Maquette de base 12 pages - Département d`information et de
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19-050413 Vaaaaalérie 12/04/05 11:20 Page 1 QUÉBEC Entrevue avec Marc Bellemare page 2 QUÉBEC Le projet Rabaska inquiète page 3 , L’hebdomadaire des Étudiants en journalisme La jeunesse censurée V O L u m e X i i I N u m é r o 1 9 L e m e r c r e d i 1 3 a v r i l 2 0 0 5 Le gouvernement retarde la mise en ligne du portail jeunesse afin de contrôler son contenu Rudy Allen soient publiés sur leurs propres sites Internet. [email protected] Québec — Refusant de publier un contenu allant à l’encontre de ses politiques, le gouvernement Charest a retardé volontairement de plusieurs mois le lancement de son portail électronique destiné à la jeunesse. est ce qu’a affirmé vitrine pour les jeunes réalisée en Claude Robitaille, le collaboration avec eux, mais que le changement de gouverneconseiller en ment avait amené une noudéveloppement du Forum jeunesse de la région «Le projet velle orientation. «Nous sommes devenus un portail de Québec. Cette affirmainitial gouvernemental et c'est tion a été confirmée par le a été dommage», a déploré député libéral Roch Cholette, adjoint parlemen- complète- M. Girard. Il reconnaît ment cependant que, comme le taire du premier ministre Charest. déraciné» financement provient du gouvernement, il est difficile d'aller à l'encontre de sa «Initialement prévue pour juin 2004, la mise en ligne du volonté. «C'est tout de même malportail jeunesse est constamment heureux parce que le projet initial, repoussée par le gouvernement, de qui devait susciter des débats alipeur d’y retrouver des textes édito- mentés par les jeunes, a été riaux ayant des positions contre ses complètement déraciné», a conclu le orientations politiques», a allégué directeur général. M. Robitaille. C’ Mainmise gouvernementale C’est entre autres à la suite d’un texte rédigé par le Forum de Québec dénonçant les compressions de 103 M $ dans les prêts et bourses que le gouvernement a décidé de mettre de côté tout article à saveur politique. «C’est dommage que l’on ne puisse pas remplir notre mandat et représenter l’opinion des jeunes sur différents sujets d’actualité», a fait valoir M. Robitaille. «La mainmise gouvernementale sur les textes publiés se justifie du fait que c’est le gouvernement qui finance la conception et la création du portail jeunesse», a confirmé Roch Cholette. «Le retrait de l’article sur les compressions dans les prêts et bourses du portail était donc totalement légal», a-t-il soutenu. Pour sa part, le directeur général du Forum jeunesse du Saguenay, Patrick Girard, a expliqué qu’à l’origine le portail devait être une Il a par ailleurs ajouté que les Forums jeunesse régionaux sont libres de rédiger des textes contre les décisions politiques, en autant qu’ils «Nous demander de diffuser sur le portail électronique des articles allant à l’encontre de nos orientations politiques, c’est comme demander à la FEUQ d’inscrire sur leur site Internet que les politiques gouvernementales en matière d’éducation sont excellentes», a ironisé M. Cholette. Mission du portail jeunesse La mission première du portail jeunesse du gouvernement sera de favoriser les échanges et l’ouverture à la jeunesse. Le projet est mené conjointement par le Secrétariat à la jeunesse, les Forums jeunesse régionaux et les Carrefours jeunesseemploi. L’information qui s’y retrouvera traitera de santé, d’emploi, d’éducation, de bien-être et de plusieurs autres thèmes. Le portail permettra également aux jeunes de 12 à 35 ans de se renseigner sur les différentes ressources et les programmes s'offrant à eux. Les informations recueillies proviendront d'organismes communautaires répartis dans les différentes régions du Québec. La date du lancement officiel n’est toujours pas annoncée. Néanmoins, M. Cholette a confirmé que le portail serait prêt d’ici quelques mois. Selon Claude Robitaille, les jeunes pourraient y avoir accès dès le mois de juin 2005. Photo Colin Cabanac de Lafrégeyre L’armée sur le campus C ol i n C abanac de Lafrégeyre [email protected] Cité universitaire — Insécurité, incertitude, impuissance: tels sont les sentiments évoqués par les étudiants participant à la simulation de camp de réfugiés qui s’est tenue sur le campus de l’Université Laval cette fin de semaine. idés ou maltraités par des étudiants bénévoles et par des membres des Forces armées canadiennes, de la CroixRouge, de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) et de Médecins du Monde, les participants ont connu les vicissitudes de la vie de réfugiés. Cellesci allaient du traquenard organisé par des pillards volant des objets personnels au réveil en pleine nuit par des miliciens cagoulés, armés et hurlant leur haine. une capuche sur la tête et qu’on entend des coups de feu avec les cris de la guide, on ne sait plus trop à quoi s’en tenir.» La frontière entre réalité et simulation était mince. Yan Warcholinski, étudiant en sciences sociales, en a témoigné. «J’ai trouvé que c’était plus qu’un jeu, parce qu’il est arrivé qu’on ait vraiment faim, qu’on ait vraiment froid. Lorsqu’on est à genoux avec C’était la première fois au Québec qu’une telle simulation était mise sur pied dans une université. Elle se basait sur un scénario élaboré par la Croix-Rouge canadienne. L’an prochain, l’événement pourrait se transporter à l’Université de Sherbrooke. A Les organisateurs, membres de la délégation Droits et Démocratie de l’UL, ont réalisé leur objectif. «Nous voulions faire éprouver le sentiment d’être démuni, de ne pas pouvoir diriger sa vie comme on le souhaite», a indiqué Delphine Soetart, une des instigatrices du projet. 19-050413 Vaaaaalérie 12/04/05 11:20 Q 2 Page 2 u é b e c , Q c Priorité au développement économique Entrevue avec le candidat à la mairie Marc Bellemare M a r i e - E v e Roy [email protected] Québec — Le développement économique de Québec est la principale préoccupation de Marc Bellemare, chef du nouveau parti Vision Québec et candidat à la mairie en vue des élections municipales qui se tiendront en novembre prochain. Courtoisie Vision Québec Pas pour tout de suite! Baignade dans le Saint-Laurent D ans une entrevue accordée à L’EXEMPLAIRE, il a affirmé que le succès de la ville passe d’abord par un plus grand apport de capitaux et de main-d’œuvre étrangers. «Il faudrait premièrement que nous soyons plus ouverts aux investissements de toutes sortes, faire connaître la ville dans les grandes capitales américaines afin de faciliter les exportations et promouvoir l’immigration», a déclaré l’ancien ministre de la Justice. «Ce sont les investisseurs, étrangers ou locaux qui font le développement d’une ville», a-t-il poursuivi. Un tel développement serait à son avis la solution à retenir pour freiner l’exode des jeunes. «Dans une ville plus prospère, il y aurait davantage d’emplois disponibles. Les jeunes seraient moins enclins à partir», a estimé M. Bellemare. [email protected] [email protected] «C Sur la bonne voie En se basant entre autres sur les résultats de l’ambitieux Programme d’assainissement des eaux du Québec mis sur pied en 1978, M. Naud et son équipe sont catégoriques: le fleuve est redevenu propre à la baignade. Joignant ses forces à celles de M. Naud depuis plusieurs années, Daniel Guay, président d’Accès St-Laurent Beauport, en arrive aux mêmes conclusions. «Depuis l’été 2003, l’eau de la Baie de Beauport est Québec et Cité universitaire propice à la baignade trois fois sur quatre», a-t-il affirmé. Les principaux problèmes demeurent l’absence des infrastructures nécessaires à la pratique des activités nautiques et l’accessibilité aux pâturages et au littoral de la Baie. Législation manquante «Avec l’industrialisation, on a tué l’accessibilité des gens à leur fleuve. On a perdu notre contact intime avec le Saint-Laurent», s’est indigné M. Guay. Alors que 80 % de la population vit actuellement sur les rives du Saint-Laurent, le Québec ne dispose d’aucune législation expresse quant à l’accès public aux rives et littoraux. L’article 920 du Code civil du Québec prévoit toutefois que «toute personne peut circuler sur les cours d’eau et les lacs». Cependant, ce même article soumet ce droit à d’importantes restrictions, «à condition de pouvoir y accéder légalement, de ne pas porter atteinte aux droits des propriétaires riverains, de ne pas prendre pied sur les berges et de respecter les conditions de l’utilisation de l’eau». Dans le même ordre d’idées, le candidat souhaiterait rassembler le conseil municipal à un endroit différent de la ville au moins une fois par année. À l’occasion de ces assemblées spéciales, M. Bellemare tiendrait une journée plénière afin de permettre aux citoyens de s’exprimer et ainsi de mieux s’intégrer à la nouvelle ville. Déjà plusieurs membres Financement controversé En ce qui concerne sa campagne de visibilité, M. Bellemare a estimé À ce jour, Vision Québec compte de 500 à 1 000 membres et le parti est toujours en période de recrutement. M. Bellemare est convaincu que si les gens s’identifient autant à Vision Québec, c’est parce que ce parti représente le changement. «Nous nous sommes affranchis des querelles passées, dont font partie les fusions municipales, et notre regard se tourne maintenant vers l’avenir», a-t-il avancé. L Em em Lé pro en d’u « s’es par Kyo jet dév «Ils ave L’intervention policière ne suffit pas J u lie No r ma n d in ela dépendra de la ville!», a indiqué Léonce Naud, le président de cet organisme qui prône l’accès et l’usage public des plans d’eau. Selon lui, les mauvaises perceptions de la population sur la qualité de l’eau et l’absence d’une législation adéquate constituent les principaux remparts à un «retour à la mer» tant souhaité par plusieurs citoyens. «Ici, il faut une culture et une volonté politique plus intenses si on veut que cela se réalise», a insisté M. Naud en entrevue à L’EXEMPLAIRE. son coût total à un peu plus de 20 000 $. Il a maintenu que le projet a été financé par les membres du parti. S’il refuse d’étaler la liste des donateurs, c’est qu’il croit que les noms doivent rester confidentiels jusqu’au prochain rapport annuel. «C’est un contrat moral que le parti a pris envers eux», s’est-il justifié. Prostitution dans les rues de Québec Pa s c a l G ou rd ea u Québec — Malgré une grande amélioration de la qualité de l’eau du fleuve, le retour aux plages de la région de Québec ne se fera pas en criant lapin, a averti la Société des Gens de baignade. Alors que les plus positifs souhaitent se baigner d’ici deux ou trois ans, voire l’an prochain, les plus pessimistes parlent de dix ans. L’accessibilité et la disponibilité de l’administration sont d’autres enjeux importants selon M. Bellemare. «Ce que les citoyens veulent, a-t-il soutenu, ce sont des dirigeants intègres et faciles d’approche.» Un défi de taille pour le futur maire sera aussi d’unifier et de solidariser la grande ville. Québec — Les interventions policières ne suffiront pas pour régler le problème de la prostitution à Québec. Les organismes communautaires réclament davantage de financement afin d’intervenir de façon plus directe auprès des personnes touchées. M arc Rassard, travailleur de rue pour l’organisme SQUAT basse ville et enseignant en criminologie à l’Université de Montréal, croit que l’intervention policière n’améliorera pas la situation des gangs de rue et de la prostitution juvénile. «L’intervention policière, croit-il, va davantage cacher le problème, et ce qui est caché entraîne des abus.» cières soient importantes, le travail de surveillance ne doit pas s’arrêter là», a-t-elle affirmé. Mince consolation, le 22 mars dernier, la ministre déléguée à la Protection de la jeunesse et à la Réadaptation, Margaret Delisle, a annoncé un réinvestissement de 100 000 $ pour le Projet d’intervention en prostitution de Québec afin de financer un programme touchant les écoles secondaires. Le Service de police de la Ville de Québec avait déposé en mars un rapport sur l’état de la situation des gangs de rue et de la prostitution juvénile à Québec. Des équipes de prévention seront mises en place d’ici septembre 2005. m Lé Lé te l’E «l de so ce m Photo Sarah Bédard-Dubé Les élections à Lévis à l’ombre de Rabaska a prochaine élection à la mairie de Lévis, qui se tiendra le 6 novembre prochain, n'attise pas les passions en raison de l'attention portée au projet Rabaska. La bataille se fera vraisemblablement à deux, entre Jean Garon, actuel maire de Lévis, et Gilles Lehouillier, conseiller indépendant. M P Maryse Gamache, coordonnatrice de L’Évasion St-Pie X, un organisme d’intervention, a expliqué que la sensibilisation auprès des jeunes est la meilleure manière d’atténuer le problème. «Bien que les interventions poli- L V À huit mois des élections, la campagne est loin d'être enclenchée. «Je ne suis pas pressé de m’y lancer», a confirmé M. Garon en entrevue à L'EXEMPLAIRE. «Le projet Rabaska occupe beaucoup de place en ce moment, ce qui fait que les gens ne s'intéressent pas encore à ce qui se passera en novembre», a ajouté l'homme de 66 ans, maire de Lévis depuis 1998. Quant à M. Lehouillier, il s’est contenté d’annoncer qu’il donnerait son aval au projet de port méthanier si celui-ci s’avère «sécuritaire et socialement acceptable». (P.G.B.) L’E XEMPLAIRE , le mercredi 13 avril 2005 L G ét un Be po ré il ci où de P de ré L’E e de pros du des les iels uel. arti fié. es bec bres ode est enbec, nte ous lles les otre vers 19-050413 Vaaaaalérie 12/04/05 11:20 Page 3 Q ille mars uae la bec. ont bre ubé a ,a de est ait er et B.) 005 Q Dossier spécial: Rabaska c 3 Les écologistes sont toujours inquiets E m i l e G a u t hie r [email protected] Lévis — Malgré les importantes sommes investies pour promouvoir le projet Rabaska à Lévis, plusieurs groupes environnementalistes demeurent oppposés à l’installation d’un port méthanier sur la rive sud de Québec. «C’ est de la foutaise, ils nous mentent constamment», s’est exclamé Daniel Breton, porteparole de la Coalition Québec-VertKyoto. M. Breton estime que le projet Rabaska va à l’encontre du développement énergétique durable. «Ils forcent la note avec leur projet, avec leur 10 M $ en promotion, alors que l’on tente au Québec de développer les énergies renouvelables et non polluantes», a-t-il ajouté. La Coalition a profité de la Commission Parlementaire sur l’Énergie, tenue à l’Assemblée nationale mercredi dernier, pour déposer un mémoire sur l’avenir énergétique du Québec. Plusieurs s e, a de terde prooles u é b e c , Photo Mélissa Lemay Vives réactions au référendum Mélissa Lemay [email protected] Lévis — Plusieurs citoyens et représentants des villes de Lévis et Beaumont réagissent vivement à la décision de tenir un référendum le 12 juin prochain. P atrick Beauchênes, de la direction du patrimoine écologique du ministère de l’Environnement, considère que «la meilleure façon de voter serait de faire un référendum après la sortie des études d’impacts. De cette façon, les citoyens seraient mieux informés». Le maire de Beaumont, André Goulet, partage cet avis. «Si j’avais été maire lorsque nous avons tenu un référendum sur Rabaska à Beaumont, je n’aurais pas sondé la population avant de connaître les résultats des études du BAPE», a-til expliqué. Selon lui, seulement les citoyens impliqués dans le secteur où veut s’installer Rabaska devraient être sondés. Pour sa part, Jean Garon, le maire de Lévis, souhaite la tenue d’un référendum hâtif afin de décider si les études d’impacts du BAPE et de l’Office national de l’énergie doivent avoir lieu. «Si la population ne veut pas de Rabaska, on ne fera pas des études pour rien!», a-t-il déclaré. Il veut sonder la population de Lévis: «le dossier concerne tous les citoyens de la ville». En fait, le Bureau d’audiences publiques de l’environnement (BAPE) n’a toujours pas commencé l’analyse des études d’impacts pour le projet Rabaska. Il est d’ailleurs très rare qu’une analyse ait lieu avant que la population ne se soit prononcée. Rappelons enfin que le gouvernement Charest a refusé au maire Jean Garon de mandater le Directeur général des élections pour organiser un référendum. La ville de Lévis devra assumer ellemême les coûts. L’E XEMPLAIRE , le mercredi 13 avril 2005 environnementalistes et citoyens de Lévis étaient sur place pour manifester leur opposition au projet. André Belisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), a soutenu que le port méthanier causera beaucoup plus de pollution atmosphérique qu’on le laisse croire. «Non seulement le terminal lui-même rejettera plus de 185 000 tonnes de gaz à effet de serre par année, mais tout le transport, de la raffinerie en Algérie jusqu’à Lévis, sera polluant. Il faut ajouter 20 % de consommation au gaz transporté», a-t-il expliqué. Le terminal méthanier accueillerait du gaz naturel liquéfié (GNL) par bateau et l’entreposerait pour ensuite le distribuer via les pipelines de Gaz Métro sous sa forme gazeuse. C’est le processus de regazéification qui pose problème, selon André Belisle. «Une fois sous forme gazeuse, le méthanol retient 26 fois plus la chaleur que le gaz carbonique lorsqu’il est libéré dans l’atmosphère», a-t-il ajouté. M. Belisle a de plus affirmé que le GNL devient très polluant lorsqu’il est utilisé par des entreprises pour des activités de chauffage. «Lorsque l’on brûle le GNL, il se libère des quantités considérables de gaz carbonique, d’oxyde d’azote et de particules d’ammoniac», a expliqué le président de l’AQLPA. Lise Thibault, membre de L’Association pour la protection de l’environnement de Lévis (APPEL), a affirmé qu’il y a un non-sens entre le développement énergétique durable du Québec et les combustibles fossiles. «Plusieurs projets de ports méthaniers sont en développement au Québec alors qu’on évalue la durée de vie du gaz naturel à 60 ans», a-t-elle expliqué. La réponse de Rabaska Du côté de Rabaska, le point de vue est tout à fait différent. Simon Poitras, porte-parole du projet, invite les environnementalistes à se calmer. «Ils nous martèlent d’exagérations de toutes sortes», a-t-il affirmé, précisant que le terminal ne dégagera pas 185 000 mais bien 150 000 tonnes de gaz à effet de serre par année. M. Poitras a affirmé que le gaz naturel du terminal méthanier serait une solution très écologique au mazout lourd, utilisé pour chauffer la plupart des entreprises québécoises, dont l’Université Laval. «Le gaz naturel liquéfié est le combustible fossile le moins polluant et il apporte plusieurs bénéfices environnementaux», selon le porte-parole. Le projet ne pourra se concrétiser sans l’accord du ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec, Thomas Mulcair. Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) devra ensuite faire une évaluation du projet. Selon Line Lévesque, du service des communications du BAPE, le projet est loin d’être confirmé. «Pour l’instant, les promoteurs n’ont pas terminé l’étude d’impact. Nous ne sommes pas encore impliqués dans le dossier», a-telle expliqué, ajoutant que le mandat du BAPE s’étendra sur quatre mois, une fois l’étude d’impact approuvée par le ministre Mulcair. Une sécurité remise en question E mile Ga u t h ie r [email protected] Lévis — Les conséquences d’une fuite de gaz naturel pourraient être désastreuses pour la population voisine d’un port méthanier, selon certains scientifiques et écologistes. M ême si les promoteurs garantissent une sécurité exemplaire, les risques d’explosions demeurent, selon Daniel Breton, porte-parole de la Coalition Québec-Vert-Kyoto. «Il ne faut pas se fier uniquement aux probabilités, il suffit d’une seule erreur pour que ce soit désastreux», a affirmé M. Breton. Une étude réalisée en septembre 2004 par le Dr James A. Fay, ingénieur au Massachusetts Institute of Technologies (MIT), cherchait à évaluer les dangers potentiels d’explosion du terminal proposé par Rabaska pour la ville de Beaumont. L’étude explique qu’il y aurait des risques importants d’explosion à Courtoisie www.rabaska.net Selon les promoteurs du projet Rabaska, les navires méthaniers effectueront environ soixante voyages sur le fleuve chaque année. l’instant où une fuite de gaz naturel liquéfié (GNL) serait constatée. Une fois hors des réservoirs, le liquide reprendrait sa forme gazeuse et deviendrait une source d’explosion à la moindre étincelle. L’étude du Dr Fay soutient que dans les pires cas de fuite des réservoirs, les risques d’inflammation s’étendraient sur 7 km carrés autour du site. Chez Rabaska, on se fie aux statistiques et aux probabilités. «Il n’y a jamais eu d’accident majeur dans un terminal méthanier et jamais un transporteur n’a perdu de GNL par la coque», a expliqué Simon Poitras, porte-parole chez Rabaska. «Nos réservoirs seront munis de doubles parois de 90 cm d’épaisseur et les navires possèdent des coques doubles», a-t-il ajouté, admettant toutefois qu’il ne faut pas nier les risques. Il a affirmé que des mesures de sécurité seraient prévues en cas de scénarios de fuite, et qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter à ce sujet. Québec et Cité universitaire 19-050413 Vaaaaalérie 12/04/05 11:20 U 4 Page 4 n i v e r s i t é Des chaires à l’UL pour garder des chercheurs La saleté fait réagir Enquête sur la propreté aux résidences de l’UL M i c h e l -F élix T r e m b lay e t Ra ymo n d P o ir ie r [email protected], [email protected] Cité universitaire — L’UL, qui possède actuellement 70 chaires de recherche, tentera d’en obtenir quatre nouvelles cette année. Toutefois, selon certains chercheurs, les chaires servent plus à freiner l’exode des cerveaux qu’à en recruter de nouveaux. C’ est ce qu’affirme Jean-Sébastien Rioux, titulaire de la Chaire de recherche en sécurité internationale. «Après mes études, faute de “job”, je suis allé travailler en Europe. Je suis revenu au pays car j’ai pu y obtenir une chaire», a-t-il expliqué. M. Rioux considère toutefois que la majorité des chaires de l’UL ne permettent pas d’attirer de nouveaux chercheurs. «Beaucoup de chaires, surtout ici à l’UL, ont été utilisées afin de garder des professeurs déjà en place, pas pour aller chercher du nouveau monde», a-t-il estimé. Richard Marchand, titulaire de la Chaire de recherche sur la prédiction de la durée de vie des infrastructures en béton, fait partie de ces professeurs que l’on a cherché à garder. «J’avais eu des offres pour aller ailleurs. L’une des raisons qui m’a fait rester est l’octroi de la chaire», a-t-il commenté. Charles Morin, titulaire de la Chaire de recherche sur les troubles du sommeil, a vécu une situation semblable. «On est toujours un peu courtisé par d’autres universités lorsqu’on fait de la recherche de pointe. La chaire est devenue un incitatif pour rester», s’est-il rappelé. Le processus de demande pour l’instauration d’une chaire est relativement simple. «Ce n’est pas très différent d’une demande de subvention», a observé Richard Marchand. Toutefois, selon Charles Morin, lorsqu’on sollicite une chaire, on «ne parle pas juste d’un projet de recherche, il faut avoir une vision plus large, une vision pour le futur». Dans son cas, les budgets supplémentaires lui ont permis d’explorer de nouveaux domaines de recherche. La CITQ devance l’évaluation des lieux prévue pour l’été 2006 cat Kim M o r isse t t e [email protected] Cité universitaire — L’enquête publiée dans L’EXEMPLAIRE le 23 février dernier sur la propreté dans les résidences de l’Université Laval a provoqué de nombreuses réactions, tant auprès des résidents et résidentes concernés qu’auprès de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ). U ne classificatrice à la CITQ a rendu visite au service des résidences à la suite de la publication de l’article. «On ne prend pas les plaintes à la légère», a indiqué Claude Cloutier, directrice des communications au CITQ. Elle s’est néanmoins dite satisfaite de la collaboration obtenue à l’UL. La CITQ a devancé son évaluation des lieux, qui devait être réalisée à l’été 2006. «On va plutôt effectuer une évaluation cet été», a précisé Mme Cloutier. Ancienne résidente du pavillon Agathe-Lacerte, Isabelle Duguay s’est dite «très heureuse que la saleté, principalement dans les Nouvelles chaires en 2005 Cette année, quatre nouvelles chaires pourraient voir le jour en foresterie, en biophotonique et en sciences de la santé, selon des informations obtenues auprès de Nadia Ghazzali, adjointe au vice-recteur à la recherche. Les budgets alloués à chaque chaire, qui vont de 100 000 $ à 200 000 $, sont évalués en fonction de l’expérience du titulaire. Avec 42 chaires senior renouvelables à vie, et 28 chaires junior reconduites aux cinq ans, l’UL se place parmi les dix plus importantes universités de recherche au pays. En guise de comparaison, l’Université d’Ottawa ne possède que 32 chaires pour un nombre similaire d’étudiants. Photo Renaud Philippe salles de bains, soit dénoncée». Cette étudiante a fait circuler une pétition l’année dernière dans ce même pavillon, demandant une amélioration des conditions d’hygiène. «Toutes les filles rencontrées, près de 270, avaient signé la pétition.» Par ailleurs, Mme Duguay s’est montrée agacée par la réaction du gérant des résidences, Mathieu Gagnon, dans l’article de L’EXEMPLAIRE. M. Gagnon avait alors donné en guise d’explication à ces plaintes qu’«historiquement, les résidentes du Lacerte sont plus pointilleuses». Le service des résidences a refusé de répondre à nos questions et a préféré nous rediriger vers le service des communications de l’UL qui, à son tour, n’a pas donné suite à notre appel. Cependant, depuis la parution de l’article, les résidentes ont vu une différence marquée dans la propreté des salles de bains. Les bouches d’aération ont été nettoyées et il y aurait eu une diminution de la présence de saleté et de moisissure. «Si ça peut être un changement permanent, ça va faire le bonheur de plusieurs!», s’est exclamée une résidente préférant garder l’anonymat. Cette dernière se souvient avoir signé la pétition qui avait circulé il y un an. Selon elle, les conditions d’hygiène s’étaient alors améliorées. «Mais ça n’avait pas duré très longtemps. On avait vu une différence pendant peut-être une semaine.» Encore loin de l’objectif de 50 % Féminisation du corps professoral de l’Université Laval G e n e v i è v e G uilb au lt [email protected] Cité universitaire — Bien que le taux de féminisation de son corps professoral progresse continuellement, l’UL arrive toujours derrière les autres universités du Québec quant à la présence de femmes professeures. Elle reste d’ailleurs éloignée de son propre objectif d’embauche féminine. A insi, malgré un objectif fixé à 50 % de femmes lors du recrutement de nouveaux professeurs, le taux actuel à l’embauche n’est que de 39,6 %. «Il est impensable d’atteindre l’objectif institutionnel des 50 % en quelques années seulement. Cet objectif en est un de parité qui vise le long terme», a expliqué Christine Piette, proQuébec et Cité universitaire fesseure titulaire au Département d’histoire et ex-co-présidente du Comité paritaire qui regroupe le syndicat des professeurs de l’UL (SPUL) et l’Université. Toutefois, l’écart entre l’UL et les autres universités quant au taux de féminisation de leur équipe professorale est en diminution constante. «La majorité des professeurs qui prennent leur retraite sont des hommes, alors que plus de femmes sont engagées dans les nouvelles générations. Il y a donc une hausse naturelle de la proportion de femmes», a remarqué Mme Piette. Par ailleurs, «l’UL connaît la plus forte progression par rapport aux autres établissements», soit 5,3 % en six ans, a souligné Josée Bastien, co-présidente du Comité paritaire et directrice du Département de génie civil. Il faut dire que la convention collective du SPUL comporte une clause stipulant qu’à compétence égale, l’UL doit favoriser l’embauche d’une femme à celle d’un Ca Cit étu gra Ma plu mé L Con ver me mo com du imp me son tisé l’at sur frai Pie Am FEU À per en c D So sop Cit le exé par leu E con fixe «Av Courtoisie cops.uwf.edu homme. Selon Gale West, coprésidente du Comité paritaire, un problème réside toutefois dans la définition de «compétence». «Les critères de compétence sont basés sur une logique masculine et concernent essentiellement l’abondance des publications scientifiques et le nom- bre de demandes de subventions», at-elle soutenu. Mme West a poursuivi en indiquant que ces critères quantitatifs ne tiennent pas compte des obligations des femmes en ce qui a trait à la maternité et à la famille. Pour le moment, environ 30 % des professeurs de l’UL sont des femmes. An L’E XEMPLAIRE , le mercredi 13 avril 2005 L’E e». une ce une hyoné la me par ésians RE. en ntes ntes plus a ons s le de nné ant, les nce des hes il y la de ment r de ésimat. voir il y ons lors pas une une 19-050413 Vaaaaalérie 12/04/05 11:20 Page 5 U 005 5 Étudiants fiers de la mobilisation Malgré l’effritement du mouvement de grève C a t h e r i n e Pe r r o n [email protected] Cité universitaire — L’implication historique des étudiants pendant la durée de la grève constitue la plus grande fierté des différentes associations étudiantes. Malgré le retour en classe de la majorité de celles-ci, plusieurs souhaitentcontinuer à faire entendre leur mécontentement. es deux tiers des associa- de deuxième et troisième cycles. tions de la FEUQ ont ratifié L’Association des étudiants et étudil’entente de principe. antes en science politique de Contents d’avoir fait reculer le gou- l’Université Laval (AEESPUL), ratvernement sur quelques points, les tachée à la CASSÉÉ, a d’ailleurs membres insistent surtout sur la décidé de retourner en classe malgré mobilisation étudiante hors du un rejet de l’entente de principe. «La très vaste majorité des étucommun qui s’est dégagée diants étaient totalement du mouvement. «C’est «Nous insatisfaits de l’offre, mais important que le gouvernement sache que les jeunes attendons on a décidé d’arrêter la grève», a affirmé Olivier sont désormais très polile gouAmiot, coordonnateur de tisés et solidaires. Nous l’attendons de pied ferme vernement l’AEESPUL. Selon lui, cela ne signifie pas pour de pied sur le dossier du dégel des autant que les étudiants frais de scolarité», a lancé ferme» baissent les bras. En effet, Pier-André Bouchard Stune levée de cours est Amant, président de la prévue pour le 14 avril, ainsi qu’une FEUQ. manifestation. À l’UL, il n’y a plus que 10 530 De son côté, la CASSÉÉ a personnes en grève en date de mardi, en comptant près de 7 000 étudiants décidé de suggérer à ses membres L en grève de retourner en classe. «Il ne faut pas se cacher que le rapport de force a changé et qu’il est devenu difficile», a admis Héloïse Moysan-Lapointe, porte-parole de la CASSÉÉ. Trouvant la menace de l’annulation de leur session de plus en plus lourde, les étudiants ont tout de même rejeté l’offre du ministre de l’Éducation et promis de continuer leurs actions. «Si on s’organise et qu’on est efficace, on peut continuer le combat», a indiqué Mme Moysan-Lapointe. Les cégeps de retour en classe La FECQ ne compte plus aucun étudiant en grève depuis vendredi dernier. Ses membres tiennent toutefois à souligner que ce n’est pas dans la joie que les étudiants ont décidé de voter contre la reconduction de la grève. Ils ne prétendent pas avoir gagné, mais affirment néanmoins avoir travaillé d’arrache-pied. «On a joué toutes les cartes qu’il était possible de jouer», a expliqué un membre de la FECQ qui désire garder l’anonymat. Ses membres Début de mandat en pleine crise Nouveau conseil exécutif à la CADEUL So p h i e C a t he rin e M o rin [email protected] Cité universitaire — C’est dans un contexte de crise entre le gouvernement et les étudiants que le 25e conseil exécutif de la CADEUL a été élu. Les sept officiers choisis par le collège électoral ont depuis consacré la majorité de leurs activités au dossier des coupes de 103 M $. E n effet, la grève étudiante a occupé une si grande part de leur temps que le nouveau conseil n’a pas eu l’occasion de fixer ses grandes orientations. «Avec la gestion de crise qu’on a eu à faire, on n’a pas encore eu le temps de s’asseoir tous ensemble et d’en discuter», a indiqué le viceprésident aux communications, Olivier Poulin. Leurs politiques seront sans doute influencées par la edu », auivi ntides ui a our pros. n i v e r s i t é Photo Sophie Catherine Morin Le nouvel exécutif de la CADEUL: Marc-André Lavoie, Antoine Houde, Julie Gauthier, Olivier Poulin et Catheryn Roy-Goyette L’E XEMPLAIRE , le mercredi 13 avril 2005 décision finale du conseil d’administration de l’UL quant à la reprise des installations alimentaires. «Il est clair que cette décision définira l’orientation de notre mandat. Si on obtient le contrat, on aura beaucoup de travail de terrain à faire pour arriver à l’implanter», a déclaré Antoine Houde, nouveau président de la CADEUL. M. Houde souhaite repositionner la CADEUL sur l’échiquier politique, face à l’administration de l’UL, aux gouvernements et aux autres associations. Le nouveau conseil souhaite également réévaluer l’importance de la CADEUL au sein de la FEUQ. À l’interne, ce sont la qualité des programmes actuels et les activités soulignant le 25e anniversaire du conseil exécutif de la CADEUL qui sont au programme. La CADEUL compte aussi s’impliquer au niveau des dossiers liés à l’environnement. «Univert Laval est de plus en plus présent sur le campus. Je crois que le dossier va prendre de l’ampleur et qu’il constituera une priorité », a estimé Catheryn Roy-Goyette, vice-présidente aux affaires externes. Photo Renaud Philippe sont également fiers de souligner la grande solidarité et la mobilisation historique des jeunes. «Le gouvernement sait maintenant à quoi s'attendre», a conclu la source anonyme. Un récent sondage positif pour CHYZ 94,3 Jessy B eaul i eu et R aymond Poi ri er [email protected], [email protected] Cité universitaire — Selon un sondage commandé par CHYZ, plus de 40 % des étudiants écoutent la radio universitaire et 91 % de ces auditeurs sont satisfaits de la station. «O n est très contents des résultats. En plus, on n’a toujours pas notre nouvelle antenne. On ne peut que s’améliorer», a commenté Jean-Philippe Lessard-Beaupré, directeurgénéral de CHYZ. «On continue de monter le niveau de qualité et j’ai confiance pour l’année prochaine», a ajouté Luc NicoleLabrie, co-directeur de l’information. L’émission la plus populaire de la station universitaire est sans contredit Chéri(e) j’arrive, traitant de culture à l’heure du retour à la maison. Suivent de près les Arshitechts du son, Musique maison et les matchs de football du Rouge et Or. «Ceux-ci auraient sûrement été plus populaires si le sondage avait été effectué à l’automne», a noté M. LessardBeaupré. Le sondage a été effectué auprès de 2 992 étudiants au mois de janvier dernier par Facto, l’entreprise d’entraînement de l’Université Laval. Photo Raymond Poirier Luc Nicole-Labrie, animant À midi à Laval. Québec et Cité universitaire 19-050413 Vaaaaalérie 6 12/04/05 11:20 É Page 6 d i t o r i a l La religion malmenée L a religion est plus souvent qu’autrement malmenée par les médias québécois. Le christianisme nous touche plus particulièrement à cause de notre histoire, mais aucune religion n’échappe à cette bastonnade verbale. «Par les ignares, pour les ignares» semble être devenu le cri de ralliement de tous ces commentateurs, chroniqueurs et autres météorologues de l’opinion traitant de religion sans pour autant en connaître quoi que ce soit. En matière de religion, notre société passe présentement de la simple ignorance à la plus complète incompréhension, voire à l’indifférence. Dans le fond, les médias sont bel et bien à l’image du Québec moderne… et vice-versa. COMMENTAIRE nalistes confondre les mots «chrétien» et «catholique» en parlant des croyances du président Bush? Malheureusement, ces erreurs de vocabulaire traduisent l’ignorance de ceux qui les font. S’il reste encore quelques personnes pour s’en offusquer, on ne pourra pas en dire autant d’ici quelques années tellement les connaissances générales en la matière auront lentement été diluées. La qualité de l’information en souffre déjà énormément et le pire reste à venir. Ainsi, le prochain conclave pourrait marquer un précédent dans le traitement médiatique du fait religieux au Québec. Pour la première fois, toute une nouvelle génération de Québécois sera témoin Nous venons d’assister pratiquement en direct à de l’élection d’un nouveau pape. Vu la qualité la mort du pape Jean-Paul II et les médias internaactuelle de l’information, cet événement tionaux font leurs choux gras des événede portée internationale risque d’échapper ments qui ont cours à Rome en ce moment à la compréhension d’une grande majorité même. Les spéculations vont maintenant Dans les de Québécois. bon train quant au choix de son successeur. médias Certains lorgnent de plus en plus du côté Il faut bien comprendre l’ampleur de de l’Afrique ou de l’Amérique latine. Mais québécois, comme tout le monde le sait, «qui entre les bourdes l’enjeu. Dans la plupart des pays du pape au conclave en ressort cardinal». abondent monde, la religion, quelle qu’elle soit, joue un rôle primordial à la fois du point de vue Pardon? Qu’est-ce qu’un conclave? social et politique. Quiconque souhaite Pourquoi nous parle-t-on d’oiseaux? Oh, comprendre les enjeux de notre planète vous ne le saviez pas… doit connaître les forces qui les sous-tendent. Et la religion et la foi de milliards d’êtres humains sont Dans les médias québécois, les bourdes abondent et passent de plus en plus inaperçues, laissant crain- incontestablement des forces majeures. dre une mauvaise compréhension grandissante des À défaut de pouvoir compter sur nos médias enjeux liés à la religion. Lors de funérailles pour nous offrir un journalisme intelligent et télévisées, un journaliste tentait d’expliquer «qu’ils impartial en matière de religion, la population allaient placer le piano sur l’autel». Bonne chance. québécoise devra trouver le moyen de se renIl aurait dû dire «dans le chœur». Dans un grand seigner efficacement avant de se scléroser jusqu’à quotidien de Québec, un texte nous parlait de ce que plus personne ne sache, par exemple, ce «Saint-Crème». En effet, il n’y a rien comme de la qu’est un conclave ou encore pire, jusqu’à ce que Miracle Whip pour bénir quelqu’un. Le journaliste les questions religieuses ne soient plus que des parlait bien entendu de «chrême», une huile bénite utilisée pour les consécrations et l’administration de boîtes vidées de tout contenu sur lesquelles des étiquettes de préconceptions toutes digérées concertains sacrements. Il n’est pas très crédible de tinueront d’être collées. blasphémer dans un texte, alors s’il y a des fautes en plus… Cet automne, lors de la campagne électorale américaine, nous avons eu droit à la cerise sur le gâteau. Combien de fois a-t-on entendu des jour- P h i l i p p e Va i l l a n c o u r t [email protected] Bilan désastreux pour le PLQ L e gouvernement de Jean Charest célèbrera son deuxième anniversaire d’accession au pouvoir demain. Malgré l’évident bilan d’échec que l’on peut dresser jusqu’à maintenant, l’équipe libérale aura tout de même réussi un tour de force: beaucoup de Québécois ont compris l’importance d’observer ce qui se passe à l’Assemblée nationale afin d’éviter des gâchis irréparables. «Les chiens aboient et la caravane passe», dit le proverbe pour expliquer que celui qui est sûr du bien-fondé de sa démarche ne se laisse pas influencer par la désapprobation, aussi importante soit-elle. La caravane libérale ne doit pas être très confiante, puisque à peu près tous les aboiements que la société lui a servis ont eu pour effet de disloquer la caravane au point que celle-ci a souvent dû chausser ses pneus de secours pour mieux rebrousser chemin. Flairant le désastre, le groupe de musique Loco Locass a rapidement décrié les agissements du gouvernement libéral, avec pour résultat que plusieurs jeunes gens naturellement peu portés vers la chose politique ont entonné l’hymne à la destitution de «Patapouf». Des citoyens ont par la suite renchéri en arborant un macaron au slogan non-équivoque: «je n’ai pas voté pour ça». Depuis avril 2003, de nombreux groupes ont pris la rue: les syndicats contre la soustraitance, les écologistes contre la centrale au gaz du Suroît, les éleveurs de bovins pour dénouer l’impasse de la vache folle, les étudiants contre les coupures dans les prêts et bourses. D’autres décisions ont soulevé la désapprobation sans toutefois faire sortir les pancartes. On n’a qu’à penser aux défusions municipales, au mystérieux plan de développement durable annoncé la même semaine que les hausses des tarifs de transport en commun, à la baisse d’impôt qui n’en est pas une, à l’augmentation des frais des garderies, aux partenariats public-privé, à la réforme des cégeps, aux conflits d’intérêts de la ministre déléguée à la Santé, à l’emplacement du CHUM, etc. Même la revue Commerce, qu’on ne peut certainement pas qualifier de gauchiste, décerne un prix citron de la gestion à Jean Charest «pour l’ensemble de son oeuvre». Les plus sensibles d’entre nous se demandent à juste titre ce qu’il adviendra de M. Charest après les prochaines élections. Pour l’instant, il est très difficile de concevoir que le parti libéral puisse obtenir un second mandat. La carrière de son chef semble donc compromise. Tout bien considéré, il est fort possible que l’actuel premier ministre soit obligé de consulter davantage ses concitoyens dans l’exercice de ses prochaines fonctions. Sacs de plastique ou de papier? Le plein d’ordinaire? L o u i s Pe l l e t i e r - Fi l l i o n [email protected] L’équipe de L’EXEMPLAIRE J ournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la responsabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: JeanClaude Picard (4683); Adjoint à l’éditeur: Mario Fraser (8942); Rédacteur en chef: Patrick Déry (8957); Secrétaire de rédaction: Christian Duperron (8956); Éditorialiste: Jérôme Ringuet (8952); Dossiers: Anne-Cécile Wagner (8952); Chef-maquettiste: Valérie Vanasse (8952); Photographie: Renaud Philippe et Sarah Bédard-Dubé (8957); Québec, Qc: Louis PelletierFillion, Pierre-Olivier Fortin, Mélissa Lemay et Josianne Desrochers (8959); Université: Raymond Poirier, Jessy Beaulieu, Marie Chappuis et Kim Morissette (8958); Économie: Julie Gilbert et Hubert Lapointe (8960); Science et technologie: Marc Ouellet et Céline Lebigot (8960); Culture: Philippe Vaillancourt, Émilie Lavergne et Colin Cabanac (8960); Sports: Chantal Chénier et Josianne Perreault (8956); Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Quebecor World, 470, 3e avenue, Centre Industriel, St-Romuald; Tirage: 1000 copies. Adresse: D.I.C., C.P. 4120, Pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire, (Québec), G1K 7P4; Téléphone: (418) 656-2131 poste 8942; Télécopieur: (418) 656-3865; Courriel: [email protected]; Site Web: http://www.com.ulaval.ca/L’Exemplaire. Renard Québec et Cité universitaire P oints de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Casault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon Parent, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, PEPS Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Édifice de la Fabrique. L’E XEMPLAIRE , le mercredi 13 avril 2005 P s'id ma jeu tici inst diri tion d'as À pou par ces teu ave util la j ma coo pot L sou du C ina gre mo pro ma cirq Q N org qué tion vu rue au L d'h pla pro par loc soc nat pou ce gra À de L’E 19-050413 Vaaaaalérie 12/04/05 11:20 Un dossier de Sarah BédardDubé a du nry uet 2); ernd et re: et ois ur: se: c), el: lt, on 005 Art de la scène: le cirque social 7 C irque du Monde a vu le jour il y a dix ans. Qualifié de pédagogie alternative, ce concept utilise les arts du cirque pour aider les jeunes en difficulté. Fier des résultats positifs auprès de ces derniers, Cirque du Monde semble néanmoins être victime de son rapide succès. L'effectif d'instructeurs ne permet pas toujours de répondre convenablement à l'importante demande du milieu. Une formation en cirque social permettra peut-être de combler cette carence. Q n Page 7 Où sont les formateurs de cirque social? *L’auteure occupe un poste d’instructeur à temps partiel à Cirque du Monde P ar la magie et la fascination qu'il provoque, le cirque attire plusieurs jeunes qui s'identifient souvent à son côté marginal. En 2005, plus de 1000 jeunes à travers le monde participeront aux ateliers de cirque. 80 instructeurs de cirque social dirigeront ces ateliers en collaboration avec des intervenants sociaux d'associations partenaires. grande banque de candidats», révèle Stéphane Poulin, ancien moniteur en chef de Cirque du Monde à Québec. Nicole Riberdy est directrice de Jeunesse du Monde, un organisme qui coordonne le séjour de jeunes À cet égard, des ateliers gratuits pour les jeunes ont lieu deux fois par semaine au Québec. Lors de ces ateliers, deux ou trois instructeurs de cirque travaillent de pair avec un intervenant social. Ils utilisent diverses disciplines, telles la jonglerie, l'acrobatie, le main à main, les pyramides ou les jeux coopératifs pour mettre en valeur le potentiel de ces jeunes. La popularité et l'attrait qu'ont soulevé chez les jeunes les ateliers du Cirque du Monde ont eu un effet inattendu. Ses activités ont progressé trop vite pour le nombre de moniteurs disponibles. «Puisque le projet est encore nouveau sur le marché, le métier de formateur de cirque social ne compte pas une Photo Sarah Bédard-Dubé Canadiens dans des pays en développement et leur permet de participer à des actions humanitaires. Selon elle, le problème n'est pas tant le nombre de candidats que leur désir de s'engager. «Bien qu'il y ait plusieurs artistes de cirque, ces derniers n'ont pas nécessaire- ment la fibre sociale en eux», explique-t-elle. À l'inverse, les intervenants sociaux possèdent rarement des connaissances approfondies dans le domaine du cirque. «Il faut créer un contexte de partenariat entre des travailleurs sociaux et des gens qui ont des habiletés en cirque», propose Michel Lafortune, coordonnateur du programme de Cirque du Monde au Cirque du Soleil. Par ailleurs, le manque d'instructeurs peut parfois avoir un effet direct sur le public cible des ateliers du cirque social, soit les jeunes en situation précaire. «Quand il nous est impossible de trouver des moniteurs pour un projet, la demande des jeunes reste insatisfaite», a mentionné Nicole Riberdy. Cela empêche le volet durabilité du Cirque soit rencontré. Une formation soignée Pourtant, Mme Riberdy affirme que dès le début de cette aventure, une attention particulière a été apportée à la formation de futurs moniteurs. Ce n'est qu'en 2000 que la première formation a Qui se cache derrière Cirque du Monde? é d'une étroite collaboration entre le Cirque du Soleil et Jeunesse du Monde, une organisation non-gouvernementale québécoise de coopération internationale, le projet Cirque du Monde a vu le jour simultanément dans les rues de Montréal et à Rio de Janeiro, au Brésil, en 1995. N «Le Cirque du Soleil nous a approché avec ce projet. Comme leurs valeurs étaient similaires à celles du Centre Jacques-Cartier, nous avons décidé de nous joindre à eux», explique Julie Théberge, intervenante sociale aux ateliers de Cirque du Monde pour ce centre depuis maintenant deux ans. Le programme compte aujourd'hui 54 sites officiels sur la planète, dont 13 au Québec. Les projets québécois sont gérés en partenariat avec des organismes locaux et la direction de l'action sociale et de la coopération internationale du Cirque du Soleil. Un pour cent des revenus annuels de ce dernier est versé au programme Cirque du Monde. «Des jeunes en difficulté qui créent des liens avec d'autres jeunes dans un lieu propice à développer l'estime de soi, cela appuie avec force l'idéologie de l'organisme», souligne quant à lui Steve Després, intervenant de groupe au Gîte jeunesse, après avoir esquissé quelques mouvements d'acrobatie de pair avec les jeunes pendant l'atelier de cirque du lundi soir. Un signe que les liens ne se créent pas qu’entre les jeunes. À cet effet, le projet de la ville de Québec est associé à trois Photo Sarah Bédard-Dubé Cirque du Monde offre différentes activités aux jeunes qui ont des difficultés sociales. organismes locaux: le Centre résidentiel et communautaire Jacques-Cartier, le Gîte Jeunesse et TRAIC Jeunesse (travail de rue, action et initiative communautaire). L’E XEMPLAIRE , le mercredi 13 avril 2005 été donnée. «Un cours de 45 heures en cirque social a été mis sur pied, mais il était loin d'être complet», a souligné André StJean, de l'École nationale de cirque de Montréal. Cette formation a été révisée et améliorée en 2003 pour atteindre 360 heures de cours réparties sur une année scolaire. Reconnue par le ministère de l'Éducation depuis 2004, les cours des formateurs en arts du cirque font appel à une trentaine de professeurs spécialisés en cirque et en intervention sociale. «Ce cours va aider les instructeurs à être plus reconnus dans la société», croit quant à elle Geneviève Guénette, instructrice de cirque social depuis quatre ans et élève à la formation des formateurs en arts du cirque. D'après cette dernière, les conditions de travail devraient ainsi Photo Sarah Bédard-Dubé s'améliorer, offrant entre autres une plus grande stabilité d'emploi et de meilleurs salaires, et donc, éventuellement attirer plus de gens vers ce métier. En dix ans d'existence, Cirque du Monde a su intéresser pas mal de jeunes. Le prochain défi est de développer un plus grand nombre de formateurs en arts du cirque et ainsi de bénéficier de plus de personnes capables d'enseigner le cirque social. Un chemin de vie espère devenir acro- place qu'elle s'est faite au sein d'un bate ou équilibriste, groupe où elle compte maintenant peut-être les deux si quelques très bons amis. «Améliec'est possible», lance d'un air Anne a gagné beaucoup de confirêveur Amélie-Anne Delarosbil, ance en elle. Elle a enclenché un 20 ans. «Avant, je n'avais presque processus de mise en action qui pas d'amis, j'avais tendance à aboutira aux auditions de l'École m'isoler, je consommais de la de cirque de Québec à la fin mars», drogue et je déprimais», men- explique Julie Théberge, intervenante sociale tionne la jeune au Centre résifille originaire de dentiel et comQuébec. Une munautaire heureuse renconJacques-Cartier. tre avec des intervenants du Amélie-Anne Centre résidenrêve aujourd'hui tiel et commude devenir artiste n a u t a i r e de cirque profesJacques-Cartier sionnelle. Elle l'a mise sur la ainsi piste de Cirque Photo Sarah Bédard-Dubé dépasse l'idéologie de du Monde. C'est ainsi qu'elle s'est jointe au projet Cirque du Monde, qui vise d’abord à offrir aux jeunes en situation préen septembre 2004. caire les outils nécessaires pour les «J'ai été très surprise au début par revaloriser à un certain moment de l'ouverture d'esprit des gens de leur vie. Quelques jeunes sont Cirque du Monde, qui t'acceptent tellement passionnés par l'activité telle que tu es». Elle arbore aujour- qu'ils y trouvent un véritable d'hui un fier sourire en racontant la chemin de vie... «J’ Québec et Cité universitaire 19-050413 Vaaaaalérie 12/04/05 11:20 É 8 Page 8 conomie et consommation Des milliers d’embauches par an Travailleurs agricoles étrangers L a u r i e Ric ha rd Beau, bon... et cher! Sony lance une version portable de sa console Playstation An n e -Cé c ile Wa g n e r [email protected] [email protected] Québec — Les travailleurs locaux ne parviennent plus à répondre aux besoins criants de main-d’œuvre saisonnière du secteur agricole. Chaque année, des milliers de travailleurs étrangers viennent combler ce manque qui frappe particulièrement la culture maraîchère. Des embauches essentielles pour l’agriculture mais qui ne font pas l’unanimité. S elon Jean-François Morel, agent de recherche et d’information au Comité sectoriel de main-d’œuvre de la production agricole de l’Union des producteurs agricoles (UPA), les travailleurs, dont plusieurs sont d’origine mexicaine, viennent au Québec de bon gré. «C’est avantageux pour eux, car ils amassent en quatre mois le salaire qu’ils obtiendraient au Mexique en un an. De plus, ils sont logés et nourris», a-t-il indiqué. M. Morel a évalué que la satisfaction est très grande tant du côté des employeurs que de celui des employés. Cet avis est partagé par Louis Gosselin, de la Ferme François Gosselin enr., qui a adhéré au Programme d’embauche des travailleurs saisonniers du gouvernement québécois en raison du manque de main-d’œuvre locale. «Une bonne proportion des gens engagés sur la ferme reviennent l’année suivante, heureux de leur expérience», a-t-il affirmé. René Mantha, directeur général de la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre étrangère, a indiqué qu’environ 3 500 travailleurs agricoles saisonniers viennent au Québec chaque année dans le cadre du Programme d’embauche des travailleurs saisonniers. Ils proviennent en majorité du Mexique, mais aussi du Guatemala et des Caraïbes. Selon lui, ces ouvriers étrangers travaillent parfois du lundi au dimanche pour ainsi accumuler plus de 70 heures de travail par semaine. Par contre, Roméo Bouchard, président de l’Union Paysanne, a fait savoir que son organisation était contre ce programme d’embauche de travailleurs saisonniers. Il a expliqué qu’on ne pouvait pas régler le problème de main-d’œuvre agricole avec des conditions de travail «déraisonnables» et «du “cheap labor” qu’on peut traiter n’importe comment». Québec — Sony a présenté le récent lancement de la version portable de sa console Playstation comme une véritable révolution, comparant son impact éventuel à celui qu’avait créé le lancement du Walkman dans les années 80. Le produit est au rendez-vous, mais aussi le prix. L a PSP, pour Playstation portable, coûte la bagatelle de 300 $ avant les taxes de vente. L’ensemble de base inclut un adaptateur AC avec un chargeur, une carte mémoire (le «Memory Stick Duo»), des écouteurs avec télécommande, un étui de rangement ainsi que le film Spider-Man 2. Un ensemble incluant en plus le jeu de hockey Gretzky NHL est également disponible pour la somme de 350 $. Photo Anne-Cécile Wagner Le prix élevé n’a pas freiné les premiers acheteurs. «Il y avait longtemps qu’on l’attendait et quand on aime, on ne compte pas», a expliqué Maxime Dehuit, un fan de 27 ans. À la Maison Sony de place Laurier, on a écoulé le stock initial en deux jours. «La PSP offre la qualité de la PS2 de table, tant au niveau de l’image que du son. C’est ce qui attire le consommateur», a mentionné Daniel Thibault, gérant. Plus loin dans le mail, le magasin Future Shop est également en rupture de stock. À la boutique Microplay de Beauport, le propriétaire Dominic Legault s’est aussi dit très satisfait du lancement. Si les ventes se sont faites intéressantes lors des premiers jours, la demande a par contre considérablement ralenti par la suite. Le prix élevé demeure un obstacle pour la clientèle moins «maniaque». «Ce sont des gros “trippeux” qui sont venus la chercher au début. Les autres clients vont attendre que ça baisse un peu», a expliqué M. Legault. Les jeux pour la PSP se détaillent de 50 à 60 $, un prix semblable à celui des autres consoles. «C’est vrai que ce n’est pas donné, mais si on calcule avec toutes les fonctions offertes, ça devient vraiment intéressant», a expliqué Yann Fournier de chez EB Games. Outre sa fonction première de console de jeux vidéo, c’est la possibilité de visionner des films et d’écouter de la musique qui distingue la PSP d’une concurrente directe comme la Nintendo DS. «Les films sous format UMD (pour Universal Media Disc) se vendent à 20 $, c’est nettement moins cher qu’un DVD, pour une qualité égale», a noté Yann Fournier. Des vidéo-clips pourront également être téléchargés et conservés sur le Memory Stick, tout comme de la musique en format MP3. La PSP permet également de jouer en réseau local ou sur Internet, par le biais de la technologie sans-fil. Aux fins de comparaison, la version «salon» de la Playstation 2 se détaille à environ 180 $. Son équivalente chez Microsoft, la Xbox, est vendue au prix de 230 $ avec un jeu. Dans un cas comme dans l’autre, on peut donc, pour 300 $, se procurer une console de jeu avec deux jeux ainsi qu’une manette supplémentaire. Côté jeux, la PSP n’offre pour l’instant qu’une sélection d’environ vingt titres, mais devrait dépasser la centaine d’ici la fin de l’année. Comparables aux prestataires d’aide sociale Conditions de vie des étudiants dépendant uniquement des prêts et bourses G e n e v i èv e La joie [email protected] Québec — Le niveau de vie des étudiants qui dépendent uniquement des prêts et bourses serait comparable à celui des prestataires de l’aide sociale. «L es montants accordés à titre d’aide financière sont à peu près équivalents au revenu d’aide minimum, auquel on ajoute le montant des frais de scolarité», a indiqué Bernard Frenette, responsable des communications à l’Aide financière aux études. Ce dernier a d’ailleurs précisé qu’il ne s’agissait pas d’une aide pour des comportements à haut niveau de vie. «L’Internet à la maison et la possession d’une voiture constituent des besoins qui ne sont pas considérés lors du calcul de l’aide financière», a-t-il mentionné. Québec et Cité universitaire D’après Bernard Frenette, les sommes allouées par le programme des prêts et bourses ne suffisent pas toujours dans les deux grands centres de la province que sont Montréal et Québec. «Les étudiants qui reçoivent de l’aide financière et qui suivent leur formation à Québec et à Montréal ont plus de difficultés à arriver que leurs pairs des régions», a-t-il révélé. Il explique cette réalité par le coût de la vie plus élevé dans les grands centres, mais aussi par une pression sociale à une plus grande consommation. Pour Jean-François Rioux, étudiant à la maîtrise à l’Université Laval et prestataire du programme de prêts et bourses, les montants accordés sont décents. Ce dernier tient tout de même à signaler que le niveau de vie qu’il entretient n’est pas excessif étant donné qu’il poursuit des études à temps plein douze mois par année. Marie-Hélène Langlois, étudiante à l’Université McGill au premier cycle et bénéficiaire de l’aide financière, se dit obligée de travailler jusqu’à 25 heures par semaine pour boucler les fins de mois. «Pour me permettre d’avoir un rythme de vie décent sans avoir à travailler autant, j’aurais besoin de 2 000 ou 3 000 $ de plus par année ». Marie-Hélène Langlois va toucher 4 300 $ en prêts et 2 500 $ en bourses cette année, avec lesquels elle doit payer ses frais de scolarité. À Ma ma Qu be He sou L éter et Cep les tion pré gol Ste Po niè dep cor voi em tôm aux L aut gie J L dra dev au l’oc tion pop nom d’é une nem Ter dep É A L Photo Sarah Bédard-Dubé L’E XEMPLAIRE , le mercredi 13 avril 2005 réc déj pal 5 an mis lors L’O san voi état L’E tres ’est ule tes, nt», hez de t la lms qui curndo MD ) se ent une ann ours et ick, foraleou e la ver2 se quibox, c un ans 0 $, vec ette PSP lecmais ci la e voir ans rais de ène en ette doit Dubé 005 19-050413 Vaaaaalérie 12/04/05 11:20 Page 9 S cience et technologie 9 À vos papiers mouchoirs! La saison des allergies est à nos portes M a r i e - H é l è ne P o irie r [email protected] Québec — Pour près de 700 000 Québécois, l’arrivée du beau temps signifie le retour des allergies saisonnières. Heureusement, il existe diverses solutions pour en soulager les nombreux symptômes. L es antihistaminiques vendus sans ordonnance aident à calmer le larmoiement, les éternuements, l’écoulement nasal et l’irritation de la gorge. Cependant, «ils ne font qu’atténuer les symptômes et cela ne fonctionne pas dans tous les cas», a précisé le Dr Rémi Gagnon, allergologue de la clinique Allergilab, à Ste-Foy. Pour prévenir les allergies saisonnières, les médecins prescrivent depuis une dizaine d’années des corticostéroïdes administrés par voie nasale. Ce médicament empêche l’apparition des symptômes provoqués par les allergies aux différents pollens de végétaux. La science médicale offre un autre moyen de combattre les allergies. Selon le Dr Jacques Hébert, allergologue rattaché au Centre hospitalier de l’Université Laval (CHUL-CHUQ), la désensibilisation par inoculation permet d’enrayer complètement l’allergie. La désensibilisation : une entreprise de longue haleine La désenbilisation consiste à administrer l’allergène en petites doses croissantes jusqu’à atteindre la dose maximale que le patient peut supporter. Au début, le patient reçoit une inoculation par semaine afin d’établir une dose d’entretien. Une fois ce plateau atteint, les injections sont répétées une fois par mois pendant une période de trois à cinq ans. Cette méthode, qui existe depuis près d’un siècle, a été perfectionnée vers la fin des années 60. «C’est un processus qui est long, mais il est efficace dans 80 à 85 % des cas. Le patient n’a plus d’allergies saisonnières et l’insensibilité persiste pendant environ 15 ans», a fait valoir le Dr Hébert. Du côté des médecines douces Les médecines douces proposent elles aussi une panoplie de traitements. Parmi elles, l’acupuncture semble avoir la faveur de plusieurs personnes souffrant d’allergies. Les séances débutent dès l’hiver, bien avant la saison des allergies. «L’énergie du patient est préalablement tonifiée par les traitements et lorsque que le printemps arrive, les symptômes sont beaucoup moins intenses», a expliqué Martin Moreau, acupuncteur, qui pratique au PEPS de l’Université Laval. La moxibustion, technique dans laquelle les aiguilles sont chauffées, est aussi utilisée pour traiter les allergies. Selon M. Moreau, après deux à trois saisons de traitement comprenant un nombre variable de séances, le patient ne ressent plus aucun symptôme de ses allergies. Photo Renaud Philippe Le thérapeute en décodage biologique Jean Lachance propose une autre voie. Partisan du concept de la biologie totale développé par l’oncologue allemand Hamer dans les années 80, M. Lachance affirme que toutes les maladies sont les conséquences d’un événement précis que le patient a inconsciemment refoulé. Les réactions allergiques seraient le résultat d’un traumatisme vécu par le malade. «En identifiant la source inconsciente des allergies saisonnières, la partie consciente du cerveau peut se déprogrammer et éliminer tous les symptômes», a-t-il expliqué. Par exemple, un enfant peut commencer à souffrir d’allergies saisonnières suite à la séparation de ses parents. «La biologie totale aide à identifier la cause précise et, une fois le lien établi, la personne est libérée de sa maladie», a soutenu M. Lachance. Vieillir à vitesse accélérée Les effets du stress psychologique sur la santé e n b r e f Jour de la Terre L e département de géologie et de génie géologique de l’UL tiendra un forum d’information sur le devenir de notre planète ce vendredi au pavillon Alphonse-Desjardins, à l’occasion de la célébration internationale du «Jour de la Terre». La population sera invitée à visiter de nombreux kiosques d’information et d’échanges ainsi qu’à participer à une conférence sur le fonctionnement de la planète. Le Jour de la Terre est célébré internationalement depuis 30 ans. (G.L.) État d’alerte en Afrique centrale L e virus Marbourg, un cousin de l’Ebola, est réapparu récemment en Angola. Il aurait déjà fait près de 200 morts, principalement des enfants de moins de 5 ans. Le virus aurait pu être transmis par des seringues contaminées lors de campagnes de vaccination. L’Organisation mondiale de la santé a recommandé à quatre pays voisins de l’Angola de se mettre en état d’alerte. (M.C.) Dav id S p a r r o w e t L u d o vic Cô t é [email protected] et [email protected] Québec — Le stress psychologique contribue à la dégénérescence de nos cellules et peut en accélérer le vieillissement, selon une étude publiée dans la revue PROCEEDINGS OF THE NATIONAL ACADEMY OF SCIENCES par deux chercheurs américains de l’Université de Californie à San Francisco. L’ étude démontre que les cellules dégénèrent plus rapidement chez les personnes plus stressées et que l’enzyme favorisant la régénération cellulaire est moins active, ce qui peut abréger la vie de ces cellules. Janel Gauthier, professeur au département de psychologie de l’Université Laval, n’est pas surpris par les résultats de cette étude. «Depuis les années 50, nous savons que le stress exerce une grande influence sur la santé physique et psychologique de l’être humain», a déclaré le spécialiste de la psychologie de la santé. Bien que cette recherche tende à démontrer les mécanismes de cette influence, M.Gauthier croit qu’il faut faire preuve de prudence dans l’interprétation de ces résultats. «Le L’E XEMPLAIRE , le mercredi 13 avril 2005 stress n’a pas d’effet direct sur la longévité de l’être humain. Il s’agit plutôt d’un facteur indirect important», a-t-il nuancé. Le stress perturbe l’équilibre de notre organisme. Il nous empêche de bien dormir et de bien nous alimenter, ce qui est néfaste pour notre santé. «Notre système dépense parfois plus d’énergie qu’il ne le peut pour combattre le stress, ce qui hypothèque en quelque sorte notre organisme», a ajouté M. Gauthier pour expliquer la dégénérescence plus rapide des cellules. Luc Brunet, professeur titulaire de psychologie à la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal, partage les réserves de M. Gauthier au sujet de l’étude californienne. Il est convaincu que la grande majorité des gens sont capables de contrôler leur stress et de transformer celui-ci en stress positif. «Notre manière de gérer le stress est directement liée à notre philosophie de vie. Une personne subissant un stress énorme au travail doit trouver ses propres façons de s’évader», a-t-il soutenu. Il ajoute qu’une certaine dose de stress est indispensable pour bien fonctionner dans la vie quotidienne. «L’être humain a besoin de stress pour être stimulé. Sans stress, il perd contact avec la réalité et en vient à vivre dans l’illusion», a-t-il précisé. preuve de scepticisme devant les conclusions des chercheurs californiens. «Plusieurs études contradictoires sur le stress ont été publiées depuis quelques années. Il n’y a pas de vérité absolue», a-til déclaré. « Personnellement, je crois que le stress est en général positif pour l’humain», a-t-il tranché. Selon lui, le stress auquel est soumise une personne qui affronte un problème lui permettra de développer une créativité et une maîtrise de soi qu’elle n’aurait jamais pu atteindre autrement. M. Brunet partage toutefois l’opinion de ses confrères américains en ce qui concerne l’influence des parents stressés sur le comportement de leurs enfants. «L’enfant, en fin observateur qu’il est, ressent le stress vécu par ses parents. Il aura donc tendance à se l’approprier et à développer de l’anxiété», a-t-il affirmé. Pour sa part, André Arsenault, professeur agrégé de clinique à la Faculté de médecine de l’Institut de Cardiologie de Montréal, fait Photo Sarah Bédard Dubé Québec et Cité universitaire 19-050413 Vaaaaalérie 12/04/05 11:20 C 10 Page 10 u l t u r e e t s o c i é t é De passage à Québec U Édition 2005 du concours Envol et Macadam J e a n - Ph ilipp e L ap ris e [email protected] Québec — Après avoir déniché quatre groupes finalistes pour la région de Québec, le concours Envol et Macadam poursuivra en avril son chemin à travers la province avant de revenir à Québec pour la grande finale du 15 mai. L e concours, qui se tiendra cette année dans sept régions du Québec, a été créé en 1999 par Envol et Macadam, un organisme à but non lucratif de Québec. «Cela représente un tremplin pour les jeunes musiciens amateurs n’ayant jamais produit d’album avec une compagnie reconnue dans l’industrie», a affirmé Simon Gaudry, directeur de la production et co-fondateur du concours. En plus de promouvoir la relève musicale, M. Gaudry donne la chance au groupe gagnant du concours de côtoyer des professionnels. «L’an dernier, le gagnant a joué en première partie de Daniel Bélanger, ce qui est très enrichissant», a-t-il souligné. Outre l’intérêt des prix à gagner, notamment la première partie du spectacle d’une tête d’affiche du Festival Envol et Macadam et 50 heures en studio d’enregistrement au Studio New Rock, certaines formations participent pour l’expérience de la compétition et la visibilité que le concours procure. «Même si nous ne gagnons pas, cela nous donne l’expérience de la scène et la possibilité de percer un autre marché en nous faisant connaître», a mentionné JeanSébastien Lussier, chanteur et guitariste du groupe Third Pole. Ce Lu groupe était à l’affiche lors de la soirée du 7 avril, où une quarantaine de personnes étaient venues encourager les formations qui défilaient devant le jury. lud Qu Ba an gro po au Les juges ont des critères bien établis pour déterminer un gagnant. Patrick Ouellet, chroniqueur au journal VOIR et membre du jury pour l’événement, a révélé que bien qu’il ait une grille à respecter, il évalue surtout «la compétence professionnelle, la performance scénique et le contenu». M. Ouellet a ajouté que «ce concours démontre la vitalité et la qualité de la relève musicale à Québec, mais aussi partout en province». La grande finale du concours, qui se déroulera au bar Le Kashmir à Québec le 15 mai, mettra aux prises les gagnants de chacune des sept régions suivantes: Québec, Montréal, Estrie, Mauricie-Bois-Francs, Chaudières-Appalaches, Laurentides et Bas-Saint-Laurent. P Photo Jean-Philippe Laprise Jean-Sébastien Lussier, le guitariste et chanteur du groupe Third Pole, lors des préliminaires du 7 avril dernier au Kashmir 200 Fes em que mu tex crit ave sifs plu cha gro L due Voyager à travers la Russie en dix siècles Dieu, le tsar et la Révolution au Musée de la civilisation Critique Perro vs J.K. Rowling D epuis le premier roman de la série Amos Daragon paru en 2003, Harry Potter n’est plus seul dans le monde du roman d’aventure pour les neuf ans et plus. La série québécoise de Bryan Perro connaît un grand succès au Québec et aussi dans le reste du monde. Présent lors du dernier Salon international du livre de Québec, l’auteur est un enseignant québécois de la ville de Grand-Mère qui se plaît à raconter l’imaginaire. Son oeuvre est remplie de magie et de fantaisie. Amos est un brillant garçon de douze ans qui devient malgré lui un élu, un porteur de masques, ce qui change sa propre destinée et celle de ses parents. Il doit alors rétablir l’équilibre du monde entre les ténèbres et la lumière, un monde continuellement menacé par une guerre entre les dieux du bien et du mal. Durant toute une épopée mythologique, Amos, tout en prenant de l’âge, devra combattre en contrôlant les éléments naturels. Jeunes et moins jeunes se précipitent dans les librairies pour acheter ces livres dits «faciles à lire». Les parents sont enthousiastes face à tant d’engouement de la part de leurs progénitures. Cela reste toutefois uniquement de la littérature fantastique et ne signifie donc pas vraiment que les jeunes se réconcilient avec la littérature, comme les médias se plaisent souvent à nous le faire croire. Ils s’enferment au contraire dans un genre fantastique, certes agréable, mais néanmoins peu ancré dans la réalité. Amos Daragon se veut une allégorie de notre monde actuel; il pourrait se situer entre Le Seigneur des Anneaux et Harry Potter. La série est déjà traduite en quatre langues: allemand, italien, serbe et coréen. Elle devrait même être traduite dans un total de dix-sept langues. Plus de 400 000 exemplaires ont été vendus. En tout, douze tomes sont prévus, et c’est aujourd’hui que paraît le huitième tome. Céline Lebigot [email protected] Québec et Cité universitaire L L u z E le n a Va ld é s [email protected] Québec — Le Musée de la civilisation accueille pour la prochaine année une nouvelle exposition, Dieu, le tsar et la Révolution, qui raconte le parcours du peuplement russe à travers les bouillonnements sociaux et les transformations culturelles. C ette exposition souligne dix siècles d’histoire russe et a été préparée par le Musée de la civilisation en collaboration avec le Musée national d’histoire de Moscou, de même qu’avec l’appui financier du Bureau de la Capitale-Nationale. Divisée en trois zones thématiques, l’exposition introduit d’abord le visiteur au thème de l’harmonie divine. Cette première zone se situe entre les Xe et XII e siècles, alors que Vladimir 1er christianisait la Russie afin d’en faire l’héritière culturelle de Byzance. Puis, le visiteur évolue à travers la deuxième zone, une zone axée sur le tsar et intitulée L’empereur et ses sujets. On y découvre comment la Russie occidentalisée fut confrontée à la Russie des traditions ancrées dans les campagnes. L’exposition permet finalement de faire connaissance avec l’art industriel et avec l’avant-garde soviétique à travers la troisième section, celle de la Révolution. pourront découvrir les contes et légendes du folklore russe à travers divers personnages, dont la sorcière Baba Yaga», a expliqué la coordonnatrice du secteur de l’éducation, Monique Blouin. Selon Serge Poulin, du service des relations de presse du Musée de la civilisation, 300 000 visiteurs sont attendus dès cet été pour cette exposition qui sera présentée jusqu’au 5 mars 2006. m L’exposition présente ainsi 225 objets du Musée national d’histoire de Moscou. «La majeure partie des objets que l’on retrouve dans l’exposition peuvent être admirés pour la toute première fois en Amérique», a d’ailleurs indiqué la directrice générale du Musée de la civilisation, Claire Simard. On peut aussi entendre des enregistrements sonores et visuels qui recréent l’ambiance de l’époque. Une section pour les enfants Une section éducative destinée aux familles et enfants regroupe, entre autres, des jouets traditionnels et agit comme un complément à la visite. «Les enfants Photo Luz Elena Valdés de L’E XEMPLAIRE , le mercredi 13 avril 2005 L’E ise r s et trat la qué de vice sée isiété era 06. dés 005 19-050413 Vaaaaalérie 12/04/05 11:20 Page 11 C u l t u r e e t s o c i é t é 11 Une formation engagée Lancement de Babylon Bypass de la Chango Family Lu d o v i c C ô t é [email protected] Québec — Le nouvel album double de la Chango Family, Babylon Bypass, est arrivé hier en magasin. Plus de deux ans après la sortie de leur premier disque éponyme, le groupe franco-québécois offre à son public un album composé de onze chansons produites en studio et de onze autres enregistrées sur scène. P our Babylon Bypass, le groupe gagnant du grand prix des Francouvertes en 2001 et du Prix du Public 2004 du Festival de Spa, en Belgique, a employé les mêmes ingrédients que pour son premier opus: une musique du monde festive et des textes virulents. «Cet album s’inscrit dans la continuité du premier, avec des textes encore plus corrosifs et une musique légèrement plus agressive», a lancé Lundo, chanteur, parolier et fondateur du groupe. La longue gestation du projet est due en grande partie à la décision du groupe de quitter la maison de production Audiogram, partenaire du premier disque. «Pour cet album, nous n’avons bénéficié d’aucun soutien financier ou professionnel. Il s’agit d’une oeuvre complètement auto-produite par la Chango Family», a affirmé Lundo. Matéo, le tromboniste de la formation, a expliqué la longue attente qui a précédé le second album par le souci du groupe d’offrir les meilleures compositions possibles. «Les chansons de cet album ont d’abord vécu sur scène, ce qui nous a permis d’apporter les corrections nécessaires afin qu’elles soient belles et achevées», a-t-il mentionné. Courtoisie Le Lion d’or Babylone, représentée dans la Bible comme une cité décadente et corrompue, est une métaphore qu’utilise le groupe pour parler de la société occidentale. Le titre du disque, Babylon Bypass, est lourd de sens. Babylone, représentée dans la Bible comme une cité décadente et corrompue, est une métaphore qu’utilise le groupe pour parler de la société occidentale. «À l’ère du capitalisme sauvage, le débat n’existe plus. Toute action citoyenne est bâillonnée», a déploré Lundo. «Le titre signifie que l’on peut façonner notre monde avec des gestes et des réflexions en reprenant notre droit citoyen et en prenant le temps de se découvrir en même temps que les autres», a-t-il ajouté. Musiciens «dégagés» Si la Chango Family porte l’étiquette de groupe engagé, Lundo, pour sa part, prétend plutôt que le groupe est «dégagé». «Nous sommes des musiciens dégagés de beaucoup d’entraves. Nous nous servons de la tribune qu’est la scène pour exprimer en toute liberté nos inquiétudes et nos désaccords envers ce monde», a-t-il déclaré. Les membres de la Chango Family ne se considèrent pas aussi engagés que certaines formations. Néanmoins le groupe s’implique dans la communauté, comme en témoigne son rôle de porte-parole de la campagne OXFAM pour un commerce équitable. Matéo croit que l’engagement du groupe se traduit principalement par les nombreux spectacles-bénéfice auxquels ils ont participé au cours des dernières années. Photo Sarah Bédard-Dubé Patrick Chauvel, photographe de guerre L e photographe Patrick Chauvel était présent à Québec la semaine dernière dans le cadre du Salon international du livre. Il publie maintenant son deuxième roman, Sky, aux Éditions Oh!. C’est lors de la Guerre du Viêtnam qu’il rencontre Sky, un soldat apache membre d’une patrouille américaine. Devenu un très bon ami, Sky Eyes l’Apache demande un jour à son «frère» Patrick de raconter son histoire. 35 ans plus tard, Patrick Chauvel s’est assis pendant huit mois à sa table (avec une pause en Irak) afin de tenir sa promesse. «J’adore écrire, mais j’ai de la difficulté à rester en place plus que quelques mois. Pendant la rédaction, je prends des pauses. Je vais faire un saut dans un pays où ça brasse et ensuite je reviens à mon ordinateur pour poursuivre mon écriture», a mentionné M. Chauvel. (S. B.-D.) L’humoriste tourne maintenant la page Lancement du coffret DVD Le Groulx Luxe de Patrick Groulx Hu be rt L a p o in t e [email protected] Québec — L’humoriste Patrick Groulx est à la croisée des chemins. Son coffret de trois DVD de la série culte Le Groulx Luxe, c’est n’importe quoi lancé en mars marque la fin d’une période de sa vie. A ux yeux de Patrick Groulx, ce coffret est un bel album de photos pour lui et son équipe. «Étant donné que Le Groulx Luxe ne reviendra pas, c’est aussi une occasion d’immortaliser ce moment de ma vie», a-t-il expliqué. Photo Renaud Philippe Patrick Groulx ne vit de l’humour que depuis six ans. L’émission avait eu un succès sans précédent sur les ondes de MusiquePlus avec des cotes d’écoute dépassant les 150 000 L’E XEMPLAIRE , le mercredi 13 avril 2005 L’humoriste compte bientôt prendre quelques mois de congé afin de se libérer les idées. Patrick Groulx a commencé Ensuite, un nouveau spectacle dans le métier à l’âge de 19 ans. solo est peut-être à prévoir. «Plus de 250 spectacles ont déjà L’homme aujourd’hui été présentés. Quand j’en trentenaire ne vit exclusivement de l’humour Le Groulx aurai fait 350, je devrai passer à autre chose», a-tque depuis environ six Luxe il avancé. ans. «Avant, je croyais est que c’était un rêve inacUn projet a aussi été cessible», a-t-il confié. terminé déposé à propos d’une «À l’époque, je faisais pour nouvelle émission à de la télé communaude saveur humoristique et taire, de la radio, des bon les cinémas pourraient auditions Juste pour rire et des spectacles aussi être la cible des dans les bars en plus ambitions de cet artiste d’être DJ, cuisinier, plongeur ou adulé. Patrick Groulx a cepenvendeur de vêtements», a-t-il dant refusé d’en dire plus pour ajouté. l’instant. monde peut compte». auditeurs chaque semaine. Selon Patrick Groulx, le coffret était très attendu du public. Rafaël Ouellet, réalisateur de l’émission et des DVD, a rappelé que «les sketches étaient bien souvent des idées de Patrick, et lorsque ce n’était pas le cas, il les interprétait toujours à sa manière». Il a constaté que «Patrick propose des idées folles, mais il reste malgré tout très proche des gens. C’est ce côté paradoxal qui fait que tout le y trouver son Québec et Cité universitaire 19-050413 Vaaaaalérie 12/04/05 11:20 Page 12 12 Spo rts Nouveau plan d’action Fédération de basketball du Québec L u d o v i c Cô té [email protected] Québec — La Fédération de basketball du Québec (FBQ) a annoncé les grandes lignes de son plan d’action qui doit entrer en vigueur ce mois-ci. Un plan qui vise à élargir le rayon d’action de la Fédération et à favoriser le développement du basketball au Québec. L’ Despatie ne craint pas la pression Championnat du monde de sports aquatiques 2005 à Montréal J o sia n n e P e r r e a u lt [email protected] Québec — Bien que les championnats du monde de sports aquatiques se dérouleront à Montréal cette année, le plongeur Alexandre Despatie affirme ne pas s’inquiéter de la pression supplémentaire qui pourrait en découler. L ors des championnats, il essayera de ne pas trop penser aux gens dans les estrades. «Quand la compétition commence, on est tellement concentré que c’est dur d’entrer dans d’élite de la province. Il faut être en mesure de s’adapter à la clientèle», a-t-elle ajouté. amélioration du profil et de la visibilité du basketball au Québec, la mise en place d’une structure de soutien au développement régional et la continuité dans la formation d’officiels de pointe font partie de la dizaine d’objectifs soulignés par le président de la FBQ, Jacques Miqueu. La Fédération s’est donnée jusqu’en 2009 pour les réaliser. L’amélioration de la formation des entraîneurs constitue un objectif des plus importants pour la FBQ, d’après Linda Marquis et Mireille Béland, entraîneures au Centre provincial d’excellence du Québec. La coordonnatrice aux communications à la FBQ, Isabelle Watier, a affirmé toutefois que l’objectif principal de la Fédération est de devenir un incontournable du basketball au Québec. «Nous devons développer notre service à la clientèle afin de pouvoir répondre adéquatement aux besoins des amateurs, officiels et joueurs Mme Béland a affirmé qu’il existe d’importantes lacunes à ce niveau. «Depuis quelques années, les professeurs d’éducation physique ont cessé de s’occuper des équipes de basketball scolaire. Ainsi, des élèves de 5e secondaire enseignent le basketball à des élèves de 1ère secondaire, ce qui est inadéquat pour ces jeunes.» notre bulle. Je vais essayer de rester focalisé et de penser à mon affaire», a-t-il expliqué. Son entraîneur, Michel Larouche, a affirmé que la pression sera déjà à son maximum pour un championnat aussi important et que le fait de plonger devant ses partisans n’amènera pas plus de pression sur Despatie. Une année plus difficile L’année 2005 a très mal commencé pour le plongeur puisqu’il a été blessé au dos. À la suite de cette blessure, il a manqué la première compétition de l’année en Allemagne. Néanmoins, il s’en est très bien remis lors de sa première compétition en gagnant toutes les épreuves des Championnats canadiens auxquelles il a participé. Photo Josianne Perreault Déjà, après les Jeux olympiques d’Athènes, Despatie avait trouvé difficile de revenir plonger au Canada. «Après mes premiers jeux, j’avais 15 ans, j’étais tout excité. Tout de suite après, j’avais le goût de revenir plonger. Cette année, cela s’est passé différemment. Il y a eu une baisse de motivation.» Bien que le plongeur soit champion du monde au tremplin de 10 mètres, il avoue préférer suivre les autres pour l’innovation de nouvelles figures plutôt que d’essayer luimême. «Il y a des gars qui vont faire de nouveaux plongeons, moi je vais essayer pour voir si je suis capable de le faire. Je ne serai jamais le premier à tenter de nouvelles figures.» La relève au Québec Le sportif est heureux de constater que la relève en plongeon au Québec est très bonne. «Il y a beaucoup de jeunes qui ont du talent. Évidemment cela prend beaucoup de travail pour se rendre à un haut niveau. Au moins on sait qu’il y a des jeunes qui sont capables de le faire.» Le plongeur trouve flatteur d’être l’idole de beaucoup de jeunes. «Si à cause de ce que je fais, je peux motiver des jeunes à faire du sport, ce sera “mission accomplie”.» À plus long terme, Alexandre Despatie désire continuer jusqu’en 2008 et avoir la chance de gagner une médaille d’or aux Jeux olympiques de Beijing. Suppléments alimentaires au R & O: attention aux abus L i s i a n ne T r e m b lay [email protected] Cité universitaire — Plusieurs athlètes des équipes du Rouge & Or consomment des suppléments alimentaires. Bien que leur nécessité soit contestée et que leur efficacité ne soit pas démontrée, leur popularité ne se dément pas. Des athlètes universitaires consomment des suppléments alimentaires pour mieux récupérer et améliorer leurs performances. Trop souvent, ils en prennent sans savoir ce qu’ils contiennent. Des ingrédients n’étant pas indiqués sur l’étiquette peuvent se retrouver dans le flacon en raison de la non-réglementation des suppléments alimentaires. utilisation à bon escient. «Un mélange bien dosé de suppléments alimentaires et de médicaments peut être efficace. Malheureusement, le manque d’études sur le sujet ne nous permet pas de prendre ce risque», a conclu Mme Desrosiers. L’entraîneur-chef de rugby féminin du Rouge et Or, Bill McNeil, ne croit pas que les athlètes ont besoin de suppléments alimentaires. «Ils n’ont qu’à suivre une diète équilibrée et surtout ajustée en protéines, en glucides et en vitamines», a-t-il précisé. Pour sa part, la joueuse de rugby Marie-Pier Turcotte utilise des vitamines, et parfois de l’échinacée. «Je crois que les athlètes doivent avoir le choix quant à la consommation de suppléments alimentaires, mais il faut qu’ils soient bien informés sur toutes les substances qu’ils veulent prendre», a affirmé Mme Turcotte. En ce qui a trait aux produits dopants, les athlètes doivent se conformer aux politiques du Sport Interuniversitaire Canadien (SIC), de la Fédération québécoise du sport étudiant (FQSE) et de l’Université Laval. C’est pourquoi tous les athlètes du Rouge et Or assistent à une formation obligatoire sur les substances proscrites. Le coordonnateur des activités d’excellence, Gilles Lépine, tient à ce que tous les joueurs de toutes les disciplines soient bien informés. «Ils ne peuvent pas jouer s’ils n’ont pas eu la formation. Ainsi, lors des contrôles anti-dopage, si un joueur est testé positif, il n’a pas d’excuses», a expliqué M. Lépine. La professeure en nutrition à Thérèse l’Université Laval, Desrosiers, croit aux bienfaits des suppléments alimentaires, mais consommés en quantité raisonnable. «Le problème avec les suppléments alimentaires pour les sportifs c’est qu’ils ne prennent pas la dose recommandée. Ils en prennent souvent plus», a confirmé Mme Desrosiers. Photo Renaud Philippe Le manque d’études sur les suppléments alimentaires nuit à leur Plusieurs athlètes universitaires consomment des suppléments alimentaires pour améliorer leurs performances.
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