dp the queen

Transcription

dp the queen
HELEN MIRREN
UN FILM DE
STEPHEN FREARS
pathé productions et granada présentent
en association avec pathé renn production et bim distribuzione
france 3 cinéma et canal+
une production granada
un film de stephen frears
avec
helen mirren michael sheen james cromwell helen mccrory
alex jennings roger allam sylvia syms
sortie le 18 octobre 2006
durée : 1h39
www.thequeen-lefilm.com
DISTRIBUTION
PRESSE
pathé distribution
jérôme jouneaux, isabelle duvoisin
& matthieu rey
10, rue Lincoln
75008 Paris
Tél. : 01 40 76 91 00
Fax : 01 45 63 35 74
www.pathedistribution.com
6, rue d’Aumale
75009 Paris
Tél. : 01 53 20 01 20
Fax : 01 53 20 09 82
the queen – 3
Un portrait intime et saisissant d’Elizabeth II
et de la famille royale au lendemain de la mort de Diana.
Dimanche 31 août 1997 : Diana, princesse de Galles, ex-épouse de l'héritier de la Couronne britannique, meurt des suites d’un accident
de voiture survenu sous le pont de l’Alma à Paris.
Si la disparition de la femme la plus célèbre du monde plonge la planète dans la stupeur, elle provoque en Grande-Bretagne un désarroi
sans précédent.
Alors qu'une vague d'émotion et de chagrin submerge le pays, Tony Blair, élu à une écrasante majorité au mois de mai précédent, sent
instantanément que quelque chose est en train de se passer, comme si le pays tout entier avait perdu une sœur, une mère ou une fille.
Au château de Balmoral en Ecosse, Elizabeth II reste silencieuse, distante, apparemment indifférente.
Désemparée par la réaction des Britanniques, elle ne comprend pas l’onde de choc qui ébranle le pays. Pour Tony Blair, il appartient aux
dirigeants de réconforter la nation meurtrie et il lui faut absolument trouver le moyen de rapprocher la reine de ses sujets éplorés.
4 – synopsis
– the queen – 5
chronologie
dimanche 31 août 1997
Les Britanniques viennent d’apprendre la mort de Diana.
Dans l’heure qui suit l’annonce, des gens en larmes commencent à déposer des bouquets de fleurs devant Kensington Palace - où habitait
la princesse de Galles - et Buckingham Palace, résidence londonienne de la reine.
Mais Buckingham Palace est vide. La famille royale, qui séjourne comme chaque année à pareille époque au château de Balmoral en
Ecosse, reste imperturbable face au drame. Dans son monde de traditions régi par le protocole, toute manifestation publique d'émotion
est bannie. La famille se recueillera en privé et les deux jeunes fils de la défunte, William et Harry, resteront à Balmoral, à l'abri de la
voracité des médias.
La reine estime que ce triste événement relève du domaine privé. En effet, depuis son divorce prononcé un an plus tôt, Diana n'appartient
plus à la famille royale, et il ne s'agit donc pas d'une affaire d'Etat. Même la mère, les sœurs et le frère de Diana souhaitent des funérailles
privées. Profondément touché par la mort de son ex-épouse, en désaccord avec ses parents, le prince Charles se rend à Paris pour rapatrier
la dépouille de la mère de ses fils.
Alors que la reine et les membres de la famille royale restent confinés à Balmoral, la disparition de Diana offre à Tony Blair une occasion
d'imposer son style. Il se rend compte que les Windsor sont totalement déphasés, incapables de saisir la mesure des événements.
Le jour du drame, les yeux rougis et la voix cassée, il exprime son émotion et rend hommage à la princesse : “Elle était la princesse du peuple
et c’est ainsi qu’elle restera à jamais dans nos cœurs et nos mémoires.”
Ces propos n'émeuvent guère la famille royale. Lorsque le Premier ministre suggère que des funérailles publiques seraient plus appropriées
afin que la nation “puisse se recueillir et partager sa douleur”, la reine rappelle sèchement à Tony Blair qu'il s'agit d'obsèques familiales et
non d'un spectacle.
6 – chronologie
lundi 1 Septembre
er
Le parvis du palais de Buckingham disparaît sous les fleurs.
Alastair Campbell, responsable de la communication de Blair, constate avec un certain plaisir que la cote de popularité du Premier ministre
ne cesse d'augmenter. Campbell prédit déjà les titres des journaux des prochains jours : “Les efforts de Blair pour sauver la monarchie !”
Mais l'hôte du 10 Downing Street, monarchiste convaincu, refuse de se montrer déloyal envers la reine.
De son côté, le prince Charles soutient Tony Blair et prend ses distances vis-à-vis de la reine et de ses conseillers, conscient que la presse
va se retourner contre la famille royale afin de mieux s'exonérer de toute responsabilité dans la mort de Diana.
Quand Elizabeth II apprend que des funérailles publiques se préparent, selon le protocole prévu de longue date pour celles de la reine-mère
et qu’y seront conviées plusieurs célébrités amies de son ex-belle-fille, la reine estime qu'il s'agit là d'un affront à la tradition monarchique
et à son autorité.
Ce ne sera pas le seul. Au fil des jours, il lui faut accepter davantage de concessions dictées par le chagrin du peuple qui exprime de plus
en plus ouvertement sa colère contre la froideur des membres de la famille royale ; certains allant même jusqu'à appeler Balmoral en
tenant des propos injurieux !
Pour la reine, Diana se révèle encore plus assommante morte que vive. Son fils Charles s'est, lui aussi, laissé gagner par la vague d'émotion
qui balaie le pays : son manque de sang-froid face à la situation commence d'ailleurs à mettre la patience de la souveraine à rude épreuve.
Heureusement, la beauté sauvage de la lande écossaise et la compagnie de ses fidèles corgis lui apportent un peu de réconfort. Voilà au
moins un univers familier et confortable qu’elle comprend.
mardi 2 Septembre
Alors que les préparatifs des obsèques se précisent - "des funérailles uniques pour une personne unique" - et qu'on attend plus de deux
millions de personnes à Londres, un nouvel incident se produit : la presse déclenche une polémique en dénonçant le refus de la famille
royale de mettre l'Union Jack en berne au-dessus du palais de Buckingham. Tony Blair propose que l'on hisse le drapeau à mi-mât, bien
qu'il s'agisse d'une entorse au protocole.
A Balmoral, la reine et le prince Philip se montrent de plus en plus agacés par les conseils du Premier ministre qu'ils tiennent pour un
opportuniste, et par la complicité passive de leur fils aîné.
chronologie – 7
mercredi 3 Septembre
La presse se déchaîne contre la famille royale : “Y a-t-il un cœur qui bat chez les Windsor ?”, s'interroge un quotidien populaire. Le climat
de tension autour de la famille royale est de plus en plus palpable à tous les niveaux.
Tony Blair demande à la reine de rentrer à Londres afin de “prendre part à la peine de son peuple”.
Elizabeth II refuse de céder à la pression des médias : elle est convaincue que l'hystérie collective prendra bientôt fin et que la population
retrouvera l’attitude digne qui sied davantage à l'esprit britannique.
Mais le pays a, semble-t-il, rompu avec ce type d’habitudes.
jeudi 4 Septembre
Bonne nouvelle, Blair accroît encore sa popularité.
Mauvaise nouvelle, la presse tire à boulets rouges sur la reine.
Cette fois, c'en est trop pour Blair qui se refuse à envisager de mettre à bas l’institution monarchique.
Alors qu'approche le jour des funérailles, le Premier ministre prie la reine d’accepter des initiatives destinées à calmer la presse et l'opinion
publique, et à éviter une crise constitutionnelle.
vendredi 5 Septembre
La reine et le duc d’Edimbourg regagnent Londres.
Arrivée devant Buckingham, la voiture royale s’arrête et, à la surprise générale des journalistes et de la foule, Elizabeth II et le prince
Philip en sortent et s’approchent de la multitude de bouquets de fleurs entassés devant les grilles du palais.
Effaré, le couple royal découvre les photos, lettres et bougies célébrant le souvenir de la disparue.
Peu après, à 18 heures, la reine s’adresse à la nation en direct lors d’une retransmission télévisée “comme votre reine et en tant que grand-mère”.
8 – chronologie
notes de production
Quand la princesse de Galles meurt dans un accident de voiture à Paris
en août 1997, peu de gens devinent les conséquences immédiates de cette
tragédie pour le gouvernement britannique et la famille royale. Pourtant,
lors de sa séparation avec le prince Charles, Diana avait fait savoir haut et
fort qu'elle ne se retirerait pas tranquillement de la vie publique…
La disparition brutale et prématurée de la femme la plus célèbre et la plus
photographiée au monde provoque une violente émotion chez les
Britanniques et bouleverse en profondeur leur rapport à la monarchie.
La mort de la princesse possédait toute la dramaturgie nécessaire à un film :
une terrible poursuite en voiture par d'impitoyables paparazzi se soldant
par le décès d’une jeune femme dans la fleur de l'âge, une histoire d'amour
sujette à caution et stoppée net avant même qu’elle puisse s'épanouir, une
population anéantie par la nouvelle de sa mort, et des journaux qui, jugés
responsables du décès de la princesse, cherchent à tout prix à détourner
l’attention.
Mais c'est un tout autre aspect du drame qui a encouragé la productrice
Christine Langan et Andy Harries, directeur du département cinéma de
la chaîne de télévision britannique Granada, à entreprendre le film. Tous
deux avaient déjà produit ensemble « The Deal ». Ce film de télévision
écrit par Peter Morgan et réalisé par Stephen Frears retraçait la naissance
du “New Labour” et évoquait les rapports entre Tony Blair et Gordon
Brown. L'expérience fut si concluante que les deux producteurs souhaitaient
faire de nouveau équipe avec Morgan et Frears sur un autre projet évoquant
la société britannique d'aujourd'hui.
Il s'agissait cette fois d’un projet plus ambitieux destiné au cinéma.
10 – notes de production
THE QUEEN oppose en effet l'univers traditionnel de la famille royale
– symbolisé à la fois par le château de Balmoral, niché dans la lande écossaise,
les salons élégants et par les appartements privés du palais de Buckingham –
à la modernité et à la simplicité du nouveau Premier ministre Tony Blair
et de son aréopage de conseillers en charge de son image.
“Andy, Stephen, Peter et moi souhaitions nous retrouver sur un film parlant
d'une autre institution britannique majeure” explique Christine Langan.
“La famille royale était un choix évident. La mort de Diana et surtout la façon
dont la famille royale a vécu et géré ce drame s’est imposée comme le sujet le plus
riche sur le plan dramatique. La princesse avait été cause de grande tension de
son vivant ; il semblait inévitable que sa mort violente devienne pour la
monarchie le plus grand défi des cinquante dernières années.”
Pour Harries, c'est le souvenir de la réaction de la reine et de la famille
royale à la mort de Diana qui le décida à s'engager dans l'aventure : l'image
d'une famille royale incapable de la moindre entorse au protocole à l’occasion
de cette grave crise l'intéressait. “Ce qui m'a fasciné dans l'histoire de Diana
et de la reine” reprend Harries, “c'est de voir une souveraine vieillissante,
digne héritière de l'époque victorienne, mise en difficulté par une jeune princesse
devenue tellement différente de la fiancée timide choisie au départ avec la
bénédiction de la famille royale. Il émanait de Diana une véritable aura. Je me
souviens de la semaine où elle est morte. C'était vraiment bizarre : il régnait
un calme étrange, comme si personne ne savait encore comment réagir. Puis, les
gens ont commencé à manifester du chagrin. S'agissait-il d'une émotion
authentique ? Ou d'une émotion feinte ? Les gens éprouvaient-ils véritablement
de la peine pour elle ? Ou était-ce en raison d'autres malheurs dont souffrait le pays ?”
les notes de production – the queen – 11
Christine Langan et Andy Harries savaient que Peter Morgan avait tout
le talent nécessaire pour écrire un scénario d'une grande authenticité et
donner au récit une ampleur romanesque propre à un film captivant. “Il
fallait absolument que le film reste le plus près possible de la réalité” ajoute
Harries. “Peter a su remarquablement trouver le juste équilibre entre ce qu'on
connaît de la réalité et l'imaginaire collectif.”
La perspective d'adapter les événements liés à la mort de Diana pour le
cinéma avait bien sûr de quoi intriguer Morgan : “Au départ, je pensais
écrire une sorte de relevé exhaustif des événements se déroulant sur 24 heures,
mettant en scène les personnages – connus et inconnus – qui ont été touchés par
ce drame” précise le scénariste. “Il m'est vite apparu que l'aspect le plus
intéressant concernait la manière dont la famille royale a réagi à la tragédie au
cours de la semaine qui s'est écoulée entre la mort de la princesse et ses funérailles.
Il s'agissait d'une famille en crise, confinée dans le monde protégé de Balmoral.
La reine avait décidé de faire enlever toutes les radios et tous les téléviseurs du
château pour protéger ses petits-fils. C'était leur manière de refuser d'affronter
la réalité. Ils évoluaient ainsi entre les quatre murs d'un univers de flagorneurs
et on ne leur racontait ni ce qui se passait à Londres, ni dans le reste du pays.
Les gens défilaient dans les rues pour réclamer une réaction de la famille royale,
et ils ne voyaient rien venir. Au cours de cette semaine, il se propagea dans le
pays un profond sentiment anti-monarchiste, entretenu par la presse qui voyait
là une occasion de s'exonérer de toute culpabilité.”
Mais la famille royale n'était pas un thème suffisamment fort en soi : il y
manquait la tension dramatique qui fait les grands films. Grâce aux recherches
menées par Christine Langan et son équipe, Morgan a pu se renseigner sur
le rôle qu'a joué Tony Blair, le nouveau Premier ministre travailliste, pendant
la semaine qui a suivi la mort de Diana. Très vite, le scénario de THE
QUEEN insista sur le contraste entre l’ordre ancestral du pouvoir héréditaire
et le monde moderne du pouvoir acquis par élection démocratique.
“Le scénario s'est rapidement focalisé sur la constitution, la notion de gouvernance
et l'équilibre des pouvoirs entre le Premier ministre et la reine” ajoute Morgan.
“L’aspect le plus fascinant de cette histoire est tout ce qui se déroule en coulisses”
note Christine Langan. “Le gouvernement était depuis peu au pouvoir, et les
attentes des électeurs et des chroniqueurs politiques étaient énormes. Pourtant,
quatre mois après avoir été élu, Blair n'avait toujours pris aucune décision
importante. Tout d'un coup, avec la mort de la princesse, il a trouvé une
occasion d’imprimer sa marque. L'élément clé de l'histoire était la relation entre
le Premier ministre et la reine, car Blair a su tout de suite qu'il était un
partenaire incontournable dans la gestion de cette crise.”
Pour Harries, le scénario de Morgan était parfait dans sa simplicité
même. “D'un côté, vous avez la reine et la famille royale qui se préparent au
pire dans un coin reculé de l'Ecosse, et de l'autre, le jeune et fringant Tony Blair
qui a compris immédiatement la situation. Dans une certaine mesure, il sauve
l'avenir de la famille royale en obligeant cette dernière à faire face aux exigences
des médias et à une opinion publique en furie.”
Stephen Frears n'a pas eu besoin de se faire prier pour s'engager dans
l'aventure.
“Il est très difficile de trouver de vraies bonnes histoires qui ne soient pas usées
jusqu'à la corde” déclare le réalisateur. “Par chance, cela fait trois ou quatre ans
qu'on me propose des sujets vraiment originaux. En l'occurrence, il s'agissait
d'un projet qui m'intéressait particulièrement, d'abord parce qu'il me permettait
de retravailler avec Peter Morgan, mais aussi en raison du sujet lui-même. Le
film parle du conflit qui oppose deux mondes. Il parle aussi de la tradition qui
est à la fois une force et une faiblesse de ce pays.”
Le regard aiguisé de Frears était déterminant dans la réussite de THE
QUEEN. “Lorsqu'on s'attaque à des thèmes complexes et quelque peu polémiques,
il vous faut un metteur en scène qui ait une sacrée dose d'envergure, et Stephen
notes de production – 13
en a à revendre !”, ajoute Harries. “C'est un très bon réalisateur non seulement
très expérimenté, mais aussi incroyablement intelligent. C'est aussi quelqu'un
qui prend des risques : il déteste la routine, change constamment de style d'un
film à l'autre et c'est un esprit réellement curieux.”
Un des éléments importants de THE QUEEN est le souci quasi clinique
du détail. Etant donné le sujet abordé par le film, celui-ci serait sans
doute tombé sous le coup de la censure s'il n'avait pas été d'un réalisme
absolu – qu'il s'agisse de la représentation du petit déjeuner de la reine
ou de ses rapports intimes avec ses proches. Tout au long de l'écriture du
scénario, plusieurs documentalistes se sont activés à dénicher des
informations, à recouper des sources proches de la famille royale, à lire des
coupures de presse et à visionner des images d'archives de la télévision.
Spécialistes de la famille royale, Robert Lacey et Ingrid Seward ont servi
de consultants à la production. Lacey a notamment écrit Royal: Her
Majesty Queen Elizabeth II (2002), The Queen Mother (1987), Princess
(1982) et la première biographie de la reine faisant autorité, Majesty:
Elizabeth II and the House of Windsor (1977) – autant d'ouvrages réputés
pour le sérieux de leurs recherches et leur absence de sensationnalisme.
Quant à Ingrid Seward, rédactrice en chef de la revue Majesty et spécialiste
respectée de la monarchie britannique, elle a publié The Queen & Di: The
Untold Story (2001) et Diana: An Intimate Portrait (1997).
“J'ai rencontré tous ceux qui étaient prêts à témoigner” ajoute Morgan. “Il
existe énormément de biographes de la famille royale et des Blair, et ils ont tous
leurs sources, qu'il s'agisse d'écuyers à la cour, de secrétaires, de majordomes, de
bonnes ou de fonctionnaires. La documentation est très abondante, et du coup
il faut bien veiller à faire le tri entre ce qui est véridique et ce qui ne l'est pas.”
S'il a été assez simple de recueillir des informations fiables sur le
fonctionnement du protocole – les témoignages sur la manière dont les
domestiques s'adressent à la reine se recoupant tous – Morgan a dû se
14 – notes de production
montrer plus prudent dès qu'il s'est agissait d'imaginer les propos de ses
personnages dans un cadre privé. “Certes, en tant qu'écrivain, je dois faire
appel à mon imagination” précise-t-il. “Mais cela devient plus facile si je
peux rencontrer quelqu'un qui s'est entretenu avec le prince Charles le soir où
Diana est décédée. Je sais alors ce qu'il a dit, et je peux donc écrire la scène
avec plus de précision. Plus on glane d'informations, plus on peut faire le tri
entre les différentes sources auxquelles on fait appel. En général, j'écris d'abord
mes dialogues, et je vérifie ensuite s'ils sont vraisemblables” poursuit-il. “Cela
peut paraître étonnant, mais la plupart du temps, je vois juste. Il y a bien des
scènes qui sont de pure invention, comme la séquence où la reine croise un cerf
à Balmoral. Mais il y en a d'autres qui s'inspirent d'événements réels. Par
exemple, on peut se demander pourquoi Tony Blair a pris fait et cause pour la
reine aussi ardemment. Eh bien, on sait que c'est un homme politique
pragmatique, qu'il est plus conservateur que ne le pensent la plupart des gens,
que sa mère aurait eu le même âge que la reine si elle avait été en vie à l'époque,
et qu'elle aurait sans doute eu pas mal de points communs avec Elizabeth II.
Fort de ces éléments, j'arrive à écrire une scène où Cherie Blair tente de trouver
une explication au comportement de son mari.”
Peter Morgan a trouvé un vrai partenaire en Stephen Frears. “C'est un
réalisateur qui travaille en étroite collaboration avec les scénaristes. Il n'hésite
pas à étudier le moindre mot et à éplucher la moindre virgule, pour vous faire
retravailler telle ou telle scène jusqu'à ce qu'elle soit plus limpide. Il me
demandait sans cesse quel était mon regard sur telle ou telle séquence, je lui
répondais, et il me disait alors que ça ne correspondait pas à ce que j'avais
écrit. On passait notre temps à préciser tel élément, à faire en sorte que les
enchaînements soient plus compréhensibles et à retravailler l'atmosphère du film.
Je connais très peu de metteurs en scène dotés d’une telle rigueur intellectuelle.”
Quant à Frears, il fait toujours preuve de la même humilité : “L'essentiel
du travail de réécriture a consisté à clarifier le récit” explique-t-il. “Je cherche
systématiquement à rendre l'intrigue la plus compréhensible possible.”
le choix des interprètes
A l'époque où il réfléchissait au projet de THE QUEEN, Harries supervisait
la production de la sixième saison de la série « Prime Suspect », avec Helen
Mirren. Lors d'une lecture avec les comédiens, il s’est dit en regardant Helen
qu’elle ferait une formidable reine Elizabeth II. Pour l'actrice, qui a campé
plusieurs personnages inoubliables au théâtre, au cinéma et à la télévision,
il s'agissait d'une proposition qu'on ne refuse pas. “Je me suis dit que « The
Deal » était du beau boulot, et que j'étais donc en de très bonnes mains” confiet-elle. “Il s'agit d'un sujet sensible, risqué d'une certaine façon, et il faut donc
être sûr que les gens avec qui on travaille soient assez talentueux pour porter
une telle histoire à l'écran sans trahir grossièrement la réalité historique.”
Malgré son expérience, la comédienne n'a pas hésité à demander conseil
à son partenaire Michael Sheen qu'elle avait admiré dans « The Deal ».
Il lui recommanda de travailler dès que possible en étroite collaboration
avec la répétitrice Penny Dyer, afin de posséder au plus vite la voix et les
tics de langage de son personnage. Helen Mirren a également souhaité
rencontrer les interprètes de la famille royale “afin d'entrer dans la peau de
nos personnages et de nous habituer aux voix des uns et des autres, avant même le
premier jour de tournage, comme si nous appartenions déjà à la même famille”.
Comme ses partenaires, Helen Mirren était parfaitement consciente des
écueils qu'il y avait à jouer un personnage réel, surtout lorsqu'il s'agit
d'une protagoniste aussi célèbre que l’actuelle souveraine. La difficulté
consistait à trouver le juste équilibre entre une interprétation très réaliste
et un portrait à la limite de la caricature. “Le but n'était pas de faire une
brillante imitation”, reprend la comédienne. “J'ai fait beaucoup de recherches.
Je ne suis pas très douée pour les imitations, et même si vous êtes la meilleure
imitatrice du monde, vous ne brosserez jamais qu'un portrait partiel de votre
personnage. Etant donné la force du symbole qu'incarne la reine, j'étais terrorisée.
C'est le rôle qui m'a le plus angoissée de ma carrière. Le travail qu'on a fait avec
Penny Dyer s'est avéré inestimable. Elle a un sens extraordinaire des voix.
Puis, une idée m'a traversé l'esprit qui m'a beaucoup aidée : je me suis vue
comme une portraitiste. En effet, les bons portraitistes apportent à leur tableau
leur propre perception de leur sujet, et peignent ce dernier en fonction de leur
personnalité, de leur psychologie : c'est ainsi que chaque portrait est unique. Je
me suis imprégnée de tous les portraits que j'ai trouvés. Malheureusement, il n'y a
pas de livre consacré exclusivement aux portraits d'Elizabeth II. C'est vraiment
dommage. Bien entendu, il faut s'efforcer de reproduire certaines choses fidèlement,
comme la coiffure, les gestes des mains, les attitudes, la démarche ou la voix”
poursuit-elle. “J'avais des photos de la reine dans ma caravane, et j'ai passé
mon temps à visionner des cassettes. C'était un peu angoissant, parce qu'à chaque
fois que je voyais des images d'elle, j'avais l'impression de la trahir, de trahir son
être profond – et c'est précisément l'être profond que je cherchais à approcher. Je
me souviens d'un film assez ancien d'une minute environ, où on voit Elizabeth
à l'âge de 12 ans descendre d'une voiture et se diriger vers quelqu'un pour lui
serrer la main. C'était très émouvant. Je me le suis repassé plusieurs fois. Plus
je l'observais, plus je la trouvais extraordinaire en tant que personne : on la voit
comme un symbole très fort, célèbre dans le monde entier, alors qu'en fait on ne
la connaît pas du tout. Elle est très différente de Tony Blair, qui lui est très
extraverti. Elle est réservée et évolue dans son monde – mais elle n'a rien de
névrosé ou de perturbé, elle est au contraire posée et sereine. Elle s'impose une
formidable auto-discipline. C'est exactement dans cette direction que j'ai essayé
d'aller.”
C'est aussi la perspective d'être dirigée par Stephen Frears qui a poussé
Helen Mirren à tourner le film. “Stephen dirige ses comédiens comme un chef
d'orchestre” explique l'actrice. “On a l'impression qu'il entend une mélodie du
film dans sa tête, et qu'à partir de là, il tourne les plans et dirige les comédiens.”
Comptant parmi les jeunes comédiens britanniques les plus doués de sa
notes de production – 15
génération, Michael Sheen a été salué par la critique pour sa prestation
de futur chef du gouvernement travailliste dans « The Deal ». Pourtant,
s'il s'est agi d'incarner le même personnage, l'intrigue de THE QUEEN
se déroule quatre ans plus tard et Blair n'est plus le même homme. Il a
non seulement remporté la bataille pour la direction du Parti travailliste,
mais il vient d'être élu Premier ministre avec une écrasante majorité.
“Dans « The Deal », Blair était jeune et naïf” précise Michael Sheen. “Dans
THE QUEEN, il s'agit d'un homme plus posé, plus réfléchi. Il a gagné en
influence et en maturité. L'élection qu'il a remportée quatre mois avant la mort
de Diana lui a certes donné confiance en lui, mais il a encore du chemin à faire
pour se sentir vraiment à l'aise dans son rôle de Premier ministre. Il est certain
qu'à la fin du film, il a gagné en envergure et en assurance.”
La difficulté consistant à interpréter un personnage réel a séduit Michael
Sheen. “Etonnamment, le travail de l'acteur est inversé pour un rôle de ce
genre” poursuit-il. “Lorsqu'on joue un personnage fictif, on commence par
s'approprier sa psychologie, et puis on acquiert la voix et les attitudes de manière
quasi naturelle. Quand il s'agit d'un personnage réel, on travaille d'abord son
aspect physique pour se focaliser ensuite seulement sur sa personnalité. J'ai
visionné beaucoup d'images d'archives et lu pas mal de livres au sujet de Blair,
et j'ai parlé de lui à plusieurs personnes. Je n'ai pas seulement essayé de l'imiter,
mais j'ai souhaité pouvoir faire comprendre ce qui se passe dans sa tête par une
multitude de petits signes à peine perceptibles. Quand on imite quelqu'un, on
tombe dans la caricature, alors qu'avec ce film, nous avons voulu faire un drame
sentimental. Il s'agissait de raconter une histoire avant tout. On a fait un gros
boulot de documentation en amont, et on s’est lâché ensuite au moment du tournage.”
THE QUEEN marque la troisième collaboration de Michael Sheen avec
Stephen Frears, après MARY REILLY et « The Deal ». “Stephen vous
encourage sans cesse à vous dépasser et à explorer de nouvelles pistes. Il révèle
des choses en vous que vous ne soupçonniez pas. C'est une expérience extrêmement
agréable et gratifiante, mais qui ne met pas franchement à l'aise. Les personnages
16 – notes de production
de Stephen sont toujours complexes, et pour parvenir à ce degré de complexité,
il vous pousse sans cesse à fouiller au plus profond de vous-même et à vous
dépasser. On est tout à fait conscient d’être manipulé, mais on l'accepte bien
volontiers car on lui fait confiance. Il passe son temps à vous faire des petites
remarques. Quand j'étais sur le point de tourner une scène avec Helen
Mirren, il me faisait des commentaires du genre “Elle fout vraiment la
trouille, non ?”, afin de créer l'atmosphère qu'il estime être nécessaire pour
mon personnage. Il a toujours l'œil qui pétille, et ça fonctionne !”
Mais le film possède aussi, selon Michael Sheen, sa part de légèreté : “Le
film est souvent très drôle. Le scénario de Peter Morgan flirte avec l'audace et
l'impertinence. Ce qui est formidable, c'est qu'il mêle la sphère privée – on voit
par exemple les Blair en train de manger des pâtes devant la télé – et la sphère
professionnelle, et c'est ce qui en fait un film réaliste. Le résultat devrait être
amusant parce que c’est toujours un peu bizarre de voir des gens célèbres faire
des gestes de la vie quotidienne. A première vue, THE QUEEN parle de la
manière dont la famille royale a géré la mort de Diana, et dont Blair a conseillé
la reine sur la ligne de conduite à adopter ” conclut Michael Sheen. “Mais,
en réalité, il s'agit d'un film qui parle de nos valeurs et évoque un moment de
l'histoire britannique où les notions de devoir et de tradition, incarnées par
l'institution monarchique, entrent en conflit avec l’idée de modernité et de
simplicité. C'est aussi un film qui traduit l'état d'esprit et les attentes du pays à
ce moment précis, et la manière dont les dirigeants y ont répondu.”
James Cromwell avait déjà été dirigé par Frears dans le film de télévision
américain « Fail safe ». “Je crois qu'il lui fallait un bouc émissaire, quelqu'un
sur qui la presse britannique pourrait tirer à boulets rouges” plaisante James
Cromwell. “Un Américain dans le rôle du prince Philip ? Impensable !
Stephen a un peu hésité au départ, se demandant bien si j'y arriverais. Je crois
que ce qui l'a convaincu, c'est que j'ai bel et bien rencontré le prince Philip et la
reine, et que j'ai joué devant eux à Whitehall dans un spectacle parrainé par le
prince pour soutenir le WWF. Cela m'a permis d'avoir un aperçu de la manière
dont il s'exprime ainsi que de sa gestuelle. Mais pour l'essentiel, je m'en suis
remis au scénario. Ce qui m'intéresse, c'est de débusquer l'humanité derrière le
personnage. Et cela revient à formuler certaines hypothèses en fonction de votre
propre notion de l'humanité et de vos propres préférences – qui ne correspondent
d'ailleurs peut-être pas à celles d'un tel personnage. Pour moi, Philip est quelqu'un
de très respectueux du protocole, et qui sait parfaitement quel est son rôle. Il
s'exprime autant qu'il le peut et l'estime nécessaire, mais il sait à quel moment il
doit s'effacer. Il reste pourtant des questions sans réponse. Qui porte la responsabilité
du dysfonctionnement de cette famille ? La reine s'est-elle déchargée de ses
responsabilités de mère sur Philip pour mieux assumer celles de monarque ?
Philip s'est-il avéré incapable de donner à Charles l'amour et la confiance en soi
dont il aurait eu besoin pour agir différemment ? Je ne le juge pas car si, en tant
qu'acteur, je me mettais à le juger, je prendrais de la distance et ne pourrais alors
plus le jouer.”
Parmi les autres interprètes, citons Helen McCrory (Cherie Blair), Sylvia
Syms (la reine mère) ainsi qu’Alex Jennings (le prince Charles), Roger
Allam (Sir Robin Janvrin, secrétaire particulier adjoint de la reine) et Tim
McMullan (Alastair Campbell). De façon plus surprenante, Stephen Frears a
souhaité confier le rôle du prince Philip à James Cromwell.
Pour Helen McCrory, son rôle permettait de clarifier les choses sur
Cherie Blair. Bien que l'épouse du Premier ministre ait fait l'objet d'une
abondante littérature – la plupart des ouvrages sont critiques et univoques –
on trouve très peu d'archives où on l'entend s'exprimer. C'est sans doute
étonnant, mais il existe également très peu d'images d'archives de Cherie
Blair.
Surtout connu pour ses prestations dans BABE et L.A. CONFIDENTIAL,
“J'ai toujours éprouvé de la sympathie pour elle” explique la comédienne, “et
j'ai le sentiment qu'elle a souvent été maltraitée par la presse qui ne peut
s'empêcher de publier des images d'elle peu flatteuses. C'est une femme intelligente
qui a fait une magnifique carrière comme avocate des droits de l'homme. J'ai été
très heureuse de pouvoir donner une autre image d'elle, celle d'une mère et d'une
épouse affectueuse, qui ne peut se réduire à la caricature qu'en font les médias.
En étudiant sa gestuelle, j'ai compris qu'elle était attachante, qu'elle aimait rire,
qu'elle est très à l'aise face aux gens qu'elle ne connaît pas, et que c'est elle plus
que son mari qui va d'abord vers les autres.”
style visuel et décors
L'un des thèmes les plus importants du film concerne l'opposition entre le
monde de la monarchie, nourri de traditions et d'obligations protocolaires,
et un monde plus moderne, à la fois riche d'émotions et de simplicité. C'est
la tension entre les deux univers qui a inspiré le style visuel du film, qu'il
s'agisse des éclairages, des mouvements d'appareil, des décors ou des costumes.
Chef-opérateur d'origine brésilienne, réputé pour ses collaborations avec
plusieurs grands cinéastes, Affonso Beato a signé la photo de THE
QUEEN. Sa mission était simple : “Stephen souhaitait tourner les scènes de
la famille royale en 35 mm et celles avec Blair en Super 16. Cela correspondait
aux besoins du film : l'image 35 mm est plus léchée et en impose davantage
qu'un tournage caméra à l'épaule en 16 mm, qui est plus dynamique et fait
davantage ressortir le grain. Nous souhaitions créer un contraste important
entre ces deux mondes – l'un, imposant et immuable, l'autre moderne et trépidant.”
L'une des difficultés qu'a dû surmonter Affonso Beato était le laps de
temps pendant lequel se déroule le film. “L'intrigue s'étale sur une semaine,
mais le tournage a duré plus de deux mois. Si je pouvais maîtriser les éclairages
des intérieurs, je ne pouvais rien faire pour ceux des extérieurs. Ce fut
difficile de faire en sorte que tous les extérieurs aient la même tonalité, et j'aurais
notes de production – 17
aimé qu'il y ait plus de journées ensoleillées, mais quand on tourne en GrandeBretagne, c'est souvent un problème…”
Le contraste entre l'atmosphère guindée de la famille royale et l'ambiance
détendue et conviviale des Blair est plus manifeste encore dans les décors
et les lieux de tournage.
Le chef décorateur Alan Macdonald, qui a conçu les décors de THE
QUEEN, estime que “un décor est réussi lorsqu'il ne se voit presque pas. Le
film se déroule dans un univers qu'on a l'impression de bien connaître”. Il s'est
servi de biographies et d’images d'archives de la famille royale et des Blair
dans son travail. “On croit très bien connaître l'univers du château de Windsor,
de Balmoral et du Palais de Buckingham, parce que ce sont des symboles forts. Mais
le film ne se déroule pas dans ces espaces publics qu'on a beaucoup vus à la télévision.
En réalité, il se déroule dans les appartements privés des résidences royales, dont
il existe très peu de témoignages : on voit la reine dans sa chambre, dans son lit,
en train de regarder la télévision ou conduire sa voiture dans le domaine de
Balmoral. Cela m'a dérouté au départ, mais je me suis rendu compte que ça nous
permettait d'être particulièrement audacieux sur le plan visuel.”
Une partie importante du film se déroule à Balmoral, en Ecosse, au sein
des appartements les plus privés de la reine. Construit sous le règne de
Victoria et conçu comme un lieu permettant d'échapper à la sévérité du
protocole royal, Balmoral est l'un des deux domaines appartenant à la
reine, et non à l'Etat. Imaginé par la reine Victoria elle-même et son
époux le prince Albert dans le plus pur style baronnial écossais, le château
mêle des influences néo-gothiques et Tudor – sans oublier une forte
influence liée aux origines allemandes du prince Albert. Le domaine n’est
pas sans évoquer certains pavillons de chasse du roi Louis II de Bavière.
Pour Macdonald, les repérages ont été d'autant plus difficiles que plusieurs
châtelains refusaient d'accorder la moindre autorisation de tournage en
18 – notes de production
apprenant le sujet du film. Macdonald dut réduire sa liste d'une trentaine
de châteaux et demeures écossais aux trois propriétés qui ont finalement été
retenues pour évoquer Balmoral : le château de Cluny dans l'Aberdeenshire,
le domaine de Glenfeshie dans l'Invernessshire et le château de Blairquhan
dans l'Ayrshire. C'est la première fois qu'on les verra dans un film.
“Ce que je trouvais intéressant, c'est qu'on s'infiltrait dans la sphère privée”
confie Macdonald. “Il fallait qu'on imagine un espace atemporel qui mêle la
notion de tradition à celle d'une demeure familiale de villégiature. Dans le
film, les membres de la famille royale donnent le sentiment de ne pas avoir
beaucoup évolué depuis les années 50. Ils n'arrivent pas à se détacher d'une
certaine solennité car ils appartiennent à une génération qui a grandi pendant
et après la guerre – une période d'austérité – et cela est ancré dans leur mentalité,
mais aussi dans le style de leurs habitations. La reine est économe, et on trouve
à Balmoral des radiateurs électriques au lieu du chauffage central : d'ailleurs, à
Balmoral, on vit plutôt au grand air qu'à l'intérieur car c'est un espace qui
préserve de la solennité de Buckingham. Nous n'avons utilisé ni rouge, ni bleu
dans la décoration, mais seulement des tons naturels, ocre et couleur terre. En
outre, Victoria et Albert avaient décoré Balmoral entièrement à l'écossaise, ce
qu'on voit encore au château. On n'a pas osé aller jusque-là et utiliser des tissus
écossais pour les rideaux, la moquette et la tapisserie, parce que ça aurait vraiment
eu l'air d'un hôtel à thème… J'ai donc utilisé ces tissus et cette gamme de couleurs,
en les atténuant, pour que l'ensemble soit un peu plus neutre. Mais on a conservé
l'aspect solennel, bien entretenu et méthodiquement rangé du lieu. Chez les
Blair, c'est tout autre chose” poursuit-il. “D'après mes recherches, il semble que
Tony et Cherie aient vécu comme des étudiants. Ils n'ont pas les préoccupations
propres à la famille royale, mais ils forment un couple avec des enfants en bas
âge, et ont le mode de vie de la plupart des couples avec enfants. Leur cadre de
vie tranche totalement avec la solennité et les règles strictes auxquelles sont
soumis les membres de la famille royale. Chez les Blair, on vit dans le désordre,
l'atmosphère est chaleureuse et n'a rien de guindée.”
Cette simplicité se retrouve même dans les appartements privés du 10
Downing Street. “J'ai l'impression que le New Labour a fait souffler un vent
de décontraction sur Downing Street, un état d'esprit où on a plutôt tendance
à appeler Tony Blair par son prénom que par son titre. J'ai donc donné à
Downing Street un style contemporain, où se mêlent malgré tout des vestiges
d'époques révolues.”
La production a tourné dans d'autres sites encore, comme le Goldsmith
Hall de Londres pour évoquer la Salle Chinoise de Buckingham, Brocket
Hall dans l'Hertfordshire pour la chambre et le salon de la reine, les
bâtiments de la Royal Air Force à Halton, dans le Buckinghamshire, pour
les différentes salles de réception du palais de Buckingham et l'aéroport
de Southend pour la base militaire de Northolt.
les costumes
Pour la chef costumière Consolata Boyle, la difficulté a été de concevoir les
costumes de la famille sans doute la plus photographiée au monde : “Je me
suis dit qu'il était risqué de tenter de reproduire leurs costumes à l'identique. Il
y avait un double défi à relever car si la reine est très célèbre, elle n'en est pas
moins l'une des femmes les plus énigmatiques qui soient. Si on se contente de
tout reproduire à l'identique, cela peut s'avérer très gênant. J'ai souhaité créer
un monde qui semble juste sur le plan émotionnel et spirituel, j’ai donc
gardé certains éléments de la garde-robe de la reine… mais certains éléments
seulement !”
L'une des phases les plus agréables a consisté à créer le style vestimentaire
de la reine à Balmoral. “C'est dans ces moments qu'elle se sent le plus à l'aise, et
elle se retrouve là-bas telle qu'elle était quand elle était jeune. Il y a de l'élégance,
de l'aisance et une certaine beauté dans la manière dont elle et son entourage
20 – notes de production
s'habillent. J'ai voulu qu'on ressente son amour de la nature et la force qui
émane de la lande écossaise – qu'on éprouve la beauté presque effrayante du site.
Etant donné qu'il s'agit du lieu où elle se sent le mieux, j'ai souhaité que l'on
retrouve ce bien-être dans ses tenues, c'est pourquoi elle porte des jupes écossaises
de couleur naturelle, des bottes et des richelieus Wellington, des tenues confortables
et fonctionnelles. A Londres, l'atmosphère est beaucoup plus froide, anodine et
urbaine, à la fois chez la reine et chez les Blair. La reine est alors dans un cadre
officiel, qui tranche avec l'ambiance décontractée et simple de Balmoral.”
Tandis que la plupart des costumes de la reine ont été créés pour les
besoins du film, les autres membres de la famille royale portent des tenues
dont certaines ont été louées, comme les vêtements en tweed du prince
Philip et de Charles, les robes féminines aux couleurs chatoyantes de la
reine mère et les costumes du personnel de la reine.
Quant à la garde-robe du couple Blair, Consolata Boyle s'est inspirée des
images d'archives. “Ils sont aujourd'hui beaucoup plus élégants et apprécient les
vêtements de grands couturiers,” précise la chef costumière. “Mais auparavant
ils s'en moquaient complètement et n'avaient pas beaucoup de style. C'est avec
ce type de costumes qu'on peut facilement se tromper, et il a donc fallu que je sois
très vigilante.”
les archives
A plusieurs reprises, Consolata Boyle, Alan Macdonald et Affonso Beato
ont dû se conformer à la stricte réalité historique : la production a alors
utilisé de nombreuses images d'archives. Comme pour « The Deal »,
Frears n'a pas hésité à monter plusieurs plans d'archives dans THE
QUEEN.
Documentariste réputé pour son audace, Adam Curtis s'est avéré un
précieux allié dans cette démarche. Il s'est notamment fait remarquer
pour son documentaire autour d'Al-Quaida et de la guerre contre le
terrorisme menée par le gouvernement américain, THE POWER OF
NIGHTMARES, présenté au festival de Cannes en 2005. Après « The
Deal » et MADAME HENDERSON PRESENTE, THE QUEEN
marque sa troisième collaboration avec Stephen Frears.
“Nous souhaitions donner le sentiment qu'en dépit de la mort de Diana, sa
présence est toujours palpable” indique Frears. “Il y a peu de scènes sans un
téléviseur allumé. Adam Curtis nous a apporté sa propre sensibilité dans le choix
des images d'archives, mais surtout, il sait parfaitement dénicher les meilleures.
Il nous fallait certaines images qu'on a tous en tête, comme celle de Cherie
ouvrant la porte en chemise de nuit le lendemain de l'élection, mais nous avons
aussi souhaité surprendre le spectateur avec des images inédites qu'a trouvées
Adam. Il y a deux ou trois séquences où les images d'archives sont montées, presque sans raccord, avec des plans qu'on a tournés, ce qui permet de mieux s'y
retrouver dans le déroulement des événements.”
Harries et le reste de l'équipe sont parfaitement conscients que le film risque
de susciter des réactions de rejet et une vaste polémique. Cependant, le
réalisateur, le scénariste et lui insistent sur le fait qu'ils n'ont pas cherché
à être subversifs. “Nous avons fait en sorte de ne rien cacher” note Harries.
“Nous n'avons rien fait de manière souterraine. Nous n'avions aucunement
l'intention d'être anti-royalistes. C'est l'audace même du projet qui rend le film
aussi fort. Car il s'agit bien d'un film autour d'un monarque encore en vie.”
“Le film sera polémique en raison de son existence même” conclut Frears. “Il y
aura un énorme écart entre l'idée que se feront les gens du film et le film luimême. Je m'attends à ce que les journalistes y recherchent l'aspect sensationnel,
mais ils ne le trouveront pas dans ce film. Son propos n'a rien de choquant ou
de scandaleux, et le film ne révèle rien qui ne soit de notoriété publique. Mais
le fait de parler de la reine comme une femme, plutôt que comme une icône, en
choquera sans doute certains.”
notes de production – 21
devant la caméra
helenla reine
mirren
Helen Mirren est l'une des comédiennes britanniques les plus célèbres et
les plus respectées. Travaillant aussi bien pour le théâtre que pour le
cinéma et la télévision, elle s'est fait connaître pour ses rôles audacieux et
a remporté plusieurs prix. Avant d'incarner Elizabeth II, elle était la reine
Charlotte dans LA FOLIE DU ROI GEORGE de Nicholas Hytner,
rôle pour lequel elle obtient le prix d'interprétation au Festival de Cannes
1995 et une citation à l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.
C’est au National Youth Theatre qu’elle débute avant d'intégrer la Royal
Shakespeare Company en 1967. Elle y interprète plusieurs personnages
du répertoire classique, comme Tressida dans Troilus et Cressida et Lady
Macbeth dans Macbeth, mis en scène par Trevor Nunn. En 1972, elle
rejoint la troupe du grand metteur en scène Peter Brook avec laquelle elle
part en tournée dans le monde entier.
La carrière cinématographique d’Helen Mirren commence avec AGE
OF CONSENT (1969) de Michael Powell, où elle donne la réplique à
James Mason, mais c’est avec RACKET de John Mackenzie qu’elle
s'impose vraiment en jouant la maîtresse au caractère bien trempé de Bob
Hoskins : la critique voit déjà en elle une star montante.
Elle enchaîne très vite les rôles, inscrivant notamment son nom à l'affiche
de EXCALIBUR de John Boorman et CAL de Pat O'Connor, où son
interprétation d'une veuve amoureuse d'un homme plus jeune lui vaut un
deuxième prix d'interprétation à Cannes en 1984. Elle tourne ensuite
MOSQUITO COAST de Peter Weir, LE CUISINIER, LE VOLEUR,
SA FEMME ET SON AMANT de Peter Greenaway, WHERE
ANGELS FEAR TO TREAD de Charles Sturridge et SOME
MOTHER’S SON de Terry George, qu'elle a également co-produit.
22 – devant la caméra
Helen Mirren décroche une deuxième citation à l'Oscar pour sa prestation
dans GOSFORD PARK de Robert Altman, ainsi qu’une citation au
Golden Globe pour son rôle dans CALENDAR GIRLS de Nigel Cole.
Elle a récemment donné la réplique à Robert Redford dans L'ENLEVEMENT
de Peter Jan Brugge.
Au début des années 90, elle joue l'inspecteur de police Jane Tennison
dans la série « Prime Suspect », couronnée à l'Emmy et au BAFTA. En
1999, elle remporte un Emmy et une citation au Golden Globe pour
« The Passion of Ayn Rand » où elle tient le rôle-titre.
Pour la télévision américaine, elle tourne « Losing Chase » pour lequel
elle remporte le Golden Globe de la meilleure actrice en 1996, « The
Passion of Ayn Rand », « Door to Door » (citations aux Golden Globe,
Emmy et Screen Actors Guild), « The Roman Spring of Mrs Stone »
(citations aux Golden Globe, Emmy et Screen Actors Guild) et plus
récemment « Elizabeth I », coproduction entre Channel 4 et HBO,
saluée par la critique au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
Grande comédienne de théâtre, Helen Mirren se produit dans les années
70 dans Teeth ‘n’ Smiles à la Royal Court et La Mouette au Lyric Theatre.
Elle est saluée par la critique pour ses prestations dans Antoine et
Cléopâtre aux côtés de Michael Gambon, Le Miroir à deux faces d'Arthur
Miller, Orphée aux enfers, A Month in the Country – qui marque ses débuts
à Broadway et lui vaut une citation au Tony – et The Dance of Death à
Broadway aux côtés de Sir Ian McKellen. Elle s'est récemment produite
dans Le Deuil sied à Electre au National Theatre.
Elle a été faite Dame de l'Empire Britannique en 2003.
michael sheen
tony blair
Après « The Deal », réalisé pour la télévision en 2003, Michael Sheen
incarne de nouveau Tony Blair dans THE QUEEN qui marque sa troisième
collaboration avec Stephen Frears. Il a en effet débuté au cinéma dans
MARY REILLY où il joue le valet de pied du docteur Jekyll. On l'a
également vu dans THE LEAGUE OF GENTLEMAN’S APOCALYPSE
(2005) de Steve Bendelack, KINGDOM OF HEAVEN (2004) de
Ridley Scott, UNE AFFAIRE DE COEUR (2003) de Peter Howitt,
BRIGHT YOUNG THINGS (2003) de Stephen Fry, UNDERWORLD
(2002), UNDERWORLD 2 – EVOLUTION (2004) de Lene Wiseman,
FRERES DU DESERT (2002) de Shekhar Kapur et OSCAR WILDE
(1997) de Brian Gilbert.
A la télévision, il a récemment tourné « Fantabulosa » où il interprète le
comédien et chroniqueur Kenneth Williams, après avoir été à l'affiche de
« Dirty Filthy Love ».
Né au Pays de Galles, il grandit à Port Talbot, ville industrielle où ont
vécu Richard Burton et Anthony Hopkins. Il suit des études à la Royal
Academy of Dramatic Art de Londres où il remporte, en deuxième année,
la très convoitée bourse Laurence Olivier.
Il fait ses débuts sur scène en 1991 dans When She Danced au West End,
aux côtés de Vanessa Redgrave, tout en poursuivant ses études à la Royal
Academy. Salué par la critique, il reçoit plusieurs prix pour ses créations
dans Roméo et Juliette, Peer Gynt, Henry V et Look Back in Anger.
Particulièrement remarqué en 1999 dans la reprise d'Amadeus de Peter
Hall à Broadway, il remporte les prix du meilleur acteur du London
Evening Standard et du London Theatre Critics pour son interprétation
de Caligula en 2003.
24 – the queen – devant la caméra
james cromwell
le prince philip
James Cromwell s'impose au théâtre avant de tourner en 1976 son premier
film. Il est aujourd’hui connu dans le monde entier pour son rôle du fermier
Hoggett dans BABE, LE COCHON DEVENU BERGER (1995) de
Chris Noonan, qui lui a valu une citation à l'Oscar du meilleur acteur dans
un second rôle. Il figure également aux génériques de LARRY FLYNT
(1996) de Milos Forman, STAR TREK : PREMIER CONTACT (1996)
de Jonathan Frakes, L.A. CONFIDENTIAL (1997) de Curtis Hanson,
LA LIGNE VERTE (1999) de Frank Darabont, LA NEIGE TOMBAIT SUR LES CEDRES (1999) de Scott Hick, SPACE COWBOYS
(2000) de Clint Eastwood et I,ROBOT (2003) de Alex Proyas.
A la télévision, il apparaît dans plusieurs séries : « Star Trek: Deep Space
Nine » et « The Next Generation », « La Loi de Los Angeles », « Hill
Street Blues » et « MASH ».
Il sera prochainement à l’affiche de SPIDER-MAN 3 de Sam Raimi.
devant la caméra – 25
alex jennings
sylvia syms
helen mccrory
roger allam
Après le National Youth Theatre et le Bristol Old Vic, Alex Jennings
rejoint la Royal Shakespeare Company et le Royal National Theatre.
Au cinéma, il joue dans WAR REQUIEM (1989) de Derek Jarman, LE
SONGE D'UNE NUIT D'ETE (1996) de Adrian Noble, LES AILES DE
LA COLOMBE (1997) de Iain
Softley, FRERES DU DESERT
(2002) de Shekhar Kapur, BRIDGET
JONES : L’AGE DE RAISON
(2004) de Beeban Kidron.
Il a gagné plusieurs prix pour ses
prestations sur scène : trois Laurence
Olivier Awards pour Too Clever By
Half en 1989, Peer Gynt en 1996 et
My Fair Lady en 2003, ainsi que le
London Critics Circle Theatre Award
du meilleur acteur pour Too Clever By
Half en 1988 et le London Evening
Standard Theatre Award du meilleur
acteur pour Le Conte d'hiver et The
Relapse en 2001.
Après ses études à la Royal Academy of Dramatic Art, Sylvia Syms débute
au théâtre où elle est repérée par le réalisateur Herbert Wilcox et son
épouse, la comédienne Anna Neagle. Elle joue la fille de cette dernière dans
MY TEENAGE DAUGHTER (1956), avant de retrouver le couple
l’année suivante dans NO TIME
FOR TEARS.
On l'a également vue dans ICECOLD IN ALEX (1958) de Jack
Lee Thompson, FERRY TO
HONG KONG (1959) de Lewis
Gilbert, LA CONSPIRATION (1960)
de Ralph Thomas, EXPRESSO
BONGO (1960) de Val Guest, LE
MONDE DE SUZIE WONG
(1960) de Richard Quine et VICTIME
(1961) de Basil Dearden.
Elle a décroché trois citations au
British Film Award pour LA
FEMME EN ROBE DE CHAMBRE
(1957),NO TREES IN THE STREET
(1958), et TOP SECRET (1974).
Elle apparaît dans ABSOLUTE BEGINNERS (1986) de Julien
Temple, SHIRLEY VALENTINE (1989) de Lewis Gilbert, UNE
LUEUR DANS LA NUIT (1992) de David Seltzer et SEULE LA
MORT PEUT M'ARRETER (2003) de Mike Hodges.
Comédienne réputée de la scène londonienne, Helen McCrory s'impose
progressivement au cinéma et à la télévision depuis qu'elle a remporté le
Richard Burton Award du meilleur espoir en 1995. On l'a vue dans
CASANOVA (2005) de Lasse Hallström, DELIRE D'AMOUR (2004)
de Roger Michell, LA VENGEANCE DE MONTE CRISTO (2002)
de Kevin Reynolds, CHARLOTTE GRAY (2001) de Gillian
Armstrong, DAD SAVAGE (1998) de Betsan Morris Evans et
ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE (1994) de Neil Jordan.
Pour le petit écran, elle interprète le rôle-titre d' « Anna Karenine », et
joue dans «North Square », « The Jury », « Charles II : The Power And
The Passion », « Spoonface Steinberg » et « Streetlife », pour lequel elle
obtient le BAFTA gallois de la meilleure actrice en 1997.
Egalement citée au Evening Standard Theatre Award de la meilleure
actrice pour sa prestation dans Oncle Vania, elle a récemment triomphé
dans le rôle de Rosalind dans Comme il vous plaira, qui lui a valu une
citation au Laurence Olivier de la meilleure actrice.
Grand comédien de théâtre, Roger Allam acquiert sa notoriété au sein de
la Royal Shakespeare Company et du Royal National Theatre.
Au cinéma, il joue dans LE VENT SE LEVE de Ken Loach, TOURNAGE
DANS UN JARDIN ANGLAIS de Michael Winterbottom, V POUR
VENDETTA de James Mc Teigue, WILT (1989) de Michael Tuchner
et à la télévision dans « The Roman Spring of Mrs Stone » et « RKO ».
Il a remporté deux Laurence Olivier Theatre Awards pour Money en
2000, et pour Privates on Parade en 2002. Il a également été Javert dans
le comédie musicale Les Misérables, et se produit actuellement dans
Blackbird.
le prince charles
26 – devant la caméra
la reine mère
cherie blair
sir robin janvrin
tim mcmullan
stephen lamport
Ancien élève de la Royal Academy for Dramatic Arts, Tim McMullan
figure aux génériques de plusieurs longs métrages et téléfilms : « The
Furnace » (2000), ONEGIN (1999) de Martha Fiennes, PLUNKETT
AND MACLEAN (1999) de Jake Scott, SHAKESPEARE IN LOVE
(1998) de John Madden, LE CINQUIEME ELEMENT (1997) de Luc
Besson et LES OMBRES DU COEUR (1993) de Richard
Attenborough.
Au théâtre, il s'est produit dans plusieurs pièces : Theatre of Blood, His
Dark Materials, The Noise of Time, Light and The Three Lives of Lucie
Cabrol, et Le Songe d'une nuit d'été au sein de la Royal Shakespeare
Company.
devant la caméra – 27
derrière la caméra
stephen
frears
réalisateur
Né à Leicester en 1941, Stephen Frears fait des études de droit à
Cambridge avant de devenir l'assistant du metteur en scène Lindsay
Anderson au Royal Court de Londres. Il se tourne ensuite vers le cinéma
et assiste le réalisateur Karel Reisz. C’est en 1971 qu’il signe son premier
long métrage, GUMSHOE, avec Albert Finney. Il travaille par la suite
pour la télévision, avant de s'imposer grâce à un film à petit budget qui
devient vite un formidable succès, MY BEAUTIFUL LAUNDRETTE.
Ecrit par Hanif Kureishi, le film, produit par Channel 4, s'attache à la
relation amoureuse entre un jeune Pakistanais et un punk londonien –
joué par Daniel Day-Lewis alors inconnu – tout en évoquant la situation
politique des années 80. Tourné pour la télévision, le film sort en salles
dans le monde entier et s'impose comme un succès critique et commercial.
Le réalisateur s'intéresse encore à des personnages tentant de surmonter les
stéréotypes sexuels et sociaux dans PRICK UP YOUR EARS (1987),
portrait du dramaturge Joe Orton, avec Gary Oldman, Alfred Molina et
Vanessa Redgrave, et dans SAMMY ET ROSIE S'ENVOIENT EN
L'AIR (1987), de nouveau écrit par Kureishi, qui traite des rapports
inter-culturels et des conflits entre générations dans un Londres ravagé
par les émeutes.
Stephen Frears fait ensuite ses débuts hollywoodiens avec LES LIAISONS
DANGEREUSES (1988) qui lui vaut une citation au BAFTA du meilleur
réalisateur. Sur un scénario de Christopher Hampton, récompensé par un
Oscar, le film s'inspire du roman épistolaire de Choderlos de Laclos. Face
à John Malkovich en Valmont, Glenn Close y interprète la redoutable
marquise de Merteuil.
Pour LES ARNAQUEURS en 1990, Stephen Frears obtient une deuxième
citation à l'Oscar du meilleur réalisateur. Interprété par John Cusack,
28 – derrière la caméra
Anjelica Huston et Annette Bening, le film impose définitivement Frears
comme l'un des cinéastes britanniques les plus doués de sa génération.
Stephen Frears se partage alors entre la Grande-Bretagne et les EtatsUnis. HEROS MALGRE LUI (1992), avec Dustin Hoffman, Geena
Davis et Andy Garcia est une fable satirique, tandis que MARY REILLY
(1996), relecture du mythe du docteur Jekyll et Mr Hyde, donne l'occasion
au cinéaste de retrouver le scénariste Christopher Hampton et les
comédiens John Malkovich et Glenn Close. Entre-temps, il signe deux
adaptations de Roddy Doyle, THE SNAPPER (1993) et THE VAN
(1996).
Après son western nostalgique, HI-LO COUNTRY (1998) avec Woody
Harrelson, Billy Crudup, Penelope Cruz et Patricia Arquette, il réalise
HIGH FIDELITY qui s'interroge avec humour sur la notion d'engagement.
Tiré du roman éponyme de Nick Hornby, le film est interprété et co-écrit
par John Cusack.
En 2000, Stephen Frears signe LIAM, chronique tendre et dramatique
écrite par Jimmy McGovern sur les mésaventures d'une modeste famille
de Liverpool dans les années 30.
Il enchaîne avec DIRTY PRETTY THINGS (2002), thriller dramatique
qui évoque le parcours d'immigrés sans papiers tentant de survivre à
Londres.
En 2003, le réalisateur tourne pour la télévision anglaise «The Deal»,
étude des rapports entre Gordon Brown et Tony Blair, qui a obtenu le
BAFTA du meilleur film de télévision en 2004.
En 2005, Stephen Frears réalise la comédie dramatique MADAME
HENDERSON PRESENTE, avec Judi Dench et Bob Hoskins.
christine langan – productrice
françois ivernel – producteur exécutif
peter morgan – scénariste
Productrice de «The Deal», Christine Langan a également assuré la
production exécutive de LIE WITH ME, thriller en deux parties de
Susanna White. Elle a ensuite produit « Dirty filthy love » d'Adrian
Shergold, avec Michael Sheen pour la télévision et en 2005, pour le
cinéma PIERREPOINT d'Adrian Shergold.
Christine Langan a été productrice exécutive chez Granada TV où elle a
produit la comédie dramatique « I Saw You » et produit et réalisé « Rescue
Me ». Elle a par ailleurs assuré la production exécutive de « Watermelon »
ainsi que les trois premières saisons de « Cold Feet : amours et petits bonheurs »,
succès retentissant de Granada, aujourd'hui diffusé dans 33 pays.
Ancien directeur général de Pathé Image en France, François Ivernel
occupe la même fonction chez Pathé UK depuis 2000, où il a assuré la
production exécutive d'une vingtaine de films, dont MADAME
HENDERSON PRESENTE de Stephen Frears, BREAKFAST ON
PLUTO de Neil Jordan, LE MANEGE ENCHANTE de Jean Duval,
COUP DE FOUDRE A BOLLYWOOD de Gurinder Chadha, MILLIONS
de Danny Boyle, DELIRE D'AMOUR de Roger Michell, DEAR
FRANKIE de Shona Auerbach et LA JEUNE FILLE A LA PERLE de
Peter Webber.
Travaillant aussi bien pour le cinéma que pour la télévision, Peter Morgan
a écrit « The Deal ». Il a récemment participé à l’écriture de THE LAST
KING OF SCOTLAND de Kevin Macdonald et de THE OTHER
BOLEYN GIRL de Justin Chadwick, actuellement en tournage, avec
Natalie Portman.
Pour la télévision, il a écrit « Longford », « The Jury » et « Henry VIII ».
Au cinéma, il est co-scénariste de MARTHA, MEET FRANK,
DANIEL AND LAURENCE de Nick Hamm et du court métrage
DEAR ROSIE de Peter Cattaneo.
Il est aussi l’auteur d’une pièce, Frost/Nixon, mise en scène par Michael
Grandage.
tracey seaward – productrice
Productrice de DIRTY PRETTY THINGS, Tracey Seaward a également
produit THE CONSTANT GARDENER de Fernando Meirelles,
MILLIONS de Danny Boyle, L'HOMME DE LA RIVIERA de Neil
Jordan, NORA de Pat Murphy, THE SERPENT’S KISS de Philippe
Rousselot, NOTHING PERSONAL de Thaddeus O’Sullivan et
WIDOW’S PEAK de John Irvin.
andy harries – producteur
Directeur du département cinéma de Granada TV depuis 2000, Andy
Harries supervise la production de plusieurs fictions primées : « Cold Feet :
amours et petits bonheurs », « The Mrs Merton Show », « The Royle
Family », «Hot Money», «My Beautiful Son» ainsi que des adaptations
littéraires : « The Forsyte Saga » d'après Galsworthy et « Dr Jivago »,
d'après Pasternak.
En 2003, il assure la production exécutive de « The Deal » pour Channel
4, « Henry VIII » de Peter Travis, « Wall of Silence » de Christopher
Menaul et « Danielle Cable : eyewitness » d’Adrian Shergold, ou encore
la sixième saison de « Prime Suspect », réalisée par Tom Hooper.
30 – derrière la caméra
cameron mccracken – producteur exécutif
Directeur général adjoint de Pathé UK depuis 2000, Cameron
McCracken a été avocat spécialisé en droit de l'audiovisuel pendant neuf
ans à Londres, Paris et Rome, avant de devenir producteur indépendant.
Il a également été directeur financier du British Screen Finance pendant
trois ans. Depuis, il a assuré la production exécutive d'une vingtaine de
films parmi lesquels MADAME HENDERSON PRESENTE de
Stephen Frears, BREAKFAST ON PLUTO de Neil Jordan, LE
MANEGE ENCHANTE de Jean Duval, COUP DE FOUDRE A
BOLLYWOOD de Gurinder Chadha, MILLIONS de Danny Boyle,
DELIRE D'AMOUR de Roger Michell, DEAR FRANKIE de Shona
Auerbach et LA JEUNE FILLE A LA PERLE de Peter Webber. Il est
également à la tête du Yorkshire Screen, membre du British Screen
Advisory Council et du British Council Film Advisory Committee.
scott rudin – producteur exécutif
Scott Rudin débute au théâtre avant de se tourner vers le cinéma et de
devenir l'un des plus importants producteurs hollywoodiens. Il a produit
ou assuré la production exécutive de plus de 70 films depuis 1980. En
1984, il intègre la 20th Century Fox qu'il préside de 1986 à 1987. Il travaille
ensuite chez Paramount, et dirige actuellement Miramax.
affonso beato,asc,abc – directeur de la photographie
Né à Rio de Janeiro, le chef opérateur Affonso Beato s'est établi à New
York en 1970, avant d'être naturalisé américain. Il a 40 ans de carrière à
son actif et a récemment signé la photo de DARK WATER de Walter
Salles.
Il a éclairé THE FIGHTING TEMPTATIONS de Jonathan Lynn,
ATTRACTION FATALE de Matthew Parkhill, HOTESSE A TOUT
PRIX de Bruno Barreto, GHOST WORLD de Terry Zwigoff, et
ANTONIO DAS MORTES de Glauber Rocha qui lui a valu le prix du
jury au Festival de Cannes.
Il a également collaboré à trois films de Pedro Almodóvar : TOUT SUR
MA MERE, EN CHAIR ET EN OS et LA FLEUR DE MON
SECRET.
lucia zucchetti – chef monteuse
Après avoir débuté en montant les courts métrages de Lynne Ramsay,
SMALL DEATHS et GASMAN, Lucia Zucchetti travaille ensuite sur
les deux longs métrages de la cinéaste, RATCATCHER et MORVERN
CALLAR, avant d’assurer le montage de THE LOW DOWN,
INTERMISSION de John Crowley et LE MARCHAND DE VENISE
de Michael Radford.
THE QUEEN est sa troisième collaboration avec Stephen Frears après
« The Deal » et MADAME HENDERSON PRESENTE.
alan macdonald – chef décorateur
Chef décorateur de grand talent, Alan Macdonald a récemment conçu les
décors de KINKY BOOTS de Julian Jarrold, LE 51EME ETAT de
Ronny Yu, NORA de Pat Murphy et TRADER de James Dearden. Il a
longtemps collaboré avec le réalisateur John Mayburry, signant les décors
de THE JACKET, LOVE IS THE DEVIL et REMEMBRANCE OF
THINGS FAST.
derrière la caméra – 31
consolata boyle – chef costumière
Diplômée d'archéologie et d'histoire de l'université de Dublin, Consolata
Boyle travaille d'abord comme costumière et décoratrice pour l'Abbey
Theatre de Dublin, avant de se tourner vers le cinéma. Chef costumière
depuis une vingtaine d'années, THE QUEEN est sa quatrième collaboration
avec Stephen Frears après THE VAN, MARY REILLY et THE
SNAPPER. Elle a également signé les costumes de IMAGINE ME
AND YOU de Ol Parker, ASYLUM de David Mackenzie, THE
ACTORS de Conor McPherson, NORA de Pat Murphy, CATASTROPHE
et L'HONNEUR DES WINSLOW de David Mamet et LES CENDRES
D'ANGELA d’Alan Parker. Elle a remporté l'Emmy du meilleur costume
pour « The Lion in Winter » en 2004.
daniel phillips – maquillage et coiffure
Maquilleur et coiffeur de renom depuis plus de dix ans, Daniel Phillips a
notamment collaboré à VENUS de Roger Michell, THE HISTORY
BOYS de Nicholas Hytner, MAN TO MAN de Régis Wargnier, THE
LEAGUE OF GENTLEMEN’S APOCALYPSE de Steve Bendelack,
ANITA AND ME de Metin Hüseyin, FRERES DU DESERT de
Shekhar Kapur, WHATEVER HAPPENED TO HAROLD SMITH
de Peter Hewitt et WITH OR WITHOUT YOU de Michael Winterbottom.
En 2000, il a obtenu l'Emmy du meilleur maquillage pour « Arabian
Nights ».
leo davis – casting
Directeur de casting réputé, Leo Davis a collaboré à neuf reprises avec
Stephen Frears : MADAME HENDERSON PRESENTE, DIRTY
PRETTY THINGS, LIAM, THE VAN, MARY REILLY, THE
32 – derrière la caméra
SNAPPER, HIGH FIDELITY, LES LIAISONS DANGEREUSES
et « The Deal ».
Il a également supervisé le casting de THE CONSTANT GARDENER de
Fernando Meirelles, LAYER CAKE de Matthew Vaughn, LA JEUNE
FILLE A LA PERLE de Peter Webber, SEULE LA MORT PEUT
M'ARRETER de Mike Hodges, LE VOYAGE DE FELICIA de Atom
Egoyan et SUNSHINE de Danny Boyle.
peter lindsay – ingénieur du son
Peter Lindsay a notamment travaillé sur BATMAN BEGINS de
Christopher Nolan, SENTINELLES DE L'AIR de Jonathan Frakes,
CALLAS FOREVER de Franco Zeffirelli, FRERES DU DESERT de
Shekhar Kapur, IRREFUTABLE et CAPITAINE CORELLI de John
Madden, LA PLAGE de Danny Boyle, VELVET GOLDMINE de
Todd Haynes, LES VIRTUOSES de Mark Herman, LES AILES DE
LA COLOMBE de Iain Softley et LITTLE VOICE de Mark Herman.
THE QUEEN marque sa troisième collaboration avec Stephen Frears,
après MADAME HENDERSON PRESENTE et DIRTY PRETTY
THINGS.
alexandre desplat – compositeur
Alexandre Desplat a signé la musique de plus de 75 films, dramatiques et
documentaires parmi lesquels BIRTH de Jonathan Glazer, SYRIANA
de Stephen Gaghan, LA JEUNE FILLE A LA PERLE de Peter
Webber, CASANOVA de Lasse Hallström, DE BATTRE MON
CŒUR S’EST ARRETE (Ours d’argent et César de la meilleure musique)
et SUR MES LEVRES de Jacques Audiard, LA DOUBLURE de
Francis Weber et QUAND J’ETAIS CHANTEUR de Xavier Giannoli.
Il vient de composer la musique de THE PAINTED VEIL de John
Curran.
musique
of’t in the stilly night (Traditional)
highland laddie (Traditional)
creag guanach (Traditional)
interprétés par Peter Anderson
heaven must be missing an angel (Perren/St Lewis)
interprété par Worlds Apart
Publié par Universal Music Publishing Ltd.
(P) 1993 SONY BMG Music Entertainment (UK) Limited
avec l’autorisation de SONY BMG Commercial Markets (UK)
gmtv reuters (Blades)
Interprété par Tom Blades
cnn world news theme
Musique composée par Herb Avery
Publiée par Super Satellite Music (BMI), administrée par Turner Music Publishing Inc
libera me
de Guiseppe Verdi
Interprété par Lynne Dawson et les chanteurs de la BBC
Publié par BBC Worldwide
(P) 1997 Polygram Limited
avec l’autorisation de BBC Worldwide
musique originale
Composée, orchestrée et dirigée par alexandre desplat
Interprétée par the london symphony orchestra
Montage tony lewis
Superviseur musical abbie lister pour hothouse music ltd
Enregistrement et mixage andrew dudman
musique – 33
liste artistique
La reine
Le prince Philip
Le prince Charles
Sir Robin Janvrin
La reine-mère
Stephen Lamport
L’Ecuyer
La secrétaire de Sir Robin
Lord Airlie
La femme de chambre
L’habilleuse de la reine
Le valet du prince Charles
La standardiste de Balmoral
Le prince William
Le prince Harry
Tony Blair
Cherie Blair
Alastair Campbell
L’assistante de Blair
La secrétaire de Blair
Euan Blair
Le portraitiste
Le réalisateur TV
Le prêtre catholique
La petite fille
Princesse Diana
Dodi Fayed
Le journaliste allemand
Le journaliste américain
Le garde du corps français
Le journaliste français
34 – liste artistique et technique
HELEN MIRREN
JAMES CROMWELL
ALEX JENNINGS
ROGER ALLAM
SYLVIA SYMS
TIM MCMULLAN
ROBIN SOANS
LOLA PEPLOE
DOUGLAS REITH
JOYCE HENDERSON
AMANDA HADINGUE
GRAY O’BRIEN
DOLINA MACLENNAN
JAKE TAYLOR SHANTOS
DASH BARBER
MICHAEL SHEEN
HELEN MCCRORY
MARK BAZELEY
KANANU KIRIMI
SUSAN HITCH
HARRY ALEXANDER COATH
EARL CAMERON
ELLIOT LEVEY
ANTHONY DEBAECK
EMMY LOU HARRIES
LAURENCE BURG
MICHEL GAY
WOLFGANG PISSORS
MALOU BEAUVOIR
PAUL BARRETT
XAVIER CASTANO
liste technique
Réalisation STEPHEN FREARS
Scénario PETER MORGAN
Producteurs ANDY HARRIES
CHRISTINE LANGAN
TRACEY SEAWARD
Producteurs exécutifs FRANÇOIS IVERNEL
CAMERON MCCRACKEN
SCOTT RUDIN
Image AFFONSO BEATO, ASC, ABC
Musique ALEXANDRE DESPLAT
Décors ALAN MACDONALD
Montage LUCIA ZUCCHETTI
Costumes CONSOLATA BOYLE
Casting LEO DAVIS
Son PETER LINDSAY
Coiffure et maquillage DANIEL PHILLIPS
Photographe de plateau LAURIE SPARHAM
Une production Granada Screen (UK)
Pathé Renn Production (France)
BIM Distribuzione (Italie)
France3 Cinéma et Canal+
pour Pathé Productions
Durée 1h39
dossier de presse, photos libres de droits, spots radio disponibles sur :
www.thequeen-lefilm.com