Notre bulletin d`information en ligne et un important budget de

Transcription

Notre bulletin d`information en ligne et un important budget de
Volume 16,
numéro 1
Janvierfévrier 2013
Notre bulletin d’information en ligne et un
important budget de développement pour la
ressource Delorimier dédiée à la clientèle TGC
Pierre Paul Milette,
directeur général
L’Entregens est le bulletin
d’information interne du
Centre. Tous les deux mois,
il présente les réalisations de
l’établissement sur les plans
cliniques et administratifs,
de même que les activités
de sa Fondation.
L
a direction a convenu, vu la
pertinence du contenu de cet outil de communication, de le partager dorénavant auprès de l’ensemble de ses partenaires. Pour
souligner cette entrée sur le Web,
la plateforme graphique du bulletin a été complètement revue
et arbore les couleurs de la signature de notre Planification stratégique 2013-2015 : La réadaptation c’est dans notre ADN. Vous
comprendrez la justesse du choix
de ces mots à la lecture du bulletin. Aussi, cette nouvelle mouture
a l’avantage de faire place à des
articles plus élaborés, se rapprochant du type dossier. Nous inaugurons cette nouvelle section de
notre journal avec le cirque social
une nouvelle approche d’intervention en réadaptation.
En élargissant notre cercle de diffusion des connaissances, nous contribuons ainsi à une meilleure compréhension de la mission réadaptation.
Développement de la ressource
Delorimier
Le Centre a terminé l’année 2012
en recevant une excellente nouvelle en provenance de l’Agence de
la santé et des services sociaux de
Montréal. Cette dernière a confirmé un budget de développement
de la ressource non institutionnelle (RNI) spécialisée Delorimier
qui pourra accueillir huit usagers
ayant un traumatisme craniocérébral et présentant un trouble
grave du comportement (TGC).
Je vous invite à lire le
texte de Lise Giroux qui
explique les détails entourant la mise en place de la
nouvelle ressource.
Cette reconnaissance du réseau
envers l’établissement réaffirme
notre expertise en matière de RNI,
et en tant que centre surspécialisé reconnu auprès de la clientèle
ayant un TGC.
:: lire l’article
Notre mission visant
l’intégration sociale des
Ce sont les offres de services
personnes ayant une
des établissements, les besoins
déficience physique, ce
régionaux et les orientations
ministérielles qui ont détermibudget permettra
né la répartition du budget de
également de poursuivre
développement disponible. La
nos travaux afin de
part accordée au Centre s’élève à
développer d’autres
815 000 $, soit le montant le plus
ressources dans la
élevé pour la région de Montréal.
communauté.
Le projet de mettre en place
la ressource Delorimier a été Cette formule demeure, à nos yeux,
amorcé il y a plusieurs années. le meilleur moyen d’offrir un maxiDes représentants de l’Agence, mum d’autonomie à nos usagers. 
de l’AQESSS et de l’AERDPQ ont
visité à tour de rôle l’ensemble
de nos RNI afin d’avoir une meilleure compréhension des besoins
et des enjeux pour la clientèle, et
constater qu’elles sont la meilleure solution pour elle.
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sur Facebook
2
ZONE MULTI
Concours PenséeQualité
Tous qualifiés pour la qualité!
Le BruneauMobile :
une innovation où l’expertise interne est mise
de Janine Barbe, Michèle Bleau,
Marie-ClaudeSévigny, AnneSimard, au service des usagers et des travailleurs
Jacques Drolet,
coordonnateur de la
démarche d’agrément 2013
Le concours de la PenséeQualité
lancé avant les Fêtes avait pour
but de permettre à l’ensemble
du personnel de l’établissement
de s’exprimer sur sa propre
vision de la qualité dans le cadre
de la démarche d’agrément
présentement en cours.
C
omment, individuellement,
chacun conçoit la qualité au travail
en regard des programmes/services
cliniques et administratifs de l’établissement, des usagers, du personnel, des partenaires, et/ou des
bénévoles. Ce concours traduit, par
sa nature, l’engagement du Centre
en regard de l’innovation et de la
qualité. La créativité des employés
a une fois de plus été à l’honneur
et comme le suggère le thème de
l’agrément 2013, plusieurs ont
exercé leur droit de parole!
Au total, 17 PenséeQualité ont été
proposées. Trois d’entre elles ont
retenu l’intérêt du jury composé
Brigitte Whelan et de l’auteur de
ce texte, pour être présentées au
comité de direction qui a fait son
choix : TOUS QUALIFIÉS POUR LA
QUALITÉ. À la fois mobilisatrice et
rassembleuse, elle est dynamique
et exprime l’action. Elle se veut
aussi inclusive, car elle fait référence à toutes les catégories d’employés. Peu importe sa fonction,
chacun contribue à la qualité. L’auteure est Geneviève Léveillé, coordonnatrice clinique au Programme
TCC. Elle a bien mérité son prix :
une paire de billets pour assister
au spectacle théâtral et musical Le
chant de Sainte Carmen de la Main.
Merci à tous les auteurs qui ont
pris le temps de soumettre leurs
idées. Comme prévu, sept PenséeQualité seront diffusées chaque
semaine à compter du 4 mars dans
l’entête de l’intranet. 
Gaétan Gohier,
directeur des
ressources humaines
L’
expertise de l’équipe du Programme des aides techniques à la
mobilité et à la posture (PATMP)
dans l’élaboration de solutions
adaptées est bien connue au
Centre. Récemment, c’est le génie
créatif d’Allan Bond, mécanicien
en orthèse-prothèse, qui a donné
vie au BruneauMobile, un appareil de transport motorisé destiné, dans un premier temps, aux
préposés en physiothérapie qui
doivent assurer le transport de
manière sécuritaire pour eux et
pour les usagers, entre les deux
points de services de l’avenue
Laurier. Cette conception 100 %
Lucie-Bruneau a été réalisée en
collaboration avec l’équipe santé
et sécurité du travail et les employés utilisateurs.
Le transport de certains usagers
entre les édifices 2222 et 2275
est en effet une source de préoccupation pour le comité paritaire
en santé et sécurité du travail
depuis que l’analyse de la tâche,
avec les personnes concernées, a
révélé un risque d’accident comportant une gravité importante.
Pousser un fauteuil roulant dans
des conditions difficiles, notamment en période hivernale, exigeait un grand effort. Il fallait
trouver une solution adaptée
que le commerce n’offrait pas.
Autotracté, le BruneauMobile est
alimenté par une batterie rechargeable. Il a été élaboré à partir de
diverses composantes en usage
au PATMP, il est facile à utiliser, et
surtout, à entretenir.
Voilà un beau défi relevé dans un
esprit de collaboration et grâce
au sens de l’innovation des personnes mises à contribution. 
Bravo à toute l’équipe de la ressource Newman
Un représentant du comité paritaire en santé et sécurité du travail
(CPSST) a rendu visite aux employés de la ressource Newman en
décembre dernier, gâteau en main, afin de souligner les efforts
de l’équipe pour diminuer les risques associés aux accidents
de travail. Aucun accident n’a été déclaré depuis avril 2011.
Le comité reconnaît en effet les bonnes pratiques en matière
de SST, et dans ce cas-ci, toute l’énergie et la mobilisation de
l’ensemble des travailleurs de cette ressource dans l’atteinte de
cet excellent résultat. 
De gauche à droite : Loralia Sama, André Michaud, Wilsner Marc, Natacha Emilceau, Daniel
Noël, Serge Lachapelle, Benoit De Serres, tous ASSS, Francois Proulx, adjoint au chef de
programme PRSR, Stéphane Fournel, responsable d’unité de vie, Danielle Dessureault,
chef du Programme des ressources sociorésidentielles.
Absents : Rosaline Cormier, Maryse Lachapelle, Hamid Belhaj, Gabrielle Mapakou
3
ZONE CLINIQUE
Impact d’un appareil de rétroaction Une nouvelle ressource à l’horizon :
auditive sur la parole de personnes ressource Delorimier
atteintes de la dystrophie
vaux précédant l’ouverture sont en
myotonique de Steinert
marche depuis le début du mois
Lise Giroux,
Nicole Arsenault,
M.O.A. orthophoniste
Programme des maladies
évolutives, Clinique
des maladies
neuromusculaires
Un appareil de rétroaction auditive
a déjà été testé avec succès chez
des personnes présentant soit un
bredouillement isolé, un bégaiement, ou une dysarthrie hypokinétique (maladie de Parkinson).
La Clinique des maladies neuromusculaires (MNM) offre des
services à une clientèle atteinte
de maladies variées, dont diverses formes de dystrophies
musculaires.
L
a plus fréquente est la dystrophie myotonique de Steinert
(DM). Celle-ci entraîne plusieurs
difficultés dont l’hypotonie, une
faiblesse et une atrophie musculaires. Cette atteinte crée entre
autres une dysarthrie flasque,
soit une diminution de l’amplitude des mouvements articulatoires, de la force et du tonus
musculaires au niveau du mécanisme oral périphérique; ainsi
que des problèmes phonatoires,
articulatoires et de résonance.
Plusieurs personnes atteintes
de DM présentent, en plus
d’une dysarthrie flasque, un bredouillement caractérisé entre
autres par un rythme de parole
irrégulier; des accélérations
soudaines de la vitesse de la
parole; un manque de précision
articulatoire; des télescopages
de syllabes dans les mots polysyllabiques; des élisions de
mots, et une conscience limitée
du manque d’intelligibilité de
la parole.
Les résultats obtenus
suite à l’essai de l’appareil
de rétroaction auditive
chez quelques personnes
atteintes de DM ayant une
dysarthrie flasque
et un bredouillement
sont positifs.
Le rythme et la vitesse de la parole sont plus acceptables et plus
stables, ce qui laisse le temps à la
personne de mieux prononcer. Il y
a donc notablement moins de bris
dans la communication. En améliorant l’intelligibilité de la parole,
cet appareil permet une meilleure
qualité de vie pour ces usagers et
leurs proches. 
directrice des
programmes
multiclientèles
Un
beau printemps s’annonce
pour une partie de la clientèle du
Centre, car tel qu’annoncé dans
l’éditorial de M. Milette, un budget
de développement a été accordé à
l’établissement afin de mettre sur
pied une nouvelle ressource de
huit places pour les usagers ayant
un trouble grave du comportement (TGC). Après de nombreuses
démarches menées par plusieurs
intervenants auprès d’instances
telle que l’Agence de la Santé
et des Services sociaux de Montréal, une réponse positive est
arrivée le 21 décembre dernier.
L’ouverture de ces places
permettra à des usagers
d’habiter un endroit leur offrant la possibilité de mettre
de l’avant leurs projets de
vie et de participer socialement, selon leur capacité,
dans un milieu de vie autre
qu’un centre d’hébergement.
de janvier et le profil du personnel
recherché, éducateurs spécialisés
et auxiliaires en santé et services
sociaux (ASSS), a été élaboré, tout
comme l’horaire. Le budget accordé
permet également d’embaucher
un neuropsychologue qui sera rattaché au programme cadre de la
Direction de programmes clientèles
(Programmes TCC/TGC), incluant
le PRSR. N’oublions pas que cette
ressource est qualifiée contrôlée, ce
qui signifie qu’aucune sortie de ne
se fait sans accompagnement et
qu’une présence est requise sept
jours sur sept et 24 heures sur 24.
Une belle collaboration avec les
Programmes TCC/TGC et celui des
ressources sociorésidentielles
permet de faire l’évaluation des
usagers de la liste d’attente (les
besoins sont nombreux); les jumeler adéquatement; et les loger
au bon endroit dans la ressource,
au rez-de-chaussée ou à l’étage.
Le Service des installations matérielles est aussi interpellé pour
divers travaux d’aménagement
sécuritaire tels que les contrôles
d’environnement et la disposition
des espaces communs.
Il est difficile de confirmer précisément, au moment d’écrire ces lignes,
Cette ressource relèvera du Pro- la date exacte d’ouverture et d’arrigramme des ressources sociorési- vée des premiers usagers. Toutefois,
dentielles (PRSR). La gestionnaire l’objectif est de procéder à l’inauguresponsable est Kathleen Taupier, ration vers la fin mars-début avril
adjointe clinico-administrative, et 2013. Un grand merci à toutes les
Karine Leboeuf, psychoéducatrice, personnes impliquées dans cette
travaillera à l’instauration du fonc- belle démarche qui permettra à la
tionnement de cette ressource et clientèle TGC de se retrouver dans
à la programmation clinique en un environnement stimulant et plus
tant que chargée de projet. Les tra- adapté à ses projets de vie. 
4
ZONE CLINIQUE
Implantation d’un groupe d’information pour les usagers
présentant un TCC léger
Pierre Vincent,
symptômes, phénomène communément appelé la spirale négative.
chef des programmes
pour les personnes
TCC et TGC et
PRT/ TÉVA
par intérim
rencontres animées à tour de rôle, ou selon la disponibilité des neuropsychologues. À ce jour, deux groupes ont été offerts et l’appréciation des participants s’avère des plus satisfaisantes.
La mise en place d’un groupe
TCC léger
d’information a pour but d’outiller la clientèle visée à
mieux comprendre les
Augmentation
de la
ans un souci permanent d’opti- impacts du TCC léger
fatigue
miser l’utilisation de ses ressources, sur son fonctionnele Programme pour adultes ayant ment quotidien, et
subi un traumatisme craniocérébral ainsi prévenir une
Spirale négative
(TCC) offre dorénavant un groupe aggravation de sa
pouvant survenir
Accentuation
d’information pour les usagers pré- condition pendant la
des
après un TCC léger
inquiétudes
sentant un TCC léger en attente de période où elle est
services en neuropsychologie. Le en attente de services.
nombre d’usagers référés dans cette Le groupe s’avère égaCR
©E
C,
TC
rgo
Sentiment
discipline s’avère généralement lement une occasion
théra
me
m
a
r
p
eutes, Prog
d’insatisfaction
élevé, mais fluctuant au cours d’une d’observer et de recueillir
et de perte
de côntrole
même année. Périodiquement, ils se des informations pertiDiminution
retrouvent en attente de services ce nentes quant à l’orientation et
de
l’activité
qui, dans certains cas, peut contri- à la priorisation des besoins des
buer à la chronicisation de leurs usagers. Ceux-ci participent à deux
LB
D
Le processus d’élaboration,
effectué par une équipe
de travail réunissant les
neuropsychologues et
les coordonnateurs cliniques du Programme
IncomTCC, a été en soi une
préhension
de la situation expérience positive.
et apparition
d’inquiétudes Les rencontres ont
donné l’occasion aux
participants d’échanger sur leurs façons
de
faire en terme de
Fatigue
contenu abordé lors des
interventions éducatives
individuelles, et ainsi enrichir
les pratiques de chacun. 
La CÉCA : plus qu’une histoire de permis de conduire !
L
Sylvie Bourbonnais,
chef du Programme des
cliniques spécialisées
es activités de la Clinique d’évaluation de la conduite automobile (CÉCA) sont axées sur l’évaluation des
capacités de la personne à conduire; des besoins d’adaptation du véhicule; l’évaluation du véhicule pour
son accès; le chargement de l’aide à la mobilité et ce, pour les adultes et les enfants. L’équipe de la CÉCA
développe aussi son offre de services afin d’aborder la conduite sous d’autres angles. En voici un aperçu.
Entraînements avec le module MD-1 en salle
Objectif : développer de nouveaux patrons de mouvements nécessaires dans le but d’utiliser les fonctions primaires modifiées telles que :
l’accélérateur à gauche, les commandes manuelles ou la boule au volant,
avant même de commencer les entraînements sur la route.
Avantage : augmentation des habiletés et du niveau de confiance du
conducteur pour une meilleure concentration sur la route.
Conduite commentée
Objectif : aider les personnes qui désirent conduire ou reprendre le
volant avec la conduite commentée, un préalable intéressant.
Avantage : les événements sur la route sont commentés en tant que
passager et gradués d’observations allant de simples à complexes.
Interventions auprès des nouveaux conducteurs
Objectif : soutenir les nouveaux conducteurs ayant une déficience physique en vue de les préparer au début des cours du programme régulier obligatoire au Québec.
Avantages : évaluation du potentiel à la conduite, essai d’adaptations
potentielles, pratiques avec le MD-1, et essai routier, si possible.
Développement d’habiletés pré-requises à la conduite
Objectif : offrir aux usagers de certains programmes du Centre des activités cognitives pouvant faciliter la conduite.
Avantage : développement des habiletés pré-requises à la conduite
avant l’évaluation par la clinique (en développement).
En raison de ses responsabilités et de son mandat, la CÉCA a la préoccupaDésensibilisation
tion constante d’intervenir dans le respect de l’évolution des normes, des
Objectif : éliminer les peurs reliées à l’utilisation d’un véhicule routier. règlements et des lois en matière de sécurité routière tout en utilisant les
Avantage : exposition contrôlée dans une collaboration ergothérapeute, plus récentes technologies essentielles à la qualité des interventions. 
psychologue (du programme ou en privé) et moniteur en conduite.
5
DOSSIER
Premier tour de piste complété pour le cirque social en réadaptation!
Frédéric Loiselle,
ergothérapeute clinicien
Programme PRT/TÉVA
La magie de l’approche novatrice du cirque social, offerte depuis l’automne 2012 en
réadaptation dans l’offre de services du Programme transition école vie active, s’opère
bien au-delà de la scène, lorsque le rideau se lève, à la fin d’une année d’interventions à la
Caserne 18-30. Ce qui est enthousiasmant cliniquement, c’est tout ce qui se passe derrière
le rideau, avant le spectacle, dans la vie de ces jeunes adultes vivant avec une déficience
physique (18-24 ans).
Retour en 2009, lors des premiers balbutiements
du cirque social
Depuis 2008 au Québec, les réseaux de l’éducation; de la santé et
des services sociaux; de l’emploi; des milieux associatifs; du loisir municipal; et d’Engagement Jeunesse Montréal se concertent dans le but
d’assurer un meilleur continuum de services et de ressources dédiés
aux jeunes en transition de l’école à la vie active (TÉVA). L’expertise de
chacun est mise de l’avant afin de contribuer à la création de nouveaux
partenariats qui favorisent une plus grande participation et intégration sociale de ces jeunes à la vie adulte et en emploi.
En 2009, grâce à son Programme des projets spéciaux, le Centre de
réadaptation Lucie-Bruneau (CRLB) a soutenu l’initiative novatrice du
cirque social, d’abord en mode exploratoire. L’objectif de l’étude qualitative était de documenter scientifiquement comment cette nouvelle approche d’intervention permettrait d’optimiser la participation
sociale chez les jeunes 18-24 ans et leurs parents, en modifiant leur
perception d’eux-mêmes, et en leur permettant de s’émanciper et de
maximiser leur niveau d’autonomisation au quotidien.
L’exploration mène, en 2011, à un projet spécial à caractère de recherche, permettant la création d’un partenariat avec
l’organisme à but non lucratif dans la
communauté,
le CCSE Maisonneuve, gestionnaire de la
Caserne 18-30. C’est en ces
lieux, d’abord dédiés
aux artistes professionnels
et amateurs pratiquant
les arts du cirque, que se
sont déroulées toutes les
interventions du cirque social de la TÉVA. Cet heureux
mariage a également
permis d’obtenir une subvention de près de 50 000 $ du Fonds régional
d’investissement jeunesse afin
de réaliser l’étude. En quelques
années seulement, le projet du
cirque social a gravi bien
des échelons!
Photo : Mélissa Irala
Qui sont ces jeunes et quels sont leurs défis?
Depuis 20 ans, avec l’avancement de la science, un plus grand nombre
de bébés survivent à une naissance prématurée. Jusqu’ à l’âge adulte,
ils sont nombreux à faire appel aux services de réadaptation! Au moment du transfert de leur dossier des services pédiatriques aux services
adultes, qui correspond souvent à la fin du cours secondaire, plusieurs
se retrouvent seuls à la maison et à se demander quoi faire maintenant. En quelques mots, on parle d’une chute dans le vide!
Quotidiennement, ces jeunes surmontent de nombreuses barrières
sociales, sans compter les obstacles architecturaux! De plus, dans
bien des cas, plusieurs doivent aussi composer avec un ensemble
d’autres déficiences dites invisibles (troubles cognitifs, d’apprentissage,
de développement, psychologiques, etc.). À ce moment charnière de
leur existence, la participation sociale est à son niveau le plus bas!
Ils devraient, comme tous les jeunes, avoir accès à un monde rempli
de nouvelles expériences et d’activités sociales! Et n’oublions pas les
parents! Pour eux aussi, cette période est dans bien des cas synonyme
de grandes inquiétudes. Ils éprouvent de l’anxiété face au futur de
leur enfant. Une grande partie de leur vie a jusqu’alors été nourrie
d’espoir. En vieillissant, ils angoissent de peur de ne plus être en mesure d’assurer les soins et la protection de leur enfant. Ils sont confus
face au changement de rôle et de responsabilité que leur impose le
désir soudain d’émancipation et d’autonomie de leur jeune. On observe
même parfois une forme de résistance de la part des parents, liée à
des craintes et une perception erronée du réel potentiel participatif de
leur jeune adulte.
6
DOSSIER
Le défi est important pour les intervenants en réadaptation! Plus que
jamais, ils sont appelés à innover pour mobiliser cette jeune clientèle
afin de mieux répondre à ses besoins d’intégration. Faire autrement
afin de les motiver à s’engager davantage dans la poursuite de leur
autonomisation est le défi. Car la réadaptation, les jeunes en font pour
la plupart depuis leur tendre enfance! Il faut aussi s’arrimer et soutenir davantage les partenariats dans les milieux pédiatriques et de
l’emploi, les écoles, et bien sûr… les parents : des partenaires incontournables dans cette nouvelle offre de services!
Les écrits scientifiques appuient fortement le projet de cirque social!
Ils confirment qu’il n’existe pratiquement aucune étude à ce jour
démontrant les retombées potentielles de cette approche, et encore
moins sur la participation sociale de jeunes adultes en lien avec la
déficience physique. Les objectifs mis de l’avant par le cirque social
rejoignent directement ceux identifiés dans les guides de bonnes pratiques en réadaptation, de même que les recommandations scientifiques émises pour cette population en transition.
Développer un savoir-être et un savoir-faire, c’est favoriser, à travers
des engagements, diverses formes d’apprentissages
physiques et sociaux, miser sur l’autonomie
et un changement de perception chez le
jeune et son entourage. Le tout s’effectue en conjuguant les forces du
groupe, la créativité, l’expression,
l’activité physique et le jeu,
dans le but de maximiser
l’intégration sociale.
En ce sens, la mission réadaptation rejoint celle de la Fondation Cirque
du Monde du Cirque du Soleil développée depuis plus de 15 ans, et
aujourd’hui implantée dans plus de 80 sites à l’international. Au lieu
de sortir les jeunes de la rue, l’approche novatrice du cirque social en
réadaptation les amène à sortir et à occuper la rue davantage ! Par
cette approche, sont travaillés : l’engagement, la ponctualité, l’autonomie dans l’organisation des horaires personnels (levés matinaux,
soins et services, transport et déplacements, etc.), la socialisation, la
responsabilité sociale et professionnelle, la connaissance des capacités réelles, l’acceptation des limites physiques, le dépassement de soi,
l’estime personnelle et la liste pourrait être très longue!
Les ateliers de cirque… pour expérimenter dans l’action et la
coopération
Les ateliers de cirque social se sont échelonnés sur deux sessions de
10 et 14 semaines environ. D’un atelier à l’autre, les jeunes adultes
ont été amenés à expérimenter physiquement, psychologiquement et
socialement, à leur rythme et selon un code de vie, tout ce que les
activités du cirque et de discussion en groupe proposent et permettent
de vivre. Ils ont évolué dans l’action et la coopération à travers la cohésion physique, créative et sociale d’un groupe pour culminer à la mise
en commun des idées et des habiletés de chacun dans la
réalisation d’un spectacle. Chacun des ateliers a été
animé en tandem par deux artistes, tous deux
professionnels en cirque et intervenants
reconnus en cirque social, accompagnés
par un ergothérapeute et un intervenant en réadaptation.
Photos : Mélissa Irala
Un réel défi pour la réadaptation!
7
DOSSIER
Témoignages de l’influence et des retombées du cirque social au quotidien!
« Avant, quand je me
retrouvais au sol, je
n’arrivais pas à me
lever seule, sans appui
ou l’aide de quelqu’un.
Maintenant, j’y arrive,
sans aide de rien
et de personne! »
« Maintenant, mes
parents n’ont plus à me
réveiller, je m’organise
tout seul! Je me couche
plus tôt, je règle mon
cadran et le matin, je
suis à l’heure! »
« Je n’avais jamais
pris le transport
adapté de ma vie…»
Ces propos ont été recueillis lors des quatre rondes d’entrevues réalisées auprès des neuf jeunes adultes (et leurs parents), au cours des 50
ateliers. Totalisant plus de 100 heures d’interventions directes dans la
communauté, tous ont soigneusement été documentés. Après plus de
« …alors que notre
fils est au cirque, mon
conjoint et moi, on
profite du temps pour
manger ensemble,
aller au cinéma….. »
« Ca m’a donné le
courage, permis de me
dépasser, de faire des
choses que je n’avais
jamais imaginées être
capable de réaliser! »
16 mois, la collecte de données de cette rigoureuse étude vient tout
juste de se terminer. Le temps est maintenant venu d’analyser le matériel afin de présenter officiellement les résultats, le plus tôt possible.
Conclusion
C’est à partir de ces témoignages que l’exploration du cirque social
auprès de la jeune clientèle adulte prend tout son sens et s’intègre
dans la mission et les objectifs d’intervention en réadaptation. Ce projet original s’inscrit dans la nouvelle mouvance de la médecine et de
la réadaptation sociales. En accueillant les jeunes autrement que par
la voie traditionnelle de la réadaptation, ce nouveau mode d’intervention apparaît des plus prometteurs. Entre temps, soyez aux aguets, le
prochain spectacle intitulé « Les INCROYABLES » aura lieu en mai 2013
sous le grand chapiteau de la Caserne 18-30.
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exploratio
ordinaire
:: Regarder la vidéo
du spectacle de la
cohorte 2012
8
DES NOUVelles de la fonDation
Plusieurs projets en route pour 2013 à la Fondation du CRLB!
Alexandre Poce,
président-directeur
général de la
Fondation du CRLB
employés du CRLB. Ce ne sont pas
les idées qui manquent et je sais
d’ores et déjà que plusieurs aimeraient s’impliquer. Je tiens à remercier Frédéric Loiselle, membre du
conseil d’administration de la Fondation pour son initiative et son
implication à développer ce projet.
Merci également à Jacques Drolet, Myriam Pineau, Doris Duguay,
Andréanne Caron, et Julie Larivière
pour leur engagement, leur temps
et leur confiance !
L’année 2013 sera, pour la Fondation du Centre de réadaptation Lucie-Bruneau (CRLB),
l’occasion de multiplier les
efforts pour se faire connaître,
créer des partenariats et accroître les fonds pour finanAu cours des prochaines semaines,
cer davantage de projets.
Pour ce faire, un comité d’employés-amis de la Fondation vient
de voir le jour au Centre! Il s’agit
d’un groupe de personnes qui, audelà de faire rayonner la Fondation, veillera à recueillir les commentaires, idées et projets des
ayez la gentillesse de les mettre en communication avec moi. Il me fera
plaisir d’aller les rencontrer !
À celles et ceux qui se sont impliqués dans la mise en place d’un de nos
événements l’année dernière, ou encore qui y ont contribué financièrement par un don, je vous remercie sincèrement.
Deux honneurs décernés au président-directeur général
de la Fondation
je vais rencontrer plusieurs partenaires afin de solliciter leur implication au sein d’un des comités
mis en place pour la réalisation de
nos activités. Afin d’augmenter le
réseau de contacts, je lance un appel à tous. Si vous connaissez des
femmes ou des hommes d’affaires
intéressés à épouser notre cause,
Multiplication, rapprochement et entraide
E
n ce début d’année, un nouveau comité employés-amis de
la Fondation du CRLB prend son
envol! Celui-ci s’est donné pour
mission de favoriser un rapprochement dynamique et chaleureux entre les employés du
Centre et sa fondation.
Vos commentaires et vos idées, pour alimenter ou déclencher des projets et des activités qui réuniront le personnel autour d’une fondation
active et bienfaisante, sont les bienvenus!
Au plaisir d’échanger avec vous tous très bientôt!
L’Entregens est publié une fois par
mois. La tombée des articles se fait
2 semaines avant la parution.
Rédactrice en chef
Marie-Claude Roussin
Adjointe à la rédaction
Ginette Proulx
Conception graphique
Gabriela Carrillo
Collaboration
Nicole Arsenault, Sylvie Bourbonnais,
Jacques Drolet, Lise Giroux,
Gaétan Gohier, Fréderic Loiselle,
Pierre Paul Milette, Alexandre Poce
et Pierre Vincent
En effet, la créativité et l’innovation dans les établissements
comme le CRLB sont de plus en
plus étroitement liées à la vitalité de leur fondation. L’engagement de tous est devenu essentiel pour bonifier la qualité des
services et le milieu de pratique.
Le comité espère vous rencontrer
prochainement lors d’une tournée
des programmes et services en
compagnie de M. Alexandre Poce.
Le 13 et 30 novembre
derniers, le PDG de la
Fondation recevait respectivement la « Médaille du
jubilé de diamant de la reine
Elizabeth II », laquelle lui a
été remise par le sénateur
Jean-Guy Dagenais et le
maire de Blainville, François
Cantin.Il a aussi reçu le prix
« Inspiration », la plus haute
distinction remise par le
Collège Laval.
Prochaine parution
mars 2013
De gauche à droite : Jacques Drolet, Julie Larivière, Doris Duguay, Myriam Pineau,
Andréanne Caron et Frédéric Loiselle.