Saint-Aubin

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Saint-Aubin
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La Grande Rue en 1920
Ferme autrefois
La Place Sainte-Anne et maison au toit de chaume
Retour de moisson sur la place Sainte-Anne
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Ancienne tuilerie Guichard en 1910
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Sortie de messe autrefois
Aumur
Tavaux
Saint Aubin
Champdivers
Saint Loup
Peseux
Chemin
Annoire
Longwy
sur-le-Doubs
Molay
Saint-Aubin
Petit Noir
E
ntre Saône et Doubs, la plaine fut longtemps
consacrée au soleil, le Bellen des Gaulois que les
latins appelaient Bellenus. Bellen devint Blaine, nom
de la rivière qui traverse le territoire du village où
elle prend le nom de Saue-Blaine devenu Sablonne.
Le village naissant fut baptisé Albienne ou Alblinus,
comme en témoigne la charte de l’an 785. Au
IXe siècle, des Bretons, fuyant l’invasion des Normands, s’établirent à l’extrémité nord d’Alblinus. En
1046, ils ajoutèrent Sanctus pour honorer leur
patron. Sanctus Alblinus devint Saint-Albin, puis
Saint-Aulbin en 1292. Qui était Saint-Aubin ? Né en
469 à Languidic, commune près d’Hennebont. Ses
parents, originaires de Grande-Bretagne, arrivèrent
du pays morbihannais en Armorique au Ve siècle. Ils
étaient déjà de fervents chrétiens. Saint-Aubin fut
d’abord un moine qui menait une vie exemplaire.
Puis en 504, il fut élu Abbé du monastère par tous
les moines. En 529, à l’âge de 60 ans, il devint
évêque d’Angers. Généreux envers les pauvres, charitable, vigilant, sensible à tous les besoins de son
peuple, compatissant et actif, il était honoré par
tout le monde, y compris les rois, mais il n’était pas
vaniteux. Il lutta avec énergie contre les mœurs violentes de son temps. Au concile de 538, il obtint
que les mariages incestueux soient déclarés nuls et
que ceux qui contractaient de tels mariages soient
excommuniés. Comme les unions incestueuses
étaient le fait principalement des nobles, il s’attira
des menaces de mort. Saint-Aubin mourut le
1er mars 550 à l’âge de 80 ans. Il fut inhumé d’abord
dans un oratoire très étroit. En 556, il fut transféré
dans la crypte de l’église qui lui fut dédiée et près
de laquelle a été fondée l’Abbaye Saint-Aubin.
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Saint-Aubin
Présentation
Canton de Saint-Aubin de 1793 à 1801
(chef-lieu)
Canton de Chemin en 1801
Hameaux : Borde aux Syres – Borde
Dame Nicole – Borde Renard – Borde
Rouge
Altitude : de 180 à 192 m.
Superficie : 3 376 ha
Population : 1 692 habitants (les SaintAubinois)
Communauté d’agglomération : Grand
Dole
Situation
Territoire encastré entre le département
de la Côte-d’Or et la RD 673.
Hydrographie
• La Sablonne : La Blaine prend sa
source à Saint-Martin sur le territoire de
Dole, non loin de la nouvelle route RD
673, au lieu-dit “La Grange Truchenne”.
Rejoignant le “Creux de la Belaine” à
proximité, c’est ce nom, Belaine ou
Blaine qui lui fut attribué. Après avoir
arrosé Foucherans, elle passe près des
châteaux de Parthey et Beauregard
avant de baigner une partie des territoires de Tavaux et Abergement-laRonce. Elle va rejoindre la Saône après
avoir traversé l’étang de l’Aillon. Dans
les marécages souvent inondés où s’est
installée l’usine Solvay en 1926, et aux
abords de l’agglomération de Tavaux,
diverses résurgences ont formé un nouveau ruisseau qui, comme son voisin, fut
appelé “Blaine”. Coulant sur le territoire
de Saint-Aubin, il prend le nom de
“Saue-Blaine” en aval du pont de Champin. Francisé, ce nom est devenu
“Sablonne”. Après avoir traversé SaintAubin, Saint-Loup, Tichey, Annoire, elle
rejoint le Doubs entre Longepierre et
Fretterans. Sa longueur totale est de
27 km, mais seulement 18 km portent le
nom “Sablonne”.
• Le Cleux : Ruisseau très ancien, autrefois appelé “Vanet”, avant de pénétrer
sur le territoire de Saint-Aubin. Ce nom
d’origine ligure était dérivé de van (temple) et signifiait “blanc immaculé”. Traversant la commune de Tavaux, il naît au
nord-est de cette dernière, alimenté par
des eaux souterraines fuyant le lit de la
Blaine, voire du Doubs. S’écoulant dans
un espace sacré entre le bois des Ver-
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L’oppidum
neaux (des vernements étaient des
monuments placés près des sanctuaires
gaulois) et celui des Fagniats (patois de
Fanum signifiant temple), il perdit son
nom en aval du pont du Vanet, prenant
le nom préceltique de “Cleux” signifiant
“limite”. C’est d’ailleurs ce même vocable qui est employé à Tavaux depuis plusieurs siècles. Traversant le lieu-dit
“Canton”, ses rives sont riches de documents datant de l’époque néolithique.
C’est à l’intérieur de l’une de ses boucles que le village de Saint-Aubin fut
créé. Un fossé creusé à mains
d’hommes ferma cette boucle qui
constitua un oppidum. Voulant partager
leur domaine respectif à la mort de leur
père, les enfants Depésard firent creuser une dérivation du ruisseau, depuis le
bois du Recépage, jusqu’au pont du Juif.
Ayant un lit rectiligne, il porte le nom de
“Cleux-Neuf” ou “Nouveau Cleux”. Il
rejoint l’Auxon sur le territoire de Tichey
(Côte-d’Or), au lieu-dit “Petit Pré d’Argilly”, à proximité des terres saint-aubinoises.
• L’Auxon : Ruisseau creusé à mains
d’hommes pour régulariser l’écoulement
des pièces d’eau, mares et marais, nombreux sur le territoire. D’après Courtépée, il existait déjà en 1186. Il tire vraisemblablement son nom du comté
d’Auxonne, à travers lequel il serpentait.
Coulant à contre-courant des deux
autres, il trouve son origine à Boussselange et, après avoir effectué une
grande courbe, rejoint la Saône à Chaugey. Aux temps pré-romains, ce ruisseau séparait deux nations : les
Séquanes et les Eduens. Plus tard, il servit de frontière entre le royaume de
France et la Franche-Comté. Aujourd’hui, il sépare les deux grandes provinces que sont la Franche-Comté et la
Bourgogne. L’Auxon sert aussi de limite
entre les territoires de Saint-Aubin et de
Franxault en Côte-d’Or.
• Le Bief-Noir : Ruisseau séparant les
territoires de Saint-Aubin et de Abergement-la-Ronce dans la forêt du Recépage (voir Aumur).
• Le bief de la Marguerite : Ruisseau
venant d’Aumur et séparant le territoire
de celui de Côte-d’Or. Avant de rejoindre
l’Auxon, il traverse la RD 468 où un pont
nommé “pont de France” fut construit.
Classement en ZNIEFF
Forêt du Recépage, partie commune
avec Aumur, Tavaux et Abergement la
Ronce pour une superficie de 636, 97 ha.
Particularités
• Commune la plus importante des deux
cantons par sa superficie.
• Le centre du village est construit sur
un oppidum dans une boucle du Cleux
fermée par un profond fossé.
• Village abritant le plus grand nombre
d’exploitations agricoles des deux cantons de Chemin et Chaussin.
• Seule commune des deux cantons à
posséder un monument aux Morts dédié
aux enfants du pays tombés au champ
d’honneur avant la guerre 1914-1918.
Curiosités
• Devise “Liberté – Egalité – Fraternité” :
Elle ne serait pas curieuse si elle n’était
pas inscrite en lettres d’or sur le fronton
de l’église ! Fait exceptionnel, le slogan
“Vive la république” est gravé dessous.
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Saint-Aubin
Les derniers maires
1885-1893 : François Georges
1893-1895 : Pierre-François Barbier
1895-1904 : Constant Raffy
1904-1908 : Joseph Gaulard
La maison du patrimoine
1908-1920 : François Bachut
1920-1945 : Xavier Barbier
Si quelques bâtiments religieux sont por• Musée départemental des sapeursteurs de la devise, celui de Saint-Aubin
1945-1963 : Georges Barbier
pompiers : En cours de construction en
est le seul en France à accueillir les
2009, son ouverture est prévue au prin1963-1965 : Charles Routhier
fidèles au cri de “Vive la république” !.
temps 2010. Il abrite quelques véhicules
1965-1971 : Jean Serrad
• Maison du patrimoine : Construite en
incendie utilisés depuis les années 1950,
1973 elle constitue une véritable vitrine
1971-1989 : Jean Coron
une belle gamme de pompes à bras et
sur le passé. Exposition permanente de
1989-2001 : Georges Seguin
diverses collections de matériels de
matériel agricole et d’outils de l’artisa2001: Claude François
lutte
contre
l’incendie.
nat d’autrefois.
Communes du même nom
4 265 communes de France ont pour nom un “Saint”
75 communes et hameaux ont le même toponyme “Saint-Aubin”
Une association des “Saint-Aubin” de France a été créée en 1990. Chaque année, un rassemblement a lieu dans l’un des villages.
Deux bourgs de même nom, l’un en Suisse et l’autre en Belgique se sont joints par la suite. L’association est devenue “Saint-Aubin
d’Europe”. Après une quinzaine d’années d’existence, les rassemblements se poursuivent, mais seules les communes les plus peuplées acceptent de prendre en charge l’organisation. Saint-Aubin du Jura qui a organisé ce rassemblement en 1994 aura l’honneur
de recevoir à nouveau ses hôtes en août 2010.
Département
N°
Commune
Aisne
Allier
Aube
Calvados
02
03
10
14
Côte-d’Or
Dordogne
21
24
Eure
27
Eure et Loir
Gironde
28
33
Ille et Vilaine
35
Indre
Indre et Loire
Jura
Landes
36
37
39
40
Saint-Aubin
Saint-Aubin le Monial
Saint-Aubin
Saint-Aubin des Bois
Saint-Aubin sur Mer
Saint-Aubin d’Arquenay
Saint-Aubin
Saint-Aubin de Cadelech
Saint-Aubin de Lanquais
Saint-Aubin de Nabirat
Saint-Aubin d’Ecrosville
Saint-Aubin de Scellon
Saint-Aubin du Thenney
Saint-Aubin le Vertueux
Saint-Aubin des Hayes
Saint-Aubin le Guichard
Saint-Aubin sur Gaillon
Saint-Aubin sur Quillebeuf
Saint-Aubin des Bois
Saint-Aubin de Blaye
Saint-Aubin de Branne
Saint-Aubin de Médoc
Saint-Aubin du Cormier
Saint-Aubin d’Aubigné
Saint-Aubin du Pavail
Saint-Aubin des Landes
Saint-Aubin
Saint-Aubin le Dépeint
Saint-Aubin
Saint-Aubin en Chalosse
Alt. mini/maxi (m)
Superficie (ha)
Population
49/154
247/331
836
2163
1776
826
303
329
942
1366
927
649
1460
1390
1396
1512
595
113
1946
1239
1809
1154
552
3472
2741
2352
583
1028
2832
1519
3376
972
315
294
543
234
1 851
777
266
315
264
125
626
334
339
864
127
274
1 603
553
954
733
350
5 550
3 523
2 959
763
905
162
351
1 692
480
129/218
2/30
14/46
240/485
53/171
64/147
125/230
98/156
114/180
169/198
105/175
133/186
115/164
16/143
0/76
154/242
2/37
2/88
23/51
54/123
42/111
50/76
45/105
142/181
60/133
180/192
32/107
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Saint-Aubin
Département
N°
Commune
Loire Atlantique
Lot et Garonne
Maine et Loire
Manche
44
47
49
50
Mayenne
53
Meuse
Nièvre
55
58
Nord
Oise
59
60
Orne
61
Pas de Calais
Saône et Loire
62
71
Sarthe
72
Seine-Maritime
76
Deux-Sèvres
79
Somme
80
Vendée
85
Yonne
89
Essonne
91
Saint-Aubin des Châteaux
Saint-Aubin
Saint-Aubin de Luigné
Saint-Aubin de Terregatte
Saint-Aubin des Préaux
Saint-Aubin du Perron
Saint-Aubin Fosse Louvain
Saint-Aubin du Désert
Saint-Aubin sur Aire
Saint-Aubin les Forges
Saint-Aubin des Chaumes
Saint-Aubin
Saint-Aubin sous Erquery
Saint-Aubin en Bray
Saint-Aubin d’Appenai
Saint-Aubin des Grois
Saint-Aubin de Bonneval
Saint-Aubin de Courteraie
Saint-Aubin
Saint-Aubin sur Loire
Saint-Aubin en Charollais
Saint-Aubin de Locquenay
Saint-Aubin des Coudrais
Saint-Aubin Epinay
Saint-Aubin de Crétot
Saint-Aubin lès Elbeuf
Saint-Aubin-Routot
Saint-Aubin Le Cauf
Saint-Aubin Celloville
Saint-Aubin sur Scie
Saint-Aubin sur Mer
Saint-Aubin du Plain
Saint-Aubin le Cloud
Saint-Aubin Rivière
Saint-Aubin Montenoy
Saint-Aubin des Ormeaux
Saint-Aubin la Plaine
Saint-Aubin Chateauneuf
Saint-Aubin sur Yonne
Saint-Aubin
Alt. mini/maxi (m)
Superficie (ha)
Population
32/92
74/219
12/104
12/181
11/94
15/88
153/207
120/227
273/392
195/333
174/360
140/197
65/149
83/231
144/209
130/197
153/234
163/257
3/61
207/311
248/312
89/229
97/152
35/159
80/154
2/49
19/122
4/133
30/157
9/105
0/54
93/171
132/231
87/188
66/160
52/141
4/52
135/262
72/220
90/164
4756
1851
1519
2096
824
762
1437
1283
1417
2634
1058
1012
626
638
1129
398
1167
1005
454
1086
1961
1713
1741
983
473
579
663
1011
672
774
621
1406
4183
308
1041
1263
1 163
2489
887
357
1 456
424
1 045
684
404
218
277
244
168
439
69
375
314
1 142
404
63
158
138
234
310
421
677
953
958
511
8 067
1 266
861
955
1 217
267
505
1 774
109
196
1 236
414
501
478
648
5 autres communes mentionnent “Saint-Aubin” :
Roquelaure Saint-Aubin (Gers)
La Ferté Saint-Aubin (Loiret)
Anzin- Saint-Aubin (Pas de Calais)
Cisai-Saint-Aubin (Orne)
La Chapelle Saint-Aubin (Sarthe)
3 communes se nomment “Aubin” :
Aubin (Aveyron)
Aubin Saint-Vaast (Pas de Calais)
Aubin (Pyrénées Atlantiques)
15 Anciennes communes ou paroisses
“Saint-Aubin” intégrées à d’autres
Saint-Aubin (Orne) : intégrée à Cisai-Saint-Aubin
Saint-Aubin de Baubigné (Deux-Sèvres) : intégrée à Mauléon
Saint-Aubin des cercueils (Seine-Maritime) : intégrée à
Saint-Aubin-Routot
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Saint-Aubin du Dolet (Vienne) : intégrée à Saint-Jean de
Sauves
Saint-Aubin du Pavoil (Maine et Loire) : intégrée à Nyoiseau
Saint-Aubin la Campagne (Seine Maritime) : intégrée à
Saint-Aubin-Celloville
Saint-Aubin Lebizay (Calvados) : intégrée à Beaufour-Druval
Saint-Aubin sur Cailly (Seine-Maritime) : intégrée à Vieux Manoir
Saint-Aubin-lès-Gournay (Seine-Maritime) : intégrée à
Gournay-en-Bray
Saint-Aubin la Rivière (Seine-Maritime) : intégrée à SaintAubin-Epinay
Saint-Aubin sur Algot (Calvados) : intégrée à Cambremer
Saint-Aubin sur Auquainville (Calvados) : intégrée à
Auquainville
Saint-Aubin sur Iton (Orne) : intégrée à Saint-Ouen sur Iton
Saint-Aubin sur Risle (Eure) : intégrée à Ajou
Saint-Aubin de Pouancé (Maine et Loire) : intégrée à
Pouancé.
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Saint-Aubin
Hugues de Chalon à Agnès sa fille, la châtellenie est
rattachée au domaine bourguignon en 1604. A partir
de 1703, les différents villages qui la composent sont
démembrés et vendus. La famille de Champdivers était
propriétaire d’une vaste propriété au centre du village
de Saint-Aubin, à l’emplacement de l’actuel collège
Laurent Monnier, de l’ancienne ferme Breton et du
cabinet dentaire Marc Petit. Cette demeure, à la frontière avec le grand-duché de Bourgogne, rapprochait
les “de Champdivers” de la maison ducale et de la
France.
Ancienne borne frontière remontant au rattachement de la
Franche-Comté à la France
Au temps des seigneurs
Les rois bourguignons reçurent la terre de Saint-Aubin
dans les partages qu’ils firent avec les anciens habitants. Elle passa dans le domaine de la maison de
Vienne lorsque Philippe de Vienne épousa Alix de
Méranie au début du XIVe siècle, puis dans celui des
comtes de Bourgogne. La seigneurie de Saint-Aubin
comprenait la baronnie du lieu affranchie en 1292,
ainsi que les villages d’Aumur et de Saint-Loup. Aumur
fut affranchi en 1390 mais ses habitants restaient néanmoins redevables de diverses corvées au profit de la
baronnie. Saint-Loup ne fut affranchi qu’en 1435 par
Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Au cours des XIVe
et XVe siècles, Saint-Aubin s’entoura d’édifices défensifs (palissades, pont-levis…), et ses rues furent pavées,
témoignant de l’importance du bourg à cette époque.
Le village comptait alors 520 maisons soit près de
3 000 habitants. La châtellenie connaîtra de nombreux
changements de mains. André de Toulongeon, sire de
Marnay la reçut en 1430 en récompense de ses services. Grâce à lui, Philippe le Bon, a pu épouser Isabelle, fille du roi Jean du Portugal. En 1446, cette dernière réussira à convaincre le duc de donner en dot la
terre de Saint-Aubin à Marguerite de Castres lors de
son mariage avec Jean de Neuchatel. Saint-Aubin passera successivement aux mains de Louis de Marenches,
puis de Jacques de Vienne en 1514. Finalement, en
vertu d’une clause de rachat perpétuel prévue au début
du XIVe siècle, lors de la donation effectuée par
Le château
Un château fort fut construit en 1345 par Philippe de
Vienne, au sommet d’une motte artificielle. De forme
plus ou moins arrondie, il était fait de briques et de
bois et présentait des façades de quelque 250 pieds,
soit environ 80 m. D’épaisses murailles entourées de
fossés profonds et plusieurs tours protégeaient l’édifice
et sa cour intérieure dans laquelle on pouvait accéder
par un pont-levis. Un second pont autorisait les sorties. En janvier 1364, les soldats du duc de Bourgogne
Philippe le Hardi s’emparèrent du château. Il abritera
alors un officier et quelques militaires. Au début du
XVIIe siècle, ce château présentait un délabrement tel,
qu’une partie des matériaux fut récupérée et vendue en
1627. Il finit par être complètement démoli vers 1644,
alors que se terminait la guerre de dix ans en FrancheComté.
L’église
Située au centre du bourg, l’église est flanquée d’un
clocher qui, du haut de ses 31 mètres, domine la plaine
du Finage. Sa construction débuta en 1831, la pose et
la bénédiction de la première pierre ayant eu lieu le
29 août. Achevée le 25 juin 1833, date de bénédiction
des deux cloches, elle couvre une superficie totale de
626,62 m2. Elle a remplacé une ancienne église beaucoup plus petite, reconstruite vers 1736 avec son
entrée complètement à l’opposé. Jusqu’à la Révolution
française de 1789, elle fut une succursale de l’église de
Notre Dame de Chaulx, église mère de la région à cette
époque. De construction légère, sa voûte lézardée
devenait de plus en plus menaçante, présentant un réel
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LE CANTON DE CHEMIN
La devise républicaine en lettres d’or
L’église avant l’élevation des monuments (env. 1912)
danger pour le prêtre Mariotte, curé du village et les
nombreux fidèles assistant aux offices. C’était donc
l’occasion de donner à Saint-Aubin une église spacieuse, en remplacement des trois autres. Le cimetière
se trouvant désormais devant l’entrée de cette église,
fut déplacé en 1866. Une place sera aménagée à son
emplacement. En 1888, le curé de la paroisse, qui était
alors le chanoine Laurent Monnier, décida de faire
peindre à ses frais les murs et voûtes de cette église.
C’est alors qu’il fit exécuter des peintures sur le modèle
de celles décorant la Sainte-Chapelle à Paris. Une restauration complète de l’ensemble des peintures intérieures a été réalisée en 1989, souhait de l’abbé Maurice Petit, alors curé de la paroisse.
Depuis 1848, la nouvelle église arbore sur son fronton
la devise républicaine “Liberté – Egalité – Fraternité”.
Après l’avènement de la seconde république (24 février
1848) qui chassa Louis Philippe, Ledru-Rollin, chef du
gouvernement provisoire invita chaque ville et village
à inscrire la devise républicaine sur l’un de ses plus
beaux bâtiments. A Saint-Aubin, seul le fronton de
l’église était digne de recevoir cette inscription, la mairie étant un vieux bâtiment qu’il faudra bientôt remplacer. Le chanoine Gérard donna son accord. Le
2 décembre 1852, Napoléon III devenant empereur des
Français, l’inscription en lettre d’or fut effacée.
Quelques années plus tard, le 4 septembre 1870, on
assista au retour d’un régime républicain. En 1871,
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l’inscription fut alors restaurée et, pour mieux afficher
l’esprit républicain du maire on y ajouta même “Vive
la république”. Mais de vives contestations aboutiront
à l’effacement complet en 1890. Le curé Laurent Monnier ayant à ses frais fait peindre l’intérieur de l’église,
avait l’intention de remplacer la devise républicaine par
une autre en latin signifiant “Ici la Maison de Dieu”.
C’était cependant sans compter sur l’opposition de
cinq conseillers municipaux sur seize, qui protestèrent
énergiquement. Une lettre adressée au préfet du Jura
déclencha alors une enquête. À l’issue de celle-ci, le
sous-préfet donna au maire l’ordre de rétablir les inscriptions, ce qui fut fait, mais, pour des raisons de
coût, de la peinture noire remplaça la feuille d’or. En
1989, le maire Georges Seguin fit restaurer la devise à
l’occasion du bicentenaire de la Révolution française.
Les lettres ont alors retrouvé leur couleur or d’origine.
La devise beaucoup moins voyante ainsi restaurée, surtout par temps ensoleillé, on peut se demander si la
peinture noire n’avait pas été choisie volontairement
pour éviter cet inconvénient ! L’abbé Michel Bernard
fut le dernier curé à habiter le presbytère bâti en 1865.
Libéré en novembre 2003, il fut transformé en centre
de loisirs pour enfants en 2005. Une salle paroissiale
fut conservée dans le bâtiment.
Mais d’autres édifices religieux ont existé à SaintAubin :
• L’église de Notre Dame de Chaulx : paroisse primitive de Saint-Aubin construite au XIe siècle au sud du
village, sur les ruines d’un ancien temple païen. Eglise
paroissiale, elle dépendait du prieuré de Losne et un
cimetière l’entourait. Les quelques chaumières situées
à proximité furent détruites en 1479 par les troupes de
Louis XI, qui ne touchèrent pas à l’édifice religieux.
Malgré cela, l’église de Chaulx ne fut plus utilisée par
la paroisse. Elle fut détruite en 1791.
• Chapelle Sainte-Anne : Construite au IXe siècle au
nord de l’agglomération par des réfugiés bretons fuyant
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En ce temps-là,
à l’école !
La classe de garçons en 1911
Assis – 1er rang : Pierre Bruat – Charles Pouget – Ernest Rabant –
Fernand Rabant – Just Vernotte – Paul Fontaine.
2e rang : Gaston Bachut – Jules Perrin – André Forêt – Georges Seguin
– Louis Vadant – Raymond Pouget.
3e rang : Charles Routhier – Louis Berthier – instituteur Francis Barton –
Louis Seguin – Félix Girard.
La classe de Jean Coron en 1956
A l’école libre en 1944
1er rang : André Mougeot – Jean Riaux – Robert Moulin – Claude
Garnier – Jacques Fontaine – Jacky Roland – ? – Serge Caty.
1er rang : Georges Bachut – Denise Jacquot – Claire
Mougeot - ? Maître-Robert.
2e rang : Alain Plusquellec – Marcel Robert – Bernard Bouchard – Michel
Gagnoux – Maurice Robert – Michel Clunet – Roger Roussot – Charles
Rousset.
2e rang : Paul Guichard – André Bannelier – Madeleine
Belleville – Germaine Robert – Liliane Bachut
3 rang : Robert Plusquellec – René Roussot – Jean-Paul Rabant – Gabriel
Robert – Gérard Lujan – Jean-Louis Laurent.
e
4 rang : Alain Guéraud – Daniel Roland – Roland Cagniant – Jean-Paul
Vadans – Daniel Martin – Maurice Chevriaux. Debouts : Roger Baudot –
Jacques Mouquand – Jean Coron, instituteur.
e
3e rang : Georges Mairet – Daniel Pusset – Madeleine
Guichard.
4e rang : Pierre Mougeot – Robert Breton – Mlle Bernard –
Renée Gantelme – Anne François – Anne Guichard –
Bernadette François – Jeanine Berthier - ? – Marie-Josèphe
Bérard – Noëlle Belleville – Jean Gaulard.
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LE CANTON DE CHEMIN
l’invasion des Normands, elle demeura un lieu de culte
jusqu’au XVe siècle, puis fut démolie en 1789. La croix
en pierre du cimetière appelée “Saint-Thibaud” existe
encore aujourd’hui. Ne bénéficiant d’aucun entretien,
elle se trouve en bordure d’une propriété privée à
proximité.
L’école
Le nouveau bâtiment abritant la mairie et l’école élémentaire accueillit les élèves en 1856. L’ensemble se
dresse à côté de l’église côté sud. Situées au milieu, les
salles de mairie séparaient l’école de filles au nord de
celle de garçons au sud. Très spacieuses et particulièrement bien éclairées, les salles de classe remplacèrent
avantageusement les anciennes aménagées vers l’année
1800, durant le Consulat, dans un bâtiment qui se
trouvait face à l’entrée de l’ancienne église. Cependant,
la garderie et le cours préparatoire demeurèrent dans
les anciens locaux jusqu’à leur démolition en décembre 1908, afin d’y construire une école enfantine
neuve. Celle-ci fut réceptionnée le 2 janvier 1912. Mais
en 1904, la loi “Emile Combes”, président du Conseil,
interdisait à tout congréganiste d’enseigner. A SaintAubin, l’école de filles était encore dirigée par sœur
Julienne, religieuse du Saint-Esprit de Poligny qui, en
1873, avait été autorisée à ouvrir un pensionnat. Cette
loi fut particulièrement mal perçue par les habitants
qui ne restèrent pas inactifs. Ainsi, dès 1903, fut créée
une école libre de l’autre côté de l’église, dans la vaste
maison achetée par le chanoine Laurent Monnier qui
deviendra évêque de Troyes en 1907 et Maître Lamy,
notaire à Saint-Aubin. Cette propriété appartenait
autrefois aus sires de Champdivers. Une société immobilière fut créée et les bâtiments mis à disposition pour
y poursuivre l’enseignement catholique destiné aux
filles et aux petits garçons jusqu’à l’âge de cinq ans.
Le 2 octobre 1958, cette école libre et sœur Odile
créèrent un cours complémentaire avec une classe de
6e. Curieusement, l’école publique et son nouveau
directeur Jean Coron fondèrent également un cours
complémentaire avec une classe de 6e dans les locaux
de l’école élémentaire qui disposait de salles disponibles. Chaque année, un nouveau cours s’ajoutait dans
les deux établissements rivaux. Devenu collège, l’éta96
La nouvelle école enfantine en 1912
L’école élémentaire Anne Raffy en 2008
blissement public baptisé René Pauthenet, nom de
l’un de ses illustres enfants, fonctionnera jusqu’en
1994, fermé pour raisons de sécurité (motif officiellement déclaré) par le conseil général. Celui de l’école
privée devenu “collège Laurent Monnier” poursuit
toujours son chemin…, avec succès puisque l’effectif
va croissant.
Décidée en 1973, une école maternelle dans un bâtiment neuf ouvrait en 1974. Depuis le début de l’année
1972, le conseil municipal avait décidé de remplacer la
garderie par de véritables classes maternelles pour préparer les jeunes enfants à l’école primaire.
Une école élémentaire neuve fut construite en 1991 et
inaugurée le 1er février 1992. Elle fut baptisée “école
Anne Raffy”, en hommage à la grande dame de
sciences née au village. Des classes furent libérées pour
le collège, mais il n’en profita pas très longtemps !
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Après les battages dans les années 20, de gauche à droite : Henri Mairet – Marie
Fontaine – Alexandre Monnot – Alexandre Mairet – Mme Bouchard – Auguste
Darras – François Ratelot - ? Bongain – Ernest Mairet – Louis Breton – Victor
Baudot – Louis Monnot – Pierre Monamy – Henri Vadant – Raymond Lepathey
– Paul Monamy. Accroupis : Suzanne Lepathey et Jean Lepathey.
L’agriculture
Bénéficiant d’un territoire très étendu, Saint-Aubin
fut toujours un bourg agricole avec des troupeaux
de vaches laitières impressionnants. Aujourd’hui, les
cultures sont celles du Finage, mais au début du
XIXe siècle, la culture du chanvre y était abondante,
au même titre que celle de l’osier un siècle plus tard.
Après le remembrement des terres en 1967, l’élevage
et la production de lait disparurent progressivement
pour laisser la place à la culture intensive de
céréales. Cette restructuration du territoire devait
anéantir les oseraies. Dans ce village qui possédait
plusieurs centaines de chevaux entre les deux
guerres, les agriculteurs ont toujours été à la pointe
du progrès. Dans les années 1930, on voyait évoluer
les premiers tracteurs et en 1935, grâce aux frères
Fontaine, la première moissonneuse-batteuse du
département offrait un véritable spectacle.
Aujourd’hui encore, 24 exploitations agricoles sont
recensées et la superficie du territoire ne suffit plus.
Heureusement, les engins de plus en plus perfectionnés ont rendu les distances beaucoup moins
problématiques. Parcourir quinze ou vingt kilomètres pour cultiver un champ de plusieurs hectares
est devenu monnaie courante. Quelques oseraies
existent encore grâce à la pugnacité de quelques particuliers qui entretiennent la tradition.
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Les enfants gardent les vaches
Activités industrielles et artisanales
Autrefois
• Moulins : plusieurs moulins ont existé au village :
• Le moulin de Chaux : Construit sur la Sablonne, non
loin de l’église de Chaux, peu avant le pont du Poulet.
Il appartenait au sieur Vinet.
• Le moulin des Tarreaux : Appelé également “moulin
de Ban”, il était construit sur le Cleux au lieu-dit “le
Bas du moulin”.
• Le moulin des Allemands : Construit sur le fossé
portant ce nom, il appartenait à une puissante famille
au Moyen Age.
• Tuileries : Entre 1838 et 1927, trois tuileries ont
fonctionné :
• La tuilerie de Léon Crestin construite en 1837, mais
légalement autorisée en 1838, eut une existence de
quelques années seulement.
• La tuilerie Chapoutot qui ferma ses portes au printemps 1912. Louis Chapoutot en fut le dernier exploitant. Elle avait été créée par la famille Durand. Claude
Durand la vendit à Jean-Claude Chapoutot en 1850.
Son fils François-Xavier succéda à son père en 1878. A
sa mort en 1896, son jeune fils Louis âgé de 19 ans
continua l’activité avec les quelques ouvriers compétents. Victime d’un accident en 1910, le nouveau tuilier ne guérira pas. Au printemps 1912, peu avant sa
mort dix mois plus tard, il ferma les ateliers.
• La tuilerie Durand créée en 1846 par Louis Léon
Durand, modernisée par son fils Amédée fut rachetée en 1910 par Léon Guichard. Arrêtée durant la
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LE CANTON DE CHEMIN
Au temps des moissons (Marguerite Fèvre sur la voiture et Georges Mairet)
Louis Fèvre fier de ses osiers
Sortie de travail à la tuilerie Durand
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guerre 1914-1918, elle redémarra ses ateliers à la fin
des hostilités, jusqu’au 6 juin 1927, date où elle
cessa son activité.
• Fabrication de caramels : Fondée au lendemain
de la guerre 14/18 par Paul Jacquet et Benoît Pierre,
la petite entreprise prit une certaine ampleur. En
1938, Paul s’installa seul route de Tichey, sous la raison sociale “La Jurassienne”. Plusieurs personnes du
village iront y travailler. Son ami Benoît Pierre se
lança également dans cette aventure “caramelistique” sous le vocable “Délices comtoises”. Ce dernier sera le premier à fermer. Paul Jacquet tentera de
résister, mais devra se résoudre à vendre son entreprise qui sera également fermée par la suite.
• Huilerie : Crée par Emmanuel Michelot en 1948,
elle produisait essentiellement de l’huile de colza et,
en petites quantités, de l’huile de noix. Cette huilerie arrêtait sa production en 1956, fortement
concurrencée par l’huile d’arachide.
• Laiterie – Fromagerie : D’abord ouverte sur la
route d’Aumur, proche de la place Sainte-Anne, elle
eut pour fromagers M. Lacour et Maxime Lépatey.
Elle poursuivit son activité rue du Bois au début des
années 1920. Une fruitière fut créée en 1926 par
Clément Fontaine et au début des années 1930,
Louis Jacquot fut fromager, puis MM. Ruty et Collavino. L’établissement devint propriété de la fromagerie Graf de Dole. Il fermera dans les années 1950
avec le fromager Simonin.
• SARL Chevriaut : En 1950, Jules Chevriaut,
ouvrier maçon chez Louis-Joseph Peyriton, décida
de créer sa propre entreprise au sein de laquelle il
embaucha ses fils Michel, puis André. Son troisième fils Maurice, plus jeune, entrera plus tard et
la société compta alors jusqu’à six personnes. Le
1er janvier 1972, lorsque le père prit sa retraite, les
trois frères transformèrent l’entreprise en SARL.
Pour différentes raisons, Maurice se retrouva seul
en 1990, mais il poursuivit néanmoins l’activité de
maçonnerie jusqu’à sa retraite en 2003.
Aujourd’hui
• Société Jurassienne d’Entreprise (SJE) : Installée en
juillet 1988, cette usine de fabrication d’enrobé continue sa production. Elle est complémentaire au site SJE
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Saint Aubin
Le train arrive en 1905
de Messia sur Sorne où se trouve le siège social de l’entreprise. Elle génère quelques emplois.
• Silos de céréales : Interval coopérative agricole. C’est
Louis Bannelier qui fonda cette entreprise en 1945.
Son fils René lui succédait puis Interval en devint propriétaire.
• Silos société Giroux : Installation en 1991 par Bach.
• Silos Muller : Installation en 2007.
• Entreprise Salignon SARL : Entreprise de maçonnerie – menuiserie – charpente - zinguerie et isolation
fondée en 1992 à Flagey-les-Auxonne (Côte-d’Or) par
Jean-Louis Salignon, elle s’installait en avril 1994 à Brazey en Plaine (Côte-d’Or). En 2007, des ateliers furent
créés à Saint-Aubin où son siège social fut transféré en
2008. Elle emploie huit salariés.
• Entreprise Bozzolo : Peinture – Ravalement. Créée
en 1977 par Jacques Bozzolo. En 1994, son fils Bruno
prenait la succession, employant plusieurs ouvriers.
• Machines agricoles Giacomel : Créé dans une
ancienne ferme par Marius Thivol vers 1932, ce garage
se spécialisa peu à peu dans le matériel agricole, alors
que la mécanisation s’engageait. Son fils Roger reprendra l’affaire en 1964, laissant à son tour la place à
Christophe en 1990. En 2001, l’entreprise fut reprise
par la société Giacomel. Cinq personnes étaient encore
employées à Saint-Aubin courant 2009, mais des difficultés sont apparues en fin d’année.
L’avenue de la gare lors de sa construction en 1905
L’activité ferrov iaire
La ligne reliant Dijon à Lons-le-Saunier passait à
Saint-Aubin où une gare fut construite. Inaugurée en
grande pompe le 25 juillet 1905, elle transporta des
voyageurs jusqu’au 28 septembre 1969. En janvier 1970, la ligne “marchandises” était également
supprimée. Vendue à des particuliers, la gare voit
encore passer quelques trains, la voie ayant été conservée jusqu’aux silos Interval.
Activités festives et commerciales
Manifestations anciennes :
• Foires : Cinq foires existaient autrefois : Celle du
2 janvier était surnommée “foire des ivrognes” car l’alcool coulait à flot avec les saisonniers qui venaient présenter leurs vœux à leurs patrons. Celle du 2 mars était
consacrée aux graines et semences. Celle du 25 juin
permettait la louée des moissonneuses, faucheurs et
javeleurs. Les huiliers venaient également y acheter leur
colza. Le 26 août, une foire aux cochons de lait permettait de célébrer la fin des moissons. Enfin, le
21 octobre, la foire des marrons était aussi une occasion
de faire la fête avant d’affronter les frimas de l’hiver.
Manifestations actuelles :
• Foires : La seule foire conservée est celle qui a lieu
pour la Saint Aubin, chaque premier week-end de
mars. Ancienne foire aux petites graines, elle fut baptisée “foire du Finage” en 1992, afin de la transformer
en traditionnelle manifestation commerciale.
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Jour de marché en 1920
Retour aux années 30 à Ruralissimo !
• Marché : Créé en 1892, un marché se tint sur l’ancien
cimetière devant l’église chaque mercredi matin.
Déplacé en 1923, suite à l’achat par la commune du
bâtiment Savet, il a toujours lieu. Cette place créée
avec l’ouverture de l’avenue de la gare fut baptisée tout
naturellement “place du marché”.
• Exposition avicole : 1er week-end de mars depuis 1976.
• Fête patronale : 1er week-end de mai
• Ruralissimo : 1er dimanche de juillet depuis 1990.
Fête du terroir et des traditions populaires.
• Rockalissimo : Festival de musique créé en 2003. Différents groupes se produisent chaque année en août.
• Brocante : 1er dimanche de mai et d’octobre.
avec son fusil y est représenté et deux canons offerts
par le ministère de la guerre furent installés devant. Au
début des années 1930, le monument érigé au cimetière fut déplacé et reconstruit entre l’église et l’école
Laurent Monnier. Ainsi, les deux monuments sont
symétriques par rapport à l’église. Tous deux ont été
restaurés en 2000. Quant aux canons, ils ont disparu
depuis longtemps.
Monuments aux Morts
Les Saint-Aubinois tombés lors de différentes guerres
sont nombreux, aussi, en 1906, il fut décidé d’ériger un
monument à leur mémoire, dans l’allée centrale du
cimetière.
En 1916, en pleine guerre mondiale, une plaque fut
apposée au mur de la mairie. Les noms des soldats
morts au Champ d’Honneur y furent inscrits.
Le 21 juin 1919, à l’initiative du conseil municipal, un
comité était formé afin d’étudier la possibilité d’élever
un second monument. Le 3 avril 1921, la municipalité,
les anciens combattants et la population inauguraient
l’œuvre de l’architecte Camus. Dédié aux victimes de
la guerre 1914-1918, ce monument fut construit entre
la mairie et l’église par l’entreprise Metzeral. Un poilu
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Les hameaux
A Saint-Aubin, il n’y a pas de hameaux mais des
bordes. Si une borde était une cabane en bois autrefois,
ce terme signifiait également “métairie”. Il était utilisé
pour définir des maisons, ou quartiers de maisons
situés en bordure du territoire. Les Bordes sont au
nombre de quatre et trois d’entre elles se trouvent à
proximité du territoire bourguignon :
• La Borde Dame Nicole : (Se reporter au village de
Champdivers). Ancien domaine seigneurial se trouvant sur les communes de Saint-Aubin et de Champdivers. Autrefois nommée Borde Arnycole, du terme
gaulois “arne”, signifiant “limite”, elle semble trouver
son origine au XIIIe siècle. Elle relevait en partie de la
seigneurie de Longwy, ce qui entraîna de nombreux
conflits entre les propriétaires et les habitants de
Saint-Aubin. Des descendants de Simon de SaintAubin furent propriétaires jusqu’en 1532, lorsque le
domaine fut vendu à Jean Thomassin, conseiller au
Parlement de Dole et Philippe Vaulchier, seigneur de
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Saint Aubin
Morts pour la France
Guerre de Crimée : Morand François (1861). Jarlot Denis (1861).
Rabant Louis (1861). Belleville François (1855). Camus Léon (1853). Pouget
François (1855). Royer Henri (1855). Cordelier (1855)
Sénégal : Bougaud Joseph (1867)
Tonkin : Breton François (1867). Ragain Xavier (1867)
Madagascar : Thevenin Emile (1867)
1870-1871 : Stalon André. Gagnoux Louis-Joseph (1870). Péchinot
Louis (1870). Barbier Léon (1870). Barbier Xavier (1870). Breton Jean
(1870). Barbier Hippolyte (1871). Laurent Edmond (1871). Bachut Denis
(1871). Fontaine Auguste (1871)
1914-1918 :
Pugeaux Jules (1914). Monamy Charles (1914).
Chambrette Henri (1914). Girard Victor (1914). Latour Charles (1915).
Renaud Louis (1915). Royer Paul (1915). Bougaud Marie-Antoine (1915).
Vincent Louis (1915). Allard Francis (1915). Gaulard Adrien (1915).
Duchesne Henri (1915). Latour Georges (1915). Morand Séraphin (1915).
Lécrivain Alfred (1915). Bongain François (1915). Girard Henri (1915).
Breton Louis (1915). Brenot Léon Hippolyte (1915). Camus Raymond (1915).
Guichard Paul (1915). Seuret François (1915). Laurent Ernest (1916).
Le monument des dernières guerres aujourd’hui
Larderet Léon (1916). Weisrock Georges (1916). Michaud Henri (1916).
Gaulard Henri (1916). Lamy Maurice (1916). Brenot Louis (1916). Mougeot
Louis (1916). Consolin Auguste (1916). Caty Paul (1916). Bougaud Xavier
(1916). Routhier Raymond (1916). Vadant Auguste (1917). Bougaud Antoine
(1917). Breton Charles (1917). Velin Louis (1918). Javelle Marcel (1918).
Monnot Raymond (1918). Bachut André (1918). Jarlot Léon (1918). Bognon
Denis (1918). Lombard Alphonse (1918). Angonin Jules Henri (1919).
Monnot Raymond (1925)
1939-1945 : Seguin Maurice (1939). Barbier Robert (1942). Baudiot
Charles (1944). Barbelenet Robert (1944). Desbain Paul (1944). Gravier Guy
(1944). Satory Elie (1944)
Indochine : Vernotte René (1945). Durant Robert Georges (1952).
Bognon René (1953)
AFN : Bognon Paul (1959)
Antoine Monnot (1810-1847) : Le 31 mai 1847, un gigantesque incendie
détruisait 29 corps de bâtiments abritant 43 ménages, soit 165 habitants.
Parmi les nombreux pompiers venus lutter, deux furent ensevelis sous les
décombres de l’une des maisons livrées aux flammes. L’un d’eux, Antoine
Monnot habitant le village, devait succomber à ses blessures le 2 juin
1847. Il fut le premier pompier du Jura victime du devoir.
Le monument de la guerre de 1870 aujourd’hui
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LE CANTON DE CHEMIN
Flacey. Ces deux familles se partagèrent le bien. En
1789, les familles Brelot et Daubigney possédaient en
fermage les fermes situées sur le territoire de SaintAubin. Des exploitations existent toujours de part et
d’autre de la route RD 673. Aujourd’hui, Paulette
Maréschal, son fils Pascal et son épouse Agnès sont
propriétaires des bâtiments situés sur le territoire de
Saint-Aubin. Au fil du temps, cette Borde Arnycole
devint “Dame Nicole”.
• La Borde Renard : Située sur le territoire de SaintAubin au lieu-dit “Hauts-Champs”, à la limite de la
Côte-d’Or, cette borde constitua d’abord un poste de
surveillance de la frontière entre Duché et Comté. Elle
comprenait plusieurs habitations dont l’une accueillait
les caravanes venant du duché de Bourgogne. Progressivement, tout disparut et une ferme fut construite.
Marcel Meny en fut le dernier exploitant.
• La Borde aux Syres : Plus connue sous le toponyme
“Borde Péchinot”, du nom de Jacques Péchinot, l’un de
ses résidents au XVIIIe siècle, cette borde est également
située à proximité de la Côte-d’Or. La carte Querret
réalisée en 1748 la mentionne sous le nom de “Borde
Péchignot”. Son existence remonte certainement à
l’époque gauloise, témoins ces grandes excavations
appelées “chagnies” qui servaient de réserves d’eau.
D’abord poste de surveillance de la frontière entre
duché et comté, il devint une maison d’habitation. Au
Moyen Age, cette borde fut la résidence de marchands
ambulants appelés “Syriens”, d’où, vraisemblablement
l’origine de son nom historique. Mais la puissance seigneuriale s’accapara des lieux à partir du XIIe siècle,
pour en faire une maison de chasse. Jacques de Vienne,
dernier seigneur de Saint-Aubin au XVIIe siècle y
séjourna. Aujourd’hui, plusieurs maisons existent
autour dont une exploitation agricole.
• La Borde rouge : Son origine remonte à l’époque
romaine, mais le lieu, également situé à proximité de
la Côte-d’Or, fut certainement habité bien avant. En
effet au lieu-dit “le champ des cailloux”, à proximité de
la Borde rouge, des pointes de flèche, divers outils en
silex, haches en pierre polie et autres documents
datant de l’époque néolithique furent retrouvés en
quantité. Plusieurs maisons existent encore
aujourd’hui, dont un bâtiment agricole.
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La ferme de la Borde Dame Nicole autrefois
(Thélésphore Maréschal et son épouse à gauche)
Personnalités liées à la commune
• François Guillemin (1775-1839) : Capitaine de l’armée impériale d’un rare courage né à Saint-Aubin.
Chevalier puis officier de la Légion d’honneur. Participa à de nombreuses batailles dont celle de Russie où
son cheval fut tué sous lui. Compromis dans un complot organisé par des officiers contre le gouvernement
de Louis XVIII, il réussit à se faire acquitter.
• Jean-Antoine Vielle (1736-1813) : Auteur d’un
mémoire historique sur l’antiquité du bourg de SaintAubin en 1789. Après la Révolution, il alla lui-même à
Paris pour défendre les habitants afin d’obtenir la restitution des Grands Bois confisqués par Louis XIV en
1694, à la suite de la conquête française.
• Pierre Antoine Commissaire (1808-1883) : Avocat
né à Saint-Aubin. Nommé Commissaire du gouvernement pour le département du Jura en mars 1848, il
exerça cette fonction en pleine Révolution, en triumvirat avec Jules Grévy et Anselme Petetin durant une
douzaine de jours seulement.
• Auguste Couvreur (1845-1902) : Bienfaiteur de la
commune. Originaire des Vosges, il épousait Thérèse
Barbier de Saint-Aubin. Créateur de la chaîne de magasins “les Galeries de Belfort”, le couple se retira au village, après avoir fait construire la villa Thérésa en
1899. Il fit également construire deux immeubles de
deux logements chacun qu’il légua à la commune afin
de loger les indigents. Un capital sous forme de rente
était également versé afin d’en assurer l’entretien.
• Marie-Étienne-Laurent Monnier (1847-1927) : Bienfaiteur de la paroisse. Fils du maître de forges de Baudin où il est né, il fit une brillante carrière ecclésias-
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Saint-Aubin
Ancienne chaumière à la Borde Péchinot
(Clovis Mairet – Ernest Mairet – François Mairet)
tique. Curé de Saint-Aubin de 1881 à 1895, il fut
évêque de Troyes de 1907 à juillet 1927, date de sa
mort. De famille riche, en 1888, il engagea ses fonds
personnels pour la restauration de l’église du village.
Puis en 1903, il s’associait avec le notaire Charles
Lamy pour acheter l’ancienne propriété de la famille de
Champdivers afin de la transformer en école privée,
alors que l’on parlait de séparation de l’église et de
l’Etat. Celle-ci intervenait effectivement en 1905. SaintAubin bénéficia de la bonté de cet homme qui, pour
des raisons de santé, refusa de devenir archevêque.
• Marie-Louise Thibaudot (1861-1948) : Artiste
lyrique connue sous le pseudonyme Anna Thibaud
née à Saint-Aubin (maison 3 avenue de la gare
aujourd’hui). Débute sa carrière dès l’âge de 14 ans au
théâtre Montparnasse à Paris. Excellente commère de
revue, elle se spécialisa dans un répertoire plutôt grivois. Elle fut élevée au grade de chevalier de la Légion
d’honneur en 1936.
• Anne Raffy (1898-1969) : Née à Saint-Aubin. Docteur es sciences, professeur à la Sorbonne, membre de
la société de biologie, de l’académie de médecine et de
l’académie des sciences. Cette grande scientifique
retrouvait régulièrement sa maison à Saint-Aubin. Elle
repose dans le cimetière local. Sa demeure fut démolie
pour construire le nouveau groupe scolaire élémentaire
qui fut baptisé de son nom.
• Fernand Rabant (1902-1997) : Né à Saint-Aubin, il
devint cultivateur malgré lui, un fils unique se devant
de poursuivre le métier de son père. Cependant, il
consacra une grande partie de son temps à effectuer
des recherches historiques et archéologiques dans la
région. Véritable érudit, il travailla avec les historiens
archéologues Julien Feuvrier et les abbés Paul Brune et
Joly. On lui doit plusieurs recueils consacrés à l’histoire
locale et de nombreuses communications aux Antiquités nationales. Peu avant sa mort, il refusa les insignes
de Chevalier des Arts et Lettres par simple esprit de
modestie.
• René Pauthenet (1925-1987) : Né à Saint-Aubin, il
fut un docteur ingénieur physicien remarquable et un
chercheur émérite. Grand prix de l’Académie des
sciences pour son œuvre sur les grenats. Directeur du
service national des champs intenses de 1971 à 1982.
Il travailla avec le professeur Louis Neel, prix Nobel de
physique en 1970 pour récompenser ses découvertes
sur les propriétés magnétiques des solides.
• Hamlaoui Mékachéra (1930 - ) : Né à Souk-Ahras en
Algérie, il fit une carrière militaire dans l’armée française de 1958 à 1977 où il fut promu commandant de
compagnie. Il arriva en France en 1962. De 1986 à
1995, il prenait la direction du Centre psychothérapique du Jura. Choisissant Saint-Aubin pour vivre sa
retraite, il se consacrera à l’intégration et à la lutte
contre l’exclusion. De 2002 à 2007, il assura les fonctions de secrétaire d’Etat, puis ministre délégué aux
Anciens Combattants au sein du Gouvernement.
Ascendants d’hommes célèbres
• François Michaud (1698 - ?) : Arrière-grand-père
paternel de Victor Hugo (1802-1885). Le plus célèbre
des écrivains français de tous les temps avait du sang
saint-aubinois qui circulait dans ses veines. En effet, en
1698 naissait à Saint-Aubin François Michaud, fils de
Claude Michaud (1667-1727) né à Tichey et de Marguerite Barbier (1673-1739) née à Saint-Aubin. Avec
ses parents, il cultiva la terre locale jusqu’à son mariage
en 1721 avec Marguerite Vaspel, fille d’un boulanger
de Dole. François Michaud avait six frères et sœurs
parmi lesquels Sébastien (1700-1778) et Claudine
(1706-1779) qui restèrent au village. En 2002, à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Victor, une
recherche de leurs descendants habitant toujours à
Saint-Aubin fut réalisée. Quelque 160 collatéraux de
Victor Hugo furent ainsi recensés au pays de ses ancêtres. La plupart ont posé pour la postérité au pied de
la devise républicaine chère à leur célèbre cousin.
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Saint-Aubin en images
La villa Thérésa peu après sa construction
La gare
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1900 à 1930
Rassemblement entre l’auberge Barbelenet et la pharmacie en 1900.
L’Auxon
Le centre en 1920
L’aubergiste Milleron en 1914
Le pont du capitaine sur le Cleux
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