratuit, le MÉDIAMATINQUÉBEC. Normalement, le tirage est de 40 000 copies.
Les syndiqués du JDEM
se préparent à un lock-out
A u d r e y M y r a nd - La ng l oi s
[email protected]
Montréal — Même si l’ambiance est plus sereine au
J OURNAL DE M ONTRÉAL après un début d’année tendu,
certains membres du syndicat des travailleurs de l’information du J OURNAL DE MONTRÉAL n’écartent pas la possibilité d’un lock-out à l’échéance de leur convention collective à la fin de 2008.
L
e Syndicat des travailleurs
de l’information du JOURNAL
DE MONTRÉAL se prépare en
cas de conflit semblable à celui au
JOURNAL DE QUÉBEC. «Notre fonds
de grève est assez bien rempli pour
un éventuel lock-out. Nous pourrions survivre très longtemps», a
admis Pascal Filotto, secrétaire du
Syndicat des travailleurs de l’information du JOURNAL DE MONTRÉAL.
Celui-ci a affirmé que le syndicat se
prépare au pire, tout comme la
direction du journal de son côté.
Selon Raynald Leblanc, président
du Syndicat des travailleurs de l’information du JOURNAL DE
MONTRÉAL, le climat de travail était
«insupportable» jusqu’à tout
récemment en raison de la crainte
d’un conflit de travail. «Mais l’ambiance est maintenant plus sereine», a-t-il confié en entrevue
téléphonique à L’EXEMPLAIRE. Les
parties patronale et syndicale ont
convenu d’établir un terrain d’entente avant le début des négocia-
tions pour faire retomber la pression.
En ce moment, les syndiqués du
JOURNAL DE MONTRÉAL sont en
«mode attente» jusqu’au début des
négociations en octobre. Néanmoins,
M. Filotto s’est dit optimiste. Il juge
que la direction sera ouverte à la
négociation malgré la tension.
La direction a néanmoins promu
six nouveaux cadres en décembre
2007. Ceux-ci pourraient servir de
main-d’oeuvre de remplacement des
journalistes en cas de lock-out ou de
grève. Selon un journaliste du
JOURNAL DE MONTRÉAL qui a voulu
conserver l’anonymat, c’est plutôt au
moins sept nouveaux cadres qui ont
été embauchés en décembre dernier.
Le journaliste doute des intentions
de la direction du JOURNAL DE
MONTRÉAL à l’approche du renouvellement de la convention collective et a affirmé que «la volonté de
négocier n’y est pas». Selon lui, la
L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008
possibilité d’un lock-out est très
probable étant donné que «rien n’avance au JOURNAL DE QUÉBEC».
Dany Doucet, rédacteur en chef au
JOURNAL DE MONTRÉAL, n’a pas pu
être joint par L’EXEMPLAIRE pour
qu’il confirme les allégations sur
l’embauche de nouveaux cadres.
Avant le début du conflit au
JOURNAL DE QUÉBEC, les cartes d’accès avaient été modifiées, l’employeur avait installé des caméras et
la direction avait annoncé l’embauche de 200 nouveaux gardes de
sécurité. M. Filotto a cependant
avoué qu’aucune de ces mesures n’a
été prise au JOURNAL DE MONTRÉAL
jusqu’à maintenant.
L’enjeu clef des négociations de la
prochaine convention collective est
la création d’un nouveau site Internet
qui partagerait son contenu avec le
JOURNAL. En effet, la direction aurait
eu l’intention de négocier séparément une convention sur le site
Internet. «C’est leur bonbon le site
Internet, mais finalement, la direction n’aura pas le choix de tout traiter
ensemble», a conclu Raynald
Leblanc.
Les pourparlers entre le comité de
négociations et la direction du
JOURNAL débuteront en octobre, soit
trois mois avant l’échéance de la
convention collective.
L’une des demandes de l’employeur est d’exiger des journalistes
qu’ils produisent de l’information sur plusieurs plateformes. «La
direction demande à ses journalistes d’être une sorte de pieuvre, avec
un appareil photo, une enregistreuse, une caméra et un crayon», a caricaturé M. Fortier.
La direction du JOURNAL demande également qu’un nombre plus
restreint de journalistes couvrent des évènements pour plusieurs
médias de Quebecor à la fois. Selon les syndiqués, cette demande
patronale aurait nécessairement une incidence néfaste sur la diversité
de la couverture des évènements locaux.
Les journalistes en lock-out espèrent montrer à leur employeur que
l’actualité locale ne mérite pas d’être délaissée: «le JOURNAL DE QUÉBEC
se dirige vers le généralisme, le remâché», a déploré M. Fortier.
Son collègue de la section des sports du MEDIAMATINQUÉBEC (MMQ),
Richard Boutin, abonde dans le même sens. Selon lui, le quotidien
gratuit, qui est également le principal moyen de pression des syndiqués, fait mal au JOURNAL DE QUÉBEC. M. Boutin estime que le MMQ
offre une meilleure couverture du sport amateur local comme les
évènements du Rouge et Or.
Malgré le départ de quelques journalistes du MMQ, «le moral est
bon!» s’est exclamé M. Boutin. «Nous continuons à faire ce que nous
aimons», a-t-il expliqué. Selon lui, les journalistes qui ont quitté le
MMQ pourront réintégrer leur emploi au JOURNAL DE QUÉBEC une fois
le conflit terminé. «Mais ce n’est pas demain la veille», a-t-il soutenu.
Position de Quebecor
M
algré son refus de s’adresser
directement aux médias, la
direction de Quebecor a réitéré sa
position en publiant lundi sa liste de
revendications.
Selon la partie patronale du
JOURNAL DE QUÉBEC, l’évolution
rapide des technologies perturbe
l’équilibre de l’industrie des
médias. Ainsi, l’obligation de la
presse à s’adapter plus rapidement à
un lectorat plus volatil nécessiterait
une synergie entre les salles de
presse d’un conglomérat médiatique. Quebecor estime donc que
ses journalistes doivent être plus
productifs afin de maintenir la compétitivité du JOURNAL DE QUÉBEC.
Pour le même salaire qu’auparavant, la direction du JOURNAL DE
QUÉBEC exige:
✓ Que la semaine de travail
passe de 32 à 37,5 heures et que
ces heures soient réparties sur
cinq jours au lieu de quatre;
✓ Que certaines pages publiées
au JOURNAL DE MONTRÉAL soient
reprises telles quelles dans le
JOURNAL DE QUÉBEC;
✓ Que les textes des journalistes
alimentent le site Internet Canoë,
ce qui implique la réécriture
d’un texte adapté à la plateforme
Internet;
✓ Que les journalistes prennent
des photos et des vidéos;
✓ Et que les centrales de petites
annonces soient regroupées en
un seul lieu, ce qui impliquerait
des mises à pied. (M-È. M.)
Québec et Cité universitaire
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U
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n i v e r s i t é
Ententes DEC-BAC à l’UL
Un cheminement
de plus en plus populaire
Ca t h e r in e L a p o in t e
[email protected]
Cité universitaire — Le nombre d’inscriptions aux programmes de technique et baccalauréat intégrés (DEC-BAC),
offerts aux étudiants désireux d’obtenir deux diplômes en
moins de temps, a augmenté de 46 % en deux ans à
l’Université Laval.
S
Photo Philippe Brassard
Ménage du printemps
Les mégots, un
problème à l’UL
M a r i e -H él è ne de Car d ai l l a c
[email protected]
Cité universitaire — La grande quantité de mégots de
cigarettes sur les terrains du campus est la principale
préoccupation du Service des immeubles de l’Université
Laval, occupé au ménage du printemps.
«L
es mégots partout sur
le sol sont notre plus
grand problème. C’est
dégueulasse! Nous n’avons pas
d’autres moyens que de les
ramasser au balai, à la pelle ou à la
main», a souligné Michel Méthot,
coordonnateur du Service des
immeubles de l’Université. Selon
lui, les employés affectés à cette
tâche n’ont pas la machinerie
nécessaire pour faire le travail
facilement.
Par contre, la grande quantité de
neige tombée cet hiver n’a pas
laissé le terrain de l’Université
beaucoup plus sale que l’année
dernière. «Le ménage des terrains
se fait au fur et à mesure que la
neige fond. Nous avons déjà commencé et ça ne semble pas pire que
l’année dernière», a expliqué
M. Méthot, qui prévoit que le nettoyage devrait prendre quatre
semaines.
Le problème des mégots par terre
n’a pas échappé au groupe Univert
Laval, qui soutient que l’Université
devrait mieux sensibiliser la communauté étudiante. «Il y en a beaucoup trop, même à côté des cendriers. Les fumeurs devraient faire
attention et l’Université devrait
Québec et Cité universitaire
elon les données du Bureau
du registraire, les inscriptions sont effectivement
passées de 195 étudiants en 20052006 à 284 en 2007-2008. C’est
l’année 2006-2007 qui a été la plus
achalandée, avec 325 étudiants.
Ceux-ci ont déjà complété une
technique de trois ans au collégial.
Louis-René Rheault, conseiller en
systèmes d’information au Bureau
du registraire, a souligné que le
nombre d’étudiants pourrait être
plus élevé à l’avenir, avec la multiplication des ententes entre institutions depuis 2003.
Les ententes DEC-BAC, offertes
aux étudiants depuis 1997, permettent de terminer une technique et
un baccalauréat en sauvant une
année d’études universitaires.
Conclues entre l’Université et les
différents collèges et cégeps, ces
ententes s’appliquent à plusieurs
domaines d’étude comme la biologie, l’informatique, l’agronomie,
l’administration ou la comptabilité,
pour un total de 58 domaines.
Selon Harold Blier, responsable de
promotion et d’information sur les
études à l’Université Laval, les
domaines les plus en demande sont
les sciences infirmières et l’administration.
Les étudiants du DEC-BAC sauvent
une année d’études grâce aux
équivalences de cours, qui
empêchent la répétition des
contenus entre la technique collégiale et le baccalauréat dans un
même domaine. Comme l’a précisé
M. Blier, «c’est une reconnaissance par l’Université de la pertinence de l’éducation offerte au collégial». Il a ajouté que, depuis
quelques années, de plus en plus
d’ententes sont établies, ce qui augmente les choix pour les étudiants.
Pour sa part, Danielle Lafaille,
adjointe à la direction des études au
Cégep Limoilou, a expliqué que la
formation DEC-BAC demeure plus
exigeante qu’un cheminement normal pour les étudiants. En effet, les
étudiants qui choisissent cette
option doivent posséder une très
bonne moyenne générale ainsi que
des compétences supplémentaires.
En génie civil et en mécanique, où
les DEC-BAC sont disponibles, le
contingentement est élevé, compte
tenu de la forte demande pour ces
programmes.
M. Blier a prévenu que les étudiants qui s’engagent dans un tel
cheminement doivent être certains
de leur choix de carrière. En effet,
la partie collégiale de la formation
est une technique et non un programme pré-universitaire. Si l’étudiant inscrit au DEC-BAC change de
voie, il devra d’abord réussir tous
les cours préalables pour intégrer
un autre programme universitaire.
Sur le plan monétaire, en plus de
coûter une année de frais universitaires en moins à l’étudiant, le parcours DEC-BAC offre parfois des
possibilités de salaires plus élevés
qu’avec seulement une technique.
accentuer la sensibilisation», a
affirmé François Jibeault, président
d’Univert Laval.
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Le groupe environnementaliste
de l’Université Laval croit que plus
le ménage de printemps sera fait
rapidement, mieux ce sera. «Il faut
donner une chance au Service des
immeubles, c’est certain qu’il doit
attendre que la neige fonde. Par
contre, ce n’est pas une raison pour
attendre, les étudiants peuvent
aussi faire leur part», a recommandé M. Jibeault.
Sur la terrasse du Pub de
l’Université Laval, le problème des
mégots n’est pas aussi important
que sur les autres surfaces de
l’Université. «Un an avant la loi,
nous avons banni les cigarettes à
l’intérieur; nous sommes donc
habitués d’en ramasser. Nous
avons des points spécifiques où les
gens peuvent se rendre pour
fumer», a expliqué Giovanni
Cuglietta, co-gérant du Pub, qui ne
croit pas que les mégots sont plus
nombreux. «En même temps, c’est
dur à dire. Nous avons fait nettoyer
la terrasse par un camion, donc s’il
y avait plus de déchets ou de
mégots, ils sont partis rapidement»,
a nuancé M. Cuglietta.
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b r e f
Des bourses
ouvertes à tous
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Courtoisie Jacques Allard
Une 41e saison du Jardin RogerVan den Hende à la sauce 400e
L
e Jardin Roger-Van den Hende, jardin botanique de l’Université
Laval, ouvrira ses portes le 1er mai prochain pour une 41e saison. Cette
année, pour souligner le 400e anniversaire de la ville de Québec, le Jardin
ajoutera une plate-bande regroupant des végétaux historiques, comme des
plantes médicinales. On y proposera également une parcelle de terre
réservée à deux spécialistes, soit Rock Giguère, un horticulteur qui viendra présenter ses fleurs préférées, et Didier Girol, chef cuisinier, qui fera
déguster une variété de plantes comestibles au public. Pour les étudiants,
ce jardin se veut un espace pédagogique. «Il a pour objectif d’être un laboratoire vivant pour l’apprentissage pratique des sciences botaniques et
horticoles», a affirmé Émilie Veilleux, responsable des communications
du Jardin. Les lieux seront accessibles au grand public, gratuitement, du
1er mai au 31 octobre. (M.G.)
éservées aux étudiants canadiens depuis leur création, les
bourses régulières et les bourses de
recrutement de l’Institut HydroQuébec
en
environnement,
développement et société (IHQEDS)
sont désormais accessibles aux étudiants étrangers de deuxième et de
troisième cycles. Depuis l’inauguration des bourses en 2005-2006, seuls
les étudiants canadiens et résidents
permanents pouvaient soumettre
leurs candidatures aux bourses de
4000 $ pour les étudiants de deuxième cycle et de 8000 $ pour ceux
de troisième cycle. «Les bourses de
recrutement s’adressent aux futurs
étudiants ayant nouvellement
obtenu une admission à la maîtrise et
au doctorat, tandis que les bourses
régulières encouragent les étudiants
en cours de programme de maîtrise
et de doctorat dans leur recherche et
leur rédaction», a précisé Koassi
D’Almeida, adjoint à la formation et
à la coopération de l’IHQEDS. (L.S.)
L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008
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Plagiat au cégep et à l’université
Les universités privilégient la sensibilisation
V i l d a n a L e l ic
[email protected]
Cité universitaire — Des logiciels détecteurs de plagiat
séduisent de plus en plus les cégeps, alors que les universités québécoises et canadiennes préfèrent la sensibilisation à la surveillance par logiciel.
«L’
Université McGill
ainsi que quelques
cégeps font appel à
un logiciel anti-plagiat depuis
quelques années, et d’autres cégeps
ont amorcé une réflexion làdessus», a affirmé Nicole
Perreault, conseillère en technologies éducatives de la Fédération
des cégeps.
«De mon côté, j’admets que ma
réflexion se poursuit toujours, mais
je crois que la prévention peut être
fort utile comparativement à la
détection par un logiciel», a ajouté
Mme Perreault.
L’Association des étudiantes et
étudiants de Laval inscrits aux
études supérieures (AELIÉS) prône
la confiance, au cœur de la relation
enseignant-étudiant, et mise sur
Le fonctionnement en est simple.
Dans le cas du logiciel américain
Turnitin (en vente depuis 1998),
l’étudiant remet son travail sur un
support numérique ou
«Je crois que c’est en
l’envoie à une adresse
amont qu’il faut agir, en Le logiciel spécifiée par le profaisant des efforts de senfesseur. Par la suite, le
sibilisation auprès des anti-plagiat logiciel compare le texte
est déjà
étudiants et en leur
avec ceux qui se trouvent
offrant une meilleure fordans sa base de données,
utilisé
mation concernant la
qui comprend 22 millions
aux
méthodologie», a confirde textes, incluant des
mé Gabriel Chassé, vice- États-Unis comptes rendus et des
président aux droits de
rapports du monde entier.
l’AELIÉS.
Les passages repris par les élèves
apparaissent alors soulignés. Les
«Si un logiciel peut aider à prou- logiciels peuvent toutefois s’avérer
ver qu’il y a eu plagiat, cela peut coûteux.
s’avérer fort utile, mais il ne faut
pas que cet outil soit utilisé systéLes prix des logiciels varient
matiquement, chaque fois qu’un selon la taille de l’établissement
étudiant remet un travail», a conclu d’enseignement, oscillant entre
M. Chassé.
1500 $ et 150 000 $.
l’honnêteté de l’étudiant au lieu de
le considérer de prime abord
comme un tricheur.
Résidences de l’UL
Certifiées vertes
M a r i e - M a u d e P o nt b ri a nd
[email protected]
Cité universitaire — Les résidences de l’Université Laval
ont été le premier établissement universitaire au
Québec à recevoir la certification «Établissement Vert
Brundtland» (EVB), jeudi dernier, lors d’une cérémonie au
Grand Salon.
C
ette certification est
remise aux établissements qui posent des
gestes concrets et continus pour
l’écologie et qui encouragent
l’engagement social.
«Cette certification récompense les efforts et les réalisations du Service des résidences
de l’Université Laval, de ses
employés et de ses 2400 étudiants-résidents en matière de
développement durable», a
expliqué Jean-François Huppé,
des relations avec les médias de
l’Université.
Afin de se mériter la certification, les résidences ont posé
plusieurs gestes écologiques.
Par exemple, ils ont installé des
îlots de recyclage multimatières sur les étages des quatre résidences du campus. Des
produits biologiques sont maintenant utilisés pour l’entretien
Le logiciel anti-plagiat est déjà
utilisé depuis quelques années dans
plusieurs États américains, et
depuis peu en France. Les plus
populaires se nomment Turnitin,
Urkun et Compilato.
ménager. Des linges à vaisselle
ont remplacé le papier à main.
Aussi, des ampoules fluocompactes illuminent maintenant
les résidences.
«Un EVB , c’est un établissement où l’on pense globalement
et où l’on agit localement pour
favoriser un avenir viable»,
explique le site Internet de la
certification.
La certification EVB est une
initiative de la Centrale des
syndicats du Québec ( CSQ ) en
collaboration avec RECYC QUÉBEC . Elle existe depuis
1993.
Le nom Brundtland vient du
rapport Brundtland, publié en
1987, qui avait pour titre Notre
avenir à tous. Le rapport définit
la marche à suivre pour être en
mesure
d’appliquer
le
développement durable.
L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008
Photo Philippe Brassard
Plusieurs sites Internet proposent des
travaux scolaires pour les étudiants en panne d’inspiration.
École du Barreau du Québec
Taux d’échec élevé à l’examen
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[email protected]
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Cité universitaire — Plus du quart des étudiants ayant une
formation en droit échouent leur examen du Barreau du
Québec permettant d’obtenir le titre d’avocat.
elon Marie-Douce Huard,
présidente de l’association
Le Jeune Barreau de
Québec, «ce constat d’échec
élevé est inquiétant, car il s’agit
de nos futurs praticiens».
Avec un taux d’échec de 17 %
de ses anciens étudiants,
l’Université Laval se classe
troisième quant au taux de réussite sur les six universités québécoises offrant le baccalauréat en
droit.
Pour tout étudiant sortant de ce
baccalauréat,
l’école
du
Barreau constitue un passage
obligé afin d’obtenir le titre
d’avocat. D’une durée de quatre
mois, sa formation permet à l’étudiant de parfaire ses connaissances.
L’administration de l’ensemble
des écoles du Barreau a dû revoir
cette formation en 2005-2006 afin
d’améliorer
le
programme.
«Avant 2005, il n’y avait qu’un
programme à suivre et six examens à passer. Maintenant, nous
avons deux programmes pour
compenser les cours universitaires manquants de
certaines universités», a expliqué
M . M a b e l
D a w s o n ,
directeur
au
centre de
Québec de
l’école du Barreau.
Les quatre écoles du Barreau sont
situées à Montréal, à Sherbrooke,
à Québec et à Ottawa.
À la suite de ces changements, le
taux de réussite est resté relativement le même en 2007.
Cependant, les étudiants désavantagés par l’absence de certains
cours dans leur baccalauréat en
droit peuvent suivre une formation préparatoire à l’école du
Barreau. Cette dernière, obligatoire, est la seule qui mène à
l’examen final du Barreau.
N’ayant droit qu’à deux essais
par année (le premier les 6 et 7 mai
et l’examen de reprise quelques
semaines plus tard), les étudiants
qui échouent l’examen final
doivent attendre la prochaine
inscription. Cela ne semble pourtant pas affecter leur chance de se
trouver un stage ou un emploi,
comme l’a évoqué Philippe
Leclerc, responsable du recrutement à la firme d’avocats
McCarthy Tétrault, à Québec: «Les
étudiants qui refont leur examen
possèdent les mêmes chances
que les autres. Tout dépend
de nos capacités d’accueil annuelles».
Ce cabinet engage
environ trois ou quatre stagiaires
par année, principalement de
Québec, en fonction de leur performance lors de leur stage en
entreprise.
L’école de formation du Barreau
de Québec accueille entre 225 et
250 futurs avocats chaque année.
Québec et Cité universitaire
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d i t o r i a l
david...
Boycotter la convergence
onvergence et «montréalisation»:
voilà contre quoi il faut se battre.
Malgré la diversité croissante des
supports, les sources d’information sont toujours les mêmes. En faisant marteler sans
relâche une même idée dans tous ses médias,
Quebecor rend l’information insipide.
Pourtant, l’entreprise en redemande en réclamant des syndiqués du JOURNAL DE QUÉBEC
qu’ils alimentent directement toutes ses
plateformes. Si elle obtient gain de cause, la
situation ne fera donc qu’empirer.
Malheureusement, après un an de conflit,
même si la qualité de l’information n’est pas
au rendez-vous, la population québécoise
continue d’encourager le géant. Les ventes
n’ont été ébranlées que si peu. Aucune
ombre au tableau financier de Goliath.
Quelle aubaine, en fait, de produire un journal qui se vend bien sans avoir de journalistes à payer!
Comment se fait-il que si peu de gens
aient cessé d’acheter le JOURNAL DE QUÉBEC
et qu’on le retrouve encore dans les cafés?
S’ils tiennent vraiment à une information de
qualité, les lecteurs du JOURNAL doivent
cesser dès maintenant de consommer sans
rechigner cette piètre information.
Par ailleurs, comment peut-on accepter
que les chaînes généralistes ne parlent pas
davantage du conflit? Les médias d’information ont le devoir de renseigner convenablement la population sur le conflit et
ses enjeux, d’autant plus qu’il concerne le
plus populaire quotidien de la Vieille
Capitale.
Les pires, toutefois, ce sont les gens qui
collaborent encore au JOURNAL. Les
chroniqueurs comme Joseph Facal ou Julius
Grey doivent vraiment s’être trouvé des justifications tordues pour accepter d’encourager
Quebecor. Honneur à Lise Payette qui a
renoncé à sa chronique dans le JOURNAL DE
MONTRÉAL, par solidarité avec les employés
du JOURNAL DE QUÉBEC… Malheureusement,
elle a été la seule.
Même situation du côté des annonceurs:
aucun d’eux n’a délaissé le journal. Au mieux,
comme Tanguay, ils annoncent aussi dans le
MÉDIAMATINQUÉBEC, mais sans jamais
renoncer au JOURNAL DE QUÉBEC. À croire
que l’argent est seul maître à bord.
...contre goliath
L
Un conflit de travail parmi d’autres
e conflit de travail entre les journalistes du JOURNAL DE QUÉBEC et
Quebecor doit se régler comme
tout bon conflit: par la négociation.
Depuis un an cette semaine, les syndiqués soutiennent que le lock-out des
journalistes et que la grève des employés
de l’imprimerie sont désastreux pour la
couverture de l’information à Québec.
S’ils y croyaient vraiment, n’auraient-ils
pas déjà mis de l’eau dans leur vin?
En encourageant Quebecor pendant le
lock-out, tous ces intervenants contribuent par
ailleurs à la montréalisation de l’information,
pourtant fortement décriée dans la région. Par
exemple, le 5 avril dernier, au lendemain de
l’incendie du Manège militaire, le JOURNAL DE
Tous les syndicats fonctionnent de la
QUÉBEC titrait en première page avec le palmême façon. En conflit, ils brandissent
marès du bonheur des Québécois. Quoi? Le
des pancartes, manifestent, appellent au
palmarès du bonheur? Malgré toute la comboycott, demandent justice et réclament
motion vécue dans la capitale, un minuscule
l’appui du ministre du Travail. La seule
encadré annonçait l’incendie
différence, ici, ce sont les
dévastateur. Sans photo.
40 000 exemplaires du
Pour une
Manifestement, le JDEQ n’est pas
MÉDIAMATINQUÉBEC distribués
information
conçu pour les gens de Québec.
chaque jour de la semaine. S’ils
locale de
Comment peut-on accepter cette
sortent effectivement de l’ordisituation les bras croisés?
naire, ils n’en demeurent pas
qualité:
moins l’équivalent des tradiboycott ou
Après tout, montréalisation ou
tionnelles pancartes.
concessions
pas, les demandes de Quebecor
syndicales?
demeurent inacceptables.
Au total, les Québécois
Demander à un journaliste d’apauront donc lu 10 millions de
prendre l’art de la photographie, de manier
«pancartes», agrémentées d’information
une caméra comme un professionnel et de
locale et partiellement financées par la
maîtriser le travail de monteur, voilà qui est
publicité. Voilà un moyen de pression
inconcevable. Chacune de ces fonctions est
original, mais qui n’aura pas incité les
un métier à part entière qui exige un apprenlecteurs à en vouloir à Quebecor pour
tissage de plusieurs années. Un journaliste ne
autant. Au contraire, puisqu’ils ont gagné
peut avoir tous ces talents, à moins d’être surun journal gratuit.
doué. Si les demandes de Quebecor étaient
acceptées, la qualité de l’information s’en
Dans ce contexte, la clef du succès de
ferait nécessairement sentir. Et qui écoperait?
Quebecor est sa capacité de maintenir la
Les lecteurs!
production du JOURNAL DE QUÉBEC. Tant
que le journal est publié, Quebecor peut
Il faut agir maintenant. Un appui moral ne
faire durer le conflit sans trop en souffrir.
suffit pas: seul un boycott du JOURNAL DE
Il n’a d’ailleurs pas ménagé ses efforts en
QUÉBEC peut faire bouger Quebecor. La quesce sens en engageant un grand nombre
tion n’est pas d’appuyer ou non les syndicats,
de cadres à la dernière minute et en
mais bien de préserver la qualité de l’informacontournant le Code du travail du
tion à Québec. Sinon, aussi bien acheter le
Québec par la création d’une agence de
JOURNAL DE MONTRÉAL…
prétendus «scabs».
Laurie Grenier
[email protected]
L’entreprise semble avoir trouvé le
moyen de faire plier l’échine de ses
Malgré le lock-out, le JOURNAL DE QUÉBEC demeure no 1 la semaine...
employés. À terme, ceux-ci n’auront
d’autre choix que d’acquiescer à une
grande part de l’offre patronale.
En fait, les conditions de travail que
Quebecor veut dicter à ses journalistes ne
sont pas extravagantes. Elles sont en fait
semblables à celles de Radio-Canada.
Personne ne se plaint que les journalistes
de Radio-Canada écrivent sur Internet,
font de la télé et de la radio dans une
même journée de travail. Dans le
contexte médiatique actuel, les journalistes de Quebecor peuvent difficilement
refuser de travailler sur plusieurs
plateformes, de partager leurs nouvelles
avec les autres médias de l’entreprise et
de revoir leurs échelles salariales.
À long terme, les journalistes n’aident
pas leur cause en refusant ces conditions.
Le JOURNAL DE QUÉBEC subit plus que
jamais la concurrence du SOLEIL, son
éternel rival, depuis que celui-ci a lui
aussi opté pour le populaire format
tabloïd. Puisque les deux luttent désormais sur le même terrain, les syndiqués
ont d’autant plus intérêt à se préoccuper
de la survie de leur média. Pour ce faire,
ils doivent se résoudre à mettre de côté
au moins une partie de leurs revendications.
D’ici là, les lecteurs pourront encore
choisir entre LE SOLEIL, le MÉDIAMATIN
et une version affaiblie du JOURNAL DE
QUÉBEC. Mais le véritable avenir des
syndiqués passe obligatoirement par le
JOURNAL DE QUÉBEC. Or, si le conflit
continue de traîner en longueur, sa viabilité économique s’en trouvera réellement
menacée. Au bout du compte, les syndiqués et Quebecor risquent en fait de
perdre la guerre. Celle contre LE SOLEIL.
C’est cela, et non le conflit en soi, qui
serait désastreux pour la couverture de
l’information à Québec.
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Guillaume Sirois
[email protected]
L’équipe de L’EXEMPLAIRE
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ournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la responsabilité du
Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: JeanClaude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Mario Fraser (8942); Adjointe à
l’éditeur: Julie Picard (4513); Rédactrice en chef: Marie-Josée Nantel (8957); Secrétaire de rédaction: Mathieu Gobeil (8956); Éditorialiste en chef: Louis La Bonté (8952); Directeur des dossiers:
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Sirois et Catherine Girouard (8959); Université: Karine Racine, Mathieu Ste-Marie, Catherine Parke
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et technologie: Catherine Pagé (8960); Culture: Émilie Proteau, Patricia Tadros, Anne-Émilie Auger
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maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Dépôt légal:
Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour,
Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1 000 copies. Adresse: Département d’information et de
communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec)
G1K 7P4; Télécopieur: (418) 656-3865; Courriel: [email protected]; Site Web:
http://www.com.ulaval.ca/entreprises_associations/exemplaire.
P
oints de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Casault, pavillon
De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pavillon Parent, pavillon
Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque
Gabrielle-Roy, Tribune de la presse de l’Assemblée nationale.
Québec et Cité universitaire
L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008
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l y a 50 ans était effectuée la première transplantation d’organe au
Québec. Dans le cadre de la Semaine nationale du don d’organes,
Québec-Transplant multiplie les efforts pour que plus de gens
apposent leur signature à l’endos de leur carte d’assurance maladie.
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50 ans de dons d’organes au Québec
Une signature qui sauve des vies
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elon le Registre canadien des
insuffisances et des transplantations d'organes, il y avait, en
2005 et 2006, plus de 4 000
Canadiens en attente d'une greffe,
alors que moins de 2 000 organes
étaient prélevés. Pourquoi cet écart?
Ce ne sont pas tous les individus
désireux de donner qui sont admissibles au don.
Qui peut donner?
«Tout le monde peut signer sa carte
de don d’organes, mais ça ne signifie pas que tout le monde peut faire
un don», a déclaré Johanne
Bissonnette, infirmière-ressource en
matière de dons d’organes à
l’Hôpital de l’Enfant-Jésus.
Outre un don de rein ou de tissus,
les prélèvements ne sont possibles
qu’en cas de mort cérébrale, ou
décès neurologique, qui survient
quand le cerveau du patient meurt,
alors que son
coeur bat encore.
La
mort
cérébrale
ne constitue
que
2 % des décès. «Sur ce pourcentage,
il faut tenir compte du taux de
consentement au don qui est de
60 %», a ajouté l’infirmière. Qui
plus est, les mineurs de moins de
quatorze ans, les hémophiles, les
prisonniers, les hommes ayant eu
une relation homosexuelle dans les
cinq ans précédant le don ainsi que
les personnes récemment tatouées
ou percées sont inadmissibles au don
d’organes. «Ça ne fait pas beaucoup
de donneurs pris en ligne de
compte»,
a
déploré
Mme
Bissonnette.
Une course
contre la montre
Une fois la mort cérébrale confirmée par le médecin, l’infirmièreressource contacte la famille du donneur et lui demande l’autorisation
d’en prélever les organes.
Retirés du corps du donneur, les
organes sont placés séparément dans
de petites glacières rapatriées par
008
avion à l’hôpital où auront lieu
les greffes. Les organes peuvent être
conservés environ 12 heures, à l’exception du coeur et des poumons qui
ont une durée de vie de six heures.
De plus, ce ne sont pas automatiquement tous les organes qui sont
prélevés sur le corps du donneur
décédé.
L’organisme
Québec
Transplant fournit aux hôpitaux une
liste constamment mise à jour de tous
les Canadiens en attente d’une greffe.
Ainsi, le personnel médical ne retire
que les organes pouvant être transplantés dans les prochaines heures.
En tout, il y a 100 personnes
impliquées lors d’une seule transplantation: médecins, infirmiers,
chirurgiens, psychologues, travailleurs sociaux, sans oublier ceux
et celles qui effectuent le transport
des organes. «Ces individus travaillent dans l’ombre mais ce sont eux
les véritables héros», a indiqué
Mme Bissonnette.
D’après les données fournies par le
ministère de la Santé, le taux de succès des greffes un an après l’opération varie entre 85 % et 95 %, selon
l’organe transplanté. Un médecin
assure un suivi régulier auprès du
greffé. Les percées en matière de
médicaments antirejet ont permis de
faire grimper ce taux dans les
dernières années. Le rejet dépend de
la réaction immunitaire du receveur
envers l'organe greffé. Cette réaction
est semblable au système de défense
contre une infection, par lequel les
anticorps s'activent contre les cel-
Courtoisie Medical Hair Technology
lules de l'organe qui sont perçues
comme des corps étrangers.
Un geste anonyme
Même s’il n’existe aucune législation à ce sujet, les organismes
impliqués dans le don d’organes
refusent de communiquer l’identité
du donneur ou du receveur à l’une ou
l’autre des parties. «On veut éviter
toute discrimination par rapport au
donneur ou au receveur», a expliqué
Brigitte Junius, responsable des
communications chez Québec
Transplant.
Si le désir s’en manifeste, l’organisme fait le relais entre le receveur
et le donneur ou leurs familles à
l’aide de lettres anonymes. «Toute
prise de contact entre les deux par-
Quand le don vient d’un proche
A
lexandre Harvey, un adolescent
sportif et impliqué, avait 12 ans
quand il a commencé à avoir des problèmes aux reins. «Je n’y portais pas
attention à l’époque», a-t-il expliqué.
Mais ses problèmes ont fini par s’aggraver et son corps s’est mis à retenir
toute l’eau qu’il buvait. «Je me noyais
littéralement les poumons», s’est-il
souvenu.
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Courtoisie Maxime Rioux
Alexandre Harvey a reçu un rein de sa mère.
L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008
Le 3 octobre 2002, alors âgé de
17 ans, Alexandre se fait diagnostiquer
la maladie de Berger. Ses globules
blancs ne reconnaissent plus ses reins et
les attaquent comme un corps étranger.
«Les médecins m’ont dit ce jour-là que
mes reins fonctionnaient à 15 % de leur
capacité et que ma vie ne serait plus
jamais la même», s’est-il remémoré.
Durant les cinq mois suivants, le
jeune homme a dû subir plusieurs dialyses, des traitements pour filtrer artifi-
ciellement son sang. Un conduit lui a
été installé dans le bras pour faciliter
l’accès à son réseau sanguin. Pendant
ce temps, sa mère a fait des démarches
pour s’assurer qu’elle était une donneuse compatible. «Mon père avait
peur qu’il arrive quelque chose à ma
mère si elle me donnait un rein», s’est
rappelé Alexandre.
Au bout de ces cinq mois, la greffe a
pu être réalisée avec succès. «Le rein a
tout de suite fonctionné et je me suis
senti mieux très rapidement», dit le
jeune homme, qui doit désormais prendre plusieurs médicaments par jour
afin de ne pas rejeter l’organe transplanté.
Voilà six ans qu’Alexandre a été
greffé et il se rend compte aujourd’hui
de la chance qu’il a. «Ça me redonne
une deuxième vie», a-t-il dit à propos
de son nouveau rein.
ties est issue de l’initiative de l’une
d’elles», a déclaré Mme Junius.
Cette méthode permet d’éviter des
abus ou des conséquences psychologiques négatives. «La famille
du donneur décédé peut souhaiter ne
pas entrer en contact avec le
receveur», a expliqué Mme Junius.
«Dans d’autres cas, il peut y avoir
harcèlement, a-t-elle ajouté. Le
receveur peut être dépressif; il se dit
que ça a pris une mort pour lui
sauver la vie.»
Mme Bissonnette juge que le
temps finit par guérir les cicatrices:
«Les familles pleurent la personne
décédée, mais sont heureuses
d’avoir sauvé une vie.» «Donner ses
organes est le plus grand geste qu’on
puisse faire», a conclu Mme Junius.
Le don d’organes au Québec
• 1958: Réalisation de la première transplantation d’organe québécoise.
• 1968: Albert Murphy, de Laval, est le
premier Canadien à recevoir une greffe du
coeur.
• 1987: Diane Hébert est la première
greffée coeur-poumons au Québec.
• 1997: Apparition de l’autocollant à
apposer derrière la carte d’assurancemaladie.
• 2000: Premiers Jeux Canadiens des
greffés
• 2005: Création du Registre des consentements au don d’organes et de tissus,
auquel participent plus de 3300 notaires
du Québec.
• 2007: Santé Canada interdit aux
hommes ayant eu une relation homosexuelle dans les cinq dernières années de
donner leurs organes.
Québec et Cité universitaire
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cience et technologie
Fièvre dengue chez les voyageurs
Une maladie dangereuse et peu connue
Ca t h e r i n e P ar k e
[email protected]
Cité universitaire — En saison estivale, près de 800 étudiants de l’UL voyageront dans les régions asiatiques et sudaméricaines, selon Anabella Constantino, directrice
régionale de la vente pour Voyage Campus. Ils s’exposent
ainsi à la dengue, sans toutefois être au courant du risque
encouru.
S
elon l’Organisation Mondiale
de la Santé (OMS), la fièvre
dengue infecte chaque année
plus de 50 millions de personnes,
principalement dans les régions de
l’Asie et de l’Amérique du Sud. Par
contre, selon Santé Canada, seulement 40 à 50 cas de Canadiens infectés à l’étranger sont détectés
annuellement lors d’examens en
laboratoire. «Les cas réels peuvent
être plus nombreux, puisque les
suivis médicaux après un séjour
outre-mer sont peu fréquents chez les
a relaté Nicolas
voyageurs»,
Blouin, médecin à la clinique Santé
Voyage de Sainte-Foy.
Caractérisée par les symptômes de
la grippe, la dengue se propage par le
biais d’un moustique appelé Aedes
aegpyti, mais le virus n’est pas
contagieux. Comme ce moustique
prolifère dans les régions urbaines et
périurbaines, la croissance des villes,
ainsi que d’autres facteurs sociaux,
ont permis aux moustiques infectés
de se répandre dans plus de 100 pays
en moins de 30 ans.
Les moyens préventifs conseillés
aux voyageurs coûtent peu cher:
appliquer un insectifuge sur les
régions exposées du corps, porter des
vêtements longs et rester le plus pos-
Recensement des insectes au Canada
Plus de 40 000
espèces méconnues
Sa r a h Bél i s l e
[email protected]
A
Québec — Plus de 40 000 espèces d’insectes au Canada
demeurent peu ou pas connues des scientifiques.
lors que les chercheurs s’affèrent depuis plus de 120 ans
au
recensement
des
80 000
espèces
canadiennes,
le
chercheur
John
Huber du Service
canadien des forêts (SCF)
croit que ce ne «sera
jamais fini», la tâche étant
trop colossale.
Pourtant, le recensement des insectes demeure primordial selon Jan Klimaszewski,
chercheur du SCF. Pour lui, l’identification rapide et exacte des nouvelles
espèces entrant au Canada est la
seule manière d’éradiquer ces
espèces étrangères et surtout leurs
effets, souvent négatifs, sur les
écosystèmes du pays. Or, pour identifier ces espèces étrangères, il faut
d’abord connaître celles qui sont
natives du Canada.
Malgré l’importance de recenser
les insectes, peu de chercheurs sont
attirés par cette tâche. Les quelques
taxonomistes qui le font s’attardent
surtout à un petit nombre d’espèces
spécifiques, par exemple celles qui
Québec et Cité universitaire
pourraient permettre d’améliorer les
cultures agricoles. C’est pour ces
raisons que le taux d’espèces d’insectes canadiens connues de la science est de l’ordre de 50 %.
Recenser les insectes est aussi un
processus
complexe,
d’après
M. Klimaszewski. Tout d’abord, des
étudiants et des chercheurs doivent
se rendre sur le terrain pour recueillir
des spécimens. Après s’être assuré
que l’espèce n’est pas déjà connue, le chercheur lui donne un nom
et la prend en photo. Puis il
étudie ses caractéristiques
morphologiques: ses
proportions, ses antennes,
sa structure interne,
ses
organes
génitaux, etc. Il
commence par observer un
spécimen, puis le dissèque
pour en savoir plus.
Selon M. Huber, mieux connaître
les insectes aide, entre autres, à
savoir comment contrôler ces
espèces, à améliorer les cultures
agricoles et à lutter contre les
espèces d’insectes provenant des
autres pays.
sible dans des locaux munis de
moustiquaires. Par contre, aucun
vaccin ne peut empêcher d’attraper
cette fièvre.
Il était guéri huit jours après cet
épisode, sans savoir de quoi il avait
souffert. Ce n’est qu’un an plus tard,
Qu
tou
20
en
pro
L
Courtoisie AirAsia
lors de la préparation d’un voyage au
Chili, qu’un médecin lui a parlé de la
fièvre dengue.
Des quatre souches de la fièvre,
M. Raymond a contracté la moins
virulente. Aussitôt infectée par une
Vivre avec
moins d’oxygène
des variantes, toute personne devient
immunisée contre cette même
souche. Cependant, les risques d’attraper la forme hémorragique augmentent, ce qui peut causer des
saignements, une léthargie complète
ou même la mort.
s a v o i r
S t é p h a n ie S ima r d
[email protected]
Québec — Des chercheurs belges ont découvert une protéine qui permettrait à l’humain de vivre avec un faible
apport en oxygène, ce qui pourrait servir à traiter certaines maladies cardiovasculaires.
S
elon les chercheurs de
l’Institut flamand de biotechnologie, en inactivant la protéine Phd1 chez la souris, ses muscles continuent à fonctionner
correctement dans un environnement pauvre en oxygène. Un
article publié récemment dans la
revue NATURE GENETICS explique
le rôle prépondérant que joue la
protéine sur le métabolisme lors du
passage de l’organisme d’un environnement riche en oxygène à un
environnement qui en est
dépourvu.
Si cette découverte se concrétise
sur les modèles humains, cela
pourrait avoir d’importantes
retombées dans le monde médical.
Beaucoup de pathologies sont liées
à un défaut d’oxygénation des tissus, comme les angines de poitrine
et les accidents vasculaires. Grâce à
cette technique, il serait possible de
diminuer le besoin en oxygène des
organes concernés. La protéine
permettrait aussi de conserver, pour
un long laps de temps, des organes
prélevés pour des greffes.
Ma
ma
La fièvre dengue se diagnostique
difficilement chez un patient qui a été
atteint, puisqu’elle ne peut être
détectée rapidement que durant la
phase infectieuse, qui peut durer de
trois à huit jours, a expliqué le
Dr Blouin.
Patrice Raymond a d’ailleurs été
surpris d’apprendre près d’une année
plus tard qu’il avait souffert de la
dengue durant un stage d’études au
Costa Rica. «Pendant huit jours, j’ai
souffert de fortes fièvres, de diarrhées, de sueurs froides et de
douleurs musculaires; j’avais de la
difficulté à marcher», a relaté l’étudiant, rejoint par téléphone.
F
Cependant, Pascal Daleau, professeur titulaire, chercheur et vicedoyen à la recherche au
Département de pharmacologie de
l’Université Laval, croit qu’il est
utopique de parler de traitement
médical. «C’est très avant-gardiste,
mais il reste beaucoup de recherche
à faire sur cette protéine», a-t-il
déclaré. Selon lui, cette protéine
s’avère utile pour optimiser
l’oxygène dans le corps, mais il
souligne qu’on ne connaît pas
encore ses effets secondaires.
Selon Stéphane Chamberland,
président du Club Alpin Canada,
section montréalaise, le manque
d’oxygène se fait aussi sentir lors
des ascensions en montagne. Plus
les alpinistes montent en altitude,
moins il y a d’oxygène et plus ils
respirent vite pour pallier le manque
de globules rouges. Les vaisseaux
sanguins des poumons se
contractent, ce qui entraîne l’augmentation du flux sanguin dans les
vaisseaux. Selon lui, la protéine
Phd1 pourrait donc aussi servir à
remédier à ce manque d’oxygène.
P
Choisir
son antivirus
lusieurs facteurs sont à évaluer
lorsqu’on choisit un antivirus
pour son ordinateur personnel.
Chez Zone, le conseiller aux
ventes informatiques Alexandre
Van Chestein a affirmé que la
coopérative se fie aux études
comparatives des antivirus pour
choisir les produits qu’ils tiennent
en magasin. Selon l’étude menée
en février 2008, c’est Kaspersky
qui offre la meilleure protection
pour les particuliers, détectant
98,3 % des virus. Certains autres
logiciels offrent aussi une excellente protection. Toutefois, ils
peuvent être très lourds, ce qui
ralentit l’ordinateur sur lequel il
est installé, a mentionné M. Van
Chestein. Dominique Bérubé,
analyste en informatique au
Service d’information et des télécommunications de l’UL, a
conseillé d’être prudent en consultant ce type d’études. Les résultats
dépendent souvent de la version
du programme testée ainsi que des
virus auxquels on l’a soumise lors
des tests. Ainsi, bien que tous les
logiciels testés dans l’étude
comparative détectent plus de
85 % des virus, aucun antivirus
n’offre une protection efficace à
100 %. (K.M.-S.)
L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008
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c o n o m i e
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c o n s o m m a t i o n
Lock-out au JOURNAL DE QUÉBEC
Fonds de soutien garni
Mathieu Gobeil
[email protected]
Québec — Les représentants du MÉDIAMATINQUÉBEC (MMQ), en
tournée au Canada, ont récolté jusqu’à présent plus de
200 000 $ au profit des 252 travailleurs du JOURNAL DE QUÉBEC
en grève et en lock-out, lors d’assemblées syndicales
provinciales.
L
a tournée du MMQ, qui se
trouve
actuellement
à
Brandon au Manitoba, a
amassé 30 000 $ la semaine dernière
en Colombie-Britannique lors d’une
convention provinciale du Syndicat
canadien de la fonction publique
(SCFP), auquel appartiennent les syndiqués du JOURNAL DE QUÉBEC.
«À chaque convention, on récolte
une somme auprès des membres
présents. La division provinciale du
syndicat et l’exécutif national en donnent autant, ce qui triple le montant
amassé», a expliqué le représentant
des grévistes et des lock-outés du
JOURNAL DE QUÉBEC en tournée,
Marc Fortier. De plus, les délégués
syndicaux incitent les membres en
région à contribuer de façon récurrente, par exemple en donnant 1 $ par
semaine.
S’ils tombent en grève, les
570 000 membres du SCFP ont droit à
une allocation de 200 $ par semaine
provenant d’un fonds de défense de
35 M $. «C’est sûr qu’avec 200 $
par semaine par employé, on ne va
pas loin. C’est pour ça qu’avec notre
tournée on va chercher de l’argent
ailleurs», a soutenu M. Fortier.
Les 252 syndiqués du JOURNAL DE
QUÉBEC ont donc eu recours à environ 2 600 000 $ du fonds de défense
depuis le début du conflit il y a un an.
«À moins que les 570 000 membres
du SCFP au Canada tombent en grève,
ce fonds de défense ne s’épuisera pas.
Le conflit au JOURNAL DE QUÉBEC n’a
pas même coûté 5 % de ce que le conflit des 2200 employés de Vidéotron
a coûté au SCFP il y a cinq ans», a
affirmé Robert Bellerose, responsable des communications au SCFP.
Le conflit avait duré presque un an.
La production du MMQ, principal
moyen de pression des syndiqués,
coûte également plusieurs milliers de
dollars quotidiennement à produire.
Les responsables du MMQ ont toutefois voulu garder les chiffres exacts
confidentiels.
En plus de l’aide financière, les syndiqués comptent sur un soutien
moral. Le 13 avril dernier, Jeremy
Dear, secrétaire général de l’Union
nationale des journalistes de Grande-
Bretagne,
qui
représente
40 000 membres, a donné son appui
aux syndiqués du JOURNAL DE
QUÉBEC à Saskatoon lors du congrès
du Syndicat canadien de l’énergie et
du papier.
M. Dear est reparti avec des copies
du MMQ expliquant le conflit et analysera avec ses collègues la possibilité
d’aider financièrement les travailleurs de Québec. De plus, le
Syndicat national des journalistes
français a voté, en février 2008, une
motion dénonçant l’attitude de
Quebecor dans le conflit.
Plusieurs syndicats du Québec et du
Canada soutiennent également les
syndiqués du JOURNAL DE QUÉBEC.
«Les TCA, les Teamsters, la CSN, la
FTQ, le Syndicat des communications
de Radio-Canada ainsi que les
employés de LA PRESSE, de Vidéotron
et de TVA nous appuient. On a aussi le
soutien, entre autres, du Syndicat des
travailleurs des postes, de ceux
d’Héma-Québec et de syndicats de
cégeps et d’universités», a énuméré
Denis Bolduc, porte-parole des syndiqués du JOURNAL DE QUÉBEC.
Le secrétaire du Syndicat des travailleurs de l’information du
JOURNAL DE MONTRÉAL a confirmé
au téléphone que les membres de son
syndicat versent toujours 1 % de leur
salaire aux syndiqués du JOURNAL DE
QUÉBEC, une mesure en place depuis
juin 2007.
Séries éliminatoires de hockey de la LNH à Québec
Les restaurateurs en raffolent
M a r i e - C l a i r e Aub re y G ra nd bo i s
[email protected]
Québec — Cette année, les propriétaires de restaurants et de
bars sportifs de la région de Québec se réjouissent de l’augmentation de l’achalandage et des profits, due à la participation
des Canadiens aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
S
elon Éric Bujault, propriétaire du bar sportif Le
Match à Sainte-Foy, chaque
partie des Canadiens en séries lui
rapporte entre deux et trois mille
dollars de plus qu’une soirée
habituelle. «Il y a du monde
debout partout qui s’exclame de
joie
ou
de
déception.
L’atmosphère est incroyable!» a
affirmé M. Bujault.
Thomas Samson, gérant à la
Cage aux Sports sur le boulevard
Laurier, a aussi remarqué une différence dans les ventes entre les
années où les Canadiens sont dans
les séries et celles où ils ne le sont
pas. «La différence peut varier
entre 8 % et 10 %», a-t-il avancé.
Photo Constatin Radu
L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008
Quant à Julien Parent, gérant du
resto-bar Boston Pizza de
Beauport, il a estimé que ses
ventes augmentent de plus de
1000 $ par soirée de match durant
les séries.
9
Plein gaz
sur les hybrides
Sarah B élisle
[email protected]
Québec — Même si une voiture hybride coûte environ
4000 $ de plus qu’une voiture régulière à l’achat, il est de
plus en plus avantageux de s’en procurer une au Québec en
raison des économies sur l’utilisation.
E
n deux à trois ans, les économies d’essence, d’assurance et de
taxes permettent de compenser les dollars supplémentaires
dépensés au moment de l’achat d’une voiture hybride, selon
Jean Mercier, professeur au Département de science politique et
expert en matière d’environnement et de transport de
l’UL. L’économie d’essence est due à la combinaison d’un moteur électrique et d’un à
essence.
De plus, certaines
compagnies d’assurances offrent
des rabais sur
l’assurance
de voitures
hybrides. À
titre d’exemp l e ,
Desjardins
A s s u r a n c e s
générales accorde un rabais de 10 % aux conducteurs de voitures
hybrides, tous modèles confondus.
Les gouvernements provincial et fédéral ont également mis en place
des programmes pour inciter les particuliers à se procurer des
voitures hybrides. Québec rembourse partiellement la TVQ sur
l’achat de certains modèles de voitures hybrides. Le gouvernement
du Canada offre lui aussi des crédits à ces conducteurs avec le programme Éco-Auto. Cependant, le programme prendra fin le
31 décembre 2008.
Les experts s’entendent pour dire que le prix de l’essence atteindra
de nouveaux sommets cet été, grimpant jusqu’à 1,50 $ le litre. Or,
plus le coût de l’essence est élevé, plus les voitures hybrides deviennent intéressantes, a estimé Pierre Michaud, animateur de l’émission
RPM à TQS, en entrevue à L’EXEMPLAIRE.
Par exemple, pour la conduite en ville, la Civic Hybride consomme
aux alentours de 4,7 litres d’essence par 100 kilomètres, alors que le
modèle Civic LX consomme 8,2 litres d’essence par 100 kilomètres.
Toutefois, l’économie d’essence engendrée par les voitures hybrides
n’est effective que lors des déplacements en ville. En effet, sur les
grandes routes, c’est le moteur à essence qui est utilisé et la différence
de consommation d’essence n’est alors pas significative.
Par ailleurs, le coût des modèles hybrides a chuté depuis quelques
années, selon Chantale Jalbert, conseillère aux ventes chez Toyota
Sainte-Foy. Par exemple, la Prius de Toyota, qui se vendait 31 280 $
en 2007, se détaille aujourd’hui à 29 500 $.
D’autre part, la réparation d’une
voiture hybride n’est pas
plus coûteuse que celle
d’un modèle régulier, les
pièces des deux types de
voitures étant identiques. «La seule différence entre elles,
c’est la batterie», a
expliqué Martin Paré,
directeur des locations
chez Honda Sainte-Foy. Chez
Toyota et Honda, cette batterie
est garantie pendant huit ans.
Québec et Cité universitaire
22-080423
22/04/08
11:24
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Restauration de bâtiments à Québec
L
Subvention insuffisante
Jo h n N a ï s
[email protected]
Québec — La nouvelle subvention de 600 000 $ destinée à
la restauration des bâtiments de la Ville de Québec serait
insuffisante pour en restaurer la majorité, ne serait-ce que
partiellement.
«P
our de petites réparations comme la restauration de murs ou de
toitures, il faut compter de 15 000 $
à 20 000 $ par bâtiment», a
expliqué Mario Langlois, gérant de
projets à Briquetal Ltée, entreprise
spécialisée en restauration de
maçonnerie historique. «La facture
peut facilement grimper à 50 000 $
voire 100 000 $ pour un seul bâtiment lorsque celui-ci n’a jamais été
entretenu», a-t-il soutenu.
Concernant uniquement les
bâtiments construits avant 1955
dans
les
arrondissements
Beauport, Laurentien, La Cité (à
l’extérieur des murs), la HauteSaint-Charles et Limoilou, le
montant maximum de la subven-
C’
tion s’élève à 25 000 $ par an et
par bâtiment.
Cette nouvelle initiative de la
Ville et du ministère de la Culture
annoncée le 15 avril a pour but
d’inciter les propriétaires à restaurer leur immeuble et à mettre en
valeur l’architecture ancienne des
bâtiments. «Ce programme se
démarque des autres, parce qu’il
met plus l’accent sur les spécificités
de chaque arrondissement, comme
les grands escaliers métalliques de
Limoilou», a commenté Martin
Dubois, chargé de cours à l’École
d’Architecture de l’UL.
Financée à part égale par les
partenaires, cette nouvelle subvention en complète une autre qui
prend en charge les bâtiments patrimoniaux construits avant 1955 et
partie
des
quatre
faisant
arrondissements historiques de la
ville, soit Beauport, Charlesbourg,
Sillery et Vieux-Québec.
est en 1998 que Tristan Egolf, qui s’est suicidé en 2005, a
fait paraître son premier roman, intitulé Le Seigneur des
porcheries. Drôle, cruel et bouleversant, le manuscrit signé
par Egolf a été refusé par 70 éditeurs américains, avant d’être publié
chez Gallimard, grâce au soutien de l’écrivain Patrick Modiano.
Le Seigneur des porcheries raconte l’histoire de John
Kaltenbrunner, homme natif de Baker, un petit village oublié dans le
fin fond du Midwest américain. Dans ce bled, toutes les bassesses de
l’humanité règnent: racisme, sexisme, homophobie, patriotisme
acharné, alcoolisme, violence et conservatisme à outrance.
Dès son plus jeune âge, John, enfant d’une intelligence rare,
baigne dans l’exclusion, prisonnier de l’image d’un père mort dans
des circonstances douteuses et d’une mère recluse, n’aidant en rien
l’intégration de son fils dans une société qui l’a toujours rejeté.
Victime de toutes les horreurs possibles depuis sa naissance, John
Kaltenbrunner orchestre une vengeance fine et soignée, à la hauteur
de son intelligence, mais qui prend rapidement des airs et des
couleurs apocalyptiques.
Le Seigneur des porcheries démontre la puissance et le danger que
représente un homme n’ayant plus rien à perdre, et qui est bien
décidé à partir en croisade contre les réalités et les représentants d’un
monde qui l’ont toujours fait souffrir par la cruauté humaine. Ce
roman de Tristan Egolf est écrit dans une franchise renversante, laissant le lecteur sans voix. Le langage cru utilisé, l’humour noir baignant les pages du livre et la description acharnée d’une réalité
affreuse qui existe malheureusement, contribuent à l’éloquence de ce
livre. Non pas pessimiste mais lucide, le récit de la vie de John
Kaltenbrunner ne peut qu’éveiller en nous le dégoût de certaines réalités cachées de ce monde et nous mettre en bouche l’arrière-goût
amer de la volonté de vengeance.
A nne-Emi
u g e r Ja l b e r t
[email protected]
Québec et Cité universitaire
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Qu
vou
d’u
jeu
M
François Dufaux, architecte et
professeur
à
l’École
d’Architecture de l’UL, a souligné
le paradoxe entourant la sauvegarde du patrimoine bâti à Québec.
«D’un côté, il y a un discours
apparemment bienfaisant envers la
sauvegarde du patrimoine, et de
l’autre, nous assistons à sa lente
destruction, par manque d’entretien des bâtiments et des sites
anciens», a-t-il constaté.
L’architecte a soutenu qu’au
Québec en général, le patrimoine
bâti est exploité sans soucis pour
l’avenir. «Les bâtiments et sites
anciens sont dépréciés sur le plan
financier et fiscal afin de favoriser
leur remplacement par des infrastructures plus modernes», a-t-il
avancé.
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Photo Anne-Emilie Jalbert
Sur la rue Saint-Joseph,
de nombreux bâtiments ont besoin d’être restaurés.
Troisième album d’Ariane Moffatt
Véritable éveil des sens
Chronique
Histoire de vengeance
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É milie P r o t e a u
[email protected]
Québec — Après Aquanaute et Le cœur dans la tête, la
chanteuse Ariane Moffatt offre à son public un troisième
album plus léger, Tous les sens, qui a été lancé hier soir à
l’Olympia de Montréal.
J
ointe au téléphone par
L’EXEMPLAIRE quelques jours
avant le lancement de son
album, Ariane Moffatt a affirmé
que ce nouvel album se voulait
beaucoup plus léger que les précédents. «Je ne me suis pas prise au
sérieux avec cet album-là, et je
pense que ça s’entend dans le résultat!» a-t-elle déclaré.
Ses deux premiers albums se
voulaient plus intimes. «Je pense
que j’avais envie de m’ouvrir, de
parler encore de moi, mais d’une
façon beaucoup plus détachée», a
affirmé la chanteuse. Confiante
dans son choix de faire un album
plus simple, elle a cependant admis
que sa conception relevait plutôt
d’un défi personnel que d’une
obligation.
Ce troisième opus est composé de
12 chansons très variées comme la
chanson intitulée, Jeudi, 17 mai,
dont les paroles sont tirées des
manchettes des journaux de la
journée en question. «Je n’avais
jamais pensé écrire là-dessus, je
trouve cela fascinant de voir comment les nouvelles sont hiérarchisées», a expliqué Ariane Moffatt.
«On y retrouve à la fois des choses
vraiment graves et d’autres complètement futiles», a-t-elle noté.
Sa chanson préférée? L’Équilibre.
«Elles ont toute un petit quelque
chose, mais l’intonation de cette
chanson est différente. Elle a un
petit côté un peu plus arrogant, mais
aussi léger grâce au son des instruments à cordes».
Les cordes et les cuivres dans l’album pourraient être intégrés à la
prochaine tournée sous forme de
projection. «Dans la tournée du
Cœur dans la tête, je suis partie avec
beaucoup de matériel qui ne rentrait
pas toujours dans les salles. Cette
fois-ci, j’ai envie de faire un spectacle plus minimaliste», a-t-elle confié.
La chanteuse commencera à travailler sur son prochain spectacle en
août afin que sa tournée puisse
débuter dès septembre. Elle sera
d’ailleurs de passage à Québec le
4 novembre prochain à la Salle
Albert-Rouseau.
L
Pas
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Photo Émilie Proteau
L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008
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Labeaume promet de sauver
la Chapelle du Bon-Pasteur
M a r i e - H é l è ne de Car d ai l l a c
marie-helene.de-cardaillac.1@ulaval.
Québec — «On va sauver la Chapelle du Bon-Pasteur, je
vous le promets», a déclaré le maire Régis Labeaume lors
d’une conférence de presse donnée à l’Université Laval
jeudi dernier.
M.
Labeaume a expliqué à
l’auditoire
vouloir
régler le problème de
l’avenir de la Chapelle en impliquant
la relève culturelle de Québec. «Je
vise la chanson et le lyrisme. Y a-t-il
une meilleure place que la Chapelle
historique du Bon-Pasteur pour une
école de lyrisme à Québec? Je ne
crois pas», a affirmé sur le vif le
maire pendant la conférence.
La Chapelle historique du BonPasteur a dû fermer ses portes le 31
octobre dernier parce que l’administration de la Chapelle n’avait pu
régler une dette de 175 000 $ envers
la Ville de Québec pour des taxes
impayées.
«On ne peut pas accepter d’une
ville qu’un endroit aussi extraordinaire que la Chapelle du Bon-Pasteur
demeure inutilisée», a déploré le
maire. Il a promis «comme le font les
politiciens» que le dossier sera réglé
avant la prochaine élection.
Interrogé au sujet du nouveau projet du maire Labeaume, Michel
Ducharme, professeur de chant pour
la faculté de musique de l’Université
Laval, a trouvé de l’intérêt au projet.
«Nos finissants en chant ont peu de
débouchés à Québec. Il existe une
école de lyrisme à Montréal, mais
elle n’intègre que deux nouvelles
personnes par année», a-t-il
expliqué.
Ce même projet pourrait également
dépanner ceux qui produisent des
concerts, mais qui n’ont pas les
moyens de payer une salle au Palais
Montcalm ou au Grand Théâtre. «Ce
serait une excellente alternative pour
ceux qui n’ont pas des milliers de
dollars à mettre dans une scène. La
Chapelle serait vraiment une petite
salle extraordinaire» a ajouté
M. Ducharme.
La Société immobilière du Québec
(SIQ) récupérera la propriété de la
Chapelle du Bon-Pasteur en 2020, au
terme d’un bail qui loue la Chapelle
pour une longue durée.
«Nous allons nous plier à la volonté
des partis concernés, nous n’avons
pas le choix de suivre la parade dans
le dossier», a expliqué Martin Roy,
porte-parole de la SIQ.
Pour le moment, le Bureau de la
Capitale-Nationale n’a pas reçu les
détails du dossier et la ministre de la
Culture, Christine St-Pierre, n’avait
toujours pas retourné l’appel de
L’EXEMPLAIRE au moment de la
tombée.
Festival du film étudiant de Québec
Le cadet remporte les honneurs
Ém i l i e M a r c h an d
[email protected]
Cité universitaire — Charlélie Loup Bergeron, le plus jeune
candidat de l’édition 2008 du Festival du Film Étudiant de
Québec (FFEQ) qui se tenait à l’UL du 18 au 20 avril, a remporté le prix Télé-Québec dans la catégorie court-métrage
expérimental avec C.L. Bleu.
L’
adolescent de 14 ans,
élève à l’école Jean-deBrébeuf, était surpris de
sa victoire même s’il avait remporté le prix du public 2007 pour
le concours Vidéaste recherché de
Télé-Québec présenté par la
Bande Vidéo avec le même courtmétrage. «Je suis très content, car
il y avait beaucoup d’autres bons
films expérimentaux. Je ne m’attendais pas à gagner», s’est
exclamé celui qui a soutenu faire
des films pour le plaisir et non
pour remporter des prix.
«Je n’ai jamais suivi de cours de
production. Pour C.L. Bleu, j’ai
fait un montage de tous les objets
bleus dans ma maison, c’était
bien l’fun», a commenté
Charlélie.
Le comédien et président d’honneur pour la sixième édition du
FFEQ , Rémi-Pierre Paquin, s’est
dit très étonné du potentiel des
participants à la cuvée 2008: «Il y
a de l’avenir dans ce que j’ai vu.
Je n’aurais pas été capable de
faire le même travail que
Charlélie lorsque j’avais son
âge», a-t-il mentionné.
Cette année sous le thème
Temporise, le FFEQ s’est donné la
mission de faire connaître le talent des étudiants du Québec et de
leur offrir une certaine visibilité.
L’événement, qui a attiré près de
300 personnes en fin de semaine,
ne connaîtra pas de déficit même
si le FFEQ avait besoin de 20 000 $
pour assurer la production, selon
David Tardif, directeur des communications du Festival.
L’animateur
du
Festival,
Carnior, connu grâce aux
humoristes de Phylactère Cola,
était du même avis: «Cette année,
je suis tombé sur le derrière face à
la qualité des courts-métrages.
Grâce à la révolution numérique,
il est plus facile et accessible de
faire quelque chose de qualité à
présenter dans les divers festivals».
Bien que Rémi-Pierre Paquin et
Carnior estiment qu’il y a de la
place pour ces cinéphiles, la
relève devra travailler fort pour se
tailler une place dans l’univers
cinématographique québécois.
«C’est super difficile de vivre du
cinéma. Il faut suivre son cœur,
foncer et s’entourer de producteurs professionnels qui peuvent
aider la relève à trouver des subventions», a ajouté l’animateur.
L’E XEMPLAIRE , le mercredi 23 avril 2008
Photo Désirée-Emanuelle Duchaine
Classiques de la télévision québécoise
Un succès en DVD
Mathieu Papillon-D arveau
[email protected]
Québec — Lors de la première semaine de ventes, les
vieux classiques des téléséries québécoises offerts en
coffret DVD atteignent des chiffres de vente équivalents
à ceux des téléséries américaines.
B
rice Galand, acheteur de
DVD
au
Groupe
Archambault, a expliqué
que les titres des vieilles séries
québécoises comme Fanfreluche
et les Filles de Caleb se vendent
constamment en grande quantité
en magasin. Il est possible de
comparer les chiffres de ventes de
ces séries aux téléséries américaines populaires telles que Lost
ou Prison Break. Il a cependant
refusé de donner les statistiques
de ces ventes.
Selon Andrée Simard, préposée
à la vente de la boutique de
Radio-Canada, «les classiques se
vendent beaucoup. Mais la plupart du temps, les clients veulent
se procurer des séries télévisées
qui sont encore à l’écran», a–telle affirmé.
Courtoisie FFEQ
Charlélie Loup Bergeron
Elle indique aussi que l’an
dernier, sur un total de 74 000
coffrets DVD vendus à la boutique de Radio-Canada de
Montréal, 38 000 étaient des
séries francophones. Un bon
exemple d’une grosse vente est
Passe-Partout: «Ce fut une folie
absolue lorsque ce coffret DVD
est sorti», a-t-elle souligné.
De son côté, M. Jean-Marc
D’aigle, chargé des ventes chez
Imavision distribution, a aussi
soutenu qu’il y a bel et bien une
demande pour les téléromans
québécois. «Contrairement aux
séries télévisées américaines
dont les ventes diminuent de
beaucoup la seconde semaine, les
ventes des séries québécoises se
maintiennent après une semaine
de vente», a-t-il affirmé.
M. D’aigle a cependant refusé
lui aussi de donner des chiffres
concrets concernant ces faits. Il a
par contre mentionné que la série
d’Alex Kovalev a enregistré un
chiffre de vente de 40 000 coffrets DVD après seulement une
semaine de vente.
Québec et Cité universitaire
22-080423
22/04/08
11:24
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12
Spo rts
Championnat panaméricain de Mazatlan
Hamelin impressionne
A n d r é e - An ne Duc he s ne et M a rie -J o sé e Va c h o n
[email protected]
[email protected]
Cité universitaire — Patrice Hamelin a prouvé une fois de
plus qu’il est un des meilleurs triathloniens au Québec en
terminant 7e samedi dernier à la Coupe panaméricaine de
Mazatlan, au Mexique, une compétition sanctionnée par
l’Union internationale de triathlon (ITU).
L’
athlète de l’Université ce que M. St-Louis quitte la forLaval a parcouru 1,5 km mation en septembre 2007. Ce
à la nage, 40 km à vélo et dernier demeure maintenant aux
États-Unis, d’où il
10 km à la course en
supervise le programme
1m50s49. Il a terminé 7e
d’entraînement de son
dans la catégorie des
«Un
athlète.
U-23 (moins de 23 ans),
triathlète
et 23e au classement
En tant qu’athlète de
C’est atteindra sa
général.
maturité
haut niveau, Patrice
l’Américain
Matt
Chrabot qui a remporté entre 25 et Hamelin doit s’entraîner
plusieurs
fois
par
les grands honneurs de
30 ans»
semaine. «Je ne pratique
cette compétition avec
pas les trois sports tous
un temps de 1m46s09.
les jours puisque c’est très
a
expliqué
le
Patrice Hamelin, 21 ans, qui exigeant»,
étudie actuellement en histoire, a triathlonien qui doit concilier traété découvert par l’ancien vail, entraînement et études.
entraîneur du Rouge et Or «J’enchaîne souvent deux sports,
triathlon, Yves St-Louis. «Mon par exemple la nage et le vélo,
entraîneur a toujours cru en mon pour que ça ressemble le plus pospotentiel», a affirmé celui qui a sible à une situation de compétiévolué au sein de l’équipe jusqu’à tion», a-t-il poursuivi.
M. Hamelin a affirmé ne pas avoir
encore atteint la maturité dans cette
discipline: «Un athlète qui pratique
le triathlon atteindra sa maturité entre
25 et 30 ans, car c’est dans cette période que nous faisons nos meilleures
performances et que nous atteignons
notre plein potentiel», a-t-il expliqué.
Les objectifs du jeune athlète sont
très élevés. «J’aimerais beaucoup
participer à un triathlon de la Coupe
du Monde d’ici le mois de décembre», a-t-il indiqué. Patrice Hamelin
souhaite également remporter la
Coupe du Québec et se classer parmi
les dix premiers lors du
Championnat canadien qui aura lieu
à Kelowna, en août.
À long terme, il aimerait faire partie de l’équipe nationale du Canada.
«Lorsque je ferai partie de cette
équipe, je pourrai penser aux Jeux
olympiques, le rêve ultime de tous
les athlètes», a-t-il ajouté. Avec un
chrono de moins de cinq minutes
derrière le gagnant de la Coupe
panaméricaine de Mazatlan, tous les
espoirs sont permis quant à l’entrée
de Patrice dans l’équipe nationale
canadienne dans les prochaines
années.
Courtoisie Patrice Hamelin
Patrice Hamelin en pleine action
57e Gala du mérite sportif R & O
Francine Brousseau couronnée
P ie r r e -Yve s Da n se r e au
[email protected]
Cité universitaire — Le Rouge et Or a nommé Francine
Brousseau athlète de l’année pour sa saison phénoménale
au sein de l’équipe féminine de soccer, la semaine dernière,
à l’hôtel Loews Le Concorde.
R
Photo Constantin Radu
221 participants au 5 km Prédiction
U
n total de 221 coureurs ont arpenté les rues du campus de
l’Université Laval, samedi dernier, dans le cadre du 5 km
Prédiction, une course où le gagnant n’est pas nécessairement le plus
rapide, mais celui qui prédit son chrono final avec le plus d’exactitude.
Vicky Tremblay a été la meilleure chez les femmes. Elle avait prédit
23m03s00 et a couru ses cinq kilomètres en 23m04s59. «C’est une
course que j’aime, car je ne suis pas la plus rapide», a confié la gagnante
qui en est à sa deuxième participation. Chez les hommes, le gagnant est
Yvan Lachance avec un chrono de 17m14s90. Sa prédiction était seulement un dixième de seconde plus court que son temps réel. Les participants du 5 km Prédiction n’ont pas droit à leur montre pour calculer
leur temps. De plus, aucune balise de distance n’est installée sur le parcours et le temps d’arrivée n’est pas affiché. Ainsi, aucun repère temporel n’est mis à la disposition des coureurs. Selon l’initiateur du projet, Richard Chouinard, il est impossible de tricher. (V.N.)
emis lors du 57e Gala du
mérite sportif du Rouge et
Or devant plus de 500 personnes, ce titre s’ajoute à celui
d’athlète féminine par excellence
en
sport
collectif
que
Mme Brousseau a récolté lors de la
même soirée. Revenue expressément de France où elle joue maintenant pour le club de La-Rochesur-Yon, la bachelière en
physiothérapie de 24 ans a affirmé
que ces reconnaissances étaient
pour elle l’aboutissement d’«une
année magnifique».
Devant le filet lors des 14 blanchissages en 19 matchs, sa
coéquipière Mélissa Morin est
quant à elle récipiendaire du prix
Jean-Marie De Koninck pour la
qualité de son dossier universitaire et de ses performances
sportives. «Quand on est passionné à la fois par ses études et le
sport, c’est plus facile de trouver
un équilibre», a expliqué celle qui
a obtenu une moyenne générale
de 4,33 au doctorat en histoire
romaine. «Le soccer me permet
d’avoir une vie sociale, de
décrocher, de mieux me concentrer», a-t-elle résumé, espérant
continuer à s’investir dans
l’équipe d’entraîneurs du Rouge
et Or l’année prochaine, après
cinq ans au sein de l’équipe.
Après une saison qui a mis un
terme à cinq années difficiles sans
participation aux séries, le club de
soccer masculin a récolté la palme
d’équipe de l’année. «On est loin
de 2003, année où nous n’avions
pas amassé une seule victoire», a
relaté Samir Ghrib, entraîneur de
l’équipe. La deuxième place au
championnat canadien cette année
est «attribuable à un groupe
exceptionnel, fort de la présence de
joueurs de partout», a-t-il continué,
expliquant que plusieurs recrues
attendues pour la saison prochaine
sont à surveiller.
Athlète de l’année 2007, la
nageuse Chanelle Charron-Watson
a quant à elle reçu pour une deuxième année le titre d’athlète féminine par excellence en sport individuel. Le nageur Nicolas Murray
et le basketteur Jean-Philippe
Morin ont remporté les honneurs
masculins. Bruno Langlois, 4e à
l’épreuve du 200 m dos aux essais
olympiques de natation, a quant a
lui été nommé recrue de l’année.
Selon le recteur de l’Université,
Denis Brière, les 375 étudiants
athlètes du Rouge et Or ont attiré
plus de 120 000 spectateurs durant
la saison 2007-2008.
Photo Marie-Josée Vachon
Francine Brousseau, athlète de
l’année 2008 du Rouge et Or